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NOTICES
SUR LES
PLANTES RARES
1
CULTIVEES
DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE 6ENÉVE,
PAR
AUGUSTIN-PYRAMUS et ALPHONSE DE CANDOLLE.
Elirait dts léMirei et U Stciété de Phjùqae et d'Ibtoire utorelle et (îeoèTe , aiM l'aMitMB d'une table des aiatières et d'iie taUe
alfbabAiqoe det oms d'eifèees.
i/^JulJlO.
■M m •
JOËL
GENEVE ■
CHERBULIEZ, LIBRAIRE
au haut de la Cité
PARIS
MÊME MAISON, PLACE DE l'oRATOIBB, 6
1823^1847
1T TABLE DES MATIERES.
noir. Extr. desMém. de la Soc. de Phys. etc. vol. VI, p. 584
(publié en 1834).
VII. Aug.-Pyr. et Alph. de Gandolle, Septième notice tur les plantes rares cuiit*
vées dans le jardin èotamqtw de Genève. — Contenant vingt-trois
espèces et huit planches en noir. Extr. des Mém. de la Soc. de
Phyç. etc. vol. VII, p. 263 (publié en 1836).
VIII. Id. Hmtième notice sur les plantes rares cultivées dans le jardin bota-
nique de Genève. — Contenant treize espèces et trois planches
coloriées. Extr. des Hém. de la Soc. de Phys. etc. vol. IX,
p. 76 (année 1840).
IX. Alph. de Candolle, Neuvième notice sur les plantes rares cultivées dans le
jardin botanique de Genève. Genève, 4 846. — Contenant dix
espèces et deux planches coloriées. Extr. des Hém. de la Soc.
de Phys. etc. vol. XI, part. 1.
X. Id. Dixième notice sur les plantes rares cultivées dans le jardin bota-
nique de Genève. Genève^ ^SÂj. — Contenant onze espèces et
deux planches en noir, avec des corrections aux notices précé-
dentes. Extr. des Mém. delà Soc. de Phys. etc. vol. XI, part. S.
1V« II* Ces dix opuscules ne doivent pas être confondus avec Touvrage intitulé r
Plantes rares du Jardin de Genève, par Aug.'Pyr. de CandoUe; t*vo1. petit in-folio,
contenant 34 planches coloriées. Genève, 1829.
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES
ESPÈCES DÉCRITES OU MENTIONNÉES
DAIVS LE» DIX nrOTlCES.
Les noms en lettres italiques sont des synonymes.
Les chiffres romains indiquent le numéro de la notice ; les diiCEres arabes^
la page.
k
Acacia obscura Alph. DC. Vl, p. 38, pi. 8.
Acacia trigona Alph. DG. VlIIy p. 30.
AcroperaLoddigeaiiLiDdl. IX, p. 16, pi. 2.
Acrotriche depressa var. Loddîg. VIII, p. 9.
JEscuUls eamea kort. Boum. O, p. 8.
JEsculus coccinea hort» Honsp, II, p. S.
.£scu]us HîppocastaDum fl. dupl. Il, p. 9.
iEsculus rubicunda faerb. amat. Il, p. 8.
^thusa Ammi Spreng. in, p. 8.
Agenoria DC. YII, p. 24.
AJaw€Lx^ m, p« 1 1 .
JJouœ^ m, p. 11«
Ajowan^ EQ, p. 11.
Alectryon Gaertn. I, p. 16.
Altfaaea laxiflora Alph. DC. X, p. 9.
Amaryllis bafaôensis Alph. DC. VI, p. 18.
Amaryllis psittacioa Jofaasonii Gow. Vl,
p. 17.
Amaryllis reticulata var. macniphylU, IX,
p. 14.
Amaryllis tubiflora Lher. VI, p. 15.
Amirola Fers. I, p. 16.
Ammi copticum L. III, p. 10.
Amphiachyris DC. Vil» p. 4,
Anoda, I, p. 10«
Anodapuidcea Lag. I. p. 10.
Anîhrisctts ntmorosa Kochj HI, p. 27.
Anthriscus sylvesoris Hoffm. in, p. 27.
Aquilegia atropurpurea V^illd. I, p. 3.
Aquilegia dahuriea Patrin^ I, p. 8.
Arracacha esculenta DC. V, p. 2, pi. 1,
Vn, p. 39.
AreDaria chilensis Alph. DC. V» p. 14.
Arum pellucidum Fulch, IV, p* 87.
Arum pellucidum kort, III, p. 81.
Arum pictam Fulch. IV, p. 88.
VI
TABLE ALPHABÉTIQUE*
Arum picium hort, III, p. 31 »
Astragalas mexicanus AJph. IXI. V, p* 16,
pi. 8.
Baumannia gemimflora OC. VI, p. 1, pi. 1 .
• etX, p. 25.
Bégonia brasila Alph. DG. Vn, p. 81 .
Bégonia hirtella link, IV, p. 81 .
Bidens ? RamtiUa FTall. YU, p. 7.
Biotia Cass.yn., 1^. 14.
Bletia florida Br. Vin, p. 26.
Bietia pallida Lodd. YIII, p. 26.
Bletia purpurea DG. VIII, p. 23.
Bletia verecunda Br. VIII, pi. 26.
Bois de reinette, I, p. 17.
Bowiea africana Haw. VI, p. 21 , pi. 2,
X, p. 26.
Brachyris dracuncaloîdesDG.VII, p. 1, pi. 1 .
Brassia longiloba Alph. DG. X, p. 3, pi. 2*.
Briedelia spinosa h. Boum, VI, p. 1.
Bunium aromaticnm X. III, p. 10.
Bunium Copticum Spreng. III, p. 10.
Bunium peucedanoides Bieb. m, p. 1 3.
Bunium virescens DG. IH, p. 1 1 .
Buplevnim multinerve DG. III, p. 14.
Galadium bicolor yar. III, p. 31 .
Galadium bicolor Vent. IV, p. 87.
Carduus alttssimus Jj. VŒ, p. 6.
Carissa spinarum Lodd. X, p. 25.
Gassia Gandolleana Vogel, X, p. 26.
Gassia coluteoïdesGollad. VII, p. 85.
Gassia difiusa DG. Il, p. 1 0.
Cassia flexuosa Alph* DC. VII, p. 34,
pi. 4, etX, p. 26.
Gassia Leschenaultiana DG. II, p. 12.
Gassia polyadena DG. II, p. 12.
Gassia procumbens L. II, p. 10.
Gassia procumbens Willd. II, p. 10.
Gassia pumila Lam. n, p. 10.
Gassia pygmsBa DG. II, p. 11.
Gassia schinifolia hort. VU, p. 35.
Gassia V^allichiana DG. EL, p. 13.
Gattleya Forbesii Lindl. IX, p. 19.
Gerastium Biebersteinii, I, p. 6.
Gerastium Golumns Lam. I, p* 7.
Cerastium repens Bieb. I, p. 6.
Gerastium tomentosum L. I, p. 7.
Gerasus Fontanesiana Spach, X, p. 26.
Gerasus lAahaleb pubescens, VI, p. 20 etX,
p. 26.
Chœrophyllum alpinum FUI. III, p. 27.
Chœwpkfllum tmgustum hort. m, p. 27.
Chœrophyllum lucidum Desf. III, p. 28.
Chœrophyllum magellense a . Ten . III, p . 2 7
Chœrophyllum sylçestre, III, p. 27.
Ghorizema diversifolia Alph. DG. VII, p. 44,
pi. 8.
Girsium altissimum Spreng. VIII, p. 5.
Cirsium diversifoUum DG. VIII, p. 6.
Clematis crispa, I, p. 3.
Glematis parviflora DG. I, p. 3.
Clematis violacea Alph. DG. IX, p. 1 , pi . 1 .
Gleoniecrenopetala Alph. DG.V, p. 1 2, pi. 2.
Cnicus altissimus EU. VIII, p. 6.
Cnidium Petroselinum DG. m, p. 21 .
Cotula aurea, VI, p. 8.
Gotula globifera Thunb. VI, p. 1 1 .
Gotyledon cristataHaw. Vil, p. 42, pi. 7.
Grambe grandiflora DG. X, p. 6.
Grotalaria Heldiana Alph. DG. VIII, p. 21 .
Grotalaria Hookeriana Alph. DG.VIII, p. 23 .
Crotalaria ocalis Hook, VIII, p. 23.
Grotalaria ovalis Pursh, VIII, p. 23.
Guphea œquipetala Gav. VUI, p. 19.
Gyclopia grandiflora Alph. DG. Vm, p. 29.
Cymbidium altumWûXà. VIII, p. 27.
Cymbidiumfloridum Salisb, VIII, p. 26.
TABLE ALPHABliTIQOB.
vn
Cymbidium véneundum Sm, YÏHy p« S7.
Gytisus Laburnuin congestifloros Alph. DG.
IX} p. 6*
CytisusLabuniiiin var. di¥. IX, p. 6.
Cyiisus sessiUfoUus hort. ESL, p. 6.
Dactylanthes globofa Haw, Vlly p. 24.
Damnacanthus iadîcas Gmrtn. f. X, p. 3&.
Daucus coptieus Pers, Œy p. 10.
DianthiispolymorphnsBieb. VlIIyp. 1.
Dodonea angosdfdia, I, p. 16.
DodoDaea angusdasiroa DG. I, p. 18.
Dodonasa Burmanniaiia DG: I, p. 17.
DodoEusa dioica Roxb. I, p. 16.
Dodonœa heteropfyUa hort. ly p. 18.
DodoiuBa jamaicensis DG. I, p« 17.
Dodonaea microcarpa DG. ly p. 17.
Dodonsa oblonglfolia link, I, p. 19.
Dodonaea salicifolia DG. 1^ p. 1 7.
Dodonasa viscosa, I, p. 16.
Dodonées» I, p. 16.
Echeveria. raoemoaa Alph. DG. Vn, p. 49.
Echiaocactus cereiformis DG. IX, p. 13.
Echiaocactus mammuloaus Lemaire, IX,
p. 11.
Echinocactos tenuispinus var. nmltioosta-
tus, IX, p. 8.
Egletes Domingensis Gass. vn, p. 17.
Epidendratn Gandollei Lindl. VID» p. 15.
Epideodrum obtusiim Alph. DG. Vm» p. 1 7 .
Eriosteinoo scabrum Alph. DG.
E adoras Cass» VII, p. 14.
EuphQwbiaglobosaBofp. VII, p. 24, pi. 6.
Eaphorbvacées, IV, p. 24.
Ficus GerasiforraisDesfont. VII, p. 32.
Fraogulacées, I, p. 21.
Galegaofficinalis, X, p. 10.
Galega persica^ X, p. 10.
Géranium longipes DG. I, p^ 12.
Géranium VlassoTianum DC. I, p. 1 1 .
Géranium WalKchîanam Sw. I^p. 12.
Geum, n, p. 18.
Geum brachypetalura DG. n, p. 19.
Geum ranunculoîdes Ser. H, p. 18.
Geum rivale, n, p. 19.
Geum thomasianum Ser. n, p. 20.
GiUa Berterii Alph. DG. V, p. 20, pi. 5 et
X,p. 25.
Goodia, n, p. 14.
Goodia latifolia Salisb. n, p. 14 et X,p.25.
Goodia polysperma DG. II, p. 1 8 .
Goodia pubescens Sims, n, p. 14.
Guizotia abyssinica Cass. Vil, p. 6 .
Guizoda oleifera DG. Vn, p. 6, pi. 2 et S.
Gyasjlorida Salisb. Vm, p. 26.
GyiU verecunda SaUsb^ VIII, p. 27 .
Gynandropsis ophitocarpa DG. IV, p. €,
pi. 2.
HaworthiachloracanthaHaw. V, p. 25.
Haworthia hybrida Salm, V, p. 26.
Hedyotis,in, p. 30.
Hedyotis herbacea, ni, p. 28.
Bedyotis iactea hori. m, p. 28.
HeUanikus angusUfoUtts L. Vil. p. 12.
Helianthus macrocarpus DG. VU, p. 10.
HeUanthas oMfer fTaU. Vil, p. 6.
Helianthus orgyalis DG. VII, p. 1 1 •
Heliopsis platyglossa Cass, VII, p. 6.
Helosciadium laciniatum DG. in, p. 9«
Helosciadium lateriftomm Koehy HL, p. 8.
Helosciadium leptophyllum DG. m, p. 7 .
Heracleum angustifolium £. lU, p. 26 .
Heiadeum flavescens Baumg. Œ, p. 26.
Heracleum sibiricum L, m, p. 26.
HeteronomaDG. V, p. 11.
Heleronoma diversifolium DG. V. p. 12.
Heteronoma subtriplinervium DG. V, p. 9.
Huts^dho, VU, p. S .
Ibbetumia graru^ra hort. VIII| p. SI .
ImpadenSy IV, p. 5.
Impatiens paryifloia DG. IV, p. 8» pi. 1 .
Ilex canadeoftis Mich« I, p- 20.
Iris spathulata Sw. I^ p. 32 .
IrisspuriaB. Alt, I, p. 82. .
Irit spuria Curt. I, p, 32 .
Jœgera ahyssinica Spreng. VII, p. 6 .
Jussiaea longifolia DG. Il, p. 21 .
fmanee,Ulfp. 11.
Kutrelloo, VII p. 8 .
Labiées, IV, p. 13.
Lavatera, I|p. 9.
Latfoiera pseudo-olbiaj Desf. I, p. 9 .
Lavatera subovata DC. I, p. 8 .
Laxmannia Fiseh. II, p. 19»
Lessertia braehystaolrfaDC.X,p. 1 1, pi. 2.
libanotis, IQ, p. 19.
LibanotisBiichtomiensisDC. ID, p. 19.
Ligusiicum qfotvan Boxb. III, p. 1 1 .
Lilium longiflonim Thunb. Vm, p. 7 .
lÀmodorum alium Z. VIQ, p. 27 .
JUmodorum purpuream Làm. VHI, p. 33.
LUnodorun tuberosumJaeq, VIII^ p. 27 .
lÀmodorum vereeundttm SaHsb. VUI, p. 27 .
Loasa aurantiaca Mph. DC. VIU, p. 27
etX, p. 26.
Lotus ooojugatus L. IX, p. 7 .
lotus medica^noides Retz, H, p. 1*.
Lotus Requieniihort. IX, p. 7.
Lycium chileDse Miers, V, p. 23 .
fydum notons Pœpp. V, p. 24 .
Lydttm obot^atum Ruiz et Pop. V, p. 24 .
Madaria coryiçbosa DG. VII, p. 17.
Madaria elegans DC. VII| p. 16.
Madiasp.VU, p. 13.
Madia elégans Don, Vn, p. 17.
Ifadia satlva Mol. VII, p. 13.
Bfalachra, IV, p. 29.
Malachra capitata, IV, p. 29, pi. 6 .
Malachra palmata Mœnch, IV, p» 25 .
Malachra rotund^foUa Sehrank, IV, p. 29 .
Malaehra trihba hort. par. IV, p. 29 .
Malvacées, IV, p. 24.
Maranta bioolor bot. reg. IV, p. 34.
Mairicaria prostrata Sw. VII, p. 17-
Bfaxillaria Deppei lindl. VIII, p. 12 .
Melastoma mexicana hort. V, p. 9 .
Melastoma subtriplinerpium Link, V, p. 9 .
Menîha micranthaDC I, p« 28.
Mesembryanthemum blaDdan bot. mag.
VII, p. 29 .
Mesembrranthemum BurdieUnhort. genep.
vn, p. 29 .
Meum sibiricum Spreng. III, p. 23.
Morina, VI, p. 13.
Morina loDgifolia V^all. VI, p. 11 .
Navarrecia involucrataRiûz etPav. X, p. 25 .
Nemopantbes canadensis DC. I, p. 20 .
NuttaliaDC. I, p. 20.
CEnantbe, ni, p. 16.
OEnantke glauea DC. III, p. 17.
QEnanthe peucedanifolia Sm. ni, p. 1 7 .
OEnanthe silaliblia Bieb. lU, p. 16.
Œnanthe pirgata Koch, Œ, p. 17.
Oldenlondia, m, p. 30 .
Oldenlaodia coryinbosa L. m, p. 28.
Oxalis Deppei Lodd. V, p. 15.
OxaUs tetrapfylia Unk et Otto, V, p. 15.
Pancratium australasioum bot. reg«Vn,p,58 .
Papaver bracteatum Lindl. H, p. 6 .
Papayer iotermediam Alph. DC* VII, p. 37.
Papayer orientale, n, p. 7 .
Parthenium luteum Sprettg, Vn, p 6.
Passiflora, I, p* 5 .
Passiflora ligularis Juss. I» p. 4;,
Pastinaca divaricata Desf, III, p. 26.
Paseùiiu:a Kochii latrfblia Dub. III, p. 25 .
Pasdnaca ladfolia DG. III, p. 25 . .
Pelargonium grandifiorum, I,p. 14.
Pelargoaiom jatrophaBfoUam DC I, p. 14.
Pelargonium nobile DG. I, p. 14 .
Periptera ponioea DC. I, p. 10.
PeristeriaBarkeri Bateman, X, p. 13, pi. 1.
Peucedanam Meuhioli Spreng, III, p. 23 .
PeacedaQum Petroselinam h. par. III, p. 2 1 .
Peucedanam Tauricum Lor. et Durety ni,
p. 12.
Pewcedanttm tenuifolium Destf, III, p. 23 .
Phaseolus ? superbus Alph. DC. VU, p. 46 .
Phyllanthus cantonieosisHorn. IV, p. 20,
pi. 4.
Phyllanthus pîmeleoides Alph. DC. IX, p^l 5.
Pimpinella capillacea Poit» III, p. 8 .
Pimpinella Domingensis fV. BEI, p. 8 .
Pimpinella lateriflora hort. III, p, 7 .
Pimpinella leptopkylla Pers. III, p. 8 .
Platylobium S-angulare R. Br. III, p. 2.
Polymnia abyssinica L, f. VII, p. 6 .
Poljrmniafrondasa Bruce y Vil, p,6.
Pomaderris apelala Labill. V, p. 19.
Pomaderris aspera Sieb. V, p. 18,.pl. 4.
Pomaderris pyrrophylla Steud. X, jj. 19.
Ptelea viscosa Burm. f. I> p. 17 .
Ptychoris Ajowan DC. IH, p. 1 1 .
Ptychotis coptica DC m, p. 10.
Pjrrethmm simpUdfolium Cass, VII, p. 18.
Pjrrolirion Herb. VI, p. 16.
Samiilla DC. YUy ^. 7 . *
Rhamnées, IV, p. 24.
Bhexia diversifolia BonpL V, p. 12.
Rhyncopsidiumsessiliflon]mDC.Vn,p. 19,
ph6.
TABLE ALPHABÉTIQUE. IX
Ridnus inermis Jacq. I, p. 81 .
Ricinus lavis DC. I, p. 81 .
Salvia cretica L. IV, p. 9, pi. 8.
Scaevola muldflora Lindl. X, p. 20.
SchizanthuspinnatusRuizetPav. IV, p. 17.
Schwenckia, II, p. 28 .
Schwenckia americana II, p. 22 .
Schwenckia Hilariana DC. II, p. 22 .
Scrophularinées, n, p. 23.
Sedum altaicum hort. crem. V, p. 19.
Sedum crenatum /i. par. V, p. 19.
Sedum dendroideum DC. X, p . 21.
Sedum hybridum, V, p. 19.
Sedum praeaitum Alph. DC. X, p. 21.
Selago cinerea L. X, p. 23.
Sempervivum bai*batum $. hybridum Salm.
m, p. S.
Sempervivum caespitosum C, Sm. I, p. 22.
Sempervivum ciliatum Sims, T, p. 22 .
Sempervivum Simsii S(v, I, p. 22 .
Sesbania paludosa DC. II, p. 16 .
Sesbania picta, II, p. 1 7 .
Seseli ammotdes hort, III, p. 7 .
Seseli ammoïdes Jacq. III, p. 1 1 .
Seseli crcusifolium hort, III, p. 1 7 .
Seseli fœnicuUfoliam Poir, III, p. 1 1 .
Seseli Pallasii Bess. III, p. 17 .
Sida acerifolia Zucc. I, p. 11.
Sida hastilis Bot. mag. 1, p. 1 1 .
Sida Malv€Ufiscus Ûor. mcx. I, p. 10.
Sida periptfira Sims,ly p, 10.
Sida quinqueloba flor. mex. I, p. 11.
Silaus Mathioli Kochy III, p. 23 .
Silaus tenuifolius DC. m, p. 28 .
Sison Ammi Z. III, p. 8 .
Sisonfasciculatum Pohly III, p. 8 .
Sison Hœnkei Presl^ IH, p. 8 .
Sison laciniaium Lher. ined, III, p. 9.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Sium Cordieni LoiseL III, p. 13.
Sium virescens Spreng. TLly p. 13.
Smîlax Roxburghiana Alph. DG. VII, p. 50.
Smymium integerrimum JL. III, p. 7 .
Solanées, II, p. 23 .
Solidago gracilis Poir. VI, p. 6 .
Stachys arenaria Desf. I, p. 36 .
Stachys arveDsis, I, p. 26.
Stachys cordifolia Poir. I, p. 36 .
Stachys diffusa cat. madr: I, p. 36.
Stachys prostrata Lag. I, p. 35 .
Stachys purpurea Poir. I, p. 36 .
Stachys purpurea Ten. I, p. 36 .
Stachys scordifolia Willd. I, p. 36 .
Stachys scordioides Poir. I, p. 36 .
Stachys spectabilis Choisy, I, p. 37 .
Stachys tcnuifolia Fisch. I, p. 33*
Stapelia europaea Guss. yil, p. 38 .
Stapelia gassoneana Jacq, } . VU, p. 38 . I
Stegîa, I, p, 9 .
Tanacetum aureum bort. VI, p. 8 .
Taoaoetani globiferam DC. VI, p. 6 .
Tanacetum obtusum Thanb. YI, p. 8 .
Tetragonolobus eonjitgiuus Ser. IX, p. 7 .
Tetragonolobus Requieniih. petr. IX, p. 7.
Tetragonotheca abysànica Led, VII^ p. 6.
Trachyspermum Copticam link, III, p. 10.
Trigonella calKceras Fisch. 11^ p. 1 5 .
TrigoneUaoxyrincha Fisch. ined. II, p. 16.
Umbilicus horizontalis DC. 111, p, 8 .
Yerbena bracteosa Mich. Y, p. 33 .
Yerbena lasiostachys Link, lY, p. 1 6 .
Verbesina sativa Boxb, VU, p. 6 .
Yeronica carnea DC. I, p. 39 .
fF'erinnuay VU, p. 8.
Zizia integerrima DC. III, p. .7 .
Zizyphus, lY, p. 38
I
I
(/y
RAPPORT
SUR LES
PLANTES RARES OU NOUVELLES
QUI ONT FLEURI
DANS LE JARDIN DE BOTANIQUE
DE GENÈVE
PENDANT LES ANNEES 1819, 182^0 ET 182I
PAR M. DE CANDOLLE ,
PROFESSEUR D'HISTOIRE NATURELLE ET DIRECTEUR DU JARDIN*
Lu à la Société de Physique et d'Histoire naturelle | le » Mai 4899i
GENEVE ,
DE LIMPRIMERIE DE J. J. PASCHOUD.
1823.
RAPPORT
Sur les plantes rares ou nouçelles qui ontjleuri
dans le Jardin de Botanique de Genèçe pen-
dant les années 1819, 1820 et 1821.
f*ar Mr. De Candollb , Prof. d'Hùtoire natarelle et Directear da Jardin.
{Lu à la Soeiêié dé Phyél e/ âfHUL naturelle j le a Mai i8q2.)
► »
V.TENÈVE s'étant enrichi depuis quelques années de deux
établissemens éminemment utiles à 1 Histoire naturelle « le
Jardin de Botanique et le Musée Académique , et TObser-
vatoire qui eidstoit auparavant ayant reçu de nouveaux
développemens , la Société de Physique et d'Histoire natu-
relle a cru devoir inviter les Directeurs de ces établisse-^
mens à consigner chaque année dans les volumes de ses
mémoires les faits ou les objets nouveaux ou peu connus
qui auroient été observés dans ces institutions. Elle a
espéré que ces notices donneroient l'occasion de faire con-
noitre graduellement certains faits qui considérés isolé-
ment n'auroient pas été peut--etre assez importans pour
mériter un mémoire spécial , mais dont la réunion con-
tribue cependant à compléter la connoissance des pro-^
2 SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES
duits OU des phénomènes naturels. C'est pour me conformer
à ce désir de la Société que je vais exposer ici quelques-unes
des observations que j ai eu occasion de faire sur les
plantes rares ou nouvelles du Jardin.
lie Jardin de Botanique de Genève a été commencé à
la fin de 1817 ; Tannée 1818 a été consacrée à y bâlir une
orangerie et des serres , et quoique dès-lors il y eut déjà
quelques plantes de pleine terre ; ce n est que dans Tannée
1819 qu'on a pu commencer à y étudier les végétaux avec
quelque suite ; on conçoit facilement que les premiers
soins du Directeur ont dû avoir pour objet bien plus la
fondation et Torganisation générale de i établissement que
1 étude spéciale des plantes rares qui pouvoîent s'y trouver,
et cette circonstance engagera, sans doute, les lecteurs de
ces notices à les considérer avec indulgence.
Les plantes qui fleurissent dans le Jardin de Genève
sont la plupart dessinées par les artistes et les amateurs
de la ville sur un format et un plan convenu, la réunion
de ces dessins , dont le plus grand nombre est dû aux
Dames , forme une collection publique dé laquelle nous
chercherons un jour à extraire pour les publier, les dessins
qui représentent des espèces ou nouvelles ou non encore
figurées dans les livres de Botanique. Cette circonstance
xiQUs engage à donner ici , non la description complète des
plantes que nous indiquons, mais ceux des traits prin-
cipaux de leur organisation qui peuvent servir à les faire
distinguer et classer.
y
BU JARDIN DE BOTANIQUE. 5
I, CLËMALIS parviflora.
Clématite à petites fleurs.
C. pedunculis i ^fiorU , sepalis ellipticis apice subdilalaiia ,
foliis pimatim sectis , petiolia cirrhiformibua , scgmentis pe*
iioliitalia 5 ^ pariitU integrUpe ^ lobis ovatia mucronulatia in^
tegria 3-
J'ignore la patrie de cette Clématite; elle m'a été envoyée
par MM. fiauman , sous le nom de CL crispa , mais elle
en diffère beaucoup. Elle se rapproche de cette espèce et
appartient comme elle à la section des Viticelles , parce
que ses carpelles sont glabres et non terminés en queue
barbue ; mais d'ailleurs elle a tout le port de la section
des Flammules; ses fleurs sont blanches , assez semblables
à celles de la C. flammula , mais solitaires, un peu plus
petites et comme disposées en cloche à leur base. Les éta-
mines au nombre d'environ vingt-quatre sont de moitié
plus courtes que les sépales. Les ovaires sont au nombre
de huit. Cette espèce forme un buisson plus petit que la
C. fiammula; elle fleurit du mois de Juin au mois d'Août.
£Ue se cultive en pleine terre.
2. AQUILEGIA atropurpurea (Waid.)
Ancolie pourpre - foncé.
Nous avons reçu de M. Fischer , Directeur du Jardin
de Gorenki, la graine d'une variété de cette plante qui
tend à prouver que ïjé. Dahurica de Patrin que j avoîs
conservé dans le Systema (i. p. 338.) comme espèce dis-
4 SUR LES PLANTfiS RARES OU NOUVELLES
tinte , n^est qu une variété de T^. atropurpurea ; il faudra
donc modifier les caractères classiques de cette plante
comme suit :
.A. Atropurpurea (Willd. en. Stj.) calcaribu^s redis
limbo œqualibuB , stylis staminibusque sepala subœ^
quantibus aut exsertis ^ sepalis longitudine petalorum ¥.
in Sibiria et Dahuria.
«. Brevistyla (Willd. 1. c. DC. syst. i. p. 338, ) stylis
staniina non superantibus. ( v. s. )
j8. Dahuriga ( Patr. Deless. ic. sel. i. t. 49- ) stylis longé
exserlis , foliis glabris, ( v. s. )
y. FiscHERiANA ^ stylis longê exsertis , foliis subtus
i^illosis.^ A. atropurpurea Pisch. (v. v.)
3. PASSIFLORA ligularis (JussJ
Passiflore bgulée.
Cette plante qui a été décrite par M, de Jussieu (ann.
mus. 6. t. 4o) « diaprés un échantillon desséché n'avoit
point encore été introduite dans les jardins d'Europe : nous
en avons reçu la graine de M. Antoine Gourant, qui établi
à TénérifFe , ne néglige aucune occasion de nous enrichir
de tout ce que les iies Canaries présentent de précieux.
Cette espèce nest pas originaire de ces iles, mais du Pérou
et sa graine provient du Jardin Botanique de Ténériffe,
Elle n a point encore fleuri dans nos serres , mais la forme
de sa tige et de se^ feuilles ne laisse guères de doute
sur le nom que nous lui avons assigné : elle grimpe
comme la plupart de Passiflores , mais sa tige se dégarnit
DU JARDIN DE BOTANIQUE. 5
beaucoup de feuilles par le bas ^ ce qui nuit à Télégance
de son port. Le genre de^ Passiflores , même dégagé ,
comme l'a fait M. de Jussieu, des Tacsoniaet des Muru*
cuia , présente encore cent onze espèces ; j^ai tenté d'ap-
porter quelque précision dans leur étude en les divisant en
sept sections , comme suit :
Sect. 1. Astrophea. Point de vrilles ; point d'involucre ;
calice à dix lobes ; tige en arbre.
Sect. II. Folyanthea. Pédoncules multiflores , tantôt
au nombre de deux avec une vrille intermédiaire > tantôt
rameux , le lobe du milieu étant prdiongé en vrille ; in-
volucre nul ou très*petit ; calice à dix lobes.
Sect. III. Tetrapaihea. Galice à quatre lobes ; quatre
étamines ; involucre nul ou très-petit ; pédoncules rameux
à trois fleurs ; vrilles simples naissant dans les aisselles
d'od il ne sort point de pedicelles. Cette section ne ren-
ferme qu une espèce inédite , originaire de la Nouvelle-
Zélande et que j'ai vue dans Therbier de Sir Joseph Banks^
le P. teùrandra.
Sect IV. Cieca (Med. malv. 97.) cal. à cinq lobes;
involucre nul ou très-petit; pédoncules uniflores et vrilles
simples sortant le plus souvent des mêmes aisselles.
Sect. V. Decaloba , cal. à dix lobes ; involucre nul ou
très-petit; pédoncules uniflores et vrilles simples sortant
des mêmes aisselles.
Sect. VI. Qranadilla , involucre composé de trois fo-
lioles assez grandes , entières ou dentées mais non déchi-
quetées; cal. à dix lobes; pédoncules uniflores et grappes
simples sortant des mêmes aisselles.- Cest ici que se rap-
porte le P. UguLaris.
6 SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES
Sect. VII. Dysosmia. Involucre composé de trois fo-
lioles découpées profondément en lobes capillaires ter-
minés par une tête glanduleuse ; calice à dix lobes ; pe-
dicelles solitaires et vrilles simples ; fruit presque capsu«-
laire. Cette section composée de plantes herbacées et non
ligneuses doit probablement former une genre distincte
Elle comprend les P.. hibiscifolia Lam , fœtida Cav. et
ciliata Ait. Nous avons cultivé les deux premières qui
sont certainement distinctes : on les reconnoit facilement
à ce que la tige et les pétioles de la P. hibiscifolia sont
garnis d'un duvet court , mol et serré, tandis que dans la
P. fœtida ces mêmes organes sont hérissés de longs poils
étalés.
4. CERASTIUM Biebersteinii.
Geraiste de Bieberstein.
C. caulibus repentibus diffusis foliisque oblongo lanceolatis ta-
mentoso'lanatis j pedunculis erectis dichoiomia ^ sepalis ohlongis
iomentosis , capsula ovatà subcjlindricd calyce longiore. Y" .
C. repens. Bieb.fl. iaur. 1. p. 36o. supl. 320^ non Lin.
On sait que l'espèce de Ceraiste désignée par Linné sous
le nom de C. tomentosum a déjà présenté plusieurs sujets
d'incertitude : Linné dit formellement qu elle a les cap-
sules globuleuses et cite un synonyme de Sauvages qui ne
parott pas lui appartenir ; il rapporte à son espèce deux
phrases du Pinax de Bauhin qui appartiennent peut-être
a deux plantes; Tune qui seroitla van jS. de Linné, mais
qui est de beoucoup la plus commune, est une petite es-
- '.'
DU JARDIN DB BOTANïQtTE. ' 7
pèce qui est connue des jardinier^ Français sous le nom
& Oreille de souris et à laquelle les auteurs modernes ont
conservé le nom de C tomenlosum; Lamarck l'a bien
décrite sous ce nom et remarque avec raison qu'elle n'a
point les capsules globuleuses mais oblongues ; c'est celle^
ci que M. Tenore a désignée dans son prodrome de la
Flore Napolitaine, sous le nom de C Columnœ , en faisant
allusion à ce que Columna la le premier décrite et figurée
sous le nom de Ocymoides lychnitis replante radice dans
son Phy tobasanos j édition de 1744 « P* ^^^ t« ji. ËUe
est originaire du royaume de Naples et peut-être de celui
de Grenade.
L'autre plante qui ressemble à celle-là et qui fait le
sujet de cet article est peut-être la var. « de Linné , mais
c'est ce qu on peut seulement présumer d'après l'épithète
de Major qui se trouve pour unique différence entre les
deux variétés. Elle a été trouvée dans les lieux pierreux des
montagnes de Grimée , par MM. Maschall de Bieberstein
et Steven ; oi» riprnipr m en a envoyé des graines f le pre^
mier la désignée dans sa flore sous le nom de C. repens ^
mais il observe dans le supplément qu'elle paroît assez
différente du C. repens pour pouvoir constituer une es-
pèce : Il me paroît , en effet, évident qu'elle se rapproche
davantage du C. tomentosuni^ et je lui ai donné !e nom
de C. Biebersteinii en Thonneur du naturaliste qui l'a
découverte.
£Ue végète bien en pleine terre, et placée à côté du C 10*
menùosum, elle en diffère dès la première vue par sa su-
perficie beaucoup moins blanche, par ses feuilles deux ou
8 SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES
trois fois plus larges, plutôt oblongues que linéaires et
par sa fleur et son fruit deux fois plus grands. Semée
au printemps de 182.0, elle a fleuri au mois de Mai 1821.
Sa tige est rampante à sa base , puis ascendante , cylin -
drique , couverte ainsi que les feuilles d'un duvet laineux
et blanchâtre ; les rameaux sont surtout bien moins blancs
que dans le G. cotonneux ; ils sont longs d'un pied ^
presque nus dans la partie fleurie. Les feuilles sont ob-
longues -lancéolées y planes, longues d'un pouce et demi y
large de trois à quatre lignes; celles qui approchent des
fleurs sont très-courtes^ en forme de bractées scarieuses
sur les bords j les pédoncules forment un corymbe dicho-
tome ; les fleurs sont blanches ; le calice est cotonneux ,
scarieux sur les bords des sépales , long de quatre lignes.
Les pétales sont deux fois plus longs , rétrécis en coin à
leur base , échancrés à leur sommet par un sinus aigu en
deux lobes obtus. Les étamines sont plus courtes que le
calice « munies d'anthères jaunes ; 1 ovaire est arrondi ,
chargé de cinq styles ; il se change «n. *«>♦ oapdwW cylin^
drique deux fois presque plus longue que le calice ^ s'ou-*
vrgnt par dix dents droites; les graines sont rousses un
peu chagrinées^
5 LAVATERA subovata.
Lavatère à feuilles ovées.
2/. caule suffruticoso , foliia suhtomenîoais ouatis dé^ntntis sub*
irilobis , lobo medio productiore y pedicellis t - 3 axillaribus
peiioU longitudine y calycU interioris lobÎB accuminatiê. 3-
BU J AUBIN DE BOTANIQUE. 9
Cette espèce paroit être indigène des environs de Mo-
gador, autant que je puis le juger, d'après un échan-
tillon que je trouve parmi ceux ramassés par Broussonet
et qui diffère peu de la plante que nous avons eue vi-
vante ; celle-ci nous est arrivée sous un faux nom , mêlée
avec d'autres graines. £Ue est petite, diffuse, rameuse ,
un peu grisâtre, ses fleurs sont d'un violet très- pâle «
de grandeur médiocre. Le genre des Lavatères , réduit
ainsi que je Tai indiqué dans la Flore . Française par Fex*
clusion des Stegia , présente encore trois grouppes très-
prononcés, dont deux avoient déjà été aperçus par Me-
dikus, qui eu avoit fait des genres ; je.les considère comme
de simples sections et les caractérise comme suit :
Sect. I. Olbia. ( Med. malv. 4^ ) réceptacle du fruit
conique central et saillant. — Zt. phœnicea, olbia, mi-
cans , thuringiaca , etc.
Sect. II. AxoLOPHA, réceptacle tronqué au sommet et
poussant latéralement des crêtes verticales et membra-
neuses, qui séparent les carpelles les unsdbs autres. — L.
maritima , triloba , subovata.
Sect. III. Anthema (Med. malv. p. 4^) réceptacle petit,
creusé de ponctuations peu marquées, ni saillant, ni chargé
de crêtes, — Lé. arborea , L. cretica , etc. Cest à la se-
conde de ces sections qu'appartient la nouvelle espèce
que nous avons cultivée au jardin et qui y a été observée
par M. Choîsy. — La Lavatera pseudo-olbia Desf. appar-
tient au genre Stegia»
2
lO gUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES
6. PERIPTERA punicea.
Periptère Pourpre.
P. foUis inferioribus cordatis subquinquelobo-hastatis , supe^
rioribus hastaiis ^ petalis erectis spathulatis apice subdentciiis
calyce duplo longioribus.
Cette jolie espèce de Malvacée est originaire de la Nou-
velle-Espagne : elle se trouve figurée dans les planches
inédites de la Flore du Mexique, sous le nom de Sida Mal*
vaviscus, qui exprime le rapport de sa fleur avec le genre
Malvaviscus : dès-lors M. Sims l'a publié dans le ma-
gasin Botanique , planche i644^ sous le nom de Sida pe-*
riptera , et ensuite M. Lagasca sous celui ^Anoda pu--
nicea (nov. gen. et sp. 21.) Elle s'approche en effet par
la structure de son fruit du genre Anoda plu» que du genre
Sida , mais elle diffère de Tun et de l'autre par la structure
de sa fleur cylindracée et au même titre à peu près que
le Malvaviîfcus diffère de l'Hibiscus et du Pavonia ^ et
doit sous ce rapport être considérée comme un genre par-
ticulier. Cette plante nous a été coriimuniquée par M. John
Walker, dans le jardin duquel M. Sims l'avoît déjà dé-
crite. — Le genre Anoda se distingue en deux séries, savoir
les espèces dont les carpelles, toujours disposés en verti-
cilles, se prolongent en pointes épineuses , et celles dont
le fruit n'a pas de pointes et dont les carpelles sont sou-
vent irrégulièrement distribués ; à la première série ap-
partiennent les Anoda hastata , triloba et Dilleniana.
DU JARDIN DE BOTANIQUE, 11
Il faut ranger dans la seconde : i.^ \A. parviflora de
CavanîUes ; 2.^ Y A. acerifolia qui est le Sida acerifoUa
Zucc. obs. n. 80 y auquel il faut peut-être rapporter la
planche i54i du Bot. mag. qui porte le nom de Sida has-^
tdtu , quoique distincte du S. haslata de Garagne , cette
plante est originaire du Mexique et sa figure fait partie
des platiches inédites de la Flore mexicaine , sous le nom
de Sida quinqueloba.
"). GERANIUM Flassovianum.
Gerajnium de Vlassov.
G. caule tereli ^ foïiis 5- lobis , lobis ovali-acuminatis incho-den*
iatis, stipulis cujusque foUi in unicam apice bijidam cortnaiis »
petalis oboi^atia integria. Jf .
La plante, que je désigne ici, est provenue de graines en-
voyées des jardins d'Allemagne sous ce nom , que je con-
serve dans l'idée qu'elle a peut-être été décrite dans (luel-
qu ouvrage à moi inconnu : ce nom qui fait allusion à
celui de Vlassov , botaniste Russe , paroit indiquer que
l'espèce est originaire de lempire Russe. Gette espèce ap-
partient à la série des Géraniums vivaces à pédoncules
biflores et a des rapports avec les G. angulatum^ nodosum
et stnatum ; il a comme eux les pétales d'un blanc un
peu rosé, relevé de veines violettes ou purpurines, mais
il ditïere de Tun et de l'autre par ses pétales entiers et non
échancrés et par ses stipules , qui naissant de chaque côté
de la base de la feuille , sont chacune soudées avec la sti-
pule voisine qui appartient à la feuille opposée , de ma-
12 SUR LES PLANTES RARES OIT NOU\ ELLES
nière qu'entre chaque paire de feuilles il semble n'y avoir
qu'une seule stipule bifide : cette conformation rappelle
ce qui se passe dans certains Astragales , tels que Xjd.
unijullus oh les deux stipules se soudent en une seule
opposée à la feuille. Ce caractère des stipules soudées se
retrouve dans une autre espèce de Géranium ^ très-voi-
sine du F lassovianuni et qui a été récemment déerite par
M. Sweet, sous le nom de G. pf^aLlichianum. (Ger. t. 90. )
Cette plante est très-voisine de notre G. P^lasaovianum 3
mais elle a la tige un peu anguleuse et non exactement
cylindrique , la plante entière est beaucoup plus velue ^
presque soyeuse , ses pétales sont échancrés , beaucoup
plus grands , de couleur purpurine et non veinés ; enfin ^
ses stigmates sont beaucoup plus longs que dans notre
plantç. — Le G. J^lassovianum vit en pleine terre ; il a
fleuri la seconde année de sa vie au mois de J uin ; il ft
quelquefois par accident les pédoncules uniftores,
GERANIUM longipes.
Géranium à long pédoncule,
G. caule tereii erecto glabro\^ foliis palmato-suhpeUatis b-'] lobis^
lobis oblongis grosse dentalis incîsis , pedunculis è ramorum
dichotomia longissimis , peialia integria , ataminum filamentis
subulatis glabris. y •
La patrie de ce Géranium m'est inconnue : je Vai obtenu
de graines provenant de divers jardins sous divers noms ,
Dtr JARDIN DE BOTANIQUE, l3
la plupart appartenant à d'autres espèces , quelquefois
sous celui de Ger. Londini, que je n*ai pas conservé, vu
que le sens m'en est inconnu ; c'est une belle espèce , qui
a du rapport avec le Ger.pratense; sa tige s'élève droite à
peu près à deux pieds de hauteur , ses stipules sont dis-
tinctes , lancéolées , linéaires ; ses pétioles sont longs et
cependant beaucoup dépassés par les pédoncules, qui at-
teignent jusques à six et huit pouces de longueur. Le
limbe des feuilles est en cœur arrondi , mais les lobes en
3ont si rapprochés qu'il semble pelté; les nervures sont
saillantes en-dessus des feuilles ; celles-ci^ sont un peu pur
bescentes sur leurs deux faces. Les pédoncules portent 4
bractées , deux à l'origine des pédicelles et deux qui pa-
roissent plus particulièrement appartenir au pédicelle , qui
se développe le dernier. Les pédicelles ont environ uu
pouce de longueur et sont fléchis au sopamet avant la
Heuraison, de manière que le boutoij est pendant ; les sé-
pales sont à trois ou cinq nervures, et terminés par une
pointe longue et mullt?, lej» pétales sont obovés , obtus ,
plus longs que le calice, d'un violet lilas avec cinq veines
plus foncées à la base ; les stigmates sont jrougeâtres ré-^
fléchis. — J'ai toujours vu dans cette espèce les pétales de
la même couleur; j'ai au contraire une variété du G. pra-
ten3e , dans laquelle les deux pétales supérieurs sont très'-
souyent blancs, les trois inférieurs restant bleus comme ^
l'ordinaire : on retrouve ici même dans les Geraniées à
fleurs régulières cette tendance à la disparité des pétales
jsi remarquable dans plusieurs Pélargoniums.
14 SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLKS
9. PELARGONIUM nobile,
Pelargonium noble.
P. subglabrum glaucescens y foliis cordatis b-lobo-palmatifidisj
lobis aciitis versus apicetn dentaiis y pedunculis '5-^- floris ^
itibo nectarifero calyce duplo longiore , peialis calyce triplo
fera longioribus 3»
Cette plante est cultivée depuis quelques années dans
les jardins et nous a été communiquée sous le nom,
que nous lui conservons, par M. Waliner, qui a d'ailleurs
enrichi le Jardin de plusieurs espèces très-précieuses. Celle-
ci ressemble beaucoup par son feuillage, son port et la
structure de ses fleurs au P. grandiflorum , mais elle a
les fleurs roses ; ses deux pétales supérieurs sont , comme
dans le P. grand ifolium^ marqués de raies purpurines ra-
meuses;. Son tube nectarifère est proportionnellement plus
court, c est-à-dire, deux fois et non quatre fois plus lonjg
que le calice. ElU e&t probablement hybride du P. à grandes
fleurs et de quelqu'espèces à fleurs purpurines.
10. PELARGO.MUM JatrophœfoUum .
Pelargonium à feuilles de Jatropha.
P. foUis palmatipartitis viscosis glabris , lobis lancpolntô^
linearibus pinnalifidis , lobulis dentatis distantibus acumi^
Tiatis , umbelîis 4- Jlorisj tubo nectarifero brevissimo ^ petalîê
superioribus obtusis, 3-
Je n'avois fait qu'indiquer cette espèce dans le catalogue
-DU JARDIN DE BOTANIQUE. l5
da Jardin de Montpellier^ publié en idi3 ; dès-lors elle s est
multipliée avec facilité et paroit une des espèces les plus
robustes ; elle appartient au groupe des Pelargoniums à
sept étamines , à pétales inégaux et à feuilles découpées
au-delà du milieu , e est-à*dire , aux Radulœ. Elle a beau-
coup de rapports d'un côté avec le P. denticulatum , de
l'autre avec la variété pinnatifide du PeL quercifolium.
Elle diffère du premier parce que les lobes de ses feuilles
sont constamment plus larges et que les pétales supérieurs
sont entiers et non échancrés. Elle se distingue du second,
représenté à la planche i5 de la géraniologie de L'héritier ^
parce que les feuilles sont palmatifides et non pinn^tifides.
Les fleurs ressemblent beaucoup aux deux espèces citées ;
ces différences sont légères ; mais je ne les ai point vues
s'altérer depuis dix ans, que je cultive cette plante, et Ion
sait que dans ce genre des Pelargoniums oh se forment
tant d'hybrides dans le» jardins , on est obligé de noter
des différences qu'on pourroit négliger dans la plupart
des autres.
II. DODONAEA dioica (Roxb.)
DoDONËE dioïque.
D. foîiis ohoçaîO'Ohlongia basi cuneatis apîce acutisnon viscosisj
ramis junioribua compressia ^ aduliia teretiuacutis , floribua
dioicia racemosia. 3*
Les Dodonées forment un genre tellement naturel qu'on
le distingue sans la moindre difficulté de tous les autres
groupes avec lesquels on peut le comparer. Après avoir
l6 SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES
placé ce genre à la suite des Térébinthacées , M. de Jussieu
a été. conduit à le rapprocher des Sapindacéès, et en effet,
le genre Amirola semble constater la vérité de ce rappro-
chement. Je fais des Dôdonées une tribu de la famille des
Sapindacées; elle se caractérise par ses fleurs dépourvues
de pétales, par ses fruits à deux ou trois ailes membra-
neuses , par son embryon roulé ou en un seul ou en plu-
sieurs tours spiraux, par ses cotylédons linéaires alongés et
par ses feuilles simples. Cette tribu comprend les genres
Amirola de Persoon , Dodonaea de Linné et Alectryon
de Gaerlner.
Les espèces qui composent le genre Dodonœa ont été
généralement mal décrites et confondues les unes avec les
autres : dernièrement M. Meyer dans sa Flore d'Essequebo
a cherché à prouver combien on avoit confondu d'objets
sous le nom de JD. viscosa : celui-ci, qui est le plus commun
dans les jardins, doit rester borné à Farbuste, figuré par
Plumier (éd. Burm. t- 247. f. 2. ) et Sloane (hist. 2. t. \Qz.
f. 3.) elle croît dans les parties chaudes de l'Amérique et
j'ai un échantillon recueilli au royaume d G ware en Afrique,
par M. de Beauvois ; qui ne me paroît point différer
de l'espèce Américaine.
. Il n'y a guères eu plus d exactitude dans la limitation du
D. angustifolia^ et l'on trouve actuellement sous ce nom
dans les ouvrages de botanique plusieurs espèces qui me
paroissent très-distinctes et que j'ose d'autant mieux dis-
tinguer qu'elles sont de pays différens et que j'en ai des
échantillons, qui proviennent des auteurs mêmes, qui les
ont décrites; ces espèces sont:
1>V JARDIN DE BOTANIQÛB. 17
I.* Le Z>. nngustifolia de Swartz (obs. i5o.) qui croit
Il la Jamaïque , et que pour cette raison je désigne sous
le nom de Jarttdicenais : c'est celui qui a été figuré par
P. Browne ( Jam. t. i8. f. i.) et très- probablement par
Gavanilles (ic. t. 3^7. )
2.^ Le D. angustifoUa de Roxburgh (cat. cale. p. 28.)
qui croit à Geylan et à Timor; cest celui que Buimann
le père a figuré dans sa Flore de Geylan, planch. 28, et
que son fiils a désigné dans la Flore des Indes, sous le nom
de Ptelea i^iscosa ; pour rappeler le nom de l'auteur , qui
en a donné la première description , que je désigne sous
lepilhète de D. Burmanniana.
iJ" Le D. angustifoUa , figuré par Làmarck dans ses
illustrations , planch. 3o4. f« 2. est une espèce originaire
de nie de Bourbon , très-remarquable par ses feuilles li-
néaires et obtuses et par ses fruits de moitié plus petits
que ceux des espèces précédentes : je le nomme par ce
motif D. microcarpâ.
4.'' Le D. angiéstifolia désigné par Lamarck dans le
Dictionnaire , est un arbuste qui a été cultivé jadis dans
le jardin de Paris, sous le nom de Bois de reinette et qui
est remarquable par ses feuilles linéaires acuminées aux
deux extrémités et qui lorsqu'on les frotte exhaleOt une
odeur de Pomme de reinette; je n'en connois point les
fruits , et d'après sa ressemblance avec un échantillon en
feuilles de la Nouvelle-Hollande je la soupçonne originaire
de ce pays. Je la désigne sous le nom de D. salicifoUa.
S."" Il paroîtroit que le D. angustifoUa de Linné fils
seroit origiliaire* du.Cap de Bonne '-Espérance , et que
5
l8 SUR LES PLANTES 9ÀR1BS Olf NOUVELLES
par coQsëquent il pourroît bien différer de tous les pré-
cédens : mais il n'est désigné que par une phrase, qui
convient à toutes les espèces et JQ n^ai pu me procurer la
plante.
6.^ Enfin, on a cultivé dans les jardins sous le même
nom de jD.angustifolia et sous celui de JJ. anguslisàimch
que je conserve pour éviter toute confusion ; un arbuste
remarquable par ses feuilles longues , étroites , linéaires ,
entières et marquées de petits points blanchâtres , qu'on
prend d'abord pgur des écailles , mais qui paroissent en-
suite n'être que des taches. Je ne connois pas son fruit ^
la feuille ne peut se confondre ni avec le £). filiformis de
l4inkf à cause de sa longueur , ni avec le D^ elœagnoides
de Rudolphi à cause de sa forme^
Les Ppdonasa de la Nouvelle-Hollande sont, sans nommer
le D. salicifoUa^ que f ai mentionné plus haut avec doute,
les jD. asplenifolia et puneata de Rudge , très*remar^
quables par la forme de leurs feuilles , et le D. triqueirui
qu'on distingue à sç^ ranieau]j; triangulaires et k ses fleurs
dioïquesr
C'est de cette dernière espèoe que se rapproche larbuste
que j'ai sous les yeux et qui fait le sujet principal de cet
article ; il m'avoit été envoyé sous le nom de D. hetero^
phylla , nom peu exact et que je n'ai trouvé dans aucun
livrç ; mais j'avois reçu de mon honorable ami M. Lambert
des échantillons desséchés du JP. dioica de Boxburgh (cat.
cale. p. «8 ) qui sont identiques avec la plante vivante et
je lui ai conservé ce nom , qui lui convient très-bien , et
qui est publié depuis i8i4- U seroit pp$sihl(^ que dès-lors
BU lARDIN DE BOTANIQUE. IQ
cet arbuste eut été désigné par M. Link (enum. h. berol.
I. 1821. p. 38 1) sous le nom de D. oblojigifolia ^ mais
quelques-uns de:s caractères désignés ne conviennent à
ma plante que d'une manière imparfaite ; il est possible
que la planche &o du quatrième volume de Therbier d'Am-
boine représente Imdividu femelle de notre espèce, ou du
D. triquetra « mais je n en puis juger exactement ne con-
noissant que l'individu mâle du D. dioica^ MM. Roxburgh
et Link ne pardssent connoitre non plus que le mâle de
cette espèce.
Notre arbuste a fleuri dans la serre au mois d'Octobre
1819 , il s'éleva droit à deux clu trois pieds de hauteur «
et ne présenta en aucune de ses parties la viscosité si fré-
quente dans ce genre : ses rameaux sont glabres , pour-
prés ou violets, comprimés et presqu'à deux angles sail-
lans dans leur jeunesse , à peu près cylindriques dans l'état
adulte , ses feuilles naissent des angles saillans , elles sont
alternes, portées sur de courts pétioles, oblohgues ou obovées,
rétrécies en coin alongé à leur base, acuminées à leur som-
met, d'une consistance un peu plus molle que celle des autres
espèces, parfaitement glabres, lisses et d*un verd pâle et
livide en-dessous avec les nervures rougèâtres. Les pé-
doncules naissent des aisselles supérieures et portent des
grappes rameuses de sept à huit fleurs , qui se disposent
en panicule interrompue; les pédicelles nont point dé
bractées et à la place de ces organes se trouve un petit
tubercule. Chacun d'eux est filiforme, long de quatre à
cinq lignes et articulé un peu au-^lessus de la base , le
calice est à quatre lobes profonds, obtus, très*petits, étalés
80 SUR LES PLANTBS RARB8 O0 NOUVELLES
et même réfléchid à la fin de la fleuraison. Les huit éta-
mines ont les filets trèsr-courts ; les anthères alongée$« te-
tragones, droites et jaunâtres dans leur jeunesse, rou-
geâtres et tordues dans un-âge avancé, à peu près comme
dans le Chironia; à la place du pistil on ne trouve qu'un
tubercule pâle et obtus.
12. NEMOPANTHES Canadensis.
Nemopakthe de Canada.
L'arbuste que je désigne ici est celui que Michaux a
décrit sous celui â^llex Canadensis ( fl. bor. am. 2.
p. :(29. t. g. ) et qui a été admis sous ce nom dans la
plupart des ouvrages subséquens ; il a fleuri dans Toran-
gerie du Jardin au mois d'Avril i8ig. L'examen. de sa
fructification me convainquit qu'il ne pouvoit être rangé
parmi les Houx , et j'en fis faire le dessin sous le nom de
Nuttalliay en le dédiant ainsi à M. Nuttall, auteur d'un
excellent ouvrage sur les plantes de l'Amérique septen-
trionale; je l'indiquai sous ce nom, dans le rapport
imprimé en 1821. Cependant à peu près à la même
époque (Août 1819) M. Rafinesque observant cet ar-
buste en Amérique , le désigna aussi comme genre dis-
tinct sous le nom de Nemopanthes ; dès -lors le nom
de Nuttallia, ayant été employé par M. Sprengel pour
désigner un genre nouveau de légumineuses , j'ai cru
que pour éviter toute confusion il convenoit d'adopter le
nom générique de M. Rafinesque. Quant au nom d'espèce.
DU JABDIN DB BOTANIQUE. SI
j'ai dù conserver celui de Michaux qui ne présente aucun
motif de cassation et qui a lavantage de rappeler le nom
primitif. .
Le genre NemoparUhes appartient à la famille des
Frangulacées ( Rhamni Juss. ) et se place entre les genres
Jlex et Evonymus ; il a presque le fruit du premier et lisi
fleur du second; il diffère de Tun et de Tautre : i.^ par
ses fleurs le plus souvent dioïques ou polygames par avor-
tement; 2.^ par Textréme brièveté de son calice, qu'on pour-
roit dire presque nul, à moins que comme M. Rafinesqua
ne donne , à ce que j'appelle corolle , le nom de calice et
alors oii diroit que la corolle manque ; il se distingue en
particulier de \lles par ses pétales distincts et non soudés
en corolle monopétale et t^id à confirmer l'opinion que
ce caractère n'est pas sufibant pour distinguer les ordres
des plantes calyciflores ; il ne peut se confondre avec
VEvonymus, à cause de son fruit, qui au lieu d'être cap--
sulaire et indéhiscent est charnu et déhiscent. Michaux et
Rafinesque disent que ce fruit est à quatre loges et à
quatre graine^; l'individu que nous cultivons est à trois
loges et à trois ovules. Il résulte de ces observations que le
caractère générique peut être exprimé comme suit :
NEMOPAiiTHES. Florcs abortu dioïci polygamive. Calyx
minimus vix conspicuus. Petala 5 distincta oblongo-
linearia decidua. Stam. 5 pétales alterna. Oi^arium he-
misphœricum j succo viscoso obductum f stylus o. Stig--
mata 3-4 sessilia , in mascuUs vix manifesta. Bacca
subglobosa 3 - 4 - locularis 3 - 4 " sperma.
N. Ganadensis.*i7e^ Canadensis. Michx fl. 2. p. 299.
£S SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES
/• 4q. Pair, suppl. 3. p. 66'jiiL hew. éd. 2. v. \. p. 27^
Pursh.fl. bor.am. 1. p. 118- Nemopanthes fascicularis.
Rqf.journ. phys. Août i8j 9. p. ^Q.-Nuttallia Canadensis
D. C. rapp. jard. Gen. 1821. p. 44.
Cet arbuste croit dans les montagnes du Canada près
du lac Champlâin et jusques en Caroline; il vit en pleine
terre dans le Jardin de Genève ; il s^élève à la hauteur de
trois pieds environ : ses rameaux sont grisâtres , cylindri-
ques, divergens, un peu tortueux ; les bourgeons sont
formes d'écaillés foliacées , brunes et caduques ; chacun
d'eux donne naissance à 4 - 6 feuilles et à autant de pédi-
celles ; les feuilles sont caduques , glabres , pétiolées ,
ovale-oblongues , acuminées aux deux extrémités , lon-
gues d'un pouce ; les pédicelles sont nus , filiformes , plus
courts que les feuilles et ne portent qu'une seule fleur
petite , d'un jaune pâle et verdâtre. Son fruit n'a pas
encore mûri chez nous.
r
i3. SEMPERVIVUM cœspitosum. (G. Sm.)
JouBARfiE gazonnante,
S. herbaceum , foliia radicalibus confertia , cauUnis sparsU ,
omnibus oblongo-^linearibua rigide ciliatia utrinque lineia
fuscia maculatia ^ fioribua corymboao- paniculatia.
S. caepistosum. Chr. Smith, herb. et maa. 1816- Buch. fl. can.
S. cilîaiom. Sims. bot. mag. t. 1978.0/7/. non Willd.
S. Simsii. Sweet h. auburb. lond. p. s3o.
Hab. Id summis rupibus iosulae magnae Canarisi Chr. Smiih, 3^ •
DU JÂHDIN D£ lOTANIQllË. $3
Cette jolie espèce de Joubarbe a été découverte sur les
rochers de la Grande Ganarie , en 1 8 1 5 , par mon ami
9JL Christian Smith , le même qui a depuis si malheureu*
sèment terminé sa carrière dans l'expédition du Congo,
Elle a été très-bien décrite et %urée par M. Sims , en
1818 , mais oubliant qu'il existoit déjà#une espèce de
Sempervivùm , décrite par Willdenow , sous le nom de
ciliatumet n'étant frappé que de la convenance de ce norh^
il l'a imposé, à jsa plante ; les lois de la nomenclature ayant
obligé à supprimer ce nom, M. Sweet a proposé de donner
à cette espèce le nom de 6. Simsii ; mais Fun et l'autre
de ces botanistes avoit ignoré , sans doute , que M. Ghr.
Smith avoit donné à sa plante le nom de S. cœspitosurn ,
qui a été adopté par son ami et son compagnon de voyage^
M. L. de Buch, dans la liste des plantes des Canaries qu'il
a publiée d'après Ghr. Smith (in-4-^i Berlin 18 19). Ce
nomme paroit mériter d'être conservé, puisqu'il est celui
donné par le botaniste auquel nous devons la connois*
sance de cette plante.
Le but pour lequel je l'insère dans cette notice n est
pas de relever cette légère incorrection de nomencla-
ture , mais de consigner ici un fait remarquable de phy-
sique végétale, quoiqu'il ait dé|à été indiqué dans les
annales de Physique et de Chimie. La plante dont
il est question a été cueillie par M. Smith , dans Tété de
i8i5 , aux Canaries : il m en a donné un échantillon des-
séché au mois de Février 1816 ; je l'ai dès-lors gardée
un an dans mon herbier; au bout de ces dix-huit mois
de dessication ^ je m'aperçus qu elle avoit encore l'appa-
>>
â4 SUR LB3 FXiAKTBS RARES OU NOUVELLES
rence d'avoir conservé quelque reste de vitalité ; le
n'étant pas alors établi , ]e la confiai à M. Dufour , pépi-
niériste habile de cette ville , qui la soigna dans sa serre ;
elle y reprit vie, et c'est de ce pied, conservé dix -huit
mois en herbier, que proviennent ceux que nous possédons
aujourd'hui dans le Jardin Botanique et qui fleurissent
toutes les années au printemps. Ce fait m'a paru digne
d'être conservé comme un exemple extraordinaire de la
lenteur avec laquelle la vie s'éteint dans certaines plantes
grasses.
STACHYS tenuifolia. (Fisch.)
Epiaire à feuilles menues.
S. perticillis ' bifloris y catycibua pungeniibus glabris , corollœ
pubescentis tabio superiore bifido , inferiore ferè k-fido , foliia
imfimis pinnaiifidis , summis linearibua iniegris. }^ .
. Cette espèce indigène de Tempire Russe est indiquée
sous ce nom par M. Fischer, dans le catalogue du Jardin de
Gorenki, et les graines nous en ont été communiquées par
ce savant : elle est très-distincte de toutes ses congénères ;
la plante entière est glabre, haute d'un pied, droite, grêle
et rameuse dès sa base; la tige est tétragone, uq peu pur-
purine ; les feuilles sont disposées par paires écartées ,
étalées, étroites , les inférieures et celles des branches sté-
riles pinnati partîtes à lobes inégaux , distans , linéaires ,
pointus; les supérieures et celles des rameaux fleuris sont
linéaires , entières ou. dentelées ; les florales . plus courtes
que les fleurs ; celles-ci sont soUtaires aux aisselles des
§tmOm floraloi , f«r e(MMéc|aent opposées , portée» tiur
m pëdicdW nu , hng <f une ligne ; le calice est tubuleux,
à dix nervoiesi àcânq lobes presqu'égnux , vf^ peu épi»
neux. La ooixdle a son tub« blano, cylindrique, plus long
que le calaoe , son limbe d'ufi pourpre pâle , mélangé de
Usmc et de pourpre foncé; la lèvre supérieiu« est dressée,
.«bkngne , avisée au sotqmet en deux lobes obtus , séparés
par un sinus aigu , l'inférieure est plus grande , horizon-
tale , k trois lobes , les deux latéraux obtus déjetés , celui
du milieu étidé, bilobé. Les quatre étamines sont près»
* «qu'égal, le style est terminé par deux stignàates courts
«t trà»-aigus.
i5. STACHYS proatmtra. (Lag.)
Epuibe couchée.
s. pêrticilliê sêx-florh j calycibus pungenfihuê subiriUoêiê , «a-
roIlcÊ vilhsi» tabla nuperiore intégra , inferiare i^Ioia > JhKis
4ipi€€ dentaiiê ^ inferiùrU>uê cunêaÊo -> iamcevlatié ^ . êuperio-
ribtâ9 êuhhnearUmê '^ €auKè(u$ ramcsiêsimiê prçêfrairi^. y •
Cette plante est provenue de graines envoyées sont fe
nom qiie |'ai conservé , par M. Lagasca , directeur du
jardin de Botanique de Madrid. Elle vit en pleine terre
tt parott n^uste. Elle a presque le port de la Stuchys êid^
iitis^ mais s en distii^ue dès le premier coup^d'oeil par
ses fleurs purpurines ; elle ressemble d'aflleurs^ à quatre
espèces du même genre avec lesquelles il coHvienit de la
comparer.
1/ EDe à des rapports intimes avec k Staekye armoria
a6 tlTR LES PLAKftBS BARBS OIT ITOWBLLBC
âé Desfonlaines , mais elle en diffke par sa tige plu»
coudiée. moins velue, ses feuiÛes moins rétrécies à la
'base et la lèvre siipériéurë de la ooroUe entière et oon
bifide. Ali reste, la Se. areiiaria de pesfotttakw» ne doit
I<oînt être odtifohdue avec l'espèce figttréte sous ce nom
dans lé Bot/ Mag. t. 1959. Celle-ci devra conserver te
nom de Stachys diffusa, qui lui est donné dans le catal.
hort. RegioMadrit.
3'.'* Notre espèce a aussi des rapports avec la SL jmr^
'purea de Poiret (suppl. 5. p. 277.) mais eUe en diffère parce
qu'elle est beaucoup plus glabre , que ses feuilles floralç»
sont ovées , lancéolées , acuminées et non oblonguw , que
le tube de la ooroUe est plus court et U lèvre supérieur*
entière. La St. purpurea de Poiret diflPère au reste tolde-
ment de la St. purpurea de Tenore, laquelle est la Slachya
arvensis var, purpurea Poir. dict. 7. p. 373.
. 3 « L'Epbire couchée paroît dififérer de la Stachys scor-
' -dïMirt, ae Willdenow. (enum. 616) . que par une erreur
d'impression Poiret a désignée «us le nom de Stachys ço^
.difoUa ( suppl. 5. p. .?^. Notre esp^ n'a pas les feudl^
ehtièi^ment glabres ; son calice est à peine strie ; le tube
de la oowHe dépasse bien un peu le calice mais n est pas
deusfols ïduslQUg} enEq. la lèvre supérieure 4e la co^
ix^e eftt eijtièrf . , ■
, a: Si on comp^i* notre Epiaire avec la S/acA/s scor^
^ dioideB 4è Poirç^ ( dict. 5. p. 373 ) qui paraît d.flferent. de
la St, ncordifoUa Wiild. Llle s'en di.thigue enœre par sa
tige herbacée et non demi-Ugneuse , par ses Heur^ p^r^
purines et non jaunâtres , et par l intégrité de sa lèvre
supérieure.
• f
• 1*1 " #
16 STACHYS apeçtabilis, (Gfaoisy.)
V
EI^RE remarquable.
i9. yeriicilliê ïnultf/toriê distaniibui ^ calycibùê b-fidié c^rollà
dimidio hrevicribuè j fpliiê êublus incQfua acuiia serratis ^ in^
Jerioribua peiiolaiis cordatia^ auperioribua aubaeaailibua ovaiO"
lanceotafèê , eaule viilosiaahno y •
': Cette belle espèce d'Ëpiaire est provenue de graines, qui
nous avoient été envoyées par M. Fischer, Directeur du
Jardin, de Gorenki, sous le nom de Stachys Germanicœ
affinis. £llé vit en pleine terre, et à fleuri la seconde
année de son existence au mois de juin. Elle a été, en mon
absence, observée et décrite par M. Choîsy, Sa tige est'
âh>ité , nirheuse; quadratigulkrre , hérissée de poils longs,
Uahcs , mcds et laineux ;^ kes feuilles sont vertes en dessus,
)))anchâtres en dessous , un peu plus longues que les entre-
nœuds. Lés fleurs forment des yertifcilles serrés , le long de
là tige principale et des rameaux latéraux ; on en compte
quinze à vingt à chaque vertîcillè; leur calice* est en cloche
alongée^^ToUgeàtre, un peu laineux, à cihq lol)és égaux,
aigus. La' coroUè est d^ùn rose pourpre; son tube est delà
longueur drf èrfice^ les lèvres grandes , la supérieure en-
tière, obtuse ,^ diroîte. Velue '*en dessus'; Tinférieure pell-
etante à trois lobes arrondies, dont celai du milieu dépasse
beaucbû^'les aiirtres. Le^s 'examines dépassent un peii )e
tube de le cdroUe , et leà deux latérales se déjettent de côt^
àprèà'la fleùriaisdin'. Les lobes de Tovaire sont glabres*, et le
style prend nâîssahce entre *lès deux supérieurs; îtf stig-
mate est à deux lobes aigus.
4
i
s
Cette espèce ressemble à la Stachya jilpina et à la Sta^
chys palusliisipBirÈàtLeur^ à la Siachjê Gerhumica par
son port.
17, MENTHA blanda. (Vt^all^
Mbuthb agrëaUe«
ilf. Spiciê oblongo-eylindraeeis ^ foliU petiotatU m^ato^rhom"
beis grosse deniaiis êobius glabrU paactaiis.^ superni pube-
ruUa e
Cette espèce est originaire du Napaul; fen ai reçu les
graines sans noin« de AI. Wallich, au mois de septembre
1820; les ayant semées immédiatement dans la serre « j'eus
au mois de novembre suivant une plante que je décrivis
alors sous le nom de Mentha micrcmthu, nom sous le«
quel je Tai indiquée dans lé Rapport du Jardin de i3ar«
P^- 44 « <nais j ai reçu dès-lors des échantillons desséchés
de cette plante de M. Wallicht sous le nom de Mentha
blanda , nom que j'adopte ici , soit pour rendre hommage
au naturaliste de qui je tiens la plante « soit parce qu'il est
probable qu'il l'a Récrite lui-^méme sous ce nom à Cal-
cutta. Quant à l'état actud de nos connaissances en £tt*
rope^ elle forme une espèce élégante et bien caractérisée ^
surtout par lejstréwe petitesse de ses fleurs*.
Sa tige est droite^ tétragone^ à peine pubescente» baul^
d'un à deux pieds« et divisée en rameaux grêles et appo-»
fés. Se» feuilles sont étalées « munies d'un pétiole qui a plus
d'un pouce de longueur, ovales presqu'en rhombe^ rétné^
oies et entières à leur ba»e« dentées dans l'autre moitiés gar*
nln en dessus de tt^^ftûtâ poils, ponctuées en dessous
d'une BMUiière très-prononcée, «gréàUeneni: odorantes
lorsqu'on les fioisse. Les g r ap pe s de flenfs sont droites,
«yyndnqœs, longues (fun pouce, composées de feuilles
Âorales sétacées, à peine visibles, de Taisselle desquelles
naissent des fiûsceaux deniriron cinq fleurs, entremêlées
dles-mdmes de très-petites bractéoles; les fleurs sont Man-
dies, très'fetites ; le cdke est rert, un peu pubesoent, à
tube court, à cinq Idies égaux, droits et pdntus. La co-
idle dépasse à peine le cdioe; elle n*a qu'une ligne de
longueur; sa surface extérieure est pubescente; le tube se
resserre au-dessus de l'ovaire, et se divise en quatre lobes
ou deux lèvres peu distinctes, la supérieure entière^ courte,
en forme de voûte, l'inférieuf» à trois lobes, très-obtus;
deux étaminas tutU attachées sous la lèvre supérieure et
munies d*andières rouges, fertfles , réniformes ; deux autres .
ious la lèvre inférieure plus courtes , à anthères quelque-
fois jaunâtres et avortées. L ovaire mC à quatre lobes gla-
lues et arrondis, le stjrle nmple et Uanc, terminé par deux
stigmates ttgus, qui ne dépassait^ pas la ooroUe. La plante
#st morte après la fleura»».
18. VfiRiCmGA Aimes.
ViROMii^uB couleur ; de chair.
J'ignore k jÉIttie "Aè eèttr ^laÀtt \ éOif m*etf t arriva dani
3o SUR LES niANTB^ KA^ifS eU yOU¥fLLES
les graine^ .de, plusieurs Jardins : smis des 1¥>bib divera et .
erronés, et quelf^u'hnm^ise que soit le nombre, des véro- »
niques, décrites, je ne. sais la rapporter exac^inent à ao-i
cune .délies; elle. a 4es. rapports marqués avec lea FI or-^
guta ,et, média, et pourroit bi^.étrei ou^une variété; ouj
une hybride de l'une ou d^ rautre;^ ^ » . . . **
.. 3a tige est adroite, cylindrique v pi^^escçate^ haut» de>
deux à trois pieds. ,Ses feuilles sont toutes opposées ,, ex- .
cep té. cf lies duhaut^ qui sont altei^ies, lancéolées, aiguës,;
brièvesnent rétrécies ,en coin à la iia&e, entières dans :1a:
partie en . coin , bordées c^ans le reste de- dej^telures en.
scie, égales entre elles^ au nombre ^d'enyironyingt^cipqdei
chaque c0té, pubescentes .sur les deux faces , dressées ou >
ét^ées, non réfléchies., l' langues de ^çux ponces, larges de»
cinq lignes. Les grappes . ternnyuuçnt la tig^ et ^s rameav^;i
elles. soijit droites, midti^or€S>.c^lle.quiter^ e§t.
la plus longue, l^s bractées sont linéaire$r,; pu^Qenjte^^i
longues de d^ui^ à.trçds Jignjçs, c'est-à-rdire de la longueur
du pedicelle. ies. fleurs jsont élég^uites,, d;un rpsp .pajie, <)«l
couleur de chair* Le calice çst glaljre, 4 quatre lobesk
oblongs-linéaires , écartés,aigus, ^pB^ 1^^ deux inférievi^
sont un peu plus longs. La corolle a le. tube court, la gorge
barbue en dedan^^le.iiinbe ^rjcinq l^bes .étalés, ovales ob«
tus, un peu inégaux, les depx étamines qn^les filets roses,
les anthères pourpres , le pollen jaune ; dans une fleur , f ai
trouvé trois ét^^i^n^ 4ont'«ne^plui(^.4xittfl«te;*%LoV«A èàt
ové; Je style J&Ufacœe i pourpré^ deux ^is pins long qoe^ le
calice, à stigmate sim^. i^ capMile '^«vée, éohancrée,
Çlal?re, à deijix Ipgfp^ PPf,5f?PfgflSS è»^B^R|^î«o|^* T
au YABDIK DB BOTANIQUB. ' Si
• ■
' ig. BIGINUS lœvit.
I
RiciK lisse.
«
R, foliiê pellatiê serratis , Ipbià ohlongiê êerraUê j eaule prufnosOy
êtigmatibuê 5 bifidiê^ cap'auUsHnermibua kepibus.
Cette espèce de ricin ma été envoyée sous le nom àe Rir
fiinusinermiê. £Ue ressemble beaucou}^ à celle que Jacquîn
a décrite et figurée sous ce nom à la planche ,f 95. de ses
Icônes rariores , et mériteroit Tépithète d'inermis à toi|t
.aussi iiute tifxei mais. . elle «nii)i^re(K|{* plu^ieucs carac-
tères traqçhés. i .** ses capsule^ sont ui) peu plus petites, à sa-
.tiu'e8pevssu31antes,parfa)fea;p«Dt lia^^ 8iu:ia,s]^&pe, 9." Ses
stomates sont, plus gr^es e^ plus 4r^Més, 3,f. Sw grapp^
soat dégarni*^. par,yle bas; et iM^coup plus V>ngi>^?t ^^
at^eigii^ iusqu^sr ^ àpni^ ft trois p«^ dp longueur, tan-
^ que celles du; R. ii)e$iiie f^e passent guèjre un P*çd.
■4*'* .Plusieurs dj» s^f^ .r^Mneaitx: sont 4p|a,tis ^>-dess0US; de
la prennère ^uiUe; ,|$i partii^.fipl^tie.es^i)ojrd^ d^ deui^
aervuf^ laillantes, qw descendent d^ a^eljes de la feuille;
le \^. iii^tmç 9 au conttiairs )es ri^neau3(. p^ç^ue cylit^dçi-
i^ues et 1^ capsulfs ont leis^ s^itun^. tfès-sailla^t^^. e^ le
reste de. la surfacfî H^ en.trav^rs^ I^ R. lisse siipportf
la.dieîne terr? y ii commence h ^eurir à la fin d';^oût«^tsa
0eun|i)op:çpntin|ie..jusquatw prepi^^res gelées. Sa patri»
pip m'est p^l ÇPQAU9»
» ••
Sa 8VR L«S PLANTB8 BABBS PU VOWniAJUi
« - •
2.0. IRIS spaihuUiia. (Sweet)
Iris en spathule.
/. «ci^o Uri^ti êuhirîfloro folw linearibua longioref spathiê pên^
tricoêh I cîHifii^ hexc^gonis ^ petalis apics obtuse emarginalis,
majoribuê imberbibuê àubapaihulaiis , êtigmaiibuê bifidiê acuUs.
I. spuritt. Curi^ boL mag. t. 58,
I. spviriajl mioqr. jiU. Kew. éd. 2, v. l. p. ii6. Rœm, et Schult.
s^st. 1. p. 468.
I. âpailiùlata. S^eet hort. siAufé. Lonâ. p. >9. n. sS.
Cette piftiitë il iété lofig^temps confondue avec \lri9
èpuria et petit-etre. y à-tril encore sous ce nom d'autres
espèces confondues : celle qui nous occupe ici sVn rap-
proche en efFet aussi bien que des 7m slinoginà , ockro^
leuca, Gutdenèiadiii tt katophila, parce qu'elle a comme
^Ues les pétales extérieurs imberbes, et les ovaires à six an-
gles oa côtes saillantes ; mais elle en diffère parce que Be%
pétales sopt tous dbtusément échancrés ausonamet; les ex*
teneurs sont étalés , rétrécis en une espèce d onglet et
évasés au point où les stigmates se terminent en un limbe
ovale. La partie^ qui foiie le r61e d'on^et, est blanchâtre
avec des veines purpurines et une bande jaunâtre, ie
Kmbe est bleu à peine veiné ; les pétales intérieurs sont
âressés , oblongs , d'un videt pouipre seottUable à celui
des stigmates. Ceux-ci naissent d'un style court ; ils sont
étalés sur les pétales externes , redressée à leur sommet
où ils sont comme fendus en deux lobes aigus ; à Textré*
mité de la partie ét2^ et à la surface inférieure se trouve
SUR LES PLANTES RARES OIT NOUVELLES. 33
la duplicature glanduleuse et transversale qu'on doit con-
sidérer comme le véritable stigmate ^ dans cette espèce,
eette duplicature se prolonge en deux pointes ou cornes
assez remarquables : au reste , je dirai ici en passant que
cette duplicature présente, par sa forme et sa position, des
caractères qui méritent d'être observés dans les espèces
dlris ; la nôtre a le pollen d'un jaune orangé , la plante n'a
guhres qu'un pied à un pied et demi de hauteur^ elle est
l>ien figurée dans la planche citée du Magasin botanique ^
c'est par cette figure que nous avons reconnu son nom
dans le catalogue de M. Sweet, ouvrage singulièrement
commode pour les directeurs de Jardins botaniques , et oii
l'on trouve plus d'instruction que la forme ne semble
Flndiquer^ cette espèce n'étant encore désignée que par
son nom, nous avons cru devoir appeler sur elle l'atten*
tion des botanistes : sa patrie m'est inconnue.
FIN.
r
./
X
r <'
RAPPORT
SUR
LES PLANTES RARES OU NOUVELLES,
LV
RAPPORT
SUR
LES PLANTES RARES OU NOUVELLES
QUI ONT FLEURI
DANS LE JARDIN DE BOTANIQUE DE GENÈVE
VENDANT LES ÀHHÉES i823 ET iSsS ^
Par m/ DECANDOLLE, Professeur d'histoire naturelle et
Directeur du jardin»
GENÈVE,
CHPZ J. J. PASCHOUD , IMPRIMEUR-LffiRAIRE.
1824.
i /
RAPPORT
X
SUR
LES PLANTES RARES OU NOUVELLES
QUI ONT FLEUBI
DANS LE JARDIN DE BOTANIQUE DE GENÈVE
VENDANT LR8 ANNÉES l893 ET iSsS^
Par m/ DE CANDOtiLEy Professeur d'histoire naturelle et*
Directeur du jardin*
'Zu à k» SorUeé Oe Physique et d'Histoùre nattireUe, le j> Octobre iS^St
Dans le premier volume de ses Mémoires ^ la Société a
désiré insérer une notice sur les plantes intéressantes qui
ont fleuri dans le Jardin. Je me conforme à ses intentions
en continuant à lui présenter, pour le second volume,
une notice des plantes sur lesquelles mon attention a été
plus partieulièrement dirigée depuis deux: ans. Je suivrai
le naéme plan que dans la notice précédente » à laquelle je
me réfère à cet égard.
6 RAPPORT
I. Pji PAVER hracteatum. Lindl. coll. t. 23*
Pavot à bractées.
P. Floribus hracteatia f^^^-peialîa ^ capaulU glahris globoso^ohovatU ^
sepalU adpreeaè pilosis, caulibua unifloria acabria folioaia , Joliia brac^*
Iliaque pinnatipartitia hiapidia , lobia oblongia aerraiia. ^ •
Cette belle espèce, née dans le jardin de graines en-
voyées par M, Fischer sous le nom de Papaver orientale
involucratum ^ a été déjà décrite, comme espèce distincte ^
et figurée par MM. Lîndley et Ker; j'ai seulement quelques
notes à ajouter à leurs excellentes descriptions.
Elle ressemble beaucoup au Pavot d'Orient , mais cul-
tivée à côté de ce dernier pendant deux années, elle a
offert des différences qui ne permettent pas de la regarder
comme uno simplf? variété.
i."* Le Pavot à bractées fleurit huit à dix jours plus tôt
que le Pavot d'Orient, quoique dans des circonstances
semblables.
2.° Sa tige s'élève droite et ferme à environ trois pieds
de hauteur , tandis que l'autre ne passait pas dans le
même terrain un pied et demi à deux pieds.
3.° Les poils de la partie inférieure de la tige sont éta-
lés comme dans le Pavot d'Orient j mais ceux de la par-
tie supérieure, et surtout ceux du calice, sont absolument
appliqués, tandis que dans le Pavot d'Orient ils. sont tous
étalés et hérissés.
4.'' Les feuilles ont le pétiole plus court dans le Pavot
SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES. 7
à bractées j leur couleur générale est verte et non glau-
que; elles se divisent de chaque côté en un plus grand
nombre de lobes (lo — 12 au lieu de 7 — 8) j ces lobes sont
plus acuminés ^ presque toujours courbés en carène , au
lieu detre planes.
5.° La fleur , qui dans le Pavot d'Orient est absolu-
ment nue, est enveloppée, dans la nouvelle espèce, d'une
collerette persistante très - rapprochée d'elle , composée
de deux rangs de trois bractées chacun ; trois , inégale-
ment incisées et foliacées; trois, plus intérieures ovales^
entières, obtuses, assez semblables aux sépales. Ce ca^
ractère, quoique le plus apparent , n'est cependant pas le
plus sûr; car le nombre de ces bractées est variable dans
le Pavot à bractées, et j'en ai quelquefois trouvé une ou
deux sous les fleurs du Pavot d'Orient.
6.*^ Les pétales , qui sont rouges et marqués à leur
base d'une l^rge laulic nuiic, aunt oncure plus grands et
plus beaux que ceux du Pavot d'Orient.
7.® L'ovaire, qui est obové presqu'en toupie et non
presque globuleux, est couronné d'environ 18 stigmates
rayonnant
Ces deux espèces offrent indifféremment des fleurs à
deux sépales et quatre pétales, ce qui est le cas le plus
ordinaire parmi les Pavots, et a trois sépales et six pétales^
ce qui se rencontre rarement chez les autres espèces. J'ai«
«n particulier, presque toujours trouvé le nombre ter-
naire dans le Pavot à bractées*
>■?
8 RAPPORT
2. JEscuLVs rubicunda herb. amat t. 367.
Maronnier rubicond.
■
iEL Capsulis echinatU , florihua ^"petalia S^andris , unguihus calyce hre»
pioribusy foUolis â-7 oboç^aio^cuneaiU acuiû inœqualitet bUerratia. 5«
Cette belle espèce de Maronnier est cultivée depuis
quelques années dans divers jardins , sans que Ton connoisse
^a patrie. Je l'ai reçue jadis de M. Bauman sous le nom:
à'^^culus carnea. L'ayant vue en fleur, il y a dix ans,
dans le jardin de Montpellier, je lui donnai, mais san»
en publier la description, le nom d^jEsculus coccinea^et
enfin la première description publiée est celle de l'herbier
de Tamateur, où elle porte le nom û'u^sculus rubicunda;,
qwi doit être ado|>té- Cet arbre ressemble beaucoXïp au
Maromiier comjmrutiT ma» il cm -diffère par des caractères^
suffîsans.
1.'' il âeurk beaucoup plus jeune et nidins grand^ j'ai
vu, soîl à MoflnrtpcUjer;, soit ici, des individus de 7 à .i-o
pieds de hauteur fleurira côté d'individus dit Mar*onnier
Ëomm^anqai ne âeurissoient peint ^encore « quoique plus
^gés et bien )plas grands. Cette circonstance indique qxie
notre nouvelle espèce ne viendra ,pas aussi grande que
Pe&pëce commuae, sur laquelle, au reste, «lie se greffe
^vec facilité, oe qui donnera lé moyen d'en avoir xie grands
individus.
Les feuilles sont très-glabres et d'un vert très-foncé;^
elles ont cinq à sept folioles, tandis que l'espèce commune
SUR LES PLANTES RABBS OU NOUVELLES. g
en a rarement cinq, et presque toujours sept; leurs den*
telures sont plus aiguës que cdUes du Maronnier d'Inde^
plus irrégulières, et les folioles peuvent presque être dites
deux fois dentées.
_ ^
Les fleurs forment un thyrse à peu près semblable à
celui du Maronnier dinde, mais elles^sont remarquables
par leur belle couleur d'un rose vif ou presque rouge. Le
calice lui-même est de couleur . rouge et moins profon-
dément découpé : les pétales sont chargés de petits poils
courts de couleur rouge, et quelques-uns de ces pétales
sont tachés de jaune à leur base.
Ce que la fleur offre de plus remarquable, c'est qu'au
lieu d'être a cinq pétales et à sept étamines, comme dans
FAËsculus Hippocâstahum , elle est à quatre pétales ek à
huit étamines, c'est-à-dire, quelle présente le type régu^
Uer naturel de la famille des Hippocastanées^ dont le Ma*
ronnier dinde secarte trèsrprobablement par la transibr^
mation d'uae étamine en pétale.
Cette transformation indiquoit la possiLÂlité d'avoir des.
fletzrs douUes de Maronnier ordinaire, et c'est ce qui a
été trouvé récemment dans nos environs. M. Saladin de
Budé, Fun des membres de Tadministration du Jardin et
des bienfaiteurs de cet établissement, dont nous avons à
regretter la perte, avoit observé dans sa campagne de
Frontenex un Maronnier dont une branche portoit des
fleurs doubles et par conséquent stwiles^ il en a fait gref-
fer les boui^eon» sur de jeunes pieds , et si^ connue plu*-
sieurs exemples autorisent, à. Tespérer , ces individus gre^
Ms forment des pieds à ikurs; toutes doubles , on devra»
i
10 RAPPORT
ainsi à M. Saladin une variété noavelle, qui, à la beauté
ordinaire du Maronnier , joindra l'avantage de rester en
fleurs plus long-temps et de ne pas salir les promenade»
par la chute des marrons,
3. Cassia diffusa.
Casse diffuse.
C- Dlffuso^procumbfin^ glahriuacula , foUia S-^iS^JugU , folialU linea*^
ribua mucronatis, glanduld pediceUatd infra par inifimum, pediceUis
êupra^axillaribua unifloria aolitariia medio bibracteolatia petiolo muUo
brepioribua , leguminibua glabria» (|)
< ■
Cette plante est née dans le jardin de Grenève de grai^
nés recueillies dans File de Porto^Ricco , par M. le doc-
teur Bertero , et qui m'ont été communiquées par mon
excellent ami Balbis. Elle est annuelle « comme presque
toutes celles de la section à laquelle elle appartient, et
«^approche assez du Cassia procumbena^ avec laquelle on
pourrait être tenté de la réunir j mais la Cassia procum^
bens est une plante fort mal connue ^ Linné paroit avoir
eu en vue , sous ce nom , deux plantes différentes ^ celle
de la première édition du species, qui auroit dû ccMiserver
\e nom primitif, a dès-lors été décrite .par Lamarck sous
}e nom de Cassia pumita ; celle de la seconde édition pa-
roît, quoiquà peine décrite, se rapporter à l'espèce in-
diquée sous le nom de Cassia proçumbens par WUldenow
qui dit formellement qu'elle a les feuilles dépourvues de
glandes. Pans cet état de choses, ma nouvelle espèce se.
SUR LES Î^LANTES RARES OU NOUVELLES. H
distingue du Caasia procumbens de Willdenow, parce
qu'elle a une glande pedicelle placée sur le pétiole au-
dessous de la dernière paire de folioles , et du Cassla pumila
de Lamarck sçÂt par ses rameaux et ses gousses glabres
et non pubescentes, soit par ses pedicèlles naissant au-
dessus et non dana Faisselle des feuillea.
Si l'on se rapporte à la dassiûcation des Casses que f ai
proposée, et que M. Golladon a publia dans sa monographie*
de ce genre , notre espèce se range évidemment dans la
section des chamécristes et parmi les ehamécristes mimo^
soldes , c*est-àr-dire , qui ont piu9 de quatre paires de fo-
lioles à chaque feuille. J'ai reçu de divers voyageurs, et
notamment de ce même M. Bert^ro auquel je dois la con-
noissance du Cassia diff^asa^ quelques autres espèces de lar
même division, que je ferai connoitre ici en peu de mots^
daprès naon herbier».
Cjssij PTGM^J. Cl proêirata , foliiê 4 — G^jugis petiolU ramisque
pubeêcenti'hirtU , foliolia lineariBu^ mucronulatU , glandulâ -eubpedi^
caltata ad boBm petioliy pedicelli^solitariia axillaribua i-fforU folio ton^
gioribuê 9upra médium^ bibraeàeqlati» , leguminibus- eubpubeecen^
iibus. %
Elle a été trouvé à St.-Domingue par M. Bertéro. iSes^
fleurs sont j^aunes, de quatre lignes environ de diamètre.
Ses gousses renferment six à sept graines j elles sent li-
néaires, très-comprimées r longues de 9 à 10 lignes. Elle
diffère dn Cassia serpens^ avec laquelle on pourroit être?
tenté de la confondre :. l.° par ses pédoncules qui nais--
, 12 RAPPORT
sent à l'aisselle même des feuilles et non au^drasiis de Fais^
selle; 2.^ par la glande du pétiole un peu pedic allée et non
sessile.
Cjssia Poltjdej^j. C erecla, foliis 6 ^6'/ugîs ramis peUolU"
que glahrisf folioUa oblongia obtuêis basi cuneatis , glandulU a — 4
aesailibua infra et inter Joliorutn paria sparêis , pedicellia ^—5 faê^
ciculaiim aupra^axillaribus petiolo brevioribua aupra médium bibrao'
leolalia , bracteia atipuliaque a^cuiia minimia. Q 7
Cette belle espèce a été découverte à la Guadeloupe par
les soins actifs et intelligens de M. Bertero. Elle a quel-*
ques rapports avec le Cassia glandulosa dé Linné.» maia
elle en diffère par ses glandes plus nombreuses, sessiles
et non pediculées 3 par ses paires de folioleis au nombre
de six à huit et non de 10 à 12. Ses gousses sont un peu
pubescentes dans l'âge adulte, glabres à leur maturité,
linéaires , comprimées , longues de près de deux pouces,
et renferment xytio-domoîno Jp gmmoeH h^oB faisceaux sont ,
comme dans l'espèce précédente , dits supra- axillaires ,
c'est-à-dire , que la base du pédicule est soudée avec la tige
dans une partie de sa longueur; cette disposition est re--
marquablement visible dans cette espèce»
Çassia LECHEyjULTlAJTA. C. erecia , foliia ao — ^kS-jugia, foliolU
çblongO'^linearibua ulrinque obluaia ariatato^mucronatia , petiolo infra
par imfimumgtandutam aeaailem gerente apioe in ariatam foliolia aub^
ftquaUm deainente cum ramia pubeacente , pedieêllia aupror-axillaribu»
faaciculatia , Jloribua y^andri^. (f) ?
Cette plante m'a été communiquée par mon ami M.
jUechenault, qui Ta découverte au Bengale. Elle ressemble
^mà Cassicf patellada figurée par M» Golladon dans S9
SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES* x3
Monographie « ^h i6; mais elle est presque glabre dans
toates ses parties^ ces pédicelles même, lorsqu'ils portent
les fruits^ n'ont que trois à quatre lignes de longueur : les
ëtaxnines sont au nombre de sept , très-inégales : les sti-
pules fort aiguës , longues de huit lignes et marquées de
plusieurs nervures près de leur base. lies gousses sont
presque glabres , linéaires <» compribiées , longues d'un
pouœ et demi environ, et renferment une douzaine de
graines comprimées et en forme de paraUélogramme»
CjsaiJt WALléiCHlAKA. C* ereçta ^ foUia ao^^^S-jugU , folioUa ob^
longo^Uiiearihuê uirinque obtuaU mucronatia, petiqlo infra par imi"
Jimum glandulam aeaailem gerente apice breviler ariatato cum ramia
calyeibuaque pubeacenti-hirtia , pedicaUîa auprâ'^Lxillaribua Jaaciculatia^
floribua lo-^ndria. Q)f
Tsâ reçu cette espèce de M. Wallich, directeur du 'jar-
din de Galoiitta, <pdVA raciuillia Udus le ^«pauL KUe est
remarqu^d^le par ses dix étamines presqu'égales entr*elles;
ses stipules sont longues de 4~^ lignes seulement On
trouve une glande sessile sur le pétiole , et très-raremept
une ou deuK autres entre les paires in£éneures; de foJioles#
4* GooDXA polyspemw*
GouDiE polysperme^
O.FoU»Ua jovàUbua uirinque acuiiuaeulia calyeibuaque pubeaceniibua, I^
gamine 9^^to»apermo* i
m
L-BSPàcE qui fait le sujet de cet article est un très-petit
fious'arbrisseau de la Nouvelle-fiollande « que nous avons
\
î4 RAPPORT
reçu de divers jardins, tantôt sous le nom ^ évidemmenC
faux, de* Loddigesia^ tantôt sous celui, moins erroné ^
de Goodia lotifoUa. Il appartient^en effet, pfur son port^
au genre Goodia ; mais son admission dans ce genre en-
traîne quelques modifications dans son caractère.
Le genre Goodia a été établi par Mw Salisbury (parada
lond, t. 4i), et adopté [Kir M. Rob. Brown (hort* kew. ed,.
2i V. 4- p- 269)^ l'un et Taub-e y ont admis, pour carac-
tère , un calice à deux lèvres presque égales en longueur^
la supérieure divisée en deux lobes aigus ; une corolle
papilionacée, dont Téiendard est étalé, plus grand que led
autres pétales; une gousse pediceHée, comprimée, et des
graines munies d'une strophiole ou appendice du cordon^
ombilical: sur tous ces points, je suis d'accord avec eux^
mais il en est deux qui méritent une légère mention*
r.^ Les deux espèces connues jusqulci,. le GoadicL lotifo'-
lia^ de Satîsbury, et le^Gnûa^3/Mp«^&c«cc»a,.<loSiinfi^ontunô
gousse qui ne renferme que deux ovules et une à deux
graines à- la maturité ^^ ma nouvelle espèce renferme & à iio
ovules et presque autant de graines , caractère tellement
important que j'ai hésité à la considérer comme un genre
nouveau.
24^ M. Salisbury dit que le Goodia a* les étamines dià^
delphes, M. Brown qu'elles sont monadelphes; j'ai trou va-
que dans le Goodia lolifolia elles sont, en effet, monadel^
phes avec la gaine fendue longitudinalement du côté de
1 étendard, tandis que dans le Goodia polysperma elles*
sont monadelphes avec la gaine entière dans toute la lan-*
«TJR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES. iS
gueur : second caractère qui pourroit motiver sa sépara-*
tîon générique.
Enfin, notre nouvelle espèce diffère du Goodia lotifo-^
lia par sa gousse réellement linéaire , très-peu pédicellée;
par son calice dont la lèvre supérieure est à deux parties
et l'inférieure à trois dents ^ par ses fleurs eomplètement
jaunes et non tachées de rouge; par ses. feuilles et ses ca-
lices pul)escens, comme dans le Goodia pubescens. Il
diffère de celui^i par ses folioles ovales et pointues ^ et par
les mêmes caractères de fruit que j'ai indiqué tout à Theure*
Cest, comme les deux espèces connues, un petit sous-ar-*
très-rameux , haut à peine d'un pied.
5. Trioonella calUceraa Fischer in Bieb. fl. taut^
supl. p. 5i5.
Thigokelle à beau &ec.
T. CauUiuê adâcendentibua , folioUa ohovato^unealU dpice argute den^
iaits j stipuUa lineari^subulatia , deniibus cafycinis aciHis longUucUne
iubij leguminibus falcatiê aubapiraliter siriatia longe roalratia atrii§
numeroaia ^ aeminibua 5«— 8 ovatU punciato^ruguloaia. Q)
Cette plante est provenue de graines envoyées soit
de Crimée par M. Steven , soit du jardin de Gorenki par
M. Fischer. Elle est originaire de l'Ibérie, diaprés M. Steven»
et en particulier des environs de Tiflis , d'après M. de Bie-
berstein.
Elle paroit avoir été primitivement décrite par Retzius
(obsi fasc. I. p. 23), sous le nom de Lolus mcdicagi^
RAPPORR
noides;; sa description s'y rapporte ♦ et îlobserre même,
qu elle pourroit être placée dans le genre Trigonella. Dès-
lors cette espèce oubliée probablement parce que personne
n'a eu Tidée de la chercher parmi les Lotus^ a été reconnue
de nouveau par IVL JFiscber r qui Lui donnoft le nom de*
Trigonella oxyrincha^ sous lequel il m. en a adressé ua.
échantillon; enfin.,' M. Màrschall de Bieberstein Ta dé-
crite- sous^ celui de Triganella calllceras qui , malgré la
priorité àe^ deux précédens, me paroît devoir être admis^
parce que le premier étoit relatif à un genre auqudi led-
pèce n'appartient pas^ et que le second n^étoit accompa^
gné d'aucune description publiée^
Elle fait partie d'une section des Tngonelles* à laquelle
M. Seringe a donné le nom de Grammocarpus ^ qui se^
distingue par ses gousses ovales ou oblongues^ marquées-
de stries longitudinales et prolongées en un long becv
Cette section tient le millen entre le genre des Meliiots^^
et la section des Fenu-grecs qui appartient au Trigonella»
Notre espèce, par la longueur de son fruit, est celle de tou-
tes les Grammocarpes qui approche le plus près des Fénur
grecs. ,
*
6. SBBBjdNTjÈ paladàsau
Sesbake des manâs.
8^ Racemidls^ asillarihua auhbifloriê yfotioIU ohlangU mucranulàii^^g^
bri» y UgumiHibuê- compresso^teretibua aubiorutosis»
JiNDiQUE cette plante sous le nom sous lequel j^en ajt
reçu les graines , d'abord du jardin de Vienne, puis de dfc-
SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES. ÎJ
vers autres jardins d'Allemagne. J'ignore son paya; natal ,
et ne puis assurer par conséquent jusqu'à quel point il
lui convient.
La plante parott annuelle : semée en avril, elle a deux an^
nées de suite fleuri en septembre et est morte ensuite. Elle
est entièrement glabre^ haute de i — 2 pieds, droite et ra-
meuse. Ses feuilles sont composées de 1 5 à 20 paires de fo-
Uoles oblongues obtuses mucronées et qui dorment embïi-
quées et dirigées vers le sommet du pétiole. Les fleurs sont
d'un jaune saie , solitaires ou 2 — 3 ensemble en très-petites
grappes à Taissele des feuilles ^ leur calice est à cinq dents
égales, aiguës à sinus arrmidis^ leur corolle papilionacée;
Tëtendard un peu brun et la caréné pourpre au sommet; les
étamines diadelphes (neuf et une) ^ la gousse a jusqu'à trois
pouces de longueur ; elle est cylindrique , un peu toru-*
leuse et comme faussement divisée en loges par les res-
serremens qui séparent les graines y ceiles-d sont au
BODobre de 14 à 18, d'un roux pale et comme tronquées
aux deux extrémités
Nous avons cultivé une au^e espèce de ce genre , le
Sesbania picta; mais notre individu différoit cependant
un peu de la figure de Gavanilles (ic. 4* t. 3 1 4) en ce
qu'au lieu d'oflrir une grappe de fleurs bien prononcée ,
elle n'avoit qu'une ou deux fleurs à chaque aissele; il
paroissoit que les fleurs inférieures de chaque grappe
avoient avorté, et que les supérieures étaient seules venues
à bien : ces fleurs ressemblent à celle de Tespèce décrite ci-
âesstis, mais elles sont remarquables par leur couleur»
^autiàtre toute tachetée <k petites lignes noirâtres.
V*
l8 BAPPOBT,
7. Ceum ranunculoides. (Ser. îned.)
Benoîte renoncule.
Caule ereclo ramoso , foUis radicalibus interruptè pinnatisectia , lo bis
bijidis dentatis ^caulinis auh interruptè pinnatisectia , lobia obovato^cu'
neatis dentatisy atipulia ouatia magnia lobatia vel groaaè serratis , pe-
dunculis longia fiUJormibua ^ floribua ascenderitlbus^ calycibus dejlexia^
pelalia aubrotundia magnia aureia cafyce ferè diiplo longioribua , ca-
pituto carpeUorum aubovoideo ^ carpellia numeroaia , appendicibua fere
- longitudine atjti, ^ • G. heterophyllum horiul. non Desf. (v. v.)
Cette espèce, que Ton rencontre fréquemment dans
les jardins sous le nom de Geum heterophyllum^ est cer-
tainement très-distincte de la plante de M. Desfontaines
(hort. par.)* Sa tige est très-haute , terminée vers le sommet
par une panicule de fleurs longuement pédunculées, de la
grandeur de celles du Ranunculus bulbosus^ d'où lui est
venu 3on nom. Ses feuilles radicales, sont interrompues-
pinnatiiîdes, à lobes petits et bilobés^ les caulinaires sonC
à trois grands lobes obovés doublement et obtusément den-
tés en scie; les stipules sont grandes et dentées 5 les sépales
réfléchis, presque une fois plus courts que les pétales, qui
sont très-étalés, circulaires , à peine émoussés au sommet.
Le torus est en forme de massue, oblong, à peine pédicellé;
la tête de fruits globuleuse-ovoïde j les carpelles ovoïdes-
comprimés poilus j le style est glabre au-dessus de la gé-
niculation , et son appendice est plus courte et poilue.
Le genre Geum a. été divisé par M. Seringe en quatre
sections ou sous-genres , savoir :
j.*^ Caryophyllastrum. Les fleurs sont ascendantes
et non penchées; les calyces réfléchis, les styles déclinés.
SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES. IQ
genouillés, terminés par une appendice ordinairement plus
courte que le style. Cest ici qu'appartiennent les Geurn
Canadense^ macrophyllum^ etc., et l'espèce ci-dessus décrite.
2.° Caryophyllata. Les fleurs sont droites ou penchées j
les calyces droits ; les styles déclinés , genouillés , termi-
nés par une appendice égale à leur propre longueur. C'est
ici qu'appartiennent les Geum rii^ale , Pyrenaicum ^ etc.
3. Oreogeum. Les fleurs et les calyces sont droits, les
styles non genouillés, étalés et poilus. 11 rapporte ici les
Geum reptans , montanum etc. » et le genre Adamsia
de M. Fischer.
4.° Stictogeum. Les fleurs sont ascendantes^ les ca-
lyces. en cloches; les carpelles ponctués-ridés ; les styles
allongés glabres , non genouillés. Cette section se compose
des ^ Geum Laxmanni et Pochohii , qui ont été considérés^
peut-être avec raison , par Fischer comme un genre par-
ticulier sous le nom de Laxmannia) mais qui n'est pas le
Laxmannia de Brown.
8. Geum hrachypetaïum.
Benoîte à pétales courts.
PUoswn, eaulibus erectis simplicibus i — Z-fïoris , foliia inferiorihuê- in*
terruptè pinnatiaectis , ultimis approxinxaiis i-lobis lanceolatia, omni^
bus hieerratia , slipuUs inferioribua mognia auborbiculatia groasè ser--
ratia ^floribua axitlarihua cernuiè ypetalia obopaiis laxia, calyce multo
brevioribua , capitula carpellorum erecio globoao aaaaili, carpelliapi^
loaia ^ appendicibua longiludine atylu
Cette espèce voisine du Geum rivale en est certaine-
r-
20 RAPPORT
ment distincte ; $a tige s'élève à un pied et uemi , et est
terminée au sommet comme dans le Geum rivale par 2-4
fleurs penchées assez courtement pedonculées. Les feuilles
radicales sont interrompues pinnatisequées, à lobes large-
ment dentés, les caulinaires trilobées , leur stipules sont
lancéolées dentées en scie. Les bractées sont refléchies (ascen-
dantes dans le Geum rivale)^ les lobes du calyce demi-
étalés ( parallèles dans le Geum riçale )• Les pétales jau-
nâtres , veinés de rose, sont] obovés, presque de moitié plus
courts que les sépales (obcordés et de la longueur des sé-
pales dans le Geum riçale); Le torus est oblong , linéaire »
presque sessile dans le calyce (longuement pédicellé et
écarté du calyce dans le Gei^m rivale). Style aussi long
au-dessous de la géniculation qu'au-dessus (plus court
au-dessus dans le Geum rivale.) V
Cette espèce appartient à la section des Cariophyllata
indiquée dans les notes de Tarticle précédent. 11 ne faut
pas la confondre avec une espèce nouvelle de la même
section que M. Seringe nomme et caractérise comme suit :
Geum Thomasianuiï ypiloaum, cauUbus ereciU i — i-f loris ^ foliU
radicalihua subinterrupiè pinnaiisectia ^ lobia subcequalibus obopatis
êubduplicatO'serratis f Jloribus adacendeatlbus ^ lobis calyciniê opaiia
breuibua y petalia obouaiia calyce vix longioribua y capitulo carpelle^
rum siAbsphœrico , atylia appendiculatia.
Cette espèce a été découverte par M. Philippe Thomas,
dans les Pyrénées, orientales entre Mont-Louis et Finestre.
Ses fleurs sont jaunes , petites^
*UA LEd PLAMi^Cf AAlUiiS OU KOUVSLLBS. 31
9. JuBBijBA longifoUa.
Jussi^E à longues feuilles.
J. glahra , cauîe triquetro stricto êimplici , foUU lineari^lanceolatia acu»
minatis subtits ad marginea gUinduloaia , floribua axillaribua aolita»
riia pedicellaiia f oi^ario trique tto.
Cette plante est provenue dans le Jardin de graines en-
voyées du Brésil par M. Auguste de St.-Hilaire, et d'après
un échantillon de mon herbier, qui, quoiqu'en mauvais
état, paroît s'y rapporter j je présume quelle est aussi
originaire de la Guiane. £iie a des analogies avec le Jus^
siœa OQtovali^ia figuré par Jacquin (amer. t. 70) ^ mais elle
en «isl hisa distincte ; i."" par sa tige à trois angles aigus
et k trob faqes planés; â."" par suu oVfiire triangulaire et
non presqu arrondi; 3.^ par ses feuilles beaucoup plus lon-
gues. Elle offre quelques particularités remarquables j la
première es^t la disposition àB& feuilles qui naissent en spi-
rale autour de U tige , solitaires sur chacune des trois faces^
tellement que la quatrièoie recouvre la première, la çin-*-
quiènae la seconde, etc.^ disposition qui n'a pas encore
que je sa<^9 été mentionnée dans les feuilles dites si im-
proprement éparses; 9«^ le pollen est composé de grains
#ssez. gros^ ti^ès^visqueux ^ 3.*^ }a fleur s ouvre environ à
onze heures du matin, et ses pétales tombent vers le soir«
de $orte qu'eUe appartiçnl; à la série des éphémères diur^
nesj 4^'']^ çalyce» qucdique triangulaire « à sa b^e dune
\
2« RAPPORT
manière prononcée^ se partage à son sommet en quatre
lobes triangulaires allongés à estivation valvaire j 5.^ les
quatre pétales sont à nervures pennées et à estivation
contournée en spirale j 6,*' enfin les. feuilles portent en
dessous sur leurs bords de très-petites glandes un peu tu-
berculeuses^
10. ScHTTENKiA Hiloriana^
ScHWENKiA de St.-Hilaire.
S. Caule ramoso gracilUmo glahriuaculo , foliis tanceoîatU acuminatis
glabris , flonbua glandula» 5 -clavatas gerentibua laxissimè panicu^
latis' Q
La graine de cette plante ma été obligeamment commu-*
niquée par M. Auguste de St.-Hilaire , qui l'a découverte
dans les pâturages sur St. -Paul au Brésil ^ semée sous
couche en avril » elle a fleuri au commencement de sep-
tembre*
Quoique son\ aspect soit loin d^étre brillant, elle a de
rintérêt pour le botaniste, vu qu'il est fort rare de voir
vivante dans les jardins d'Europe aucune espèce de Schwen-
kia. Ce genre de Linné étoit fort mal connu avant que M.
Kunth eût publié la description des quatre espèces rappor-
tées par MM. deHumboltd et Bonpland. Il est même encore
difficile de reconnoître formellement iqueUe a été l'espèce à
laquelle Linné a donné le nom de Schwenhia americana^
et il est douteux que Willdenow et Vahl aient donné
ce nom à la même plante. M. Kunth ayant publié sous
SUR LES PLANTES RARES OIT NOUVELLES. St3
le nom de Schwenkia americana la description et la fî-
gure d'une plante de l'Orenoque , c'est elle qui , selon
toute apparence , conservera ce nom : or , notre espèce du
Brésil, quoique très -voisine de celle de rOrénoque, en pa-
roît certainement distincte. Elle en diffère , i."" par sa tige
à peine pubescente, et par ses feuilles glabres, tandis qu elles
sont hérissées dans Tespèce de M. Kunth ; 2.° par ses
feiiiUes plus grandes et évidemment acuminées au lieu
d'être obtuses 5 3.^ par les lobes de la corolle refléchis et
non dressés, comme l'indique la figure qui, au reste, est
faite daprès le sec ; 4-*^ notre plante a les rameaux encore
beaucoup plus grêles et plus allongés que la figure de MM.
Huraboltd et Kunth ne le représente^ 5.^ son calyce est
parfaitement glabre et non pubescent comme le décrivent
les auteurs qui ont parlé du Schwenhia americana.
Le genre Schwenkia, auquel M. Kunth a réuni le Chœto-
chilus de Vahl, est très-remarquable par la régularité de
son calyce et de sa corolle, comparée avec l'irrégularité de
ses étamines; il tend, avec plusieurs autres exemples, à
prouver que les familles des Scrophularinées et des Solanées
ne peuvent pas être séparées , et malgré l'avortement de
trois anthères, le Schwenkia me paroît plus voisin du
Nicotiana que d'aucun des genres rapportés aujourd'hui
aux: Scrophularinées.
SCR
LES PLANTES RARES
QVI OKT VUVmX DAFl Ll lAlDIlT BOTAKIQVl SB aiHin.
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SUR LES
PLANTES RARES
qui ont fleuri dans ££ jardin botanique de genèye ;
Par m. de CANDOLLE,
rionSSIDK IT DIHICIIIII DD IIKDM.
[L««iU 8o«iM d«Plij*îqiie«tfHîitolrf iuluTelledaGcnIn, UijaîniSag.]
GENÈVE.
■T 0«HV., tBaprimranXibMirM, m
PARIS, HUE des beatjx-jLhis, 6>
isso
TROISIÈME NOTICE
SUR
?
\m m^mim lâii
QUI ONT FLEURI DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE ;
Par m. de CANDOLLE,
PR0FKS8BUA ET DIHEGTEUa DU JÀBDIN.
»Q®4I®00<
Déjà> dans deux Notices insérées aux volumes I et II de
la collection des Mémoires de la Société de Physique et
d^ Histoire naturelle ^ j'ai fait connaître quelques-unes des
plantes qui' ont fleuri dans notre Jardin kiotanique > et je
continuerai ici ce recueil d'observations. Cette Notice sera
principalement relative aux espèce^ d'ombelUfères dont j'ai
réuni un grand nombre depuis quelques années. L'ensemble
des résultats que j'ai obteijius sur cette famille, a déjà été
consigné ^ soit dans un Mémoire spécial qui fait le N^ Y de
la collection de mes mémoires, soit dans le IV^ Y (A. du Pro-
^ SUR LES PLANTES RARES
dromus , prêt à paraître. Je me bornerai à présenter ici le»
observations isolées sur les espèces que j'ai observées vivantes,
et qui n'ont pu trouver place dans des ouvrages plus généraux.
La principale acquisition que notre Jardin a faite dans ces
dernières années , est une collection de cinquante Cactées
nouvelles y que M. le docteur Coulter a découvertes au Mexi-
que, et qu'il a bien voulu nous adresser ; J'en ai donné Pénu-
mération et le caractère abrégé dans ma revue des Cactées
(Mémoires du Musée d'Histoire Naturelle, 1829), et je ne les
mentionne ici que pour avoir occasion de réitérer l'expres-
sion de notre reconnaissance pour ce bel envoi.
I. Platylobium triangulare R. Br. h. kew. IV. p. 266; DC. prod.
II, p. 1 16.
Ce petit sous-arbrisseau se trouve souvent^ans les jar-
dins sous le nom de Podolobium triangulare: mais cette
dénomination est inexacte^ les Podolobium ont les étamines
libres et appartiennent à la tribu des Sopborées ; le Platylo-
bium a les étamines monadelphes> et appartient à la tribu
des Lotées : il faut cependant ajouter que la partie soudée
des étamines n'y était guère que le tiers de leur longueur, et
que le faisceau offre une fente du côté supérieur. Cette fleur
est encore remarquable par son étendard jaune en dedans
et d'un pourpre brun à l'extérieur, de sorte que le bouton est
fort différent par sa couleur de la fleur épanouie. Outre la
figure du Botan. Magazin. pi. i5o8, que j'ai citée dans le
Prodrornus^ on en trouve une autre à la pi. il^i^àu, Bota-
nical Cabinet.
DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 3
2« UVBELICUS HORIZONTALIS DC Prod. III. p. 4oo.
Cette espèce, confondue comme quelques autres, avec
rUmbilicus pendulinus (Cotylédon umbilicus, Lin.), en a
été avec raison séparée par M" Gussone et Tenore j le pre-
mier de ces botanistes l'a découverte en Sicile , et Ta désignée
en 1 826 , dans le catalogue des graines du jardin de Palerme,
sous le nom de Cotylédon horizontalis; ce nom spécifique
exprime la position des fleurs horizontales et non pendantes,
comme dans \ Umbilicus pendulinus , ni redressées comme
dans r Umbilicus erectus- Quant aux motifs qui m'ont engagé
à diviser le genre Cotylédon de Linné, à conserver le nom
Linnéen aux espèces du Cap, et à reprendre le nom des an-
ciens pour celle d'Europe ou d'Asie , je me réfère à mon Mé-
moire sur les Crassulacées (Coll. Mém. II )^ et je me borne
à donner ici une description de cette espèce^ dont on
n'a encore que le diagnostic abrégé.
La plante que j'ai sous les yeux a été semée au printemps
de 1827, de graines provenant du jardin de Palerme, et con-
servée dès-lors en orangerie; elle a fleuri à la troisième an-
née, c'est-à-dire en mai 182g. Pendant les deux premières
années, sa racine, qui est épaisse et irrégulièrement tubé-
reuse, donnait naissance à une rosette de feuilles radicales
d'un vert clair j ces feuilles ont un pétiole presque cylindri-
que de 3 à 4 %nes d'épaisseur , long de 4 pouces , terminé
par un limbe pelté^ concave» orbiculaire, un peu charnu,
et à dentelures larges obtuses peu régulières ^ ce limbe a un
pouce et demi de diamètre, il est , parfaitement glabre, ainsi
que tout le reste de la plante.
\
4 SUR LES PLANTES RARES
Dès la troisième année > la tige florale s'est alongée, et at-
teint, sans se ramifier, deux pieds de hauteur j elle est cylin-
drique, garnie de feuilles dans la mcntié inférieure de sa lon-
gueur , et de fleurs dans la moitié supérieure. Les feuilles
radicales se sont peu à peu desséchées; les inférieure^ leur
ressemblent beaucoup , mais ont le pétiole déprimé un peu
sillonné en dessus^ ce pétiole diminue graduellement de lon-
gueur, et la dix-huitième ou vingtième feuille commence à
avoir le limbe sessile : le limbe .des feuilles inférieures est
arrondi^ non pelté mais attaché au pétiole par le bord, muni
des mêmes dentelures que les feuilles radicales; ce limbe de-
vient graduellement plus ovale et plus entier. Puis d ovale
ce limbe devient plus petit , oblong et pointu , et on suit ainsi
sa transformation graduelle jusques aux bractées ou feuilles
florales qui sont j lancéolées > entières, aiguës, longues de
trois à cinq lignes. Il est vraisemblable que le type de Tordre
de ces feuilles ^ et par conséquent des fleurs, est une spi-
rale quinconciale , mais \e n'ai su la reconnaître avec
précision. Tout le feuillage devient d'un vert jaunâtre aii
moment de la fleuraison.Les fleurs fôi^mëntun épi alongé cy-
liildrique qui commence à fleurir par le bas; elles sont sessi-
les ou munies d'un pédicelle peu apparent, et toujours plus
court que la bractée. Les fleurs sont horizontales, même avant
leur développement complet, et conservent cette position
après la flèuraison. Chaque fleur est solitaire à l'aisselle d'une
braôtéej elle se compose d'un calice à cinq sépalejs légèrement
soudés par leurs bases^ lancéolés > aigus, et si semblables en
petit aux bractées , que leur analogie est évidente. La corolle
est d'un blanc sale, tirant sur le jaunâtre ou le verdàtre; tu-
DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 5
buleuse> longue de trois lignes, terminée par cinq dents cour-
tes, dressées 1 triangulaires, aiguës en estivation embriquée
presque spirale* Les dix étamines ont leurs filets collés avec
le tube de la corolle et les anthères sessiles vers l'entrée de
ce tube^ cinq devant, cinq entre les lobes de la corolle: ces
dernières sont situées un peu plus bas , et sont un peu plus
précoces que les autres-^ toutes sont arrondies j très petites,
presque didymes, à deux loges pleines de pollen^ celui-ci
est d'un blanc jaunâtre.
Le pistil âe compose de cinq carpelles dressés , rapprochés ,
d'un vert fokicé > à trois faces, dont lextérieur est convexe :
ces carpelles sont aussi longs que le tube de la corolle ; ils
n'ont point de style^ et se terminant par un stigmate sessile
jaunâtre arrondi , et garni de papilles peu saillantes. A la
base externe de chaGpie. carpelle^ on voit une écaille oblongue,
pidne, longue d'une <lemi->-llgne> terminéepar une échancrure
à peine visible à la loupe. Oetfee écaille ne parait pas necta^
rifère , et sa consistance est aaalc^ue à la corolle.
Les cinq carpelles se tra^sfarment en autant de follicules
courts, épais, polyspermes, dressés > et qui portent les
graines strries deux côtés du bord rentrant : ces graines sont
très petites, et ne m ont rien dffert ^gne d'être noté.
3. Sempervivum barbatum var. b. HYBRiDUM Salm-Dyck in DC.
prod. III. p. 4^2'
J'ai reçu de M. Uaworth^ sousle nom de Sempervivum hy-
bridum , une plante qui est très probablement celle que
M. le prince de Salm-Dyck a désignée sous le même nom, en
la rapportant comme variété au S. barbatum de C. Smith.
6 SUR LES PLANTES RARES
Est-elle réellement une variété du 5. barbatum dont elle
diffère par ses feuilles linéaires oblongues , et non spatulées,
ou une variété du 5. cœspitosum, dont elle se distingue par
l'absence de toute rosette de feuilles et par sa tige rameuse et
tortueuse, ou enfin une hybride produite par ces deux espè-
ces ? C'est ce que je n'oserai décider. Je me bornerai donc à
la décrire sans rien affirmer sur son origine.
Sa tige est ligneuse à sa base , cylindrique et terminée par
quatre ou cinq rameaux verts tortueux , couverts surtout
dans leur jeunesse par de très petits poils serrés , et assez sem-
blables, par leur apparence blanchâtre, à de petites glandes.
Les rameaux se divisent irrégulièrement vers le sommet.
Les feuilles sont éparses^ linéaires-oblongues, presque
point ueSy légèrement charnues, sessiles, vertes dans leur
jeunesse, puis marquées en dessus d'une raie brune longi-
tudinale qui représente la nervure moyenne : on trouve aussi
quelques autres raies courtes et brunes sur Tune et l'autre
surface. Le bord de la feuille est muni de petits cils glandu-
leux, blancs, très courts et plus près de la nature des glandes
que les poils des branches. ••
Les fleurs sont disposées d'après deux systèmes : i^ on
trouve vers le bas des branches florales, soit à leur bifurcation,
soit latéralement et hors de l'aisselle d'aucune feuille , quel-
ques pédicelles solitaires nus et uniflores qui fleurissent les
premiers ; 2"^ après ces pédicelles épars, il se développe au som-
met de chaque rameau une véritable cyme corymbiforme ^
à fleuraison centrifuge, composée de vingt à vingt*cinq
fleurs pédicellées et dépourvues de bractées.
Les fleurs sont à huit sépales verts, obliDngs, très légère-
DU JARDIN BOTANIQUE D£ GENÈVE. 7
ment réunis par la base, à huit pétales jaunes ovales-
longs , un peu pointus et en estivation contournëe en spi-
rale de droite à gauche avant Tépanouissement, à seize éta-
nttnes à peu près égales à la longueur des pétales , enfin à
six carpelles libres, dont les styles égalent la longueur des
étamines , et se terminent par un stigmate en tête et un peu
hérissé. Je ne vois aucune glande à la base externe des
ovaires.
4. ZlZIA INTEGERRIMA DC.
Cette jolie ombellifère est connue des botanistes sous le
nom de Smyrnium integerrimum^ Lin. sp. 1 468^; et sous celui
de Sison ihtegerrimus, Spreng. syst. L p. 887. Mais elle ap-
partient certainement au genre Zizia de Koch , comme on
pouvait déjà le présumer d'après la couleur jaune de ses
fleurs, qui indique leur analogie avec les deux espèces de
Zizia déjà rapportées par Koch , savoir les 2. aurea et cor-
data. Elle s'en distingue très bien par ses feuilles deux fois
trifides^ à segmens ovés très entiers^ un peu glauques, et
qui ressemblent un peu à ceux de certaines clématites.
L'ombelle n'a point d'involucre; les ombellules ont un invo-
lucelle à une seule foliole très courte. Cette espèce , origi-
naire de l'Amérique septentrionale et notamment des monts
AUëghany^ a fleuri dans le Jardin au mois d'août > mais n a
pas mûri ses graines*
5. Helosciadum leptophyllum DC.
Le jardin de Genève a reçu des graines de cette espèce sous
divers noms, tels que Seseli ammoides^ Pimpinella lateri-
8 SUR LES PLANTES RARES
flora s etc. 11 aurait pu en recevoir sous plusieurs autres , câr il
est peu déplantes qui présentent une synonymie auçsi longue
parmi celles qui n ont été connues que des modernes* Ainsi» il
est possible que ce soit le Sison ammi de Linné» mais tout au
moins il est certain que c'est celui de Jaquin (hor t. vind. t. 209);
c'est encore la Pimpinella leptophylla de Persoon (Ëocb. I ♦
p. 324), \JEthu8a am/ni Sprang. Umb, prod. 39, et aussi son
jîJthusa leptophylla^ c'est le Pimpinella lateriflora de Link
enum. hort. ber. I. p. 985 (mais en excluant la synonymie )>
et par conséquent V Heloaciadium laterifiorum de Koch.
Outre tous ces noms déjà publiés^ il faut rapporter ici plusieurs
noms inédits répandus dans les collections ^ tels que Pim-
pinella Domingensis Willd. , Pimpinella capitlaoea Poit.
Siaon fasoiculcUum PohL» Sison Haenhei PresL; au mi-
lieu de cette confusion, qui donne une idée de celle qu'on
trouve dans les ombellifèr es , Al. Koch a très bien rapporté
cette espèce à son genre Helosciadum. Quant au nom d'es-
pèce , le droit de priorité aurait dû faire admettre celui
à^uémmi, s'il était sûr que le nom de Linné sy référât^ et si ce
nom ne causait pasd'autres erreurs, puisque les synonymes sur
lesquels il se fonde^ sont pour la plupart erronnés. Le nom qui
vient après^ dans Tordre des dates, est celui de leptophyllam,
et j'ai dû l'admettre soit par sa plus grande ancienneté, soit
parce qu'il peint très bien la plante ^ soit parce que le nom
de laterifiorum, préféré par M. Koch^ se rapporte à une
désignation inexacte^ et fait allusion à un caractère com-
' mun à plusieurs espèces.
La confusion de nomenclature de cette plante ne tient pas
À ce que ses caractères sont difficiles à saisir , car ils sont
,'
DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 9
au contraire extrêmement clairs; mais à ce qu'elle a été dé*
couverte presqu'à la fois dans plusieurs pays très éloignés
les uns des autres* Ainsi, j'en ai vu des échantillons prove-
nant de la Louisiane, de Tampico dans le golfe du Mexique;
de Saint-Domingue, du Brésil, du Chili, et même de la Nou*
velle-HoUande , s'il n'y a aucune erreur dans le N^ 48 1 des
Plantes de la Nouvelle-Hollande de Sieber.
Cette plante est annuelle^ sa racine est grêle, peu rami-
fiée, sa surface est entièrement glabre, sa tige tantôt droite^
tantôt diffuse ou même couchée, et c'est dans ce dernier
état qu'elle a été décrite par Link , comme une espèce dis«
tincte de celle de Jaquin. Ses feuilles sont découpées en lobes
nombreux, multifides, étroits^ linéaires ; les ombelles naissent
opposées aux feuilles, tantôt sessiles> tantôt pédonculées;
elles se composent de deux ou trois rayons à ombellules pé-
donculées : les involucres et les involucelles manquent
complètement. Les détails de la fleur répondent à la figure
de Jaquin> ceux du fruit à la description de Koch.
Je possède une plante très voisine de la précédente^ qui a
été trouvée dans le Chili par M. Pœppig, et dans le Pérou
par Dombey. Elle ressemble beaucoup à VU. leptopkyllum^
mais les lobes de ses feuilles sont plus larges, plutôt oblongs
que linéaires. Les feuilles de la tige> au lieu d'être ses-
siles ou presque sessiles comme dans la précédente, sont
évidemment pétiolées ; sa tige est droite dans tous les échan-
tillons que j'ai vus. Cette espèce est désignée par Lhéritier,
dans Therbier de Dombey> sous le nom de Sison laciniatum,
et je la désigne sous celui de Uelosciadium laciniatum.
Peut-être n'est-elle qu'une variété de la précédente.
lO SUR LES PLANTES RARES
6. Ptychotis CoPTiCA DC.
Cette espèce est une de celles sur lesquelles il y a le plus
d'erreurs et de divergences d'opinions ^ il n'y a aucun doute
que c'est celle que Linné et Jaquin ont désignée sous le
nom ai Ammi Coptwum; mais en même temps j'ai peu de
doute que Linné ne l'ait désignée dans le même ouvrage sous
le nom de Bunium aromatioum^ au moins d'après les figures
qu'il en cite. Dès-lors elle a été appelée Daucus copticus par
Persoon^ Bunium Copticum par Spr^igel^ et enfin M* Link
en a fait un genre nouveau sous le nom de Trachispermum
Copticum. Ce genre ne me paraît être qu'une simple section
du Ptychotis de Koch ; le Ptychotis se distingue^ au milieu de
toutes les Amminées par un caractère singulier; savoir, que
la nervure moyenne du pétale semUe donner naissance en
dessus à deux petites lames de nature pétaloïde; si on com.-
pare ces pétales avec ceux des autres omhellifères, on restera^
je pense, convaincu que la languette on partie extrême du
pétale , qui dans les autres ombelliferes se replie fréquem-
ment sur la nervure moyenne^ offre ici cette singularité^
qu'elle se soude avec elle , et forn^ ainsi une espèce de
double crêtesur le disque du pétale. Ce caractère se retrouve
dans notre plante, quoique peu prononcé. Le Trachispermum
a reçu ce nom^ parce que les fruits y sont légèrement muri-
qués ou chagrinés au lieu d'être lisses comme dans le Ptycho-
tis; mais M. Koch a très bien montré que ces petites aspérités
de la surface du fruit des ombelliferes ne méritent point de
déterminer des genres, quandellesnefontpas partie des cô-*
tes primaires ou secondaires du fruit Enfin le Tracàisper"
DU JAEIDJN BOTANIQUE D£ G£NÈV£. I I
mum offre quelques folioles linéaires , entières ou trifides ,
soit à Tinvolucre , soit à l'in vol ocelle, tandis que les vrais Pty-
chotis n ont ni involucre ni involucelles. On sait encore main *
tenant que ce caractère , déduit de Tinflorescence , ne peut
servir à distinguer Jes genres. Il résulte donc de ces.considé-
rations^ que le Tracbyspermum ne peut être considéré que
comme une section du Ptychotis, et que la plante doit
prendre en conséquence le nom de Ptychotis Coplica, Il
me parait que la plante appelée Seseli ammoides par Jac-
quin, ou Seseli fœnicuUfoUum par Poiret, peut à. peine être
distinguée de celle*ci ; la première a des ombelles à dix ou
douz^ rayons, la variété à feuilles de fenouil n en a que bï\ à
sept. J'ai vu Tune et l'autre vivantes dans le Jardin.
C'est à cette même section des Ptychotis qu'on doit rap-
pcNTter le Liguaticum ajou^an de RoKbucgh^ plante .de
rinde,dontles graines aromatiques sont célèbres sous les noms
de Ajowan^ Ajouœ, Ajawax , ou Juvanee. Je m'en suis
assuré, par l'examen d'échantillons provenant de Roxburgh
même, et qui mont été communiqués par M. Lambert.
CSette plante devra donc prendre le nom de Ptychotis
Ajowan.
7. BUNIUM VIRESCENS DC.
Cette plante paradoxale, et qui a tant occupé les botarnistes
depuis quelques années^ a été envoyée au Jardin de Genève,
dès 1820, par M. le docteur Lorey , botaniste hatâle, qui l^a
découverte au mont Afrique, près Dijon. J'en ai aussi reçu
des échantillons desséchés de MM. Cordienne, Balbis, Ste-
van «t du Jardin de Paris. Il ne fallait rien moins que xes
/
12 SUR LES PLANTES RARES
diverses communications pour reconnaître cette espèce, sur
laquelle des erreurs de divers genres ont été commises.
La plante du mont Afrique a été confrontée dans le Jardin
de Paris avec une plante de Grimée, qui^ je ne sais comment,
a été prise pour le Peucedanum Tauricum^ mais la seule
lecture de la phrase spécifique suffisait pour prouver que la
plante de Bourgogne ne pouvait appartenir à cette espèce,
outre que la vue de son fruit démontrait qu'elle n'apparte-
nait pas au genre. Malgré cela, elle fut admise au Jardin de
Paris , sous le nom de Peucedanum Tauricum , et d'après
cette autorité , MM. Lorey et Duret l'admirent sous ce nom
dans leur catalogue des plantes de la Côte d'Or. Cependant
M. Sprengel^ en ayant reçu des échantillons qui probable-
mentprovenaient aussi de M. Lovey, décrivit cette plante
sous le nom de Sium virescens^ la rapportant ainsi à un
genre dont elle est plus voisine que du Peucedanum. Je suis
assuré de ce nom de Sprengel par un échantillon étiqueté
par lui dans l'herbier de Balbis. D'un autre côté ^ M- Gor-
dienne ayant trouvé cette plante en Bourgogne, en 1824»
m'en envoya des échantillons que )e jugeai identiques avec
ceux de M. Lorey, mais M. Loiseleur pensa autrement, et
tout en admettant dans sa nouvelle Flora Gallica le Sium
virescens , il admit aussi un Sium, Cordieni*
Une fois cette filiation de synonymes établie par des échan-
tillons authentiques, il restait à déterminer à quel genre
cette espèce appartient, et avec quelle espèce on doit le
comparer.
La plante du mont Afrique n'appartient évidemment ni
au genre Peucedanum, ni à la tribu des Peucedanées, mais
DU JAEDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. l3
elle se range parmi les Amminées ; ses caractères Téloignent
peu des Sium> cependant son fruit est plus long. Les deux
parties de ce fruit ne sont pas resserrées vers la commissure;
sa graine est décidément plane du côté intérieur, et surtout
son port est très différent de celui desSium. On ne peut hésiter
selon moi à la placer que dans le genre Garum ou dans le genre
Bunium. Ces deux genres sont si voisins qu'on pourrait
presque les réunir , cependant M. Koch les sépare encore^ en
admettant que le Garum n'a qu'un canal oléifère dans cha*
que vallécule , et le Bunium en a deux ou trois. Les fruits
de la plante de Bourgogne offrent encore de lambiguité sous
ce rapport; on y trouve en général deux ou trois canaux
dans les vallécules latérales , et un dans les vallécules dor-
sales; mais je penche à la placer dans les Bunium; i^ par-
ce que j ai vu plusieurs fois les rudimens de trois canaux
dans les vallécules dorsales; et ^'^ parce que les affinités de
cette espèce sont évidentes avec les Bunium peucedanoides
et luteum^ qui ont trois canaux avec plus de constance dans
toutes les vallécules.
Ges trois plantes, remarquables parmi les Bunium , par
leurs fleurs jaunes et non blanches , forment une petite sec-
tion dans le genre : je la nomme Chryseurn. G est à elle
que se rapporte la plante du mont Afrique^ mais son his-
toire n'est pas encore complètement éclaircie : elle a de tels
rapports avec le Bunium peucedanoides dç Bieberstein ,
qu'il est encore douteux si elle doit être considérée comme
une espèce distincte.
Après un examen plusieurs fois répété , je ne vois, pour les
distinguer, d'autres différences , sinon que: i^ le Bunium
l4 SUR LES PLANTES RARES
peucedanoides a les segrxiens et les lanières des feuilles infé-
rieures sensiblement plus larges que celles des feuilles supé-
rieures , tandis que les lanières du Bunium piresœns sont
toutes étroites et linéaires; %"" les fruits du Bunium peuceda-
noides sont un peu plus courts que ceux du Bunium vires-
cens; y les canaux oléifères du Bunium peucedanoides sont
plus évidemment au nombre de deux ou trois dans toutes les
vallécules. Je conserve donc ces deux espèces comme distinc-
tes , mais avec beaucoup de doute ; j'en ai d'autant plus, que
je possède des échantillons de Grimée , qui par le feuillage
se rapprochent tout-à-fait de ceux de Bourgogne.
Les détails dans lesquels je viens d'entrer suffiront pour
éclaircir l'histoire de cette plante, en les joignant à la des-
cription de M. SprengeL Je n'en donne pas ici la description
complète « sachant que M. Lorey la donnera, ainsi que la
figure, dan5 la Flore de la Côte d'Or qu'il va publier.
8. BUPLEVRUM MULTINERVE. DC.
Cette plante est pro venue de graines envoyées en 1826
par M. Fischer, et qui avaient été recueillies aux monts Al-
taï. Elle constitue une espèce voisine du Bunium longifo-
lium et du Bunium aureum, mais bien distincte de l'une
et de Tautre.
Elle est vivace , complètement glabre ; la tige est droite ,
haute d'un pied, cylindrique , rameuse, dichotome, à peine
fistuleuse. Les feuilles radicales sont oblongues, lancéolées,
rétrécies aux deux extrémités, marquées de 7 ou 9 nervures
longitudinales, longues de quatre pouces sur cinq à six
DU JABDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. i5
lignes de largeur. Celles de la tige sont dilatées et embrassan-
tes à leur base, acuminées au sommet « et marquées de près
de quarante petites veines parallèles très fines. Les ombelles
sont composées de neuf à treize rayons filiformes beaucoup
plus longs que les folioles de Tinvolucre. Celles-ci sont au
nombre de quatre à six , ovales , planes, inégales, étalées,
pointues, d'un vert jaunâtre, marquées d'environ quinze
veines parallèles presque simples. Les ombellules présentent
quinze à vingt pédicelles égaux àlalongueur des fruits; l'in^
volucre partiel se compose de cinq folioles ovales, acuminées,
jaunes, plus longues quel'ombellule même à la maturité du
fruit, et marquées de veines très fines. Chaque fieur présente
un calice soudé avec Tovaire, et dont les dents sont à peine
visibles, cinq pétales jaunes^ arrondis, un peu roulés en de-
dans vers le sommet; cinq étamines qui tombent de bonne
heure; deux styles courts d^abord dressés, puis divergenset
réfléchis, dilatés à leur base en deux stylopodes planes et
demi-orbiculaires. Le fruit est glabre ^ un peu glauque, légè-
rement comprimé , à cinq côtes p^u saillantes sur chaque
méricarpe , séparées par des vallécules lisses.
J'ai reçu des échantillons desséchés de deux variétés de
la même plante, provenant à peu près du même pays; Tune
à feuilles plus étroites, plus glauques, k in volucre composé
de deux folioles seulement. Elle croit, d'après M. Prescott,
sur les hauteurs de la Dahourie, près du fleuve Onone.
L'autre a la tige presque simple^ les feuilles plus étroi-
tes; Imvolucre a trois ou quatre folioles. M. Fischer, qui me
l'a transmise, lavait reçue des monts Altaï.
i6 SUR t.£S PLANTES RARES
9. QEnanthe siLAÏFOLiA Bieb.
Le genre OEnanthe, tel qu'il est constitué aujourd'hui (c'est-
à-dire , en y réunissant l'ancien genre Phellandrium , et en
séparant le Lichtensteinia de Cham. et Schl.^ le Scleroscia*
dium de Koch et TAnesorhiza de Cbam. et SchL auquel
plusieurs espèces du Gap devront peut-être appartenir), le
genre OEnanthe, dis-je^ est un des plus naturels de la famille
des ombellifères, et par conséquent l'un de ceux oh les es-
pèces offrent le plus de difficultés. Une des causes de leur
ambiguïté est qu'on y a en général trop négligé la descrip-
tion des racines. £n les examinant^ on trouve que le
genre se divise en deux sections^ selon que les racines sont
fibreuses^ comme dans VŒnanthe phellandrium et deux
nouvelles espèces de l'Inde, ou composées de fibres tubé-
reuses et fasciculées comme dans toutes les autres espèces
européennes; parmi cellçs-ci la forme de ces tubercules
détermine un bon moyen de reconnaître les espèces. Ainsi
VŒ. fistulosa est stolonifère^ et a ses racines composées
de fibres cylindriques , entremêlées de tubercules oblongs ;
VŒ, pimpinelloides a les fibres de la racine cylindriques ,
renflées abruptement vers leur extrémité en un tuber-
cule ovale-globuleux; VCE. crocata,VŒ. proliféra , etc., ont
des faisceaux de tubercules oblongs , sessiles au collet; VŒ.
globulqsa a ses tubercules oblongs» sessiles» mais prolongés
en un long filet grêle ^ \Œ. peucedanifolia a des tubercules
ovales ou un peu oblongs, sessiles au collet 3 et V(E. Lache^
nalii un faisceau de fibres cylindriques un peu charnues. En-
tre ces deux espèces on doit placer celle qui fait le sujet de cet
DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 1 7
article, et qui se distingue par ses fibres ou tubercules radi-
caux, oblongs^ presque fusiformes^ plusëpaiset plus évidem-
ment tubéreux que dans l'Œ. Lachenalii, plus longs et
beaucoup plus rétrécis à la base que dans VŒ. peucedani-
fhlia. J'avais jadis observé cette espèce dans les prés humi-
des de Mireval près de Montpellier, et je l'avais admise dans le
jardin de cette ville, sous le nom inédit à^Œ. glauca.
M. Smith l'avait décrite et figurée (£ngl bot. t. 348), comme
étant le vrai Œ. peucedanifolia; et epfin, M. de Bieberstein Ta
admise comme espèce distincte sous le nom d^Œ. silàifolia^j
je Pai aussi reçue de M. Koch sous le nom ^Œ. virgata,
mais il n est pas suffisamment prouvé que ce soit VŒ. virgata
de Poiret,et dans ce doute^ il convient mieux d'admettre le
nom de Bieberstein ; cette plante est probablement plus ré-
pandue qu'on ne le pense ^ caria voilà connue en Angleterre^
à Montpellier et en Grimée, et elle vient d'être retrouvée
aux environs de Genève, par MM. Seringe et Duby, aux
marais de Sionnet ; et par M. Mercier, à ceux de Rosset.
Elle se distingue de VŒ. peucedanoides : i° parla structure
des racines décrites plus haut ; 2^ par la teinte pâle et glau-
que de son feuillage j 5^ par ses fruits plutôt ovales qu'ob-
longs, et qui ne sont ni rétrécis à la base, ni resserrés au
sommet sous le limbe du calice.
jo* SESELI PALLASij Bess. cat. hort Crem. 1816, p. i3o«
Cette espèce, très voisine des variétés du Seaeli montanum,
est assez répandue dans les jardins botaniques^ d'où ses
graines me sont provenues ,tan tôt sous le nom de Seseli cras-
sifolium , tantôt sous celui de Seseli Pallasii que lui a im-
3
l8 SUR LES PLANTES RARES
posé M^ Besser: le premier de ces noms peint assez bien
son aspect 9 mais le second, étant seul imprimé, doit êtr^
admis.
Ce Seseli est entièrement glabre et de couleur glauque. Sa
tige est droite^ cylindrique, rameuse vers le haut. Les feuilles
sont deux ou trois fois pinnatiséquées , à lobes linéaires ,
planes > un peu épais, entiers sur les bords^ légèrement poin*
tus j les feuilles du haut sont à trois lobes linéaires ou même
entièrement simples ; l'ombelle générale est dépourvue d'in*-
volucre, penchée avant la fleuraison, puis dressée^ composée
de dix à douze rayons : chacun de ceux-ci porte une ombel*
Iule de dix-huit à vingt fleurs blanches^ et est i^iunie d'un
involucelle composé de dix folioles linéaires subulées , libre»
entre elles^ et un peu plus courtes que les pédicelles des
fleurs.
Chaque fleur offre un calice dont le tube est obové, ad-
hérent à l'ovaire, et marqué de dix côtes : il se termine par
cinq dents courtes et pointues; deux prennent naissance sur
le méricarpe extérieur, et trois sur l'intérieur. Les pétales
sontovés, à pointe infléchie, égaux entre eux, trois situés suc
le méricarpe extérieur, et trois sur lextérieur. Les étamines
sont alternes avec les pétales, comme ceux-ci avec les dents
du calice. Les styles sont au nombre de dëux^ épanouis à leur
base en un stylopode épais, en forme de coussinet, et divisé
en deux par un sillon transversal, indiquant la séparation
des méricarpes. Dans les ombelles latérales, qui sont souvent
stériles, les styles sont courts et en forme de tubercules; ils
sont alongés et déjetés, Tun en dehors, et l'autre en dedans
de Tombelle; dans Fombelle centrale le fruit est de forme
DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 19
Qvée, à cinq dente calycinales, à dix côtes égales distribuées
sur les deux méricarpes, d'après la loi générale indiquée dans
mon mémoire sur les ombellifères (DG. Coll. Mém^ V)^ les
yallécules sont munies chacune d'une raie brune qui in-
dique la place des canaux oléifères; on en compte deux sur
)a commissure. Cette espèce ressemble au S. leucospermum ,
dont elle diffère par son fruit complètement glabre^ au Se-
seli elatum, dont elle se distingue par son fruit non tuber--
culeux^ même dans sa jeunesse : elle s'approche surtout du
Seseli montanum^ dont^ au jugement de quelques-uns, elle
est une simple variété; mais elle se conserve si tranchée dans
la culture, que j'aurais peine à ne pas l'admettre comme
distincte.
II.
LlBANOTIS BUCHTORMENSIS DC.
. Il existe encore à peine une description complète de cette
plante, et déjà elle a été placée dans plusieurs genres différens.
M. Fischer y qui l'a reconnue le premier. Ta placée d'abord
parmi les Athamantha de linné , puis parmi les Bubon de
Sprengel^ à raison de son fruit velu \ M. Koch, considérant
de plus près la structure du fruits l'a rangée parmi les Seseli :
mais le port de cette plante, aussi bien que la nature de son
calice, la rapprochent du Libanotis; et j*ai exposé ailleurs les
motifs ( Coll. Mém. V. p. 4? ) qui m'ont décidé à conserver^
séparé des vrais Seseli, le genre Libanotis dé Crantz et de
Gœrtner. On avait cru qu'il n'existait d'autre différence
entre ces deux genres, que l'absence ou la présence de l'invo-
lucre ^ et alors malgré la différence du port, on était obligé
de les réunir; mais le Libanotis se distingue et du Seseli, et
20 SUR LES PLANTES RARES
de toutes les ombellifères, parce que les 4ents du calice sont
grêles^ filiformes, molles et caduques. Ce genre se divise en
deux sections : VEriotis^ qui a les pétales velus, et le vrai
Libanotis, qui a les pétales glabres; notre espèce appartient
à la première.
Cette espèce s'élève à deux pieds et plus de hauteur. Sa
tige est solide, droite^ rameuse, munie de dix à quinze petites
côtes> qui sous les ombelles deviennent autant de petites crê-
tes ailées ; les feuilles sont deux fois pinnatiséquées> portées
sur un pétiole épais, muni en dessous, à sa base, de neuf à dix
stries saillantes : les segmens sont pinnatifides , en forme de
coin à leur base, incisés en scie vers le haut^ roides , glabres
et luisans. Les ombelles générales sont presqu'entièrement
dépourvues d'involucre, ou n'en ont que les rudimens. Celle
du sommet de la tige se compose d'environ quarante rayons ;
les latérales n'en ont que vingt ou trente; les rayons sont
anguleux; vus à la loupe, ils paraissent munis de très petits
poils : chacun d'eux porte- une ombellule à 4o— 5o fleurs
portées sur dès pédicelles un peu pubescens; Tinvolucre par-
tiel se compose de dix à quinze folioles linéaires pointues,
un peu pubescentes et égales à peu près à la longueur des
pédicelles.
Chaque fleur a le tube du calice adhérent à Tovaire^ cou-
vert d'un duvet velouté et marqué de dix striesj terminé
par cinq lobes grêles, subulés, mois, poilus, d'un blanc
analogue à celui des pétales> et qui tombent de bonne heure.
Les pétales sont blancs^ ovales, un peu échancrés à pointe
infléchie ^ veloutés en dehors. Les étamines tombent de très
bonne heure. Le stylopode est déprimé, bordé de dix dentelu-
DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE* 21
res; les deux styles sont courts^ de couleur blanche. Le fruit
est ovale ^ tout hérissé d'un duvet court, à poils en faisceau,
dépourvu de dents calycinales au sommet, composé de deux
méricarpes comprimés par le dos. Chacun d'eux offre cinq
côtes filiformes obtuses ^ cinq, vallécules concaves « dans
chacune desquelles on trouve un canal oléifère brun; la
commissure est plane à deux canaux ; le carpopode a deux
filets distincts ; la graine est comprimée par le dos. Cette
belle ombellifère a été découverte, par le voyageur Helm, en
Sibérie près de Buchtorma^ou Buchtorminsk, d'où elle a été
envoyée à M. Fischer^ qui Ta répandue avec tant d'autres pro-
ductions de l'empire russe dans les jardins d'Europe. Cest
par erreur que son nom a été quelquefois écrit Buchtornen^
sis. Les échantillons spontanés que j'ai reçus de M. Fischer
ne différent pas sensiblement de ceux que nous cultivons.
12. Cnidium Peteoselinum DC.
Cette plante est le Peucedanum Petroselinum du Jardin
de Paris, comme j'en suis assuré par des échantillons que l'y
ai récoltés sous ce nom^ en i8i5 et en iSai. Cette dénomi-
nation semble bien motivée par le port , le feuillage , et
même la fieuraison de cette plante; mais la vue du fruit mûr
prouve qu'on doit la placer parmi les Cnidiums. Sa patrie
est inconnue^ mais ses graines lont propagée dans les jar--
dins botaniques. Comme il n'en a été publié aucune descrip-
tion^ je la rapporterai ici.
La plante est entièrement glabre^ et s'élève à un pied et
demi ou deux pieds de hauteur; sa tige est droite, rameuse,
pleine^ cylindrique, marquée de stries alternativement
2.2 SUR LES PLANTES RARES
blanches et vertes j les feuilles inférieures ont le pétiole trifide,
et chaque branche porte un limbe deux ou trois fois pinna-
tiséqué, à lanières linéaires-lancéolées entières ou trifides;
dans les feuilles supérieures, les divisions sont moins nom-
breuses, et les lanières presque toutes entières. Le pédoncule
qui soutient Tombelle générale est nu , long d'un pied , et
marqué de quinze stries. L ombelle générale se compose de
vingt-cinq à trente rayons anguleux, presque égaux entre eux,
et longs d'un pouce et demi à deux pouces; Tinvolucre géné-
ral est formé de une à trois folioles linéaires-subulées , et qui
tombent de bonne heure. Les ombelles partielles se com-
posent de vingt à trente fleurs pédicellées, et sont entourées
par un învolucelle de dix à douze folioles semblables à celles
de Tinvolucre, et plus courtes que les pédiceiles.
* Le calice aie tube adhérent à lovaire^ marqué de dix côtes :
ses dents sont visibles pendant la fleuraison , quoique très
petites et obtuses, mais elles disparaissent dans le fruit. Les
pétales sont ovés> un peu dilatés à la base, échancrés ausom*
metavec la pointe in fléchie « d'un blanc tirant sur le verdâtre ,
ayant la côte moyenne un peu saillante en dessus. Les éta-^
mines tombent de bonne heure 5 le stylopode est en forme
de coussinet, à dix angles, plus large que l'ovaire pendant
la fleuraison; les styles sont blanchâtres, d'abord dressés,
puis un peu divergens. Le fruit est ové, marqué sur cha-
que méricarpe par cinq côtes égales, saillantes et aiguës ; les
vallécules ont chacune un canal oléifère , et la commissure
en a deux; la graine est plane du côté interne, bombée à
l'extérieur.
DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 23
l3« SiLAUS TENUIFOLIUS DC.
11 est peu de plantes , même parmi les ombellifères , qui
présentent plus de sujets de doute que celle-ci. Et d'abord>
quant à sa classification et sa nomenclature, qui en est la
conséquence, il paraît bien certain , d'après des échantillons
recueillis par moi, en 1819, au Jardin de Paris^ qu'elle est le
Peucedanum tenuifolium de Desfontaines (cat. 1823. p 1 20)
et de Poîret (dict. 5. p. 228) , mais non de Thunberg, Il ré-
sulte encore d'un échantillon reçu de M. Koch^ que cette
plante est son SLlaua Mathioli^ et par conséquent le Peuce-
danum Mathioli de Sprengel (in Schult. syst. 6. p. 36o) ;
mais il est fort douteux que le synonyme de Mathiole, d'où Le
nom spécifique est déduit, puisse s'y rapporter. Enfin il ré-
sulte d'échantillons reçus, soit de M. Fischer, soit du Musée
Royal de Berlin, que cette plante est le Mèum Sibiricum de
Sprengel. Je l'ai obtenue de graines qui m'avaient été en-
voyées sous le nom faux de Peucedanum serotinum.
Quant à sa patrie, il parait^ d'après le témoignage de
M. Fischer^ qu'elle ne croit point en Sibérie, mais que peut-
être elle est provenue^ dans le jardin de Gorenki, de graines
envoyées par Kitaibel, et serait originaire de Hongrie.
D'autre part, je possède un fragment que je crois appartenir
à cette espèce^ et que M. Ledru m'a donné comme recueilli
à TénérifFe. Cette dernière assertion parait due à quelque
erreur , car la plante passe Thiver en pleine terre y ce qui
n'arrive pas dans nos climats aux plantes des Canaries.
Après avoir exposé les ambiguités dont l'histoire de ce
«iW «
d4 SUR LES PLANTES RARES
Silaus est encore entourée^ j'en donnerai ici une description
qui pourra peut-être en éviter quelqu'autre à l'avenir.
Toute la plante est complètement glabre^ la tige est droite «
presque simple, à peine striée, de la grosseur d'une plume
d'oie^ et haute de trois pieds. Les feuilles radicales ont un pé-
tiole d'un pied et demi de longueur, un peu engainant à sa
base, cylindrique au-dessus de la gaine, et quelquefois pin*
natiséqué^ les lanières sont étroites, linéaires, entières ou
irrégulièrement trifides. Les feuilles de la tige sont sembla-
bles aux précédentes^ mais elles ont le pétiole graduellement
plus court 9 et Je limbe moins ample et moins souvent di<^
visé; celles du sommet ne sont qu'une ou deux fois pin*^
natiséquées à lobes courts.
Les ombelles sont droites y et terminent la tige et les ra-^
meaux; elles manquent d'involucre et se composent de
vingt à vingt-cinq rayons presque égaux, filifonnes, un peu
anguleux, longs d'un pouce : ceux-rci portent des ombellules
à dix rayons et un involucelle à dix folioles subulées, très
légèrement soudées par la base^ et un peu plus courtes que
les pédicelles des fleurs,
Le bord du calice ne présente pas de dents visibles même
à l'époque de la fleuraison^ les pétales sont jaunes, dilatés
et comme appendiculés à la base^ ovés^-avec le sommet en*'
tier un peu roulé en dessus. Lies étamines sont un peu plus
longues que les pétales; le stylopode est jaune, en forme de
coussinet^ un peu plus large que Povaire; les deux styles
$pnt courts, jaunes, filiformes^ d'abord dressés^ puis un peu
divergens. Le fruit est ovale> à dix côtes saillantes d'abord
Qbtuses, puis un peu en forme de crête, séparées par des
l
DU JABDIK BOTANIQUE Iffi GENÈVE. ^p
vallécules étrdtes à plusieurs canaux. La graine a la coupe
demi-cylindrique.
• • i
i4« Pastinaca latifolia DC.
• i
Cetteespèce de Panais a de grands rapports, d'un côté avec
le P. satwa^ de Tautre avec le P. divaricata^ mais elle me parait
différer suffisamment de Tune et de Fautre- Elle se distingue
de toutes les variétés du Panais cultivé, parce qu'elle a la tige
cylindrique un peu striée, mais non cannelée et anguleuse;
elle se sépare du Panais divariqué^ parce que son fruit est
ovale et non orbiculaire, et qu'elle n a que deux canauii!
oléifères sur la commissure, au lieu de quatre à six.
Je connais de cette espèce deux variétés : Tune, toute cou«
verte d'un duvet velouté, à été recueillie , prèsdeSt.-Florent
dans File de Corse, par M. Soleirol, qui me Fa communiquée ^
avec plusieurs autres plantes rares de cette ile; c'est celle-ci
que M. Duby a désignée dans le Botanicon Gallîcum sous
le nom de P.^Kochii. par. latifolia. Ma seconde variété a les
feuilles glabres en dessus et un peu pubescentes en dessous;
je la connais par un individu qui a fleuri au Jardin, en 1 828,
mais dont Forigine ne m'est, pas bien connue. £lle pourrait
bien devoir son apparence seulement à ce qu'elle a crû dans
un jardin. Les segmens des feuilles de ces deux variétés
sont ovales, dilatés à la base, un peu en cœur et presque
doubles en grandeur de ceux du Panais cultivé et du P. di^
variqué, ce qui motive le nom que j^ai adopté d'après
M. Duby.
J'ajouterai ici que l'on trouve en Corse une autre espèce
qui a été long-temps méconnue ^ et qui est aujourd'hui bien
4
26 SUR LES PLANTES RARES *
distincte. M» Desfontaines Ta désignée dans le catalogue de
Paris de i8i5j sous le nom de Pas t. divaricatay comme j'en
suis assuré par un échantillon qu'il a bien voulu m en don-
ner. Malheureusement , n'ayant publié alors aucune descrip-
tion, il était impossible de la reconnaître. M. Koch signala son
principal caractère dans sa dissertation sur les ombelliferes,
sans lui donner de nom, puis m'en envoya un échantillon
sous la dénomination de Paslin. velutina. M. Duby la dé-
signée dans le botanicon gallicum sous le nom de Pastinaca
Kochii var. B. Je pense que, pour éviter toute ambiguité, il
convient de conserver le nom le plus ancien, celui de P. di-
varicata Desf. Elle est facile à reconnaître à ses feuilles ve-
loutées sur les deux surfaces , à sa tige cylindrique et striée,
à ses fruits orbiculaires^ dont la commissure porte quatre à
six canaux, dont deux plus longs que les autres. Elle est
très distincte du P. graveoUns de Crimée , avec lequel on
Favait d'abord confondue.
i5. Heracleum flavesceks Baumg. fl. trans. I. p. 21 4*
^ Ayant cultivé, dans le Jardin, V Heracleum sibiricum et
VH. angustifolium de Linné ^ je suis resté convaincu que
ces deux plantes sont deux variétés de la même espèce; des
échantillons desséchés , qui paraissent authentiques ^ m'ont
conduit au même résultat. Déjà MM. Baumgarten, Gold-
bach et Prescot avaient eu la même idée , et M. Koch a obtenu
V Heracleum sibiricum de graines récoltées sxxvVH. angusti-
folium. Ces deux plantes ne diffèrent absolument que parla
largeur des segmens ovales ou oblongs dans VH. sibiricum,
oblongs ou linéaires dans V angustifolium. Réunies en une
DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 27
seule espèce, elles se distinguent de tous lesHeracleums, dont
la commissure ne porte que deux canaux , par ses ombles
égales et non rayonnantes sur les bords, et par ses pétaks
jaunâtres aulieu d'être blancs. Ce dernier caractère a suggéré
à M. Baumgarlén le nom d^H. flavescens qui me parait
devoir être adopté en désignant les variétés par les noms de
latifolium et d^ angustifolium.
l6, ÂNTHRISCUS SYLVESTRIS Hoffm.
Cette plante, plus connue sous son ancien nom de Chœ-
rophyllum sylvestre ^ et fort commune dans toute TEu-
rope, mérite ici une courte mention pour faire connaître ses
variétés : i^ je pense, après bien des doutes, que le Chàe)ro*
phyllum alpinum de Villars n^en est qu'une variété glabre
et à lobes plus étroits et plus menus. Cependant je n'en juge
que par l'analogie des formes et ne l'ai pas cultivée.
2^ Le Jardin de Genève a reçu, sous le nom deChœro^
phyllum augustum , des graines qui ont donné naissance à
une plante qu'après mûr examen je ne puis rapporter qu'^
cette espèce. Elle diffère de Tëtat ordinaire^ parce que ses
pétioles et les nervures de ses feuilles sont revêtus en des-
sous de poils un peu hérissés. Je n'ai d ailleurs pu y trouver
d autres différences^ et je la désigne sous le nom ^Anthris-
eus sylvestris var. puberula.
y Enfin j'ai reçu de M. Tenore, sous le nom de Chœro^
phyllum Magellense var A; et de M. Koch , sous celui
à' Anthriscus nemorosa> une plante qui ne me parait différer
de VAnthriscus sylvestris que par ses fruits un peu hérissés
de petites aspérités aiguës. Cette différence nesufiit point dans
^ SUR LES PLANTES RARES
ce genre pour caractériser les espèces^ et nous avons d'autres
exemples de la variabilité de ce caractère : ainsi VAnthris-^
eus sicula ( Chobrophyllum siculum, Guss.) présente deus
var^tés, lune à fruit lisse, l'autre à fruit rude. Il en est de
même du vrai jinthriscus nemorosa, qui a ordinairenient
les fruits rudes, mais dont Je Chcerophyllum lucidum de
Desfontaines est une variété à fruits presque lisses. Vjinthris-
eus Cerefolium, ouïe Cerfeuil commun, a, commeon sait, les
fruits habituellement lisses j mais le Chœrophyllum tnchos-
permum de Schultes (très différent de celui de Lamarck,qui
est unCaucalis) est, d après l'observation de M. Koch, une
variété du Cerfeuil à fruit rude* D'après ces exemples, on
peut admettre sans difficulté une troisième variété ^Anthris-
Qus sylveslrisn que j'appellerai Scabrida^ et qui se distingue
par ses fruits scabres. Elle diffère du vrai Anthriscus nemo--.
rosa d'Asie par ses fruits plus alongés, et de la var. B. du
Chœrophyllum Magellfnse {que je conserve sous ce nom)^
parce qu'dUe n'est pas du même genre.
17. Oldenlandia corymbosa Linn.
Cette petite Rubiacée est provenue> dans le Jardin, de
graines reçues ^ tantôt sous le nom de ^Hedyotis lactea^
tantôt sous celui d^Hedyotis herbacea , et parait avoir
souvent causé de la confusion , à raison de la difficulté de
ses caractères. Semée au mois d'avril, elle fleurit déjà au
mois de juin , et sa vie entière dure à peine trois mois.
Sa racine est^rêle, blanchâtre; sa tige herbacée, droite,
dichotome à rameaux , divergens et diffus ; elle est parfaite-
ment glabre^ un peu rougeâtre à sa base, cylindrique vers
DU JABDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 29
la partie inférieure « à quatre angles aigus vers le sommet
des rameaux; des quatre faces de ces rameaux , il y en a
deux plus larges et planes, tandis que les deux autres
sont plus étroites et canaliculées. Les feuilles sont opposées ,
réunies par leur base au moyen d'une stipule ovale , large ,
membraneuse^ et qui se prolonge en deux ou trois soies
grêles et dressées. Les feuilles sont glabres, lancécJées^ amin^
cies aux deux bouts > planes, d'un vert gai^ un peu pâles en
dessous, longues de douze à quinze lignes, sur trois de lar-^
geur. Des aisselles de chaque paire de feuilles , il y en a une
qui donne naissance à un ranoteau feuille , et l'autre à un pé^
doncule. Celui-ci est long de six à neuf lignes, c'est-à-dire
plus court de moitié environ que la feuille } il est très grêle
et porte à son sommet une, deux ou trois fleurs pédicellées«
Ces pédiœlles ont deux ou trois lignes de largeur i et ont à
leur base un rudiment de bractées à peine visible.
Le tube du calice qui adhère à lovaire est arrondi, et se
termine par quatre petits lobes lancéolés, aigus, un peu
rudes sur les bords > séparés par un sinus obtus qui s'élargit
beaucoup à mesure que le fruit grossit. La corolle est blan*
che> petite, mais un peu plus longue que les dents du ca-»
lice; presque en entonndr, son tube n'a qu'une ligne de Ion*
gueur^ la g(»'ge est barbue, le limbe a quatre lobes ovales*
oblongs. Les quatre anthères sont très petites, sessiles sur le
tube, cadiées dans la barbe de la gorge, alternes avec les lobes
de la corolle^ à deux loges, d'un blanc jaunâtre. L'ovaire est
tronqué au sommet, surmonté d'un style court, caduc ^
et qui se termine par un stigmate glanduleux, un peu en
tête.
3o SUR LES PLANTES RARES
La capsule est arrondie, légèrement comprimée, couron**
née par les quatre dents du calice très ëcartées, divisée en
deux loges qui s ouvrent au sommet par une fente qui coupe
la cloison à angle droit , ou en d'autres termes par une dé-
hiscence loculicide. Les placentas sont dans chaque loge
adhérens à là cloison dans toute leur longueur, et portent à
leur superficie une multitude de petites graines arrondies,
qui sont comme nichées dans de petites cavités ou entre de
petites dentelures du placenta.
L'espèce que je viens de décrire a été, comme beaucoup
d'autres, désignée tantôt sous le nom d*Hedyotîs, tantôt
sous celui d'Oldenlandia, selon Topinion diverse que les bo-
tanistes s^étaient faite de ces deux genres. Linné les avait
séparés par un caractère à peu près nuL et avoit distribué
les espèces d'après leur port. Celle-ci se trouvait donc rap-
prochée de celles qui lui ressemblent réellement sous le nom
d*01denlandia, La plupart des botanistes et M. Sprengel en
particulier , ne trouvant aucune limite précise, réunirent les
deux genres de Linné en un seul. Roxburgh sentit leur dis*
tinction, et sépara toutes les vraies Oldenlandia des Hedyotis ,
d'après leur port et sans leur assigner de vrai caractère. Der^
nièrement MM. de Chamisso et de SchlectendahL dans un ex-
cellent travail sur les Hédyotidées inséré dans le Linnœa
( 1829 deuxième cah.), ont reconnu que sous le nom d'He-*
dyotis, il existait aujourd'hui des formes tout à fait distinctes;
et ils ont établi quatre genres avec beaucoup d exactitude et
de sagacité^ ces genres sont V Hedyotis dontVUediolis au-
ricularia est le type ; le Kohautia , le Kadua et le Geron-
togea ; ce dernier genre correspond exactement aux Olden*
W SkWm BOTANIQUE DE GENÈVE. 3 f
landia deRoxburgh et à ia masse de celles de Linné) je ne
vois donc aucune raison pour ne pas conserver le nom Lin-
neen: en effet , i^ les plantes auxquelles Smith a voulu le
transporter rentrent dans le genre Vahlia; 2° le nom de Ge-
ronto^ea qui signifie, je présume, ancien continent, ne con^-
vient qu'imparfaitement à notre genre, doiit la plupart des
espèces sont bien^ il est vrai^ de Plnde ou de l'Afrique, mais
qui en a aussi quelques-unes en Amérique. Je conserve ce
nom comme adjectif pour les cas fréquens où l'on a besoin
d'opposer les plantes de l'ancien à celles du nouveau monde.
«
i8. Caladium bicolor«
Le Jardin de Genève a reçu de M. Fulchiron, sous les noms
d^j^rumpiclum et ^jirumpellucidum^ deux Galadiums
qui ont fleuri Tun et l'autre en juin 1827, et que je re-*
garde comme deux variétés remarquables du Caladium bi^
color que j'ai eu aussi en fleurs avec celles-ci. On en
pourra juger par les comparaisons suivantes :
B. CjiLADitTM bicolor pictunl.
_ * *
' Il diffère de l'espèce ordinaire : i^ par la grandeur dou--
ble de toutes ses parties; 2^ par ses pétioles d'un pourpre
brun; parle limbe de sa feuille, vert dans toute sonétendue,
mais marqué çà et là de taches rouges un peu transparentes;
3^ par sa spathe verte à sa base, blanche au dessus de l'étran-
glement, pâle à l'intérieur et a peine rougeâtre vers la base«
Tous les caractères de forme et de structure sont d'ailleurs
semblables. Au reste , cette plante est tout à fait différente
du véritable Arum pictum..
C. Caladium bicolor pellucidum»
32 SUR LES PLANTES RARES DU JARD« BOTAN,. DE GEN.
Il aies feuilles de la variété ctommune, mais plus grandes
et marquées çà et là de taches sphacélées^ transparentes « et
non colorées. Sa hampe est droite, cylindrique* égale à la loùrf
gueur du pétiole « un peu rougeâtre, et marquée de petite9
stries et de deux raies brunes opposées. Sa spathe est uni^
valve ^ ovée àlab^e^ resserrée au milieu^ ovale et pointue au
sommet ^ à l'extérieur au^essous de Tétranglement, coriace*
et d'un vert un peu brunâtre; au-dessus papyracée presque
couleur de chair; sa surface interne est d'un pourpre noie
vers la base, et d'un blanc rosé au sommet. Elle se prolonge
à sa base, en une espèce de sac élargi de telle sorte , que le
spadix semble latéral. Celui-ci est cylindrique , un peu res*
serré au milieu, plus court que la spathe ; il porte des ovai-
res à sa base, et des antiières dans tout le reste de son étea-*,
dqe^ la partie couverte d^ovaires est courte enferme d'œuf;
celle couverte d anthères est trpis fois plus longue • cylindri-
que, un peu en massue. Les ovaires (ou fleurs femelles }son^
nus , très serrés, roses ^ à stigmate blanc ponctiforme; les
anthères ( ou fleurs mâles ) sont aussi tr^ serrées, et présen*
lent en dessus un disque trapéziforme^ anguleux^ plane; elles
émettent un pollen blanc.
»i
FIN.
«r
N
SUR
LES PLANTES RARES
QUI OHT FLEURI DAITS LE XARDI» BOTANIQUE DE GENÈVE.
^
IMPRIMERIE A. L. VIGNIER ^ MAISON DE LA POSTE;
Successeur de J. Barbezat et C^.
^
(^IfÂTOIÈMlB H(l>iri€l
SUR LES
PLANTES RARES
CULTIVÉES DANS LE JARDIN DE GENÈVE;
PAR
|$l» I9« Citn^olU,
PftOFBSSBUa BT OIBICTIUA DU JAHDIM BOTÀMIQUE.
[ Lue a la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève , le 4 juin 1829. ]
OENÈTE
LIBRAIRIE J. BARBEZAT ET C% RUE DU RHONE, 177
PARIS 9
RUE DES BEAUX -ARTS, 6.
•««^ «•««%«««*<«%««%%««'« «««««v»%«
1831
QUATRIEME l^OTICE
SUR
ILES fMHf IS lAlIES
cultivées dans le jardin de genète
Par m. de CANDOLLE,
VftOriSSIUA IT OiaBGTXUl DU JÀADIK.
»ee*<
J Airhonneur d'offrir à la Société une notice sur quelques
.plantes remarquables, cultivées dans notre Jardin botanique.
J'ai été guidé dans leur choix, en partie , par leur nouveauté
ou leur rareté 9 en partie aussi par llntérét quelles présen-
tent sous le rapport de la théorie de la Botanique. Sans ad-
mettre que tous les végétaux , sans exception , soient formés
sur un plan unique ^ il est impossible de ne pas reconnaître ,
qu'au moins les fleurs de tous les végétaux Phanérogames
sont composées des mêmes éléments ; que ces éléments y
sont disposés d'après des lois simples ^ beaucoup moins va-
riées que Leur apparence ne semble rindiquer, et dont letude
\
2 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
constitue la vraie théorie botanique. Ces lois sont si évidentes
dans un grand nombre de cas, qu'on y fait à peine attention;
mais la curiosité se réveille lorsqu'il s'agit des plantes dans
lesquelles ces lois semblent violées. Lorsqu'on les examine
avec attention, on reconnaît quelles étaient simplement
masquées , c'est-à-dire que la combinaison de deux ou trois
lois diverses > produit une apparence qui semble contraire à
Tordre , mais qui rentre dans les cas si nombreux et si va-
riés d'avortements , de soudures et de dégénérescences des
organes. Le botaniste fait alors ^ pour reconnaître la symétrie
végétale , un travail analogue à celui que fait le minéralo*
giste, lorsqu'il démêle la forme primitive des cristaux^ au
milieu de leurs formes secondaires. Je sais quMl existe des
botanistes, même Irès-éclairés , qui cherchent à proscrire et
à tourner en ridicule ces recherches des formes normales des
végétaux, comme s'il était possible de reconnaître autrement
la vérité ou la fausseté de la théorie ; mais je pense que
cette erreur de logique tient, tantôt à un reste d'habitude
acquise, tantôt à ce que quelques esprits hypothétiques ont
exagéré les lois de la symétrie, en ne les bornant pas à cer-
taines classes, et en voulant les étendre à un règne tout en-
tier. Mais , en évitant des extensions ou fausses ou prématu-
rées ^ je crois que la recherche des cas qui me semblent ex-
ceptionnels , est le travail le plus utile qu'on puisse faire au-
jourd'hui en botanique, et qu'on doit regarder comme un
pas fait vers la vérité toute observation par laquelle ces
exceptions peuvent rentrer dans la loi générale. Gest là
la marche de toutes les sciences mêlées de faits et de théo-
ries , et je ne crois pas que le naturaliste puisse s'en écarter
DU JARDIN DE GENÈVE. 3
sans danger. J'ose croire que la plupart des descriptions sui-
vantes pourront présenter ce genre d'utilité.
I. Impatiens parviflora, Pl. I.
I. Pedunculis 5 — J^~floris floribusque ereciis , foliis ovatîs acuminatis
serratis, serraturis mucronatis , calcare recto. D C. Prod. i. p, 687.
Cette espèce , que j'ai jadis indiquée d'après des échantil-
lons desséchés, provenant de Therbierde Patrin, est née dans
le Jardin , de graines de Sibérie envoyées par M. Fischer.
Les individus cultivés en vase sont restés un peu plus pe-
tits que les échantillons sauvages^ et n'ont pas atteint un
pied de hauteur. Leur racine est fibreuse; leur tige simple ,
cylindrique, non renflée aux entre-nœuds^ parfaitement
lisse et glabre , demi-transparente , d'un blanc un peu rou-
geâtre. A peine dans les aisselles supérieures , nait-il quel-
ques rudiments de branches, qui n'ont pas le temps de se
développer entièrement. Les entre-nœuds sont très-longs ;
ceux du bas dégarnis de feuilles/ à Tépoque de la floraison ;
les feuilles de chaque plante sont alors au nombre de sept à
huit, savoir: les deux inférieures opposées, toutes les autres
alternes et d'autant plus rapprochées entre elles ^ qu'elles
sont plus près du sommet : la partie de la tige supérieure aux
feuilles opposées est un peu flexueuse et en zig-zag; au-
dessus de l'aisselle de chacune des feuilles alternes , on re-
marque sur la tige quelques points saillants et glanduleux^
sur les côtés de toutes les feuilles, partent deux stipules en
£[>rme de filets très-courts, cylindriques, obtus, comme tron-
qués et étalés. Les feuilles sont petîolées, ouvertes à anglf^s
4 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
droits , ovées , pointues , glabres , penninerves ; bordées de
dentelures en scie, assez grosses, et toutes terminées par un
petit mucro glanduleux ; les deux ou trois inférieures de
chaque côté sont remplacées par ce mucro transformé en
un petit filet grêle et obtus.
Les pédoncules naissent solitaires à Paisselle des feuilles
alternes; ils sont droits , longs à peine d'un pouce, terminés
par deux fleurs ; celles-ci sont portées sur des pédicelies iné-
gaux y celle qui fleurit la première a le pédicelle le plus long;
ces pédicelies ont à leur base une très-petite bractéole ovale,
aiguë et verdâtre. La fleur est jaune, au moins trois fois
plus petite que dans V Impatiens d'Europe ; leur calice se ccHn-
pose de deux sépales opposés, latéraux > ovés, un peu pointus,
d'un vert pâle, surtout vers les bords, long d'une ligne en-
viron. La corolle est à quatre pétales : l'inférieur , qui est
aussi le plus extérieur, a la forme d'un capuchon, se pro-
longe en une pointe mousse et verdâtre, et par le dos en un
éperon droit, d'une ligne environ de longueur;* le pétale
opposé à celui qui porte leperon est courbé en carène avec
Fangle dorsal un peu verdâtre; mais il est obtus au sommet,
et non prolongé en éperon. Les deux pétales latéraux plus
intérieurs et plus pétaloïdes que les autres, sont blancs à leur
base, jaunes au sommet, divisés en deux lobes, obtus, très-
inégaux, et se recouvrent Tun lautre pendant lestivation.Les
filets des étaminessont au nombre de cinq, blancs, minces à
la base, épais et à demi soudés au sommet ^ les trois inférieurs
sont plus écartés que les autres; les deux supérieurs très-
rapprochés. Les anthères sont cohérentes en forme de capu*
chon, recouvrant le stigmate, blanches et remplies d'un
' ou JARDIN D£ GENÈVE. 5
pollen blanc : les trois inférieures à deux loges, les deux su*
përieuresà une loge; la fécondation a lieu avant Pépanouis-
sèment de la fleur. Dès qu'elle a été exécutée, les filets des
anthères se détachent du torus par leur base , et le jeune
fruit, en grossissant, soulève et fait tomber le capuchon formé
par les filets et les anthères. Lovaire est obové, verdâtre,
surmonté d'un style conique^ si court, qu'on a peine à le dis-
tinguer à l'œil nu ^ ce style se termine par une petite pointe
stigmatique.
Le fruit est une capsule allongée irrégulièrement, pris-
matique^ à cinq faces et cinq angles; les valves se détachent
avec élasticité , en commençant par le bas ; elles se roulent
alors en-dedans à leur base> et restent plus ou moins long-
temps collées parle sommet^ les graines sont en petit nom-
bre à la maturité, attachées à un placenta tortueux, penr
dantes^ ellipsoïdes, brunes^ un peu ponctuées de taches
plus foncées; l'embryon les remplit en entier; la radicule est
courte^ dirigée vers le hile, c'est-à-dire vers le sommet du
frùit^les cotylédons demi-ellipsoïdes , piano-convexes, un
peu charnus.
La plante^ semée en avril 1829, a fleuri au commencement
de mai i83o.
J'ai décrit la fleur de \ Impatiens d'après les idées les plus
habituellement reçues, et contre lesquelles je n'avais pas ose
m'élever en rédigeant le Prodromus j mais j'ai peu de doute
que notre désignation habituelle des organes est inexacte.
Je pense qu'on doit réellement considérer le calyce compne
^tant à quatre sépales sur deux rangs , savoir le rang exté-
rieur, composé de deux sépales latéraux^ le rang intérieur»
6 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANl^ÊS RARES
composé de la pièce qui porte Féperon et de celle qui lui est
opposée. La corolle me parait aussi composée de quatre piè«-
ces alternés avec les précédentes, et soudées deux à deux,
d'où résultent les deux pièces biiobées qu'on a coutume d'ap-
peler pétales intérieurs. Enfin les cinq étamines apparentes
en représentent véritablement quatre^ savoir trois à anthères
biloculaires^ et deux dédoublées à anthères uniloculaires, ce
qui fait en tout huit loges pollinifères. Ainsi la symétrie de la
fleur se retrouve en entier- J'ai fait les mêmes observations
>
sur \ Impatiens noli-iangere.
SzpUeatîoii de la planehe I.
A, La sommité de la plante de grandeur naturelle.
1. Le pédoncule portant deux fleurs, Tune fleurie y Tautre avec le fruit nputf.
%, Le bouton vu de cfAé pour montrer Tun des sépales a.
3. Le faisceau des étamines et du pistil.
4. L*anthère supérieure grossie.
5. La fleur vue k vol d'oiseau*
6. Les parties de la corolle séparées , savoir a et d les deux sépales extérieurs ; ^ et c les
deux parties intermédiaires que les uns regardent comme des sépales , et les autres
comme des pétales; dy d* les deux grands pétales.
7. Le jeune fruit.
8. Les anthères et tes étamines desséchées,
0. Les valves du fniit.
10. Le placenta et les graines.
11. L*cmhryon.
1$. Coupe transversale du dit.
13. L'embryon vu de face avec la radiculer
^4. Un des cotylédons.
a, Gynandropsis ophitocarpa, Pl. H.
Gf Gkutulofio^pilosiuscula , foUis ^^foUolatis, summis Zr^et x-^folio^
laiis y foliolis oi^atU ciliato^errulatis ^ toro basigloboso.
Celte Capparidëa a été semée dans le Jardin de graines pro*
DU JARDIN DE GENÈVE. ^
venues des jardins d'Allemagne sous le nom de Cleo me opki-
tocarpa. £lle a.fleuri au commencement de juin, c'est-à-dire
trois mois après sa semaison.
La tige est droite, cylindrique, toute couverte de poils
étalés et visqueux; elle est presque simple ^ ses rameaux
axilaires étant à peine développés; sa hauteur n'est que de
six pouces, mais la plante parait maigre et probablement
susceptible d'un plus grand développement.
Les feuilles sont disposées en ordre quinconce, étalées^ les
inférieures sont portées sur de longs pétioles cylindriques sil«
lonnés en-dessus, hérissés de quelques poils plus nombreux
et plus glanduleux dans les feuilles supérieures. Ces feuilles
pétiolées portent presque toutes cinq folioles obovées, char-
gées d^un duvet très-court et à peine visible en-dessus , un
peu plus prononcé en-dessous sur les nervures qui sont très-
saillantes ; les deux folioles latérales sont courtes et obtuses;
les trois autres, et surtout celle du milieu, sont acuminée^
et plus allongées; toutes sont ciliées de cils courts, roides et
glanduleux^ qui au premier coup-d'œil les font paraître un
peu dentéesl Les feuilles des rameaux latéraux n ont souvent
que trois ou quatre folioles^
Les feuilles supérieures sont toutes sessiles , et la plupart
à trois folioles; celles qui suivent immédiatement les feuilles
pétiolées n'ont point de fleur à leur aisselle; celles du bas de
la grappe sont à trois folioles ; celles du haut perdent gra*
duellement les deux folioles latérales^ et n'en ont qu'âne
seule.
Les pédicelles naissent solitaires à Faisselle des feuilles
florales, deux ou trois fois plus longs qu'elles, c'est«à*dîre
8 QUATRIÈME NOTICB SUR LES PLANTES RARES
de cinq à huit lignes de longueur, cylindriques^ d'abord droits,
puis étalés y chargés de poils un peu visqueux et très-<x>urts.
Le calice est à quatre folioles ouvertes, oblongues-linéai--
res, verdâtresy pâles, pointues, un peu pubescentes, et à
peine visqueuses en dehors; deux latérales, plus une supé-
rieure et une inférieure.
Les quatre pétales naissent alternes avec les sépales, mais
se déjettent du côté supérieur; ils naissent un peu verdâtres,
deviennent blancs, puis, après la fécondation , légèrement
rougeâtres; ils sont rétrécis en un long onglet; leur limbe
est obové, très*obtus, tronqué, quelquefois un peu échan-
cré ; leur longueur totale est de cinq lignes»
Le torus présente une tumé&ction presque globuleuse ,
de laquelle part un corps cyiii^rique, qui est formé delà
gaine des anthères et du pédiceUe de l'ovaire. Vers le haut de
ce tube , les six filets divergents longs de trois k quatre li-
gnes, et portent chacun une anthère; celle-ci est ovale-
obbngue^ terminale > à deux loges, pleines d'un pollen d'un
jaune orangé; elles sont, avant leur ouvertui:e ,. d'un vert
tirant sur le pourpre^ Après la fécondation, les filets se
coupent à leur point de divergence du faisceau commun.
Le pedicelle de l'ovaire est, après la fleuraison, long de
»x lignes (quatre jusqu'au nœud qui indique le point doù
les filets divergeaient , et deux aii^dessus ) ; il est glabre , cy-
lindrique. L'ovaire est cylindracé, long à la même époque de
quatre h cinq lignes, hérissé de poils visqueux très-courts,
surmonté par un stigmate en disque orbiculaire un peu
jQonvexCf de couleur rousse , marqué en travers par un sillon
tr^«4éger. Xiasilique est obl6ogue, un peu poilue et glaa-
DU JARDIN DE GENÈVE. 9
duleuse, à deux valves et à deux rangées de graines « comme
dans les autres espèces du genre.
Cette plante diffère de tous les Gynandropsis par le ren-
flement globuleux qui est à la base du thécaphore et de la
colonne staminale ; ce renflement porte quatre glandes si-
tuées devant les sépales^ alternes avec les pétales aussi insé-
rés avec lui^ ces glandes suintent une humeur visqueuse. La
partie libre des filets s'allonge beaucoup pendant la fleurai-
son } elle n'a qu'une ligne, c'est-à-dire, environ la longueur de
l'anthère en commençant^ et elle finit par avoir juçqu'à sept
lignes de long. Dans plusieurs fleurs, une partie desétamines
reste courte et demi avortée^ et l'autre s'allonge beaucoup.
SxplîeatîoB de la pUmelie H*
A, La sommilë de la plante de grandeur naturelle.
B, La même a Tépoque de la germination,
1, 1', 1", 1'", V"'. Le bouton de la fleur à diverses tfpoqqes de dëTeloppeme9t.
%, Le plan géométrique de la fleur.
5. La fleur entière grossie^ vue de côté.
Ay 4'. L*anthère grossie, yue par dehors et par dedans,
5. La sommité de Tovaire grossie.
6. La coupe transversale de Tovaire.
7. Le torus et les organes qui en sortent grossis.
3. Salvia cretica^ Fl. III.
Salvia foliis lineari-lanceolaiis, florïbus distylis, calycihus hipartitis.
Sahia Cretica angustifolia , Glus. hist. I, p. 345? Moris. oxon. S.
IX, t. i5, f. 16? ic. CIus.
Salvia tenuifolia. Rivin. mon. irr., t. 128, ex Vahli etWilld.
Salvia cretica. Lin. «p. 53. Schreb. nav. Art;, nat. cur. lU, p. 479.
Etling. salv. n. 5. Willd. sp. I, p. ia8. .Poir, dict. encycl. vi,
p. 584* Yahl. enum» I, p. 222,
Celtp espèce forme un petit sous^arbriâseau drqit, fort, ra-
meux, jet qui ne.cessemble pas ma\ au. port dp la Sauge offi-
I
10 QUATRIÈME KOTICfi SUR LES PLANTES RARES
cinale. La partie de la tige qui est ligneuse est brune > gla-
bre, à-peu-près cylindrique j les rameaux sont herbacés, ver-
dâtres , à quatre angles obtus , et couverts de poils très-
courts et blanchâtres.
Les feuilles sont opposées^ linéaires ou à peine oblongues,
rétrécies en pétiole, terminées en pointe, bordées ça et là de
crenelures îrrëgulières , un peu ridées, couvertes des mêmes
poils que les rameaux , longues de deux pouces, sur deux li-
gnes de largeur ^ celles qui naissent sous les rameaux floraux
sont plus larges et plus courtes ; de telle sorte que quelques-
unes de celles-ci sont presque ovales- lancéolées. Celles enfin
qui naissent sous les fleurs sont réduites à Tétat de bractées
avortées et sont ordinairement très-caduques. Les pédoncu-
les ou rameaux floraux naissent de l'aisselle des feuilles su-
périeures, et sont, par conséquent, opposés; chacun d'eux
porte trois ou cinq fleurs pédicellées , et qui se développent
dans le système des inflorescences centrifuges, quoique avec
peu de régularité. Ces fleurs sont toujours dans un état plus
ou moins monstrueux, que nous chercherons à décrire ici
avec soin.
Le calyce se présente sous la forme d'un calyce à deux lè-
vres fendues jusqu'à sa base. Lorsqu'on l'examine de plus
près, on voit qu'il est composé de cinq sépales , munis cha-
cun de trois nervures longitudinales, et légèrement réu-
nis par leur base^ les trois supérieurs sont soudés ensem-
ble dans la plus grande partie de leur longueur, et forment
une lèvre supérieure terminée par trois lobes aigus, presque
en alêne, et dont Tintermëdiaire est le phis court, quelque-
fois à peiné viëible. ;Les nervures de ces trois sépales sont le
!
I
I
i
DU JARDIN DE GENÈVE. 1 1
plus souvent tellement soudées^ qu'on n'en compte d'ordi-
naire que sept à la lèvre supérieure, au lieu de neuf. Les
deux sépales inférieurs sont tantôt totalement libres, et
chacun à trois nervures; tantôt plus ou moins soudés en une
lèvre inférieure bifide, et alors le nombre des nervures de la
base semble de cinq au lieu de six.
La corolle est de couleur rose, deux fois plus longue que
le calyce, gamopétale, à tube court, à gorge renflée, à lèvres
rapprochées} la supérieure, formée parles deux pétales su-
périeurs, est droite, bifide, à lobes arrondis^ l'inférieure est
divisée en trois segments , et représente les trois pétales in-
férieurs; les deux segments latéraux sont courts, ovales,
indivis ; celui du milieu est plus grand, presque à trois lobes
crénelés, et replié sur les bords. Le tube de la corolle est
muni en-dedans d'une zone poilue, circulaire et transver-
sale.
Les étamînes sont le plus souvent au nombre de deux ,
et lorsqu'elles sont fertiles et bien développées, on n'aperçoit
point le rudiment des trois qui sont avortées ; mais dans quel-
ques fleurs les deux grandes étamines sont elles-mêmes demi-
avortées , et alors on retrouve les rudiments de deux autres
plus avortées encore. Lorsqu'il n'y a que deux étamines,
leurs filets sont collés à la corolle, et se prolongent entre les
deux segments latéraux et le segment intermédiaire de la lè-
vre inférieure j lorsqu'il y en a quatre^ les deux qu'on trouve,
outre les précédents, sont situés de la même manière dans le
sinus qui sépare les deux lèvres ; la cinquième étamine, cons-
tamment avortée , est donc celle qui devrait naître entre les
dçux pétales supérieurs. Les étamines fertiles sont à-peu-
12 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
près de la longueur des lobes latéraux de la lèvre inférieure;
ia partie libre de leur filet est blanche, en forme d'alêne. Le
connectif est long, blanc , tronqué et stérile d'un côté; pro-
longé de l'autre, et terminé par une anthère, ou plutôt par
une loge d'anthère , ou une demi-anthère oblongue unilocu-
laire qui s'ouvre par une fente longitudinale.
Le centre de la fleur offre un corps de couleur rose, qui
soutient et même entoure légèrement les carpelles. Ceux-
ci sont le plus souvent au nombre de deux, divisés chacun
en deux loges globuleuses et monospermes : c'est l'état ordi-
naire des Labiées ; mais tandis que dans toutes les autres La-
biées les deux styles carpellaires sont soudés en un seul dans
toute leur longueur, excepté vers les sommets, où ils offrent
deux stigmates aigus , ici les deux styles carpellaires sont
complètement libres dès leur base , et simples jusqu'au
sommet. Cependant on trouve çà et là quelques fleurs à
styles soudés comme dans les Sauges ordinaires. On en
trouve aussi quelques-unes qui ont trois carpelles didymes
(ou six grains), et trois styles libres dès leur base; j'en ai
même rencontré une à quatre carpelles didymes, mais dont
les styles avaient avorté.
Les graines > quand elles mûrissent , ce qui est fort rare ^
ne diffèrent pas de celles de la Sauge officinale.
On a coutume de dire que la plante dont on vient de lire
la description est originaire de Tîle de Candie; mais il faut
avouer que cette assertion est loin d'être bien prouvée. Elle
repose sur l'assertion de Clusius, qui dit que le dessin de
cette plante lui a été communiqué par son ami J. Plateau,
qui l'avait obtenue de graines venues de Fîle de Candie:
DU JARDIN DE GENÈVE. l3
mais ce dessin , gravé dans Clusius et copié dans Morison ,
ressemble assez mal à notre plante j car il représente la tige
comme terminée par un épi de fleurs sessiles, tandis que no-
tre plante a les fleurs portées sur des pédicelles propres, et
la partie supérieure de la tige divisée en rameaux florifères.
De plusi ni la figure , ni la description de Clusius ne font
mention de la singulière forme du calyce ni des deux styles,
caractères remarquables de notre plante. Il est donc très-
douteux que l'espèce de Clusius soit celle des modernes; et
comme ceux-ci n'ont point retrouvé cette plante sauvage ,
sa patrie. doit être considérée comme tout-à-fait douteuse.
Une autre opinion a été mise en avant par Ëtlinger , sa-
voir que cette plante serait une simple variété de la Sauge
officinale; et comme la Sauge officinale croit dans tout le
bassin de la Méditerranée, on concevrait sans peine que
les graines de cette variété auraient pu venir de Crête. Je
n'ai point d objection formelle contre l'opinion d'Ëtlinger;
mais elle n'est pas encore prouvée, vu qu'on ne cite pas
d'exemples de transitions entre la Sauge officinale et celle-
ci; notre Sauge parait bien, au reste, être dans un état ha-
bituel de déformation*
La Sauge dite de Crête se conserve dans les jardins bota-
niques^ et s'y cultive absolument comme la Sauge officinale.
On la rentre un peu plus habituellement dans TOrangerie,
parcequ'elle est moins commune et moins robuste. Elle fleu-
rit au mois de)uin.
Cette plante mérite toute l'attention des botanistes en ce
qu'elle parait déceler la véritable structure de la fleur des
Labiées , quant à leur calyce, leurs étamines et leur pistil,
l4 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
1^. 11 est évident^ d'après la description et la figure que
nous en donnons^ que le calyce des Labiées est bien réelle^
ment formé de cinq sépales inégalement soudés , comme la
théorie l'indiquait ; c'est ce qui résulte soit du nombre des
nervures, soit de la libération presque complète des deux sé-
pales inférieurs.
2''. Les étamines qui y sont tantôt au nombre de deux^
c'est-à-dire réduites aux deux inférieurs ; tantôt au nombre
de quatre , situées aux quatre sinus inférieurs ^ tendent à
prouver que c'est par avortement que les Sauges sont d'or-
dinaire réduites à deux étamines» et Tavortement absolu det
deux autres^ qu'on voit reparaître de temps en temps , pré-
pare à comprendre l'avortement plus habituel de la cin-
quième étamine^ ou de l'étamine supérieure dans toutes le;
Labiées.
3^ M. de Gingins a conçu > en étudiant le genre des La-
vandes en particulier^ que l'ovaire des Labiées ne devait paf
être considéré comme formé de quatre carpelles, ainsi que
son apparence l'indique, mais comme composé de deux car-
pelles seulement, lesquels sont eux-mêmes divisés en deux
loges monospermes ; il fonde cette opinion sur le nombre bi-
naire des stigmates et sur l'ensemble de l'organisation végé-
tale, et de celle des Labiées en particulier.
La Sauge que je viens de décrire est une vérification cu*^
rieuse de cette théorie. En effet, on y trouve le plus souvent
deux styles simples dans toute leur longueur , placés l'un
entre les deux graines supérieures, l'autre entre les deux in*
férieures, et par conséquent on est presque forcé d'en con-
clure que le style bifide des Labiées est bien réellemeat
DU JARDIN DE GENÈVE. l5
formé de deux styles carpellaîres soudés; 2*^ on y trouve sou-
vent six graines au fond du calyce, et alors il y a trois styles;
preuve manifeste que chaque style correspond à deux graines,
on, en d'autres termes, que chaque carpelle est composé de
deux loges monospermes.
Cette théorie des Labiées est encore complètement véri-
fiée par Texamen de divers genres de la famille des Borragi-
néesj tantôt, comme dans celles qui ont été dites gymno-
tetrasptrmœ y on trouve, comme dans les Labiées, quatre
graines qui semblent quatre carpelles; tantôt, comme dans
le Cerinthe, on trouve deux carpelles libres et dispermesj
tantôt, comme dans le M esserschmidtia et TEUisia, on trouve
deux capsules dispermes , soudées en un seul fruit et on ar-
rive ainsi graduellement jusqu'à la division des Cordiacées,
qui ont un fruit à quatre loges monospermes, souvent divi-
sibles en deux hémisphères biloculaires.
Les fleurs de notre Sauge, qui ont trois et quatre carpel-
les , sont encore remarquables en ce qu'elles tendent à prou-
ver que si les Labiées n^ont habituellement que deux car-
pelles, ce peut être et c'est probablement par une suite de
l'avortement des autres. Voici un exemple d'une Labiée à
trois carpelles ; et aujourd'hui que l'attention est portée sur
ce genre d'observations , je serais peu surpris qu'on finit par
trouver des Labiées à cinq carpelles, comme le nombre des
parties^de la fleur et la structure générale des dicotylédones
doit le faire présumer.
XsplÎMitûm de la pkawh« m.
'Â. La plante de grandeur naturelle.
1. Une des feuilles les plus inférieures»
l6 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
2. Le calice tu de profil dans son état le plus ordinaire.
3. Le même ayant les deux lèvres un peu soudées.
4. La fleur entière avec le calice profondément bipartite.
5. Une corolle ouverte pour montrer Vinsertion des quatre ëtamines.
6. Une corolle entière vue du côté inférieur , et conservant les deux stylet en position.
7. 8> 9, 10, 11. Etats divers des étamines fertiles,
12. Le pistil a l'état ordinaire et très-grossi.
13. Le dit a trois carpelles et trois styles,
14. Le dit ^ quatre carpelles.
4. Verbena lasiostachys.
F'. Coule diffusohirto^/bliù oblongis attenuatis inœqualiter acuté cre-^
ruitis , spicis solitariis , braclefs calyci villoso œqualibus. Link.
enum. hort. berol. U, p. 122.
Cette plante , originaire de Californie ^ est provenue de
graines envoyées par le Jardin de Berlin. Ses racines sont
rameuses, fibreuses; sa tige herbacée^ diffuse ^ cylindrique,
hérissée, rameuse dès sa base, et portant encore de petits
rameaux presque tétragones , sortant du haut de la souche
de l'année précédente. Ses feuilles sont opposées, rétrécies
en pétiole, ovales ou oblongues, un peu pointues, inégalement
dentées , hérissées de poils sur les deux surfaces > munies
en-dessous d'un réseau de nervures saillantes , marquées en*
dessus de veines déprimées^ le limbe se prolonge légèrement
sur les côtés du pétiole; la feuille a un pouce de longueur sur
six à sept lignes de largeur. Les fleurs naissent solitaires et
sessiles à Taisselle des feuilles supérieures, et forment ainsi
un épi feuille et interrompu : elles sont petites, de la gran--
deur et de la couleur de la verveine ofhcinale : les feuilles
ilorales sont ovales, amincies aux deux bouts, entières ou
un peu dentées.
Le calice est un tube à cinq sillons , hérissé , terminé par
DU JARDIN DE GENÈVE. 17
cinq lobes droits, pointus , inégaux; celui du côté supérieur
plus court que les autres. Dans une seule fleur j'ai trouvé le
calice à six lobes. La corolle a un tube de la longueur du
calice, un peu courbé au milieu, droit, cylindrique et blan-
châtre à sa base> oblique et de couleur lilas au^^dessus de
rinsertion des étamines; son limbe est à deux lèvres peu
prononcées, la supérieure dressée a deux lobes à moitié
soudés et très-K>btus; rinférieure a trois lobes ovales très-
obtus ^ étalés et plus profondément divisés. Les étamines, au
nombre de quatre^ sont insérées sur le milieu du tube ,
très-courtes, incluses, à anthères ovales, petites et blan-
châtres ; elles sont situées sous le sinus des lobes de la lèvre
inférieure et sous le sinus des deux lèvres : la cinquiènve ,
qui devrait être sous le sinus des deux lobes de la lèvre supé-
rieure, manque entièrement. L'ovaire est petit, ovale : le style
plus court que le tube de la corolle, filiforme , évidemment
forme de deux styles soudés , à peine distincts au sommet.
La structure du pistil des verveines confirme en entier
ce que nous avons établi sur l'organisation des Labiées en
parlant du Salvia Cretica : ce pistil est formé de deux car-
pelles soudés jusqu'au stigmate, et dont les ovaires sont à
deux loges monospermes*
5. SCHIZÀNTHDS PINNATUS.
S. FoUis interruptè pirmatisectis pirmatipartitùçe.
S.pinnatus Ruiz* et Pav. fl. per.I, p. i5, t. 17. Pers. ench. II,
p. 261 . Ker. bot. reg. t. yaS.
Cette plante est trop bien décrite pour qu'il vaille la peine
d'en reproduire ici une description complète ; je me bor-
3
l8 QUATRIÈME. NOTICE SUR LES PLANTES RARES
nerai à donner celle de la fleur, afin de faire comprendre
mieux , ce me semble , qu'on ne peut le déduire des ouvrages
publiés, la symétrie générale de sa structure. Examinons
d'abord les apparences^ puis la réalité normale.
Le calice est formé de cinq sépales linéaires, à peine sour
dés par leur base^ dressés dans leur partie inférieure, étalés
au sommet , couverts de poils en massue et glanduleux. La
corolle a un tube très-court de couleur blanche, et un limbe
à deux lèvres : la lèvre supérieure est à cinq partitions; celle
du milieu ou la supérieure est oblongue, obtuse, jaunâtre,
avec des points rouges vers sa base, blanchâtre au-dessus,
lilas vers le sommet, courbée en capuchon à sa base^ elle
porte sur chaque côté de son bord interne une étamine
courte à anthère blanche stérile; les lanières latérales de
cette lèvre supérieure sont au nombre de deux, de chaque
côté; celle qui touche à la partition moyenne est à deux lo-
bules obtus, blanche à sa base^ lilas au sommet, marquée
sur la partie blanche d'une tache pourpre en forme de cœur;
l'autre lanière ne diffère de celle-ci que parce qu'elle est plus
profondément bifide, et qu'elle est dépourvue de tache
pourpre. La lèvre inférieure est à trois partitions^ celle du
milieu, qui est l'inférieure, est concave, en capuchon, tron-
quée, presque échancrée, légèrement pubescente en dehors;
les deux latérales sont oblongues, linéaires, entières, ob*
tuses , courbées en dedans par le sommet. Les étamines nais*
sent sur le tube de la corolle, ou, pour parler plus exacte-
ment, sont soudées avec lui par le bas des filets 3 les deux
inférieures sortent des sinus situés entre les deux lèvres :
leurs filets sont d'un blanc lilas, comprimés^ presque enaléne.
DU JARDIN DE GKNËVE. I9
ciliés d'un côté, infléchis et comme croisés j leurs anthères
sont ovales, obtuses aux deux bouts, biloculaires ^ d'un
pourpre noir, pleines d'un pollen blanchâtre; les deux su-
périeures sont stériles, et naissent du sinus placé entre le
lobe moyen et les lobes latéraux de la lèvre supérieure; enfin
la cinquième se présente sous la forme d'une languette me-
nue^ dépourvue d'anthère, adhérente au tube à la base de
la lanière en capuchon. L'ovaire est ovale, presque cylin-
drique^ blanc ^ membraneux, toruleux^ à deux loges: le
style est filiforme , d'un blanc lilas ; le stigmate ponctiforme.
Pour se rendre raison de la véritable symétrie de la fleur,
il faut remarquer qu'elle est résupinée, c'est-à-dire que,
par la torsion du pédicelle^ la partie qui est inférieure est
réellement la supérieure; ainsi, la lanière en capuchon est
le lobe supérieur dans le bouton ^ et la lanière tachée de jaune
est la supérieure ; celle en capuchon est exactement opposée
au sépale supérieur. Par conséquent^ la lanière tachée de
jaune représente le pétale inférieur; les deux lanières bifides
représentent deux pétales latéraux bipartites à lobules bifides;
une des lanières latérales de la lèvre inférieure , jointe avec
la moitié de la lanière en capuchon, est un quatrième pétale
bipartite^ et l'autre, jointe de même avec la moitié de la
lanière en capuchon, représente le cinquième pétale sem-
blable au quatrième et soudé latéralement avec lui. Dans
cette manière de voir, les pétales sont alternes avec les sé-
pales, et les étamines avec les pétales, comme on le voit
dans toutes les plantes symétriques.
20 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
6. Phyllanthus cantoniensis^ Pl. IV.
Ph. flaira erectay coule herbaceo subtereti, rands angulaiis peUùUfar^
mibus y foliis ohoi^ata^Uipiicis obtusis , floribus ao^illaribus d^ieons
in quoque ramo inferioribus fœmineis soUtarus , superioribus mas-
culis subgeminis .
Ph. Cantordensis . Horn. hort. hafh. , 91 o. Link. enum. h. berol. 11^
p. 408.
^Cette plante a une racine fibrense de laquelle s'élève une
tige haute d'un pied à un pied et demi^ droite, glabre, ainsi
que les feuilles^ rougeâtre, presque cylindrique^ divisée en un
petit nombre de branches étalées ôt légèrement anguleuses^
outre ces branches que personne^ne méconnaît pour telles^
on trouve le long de la tige et le long de ces branches elles-
mêmes^ un assez grand nombre de rameaux étalés, forte-
ment anguleux et même un peu aplatis, longs de un à
deux pouces , garnis de feuilles alternes , et qui semblent ab-
solument les pétioles communs d une feuille ailée. Les feuilles
(que Pon a long-temps décrites commeiles folioles de cette
prétendue feuille ailée) sont exactement alternes, au nom-
bre de quinze à vingt sur chaque rameau, étalées horizonta-
lement d'un et d autre côté du rameau, parfaitement gla-
bres sur les deux faces, glauques en dessous,, de forme ellip-
tique ou obovée, obtuses ou terminées par une très-petite
callosité, très- légèrement échancrées à leur base, dont le côté
inférieur se prolonge plus que le supérieur; leurs nervures
se réunissent vers le bord de manière à ceindre la feuille,
qui est parfaitement entière; la longueur de ces feuilles est
de cinq à huit lignes sur deux à trois de largeur. On observe
DU JARDIN DE GENÈVE. 31
à la base d'un pétiole à peine digne de ce pom tant il est court;
QU observe^ dis-je^ à la loupe, deux petites stipulas en
forme depoil ou d alêne^ extrêmement courtes, et qui se des-
sèchent et tombent de bonne heure- Les fleurs naissent à
l'aisselle de toutes les feuilles^ elles sont portées sur un très-
court p4dicelle> qui naît vers le bord inférieur, et semble
presque extra*axillaire ; il se dé jet te du côté de terre, de
sorte que toutes les fleurs sont pendantes et cachées sous les
rameaux; chaque pédicelle vu à la loupe présente quelqpes
très*^petites bractéoles ; celui des fleurs femelles est épais ;
celui des fleurs mâles très-grêle. Les fleurs femelles occupent
les aisselles inférieures de chaque rameau^ les fleurs mâles»
qui sont moins nombreuses , sont situées aux aisselle^s supé-
rieures; les premières, sont toujours solitaires; les j&econdes
quelquefois géminées.
iiC pérîgone des unes et des autres est divisé, en six lobes
profonds, ovales ^ obtus, glabres, pâles ou verdàtres; il est
beaucoup plus petit dans les fleurs mâles que dans les fleurs
femelles ; il persiste dans <;elles-ci ^ la base du fruit, et tombe
dans celles-là avec les. étamines ; à la base interne du.péfi-
gone des fleurs mâles, on observe six petites, glandes sessiles^
arrondies, jaunâtres, çituées devant les sipus des lobes, al-
ternes avec ceux-ci, occupant la place qu'on pourrait crwe
être celle des pétales , s'ils devaient exister. On les retrouve
aussi , maïs oblitérées et difficiles à déterminer dans le péri-
^ gone des fleurs femelles.
;Les étamines des fleurs jgoâles sont lau nombre de troiç;
leurs fllets sont réunis jusqu'au sonwnet en une colonie cylio-
cdrique ; les anthères. sont très-pejtites , situées au. commet de
22 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
la colonne, où elles forment un petit verticille à six loges,
qui s'ouvrent du côté extérieur; ces six loges sont pro-
bablement les éléments de trois anthères didymes; le pollen
est jaune.
Les fleurs femelles ont leur périgone dressé pendant la
fleuraîson , et alors l'ovaire est caché dans le fond , très-pe-
tit, et surmonté de trois styles bifides si courts, qu^il semble
n'y avoir que six stigmates sessiles. Bientôt les stigmates
tombent, l'ovaire grossit rapidement et acquiert la grosseur
d une graine de chou ; il est alors chargé de petits tubercu-
les visibles à la loupe , et qui disparaissent ensuite en tout
ou partie; sa sommité est marquée par un point déprimé
qui est la trace du style.
Le fruit est globuleux, sec, composé de trois coques, qui
s'ouvrent avec élasticité, et renferment chacune deux graines*
Après la déhiscence des coques, il teste au centre un axe droit
un peu triangulaire, qui a été nommé placentaire par quel-
ques auteurs.
Les graines sont d'un roux brun , de forme triangulaire,
marquées, surtout sur le dos, de petites rides transversales.
Elles renferment un albumen blanchâtre et un embryon
presque droit à radicule supérieure. La cicatricule, qui est
située vers le sommet de Tangle interne de la graine , y
forme une petite échancrure, où Je n'ai su apercevoir d'a-
rille.
Le Phyllanthe de Canton a été introduit en 1806 dans le
Jardin de Copenhague, et est originaire des environs de Can-
ton , d'après le témoignage de Al. Horneman.
On le multiplie de graines^ celles-ci sont souvent difïiciles
DU JARDIN DE GENÈVE. 23
à recueillir à cause de Textrême ëlastîcité des coques. Cette
plante, semée sous couche au mois de mars^ fleurit au mois
d'août et porte ses graines peu de temps après: elle es t annuelle.
LePhyllanthe de Canton diffère de presque toutes les espèces
à fleurs axillaires, parce que dans chacun des rameaux pétioli-
formes^ les fleurs femelles sont aux aisselles inférieures et les
mâles aux supérieures^ tandis queTinversea ordinairement
lieu dans les espèces où les fleurs mâles et femelles ne partent
pas des mêmes aisselles.
On a cru long-temps, et l'on dit encore dans plusieurs li-
vres estimés, que les fleurs de plusieurs Phyllanthus nais-
sent sur les pétioles, et que les feuilles sont ailées; cette er-
reur était facile , soit à cause de la disposition régulière
des feuilles le long des rameaux pétioliformes , soit parce
qu'il arrive quelquefois que ces rameaux se désarticulent à
leur base comme de véritables pétioles, soit parce que les
feuilles présentent souvent des mouvements qui imitent
ceux du sommeil des feuilles ailées^ mais malgré ces ressem-
blances^ il est aujourd'hui bien démontré que ces préten-
dues feuilles ailées sont des rameaux à feuilles alternes; on
les voit dans plusieurs espèces persister et devenir de vérita-
bles branches.
Le Jujubier commun présente, sous ce rapport, un phé-
nomène analogue aux Phyllanthus. Si Ton examine les
troncs un peu âgés de cet arbre, on y voit des espèces d exos-
toses^ desquels naissent plusieurs rameaux pétioliformes^ et
tous chargés de fleurs axillaires; ceux dont les fruits avor-*
lent se désarticulent à la base^ et tombent de bonne heure.
Cette structure et ce mode de végétation^ commun entre les
24 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
Phyllanthus et les Zizyphus, tend à* confirmer Taffinité
des Euphorbiacées et des Rhamnées^ déjà indique'e par
M. A« L. de Jussieu.
L'axe du fruit des Euphorbiacées a été désigné sous le nom
de Placentaire^ par M. Adrien de Jussieu ; mais son rôle ana<-
tomique mérite encore quelque examen: on ne peut^ ce me
semble , le considérer comme étant la réunion des Placentas
dans le sens ordinaire du mot: car il est situé en-dehors des
carpelles , tandis que le Placenta doit être à l'intérieur ; il me
paraît absolument analogue à l'axe qu on observe dans le
centre du fruit de la plupart des Malvacëes , et devoir être
considéré comme un prolongement central du pédicelle au-
tour duquel les carpelles sont verticillés. Cette structure du
fruit établit des rapports assez curieux entre les Euphorbia-
cées et les Malvacées; et la difficulté qu'on éprouve à décider
si le Gyrostemon appartient à l'une ou à l'autre de ces fa-
milles, confirme leur affinité.
SspUeatîos de la plandielT.
ji» La sommité de la plante dé grandeur naturelle.
B. Un rameau floral grossi.
1. La fleur mâle de grandeur naturelle ; 1' ladite très-grossie.
2. La fleur femelle de grandeur naturelle ; 2' ladite> très-grossie dans son premier âge.
5. Ladite plus âgée , de gi*andeur naturelle ; et 3' très^-grossie.
4. Ladite en jeune fruit de grandeur naturelle ; et 4' très-grossie.
5. Le périgone et Taxe du fruit, avec un carpelle détaché en 5'.
6. La fleur stérile de grandeur naturelle ; et 6' grossie.
7. Un carpelle grossi ^ tu du côté intérieur ; et 7' k demi ouvert.
8. Une graine de grandeur naturelle; 8' grossie du côté du bile ; et 8" du côté
opposé.
9. Coupe de la graine grossie.
10. Ladite , Tue de côté.
11. Commencement de la germination de grandeur naturelle , et grossie en ll'^.
DU JARDIN DE GENÈVE. ' 25
12. Ladite ayant la graine dépouillée dn teat*
19. La jeune plante avec ses cotylédons ; 13' un d'eux isolé, de grandeur naturelle.
7. Malachra palmata, Pl. V.
M.foliis inferioribus ovatch-rçtandatis crenoJtisy superiorif^us palmeUo^
S-Jïdîs, lobis ovatis, medio basi angustaio, çaule erectOy puis sœpùis
fasciculatisy inierdum ad apicem secus lineas duos dispositis, capi-
tuUs pedunculatis, in^olacrifoliolis suhreni-farmibus bosi hyalinis,
M. palmata. Mœnch^ meth. 61 5« DC. Prod. I^ p. 44^*
D'une racme fibreuse s'élève une tige cylindrique , berba*^
cée^ dressée, simple ou rameuse , longue d'un pied à un pied
et demi. Cette tige est d'un vert pâle dans les parties situées à
Fobscurité , et roi^âtre dans ks partie e^&posées au sdieiL
Elle est couverte 4q poils hérissés qui partent deux ài six en^
semble, en faisceaux un peu étoiles j ces poils sont blancs ^
un peu roides, plus nombreux dans le haut de la plante que
vers la base j on en trouve de solitaires entremêlés avec, les
précédents > et l'on remarque de plus, vers les parties sii-<
périeures; que ces poils sont. souvent disposés en deux $67
ries longitudinales à-*peu*près opposées, et qui sont comme
décurrentes de la base des feuilles ; les poils situés sur ces li-
gnes sont plus courts et plus serrés que les autres , ce qui
donne à ces raies décurrentes. un aspect blandiâtre. Je ne
vois ces raies que dans les individus assez grands pour offrir
les deux sortes de feuilles doQt je vais parler.
Les feuilles sont alternes, portées sur un pétiole cylindrique,
rougeâtre, hérissé de poils simples et en faisceaux, munies à
leur base de deux stipules «grêles , dressées ,!eti en forme d'à**
lêne \ la somniitë du pétiole est un peu calleuse, et ordinal-
4
26 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
rendent dressée ; le limbe se présente sous deux apparences :
1^ dans les individus peu rameux et dans la partie inférieure
de ceux qui le sont le plqs ; le, limbe est ové-arrondi^ crénelé,
presque complètement glabre sur les deux surfaces , un peu
rude au toucher (ce qui est du à de petites aspérités analo-
gues aux bases des poils en faisceau), non lobé^ ou ne re-
présentant du moins que des traces de lobes peu importantes;
2"" dans la partie supérieure d^ in^df yjidus rameux les feuilles
sont hérissées de poils courts sur les deux surfaces; leur con-
tour est divisé jusqu'à**peu-près à la moitié de la profon-
deur «^eii.ctnq lobes dentelés ; les lobes latéraux sont ovales ;
celui du milieu est presque en 6patule , étant rétréci vers la
base et élargi vers son sommet. Toutes ces feuilles, quelle que
soitleuir forme, 'Sont munies de cinq nervures palmées qui
divar^nt du sommet du pétiole.
. Les pédoncules partent de l'aisselle des feuilles supérieu-
res^ ils sont solitaires, mais paraissent quelquefois réunis
par le rapprochement des feuilles du haut de la plante ; ceux
qui sont à l'époque de la fleuraison n'ont guère qu un demi
poulie; ils salongent «nsuitp jusqu'à un et deux pouces de
longueur ; il sont hérissés de poils nombreux et en faisceaux;
chacun deux porte un capitule d'environ cinq fleurs eatou-
Fûes par un îovolucre forme de- trois feuilles.
.. Les folioles de Tinvolucre général sont sessiles, larges , en
cœur à leur base, peu pointues à leur sommet, bordées de
dfinjtelures dans leur partie supérieure, un peu hérissées de
poils sur leurs nervures; celles-ci sont saillantes et de cou-
leur v^nte^) rintervalle qui les'sépape,:surtout près de leur
base, ^st blanchâtre , presque transparent. Chacune de ces
ou JARDIN DE GENÈVE. 27
[es de Finrolacre porte à M* base les deux stipuks'^snbù'^'
lées propres aux feuilles ordinâirôs ^ et on trouve en outré
quelques autres stipules pareilles«Mistatitefr autour des fleurs;
ces stipules dénotent la présence de feuilles qui ont avorté j
on compte enefifet^ dans lafdupart des^capitules/cinq fleurs^
ce qui supposerait cinq feuilles florales ^ de ces cinq feuilles
florales , il y ei^ a trois complèftes , c'est-à-dire où le limbe et
les stipules coexistent, et deux incomplètes , c'est-à-^dire
où le limbe a avorté^ et dont les stipules sont seules venuesf
à bien.
Les fleurs sont jaunes, sessiles dans le centre de Tinvolu-r
cre, dépourvues de ^toot involucelle, autue que les stipules
dont je viens de parler. Leur caiiee est en doche, profondé-
ment divisé en cinq lobes^ ovales et pointus ; chacun d'eux
présente trois nervures saillantes et verdAtres. Le paren*
chime intermédiaire est >. pâle et décoloré comme dans le^
feuilles de ImTolucre.
Les cinq pétales sont l^rement soudés par leur base
entre eux et avec la colonne des étamines ; chaéun d^eux est
ovale-oblong, obtus , deux foi» plusiûng que le calice, mar-
qué d'environ 8 à lo petites nervures icAigitudinales^ muni
en-dehors vers le sommet d'un dovet très^-court , à peine vi^
sible à la loupe.
Les étamines sont au nombre de dix, réunies en une co-
lonne cylindrique, poilue à la base ^ d'un jmme pâle, (rfus
courte que les pétales; les. filets^ sont libres au sommet dans
une très-petite partie >de leur longueur^ chargés chacun
d'une anthère arrondie à pollen globulaix et visqueux. '
Le pistil se eoaipose d'an oraire arrondi , déprimé^ pâle
28 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
caché sous la base de la colonne » d'un style simple , divisé à
son sommet en dix lobes courts^ tous terminés par un stig-
mate en téte^ visqueux et un peu hérissé.
Les folioles de Tinvolucre, les stipules et les calices se des-
sèchent après la fleuraison ^ brunissent et persistent autour
du fruit, celui-ci se compose^ pour chaque fleur, de cinq
carpelles brunâtres, membraneux, un peu réticulés ^ libres
entre eux, glabres , triangulaires, à dos arrondi, à sommet
obtus, renfermant chacun à leur maturité une seule graine;
celle-ci naît de leur base; et est parfaitement de la même forme
que le carpelle qu'elle remplit en entier j sa couleur est d'un
brun noirâtre; la consistance du spermoderme est fort dure;
l'embryon a sa radicule inférieure et ses cotylédons plissés
les uns sur les autres , un peu charnus et demi foliacés.
Cette plante est provenue dans le Jardin de graines en--
voy ées par divers Jardins d'Allemagne ; semée sous couche au
printemps, elle a fleuri à la fin du mois d'août en plein air;
elle parait robuste , mais annuelle,, au moins dans nos cli-
mats. On la multiplie de graines sans difficultés.
. Il paraîtrait , si ma plante est réellement celle de
M. Schrank, qu'elle est originaire du Brésil; ses graines en
ont été envoyées par M. de Martius au Jardin de Munich,
d où probablement elle s'est répandue dans les autres Jardins
botaniques.
; Cette Malachra m est parvenue sous le nom de Malachra
palmatay et en. effet elle convient parfaitement à la des--
cription que Mœnch en a donnée , du moins lorsqu'on exa-
mine les individus grands, rameux^ et à feuilles lobées ; mais
en même temps je serais tenté de croire que notre plante est
DU JARDIN DE GENÈVE. 39
le Malachra rotundifoUa figuré par AL de Schrank dans
les plantes rares du Jardin de Munich; sa figure et sa des^
cription conviennent en effet assez bien aux individus sim-
ples et à feuille» non lobées de ma plante ^ excepté que la
figure représente la fleur deux fois plus grande et plus étan
lëe que la mienne. Si lldentité de ces plantes venait à être*
démontrée, le nom de Mœnch étant le plus ancien devrait
toujours être conservé.
On pourrait croire encore que le Malachra triîoba du
Jardin de Parisdevrait être rappofté à la même espèce; mais
je n'ose le penser, parce que les feuilles du Malachra tri-
îoba sont le plus souvent à trois plutôt qu à cinq lobes , que
ce$ lobes sont plus obtus, que les poils « quoique aussi longs,
sont moins roides, et surtout enfin parce qup les pédoncules
des têtes de fleurs sont deux fois au moins plus longs au
même âge que dans notre espèce, et que les folioles de Tin-
voluçre y sont légèrement pétiolées, au lieu d'être absolu-
ment sessiles.
M. Mœnch doute si son espèce n^est point une simple va*
riété du Malachra capilata, auquel elle ressemble en
efiet; mais je crois devoir la conserver comme distincte à
cause de la diversité des poils. Dans le Malachra capitata
les poils sont bien en faisceaux étoiles , mais extrêmement
courts, et semblent à la simple vue de petites taches de du-
vet blanchâtre ; ceux du Malachra palmata sont beaucoup
plus longs, plus roides, et moins nombreux à chaque fais-
ceau.
L'observation détaillée de l'inflorescence du Malachra paU
mata m'a donné l'occasion d'apprécier les vrais caractères de
30 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
ce genre. On a coutume de dire que les Malachra appartien-
nent à la division des Malvacées^ dont le calice est muni
d'involucelles; mais cette manière de voir me parait suscep-
tible d'un nouvel examen; les Malachra ont les fleurs réu-
nies en téte dan» un involucre j cet involucre est composé de
feuilles sessiles dont les unes ont le limbe et les deux stipu*-
les^ et les autres ne présentent plus que les deux stipules avec
le limbe plus ou moins avorté ; mais les fleurs n'ont point
d autre involucelle que ces stipules surnuméraires, et, sous
ce rapport, elles s'approcheraient plus de celles des Sida
qu'on ne le croit généralement. Au reste , les folioles qui
constituent l'involucelle, ou calice extérieur des Malvacées ,
ne sont très-probablement que des rudiments de feuilles ou
de stipules composant un involucre uniflore. Il suit de là que
les caractères déduits de cet organe appartiennent à Tinflo-
rescence et non à la fleuraison , et ne devraient pas occuper
un rang aussi important qu^ils le font dans la classifi-
cation des genres de cette famille. Quoique les genres fon-
dés sur ces caractères soient naturels, il est vraisemblable
qu'il sera nécessaire de les soumettre à une révision pour
établir leurs vrais diagnostics 6ur les^ caractères de la fructi*
fication.
BxpKotttîoa àé la ^laiicke V,
Â, Sommité de la plante de grandeur naturelle.
1. Une fleur de grandeur naturelle.
2. Une dite plus épanouie.
S. La même grossie.
4. La corolle^ fendue en long, étalée et grossie
5« Une des bractéoles intérieures grossie..
DU JARDIN DE GENÈVE. 3l
6. Le calyce isole.
7. Une des grandes bracUes extérieures.
€• Le fiûsceau des organes sexuels grosai.
9. Le pistil grossi.
10. La sommité du style et le stigmate grossis.
11 • Les anthères vues de trois «cètés , et le pollen grossis.
12. Le sommet du tui>e foimé par le fe^sceau des étamines.
13. Le support des carpelles dilaté au sommet; 13' ledit grossi.
14. Le carpelle de grandeur naturelle , puis grossi en 14', 14", 14'", et présenté de tro»
côtés différents.
15. Le fruit entier de grandeur naturelle.
16. Une graine ; 16' ladite grossie.
17. La coupe transversale de la graine.
18. L'embryon dépouillé; f8' ledit de manière k montrer la radicule et les cotylédons.
19. Le même tu du côté opposé. '
SO, Le yateve «rec les cotylédons.
8. Bégonia hirtella.
4
B, Caule piloso , foliis inœquali-cordatis crenulatis , ciliatis hirtis--
que f fnictus atis omniius obtusatis. Link. enum. hoft. bérol, II,
p. 5g6. — Spreng. syst. H, p. 6^5.
Cette espèce, fie bégoiiiîi ji'estencora conque que par les
pt)ra8es>car^térist)qu^^ .4?s puyrages cité^^^ et on n^eo pos-
sède encpre ni description ni figure. X^s pieds que nous en
possédons pf oviçonent de graines reçues du jardin de Berlin y
semées en avril, i ^29^ ces plantes ont fleuii pour, la première
fois en avril 1 83o. La tige est piu* .Gon$éqi|ent vivace > mais
e)ji^ ,n'e;st pa$ ligneuse; elle est d'une coiasistance herbacée,
de içouleur.p^le^ cylindrique ^.poo renflée à l'origine des
feuilles ^ et hçrissée d^. poils longs ^ ^t^Jés ^ distribués d'une
manière; .fort irrégpli^re, ,La plgnjte est droite^ un peu ra-
n;^ç^se« long^e d-un pied. Les feuiUe^ -sont alternes ^ pétio-
^léesi V écb^ncrées ,qa çpe^r, à leur Ij^asp^f obtuses et oblique-
nt^, prolongéiçs sur jon d^ leura .çiôtés » légèrement et
3a QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
irrégulièrement crénelées sur les bords; leur pétiole est
hérissé de longs poils ; on en retrouve de plus courts épars
à la surface supérieure et sur le bord même du limbe ; la
surface inférieure est parfaitement glabre; les stipules sont
ovales-lancéolées^ acuminées ou en forme de triangle allongé,
dressées, demi-foliacées, non adhérentes au pétiole^ bordées
et terminées par de longs cils qui les font paraître frangées.
Les pédoncules naissent solitaires à Taisselle des feuilles
supérieures ; ils sont cylindriques , un peu hérissés et de
couleur blanche^ ils se divisent en deux rameaux bifides et
portent cinq fleurs; il y a une bractée ovale^obtuse marces-
cente et ciliée, placée à la division du pédoncule sous chaque
rameau , une autre plus petite à la bifurcation de ceux-ci ,
et deux à la base de chaque fleur femelle : ces derniers per-
sistent à la base du fruit Chaque cime se compose de trois
fleurs mâles et deux femelles ; la fleur centrale et Tune des
deux de chaque rameau sont mâles , les deux autres sont
femelles. Les pédicelles proprement dits sont toujours glabres.
Après la fleuraison ceux des fleurs mâles se désarticulent à
leur base^ ceux des fleurs femelles persistent chargés du
fruit ^ les fleurs des deux sexes sont de couleur blanche ,
d'environ quatre lignesf de diamètre.
Le périgonè des fleurs mâles^ vu avant la fleuraison , pré-
sente un bouton comprimé en disque orbiculaire , formé de
deux sépales exactement appliqués Pun contre l'autre; entre
ces deux grands sépales arrondis et opposés , on trouve le
plus spuventdeux petits sépales oblohgs et très-caducs j mais
ces nombres ne sont pasf constants: on voit des fleurs' qor
ont trois grands sépales et un petit , d'autres deux grands
DU JARDIN DE GENÈVE, * 33
sépales et trois petits > quelques*-uns ont deux grands se*
|)âles et les deux petits situés à côté de l'autre. Les étamines
naissent au centre de la fleur au nombre de douze , dis-
posées en faisceau^ mais libres entre elles; chacuiie d'elles
a un filet plus court que l'anthère; celle-ci est jaune, ob-
longue > terminale obtuse; le connectif parait une simple
dilatation du filet, et porte deux loges séparées l'une de
l'autre, qui ^'ouvren^t.du côté extérieur par une fente longi-
tudinale; il arrive ça et là que les anthères sont bifurquées^
mais celles-là même n'ont que^eux loges.
lie périgone des fleurs femelles se compose de quatre sé-
pales oblongs, tantôt entiers, tantôt bifides; je vois des
fleurs ayant tous les sépales entiers , et d'autres qui en ont
un ou deux ))ifides; les stigmates sont au nombre dç trois
divisés presque jusqu'à la baseren deux (rarement troia)
branches cylindriques, calleuses^ jaunes, épaisses et d'appa-
rence glanduleuse*
Le fruit est ordinairement à trois ailes très^saillantes^
dont une double environ de la grandeur des autres ; elles
sont toutes oI)tuses au sommet, rëti;écies à la basa; rintérieur
de Tovaire est à trois loges, et chaque placenta se prolonge
dans la direction de Tune des ailes > chargé sur les. deux faces
d'un grand nombre de petits ovules* Dans quelques fleurs le
fruit est à quatre ailes et quatre loges; la quatrième aile,
quand elle existe,' est opposée à la plus grande^ et Tinëgalité
des quatre ailes est moins prononcée.
Cette espèce appartient à la section du genre à laquelle je
donne le nom de Anisopteris^ et qui correspond à la pre-
mière de ceUes établies par M. Kunth. Gomme toutes les
5
34 QUATRIÈME NOTICE SUft LES PLANTES RARES
espèces de cette section sont américaines, il est probable que
celle-ci est aussi indigène du Nouveau-Monde.
g. Maranta bigolor.
M. petioUs vaginantibus adapicem retrorsiimpuhescerUihus,foUorum
landms waiis mucronatù supernè albido et viridi variegaiis sub^
tus ruhentïbus , racemo subspicato , florihus in fasciculos alternos
disposkis,
Màrcuita hicolor. Bot. reg. y t. 766. -*— Rose. scit. ^ ic« et descr.
Il existe déjà deux bonnes figures de cette curieuse scita-
minëe du Brésil ; mais la première a paru sans être accom-
pagnée de description, et la seconde offre une description
trop peu détaillée pour suffire aux amateurs des règles de la
symétrie organique.
La plante est basse ^ peu apparente; sa racine a tm tuber-
cule arrondi duquel naissent des fibres charnues; les tiges
sortent plusieurs ensemble du coUçt, presque simples, droites
comprimées, entourées par les gaines pétiolaires, et s'élèvent,
à répoque de la fleuraison, à six ou huit pouces de longueur.
Les feuilles sont , à lepoque de la fleuraison , solitaires sur
chaque tige; on voit en outre, en-dessous de la feuille, une
ou deux gaines pétiolaires pointues et dépourvues de limbe;
le pétiole a de un et demi à deux pouces de largeur, il est
plié dans presque toute sa longueur en forme de gaine , et
muni de deux oreillettes saillantes vers le haut; au-dessus de
ces oreillettes, il est cylindrique , calleux, un peu brunâtre
et garni de poils mois, courts, et rebroussés. Le limbe est ové,
mucronéau sommet, un peu échancré en cœur âla base, long
de quatre pouces sur trois de largeur, étalé,' muni de veines
fines qui partent obliquement du faisceau longitudinal et
t
DU JARDIN DE GENÈVE. 3Ô
parmi lesquelles il s^en trouve de place en place de plus fortes
qui semblent de vraies nervures pennées^ la surface inférieure
est pourpre et velue le long des veines; la supérieure est
très-glabre^ et presque tricolore, c'est-à-dire pâle vers le
milieu , verte sur les bords , et marquée de chaque côté de
la côte moyenne de cinq à six taches d'un vert foncé , situées
entre les nervures secondaires.
Le rameau floral sort de la gaine petioiaire , libre , droit,
un peu comprimé, noueux à sa base^ les bractées sont ob-
longues, concaves, un peu embrassantes, dressées, verdâ-
tres, membraneuses au sommet^ elles portent à leur aisselle
trois ou quatre fleurs ; les pédicelles de celles-ci sont uniflo-
res, capillaires, un peu plus courts que la bractée , et s'allon-
gent successivement pour la fleuraison, de telle sorte quil
sort une fleur par jour de chaque aisselle.
L'ovaire soudé avec le tube du périgone est en forme de
toupie, assez courte, et revêtue de poils écailleux, dressés,
roides et un peu jaunâtres ; la partie libre du périgone pré-
sente six lobes disposés sur deux rangs alternes j les trois
extérieurs, qui semblent jouer le rôle de calice^ sont lancéolés,
d'un vert pâle, dressés, persistants, longs de deux lignes;
Tun deux, qui est l'inférieur, est un peu plus long^ les deux
supérieurs sont égaux entre eux. Les trois lobes intérieurs,
qui occupent la place et ont l'apparence d'une corolle, sont
alternes avec les précëdens, et presque trois fois plus longs
qu'eux, c est-à-dire de cinq lignes, lancéolés, blancs, mem-
braneux, soudés légèrement par leurs bases, entre eux et
avec les organes sexuels.
L'androcée est aussi composée de six parties réunies par
56 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
leurs baseS'j savoir: cinq stériles ou pétaloïdes et une fertiles
ou anthérifère, trois extérieures d'un blanc mêlé de taches
pourpres, et trois intérieures entièrement blanches; le lobe
inférieur, qui est le plus grand, est en forme ^e cœur forte-
ment échancré au sommet en deux lobules ovales obtus; il
est blauc , avec une ligne médiane d'un pourpre violet, ten-
dant au sinus; Tun des lobes latéraux est obové^ de moitié
plus petit que le précédente marqué au milieu d'une raie
violette; le lobe supérieur est concave , calleux , tronqué et
bordé de violet au sommet; il renferme les organes sexuels-
dans sa jeunesse; des trois lobes du rang interne^ le premier
est oblong, petit, situé entre le second et le troisième du-
verticille ex terne;, le second est situé entre le premier et le
troisième des externes, divisé profondément en deux lo-
bules inégaux, le plus grand dressé, le plus petit déjeté ;
enfin le troisième est filiforme , adossé au précédent , et porte
une anthère oblongue, blanchâtre et uni^loculaire.
Le style s'élève du sommet de lovaire,^ soudé par sa base
avec le lobe anthérifère de landrocée; il est blanc « un peu
épais, dressé avant la fécondation, puis courbé, et comme
en crochet, terminé par un stigmate à trois lobes très-courts
et un peu visqueux vers le centre. Lorsqu'on excite Tanthère
avec la pointe d'une aiguille le style se courbe subitement
en se dirigeant vers le lobe de landrocée qui a la forme d'un
capuchon; leslyle.se courbe aussi assez subitement de lui-
même après la fécondation.
Le fruit n'est pas parvenu à maturité. D'après M. RosGoe„
la capsule à sa maturité est velue, et a une seule loge pro-
bablement par avortement.
u
DU JARDIN DE GENÈVE. ^7
La plante que je viens de décrire avec quelques détails ,
pour faire comprendre la structure normale des scitaminées,
a été envoyée au Jardin de Genève par celui de LiverpooLdans-
lequel M. Roscoe a fait son grand travail sur cette famille;
10. Càladium bicolor, Vent.
Le Jardin de Genève a reçu de M. Fulchiron deux:
aroïdes très-voisines du Galadiun> bicolore ordinaire, et qui,
malgré quelques différences remarquables, semblent en être
de simples variétés, plus grandes, plus. robustes , et distin-
guées par la disposition des taches de leurs feuilles. Je les
décrirai ici comme variétés, laissant à ceux qui pourront les
comparer dé plus près^ ou qui suivront leur germination , à
les élever, s'il y a lieu, au rang d'espèces.
JS- Caladium. bicolor var. pellucida.
Arum pellucidum Fulch ! in hort.
Cette plante est plus grande que l'espèce ordinaire; ses
feuilles sont marquées ça et là de taches irrégulières , spha-
calées et transparentes; elles sont vertes sur le reste de leur
surface; sa hampe est droite, cylindrique, glabre, d'un rouge
très-pâle, marquée de petites stries brunes éparses et de
deux raies brunes opposées ; elle atteint la longueur du pé-
tiole; saspathe est univalve, ovée à sa base, resserrée au
milieu, terminée en limbe ovale un peu aigu; au-dessus de
Fétranglement , elle est d'un vert un peu brun et d'une con-
sistance foliacée - coriace ; au-dessus elle est de consistance
papyracée, et presque de couleur de chair ^ à Imtérieur sa
eouleur est d^un pourpre foncé au-dessous de Tétrangle-
ment, d'un blanc rosé au-dessus; sa base se prolonge de
côté en une espèce de sac large et très-obtus, de sorte que-
38 IV^ NOT. SUR LES FIANTES RARES DU JARD. DE GENÈVE.
le spadix «emble latéral. Gdlcur-oi est cylindrique , plus étroit
vers le milieu, plus court que la spathe; il porte vers sa
base des ovaires ou des fleurs femelles nues; vers le haut,
des anthères ou des fleurs mâles saus périgoue. La partie
qui porte les organes, ou les fleurs femelles est ovée^ celle
qui porte les anthères ou les fleurs mâles est cylindracée à-
peu-près en massue. Les fleurs femelles sont très-serrées les
unes contre les autres; leurs ovaires sont roses, presque
soudés ensemble , terminés par un stigmate blanc , poncti-
forme; les fleurs mâles sont aussi très-serrées, et chacune
délies forme un disque plane, anguleux, presque en forme
de trapèze, émettant par les fentes un pollen blanc.
C. Caladium bicolor var picta.
Aîiim pictum. Fulch! in hort. non auct.
Il ne diffère du Caladium bicolore ordinaire que par les
caractères suivants ; i° Il est double en grandeur dans toutes
les parties^ 2° ses pétioles sont d'une couleur pourprée tirant
sur le brun^ y le limbe des feuilles est vert, même dans le
centre, et seulement marqué çà et là de taches rouges et
demi*transparentes ^ 4^ laspathe est verte à sa base, blanche
au-dessus de l'étranglement, pâle à Tintérieur, et à peine
rougeâtre à sa base.
J'ai eu ces deux variétés en fleur en même 1;emps que le
Caladium bicolore, et n'ai su y trouver que des différences
de couleur, de consistance et de dimensions qui ne m'ont
pas paru suffisantes pour motiver des séparations spécifiques;
mais ce sont tout au moins des variétés très-remarquables
et très-élégantes.
FIN.
r/*
IMPATIENS parviflora |
PI. n.
OYNANDROPSIS ophilocarpa ,
PL. m.
SALVIA Cretica .
p. IV.
PHYLLANTHUS Cantoniensis .
HtyUuul dd et Scuip.
MALACHRA pahnata.
JV_./^«^ .tA/'r-f^a^-
^
CINQUIÈME NOTICE
* 9
•t
SUR
LES PLANTES RARES
VSUtVfkth PAVa U
JABDIN D£ 6ËNETE5
[Fak mm. Acjg. Pyr; et âlph. De Candolle,
Professeurs k TAcadémie et Directeurs du Jardin.
/r3-3
»
- Dfîpuis que j'ai publié la quatrième Notibe sûr les ^tan^
tes rares du Jardin, mou fils ^ M. Alphonse De GandoUe» a
été nommé professeur honoraire de botanique ^ et.diiiecteur
adjoint du. Jardin. Appelés ainsi à nous occuper l'tm; et
l'autre des plantes qui se cultivent dans cet établissements
nous continuerons en commun la série des notices destinées
à les faire connaître. Chacun de nous y déposera les obser-
vations qu'il aura pu faire sur les espèces dont il s'est oc-
r
2 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
cupé ; les articles rédigés par M. Augustin Pyramus De Gan-
dolle porteront la signature DG « sous laquelle il a été
connu des botanistes, avant Tépoque où il pouvait espérer
que son fils suivrait les mêmes travaux^ et ceux rédigés par
M* Alphonse De Gandolle, porteront la signature Alph.DG.,
sous laquelle il a commencé à se faire connaître ^ et
pour laquelle j'ose demander ici la bienveillance des bota-
nistes. DG.
ARRACACHA ESCULENTA; Pl. I (i),
Arracacha esculenUi, DC. Prodr. 4 9 p» 244-
J'ai donné en janvier iSdc) une Notice, dans la Bibliothè-
que universelle , pour éveiller l'attention sur un végétal re-
marquable par ses qualités alimentaires, qui croit dans les
montagnes de la Nouvelle-Grenade- Je ne connaissais alors
TAriTiçacha que par les descriptions deMM-Bancroft etHoo-
ker , et par des feuilles que je possédais dans mon herbier,
sans fleurs ni fruit. Avec des documens aussi imparfaits, j'avais
cependant reconnu que FArracacha ûe pouvait être con*
(1) Cette Kotiee a été lue à la Société Bel? étiqae séante i Saiat Gall, le a8 juillet
i83o*
DU JARDIN DB GSNÈYB. 3
fondu avec le Goniuœ» comme le voulaient MM. Kunth et
Hooke^r , mais qu'il ^devait former un genre particulier ,
comme M. Bancroft ravàit proposé , et que ce genre comr
prenait deax espèces , savoir : \j4. moschata , décrit par
M. Kùnth^etT^ esculenta^ décrit par M. Hooker« Tun et
Tautre sous le nom de Conium.
Des lors , j étais entré en relation avec M. Vargas , habile
naturaliste* habitant Caracas, et qui \e premier avait fait
connaître toute l'importance de Vjirracacha escûlentai il a
bien voulu nous envoyer à M. Philippe Mercier (i), et à
moi, des tubercules de cette plante, qui, dans la patrie même
de la pomme de terre, rivalise avec elle par son utilité ^ et
la'jdépasse par sa fécondité; car dans ce climat privilégié.^
elle rapporte, dit-on, jusqu'à quarante pour un. On a Tha-
bitude de ne la multiplier que par ses tubercules. Ceux -^ ci
donnent une fécule abondante, dont M. Vargas nous a aussi
envoyé; cette fécule est très-blanche, d'une. apparence et
d une consistance qui ressemble beaucoup à l'arrowroot ^ et
d'une saveur agréable , ainsi que nous l'avons éprouvé.
Les tubercules que nous avons reçus de M. Vargas^ sont
arrivés a Genève , le 25 mai dernier. La i'^ fig. de la
PL I , les représente de grandeur naturelle. Nous avons à
Tinstant voulu assurer la reproduction de ce végétal im^-
portant, ep l'envoyant dans les pays plus favorisés que le
^<>— ^^^^■^— ■^■^^^^■^^^^^■■^y^w . ■ a
(i) Dès lors Qoas avont eo la cloulear de perdre cet ettimakle ami, ce bolaoitle
télé pour la science, et nous consignons ici les regrets de tons ceux qui Tont eonna
et I^s nôtres en particoIScrv
4 CINQUIÈME .NOTiCe Wll XiE$ :niikinrisS RARES
nôtre par leur dimat £n consequencet des tobeccules ont
été de suite envoyés aux Jardins botaniques de Montpellier,
de Toulon et de Turin, -à la pépinière. de M. Audibert, à
Tarascon , et au jardin de S. A. le grand-duc jde Toscane ,
à Florence, Ceux qui ,nous restaient après. ceS) .envois ont
été placés dans de grands vases ^ remplis. de. b6n terreau et
mis en serre chaude» comme leur patrie semblait l'indiquer.
Us y ont poussé si rapidement^ que.nous les avons sortis au
bout de peu de jours ^ pour les mettre partie en pleine terre,
partie çn serre tempérée ; mais ceux-^ei ont encore poussé si vi^
vementque nous avons dû les en retirer., pour les mettre en
plein air.Nous en avons actuellement huit > pieds dans quatre
situations assez différentes du Jardin botanique : six en terre
ordinaire, deux en terre de bruyère. Tous ont poussé avec
vigueur; mais ceux qui paraissent. en meilleur état sont en
terre de bruyère, à l'ombre. Au lK)Ut de six semaines de plan-
tation , nos^rracacha ont atteint environ deux pieds de hau-
teur ^ ils ^ont en pleine fleur, quelques-uns ont déjà noiaé
des fruits qui sont à moitié mûrs. Leurs racines j qui ont
pous^ une multitude immense de fibrilles , n ont cependant
point encore formé de tubercules. On voit par ces détails
que cette plante parait douée d'une grande activité de végé-
tation., . et que notre climat d'été , bien loin de ne pas être
assez chaud , semblerait presque Têtre trop. Quant aux
froids de Thiver , sa racine qui sera hors de terre ne doit pas
les redouter plus que les tubercules de pommes de terre ou
de Dahlia. Si nous avons cette année même des graines ou
des tubercules, nous pourrons en varier la culture et reten-
dre dans des limites qui permettent de l'apprécier, spus leriip-*
DU JARDIN DK GENÈVE. 5
port agricole. En atteiuknt eette épreuTe capitale^ nous
avons cru qu'il* ne serait pas sans intérêt de présenter ici
unedescriplioQ botanique et une planche soignée de oette
fdante.
La racine que nous avons plantée et dont nous présentons
ici une figure^ faite au moment même de sonarnvée^ est un
tubercule conique, grisâtre à l'extérieur, d'un blanc jauuâ-»
tre à l'intérieur « tronqué nettement àsabase^ un peu.poin*
tu au sommet; c'est par cette sommité que ce tubercule
pousse sa tige : dans un ou deux des tubercules que nous
avons peçus^ il y avait en outre une espèce de bourgeon kr
téral. Après six semaines de plantation il était sorti de la
partie inférieure du tubercule, soit de la base eu cône, une
foule de fibrilles blanches, menues> rameuses» mais où Ion
ne voit point de tubercules. Naîtront-elles plus tard, ou
bien nos plantes, se disposant à produire des graines, ce
qu'elles font rarement dans leur pays natal, seront-elles dé*
pourvues de tubercules, . c'est ce que le temps nous ap-
prendra.
La tige est herbacée, cylindrique» lisse, droite» haute de
deux .pieds, couverte d'une poussière glauque très-fine.
Dans (les sols maigres elle est simple ou peu rameuse; dans
la terre de bruyère die se ramifie dès la base en quelques,
branches aUongées»
Les feuilles «oui; par&itement^glabres. et d'uQ beau vert,
plus foncé dans les pieds placés en terre de bruyère. Celles
qui naissent près de la racine ont un : pétiole long 4é $îx à
huit pouces., italé , .cylindrique , creusé eurdessus par jho fort
sillon ou jua. canal létroit,. évasé à sa base en une gaine ^
6 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
embrassante. Ce pidtiole porte à son sommet trois segmens,
tous |>étiolulés , maiâ celui du inilièu plus longuement que
les deux latéraux. Ces segmens sont à trois partitions^ d'en *
viron deux pouces de longueur, tantôt réunies par leur base
seulement^ tantôt un peu plus soudées^ ce qui a lieu surtout
dans les segmens latéraux. Ces parti tionus ou lobes sont ova-
les-lahcëolés , acuminés, incisés latéralement en dents gros-*
ses^ irrégulières et aiguës, souvent elles-mêmes dentées; Les
dentelures se terminent par une légère callosité blanchâ-
tre. Les ^feuilles de la tige sont alternes et ont un pétiole
d'autant plus court qu'on approche plus près du som^
met/ Leurs lobes deviennent aussi graduellement plus
étroits et moins dentés. Les feuilles qui naissent sous les ra-
meaux floraux sont sessiles^à troi^ partitions oblongues^ ai^
guës/prelsque entières. Lorsque la tige se bifurque^ ces feuilr
les florales sont opposées.
Les ombelles naissent le plus souvent terminales, mais
selon le mode divers d'accroissement des tiges et des ra-
meaux , on en trouve sur les mêmes pieds, quelques-unes
axillaires ou opposées aux feuilles, ou portées sur des ra-
meaux opposés , qui> joints au terminal, déterminent une
tige trifide au sommet. Dans tous les cas elles sont portées
sur un pédoncule assez semblable aux rameaux ordinaires ,
mais plus serré et très-légèrement pubescent. L'involucre
général est nul ou réduit à une petite foliole simple et peu
apparente. L'ombelle se compose de huit à on:&e rayons un
peu raides, stries, longs de dix à douze lignes.
Les ombqllés partielles ont un ihvolucelle de cinq à six fo-
Irolesfiubulées^ petites, aiguës, et de la longueur des pédicelles
Du JARDIN DE GENÈVE. -}
ê
partiels ; ceax-cf sont au nombre de douze à treize, longs de
deux lignes dans les flieurs stériles, et dépassant à peine une
ligne dans les 'fleurs fertiles. Le limbe du calice est vert> très-
courte entier ou légèrement sinueux» quelquefois à peine visi^
ble. Les pétales sont d'un faune Verdâtre sale» avec la nenrurè
moyenne de couleur un peu pourprée; ils sont ovales^ lancéo^
lés» longs dune ligne, très-entiers, terminés par une pointe
aiguë qui se recourbe en-dedans, munis d'une c6te moyenne
saillante à Tîntérieur, sous forme de très^petite çréte. Les
étamines naissent entre les pétales et. sont, dan^ l'estivation,
courbées au sommet vers le centre de la flçur comme les
pétales eux-mêmes , puis dressées et deux fois plus longues
que la corolle ; leurs filets sont en for^e d'alêne « de couleur
pourpre-violette assez foncée j leurs anthères d'un jaune ver---
dâtrcii orbiculaires, attachées au sommet du filet parle milieu
de leur dos et comme peltées. Elles s'ouvreqt en avant par
deux fentes» et répandent un pollen blanchâtre. Les stylopo-
des sont épais, verdâtres» charnus» déprimés, demi circu-
laires» un peu ondulés. Les styles droits^ à peine divergejis»
plus courts que les étamines, jaunâtres, un peu rougeâtres
au sommet f celui-ci est aigu» à peine légèrement papilleuxi
mais un peu gluant. Les styles, ainsi que le bord du^calyce,
persistent sur le fruit. Celui-ci , que je n'ai pas encore vu à
sa maturité absolue» est un peu comprimé par le côté des
méricarpes, tronqué à, son sommet et marqué de dix côtes
obtuses et non crénelées. Chaque.méricarpe a cinq côtes en
forme de nervures très-saillantes» d'un vert foncé. Les vallé-^-
culessont brunes, munies chacune d'un seul canal oléifère
8 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES BARE5
(vitta) ; ]a eoromistiire bst ëtroite^ peuirétre sanscaoaux.oléi*
ùres» L'albumen e»C un peu concave du côté interne.
J'ai TU /dans qnelqùee fleurs' (une ou deux snr deux ou
trois cents ) , une des * dents du ioalyce prolongée en une pe^
Itte languette; linéairei J'aî^ vu aussi- çàet là trois styles au
lieu de: deux., et dans une seule* fleur j'ai vu entre les trois
styles; une esfèce de corpuscule oblong et' saillant dont
l'ignore la nature^ Lorsque les fleurs avortent , ce qui arrive
aux traÎJi<|uarts environ de chaque ombellulc;, on t;rç,uve après
la flcuraison un corps globuleux déprimé qui représente To^
vaire^ couronné par le stylopode, mais dépourvu de styles.
Tel était Tétat .de notre cultut*e d'arracacha à la fin de
juillet i83q; maiisi dàsile nojlieudu mois d'août^J'ayorteinent
des fruitsyméme de ceux qui semblaient être en m^^leur étati
a continué graduellement, et à la fin d'août il ne restait plus
sur aucun des pieds aucune espérance d'avoir de la giraine.
J'ai conservé enc<>rQ celle de voir les tubercules produire
alors des jets pu de nôav^eaux tubercules, mais j'ai encore été
déçu dans cette^ attente; lorsqu'à l'^iutooàne les feuilles se
sont fanées;, jai retrouvé les tubercules simples^ solitaires,
et semblables à ceux qui avaient été plantés, 3auf qu'ils
étaient flanques et comme: épuisés* Conservés encore aives
soin dans la >serrei ils ont péri sans reproduire de nouvelles
feuilleS4 Les mômeis phénomène» de stérilité et d'avortement
ont eu lieu dans tou9 les jardins auxquels j'avais envoyé des
tubercules. Il me pai^elt.quela faute qui a été commise par
nous et par tous les autres directeurs de jardins ^ a été de
laisser fleurir la plante. J'engage ceux^jui pourront à l'ave*
nir en obtenir des tubercules, à essayer de pincer la tige
-7
DU JARDIN DE GENÈVE. 9
avant la floraison, afin de forcer la sève nourricière à se
porter sur Içs racines. J'ai cru cependant dpyoir 4QP^^r. en
détail Thistoire de cette tentative, afin que cette mauvaise
réussite serve au moins à mieux diriger de nouveaux essais.
EXPLICATION DE LA PLANCHE I.
Fig. 1 » la racine dessÎDée k son arrWife; 2 la partie supërieare delà planta en fleurs;
• une feoîlle raditale; 4 ombelle dont Ton a coupé tous les rayons excepté un; 5 la fleur,
entière grossie a?ec les étamines épanouies; 6 une fleur centrale; 7 le bouton grossi avec les
styles saillans ; 8 le pistil entier grossi; 9 une sommité d'étamine vue par-devant; 10 ladite
vue par-derrière; 11 coupe transversale de Tanthére; 12 le fruit un peu ^vant la maturité
absolue; 13 sa coupe transversale; 14 un des méricarpes vu par le côté interne ; 15 la fleur
centrale vue après la floraison pour montrer le disque ; 16 une fleur entière à trois styles
encoreen bouton ; 17 la même dont on a enlef é les pétales..
DC.
9. HETERONOMA SUBTRIPLINERVIUM.
M^astoma subtrip1!nerTium^Zr{>z^ et OUo ahbild. neuer, t. U a4«
Melastozna Mexicana; HortuL
. Cette plante a fleuri pour la première fois dans notre ville j
dapsjçs serres de M. Fontaine, jardinier intelligent et zéléi
qui introduit fréquemment des objets nouveaux dans nos
cultures^ et qui dès lors a donné une jeune plante de ce^e
espèce au Jardin botanique.
. £lle est bien décrite et élégamment représentée dans Tou-
lO CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
vrage de MM. Link et Otto, cité en tête de cet article « et
je neti aurais fait aucune inention si je n'avais encore queU
ques détails à ajouter , et surtout quelques observations à
présenter sur le genre auquel on doit la rapporter.
Cette Mélastomacée frappe dès la première vue, parce que
ses feuilles sont presque rigoureusement penninerves^ et non
triplinerves y comme le sont la plupart de celles de cette fa-
mille. La différence est qu'en général dans les Mélastoma-
cées^ la paira inférieure des nervures latérales est plus
grosse et plus forte que les autres , et donne à la feuille
l'aspect d'avoir trois nervures principales. Ici^ au Contraire>
cette paire est à peine plus grande que les autres. Avant
d'avoir reconnu cette plante dans l'ouvrage cité, je lui avais
donné le n6m spécifique de subpenninerpium^ pour expri-
mer cette circonstance. Le nom que j'ai dû admettre par
respect pour Tantériorité fait allusion à la même circons-
tance.
Les fleurs sont blanches^ inodores, disposées en un thyrse
corymboide « à rameauK trichotonoes, dont le pédicelle cen-
tral fleurit le premier. Le tube du calice est ovale-globu-
leux, non (strictemieht parlant) adhérent àlovaire, mais
recouvrant cet organe, chargé à l'extérieur de quelques poils
roides, destitué de nervures, divisé en quatre lobes blancs
glabres, ovales, lancéolés, très-aigus et verdâlres au sommet.
Les pétales , aussi au nombre de quatre, sont égaux entre
eux , .un peu plus longs que les lobes du calice , alternes
Etveoelix, pn^sqae orbicukires , un peu rétrécis à leur base ,
très-obtus au sommet, disposés en estivatioU spirak, et for^
itiaât un boutou conique avant la floraison. Les étamines.
DU JAKIt»lN D£ GKNI^VE. 1 1
au nombre de huit» sont, ainsi que les. pétales , insérées %\k;
sommet du tube dn calice > et infléchies end^dana du caUo^
avant la floraison. Les quatre alternes avec les pétale^» ou
situées devant les sépales sont stériles; à filet grêle et alongé \
à anthère ;i dont le connectif est U>ng, blanc « courbé et pro^
longé par en bas en deux éperons courbes ; à loges oblon-*
gués, blanchâtres, ridées transversalement^ marquées d'un
sillon longitudinal et dépourvues de pollen. Les quatre alter-
nes avec les précédentes, ou situées devant les pétales, sont
fertiles; à filet blanc, simple, de moitié plus court que les
pétales; à connectif peu pu point apparent ; à anthère ter-
minale, ou insérée par la base au sommet du filet, oblongue,
jaune, à deux loges qui s'ouvrent au sommet par un pore ,
qui, dans l'individu que nous décrivons, est oblitéré^ de cette,
clôture accidentelle de l'anthère a résulté probablement Ta-
vertement des graines. L'ovaire est libre ^ blanchâtre, glo«-
buleux s à huit sillons , à quatre loges polyspermes. Le style
est blanc, cylindrique^ un peu courbé, de la longueur des
_ •
étamines fertiles, terminé par un stigmate ponctiforme*
Cette plante appartient évidemment au genre Hetero-
noma, établi dans le Prodromus (vol. III, p. 12a), sur une
autre espèce j mais elle oblige à modifier légèrement le ca*
ractère du genre et de l'espèce primitive, comme suit :
HETEROkOMA DC. — Calyx tubulosus, lobis 4,
ovali-triangularibus acutis persistentibus. Petala 4 ovalia
aut orbiculata , submucronata aut obtusa. Stam^ 8 , al-
terna sepalis opposita sferilia, alterna petalis ppppsit»
fertilia. Connectivuna stam. sterilium basi breviter hical*^
12 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
caratum aut bituberculatum. Capsula 4— locul. calycis tnbo
aequaiis. Semina cochleata compressa transverse rugulosa
scabra striis dorso parallelis — Herbae ex America calidiore
orlae , glabrae aut ad angulos hervove scabrse. Rami tetra-
goni. Folia petiolata ovata acuta. Thyrsî corymbosî laxi
terminales. Flores rosei ant albi. Nomen ex trcpoç dîversus
««/Att, vû*/*«T<K Jex.
1. II. diversifolium (DC. Prod. 3, p. 122), foliisquin*
tuplinerviis, cujusque jugi inaequalibus^ petalis mucro-
nato-aciitis, starainum sterilium connectivo basi bicalca-
ratô. ^ in Mexico et Peruvia. Rhexia diversifolîa BonpL
h. t. 45. Heteronoma diversifolîa, Link et Otto, abb.
ueu. , t. 37. Rhexia inœqualifolia fl. mex. ic. ined. Flores
rosei (v. s.) ,
2. £/. suhtriplinervium, foliîs subpenninerviis vix tri-
plinerviis aequalibus, petalis obtusissimis, staminum ste*
rilîum connectivo basi bicalcarato. % in Mexico. Het. sublrî-
plinervium, Link et Otto, abb. neu. t 94. Flores albi (v. v.)
DC.
3. CLEOME CRENOPETALA, Pl. IL
■ • • >
Cette espèce, fort élégante, provient de graines recueillies
sur les bords à^ l'Uruguay, en Amérique, données par
Mi Hodker. Elle se trouvait désignée soùs le nom de C Wr-
DU JARDIN DE GENÈVE. l3
gatUf mais c'est évidemment une erreur Ne pouvant la
rapporter^à aucune espèce actuellement connue, je la nomme
C. crenopelala , et je la caractérise comme suit :
Plante grêle^ haute d'un pied, herbacée, droite j simple^
légèrement velue, et un peu glutineuse vers le haut, ter-
minée par huit ou dix fleurs pédiceliées .axillaires. Feuilles
à trois folioles ; pétiole long de i 5 pouce j folioles linéaires-
lancéolés, bordés de poils glanduleux^ longs de dix à douze
lignes, larges de deux à trois, peu pointus. Toutes les par-
ties herbacées ont une odeur pénétrante, aromatique. Les
feuilles supérieures sont de plus en plus petites, bractéifor-
mes, réduites au foliole terminal. Les pédicelles grêles, longs
de six à dix lignes. Calice divisé en quatre lobes linéaires
acuminés, recourbés, longs de i, Cligne seulement, rou-
geâtres sur leurs bords , légèrement glanduleux. Les pé-
tales^ au nombre de quatre, sont petits, dentelés^ d'un blanc
rose, rétrécis à leur base en un filet très*mince, longs en
tout de trois lignes environ. Le torus convexe est renflé du
côté supérieur ou voisin de Taxe, mais deux des pétales
naissent au-dessous de ce renflement. Des six étamines qui
sont en apparence, sur un même verticille, autour de la
base de Tovàire, deux sont opposées aux pétales supérieurs,
deux entre les pétales inférieurs et supérieurs, et deux entre
les pétales inférieurs; elles sont près de. deux fois plus lon-
gues que les pétales, et colorées en rougei. Les siliques, un
peu velues, sont supportées par un pédicelle long de quatre
Ugnes, c'est-à-dire un peu plus court qu'elles-mêmes, du
moins à la fin de la floraison. Leur cloison est transversale,
relativement à l'axe de la plante*
1 4 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
Cette espèce parait se rapporter à la seconde section
du genre GLeome, tel quil est arrangé dans le Prodromus.
EXPLICATION DE LA PLANCHE U.
Fig. 1 et t bout<m; S commencement de la floraison; 4étamine; 6 fleur ^panoait ;
e la même rue 4e face.
Alph. DC.
4. ARENARIA CHILENSIS.
Cette espèce y de la section des Arenaria^ munies de stipu-
les, est née de graines du Chili, envoyées par M. le doc-
teur Bertero, dont la fin malheureuse devient chaque jour
plus vraisemblable, et excite à juste titre les regrets du monde
savant.
Je n'ai pas retrouvé cette plante parmi celles que noire in-
fortuné voyageur et ami avait desséchées et envoyées à mon
père. Elle parait une espèce nouvelle. Sa tige est très-rami-
fiée, délicate I longue de trois à cinq pouces, velue, ainsi
que toute la plante i un peu visqueuse et de couleur verte.
Les rameaux sont renflés à leur origine , d'ailleurs cylin-
driques et unis. Les feuilles opposées, filiformes, un peu
comprimées , longues de six à douze lignes, c'est-à-dire à
peu près égales aux entre-nœuds. Les fleurs terminent des
pédoncules longs d un. pouce ^ divergens, surtout après la
bu JARDIN D£ GENÈVE. 1 5
âoraisoQ. Les lobes du calice sont lancëblës , bordes d'une
membrane; les pétales, au nombre de cinq, ovales, lancéo*
lés» de moitié plus courts que les sépales ; les étamines au
nombre de dix^ aussi plus courtes que le calice. L'ovaire dé-
passe à peine les sépales ; il se divise en trois valves. Les grai-
nes sont attachées à un placenta central, qui persiste après
la chute des valves ; elles sont pyriformes , dépourvues de
membranes » noirâtres , unies » du moins lorsqu^on les voit
sous une loupe de force ordinaire.
Elle parait différer de Vj4. sperguloides , h. bonn. cat.
ann. i832, qui est du même pays, par des graines dépour-
vues de membranes.
Alph. DG.
5. OXALIS DEPPEL
0> aeauliSy foliolis 4 obcordatis pilosis subius glaucesceniibus, êoapis tunbêl'
UferU S-S-^rÂTi corolla purpu^va, s^Us brwfissimisy staminibui brevioribuê.
Ozalis Deppei; LodtL bot. cab* t. i5oo.
Otalis tetraphylla ; Link et Otto Abild. Un {non Cai^.)
INôus avons eu en fleur, en même temps, au mois de juin,
cette espèce et TO. tetraphylla Gav. , que l'on a confondue
avec elle , à cause de Timperfection de la description de Ga-
vanilleà. VOxalis lelraphylla de Cavanilles est une espèce
ancienne dans les jardins, qui a les fleurs d'un roSe violet ,
l6 CïNQlJîÈMR NOTICE SUR LES PLANTES RARES
les folioles glabres et très-échancrés à leur extrémité, et, en-
fin, les styles beaucoup plus longs que les étamines les plus
longues. Au contraire \Oxalis Deppei du Botanical cabi-
net^ espèce originaire du Mexique, a les pétioles et les folio-
les munis de longs poils, les folioles moins cordiformes/ la
corolle d un rouge vif, et surtout les styles plus courts que
les étamines inférieures. Notre plante ne diffère sensiblement
des deux figures citées que par des lobes du calice plus ob-
tus. Les folioles sont presque toujours tachetés de brun aux
deux tiers de leur longueur.
Alph. DC.
6. ASTRAGALUS MEXICANUS, Pl. IIL
Cet Astragale, provenant de graines des bords de la rivière
de Guadelupe envoyées par M. Berlandier, se rapproche, de
V y4. caryocarpus (Bot. reg. t. 176); mais il en diffère néan-
moins par dé bons caractères.
La tige est haute de quatre à huit pouces, ascendente, di-
visée dès la base, herbacée, rougeâtre, et couverte de quel-
ques poils couchés. Les feuilles longues de trois à quatre pou-
ces, munies de cinq à neuf paires de folioles oyales, plus
ou moins mucronés, longs de trois à cinq lignes , larges de
deux à trois, velus en-dessous et sur les bords. Stipules op-
posées, distinctes, ovales-lancéolées, très-pointues, ciliées,
lin peu plus longues que les folioles. Pédoncule de quatre
r;
DU JARDIN D£ GENÈVE. I7
pouces de longueur. Bractées linéaires-lancéolées ^ velues.
Fleurs au nombre de sept ou huit, formant des épis ovoïdes.
Galice couvert de poils couchés; tube de quatre lignes de
long, cylindrique^ un peu renflé du côté supérieur, rougeâ-
tre, plus long que les bractées; lobes linéaires, d'une ligne
et demie de long. Corolle double du calice pour la longueur;
étendard relevé au sommet et sur les bords , jaunâtre au mi-
lieu du côté intérieur, de couleur rosée sur le dos et à Tex^
trémité, où il se divise en deux lobes obtus; ailes lancéolées
un peu plus courtes que 1 étendard, rétrécies à la base en fi-
lets blanchâtres et linéaires dans une longueur de quatre li-
gnes, puis élargies en une membrane violette, lancéolée,
soudée à moitié avec la carène. Celle-ci, plus courte que les
ailes , recourbée en-dedans et de couleur violette. Etamines
diadelphes (9—1), de la longueur de la carène. Pollen de cou-
leur orange. Style subulé, recourbé à la partie supérieures
Ovaire glabre fusiforme. Ovules en grand nombre sur deux
rangs. .
Cette espèce diffère de TA. caryocarpus, principalement
par la plus grande largeur de ses folioles et par la couleur de
la corolle, qui est variée et non uniformément violette.
EXPLICATION DE LA PLANCHE lU.
Fig. i ptrtiet de la corolU; % tftamuet ; 3 fdL; 4 calice ; 5 pistiL
Alph. DC
8 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
7. POMADERRIS ASPERA, Pl. IV.
Nous avons reçu , sous le nom de Poniaderris tomerttosa,
un petit arbuste qui parait être le P. aspera Sieb. plant,
exs. nov. holL n. 211. Il est rameux^ et haut de plus de deux
pieds. Les jeunes branches ainsi que les pétioles et les pé-
doncules sont couverts d'un duvet épais ^ blanchâtre > flo-
conneux, composé de poils étoiles. Les feuilles sont ovales ^
obtuses, scabres à leur surface supérieure, velues et blan-
châtres en-dessous. Des panicules multiflores alongées ter-
minent les rameaux.
Cette inflorescence, ainsi que la forme des feuilles , exis-
tent dans deux espèces, le P. apetala Labill. et P. aspera Sieb.
Les feuilles de la première de ces deux espèces sont tantôt
lisses, tantôt scabres à leur surface supérieure^ mais la
plante que je décris diffère du P. apetala, en ce que les lobes
du calice sont toujours recoquillés sur les pédicelles, tan-
dis que dans la planche de Labillardière et dans les échan-
tillons authentiques envoyés par cet auteur, les lobes du ca-
lice sont seulement étalés. Le duvet qui recouvre les jeunes
rameaux et les pédoncules de notre plante est aussi plus
abondant que dans le P. apetala. Notre échantillon du
P. aspera envoyé par Sieber n'est qu en bouton^ mais il res-
semble beaucoup à notre plante. D'après cela, il nous
paraît que les phrases qui peuvent caractériser ces deux
espèces, sont les suivantes:
DU JAUDIN DE GENÈVE. 19
P. aspera Sieb. foliîs ovato-lanceolatis vel ovatis irregu-
lariter serratis« superne pube stellata scabris subtus villis
stellatis eaDo^tomentosis^ petiolis et pedunculis valde cano-
tomentosis^ lobis calycinis revolutis.
P. apetala LabilL foliîs ovato-lanceolalis vel ovatis îrre-
gulariter serratis, superne glabris aut pube stellata scabris,
subtus villis stellatis cano-tomentosis , petiolis et pedunculis
cano-pubescentibus, lobis calycinis patentibus.
EXPLICATION DE LA PLANCHE IV.
Jîg« i fleur; % Staminé; S fascicale de poik; 4 fruit; 5 coupe de fruit; 6 graine; 7 em«
IvDjou.
Alph. DC.
8. SEDUM HYBRIDUM.
Cette espèce nous a été envoyée du Jardin de Paris, sous
le norb de S. crenatum^ et de celui de Grzminîec, sous celui
de S. altaicum. Ce dernier a les fleurs plus grandes que dans
le premier^ mais tous deux se rapportent bien à la planche
de Murray, nouv. comm. Gœtting 6, t. 5* Tous deux ont
fleuri dans la dernière quinzaine de juin^ c'est-à-dire , un
mois ou deux avant le Sedum Aizoon.
Alph. DC
20 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
9. GILIA BERTERII, Pl. V.
L'infortuné docteur Bertero^ à qui je dédie cette espèce ^
nous en avait envoyé des graines du Chili « en la désignant
comme un genre nouveau^ voisin du Gilia. Voici la descrip-
tion que j'en ai faite au Jardin :
Tige annuelle, haute de trois pouces , rameuse; à ra-
meaux divergens à angle droit , couverts de poils blancs
renversés^ et presque couchés sur la surface. Feuilles alter-
nes, pinnalifides , linéaires et à segmens linéaires, longues
de six à douze ligues ^ larges d'une ligne « sessiles, canalicu-
lées, velues principalement vers la base: lobes au nombre
de trois à cinq de chaque côté , longs de deux à trois lignes,
terminés par une pointe blanche et raide, glabres, simples
ou subdivisés en deux.
Fleurs en tête, peu apparentes, aux extrémités de la tige
et des rameaux, sessiles, entourées de bractées plus longues
qu'elles-mêmes, ovales, aiguës, très-dentées, laineuses à la
base et sur les bords, lesquels sont blanchâtres et membra-
neux. La tête centrale fleurit la première, et la floraison
est centrifuge dans chaque tête.
Galice infundibuliforme , tube blanchâtre, long de deux
lignes, dépourvu de nervures au commencement de la flo-r
raison, puis présentant cinq nervures verdâtres, couvert au
sommet de poils mous et blanchâtres ; lobes au nombre de
cinq , plus courts que le tube, divisés en trois dents vertes.
DU JARDIN DE GENÈVE, :it
terminées par des pointes blandhee* laoentrale plu$ longue
que les deux latérales. Corolle tubuleuse^ mince , gaipopé-r
taie, insérée à la base du tube du calice , un pçu plus courU
que lui « glabre , terminée par cinq lobes arrondi^ % à peine
longs d une demi-^ligne^ de couleur violette pâle «tandis qw
le tube est presque blanc. Cinq étamine» insérées entre les
lobes de la corolle^ ou plu tôt soudées a\ec le tube, jusque près
des lobes^ et libres au sommet , où elles portent des anthères
biloculaires, très-petites^ pleines de po.Uen jaune. Les loges
sont rapprochées au point d'insertion sur le filet , et vont en
divergeant vers le bas de la fleur. Ovaire libre, situé au
fond du calice, et comme adhérent avec lui, lorsque la corolle
est tombée. Style filiforme un peu plus court que le tube de
la corolle, se détachant de Tovàire à la fin de la floraison ,
terminé par deux stigmates filiformes^ un peu velus ^ très-
courts. L'ovaire est ovoïde, long d'une demi-ligne (pendant
la floraison) glabre, contenant quatre à six ovules, répartis
dans deux loges.
Les graines (vues au mois d octobre) sont au nombre de
deux à cinq, contenues et pressées dans un sac membraneux
ovoïde, de la longueur du tube du calice, mais non adhé-
rent; elles sont entourées de mucosité , ovoïdes , compri-
mées, droites^ comme superposées, longues d'une demi ligne,
brunes et ponctuées^ Il y a un albumen» et à la bade unem-t
bryon cylindrique, long du quart de la longueur de Talbu^
men> de couleur verte ^ formé d'une radicule obtuse et de
deux cotylédons appliqués par leur face.
M. Bertero croyait que cette plante devait constituer un
nouveau genre voisin du Gilia; mais la seule différence que
22 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
j'aie pu voir, c'est que dans le Gilia^ il y a trois stigmates , et
trois loges, tandis que dans notre plante je n'en ai vu que
deux. Il parait même qu'il y a quelquefois trois loges et
deux. stigmates , du moins M. Heyland, auteur du dessin,
me l'a affirmé. Cette différence me parait trop légère pour
établir un genre , d'autant plus que notre plante ressemble
pour le port, au G. pungens Hook (bot. reg., t. 2977 ),
et kVJpomopsis inconspicua (Sm. exot. bot, t. i4), qui
parait rentrer dans le même genre.
EXPLICATION DE LA PLANCHE Y.
Fig. 1 fleurs à Taisselle de brâctcfes; 2 calice grossi et étalé : 3 corolle ; 4 corolle ourerte;
5 Staminés ; 6 pistil ; 7 fruit ; 8 fruit coupd en long.
Alph. DC.
\
^m^m^am
10. VERBENA BRACTEOSA.
. Nous avons cultivé cette espèce, de graines envoyées du
Chili par le docteur Bertero. Michaux^ qui Ta décrite le pre-
mier, Tavait découverte dans l'Amérique septentrionale.
Alph. DC.
DU JARDIN DE GENÈVE. 33
II. LYGIUM GHILËNSE.
Lycium chilense i MUrs et Bertero ined.
M. le docteur Bertero nous a envoyé, en i83i , des grai-
nes d'un Lycium , sous ce nom probablement inédit, donné
par le voyageur IVLiers* Cette plante ^ placée un peu impru-
demment en pleine terre ^ a néanmoins supporté un hiver
qui , sans être des plus rigoureux pour notre pays, a fait pé-
rir beaucoup d'arbustes. Sous ce rapport, ce Lycium devien-
dra peut-être de quelque intérêt en Europe.
La tige est, à la seconde année, haute d*un demi- pied,
rameuse, droite, glabre, recouverte d^une écorce blanchâ-
tre. Les feuilles sont nombreuses, alternes, oblongues, de
consistance épaisse , entières ou un peu sinuées, obtuses,
longues dé six lignes, larges de trois > rétrécies en un court
pétiole, velues sur les bords et vers la basé. Les fleurs sont
penchées, solitaires à Faisselle des feuilles supérieures, sup-
portées par des pédoncules velus, de trois lignes de longueur,
ordinairement penchés. Calice 5-fide> velu, long de deux à
trois lignes, à tube hémisphérique, et à lobes pointus. Co-
rolle 5-fide, longue de 4 lignes environ, en entounoir très-
ouvert, velue extérieurement à sa base, d'un jaune clair
sale, à lobes ovales, marbrés de violet dans le milieu. Les
H CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES ^
poils qui se trouvent sur les feuilles, les pédoncules, le ca-
lice et la corolle sont étoiles à leur extrémité. Dans le bou-
ton qui est oblong et obtus , les lobes de la corolle sont im-
briqués, se recouvrant de droite à gauche, sauf un lobe qui
est recouvert sur les deux bords. Cinq étamines alternes
avec les lobes de la corolle naissent du milieu de son tube ;
leurs filets , entourés de poils à là base , sont glabres
divisés au-dessus, filiformes, longs de deux lignes; les
anthères en deux loges ovoïdes, oscillantes, longues d'une
ligne , d'un jaune clair. Les grains ]de pollen ovoïdes ,
lisses, fort petits. L ovaire est arrondi, glabre. Le style
filiforme, glabre^ un peu plus long que les étamines,
mais plus court que la corolle, terminé par un stigmate
en tête, velu, d'un vert foncé. La baie est penchée,
ovoïde, glabre, longue de quatre lignes, de couleur d'a-
bord orange, puis rouge vermillon. Elle contient un grand
nombre de petites graines qui ne sont pas parvenues à ma*
turité.
Nous avops dans Therbier des échantillons recueillis par
TinfortunéBerteroen novembre 1828, dans les forêts de la
montagne la Leona (n. 396 herb.), et en octobre 1829 à
Quillota (n. 1 120 herb.). M. Pœppig Ta aussi envoyé sous le
nom de Zf. nutans (n. 238 Diarii.)
Il diffère du L. obovatum Ruiz* et Pav. flor. peruv.2,t. i85,
par labsence d'épines, parles poils qui sont assez visibles
sur les feuilles^ par les fleurs le plus souvent solitaires, la
corolle beaucoup moins tubuleuse, plus profondément di-
visée et non ciliée. On peut caractériser le L. chilense par la
phrase suivante: L. inerme foliis oblongia ciUati8,floribu$
DU JARDIN DE GENÈVE. 25
solitariiSf calyce piîoso, corollâ b-fidd, basi externe velu-^
tind, lobis pateniibus , ataminibus inctusis.
Alph. DC
I
2. HAWORTHIA CHLORACANTHA.
H. Chlorocantha; Haw. revis, p. 67.
H. foliis rosulatis crassis triquetis acuminatis j superne
lineatis, marginibus et carind dentatis^ subtus tubercu-
latis.
Je caractérise par celte phrase et je rapporte à cette es-
pèce une Haworthia de notre Jardin > dont le nom s'est
perdu , mais qui provient probablement d'un envoi de
M. Haworth.
Les feuilles, très-ramassees en une rosette » sont épais-
ses , à trois angles , longues de huit à douze lignes ,
un peu étalées, terminées en une longue pointe ^ d'un
vert foncé, marquées en-dessus de une à trois raies Ion-
■
gitudinales de couleur plus pâle^ dentelées de pointes ver-
tes sur les bords et un peu sur langle dorsal, munies
en -dessous de tubercules verdâtres. Les fleurs sont portées
sur des hampes de huit pouces , garnies de petites bractées
embrassantes j lancéolées , pointues. Les pédicelles ont trois
h*gnes de longueur. Le périgone est glabre , lisse^ composé
zè CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
de deux verticilles de lobes blanchâtres, rayés de brun sur
leur dos, rapprochés eu un tube un peu renflé à la base,
écartés au sommet en deux lèvres»
La phrase de M. Haworth répond bien à cette plante;
mais je doute qu'il convienne de réunir cette espèce aux
JET. arachnoïdes et translucens , que le même auteur avait
d'abord distinguées. Je ferai la même observation à l'égard
de r^. mutica^ à laquelle M. Haworth donne pour synoni-
mes quatre espèces, dont plusieurs pourraient bien être dif-
férentes.'
Notre plante diflère certainement de \H. arachnites par
ses feuilles plus épaisses, dentées bien plus que ciliées, etc.)
et de \H. atroçirens DC^ par la grandeur et la grosseur
des feuilles, par leurs fortes dentelures, leurs raies > etc.
Alph. DC
i3. HAWORTHIA HYJ5RIDA.
Nous devons à M. Hitchen , horticulteur bien connu des
environs de Norwich, une Haworthia qu'il nous a envoyée
sous le nom de^. hybrida Salrriy et qui répond bien à la
phrase trop courte de M. Haworth (revis, p. 5i).
Les feuilles, au nombre de douze dans notre jeune plante ,
sont agglomérées, embriquées, à peu près disposées par
DU JARDIN DB GENÈVE* 27
paires, obliques « ovales-lancédées ; raides et pointues, pla**
nés et presque unies en-dessus, convexes et tuberculeuses
en-dessous, longues d'un pouce, larges de quatre à six li-
gnes, tubercules verts, irréguliers, épars, quelquefois réu-
nis. Tige florale, longue de huit pouces, divisée en deux vers
le sommet^ cylindrique, glaucescente. Pédicelles longs de
deux à trois lignes, c'est-à-dire égaux à de petites bractées
lancéolaires, à laisselle desquelles naissent les fleurs. Péri-
gone à six lobes, soudés jusqu'aux deux tiers et divisés en
deux lèvres; tube cylindrique, un peu renflé à la base, long
de six lignes ^ glabre^ de couleur rosée, avec des raies verdà-
tres qui répondent au centre des lobes; ceux-ci sont recour-
bés ^ longs de près de trois lignes dans les deux lèvres , li-
néaires-lancéolés. Six étamines, dont trois ont deux lignes
de longueur et les autres quatre lignes. Ovaire ovoidej ver-
dâtre. Style plus court que les plus longues étamines. Stig-
mate en tête.
Dans les fleurs de divers Haworthia que j'ai examinées
(H. radula, par exemple), la symétrie est celle-ci: Le péri-
gone est composé de six pièces, dont trois extérieures et trois
intérieures; lorsqu'elle se divise en deux lèvres, la supé*
rieure est formée de deux lobes extérieurs et un intérieur;
les autres lobes forment la lèvre inférieure. Les trois étami*
nés les les plus longues sont opposées aux lobes intérieurs.
Enfin il faut remarquer que la fleur tourne sur elle-même
pendant la floraison ; car dans Torigine elle se trouve placée
de manière que Tun des lobes extérieurs du périgone répond
à l'axe floral delà plante, tandis que plus tard c'est au con-
traire Tun des lobes intérieurs». celui qui se trouve dans la
28 CINQ. NOTICE SUU LES PL. RARES DU JARDIN DE GENÈVE.
lèvre supérieure. Dans le H. pentagona Haw. , où la co-
rolle reste régulière pendant tonte la floraison, les trois
grandes étamines répondent toujours aux trois lobes inté-
rieurs.
Alph. DG.
r.
ARHACACHA otctUenBry
Pl.IL
Bf^rlaïuL deLcT se.
CLEOME
AR 1 nAUALtU & 7rw^t:iC^i/riM^ .
I »
flOf-éi^ rf/ V ^.
POMADERRÏS a^t^^^
Ënrlmul d
GIMA
J^e-t/M^
V3^ ^ ^.^^/V Ue^ ^^^^^y
*,
SIXIÈME NOTICE
SUR
LES PLANTES RARES
CULTITEBS DANS LB
JARDIN DE GENEVE,
Par mm. âug. Fyr. et Alph. De CANDaLts^
Professeurs à TAcad^ie et Directeurs du Jardin.
i^-iA
I. BAUMANNIA geminiflora. Pl. L
Le sous^arbrisseau qui fait le sujet de cet article , a été
envoyé au Jardin de Genève ^ par MM. les frères Bauman ,
de BoUwyiler, sous le nom de BriedeUa spinoaa; mais il
suffit ou de jeter les yeuK sur la planche que RoKburg a
donné de spn Bciedelia, ou de savoir seulement que le Brie-
délia est une Ëuphorbiacée^ tandis que notre plante est xxu/t
s SIXIÈME NOTICE SUR LU PLAKTES RARES
Rubiacée^ pour être cerlaio qu il y a eu qu^que transposi-
tion d étiquette dan3 les jardins. Au premier coup d'œîl ,
on serait tenté de croire que notre plante est un Arduina
ou un Monetia, et avant sa floraison j'avais peu de doute
à ce sujet 9 mais Texamen de ses fleurs ma démontre qu elle
appartient à la famille des Rubiacées, et que même elle y
forme un genre nouveau.
Le Baumannia est un petit sous-arbrisseau très-rameux
dès fa base^ et qui s élève à peine de 7 à 8 pouces de hau-
teur : ses rameaux sont dichotomes, étalés, cylindriques,
d'un vert pâle« feuilles dès leur origine « garnis vers le haut
de petits poils courts et un peu hérissés.
Les feuilles sont opposées , croisées à angle droit à leur
naissance. Mais par une légère torsion de leur base, elles
deviennent toutes horizontales dans les rameaux étalés; ces
feuilles sont sessiles ou à peine légèrement pétiolulées,
ovées, acuminées et un peu mucronées, très-entières sur
les bords, glabres sur les deux faces, lisses et même un
peu luisantes en -dessus, un peu pâles et légèrement lui-
santes en-dessous^ longues de 5 à 7 lignes, sur 3 à 4 de
largeur, munies d'une nervure longitudinale légèrement
saillante en-dessous, et émettant de chaque côté quelques
veines très-menues. Dans la partie inférieure des rameaux les
feuilles sont un peu avortées, et Ton trouve entre elles deux
stipules larges, courtes, pointues, presque triangulaires,
appliquées sur la branche, et d'une consistance marcescente.
Dans le reste des rameaux , ces stipules sont remplacées par
des épines solitaires de chaque côté de la paire des feuilles^
talées, coniques, grôies, dures^ longues de 4 ^ ^ lignes.
DU JARDIN DE GENÈVE. 3
Ces Stipules ne manquent jamais d'être opposées vers la di-
chotomie des rameaux ; mais dans la partie supérieure elles
sont quelquefois alternes par le non -développement de
Tune délies , ou manquent ça et là complètement.
Les fleurs naissent géminées « presque sessiles et dressées
aux aisselles des feuilles raméales, quelquefois à Tune seu-
lement des aisselles de chaque paire, quelquefois aux deux
aisselles opposées j ces fleurs sont blanches , inodores^ lon-
gues de 3 à 4 lignes.
Le tube du calice, soudé avec Tovaire, forme un corps
ovoïde-globuleux, d'un vert pâle, surmonté de 4 lobes
étroits, un peu triangulaires, courts, pointus, traversés
au milieu par une veine longitudinale visible à Tintérieur.
La corolle est en forme d'entonnoir , son tube est cylin-
drique, long de 2 i/2 lignes; son limbe a 4 lobes ovés, un
peu obtus, longs d une ligne et demie , disposés avant leur
épanouissement en estivation valvaire, de sorte que le bou-
ton est ové, presque tétragone; Tentrée du tube et la base
des lobes sontmunis à l'intérieur d'une barbe blanche, courte
et serrée.
Les filets des étamines sont blanes, Cabres , filiformes «
collés dans toute leur longueur avec le tube de la corolle, de
manière que le3 anthères semblent ses^es entre les lo-
bes; elles sont dressées, incluses , purpurines avec le pollen
blanc.
L'ovaire est presque globuleux, divisé intérieureinent en
4 loges qui m'ont paru décidément munies chacune d'un
seulovule; il est surmonté d'un nectaire convexe urcéolé, assez
0rand et suintant un nectar copieux ; le style est blanc ,
4 SIXIÈME NOTrCE SUR LES PLANTES RARES
filiforme, un peu plus long que le tube de la corolle , di-
vise au sommet en 4 stigmates (ou branches stigmatiques)
linéaires , étalés , couverts de papilles obtuses.
Le fruit est, selon toute probabilité, une baie é-loculaire,
4-sperme, couronnée par les lobes du calice, mais je nen
juge que par des ovaires un peu développés après la florai-
son, et qui n'ont pas atteint lepoque de la maturité « aux
deux années où notre plante a fleuri. A cette époque, qui
suit la floraison, on voit autour du nectaire 8 cicatrices
brunâtres, rangées circulairement> 4 entre les lobes du ca-
lice , ei 4 devant eux. Ce sont probablement les traces des
points d'attache des 4 pétales , qui soudés ensemble forment
la corolle et les 4 étamioes.
La patrie de cette plante n est point connue : il est néces*
«aire de la cultiver en serre chaude ^ d'où Ton peut juger
•qu elle est originaire de la zone torride ; peut-être l'erreur
Jie nomenclature faite à son sujet, pourrait faire penser
qu'elle provient de llnde orientale.
Cette plante ne peut se rapporter parmi les Rubiacées^
qu aux tribus des Cordiérées, ou plus probablement des Guet,-
tardacées, selon que la nature du fruit mùr le décidera;
mais lorsqu'on examine séparément chacun des genres de
ces tribus, il n'en est aucun avec lequel on puisse être tenté
de la réunir. Ceux dont elle est la phis voisine^ sont le Ner-
tera et le Mitchella^ mais outre quelle s'en éloigne par le
port général , par la nature ligneuse de la tige et les sti-
pules épineuses, elle difl^re du Nertera par ses stigmates,
au nombre de 4 et non de 2, et du Mitchella par ses
stigmates saiilans , hors de la corolle et non inclus , etc.
DU JARDIN DE GENÈVE. 6
Ayant h donner un nom générique à cette plante^ fai
choisi celui de Baumannia, pour la dédier à MM. les frères
Bauman de BoUwyller (dép. du Haut-Rhin)^ qui sont au
nombre des pépiniéristes et des horticulteurs les plus distin-
gués de l'Europe^ et auxquels il m'était agréable de donner
une preuve particulière de ma considération. J'y ai été en-
core entraîné, soit parce que c'est à eux que le Jardin de
Genève doit la communication de cette plante et de plu-
sieurs autres, soit parce que la position des fleurs toujours
placées deux à deux, semble rappeler la longue association
et la fraternité de MM. Bauman.
Voici, d après tout ce qui précède, comment ce genre
pourrait être établi dans les ouvrages généraux près du
Mitchella.
Baumannia. Calycis lubus ovato-globosus , limbus par-
PUS ^k- lob us. Cor. infundibuLi-formis , tubo lereti fauce
lobisque intus hirtis; stam. Jilamenta tubo adnata , an-^
ih^rœ inter lobos sessiles. Stylus Jiliformis exsertus. Stig-
mata^patula subrevoluia- Ovarium ^-loculare, l^-ovun
laturn, nectario convexo urceolato superatum. J^rucl....
^^Suffrutex dichotomè ramosissimus glaber ; stipulée
plerœque spinosœ. Folia oçata ifiucronata. Flores albi
9ubsessiles axillares geminL
B. GEMiifiFLORA 3 putr. ign. !)• C.
EXPLICATION DE LA PLANCHE I.
La planlè presque entière de grandeur naturelle; 1 un raneaii pour noalrer la pMÎtÎM
fba/pinea ttipulaires; 1 une paire de fleurs^groaaiei ; S une ^cur coupée e« loag et
6 SJXJÉME NOTICE SUR f.ES PLANTES RARES
gro&sie; 4 un boutoD grossi: 5 éUmines f nés par-defanl e% par-derrière; 6 la sommitc' da
9ij\e; 7 l'ovaire eoupë en loDg avec les lobes du calice et lesëtamipps; 6 coupe fraosTersaU
de l'oy^îre ; 9 plao g^^omdlral de la Ûewr,
1^ " l ■ ■ ■. l . i' H ' Il l ' . . ipn w
9, SOUDAGO GRACIUS Poir. dict. 8. p. 476?
lia plante qui nous a ëtéjenvoyée sous ce nom mérite,
en effet, d'être appelée grêle par son port^ et répond
assez bien à la description du Dictionnaire encyclopédique,
â l'exception des feuilles, qui au lieu d^être entières à leurs
bords, sont toutes bordées de dentelures aiguës , très-rares il
est vrai vers le haut.
La tige est herbacée, droite, un peu rougeâtrei à ra-
meaux grêles , dressés , alohgés , parfaitement glabres. Les
feuilles sont en ordre quinconce, assez écartées les unes des
autres^ sessilesi lancéolées, un peu amincies à la base, très-
acuminées au sommet » penninerves , bordées de chaque
côté de 5 à 7 (Jents en scie , portant sur la face supérieure
ftt sur le bord 4^ petits poils courts et raides, qui rendent ces
parties un peu rudes; les plus grandes ont 2 pouces de lon-
gueur, sur 6 à 8 lignes de largeur.
Les panicuies qui terminent les rameaux sont droites ,
longues de 3 à3 pouces, et ont à peine 9 à 10 lignes de lar-
jg^eur; elles se composent de plusieurs petites grappes qui
DU JARDIN DE GENÈVE. 7
naissent à Faisselle des feuilles supérieures^ et sont la plu*
pari plus courtes qu'elles; chacune d^elles porte de 3 à 9
fleurs « munies de courts pédicelles, et sortant de l'aisselle de
petites feuilles linéaires.
Les involucres ont à peines lignes de longueur; leurs écail-
les sont vertes , oblongues , embriquées , appliquées^ presque
obtuses. Chacun deux contient d'ordinaire 9 fleurs jaunes,
dont 4 extérieures femelles^ en languette , disposées un peu
irrégulièrement^et 5 centrales hermaphrodites et tubuleuses.
Dans les fleurs du bord , la languette est oblongue , entière
au sommet, longue d'une ligne et demie ; le style est saillant,
grêle, divisé en deux rameaux divergens, un peu papilleux
à l'intérieur et muni en-dedans de deux bourrelets glandu-
laires- Dans les fleurs du centre , la gorge est peu renflée ,
et le limbe se découpe en 5 lobes alongés> étalés, un peu ré-
fléchis parle bout^ les filets des étamines sont glabres et
saillans : les anthères dépourvues de queues et surmontées
dune appendice aiguë. Le style est filiforme, divisé en
deux branches saillantes au-dessus des anthères , d abord
dressées , puis un peu écartées , de la forme d'un fer de
lance , un peu hérissées à Textérieur , bordées à 1 intérieur
des deux bourrelets glandulaires.
L'ovaire de toutes les fleurs est cylindracé , sessile, légè-
rement aminci à la base , blanchâtre , couvert de très-petits
poils couchés. L'aigrette a ses poils disposés sur un seul
i*ang, de la longueur du tube des fleurs centrales, grêles ,
un peu scabres, de couleur blanche.
Le lieu ontal de celte plaole eti iocoiiQ« ; il est probabU qti'elle pro?ieat de l'Ai
scpteairtoniile.
s SIXIÈME NOTICK SUH LES PLANTES RARES
5. TANACETUM GLOBIFERUM.
II paraît que celte plante a été depuis long-temps intro*-
duîte dans lés jardins d'Europe, car j'en trouve déjà des
échantillons parmi lés plantes décrites et dessinées par
Lhéritier vers 1786 environ. Elle parait y avoir été cultivée
çà et là sous divers noms, tels que Cotula aurea, Tana-
celum aureuniy etc., mais n'a pas fixé l'attention des bota-
nistes ou des horticulteurs. Le pied que nous en cultivons
provient de graines dé jardin sans désignation de patrie;
mais en la comparant avec des échantillons spontanés pro-
venant de iVIlVf . Thunbeog> Burchell et Krebs, il n'y a aucun
doute quelle est originaire du cap de Bonne-Espérance. Elle
parait avoir été décrite par Tbunberg sous deux noms:
Tanacetum obtusum i û. cap. 64 1 , et Cotula globifera ,
fl. cap. 696. Le premier est juste quant à la dénomination^
générique, car la plante ne peut appartenir aux vraies Go-
tules , mais le nom à' Obtusum est loin d'être toujours
exact ^ les lobes des feuilles étant très-peu obtus , et quel-
quefois aigus , et les écailles de Tinvolucre , quoique plus
généralement obtuses, mais se trouvant ça et là presque ai-
guës. C'est ce qui m'a engagé à réunir les deux dénomina-
tions de Tbunberg > et à admettre le nom de Tanacetum
globiferum j qui peint assez bien son aspect.
ia ti^e est herbacée I mais devient un peu ligneuse à sa
• IbV JARDIN t)È éE*ÈVi* 9'
hést ; éllfe est droHeou un pea étalée par le bas lorsqu'ê/lle rtt '
très- rameuse , longue d*tin pied environ , cyiîndriqtie , trtw*-
^ée de qoélques nerrurres légëfenneiit aillantes , glabre
ou garnie de quelques petits poils ; les feuilles sont^
assez nenfbnèases, sorl pa^r lettr position sur la tige, soit
parce qu'elles poussent à leurs aisseles de petits ràmeaûs^
feûîHés. CSes feuilles^ sont pétiolées, pimiafiséquées, à lobei
eux-mémés ptnnalrpartltes> à lobules peu nombreux, courts,-
linéaires « un peu obtus ou presque aigus* Les rameaux
floraux sont peu nombreux, droits «un peu raides, riusou'
presque nus, terminés chacun par une tête globuleuse, dTun
beau jaune et de la grosseur d'un gros pois. L^involucre est
court , à peine égal à la longueur des fleurons extérieurs ,
(Composé âe lieux rangs d^écafRes ovaiés*-obTxnigue6 , tm peu'
membraneuses sur les bordSi obtuses ou à peine un peu amin^
eie^ àtt 'somtnet. Le réceptacle est très-convexe ♦ oroïde ott
globuleux I ponctué , dépourvu de paillettes et d'alvéoles
tfaitlantes.
Les fleurs sont toutes semblables et égsSes entre elles;
la corolle se compose dtm tube pâAe, iin peu courbé, «t
d^un limbe en forme de grelot déprfmé, campanule et
di^fsé en 4 lobes très-^réguliers. Le tube de la corolle pré^
tente un phénomène assez curieux, et que M. Heyiand m'a
fait remarquer : Ce tube est comme dédoublé , de manière à
bflrir entre ces deux lames une lacune très-manifeste , tra-
Yersée çà et là par de petits filets , qui réunissent les dèui
lames : celles-ci le tont complètement, au point otik limbe
•ommence ce singulier déduublementanalogueàceluiqti'on
ifhHne dans la fleur du bois-getitil {Daphne me%eftam%
10 SIXIÈME KQIICB SUE LES PLANTKS RARES
Est-il un simple phénomène de la végétation de la corolle ^
ou bien serait-il dû à la partie qui représenterait la base des
étamines, ordinairement collé avec la corolle , et qui ten^»
drait ici à s'en séparer.
Les anthères, au nombre de quatre , alternes avec les lo^
bes de la corolle ^ sont syngénèses, terminées chacune par
un petit appendice , et dépourvues de queues à leur base :
leurs filets sont de moitié plus courts qu'elles. Le style est
filifornie, divisé à son sommet en deux branches divergen-
tes^ de manière à ce que leur sommet atteint deux inci-
sions ou sinus opposés de la corolle ; mais cette position n'a,
rien de bien 6xe> et ce sont tantôt les sinus latéraux ^ tan-
tôt rinférieur et le supérieur , vers lesquels les stigmates se
dirigent. Chacun d'eux se termine par un petit épaississe-
ment obtus, hérissé de poils, et est bordé au-dessous de
deux légères raies « qui portent les glandes vraiment stig-*
matiques.
Le fruit est un akène sessile , anguleux, glabre, un peu
tronqué au sommet^ et muni d'un rudiment d'aigrette à
poils courts, caduques et peu apparens*
Cette plante ;, à raison de ses fleurs toutes hermaphrodi-
tes (quoique les anthères des fleurs marginales soient peut-
êti;e stériles)^ appartient au sous-genre Psanaceturo, et
peut être caractérisée par la phrase suivante :
T. Globiferum , glabriusculuni , caulibus herhaceU
qui bas i auffrutescenlibus erectis ramosis^ JaUis bipinr
jiatisecUs, loba lis linearibus brevibus oblusiusculis ^ ra^
mis floridU apice aphyllis i-eephalis , capilulis globor
s^, corollis omnibus ^-denlatis^ pappo breuissimo au$
DU JABDIN DE GKNÊVS. Il
^abnullo. % ^ ad Cap. Bon» Spei. Tanacetum obtusum et
Cotula globifisra Thunb. fl. cap. 641 et 6g6. '^
<^^mt'
4. MOHINA LONGIFOLIA.
M. le docteur Royle ayant envoyé au Jardin de Genève
des graines sans noms , recueillies principalement dans les
plus hautes montagnes de l'Inde > nous avons obtenu de
cette manière le Marina longifolia Tf^alL Cette espèce
mérite un grand intérêt , soit par son organisation singu-
lière,. soit par sa beauté, sott enfin par la circonstance qu elle
résiste auK froids et aux variations constantes de nôtre cli-
mat> comme nous nous en sommes assurés' dans • Phi ver
de i832 à i833. Ce sera probablenjent une plante d'orne-
ment très-^recherchée pour nos jardins.
Nous en avons deux pieds , qui diffèrent légèrement en-
tre, eux » et aussi de la belle planche publiée par M. Wallich
(Plant, rar. Asiat. 3 , t. s ),
L'un des pieds « celui quia fleuri le* premier > au com^
mencement de juillet « ressemble beaucoup à la figure citée.
Lesdeux hampes atteignent trois pieds de hauteur; elles
sont cylindriques , très- velues. Les feuilles longuement lan*
céolées, sinuées , bordées d épines peu fortes , forment U|ie
tooife d'un beau vert. Les bractées embrassantes sont tan-
12 SIXIÈME MOTIOr sm XBS plautes bares
t^t opposées, tantôt ternêes , oivales « velues, terminées pur
des dents épineuses, blanchâtres, comme la figure cMm
les représente. Chaque bractée contient 6 à 8 fleurs , mais,
à un examen plus attentifs on voit qu'il y a souvent des
bractées intérieures , et que , à Taisselle de chacune, se trou-
vent le plus souvent trois fleurs « dont la centrale fleurit la
première. La floraison parait ainsi irrégulière dans chaque
verticille. Dans l'enseipble de l'épi , les fleurs inférieures
se développent avant lès supérieures de position analogue,
lien résulte une floraison, qui dure près de 6 semaines,
fiairoe que les fleuni latérales' inférieures Aeikirissait "^avec
Jes fletirs' terminales supérieures. Lm.volueeUe se termine
gardes dents, dont It nombireet la forte varieilt En gé-
«néiral^ au lieu de trouver des dents aiternatîvenieiit grMcks
^ p?|it?s comme dans la figure citée, \^m 19a deux grandes
opines et quatre plus courtes de chaque côté. Les lobes eu
4alice sont à peine ciliés ; la coroyie , d^abord Uandie , de-
vjetit rose au nDontenk où elle s'ouvre, pois don beau rougr
ions(i|u',eUe ton^^ Il f a 4 étamines distinctes , dont s
longues fertiles et s [dus courtes stériles. Le polfen emt
de bonne lieure des premici*€;s, et se distingue au premier
^Up d'iœit p9f sa gosseur ek par ses aspérités très-vâsibies
à la loupe. La forme générale des grains est ovoïde; les asr
petites ^ au tvwAiMiede a<am 5 ^f^ graîn sont cylindriqaes,
renflées im peu à 1» base. .Larsqii€ leau les touche, an vmt
las boy^us , qui coatiennent bi fouiila , sortir tiès-seasir
blement par ces aspérités, ét.s'alonger jusqu!ii S ou € fais
la longueur d.u gnain de polle«;i.
itutsurphjs, la pi. 6^ f. a , de l'ouvrage ai Purkiiije, sur
M po^JUiw DKWtre o«lui du Scahiosa montcmaf qui quoi-
que de forme sphériquei diffière peu de ce que fai va dapi
le Morina.
L autre pied a commencé à fleurir ua peu plus tard, et
paraissait appartenir à une autre espèce. Cependant, ce
nW qti'uae variété i dont la ti|;e est glabre, les feuilles «
le^ bractées et les involucellâs plus dentées, et les dents
plui^^rtemeot épineuses. Les lobes ou sinuosités des feuil-
les portent îusc|u'à 7 épines très-dures, au lieu de 5 plus
ou moins molles. L'involucelie a de 10 à 1 a pointes, dont
la longueur respective et la force varient extrêmement. Lh
fleur est parfaitement semblable dans les deux. Je nomme
cette variété M. longifç>lia ferox.
On remarque daos toutes les parties de la plante une
odeur UQ p«u arpmatiquo, analogue à celle des fruits de
J^,Q$9iflQra -eduli^ très-mûrs j elle est sensible, surtout lors-
qu'on froisse lea bractées dana les doigts. Les poib sont mous
pt suintçnt une matière légèrement visqueuse.
L«s ili. tongifolia^ polyphylla , et nana , eh un mot^
tous Içs Morina de llnde, ont 4 étamines bien distinctes ;
lùnsi ils diffèrent, sous ce rapport, du M. persica , qui a,
suivant, les observaitions ingénieuses de M. Coulter , 4 ^t^'
jDQiiA^s soudées intimement deux à deux.lHon père (Prodr. 4«
P^ 64^) ^ f^ît ^u M. nana une section , fondée sur cette
difl^éreçce, et sur les lobes du calice irréguliers et épineux.
Les M* polyphylla et longifoUa sont immédiatement entre
\e nana et le persica , ayant les étamines libres comme
é9trï% 4a pr e mière de c e s es p è c es, et le calice comme dans la
seconde. On pourrait caractériser cette seption in terme-
n
I^ SIXIÈME KOnCE WR LES PLANVeS RARES
diaire par le nom de Chorisanthera , qui veat dire anthèrM
séparées (i).
Observation addiiionnelle.
Cette belle plante a résisté à l'hiver de i833 à i834»
comme au précédent, mais le ajinimum de température a
été le même dans ces deux années, savoir, 7"", 6 H. On ne
peut donc pas savoir encore si elle résistera aux froids plus
rigoureux qui régnent ordinairement dans notre pays.
Les deux variétés se conservent bien distinctes , au point
que si je n'avais pas examiné soigneusen^en.t la fleur, je se*
rais persuadé que ce sont deux espèces.
Leurs graines semées d^ns une bâche, ont levé au bout
de douze ou quinze jours, et ^1 est iiQpossible de distin-
^uer de quelle variété proviennent les deux jeunes plan-
tes. Les cotylédons et les feuilles priipordiales ne diffèrent
de Tune à l'autre que par une surface un peu plus grande
et un développement plus vigoureux d^ns la variété , ce
qui peut tenir à ce que les graines oQt qiûri plutôt et mieux*
Les cotylédons sont oblongs 9 entiers , glabres ^ foliacés, un
peu épais, longs d'un pouce, larges de 4 ^ 5 lignes; les
feuilles primordiales, d'abord dressées, s'enveloppant Tune
l'autre par la base, ovales « glabres e^ garnies de quelques
pointes epcore molles sur le$ bords. 12 mai |854.
Alph. DC.
DU JARDiH DE GENÈVE. l5
• •
5. AMARYLLIS TUBIFLORA.
Amaryllis tubiflora Lker. sert. ongLp, 10.
lilio-Naroiasus croceos monanthos FeuilL poy. Z^p.^g^U ao.
A. foliis linearibus canaliculatîS| scapo unifloro folîis subœquali terete, spathl
apice bifidl, flore campanulato croceo aub-regulari» staminibus înœqualibus
^ntibua.
Les feuilles, au nombre de deux au trois « sont linéaires,
pliées dans leur longueur, de manière à être concaves, lon-
gues de 6 à 10 pouces, larges de a à 4 lignes , glabres comme
toute la plante. La fleur termine une hampe, qui est à peu
près de la longueur des feuilles cylindriques, un peu com-
priiinée à la base, d'un vert pâle, parfaitement droite. La
spathe longue de 1/2 pouce, scarieuse, enveloppe Tovaire à
sa base , et se divise au sommet en deux lamières dëjetées
du même côté. La fleur est droite , d'une belle couleur de feu,
légèrement resserrée au-dessus de l'ovaire, puis en enton-
noir vers la partie supérieure. Les 6 lobes sont presque égaux
entre eux, les extérieurs cependant un peu plus grands, et
ceux du côté de la spathe un peu plus grands que celui de
chaque verticille, qui est de l'autre côté. Us sont lancéolés,
ppintus> recourbés à IVxtrémité. Dans chaque verticille on
remarque, quant à Pestivation, un lobe extérieur, un in-
térieur, et un troisième dont Pun des bords est recouvert ,
tandis que l'autre recouvre un des côtés du lobe extérieur.
l4î SIXIÈME NOtfCft êUR LB8 tLhnTÊ$ RARES
Les étamines^ légèrement inégales entre elles, sont de 4
à 5 lignes plus courtes que les lobes du périgone , de la même
couleur que ceux-ci, dépourvues de membranes ou écailles
à la base, à filets cj-Iindiii^s 4livergeii&j Uun d'eux opposé
à l'un des lobes intérieurs, est plus éloigné du centre de
la fleur que les cinq autres. Deux de pes Ulttê. opiposésà
deux des lobes extérieurs 4a {)étnigûiie4 «ont plus coarU
d'uùe lig«e ^qur k» aotres. Aotfhères orniHantes. Style éela
longueur des étamines , divisé an sommet en trois stigmates'
en forme de massue^
Cette espèce élégante croit au Pérou. Les bulbes que nous
possédons ont été recueillies à Lima et envoyées au Jardin
de Genève, par cehiide Glasgow, sous le nom de Zepliyran*'
tbes. il ne parait pas que cette ptante ait été décrite dans le*
ouvrages anglais ; peut-être n^a^t-elle pas encore fleirrî à
Grlasgow. Elle se rapporte à la figure 20 de Dombey, dans le
voyage de FeuîUée , si oe ïi'est que dans cette planche là
«pathe est entière. Lb description de î>©mbej con<vietit tout-
à-fait, de même que celle de Lhérîtier. ï^eut-être la plante
de Presler (reliq- Haenk. 2, p. 119) est-elle différente, à cause'
de la spatfhe dont il décrit les divisions comrme opposées. £lle
•e rapprochercjit des espèces figurées àiànshi fïoraperaçianat
t. 286, qui constitueiit le genre Pjroîinan de Herbert.
Notre plante est plus voistiœ des vrais AmaryUb que les
jimaryllts flammea et aurea de Raiâj et Pavon, dont'
Herbert a fait le genre PyrolirioQ. La fleur est moins res-
ferrée au-dess-us de Fovafre, la spathe bifide à lextré^mité
seulement. La couleur de la fleur et la position des étiratiine^
J'éM^enl des Zephyrantbes, Pims ledou^e de savoir Vil con-*
DU 1\rW bX GERÈTB. 17
Vient d'admettre ces deux genres^ surtout le PyroHrîon^ je
•briserve ici le nom de Lh^ritier.
Alph. DC>
i .
^n.^ ii I «11! Il ■!■ . ■ n »mi'
6. AMARYLLIS PSITTACINA-JONHSONII Gowen.
(Sette superbe plante, envoyée sous ce nom par lord
Garnarvon, provient sans doute des fécondations croisées
faites avec tant d'habileté pjar M. J. R. Gowen. 11 a décrit
eette hybride dans le vol. V des transactions de la société
d'horticulture de Londres, p. 3Çi. Notre plante n'offfe cjue'
de légères différences de t/einleV d'ayejc celle dé M."^ GoWeh, '
Ëllç jgi fleuri à la fin de février. La hampe florale est d'un
tiers plus longue que les feuilles, un peu comprimée vers le
haut^ légèrement glaucèscénte, tandis que les feuilles,
ne le sont p9s sensiblement. Il y a deux hampes. Celle
qui fleurit actueUiement a trois fleurs. Les' spathes iné--
gales, environ (d^ 1^ longueur des pédoncules. La corolle
est magnifique. Jfîllle res^ipble beaucoup h celle de
Vy4. brasiliensis J^ed. Liliac. t. 469^ et è Vj4. Ccirnavonia
DCpL rar-du Jardin de Qenèvêp mais elle est pl^s grande
et pi us, ou ver te. Les trois lobes intérieurs sont plus. étroits
que les extérieurs, surtout celui den bas. Chaque lobe est
verdâtre dans le ceiitrei mais cette teinte se fond en pn beau
^
iB SIXIÈME NaTJ^K sua Ll^ PLANEES RARES-
rouge intermédiaire ^ipi^re Ti^maraothe et le yeraûUon qui
domine sur les bords et vers le haut^ dans une largeur d'un
pouce. Il y a des nervures d une couleur rouge plus intense.
Les bords sont ondulés. La base des lobes offre quelques
poils peu apparens.
Alph. DC.
7. AMARYLLIS BAHIENSIS.
A. foliis lineari-oblongis^ scapo sub comprcsso glaaco 4-floro, braoteis di^
bus integrb, pedicellis bracleà breyioribus, perigonio miniato , basi et centro
lapniariiin albo-yirescente, laciniis apîce callo^is, staminibusdeclinatisy stjlo
stamlnibus longiore perigonio bre?iore.
Cette belle plante a été envoyée de Bahia en i832^ par
1VI. Blapçhçt^àMM. Moricand et Odier-Baulacre. Ce der-
nier la &uitiv'ée avec succès dans ses serres de Montbrillant,
et nous la. montrée eu fleur, au comniencenient de
mars i834(i).
- (1) Noos TOudrioDs pouToir joindre plus soutcdI aux plantes rares d a Jardia
botanique^ des espèces nouvelles on remarquablea des jardins parliculîers de nôtre
ptjs* La prétente notice conlienr denx espèces noaTelles de celle catégorie , ei
nous espérons qu'à l'avenir le nombre en sera plus grand; va les progrès que font
nos horticulteurs.
BU JABDIN Dfi éEtitn. < f9
Les feuilles ont de i à 2 pi«âk de k)ngûear, sur t'i/^às
pouces delapge^ elie6$ont poînlu^es- et d'un v^rt lustré.. liifi
hampeaprèsde3 pieds, etsedistinguef^rsacoqleujf'gUpqoe.
£lle es tcomprifïiée. Les bracté^esont denx polices delongoexir
et 4 I%n€tt de hrge; elles sont rougeâtres à la b&s^, Tertes à
l'extrémité^ Iméaires^ horteontalfs puis pendantes. Les 4
âeUrs sont remarq^aableiii^bt \>t\\e^. Leur forme géilénâe
ressemble tout-à*-fi^k à Vj4.}>tasfUemi^ Reii. lil. p.'^4£fj,
ou A r^. Gaman^miétria OC' pii ran farfi. de • 0«iiéw9 ,
pL g. £ilea sônC île botii^n^ fcièiiW horit&ofttj4«s , f>ùis^ pen-
chées. Les pédicelW pm 1 i/â ponce de longueur^ et sont
droits jusqu'à Tovaire. Celui-ci est légèrement trifin^laité.
Les Ibbfs dju pérî'gone ^ont ovrfles>poin*usV rétrécis là la
t»iBe> terminés ipiar une callosi^é^ le!5«péri«ur pkis^ gilâficlîet
rinférieur plus petit que les autres, tous d'une couleiftJveft-
mill^navecxfiielqaes raicfs plud ihtènVÀsyJa bàse^l^ ô^tre
iji^ipie vers* letnilka de la UngneDr>d'iin> bknc tBrdâtfe.
ITMite^ai^eor^ j>i^QWésiàe>\t>tPgift a^iéiAt de itn^^ qtMiid
ejtfe !e$tibi#p épanouie; chaque lobe a de 12 a 20 lignes de
largeur. Ktamines de 5 à 8 lignes plus courtes que le péri-
gone, ramassées en un faisceau qui tombe vers le côté infé-
rieur de la fleur et se^ relevé àTextrémité, inégales entre
elles, savoir les inférieures plus longues que les supérieures.
Filefcs^d'un jo^ijg» cj^ir ^èjfjlaiïr^Mé-sçbpepfij|ejjjai|^^^ que
le style. Celui-ci plus long que les étamines de 2 à 3 ligues
seulement, divisé en 3 stigmates blancs. Anthères longues
:de û liffMs.^ PdUen )jauiie<j[AucttMfc cfdpèqeidçii»©^«(^ , ni
.d&houpes de^HÎi» jaui^éfi.t^si filets. d'Âl9n))ng4t i^ïl^^MK hAt^e
-de la Cûrcdle. i • * -. m.., :^., . : j r ( .-mi rjiiiîvuoq o:i;'
ao SIXIÈME. tfOTiCX SI^B LKS FLATTES RARES
Cette plante dîBfêré de V^^ brasiliensia Red. pL 4%»
•par une couleur plus v-ernnillon^ de Vy5f. brasilieusis bot*
rep. pi. 35^, par un. pédoncule [duscourt> un fond de corolle
moins. blanc, et des raies rouges moins prononcées; de ï'jé.
reffinœ,. p^r un plus grand nonibre de fleurs; de Vjif. Car-
navonia (espèce hybride), par des boutons moins dressés et
des taches blanches moins prolongées dans la fleur; de ton-
, tes ces espèces réunies, par la. circonstance qu'il n^y a point
e de houpes de poils k ]a base de« étamines^ Ce caractère est
•considéré comme la base d'une subdivision du genre. Ama-
rylliSi et aveeraisont car dans les espèces que ^ai examinée»,
il ma paru très-eonstant.
r. \2J[. rutila bot. reg. sS^ a des lobes du pérjgone plus
. étroks que la notre. Elle a d'ailleurs 2 fleurs et une h^mp^
verte.
. Viji. rutila Lodd. bol. cab. H49> ressemble davantage.
.La. couleur dé la hampe est la mémevmais il n'y aégalement
. qiw a fleurs , et les lobes de la corolle sont plus étiroits.
• ^ I
• i • *
Aun. DC
W^mmmm^mm
).« • 1 I
:••) ]«.
9: OERASUS M AHALE& VAR. PUBËSGENS.
i .
avons au jardin botarnk|U6 un cerisier qui me parafe
tme variété à^ (^ Mahaleb , quoique cette espèce soit con-
nue pour varier moins que les autres du même- genre. M. Se-
DU JARDIM De CKNÈVE^ 3^1
ringe l'avait ^y^ .iné à Tëpoque où il étudiait diverses Kosa-
cées pour le Prodromus de mon père, et Tavait exclu de
Tespcce du'C MahaUb^ sans cependant le rapporter à une
autre.
Cet arbre est haut de i5 à i6 pieds. Sa fleuraison est d^jà
tin peu passée lorsque le C. padus est en pleine fleur. Les
jeunes pousses, les pétioles et le dessous des feuilles sont pu-
be>cents, re quiditf^re notablement du C. Ma/ialeb ordi-*'
naire que les auteurs décrivent comme glabre. J'ai vu cepen-
dant dans Iherbier des échantillon^ de C. Mahaleb spon-
tané qui présentent un peu dé pubescence^ lorsqu'on regarde
les pëtiole» avec la loupe. Dans le nôtre, le dessous des jeu-
nes feuilles offre des poils couchés, longs et mous, comme
dans le 6\ cùproniana par exemple. Dailleurs la forme des
feuilles^ leur grandeur et leurs glandes, sont comme dans^
le C. Mahaleb^ Les pédicelles partent tantôt d'un pédon-
. cule commun > comme dans le C.padus^ tantôt du bourgeon
, méme> ce qùî montre coibbi^n les deux sections du genre
Cerasua fondées sur ce caractère, sont en réalité peu diffé-
rentes. Ceci est encore cQmme dans le vrai Mahaleb, ^h
les mêmes variations se présentent.
AjLPii. DCL
I). BFOVIEA AKIGÀNA. PI. U.
Cette {liante, qui constitue un des genre» nouveaas de
M. Hawortb, n'ayant pas encore été figurée, nous croyon
i2 SIXIÈME NOTICE SUR LIS PLANTES RARES
fëmlre sëi^Viëe aux botanistes en publiant ici le dessin que
noua en avôbs fait faire.
L ensemble delà plante à peu d'apparence. Les feuilles,
reunies à la base en une rosette, sont longues de 3*4 pouces,
larges à leur origine de 4-6 lignes, se rëtréciissant jusqu'à
rextr^nhité, qui est simplement pointue, concaves par suite
du relèvement des deux bords ^ peu charnues, d'un vett
glauque, munies sur chaque bord et rarement sur lédoÀ,
d'une rangée dé dents cbtirtes et raides. La hampe, longue de
huit pouces, est déclinée, cylindrique^ garnie depuis le tiers
de sa longueur de bractées linéaires acUininees, iotiigues de â-4
lignes , les deux premières opposées et les autres citernes
plus rapprochées. Les fleurs, au nombre de i5-i8 eu grappe
et unilatérales par suite de leur direction uniforme vers le
côté supérieur. Pédicelles longs à peine de deux lignes. Bou-
tons resserrés un peu au-dessus de leur base, ovales et obtàs
dans la partie supérieure. Périgone à si)^ parties ég^es, en-
tièrement libres, dont trois intérieures et trois extérieures,
toutes un peu charnues, d'un jaune yerdâtre, dressées et ra|>-
prochdes en ufiiè sorte de tube, longues de 8-9 4ignes^; ^es
extérieures lancéolées,- lés autr^es un peu plufe^étrôltèB^eîa
base jusqu'au milifsu. Six étamines égales, distinctes, insé-
rées près de la base du périgone, plus longues que lui de
deux lignes. Filets glabres, xytindriques, alongés, réunis
en un faisceau qui se relève à l'extrémité. Anthères ovoïdes,
.oscillantes,*longiies à peine d^unefigne. Ovaire 3-locuIaire,
triangulaire, à côtés obtus. Style cylindrique plus long que
•les étaminés, mais seulement d'une denvi^ligne où d'une
ligne. Stigh>ate siuiple en apparence, vu à }a loupe trilobé
DU JARDIN DE GENÈVE. ^3
et. velu. Loges opposées aux lobes extenseurs du périgone,
coolenant plusieurs ovules, disposes à Tangle interne dç.
chaque loge sur deux rangs.
EXPLICATION DE LA PLANCHE IL
Fîg. 1, fleiir grossie; S la néme dont on « enleva 4 ttfpales; S plan de la fleur, pour mon-
trer U position relative dea parties; 4 une ëtamifie vue par derrière; 5 une étamine vue par
devant ; 6 sommet du style ^ tu ii la loupe.
Alph. DC.
lo. ACACIA OBSCURA, PI III.
A. pilosa^ ramis striatis^ stipulis gracilibus, foliis bipinnatis uni-jugiS| pînnia
diTergentibus, foliolis 3-6 jugis oyalibus, petiolo communi apice glaudalifero
et cuipidaio pinnia breviore.
i
Cet Acacia a paru à l'exposition de fleurs^ du i^^ mai 1 833,
dans les deux collections de MM. Fontaine et Grenier, Ces
d«ux habiles jardiniers le cultivent avec succès et peuvent ,
sans doute, en livrer aux amateurs ^ car ils Font exposé de
nouveau en i834« et M. Grenier en a donné un au Jardin
hptanique.
L'origine n'en est pas connue^ et malgré toutes nos re-
cherches , nous n'avons pu le trouver décrit dans aucun
livre.
11 ressemble par sa teinte à Vj^. nigricans^ ce qui m'a
donné l'idée de lappeler obscura, nom d'autant plus mérité
que ce n'est pas une espèce d'ornement. La tige est rameuse.
i^i SIX. IfOT. SUA LES PLANT* AARp DU JARD. DE GKN.
ligneuse, haute de 3 à 4 pieds dès la troisième année* Les ra-
ineaux sont anguleuic , sillonnés , hérissés de poils raides ,
bUnc3, simples, perpendiculaires à ia surface qui leur donne
Daissance. Les stipules caduques^ linéaires ^ isolées de chaque
.côté des feuilles , longues 1-2 lignes « et velues. Feuilles deuic
fois pennées, à deux lobes très*divergens longs de 6-19
lignes, doubles du pétiole commun* portant chacun /^, b ou
(i paires dfi folioles ovales, presque sessiles, dont les infé-
rieures n'ont que deux lignes de longueur, et les supérieurea
trois. Elles offrent çà et là des po^ls analogues à cpux de
la tige , et Ipur nervure a une teinte analogue foncée. Le
pétiole commun porte entre les éieu% lob^3 principaux un«
glande sessile, et à Textrémité une pointe longue d'une
ligne. Les pédoncules axillaires , glabres , longs de 5 à 6
lignes^ c'est-à-dire, doubl/es des pétioles comipuns, sortent
d'un petit gedet charnu. Les têtes de fleurs sont sp^ériques,
jaunes , larges de 3 lignes, et CQptienn^nt plus dje 20 fleurs.
L^ calice est ovoïde , velu, blanchâtre, à 5 lobes obtiis et
courts. La corolle 5-partite , à lobes ovales. Les étamines
en grand nombre. Le style d'une longueur double dje celb
des étamines , aussi fin qu'un cheveu.
On peut, dans la série des espèces, placer celle<-ci près de
yjlcaçia pulchella i?A ( DC. prodr. sect. s ^ du genrt
^cacia)^
EXPLICATION DE LA FLANCHE m.
Flg. A^ rtmeaQ de grandeur naturelle ; B fractioo de rameau gronîe; Ç fe^illi
f iiattr itoltff et groMiê ; % faifcefu d'ëtamioes groisi ; S pisUJ grosai.
Alph. DC.
|Vf irai! 4f ?!• f«l. d/M U4m. ^i U Çoc. |^t ^hys. f I d'Hlat. n^t. d« Geu. a». 1IM.)
'^
\J
Zl
o-
■^i-;:?--
^^
o
n
>'î«'*^w-/fl^ 'tf-JtàiAr '
CACIA (r^cK>U4Ui!ji^
1
ov
SEPTIEME NOTICE
/
•im LB8
PLANTES RARES
CULTITilS
DANS LE JARDIN DE GENÈVE,
Par
MM. ÂuG. Ptr. bt Alph« DB-CAmoiu»
tffofeaaeim à TAcadtei^ el Directe»» du lardia»
y J' J 6-
I. BRAGHTRIS dracunaûoiâes. Pt. L
Cette plante est proveotte, dans le Jardin^ de graines sans dési*
gnation de nom^ envoyées par M. de Charpentier, et provenairt
2 SEPTIEME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
de celles récoltées dans TArkansas par M. de Pourtalès, ancien
élève de Tacadéinie. Semée au printemps, elle commence à
fleurir en pleine terrera la fin d'oet^re^f Elle forme une herbe
dressée, vivace, d'un beau vert, rameuse, paifaitement glabre^
et dont le port, avant la floraison surtout, ne ressemblait pas mal
aux Galatelles de Cassini ou aux Euthamia de NuttalL Sa tige
a les rameaux cylipdriques très-légèrement marqués de deux
petitâs nervures (^projecturœ*) qui partent de la base de chaque
feuilk et se prolongeât le long du rameau. Les feuilles sont lar-
gement linéaires ou un peu lancéolées , sessiles , à peine aiguës^
entières sur les bords qui sont un peu rudes, et munies de petites
aspérités visibles. Ces feuilles ont 2 pouces de longueur sur
3 ou 4 lignes -de. largeur; elles n'ont, qu'une nervure
moyenne et ^quelques veines peu prononcées : leurs deux sur-
faces sont ponctuées par des points glanduleux demi-transpa-
rens et visibles même à la vue «impie.
Les capitules naissent vers le sommet de rameaux feuilles
et disposés en eôrymbe; lé rameau le plus central fleurit le pre-
mier et ne porte qu'un seul capitule: les rameaux latéraux, qui
se développent un peu plus tard, portent 3 à 4 capitules pres-
que terminaux, et dont le plus précoce est celui du centre : on y
voit, de plus, quelques capitula, naissant aux aisseles supérieu*
res et plus tardife. Cette inflorescence générale est éminemment
centrifuge.
Chaque capitule est entoure de 3-6 feuilles florales inégales,
qui lui servent comme d'involucre externe, et dépassent peu sa
longueur: Tiiivolûcre intertie, eu involuere proprement dit, iesà
^bové^ compose de 5 à 6 écaillas' avides, un peu obtus^^ ap{^
Tqti^s^ disposées sur i oa 2 srangs , -et d«mi-foliaéées. tiè eap*
.Jtole se forme d^uite vingtaine de fleurs jaunes. ' ^
c. . Celles du bord^ au nombre de 10 à 1 1 , disposées sur un $ém
^Xfuig^ ont une corolle en forme de languette ovale, oblongue, lÀ
fpeu dentée au «ommet, étalée horizontalement; eette ianguettk
;|i!orte un style divisé en deux branches linéaires un peu épaissel^
;jetiraunies sur leur bord interne de deux bourrelets stygtnatiques:
'^ovaire est obové, tr^-légèrement garni de poils très-courts Vi-
-«ifoles à la loupe et dépourvu de Véritable aigrette ; celle-ci* »
ttduitàunpetit reboni membraneux à peine visible. '
;Lcs fleurs du dkque, qui atteignent à peu près la longueur dib
l'involucre, sont au nombre d'une vingtaine, insérées sur un ré^
ceptacle plane , étroit et alvéolaire ; leur corolle est ^ cinq lobes
réguliers, les étamines ont les filets glabres^ les anthères sa^
queues et terminées par un appendice aigu : leur style se divîr
se en deux branches ôblongues, un peu convexes et hérissées diè
'^poils courts en dehors^ munies à l'intérieur de deux bourrelets
"é^gmatiques. L'ovaire paraît complettement avorté , mais son
"hmà supérieur porte une aigrette de 5 à 8 soies laminées blan*
tehes^ un peu plus courtes que la corolle, et qui paraissent entière
"aur les bords.
Cette espèce s^^pproche du genre Donia, de Brown; mais elle
jQ^a. point de queue aux anthères. Elle ressemble aux Euthamia
de Muttall} mais scm aigrette est composée de 5 à 7 lanières
jDiembraneuses et non de vraies soies :* on ne peut la confondre
avec le Donia de Muttall, qui a des languettes nombreuses et suf
plusieurs rangs. Elle semble mieux rentrer dans le genre Braj
chyris , mais diffère à quelques égards du Bf^acl^is Euthamùe
4 SEFTiiMX ROTICB MR IMA PLANTES RARBS
.de NuttaU. i^ Cet auteur, en général fort exact, ne parle point
des fleurs extérieures dépourvues d'aigrette. 2^ Le n(»nhre des
languettes est dans notre plante de i o au lieu de 5, et cdiui des
.fleurons du disque de 20 au lieu de 5* 3^ Ces fleurons du disque
semblent stériles et non fertiles v enfin le récq[>tacle est alvéolaire
au lieu d'être absolument nu. Quoique la différence des firoili
du rayon et du disque ait avec raison motivé dans plusieurs eas
la formation de genres distincts , Textrême similitude du port
de cette plante avec le Brachyris de Nuttall m'engage à la laisser
véunie avec elle, mais en la considérant comme une section de œ
l^nre. Je donne à cette section le nom de Amphiachjrris^ et je
caractérise la section et l'espèce comme suit :
Sbgt. AifpmACBTRis. Ackcenia radii/erè calça aut eorona bre-^
vissima donata. Flores disci ligulis numerosiores . — Sectkf
média inter Achyridem et Gymnosperma^
Br. Dracunculoides^ cauUbus erectis ramosis teretibuSj fi^
tus lanceolatO'Unearibus punctatis uninerviis aut basi suh-^
uniherviis margine scabridis^ corymbo laxOy ramîs oligoce--
phalis^ irii^olucro oboçatofoliis parvis bracteato y ligulis lo-ii
opali-oblongis invol. logioribus^Jl. disci cire. 20. % in territor
Tio Arkansano semina legit. A. de Pourtales.
B. Angustissima, yb/i)^f linearibus angustissimis uniner^iig^
% cum priore. Folia lineam nec 3 lineas lata.
Cette variété a aussi vécu et fleuri dans le Jardin, mais je n'ai
pu trouver des différences sufllsantes pour la considérer comme
oie espèce.
PU CARDIN DE GElfèvB.
EXPLICATION DE LÀ PLANCHE.
La •ômntiU «le la plante ^e grandenr naturelle ; — 1% nn capitule grosU; — t. le mém»
vu par desioof ; — 5. le rëceptacle; — 4 une fleur du rayon avant son ëpanootMemcnit
avec on trait indiquant la coupe transversale de la corolle; — 5. ladite (épanouie; 6. — nn«
teur monstrueuse r ayant la corolle a 9 lobes» le style à 9 branches, et un rudiment d*ai*
grette : — 1. le pistil de la fleur monstrueuse ; — 8. une fleur du disqne ; — 9. la corolle
de ladite fendue en long; — 10. une fleur du disque à dii lobes ; — 11. le style des flfove
Au disque; — 19. Taigrette du disque : — 13* une feuille iofi^rieure;
DC.
2. GUIZOTIA oleifera. Pl. 2 et 3.
La plante qui fait le sujet de cet article est un exemple cu-
rieux et de la confusion de nomenclature qui est résultée dan»
la famiUe des Composées du vague des anciens caractères géné-
riques et de Tignorance, où sont souvent les naturalistes sur les
objets les plus usuels des pays étrangers. Cette plante a vécu
dans le jardin de Genève comme dans la plupart des jardins
de TEurope , provenant de graines transmises sous divers noms.
Comme elle est annuelle et qu^on ignorait le rôle usuel qu*elk
joue dans les pays lointains, on a négligé d'en recueillir les grai-
nes, et elle a souvent ainsi disparu des jardins où elle a été suc^
«essivement introduite. Aujourd'hui, que sa structure est mieux
connue ,* on peut suivre cette plante sous les noms divers qui lui
ont été imposés.
fi SSPTIEME JIOTICB 9UK LES PLANTES RARES
La première mention qu'on peut citer est celle que Linné fils
en a publié en 1 78 1 , sous le nom de Pofymnia abyssinica. Bru-
ce, peu de ten^ps après, la désigna sous celui de Poljrmnia flon-
dosa. Comme la plante n'a point les caractère^ dm genre Po-
lymnia^ personne de ceux qui la rencontrèrent dqpilis ne ia
reconnurent dans ces auteurs.
i ) £n 1 8 1 4 Roxburgh désigna la même plante, qu'il croyait en-
tièrement inconnue , sous le nom de Verberina satis^a : et Sims
la figura sous ce nom ( mais sans donner aucun détail sur la
structure) à la pi. loi 7 du Botanical Magazine.
Sprengel la désigna ea 18 18 sous.le nom àe Parthenium lu^
ieum^ et en 1825 sous celuide Jaugera abyssinica^ la rapportant
ainsi à deux genres dont elle n'a pas les caractères. Cassini q^i
l'observa en 1822, s^approcha de plus près de la vérité en lui
donnant le nom d^ Heliopsis platjglossa^ etLedebour,en 1824,
en la nommant Tetragonotheca abyssinica^ Eki effet, notre plan*
ie est exactement intermédiaire entre les genres Heliopsis et T^
* m
Ïragonotheca^
Cassini) reprenant l'examen de cette plante si controverséq,
reconnut en 1829 qu'elle formait un genre nouveau, çt la noiu-
ma Guizotia abyssinica^ en la dédiant au célèbre historien^ a«*
jourd'hui ministre de l'instruction publique. Cassini ne çonna^
sait que la plante qu'on disait venir d'Abys^nie^ çt ignorait son
identité avec l'espèce de l'Inde.
Cependant, en i83o M. Wallich distribua cette plan|;e avec
toutes les autres richesses dont la libéralité de la Compagnie dgs
Indes a doté les collections européennes, et lui donna dans Sj^
catalogue d'abord le nom à^Heliantlms oleifer^^ms ^par uiye
DU JARmn DV GEKÈTB. 7
inadvêrtanœ que rimmeiisîté et la rapidité de cette distribatioil
fait oomprendre) , sous celui de Bidéns ? Ràmtilla. EicaminaDt
ce séchantillons en i832^ je ne taidai pas à reconnaître que cette
plante n^appartenait ni aux Bidens ^ ni à THelianthus , ni ad
iVerbesina^ ni au Buphthalmum ^ ni à T Anthémis ^ genres sou
lesquels M. Waliidi nous apprenait que les botanistes indiens
rayaient placée, et je proposai de la considérer comme un genrt
nouveau , auquel je donnai le nom de Ràmtilla pour ràppelâr
fon nom piopuiaire et son principal usage. Je la désignai ainsi
dans le manuscrit envoyé à M. Whight et Arnolt, et qu^ils ont
publié à la page 18 des contributions pour la botaiiique dt
rinde.
Repraaant de nouveau ce sujet, et comparant les échantillons
des jardins avec ceux de Tlnde et les descriptions des divers an^
teurs , je me suis assuré de Fidentité de la plante de Tlnde avec
celle de TAbyssinie, et j'ai dû par conséquent rayer le nom de
Ramtilll qiie j^avais proposé, pour le jremplacer par celui de
Gùizotia qui est plus ancien. Quant au nom spécifique, j'aicnl
devoir supprimer celui à^Abjrssinicà^ parce qu'il est très*douteiiai
<|ue cette {4ante sait spontanée en Abyssinie; elle y estcultivée^
fiiask que dans Tlnde, comme plante olétfère, et il m'a paru plus
convenable de conserver le nom spécifique d!oleifera qui rappel-
le l'emploi et la célébrité populaire de la plante.
: Le genre Gùizotia appartient aux Helianthées Heliopsidéeft
4e Gassini et dé Lessing, et se trouve très-nafurdlement placé
entre rHeliopsis et le Tetragonothéca; ildiflEëre du premier pat
«es achaenes couronnés par un disque étroit, par ses corolles
fortement barbues à ledr base ainsi: qii'au sbdunet du tube^ et
1
ft SEPTIÈME NOTICE SUE LES PLANTES RARES
toutes articulées sur Tovaire ; par les écailles de son inyolucre ^
libres entre elles^ et peut-être doit-on ajouter par sa racine ân«
nuelle et par son habitation dans Tancien monde et non dans
r Amérique. Il se distingue du Tetragonothéca par son involu*
cre à écailles libres, et qui n'offre point la forme carrée qui a
motivé le nom de ce genre , par son disque épigyne plus grand,
et par la disposition des houppes poilues de la corolle. L'espèce
du Guizotia oleifera présente deux variétés :
« SATIYA , folus elongato-lanceolatis grosse serratis^ ramulis
e&ngatis subcorjrmbosîs .
C'est à elle que se rapportent tous les synonymes cités et ma
planche seconde.
/3 ÂNGcsTioR yb/ii^ Imeari-Ianceolatis subdentatis^ ramulis tzanl-
taribus floriferis breçissimis. Elle croit au bord des lieux aqua-^
tiques dans le Bengale, et parait le type sauvage de l'espèce,
l'en donne la figure à la planche troisième.
Si nous passons maintenant à l'usage de la plante, nous
trouvons que parmi les huiles fixes employées au Bengale, celle
de Sésame tient £an> doute le premier rang pour sa bonté, mais
qu^on s^y sert aussi très*habituellement d'une autre huile, celle
de notre plante. Elle y est connue sous les noms de Ram-'til^
Ram-U'lla^ Huts-jrelloo , Kutrelloo ou TVerinnua , dans les
dilTérens idiomes de l'Inde anglaise. Cette huile n'est encpre
à ma connaissance mentionnée dans aucun des dictionnaires
généraux d'histoire naturelle économique ou médicale publiés ,
xt\e% seules mentions que j'en connaisse se trouvent à l'article
Sésame, de la matière médicale de l'Inde, pubUée en 1 825, par
le Dr.' Ainsliè , et dans les traités sur llnde du Dr. Heine , à la
D0 JARDIN DE GBNiVB. 9
page 49- Le premier de ces auteurs, qui la mentionne sous 1»
noms de Huts-j^elloo et de Bam-tilla , dit que cette huile est em-
ployée dans le pays de Mysore pour la préparation des mets.
Le second semble croire que cette huile est particulière au Ben-
gale , et notamment aux provinces éloignées de la mer ; il la
mentionne sous le nom de Werinnua , et dit que Thuile expri-
mée de ses graines est celle qu'on emploie communément pour
la lampe dans toute l'Inde supérieure , et qu'elle donne une
•♦
flamme très-claire.
Si à répoque où le Guizotia a vécu dans le jardin de Genève,
j'avais connu tous les détails dans lesquels je viens d'entrer ,
'j!attrais attaché plus d'importance à cette plante, etj'alirais
tenté d'en obtenir des graines en quantité suffisante , pour sa-
voir si sa culture dans nos climats, comme plante oléagineuse ,
peut mériter quelque intérêt. Comme il est probable que l'espè-
ce se sera conservée dans quelques autres jardins, je publie ces
. résultats de mes recherches , afin d'attirer sur elle Tattenticm
' des directeurs de ces établissemens , et les engager à examiner
cette plante sous le rapport économique.
»
EXPUCATION DES PLANCHES.
A. Oaitoù'a oleijera « «. Sativa de grandeur naturelle; — 1. une feuille infiTieiire; —
2. le réceptacle avec une parliede Tiovolucre; — 3. une écaille de Tinvolucre; — 4. une
fleur du rayon; ^- 5. une fleur du disque; — 6. une pailleile du réceptacle; — 7. la co-
rolle du disque fendue en long et étalée; — tf. un fruil avant sa maturité; — 9'. Tembryon
grossi ; — 10. uhe anthère grossie.
B. Guizotia oleijera ^ p, Jngustiordé grandeur naturelle; — 11. un capitule grossi,
•tttsi^que les articles suivans; — 12. une fleur du rayon; -^13. une écaille du nfceptacte ;
«*- 14. une fleur du disque; — 13. une paillette da réceptacle; — 16. une corolle da di^tyie
ouverte et étalée.
DC. .
\(y 8BPTI&MB KOTICJI f|}R>L]|S VLiNTBS KABB8
3; HEUANTHUS macrocarpus. DC. Prod. v- 5, ined
H. Coule erecto çix ramoso strigoso^ foliis altemis petîoUê^
tis ouatis acumihatis dentatis subscabris grosse triplinerviis ^
summis juxta capitulum suhconfertis etiam petiolatisj invol.
squamis scabris ciliatis acumincUissimis^ UguUs basi pubentibus
0bIongo-Ianc€oIatis^ achœnus corolUs disciper anthesin duph
loiigioribus.
Pendant long-temps toutes les espèces annuelles d'Héliuithe
ont été confondues sous le nom dillelianthus annuus; mais dans
ees dernières années on a commencé à reconnsatre quUl y avait
plusieurs espèces d'Hélianthes annuels, et ces espèces formait
dans le genre un petit groupe bien caractérisé pai* la durée et le
port des plantes qui le composent. Outre VH. annuus (dont VH.
wdicusdeyrsi peut-être se distinguer) ^ on y compte ÏH. leniàCU"
loris de Douglas, les Hel. patens et watus de Lehman , et n#-
tre nouvelle espèce. Toutes les espèces de ce groupe, dont la
patrie est connue , sont originaires de FÂmérique , d'où l'on
peut inférer que notre nouv^e espèce en est aussi provenue ;
mais sa patrie nous est inconnue. Cette plante est provenue,
dans le jaixlin de Genève , de graines envoyées sous le nom
à' Heliantlius iongwarpuSy je n'ai pu découvrir aucune descrip-
tion de cette espè e dans les livres publiés, et comme le nom
de longicarpus^ composé d'un mot latin et d'un mot grec, ne
peut être conservé , je m'en suis éloigné le moins possible en
BU /ARDIPT DB GBnI&VB. 1 1
imposant le nom de miicrocarpus. La plante est intermédiaire
entre VH. annuus et \H. oi^atus ; elle se distingue assez bien de
et Tune de Fautre par ses firuits, qui, àTépoque de la floraison
sont presque deux fois plus longs que les corolles du disque. Ses
feuilles sont pétiolées ; les fleurs du disque , aussi bien que le^
languettes du rayon, sont d'un jaune citrin : les languettes ont
deux pouces et demi de longueur sur 8 à 9 lignes de largeur; el-
les se terminent par quelques dents aiguës: les corolles dii dis-
que sont velues à la base; les paillettes du réceptable, aussi bien
que les écailles de Taigrette, sont de couleur pâle et blanchâtre.
L'/f. cH^o/ï/^ (Lehm. cat.hort. sjnb. 1828, p. 16.) est assez
répandu dans les jardins ; mais ses graines nous ont été souvent
envoyées sous le nom, évidemment faux, d'^. petiolaris. Les
Hel. lenticuldris etpatens diffèrent des autres espèces annuelles
parce que les corolles de leur disque sont brunes ou d'un pour-
pre foncé, et non de couleur jaune. La première est née dans le
jaidin de graines recueiUies dans le territoire de V Arkansas par
M. de Pourtalès.
4, HELIANTHUS org^aUs. DC. iProd- v. 5, ined.
'H. Coule data /<ewi, Jblils akemis sessilibus Unearibus planis
^iAdenticuùuis î^ir subscabridis univervus , capàuUs 5- 7 co-
rymbosis longe pedunculatis , inwlùcri sçuamis Unearibus
/
12 SEPT1£51E NOTICE SUR LES PLANTES RARES
acutnincUis ciliolatis^ recept. paleis lineari-subcuneatis integns
apice subciliatis y achœnio glabre 2-3-4 aristato.
. H. angustifoUus Un. sp. 1279 non Micliauv.
Coreopsis MilL icon. t. iii^^f* 2.
Il existe dans le sutl des Etats-Unis d^ Amérique denx espè-
ces d'Hélianthes, qui ont été souvent confondues, et qui, Tune
et Tàutre , sont indiquées par Linné, l'une sous le nom de Rud-
beckia angustifolia ^ l'autre sous celui Ôl Helianthus angus-
tifoUus. La première étant beaucoup plus commune , a été fré*
quemment observée par les modernes , et comme elle n'a point
les caractères du genre Rudbeckia , ils n\)nt pas hésité à la re-
garder comme V Helianthus angustifoUus de Linné ; c'est soùs
ce nom qu'elle est désignée dans la flore de Michaux, et dans les
ouvrages modernes sur la flore des Etats-Unis; c'est sous ce
nom qu'elle est figurée danS le Botanical Magazine , pi. 2o5i .
Cependant des graines récoltées dans le territoire de T Arkan-
sas, par M. de Pourtalès, ont donné naissance à un Helianthus
différent, du précédent, et qui répond très-bien soit à la figure
de Miller citée plus haut , soit à la phrase spécifique que Linné
a adoptée pour son Heliantlms angustifoUus. Cette plante de-
vrait, en suivant les règles à la rigueur, conserver ce nom; mais
comme les deux plantes sont évidemment congénères , l'une des
deux doit perdre son nom spécifique , et j'ai cru qu'il y aurait
moins de confiision, en conservant le nom à' angustifoUus II la
plante de Michaux , qui est fort connue , et en donnant à celle-
ci, qui est rare et à peine connue des botanistes, un nom nou-
veau. J'ai fait choix de celui d'org[;'a//^, pour indiquer sa slaturr
élevée et qui varie de 6 à 10 pieds.
BU JARDIN DE GENBVB. 13
« . Cette plante iait^ comme VHeL angust(folms de Michaux^
partie d'uoe petite section du genre caractérisée par ses racines
TÎvaces et par le disque du capitule de couleur brune et non
jaune. Le collet de sa racine pousse plusieurs tiges simples droi^
tes 9 et qui donnent à la plante un aspect élégant , digne.de la
ûiire rechercher dans les jardins paysagers. Cette tige est en-
tièrement glabre, tandis que celle de VH. angustifolius est tou-
jours un peu velue. Les feuilles sont planes sur les bords et
nullement roulées en-<iessous , comme dans VII» angustifolius.
Elles ont quelques légères dentelures qui manquent dans Fe»^
pèce de Michaux. L*aigrette des fruits se compose de 2, 3 ou 4
petites écailles, dont 2 sont plus grandes que les autres: celle de
VA. (tngustifoUus n'a jamais que deux écailles.
DC.
5. MABIA sativa Mol.
Quoique le Madia soit depuis plusieurs années assez repanda
dans les jardins, il m^a encore présenté quelques observation»
qui me paraissent dignes d'être rapportées#ci.
. i^ L'examen détaillé que j'ai fait de la plante des jardins, en
la comparant soit avec les ouvrages publiés, soit avec des échan-
tillons du Chili , Qi'a convaincu , comme M. Don l'avait déjà
pensé, que les M. viscosa^ mellosa etsatis^ des auteurs nefor^
ment qu'unç seule et même espèce. La des<iription de MoKaa
M 8EPTIÈMK IfOTfCB SUS IM PLANTES RARES
m
69 1 SI mauvaise, qu'on peut facilement comprendre que les
auteurs subséquens aient cru devoir distinguer la plante qu'ils
avaient sous les yeux ; mais tous les documens provenant du
Chili tendent à prouver leur identité.
2* Gassini a séparé du Madia une plante qu'il a observée dans
les jardins , et il en a fait un genre sous le nom de Bhtia. Ce'
prétendu genre ne diffère du Madia que parce que les fleurs
du rayon au lieu d'être en forme de languette , sont en îorme
de tube dilaté, agrandi , assez régulier. Ayant eu occasion d'à*'
voir cette plante dans le Jardin, provenue de graines du MadU^
sittwa^ il a été évident qu'elle est la même que le Madia ordi^
oaire. Elle ne constitue paà même une vraie variété ^ et n'en
est qu'un état monstrueux; cette assertion est prouvée, soit par^
ce que dans les capitules du même individu on ti^ouve çà et là
l'état normal et l'état monstrueux , soit parce que plusieurs au-*
très Composées offrent acc id e ntell e men t cet état des corc^es du
rayon ; je l'ai observé en particulier dans les Tagètes , dans
quelques Chrysanihemums, et la monstruosité à corolles larges et
tubulées de la Reine Marguerite {CaUistepIms CMnensU) en dif*
fère fort peu. Le genre EudoruSy de Cassini^ fondé sur le même
caractère , ne peut pas le moins du monde être conservé ; j^ai
aussi observé cette plante dans le Jardin ; la structure des co*-
roUes larges et tubvleuses de son rayon a été constante y mais'
je ne crms pas que l'espèce puisse être séparée du g^ire Sene-
cm , soit à cause du peu de valeur de ce cwactère y soit par son^
intime ressemUance avec le Senecio doria : je ne serais pas
ét«Hiné qu'on vînt à prouver que VEudorus (pour moi Senecio.
Sudorus) n'est qu'un état partiqulier du Senecio Doria^ conun««
le Bif^ia l'est du Madia satiça.
DU lASDllI DS OBNàvB. 15
3^ Les auteurs ent en général décrit le genre Madia comme
ayant le réceptacle nu ; mais cette manière de s^exprimer um
parait inexacte. Le& écailles de Finvolucre sont formées de tou-
tes les feuilles rudimentales situées eti ddiors du rang le plus
extérieur des fleurs , et on donne le nom de paillettes du récep-
tacle aux feuilles rudimentales^ souvent ti^semklables aux
précédentes , mais qui se trouvent placées en dedans du rang
extérieur des fleui^. En partant de cette définition avouée de
tous les botanistes , on trouve que les écailles de Finvolucre ^
qui sont concaves, embrassent les fruits des fleurs du rayon, et
qu'en dedans de ce rang extérieur se trouve une rangée de pail-
lettes qui séparent le dbque du rayon ; cette rangée d'écaillet
est^ unique, et le réceptacle est nu dans le reste de son étendue;
il est donc de la classe de ceux qu'on a souvent aj^elés semipa-
leacea. Cette observation a quelque importance , car elle tend
à rapprocher le Madia des genres à réceptacle garni de pail-
lettes , et non de ceux à réceptacle ni|. Or le Madia est, selon
moi, le type d'un groupe composé de ce genre et de cinq autres,
originaires de la Californie. Ce groupe des Madiées me parait
assez convenablement placé à la fin des Héliopsidées entre cel*
ies^i etles Anthémidées. Il est remarquable que le Madia est
du Cbili , et qu'ainsi le groupe entier des Madiées est originaire
dé la côte ouest de T Amérique.
4^ Je terminerai ces observations sur une plante si connue ,
en ajoutant que parmi les plantes. |récoltées en Californie par
Douglas , et que la Société d'Horticulture de Londres a bien
voulu m'envoyer , j^ai rencontre un échantillon du Madia S0^
tmn. L'espèce serait-elle aussi indigène à La Californie, ou se-
16 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
rait-elle cultivée dans ce pays comme plante oléagineuse? Cette
dernière opinion me semblerait la plus probable ; car, qaoiqiK
j'aie trouvé plusieurs genres de Composées dont les espèce»
' croissent les unes au Chili , les autres à la Californie , je n'eb
puis citer qui soient avec certitude communes aux deux pays.
DC.
6. MADARIA elegans^ DC. Prod. v, 5^ ined.
Je désîgTie sous ce nom la plante décrite par M. Don (botan.
re^st. t. i458) sous le nom de Madia elegans. On ne pouvait
en effet la rapprocher que du genre Madia tant qu^on ne con-
naissait que ces deux plantes ; mais les découvertes de Douglas
et* les obligeantes communications de la Société d^Horticulture
m*ayant mis à même de connaître six genres appartenant au
même groupe, il a été nécessaire d'en établir la classification
d'une manière plus complète.
«
Le genre Madaria diffère du Madia, i® parce que les fleufs
du disque sont, par Tavortement du style, stériles, au lieu d'ê-
tre fertiles^ 2^ parce que le réceptacle, qui, comme dans le Ma-
dia, n^est garni de paillettes que sur le bord entre !e rayon et
i& disque , a le centre conique et garni de petits poils courts et
• serrés , au lieu d'être plane et entièrement nu ; 3*^ parce que
les achènes du rayon sont comprimés, mais munis sur chacune
de leurs faces latérales d'une nervure longitudinale, qui, selon le
DU JARDIN DB GENEVE. 17
degré de sa proéminence, leur donne une forme à peu près peu- .
taçone , et terminés à leur l)ase par une très-petite pointe cour- .
bée. J'ai donné à ce genre le nom de Madaria , qui vient de.
f^ccfa70(r chauvc , cu faisant allusion aux fruits dépourvus d*ai-.
grette; ce caractère est commun au Madia et au Madaria; mais^
les autres genres du même groupe ont les fruits tous ou la plu-
part couronnés d'aigrette écailleuse.
Outre le Madaria eleganSy dont la description et la figure du
Botanical Register me dispensent de parler en détail, je possède
en herbier deux autres plantes qui font partie du même genre ^
mais que je n'ose affirmer être des espèces ou des variétés. Voici
en conséquepce le tableau des espèces du Madaria.
1 . M. ELEGANS, caule foUisque pilis apice glandulosis et se--:
tis eglandulosis mixtis lùspido. ® in Califomia. Madia efe-..
g€ms Don* in Lindl. hot. reg. t. i458.
2. M. GORTMBOSÀ, ccoile ini^olucrisque pilis apice glandulo-
sis et satis eglandulosis hispido folOs linearibus villosis sublds-^
ffidis eglandulosis (d adfiumen Columhia Amer. Bor.
p. Hispida, caule folUs irwolucrisque piUs omnibus eglan-
dulosis pa-tulis hispidis (D m Califomia. An species propria ? .
DC.
7. EGLETES Domingénsis Cass.
s. •
- Celte plante avait été primitivement décrite par Swàrtz ,
tous le nom de Màtriaaia prostrata , et ensuite par Willde-
5
18 SEPTIÂMB NOTICE SUR LES PLANTES RARES
*
now , sous celui de Pjretlirufn simpUcifolium . Cassini , qui a
très-bien reconnu que cette plante, jointe à quelques autres
matricaires américaines ^ formait un genre particulier , lui a
donné le nom d^Egletes domingensis . Quoique le changement
du nom spécifique me paraisse en général une méthode propre
à jeter d^autant plus de confusion^ que le changement forcé du
nom générique rend déjà la nomenclature embarrassante , j^ai^
cru, dans ce cas particulier, devoir Fadopter, vu qu'il existe une
autre espèce d'£gletes qui porte le nom d'£. hurnifusa^ et que
notre plante mériterait mieux Tépithète de diffusa que celle
de prostrata.
La plante qui a vécu dans le Jardin , comparée avec Texcek-
lente description de Swartz , y répond très-exactement , sauf
Tes légères observations suivantes: i^ Les sommets des rameaux
et les pédoncules sont, avant la fleuraison, couverts d*un duvet
àranéeux , puis ils deviennent glabres à mesure que la plante
approche de la maturité; 2^ les feuilles inférieures ont un pouce
et demi de longueur , sur un pouce de largeur ; 3^ les rayons
de la couronne sont au nombre de 20 environ. 4^ Les pédon-
cules sont plutôt opposés aux feuilles que véritablement laté-
raux.
M. Wydler a trouvé dans^i'ile de St. -Thomas une plante qui
ressemble beaucoup à la précédente, mais dont la tige, les
feuilles et les involucres , sont par(ailement glabres. Je la con-
sidère provisoirement comme une simple variété {^ glabratd) ;
mais je ne serais pas éloigné de croire que, mieux étudiée, elle
devra être considérée comme une espèce: sa racine, diaprés
llierbier, semble vivace. Cette plante mérite Tattention àt%
DU JAKDIJV DE GBNÈVB. 19
Tvyageurs , et diaprés la divergence de quelques descriptions ^
je serais porte à penser que nous confondons ici plusieurs es^
pèces«
DC. '
i^— "^
8. RHYNCHOPSIDIUM sessiliflorum. Pt. 4.
Les graines de cette petite plante ont été envoyées au Jardin
de Genève sous le nom de Leyssera ciliata^ mais ce nom est
^évidemment faux. En effet, le Lassera cUiata de Thunberg est,
diaprés le témoignage de Lessing , V Aster taxifolius , plante
fort différente de celle-ci , et de plus elle n'a les caractères ni
du genre Leyssera, ni du genre Mairia auquel Y Aster taxifoUus
de Linné doit être rapporté. On devait cependant conjecturer
de cette nomenclature, que la plante est originaire du Cap de
Bonne-Ëspérance y et j'en trouve en effet des échantillons indi-
gènes du Cap, et provenant dans mon herbier soit des envois de
M- Burchell, qui Ta trouvée dans les districts orientaux de la
cokmie et recueillie sous son n^ 6234) soit de ceux de M. Ëck-
Ipn qui Ta observée dans le lieu dit Hottentots-Holland , et qui
Ta envoyée sous le nom de Lejrssera species^ d^où je sei^ais tenté
de présumer que ces gaines proviennent peut-être de ce voya-
geur.
Notre plante forme une petite herbe haute de 4 à 6 pouces;
sa racine est petite) flbreii^se, et je la suppose annuelle, vu que
30 SEPTIÈME NOTICE SUE LES PLANTES EARES
la plante se trouve en fleurs trois mois après sa naissance. La
tige est grêle ) cylindrique, peu rameuse ou simple dans sa pai^
tie inférieure, divisée vers le sommet en deux ou trois rameauk
floraux. Cette tige est, aussi bien que les feuilles, hérissée de
petits poils étalés, moux et glanduleux à leur sommet. Les
feuilles sont rigoureusement linéaires y parfaitement entières y
aiguës à leur sommet, très-légèrement concaves en-dessus, lar-
ges à peine d'une demi-ligne; les inférieures sont opposées et
longues d^un pouce et demi; les supérieures sont alternes, rap-
prochées les unes des autres, et longues de 8 à 9 lignes au plus.
Les capitules ou têtes de fleurs naissent les unes à Taisselle des
branches , les autres à leur sommet , quelques-unes latérales
près du sommet. Toutes sont sessiles et entourées de feuilles qui
jouent le rôle de bractées, et dont la longueur, à peu près égale
à celle des capitules, ne dépasse pas 3 ou 4 lignes.
L'involucre est ovoïde un peu oblong, parfaitement gla-
bre , composé d'écaillés scarieuses , surtout sur les bords , em-
briquées et serrées les unes sur les autres; les extérieures courtes^
ovales et presque obtuses , les intérieures plus longues et plus
aiguës. Le réceptacle est chargé de paillettes linéaires, assesi
semblables aux écailles intérieures de Finvolucre , embrassant
chaque fleur dans leur concavité, et dépassant légèrement la lon-
gueur des fleurs du disque. Le capitule se compose de 8 à 10
fleurs jaunes. Celles du bord, au nombre de 4 ^ ^i ^nt des
languettes ou demi-^fleurons étroits y entiers , droits , linéaires ,
oblongs y et qui dépassent un p€;u la longueur de l'involucre ;
ces laiiguetSes sont dépourvues d'étamines. Les fleurs du disque
sont tubuleuscs, hermaphrodites, à 5 dents, et de la longueur de
DU JABDIN DE GEIfÈVE. '91
i'involucre. Les unes et les autres sont munies de quelques
poils vers le sommet du tube. Les anthères des fleurs du disque
ont les filets glabres , et les anthères munies à leur base de pe-
tites' queues. Le style se divise en deux branches glabres au
sommet dans les fleurs en languette , terminée par une petite
' houppe de poils dans celle du disque. Les fruits ou achèiies
sont cylindriques, un peu amincis au sommet, couverts de
poils nombreux , serrés et demi-étalés. Ceux du centre sont
presque glabres, et paraissent alors stériles. L'aigrette se com-
pose de plusieurs petites écailles , un peu soudées par leur base ,
dentées à leur sommet , disposées sur un seul rang, et formant
une petite couronne dentelée.
Il résulte de cette description, i**que notre plante n'a de ra{^
port intime qu^avec le BJiyncItocarpus lateriflorus de Lessing,
syn. p. 383. Mais d'abord, quant à Tidentité spécifique, elle
semble en différer par ses feuilles décidément linéaires et nul-
lement obovées-linéaires. On a coutume de réunir sous ce nom
le EeVumia lateriflora de Lhéritier, et le Rellianîa sessiliflota
de Thunherg. Cette dernière est décrite çonmie ayant les feuil-
les linéaires, la première répond à Tespèce de Lessing. Jusqu^à
plus ample information , je considère ces plantes comme deux
variétés , et j'admets pour nom d'espèce celui de sessUiflora qui
est le plus ancien. 2^ Quant au genre, le nom de Rhynchôcarpus
ne peut être conservé, soit parce que Reinwardt Tavait avaiit
Lessing donné à un tout autre genre , soit parce qu'il convient
peu à notre plante dont le fruit est à peine rétréci au sommet,
* soit enfin paixe qu^il me parait impossible de scparerde.ee gen-
re deu]( autres espèces qui font partie de la section des iVano-
1
K SEPTIÈME HOTICE SUE LES PLAllTES EAEE9
pfyton de Lessing ($70. p. 882) ^ et qui n^ont pas ou pres-
que pas le fruit aminci au sommet. J'avais d'abord admis ce
som de Nanophfjrton comme nom de genre ^ maïs M. Lessing
Tayant dès lors consacré lui-même à un genre différent, j^«i
cm, pour éviter toute équivoque, devoir donner au genre actuel
le nom de Rliyncliopsidium ^ qui rappelle un peu le nom de
Rhjnchocarpu^ et indique que l'existence du bec est douteuse.
Ce genre de la division des Relh^niées peut être défini et carac-
térisé comme suit.
RuTNCHOPSiDiUM. Capitulum multiflorum lieterogamum ^ Jl.
rctdii fcemineis Ugulatis^ disci tubulosis S-dentatis ïiermapliro-
ditis^ îrUimis sœpe pressione abortms. Recept. planum paleîs
scariosis acummatis amplexifloris onustum. Ins^l. arcte im--
bricatum. Cor. tubus apice pubemlus. Aciiœnia teretia elon-*
gMa breyirostrata pilis adpressis villosa^ intima sœpe ahortiva
glahra. Pappus multipaleaceus brex^issimus . — Ilerbœ Capen-
se^ annuœ graciles. Folia alterna sessilia linearia integerrinw
pilis capitatis obsessa. Capùula terminalia^ ramulis evolutis de-
mum lateralia^ sœpius sessilia. Flores lutei. .
BXPUGATION DE LA PLANCHE.
■
ArB. Deui fragment de la plante de grandenr naturelle; ->- J. le capitule 4e gran^r
naturelle; -— 9. le dit grossi;— •$ à 8. écailles de riovolucre, en commençant par les eité-
rieures, et en finissant par celles du centre; — 9. réceptacle charge de ses paillettes; —
10. poils de la plante tus à une très-forte loupe ; -— 11. une fleur du rafun trés*groa(»le:
-ip*12. son fruit à maturité Irès-grossi; — 13. une fleur du disque grossie; — » 14. corolle du
disque fendue en long et étalée; — 15. étamines étalées; — 16. la sommité du style des
fleurs du disque aTMit répanouissencots— - 17. la diteaprès répaaouisacnent ; 4«- IS«lin
.fèii^se du disque de grandeur naturelle ; -— 19. le dit grossi.
DC
DU JARDIN DE GENEVE. 23
9. STAPELIA Europœa Guss.
Scapelia Europsa Guss! fl. sic. sEppI. I, p. 65 (1832), el macu Soc. Borb.
ic« ex Guss.
Stapelia Gussoneana. lacq. GL ex Lindl. Bot. Reg. t. 1731 (1838).
La plante qui fait le sujet de cet article a été envoyée an
iardin par M. Gussone lui-même ; elle est remarquable parce
qu'elle, croît dans la petite île de Lampedusa, entre File de
Malte et la côte de Tunis. C'est à raison de cette circonstance
que M. Gussone lui a donné le nom de St. europœa^ car elle
est la seule qui se trouve sauvage en Europe ; il faut cependant
noter que Lampedusa est bien plus près des côtes de TAfrique
que de celles de l'Europe , et que par conséquent FexceptiQa
est plus relative à nos classifications artificielles de géographie
qu'à la réalité. Toutes les autres Stapéliées habitent les envi-
rons du Gap de Bonne-Espérance , sauf deux qui vivent dans^
l'Inde et forment le genre Caralluma , et trois qui vivent en
Arabie, mais qui sont encore trop peu connues pour oser assi-
gner leur place avec exactitude. Comme les espèces de PInde
forment un genre distinct dé celles du Cap ^ il était naturel de
rechercher si l'espèce çuro^ éenne présenterait quelque diffé-
rence d^avec les espèces du sud de F Afrique.
Elle dilS^re de la plupart d'enlïe elles par son ioflorestieme,
car le& fleurs au lieu de naître des aisselles des feuilles ^ sortent
des C(^lés mêmes de la tige. Parmi les genres ou sous-gpnres ^gà
ont été proposés daiis les Stapéliées par Haworth, le seul .dçMft
Z\ SEPTIÈME NOTICE SUR LES PL4NTBS RARES
notre espèce se rapproche est le genre Obesia y dont les plan-
ches 24i ^5 et 28 des Stapeliœ de Masson^font connaître le port^
et dont les planches du St. geminata et du Si. serrulata de
Jacquin montrent les détails. Mais notre plante en diffère,
i^ parce que les boutons, au lieu d'être en pyramide alongée,
sont parfaitement déprimés au sommet; ^^ parce que les filets
des étamines sont simples et non bipartites. Je pense diaprés,
ces faits, que le St. europœa forme, dans le grand genre des
Stapelia, une section, spéciale voisine de TObesia. Je lui donne
fenom d^Jgenoria (i) en souvenir d'Agenor, père d'Europe, et
pour faire allusion à Torigine européenne de la seule espèce,
qui compose ce groupe. Il est digne de remarque que, dans un
grand nombre de cas , les espèces qui croissent dans un pays
Ibrt différent de la masse du genre auquel elles ont été rappor-
tées , méritent souvent , à un examen ultérieur , d'^i être dis^
tinguées ou comme genre ou comme section; c'est sous ce
rapport que l'observation précédente me parait avoir quelque
Vltérêt.
DC.
10, EUPHORBIA GLOBOSA Pl.. 5.
bactylanthes globosa. Haw. plùlot. Mag. Nov. 1823.
Les euphwbiacées à tige charnue sont aussi remarquables par
"(1) Le genre Agenoria de Don se trouve identique avec le Piptopogon de Casi^
itoir et rentre dans Tancien genre Seriola d'après Lessing.
DAlifS LE JARDIN DB GENEVE. 25
leurs fleurs que par leur port , ce qui me détermine à domier
ici une figure complète de Tespèce appelée par Haworth Doc-
tylanthes globosa. La description de ce botaniste étant d'ail-
leurs très-insufiisante , il ne sera pas inutile d'en donner une
plus détaillée.
L'ensemble de la plante ressemble à une Stapelia ^ mais la
forme des rameaux est beaucoup plus variable , plus irréguliè-
re. Ils partent d'un corps lisse, charnu, globuleux, large de i
. à 3 pouces y de la couleur d'une pomme de terre ^ les uns sont
arrondis ou ovoïdes; les autres à peu près cylindriques. Leur
longueur varie de i à 3 pouces ) et leur largeur de 4 à 12 lignes.
Leur épiderme est parsemé de points blanchâtres , visibles à la
loupe, desquels résulte une teinte d'un vert glauque. La surfa-
ce est divisée en petites aréoles, renflées en mamelons, de chacun
desquels naît une feuille. L^insertion de ces feuilles forme une
^pire telle que la 6"® recouvre lai'® , en faisant une seule fois
le tour de la tige (1/6 diaprés la méthode de Braun). Les feuil-
les sont ovales, pointues aux deux extrémités^ creusées en gout-
tières, sessiles, longues d'une ligne.
Des pédoncules cylindriques partent de l'extrémité des ra-
meaux. Us ont de 3 à 6 pouces de longueur, et sont quelquefois
renflés irrégulièrement en corps charnus^ semblables aux ra-
meaux ou tiges déjà décrits. Ordinairement ils portent en un
point quelconque deux ou quatre bractées verticillées , ovales-
aiguës , foliacées, longues de i à 3 lignes; et, à cet endroit, ils
se bifurquent : plus haut on trouve deux bractées semblables
et opposées, entre lesquelles naît une fleur.
La partie la 'plus apparente de la fleur est un involuci^e en
26 SEPTIEME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
entonnoir, à bords digités, d'où vient le nom de Dactjlanthes ,
proposé par Haworth , nom qui restera probablemait attaché à
la section des Euphorbes dans laquelle rentre cette espèce.
Examinée de plus près , voici comment on conçoit cette singu-
lière organisation.
Les corps digités si apparens sont les appendices externes
de Tinvolucre , analogues aux glandes , qui , dans les Euphor-
bes communes, sont lunulées, arrondies, etc. Ces appendices^
longs de 5 à 6 lignes , sont ici au nombre de cinq , divisés , à
partir du tiers de leur longueur, en trois et quelquefois quatre
lanières, de telle façon que Tun des appendices, isolé, ressemble
à une main dont on aurait retranché le pouce. A la base de
l'appendice, du côté intérieur, on remarque une double poche,
garnie intérieurement de petites cavités à bords charnus et blan-
châtres : chacune des lanières de l'appendice présente de même
du côté intérieur des lacunes blanches , creuses , arrondies , dis-
posées en une série longitudinale peu régulière. La couleur
générale de l'involucre étant verte, on est frappé au pre-
mier coup-d'œil de ce tissu caverneux blanchâtre de la face
interne.
Les vrais lobes de l'involucre sont alternes avec les cinq ap-
pendices et situés du côté intérieur. Us sont ovales, obtus, longs
d'une ligne , verdâtre et ciliés ; ils se penchent vers le pistil ,
qu'ils enveloppent complètement au commencement de la flo-
raison : ils sont embriqués , de gauche à droite (si on. le sup-
pose au centre de la fleur) . Quand on ouvre les fleurs , ces cinq
lobes soudés par la base ressemblent à une corolle 5-fide , et
on remarque alors, à leur orio^ine et alternes avec eux, cinq
nu JARDIN DB GENEVE. 27
filamens qui s'élèvent du fond de la fleur jusqu'à la moitié de
Tinvolucre. Ils tiennent par la base à Tinvolucre et non aux
étaniines: ils sont poilus et grêles.
Vingt à quarante étamines sont disposées en cinq faisceaux
alternes avec les lobes de l'involucre , opposés par conséquent
aux filets intérieurs et aux appendices digités de l'extérieur .
Dans chaque faisceau les étamines les plus grandes sont vers le
centre ; elles dépassent d'une ligne, à la fin de la floraison , les
lobes de l'involucre. Chaque filet est articulé aux 2/3 de sa lon-
gueur. L'article inférieur est glabre à sa base, hérissé, du milieu
au sommet, de poils courts et étalés. L'article supérieur
est glabre, un peu rougeâtre. Chaque loge d'anthère s'ouvre
par une fente du côté supérieur, comme dans toutes les Euphor-
bes. Le pollen est jaune, à grains adhérens. L'évolution des
étamines est centrifuge.
Le pistil est un peu plus court que l'involucre pendant la flo«
raison. Il se compose d'un ovaire à 3 loges, porté sur un long
pédicelle, et de trois stigmates linéaires, obtus, recourbés à
Textrémité, entièrement glabres. Après la floraison le support
de l'ovaire s'allonge et celui-ci dépasse alors l'involucre. Cha-
que loge contient un ovule.
Une chose digne de remarque, c'est le développement des
organes floraux. Les organes sexuels sont d'abord entourés
des lobes ovales et ciliés de l'involucre^ comme on les voit dans
la fleur parfaite. Sur leur face extérieure il y a des glandes
triangulaires, tachées de rouge , qui deviennent ensuite les ap-
pendices digités. Leur côté intérieur garni de poches est le pre-
mier développé j les doigts extérieurs grandissent et se relèvent
28 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
ensuite, en se déronlant pour ainsi dire de bas en haut. La fleur
est sessile jusqu'au moment où les appendices digités .se déve-
loppent. Pendant la floraison les pédoncules sont dressés : ils se
penchent pendant la maturation •
On peut caractériser cette plante par la phrase suivante :
EuPHORBiA (Dàcttlanthes) globosà: ramis cr assis rotundatis
vel çylindraceis rnarnrnïllarihus , pedunculis unifloris elon-
gatis , braeteis opposais , im^olucri appendicAus eoctemis di-
gitatis facie interna lacunosis et basi bisaccatis^ lobis ovatis
ciliatis stylo adpressis^ tubo ins^olucri appendicibus filiformi-
bus cum lobis altemantïbus basi instructo.
Elle ressemble à VE. Anacantha Willd. (Burm. afiric. 1 7, t. 7,
DG. et Red. pi. gr. i44)t ^^ Haworth classait aussi dans son
Dactylanthes. Cependant elle me paraît différer sufiisamment
par ses rameaux articulés et irréguliers , ses fleurs longuement
pédonculées (et non sessiles) , ses lanières de Tinvolucre allon>-
gées, garnies de cavités, etc.
M. Rœper, que nous avons eu le plaisir de voir fréquemment
à Genève , a examiné cette plante et m'a dit que les Dactylan-
thes de Haworth devaient rentrer, comme section, dans le genre
Euphorbia, à cause de la variété de formes des appendices
glanduleux et des transitions qui existent en plusieurs cas. J'ai
cru devoir adopter cette manière de voir, qui me paraît fondée^
et qui d'ailleurs est celle d^un botaniste dont le nom fait auto-
rité dans le cas dont il s'agit.
G'està M. Hitchin, de Norwich, que le Jardin de Genève
doit l'espèce que nous venons de décrire.
DU JARDIN DB GENÈVE. 29
EXPLICATION DE LA PLANCHE 5.
A. Plante de grandeur naturelle; — 1. tubercule d'où partent les rameaux. Il est mor-
Hé sous terre ; — 2. rameau de forme sph^rîque ; — S. rameau de forme allongée ; —
4. renflement de Tun des pédoncules ; — 5. fleur au moment de la fécondation ; — 6. flew*
après la fécondation.
6. Détails de la fleur; — 1. fleur grossie déjà passée; — 2. fleur dont on a retranché
trois divisions d*appendice ; — a. poches internés d*un appendice; — b, doigts ou divisions
des appendices; — c. lobes de Tinvolucre entourant le pistil; — 3. la même fleur vue en
raccourci de haut en bas, mêmes lettres que pour la fîg. 2 ; — 4. fleur dont on a retran-
ché deux appendices, mêmes lettres que ci-dessus ; deux étamines « au moment de l'émis-
sion du pollen , passent entre les lobes de Tinvolucre et le pistil; — 5. un des appendices
ayant quatre doigts; — 6. fleur dont on a fendu Tinyolucre Ibngitudînalement, pour mon-
trer les étamines et le pistil, mêmes lettres que ci-dessus; — d. filamens internes de Tin-
yolucre ; — 7. plan de la fleur; — b* appendices ; — c. lobes de rinvolucre ; — - d. filamens
internes ; — e. faisceau d'étamines autour du pistil ; — 8. faisceau d'élamines ; — 9 et 10.
étamines; — 11, fruit de grandeur naturelle; — 12. bouton de grandeur naturelle; — iX
id. grossi ; —a. rudiment des poches intérieures des appendices ; — b, rudiment des doigts
des appendices; — c. lobes de l'involucre; — 14. bouton un peu plus avancé > mêmes let-
tres que ci-dessus ; — n. stigmates.
ÂLPH. DG.
II. MESEMBRYANTHEMUM BLANDUM.
Pendant nombre d'années nous avons cultivé cette planté
sous le nom de M. Burchellii^ comme provenant du voyage du
Gap de M. Burchell. G'est tout récemment qu'un examen
plus attentif nous a fait reconnaître son identité avec le M.
blandum^ figuré dans le BotarUcal Magazine^ t. 582, et dans le
30 SBPTIÈME NOTICE SUR LBS PLANTES RARES
Botanical Cabinet^ i. Sgg. Je donne cette synonymie parce que
nous avons envoyé à quelques Jardins des boutures sous le nom
de M. BurclielUi , et que plusieurs botanistes les ont reçues et
propagées comme une espèce véritablement nouvelle.
La tige est rameuse , droite , haute de 2 à 3 pieds. Les ra-
meaux sont anguleux , glabres , de couleur brune , dichotome
ou trichotomes. Les feuilles opposées , droites ou légèrement re-
courbées vers la tige, distantes d'un pouce à un pouce et demi,
linéaires, triangulaires, aiguës, longues de 6 à 10 lignes, glau-
ques, glabres, ponctuées quand on les regarde à la loupe ; Ta-
rête dorsale assez aiguë dans les nouvelles feuilles; les faces
latérales larges d'une ligne au plus ; la face supérieure canali-
culée, plus étroite que les autres. Les fleurs ordinairement en
cime, savoir une terminale et deux plus tardives , qui termi-
nent les rameaux axillaires. Les pédoncules ont un à deux
pouces de longueur. Les fleurs s'ouvrent le matin et durent une
demi journée. Le calice a cinq lobes inégaux, pointus, dont
deux ou trois plus grands , longs de 4 lignes et deux autres
bordés de membranes desséchées. Les pétales sont d'abord
blancs, puis rosés, linéaires, longs de 5 à 6 lignes; en sorte que
la fleur épanouie a environ 1 5 lignes de largeur^ Cinq stigmates
obtus, rayonnans, beaucoup plus courts que les étamines, for-
mant pendant la maturation cinq petites pointes sur un disque
rougeatre pentagone.
Ce mésembryanthème fleurit chaque année, en grande
abondance, depuis la fin du mois de juin jusqu'en septembre.
La figure du Botanical Magazine est défectueuse en ce qu'elle
ne montre pas la ponctuation des feuilles , qui produit une
DU JARDIN DB GENÈVE. 31
teinte peu unie, et surtout par la manière dont le peintre a fait
ressortir les stigmates sur un fond obscur , que l'on cherche en
vain dans la fleur.
Alph. DC.
12. BEGONIA BRASILA.
B. caule petiolisque longe pïlosis^foliis inœqualiter cordatis
ovatis supeme pilosis^ stipulis Oi^ato-acutis cïliatis^ pedunculis
retrorsum subpilosisy JlorU)us masculis dùepalis dipetalis^ fe-
mineis ^-S-petalis basi 3-bracteatis y alis inœqualibus.
Le Jardin botanique de Prague nous a envoyé^ sous le nom
de B. Brasila Schranck^ un Bégonia que je ne trouve pas dans
l'herbier de mon père, et qui n'est mentionné sous ce nom dans
aucun catalogue. Il n'est pas ^ en particulier, dans l'quvrage
de M. de Schranck sur les plantes du Jardin de Munich.
La tige est charnue , cylindrique , couverte çà et là de longs
poils blancs , glabre en d'autres points. Dans nos échantillons
elle n'a que 4^5 pouces de hauteur , mais ils paraissent d'une
mauvaise venue. Les feuilles sont inégalement cordiformes, ob-
tuses ou aiguës, ovales, sinuées, longues de 2 à 3 pouces, héris-
sées à la surface supérieure de poils épars et courts , glabres en
dessous, excepté à la base des nervures qui offre quelques poils.
Les pétioles sont couverts des mêmes poils allongés qui sont
32 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
abondans, surtout vers le haut : ils sont plus courts que les lim-
bes. Les stipules ovales, aiguës, fortement ciliées de longs poils,
dressées, sessiles, longues de 4 lignes, larges de i 1/2. Les pé-
doncules multiflores, axillaires, un peu plus longs que les pétio-
les , cylindriques et peu charnus , of&ent aussi quelques poils
qui sont rebroussés. Les cimes ont environ 4 fleurs, avec des
bractées et bractéoles ciliées, analogues aux stipules.
Les fleurs mâles sont terminales et munies d'un pédicelle
glabre , long de i à 2 lignes. Elles of&ent deux sépales oppo-
sés , arrondis, étalés^ de couleur blanche, larges de deux lignes;
et deux pétales alternes avec les précédens, d^un tiers plus
courts, linéaires, étroits, caducs. Les étamines, en grand nom-
bre, n'oflfrent rien de particulier.
Les fleurs femelles portées par des pédicelles de i à 4 lignes ,
glabres et cylindriques, ont à la base trois bractées oblongues,
ciliées, obtuses, verdâtres, longues de deux lignes, persistantes;
unovaire adhérent, doublé ^es sépales, à trois ailes obtuses, trian-
gulaires, dont une double des autres, alternes avec les sépales.
Au-dessus, se trouvent 4-5 pétales ovales, longs d'une ligne ,
étalés. Il y a 6, ou plus souvent 8 stigmates, plus courts que
les pétales.
Alph. DC.
i3. FICUS CERASIFORMIS.
La brièveté de la description de Desfontaines (Gâtai, plant.
BU XA.RBI1V DE GENÈVE. 33
hort. paris, edit. 3^ p. 4i3) m^engage à dire quelques mots de
cette espèce, qui n'est pas commune.
Le bois est jaunâtre. Les jeunes rameaux et les pétioles sont
couverts d'un duvet velouté de couleur fauve. Les feuilles al-
ternes, horizontales ou pendantes, ovales, aiguës à la base^
acuminées à l'extrémité^ longues de 5 à 6 pouces, larges de 2 à 3^,
entières, glabres en-dessus ^ velues et rudes en-dessous , offrant
une nervure centrale assez forte, deux nervures secondaires
qui partent de la base de celle-ci, et 2 ou 4 autres nervures se-*
condaires moins fortes qui vont se réunir vers l'extrémité. Les
pétioles obt 4 lignes de longueur. Les fruits pendans, solitaires
à l'aisselle des feuilles, ont un pédoncule velu, double de la
longueur des pétioles ^ mince à la base et s'élargissant vers le
haut : ils sont sphériques, longs d'un pouce, de couleur orange,
velus, avec des aspérités blanchâtres. En les cûttpant on obser-
ve une chair orange pâle ^ épaisse de 3 lignes , suintant du lait,
et à l'intérieur les cnrganes floraux. Ceux-ci se composent d'un
perigone 4^patûle ^ long d'une ligne et demie , à lanières li-
néaires , aiguës^ droites, légèrement poilues ; et d'un carpelle
libre , semilunaire, comprimé, terminé par un style plus court
que les lobes du perigone.
Nous avons reçu cette espèce du Muséum d'Histoire naturelle
de Paris. Les fruits mûrissent en août.
Alph. DG.
«ki*i
34 SEPTIEME NOTICE SUR LES PLANTES EÀRES
i4. CASSIA FLEXUOSA. Pl. 6,
C. folUs 5-jugis^ glandulâ oçoïdeo-acutâ inter foUolorumr
par primum , foliolis ellipticis emarginatis basi ohîiquis^ se-
palis et petalis obtusisy antheris 2 maximis^ os^ario puhes-
cente.
Cette bellie espèce a été découverte au Chili , par l'infortuné
Bertero. lien avait envoyé des graines au Jardin de Genève
sous le nom de C. ilexuosa^ que nous nous faisons un devoir
de publier, en souvenir de l'auteur.
La tige est glabre , haute de 3 pieds. Les stipules sont lan-
céolées, pointues^ un peu dentelées, longues de 3 lignes. Les
feuilles sont garnies de 5 paires de folioles elliptiques , émar-
ginées , rétrécies à la base^ en une sorte de court pétiole long
de 6- 1 o lignes , large de 4 à 6 , entières, un peu poilues en-des-
sous sur la nervure centrale; il y a une glande ovoïde, pointue,
entre les deux premières folioles. Les fleurs sont grandes, dis-
posées en corymbes axillaires et terminaux ; les pédoncules un
peu velus, de la longueur des feuilles. Chaque pédoncule porte
6-8 fleurs. Les pédicelles sont longs de 3 à 10 lignes. Les lo-
bes du calice sont obtus. Les deux extérieurs opposés petits et
verdâtres; les autres plus grands et pétaloïdes. Les pétales d'un
beau jaune doré, obtus, longs de 4hgnes, rétrécis à la base.
Des dix étamines deux sont très-grandes et recourbées , quatre
de moitié plus courtes que les pétales , et quatre très-petites )
DU JARDIN DE GENEVE. 35
^avortées , tronquées , situées vers l'axe de rinflorescence. Les
-anthères sont oblongues, terminées par deux pores. L'ovaire est
recourbé, filiforme, pubescent.
Cette espèce est très-voisine du C coluteoides ^ dont elle
•diffère par desfolioles plus petites, à nervures plus réticulées et
plus saillantes , ainsi que par des pédoncules axillaires , tandis
que dans le C. coluteoides ils sont terminaux par avortement
des feuilles de la partie supérieure.
Elle fleurit chaque année et contribue beaucoup à l'ornement
des massifs*
« « ■
■
EXPLICATION DE LA PLANCHÉ 6..
«
Fig. 1. — fleur grossie dont on a enlerë le calice et la corolle ;-^2* pétales-; — 3. calice^
la corolle étant tombée ; — 4. étamines aTortées ; -— 5 et 6. étainines de grandeur moyenne;
— 7. étamine allongée^ fertile ; — 8* pistil. * •
Albh. DC.
i5. CASSIA SCHINIFOLIA.
C. {CkamœsennaJfoUolis 6^'ugis lanceolatis acutis glaber-
rinus^ glanduld sessili rnaa^ùnd ad basin petioli ^ racemo ter^
minaliy pedunculis ^S-^riSj pedicelUs umbeUatis.
Elle provient de graines envoyées-, sous ce nom^ par le Jar-
din botanique de Montpellier. Je la crois distincte de celles qui
36 SEPTIÈME NOTICE SUR I.ES PLANTES KARES
sont décrites dans le Prodromus, et des autres espèces que j'af
pu voir décrites ou figurées altleurs. L'espèce dont elle me pa-
raît se rapprocher le plus est le C ruscifolia (Jacq. ic. rar.
I , t. 7 1)^ mais ses folioles sont un peu pbis étroites, mtièrement
glabres, ainsi que les rameaux et les pétioles, et la glande si-
tuée à la base des feuilles est bien plus apparente.
La tige est ligneuse, haute de 3 pieds; les rameaux sont lisses,,
cylindriques ou sillonnés* Les folioles presque toujours au nom-
bre de six, quelquefois de cinq, même de quatre. Assez fré-
quemment la première foliole est solitaire. La glande principa-
le située sur le pétiole , tout près de la base, est déprimée, rou-
geâtre, longue de près d'une ligne ^ remarquable par sa grosseur
et par la liqueur sucrée qu'elle suinte en abondance. Les feuil-
les ont environ 4 ^ ^ pouces de longueur; les folioles
I 1/2 pouce, sur 3 à 4 lignes de largeur. Celles-ci pré-
sentent leur plus grand diamètre {dus près de la base
que du milieu, et vont en se rétrécissant avec une cer-^
taine inégalité qui tes rend obliques. On remarque ordi-
nairement entre les 2 premières folioles une petite glande
oyoîde, variable quant à la grosseur, mais toujours plus
petite <pie celle qui se trouve à la base du pétiole. Quelquefois
même il y a, entre les folioles de la seconde paire, une
apparence de glande mal développée. Les fleurs sont en
grappes cory mbiformes , terminales, composées de pédoncu-
les d'un demi pouce de longueur, qui portent des om-
belles de 3 à 5 fleurs, Les pédicelles, glabres comme les
pédoncules, ont de 2 à 4 lignes de longueur. L'in-
florescence est indéfinie centripète. Les bractées ovales , aï-
BU JARDIN OE GBNEYE. 37
guës, longues de 2 lignes, sont très-caduques. Les lobes
du calice âont ovales, obtus, longs de 2 à 3 lignes. Les
pétales, d^un jaune doré^ ont de 4 ^ ^ lignes de lon-
gueur ; celui du côté supérieur est échancré au sonunet ;
les autres arrondis. Il y a dix étamines, dont trois du côté
supérieur, stériles^ longues d'une ligne; quatre réunies au
centre , fertiles , s'ouvrant par des pores terminaux ; deux
autres fertiles ,. situées latéralement au-dessous des précé-
dentes; enfin une dixième, stérile^ située du côté inférieur
de la fleur entre les deux pétales inférieurs. L'ovaire est
glabre, courbé comme dans toutes les espèces du genre;
sa pointe se relève du côté supérieur.
Alph. DC
6. PAPAYER INTERMEDroM.
J'ignore Torigine réelle d'un fort beau pavot qui orne
les plate-bandes de notre Jardin, mais je suis porté à croire
qu'il est un hybride produit, par le hasard, entre les
P. bracteatum et P. orientale II est exactement intermédiaire
entre ces deux espèces. Pour le port, et la coideur des
pétales , il approche plus peut-être de V orientale^ mais il
a des bractées, ce qui le place nécessairement à la suite
du bracteatum. Voici les points où je remarque quelque
138 SEPTtCMB NOTICE SUR LES PLANTES RARES
différence entre ces trois plantes, que j'ai maintenant sous
les yeux. Les caractères omis sont semblables dans les trois
espèces.
BRACTE ATUM . INTERMEDIUM . ORIENTALE .
Tige - Plus ramifiée , plus Plus ramifiée , plus
forte que dans le brac' forte que dausle broc-
teatum. teatum.
Feuilles Lobes ëlroilSj recour- Lobes intermëdiai- Lobes planes.
bés sur les bords du res^ quant k la forme
côté supérieur. et ii la courbure.
Bractées -• Grandes et très-iné- Bfoins grandes et sen- Point de bractées.
gales; une d^elle tou- siblement égales entre
jours de moitié plus Ion- elles,
gue que les autres.
Calice Couvert de poils ap- Couvert de poils Couvert de poils
pliqués, comme ceux dressés; ceux du pé- dressés; comme ceux
des pédoncules. donciile étant appli- du pédoncule.
qués.
Corolle D'un rouge très-foncé D'un rouge intermé- D'un rouge capuci-
aveo une grosse tacbe diaire entre les deux ne, c'est-k-dire tirant
noire k la base de cha- espèces, avec des ta- sur le jaune, avec des
que pétale. ches conmie dans le taches k la base peu
bracteaturn» prononcées.
.Fleuraison.« « . • . • En pleine fleuraison Idem.
auand celle du brctc^
teati/m. finit.
Alph. DG.
DIT JARDIN D£ GENÈVE. 30
17. ARRACACHA ESCULENTA.
A. esculenta DC. Prodr. A, p. 944, 5™® Not. gurlespLrar. dujard. de Genève^
p. 4, t, I (Mém. Soc. Phys, et d'Hist. nat. vol. VI).
La cinquième Notice sur les Plantes rares du Jardin de
Genève, publiée- en i833, a déjà fait connaître les essais
tentés en 182g et i83e, au sujet du précieux tubercule
de TArracacha, que nous avons été des premiers à cul-
tiver en Europe. Le seul résultat de ces tentatives avait été
une connaissance complète des organes de la fructification ,
jusqu'alors peu connus ; mais nos plantes avaient péri après
la floraison, sans produire de nouveaux tubercules.
Cependant l'attention publique , fortement excitée par cette
première tentative, devait déterminer les amis des sciences
et de Fagriculture à faire venir de nouveaux pieds de cette
plante, bien digne d'intérêt. Peut-être une culture différente,
au moyen des tubercules plus jeunes, pouvait-eUe conduire à
MU résultat avantageux.
C'est à M. Levât , de Montpellier ^ et à son parent ,
M. Chabannes, établi à Carracas, que nous devons le se-
cond envoi de tubercules d'Arracacha. Ils sont arrivés à
Genève^ dans le meilleur état de conservation, le 1 5 juin
i835, et nous nous sommes hâtés de les planter dans deux
terrains différens. Quelques tubercules avaient la grosseur
40 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
des deux poings réunis; d'autres un volume encore plus
considérable , qui dépassait les plus grosses pommes de terre.
A l'extérieur ils étaient d'un brun foncé; à ^'intérieur le
tissu était évidemment plein de fécule. Sept tubercules ont '
été mis en terre de bruyère, deux en terre franche , en-
tre des ceps de vignes , un en vase, enfin un dernier tubercule
a été placé dans une bonne terre de jardin, chez un agriculteur
très-soigneux, M, le syndic Lullin.
Toutes ces plantes ont poussé promptement une herbe
vigoureuse. Aucune n'a fleuri; tandis que dans notre pre-
mier essai elles avaient toutes donné des fleurs.
D'après cela nous augurions bien de la formation de
nouveaux tubercules , pensant que les sucs nourriciers ne
se seraient pas portés vers la partie supérieure de nos
plantes. Cependant nous avons vu avec peine, le lo no-
vembre^ que les tubercules ne s^étaient ni développés, ni
multipliés. On remarquait seulement autour des plus gros
tubercules^ un certain nombre de tiges (5 à lo), renflées à
la base en un corps charnu de n pouces d'épaisseur et
de 4 ^ ^ pouces de longueur. En coupant ce renflement
dans le sens longitudinal, j'ai été frappé de son appa-
rence à moitié farineuse. Evidemment la plante avait une
disposition à former un dépôt de iecule dans la partie
inférieure de ses tiges^^comme on le remarque dans plu-
sieurs autres ombellifères, mais le temps ou la chaleur lui
avaient manqué pour accomplir ce genre de végétation.
Nous avons soigné ces jeunes tiges , et nous nous proposons
de les planter de bonne heure au printemps.
BU JARDIN DE GENÊYB. 41
Il ne sera pas mutile de remarquer que si, dans cet essai,
la chaleur a paru manquer à nos plantes, d'un autre
côté le froid ne parait pas les a£fecter beaucoup. Les feuilles
de Dahlia , et mêmes de pommes de terre , ont gelé plu-
sieurs jours avant celles d^Arracacha. Le lo novembre
celles-ci étaient encore vertes, pour la plupart. Si nous
avons retiré les plantes, c'est par la crainte où nous étions
que l'humidité ne fît pourrir les tubercules, ou qu^un froid
plus intense ne les fît geler. M. Lullin a fait les mêmes
observations et a suivi la même marche.
Les pieds mis ten terre de bruyère, dans un endroit
ombragé, ont moins bien végété que ceux en terre ordi-
naire. Ds ont été plus sensibles au froid , et la base de leurs
liges était moins enflée*
Tel a été le résultat de cet essai que nous devons au
2èle de MM. Levât tet .Ghabannes. Nous saisissons cette
occasion de leur exprimer publiquement notre reconnais-
sance, et nous sommes persuadés que tous les horticul-
teurs instruits se joindront à nous dans ce senimtent. La
tentative n'a pas échoué comme la première fois, seule-
ment elle n'a pas encore reûssi. L'année prochaine nous
donnera peut-être un résultat plus satisfaisant.
ÂLPH. DG.
42 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
i8. COTYLEDON CRISTATA. Pl. 7.
G. cristatus Haw, philos. Mag. 48 tj, om/, 4, p. 4 23,
G. cristata DC. Prodr. 3, p. 3gg.
Les feuilles fbnnent une rosette un peu lâche, et par-
tent d'une tige, longue d'un pouce environ, couverte de
fils brun, lisses, nombreux, longs de &-10 lignes, ana-
logues aux petites racines adventives qui recouvrent les
tiges de fougères- Les feuilles cunéiformes, d'environ 18»
lignes de longueur et 10-12 lignes dans la plus grande
largeur, sont charnues, convexes, surtout du côté supérieur,,
obtuses et sinueuses ou crispées à l'extrémité, d'un vert
grisâtre , veloutées sur les deux surfaces , à cause d'un grand
nombre de poils courts simples raides et obtus.
La hampe a un pied et demi de longueur; eUe porte
vers le bas quelques petites feuilles alternes , dont la 3"* re-
couvre la i*^* (soit i/3), arrondies ou ovales, planes, peu
charnues , avec un pétiole d'une * ligne et un limbe de i /a
ligne, pubescentes comme les feuilles radicales. Elles de-
viennent de plus en plus étroites vers le haut, en même
temps que la tige florale devient moins pubescente: cel-
le-ci est glabre dès le tiers de sa longxieur jusqu'au sommet ,
rougeâtre, cyUndrique, ponctuée de taches vertes oblon-
gnes.
Fleurs soUtaires, disposées le long de la tige florale, à
DU JARDIlf DE GENÈVE* 43
partir de la moitié jusqu'à l'extrémité, naissant à l'aisselle
de trois bractées , savoir une extérieure , ovale-aiguë , longue
d'une ligne^ les deux autres plus petites, intérieures, oppo-
sées de part et d'autre de la première. Pédicelle long d'une
ligne et demie^ turbiné, lisse ^ glaucescent, glabre, et telle-
ment continu avec les lobes du calice, que Ton dirait une
fleur à ovaire adhérent. La floraison est centripète. Les
boutons sont dressés , mais les fleurs ouvertes ou déjà passées
se penchent d'un seul côté de la tige.
Calice à cinq lobes aigus, glabres, glaucescens, longs
d'une ligne. Corolle gamopétale, quoique l'on voie très-bien
la soudure des 5 pétalesj^ longue de 6 lignes; tube long
de 5 lignes, large d'une seule, glabre à ^extérieur, un peu
velouté à rintérieur, vert avec des taches pourpres. Lobes
ovales^ ^igus, recourbés, blancs, et rosés sur le bord qui
n'est pas recouvert dans Festivation : celle-ci contournée
de droite à gauche relativement à l'axe de la fleur. Entre
chaque lobe de la corolle se trouTC un petit appendice
en façon de lobe très-court. Dix étamines , dont les filets
sont en partie soudés avec le tube de la corolle: les
5 alternes avec les lobes de la corolle, se détachant du
tube, plus bas que les autres; les 5 autres plus élevées
s'omTant les premières. Anthères arrondies fort petites. Cinq
pistils libres , partant d'un torus charnu ou pédicelle
soudé avec le calice^ fusifônnes, longs de trois lignes ^ à
surface glabre mis bosselée; stigmates obtus ; des écail-
les arrondies, émarginées, planes, opposées aux pistils et
appliquées contre la base de chacun d'eux. Les pistik et
44 SEPTIÈME NOTIGB SUR LES PtANTES RARES
leurs glandes alternes avec les lobes du calice, et par con-
séquent opposés à ceux de la corolle et aux étamines
les plus longues, comme c'est le cas dans toutes les Grasr-
sulaoees diplostemones. (i) Beaucoup d'ovules elliptiques.
Cette plante, envoyée par le Jardin royal de Berlin,,
a fleuri au ccmimencement de septembre i834*
BXPUGÀTION DE LÀ PLANCHE.
Fig. 1. surface des feuilles vues k la lonpe; — S. bouton grossi; — S. fleur grossie; —
a, bractée ; — b. Tune des deux petites, bractées intérieures; — c, pëdicelle chamu^ —
d, calice ou lobes du calice ; «^ e. lobes de la corolle; — y*, appendices de la corolle; — -^
4. fleur coupée en long et grossie ; — 5. corolle étalée ; — 6, fleur dont on a enlevé la co-
rolle pour montrer les pistîb et leurs écailles à la base ; — 7. coupe de la fleur.
Alph. DCL
19- CHORIZEMA DIVERSIFOLIA. Pl. 8.
CH. folus integris cuspidatis^ inferioribus obouatis^ superio-
ribus linearibus vel lanceolatiSy supeme gîabris^ subtus pu-
berulisy pedunculîs 2-3 ^om.
Cette petite plante nous a été montrée par l'un des meilleurs
(1) DG. Hém. sur les Crassolac. , in-4o.
DU JARDIN DE GENÈVE* 45
Aoristes de notre ville, M. Grenier, sans qu'il ait pu nous
en indiquer Forigine.
La tige est grêle, filiforme, probablement rampante
dans rétat naturel, longue de 3 pieds, un peu relue.
Les feuilles, assez éparses, varient beaucoup de formes; les
inférieures sont oblongiies ou obovées, longues de 3 à 6
lignes, larges de 2 à 4? 1^ supérieures lancéolées ou linéaires,,
longues de I à 2 pouces, larges de 2 à 4^ toutes entières, termi-
nées par une petite dent, glabres en-dessus, velues en-dessous et
sur les bords. Pédoncules axillaires, longs de 2 à 4 pouces,
aussi velus. Les pétioles, longs à peine d'une ligne, sont
terminés par 2 ou 4 fleurs assez isolées, sessiles, à l'ais-
selle de très-petites bractées linéaires. Galice glabre, en
entonnoir , 5-fide , long de 3 lignes environ ; les deux lobes
supérieurs plus larges que les autres^ et moins divisés en-
tre eux. Gorolle de couleur capucine pâle, avec une ta-
che jaune au milieu; étendard arrondi^ échancré en cœur,
relevé, lai^e de 5 lignes; ailes obovées, planes, de moitié
plus courtes que l'étendard, et de couleur plus foncée,
ayant un onglet renflé au milieu et embrassant la carène ;
celle-ci est presque cachée par les ailes , de couleur verdâtre ,
obtuse, rétrécie en un onglet filiforme formé de 2 filets
soudés. Dix étamines distinctes, de la longueur de la ca-
rène. Filets minces, sauf ceux des étamines latérales (oppo-
sées aux ailes) qui sont un peu élargis. Pollen jaune clair*.
Ovaire fusiforme, un peu velu.
46 BEPTIÈMB NOTrCB SUR LBS PLANTES RARES
expugàhon de la planche 8.
Fig, 1. fleur Tue de c6të; — 2. fleur vue du côté infërieur; — 3. calice; — 4. pétaltt
isolés et dans leur position relatiT«; — 6. Staminés; — €• pistil.
Alph. DG.
20. PHASEOLUS? SUPERBUS.
Parmi des plantes semées dans le Jardin de Genève en
i83o , nous avons vu fleurir dès i832 une Légumineuse
fort remarquable , qui , vu sa beauté , peut être citée comme
digne d'orner les jardins.
La racine est un tubercule un peu saillant au-dessus de
terre et qui parait être de la grosseur d'un œuf. Une tige
ramifiée et volubile s'élève à une hauteur de 4 <>u 5
pieds , et s'entortille autour d^une palissade : elle est her-
bacée, cylindrique, un peu striée, rude au toucher, et toute
hérissée de poils simples, raides, insérés sur 'de petites as-
pérités. Les feuilles qui naissent à 3 ou 4 pouces les unes
des autres , sont munies de stipules triangulaires , pointues,
longues de 3 lignes: il y a 3 folioles égales, ovales, ter-
minées en pointe et coupées en ligne presque droite à la
base^ longues de i 1/2 pouce et larges d'un pouce, entières,
DU JARDIN DB GENÈVE. 47
velues y mais sans poils raides , à nervures penninerves sail-
lantes en-dessous , supportées par un pétiole commun , long
de I à 2 pouces, couvert de poils rudes: les deux folioles
latérales ont des pédicelles très-courts, munis chacun d'une
stipelle linéaire à la base: la foliole terminale a un pédi-
celle de demi-pouce, muni près de s<m extrémité de deux
stipelles semblables aux précédentes.
Les pédoncules axillaires sont plus longs que l'intervalle
des feuilles, cylindriques, renflés à la base et hérissés de
poils raides. Ils portent vers le haut 5 à 6 fleurs suppor-
tées par des pédicelles de 3 à 6 lignes. Chaque bractée
principale, qui est ovale et pointue, longue de 3 lignes y
donne naissance à un pédicelle qlii avorte^ mais il y a
deux fleurs latérales qui se développent, et dont les brac-
tées se voient de chaque côté de la bractée principale.
Chaque fleur est elle-même comme emboitée par deux
bractées opposées, ovales, obtuses, très-velues, longues de
près de trois lignes. Le calice, qui dépasse à peine ces
bractées, et qui est velu, principalement à sa base, se di-
vise au sommet en lobes membraneux , au nombre de qua-
tre, par la soudure des deux supérieurs. La corolle est
d'un beau rouge. L'étendard est arrondi , échancré au
Sommet, recourbé sur les bords, embrassant le reste de
la fleur, et double de la longueur du calice; il of&e à une
ligne au-dessus de Tinsertion, de chaque côté et à l'intérieur,
de petits appendices membraneux. Les ailes oblongues, ré-
trécies à la base, d^un tiers plus petites que Tétendard.
La carène tortillée , cachée entre les ailes , [à peine co-
48 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
lorée,. Ëtamines diadelphes (i et 9). Celle du cote supé-
rieur , qui est libre, est supportée par une petite callosité
terminée par une sorte de membrane en godet, qui fait
saîUie du côté extérieur, et au-dessus de laquelle s'élève
le filet blanchâtre, qui n'offre rien de remarquable. Les
neuf autres étamines aont réunies en une gaine, laquelle pré-
sente aussi sur les deux bords de petites membranes dif-
ficiles à voir, qui paraissent être le même oi^ane que
l'appendice de la première étamine. L'ovaire est velu: il
naît du milieu d^un godet membraneux, long d^une demi
ligne 7 fendu du côté supérieur de la fleur , crénelé à l'extrémi-
té. Le stigmate est hérissé de poils auxqi^ls viennent s'ac-
crocher les grains de pollen. J'ai vu dans Fun des ovaires.
7 ovules sur une série longitudinale. Les légumes n'ont pas
mûri. La floraison dure long-tanps, et on est obligé de ren-
trer la plante en serre chaude, parce qu'elle craint beaucoup le
froid.
Nous ne savons malheureusement pas de quel pays cette
plante est ori^naire. Il est probable que c'est de l'Inde,
attendu que le Jardin avait reçu beaucoup de graines
de ce pays dans les années antérieures à i832. On peut
résumer la description par la phrase suivante :
P? radice tuherosâ^ foUolis 3 stipellatis^ Jtoribus race-
mosis 3'bracteatis y calice ^-loboy vexillo rotundato emargi-
nato hasi utrinque appendiculato ^ carind comtortd^ starmni-
jbus diadelphis basivaginatis^ o^ario vaginuldjissd basi cincto.
On voit que jcette espèce se rapproche beaucoup du genre
DU JARDIN DB GSNÈVB. 49
Pachjrrhizus^ dont elle parait diflférer cependant par la carène
contournée. Elle s'éloigne, d^un autre côté, des Vrais Phaseo-
lus , par sa racine tubéreuse et par son calice , en sorte qu'elle
doit peut-être former un genre nouveau. Jusqu'à ce que la
fiructificatioh soit connue, on pourra, ce me semble. Hésiter
sur cette question^ c'est pourquoi j'ai rapporté avec doute au
genre Phaseolus.
Alph. DG.
21. ECHEVERIA RACEMOSA.
La tige est cylindrique, dépourvue de feuilles à la base,
dans une longueur de deux pouces; elle se termine par
une rosette de feuilles sessiles, charnues, oblongues, lé-
gèrement convexes sur le dos , sans nervures, glabres comme
toute la plante, im peu glauques et d'une teinte rougeâ-
tre 9 les unes longues de 2 pouces , et Wges de 9 lignes ,
à peines pointues \ les autres , à la partie supérieure , plus
courtes et pointues. Une hampe^ longue de i 1/2 pied,
déclinée., cylindrique , munie de feuilles ou bractées alter-
nés caduques , part obliquement de' la rosette de feuilles.
Une dizaine de fleurs alternes, portées par des pédicelles
de 2-3 lignes, naissent à l'aisselle de bractées ovales-lan-
céolées, concaves, de la longueur des pédicelles. Ceux-ci
7
50 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
portent souvent une ou deux petites bractéoles. Galice 5-
fide^ glauque, à lobes réfléchis, ovales, longs de 2 lignes,
légèrement pointus. Corolle 5-partite, tubuleuse, resserrée
un peu vers le haut, longue de 5 à 6 lignes, à 5 an--
gles obtus, de couleur rouge vermillon, à lobes lancéo-
lés divergens vers Textrémité. Dix étamines, dont cinq, un
peu plus longues, alternes avec les lobes de la corolle, et
cinq opposées, soudées avec ceux-ci jusque vers le milieu
de leur longueur: toutes d'un tiers seulement plus cour-
tes que la corolle. Les filets des étamines libres, dilatés à
la base. Anthères jaunes, longues d'une demi-Ugne. Cinq
carpelles opposés aux lobes de la corolle , libres entre
eux , fusiformes, longs de 3 à 4 lignes dans la fleur, munis
intérieurement à la base de nectaires transvei^aux blanchâtres,
qui suintent une liqueur^
Alph. DC^
22. SMILAX ROXBTJRGHIANA.
Nous cultivions au Jardin botanique cette espèce de Smilax y
sans l'avoir vu fleurir et sans en connaître le nom et l'o-
rigine, lorsque nous avons eu occasion de la voir en fleur chez
M. Aug. Saladin, à Pregny, près de Genève. (i)
(1) La circonstance que M. Saladin cultive beaucoup de plantes en pleine
DU JàKDIN de GENÈVE. 51
Après examen, il nous a paru se rapporter au Smildx
Roxburghiana ^ mentkmné dans la liste de M. Wallich ,
espèce du Népaul, dont ce botaniste avait envoyé jadis des
échantillons à mon père^ sous le nom de Sm. laurifolia.
L'arbuste atteint la hauteur d'un homme, dans la serre
de M, Salâdin. Il est remarquablement garni de feuilles,
et d^un vert lus<ré dans toutes ses parties. Les rameaux,
lisses et cylindriques , offrent à peine ipielques sillons. Les
feuilles alternes ont jusqu'à un demi-pied de longueur,
sur un demi-ponce de largeur: elles sont simples, entières, oblon-
gues-lancéolées , ayant leur plus grand diamètre un peu
au delà du milieu, pointues ou acuminées, à trois ner-
vures principales remarquablement distinctes, les deux la-
térales plus rapprochées du bord c^e de la nervure centrale ,
les nervures intermédiaires nombreuses, rectilignes à leur
point de départ, et s'anastomosant vers leurs extrémités.
Pétioles de 6-8 lignes, canaliculés en-dessus* A l'aisselle
se trouvent quelques dents un peu vdues , restes de pédoncules
détruits ou avortés.
Pédoncules floraux sditaires, plus courts que les pétio-
lerre , dans une grande serre dont on enlève les ch&ssis pendant Tété » fait que
certaines espèces acquièrent un développement extraordinaire et fleurissent mieux,
ou plus souvent, que dans la plupart des jardins. D'antres espèces, sans doute,
ne s'accommodent pas de cette culture ; mais peu importe k un amateur , qui
doit chercher avant tout à avoir une serre bien garnie , où la végétation soit
belle.
52 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
les , ramifiés vers rextrémité , soit en grappe , soit eu une
ombelle irrégulière de 5-io fleurs. Pédicelles longs à peine
d'une ligne ou une demi-ligne, partant de Faisselle de
bractéoles infiniment petites et caduques. Boutons sphéri-
ques. Fleurs verdâtres, fort petites. Périgone à six lobes;
les trois intérieurs plus grands que les extérieurs, recour-
bés, ovales, longs d'une ligne. Six étamines plus courtes
que les lobes du périgone; anthères fort petites, ovoïdes,
biloculaires , insérées au sommet du filet. Des traces de
disque glanduleux autour de la base des étamines. Point
d'ovaires.
Le Sm. laurifolia L. figuré dans Catesby, est très-dif-
férent , par l'absence des deux nervures latérales , si remarqua-
bles dans notre plante.
Les échantillons du Sm. Roxburghiana Wall, diffèrent
du nôtre par des pétioles moins long-s , et surtout par une
inflorescence en grappes plus longues que les pétioles^ et
non en ombelles plus courtes qu'eux. Cependant il y a, dans
le nombre, des grappes aussi courtes que les nôtres et assez
semblables. Cela tient probablement à la difliculté de fleu-
rir , qui caractérise cette plante ; difficulté qui fait que les.
grappes sont souvent à demi-formées.
Alph. DC.
DU JARDIN DE GENÈVE. 53
23. PANCRATIUM AUSTRALASICUM.
P. australasicum. Bot. reg. r. j4 5.
Bulbe ovoïde, large de trois pouces, de couleur fauve.
Feuilles à vemation convolutive , c'est-à-dire roulées en cor-
net comme celle des Hémérocalles , se développant pendant
la floraison, de forme obovée, munies d'un pétiole de 3
pouces, arrondies vers le haut et terminées néanmoins par
une pointe émoussée, entièrement glabres, présentant une
forte nervure centrale et. d'autres confluentes à la base et ati
sommet du limbe, longues de 5 à 6 pouces.
Hampe cylindrique à la base et légèrement comprimée
vers le haut, de 8 à 9 pouces de longueur, droite, du
même vert que les feuilles , et glabre comme toute la plante.
Quinze à vingt fleurs disposées en ombelle, entourées et
entremêlées de bractées lancéolées, entières, blanches à la
base et verdâtres vers le haut , dont cinq extérieures à l'om-
belle formant autant de spathes. Ces dernières ont 18 li-
gnes de longueur^ quatre ou cinq de largeur à la base , et ne
se fanent pas pendant la floraison; les intérieures sont plus
petites. Pédoncules de 3 à 4 lignes de longueur. Corolle
blanche, longue de 21/2 pouces; tube cylindrique, légè-
rement renflé à la base; lobes au nombre de 6, dont 3
extérieurs et 3 intérieurs, égaux entre eux, de la longueur
54 SEPTIÈME NOTICE ft0R LES MÀMTES RARES
du tube, lâucéolés, obtus , étalés, un peu variable dans
leur largeur. Six étamines, soudées plus ou moins et sou-
vent inégalement^ avec la corolle; le plus souvent adhé-
rentes avec le tube seulement et distinctes de la plupart
des lobes ; de longueur inégale , mais toujours d'une ligne
au moins plus courtes que les lobes. Filets blancs, élargis
à la base, divergeant semblablement de tous les côtés du
pistil et libres entre eut. Anthères droites, jaunes, poin-
tues, longues d'une ligne. Ovaire adhérent, 3-loculaire, à
loges opposées aux lobes externes de la corolle. Deux ovu-
les dans chaque loge. Style cylindrique, atteignant l'ex-
trémité des étamines, glabre et de couleur blanche, divisé
au sommet en 3 lobes linéaires tellement dressés et appli-
qués les uns contre les antres, qu'on les prend pour une
seule pointe.
Cette espèce à été cultivée pendant long-temps dans le
Jardin de Genève sous le nom de Pancratium^ mais elle
n'avait pas fleuri avant le mois de juin i835, ou peut-
être on ne l'avait pas observée. Elle diffère des vrais
Pancratium par l'absence de couronne à l'intérieur de la
corolle. Elle se distingue aussi de tous les Crinum par
la foiTne des feuilles, qui est celle des Hémérocalles , par
leur vernation et leur développement tardif. L'adhérence
très-irrégulière des lobes de la corolle, entre eux et avec
les étamines, est probablement un phénomène spécial au
pied que nous avons sous les yeux. La forme irrégulière
de la corolle distingue cette espèce du genre Amaryllis.
DU JARDIN DE GENÈVE. 55
La couleur absolument blanche de la fleur et la forme des
étamines s^accordent mieux avec le genre Crinum.
Le Pancratium amboinense (Bot. mag. t. 14^9) ™^'^
paru présenter une grande analogie de port et de carac-
tères avec l'espèce que je viens de décrire. U faut les re-
garder d'assez près pour les distinguer; mais dans le P. am-
boinense les bases dilatées des étamines se soudent en-
semble , comme dans tous les vrais Pancratium , tandis que
dans notre plante les bases d^étamines sont seulement di-
latées avec une disposition à se souder occasionnellement.
On ne peut rien imaginer de plus intermédiaire entre les
genres Pancratium et Crinum, que la plante décrite ci-
dessus j mais son extrême ressemblance avec le P. am-
boinense empêche de la classer dans un autre genre.
Peut-être ces deux espèces forment-elles le noyau d'un genre
intermédiaire ?
Alph. DC.
(Extrait du tome YII de U Société de Physiipie et d^Hisloire Naturelle de Genève. )
BRACHTEIS Vfm/xm/or/i't
GUIZOTIA e/n/cra a.
BRACHYRIS yrmrim /o//<-j
GUIZOTIA rfr//r7,r « .Mf//-/r
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GUIZOTIA ^/^y*^/,/ 3^,1^1.1/,,
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HUITIÈm NOTICE
SUR LBS
PLANTES RARES
CULTITiKS
DANS LE JABDm DE GENÈVE,
PAA
imn[# JkMÊg.mW^. et JJph* De Candolle^
^ Professean à rActtdémie et Directeiin da Jardin.
I. DIANTHUS POLYMORPHUS Bieb.
D. cauUbus erectis lœi^ibus^ JoUis linearibus acutis carind
et margine subscabris^ fioribus tiunc dense capitatis sessiUbus
nunc subsolàariis pedunculatisy squamis calycims serusi}\HUis
acutis cafyce bres^ioribus^ petalorum Umbis obos^atis >apice ser^
ratis.
D. polymorpkus Bieb. fl. taur. Cauc. I, p. 324; suppL
p. 298. Sering. in DG. prod. I, p. 356.
Cette plante mérite parfaitement le nom de polymorphe^ eu
égard aux variations de port , de forme et de grandeur qu'elle
présente, d'où résulte une grande difficulté soit à la caractéri-
ser comme espèee, striTè CM ckfiMr les Turiatioiis.
La tige est droite , cylindrique, lisse, d'un vert assez foncé,,
ainsi que le feuillage, tantôt simple^ ferme, raide et s'élevant à
deux pieds de hauteur, tantôt divisée dès sa base en rameaux
plus ijrelies, (A ne :»'élevftnt guère qu'à un pied de hauteur.
Les jbuilles sont opposées, soudées ensemble en un gaine
cylindrique de demi-pouce de longueur, linéaires, pointues,
larges de près de trois lignes, et presque planes dans les indivi-
dus à tige simple et fefiBe ^ étroits et plies* en long de manière à
prendre la forme d^alène dans les tiges grêles et rameuses, gla-
bres et d'un vert foncé sur les deux surfaces ,. munies sur les
deux borda et sur la côte moyenne ou carène de petites aspé-
rités qui les rendent l^èrement rudes au toucher. Ces feuilles
inférieures sont plus rapprochées et un peu plus longues que
les entrenœuds ; les supérieures sont beaucoup plus écartées.
La disposition fle$ fleurs est très-variable : tantôt , et cela est
surtout vrai des individus à tige simple, les fleurs foiment des
ÊdÉBoeaux: «»rrés^ compactes^ à peu près comme dans l'œillet des
Hûharti>eux, «t i» en compte jusqu'à trente et plus , sessiles dans
iô nienie corymbe ; tantôt, et cela est surtout vrai des individus
è. tige rameoise, les fleurs sont disposées en plusieurs faisceaux
distincts et pédoncules, et chacun de ces faisceaux se compose
de cinq ou six fleurs ; quelques-uns même sont réduits à une
ou deux fleurs. Dans tous les cas , chaque fleur porte à la base
de son calyce quatre ou plus souvent six écailles ou bractées ;
ces écailles sont dé couleur paille ou rousse, un peu membra-
neuse,, de forme ovale,, tantôt obtuses, tantôt plus ou moins
DU JARDIN DB GBNETE. 3
proioDgées en pointe ; leur longueur est très- variable , tantôt
de moitié plus courte que le calice, tantôt égalant presque sa
longueur; en général^ les individus à tige ferme, à fleurs nom-
breuses «n un seul corjmbe, ont les écaiUes plus longues et plus
pointues , et ceux à tigies rameuses et à plusieurs petits corym-
bes ont ces écailles {dus courtes et plus obtuses ; mais on trouve
des degrés intermédisdres entre toutes ces inflorescences , soit
pour le nombre et la disposition des fleurs, soit pour la forme
et la grandeur des bractées.
Le calice est cylindrique, long de trois à quatre lignes, di-
visé en cinq dents aiguës, vert et pâle dans la partie couverte
par les bractées , le plus souvent brun ou rougeâtre dans la
partie découverte. Les pétales ont leur onglet pâle, linéaire,
long de trois lignes ,. et le limbe d'un rose clair, sans tache , de
forme obovée, un peu dentelé au sommet , long de deux lignes,
et complètement dépourvu de poils dans mes échantillons,
soit cultivés soit spontanés^
Les fleurs sont presque toujours polygames par avortement.
Dans les individus à tige forte et à corymbes multiflores, on
trouve les étamines réduites à dix petits filets dépourvus d'an-
Ûière et entièrement cachés dans le tube du calice, et l'ovaire
surmonté de deux longs styles saillants hors du calice, et barbus
dans toute leur partie supérieure» Cet état §e retrouve encore
dans les individus à tige rameuse et à cymes pauciflores ; mais
lorsque les fleurs sont plus éparses et presque solitaires , alors
les étamines portent des anthères blanches, ovales -oblongues
et légèrement saillantes hors du calice ,. et les styles sont beau.-
coup plus courts.
4 HUITIÈME NOTICE SOR LES PLANTES RARES
Le fruit est une :capsule ovale^oblongue , en£aiiiée et sessile
dans le tube du calice^ de <^oulear paille à sa maturité ^ renfer-
^laut alors ûu grand nombre de graines adhérentes à un, pla-
centa central, et qui ne m'ont pas paru différer des espèces
voisines.
L'œillet polymor^ihe est abondant ^ selon M. Marshall, de
Bieberstein , dans les steppes «ecs et découverts au pied du
Caucase et près du Wolga inférieur; il y fleurit du mois de mai
jusqu'à l'automne. J'en ai reçu des échantillons desséchés et
des graines des mêmes localités^ de MM. Steven et Fischer. Il
a été retrouvé en Bessarabie par M. Tardent; en Grimée par
M. Beaupré; à Odessa, etc. Sa fleuraison dans le Jardin com-
mence à la fin de mai .
La plante est vivace, robuste, de pleine terre; eUe n'exige
aucuns soins particuliers, et se multiplie soit par les graines,
soit par la division des racines.
L'avortement de l'un des sexes est fréquent dans plusieurs
cariophy liées, et en particulier dans plusieurs espèces d'œillets.
Il offre dans celle que nous venons de décrire, ceci de remar-
quable, que plus la tige est forte, plus les feuilles sont lai^es^
plus les fleurs sont nombreuses et sessiles , plus aussi l'avorte-
ment des étamines est fréquent, tandis qu'il est rare dans les
individus à tige rameuse ^ à feuilles étroites et à fleurs éparses;
on pourrait croire qu'il est déterminé par la compression laté-
rale des fleurs réunies en cyme serrée , ou que tout au moins
quand les fleurs sont ainsi rapprochées, le développement de
chacune d'elles est moins complet.
Si Ton jugeait convenable d'établir deux variétés t^onmie
». ■ •
4
DU JAADIW UE GENÈVE. >
dans le Prodromus^ la var. A se composerait des iadividns à:
tige simple et forte, à feuilles larges <^ à fleurs nombreuses eir
cyme serrée ^ à étamines avortées et incluses ; la var. B com-
prendrait les individus- à tige très^rameuse, à feuilles étroites^
à fleurs presque solitaires^ à étamines fertiles et saillantes; mais
je n'ai pas cru devoir distinguer ces formes comme de vraies
variétés^ vu qu^on trouve bien des degrés intermédiaires.
J'ai beaucoup de doute que le jD/VmfA2/xd!u^fehz/^ de Schrader
et de Link, qui a été rapporté à. cette espèce, puisse lui appar-
tenir. L'échantillon, de cette plante, quejetiensdeM. Schrader,.
a le feuiUage beaucoup plus glauque, les^ tiges un peu anguleu-
ses vers le haut ^ la gaine des feuilles très-courte, les étamines «
très-saillantes, les pétales plus grands et à onglets plus longs..
Je suis porté à kv considérer comme une espèce distincte.
DC.
ir. CmSIUM ALTISSIMUM Spreng.
C. coule idtissimo striato subaraneoso^folùs sessilibus basi
subattenuatis suprh glabris subtus cano-tomentosis margme
ciliato-spmosisj aliis lanceolatis subindwiaSy aliis pinnatifidis^
capitulis soUtariis bracteatis wMo -globosis^ invoL squamis
gîûbrmscuUs in spinam elongatam patulam rigtdulam pro-
ductis^ vntùrds acummatissùnis inarmibus.
Le but de cet article est de relever une erreur que j'ai com-
mise dans.le Prodromus/(voL YI, p, 64o et 649)- A^yantsemé
6 HUITIÈME NOTICE SUE LES PLANTES RARES
dans le Jardin les graines d'un Girsium que j'avais reçu de la
Louisiane^ et décrit diaprés le Sec , sous le nom de C. diver^o
iium^ j'ai reconnu que la plante qui en est provemie n'est autre
que le Girsium figuré par Dillenius à la planche 69 die $on
Hortus Ehhamensis^ et qui est le Carduus aUissiïïmss de linné,
et pai' conséquent le Cirsmm ahissùnum. Il faut donc rayer
mon C. dii^erstfolium ^ et le réunir à Valtissimûm. Les causes
qui m'ont entraîné à cette erreur, et qui peuvent la faûre excu-
ser, sont : i^ que la plante n'a point ni dans les édbantillons
sauvages, ni dans la plante cultivée, les feuilles scabres ea-dies-
sus, comme le dit Sprengel^ 2^ que les bractées qui cnfaHirent
l'involucre ne sont point ovées4aiicéolées, commt.leTeut E^ot,
mais très-étroites ; 3^ que ks épines qui partent du soaunefc des
écailles de Finvolucre sont presque deux fois plus longues
qu'elles ne sont indiquées dans la figure, d'ailleurs très-bonne
de DiUénius.
La plante vivante s^élève \ dix à douze pieds de hauteur, et
répond par-là au nom et à la description des auteurs. Elle
varie : quant aux rameaux qui , dans les échantillons sauvages,
sont aranéeux et un peu hérissés^ et dans la plante «ulthnée pres-
que glabres.
Les écailles de l'involucre oi&ent sur le dos une raîeUan-
châtre et un peu calleuse, qui descend du point d'iœertioti de
l'épine jusqu'à la moitié de TécaiUe, et qui a étéun pea obs*
curément indiquée par DiUénius.
La couleur des fleurs de la plante cultivée est d'un violet
rougeâtre très-analogue à celui de nos diardims cAmmuns;
celle de l'échantillon s^tuvage de M. Teinturier est plus p&le,
DU JA.KDIN DE GRNEVR. 7
et Ëlliot dit que la plante est ordinairement pourpre . d'où on
peut conclure qu'elle est sujette à quelques variations.
Les étamines ont les filets légèrement hérissés , d'où résulte
que l'espèce doit être placée dans la section des Onotrophés, et
comme ses feuilles ne sont pas décurrentes, et ses corolles oixli-
nairement purpurines^ elle est placée dans le Prodromus après
le n^ 1 10 5 avec la phrase spécifique citée en tête de cet article
et la synonymie suivante :
Cirsiuni altissimum laciniato folio subtus tornentoso. Dil.
Elth. I, p. 8i, t, 79.
Carduus altissimus. Lin. Sp. 167 1.
Cnicus altissimus. EU. Sketch. 2, p. 298.
Cirsium altissimum Spreng. Syst. 3, p. S^S.
Cirsium altissimum et C. di^^ersifolium., DC. Prod. 6, p. 64o
et 649.
Hab. in Pensylvanià, Garolinâ, Louisianâ.
DC.
3. LILIUM LONGIFLORUM. Thunb. in Trans. Un. Soc. 2,
;;. 333. WUld. Sp. 2, p. 84. Ker. Bot. Reg. t. 56o.
Cette espèce de lis , que Thunberg avait d'abord prise pour le
lis blanc d'Europe (fl. jap. i33) , en est bien distincte, soit par
ses feuiUes étalées et marquées de trois nervures prononcées,
soit surtout par ses fleurs dont la longueur est d'environ sept
pouces, c'est-à-dire presque le double de celles du lis blanc.
2
1
8 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
Cette espèce, encore rare dans les jardins, a fleuri dans la serre
de M. Phil. Dunant, en septembre iSS^-
Sa tige ne s'élève qu'à un pied ou un pied et demi ; elle porte
des feuilles éparses, lancéolées, étalées, très-entières, calleuses
au sommet. Vers son sommet se trouvent deux fleurs portées
chacune sur un pédicelle épais et cylindrique. Les six pétales
sont rapprochées en un long tube, et semblent, au premier
coup d*œil, soudés ensemble. Mais en réalité les trois du rang
extérieur sont fortement appliqués sur ceux du rang intérieur,
et le bord de leur limbe est légèrement enchâssé sous un rebord
de la côte moyenne, qui est large et aplati. Ces pétales sont
un peu dilatés vers le haut en limbe ovale-lancéolé demi-étalé
et calleux au sommet.
Les étamines sont plus courtes que les pétales, et même que
le style. Leur filet offre vers le bas une nervure assez saillante
et deux lames pétaloïdes étroites. Les anthères sont semblables
à celles du lis blanc.
L'ovaire est vert cylindracé à six sillons : le style cylindrique
et le stigmate à trois lobes épais, charnus, jaunâtres et couverts
d^une mucosité gluante.
La figure citée a la fleur beaucoup trop courte, et le bas du
tube est indiqué comme cylindrique, tandis qu'en réalité il est
fortement sillonné.
DC.
DU JARDIN DE GENEVE. 9
4. ACROTRICHE DEPRESSA. Pl
Acrotriclie depressa. R. Brown. Prod. 548.
Âcrotriche depressa. p. Loddigesn DC Prod. 7, p. 757.
Ce sous-arbrisseau, originaire de la Nouvelle-Hollande, a
été communiqué au Jardin de Genève par MM. Loddiges. Il
s'écarte de la phrase par laquelle M. R. Brown désigne son
Acrotriche depressa^ en ce qu'il n'a pas la tige déprimée, mais
dressée; c'est ce qui m'avait engagé à le considérer comme une
variété de cette espèce ; mais la figure ayant été communiquée
à M. Brown, ce savant l'a reconnue pour sa plante, et pense
que c'est à la culture dans les jardins qu'il faut attribuer la
direction dressée de sa tige. On peut donc considérer la plante
de Loddiges ou comme une vraie variété, ou comme une varia-
tion produite par la culture. Je crois devoir en donner ici la
description et la figure, soit parce que M. Brown, qui a dé-
couvert cette espèce, n'en a pas décrit les fleurs, soit parce qu'il
n'y a qu^un petit nombre d^acrotrichés dont on possède des
descriptions détaillées.
L'individu que j^ai sous les yeux est dressé, haut de deux
pieds, très-rameux, surtout vers le haut^ les rameaux sont di-
vergents , cylindriques , d'un gris-brun à leur état adulte, l^g^'
rement pubescents dans leur jeunesse. Les feuilles sont alternes
ou plutôt en ordre quinconce peu régulier, presque sessiles ,
étalées, coriaces, ovées un peu en cœur, pointues, terminées
par un mucro rigide, planes, un peu calleuses sur les bords,
10 HUITIEME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
qui sont légèrement ciliés et presque dentelés en scie, lisses en-
dessus, marquées en-dessous de veines blanchâtres simples ou
bifurquées au sommet; ces feuilles ont une et demie à deux
lignes de longueur sur une ligne et demie de largeur.
Les épis de fleurs naissent des vieux rameaux au-dessous des
feuilles; ils sont nombreux, rapprochés, rebroussés ou pendants,
longs de six à sept lignes; avant la fleuraison ils sont cylindri-
ques , pointus , munis de bractées embriquées qui leur donnent
quelque ressemblance avec des chatons; iU portent dix à
quinze fleurs. Les bractées sont petites, arrondies, appliquées
contre Taxe qui est pubescent : quelques-unes vers la base de
répi sont stériles , les autres portent une fleur à leur aisselle ^
et alors on remarque en outre deux petites bractéoles opposées,
situées sur un pédicelle excessivement court , presque nul. Ces
bractées sont membraneuses comme le calyce. Celui-ci est di-
vise en cinq parties oblongues un peu obtuses, légèrement ci-
liées, marquées de quelques raies roug-eâtres vers le sommet;
elles n^atteignent guère que le tiers de la longueur de la co-
rolle.
Les fleurs ont une teinte sale et une odeur nauséabonde ou
vireuse. La corolle est infondibuliforme, à tube ovoïde presque
cylindrique, blanc à la base, rougeâtre au sommet, à cinq lo-
bes demi-dressés , oblongs , obtus , terminés par un faisceau de
soies blanchâtres naissant de l'extrémité de la face supérieure ;
ces lobes portent de plus à la base une houppe de soies blanches
qui se réfléchissent sur l'entrée du tnbe^ et la ferment presque
complètement.
Les étamines , au nombre de cinq , naissent du scnnmet du
DU JARDIN DE GENEVE. 11
tube , alternes avec les lobes d'abord dressés , puis déjetés en
dehors. Les filets sont courts, les anthères uniloculaires, couleur
de brique roussâtre.
L'ovaire est de forme ovée, de couleur blanchâtre, entouré à
sa base d^une glande verdâtre très-peu proéminente et continue.
Le style est court , cylindrique , un peu verdâtre , le stigmate
arrondi presque en tête. L'ovaire , coupé en travers , présente
deux ou trois loges monospermes, dont une seule parait destinée
à devenir fertile. Le fruit ne m'est pas connu.
DC.
EXPLICATION DE LA PLANCHE.
1. Une portion de la tige de grandeur naturelle.
a. Une sommité de rameau avec les feuilles vues en->dessus, un peu grossie.
b. Un fragment du dit avec les feuilles vues en-dessous » un peu grossi.
c» Une feuille très-grossie Tue en-dessus.
d. La dite Tue par-dessous.
«•'Un épi avant la fleuraison.
/*« Un fragment de Tëpi pendant la fleuraison j très-grossi pour montrer les bractées
et les fleurs.
g. Une fleur entière très-grossie. «
A. Le calice et le style, id,
I. La corolle ouverte^ vue par dedans avec les étamines, iVf.
k. Une étamine vue par dehors, id,
L La même vue par dedans» id.
m. Le pistil entier avec l'anneau glandulaire de la base, id.
/t. Coupe de Tovaire montrant deux loges» id.
o, Gonpe d'un ovûre à trois loges» dont une fertile, id.
^2 HUITIEME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
5. MAXILLARIA DEPPEI. Pl. 2.
M. Deppii Lindl.
Nous devons à Tobligeance de M. Paccard, chef de ruiie des
principales maisons de commerce de notre ville, un certain
nombre de plantes rares des environs de Mexico. Elles appar-
tiennent aux catégories intéressantes des plantes grasses et des
orchidées. L'espèce dont il s'agit maintenant a fleuri à la fin
de juin i838. Elle paraît identique avec le M. Deppii. Lodd.
Bot. Cat. t. 161 2, qui n'est connue que par une figure impar-
faite, et que M. Lindley soupçonne être un Cymbidium. Les
détails de l'organisation n'étant pas connus, je crois devoir
publier la description suivante :
Les rameaux qui portent les fleurs naissent de la base d'une
bulbe ovoïde, comprimée, de trois pouces et demi de hauteur
sur un et demi de largeur, sillonnée dans toute sa longueur, d'un
vert sale , et qui paraît avoir porté à son sommet des feuilles à
une époque antérieure. Les tiges florales sont droites, au nom-
bre de quatre , dont deux portent des fleurs et sont hautes de
cinq à six pouces. Leur base est renflée, ovoïde, et paraît des-
tinée à remplacer le tubercule décrit ci-dessus. Chaque tige
porte deux feuilles alternes, ovales, pointues, embrassantes,
longues de quinze lignes environ , mais qui paraissent devoir
grandir encore. Au sommet se trouve une bractée semblable
aux feuilles , ovale-lancéolée , pointue, de moitié plus courte
que la fleur. L'odeur de celle-ci est très-agréable, analogue à
DU JARDIN DE GBNÈVI^. 13
h vanille. Les trois sépales sont lancéolés, aigus, longs d\\n
pouce et demi , larges de demi-pouce, de couleur verdâtre avec
des taches brunes ; les deux inférieurs se prolongent à la base
en une sorte d^éperon obtus, provenant de l'obliquité des sé-
pales sur le sommet de l'ovaire. IjCS deux pétales supérieurs
sont ovales-pointus , blancs, tachetés de ronge intérieurement
dans la moitié inférieure, longs de douze à treize lignes, larges
de six à sept. Le labellum , un peu plus court que les deux
autres pétales, est divisé vers les deux tiers en trois lobes, dont
le central beaucoup plus long que les^ auti^^s, lancéolé, pointu,
recourbé, dentelé ; les deux autres très-courts, obtus et relevés.
Au point de partage des lobes et en-dedans se trouve un dédou-
blement du labellum, soit une languette de deux lignes environ,
charnue, ovale. Tout le labellum est jaune, rayé de rouge dans
la partie inférieure , et tacheté dans le reste. La colonne qui
porte l'étamine est droite, de moitié plus courte que les sépales ,
plane et velue du côté central, glabre et arrondie sur le dos.
ïille se termine par un capuchon d'une ligne et demie environ,
qui contient les masses polliniques. Celles-ci sont au nombre
de deux , chacune obtuse , bilobée , de façon que le lobe anté-
rieur cache l'autre qui est plus petit; elles sont supportées par
un filament commun (caudicula), de couleur blanche , d'une
ligne de longueur, adhérent à la base par une glande ovale vis-
queuse.
Elle diffère du M. aromatica par une bulbe plus grande et
des feuilles plus petites, par la grandeur de la bractée, la cou-
leur blanche des pétales, la grandeur des lobes latéraux du
labellum, etc. Comparée au Cymbidium marginatum, avec
14 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
lequel M. Lindley soupçonne qu'elle a du rapport, on re-
marque une différence notable dans la longueur de la caudi-
cula. Dans les Cymbidium (au moins dans cette espèce) les
masses poUiniques sont presque sessiles sur la glande; ici la
caudicula est longue d'une ligne environ, soit plus longue que
les masses elles-mêmes. Sous ce point de vue, le M. Deppei est
bien plus voisin du M. aromatica, par exemple.
Alph. DC.
EXPLICATION DE LA FIGURE.
No 1. Fleur vue par derrière pour montrer la bractée n,
2. Fleur vue par devant: a se'pales; b pétale; c labellum.
3. Fleur vue de côté: a deux des sépales, dont ta base forme une sorte d^éperon;
b deux des pétales dont le labellum forme le troisième; n bractée.
4. La même fleur coupée en long pour montrer la position et la forme du la-
bellum c, et de la colonne des organes sexuels.
5. La colonne des organes sexuels vue à part et grossie; e antlière contenant les
masses poUiniques ; y caudicula ou filament qui supporte les masses.
6. La colonne dont on a enlevé Panthère^/*, et où Ton voit les masses g.
Le Labellum est étalé pour qu'on voie mieux sa forme; h languette inté-
rieure; I lobes latéraux; k lobe terminal.
7. Colonne vue à part et coupée longitudinalement.
8. Labellum coupé longitudinalement. Les mêmes lettres que dans la figure 6.
9. Anthère vue de face et coupée par le milieu.
10. Masses poUiniques vues de face.
11. Id, vues par le côté où elles touchent à la colonne stigmatique.
Post-scnptum. Pendant Timpression de ce qui précède j'ai vu fleurir un autre
pied de la même espèce sur lequel une des fleurs avait trois étamines parfaites .
Les pétales manquaient » et les deux anthères surnuméraires étaient à côté de
Tanthère commune» au sommet de la colonne, vis-à-vis de la place des pétales.
C'est un genre 4e monsUrtosité décrit dans d'autres orchidées par MM. Brown
et Wydler. Je me propose d'y revenir dans une autre occasion.
DU JARDIN 9B GiN^Vfi. 15
6, EPIDENDRUM CANDOLLEI. Pl. 3
Ë. pseudobulbis subsphsericis suicatis , scapo erecto elon-
gato multifloro (?) , sepalis petalisque obovato-oblongis acutis ^
labelli liberi trilobi cucuUati striati lobo medio crîspo acuto^
lobis lateralibus obtusis, disco elevato calloso sulcato pubes*
cente ovato-acuto.
E. Gandollei Lindl. Bot reg. 1889, in âppend. 77, sine tab.
Hab. in Mexico.
Après avoir vu fleurir cet Epidendrum et l'avoir fait figurer
à Genève, j'ai profité d^un voyage à Londres pour le montrer
au docteur Lindley, parce qu^il me semblait très-voisin de son
£• asperum, dont la figure n'a jamais été publiée. M. Lindley
s'empressa de comparer mon dessin, et me répondit, avec son
obligeance accoutumée , qu'il ne pouvait pas le distinguer de
l'E. asperum de son herbier. Deux mois après notre plante
vint à fleurir chez MM. Loddigess, et le docteur Lindley, se
souvenant parfaitement de mon dessin, mais voyant la plante
en meilleur état et vivante sous ses yeux, crut devoir la distin-
guer de l'E. asperum. Il l'a publiée en juillet iS3g dans les
suppléments du Botanical register^ en lui donnant mon nom.
Après un examen aussi impartial et de la part d'un botaniste
aussi distingué, dans une famille dont il s'est occupé avec tant
de succès , je ne doute pas de l'identité de notre plante avec
celle de MM. Loddigëss. Cependant, comme notre dessin a
servi de type , et que la plante cultivée en Angleterre pourrait
3
16 HCTITIÈME NOTICE SUR LBS PLANTES RARES
offrir quelques légères difFérenceSy, propres à constituer une va-
riété, je crois devoir publier ici une description et la figure que
j'avais soumise à Texamen de M. Lindiey.
Les fausses bulbes sont presque sphériques ; après avoir perdu
leurs feuilles elles sont sillonnées et ont une longueur de deux
à quatre pouces. Les feuilles sont Knéaires-lancéolées , longues
de quatre à cinq pouces, larges au plus d'un pouce. La hampe
est presque droite, haute de douze à quinze pouces, Usse et
munie çà et là de bractées engainantes, alternes, pointues. Deux
fleurs seulement se sont développées dans notre échantillon ;
mais il est très-possible qu'une autre année il y en ait da-
vantage , ainsi que M. Lindiey l'a observé sur la plante de
MM. Loddigess. Les sépales et les pétales sont d'une couleur uni-
forme vineuse ou plutôt brun-pâle, de forme et grandeur égales ^
oblongs et pointus, de la longueur à peu près de neuf lignes.
Labellum jaune strié de rouge, trilobé, plus court que les pé-
tales d'à peu près une ligne : les lobes latéraux relevés pour
former un cornet, très-obtus sur leurs bords, le lobe central
dépassant les autres de trois lignes environ, ovale, aigu, crispé
sur les bords, mais étalé. Le centre du labellum, depuis sa base
jusque vers le milieu, occupé par une callosité ovale, sillonnée
dans son centre^ pubescente et blanchâtre. Colonne des étami- '
nés convexe sur le dos, concave à rintériem*, ayant un tiers de
la longueur du labellum, libre d^avec lui, d'un rouge vineux
sur le dos, principalement du côté supérieur, renflée au sommet,
et terminée par une anthère obtuse.
La phrase du docteur Lindiey est celle-ci : « Piseudobulbis
sphasricis, scapo paniculato, sepalis petalisque obovato-oblongis,
DU JARDIN DB GENÈVE. 17
labelli liberi trilobi cucuUati lobo medio crispo acuminato, disco
eievato calloso sulcato pubescente. » IL dit que la fleur est d'un
brun terne avec une lèvre jaune terne striée de même couleur.
(The flowers are duU brown with a dull yellow lip, striped with
the same colour. ) Lia plante de MM« Loddigess vient aussi du
Mexique. On peut la considérer comme une variété .multiflore,
à panicule^ dont le labellum est rayé de jaune plutôt que de
rouge.
. AuPH. DG.
Explication de la Planche 3.
Fig. 1. Labellum yu de côté.
2. Id, vu en face et avec la colonae staminale.
3. Mêmes objets coupes longituJiiialemeut.
4. Anthère.
5. Masses polliniques.
7. EPIDENDRUM OBTUSUM. Alph. DC. 'i
■
£. pseudobulbis ovoïdeo-acutis la^ibus, scapo elongato de-
clinato multifloro, sepalis petalisque oblongo-lanceolatis obtu-
sis patentibus , labelli liberi trilobi cucuUati, lobis crispis ob-
tusis striatis, medio latiore, disco calloso glabro oblongo-acuto.
Hab. in Mexico.
Fausses bulbes ovoïdes y pointues, lisses , terminées par deux
feuilles opposées linéaires-acuminées, planes, coriaces, longues
18 HUITrèlTE NOTICE SUR LES PL4NTES RARES.
de quatre pouces. Pédoncule d'un pied de longueur, grêle, cy-
lindrique, lisse, décliné, multiflore. Bractées caduques, distan-
tes, serrées en forme de gaine, ovales, obtuses, longues de deux à
trois lignes seulement. Huit à dix fleurs pédicellées, et les infé-
rieures sur des ramifications du pédoncule. Pédicules de deux à
trois lignes.
Sépales oblongs-lancéolés, obtus, d'un brun verdâtre, étalés,
longs de quatre à six lignes, larges de deux lignes; le supé-
rieur un peu plus grand que les autres. Pétâtes semblables aux
sépales, mais un peu plus rétrécis à la base. Labellum d'une
ligne ou deux plus court que les pétales ; dans sa partie infé-
rieure à bords roulés en-dedans^ de manière à former un cylin-
dre blanchâtre, rayé de pourpre sale, entourant la colonne
staminale, mais libre d'avec elle; dans sa partie supérieure^
divisé en trois lobes obtus, légèrement crispés et rayés de rouge.
Le lobe inférieur, à peine plus long que les lobes latéraux, mais
de moitié plus large et tout-à-fait arrondi. Une languette ou
tache calleuse, glabre, blanche, oblongue, pointue, sur le tube
du labellum du côté inférieur, s'étendant jusque vers le milieu
de sa longueur. Colonne trois fois plus courte que le labellum,
glabre, convexe et rouge en-dehors, plano*concave et plus pâle
en-dedans.
Envoyé du Mexique par l'intermédiaire de M. Paccard, Il
a fleuri à la fin de juillet tSSg.
Cette espèce est voisine de l'Epidendrum asperum Lindl. Elle
en diffère par un labellum plus long , dont le lobe central, qui
dépasse à peine les latéraux, est arrondi, obtus, au lieu d^étre
ovale, pointu. La couleur de la fleur est d'ailleurs la même.
DU JARDIN DE GBNiVB. 19
On doit la classer parmi celles du ^ i de Lindley gen. et
spec. of Orchid, in-8, p. 97*
Alph. DG.
8. CUPHEA iEQUIPETALA Cat.
La figure de Ga vanilles (ic. t. 382, f. 2) n^est pas assez
bonne pour qif on puisse bien reconnaître cette espèce, qui s'est
répandue dans les jardins. Les feuilles sont munies d'un pétiole
de I à 2 lignes et non sessiles ; les poils de la tige et du calice
sont d'nne autre nature que ceux des feuilles ; dans notre planté
cultivée ils sont rouges, d'une consistance plus raide et élargis
à leur base ; enfin les dents du calice sont ordinairement ter-
minées par des poils semblables en forme de houppe. Je ne vois
rien à changer dans la phrase du Prodromus qui a été &ite sur
un échantillon authentique de Gavanilles ; seulement la plante,
vue dans son ensemble , n'est pas herbacée, comme on pouvait
le croire diaprés l'échantillon; elle est plutôt sufFrutescente.
Les deux pétales supérieurs ont une teinte violet-foncé; les
autres sont plus pâles et plutôt rouge-carmin .
L'espèce nous a été envoyée du jardin de Bâle sous le nom
de G. scabrida, mais elle diiïère tout à fait de la plante de
Runth, notamment en ce que les poils ne sont pas sur deux
rangées.
Alph. DG.
20 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
9. ACAQA TRIGONA Awh. DC,
Un des meilleurs jardiniers-fleuristes de notre pays, M. Gre-
nier, a présenté cet Acacia à deux reprises dans les expositions
de fleurs de Genève , et l'a répandu dans nos serres. Il l^avait
obtenu de graines sans nom, et nous fîmes de vains efForts pour
le déterminer pendant la durée de l'exposition de 1837. Ayant
fait depuis des tentatives tout aussi inutiles pour le découvrir
parmi les centaines d'Acacias décrits par les auteurs, nous som-
mes déplus en plus persuadés qu'il est nouveau, et quHl doit
être placé entre VA. suaveolefis Willd. et VA. angust^lia
TVendl. dans l'ordre du Prodromus.
La tige est cylindrique, rameuse, glabre comme toute la
plante. Les rameaux sont triangulaires, ce qui nous a dcmné
l'idée de l'appeler ^r^o/i/ï; les pbyllodes ont de 2 à 3 pouces
de longueur sur 3-4 ligmes de largeur; ils sont lancéolés, mu-
eronés, tantôt approchant d'être linéaires, tantôt d'être oblongs.
Leur bord est déterminé par une nervure ou «épaississement sur
lequel se trouve à 6 lignes environ de l'cHÎgine, du côté ^upé-
rieiu-, une callosité ovale concave qui semble d^abord une tache.
A leur base on remarque deux petites écailles ( stipules ) cadu-
ques, obtuses. Les uns sont droits, d'autres en plus grand
nombre sont légèrement recourbés du côté supérieur. Les grap-
pes sont axillaires, les inférieures composées, de moitié plus
courtes et quelquefois aussi longues que les pbyllodes ; les su-
périeures simples et alors beaucoup plus courtes que les pbyl-
lodes. Les pédoncules sont verts à peine anguleux; les pédicel-
DO JARDIN DE GENÈVE. 21
les, jaunâtres, cylindriques, longs de 3 lignes, terminés par trois
et plus ordinairement quatre fleurs sessiles. Le calice et la
corolle sont composés de quatre parties; les pétales beaucoup
plus longs que les sépales. Lesétamines très-nombreuses et jaunes,
ainsi que toute la fleur. L'ovaire est velu.
Le port est tout à fait celui de VA. sua^eolens^ et l'odeur est
également bonne; mais le nombre des lobes du calice et de la
corolle est toujours de quatre, jamais de cinq, et Tovaire n^est
pas glabre. Il difïére de VA. angustifolia par ses pédoncules
triangulaires et ses pédicelles multiflores. Dans nos échantil-
lons du sum^eolens et dans les figures de VA. angustifolia^ je
ne trouve point de callosités sur le phyllode. On. peut carac-
tériser cet Acacia par la phrase suivante :
A. trigona^ phyllodiis lineari-lanceolatis basi subattematis
integerrimis mucronatis, racemis tiîgt)nis inferioribus compositis
phyllodiis brevioribus, calyce 4-partito, ovario villoso.
Species in sectione I , Phyllodineae, ^ 2 , floribus. capitato-
racemosis, post sp. 4^, DC. prodr. locanda.
Gulta in hortis Genevensibus. Floret Maio.
Ajlph. DG.
o. GROTALARU HELDIANA.
M. Held, directeur du Jardin botanique de Garlsruhe, nous
a envoyé, sous le nom de Crotalaria spec. noi^. une espèce qui
22 HUITIEME NOTICE SUR LES PILANTES RARES
parait effectivement nouvelle , et que nous proposons de nom-
mer, diaprés le botaniste qui Ta observée le premier.
La plante est droite, suiïrutescente , hérissée de poils , à ra-
meaux cylindriques, à feuilles sessiles, ovales, aiguës. Les in-
férieures sont souvent obtuses et mucronulées ; les supérieu-
res lancéolées; les moyennes ont deux pouces de longue.ur
sur un pouce de largeur. Il n'y a pas de stipules aux feuilles
inférieures ; mais les supérieures en ont qui sont décurrentes
dans toute leur longueur, et qui forment une bordure à la tige
d'une feuille à l'autre. Les pédoncules partent des rameaux
au-dessous de la feuille, aux deux tiers de la longueur de la
stipule. J\s ont 6-12 lignes, et se terminent par des fleurs jau-
nes, où les lobes du calice sont pointus, la corolle plus longue
que le calice, et l'étendard strié sur un fbnd jaune pâle.
Au premier coup d'œil on dirait que cette plante est le
G. oçalis Hook Bot Mag. t. 3oo6. Le port, les feuilles et
les fleurs sont presque semblables ; mais les feuilles supérieures
sont plus étroites, l'étendard est strié, et surtout les stipules
ne se prolongent pas en pointes libres de toute adhérence, ou
si elles se prolongent, c'est à peine visible.
Le Crotalaria ovalis du Bot. Mag. est très-différent de celui
des auteurs américains, du moins des échantillons de Bosc et
Fraser, de l'herbier de mon père. On peut caractériser les trois
espèces de la manière suivante :
G. ovÀLis (Pursh fl. north Amer. p. 4^) hirsuta diffusa,
foliis subsessilibus ovalibus subrotundisve , stipulis acuminatis
summis vix decurrentibus brevibus, pedunculis oppositifoliis
elongatis, corollâ calycem arquante. ® In Garolinâ et Georgiâ.
Stipulas inferiores saepius desunt.
DU JARDIN DE GENÈVE. 23
C. HooKERiANA , hirsuta erecta, foliis sessilibus ovalibiis, sti-
pulis decurrentibus hastatis, pedunculis oppositifoliis elongatis,
corollâ oalyce sublongiore — £ seminibus mexicanis in h. Glas-
gow, ciilta. Stipulée non nunquam desunt — G. ovalis Hook.
Bot. mag» t. 3oo6, non Pursh.
G. Helduna, hirsuta erecta, foliis subsessilibus ovalibus acu-
lis, superioribus lanceolatis^ stipulis longé decurrentibus om-
ninp adnatis, pedunculis infrà fclium, corollâ calyce longiore —
Gulta ex h. Garlsruhiano.
Omnes Grotalariae alatse affines.
Alph. DG.
I
I. BLETIA PURPUREA.
La plante qui fait le sujet de cet article est assez ancienne
dans les jardins , et celui de Genève la possède depuis plu-
sieurs années. Elle a été décrite par Lamarck sous le nom de
Lùnodorum purpureum^ et j^en ai donné jadis la description
dans les Liliacées de Redouté (voL 11^ n. et t. 83"). Si je sui^
dans le cas de revenir sur cette jolie orchidée, c'est que depuis
que les plantes de cette famille sont plus répandues dans les
jardins, on a confondu Fespèce de Lamarck avec deux espèces
qui lui ressemblent en eflfet par le mode de végétation et les
principaux caractères. Ayant eu occasion de voir en fleur deux
des trois plantes ainsi confondues, je puis, ce me semble, tracer
assez bien leurs caractères distinctifs. D'après la classification
actuellement admise^ toutes les trois appartiennent au genre
24 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
Bletia de la Flore du Pérou et de M. Lindley. Toutes, indé-
pendamment de l'analogie de leurs caractères génériques , ont
le bulbe épais arrondi poussant par deux places différentes les
feuilles et les hampes florales ; leurs feuilles sont en forme de
glaive, allongées , leurs fleurs disposées en grappes simples ou
rameuses, des bractées solitaires à la base de chaque fleur; leur
labellum est crépu sur les bords , muni de cinq à sept crêtes
longitudinales. Indépendamment de ces caractères communs qui
ont probablement déterminé leur confusion, indiquons mainte-
nant les caractères distinctifs qui me font penser que le Bletia
purpurea est distinct du Bletia Jlorida avec lequel M. Brown
Tavait réuni , et du Bletia verecunda avec lequel M. Lindley
Tavait placé comme simple synonyme.
L'espèce de Lamarck {Bletia purpurea DC.) ressemble au
Bletia Jlorida par sa stature, qui s'élève à un pied ou un pied et
demi seulement ; mais il arrive quelquefois que lorsqu'elle est
cultivée dans une serre trop chaude ou trop entourée de gran-
des plantes, elle s'élève jusqu^à deux et même trois pieds, taille
ordinaire du Bl. verecunda. J'ai vu un individu ainsi allongé
présenté à l'exposition des fleurs de 1840 par M. Muzy, en
même temps qu^un beau pied du Bletia verecunda^ aussi élevé
dans les serres de ce zélé horticulteur. Les feuilles sont ensifor-
mes, plissées et nervées longitudinalement, fort semblables à
celles du BL Jlorida , plus pâles et plus étroites que celles du
Bl. verecunda.
La hampe tient le milieu entre les deux espèces, sous ce rap-
port qu'elle est tantôt parfaitement simple comme dans le Bl^
Jlorida^ tantôt rameuse, à peu près conune dans le BL vere^
DU JARDIN DE GENÈVE. 35
cunda ; mais elle est mince comme dans la première, et de moi-
tié moins épaisse que celle de la seconde.
Les bractées sont petites, peu apparentes, comme dans la
Bl. fiorida^ et environ deux ou trois fois plus courtes que dans
le Bl. verecunda.
La couleur générale des fleurs est d'un pourpre rose bien re-
présenté dans la figure de Redouté, plus foncé que dans la figure
du Bl.florida de Lindley, mais beaucoup plus pâle que dans
le Bl. verecunda^ où elle est pourpre foncé. Le lobe moyen du
labellum qui , dans Bl. florida , est blanc , se montre au con-
traire d^un rose égal on même plus foncé que le reste de la fleur
dans le BL purpurea.
Les côtes jaunes et saillantes qui naissent sur la base du lobe
moyen du labellum sont au nombre de sept à neuf dans notre
espèce, tandis qu'on n'en compte que cinq dans les deux autres.
Enfin^ les cinq segments de la fleur sont ovales-lancéolés ter-
minés en pointe dans le Bl. purpurea^ tandis que dans les deux
autres les trois extérieurs sont pointus^ et les deux intérieurs
sensiblement obtus à leur sommet.
D'après ces caractères on voit qu'il y a ici trois espèces à dis-
tinguer, au lieu de deux qu'on trouve indiquées dans les livres
les plus estimés.
Le Bl.florida est, d'après le témoignage de Loddigess, ori-
ginaire de l'île de la Trinité. Le BL verecunda se trouve dans
plusieurs îles de l'Archipel des Antilles. Quant au BL purpu-
rea^ je pense qu'il est des îles Bahama. En effet , d'après la
note que Richard a insérée dans la Flore de Michaux, le Bletia
26 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
purpurea paraît être le Limodorum trifidum de cet auteur
qui a été transporté des îles Bahama en Caroline.
Voici en conséquence comment je pense qu'on doit établir
les caractères et la synonymie des trois espèces que je viens
d'indiquer.
B. FLORiDA (R. Br. in hort. Rew. éd. 2, v. 5, p. 206 exeL
syn. Red.) sepalis os^àUAanceolatis obtusiuscuUs subpatentibuSj
petalis latioribus obtusis supra columnam forrdcatis ^ labelU
disco costis 5 redis indivisis^ lobis lateralibus rotundatis abbre-
i^iatiSy intermedio cwieato crispa^ scapo simpUci radiccdi^ foUis
enstformibuSy bracteis minimis. ¥ In insulâ Trinitatis ex Loddig.
Flores pallidè rosei, labelli lobo medio albo. Bl. florida LindL
bot. reg. t. i4oi. gen. et sp. orch. p. 121. Gymbidium flori-
dum Salisb. prod. p. 9. Oyas florida Salisb. act. soc. bort.
Lond. I, p. 261. Bletia pallida Lodd. bot. cab. t 62g.
B. PURPUREA, sepalis os^ali-lanceolatis subpatentibus petaUs-
que acutiusculis supra columnamfomicatis^ labelli disco cos-
tis 7-9 redis indi^isis^ lobis lateralibus abbres^iatis oçalAuSy
intermedio cuneato crispo^ scapo parce ramoso radicali^Jbliis
ens^ormibuSy bracteis minimis. ¥ In insulis Bahamensibus ex
Mich.^et Rich. Limodorum purpureum Lam. dict. 3, p. 5i5
(nec Lin. nec Michx. ad Galopogon tenellum référendum).
Red. lU. 2, t. 83. excl. Plum. syn. Limodorum trifidum
Michx. fl. bor. Am. 2, p. iSg. Flores purpiu^o-rosei, labelli
lobo medio concolori, imo intensiori.
B. YERscuNDA (R. Br. in hort. Rew. éd. 2, v. 5, p. 206)
sepalis Oi^alibus cuspidato-acutis subpatentibus ^ petalis ob-
longis obtusis suprà colwnnam fomicatiSy labelli lobo medio
DU JAKDIIf DE GENÈVE. 27
latiore quam longo undulatOy disco costis 5 simplicibus^ scapo
radicali ramoso^foUis ensiformAus^ bracteis açato-lanceolatis
ma/usculis. ¥ In ins. Garibœis. LindL gen. et sp. orch. p. 1 2 1 .
excL syn. Michx. et Red. Limodorum altum Lin. syst. veg.
680. Jacq. ic. rar. 3, t. 602. Sims. bot. mag. t. 980. Limo*
dorum tuberosum Jacq. coll. 4 9 ?• i^^* Limodorum yerecun-
dum Salisb. prod. p. 9. Gyas verecunda Salisb. trans. soc.
hort. Lond. i^ p. 26 1« Gymbidium verecundum Swartz nov.
act. 6, p. 75. Gymbidium altum et verecundum Willd. sp. 4?
p. io5. excl. Michx. syn. Helleborine, etc. Plum. éd. Burm.
t. 189 ex auct. sed pessimè. Helleborine, etc. Mart. cent,
t 5o. Mill. ic. t. i4^ ex Lindl. sed malè. Flores intense pur-
purei, labello concolore, costis ut in prioribus luteis.
DG.
12. LOASA AURANTIAGA.
Nos horticulteurs ont reçu de Belgique, sous le nom de
X. aurantiaca^ une espèce dont je ne trouve nulle part la des^
cription, et qui est sans doutée nouvelle pour la science comme
pour la culture. En voici les caractères, d'après un pied qui a
figuré dans la collection des plantes de M. Muzy, à l'exposition
du 28 avril i84o.
La tige est voluble , hispide^ cylindrique , ramifiée , longue
de trois à quatre pieds. Les feuilles sont opposées, pinnatisé-
quées , poilues principalement en-dessus , longues de quatre à
28 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
six pouces^ larges de deux à deux et demi, étalées, offrant près
de la base quatre à cinq paires de segments opposés distincts^
lancéolés, irrégulièrement dentés, tandis que vers l'extrémité
les segments sont plus courts, soudés entre eux de plus en
plus et médiocrement dentelés, jusqii'à ce qu'ils se réduisent à
là pointe qui termine la feuille. Le pétiole a un pouce environ
de longueur. A la surface des feuilles comme de la tige, on re*'
marque deux espèces de poils , les uns courts et serrés , les au-
tres plus rares, longs d'une ligne, et munis à la base d'un sac
plein de liquide , sans que cependant on soit piqué lorsqu'on
manie la plante.
Pédoncules terminaux , longs de trois à sept pouces , poilus
et très-hispides dans la partie où ib se confondent avec le tube
du calice. Tube du calice très-alongé, hispide, cylindrique,
ayant à peu près un pouce de longueur pendant la floraison.
Lobes du calice linéaires , réflécliis , longs de cinq à six lignes,
n'offrant guère que les poils de l'espèce la plus courte et non
les soies que présentent le tube et les feuilles. Pétales oblongs,
obtus , creusés à l'extrémité en forme de sabot, ayant quelques
poils épars sur le dos, réfléchis et à la fin seulement étalés,
longs de six à sept lignes, d'un rouge tirant sur le jaune, à peu
près comme le Geum coccineum quand il commence à passer.
Écailles alternes avec les pétales , en forme de capuchon, dres-
sées, jaunâtres, terminées par trois appendices linéaires, bruns-
rouges, pointus, longs d'une ligne, c'est-à-dire un peu plus
courts que le reste de Fécaille. Deux filets (^étamines stériles)
en-dedans de chaque écaille , recourbés vers le style , doubles
en longueur de l'écaillé, jaunes, en languette acuminée, dont
Du JARDIN DE GBNÈVE. 29
la partie supérieure ofifre une surface papillaire. Faisceauit d'é-
tamines opposés aux pétales^ plus courts qu'eux, d'abord dres-
sés, puis déjetés extérieurement. Ovaire soudé avec le tube du
calice, vers la fin de la floraison alongé et strié en spirale. Dis-
que supérieur bosselé, verdâtre, poilu. Style cylindrique, velu,
terminé par trois stigmates linéaires dressés, qui ne se séparent
pas, de la longueur d'im demi-pouce en y comprenant les stig-
mates. Les graines nous sont inconnues.
Pour condenser les caractères principaux en une phrase , on
peut admettre la suivante :
L. ÀURAimAGA^ volubilis, pubescens atquepilosa^ foliis oppo-
sitis pinnatisectis apice runcinatis acuminatis, segmentis irre-
gulariter dentatis lanceolatis, pedicellis elongatis terminalibus,
tubo calyds hispidissimo cylindrico, lobis linearibus reflexis.
Alph. DG.
t3. CYCLOPIA GRANDIFLORA.
Nous devons la connaissance de cet arbuste à M. Grenier,
jardinier fleuriste de Genève^ qui Ta exposé en i84o, lors de
Texposition annuelle instituée par la Classe d'Agriculture. Il
ressemble de loin à plusieurs Genista ou Gytisus. Les rameaux
inférieurs sont étalés ; les supérieurs dressés et terminés en par-
tie par des grappes de fleurs jaunes. Toute la plante est glabre.
Les feuilles alternes , composées de trois folioles sessiles oblon-
30 HUITIEME NOTICE SUR LES PLANTES RARES
gues4inéaires, planes , obtuses , d'un vert terne ; celles des ra-
meaux inférieurs ont les trois folioles égales, de neuf à dix
lignes de longueur sur deux et demi à trois de largeur; celles
des rameaux supérieurs (les plus jeunes) sont plus petites, et
ont la foliole centrale plus grande que les autres.
Grappes de trois à six fleurs assez rapprochées vers l'extré-
mité des rameaux, mais sans fleur terminale. Pédicelles cylin-
driques, solitaires, longs de trois à quatre lignes comme le$ fo*
lioles voisines , entourés à la base de deux bractées opposées,
ovales, légèrement pointues, longues d'une ligne. Galice irré-
gulier, fendu du côté inférieur jusque près de la base, divisé
en cinq dents pointues , un peu plus courtes que le tube, renflé
y;ers le milieu . et retombant de manière à cacher en partie le
point d^attache. Étendard arrondi , relevé , plissé longitudina-
lement dans le centre , d'un beau jaune doré comme les autres
parties de la fleur, et long de six lignes. Ailes plus courtes
d'environ une ligne, oblongiies, obtuses, rétrécies à la base en
un onglet d'une ligne de longueur. Garène légèrement plus
courte que les ailes , relevée en pointe, plane, formée de deux
pièces qui ne sont distinctes qu'à la base. Dix étamines libres,
cachées dans la carène, courbées comme elle jusque vers son
extrémité ; les filets plus larges et aplatis à la base qu^au som-
met ; dans la fleur ouverte , ceux qui alternent avec les pétales
sont un peu plus courts que les autres. Nectar abondant du
côté supérieur où , par la position excentrique et la disposition
des étamines et du pistil, se trouve une petite cavité. Pistil aussi
long que la carène, formé d'un ovaire plane, lancéolé^ sessile,
glabre , qui contient huit à dix ovules , et d'un style filiforme ,
DU JARDIN DE GENEVE. 31
courbé, glabre, qui se termine par un stigmate à peine distinct.
Il parait que cette espèce a été répandue par les horticul-
teurs belges sous le nom de Ibbetsonia grandifloraj mais on
sait que le nom Ibbetsonia n'est pas généralement adopté , à
cause de celui de Gyclopia, qui est plus ancien. Comparée aux
différents Cyclopia décrits dans le Prodromus , et publiés de-
puis^ par exemple avec ceux de Drège et Ecklon, notre plante
est bien une espèce distincte. On peut la caractériser par la
phrase suivante :
C. GRANDiFLORA, tota glabra, foliolis lineari-oblongis obtusis
planis, bracteis ovato-acutis, lobis calycinis acutis.
AxPH. DG.
ACROTRICHE
e^/te£fa
^ — ^
MAXlIiLARIA /,)f/^4M^2^^^
'';f
EPIDENDRUM /f/^/i/cifffy: .-^^,^.
a/
NEIYIÈHE NOTICE
SUR LES
PLANTES RARES
CULTIVÉES
DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE GENEVE
PAR
M. ALPH. DE GANDOLLE, Directeur.
(Extrait des Mémoires de la Société de Pbysiqae et d'Histoire naturelle de Genève, tome XI, part. 4.)
GENEVE,
IMPRIMERIE DE JULES^™ FICK, RUE DE LA CORRATERIE.
1845
IVEUVIËME NOTICE
SUR
LES PLANTES RARES
CULTIVEES
DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE.
»6^e(
1. CLEMATIS VIOLACE A T. 1.
Parmi les espèces dont la détermination m'a le plus sou*
vent arrête^ je citerai cette Clématite, que M. Barraud, jardi-
nier-fleuriste de Lausanne, a communiquée depuis longtemps
au jardin botanique sous le nom de CL tritemata. Elle diffère
de Tespèce décrite sous ce nom dans le Systema de mon père,
par des segments de feuilles entiers ou partagés en segments
obtus, jamais aigus ^ par l'absence complète de poils sur les
rameaux, et les jeunes feuilles, et par d'autres caractères évi-
dents, dont je me suis assuré en comparant avec l'herbier. De
i NEUVIÈME NOTICE
loin on dirait la Glematis viticella ^ à cause de la forme des
feuilles et de la couleur des fleurs^ mais en regardant de plus
près on ne tarde pas à voir qu'elle appartient à une autre
section du genre à cause des sépales Valvaires (non endupli-
qués) et des ovaires soyeux. Voici sa deiscription.
Tiges grimpantes^ ramifiées^ presque glabres^ offrant sur
les rameaux^ principalement vers l'origine des feuilles^ une
trës-légëre pubescence visible k la loupe. Rameaux tétrago-
nes. Feuilles pinnatiséquées^ glabres^ longues de 4 à 5 pouces^
ayant deux paires de segments apposés et un segment impair
teiTninal ; chaque segment entier^ pétiole^ oblique à la base^
obtus, ové, terminé par une petite pointe (mucro), longue d'à
peu près un pouce, ou partagé jusqu'au milieu en deux ou
trois lobes obtus mucronés, ou enfin divisé en trois segments
semblables a ceux qu'on vient de décrire; ordinairement les
segments terminaux et inférieurs de chaque feuille triséqués ,
les intermédiaires entiers ou trilobés. Pédoncules axillaires et
terminaux, trichotomes, de la longueur des feuilles ou un peu
plus courts. Bractées oblongues, entières, mucronées, plus pe-
tites que les segments des feuilles. Pédicelles d'un pouce et
demi de longueur. Fleurs penchées, saiis involucres, ayant
une odeur agréable, analogue à celle de la Cl. flammula, mais
moins forte. Quatre sépales violets comme ceux de la Cl. viti-
cella, linéaires-oblongs, obtus, pubescens sur les bords, longs
de six à sept lignes, larges d'une et demie à deux lignes , en
estivation valvaii^, ou si l'on veut endupliquée, mais avec
des bords rentrants si courts qu'elle ne mérite pas d'être ap-
pelée autrement que ralvaire. Ëtamines de moitié an moins
SUR LES PLANTES AABJblS. 5
plus courtes que les sépales. Ovaires longs de quatre lignes^
couverts de poils soyeux.
La fleuraison suit celle de la Glematis viticella. Elle est en
plein^ à Genève^) dans lés derniers jours de Juillet.
Quelques fleurs ont une disposition à doubler. Alors le
nombre des sépales est de cinq a huit et leur estivation est
embriquée^ à cause de leur insertion manifeste sur deux
rangs concentriques.
L'espèce la plus voisine me paraît être la ClemaUs davrica
Pers. décrite d'après l'herbier de Jussieu^ dans le Systema de
mon père^ ^t) P- 1^3. D*après la description elle a des brac-
tées aiguës quelquefois munies d'une petite dent de chaque
côté (bracteolis oblongis acutis utrinque subunidentatis), et
les sépales sont un peu charnus acuminés^ mais ce sont les
seules différences que je puisse constater sans voir l'échan-
tillon authentique de M. de Jussieu.
Les caractères de la Cl. violacea peuvent être résumés dans
la phrase suivante.
Cl. violacea^ foliis ternatim biiernatimque seciis glabris, segmentis basi obli-
quis ovDlis oblusis mueromulatis, pedunculîs S-chotomis, bracteis oblongis ob-
tusis» sepalis 4 oblengo-iinearibus oblusis, ovariis sericeis.
In sectione Fiammulâ DG. syst. I, p. 131, postCi. dauricam, locanda.
2. CYTISUS LABURNUM C0NGESTIFL0R13S.
Le cytise commun présente beaucoup de variétés décrites
dans les ouvrages de botanique. Celle-ci n'est cependant pas
6 NEUVIÈME NOTICE
mentionnée par les auteurs qui ont le plus étudié les arbres
d'ornement. M. Loudon^ par exemple^ nen parle pas dans
son Arhoretum.
Les feuilles sont réunies en faisceaux au nombre de qua-
tre ou cinq^ et les pétioles sont réduits à de trës-petites di-
mensions. Leur longueur est au plus de trois lignes, tandis
que dans l'état ordinaire du cytise Aubour, ils sont de près
d'un pouce. La grape est un peu plus courte et plus serrée
qu'à l'ordinaire, mais cette circonstance varie assez sur le
même pied. D'ailleurs je ne vois pas de différence dans la
forme des folioles, ni dans le mode de pubescence des diver-
ses parties de la plante.
JNous avons reçu cette variété de MM. Dailledouze, pépinié-
ristes des environs de Genève , sous le nom de C. sessilifoUus ,
mais comme c'est une simple variété du Laburnum et qu'il
existe un G. sessilifolius, bien connu et complètement différent,
il a fallu changer le nom.
Les autres variétés du G. laburnum que nous cultivons
au Jardin sont le C. Lahumum pendulus (à rameaux pendants),
le C. Lahumum foliis incisis^ et on peut ajouter : le C. Adami^
hybride entre le G. Laburnum et le purpureus, dont j'ai
parlé dans la précédente notice. Sur le C. Laburnum foliis
incisis^ je dirai que les graines produisent le G. Laburnum
commun ^ par conséquent c'est une variété dans le sens strict
du mot et non une race.
SUR LES PLANTES RARES.
3. LOTUS CONJIJGATUS L.
TetragODolobus conjugatus Ser. ! in DG. prodr. II, p. 215. Deless. ic. sel.
î2, t. LXYI.
Lotus Requienii hort.
Tetragonolobus Requienii hort. petrop. in ind. sem. ann. 1835.
On cultive dans plusieurs jardins botaniques une espèce
sous le nom de Lotus ou de Tetragonolobus Requienii. M.
Reuter m'a fait remarquer qu'elle n est pas différente du Lo-
tus conjugatus L. ^ dont M. Seringe a fait un Tetragonolo-
bus (in DC. prodr. 11^ p. 21S). Nous avons pu le vérifier cette
année en comparant avec les échantillons authentiques de
l'herbier^ deux plantes identiques obtenues sous les noms de
Lotus et Tetragonolobus Bequieni^ des jardins de Garlsruhe et
de Padoue. Ce dernier l'avait reçue du Jardin de Saint-Péters-
bourg^ qui la tenait de celui de Turin. On peut voir dans
\Index seminum hort petrop. ann. 1855 que les directeurs du
Jardin de Saint-Pétersbourg l'avaient reçu comme Lotus et le
considéraient conmie Tetragonolobus.
Les légumes sont* si peu ailés que je suis tenté de con-
sidérer cette espèce comme appartenant au genre Lotus. La
suture supérieure est bien sillonnée et le sillon bordé de
deux petites côtes saiUantes ^ mais la suture opposée est
semblable à ceUe de tous les Lotus et la forme générale est
cylindrique^ excepté du côté du sillon. Le mauvais état des
échantillons de l'herbier^ dans lesquels on ne voit pas de
8 NEUVIÈME NOTICE
légumes un peu avancés en maturité^ paraît avoir induit en
erreur MM. Seringe et Heylaad quant au côté inférieur des
légumes. Dans les jeunes légumes^ soit de notre plante vivante.^
soit de rherbier^ on aperçoit une légère dépression de la ner-
vure dorsale^ mais à mesure que le légume grossit le sillon
supérieur augmente et Tinférieur disparait. Ainsi la fig. 8
de la pi. 66 des Icônes selectœ de M. Delessert ^ vol. II , doit
être considérée comme bonne tout au plus pour le légume
jeune^ et il faudrait en ajouter une autre- assez différente pour
le légume mûr.
4. ECHINOCACTUS TENUISPINUS var. multicostatus.
E. globosuSy 17-costa(uSy coslis înter fasciculos aculeorum inflatis, aculeis IS-
IS patentibus raferiore majora, sqoamis calycinis acuminotis ioterne lanà seii8 que
elongatis 3-4 munitis , petalis extertoribus obtusis imibriaiis , ioterioribus aciimi-
natis.
M. Muzy, horticulteur distingué de Genève^ nous a montré^
en pleine fleuraison, cette jolie plante^ reçue de Belgique
sous le nom de E. tenuispinus. MM. Link et Otto n'en avaient
pas vu la fleur quand ils Font figurée (^)^ je crois donc utile
d'en donner ici la description, d'autant plus qu'elle diffère un
peu de la plante originelle de Berlin.
(1) Ueber die Melocact. und Echinoc. aus den Yerhandl. des Vereins zur Be-
fôrd. des Gartenb. 1827, p. 12, i. XIX.
SUR LB8 PLANTES RARES. 9
La tige est sphérique^ déprimée au sommet^ large de deux
pauces trois lignes^ marquée de dix-sept côtes arrondies et
renflées dans les intervalles entre les faisceaux d'aiguillons.
Sur le dos de chaque côte se trouvent cinq à six faisceaux de
poils et d'aiguillons^ au centre de chaque faisceau est un du-
vet blanc ^ sur les bords^ douze à treize aiguillons étalés^ dont
un, plus fort, du côté inférieur, long de six a sept lignes, colo-
ré en brun à la base et à l'extrémité , blanchâtre au milieu ,
les autres à peu près de moitié plus courts, mais inégaux, plus
grêles et colorés seulement à la pointe.
Trois fleurs naissent de la partie supérieure, à quelques li-
gnes du centre. Elles s'ouvrent au soleil vers midi ou une
heure ^ elles ont presque trois pouces de hauteur. Le tube du
calice est cylindrique dans la partie inférieure, puis élargi
en entonnoir ^ il est couvert d'écaillés lancéolées, acuminées,
brunes, longues d'une à deux lignes, qui portent du côté in-
térieur une multitude de poils blancs laineux et trois ou quatre
soies brunes roides dressées contre le tube de la fleur et lon^
gués de deux a quatre lignes à peu prës^ en partant du bas au
sommet de la fleur, ces écailles et leurs soies deviennent de
plus en plus séparées et de plus en plus grandes; les supérieurs
enfin lancéolées, à dos rouges, mais sans poils ni soies, passent
à l'état de pétales. Ceux-ci d'un jaune paille, sont fort élé-
gants, oblongs-lancéolés ; les extérieurs obtus, mais légère-
ment déchirés ou irrégulièrement fimbriés a l'extrémité, pour-
pres sur le dos et vers le sommet ; les intérieurs acuminés et
mêmes cuspidés. Us ont tous environ quinze lignes de lon-
gueur sur quatre de largeur. La base du tube formé par le
10 NEUVIÈME NOTICE
calice et les pétales soudés a une longeur à peu près égale. La
partie du calice soudée avec Tovaire a neuf lignes seule-
ment. Les étamines très-nombreuses^ insérées sur le tube de
la corolle à des hauteurs inégales^ sont longues de six lignes.
Les plus centrales ont des filets d'un beau rouge amaranthe ;
les autres des filets jaunes comme la corolle. L'ovaire cylin-
drique^ long d'un demi-pouce. Le style glabre^ d'un beau
rouge carmin jusque près de son extrémité^ long en tout d'un
pouce à quinze lignes^ terminé par douze stigmates linéaires^
a demi-étalés^ poilus et d'un beau rouge. L'effet du^ stigmate^
du style ef des filets d'étamines de couleur carmin^ au centre
d'une corolle jaune paille^ rend la fleur très-agréable.
Les seules différences d'avec la plante décrite succincte-
ment par MM. Link et Otto et figurée par eux sans fleur^ sont
les suivantes : il y a dix-sept côtes au lieu de douze ^ une
épine beaucoup plus longue que les autres et non trois ou
quatre^ enfin la grande épine n'a pas plus de six à sept lignes
au lieu d'avoir plus d^un pouce de longueur. Il est vrai que
parmi les petites épines de notre plante^ il y en a deux ou
trois qui dépassent les autres et approchent un peu de la gran-
deur de l'épine principale. La description des auteurs cités
est tellement courte en ce qui concerne la fleur^ qu'on ne peut
en conclure beaucoup. Je n'y vois rien de contraire à la nôtre.
Il ressemble à VEch. Ottonis^ mais il en diffère par plus de
côtes^ par une forme déprimée plutôt que obovoïde^ par moins
d'aiguillons^ par un tube floral plus alongé et des pétales
moins étroits. Il est également voisin de ÏEch. corynodes^
mais il s'en distingue par l'aiguillon principal qui n'est
SUR LB8 PLANTES BABES. 11
pas au centre du faisceau^ par une fleur beaucoup moins
courte^ par les écailles du tube du calice k trois aiguillons et
par la forme des pétales.
5. ECHINOCACTUS MAMMULOSUS Lemaire.
Ë. globosus i8-20-costatus, costis maminillaribus > fasciculis aculeorum pube
lanuginosà farclis inter mammiilas, aculeis 2-3 majoribus suberectis caeieris 10-1 â
patentibus inaequalibus , squamis calycinis interne lanuginosis selasque elongatas
2-3 basi gerenlibus, petalis exierîoribus aculis, inierioribus obtusis apice laciniatis.
E. inammulosus Lemair. cactear. hort. monvill. p. 40.
M. Lemaire n'ayant pas vu la fleur de cette espèce ^ je
vais en donner une description^ d'après un échantillon que
M. Muzy a bien voulu me montrer.
La tige est sphérique ^ un peu déprimée au sommet^ large
de trois à quatre pouces ^ marquée de dix-huit côtes peu proé*
minentes^ lesquelles se relèvent de place en place en mamme-
Ions séparés les uns des autres par des faisceaux d'épines.
Chaque faisceau présente deux aiguillons principaux^ Tun du
côté supérieur^ Fautre du côté inférieur^ qui ont de quatre et
demie à cinq lignes de longueur^ plus dix à douze aiguillons
inégaux^ étalés de deux à quatre lignes de longueur. Quelque-
fois il y a trois aiguillons principaux. Il sont entourés à la base
d'un duvet blanc qui ne se voit cependant pas autour 4es
plus ancienàj ils <mt la pointe^ couleur brane.
Deux fleurs naissent vers la partie supérieure. Elles ont
vingt lignes de longueur. Le calice cylindrique dans sa psurtie
12 NEUVIEME NOTICE
inférieure^ puis campanule^ est formé dans une longueur d'un
pouce environ par des écailles longues de trois lignes à peu
près^ lancéolées^ embriquées^ chargée» d'un duvet laineux
blanchâtre et un peu roux^ qui part du côté intérieur de
chaque écaille et au milieu duquel naissent des soies de quatre
à six lignes de couleur brune. Les soies prennent naissance^
au nombre de deux ou trois ^ a la partie inférieure et in-
terne de chaque écaille. La corolle est jaune-paille ^ les pé-
tales extérieurs linéaires-lancéolés^ larges de deux lignes^
terminés par une pointe rougeâtre peu saillante ^ les intérieurs
plus grands^ obtus et comme décharnés à l'extrémité^ sans
couleur particulière. Les étamines de moitié à peu près plus
courtes que la corolle^ de couleur jaune claire jusqu'à la base.
Les stigmates d'un beau rouge amaranthe^ au nombre de neuf.
h'E. mammulostis est trës-voisin du Corynodes et du tenais-
pintis^ mais il diffère des deux par des caractères positifs. En
particulier la longueur de la fleur est de moitié moindre que
dans le tenuispintis^ dont le calice couvert de soies présente
d'ailleurs de la ressemblance.
6. ECfflNOCACTUS CEREIFORMIS DC.
Après avoir perdu de vue le pied unique décrit par mon
père, il a fleuri, pour la première fois probableinent , en Mai
1843. On l'avait cru mort, sans doute parce qu'il ne s'était pas
retrouvé dans une revue des plantes du Jardin, faite il y a
SUR tES PLANTES RARES. 13
quelques années^ mais on sait qull est facile d'oublier quel*
ques vases dans un travail de ce genre^ et ici un numéro
d'ordre identique avec l'ancien et les caractères de la plante
me font penser que c'est bien l'individu décrit jadis sous le
nom de Ëchinocactus ? cereiformis.
La plante a grandi de quatre pouces et grossi d'autant, car
elle s'élève a huit pouces et son diamètre est de quatre*
Elle a pris une forme turbinée^ ou d'une racine de betterave^
la partie supérieure ayant reçu plus d'accroissement que Tin-
férieure. U y a toujours treize côtes, qui inclinent un peu
à gauche quand on regarde la plante en face. Les côtes et les
sinus sont aigus, profonds d'à peu près neuf lignes ^ la crête
est ondulée, élargie vers les aiguillons. Ceux-ci distants de
quinze a dix-huit lignes sont entourés a leur base d'un duvets
court et caduc ^ ils sont au nombre de huit étalés et un central^
perpendiculaire. Les aiguillons étalés ont huit à neuf lignes^
le central onze à douze ^ ils sont tous droits et pointus.
Les fleurs, au nombre de trois, sortent à côté des faisceaux
d'aiguillons, du haut de trois des côtes, à six ou huit lignes
de distance du centre ou sommet de la plante. Elles sont en-
tourées à la base d'un anneau de duvet court, semblable a
celui des faisceaux d'aiguillons. Le tube a quatre à cinq lignes
de longueur^ il est verdâtre et glabre, présente des écailles
éparses, ovales, ciliées, qui vers le haut passent à l'état de
lobes du calice embriqués, ovales, longs de trois à cinq lignes,
jaunâtres et ciliés. Plus haut ces mêmes lobes passent insen-
siblement à l'état de pétales oblbngs, jaunes-paille, un peu la-*
ciniés sur le bord principalement vers l'extrémité où ils se ter^*
14 NBCYIÈMB NOTJCE
minent en pointe; les extérieurs sont plus longs^ les inté--
rieurs un peu plus courts et plus étroits. Les étamines^ de
moitié plus courtes que les pétales^ sont jaunes. Le style est
cylindrique^ ne dépasse guère les étamines^ et se termine par
douze stigmates linéaires^ réfléchis^ de couleur jaune. Les
ovules sont portés par des cordons grêles et recourbés. La
longueur totale des fleurs est d'un pouce et demi. Elles s ou-
vrent un peu au soleil vers midi«
7. AMARYLLIS RETICIJLATA var. macrophylla.
Nous avons reçu de Rio de Janeiro un pied qui ne se
classe précisément dans aucune des espèces d'Amaryllis
décrites ou figurées. La fleur est exactement celle du relicu-
lata pour la forme et la teinte générale ; on remarque même
cette légère pubescence à l'extrémité des trois pétales exté-
rieurs qui est un des caractères de l'espèce; mais les nervures
des pétales ne forment pas un réseau ; elles sont toutes Ion*
gitudinales^ sans être coupées transversalement. Les feuilles
sont un peu plus longues que la hampe, savoir : de quinze a
vingt pouces de longueur, autre diflférence d avec Vji. reticu-
lata. Cette plante diffère cependant du striata ou striatifolia^
en ce que les feuilles ne sont point rayées de blanc au milieu
et aussi par l'étroitesse des lobes de la fleur. Elle s'éloigne
de plusieurs Amaryllis voisins par ce même caractère de l'é-*
troitesse des pétales et par la teinte rosée des nervures qui se
détachent sur un fond blanc.
SITB LES PLANTBS RAEES. 15
8. PHYLLANTHDS PIMELEOIDES Alph. DC.
P. glaber, foliis apprctximatis oblongis basi subangostioribus patentibus luacro-
nulalis, stipalis lanceolatis subulalis, pedicellis florum masc. folium sequantibus
florum fem. longiorîbus, lobis perianihii ovalibus erectis in flore fem. triplo ma-
joribus. — In Novft Hollandià aastro-occîdent (Mus. par. et Preiss n* 12iâ!).
Tige encore jeune ^ haute d'un pied^ cylindrique et glabre
comme toute la plante. Rameaux étalés. Feuilles rapprochées
sur les rameaux et sur la tige^ oblongues^ un peu plus étroites
dans la moitié inférieure^ étalées^ entières^ mucronulées^ lon-
gues de quatre à six lignes^ larges d'une et demie à deux^ portées
par un pétiole d'une demi-ligne. Stipules lancéolées^ blanchâ-
tres^ subulées longues à peine d*une ligne. Pédicelles axillaires.
Fleurs mâles^ portées par un pédicellede la longueur des feuil-
les. Périanthe régulier^ à six parties égales^ ovales^ dressées^
blanchâlir^s^ longues d'une ligne environ^ dont trois extérieures
et trois intérieures. Trois étamines opposées aux lobes externes
du périanthe^ à peine soudées entre elles a la base^ de la lon-
gueur du périanthe ^ filet grêle, glabre ^ anthères arrondies, bi-
loculaires, extrorses, beaucoup plus petites que le filet. Six
glandes verdâtres, en forme de mammelon, verticillées, entre
les étamines et le périanthe, sur le torus d'ailleurs plane.
Fleurs femelles portées par un pédicelle un peu plus long
que les feuilles. Périanthe semblable a celui des fleurs mâles,
mais triples dans toutes les dimensions et verdâtre avec une
teinte rouge vers le haut de chaque lobe II l'extérieur. Nectaire
16 KfiUViiME NOTICE
■
étoile^ étalé, 6-fide, jaune-verdâtre, a lobes obtus, longs d'un
tiers de ligne, alternes avec les parties du périanthe. Ovaire
libre, globuleux, glabre, surmonté de trois stigmates bipar-
tites. Loges et stigmates opposés aux lobes extérieurs du
périanthe. Deux ovules par loge.
Ce Phyllanthus a été présenté le 5 Mai 1845, par M.
Paris, dans une exposition de fleurs à Genève et donné par
lui au Jardin botanique, sous le nom de Ciyptolepis reticu-
lata. Je ne connais d'autre plante de ce nom qu'un genre
d'Àpocynée, ainsi il y a eu erreur d'étiquette. Dans l'her*
bier j'en ai vu un échantillon venant de la Nouvelle-Hol-
lande, communiqué sans nom par le Muséum de Paris, et
un autre recueilli par le docteur Preiss, dans la colonie de
Swan-river, distribué, aussi sans nom, sous le n^ 1^12*
9. ACROPERA LODDIGESII Lindl. — T. 2.
Quoique cette espèce ait été déjà figurée, il ne m'a pas
paru inutile d'en publier une planche nouvelle. Notre échan-
ti^on diffère en plusieurs points des pieds qui ont servi à
constituer l'espèce, ou les figures sont imparfaites, c'est ce
dont il est aisé de s'assurer ^ mais je puis certifier que M.
Lindley ayant vu mon dessin l'a rapporté sans hésiter à son
Acropera Loddigesii. L'origine de notre plante est un peu
douteuse : nous ne savons si elle nous a été donnée par le
jardin de la Société d'horticulture de Londres, ou si elle vient
directement du Mexique.
SUR LKS PLANTES HARES. 17
LfiH speudchbulbea sont ovoïdes, marquées de cinq à six
côteslongitudin^es, de un à deux pouces de longueur. Feuilles
oblongues, acuminées, longuement rétrécies a la base, ayant
3 à 7 nervures, longues de six à neuf pouces. Hampe de la
longueur des feuilles, latérale, dressée , cylindrique, ayant de
même que les pédicelles ou ovaires une teinte pourpre, g}a«*
bre, terminée par une panicule de dix à douze fleurs. Pédi-
ceUes et ovaires étalés, souvent recourbés, alternes, longs
d'un pouce et demi à deux pouces, partant de Taisselle de
bF9€tées aiguës, longues de deux lignes seulement.
Les deux sépales latéraux sont oblongs, pointus, entiers,
de couleur fauve, longs de sept lignes et larges de trois à
quatre lignes^ le troisième sépale ovale, rétréci a la base
oomme à l'extrémité, un peu plus court que les autres. Il est
copiante a quelque distance (environ deux lignes) des sépales
Latéraux, par l'effet d'une extension ou évasement du support
de ces organes. Les pétales , le labellum et la colonne anthé-
rifère sont unis ensemble et forment une concavité évasée au
fond de la fleur.
Les pétales forment deux oreillettes, adhérentes avec la
colonne dans une étendue de près de deux lignes, puis sé-
parées , ovales , pointues , tachetées de marques rousses trans-
versales, longues en tout de trois lignes. Le labellum de la
longueur des sépales, de couleur jaune-claire et sans taches.
Son onglet est plane, long de trois lignes et large à peine
d'une, étalé au fond de la fleur dans la continuation de la co-
lonne stigmatique« Le limbe est long de quatre à cinq lignes,
recourbé en. carène, divisé en deux parties inégalés par une
3
18 NEUVIÈMB HOTIGE
coupure qui atteint presque la nervure médiane; la partie la
plus grande voisine de l'onglet^ formée de deux faces arrondies
qui se rapprochent et qui offrent sur leurs côtés ondulés des
dents et protubérances remarquables^ savoir : sur chaque face
une petite dent subulée seliforme située vers le bord^ au mi-
lieu de la longueur et dirigée vers le centre de la fleur^ plus
une protubérance charnue^ obtuse^ vers l'extrémité de la partie
du labellum que nous décrivons. La seconde partie plus courte
de moitié et terminale, se relève davantage vers le centre de
la fleur et se compose d'une concavité de deux lames qui,
étalées, ont une forme ovale aiguë, avec deux dents vers le
milieu.
La colonne des organes reproducteurs est presque aussi
longue que le sépale qui leur est opposé. Elle est arrondie sur
le dos, creusée en dedans , charnue , tachetée de roux, ailée
sur les angles intérieurs, et terminée même par deux dents
étalées qui sont le prolongement des angles. L'anthère en
forme de capuchon termine la colonne.
Les masses poUiniques sont oblongues , sillonnées du côté
interne, point divisées. Elles dépassent en longueur le retina-
culum.
La fleur passe vite. Elle commence par avoir une odeur pé-
nétrante, analogue à celle des Taigetes, mais plus agréable;
puis elle passe à un état de demi-pourriture, et alors elle
exhale, comme certains champignons, une odeur nauséabonde.
Cette plante diffère de l'A. Loddigesii telle qu'elle est figurée
dans le hot mag. t. 5563, par la hampe dressée, la fleur toute
tachetée (sauf le labellum), labsenoe de grandes taches rouges
SUR LES PLANTES BABES. 19
sur le lâbellum^ les sépales plus alongés^ les pétales munis
d'une seule pointe et noti de trois ^ enfin par les soies infé-
rieures et les protubérances supérieures du labellum. L'au-
teur représente les masses polliniques comme fendues vers le
haut et du côté extérieur^ ici elles sont sillonnées^ mais du
côté intérieur. La figure de Loddiges^ bot. cah. t. 1645^ parait
se rapprocher davantage^ mais elle est si imparfaite que l'on
ne sait comment l'analyser.
Explicaiicn de la planche.
Fig. 1. Fleur vue de face.
â. Labellum et colonne vus de côté.
3. Slîgmale recouvert par l'étaraine.
4. Colonne des organes génitaux plus avancés, vue de cdté, l'anthère
détachée.
5. Anthère renversée et sans pollen.
6. Masses polliniques.
7. Coupe transversale de Tune d'elles.
10. CATTLEYA FORBESII Lindl.
La figure publiée dans le Botanical register^ t. 953^ ne res-
semble pas complètement à la plante que nous avons vu fleurir
chez M. Muzy^ au mois de Mai 1840^ ce qui nous engage à
dire quelques mots des différences. Le pie(l qui a fleuri chez
Thorticulteur zélé que nous venons de nommer doit bien être
le G. Forbesii^ car il a été acheté pour tel en Belgique^ et il
20 NEUVIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES.
ressemble à la figure dans Les cai^actëres principaux. Voici les
points de dissemblance que j'attribue a l'état du pied d'après
lequel on a publié la figure.
Notre plante a une spathe de deux pouces de longueur en-
veloppant la base des pédo^ales. Cette spathe est verte^ ap*
platie^ large de quatre à cinq ligues, ouverte dans le haut seu-
lieinent , scabre suc le dos. A la base de chaque pédicelle on
voit de petites bractées ovales, pointues, engainantes, membra-
neuse, longues de une à deux lignes seulement. Dans la figure
du Botanical register^ ces dernières bractées existent assez
mal représentées ; la spathe manque. Il est vrai qu'on voit à
sa place une gaine blanchâtre , analogue a celle qui entoure la
tige dans les parties inférieures, mais cet organe n'existe dans
notre plante que pour les parties dépourvues de fleurs^ et s'il
est de même nature que la spathe, comme on peut le croire,
son état, sa couleur, sa consistance sont du moins bien diffé-
rents.
Les parties du périgone sont moins vertes dans la plante que
dans la figure. Enfin M. Lindley décrit le lobe central du la-
bellum comme apice saccaium^ ce que je ne comprends pas
d'après la figure où le labellum paraît plane. Dans la plante
qui est sous mes yeux, il est parfaitement semblable à la figure.
En définitive, les additions qui me paraissent devoir être
faites, a la description du Botanical register sont : Spatha fo-
UacQa, vaginans, compressa , bipoUicaris^ apice tantum fissa^
docso, Sipabra. On peut supprimer les mots : labellum apice
aaccatum.
CJLIEMATriS -w^r^'-m ^^VlÊ^'^
^
t ■
. 1
1
m;
DIXIÈME NOTICE
SUR LES
PLANTES RARES
CULTIVKFS
DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE,
PAR
M. ALPH. DEGANDOLLË, Directeur.
(Extrait des Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, tome XI, part. 2.)
GENEVE
IMPRIMERIE DE JULES-G»» FICK
RUX DIS BEtLKS-FILLE?, 40
■
1847
!BE3^E^SS^Z^SSS«Sm^^Z
» • •
DIXIÈHE NOTICE
SUR
LES PLANTES RARES
CULTIVÉES
DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE.
1. ALTÏLEA LAXIFLORA.
Depuis quelques années on cultive dans divers jardins de
Genève^ et en particulier dans le jardin botanique, Tespëce
que nous allons décrire, sans que l'on sache d'où elle vient
et comment on doit la nommer. Nous avons essayé plusieurs
fois de la rapporter a l'une des espèces voisines de l'A. canna-
bina, mais après des tentatives et des recherches inutiles,
nous croyons qu'elle constitue une espèce nouvelle.
La plante est vivace. Elle pousse chaque année des tiges
de trois pieds environ, cylindriques, simples dans la partie
2 DIXIÈME NOTICE.
inférieure ) et portant des pédoncules depuis le milieu jus-
qu'au sommet. La tige^ comme les feuilles^ les pédoncules et
les calices^ ofirent des poils courts, étoiles, qui donnent une
teinte grisâtre, analogue a celle de TA. cannabina. Les feuilles
sont fortement dentées et ont des pétioles plus courts que le
limbe. Les inférieures sont a peine 5-fides, leurs lobes, surtout
les deux premiers, n'atteignant pas tout à fait le milieu du
limbe ^ elles sont en cœur à la base et, par ce motif aussi bien
que par leur taille, leur forme et leurs larges dentelures res-
semblent à des petites feuilles de vigne. Les moyennes sont
profondément 5-£ides, à lobes lancéolés, aigus, inégaux, le
central étant le plus long. Plus haut on voit une ou deux
feuilles profondément 3-fides, pétiolées, de trois pouces
environ de longueur, ayant encore à leur base des stipules
lancéolés, aiguës, simples ou bifides, longues de quatre
à cinq lignes, tandis que les stipules des feuilles inférieures
sont déjà tombées. Vers le sommet, enfin, les feuilles man-
quent presque. toujours, et leur place est occupée par des
stipules semblables à celles que nous venons de décrire. Des
pédoncules uniflores partent de l'aisselle des feuilles supé-
rieures et de l'intervalle entre les bractées stipulaires là oîi les
feuilles s'arrêtent : ils ont de deux et demi à trois pouces de
longueur, et sont par conséquent plus courts que les feuilles.
Us sont coudés à l'extrémité, sans avoir de bractées.
Le calice extérieur a six ou huit lobes ovales-aigus, longs
de cinq lignes, et dressés. Le calice proprement dit est 5-fide,
à lobes un peu plus larges que ceux de l'extérieur, les dépas-
sant de une à deux lignes, mais d'ailleurs semblables. Tout le
SUR LÉS PLANTES RABES. 3
calice èàt forfémèràt liMpidê'. La tôïrollè tài troîs fois pliis
grande que le calice^ en large entonnoir^ d'un rùsè pâle stit les
bbrds et d'dh rouge tîolet dans le fond : chkque pétaïè obové,
très-obtus et irrégulièrement crénelé. Le faisceâti des étatnin'es
atteint à peu près les deux tiers de la fleur. Les anthères sont
violettes. U y a quinze a vingt stigmates grêles^ rosés ^ qui
dépassent les étamines a peine d'une ligne.
Cette espèce diflfère de Vji. cannahina par des feuilles infé-
rieures plus grandes^ moins profondément lobées, par les lobes
des feuilles supérieures moins étroits^ par des fleurs d'une
grandeur double et des pédoncules unSflores. EUié pafraît plus
voisine de VA. narhonnensis^ à cause de la forme des feuilles^
mais les pédoncules sont uniflores^ et les' tfebrs deux où trois
fois plus grandes. Depuis que nous la cuftiVoÀs^ elle ne varie
pas, les fleurs ont toujours quinze à seize lignes de longueur
et se distinguent par là, au premier coup d'œil, de toutes les
espèces voisines. Elle mérite d'être sôijgnée dans les jardins, a
cause de la couleur et de la grandeur de ses péVales.
On peut la caractériser par la phrase suivante :
A. laxiflora, pilis siellalis brevibus scabro-hîspida , folîîs grosse denlalis, infe-
rioribus cordatis late ovalis ^-lobis, sùpérioribiis profiinde 5-3-fidis, slipnlîs lan-
ceolatîs aciftis, peduncuKs i^floris folro breviorilins.
2 BRASSU LONGILOBA, pi. 2 f. A.
M. Lindley ayant donné une revue du genre dans le Bo-
tanical register^ 1844, app. p. 5, j'ai pu constater, sans trop
1
4 DIXIEME NOTICE
de chance d'erreur^ que nous avons au jardin une espèce nou-
velle de Brassia.
Elle paraît voisine duB. brachiata Lindl.^ et peut se caracté-
riser par la phrase suivante :
B. longïloba, pseudobulbis oblongis compressis diphyllis, foliîs acutis mcenio
erectiusculo mulUfloro brevioribus, sepaiis loogissime lineari-acumiDatîs siiperiore
erecto subbreviore, iateralibus paientibus, peialis erectis e basi lanceolatâ iooge
acuminatis quani sepala inferiora duplo brevioribus, labello supra basin consiricto
subrhomboideo crispo acuminato superne verrucoso petalis breviore, lamellîs ba-
sées basi pubesceniibus altra bidenlalis glabris.
Il est probable que cette plante nous a été envoyée du
Mexique^ cependant il y a eu confusion entre deux envois
d'orchidées, l'un de ce pays, l'autre de Bahia, et je ne puis
démêler l'origine avec certitude.
Les fausses bulbes ont trois pouces de longueur ^ leurs sil-
lons à peine visibles. Les feuilles ont six à neuf pouces de
longueur sur douze à quinze lignes de largeur. Sans être
accuminées, on ne peut pas dire qu'elles soient obtuses comme
dans le B. brachiata Lindl.^ car il y a une pointe roide bien
sensible au toucher. Les hampes partent de la base des pseu-
dobulbes. Elles sont cylindriques, hautes de quinze a dix-huit
pouces et portent du milieu de leur longueur environ sept à
huit fleurs, dont la floraison commence par les inférieures.
Elles développent un parfum assez pénétrant, mais qui n'est
pas très-agréable. Les bractées, distantes de deux à trois pou-
ces, sont oblongues, a peine pointues et appliquées con-
tre la tige et contre la base des ovaires, en quoi cette es-
pèce diffère aussi du B. brachiata où M. Lindley mentionne
SUB LES PLANTES RARES. Ty
des bracteœ adpressœ. Les pédicelles ou plutôt les ovaires
sont étalés^ légèrement tordus et sillonnés^ glabres i, longs de
quinze lignes et d'un vert pâle. Le sépale supérieur se dresse
et a une longueur de trois pouces au moins ^ les inférieurs
sont étalés et ont trois et demi à quatre pouces ^ ils sont tous
verdâtres^ larges de deux à deux et demie lignes a la base où
ils présentent a l'intérieur quelques taches brunes. Les pétales
ont dix-huit à vingt lignes de longueur et sont dressés. Leur
base a environ trois lignes de largeur; elle offire des ponc-
tuations brunes plus nombreuses que sur les sépales. Le
labellum d'un blanc verdâtre^ étalé^ long de quinze lignes^
large de dix lignes vers le milieu^ présente en dessus depuis
la base jusqu'au delà du centre des verrues vertes^ saillantes^
qui^ vues à la loupe^ ont une surface papillaire. La pointe du
labellum ne part pas précisément de l'extrémité^ mais d'un
peu au-dessous ; elle a une ligne et demie de longueur. Le
renflement intérieur à la base du labellum a deux lignes de
longueur; il est fortement creusé en gouttière et offre une
teinte jaune dans le fond; il est pubescent vers la base; ses
bords se relèvent a l'extrémité en deux dents consécutives
dont la dernière est la plus forte et la plus obtuse. La co-
lonne génitale est droite^ obtuse^ verte^ glabre^ longue de deux
lignes^ arrondie sur le dos^ fortement creusée du côté inté-
rieur. Le capuchon constituant l'anthère est légèrement pu-
bescent au bord quand on regarde à la loupe. Les deux masses
sont fortement sillonnées et plus longues que la caudicule.
Au premier coup d'oeil l'espèce ressemble beaucoup au
B. fVrayœ^ bot. mag. t. 4003, que M. Lindley rapporte à son
\
/
6 DlXlèMB HOTICE
B^ gutiéUa^ mais la fleur est moins tachetée^ les sépales et les
pétales sont plus aloiigés^ les pétales ne se recooii>ent pas en
dedans, le labellum est pins court qu'euï et présente nne
pointe manifeste, enfin, la callosité n'a pas de double deirt
sur chaque bord. Notre plante est aussi fort analogue au
B. lancea var. tiridiflùra Hook. bot. mag. t. 579^4, que
M. Lindley a oublié de mentionni^r dans sa revue, mais la
callosité du labdlum ne se prolonge pas en une tache blan-
che et sillonnée au delà des dents vers le milieu de Forgane ;
les sépales sont plus longs relativement au labellum et les
pétales sont dressés. Le B. hrachiata Lindl. plant. Hartw. et
Bot. reg. l&iT^ t. 29, a la flear trois fois plus grande.
Elocplîcatum de la plmche.
A. Fig. 1. Fenilie.
2. Fleur.
3. Labellum grossi.
4. Sommel de la coloDne anlhérifère.
3. Masses poHink]aes vues diversement.
5. CRAMBE GRANDIFLORA DC,
Le Grambe grandiflora ne parait pas avoir été décrit com-
plètement depuis que l'espèce a été fondée, sur des échan-
tillons incomplets, dans le Systema de mon père. Gomme
nous en avons un beau pied dans le jardin botanique, je vais
en donner la description détaillée.
I
I
SUR LES PLANTES RARES. 7
C'est u^p plante yivace^ h4ute.4e tKoi^.à quatre pieds^
trèsrtoiilF^e çl; .4'une forte . Vfégétâ^tioci quj^ique le teiTram
ne aoit pas fer!tilj^...De loin on. -la praift^rait pour le Craflihe
maritima (Sça-rK^e, des aJOglai^) ,à cause .de sa cou-
leur glauque^ de ses feuilles larges et à moitié charnues etde
ses fleurs blanches assez appajrentft^ La tige est glabre çt
gl^que^ ^omme toutes les ftutce^ parties, Les feuilles infé-
rieures ont un pied et demi ou deuxt pieds de longueur^ sur
six à neuf pouces de largeur 9 elles sont pénnatiséquées eti
vers l'extrémité pennatipartjites; le pétiole est élargi «t en-
gainant à la base^ le limbe commience. vers le milieu de la
longueur totale de la feuille^ les» premiers segments sont
opposés elliptiques ou oblon^^ peu réguliers^ entiers ou
munis de un ou dei«x lobes pointus^ Ips segments qui sui-
vent sont plus grav^ds^ plus. lobés ou dentési^ longs de quatre
à cinq pouces^ larges de un à trois ^ pennatiséqués dans
quelques points. L'ensemble de la.feuUle est un peu crispé
à cause des lobes dont les bords dentés se relèvent^ mais
moins que dans le G. maritima. Les feuilles supérieures
soot oboWes^ peu régulières^ dentées ou lobées; elles de-
viennent daiis le bas de l'inflorescence des bractées lan-
céol aires à peine dentées.
Les paniculès sont grandes ^ ramifiées ^ comme dans le
C. marîtimà. Les pédicelles. dépourvus de bractées^ ont une
longueur' de quatre à cinq lignes pendant la floraison et d'un
poucç pendant la maturation des graines. Les sépales sont
linéaire^-oblongs^ transparents sur lés bords^ verdâtres au
milieu^ longs* de deux lignes. Les pétales doubles du calice
8 DIXliME NOTICE
pour la longueur^ à moitié étalés, à onglet étroit , court et
verdâtre, à limbe arrondi, obtus ou émai^îné, d'un beau
blanc. Les deux étamines extérieures, plus courtes, à filets
simples. Les quatre intérieures dépassant les autres de la
longueur de Tanthëre, à filets bifurques vers le haut. Quatre
glandes nectarifères, d'une Couleur verte foncée, dont deux
principales altenant avec les étamines extérieures, c'est-à-dire
placées en avant et en arrière de la fleur relativement à
Taxe d'inflorescence, devant deux sépales; les autres glan-
des, plus petites, situées en dedans de la base des éta-
mines extérieures. Pistil de la longueur du filet des plus
longues étamines. Ovaire stipité, 1-loculaire, ovoide. Stigmate
en tête, subdivisé d'une manière peu distincte en deux par-
ties. Un seul ovule. Fruit ovoïde, long d'environ deux lignes,
d'abord charnu, puis desséché, indéhiscent.
4. EMOSTEMON SCABRUM.
Cette espèce, introduite dans les jardins de Belgique, a été
présentée par M. Muzy dans une exposition de fleurs, le 2S
avril 1846, à Genève. Elle paraît entièrement différente de
toutes les espèces connues. D'après l'aspect de l'échantillon
que j'ai sous les yeux, elle ne dépasse pas la taille d'un arbris-
seau, car la tige et les branches sont plus grêles que dans
les Ëriostemon ordinaires. Les rameaux sont cylindriques,
pubescents, bosselés cà et là de petites protubérances qui 4is-
paraissent en vieillissant. Les feuilles sont linéaires, étalées,
SUR LES PLANT£$ RARKS. 9
longues de e^t à neuf ligoes, brge» d!iif^ Jigoe m qudlque
dbboâe de plua^ pointues^ k^peÛM^ pubea^entes, l^kn^â en deaai^
couvertes sur les bodbs ^etj^ur ledps de p^te?, aspérités ob*
tuses. Fleurs s<ditw*es aux MsscJAes des £9|iii;Ues du .milieu de
chaque rameau. Le pédkelle long de trois .lign««^ presque
glabre^ est divisé en deux parties inégales par la présence
d'un verticille de quatre petites bractées situées un peu au-
dessus de la base. Ces bractées saut à peine d'une idewi-ligne
de longueiur^^ ovatCHMtuminées^ ^i^pliquiées contre le pédicelle;
l'une se trouve regai*der la tige^ une ofipo^ée regarde la feuille
et les deux autres sont à droite et a gauche. La partie au-
dessus des bractées est trois fois plus longue que la partie
au*-dessous.
Le calice se compose de cinq sépales arrondis.^ atténués
sur les bords^ loogs à peine d'une Itgne^ et {)teu distincts du
pédioelle. Les cinq pétales sont oblôngs^ étalés ^ légèrement
rétrécis a la base et au sommeit.^ d'un blanc )pur et longs de
quatre à cinq lignes. L'estivation est peut-être peu constante.
Le plus souvent il m'a paru que Fun des pétales est externe
et que les autres sont contournés de droî:te à gauche en se
supposant au centre de la fleur. H y a dix étamine&i dont
cinq plus courtes opposées aux pétales^ et cinq plus longues
alternes avec eux. Ces dernières n'ont pas plus de deux lignes
de longueur. Dans toutes les étamines les filets sont ligules^
aplatisi) dressés^ ciliés de quelques poils surtout vers le haut^
d'une blaupheur tmnsparente* Xi0s filejts des étamines les plus
longues sont surmontés d'une partie grêle filiforme portant
quelques poîls alongés.^ qui n'existe p^K dans. les autres et fait
10 DIXIÈME HOTiCE
la difFéreDce de longueur. Toutes les anthères sont ovales^ in-
trorses^ dressées, beaucoup plus courtes que le filet, d'une
teinte orange, et terminées par une glande verdàtre, surmon-
tée elle-même d'une pointe blanche. Le torus d'un vert
intense, mais peu saillant. Les cinq pistils opposés aux pé-
tales, rapprochés en une petite masse verte^ glabre, d*nne
ligne de longueur.
Plusieurs des détails dans lesquels je viens d'entrer étant
probablement communs a tous les Eriostemon, voici la phrase
qui peut servir à distinguer celui-ci des autres espèces :
E. icabrum^ ramulis pubescentibus teretinscalis, fotiîs anguste liiiearibus aculis
glabrîuscuKs tabercuiis crebre adspersis, pedicellis in axîltis foliorum medio ranio-
rum soUiariis supra basim bracteatis, filamenlis staminum superne ciliaiîs, anilieris
appendîcalatis.
L'espèce la plus voisine parait être l'Eriostemon pungens
Lindl. in exped. Mitchell et in Ann. se. nat. ser. 2 v. 15 p. 59.
La phrase concorde pour les tiges, feuilles et pédicelles, mais
les étamines sont toutes presque glabres et les anthères sans
appendices. Il se peut d'ailleurs que la plante offre des diffé-
rences qui ne sont pas indiquées dans la phrase extrême-
ment brève de l'auteur.
5. GALEGA OFFICINALIS et G. PERSICA.
La plante décrite par Sweet (brit. flow. gard. t. 244)
comme le G. persica me paraît être le G. officinalis à fienr
blanche. Je doute d'ailleurs que le G. persica soit une espèce
I
SUR LKS PLANTES BARES. Il
a conserver et surtout qu'elle soit cttltiivëe dans les jardÎBs.
Les échantillons de Therbier de mon père sont tous de Perse
et ont les pédoncules constamment plus courts que les feuil-
les. Les stipules sont exactement semblables dans les deux
espèces^ malgré la différence admise dans les phrases des
auteui*s. Ce n'est donc pas sur ce caractère qu'on peut fonder
une distinction spécifique^ or^ la longeur des pédoncules
qui est constante dans nos échantillons^ parait être variable
dans les jardins^ si Ton en croit Sweet. L'examen de ce der-
nier point décidera la question. J'ajouterai que dans un her-
bier de Perse et d'Anatolie^ très-considérable^ de M. Aucher-
Eloy^ je n'ai pas trouvé le 6. persica.^ mais le G. ofiicinalis
seulement recueilli sur le mont Athos de l'Asie Mineure.
6. LESSERTIA BRACHYSTACHYA, pi. 2.
Lorsque mon père décrivait cette espèce dans le prodromus
et dans ses mémoires sur les légumineuses (p. 291)^ il ne la
connaissait que par un échantillon en fruit ^ provenant de
l'herbier de M. Burchell. Je puis maintenant donner une
description de la fleur., car nous possédons la plante vi-
vante^ et chaque année elle fleurit au mois d'août.
Les grappes longues d'un à deux pouces^ c'est-à-dire de
moitié plus courtes que les feuilles^ portent six ou huit fleurs
qui se penchent a la fin de la floraison^ et dont les pédi-
celles ont de deux à trois lignes de longueur^ surcespédi-
celles^ comme sur les pédoncules et sur le calice^ on remarque
12 DlXiËME NOTICR
des poils a|>plîquéB contre la sutface. Le calice 5-fide^ a les
deux lobes supérieurs plua distants entre euac <|iie les autres.
La corolle^ double du calîee^ c'est-aKlire, longue de deux à
trois lignes seulement^ prése&te une teinte d'un rouge vineux
remarquable surtout à rextremité de ta carène^ L'étendard se
recourbe extérieurement sur les cdtés ^ il est émargîné et oflFre
des raies |Jus rouges que le fond. Les ailes sont obtuses^ à
peine plus courtes que l'étendard et ont un crochet à la base
par le fait de l'étroitesse extrême de leur onglet relativement
au limbe. La carëne est obtuse ^ intermédiaire quant à la lon-
gueur entre les ailes et l'étendard^ munie d'un crochet à la
base comme dans chaque aile^ de couleur jaunâtre sauf à
l'extrémité. Les étamines sont diadelphes (9 et 1)^ le pollen
d'un jaune orange. L'ovaire est velu : le stigmate en tête^ en-
touré de poils qui s'étendent aussi sur le style près du stig-
mate^ du côté supérieur.
Ma description et le dessin étaient faits depuis longtemps^
lorsque la mort nous a ravi le respedtable protecteur de la
science, dont le genre Lessertia rappelle le nom. En les pu-
bliant aujourd'hui, j'ai voulu jeter sur sa tombe une dernière
fleur. C'est en 1802 que mon père établit le genre, dans son
Astragologia p. 16. Il le nommait : a in honorem amici Benj.
Delessert, de pauperibus optime meriti, periti botanophili. »
Quarante-cinq années de plus, d'une vie consacrée a la
science et à la bienfaisance ont justifié cette dédicace.
ï
SUR LES PLANTES RARKS. 13
7. PERISTERIA BARRERI Bateman, pi. 1, fig. B.
J'ai considéré d'abord cette magnifique Orchidée comme
une nouvelle espèce du genre Peristeria^ je l'ai décrite et fait
figurer avec le plus grand soin. Plus tard, ayant reçu la
fig. 4205 du Botanical magazine^ qui représente le Peristeria
Barkeri Batem.<^ j'ai cru devoir rapporter notre plante à
cette espèce, malgré une différence de teinte dans le jaune de
la fleur, et quoique les analyses données dans l'ouvrage an-
glais ne soient pas sufiisantes pour bien comparer la struc-
ture bizarre du labellum. Je regrette de n'avoir pas a ma
disposition l'ouvrage di^endieux de Bateman ou le P. Barkeri
a été figuré pour la première fois. Gomme il n'est pas bien
certain que notre plante soit identique avec celle dés anglais
et que peut-être elle est originaire de Bahia, tandis que le
P. Barkeri est de Xalapa, je donnerai ici ma description. Elle
servira, du moins, si l'identité spécifique est reconnue, à dé-
terminer exactement les formes génériques, et sans doute elle
complétera les caractères déjà connus de l'espèce.
Les pseudo-bulbes sont ovoïdes, à peine comprimées, lon-
gues de trois a cinq pouces. Les feuilles oblongues, lancéor-
lées, de deux à trois pieds de longueur, sur quatre a six
pouces de largeur.
Les grappes partent de la base de la plante, c'est-à-dire
sont latérales relativement aux pseudo-bulbes. Elles pendent
verticalement et atteignent la longueur de un pied et demi.
14 DIXiillE NOTICK
Leur axe est légèrement anguleux. Il porte des fleurs éparses^
au nombre de vingt-six sur Tune des deux grappes.
Chaque fleur est a Taisselle d'une bractée oblongue^ lan-
céolée^ obtuse^ de huit à douze lignes de longueur sur quatre à
cinq de largeur. L'ovaire est cylindrique, tordu,* marqué de
six raies, long d'un pouce et demi, de couleur verdâtre, ponc-
tué de petites dépressions. Les trois lobes du calice distincts,
peu ouverts, d'un jaune pâle avec de rares ponctuations pur-
purines^ Deux d'entre eux inférieurs dans la positiou de la
grappe, supérieurs relativement à son axe sont adhérents à la
base entre eux et avec le labellum, ovés, à peine pointus,
longs d'un pouce et demi, larges d'un pouce. Le troisième lobe
plus concave, elliptique, obtus, de même longueur que les
autres mais un peu moins large. Les deux pétales obovés,
ou plutôt elliptiques et un peu plus rétrécis à la base qu'au
sommet, obtus, plus courts que le calice d'environ une ligne, .
larges de neuf lignes, de même couleur que le calice, mais un
peu plus ponctués de pourpre vers le bord. Labellum légè-
rement plus court que les pétales qui le cachent en grande
partie, car la fleur ne s'ouvre pas complètement. Ce labellum
est jaune, un peu plus tacheté de pourpre que les autres
parties de la fleur, surtout au milieu de sa concavité. Il a un
premier article qui s'élève obliquement du fond de la fleur, à
peu près comme la colonne des organes génitaux avec la- *
quelle il est continu non de direction mais de substance par
la base ^ il est arrondi sur le dos, concave à l'intérieur, relevé
en un lobe très-obtus sur chaque côté, il porte une dent ob-
tuse à la base du côté de la colonne. Le second article est
SUB LES PLANTES EARES. 15
trifide^ replié sur le précédent et contre la colonne de» oi^anes
génitaux^ très-concave^ renflé intérieurement en un corps
charnu^ tacheté de brun, obtus, comprimé, long de quatre lignes,
terminé du côté inférieur par deux dents infléchies linéaires ^
les deux lobes latéraux sont dimidiés, longs de neuf lignes, on^
dulés et amincis au bord ^ le lobe supérieur ou central, con?
cave, elliptique, obtus, fendu à Textrémité, long de six lignes,
fortement taché de brun du côté intérieur à la base où il est
marqué d'une callosité arrondie.
Entre les deux articles, à l'intérieur, s'élève une languette
obtuse, pubescente, jaunâtre, saillante, mais cachée par le re-*
plis de l'article supérieur sur Tinférieur, et longue de trois
lignes.
La colonne génitale, d'un pouce de longueur, est d'un jaune
pâle, presque sans tache, arrondie a l'extérieur, pubescente au
milieu du dos, plane intérieurement et pubescente depuis le
milieu, anguleuse sur les bords et même depuis le milieu,
relevée latéralement en deux ailes minces et ondulées. Aothère
dans une dépression du sommet de la colonne, très-peu bom-
bée à l'extérieur, obovée, obtuse, offrant deux dents à la base
quand on la soulève et montrant alors intérieurement ses
deux loges. Masses oblongues, au nombre de deux, sillonnées
sur le bord extérieur, longues de près de deux lignes, portées
par une caadicula un peu plus longue qu'elles, aplatie, élargie
et échancrée en croissant du côté inférieur.
L'odeur de la fleur est nauséabonde, mais moins intense
que dans quelques autres orchidées.
Quand on la compare aux autres espèces du genre, on
r
16 mxiiMb ifOTiGË
trouve qu'elle ressemble an P. cerma LindL bot reg. t. 1953^
par la f#rme géoérale de la grappe et des fleurs, mais qu'elle
se rapproche davantage des P. pendula Hook* bot. mag.
t. 3479, et P. HnmboldU (^) LindL bot. reg. 1»43, f. 18; ce-
p^idant, les difFérences sont trop évidentes pour qu'on puisse
hésiter a regarder notre plante comme distincte. Elle diffère
bien plus encore du P. elata^ espèce primitive, ou par une
exception singulière la hampe est verticale ; et du P. guttata
Knowl. et Westc, où la colonne est sans ailes, selon ,les ter--
mes de M. Lindley bot. reg. 1840, n. 33. Comparée à la t. 4203
du P. Béerkeri dans le Botanical magazine, la seule différence
visible est dans la teinte de la fleur. Celle de l'ouvrage, du
moins dans mon exemplaire, est d'un jaune vif, entremêlé de
vert, par exemple sur les boutons et vers l'extrémité ou les
bords des sépales^ tandis que la plante du jardin de Genève
(1) A Toccasion de celle espèce qu*ii me soit permis de regretter la multipli-
cation absolument inutile de noms, qui résulte de ce que plusieurs auteurs ne
conservent pas les noms spéciGques eu transportant une plante d'un genre dans
un autre. Le P. Huniboldii LÀndl, est fondé sur le Angnloa superim Humb. BonpL et
Ktmilu Rien n'empécbait de conserver le ngm de superba qui, d*aiil0urs, aurait
rappelé rorigine. Le nom nouveau est donc inadmissible en bonne nomenclature.
Si nous changions nos noms de famille aussi souvent que les planles changent de
noms de genres ce serait fort embarassant, mais l'embarras serait plus grand encore,
si l*on changeait en même temps les noms de baptêmes. Lu règle de priorité que
mon père a souvent engagé h éliiblir dans lu synonymie Jiotaoique est aussi juste,
aussi siniple, pour les noms d'espèce que pour les autres. Nous l'avons suivie
dans le Prodromus avec toute Textension dont elle est susceptible et toute la per*
sévérance que comporte Thumaine faiblesse. Il serait h désirer que tout te monde
(k de même.
SDR LES PLANTES RARES. 1?
est d'un jaune terne et uni^ fort semblable à la couleur du
P. cerina bot. reg. t. 19S3. Ce que Ton voit du labellum est
insuffisant pour s'assurer de l'identité. Jignore si la planche
de Bateman est plus semblable à notre plante qu'à celle du
Botanical magazine.
On peut caractériser l'espèce par les termes suivants :
P. Barkeri , racemo elongato pendulo mullifloro , calyce subclauso , sepuiis
ovatis obtusis soperiore angusliore magîs concavo, petalîs eiiîpticis basî angustio-
ribus planis longitudine eaiycis, labelli articulo inferiore carnoso oblongo concavo
basi versus columnam unidentato superne intus appendice linguiformi aucto , arti-
cule super'ore inflexo trifido, lobis lateralibus ovato-dimidiatis, terminali oblongo
concavo emarginaio, appendice carnosâ quadrangulari compressû inferne bîden-
tatâ lobis lateralibus interpositâ, columnâ a medio alatâ dorso et ventre medio
pilosà.
On remarque dans cette phrase et dans la description deux
appendices du labellum dont aucun auteur ne parle en décri-
vant les autres espèces du genre. L'un est la dent élargie qui
s'élève entre la colonne et le labellum^ accessoire plutôt de
celui-ci que de la colonne ^ l'autre est cette langue pubescente
très-saillante au sommet du premier article^ ou pour parler
plus exactement en dedans de l'articulation elle-même. Gomme
le premier de ces organes est court et que le second est ca-
ché par le coude du labellum et par sa protubérance interne
charnue^ je soupçonne des omissions dans les observations
faites sur les espèces voisines et je suis porté à croire que ces
détails entrent dans le caractère du genre Peristeria.
La fleur de cette orchidée ne se retourne pas sur elle-
même^ comme cela arrive ordinairement dans la famille. En
d'autres termes le labellum regarde toujours l'axe de la grappe.
3
18 DIXIÈME NOTICE
Gela vient sans doute de ce que la grappe est pendante^ mais
comment et pourquoi la position du labellum est*elle déter-
minée par la situation de la fleur^ relativement a Thorizon^
voila ce que je ne puis comprendre. J'ai dit ailleurs (^)^ que
la situation des capsules mûres du Gampanula rotundifolia
dépend de la position relativement au sol^ que si, par acci-
dent^ la plante se développe renversée, les capsules ordinaire-
ment recourbées se dressent. Il y a donc des causes complexes,
a la fois intérieures et extérieures, qui déterminent les chan-
gements de position des organes. Ce n'est pas un effet iné-
vitable de la marche des phénomènes de végétation, puisque
la situation venant à changer relativement au terrain, la di-
rection de l'organe est intervertie.
Explication de la planche 1, B.
Fîg. 1. Fleur de grandeur naturelle.
2. Fleur dont on a enlevé deux sépales et un pétale ; à, article inférieur
du labellum (hypochiliuni) ; i, dent interne ; k , dépression du coude
du labellum indiquant Tendroit où à l'intérieur s*élève une langue
charnue.
5. Labellum vu de rintérîeur; hy article inférieur ; i» dent de la base ; i, un
des lobes latéraux de l'article supérieur; m, le lobe terminal; n, ap-
pendice interne du labellum.
4. Même labellum où Ton a écarté artiGciellement les deux articles, afin
de montrer la langue p, qui est cachée dans la position ordinaire des
organes « Les autres lettres ont le même sens que précédemment.
(1) Mémoire sur les Lobéliacées, Ann. se. nat. de Paris sept* 1839.
SUR LES PLANTES BAR^. l9
8. POMADERRIS PYRROPHYLLA Steud. pi. preiss.
vol. 1^ p. 183-
Notre échantillon provient de graines envoyées sans nom^
de la colonie de Svsran River, par M. Preiss. D ressemble bien
aux numéros 1681 et 1676 de l'herbier de Preiss, qui ont
servi à fonder Tespèce, seulement la plante vivante n'a pas
les feuilles sensiblement recourbées sur les bords, ni d'une
couleur particulière en dessus. La phrase porte qu'elles sont
supeme rufiyvirescentia et le nom spécifique indique davan-
tage, mais cela peut résulter d'un âge plus avancé ou de la
dessiccation. Les bractées sont obtuses dans les échantillons
authentiques, comme dans notre plante vivante. Le Poma-
derris phyllireaefolia Fenzl, d'aprës l'échantillon n. 1678 de
Preiss, aurait aussi les bractées obtuses et les feuilles plus
semblables quant a la couleur, mais elles sont dépourvues en
dessous des nervures bien marquées du P. pyrrophylla, et
par-dessus elles sont souvent pubescentes, ce dont je n'aper-
çois aucun indice dans la plante vivante.
J'ai en même temps sous les yeux un pied, de la même ori-
gine, que je rapporte sans hésiter au Pomaderris polyantha
Steud. ibid. p. 182. Il a cependant des pétales oblongs-obovés,
tandis que la description dit qu'il n'y en a pas dans cette
espèce. Ayant recouru aux échantillons authentiques de
Preiss, dans l'herbier, j'ai vu qu'ils ont aussi des pétales,
mais peut-être dans une partie des fleurs seulement.
20 DIXIÈME NOTICK
Les deux espèces ont fleuri au mois d'avril. Les fleurs en
sont verdâtres et leur odeur est désagréable.
9. SC^VOLA MULTIFLORA Lindl.
Les graines de Swan River de M. Preiss^ obtenues par la
souscription du jardin de Genève au voyage de ce savant^
ont levé mieux que la plupart des collections de ce genre^ et
nous ont donné un grand nombre d'espèces intéressantes^
entre autres celle-ci. Au premier coup d'œil on voit qu'elle
sera recherchée des amateurs^ car les épis de fleurs d'un bleu
pâle sont nombreux et durent longtemps^ toute la plante est
glabre^ avec des feuilles un peu épaisses^ ce qui présente un
aspect de propreté agréable dans les serres.
Notre pied concorde exactement avec le n^ 1517 de l'her-
bier de Preiss^ décrit par M. de Vriese dans les plantœ preis--
sianœ^ p. 407^ et rapporté par lui au Scaevola multiflora de
Lindley (Swan River colony append« bot. reg. p. 26). Comme
la phrase du savant anglais n'est accompagnée d'aucune des-
cription ou figure ^ il est diflicile de savoir s'il a entendu la
même espèce exactement. Les mots foliis ovaUbus vont mé-
diocrement à nos échantillons^ soit vivants soit desséchés^
dont les feuilles inférieures sont obovées^ à peine pointues^
longuement atténuées à leur base^ et les feuilles supérieures
obovato-oblongues^ plus amincies vers lal)ase que vers l'ex-
trémité.
SUB LES PLANTES RARES. 21
La corolle a cinq lignes de longueur; elle est étalée^ même
réfléchie^ profondément 5*fide; ses lobes oblongs^ obtus,
présentent quelques cils, mais l'onglet surtout (si l'on peut
employer ce mot pour une corolle gamopétale), est velu du
côté intérieur. L'arbrisseau tout entier a déjà environ quatre
pieds de hauteur.
10. SEDUM PRtEALTUM.
Un amateur, dont le nom est resté inconnu, nous a envoyé
cette belle espèce de Sedum, qui parait ou le Sedum, den-
droideum DG. prodr. 3, p. 400, mem. crassul. p. 37, t. 9, ou
une espèce différente, suivant qu'on estimera plus ou moins
exact le dessin de la Flore inédite du Mexique, qui a servi à
fonder l'espèce appelée par mon père Sedum dendroideum.
En admettant que le peintre eut représenté la forme des
feuilles avec précision, notre plante serait différente, mais
malheureusement le 'Sedum dendroideum n'est connu que par
la figure de la Flore mexicaine, publiée par mon père dans son
mémoire sur les Grassulacées. En comparant cette planche
avec la description suivante de notre plante, ou verra que les
seuls caractères distinctifs sont dans les feuilles.
Tige divisée depuis le bas en rameaux cylindriques, ascen-
dants, ligneux, légèrement charnus, glabres, épais de trois
lignes environ, verdâtres, mariqués de cicatrices rares et peu
apparentes, formant une plante de quinze à vingt pouces de
hauteur. Feuilles rapprochées vers le sommet des rameaux
22 DIXIÈME NOTICE
dépourvus de fleurs^ éparses vers le haut des rameaux flori-
fères où elles sont cependant à quatre et huit lignes de dis-
tance les unes des autres , disposées le plus souvent en
quinconce (^) ; les inférieures déjà tombées à Pépoque de la
floraison. Toutes ces feuilles oblongo-obovées^ planes^ un peu
charnues^ étalées^ entières, longues de quinze a vingt-quatre
lignes, larges de six à huit lignes, sessiles, obtuses, glabres.
Cymes de fleurs terminales, multiflores, ramifiées, longues de
huit à dix pouces, glabres, ordinairement dépourvues de brac-
tées, ofiPrant seulement dans le bas quelques feuilles plus peti-
tes que les autres à Taisselle desquelles partent les premières
ramifications , et vers le haut quelques bractées rares, oblon-
gués, charnues, appliquéescontre les pédoncules, longues de
deux lignes et distantes des fleurs. Rameaux de rinflorescence
dichotomes, ascendants. Fleurs presque sessiles, tournées du
côté intérieur des rameaux ou terminales. Calice glabre, pro-
fondément 5-fide, ouvert, long d'une ligne et demie, à lobes
un peu aigus. Corolle jaune, 5-partite, a lobes réfléchis, lan-
céolés, longs de trois lignes. Dix étamines longues de deux li-
gnes. Glandes nectarifères arrondies, extrêmement petites,
appliquées contre la base des carpelles, et visibles plutôt par
l'abondance du nectar que par elles-mêmes. Carpelles au nom-
bre de cinq, dressés, glabres, plus courts que la corolle.
Je cherche inutilement quelque diflerence dans la fleur,
entre notre plante vivante et la figure du Sedum dendroideum.
Les petites bractées qui existent quelquefois ne se trouvent
pas dans la gravure, mais on comprend aisément quelles
peuvent manquer totalement, ou que le dessinateur a pu les
SUR LES PLANTES EARES. SS
omettre. Il s'est moins trompé d'ordinaire dans la forme des
feuilles que dans la représentation des fleurs. C'est ce qui me
fait présumer que notre plante est une espèce nouvelle ou au
moins une variété remarquable. Dans la gravure, les feuilles
sont obovato-cuneiformes, de moitié plus courtes. Quand le
Mexique sera mieux exploré on connaîtra bien le Sedum den-
droideum et on saura s'il y a deux espèces voisines, deux va-
riétés, ou si la figure sur laquelle le Sedum dendroideum
a été fondé est inexacte quant aux feuilles.
Notre plante a fleuri à la fin de mai 1847. Nous ne savons
pas son origine, mais toutes les espèces analogues sont du
Mexique ou des Etats-Unis.
On peut la caractériser par la phrase suivante :
S. prœaltum^ glabrum^ suffruticosum, ramis adsoeadenlibus basi deoiidalis, foliis
sparsrs obovato-oblongis » cyniis Iaxis multifloris tenninalibus parce bracteatis
bracteolatisque» bracteolis ereciis linearibus, floribus sabsessilibus, pétalis S lan-
ceolalîs flavis.
11. SELAGO CIÎŒREA L. suppl. p. 285 (0-
I
S. siiffraiicosa , ramosa» caule tereiî, foliis bscicuiatis» faseiculis paialis
3-5-roliis quincuncialiter disposilis, superioribus foliis solitariis, omnibas lloeari-»
lanceoiatis, floribus paniculam terminalem subracemosam efformantibas, spicu-
lis breviter pedunculalis , bracteis lineari-lanceolatis calycem multo superantibus
tubo corollse sequalibus, calyce brevi 5-fido ciliato acuto« corollâ abtdo*roseà tobo
brevi, limbo irregulari 5-lobo> lobis patnlis obtusis, geattalibiis sabexsertis.
(I) Cet arlicle est de H. Choisy» prof.
24 DIXIÈME NOTICE
Var. caule hîspidulo aui glabro, fronde virescenie ant abidâ. — In oastro spe-
cimine caults et folîa viridia et glaberrima.
La plante que nous décrivons est parvenue au jardin de Ge-
nève d'un envoi de Baie sous le nom de Selago Gillii. Elle nous
paraît devoir se rapporter au Selago cinerea L. Th., la struc-
ture des feuilles et toute celle de la fleur coïncidant parfaite-
ment avec tes caractères que nous avons remarqués dans les
herbiers. Nous regardons cependant comme trop absolu le
nom de la plante^ la plupart des auteurs en la décrivant
mentionnent, en effet, la tige et les feuilles comme, étant sou-
vent glabres^ et les échantillons que nous avons examinés,
spécialement celui de Drege qui appartient à la collection
décrite par Meyer et par Walpers, sont presque tous glabres.
Notre petit arbrisseau est fort élégant et rappelle les bruyè-
res. Les rameaux sont purpurascens dans le bas ; les feuilles
sont disposées par petits éventails de trois à cinq feuilles di s-
tants d'une ligne et demie les uns des autres, de telle sorte que
le cinquième recouvre le premier^ chaque feuille a trois lignes
de longueur, est verte et pointue, souvent réfléchie légèrement
^vers le bas; les feuilles supérieures sont solitaires et plus
courtes, ayant dans leur aisselle de très-courts rameaux
fleuris.
La panicule terminale a deux ou trois pouces de longueur,
les petits rameaux assez éloignés dans le bas et plus rappro-
chés dans le haut; chaque pédoncule partiel porte de deux à
cinq fleurs; le tout exhale une odeur de bouc assez prononcée.
Le tube delà corolle a une ligne et demie de longueur; les lobes
du limbe sont étalés, les deux supérieurs plus courts, les deux
^ sers LES PLANTBS BAU8. ^5
latéraux un peu plus longs^Thiférieur pendant en forme de
tablier élargi et arrondi à son extrémité. Les étamines sont
insérées profondément dans le tube ; les filets blancs, saillants,
peu au-dessus du tube ; les anthères très-petites à deux loges.
Le style blanc, à stigmate pointu, un peu plus court que les
étamines. L'ovaire très-petit au fond du calyce.
CORRECTIONS AUX NOTICES PRÉCÉDENTES.
P. 14 el suivantes. Goodia lolifolia.,. lisez : latifoUa.
Ckiquième notice»
Gilla Berterii Alph. DC. est le Navarrctîa involucpau Rnîz et Pav. Benth. in
DC. prodr. 9, p. 309.
Skvième fnMee.
P. l . Baumannia.— M. Zuccarini (Flora 1846, p. 286) a découvert que cette
Rubiacée est le Damnacanthus de Gaertner fils, dont M. de Siebold a rapporté
des échantillons. Jusqu'à présent ce genre était un problème insoluble, Gœrtner
ayant eu , par hasard , des baies biloculaires , et ne connaissant pas la plante
entière. Le B. geminiflora DC. devient le Damnacanthus indicus Gaertn. f. Cette
plante ressemble fort au Carissa spinarum, mais Tovaire est inférieur, à 4 parties
et le stigmate est 4.partite. Je crois que la fig. 162 de Loddigess bot. cab. doit
être rapportée au Damnacanthus , et non au Carissa spinarum, comme le pensait
4
26 DIXIÈME HOTIGB SUA LES PLANTES RARES.
Loddigess» quoique les stigmates soient quelquefois représentés au nombre de irois.
La comparaison avec le Carissa, spinarum m'en a convaincu. Il paratt d'ailleurs,
que le Damnacanthus offre assez fréquemment une réduction dans le nombre
quaternaire des loges et des stigmates. Dans Tune et l'autre de ces plantes la
baie est rouge et sphérique , mais celle du Garissa est de la grosseur d'un grain
de poivre (Kaempf. amsen. ex. p. 784), et celle du Damnacanthus a trois ou
quatre lignes de diamètre. .
P. 20. Gerasus Mahaleb var. pubescens est selon une comparaison faite atten-
tivement par M. Reuter, le Gerasus Fontanesiana Spach.
P. 21. Bfoviea aricana... lisez : Bowiea afiricana.
SepHème noHee.
P. 34, f. 4. Cassia flexuosa Alph. DG. — J'ai eu tort de publier un nom
spécifique sans ouvrir mon Stendel. Il y avait déjà un Cassia flexuosa L., par
conséquent Yogel a bien fait de changer mon G. flexuosa en G. candolleana.
Plus tard il a considéré cette plante comme le G. coluteoïdes Gollad. (Voyez
Vogel in Linnseâ, IS, p. 72). Sur ce point je n'ai rien k ajouter aux différences
que j'avais signalées dans la septième notice en comparant l'espèce que j'avais
sous les yeux avec le G. ^coluteoïdes. Il faudrait étudier à fond les espèces voi-
sines pour se décider sur une question de cette nature.
BÊiMime moHee.
P. 27. Loasa aurantiaca Alph. DG. — Il ne paraît pas différent du Loasa
lateritia Hook. bot. mag. t. 3632, maintenant si répandu dans les jardins. Le
pied que j'avais décrit était venu en serre : on l'avait forcé pour une exposition.
G'est probablement ce qui lui avait donné une apparence un peu différente de
l'état ordinaire. Le jeu successif des étamines mériterait une étude spéciale. Il
entre dans le domaine de questions intéressantes de physiologie et d'organogra-
phie. A l'occasion de cette espèce M. Heisner m'écrivait, en i841 , que le sens
de torsion soit des rameaux, soit de l'ovaire, n'est pas constant sur le même pied.
^-BRASSIA LONGILOBA Alph. DC
^-PERISTERIA BABKERI Batem
LESSERTIA BRACHYSTACHYA DC
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