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Full text of "Notices sur les plantes rares cultivées dans le Jardin botanique de Genève"

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NOTICES 



SUR LES 



PLANTES RARES 



1 



CULTIVEES 



DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE 6ENÉVE, 



PAR 



AUGUSTIN-PYRAMUS et ALPHONSE DE CANDOLLE. 



Elirait dts léMirei et U Stciété de Phjùqae et d'Ibtoire utorelle et (îeoèTe , aiM l'aMitMB d'une table des aiatières et d'iie taUe 

alfbabAiqoe det oms d'eifèees. 



i/^JulJlO. 



■M m • 



JOËL 



GENEVE ■ 

CHERBULIEZ, LIBRAIRE 

au haut de la Cité 

PARIS 



MÊME MAISON, PLACE DE l'oRATOIBB, 6 



1823^1847 



1T TABLE DES MATIERES. 

noir. Extr. desMém. de la Soc. de Phys. etc. vol. VI, p. 584 
(publié en 1834). 

VII. Aug.-Pyr. et Alph. de Gandolle, Septième notice tur les plantes rares cuiit* 

vées dans le jardin èotamqtw de Genève. — Contenant vingt-trois 
espèces et huit planches en noir. Extr. des Mém. de la Soc. de 
Phyç. etc. vol. VII, p. 263 (publié en 1836). 

VIII. Id. Hmtième notice sur les plantes rares cultivées dans le jardin bota- 

nique de Genève. — Contenant treize espèces et trois planches 
coloriées. Extr. des Hém. de la Soc. de Phys. etc. vol. IX, 
p. 76 (année 1840). 

IX. Alph. de Candolle, Neuvième notice sur les plantes rares cultivées dans le 

jardin botanique de Genève. Genève, 4 846. — Contenant dix 
espèces et deux planches coloriées. Extr. des Hém. de la Soc. 
de Phys. etc. vol. XI, part. 1. 

X. Id. Dixième notice sur les plantes rares cultivées dans le jardin bota- 

nique de Genève. Genève^ ^SÂj. — Contenant onze espèces et 
deux planches en noir, avec des corrections aux notices précé- 
dentes. Extr. des Mém. delà Soc. de Phys. etc. vol. XI, part. S. 



1V« II* Ces dix opuscules ne doivent pas être confondus avec Touvrage intitulé r 
Plantes rares du Jardin de Genève, par Aug.'Pyr. de CandoUe; t*vo1. petit in-folio, 
contenant 34 planches coloriées. Genève, 1829. 



TABLE ALPHABÉTIQUE 



DES 



ESPÈCES DÉCRITES OU MENTIONNÉES 



DAIVS LE» DIX nrOTlCES. 



Les noms en lettres italiques sont des synonymes. 
Les chiffres romains indiquent le numéro de la notice ; les diiCEres arabes^ 
la page. 



k 



Acacia obscura Alph. DC. Vl, p. 38, pi. 8. 
Acacia trigona Alph. DG. VlIIy p. 30. 
AcroperaLoddigeaiiLiDdl. IX, p. 16, pi. 2. 
Acrotriche depressa var. Loddîg. VIII, p. 9. 
JEscuUls eamea kort. Boum. O, p. 8. 
JEsculus coccinea hort» Honsp, II, p. S. 
.£scu]us HîppocastaDum fl. dupl. Il, p. 9. 
iEsculus rubicunda faerb. amat. Il, p. 8. 
^thusa Ammi Spreng. in, p. 8. 
Agenoria DC. YII, p. 24. 
AJaw€Lx^ m, p« 1 1 . 
JJouœ^ m, p. 11« 
Ajowan^ EQ, p. 11. 
Alectryon Gaertn. I, p. 16. 
Altfaaea laxiflora Alph. DC. X, p. 9. 
Amaryllis bafaôensis Alph. DC. VI, p. 18. 
Amaryllis psittacioa Jofaasonii Gow. Vl, 

p. 17. 



Amaryllis reticulata var. macniphylU, IX, 

p. 14. 
Amaryllis tubiflora Lher. VI, p. 15. 
Amirola Fers. I, p. 16. 
Ammi copticum L. III, p. 10. 
Amphiachyris DC. Vil» p. 4, 
Anoda, I, p. 10« 
Anodapuidcea Lag. I. p. 10. 
Anîhrisctts ntmorosa Kochj HI, p. 27. 
Anthriscus sylvesoris Hoffm. in, p. 27. 
Aquilegia atropurpurea V^illd. I, p. 3. 
Aquilegia dahuriea Patrin^ I, p. 8. 
Arracacha esculenta DC. V, p. 2, pi. 1, 

Vn, p. 39. 
AreDaria chilensis Alph. DC. V» p. 14. 
Arum pellucidum Fulch, IV, p* 87. 
Arum pellucidum kort, III, p. 81. 
Arum pictam Fulch. IV, p. 88. 



VI 



TABLE ALPHABÉTIQUE* 



Arum picium hort, III, p. 31 » 

Astragalas mexicanus AJph. IXI. V, p* 16, 

pi. 8. 
Baumannia gemimflora OC. VI, p. 1, pi. 1 . 
• etX, p. 25. 

Bégonia brasila Alph. DG. Vn, p. 81 . 
Bégonia hirtella link, IV, p. 81 . 
Bidens ? RamtiUa FTall. YU, p. 7. 
Biotia Cass.yn., 1^. 14. 
Bletia florida Br. Vin, p. 26. 
Bietia pallida Lodd. YIII, p. 26. 
Bletia purpurea DG. VIII, p. 23. 
Bletia verecunda Br. VIII, pi. 26. 
Bois de reinette, I, p. 17. 
Bowiea africana Haw. VI, p. 21 , pi. 2, 

X, p. 26. 
Brachyris dracuncaloîdesDG.VII, p. 1, pi. 1 . 
Brassia longiloba Alph. DG. X, p. 3, pi. 2*. 
Briedelia spinosa h. Boum, VI, p. 1. 
Bunium aromaticnm X. III, p. 10. 
Bunium Copticum Spreng. III, p. 10. 
Bunium peucedanoides Bieb. m, p. 1 3. 
Bunium virescens DG. IH, p. 1 1 . 
Buplevnim multinerve DG. III, p. 14. 
Galadium bicolor yar. III, p. 31 . 
Galadium bicolor Vent. IV, p. 87. 
Carduus alttssimus Jj. VŒ, p. 6. 
Carissa spinarum Lodd. X, p. 25. 
Gassia Gandolleana Vogel, X, p. 26. 
Gassia coluteoïdesGollad. VII, p. 85. 
Gassia difiusa DG. Il, p. 1 0. 
Cassia flexuosa Alph* DC. VII, p. 34, 

pi. 4, etX, p. 26. 
Gassia Leschenaultiana DG. II, p. 12. 
Gassia polyadena DG. II, p. 12. 
Gassia procumbens L. II, p. 10. 
Gassia procumbens Willd. II, p. 10. 
Gassia pumila Lam. n, p. 10. 



Gassia pygmsBa DG. II, p. 11. 
Gassia schinifolia hort. VU, p. 35. 
Gassia V^allichiana DG. EL, p. 13. 
Gattleya Forbesii Lindl. IX, p. 19. 
Gerastium Biebersteinii, I, p. 6. 
Gerastium Golumns Lam. I, p* 7. 
Cerastium repens Bieb. I, p. 6. 
Gerastium tomentosum L. I, p. 7. 
Gerasus Fontanesiana Spach, X, p. 26. 
Gerasus lAahaleb pubescens, VI, p. 20 etX, 

p. 26. 
Chœrophyllum alpinum FUI. III, p. 27. 
Chœwpkfllum tmgustum hort. m, p. 27. 
Chœrophyllum lucidum Desf. III, p. 28. 
Chœrophyllum magellense a . Ten . III, p . 2 7 
Chœrophyllum sylçestre, III, p. 27. 
Ghorizema diversifolia Alph. DG. VII, p. 44, 

pi. 8. 
Girsium altissimum Spreng. VIII, p. 5. 
Cirsium diversifoUum DG. VIII, p. 6. 
Clematis crispa, I, p. 3. 
Glematis parviflora DG. I, p. 3. 
Clematis violacea Alph. DG. IX, p. 1 , pi . 1 . 
Gleoniecrenopetala Alph. DG.V, p. 1 2, pi. 2. 
Cnicus altissimus EU. VIII, p. 6. 
Cnidium Petroselinum DG. m, p. 21 . 
Cotula aurea, VI, p. 8. 
Gotula globifera Thunb. VI, p. 1 1 . 
Gotyledon cristataHaw. Vil, p. 42, pi. 7. 
Grambe grandiflora DG. X, p. 6. 
Grotalaria Heldiana Alph. DG. VIII, p. 21 . 
Grotalaria Hookeriana Alph. DG.VIII, p. 23 . 
Crotalaria ocalis Hook, VIII, p. 23. 
Grotalaria ovalis Pursh, VIII, p. 23. 
Guphea œquipetala Gav. VUI, p. 19. 
Gyclopia grandiflora Alph. DG. Vm, p. 29. 
Cymbidium altumWûXà. VIII, p. 27. 
Cymbidiumfloridum Salisb, VIII, p. 26. 



TABLE ALPHABliTIQOB. 



vn 



Cymbidium véneundum Sm, YÏHy p« S7. 
Gytisus Laburnuin congestifloros Alph. DG. 

IX} p. 6* 
CytisusLabuniiiin var. di¥. IX, p. 6. 
Cyiisus sessiUfoUus hort. ESL, p. 6. 
Dactylanthes globofa Haw, Vlly p. 24. 
Damnacanthus iadîcas Gmrtn. f. X, p. 3&. 
Daucus coptieus Pers, Œy p. 10. 
DianthiispolymorphnsBieb. VlIIyp. 1. 
Dodonea angosdfdia, I, p. 16. 
DodoDaea angusdasiroa DG. I, p. 18. 
Dodonasa Burmanniaiia DG: I, p. 17. 
DodoEusa dioica Roxb. I, p. 16. 
Dodonœa heteropfyUa hort. ly p. 18. 
DodoiuBa jamaicensis DG. I, p« 17. 
Dodonaea microcarpa DG. ly p. 17. 
Dodonsa oblonglfolia link, I, p. 19. 
Dodonaea salicifolia DG. 1^ p. 1 7. 
Dodonasa viscosa, I, p. 16. 
Dodonées» I, p. 16. 

Echeveria. raoemoaa Alph. DG. Vn, p. 49. 
Echiaocactus cereiformis DG. IX, p. 13. 
Echiaocactus mammuloaus Lemaire, IX, 

p. 11. 
Echinocactos tenuispinus var. nmltioosta- 

tus, IX, p. 8. 
Egletes Domingensis Gass. vn, p. 17. 
Epidendratn Gandollei Lindl. VID» p. 15. 
Epideodrum obtusiim Alph. DG. Vm» p. 1 7 . 
Eriosteinoo scabrum Alph. DG. 
E adoras Cass» VII, p. 14. 
EuphQwbiaglobosaBofp. VII, p. 24, pi. 6. 
Eaphorbvacées, IV, p. 24. 
Ficus GerasiforraisDesfont. VII, p. 32. 
Fraogulacées, I, p. 21. 
Galegaofficinalis, X, p. 10. 
Galega persica^ X, p. 10. 
Géranium longipes DG. I, p^ 12. 



Géranium VlassoTianum DC. I, p. 1 1 . 

Géranium WalKchîanam Sw. I^p. 12. 

Geum, n, p. 18. 

Geum brachypetalura DG. n, p. 19. 

Geum ranunculoîdes Ser. H, p. 18. 

Geum rivale, n, p. 19. 

Geum thomasianum Ser. n, p. 20. 

GiUa Berterii Alph. DG. V, p. 20, pi. 5 et 

X,p. 25. 
Goodia, n, p. 14. 

Goodia latifolia Salisb. n, p. 14 et X,p.25. 
Goodia polysperma DG. II, p. 1 8 . 
Goodia pubescens Sims, n, p. 14. 
Guizotia abyssinica Cass. Vil, p. 6 . 
Guizoda oleifera DG. Vn, p. 6, pi. 2 et S. 
Gyasjlorida Salisb. Vm, p. 26. 
GyiU verecunda SaUsb^ VIII, p. 27 . 
Gynandropsis ophitocarpa DG. IV, p. €, 

pi. 2. 
HaworthiachloracanthaHaw. V, p. 25. 
Haworthia hybrida Salm, V, p. 26. 
Hedyotis,in, p. 30. 
Hedyotis herbacea, ni, p. 28. 
Bedyotis iactea hori. m, p. 28. 
HeUanikus angusUfoUtts L. Vil. p. 12. 
Helianthus macrocarpus DG. VU, p. 10. 
HeUanthas oMfer fTaU. Vil, p. 6. 
Helianthus orgyalis DG. VII, p. 1 1 • 
Heliopsis platyglossa Cass, VII, p. 6. 
Helosciadium laciniatum DG. in, p. 9« 
Helosciadium lateriftomm Koehy HL, p. 8. 
Helosciadium leptophyllum DG. m, p. 7 . 
Heracleum angustifolium £. lU, p. 26 . 
Heiadeum flavescens Baumg. Œ, p. 26. 
Heracleum sibiricum L, m, p. 26. 
HeteronomaDG. V, p. 11. 
Heleronoma diversifolium DG. V. p. 12. 
Heteronoma subtriplinervium DG. V, p. 9. 



Huts^dho, VU, p. S . 

Ibbetumia graru^ra hort. VIII| p. SI . 

ImpadenSy IV, p. 5. 

Impatiens paryifloia DG. IV, p. 8» pi. 1 . 

Ilex canadeoftis Mich« I, p- 20. 

Iris spathulata Sw. I^ p. 32 . 

IrisspuriaB. Alt, I, p. 82. . 

Irit spuria Curt. I, p, 32 . 

Jœgera ahyssinica Spreng. VII, p. 6 . 

Jussiaea longifolia DG. Il, p. 21 . 

fmanee,Ulfp. 11. 

Kutrelloo, VII p. 8 . 

Labiées, IV, p. 13. 

Lavatera, I|p. 9. 

Latfoiera pseudo-olbiaj Desf. I, p. 9 . 

Lavatera subovata DC. I, p. 8 . 

Laxmannia Fiseh. II, p. 19» 

Lessertia braehystaolrfaDC.X,p. 1 1, pi. 2. 

libanotis, IQ, p. 19. 

LibanotisBiichtomiensisDC. ID, p. 19. 
Ligusiicum qfotvan Boxb. III, p. 1 1 . 
Lilium longiflonim Thunb. Vm, p. 7 . 
lÀmodorum alium Z. VIQ, p. 27 . 
JUmodorum purpuream Làm. VHI, p. 33. 
LUnodorun tuberosumJaeq, VIII^ p. 27 . 
lÀmodorum vereeundttm SaHsb. VUI, p. 27 . 
Loasa aurantiaca Mph. DC. VIU, p. 27 

etX, p. 26. 
Lotus ooojugatus L. IX, p. 7 . 
lotus medica^noides Retz, H, p. 1*. 
Lotus Requieniihort. IX, p. 7. 
Lycium chileDse Miers, V, p. 23 . 
fydum notons Pœpp. V, p. 24 . 
Lydttm obot^atum Ruiz et Pop. V, p. 24 . 
Madaria coryiçbosa DG. VII, p. 17. 
Madaria elegans DC. VII| p. 16. 
Madiasp.VU, p. 13. 
Madia elégans Don, Vn, p. 17. 



Ifadia satlva Mol. VII, p. 13. 
Bfalachra, IV, p. 29. 
Malachra capitata, IV, p. 29, pi. 6 . 
Malachra palmata Mœnch, IV, p» 25 . 
Malachra rotund^foUa Sehrank, IV, p. 29 . 
Malaehra trihba hort. par. IV, p. 29 . 
Malvacées, IV, p. 24. 
Maranta bioolor bot. reg. IV, p. 34. 
Mairicaria prostrata Sw. VII, p. 17- 
Bfaxillaria Deppei lindl. VIII, p. 12 . 
Melastoma mexicana hort. V, p. 9 . 
Melastoma subtriplinerpium Link, V, p. 9 . 
Menîha micranthaDC I, p« 28. 
Mesembryanthemum blaDdan bot. mag. 

VII, p. 29 . 
Mesembrranthemum BurdieUnhort. genep. 

vn, p. 29 . 
Meum sibiricum Spreng. III, p. 23. 
Morina, VI, p. 13. 
Morina loDgifolia V^all. VI, p. 11 . 
Navarrecia involucrataRiûz etPav. X, p. 25 . 
Nemopantbes canadensis DC. I, p. 20 . 
NuttaliaDC. I, p. 20. 
CEnantbe, ni, p. 16. 
OEnantke glauea DC. III, p. 17. 
QEnanthe peucedanifolia Sm. ni, p. 1 7 . 
OEnanthe silaliblia Bieb. lU, p. 16. 
Œnanthe pirgata Koch, Œ, p. 17. 
Oldenlondia, m, p. 30 . 
Oldenlaodia coryinbosa L. m, p. 28. 
Oxalis Deppei Lodd. V, p. 15. 
OxaUs tetrapfylia Unk et Otto, V, p. 15. 
Pancratium australasioum bot. reg«Vn,p,58 . 
Papaver bracteatum Lindl. H, p. 6 . 
Papayer iotermediam Alph. DC* VII, p. 37. 
Papayer orientale, n, p. 7 . 
Parthenium luteum Sprettg, Vn, p 6. 
Passiflora, I, p* 5 . 



Passiflora ligularis Juss. I» p. 4;, 
Pastinaca divaricata Desf, III, p. 26. 
Paseùiiu:a Kochii latrfblia Dub. III, p. 25 . 
Pasdnaca ladfolia DG. III, p. 25 . . 
Pelargonium grandifiorum, I,p. 14. 
Pelargoaiom jatrophaBfoUam DC I, p. 14. 
Pelargonium nobile DG. I, p. 14 . 
Periptera ponioea DC. I, p. 10. 
PeristeriaBarkeri Bateman, X, p. 13, pi. 1. 
Peucedanam Meuhioli Spreng, III, p. 23 . 
PeacedaQum Petroselinam h. par. III, p. 2 1 . 
Peucedanam Tauricum Lor. et Durety ni, 

p. 12. 
Pewcedanttm tenuifolium Destf, III, p. 23 . 
Phaseolus ? superbus Alph. DC. VU, p. 46 . 
Phyllanthus cantonieosisHorn. IV, p. 20, 

pi. 4. 
Phyllanthus pîmeleoides Alph. DC. IX, p^l 5. 
Pimpinella capillacea Poit» III, p. 8 . 
Pimpinella Domingensis fV. BEI, p. 8 . 
Pimpinella lateriflora hort. III, p, 7 . 
Pimpinella leptopkylla Pers. III, p. 8 . 
Platylobium S-angulare R. Br. III, p. 2. 
Polymnia abyssinica L, f. VII, p. 6 . 
Poljrmniafrondasa Bruce y Vil, p,6. 
Pomaderris apelala Labill. V, p. 19. 
Pomaderris aspera Sieb. V, p. 18,.pl. 4. 
Pomaderris pyrrophylla Steud. X, jj. 19. 
Ptelea viscosa Burm. f. I> p. 17 . 
Ptychoris Ajowan DC. IH, p. 1 1 . 
Ptychotis coptica DC m, p. 10. 
Pjrrethmm simpUdfolium Cass, VII, p. 18. 
Pjrrolirion Herb. VI, p. 16. 
Samiilla DC. YUy ^. 7 . * 
Rhamnées, IV, p. 24. 
Bhexia diversifolia BonpL V, p. 12. 

Rhyncopsidiumsessiliflon]mDC.Vn,p. 19, 
ph6. 



TABLE ALPHABÉTIQUE. IX 

Ridnus inermis Jacq. I, p. 81 . 
Ricinus lavis DC. I, p. 81 . 
Salvia cretica L. IV, p. 9, pi. 8. 
Scaevola muldflora Lindl. X, p. 20. 
SchizanthuspinnatusRuizetPav. IV, p. 17. 
Schwenckia, II, p. 28 . 
Schwenckia americana II, p. 22 . 
Schwenckia Hilariana DC. II, p. 22 . 
Scrophularinées, n, p. 23. 
Sedum altaicum hort. crem. V, p. 19. 
Sedum crenatum /i. par. V, p. 19. 
Sedum dendroideum DC. X, p . 21. 
Sedum hybridum, V, p. 19. 
Sedum praeaitum Alph. DC. X, p. 21. 
Selago cinerea L. X, p. 23. 
Sempervivum bai*batum $. hybridum Salm. 

m, p. S. 
Sempervivum caespitosum C, Sm. I, p. 22. 
Sempervivum ciliatum Sims, T, p. 22 . 
Sempervivum Simsii S(v, I, p. 22 . 
Sesbania paludosa DC. II, p. 16 . 
Sesbania picta, II, p. 1 7 . 
Seseli ammotdes hort, III, p. 7 . 
Seseli ammoïdes Jacq. III, p. 1 1 . 
Seseli crcusifolium hort, III, p. 1 7 . 
Seseli fœnicuUfoliam Poir, III, p. 1 1 . 
Seseli Pallasii Bess. III, p. 17 . 
Sida acerifolia Zucc. I, p. 11. 
Sida hastilis Bot. mag. 1, p. 1 1 . 
Sida Malv€Ufiscus Ûor. mcx. I, p. 10. 
Sida periptfira Sims,ly p, 10. 
Sida quinqueloba flor. mex. I, p. 11. 
Silaus Mathioli Kochy III, p. 23 . 
Silaus tenuifolius DC. m, p. 28 . 
Sison Ammi Z. III, p. 8 . 
Sisonfasciculatum Pohly III, p. 8 . 
Sison Hœnkei Presl^ IH, p. 8 . 
Sison laciniaium Lher. ined, III, p. 9. 



TABLE ALPHABÉTIQUE. 



Sium Cordieni LoiseL III, p. 13. 

Sium virescens Spreng. TLly p. 13. 

Smîlax Roxburghiana Alph. DG. VII, p. 50. 

Smymium integerrimum JL. III, p. 7 . 

Solanées, II, p. 23 . 

Solidago gracilis Poir. VI, p. 6 . 

Stachys arenaria Desf. I, p. 36 . 

Stachys arveDsis, I, p. 26. 

Stachys cordifolia Poir. I, p. 36 . 

Stachys diffusa cat. madr: I, p. 36. 

Stachys prostrata Lag. I, p. 35 . 

Stachys purpurea Poir. I, p. 36 . 

Stachys purpurea Ten. I, p. 36 . 

Stachys scordifolia Willd. I, p. 36 . 

Stachys scordioides Poir. I, p. 36 . 

Stachys spectabilis Choisy, I, p. 37 . 

Stachys tcnuifolia Fisch. I, p. 33* 

Stapelia europaea Guss. yil, p. 38 . 

Stapelia gassoneana Jacq, } . VU, p. 38 . I 



Stegîa, I, p, 9 . 

Tanacetum aureum bort. VI, p. 8 . 
Taoaoetani globiferam DC. VI, p. 6 . 
Tanacetum obtusum Thanb. YI, p. 8 . 
Tetragonolobus eonjitgiuus Ser. IX, p. 7 . 
Tetragonolobus Requieniih. petr. IX, p. 7. 
Tetragonotheca abysànica Led, VII^ p. 6. 
Trachyspermum Copticam link, III, p. 10. 
Trigonella calKceras Fisch. 11^ p. 1 5 . 
TrigoneUaoxyrincha Fisch. ined. II, p. 16. 
Umbilicus horizontalis DC. 111, p, 8 . 
Yerbena bracteosa Mich. Y, p. 33 . 
Yerbena lasiostachys Link, lY, p. 1 6 . 
Verbesina sativa Boxb, VU, p. 6 . 
Yeronica carnea DC. I, p. 39 . 
fF'erinnuay VU, p. 8. 
Zizia integerrima DC. III, p. .7 . 



Zizyphus, lY, p. 38 



I 



I 



(/y 



RAPPORT 



SUR LES 



PLANTES RARES OU NOUVELLES 



QUI ONT FLEURI 



DANS LE JARDIN DE BOTANIQUE 

DE GENÈVE 

PENDANT LES ANNEES 1819, 182^0 ET 182I 



PAR M. DE CANDOLLE , 

PROFESSEUR D'HISTOIRE NATURELLE ET DIRECTEUR DU JARDIN* 



Lu à la Société de Physique et d'Histoire naturelle | le » Mai 4899i 



GENEVE , 

DE LIMPRIMERIE DE J. J. PASCHOUD. 

1823. 



RAPPORT 

Sur les plantes rares ou nouçelles qui ontjleuri 
dans le Jardin de Botanique de Genèçe pen- 
dant les années 1819, 1820 et 1821. 

f*ar Mr. De Candollb , Prof. d'Hùtoire natarelle et Directear da Jardin. 
{Lu à la Soeiêié dé Phyél e/ âfHUL naturelle j le a Mai i8q2.) 



► » 



V.TENÈVE s'étant enrichi depuis quelques années de deux 
établissemens éminemment utiles à 1 Histoire naturelle « le 
Jardin de Botanique et le Musée Académique , et TObser- 
vatoire qui eidstoit auparavant ayant reçu de nouveaux 
développemens , la Société de Physique et d'Histoire natu- 
relle a cru devoir inviter les Directeurs de ces établisse-^ 
mens à consigner chaque année dans les volumes de ses 
mémoires les faits ou les objets nouveaux ou peu connus 
qui auroient été observés dans ces institutions. Elle a 
espéré que ces notices donneroient l'occasion de faire con- 
noitre graduellement certains faits qui considérés isolé- 
ment n'auroient pas été peut--etre assez importans pour 
mériter un mémoire spécial , mais dont la réunion con- 
tribue cependant à compléter la connoissance des pro-^ 



2 SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES 

duits OU des phénomènes naturels. C'est pour me conformer 
à ce désir de la Société que je vais exposer ici quelques-unes 
des observations que j ai eu occasion de faire sur les 
plantes rares ou nouvelles du Jardin. 

lie Jardin de Botanique de Genève a été commencé à 
la fin de 1817 ; Tannée 1818 a été consacrée à y bâlir une 
orangerie et des serres , et quoique dès-lors il y eut déjà 
quelques plantes de pleine terre ; ce n est que dans Tannée 
1819 qu'on a pu commencer à y étudier les végétaux avec 
quelque suite ; on conçoit facilement que les premiers 
soins du Directeur ont dû avoir pour objet bien plus la 
fondation et Torganisation générale de i établissement que 
1 étude spéciale des plantes rares qui pouvoîent s'y trouver, 
et cette circonstance engagera, sans doute, les lecteurs de 
ces notices à les considérer avec indulgence. 

Les plantes qui fleurissent dans le Jardin de Genève 
sont la plupart dessinées par les artistes et les amateurs 
de la ville sur un format et un plan convenu, la réunion 
de ces dessins , dont le plus grand nombre est dû aux 
Dames , forme une collection publique dé laquelle nous 
chercherons un jour à extraire pour les publier, les dessins 
qui représentent des espèces ou nouvelles ou non encore 
figurées dans les livres de Botanique. Cette circonstance 
xiQUs engage à donner ici , non la description complète des 
plantes que nous indiquons, mais ceux des traits prin- 
cipaux de leur organisation qui peuvent servir à les faire 
distinguer et classer. 



y 



BU JARDIN DE BOTANIQUE. 5 

I, CLËMALIS parviflora. 
Clématite à petites fleurs. 

C. pedunculis i ^fiorU , sepalis ellipticis apice subdilalaiia , 
foliis pimatim sectis , petiolia cirrhiformibua , scgmentis pe* 
iioliitalia 5 ^ pariitU integrUpe ^ lobis ovatia mucronulatia in^ 
tegria 3- 

J'ignore la patrie de cette Clématite; elle m'a été envoyée 
par MM. fiauman , sous le nom de CL crispa , mais elle 
en diffère beaucoup. Elle se rapproche de cette espèce et 
appartient comme elle à la section des Viticelles , parce 
que ses carpelles sont glabres et non terminés en queue 
barbue ; mais d'ailleurs elle a tout le port de la section 
des Flammules; ses fleurs sont blanches , assez semblables 
à celles de la C. flammula , mais solitaires, un peu plus 
petites et comme disposées en cloche à leur base. Les éta- 
mines au nombre d'environ vingt-quatre sont de moitié 
plus courtes que les sépales. Les ovaires sont au nombre 
de huit. Cette espèce forme un buisson plus petit que la 
C. fiammula; elle fleurit du mois de Juin au mois d'Août. 
£Ue se cultive en pleine terre. 

2. AQUILEGIA atropurpurea (Waid.) 

Ancolie pourpre - foncé. 

Nous avons reçu de M. Fischer , Directeur du Jardin 
de Gorenki, la graine d'une variété de cette plante qui 
tend à prouver que ïjé. Dahurica de Patrin que j avoîs 
conservé dans le Systema (i. p. 338.) comme espèce dis- 



4 SUR LES PLANTfiS RARES OU NOUVELLES 

tinte , n^est qu une variété de T^. atropurpurea ; il faudra 
donc modifier les caractères classiques de cette plante 
comme suit : 

.A. Atropurpurea (Willd. en. Stj.) calcaribu^s redis 
limbo œqualibuB , stylis staminibusque sepala subœ^ 
quantibus aut exsertis ^ sepalis longitudine petalorum ¥. 
in Sibiria et Dahuria. 

«. Brevistyla (Willd. 1. c. DC. syst. i. p. 338, ) stylis 
staniina non superantibus. ( v. s. ) 

j8. Dahuriga ( Patr. Deless. ic. sel. i. t. 49- ) stylis longé 
exserlis , foliis glabris, ( v. s. ) 

y. FiscHERiANA ^ stylis longê exsertis , foliis subtus 
i^illosis.^ A. atropurpurea Pisch. (v. v.) 

3. PASSIFLORA ligularis (JussJ 

Passiflore bgulée. 

Cette plante qui a été décrite par M, de Jussieu (ann. 
mus. 6. t. 4o) « diaprés un échantillon desséché n'avoit 
point encore été introduite dans les jardins d'Europe : nous 
en avons reçu la graine de M. Antoine Gourant, qui établi 
à TénérifFe , ne néglige aucune occasion de nous enrichir 
de tout ce que les iies Canaries présentent de précieux. 
Cette espèce nest pas originaire de ces iles, mais du Pérou 
et sa graine provient du Jardin Botanique de Ténériffe, 
Elle n a point encore fleuri dans nos serres , mais la forme 
de sa tige et de se^ feuilles ne laisse guères de doute 
sur le nom que nous lui avons assigné : elle grimpe 
comme la plupart de Passiflores , mais sa tige se dégarnit 



DU JARDIN DE BOTANIQUE. 5 

beaucoup de feuilles par le bas ^ ce qui nuit à Télégance 
de son port. Le genre de^ Passiflores , même dégagé , 
comme l'a fait M. de Jussieu, des Tacsoniaet des Muru* 
cuia , présente encore cent onze espèces ; j^ai tenté d'ap- 
porter quelque précision dans leur étude en les divisant en 
sept sections , comme suit : 

Sect. 1. Astrophea. Point de vrilles ; point d'involucre ; 
calice à dix lobes ; tige en arbre. 

Sect. II. Folyanthea. Pédoncules multiflores , tantôt 
au nombre de deux avec une vrille intermédiaire > tantôt 
rameux , le lobe du milieu étant prdiongé en vrille ; in- 
volucre nul ou très*petit ; calice à dix lobes. 

Sect. III. Tetrapaihea. Galice à quatre lobes ; quatre 
étamines ; involucre nul ou très-petit ; pédoncules rameux 
à trois fleurs ; vrilles simples naissant dans les aisselles 
d'od il ne sort point de pedicelles. Cette section ne ren- 
ferme qu une espèce inédite , originaire de la Nouvelle- 
Zélande et que j'ai vue dans Therbier de Sir Joseph Banks^ 

le P. teùrandra. 

Sect IV. Cieca (Med. malv. 97.) cal. à cinq lobes; 
involucre nul ou très-petit; pédoncules uniflores et vrilles 
simples sortant le plus souvent des mêmes aisselles. 

Sect. V. Decaloba , cal. à dix lobes ; involucre nul ou 
très-petit; pédoncules uniflores et vrilles simples sortant 
des mêmes aisselles. 

Sect. VI. Qranadilla , involucre composé de trois fo- 
lioles assez grandes , entières ou dentées mais non déchi- 
quetées; cal. à dix lobes; pédoncules uniflores et grappes 
simples sortant des mêmes aisselles.- Cest ici que se rap- 
porte le P. UguLaris. 



6 SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES 

Sect. VII. Dysosmia. Involucre composé de trois fo- 
lioles découpées profondément en lobes capillaires ter- 
minés par une tête glanduleuse ; calice à dix lobes ; pe- 
dicelles solitaires et vrilles simples ; fruit presque capsu«- 
laire. Cette section composée de plantes herbacées et non 
ligneuses doit probablement former une genre distincte 
Elle comprend les P.. hibiscifolia Lam , fœtida Cav. et 
ciliata Ait. Nous avons cultivé les deux premières qui 
sont certainement distinctes : on les reconnoit facilement 
à ce que la tige et les pétioles de la P. hibiscifolia sont 
garnis d'un duvet court , mol et serré, tandis que dans la 
P. fœtida ces mêmes organes sont hérissés de longs poils 
étalés. 

4. CERASTIUM Biebersteinii. 

Geraiste de Bieberstein. 

C. caulibus repentibus diffusis foliisque oblongo lanceolatis ta- 
mentoso'lanatis j pedunculis erectis dichoiomia ^ sepalis ohlongis 
iomentosis , capsula ovatà subcjlindricd calyce longiore. Y" . 

C. repens. Bieb.fl. iaur. 1. p. 36o. supl. 320^ non Lin. 

On sait que l'espèce de Ceraiste désignée par Linné sous 
le nom de C. tomentosum a déjà présenté plusieurs sujets 
d'incertitude : Linné dit formellement qu elle a les cap- 
sules globuleuses et cite un synonyme de Sauvages qui ne 
parott pas lui appartenir ; il rapporte à son espèce deux 
phrases du Pinax de Bauhin qui appartiennent peut-être 
a deux plantes; Tune qui seroitla van jS. de Linné, mais 
qui est de beoucoup la plus commune, est une petite es- 






- '.' 



DU JARDIN DB BOTANïQtTE. ' 7 

pèce qui est connue des jardinier^ Français sous le nom 
& Oreille de souris et à laquelle les auteurs modernes ont 
conservé le nom de C tomenlosum; Lamarck l'a bien 
décrite sous ce nom et remarque avec raison qu'elle n'a 
point les capsules globuleuses mais oblongues ; c'est celle^ 
ci que M. Tenore a désignée dans son prodrome de la 
Flore Napolitaine, sous le nom de C Columnœ , en faisant 
allusion à ce que Columna la le premier décrite et figurée 
sous le nom de Ocymoides lychnitis replante radice dans 
son Phy tobasanos j édition de 1744 « P* ^^^ t« ji. ËUe 
est originaire du royaume de Naples et peut-être de celui 
de Grenade. 

L'autre plante qui ressemble à celle-là et qui fait le 
sujet de cet article est peut-être la var. « de Linné , mais 
c'est ce qu on peut seulement présumer d'après l'épithète 
de Major qui se trouve pour unique différence entre les 
deux variétés. Elle a été trouvée dans les lieux pierreux des 
montagnes de Grimée , par MM. Maschall de Bieberstein 

et Steven ; oi» riprnipr m en a envoyé des graines f le pre^ 

mier la désignée dans sa flore sous le nom de C. repens ^ 
mais il observe dans le supplément qu'elle paroît assez 
différente du C. repens pour pouvoir constituer une es- 
pèce : Il me paroît , en effet, évident qu'elle se rapproche 
davantage du C. tomentosuni^ et je lui ai donné !e nom 
de C. Biebersteinii en Thonneur du naturaliste qui l'a 
découverte. 

£Ue végète bien en pleine terre, et placée à côté du C 10* 
menùosum, elle en diffère dès la première vue par sa su- 
perficie beaucoup moins blanche, par ses feuilles deux ou 



8 SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES 

trois fois plus larges, plutôt oblongues que linéaires et 
par sa fleur et son fruit deux fois plus grands. Semée 
au printemps de 182.0, elle a fleuri au mois de Mai 1821. 
Sa tige est rampante à sa base , puis ascendante , cylin - 
drique , couverte ainsi que les feuilles d'un duvet laineux 
et blanchâtre ; les rameaux sont surtout bien moins blancs 
que dans le G. cotonneux ; ils sont longs d'un pied ^ 
presque nus dans la partie fleurie. Les feuilles sont ob- 
longues -lancéolées y planes, longues d'un pouce et demi y 
large de trois à quatre lignes; celles qui approchent des 
fleurs sont très-courtes^ en forme de bractées scarieuses 
sur les bords j les pédoncules forment un corymbe dicho- 
tome ; les fleurs sont blanches ; le calice est cotonneux , 
scarieux sur les bords des sépales , long de quatre lignes. 
Les pétales sont deux fois plus longs , rétrécis en coin à 
leur base , échancrés à leur sommet par un sinus aigu en 
deux lobes obtus. Les étamines sont plus courtes que le 
calice « munies d'anthères jaunes ; 1 ovaire est arrondi , 
chargé de cinq styles ; il se change «n. *«>♦ oapdwW cylin^ 
drique deux fois presque plus longue que le calice ^ s'ou-* 
vrgnt par dix dents droites; les graines sont rousses un 
peu chagrinées^ 

5 LAVATERA subovata. 
Lavatère à feuilles ovées. 

2/. caule suffruticoso , foliia suhtomenîoais ouatis dé^ntntis sub* 
irilobis , lobo medio productiore y pedicellis t - 3 axillaribus 
peiioU longitudine y calycU interioris lobÎB accuminatiê. 3- 



BU J AUBIN DE BOTANIQUE. 9 

Cette espèce paroit être indigène des environs de Mo- 
gador, autant que je puis le juger, d'après un échan- 
tillon que je trouve parmi ceux ramassés par Broussonet 
et qui diffère peu de la plante que nous avons eue vi- 
vante ; celle-ci nous est arrivée sous un faux nom , mêlée 
avec d'autres graines. £Ue est petite, diffuse, rameuse , 
un peu grisâtre, ses fleurs sont d'un violet très- pâle « 
de grandeur médiocre. Le genre des Lavatères , réduit 
ainsi que je Tai indiqué dans la Flore . Française par Fex* 
clusion des Stegia , présente encore trois grouppes très- 
prononcés, dont deux avoient déjà été aperçus par Me- 
dikus, qui eu avoit fait des genres ; je.les considère comme 
de simples sections et les caractérise comme suit : 

Sect. I. Olbia. ( Med. malv. 4^ ) réceptacle du fruit 
conique central et saillant. — Zt. phœnicea, olbia, mi- 
cans , thuringiaca , etc. 

Sect. II. AxoLOPHA, réceptacle tronqué au sommet et 
poussant latéralement des crêtes verticales et membra- 
neuses, qui séparent les carpelles les unsdbs autres. — L. 
maritima , triloba , subovata. 

Sect. III. Anthema (Med. malv. p. 4^) réceptacle petit, 
creusé de ponctuations peu marquées, ni saillant, ni chargé 
de crêtes, — Lé. arborea , L. cretica , etc. Cest à la se- 
conde de ces sections qu'appartient la nouvelle espèce 
que nous avons cultivée au jardin et qui y a été observée 
par M. Choîsy. — La Lavatera pseudo-olbia Desf. appar- 
tient au genre Stegia» 



2 



lO gUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES 

6. PERIPTERA punicea. 
Periptère Pourpre. 

P. foUis inferioribus cordatis subquinquelobo-hastatis , supe^ 
rioribus hastaiis ^ petalis erectis spathulatis apice subdentciiis 
calyce duplo longioribus. 

Cette jolie espèce de Malvacée est originaire de la Nou- 
velle-Espagne : elle se trouve figurée dans les planches 
inédites de la Flore du Mexique, sous le nom de Sida Mal* 
vaviscus, qui exprime le rapport de sa fleur avec le genre 
Malvaviscus : dès-lors M. Sims l'a publié dans le ma- 
gasin Botanique , planche i644^ sous le nom de Sida pe-* 
riptera , et ensuite M. Lagasca sous celui ^Anoda pu-- 
nicea (nov. gen. et sp. 21.) Elle s'approche en effet par 
la structure de son fruit du genre Anoda plu» que du genre 
Sida , mais elle diffère de Tun et de l'autre par la structure 
de sa fleur cylindracée et au même titre à peu près que 
le Malvaviîfcus diffère de l'Hibiscus et du Pavonia ^ et 
doit sous ce rapport être considérée comme un genre par- 
ticulier. Cette plante nous a été coriimuniquée par M. John 
Walker, dans le jardin duquel M. Sims l'avoît déjà dé- 
crite. — Le genre Anoda se distingue en deux séries, savoir 
les espèces dont les carpelles, toujours disposés en verti- 
cilles, se prolongent en pointes épineuses , et celles dont 
le fruit n'a pas de pointes et dont les carpelles sont sou- 
vent irrégulièrement distribués ; à la première série ap- 
partiennent les Anoda hastata , triloba et Dilleniana. 



DU JARDIN DE BOTANIQUE, 11 

Il faut ranger dans la seconde : i.^ \A. parviflora de 
CavanîUes ; 2.^ Y A. acerifolia qui est le Sida acerifoUa 
Zucc. obs. n. 80 y auquel il faut peut-être rapporter la 
planche i54i du Bot. mag. qui porte le nom de Sida has-^ 
tdtu , quoique distincte du S. haslata de Garagne , cette 
plante est originaire du Mexique et sa figure fait partie 
des platiches inédites de la Flore mexicaine , sous le nom 
de Sida quinqueloba. 

"). GERANIUM Flassovianum. 

Gerajnium de Vlassov. 

G. caule tereli ^ foïiis 5- lobis , lobis ovali-acuminatis incho-den* 
iatis, stipulis cujusque foUi in unicam apice bijidam cortnaiis » 
petalis oboi^atia integria. Jf . 

La plante, que je désigne ici, est provenue de graines en- 
voyées des jardins d'Allemagne sous ce nom , que je con- 
serve dans l'idée qu'elle a peut-être été décrite dans (luel- 
qu ouvrage à moi inconnu : ce nom qui fait allusion à 
celui de Vlassov , botaniste Russe , paroit indiquer que 
l'espèce est originaire de lempire Russe. Gette espèce ap- 
partient à la série des Géraniums vivaces à pédoncules 
biflores et a des rapports avec les G. angulatum^ nodosum 
et stnatum ; il a comme eux les pétales d'un blanc un 
peu rosé, relevé de veines violettes ou purpurines, mais 
il ditïere de Tun et de l'autre par ses pétales entiers et non 
échancrés et par ses stipules , qui naissant de chaque côté 
de la base de la feuille , sont chacune soudées avec la sti- 
pule voisine qui appartient à la feuille opposée , de ma- 



12 SUR LES PLANTES RARES OIT NOU\ ELLES 

nière qu'entre chaque paire de feuilles il semble n'y avoir 
qu'une seule stipule bifide : cette conformation rappelle 
ce qui se passe dans certains Astragales , tels que Xjd. 
unijullus oh les deux stipules se soudent en une seule 
opposée à la feuille. Ce caractère des stipules soudées se 
retrouve dans une autre espèce de Géranium ^ très-voi- 
sine du F lassovianuni et qui a été récemment déerite par 
M. Sweet, sous le nom de G. pf^aLlichianum. (Ger. t. 90. ) 
Cette plante est très-voisine de notre G. P^lasaovianum 3 
mais elle a la tige un peu anguleuse et non exactement 
cylindrique , la plante entière est beaucoup plus velue ^ 
presque soyeuse , ses pétales sont échancrés , beaucoup 
plus grands , de couleur purpurine et non veinés ; enfin ^ 
ses stigmates sont beaucoup plus longs que dans notre 
plantç. — Le G. J^lassovianum vit en pleine terre ; il a 
fleuri la seconde année de sa vie au mois de J uin ; il ft 
quelquefois par accident les pédoncules uniftores, 

GERANIUM longipes. 
Géranium à long pédoncule, 

G. caule tereii erecto glabro\^ foliis palmato-suhpeUatis b-'] lobis^ 
lobis oblongis grosse dentalis incîsis , pedunculis è ramorum 
dichotomia longissimis , peialia integria , ataminum filamentis 
subulatis glabris. y • 

La patrie de ce Géranium m'est inconnue : je Vai obtenu 
de graines provenant de divers jardins sous divers noms , 



Dtr JARDIN DE BOTANIQUE, l3 

la plupart appartenant à d'autres espèces , quelquefois 
sous celui de Ger. Londini, que je n*ai pas conservé, vu 
que le sens m'en est inconnu ; c'est une belle espèce , qui 
a du rapport avec le Ger.pratense; sa tige s'élève droite à 
peu près à deux pieds de hauteur , ses stipules sont dis- 
tinctes , lancéolées , linéaires ; ses pétioles sont longs et 
cependant beaucoup dépassés par les pédoncules, qui at- 
teignent jusques à six et huit pouces de longueur. Le 
limbe des feuilles est en cœur arrondi , mais les lobes en 
3ont si rapprochés qu'il semble pelté; les nervures sont 
saillantes en-dessus des feuilles ; celles-ci^ sont un peu pur 
bescentes sur leurs deux faces. Les pédoncules portent 4 
bractées , deux à l'origine des pédicelles et deux qui pa- 
roissent plus particulièrement appartenir au pédicelle , qui 
se développe le dernier. Les pédicelles ont environ uu 
pouce de longueur et sont fléchis au sopamet avant la 
Heuraison, de manière que le boutoij est pendant ; les sé- 
pales sont à trois ou cinq nervures, et terminés par une 
pointe longue et mullt?, lej» pétales sont obovés , obtus , 
plus longs que le calice, d'un violet lilas avec cinq veines 
plus foncées à la base ; les stigmates sont jrougeâtres ré-^ 
fléchis. — J'ai toujours vu dans cette espèce les pétales de 
la même couleur; j'ai au contraire une variété du G. pra- 
ten3e , dans laquelle les deux pétales supérieurs sont très'- 
souyent blancs, les trois inférieurs restant bleus comme ^ 
l'ordinaire : on retrouve ici même dans les Geraniées à 
fleurs régulières cette tendance à la disparité des pétales 
jsi remarquable dans plusieurs Pélargoniums. 



14 SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLKS 

9. PELARGONIUM nobile, 
Pelargonium noble. 

P. subglabrum glaucescens y foliis cordatis b-lobo-palmatifidisj 
lobis aciitis versus apicetn dentaiis y pedunculis '5-^- floris ^ 
itibo nectarifero calyce duplo longiore , peialis calyce triplo 
fera longioribus 3» 

Cette plante est cultivée depuis quelques années dans 
les jardins et nous a été communiquée sous le nom, 
que nous lui conservons, par M. Waliner, qui a d'ailleurs 
enrichi le Jardin de plusieurs espèces très-précieuses. Celle- 
ci ressemble beaucoup par son feuillage, son port et la 
structure de ses fleurs au P. grandiflorum , mais elle a 
les fleurs roses ; ses deux pétales supérieurs sont , comme 
dans le P. grand ifolium^ marqués de raies purpurines ra- 
meuses;. Son tube nectarifère est proportionnellement plus 
court, c est-à-dire, deux fois et non quatre fois plus lonjg 
que le calice. ElU e&t probablement hybride du P. à grandes 
fleurs et de quelqu'espèces à fleurs purpurines. 

10. PELARGO.MUM JatrophœfoUum . 
Pelargonium à feuilles de Jatropha. 

P. foUis palmatipartitis viscosis glabris , lobis lancpolntô^ 
linearibus pinnalifidis , lobulis dentatis distantibus acumi^ 
Tiatis , umbelîis 4- Jlorisj tubo nectarifero brevissimo ^ petalîê 
superioribus obtusis, 3- 

Je n'avois fait qu'indiquer cette espèce dans le catalogue 



-DU JARDIN DE BOTANIQUE. l5 

da Jardin de Montpellier^ publié en idi3 ; dès-lors elle s est 
multipliée avec facilité et paroit une des espèces les plus 
robustes ; elle appartient au groupe des Pelargoniums à 
sept étamines , à pétales inégaux et à feuilles découpées 
au-delà du milieu , e est-à*dire , aux Radulœ. Elle a beau- 
coup de rapports d'un côté avec le P. denticulatum , de 
l'autre avec la variété pinnatifide du PeL quercifolium. 
Elle diffère du premier parce que les lobes de ses feuilles 
sont constamment plus larges et que les pétales supérieurs 
sont entiers et non échancrés. Elle se distingue du second, 
représenté à la planche i5 de la géraniologie de L'héritier ^ 
parce que les feuilles sont palmatifides et non pinn^tifides. 
Les fleurs ressemblent beaucoup aux deux espèces citées ; 
ces différences sont légères ; mais je ne les ai point vues 
s'altérer depuis dix ans, que je cultive cette plante, et Ion 
sait que dans ce genre des Pelargoniums oh se forment 
tant d'hybrides dans le» jardins , on est obligé de noter 
des différences qu'on pourroit négliger dans la plupart 
des autres. 

II. DODONAEA dioica (Roxb.) 

DoDONËE dioïque. 

D. foîiis ohoçaîO'Ohlongia basi cuneatis apîce acutisnon viscosisj 
ramis junioribua compressia ^ aduliia teretiuacutis , floribua 
dioicia racemosia. 3* 

Les Dodonées forment un genre tellement naturel qu'on 
le distingue sans la moindre difficulté de tous les autres 
groupes avec lesquels on peut le comparer. Après avoir 



l6 SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES 

placé ce genre à la suite des Térébinthacées , M. de Jussieu 
a été. conduit à le rapprocher des Sapindacéès, et en effet, 
le genre Amirola semble constater la vérité de ce rappro- 
chement. Je fais des Dôdonées une tribu de la famille des 
Sapindacées; elle se caractérise par ses fleurs dépourvues 
de pétales, par ses fruits à deux ou trois ailes membra- 
neuses , par son embryon roulé ou en un seul ou en plu- 
sieurs tours spiraux, par ses cotylédons linéaires alongés et 
par ses feuilles simples. Cette tribu comprend les genres 
Amirola de Persoon , Dodonaea de Linné et Alectryon 
de Gaerlner. 

Les espèces qui composent le genre Dodonœa ont été 
généralement mal décrites et confondues les unes avec les 
autres : dernièrement M. Meyer dans sa Flore d'Essequebo 
a cherché à prouver combien on avoit confondu d'objets 
sous le nom de JD. viscosa : celui-ci, qui est le plus commun 
dans les jardins, doit rester borné à Farbuste, figuré par 
Plumier (éd. Burm. t- 247. f. 2. ) et Sloane (hist. 2. t. \Qz. 
f. 3.) elle croît dans les parties chaudes de l'Amérique et 
j'ai un échantillon recueilli au royaume d G ware en Afrique, 
par M. de Beauvois ; qui ne me paroît point différer 
de l'espèce Américaine. 

. Il n'y a guères eu plus d exactitude dans la limitation du 
D. angustifolia^ et l'on trouve actuellement sous ce nom 
dans les ouvrages de botanique plusieurs espèces qui me 
paroissent très-distinctes et que j'ose d'autant mieux dis- 
tinguer qu'elles sont de pays différens et que j'en ai des 
échantillons, qui proviennent des auteurs mêmes, qui les 
ont décrites; ces espèces sont: 



1>V JARDIN DE BOTANIQÛB. 17 

I.* Le Z>. nngustifolia de Swartz (obs. i5o.) qui croit 
Il la Jamaïque , et que pour cette raison je désigne sous 
le nom de Jarttdicenais : c'est celui qui a été figuré par 
P. Browne ( Jam. t. i8. f. i.) et très- probablement par 
Gavanilles (ic. t. 3^7. ) 

2.^ Le D. angustifoUa de Roxburgh (cat. cale. p. 28.) 
qui croit à Geylan et à Timor; cest celui que Buimann 
le père a figuré dans sa Flore de Geylan, planch. 28, et 
que son fiils a désigné dans la Flore des Indes, sous le nom 
de Ptelea i^iscosa ; pour rappeler le nom de l'auteur , qui 
en a donné la première description , que je désigne sous 
lepilhète de D. Burmanniana. 

iJ" Le D. angustifoUa , figuré par Làmarck dans ses 
illustrations , planch. 3o4. f« 2. est une espèce originaire 
de nie de Bourbon , très-remarquable par ses feuilles li- 
néaires et obtuses et par ses fruits de moitié plus petits 
que ceux des espèces précédentes : je le nomme par ce 
motif D. microcarpâ. 

4.'' Le D. angiéstifolia désigné par Lamarck dans le 
Dictionnaire , est un arbuste qui a été cultivé jadis dans 
le jardin de Paris, sous le nom de Bois de reinette et qui 
est remarquable par ses feuilles linéaires acuminées aux 
deux extrémités et qui lorsqu'on les frotte exhaleOt une 
odeur de Pomme de reinette; je n'en connois point les 
fruits , et d'après sa ressemblance avec un échantillon en 
feuilles de la Nouvelle-Hollande je la soupçonne originaire 
de ce pays. Je la désigne sous le nom de D. salicifoUa. 

S."" Il paroîtroit que le D. angustifoUa de Linné fils 
seroit origiliaire* du.Cap de Bonne '-Espérance , et que 

5 



l8 SUR LES PLANTES 9ÀR1BS Olf NOUVELLES 

par coQsëquent il pourroît bien différer de tous les pré- 
cédens : mais il n'est désigné que par une phrase, qui 
convient à toutes les espèces et JQ n^ai pu me procurer la 
plante. 

6.^ Enfin, on a cultivé dans les jardins sous le même 
nom de jD.angustifolia et sous celui de JJ. anguslisàimch 
que je conserve pour éviter toute confusion ; un arbuste 
remarquable par ses feuilles longues , étroites , linéaires , 
entières et marquées de petits points blanchâtres , qu'on 
prend d'abord pgur des écailles , mais qui paroissent en- 
suite n'être que des taches. Je ne connois pas son fruit ^ 
la feuille ne peut se confondre ni avec le £). filiformis de 
l4inkf à cause de sa longueur , ni avec le D^ elœagnoides 
de Rudolphi à cause de sa forme^ 

Les Ppdonasa de la Nouvelle-Hollande sont, sans nommer 
le D. salicifoUa^ que f ai mentionné plus haut avec doute, 
les jD. asplenifolia et puneata de Rudge , très*remar^ 
quables par la forme de leurs feuilles , et le D. triqueirui 
qu'on distingue à sç^ ranieau]j; triangulaires et k ses fleurs 
dioïquesr 

C'est de cette dernière espèoe que se rapproche larbuste 
que j'ai sous les yeux et qui fait le sujet principal de cet 
article ; il m'avoit été envoyé sous le nom de D. hetero^ 
phylla , nom peu exact et que je n'ai trouvé dans aucun 
livrç ; mais j'avois reçu de mon honorable ami M. Lambert 
des échantillons desséchés du JP. dioica de Boxburgh (cat. 
cale. p. «8 ) qui sont identiques avec la plante vivante et 
je lui ai conservé ce nom , qui lui convient très-bien , et 
qui est publié depuis i8i4- U seroit pp$sihl(^ que dès-lors 



BU lARDIN DE BOTANIQUE. IQ 

cet arbuste eut été désigné par M. Link (enum. h. berol. 
I. 1821. p. 38 1) sous le nom de D. oblojigifolia ^ mais 
quelques-uns de:s caractères désignés ne conviennent à 
ma plante que d'une manière imparfaite ; il est possible 
que la planche &o du quatrième volume de Therbier d'Am- 
boine représente Imdividu femelle de notre espèce, ou du 
D. triquetra « mais je n en puis juger exactement ne con- 
noissant que l'individu mâle du D. dioica^ MM. Roxburgh 
et Link ne pardssent connoitre non plus que le mâle de 
cette espèce. 

Notre arbuste a fleuri dans la serre au mois d'Octobre 
1819 , il s'éleva droit à deux clu trois pieds de hauteur « 
et ne présenta en aucune de ses parties la viscosité si fré- 
quente dans ce genre : ses rameaux sont glabres , pour- 
prés ou violets, comprimés et presqu'à deux angles sail- 
lans dans leur jeunesse , à peu près cylindriques dans l'état 
adulte , ses feuilles naissent des angles saillans , elles sont 
alternes, portées sur de courts pétioles, oblohgues ou obovées, 
rétrécies en coin alongé à leur base, acuminées à leur som- 
met, d'une consistance un peu plus molle que celle des autres 
espèces, parfaitement glabres, lisses et d*un verd pâle et 
livide en-dessous avec les nervures rougèâtres. Les pé- 
doncules naissent des aisselles supérieures et portent des 
grappes rameuses de sept à huit fleurs , qui se disposent 
en panicule interrompue; les pédicelles nont point dé 
bractées et à la place de ces organes se trouve un petit 
tubercule. Chacun d'eux est filiforme, long de quatre à 
cinq lignes et articulé un peu au-^lessus de la base , le 
calice est à quatre lobes profonds, obtus, très*petits, étalés 



80 SUR LES PLANTBS RARB8 O0 NOUVELLES 

et même réfléchid à la fin de la fleuraison. Les huit éta- 
mines ont les filets trèsr-courts ; les anthères alongée$« te- 
tragones, droites et jaunâtres dans leur jeunesse, rou- 
geâtres et tordues dans un-âge avancé, à peu près comme 
dans le Chironia; à la place du pistil on ne trouve qu'un 
tubercule pâle et obtus. 

12. NEMOPANTHES Canadensis. 
Nemopakthe de Canada. 

L'arbuste que je désigne ici est celui que Michaux a 
décrit sous celui â^llex Canadensis ( fl. bor. am. 2. 
p. :(29. t. g. ) et qui a été admis sous ce nom dans la 
plupart des ouvrages subséquens ; il a fleuri dans Toran- 
gerie du Jardin au mois d'Avril i8ig. L'examen. de sa 
fructification me convainquit qu'il ne pouvoit être rangé 
parmi les Houx , et j'en fis faire le dessin sous le nom de 
Nuttalliay en le dédiant ainsi à M. Nuttall, auteur d'un 
excellent ouvrage sur les plantes de l'Amérique septen- 
trionale; je l'indiquai sous ce nom, dans le rapport 
imprimé en 1821. Cependant à peu près à la même 
époque (Août 1819) M. Rafinesque observant cet ar- 
buste en Amérique , le désigna aussi comme genre dis- 
tinct sous le nom de Nemopanthes ; dès -lors le nom 
de Nuttallia, ayant été employé par M. Sprengel pour 
désigner un genre nouveau de légumineuses , j'ai cru 
que pour éviter toute confusion il convenoit d'adopter le 
nom générique de M. Rafinesque. Quant au nom d'espèce. 






DU JABDIN DB BOTANIQUE. SI 

j'ai dù conserver celui de Michaux qui ne présente aucun 
motif de cassation et qui a lavantage de rappeler le nom 
primitif. . 

Le genre NemoparUhes appartient à la famille des 
Frangulacées ( Rhamni Juss. ) et se place entre les genres 
Jlex et Evonymus ; il a presque le fruit du premier et lisi 
fleur du second; il diffère de Tun et de Tautre : i.^ par 
ses fleurs le plus souvent dioïques ou polygames par avor- 
tement; 2.^ par Textréme brièveté de son calice, qu'on pour- 
roit dire presque nul, à moins que comme M. Rafinesqua 
ne donne , à ce que j'appelle corolle , le nom de calice et 
alors oii diroit que la corolle manque ; il se distingue en 
particulier de \lles par ses pétales distincts et non soudés 
en corolle monopétale et t^id à confirmer l'opinion que 
ce caractère n'est pas sufibant pour distinguer les ordres 
des plantes calyciflores ; il ne peut se confondre avec 
VEvonymus, à cause de son fruit, qui au lieu d'être cap-- 
sulaire et indéhiscent est charnu et déhiscent. Michaux et 
Rafinesque disent que ce fruit est à quatre loges et à 
quatre graine^; l'individu que nous cultivons est à trois 
loges et à trois ovules. Il résulte de ces observations que le 
caractère générique peut être exprimé comme suit : 

NEMOPAiiTHES. Florcs abortu dioïci polygamive. Calyx 
minimus vix conspicuus. Petala 5 distincta oblongo- 
linearia decidua. Stam. 5 pétales alterna. Oi^arium he- 
misphœricum j succo viscoso obductum f stylus o. Stig-- 
mata 3-4 sessilia , in mascuUs vix manifesta. Bacca 
subglobosa 3 - 4 - locularis 3 - 4 " sperma. 

N. Ganadensis.*i7e^ Canadensis. Michx fl. 2. p. 299. 



£S SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES 

/• 4q. Pair, suppl. 3. p. 66'jiiL hew. éd. 2. v. \. p. 27^ 
Pursh.fl. bor.am. 1. p. 118- Nemopanthes fascicularis. 
Rqf.journ. phys. Août i8j 9. p. ^Q.-Nuttallia Canadensis 
D. C. rapp. jard. Gen. 1821. p. 44. 

Cet arbuste croit dans les montagnes du Canada près 
du lac Champlâin et jusques en Caroline; il vit en pleine 
terre dans le Jardin de Genève ; il s^élève à la hauteur de 
trois pieds environ : ses rameaux sont grisâtres , cylindri- 
ques, divergens, un peu tortueux ; les bourgeons sont 
formes d'écaillés foliacées , brunes et caduques ; chacun 
d'eux donne naissance à 4 - 6 feuilles et à autant de pédi- 
celles ; les feuilles sont caduques , glabres , pétiolées , 
ovale-oblongues , acuminées aux deux extrémités , lon- 
gues d'un pouce ; les pédicelles sont nus , filiformes , plus 
courts que les feuilles et ne portent qu'une seule fleur 
petite , d'un jaune pâle et verdâtre. Son fruit n'a pas 
encore mûri chez nous. 

r 

i3. SEMPERVIVUM cœspitosum. (G. Sm.) 

JouBARfiE gazonnante, 

S. herbaceum , foliia radicalibus confertia , cauUnis sparsU , 
omnibus oblongo-^linearibua rigide ciliatia utrinque lineia 
fuscia maculatia ^ fioribua corymboao- paniculatia. 

S. caepistosum. Chr. Smith, herb. et maa. 1816- Buch. fl. can. 

S. cilîaiom. Sims. bot. mag. t. 1978.0/7/. non Willd. 

S. Simsii. Sweet h. auburb. lond. p. s3o. 

Hab. Id summis rupibus iosulae magnae Canarisi Chr. Smiih, 3^ • 



DU JÂHDIN D£ lOTANIQllË. $3 

Cette jolie espèce de Joubarbe a été découverte sur les 
rochers de la Grande Ganarie , en 1 8 1 5 , par mon ami 
9JL Christian Smith , le même qui a depuis si malheureu* 
sèment terminé sa carrière dans l'expédition du Congo, 
Elle a été très-bien décrite et %urée par M. Sims , en 
1818 , mais oubliant qu'il existoit déjà#une espèce de 
Sempervivùm , décrite par Willdenow , sous le nom de 
ciliatumet n'étant frappé que de la convenance de ce norh^ 
il l'a imposé, à jsa plante ; les lois de la nomenclature ayant 
obligé à supprimer ce nom, M. Sweet a proposé de donner 
à cette espèce le nom de 6. Simsii ; mais Fun et l'autre 
de ces botanistes avoit ignoré , sans doute , que M. Ghr. 
Smith avoit donné à sa plante le nom de S. cœspitosurn , 
qui a été adopté par son ami et son compagnon de voyage^ 
M. L. de Buch, dans la liste des plantes des Canaries qu'il 
a publiée d'après Ghr. Smith (in-4-^i Berlin 18 19). Ce 
nomme paroit mériter d'être conservé, puisqu'il est celui 
donné par le botaniste auquel nous devons la connois* 
sance de cette plante. 

Le but pour lequel je l'insère dans cette notice n est 
pas de relever cette légère incorrection de nomencla- 
ture , mais de consigner ici un fait remarquable de phy- 
sique végétale, quoiqu'il ait dé|à été indiqué dans les 
annales de Physique et de Chimie. La plante dont 
il est question a été cueillie par M. Smith , dans Tété de 
i8i5 , aux Canaries : il m en a donné un échantillon des- 
séché au mois de Février 1816 ; je l'ai dès-lors gardée 
un an dans mon herbier; au bout de ces dix-huit mois 
de dessication ^ je m'aperçus qu elle avoit encore l'appa- 



>> 



â4 SUR LB3 FXiAKTBS RARES OU NOUVELLES 

rence d'avoir conservé quelque reste de vitalité ; le 
n'étant pas alors établi , ]e la confiai à M. Dufour , pépi- 
niériste habile de cette ville , qui la soigna dans sa serre ; 
elle y reprit vie, et c'est de ce pied, conservé dix -huit 
mois en herbier, que proviennent ceux que nous possédons 
aujourd'hui dans le Jardin Botanique et qui fleurissent 
toutes les années au printemps. Ce fait m'a paru digne 
d'être conservé comme un exemple extraordinaire de la 
lenteur avec laquelle la vie s'éteint dans certaines plantes 
grasses. 

STACHYS tenuifolia. (Fisch.) 



Epiaire à feuilles menues. 

S. perticillis ' bifloris y catycibua pungeniibus glabris , corollœ 
pubescentis tabio superiore bifido , inferiore ferè k-fido , foliia 
imfimis pinnaiifidis , summis linearibua iniegris. }^ . 

. Cette espèce indigène de Tempire Russe est indiquée 
sous ce nom par M. Fischer, dans le catalogue du Jardin de 
Gorenki, et les graines nous en ont été communiquées par 
ce savant : elle est très-distincte de toutes ses congénères ; 
la plante entière est glabre, haute d'un pied, droite, grêle 
et rameuse dès sa base; la tige est tétragone, uq peu pur- 
purine ; les feuilles sont disposées par paires écartées , 
étalées, étroites , les inférieures et celles des branches sté- 
riles pinnati partîtes à lobes inégaux , distans , linéaires , 
pointus; les supérieures et celles des rameaux fleuris sont 
linéaires , entières ou. dentelées ; les florales . plus courtes 
que les fleurs ; celles-ci sont soUtaires aux aisselles des 



§tmOm floraloi , f«r e(MMéc|aent opposées , portée» tiur 
m pëdicdW nu , hng <f une ligne ; le calice est tubuleux, 
à dix nervoiesi àcânq lobes presqu'égnux , vf^ peu épi» 
neux. La ooixdle a son tub« blano, cylindrique, plus long 
que le calaoe , son limbe d'ufi pourpre pâle , mélangé de 
Usmc et de pourpre foncé; la lèvre supérieiu« est dressée, 
.«bkngne , avisée au sotqmet en deux lobes obtus , séparés 
par un sinus aigu , l'inférieure est plus grande , horizon- 
tale , k trois lobes , les deux latéraux obtus déjetés , celui 
du milieu étidé, bilobé. Les quatre étamines sont près» 
* «qu'égal, le style est terminé par deux stignàates courts 
«t trà»-aigus. 

i5. STACHYS proatmtra. (Lag.) 
Epuibe couchée. 



s. pêrticilliê sêx-florh j calycibus pungenfihuê subiriUoêiê , «a- 
roIlcÊ vilhsi» tabla nuperiore intégra , inferiare i^Ioia > JhKis 
4ipi€€ dentaiiê ^ inferiùrU>uê cunêaÊo -> iamcevlatié ^ . êuperio- 
ribtâ9 êuhhnearUmê '^ €auKè(u$ ramcsiêsimiê prçêfrairi^. y • 

Cette plante est provenue de graines envoyées sont fe 
nom qiie |'ai conservé , par M. Lagasca , directeur du 
jardin de Botanique de Madrid. Elle vit en pleine terre 
tt parott n^uste. Elle a presque le port de la Stuchys êid^ 
iitis^ mais s en distii^ue dès le premier coup^d'oeil par 
ses fleurs purpurines ; elle ressemble d'aflleurs^ à quatre 
espèces du même genre avec lesquelles il coHvienit de la 
comparer. 

1/ EDe à des rapports intimes avec k Staekye armoria 







a6 tlTR LES PLAKftBS BARBS OIT ITOWBLLBC 

âé Desfonlaines , mais elle en diffke par sa tige plu» 
coudiée. moins velue, ses feuiÛes moins rétrécies à la 
'base et la lèvre siipériéurë de la ooroUe entière et oon 
bifide. Ali reste, la Se. areiiaria de pesfotttakw» ne doit 
I<oînt être odtifohdue avec l'espèce figttréte sous ce nom 
dans lé Bot/ Mag. t. 1959. Celle-ci devra conserver te 
nom de Stachys diffusa, qui lui est donné dans le catal. 

hort. RegioMadrit. 

3'.'* Notre espèce a aussi des rapports avec la SL jmr^ 
'purea de Poiret (suppl. 5. p. 277.) mais eUe en diffère parce 
qu'elle est beaucoup plus glabre , que ses feuilles floralç» 
sont ovées , lancéolées , acuminées et non oblonguw , que 
le tube de la ooroUe est plus court et U lèvre supérieur* 
entière. La St. purpurea de Poiret diflPère au reste tolde- 
ment de la St. purpurea de Tenore, laquelle est la Slachya 
arvensis var, purpurea Poir. dict. 7. p. 373. 
. 3 « L'Epbire couchée paroît dififérer de la Stachys scor- 
' -dïMirt, ae Willdenow. (enum. 616) . que par une erreur 
d'impression Poiret a désignée «us le nom de Stachys ço^ 
.difoUa ( suppl. 5. p. .?^. Notre esp^ n'a pas les feudl^ 
ehtièi^ment glabres ; son calice est à peine strie ; le tube 
de la oowHe dépasse bien un peu le calice mais n est pas 
deusfols ïduslQUg} enEq. la lèvre supérieure 4e la co^ 

ix^e eftt eijtièrf . , ■ 

, a: Si on comp^i* notre Epiaire avec la S/acA/s scor^ 
^ dioideB 4è Poirç^ ( dict. 5. p. 373 ) qui paraît d.flferent. de 
la St, ncordifoUa Wiild. Llle s'en di.thigue enœre par sa 
tige herbacée et non demi-Ugneuse , par ses Heur^ p^r^ 
purines et non jaunâtres , et par l intégrité de sa lèvre 
supérieure. 



• f 

• 1*1 " # 

16 STACHYS apeçtabilis, (Gfaoisy.) 

V 

EI^RE remarquable. 

i9. yeriicilliê ïnultf/toriê distaniibui ^ calycibùê b-fidié c^rollà 
dimidio hrevicribuè j fpliiê êublus incQfua acuiia serratis ^ in^ 
Jerioribua peiiolaiis cordatia^ auperioribua aubaeaailibua ovaiO" 
lanceotafèê , eaule viilosiaahno y • 

': Cette belle espèce d'Ëpiaire est provenue de graines, qui 
nous avoient été envoyées par M. Fischer, Directeur du 
Jardin, de Gorenki, sous le nom de Stachys Germanicœ 
affinis. £llé vit en pleine terre, et à fleuri la seconde 
année de son existence au mois de juin. Elle a été, en mon 
absence, observée et décrite par M. Choîsy, Sa tige est' 
âh>ité , nirheuse; quadratigulkrre , hérissée de poils longs, 
Uahcs , mcds et laineux ;^ kes feuilles sont vertes en dessus, 
)))anchâtres en dessous , un peu plus longues que les entre- 
nœuds. Lés fleurs forment des yertifcilles serrés , le long de 
là tige principale et des rameaux latéraux ; on en compte 
quinze à vingt à chaque vertîcillè; leur calice* est en cloche 
alongée^^ToUgeàtre, un peu laineux, à cihq lol)és égaux, 
aigus. La' coroUè est d^ùn rose pourpre; son tube est delà 
longueur drf èrfice^ les lèvres grandes , la supérieure en- 
tière, obtuse ,^ diroîte. Velue '*en dessus'; Tinférieure pell- 
etante à trois lobes arrondies, dont celai du milieu dépasse 
beaucbû^'les aiirtres. Le^s 'examines dépassent un peii )e 
tube de le cdroUe , et leà deux latérales se déjettent de côt^ 
àprèà'la fleùriaisdin'. Les lobes de Tovaire sont glabres*, et le 
style prend nâîssahce entre *lès deux supérieurs; îtf stig- 
mate est à deux lobes aigus. 






4 



i 



s 



Cette espèce ressemble à la Stachya jilpina et à la Sta^ 
chys palusliisipBirÈàtLeur^ à la Siachjê Gerhumica par 
son port. 

17, MENTHA blanda. (Vt^all^ 
Mbuthb agrëaUe« 

ilf. Spiciê oblongo-eylindraeeis ^ foliU petiotatU m^ato^rhom" 
beis grosse deniaiis êobius glabrU paactaiis.^ superni pube- 
ruUa e 

Cette espèce est originaire du Napaul; fen ai reçu les 
graines sans noin« de AI. Wallich, au mois de septembre 
1820; les ayant semées immédiatement dans la serre « j'eus 
au mois de novembre suivant une plante que je décrivis 
alors sous le nom de Mentha micrcmthu, nom sous le« 
quel je Tai indiquée dans lé Rapport du Jardin de i3ar« 
P^- 44 « <nais j ai reçu dès-lors des échantillons desséchés 
de cette plante de M. Wallicht sous le nom de Mentha 
blanda , nom que j'adopte ici , soit pour rendre hommage 
au naturaliste de qui je tiens la plante « soit parce qu'il est 
probable qu'il l'a Récrite lui-^méme sous ce nom à Cal- 
cutta. Quant à l'état actud de nos connaissances en £tt* 
rope^ elle forme une espèce élégante et bien caractérisée ^ 
surtout par lejstréwe petitesse de ses fleurs*. 

Sa tige est droite^ tétragone^ à peine pubescente» baul^ 
d'un à deux pieds« et divisée en rameaux grêles et appo-» 
fés. Se» feuilles sont étalées « munies d'un pétiole qui a plus 
d'un pouce de longueur, ovales presqu'en rhombe^ rétné^ 
oies et entières à leur ba»e« dentées dans l'autre moitiés gar* 



nln en dessus de tt^^ftûtâ poils, ponctuées en dessous 
d'une BMUiière très-prononcée, «gréàUeneni: odorantes 
lorsqu'on les fioisse. Les g r ap pe s de flenfs sont droites, 
«yyndnqœs, longues (fun pouce, composées de feuilles 
Âorales sétacées, à peine visibles, de Taisselle desquelles 
naissent des fiûsceaux deniriron cinq fleurs, entremêlées 
dles-mdmes de très-petites bractéoles; les fleurs sont Man- 
dies, très'fetites ; le cdke est rert, un peu pubesoent, à 
tube court, à cinq Idies égaux, droits et pdntus. La co- 
idle dépasse à peine le cdioe; elle n*a qu'une ligne de 
longueur; sa surface extérieure est pubescente; le tube se 
resserre au-dessus de l'ovaire, et se divise en quatre lobes 
ou deux lèvres peu distinctes, la supérieure entière^ courte, 
en forme de voûte, l'inférieuf» à trois lobes, très-obtus; 
deux étaminas tutU attachées sous la lèvre supérieure et 
munies d*andières rouges, fertfles , réniformes ; deux autres . 
ious la lèvre inférieure plus courtes , à anthères quelque- 
fois jaunâtres et avortées. L ovaire mC à quatre lobes gla- 
lues et arrondis, le stjrle nmple et Uanc, terminé par deux 
stigmates ttgus, qui ne dépassait^ pas la ooroUe. La plante 
#st morte après la fleura»». 

18. VfiRiCmGA Aimes. 

ViROMii^uB couleur ; de chair. 

J'ignore k jÉIttie "Aè eèttr ^laÀtt \ éOif m*etf t arriva dani 



3o SUR LES niANTB^ KA^ifS eU yOU¥fLLES 

les graine^ .de, plusieurs Jardins : smis des 1¥>bib divera et . 
erronés, et quelf^u'hnm^ise que soit le nombre, des véro- » 
niques, décrites, je ne. sais la rapporter exac^inent à ao-i 
cune .délies; elle. a 4es. rapports marqués avec lea FI or-^ 
guta ,et, média, et pourroit bi^.étrei ou^une variété; ouj 

une hybride de l'une ou d^ rautre;^ ^ » . . . ** 

.. 3a tige est adroite, cylindrique v pi^^escçate^ haut» de> 
deux à trois pieds. ,Ses feuilles sont toutes opposées ,, ex- . 
cep té. cf lies duhaut^ qui sont altei^ies, lancéolées, aiguës,; 
brièvesnent rétrécies ,en coin à la iia&e, entières dans :1a: 
partie en . coin , bordées c^ans le reste de- dej^telures en. 
scie, égales entre elles^ au nombre ^d'enyironyingt^cipqdei 
chaque c0té, pubescentes .sur les deux faces , dressées ou > 
ét^ées, non réfléchies., l' langues de ^çux ponces, larges de» 
cinq lignes. Les grappes . ternnyuuçnt la tig^ et ^s rameav^;i 
elles. soijit droites, midti^or€S>.c^lle.quiter^ e§t. 

la plus longue, l^s bractées sont linéaire$r,; pu^Qenjte^^i 
longues de d^ui^ à.trçds Jignjçs, c'est-à-rdire de la longueur 
du pedicelle. ies. fleurs jsont élég^uites,, d;un rpsp .pajie, <)«l 
couleur de chair* Le calice çst glaljre, 4 quatre lobesk 
oblongs-linéaires , écartés,aigus, ^pB^ 1^^ deux inférievi^ 
sont un peu plus longs. La corolle a le. tube court, la gorge 
barbue en dedan^^le.iiinbe ^rjcinq l^bes .étalés, ovales ob« 
tus, un peu inégaux, les depx étamines qn^les filets roses, 
les anthères pourpres , le pollen jaune ; dans une fleur , f ai 
trouvé trois ét^^i^n^ 4ont'«ne^plui(^.4xittfl«te;*%LoV«A èàt 
ové; Je style J&Ufacœe i pourpré^ deux ^is pins long qoe^ le 
calice, à stigmate sim^. i^ capMile '^«vée, éohancrée, 

Çlal?re, à deijix Ipgfp^ PPf,5f?PfgflSS è»^B^R|^î«o|^* T 



au YABDIK DB BOTANIQUB. ' Si 



• ■ 



' ig. BIGINUS lœvit. 

I 

RiciK lisse. 

« 

R, foliiê pellatiê serratis , Ipbià ohlongiê êerraUê j eaule prufnosOy 
êtigmatibuê 5 bifidiê^ cap'auUsHnermibua kepibus. 

Cette espèce de ricin ma été envoyée sous le nom àe Rir 
fiinusinermiê. £Ue ressemble beaucou}^ à celle que Jacquîn 
a décrite et figurée sous ce nom à la planche ,f 95. de ses 
Icônes rariores , et mériteroit Tépithète d'inermis à toi|t 
.aussi iiute tifxei mais. . elle «nii)i^re(K|{* plu^ieucs carac- 
tères traqçhés. i .** ses capsule^ sont ui) peu plus petites, à sa- 
.tiu'e8pevssu31antes,parfa)fea;p«Dt lia^^ 8iu:ia,s]^&pe, 9." Ses 
stomates sont, plus gr^es e^ plus 4r^Més, 3,f. Sw grapp^ 
soat dégarni*^. par,yle bas; et iM^coup plus V>ngi>^?t ^^ 
at^eigii^ iusqu^sr ^ àpni^ ft trois p«^ dp longueur, tan- 
^ que celles du; R. ii)e$iiie f^e passent guèjre un P*çd. 
■4*'* .Plusieurs dj» s^f^ .r^Mneaitx: sont 4p|a,tis ^>-dess0US; de 
la prennère ^uiUe; ,|$i partii^.fipl^tie.es^i)ojrd^ d^ deui^ 
aervuf^ laillantes, qw descendent d^ a^eljes de la feuille; 
le \^. iii^tmç 9 au conttiairs )es ri^neau3(. p^ç^ue cylit^dçi- 
i^ues et 1^ capsulfs ont leis^ s^itun^. tfès-sailla^t^^. e^ le 
reste de. la surfacfî H^ en.trav^rs^ I^ R. lisse siipportf 
la.dieîne terr? y ii commence h ^eurir à la fin d';^oût«^tsa 
0eun|i)op:çpntin|ie..jusquatw prepi^^res gelées. Sa patri» 
pip m'est p^l ÇPQAU9» 



» •• 






Sa 8VR L«S PLANTB8 BABBS PU VOWniAJUi 

« - • 

2.0. IRIS spaihuUiia. (Sweet) 
Iris en spathule. 

/. «ci^o Uri^ti êuhirîfloro folw linearibua longioref spathiê pên^ 
tricoêh I cîHifii^ hexc^gonis ^ petalis apics obtuse emarginalis, 
majoribuê imberbibuê àubapaihulaiis , êtigmaiibuê bifidiê acuUs. 

I. spuritt. Curi^ boL mag. t. 58, 

I. spviriajl mioqr. jiU. Kew. éd. 2, v. l. p. ii6. Rœm, et Schult. 

s^st. 1. p. 468. 
I. âpailiùlata. S^eet hort. siAufé. Lonâ. p. >9. n. sS. 

Cette piftiitë il iété lofig^temps confondue avec \lri9 
èpuria et petit-etre. y à-tril encore sous ce nom d'autres 
espèces confondues : celle qui nous occupe ici sVn rap- 
proche en efFet aussi bien que des 7m slinoginà , ockro^ 
leuca, Gutdenèiadiii tt katophila, parce qu'elle a comme 
^Ues les pétales extérieurs imberbes, et les ovaires à six an- 
gles oa côtes saillantes ; mais elle en diffère parce que Be% 

pétales sopt tous dbtusément échancrés ausonamet; les ex* 

teneurs sont étalés , rétrécis en une espèce d onglet et 
évasés au point où les stigmates se terminent en un limbe 
ovale. La partie^ qui foiie le r61e d'on^et, est blanchâtre 
avec des veines purpurines et une bande jaunâtre, ie 
Kmbe est bleu à peine veiné ; les pétales intérieurs sont 
âressés , oblongs , d'un videt pouipre seottUable à celui 
des stigmates. Ceux-ci naissent d'un style court ; ils sont 
étalés sur les pétales externes , redressée à leur sommet 
où ils sont comme fendus en deux lobes aigus ; à Textré* 
mité de la partie ét2^ et à la surface inférieure se trouve 



SUR LES PLANTES RARES OIT NOUVELLES. 33 

la duplicature glanduleuse et transversale qu'on doit con- 
sidérer comme le véritable stigmate ^ dans cette espèce, 
eette duplicature se prolonge en deux pointes ou cornes 
assez remarquables : au reste , je dirai ici en passant que 
cette duplicature présente, par sa forme et sa position, des 
caractères qui méritent d'être observés dans les espèces 
dlris ; la nôtre a le pollen d'un jaune orangé , la plante n'a 
guhres qu'un pied à un pied et demi de hauteur^ elle est 
l>ien figurée dans la planche citée du Magasin botanique ^ 
c'est par cette figure que nous avons reconnu son nom 
dans le catalogue de M. Sweet, ouvrage singulièrement 
commode pour les directeurs de Jardins botaniques , et oii 
l'on trouve plus d'instruction que la forme ne semble 
Flndiquer^ cette espèce n'étant encore désignée que par 
son nom, nous avons cru devoir appeler sur elle l'atten* 
tion des botanistes : sa patrie m'est inconnue. 



FIN. 



r 



./ 



X 



r <' 



RAPPORT 



SUR 



LES PLANTES RARES OU NOUVELLES, 



LV 



RAPPORT 



SUR 



LES PLANTES RARES OU NOUVELLES 



QUI ONT FLEURI 



DANS LE JARDIN DE BOTANIQUE DE GENÈVE 



VENDANT LES ÀHHÉES i823 ET iSsS ^ 



Par m/ DECANDOLLE, Professeur d'histoire naturelle et 

Directeur du jardin» 



GENÈVE, 

CHPZ J. J. PASCHOUD , IMPRIMEUR-LffiRAIRE. 

1824. 



i / 



RAPPORT 



X 



SUR 

LES PLANTES RARES OU NOUVELLES 

QUI ONT FLEUBI 

DANS LE JARDIN DE BOTANIQUE DE GENÈVE 

VENDANT LR8 ANNÉES l893 ET iSsS^ 

Par m/ DE CANDOtiLEy Professeur d'histoire naturelle et* 

Directeur du jardin* 



'Zu à k» SorUeé Oe Physique et d'Histoùre nattireUe, le j> Octobre iS^St 



Dans le premier volume de ses Mémoires ^ la Société a 
désiré insérer une notice sur les plantes intéressantes qui 
ont fleuri dans le Jardin. Je me conforme à ses intentions 
en continuant à lui présenter, pour le second volume, 
une notice des plantes sur lesquelles mon attention a été 
plus partieulièrement dirigée depuis deux: ans. Je suivrai 
le naéme plan que dans la notice précédente » à laquelle je 
me réfère à cet égard. 



6 RAPPORT 

I. Pji PAVER hracteatum. Lindl. coll. t. 23* 

Pavot à bractées. 

P. Floribus hracteatia f^^^-peialîa ^ capaulU glahris globoso^ohovatU ^ 
sepalU adpreeaè pilosis, caulibua unifloria acabria folioaia , Joliia brac^* 
Iliaque pinnatipartitia hiapidia , lobia oblongia aerraiia. ^ • 

Cette belle espèce, née dans le jardin de graines en- 
voyées par M, Fischer sous le nom de Papaver orientale 
involucratum ^ a été déjà décrite, comme espèce distincte ^ 
et figurée par MM. Lîndley et Ker; j'ai seulement quelques 
notes à ajouter à leurs excellentes descriptions. 

Elle ressemble beaucoup au Pavot d'Orient , mais cul- 
tivée à côté de ce dernier pendant deux années, elle a 
offert des différences qui ne permettent pas de la regarder 

comme uno simplf? variété. 

i."* Le Pavot à bractées fleurit huit à dix jours plus tôt 
que le Pavot d'Orient, quoique dans des circonstances 
semblables. 

2.° Sa tige s'élève droite et ferme à environ trois pieds 
de hauteur , tandis que l'autre ne passait pas dans le 
même terrain un pied et demi à deux pieds. 

3.° Les poils de la partie inférieure de la tige sont éta- 
lés comme dans le Pavot d'Orient j mais ceux de la par- 
tie supérieure, et surtout ceux du calice, sont absolument 
appliqués, tandis que dans le Pavot d'Orient ils. sont tous 
étalés et hérissés. 

4.'' Les feuilles ont le pétiole plus court dans le Pavot 



SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES. 7 

à bractées j leur couleur générale est verte et non glau- 
que; elles se divisent de chaque côté en un plus grand 
nombre de lobes (lo — 12 au lieu de 7 — 8) j ces lobes sont 
plus acuminés ^ presque toujours courbés en carène , au 
lieu detre planes. 

5.° La fleur , qui dans le Pavot d'Orient est absolu- 
ment nue, est enveloppée, dans la nouvelle espèce, d'une 
collerette persistante très - rapprochée d'elle , composée 
de deux rangs de trois bractées chacun ; trois , inégale- 
ment incisées et foliacées; trois, plus intérieures ovales^ 
entières, obtuses, assez semblables aux sépales. Ce ca^ 
ractère, quoique le plus apparent , n'est cependant pas le 
plus sûr; car le nombre de ces bractées est variable dans 
le Pavot à bractées, et j'en ai quelquefois trouvé une ou 
deux sous les fleurs du Pavot d'Orient. 

6.*^ Les pétales , qui sont rouges et marqués à leur 
base d'une l^rge laulic nuiic, aunt oncure plus grands et 
plus beaux que ceux du Pavot d'Orient. 

7.® L'ovaire, qui est obové presqu'en toupie et non 
presque globuleux, est couronné d'environ 18 stigmates 
rayonnant 

Ces deux espèces offrent indifféremment des fleurs à 
deux sépales et quatre pétales, ce qui est le cas le plus 
ordinaire parmi les Pavots, et a trois sépales et six pétales^ 
ce qui se rencontre rarement chez les autres espèces. J'ai« 
«n particulier, presque toujours trouvé le nombre ter- 
naire dans le Pavot à bractées* 



>■? 



8 RAPPORT 

2. JEscuLVs rubicunda herb. amat t. 367. 

Maronnier rubicond. 

■ 

iEL Capsulis echinatU , florihua ^"petalia S^andris , unguihus calyce hre» 
pioribusy foUolis â-7 oboç^aio^cuneaiU acuiû inœqualitet bUerratia. 5« 

Cette belle espèce de Maronnier est cultivée depuis 
quelques années dans divers jardins , sans que Ton connoisse 
^a patrie. Je l'ai reçue jadis de M. Bauman sous le nom: 
à'^^culus carnea. L'ayant vue en fleur, il y a dix ans, 
dans le jardin de Montpellier, je lui donnai, mais san» 
en publier la description, le nom d^jEsculus coccinea^et 
enfin la première description publiée est celle de l'herbier 
de Tamateur, où elle porte le nom û'u^sculus rubicunda;, 
qwi doit être ado|>té- Cet arbre ressemble beaucoXïp au 
Maromiier comjmrutiT ma» il cm -diffère par des caractères^ 
suffîsans. 

1.'' il âeurk beaucoup plus jeune et nidins grand^ j'ai 
vu, soîl à MoflnrtpcUjer;, soit ici, des individus de 7 à .i-o 
pieds de hauteur fleurira côté d'individus dit Mar*onnier 
Ëomm^anqai ne âeurissoient peint ^encore « quoique plus 
^gés et bien )plas grands. Cette circonstance indique qxie 
notre nouvelle espèce ne viendra ,pas aussi grande que 
Pe&pëce commuae, sur laquelle, au reste, «lie se greffe 
^vec facilité, oe qui donnera lé moyen d'en avoir xie grands 
individus. 

Les feuilles sont très-glabres et d'un vert très-foncé;^ 
elles ont cinq à sept folioles, tandis que l'espèce commune 



SUR LES PLANTES RABBS OU NOUVELLES. g 

en a rarement cinq, et presque toujours sept; leurs den* 
telures sont plus aiguës que cdUes du Maronnier d'Inde^ 
plus irrégulières, et les folioles peuvent presque être dites 
deux fois dentées. 

_ ^ 

Les fleurs forment un thyrse à peu près semblable à 
celui du Maronnier dinde, mais elles^sont remarquables 
par leur belle couleur d'un rose vif ou presque rouge. Le 
calice lui-même est de couleur . rouge et moins profon- 
dément découpé : les pétales sont chargés de petits poils 
courts de couleur rouge, et quelques-uns de ces pétales 
sont tachés de jaune à leur base. 

Ce que la fleur offre de plus remarquable, c'est qu'au 
lieu d'être a cinq pétales et à sept étamines, comme dans 
FAËsculus Hippocâstahum , elle est à quatre pétales ek à 
huit étamines, c'est-à-dire, quelle présente le type régu^ 
Uer naturel de la famille des Hippocastanées^ dont le Ma* 
ronnier dinde secarte trèsrprobablement par la transibr^ 
mation d'uae étamine en pétale. 

Cette transformation indiquoit la possiLÂlité d'avoir des. 
fletzrs douUes de Maronnier ordinaire, et c'est ce qui a 
été trouvé récemment dans nos environs. M. Saladin de 
Budé, Fun des membres de Tadministration du Jardin et 
des bienfaiteurs de cet établissement, dont nous avons à 
regretter la perte, avoit observé dans sa campagne de 
Frontenex un Maronnier dont une branche portoit des 
fleurs doubles et par conséquent stwiles^ il en a fait gref- 
fer les boui^eon» sur de jeunes pieds , et si^ connue plu*- 
sieurs exemples autorisent, à. Tespérer , ces individus gre^ 
Ms forment des pieds à ikurs; toutes doubles , on devra» 



i 



10 RAPPORT 

ainsi à M. Saladin une variété noavelle, qui, à la beauté 
ordinaire du Maronnier , joindra l'avantage de rester en 
fleurs plus long-temps et de ne pas salir les promenade» 
par la chute des marrons, 

3. Cassia diffusa. 
Casse diffuse. 

C- Dlffuso^procumbfin^ glahriuacula , foUia S-^iS^JugU , folialU linea*^ 
ribua mucronatis, glanduld pediceUatd infra par inifimum, pediceUis 
êupra^axillaribua unifloria aolitariia medio bibracteolatia petiolo muUo 
brepioribua , leguminibua glabria» (|) 

< ■ 

Cette plante est née dans le jardin de Grenève de grai^ 
nés recueillies dans File de Porto^Ricco , par M. le doc- 
teur Bertero , et qui m'ont été communiquées par mon 
excellent ami Balbis. Elle est annuelle « comme presque 
toutes celles de la section à laquelle elle appartient, et 
«^approche assez du Cassia procumbena^ avec laquelle on 
pourrait être tenté de la réunir j mais la Cassia procum^ 
bens est une plante fort mal connue ^ Linné paroit avoir 
eu en vue , sous ce nom , deux plantes différentes ^ celle 
de la première édition du species, qui auroit dû ccMiserver 
\e nom primitif, a dès-lors été décrite .par Lamarck sous 
}e nom de Cassia pumita ; celle de la seconde édition pa- 
roît, quoiquà peine décrite, se rapporter à l'espèce in- 
diquée sous le nom de Cassia proçumbens par WUldenow 
qui dit formellement qu'elle a les feuilles dépourvues de 
glandes. Pans cet état de choses, ma nouvelle espèce se. 



SUR LES Î^LANTES RARES OU NOUVELLES. H 

distingue du Caasia procumbens de Willdenow, parce 
qu'elle a une glande pedicelle placée sur le pétiole au- 
dessous de la dernière paire de folioles , et du Cassla pumila 
de Lamarck sçÂt par ses rameaux et ses gousses glabres 
et non pubescentes, soit par ses pedicèlles naissant au- 
dessus et non dana Faisselle des feuillea. 

Si l'on se rapporte à la dassiûcation des Casses que f ai 
proposée, et que M. Golladon a publia dans sa monographie* 
de ce genre , notre espèce se range évidemment dans la 
section des chamécristes et parmi les ehamécristes mimo^ 
soldes , c*est-àr-dire , qui ont piu9 de quatre paires de fo- 
lioles à chaque feuille. J'ai reçu de divers voyageurs, et 
notamment de ce même M. Bert^ro auquel je dois la con- 
noissance du Cassia diff^asa^ quelques autres espèces de lar 
même division, que je ferai connoitre ici en peu de mots^ 
daprès naon herbier». 

Cjssij PTGM^J. Cl proêirata , foliiê 4 — G^jugis petiolU ramisque 
pubeêcenti'hirtU , foliolia lineariBu^ mucronulatU , glandulâ -eubpedi^ 
caltata ad boBm petioliy pedicelli^solitariia axillaribua i-fforU folio ton^ 
gioribuê 9upra médium^ bibraeàeqlati» , leguminibus- eubpubeecen^ 
iibus. % 

Elle a été trouvé à St.-Domingue par M. Bertéro. iSes^ 
fleurs sont j^aunes, de quatre lignes environ de diamètre. 
Ses gousses renferment six à sept graines j elles sent li- 
néaires, très-comprimées r longues de 9 à 10 lignes. Elle 
diffère dn Cassia serpens^ avec laquelle on pourroit être? 
tenté de la confondre :. l.° par ses pédoncules qui nais-- 



, 12 RAPPORT 

sent à l'aisselle même des feuilles et non au^drasiis de Fais^ 
selle; 2.^ par la glande du pétiole un peu pedic allée et non 
sessile. 

Cjssia Poltjdej^j. C erecla, foliis 6 ^6'/ugîs ramis peUolU" 
que glahrisf folioUa oblongia obtuêis basi cuneatis , glandulU a — 4 
aesailibua infra et inter Joliorutn paria sparêis , pedicellia ^—5 faê^ 
ciculaiim aupra^axillaribus petiolo brevioribua aupra médium bibrao' 
leolalia , bracteia atipuliaque a^cuiia minimia. Q 7 

Cette belle espèce a été découverte à la Guadeloupe par 
les soins actifs et intelligens de M. Bertero. Elle a quel-* 
ques rapports avec le Cassia glandulosa dé Linné.» maia 
elle en diffère par ses glandes plus nombreuses, sessiles 
et non pediculées 3 par ses paires de folioleis au nombre 
de six à huit et non de 10 à 12. Ses gousses sont un peu 
pubescentes dans l'âge adulte, glabres à leur maturité, 
linéaires , comprimées , longues de près de deux pouces, 
et renferment xytio-domoîno Jp gmmoeH h^oB faisceaux sont , 
comme dans l'espèce précédente , dits supra- axillaires , 
c'est-à-dire , que la base du pédicule est soudée avec la tige 
dans une partie de sa longueur; cette disposition est re-- 
marquablement visible dans cette espèce» 

Çassia LECHEyjULTlAJTA. C. erecia , foliia ao — ^kS-jugia, foliolU 
çblongO'^linearibua ulrinque obluaia ariatato^mucronatia , petiolo infra 
par imfimumgtandutam aeaailem gerente apioe in ariatam foliolia aub^ 
ftquaUm deainente cum ramia pubeacente , pedieêllia aupror-axillaribu» 
faaciculatia , Jloribua y^andri^. (f) ? 

Cette plante m'a été communiquée par mon ami M. 
jUechenault, qui Ta découverte au Bengale. Elle ressemble 
^mà Cassicf patellada figurée par M» Golladon dans S9 



SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES* x3 

Monographie « ^h i6; mais elle est presque glabre dans 
toates ses parties^ ces pédicelles même, lorsqu'ils portent 
les fruits^ n'ont que trois à quatre lignes de longueur : les 
ëtaxnines sont au nombre de sept , très-inégales : les sti- 
pules fort aiguës , longues de huit lignes et marquées de 
plusieurs nervures près de leur base. lies gousses sont 
presque glabres , linéaires <» compribiées , longues d'un 
pouœ et demi environ, et renferment une douzaine de 
graines comprimées et en forme de paraUélogramme» 

CjsaiJt WALléiCHlAKA. C* ereçta ^ foUia ao^^^S-jugU , folioUa ob^ 
longo^Uiiearihuê uirinque obtuaU mucronatia, petiqlo infra par imi" 
Jimum glandulam aeaailem gerente apice breviler ariatato cum ramia 
calyeibuaque pubeacenti-hirtia , pedicaUîa auprâ'^Lxillaribua Jaaciculatia^ 
floribua lo-^ndria. Q)f 

Tsâ reçu cette espèce de M. Wallich, directeur du 'jar- 
din de Galoiitta, <pdVA raciuillia Udus le ^«pauL KUe est 
remarqu^d^le par ses dix étamines presqu'égales entr*elles; 
ses stipules sont longues de 4~^ lignes seulement On 
trouve une glande sessile sur le pétiole , et très-raremept 
une ou deuK autres entre les paires in£éneures; de foJioles# 

4* GooDXA polyspemw* 
GouDiE polysperme^ 

O.FoU»Ua jovàUbua uirinque acuiiuaeulia calyeibuaque pubeaceniibua, I^ 

gamine 9^^to»apermo* i 

m 

L-BSPàcE qui fait le sujet de cet article est un très-petit 
fious'arbrisseau de la Nouvelle-fiollande « que nous avons 



\ 



î4 RAPPORT 

reçu de divers jardins, tantôt sous le nom ^ évidemmenC 
faux, de* Loddigesia^ tantôt sous celui, moins erroné ^ 
de Goodia lotifoUa. Il appartient^en effet, pfur son port^ 
au genre Goodia ; mais son admission dans ce genre en- 
traîne quelques modifications dans son caractère. 

Le genre Goodia a été établi par Mw Salisbury (parada 
lond, t. 4i), et adopté [Kir M. Rob. Brown (hort* kew. ed,. 
2i V. 4- p- 269)^ l'un et Taub-e y ont admis, pour carac- 
tère , un calice à deux lèvres presque égales en longueur^ 
la supérieure divisée en deux lobes aigus ; une corolle 
papilionacée, dont Téiendard est étalé, plus grand que led 
autres pétales; une gousse pediceHée, comprimée, et des 
graines munies d'une strophiole ou appendice du cordon^ 
ombilical: sur tous ces points, je suis d'accord avec eux^ 
mais il en est deux qui méritent une légère mention* 

r.^ Les deux espèces connues jusqulci,. le GoadicL lotifo'- 
lia^ de Satîsbury, et le^Gnûa^3/Mp«^&c«cc»a,.<loSiinfi^ontunô 
gousse qui ne renferme que deux ovules et une à deux 
graines à- la maturité ^^ ma nouvelle espèce renferme & à iio 
ovules et presque autant de graines , caractère tellement 
important que j'ai hésité à la considérer comme un genre 
nouveau. 

24^ M. Salisbury dit que le Goodia a* les étamines dià^ 
delphes, M. Brown qu'elles sont monadelphes; j'ai trou va- 
que dans le Goodia lolifolia elles sont, en effet, monadel^ 
phes avec la gaine fendue longitudinalement du côté de 
1 étendard, tandis que dans le Goodia polysperma elles* 
sont monadelphes avec la gaine entière dans toute la lan-* 



«TJR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES. iS 

gueur : second caractère qui pourroit motiver sa sépara-* 
tîon générique. 

Enfin, notre nouvelle espèce diffère du Goodia lotifo-^ 
lia par sa gousse réellement linéaire , très-peu pédicellée; 
par son calice dont la lèvre supérieure est à deux parties 
et l'inférieure à trois dents ^ par ses fleurs eomplètement 
jaunes et non tachées de rouge; par ses. feuilles et ses ca- 
lices pul)escens, comme dans le Goodia pubescens. Il 
diffère de celui^i par ses folioles ovales et pointues ^ et par 
les mêmes caractères de fruit que j'ai indiqué tout à Theure* 
Cest, comme les deux espèces connues, un petit sous-ar-* 
très-rameux , haut à peine d'un pied. 



5. Trioonella calUceraa Fischer in Bieb. fl. taut^ 

supl. p. 5i5. 

Thigokelle à beau &ec. 

T. CauUiuê adâcendentibua , folioUa ohovato^unealU dpice argute den^ 
iaits j stipuUa lineari^subulatia , deniibus cafycinis aciHis longUucUne 
iubij leguminibus falcatiê aubapiraliter siriatia longe roalratia atrii§ 
numeroaia ^ aeminibua 5«— 8 ovatU punciato^ruguloaia. Q) 

Cette plante est provenue de graines envoyées soit 
de Crimée par M. Steven , soit du jardin de Gorenki par 
M. Fischer. Elle est originaire de l'Ibérie, diaprés M. Steven» 
et en particulier des environs de Tiflis , d'après M. de Bie- 
berstein. 

Elle paroit avoir été primitivement décrite par Retzius 
(obsi fasc. I. p. 23), sous le nom de Lolus mcdicagi^ 



RAPPORR 

noides;; sa description s'y rapporte ♦ et îlobserre même, 
qu elle pourroit être placée dans le genre Trigonella. Dès- 
lors cette espèce oubliée probablement parce que personne 
n'a eu Tidée de la chercher parmi les Lotus^ a été reconnue 
de nouveau par IVL JFiscber r qui Lui donnoft le nom de* 
Trigonella oxyrincha^ sous lequel il m. en a adressé ua. 
échantillon; enfin.,' M. Màrschall de Bieberstein Ta dé- 
crite- sous^ celui de Triganella calllceras qui , malgré la 
priorité àe^ deux précédens, me paroît devoir être admis^ 
parce que le premier étoit relatif à un genre auqudi led- 
pèce n'appartient pas^ et que le second n^étoit accompa^ 
gné d'aucune description publiée^ 

Elle fait partie d'une section des Tngonelles* à laquelle 
M. Seringe a donné le nom de Grammocarpus ^ qui se^ 
distingue par ses gousses ovales ou oblongues^ marquées- 
de stries longitudinales et prolongées en un long becv 
Cette section tient le millen entre le genre des Meliiots^^ 
et la section des Fenu-grecs qui appartient au Trigonella» 
Notre espèce, par la longueur de son fruit, est celle de tou- 
tes les Grammocarpes qui approche le plus près des Fénur 
grecs. , 

* 
6. SBBBjdNTjÈ paladàsau 

Sesbake des manâs. 

8^ Racemidls^ asillarihua auhbifloriê yfotioIU ohlangU mucranulàii^^g^ 
bri» y UgumiHibuê- compresso^teretibua aubiorutosis» 

JiNDiQUE cette plante sous le nom sous lequel j^en ajt 
reçu les graines , d'abord du jardin de Vienne, puis de dfc- 



SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES. ÎJ 

vers autres jardins d'Allemagne. J'ignore son paya; natal , 
et ne puis assurer par conséquent jusqu'à quel point il 
lui convient. 

La plante parott annuelle : semée en avril, elle a deux an^ 
nées de suite fleuri en septembre et est morte ensuite. Elle 
est entièrement glabre^ haute de i — 2 pieds, droite et ra- 
meuse. Ses feuilles sont composées de 1 5 à 20 paires de fo- 
Uoles oblongues obtuses mucronées et qui dorment embïi- 
quées et dirigées vers le sommet du pétiole. Les fleurs sont 
d'un jaune saie , solitaires ou 2 — 3 ensemble en très-petites 
grappes à Taissele des feuilles ^ leur calice est à cinq dents 
égales, aiguës à sinus arrmidis^ leur corolle papilionacée; 
Tëtendard un peu brun et la caréné pourpre au sommet; les 
étamines diadelphes (neuf et une) ^ la gousse a jusqu'à trois 
pouces de longueur ; elle est cylindrique , un peu toru-* 
leuse et comme faussement divisée en loges par les res- 
serremens qui séparent les graines y ceiles-d sont au 
BODobre de 14 à 18, d'un roux pale et comme tronquées 
aux deux extrémités 

Nous avons cultivé une au^e espèce de ce genre , le 
Sesbania picta; mais notre individu différoit cependant 
un peu de la figure de Gavanilles (ic. 4* t. 3 1 4) en ce 
qu'au lieu d'oflrir une grappe de fleurs bien prononcée , 
elle n'avoit qu'une ou deux fleurs à chaque aissele; il 
paroissoit que les fleurs inférieures de chaque grappe 
avoient avorté, et que les supérieures étaient seules venues 
à bien : ces fleurs ressemblent à celle de Tespèce décrite ci- 
âesstis, mais elles sont remarquables par leur couleur» 
^autiàtre toute tachetée <k petites lignes noirâtres. 



V* 






l8 BAPPOBT, 

7. Ceum ranunculoides. (Ser. îned.) 
Benoîte renoncule. 

Caule ereclo ramoso , foUis radicalibus interruptè pinnatisectia , lo bis 
bijidis dentatis ^caulinis auh interruptè pinnatisectia , lobia obovato^cu' 
neatis dentatisy atipulia ouatia magnia lobatia vel groaaè serratis , pe- 
dunculis longia fiUJormibua ^ floribua ascenderitlbus^ calycibus dejlexia^ 
pelalia aubrotundia magnia aureia cafyce ferè diiplo longioribua , ca- 
pituto carpeUorum aubovoideo ^ carpellia numeroaia , appendicibua fere 

- longitudine atjti, ^ • G. heterophyllum horiul. non Desf. (v. v.) 

Cette espèce, que Ton rencontre fréquemment dans 
les jardins sous le nom de Geum heterophyllum^ est cer- 
tainement très-distincte de la plante de M. Desfontaines 
(hort. par.)* Sa tige est très-haute , terminée vers le sommet 
par une panicule de fleurs longuement pédunculées, de la 
grandeur de celles du Ranunculus bulbosus^ d'où lui est 
venu 3on nom. Ses feuilles radicales, sont interrompues- 
pinnatiiîdes, à lobes petits et bilobés^ les caulinaires sonC 
à trois grands lobes obovés doublement et obtusément den- 
tés en scie; les stipules sont grandes et dentées 5 les sépales 
réfléchis, presque une fois plus courts que les pétales, qui 
sont très-étalés, circulaires , à peine émoussés au sommet. 
Le torus est en forme de massue, oblong, à peine pédicellé; 
la tête de fruits globuleuse-ovoïde j les carpelles ovoïdes- 
comprimés poilus j le style est glabre au-dessus de la gé- 
niculation , et son appendice est plus courte et poilue. 

Le genre Geum a. été divisé par M. Seringe en quatre 
sections ou sous-genres , savoir : 

j.*^ Caryophyllastrum. Les fleurs sont ascendantes 
et non penchées; les calyces réfléchis, les styles déclinés. 



SUR LES PLANTES RARES OU NOUVELLES. IQ 

genouillés, terminés par une appendice ordinairement plus 
courte que le style. Cest ici qu'appartiennent les Geurn 
Canadense^ macrophyllum^ etc., et l'espèce ci-dessus décrite. 

2.° Caryophyllata. Les fleurs sont droites ou penchées j 
les calyces droits ; les styles déclinés , genouillés , termi- 
nés par une appendice égale à leur propre longueur. C'est 
ici qu'appartiennent les Geum rii^ale , Pyrenaicum ^ etc. 

3. Oreogeum. Les fleurs et les calyces sont droits, les 
styles non genouillés, étalés et poilus. 11 rapporte ici les 
Geum reptans , montanum etc. » et le genre Adamsia 
de M. Fischer. 

4.° Stictogeum. Les fleurs sont ascendantes^ les ca- 
lyces. en cloches; les carpelles ponctués-ridés ; les styles 
allongés glabres , non genouillés. Cette section se compose 
des ^ Geum Laxmanni et Pochohii , qui ont été considérés^ 
peut-être avec raison , par Fischer comme un genre par- 
ticulier sous le nom de Laxmannia) mais qui n'est pas le 
Laxmannia de Brown. 

8. Geum hrachypetaïum. 
Benoîte à pétales courts. 

PUoswn, eaulibus erectis simplicibus i — Z-fïoris , foliia inferiorihuê- in* 
terruptè pinnatiaectis , ultimis approxinxaiis i-lobis lanceolatia, omni^ 
bus hieerratia , slipuUs inferioribua mognia auborbiculatia groasè ser-- 
ratia ^floribua axitlarihua cernuiè ypetalia obopaiis laxia, calyce multo 
brevioribua , capitula carpellorum erecio globoao aaaaili, carpelliapi^ 
loaia ^ appendicibua longiludine atylu 

Cette espèce voisine du Geum rivale en est certaine- 



r- 



20 RAPPORT 

ment distincte ; $a tige s'élève à un pied et uemi , et est 
terminée au sommet comme dans le Geum rivale par 2-4 
fleurs penchées assez courtement pedonculées. Les feuilles 
radicales sont interrompues pinnatisequées, à lobes large- 
ment dentés, les caulinaires trilobées , leur stipules sont 
lancéolées dentées en scie. Les bractées sont refléchies (ascen- 
dantes dans le Geum rivale)^ les lobes du calyce demi- 
étalés ( parallèles dans le Geum riçale )• Les pétales jau- 
nâtres , veinés de rose, sont] obovés, presque de moitié plus 
courts que les sépales (obcordés et de la longueur des sé- 
pales dans le Geum riçale); Le torus est oblong , linéaire » 
presque sessile dans le calyce (longuement pédicellé et 
écarté du calyce dans le Gei^m rivale). Style aussi long 
au-dessous de la géniculation qu'au-dessus (plus court 
au-dessus dans le Geum rivale.) V 

Cette espèce appartient à la section des Cariophyllata 
indiquée dans les notes de Tarticle précédent. 11 ne faut 
pas la confondre avec une espèce nouvelle de la même 
section que M. Seringe nomme et caractérise comme suit : 

Geum Thomasianuiï ypiloaum, cauUbus ereciU i — i-f loris ^ foliU 
radicalihua subinterrupiè pinnaiisectia ^ lobia subcequalibus obopatis 
êubduplicatO'serratis f Jloribus adacendeatlbus ^ lobis calyciniê opaiia 
breuibua y petalia obouaiia calyce vix longioribua y capitulo carpelle^ 
rum siAbsphœrico , atylia appendiculatia. 

Cette espèce a été découverte par M. Philippe Thomas, 
dans les Pyrénées, orientales entre Mont-Louis et Finestre. 
Ses fleurs sont jaunes , petites^ 



*UA LEd PLAMi^Cf AAlUiiS OU KOUVSLLBS. 31 



9. JuBBijBA longifoUa. 
Jussi^E à longues feuilles. 

J. glahra , cauîe triquetro stricto êimplici , foUU lineari^lanceolatia acu» 
minatis subtits ad marginea gUinduloaia , floribua axillaribua aolita» 
riia pedicellaiia f oi^ario trique tto. 

Cette plante est provenue dans le Jardin de graines en- 
voyées du Brésil par M. Auguste de St.-Hilaire, et d'après 
un échantillon de mon herbier, qui, quoiqu'en mauvais 
état, paroît s'y rapporter j je présume quelle est aussi 
originaire de la Guiane. £iie a des analogies avec le Jus^ 
siœa OQtovali^ia figuré par Jacquin (amer. t. 70) ^ mais elle 
en «isl hisa distincte ; i."" par sa tige à trois angles aigus 
et k trob faqes planés; â."" par suu oVfiire triangulaire et 
non presqu arrondi; 3.^ par ses feuilles beaucoup plus lon- 
gues. Elle offre quelques particularités remarquables j la 
première es^t la disposition àB& feuilles qui naissent en spi- 
rale autour de U tige , solitaires sur chacune des trois faces^ 
tellement que la quatrièoie recouvre la première, la çin-*- 
quiènae la seconde, etc.^ disposition qui n'a pas encore 
que je sa<^9 été mentionnée dans les feuilles dites si im- 
proprement éparses; 9«^ le pollen est composé de grains 
#ssez. gros^ ti^ès^visqueux ^ 3.*^ }a fleur s ouvre environ à 
onze heures du matin, et ses pétales tombent vers le soir« 
de $orte qu'eUe appartiçnl; à la série des éphémères diur^ 
nesj 4^'']^ çalyce» qucdique triangulaire « à sa b^e dune 



\ 



2« RAPPORT 

manière prononcée^ se partage à son sommet en quatre 
lobes triangulaires allongés à estivation valvaire j 5.^ les 
quatre pétales sont à nervures pennées et à estivation 
contournée en spirale j 6,*' enfin les. feuilles portent en 
dessous sur leurs bords de très-petites glandes un peu tu- 
berculeuses^ 

10. ScHTTENKiA Hiloriana^ 
ScHWENKiA de St.-Hilaire. 

S. Caule ramoso gracilUmo glahriuaculo , foliis tanceoîatU acuminatis 
glabris , flonbua glandula» 5 -clavatas gerentibua laxissimè panicu^ 
latis' Q 

La graine de cette plante ma été obligeamment commu-* 
niquée par M. Auguste de St.-Hilaire , qui l'a découverte 
dans les pâturages sur St. -Paul au Brésil ^ semée sous 
couche en avril » elle a fleuri au commencement de sep- 
tembre* 

Quoique son\ aspect soit loin d^étre brillant, elle a de 
rintérêt pour le botaniste, vu qu'il est fort rare de voir 
vivante dans les jardins d'Europe aucune espèce de Schwen- 
kia. Ce genre de Linné étoit fort mal connu avant que M. 
Kunth eût publié la description des quatre espèces rappor- 
tées par MM. deHumboltd et Bonpland. Il est même encore 
difficile de reconnoître formellement iqueUe a été l'espèce à 
laquelle Linné a donné le nom de Schwenhia americana^ 
et il est douteux que Willdenow et Vahl aient donné 
ce nom à la même plante. M. Kunth ayant publié sous 



SUR LES PLANTES RARES OIT NOUVELLES. St3 

le nom de Schwenkia americana la description et la fî- 
gure d'une plante de l'Orenoque , c'est elle qui , selon 
toute apparence , conservera ce nom : or , notre espèce du 
Brésil, quoique très -voisine de celle de rOrénoque, en pa- 
roît certainement distincte. Elle en diffère , i."" par sa tige 
à peine pubescente, et par ses feuilles glabres, tandis qu elles 
sont hérissées dans Tespèce de M. Kunth ; 2.° par ses 
feiiiUes plus grandes et évidemment acuminées au lieu 
d'être obtuses 5 3.^ par les lobes de la corolle refléchis et 
non dressés, comme l'indique la figure qui, au reste, est 
faite daprès le sec ; 4-*^ notre plante a les rameaux encore 
beaucoup plus grêles et plus allongés que la figure de MM. 
Huraboltd et Kunth ne le représente^ 5.^ son calyce est 
parfaitement glabre et non pubescent comme le décrivent 
les auteurs qui ont parlé du Schwenhia americana. 

Le genre Schwenkia, auquel M. Kunth a réuni le Chœto- 
chilus de Vahl, est très-remarquable par la régularité de 
son calyce et de sa corolle, comparée avec l'irrégularité de 
ses étamines; il tend, avec plusieurs autres exemples, à 
prouver que les familles des Scrophularinées et des Solanées 
ne peuvent pas être séparées , et malgré l'avortement de 
trois anthères, le Schwenkia me paroît plus voisin du 
Nicotiana que d'aucun des genres rapportés aujourd'hui 
aux: Scrophularinées. 



SCR 



LES PLANTES RARES 



QVI OKT VUVmX DAFl Ll lAlDIlT BOTAKIQVl SB aiHin. 



/ 



• 



•■■kvm^ nfWiiwiB SB I. MuMftà* BT e''. 



• 



SUR LES 

PLANTES RARES 

qui ont fleuri dans ££ jardin botanique de genèye ; 
Par m. de CANDOLLE, 

rionSSIDK IT DIHICIIIII DD IIKDM. 
[L««iU 8o«iM d«Plij*îqiie«tfHîitolrf iuluTelledaGcnIn, UijaîniSag.] 



GENÈVE. 

■T 0«HV., tBaprimranXibMirM, m 
PARIS, HUE des beatjx-jLhis, 6> 

isso 



TROISIÈME NOTICE 



SUR 



? 



\m m^mim lâii 



QUI ONT FLEURI DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE ; 




Par m. de CANDOLLE, 

PR0FKS8BUA ET DIHEGTEUa DU JÀBDIN. 



»Q®4I®00< 



Déjà> dans deux Notices insérées aux volumes I et II de 
la collection des Mémoires de la Société de Physique et 
d^ Histoire naturelle ^ j'ai fait connaître quelques-unes des 
plantes qui' ont fleuri dans notre Jardin kiotanique > et je 
continuerai ici ce recueil d'observations. Cette Notice sera 
principalement relative aux espèce^ d'ombelUfères dont j'ai 
réuni un grand nombre depuis quelques années. L'ensemble 
des résultats que j'ai obteijius sur cette famille, a déjà été 
consigné ^ soit dans un Mémoire spécial qui fait le N^ Y de 
la collection de mes mémoires, soit dans le IV^ Y (A. du Pro- 



^ SUR LES PLANTES RARES 

dromus , prêt à paraître. Je me bornerai à présenter ici le» 
observations isolées sur les espèces que j'ai observées vivantes, 
et qui n'ont pu trouver place dans des ouvrages plus généraux. 
La principale acquisition que notre Jardin a faite dans ces 
dernières années , est une collection de cinquante Cactées 
nouvelles y que M. le docteur Coulter a découvertes au Mexi- 
que, et qu'il a bien voulu nous adresser ; J'en ai donné Pénu- 
mération et le caractère abrégé dans ma revue des Cactées 
(Mémoires du Musée d'Histoire Naturelle, 1829), et je ne les 
mentionne ici que pour avoir occasion de réitérer l'expres- 
sion de notre reconnaissance pour ce bel envoi. 



I. Platylobium triangulare R. Br. h. kew. IV. p. 266; DC. prod. 

II, p. 1 16. 

Ce petit sous-arbrisseau se trouve souvent^ans les jar- 
dins sous le nom de Podolobium triangulare: mais cette 
dénomination est inexacte^ les Podolobium ont les étamines 
libres et appartiennent à la tribu des Sopborées ; le Platylo- 
bium a les étamines monadelphes> et appartient à la tribu 
des Lotées : il faut cependant ajouter que la partie soudée 
des étamines n'y était guère que le tiers de leur longueur, et 
que le faisceau offre une fente du côté supérieur. Cette fleur 
est encore remarquable par son étendard jaune en dedans 
et d'un pourpre brun à l'extérieur, de sorte que le bouton est 
fort différent par sa couleur de la fleur épanouie. Outre la 
figure du Botan. Magazin. pi. i5o8, que j'ai citée dans le 
Prodrornus^ on en trouve une autre à la pi. il^i^àu, Bota- 
nical Cabinet. 



DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 3 

2« UVBELICUS HORIZONTALIS DC Prod. III. p. 4oo. 

Cette espèce, confondue comme quelques autres, avec 
rUmbilicus pendulinus (Cotylédon umbilicus, Lin.), en a 
été avec raison séparée par M" Gussone et Tenore j le pre- 
mier de ces botanistes l'a découverte en Sicile , et Ta désignée 
en 1 826 , dans le catalogue des graines du jardin de Palerme, 
sous le nom de Cotylédon horizontalis; ce nom spécifique 
exprime la position des fleurs horizontales et non pendantes, 
comme dans \ Umbilicus pendulinus , ni redressées comme 
dans r Umbilicus erectus- Quant aux motifs qui m'ont engagé 
à diviser le genre Cotylédon de Linné, à conserver le nom 
Linnéen aux espèces du Cap, et à reprendre le nom des an- 
ciens pour celle d'Europe ou d'Asie , je me réfère à mon Mé- 
moire sur les Crassulacées (Coll. Mém. II )^ et je me borne 
à donner ici une description de cette espèce^ dont on 
n'a encore que le diagnostic abrégé. 

La plante que j'ai sous les yeux a été semée au printemps 
de 1827, de graines provenant du jardin de Palerme, et con- 
servée dès-lors en orangerie; elle a fleuri à la troisième an- 
née, c'est-à-dire en mai 182g. Pendant les deux premières 
années, sa racine, qui est épaisse et irrégulièrement tubé- 
reuse, donnait naissance à une rosette de feuilles radicales 
d'un vert clair j ces feuilles ont un pétiole presque cylindri- 
que de 3 à 4 %nes d'épaisseur , long de 4 pouces , terminé 
par un limbe pelté^ concave» orbiculaire, un peu charnu, 
et à dentelures larges obtuses peu régulières ^ ce limbe a un 
pouce et demi de diamètre, il est , parfaitement glabre, ainsi 
que tout le reste de la plante. 



\ 



4 SUR LES PLANTES RARES 

Dès la troisième année > la tige florale s'est alongée, et at- 
teint, sans se ramifier, deux pieds de hauteur j elle est cylin- 
drique, garnie de feuilles dans la mcntié inférieure de sa lon- 
gueur , et de fleurs dans la moitié supérieure. Les feuilles 
radicales se sont peu à peu desséchées; les inférieure^ leur 
ressemblent beaucoup , mais ont le pétiole déprimé un peu 
sillonné en dessus^ ce pétiole diminue graduellement de lon- 
gueur, et la dix-huitième ou vingtième feuille commence à 
avoir le limbe sessile : le limbe .des feuilles inférieures est 
arrondi^ non pelté mais attaché au pétiole par le bord, muni 
des mêmes dentelures que les feuilles radicales; ce limbe de- 
vient graduellement plus ovale et plus entier. Puis d ovale 
ce limbe devient plus petit , oblong et pointu , et on suit ainsi 
sa transformation graduelle jusques aux bractées ou feuilles 
florales qui sont j lancéolées > entières, aiguës, longues de 
trois à cinq lignes. Il est vraisemblable que le type de Tordre 
de ces feuilles ^ et par conséquent des fleurs, est une spi- 
rale quinconciale , mais \e n'ai su la reconnaître avec 
précision. Tout le feuillage devient d'un vert jaunâtre aii 
moment de la fleuraison.Les fleurs fôi^mëntun épi alongé cy- 
liildrique qui commence à fleurir par le bas; elles sont sessi- 
les ou munies d'un pédicelle peu apparent, et toujours plus 
court que la bractée. Les fleurs sont horizontales, même avant 
leur développement complet, et conservent cette position 
après la flèuraison. Chaque fleur est solitaire à l'aisselle d'une 
braôtéej elle se compose d'un calice à cinq sépalejs légèrement 
soudés par leurs bases^ lancéolés > aigus, et si semblables en 
petit aux bractées , que leur analogie est évidente. La corolle 
est d'un blanc sale, tirant sur le jaunâtre ou le verdàtre; tu- 



DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 5 

buleuse> longue de trois lignes, terminée par cinq dents cour- 
tes, dressées 1 triangulaires, aiguës en estivation embriquée 
presque spirale* Les dix étamines ont leurs filets collés avec 
le tube de la corolle et les anthères sessiles vers l'entrée de 
ce tube^ cinq devant, cinq entre les lobes de la corolle: ces 
dernières sont situées un peu plus bas , et sont un peu plus 
précoces que les autres-^ toutes sont arrondies j très petites, 
presque didymes, à deux loges pleines de pollen^ celui-ci 
est d'un blanc jaunâtre. 

Le pistil âe compose de cinq carpelles dressés , rapprochés , 
d'un vert fokicé > à trois faces, dont lextérieur est convexe : 
ces carpelles sont aussi longs que le tube de la corolle ; ils 
n'ont point de style^ et se terminant par un stigmate sessile 
jaunâtre arrondi , et garni de papilles peu saillantes. A la 
base externe de chaGpie. carpelle^ on voit une écaille oblongue, 
pidne, longue d'une <lemi->-llgne> terminéepar une échancrure 
à peine visible à la loupe. Oetfee écaille ne parait pas necta^ 
rifère , et sa consistance est aaalc^ue à la corolle. 

Les cinq carpelles se tra^sfarment en autant de follicules 
courts, épais, polyspermes, dressés > et qui portent les 
graines strries deux côtés du bord rentrant : ces graines sont 
très petites, et ne m ont rien dffert ^gne d'être noté. 

3. Sempervivum barbatum var. b. HYBRiDUM Salm-Dyck in DC. 

prod. III. p. 4^2' 

J'ai reçu de M. Uaworth^ sousle nom de Sempervivum hy- 
bridum , une plante qui est très probablement celle que 
M. le prince de Salm-Dyck a désignée sous le même nom, en 
la rapportant comme variété au S. barbatum de C. Smith. 



6 SUR LES PLANTES RARES 

Est-elle réellement une variété du 5. barbatum dont elle 
diffère par ses feuilles linéaires oblongues , et non spatulées, 
ou une variété du 5. cœspitosum, dont elle se distingue par 
l'absence de toute rosette de feuilles et par sa tige rameuse et 
tortueuse, ou enfin une hybride produite par ces deux espè- 
ces ? C'est ce que je n'oserai décider. Je me bornerai donc à 
la décrire sans rien affirmer sur son origine. 

Sa tige est ligneuse à sa base , cylindrique et terminée par 
quatre ou cinq rameaux verts tortueux , couverts surtout 
dans leur jeunesse par de très petits poils serrés , et assez sem- 
blables, par leur apparence blanchâtre, à de petites glandes. 
Les rameaux se divisent irrégulièrement vers le sommet. 

Les feuilles sont éparses^ linéaires-oblongues, presque 
point ueSy légèrement charnues, sessiles, vertes dans leur 
jeunesse, puis marquées en dessus d'une raie brune longi- 
tudinale qui représente la nervure moyenne : on trouve aussi 
quelques autres raies courtes et brunes sur Tune et l'autre 
surface. Le bord de la feuille est muni de petits cils glandu- 
leux, blancs, très courts et plus près de la nature des glandes 
que les poils des branches. •• 

Les fleurs sont disposées d'après deux systèmes : i^ on 
trouve vers le bas des branches florales, soit à leur bifurcation, 
soit latéralement et hors de l'aisselle d'aucune feuille , quel- 
ques pédicelles solitaires nus et uniflores qui fleurissent les 
premiers ; 2"^ après ces pédicelles épars, il se développe au som- 
met de chaque rameau une véritable cyme corymbiforme ^ 
à fleuraison centrifuge, composée de vingt à vingt*cinq 
fleurs pédicellées et dépourvues de bractées. 

Les fleurs sont à huit sépales verts, obliDngs, très légère- 



DU JARDIN BOTANIQUE D£ GENÈVE. 7 

ment réunis par la base, à huit pétales jaunes ovales- 
longs , un peu pointus et en estivation contournëe en spi- 
rale de droite à gauche avant Tépanouissement, à seize éta- 
nttnes à peu près égales à la longueur des pétales , enfin à 
six carpelles libres, dont les styles égalent la longueur des 
étamines , et se terminent par un stigmate en tête et un peu 
hérissé. Je ne vois aucune glande à la base externe des 
ovaires. 

4. ZlZIA INTEGERRIMA DC. 

Cette jolie ombellifère est connue des botanistes sous le 
nom de Smyrnium integerrimum^ Lin. sp. 1 468^; et sous celui 
de Sison ihtegerrimus, Spreng. syst. L p. 887. Mais elle ap- 
partient certainement au genre Zizia de Koch , comme on 
pouvait déjà le présumer d'après la couleur jaune de ses 
fleurs, qui indique leur analogie avec les deux espèces de 
Zizia déjà rapportées par Koch , savoir les 2. aurea et cor- 
data. Elle s'en distingue très bien par ses feuilles deux fois 
trifides^ à segmens ovés très entiers^ un peu glauques, et 
qui ressemblent un peu à ceux de certaines clématites. 
L'ombelle n'a point d'involucre; les ombellules ont un invo- 
lucelle à une seule foliole très courte. Cette espèce , origi- 
naire de l'Amérique septentrionale et notamment des monts 
AUëghany^ a fleuri dans le Jardin au mois d'août > mais n a 
pas mûri ses graines* 

5. Helosciadum leptophyllum DC. 

Le jardin de Genève a reçu des graines de cette espèce sous 
divers noms, tels que Seseli ammoides^ Pimpinella lateri- 



8 SUR LES PLANTES RARES 

flora s etc. 11 aurait pu en recevoir sous plusieurs autres , câr il 
est peu déplantes qui présentent une synonymie auçsi longue 
parmi celles qui n ont été connues que des modernes* Ainsi» il 
est possible que ce soit le Sison ammi de Linné» mais tout au 
moins il est certain que c'est celui de Jaquin (hor t. vind. t. 209); 
c'est encore la Pimpinella leptophylla de Persoon (Ëocb. I ♦ 
p. 324), \JEthu8a am/ni Sprang. Umb, prod. 39, et aussi son 
jîJthusa leptophylla^ c'est le Pimpinella lateriflora de Link 
enum. hort. ber. I. p. 985 (mais en excluant la synonymie )> 
et par conséquent V Heloaciadium laterifiorum de Koch. 
Outre tous ces noms déjà publiés^ il faut rapporter ici plusieurs 
noms inédits répandus dans les collections ^ tels que Pim- 
pinella Domingensis Willd. , Pimpinella capitlaoea Poit. 
Siaon fasoiculcUum PohL» Sison Haenhei PresL; au mi- 
lieu de cette confusion, qui donne une idée de celle qu'on 
trouve dans les ombellifèr es , Al. Koch a très bien rapporté 
cette espèce à son genre Helosciadum. Quant au nom d'es- 
pèce , le droit de priorité aurait dû faire admettre celui 
à^uémmi, s'il était sûr que le nom de Linné sy référât^ et si ce 
nom ne causait pasd'autres erreurs, puisque les synonymes sur 
lesquels il se fonde^ sont pour la plupart erronnés. Le nom qui 
vient après^ dans Tordre des dates, est celui de leptophyllam, 
et j'ai dû l'admettre soit par sa plus grande ancienneté, soit 
parce qu'il peint très bien la plante ^ soit parce que le nom 
de laterifiorum, préféré par M. Koch^ se rapporte à une 
désignation inexacte^ et fait allusion à un caractère com- 
' mun à plusieurs espèces. 

La confusion de nomenclature de cette plante ne tient pas 
À ce que ses caractères sont difficiles à saisir , car ils sont 



,' 



DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 9 

au contraire extrêmement clairs; mais à ce qu'elle a été dé* 
couverte presqu'à la fois dans plusieurs pays très éloignés 
les uns des autres* Ainsi, j'en ai vu des échantillons prove- 
nant de la Louisiane, de Tampico dans le golfe du Mexique; 
de Saint-Domingue, du Brésil, du Chili, et même de la Nou* 
velle-HoUande , s'il n'y a aucune erreur dans le N^ 48 1 des 
Plantes de la Nouvelle-Hollande de Sieber. 

Cette plante est annuelle^ sa racine est grêle, peu rami- 
fiée, sa surface est entièrement glabre, sa tige tantôt droite^ 
tantôt diffuse ou même couchée, et c'est dans ce dernier 
état qu'elle a été décrite par Link , comme une espèce dis« 
tincte de celle de Jaquin. Ses feuilles sont découpées en lobes 
nombreux, multifides, étroits^ linéaires ; les ombelles naissent 
opposées aux feuilles, tantôt sessiles> tantôt pédonculées; 
elles se composent de deux ou trois rayons à ombellules pé- 
donculées : les involucres et les involucelles manquent 
complètement. Les détails de la fleur répondent à la figure 
de Jaquin> ceux du fruit à la description de Koch. 

Je possède une plante très voisine de la précédente^ qui a 
été trouvée dans le Chili par M. Pœppig, et dans le Pérou 
par Dombey. Elle ressemble beaucoup à VU. leptopkyllum^ 
mais les lobes de ses feuilles sont plus larges, plutôt oblongs 
que linéaires. Les feuilles de la tige> au lieu d'être ses- 
siles ou presque sessiles comme dans la précédente, sont 
évidemment pétiolées ; sa tige est droite dans tous les échan- 
tillons que j'ai vus. Cette espèce est désignée par Lhéritier, 
dans Therbier de Dombey> sous le nom de Sison laciniatum, 
et je la désigne sous celui de Uelosciadium laciniatum. 
Peut-être n'est-elle qu'une variété de la précédente. 



lO SUR LES PLANTES RARES 



6. Ptychotis CoPTiCA DC. 



Cette espèce est une de celles sur lesquelles il y a le plus 
d'erreurs et de divergences d'opinions ^ il n'y a aucun doute 
que c'est celle que Linné et Jaquin ont désignée sous le 
nom ai Ammi Coptwum; mais en même temps j'ai peu de 
doute que Linné ne l'ait désignée dans le même ouvrage sous 
le nom de Bunium aromatioum^ au moins d'après les figures 
qu'il en cite. Dès-lors elle a été appelée Daucus copticus par 
Persoon^ Bunium Copticum par Spr^igel^ et enfin M* Link 
en a fait un genre nouveau sous le nom de Trachispermum 
Copticum. Ce genre ne me paraît être qu'une simple section 
du Ptychotis de Koch ; le Ptychotis se distingue^ au milieu de 
toutes les Amminées par un caractère singulier; savoir, que 
la nervure moyenne du pétale semUe donner naissance en 
dessus à deux petites lames de nature pétaloïde; si on com.- 
pare ces pétales avec ceux des autres omhellifères, on restera^ 
je pense, convaincu que la languette on partie extrême du 
pétale , qui dans les autres ombelliferes se replie fréquem- 
ment sur la nervure moyenne^ offre ici cette singularité^ 
qu'elle se soude avec elle , et forn^ ainsi une espèce de 
double crêtesur le disque du pétale. Ce caractère se retrouve 
dans notre plante, quoique peu prononcé. Le Trachispermum 
a reçu ce nom^ parce que les fruits y sont légèrement muri- 
qués ou chagrinés au lieu d'être lisses comme dans le Ptycho- 
tis; mais M. Koch a très bien montré que ces petites aspérités 
de la surface du fruit des ombelliferes ne méritent point de 
déterminer des genres, quandellesnefontpas partie des cô-* 
tes primaires ou secondaires du fruit Enfin le Tracàisper" 



DU JAEIDJN BOTANIQUE D£ G£NÈV£. I I 

mum offre quelques folioles linéaires , entières ou trifides , 
soit à Tinvolucre , soit à l'in vol ocelle, tandis que les vrais Pty- 
chotis n ont ni involucre ni involucelles. On sait encore main * 
tenant que ce caractère , déduit de Tinflorescence , ne peut 
servir à distinguer Jes genres. Il résulte donc de ces.considé- 
rations^ que le Tracbyspermum ne peut être considéré que 
comme une section du Ptychotis, et que la plante doit 
prendre en conséquence le nom de Ptychotis Coplica, Il 
me parait que la plante appelée Seseli ammoides par Jac- 
quin, ou Seseli fœnicuUfoUum par Poiret, peut à. peine être 
distinguée de celle*ci ; la première a des ombelles à dix ou 
douz^ rayons, la variété à feuilles de fenouil n en a que bï\ à 
sept. J'ai vu Tune et l'autre vivantes dans le Jardin. 

C'est à cette même section des Ptychotis qu'on doit rap- 
pcNTter le Liguaticum ajou^an de RoKbucgh^ plante .de 
rinde,dontles graines aromatiques sont célèbres sous les noms 
de Ajowan^ Ajouœ, Ajawax , ou Juvanee. Je m'en suis 
assuré, par l'examen d'échantillons provenant de Roxburgh 
même, et qui mont été communiqués par M. Lambert. 
CSette plante devra donc prendre le nom de Ptychotis 
Ajowan. 

7. BUNIUM VIRESCENS DC. 

Cette plante paradoxale, et qui a tant occupé les botarnistes 
depuis quelques années^ a été envoyée au Jardin de Genève, 
dès 1820, par M. le docteur Lorey , botaniste hatâle, qui l^a 
découverte au mont Afrique, près Dijon. J'en ai aussi reçu 
des échantillons desséchés de MM. Cordienne, Balbis, Ste- 
van «t du Jardin de Paris. Il ne fallait rien moins que xes 



/ 



12 SUR LES PLANTES RARES 

diverses communications pour reconnaître cette espèce, sur 
laquelle des erreurs de divers genres ont été commises. 

La plante du mont Afrique a été confrontée dans le Jardin 
de Paris avec une plante de Grimée, qui^ je ne sais comment, 
a été prise pour le Peucedanum Tauricum^ mais la seule 
lecture de la phrase spécifique suffisait pour prouver que la 
plante de Bourgogne ne pouvait appartenir à cette espèce, 
outre que la vue de son fruit démontrait qu'elle n'apparte- 
nait pas au genre. Malgré cela, elle fut admise au Jardin de 
Paris , sous le nom de Peucedanum Tauricum , et d'après 
cette autorité , MM. Lorey et Duret l'admirent sous ce nom 
dans leur catalogue des plantes de la Côte d'Or. Cependant 
M. Sprengel^ en ayant reçu des échantillons qui probable- 
mentprovenaient aussi de M. Lovey, décrivit cette plante 
sous le nom de Sium virescens^ la rapportant ainsi à un 
genre dont elle est plus voisine que du Peucedanum. Je suis 
assuré de ce nom de Sprengel par un échantillon étiqueté 
par lui dans l'herbier de Balbis. D'un autre côté ^ M- Gor- 
dienne ayant trouvé cette plante en Bourgogne, en 1824» 
m'en envoya des échantillons que )e jugeai identiques avec 
ceux de M. Lorey, mais M. Loiseleur pensa autrement, et 
tout en admettant dans sa nouvelle Flora Gallica le Sium 
virescens , il admit aussi un Sium, Cordieni* 

Une fois cette filiation de synonymes établie par des échan- 
tillons authentiques, il restait à déterminer à quel genre 
cette espèce appartient, et avec quelle espèce on doit le 
comparer. 

La plante du mont Afrique n'appartient évidemment ni 
au genre Peucedanum, ni à la tribu des Peucedanées, mais 



DU JAEDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. l3 

elle se range parmi les Amminées ; ses caractères Téloignent 
peu des Sium> cependant son fruit est plus long. Les deux 
parties de ce fruit ne sont pas resserrées vers la commissure; 
sa graine est décidément plane du côté intérieur, et surtout 
son port est très différent de celui desSium. On ne peut hésiter 
selon moi à la placer que dans le genre Garum ou dans le genre 
Bunium. Ces deux genres sont si voisins qu'on pourrait 
presque les réunir , cependant M. Koch les sépare encore^ en 
admettant que le Garum n'a qu'un canal oléifère dans cha* 
que vallécule , et le Bunium en a deux ou trois. Les fruits 
de la plante de Bourgogne offrent encore de lambiguité sous 
ce rapport; on y trouve en général deux ou trois canaux 
dans les vallécules latérales , et un dans les vallécules dor- 
sales; mais je penche à la placer dans les Bunium; i^ par- 
ce que j ai vu plusieurs fois les rudimens de trois canaux 
dans les vallécules dorsales; et ^'^ parce que les affinités de 
cette espèce sont évidentes avec les Bunium peucedanoides 
et luteum^ qui ont trois canaux avec plus de constance dans 
toutes les vallécules. 

Ges trois plantes, remarquables parmi les Bunium , par 
leurs fleurs jaunes et non blanches , forment une petite sec- 
tion dans le genre : je la nomme Chryseurn. G est à elle 
que se rapporte la plante du mont Afrique^ mais son his- 
toire n'est pas encore complètement éclaircie : elle a de tels 
rapports avec le Bunium peucedanoides dç Bieberstein , 
qu'il est encore douteux si elle doit être considérée comme 
une espèce distincte. 

Après un examen plusieurs fois répété , je ne vois, pour les 
distinguer, d'autres différences , sinon que: i^ le Bunium 



l4 SUR LES PLANTES RARES 

peucedanoides a les segrxiens et les lanières des feuilles infé- 
rieures sensiblement plus larges que celles des feuilles supé- 
rieures , tandis que les lanières du Bunium piresœns sont 
toutes étroites et linéaires; %"" les fruits du Bunium peuceda- 
noides sont un peu plus courts que ceux du Bunium vires- 
cens; y les canaux oléifères du Bunium peucedanoides sont 
plus évidemment au nombre de deux ou trois dans toutes les 
vallécules. Je conserve donc ces deux espèces comme distinc- 
tes , mais avec beaucoup de doute ; j'en ai d'autant plus, que 
je possède des échantillons de Grimée , qui par le feuillage 
se rapprochent tout-à-fait de ceux de Bourgogne. 

Les détails dans lesquels je viens d'entrer suffiront pour 
éclaircir l'histoire de cette plante, en les joignant à la des- 
cription de M. SprengeL Je n'en donne pas ici la description 
complète « sachant que M. Lorey la donnera, ainsi que la 
figure, dan5 la Flore de la Côte d'Or qu'il va publier. 

8. BUPLEVRUM MULTINERVE. DC. 

Cette plante est pro venue de graines envoyées en 1826 
par M. Fischer, et qui avaient été recueillies aux monts Al- 
taï. Elle constitue une espèce voisine du Bunium longifo- 
lium et du Bunium aureum, mais bien distincte de l'une 
et de Tautre. 

Elle est vivace , complètement glabre ; la tige est droite , 
haute d'un pied, cylindrique , rameuse, dichotome, à peine 
fistuleuse. Les feuilles radicales sont oblongues, lancéolées, 
rétrécies aux deux extrémités, marquées de 7 ou 9 nervures 
longitudinales, longues de quatre pouces sur cinq à six 



DU JABDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. i5 

lignes de largeur. Celles de la tige sont dilatées et embrassan- 
tes à leur base, acuminées au sommet « et marquées de près 
de quarante petites veines parallèles très fines. Les ombelles 
sont composées de neuf à treize rayons filiformes beaucoup 
plus longs que les folioles de Tinvolucre. Celles-ci sont au 
nombre de quatre à six , ovales , planes, inégales, étalées, 
pointues, d'un vert jaunâtre, marquées d'environ quinze 
veines parallèles presque simples. Les ombellules présentent 
quinze à vingt pédicelles égaux àlalongueur des fruits; l'in^ 
volucre partiel se compose de cinq folioles ovales, acuminées, 
jaunes, plus longues quel'ombellule même à la maturité du 
fruit, et marquées de veines très fines. Chaque fieur présente 
un calice soudé avec Tovaire, et dont les dents sont à peine 
visibles, cinq pétales jaunes^ arrondis, un peu roulés en de- 
dans vers le sommet; cinq étamines qui tombent de bonne 
heure; deux styles courts d^abord dressés, puis divergenset 
réfléchis, dilatés à leur base en deux stylopodes planes et 
demi-orbiculaires. Le fruit est glabre ^ un peu glauque, légè- 
rement comprimé , à cinq côtes p^u saillantes sur chaque 
méricarpe , séparées par des vallécules lisses. 

J'ai reçu des échantillons desséchés de deux variétés de 
la même plante, provenant à peu près du même pays; Tune 
à feuilles plus étroites, plus glauques, k in volucre composé 
de deux folioles seulement. Elle croit, d'après M. Prescott, 
sur les hauteurs de la Dahourie, près du fleuve Onone. 

L'autre a la tige presque simple^ les feuilles plus étroi- 
tes; Imvolucre a trois ou quatre folioles. M. Fischer, qui me 
l'a transmise, lavait reçue des monts Altaï. 



i6 SUR t.£S PLANTES RARES 



9. QEnanthe siLAÏFOLiA Bieb. 



Le genre OEnanthe, tel qu'il est constitué aujourd'hui (c'est- 
à-dire , en y réunissant l'ancien genre Phellandrium , et en 
séparant le Lichtensteinia de Cham. et Schl.^ le Scleroscia* 
dium de Koch et TAnesorhiza de Cbam. et SchL auquel 
plusieurs espèces du Gap devront peut-être appartenir), le 
genre OEnanthe, dis-je^ est un des plus naturels de la famille 
des ombellifères, et par conséquent l'un de ceux oh les es- 
pèces offrent le plus de difficultés. Une des causes de leur 
ambiguïté est qu'on y a en général trop négligé la descrip- 
tion des racines. £n les examinant^ on trouve que le 
genre se divise en deux sections^ selon que les racines sont 
fibreuses^ comme dans VŒnanthe phellandrium et deux 
nouvelles espèces de l'Inde, ou composées de fibres tubé- 
reuses et fasciculées comme dans toutes les autres espèces 
européennes; parmi cellçs-ci la forme de ces tubercules 
détermine un bon moyen de reconnaître les espèces. Ainsi 
VŒ. fistulosa est stolonifère^ et a ses racines composées 
de fibres cylindriques , entremêlées de tubercules oblongs ; 
VŒ, pimpinelloides a les fibres de la racine cylindriques , 
renflées abruptement vers leur extrémité en un tuber- 
cule ovale-globuleux; VCE. crocata,VŒ. proliféra , etc., ont 
des faisceaux de tubercules oblongs , sessiles au collet; VŒ. 
globulqsa a ses tubercules oblongs» sessiles» mais prolongés 
en un long filet grêle ^ \Œ. peucedanifolia a des tubercules 
ovales ou un peu oblongs, sessiles au collet 3 et V(E. Lache^ 
nalii un faisceau de fibres cylindriques un peu charnues. En- 
tre ces deux espèces on doit placer celle qui fait le sujet de cet 



DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 1 7 

article, et qui se distingue par ses fibres ou tubercules radi- 
caux, oblongs^ presque fusiformes^ plusëpaiset plus évidem- 
ment tubéreux que dans l'Œ. Lachenalii, plus longs et 
beaucoup plus rétrécis à la base que dans VŒ. peucedani- 
fhlia. J'avais jadis observé cette espèce dans les prés humi- 
des de Mireval près de Montpellier, et je l'avais admise dans le 
jardin de cette ville, sous le nom inédit à^Œ. glauca. 
M. Smith l'avait décrite et figurée (£ngl bot. t. 348), comme 
étant le vrai Œ. peucedanifolia; et epfin, M. de Bieberstein Ta 
admise comme espèce distincte sous le nom d^Œ. silàifolia^j 
je Pai aussi reçue de M. Koch sous le nom ^Œ. virgata, 
mais il n est pas suffisamment prouvé que ce soit VŒ. virgata 
de Poiret,et dans ce doute^ il convient mieux d'admettre le 
nom de Bieberstein ; cette plante est probablement plus ré- 
pandue qu'on ne le pense ^ caria voilà connue en Angleterre^ 
à Montpellier et en Grimée, et elle vient d'être retrouvée 
aux environs de Genève, par MM. Seringe et Duby, aux 
marais de Sionnet ; et par M. Mercier, à ceux de Rosset. 

Elle se distingue de VŒ. peucedanoides : i° parla structure 
des racines décrites plus haut ; 2^ par la teinte pâle et glau- 
que de son feuillage j 5^ par ses fruits plutôt ovales qu'ob- 
longs, et qui ne sont ni rétrécis à la base, ni resserrés au 
sommet sous le limbe du calice. 

jo* SESELI PALLASij Bess. cat. hort Crem. 1816, p. i3o« 

Cette espèce, très voisine des variétés du Seaeli montanum, 
est assez répandue dans les jardins botaniques^ d'où ses 
graines me sont provenues ,tan tôt sous le nom de Seseli cras- 
sifolium , tantôt sous celui de Seseli Pallasii que lui a im- 

3 



l8 SUR LES PLANTES RARES 

posé M^ Besser: le premier de ces noms peint assez bien 
son aspect 9 mais le second, étant seul imprimé, doit êtr^ 
admis. 

Ce Seseli est entièrement glabre et de couleur glauque. Sa 
tige est droite^ cylindrique, rameuse vers le haut. Les feuilles 
sont deux ou trois fois pinnatiséquées , à lobes linéaires , 
planes > un peu épais, entiers sur les bords^ légèrement poin* 
tus j les feuilles du haut sont à trois lobes linéaires ou même 
entièrement simples ; l'ombelle générale est dépourvue d'in*- 
volucre, penchée avant la fleuraison, puis dressée^ composée 
de dix à douze rayons : chacun de ceux-ci porte une ombel* 
Iule de dix-huit à vingt fleurs blanches^ et est i^iunie d'un 
involucelle composé de dix folioles linéaires subulées , libre» 
entre elles^ et un peu plus courtes que les pédicelles des 
fleurs. 

Chaque fleur offre un calice dont le tube est obové, ad- 
hérent à l'ovaire, et marqué de dix côtes : il se termine par 
cinq dents courtes et pointues; deux prennent naissance sur 
le méricarpe extérieur, et trois sur l'intérieur. Les pétales 
sontovés, à pointe infléchie, égaux entre eux, trois situés suc 
le méricarpe extérieur, et trois sur lextérieur. Les étamines 
sont alternes avec les pétales, comme ceux-ci avec les dents 
du calice. Les styles sont au nombre de dëux^ épanouis à leur 
base en un stylopode épais, en forme de coussinet, et divisé 
en deux par un sillon transversal, indiquant la séparation 
des méricarpes. Dans les ombelles latérales, qui sont souvent 
stériles, les styles sont courts et en forme de tubercules; ils 
sont alongés et déjetés, Tun en dehors, et l'autre en dedans 
de Tombelle; dans Fombelle centrale le fruit est de forme 



DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 19 

Qvée, à cinq dente calycinales, à dix côtes égales distribuées 
sur les deux méricarpes, d'après la loi générale indiquée dans 
mon mémoire sur les ombellifères (DG. Coll. Mém^ V)^ les 
yallécules sont munies chacune d'une raie brune qui in- 
dique la place des canaux oléifères; on en compte deux sur 
)a commissure. Cette espèce ressemble au S. leucospermum , 
dont elle diffère par son fruit complètement glabre^ au Se- 
seli elatum, dont elle se distingue par son fruit non tuber-- 
culeux^ même dans sa jeunesse : elle s'approche surtout du 
Seseli montanum^ dont^ au jugement de quelques-uns, elle 
est une simple variété; mais elle se conserve si tranchée dans 
la culture, que j'aurais peine à ne pas l'admettre comme 
distincte. 



II. 



LlBANOTIS BUCHTORMENSIS DC. 



. Il existe encore à peine une description complète de cette 
plante, et déjà elle a été placée dans plusieurs genres différens. 
M. Fischer y qui l'a reconnue le premier. Ta placée d'abord 
parmi les Athamantha de linné , puis parmi les Bubon de 
Sprengel^ à raison de son fruit velu \ M. Koch, considérant 
de plus près la structure du fruits l'a rangée parmi les Seseli : 
mais le port de cette plante, aussi bien que la nature de son 
calice, la rapprochent du Libanotis; et j*ai exposé ailleurs les 
motifs ( Coll. Mém. V. p. 4? ) qui m'ont décidé à conserver^ 
séparé des vrais Seseli, le genre Libanotis dé Crantz et de 
Gœrtner. On avait cru qu'il n'existait d'autre différence 
entre ces deux genres, que l'absence ou la présence de l'invo- 
lucre ^ et alors malgré la différence du port, on était obligé 
de les réunir; mais le Libanotis se distingue et du Seseli, et 



20 SUR LES PLANTES RARES 

de toutes les ombellifères, parce que les 4ents du calice sont 
grêles^ filiformes, molles et caduques. Ce genre se divise en 
deux sections : VEriotis^ qui a les pétales velus, et le vrai 
Libanotis, qui a les pétales glabres; notre espèce appartient 
à la première. 

Cette espèce s'élève à deux pieds et plus de hauteur. Sa 
tige est solide, droite^ rameuse, munie de dix à quinze petites 
côtes> qui sous les ombelles deviennent autant de petites crê- 
tes ailées ; les feuilles sont deux fois pinnatiséquées> portées 
sur un pétiole épais, muni en dessous, à sa base, de neuf à dix 
stries saillantes : les segmens sont pinnatifides , en forme de 
coin à leur base, incisés en scie vers le haut^ roides , glabres 
et luisans. Les ombelles générales sont presqu'entièrement 
dépourvues d'involucre, ou n'en ont que les rudimens. Celle 
du sommet de la tige se compose d'environ quarante rayons ; 
les latérales n'en ont que vingt ou trente; les rayons sont 
anguleux; vus à la loupe, ils paraissent munis de très petits 
poils : chacun d'eux porte- une ombellule à 4o— 5o fleurs 
portées sur dès pédicelles un peu pubescens; Tinvolucre par- 
tiel se compose de dix à quinze folioles linéaires pointues, 
un peu pubescentes et égales à peu près à la longueur des 
pédicelles. 

Chaque fleur a le tube du calice adhérent à Tovaire^ cou- 
vert d'un duvet velouté et marqué de dix striesj terminé 
par cinq lobes grêles, subulés, mois, poilus, d'un blanc 
analogue à celui des pétales> et qui tombent de bonne heure. 
Les pétales sont blancs^ ovales, un peu échancrés à pointe 
infléchie ^ veloutés en dehors. Les étamines tombent de très 
bonne heure. Le stylopode est déprimé, bordé de dix dentelu- 



DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE* 21 

res; les deux styles sont courts^ de couleur blanche. Le fruit 
est ovale ^ tout hérissé d'un duvet court, à poils en faisceau, 
dépourvu de dents calycinales au sommet, composé de deux 
méricarpes comprimés par le dos. Chacun d'eux offre cinq 
côtes filiformes obtuses ^ cinq, vallécules concaves « dans 
chacune desquelles on trouve un canal oléifère brun; la 
commissure est plane à deux canaux ; le carpopode a deux 
filets distincts ; la graine est comprimée par le dos. Cette 
belle ombellifère a été découverte, par le voyageur Helm, en 
Sibérie près de Buchtorma^ou Buchtorminsk, d'où elle a été 
envoyée à M. Fischer^ qui Ta répandue avec tant d'autres pro- 
ductions de l'empire russe dans les jardins d'Europe. Cest 
par erreur que son nom a été quelquefois écrit Buchtornen^ 
sis. Les échantillons spontanés que j'ai reçus de M. Fischer 
ne différent pas sensiblement de ceux que nous cultivons. 

12. Cnidium Peteoselinum DC. 

Cette plante est le Peucedanum Petroselinum du Jardin 
de Paris, comme j'en suis assuré par des échantillons que l'y 
ai récoltés sous ce nom^ en i8i5 et en iSai. Cette dénomi- 
nation semble bien motivée par le port , le feuillage , et 
même la fieuraison de cette plante; mais la vue du fruit mûr 
prouve qu'on doit la placer parmi les Cnidiums. Sa patrie 
est inconnue^ mais ses graines lont propagée dans les jar-- 
dins botaniques. Comme il n'en a été publié aucune descrip- 
tion^ je la rapporterai ici. 

La plante est entièrement glabre^ et s'élève à un pied et 
demi ou deux pieds de hauteur; sa tige est droite, rameuse, 
pleine^ cylindrique, marquée de stries alternativement 



2.2 SUR LES PLANTES RARES 

blanches et vertes j les feuilles inférieures ont le pétiole trifide, 
et chaque branche porte un limbe deux ou trois fois pinna- 
tiséqué, à lanières linéaires-lancéolées entières ou trifides; 
dans les feuilles supérieures, les divisions sont moins nom- 
breuses, et les lanières presque toutes entières. Le pédoncule 
qui soutient Tombelle générale est nu , long d'un pied , et 
marqué de quinze stries. L ombelle générale se compose de 
vingt-cinq à trente rayons anguleux, presque égaux entre eux, 
et longs d'un pouce et demi à deux pouces; Tinvolucre géné- 
ral est formé de une à trois folioles linéaires-subulées , et qui 
tombent de bonne heure. Les ombelles partielles se com- 
posent de vingt à trente fleurs pédicellées, et sont entourées 
par un învolucelle de dix à douze folioles semblables à celles 
de Tinvolucre, et plus courtes que les pédiceiles. 
* Le calice aie tube adhérent à lovaire^ marqué de dix côtes : 
ses dents sont visibles pendant la fleuraison , quoique très 
petites et obtuses, mais elles disparaissent dans le fruit. Les 
pétales sont ovés> un peu dilatés à la base, échancrés ausom* 
metavec la pointe in fléchie « d'un blanc tirant sur le verdâtre , 
ayant la côte moyenne un peu saillante en dessus. Les éta-^ 
mines tombent de bonne heure 5 le stylopode est en forme 
de coussinet, à dix angles, plus large que l'ovaire pendant 
la fleuraison; les styles sont blanchâtres, d'abord dressés, 
puis un peu divergens. Le fruit est ové, marqué sur cha- 
que méricarpe par cinq côtes égales, saillantes et aiguës ; les 
vallécules ont chacune un canal oléifère , et la commissure 
en a deux; la graine est plane du côté interne, bombée à 
l'extérieur. 



DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 23 

l3« SiLAUS TENUIFOLIUS DC. 

11 est peu de plantes , même parmi les ombellifères , qui 
présentent plus de sujets de doute que celle-ci. Et d'abord> 
quant à sa classification et sa nomenclature, qui en est la 
conséquence, il paraît bien certain , d'après des échantillons 
recueillis par moi, en 1819, au Jardin de Paris^ qu'elle est le 
Peucedanum tenuifolium de Desfontaines (cat. 1823. p 1 20) 
et de Poîret (dict. 5. p. 228) , mais non de Thunberg, Il ré- 
sulte encore d'un échantillon reçu de M. Koch^ que cette 
plante est son SLlaua Mathioli^ et par conséquent le Peuce- 
danum Mathioli de Sprengel (in Schult. syst. 6. p. 36o) ; 
mais il est fort douteux que le synonyme de Mathiole, d'où Le 
nom spécifique est déduit, puisse s'y rapporter. Enfin il ré- 
sulte d'échantillons reçus, soit de M. Fischer, soit du Musée 
Royal de Berlin, que cette plante est le Mèum Sibiricum de 
Sprengel. Je l'ai obtenue de graines qui m'avaient été en- 
voyées sous le nom faux de Peucedanum serotinum. 

Quant à sa patrie, il parait^ d'après le témoignage de 
M. Fischer^ qu'elle ne croit point en Sibérie, mais que peut- 
être elle est provenue^ dans le jardin de Gorenki, de graines 
envoyées par Kitaibel, et serait originaire de Hongrie. 
D'autre part, je possède un fragment que je crois appartenir 
à cette espèce^ et que M. Ledru m'a donné comme recueilli 
à TénérifFe. Cette dernière assertion parait due à quelque 
erreur , car la plante passe Thiver en pleine terre y ce qui 
n'arrive pas dans nos climats aux plantes des Canaries. 

Après avoir exposé les ambiguités dont l'histoire de ce 



«iW « 



d4 SUR LES PLANTES RARES 

Silaus est encore entourée^ j'en donnerai ici une description 
qui pourra peut-être en éviter quelqu'autre à l'avenir. 

Toute la plante est complètement glabre^ la tige est droite « 
presque simple, à peine striée, de la grosseur d'une plume 
d'oie^ et haute de trois pieds. Les feuilles radicales ont un pé- 
tiole d'un pied et demi de longueur, un peu engainant à sa 
base, cylindrique au-dessus de la gaine, et quelquefois pin* 
natiséqué^ les lanières sont étroites, linéaires, entières ou 
irrégulièrement trifides. Les feuilles de la tige sont sembla- 
bles aux précédentes^ mais elles ont le pétiole graduellement 
plus court 9 et Je limbe moins ample et moins souvent di<^ 
visé; celles du sommet ne sont qu'une ou deux fois pin*^ 
natiséquées à lobes courts. 

Les ombelles sont droites y et terminent la tige et les ra-^ 
meaux; elles manquent d'involucre et se composent de 
vingt à vingt-cinq rayons presque égaux, filifonnes, un peu 
anguleux, longs d'un pouce : ceux-rci portent des ombellules 
à dix rayons et un involucelle à dix folioles subulées, très 
légèrement soudées par la base^ et un peu plus courtes que 
les pédicelles des fleurs, 

Le bord du calice ne présente pas de dents visibles même 
à l'époque de la fleuraison^ les pétales sont jaunes, dilatés 
et comme appendiculés à la base^ ovés^-avec le sommet en*' 
tier un peu roulé en dessus. Lies étamines sont un peu plus 
longues que les pétales; le stylopode est jaune, en forme de 
coussinet^ un peu plus large que Povaire; les deux styles 
$pnt courts, jaunes, filiformes^ d'abord dressés^ puis un peu 
divergens. Le fruit est ovale> à dix côtes saillantes d'abord 
Qbtuses, puis un peu en forme de crête, séparées par des 



l 



DU JABDIK BOTANIQUE Iffi GENÈVE. ^p 

vallécules étrdtes à plusieurs canaux. La graine a la coupe 
demi-cylindrique. 

• • i 

i4« Pastinaca latifolia DC. 



• i 



Cetteespèce de Panais a de grands rapports, d'un côté avec 
le P. satwa^ de Tautre avec le P. divaricata^ mais elle me parait 
différer suffisamment de Tune et de Fautre- Elle se distingue 
de toutes les variétés du Panais cultivé, parce qu'elle a la tige 
cylindrique un peu striée, mais non cannelée et anguleuse; 
elle se sépare du Panais divariqué^ parce que son fruit est 
ovale et non orbiculaire, et qu'elle n a que deux canauii! 
oléifères sur la commissure, au lieu de quatre à six. 

Je connais de cette espèce deux variétés : Tune, toute cou« 
verte d'un duvet velouté, à été recueillie , prèsdeSt.-Florent 
dans File de Corse, par M. Soleirol, qui me Fa communiquée ^ 
avec plusieurs autres plantes rares de cette ile; c'est celle-ci 
que M. Duby a désignée dans le Botanicon Gallîcum sous 
le nom de P.^Kochii. par. latifolia. Ma seconde variété a les 
feuilles glabres en dessus et un peu pubescentes en dessous; 
je la connais par un individu qui a fleuri au Jardin, en 1 828, 
mais dont Forigine ne m'est, pas bien connue. £lle pourrait 
bien devoir son apparence seulement à ce qu'elle a crû dans 
un jardin. Les segmens des feuilles de ces deux variétés 
sont ovales, dilatés à la base, un peu en cœur et presque 
doubles en grandeur de ceux du Panais cultivé et du P. di^ 
variqué, ce qui motive le nom que j^ai adopté d'après 
M. Duby. 

J'ajouterai ici que l'on trouve en Corse une autre espèce 
qui a été long-temps méconnue ^ et qui est aujourd'hui bien 

4 



26 SUR LES PLANTES RARES * 

distincte. M» Desfontaines Ta désignée dans le catalogue de 
Paris de i8i5j sous le nom de Pas t. divaricatay comme j'en 
suis assuré par un échantillon qu'il a bien voulu m en don- 
ner. Malheureusement , n'ayant publié alors aucune descrip- 
tion, il était impossible de la reconnaître. M. Koch signala son 
principal caractère dans sa dissertation sur les ombelliferes, 
sans lui donner de nom, puis m'en envoya un échantillon 
sous la dénomination de Paslin. velutina. M. Duby la dé- 
signée dans le botanicon gallicum sous le nom de Pastinaca 
Kochii var. B. Je pense que, pour éviter toute ambiguité, il 
convient de conserver le nom le plus ancien, celui de P. di- 
varicata Desf. Elle est facile à reconnaître à ses feuilles ve- 
loutées sur les deux surfaces , à sa tige cylindrique et striée, 
à ses fruits orbiculaires^ dont la commissure porte quatre à 
six canaux, dont deux plus longs que les autres. Elle est 
très distincte du P. graveoUns de Crimée , avec lequel on 
Favait d'abord confondue. 

i5. Heracleum flavesceks Baumg. fl. trans. I. p. 21 4* 

^ Ayant cultivé, dans le Jardin, V Heracleum sibiricum et 
VH. angustifolium de Linné ^ je suis resté convaincu que 
ces deux plantes sont deux variétés de la même espèce; des 
échantillons desséchés , qui paraissent authentiques ^ m'ont 
conduit au même résultat. Déjà MM. Baumgarten, Gold- 
bach et Prescot avaient eu la même idée , et M. Koch a obtenu 
V Heracleum sibiricum de graines récoltées sxxvVH. angusti- 
folium. Ces deux plantes ne diffèrent absolument que parla 
largeur des segmens ovales ou oblongs dans VH. sibiricum, 
oblongs ou linéaires dans V angustifolium. Réunies en une 



DU JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 27 

seule espèce, elles se distinguent de tous lesHeracleums, dont 
la commissure ne porte que deux canaux , par ses ombles 
égales et non rayonnantes sur les bords, et par ses pétaks 
jaunâtres aulieu d'être blancs. Ce dernier caractère a suggéré 
à M. Baumgarlén le nom d^H. flavescens qui me parait 
devoir être adopté en désignant les variétés par les noms de 
latifolium et d^ angustifolium. 

l6, ÂNTHRISCUS SYLVESTRIS Hoffm. 

Cette plante, plus connue sous son ancien nom de Chœ- 
rophyllum sylvestre ^ et fort commune dans toute TEu- 
rope, mérite ici une courte mention pour faire connaître ses 
variétés : i^ je pense, après bien des doutes, que le Chàe)ro* 
phyllum alpinum de Villars n^en est qu'une variété glabre 
et à lobes plus étroits et plus menus. Cependant je n'en juge 
que par l'analogie des formes et ne l'ai pas cultivée. 

2^ Le Jardin de Genève a reçu, sous le nom deChœro^ 
phyllum augustum , des graines qui ont donné naissance à 
une plante qu'après mûr examen je ne puis rapporter qu'^ 
cette espèce. Elle diffère de Tëtat ordinaire^ parce que ses 
pétioles et les nervures de ses feuilles sont revêtus en des- 
sous de poils un peu hérissés. Je n'ai d ailleurs pu y trouver 
d autres différences^ et je la désigne sous le nom ^Anthris- 
eus sylvestris var. puberula. 

y Enfin j'ai reçu de M. Tenore, sous le nom de Chœro^ 
phyllum Magellense var A; et de M. Koch , sous celui 
à' Anthriscus nemorosa> une plante qui ne me parait différer 
de VAnthriscus sylvestris que par ses fruits un peu hérissés 
de petites aspérités aiguës. Cette différence nesufiit point dans 



^ SUR LES PLANTES RARES 

ce genre pour caractériser les espèces^ et nous avons d'autres 
exemples de la variabilité de ce caractère : ainsi VAnthris-^ 
eus sicula ( Chobrophyllum siculum, Guss.) présente deus 
var^tés, lune à fruit lisse, l'autre à fruit rude. Il en est de 
même du vrai jinthriscus nemorosa, qui a ordinairenient 
les fruits rudes, mais dont Je Chcerophyllum lucidum de 
Desfontaines est une variété à fruits presque lisses. Vjinthris- 
eus Cerefolium, ouïe Cerfeuil commun, a, commeon sait, les 
fruits habituellement lisses j mais le Chœrophyllum tnchos- 
permum de Schultes (très différent de celui de Lamarck,qui 
est unCaucalis) est, d après l'observation de M. Koch, une 
variété du Cerfeuil à fruit rude* D'après ces exemples, on 
peut admettre sans difficulté une troisième variété ^Anthris- 
Qus sylveslrisn que j'appellerai Scabrida^ et qui se distingue 
par ses fruits scabres. Elle diffère du vrai Anthriscus nemo--. 
rosa d'Asie par ses fruits plus alongés, et de la var. B. du 
Chœrophyllum Magellfnse {que je conserve sous ce nom)^ 
parce qu'dUe n'est pas du même genre. 

17. Oldenlandia corymbosa Linn. 

Cette petite Rubiacée est provenue> dans le Jardin, de 
graines reçues ^ tantôt sous le nom de ^Hedyotis lactea^ 
tantôt sous celui d^Hedyotis herbacea , et parait avoir 
souvent causé de la confusion , à raison de la difficulté de 
ses caractères. Semée au mois d'avril, elle fleurit déjà au 
mois de juin , et sa vie entière dure à peine trois mois. 

Sa racine est^rêle, blanchâtre; sa tige herbacée, droite, 
dichotome à rameaux , divergens et diffus ; elle est parfaite- 
ment glabre^ un peu rougeâtre à sa base, cylindrique vers 



DU JABDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 29 

la partie inférieure « à quatre angles aigus vers le sommet 
des rameaux; des quatre faces de ces rameaux , il y en a 
deux plus larges et planes, tandis que les deux autres 
sont plus étroites et canaliculées. Les feuilles sont opposées , 
réunies par leur base au moyen d'une stipule ovale , large , 
membraneuse^ et qui se prolonge en deux ou trois soies 
grêles et dressées. Les feuilles sont glabres, lancécJées^ amin^ 
cies aux deux bouts > planes, d'un vert gai^ un peu pâles en 
dessous, longues de douze à quinze lignes, sur trois de lar-^ 
geur. Des aisselles de chaque paire de feuilles , il y en a une 
qui donne naissance à un ranoteau feuille , et l'autre à un pé^ 
doncule. Celui-ci est long de six à neuf lignes, c'est-à-dire 
plus court de moitié environ que la feuille } il est très grêle 
et porte à son sommet une, deux ou trois fleurs pédicellées« 
Ces pédiœlles ont deux ou trois lignes de largeur i et ont à 
leur base un rudiment de bractées à peine visible. 

Le tube du calice qui adhère à lovaire est arrondi, et se 
termine par quatre petits lobes lancéolés, aigus, un peu 
rudes sur les bords > séparés par un sinus obtus qui s'élargit 
beaucoup à mesure que le fruit grossit. La corolle est blan* 
che> petite, mais un peu plus longue que les dents du ca-» 
lice; presque en entonndr, son tube n'a qu'une ligne de Ion* 
gueur^ la g(»'ge est barbue, le limbe a quatre lobes ovales* 
oblongs. Les quatre anthères sont très petites, sessiles sur le 
tube, cadiées dans la barbe de la gorge, alternes avec les lobes 
de la corolle^ à deux loges, d'un blanc jaunâtre. L'ovaire est 
tronqué au sommet, surmonté d'un style court, caduc ^ 
et qui se termine par un stigmate glanduleux, un peu en 
tête. 



3o SUR LES PLANTES RARES 

La capsule est arrondie, légèrement comprimée, couron** 
née par les quatre dents du calice très ëcartées, divisée en 
deux loges qui s ouvrent au sommet par une fente qui coupe 
la cloison à angle droit , ou en d'autres termes par une dé- 
hiscence loculicide. Les placentas sont dans chaque loge 
adhérens à là cloison dans toute leur longueur, et portent à 
leur superficie une multitude de petites graines arrondies, 
qui sont comme nichées dans de petites cavités ou entre de 
petites dentelures du placenta. 

L'espèce que je viens de décrire a été, comme beaucoup 
d'autres, désignée tantôt sous le nom d*Hedyotîs, tantôt 
sous celui d'Oldenlandia, selon Topinion diverse que les bo- 
tanistes s^étaient faite de ces deux genres. Linné les avait 
séparés par un caractère à peu près nuL et avoit distribué 
les espèces d'après leur port. Celle-ci se trouvait donc rap- 
prochée de celles qui lui ressemblent réellement sous le nom 
d*01denlandia, La plupart des botanistes et M. Sprengel en 
particulier , ne trouvant aucune limite précise, réunirent les 
deux genres de Linné en un seul. Roxburgh sentit leur dis* 
tinction, et sépara toutes les vraies Oldenlandia des Hedyotis , 
d'après leur port et sans leur assigner de vrai caractère. Der^ 
nièrement MM. de Chamisso et de SchlectendahL dans un ex- 
cellent travail sur les Hédyotidées inséré dans le Linnœa 
( 1829 deuxième cah.), ont reconnu que sous le nom d'He-* 
dyotis, il existait aujourd'hui des formes tout à fait distinctes; 
et ils ont établi quatre genres avec beaucoup d exactitude et 
de sagacité^ ces genres sont V Hedyotis dontVUediolis au- 
ricularia est le type ; le Kohautia , le Kadua et le Geron- 
togea ; ce dernier genre correspond exactement aux Olden* 



W SkWm BOTANIQUE DE GENÈVE. 3 f 

landia deRoxburgh et à ia masse de celles de Linné) je ne 
vois donc aucune raison pour ne pas conserver le nom Lin- 
neen: en effet , i^ les plantes auxquelles Smith a voulu le 
transporter rentrent dans le genre Vahlia; 2° le nom de Ge- 
ronto^ea qui signifie, je présume, ancien continent, ne con^- 
vient qu'imparfaitement à notre genre, doiit la plupart des 
espèces sont bien^ il est vrai^ de Plnde ou de l'Afrique, mais 
qui en a aussi quelques-unes en Amérique. Je conserve ce 
nom comme adjectif pour les cas fréquens où l'on a besoin 
d'opposer les plantes de l'ancien à celles du nouveau monde. 

« 

i8. Caladium bicolor« 

Le Jardin de Genève a reçu de M. Fulchiron, sous les noms 
d^j^rumpiclum et ^jirumpellucidum^ deux Galadiums 
qui ont fleuri Tun et l'autre en juin 1827, et que je re-* 
garde comme deux variétés remarquables du Caladium bi^ 
color que j'ai eu aussi en fleurs avec celles-ci. On en 
pourra juger par les comparaisons suivantes : 

B. CjiLADitTM bicolor pictunl. 

_ * * 

' Il diffère de l'espèce ordinaire : i^ par la grandeur dou-- 
ble de toutes ses parties; 2^ par ses pétioles d'un pourpre 
brun; parle limbe de sa feuille, vert dans toute sonétendue, 
mais marqué çà et là de taches rouges un peu transparentes; 
3^ par sa spathe verte à sa base, blanche au dessus de l'étran- 
glement, pâle à l'intérieur et a peine rougeâtre vers la base« 
Tous les caractères de forme et de structure sont d'ailleurs 
semblables. Au reste , cette plante est tout à fait différente 
du véritable Arum pictum.. 

C. Caladium bicolor pellucidum» 



32 SUR LES PLANTES RARES DU JARD« BOTAN,. DE GEN. 

Il aies feuilles de la variété ctommune, mais plus grandes 
et marquées çà et là de taches sphacélées^ transparentes « et 
non colorées. Sa hampe est droite, cylindrique* égale à la loùrf 
gueur du pétiole « un peu rougeâtre, et marquée de petite9 
stries et de deux raies brunes opposées. Sa spathe est uni^ 
valve ^ ovée àlab^e^ resserrée au milieu^ ovale et pointue au 
sommet ^ à l'extérieur au^essous de Tétranglement, coriace* 
et d'un vert un peu brunâtre; au-dessus papyracée presque 
couleur de chair; sa surface interne est d'un pourpre noie 
vers la base, et d'un blanc rosé au sommet. Elle se prolonge 
à sa base, en une espèce de sac élargi de telle sorte , que le 
spadix semble latéral. Celui-ci est cylindrique , un peu res* 
serré au milieu, plus court que la spathe ; il porte des ovai- 
res à sa base, et des antiières dans tout le reste de son étea-*, 
dqe^ la partie couverte d^ovaires est courte enferme d'œuf; 
celle couverte d anthères est trpis fois plus longue • cylindri- 
que, un peu en massue. Les ovaires (ou fleurs femelles }son^ 
nus , très serrés, roses ^ à stigmate blanc ponctiforme; les 
anthères ( ou fleurs mâles ) sont aussi tr^ serrées, et présen* 
lent en dessus un disque trapéziforme^ anguleux^ plane; elles 
émettent un pollen blanc. 



»i 



FIN. 



«r 



N 



SUR 



LES PLANTES RARES 



QUI OHT FLEURI DAITS LE XARDI» BOTANIQUE DE GENÈVE. 



^ 



IMPRIMERIE A. L. VIGNIER ^ MAISON DE LA POSTE; 

Successeur de J. Barbezat et C^. 



^ 



(^IfÂTOIÈMlB H(l>iri€l 



SUR LES 



PLANTES RARES 



CULTIVÉES DANS LE JARDIN DE GENÈVE; 



PAR 



|$l» I9« Citn^olU, 



PftOFBSSBUa BT OIBICTIUA DU JAHDIM BOTÀMIQUE. 



[ Lue a la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève , le 4 juin 1829. ] 



OENÈTE 



LIBRAIRIE J. BARBEZAT ET C% RUE DU RHONE, 177 

PARIS 9 

RUE DES BEAUX -ARTS, 6. 



•««^ «•««%«««*<«%««%%««'« «««««v»%« 



1831 



QUATRIEME l^OTICE 



SUR 



ILES fMHf IS lAlIES 



cultivées dans le jardin de genète 
Par m. de CANDOLLE, 

VftOriSSIUA IT OiaBGTXUl DU JÀADIK. 



»ee*< 



J Airhonneur d'offrir à la Société une notice sur quelques 
.plantes remarquables, cultivées dans notre Jardin botanique. 
J'ai été guidé dans leur choix, en partie , par leur nouveauté 
ou leur rareté 9 en partie aussi par llntérét quelles présen- 
tent sous le rapport de la théorie de la Botanique. Sans ad- 
mettre que tous les végétaux , sans exception , soient formés 
sur un plan unique ^ il est impossible de ne pas reconnaître , 
qu'au moins les fleurs de tous les végétaux Phanérogames 
sont composées des mêmes éléments ; que ces éléments y 
sont disposés d'après des lois simples ^ beaucoup moins va- 
riées que Leur apparence ne semble rindiquer, et dont letude 



\ 



2 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

constitue la vraie théorie botanique. Ces lois sont si évidentes 
dans un grand nombre de cas, qu'on y fait à peine attention; 
mais la curiosité se réveille lorsqu'il s'agit des plantes dans 
lesquelles ces lois semblent violées. Lorsqu'on les examine 
avec attention, on reconnaît quelles étaient simplement 
masquées , c'est-à-dire que la combinaison de deux ou trois 
lois diverses > produit une apparence qui semble contraire à 
Tordre , mais qui rentre dans les cas si nombreux et si va- 
riés d'avortements , de soudures et de dégénérescences des 
organes. Le botaniste fait alors ^ pour reconnaître la symétrie 
végétale , un travail analogue à celui que fait le minéralo* 
giste, lorsqu'il démêle la forme primitive des cristaux^ au 
milieu de leurs formes secondaires. Je sais quMl existe des 
botanistes, même Irès-éclairés , qui cherchent à proscrire et 
à tourner en ridicule ces recherches des formes normales des 
végétaux, comme s'il était possible de reconnaître autrement 
la vérité ou la fausseté de la théorie ; mais je pense que 
cette erreur de logique tient, tantôt à un reste d'habitude 
acquise, tantôt à ce que quelques esprits hypothétiques ont 
exagéré les lois de la symétrie, en ne les bornant pas à cer- 
taines classes, et en voulant les étendre à un règne tout en- 
tier. Mais , en évitant des extensions ou fausses ou prématu- 
rées ^ je crois que la recherche des cas qui me semblent ex- 
ceptionnels , est le travail le plus utile qu'on puisse faire au- 
jourd'hui en botanique, et qu'on doit regarder comme un 
pas fait vers la vérité toute observation par laquelle ces 
exceptions peuvent rentrer dans la loi générale. Gest là 
la marche de toutes les sciences mêlées de faits et de théo- 
ries , et je ne crois pas que le naturaliste puisse s'en écarter 



DU JARDIN DE GENÈVE. 3 

sans danger. J'ose croire que la plupart des descriptions sui- 
vantes pourront présenter ce genre d'utilité. 

I. Impatiens parviflora, Pl. I. 

I. Pedunculis 5 — J^~floris floribusque ereciis , foliis ovatîs acuminatis 
serratis, serraturis mucronatis , calcare recto. D C. Prod. i. p, 687. 

Cette espèce , que j'ai jadis indiquée d'après des échantil- 
lons desséchés, provenant de Therbierde Patrin, est née dans 
le Jardin , de graines de Sibérie envoyées par M. Fischer. 
Les individus cultivés en vase sont restés un peu plus pe- 
tits que les échantillons sauvages^ et n'ont pas atteint un 
pied de hauteur. Leur racine est fibreuse; leur tige simple , 
cylindrique, non renflée aux entre-nœuds^ parfaitement 
lisse et glabre , demi-transparente , d'un blanc un peu rou- 
geâtre. A peine dans les aisselles supérieures , nait-il quel- 
ques rudiments de branches, qui n'ont pas le temps de se 
développer entièrement. Les entre-nœuds sont très-longs ; 
ceux du bas dégarnis de feuilles/ à Tépoque de la floraison ; 
les feuilles de chaque plante sont alors au nombre de sept à 
huit, savoir: les deux inférieures opposées, toutes les autres 
alternes et d'autant plus rapprochées entre elles ^ qu'elles 
sont plus près du sommet : la partie de la tige supérieure aux 
feuilles opposées est un peu flexueuse et en zig-zag; au- 
dessus de l'aisselle de chacune des feuilles alternes , on re- 
marque sur la tige quelques points saillants et glanduleux^ 
sur les côtés de toutes les feuilles, partent deux stipules en 
£[>rme de filets très-courts, cylindriques, obtus, comme tron- 
qués et étalés. Les feuilles sont petîolées, ouvertes à anglf^s 



4 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

droits , ovées , pointues , glabres , penninerves ; bordées de 
dentelures en scie, assez grosses, et toutes terminées par un 
petit mucro glanduleux ; les deux ou trois inférieures de 
chaque côté sont remplacées par ce mucro transformé en 
un petit filet grêle et obtus. 

Les pédoncules naissent solitaires à Paisselle des feuilles 
alternes; ils sont droits , longs à peine d'un pouce, terminés 
par deux fleurs ; celles-ci sont portées sur des pédicelies iné- 
gaux y celle qui fleurit la première a le pédicelle le plus long; 
ces pédicelies ont à leur base une très-petite bractéole ovale, 
aiguë et verdâtre. La fleur est jaune, au moins trois fois 
plus petite que dans V Impatiens d'Europe ; leur calice se ccHn- 
pose de deux sépales opposés, latéraux > ovés, un peu pointus, 
d'un vert pâle, surtout vers les bords, long d'une ligne en- 
viron. La corolle est à quatre pétales : l'inférieur , qui est 
aussi le plus extérieur, a la forme d'un capuchon, se pro- 
longe en une pointe mousse et verdâtre, et par le dos en un 
éperon droit, d'une ligne environ de longueur;* le pétale 
opposé à celui qui porte leperon est courbé en carène avec 
Fangle dorsal un peu verdâtre; mais il est obtus au sommet, 
et non prolongé en éperon. Les deux pétales latéraux plus 
intérieurs et plus pétaloïdes que les autres, sont blancs à leur 
base, jaunes au sommet, divisés en deux lobes, obtus, très- 
inégaux, et se recouvrent Tun lautre pendant lestivation.Les 
filets des étaminessont au nombre de cinq, blancs, minces à 
la base, épais et à demi soudés au sommet ^ les trois inférieurs 
sont plus écartés que les autres; les deux supérieurs très- 
rapprochés. Les anthères sont cohérentes en forme de capu* 
chon, recouvrant le stigmate, blanches et remplies d'un 



' ou JARDIN D£ GENÈVE. 5 

pollen blanc : les trois inférieures à deux loges, les deux su* 
përieuresà une loge; la fécondation a lieu avant Pépanouis- 
sèment de la fleur. Dès qu'elle a été exécutée, les filets des 
anthères se détachent du torus par leur base , et le jeune 
fruit, en grossissant, soulève et fait tomber le capuchon formé 
par les filets et les anthères. Lovaire est obové, verdâtre, 
surmonté d'un style conique^ si court, qu'on a peine à le dis- 
tinguer à l'œil nu ^ ce style se termine par une petite pointe 
stigmatique. 

Le fruit est une capsule allongée irrégulièrement, pris- 
matique^ à cinq faces et cinq angles; les valves se détachent 
avec élasticité , en commençant par le bas ; elles se roulent 
alors en-dedans à leur base> et restent plus ou moins long- 
temps collées parle sommet^ les graines sont en petit nom- 
bre à la maturité, attachées à un placenta tortueux, penr 
dantes^ ellipsoïdes, brunes^ un peu ponctuées de taches 
plus foncées; l'embryon les remplit en entier; la radicule est 
courte^ dirigée vers le hile, c'est-à-dire vers le sommet du 
frùit^les cotylédons demi-ellipsoïdes , piano-convexes, un 
peu charnus. 

La plante^ semée en avril 1829, a fleuri au commencement 
de mai i83o. 

J'ai décrit la fleur de \ Impatiens d'après les idées les plus 
habituellement reçues, et contre lesquelles je n'avais pas ose 
m'élever en rédigeant le Prodromus j mais j'ai peu de doute 
que notre désignation habituelle des organes est inexacte. 
Je pense qu'on doit réellement considérer le calyce compne 
^tant à quatre sépales sur deux rangs , savoir le rang exté- 
rieur, composé de deux sépales latéraux^ le rang intérieur» 



6 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANl^ÊS RARES 

composé de la pièce qui porte Féperon et de celle qui lui est 
opposée. La corolle me parait aussi composée de quatre piè«- 
ces alternés avec les précédentes, et soudées deux à deux, 
d'où résultent les deux pièces biiobées qu'on a coutume d'ap- 
peler pétales intérieurs. Enfin les cinq étamines apparentes 
en représentent véritablement quatre^ savoir trois à anthères 
biloculaires^ et deux dédoublées à anthères uniloculaires, ce 
qui fait en tout huit loges pollinifères. Ainsi la symétrie de la 

fleur se retrouve en entier- J'ai fait les mêmes observations 

> 

sur \ Impatiens noli-iangere. 

SzpUeatîoii de la planehe I. 

A, La sommité de la plante de grandeur naturelle. 
1. Le pédoncule portant deux fleurs, Tune fleurie y Tautre avec le fruit nputf. 
%, Le bouton vu de cfAé pour montrer Tun des sépales a. 

3. Le faisceau des étamines et du pistil. 

4. L*anthère supérieure grossie. 

5. La fleur vue k vol d'oiseau* 

6. Les parties de la corolle séparées , savoir a et d les deux sépales extérieurs ; ^ et c les 

deux parties intermédiaires que les uns regardent comme des sépales , et les autres 
comme des pétales; dy d* les deux grands pétales. 

7. Le jeune fruit. 

8. Les anthères et tes étamines desséchées, 
0. Les valves du fniit. 

10. Le placenta et les graines. 

11. L*cmhryon. 

1$. Coupe transversale du dit. 

13. L'embryon vu de face avec la radiculer 

^4. Un des cotylédons. 

a, Gynandropsis ophitocarpa, Pl. H. 

Gf Gkutulofio^pilosiuscula , foUis ^^foUolatis, summis Zr^et x-^folio^ 
laiis y foliolis oi^atU ciliato^errulatis ^ toro basigloboso. 

Celte Capparidëa a été semée dans le Jardin de graines pro* 



DU JARDIN DE GENÈVE. ^ 

venues des jardins d'Allemagne sous le nom de Cleo me opki- 
tocarpa. £lle a.fleuri au commencement de juin, c'est-à-dire 
trois mois après sa semaison. 

La tige est droite, cylindrique, toute couverte de poils 
étalés et visqueux; elle est presque simple ^ ses rameaux 
axilaires étant à peine développés; sa hauteur n'est que de 
six pouces, mais la plante parait maigre et probablement 
susceptible d'un plus grand développement. 

Les feuilles sont disposées en ordre quinconce, étalées^ les 
inférieures sont portées sur de longs pétioles cylindriques sil« 
lonnés en-dessus, hérissés de quelques poils plus nombreux 
et plus glanduleux dans les feuilles supérieures. Ces feuilles 
pétiolées portent presque toutes cinq folioles obovées, char- 
gées d^un duvet très-court et à peine visible en-dessus , un 
peu plus prononcé en-dessous sur les nervures qui sont très- 
saillantes ; les deux folioles latérales sont courtes et obtuses; 
les trois autres, et surtout celle du milieu, sont acuminée^ 
et plus allongées; toutes sont ciliées de cils courts, roides et 
glanduleux^ qui au premier coup-d'œil les font paraître un 
peu dentéesl Les feuilles des rameaux latéraux n ont souvent 
que trois ou quatre folioles^ 

Les feuilles supérieures sont toutes sessiles , et la plupart 
à trois folioles; celles qui suivent immédiatement les feuilles 
pétiolées n'ont point de fleur à leur aisselle; celles du bas de 
la grappe sont à trois folioles ; celles du haut perdent gra* 
duellement les deux folioles latérales^ et n'en ont qu'âne 
seule. 

Les pédicelles naissent solitaires à Faisselle des feuilles 
florales, deux ou trois fois plus longs qu'elles, c'est«à*dîre 



8 QUATRIÈME NOTICB SUR LES PLANTES RARES 

de cinq à huit lignes de longueur, cylindriques^ d'abord droits, 
puis étalés y chargés de poils un peu visqueux et très-<x>urts. 

Le calice est à quatre folioles ouvertes, oblongues-linéai-- 
res, verdâtresy pâles, pointues, un peu pubescentes, et à 
peine visqueuses en dehors; deux latérales, plus une supé- 
rieure et une inférieure. 

Les quatre pétales naissent alternes avec les sépales, mais 
se déjettent du côté supérieur; ils naissent un peu verdâtres, 
deviennent blancs, puis, après la fécondation , légèrement 
rougeâtres; ils sont rétrécis en un long onglet; leur limbe 
est obové, très*obtus, tronqué, quelquefois un peu échan- 
cré ; leur longueur totale est de cinq lignes» 

Le torus présente une tumé&ction presque globuleuse , 
de laquelle part un corps cyiii^rique, qui est formé delà 
gaine des anthères et du pédiceUe de l'ovaire. Vers le haut de 
ce tube , les six filets divergents longs de trois k quatre li- 
gnes, et portent chacun une anthère; celle-ci est ovale- 
obbngue^ terminale > à deux loges, pleines d'un pollen d'un 
jaune orangé; elles sont, avant leur ouvertui:e ,. d'un vert 
tirant sur le pourpre^ Après la fécondation, les filets se 
coupent à leur point de divergence du faisceau commun. 

Le pedicelle de l'ovaire est, après la fleuraison, long de 
»x lignes (quatre jusqu'au nœud qui indique le point doù 
les filets divergeaient , et deux aii^dessus ) ; il est glabre , cy- 
lindrique. L'ovaire est cylindracé, long à la même époque de 
quatre h cinq lignes, hérissé de poils visqueux très-courts, 
surmonté par un stigmate en disque orbiculaire un peu 
jQonvexCf de couleur rousse , marqué en travers par un sillon 
tr^«4éger. Xiasilique est obl6ogue, un peu poilue et glaa- 



DU JARDIN DE GENÈVE. 9 

duleuse, à deux valves et à deux rangées de graines « comme 
dans les autres espèces du genre. 

Cette plante diffère de tous les Gynandropsis par le ren- 
flement globuleux qui est à la base du thécaphore et de la 
colonne staminale ; ce renflement porte quatre glandes si- 
tuées devant les sépales^ alternes avec les pétales aussi insé- 
rés avec lui^ ces glandes suintent une humeur visqueuse. La 
partie libre des filets s'allonge beaucoup pendant la fleurai- 
son } elle n'a qu'une ligne, c'est-à-dire, environ la longueur de 
l'anthère en commençant^ et elle finit par avoir juçqu'à sept 
lignes de long. Dans plusieurs fleurs, une partie desétamines 
reste courte et demi avortée^ et l'autre s'allonge beaucoup. 

SxplîeatîoB de la pUmelie H* 

A, La sommilë de la plante de grandeur naturelle. 

B, La même a Tépoque de la germination, 

1, 1', 1", 1'", V"'. Le bouton de la fleur à diverses tfpoqqes de dëTeloppeme9t. 

%, Le plan géométrique de la fleur. 

5. La fleur entière grossie^ vue de côté. 

Ay 4'. L*anthère grossie, yue par dehors et par dedans, 

5. La sommité de Tovaire grossie. 

6. La coupe transversale de Tovaire. 

7. Le torus et les organes qui en sortent grossis. 

3. Salvia cretica^ Fl. III. 

Salvia foliis lineari-lanceolaiis, florïbus distylis, calycihus hipartitis. 
Sahia Cretica angustifolia , Glus. hist. I, p. 345? Moris. oxon. S. 

IX, t. i5, f. 16? ic. CIus. 
Salvia tenuifolia. Rivin. mon. irr., t. 128, ex Vahli etWilld. 
Salvia cretica. Lin. «p. 53. Schreb. nav. Art;, nat. cur. lU, p. 479. 

Etling. salv. n. 5. Willd. sp. I, p. ia8. .Poir, dict. encycl. vi, 

p. 584* Yahl. enum» I, p. 222, 

Celtp espèce forme un petit sous^arbriâseau drqit, fort, ra- 
meux, jet qui ne.cessemble pas ma\ au. port dp la Sauge offi- 



I 



10 QUATRIÈME KOTICfi SUR LES PLANTES RARES 

cinale. La partie de la tige qui est ligneuse est brune > gla- 
bre, à-peu-près cylindrique j les rameaux sont herbacés, ver- 
dâtres , à quatre angles obtus , et couverts de poils très- 
courts et blanchâtres. 

Les feuilles sont opposées^ linéaires ou à peine oblongues, 
rétrécies en pétiole, terminées en pointe, bordées ça et là de 
crenelures îrrëgulières , un peu ridées, couvertes des mêmes 
poils que les rameaux , longues de deux pouces, sur deux li- 
gnes de largeur ^ celles qui naissent sous les rameaux floraux 
sont plus larges et plus courtes ; de telle sorte que quelques- 
unes de celles-ci sont presque ovales- lancéolées. Celles enfin 
qui naissent sous les fleurs sont réduites à Tétat de bractées 
avortées et sont ordinairement très-caduques. Les pédoncu- 
les ou rameaux floraux naissent de l'aisselle des feuilles su- 
périeures, et sont, par conséquent, opposés; chacun d'eux 
porte trois ou cinq fleurs pédicellées , et qui se développent 
dans le système des inflorescences centrifuges, quoique avec 
peu de régularité. Ces fleurs sont toujours dans un état plus 
ou moins monstrueux, que nous chercherons à décrire ici 
avec soin. 

Le calyce se présente sous la forme d'un calyce à deux lè- 
vres fendues jusqu'à sa base. Lorsqu'on l'examine de plus 
près, on voit qu'il est composé de cinq sépales , munis cha- 
cun de trois nervures longitudinales, et légèrement réu- 
nis par leur base^ les trois supérieurs sont soudés ensem- 
ble dans la plus grande partie de leur longueur, et forment 
une lèvre supérieure terminée par trois lobes aigus, presque 
en alêne, et dont Tintermëdiaire est le phis court, quelque- 
fois à peiné viëible. ;Les nervures de ces trois sépales sont le 



! 



I 
I 

i 



DU JARDIN DE GENÈVE. 1 1 

plus souvent tellement soudées^ qu'on n'en compte d'ordi- 
naire que sept à la lèvre supérieure, au lieu de neuf. Les 
deux sépales inférieurs sont tantôt totalement libres, et 
chacun à trois nervures; tantôt plus ou moins soudés en une 
lèvre inférieure bifide, et alors le nombre des nervures de la 
base semble de cinq au lieu de six. 

La corolle est de couleur rose, deux fois plus longue que 
le calyce, gamopétale, à tube court, à gorge renflée, à lèvres 
rapprochées} la supérieure, formée parles deux pétales su- 
périeurs, est droite, bifide, à lobes arrondis^ l'inférieure est 
divisée en trois segments , et représente les trois pétales in- 
férieurs; les deux segments latéraux sont courts, ovales, 
indivis ; celui du milieu est plus grand, presque à trois lobes 
crénelés, et replié sur les bords. Le tube de la corolle est 
muni en-dedans d'une zone poilue, circulaire et transver- 
sale. 

Les étamînes sont le plus souvent au nombre de deux , 
et lorsqu'elles sont fertiles et bien développées, on n'aperçoit 
point le rudiment des trois qui sont avortées ; mais dans quel- 
ques fleurs les deux grandes étamines sont elles-mêmes demi- 
avortées , et alors on retrouve les rudiments de deux autres 
plus avortées encore. Lorsqu'il n'y a que deux étamines, 
leurs filets sont collés à la corolle, et se prolongent entre les 
deux segments latéraux et le segment intermédiaire de la lè- 
vre inférieure j lorsqu'il y en a quatre^ les deux qu'on trouve, 
outre les précédents, sont situés de la même manière dans le 
sinus qui sépare les deux lèvres ; la cinquième étamine, cons- 
tamment avortée , est donc celle qui devrait naître entre les 
dçux pétales supérieurs. Les étamines fertiles sont à-peu- 



12 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

près de la longueur des lobes latéraux de la lèvre inférieure; 
ia partie libre de leur filet est blanche, en forme d'alêne. Le 
connectif est long, blanc , tronqué et stérile d'un côté; pro- 
longé de l'autre, et terminé par une anthère, ou plutôt par 
une loge d'anthère , ou une demi-anthère oblongue unilocu- 
laire qui s'ouvre par une fente longitudinale. 

Le centre de la fleur offre un corps de couleur rose, qui 
soutient et même entoure légèrement les carpelles. Ceux- 
ci sont le plus souvent au nombre de deux, divisés chacun 
en deux loges globuleuses et monospermes : c'est l'état ordi- 
naire des Labiées ; mais tandis que dans toutes les autres La- 
biées les deux styles carpellaires sont soudés en un seul dans 
toute leur longueur, excepté vers les sommets, où ils offrent 
deux stigmates aigus , ici les deux styles carpellaires sont 
complètement libres dès leur base , et simples jusqu'au 
sommet. Cependant on trouve çà et là quelques fleurs à 
styles soudés comme dans les Sauges ordinaires. On en 
trouve aussi quelques-unes qui ont trois carpelles didymes 
(ou six grains), et trois styles libres dès leur base; j'en ai 
même rencontré une à quatre carpelles didymes, mais dont 
les styles avaient avorté. 

Les graines > quand elles mûrissent , ce qui est fort rare ^ 
ne diffèrent pas de celles de la Sauge officinale. 

On a coutume de dire que la plante dont on vient de lire 
la description est originaire de Tîle de Candie; mais il faut 
avouer que cette assertion est loin d'être bien prouvée. Elle 
repose sur l'assertion de Clusius, qui dit que le dessin de 
cette plante lui a été communiqué par son ami J. Plateau, 
qui l'avait obtenue de graines venues de Fîle de Candie: 



DU JARDIN DE GENÈVE. l3 

mais ce dessin , gravé dans Clusius et copié dans Morison , 
ressemble assez mal à notre plante j car il représente la tige 
comme terminée par un épi de fleurs sessiles, tandis que no- 
tre plante a les fleurs portées sur des pédicelles propres, et 
la partie supérieure de la tige divisée en rameaux florifères. 
De plusi ni la figure , ni la description de Clusius ne font 
mention de la singulière forme du calyce ni des deux styles, 
caractères remarquables de notre plante. Il est donc très- 
douteux que l'espèce de Clusius soit celle des modernes; et 
comme ceux-ci n'ont point retrouvé cette plante sauvage , 
sa patrie. doit être considérée comme tout-à-fait douteuse. 

Une autre opinion a été mise en avant par Ëtlinger , sa- 
voir que cette plante serait une simple variété de la Sauge 
officinale; et comme la Sauge officinale croit dans tout le 
bassin de la Méditerranée, on concevrait sans peine que 
les graines de cette variété auraient pu venir de Crête. Je 
n'ai point d objection formelle contre l'opinion d'Ëtlinger; 
mais elle n'est pas encore prouvée, vu qu'on ne cite pas 
d'exemples de transitions entre la Sauge officinale et celle- 
ci; notre Sauge parait bien, au reste, être dans un état ha- 
bituel de déformation* 

La Sauge dite de Crête se conserve dans les jardins bota- 
niques^ et s'y cultive absolument comme la Sauge officinale. 
On la rentre un peu plus habituellement dans TOrangerie, 
parcequ'elle est moins commune et moins robuste. Elle fleu- 
rit au mois de)uin. 

Cette plante mérite toute l'attention des botanistes en ce 
qu'elle parait déceler la véritable structure de la fleur des 
Labiées , quant à leur calyce, leurs étamines et leur pistil, 



l4 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

1^. 11 est évident^ d'après la description et la figure que 
nous en donnons^ que le calyce des Labiées est bien réelle^ 
ment formé de cinq sépales inégalement soudés , comme la 
théorie l'indiquait ; c'est ce qui résulte soit du nombre des 
nervures, soit de la libération presque complète des deux sé- 
pales inférieurs. 

2''. Les étamines qui y sont tantôt au nombre de deux^ 
c'est-à-dire réduites aux deux inférieurs ; tantôt au nombre 
de quatre , situées aux quatre sinus inférieurs ^ tendent à 
prouver que c'est par avortement que les Sauges sont d'or- 
dinaire réduites à deux étamines» et Tavortement absolu det 
deux autres^ qu'on voit reparaître de temps en temps , pré- 
pare à comprendre l'avortement plus habituel de la cin- 
quième étamine^ ou de l'étamine supérieure dans toutes le; 
Labiées. 

3^ M. de Gingins a conçu > en étudiant le genre des La- 
vandes en particulier^ que l'ovaire des Labiées ne devait paf 
être considéré comme formé de quatre carpelles, ainsi que 
son apparence l'indique, mais comme composé de deux car- 
pelles seulement, lesquels sont eux-mêmes divisés en deux 
loges monospermes ; il fonde cette opinion sur le nombre bi- 
naire des stigmates et sur l'ensemble de l'organisation végé- 
tale, et de celle des Labiées en particulier. 

La Sauge que je viens de décrire est une vérification cu*^ 
rieuse de cette théorie. En effet, on y trouve le plus souvent 
deux styles simples dans toute leur longueur , placés l'un 
entre les deux graines supérieures, l'autre entre les deux in* 
férieures, et par conséquent on est presque forcé d'en con- 
clure que le style bifide des Labiées est bien réellemeat 



DU JARDIN DE GENÈVE. l5 

formé de deux styles carpellaîres soudés; 2*^ on y trouve sou- 
vent six graines au fond du calyce, et alors il y a trois styles; 
preuve manifeste que chaque style correspond à deux graines, 
on, en d'autres termes, que chaque carpelle est composé de 
deux loges monospermes. 

Cette théorie des Labiées est encore complètement véri- 
fiée par Texamen de divers genres de la famille des Borragi- 
néesj tantôt, comme dans celles qui ont été dites gymno- 
tetrasptrmœ y on trouve, comme dans les Labiées, quatre 
graines qui semblent quatre carpelles; tantôt, comme dans 
le Cerinthe, on trouve deux carpelles libres et dispermesj 
tantôt, comme dans le M esserschmidtia et TEUisia, on trouve 
deux capsules dispermes , soudées en un seul fruit et on ar- 
rive ainsi graduellement jusqu'à la division des Cordiacées, 
qui ont un fruit à quatre loges monospermes, souvent divi- 
sibles en deux hémisphères biloculaires. 

Les fleurs de notre Sauge, qui ont trois et quatre carpel- 
les , sont encore remarquables en ce qu'elles tendent à prou- 
ver que si les Labiées n^ont habituellement que deux car- 
pelles, ce peut être et c'est probablement par une suite de 
l'avortement des autres. Voici un exemple d'une Labiée à 
trois carpelles ; et aujourd'hui que l'attention est portée sur 
ce genre d'observations , je serais peu surpris qu'on finit par 
trouver des Labiées à cinq carpelles, comme le nombre des 
parties^de la fleur et la structure générale des dicotylédones 
doit le faire présumer. 

XsplÎMitûm de la pkawh« m. 

'Â. La plante de grandeur naturelle. 
1. Une des feuilles les plus inférieures» 



l6 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

2. Le calice tu de profil dans son état le plus ordinaire. 

3. Le même ayant les deux lèvres un peu soudées. 

4. La fleur entière avec le calice profondément bipartite. 

5. Une corolle ouverte pour montrer Vinsertion des quatre ëtamines. 

6. Une corolle entière vue du côté inférieur , et conservant les deux stylet en position. 

7. 8> 9, 10, 11. Etats divers des étamines fertiles, 

12. Le pistil a l'état ordinaire et très-grossi. 

13. Le dit a trois carpelles et trois styles, 

14. Le dit ^ quatre carpelles. 

4. Verbena lasiostachys. 

F'. Coule diffusohirto^/bliù oblongis attenuatis inœqualiter acuté cre-^ 
ruitis , spicis solitariis , braclefs calyci villoso œqualibus. Link. 
enum. hort. berol. U, p. 122. 

Cette plante , originaire de Californie ^ est provenue de 
graines envoyées par le Jardin de Berlin. Ses racines sont 
rameuses, fibreuses; sa tige herbacée^ diffuse ^ cylindrique, 
hérissée, rameuse dès sa base, et portant encore de petits 
rameaux presque tétragones , sortant du haut de la souche 
de l'année précédente. Ses feuilles sont opposées, rétrécies 
en pétiole, ovales ou oblongues, un peu pointues, inégalement 
dentées , hérissées de poils sur les deux surfaces > munies 
en-dessous d'un réseau de nervures saillantes , marquées en* 
dessus de veines déprimées^ le limbe se prolonge légèrement 
sur les côtés du pétiole; la feuille a un pouce de longueur sur 
six à sept lignes de largeur. Les fleurs naissent solitaires et 
sessiles à Taisselle des feuilles supérieures, et forment ainsi 
un épi feuille et interrompu : elles sont petites, de la gran-- 
deur et de la couleur de la verveine ofhcinale : les feuilles 
ilorales sont ovales, amincies aux deux bouts, entières ou 
un peu dentées. 

Le calice est un tube à cinq sillons , hérissé , terminé par 



DU JARDIN DE GENÈVE. 17 

cinq lobes droits, pointus , inégaux; celui du côté supérieur 
plus court que les autres. Dans une seule fleur j'ai trouvé le 
calice à six lobes. La corolle a un tube de la longueur du 
calice, un peu courbé au milieu, droit, cylindrique et blan- 
châtre à sa base> oblique et de couleur lilas au^^dessus de 
rinsertion des étamines; son limbe est à deux lèvres peu 
prononcées, la supérieure dressée a deux lobes à moitié 
soudés et très-K>btus; rinférieure a trois lobes ovales très- 
obtus ^ étalés et plus profondément divisés. Les étamines, au 
nombre de quatre^ sont insérées sur le milieu du tube , 
très-courtes, incluses, à anthères ovales, petites et blan- 
châtres ; elles sont situées sous le sinus des lobes de la lèvre 
inférieure et sous le sinus des deux lèvres : la cinquiènve , 
qui devrait être sous le sinus des deux lobes de la lèvre supé- 
rieure, manque entièrement. L'ovaire est petit, ovale : le style 
plus court que le tube de la corolle, filiforme , évidemment 
forme de deux styles soudés , à peine distincts au sommet. 
La structure du pistil des verveines confirme en entier 
ce que nous avons établi sur l'organisation des Labiées en 
parlant du Salvia Cretica : ce pistil est formé de deux car- 
pelles soudés jusqu'au stigmate, et dont les ovaires sont à 
deux loges monospermes* 

5. SCHIZÀNTHDS PINNATUS. 

S. FoUis interruptè pirmatisectis pirmatipartitùçe. 
S.pinnatus Ruiz* et Pav. fl. per.I, p. i5, t. 17. Pers. ench. II, 
p. 261 . Ker. bot. reg. t. yaS. 

Cette plante est trop bien décrite pour qu'il vaille la peine 
d'en reproduire ici une description complète ; je me bor- 

3 



l8 QUATRIÈME. NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

nerai à donner celle de la fleur, afin de faire comprendre 
mieux , ce me semble , qu'on ne peut le déduire des ouvrages 
publiés, la symétrie générale de sa structure. Examinons 
d'abord les apparences^ puis la réalité normale. 

Le calice est formé de cinq sépales linéaires, à peine sour 
dés par leur base^ dressés dans leur partie inférieure, étalés 
au sommet , couverts de poils en massue et glanduleux. La 
corolle a un tube très-court de couleur blanche, et un limbe 
à deux lèvres : la lèvre supérieure est à cinq partitions; celle 
du milieu ou la supérieure est oblongue, obtuse, jaunâtre, 
avec des points rouges vers sa base, blanchâtre au-dessus, 
lilas vers le sommet, courbée en capuchon à sa base^ elle 
porte sur chaque côté de son bord interne une étamine 
courte à anthère blanche stérile; les lanières latérales de 
cette lèvre supérieure sont au nombre de deux, de chaque 
côté; celle qui touche à la partition moyenne est à deux lo- 
bules obtus, blanche à sa base^ lilas au sommet, marquée 
sur la partie blanche d'une tache pourpre en forme de cœur; 
l'autre lanière ne diffère de celle-ci que parce qu'elle est plus 
profondément bifide, et qu'elle est dépourvue de tache 
pourpre. La lèvre inférieure est à trois partitions^ celle du 
milieu, qui est l'inférieure, est concave, en capuchon, tron- 
quée, presque échancrée, légèrement pubescente en dehors; 
les deux latérales sont oblongues, linéaires, entières, ob* 
tuses , courbées en dedans par le sommet. Les étamines nais* 
sent sur le tube de la corolle, ou, pour parler plus exacte- 
ment, sont soudées avec lui par le bas des filets 3 les deux 
inférieures sortent des sinus situés entre les deux lèvres : 
leurs filets sont d'un blanc lilas, comprimés^ presque enaléne. 



DU JARDIN DE GKNËVE. I9 

ciliés d'un côté, infléchis et comme croisés j leurs anthères 
sont ovales, obtuses aux deux bouts, biloculaires ^ d'un 
pourpre noir, pleines d'un pollen blanchâtre; les deux su- 
périeures sont stériles, et naissent du sinus placé entre le 
lobe moyen et les lobes latéraux de la lèvre supérieure; enfin 
la cinquième se présente sous la forme d'une languette me- 
nue^ dépourvue d'anthère, adhérente au tube à la base de 
la lanière en capuchon. L'ovaire est ovale, presque cylin- 
drique^ blanc ^ membraneux, toruleux^ à deux loges: le 
style est filiforme , d'un blanc lilas ; le stigmate ponctiforme. 
Pour se rendre raison de la véritable symétrie de la fleur, 
il faut remarquer qu'elle est résupinée, c'est-à-dire que, 
par la torsion du pédicelle^ la partie qui est inférieure est 
réellement la supérieure; ainsi, la lanière en capuchon est 

le lobe supérieur dans le bouton ^ et la lanière tachée de jaune 
est la supérieure ; celle en capuchon est exactement opposée 

au sépale supérieur. Par conséquent^ la lanière tachée de 
jaune représente le pétale inférieur; les deux lanières bifides 
représentent deux pétales latéraux bipartites à lobules bifides; 
une des lanières latérales de la lèvre inférieure , jointe avec 
la moitié de la lanière en capuchon, est un quatrième pétale 
bipartite^ et l'autre, jointe de même avec la moitié de la 
lanière en capuchon, représente le cinquième pétale sem- 
blable au quatrième et soudé latéralement avec lui. Dans 
cette manière de voir, les pétales sont alternes avec les sé- 
pales, et les étamines avec les pétales, comme on le voit 
dans toutes les plantes symétriques. 



20 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

6. Phyllanthus cantoniensis^ Pl. IV. 

Ph. flaira erectay coule herbaceo subtereti, rands angulaiis peUùUfar^ 
mibus y foliis ohoi^ata^Uipiicis obtusis , floribus ao^illaribus d^ieons 
in quoque ramo inferioribus fœmineis soUtarus , superioribus mas- 
culis subgeminis . 

Ph. Cantordensis . Horn. hort. hafh. , 91 o. Link. enum. h. berol. 11^ 
p. 408. 

^Cette plante a une racine fibrense de laquelle s'élève une 
tige haute d'un pied à un pied et demi^ droite, glabre, ainsi 
que les feuilles^ rougeâtre, presque cylindrique^ divisée en un 
petit nombre de branches étalées ôt légèrement anguleuses^ 
outre ces branches que personne^ne méconnaît pour telles^ 
on trouve le long de la tige et le long de ces branches elles- 
mêmes^ un assez grand nombre de rameaux étalés, forte- 
ment anguleux et même un peu aplatis, longs de un à 
deux pouces , garnis de feuilles alternes , et qui semblent ab- 
solument les pétioles communs d une feuille ailée. Les feuilles 
(que Pon a long-temps décrites commeiles folioles de cette 
prétendue feuille ailée) sont exactement alternes, au nom- 
bre de quinze à vingt sur chaque rameau, étalées horizonta- 
lement d'un et d autre côté du rameau, parfaitement gla- 
bres sur les deux faces, glauques en dessous,, de forme ellip- 
tique ou obovée, obtuses ou terminées par une très-petite 
callosité, très- légèrement échancrées à leur base, dont le côté 
inférieur se prolonge plus que le supérieur; leurs nervures 
se réunissent vers le bord de manière à ceindre la feuille, 
qui est parfaitement entière; la longueur de ces feuilles est 
de cinq à huit lignes sur deux à trois de largeur. On observe 



DU JARDIN DE GENÈVE. 31 

à la base d'un pétiole à peine digne de ce pom tant il est court; 
QU observe^ dis-je^ à la loupe, deux petites stipulas en 
forme depoil ou d alêne^ extrêmement courtes, et qui se des- 
sèchent et tombent de bonne heure- Les fleurs naissent à 
l'aisselle de toutes les feuilles^ elles sont portées sur un très- 
court p4dicelle> qui naît vers le bord inférieur, et semble 
presque extra*axillaire ; il se dé jet te du côté de terre, de 
sorte que toutes les fleurs sont pendantes et cachées sous les 
rameaux; chaque pédicelle vu à la loupe présente quelqpes 
très*^petites bractéoles ; celui des fleurs femelles est épais ; 
celui des fleurs mâles très-grêle. Les fleurs femelles occupent 
les aisselles inférieures de chaque rameau^ les fleurs mâles» 
qui sont moins nombreuses , sont situées aux aisselle^s supé- 
rieures; les premières, sont toujours solitaires; les j&econdes 
quelquefois géminées. 

iiC pérîgone des unes et des autres est divisé, en six lobes 
profonds, ovales ^ obtus, glabres, pâles ou verdàtres; il est 
beaucoup plus petit dans les fleurs mâles que dans les fleurs 
femelles ; il persiste dans <;elles-ci ^ la base du fruit, et tombe 
dans celles-là avec les. étamines ; à la base interne du.péfi- 
gone des fleurs mâles, on observe six petites, glandes sessiles^ 
arrondies, jaunâtres, çituées devant les sipus des lobes, al- 
ternes avec ceux-ci, occupant la place qu'on pourrait crwe 
être celle des pétales , s'ils devaient exister. On les retrouve 
aussi , maïs oblitérées et difficiles à déterminer dans le péri- 
^ gone des fleurs femelles. 

;Les étamines des fleurs jgoâles sont lau nombre de troiç; 

leurs fllets sont réunis jusqu'au sonwnet en une colonie cylio- 

cdrique ; les anthères. sont très-pejtites , situées au. commet de 



22 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

la colonne, où elles forment un petit verticille à six loges, 
qui s'ouvrent du côté extérieur; ces six loges sont pro- 
bablement les éléments de trois anthères didymes; le pollen 
est jaune. 

Les fleurs femelles ont leur périgone dressé pendant la 
fleuraîson , et alors l'ovaire est caché dans le fond , très-pe- 
tit, et surmonté de trois styles bifides si courts, qu^il semble 
n'y avoir que six stigmates sessiles. Bientôt les stigmates 
tombent, l'ovaire grossit rapidement et acquiert la grosseur 
d une graine de chou ; il est alors chargé de petits tubercu- 
les visibles à la loupe , et qui disparaissent ensuite en tout 
ou partie; sa sommité est marquée par un point déprimé 
qui est la trace du style. 

Le fruit est globuleux, sec, composé de trois coques, qui 
s'ouvrent avec élasticité, et renferment chacune deux graines* 
Après la déhiscence des coques, il teste au centre un axe droit 
un peu triangulaire, qui a été nommé placentaire par quel- 
ques auteurs. 

Les graines sont d'un roux brun , de forme triangulaire, 
marquées, surtout sur le dos, de petites rides transversales. 
Elles renferment un albumen blanchâtre et un embryon 
presque droit à radicule supérieure. La cicatricule, qui est 
située vers le sommet de Tangle interne de la graine , y 
forme une petite échancrure, où Je n'ai su apercevoir d'a- 
rille. 

Le Phyllanthe de Canton a été introduit en 1806 dans le 
Jardin de Copenhague, et est originaire des environs de Can- 
ton , d'après le témoignage de Al. Horneman. 

On le multiplie de graines^ celles-ci sont souvent difïiciles 



DU JARDIN DE GENÈVE. 23 

à recueillir à cause de Textrême ëlastîcité des coques. Cette 
plante, semée sous couche au mois de mars^ fleurit au mois 
d'août et porte ses graines peu de temps après: elle es t annuelle. 
LePhyllanthe de Canton diffère de presque toutes les espèces 
à fleurs axillaires, parce que dans chacun des rameaux pétioli- 
formes^ les fleurs femelles sont aux aisselles inférieures et les 
mâles aux supérieures^ tandis queTinversea ordinairement 
lieu dans les espèces où les fleurs mâles et femelles ne partent 
pas des mêmes aisselles. 

On a cru long-temps, et l'on dit encore dans plusieurs li- 
vres estimés, que les fleurs de plusieurs Phyllanthus nais- 
sent sur les pétioles, et que les feuilles sont ailées; cette er- 
reur était facile , soit à cause de la disposition régulière 
des feuilles le long des rameaux pétioliformes , soit parce 
qu'il arrive quelquefois que ces rameaux se désarticulent à 
leur base comme de véritables pétioles, soit parce que les 
feuilles présentent souvent des mouvements qui imitent 
ceux du sommeil des feuilles ailées^ mais malgré ces ressem- 
blances^ il est aujourd'hui bien démontré que ces préten- 
dues feuilles ailées sont des rameaux à feuilles alternes; on 
les voit dans plusieurs espèces persister et devenir de vérita- 
bles branches. 

Le Jujubier commun présente, sous ce rapport, un phé- 
nomène analogue aux Phyllanthus. Si Ton examine les 
troncs un peu âgés de cet arbre, on y voit des espèces d exos- 
toses^ desquels naissent plusieurs rameaux pétioliformes^ et 
tous chargés de fleurs axillaires; ceux dont les fruits avor-* 
lent se désarticulent à la base^ et tombent de bonne heure. 
Cette structure et ce mode de végétation^ commun entre les 



24 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

Phyllanthus et les Zizyphus, tend à* confirmer Taffinité 
des Euphorbiacées et des Rhamnées^ déjà indique'e par 
M. A« L. de Jussieu. 

L'axe du fruit des Euphorbiacées a été désigné sous le nom 
de Placentaire^ par M. Adrien de Jussieu ; mais son rôle ana<- 
tomique mérite encore quelque examen: on ne peut^ ce me 
semble , le considérer comme étant la réunion des Placentas 
dans le sens ordinaire du mot: car il est situé en-dehors des 
carpelles , tandis que le Placenta doit être à l'intérieur ; il me 
paraît absolument analogue à l'axe qu on observe dans le 
centre du fruit de la plupart des Malvacëes , et devoir être 
considéré comme un prolongement central du pédicelle au- 
tour duquel les carpelles sont verticillés. Cette structure du 
fruit établit des rapports assez curieux entre les Euphorbia- 
cées et les Malvacées; et la difficulté qu'on éprouve à décider 
si le Gyrostemon appartient à l'une ou à l'autre de ces fa- 
milles, confirme leur affinité. 

SspUeatîos de la plandielT. 

ji» La sommité de la plante dé grandeur naturelle. 
B. Un rameau floral grossi. 

1. La fleur mâle de grandeur naturelle ; 1' ladite très-grossie. 

2. La fleur femelle de grandeur naturelle ; 2' ladite> très-grossie dans son premier âge. 
5. Ladite plus âgée , de gi*andeur naturelle ; et 3' très^-grossie. 

4. Ladite en jeune fruit de grandeur naturelle ; et 4' très-grossie. 

5. Le périgone et Taxe du fruit, avec un carpelle détaché en 5'. 

6. La fleur stérile de grandeur naturelle ; et 6' grossie. 

7. Un carpelle grossi ^ tu du côté intérieur ; et 7' k demi ouvert. 

8. Une graine de grandeur naturelle; 8' grossie du côté du bile ; et 8" du côté 

opposé. 

9. Coupe de la graine grossie. 

10. Ladite , Tue de côté. 

11. Commencement de la germination de grandeur naturelle , et grossie en ll'^. 



DU JARDIN DE GENÈVE. ' 25 

12. Ladite ayant la graine dépouillée dn teat* 

19. La jeune plante avec ses cotylédons ; 13' un d'eux isolé, de grandeur naturelle. 

7. Malachra palmata, Pl. V. 

M.foliis inferioribus ovatch-rçtandatis crenoJtisy superiorif^us palmeUo^ 
S-Jïdîs, lobis ovatis, medio basi angustaio, çaule erectOy puis sœpùis 
fasciculatisy inierdum ad apicem secus lineas duos dispositis, capi- 
tuUs pedunculatis, in^olacrifoliolis suhreni-farmibus bosi hyalinis, 
M. palmata. Mœnch^ meth. 61 5« DC. Prod. I^ p. 44^* 

D'une racme fibreuse s'élève une tige cylindrique , berba*^ 
cée^ dressée, simple ou rameuse , longue d'un pied à un pied 
et demi. Cette tige est d'un vert pâle dans les parties situées à 
Fobscurité , et roi^âtre dans ks partie e^&posées au sdieiL 
Elle est couverte 4q poils hérissés qui partent deux ài six en^ 
semble, en faisceaux un peu étoiles j ces poils sont blancs ^ 
un peu roides, plus nombreux dans le haut de la plante que 
vers la base j on en trouve de solitaires entremêlés avec, les 
précédents > et l'on remarque de plus, vers les parties sii-< 
périeures; que ces poils sont. souvent disposés en deux $67 
ries longitudinales à-*peu*près opposées, et qui sont comme 
décurrentes de la base des feuilles ; les poils situés sur ces li- 
gnes sont plus courts et plus serrés que les autres , ce qui 
donne à ces raies décurrentes. un aspect blandiâtre. Je ne 
vois ces raies que dans les individus assez grands pour offrir 
les deux sortes de feuilles doQt je vais parler. 

Les feuilles sont alternes, portées sur un pétiole cylindrique, 
rougeâtre, hérissé de poils simples et en faisceaux, munies à 
leur base de deux stipules «grêles , dressées ,!eti en forme d'à** 

lêne \ la somniitë du pétiole est un peu calleuse, et ordinal- 

4 



26 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

rendent dressée ; le limbe se présente sous deux apparences : 
1^ dans les individus peu rameux et dans la partie inférieure 
de ceux qui le sont le plqs ; le, limbe est ové-arrondi^ crénelé, 
presque complètement glabre sur les deux surfaces , un peu 
rude au toucher (ce qui est du à de petites aspérités analo- 
gues aux bases des poils en faisceau), non lobé^ ou ne re- 
présentant du moins que des traces de lobes peu importantes; 
2"" dans la partie supérieure d^ in^df yjidus rameux les feuilles 
sont hérissées de poils courts sur les deux surfaces; leur con- 
tour est divisé jusqu'à**peu-près à la moitié de la profon- 
deur «^eii.ctnq lobes dentelés ; les lobes latéraux sont ovales ; 
celui du milieu est presque en 6patule , étant rétréci vers la 
base et élargi vers son sommet. Toutes ces feuilles, quelle que 
soitleuir forme, 'Sont munies de cinq nervures palmées qui 
divar^nt du sommet du pétiole. 

. Les pédoncules partent de l'aisselle des feuilles supérieu- 
res^ ils sont solitaires, mais paraissent quelquefois réunis 
par le rapprochement des feuilles du haut de la plante ; ceux 
qui sont à l'époque de la fleuraison n'ont guère qu un demi 
poulie; ils salongent «nsuitp jusqu'à un et deux pouces de 
longueur ; il sont hérissés de poils nombreux et en faisceaux; 
chacun deux porte un capitule d'environ cinq fleurs eatou- 
Fûes par un îovolucre forme de- trois feuilles. 

.. Les folioles de Tinvolucre général sont sessiles, larges , en 
cœur à leur base, peu pointues à leur sommet, bordées de 
dfinjtelures dans leur partie supérieure, un peu hérissées de 
poils sur leurs nervures; celles-ci sont saillantes et de cou- 
leur v^nte^) rintervalle qui les'sépape,:surtout près de leur 
base, ^st blanchâtre , presque transparent. Chacune de ces 



ou JARDIN DE GENÈVE. 27 

[es de Finrolacre porte à M* base les deux stipuks'^snbù'^' 
lées propres aux feuilles ordinâirôs ^ et on trouve en outré 
quelques autres stipules pareilles«Mistatitefr autour des fleurs; 
ces stipules dénotent la présence de feuilles qui ont avorté j 
on compte enefifet^ dans lafdupart des^capitules/cinq fleurs^ 
ce qui supposerait cinq feuilles florales ^ de ces cinq feuilles 
florales , il y ei^ a trois complèftes , c'est-à-dire où le limbe et 
les stipules coexistent, et deux incomplètes , c'est-à-^dire 
où le limbe a avorté^ et dont les stipules sont seules venuesf 
à bien. 

Les fleurs sont jaunes, sessiles dans le centre de Tinvolu-r 
cre, dépourvues de ^toot involucelle, autue que les stipules 
dont je viens de parler. Leur caiiee est en doche, profondé- 
ment divisé en cinq lobes^ ovales et pointus ; chacun d'eux 
présente trois nervures saillantes et verdAtres. Le paren* 
chime intermédiaire est >. pâle et décoloré comme dans le^ 
feuilles de ImTolucre. 

Les cinq pétales sont l^rement soudés par leur base 
entre eux et avec la colonne des étamines ; chaéun d^eux est 
ovale-oblong, obtus , deux foi» plusiûng que le calice, mar- 
qué d'environ 8 à lo petites nervures icAigitudinales^ muni 
en-dehors vers le sommet d'un dovet très^-court , à peine vi^ 
sible à la loupe. 

Les étamines sont au nombre de dix, réunies en une co- 
lonne cylindrique, poilue à la base ^ d'un jmme pâle, (rfus 
courte que les pétales; les. filets^ sont libres au sommet dans 
une très-petite partie >de leur longueur^ chargés chacun 
d'une anthère arrondie à pollen globulaix et visqueux. ' 

Le pistil se eoaipose d'an oraire arrondi , déprimé^ pâle 



28 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

caché sous la base de la colonne » d'un style simple , divisé à 
son sommet en dix lobes courts^ tous terminés par un stig- 
mate en téte^ visqueux et un peu hérissé. 

Les folioles de Tinvolucre, les stipules et les calices se des- 
sèchent après la fleuraison ^ brunissent et persistent autour 
du fruit, celui-ci se compose^ pour chaque fleur, de cinq 
carpelles brunâtres, membraneux, un peu réticulés ^ libres 
entre eux, glabres , triangulaires, à dos arrondi, à sommet 
obtus, renfermant chacun à leur maturité une seule graine; 
celle-ci naît de leur base; et est parfaitement de la même forme 
que le carpelle qu'elle remplit en entier j sa couleur est d'un 
brun noirâtre; la consistance du spermoderme est fort dure; 
l'embryon a sa radicule inférieure et ses cotylédons plissés 
les uns sur les autres , un peu charnus et demi foliacés. 

Cette plante est provenue dans le Jardin de graines en-- 
voy ées par divers Jardins d'Allemagne ; semée sous couche au 
printemps, elle a fleuri à la fin du mois d'août en plein air; 
elle parait robuste , mais annuelle,, au moins dans nos cli- 
mats. On la multiplie de graines sans difficultés. 
. Il paraîtrait , si ma plante est réellement celle de 
M. Schrank, qu'elle est originaire du Brésil; ses graines en 
ont été envoyées par M. de Martius au Jardin de Munich, 
d où probablement elle s'est répandue dans les autres Jardins 
botaniques. 

; Cette Malachra m est parvenue sous le nom de Malachra 
palmatay et en. effet elle convient parfaitement à la des-- 
cription que Mœnch en a donnée , du moins lorsqu'on exa- 
mine les individus grands, rameux^ et à feuilles lobées ; mais 
en même temps je serais tenté de croire que notre plante est 



DU JARDIN DE GENÈVE. 39 

le Malachra rotundifoUa figuré par AL de Schrank dans 
les plantes rares du Jardin de Munich; sa figure et sa des^ 
cription conviennent en effet assez bien aux individus sim- 
ples et à feuille» non lobées de ma plante ^ excepté que la 
figure représente la fleur deux fois plus grande et plus étan 
lëe que la mienne. Si lldentité de ces plantes venait à être* 
démontrée, le nom de Mœnch étant le plus ancien devrait 
toujours être conservé. 

On pourrait croire encore que le Malachra triîoba du 
Jardin de Parisdevrait être rappofté à la même espèce; mais 
je n'ose le penser, parce que les feuilles du Malachra tri- 
îoba sont le plus souvent à trois plutôt qu à cinq lobes , que 
ce$ lobes sont plus obtus, que les poils « quoique aussi longs, 
sont moins roides, et surtout enfin parce qup les pédoncules 
des têtes de fleurs sont deux fois au moins plus longs au 
même âge que dans notre espèce, et que les folioles de Tin- 
voluçre y sont légèrement pétiolées, au lieu d'être absolu- 
ment sessiles. 

M. Mœnch doute si son espèce n^est point une simple va* 
riété du Malachra capilata, auquel elle ressemble en 
efiet; mais je crois devoir la conserver comme distincte à 
cause de la diversité des poils. Dans le Malachra capitata 
les poils sont bien en faisceaux étoiles , mais extrêmement 
courts, et semblent à la simple vue de petites taches de du- 
vet blanchâtre ; ceux du Malachra palmata sont beaucoup 
plus longs, plus roides, et moins nombreux à chaque fais- 
ceau. 

L'observation détaillée de l'inflorescence du Malachra paU 
mata m'a donné l'occasion d'apprécier les vrais caractères de 



30 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

ce genre. On a coutume de dire que les Malachra appartien- 
nent à la division des Malvacées^ dont le calice est muni 
d'involucelles; mais cette manière de voir me parait suscep- 
tible d'un nouvel examen; les Malachra ont les fleurs réu- 
nies en téte dan» un involucre j cet involucre est composé de 
feuilles sessiles dont les unes ont le limbe et les deux stipu*- 
les^ et les autres ne présentent plus que les deux stipules avec 
le limbe plus ou moins avorté ; mais les fleurs n'ont point 
d autre involucelle que ces stipules surnuméraires, et, sous 
ce rapport, elles s'approcheraient plus de celles des Sida 
qu'on ne le croit généralement. Au reste , les folioles qui 
constituent l'involucelle, ou calice extérieur des Malvacées , 
ne sont très-probablement que des rudiments de feuilles ou 
de stipules composant un involucre uniflore. Il suit de là que 
les caractères déduits de cet organe appartiennent à Tinflo- 
rescence et non à la fleuraison , et ne devraient pas occuper 
un rang aussi important qu^ils le font dans la classifi- 
cation des genres de cette famille. Quoique les genres fon- 
dés sur ces caractères soient naturels, il est vraisemblable 
qu'il sera nécessaire de les soumettre à une révision pour 
établir leurs vrais diagnostics 6ur les^ caractères de la fructi* 
fication. 



BxpKotttîoa àé la ^laiicke V, 



Â, Sommité de la plante de grandeur naturelle. 

1. Une fleur de grandeur naturelle. 

2. Une dite plus épanouie. 
S. La même grossie. 

4. La corolle^ fendue en long, étalée et grossie 
5« Une des bractéoles intérieures grossie.. 



DU JARDIN DE GENÈVE. 3l 

6. Le calyce isole. 

7. Une des grandes bracUes extérieures. 
€• Le fiûsceau des organes sexuels grosai. 
9. Le pistil grossi. 

10. La sommité du style et le stigmate grossis. 

11 • Les anthères vues de trois «cètés , et le pollen grossis. 

12. Le sommet du tui>e foimé par le fe^sceau des étamines. 

13. Le support des carpelles dilaté au sommet; 13' ledit grossi. 

14. Le carpelle de grandeur naturelle , puis grossi en 14', 14", 14'", et présenté de tro» 

côtés différents. 

15. Le fruit entier de grandeur naturelle. 

16. Une graine ; 16' ladite grossie. 

17. La coupe transversale de la graine. 

18. L'embryon dépouillé; f8' ledit de manière k montrer la radicule et les cotylédons. 

19. Le même tu du côté opposé. ' 
SO, Le yateve «rec les cotylédons. 

8. Bégonia hirtella. 

4 

B, Caule piloso , foliis inœquali-cordatis crenulatis , ciliatis hirtis-- 
que f fnictus atis omniius obtusatis. Link. enum. hoft. bérol, II, 
p. 5g6. — Spreng. syst. H, p. 6^5. 

Cette espèce, fie bégoiiiîi ji'estencora conque que par les 
pt)ra8es>car^térist)qu^^ .4?s puyrages cité^^^ et on n^eo pos- 
sède encpre ni description ni figure. X^s pieds que nous en 
possédons pf oviçonent de graines reçues du jardin de Berlin y 
semées en avril, i ^29^ ces plantes ont fleuii pour, la première 
fois en avril 1 83o. La tige est piu* .Gon$éqi|ent vivace > mais 
e)ji^ ,n'e;st pa$ ligneuse; elle est d'une coiasistance herbacée, 
de içouleur.p^le^ cylindrique ^.poo renflée à l'origine des 
feuilles ^ et hçrissée d^. poils longs ^ ^t^Jés ^ distribués d'une 
manière; .fort irrégpli^re, ,La plgnjte est droite^ un peu ra- 
n;^ç^se« long^e d-un pied. Les feuiUe^ -sont alternes ^ pétio- 
^léesi V écb^ncrées ,qa çpe^r, à leur Ij^asp^f obtuses et oblique- 
nt^, prolongéiçs sur jon d^ leura .çiôtés » légèrement et 



3a QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

irrégulièrement crénelées sur les bords; leur pétiole est 
hérissé de longs poils ; on en retrouve de plus courts épars 
à la surface supérieure et sur le bord même du limbe ; la 
surface inférieure est parfaitement glabre; les stipules sont 
ovales-lancéolées^ acuminées ou en forme de triangle allongé, 
dressées, demi-foliacées, non adhérentes au pétiole^ bordées 
et terminées par de longs cils qui les font paraître frangées. 

Les pédoncules naissent solitaires à Taisselle des feuilles 
supérieures ; ils sont cylindriques , un peu hérissés et de 
couleur blanche^ ils se divisent en deux rameaux bifides et 
portent cinq fleurs; il y a une bractée ovale^obtuse marces- 
cente et ciliée, placée à la division du pédoncule sous chaque 
rameau , une autre plus petite à la bifurcation de ceux-ci , 
et deux à la base de chaque fleur femelle : ces derniers per- 
sistent à la base du fruit Chaque cime se compose de trois 
fleurs mâles et deux femelles ; la fleur centrale et Tune des 
deux de chaque rameau sont mâles , les deux autres sont 
femelles. Les pédicelles proprement dits sont toujours glabres. 
Après la fleuraison ceux des fleurs mâles se désarticulent à 
leur base^ ceux des fleurs femelles persistent chargés du 
fruit ^ les fleurs des deux sexes sont de couleur blanche , 
d'environ quatre lignesf de diamètre. 

Le périgonè des fleurs mâles^ vu avant la fleuraison , pré- 
sente un bouton comprimé en disque orbiculaire , formé de 
deux sépales exactement appliqués Pun contre l'autre; entre 
ces deux grands sépales arrondis et opposés , on trouve le 
plus spuventdeux petits sépales oblohgs et très-caducs j mais 
ces nombres ne sont pasf constants: on voit des fleurs' qor 
ont trois grands sépales et un petit , d'autres deux grands 



DU JARDIN DE GENÈVE, * 33 

sépales et trois petits > quelques*-uns ont deux grands se* 
|)âles et les deux petits situés à côté de l'autre. Les étamines 
naissent au centre de la fleur au nombre de douze , dis- 
posées en faisceau^ mais libres entre elles; chacuiie d'elles 
a un filet plus court que l'anthère; celle-ci est jaune, ob- 
longue > terminale obtuse; le connectif parait une simple 
dilatation du filet, et porte deux loges séparées l'une de 
l'autre, qui ^'ouvren^t.du côté extérieur par une fente longi- 
tudinale; il arrive ça et là que les anthères sont bifurquées^ 
mais celles-là même n'ont que^eux loges. 

lie périgone des fleurs femelles se compose de quatre sé- 
pales oblongs, tantôt entiers, tantôt bifides; je vois des 
fleurs ayant tous les sépales entiers , et d'autres qui en ont 
un ou deux ))ifides; les stigmates sont au nombre dç trois 
divisés presque jusqu'à la baseren deux (rarement troia) 
branches cylindriques, calleuses^ jaunes, épaisses et d'appa- 
rence glanduleuse* 

Le fruit est ordinairement à trois ailes très^saillantes^ 
dont une double environ de la grandeur des autres ; elles 
sont toutes oI)tuses au sommet, rëti;écies à la basa; rintérieur 
de Tovaire est à trois loges, et chaque placenta se prolonge 
dans la direction de Tune des ailes > chargé sur les. deux faces 
d'un grand nombre de petits ovules* Dans quelques fleurs le 
fruit est à quatre ailes et quatre loges; la quatrième aile, 
quand elle existe,' est opposée à la plus grande^ et Tinëgalité 
des quatre ailes est moins prononcée. 

Cette espèce appartient à la section du genre à laquelle je 
donne le nom de Anisopteris^ et qui correspond à la pre- 
mière de ceUes établies par M. Kunth. Gomme toutes les 

5 



34 QUATRIÈME NOTICE SUft LES PLANTES RARES 

espèces de cette section sont américaines, il est probable que 
celle-ci est aussi indigène du Nouveau-Monde. 

g. Maranta bigolor. 

M. petioUs vaginantibus adapicem retrorsiimpuhescerUihus,foUorum 
landms waiis mucronatù supernè albido et viridi variegaiis sub^ 
tus ruhentïbus , racemo subspicato , florihus in fasciculos alternos 
disposkis, 

Màrcuita hicolor. Bot. reg. y t. 766. -*— Rose. scit. ^ ic« et descr. 

Il existe déjà deux bonnes figures de cette curieuse scita- 
minëe du Brésil ; mais la première a paru sans être accom- 
pagnée de description, et la seconde offre une description 
trop peu détaillée pour suffire aux amateurs des règles de la 
symétrie organique. 

La plante est basse ^ peu apparente; sa racine a tm tuber- 
cule arrondi duquel naissent des fibres charnues; les tiges 
sortent plusieurs ensemble du coUçt, presque simples, droites 
comprimées, entourées par les gaines pétiolaires, et s'élèvent, 
à répoque de la fleuraison, à six ou huit pouces de longueur. 
Les feuilles sont , à lepoque de la fleuraison , solitaires sur 
chaque tige; on voit en outre, en-dessous de la feuille, une 
ou deux gaines pétiolaires pointues et dépourvues de limbe; 
le pétiole a de un et demi à deux pouces de largeur, il est 
plié dans presque toute sa longueur en forme de gaine , et 
muni de deux oreillettes saillantes vers le haut; au-dessus de 
ces oreillettes, il est cylindrique , calleux, un peu brunâtre 
et garni de poils mois, courts, et rebroussés. Le limbe est ové, 
mucronéau sommet, un peu échancré en cœur âla base, long 
de quatre pouces sur trois de largeur, étalé,' muni de veines 
fines qui partent obliquement du faisceau longitudinal et 



t 



DU JARDIN DE GENÈVE. 3Ô 

parmi lesquelles il s^en trouve de place en place de plus fortes 
qui semblent de vraies nervures pennées^ la surface inférieure 
est pourpre et velue le long des veines; la supérieure est 
très-glabre^ et presque tricolore, c'est-à-dire pâle vers le 
milieu , verte sur les bords , et marquée de chaque côté de 
la côte moyenne de cinq à six taches d'un vert foncé , situées 
entre les nervures secondaires. 

Le rameau floral sort de la gaine petioiaire , libre , droit, 
un peu comprimé, noueux à sa base^ les bractées sont ob- 
longues, concaves, un peu embrassantes, dressées, verdâ- 
tres, membraneuses au sommet^ elles portent à leur aisselle 
trois ou quatre fleurs ; les pédicelles de celles-ci sont uniflo- 
res, capillaires, un peu plus courts que la bractée , et s'allon- 
gent successivement pour la fleuraison, de telle sorte quil 
sort une fleur par jour de chaque aisselle. 

L'ovaire soudé avec le tube du périgone est en forme de 
toupie, assez courte, et revêtue de poils écailleux, dressés, 
roides et un peu jaunâtres ; la partie libre du périgone pré- 
sente six lobes disposés sur deux rangs alternes j les trois 
extérieurs, qui semblent jouer le rôle de calice^ sont lancéolés, 
d'un vert pâle, dressés, persistants, longs de deux lignes; 
Tun deux, qui est l'inférieur, est un peu plus long^ les deux 
supérieurs sont égaux entre eux. Les trois lobes intérieurs, 
qui occupent la place et ont l'apparence d'une corolle, sont 
alternes avec les précëdens, et presque trois fois plus longs 
qu'eux, c est-à-dire de cinq lignes, lancéolés, blancs, mem- 
braneux, soudés légèrement par leurs bases, entre eux et 
avec les organes sexuels. 

L'androcée est aussi composée de six parties réunies par 



56 QUATRIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

leurs baseS'j savoir: cinq stériles ou pétaloïdes et une fertiles 
ou anthérifère, trois extérieures d'un blanc mêlé de taches 
pourpres, et trois intérieures entièrement blanches; le lobe 
inférieur, qui est le plus grand, est en forme ^e cœur forte- 
ment échancré au sommet en deux lobules ovales obtus; il 
est blauc , avec une ligne médiane d'un pourpre violet, ten- 
dant au sinus; Tun des lobes latéraux est obové^ de moitié 
plus petit que le précédente marqué au milieu d'une raie 
violette; le lobe supérieur est concave , calleux , tronqué et 
bordé de violet au sommet; il renferme les organes sexuels- 
dans sa jeunesse; des trois lobes du rang interne^ le premier 
est oblong, petit, situé entre le second et le troisième du- 
verticille ex terne;, le second est situé entre le premier et le 
troisième des externes, divisé profondément en deux lo- 
bules inégaux, le plus grand dressé, le plus petit déjeté ; 
enfin le troisième est filiforme , adossé au précédent , et porte 
une anthère oblongue, blanchâtre et uni^loculaire. 

Le style s'élève du sommet de lovaire,^ soudé par sa base 
avec le lobe anthérifère de landrocée; il est blanc « un peu 
épais, dressé avant la fécondation, puis courbé, et comme 
en crochet, terminé par un stigmate à trois lobes très-courts 
et un peu visqueux vers le centre. Lorsqu'on excite Tanthère 
avec la pointe d'une aiguille le style se courbe subitement 
en se dirigeant vers le lobe de landrocée qui a la forme d'un 
capuchon; leslyle.se courbe aussi assez subitement de lui- 
même après la fécondation. 

Le fruit n'est pas parvenu à maturité. D'après M. RosGoe„ 
la capsule à sa maturité est velue, et a une seule loge pro- 
bablement par avortement. 



u 



DU JARDIN DE GENÈVE. ^7 

La plante que je viens de décrire avec quelques détails , 
pour faire comprendre la structure normale des scitaminées, 
a été envoyée au Jardin de Genève par celui de LiverpooLdans- 
lequel M. Roscoe a fait son grand travail sur cette famille; 

10. Càladium bicolor, Vent. 

Le Jardin de Genève a reçu de M. Fulchiron deux: 
aroïdes très-voisines du Galadiun> bicolore ordinaire, et qui, 
malgré quelques différences remarquables, semblent en être 
de simples variétés, plus grandes, plus. robustes , et distin- 
guées par la disposition des taches de leurs feuilles. Je les 
décrirai ici comme variétés, laissant à ceux qui pourront les 
comparer dé plus près^ ou qui suivront leur germination , à 
les élever, s'il y a lieu, au rang d'espèces. 

JS- Caladium. bicolor var. pellucida. 
Arum pellucidum Fulch ! in hort. 

Cette plante est plus grande que l'espèce ordinaire; ses 
feuilles sont marquées ça et là de taches irrégulières , spha- 
calées et transparentes; elles sont vertes sur le reste de leur 
surface; sa hampe est droite, cylindrique, glabre, d'un rouge 
très-pâle, marquée de petites stries brunes éparses et de 
deux raies brunes opposées ; elle atteint la longueur du pé- 
tiole; saspathe est univalve, ovée à sa base, resserrée au 
milieu, terminée en limbe ovale un peu aigu; au-dessus de 
Fétranglement , elle est d'un vert un peu brun et d'une con- 
sistance foliacée - coriace ; au-dessus elle est de consistance 
papyracée, et presque de couleur de chair ^ à Imtérieur sa 
eouleur est d^un pourpre foncé au-dessous de Tétrangle- 
ment, d'un blanc rosé au-dessus; sa base se prolonge de 
côté en une espèce de sac large et très-obtus, de sorte que- 



38 IV^ NOT. SUR LES FIANTES RARES DU JARD. DE GENÈVE. 

le spadix «emble latéral. Gdlcur-oi est cylindrique , plus étroit 
vers le milieu, plus court que la spathe; il porte vers sa 
base des ovaires ou des fleurs femelles nues; vers le haut, 
des anthères ou des fleurs mâles saus périgoue. La partie 
qui porte les organes, ou les fleurs femelles est ovée^ celle 
qui porte les anthères ou les fleurs mâles est cylindracée à- 
peu-près en massue. Les fleurs femelles sont très-serrées les 
unes contre les autres; leurs ovaires sont roses, presque 
soudés ensemble , terminés par un stigmate blanc , poncti- 
forme; les fleurs mâles sont aussi très-serrées, et chacune 
délies forme un disque plane, anguleux, presque en forme 
de trapèze, émettant par les fentes un pollen blanc. 

C. Caladium bicolor var picta. 

Aîiim pictum. Fulch! in hort. non auct. 

Il ne diffère du Caladium bicolore ordinaire que par les 
caractères suivants ; i° Il est double en grandeur dans toutes 
les parties^ 2° ses pétioles sont d'une couleur pourprée tirant 
sur le brun^ y le limbe des feuilles est vert, même dans le 
centre, et seulement marqué çà et là de taches rouges et 
demi*transparentes ^ 4^ laspathe est verte à sa base, blanche 
au-dessus de l'étranglement, pâle à Tintérieur, et à peine 
rougeâtre à sa base. 

J'ai eu ces deux variétés en fleur en même 1;emps que le 
Caladium bicolore, et n'ai su y trouver que des différences 
de couleur, de consistance et de dimensions qui ne m'ont 
pas paru suffisantes pour motiver des séparations spécifiques; 
mais ce sont tout au moins des variétés très-remarquables 
et très-élégantes. 



FIN. 



r/* 








IMPATIENS parviflora | 



PI. n. 




OYNANDROPSIS ophilocarpa , 




PL. m. 




SALVIA Cretica . 



p. IV. 



PHYLLANTHUS Cantoniensis . 

HtyUuul dd et Scuip. 




MALACHRA pahnata. 



JV_./^«^ .tA/'r-f^a^- 



^ 



CINQUIÈME NOTICE 



* 9 



•t 



SUR 



LES PLANTES RARES 



VSUtVfkth PAVa U 



JABDIN D£ 6ËNETE5 



[Fak mm. Acjg. Pyr; et âlph. De Candolle, 



Professeurs k TAcadémie et Directeurs du Jardin. 



/r3-3 



» 

- Dfîpuis que j'ai publié la quatrième Notibe sûr les ^tan^ 
tes rares du Jardin, mou fils ^ M. Alphonse De GandoUe» a 
été nommé professeur honoraire de botanique ^ et.diiiecteur 
adjoint du. Jardin. Appelés ainsi à nous occuper l'tm; et 
l'autre des plantes qui se cultivent dans cet établissements 
nous continuerons en commun la série des notices destinées 
à les faire connaître. Chacun de nous y déposera les obser- 
vations qu'il aura pu faire sur les espèces dont il s'est oc- 



r 



2 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

cupé ; les articles rédigés par M. Augustin Pyramus De Gan- 
dolle porteront la signature DG « sous laquelle il a été 
connu des botanistes, avant Tépoque où il pouvait espérer 
que son fils suivrait les mêmes travaux^ et ceux rédigés par 
M* Alphonse De Gandolle, porteront la signature Alph.DG., 
sous laquelle il a commencé à se faire connaître ^ et 
pour laquelle j'ose demander ici la bienveillance des bota- 
nistes. DG. 



ARRACACHA ESCULENTA; Pl. I (i), 



Arracacha esculenUi, DC. Prodr. 4 9 p» 244- 



J'ai donné en janvier iSdc) une Notice, dans la Bibliothè- 
que universelle , pour éveiller l'attention sur un végétal re- 
marquable par ses qualités alimentaires, qui croit dans les 
montagnes de la Nouvelle-Grenade- Je ne connaissais alors 
TAriTiçacha que par les descriptions deMM-Bancroft etHoo- 
ker , et par des feuilles que je possédais dans mon herbier, 
sans fleurs ni fruit. Avec des documens aussi imparfaits, j'avais 

cependant reconnu que FArracacha ûe pouvait être con* 



(1) Cette Kotiee a été lue à la Société Bel? étiqae séante i Saiat Gall, le a8 juillet 
i83o* 



DU JARDIN DB GSNÈYB. 3 

fondu avec le Goniuœ» comme le voulaient MM. Kunth et 
Hooke^r , mais qu'il ^devait former un genre particulier , 
comme M. Bancroft ravàit proposé , et que ce genre comr 
prenait deax espèces , savoir : \j4. moschata , décrit par 
M. Kùnth^etT^ esculenta^ décrit par M. Hooker« Tun et 
Tautre sous le nom de Conium. 

Des lors , j étais entré en relation avec M. Vargas , habile 
naturaliste* habitant Caracas, et qui \e premier avait fait 
connaître toute l'importance de Vjirracacha escûlentai il a 
bien voulu nous envoyer à M. Philippe Mercier (i), et à 
moi, des tubercules de cette plante, qui, dans la patrie même 
de la pomme de terre, rivalise avec elle par son utilité ^ et 
la'jdépasse par sa fécondité; car dans ce climat privilégié.^ 
elle rapporte, dit-on, jusqu'à quarante pour un. On a Tha- 
bitude de ne la multiplier que par ses tubercules. Ceux -^ ci 
donnent une fécule abondante, dont M. Vargas nous a aussi 
envoyé; cette fécule est très-blanche, d'une. apparence et 
d une consistance qui ressemble beaucoup à l'arrowroot ^ et 
d'une saveur agréable , ainsi que nous l'avons éprouvé. 

Les tubercules que nous avons reçus de M. Vargas^ sont 
arrivés a Genève , le 25 mai dernier. La i'^ fig. de la 
PL I , les représente de grandeur naturelle. Nous avons à 
Tinstant voulu assurer la reproduction de ce végétal im^- 
portant, ep l'envoyant dans les pays plus favorisés que le 



^<>— ^^^^■^— ■^■^^^^■^^^^^■■^y^w . ■ a 



(i) Dès lors Qoas avont eo la cloulear de perdre cet ettimakle ami, ce bolaoitle 
télé pour la science, et nous consignons ici les regrets de tons ceux qui Tont eonna 
et I^s nôtres en particoIScrv 



4 CINQUIÈME .NOTiCe Wll XiE$ :niikinrisS RARES 

nôtre par leur dimat £n consequencet des tobeccules ont 
été de suite envoyés aux Jardins botaniques de Montpellier, 
de Toulon et de Turin, -à la pépinière. de M. Audibert, à 
Tarascon , et au jardin de S. A. le grand-duc jde Toscane , 
à Florence, Ceux qui ,nous restaient après. ceS) .envois ont 
été placés dans de grands vases ^ remplis. de. b6n terreau et 
mis en serre chaude» comme leur patrie semblait l'indiquer. 
Us y ont poussé si rapidement^ que.nous les avons sortis au 
bout de peu de jours ^ pour les mettre partie en pleine terre, 
partie çn serre tempérée ; mais ceux-^ei ont encore poussé si vi^ 
vementque nous avons dû les en retirer., pour les mettre en 
plein air.Nous en avons actuellement huit > pieds dans quatre 
situations assez différentes du Jardin botanique : six en terre 
ordinaire, deux en terre de bruyère. Tous ont poussé avec 
vigueur; mais ceux qui paraissent. en meilleur état sont en 
terre de bruyère, à l'ombre. Au lK)Ut de six semaines de plan- 
tation , nos^rracacha ont atteint environ deux pieds de hau- 
teur ^ ils ^ont en pleine fleur, quelques-uns ont déjà noiaé 
des fruits qui sont à moitié mûrs. Leurs racines j qui ont 
pous^ une multitude immense de fibrilles , n ont cependant 
point encore formé de tubercules. On voit par ces détails 
que cette plante parait douée d'une grande activité de végé- 
tation., . et que notre climat d'été , bien loin de ne pas être 
assez chaud , semblerait presque Têtre trop. Quant aux 
froids de Thiver , sa racine qui sera hors de terre ne doit pas 
les redouter plus que les tubercules de pommes de terre ou 
de Dahlia. Si nous avons cette année même des graines ou 
des tubercules, nous pourrons en varier la culture et reten- 
dre dans des limites qui permettent de l'apprécier, spus leriip-* 



DU JARDIN DK GENÈVE. 5 

port agricole. En atteiuknt eette épreuTe capitale^ nous 
avons cru qu'il* ne serait pas sans intérêt de présenter ici 
unedescriplioQ botanique et une planche soignée de oette 
fdante. 

La racine que nous avons plantée et dont nous présentons 
ici une figure^ faite au moment même de sonarnvée^ est un 
tubercule conique, grisâtre à l'extérieur, d'un blanc jauuâ-» 
tre à l'intérieur « tronqué nettement àsabase^ un peu.poin* 
tu au sommet; c'est par cette sommité que ce tubercule 
pousse sa tige : dans un ou deux des tubercules que nous 
avons peçus^ il y avait en outre une espèce de bourgeon kr 
téral. Après six semaines de plantation il était sorti de la 
partie inférieure du tubercule, soit de la base eu cône, une 
foule de fibrilles blanches, menues> rameuses» mais où Ion 
ne voit point de tubercules. Naîtront-elles plus tard, ou 
bien nos plantes, se disposant à produire des graines, ce 
qu'elles font rarement dans leur pays natal, seront-elles dé* 
pourvues de tubercules, . c'est ce que le temps nous ap- 
prendra. 

La tige est herbacée, cylindrique» lisse, droite» haute de 
deux .pieds, couverte d'une poussière glauque très-fine. 
Dans (les sols maigres elle est simple ou peu rameuse; dans 
la terre de bruyère die se ramifie dès la base en quelques, 
branches aUongées» 

Les feuilles «oui; par&itement^glabres. et d'uQ beau vert, 
plus foncé dans les pieds placés en terre de bruyère. Celles 
qui naissent près de la racine ont un : pétiole long 4é $îx à 
huit pouces., italé , .cylindrique , creusé eurdessus par jho fort 
sillon ou jua. canal létroit,. évasé à sa base en une gaine ^ 



6 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

embrassante. Ce pidtiole porte à son sommet trois segmens, 
tous |>étiolulés , maiâ celui du inilièu plus longuement que 
les deux latéraux. Ces segmens sont à trois partitions^ d'en * 
viron deux pouces de longueur, tantôt réunies par leur base 
seulement^ tantôt un peu plus soudées^ ce qui a lieu surtout 
dans les segmens latéraux. Ces parti tionus ou lobes sont ova- 
les-lahcëolés , acuminés, incisés latéralement en dents gros-* 
ses^ irrégulières et aiguës, souvent elles-mêmes dentées; Les 
dentelures se terminent par une légère callosité blanchâ- 
tre. Les ^feuilles de la tige sont alternes et ont un pétiole 
d'autant plus court qu'on approche plus près du som^ 
met/ Leurs lobes deviennent aussi graduellement plus 
étroits et moins dentés. Les feuilles qui naissent sous les ra- 
meaux floraux sont sessiles^à troi^ partitions oblongues^ ai^ 
guës/prelsque entières. Lorsque la tige se bifurque^ ces feuilr 
les florales sont opposées. 

Les ombelles naissent le plus souvent terminales, mais 
selon le mode divers d'accroissement des tiges et des ra- 
meaux , on en trouve sur les mêmes pieds, quelques-unes 
axillaires ou opposées aux feuilles, ou portées sur des ra- 
meaux opposés , qui> joints au terminal, déterminent une 
tige trifide au sommet. Dans tous les cas elles sont portées 
sur un pédoncule assez semblable aux rameaux ordinaires , 
mais plus serré et très-légèrement pubescent. L'involucre 
général est nul ou réduit à une petite foliole simple et peu 
apparente. L'ombelle se compose de huit à on:&e rayons un 
peu raides, stries, longs de dix à douze lignes. 

Les ombqllés partielles ont un ihvolucelle de cinq à six fo- 
Irolesfiubulées^ petites, aiguës, et de la longueur des pédicelles 



Du JARDIN DE GENÈVE. -} 

ê 

partiels ; ceax-cf sont au nombre de douze à treize, longs de 
deux lignes dans les flieurs stériles, et dépassant à peine une 
ligne dans les 'fleurs fertiles. Le limbe du calice est vert> très- 
courte entier ou légèrement sinueux» quelquefois à peine visi^ 
ble. Les pétales sont d'un faune Verdâtre sale» avec la nenrurè 
moyenne de couleur un peu pourprée; ils sont ovales^ lancéo^ 
lés» longs dune ligne, très-entiers, terminés par une pointe 
aiguë qui se recourbe en-dedans, munis d'une c6te moyenne 
saillante à Tîntérieur, sous forme de très^petite çréte. Les 
étamines naissent entre les pétales et. sont, dan^ l'estivation, 
courbées au sommet vers le centre de la flçur comme les 
pétales eux-mêmes , puis dressées et deux fois plus longues 
que la corolle ; leurs filets sont en for^e d'alêne « de couleur 
pourpre-violette assez foncée j leurs anthères d'un jaune ver--- 
dâtrcii orbiculaires, attachées au sommet du filet parle milieu 
de leur dos et comme peltées. Elles s'ouvreqt en avant par 
deux fentes» et répandent un pollen blanchâtre. Les stylopo- 
des sont épais, verdâtres» charnus» déprimés, demi circu- 
laires» un peu ondulés. Les styles droits^ à peine divergejis» 
plus courts que les étamines, jaunâtres, un peu rougeâtres 
au sommet f celui-ci est aigu» à peine légèrement papilleuxi 
mais un peu gluant. Les styles, ainsi que le bord du^calyce, 
persistent sur le fruit. Celui-ci , que je n'ai pas encore vu à 
sa maturité absolue» est un peu comprimé par le côté des 
méricarpes, tronqué à, son sommet et marqué de dix côtes 
obtuses et non crénelées. Chaque.méricarpe a cinq côtes en 
forme de nervures très-saillantes» d'un vert foncé. Les vallé-^- 
culessont brunes, munies chacune d'un seul canal oléifère 



8 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES BARE5 

(vitta) ; ]a eoromistiire bst ëtroite^ peuirétre sanscaoaux.oléi* 
ùres» L'albumen e»C un peu concave du côté interne. 

J'ai TU /dans qnelqùee fleurs' (une ou deux snr deux ou 
trois cents ) , une des * dents du ioalyce prolongée en une pe^ 
Itte languette; linéairei J'aî^ vu aussi- çàet là trois styles au 
lieu de: deux., et dans une seule* fleur j'ai vu entre les trois 
styles; une esfèce de corpuscule oblong et' saillant dont 
l'ignore la nature^ Lorsque les fleurs avortent , ce qui arrive 
aux traÎJi<|uarts environ de chaque ombellulc;, on t;rç,uve après 
la flcuraison un corps globuleux déprimé qui représente To^ 
vaire^ couronné par le stylopode, mais dépourvu de styles. 

Tel était Tétat .de notre cultut*e d'arracacha à la fin de 
juillet i83q; maiisi dàsile nojlieudu mois d'août^J'ayorteinent 
des fruitsyméme de ceux qui semblaient être en m^^leur étati 
a continué graduellement, et à la fin d'août il ne restait plus 
sur aucun des pieds aucune espérance d'avoir de la giraine. 
J'ai conservé enc<>rQ celle de voir les tubercules produire 
alors des jets pu de nôav^eaux tubercules, mais j'ai encore été 
déçu dans cette^ attente; lorsqu'à l'^iutooàne les feuilles se 
sont fanées;, jai retrouvé les tubercules simples^ solitaires, 
et semblables à ceux qui avaient été plantés, 3auf qu'ils 
étaient flanques et comme: épuisés* Conservés encore aives 
soin dans la >serrei ils ont péri sans reproduire de nouvelles 
feuilleS4 Les mômeis phénomène» de stérilité et d'avortement 
ont eu lieu dans tou9 les jardins auxquels j'avais envoyé des 
tubercules. Il me pai^elt.quela faute qui a été commise par 
nous et par tous les autres directeurs de jardins ^ a été de 
laisser fleurir la plante. J'engage ceux^jui pourront à l'ave* 
nir en obtenir des tubercules, à essayer de pincer la tige 



-7 



DU JARDIN DE GENÈVE. 9 

avant la floraison, afin de forcer la sève nourricière à se 
porter sur Içs racines. J'ai cru cependant dpyoir 4QP^^r. en 
détail Thistoire de cette tentative, afin que cette mauvaise 
réussite serve au moins à mieux diriger de nouveaux essais. 



EXPLICATION DE LA PLANCHE I. 



Fig. 1 » la racine dessÎDée k son arrWife; 2 la partie supërieare delà planta en fleurs; 
• une feoîlle raditale; 4 ombelle dont Ton a coupé tous les rayons excepté un; 5 la fleur, 
entière grossie a?ec les étamines épanouies; 6 une fleur centrale; 7 le bouton grossi avec les 
styles saillans ; 8 le pistil entier grossi; 9 une sommité d'étamine vue par-devant; 10 ladite 
vue par-derrière; 11 coupe transversale de Tanthére; 12 le fruit un peu ^vant la maturité 
absolue; 13 sa coupe transversale; 14 un des méricarpes vu par le côté interne ; 15 la fleur 
centrale vue après la floraison pour montrer le disque ; 16 une fleur entière à trois styles 
encoreen bouton ; 17 la même dont on a enlef é les pétales.. 

DC. 



9. HETERONOMA SUBTRIPLINERVIUM. 

M^astoma subtrip1!nerTium^Zr{>z^ et OUo ahbild. neuer, t. U a4« 
Melastozna Mexicana; HortuL 

. Cette plante a fleuri pour la première fois dans notre ville j 
dapsjçs serres de M. Fontaine, jardinier intelligent et zéléi 
qui introduit fréquemment des objets nouveaux dans nos 
cultures^ et qui dès lors a donné une jeune plante de ce^e 
espèce au Jardin botanique. 
. £lle est bien décrite et élégamment représentée dans Tou- 



lO CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

vrage de MM. Link et Otto, cité en tête de cet article « et 
je neti aurais fait aucune inention si je n'avais encore queU 
ques détails à ajouter , et surtout quelques observations à 
présenter sur le genre auquel on doit la rapporter. 

Cette Mélastomacée frappe dès la première vue, parce que 
ses feuilles sont presque rigoureusement penninerves^ et non 
triplinerves y comme le sont la plupart de celles de cette fa- 
mille. La différence est qu'en général dans les Mélastoma- 
cées^ la paira inférieure des nervures latérales est plus 
grosse et plus forte que les autres , et donne à la feuille 
l'aspect d'avoir trois nervures principales. Ici^ au Contraire> 
cette paire est à peine plus grande que les autres. Avant 
d'avoir reconnu cette plante dans l'ouvrage cité, je lui avais 
donné le n6m spécifique de subpenninerpium^ pour expri- 
mer cette circonstance. Le nom que j'ai dû admettre par 
respect pour Tantériorité fait allusion à la même circons- 
tance. 

Les fleurs sont blanches^ inodores, disposées en un thyrse 
corymboide « à rameauK trichotonoes, dont le pédicelle cen- 
tral fleurit le premier. Le tube du calice est ovale-globu- 
leux, non (strictemieht parlant) adhérent àlovaire, mais 
recouvrant cet organe, chargé à l'extérieur de quelques poils 
roides, destitué de nervures, divisé en quatre lobes blancs 
glabres, ovales, lancéolés, très-aigus et verdâlres au sommet. 
Les pétales , aussi au nombre de quatre, sont égaux entre 
eux , .un peu plus longs que les lobes du calice , alternes 
Etveoelix, pn^sqae orbicukires , un peu rétrécis à leur base , 
très-obtus au sommet, disposés en estivatioU spirak, et for^ 
itiaât un boutou conique avant la floraison. Les étamines. 



DU JAKIt»lN D£ GKNI^VE. 1 1 

au nombre de huit» sont, ainsi que les. pétales , insérées %\k; 
sommet du tube dn calice > et infléchies end^dana du caUo^ 
avant la floraison. Les quatre alternes avec les pétale^» ou 
situées devant les sépales sont stériles; à filet grêle et alongé \ 
à anthère ;i dont le connectif est U>ng, blanc « courbé et pro^ 
longé par en bas en deux éperons courbes ; à loges oblon-* 
gués, blanchâtres, ridées transversalement^ marquées d'un 
sillon longitudinal et dépourvues de pollen. Les quatre alter- 
nes avec les précédentes, ou situées devant les pétales, sont 
fertiles; à filet blanc, simple, de moitié plus court que les 
pétales; à connectif peu pu point apparent ; à anthère ter- 
minale, ou insérée par la base au sommet du filet, oblongue, 
jaune, à deux loges qui s'ouvrent au sommet par un pore , 
qui, dans l'individu que nous décrivons, est oblitéré^ de cette, 
clôture accidentelle de l'anthère a résulté probablement Ta- 
vertement des graines. L'ovaire est libre ^ blanchâtre, glo«- 
buleux s à huit sillons , à quatre loges polyspermes. Le style 
est blanc, cylindrique^ un peu courbé, de la longueur des 

_ • 

étamines fertiles, terminé par un stigmate ponctiforme* 

Cette plante appartient évidemment au genre Hetero- 
noma, établi dans le Prodromus (vol. III, p. 12a), sur une 
autre espèce j mais elle oblige à modifier légèrement le ca* 
ractère du genre et de l'espèce primitive, comme suit : 

HETEROkOMA DC. — Calyx tubulosus, lobis 4, 
ovali-triangularibus acutis persistentibus. Petala 4 ovalia 
aut orbiculata , submucronata aut obtusa. Stam^ 8 , al- 
terna sepalis opposita sferilia, alterna petalis ppppsit» 
fertilia. Connectivuna stam. sterilium basi breviter hical*^ 



12 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

caratum aut bituberculatum. Capsula 4— locul. calycis tnbo 
aequaiis. Semina cochleata compressa transverse rugulosa 
scabra striis dorso parallelis — Herbae ex America calidiore 
orlae , glabrae aut ad angulos hervove scabrse. Rami tetra- 
goni. Folia petiolata ovata acuta. Thyrsî corymbosî laxi 
terminales. Flores rosei ant albi. Nomen ex trcpoç dîversus 
««/Att, vû*/*«T<K Jex. 

1. II. diversifolium (DC. Prod. 3, p. 122), foliisquin* 
tuplinerviis, cujusque jugi inaequalibus^ petalis mucro- 
nato-aciitis, starainum sterilium connectivo basi bicalca- 
ratô. ^ in Mexico et Peruvia. Rhexia diversifolîa BonpL 
h. t. 45. Heteronoma diversifolîa, Link et Otto, abb. 
ueu. , t. 37. Rhexia inœqualifolia fl. mex. ic. ined. Flores 
rosei (v. s.) , 

2. £/. suhtriplinervium, foliîs subpenninerviis vix tri- 
plinerviis aequalibus, petalis obtusissimis, staminum ste* 
rilîum connectivo basi bicalcarato. % in Mexico. Het. sublrî- 
plinervium, Link et Otto, abb. neu. t 94. Flores albi (v. v.) 

DC. 



3. CLEOME CRENOPETALA, Pl. IL 

■ • • > 

Cette espèce, fort élégante, provient de graines recueillies 
sur les bords à^ l'Uruguay, en Amérique, données par 
Mi Hodker. Elle se trouvait désignée soùs le nom de C Wr- 



DU JARDIN DE GENÈVE. l3 

gatUf mais c'est évidemment une erreur Ne pouvant la 
rapporter^à aucune espèce actuellement connue, je la nomme 
C. crenopelala , et je la caractérise comme suit : 

Plante grêle^ haute d'un pied, herbacée, droite j simple^ 
légèrement velue, et un peu glutineuse vers le haut, ter- 
minée par huit ou dix fleurs pédiceliées .axillaires. Feuilles 
à trois folioles ; pétiole long de i 5 pouce j folioles linéaires- 
lancéolés, bordés de poils glanduleux^ longs de dix à douze 
lignes, larges de deux à trois, peu pointus. Toutes les par- 
ties herbacées ont une odeur pénétrante, aromatique. Les 
feuilles supérieures sont de plus en plus petites, bractéifor- 
mes, réduites au foliole terminal. Les pédicelles grêles, longs 
de six à dix lignes. Calice divisé en quatre lobes linéaires 
acuminés, recourbés, longs de i, Cligne seulement, rou- 
geâtres sur leurs bords , légèrement glanduleux. Les pé- 
tales^ au nombre de quatre, sont petits, dentelés^ d'un blanc 
rose, rétrécis à leur base en un filet très*mince, longs en 
tout de trois lignes environ. Le torus convexe est renflé du 
côté supérieur ou voisin de Taxe, mais deux des pétales 
naissent au-dessous de ce renflement. Des six étamines qui 
sont en apparence, sur un même verticille, autour de la 
base de Tovàire, deux sont opposées aux pétales supérieurs, 
deux entre les pétales inférieurs et supérieurs, et deux entre 
les pétales inférieurs; elles sont près de. deux fois plus lon- 
gues que les pétales, et colorées en rougei. Les siliques, un 
peu velues, sont supportées par un pédicelle long de quatre 
Ugnes, c'est-à-dire un peu plus court qu'elles-mêmes, du 
moins à la fin de la floraison. Leur cloison est transversale, 
relativement à l'axe de la plante* 



1 4 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

Cette espèce parait se rapporter à la seconde section 
du genre GLeome, tel quil est arrangé dans le Prodromus. 



EXPLICATION DE LA PLANCHE U. 



Fig. 1 et t bout<m; S commencement de la floraison; 4étamine; 6 fleur ^panoait ; 
e la même rue 4e face. 

Alph. DC. 



4. ARENARIA CHILENSIS. 

Cette espèce y de la section des Arenaria^ munies de stipu- 
les, est née de graines du Chili, envoyées par M. le doc- 
teur Bertero, dont la fin malheureuse devient chaque jour 
plus vraisemblable, et excite à juste titre les regrets du monde 
savant. 

Je n'ai pas retrouvé cette plante parmi celles que noire in- 
fortuné voyageur et ami avait desséchées et envoyées à mon 
père. Elle parait une espèce nouvelle. Sa tige est très-rami- 
fiée, délicate I longue de trois à cinq pouces, velue, ainsi 
que toute la plante i un peu visqueuse et de couleur verte. 
Les rameaux sont renflés à leur origine , d'ailleurs cylin- 
driques et unis. Les feuilles opposées, filiformes, un peu 
comprimées , longues de six à douze lignes, c'est-à-dire à 
peu près égales aux entre-nœuds. Les fleurs terminent des 
pédoncules longs d un. pouce ^ divergens, surtout après la 



bu JARDIN D£ GENÈVE. 1 5 

âoraisoQ. Les lobes du calice sont lancëblës , bordes d'une 
membrane; les pétales, au nombre de cinq, ovales, lancéo* 
lés» de moitié plus courts que les sépales ; les étamines au 
nombre de dix^ aussi plus courtes que le calice. L'ovaire dé- 
passe à peine les sépales ; il se divise en trois valves. Les grai- 
nes sont attachées à un placenta central, qui persiste après 
la chute des valves ; elles sont pyriformes , dépourvues de 
membranes » noirâtres , unies » du moins lorsqu^on les voit 
sous une loupe de force ordinaire. 

Elle parait différer de Vj4. sperguloides , h. bonn. cat. 
ann. i832, qui est du même pays, par des graines dépour- 
vues de membranes. 

Alph. DG. 



5. OXALIS DEPPEL 



0> aeauliSy foliolis 4 obcordatis pilosis subius glaucesceniibus, êoapis tunbêl' 
UferU S-S-^rÂTi corolla purpu^va, s^Us brwfissimisy staminibui brevioribuê. 
Ozalis Deppei; LodtL bot. cab* t. i5oo. 
Otalis tetraphylla ; Link et Otto Abild. Un {non Cai^.) 

INôus avons eu en fleur, en même temps, au mois de juin, 
cette espèce et TO. tetraphylla Gav. , que l'on a confondue 
avec elle , à cause de Timperfection de la description de Ga- 
vanilleà. VOxalis lelraphylla de Cavanilles est une espèce 
ancienne dans les jardins, qui a les fleurs d'un roSe violet , 



l6 CïNQlJîÈMR NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

les folioles glabres et très-échancrés à leur extrémité, et, en- 
fin, les styles beaucoup plus longs que les étamines les plus 
longues. Au contraire \Oxalis Deppei du Botanical cabi- 
net^ espèce originaire du Mexique, a les pétioles et les folio- 
les munis de longs poils, les folioles moins cordiformes/ la 
corolle d un rouge vif, et surtout les styles plus courts que 
les étamines inférieures. Notre plante ne diffère sensiblement 
des deux figures citées que par des lobes du calice plus ob- 
tus. Les folioles sont presque toujours tachetés de brun aux 
deux tiers de leur longueur. 

Alph. DC. 



6. ASTRAGALUS MEXICANUS, Pl. IIL 

Cet Astragale, provenant de graines des bords de la rivière 
de Guadelupe envoyées par M. Berlandier, se rapproche, de 
V y4. caryocarpus (Bot. reg. t. 176); mais il en diffère néan- 
moins par dé bons caractères. 

La tige est haute de quatre à huit pouces, ascendente, di- 
visée dès la base, herbacée, rougeâtre, et couverte de quel- 
ques poils couchés. Les feuilles longues de trois à quatre pou- 
ces, munies de cinq à neuf paires de folioles oyales, plus 
ou moins mucronés, longs de trois à cinq lignes , larges de 
deux à trois, velus en-dessous et sur les bords. Stipules op- 
posées, distinctes, ovales-lancéolées, très-pointues, ciliées, 
lin peu plus longues que les folioles. Pédoncule de quatre 



r; 



DU JARDIN D£ GENÈVE. I7 

pouces de longueur. Bractées linéaires-lancéolées ^ velues. 
Fleurs au nombre de sept ou huit, formant des épis ovoïdes. 
Galice couvert de poils couchés; tube de quatre lignes de 
long, cylindrique^ un peu renflé du côté supérieur, rougeâ- 
tre, plus long que les bractées; lobes linéaires, d'une ligne 
et demie de long. Corolle double du calice pour la longueur; 
étendard relevé au sommet et sur les bords , jaunâtre au mi- 
lieu du côté intérieur, de couleur rosée sur le dos et à Tex^ 
trémité, où il se divise en deux lobes obtus; ailes lancéolées 
un peu plus courtes que 1 étendard, rétrécies à la base en fi- 
lets blanchâtres et linéaires dans une longueur de quatre li- 
gnes, puis élargies en une membrane violette, lancéolée, 
soudée à moitié avec la carène. Celle-ci, plus courte que les 
ailes , recourbée en-dedans et de couleur violette. Etamines 
diadelphes (9—1), de la longueur de la carène. Pollen de cou- 
leur orange. Style subulé, recourbé à la partie supérieures 
Ovaire glabre fusiforme. Ovules en grand nombre sur deux 
rangs. . 

Cette espèce diffère de TA. caryocarpus, principalement 
par la plus grande largeur de ses folioles et par la couleur de 
la corolle, qui est variée et non uniformément violette. 



EXPLICATION DE LA PLANCHE lU. 
Fig. i ptrtiet de la corolU; % tftamuet ; 3 fdL; 4 calice ; 5 pistiL 

Alph. DC 



8 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 



7. POMADERRIS ASPERA, Pl. IV. 



Nous avons reçu , sous le nom de Poniaderris tomerttosa, 
un petit arbuste qui parait être le P. aspera Sieb. plant, 
exs. nov. holL n. 211. Il est rameux^ et haut de plus de deux 
pieds. Les jeunes branches ainsi que les pétioles et les pé- 
doncules sont couverts d'un duvet épais ^ blanchâtre > flo- 
conneux, composé de poils étoiles. Les feuilles sont ovales ^ 
obtuses, scabres à leur surface supérieure, velues et blan- 
châtres en-dessous. Des panicules multiflores alongées ter- 
minent les rameaux. 

Cette inflorescence, ainsi que la forme des feuilles , exis- 
tent dans deux espèces, le P. apetala Labill. et P. aspera Sieb. 
Les feuilles de la première de ces deux espèces sont tantôt 
lisses, tantôt scabres à leur surface supérieure^ mais la 
plante que je décris diffère du P. apetala, en ce que les lobes 
du calice sont toujours recoquillés sur les pédicelles, tan- 
dis que dans la planche de Labillardière et dans les échan- 
tillons authentiques envoyés par cet auteur, les lobes du ca- 
lice sont seulement étalés. Le duvet qui recouvre les jeunes 
rameaux et les pédoncules de notre plante est aussi plus 
abondant que dans le P. apetala. Notre échantillon du 
P. aspera envoyé par Sieber n'est qu en bouton^ mais il res- 
semble beaucoup à notre plante. D'après cela, il nous 
paraît que les phrases qui peuvent caractériser ces deux 
espèces, sont les suivantes: 



DU JAUDIN DE GENÈVE. 19 

P. aspera Sieb. foliîs ovato-lanceolatis vel ovatis irregu- 
lariter serratis« superne pube stellata scabris subtus villis 
stellatis eaDo^tomentosis^ petiolis et pedunculis valde cano- 
tomentosis^ lobis calycinis revolutis. 

P. apetala LabilL foliîs ovato-lanceolalis vel ovatis îrre- 
gulariter serratis, superne glabris aut pube stellata scabris, 
subtus villis stellatis cano-tomentosis , petiolis et pedunculis 
cano-pubescentibus, lobis calycinis patentibus. 

EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. 



Jîg« i fleur; % Staminé; S fascicale de poik; 4 fruit; 5 coupe de fruit; 6 graine; 7 em« 
IvDjou. 

Alph. DC. 



8. SEDUM HYBRIDUM. 

Cette espèce nous a été envoyée du Jardin de Paris, sous 
le norb de S. crenatum^ et de celui de Grzminîec, sous celui 
de S. altaicum. Ce dernier a les fleurs plus grandes que dans 
le premier^ mais tous deux se rapportent bien à la planche 
de Murray, nouv. comm. Gœtting 6, t. 5* Tous deux ont 
fleuri dans la dernière quinzaine de juin^ c'est-à-dire , un 
mois ou deux avant le Sedum Aizoon. 

Alph. DC 



20 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 



9. GILIA BERTERII, Pl. V. 



L'infortuné docteur Bertero^ à qui je dédie cette espèce ^ 
nous en avait envoyé des graines du Chili « en la désignant 
comme un genre nouveau^ voisin du Gilia. Voici la descrip- 
tion que j'en ai faite au Jardin : 

Tige annuelle, haute de trois pouces , rameuse; à ra- 
meaux divergens à angle droit , couverts de poils blancs 
renversés^ et presque couchés sur la surface. Feuilles alter- 
nes, pinnalifides , linéaires et à segmens linéaires, longues 
de six à douze ligues ^ larges d'une ligne « sessiles, canalicu- 
lées, velues principalement vers la base: lobes au nombre 
de trois à cinq de chaque côté , longs de deux à trois lignes, 
terminés par une pointe blanche et raide, glabres, simples 
ou subdivisés en deux. 

Fleurs en tête, peu apparentes, aux extrémités de la tige 
et des rameaux, sessiles, entourées de bractées plus longues 
qu'elles-mêmes, ovales, aiguës, très-dentées, laineuses à la 
base et sur les bords, lesquels sont blanchâtres et membra- 
neux. La tête centrale fleurit la première, et la floraison 
est centrifuge dans chaque tête. 

Galice infundibuliforme , tube blanchâtre, long de deux 
lignes, dépourvu de nervures au commencement de la flo-r 
raison, puis présentant cinq nervures verdâtres, couvert au 
sommet de poils mous et blanchâtres ; lobes au nombre de 
cinq , plus courts que le tube, divisés en trois dents vertes. 



DU JARDIN DE GENÈVE, :it 

terminées par des pointes blandhee* laoentrale plu$ longue 
que les deux latérales. Corolle tubuleuse^ mince , gaipopé-r 
taie, insérée à la base du tube du calice , un pçu plus courU 
que lui « glabre , terminée par cinq lobes arrondi^ % à peine 
longs d une demi-^ligne^ de couleur violette pâle «tandis qw 
le tube est presque blanc. Cinq étamine» insérées entre les 
lobes de la corolle^ ou plu tôt soudées a\ec le tube, jusque près 
des lobes^ et libres au sommet , où elles portent des anthères 
biloculaires, très-petites^ pleines de po.Uen jaune. Les loges 
sont rapprochées au point d'insertion sur le filet , et vont en 
divergeant vers le bas de la fleur. Ovaire libre, situé au 
fond du calice, et comme adhérent avec lui, lorsque la corolle 
est tombée. Style filiforme un peu plus court que le tube de 
la corolle, se détachant de Tovàire à la fin de la floraison , 
terminé par deux stigmates filiformes^ un peu velus ^ très- 
courts. L'ovaire est ovoïde, long d'une demi-ligne (pendant 
la floraison) glabre, contenant quatre à six ovules, répartis 
dans deux loges. 

Les graines (vues au mois d octobre) sont au nombre de 
deux à cinq, contenues et pressées dans un sac membraneux 
ovoïde, de la longueur du tube du calice, mais non adhé- 
rent; elles sont entourées de mucosité , ovoïdes , compri- 
mées, droites^ comme superposées, longues d'une demi ligne, 
brunes et ponctuées^ Il y a un albumen» et à la bade unem-t 
bryon cylindrique, long du quart de la longueur de Talbu^ 
men> de couleur verte ^ formé d'une radicule obtuse et de 
deux cotylédons appliqués par leur face. 

M. Bertero croyait que cette plante devait constituer un 
nouveau genre voisin du Gilia; mais la seule différence que 



22 CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

j'aie pu voir, c'est que dans le Gilia^ il y a trois stigmates , et 
trois loges, tandis que dans notre plante je n'en ai vu que 
deux. Il parait même qu'il y a quelquefois trois loges et 
deux. stigmates , du moins M. Heyland, auteur du dessin, 
me l'a affirmé. Cette différence me parait trop légère pour 
établir un genre , d'autant plus que notre plante ressemble 
pour le port, au G. pungens Hook (bot. reg., t. 2977 ), 
et kVJpomopsis inconspicua (Sm. exot. bot, t. i4), qui 
parait rentrer dans le même genre. 



EXPLICATION DE LA PLANCHE Y. 

Fig. 1 fleurs à Taisselle de brâctcfes; 2 calice grossi et étalé : 3 corolle ; 4 corolle ourerte; 
5 Staminés ; 6 pistil ; 7 fruit ; 8 fruit coupd en long. 

Alph. DC. 

\ 



^m^m^am 



10. VERBENA BRACTEOSA. 



. Nous avons cultivé cette espèce, de graines envoyées du 
Chili par le docteur Bertero. Michaux^ qui Ta décrite le pre- 
mier, Tavait découverte dans l'Amérique septentrionale. 

Alph. DC. 



DU JARDIN DE GENÈVE. 33 



II. LYGIUM GHILËNSE. 



Lycium chilense i MUrs et Bertero ined. 



M. le docteur Bertero nous a envoyé, en i83i , des grai- 
nes d'un Lycium , sous ce nom probablement inédit, donné 
par le voyageur IVLiers* Cette plante ^ placée un peu impru- 
demment en pleine terre ^ a néanmoins supporté un hiver 
qui , sans être des plus rigoureux pour notre pays, a fait pé- 
rir beaucoup d'arbustes. Sous ce rapport, ce Lycium devien- 
dra peut-être de quelque intérêt en Europe. 

La tige est, à la seconde année, haute d*un demi- pied, 
rameuse, droite, glabre, recouverte d^une écorce blanchâ- 
tre. Les feuilles sont nombreuses, alternes, oblongues, de 
consistance épaisse , entières ou un peu sinuées, obtuses, 
longues dé six lignes, larges de trois > rétrécies en un court 
pétiole, velues sur les bords et vers la basé. Les fleurs sont 
penchées, solitaires à Faisselle des feuilles supérieures, sup- 
portées par des pédoncules velus, de trois lignes de longueur, 
ordinairement penchés. Calice 5-fide> velu, long de deux à 
trois lignes, à tube hémisphérique, et à lobes pointus. Co- 
rolle 5-fide, longue de 4 lignes environ, en entounoir très- 
ouvert, velue extérieurement à sa base, d'un jaune clair 
sale, à lobes ovales, marbrés de violet dans le milieu. Les 



H CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES ^ 

poils qui se trouvent sur les feuilles, les pédoncules, le ca- 
lice et la corolle sont étoiles à leur extrémité. Dans le bou- 
ton qui est oblong et obtus , les lobes de la corolle sont im- 
briqués, se recouvrant de droite à gauche, sauf un lobe qui 
est recouvert sur les deux bords. Cinq étamines alternes 
avec les lobes de la corolle naissent du milieu de son tube ; 
leurs filets , entourés de poils à là base , sont glabres 
divisés au-dessus, filiformes, longs de deux lignes; les 
anthères en deux loges ovoïdes, oscillantes, longues d'une 
ligne , d'un jaune clair. Les grains ]de pollen ovoïdes , 
lisses, fort petits. L ovaire est arrondi, glabre. Le style 
filiforme, glabre^ un peu plus long que les étamines, 
mais plus court que la corolle, terminé par un stigmate 
en tête, velu, d'un vert foncé. La baie est penchée, 
ovoïde, glabre, longue de quatre lignes, de couleur d'a- 
bord orange, puis rouge vermillon. Elle contient un grand 
nombre de petites graines qui ne sont pas parvenues à ma* 
turité. 

Nous avops dans Therbier des échantillons recueillis par 
TinfortunéBerteroen novembre 1828, dans les forêts de la 
montagne la Leona (n. 396 herb.), et en octobre 1829 à 
Quillota (n. 1 120 herb.). M. Pœppig Ta aussi envoyé sous le 
nom de Zf. nutans (n. 238 Diarii.) 

Il diffère du L. obovatum Ruiz* et Pav. flor. peruv.2,t. i85, 
par labsence d'épines, parles poils qui sont assez visibles 
sur les feuilles^ par les fleurs le plus souvent solitaires, la 
corolle beaucoup moins tubuleuse, plus profondément di- 
visée et non ciliée. On peut caractériser le L. chilense par la 
phrase suivante: L. inerme foliis oblongia ciUati8,floribu$ 



DU JARDIN DE GENÈVE. 25 

solitariiSf calyce piîoso, corollâ b-fidd, basi externe velu-^ 
tind, lobis pateniibus , ataminibus inctusis. 

Alph. DC 



I 



2. HAWORTHIA CHLORACANTHA. 



H. Chlorocantha; Haw. revis, p. 67. 

H. foliis rosulatis crassis triquetis acuminatis j superne 
lineatis, marginibus et carind dentatis^ subtus tubercu- 
latis. 

Je caractérise par celte phrase et je rapporte à cette es- 
pèce une Haworthia de notre Jardin > dont le nom s'est 
perdu , mais qui provient probablement d'un envoi de 
M. Haworth. 

Les feuilles, très-ramassees en une rosette » sont épais- 
ses , à trois angles , longues de huit à douze lignes , 
un peu étalées, terminées en une longue pointe ^ d'un 
vert foncé, marquées en-dessus de une à trois raies Ion- 

■ 

gitudinales de couleur plus pâle^ dentelées de pointes ver- 
tes sur les bords et un peu sur langle dorsal, munies 
en -dessous de tubercules verdâtres. Les fleurs sont portées 
sur des hampes de huit pouces , garnies de petites bractées 
embrassantes j lancéolées , pointues. Les pédicelles ont trois 
h*gnes de longueur. Le périgone est glabre , lisse^ composé 



zè CINQUIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

de deux verticilles de lobes blanchâtres, rayés de brun sur 
leur dos, rapprochés eu un tube un peu renflé à la base, 
écartés au sommet en deux lèvres» 

La phrase de M. Haworth répond bien à cette plante; 
mais je doute qu'il convienne de réunir cette espèce aux 
JET. arachnoïdes et translucens , que le même auteur avait 
d'abord distinguées. Je ferai la même observation à l'égard 
de r^. mutica^ à laquelle M. Haworth donne pour synoni- 
mes quatre espèces, dont plusieurs pourraient bien être dif- 
férentes.' 

Notre plante diflère certainement de \H. arachnites par 
ses feuilles plus épaisses, dentées bien plus que ciliées, etc.) 
et de \H. atroçirens DC^ par la grandeur et la grosseur 
des feuilles, par leurs fortes dentelures, leurs raies > etc. 

Alph. DC 



i3. HAWORTHIA HYJ5RIDA. 



Nous devons à M. Hitchen , horticulteur bien connu des 
environs de Norwich, une Haworthia qu'il nous a envoyée 
sous le nom de^. hybrida Salrriy et qui répond bien à la 
phrase trop courte de M. Haworth (revis, p. 5i). 

Les feuilles, au nombre de douze dans notre jeune plante , 
sont agglomérées, embriquées, à peu près disposées par 



DU JARDIN DB GENÈVE* 27 

paires, obliques « ovales-lancédées ; raides et pointues, pla** 
nés et presque unies en-dessus, convexes et tuberculeuses 
en-dessous, longues d'un pouce, larges de quatre à six li- 
gnes, tubercules verts, irréguliers, épars, quelquefois réu- 
nis. Tige florale, longue de huit pouces, divisée en deux vers 
le sommet^ cylindrique, glaucescente. Pédicelles longs de 
deux à trois lignes, c'est-à-dire égaux à de petites bractées 
lancéolaires, à laisselle desquelles naissent les fleurs. Péri- 
gone à six lobes, soudés jusqu'aux deux tiers et divisés en 
deux lèvres; tube cylindrique, un peu renflé à la base, long 
de six lignes ^ glabre^ de couleur rosée, avec des raies verdà- 
tres qui répondent au centre des lobes; ceux-ci sont recour- 
bés ^ longs de près de trois lignes dans les deux lèvres , li- 
néaires-lancéolés. Six étamines, dont trois ont deux lignes 
de longueur et les autres quatre lignes. Ovaire ovoidej ver- 
dâtre. Style plus court que les plus longues étamines. Stig- 
mate en tête. 

Dans les fleurs de divers Haworthia que j'ai examinées 
(H. radula, par exemple), la symétrie est celle-ci: Le péri- 
gone est composé de six pièces, dont trois extérieures et trois 
intérieures; lorsqu'elle se divise en deux lèvres, la supé* 
rieure est formée de deux lobes extérieurs et un intérieur; 
les autres lobes forment la lèvre inférieure. Les trois étami* 
nés les les plus longues sont opposées aux lobes intérieurs. 
Enfin il faut remarquer que la fleur tourne sur elle-même 
pendant la floraison ; car dans Torigine elle se trouve placée 
de manière que Tun des lobes extérieurs du périgone répond 
à l'axe floral delà plante, tandis que plus tard c'est au con- 
traire Tun des lobes intérieurs». celui qui se trouve dans la 



28 CINQ. NOTICE SUU LES PL. RARES DU JARDIN DE GENÈVE. 

lèvre supérieure. Dans le H. pentagona Haw. , où la co- 
rolle reste régulière pendant tonte la floraison, les trois 
grandes étamines répondent toujours aux trois lobes inté- 
rieurs. 

Alph. DG. 



r. 



ARHACACHA otctUenBry 



Pl.IL 




Bf^rlaïuL deLcT se. 



CLEOME 





AR 1 nAUALtU & 7rw^t:iC^i/riM^ . 



I » 




flOf-éi^ rf/ V ^. 



POMADERRÏS a^t^^^ 




Ënrlmul d 



GIMA 



J^e-t/M^ 



V3^ ^ ^.^^/V Ue^ ^^^^^y 



*, 



SIXIÈME NOTICE 



SUR 



LES PLANTES RARES 



CULTITEBS DANS LB 



JARDIN DE GENEVE, 



Par mm. âug. Fyr. et Alph. De CANDaLts^ 



Professeurs à TAcad^ie et Directeurs du Jardin. 



i^-iA 



I. BAUMANNIA geminiflora. Pl. L 

Le sous^arbrisseau qui fait le sujet de cet article , a été 
envoyé au Jardin de Genève ^ par MM. les frères Bauman , 
de BoUwyiler, sous le nom de BriedeUa spinoaa; mais il 
suffit ou de jeter les yeuK sur la planche que RoKburg a 
donné de spn Bciedelia, ou de savoir seulement que le Brie- 
délia est une Ëuphorbiacée^ tandis que notre plante est xxu/t 






s SIXIÈME NOTICE SUR LU PLAKTES RARES 

Rubiacée^ pour être cerlaio qu il y a eu qu^que transposi- 
tion d étiquette dan3 les jardins. Au premier coup d'œîl , 
on serait tenté de croire que notre plante est un Arduina 
ou un Monetia, et avant sa floraison j'avais peu de doute 
à ce sujet 9 mais Texamen de ses fleurs ma démontre qu elle 
appartient à la famille des Rubiacées, et que même elle y 
forme un genre nouveau. 

Le Baumannia est un petit sous-arbrisseau très-rameux 
dès fa base^ et qui s élève à peine de 7 à 8 pouces de hau- 
teur : ses rameaux sont dichotomes, étalés, cylindriques, 
d'un vert pâle« feuilles dès leur origine « garnis vers le haut 
de petits poils courts et un peu hérissés. 

Les feuilles sont opposées , croisées à angle droit à leur 
naissance. Mais par une légère torsion de leur base, elles 
deviennent toutes horizontales dans les rameaux étalés; ces 
feuilles sont sessiles ou à peine légèrement pétiolulées, 
ovées, acuminées et un peu mucronées, très-entières sur 
les bords, glabres sur les deux faces, lisses et même un 
peu luisantes en -dessus, un peu pâles et légèrement lui- 
santes en-dessous^ longues de 5 à 7 lignes, sur 3 à 4 de 
largeur, munies d'une nervure longitudinale légèrement 
saillante en-dessous, et émettant de chaque côté quelques 
veines très-menues. Dans la partie inférieure des rameaux les 
feuilles sont un peu avortées, et Ton trouve entre elles deux 
stipules larges, courtes, pointues, presque triangulaires, 
appliquées sur la branche, et d'une consistance marcescente. 
Dans le reste des rameaux , ces stipules sont remplacées par 
des épines solitaires de chaque côté de la paire des feuilles^ 
talées, coniques, grôies, dures^ longues de 4 ^ ^ lignes. 



DU JARDIN DE GENÈVE. 3 

Ces Stipules ne manquent jamais d'être opposées vers la di- 
chotomie des rameaux ; mais dans la partie supérieure elles 
sont quelquefois alternes par le non -développement de 
Tune délies , ou manquent ça et là complètement. 

Les fleurs naissent géminées « presque sessiles et dressées 
aux aisselles des feuilles raméales, quelquefois à Tune seu- 
lement des aisselles de chaque paire, quelquefois aux deux 
aisselles opposées j ces fleurs sont blanches , inodores^ lon- 
gues de 3 à 4 lignes. 

Le tube du calice, soudé avec Tovaire, forme un corps 
ovoïde-globuleux, d'un vert pâle, surmonté de 4 lobes 
étroits, un peu triangulaires, courts, pointus, traversés 
au milieu par une veine longitudinale visible à Tintérieur. 

La corolle est en forme d'entonnoir , son tube est cylin- 
drique, long de 2 i/2 lignes; son limbe a 4 lobes ovés, un 
peu obtus, longs d une ligne et demie , disposés avant leur 
épanouissement en estivation valvaire, de sorte que le bou- 
ton est ové, presque tétragone; Tentrée du tube et la base 
des lobes sontmunis à l'intérieur d'une barbe blanche, courte 
et serrée. 

Les filets des étamines sont blanes, Cabres , filiformes « 
collés dans toute leur longueur avec le tube de la corolle, de 
manière que le3 anthères semblent ses^es entre les lo- 
bes; elles sont dressées, incluses , purpurines avec le pollen 
blanc. 

L'ovaire est presque globuleux, divisé intérieureinent en 
4 loges qui m'ont paru décidément munies chacune d'un 
seulovule; il est surmonté d'un nectaire convexe urcéolé, assez 
0rand et suintant un nectar copieux ; le style est blanc , 



4 SIXIÈME NOTrCE SUR LES PLANTES RARES 

filiforme, un peu plus long que le tube de la corolle , di- 
vise au sommet en 4 stigmates (ou branches stigmatiques) 
linéaires , étalés , couverts de papilles obtuses. 

Le fruit est, selon toute probabilité, une baie é-loculaire, 
4-sperme, couronnée par les lobes du calice, mais je nen 
juge que par des ovaires un peu développés après la florai- 
son, et qui n'ont pas atteint lepoque de la maturité « aux 
deux années où notre plante a fleuri. A cette époque, qui 
suit la floraison, on voit autour du nectaire 8 cicatrices 
brunâtres, rangées circulairement> 4 entre les lobes du ca- 
lice , ei 4 devant eux. Ce sont probablement les traces des 
points d'attache des 4 pétales , qui soudés ensemble forment 
la corolle et les 4 étamioes. 

La patrie de cette plante n est point connue : il est néces* 
«aire de la cultiver en serre chaude ^ d'où Ton peut juger 
•qu elle est originaire de la zone torride ; peut-être l'erreur 
Jie nomenclature faite à son sujet, pourrait faire penser 
qu'elle provient de llnde orientale. 

Cette plante ne peut se rapporter parmi les Rubiacées^ 
qu aux tribus des Cordiérées, ou plus probablement des Guet,- 
tardacées, selon que la nature du fruit mùr le décidera; 
mais lorsqu'on examine séparément chacun des genres de 
ces tribus, il n'en est aucun avec lequel on puisse être tenté 
de la réunir. Ceux dont elle est la phis voisine^ sont le Ner- 
tera et le Mitchella^ mais outre quelle s'en éloigne par le 
port général , par la nature ligneuse de la tige et les sti- 
pules épineuses, elle difl^re du Nertera par ses stigmates, 
au nombre de 4 et non de 2, et du Mitchella par ses 
stigmates saiilans , hors de la corolle et non inclus , etc. 



DU JARDIN DE GENÈVE. 6 

Ayant h donner un nom générique à cette plante^ fai 
choisi celui de Baumannia, pour la dédier à MM. les frères 
Bauman de BoUwyller (dép. du Haut-Rhin)^ qui sont au 
nombre des pépiniéristes et des horticulteurs les plus distin- 
gués de l'Europe^ et auxquels il m'était agréable de donner 
une preuve particulière de ma considération. J'y ai été en- 
core entraîné, soit parce que c'est à eux que le Jardin de 
Genève doit la communication de cette plante et de plu- 
sieurs autres, soit parce que la position des fleurs toujours 
placées deux à deux, semble rappeler la longue association 
et la fraternité de MM. Bauman. 

Voici, d après tout ce qui précède, comment ce genre 
pourrait être établi dans les ouvrages généraux près du 
Mitchella. 

Baumannia. Calycis lubus ovato-globosus , limbus par- 
PUS ^k- lob us. Cor. infundibuLi-formis , tubo lereti fauce 
lobisque intus hirtis; stam. Jilamenta tubo adnata , an-^ 
ih^rœ inter lobos sessiles. Stylus Jiliformis exsertus. Stig- 
mata^patula subrevoluia- Ovarium ^-loculare, l^-ovun 
laturn, nectario convexo urceolato superatum. J^rucl.... 
^^Suffrutex dichotomè ramosissimus glaber ; stipulée 
plerœque spinosœ. Folia oçata ifiucronata. Flores albi 
9ubsessiles axillares geminL 

B. GEMiifiFLORA 3 putr. ign. !)• C. 

EXPLICATION DE LA PLANCHE I. 



La planlè presque entière de grandeur naturelle; 1 un raneaii pour noalrer la pMÎtÎM 
fba/pinea ttipulaires; 1 une paire de fleurs^groaaiei ; S une ^cur coupée e« loag et 



6 SJXJÉME NOTICE SUR f.ES PLANTES RARES 

gro&sie; 4 un boutoD grossi: 5 éUmines f nés par-defanl e% par-derrière; 6 la sommitc' da 
9ij\e; 7 l'ovaire eoupë en loDg avec les lobes du calice et lesëtamipps; 6 coupe fraosTersaU 
de l'oy^îre ; 9 plao g^^omdlral de la Ûewr, 



1^ " l ■ ■ ■. l . i' H ' Il l ' . . ipn w 



9, SOUDAGO GRACIUS Poir. dict. 8. p. 476? 

lia plante qui nous a ëtéjenvoyée sous ce nom mérite, 
en effet, d'être appelée grêle par son port^ et répond 
assez bien à la description du Dictionnaire encyclopédique, 
â l'exception des feuilles, qui au lieu d^être entières à leurs 
bords, sont toutes bordées de dentelures aiguës , très-rares il 
est vrai vers le haut. 

La tige est herbacée, droite, un peu rougeâtrei à ra- 
meaux grêles , dressés , alohgés , parfaitement glabres. Les 
feuilles sont en ordre quinconce, assez écartées les unes des 
autres^ sessilesi lancéolées, un peu amincies à la base, très- 
acuminées au sommet » penninerves , bordées de chaque 
côté de 5 à 7 (Jents en scie , portant sur la face supérieure 
ftt sur le bord 4^ petits poils courts et raides, qui rendent ces 
parties un peu rudes; les plus grandes ont 2 pouces de lon- 
gueur, sur 6 à 8 lignes de largeur. 

Les panicuies qui terminent les rameaux sont droites , 
longues de 3 à3 pouces, et ont à peine 9 à 10 lignes de lar- 
jg^eur; elles se composent de plusieurs petites grappes qui 



DU JARDIN DE GENÈVE. 7 

naissent à Faisselle des feuilles supérieures^ et sont la plu* 
pari plus courtes qu'elles; chacune d^elles porte de 3 à 9 
fleurs « munies de courts pédicelles, et sortant de l'aisselle de 
petites feuilles linéaires. 

Les involucres ont à peines lignes de longueur; leurs écail- 
les sont vertes , oblongues , embriquées , appliquées^ presque 
obtuses. Chacun deux contient d'ordinaire 9 fleurs jaunes, 
dont 4 extérieures femelles^ en languette , disposées un peu 
irrégulièrement^et 5 centrales hermaphrodites et tubuleuses. 
Dans les fleurs du bord , la languette est oblongue , entière 
au sommet, longue d'une ligne et demie ; le style est saillant, 
grêle, divisé en deux rameaux divergens, un peu papilleux 
à l'intérieur et muni en-dedans de deux bourrelets glandu- 
laires- Dans les fleurs du centre , la gorge est peu renflée , 
et le limbe se découpe en 5 lobes alongés> étalés, un peu ré- 
fléchis parle bout^ les filets des étamines sont glabres et 
saillans : les anthères dépourvues de queues et surmontées 
dune appendice aiguë. Le style est filiforme, divisé en 
deux branches saillantes au-dessus des anthères , d abord 
dressées , puis un peu écartées , de la forme d'un fer de 
lance , un peu hérissées à Textérieur , bordées à 1 intérieur 
des deux bourrelets glandulaires. 

L'ovaire de toutes les fleurs est cylindracé , sessile, légè- 
rement aminci à la base , blanchâtre , couvert de très-petits 
poils couchés. L'aigrette a ses poils disposés sur un seul 
i*ang, de la longueur du tube des fleurs centrales, grêles , 
un peu scabres, de couleur blanche. 

Le lieu ontal de celte plaole eti iocoiiQ« ; il est probabU qti'elle pro?ieat de l'Ai 
scpteairtoniile. 



s SIXIÈME NOTICK SUH LES PLANTES RARES 



5. TANACETUM GLOBIFERUM. 



II paraît que celte plante a été depuis long-temps intro*- 
duîte dans lés jardins d'Europe, car j'en trouve déjà des 
échantillons parmi lés plantes décrites et dessinées par 
Lhéritier vers 1786 environ. Elle parait y avoir été cultivée 
çà et là sous divers noms, tels que Cotula aurea, Tana- 
celum aureuniy etc., mais n'a pas fixé l'attention des bota- 
nistes ou des horticulteurs. Le pied que nous en cultivons 
provient de graines dé jardin sans désignation de patrie; 
mais en la comparant avec des échantillons spontanés pro- 
venant de iVIlVf . Thunbeog> Burchell et Krebs, il n'y a aucun 
doute quelle est originaire du cap de Bonne-Espérance. Elle 
parait avoir été décrite par Tbunberg sous deux noms: 
Tanacetum obtusum i û. cap. 64 1 , et Cotula globifera , 
fl. cap. 696. Le premier est juste quant à la dénomination^ 
générique, car la plante ne peut appartenir aux vraies Go- 
tules , mais le nom à' Obtusum est loin d'être toujours 
exact ^ les lobes des feuilles étant très-peu obtus , et quel- 
quefois aigus , et les écailles de Tinvolucre , quoique plus 
généralement obtuses, mais se trouvant ça et là presque ai- 
guës. C'est ce qui m'a engagé à réunir les deux dénomina- 
tions de Tbunberg > et à admettre le nom de Tanacetum 
globiferum j qui peint assez bien son aspect. 

ia ti^e est herbacée I mais devient un peu ligneuse à sa 



• IbV JARDIN t)È éE*ÈVi* 9' 

hést ; éllfe est droHeou un pea étalée par le bas lorsqu'ê/lle rtt ' 
très- rameuse , longue d*tin pied environ , cyiîndriqtie , trtw*- 
^ée de qoélques nerrurres légëfenneiit aillantes , glabre 
ou garnie de quelques petits poils ; les feuilles sont^ 
assez nenfbnèases, sorl pa^r lettr position sur la tige, soit 
parce qu'elles poussent à leurs aisseles de petits ràmeaûs^ 
feûîHés. CSes feuilles^ sont pétiolées, pimiafiséquées, à lobei 
eux-mémés ptnnalrpartltes> à lobules peu nombreux, courts,- 
linéaires « un peu obtus ou presque aigus* Les rameaux 
floraux sont peu nombreux, droits «un peu raides, riusou' 
presque nus, terminés chacun par une tête globuleuse, dTun 
beau jaune et de la grosseur d'un gros pois. L^involucre est 
court , à peine égal à la longueur des fleurons extérieurs , 
(Composé âe lieux rangs d^écafRes ovaiés*-obTxnigue6 , tm peu' 
membraneuses sur les bordSi obtuses ou à peine un peu amin^ 
eie^ àtt 'somtnet. Le réceptacle est très-convexe ♦ oroïde ott 
globuleux I ponctué , dépourvu de paillettes et d'alvéoles 
tfaitlantes. 

Les fleurs sont toutes semblables et égsSes entre elles; 
la corolle se compose dtm tube pâAe, iin peu courbé, «t 
d^un limbe en forme de grelot déprfmé, campanule et 
di^fsé en 4 lobes très-^réguliers. Le tube de la corolle pré^ 
tente un phénomène assez curieux, et que M. Heyiand m'a 
fait remarquer : Ce tube est comme dédoublé , de manière à 
bflrir entre ces deux lames une lacune très-manifeste , tra- 
Yersée çà et là par de petits filets , qui réunissent les dèui 
lames : celles-ci le tont complètement, au point otik limbe 
•ommence ce singulier déduublementanalogueàceluiqti'on 
ifhHne dans la fleur du bois-getitil {Daphne me%eftam% 



10 SIXIÈME KQIICB SUE LES PLANTKS RARES 

Est-il un simple phénomène de la végétation de la corolle ^ 
ou bien serait-il dû à la partie qui représenterait la base des 
étamines, ordinairement collé avec la corolle , et qui ten^» 
drait ici à s'en séparer. 

Les anthères, au nombre de quatre , alternes avec les lo^ 
bes de la corolle ^ sont syngénèses, terminées chacune par 
un petit appendice , et dépourvues de queues à leur base : 
leurs filets sont de moitié plus courts qu'elles. Le style est 
filifornie, divisé à son sommet en deux branches divergen- 
tes^ de manière à ce que leur sommet atteint deux inci- 
sions ou sinus opposés de la corolle ; mais cette position n'a, 
rien de bien 6xe> et ce sont tantôt les sinus latéraux ^ tan- 
tôt rinférieur et le supérieur , vers lesquels les stigmates se 
dirigent. Chacun d'eux se termine par un petit épaississe- 
ment obtus, hérissé de poils, et est bordé au-dessous de 
deux légères raies « qui portent les glandes vraiment stig-* 
matiques. 

Le fruit est un akène sessile , anguleux, glabre, un peu 
tronqué au sommet^ et muni d'un rudiment d'aigrette à 
poils courts, caduques et peu apparens* 

Cette plante ;, à raison de ses fleurs toutes hermaphrodi- 
tes (quoique les anthères des fleurs marginales soient peut- 
êti;e stériles)^ appartient au sous-genre Psanaceturo, et 
peut être caractérisée par la phrase suivante : 

T. Globiferum , glabriusculuni , caulibus herhaceU 

qui bas i auffrutescenlibus erectis ramosis^ JaUis bipinr 

jiatisecUs, loba lis linearibus brevibus oblusiusculis ^ ra^ 

mis floridU apice aphyllis i-eephalis , capilulis globor 

s^, corollis omnibus ^-denlatis^ pappo breuissimo au$ 









DU JABDIN DE GKNÊVS. Il 

^abnullo. % ^ ad Cap. Bon» Spei. Tanacetum obtusum et 
Cotula globifisra Thunb. fl. cap. 641 et 6g6. '^ 



<^^mt' 






4. MOHINA LONGIFOLIA. 

M. le docteur Royle ayant envoyé au Jardin de Genève 
des graines sans noms , recueillies principalement dans les 
plus hautes montagnes de l'Inde > nous avons obtenu de 
cette manière le Marina longifolia Tf^alL Cette espèce 
mérite un grand intérêt , soit par son organisation singu- 
lière,. soit par sa beauté, sott enfin par la circonstance qu elle 
résiste auK froids et aux variations constantes de nôtre cli- 
mat> comme nous nous en sommes assurés' dans • Phi ver 
de i832 à i833. Ce sera probablenjent une plante d'orne- 
ment très-^recherchée pour nos jardins. 

Nous en avons deux pieds , qui diffèrent légèrement en- 
tre, eux » et aussi de la belle planche publiée par M. Wallich 
(Plant, rar. Asiat. 3 , t. s ), 

L'un des pieds « celui quia fleuri le* premier > au com^ 
mencement de juillet « ressemble beaucoup à la figure citée. 
Lesdeux hampes atteignent trois pieds de hauteur; elles 
sont cylindriques , très- velues. Les feuilles longuement lan* 
céolées, sinuées , bordées d épines peu fortes , forment U|ie 
tooife d'un beau vert. Les bractées embrassantes sont tan- 



12 SIXIÈME MOTIOr sm XBS plautes bares 

t^t opposées, tantôt ternêes , oivales « velues, terminées pur 
des dents épineuses, blanchâtres, comme la figure cMm 
les représente. Chaque bractée contient 6 à 8 fleurs , mais, 
à un examen plus attentifs on voit qu'il y a souvent des 
bractées intérieures , et que , à Taisselle de chacune, se trou- 
vent le plus souvent trois fleurs « dont la centrale fleurit la 
première. La floraison parait ainsi irrégulière dans chaque 
verticille. Dans l'enseipble de l'épi , les fleurs inférieures 
se développent avant lès supérieures de position analogue, 
lien résulte une floraison, qui dure près de 6 semaines, 
fiairoe que les fleuni latérales' inférieures Aeikirissait "^avec 
Jes fletirs' terminales supérieures. Lm.volueeUe se termine 
gardes dents, dont It nombireet la forte varieilt En gé- 
«néiral^ au lieu de trouver des dents aiternatîvenieiit grMcks 
^ p?|it?s comme dans la figure citée, \^m 19a deux grandes 
opines et quatre plus courtes de chaque côté. Les lobes eu 
4alice sont à peine ciliés ; la coroyie , d^abord Uandie , de- 
vjetit rose au nDontenk où elle s'ouvre, pois don beau rougr 
ions(i|u',eUe ton^^ Il f a 4 étamines distinctes , dont s 
longues fertiles et s [dus courtes stériles. Le polfen emt 
de bonne lieure des premici*€;s, et se distingue au premier 
^Up d'iœit p9f sa gosseur ek par ses aspérités très-vâsibies 
à la loupe. La forme générale des grains est ovoïde; les asr 
petites ^ au tvwAiMiede a<am 5 ^f^ graîn sont cylindriqaes, 
renflées im peu à 1» base. .Larsqii€ leau les touche, an vmt 
las boy^us , qui coatiennent bi fouiila , sortir tiès-seasir 
blement par ces aspérités, ét.s'alonger jusqu!ii S ou € fais 
la longueur d.u gnain de polle«;i. 

itutsurphjs, la pi. 6^ f. a , de l'ouvrage ai Purkiiije, sur 






M po^JUiw DKWtre o«lui du Scahiosa montcmaf qui quoi- 
que de forme sphériquei diffière peu de ce que fai va dapi 
le Morina. 

L autre pied a commencé à fleurir ua peu plus tard, et 
paraissait appartenir à une autre espèce. Cependant, ce 
nW qti'uae variété i dont la ti|;e est glabre, les feuilles « 
le^ bractées et les involucellâs plus dentées, et les dents 
plui^^rtemeot épineuses. Les lobes ou sinuosités des feuil- 
les portent îusc|u'à 7 épines très-dures, au lieu de 5 plus 
ou moins molles. L'involucelie a de 10 à 1 a pointes, dont 
la longueur respective et la force varient extrêmement. Lh 
fleur est parfaitement semblable dans les deux. Je nomme 
cette variété M. longifç>lia ferox. 

On remarque daos toutes les parties de la plante une 
odeur UQ p«u arpmatiquo, analogue à celle des fruits de 
J^,Q$9iflQra -eduli^ très-mûrs j elle est sensible, surtout lors- 
qu'on froisse lea bractées dana les doigts. Les poib sont mous 
pt suintçnt une matière légèrement visqueuse. 

L«s ili. tongifolia^ polyphylla , et nana , eh un mot^ 
tous Içs Morina de llnde, ont 4 étamines bien distinctes ; 
lùnsi ils diffèrent, sous ce rapport, du M. persica , qui a, 
suivant, les observaitions ingénieuses de M. Coulter , 4 ^t^' 
jDQiiA^s soudées intimement deux à deux.lHon père (Prodr. 4« 
P^ 64^) ^ f^ît ^u M. nana une section , fondée sur cette 
difl^éreçce, et sur les lobes du calice irréguliers et épineux. 
Les M* polyphylla et longifoUa sont immédiatement entre 
\e nana et le persica , ayant les étamines libres comme 
é9trï% 4a pr e mière de c e s es p è c es, et le calice comme dans la 
seconde. On pourrait caractériser cette seption in terme- 



n 



I^ SIXIÈME KOnCE WR LES PLANVeS RARES 

diaire par le nom de Chorisanthera , qui veat dire anthèrM 
séparées (i). 

Observation addiiionnelle. 

Cette belle plante a résisté à l'hiver de i833 à i834» 
comme au précédent, mais le ajinimum de température a 
été le même dans ces deux années, savoir, 7"", 6 H. On ne 
peut donc pas savoir encore si elle résistera aux froids plus 
rigoureux qui régnent ordinairement dans notre pays. 

Les deux variétés se conservent bien distinctes , au point 
que si je n'avais pas examiné soigneusen^en.t la fleur, je se* 
rais persuadé que ce sont deux espèces. 

Leurs graines semées d^ns une bâche, ont levé au bout 
de douze ou quinze jours, et ^1 est iiQpossible de distin- 
^uer de quelle variété proviennent les deux jeunes plan- 
tes. Les cotylédons et les feuilles priipordiales ne diffèrent 
de Tune à l'autre que par une surface un peu plus grande 
et un développement plus vigoureux d^ns la variété , ce 
qui peut tenir à ce que les graines oQt qiûri plutôt et mieux* 
Les cotylédons sont oblongs 9 entiers , glabres ^ foliacés, un 
peu épais, longs d'un pouce, larges de 4 ^ 5 lignes; les 
feuilles primordiales, d'abord dressées, s'enveloppant Tune 
l'autre par la base, ovales « glabres e^ garnies de quelques 
pointes epcore molles sur le$ bords. 12 mai |854. 

Alph. DC. 






DU JARDiH DE GENÈVE. l5 



• • 



5. AMARYLLIS TUBIFLORA. 



Amaryllis tubiflora Lker. sert. ongLp, 10. 
lilio-Naroiasus croceos monanthos FeuilL poy. Z^p.^g^U ao. 
A. foliis linearibus canaliculatîS| scapo unifloro folîis subœquali terete, spathl 
apice bifidl, flore campanulato croceo aub-regulari» staminibus înœqualibus 
^ntibua. 



Les feuilles, au nombre de deux au trois « sont linéaires, 
pliées dans leur longueur, de manière à être concaves, lon- 
gues de 6 à 10 pouces, larges de a à 4 lignes , glabres comme 
toute la plante. La fleur termine une hampe, qui est à peu 
près de la longueur des feuilles cylindriques, un peu com- 
priiinée à la base, d'un vert pâle, parfaitement droite. La 
spathe longue de 1/2 pouce, scarieuse, enveloppe Tovaire à 
sa base , et se divise au sommet en deux lamières dëjetées 
du même côté. La fleur est droite , d'une belle couleur de feu, 
légèrement resserrée au-dessus de l'ovaire, puis en enton- 
noir vers la partie supérieure. Les 6 lobes sont presque égaux 
entre eux, les extérieurs cependant un peu plus grands, et 
ceux du côté de la spathe un peu plus grands que celui de 
chaque verticille, qui est de l'autre côté. Us sont lancéolés, 
ppintus> recourbés à IVxtrémité. Dans chaque verticille on 
remarque, quant à Pestivation, un lobe extérieur, un in- 
térieur, et un troisième dont Pun des bords est recouvert , 
tandis que l'autre recouvre un des côtés du lobe extérieur. 



l4î SIXIÈME NOtfCft êUR LB8 tLhnTÊ$ RARES 

Les étamines^ légèrement inégales entre elles, sont de 4 
à 5 lignes plus courtes que les lobes du périgone , de la même 
couleur que ceux-ci, dépourvues de membranes ou écailles 
à la base, à filets cj-Iindiii^s 4livergeii&j Uun d'eux opposé 
à l'un des lobes intérieurs, est plus éloigné du centre de 
la fleur que les cinq autres. Deux de pes Ulttê. opiposésà 
deux des lobes extérieurs 4a {)étnigûiie4 «ont plus coarU 
d'uùe lig«e ^qur k» aotres. Aotfhères orniHantes. Style éela 
longueur des étamines , divisé an sommet en trois stigmates' 
en forme de massue^ 

Cette espèce élégante croit au Pérou. Les bulbes que nous 
possédons ont été recueillies à Lima et envoyées au Jardin 
de Genève, par cehiide Glasgow, sous le nom de Zepliyran*' 
tbes. il ne parait pas que cette ptante ait été décrite dans le* 
ouvrages anglais ; peut-être n^a^t-elle pas encore fleirrî à 
Grlasgow. Elle se rapporte à la figure 20 de Dombey, dans le 
voyage de FeuîUée , si oe ïi'est que dans cette planche là 
«pathe est entière. Lb description de î>©mbej con<vietit tout- 
à-fait, de même que celle de Lhérîtier. ï^eut-être la plante 
de Presler (reliq- Haenk. 2, p. 119) est-elle différente, à cause' 
de la spatfhe dont il décrit les divisions comrme opposées. £lle 
•e rapprochercjit des espèces figurées àiànshi fïoraperaçianat 
t. 286, qui constitueiit le genre Pjroîinan de Herbert. 

Notre plante est plus voistiœ des vrais AmaryUb que les 
jimaryllts flammea et aurea de Raiâj et Pavon, dont' 
Herbert a fait le genre PyrolirioQ. La fleur est moins res- 
ferrée au-dess-us de Fovafre, la spathe bifide à lextré^mité 
seulement. La couleur de la fleur et la position des étiratiine^ 
J'éM^enl des Zephyrantbes, Pims ledou^e de savoir Vil con-* 



DU 1\rW bX GERÈTB. 17 

Vient d'admettre ces deux genres^ surtout le PyroHrîon^ je 
•briserve ici le nom de Lh^ritier. 

Alph. DC> 



i . 



^n.^ ii I «11! Il ■!■ . ■ n »mi' 



6. AMARYLLIS PSITTACINA-JONHSONII Gowen. 



(Sette superbe plante, envoyée sous ce nom par lord 
Garnarvon, provient sans doute des fécondations croisées 
faites avec tant d'habileté pjar M. J. R. Gowen. 11 a décrit 
eette hybride dans le vol. V des transactions de la société 
d'horticulture de Londres, p. 3Çi. Notre plante n'offfe cjue' 
de légères différences de t/einleV d'ayejc celle dé M."^ GoWeh, ' 

Ëllç jgi fleuri à la fin de février. La hampe florale est d'un 
tiers plus longue que les feuilles, un peu comprimée vers le 
haut^ légèrement glaucèscénte, tandis que les feuilles, 
ne le sont p9s sensiblement. Il y a deux hampes. Celle 
qui fleurit actueUiement a trois fleurs. Les' spathes iné-- 
gales, environ (d^ 1^ longueur des pédoncules. La corolle 
est magnifique. Jfîllle res^ipble beaucoup h celle de 
Vy4. brasiliensis J^ed. Liliac. t. 469^ et è Vj4. Ccirnavonia 
DCpL rar-du Jardin de Qenèvêp mais elle est pl^s grande 
et pi us, ou ver te. Les trois lobes intérieurs sont plus. étroits 
que les extérieurs, surtout celui den bas. Chaque lobe est 
verdâtre dans le ceiitrei mais cette teinte se fond en pn beau 



^ 



iB SIXIÈME NaTJ^K sua Ll^ PLANEES RARES- 

rouge intermédiaire ^ipi^re Ti^maraothe et le yeraûUon qui 
domine sur les bords et vers le haut^ dans une largeur d'un 
pouce. Il y a des nervures d une couleur rouge plus intense. 
Les bords sont ondulés. La base des lobes offre quelques 
poils peu apparens. 

Alph. DC. 



7. AMARYLLIS BAHIENSIS. 



A. foliis lineari-oblongis^ scapo sub comprcsso glaaco 4-floro, braoteis di^ 
bus integrb, pedicellis bracleà breyioribus, perigonio miniato , basi et centro 
lapniariiin albo-yirescente, laciniis apîce callo^is, staminibusdeclinatisy stjlo 
stamlnibus longiore perigonio bre?iore. 

Cette belle plante a été envoyée de Bahia en i832^ par 
1VI. Blapçhçt^àMM. Moricand et Odier-Baulacre. Ce der- 
nier la &uitiv'ée avec succès dans ses serres de Montbrillant, 
et nous la. montrée eu fleur, au comniencenient de 
mars i834(i). 



- (1) Noos TOudrioDs pouToir joindre plus soutcdI aux plantes rares d a Jardia 
botanique^ des espèces nouvelles on remarquablea des jardins parliculîers de nôtre 
ptjs* La prétente notice conlienr denx espèces noaTelles de celle catégorie , ei 
nous espérons qu'à l'avenir le nombre en sera plus grand; va les progrès que font 
nos horticulteurs. 



BU JABDIN Dfi éEtitn. < f9 

Les feuilles ont de i à 2 pi«âk de k)ngûear, sur t'i/^às 
pouces delapge^ elie6$ont poînlu^es- et d'un v^rt lustré.. liifi 
hampeaprèsde3 pieds, etsedistinguef^rsacoqleujf'gUpqoe. 
£lle es tcomprifïiée. Les bracté^esont denx polices delongoexir 
et 4 I%n€tt de hrge; elles sont rougeâtres à la b&s^, Tertes à 
l'extrémité^ Iméaires^ horteontalfs puis pendantes. Les 4 
âeUrs sont remarq^aableiii^bt \>t\\e^. Leur forme géilénâe 
ressemble tout-à*-fi^k à Vj4.}>tasfUemi^ Reii. lil. p.'^4£fj, 
ou A r^. Gaman^miétria OC' pii ran farfi. de • 0«iiéw9 , 
pL g. £ilea sônC île botii^n^ fcièiiW horit&ofttj4«s , f>ùis^ pen- 
chées. Les pédicelW pm 1 i/â ponce de longueur^ et sont 
droits jusqu'à Tovaire. Celui-ci est légèrement trifin^laité. 
Les Ibbfs dju pérî'gone ^ont ovrfles>poin*usV rétrécis là la 
t»iBe> terminés ipiar une callosi^é^ le!5«péri«ur pkis^ gilâficlîet 
rinférieur plus petit que les autres, tous d'une couleiftJveft- 
mill^navecxfiielqaes raicfs plud ihtènVÀsyJa bàse^l^ ô^tre 
iji^ipie vers* letnilka de la UngneDr>d'iin> bknc tBrdâtfe. 
ITMite^ai^eor^ j>i^QWésiàe>\t>tPgift a^iéiAt de itn^^ qtMiid 
ejtfe !e$tibi#p épanouie; chaque lobe a de 12 a 20 lignes de 
largeur. Ktamines de 5 à 8 lignes plus courtes que le péri- 
gone, ramassées en un faisceau qui tombe vers le côté infé- 
rieur de la fleur et se^ relevé àTextrémité, inégales entre 
elles, savoir les inférieures plus longues que les supérieures. 
Filefcs^d'un jo^ijg» cj^ir ^èjfjlaiïr^Mé-sçbpepfij|ejjjai|^^^ que 
le style. Celui-ci plus long que les étamines de 2 à 3 ligues 
seulement, divisé en 3 stigmates blancs. Anthères longues 
:de û liffMs.^ PdUen )jauiie<j[AucttMfc cfdpèqeidçii»©^«(^ , ni 
.d&houpes de^HÎi» jaui^éfi.t^si filets. d'Âl9n))ng4t i^ïl^^MK hAt^e 
-de la Cûrcdle. i • * -. m.., :^., . : j r ( .-mi rjiiiîvuoq o:i;' 



ao SIXIÈME. tfOTiCX SI^B LKS FLATTES RARES 

Cette plante dîBfêré de V^^ brasiliensia Red. pL 4%» 
•par une couleur plus v-ernnillon^ de Vy5f. brasilieusis bot* 

rep. pi. 35^, par un. pédoncule [duscourt> un fond de corolle 

moins. blanc, et des raies rouges moins prononcées; de ï'jé. 

reffinœ,. p^r un plus grand nonibre de fleurs; de Vjif. Car- 

navonia (espèce hybride), par des boutons moins dressés et 

des taches blanches moins prolongées dans la fleur; de ton- 
, tes ces espèces réunies, par la. circonstance qu'il n^y a point 
e de houpes de poils k ]a base de« étamines^ Ce caractère est 
•considéré comme la base d'une subdivision du genre. Ama- 

rylliSi et aveeraisont car dans les espèces que ^ai examinée», 

il ma paru très-eonstant. 

r. \2J[. rutila bot. reg. sS^ a des lobes du pérjgone plus 

. étroks que la notre. Elle a d'ailleurs 2 fleurs et une h^mp^ 

verte. 

. Viji. rutila Lodd. bol. cab. H49> ressemble davantage. 

.La. couleur dé la hampe est la mémevmais il n'y aégalement 
. qiw a fleurs , et les lobes de la corolle sont plus étiroits. 






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Aun. DC 



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9: OERASUS M AHALE& VAR. PUBËSGENS. 



i . 



avons au jardin botarnk|U6 un cerisier qui me parafe 
tme variété à^ (^ Mahaleb , quoique cette espèce soit con- 
nue pour varier moins que les autres du même- genre. M. Se- 



DU JARDIM De CKNÈVE^ 3^1 

ringe l'avait ^y^ .iné à Tëpoque où il étudiait diverses Kosa- 
cées pour le Prodromus de mon père, et Tavait exclu de 
Tespcce du'C MahaUb^ sans cependant le rapporter à une 
autre. 

Cet arbre est haut de i5 à i6 pieds. Sa fleuraison est d^jà 
tin peu passée lorsque le C. padus est en pleine fleur. Les 
jeunes pousses, les pétioles et le dessous des feuilles sont pu- 
be>cents, re quiditf^re notablement du C. Ma/ialeb ordi-*' 
naire que les auteurs décrivent comme glabre. J'ai vu cepen- 
dant dans Iherbier des échantillon^ de C. Mahaleb spon- 
tané qui présentent un peu dé pubescence^ lorsqu'on regarde 
les pëtiole» avec la loupe. Dans le nôtre, le dessous des jeu- 
nes feuilles offre des poils couchés, longs et mous, comme 
dans le 6\ cùproniana par exemple. Dailleurs la forme des 
feuilles^ leur grandeur et leurs glandes, sont comme dans^ 
le C. Mahaleb^ Les pédicelles partent tantôt d'un pédon- 
. cule commun > comme dans le C.padus^ tantôt du bourgeon 
, méme> ce qùî montre coibbi^n les deux sections du genre 
Cerasua fondées sur ce caractère, sont en réalité peu diffé- 
rentes. Ceci est encore cQmme dans le vrai Mahaleb, ^h 
les mêmes variations se présentent. 

AjLPii. DCL 



I). BFOVIEA AKIGÀNA. PI. U. 

Cette {liante, qui constitue un des genre» nouveaas de 
M. Hawortb, n'ayant pas encore été figurée, nous croyon 



i2 SIXIÈME NOTICE SUR LIS PLANTES RARES 

fëmlre sëi^Viëe aux botanistes en publiant ici le dessin que 
noua en avôbs fait faire. 

L ensemble delà plante à peu d'apparence. Les feuilles, 
reunies à la base en une rosette, sont longues de 3*4 pouces, 
larges à leur origine de 4-6 lignes, se rëtréciissant jusqu'à 
rextr^nhité, qui est simplement pointue, concaves par suite 
du relèvement des deux bords ^ peu charnues, d'un vett 
glauque, munies sur chaque bord et rarement sur lédoÀ, 
d'une rangée dé dents cbtirtes et raides. La hampe, longue de 
huit pouces, est déclinée, cylindrique^ garnie depuis le tiers 
de sa longueur de bractées linéaires acUininees, iotiigues de â-4 
lignes , les deux premières opposées et les autres citernes 
plus rapprochées. Les fleurs, au nombre de i5-i8 eu grappe 
et unilatérales par suite de leur direction uniforme vers le 
côté supérieur. Pédicelles longs à peine de deux lignes. Bou- 
tons resserrés un peu au-dessus de leur base, ovales et obtàs 
dans la partie supérieure. Périgone à si)^ parties ég^es, en- 
tièrement libres, dont trois intérieures et trois extérieures, 
toutes un peu charnues, d'un jaune yerdâtre, dressées et ra|>- 
prochdes en ufiiè sorte de tube, longues de 8-9 4ignes^; ^es 
extérieures lancéolées,- lés autr^es un peu plufe^étrôltèB^eîa 
base jusqu'au milifsu. Six étamines égales, distinctes, insé- 
rées près de la base du périgone, plus longues que lui de 
deux lignes. Filets glabres, xytindriques, alongés, réunis 
en un faisceau qui se relève à l'extrémité. Anthères ovoïdes, 
.oscillantes,*longiies à peine d^unefigne. Ovaire 3-locuIaire, 
triangulaire, à côtés obtus. Style cylindrique plus long que 
•les étaminés, mais seulement d'une denvi^ligne où d'une 
ligne. Stigh>ate siuiple en apparence, vu à }a loupe trilobé 



DU JARDIN DE GENÈVE. ^3 

et. velu. Loges opposées aux lobes extenseurs du périgone, 
coolenant plusieurs ovules, disposes à Tangle interne dç. 
chaque loge sur deux rangs. 



EXPLICATION DE LA PLANCHE IL 

Fîg. 1, fleiir grossie; S la néme dont on « enleva 4 ttfpales; S plan de la fleur, pour mon- 
trer U position relative dea parties; 4 une ëtamifie vue par derrière; 5 une étamine vue par 
devant ; 6 sommet du style ^ tu ii la loupe. 

Alph. DC. 



lo. ACACIA OBSCURA, PI III. 

A. pilosa^ ramis striatis^ stipulis gracilibus, foliis bipinnatis uni-jugiS| pînnia 
diTergentibus, foliolis 3-6 jugis oyalibus, petiolo communi apice glaudalifero 
et cuipidaio pinnia breviore. 

i 

Cet Acacia a paru à l'exposition de fleurs^ du i^^ mai 1 833, 
dans les deux collections de MM. Fontaine et Grenier, Ces 
d«ux habiles jardiniers le cultivent avec succès et peuvent , 
sans doute, en livrer aux amateurs ^ car ils Font exposé de 
nouveau en i834« et M. Grenier en a donné un au Jardin 
hptanique. 

L'origine n'en est pas connue^ et malgré toutes nos re- 
cherches , nous n'avons pu le trouver décrit dans aucun 
livre. 

11 ressemble par sa teinte à Vj^. nigricans^ ce qui m'a 
donné l'idée de lappeler obscura, nom d'autant plus mérité 
que ce n'est pas une espèce d'ornement. La tige est rameuse. 



i^i SIX. IfOT. SUA LES PLANT* AARp DU JARD. DE GKN. 

ligneuse, haute de 3 à 4 pieds dès la troisième année* Les ra- 
ineaux sont anguleuic , sillonnés , hérissés de poils raides , 
bUnc3, simples, perpendiculaires à ia surface qui leur donne 
Daissance. Les stipules caduques^ linéaires ^ isolées de chaque 
.côté des feuilles , longues 1-2 lignes « et velues. Feuilles deuic 
fois pennées, à deux lobes très*divergens longs de 6-19 
lignes, doubles du pétiole commun* portant chacun /^, b ou 
(i paires dfi folioles ovales, presque sessiles, dont les infé- 
rieures n'ont que deux lignes de longueur, et les supérieurea 
trois. Elles offrent çà et là des po^ls analogues à cpux de 
la tige , et Ipur nervure a une teinte analogue foncée. Le 
pétiole commun porte entre les éieu% lob^3 principaux un« 
glande sessile, et à Textrémité une pointe longue d'une 
ligne. Les pédoncules axillaires , glabres , longs de 5 à 6 
lignes^ c'est-à-dire, doubl/es des pétioles comipuns, sortent 
d'un petit gedet charnu. Les têtes de fleurs sont sp^ériques, 
jaunes , larges de 3 lignes, et CQptienn^nt plus dje 20 fleurs. 
L^ calice est ovoïde , velu, blanchâtre, à 5 lobes obtiis et 
courts. La corolle 5-partite , à lobes ovales. Les étamines 
en grand nombre. Le style d'une longueur double dje celb 
des étamines , aussi fin qu'un cheveu. 

On peut, dans la série des espèces, placer celle<-ci près de 
yjlcaçia pulchella i?A ( DC. prodr. sect. s ^ du genrt 
^cacia)^ 

EXPLICATION DE LA FLANCHE m. 



Flg. A^ rtmeaQ de grandeur naturelle ; B fractioo de rameau gronîe; Ç fe^illi 
f iiattr itoltff et groMiê ; % faifcefu d'ëtamioes groisi ; S pisUJ grosai. 

Alph. DC. 



|Vf irai! 4f ?!• f«l. d/M U4m. ^i U Çoc. |^t ^hys. f I d'Hlat. n^t. d« Geu. a». 1IM.) 



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CACIA (r^cK>U4Ui!ji^ 



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SEPTIEME NOTICE 




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•im LB8 



PLANTES RARES 



CULTITilS 



DANS LE JARDIN DE GENÈVE, 



Par 



MM. ÂuG. Ptr. bt Alph« DB-CAmoiu» 



tffofeaaeim à TAcadtei^ el Directe»» du lardia» 



y J' J 6- 



I. BRAGHTRIS dracunaûoiâes. Pt. L 

Cette plante est proveotte, dans le Jardin^ de graines sans dési* 
gnation de nom^ envoyées par M. de Charpentier, et provenairt 



2 SEPTIEME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

de celles récoltées dans TArkansas par M. de Pourtalès, ancien 
élève de Tacadéinie. Semée au printemps, elle commence à 
fleurir en pleine terrera la fin d'oet^re^f Elle forme une herbe 
dressée, vivace, d'un beau vert, rameuse, paifaitement glabre^ 
et dont le port, avant la floraison surtout, ne ressemblait pas mal 
aux Galatelles de Cassini ou aux Euthamia de NuttalL Sa tige 
a les rameaux cylipdriques très-légèrement marqués de deux 
petitâs nervures (^projecturœ*) qui partent de la base de chaque 
feuilk et se prolongeât le long du rameau. Les feuilles sont lar- 
gement linéaires ou un peu lancéolées , sessiles , à peine aiguës^ 
entières sur les bords qui sont un peu rudes, et munies de petites 
aspérités visibles. Ces feuilles ont 2 pouces de longueur sur 
3 ou 4 lignes -de. largeur; elles n'ont, qu'une nervure 
moyenne et ^quelques veines peu prononcées : leurs deux sur- 
faces sont ponctuées par des points glanduleux demi-transpa- 
rens et visibles même à la vue «impie. 

Les capitules naissent vers le sommet de rameaux feuilles 
et disposés en eôrymbe; lé rameau le plus central fleurit le pre- 
mier et ne porte qu'un seul capitule: les rameaux latéraux, qui 
se développent un peu plus tard, portent 3 à 4 capitules pres- 
que terminaux, et dont le plus précoce est celui du centre : on y 
voit, de plus, quelques capitula, naissant aux aisseles supérieu* 
res et plus tardife. Cette inflorescence générale est éminemment 
centrifuge. 

Chaque capitule est entoure de 3-6 feuilles florales inégales, 
qui lui servent comme d'involucre externe, et dépassent peu sa 
longueur: Tiiivolûcre intertie, eu involuere proprement dit, iesà 
^bové^ compose de 5 à 6 écaillas' avides, un peu obtus^^ ap{^ 



Tqti^s^ disposées sur i oa 2 srangs , -et d«mi-foliaéées. tiè eap* 

.Jtole se forme d^uite vingtaine de fleurs jaunes. ' ^ 

c. . Celles du bord^ au nombre de 10 à 1 1 , disposées sur un $ém 

^Xfuig^ ont une corolle en forme de languette ovale, oblongue, lÀ 

fpeu dentée au «ommet, étalée horizontalement; eette ianguettk 

;|i!orte un style divisé en deux branches linéaires un peu épaissel^ 

;jetiraunies sur leur bord interne de deux bourrelets stygtnatiques: 

'^ovaire est obové, tr^-légèrement garni de poils très-courts Vi- 

-«ifoles à la loupe et dépourvu de Véritable aigrette ; celle-ci* » 

ttduitàunpetit reboni membraneux à peine visible. ' 

;Lcs fleurs du dkque, qui atteignent à peu près la longueur dib 

l'involucre, sont au nombre d'une vingtaine, insérées sur un ré^ 

ceptacle plane , étroit et alvéolaire ; leur corolle est ^ cinq lobes 

réguliers, les étamines ont les filets glabres^ les anthères sa^ 

queues et terminées par un appendice aigu : leur style se divîr 

se en deux branches ôblongues, un peu convexes et hérissées diè 

'^poils courts en dehors^ munies à l'intérieur de deux bourrelets 

"é^gmatiques. L'ovaire paraît complettement avorté , mais son 

"hmà supérieur porte une aigrette de 5 à 8 soies laminées blan* 

tehes^ un peu plus courtes que la corolle, et qui paraissent entière 

"aur les bords. 

Cette espèce s^^pproche du genre Donia, de Brown; mais elle 
jQ^a. point de queue aux anthères. Elle ressemble aux Euthamia 
de Muttall} mais scm aigrette est composée de 5 à 7 lanières 
jDiembraneuses et non de vraies soies :* on ne peut la confondre 
avec le Donia de Muttall, qui a des languettes nombreuses et suf 
plusieurs rangs. Elle semble mieux rentrer dans le genre Braj 
chyris , mais diffère à quelques égards du Bf^acl^is Euthamùe 



4 SEFTiiMX ROTICB MR IMA PLANTES RARBS 

.de NuttaU. i^ Cet auteur, en général fort exact, ne parle point 
des fleurs extérieures dépourvues d'aigrette. 2^ Le n(»nhre des 
languettes est dans notre plante de i o au lieu de 5, et cdiui des 
.fleurons du disque de 20 au lieu de 5* 3^ Ces fleurons du disque 
semblent stériles et non fertiles v enfin le récq[>tacle est alvéolaire 
au lieu d'être absolument nu. Quoique la différence des firoili 
du rayon et du disque ait avec raison motivé dans plusieurs eas 
la formation de genres distincts , Textrême similitude du port 
de cette plante avec le Brachyris de Nuttall m'engage à la laisser 
véunie avec elle, mais en la considérant comme une section de œ 
l^nre. Je donne à cette section le nom de Amphiachjrris^ et je 
caractérise la section et l'espèce comme suit : 

Sbgt. AifpmACBTRis. Ackcenia radii/erè calça aut eorona bre-^ 
vissima donata. Flores disci ligulis numerosiores . — Sectkf 
média inter Achyridem et Gymnosperma^ 

Br. Dracunculoides^ cauUbus erectis ramosis teretibuSj fi^ 
tus lanceolatO'Unearibus punctatis uninerviis aut basi suh-^ 
uniherviis margine scabridis^ corymbo laxOy ramîs oligoce-- 
phalis^ irii^olucro oboçatofoliis parvis bracteato y ligulis lo-ii 
opali-oblongis invol. logioribus^Jl. disci cire. 20. % in territor 
Tio Arkansano semina legit. A. de Pourtales. 

B. Angustissima, yb/i)^f linearibus angustissimis uniner^iig^ 
% cum priore. Folia lineam nec 3 lineas lata. 

Cette variété a aussi vécu et fleuri dans le Jardin, mais je n'ai 
pu trouver des différences sufllsantes pour la considérer comme 
oie espèce. 



PU CARDIN DE GElfèvB. 



EXPLICATION DE LÀ PLANCHE. 

La •ômntiU «le la plante ^e grandenr naturelle ; — 1% nn capitule grosU; — t. le mém» 
vu par desioof ; — 5. le rëceptacle; — 4 une fleur du rayon avant son ëpanootMemcnit 
avec on trait indiquant la coupe transversale de la corolle; — 5. ladite (épanouie; 6. — nn« 
teur monstrueuse r ayant la corolle a 9 lobes» le style à 9 branches, et un rudiment d*ai* 
grette : — 1. le pistil de la fleur monstrueuse ; — 8. une fleur du disqne ; — 9. la corolle 
de ladite fendue en long; — 10. une fleur du disque à dii lobes ; — 11. le style des flfove 
Au disque; — 19. Taigrette du disque : — 13* une feuille iofi^rieure; 

DC. 



2. GUIZOTIA oleifera. Pl. 2 et 3. 



La plante qui fait le sujet de cet article est un exemple cu- 
rieux et de la confusion de nomenclature qui est résultée dan» 
la famiUe des Composées du vague des anciens caractères géné- 
riques et de Tignorance, où sont souvent les naturalistes sur les 
objets les plus usuels des pays étrangers. Cette plante a vécu 
dans le jardin de Genève comme dans la plupart des jardins 
de TEurope , provenant de graines transmises sous divers noms. 
Comme elle est annuelle et qu^on ignorait le rôle usuel qu*elk 
joue dans les pays lointains, on a négligé d'en recueillir les grai- 
nes, et elle a souvent ainsi disparu des jardins où elle a été suc^ 
«essivement introduite. Aujourd'hui, que sa structure est mieux 
connue ,* on peut suivre cette plante sous les noms divers qui lui 
ont été imposés. 



fi SSPTIEME JIOTICB 9UK LES PLANTES RARES 

La première mention qu'on peut citer est celle que Linné fils 
en a publié en 1 78 1 , sous le nom de Pofymnia abyssinica. Bru- 
ce, peu de ten^ps après, la désigna sous celui de Poljrmnia flon- 
dosa. Comme la plante n'a point les caractère^ dm genre Po- 
lymnia^ personne de ceux qui la rencontrèrent dqpilis ne ia 
reconnurent dans ces auteurs. 

i ) £n 1 8 1 4 Roxburgh désigna la même plante, qu'il croyait en- 
tièrement inconnue , sous le nom de Verberina satis^a : et Sims 
la figura sous ce nom ( mais sans donner aucun détail sur la 
structure) à la pi. loi 7 du Botanical Magazine. 

Sprengel la désigna ea 18 18 sous.le nom àe Parthenium lu^ 
ieum^ et en 1825 sous celuide Jaugera abyssinica^ la rapportant 
ainsi à deux genres dont elle n'a pas les caractères. Cassini q^i 
l'observa en 1822, s^approcha de plus près de la vérité en lui 
donnant le nom d^ Heliopsis platjglossa^ etLedebour,en 1824, 
en la nommant Tetragonotheca abyssinica^ Eki effet, notre plan* 
ie est exactement intermédiaire entre les genres Heliopsis et T^ 

* m 

Ïragonotheca^ 

Cassini) reprenant l'examen de cette plante si controverséq, 
reconnut en 1829 qu'elle formait un genre nouveau, çt la noiu- 
ma Guizotia abyssinica^ en la dédiant au célèbre historien^ a«* 
jourd'hui ministre de l'instruction publique. Cassini ne çonna^ 
sait que la plante qu'on disait venir d'Abys^nie^ çt ignorait son 
identité avec l'espèce de l'Inde. 

Cependant, en i83o M. Wallich distribua cette plan|;e avec 
toutes les autres richesses dont la libéralité de la Compagnie dgs 
Indes a doté les collections européennes, et lui donna dans Sj^ 
catalogue d'abord le nom à^Heliantlms oleifer^^ms ^par uiye 



DU JARmn DV GEKÈTB. 7 

inadvêrtanœ que rimmeiisîté et la rapidité de cette distribatioil 
fait oomprendre) , sous celui de Bidéns ? Ràmtilla. EicaminaDt 
ce séchantillons en i832^ je ne taidai pas à reconnaître que cette 
plante n^appartenait ni aux Bidens ^ ni à THelianthus , ni ad 
iVerbesina^ ni au Buphthalmum ^ ni à T Anthémis ^ genres sou 
lesquels M. Waliidi nous apprenait que les botanistes indiens 
rayaient placée, et je proposai de la considérer comme un genrt 
nouveau , auquel je donnai le nom de Ràmtilla pour ràppelâr 
fon nom piopuiaire et son principal usage. Je la désignai ainsi 
dans le manuscrit envoyé à M. Whight et Arnolt, et qu^ils ont 
publié à la page 18 des contributions pour la botaiiique dt 
rinde. 

Repraaant de nouveau ce sujet, et comparant les échantillons 
des jardins avec ceux de Tlnde et les descriptions des divers an^ 
teurs , je me suis assuré de Fidentité de la plante de Tlnde avec 
celle de TAbyssinie, et j'ai dû par conséquent rayer le nom de 
Ramtilll qiie j^avais proposé, pour le jremplacer par celui de 
Gùizotia qui est plus ancien. Quant au nom spécifique, j'aicnl 
devoir supprimer celui à^Abjrssinicà^ parce qu'il est très*douteiiai 
<|ue cette {4ante sait spontanée en Abyssinie; elle y estcultivée^ 
fiiask que dans Tlnde, comme plante olétfère, et il m'a paru plus 
convenable de conserver le nom spécifique d!oleifera qui rappel- 
le l'emploi et la célébrité populaire de la plante. 
: Le genre Gùizotia appartient aux Helianthées Heliopsidéeft 
4e Gassini et dé Lessing, et se trouve très-nafurdlement placé 
entre rHeliopsis et le Tetragonothéca; ildiflEëre du premier pat 
«es achaenes couronnés par un disque étroit, par ses corolles 
fortement barbues à ledr base ainsi: qii'au sbdunet du tube^ et 



1 



ft SEPTIÈME NOTICE SUE LES PLANTES RARES 

toutes articulées sur Tovaire ; par les écailles de son inyolucre ^ 
libres entre elles^ et peut-être doit-on ajouter par sa racine ân« 
nuelle et par son habitation dans Tancien monde et non dans 
r Amérique. Il se distingue du Tetragonothéca par son involu* 
cre à écailles libres, et qui n'offre point la forme carrée qui a 
motivé le nom de ce genre , par son disque épigyne plus grand, 
et par la disposition des houppes poilues de la corolle. L'espèce 
du Guizotia oleifera présente deux variétés : 

« SATIYA , folus elongato-lanceolatis grosse serratis^ ramulis 
e&ngatis subcorjrmbosîs . 

C'est à elle que se rapportent tous les synonymes cités et ma 
planche seconde. 

/3 ÂNGcsTioR yb/ii^ Imeari-Ianceolatis subdentatis^ ramulis tzanl- 
taribus floriferis breçissimis. Elle croit au bord des lieux aqua-^ 
tiques dans le Bengale, et parait le type sauvage de l'espèce, 
l'en donne la figure à la planche troisième. 

Si nous passons maintenant à l'usage de la plante, nous 
trouvons que parmi les huiles fixes employées au Bengale, celle 
de Sésame tient £an> doute le premier rang pour sa bonté, mais 
qu^on s^y sert aussi très*habituellement d'une autre huile, celle 
de notre plante. Elle y est connue sous les noms de Ram-'til^ 
Ram-U'lla^ Huts-jrelloo , Kutrelloo ou TVerinnua , dans les 
dilTérens idiomes de l'Inde anglaise. Cette huile n'est encpre 
à ma connaissance mentionnée dans aucun des dictionnaires 
généraux d'histoire naturelle économique ou médicale publiés , 
xt\e% seules mentions que j'en connaisse se trouvent à l'article 
Sésame, de la matière médicale de l'Inde, pubUée en 1 825, par 
le Dr.' Ainsliè , et dans les traités sur llnde du Dr. Heine , à la 



D0 JARDIN DE GBNiVB. 9 

page 49- Le premier de ces auteurs, qui la mentionne sous 1» 
noms de Huts-j^elloo et de Bam-tilla , dit que cette huile est em- 
ployée dans le pays de Mysore pour la préparation des mets. 
Le second semble croire que cette huile est particulière au Ben- 
gale , et notamment aux provinces éloignées de la mer ; il la 
mentionne sous le nom de Werinnua , et dit que Thuile expri- 
mée de ses graines est celle qu'on emploie communément pour 

la lampe dans toute l'Inde supérieure , et qu'elle donne une 

•♦ 

flamme très-claire. 

Si à répoque où le Guizotia a vécu dans le jardin de Genève, 
j'avais connu tous les détails dans lesquels je viens d'entrer , 
'j!attrais attaché plus d'importance à cette plante, etj'alirais 
tenté d'en obtenir des graines en quantité suffisante , pour sa- 
voir si sa culture dans nos climats, comme plante oléagineuse , 
peut mériter quelque intérêt. Comme il est probable que l'espè- 
ce se sera conservée dans quelques autres jardins, je publie ces 
. résultats de mes recherches , afin d'attirer sur elle Tattenticm 
' des directeurs de ces établissemens , et les engager à examiner 

cette plante sous le rapport économique. 

» 

EXPUCATION DES PLANCHES. 

A. Oaitoù'a oleijera « «. Sativa de grandeur naturelle; — 1. une feuille infiTieiire; — 
2. le réceptacle avec une parliede Tiovolucre; — 3. une écaille de Tinvolucre; — 4. une 
fleur du rayon; ^- 5. une fleur du disque; — 6. une pailleile du réceptacle; — 7. la co- 
rolle du disque fendue en long et étalée; — tf. un fruil avant sa maturité; — 9'. Tembryon 
grossi ; — 10. uhe anthère grossie. 

B. Guizotia oleijera ^ p, Jngustiordé grandeur naturelle; — 11. un capitule grossi, 
•tttsi^que les articles suivans; — 12. une fleur du rayon; -^13. une écaille du nfceptacte ; 
«*- 14. une fleur du disque; — 13. une paillette da réceptacle; — 16. une corolle da di^tyie 
ouverte et étalée. 

DC. . 



\(y 8BPTI&MB KOTICJI f|}R>L]|S VLiNTBS KABB8 



3; HEUANTHUS macrocarpus. DC. Prod. v- 5, ined 



H. Coule erecto çix ramoso strigoso^ foliis altemis petîoUê^ 
tis ouatis acumihatis dentatis subscabris grosse triplinerviis ^ 
summis juxta capitulum suhconfertis etiam petiolatisj invol. 
squamis scabris ciliatis acumincUissimis^ UguUs basi pubentibus 
0bIongo-Ianc€oIatis^ achœnus corolUs disciper anthesin duph 
loiigioribus. 

Pendant long-temps toutes les espèces annuelles d'Héliuithe 
ont été confondues sous le nom dillelianthus annuus; mais dans 
ees dernières années on a commencé à reconnsatre quUl y avait 
plusieurs espèces d'Hélianthes annuels, et ces espèces formait 
dans le genre un petit groupe bien caractérisé pai* la durée et le 
port des plantes qui le composent. Outre VH. annuus (dont VH. 
wdicusdeyrsi peut-être se distinguer) ^ on y compte ÏH. leniàCU" 
loris de Douglas, les Hel. patens et watus de Lehman , et n#- 
tre nouvelle espèce. Toutes les espèces de ce groupe, dont la 
patrie est connue , sont originaires de FÂmérique , d'où l'on 
peut inférer que notre nouv^e espèce en est aussi provenue ; 
mais sa patrie nous est inconnue. Cette plante est provenue, 
dans le jaixlin de Genève , de graines envoyées sous le nom 
à' Heliantlius iongwarpuSy je n'ai pu découvrir aucune descrip- 
tion de cette espè e dans les livres publiés, et comme le nom 
de longicarpus^ composé d'un mot latin et d'un mot grec, ne 
peut être conservé , je m'en suis éloigné le moins possible en 



BU /ARDIPT DB GBnI&VB. 1 1 

imposant le nom de miicrocarpus. La plante est intermédiaire 
entre VH. annuus et \H. oi^atus ; elle se distingue assez bien de 
et Tune de Fautre par ses firuits, qui, àTépoque de la floraison 
sont presque deux fois plus longs que les corolles du disque. Ses 
feuilles sont pétiolées ; les fleurs du disque , aussi bien que le^ 
languettes du rayon, sont d'un jaune citrin : les languettes ont 
deux pouces et demi de longueur sur 8 à 9 lignes de largeur; el- 
les se terminent par quelques dents aiguës: les corolles dii dis- 
que sont velues à la base; les paillettes du réceptable, aussi bien 
que les écailles de Taigrette, sont de couleur pâle et blanchâtre. 
L'/f. cH^o/ï/^ (Lehm. cat.hort. sjnb. 1828, p. 16.) est assez 
répandu dans les jardins ; mais ses graines nous ont été souvent 
envoyées sous le nom, évidemment faux, d'^. petiolaris. Les 
Hel. lenticuldris etpatens diffèrent des autres espèces annuelles 
parce que les corolles de leur disque sont brunes ou d'un pour- 
pre foncé, et non de couleur jaune. La première est née dans le 
jaidin de graines recueiUies dans le territoire de V Arkansas par 
M. de Pourtalès. 



4, HELIANTHUS org^aUs. DC. iProd- v. 5, ined. 

'H. Coule data /<ewi, Jblils akemis sessilibus Unearibus planis 
^iAdenticuùuis î^ir subscabridis univervus , capàuUs 5- 7 co- 
rymbosis longe pedunculatis , inwlùcri sçuamis Unearibus 



/ 






12 SEPT1£51E NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

acutnincUis ciliolatis^ recept. paleis lineari-subcuneatis integns 
apice subciliatis y achœnio glabre 2-3-4 aristato. 
. H. angustifoUus Un. sp. 1279 non Micliauv. 
Coreopsis MilL icon. t. iii^^f* 2. 

Il existe dans le sutl des Etats-Unis d^ Amérique denx espè- 
ces d'Hélianthes, qui ont été souvent confondues, et qui, Tune 
et Tàutre , sont indiquées par Linné, l'une sous le nom de Rud- 
beckia angustifolia ^ l'autre sous celui Ôl Helianthus angus- 
tifoUus. La première étant beaucoup plus commune , a été fré* 
quemment observée par les modernes , et comme elle n'a point 
les caractères du genre Rudbeckia , ils n\)nt pas hésité à la re- 
garder comme V Helianthus angustifoUus de Linné ; c'est soùs 
ce nom qu'elle est désignée dans la flore de Michaux, et dans les 
ouvrages modernes sur la flore des Etats-Unis; c'est sous ce 
nom qu'elle est figurée danS le Botanical Magazine , pi. 2o5i . 

Cependant des graines récoltées dans le territoire de T Arkan- 
sas, par M. de Pourtalès, ont donné naissance à un Helianthus 
différent, du précédent, et qui répond très-bien soit à la figure 
de Miller citée plus haut , soit à la phrase spécifique que Linné 
a adoptée pour son Heliantlms angustifoUus. Cette plante de- 
vrait, en suivant les règles à la rigueur, conserver ce nom; mais 
comme les deux plantes sont évidemment congénères , l'une des 
deux doit perdre son nom spécifique , et j'ai cru qu'il y aurait 
moins de confiision, en conservant le nom à' angustifoUus II la 
plante de Michaux , qui est fort connue , et en donnant à celle- 
ci, qui est rare et à peine connue des botanistes, un nom nou- 
veau. J'ai fait choix de celui d'org[;'a//^, pour indiquer sa slaturr 
élevée et qui varie de 6 à 10 pieds. 



BU JARDIN DE GENBVB. 13 

« . Cette plante iait^ comme VHeL angust(folms de Michaux^ 
partie d'uoe petite section du genre caractérisée par ses racines 
TÎvaces et par le disque du capitule de couleur brune et non 
jaune. Le collet de sa racine pousse plusieurs tiges simples droi^ 
tes 9 et qui donnent à la plante un aspect élégant , digne.de la 
ûiire rechercher dans les jardins paysagers. Cette tige est en- 
tièrement glabre, tandis que celle de VH. angustifolius est tou- 
jours un peu velue. Les feuilles sont planes sur les bords et 
nullement roulées en-<iessous , comme dans VII» angustifolius. 
Elles ont quelques légères dentelures qui manquent dans Fe»^ 
pèce de Michaux. L*aigrette des fruits se compose de 2, 3 ou 4 
petites écailles, dont 2 sont plus grandes que les autres: celle de 
VA. (tngustifoUus n'a jamais que deux écailles. 

DC. 



5. MABIA sativa Mol. 



Quoique le Madia soit depuis plusieurs années assez repanda 
dans les jardins, il m^a encore présenté quelques observation» 
qui me paraissent dignes d'être rapportées#ci. 
. i^ L'examen détaillé que j'ai fait de la plante des jardins, en 
la comparant soit avec les ouvrages publiés, soit avec des échan- 
tillons du Chili , Qi'a convaincu , comme M. Don l'avait déjà 
pensé, que les M. viscosa^ mellosa etsatis^ des auteurs nefor^ 
ment qu'unç seule et même espèce. La des<iription de MoKaa 



M 8EPTIÈMK IfOTfCB SUS IM PLANTES RARES 

m 

69 1 SI mauvaise, qu'on peut facilement comprendre que les 
auteurs subséquens aient cru devoir distinguer la plante qu'ils 
avaient sous les yeux ; mais tous les documens provenant du 
Chili tendent à prouver leur identité. 

2* Gassini a séparé du Madia une plante qu'il a observée dans 
les jardins , et il en a fait un genre sous le nom de Bhtia. Ce' 
prétendu genre ne diffère du Madia que parce que les fleurs 
du rayon au lieu d'être en forme de languette , sont en îorme 
de tube dilaté, agrandi , assez régulier. Ayant eu occasion d'à*' 
voir cette plante dans le Jardin, provenue de graines du MadU^ 
sittwa^ il a été évident qu'elle est la même que le Madia ordi^ 
oaire. Elle ne constitue paà même une vraie variété ^ et n'en 
est qu'un état monstrueux; cette assertion est prouvée, soit par^ 
ce que dans les capitules du même individu on ti^ouve çà et là 
l'état normal et l'état monstrueux , soit parce que plusieurs au-* 
très Composées offrent acc id e ntell e men t cet état des corc^es du 
rayon ; je l'ai observé en particulier dans les Tagètes , dans 
quelques Chrysanihemums, et la monstruosité à corolles larges et 
tubulées de la Reine Marguerite {CaUistepIms CMnensU) en dif* 
fère fort peu. Le genre EudoruSy de Cassini^ fondé sur le même 
caractère , ne peut pas le moins du monde être conservé ; j^ai 
aussi observé cette plante dans le Jardin ; la structure des co*- 
roUes larges et tubvleuses de son rayon a été constante y mais' 
je ne crms pas que l'espèce puisse être séparée du g^ire Sene- 
cm , soit à cause du peu de valeur de ce cwactère y soit par son^ 
intime ressemUance avec le Senecio doria : je ne serais pas 
ét«Hiné qu'on vînt à prouver que VEudorus (pour moi Senecio. 
Sudorus) n'est qu'un état partiqulier du Senecio Doria^ conun«« 
le Bif^ia l'est du Madia satiça. 



DU lASDllI DS OBNàvB. 15 

3^ Les auteurs ent en général décrit le genre Madia comme 
ayant le réceptacle nu ; mais cette manière de s^exprimer um 
parait inexacte. Le& écailles de Finvolucre sont formées de tou- 
tes les feuilles rudimentales situées eti ddiors du rang le plus 
extérieur des fleurs , et on donne le nom de paillettes du récep- 
tacle aux feuilles rudimentales^ souvent ti^semklables aux 
précédentes , mais qui se trouvent placées en dedans du rang 
extérieur des fleui^. En partant de cette définition avouée de 
tous les botanistes , on trouve que les écailles de Finvolucre ^ 
qui sont concaves, embrassent les fruits des fleurs du rayon, et 
qu'en dedans de ce rang extérieur se trouve une rangée de pail- 
lettes qui séparent le dbque du rayon ; cette rangée d'écaillet 
est^ unique, et le réceptacle est nu dans le reste de son étendue; 
il est donc de la classe de ceux qu'on a souvent aj^elés semipa- 
leacea. Cette observation a quelque importance , car elle tend 
à rapprocher le Madia des genres à réceptacle garni de pail- 
lettes , et non de ceux à réceptacle ni|. Or le Madia est, selon 
moi, le type d'un groupe composé de ce genre et de cinq autres, 
originaires de la Californie. Ce groupe des Madiées me parait 
assez convenablement placé à la fin des Héliopsidées entre cel* 
ies^i etles Anthémidées. Il est remarquable que le Madia est 
du Cbili , et qu'ainsi le groupe entier des Madiées est originaire 
dé la côte ouest de T Amérique. 

4^ Je terminerai ces observations sur une plante si connue , 
en ajoutant que parmi les plantes. |récoltées en Californie par 
Douglas , et que la Société d'Horticulture de Londres a bien 
voulu m'envoyer , j^ai rencontre un échantillon du Madia S0^ 
tmn. L'espèce serait-elle aussi indigène à La Californie, ou se- 



16 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

rait-elle cultivée dans ce pays comme plante oléagineuse? Cette 
dernière opinion me semblerait la plus probable ; car, qaoiqiK 
j'aie trouvé plusieurs genres de Composées dont les espèce» 
' croissent les unes au Chili , les autres à la Californie , je n'eb 
puis citer qui soient avec certitude communes aux deux pays. 

DC. 



6. MADARIA elegans^ DC. Prod. v, 5^ ined. 

Je désîgTie sous ce nom la plante décrite par M. Don (botan. 
re^st. t. i458) sous le nom de Madia elegans. On ne pouvait 
en effet la rapprocher que du genre Madia tant qu^on ne con- 
naissait que ces deux plantes ; mais les découvertes de Douglas 
et* les obligeantes communications de la Société d^Horticulture 
m*ayant mis à même de connaître six genres appartenant au 
même groupe, il a été nécessaire d'en établir la classification 

d'une manière plus complète. 

« 

Le genre Madaria diffère du Madia, i® parce que les fleufs 
du disque sont, par Tavortement du style, stériles, au lieu d'ê- 
tre fertiles^ 2^ parce que le réceptacle, qui, comme dans le Ma- 
dia, n^est garni de paillettes que sur le bord entre !e rayon et 
i& disque , a le centre conique et garni de petits poils courts et 
• serrés , au lieu d'être plane et entièrement nu ; 3*^ parce que 
les achènes du rayon sont comprimés, mais munis sur chacune 
de leurs faces latérales d'une nervure longitudinale, qui, selon le 



DU JARDIN DB GENEVE. 17 

degré de sa proéminence, leur donne une forme à peu près peu- . 
taçone , et terminés à leur l)ase par une très-petite pointe cour- . 
bée. J'ai donné à ce genre le nom de Madaria , qui vient de. 
f^ccfa70(r chauvc , cu faisant allusion aux fruits dépourvus d*ai-. 
grette; ce caractère est commun au Madia et au Madaria; mais^ 
les autres genres du même groupe ont les fruits tous ou la plu- 
part couronnés d'aigrette écailleuse. 

Outre le Madaria eleganSy dont la description et la figure du 
Botanical Register me dispensent de parler en détail, je possède 
en herbier deux autres plantes qui font partie du même genre ^ 
mais que je n'ose affirmer être des espèces ou des variétés. Voici 
en conséquepce le tableau des espèces du Madaria. 

1 . M. ELEGANS, caule foUisque pilis apice glandulosis et se--: 
tis eglandulosis mixtis lùspido. ® in Califomia. Madia efe-.. 
g€ms Don* in Lindl. hot. reg. t. i458. 

2. M. GORTMBOSÀ, ccoile ini^olucrisque pilis apice glandulo- 
sis et satis eglandulosis hispido folOs linearibus villosis sublds-^ 
ffidis eglandulosis (d adfiumen Columhia Amer. Bor. 

p. Hispida, caule folUs irwolucrisque piUs omnibus eglan- 
dulosis pa-tulis hispidis (D m Califomia. An species propria ? . 

DC. 



7. EGLETES Domingénsis Cass. 

s. • 

- Celte plante avait été primitivement décrite par Swàrtz , 

tous le nom de Màtriaaia prostrata , et ensuite par Willde- 

5 



18 SEPTIÂMB NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

* 

now , sous celui de Pjretlirufn simpUcifolium . Cassini , qui a 
très-bien reconnu que cette plante, jointe à quelques autres 
matricaires américaines ^ formait un genre particulier , lui a 
donné le nom d^Egletes domingensis . Quoique le changement 
du nom spécifique me paraisse en général une méthode propre 
à jeter d^autant plus de confusion^ que le changement forcé du 
nom générique rend déjà la nomenclature embarrassante , j^ai^ 
cru, dans ce cas particulier, devoir Fadopter, vu qu'il existe une 
autre espèce d'£gletes qui porte le nom d'£. hurnifusa^ et que 
notre plante mériterait mieux Tépithète de diffusa que celle 
de prostrata. 

La plante qui a vécu dans le Jardin , comparée avec Texcek- 
lente description de Swartz , y répond très-exactement , sauf 
Tes légères observations suivantes: i^ Les sommets des rameaux 
et les pédoncules sont, avant la fleuraison, couverts d*un duvet 
àranéeux , puis ils deviennent glabres à mesure que la plante 
approche de la maturité; 2^ les feuilles inférieures ont un pouce 
et demi de longueur , sur un pouce de largeur ; 3^ les rayons 
de la couronne sont au nombre de 20 environ. 4^ Les pédon- 
cules sont plutôt opposés aux feuilles que véritablement laté- 
raux. 

M. Wydler a trouvé dans^i'ile de St. -Thomas une plante qui 
ressemble beaucoup à la précédente, mais dont la tige, les 
feuilles et les involucres , sont par(ailement glabres. Je la con- 
sidère provisoirement comme une simple variété {^ glabratd) ; 
mais je ne serais pas éloigné de croire que, mieux étudiée, elle 
devra être considérée comme une espèce: sa racine, diaprés 
llierbier, semble vivace. Cette plante mérite Tattention àt% 



DU JAKDIJV DE GBNÈVB. 19 

Tvyageurs , et diaprés la divergence de quelques descriptions ^ 
je serais porte à penser que nous confondons ici plusieurs es^ 
pèces« 

DC. ' 



i^— "^ 



8. RHYNCHOPSIDIUM sessiliflorum. Pt. 4. 

Les graines de cette petite plante ont été envoyées au Jardin 
de Genève sous le nom de Leyssera ciliata^ mais ce nom est 
^évidemment faux. En effet, le Lassera cUiata de Thunberg est, 
diaprés le témoignage de Lessing , V Aster taxifolius , plante 
fort différente de celle-ci , et de plus elle n'a les caractères ni 
du genre Leyssera, ni du genre Mairia auquel Y Aster taxifoUus 
de Linné doit être rapporté. On devait cependant conjecturer 
de cette nomenclature, que la plante est originaire du Cap de 
Bonne-Ëspérance y et j'en trouve en effet des échantillons indi- 
gènes du Cap, et provenant dans mon herbier soit des envois de 
M- Burchell, qui Ta trouvée dans les districts orientaux de la 
cokmie et recueillie sous son n^ 6234) soit de ceux de M. Ëck- 
Ipn qui Ta observée dans le lieu dit Hottentots-Holland , et qui 
Ta envoyée sous le nom de Lejrssera species^ d^où je sei^ais tenté 
de présumer que ces gaines proviennent peut-être de ce voya- 
geur. 

Notre plante forme une petite herbe haute de 4 à 6 pouces; 
sa racine est petite) flbreii^se, et je la suppose annuelle, vu que 



30 SEPTIÈME NOTICE SUE LES PLANTES EARES 

la plante se trouve en fleurs trois mois après sa naissance. La 
tige est grêle ) cylindrique, peu rameuse ou simple dans sa pai^ 
tie inférieure, divisée vers le sommet en deux ou trois rameauk 
floraux. Cette tige est, aussi bien que les feuilles, hérissée de 
petits poils étalés, moux et glanduleux à leur sommet. Les 
feuilles sont rigoureusement linéaires y parfaitement entières y 
aiguës à leur sommet, très-légèrement concaves en-dessus, lar- 
ges à peine d'une demi-ligne; les inférieures sont opposées et 
longues d^un pouce et demi; les supérieures sont alternes, rap- 
prochées les unes des autres, et longues de 8 à 9 lignes au plus. 
Les capitules ou têtes de fleurs naissent les unes à Taisselle des 
branches , les autres à leur sommet , quelques-unes latérales 
près du sommet. Toutes sont sessiles et entourées de feuilles qui 
jouent le rôle de bractées, et dont la longueur, à peu près égale 
à celle des capitules, ne dépasse pas 3 ou 4 lignes. 

L'involucre est ovoïde un peu oblong, parfaitement gla- 
bre , composé d'écaillés scarieuses , surtout sur les bords , em- 
briquées et serrées les unes sur les autres; les extérieures courtes^ 
ovales et presque obtuses , les intérieures plus longues et plus 
aiguës. Le réceptacle est chargé de paillettes linéaires, assesi 
semblables aux écailles intérieures de Finvolucre , embrassant 
chaque fleur dans leur concavité, et dépassant légèrement la lon- 
gueur des fleurs du disque. Le capitule se compose de 8 à 10 
fleurs jaunes. Celles du bord, au nombre de 4 ^ ^i ^nt des 
languettes ou demi-^fleurons étroits y entiers , droits , linéaires , 
oblongs y et qui dépassent un p€;u la longueur de l'involucre ; 
ces laiiguetSes sont dépourvues d'étamines. Les fleurs du disque 
sont tubuleuscs, hermaphrodites, à 5 dents, et de la longueur de 



DU JABDIN DE GEIfÈVE. '91 

i'involucre. Les unes et les autres sont munies de quelques 
poils vers le sommet du tube. Les anthères des fleurs du disque 
ont les filets glabres , et les anthères munies à leur base de pe- 
tites' queues. Le style se divise en deux branches glabres au 
sommet dans les fleurs en languette , terminée par une petite 

' houppe de poils dans celle du disque. Les fruits ou achèiies 
sont cylindriques, un peu amincis au sommet, couverts de 
poils nombreux , serrés et demi-étalés. Ceux du centre sont 
presque glabres, et paraissent alors stériles. L'aigrette se com- 
pose de plusieurs petites écailles , un peu soudées par leur base , 
dentées à leur sommet , disposées sur un seul rang, et formant 
une petite couronne dentelée. 

Il résulte de cette description, i**que notre plante n'a de ra{^ 
port intime qu^avec le BJiyncItocarpus lateriflorus de Lessing, 
syn. p. 383. Mais d'abord, quant à Tidentité spécifique, elle 
semble en différer par ses feuilles décidément linéaires et nul- 
lement obovées-linéaires. On a coutume de réunir sous ce nom 
le EeVumia lateriflora de Lhéritier, et le Rellianîa sessiliflota 
de Thunherg. Cette dernière est décrite çonmie ayant les feuil- 
les linéaires, la première répond à Tespèce de Lessing. Jusqu^à 
plus ample information , je considère ces plantes comme deux 
variétés , et j'admets pour nom d'espèce celui de sessUiflora qui 
est le plus ancien. 2^ Quant au genre, le nom de Rhynchôcarpus 
ne peut être conservé, soit parce que Reinwardt Tavait avaiit 
Lessing donné à un tout autre genre , soit parce qu'il convient 
peu à notre plante dont le fruit est à peine rétréci au sommet, 

* soit enfin paixe qu^il me parait impossible de scparerde.ee gen- 
re deu]( autres espèces qui font partie de la section des iVano- 



1 



K SEPTIÈME HOTICE SUE LES PLAllTES EAEE9 

pfyton de Lessing ($70. p. 882) ^ et qui n^ont pas ou pres- 
que pas le fruit aminci au sommet. J'avais d'abord admis ce 
som de Nanophfjrton comme nom de genre ^ maïs M. Lessing 
Tayant dès lors consacré lui-même à un genre différent, j^«i 
cm, pour éviter toute équivoque, devoir donner au genre actuel 
le nom de Rliyncliopsidium ^ qui rappelle un peu le nom de 
Rhjnchocarpu^ et indique que l'existence du bec est douteuse. 
Ce genre de la division des Relh^niées peut être défini et carac- 
térisé comme suit. 

RuTNCHOPSiDiUM. Capitulum multiflorum lieterogamum ^ Jl. 
rctdii fcemineis Ugulatis^ disci tubulosis S-dentatis ïiermapliro- 
ditis^ îrUimis sœpe pressione abortms. Recept. planum paleîs 
scariosis acummatis amplexifloris onustum. Ins^l. arcte im-- 
bricatum. Cor. tubus apice pubemlus. Aciiœnia teretia elon-* 
gMa breyirostrata pilis adpressis villosa^ intima sœpe ahortiva 
glahra. Pappus multipaleaceus brex^issimus . — Ilerbœ Capen- 
se^ annuœ graciles. Folia alterna sessilia linearia integerrinw 
pilis capitatis obsessa. Capùula terminalia^ ramulis evolutis de- 
mum lateralia^ sœpius sessilia. Flores lutei. . 

BXPUGATION DE LA PLANCHE. 

■ 

ArB. Deui fragment de la plante de grandenr naturelle; ->- J. le capitule 4e gran^r 
naturelle; -— 9. le dit grossi;— •$ à 8. écailles de riovolucre, en commençant par les eité- 
rieures, et en finissant par celles du centre; — 9. réceptacle charge de ses paillettes; — 
10. poils de la plante tus à une très-forte loupe ; -— 11. une fleur du rafun trés*groa(»le: 
-ip*12. son fruit à maturité Irès-grossi; — 13. une fleur du disque grossie; — » 14. corolle du 
disque fendue en long et étalée; — 15. étamines étalées; — 16. la sommité du style des 
fleurs du disque aTMit répanouissencots— - 17. la diteaprès répaaouisacnent ; 4«- IS«lin 
.fèii^se du disque de grandeur naturelle ; -— 19. le dit grossi. 

DC 



DU JARDIN DE GENEVE. 23 



9. STAPELIA Europœa Guss. 

Scapelia Europsa Guss! fl. sic. sEppI. I, p. 65 (1832), el macu Soc. Borb. 
ic« ex Guss. 

Stapelia Gussoneana. lacq. GL ex Lindl. Bot. Reg. t. 1731 (1838). 

La plante qui fait le sujet de cet article a été envoyée an 
iardin par M. Gussone lui-même ; elle est remarquable parce 
qu'elle, croît dans la petite île de Lampedusa, entre File de 
Malte et la côte de Tunis. C'est à raison de cette circonstance 
que M. Gussone lui a donné le nom de St. europœa^ car elle 
est la seule qui se trouve sauvage en Europe ; il faut cependant 
noter que Lampedusa est bien plus près des côtes de TAfrique 
que de celles de l'Europe , et que par conséquent FexceptiQa 
est plus relative à nos classifications artificielles de géographie 
qu'à la réalité. Toutes les autres Stapéliées habitent les envi- 
rons du Gap de Bonne-Espérance , sauf deux qui vivent dans^ 
l'Inde et forment le genre Caralluma , et trois qui vivent en 
Arabie, mais qui sont encore trop peu connues pour oser assi- 
gner leur place avec exactitude. Comme les espèces de PInde 
forment un genre distinct dé celles du Cap ^ il était naturel de 
rechercher si l'espèce çuro^ éenne présenterait quelque diffé- 
rence d^avec les espèces du sud de F Afrique. 

Elle dilS^re de la plupart d'enlïe elles par son ioflorestieme, 
car le& fleurs au lieu de naître des aisselles des feuilles ^ sortent 
des C(^lés mêmes de la tige. Parmi les genres ou sous-gpnres ^gà 
ont été proposés daiis les Stapéliées par Haworth, le seul .dçMft 



Z\ SEPTIÈME NOTICE SUR LES PL4NTBS RARES 

notre espèce se rapproche est le genre Obesia y dont les plan- 
ches 24i ^5 et 28 des Stapeliœ de Masson^font connaître le port^ 
et dont les planches du St. geminata et du Si. serrulata de 
Jacquin montrent les détails. Mais notre plante en diffère, 
i^ parce que les boutons, au lieu d'être en pyramide alongée, 
sont parfaitement déprimés au sommet; ^^ parce que les filets 
des étamines sont simples et non bipartites. Je pense diaprés, 
ces faits, que le St. europœa forme, dans le grand genre des 
Stapelia, une section, spéciale voisine de TObesia. Je lui donne 
fenom d^Jgenoria (i) en souvenir d'Agenor, père d'Europe, et 
pour faire allusion à Torigine européenne de la seule espèce, 
qui compose ce groupe. Il est digne de remarque que, dans un 
grand nombre de cas , les espèces qui croissent dans un pays 
Ibrt différent de la masse du genre auquel elles ont été rappor- 
tées , méritent souvent , à un examen ultérieur , d'^i être dis^ 
tinguées ou comme genre ou comme section; c'est sous ce 
rapport que l'observation précédente me parait avoir quelque 

Vltérêt. 

DC. 



10, EUPHORBIA GLOBOSA Pl.. 5. 

bactylanthes globosa. Haw. plùlot. Mag. Nov. 1823. 

Les euphwbiacées à tige charnue sont aussi remarquables par 






"(1) Le genre Agenoria de Don se trouve identique avec le Piptopogon de Casi^ 
itoir et rentre dans Tancien genre Seriola d'après Lessing. 



DAlifS LE JARDIN DB GENEVE. 25 

leurs fleurs que par leur port , ce qui me détermine à domier 
ici une figure complète de Tespèce appelée par Haworth Doc- 
tylanthes globosa. La description de ce botaniste étant d'ail- 
leurs très-insufiisante , il ne sera pas inutile d'en donner une 
plus détaillée. 

L'ensemble de la plante ressemble à une Stapelia ^ mais la 
forme des rameaux est beaucoup plus variable , plus irréguliè- 
re. Ils partent d'un corps lisse, charnu, globuleux, large de i 
. à 3 pouces y de la couleur d'une pomme de terre ^ les uns sont 
arrondis ou ovoïdes; les autres à peu près cylindriques. Leur 
longueur varie de i à 3 pouces ) et leur largeur de 4 à 12 lignes. 
Leur épiderme est parsemé de points blanchâtres , visibles à la 
loupe, desquels résulte une teinte d'un vert glauque. La surfa- 
ce est divisée en petites aréoles, renflées en mamelons, de chacun 
desquels naît une feuille. L^insertion de ces feuilles forme une 
^pire telle que la 6"® recouvre lai'® , en faisant une seule fois 
le tour de la tige (1/6 diaprés la méthode de Braun). Les feuil- 
les sont ovales, pointues aux deux extrémités^ creusées en gout- 
tières, sessiles, longues d'une ligne. 

Des pédoncules cylindriques partent de l'extrémité des ra- 
meaux. Us ont de 3 à 6 pouces de longueur, et sont quelquefois 
renflés irrégulièrement en corps charnus^ semblables aux ra- 
meaux ou tiges déjà décrits. Ordinairement ils portent en un 
point quelconque deux ou quatre bractées verticillées , ovales- 
aiguës , foliacées, longues de i à 3 lignes; et, à cet endroit, ils 
se bifurquent : plus haut on trouve deux bractées semblables 
et opposées, entre lesquelles naît une fleur. 

La partie la 'plus apparente de la fleur est un involuci^e en 



26 SEPTIEME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

entonnoir, à bords digités, d'où vient le nom de Dactjlanthes , 
proposé par Haworth , nom qui restera probablemait attaché à 
la section des Euphorbes dans laquelle rentre cette espèce. 
Examinée de plus près , voici comment on conçoit cette singu- 
lière organisation. 

Les corps digités si apparens sont les appendices externes 
de Tinvolucre , analogues aux glandes , qui , dans les Euphor- 
bes communes, sont lunulées, arrondies, etc. Ces appendices^ 
longs de 5 à 6 lignes , sont ici au nombre de cinq , divisés , à 
partir du tiers de leur longueur, en trois et quelquefois quatre 
lanières, de telle façon que Tun des appendices, isolé, ressemble 
à une main dont on aurait retranché le pouce. A la base de 
l'appendice, du côté intérieur, on remarque une double poche, 
garnie intérieurement de petites cavités à bords charnus et blan- 
châtres : chacune des lanières de l'appendice présente de même 
du côté intérieur des lacunes blanches , creuses , arrondies , dis- 
posées en une série longitudinale peu régulière. La couleur 
générale de l'involucre étant verte, on est frappé au pre- 
mier coup-d'œil de ce tissu caverneux blanchâtre de la face 
interne. 

Les vrais lobes de l'involucre sont alternes avec les cinq ap- 
pendices et situés du côté intérieur. Us sont ovales, obtus, longs 
d'une ligne , verdâtre et ciliés ; ils se penchent vers le pistil , 
qu'ils enveloppent complètement au commencement de la flo- 
raison : ils sont embriqués , de gauche à droite (si on. le sup- 
pose au centre de la fleur) . Quand on ouvre les fleurs , ces cinq 
lobes soudés par la base ressemblent à une corolle 5-fide , et 
on remarque alors, à leur orio^ine et alternes avec eux, cinq 



nu JARDIN DB GENEVE. 27 

filamens qui s'élèvent du fond de la fleur jusqu'à la moitié de 
Tinvolucre. Ils tiennent par la base à Tinvolucre et non aux 
étaniines: ils sont poilus et grêles. 

Vingt à quarante étamines sont disposées en cinq faisceaux 
alternes avec les lobes de l'involucre , opposés par conséquent 
aux filets intérieurs et aux appendices digités de l'extérieur . 
Dans chaque faisceau les étamines les plus grandes sont vers le 
centre ; elles dépassent d'une ligne, à la fin de la floraison , les 
lobes de l'involucre. Chaque filet est articulé aux 2/3 de sa lon- 
gueur. L'article inférieur est glabre à sa base, hérissé, du milieu 
au sommet, de poils courts et étalés. L'article supérieur 
est glabre, un peu rougeâtre. Chaque loge d'anthère s'ouvre 
par une fente du côté supérieur, comme dans toutes les Euphor- 
bes. Le pollen est jaune, à grains adhérens. L'évolution des 
étamines est centrifuge. 

Le pistil est un peu plus court que l'involucre pendant la flo« 
raison. Il se compose d'un ovaire à 3 loges, porté sur un long 
pédicelle, et de trois stigmates linéaires, obtus, recourbés à 
Textrémité, entièrement glabres. Après la floraison le support 
de l'ovaire s'allonge et celui-ci dépasse alors l'involucre. Cha- 
que loge contient un ovule. 

Une chose digne de remarque, c'est le développement des 
organes floraux. Les organes sexuels sont d'abord entourés 
des lobes ovales et ciliés de l'involucre^ comme on les voit dans 
la fleur parfaite. Sur leur face extérieure il y a des glandes 
triangulaires, tachées de rouge , qui deviennent ensuite les ap- 
pendices digités. Leur côté intérieur garni de poches est le pre- 
mier développé j les doigts extérieurs grandissent et se relèvent 



28 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

ensuite, en se déronlant pour ainsi dire de bas en haut. La fleur 
est sessile jusqu'au moment où les appendices digités .se déve- 
loppent. Pendant la floraison les pédoncules sont dressés : ils se 
penchent pendant la maturation • 

On peut caractériser cette plante par la phrase suivante : 

EuPHORBiA (Dàcttlanthes) globosà: ramis cr assis rotundatis 
vel çylindraceis rnarnrnïllarihus , pedunculis unifloris elon- 
gatis , braeteis opposais , im^olucri appendicAus eoctemis di- 
gitatis facie interna lacunosis et basi bisaccatis^ lobis ovatis 
ciliatis stylo adpressis^ tubo ins^olucri appendicibus filiformi- 
bus cum lobis altemantïbus basi instructo. 

Elle ressemble à VE. Anacantha Willd. (Burm. afiric. 1 7, t. 7, 
DG. et Red. pi. gr. i44)t ^^ Haworth classait aussi dans son 
Dactylanthes. Cependant elle me paraît différer sufiisamment 
par ses rameaux articulés et irréguliers , ses fleurs longuement 
pédonculées (et non sessiles) , ses lanières de Tinvolucre allon>- 
gées, garnies de cavités, etc. 

M. Rœper, que nous avons eu le plaisir de voir fréquemment 
à Genève , a examiné cette plante et m'a dit que les Dactylan- 
thes de Haworth devaient rentrer, comme section, dans le genre 
Euphorbia, à cause de la variété de formes des appendices 
glanduleux et des transitions qui existent en plusieurs cas. J'ai 
cru devoir adopter cette manière de voir, qui me paraît fondée^ 
et qui d'ailleurs est celle d^un botaniste dont le nom fait auto- 
rité dans le cas dont il s'agit. 

G'està M. Hitchin, de Norwich, que le Jardin de Genève 
doit l'espèce que nous venons de décrire. 



DU JARDIN DB GENÈVE. 29 



EXPLICATION DE LA PLANCHE 5. 



A. Plante de grandeur naturelle; — 1. tubercule d'où partent les rameaux. Il est mor- 
Hé sous terre ; — 2. rameau de forme sph^rîque ; — S. rameau de forme allongée ; — 
4. renflement de Tun des pédoncules ; — 5. fleur au moment de la fécondation ; — 6. flew* 
après la fécondation. 

6. Détails de la fleur; — 1. fleur grossie déjà passée; — 2. fleur dont on a retranché 
trois divisions d*appendice ; — a. poches internés d*un appendice; — b, doigts ou divisions 
des appendices; — c. lobes de Tinvolucre entourant le pistil; — 3. la même fleur vue en 
raccourci de haut en bas, mêmes lettres que pour la fîg. 2 ; — 4. fleur dont on a retran- 
ché deux appendices, mêmes lettres que ci-dessus ; deux étamines « au moment de l'émis- 
sion du pollen , passent entre les lobes de Tinvolucre et le pistil; — 5. un des appendices 
ayant quatre doigts; — 6. fleur dont on a fendu Tinyolucre Ibngitudînalement, pour mon- 
trer les étamines et le pistil, mêmes lettres que ci-dessus; — d. filamens internes de Tin- 
yolucre ; — 7. plan de la fleur; — b* appendices ; — c. lobes de rinvolucre ; — - d. filamens 
internes ; — e. faisceau d'étamines autour du pistil ; — 8. faisceau d'élamines ; — 9 et 10. 
étamines; — 11, fruit de grandeur naturelle; — 12. bouton de grandeur naturelle; — iX 
id. grossi ; —a. rudiment des poches intérieures des appendices ; — b, rudiment des doigts 
des appendices; — c. lobes de l'involucre; — 14. bouton un peu plus avancé > mêmes let- 
tres que ci-dessus ; — n. stigmates. 

ÂLPH. DG. 



II. MESEMBRYANTHEMUM BLANDUM. 



Pendant nombre d'années nous avons cultivé cette planté 
sous le nom de M. Burchellii^ comme provenant du voyage du 
Gap de M. Burchell. G'est tout récemment qu'un examen 
plus attentif nous a fait reconnaître son identité avec le M. 
blandum^ figuré dans le BotarUcal Magazine^ t. 582, et dans le 



30 SBPTIÈME NOTICE SUR LBS PLANTES RARES 

Botanical Cabinet^ i. Sgg. Je donne cette synonymie parce que 
nous avons envoyé à quelques Jardins des boutures sous le nom 
de M. BurclielUi , et que plusieurs botanistes les ont reçues et 
propagées comme une espèce véritablement nouvelle. 

La tige est rameuse , droite , haute de 2 à 3 pieds. Les ra- 
meaux sont anguleux , glabres , de couleur brune , dichotome 
ou trichotomes. Les feuilles opposées , droites ou légèrement re- 
courbées vers la tige, distantes d'un pouce à un pouce et demi, 
linéaires, triangulaires, aiguës, longues de 6 à 10 lignes, glau- 
ques, glabres, ponctuées quand on les regarde à la loupe ; Ta- 
rête dorsale assez aiguë dans les nouvelles feuilles; les faces 
latérales larges d'une ligne au plus ; la face supérieure canali- 
culée, plus étroite que les autres. Les fleurs ordinairement en 
cime, savoir une terminale et deux plus tardives , qui termi- 
nent les rameaux axillaires. Les pédoncules ont un à deux 
pouces de longueur. Les fleurs s'ouvrent le matin et durent une 
demi journée. Le calice a cinq lobes inégaux, pointus, dont 
deux ou trois plus grands , longs de 4 lignes et deux autres 
bordés de membranes desséchées. Les pétales sont d'abord 
blancs, puis rosés, linéaires, longs de 5 à 6 lignes; en sorte que 
la fleur épanouie a environ 1 5 lignes de largeur^ Cinq stigmates 
obtus, rayonnans, beaucoup plus courts que les étamines, for- 
mant pendant la maturation cinq petites pointes sur un disque 
rougeatre pentagone. 

Ce mésembryanthème fleurit chaque année, en grande 
abondance, depuis la fin du mois de juin jusqu'en septembre. 

La figure du Botanical Magazine est défectueuse en ce qu'elle 
ne montre pas la ponctuation des feuilles , qui produit une 



DU JARDIN DB GENÈVE. 31 

teinte peu unie, et surtout par la manière dont le peintre a fait 

ressortir les stigmates sur un fond obscur , que l'on cherche en 

vain dans la fleur. 

Alph. DC. 



12. BEGONIA BRASILA. 

B. caule petiolisque longe pïlosis^foliis inœqualiter cordatis 
ovatis supeme pilosis^ stipulis Oi^ato-acutis cïliatis^ pedunculis 
retrorsum subpilosisy JlorU)us masculis dùepalis dipetalis^ fe- 
mineis ^-S-petalis basi 3-bracteatis y alis inœqualibus. 

Le Jardin botanique de Prague nous a envoyé^ sous le nom 
de B. Brasila Schranck^ un Bégonia que je ne trouve pas dans 
l'herbier de mon père, et qui n'est mentionné sous ce nom dans 
aucun catalogue. Il n'est pas ^ en particulier, dans l'quvrage 
de M. de Schranck sur les plantes du Jardin de Munich. 

La tige est charnue , cylindrique , couverte çà et là de longs 
poils blancs , glabre en d'autres points. Dans nos échantillons 
elle n'a que 4^5 pouces de hauteur , mais ils paraissent d'une 
mauvaise venue. Les feuilles sont inégalement cordiformes, ob- 
tuses ou aiguës, ovales, sinuées, longues de 2 à 3 pouces, héris- 
sées à la surface supérieure de poils épars et courts , glabres en 
dessous, excepté à la base des nervures qui offre quelques poils. 
Les pétioles sont couverts des mêmes poils allongés qui sont 



32 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

abondans, surtout vers le haut : ils sont plus courts que les lim- 
bes. Les stipules ovales, aiguës, fortement ciliées de longs poils, 
dressées, sessiles, longues de 4 lignes, larges de i 1/2. Les pé- 
doncules multiflores, axillaires, un peu plus longs que les pétio- 
les , cylindriques et peu charnus , of&ent aussi quelques poils 
qui sont rebroussés. Les cimes ont environ 4 fleurs, avec des 
bractées et bractéoles ciliées, analogues aux stipules. 

Les fleurs mâles sont terminales et munies d'un pédicelle 
glabre , long de i à 2 lignes. Elles of&ent deux sépales oppo- 
sés , arrondis, étalés^ de couleur blanche, larges de deux lignes; 
et deux pétales alternes avec les précédens, d^un tiers plus 
courts, linéaires, étroits, caducs. Les étamines, en grand nom- 
bre, n'oflfrent rien de particulier. 

Les fleurs femelles portées par des pédicelles de i à 4 lignes , 
glabres et cylindriques, ont à la base trois bractées oblongues, 
ciliées, obtuses, verdâtres, longues de deux lignes, persistantes; 
unovaire adhérent, doublé ^es sépales, à trois ailes obtuses, trian- 
gulaires, dont une double des autres, alternes avec les sépales. 
Au-dessus, se trouvent 4-5 pétales ovales, longs d'une ligne , 
étalés. Il y a 6, ou plus souvent 8 stigmates, plus courts que 
les pétales. 

Alph. DC. 



i3. FICUS CERASIFORMIS. 



La brièveté de la description de Desfontaines (Gâtai, plant. 



BU XA.RBI1V DE GENÈVE. 33 

hort. paris, edit. 3^ p. 4i3) m^engage à dire quelques mots de 
cette espèce, qui n'est pas commune. 

Le bois est jaunâtre. Les jeunes rameaux et les pétioles sont 
couverts d'un duvet velouté de couleur fauve. Les feuilles al- 
ternes, horizontales ou pendantes, ovales, aiguës à la base^ 
acuminées à l'extrémité^ longues de 5 à 6 pouces, larges de 2 à 3^, 
entières, glabres en-dessus ^ velues et rudes en-dessous , offrant 
une nervure centrale assez forte, deux nervures secondaires 
qui partent de la base de celle-ci, et 2 ou 4 autres nervures se-* 
condaires moins fortes qui vont se réunir vers l'extrémité. Les 
pétioles obt 4 lignes de longueur. Les fruits pendans, solitaires 
à l'aisselle des feuilles, ont un pédoncule velu, double de la 
longueur des pétioles ^ mince à la base et s'élargissant vers le 
haut : ils sont sphériques, longs d'un pouce, de couleur orange, 
velus, avec des aspérités blanchâtres. En les cûttpant on obser- 
ve une chair orange pâle ^ épaisse de 3 lignes , suintant du lait, 
et à l'intérieur les cnrganes floraux. Ceux-ci se composent d'un 
perigone 4^patûle ^ long d'une ligne et demie , à lanières li- 
néaires , aiguës^ droites, légèrement poilues ; et d'un carpelle 
libre , semilunaire, comprimé, terminé par un style plus court 
que les lobes du perigone. 

Nous avons reçu cette espèce du Muséum d'Histoire naturelle 
de Paris. Les fruits mûrissent en août. 

Alph. DG. 



«ki*i 



34 SEPTIEME NOTICE SUR LES PLANTES EÀRES 



i4. CASSIA FLEXUOSA. Pl. 6, 

C. folUs 5-jugis^ glandulâ oçoïdeo-acutâ inter foUolorumr 
par primum , foliolis ellipticis emarginatis basi ohîiquis^ se- 
palis et petalis obtusisy antheris 2 maximis^ os^ario puhes- 
cente. 

Cette bellie espèce a été découverte au Chili , par l'infortuné 
Bertero. lien avait envoyé des graines au Jardin de Genève 
sous le nom de C. ilexuosa^ que nous nous faisons un devoir 
de publier, en souvenir de l'auteur. 

La tige est glabre , haute de 3 pieds. Les stipules sont lan- 
céolées, pointues^ un peu dentelées, longues de 3 lignes. Les 
feuilles sont garnies de 5 paires de folioles elliptiques , émar- 
ginées , rétrécies à la base^ en une sorte de court pétiole long 
de 6- 1 o lignes , large de 4 à 6 , entières, un peu poilues en-des- 
sous sur la nervure centrale; il y a une glande ovoïde, pointue, 
entre les deux premières folioles. Les fleurs sont grandes, dis- 
posées en corymbes axillaires et terminaux ; les pédoncules un 
peu velus, de la longueur des feuilles. Chaque pédoncule porte 
6-8 fleurs. Les pédicelles sont longs de 3 à 10 lignes. Les lo- 
bes du calice sont obtus. Les deux extérieurs opposés petits et 
verdâtres; les autres plus grands et pétaloïdes. Les pétales d'un 
beau jaune doré, obtus, longs de 4hgnes, rétrécis à la base. 
Des dix étamines deux sont très-grandes et recourbées , quatre 
de moitié plus courtes que les pétales , et quatre très-petites ) 



DU JARDIN DE GENEVE. 35 

^avortées , tronquées , situées vers l'axe de rinflorescence. Les 
-anthères sont oblongues, terminées par deux pores. L'ovaire est 
recourbé, filiforme, pubescent. 

Cette espèce est très-voisine du C coluteoides ^ dont elle 
•diffère par desfolioles plus petites, à nervures plus réticulées et 
plus saillantes , ainsi que par des pédoncules axillaires , tandis 
que dans le C. coluteoides ils sont terminaux par avortement 
des feuilles de la partie supérieure. 

Elle fleurit chaque année et contribue beaucoup à l'ornement 
des massifs* 

« « ■ 
■ 

EXPLICATION DE LA PLANCHÉ 6.. 

« 

Fig. 1. — fleur grossie dont on a enlerë le calice et la corolle ;-^2* pétales-; — 3. calice^ 
la corolle étant tombée ; — 4. étamines aTortées ; -— 5 et 6. étainines de grandeur moyenne; 
— 7. étamine allongée^ fertile ; — 8* pistil. * • 

Albh. DC. 



i5. CASSIA SCHINIFOLIA. 

C. {CkamœsennaJfoUolis 6^'ugis lanceolatis acutis glaber- 
rinus^ glanduld sessili rnaa^ùnd ad basin petioli ^ racemo ter^ 
minaliy pedunculis ^S-^riSj pedicelUs umbeUatis. 

Elle provient de graines envoyées-, sous ce nom^ par le Jar- 
din botanique de Montpellier. Je la crois distincte de celles qui 



36 SEPTIÈME NOTICE SUR I.ES PLANTES KARES 

sont décrites dans le Prodromus, et des autres espèces que j'af 
pu voir décrites ou figurées altleurs. L'espèce dont elle me pa- 
raît se rapprocher le plus est le C ruscifolia (Jacq. ic. rar. 
I , t. 7 1)^ mais ses folioles sont un peu pbis étroites, mtièrement 
glabres, ainsi que les rameaux et les pétioles, et la glande si- 
tuée à la base des feuilles est bien plus apparente. 

La tige est ligneuse, haute de 3 pieds; les rameaux sont lisses,, 
cylindriques ou sillonnés* Les folioles presque toujours au nom- 
bre de six, quelquefois de cinq, même de quatre. Assez fré- 
quemment la première foliole est solitaire. La glande principa- 
le située sur le pétiole , tout près de la base, est déprimée, rou- 
geâtre, longue de près d'une ligne ^ remarquable par sa grosseur 
et par la liqueur sucrée qu'elle suinte en abondance. Les feuil- 
les ont environ 4 ^ ^ pouces de longueur; les folioles 
I 1/2 pouce, sur 3 à 4 lignes de largeur. Celles-ci pré- 
sentent leur plus grand diamètre {dus près de la base 
que du milieu, et vont en se rétrécissant avec une cer-^ 
taine inégalité qui tes rend obliques. On remarque ordi- 
nairement entre les 2 premières folioles une petite glande 
oyoîde, variable quant à la grosseur, mais toujours plus 
petite <pie celle qui se trouve à la base du pétiole. Quelquefois 
même il y a, entre les folioles de la seconde paire, une 
apparence de glande mal développée. Les fleurs sont en 
grappes cory mbiformes , terminales, composées de pédoncu- 
les d'un demi pouce de longueur, qui portent des om- 
belles de 3 à 5 fleurs, Les pédicelles, glabres comme les 
pédoncules, ont de 2 à 4 lignes de longueur. L'in- 
florescence est indéfinie centripète. Les bractées ovales , aï- 



BU JARDIN OE GBNEYE. 37 

guës, longues de 2 lignes, sont très-caduques. Les lobes 
du calice âont ovales, obtus, longs de 2 à 3 lignes. Les 
pétales, d^un jaune doré^ ont de 4 ^ ^ lignes de lon- 
gueur ; celui du côté supérieur est échancré au sonunet ; 
les autres arrondis. Il y a dix étamines, dont trois du côté 
supérieur, stériles^ longues d'une ligne; quatre réunies au 
centre , fertiles , s'ouvrant par des pores terminaux ; deux 
autres fertiles ,. situées latéralement au-dessous des précé- 
dentes; enfin une dixième, stérile^ située du côté inférieur 
de la fleur entre les deux pétales inférieurs. L'ovaire est 
glabre, courbé comme dans toutes les espèces du genre; 
sa pointe se relève du côté supérieur. 

Alph. DC 



6. PAPAYER INTERMEDroM. 



J'ignore Torigine réelle d'un fort beau pavot qui orne 
les plate-bandes de notre Jardin, mais je suis porté à croire 
qu'il est un hybride produit, par le hasard, entre les 
P. bracteatum et P. orientale II est exactement intermédiaire 
entre ces deux espèces. Pour le port, et la coideur des 
pétales , il approche plus peut-être de V orientale^ mais il 
a des bractées, ce qui le place nécessairement à la suite 
du bracteatum. Voici les points où je remarque quelque 



138 SEPTtCMB NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

différence entre ces trois plantes, que j'ai maintenant sous 
les yeux. Les caractères omis sont semblables dans les trois 
espèces. 



BRACTE ATUM . INTERMEDIUM . ORIENTALE . 

Tige - Plus ramifiée , plus Plus ramifiée , plus 

forte que dans le brac' forte que dausle broc- 

teatum. teatum. 

Feuilles Lobes ëlroilSj recour- Lobes intermëdiai- Lobes planes. 

bés sur les bords du res^ quant k la forme 
côté supérieur. et ii la courbure. 

Bractées -• Grandes et très-iné- Bfoins grandes et sen- Point de bractées. 

gales; une d^elle tou- siblement égales entre 
jours de moitié plus Ion- elles, 
gue que les autres. 

Calice Couvert de poils ap- Couvert de poils Couvert de poils 

pliqués, comme ceux dressés; ceux du pé- dressés; comme ceux 

des pédoncules. donciile étant appli- du pédoncule. 

qués. 

Corolle D'un rouge très-foncé D'un rouge intermé- D'un rouge capuci- 

aveo une grosse tacbe diaire entre les deux ne, c'est-k-dire tirant 

noire k la base de cha- espèces, avec des ta- sur le jaune, avec des 

que pétale. ches conmie dans le taches k la base peu 

bracteaturn» prononcées. 

.Fleuraison.« « . • . • En pleine fleuraison Idem. 

auand celle du brctc^ 
teati/m. finit. 

Alph. DG. 



DIT JARDIN D£ GENÈVE. 30 



17. ARRACACHA ESCULENTA. 



A. esculenta DC. Prodr. A, p. 944, 5™® Not. gurlespLrar. dujard. de Genève^ 
p. 4, t, I (Mém. Soc. Phys, et d'Hist. nat. vol. VI). 



La cinquième Notice sur les Plantes rares du Jardin de 
Genève, publiée- en i833, a déjà fait connaître les essais 
tentés en 182g et i83e, au sujet du précieux tubercule 
de TArracacha, que nous avons été des premiers à cul- 
tiver en Europe. Le seul résultat de ces tentatives avait été 
une connaissance complète des organes de la fructification , 
jusqu'alors peu connus ; mais nos plantes avaient péri après 
la floraison, sans produire de nouveaux tubercules. 

Cependant l'attention publique , fortement excitée par cette 
première tentative, devait déterminer les amis des sciences 
et de Fagriculture à faire venir de nouveaux pieds de cette 
plante, bien digne d'intérêt. Peut-être une culture différente, 
au moyen des tubercules plus jeunes, pouvait-eUe conduire à 
MU résultat avantageux. 

C'est à M. Levât , de Montpellier ^ et à son parent , 
M. Chabannes, établi à Carracas, que nous devons le se- 
cond envoi de tubercules d'Arracacha. Ils sont arrivés à 
Genève^ dans le meilleur état de conservation, le 1 5 juin 
i835, et nous nous sommes hâtés de les planter dans deux 
terrains différens. Quelques tubercules avaient la grosseur 



40 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

des deux poings réunis; d'autres un volume encore plus 
considérable , qui dépassait les plus grosses pommes de terre. 
A l'extérieur ils étaient d'un brun foncé; à ^'intérieur le 
tissu était évidemment plein de fécule. Sept tubercules ont ' 
été mis en terre de bruyère, deux en terre franche , en- 
tre des ceps de vignes , un en vase, enfin un dernier tubercule 
a été placé dans une bonne terre de jardin, chez un agriculteur 
très-soigneux, M, le syndic Lullin. 

Toutes ces plantes ont poussé promptement une herbe 
vigoureuse. Aucune n'a fleuri; tandis que dans notre pre- 
mier essai elles avaient toutes donné des fleurs. 

D'après cela nous augurions bien de la formation de 
nouveaux tubercules , pensant que les sucs nourriciers ne 
se seraient pas portés vers la partie supérieure de nos 
plantes. Cependant nous avons vu avec peine, le lo no- 
vembre^ que les tubercules ne s^étaient ni développés, ni 
multipliés. On remarquait seulement autour des plus gros 
tubercules^ un certain nombre de tiges (5 à lo), renflées à 
la base en un corps charnu de n pouces d'épaisseur et 
de 4 ^ ^ pouces de longueur. En coupant ce renflement 
dans le sens longitudinal, j'ai été frappé de son appa- 
rence à moitié farineuse. Evidemment la plante avait une 
disposition à former un dépôt de iecule dans la partie 
inférieure de ses tiges^^comme on le remarque dans plu- 
sieurs autres ombellifères, mais le temps ou la chaleur lui 
avaient manqué pour accomplir ce genre de végétation. 

Nous avons soigné ces jeunes tiges , et nous nous proposons 
de les planter de bonne heure au printemps. 



BU JARDIN DE GENÊYB. 41 

Il ne sera pas mutile de remarquer que si, dans cet essai, 
la chaleur a paru manquer à nos plantes, d'un autre 
côté le froid ne parait pas les a£fecter beaucoup. Les feuilles 
de Dahlia , et mêmes de pommes de terre , ont gelé plu- 
sieurs jours avant celles d^Arracacha. Le lo novembre 
celles-ci étaient encore vertes, pour la plupart. Si nous 
avons retiré les plantes, c'est par la crainte où nous étions 
que l'humidité ne fît pourrir les tubercules, ou qu^un froid 
plus intense ne les fît geler. M. Lullin a fait les mêmes 
observations et a suivi la même marche. 

Les pieds mis ten terre de bruyère, dans un endroit 
ombragé, ont moins bien végété que ceux en terre ordi- 
naire. Ds ont été plus sensibles au froid , et la base de leurs 
liges était moins enflée* 

Tel a été le résultat de cet essai que nous devons au 
2èle de MM. Levât tet .Ghabannes. Nous saisissons cette 
occasion de leur exprimer publiquement notre reconnais- 
sance, et nous sommes persuadés que tous les horticul- 
teurs instruits se joindront à nous dans ce senimtent. La 
tentative n'a pas échoué comme la première fois, seule- 
ment elle n'a pas encore reûssi. L'année prochaine nous 
donnera peut-être un résultat plus satisfaisant. 

ÂLPH. DG. 



42 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 



i8. COTYLEDON CRISTATA. Pl. 7. 

G. cristatus Haw, philos. Mag. 48 tj, om/, 4, p. 4 23, 
G. cristata DC. Prodr. 3, p. 3gg. 

Les feuilles fbnnent une rosette un peu lâche, et par- 
tent d'une tige, longue d'un pouce environ, couverte de 
fils brun, lisses, nombreux, longs de &-10 lignes, ana- 
logues aux petites racines adventives qui recouvrent les 
tiges de fougères- Les feuilles cunéiformes, d'environ 18» 
lignes de longueur et 10-12 lignes dans la plus grande 
largeur, sont charnues, convexes, surtout du côté supérieur,, 
obtuses et sinueuses ou crispées à l'extrémité, d'un vert 
grisâtre , veloutées sur les deux surfaces , à cause d'un grand 
nombre de poils courts simples raides et obtus. 

La hampe a un pied et demi de longueur; eUe porte 
vers le bas quelques petites feuilles alternes , dont la 3"* re- 
couvre la i*^* (soit i/3), arrondies ou ovales, planes, peu 
charnues , avec un pétiole d'une * ligne et un limbe de i /a 
ligne, pubescentes comme les feuilles radicales. Elles de- 
viennent de plus en plus étroites vers le haut, en même 
temps que la tige florale devient moins pubescente: cel- 
le-ci est glabre dès le tiers de sa longxieur jusqu'au sommet , 
rougeâtre, cyUndrique, ponctuée de taches vertes oblon- 
gnes. 

Fleurs soUtaires, disposées le long de la tige florale, à 



DU JARDIlf DE GENÈVE* 43 

partir de la moitié jusqu'à l'extrémité, naissant à l'aisselle 
de trois bractées , savoir une extérieure , ovale-aiguë , longue 
d'une ligne^ les deux autres plus petites, intérieures, oppo- 
sées de part et d'autre de la première. Pédicelle long d'une 
ligne et demie^ turbiné, lisse ^ glaucescent, glabre, et telle- 
ment continu avec les lobes du calice, que Ton dirait une 
fleur à ovaire adhérent. La floraison est centripète. Les 
boutons sont dressés , mais les fleurs ouvertes ou déjà passées 
se penchent d'un seul côté de la tige. 

Calice à cinq lobes aigus, glabres, glaucescens, longs 
d'une ligne. Corolle gamopétale, quoique l'on voie très-bien 
la soudure des 5 pétalesj^ longue de 6 lignes; tube long 
de 5 lignes, large d'une seule, glabre à ^extérieur, un peu 
velouté à rintérieur, vert avec des taches pourpres. Lobes 
ovales^ ^igus, recourbés, blancs, et rosés sur le bord qui 
n'est pas recouvert dans Festivation : celle-ci contournée 
de droite à gauche relativement à l'axe de la fleur. Entre 
chaque lobe de la corolle se trouTC un petit appendice 
en façon de lobe très-court. Dix étamines , dont les filets 
sont en partie soudés avec le tube de la corolle: les 
5 alternes avec les lobes de la corolle, se détachant du 
tube, plus bas que les autres; les 5 autres plus élevées 
s'omTant les premières. Anthères arrondies fort petites. Cinq 
pistils libres , partant d'un torus charnu ou pédicelle 
soudé avec le calice^ fusifônnes, longs de trois lignes ^ à 
surface glabre mis bosselée; stigmates obtus ; des écail- 
les arrondies, émarginées, planes, opposées aux pistils et 
appliquées contre la base de chacun d'eux. Les pistik et 



44 SEPTIÈME NOTIGB SUR LES PtANTES RARES 

leurs glandes alternes avec les lobes du calice, et par con- 
séquent opposés à ceux de la corolle et aux étamines 
les plus longues, comme c'est le cas dans toutes les Grasr- 
sulaoees diplostemones. (i) Beaucoup d'ovules elliptiques. 
Cette plante, envoyée par le Jardin royal de Berlin,, 
a fleuri au ccmimencement de septembre i834* 



BXPUGÀTION DE LÀ PLANCHE. 

Fig. 1. surface des feuilles vues k la lonpe; — S. bouton grossi; — S. fleur grossie; — 
a, bractée ; — b. Tune des deux petites, bractées intérieures; — c, pëdicelle chamu^ — 
d, calice ou lobes du calice ; «^ e. lobes de la corolle; — y*, appendices de la corolle; — -^ 
4. fleur coupée en long et grossie ; — 5. corolle étalée ; — 6, fleur dont on a enlevé la co- 
rolle pour montrer les pistîb et leurs écailles à la base ; — 7. coupe de la fleur. 

Alph. DCL 



19- CHORIZEMA DIVERSIFOLIA. Pl. 8. 

CH. folus integris cuspidatis^ inferioribus obouatis^ superio- 
ribus linearibus vel lanceolatiSy supeme gîabris^ subtus pu- 
berulisy pedunculîs 2-3 ^om. 

Cette petite plante nous a été montrée par l'un des meilleurs 



(1) DG. Hém. sur les Crassolac. , in-4o. 



DU JARDIN DE GENÈVE* 45 

Aoristes de notre ville, M. Grenier, sans qu'il ait pu nous 
en indiquer Forigine. 

La tige est grêle, filiforme, probablement rampante 
dans rétat naturel, longue de 3 pieds, un peu relue. 
Les feuilles, assez éparses, varient beaucoup de formes; les 
inférieures sont oblongiies ou obovées, longues de 3 à 6 
lignes, larges de 2 à 4? 1^ supérieures lancéolées ou linéaires,, 
longues de I à 2 pouces, larges de 2 à 4^ toutes entières, termi- 
nées par une petite dent, glabres en-dessus, velues en-dessous et 
sur les bords. Pédoncules axillaires, longs de 2 à 4 pouces, 
aussi velus. Les pétioles, longs à peine d'une ligne, sont 
terminés par 2 ou 4 fleurs assez isolées, sessiles, à l'ais- 
selle de très-petites bractées linéaires. Galice glabre, en 
entonnoir , 5-fide , long de 3 lignes environ ; les deux lobes 
supérieurs plus larges que les autres^ et moins divisés en- 
tre eux. Gorolle de couleur capucine pâle, avec une ta- 
che jaune au milieu; étendard arrondi^ échancré en cœur, 
relevé, lai^e de 5 lignes; ailes obovées, planes, de moitié 
plus courtes que l'étendard, et de couleur plus foncée, 
ayant un onglet renflé au milieu et embrassant la carène ; 
celle-ci est presque cachée par les ailes , de couleur verdâtre , 
obtuse, rétrécie en un onglet filiforme formé de 2 filets 
soudés. Dix étamines distinctes, de la longueur de la ca- 
rène. Filets minces, sauf ceux des étamines latérales (oppo- 
sées aux ailes) qui sont un peu élargis. Pollen jaune clair*. 
Ovaire fusiforme, un peu velu. 



46 BEPTIÈMB NOTrCB SUR LBS PLANTES RARES 



expugàhon de la planche 8. 

Fig, 1. fleur Tue de c6të; — 2. fleur vue du côté infërieur; — 3. calice; — 4. pétaltt 
isolés et dans leur position relatiT«; — 6. Staminés; — €• pistil. 

Alph. DG. 



20. PHASEOLUS? SUPERBUS. 



Parmi des plantes semées dans le Jardin de Genève en 
i83o , nous avons vu fleurir dès i832 une Légumineuse 
fort remarquable , qui , vu sa beauté , peut être citée comme 
digne d'orner les jardins. 

La racine est un tubercule un peu saillant au-dessus de 
terre et qui parait être de la grosseur d'un œuf. Une tige 
ramifiée et volubile s'élève à une hauteur de 4 <>u 5 
pieds , et s'entortille autour d^une palissade : elle est her- 
bacée, cylindrique, un peu striée, rude au toucher, et toute 
hérissée de poils simples, raides, insérés sur 'de petites as- 
pérités. Les feuilles qui naissent à 3 ou 4 pouces les unes 
des autres , sont munies de stipules triangulaires , pointues, 
longues de 3 lignes: il y a 3 folioles égales, ovales, ter- 
minées en pointe et coupées en ligne presque droite à la 
base^ longues de i 1/2 pouce et larges d'un pouce, entières, 



DU JARDIN DB GENÈVE. 47 

velues y mais sans poils raides , à nervures penninerves sail- 
lantes en-dessous , supportées par un pétiole commun , long 
de I à 2 pouces, couvert de poils rudes: les deux folioles 
latérales ont des pédicelles très-courts, munis chacun d'une 
stipelle linéaire à la base: la foliole terminale a un pédi- 
celle de demi-pouce, muni près de s<m extrémité de deux 
stipelles semblables aux précédentes. 

Les pédoncules axillaires sont plus longs que l'intervalle 
des feuilles, cylindriques, renflés à la base et hérissés de 
poils raides. Ils portent vers le haut 5 à 6 fleurs suppor- 
tées par des pédicelles de 3 à 6 lignes. Chaque bractée 
principale, qui est ovale et pointue, longue de 3 lignes y 
donne naissance à un pédicelle qlii avorte^ mais il y a 
deux fleurs latérales qui se développent, et dont les brac- 
tées se voient de chaque côté de la bractée principale. 
Chaque fleur est elle-même comme emboitée par deux 
bractées opposées, ovales, obtuses, très-velues, longues de 
près de trois lignes. Le calice, qui dépasse à peine ces 
bractées, et qui est velu, principalement à sa base, se di- 
vise au sommet en lobes membraneux , au nombre de qua- 
tre, par la soudure des deux supérieurs. La corolle est 
d'un beau rouge. L'étendard est arrondi , échancré au 
Sommet, recourbé sur les bords, embrassant le reste de 
la fleur, et double de la longueur du calice; il of&e à une 
ligne au-dessus de Tinsertion, de chaque côté et à l'intérieur, 
de petits appendices membraneux. Les ailes oblongues, ré- 
trécies à la base, d^un tiers plus petites que Tétendard. 
La carène tortillée , cachée entre les ailes , [à peine co- 



48 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

lorée,. Ëtamines diadelphes (i et 9). Celle du cote supé- 
rieur , qui est libre, est supportée par une petite callosité 
terminée par une sorte de membrane en godet, qui fait 
saîUie du côté extérieur, et au-dessus de laquelle s'élève 
le filet blanchâtre, qui n'offre rien de remarquable. Les 
neuf autres étamines aont réunies en une gaine, laquelle pré- 
sente aussi sur les deux bords de petites membranes dif- 
ficiles à voir, qui paraissent être le même oi^ane que 
l'appendice de la première étamine. L'ovaire est velu: il 
naît du milieu d^un godet membraneux, long d^une demi 
ligne 7 fendu du côté supérieur de la fleur , crénelé à l'extrémi- 
té. Le stigmate est hérissé de poils auxqi^ls viennent s'ac- 
crocher les grains de pollen. J'ai vu dans Fun des ovaires. 
7 ovules sur une série longitudinale. Les légumes n'ont pas 
mûri. La floraison dure long-tanps, et on est obligé de ren- 
trer la plante en serre chaude, parce qu'elle craint beaucoup le 
froid. 

Nous ne savons malheureusement pas de quel pays cette 
plante est ori^naire. Il est probable que c'est de l'Inde, 
attendu que le Jardin avait reçu beaucoup de graines 
de ce pays dans les années antérieures à i832. On peut 
résumer la description par la phrase suivante : 

P? radice tuherosâ^ foUolis 3 stipellatis^ Jtoribus race- 
mosis 3'bracteatis y calice ^-loboy vexillo rotundato emargi- 
nato hasi utrinque appendiculato ^ carind comtortd^ starmni- 
jbus diadelphis basivaginatis^ o^ario vaginuldjissd basi cincto. 

On voit que jcette espèce se rapproche beaucoup du genre 



DU JARDIN DB GSNÈVB. 49 

Pachjrrhizus^ dont elle parait diflférer cependant par la carène 
contournée. Elle s'éloigne, d^un autre côté, des Vrais Phaseo- 
lus , par sa racine tubéreuse et par son calice , en sorte qu'elle 
doit peut-être former un genre nouveau. Jusqu'à ce que la 
fiructificatioh soit connue, on pourra, ce me semble. Hésiter 
sur cette question^ c'est pourquoi j'ai rapporté avec doute au 
genre Phaseolus. 

Alph. DG. 



21. ECHEVERIA RACEMOSA. 



La tige est cylindrique, dépourvue de feuilles à la base, 
dans une longueur de deux pouces; elle se termine par 
une rosette de feuilles sessiles, charnues, oblongues, lé- 
gèrement convexes sur le dos , sans nervures, glabres comme 
toute la plante, im peu glauques et d'une teinte rougeâ- 
tre 9 les unes longues de 2 pouces , et Wges de 9 lignes , 
à peines pointues \ les autres , à la partie supérieure , plus 
courtes et pointues. Une hampe^ longue de i 1/2 pied, 
déclinée., cylindrique , munie de feuilles ou bractées alter- 
nés caduques , part obliquement de' la rosette de feuilles. 
Une dizaine de fleurs alternes, portées par des pédicelles 
de 2-3 lignes, naissent à l'aisselle de bractées ovales-lan- 
céolées, concaves, de la longueur des pédicelles. Ceux-ci 

7 



50 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

portent souvent une ou deux petites bractéoles. Galice 5- 
fide^ glauque, à lobes réfléchis, ovales, longs de 2 lignes, 
légèrement pointus. Corolle 5-partite, tubuleuse, resserrée 
un peu vers le haut, longue de 5 à 6 lignes, à 5 an-- 
gles obtus, de couleur rouge vermillon, à lobes lancéo- 
lés divergens vers Textrémité. Dix étamines, dont cinq, un 
peu plus longues, alternes avec les lobes de la corolle, et 
cinq opposées, soudées avec ceux-ci jusque vers le milieu 
de leur longueur: toutes d'un tiers seulement plus cour- 
tes que la corolle. Les filets des étamines libres, dilatés à 
la base. Anthères jaunes, longues d'une demi-Ugne. Cinq 
carpelles opposés aux lobes de la corolle , libres entre 
eux , fusiformes, longs de 3 à 4 lignes dans la fleur, munis 
intérieurement à la base de nectaires transvei^aux blanchâtres, 
qui suintent une liqueur^ 

Alph. DC^ 



22. SMILAX ROXBTJRGHIANA. 

Nous cultivions au Jardin botanique cette espèce de Smilax y 
sans l'avoir vu fleurir et sans en connaître le nom et l'o- 
rigine, lorsque nous avons eu occasion de la voir en fleur chez 
M. Aug. Saladin, à Pregny, près de Genève. (i) 

(1) La circonstance que M. Saladin cultive beaucoup de plantes en pleine 



DU JàKDIN de GENÈVE. 51 

Après examen, il nous a paru se rapporter au Smildx 
Roxburghiana ^ mentkmné dans la liste de M. Wallich , 
espèce du Népaul, dont ce botaniste avait envoyé jadis des 
échantillons à mon père^ sous le nom de Sm. laurifolia. 

L'arbuste atteint la hauteur d'un homme, dans la serre 
de M, Salâdin. Il est remarquablement garni de feuilles, 
et d^un vert lus<ré dans toutes ses parties. Les rameaux, 
lisses et cylindriques , offrent à peine ipielques sillons. Les 
feuilles alternes ont jusqu'à un demi-pied de longueur, 
sur un demi-ponce de largeur: elles sont simples, entières, oblon- 
gues-lancéolées , ayant leur plus grand diamètre un peu 
au delà du milieu, pointues ou acuminées, à trois ner- 
vures principales remarquablement distinctes, les deux la- 
térales plus rapprochées du bord c^e de la nervure centrale , 
les nervures intermédiaires nombreuses, rectilignes à leur 
point de départ, et s'anastomosant vers leurs extrémités. 
Pétioles de 6-8 lignes, canaliculés en-dessus* A l'aisselle 
se trouvent quelques dents un peu vdues , restes de pédoncules 
détruits ou avortés. 

Pédoncules floraux sditaires, plus courts que les pétio- 



lerre , dans une grande serre dont on enlève les ch&ssis pendant Tété » fait que 
certaines espèces acquièrent un développement extraordinaire et fleurissent mieux, 
ou plus souvent, que dans la plupart des jardins. D'antres espèces, sans doute, 
ne s'accommodent pas de cette culture ; mais peu importe k un amateur , qui 
doit chercher avant tout à avoir une serre bien garnie , où la végétation soit 
belle. 



52 SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

les , ramifiés vers rextrémité , soit en grappe , soit eu une 
ombelle irrégulière de 5-io fleurs. Pédicelles longs à peine 
d'une ligne ou une demi-ligne, partant de Faisselle de 
bractéoles infiniment petites et caduques. Boutons sphéri- 
ques. Fleurs verdâtres, fort petites. Périgone à six lobes; 
les trois intérieurs plus grands que les extérieurs, recour- 
bés, ovales, longs d'une ligne. Six étamines plus courtes 
que les lobes du périgone; anthères fort petites, ovoïdes, 
biloculaires , insérées au sommet du filet. Des traces de 
disque glanduleux autour de la base des étamines. Point 
d'ovaires. 

Le Sm. laurifolia L. figuré dans Catesby, est très-dif- 
férent , par l'absence des deux nervures latérales , si remarqua- 
bles dans notre plante. 

Les échantillons du Sm. Roxburghiana Wall, diffèrent 
du nôtre par des pétioles moins long-s , et surtout par une 
inflorescence en grappes plus longues que les pétioles^ et 
non en ombelles plus courtes qu'eux. Cependant il y a, dans 
le nombre, des grappes aussi courtes que les nôtres et assez 
semblables. Cela tient probablement à la difliculté de fleu- 
rir , qui caractérise cette plante ; difficulté qui fait que les. 
grappes sont souvent à demi-formées. 

Alph. DC. 



DU JARDIN DE GENÈVE. 53 



23. PANCRATIUM AUSTRALASICUM. 



P. australasicum. Bot. reg. r. j4 5. 

Bulbe ovoïde, large de trois pouces, de couleur fauve. 
Feuilles à vemation convolutive , c'est-à-dire roulées en cor- 
net comme celle des Hémérocalles , se développant pendant 
la floraison, de forme obovée, munies d'un pétiole de 3 
pouces, arrondies vers le haut et terminées néanmoins par 
une pointe émoussée, entièrement glabres, présentant une 
forte nervure centrale et. d'autres confluentes à la base et ati 
sommet du limbe, longues de 5 à 6 pouces. 

Hampe cylindrique à la base et légèrement comprimée 
vers le haut, de 8 à 9 pouces de longueur, droite, du 
même vert que les feuilles , et glabre comme toute la plante. 
Quinze à vingt fleurs disposées en ombelle, entourées et 
entremêlées de bractées lancéolées, entières, blanches à la 
base et verdâtres vers le haut , dont cinq extérieures à l'om- 
belle formant autant de spathes. Ces dernières ont 18 li- 
gnes de longueur^ quatre ou cinq de largeur à la base , et ne 
se fanent pas pendant la floraison; les intérieures sont plus 
petites. Pédoncules de 3 à 4 lignes de longueur. Corolle 
blanche, longue de 21/2 pouces; tube cylindrique, légè- 
rement renflé à la base; lobes au nombre de 6, dont 3 
extérieurs et 3 intérieurs, égaux entre eux, de la longueur 



54 SEPTIÈME NOTICE ft0R LES MÀMTES RARES 

du tube, lâucéolés, obtus , étalés, un peu variable dans 
leur largeur. Six étamines, soudées plus ou moins et sou- 
vent inégalement^ avec la corolle; le plus souvent adhé- 
rentes avec le tube seulement et distinctes de la plupart 
des lobes ; de longueur inégale , mais toujours d'une ligne 
au moins plus courtes que les lobes. Filets blancs, élargis 
à la base, divergeant semblablement de tous les côtés du 
pistil et libres entre eut. Anthères droites, jaunes, poin- 
tues, longues d'une ligne. Ovaire adhérent, 3-loculaire, à 
loges opposées aux lobes externes de la corolle. Deux ovu- 
les dans chaque loge. Style cylindrique, atteignant l'ex- 
trémité des étamines, glabre et de couleur blanche, divisé 
au sommet en 3 lobes linéaires tellement dressés et appli- 
qués les uns contre les antres, qu'on les prend pour une 
seule pointe. 

Cette espèce à été cultivée pendant long-temps dans le 
Jardin de Genève sous le nom de Pancratium^ mais elle 
n'avait pas fleuri avant le mois de juin i835, ou peut- 
être on ne l'avait pas observée. Elle diffère des vrais 
Pancratium par l'absence de couronne à l'intérieur de la 
corolle. Elle se distingue aussi de tous les Crinum par 
la foiTne des feuilles, qui est celle des Hémérocalles , par 
leur vernation et leur développement tardif. L'adhérence 
très-irrégulière des lobes de la corolle, entre eux et avec 
les étamines, est probablement un phénomène spécial au 
pied que nous avons sous les yeux. La forme irrégulière 
de la corolle distingue cette espèce du genre Amaryllis. 



DU JARDIN DE GENÈVE. 55 

La couleur absolument blanche de la fleur et la forme des 
étamines s^accordent mieux avec le genre Crinum. 

Le Pancratium amboinense (Bot. mag. t. 14^9) ™^'^ 
paru présenter une grande analogie de port et de carac- 
tères avec l'espèce que je viens de décrire. U faut les re- 
garder d'assez près pour les distinguer; mais dans le P. am- 
boinense les bases dilatées des étamines se soudent en- 
semble , comme dans tous les vrais Pancratium , tandis que 
dans notre plante les bases d^étamines sont seulement di- 
latées avec une disposition à se souder occasionnellement. 
On ne peut rien imaginer de plus intermédiaire entre les 
genres Pancratium et Crinum, que la plante décrite ci- 
dessus j mais son extrême ressemblance avec le P. am- 
boinense empêche de la classer dans un autre genre. 
Peut-être ces deux espèces forment-elles le noyau d'un genre 
intermédiaire ? 

Alph. DC. 



(Extrait du tome YII de U Société de Physiipie et d^Hisloire Naturelle de Genève. ) 




BRACHTEIS Vfm/xm/or/i't 



GUIZOTIA e/n/cra a. 




BRACHYRIS yrmrim /o//<-j 




GUIZOTIA rfr//r7,r « .Mf//-/r 



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GUIZOTIA ^/^y*^/,/ 3^,1^1.1/,, 



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CAS s I A J//;n/r'.m 



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COTYLEDON, <^^&ï&v 




CHORIZEMA .«^^'-«Mj^/^' 



(£/ 



HUITIÈm NOTICE 



SUR LBS 



PLANTES RARES 

CULTITiKS 

DANS LE JABDm DE GENÈVE, 

PAA 

imn[# JkMÊg.mW^. et JJph* De Candolle^ 

^ Professean à rActtdémie et Directeiin da Jardin. 



I. DIANTHUS POLYMORPHUS Bieb. 

D. cauUbus erectis lœi^ibus^ JoUis linearibus acutis carind 
et margine subscabris^ fioribus tiunc dense capitatis sessiUbus 
nunc subsolàariis pedunculatisy squamis calycims serusi}\HUis 
acutis cafyce bres^ioribus^ petalorum Umbis obos^atis >apice ser^ 
ratis. 

D. polymorpkus Bieb. fl. taur. Cauc. I, p. 324; suppL 
p. 298. Sering. in DG. prod. I, p. 356. 

Cette plante mérite parfaitement le nom de polymorphe^ eu 
égard aux variations de port , de forme et de grandeur qu'elle 



présente, d'où résulte une grande difficulté soit à la caractéri- 
ser comme espèee, striTè CM ckfiMr les Turiatioiis. 

La tige est droite , cylindrique, lisse, d'un vert assez foncé,, 
ainsi que le feuillage, tantôt simple^ ferme, raide et s'élevant à 
deux pieds de hauteur, tantôt divisée dès sa base en rameaux 
plus ijrelies, (A ne :»'élevftnt guère qu'à un pied de hauteur. 

Les jbuilles sont opposées, soudées ensemble en un gaine 
cylindrique de demi-pouce de longueur, linéaires, pointues, 
larges de près de trois lignes, et presque planes dans les indivi- 
dus à tige simple et fefiBe ^ étroits et plies* en long de manière à 
prendre la forme d^alène dans les tiges grêles et rameuses, gla- 
bres et d'un vert foncé sur les deux surfaces ,. munies sur les 
deux borda et sur la côte moyenne ou carène de petites aspé- 
rités qui les rendent l^èrement rudes au toucher. Ces feuilles 
inférieures sont plus rapprochées et un peu plus longues que 
les entrenœuds ; les supérieures sont beaucoup plus écartées. 

La disposition fle$ fleurs est très-variable : tantôt , et cela est 
surtout vrai des individus à tige simple, les fleurs foiment des 
ÊdÉBoeaux: «»rrés^ compactes^ à peu près comme dans l'œillet des 
Hûharti>eux, «t i» en compte jusqu'à trente et plus , sessiles dans 
iô nienie corymbe ; tantôt, et cela est surtout vrai des individus 
è. tige rameoise, les fleurs sont disposées en plusieurs faisceaux 
distincts et pédoncules, et chacun de ces faisceaux se compose 
de cinq ou six fleurs ; quelques-uns même sont réduits à une 
ou deux fleurs. Dans tous les cas , chaque fleur porte à la base 
de son calyce quatre ou plus souvent six écailles ou bractées ; 
ces écailles sont dé couleur paille ou rousse, un peu membra- 
neuse,, de forme ovale,, tantôt obtuses, tantôt plus ou moins 



DU JARDIN DB GBNETE. 3 

proioDgées en pointe ; leur longueur est très- variable , tantôt 
de moitié plus courte que le calice, tantôt égalant presque sa 
longueur; en général^ les individus à tige ferme, à fleurs nom- 
breuses «n un seul corjmbe, ont les écaiUes plus longues et plus 
pointues , et ceux à tigies rameuses et à plusieurs petits corym- 
bes ont ces écailles {dus courtes et plus obtuses ; mais on trouve 
des degrés intermédisdres entre toutes ces inflorescences , soit 
pour le nombre et la disposition des fleurs, soit pour la forme 
et la grandeur des bractées. 

Le calice est cylindrique, long de trois à quatre lignes, di- 
visé en cinq dents aiguës, vert et pâle dans la partie couverte 
par les bractées , le plus souvent brun ou rougeâtre dans la 
partie découverte. Les pétales ont leur onglet pâle, linéaire, 
long de trois lignes ,. et le limbe d'un rose clair, sans tache , de 
forme obovée, un peu dentelé au sommet , long de deux lignes, 
et complètement dépourvu de poils dans mes échantillons, 
soit cultivés soit spontanés^ 

Les fleurs sont presque toujours polygames par avortement. 
Dans les individus à tige forte et à corymbes multiflores, on 
trouve les étamines réduites à dix petits filets dépourvus d'an- 
Ûière et entièrement cachés dans le tube du calice, et l'ovaire 
surmonté de deux longs styles saillants hors du calice, et barbus 
dans toute leur partie supérieure» Cet état §e retrouve encore 
dans les individus à tige rameuse et à cymes pauciflores ; mais 
lorsque les fleurs sont plus éparses et presque solitaires , alors 
les étamines portent des anthères blanches, ovales -oblongues 
et légèrement saillantes hors du calice ,. et les styles sont beau.- 
coup plus courts. 



4 HUITIÈME NOTICE SOR LES PLANTES RARES 

Le fruit est une :capsule ovale^oblongue , en£aiiiée et sessile 
dans le tube du calice^ de <^oulear paille à sa maturité ^ renfer- 
^laut alors ûu grand nombre de graines adhérentes à un, pla- 
centa central, et qui ne m'ont pas paru différer des espèces 
voisines. 

L'œillet polymor^ihe est abondant ^ selon M. Marshall, de 
Bieberstein , dans les steppes «ecs et découverts au pied du 
Caucase et près du Wolga inférieur; il y fleurit du mois de mai 
jusqu'à l'automne. J'en ai reçu des échantillons desséchés et 
des graines des mêmes localités^ de MM. Steven et Fischer. Il 
a été retrouvé en Bessarabie par M. Tardent; en Grimée par 
M. Beaupré; à Odessa, etc. Sa fleuraison dans le Jardin com- 
mence à la fin de mai . 

La plante est vivace, robuste, de pleine terre; eUe n'exige 
aucuns soins particuliers, et se multiplie soit par les graines, 
soit par la division des racines. 

L'avortement de l'un des sexes est fréquent dans plusieurs 
cariophy liées, et en particulier dans plusieurs espèces d'œillets. 
Il offre dans celle que nous venons de décrire, ceci de remar- 
quable, que plus la tige est forte, plus les feuilles sont lai^es^ 
plus les fleurs sont nombreuses et sessiles , plus aussi l'avorte- 
ment des étamines est fréquent, tandis qu'il est rare dans les 
individus à tige rameuse ^ à feuilles étroites et à fleurs éparses; 
on pourrait croire qu'il est déterminé par la compression laté- 
rale des fleurs réunies en cyme serrée , ou que tout au moins 
quand les fleurs sont ainsi rapprochées, le développement de 
chacune d'elles est moins complet. 

Si Ton jugeait convenable d'établir deux variétés t^onmie 






». ■ • 

4 



DU JAADIW UE GENÈVE. > 

dans le Prodromus^ la var. A se composerait des iadividns à: 
tige simple et forte, à feuilles larges <^ à fleurs nombreuses eir 
cyme serrée ^ à étamines avortées et incluses ; la var. B com- 
prendrait les individus- à tige très^rameuse, à feuilles étroites^ 
à fleurs presque solitaires^ à étamines fertiles et saillantes; mais 
je n'ai pas cru devoir distinguer ces formes comme de vraies 
variétés^ vu qu^on trouve bien des degrés intermédiaires. 

J'ai beaucoup de doute que le jD/VmfA2/xd!u^fehz/^ de Schrader 
et de Link, qui a été rapporté à. cette espèce, puisse lui appar- 
tenir. L'échantillon, de cette plante, quejetiensdeM. Schrader,. 
a le feuiUage beaucoup plus glauque, les^ tiges un peu anguleu- 
ses vers le haut ^ la gaine des feuilles très-courte, les étamines « 
très-saillantes, les pétales plus grands et à onglets plus longs.. 
Je suis porté à kv considérer comme une espèce distincte. 

DC. 



ir. CmSIUM ALTISSIMUM Spreng. 

C. coule idtissimo striato subaraneoso^folùs sessilibus basi 
subattenuatis suprh glabris subtus cano-tomentosis margme 
ciliato-spmosisj aliis lanceolatis subindwiaSy aliis pinnatifidis^ 
capitulis soUtariis bracteatis wMo -globosis^ invoL squamis 
gîûbrmscuUs in spinam elongatam patulam rigtdulam pro- 
ductis^ vntùrds acummatissùnis inarmibus. 

Le but de cet article est de relever une erreur que j'ai com- 
mise dans.le Prodromus/(voL YI, p, 64o et 649)- A^yantsemé 






6 HUITIÈME NOTICE SUE LES PLANTES RARES 

dans le Jardin les graines d'un Girsium que j'avais reçu de la 
Louisiane^ et décrit diaprés le Sec , sous le nom de C. diver^o 
iium^ j'ai reconnu que la plante qui en est provemie n'est autre 
que le Girsium figuré par Dillenius à la planche 69 die $on 
Hortus Ehhamensis^ et qui est le Carduus aUissiïïmss de linné, 
et pai' conséquent le Cirsmm ahissùnum. Il faut donc rayer 
mon C. dii^erstfolium ^ et le réunir à Valtissimûm. Les causes 
qui m'ont entraîné à cette erreur, et qui peuvent la faûre excu- 
ser, sont : i^ que la plante n'a point ni dans les édbantillons 
sauvages, ni dans la plante cultivée, les feuilles scabres ea-dies- 
sus, comme le dit Sprengel^ 2^ que les bractées qui cnfaHirent 
l'involucre ne sont point ovées4aiicéolées, commt.leTeut E^ot, 
mais très-étroites ; 3^ que ks épines qui partent du soaunefc des 
écailles de Finvolucre sont presque deux fois plus longues 
qu'elles ne sont indiquées dans la figure, d'ailleurs très-bonne 
de DiUénius. 

La plante vivante s^élève \ dix à douze pieds de hauteur, et 
répond par-là au nom et à la description des auteurs. Elle 
varie : quant aux rameaux qui , dans les échantillons sauvages, 
sont aranéeux et un peu hérissés^ et dans la plante «ulthnée pres- 
que glabres. 

Les écailles de l'involucre oi&ent sur le dos une raîeUan- 
châtre et un peu calleuse, qui descend du point d'iœertioti de 
l'épine jusqu'à la moitié de TécaiUe, et qui a étéun pea obs* 
curément indiquée par DiUénius. 

La couleur des fleurs de la plante cultivée est d'un violet 
rougeâtre très-analogue à celui de nos diardims cAmmuns; 
celle de l'échantillon s^tuvage de M. Teinturier est plus p&le, 



DU JA.KDIN DE GRNEVR. 7 

et Ëlliot dit que la plante est ordinairement pourpre . d'où on 
peut conclure qu'elle est sujette à quelques variations. 

Les étamines ont les filets légèrement hérissés , d'où résulte 
que l'espèce doit être placée dans la section des Onotrophés, et 
comme ses feuilles ne sont pas décurrentes, et ses corolles oixli- 
nairement purpurines^ elle est placée dans le Prodromus après 
le n^ 1 10 5 avec la phrase spécifique citée en tête de cet article 
et la synonymie suivante : 

Cirsiuni altissimum laciniato folio subtus tornentoso. Dil. 
Elth. I, p. 8i, t, 79. 

Carduus altissimus. Lin. Sp. 167 1. 

Cnicus altissimus. EU. Sketch. 2, p. 298. 

Cirsium altissimum Spreng. Syst. 3, p. S^S. 

Cirsium altissimum et C. di^^ersifolium., DC. Prod. 6, p. 64o 
et 649. 

Hab. in Pensylvanià, Garolinâ, Louisianâ. 

DC. 



3. LILIUM LONGIFLORUM. Thunb. in Trans. Un. Soc. 2, 
;;. 333. WUld. Sp. 2, p. 84. Ker. Bot. Reg. t. 56o. 

Cette espèce de lis , que Thunberg avait d'abord prise pour le 
lis blanc d'Europe (fl. jap. i33) , en est bien distincte, soit par 
ses feuiUes étalées et marquées de trois nervures prononcées, 
soit surtout par ses fleurs dont la longueur est d'environ sept 
pouces, c'est-à-dire presque le double de celles du lis blanc. 

2 



1 



8 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

Cette espèce, encore rare dans les jardins, a fleuri dans la serre 
de M. Phil. Dunant, en septembre iSS^- 

Sa tige ne s'élève qu'à un pied ou un pied et demi ; elle porte 
des feuilles éparses, lancéolées, étalées, très-entières, calleuses 
au sommet. Vers son sommet se trouvent deux fleurs portées 
chacune sur un pédicelle épais et cylindrique. Les six pétales 
sont rapprochées en un long tube, et semblent, au premier 
coup d*œil, soudés ensemble. Mais en réalité les trois du rang 
extérieur sont fortement appliqués sur ceux du rang intérieur, 
et le bord de leur limbe est légèrement enchâssé sous un rebord 
de la côte moyenne, qui est large et aplati. Ces pétales sont 
un peu dilatés vers le haut en limbe ovale-lancéolé demi-étalé 
et calleux au sommet. 

Les étamines sont plus courtes que les pétales, et même que 
le style. Leur filet offre vers le bas une nervure assez saillante 
et deux lames pétaloïdes étroites. Les anthères sont semblables 
à celles du lis blanc. 

L'ovaire est vert cylindracé à six sillons : le style cylindrique 
et le stigmate à trois lobes épais, charnus, jaunâtres et couverts 
d^une mucosité gluante. 

La figure citée a la fleur beaucoup trop courte, et le bas du 
tube est indiqué comme cylindrique, tandis qu'en réalité il est 
fortement sillonné. 

DC. 



DU JARDIN DE GENEVE. 9 



4. ACROTRICHE DEPRESSA. Pl 



Acrotriclie depressa. R. Brown. Prod. 548. 

Âcrotriche depressa. p. Loddigesn DC Prod. 7, p. 757. 

Ce sous-arbrisseau, originaire de la Nouvelle-Hollande, a 
été communiqué au Jardin de Genève par MM. Loddiges. Il 
s'écarte de la phrase par laquelle M. R. Brown désigne son 
Acrotriche depressa^ en ce qu'il n'a pas la tige déprimée, mais 
dressée; c'est ce qui m'avait engagé à le considérer comme une 
variété de cette espèce ; mais la figure ayant été communiquée 
à M. Brown, ce savant l'a reconnue pour sa plante, et pense 
que c'est à la culture dans les jardins qu'il faut attribuer la 
direction dressée de sa tige. On peut donc considérer la plante 
de Loddiges ou comme une vraie variété, ou comme une varia- 
tion produite par la culture. Je crois devoir en donner ici la 
description et la figure, soit parce que M. Brown, qui a dé- 
couvert cette espèce, n'en a pas décrit les fleurs, soit parce qu'il 
n'y a qu^un petit nombre d^acrotrichés dont on possède des 
descriptions détaillées. 

L'individu que j^ai sous les yeux est dressé, haut de deux 
pieds, très-rameux, surtout vers le haut^ les rameaux sont di- 
vergents , cylindriques , d'un gris-brun à leur état adulte, l^g^' 
rement pubescents dans leur jeunesse. Les feuilles sont alternes 
ou plutôt en ordre quinconce peu régulier, presque sessiles , 
étalées, coriaces, ovées un peu en cœur, pointues, terminées 
par un mucro rigide, planes, un peu calleuses sur les bords, 



10 HUITIEME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

qui sont légèrement ciliés et presque dentelés en scie, lisses en- 
dessus, marquées en-dessous de veines blanchâtres simples ou 
bifurquées au sommet; ces feuilles ont une et demie à deux 
lignes de longueur sur une ligne et demie de largeur. 

Les épis de fleurs naissent des vieux rameaux au-dessous des 
feuilles; ils sont nombreux, rapprochés, rebroussés ou pendants, 
longs de six à sept lignes; avant la fleuraison ils sont cylindri- 
ques , pointus , munis de bractées embriquées qui leur donnent 
quelque ressemblance avec des chatons; iU portent dix à 
quinze fleurs. Les bractées sont petites, arrondies, appliquées 
contre Taxe qui est pubescent : quelques-unes vers la base de 
répi sont stériles , les autres portent une fleur à leur aisselle ^ 
et alors on remarque en outre deux petites bractéoles opposées, 
situées sur un pédicelle excessivement court , presque nul. Ces 
bractées sont membraneuses comme le calyce. Celui-ci est di- 
vise en cinq parties oblongues un peu obtuses, légèrement ci- 
liées, marquées de quelques raies roug-eâtres vers le sommet; 
elles n^atteignent guère que le tiers de la longueur de la co- 
rolle. 

Les fleurs ont une teinte sale et une odeur nauséabonde ou 
vireuse. La corolle est infondibuliforme, à tube ovoïde presque 
cylindrique, blanc à la base, rougeâtre au sommet, à cinq lo- 
bes demi-dressés , oblongs , obtus , terminés par un faisceau de 
soies blanchâtres naissant de l'extrémité de la face supérieure ; 
ces lobes portent de plus à la base une houppe de soies blanches 
qui se réfléchissent sur l'entrée du tnbe^ et la ferment presque 
complètement. 

Les étamines , au nombre de cinq , naissent du scnnmet du 



DU JARDIN DE GENEVE. 11 

tube , alternes avec les lobes d'abord dressés , puis déjetés en 
dehors. Les filets sont courts, les anthères uniloculaires, couleur 
de brique roussâtre. 

L'ovaire est de forme ovée, de couleur blanchâtre, entouré à 
sa base d^une glande verdâtre très-peu proéminente et continue. 
Le style est court , cylindrique , un peu verdâtre , le stigmate 
arrondi presque en tête. L'ovaire , coupé en travers , présente 
deux ou trois loges monospermes, dont une seule parait destinée 
à devenir fertile. Le fruit ne m'est pas connu. 

DC. 



EXPLICATION DE LA PLANCHE. 



1. Une portion de la tige de grandeur naturelle. 

a. Une sommité de rameau avec les feuilles vues en->dessus, un peu grossie. 

b. Un fragment du dit avec les feuilles vues en-dessous » un peu grossi. 
c» Une feuille très-grossie Tue en-dessus. 

d. La dite Tue par-dessous. 
«•'Un épi avant la fleuraison. 
/*« Un fragment de Tëpi pendant la fleuraison j très-grossi pour montrer les bractées 

et les fleurs. 
g. Une fleur entière très-grossie. « 

A. Le calice et le style, id, 

I. La corolle ouverte^ vue par dedans avec les étamines, iVf. 
k. Une étamine vue par dehors, id, 
L La même vue par dedans» id. 

m. Le pistil entier avec l'anneau glandulaire de la base, id. 
/t. Coupe de Tovaire montrant deux loges» id. 
o, Gonpe d'un ovûre à trois loges» dont une fertile, id. 



^2 HUITIEME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 



5. MAXILLARIA DEPPEI. Pl. 2. 



M. Deppii Lindl. 

Nous devons à Tobligeance de M. Paccard, chef de ruiie des 
principales maisons de commerce de notre ville, un certain 
nombre de plantes rares des environs de Mexico. Elles appar- 
tiennent aux catégories intéressantes des plantes grasses et des 
orchidées. L'espèce dont il s'agit maintenant a fleuri à la fin 
de juin i838. Elle paraît identique avec le M. Deppii. Lodd. 
Bot. Cat. t. 161 2, qui n'est connue que par une figure impar- 
faite, et que M. Lindley soupçonne être un Cymbidium. Les 
détails de l'organisation n'étant pas connus, je crois devoir 
publier la description suivante : 

Les rameaux qui portent les fleurs naissent de la base d'une 
bulbe ovoïde, comprimée, de trois pouces et demi de hauteur 
sur un et demi de largeur, sillonnée dans toute sa longueur, d'un 
vert sale , et qui paraît avoir porté à son sommet des feuilles à 
une époque antérieure. Les tiges florales sont droites, au nom- 
bre de quatre , dont deux portent des fleurs et sont hautes de 
cinq à six pouces. Leur base est renflée, ovoïde, et paraît des- 
tinée à remplacer le tubercule décrit ci-dessus. Chaque tige 
porte deux feuilles alternes, ovales, pointues, embrassantes, 
longues de quinze lignes environ , mais qui paraissent devoir 
grandir encore. Au sommet se trouve une bractée semblable 
aux feuilles , ovale-lancéolée , pointue, de moitié plus courte 
que la fleur. L'odeur de celle-ci est très-agréable, analogue à 



DU JARDIN DE GBNÈVI^. 13 

h vanille. Les trois sépales sont lancéolés, aigus, longs d\\n 
pouce et demi , larges de demi-pouce, de couleur verdâtre avec 
des taches brunes ; les deux inférieurs se prolongent à la base 
en une sorte d^éperon obtus, provenant de l'obliquité des sé- 
pales sur le sommet de l'ovaire. IjCS deux pétales supérieurs 
sont ovales-pointus , blancs, tachetés de ronge intérieurement 
dans la moitié inférieure, longs de douze à treize lignes, larges 
de six à sept. Le labellum , un peu plus court que les deux 
autres pétales, est divisé vers les deux tiers en trois lobes, dont 
le central beaucoup plus long que les^ auti^^s, lancéolé, pointu, 
recourbé, dentelé ; les deux autres très-courts, obtus et relevés. 
Au point de partage des lobes et en-dedans se trouve un dédou- 
blement du labellum, soit une languette de deux lignes environ, 
charnue, ovale. Tout le labellum est jaune, rayé de rouge dans 
la partie inférieure , et tacheté dans le reste. La colonne qui 
porte l'étamine est droite, de moitié plus courte que les sépales , 
plane et velue du côté central, glabre et arrondie sur le dos. 
ïille se termine par un capuchon d'une ligne et demie environ, 
qui contient les masses polliniques. Celles-ci sont au nombre 
de deux , chacune obtuse , bilobée , de façon que le lobe anté- 
rieur cache l'autre qui est plus petit; elles sont supportées par 
un filament commun (caudicula), de couleur blanche , d'une 
ligne de longueur, adhérent à la base par une glande ovale vis- 
queuse. 

Elle diffère du M. aromatica par une bulbe plus grande et 
des feuilles plus petites, par la grandeur de la bractée, la cou- 
leur blanche des pétales, la grandeur des lobes latéraux du 
labellum, etc. Comparée au Cymbidium marginatum, avec 



14 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

lequel M. Lindley soupçonne qu'elle a du rapport, on re- 
marque une différence notable dans la longueur de la caudi- 
cula. Dans les Cymbidium (au moins dans cette espèce) les 
masses poUiniques sont presque sessiles sur la glande; ici la 
caudicula est longue d'une ligne environ, soit plus longue que 
les masses elles-mêmes. Sous ce point de vue, le M. Deppei est 
bien plus voisin du M. aromatica, par exemple. 

Alph. DC. 



EXPLICATION DE LA FIGURE. 

No 1. Fleur vue par derrière pour montrer la bractée n, 

2. Fleur vue par devant: a se'pales; b pétale; c labellum. 

3. Fleur vue de côté: a deux des sépales, dont ta base forme une sorte d^éperon; 

b deux des pétales dont le labellum forme le troisième; n bractée. 

4. La même fleur coupée en long pour montrer la position et la forme du la- 

bellum c, et de la colonne des organes sexuels. 

5. La colonne des organes sexuels vue à part et grossie; e antlière contenant les 

masses poUiniques ; y caudicula ou filament qui supporte les masses. 

6. La colonne dont on a enlevé Panthère^/*, et où Ton voit les masses g. 

Le Labellum est étalé pour qu'on voie mieux sa forme; h languette inté- 
rieure; I lobes latéraux; k lobe terminal. 

7. Colonne vue à part et coupée longitudinalement. 

8. Labellum coupé longitudinalement. Les mêmes lettres que dans la figure 6. 

9. Anthère vue de face et coupée par le milieu. 

10. Masses poUiniques vues de face. 

11. Id, vues par le côté où elles touchent à la colonne stigmatique. 

Post-scnptum. Pendant Timpression de ce qui précède j'ai vu fleurir un autre 
pied de la même espèce sur lequel une des fleurs avait trois étamines parfaites . 
Les pétales manquaient » et les deux anthères surnuméraires étaient à côté de 
Tanthère commune» au sommet de la colonne, vis-à-vis de la place des pétales. 
C'est un genre 4e monsUrtosité décrit dans d'autres orchidées par MM. Brown 
et Wydler. Je me propose d'y revenir dans une autre occasion. 



DU JARDIN 9B GiN^Vfi. 15 



6, EPIDENDRUM CANDOLLEI. Pl. 3 

Ë. pseudobulbis subsphsericis suicatis , scapo erecto elon- 
gato multifloro (?) , sepalis petalisque obovato-oblongis acutis ^ 
labelli liberi trilobi cucuUati striati lobo medio crîspo acuto^ 
lobis lateralibus obtusis, disco elevato calloso sulcato pubes* 
cente ovato-acuto. 

E. Gandollei Lindl. Bot reg. 1889, in âppend. 77, sine tab. 

Hab. in Mexico. 

Après avoir vu fleurir cet Epidendrum et l'avoir fait figurer 
à Genève, j'ai profité d^un voyage à Londres pour le montrer 
au docteur Lindley, parce qu^il me semblait très-voisin de son 
£• asperum, dont la figure n'a jamais été publiée. M. Lindley 
s'empressa de comparer mon dessin, et me répondit, avec son 
obligeance accoutumée , qu'il ne pouvait pas le distinguer de 
l'E. asperum de son herbier. Deux mois après notre plante 
vint à fleurir chez MM. Loddigess, et le docteur Lindley, se 
souvenant parfaitement de mon dessin, mais voyant la plante 
en meilleur état et vivante sous ses yeux, crut devoir la distin- 
guer de l'E. asperum. Il l'a publiée en juillet iS3g dans les 
suppléments du Botanical register^ en lui donnant mon nom. 
Après un examen aussi impartial et de la part d'un botaniste 
aussi distingué, dans une famille dont il s'est occupé avec tant 
de succès , je ne doute pas de l'identité de notre plante avec 
celle de MM. Loddigëss. Cependant, comme notre dessin a 

servi de type , et que la plante cultivée en Angleterre pourrait 

3 



16 HCTITIÈME NOTICE SUR LBS PLANTES RARES 

offrir quelques légères difFérenceSy, propres à constituer une va- 
riété, je crois devoir publier ici une description et la figure que 
j'avais soumise à Texamen de M. Lindiey. 

Les fausses bulbes sont presque sphériques ; après avoir perdu 
leurs feuilles elles sont sillonnées et ont une longueur de deux 
à quatre pouces. Les feuilles sont Knéaires-lancéolées , longues 
de quatre à cinq pouces, larges au plus d'un pouce. La hampe 
est presque droite, haute de douze à quinze pouces, Usse et 
munie çà et là de bractées engainantes, alternes, pointues. Deux 
fleurs seulement se sont développées dans notre échantillon ; 
mais il est très-possible qu'une autre année il y en ait da- 
vantage , ainsi que M. Lindiey l'a observé sur la plante de 
MM. Loddigess. Les sépales et les pétales sont d'une couleur uni- 
forme vineuse ou plutôt brun-pâle, de forme et grandeur égales ^ 
oblongs et pointus, de la longueur à peu près de neuf lignes. 
Labellum jaune strié de rouge, trilobé, plus court que les pé- 
tales d'à peu près une ligne : les lobes latéraux relevés pour 
former un cornet, très-obtus sur leurs bords, le lobe central 
dépassant les autres de trois lignes environ, ovale, aigu, crispé 
sur les bords, mais étalé. Le centre du labellum, depuis sa base 
jusque vers le milieu, occupé par une callosité ovale, sillonnée 
dans son centre^ pubescente et blanchâtre. Colonne des étami- ' 
nés convexe sur le dos, concave à rintériem*, ayant un tiers de 
la longueur du labellum, libre d^avec lui, d'un rouge vineux 
sur le dos, principalement du côté supérieur, renflée au sommet, 
et terminée par une anthère obtuse. 

La phrase du docteur Lindiey est celle-ci : « Piseudobulbis 
sphasricis, scapo paniculato, sepalis petalisque obovato-oblongis, 



DU JARDIN DB GENÈVE. 17 

labelli liberi trilobi cucuUati lobo medio crispo acuminato, disco 

eievato calloso sulcato pubescente. » IL dit que la fleur est d'un 

brun terne avec une lèvre jaune terne striée de même couleur. 

(The flowers are duU brown with a dull yellow lip, striped with 

the same colour. ) Lia plante de MM« Loddigess vient aussi du 

Mexique. On peut la considérer comme une variété .multiflore, 

à panicule^ dont le labellum est rayé de jaune plutôt que de 

rouge. 

. AuPH. DG. 



Explication de la Planche 3. 



Fig. 1. Labellum yu de côté. 

2. Id, vu en face et avec la colonae staminale. 

3. Mêmes objets coupes longituJiiialemeut. 

4. Anthère. 

5. Masses polliniques. 



7. EPIDENDRUM OBTUSUM. Alph. DC. 'i 

■ 

£. pseudobulbis ovoïdeo-acutis la^ibus, scapo elongato de- 
clinato multifloro, sepalis petalisque oblongo-lanceolatis obtu- 
sis patentibus , labelli liberi trilobi cucuUati, lobis crispis ob- 
tusis striatis, medio latiore, disco calloso glabro oblongo-acuto. 

Hab. in Mexico. 

Fausses bulbes ovoïdes y pointues, lisses , terminées par deux 
feuilles opposées linéaires-acuminées, planes, coriaces, longues 



18 HUITrèlTE NOTICE SUR LES PL4NTES RARES. 

de quatre pouces. Pédoncule d'un pied de longueur, grêle, cy- 
lindrique, lisse, décliné, multiflore. Bractées caduques, distan- 
tes, serrées en forme de gaine, ovales, obtuses, longues de deux à 
trois lignes seulement. Huit à dix fleurs pédicellées, et les infé- 
rieures sur des ramifications du pédoncule. Pédicules de deux à 
trois lignes. 

Sépales oblongs-lancéolés, obtus, d'un brun verdâtre, étalés, 
longs de quatre à six lignes, larges de deux lignes; le supé- 
rieur un peu plus grand que les autres. Pétâtes semblables aux 
sépales, mais un peu plus rétrécis à la base. Labellum d'une 
ligne ou deux plus court que les pétales ; dans sa partie infé- 
rieure à bords roulés en-dedans^ de manière à former un cylin- 
dre blanchâtre, rayé de pourpre sale, entourant la colonne 
staminale, mais libre d'avec elle; dans sa partie supérieure^ 
divisé en trois lobes obtus, légèrement crispés et rayés de rouge. 
Le lobe inférieur, à peine plus long que les lobes latéraux, mais 
de moitié plus large et tout-à-fait arrondi. Une languette ou 
tache calleuse, glabre, blanche, oblongue, pointue, sur le tube 
du labellum du côté inférieur, s'étendant jusque vers le milieu 
de sa longueur. Colonne trois fois plus courte que le labellum, 
glabre, convexe et rouge en-dehors, plano*concave et plus pâle 
en-dedans. 

Envoyé du Mexique par l'intermédiaire de M. Paccard, Il 
a fleuri à la fin de juillet tSSg. 

Cette espèce est voisine de l'Epidendrum asperum Lindl. Elle 
en diffère par un labellum plus long , dont le lobe central, qui 
dépasse à peine les latéraux, est arrondi, obtus, au lieu d^étre 
ovale, pointu. La couleur de la fleur est d'ailleurs la même. 



DU JARDIN DE GBNiVB. 19 

On doit la classer parmi celles du ^ i de Lindley gen. et 
spec. of Orchid, in-8, p. 97* 

Alph. DG. 



8. CUPHEA iEQUIPETALA Cat. 

La figure de Ga vanilles (ic. t. 382, f. 2) n^est pas assez 
bonne pour qif on puisse bien reconnaître cette espèce, qui s'est 
répandue dans les jardins. Les feuilles sont munies d'un pétiole 
de I à 2 lignes et non sessiles ; les poils de la tige et du calice 
sont d'nne autre nature que ceux des feuilles ; dans notre planté 
cultivée ils sont rouges, d'une consistance plus raide et élargis 
à leur base ; enfin les dents du calice sont ordinairement ter- 
minées par des poils semblables en forme de houppe. Je ne vois 
rien à changer dans la phrase du Prodromus qui a été &ite sur 
un échantillon authentique de Gavanilles ; seulement la plante, 
vue dans son ensemble , n'est pas herbacée, comme on pouvait 
le croire diaprés l'échantillon; elle est plutôt sufFrutescente. 
Les deux pétales supérieurs ont une teinte violet-foncé; les 
autres sont plus pâles et plutôt rouge-carmin . 

L'espèce nous a été envoyée du jardin de Bâle sous le nom 
de G. scabrida, mais elle diiïère tout à fait de la plante de 
Runth, notamment en ce que les poils ne sont pas sur deux 
rangées. 

Alph. DG. 



20 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

9. ACAQA TRIGONA Awh. DC, 

Un des meilleurs jardiniers-fleuristes de notre pays, M. Gre- 
nier, a présenté cet Acacia à deux reprises dans les expositions 
de fleurs de Genève , et l'a répandu dans nos serres. Il l^avait 
obtenu de graines sans nom, et nous fîmes de vains efForts pour 
le déterminer pendant la durée de l'exposition de 1837. Ayant 
fait depuis des tentatives tout aussi inutiles pour le découvrir 
parmi les centaines d'Acacias décrits par les auteurs, nous som- 
mes déplus en plus persuadés qu'il est nouveau, et quHl doit 
être placé entre VA. suaveolefis Willd. et VA. angust^lia 
TVendl. dans l'ordre du Prodromus. 

La tige est cylindrique, rameuse, glabre comme toute la 
plante. Les rameaux sont triangulaires, ce qui nous a dcmné 
l'idée de l'appeler ^r^o/i/ï; les pbyllodes ont de 2 à 3 pouces 
de longueur sur 3-4 ligmes de largeur; ils sont lancéolés, mu- 
eronés, tantôt approchant d'être linéaires, tantôt d'être oblongs. 
Leur bord est déterminé par une nervure ou «épaississement sur 
lequel se trouve à 6 lignes environ de l'cHÎgine, du côté ^upé- 
rieiu-, une callosité ovale concave qui semble d^abord une tache. 
A leur base on remarque deux petites écailles ( stipules ) cadu- 
ques, obtuses. Les uns sont droits, d'autres en plus grand 
nombre sont légèrement recourbés du côté supérieur. Les grap- 
pes sont axillaires, les inférieures composées, de moitié plus 
courtes et quelquefois aussi longues que les pbyllodes ; les su- 
périeures simples et alors beaucoup plus courtes que les pbyl- 
lodes. Les pédoncules sont verts à peine anguleux; les pédicel- 



DO JARDIN DE GENÈVE. 21 

les, jaunâtres, cylindriques, longs de 3 lignes, terminés par trois 
et plus ordinairement quatre fleurs sessiles. Le calice et la 
corolle sont composés de quatre parties; les pétales beaucoup 
plus longs que les sépales. Lesétamines très-nombreuses et jaunes, 
ainsi que toute la fleur. L'ovaire est velu. 

Le port est tout à fait celui de VA. sua^eolens^ et l'odeur est 
également bonne; mais le nombre des lobes du calice et de la 
corolle est toujours de quatre, jamais de cinq, et Tovaire n^est 
pas glabre. Il difïére de VA. angustifolia par ses pédoncules 
triangulaires et ses pédicelles multiflores. Dans nos échantil- 
lons du sum^eolens et dans les figures de VA. angustifolia^ je 
ne trouve point de callosités sur le phyllode. On. peut carac- 
tériser cet Acacia par la phrase suivante : 

A. trigona^ phyllodiis lineari-lanceolatis basi subattematis 
integerrimis mucronatis, racemis tiîgt)nis inferioribus compositis 
phyllodiis brevioribus, calyce 4-partito, ovario villoso. 

Species in sectione I , Phyllodineae, ^ 2 , floribus. capitato- 
racemosis, post sp. 4^, DC. prodr. locanda. 

Gulta in hortis Genevensibus. Floret Maio. 

Ajlph. DG. 



o. GROTALARU HELDIANA. 



M. Held, directeur du Jardin botanique de Garlsruhe, nous 
a envoyé, sous le nom de Crotalaria spec. noi^. une espèce qui 



22 HUITIEME NOTICE SUR LES PILANTES RARES 

parait effectivement nouvelle , et que nous proposons de nom- 
mer, diaprés le botaniste qui Ta observée le premier. 

La plante est droite, suiïrutescente , hérissée de poils , à ra- 
meaux cylindriques, à feuilles sessiles, ovales, aiguës. Les in- 
férieures sont souvent obtuses et mucronulées ; les supérieu- 
res lancéolées; les moyennes ont deux pouces de longue.ur 
sur un pouce de largeur. Il n'y a pas de stipules aux feuilles 
inférieures ; mais les supérieures en ont qui sont décurrentes 
dans toute leur longueur, et qui forment une bordure à la tige 
d'une feuille à l'autre. Les pédoncules partent des rameaux 
au-dessous de la feuille, aux deux tiers de la longueur de la 
stipule. J\s ont 6-12 lignes, et se terminent par des fleurs jau- 
nes, où les lobes du calice sont pointus, la corolle plus longue 
que le calice, et l'étendard strié sur un fbnd jaune pâle. 

Au premier coup d'œil on dirait que cette plante est le 
G. oçalis Hook Bot Mag. t. 3oo6. Le port, les feuilles et 
les fleurs sont presque semblables ; mais les feuilles supérieures 
sont plus étroites, l'étendard est strié, et surtout les stipules 
ne se prolongent pas en pointes libres de toute adhérence, ou 
si elles se prolongent, c'est à peine visible. 

Le Crotalaria ovalis du Bot. Mag. est très-différent de celui 
des auteurs américains, du moins des échantillons de Bosc et 
Fraser, de l'herbier de mon père. On peut caractériser les trois 
espèces de la manière suivante : 

G. ovÀLis (Pursh fl. north Amer. p. 4^) hirsuta diffusa, 
foliis subsessilibus ovalibus subrotundisve , stipulis acuminatis 
summis vix decurrentibus brevibus, pedunculis oppositifoliis 
elongatis, corollâ calycem arquante. ® In Garolinâ et Georgiâ. 
Stipulas inferiores saepius desunt. 



DU JARDIN DE GENÈVE. 23 

C. HooKERiANA , hirsuta erecta, foliis sessilibus ovalibiis, sti- 
pulis decurrentibus hastatis, pedunculis oppositifoliis elongatis, 
corollâ oalyce sublongiore — £ seminibus mexicanis in h. Glas- 
gow, ciilta. Stipulée non nunquam desunt — G. ovalis Hook. 
Bot. mag» t. 3oo6, non Pursh. 

G. Helduna, hirsuta erecta, foliis subsessilibus ovalibus acu- 
lis, superioribus lanceolatis^ stipulis longé decurrentibus om- 
ninp adnatis, pedunculis infrà fclium, corollâ calyce longiore — 
Gulta ex h. Garlsruhiano. 

Omnes Grotalariae alatse affines. 

Alph. DG. 



I 



I. BLETIA PURPUREA. 



La plante qui fait le sujet de cet article est assez ancienne 
dans les jardins , et celui de Genève la possède depuis plu- 
sieurs années. Elle a été décrite par Lamarck sous le nom de 
Lùnodorum purpureum^ et j^en ai donné jadis la description 
dans les Liliacées de Redouté (voL 11^ n. et t. 83"). Si je sui^ 
dans le cas de revenir sur cette jolie orchidée, c'est que depuis 
que les plantes de cette famille sont plus répandues dans les 
jardins, on a confondu Fespèce de Lamarck avec deux espèces 
qui lui ressemblent en eflfet par le mode de végétation et les 
principaux caractères. Ayant eu occasion de voir en fleur deux 
des trois plantes ainsi confondues, je puis, ce me semble, tracer 
assez bien leurs caractères distinctifs. D'après la classification 
actuellement admise^ toutes les trois appartiennent au genre 



24 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

Bletia de la Flore du Pérou et de M. Lindley. Toutes, indé- 
pendamment de l'analogie de leurs caractères génériques , ont 
le bulbe épais arrondi poussant par deux places différentes les 
feuilles et les hampes florales ; leurs feuilles sont en forme de 
glaive, allongées , leurs fleurs disposées en grappes simples ou 
rameuses, des bractées solitaires à la base de chaque fleur; leur 
labellum est crépu sur les bords , muni de cinq à sept crêtes 
longitudinales. Indépendamment de ces caractères communs qui 
ont probablement déterminé leur confusion, indiquons mainte- 
nant les caractères distinctifs qui me font penser que le Bletia 
purpurea est distinct du Bletia Jlorida avec lequel M. Brown 
Tavait réuni , et du Bletia verecunda avec lequel M. Lindley 
Tavait placé comme simple synonyme. 

L'espèce de Lamarck {Bletia purpurea DC.) ressemble au 
Bletia Jlorida par sa stature, qui s'élève à un pied ou un pied et 
demi seulement ; mais il arrive quelquefois que lorsqu'elle est 
cultivée dans une serre trop chaude ou trop entourée de gran- 
des plantes, elle s'élève jusqu^à deux et même trois pieds, taille 
ordinaire du Bl. verecunda. J'ai vu un individu ainsi allongé 
présenté à l'exposition des fleurs de 1840 par M. Muzy, en 
même temps qu^un beau pied du Bletia verecunda^ aussi élevé 
dans les serres de ce zélé horticulteur. Les feuilles sont ensifor- 
mes, plissées et nervées longitudinalement, fort semblables à 
celles du BL Jlorida , plus pâles et plus étroites que celles du 
Bl. verecunda. 

La hampe tient le milieu entre les deux espèces, sous ce rap- 
port qu'elle est tantôt parfaitement simple comme dans le Bl^ 
Jlorida^ tantôt rameuse, à peu près conune dans le BL vere^ 



DU JARDIN DE GENÈVE. 35 

cunda ; mais elle est mince comme dans la première, et de moi- 
tié moins épaisse que celle de la seconde. 

Les bractées sont petites, peu apparentes, comme dans la 
Bl. fiorida^ et environ deux ou trois fois plus courtes que dans 
le Bl. verecunda. 

La couleur générale des fleurs est d'un pourpre rose bien re- 
présenté dans la figure de Redouté, plus foncé que dans la figure 
du Bl.florida de Lindley, mais beaucoup plus pâle que dans 
le Bl. verecunda^ où elle est pourpre foncé. Le lobe moyen du 
labellum qui , dans Bl. florida , est blanc , se montre au con- 
traire d^un rose égal on même plus foncé que le reste de la fleur 
dans le BL purpurea. 

Les côtes jaunes et saillantes qui naissent sur la base du lobe 
moyen du labellum sont au nombre de sept à neuf dans notre 
espèce, tandis qu'on n'en compte que cinq dans les deux autres. 

Enfin^ les cinq segments de la fleur sont ovales-lancéolés ter- 
minés en pointe dans le Bl. purpurea^ tandis que dans les deux 
autres les trois extérieurs sont pointus^ et les deux intérieurs 
sensiblement obtus à leur sommet. 

D'après ces caractères on voit qu'il y a ici trois espèces à dis- 
tinguer, au lieu de deux qu'on trouve indiquées dans les livres 
les plus estimés. 

Le Bl.florida est, d'après le témoignage de Loddigess, ori- 
ginaire de l'île de la Trinité. Le BL verecunda se trouve dans 
plusieurs îles de l'Archipel des Antilles. Quant au BL purpu- 
rea^ je pense qu'il est des îles Bahama. En effet , d'après la 
note que Richard a insérée dans la Flore de Michaux, le Bletia 



26 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

purpurea paraît être le Limodorum trifidum de cet auteur 
qui a été transporté des îles Bahama en Caroline. 

Voici en conséquence comment je pense qu'on doit établir 
les caractères et la synonymie des trois espèces que je viens 
d'indiquer. 

B. FLORiDA (R. Br. in hort. Rew. éd. 2, v. 5, p. 206 exeL 
syn. Red.) sepalis os^àUAanceolatis obtusiuscuUs subpatentibuSj 
petalis latioribus obtusis supra columnam forrdcatis ^ labelU 
disco costis 5 redis indivisis^ lobis lateralibus rotundatis abbre- 
i^iatiSy intermedio cwieato crispa^ scapo simpUci radiccdi^ foUis 
enstformibuSy bracteis minimis. ¥ In insulâ Trinitatis ex Loddig. 
Flores pallidè rosei, labelli lobo medio albo. Bl. florida LindL 
bot. reg. t. i4oi. gen. et sp. orch. p. 121. Gymbidium flori- 
dum Salisb. prod. p. 9. Oyas florida Salisb. act. soc. bort. 
Lond. I, p. 261. Bletia pallida Lodd. bot. cab. t 62g. 

B. PURPUREA, sepalis os^ali-lanceolatis subpatentibus petaUs- 
que acutiusculis supra columnamfomicatis^ labelli disco cos- 
tis 7-9 redis indi^isis^ lobis lateralibus abbres^iatis oçalAuSy 
intermedio cuneato crispo^ scapo parce ramoso radicali^Jbliis 
ens^ormibuSy bracteis minimis. ¥ In insulis Bahamensibus ex 
Mich.^et Rich. Limodorum purpureum Lam. dict. 3, p. 5i5 
(nec Lin. nec Michx. ad Galopogon tenellum référendum). 
Red. lU. 2, t. 83. excl. Plum. syn. Limodorum trifidum 
Michx. fl. bor. Am. 2, p. iSg. Flores purpiu^o-rosei, labelli 
lobo medio concolori, imo intensiori. 

B. YERscuNDA (R. Br. in hort. Rew. éd. 2, v. 5, p. 206) 
sepalis Oi^alibus cuspidato-acutis subpatentibus ^ petalis ob- 
longis obtusis suprà colwnnam fomicatiSy labelli lobo medio 



DU JAKDIIf DE GENÈVE. 27 

latiore quam longo undulatOy disco costis 5 simplicibus^ scapo 
radicali ramoso^foUis ensiformAus^ bracteis açato-lanceolatis 
ma/usculis. ¥ In ins. Garibœis. LindL gen. et sp. orch. p. 1 2 1 . 
excL syn. Michx. et Red. Limodorum altum Lin. syst. veg. 
680. Jacq. ic. rar. 3, t. 602. Sims. bot. mag. t. 980. Limo* 
dorum tuberosum Jacq. coll. 4 9 ?• i^^* Limodorum yerecun- 
dum Salisb. prod. p. 9. Gyas verecunda Salisb. trans. soc. 
hort. Lond. i^ p. 26 1« Gymbidium verecundum Swartz nov. 
act. 6, p. 75. Gymbidium altum et verecundum Willd. sp. 4? 
p. io5. excl. Michx. syn. Helleborine, etc. Plum. éd. Burm. 
t. 189 ex auct. sed pessimè. Helleborine, etc. Mart. cent, 
t 5o. Mill. ic. t. i4^ ex Lindl. sed malè. Flores intense pur- 
purei, labello concolore, costis ut in prioribus luteis. 

DG. 



12. LOASA AURANTIAGA. 

Nos horticulteurs ont reçu de Belgique, sous le nom de 
X. aurantiaca^ une espèce dont je ne trouve nulle part la des^ 
cription, et qui est sans doutée nouvelle pour la science comme 
pour la culture. En voici les caractères, d'après un pied qui a 
figuré dans la collection des plantes de M. Muzy, à l'exposition 
du 28 avril i84o. 

La tige est voluble , hispide^ cylindrique , ramifiée , longue 
de trois à quatre pieds. Les feuilles sont opposées, pinnatisé- 
quées , poilues principalement en-dessus , longues de quatre à 



28 HUITIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

six pouces^ larges de deux à deux et demi, étalées, offrant près 
de la base quatre à cinq paires de segments opposés distincts^ 
lancéolés, irrégulièrement dentés, tandis que vers l'extrémité 
les segments sont plus courts, soudés entre eux de plus en 
plus et médiocrement dentelés, jusqii'à ce qu'ils se réduisent à 
là pointe qui termine la feuille. Le pétiole a un pouce environ 
de longueur. A la surface des feuilles comme de la tige, on re*' 
marque deux espèces de poils , les uns courts et serrés , les au- 
tres plus rares, longs d'une ligne, et munis à la base d'un sac 
plein de liquide , sans que cependant on soit piqué lorsqu'on 
manie la plante. 

Pédoncules terminaux , longs de trois à sept pouces , poilus 
et très-hispides dans la partie où ib se confondent avec le tube 
du calice. Tube du calice très-alongé, hispide, cylindrique, 
ayant à peu près un pouce de longueur pendant la floraison. 
Lobes du calice linéaires , réflécliis , longs de cinq à six lignes, 
n'offrant guère que les poils de l'espèce la plus courte et non 
les soies que présentent le tube et les feuilles. Pétales oblongs, 
obtus , creusés à l'extrémité en forme de sabot, ayant quelques 
poils épars sur le dos, réfléchis et à la fin seulement étalés, 
longs de six à sept lignes, d'un rouge tirant sur le jaune, à peu 
près comme le Geum coccineum quand il commence à passer. 
Écailles alternes avec les pétales , en forme de capuchon, dres- 
sées, jaunâtres, terminées par trois appendices linéaires, bruns- 
rouges, pointus, longs d'une ligne, c'est-à-dire un peu plus 
courts que le reste de Fécaille. Deux filets (^étamines stériles) 
en-dedans de chaque écaille , recourbés vers le style , doubles 
en longueur de l'écaillé, jaunes, en languette acuminée, dont 



Du JARDIN DE GBNÈVE. 29 

la partie supérieure ofifre une surface papillaire. Faisceauit d'é- 
tamines opposés aux pétales^ plus courts qu'eux, d'abord dres- 
sés, puis déjetés extérieurement. Ovaire soudé avec le tube du 
calice, vers la fin de la floraison alongé et strié en spirale. Dis- 
que supérieur bosselé, verdâtre, poilu. Style cylindrique, velu, 
terminé par trois stigmates linéaires dressés, qui ne se séparent 
pas, de la longueur d'im demi-pouce en y comprenant les stig- 
mates. Les graines nous sont inconnues. 

Pour condenser les caractères principaux en une phrase , on 
peut admettre la suivante : 

L. ÀURAimAGA^ volubilis, pubescens atquepilosa^ foliis oppo- 
sitis pinnatisectis apice runcinatis acuminatis, segmentis irre- 
gulariter dentatis lanceolatis, pedicellis elongatis terminalibus, 
tubo calyds hispidissimo cylindrico, lobis linearibus reflexis. 

Alph. DG. 



t3. CYCLOPIA GRANDIFLORA. 



Nous devons la connaissance de cet arbuste à M. Grenier, 
jardinier fleuriste de Genève^ qui Ta exposé en i84o, lors de 
Texposition annuelle instituée par la Classe d'Agriculture. Il 
ressemble de loin à plusieurs Genista ou Gytisus. Les rameaux 
inférieurs sont étalés ; les supérieurs dressés et terminés en par- 
tie par des grappes de fleurs jaunes. Toute la plante est glabre. 
Les feuilles alternes , composées de trois folioles sessiles oblon- 



30 HUITIEME NOTICE SUR LES PLANTES RARES 

gues4inéaires, planes , obtuses , d'un vert terne ; celles des ra- 
meaux inférieurs ont les trois folioles égales, de neuf à dix 
lignes de longueur sur deux et demi à trois de largeur; celles 
des rameaux supérieurs (les plus jeunes) sont plus petites, et 
ont la foliole centrale plus grande que les autres. 

Grappes de trois à six fleurs assez rapprochées vers l'extré- 
mité des rameaux, mais sans fleur terminale. Pédicelles cylin- 
driques, solitaires, longs de trois à quatre lignes comme le$ fo* 
lioles voisines , entourés à la base de deux bractées opposées, 
ovales, légèrement pointues, longues d'une ligne. Galice irré- 
gulier, fendu du côté inférieur jusque près de la base, divisé 
en cinq dents pointues , un peu plus courtes que le tube, renflé 
y;ers le milieu . et retombant de manière à cacher en partie le 
point d^attache. Étendard arrondi , relevé , plissé longitudina- 
lement dans le centre , d'un beau jaune doré comme les autres 
parties de la fleur, et long de six lignes. Ailes plus courtes 
d'environ une ligne, oblongiies, obtuses, rétrécies à la base en 
un onglet d'une ligne de longueur. Garène légèrement plus 
courte que les ailes , relevée en pointe, plane, formée de deux 
pièces qui ne sont distinctes qu'à la base. Dix étamines libres, 
cachées dans la carène, courbées comme elle jusque vers son 
extrémité ; les filets plus larges et aplatis à la base qu^au som- 
met ; dans la fleur ouverte , ceux qui alternent avec les pétales 
sont un peu plus courts que les autres. Nectar abondant du 
côté supérieur où , par la position excentrique et la disposition 
des étamines et du pistil, se trouve une petite cavité. Pistil aussi 
long que la carène, formé d'un ovaire plane, lancéolé^ sessile, 
glabre , qui contient huit à dix ovules , et d'un style filiforme , 



DU JARDIN DE GENEVE. 31 

courbé, glabre, qui se termine par un stigmate à peine distinct. 
Il parait que cette espèce a été répandue par les horticul- 
teurs belges sous le nom de Ibbetsonia grandifloraj mais on 
sait que le nom Ibbetsonia n'est pas généralement adopté , à 
cause de celui de Gyclopia, qui est plus ancien. Comparée aux 
différents Cyclopia décrits dans le Prodromus , et publiés de- 
puis^ par exemple avec ceux de Drège et Ecklon, notre plante 
est bien une espèce distincte. On peut la caractériser par la 
phrase suivante : 

C. GRANDiFLORA, tota glabra, foliolis lineari-oblongis obtusis 
planis, bracteis ovato-acutis, lobis calycinis acutis. 

AxPH. DG. 



ACROTRICHE 



e^/te£fa 



^ — ^ 
MAXlIiLARIA /,)f/^4M^2^^^ 



'';f 



EPIDENDRUM /f/^/i/cifffy: .-^^,^. 



a/ 



NEIYIÈHE NOTICE 



SUR LES 



PLANTES RARES 



CULTIVÉES 



DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE GENEVE 



PAR 



M. ALPH. DE GANDOLLE, Directeur. 



(Extrait des Mémoires de la Société de Pbysiqae et d'Histoire naturelle de Genève, tome XI, part. 4.) 



GENEVE, 

IMPRIMERIE DE JULES^™ FICK, RUE DE LA CORRATERIE. 

1845 



IVEUVIËME NOTICE 



SUR 



LES PLANTES RARES 



CULTIVEES 



DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 



»6^e( 



1. CLEMATIS VIOLACE A T. 1. 



Parmi les espèces dont la détermination m'a le plus sou* 
vent arrête^ je citerai cette Clématite, que M. Barraud, jardi- 
nier-fleuriste de Lausanne, a communiquée depuis longtemps 
au jardin botanique sous le nom de CL tritemata. Elle diffère 
de Tespèce décrite sous ce nom dans le Systema de mon père, 
par des segments de feuilles entiers ou partagés en segments 
obtus, jamais aigus ^ par l'absence complète de poils sur les 
rameaux, et les jeunes feuilles, et par d'autres caractères évi- 
dents, dont je me suis assuré en comparant avec l'herbier. De 



i NEUVIÈME NOTICE 

loin on dirait la Glematis viticella ^ à cause de la forme des 
feuilles et de la couleur des fleurs^ mais en regardant de plus 
près on ne tarde pas à voir qu'elle appartient à une autre 
section du genre à cause des sépales Valvaires (non endupli- 
qués) et des ovaires soyeux. Voici sa deiscription. 

Tiges grimpantes^ ramifiées^ presque glabres^ offrant sur 
les rameaux^ principalement vers l'origine des feuilles^ une 
trës-légëre pubescence visible k la loupe. Rameaux tétrago- 
nes. Feuilles pinnatiséquées^ glabres^ longues de 4 à 5 pouces^ 
ayant deux paires de segments apposés et un segment impair 
teiTninal ; chaque segment entier^ pétiole^ oblique à la base^ 
obtus, ové, terminé par une petite pointe (mucro), longue d'à 
peu près un pouce, ou partagé jusqu'au milieu en deux ou 
trois lobes obtus mucronés, ou enfin divisé en trois segments 
semblables a ceux qu'on vient de décrire; ordinairement les 
segments terminaux et inférieurs de chaque feuille triséqués , 
les intermédiaires entiers ou trilobés. Pédoncules axillaires et 
terminaux, trichotomes, de la longueur des feuilles ou un peu 
plus courts. Bractées oblongues, entières, mucronées, plus pe- 
tites que les segments des feuilles. Pédicelles d'un pouce et 
demi de longueur. Fleurs penchées, saiis involucres, ayant 
une odeur agréable, analogue à celle de la Cl. flammula, mais 
moins forte. Quatre sépales violets comme ceux de la Cl. viti- 
cella, linéaires-oblongs, obtus, pubescens sur les bords, longs 
de six à sept lignes, larges d'une et demie à deux lignes , en 
estivation valvaii^, ou si l'on veut endupliquée, mais avec 
des bords rentrants si courts qu'elle ne mérite pas d'être ap- 
pelée autrement que ralvaire. Ëtamines de moitié an moins 



SUR LES PLANTES AABJblS. 5 

plus courtes que les sépales. Ovaires longs de quatre lignes^ 
couverts de poils soyeux. 

La fleuraison suit celle de la Glematis viticella. Elle est en 
plein^ à Genève^) dans lés derniers jours de Juillet. 

Quelques fleurs ont une disposition à doubler. Alors le 
nombre des sépales est de cinq a huit et leur estivation est 
embriquée^ à cause de leur insertion manifeste sur deux 
rangs concentriques. 

L'espèce la plus voisine me paraît être la ClemaUs davrica 
Pers. décrite d'après l'herbier de Jussieu^ dans le Systema de 
mon père^ ^t) P- 1^3. D*après la description elle a des brac- 
tées aiguës quelquefois munies d'une petite dent de chaque 
côté (bracteolis oblongis acutis utrinque subunidentatis), et 
les sépales sont un peu charnus acuminés^ mais ce sont les 
seules différences que je puisse constater sans voir l'échan- 
tillon authentique de M. de Jussieu. 

Les caractères de la Cl. violacea peuvent être résumés dans 
la phrase suivante. 

Cl. violacea^ foliis ternatim biiernatimque seciis glabris, segmentis basi obli- 
quis ovDlis oblusis mueromulatis, pedunculîs S-chotomis, bracteis oblongis ob- 
tusis» sepalis 4 oblengo-iinearibus oblusis, ovariis sericeis. 

In sectione Fiammulâ DG. syst. I, p. 131, postCi. dauricam, locanda. 



2. CYTISUS LABURNUM C0NGESTIFL0R13S. 



Le cytise commun présente beaucoup de variétés décrites 
dans les ouvrages de botanique. Celle-ci n'est cependant pas 



6 NEUVIÈME NOTICE 

mentionnée par les auteurs qui ont le plus étudié les arbres 
d'ornement. M. Loudon^ par exemple^ nen parle pas dans 
son Arhoretum. 

Les feuilles sont réunies en faisceaux au nombre de qua- 
tre ou cinq^ et les pétioles sont réduits à de trës-petites di- 
mensions. Leur longueur est au plus de trois lignes, tandis 
que dans l'état ordinaire du cytise Aubour, ils sont de près 
d'un pouce. La grape est un peu plus courte et plus serrée 
qu'à l'ordinaire, mais cette circonstance varie assez sur le 
même pied. D'ailleurs je ne vois pas de différence dans la 
forme des folioles, ni dans le mode de pubescence des diver- 
ses parties de la plante. 

JNous avons reçu cette variété de MM. Dailledouze, pépinié- 
ristes des environs de Genève , sous le nom de C. sessilifoUus , 
mais comme c'est une simple variété du Laburnum et qu'il 
existe un G. sessilifolius, bien connu et complètement différent, 
il a fallu changer le nom. 

Les autres variétés du G. laburnum que nous cultivons 
au Jardin sont le C. Lahumum pendulus (à rameaux pendants), 
le C. Lahumum foliis incisis^ et on peut ajouter : le C. Adami^ 
hybride entre le G. Laburnum et le purpureus, dont j'ai 
parlé dans la précédente notice. Sur le C. Laburnum foliis 
incisis^ je dirai que les graines produisent le G. Laburnum 
commun ^ par conséquent c'est une variété dans le sens strict 
du mot et non une race. 



SUR LES PLANTES RARES. 



3. LOTUS CONJIJGATUS L. 



TetragODolobus conjugatus Ser. ! in DG. prodr. II, p. 215. Deless. ic. sel. 
î2, t. LXYI. 

Lotus Requienii hort. 

Tetragonolobus Requienii hort. petrop. in ind. sem. ann. 1835. 

On cultive dans plusieurs jardins botaniques une espèce 
sous le nom de Lotus ou de Tetragonolobus Requienii. M. 
Reuter m'a fait remarquer qu'elle n est pas différente du Lo- 
tus conjugatus L. ^ dont M. Seringe a fait un Tetragonolo- 
bus (in DC. prodr. 11^ p. 21S). Nous avons pu le vérifier cette 
année en comparant avec les échantillons authentiques de 
l'herbier^ deux plantes identiques obtenues sous les noms de 
Lotus et Tetragonolobus Bequieni^ des jardins de Garlsruhe et 
de Padoue. Ce dernier l'avait reçue du Jardin de Saint-Péters- 
bourg^ qui la tenait de celui de Turin. On peut voir dans 
\Index seminum hort petrop. ann. 1855 que les directeurs du 
Jardin de Saint-Pétersbourg l'avaient reçu comme Lotus et le 
considéraient conmie Tetragonolobus. 

Les légumes sont* si peu ailés que je suis tenté de con- 
sidérer cette espèce comme appartenant au genre Lotus. La 
suture supérieure est bien sillonnée et le sillon bordé de 
deux petites côtes saiUantes ^ mais la suture opposée est 
semblable à ceUe de tous les Lotus et la forme générale est 
cylindrique^ excepté du côté du sillon. Le mauvais état des 
échantillons de l'herbier^ dans lesquels on ne voit pas de 



8 NEUVIÈME NOTICE 

légumes un peu avancés en maturité^ paraît avoir induit en 
erreur MM. Seringe et Heylaad quant au côté inférieur des 
légumes. Dans les jeunes légumes^ soit de notre plante vivante.^ 
soit de rherbier^ on aperçoit une légère dépression de la ner- 
vure dorsale^ mais à mesure que le légume grossit le sillon 
supérieur augmente et Tinférieur disparait. Ainsi la fig. 8 
de la pi. 66 des Icônes selectœ de M. Delessert ^ vol. II , doit 
être considérée comme bonne tout au plus pour le légume 
jeune^ et il faudrait en ajouter une autre- assez différente pour 
le légume mûr. 



4. ECHINOCACTUS TENUISPINUS var. multicostatus. 



E. globosuSy 17-costa(uSy coslis înter fasciculos aculeorum inflatis, aculeis IS- 
IS patentibus raferiore majora, sqoamis calycinis acuminotis ioterne lanà seii8 que 
elongatis 3-4 munitis , petalis extertoribus obtusis imibriaiis , ioterioribus aciimi- 
natis. 

M. Muzy, horticulteur distingué de Genève^ nous a montré^ 
en pleine fleuraison, cette jolie plante^ reçue de Belgique 
sous le nom de E. tenuispinus. MM. Link et Otto n'en avaient 
pas vu la fleur quand ils Font figurée (^)^ je crois donc utile 
d'en donner ici la description, d'autant plus qu'elle diffère un 
peu de la plante originelle de Berlin. 



(1) Ueber die Melocact. und Echinoc. aus den Yerhandl. des Vereins zur Be- 
fôrd. des Gartenb. 1827, p. 12, i. XIX. 



SUR LB8 PLANTES RARES. 9 

La tige est sphérique^ déprimée au sommet^ large de deux 
pauces trois lignes^ marquée de dix-sept côtes arrondies et 
renflées dans les intervalles entre les faisceaux d'aiguillons. 
Sur le dos de chaque côte se trouvent cinq à six faisceaux de 
poils et d'aiguillons^ au centre de chaque faisceau est un du- 
vet blanc ^ sur les bords^ douze à treize aiguillons étalés^ dont 
un, plus fort, du côté inférieur, long de six a sept lignes, colo- 
ré en brun à la base et à l'extrémité , blanchâtre au milieu , 
les autres à peu près de moitié plus courts, mais inégaux, plus 
grêles et colorés seulement à la pointe. 

Trois fleurs naissent de la partie supérieure, à quelques li- 
gnes du centre. Elles s'ouvrent au soleil vers midi ou une 
heure ^ elles ont presque trois pouces de hauteur. Le tube du 
calice est cylindrique dans la partie inférieure, puis élargi 
en entonnoir ^ il est couvert d'écaillés lancéolées, acuminées, 
brunes, longues d'une à deux lignes, qui portent du côté in- 
térieur une multitude de poils blancs laineux et trois ou quatre 
soies brunes roides dressées contre le tube de la fleur et lon^ 
gués de deux a quatre lignes à peu prës^ en partant du bas au 
sommet de la fleur, ces écailles et leurs soies deviennent de 
plus en plus séparées et de plus en plus grandes; les supérieurs 
enfin lancéolées, à dos rouges, mais sans poils ni soies, passent 
à l'état de pétales. Ceux-ci d'un jaune paille, sont fort élé- 
gants, oblongs-lancéolés ; les extérieurs obtus, mais légère- 
ment déchirés ou irrégulièrement fimbriés a l'extrémité, pour- 
pres sur le dos et vers le sommet ; les intérieurs acuminés et 
mêmes cuspidés. Us ont tous environ quinze lignes de lon- 
gueur sur quatre de largeur. La base du tube formé par le 



10 NEUVIÈME NOTICE 

calice et les pétales soudés a une longeur à peu près égale. La 
partie du calice soudée avec Tovaire a neuf lignes seule- 
ment. Les étamines très-nombreuses^ insérées sur le tube de 
la corolle à des hauteurs inégales^ sont longues de six lignes. 
Les plus centrales ont des filets d'un beau rouge amaranthe ; 
les autres des filets jaunes comme la corolle. L'ovaire cylin- 
drique^ long d'un demi-pouce. Le style glabre^ d'un beau 
rouge carmin jusque près de son extrémité^ long en tout d'un 
pouce à quinze lignes^ terminé par douze stigmates linéaires^ 
a demi-étalés^ poilus et d'un beau rouge. L'effet du^ stigmate^ 
du style ef des filets d'étamines de couleur carmin^ au centre 
d'une corolle jaune paille^ rend la fleur très-agréable. 

Les seules différences d'avec la plante décrite succincte- 
ment par MM. Link et Otto et figurée par eux sans fleur^ sont 
les suivantes : il y a dix-sept côtes au lieu de douze ^ une 
épine beaucoup plus longue que les autres et non trois ou 
quatre^ enfin la grande épine n'a pas plus de six à sept lignes 
au lieu d'avoir plus d^un pouce de longueur. Il est vrai que 
parmi les petites épines de notre plante^ il y en a deux ou 
trois qui dépassent les autres et approchent un peu de la gran- 
deur de l'épine principale. La description des auteurs cités 
est tellement courte en ce qui concerne la fleur^ qu'on ne peut 
en conclure beaucoup. Je n'y vois rien de contraire à la nôtre. 

Il ressemble à VEch. Ottonis^ mais il en diffère par plus de 
côtes^ par une forme déprimée plutôt que obovoïde^ par moins 
d'aiguillons^ par un tube floral plus alongé et des pétales 
moins étroits. Il est également voisin de ÏEch. corynodes^ 
mais il s'en distingue par l'aiguillon principal qui n'est 



SUR LB8 PLANTES BABES. 11 

pas au centre du faisceau^ par une fleur beaucoup moins 
courte^ par les écailles du tube du calice k trois aiguillons et 
par la forme des pétales. 



5. ECHINOCACTUS MAMMULOSUS Lemaire. 



Ë. globosus i8-20-costatus, costis maminillaribus > fasciculis aculeorum pube 
lanuginosà farclis inter mammiilas, aculeis 2-3 majoribus suberectis caeieris 10-1 â 
patentibus inaequalibus , squamis calycinis interne lanuginosis selasque elongatas 
2-3 basi gerenlibus, petalis exierîoribus aculis, inierioribus obtusis apice laciniatis. 

E. inammulosus Lemair. cactear. hort. monvill. p. 40. 

M. Lemaire n'ayant pas vu la fleur de cette espèce ^ je 
vais en donner une description^ d'après un échantillon que 
M. Muzy a bien voulu me montrer. 

La tige est sphérique ^ un peu déprimée au sommet^ large 
de trois à quatre pouces ^ marquée de dix-huit côtes peu proé* 
minentes^ lesquelles se relèvent de place en place en mamme- 
Ions séparés les uns des autres par des faisceaux d'épines. 
Chaque faisceau présente deux aiguillons principaux^ Tun du 
côté supérieur^ Fautre du côté inférieur^ qui ont de quatre et 
demie à cinq lignes de longueur^ plus dix à douze aiguillons 
inégaux^ étalés de deux à quatre lignes de longueur. Quelque- 
fois il y a trois aiguillons principaux. Il sont entourés à la base 
d'un duvet blanc qui ne se voit cependant pas autour 4es 
plus ancienàj ils <mt la pointe^ couleur brane. 

Deux fleurs naissent vers la partie supérieure. Elles ont 
vingt lignes de longueur. Le calice cylindrique dans sa psurtie 



12 NEUVIEME NOTICE 

inférieure^ puis campanule^ est formé dans une longueur d'un 
pouce environ par des écailles longues de trois lignes à peu 
près^ lancéolées^ embriquées^ chargée» d'un duvet laineux 
blanchâtre et un peu roux^ qui part du côté intérieur de 
chaque écaille et au milieu duquel naissent des soies de quatre 
à six lignes de couleur brune. Les soies prennent naissance^ 
au nombre de deux ou trois ^ a la partie inférieure et in- 
terne de chaque écaille. La corolle est jaune-paille ^ les pé- 
tales extérieurs linéaires-lancéolés^ larges de deux lignes^ 
terminés par une pointe rougeâtre peu saillante ^ les intérieurs 
plus grands^ obtus et comme décharnés à l'extrémité^ sans 
couleur particulière. Les étamines de moitié à peu près plus 
courtes que la corolle^ de couleur jaune claire jusqu'à la base. 
Les stigmates d'un beau rouge amaranthe^ au nombre de neuf. 

h'E. mammulostis est trës-voisin du Corynodes et du tenais- 
pintis^ mais il diffère des deux par des caractères positifs. En 
particulier la longueur de la fleur est de moitié moindre que 
dans le tenuispintis^ dont le calice couvert de soies présente 
d'ailleurs de la ressemblance. 



6. ECfflNOCACTUS CEREIFORMIS DC. 



Après avoir perdu de vue le pied unique décrit par mon 
père, il a fleuri, pour la première fois probableinent , en Mai 
1843. On l'avait cru mort, sans doute parce qu'il ne s'était pas 
retrouvé dans une revue des plantes du Jardin, faite il y a 



SUR tES PLANTES RARES. 13 

quelques années^ mais on sait qull est facile d'oublier quel* 
ques vases dans un travail de ce genre^ et ici un numéro 
d'ordre identique avec l'ancien et les caractères de la plante 
me font penser que c'est bien l'individu décrit jadis sous le 
nom de Ëchinocactus ? cereiformis. 

La plante a grandi de quatre pouces et grossi d'autant, car 
elle s'élève a huit pouces et son diamètre est de quatre* 
Elle a pris une forme turbinée^ ou d'une racine de betterave^ 
la partie supérieure ayant reçu plus d'accroissement que Tin- 
férieure. U y a toujours treize côtes, qui inclinent un peu 
à gauche quand on regarde la plante en face. Les côtes et les 
sinus sont aigus, profonds d'à peu près neuf lignes ^ la crête 
est ondulée, élargie vers les aiguillons. Ceux-ci distants de 
quinze a dix-huit lignes sont entourés a leur base d'un duvets 
court et caduc ^ ils sont au nombre de huit étalés et un central^ 
perpendiculaire. Les aiguillons étalés ont huit à neuf lignes^ 
le central onze à douze ^ ils sont tous droits et pointus. 

Les fleurs, au nombre de trois, sortent à côté des faisceaux 
d'aiguillons, du haut de trois des côtes, à six ou huit lignes 
de distance du centre ou sommet de la plante. Elles sont en- 
tourées à la base d'un anneau de duvet court, semblable a 
celui des faisceaux d'aiguillons. Le tube a quatre à cinq lignes 
de longueur^ il est verdâtre et glabre, présente des écailles 
éparses, ovales, ciliées, qui vers le haut passent à l'état de 
lobes du calice embriqués, ovales, longs de trois à cinq lignes, 
jaunâtres et ciliés. Plus haut ces mêmes lobes passent insen- 
siblement à l'état de pétales oblbngs, jaunes-paille, un peu la-* 
ciniés sur le bord principalement vers l'extrémité où ils se ter^* 



14 NBCYIÈMB NOTJCE 

minent en pointe; les extérieurs sont plus longs^ les inté-- 
rieurs un peu plus courts et plus étroits. Les étamines^ de 
moitié plus courtes que les pétales^ sont jaunes. Le style est 
cylindrique^ ne dépasse guère les étamines^ et se termine par 
douze stigmates linéaires^ réfléchis^ de couleur jaune. Les 
ovules sont portés par des cordons grêles et recourbés. La 
longueur totale des fleurs est d'un pouce et demi. Elles s ou- 
vrent un peu au soleil vers midi« 



7. AMARYLLIS RETICIJLATA var. macrophylla. 

Nous avons reçu de Rio de Janeiro un pied qui ne se 
classe précisément dans aucune des espèces d'Amaryllis 
décrites ou figurées. La fleur est exactement celle du relicu- 
lata pour la forme et la teinte générale ; on remarque même 
cette légère pubescence à l'extrémité des trois pétales exté- 
rieurs qui est un des caractères de l'espèce; mais les nervures 
des pétales ne forment pas un réseau ; elles sont toutes Ion* 
gitudinales^ sans être coupées transversalement. Les feuilles 
sont un peu plus longues que la hampe, savoir : de quinze a 
vingt pouces de longueur, autre diflférence d avec Vji. reticu- 
lata. Cette plante diffère cependant du striata ou striatifolia^ 
en ce que les feuilles ne sont point rayées de blanc au milieu 
et aussi par l'étroitesse des lobes de la fleur. Elle s'éloigne 
de plusieurs Amaryllis voisins par ce même caractère de l'é-* 
troitesse des pétales et par la teinte rosée des nervures qui se 
détachent sur un fond blanc. 



SITB LES PLANTBS RAEES. 15 



8. PHYLLANTHDS PIMELEOIDES Alph. DC. 

P. glaber, foliis apprctximatis oblongis basi subangostioribus patentibus luacro- 
nulalis, stipalis lanceolatis subulalis, pedicellis florum masc. folium sequantibus 
florum fem. longiorîbus, lobis perianihii ovalibus erectis in flore fem. triplo ma- 
joribus. — In Novft Hollandià aastro-occîdent (Mus. par. et Preiss n* 12iâ!). 

Tige encore jeune ^ haute d'un pied^ cylindrique et glabre 
comme toute la plante. Rameaux étalés. Feuilles rapprochées 
sur les rameaux et sur la tige^ oblongues^ un peu plus étroites 
dans la moitié inférieure^ étalées^ entières^ mucronulées^ lon- 
gues de quatre à six lignes^ larges d'une et demie à deux^ portées 
par un pétiole d'une demi-ligne. Stipules lancéolées^ blanchâ- 
tres^ subulées longues à peine d*une ligne. Pédicelles axillaires. 

Fleurs mâles^ portées par un pédicellede la longueur des feuil- 
les. Périanthe régulier^ à six parties égales^ ovales^ dressées^ 
blanchâlir^s^ longues d'une ligne environ^ dont trois extérieures 
et trois intérieures. Trois étamines opposées aux lobes externes 
du périanthe^ à peine soudées entre elles a la base^ de la lon- 
gueur du périanthe ^ filet grêle, glabre ^ anthères arrondies, bi- 
loculaires, extrorses, beaucoup plus petites que le filet. Six 
glandes verdâtres, en forme de mammelon, verticillées, entre 
les étamines et le périanthe, sur le torus d'ailleurs plane. 

Fleurs femelles portées par un pédicelle un peu plus long 
que les feuilles. Périanthe semblable a celui des fleurs mâles, 
mais triples dans toutes les dimensions et verdâtre avec une 
teinte rouge vers le haut de chaque lobe II l'extérieur. Nectaire 



16 KfiUViiME NOTICE 

■ 

étoile^ étalé, 6-fide, jaune-verdâtre, a lobes obtus, longs d'un 
tiers de ligne, alternes avec les parties du périanthe. Ovaire 
libre, globuleux, glabre, surmonté de trois stigmates bipar- 
tites. Loges et stigmates opposés aux lobes extérieurs du 
périanthe. Deux ovules par loge. 

Ce Phyllanthus a été présenté le 5 Mai 1845, par M. 
Paris, dans une exposition de fleurs à Genève et donné par 
lui au Jardin botanique, sous le nom de Ciyptolepis reticu- 
lata. Je ne connais d'autre plante de ce nom qu'un genre 
d'Àpocynée, ainsi il y a eu erreur d'étiquette. Dans l'her* 
bier j'en ai vu un échantillon venant de la Nouvelle-Hol- 
lande, communiqué sans nom par le Muséum de Paris, et 
un autre recueilli par le docteur Preiss, dans la colonie de 
Swan-river, distribué, aussi sans nom, sous le n^ 1^12* 



9. ACROPERA LODDIGESII Lindl. — T. 2. 

Quoique cette espèce ait été déjà figurée, il ne m'a pas 
paru inutile d'en publier une planche nouvelle. Notre échan- 
ti^on diffère en plusieurs points des pieds qui ont servi à 
constituer l'espèce, ou les figures sont imparfaites, c'est ce 
dont il est aisé de s'assurer ^ mais je puis certifier que M. 
Lindley ayant vu mon dessin l'a rapporté sans hésiter à son 
Acropera Loddigesii. L'origine de notre plante est un peu 
douteuse : nous ne savons si elle nous a été donnée par le 
jardin de la Société d'horticulture de Londres, ou si elle vient 
directement du Mexique. 



SUR LKS PLANTES HARES. 17 

LfiH speudchbulbea sont ovoïdes, marquées de cinq à six 
côteslongitudin^es, de un à deux pouces de longueur. Feuilles 
oblongues, acuminées, longuement rétrécies a la base, ayant 
3 à 7 nervures, longues de six à neuf pouces. Hampe de la 
longueur des feuilles, latérale, dressée , cylindrique, ayant de 
même que les pédicelles ou ovaires une teinte pourpre, g}a«* 
bre, terminée par une panicule de dix à douze fleurs. Pédi- 
ceUes et ovaires étalés, souvent recourbés, alternes, longs 
d'un pouce et demi à deux pouces, partant de Taisselle de 
bF9€tées aiguës, longues de deux lignes seulement. 

Les deux sépales latéraux sont oblongs, pointus, entiers, 
de couleur fauve, longs de sept lignes et larges de trois à 
quatre lignes^ le troisième sépale ovale, rétréci a la base 
oomme à l'extrémité, un peu plus court que les autres. Il est 
copiante a quelque distance (environ deux lignes) des sépales 
Latéraux, par l'effet d'une extension ou évasement du support 
de ces organes. Les pétales , le labellum et la colonne anthé- 
rifère sont unis ensemble et forment une concavité évasée au 
fond de la fleur. 

Les pétales forment deux oreillettes, adhérentes avec la 
colonne dans une étendue de près de deux lignes, puis sé- 
parées , ovales , pointues , tachetées de marques rousses trans- 
versales, longues en tout de trois lignes. Le labellum de la 
longueur des sépales, de couleur jaune-claire et sans taches. 
Son onglet est plane, long de trois lignes et large à peine 
d'une, étalé au fond de la fleur dans la continuation de la co- 
lonne stigmatique« Le limbe est long de quatre à cinq lignes, 

recourbé en. carène, divisé en deux parties inégalés par une 

3 



18 NEUVIÈMB HOTIGE 

coupure qui atteint presque la nervure médiane; la partie la 
plus grande voisine de l'onglet^ formée de deux faces arrondies 
qui se rapprochent et qui offrent sur leurs côtés ondulés des 
dents et protubérances remarquables^ savoir : sur chaque face 
une petite dent subulée seliforme située vers le bord^ au mi- 
lieu de la longueur et dirigée vers le centre de la fleur^ plus 
une protubérance charnue^ obtuse^ vers l'extrémité de la partie 
du labellum que nous décrivons. La seconde partie plus courte 
de moitié et terminale, se relève davantage vers le centre de 
la fleur et se compose d'une concavité de deux lames qui, 
étalées, ont une forme ovale aiguë, avec deux dents vers le 
milieu. 

La colonne des organes reproducteurs est presque aussi 
longue que le sépale qui leur est opposé. Elle est arrondie sur 
le dos, creusée en dedans , charnue , tachetée de roux, ailée 
sur les angles intérieurs, et terminée même par deux dents 
étalées qui sont le prolongement des angles. L'anthère en 
forme de capuchon termine la colonne. 

Les masses poUiniques sont oblongues , sillonnées du côté 
interne, point divisées. Elles dépassent en longueur le retina- 
culum. 

La fleur passe vite. Elle commence par avoir une odeur pé- 
nétrante, analogue à celle des Taigetes, mais plus agréable; 
puis elle passe à un état de demi-pourriture, et alors elle 
exhale, comme certains champignons, une odeur nauséabonde. 

Cette plante diffère de l'A. Loddigesii telle qu'elle est figurée 
dans le hot mag. t. 5563, par la hampe dressée, la fleur toute 
tachetée (sauf le labellum), labsenoe de grandes taches rouges 



SUR LES PLANTES BABES. 19 

sur le lâbellum^ les sépales plus alongés^ les pétales munis 
d'une seule pointe et noti de trois ^ enfin par les soies infé- 
rieures et les protubérances supérieures du labellum. L'au- 
teur représente les masses polliniques comme fendues vers le 
haut et du côté extérieur^ ici elles sont sillonnées^ mais du 
côté intérieur. La figure de Loddiges^ bot. cah. t. 1645^ parait 
se rapprocher davantage^ mais elle est si imparfaite que l'on 
ne sait comment l'analyser. 

Explicaiicn de la planche. 

Fig. 1. Fleur vue de face. 

â. Labellum et colonne vus de côté. 

3. Slîgmale recouvert par l'étaraine. 

4. Colonne des organes génitaux plus avancés, vue de cdté, l'anthère 

détachée. 

5. Anthère renversée et sans pollen. 

6. Masses polliniques. 

7. Coupe transversale de Tune d'elles. 



10. CATTLEYA FORBESII Lindl. 



La figure publiée dans le Botanical register^ t. 953^ ne res- 
semble pas complètement à la plante que nous avons vu fleurir 
chez M. Muzy^ au mois de Mai 1840^ ce qui nous engage à 
dire quelques mots des différences. Le pie(l qui a fleuri chez 
Thorticulteur zélé que nous venons de nommer doit bien être 
le G. Forbesii^ car il a été acheté pour tel en Belgique^ et il 



20 NEUVIÈME NOTICE SUR LES PLANTES RARES. 

ressemble à la figure dans Les cai^actëres principaux. Voici les 
points de dissemblance que j'attribue a l'état du pied d'après 
lequel on a publié la figure. 

Notre plante a une spathe de deux pouces de longueur en- 
veloppant la base des pédo^ales. Cette spathe est verte^ ap* 
platie^ large de quatre à cinq ligues, ouverte dans le haut seu- 
lieinent , scabre suc le dos. A la base de chaque pédicelle on 
voit de petites bractées ovales, pointues, engainantes, membra- 
neuse, longues de une à deux lignes seulement. Dans la figure 
du Botanical register^ ces dernières bractées existent assez 
mal représentées ; la spathe manque. Il est vrai qu'on voit à 
sa place une gaine blanchâtre , analogue a celle qui entoure la 
tige dans les parties inférieures, mais cet organe n'existe dans 
notre plante que pour les parties dépourvues de fleurs^ et s'il 
est de même nature que la spathe, comme on peut le croire, 
son état, sa couleur, sa consistance sont du moins bien diffé- 
rents. 

Les parties du périgone sont moins vertes dans la plante que 
dans la figure. Enfin M. Lindley décrit le lobe central du la- 
bellum comme apice saccaium^ ce que je ne comprends pas 
d'après la figure où le labellum paraît plane. Dans la plante 
qui est sous mes yeux, il est parfaitement semblable à la figure. 

En définitive, les additions qui me paraissent devoir être 
faites, a la description du Botanical register sont : Spatha fo- 
UacQa, vaginans, compressa , bipoUicaris^ apice tantum fissa^ 
docso, Sipabra. On peut supprimer les mots : labellum apice 
aaccatum. 




CJLIEMATriS -w^r^'-m ^^VlÊ^'^ 



^ 






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DIXIÈME NOTICE 



SUR LES 



PLANTES RARES 



CULTIVKFS 



DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE, 



PAR 



M. ALPH. DEGANDOLLË, Directeur. 



(Extrait des Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, tome XI, part. 2.) 



GENEVE 

IMPRIMERIE DE JULES-G»» FICK 

RUX DIS BEtLKS-FILLE?, 40 

■ 

1847 



!BE3^E^SS^Z^SSS«Sm^^Z 



» • • 



DIXIÈHE NOTICE 



SUR 



LES PLANTES RARES 

CULTIVÉES 

DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE GENÈVE. 



1. ALTÏLEA LAXIFLORA. 



Depuis quelques années on cultive dans divers jardins de 
Genève^ et en particulier dans le jardin botanique, Tespëce 
que nous allons décrire, sans que l'on sache d'où elle vient 
et comment on doit la nommer. Nous avons essayé plusieurs 
fois de la rapporter a l'une des espèces voisines de l'A. canna- 
bina, mais après des tentatives et des recherches inutiles, 
nous croyons qu'elle constitue une espèce nouvelle. 

La plante est vivace. Elle pousse chaque année des tiges 
de trois pieds environ, cylindriques, simples dans la partie 



2 DIXIÈME NOTICE. 

inférieure ) et portant des pédoncules depuis le milieu jus- 
qu'au sommet. La tige^ comme les feuilles^ les pédoncules et 
les calices^ ofirent des poils courts, étoiles, qui donnent une 
teinte grisâtre, analogue a celle de TA. cannabina. Les feuilles 
sont fortement dentées et ont des pétioles plus courts que le 
limbe. Les inférieures sont a peine 5-fides, leurs lobes, surtout 
les deux premiers, n'atteignant pas tout à fait le milieu du 
limbe ^ elles sont en cœur à la base et, par ce motif aussi bien 
que par leur taille, leur forme et leurs larges dentelures res- 
semblent à des petites feuilles de vigne. Les moyennes sont 
profondément 5-£ides, à lobes lancéolés, aigus, inégaux, le 
central étant le plus long. Plus haut on voit une ou deux 
feuilles profondément 3-fides, pétiolées, de trois pouces 
environ de longueur, ayant encore à leur base des stipules 
lancéolés, aiguës, simples ou bifides, longues de quatre 
à cinq lignes, tandis que les stipules des feuilles inférieures 
sont déjà tombées. Vers le sommet, enfin, les feuilles man- 
quent presque. toujours, et leur place est occupée par des 
stipules semblables à celles que nous venons de décrire. Des 
pédoncules uniflores partent de l'aisselle des feuilles supé- 
rieures et de l'intervalle entre les bractées stipulaires là oîi les 
feuilles s'arrêtent : ils ont de deux et demi à trois pouces de 
longueur, et sont par conséquent plus courts que les feuilles. 
Us sont coudés à l'extrémité, sans avoir de bractées. 

Le calice extérieur a six ou huit lobes ovales-aigus, longs 
de cinq lignes, et dressés. Le calice proprement dit est 5-fide, 
à lobes un peu plus larges que ceux de l'extérieur, les dépas- 
sant de une à deux lignes, mais d'ailleurs semblables. Tout le 



SUR LÉS PLANTES RABES. 3 

calice èàt forfémèràt liMpidê'. La tôïrollè tài troîs fois pliis 
grande que le calice^ en large entonnoir^ d'un rùsè pâle stit les 
bbrds et d'dh rouge tîolet dans le fond : chkque pétaïè obové, 
très-obtus et irrégulièrement crénelé. Le faisceâti des étatnin'es 
atteint à peu près les deux tiers de la fleur. Les anthères sont 
violettes. U y a quinze a vingt stigmates grêles^ rosés ^ qui 
dépassent les étamines a peine d'une ligne. 

Cette espèce diflfère de Vji. cannahina par des feuilles infé- 
rieures plus grandes^ moins profondément lobées, par les lobes 
des feuilles supérieures moins étroits^ par des fleurs d'une 
grandeur double et des pédoncules unSflores. EUié pafraît plus 
voisine de VA. narhonnensis^ à cause de la forme des feuilles^ 
mais les pédoncules sont uniflores^ et les' tfebrs deux où trois 
fois plus grandes. Depuis que nous la cuftiVoÀs^ elle ne varie 
pas, les fleurs ont toujours quinze à seize lignes de longueur 
et se distinguent par là, au premier coup d'œil, de toutes les 
espèces voisines. Elle mérite d'être sôijgnée dans les jardins, a 
cause de la couleur et de la grandeur de ses péVales. 

On peut la caractériser par la phrase suivante : 

A. laxiflora, pilis siellalis brevibus scabro-hîspida , folîîs grosse denlalis, infe- 
rioribus cordatis late ovalis ^-lobis, sùpérioribiis profiinde 5-3-fidis, slipnlîs lan- 
ceolatîs aciftis, peduncuKs i^floris folro breviorilins. 



2 BRASSU LONGILOBA, pi. 2 f. A. 

M. Lindley ayant donné une revue du genre dans le Bo- 
tanical register^ 1844, app. p. 5, j'ai pu constater, sans trop 



1 



4 DIXIEME NOTICE 

de chance d'erreur^ que nous avons au jardin une espèce nou- 
velle de Brassia. 

Elle paraît voisine duB. brachiata Lindl.^ et peut se caracté- 
riser par la phrase suivante : 

B. longïloba, pseudobulbis oblongis compressis diphyllis, foliîs acutis mcenio 
erectiusculo mulUfloro brevioribus, sepaiis loogissime lineari-acumiDatîs siiperiore 
erecto subbreviore, iateralibus paientibus, peialis erectis e basi lanceolatâ iooge 
acuminatis quani sepala inferiora duplo brevioribus, labello supra basin consiricto 
subrhomboideo crispo acuminato superne verrucoso petalis breviore, lamellîs ba- 
sées basi pubesceniibus altra bidenlalis glabris. 

Il est probable que cette plante nous a été envoyée du 
Mexique^ cependant il y a eu confusion entre deux envois 
d'orchidées, l'un de ce pays, l'autre de Bahia, et je ne puis 
démêler l'origine avec certitude. 

Les fausses bulbes ont trois pouces de longueur ^ leurs sil- 
lons à peine visibles. Les feuilles ont six à neuf pouces de 
longueur sur douze à quinze lignes de largeur. Sans être 
accuminées, on ne peut pas dire qu'elles soient obtuses comme 
dans le B. brachiata Lindl.^ car il y a une pointe roide bien 
sensible au toucher. Les hampes partent de la base des pseu- 
dobulbes. Elles sont cylindriques, hautes de quinze a dix-huit 
pouces et portent du milieu de leur longueur environ sept à 
huit fleurs, dont la floraison commence par les inférieures. 
Elles développent un parfum assez pénétrant, mais qui n'est 
pas très-agréable. Les bractées, distantes de deux à trois pou- 
ces, sont oblongues, a peine pointues et appliquées con- 
tre la tige et contre la base des ovaires, en quoi cette es- 
pèce diffère aussi du B. brachiata où M. Lindley mentionne 



SUB LES PLANTES RARES. Ty 



des bracteœ adpressœ. Les pédicelles ou plutôt les ovaires 
sont étalés^ légèrement tordus et sillonnés^ glabres i, longs de 
quinze lignes et d'un vert pâle. Le sépale supérieur se dresse 
et a une longueur de trois pouces au moins ^ les inférieurs 
sont étalés et ont trois et demi à quatre pouces ^ ils sont tous 
verdâtres^ larges de deux à deux et demie lignes a la base où 
ils présentent a l'intérieur quelques taches brunes. Les pétales 
ont dix-huit à vingt lignes de longueur et sont dressés. Leur 
base a environ trois lignes de largeur; elle offire des ponc- 
tuations brunes plus nombreuses que sur les sépales. Le 
labellum d'un blanc verdâtre^ étalé^ long de quinze lignes^ 
large de dix lignes vers le milieu^ présente en dessus depuis 
la base jusqu'au delà du centre des verrues vertes^ saillantes^ 
qui^ vues à la loupe^ ont une surface papillaire. La pointe du 
labellum ne part pas précisément de l'extrémité^ mais d'un 
peu au-dessous ; elle a une ligne et demie de longueur. Le 
renflement intérieur à la base du labellum a deux lignes de 
longueur; il est fortement creusé en gouttière et offre une 
teinte jaune dans le fond; il est pubescent vers la base; ses 
bords se relèvent a l'extrémité en deux dents consécutives 
dont la dernière est la plus forte et la plus obtuse. La co- 
lonne génitale est droite^ obtuse^ verte^ glabre^ longue de deux 
lignes^ arrondie sur le dos^ fortement creusée du côté inté- 
rieur. Le capuchon constituant l'anthère est légèrement pu- 
bescent au bord quand on regarde à la loupe. Les deux masses 
sont fortement sillonnées et plus longues que la caudicule. 

Au premier coup d'oeil l'espèce ressemble beaucoup au 
B. fVrayœ^ bot. mag. t. 4003, que M. Lindley rapporte à son 



\ 



/ 



6 DlXlèMB HOTICE 

B^ gutiéUa^ mais la fleur est moins tachetée^ les sépales et les 
pétales sont plus aloiigés^ les pétales ne se recooii>ent pas en 
dedans, le labellum est pins court qu'euï et présente nne 
pointe manifeste, enfin, la callosité n'a pas de double deirt 
sur chaque bord. Notre plante est aussi fort analogue au 
B. lancea var. tiridiflùra Hook. bot. mag. t. 579^4, que 
M. Lindley a oublié de mentionni^r dans sa revue, mais la 
callosité du labdlum ne se prolonge pas en une tache blan- 
che et sillonnée au delà des dents vers le milieu de Forgane ; 
les sépales sont plus longs relativement au labellum et les 
pétales sont dressés. Le B. hrachiata Lindl. plant. Hartw. et 
Bot. reg. l&iT^ t. 29, a la flear trois fois plus grande. 

Elocplîcatum de la plmche. 

A. Fig. 1. Fenilie. 

2. Fleur. 

3. Labellum grossi. 

4. Sommel de la coloDne anlhérifère. 
3. Masses poHink]aes vues diversement. 



5. CRAMBE GRANDIFLORA DC, 



Le Grambe grandiflora ne parait pas avoir été décrit com- 
plètement depuis que l'espèce a été fondée, sur des échan- 
tillons incomplets, dans le Systema de mon père. Gomme 
nous en avons un beau pied dans le jardin botanique, je vais 
en donner la description détaillée. 



I 



I 



SUR LES PLANTES RARES. 7 

C'est u^p plante yivace^ h4ute.4e tKoi^.à quatre pieds^ 
trèsrtoiilF^e çl; .4'une forte . Vfégétâ^tioci quj^ique le teiTram 
ne aoit pas fer!tilj^...De loin on. -la praift^rait pour le Craflihe 
maritima (Sça-rK^e, des aJOglai^) ,à cause .de sa cou- 
leur glauque^ de ses feuilles larges et à moitié charnues etde 
ses fleurs blanches assez appajrentft^ La tige est glabre çt 
gl^que^ ^omme toutes les ftutce^ parties, Les feuilles infé- 
rieures ont un pied et demi ou deuxt pieds de longueur^ sur 
six à neuf pouces de largeur 9 elles sont pénnatiséquées eti 
vers l'extrémité pennatipartjites; le pétiole est élargi «t en- 
gainant à la base^ le limbe commience. vers le milieu de la 
longueur totale de la feuille^ les» premiers segments sont 
opposés elliptiques ou oblon^^ peu réguliers^ entiers ou 
munis de un ou dei«x lobes pointus^ Ips segments qui sui- 
vent sont plus grav^ds^ plus. lobés ou dentési^ longs de quatre 
à cinq pouces^ larges de un à trois ^ pennatiséqués dans 
quelques points. L'ensemble de la.feuUle est un peu crispé 
à cause des lobes dont les bords dentés se relèvent^ mais 
moins que dans le G. maritima. Les feuilles supérieures 
soot oboWes^ peu régulières^ dentées ou lobées; elles de- 
viennent daiis le bas de l'inflorescence des bractées lan- 
céol aires à peine dentées. 

Les paniculès sont grandes ^ ramifiées ^ comme dans le 
C. marîtimà. Les pédicelles. dépourvus de bractées^ ont une 
longueur' de quatre à cinq lignes pendant la floraison et d'un 
poucç pendant la maturation des graines. Les sépales sont 
linéaire^-oblongs^ transparents sur lés bords^ verdâtres au 
milieu^ longs* de deux lignes. Les pétales doubles du calice 



8 DIXliME NOTICE 

pour la longueur^ à moitié étalés, à onglet étroit , court et 
verdâtre, à limbe arrondi, obtus ou émai^îné, d'un beau 
blanc. Les deux étamines extérieures, plus courtes, à filets 
simples. Les quatre intérieures dépassant les autres de la 
longueur de Tanthëre, à filets bifurques vers le haut. Quatre 
glandes nectarifères, d'une Couleur verte foncée, dont deux 
principales altenant avec les étamines extérieures, c'est-à-dire 
placées en avant et en arrière de la fleur relativement à 
Taxe d'inflorescence, devant deux sépales; les autres glan- 
des, plus petites, situées en dedans de la base des éta- 
mines extérieures. Pistil de la longueur du filet des plus 
longues étamines. Ovaire stipité, 1-loculaire, ovoide. Stigmate 
en tête, subdivisé d'une manière peu distincte en deux par- 
ties. Un seul ovule. Fruit ovoïde, long d'environ deux lignes, 
d'abord charnu, puis desséché, indéhiscent. 

4. EMOSTEMON SCABRUM. 

Cette espèce, introduite dans les jardins de Belgique, a été 
présentée par M. Muzy dans une exposition de fleurs, le 2S 
avril 1846, à Genève. Elle paraît entièrement différente de 
toutes les espèces connues. D'après l'aspect de l'échantillon 
que j'ai sous les yeux, elle ne dépasse pas la taille d'un arbris- 
seau, car la tige et les branches sont plus grêles que dans 
les Ëriostemon ordinaires. Les rameaux sont cylindriques, 
pubescents, bosselés cà et là de petites protubérances qui 4is- 
paraissent en vieillissant. Les feuilles sont linéaires, étalées, 



SUR LES PLANT£$ RARKS. 9 

longues de e^t à neuf ligoes, brge» d!iif^ Jigoe m qudlque 
dbboâe de plua^ pointues^ k^peÛM^ pubea^entes, l^kn^â en deaai^ 
couvertes sur les bodbs ^etj^ur ledps de p^te?, aspérités ob* 
tuses. Fleurs s<ditw*es aux MsscJAes des £9|iii;Ues du .milieu de 
chaque rameau. Le pédkelle long de trois .lign««^ presque 
glabre^ est divisé en deux parties inégales par la présence 
d'un verticille de quatre petites bractées situées un peu au- 
dessus de la base. Ces bractées saut à peine d'une idewi-ligne 
de longueiur^^ ovatCHMtuminées^ ^i^pliquiées contre le pédicelle; 
l'une se trouve regai*der la tige^ une ofipo^ée regarde la feuille 
et les deux autres sont à droite et a gauche. La partie au- 
dessus des bractées est trois fois plus longue que la partie 
au*-dessous. 

Le calice se compose de cinq sépales arrondis.^ atténués 
sur les bords^ loogs à peine d'une Itgne^ et {)teu distincts du 
pédioelle. Les cinq pétales sont oblôngs^ étalés ^ légèrement 
rétrécis a la base et au sommeit.^ d'un blanc )pur et longs de 
quatre à cinq lignes. L'estivation est peut-être peu constante. 
Le plus souvent il m'a paru que Fun des pétales est externe 
et que les autres sont contournés de droî:te à gauche en se 
supposant au centre de la fleur. H y a dix étamine&i dont 
cinq plus courtes opposées aux pétales^ et cinq plus longues 
alternes avec eux. Ces dernières n'ont pas plus de deux lignes 
de longueur. Dans toutes les étamines les filets sont ligules^ 
aplatisi) dressés^ ciliés de quelques poils surtout vers le haut^ 
d'une blaupheur tmnsparente* Xi0s filejts des étamines les plus 
longues sont surmontés d'une partie grêle filiforme portant 
quelques poîls alongés.^ qui n'existe p^K dans. les autres et fait 



10 DIXIÈME HOTiCE 

la difFéreDce de longueur. Toutes les anthères sont ovales^ in- 
trorses^ dressées, beaucoup plus courtes que le filet, d'une 
teinte orange, et terminées par une glande verdàtre, surmon- 
tée elle-même d'une pointe blanche. Le torus d'un vert 
intense, mais peu saillant. Les cinq pistils opposés aux pé- 
tales, rapprochés en une petite masse verte^ glabre, d*nne 
ligne de longueur. 

Plusieurs des détails dans lesquels je viens d'entrer étant 
probablement communs a tous les Eriostemon, voici la phrase 
qui peut servir à distinguer celui-ci des autres espèces : 

E. icabrum^ ramulis pubescentibus teretinscalis, fotiîs anguste liiiearibus aculis 
glabrîuscuKs tabercuiis crebre adspersis, pedicellis in axîltis foliorum medio ranio- 
rum soUiariis supra basim bracteatis, filamenlis staminum superne ciliaiîs, anilieris 
appendîcalatis. 

L'espèce la plus voisine parait être l'Eriostemon pungens 
Lindl. in exped. Mitchell et in Ann. se. nat. ser. 2 v. 15 p. 59. 
La phrase concorde pour les tiges, feuilles et pédicelles, mais 
les étamines sont toutes presque glabres et les anthères sans 
appendices. Il se peut d'ailleurs que la plante offre des diffé- 
rences qui ne sont pas indiquées dans la phrase extrême- 
ment brève de l'auteur. 



5. GALEGA OFFICINALIS et G. PERSICA. 



La plante décrite par Sweet (brit. flow. gard. t. 244) 
comme le G. persica me paraît être le G. officinalis à fienr 
blanche. Je doute d'ailleurs que le G. persica soit une espèce 



I 

SUR LKS PLANTES BARES. Il 

a conserver et surtout qu'elle soit cttltiivëe dans les jardÎBs. 
Les échantillons de Therbier de mon père sont tous de Perse 
et ont les pédoncules constamment plus courts que les feuil- 
les. Les stipules sont exactement semblables dans les deux 
espèces^ malgré la différence admise dans les phrases des 
auteui*s. Ce n'est donc pas sur ce caractère qu'on peut fonder 
une distinction spécifique^ or^ la longeur des pédoncules 
qui est constante dans nos échantillons^ parait être variable 
dans les jardins^ si Ton en croit Sweet. L'examen de ce der- 
nier point décidera la question. J'ajouterai que dans un her- 
bier de Perse et d'Anatolie^ très-considérable^ de M. Aucher- 
Eloy^ je n'ai pas trouvé le 6. persica.^ mais le G. ofiicinalis 
seulement recueilli sur le mont Athos de l'Asie Mineure. 



6. LESSERTIA BRACHYSTACHYA, pi. 2. 

Lorsque mon père décrivait cette espèce dans le prodromus 
et dans ses mémoires sur les légumineuses (p. 291)^ il ne la 
connaissait que par un échantillon en fruit ^ provenant de 
l'herbier de M. Burchell. Je puis maintenant donner une 
description de la fleur., car nous possédons la plante vi- 
vante^ et chaque année elle fleurit au mois d'août. 

Les grappes longues d'un à deux pouces^ c'est-à-dire de 
moitié plus courtes que les feuilles^ portent six ou huit fleurs 
qui se penchent a la fin de la floraison^ et dont les pédi- 
celles ont de deux à trois lignes de longueur^ surcespédi- 
celles^ comme sur les pédoncules et sur le calice^ on remarque 



12 DlXiËME NOTICR 

des poils a|>plîquéB contre la sutface. Le calice 5-fide^ a les 
deux lobes supérieurs plua distants entre euac <|iie les autres. 
La corolle^ double du calîee^ c'est-aKlire, longue de deux à 
trois lignes seulement^ prése&te une teinte d'un rouge vineux 
remarquable surtout à rextremité de ta carène^ L'étendard se 
recourbe extérieurement sur les cdtés ^ il est émargîné et oflFre 
des raies |Jus rouges que le fond. Les ailes sont obtuses^ à 
peine plus courtes que l'étendard et ont un crochet à la base 
par le fait de l'étroitesse extrême de leur onglet relativement 
au limbe. La carëne est obtuse ^ intermédiaire quant à la lon- 
gueur entre les ailes et l'étendard^ munie d'un crochet à la 
base comme dans chaque aile^ de couleur jaunâtre sauf à 
l'extrémité. Les étamines sont diadelphes (9 et 1)^ le pollen 
d'un jaune orange. L'ovaire est velu : le stigmate en tête^ en- 
touré de poils qui s'étendent aussi sur le style près du stig- 
mate^ du côté supérieur. 

Ma description et le dessin étaient faits depuis longtemps^ 
lorsque la mort nous a ravi le respedtable protecteur de la 
science, dont le genre Lessertia rappelle le nom. En les pu- 
bliant aujourd'hui, j'ai voulu jeter sur sa tombe une dernière 
fleur. C'est en 1802 que mon père établit le genre, dans son 
Astragologia p. 16. Il le nommait : a in honorem amici Benj. 
Delessert, de pauperibus optime meriti, periti botanophili. » 
Quarante-cinq années de plus, d'une vie consacrée a la 
science et à la bienfaisance ont justifié cette dédicace. 



ï 



SUR LES PLANTES RARKS. 13 



7. PERISTERIA BARRERI Bateman, pi. 1, fig. B. 



J'ai considéré d'abord cette magnifique Orchidée comme 
une nouvelle espèce du genre Peristeria^ je l'ai décrite et fait 
figurer avec le plus grand soin. Plus tard, ayant reçu la 
fig. 4205 du Botanical magazine^ qui représente le Peristeria 
Barkeri Batem.<^ j'ai cru devoir rapporter notre plante à 
cette espèce, malgré une différence de teinte dans le jaune de 
la fleur, et quoique les analyses données dans l'ouvrage an- 
glais ne soient pas sufiisantes pour bien comparer la struc- 
ture bizarre du labellum. Je regrette de n'avoir pas a ma 
disposition l'ouvrage di^endieux de Bateman ou le P. Barkeri 
a été figuré pour la première fois. Gomme il n'est pas bien 
certain que notre plante soit identique avec celle dés anglais 
et que peut-être elle est originaire de Bahia, tandis que le 
P. Barkeri est de Xalapa, je donnerai ici ma description. Elle 
servira, du moins, si l'identité spécifique est reconnue, à dé- 
terminer exactement les formes génériques, et sans doute elle 
complétera les caractères déjà connus de l'espèce. 

Les pseudo-bulbes sont ovoïdes, à peine comprimées, lon- 
gues de trois a cinq pouces. Les feuilles oblongues, lancéor- 
lées, de deux à trois pieds de longueur, sur quatre a six 
pouces de largeur. 

Les grappes partent de la base de la plante, c'est-à-dire 
sont latérales relativement aux pseudo-bulbes. Elles pendent 
verticalement et atteignent la longueur de un pied et demi. 



14 DIXiillE NOTICK 

Leur axe est légèrement anguleux. Il porte des fleurs éparses^ 
au nombre de vingt-six sur Tune des deux grappes. 

Chaque fleur est a Taisselle d'une bractée oblongue^ lan- 
céolée^ obtuse^ de huit à douze lignes de longueur sur quatre à 
cinq de largeur. L'ovaire est cylindrique, tordu,* marqué de 
six raies, long d'un pouce et demi, de couleur verdâtre, ponc- 
tué de petites dépressions. Les trois lobes du calice distincts, 
peu ouverts, d'un jaune pâle avec de rares ponctuations pur- 
purines^ Deux d'entre eux inférieurs dans la positiou de la 
grappe, supérieurs relativement à son axe sont adhérents à la 
base entre eux et avec le labellum, ovés, à peine pointus, 
longs d'un pouce et demi, larges d'un pouce. Le troisième lobe 
plus concave, elliptique, obtus, de même longueur que les 
autres mais un peu moins large. Les deux pétales obovés, 
ou plutôt elliptiques et un peu plus rétrécis à la base qu'au 
sommet, obtus, plus courts que le calice d'environ une ligne, . 
larges de neuf lignes, de même couleur que le calice, mais un 
peu plus ponctués de pourpre vers le bord. Labellum légè- 
rement plus court que les pétales qui le cachent en grande 
partie, car la fleur ne s'ouvre pas complètement. Ce labellum 
est jaune, un peu plus tacheté de pourpre que les autres 
parties de la fleur, surtout au milieu de sa concavité. Il a un 
premier article qui s'élève obliquement du fond de la fleur, à 
peu près comme la colonne des organes génitaux avec la- * 
quelle il est continu non de direction mais de substance par 
la base ^ il est arrondi sur le dos, concave à l'intérieur, relevé 
en un lobe très-obtus sur chaque côté, il porte une dent ob- 
tuse à la base du côté de la colonne. Le second article est 



SUB LES PLANTES EARES. 15 

trifide^ replié sur le précédent et contre la colonne de» oi^anes 
génitaux^ très-concave^ renflé intérieurement en un corps 
charnu^ tacheté de brun, obtus, comprimé, long de quatre lignes, 
terminé du côté inférieur par deux dents infléchies linéaires ^ 
les deux lobes latéraux sont dimidiés, longs de neuf lignes, on^ 
dulés et amincis au bord ^ le lobe supérieur ou central, con? 
cave, elliptique, obtus, fendu à Textrémité, long de six lignes, 
fortement taché de brun du côté intérieur à la base où il est 
marqué d'une callosité arrondie. 

Entre les deux articles, à l'intérieur, s'élève une languette 
obtuse, pubescente, jaunâtre, saillante, mais cachée par le re-* 
plis de l'article supérieur sur Tinférieur, et longue de trois 
lignes. 

La colonne génitale, d'un pouce de longueur, est d'un jaune 
pâle, presque sans tache, arrondie a l'extérieur, pubescente au 
milieu du dos, plane intérieurement et pubescente depuis le 
milieu, anguleuse sur les bords et même depuis le milieu, 
relevée latéralement en deux ailes minces et ondulées. Aothère 
dans une dépression du sommet de la colonne, très-peu bom- 
bée à l'extérieur, obovée, obtuse, offrant deux dents à la base 
quand on la soulève et montrant alors intérieurement ses 
deux loges. Masses oblongues, au nombre de deux, sillonnées 
sur le bord extérieur, longues de près de deux lignes, portées 
par une caadicula un peu plus longue qu'elles, aplatie, élargie 
et échancrée en croissant du côté inférieur. 

L'odeur de la fleur est nauséabonde, mais moins intense 
que dans quelques autres orchidées. 

Quand on la compare aux autres espèces du genre, on 



r 



16 mxiiMb ifOTiGË 

trouve qu'elle ressemble an P. cerma LindL bot reg. t. 1953^ 
par la f#rme géoérale de la grappe et des fleurs, mais qu'elle 
se rapproche davantage des P. pendula Hook* bot. mag. 
t. 3479, et P. HnmboldU (^) LindL bot. reg. 1»43, f. 18; ce- 
p^idant, les difFérences sont trop évidentes pour qu'on puisse 
hésiter a regarder notre plante comme distincte. Elle diffère 
bien plus encore du P. elata^ espèce primitive, ou par une 
exception singulière la hampe est verticale ; et du P. guttata 
Knowl. et Westc, où la colonne est sans ailes, selon ,les ter-- 
mes de M. Lindley bot. reg. 1840, n. 33. Comparée à la t. 4203 
du P. Béerkeri dans le Botanical magazine, la seule différence 
visible est dans la teinte de la fleur. Celle de l'ouvrage, du 
moins dans mon exemplaire, est d'un jaune vif, entremêlé de 
vert, par exemple sur les boutons et vers l'extrémité ou les 
bords des sépales^ tandis que la plante du jardin de Genève 



(1) A Toccasion de celle espèce qu*ii me soit permis de regretter la multipli- 
cation absolument inutile de noms, qui résulte de ce que plusieurs auteurs ne 
conservent pas les noms spéciGques eu transportant une plante d'un genre dans 
un autre. Le P. Huniboldii LÀndl, est fondé sur le Angnloa superim Humb. BonpL et 
Ktmilu Rien n'empécbait de conserver le ngm de superba qui, d*aiil0urs, aurait 
rappelé rorigine. Le nom nouveau est donc inadmissible en bonne nomenclature. 
Si nous changions nos noms de famille aussi souvent que les planles changent de 
noms de genres ce serait fort embarassant, mais l'embarras serait plus grand encore, 
si l*on changeait en même temps les noms de baptêmes. Lu règle de priorité que 
mon père a souvent engagé h éliiblir dans lu synonymie Jiotaoique est aussi juste, 
aussi siniple, pour les noms d'espèce que pour les autres. Nous l'avons suivie 
dans le Prodromus avec toute Textension dont elle est susceptible et toute la per* 
sévérance que comporte Thumaine faiblesse. Il serait h désirer que tout te monde 
(k de même. 



SDR LES PLANTES RARES. 1? 

est d'un jaune terne et uni^ fort semblable à la couleur du 
P. cerina bot. reg. t. 19S3. Ce que Ton voit du labellum est 
insuffisant pour s'assurer de l'identité. Jignore si la planche 
de Bateman est plus semblable à notre plante qu'à celle du 
Botanical magazine. 

On peut caractériser l'espèce par les termes suivants : 

P. Barkeri , racemo elongato pendulo mullifloro , calyce subclauso , sepuiis 
ovatis obtusis soperiore angusliore magîs concavo, petalîs eiiîpticis basî angustio- 
ribus planis longitudine eaiycis, labelli articulo inferiore carnoso oblongo concavo 
basi versus columnam unidentato superne intus appendice linguiformi aucto , arti- 
cule super'ore inflexo trifido, lobis lateralibus ovato-dimidiatis, terminali oblongo 
concavo emarginaio, appendice carnosâ quadrangulari compressû inferne bîden- 
tatâ lobis lateralibus interpositâ, columnâ a medio alatâ dorso et ventre medio 
pilosà. 

On remarque dans cette phrase et dans la description deux 
appendices du labellum dont aucun auteur ne parle en décri- 
vant les autres espèces du genre. L'un est la dent élargie qui 
s'élève entre la colonne et le labellum^ accessoire plutôt de 
celui-ci que de la colonne ^ l'autre est cette langue pubescente 
très-saillante au sommet du premier article^ ou pour parler 
plus exactement en dedans de l'articulation elle-même. Gomme 
le premier de ces organes est court et que le second est ca- 
ché par le coude du labellum et par sa protubérance interne 
charnue^ je soupçonne des omissions dans les observations 
faites sur les espèces voisines et je suis porté à croire que ces 
détails entrent dans le caractère du genre Peristeria. 

La fleur de cette orchidée ne se retourne pas sur elle- 
même^ comme cela arrive ordinairement dans la famille. En 

d'autres termes le labellum regarde toujours l'axe de la grappe. 

3 



18 DIXIÈME NOTICE 

Gela vient sans doute de ce que la grappe est pendante^ mais 
comment et pourquoi la position du labellum est*elle déter- 
minée par la situation de la fleur^ relativement a Thorizon^ 
voila ce que je ne puis comprendre. J'ai dit ailleurs (^)^ que 
la situation des capsules mûres du Gampanula rotundifolia 
dépend de la position relativement au sol^ que si, par acci- 
dent^ la plante se développe renversée, les capsules ordinaire- 
ment recourbées se dressent. Il y a donc des causes complexes, 
a la fois intérieures et extérieures, qui déterminent les chan- 
gements de position des organes. Ce n'est pas un effet iné- 
vitable de la marche des phénomènes de végétation, puisque 
la situation venant à changer relativement au terrain, la di- 
rection de l'organe est intervertie. 

Explication de la planche 1, B. 

Fîg. 1. Fleur de grandeur naturelle. 

2. Fleur dont on a enlevé deux sépales et un pétale ; à, article inférieur 
du labellum (hypochiliuni) ; i, dent interne ; k , dépression du coude 
du labellum indiquant Tendroit où à l'intérieur s*élève une langue 
charnue. 

5. Labellum vu de rintérîeur; hy article inférieur ; i» dent de la base ; i, un 
des lobes latéraux de l'article supérieur; m, le lobe terminal; n, ap- 
pendice interne du labellum. 

4. Même labellum où Ton a écarté artiGciellement les deux articles, afin 
de montrer la langue p, qui est cachée dans la position ordinaire des 
organes « Les autres lettres ont le même sens que précédemment. 



(1) Mémoire sur les Lobéliacées, Ann. se. nat. de Paris sept* 1839. 



SUR LES PLANTES BAR^. l9 



8. POMADERRIS PYRROPHYLLA Steud. pi. preiss. 

vol. 1^ p. 183- 

Notre échantillon provient de graines envoyées sans nom^ 
de la colonie de Svsran River, par M. Preiss. D ressemble bien 
aux numéros 1681 et 1676 de l'herbier de Preiss, qui ont 
servi à fonder Tespèce, seulement la plante vivante n'a pas 
les feuilles sensiblement recourbées sur les bords, ni d'une 
couleur particulière en dessus. La phrase porte qu'elles sont 
supeme rufiyvirescentia et le nom spécifique indique davan- 
tage, mais cela peut résulter d'un âge plus avancé ou de la 
dessiccation. Les bractées sont obtuses dans les échantillons 
authentiques, comme dans notre plante vivante. Le Poma- 
derris phyllireaefolia Fenzl, d'aprës l'échantillon n. 1678 de 
Preiss, aurait aussi les bractées obtuses et les feuilles plus 
semblables quant a la couleur, mais elles sont dépourvues en 
dessous des nervures bien marquées du P. pyrrophylla, et 
par-dessus elles sont souvent pubescentes, ce dont je n'aper- 
çois aucun indice dans la plante vivante. 

J'ai en même temps sous les yeux un pied, de la même ori- 
gine, que je rapporte sans hésiter au Pomaderris polyantha 
Steud. ibid. p. 182. Il a cependant des pétales oblongs-obovés, 
tandis que la description dit qu'il n'y en a pas dans cette 
espèce. Ayant recouru aux échantillons authentiques de 
Preiss, dans l'herbier, j'ai vu qu'ils ont aussi des pétales, 
mais peut-être dans une partie des fleurs seulement. 



20 DIXIÈME NOTICK 

Les deux espèces ont fleuri au mois d'avril. Les fleurs en 
sont verdâtres et leur odeur est désagréable. 



9. SC^VOLA MULTIFLORA Lindl. 



Les graines de Swan River de M. Preiss^ obtenues par la 
souscription du jardin de Genève au voyage de ce savant^ 
ont levé mieux que la plupart des collections de ce genre^ et 
nous ont donné un grand nombre d'espèces intéressantes^ 
entre autres celle-ci. Au premier coup d'œil on voit qu'elle 
sera recherchée des amateurs^ car les épis de fleurs d'un bleu 
pâle sont nombreux et durent longtemps^ toute la plante est 
glabre^ avec des feuilles un peu épaisses^ ce qui présente un 
aspect de propreté agréable dans les serres. 

Notre pied concorde exactement avec le n^ 1517 de l'her- 
bier de Preiss^ décrit par M. de Vriese dans les plantœ preis-- 
sianœ^ p. 407^ et rapporté par lui au Scaevola multiflora de 
Lindley (Swan River colony append« bot. reg. p. 26). Comme 
la phrase du savant anglais n'est accompagnée d'aucune des- 
cription ou figure ^ il est diflicile de savoir s'il a entendu la 
même espèce exactement. Les mots foliis ovaUbus vont mé- 
diocrement à nos échantillons^ soit vivants soit desséchés^ 
dont les feuilles inférieures sont obovées^ à peine pointues^ 
longuement atténuées à leur base^ et les feuilles supérieures 
obovato-oblongues^ plus amincies vers lal)ase que vers l'ex- 
trémité. 



SUB LES PLANTES RARES. 21 

La corolle a cinq lignes de longueur; elle est étalée^ même 
réfléchie^ profondément 5*fide; ses lobes oblongs^ obtus, 
présentent quelques cils, mais l'onglet surtout (si l'on peut 
employer ce mot pour une corolle gamopétale), est velu du 
côté intérieur. L'arbrisseau tout entier a déjà environ quatre 
pieds de hauteur. 



10. SEDUM PRtEALTUM. 



Un amateur, dont le nom est resté inconnu, nous a envoyé 
cette belle espèce de Sedum, qui parait ou le Sedum, den- 
droideum DG. prodr. 3, p. 400, mem. crassul. p. 37, t. 9, ou 
une espèce différente, suivant qu'on estimera plus ou moins 
exact le dessin de la Flore inédite du Mexique, qui a servi à 
fonder l'espèce appelée par mon père Sedum dendroideum. 

En admettant que le peintre eut représenté la forme des 
feuilles avec précision, notre plante serait différente, mais 
malheureusement le 'Sedum dendroideum n'est connu que par 
la figure de la Flore mexicaine, publiée par mon père dans son 
mémoire sur les Grassulacées. En comparant cette planche 
avec la description suivante de notre plante, ou verra que les 
seuls caractères distinctifs sont dans les feuilles. 

Tige divisée depuis le bas en rameaux cylindriques, ascen- 
dants, ligneux, légèrement charnus, glabres, épais de trois 
lignes environ, verdâtres, mariqués de cicatrices rares et peu 
apparentes, formant une plante de quinze à vingt pouces de 
hauteur. Feuilles rapprochées vers le sommet des rameaux 



22 DIXIÈME NOTICE 

dépourvus de fleurs^ éparses vers le haut des rameaux flori- 
fères où elles sont cependant à quatre et huit lignes de dis- 
tance les unes des autres , disposées le plus souvent en 
quinconce (^) ; les inférieures déjà tombées à Pépoque de la 
floraison. Toutes ces feuilles oblongo-obovées^ planes^ un peu 
charnues^ étalées^ entières, longues de quinze a vingt-quatre 
lignes, larges de six à huit lignes, sessiles, obtuses, glabres. 
Cymes de fleurs terminales, multiflores, ramifiées, longues de 
huit à dix pouces, glabres, ordinairement dépourvues de brac- 
tées, ofiPrant seulement dans le bas quelques feuilles plus peti- 
tes que les autres à Taisselle desquelles partent les premières 
ramifications , et vers le haut quelques bractées rares, oblon- 
gués, charnues, appliquéescontre les pédoncules, longues de 
deux lignes et distantes des fleurs. Rameaux de rinflorescence 
dichotomes, ascendants. Fleurs presque sessiles, tournées du 
côté intérieur des rameaux ou terminales. Calice glabre, pro- 
fondément 5-fide, ouvert, long d'une ligne et demie, à lobes 
un peu aigus. Corolle jaune, 5-partite, a lobes réfléchis, lan- 
céolés, longs de trois lignes. Dix étamines longues de deux li- 
gnes. Glandes nectarifères arrondies, extrêmement petites, 
appliquées contre la base des carpelles, et visibles plutôt par 
l'abondance du nectar que par elles-mêmes. Carpelles au nom- 
bre de cinq, dressés, glabres, plus courts que la corolle. 

Je cherche inutilement quelque diflerence dans la fleur, 
entre notre plante vivante et la figure du Sedum dendroideum. 
Les petites bractées qui existent quelquefois ne se trouvent 
pas dans la gravure, mais on comprend aisément quelles 
peuvent manquer totalement, ou que le dessinateur a pu les 



SUR LES PLANTES EARES. SS 

omettre. Il s'est moins trompé d'ordinaire dans la forme des 
feuilles que dans la représentation des fleurs. C'est ce qui me 
fait présumer que notre plante est une espèce nouvelle ou au 
moins une variété remarquable. Dans la gravure, les feuilles 
sont obovato-cuneiformes, de moitié plus courtes. Quand le 
Mexique sera mieux exploré on connaîtra bien le Sedum den- 
droideum et on saura s'il y a deux espèces voisines, deux va- 
riétés, ou si la figure sur laquelle le Sedum dendroideum 
a été fondé est inexacte quant aux feuilles. 

Notre plante a fleuri à la fin de mai 1847. Nous ne savons 
pas son origine, mais toutes les espèces analogues sont du 
Mexique ou des Etats-Unis. 

On peut la caractériser par la phrase suivante : 

S. prœaltum^ glabrum^ suffruticosum, ramis adsoeadenlibus basi deoiidalis, foliis 
sparsrs obovato-oblongis » cyniis Iaxis multifloris tenninalibus parce bracteatis 
bracteolatisque» bracteolis ereciis linearibus, floribus sabsessilibus, pétalis S lan- 
ceolalîs flavis. 



11. SELAGO CIÎŒREA L. suppl. p. 285 (0- 

I 

S. siiffraiicosa , ramosa» caule tereiî, foliis bscicuiatis» faseiculis paialis 
3-5-roliis quincuncialiter disposilis, superioribus foliis solitariis, omnibas lloeari-» 
lanceoiatis, floribus paniculam terminalem subracemosam efformantibas, spicu- 
lis breviter pedunculalis , bracteis lineari-lanceolatis calycem multo superantibus 
tubo corollse sequalibus, calyce brevi 5-fido ciliato acuto« corollâ abtdo*roseà tobo 
brevi, limbo irregulari 5-lobo> lobis patnlis obtusis, geattalibiis sabexsertis. 



(I) Cet arlicle est de H. Choisy» prof. 



24 DIXIÈME NOTICE 

Var. caule hîspidulo aui glabro, fronde virescenie ant abidâ. — In oastro spe- 
cimine caults et folîa viridia et glaberrima. 

La plante que nous décrivons est parvenue au jardin de Ge- 
nève d'un envoi de Baie sous le nom de Selago Gillii. Elle nous 
paraît devoir se rapporter au Selago cinerea L. Th., la struc- 
ture des feuilles et toute celle de la fleur coïncidant parfaite- 
ment avec tes caractères que nous avons remarqués dans les 
herbiers. Nous regardons cependant comme trop absolu le 
nom de la plante^ la plupart des auteurs en la décrivant 
mentionnent, en effet, la tige et les feuilles comme, étant sou- 
vent glabres^ et les échantillons que nous avons examinés, 
spécialement celui de Drege qui appartient à la collection 
décrite par Meyer et par Walpers, sont presque tous glabres. 

Notre petit arbrisseau est fort élégant et rappelle les bruyè- 
res. Les rameaux sont purpurascens dans le bas ; les feuilles 
sont disposées par petits éventails de trois à cinq feuilles di s- 
tants d'une ligne et demie les uns des autres, de telle sorte que 
le cinquième recouvre le premier^ chaque feuille a trois lignes 
de longueur, est verte et pointue, souvent réfléchie légèrement 
^vers le bas; les feuilles supérieures sont solitaires et plus 
courtes, ayant dans leur aisselle de très-courts rameaux 
fleuris. 

La panicule terminale a deux ou trois pouces de longueur, 
les petits rameaux assez éloignés dans le bas et plus rappro- 
chés dans le haut; chaque pédoncule partiel porte de deux à 
cinq fleurs; le tout exhale une odeur de bouc assez prononcée. 
Le tube delà corolle a une ligne et demie de longueur; les lobes 
du limbe sont étalés, les deux supérieurs plus courts, les deux 



^ sers LES PLANTBS BAU8. ^5 

latéraux un peu plus longs^Thiférieur pendant en forme de 
tablier élargi et arrondi à son extrémité. Les étamines sont 
insérées profondément dans le tube ; les filets blancs, saillants, 
peu au-dessus du tube ; les anthères très-petites à deux loges. 
Le style blanc, à stigmate pointu, un peu plus court que les 
étamines. L'ovaire très-petit au fond du calyce. 



CORRECTIONS AUX NOTICES PRÉCÉDENTES. 



P. 14 el suivantes. Goodia lolifolia.,. lisez : latifoUa. 

Ckiquième notice» 

Gilla Berterii Alph. DC. est le Navarrctîa involucpau Rnîz et Pav. Benth. in 
DC. prodr. 9, p. 309. 

Skvième fnMee. 

P. l . Baumannia.— M. Zuccarini (Flora 1846, p. 286) a découvert que cette 
Rubiacée est le Damnacanthus de Gaertner fils, dont M. de Siebold a rapporté 
des échantillons. Jusqu'à présent ce genre était un problème insoluble, Gœrtner 
ayant eu , par hasard , des baies biloculaires , et ne connaissant pas la plante 
entière. Le B. geminiflora DC. devient le Damnacanthus indicus Gaertn. f. Cette 
plante ressemble fort au Carissa spinarum, mais Tovaire est inférieur, à 4 parties 
et le stigmate est 4.partite. Je crois que la fig. 162 de Loddigess bot. cab. doit 
être rapportée au Damnacanthus , et non au Carissa spinarum, comme le pensait 

4 



26 DIXIÈME HOTIGB SUA LES PLANTES RARES. 

Loddigess» quoique les stigmates soient quelquefois représentés au nombre de irois. 
La comparaison avec le Carissa, spinarum m'en a convaincu. Il paratt d'ailleurs, 
que le Damnacanthus offre assez fréquemment une réduction dans le nombre 
quaternaire des loges et des stigmates. Dans Tune et l'autre de ces plantes la 
baie est rouge et sphérique , mais celle du Garissa est de la grosseur d'un grain 
de poivre (Kaempf. amsen. ex. p. 784), et celle du Damnacanthus a trois ou 
quatre lignes de diamètre. . 

P. 20. Gerasus Mahaleb var. pubescens est selon une comparaison faite atten- 
tivement par M. Reuter, le Gerasus Fontanesiana Spach. 

P. 21. Bfoviea aricana... lisez : Bowiea afiricana. 

SepHème noHee. 

P. 34, f. 4. Cassia flexuosa Alph. DG. — J'ai eu tort de publier un nom 
spécifique sans ouvrir mon Stendel. Il y avait déjà un Cassia flexuosa L., par 
conséquent Yogel a bien fait de changer mon G. flexuosa en G. candolleana. 
Plus tard il a considéré cette plante comme le G. coluteoïdes Gollad. (Voyez 
Vogel in Linnseâ, IS, p. 72). Sur ce point je n'ai rien k ajouter aux différences 
que j'avais signalées dans la septième notice en comparant l'espèce que j'avais 
sous les yeux avec le G. ^coluteoïdes. Il faudrait étudier à fond les espèces voi- 
sines pour se décider sur une question de cette nature. 

BÊiMime moHee. 

P. 27. Loasa aurantiaca Alph. DG. — Il ne paraît pas différent du Loasa 
lateritia Hook. bot. mag. t. 3632, maintenant si répandu dans les jardins. Le 
pied que j'avais décrit était venu en serre : on l'avait forcé pour une exposition. 
G'est probablement ce qui lui avait donné une apparence un peu différente de 
l'état ordinaire. Le jeu successif des étamines mériterait une étude spéciale. Il 
entre dans le domaine de questions intéressantes de physiologie et d'organogra- 
phie. A l'occasion de cette espèce M. Heisner m'écrivait, en i841 , que le sens 
de torsion soit des rameaux, soit de l'ovaire, n'est pas constant sur le même pied. 



^-BRASSIA LONGILOBA Alph. DC 
^-PERISTERIA BABKERI Batem 



LESSERTIA BRACHYSTACHYA DC 



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