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Full text of "Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, appliquée aux arts, à l'agriculture, à l'économie rurale et domestique, à la médecine, etc"

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UCNRlf, 


B    3    m^l    551 


Xv/A  n. 


!|joc-  0 

CAJoE 


NOUVEAU 

DICTIONNAIRE 


D'fflSTOIRE  NATURELLE. 


SEO— SPE. 


Liste  alphabétique  des  noms  des  Auteurs^  arec  l'indication 
des  matières  qu'ils  ont  traitées. 


BIOT Membre  de  Vînttitut,  «  La  Phytiqae. 

BOSC Membre  de  llnstitui.  —  Lliittoire  de*  R«ptilet ,  des  Poittoiw .  des  Y  «ri 

des  Ck>qaaiet ,  et  la  partie  BoUnique  proprement  dite.  ' 

CHÂPTAL Membre  de  l*InstUut.  —  La  Chimie  et  ion  appUcatioo  aux  ArU. 

DE  hLAimil.LE>f  Professeur  adjoint  à  U  Faculté  des  Sciences  de  Paris  ,  Membre  delà 
Société  Philomaïkiéfue  ^  etc.  (  av.  )  ~  Article.  d'Anatomie  comparée. 

DE  BONNARD. .  Ing.  en  chef  des  Mines,  Secr,  du  ConseU  gén,  ,  etc.  (m.)— Art.  de  Géologie. 

DESMAREST,  Professeur  de  Zoologie  àV École  vétérinaire  d*Alfort,  Membre  de  la  Société 
PhOotnathUiue,  e*c.— Les  Qua^p^des,  les  CeMcés  et  les  Aaimaux  fossiles. 

DUTOUR —  VApplica^on  de  la  BofaiMqae  2i  l'AgiicnlttiTe  et#ax  ArU. 

BUZARD Membre  de  l'Institut,  -l^  par^e  yét^inajre.  Les  Animaux  domestiques. 

Le  Cher,  nk  LAMARCK  ,  Membre  de  pfnstitut.  —  Conchyliologie  /Coquilles.  Météorologie  et 
plusieurs  autres  articles  généraux.  * 

LATREILLE  ....  Membre  de  Z'/nrfi<«<.  — L'hist.  des  CrusUcét,  des  Arachnides,  des  Insectes. 

l-Eft^N Membre  de  la  Sficiété.  P^^fimaf^ift^p  ^  «(C*  •«•  Qtf»  V^Wea  de-Minérakiai* 

etaeBot^DJqiie.  (l*.)  -^     .      ^xt 

,  LUCAS  Ht» Prqfeiseur  de  Minéralogie,  Auteur  d¥  Tablea»  Méthodujue  4es  Msplcu 

K         '                             numérales,  —  L.-»  Minéralogie  ;  S09  application  aux  Af  ts  ç|  aux  Âlaoïi^O. 
OLIVIER  -..,...  Membre  de  /'//z«i(/r(t.  —  Particulièrement  les  Insectes  coléoptères. 
PALISOT  DE  BEAU  VOIS  ,  Membre  de  VInstUut Divers  articles  de  BoUttique  et  de  Phy- 
siologie végétale.                  ,  ' 
PARMENTIER . . .  Membre  de  l'Institut.  —  L'appliça^on  dp  récononûe  rnrale  et  doncitioBC 
à  rHist^ire  naturelle  des  Animaux  et  des  V^g^iau^.   ^  •         "'"^^  *»P 

PATfilN Membre  assoeU  de  l'Jnstimt.  —  U  Géologie  et  ta  Minéralogie  en  général. 

SONNINI -L  Partie  de  l'histoire  des  Mammifères ,  des  Oiseaux  ;  les  diverses  chasses. 

TESSIER Membre  de  PInstitut,-L'L'ntide  Mouton  (Économie  rurale.  ) 

THOUIN Membre  de  l'Imtiiut.  —  L'Application  de  la  Botanique  &  la  culture ,  an  jar- 
dinage et  à  l'Economie  rurale  ;  l'Hist.  des  diftér.  espèces  de  Greffes. 
TOLLARD  AiiiB  . .  .Professeur  de  Botanique  et,  de  Physiologie  végétale,  —  Des  articles  d« 

Physiologie  végétale  et  de  grande  culture. 
VIEILLOT  ......  Auteur  4e  divers  otivr*^es  d'Ornitkologip.  —  L'Histoire  générale  et  par- 
ticulière dés  Oiseaux ,  leurs  mœurs ,  habitudes  ,  etc. 

VIREY Docteur  en  Médecine,  Prof.  d*Hist.  Nat.,  Auteur  de  plusieurs  ouvrages, 

/  —  Les  articles  généraux  de  l'Hisl.  nat. ,  particulièrement  de  l'Homme, 

des  Animaux,  de  leur  structure,  de  leur  physiologie  et  de  leurs  facultés. 
y  VART Membre  de  l'Institut,  —  L'Économie  rurale  et  domestique. 

CET  OUVBAGE  SE  TROUVE  AUSSI: 

A  Paris,  chez  G.-F.-PAMCKoncKx  Imp.  etÉdiL  duDicU  des  Se  Méd.,  rue  das>Poitevios. 

A  Angers,  chez  FouaisR-MAmxy  Libraire. 

A  Bruges,  chez  BooAxaT-nuMoaTisK  ,  Imprimeur-libraire. 

A  Bruxelles,  che*  LFCdABLisa,  Ds  Mat  et  Skethot ,  Imprimeurs-libraires. . 

A  D61e^  chez  Jolt  ,  Imprimeur-libraire. 

A  Gand,  chez  H.  DujAantH  et  de  Busscasa,  Imprimeurs-libraires. 

À  Genève,  chez 'Pascbovd  ,  Imprimeur-libraire. 

A  Liège,  chez  Dssobb,  Imprimeur-libraire. 

A  Lille ,  chea  Vahackèxx  et  Lblbcx  ,  Imprimenrt-Ubiaires. 

A  Lyon,  chezBoHAïax  etMAïax,  Libraires. 

A  Manheim,  chez  Foktaikb  ,  Libraire. 

A  Marseille,  chvz  Mastbb:t  et  Mossr,  Libraires. 

A  Moos  ,  chez  Le  Rovx  ,  libraire» 

A  Rouen,  chez  FaitaB  aïoé  et  Rvhavlt,  Libraires. 

A  Toulouse , chez  Sénac  aire,  Libraire. 

A  Turin,  chez  Pic  et  Bocca,  Libraires. 

A  \erdun,  chcx  BÉkxt  jcane)  Libraire. 


NOUVEAU;-. =:;•.:.,.'•;:; 

•,•  •  •  •  •••  •  •    •••  •  •  •  • 

DICTIONNAmE 

D^HlSTOmî:  NATURELLE, 

APPLIQUÉE  AUX  ^RTS , 

k  i'AgFk^u^cft^,  à  l'É430goinJftr4U8Je6tdomesto(|ue> 
à  la  Médecine ,  etc. 

PAR  UNE  6GGIÉTÉ  DE  NATURALISTES 
£T  DAGRICIJI.'rEURS, 

if ppriellç  ^14îltû>P  presqvi*pntièï?j^en|  refoij^due  et  copsidi- 
rablement  Mign^ nté«  j 

TOME  ^X55:i. 


DB  L*IimiIMSniX  D*ABXL  LÀKOX  |   AUB  DB  LA  nABPS. 

A   PARIS, 

Chez  DETERVILLE,  libraire,  rue  hautefèuille,  k^  8. 


M  DCCC  XIX. 


•  •  •• •  • 


Indication  pour  placer  les  Vljljscbirs  du  Tome  XXXL 

P  24.  Insectes,  pûg,  io5. 

Saaterdle  grise.  -^  S&le  apiforme.  —  Sphez  da  sabl^  -^  Sphinx  \  tête  de  mort  ^ 
— Spliiuda  tflleul.  —  Stize  sinaé.  —  Stomoze  pi^tnt  -i-  Syrplie  cbfipëde; 

P  21,  Plantes,  pû£^,  1S7. 

Savoniercomman.  -—  Sebestier  miu.  —  Sésame  d^Orient*  —  Sidérodeodre  boit 
de  fer. 

P  19.  Poissons,  pag.  244- 
Salmone  omble.  -^  Scare  vert.  —  Scomberoïde  sautear.  -^  Sciène    ombre.  — 
Scorptoe  horrible.  —  Silure  nacré.  —  Spare  dorade.  —  Sparepaon.  —  Spare 

abîldgaard.  ^  ' 

P  12.  Reptiles,  pag,  $17. 

Salamandre  des  Alleganls.—  Salamandre  pointillée.  —  Salamandre  marbrée;  — 
Salamandre  terrestre.  —  Salamandre  à  crête.  —  Salamandre  mortuaire.  — 
Scinque  doré.  —  Scinqœ  commun.  —  Scinque  à  cinq  raies.  —  Sirène  lacer— 
tine.  —  Stellion  à  courte  queue.  —  Stellion  commun.  —  Stellion  orbicuiaire. 

P  18.  Coquilles,  pûg.  3^Z. 

Badiolite  écaHleuse.  —  Radiolite  angéoide.  —  Rocher  brandalre.  —  Rocher  chi- 
corée. —  Rostellaire  fendue.  —  Sabot  vignot.  -*  Solen  manche  de  couteau.-— 
Spirule  frangile.  —  Spondyle  gaideron.  rp  Stomate  furoncle.  —  Strombe  goû- 
teux. 

P  aa.  Plantes  ,  ^tf^.,  415. 

Siphonle  cahoutchouc.  -«  Souchèt  ï  papier.  —  Soude  d^Alicante.  —  Sparthe 
tenace. 

P  ao.  Oiseaux,  pa^.  Sia. 

Tersine  bleue.  —  Sittine  \  queue  rousse.  —  Soui-manga  Sougnhnbîndon.  — 
Spatule. 


'^  i7  .1         .  ......      .  .. 

•  •  •  •  *  z  •.  r        •  • 

NOUVEAB.i.''.ii:V::-:::a-- 

DICTIONNAIRE 

D^HISTOIRE  NATURELLE. 

SEP 


SËO-KVLITS  et  KysÀGGi.  Noms  kponais  da  ckroden- 
drum  irichotômum^  Thunb.,  figuré  par  Kœmpter.  (ui.) 
S£0  et  SâMSJO.  Koms  laponaû  du  FAOAEisa  poitriL 

SEP.  tr.  Cep.  (s.) 

SEP.  Nom  polonais  da  Vautoub.  (y.) 

SEPALE.  Ce  sont  les  découpures  ou  cByisions  des  co- 
rolles monopétales.  V.  Fleue.  (b.) 

SEPALES.  Nom  donné  par  M.  Desvaux  aux  dlrisions 
du  calice  propre  à  chaquefleur  des  coinposées.  (p.  B.) 

SEPE  ou  PETIT  CÈPE  AGATE.  Petite  espèce  du 
genre BoLBT,  quePaulet,  le  premier,  a  décrite «t  figurée  pi. 
lya  de  son  Traité  des  Champignons.  Ses  caractères  sont  : 
cnapeau  marron  ,  veiné  de  noir  en  dessus  ^  lilas  tendre  en 
dessous.  On  la  trouve  dans  les  bois  des  environs  de 'Paris. 
Kien  n'annonce  qu'elle  soit  dangereuse,  (b.) 

SÊPE  ou  Cèpe  a  bras.  Bolet  mentionné  parYaillant, 
et  figuré  par  Paulet,  pi.  i83  de  son  Traité  des  Cnampignons, 
et  qui  a  plusieurs  pédicules^  ou  dont  le  pédicule  est  par^é 
en  trois  on  quatre.  Quoiqu'on  le  rencontre  assez  souvent,  ii 
y  a  lien  de  croire  que  c'est  une  monstruosité,  (b.) 

SÉPE  ou  CÈPE  SOUFFRE.  Espèce  de  Bolet  qui  crott 
en  automne  dans  les  bois  des  environs  de  Paris,  et  que  Pau- 
let  a  figurée  pi.  iÔ3  de  son  Traité  des  Champignons.  Il  est 

E!tit ,  jaunie  de  soufre ,  couvert  d^une  poussière  blanche* 
eyeux  en  a  fait  l'analyse ,  et  n'y  a  pas  trouvé  de  soufire  p 
quoiqu'il  en  ait  Todeur.  Donné  à  im  chien ,  il  ne  l'a  pas 
incoaimodé  ;  cependant  il  ne  doit  pas  être  mangé.  (B.) 

439543 


^       .  ..SEP 

**-'SÉP»  ôii'tîÊPE  A  VERRUE.  C'est  encore  xay  Bolet 
:  «flui^  Pai^f  a.trouvé.^aax  environs  de  Paris.  Il  a  le  chapeau. 
•*l>ôaLt«a9é:,:Xç{qûi^.ei parsema  de  tubercules  en  dessus,  et 
gris  de  lin  en  dessous.  Il  ne  paroît  pas  dangereux,  (b.) 

SÈPES  ou  CEPES.  Je  mets  ici  l'article  des  Cèpes  ou 
clianiptgQons  du  genre  Bolet  de  Lînnseus ,  patce  qu'il»  oi^ 
été  publiés  i  leur  rang ,  lettre  G. 

On  appelle  vulgairement  cèpes  :  le  Bolet  comestible,  le 
holetus  hoinnus  de  Linnaeus,  le  boletus  eduln  de  BuUiard ,  le 
boletus  esrnlentus  ie  Per^oon;  maïs  quelques  auteurs,  et  en 
dernier  lieu  Paulet ,  appliquent  ce  nom  au  genre  entier  des 
jbolets  :  on  ne  doit  donc  pas  être  surpris  de  voir  ici  une  nom- 
breuse série  d'espèces  qui  le  portent.  (^) 

SÈPES  ou  CÈPES-CHEVlLLÉS.  Famille  de  champï- 
gnons  établie  parPaulet,  pour  placer  trois  Bolets  qu'il  a  ap- 
pelés le  Cèpe  soufré  ,  le  Cèpe  a  bras  et  le  Chevillé,  (b.) 

SÈPES  ou  CÈPES  A  DOUBLE  SUBSTANCE.  Pau- 
let a  ainsi  nommé  les  Bolets  dont  la  partie  inférieure  du 
chapeau  se  sépare  facilement  de  la  partie  supérieure.  IL  les 
dirise  en  cèpes  à  surface  gercée  et  éh  c^és  à  surface  unie,  (B.) 

SÈPES  ott  CÈPES  FRANCS.  Famille  de  champignons 
instituée  par  Paulet  dans  le  genre  Bolêt  de  Lînnseus.  Elle 
se  distingue  par  un  chapeau  bombé  peu  régulier,  par  le  pé- 
dicule épais  et  renflé  du  bas  ,  par  leur  chair  blanche ,  ré- 
gère ,  d'une  odeur  suave.  On  y  rapporte  deux  espèces  r  le 
Cèpe  FftATîCTÈtE  rousse  et  le  Cèpb  fratîc  tête  ivoire,  (b.) 

Sèpe  ou  Cèpe  franc  tête  rousse.  C'est  le  Cèpe  propre- 
ment dit  des  amateurs  de  champignons ,  le  Bolet  comesti- 
ble ,  ^efii5  ^opiVicm  de  Linnseus,  figuré  par  Bulliard,  pi.  60 
et  494.9  et  par  Panlet,  pi.  167.  V.  Bolet. 

Sèpe  ou  Cèpe  franc  tête  noire.  Bolet  confondu  arec, 
le  Comestible  ,  mais  qui  en  diffère  par  plusieurs  carac- 
tères. Il  a  gAiéralement  la  surface  supérieure  de  son  chapeau 
d'un  brun  noirâtre.  On  le  mange  comme  le  C^e  franc 
tête  rousse.  F.  sa  figure  9  pi.  168  du  Traité  des  Cham- 
pignons de  Paulet.  (b.) 

SÈPES  ou  CÈPES  MOUSSEUX.  Famille  de  champî- 

fions  établie  par  Paulet  dans  le  genre  Bolet  de  Lînnaeus. 
Ile  se  caractérise  par  une  surface  sèche  plus  ou  moins  ger- 
cée ,  par  une  cliair  légère  et  propre  à  rendre  mousseuse  Teaii 
dans  laquelle  on  la  uit  bouillir.  Il  y  a  : 

Les  (  mousseux  fins  ou  satinés ,  dont  on  distingue  cinq 
sortes,  savoir  :  le  Mousseux  des  limaces,  le  Mousseux  Vi- 
neux, le  GRAND  Mousseux,  le  Mousseux  moyen,  et  le 
Mousseux  obson.  ^ 

lies  mousseux  marbrés^  qui  rassemblent  le  Marbbê  feuille 


IrofttE,  U  MÀitBàiÊ  BistBÈ  i  le  Marbra  oUvIihe,  le  U^ka- 

toÉ  tOULEUVBE. 

Lés  mousseux  mouchetés ,  qnirétmhseni  le  Mouoheté  T£&<4 
I>JLtre  et  le  i^tit  Moucheté. 

Leai  mousseux  iraiUés ,   où  on  trouté  TEiUILLi  longue 

tiGE  et  TEtlAILLÉ  PERROQUET.    (B.) 

SÊPESooCËPES  FINAUX,  f^amille  de  diampignotifl 
établie  ans  dépens  des  Bolets  de  Linnaiat«  Elle  offre  pouf 
caractères  distincti^s  :  un  chapeau  aplaU  en  dessus;  un  pé-^ 
dîcuie  court  et  cylindrique  ;  une  chair  molle.  On  lui  rap-^ 

Îorte  neuf  espèces  ^  savoir  :  le  grand  Pikeau  plat  ,  le 
li^BAu  M0TEN9  le  Pineau  jaunâtre,  le  Pineau  rouge,  le 
PETIT  Pineau  jaune  ,  le  petit  Cèpe  agathe  ,  le  Cèpe  è^ 
Verrues  f  le  Pineau  trois  couleurs  et  le  Cepillora.  (b.) 
SEPESou  CÈPES  POLtPORËS.  ï^amiUe  de  champs 
cnoQs  établie  par  Paulet ,  et  qui  renferoie  ceux  des  Bolets 
a  pédicule  central  de  Linnâ&us ,  qui  n^ont  que  des  pores  sanâ 
tubes  sous  leur  chapeau.  U  y  reunit  trois  espèces ,  savoir  i 
le  petit  Poltpore  sec,  le  Porcelet  brun^  U  Truffe  oa 
Pierre  a  Champignon,  (b.) 
SÈPËS  ou  CËPÊS  A  TIGE  EK  f  USÊAU. 


de  Fonces,  (b.) 


.  Synonyme 


SÈPES  ou  CEPES  EN  TOtJPIÉ.  iSynonyme  de  Pd- 

tIBONS.   (B.) 

SEPËDON,  Sepedon,  Lat;  Baccha^  Fab.  Cente  d'in-' 
sectes  de  Tordre  des  diptèreé,  famille  des  athéricèrcs,  tribu 
des  mi{9cides,  distingué  des  autres  sentes  de  la  même  tribu 

t>ar  le»caractères  sui^ans  :  corps  obTong;  ailes  couchées  sur 
e  c6rps  ;  balanciers  découverts  ;  tête  nue  en  dessue ,  parois-- 
Sant  p]framidale  ou  triangulaire  ;  antetines  presque  une  foia 
plus  longues  qu^eUe ,  insérées  sut'  une  élévation ,  droites  91 
avancées,  de  trois  articles ,  dont  le  premier  très-court ,  le 
second  le  plus  long  de  tous  et  cylindrique  ^  le  troisième  un0 
fois  plus  court  que  le  précédent,  triangulaire,  terminé  en 
pointe,  avec  une  soie,  garnie  de  poik  très-longs  et,biarticttiéé 
â'  sa  base. 

Le  diptère  sur  lequel  j^ai  établi  ce  geiire,avoit  été  place  par^ 
Fabricius  avec  ^t^  musions  {^sphegeus).  11  Ta  depuis  (^Syst  des 
anû.)  transporté  dans  son  genre  baccha ,  mais  en  témoignant 
à  cet  égard  de  Tîncertitude.  En  effet ,  les  caractères  qu'il 
assigne  à  cette  nouvelle  coupe  ne  conviennent  pas  4  nos  sépé- 
dons.  Il  la  compose  de  sii  espèces ,  dont  les  trois  ou  quatre 
dernières  appartiennent  à  notre  tribu  des  syrphies,  et  se 
rapprochent  beaucoup  des  insectes  du  geiire  doros  de  M. 
Meigep.  La  hacàia  qylindrica^  autre  espèce,  d'après  laquelle 
ce  genre  a  été  formé ,  paroît  êti'e  de  la  tribu  de^musçides* 


4  s  E  P 

'  Notre  genre  âépédon  ne  coûitnrend  qu'une  seule  es^ce  ^ 
le  Sépédon  1>e$  Marais  yS.palustns,  et  dont  Schellenberg  a 
dôDAé  tïttt  boMe  figtire ,  DipLy  iAï.  i6.  C'est,  comme  nous 
Favonsdît,  la  haccba  sphegea  dé  t'àbricios.  et  dottt^on^càto- 
phagatafipeitL^t^  peut-être qu^arie  variété.  Cet  insecte  eâtnoir 
ou  d'un  noir  cendré,  avec  les  patte^^lés  târSes  éi^ééptës,  fau- 
ves \  les  pd^éHétf res  sont  plus  grandes  que  léé  âutfes  ;  les  ailes 
ont  ttne  légère  teinle  jaunâtre ,  avec  un  trait  noir,  formé  par 
ûnô  iiefrvaf*e  sittiéé  vers  leur  itrilied.  11  est  ti'ès-coihmun  aux 
éwtïtmi  de  Paris ,  dans  les  lieux  marécageux:  (l.) 

^ÉfiJiOTRlO^ySépèdordon.Gétitt  de  champignons  établi 
scrr  fat  moisUiUre  chryioàpetme  de  Éultiard,  Vutldè  myCopliîle  de 
Fersooù.  Il  ne  diffère  pas  de  celui  appelé  MycobraNcûë.^ 

Gé  genre,  de  la  classe  des atnandres,  deuxième  ordre  ou 
section  des  moisissitres,  se  distingué  par  on  thallns  en  flocon , 
distitïCt  des  cfcampi£;nons  pou#ris,  stir  lesquels  it  croit  :  ses 
itpdfidies  ^tit  glôDUieuses  ei^entreniéléés  avec  le  thallus.(p.  -b.) 

SÉPÉÎLrCÉFÉE.  (^.) 

SÊPrtÉIf .  Poisson  du  genre  dés  llAiÉS.  fB.) 

SÉPIA.  Nom  latin  de  la  SÈcuÉr,  On  le  dontîé  aussi  à  la 
Kfiâtièfi!  6èlôratlte  qtfe  répstnrd  cet  aHinârsd',  et  qui  sert  corn  ne 
Tencre  de  la  Chine  pour  le  dessin  an  lavis.  (J>ÉSM.) 

SÉPIÂCEÊS*  Nom  d'une  fiamHle  de  molfuSOues  qui  réu- 
pitiés  genres  établis  aux  dépens  des  Sèches  de  Liiinaeus. 

Le  genre  CfiAntfllË  dé  Léach  $'y  féntiit  également.  (B,) 

SÈPiÛÎE.  Géùré  d'inseétes  de  l^'ôrd^e  des  coléoptères , 
Séctioft  iA%  hétéi-omères,  famille  de^  métasomes,  tribu  des 
blâdsidés. 

Ce  géiire,  établi  par  FabrîciàS,  a  été  adopté  par  tous  les 
entomologistes.  II  présente  les  Càractèfe^  â^uivads  ;  antennes 
filiformes,  le  troisième  article  plus  lolig,  les  saivans  presque 
cyUndri<pies ,  lé  dernier  pyriforme  ;  lèVré  supérieure  un  peu 
échaùcréé  ;  mandibules  presque  bifides  ;  ântennules  filifor- 
mes ,  inégales  ;  les  antér^nrés  plus  longues ,  Composées  de 
quatre  articles;  lés  postérieures  dé  trois  Seulement;  corps 
pblong;  corselet  ovoïde,  tronqué  aux  deux  bouts,  dilaté  sur 
lescôtés^  rétréci  pôstérreurémeût;  abdomen  OvaUire  ;  dessus 
du  corps  avec  dés  K^t^itt  Où  déis  cAteS  ;  jam&és  presque  sans 
épines;  tarses  des  quatre  pàfteS  antérieures  composés  de  cinq 
articles  ;  les  postérieurs  de  quatre. 

tj^^  sépidies  ne  se  troûveût  que  dads  leS  cfimats  chauds  de 
Tancleà  continent.  Léiir^  habitudes  sont  tes  mêmes  que  celles 
des  piméliéS.  On  lés  voit  marcher  sur  le  sable  dans  les  lieux 
secs  et  incultes.  Leurs  larves  sont  iùconnttes. 

Sé^IDIÊ  a  CâÊTÊ, SepUBMimcriaatufàj  t'âb.;  pi.  R,  I9  6,  de 
cet  ouvrage.  Elle  est  mélangée  de  noir  et  de  gris  ;  le  corselet 


SEP  $ 

a  Qoe  épine  de  chaque  cAtiS ,  une  Jîgp«  ilevit  o^  etrèoe  à  sa 
partie  supérieure ,  et  une  éminepce  ferlip,  divisée  çq  quairet 
imitant  une  crAte,  en  devant  ;  les  éiytre^  ont  ch9^pm,K  4fJV4^ 
élévations  longitudinales  et  saillantes,  dont  Vtxiénejj^j^^fi 
tenpinée  par  unç  deijt.  Elle  ^e  iroavjB  en  GgXP^^» 

SÉPipiE  TRicyspiDÉ;^,  Sepidium  irkmpi^ottmf  H^^  Tout  lt 
corps  est  gris^trç  ;  {e  corselet  est  caréiié  en  dessus  »  4irmé  d^ 
chaque  côté  d^une  éuioc  et  d'un  t9bercule  bilo^é^  9l^UUnt 
et  un  peu  recourbe  en  devant;  )es  élylres  sont  ridées  OP 
plissées,  avec  deux  lignes  plus  devées,  jui^ales  :  011  point 
de  réunion  de  ce?  deux  l>C^St  s*éièrf  poiiténei|rc^Mnl  nne 
petite  épine.  Il  habite  llE^ypte  ^X  les  cAtes  de^  barbarie* 
Je.  Pai  trouvé  comoiun  à  U  fin  de  iW^r  ^W  çnviron^  4'A^ 
lexandrie.  (o.) 

SEPIOLE.  JÇspèce  de  S*6W.  (b.) 

aÉPITE.  Nom  donné  ànn  fowlç  qi|i  rrfSffiU^  k  l'os 
de  la  SÈcçE.  (njssiff.) 

SEPPIE.  V.  SèCHE.  (s.) 

SEPS,  Seps.  Genre  de  repliles  df  h  ÎXV^  4^  Mzf^^y^ 
introduit  par  Daudin,et  qui  comprend  tons  VesQPAlfCiDEsde 
Latreille ,  à  une  espèce  près,  le  chijcijejfitm4fit^  m'A  a  fait 
entrer  dans  le  genre  auquel  il  a  conservé  lenoin  de  CaM<ÇiPI(* 

Les  caractères  de  ce  genre  sont  :dvavipir  4e  corps  et  la  queue 
très^lpngs,  couverts  d' écailles  arrondies  et  wpbriqn^éfs;  i/t&vx, 
paires  de  pieds  très- éloignées  Tune  de  Tautre  «  on  biçn  une 
seule  paire  placée  Unt^t  aaprè;^  ,dn  po^,twiU  inpr^  de 
Tanus.    * 

Sans  doute ,  on  est  étonné  de  ypir  des  caraetirt^  de 

Îenre  porter  Taltern^ve  de  quatre  ou  ^t  denz  pieds  ;  inajjS 
^audin  resarde  la  forme  et  la  position  des  écai^Ues  comme 
des  caractères  de  première  valeur^  quoique  le  nombre  d^ 
pattes  soit  considéré  comme  de  pins  grande  importante  par 
tons  les  antres  natnrsjistçs. 

Quoi  qoL'il  en  soU,  il  n'y  ^  qne  trob  ^p^ies  dn  bîpèdas 
dans  le  «enre  de  Dandiin  ;  V^e  est  le  SH£iJ:Qpy^9;  de  K^\l9ê; 
Fautre ,  Van^  èipes  de  linnw,  et  h  tr  oisive  «  Ip  çha^ 
mœswm  de  Sdmeider.  Ta^Mn^onr  Ic^  espèce^  ^  qnatre 
pieds ,  le  mot  Chalcioe.  (b.) 

SEPT^IRE.  ^ynoiiyme  de  Cahbey.  (n.) 

SJEPT4RI4.  Mom  Utin  donné  pa^  quek[ae^  nnn^rjpJo* 
gistçs  a  ces  sortes  de  concrétions  appelées  itms  h^mm0f  et 
qui  sont  remarquables  par  leur  structure  cloisonnée.  On  trouve 
beaucoqp  de  Indus  de  cette  espèce  dans  TUe  de  Sheppy^  k 
rentrée  de  la  Tamise.  (ljs\ 

SEPTAS,  Sfpias,  Plante  vivace  dn  Cap  de  Bonne-Espé- 
rance, à  feuilles  épaisses,  presque  rondes,  connées,  glabres , 


«  è  t  R 

fo^manf  iinë  rosette  liune  petite  distancé  de  lâ  racine;  à 
fleurs  disposées  en  ombelles,  accompagnées  d'InvolucreSt  aa 
]ionii|iet  d'une  haknpé  très-gréle  et  haute  de  trois  ou  quatre 
pouces. 

Cette  plante  fortne  dans  Theptandrie  heptagypie ,  et  dans 
\^  famille  des  succulentes,  ott  mietiz  des  acanthaçées,  ufi 
l^enre  fort  voi^ii^  des  T hunbergies,  ^ui  a  pour  caractères  ;  Mne 
corolle  divisée  en  sept  parties;  s^pt  pétales;  sept  étanaines  ; 
sent  ovaires  supérieurs,  aigus,  |i  stigmates  simples;  sept  cap^ 
Smeh  ovales,  aiguës.  (B.) 

SEPTAS,  Sepias.  Loureiro*  a  donné  ce  nom  à  un  autre 
eenré  qui  est  le  même  que  celui  appelé.BRAMtK ,  Herpeste^ 
MotqiÈliE,  et  qui  a  été  dédoublé  des  Gratio|.es.  (b.) 
SEPT  EN  TOISE.  Nom  d'une  espèce  de  Coy^GE.  (b.) 
3EPT1COLOR.  F.  IVticle  TANqARA.  (t.) 
SËPT-ŒIL.  Lâ  petite  Lamproie  porte  ce  nom.  (Bf) 
SEPT-ŒIL  ROUGE.  V.  Pétromyzon  rouge,  (b) 
SEPTULE.  Proéminence  aplatie ,  qui  se  remarque  dans 
la  cavité  t>ù  sont  logées  les  anthères  des  fleurs  de  la  famille 
des  Qrchidées,  G^est  à  Richard,  Annotations  sur  les  orchidées 
d^ Europe  ,'^^ôn  doit  la  çpnnois^ance  et  la  d^tion;iinatiop 
<ie  cet  organe.  (B.) 
SEQURELHA.  V.  Cigurelra.  (^.n.) 
SÉR  ou  SERP.Un  Ser^£NT,  une  CotnjeyvRE,  en  Lan- 

ijUedoÇ.  (DESM.) 

SERA.  C'est ,  à  Nice ,  suivant  Mi  Risso ,  le  nom  du  La- 
bre LOUCHE  (  Labrusiuscus^  ,  Linn.  (desm.)  ' 

SERANCOLIN  ou  SARANCOLIN.  Nom  qu'on  donne 
à  un  beau  marbre  isabelle,  tacheté  de  rouge  et  hlanç^ 
içi'on  tire  de  la  vallée  d'Aure ,  dans  les  Pyrénées ,  tout  près 
les  marbrières  de  Gampap.  F.  Marbre,  (pat.) 

SÊRAUT.  Nom  vulgaire  du  Bruant  coMMiiN.  (v.) 

SERAPHE,  Seraphs.  Genre  de  Coquilles  établi  par 
Deiiys-^e-Montfort,  aux  dépens  des  TarrièR]^  de  Linnseuç. 
Ses  caractères  sont  :  coquille  libre ,  univalve ,  roulée ,  cy- 
lindrique ,  à  s^ire  intérie  A  ;  ouverture  allongée ,  étroite  , 
aussi  longue  que  le  test;  columelle  lisse;  lèvre  extérieure 
tranchante  ;  b^se  échancr^ç. 

Le  type  de  ce  genre  est  la  Tarri^re  oublie,  qi^'on  ren« 
contre  fossile  dans  un  si  gr^nd  nombre  de  lieux  ,  entre  autres, 
k  Grignon  près  Yersaillès.  On  doit  remarquer  que ,  malgré 
sa  très-gf  ande  fragilité  »  il  est  très-commun  d^en  trouver  de 
parfaitement  conservées,  dai^  cette  localité.  Sa  longueur 
i^urpasse  quelquefois  deux  pouces.  (B.) 

SERAPIAS  de  Diosçoride.-  Vay.  Orcbis  çl  Hellébo- 
RmE.(L».)  ' 


i: 


s  E  R  7 

SÏIRAS  WHALe!  Nom  anglais  dt  la  BALçmii  bossue, 
selon  M.  Lacépède.  (desm.) 

SERAXONë  ,  Crotonopsis.  Planté  annuelle ,  qai  crott 
Sans  les  sablée  les  plus  arides  de  la  Caroline  9  et  qui  seule, 
selon  Michaux ,  constitue  un  genre  dans  la  monoécie  pen- 
iandrie ,  et  dans  la  famille  ^t%  euphorbes.  Ses  caractères  nç 
4ifi'èrent  de  ceux  des  Chotons  ,  ipie  parce  qu'il  nV  a  qu'une 
seule  graine  dans  chaque  capsule.  J^i  rapporté  des  graine^ 
de  cette  plante,  et  eÛca  ont  bien  levé;  mais  les  pieds  qu'elles 
ont  fourni  n'ayant  pa^  fructifié ,  ^n  n*a  pu  la  conserver  dans 
nos  jardins,  (b;) 

SERBE.  Nom  languedocien  de  U  Moutar])B.  (desm.) 

SERBIO.  Nom  japonais  de  la  Baleine  faaiiche  ,  sçlon 
M.  Lacépède.  (desm.) 

5ER(:iFI.  V\  Salsifis,  (b.) 

SERDA.  Genre  établi  aux  dépens  des  Agarics,  par  Adaor 
son.  Il  n*a  pas  été  adopté,  (b.) 

SEREIN.  Humidité  qui  se  manifeste  dans  lUtmasphère , 
pendant  les  soirées  d'été ,  une  heure  on  deux  après  le  coucher 
du  soleil:  Cette  humidité  provient  des  vapeurs  qui  s'étoieqt 
élevées  par  l'effet  de  la  chaleur,  et  qui,  se  trouvant  conden- 
sées parle  refroidissement  de  l'air,  retombent  sur  là  terre, 
en  gouttelettes  imperceptibles ,  mais  quelquefois  uitt  abon- 
dantes pour  humecter  les  vétemens. 

Ces  vapeurs  condensées  ne  sont  pas  composées  d'eau  pure  : 
elles  contiennent  aussi  les  exhalaisons  putride?  qui  s'élè vient 
des  marais  et  autres  lieux  infects;  de  sorte  qu'en  les  respirant , 
on  respire  aussi  des  ipiasrnes  plus  ou  moins  dangereux ,  sui  - 
vani  la  nature  du  sol  de  chaque  contrée. 

l]'est  ainsi ,  par  exemple  ,  qu'à  Rome  ^  où  »  pendant  les 
grandes  chaleur»  l'atmosphère  est  remplie 'd^S  exhalaisons 
«nàpestées  qoi's^élèvent  des  marais  Pantins ,  il  est  extrêmement 
dangereux  dé  s'exposer  au  Waç  ,  dont  ^aspiration  porte  dans 
les  poumons  et  dans  toute  l'écononiie  animale,  les  principes 
putrides  les  plus  funestes. 

'  Dans  les  pays ,  au  contraire ,  qui  sont  exempts  de  marab 
et  d'autres  sources  de  ménhitisme ,  le  serein  n'a  pas  d'autre^ 
inconvéniens  que  ceux  qui  peuvent  résulter  d'un  air  humide 
et  frais. 

L'humidité  du  matin ,  qu'on  noitnmè  rosée ,  et  qui  se  19R'- 
nifeste  av^nt  le  lever  du  soleil,  a  une  cause  un  peu  différente 
dé  celle  du  serein  :  la  terre ,  par  son  mouvement  de  rotation 
d'occident  en  orient,  présente  successivement  au  soleil  tous 
}es  points  de  sa  surface ,  et  à  mesure  qu'il  les  échauffe  de  ses 
rayons,  il  dilaté  l'air  et  les  vapeurs  quj  s'y  trouvent  répan- 
4ues ,  et  il  les  chasse  devant  lui  dans  les  contrées  qui  soiit 


9  S  E  R 

encore  priy^s  de  sa  présence.  Yoilii  ^urquoi  l'on  sent  tons 
les  matins ,  au  lever  de  Taurore ,  on  doux  zéphyr  qui  vient  da 
côté  de  Torient.  C*esf  ce  vent  léger,  produit  par  la  dilata- 
tion de  Tâtmosphère,  qui  noi|s  apporte  les  vapeurs  des  contrées 
plus  orîeotales  que  les  nôtres;  etcesvapeurs» à  mesure qu^elles 
arrivent  dans  une  atmosphère  plus  froide  que  celle  d^où  elles 
sont  chassées ,  £e  condensent  et  tombent  en  gouttelettes  im- 
percepilbles ,  de  même  que  le  serein  ,  avec  cette  ^ule  dif- 
férence qu'elles  viennent  d^une  autre  contrée. 

Ainsi  ^  il  pourroit  arriver  que  dans  le  même  pays,  Thumi- 
èhé  du  soir  fût  liéuigne  9  et  que  celle  du  matin  fût  malsaine, 
et  réciproqtiem*ent.  Si ,  par  exemple ,  la  Suisse  on  T Ailejna- 
gne  avoieni  4es  marais  infects  ,  il  est  très-probable  qn^  le 
vent  du  matin  nous  apporteroit  une  rosée  très-  dangereuse  ; 
mais  comme  ,  par  bonheur ,  les  contrées  où  Ffuirore  opvre 
pour  nous  les  portes  du  jour  ne  sont  pas  moins  salnbres 
que  les  nôtres,  nous  n^avons  pas  plus  à  redouter i'bumidité 
du  matin  aue  celle  du  soir,  (pat.) 

SERENA.  Nom  piémontais  du  Martin-pêcheur,  (v.) 

SÉRÉNE.  Nom  qu'on  donne,  en  Provence,  au  Guêpier. 
r.  ce  mot.  (V.) 

SERENNA.  V.  Lis  du  Kamtschatka,  vol.  18  ,  pa^ 
I07.  to.^ 

SERENTE.  Nom  vulgaire  da  S4PIN  pesse  ,  pinus  ph 
cea.  (b.)  , 

SERÊQTJË.  On  donne  ce  nom  an  Genêt  sagittal,  (b.) 

SERETTE,  pour  SARRETTE.  C'est  la  Sçrratulb 

TEINTURIÈRE.  (l*N.) 

SÉREVAN.  V.  tom.  12  ,  p.  a53.  (v.) 

SERÉZIN.  Nom  langpedocien  da  Serin.  (n£S9f.) 

SERGE  AN  T.  A  Surinam ,  on  donne  ce^^nom  à  un  grand 
et  bel  arbre  désigné  à  la  Gnyane  par  Cacao  sauvage. 
C^est  le  caroiinea  prînceps ,  linn. ,  Suppt ,  ou  packira  oqua» 
£ca ,  AubL  (L^^) 

SERGILE ,  Serons.  Genre  de  plantes  établi  par  Gaert- 
ner  pour  placer  le  Câlina  a  râlai  de  linnaeus.  Il  a  pour 
caractères  :  un  calice  presque  turbiné  ,  imbriqué  d^écailles 
rapprochées ,  inégales ,  un  peu  scarieuses;  un  réceptacle  na, 
supportant  des  fleurons  hermaphrodites  fertiles  ;  plusieurs 
sentences  surmontées  d'une  aigrette  capillaire ,  plumeuse , 
i  sa  partie  supérieure. 

Ce  genre  parote  fort  peu  différer  du  Salsiée  de  Decan-^ 
dQUe.(B.) 

SERI.  Nom  Japonais  du  Persil,  (r.) 

SËRIAliAIRÉ»  Serialana.  Genre  de  polypiers,  établi 
par  Lamarck  aux  dépens  des  Sertulaires.  Ses  caractères 


s  E  R  9 

sont  :  polypier  phytoïdfB ,  corné  ,  à  t^«g  grélea ,  fiatoleiwes  t 
rameuses,  garnies  de  logef  cylindracées ,  saillantes  9  paral- 
lèles ,  cohérentes ,  sérialeinep^  disposée^  soit  par  massfss  zé-- 
parées ,  soit  en  spirale  continue. 

La  SEETULAïaE  LSNDiGÈRE  Sert  ift  tvpe  à  ce  geort,qai  ré* 
pond  à.  celai  appelé  âmatbie  ,  par  Lamôuroux;  un  petit 
nombre  d'antres ,  tpntes  nonvelled ,  sV  adjoignent,  (b.) 

SÊftlANE  on  SERJANE  ,  Cenana.  Genre  de  [Nantes 
de  l'ociandrie  trigysie ,  et  de  la  famille  des  saponaires ,  qui 
avoit  été  établi  par  Plumier ,  que  Linnaras  aroit  réuni 
aus  Paullinies  ,  mais  que  Schumaker  en  a  séparé  de 
nouveau,  souç  la  considération  que  les  arbrisseaux  qu^il  ren^ 
ferme  ^  au  lieu  d'avoir  une  seule  capsule  triloculaire ,  ont 
trois  capsules  réunies  par  leur  côté  intérieur  ,  ou  mieux  9 
trois  samares  globuleuses  se  dilatant  inférieurement  en  une 
aile  membraneuse. 

Ce  genre  renferme  dix  espèces  qui ,  par  les  tiges  et  les 
feuilles»  ne  diffèrent  pas  beaucoup  des  PAULumES,  c'est- 
à-dire  ,  que  ce  so«t  des  arbrisseaux  grimpans  ou  sârmenteux , 
à  feuilles,  ternées  ou  ailées  avec  impaire ,  ou  surcomposées, 
et  dont  Us  fleurs  sont  portées  sur  des  pédoncules  axillaires , 
munis  de  deux  vritles  dans  leur  milieu,  (b.) 

SERIATOPORE,  Smatopora.  Genre  de  polypiers,  établi 
par  Lamarck,  aux  dépeiis  des  MADftÉPCMiEs.fies  caractères 
sont  :  polypier  pierreux,  âxé,  rameux,  k  rameaux  grêles ,  sub>- 
cylindric^s,  et  à  ceUoles  perforées,  lamelleuses,  comme  ci- 
liées sur  les  bords ,  et  déposées  latéralement  par  séries  soit 
transverses  9  soit  longUndinales. 

Ce  genre  renferme  trob  espèces ,  toutes  des  iners  des  pays 
cbands.  Une  seule  est  figurée  :  c'est  le  M A]HiÉBORB*»éuATE 
de  Pallas.  V.  Sqi^ahme  et  Elus  ,  la&.  3i ,  ■.•  i  et  3.  (s.) 

SÉRICOft^TIE,  Sencomyia.  Mmca,  Uqn.,  Deg,;  i^iw 
phus^  F^b.  Genre  4'insectes,  de  l'aj^re  desdiptères,  famille 
des  atbéricères,  tribu  des  syrpUes»  distin|^  de^  antres 
genres  de  la  miême  tribu,  parles  caractères suivans :  trompe 
beaucoup  plus  couHe  que  la  tête  et  le  corselet  ;  qne  proéntt* 
pe^ce  sur  1  V^tncement  antérieur  et  en  forme  de  bec  de  la 
tête;  ^s  écartées;  antennes  plus  courtes  que  b  t6te,  de 
trois  articles ,  dont  le  dernier  formant  une  psdeAte  pres^ie 
orbicnlaire,  arfs^fine  soie  plumense  et  dorsale  9  înséi^f  au 
point  de  réumoq  4e  cet  ai^icle  avec  le  précé4eiit. 

Cfs  genre  ^  pour  typ^  la  Moufihf  hf^tme  4e  \Âm^^  ef  de 
De;géer.  SoQ^carps  «sst  noir  et  vel^ ,  avec  trois  bandes  jaunes 
sur  Tabdooien»  çt  Tanus  C^^vef-  le^  aiitepues  sont  poires;  le 
front  est  jaune,  avec  une  raie  noire  au  «ailiei^.  jLqs  pattes 
sont  d'un  brun-jaunâtre ,  avec  l'origine  des  cuîsscf  noires.  Le 


%o  s  E  R 

bord  extérieur  des  ailes  est  d'qa  |aune  d'ocre  obscur.  Cette 
espèce  est  une  des  plus  grandes  de  cette  tribu  et  ressemble 
à  une  guêpe  ou  à  un  frelon.  On  la  trouve  au  nord  de  VEu-^ 
rope ,  en  Allemagne  ;  elle  est  trés-rare  dans  quelques  par-^ 
ties  de  la  France ,  et  aux  environs  de  Paris,  (l.) 

SERIDIË,  Seridia,  Linn.  (^syngéné^e polygamie frustranée^) 
Genre  de  plantes  de  la  famille  des  cinarocéphales,  qui  pré- 
sente pour  caractères  :  un  calice  formé  d'écailies  cartiîagi- 
peuses,  épineuses,  palmées  à  leur  commet,  et  se  recouvrant 
les  unes  les  autres;  un  réceptacle  garni  dévoies  roides ,  avec 
des  fleurons  hermaphrodites  au  centre  ^  neutres  à  la  circon- 
férence, et  des  semences  surmoaté es  d'aigrettes  courtes  t 
quelquefois  ciliées. 

Ce  genre  réunit  une  vingtaine  d'espèces  dont  les  plus  re- 
marquables sont  : 

'La  Séridie  a.  P^uill^s  de  nav£T,  CaUaurea  napifolia, 
Linn.  Plante  annuelle ,  qui  a  une  tige  élevée  d^un  pied  el; 
.demi ,  avec  des  feuilles  radicales ,  lyrées  ,*  semblables  k  celles 
du  navet,  et  des  feuilles  supérieures  étroites,  lancéolées  et 
jécurrente^.  Ses  fleurs  sont  d'un  rouée  violet,  terminales,  et 
les  épines  du  calice  petites ,  très-foioles  et  toujours  redres^^ 
9ées.  On  trouve  cette  espèce  aux  environs  de  Rome  et  dans 
Tile  de  Candie..  ËUe  est  cultivée  au  Jardin  deâ  planter  àf% 
Paris  ,  ainsi  que  les  deux  suivantes. 

La  Séridie  A  F£Uii,LES  DE  CQICOEÉE ,  CcnUturea  sériais  j 
Liao;^  plante  vivace' qui  croit  en  Espagne,  dont  les  fleurs 
sont  purparines;  les  calices  semblables  à  ceux  de  la  précé-*» 
dente;  les  tiges  inclinées,  longues  d'un  pied  et  demi,  ra- 
jneuses.'^au  sommet;  les  feuilles  cotonneuses,  oblongues,  dé- 
curfentes ,  les  inférieures  siniiées  comme  celles  de  la  chicorée 
sauvage  od  du  pissenlit. 

La  SÉRlbH^  ftUDE,  Cérdaurea  asperà,  Linn.,  à  tiges  roch- 
geâtres,  -striées  et  rudes  au  toucher  ;  à  feuilles  petites  ,  étror- 
tes,  linéaires,  lancéolées,  dentées;  les  radicales  oblongues 
et  sîna^es  ;'  à  fleurs  d'un  pourpre  clair  ;  à  écailles  caiicinales 
-munies  de  trois  ou  cinq  épines  très*petites ,  jaunâtres  ou  rou- 
geâtrés.  Cette  plante  est  vïvace  ;  elle  vietit  spontanément  en 
^spagpe  et  daps  le  midi'de  la  France. 
'  La  SÉ111I5IE;  A  FEUILLES  DE  LAiTROlf ,  CerUaurea  sqnchifo- 
Ha  9  Linn.  Les  écailles  caiicinales  sont  vertes  et  terminées 
par  sept,  épines  médiocres  et  jaunâtres  ;  ses  feuilles  nioilesf , 
verdâtrés,  sinuées^  et  semi-décurrentes ,  surtout  les  supé- 
vieures;  sa  fleur  est  purpl^*ine  ,  solitaire  et  terminale.  Cette 
espèce  s'élève  à  un  pied ,  et  croît  sur  les  bords  de  la.  Méditer-» 
•f ailée,  (d.) 


s  E  R  I» 

SEftlf^OLIA.  Jean  Fragoso ,  médecin  espagnol  qui  yh; 
^oii  vers  la  fin  du  quîp^îème  siècle ,  a  donné  une  courte  hîs* 
toire  des  aromates  et  des  simples  qui  croissent  dans  les  ieuiç 
Jndes,  et  qu'on  apporte  eq  Europe;  au  nombre  de  ces  simples 
$e  trouve  ie  seriïolia  qui  est  une  espèce  de  TâPPIER  (  Cra-^ 
ie^a  marmeioSf  h,).  (liN.) 

SERIGâT.  Nom  d'un  oiseau  de  prpiç  çq  Languedoc t 

(desm.) 

SERIN.  Foires, pour  tous  les  oiseaux  décrits  sous  ce  nom, 
l'article  Fringille, pages  170,  i85  et,  sous  le  nom  de  Gni, 
186,187,  188,  i£^,  254. 

Le  Serin  be^  Canarirs.  J'ai  fait  mention  ii  l'article: 
de  cet  oiseau  ,  vol.  la ,  pag.  187  ,  du  plumage  qu'il 
qporte  dans  son  pays  patal  9  et  je  n'ai  qu'indiqué  celui  que 
porte  la  plus  belle  des  races  domestiques,  que  l'on  appelle 
serin  jonquille  ^  citron  ^  doré;  j'ajoute  il  sa  description  que  ces 
belles  couleurs  ne  sont  qu'à  l'extrén^ité  d^s  plumes  ,  qui 
sont  blanches  dans  tout  le  reste  de  leur  ^tendue ,  et  la  teinter 
jaune  n'est  très-apparei^té  que  lorsqu'elles  sont  bien  i*an^ 
gées  et  bien  couchées  les  unes  sur  les  autres.  Dans  cette  va- 
riété, la  plus  reoherchée,  et  comme  dans  toutes  les  autl^es, 
lafenielle  a  4esteîntesplusfoibles,latéte  un  peu  moins  grosse  et 
moins  longue,  les  tempes  d'un  jaune  pâle,  tandis  qu'elles 
sont  dorées  danis  le  mâle.  Celui-ci  a ,  vers  la  racine  Au  bec , 
dessus,  et  surtout  dessous,  une  espèce  dç  flamme' jaune  qui 
descend  beaucoup  plus  bas  ;  dé  plus ,  il  est  plus  hai|t  montç 
et  beaucoup  plus  vif  dans  sa  marche.  La  femelle  des  serins 
gris^  se  distingue  aisénient  en  ce  qu'elle  n'a  presque  point  àç  , 
jaune  dans  son  plumage  ;  celle  des  panachés  est  blanche, ou  le 
mâle  est  jaune;  mais  le  plumage'des  jaunes  dorés  et  des  jon- 
quilles ne  présenteguère  de  différence  sensil^le  entre  les.sexes, 
et  dans  leur  jeuiiesse,le  gazouillement  est  le  seul  Indice  qu'on 
puisse  saisir  pour  reconnoître  le  jeune  mâle ,  qui  se  fait  eq- 
iendre  presque  aussitôt  qu'il  naange  seul  ;  il  est  vrai  qu'il  y  r 
des  femelles  ^ui  gazouillent  aussi ,  niais  leurs  phrases  sont  plus 
courtes  et  les  sons  moins  forts.  La  couleur,les  pieds»  la  (brce» 
le  chant,  distinguent  }es  vieux  des  jeunes;  les  premier^  ont  les 
teintes  plus  foncées, plus  viyesqueles  jeunes  de  leur  racè;leurs 
pieds  ont  des  écailles  plus  brillantes ,  plus  rudes  ;  les  ongles 
sont  plus  gros ,  plus  longs.  Les  derniers  ont^  des  écailles  peu 
^apparentes;  lé  pi^d  paroît  uni,  et  les  ongles  sont  courts.  Les 
Tienx ,  après  deux  mues ,  sont  plus  vigoureux ,  ont  le  corps 
plus  plein  que  Ikà  jeunes ,  qui  sont  ordinairement  fort  fluets. 
Le  chant  de  l'adulte  a  plus  de  force ,  plus  d'étendùè  et  plus  de 
durée;  celui  du  jeune  n*est  entièrement  formé  que  six  à  huit 
^ojs  apnès  sa  BRissance.  Une  vieille  femelle  se  retonnoît  ^ 


la  ^  s  E  R 

ses  pied$  et  h  son  corps  {>las  arrooiU  que  ce iiii  de  la  jetin^ 
femelle.  Enfin  son  gazouillement  est  plus  fort  ^ ne  celui  de; 
cette  dernière  ^  qui  se  tait  pour  l'ordinaire  pendant  les  s^ 
premiers  mois  de  sa  jeunesse. 

Outre  le  serinpkin ,  c'èst-à-dîre  pleinement  et  entièrement 
jaune  jonquille,  qui  étoit  autrefois  le  plus  rare,  Ton  comptf 
vingt-huit  autres  variétés  parfaites  »  et  assez  reçonnoissables 
pour  être  indiquées. 

I.  Le  serin  gris  corn»»/^/».  Oelui-ci  n'apresf^ue  pas  dégé- 
néré de  la  race  primitive  ;  «on  diivet  ^C  noirâtre ,  ainsi  que 
dans  le  canari  sauçage. 

a.  Le  serin  gris ,  au^  duvets  et  aux  pattes  hlancheSi  qu'on 
appelle  race  de  panachés. 

3.  Le  s  crin  gris  à  ^ueue  blanche.  Race  àe  panaché  s  * 
4«  Le  serin  hlqnd  commun. 

5.  Le  serin  blond  aux  jeux  rouges, 

6.  Ju^  serin  blond  dorç. 

7.  t4e  serin  blo^4  aux  duvets.  Race  de  pa^iachés, 

8.  Le  serin  blond  à  queue  blanche.  Race  àe  panaché f. 

9.  Le  serin  jaune  commun. 

10.  Lé  serin  faune  aux  duv^ls.  Eace  Ae  panaché^, 

1 1 .  Le  serin  Jaune  à  queue  blanche.  ï^ce  de  panachés. 

12.  Le  serin  agate  con^mun. 

i3.  Le  serin  agate  auo^  'j^eux  rouges. 

14.  Le  serin  agate  à  queue  blanche.  Race  de  p(inaçhés. 

i5.  he  serin  agate  aux  duvets.  Race  àtpauaçhé^. 

16.  he  serin  Isabelle  commun. 

Ij.  Le  serin  isabelle  *aux  yçux  rouges. 

18.  Le  serin  isabelle  doré, 

19.  lie  serin  isabelle  aux  duvets.  R^c^  de  pt^na^hés. 
30.  Le  serin  blanc  aux  yeux  rouges. 

2 1 .  Le  serin  panaché  c  omrrfun , 
92.  Le  serin  panaché  aux  yeux  ronges. 
a3.  Ise  serin  panaché  de  blond, 
2^,  XtC  serin  panaché  de  blçncf  aux  jeux  rouges. 
a5.  lut  serin  panaché  de  noir, 

a6.  Le  serin  panaché  de  noir,  jonquille ,  aux  yeux  rouges  • 
27.  Le  serin  panaché  de  noir ,  jonquille   et  rifulier^ 
Très-rare. 

2B.  Le  serù^à  huppe  ^  Qaplptât  Ji  cauiQmUf  éloil  ^v^refoia 
peucommui^,  c'est  un  àfis^  plus  be^ux.  On  en  voil^  dans  cette 
race  déblaies,  de  diver^s nusinces  de  jaune, de  panachés, 
et  de  gris  ;  la  couronne  çst  beaucoup  plus  large  et  couvre  les 
yeo^  (ï^ps  les  preo^iers  et  les  derpi^cs  ;  Les  plus  rares  d^  cette 
^ipiUe^nt  les  striris  panachés  ré|^iërenient.  9  et  ceux  qui  ^ 


s  E  R  i3 

avec  un  plumage  uniforme f  bland  ou  jaune»  ont  une  cou- 
ronne d'une  autre  couleur. 

On  connoit  si  des  serins,  gris,  |auiïes ,  llonds  ^  etc. ,  sont 


la  main ,  on  souffle  les  plumes  du  ventre  ;  ce  petit  duvet  est 
blanc,  attaché  II  là  (»lume  et  de  touleu^  ditfêrente  à  l'exté- 
rieur; les  uns  en  ont  plus,  Us  autres  moin^,  et  il  ne  vient 
ordinairement  qu^aprîs  la  première  mue. 

'JToutes  ces  variétés  peuvent  se  porter  à  Tinfini  par  le  ' 
mélange  des  races  ;  autrement  elles  se  coiSservent  intactes , 
comiùe  on  le  verra  cî-aprés  dans  la  manière  de  les  apparier, 

Î^our,  ^toir  ^cs  oiseaux  parfaits.  Les  panachés  ^sont  ceux  dont 
es  nuances  et  les  dîspoMtions  des  couleurs  varient  le  plus; 
il  y  en  a  qui  ont  du  noir  sur  la  tête ,  d'autres  qui  n'en  ont 
point;  le  plus  grand  nombre  est  taché  irrégulièrement ,  et  le 
plus  petit  régulièrement,  si  ce  n'est  daiis  les  huppés;  ordi- 
naifem^i  les  différences  àes  couleurs  ne  sont  apparentes 
que  sur  la  partie  supérieure  de  l'oiseau;  elles  consistent  en 
deux  grandes  plaques  noires  sur  chaque  aile ,  Tune  en  avant 
et  l'autre  en  arrière,  et  un  large  croissant  de  même  couleur 
posé  sur  le  dos ,  dont  la  concavité  est  tourûée  vers  la  tête  ,  et 
dont  les  deux  extrémités  se  joignent  aux  deux  plaques  noires 
antérieures  des  ailes  ;  enfin  le  cou  est  environné  par  derrière 
d'un  demi-collier  d'une  couleur  résultant  du  noir  et  du  jaune 
fondus  ensemble.  Parmi  ceux  signalés  ci-dessus  avec  la  queue 
blanche ,  il  en  est  qui  ont  aussi  plusieurs  pennes  des  ailes  de 
cette  couleur  ;  malgré  cela,  on  doit  les  regarder  comme  urins 
à  queue  blanche,  race  de  panachés.  Cent  aux  yeux  rouges  ten- 
dent plus  ou  moins  à  la  couleur  absolument  manche ,  et  sont 
peu  recherchés  par  les  amateurs ,  pour  les  faire  couver* 

Un  distingue  deux  races  particulières  dans  l'espèce  du 
canari }  la  première  est  composée  des  canaris  panachés ,  la  se- 
conde de  ceux  qui  ne  le  sont  pas.  Les  blancs  et  les  jaunes  ci- 
trons ne  soùt  jamais  panachés;  seulement  l'extrémité  des 
ailes  et  de  la  queue  de  ces  derniers  devient  blanche  lorsqu'ils 
ont  quatre  ou  cinq  ans.  Les  gris  ne  sont  pas  d'une  couleur 
uniforme;  il  en  est  de  plus  ou  moins  gris ,  d'autres  d'un  gris 
plus  clair,  plus  foncé  •  plus  brun  ou  plus  noir.  Les  agates  sont 
ordinairement  de  couleur  uniforme  ;  mais  il  en  est  ou  la  teinte 
est  plus  claire  bu  plus  foncée.  Les  isabelles  ne  varient  point; 
leur  couleur  ventre-de-biche  est  constante ,  uniforme,  soit 
dans  le  même  oiseau,  soit  dans  plusieurs  individus.  Dans  les 
panachés  »  les  jaunes  jonquilles  se  panachent  de  noirâtre  et 
ont  orditiairement  dcf  noir  sur  la  tête  ;  enfin  il  y  a  des  pana- 


H  s  Ê  R 

diés  dans  toutes  Ic^  tOàleàrs  simptés  inJiqtiëes  ci-dessds} 
inais  les  jaunes  jonquilles  sont  Icfs  plus  panachés  en  noir. 

Les  serins  ont  presque  tous  des  luclinations  et  un  tempé- 
jrament  différensles  uns  des  autres,  pbsenration  qu'on  ^eul 
étendre  à  beaucoup  d'autres  oiseaux.  Des  mâles ,  dît  Her- 
vieux,  à  qui  nous  devons  un  traité  très-bien  fait  sur  Tédaca^ 
'tion  des  canaris  «  sont  d'un  tempérament  triste ,  rêveur,  pouc* 
ainsi  dire ,  et  presque  toujours  bouffis ,  chantant  rarement , 
et  ne  chantant  que  d'un  ton  lugubre;  ils  sont  des  temps  infi- 
nis à  apprendre  ce  dont  on  vebt  les  instruire ,  ne  savent  que 
très  imparfaitement  ce  qu'on  leur  a  montré,  et  oublient 
aisément  le  peu  qu'ils  savent  à  la  première  mue  ou  autre  ma- 
ladie; ils  prennent  un  tel  chagrin  de  se  voir  couverts,  lorft 
de  l'instruction ,  que  souvent  ils  en  meurent  Enfin  ,  pour  les 
tirer  de  leur  apathie,  il  leur  faut  pour  instituteur  dé  vieux 
serins,  ardens  et  pleins  de  vivacité;  alors  ils  chantent  et 
s'animent  un  peu.  Ces  inêmes  individus  sont  natnrellei*ient 
malpropres  ;  leurs  pieds  et  leur  queue  sont  toujours  sales  ; 
leur  plumage  mal  peiené  et  jamais  lisse.  De  tels  mâles  ne  peu- 
vent plaire  aux  femelles.  D'un  caractère  mélancolique,  ils  ne 
lesréjouissentpresquejamaisi  par  leur  chant,  même  lorsque 
les  petits  viennent  d'éclore;  et  d'ordinaire  tes  petits  ne  va- 
lent pas  mieux  qu'eux  ;  en  outre ,  le  moindre  accident  qui 
arrive  dans  le  petit  ménage ,  les  rend  taciturnes, les  attriste  et 
les  dÀole  au^oint  d'en  mourir.  Ainsi  ces  oiseaut  doivent  êtf e. 
rejetés  par  ceux  qui  veulent  faire  douver  àes  serins  et  leur 
donner  de  Téducation. 

D'autres  ont  un  caractère  si  méchatit,  qti'il.^  tuent  la  te-r 
tnelle  qu'on  leur  donne  ;  mais  ces  lUauvais  rtiâles  ont  quel- 
quefois des  qualités  qui  réparent  en  cjuelque  sorte  ce  défaut, 
comme  par  exemple  d'avoir  un  cbant  mélodieux ,  un  beau 
plttmage,et  d'être  très- familiers.  (  J'ai  rertiarqué  que  plus  les 
serins  mâles  ou  femelles  sont  doux,  caressans  avec  leur 
maître  ,  plus  ils  font  mauvais  ménage.  )  On  doit  conserver 
ces  oiseaux,  mais  ne  pas  les  apparier;  cependant  il  y  a  un 
moyen  de  dompter  le  mauvais  caractère  d'un  pareil  mâle  ; 
pour  cela ,  on  prend  deux  fortes  femelles  d'un  an  plus  vieil- 
les que  lui;  on  met  ces  deux  femelles  quelques  mois  ensem- 
Kle  dans  la  même  cage  ,  afin  qu'elles  se  connoissent  bien , 
et  que,  n'étant  pas  jalouses  l'une  de  l'autre,  elles  ne  se 
battent  pas  lorsqu'elles  n'auront  qu'un  seul  mâle.  Un  moiis 
avant  le  temps  qu'on  les  met  couver ,  on  les  lâchera  toutes 
deux  dans  une  même  cabane  ,  et  quand  l'époque  de  les  ac- 
coupler sera  venue ,  on  mettra  ce  mâle  avec  elles  ;  il  ne 
manquera  pas  de  vouloir  les  battre  ;  mais  elles  se  réuniront 
pour  leur  défense  commune  ,  finiront  par  lui  en  imposer,  et 


s  E  R  «^ 

le  vaincront  par  Tanioiir.  Ces  sortes  d'alliances  forcées  réus- 
sissent quelquefois  mieux  que  d^ autres ,  dont  on  attendoit 
beaucoup ,  et  qui  souvent  ne  produisent  rien« 

Il  y  en  a  d'autres  d'un  naturel  si  barbare  ,  qu'ils  ctétmi- 
sent  les  œufs^et^ouvent  les  mangent  à  mesure  que  la  femelle 
les  pond  ;  ou  si  ces  pères  dépaturés  les  laissent  couver  ^  à 

teine  les  petits  sont-ils  éclos ,  qu'ils  les  saisissent  avec  leur 
ec  ,  et  les  traînent  dans  la  volière  jusqu'à  ce  qu'ils  soient 
morts.  Pour  remédier  au  premier  accident ,  il  faut  6ter  le 
premier  œuf  que  la  femelle  aura  pôndu^et  en  mettre  un  d'I- 
voire à  la  place,  en  faire  autant  le  lendemain  pour  le  se-^ 
cond,à  rinstantméme  qu'il  vient  d'être  pondu,  afin  que  le 
nilile  ne  pnfise  le  casser ,  et  continuer  ainsi  jusqu'au  der- 
nier ;  alors  la  femelle  n'ayant  plus  besoin  du  mâle  pour  la 
féconder ,  on  renferme  celui-ei  de  suite  dans  une  cage  se-  ^ 
parée  et  posée  dans  la  volière  ou  à  proximité ,  et  orn  Vy  tient 
pendant  tout  le  temps  qu'elle  couve.  Les  œufs  doivent  être 
mis ,  à  mesure  qu'on  les  retire ,  dans  une  petite  botte  de 
sapin  remplie  de  sable  de  vitrier ,  afin  de  les  conserver  frat- 
cbement  et  qu'ils  ne  soient  exposés  à  se  casser.  Quant  aa 
mâle  qui  ne  touche  point  aux  œufs ,  i^ais  tue  ses  petits ,  on 
le  met  aussi  dans  une  cage  particulière  posée  de  même ,  et 
à  la  veille  où  ses  petits  doivent  éclore.  Il  ne  faut  pas  crain- 
dre que  la  privation  de  sa  femelle  lui  cause  de  l'ennui  et  du 
dégoût ,  et  que  celle-ci  abandonne  sa  couvée  ;  elle  l'élevera 
trèS'bien  sans  son  secours,  si  elle  est  de  bonne  race.  Mais 
aussitôt  qu'on  aura  dté  les  petits  pour  les  nourrir  à  la  bro- 
chette ,  on  lâche  le  prisonnier  et  on  le  rend  à  sa  femelle  :  Il 
faut  en  user  de  même  à  chaque  couvée.  On  doit  penser  que 
des  serins  d'un  pareil  naturel  doivent  être  rejetés  ;  mais  ces 
moyens  ne  sont  indiqués  que  pour  ceux  qui  veulent  absolu- 
ment les  faire  couver. 

On  remarque  encore,  parmi  lès  serins^  des  individus  tou- 
jfours  sauvages ,  d'un  naturel  rude  ,  farouche ,  d'un  caractère 
indépendant,  qui  ne  veulent  ni  être  touchés  ni  caressés^  qui 
ne  veulent  être  ni  gouvernés  ni  traités  comme  les  autres  ;  de 

Ï^areik  serins  réussiroient  certainement  s'ils  éloîent  en  pleine 
iberté  ;  une  prison  étroite ,  telle  qu'une  cage  ou  une  cabane^ 
ne  leur  convient  point  ;  il  leur  faut  ou  un  grand  cabinet  ou 
nne  volière  en  plein  air,  Cependant ,  si  on  ne  peut  faire  au- 
trement que  de  les  tenir  en  cabane  ,  une  fois  posée  dans  un 
lieu  quelconque ,  il  ne  faut  point  y  toucher,  ni  se  mêler 
nullement  de  leur  ménage ,  leur  fournir  seulement  le  néces- 
saire, et  les  laisser  vivre  à  leur  fantaisie. 

Il  y  a  des  mâles  d'un  tempéraipent  foible ,  indifférens  pour 
leurs  femelles ,  toujours  malades  après  la  nichée  ;  il  ne  faut 


iG  S  E  R 

pas  ies  apparier;  car  on  a  remarqué  que  tes  petits  leur  res^ 
semblent.  I!  y  en  a  (Tautres  qui  battent  leur  femelle  pour  la 
faire  sortir  do  nid ,  et  l'empêthent  de  couver  ;  ceux-ci  sont 
les  plus  robustes ,  les  meilleurs  pour  le  cbant,  et  souvent  les 
plus  beaux  pour  le  plumaee ,  et  les  plus  doux.  On  doit  leur 
donner  deux  femelles ,  ou  les  traiter  comme  ceux  qui  cassent 
les  œufs  ou  tuent  leurs  petîis. 

Enfin  f  il  est  des  serins  toujours  gais ,  tou|oars  chantant  ^ 
d'un  caractère  doux,  d'un  naturel  heureux^  si  (amilier^qu'iU 
prennent  à  la  main  et  même  i  la  bouche  tout  ce  qu'on  leur 
présente  ;  bons  maris ,  bons  pères ,  susceptibles  enfip  de 
toutes  les  bonnes  impressions  9  et  doués  des  meilleures  îp« 
cîinations ,  ils  récréent  sans  cesse  leur  femelle  par  leur  chant^ 
prennent  un  tel  soin  d^elle  9  qu'ils  lui  dégorgent  à  ehaqot 
instant  sa  nourriture  favorite  9  la  soulagent  d^ms  la  pénibU 
assiduité  de  couver,  semblent  l'inviter  à  changer  de  situation» 
couvent  eux-mêmes  pendant  quelques  heures  dans  la  jour* 
née,  et  nourrissent  leurs  petits  dès  qu'ils  sont  éclo»;  outre 
ces  bonnes  qualités  propres  au  ménage  9  ils  sont  susceptibles 
d'une  éducation  plus  perfectionnée;  ils  apprennent  aisément 
des  airs  de  serinette  et  de  flageolet  ^  et  les  poussent  d'un  ton 
plus  élevé  que  les  autres.  C'est  d'après  ces  serins  qa'il  iânt 

iuger  Tespèce ,  puisque  ce  sont  les  plus  communs  ;  et  même 
e  mauvais  naturel  de  ceux  qui  cassent  les  œufs  ou  tuent  leurs 
petits ,  n^est  souvent  qu'apparent  ;  il  vient  de  leur  tempéra-* 
ment  trop  amoureux  :  c'est  pour  jouir  de  leur  femelle  plus 
pleinement  et  plus  souvetit  qu'ils  la  chassent  du  nid  et  loi 
ravissent  ce  qu'elle  a  de  plus  cher.  Aussi  la  meilleure  ma* 
nière  de  faire  nicher  ces  derniers,  n'est  pas  celle  indiquée 
ci-dessus  «en  les  tenant  en  cabane.  Ils  se  plaisent  davantage 
dans  une  chambrç  bien  exposée  au  soleil  et  au  levant  d'hiver^ 
et  y  multiplient  mieux;  il  doit  y  avoir  plus  de  femelles  que 
de  mâles.  Pendant  que  l'une  couvera,  ils  en  cbercherost 
une  autre;  d'aiileurs  les  mâles,  par  jalousie,  se  donnent 
entre  eux  de  fortes  distractions  ;  et  Ton  assure  que,  lorsqu'ils 
en  voient  un  trop  ardent  tourmenter  sa*  femelle  et  vouloir 
casser  ses  œufs  ,  ils  le  battent  assez  pour  amortir  ses 
feux. 

lia  même  différence  pour  le  caractère  et  pour  le  tMipé«- 
rament  se  fait  remarquer  dans  les  femelles  comme  dans  les 
mâles.  Les  femelles  agates  sont  les  plus  foibles ,  aiuM  que 
les  mâles  de  cette  couleur,  et  meurent  assez  souvent  sur 
leurs  œufs  ;  elles  sont  remplies  de  fantaisies  »  et  souvent 
quittent  leurs  petits  pour  se  donner  au  mâle.  Les  panachées 
sont  assidues  sur  leurs  œufs  et  bonnes  à  leurs  petits  ;  mais 
les  mâles  ^ont  les  plus  ardens  de  tous  les  canaris ,  et  ont  be- 


s  E  R  it 

soin ,  pour  aniortir  leur  ardeur,  ie  int  et  mène  Aé  trois 
femelles;  sans  cela,  ils  les  tourmentent  dans  leur  tiid  et 
cassent  lesœaSt.  Ceox  ijai  sont  entièreitiéfit  jonquilles,  6nt 
à  peu  près  la  ménie  pétulance ,  il  leur  faut  aus^i  plusieurs 
compagnes  ;  mais  les  femelles  de  cette  coulenr  sont  les  plus 
douces.  Il  est  enfin  des  femelles  qui  sont  très-pares^usès  ; 
telles  sont  le»  grises;  il  faut  que  celui  qui  les  soigne  hssé 
leur  nid  pour  elles;  mais  ce 'sont  ordinairement  de  bonnei 
nourrices. 

Les  canarïs  ont  entité  eux  des  rapporta  d'inclination  et  une 
arersion  nat&relle  que  rien  ne  petit  vaincre.  La  sympathie 
d^un  mâle  se  connoît  en  le  mettant  seul  dans  ùrie  Tôlière  oà 
il  y  a  plusieurs  femelles,  même  de  couleur  dissèmblabU 
à  la  sienne  ;  en  peu  d'heures  ,  il  en  choisira  une  ,  ne 
cessera  de  lui  prouver  son  attadheihent  en  liii  donnant  la 
becquée  à  chaque  instant ,  tandis  qu'il  marquera  pour  le^ 
autres  la  plus  grande  indifférence.  Il  Choisira  même  une  fe- 
intelle  ^ahs  la  voir  ;  il  suffit  qu'il  l'entende  crier,  et  il  né  ces- 
Sera  dé  l'appeler,  quoiqu'il  eh  ait  d'autres  avec  lui  dans  là 
même  cage.  Cette  manière  de  s'apparier  devient  quelquefois' 
dangereuse  pour  lui ,  puisqu'on  en  a  vu  môdrir  de  chagrin , 
si  elle  appartient  à  une  aut^e  personne  et  si  on  ne  peut  là 
lui  procurer.  Ge  que  je  dis  des  mâles  doit  aus^i  s'entendre 
âes  femelles. 

Les  mâles  donnent  plus  àè  marques  d'atitipadiie  naturelle 
que  leurs  compagnes,  et  ne  peuvent  s'accoupler  indifférem- 
ment avec  tdutes  sortes  de  femelles  ;  tous  les  soins  que  l'on 
peut  prendre  seront  inutiles ,  si  celle  qu'on  lui  donne  ne  lui 
convient  pas  ;  ils  se  querelleront  à  chaque  instant ,  se  bat- 
tront continuellement  ;  leur  antipathie  se  fortifiera  de  plus 
en  plus ,  et  au  point  que  ,  si  on  les  laisse  ensemble ,,  ils  s'é* 
chaufferont,  s'exténueront  en  ne  mangeant  point,et  périront 
àouvent  à  un  jour  Tun  de  l'autre.  Pour  s'assurer  de  cette 
aversion  naturelle,  il  suffit  de  les  séparer^  de  les  laisser  repo** 
serqnelques  jours,  et  ensuite  de  les  lâcher  tous  les  ^eu%  dans 
une  grande  volière  où  il  y  ait  plusieurs  mâles  et  femelles,  et 
on  les  verra  s'attacher  en  peu  <le  jours  à  une  autre ,  s'appa« 
rier  avec  autant  de  promptitude  que  s'ils  avoient  été  toujours 
èhsenible.  Lçur  antipathie  né  cesse  pas  povir  çeU^  car  s'il 
s'élève  quelque  dispute  dans  la  volière ,  soit  pour  le  choix 
d'un  boulin,  soit  pour  le  manger ,  ou  autre  chose ,  lés  anta- 
gonistes se  mettront  chacun  a  la  tête  d'un  parti,  et  fomen- 
teront la  discorde.  L'antipathie  est  plus  remarquable  entre 
les  serins  de  coulf  ur  différente  ;  un  panaché ,  par  exemple  ^ 
qui  Viendra  de  perdre  sa  compagne,  prendra  une  aVersioB 

XXXI.  ^ 


*8  S  E  R  ^ 

^invincible  pour  une  lemelle  d^atie  amtre  cotd«iir,  snrtom  si 
'  elie  esid^une  teinte  sombre ,  comme  les  grises. 

Il  est  enfin  des  canaris,  mais  c'est  le  petit  nombre,  qui 
ne  sympathisent  point  avec  les  oiseaux  de  leur  espèce  ;  leur 
antipathLe  est  telle ,  qu'on  ne  peut  les  apparier  avec  aucun  ; 
Uft  meurent  plutôt  que  de  s'accouoler.  Ces  individus  demeu- 
rent toujours  inacti£s  et  stériles.  On  rencontre-  plus  de  miles 
que  de  femelles  ainsi  constitués  ;  ordinairement  ce  sont  les 
meilleurs  chanteurs  et  ceux  qui  vivent  le  plus  long-temps. 
.    On  doit  donc  éviter  de  faire  de  ces  alliances  forcées  î  puis- 
qu'il n'en  résulte  que  des  couvées  manouées ,  et  souvent  la 
perte  des  serins  aiiisi  appariés.  Enfin  if  en  est ,  surtout  des 
mâles ,  qui  ont  une  telle  aversion  pour  leurs  pareik ,  qu'ils 
en  donnent  des  preuves ,  quoiqu'ils  soient  éloignés  les  uns 
de$  autres  ;  il  sutUt  qu'ils  s'entendent  chanter,  pour  se  dis- 
puter, exalter  une  colère  extraordinaire,  chercher  tous  les 
moyens  de  s'évader  de  leur  cage  pour  aller  se  déchirer  l'un 
l'autre  ;  il  faut  les  mettre  à  dislance  suffisante  pour  qu'ils  ne 
puissent  s'entendre  ,.sans  quoi  ils  tomberont  malades  etpé- 
^  riront  immanquablement.  Cette  maladie  est  d'autant  plus 
difficile  k  guénr ,  que  souvent  on  n'en  aperçoit  pas. la  cause; 
elle  se  manifeste ,.  si  votre  serin  répond  à  un  autre  du  voisi-* 
liage  y  en  se  débattant  avec  violence  et  se  mettant  en  co- 
lère. 

Le  mâle.,, comme. dans  tous  les  oiseaux ,  indique  son  ar- 
deur par  l'extension  de  sa  voix  ;  ce  n'est  point  ainsi  que  la 
femelle  l'exprime ,  ou  du  moins  ce  n'est  tout  au  plus  qu'un 
petit  ton  de  tendre  satisfaction ,  un  signe  de  contentement 
qui  n'échappe  qu'après  avoir  écouté  long-temps  le  mâle  qui 
Vefforce  d'exciter  ses  désirs  en  lui  transmettant  les  siens  ; 
mais  un«  fois  éxcîtée,J' amour  devient  pour  elle  un  grand 
besoin ,-  car  elle  tombe  malade  et  meurt ,  iorsqu'étant  sépa- 
r4<è  ,  celui  qui  a-fait  nattre  sa  passion  ne  peut  la  satisfaire. 

Des  oiseaux  de  même  espèce  qui  montrent  entre  eux  une 
si  grande  antipathie ,  ne  devroient  pas  sympathiser  avec  d'au- 
%res  d'espèces  très  -  différentes ,  comme  iinoies ,  chardon- 
nerets ,  tarins,^  bouoreuih  ,  veniurons ,  cinis ,  perdiers ,  en- 
'fin  tous  les  petits  oiseaux  granivore^  ,  et  qui  dégorgent  ;  les 
èruans  et  les  pinsons  peuvent  bien  s'accoupler^  mais  ne 
peuvent  ni  nourrir  la  femelle  serin  tandis  qu'elle  couve,  ni 
i  aider  k  élever  ses  petits,  ces  oiseaux  nourrissant  les  leurs  à 
la  becquée.  Cependant  t0us  ces  oiseaux,  quoique  très-dis- 
semblables  et  en  apparence  assez  éloignés  des  canaris ,  ne 
laissent  pas  de  produire  ensemble,lorsqu' on  prend  les  soins 
nécessaires  pour  les  apparier.  Mais  l'antif^athie  est  toujours 
plus  marquiée  dans  les  mâles  que  dans  les  femelles  ;  aussi  1^ 


'  s  E  R  ^9 

ténssite  est  plas  eertafiiie  avec  an  mâle  d^espèce  ^rângère  et 
une  femelle  canari.  Néanmoins,  si  on  ponroit  aceoupier  le 
mâle  serin  aree  «me  femelle  chardonneret  ^  linote  o»  autre  , 
on  auroit  des  mulets  pins  beam  i  qui  ckanteroienl  mieux  f 
parce  qae  le  mâle  raee  pins  que  la  femelle.  Lorsqu'on  veut 
faire  de  pareilles  alliances,  on  doit  séparer  les  canaris  de 
fous  ceux  de  leur  espèce  ;  si  c'est  un  mâle ,  en  choisir  an  qui 
ait  deux  ans ,  et  qui  nr'ait  point  été  accouplé  afec  des;  femel- 
les de  sa  race  ;  il  en  est  de  même  de  celles-ci ,  selon  Hen- 
vieux,  et  cela  n^est  pas  absolument  nécessaire,  suivant  le 
Père  Bougot  cité  parouffon.  Il  se  peut  qu^ils  ne  s'accouplent 
pas  la  première  année,  mais  Ton  ne  doit  pas  se  rebuter;  un^ 
4)iumage  différent ,  des  cris  et  un  chant  dissemblables,  quel- 
ques disparités  dans  les  moturs  et  les  habitude»,  sont  des 
obstacles  qu'une  ^ande  ardeur  peut  seule  faire  disparaître  ; 
et  ce  qu'il  y  a  de  particulier  ,  c'est ,  de  U  part  du  mâle  ca-« 
nari ,  qu'elle»  sonrt  plus  difficiles  à  vaincre  ;  c'est  pourquoi  il 
iraut  mieux  employer  àtn  femeUes  à  ces  essm  ;  de  plus ,  on 
s^est  assuré  qu'elles  produisent  avec  tons  les  oiseaux  nommés 
xi-dessus ,  et  on  n'est  pas  également  certain  que  le  mâle  ca- 
nari puisse  produire  avec  les  femelles  de  tous  ces  mêmes 
oiseaux.  Les  femelles  serins  ne  produisent  ordinairement 
avec  des  mâles  étrangers  que  depuis  l'âee  d'un  an  jusqu'à 
quatre ,  (Midis  ^'avtc  leurs  mâles  naturdn,  elles  pr^uisent 
jusqu'à  huit  et  neuf  «tti;  il  faut  cependant  en  excepter  lafe-* 
ficelle  panachée. 

Le  tarin ,  te  chardonneret  et  Is  linote  sont  ceux  sur  les- 
quels il  paroh  que  la  production  de  la  femelle  avec  le  mâle 
canari ,  soit  bien  constatée  ;  ainsi  donc ,  si  Fon  veut  se  pro-^ 
curer  des  mulets  de  ces  oiseaux  ^  il  faut  les  prendre  dans  le 
nid  ,  les  ékver  à  la  brochette  avec  les  canaris  mêmes ,  leur 
donner  la  même  nourriture  ,  et  les  laisser  dans  la  même  vo- 
lière. Le  chardoMeret,  par  eiemple»  qui  est  cdni  qu'om 
choisit  de  préfévenoe ,  doit  être  sevré  it  chènevis  et  accou*» 
tumé ,  dès  qu'il  commence  à  manger  seul,  au  millet  et  à  la 
iia?ette  ,  nourriture  ordinaire  des  serins ,  sans  quoi  on  court 
ies  risques  de  perdre  l'un  ou  l'autre  en  changeant  leur  pâture: 
si  dn  retire  le  chènevis  au  chardonneret,  qu'on  élève  ordi* 
nairement  avec  sette  graine ,  pour  ne  lui  donner  que  lesalir 
mens  de  la  serine,  le  changement  de  nourriture  le  rendra 
malade,  et  pourr»  le  faire  périr;  si  au  contraire  vous  lid 
taisse2  le  chènevis,  la  femelle  canari  en  mangera  tantqu'elle 
s'échauflisra  au  point  d'en  mourir.  Cequ^on  dit  du  chardon- 
neret doit  s^ap|rfiquer  aux  antres  oiseaux  qu'on  destine  à  cet 
accouplement.  On/recommande  encore  pour  k  chardonne^ 
ret  y  d«  kt  eeuper  j^bmtMAcnt  r^trémité  du  bec  »  enfiniEi 


ao  s  E  R  * 

l'épaissear  d'une  pièce  de  douze  sous  4.  s'il  en  sort  quelque^ 
gouttes  de  sang,  il  ne  faut  pas  s'en  effrayer;  on  Tét^che 
avec  de  la  salive  mêlée  d*nn  peu  de  sucre  pulTérisé  ;  cepen- 
dant cette  opération  ne  doit  se  faire  qu'à  ceux  dont  le  bée 
est  très-pointu ,  ce  qui  leur  arrive  souvent  en  captivité.  On 
indique  ce  moyen,  parce  que  cet  oiseau,  en  poursuivant  la 
femelle ,  peut  la  blesser  avec  son  bec  aigu  9  et  piquer  les  {pe- 
tits en  leur  dégorgeant  la  nourriture  9  ce  qui  les  fait  périr. 
Cet  inconvénient  n'a  pas  lieu  pour  les  chardonnerets  en  li- 
berté ,  parce  qu'ils  n'ont  jamais  le  bec  aussi  pointu  que  ceux 
qui  vivent  en  cage.  Il  est  à  remarquer  que  la  première  pro- 
géniture est  plus  tardive ,  parce  que  le  chardonneret  n'entre 
Sas  sitôt  en  amour  que  le  canari.  Si  c'est  une  femelle  char- 
onneret  que  l'on  apparie  avec  un  serin ,  il  faut  qu'elle  aif 
deux  ans ,  parce  qu'il  est  rare  qu'elle  ponde  dans  la  pre^- 
mière  année.  On  doit  rendre  ces  oiseaux,  naturellement  san-^ 
▼âges ,  aussi  familiers  que  les  canaris ,  ce  qu'on  fait  en  les 
plaçant  dans  un  lieu  bas ,  où  il  y  ait  toujours  du  monde.  11 
ne  faut  pas  croire  que  tous  les  métis  qui  sortiront  de  cette 
alliance  seront  tous  beaux  ;  car  il  en  est  dont  le  plumage  est 
très-commun ,  et  le  ramage  très-inférieur.  11  est  inutile  de 
donner  la  description  d'un  métis ,  puisque  ces  oiseaux  va- 
rient il  l'infini,  et  qu'elle  ne  pourroit  se  rapporter  qu'à  un 
seul  individu.  Nous  nous  bornerons  à  dire  que  l'on  a  cons- 
tamment observé  que  les  métis,  prpvenus  de  ces  mélanges/ 
ressemblent  à  leur  père  par  la  tête ,  la  queue ,  les  jambes  f 
et  à  leur  mère  par  le  reste  du  corps  ;  que  les  mulets  qui  pro-> 
viennent    de  la  linote  mâle  et  de.  la  femelle  serin    n'ont 
point  la  couleur  blanche  de  la  mère  ,  ni.  le  rouge  du  père  , 
comme  quelques-uns  l'ont  prétendu. 

A  l'égard  de  l'union  des  canaris  avecles  tarins,  mâles  ou 
femelles  ,  ell«  demande  moins  de  soins  et  d'attentions  ;  il 
suffit  souvent  de  lâcher  simplement  un  ou  plusieurs  de  ces 
oiseaux ,  mais  toujours  du  même  sexe  ,  dans  une  chambre 
ou  une  grande  volière ,  avec  des  serins ,  et  on  les  verra 
s'apparier  aussitôt  les  uns  avec  les  autres  ;  j'ai  dit  qu'il  ne 
falloit  en  mettre  que  du  même  sexe  ,  parce  qu'ils  donne-* 
roient  toujours  la  préférence  à  ceux  de  leur  espèce,  s'ils 
^toient  de  sexe  différent.  Le  chardonneret ,  au  contraire,  ne 
s'apparie  en  cage  qu'avec  le  canari  ;  la  liqote ,  le  verdier ,  le 
bouvreuil ,  s'accouplent  des  deux  manières.  Les  plus  beaux 
métis  sont  ceux  qui  sortent  du  chardonneret:  les  plus  curieux, 
les  plus  rares ,  naissent  de  l'alliance  du  bouvreuil  ;  les  plus 
communs  viennent  de  l'accouplement  du  tarin ,  de  la  linote  , 
du  verdier ,  et  les  plus  recherchés  de  tous ,  pour  leur  ramage 
cl  lenr  beauté  ^  sont  ceux  qui  sortent  des  mâles  serins  et  des 


s  E  R  ai 

femelles  étrangères  ;  les  mulets  de  verdîers  ont  une  couleur 
généralement  bleuâtre ,  et  les  mâles  chantent  très-mal ,  snrr 
tout  si  le  père  est  verdier ,  et  la  femelle  serin  ;  les  mâles  mu- 
lets nés  d  une  linote  chantent  beaucoup  mieux  ;  mais  ^ 
comme  je  viens  de  le  dire ,  leur  plumage  est  très-ordinaire  ; 
ceux^  du  tarin  sont  petits  ,  et  chantent  mal  ;  quant  au  bou- 
vreuil ,  les  petits  (|ui  eu  sortent  sont  susceptibles  d'une 
éducation  parfaite  ,  et  ont  un  plumage  singulier;  mais  cette 
alliance  réussit  très-rarement  ;  il  dégorge  ,  il  est  rrai  comme 
le  serin  ,  il  a  beaucoup  d'attention  pour  sa  femelle ,  même 
plus  que  le  mâle  canari  ;  mais  celle-ci  se  prête  difficilemeqt  k 
ses  désirs  ;  elle  le  Aiit  autant  qu'elle  peut  ;  ses  cris  d'amour^ 
et  Fouverture  de  son  grand  bec  Tépouyantent  ;  il  faut  donc 
choisir  une  femelle  ou  un  mâle  vigoureux ,  qui  aient  été  éle« 
Tes  avec  àes  bouvreuils ,  qui  soient  âgés  au  moins  de  deux 
ans  ^  et  pour  le  mieux ,  qui  n'aient  jamais  été  acconpléf 
avec  un  oiseau  de  leur  espèce.  Il  est  encore  d'autres  incon-^ 
réniens ,  dont  j'ai  parlé  à  l'article  du  BouvREUii,.  F.  ce  mot. 

Enfin  ,  Talliance  du  canari  et  du  serin  d'Italie  réussit  par-^ 
faitement,  ce  qui  doit  être  9  puisque  l'un  et  l'autre  ne  sonC 
que  des  races  constantes  d'une  même  espèce.  Cette  assertion 
est  appuyée  sur  la  fécondité  des  petits  qui  paissent  de  leur 
accouplement  avec  des  serins ,  fécondité  dont  j'ai  'eu  plusieurs 
exemples ,  notan^ment  cet  été  ;  m^is  il  n*en  est  pas  de  même 
pour  les  métis  qui  proviennent  des  autres  oiseaux  indiqués 
ci-dessus  ,  comme  je  le  dirai  ci-après. 

Pour  avoir  de  beaux  mulets  et  de  bons  chanteurs ,  il  faut 
qu'ils  soient  de  la  race  du  chardonneret  ;  on  doit  choisir  ce% 
oiseau  robuste  9  gai ,  ardent  pour  le  cha^nt ,  et  d'un  beau  plu^ 
mage.  Celui  pris  ap  filet  peut  aussi  s'accoupler;  mai^ilCaut 
qu'il  ait  passé  au  moins  un  an  avec  les  serins ,  et  qu'il  soit  ac^ 
coutume  à  leur  nourriture  dès  l'insiant  qu'il  a  été  pris  ;  car  il 
périroit ,  si  on  vooloit ,  par  la  suite ,  le  sevrer  du  chènevis  , 
l!iourriture  qu'on  lui  donne  ordinairement.  Lorsqu'il  sera  ac- 
couplé, on  lui  donnera  de  temps  à  autre  de  la  graine  de  char^ 
don  ,  on  ne  l'épargnera  même  pas  lorsqu'il  aura  des  petits  9 
car  ces  oiseaux  aiment  beaucoup  cette  graine  ,  qui  est  pour 
ainsi  dire  leur  preniier  aliment  ;  le  séneçon  lui  convient 
aussi ,  et  remplace  le  chardon  lors<|u'il  n'est  pas  â  sa  matur 
rite.  Si  Ton  hh  choix  d'une  linote  ,  il  faut  que  ce  soit  un 
mâle  ;  car  on  réussit  très-rarement  avec  une  femelle.  Les 
pinsons  et  les  bruans  sont  très-difficiles  à  unir  avec  les  cana- 
ris ;^  et  l'on  n'a  pas  d'exemple  qu'une  femelle  de  ces  espèces 
ait  produit  des  œufs  féconds  avec  un  mâle.  11  résulte  de  ces 
faits,  que  le  tarin,  mâle  ou  femelle  ,  produit  également  avec  le 
mâle  ou  la  femelle  canari  ;  que  la  femelle  serin  produit  uèt- 


a^  S  E  R 

facilement  avec  le  chardonneret,  moins  aisément  arec  le  mâle 
linai.e  ;  peut  produire^  mais  didScilemeiit ,  avec  le3  mâles - 

Ïiinson^  bruant.,  verdier,  moineau,  et  très-raremei:)t  avec 
e  mâle  bouvreuil*,  mais  le  mâle  ne  produit  aisément  qu'avec 
la  femclfe  flu  tario^  difficilement -avec  celle  du  chardonneret , 
et  point  avec  celles  des  ^uires.  Il  résulte  encore  des  obser- 
vations jqu^on  a  laites  sur  ces  oiseaux,  que , de  tqus les  serins, 
le  ciqi  ou  sf  cin  vciX  est  ceiui  qui  a  ia  voix  la  plus  forte  ^  et 
qui  paroît.êire  le  plus  vigoureux  ,  le  plus  ardent  pour  la  pro- 
pagation; it  peut  suIBre  à  trois  femelles  canaris;  Le  tarin  et  le 
chardonneret  |ie  sont  ni  si  vigoureux  ni  si  vigilans ,  et  une 
seule  femelle  serine  suffit  à  leurs  besoins.  Les  métis  chantent 
plus  loipg  temps  que  les  canaris ,  sont  d'un  tempérament  plus 
robuste ,  et  leur  voix  très-sonore  est  plus  forte  j  mais  ils  ap-. 
prennent  plus  difficilement  nos  airs ,  et  ne  lessifllent  jamais 

Îu'iuipariaitement.  Enfin  ,  tous  les  petits  mulets  qui  sortent 
.  e  ces  piseaux ,  dosent  être  mis  sous  de  vieux  serins ,  ardens 
à  chanter,  afin  qu'ils  leur  servent  de  maîtres  de  musique, 
pour  les  instruire  dfins  leur  chant  naturel^  On  doit  faire  la 
même  chose  pour  les  jeunes  serins;  il  faut  toujours  avoir,  soit 
4a>ts.la  volière,  soit  auprès,  trois  ou  quatre  vieux  serins 
bons  chanteurs.  Selon  J'observation  du  Père  Bougot,  il  se 
trouvenilt  parmi  les  métis  beaucoup  plus  de  mâles  que  de 
femelles,  puisque  sur  dix- nçuf  petits  mulets^  produits  d'une 
CemcUe  canari  et  d'up  chardonneret,  il  y  avoit  seize  mâles  ; 
mais  ce  fait  doit  être  constaté  par  des  observations  réitérées  , 
pour  iéirc  généralisa*  Ces  oiseaux  métis  sont  plus  forts  ,  ont 
la  voix  pltts  perçante  ,rhaleine  plus  longue  que  les  canaris  de 
Tespèce  pure  ,  et  vivent  aussi  plus  long-temps  ;  on  en  a  vu 
pousser  leur  carrière  jusqu^à  dix  huit  et  méine  vingt  ans; 
mais  elle  est  plus  courte  s'ils  travaillent  à  U  propagation. 

On  prétend  que  ççs  oiseaux  bâtards  qui  proviennent  du 
mélange  4ef  can^r^  avec  les  tarins,  les  chardonnerets,  etc. , 
n^  spnjt.p^S  de^, mulets  stériles ,  mais  des  métis  féconds ,  qui 
peuvent  s'unir  et  produire ,  non:se;ulement  avec  leurs  races, 
maternejje  oct paternelle ,  mais  mâm^ie  reproduire  entre  eux 
des  individus  féconds ,  4on,t  les  variétfés  peuvent  aussi  se  mê- 
ler et  se  perpétuer.  Spcenger  assure  ^  d'après  plusieurs  ob- 
servations^ la  yéni(  de  cette  ai^sertion;  cVst  aussi  le  sentiment 
d'Hervieux ,  qui  a  vu  le  pière,  la  mère  et  les  petits  de  cette 
s^econderace;  et  il  assure  t*  que  la  nature  n^avoit  jamais  rien 
fait  4e  si  bean  en  cette  espèc^.,?»  llparoît^e  celte  produc- 
tion ,  si  elle  'est  réelle^  dépei;id  de  plusieurs  circonstances 
qu'il  n'est  pas  possible  Je  reconno^r^  #  et  moins  encore  d'in- 
diquer précisémei;it;  car  cVst  en  vainque  ,  pendant  plus  de 
vingjt  ansi  j'ai  usé  de  tot^s  jiç^  moyens  pojssibles ,  s^ns  pouvoir 


s  E  R  33 

réussir.  J'ai ,  en  outre  ,  t^onsolté  à  Paris  on  grand  nosAre 
d^amatears  et  àts  oiseleurs  de  bonne  foi ,  ifii,  toiysles  anSf 
mettent  e»  vente  an  f  rintemps  un  très-grand  nombred^ki-* 
diridus  provenant  du  chardonneret  et  delà  serikie  9  né&  dans 
cette  nlle  ,  ou  apportés  d'Amiens  d^où  viennent  les  plus 
beaux  tnétb  ;  tous  m'ont  certifié  que  ^es  métis  étoietf  inié'* 
conds ,  et  que  jusqu'à  présent  ils  n'avoient  pas  d'eaempk  du 
contraire, malgré  tous  ies  essais  qu'on  a  faits  pour  y  parvenir, 
mais  réitérés  chaque  année ,  toujours  iowtilement.  Le  mâle 
métis  accouplé  avec  «ne  serine,  00  le  mâle  «crin  avec  une 
métis ,  -cochent ,  il  est  vrai,  leurs  femelLes ,  leur  prodiguent 
toutes  les  altenttons  qu'exige  leur  petit  ménage  ;  mais  celles-^ 
ci  ne  produisent  que  des  ceufs  inféconds.  Les  résultats -sont 
aussi  les  mêmes ,  si  Ton  accoupk  ensentble  un  mâle  et  un^ 
femelle  métis  ;  et  je  puis  encore  assurer  qu'il  n'en  est  pas 
autrement  pour  les  métis  Itnotes  ,  tarins ,  verdiers  et  bou'* 
vreuib;  ni  pour  les  métis  qui  proviennent  de  l'alHanee  d'une 
tourterelle  blanche  oii  à  collier ,  avec  la  tourterelle  ^e  nefs 
bois  ,  du  faisan  avec  la  poule  commune  y  du  canard  d'Indci 
avec  la  cane  domestique  ,  etc.  Le  prodiut.de  la  génération 
dans   ces  métis   n'est   pas  ,.  dit  ^  on ,  aussi  nombreux ,  ^ 
beaucoup  près,  que  dans  les  espèces  pures  ;  ils  ne  fon| 
ordinairement  qu'une  ou  deux  pontes  par  an.  Peut  -  être 
en  feroieat-its  plus  en  liberté  ;  j'ai  encore  fait  cet  essai ,  non- 
seulement  pour  cela ,  mais  pour  m'assurer  si  leur  prodiiction 
étoit  réelle  ,  et  pour  nous  enrichir  de  nouvelles  races ,  nulle-» 
ment  nuisibles,  mais  précieuses,  puisque  leur  ramage  est 
beaucoup  plus  mélodieux,  plus  continu,  et  plusvarié  que  cefM 
de  tous  nos  petits  granivores ,  nuis  sans  résultais  heur«UM^ 
Parmi  les  cages  que  l'on  donne  aux  canaris  pour  couve#>^» 
la  plus  commode  est  celle  qui  est  lopcue^  large  à  proportion  v 
et  d'une  bonne  hauteur ,  «fin  «pie  1  oiseau  qài  l'habite    tie 
puisse  s'étourdir ,  ayant  de  quoi  voler  en  hauteur ,  et  se  pro- 
mener en  longueur  ;  il  devient  par4à  plus  fort  etplus  robuste: 
Il  ne  doit  point  y  avotr  d^augtls  a«)c4eQX  côtés ,  comcme  dans  # 
les  autres  cages ,  en  sorte  qu'on  puisse  tovqouhrs  voir  à  dé(SOH-  ^ 
vert  le  prisonnier  ,  quelqu'éloigné  qu'on  en  soit.  Les  deut 
augets  sont  en  ploni^ ,  placés  dans  le  bas ,  et  enchâssés  dans  lo 
tiroir ,  de  softe  qu'en  le  tirant,  ce  qui  se  fait  par  le  derrière 
de  la  cage  ^  on  attire  à  soi  en  même  temps  les  deux  aogett 
où  sont  la  graine  et  l'eau.  Ces  augets  doivent  être  grillés  par 
devant,  déplacé  en  place ,  en  dedans  de  la  cage  ,  afin  que 
l'oiseau,  ne  pouvant  que  passer  la  tête,  ne  renverse^  passa 
nourriture.    iJne   cage  ainsi  construite  .  présente  plusieurs 
avantages  :  i.<*  l'oiseau  ne  peut  se  dérober  à  la  vlié  par  aucim 
mouvement  ;  a.<»  Ua'a  point  continuellement  soiu  les  yeux  sa 


ti  s  E  R 

Î mâture,  lorsquHl  est  pereKë  sur  les  bâtons  ;  il  mange  moins 
ouvent ,  prend  en  conséquence  moins  de  graisse ,  n'est  pas 
su}«t  k  s'avaler ,  maladie  qui  provient  ordinairement  de  trop 
Oiaiiger,  et  dont  rareknent  on  guérit  les  serins  lorsqu'ils  en 
sont  atteints  ;  3.^  elle  est  pour  eux  d'un  grand  secours  lors- 
qu'ils sont  indisposés  ou  qu'ils  ont  mal  aux  pieds,  puisqu'il^ 
trouvent  leur  nourriture  de  plain-pied  sans  être  obligés  de 
monter  sur  les  jucboirs ,  où  souvent  ils  ne  peuvent  se  soutenir. 
La  meilleure  cabane  est  celle  qui  est  construite  en  cbéne 
ou  en  bois  de  noyer ,  dont  les  fonds  et  les  tiroirs  sont  tout 
d'une  pièce  ;  celles  en  bois  de  sapin  sont ,  il  est  vrai ,  à 
meilleur  marché ,  mais  elles  ont  un  grand  inconv^ient;  car, 
après  avoir  servi  une  année  ,  elles  se  dcjettent  de  toutes 
parts  9  et  donnent  une  retraite  aux  mites  et  punaises  :  les 
quatre  faces  doivent  être  an  fil  de  fer ,  avec  deux  portes  ani^ 
deux  côtés ,  aussi  grandes  que  celle  du  milieu.  Cette  espèce 
de  cabane  doit,  être  préférée ,  parce  qu'on  voit  les  oiseaux  à 
découvert  dans  telle  position  qu'elle  soit  dans  Tapparlement  : 
les  deux  portes  servent  à  faciliter  le  passage  des  serins  d*une 
cabane  à  l'autre ,  sans  |es  toucher  et  les  effaroucher,  soit 
pour  les  nettoyer ,  soit  pour  autre  chose.  De  plus ,  avec  une 
pareille  construction ,  on  peut  faire  de  plusieurs  de  ces  caba- 
nes réunies ,  une  grande  volière ,  en  les  approchant ,  les  ser- 
rant l'une  contre  Tautre ,  et  en  ouvrant  toutes  les  portes  de 
eommuoication.  Enfin,  ces  oiseaux  étant  ainsi  découverts, 
deviennent  plus  familiers ,  et  sont  à  l'abri  des  petits  accidens 
fui  arrivent  fort  soufrent  à  ceux  qu'on  tient  dans  des  cabanes 
^scures.  Si  Ton  s'en  sert  pour  les  faire  couver ,  on  doit  pra- 
tiquer en  dessus  deux  petites  coulisses  djre.ctement  au-deissus 
4a  boulin,  pour  voir  ce  qui  se  passe  dans  le  nid,  sans  y  tou- 
cher en  aucune  manier^ ,  ce  qui  ^èrang^  ia7^<^uveuse  ,  et  dé- 
plaît fortement  à  ceux:  d'un  naturel  rud^  et  farouche. 

On  ne  doit  jamais  presser  le  t^mps  de  la  preiJEiière  nichée  ; 
on  a  cowtpihe  ^e  permettre  à  ces  oiseaiix  de  s'ubir  vers  le  ^ 
2  ou  ^5  mars,  et  même  plus  tôt;  l'on  feront  mieux  d'attendre  la 
'♦  nû-*avril  ;  car ,  lorsqu'on  les  met  ensemble  dans  un  lieu  en* 
Core  froid ,  ils  se  dégoûtent  couvent  l'un  de  l'autre  :  pt  si  par 
basard  les  femelles  font  des  œufs ,  elles  les  abandonnent ,  à 
mokis  que  la  saison  ne  devienne  plus  chaude  ;  on  perd  donc 
une  nichée  toute  entière  en  voulant  avancer  le  tenips  de  la 
première. 

Pour  les  apparier,  on  met  d'abord  un  mâle  et  une  femelle 
4ans  une  petite  cage,  ce  qui  leur  convient  mieux  qu'une 
grande ,  vu  qu'étant  plus  serrés  et  plus  près  l'un  de  l'autre , 
iU  font  plus  tôt  connaissance. On  les  y  laisse  huit  à  dix  jours, 
^t  l'on  connotJt  quUls  se  conviennent  lorsqu'ils  np  $e  bat^n^t 


s  E  R  «5 

plus,  ce  qai  tenr  arriire  ordÎDaîremeot  dans  les  pi^emiers  joars, 
etqu^ils  se  font  de  petites  amitiés  en  s^abecquan^  Tun  Tautre  ; 
alors  on  les  lâche  dans  une  cabane  qui  leur  est  destinée  ,  et 
qui  est  munie  de  tout  ce  qui  est  nécessaire  à  leur  petit  mé- 
nage. Quoique  ces  oiseaux  couvent  dans  telle  position  que 
soit  leur  domicile,  la  meilleure,  pour  avoir  une  réussite  com* 
plétc  ,  est  l'exposition  du  levant.  Les  père  et  mère  sont  plua 
gais,  $e  portent  mieux  ;  les  petits  profitent  plus  en  un  jour 
qu'en  deux  dans  une  autre  exposition  :  celle  du  midi  ou  du 
touchant  leur  échauffe  la  tête,  engendre  une  quantité  de 
mites  j  fait  suer  les  femelles  qui  étouffent  alors  leur  progër 
niture  :  celle  du  nord  lieur  est  préjudiciable  en  ce  que,  quoi- 
qu'en  été ,  le  vent  qui  soufQe  de  cette  partie  cause  la  mort 
aux  petits  nouvellement  nés,  et  souvent  même  aux  vieux  :  un 
lieu  obscur  les  rend  mélancoliques,  et  donne  lieu  à  àes  ab* 
leès  qui  les  font  périr  :  enfin ,  il  faut  autant  que  possible  « 
se  rapprocher  en  tout  de  la  nature.  Dans  leur  pays  natal,  les 
serins  se  tiennent  sur  les  bords  des  petits  ruisseaux  ou  des  ra* 
vins  humides;  il  ne  faut  donc  jamais  les  laisser  manquer  d'eau» 
tant  pour  boire  que  pour  se  baigner.  Comme  ils  sont  origi-* 
paires  d'un  climat  très-doux,  il  faut  les  mettre  à  l'abri  de  la 
rigueur  de  Tbiver  ;  cependant ,  étant  anciennement  natura-7 
lis^S  en  France ,  ils  se  sont  habitués  au  froid  ;  c'est  pourquoi 
on  peut  les  conserver  en  les  logeant  dans  une  chambre  san^ 
fpu,  dont  ;1  n^est  même  pas  nécessaire  que  la  fenêtre  soit 
vitrée  :  une  grille  maillée  pour  leç  empêcher  de  fuir,  suffira. 
Par  ce  traitemept,  on  en  perd  moins  que  quand  on  les  tient 
dans  des  chambres  écbaufiées  par  le  feu. 

Les  petits  qui  proyiennent  de  l'accouplement  des  canari^ 
de  couleur  uniforme  ,  sont  pareils  à  leurs  père  et  mère.  On 
ne  doit  attendre  d'un  mâle  et  d'une  femelle  de  couleur  grise  9 
que  des  oiseaux  gris.  }1  en  est  de  mêipe  des  isabellesy  des  blonds^ 
des  hla(ics^  àts jaunes  ,  d^s  agates^  etc.  Tous  produisent  leurs ^ 
semblables  en  couleur  ;  mais,  lorsqu'on  mêle  ces  différentes 
races ,  il  en  résulte  de  beaux  oiseaux  et  ipême  de  plus  beaujç 
et  de  plus  rares  que  ceui^  que  l'on  en  espéroit.  Un  mâle  pa- 
naché de  blo^d  avec  une  femelle  jfau/M  à  queue  blanche ,  donne 
une  fort  belle  production.  De  deux  panachés  ipîs  ensemble  ,  il 
n'en  proviendra  que  des  panachés,  et  quelquefois  Aes  gris^  jaur 
nés  ou  blancs.  Si  le  père  ou  la  mère  sont  issus  de  ces  races , 
il  n'est  pas  même  nécessaire  d'employer  dies  oiseani^  panachés 
pour  que  leurs  descepdans  le  soient  ;  il  suffit  seulement  qu'ils 
tiennent  à  cette  variété  par  leurs  descendans,  soit  du  côté 
paternel ,  soit  du  côté  maternel  :  mais  pour  en  avoir  de  très-r 
beaux ,  il  faut  assortir  un  mâle  panaché  de  blond  avec  une  fe- 
melle Jaune  ^ue  Hanche  j  ou  bien  un  mâle  panaché  avec  v^ci 


aS  s  E  R 

îemelU  blmde  çtteue  blanche  ou  autre,  excepté  sealement  la 
femelle  grise  queue  blanche.  Si  Von  veut  se  procurer  cette  belle 
race  que  l'on  appelle  serin  plein ,  il  faut  mettre  un  mâle  you- 
4faUle  avec  une  femelle  de  même  couleur.  Enfin ,  pour  avoir 
un  henu  jonquille  i  il  faut  accoupler  un  mâle  panaché  de  n^ir 
avec  une  femelle /«une  queue  blanche;  mais  il  faut  que  cette 
dernière  sorte  d'un  màie  jonquille  plein  et^d'une  femelle /ciù/i« 
^«11^  blanche.  Les  petits  qui  naissent  de  cette  race  sont  d'une 
complexion  plus  délicate  que  les  autres  ,  et  sont  les  plus  dif- 
ficiles ^  élever  s'ils  sortent  ùe-à^ux  jonquilles.  Gomme  ce  nom- 
bre de  combinaisons  de  races  que  Ton  peut  croiser  est  pres-^ 
que  inépuisable ,  et  que  les  mélanges  qu'on  peut  faire  des 
canaris  panachés  avec  ceux  de  couleur  unifovme ,  les  augmen- 
tent encore  de  beaucoup ,  il  en  doit  résulter  des  nuances  et 
des  variétés  qui  n'ont  poibt  encore  paru. 

Pour  apparier  un  mâle  avec  deux  femelles,  il  faut  le  choisir 
fort  ^  vigoureux  et  très-vif  :  on  lui  reconnoît  ces  qualités  lors- 
qu'il e«t  sans  cesse  en  mouvement  dans  sa  cage ,  et  qu'il  ne 
reste  pas  un  instant  k  la  même  place  ;  lorsqu'il  chante  d'un 
ton  fort  élevé,  long  temps  et  souvent.  Le  choix  fait,  on  a 
deux  petites  cabanes  dans  chacune  desquelles  est  une  femelle  i 
on  les  pose  de  manière  qu'elles  se  communiquent  par  une 
porte ,  et  on  ]r  lâche  le  mâle  ;  appelé  par  les  deux  femelles  , 
il  ira  de  l'une  à  l'autre  et  les  satisfera  toutes  deux.  On  peut 
aussi  se  servir  d'une  seule  cabane  ;  mais  il  faut  qu'elle  soit 
grande  et  qu'il  y  ait  dans  le  milieu  une  séparation  suffisante 
pour  que  les  deux  femelles  ne  puissent  se  voir  lorsqu'elles 
couvent.  Enfin,  ces  accouplemens  se  font  naturellement  dans 
une  grande  volière  ou  un  cabinet.  Quatre  mâles  vigoureux 
peuvent  suffire  à  douze  femelles. 

On  donne  ordinairement  aux  serins,  pour  faire  leur  nid, 
de  la  bourre  de  cerf  qui  n'ait  pas  été  employée  à  d'autre 
usage,  de  la  mousse  ^  du  coton  haché ^  de  Xskjîlasse  de  chambre ^  du 
chiendent  y  du  petit  ^//i  sec  et  très-menu;  mais,  de  tous  ces 
matériaux ,  il  n'y  en  a  guère  que  deux  dont  ils  puissent  se 
servir  avec  avantage  :  le  petit  /ôi/i  menu,  pour  faire  le  corps 
du  nid,  et  un  peu  de  mousse  séchée  au  soleil  ;  on  peut  y  join- 
dre ,  lorsque  le  nid  est  presque  fait ,  une  pincée  de  bourre  de 
,  cerf^  mais  seulement  k  la  première  couvée ,  parce  qu'alors 
il  n'y  a  pas  encore  de  grandes  chaleurs  ,  et  l'on  doit  s'en  abs- 
tenir pour  les  antres  ;  celte  bourre  échauffe  la  femelle  au 
point  de  la  faire  suer ,  et  cette  sueur  étouffe  les  petits  lors- 
qu'ils viennent  de  naître  ;  le  coton  haché  et  \2l  filasse ,  s'ils  ne 
sont  pas  bien  hachés ,  s'embarrassent  aux  pieds  de  la  cou- 
veuse, et  il  arrive  trèi-souvent  que  y  pour  peu  qu'elle  sorte  da 
bouUn  arec  vivacité ,  elle  enlèye  avec  elle  le  nid  et  les^ceufs. 


,  s  E  R  a7 

Ojq  trouve  chez  les  faiseurs  de  v^rgettes  un  çhiemêerU  qu!  est 
irès-propre  à  la  ciMistruction  du  nîd  ;  on  choisit  le  plus  délié, 
on  le  secoue  bien  pour  en  faire  sortir  la  poussière  ;  il  est  mieux 
de  le  laver  et  de  le  faire  sécher  au, soleil  :  ensuite  en  le  coupe 
et  on  réparpiUe  dans  leur  cabane  ;  le  chiendent  peut  suffire 
seul  et  donner  au  nid  une  forme  et  une  solidité  qu^on  ne  doit 
pas  attendre  Aes  autres  matériaux  ;  d^aiileurs ,  il  ^ut  servir 
il  plusieurs  reprises  :  il  suffit  pour  cela  de  le  laver  à  Teau 
bouillante  chaque  Cois  qu^on  en  a  besoin. 

On  donne  aux  serins ,  pour  placer  leur  nid,  trois  sortes  de 
boulins:  d'osier,  de  bois  et  de  terre;  le  premier  doit  être 
préféré  ,  mais  il  ne  faut  pas  qu'il  soit  trop  grand  ;  les  deux 
autres  échauffent  trop  la  Cemetle  et  la  font  suer  :  de  plus , 
le  nid  fait  surtout  dans  leJboulin  de  bois  ,  tient  si  peu  ,  que 
souvent  le  mâle  ou  la  femelle  Teniratoe  avec  ses  doigts,  casse 
les  œufs  ou  renverse  les  petits.  On  ne  leur  donnera  qu'un  pa- 
nier à  la  fois  ;  car ,  lorsqu'on  leur  en  donne  deux ,  ils  portent 
tantôt  dans  Tun  et  tantôt  dans  Tautre,  et  se  jouent  long-temps 
avant  de  s'occuper  réellement  de  leur  nid ,  ce  qu'ils  ne  font 
pas  lorsqu'ils  n'en  ont  qu'un  :  ce  n'est  que  doui^e  jours  après 
la  naissance  de  leurs  petits  qu%l  favA  leur  donner  le  second , 
et  on  le  place  du  côté  ^opposé  9  parce  qu'alors  les  femelles 
Voccupent  d'une  nouvelle  ponte,  quoiqu'elles  nourrissent 
leurs  petits.  Pour  les  serins  paresseux*  comme  les  paiiachés, 
il  vaut  mieux  faire  soi-mtème  le  jr»d  ;  s'ils  90  le  trouvent  pas 
à  leur  fantaisie ,  ils  n'^ont  que  la  peine  de  le  raccommoder. 

On  ne  peut  apporter  trop  de  précaution  dans  le  choix 
des  alimens  de  ces  petits  oiseaux:  leur  en  donner  trop  ou 
trop  peu ,  est  un  défaut  ;  car ,  ou  ils  en  maii|;ent  trop ,  ce 
qui  ienr  donne  Ya/mlure ,  ou  ils  ne  mangent  pas  assez ,  ce 
qui  les  fait  languy*.  On  doit  aussi  coonoître  ce  qu'on  leur 
donne ,  et  leur  donner  à  propos  ;  ce  qui  leur  est  propre 
dans  une  saison,  est  souvent  un  poison  dans  une  autre. 
Lorsqu'ils  mangent  seuls ,  leur  nourriture  ordinaire  est  la 
naoelte^  le  millet  ^  Yalpisie  et  le  chèjiem.  Le  mélange  se  fait 
ainsi  :  une  chopine  de  chènevis,  autant  A'alpiste^  une  pinte  de 
miliel  et  six  de  noQeiie  bien  vannée ,  le  tout  bien  mêlé  en- 
semble. On  conserve  ce  mélange  dans  une  boîte  de  chêne 
bien  fermée^  afin  qu'il  n'y  tombe  aucune  ordure;  on  met^ 
dans  leur  auget ,  de  cette  graine  en  quantité  suffisant^  pour 
deux  jours.  Des  personnes  ne.  leur  donnent  que  de  la  navette, 
mais  seule  elle  n'est  pas  assez  nourrissante  ;  elle  les  rend 
mélancoliques  et  les  fait  maigrir  ,  surtout  les  jeunes  des  der- 
nières couvées,  qui  ne  sont  pas  aussi  robustes  que  les  autres. 
D'autres  leur  donnent  du  chènevis  en  abondance,  surtout 
lorsqu'ils  les  accouplent  avec  des  chardonmrets  ^  tarins^  etc.; 


v25  S  E  R 

maïs  9  comme  je  Taidéjà  dit  plasiears  fois ,  cette  nourriture  asi 
pour  eux  un  poison  lorsqu'elle  n'est  pas  mélangée  avec  d'au- 
tres, et  surtout  en  petite  quantité.  Enfin,  il  faut  que  tpule$ 
ces  graines  ne  soient  pas  trop  nOuvelles,et  qu'elles  aient  res- 
sué  en  tas  e^  jet^  leur  feu  ;  sans  cela  on  les  expose  à  des  ma* 
ladies  dont  souvent  on  ignore  la  vraie  causé. 

Quand  les  serins  sont  accouplés ,  on  leur  donne ,  outre  ceïi 
graines,  un  morceau  d'échaudé  ou  de  biscuit  dur,  surtout 
lorsqu'on  s'aperçoit  que  la  femelle  est  prête  à  pondre.  On 
leur  donne  encore ,  pendant  les  huit  premiers  jours ,  beau- 
coup de  graine  de  laitue  ;  cela  les  purge. 

Le  temps  le  plus  difficile  pour  gouverner  les  serins  ,  est 
celui  où  ils  ont  des  petits.  La  veille  où  ils  doivent  éclore,  qui 
est  le  treizième  jour  que  la  femelle  couve,  on  change  le  sable 
fin  et  tamisé  qu'on  a  eu  la  précaution  de  mettre  daps  leur 
cabane  dès  le  moment  qu'on  les  y  fait  entrer.  Cette  précau- 
tion est  utile ,  parce  que ,  si  la  femelle  pond  dans  lé  bas  de 
sa  cabane ,  ce  qui  arrive  quelquefois ,  l'œuf  n'est  point  en- 
dommagé :  en  outre ,  comme  il  lui  arrive  souvent  d'enlever 
avec  elle  les  petits  nouveau-nés ,  lorsqu'elle  sort  du  nid  trop 
vivement,  ceux-ci  tombant  sur  un  sable  fin  passé  au  tamis  , 
ne  se  blessent  point.  Le  sable  changé ,  on  nettoiç4es  bâtons  ; 
on  remplit  l'auget  de  nouvelle  graine ,  après  avoir  6ié  l'an- 
cienne ;  on  leur  met  de  l'eau  fraîche  dans  leur  plomb  bien 
nettoyé  ;  et  tout  cela  pour  ne  point  les  tourtnenter  dans  les 
premier^  jours.  On  leur  donne  encore  une  moitié  d'échaudé 
dont  la  croûte  de  dessus  est  ôtée,  et  un  petit  biscuit,  le  tout 
bien  dur ,  parce  que  si  l'un  ou  l'autre  ^tolt  tendre  ,  ils  en 
mangeroienté»eaucoup  et  pourroient  s'étouffer.  Tant  que  cet 
aliment  dure  ,  on  ne  leur  donne  point  d'autres  douceurs  :  ce- 
lui qui  succède  est  une  espèce  de  pâte  composée  d'un  quar- 
tier d'œuf  dur ,  blanc  et  jaune ,  haché  fort  menu,  et  un  mor> 
ceau  d'échaudé  sans  sel ,  imbibé  d'eau  ;  le  tout  pressé  dans 
la  main ,  on  le  pose  sur  une  petite  soucoupe  ,  et  on  met  dans 
une  autre  de  la  navette  qu'on  aura  trempéç  dans  l'eau,  ou 
plutôt  à  laquelle  on  aura  fait  jeter  un  bouillon  pour 'lui  ôter 
sa  force  et  son  âcreté  :  c'est  la  meilleure  nourriture  qui  leur 
convient  à  cette  époque.  Un  morceau  de  pain  blanc,  humecta 
et  pressé  dans  la  main ,  est  pour  eux  une  nourriture  moins 
substantielle  que  Téchaudé ,  mais  elle  les  empêche  de  deve- 
nir gras  pendant  leur  ponte.  Selon  moi  et  beaucoup  de  cu- 
rieux ,  le  biscuit  sucré  doit  être  rejeté  ,  il  les  échauiïie  trop  , 
et  ceux  qu'on  nourrit  ainsi  font  souvent  des  œufs  clairs  ,  ou 
des  petits  foibies  et  trop  délicats.  On  leur  donne  en  outre  de 
la  verdure  ,  mais  en  petite  quantité  ,  telle  que  du  mouron,  j 
dtt  seoecon  ,^t  à  défaut  de  ces  plantes,  un  cœur  de  laitue 


s  Ë  R  ^9 

j^ommée,  un  yeu  ^e  chicorée  tt  an  péd  de  plantain  bien^ 
mûr.  On  leur  présente  cette  noorrilure  trois  fois  par  jour,  le 
matin  à  cinq  ou  six  heures,  à  midi  et  rers  les  cinq  heures  du 
soir,  ^ancienne  nourriture  doit  être  ôtée  à  chaque  fois  qu'on 
en  met  de  nouvelle  ;  car  elle  se  gâte  en  peu  de  temps,  surtout 
dans  les  chaleurs.  La  navette,  la  mie  de  pain  s'aigrissent ,  la 
verdure  se  fane  et  flétrit;  il  en  résuite  que  le  père  et  la  mère 
se  dégoûtent  y  ou  s'ils  portent  à  leurs  petits  de  cette  nourri- 
ture échauffée,  çlle  les  empêche  de  profiter. 

.  On  trouve  encore  d'autres  pratiques  indiquées  par  les 
auteurs  ;  mats  on  ne  doit  pas  se  piquer  de  les  suivre  à  la 
lettre  ;  elles  sont  souvent  plus  préjudiciables  qu'utiles  k  la 
santé  de  nos  petits  prisonniers.  Trop  de  soins  et  d'attentions , 
trop  de  douceurs,  en  font  autant  périr  que  la  négligence. 
Une  nourriture  réglée  de  navette  et  de  millet,  de  l'eau  une 
ou  deux  fois  par  jour  dans  l'été ,  d'un  jour  k  l'autre  pendant 
l'hiver ,  de  la  verdure  de  temps  en  temps,  de  l'avoine  battue, 
et  surtout  une  grande  propreté  |  leur  conviennent  beaucoup 
mieux. 

Il  y  a  des  femelles  qui  ne  pondent  point  du  toiit ,  et  qu*on 
appelle  èréhaignes;  à' autres  qui  ne  font  qu'une  ponte;  encore, 
^près  avoir  pondu  leur  premier  o&uf ,  elles  se  reposent  souvent 
le  lendemain ,  ne  pondent  le  second  que  deux  ou  trois  jours 
après.  Il  en  est  d'autres  qui  ne  font  que  trois  pontes,  les- 
quelles sont  assez  réglées  9  ayant  trois  œufs  à  chacune ,  et 
tondus  tout  de  suite  ,  c^estrà-dire  sans  intervalle  de  jour. 
Jne  quatrième  espace,  que  l'on  peut  appeler  commune^ 
parce  qu'elle  est  nombreuse ,  fait  quatre %:ouvées  ,  et  à  cha* 
cune  des  pontes  quatre  à  cinq  œufs;  ces  femelles  ne  sont  pas 
toujours  réglées  :  on  en  voit  enfin  d'autres,  ce  sont  les  plut 
fécondes ,  qui  en  font  cinq ,  et  en  feroient  même  davantage , 
si  on  les  laîssoit  faire  ;  chacune  de  leurs  pontes  est  souvent 
de  six  ^  sept  œufs.  Quand  cette  dernière  espèce  de  serin 
couve  bien ,  c'est  une  race  parfaite. 

Comme  l'on  fait  bien  de  séparer  les  mauvais  œufs  des 
bons,  il  faut,  pour  les  connoitre  d'une  manière  sûre,  ne  les 
regarder  que  lorsque  la  femelle  les  a  couvés  pendant  huit  k 
neuf  jours.  Pour  cela,  on  prend  doucement  chaque  œuf 
par  les  deux  bouts,  crainte  de  les  casser,  on  les  mire  au 
grand  jour  ou  à  la  lumière  d'une  chandelle  v  si  l'on  s'aper^ 
çoit  qu'ils  sont  troubles  et  pesans  ^  c'est  une  marque  qu'ils 
sont  bons  et  que  les  petits  se  forment  ;  si ,  au  contraire , 
ils  sont  aussi  clairs  que  le  jour  que  la  femelle .  a  commencé 
à  les  couver,  c'est  un  indice  qu'ils  sont  mauvais;  pour  lors  , 
on  doit  les  jeter ,  car  ils  ne  font  que  fatiguer  inutilement  la 
couveuse.  £n  triant  ainsi  lesotufs  clairs^  on  peut  aisément  de 


3o  S  E  R 

trois  petites  n'en  faire  Jfae  deux  ^  lor^qu^on  a«plusieurs  serins 
qui  couvent  eu  même  temps;  la  femelle  qui  se  trouvera 
libre,  travaillera  bientôt  à  une  seconde  nichée.  Dans  la  dis- 
tribution que  Ton  fait  de  ces  œufs  d'une  femelle  à  d'autres, 
il  faut  quils  soient  tous  bons;  car  les  femelles  panachées 
auxquelles  on  donneroit  des  œufe  clairs  ou  mauvais,  ne  man-- 
queroientpas  de  les  jeter  elles-nrêmes  hors  du  nid,  au  lieu  de 
les  couver;  il  en  rësuheroît  même  un  inconvénient  pki^ 

5;rave  ,  si  le  nid  étoit  trop  prf^ond  pour  qu'elles  puissent 
es  faire  couler  à  terre  ;  car  elles  ne  cesseroient  de  ïes  bec- 
queter jusqu'à  ce  qu'ils  soient  cassés,  ce  qui  gâté  les  autres 
œufs ,  infecte  le  nid ,  et  fait  avorter  la  cotiyée  entière.  Les 
femelles  des  autres  couleurs- couvent  les  œmb  chirs  qu'on  leur 
donne.  Du  reste ,  c'est  toujours  la  plus  robuste  q«i  doit  être 
préférée  ;  il  en  est  qui'  peuvent  couver  cinq  à  six  œufe.  Des 
oiseleurs  recommandeni  d'enlever  les  œufs  k  la  femelle  à 
mesure  qu'elle  les  pond,  et  de  leur  substituer  un  œuf  d  ivoire, 
afin  que  tous  puissent  éelore  en  même  temps  ;  dés  qu'elle 
a  cessé  sa  ponte  ,  on  lui  rend  de  grand  matin  ses  œufs  ,  en 
lui  ôtaint  les  faux  dHvoire.  D'or^naire  la  ponte  se  fait 
toujours  k  la  même  heure,  entre  six  et  sept  heures  du 
matin  ,  si  la  femelle  est  dan^  le  même  état  dé  santé  $ 
mais  quand  elle  retarde  seulement  d'une  heure,  c'est  un 
signe  de  maladie;  cependant  il  faut  faire  ime  exception 
pour  le  dernier  œuf,  qiri  est  ordinairement  retardé  de  qud-  * 
ques  heures  et  quelqiKfois  d^uri  jour.  Cet  œuf  est  cons- 
tamment plut  petit  que  les  autres  ;  et  te  petit  qui  en  pro- 
vient ,  est ,  assure%-dn ,  toujouirs  un  mâle.  Les  partisans 
de  cette  pratique  en  usent  ainsi ,  parce  que  ,  disent-ils  ,  sî 
on  laissott  aux  femelles  leurH  œufs  sans  lès  leur  ôter ,  ils 
seroient  couvés  en  différens  temps,  et  les  premiers  nés  étant 
plus  forts  que  ceux  qiû  naitrimnt  deux  jours  après,  pren- 
droient  toute  la  nourriture ,  écraseroient  ou  étoufferoient 
souvent  les  derniers.  D'aiatrës  oiseleurs  trouvent  "que  cette 
pratique  est  contraire  air^rocédé  de  la  nature,  et  prétendient 
qu'elle  fait  subir  à  la  mère  une  plus  grande  déperdition  de 
chaleur,  et  la  surcliairge  tout  à  la  fois  de  cinq  h  six  petits 
qui ,  venant  tous  enseif^le  ,  l'inquiètent  plus  qu'ils  ne  la  ré* 
fouissent  ;  ils  ajoutent  qu'en  n'étant  pas  les  œufs  à  la  femelle, 
et  les  laissant  éelore  succeissivement ,  ih  aboient  toujours 
mieux  réussi  que  par  cette  substitution*  des"  œufs^  d  ivoire.  Att 
reste ,  les  pratiques^  trop  recherchées^  et  les?  soins  scrupuleux 
sont  souvent  plus  nuisibles  qu'utiles  ;  Ik  faàt,^  autant  qu'il  est 
possible ,  se  rapprocher  en  tout  d^  la*  ndture. 

L'incubation  dure  treize  jours  ;  die  peut  être  retardée  o« 
devancée  d'un  jour,  ce  qui  pi»0¥îenft  dequel<{a*c  circonstance 
particulière;  le  chaud  accélère  l'e^^clusion  des  petits;  le 


s  E  R  3f 

froid  la  retarde  ;  c^est  pourquoi,  au  mois  d^arrii ,  elle  dure 
treize  jours  et  demi  ou  quatorze  jours  au  lieu  de  treize  9  si 
Fair  est  alors  plus  froid  que  tempéré  ;  et  au  contraire ,  aux 
mois  de  juillet  et  d'août,  il  arrive  quelquefois  que  les  petits 
ëdosent  au  bout  de  douze  jours.  On  prétend  que  le  tonuerre 
fait  tourner  les  œufs  et  tue  souvent  les  petits  qui  sont  dans  le 
septième  ou  le  huitième  jour  de  Fiocubation  ;  un  peu  de  fer 
mis  dans  le  nid  en  empoche ,  dit^on ,  TefTet.  Enfin ,  en  doit 
s'abstenir  de  toucher  les  œufs,  sans  nécessité  urgente ,  com«- 
me  ne  font  que  trop  souvent  les  jeunes  personnes  ;  ce  qui 
les  refroidit  et  retarde  la  naissance  du  petit  ;  souvent  même 
ces  attouchemens  réitérés  Tempéchent  de  venir  à  terme. 

Il  est  rare  que  les  serins ,  élevés  en  chambre  ,  tombent 
malades  avant  la  ponte  ;  il  y  a  seulement  quelques  mâles  qui 
s'excèdent  et   meurent  d'épuisement  ;  cependant  il   arrive 
quelquefois  qu'un  mâle  tombe  malade  lorsque  la  femelle  a  le 
plus  besoin  de  lui ,  soit  au  moment  de  sa  ponte ,  soit  lors- 
que ses  petits  ont  sept  ou  huit  jours,  époque  où  un  bon 
mâle  doit  la  soulager  dans  les  soins  qu'exige  leur  nourriture. 
Si  alors  il  est  atteint  d'une  maladie  quelconque ,  on  le  retire 
de  la  cabane  ou  du  cabinet ,  et  on  le  met  à  part  dans  une 
petite  cage;  on  cherche  à  découvrir  la  maladie  dont  il  est 
attaqué,  et,  dès  qu'on  l'a  reconnue,  on  y  apporte  le  remède 
qui  convient ,  et  qui  doit  se  trouver  dans  ceux  indiqués  ci- 
après.  On  commence  par  mettre  le  malade  au  soleil ,  et  ott 
lui  soufflera  un  peu  de  vin  blanc  sur  le  corps ,  remède  qui 
convient  à  toutes  les  maladies  ;  ensuite  on  le  traitera  suivant 
Je  mal  qu'il  aura.  Si,  malgré  cela,  sa  maladie  empire,  et  sî  la 
femelle  prend  duchagrin  de  l'absence  de  son  mâle ,  on  doit  ea 
substituer  uft  autre  k  la  place  du  malade  ;  cependant  il  est 
des  femelles  qui,  quoique  privées  de  leur  mâle,  nourrissant 
très-bien  leurs  petits  ;   d'autres  sont  moins  indifféi^mes» 
mais  il  en  est  peu  qui  ne  supportent  l'absence  de  leur  mâle 
pendant  huit  ii  dix  jours;  et  pour  qu^elle  ne  se  chagrine  pas 
trop,  on  le  lui  fait  voir  de  temps  en  temps,  en  meltant^sa  petite 
cage  dans  la  cabane^  Cette  incommodité  vient  ai^iaairement 
ou  de  ce  qu'il  ^'est  trop  échauffé  avec  sa'femdlle  ,  oa  de  ce 
qu'il  a  mangé,  en  trop  grande  abondance  ,  4ès  nourritures 
succulentes  qu'on  leur  prodigue  alors^  Huit  t>u  dix  jours  de 
repos  guérissent  infailliblement  de  la*  première  maladie ,  et 
une  diète  de  plusieurs  jours ,  pendant  lesrquefai  o»  ne  lui 
donne  que  de  la  navette  pour  toute  nourriture  ,  est  un  re^ 
raède  certain  pour  l'autre.  Après  ce  traitement ,  on  le  lâche 
avec  sa  femelle ,  et  l'on  reconnottra  par  scin  maintien  et  son 
empressement  auprès- d'elle  ,  s'il  estguén  où  son  ;  mais  si 
la  maladie  l'attaque  de  nouveau ,  il  faut  le  retirer  et  ne  plus 
le  remettre,  quoiqu'il  guérisse;  car  c'est  une  preuve  d'us 


Bt  S  E  R 

tempéi^âmeiit  trop  délicat.  On  donne  alor^  à  la  femelle 
un  autre  mâle  ressemblant  à  celui  qu^elte  perd;  à  défaut ,  on  ^ 
lui  en  donne  un  de  la  même  rate  qu^elle  ;  caf  il  y  a  ordinal-^ 
rement  plus  de  sympathie  entre  ceux  qui  se  ressemblent 
qu^avec  les  autres,  k  Texception  âea  serins  isabelles ,  qui  don- 
nent la  préférence  à  des  femelles  d^une  autre  couleur.  Mais 
il  faut  que  ce  nouveau  mâle ,  qu'on  veut  substituer  au  pre- 
mier ^  ne  soit  point  novice  eu  amour ,  et  que  pîar  conséquent 
il  ait  déjà  niché.  Si  la  femelle  tombe  malade ,  on  lui  fera  le 
Inême  traitement  qu'au  mâle  ;  néanmoins ,  si  elle  couve  9  il 
£audra  retirer  ses  âèofs  et  les  donner  à  des  femelles  qui  cou- 
vent à  peu  près  dans  le  même  temps,  ainsi  que  ses  petits , 
s'ils  sont  trop  jeudes  pour  être  élevés  à  la  brochette  ,  quand 
même  le  mâle  les  nourriroit ,  puisque  têts  soins  qu'il  en  eût , 
ils  mourroient  de  froid,  n'ayant  plus  de  mère  pour  les 
échauCTer. 

Il  arrive  dés  accidens  faute  de  précaution  ,  tommç  de 
casser  des  <]ëufs  pour  n'avoir  pas  fait. assez  d'attention.  Une 
femelle ,  au  lieu  de  pondre  dans  son  panier,  fait  son  œuf  dans 
un  coin  de  sa  cabane  ;  souvent  il  est  couvert  par  la  verdure 
qu'on  lui  a  donnée  la  veille ,  et  d'après  cela  très  -  exposé  à 
être  cassé  lorsqu'on  nettoie  la  volière ,  ce  qui  doit  se  faire 
tous  les  matins.  Dès  que  cette  femelle  est  dans  sa  ponte  , 
l'œuf  doit  se  trouver  dans  la  volière,  s'il  n'est  pas  dans  le 
laid  ;  on  le  cherche  donc  plutôt  des  yeux  que  de  la  main  ,  et 
quand  on  Ta  trouvé ,  on  le  saisit  délicatement  avec  les  doigts 
par  les  deux  extrémités  ;  il  sera  moins  en  risque  d'être  cassé 
qu^en  le  prenant  par  le  milieu ,  et  On  le  place  dans  le  nid. 

Les  femelles ,  dan^  le  temps  de  leur  ponte  ,  sont  sujettes 
à  une  maladie  fort  grave ,  dont  voici  les  symptômes;  elles  sùn% 
bouffies,  ne  veulent  plus manger;quclquefois même  celles  son< 
si  malades  qu'elles  n'ont  plus  de  force  pour  se  tenir  sur  leurs  ' 
pieds  ;  elles  se  renversent  sur  le  sàl>le  ,  et  si  on  ne  vient 
promptement  à  leur  secourir,  elles  périssent.  Cette  maladie, 
dont  elles  sont  attaquées  le  soir  ou  dès  le  grand  matin  4  esif 
ordinairement  la  ponte  ;  s'il  en  est  ainsi ,  on  prend  la  malade 
dans  la  notaid ,  et  on  met ,  avec  la  tête  d'une  grosse  épingle  , 
de  l'huile  d^ amande  douce  aux  conduits  de  l'œuf ,  ce  qui  di- 
latera les  pores  et  en  facilitera  le  passage  ;  mais  si  cela  ne 
suffit  pas  ,  on  lui  fera  avaler  quelques  gouttes  de  cette  même 
huile ,  ce  qui  apaisera  les  tranchées  et  les  douleurs  aiguës 
qu'elle  ressent.  On  la  laissera  dans  une  petite  cage  couverte 
d'une  étoffe  chaude  ,  et  garnie  de  menu  foin  ou  de  mousse  , 
et  on  la  mettra  au  soleil  ou  devant  le  feu  jusqu'à  ce  qu'elle 
ait  pondu  et  repris  sa  première  vigueur.  On  loi  donne  alors 
pour  alimens  ,  de  la  graine  bouillie ,  du  biscuit ,  de  i'échaudé 
sec  et  de  la  graine  d'oetUet.  Si,  malgré  ces  bonnes  nourrilfiresv 


s  E  R  33 

,%nea  de  la  peine  à  reyenir,  oqIuî  soufflél'a:0dqiiei(^td|tes 
de  vin  blanc  ^  et  on  }ui  en  fera  avaler  «m  peu  de  ttèdei^  daal 
leqnel  on  met  da  sucre  candi.  Si  on.vikntàbou%delaiga4rîr> 
on  ne  doit  pas  lui,  laisser  ses  œufs^  sUl  y  ^n  a-  ^e^powlaaV  car 
elle  ne  retoufoera,  pas  au  nid ,  et  on  (doit  les.doMlef  «4  çootfer 
àt  d^auitres.  Cette  jmaladie  ne  le^  attaque,  ordinfâreîiienj^ qu'à 
la  ponte  4u  prewer  ou  du.  second  oeuf  ;  majsjii  ente^t-q^tJnîK 
sont  auaquéies  au  dernier,  et  ti^aucoup.en.xm^urf^tfti-^ninfi 
leur  apporte  unproinpt^eçoursi  ■  .:  i:  ,n  ;-  .  a:  i:,  .^  S 
C'est  Qi:^.aireinent  huit  k  dix  |our$  s^ès  JiMir  fUMbftanoo 
que  la  mère  arrache  l^s  pluip^s  4e  «e&petMi»  jTfl^^sury^lluWlfi» 
poussent.  On  remédie  à  |çe|,ftçfçî4«»*  d^iim^  mi8g»ièrii>dî064 
rentes.  On  la  prive  de  sa  jeune  famille  si.j^U^aOSI^Ép^.-étajH 
d'être  élevée  à  la  hrochette^  ;  ou  si,Voii'^|o|^%ida  ISi  kis^ér, 
on  la  met ,  arec  le  nid,  danj^qpe  p«tit^  ^ffi  fïiAiii>mn^Hûvi 
de  la  cabane  \  les  griUag/es  doivent  ^im  M^^i^  )4li:ili^4eë) 
autres  à  une  distance .  suffi#ai|t^  |>i^r  que^Jiea.  pi|rev^e^4uère 
puissent  lui  donner  labecçm^e^ns  (a  d^pldcerr  ^  auwi^iH» 
cilement  que  si  elle  n'étoit^pasT^ef^i^ei^W»  cette  p^^ 

prison..  '     •    >  ,  ^t'iol  ?t'fi  !r       •*->,'  •  »  !  i  yf 

.  Il  arrive  quelquefois  à  nofi  feniQU^^isqer  fiv.is^s  fiêtàttf^ 
lorsqulls  n'ont  que  deux  k  trois  jours  ^•)e.tpaq^f./i9«sit^t4q'«]i{ 
sont  nés;  ce  qu!on  aperçoit; aii^émenf  f  .puisqii'^i^ji  dlfi^Mh 
plumes  du  dessous  du  ventre  et  4^  l'es^omai^mppillées ,  et 
que  le  duvet  des  petits  s'étend  tr^*4if$€ilem)ef^tir,çe  qui  «^husicl 
la  mort  à  «m  grand  nombre  ^  maia  ils  ^^nt  bors  v4^;4aBgeE' 
lorsqu'ik  ont  atteint  six  jours.  Leseulirei^è^^e  <ç^^e|^retiror. 
et  de  les  donner  à  ^qe  autre  femçU^,;q|i|^ailu4J^s.)Pe|it4l4è 
Blême  âge  ;  autrement,  il  est  rare  qtteMif:(H^vé(ç.^^iM0iMll.n|> 

,  On  a  souvent  des  serins  qui  p^^^n^  tro^s  à  qçratr^  oeiufs  À 
la  première  couvée ,  et  qui  ensuite  les  abandoQnent.>noiic) 
s'en  assurer.,  on  laisse  les  çdufs  deux  ,o^ ,  troi^  jour^  4^8  Lit 
berceau,  et  si  déçid^ipwt  cUes  n'yv^retaqi^nent  ÎMMitf»(;Q|i 
qu'elles  indiquent  âO|iv.ei^  en  4èfa^saft  Jl^  nid.,  on  V^MigM 
et  on  les  mettra  sous  d'antres  femçlles  qui  couvent  ;  ^çepeii-i 
dant  Hervieux  a  remarqué  qu'or4inairemeQt  les  c^fs  de  ce» 
femelles  sont  clairs, xe  dont  eUes.s'apefçoLvc;nt,,tr^.-.biQnj 
c'est  pourquoi  elles  i^efusenf  d<^  les  couvçp.  Il  ne  f^uti  ptt  ^ 
néanmoins  9  rejeter  4^  -  pareilles  feme^es  ;:  car  c|e$||rè^ 
souvent  à  des  jeunes  que  cela  arrive  ,et  pour  l'of  dinaire  âblQitr, 
première  couvée,  tandis  qu'eUesai^ènent  j^  b^en  toutes  celle;^ 
qui  suivent.  Comni»e  il  y  a  4«s£emell^s  (cç^q^  <^t  très-rare) 
qui  ne  veulent  jamais  ^ouveir.ou  qui  neoouveat  que  leur  der- 
nière ponte ,  on  les  laissera  poudre  et  on  donnera  leurs  œufs  ^ 
couver  k  4'iautres,  après  les,  avoir  néanocic^ins  laissés  da^  le 
nid  un  jour  ou  dejax,  |K>vir  son^i^r  leurs, d^p^itions, 

XXXI.  ^ 


H  S  E  R 

.  IliVtbre^qàelqdefoîs  ^^on  serin  se  câsse  ane  pâlte  «  accM 
dent  qaW  peut  éviter  aisénfent  en  taetunt  dansleor  cabane 
des  jabh^im  bien  stables  i  en  ne  faisait  aox  bltons  de  sureau 
qae  des  trot;s  ^  Ton  ne  puisse  passer  que  la  poilue  d'une  ai« 
gniUe^  ear4o«sque  ces  trous  sont  un  peu  grands  ^  leurs  ongle» 
s?y  actcroehent',  de  manière  que  l'oiseau  reste  suspendu  en 
l'air). et  semasse  les  jambes  en  faisana  des  efforts  pour  s'en 
retirer.  «On^doit  aussi  lui  couper  les  ongles  lorsqu'on  rétablit 
dans  son  ménage  ;  mais  on  ne  doit  en  oottpet  que  la  moitié , 
car  sro«i4es  côupott  pins  court  ^  Ils  ne  pourroient  se  soute* 
tttrsiir  iearsftteboirs;  par  ce  moyen  on  met  ces  oiseaux  k 
l*abrlde  divers  aceîdens  qui  n'ont  d'autre  cause  que  la  lon««' 
^nèarde^^on^ies. 

11  «SI  des  ^feviHil^s  qui  couTtftrt  très-'bien  >  mais  qui  ne  reu« 
lant pas  nourrit!  leurs  petits;  il  faut  alors  avoir  la  précaution 
de  le»  AtéT)  ^  fo^^donner  prémptemént  k  une  autre  femeU# 
donties  petliif  soiient  k  peu  près  de  la  même  force.  Lorsque^ 
dans  wie  couvée^il  S''entrOtivé  de  moins  avànc<^s  en  âge  que 
lesaiutresy  on  doit  user  du  même  moyen;  car  il  arrive  son- 
vent  que  ceux  qui  sont  plus  forts  9  ou  les  étouffent  1  ou  les  fon| 
périr  de  faim  eh  s'emj^arecnt  dé  la  nourrhnrt  que  leur  apport 
sent  les  père  «t  mère.  Qui^tt  àût  serins  qu'^m  soup^mie  de 
n'avoir  l^aS  soin  de  leur  {eune  famitle  i  teÛes  sont  les  variétés 
agàk9  9  leihlùnckês  et  les^àufiês  émjùfiu»  nmges  ^  les  blanches  , 
l^jfiMi^Mtfeset  métné  ^iq«e^^M*ki^6i^  ^  il  faut  alors  retirer 
tes  mifslivant  que  les  petits  Soient  édos  ^  et  les  passer  son^ 
tmtgrhtA  qui  Pob  #te  lëftiden»  ;  Ott  les  jette  d  l'on  n'a  pas 
ée  feinelle'  pour  leé  bouv^r ,  4it  perle  n'«fst  pâs  >9rande ,  puîi»^ 
qu'â<n\»^ttt  sortir  qtièdes  Coriettrs  très^communes.  L«s 
métis  fémellrs  s6nt  aussi  de  bonnes  nonrricei^  et^omme  il 
est  très- rsrre  qu'elles  pondetH  deStniiÉfs  féconds^  on  ne  court 
aittoun  risqué  de  les  en  prîtef.  li  snffit  ^'nns  femelle  couve 
dêpuiè^^quAtre  k  cinq  jéuts^'pé^  Itfi'èn  donner  prêts  à  éciore# 
âttp^e^  même ,  quand  on  se  trouve  à  la  campagne  y  mettra» 
d«B  tosufs  de  serin  dans  des  ftids  de  okarAsmioroi  4  il  suffit  de 
s'assurer  si  ceux  de  ces  detniers  sont  an  même  d^é  d'incu^ 
bsftion,  ce  qu'on  voit  facilement  en  en  cmsant  un.  Par  ce 
mf^n  l'on  a  des  jeunes  qui  ne  causent  aucon  embarras  ;  il 
saint  de  les  retirer ,  lorsqu'ils  ont  dix  on  dn«tte  jours  «  pour  les 
élever  à  la  brOchetle;  ou  Pon  continaera  ^  les  faire  nourrir 
par  leurs  père  et  mère  adoptifs ,  en  les  mettant  dans  une  cage 
4asse;  lé  chardonneret  est  celui  avec  qiii  on  e«rt  plus  certain  d^ 
réussir.  Les  nids  de  tous  les  granivores  ne  conviennent  paa  ^ 
la  linot%  et  le  pinson  abandonnent  souvent  leurs  ceufe  lors- 
qu'on y  touche  ;  ce  dernier  sait  très-bien  distinguer  ceux  àe9* 
autres  oiseanx  |  et  les  fait  couler  hors  du  md  ;  le  verdier  dét« 


s  E  R  « 

gorg[e ,  il  est  vrai ,  maii  masge  d«  cefttiiief  grsiii^  ^i  font 
«KKirirtes8eriQ9. 

Qaelqaefois  «no  fisntellt  tombe  malaie  qiie1<]ues  joun 
après  que  ses  petits  soi^  ét\é$  ,  oa  les  alMintonne>;»  9r*pilors 
V0n  n^ea  a  pas  d'a«tre  à  laifoelle  on  puisse  les  donner^*  il 
faudra  aussitôt  se  procurer  «ne  nichée  de  molneaurtrès* 
jeunes,  et  en  mettre  ^eiquesmns  dans  le  nid  des  petits  Midnaf 
afin  qu'ils  puissent  entretenir  leur  chaleur  nattMmUîs  ;  et  on 
leur  donnera  la  becquée  d'henre  en  héur-e  ,  jusqu^à  et'watiïê 
aient  douze  jour»  ^  d^l^  manière  prescrite  ci  -  àprèê.  Si  It 
temps  est  froid,  on  les  courra  avec  une  petite  peau  d^>a* 
gneau  douce  et  meHette.  On  nourrit  les  moineaux  a^rec  des 
alimens  pies  comiMiBS ,  afin  qu'ils  ne  deviennent  pas  trop 
groa  en  peu  de  temps. 

Tela  sont  les  accideas  les  plus  ordinairet  qu{  peuveiit  arri« 
i^r  aux  serins  lorsqu'ils  sont  en  c^boi^  ; 'mais  ilr  sont  très^ 
rares  si  on  les  lient  dans  un  c^Mnet  ou  dans  nif  e  i^randt  ¥0« 
lière.  ■     /j         •  i 

Ceux  qui  veulent  ména^r-one  femelle  pk»  queles  autres^ 
soit  parce  qu'elle  est  délicate  ysoit  parce  qu^elleeEfl'plo»  belle 
et  plus  rare ,  la  itiettent  particulftèrement  dans  «ne  Mbane 
avec  son  mâle,  lui  présentent  son^id  tout  fait,  lui  donnent 
quelques  matériaux  afin^qii'elle  puisse  le  diangers^il  n^est  pa|sr 
à  son  goàt,  lui  laissent  couver  ses  oeufe  pendant  sept  îoarti> 
et  les  retirent  alors  pour  les  donner  à  mie  antre  qui  achève 
de  les  couver.  Ils  la  laissent  efisnitese  reposer  pendant  ^euic 
ou  trois  jours ,  l«i  présenient  un  «econd'  nid  fak  comme  le 
premier ,  et  Im'sqtx'etJe  -a  couvé  pendant  cinq  ou  s(z  {ours  * 
liS'  loi  retirent  ses  wah  ^  et  iui  en  éonneni  d'autres  prêts  à 
ëdore;  ils  lui  liassent  élever  les  petite  pendant  douze  }OOrs> 
«i  elle  nourrit  bien;  autrement  ils  les  Im^iytent  la  veille  qo^ila 
doivent  écloie«  Après  ea  troisième  couvre,  qde  t^n  conde^ 
de  même,  si  ce  nVst  qu'on  lui  laisse  ses  propres  eeufs  juâ^ 
qcTà  U  veille  du  ^our  où  les  petits  doivent  naf tre  ,  on  4'a  re^#e 
d'avec  son  mile  ^  et  on  4a  tient  dans  une  cage  séparée  jusqu^à 
la  nme.  Par  ce  moyen  ,  cétie  femirilè  «e  sera  point  fétfguée 
^  ses  trois  couvées,  vivra  longtemps,  et  aura  la  forte  de 
supporter  la  mue ,  maladie  qui  fait  souvent  monrk  celles  qui" 
se  sont  t#op  épuisées. 

'Quoique  la  mue  soit  «ne  malade  des  phis  dangereuses  poor 
les  serins ,  des  mâles  soutiennetit  ésstt  bien  ce  changement 
d^état ,  et  ne  laissent  pas  de  chanter  un  feu  eliaque  jour*; 
niais  la  plupart  perdent  la  vois: ,  et  quelques-uns  dépérissent 
et  mearent  ;  ce  sont  ordinairement  ceux  qui  se  sont  épuisés 
dans  leurs  amours.  La  mne  est  mortelle  pour  la  plupart  des 
Icmelktis  qui  ont  a«|f  im  l'âge  4«  M  <>«  sept  ons  i  les  mlàcê  y^ 


36  S  E  R 

résiàteft  plus  aisément  t  et  riveat  trois  ou  <{Qalre  années  àe 
plus  ;  elle  est  mpins  dangereuse  pour  ceux  qu'on  tient  dans 
de  grandes  volières  avec  de ,  la  verdure  ,  ce  qui  doit  être  f 

Jmisquie  cette  manière  de  vivr£  les  rapproche  de  leur  état  de 
iberté  ;  mais  étant  contraints  dans  une  petite  prison ,  étant 
nourris  d'alimens  peu  variés,  ils  deviennent  plus  délicats ,  et 
la  mue ,  qui  n'est  pour  l'oiseau  libre  qu'une  indisposition  , 
nn  état  de  «anté  moins  parfaite,  devient,  pour  des  captifs  » 
une  maladie  grave,  très*soaveat  funeste»  à  laquelle  on  ne 
peut  opposer  que  des  palliatifs  ;  car.il  n'y  a  point  de  rcf- 
mède  qui  puisse  les  tirer  de  cet  état  maladif.  (  F.  ci  -  après 
l'article  MaladiSs.  )  La  mue  est  d'autant  moins  dangereuse 
qu'elle  arrive  plus  t6t^  c'elst-à-dire  ,  dans  les  chaleurs.  Les 
jeunes  muent  six  semaines  après  qu'ils  sont  nés  ;  les  plus  foi— 
blés  sont  les  jpremiers  qui  subissent  ce  changement  d'état , 
les  plus  forts  mueitf  quelquefois  un  mois  après  eux  ;  la  mue 
iks  serins  jon^uiiles  est.plus.  longue ,  et  ordinairement  elle  est 

{dus  funeste  que  celle  des  autres.  Ces  oiseaux  deviennent  mé* 
ancoliques,  pacoisseAt  bouffis,  dorment  pendant  le  jour, 
militent  souvent  la  tête  dans  leurs  plumes ,  perdent  leur  du* 
vet  >  mais  ne  jettent  les  pennes  des  ailes  et  de  la  queue  qu'il 
r^mnée  suivante.;  ils  sont  alors  très  -  déboutés ,  ils  mangent 
.peu ,  ne  touchent  pas  même  à  ce  qu'ik  aiment  le  mieux  lors- 
,qu'ils  sont  en  bonne  santé  )  les  jeunes  des  deroièrea  couvées 
aputfreut  plus  que  tous  les  antres  ,  car  ib  ne  muent  que  dans 
ies  temps  froids,  en  septembre, et  octobre.,  et  le  froid  est 
très-contraire  k  cet  état  ;  c!est  pourquoi  il  faut  les  tenir  dans 
jon  lieu  chaud  ;  un  conp  Â' ak  peut  faire  périr  ces  petits  oiseaux 
>nés  dans  nos  ap^r^emens  :  ceux  qui  naissent  dans  des  vo- 
lières à  l'airi^ont  plus  acclimatés  et  accoutumés  aux  chan^ 
igemens  de  tj^mpérature  ;  c'est  pourquoi  »  comipe  je  L'ai,  déjà 
jdit,  il  en  périt  beaucoup  moins.  Cesxlemifrs.ontun  tempe* 
rament  si  robuste,  qu'ilsne  sont  nullement  sensibles  au  froid; 
:^n  les  vqit,  dans  les  plus^rands^froidd  f^se  baigner ,  se  vautrer 
4ans  la  neige.  Le  bain  est  pour,  tous  les^erips  très-nécessaire , 
même  en  toute  saison  ;  c'^est  pourquoi  on  doit  toujours  leur 
donner  des  baignoires  4ooi  cm  changera  l'eau  au  moins  une 
fois  par  jour. 

On  est  quelquefois  obligé  de  nourrir  les  petits  ,  soit  parce 
que  la  femelle  les  abandcmne  ou  est  malade ,  soit  pour  toute 
autre  cause  ;  dans  ce  cas ,  il  ne  peut  y  avoir  d'époque  fixe. 
J'ai  indiqué  ci-dessus  la  manière  de  les  élever;  mais  il  en 
est  autreinent  si  on  veut  les  apprivoiser  et  si  on  les  destine  à 
apprendre  des  airs  de  serinette,  ou  de  flageolet  ;  on  les  sèvre 
.de  leur  mère,  s'ils  sont  de  r^ce  délicate,  au  quatorzième  jour, 
e|  a^  dotiuièn^e  »  s'iU  9ftPt  4e  race  robus.te  ;  si  ^jdit  Hervieux , 


s  E  R  S? 

on  les  retire  f rop  tAt ,  ik  iépémstnt  de  jùvSt  k  MIk  (:  tom- 
bent; en  lan^uenr,  et  meurent.  Si  on  les  laisse  trop  long- 
temps avec  leurs  père  et  mère^  ils  ne  renient  point  prendre 
la  becquée  ,  de  teUe  manière  qu'on  s*y  prenne ,  et  se  laisse- 
roient  mourir  de  faim  si  on  ne  les  rendoit  promptement  k 
'leurs  pàrc^ns.  Cependant  le  temps  indinué  ci-dessna  pâroil 
trop  long  à  des  oiseleurs  ;  ils  les  ôtent  k  la  mère  dès  le  hui* 
tième  jour  ,  en.  enlevant  le  nid  avec  le  boulin. 

Une  àea  pâtes  dont  on  se  sert  pour  élever  les  jeunes  serini 
à  la  becqtlée,  se  compose  de  cette  manière  : 

On  met  9. dans  un  grand. mortier  ou  sur  une  table  nûnce  ^ 
en  deux  ou  trois  fois  ,  im  demi-litron  de  navette  bien  sèche 
et  bien  vannée, on  Técrase  avec  un  rouleau  de  bois  en  le  rou- 
lant et  déroulant  plusieurs  fois,  de  façon  que  la  navette 
étant  bien  broyée ,  on  puisse  en  faire  sortir  aisément  Ten— 
veloppe  i  et  qu^elle  reste  nette  ;  on  y  ajoute  trois  échaudés 
secs  ,  écrasés  et  réduits  en  poudre  ,  après  en  avoir  6té  la 
première  croate ,  avec  un  petit  biscuit  ;  le  tout  bien  mêlé 
ensemble  se  met  dans  une  boîte  neuve  de  chêne  que  Ton  pose 
dans  un  %u  qui  ne  soit  pas  exposé  au  soleil.  On  prend  de 
cette  noudre  une  cuillerée  ou  plus ,  selon  le  besom  qu'on  1 
en  a.  Par  ce  moyen  on  trouve,  dans  le  moipent,  la  nourriture 
du  serin  toute  faite  ,  en  y  ajoutant  un  peu  de  jaune  d^œuf  »  et  - 
assez  d'eau  pour  tout  humecter.  Mais  cette  composition  ne 
vaut  plus  rien  après  vingt  jours ,  parce  qu^ alors  la  navette 
pilée  s'aigrit  :  passé  ce  temps  ,  on  doit  la  jeter  ou^  la  donner 
aux  vieux.  Gettç  pâte  ,  une  fois  «faite  ,  a  Tayantage  de  donner 
peu  d'embarras  ;  mais  il  vaut  mieux  en  faire  de  nouvelle 
tous  les  jours.  Celle  composée  par  Hervieux  paroît  meil- 
leure, ce  Les  premiers  jours ,  dit-il ,  que  je  commence  à  don- 
ner la  becquée  aux  petits  serins ,  je  prends  un  morceau  d'é<- 
chaude  dontja  croûte  est  ôtée  à  cause  de  son  amertume  ,  j'y 
ajoute  un  très-petit  morceau  de  biscuit ,  le  tout  dur ,  et  je  les 
réduis  en  poudre  ;  j'y  mets  ensuite  une  moitié  ou  plus,  selon 
le  besoin,  que  j'en  ai ,  d'un  jaune  d'œuf  dur  que  je  détrempe 
avec  un  peu  d'eau ,  le  tout  bien  délayé ,  en  sorte  qu'il  n'y  ait 
aucun  durillon.  Il  ne  faut  jamais  que  la  pâte  soit  trop  li- 
quide ;  car,  lorsqu'on  la  leur  donne  ainsi,  elle  ne  les  nourrit 
pas  si  J)ien ,  et  à  tous  momens  ils  demandent  ;  ils  sont  même 
dévoyés  lorsque  le  composé  est  trop  liquide  ,  et  ils  ont  de -la 

Î>eine  à  en  revenir  ;  mais  lorsque  1«  pâte  est  un  peu  plus 
érme  ^  elle  reste  plus  long-temps  dans  leur  jabot ,  et  les 
nourrit  mieux  :  quand  l'œuf  dur  est  frais  9  le  blanc  se  délaie 
aussi  bien  que  le  jaune ,  et  ne  les  échauiÉfe  pas  tant  que  s'il 
n'y  avoii  q«e  du  jaune.  »  Aprèsies  trois  premiers  jours  écou^ 
lés  9  il  ajoute  à  ceHepIte  une  pincée- de  n^Teite  houiUie 


$8  S  E  R 

«ans  être  ëeraaiSe  9  eHe  nourrît  les  petîti  ûtmê  les  ëchaolTer. 
Si,  rtialgr-ë  cela,  on  s'aperçoit  qu'ils  1^  soient ,  on  y  ajoute  ^ 
nne  petite  pincée  de  graine  de  mouron  la  pins  mère  qu'on 

Ï misse  se  |>ro€arer.  Cette  pâte ,  qui  s'aigrit  aisément  d'aprèa  ^ 
e^  ingrédiens  qui  y  entrent ,  doit  être  renouvelée  deux  fois 
par  jour  dans  les  grandes  chalanrs.  Si ,  malgré  ceU  9  il  y  a  deé 
petits  malades  ^  on  met ,  au  liea  d'eau ,  du  lait  de  chènevis  ^ 
que  Ton  se  procure  en  écrasant  cette  graine  dans  un  mortier 
avec  un  peu  d^eau ,  et  Texprimaat  fortement  dans  un  linge 
blanc  ;  mais  il  ne  faut  user  de  ce  remède  que  danifuD  bcsoitt 
urgent ,  parce  qu'il  éckauffe  ettraérdinaif ement. 

Ce  n'est  pas  assez  de  savoir  faire  la  pâte  propre  aux  jeunes 
serins ,  il  faut  encore  savoir  leur  refaser  et  leur  donner  leurs 
aliméds  à  propos.  Le  moindre  excès  de  nourriture  les  feit 
périr,  le  défaut  d'ordre  les  rend  minces,  maigres  et  fluets;  de 
pareils  oiseaux  résistent  difâcilement  à  la  maladie  de  la  mue  ^ 
fct  de  ceux  qui  lui  échappent ,  les  femelles  sont  ordinairement 
de  mauvaises  couveuses ,  périssent  souvent  aux  premiers  œu& 
qu'elles  pondent^  et  les  mâles,  constammeof  lancoissans,  sont 
presque  toujours  inféconds.  Avec  un  régime  bie«  observé  ^ 
tous  deviennent ,  au  contraire ,  auslii  forts  et  aussi  robustes 
que  s'ils  étoient  éU^és  par  les  père  et  mère  ;  je  conseille  dont 
aux  amateurs  de  serins ,  de  leur  laisser  élever  leurs  petits  j 
s'ils  ne  les  destinent  pas  à  l'éducation  dont  j'ai  parlé  ci  dessus» 
Voici  donc,  pour  avoir  une  parfaite  réussite ,  la  règle  que  l'on 
doit  suivre.  On  leur  donne  la  becquée  pour  la  première  fois 
à  six  heures  et  demie  du  matin  au  plus  tard  ;  la  seconde  fois  k 
buit  heures  ;  la  troisième  k  neuf  heures  et  demie;  la  quatrième 
-  à  onze  heures  1  la  cinquième  à  midi  et  demi;  la  sixième  à  deux 
heures  ;  la  septième  à  trois  heures  et  demie  ;  la  huitième  à 
ciiiq  heures  ;  la  neuvième  à  six  heures  et  demie  ;  la  dhième  k 
huit  heures,  et  la  onzième  à  huit  heures  trois  quarts;  cette 
dernière  becquée  n'est  pas  absolument  nécessaire  ;  et  on  leur 
6onne  moitis  de  nourriture  qu'aux  antres  ;  s'ils«la  refusent  ^ 
il  ne  faut  pas  les  tourmenter  pour  la  prendre.  On  leur  pré- 
sente chaque  fois  quatre  ou  cinq  benquées  avee  une  petite 
brochette  de  bois  bien  unie,  mince  par  ie  bout ^  et  de  Ut 
largeur  dti  petit  doigt  au  plus. 

A  vingt-quatre  ou  vingt-^cinq  jours ,  on  cessisra  de  leur 
donner  la  becquée ,  surtout  quand  on  les  verra  saisir  assee 
bien  la  pâté  qu'on  leuv  offre  ;  on  doit  continuer  ces  soins 
plusieurs  jours  dé  plus  aux  agates  et  aux  jonquilles;  car  ils 
apprennent  à  manger  seuls-  plus  difiicilement  que  les  autres. 
Quanid  tes  jeunes  oiseauit;  commenceront  à  se  suffire  à  eux- 
^êmes,  on  les  tiemira  dans  une  cago  sans  bâtons,  où  il  y 
«lira  dans  le  bas  ^  petit  foin  ou  d«  la  itnousse  bien  sèt&t  y  ot 


s  E  R  '9 

to»  itili^oiirnîi^pé»4«l  le  premier  «OIS  t»«  iwvrhi^ 
IK>sée  4c  chèneyis  écrasé ,  de  jaune  d'œuf  dar,  et  de  mie 
4e  pain  ou  d'échaidé  râpé,  avec  ml  pcn  de  movon  bien 
\  môr  ;  et  pour  bolsaon ,  de  l'ea»  dans  laqneUc  il  y  ait  nn  peu 
4e  réglisse  ;  on  mcôra  aasM  de  la  Bavette  sèche  dans  IciriP 
mangeaiUe. 

On  a  remar(|aé  ipi'îl  y  a  des  àerm^  qui,  aprt»  *«)lr  manjg* 
aeols  pendant  pins  d'nn  mois,  tombettt  en  iangaenr  et  rede- 
mandent la  becqaée;  il  ne  (aot  pias  la  lewr  refuser  «Uls  veulent 
la  reprendre  :  c^est  on  meyen  sàr  de  ks  réchapper  de  U 
m«e,  qui,  les  leunnentant  alors,  les  dégoAte  de  tout  à  m 
tel  point,  qu'ils  ne  mangent  que  ce  qu'on  lew  présente  à  la 
becquée. 

Pour  avoir  des  serins  bien  constitués ,  robustes  et  bleu 
portans ,  on  doit  leur  donner  des  graines  de  choix  ;  naaîs  pour 
s'en  procurer,  il  faut  des  connoissances  que  je  crais  devoir 
indiquer.  CeUes  qui  sont  h  leur  usage  sont  au  nombre  da 
huit  :  la  graine  de  navette,  de  millet ,  de  chèi>evîs,  d'alpiste , 
d'œillette,  de  laitue,  d'argentine  outalîtron,  et  de  plantain. 
L'on  confond  sous  le  nom  de  navette  plusieurs  petites 

5;ralnes  d'une  couleur  noirâtre  plus  ou  moins  foncée ,  parmi 
esqueiles  on  remarque  l'arabette  ;  mais  celle-ci  est  beaucoup 
plus  grosse  et  plus  noire  que  la  bonne  navette  ;  il  ne  faut 
pas  en  donner  aux  serins  ;  elle  leur  cause  la  mort  par  son 
amertume  et  sa  mauvaise  qualité.  La  bonne  navette  a  moins 
de  grosseur;  sa  couleur  tire  un  peu  plus  sur  le  violet;  elle  est 
douce  et  n*a  aucune  amertume  ;  elle  nourrit  et  rafraîchit  en 
même  temps  les  serins.  Ceux  que  l'on  nourrît  avec  cette 
graine  seule  n'engraissent  pas  autant  que  ceux  qui  mangent 
en  quantité  des  autres  :  on  doit  la  choisir  ni  ancienne  m 
nouvelle  ;  dans  le  prefnier  cas,  elle  ne  sent  que  la  poudre  ; 
dans  le  second  cas,  elle  leur  cause  le  dévoiement  :  il  faut 
qu'elle  ait  six  mois  ;  et  pour  n'être  pas  trompé ,  on  l'achète 
avant  le  mois  de  mars. 

Le  mîUet  est  u^  graine  menue,  blanche,  une  fois  plus 
grosse  que  la  navette  ;  le  plus  blanc  est  le  meilleur;  le  j^e 
ne  convient  qu'à  la  volaille.  Cette  grmnc,  plus  douce  et  plus 
savoureuse  que  la  navette ,  nourrit  et  échaufie  les  oiseattx  î 
mais  elle  les  engraisse  c^asidérablement ;  c'çsl  po«rqu#ril. 
ne  faut  pas  leur  en  donner  en  abondance  ;  on  doit  même  «s 
en  serrer  quelquefois.. 

Le  diènevis,  graine  que  tout  le  monde  connotl ,  doit  étt^ 
d'nn  gris  argenté  ;  le  moins  gros  est  If  meilleur.  Sa  q*»"^ 
est  4e  nourrir ,  d'engraisser  et  d'échauffer  ;  m^is  on  en  doi* 
donner  très-peu^  aux.  canaris,  si  ce  n'est  dans  le  fort  de  l  hiver» 


4o  S  E  R 

le  mefilear  a  cm  petit  goAt  de  noisette  qû  lear  plait  beau-* 

coap.  '  / 

L'aipiste  est  une  graine  dorée,  moins  grosse  que  le  millet  y 
mais  moitié  plus  longue ,  finissant  en  pointe  à  $es  deux  extré- 
mités. Il  engraissent édiaufife  les  serins;  son^Àt  est  à  peu 
près  celui  du  millet  :  on  peut  leur  ep  donner ,  mais  en  petite^ 
quantité;  ear on  assure  qu*U  leur  hrUt  les  entrailles;  cepen- 
dant C'^st  leur  nourriture  naturelle,  celle  dont  les  serins  de« 
Canaries  vivent  dans  leur  pays  natal.  On  le  mélange  avec 
la  navette ,  et  Ton  prétend  que  ceux  qui  en  mangent  habi- 
tuellement vivent  plus  long-temps ,  et  ne  sont  pas  si  sujets  à 
la  maladie  qu^on  appelle  aoalure,    •  . 

La  graine  d'oeillette  vient  d'une  plante  qui  ressemble  au 

Savot  ;  elle  esi  grise  et  fort  déliée  ,  et  a  un  petit  goût  sucré. 
a  qualité  est  de  resserrer;  c'est  pourquoi  op  en  donne  aux 
serins  dévoyés.  On  doit  être  connoisseur  nour  acheter  cette 
graine  «  car  elle  ressemble  beaucoup  à  celle  de  pavot ,  qui 
cause  la  mort  aux  canaris  ;  elfe  en  diffère  en  ce  qu'elle  est 
grise ,  et  celle  du  pavot  tire  sur  le  noir. 

La  graine  de  laitue ,  qui  est  plate ,  longue  et  d'un  gris  de 
perle  ,  a  la  qualité  de  rafraîchir;  c'est  pourquoi  on  en  donne| 
de  temps  en  temps  pour  les  faire  vider  :  la  plus  nouvelle  est 
la  meilleure. 

Celle  d'argentine  est  rouge  et  très-fine  ;  elle  resserre  les 
serins  qui  en  peuvent  manger,  mais  beaucoup  n'en  veulent 

Ï)as.  Son  nom  latin  est  thalicirum,  d'où  lui  est  venu  le  nom 
irançais  ialitron.  Cette  graine  seroit  d'une  grande  utilité  pour 
les  hommes,  si,  comme  dit  Hervieux,  elle  est  un  antidote  sou- 
verain et  efficace  contre  la  fièvre  tierce.  Quand  on  en  donne 
aux  serins ,  il  faut  la  mêler  avec  la  graine  d' œillette  ;  elle 
les  resserre  lorsqu'ils  ont  le  dévoiement  ou  qu'ils  jettent  du 
^ang  ;'  hors  cette  maladie,  elle  leur  est  tout-à-fait  inutile. 

La  graine  de  plantain  nourrit  et  échauffe  ;  mais  on  ne  doit 
en  donner  que  de  temps  en  temps  aux  serins.  Enfin  on  leé 
nourrit  encore  avec  de  l'avoine,  mais  ce  doit  être  rarement; 
on  leur  en  donne  une  petite  quantité ,  vu  qu'elle  pourroit  les 
étouffer.  .  ,, 

La  pâte  propre  à  éveiller  l'appétit  àts  serins  se  nomme 
salègre.  On  prend  pour  la  faire  de  la  terre  grasse ,  telle  qu'on 
en  donne  aux  pigeons  ;  on  y  met  une  petite  quantité  de  sel , 
on  y  joint  une  quantité  suffisante  de  bon  millet  et  d'alpiste , 
avecunpeude  chènevis;  on  pétrit  le  toutavec  cette  terre  rouge, 
comme  si  on  faisoit  du  pain  :  on  en  fait  ensuite  de  petites  parts 

Ï>esant  environ  un  quarteron  ;  on  les  met  au  four,  et  on  les  y 
aisse  jusqu'à  ce  qu'elles  soient  totalement  desséchées  ;  et  àés 
qu'elles  sont  refroidies,  op  peut  dans  le  jour  mêmç  la  donneur 


,  s.  E  R  4^ 

aux  serins.  Cette  pâte ,  ainsi  préparée ,  se  conserve  tonte 
Tannée  sans  se  gâter,  pourvu  qu^elle  soit  mise  dans  un  en* 
droit  sec. 

Quand  on  désire  instruire  un  j.eune  canari  avec  le  flageolet 
ou  la  serinette,  on  le  met  particulièrement  huit  ou  quinze  jours 
après  quMl  mange  seul,  et  dés  qu'il  commence  à  gazouiller, 
preuve  certaine  que  c'est  un  mâle  ;  il  faut  aussi  qu'il  jouisse 
d'une  bonne  santé.  On  le  sépare  des  autres ,  et  on  lui  donne 
pour  prison,  pendant  les  premiers  huit  jours,  une  cage 
couverte  d'une  toile  fort  claire  ;  on  le  place  alors  dans  une 
chambre  éloignée  de  tout  autre  oiseau  ,    en  sorte  qu'il  ne 
puisse  entendre  aucun  ramage ,  et  on  joue  Tair  qu'on  veut  lui 
apprendre  de  la  manière  que  j'indiquerai  ci-après.  On  doit 
observer  que  si  c'est  un  flageolet  ^  il  faut  que  les  tons  ne  soient 
pas  trop  élevés.  Quinze  jours  après ,  on  remplace  cette  toile 
claire  avec  une  serge  verte  ou  rouge  très-épaisse,  et  on  le 
laisse  dans  cette  situation  jusqu'à  ce  qu'il  sache  parfaite* 
ment  son  air.  Lorsqu'on  lui  donne  sa  nourriture ,  qui  doit 
être  pour  deux  jours  au  moins ,  on  doit  ne  le  faire  que  le 
soir,  et  jamais  pendant  le  jour ,  afin  qu'il  ne  soit  pas  distrait 
et  qu'il  apprenne  plus  promptement  sa  leçon.  Un  prélude 
et  un  seul  air  choisi  sont  suflisans  pour  sa  mémoire  ;  car  un 
plus  grand  nombre  et  même  un  air  trop  long  le  fatiguent,  et 
il  les  oublie  facilement.  Ces  oiseaux  n'ont  pas  la  même  apti- 
tude à  s'instruire  ;  les  uns  se  déclarent  après  deux  mois ,  il  en 
faut  à  d'autres  plus  de  six.  On  ne  doit  pas  croire  qu'il  résul- 
tera d'un  grand  nombre  de  leçons  des  progrès  plus  rapides  ; 
an  contraire ,  l'on  fatigue  l'écolier  et  l'on  finit  par  le  dégoûter. 
Cinq  ou  six  leçons  par  jcyir  suffisent  pour  soi^  instruction  : 
on  en  donne  deux  le  matin  en  se  levant,  quelques-unes  vers 
le  milieu  du  jour ,  et  deux  le  soir  en  se  couchant.  Il  profite 
plus  de  celles  du  matin  et  du. soir,  que  des  autres,  parce 
qu'alors  il  a  moins  de  dbsipation ,  et  retient  plus  aisément 
ce  qu'on  lui  apprend.  L'air  doit  être  répété  chaque  fois,  au 
moins  neuf  ou  dix  fois  de  suite ,  sans  aucune  répétition  du 
commencement  ou  de  la  fin.  Il  ne  faut  pas  instruire  deux 
oiseaux  à  la  fois  dans  la  même  chambre ,  et  encore  moins  les 
tenir  dai)s  la  même  cage.  Si  l'on  se  permet  cette  réunion ,  ce 
ne  peut  être  que  pour  peu  de  temps  ;  et  aussitôt  que  l'un  des 
deux  commencera  à  se  déclarer ,  on  doit  alors  les  séparer 
promptement,  et  les  éloigner  l'un  de  l'autre  de  manière  qu'ils 
ne  s'entendent  pas  ;  sans  quoi  ils  rompront  réciproquement 
leur  chant.  Tous  les  serins  ne  sont  pas  susceptibles  d'une  pa- 
reille instruction  ;  les  beaux  jonquilles  sont  trop  délicats  et 
n'ont  pas  la  voix  assez  forte  ;  un  mâle  serin  blanc  ou  un  gris 
queue  blanche  de  bonne  race ,  sont  ceux  qui  ont  le  plus  de 
.disposition. 


i^  s  E  H 

Les  soins  qu'exigent  ces  oiseaux  lorsqu'on  Teut  les-  ftire 
▼oyaeer,  conviennent  k  presque  tous  les  autres  :  i.o  on  ne 
doit  les  mettre  en  route  ni  dans  le  cœur  de  Thiver  ni  dans  le 
milieu  de  Tété  ;  tes  saisons  les  plus  favorables  sont  le  prin- 
temps et  le  commencement  de  Taqtomne.  a.""  Si  le  chemin 
qu'ils  doivent  parcourir  est  long,  comme  de  cent  à  deux  cents 
lieues,  on  doit  les  faire  sëjoumer  de  trois  jours  Tun.  3.^11  faut 
que  leur  cage  soit  de  bois,  longue,  basse,  de  sorte  qu'ils  puissent 
se  promener  en  long  et  en  large ,  sans  pouvoir  voler,  bi,  dans 
le  nombre ,  il  s^en  trouve  de  mëchans ,  on  fait  deux  petites 
séparations  dans  les  coins  de  la  cage,  afin  de  les  y  tenir  k  Të- 
cart  ;  si  Ton  ne  prend  pas  cette  précaution ,  les  autres  arrivent 
déplumés  et  maltraités  de  toutes  les -manières.  4.®  On  les 
tient  totijours  couverts  d'un^  toile;  la  couleur  est  indifférente^ 
mats  elle  ne  doit  point  être  trop  épaisse ,  ce  qui  les  écbauf** 
feroît;  il  faut  qu'ils  puissent  entrevoir  un  peu  le  [ourpour  man- 
ger et  ne  pas  s'ennuyer.  5.<>  Si  c'est  k  une  distance  peu  éloignée 
qu'on  les  envoie ,  on  doit  les  porter  à  pied,  soit  sur  le  dos,  soit 
k  la  main;  car  k  cheval  on  les  secoue  trop,et  dans  une  voi- 
ture ils  fatiguent  beaucoup  ,  k  moins  qu'elle  ne  soit  bien  sus* 
Eenduo  ;  alors  on  fixe  la  cage  sur  Timpériale ,  où  ils  sont 
eaucoup  plus  commodément  que  dans  la  voiture.  6.0  La 
conduite  que  Ton  doit  tenir  pour  leur  nourriture ,  consiste  k 
leur  donner,  le  premier  jour,  une  partie  de  leur  graine  con- 
cassée; le  second  jour,  on  leur  fait  une  pâtée  avec  un  œuf 
haché  menu  et  de  la  mie  de  pain  humectée;  le  jour  de  repos, 
on  les  récrée  avec  de  la  graine  de  mouron  et  du  séneçon  « 
et  on  décourre  leur  cage  :  si  ce  n'est  pas  la  saison  de  ces 
graines ,  on  y  sapplée  par  de  la  Uitue ,  et  on  continue  ainsi 
jusqu'à  ce  qu'ils  soient  arrivés  à  leur  destination  ;  il  ne  faut 
pas  oublier  de  mettre  dans  leur  abreuvoir  une  petite  éponge 
qui  surnagera  dans  l'eau^que  l'on  changera  dei»  fois  le  jour. 
Cette  éponge  bien  imbibée  sera  suffisante  pour  désaltérer  les 
petits  voyageurs ,  qui  ne  manqueront  pas  de  la  becqueter 
lorsqu'ils  auront  sorf.  « 

Mcdaàies,  Le^  causes  les  plus  ordinaires  des  n\aladies  des  ca- 
naris eaptifs,  est  la  trop  abondante  ou  la  trop  bonne  nourri- 
tnre,les  excès  de  l'amour,  les  désirs  non  satisfaits,  et  les  tra- 
vaux du  ménage.  C*est  ordinairement  après  les  couvées  que 
Içs  maladies  se  déclarent,  et  la  mue  où  ces  oiseaux  vont  en- 
trer ne  fait  que  les  augmenter.  On  ne  peut  atténuer  la 
malignité  de  cette  espèce  de  maladie  que  par  les  remèdes 
indiqués  au  mot  Oiseau.  Il  faut  ajouter  que,  pour  les  serins, 
on  met  un  morceau  d'acier,  et  non  du  fer,dans  leur  eau,  que 
Ton  change  trois  fois  par  semaine.  C'est  le  seul  remède  qu'on 
doit  leur  appliquer;  il  faut  seulement  mettre  un  peu  plus  de 


s  E  R  ;î 

chinevis  dans  lenmôarritare  ordiftaiire,pesMlaDt  ee  temps  cri- 
tique. On  ne  recommande  ici  l^acier  an  lien  de  fer ,  (|ue  pour 
être  sûr  qii^on  ne  mettra  pas  dans  Teaa  du  fer  romUé ,  qui 
ieroît  plus  de  mal  qu^  de  bien. 
Asthme,  V.  au  mot  Oiseau. 

Avtdure,  Cette  maladie ,  la  plus  dan^reuse  et  la  plus  or-- 
^dinaire  ,  surtout  auic  jeunes  serins ,  est  d^uii<^  guërison  si 
difficile  ^  que  souvent  on  ne  fait  que  prolongef  leur  yle  de 
quelques  jours.  Ils  en  sont  ordinairejneot  attaqués  on  mois 
ou  tvL  semaines  après  leur  naissance.  Les  signes  qui  l'indi- 
quent sont  externes  ;  il  semble  que  leofS  boyaux  sont  des* 
cendus  jusqu'à  rextrémiié  de  leur  corps;  leur  ventre  est 
clair ,  très-gros  9  fort  dur  ^  et  couvert  de  petites  veines  rou-» 
ges  ;  l'oiseau  maigrit  tous  les  jours  ;  les  «ns  ne  laisacat  paa 
de  manger  malgré  cette  inlirmité;  d'autl^s  sont  toujours 
dans  leur  mangeoire  et  ne  mangent  plus  ;  tous  meurent  en 

Eeu  de  jours,  si  on  ne  vient  promptement  à  leur  secours, 
^eux  causes  contribuent  à  cette  mala4ie.  i.»  Le  ips^Uté  trop 
succulente  de  la  nourriture  qu'on  Içur  a  donnée  à  la  bro- 
chette ,  comme  le  sucre  et  le  biscuit  qu'on  leur  prodigue  par 
amitié,  et  qui  leur  brûlent  le  corps;  a.®  la  grande  quantité 
d'alimens  qui  sont  trop  à  leur  gpûl  9  et  ^'ils  mangent  sans 
discrétion  lorsqu'ils  commencent  à  se  suÎBre  à  eitt-m^naes. 
Pour  leur  éviter  Vamlut^e^  on  doit  les  sevrer  dic  la  p&tfare  qui 
leur  fait  le  plus  de  plaisir ,  et  ne  leur  en  donner  que  de  temps 
à  autre ,  sans  leur  en  faire  une  habitude.  S'ils  en  sont  atta* 
qués  f  on  met  fondre  dans  leur  eau  un  petit  morceau  d'alun 
gros  comme  un  pois ,  et  on  la  renouvelle  chaque  matin  i  pen- 
dant l'espace  de  trois  ou  quatre  jours.  On  indique  encore 
d'autres  remède&qui  consistent,!."  à  mettre  dans  leur  abreu- 
voir un  clou,  et  à  changer  d'eau  deux  foisia  semaine  sans  le 
retirer;  a.^  à  ôter  le  soir  leur  boisson  ,  et  à  la  remfdacer  par 
de  l'eau  salée  :  l'oiseau  en  boira  qdelques  gouttes  le  lende* 
main  matin ,  et  quand  il  en  a  bu  plusieurs  fois,  «n  retire 
cette  eau  salée  ,  et  on  lui  teiàet  sa  boisson  kabitiMUe.  On 
continue  ce  remède  pendant  cinq  à  six  jours  ^  et  si  on  n'a- 
perçoit pas  d'amendement ,  on  ôlera  sa  graine  ordinaire ,  et 
^o  lui  donnera  l'alpiste  bouilli  dans  un  petit  pot  ;  et  dans  un 
aotreidn  lait  boiuiUi  avec  de  la  mie  de  paîa  :  on  lui  continuera 
cette  nourriture  quatre  ou  cinq  matinées  de  Suite  ;  et  l'après* 
midi  pu  lui  remettra  sa  prelhière  nourriture.  Les  cinq  jours 
expirés ,  on  jettera  4ans  sou  eau ,  à  six  heures  du  malin ,  gros 
comme  la  mo^itié  d'une  lentille  de  tliériaque ,  et  on  la  loi 
laissera  jusqu'il  ce  qu'on  l'ait  vujaoire  une  fois  ou  deux;  on 
lui  continuera  cette  boisson  pendant  trois  jours  de  suite , 
après  quai  an  lui  donnera  une  pâtée ,  composée  d'-une  pin- 


44  S  E  R 

cée  de  miiiet ,  â^àatabt  d'alpiste  ,  fnn  pea  de  navette  et  de 
quelques  grains  de  chèoevis ,  auxquels  on  a  fait  jeter  dans 
Teau  un  ou  deuï  bouillons,  et  qu^on  rince  après  dans  de 
l'eau  fraîche  ;  on  y  joint  le  quart  d^un  œuf  frais  durci  j  un 
petit  morceau  de  biscuit  dur ,  plein  une  coquille  de  noix  de 
graine  de  laitue ,  et  une  même  quantité  de  graine  d'œillet; 
en  outre, on  présente  au  malade  quelques  feuilles  de  chicorée 
bien  jaune.  Ce  remède  doit  être  réitéré  pendant  tout  le  temps 
de  sa  maladie.  3.^  Donner  k  Toiseau  malade  de  la  noix  con-' 
cassée  avec  de  l'alpiste  bouilli ,  après  quoi  une  feuille  de  choa 
blanc  et  du  céleri.  Enfin  un  dernier  remède  ,  que  Ton  assuré 
efficace  ,  est  de  lui  faire  prendre  un  demi-bain  dans  du  lait 
tiède ,  n'y  mettant  ^ue  le  ventre  et  le  bas -ventre  du  malade 
pendant  un  demi-quart  d'heure  ;  on  lave  ensuite  ces  parties 
dans  de  l'eau  de  fontaine  tiède  ,  et  on  les  essuie  avec  un  linge 
chaud  ;  après  quoi  on  pose  l'oiseau  près  du  feu  ou  au  soleil, 
afin  qu'il  sèche  ,  et  on  lui  donne  force  graibe  de  laitue  :  on 
lui  applique  ce  remède  trois  fois,  de  deux  jours  l'un.  Yoilà 
bien  des  moyens  de  guérîson  pour  une  maladie  presque  in- 
curable ;  mais  les  amateurs  qui  les  indiquent ,  assurent  qu'il 
en  est  de  très-efficaces ,  surtout  le  dernier.  Quant  à  moi ,  je 

I»çnse  qu'une  maladie  occasionée  par  une  trop  grande  cha- 
eur  intestine  ,  ne  peut  se  guérir  qu'avec  des  alimens  rafraî- 
chissans.  Il  faut  retirer  au  malade  sa  nourriture  habituelle  , 
le  mettre  dans  une  cage  séparée ,  et  ne  lui  donner  que  de 
l'eau  et  de  la  graine  de  laitue  ;  ce  purgatif  tempère  l'ardeur 
qui  le  consume ,  et  opère  quelquefois  des  évacuations  qui 
lui  sauvent  la  vie. 
Bouton.  V,  au  mot  Oiseau  ,  mal  au  croupion. 
Constipation i  (  ibid.  ) 

Extinction  de  voix,  V,  ci-après ,  Peau  cassée. 
Flux  de  ventre.  V.  ad  mot  Oiseau.  On  ajoute  pour  les 
serins ,  à  la  nourriture  indiquée,  du  jaune  d'œuf  dur  et  de  la 
graine  de  laitue. 

Gale  à  la  tête  et  aux  yeux.   V.  ibid. 
Jambe  cassée  et  aile  rompue^  V.  ibid. 

Langueur  (ibid.)  Cette  maladie  attaque  souvent  les  serins 
lorsqu'ils  sont  tenus  dans  un  endroit  sombre  et  triste  ;  on 
elle  vient  de  ce  qu'étant  plusieurs  mâles  dans  une  même  cage, 
ils  prennent  de  l'aversion  l'un  pour4'autre.  Pour  la  première 
cause  ,  il  suffit  de  les  mettre  dafts  un  lieu  clair  et  gai  ;  pour 
la  seconde,  on  les  tient  dans  une  cage  particulière  jusqu'il 
ce  qu'ils  soient  entièrement  guéris  ;  on  fleur  donne  quelque 

f petite  douceur  à  manger  ,r  et  on  met  un  peu  de  réglisse  dans 
'eau. 
Maigreur,  Les  serins  son|  souvent  attaqués  par  de  petits 


s  E  R  45 

insectes  qui  se  tieonènt  dans  leots  plumes ,  ce  dont  on  sV 
perçoit  lorsqa^on  les  voit  s'éplacher  k  tout  instant.  Ces  ani- 
maux les  fatiguent  tellement  ^'ils  maigrissent  et  périssent. 
F.  au  mot  Oiseâu  ,  la  maladie  àespoux  ou  puceron$. 

Mal  caduc  ou  épUepsie.  V,  ibid.  ï^es  serins  jaunes  .tombent 
plus  souvent  que  les  autres  du  mal  caduc ,  et  dans  le  temps 
même  qu'ils  chantent  le  plus  fort.  On  ne  doit  pas  faire  cou* 
Ter  un  canari  qui  est  sujet  à  cette  maladie. 
Mai  au  croupion  on  bouton.  V,  ibid. 

Maladie  d*amour.  La  femelle  y  est  plus  sujette  que  le  mâle  ^ 
et  c'est  au  printemps ,  avant  d  être  appariée ,  qu'elle  en  est 
attaquée.  Ils  dessècbent  peu  à  peu ,  et  meurent  en  peu  de 
jours.  Il  suffit,  pour  les  guérir,  de  les  accoupler  Tun  et  l'antre 
dès  qu'on  s'en  aperçoit. 

Malpropreté  des  pieds.  Ce  n'est  pas,  à  proprement  parler, 
une  maladie  ;  mais  c'en  est  le  germe,  qui  se  développe  si  on 
néglige  de  les  nettoyer.  Pour  cela^  on  prend  i'oiseau  dans  sa 
main ,  et  Ton  ôte  peu  à  peu  le  calus  qui  se  forme  sous  les 
doigts ,  les  empêche  de  se  percher ,  et  fait  souvent  tomber 
les  ongles;  les  uns  se  servent  de  salive,  d'autres ,  ce. qui 
vaut  mieux  ,  les  nettoient  avec  de  l'eau  ;  mais  elle  doit  être 
tiède ,  si  ce  n'est  dans  les  grandes  chaleurs  ;  car  étant  froide , 
^utre  qu'elle  n'enlève  pas  aussi  bien  les  ordures  et  le  calus  y 
elle  met  l'oiseau  en  danger  de  mourir ,  étant  saisi  tout  L 
coup  par  la  fraîcheur,  surtout  en  hiver.  Il  faut  aussi  avoir 
les  mains  chaudes  lorsqu'on  prend  celui  qui  est  dans  cet 
;état. 

Peau  cassée.  Nom  que  les  curieux  donnent  à  l'extinction 
jde  voix  des  serins  ;  ce  qui  leur  arrive  ordinairement  après  la 
mue ,  pour  avoir  été  trois  mois  sans  chanter.  On  leur  donne 
alors  du  jaune  d'œuf  haché  avet  de  la  mie  de  pain ,  et  on 
met  dans  leur  eau  de  la  réglisse  nouvelle  bien  ratissée  ,  afin 
.de  leur  humecter  le  gosier. 

Pépie  ou  chancre  dans  le  hec.  V.  au  mot  OiSSAU. 
Poux,  pucerons ,  mites,  (ibid.)  La  malpropreté  est  la  seule 
cause  de  cette  maladie  ;  il  faut  donc  les  nettoyer  souvent  ^ 
leur  donner  de  l'eau  pour  se  baigner ,  ne  les  jamais  mettre 
dans  des  cages  ou  des  cabanes  de  vieux  ou  de  mauvais  bois , 
ne  leuc  jamais  donner  de  vieux  boulins  pour  couvert,  ne  les 
couvrir  qu'avec  des  étoffes  neuves  et  propres  où  les  teigqes 
n'aient  point  travaillé ,  bien  vanner ,  bien  lavef  les  herbes  et 
les  graines  qu'on  leur  fournît. 

Serin  échauffé.  On  le  prive  de  sa  nourriture  habituelle  » 
comme  alpiste  ,  millet ,  chènevis,  etc.,  pour  ne  lui  donner 
que  de  la  navette  ,  et  ce  pendant  quinze  jours  ;  on  y  joint  de 
la  graine  de  laitue  9  de  séneçon ,  du  mouron  ^ien  mûr ,  des 


^6  S  E  R 

feuilles  àè  rave  €t  attirer  Iier6et  tÈ&ttàkUunies.  On  assure 
que  le  mouron  et  le  séneçon  iM>nt  très- dangereux  pour  les 
serins  pendanrt  Thiver  et  aux  approches  da  printemps;  on  doit 
donc  s^ abstenir  de  lenr  en  donner  à  cee  époques. 

Sofin  trop  gras.  Des  canaris  trop  bien  nourris  engraissent 
an  point  quUis  en  sont  incommodés  ;  quand  on  s'en  aperçoit , 
on  doit  leur  ôter  tous  les  aliment  succiilens ,  et  ne  les  nonr-^ 
rir  que  de  navette  ;  s'ils  ont  de  la  peine  4  la  manger,  oii  la 
fera  tremper  pendant  quelques  heures  avant  de  la  leur  don- 
ner. 

Tic.  Cette  maladie ,  qui  est  mortelle  ponr  eut  ^  est  très* 
souvent  occasionne  par  la  précipitation  qtkë  Ton  met  à  les 
prendre  ;  elle  s'apnonce ,  lorsqu'on  les  tient  dans  la  main  ^ 
par  un  bruit  semblable  à  celui  qui  se  fait  entendre  lorsqu'on 
iire  un  doigt  en  l'allongeant.  Ce  tic  du  serin  est  souvent  suivi 
de  quelques  gouttes  de  sang  qu'il  jette  par  le  bec.  Il  reste  alors 
comme  pimé,  et  ne  peut  remuer  les  aile$.  Il  fout  le  remettre 
promptement  dans  aa  cage ,  la  eoavHr  d'une  toile  un  pea 
claire  ,  et  la  piaeer  dans  un  liei»  éloir né  du  monde ,  afin  que 
le  malade  ne  se  tourmente  point.  On  mettra  le  boire  et  le 
maninr  au  bas  de  la  cage ,  dont  on  aura  eu  soin  de  retfrèr 
tous  tes  juchoirs  :  on  doit  alors  lui  donner  que  de  bonne 
nourriture.  S'il  résiste  au  mal  pendant  deux  heures ,  il  sera 
hors  de  danger.  Comme  cette  nlaladie  «'est  dccasickiéè 
que  par  la  facrte  de  celui  qui  veut  prendre  l'oideaù ,  il  faut 
user  de  précautions  pour  ne' pas  y  exposer  le  prisonnier.  On 
prélude  de  la  voix  et  de  la  main  en  approchant  de  la  cage  ou 
4e  la  cabane ,  ain  de  le  préparer.  Loiisqu'illsst  datas  une  yo- 
lière  ou  une  grande  cabane  ,  il  vaut  beaucoup  mieux  le  pren- 
dre avec  un  met  fait  exprès  pour  cela.  I>'autres  mettent  dans 
la  volière  i|n  petit  trébuchât  avec  du  biscuit  et  dfe  Téchaiidé 
pour  appit  ;  par  ce  moyen  on  ne  4' épouvante  pas,  mais  il  y 
a  quelques  inconvéniens  lorsque  les  oiseaux  sont  en  nombre 
dans  la  volière* 

Purgation{  V.  au  mot  OisEÀtJ  ).  On  s'aperçoit  qu'un  serin 
a  besoin  d'être  purgé ,  i.^  lorsqu^l  a  de  la  peine  à  pousset* 
la  fiente,  preuve  évidente  qu'il  estéchacrffô  ;  i.^  lorsqu'il  ren- 
verse continnellement  avec  son  bec  la  graine  qui  est  dana 
son  auget ,  jndice  certain  qu'il  mange  très-pen.  £d  le  pur- 
geant de  la  manière  indiquée ,  deux  fois  par  mois ,  on  aura 
des  oiseaux  toujours  gais,  bons  chanteurs  et  de  bon  ap-^ 
petit. 

It^hmenîe.  Une  infimierie  est  nécessaire  k  ceux  qui  ont 
beaucoup  de  serins  ;  car  il  est  rare  que  dans  le  nombre  il 
n'y  en  ait  pas  de  malades ,  et  on  ne  pput  les  guérir  si  on  ne 
les  sépare  des  ^utres.  Un  canari  malade ,  mis  dai^  une  in-: 


s  E  R  ij 

finHêrie  ié\e  91e  }e  tais  rinilîqaer  «  est  à  moitié  guéri  ;  il 
suffit  de  lui  donner  ce  qui  est  propre  à  la  maladie  dont  il  est 
attaqué ,  et  avoir  soin  de  ne  le  remettre  avec  les  autres  que 
lorsqu^ii  est  parfaitement  guéri.  Cette  infirmerie  n'est  autre 
ciMMie  qu'une  cage  de  bonne  grandeur,  doublée  dessus ,  der« 
rièr€  et  des  deux  côtés,  d'une  serge  épaisse  9  rouge  ou  verte  ^ 
ci  qui  ne  reçoive  de  jour  que  parle  devant;  elle  doit  être  faite 
en  osier  et  non  de  fil  de  fer,  qui  est  toujours  froid  et  humide. 
On  place  c^tte  cage  au  soleil ,  si  c'est  dans  l'été  ,  et  pendant 
Tbiver  ,  dans  un  lien  où  Ton  fait  toujours  du  feu  ;  mais  il  faut 
éviter  à,e  la  mettre  dans  un  endroit  où  il  y  a  de  la  fumée, 
parce  qu'elle  est  très-pernicieuse  aux  serins  malades, et  même 
en  bonne  santé;  elle  les  fait  souvent  mourir;  cette  fumée , 
leur  entrant  dans  la  gorge,  surtout  lorsqu'ils  chantent,  les 
éiouffe  en  peu  de  temps. 

On  trouvera  peut-être  que  nous  jious  sommes  trop  éten- 
dus sur  cet  oiseau  ;  mais  c'est  le  plus  charmant  de  tous;  c'est 
un  captif  auquel  s'intéresse  la  ^us  belle  portion  du  genre 
humain ,  qu*on  voit  dans  presque  foos  nos  appartemens,  qui 
naît ,  vit  et  meurt  dans  notre  domicite  ^  et  qid  ne  pciu  exis- 
ter sans  nos  soins. 

Nous  ajouterons  que  les  serins  sont  techerij^spi^  tous  les 
peuples  ;  qû*on  les  voit  dans  le  nord  et  le  midi  de  l'ançieR 
continent ,  et  qu^on  les  retrouve  en  Améri«|ue  depuis  de  Ca- 
nada jusqu'à  Cayenoe  ,  et  prohaMement  dams  tooé  les  lieux 
qu'habitent  les  l^uropéens.  Ils  sotit  restés  captifs  dans  leà 
pays  flrèids  et  tempérés  de  cette  vaste  cmitrée  ;  mais  l'on 
prétend  que  dans  quelques  Amillèt^  ^  il  en  est  qui  se  sont 
échappés,  ont  muftiplié  entibertë^  et  y  ont  yroduti  iioe 
nouvelle  race.'  (v.) 

SEBINGA.  On  dominé  ce  nom,  k  CayeuM ,  l  I'Hétée^ 

SERINGAT,  r.  StâitfeA.  (tj^.) 

SËKINfE.  Sous-genre  de  pkntes:  ^rmosë  par  Aafinejs» 
que,  Florutede  la  LomsiAne,po^rpta6eriaKaiaiXAJFl:ua«' 

LES  OPPOSÉES.  (B.) 

SÉRIOLE ,  Stnêh.  Grtndp«îsson  de  la  Mitdittfra^tiée, 
que  KisÈo  nrôit  placii/peniiri  les  C^9laï9K(  Cofoum  DrnnmUy^ 
mats  que  Otvîer-ereift'datts  le  «as  4e£>rmtr  «n  seus-»§€;iMr^ 
parmi  les  ScoitMfiB ,  sous  la  «eule  e^nsidiérMîoii  q«t  les 
lignes  latérales  âéni  geniiee  d'élues  si  pèti^esit  !f»'eU«f 
forment  à  peitte  Me  eerine.  (s.) 

SÉRIOIifi,  «Afi^/a.  Genre 4e  plantes  delà  syi^^né«W 
polygamie  ^le^^t  de  la  famitte  des  chicoracées  p  i4^  les 
caractères  offrent  :  un  calice  siosple  y  pol^rpbyli^  9  prest 
<iaç  ^al;,uaaDtee|Md«^affalde  {Uilleti^»^  ^fupportai^  ^es 


48  S  E  R 

demi-fleurons  hermdj^hroditesy  dentés  à  lear  sôtaunét;  plu^ 
sieurs  semences  surmontées  d'aigrettes  plumeuses  et  sti- 
jpitées. 

Ce  genre  ,  aux  dépens  duquel  Richard  a  établi  celui  qu'il  a 
appelé  RoB£iiTiE,renferme  quatre  plantes  annuelles,  à  feuilles 
aftemeSf  la  plupart  radicales ,  et  à  fleurs  portées  sur  de  longs 
pétioles  9  qaon  trouve  dans  les  parties  méridionales  de  TEu- 
rope  ,  mais  qui  ne  présentent  rien  de  remarquable.  (B.) 

SERIOUTOU.  Deux  variétés  de  Citrgïi;  portent  ce 
nom  aux  environs  de  Nice  ;  Tune  ,  le  seriotUou  doux  ou  bi*- 
garadier  rugueux ,  a  le  fruit  revêtu  d'une  écorce  épaisse , 
chagrinée,  rugueuse;  sa  pulpe,  est  d'un  goût  douceâtre  »  qui 
se  cnange  en  une  saveur .  amère  rebutante.  La  seconde  va- 
riété est  le  serioutou  uni  ou  bigaradier  à  fruits  glabres  ;  son 
fruit  a  l'écorce  unie  ,  et  une  saveur  douce ,  fade ,  légèrement 
amère.  Ces  deux  citron»  sont  les  càrus  vulgaris  rugosa ,  et 
dirus  vulgaris  giaberrima  de  Risso.   (LN.) 

SERIPHIUM.  Dioscoride,  en  traiunt  des  ^£5111^^115 , 
en  distingue  trob  espèces:  le  pontique ,  le  marin  ou  seriphium^ 
et  le  sanionicon.  Ces  trois  plantes  étoient  remarquables  par 
leur  amertume  extrême ,  qualité  qui  rendoit  leur  infusion  dé- 
sagréable à  boire  ,  d'où,  peut-être ,  leur  nom  grec  à^absin-- 
ikion  tire  son  étymologie.  En  effet,  on  suppose  qu'il  est 
formé  de  la  particule  privative  a,  et  d'un  mot  grec  qui  signifie 
lioire  ;  '  alors  on  pourroit  traduire  ce  nom  par  imbuvable. 

La  première  espèce  à'alsirUhion  s'appeloit  aussi ,  suivant 
Dioscoride  ,  bathyfdcran  ;  c'étoit  une  herbe  commune  et 
vulgaire  y  dont  la  meilleure  croissoit  en  Cappadoçe,  aumonjt 
Taurus ,  et  dans  le  royaume  de  Pont.  Dioscoride  n'en  donne 
point  dé  description  ; .  il  s'applique  seulement  à  faire  con-^ 
noître  ses  nombreux  usages,fondés  sur  ses  qualités  astringen- 
tes, échauffantes,  diurétiques,et  sur  son  amertume.  On  Fom- 
•ployoit  soit  eli  nature ,  soit  en  mfusion,  et  on  en  préparoit 
une  huile  particulière  ^.  servoit  dans  les  mêmes  circoji^-^ 
tances. 

Uabsinihion  marine  ou  petit  absinthi^^  croissoit  en  abon- 
dance à  Taposiris  en  Egypte ,  où  les»prêtres  d^Isis  s'en  sér* 
voient  au  lieu  et  place  de  branche  d'olivier.  C'étoit  une  pe^ 
tite  herbe  menue ,  semblable  à  Vabro(anon  (  Aurqne  )  ,  of- 
frant «n  amas  de  petites  graines  entassées;  elle  étpît  ajouèr^^ 
contraire  à  l'estomac,  d'une  odeur  désagréable ,  astringente , 
assez  échauffante,  très- peu  laxative  ,  et  sgrtoiH  Vermifuge  ; 
ion  l'administroit  avec  les  alimens.  Le:  bétail  s'engraîs^oit 
beaucoup  en  mangeant  de  cette  herbe. 
^  La  troisième  espèce  iLob^inihium  croissott  dans  cette  par- 


s  E  R  <9 

tie  «les  GaUilcft  qui  avoisine  le  plus  les  Alpes  9  la  Satoie  et 
le  Dauphiné  ;  on  l'appeloit  sanionwqn ,  da  nom  du  pays  oiji 
elle  croissoit  ;  mais  i  comme  le  fait  obseiVer  Mattkiole  ,  il  est 
très-probable  qu'il  faut  Kre  centromeum ,  parce  que  les  an-» 
ciensbabitans  de  fa  Tarentaises'appeloient  Cf/i/rone^,  et  que 
c'est  dans  cette  partie  de  la  Sa?oie  que  d  '.voit  se  rencon* 
trer  le  saniomcon.  Cette  plante  avoit  les  mêmes  vertus  que 
le  4enp?uum,  et  ressembloit  k  Yabdnthion  de  la  première 
espèce^  excepté  qu^elle  étoit  moins  chargée  TIe  graines. 

Pline, qui  recônnott  aussi  trois  espèces  i'absinûiium^st  con- 
tente de  nommer  seulement  le  séktonicum ,  que  les  commen-^ 
tateurs  supposent  tirer  son  nom  de  celui  d'une  ancienne  villei 
Saintes  en  Saintonge.  La  seconde  espèce  est  Vabsiïdhion  poiê^^ 
tique ,  ainsi  nommée  parce  qu'elle  servoit  de  nourriture  aux 
bestiaux ,  dans  le  royaume  de  Pont.  G 'étoit  le  meilleur  dé 
tous,  selon  Pline,  et  il  étoit  beaucoup  plus  amer,  sans  compa* 
raison  ,  que  Vabsinihium  d'Italie  )  celui-ci  étoit  une  herbe  def 
plus  remarquables  par  ses  vertus  ,  et  par  la  facilité  d'en  pré- 
parer des  médicamens.  Cette  herbe  entroit  dans  les  sacri-*> 
fices  solennels  et  dans  les  cérémonies  du  peuple  romain. 

L'on  avoit  coutume ,  aux  fêtes  latines ,  qui  se  célébroient 
au  Capitole,  de  faire  boire  au  vainqueur  à  la  course  de» 
chars,  un  breuvage  composé  d'absinûdum.  «1Cet usage,  fatitob* 
server  Pline,  a  été  institué  sans  doute  pour  maintenir  en  bonne 
santé  le  vainqueur,  comme  étant  digne  de  vivre;  car  YahsinÛiium 
donne  du  ton  à  l'estomac;  on  fait  exprès  un  vin  à^absi¥Uhium,>*C»fï 
naturaliste  romain  développe  ensuite  les  usages  et  les  ver* 
tus  de  cette  herbe ,  et  se  trouve  en  accord  avec  l)ioscoride  : 
il  termine  ainsi  l'histoire  des  abdnthium  ;  «  Il  y  a  encore  une 
sorte  d^absinthium  marin  ,  qui  est  surnommée  seriphium  ,  dont 
le  meilleur  croît  à  Taposiris ,  en  Egypte.  Les  prêtres  dé  la 
tiéesse  Isis  ont  coutume  de  ne  pas  marcher  par  la  ville  ni  par 
la  campagne,  hausse  faire  précéder,  par  cérémonie,  d'une 
branche  de  cet  ahsinihium.  Il  a  les  feuilles  plus  étroites  que  le 
premier,  et  loin  d'être  aussi  amer  ;  il  est  contraire  à  Testo* 
znac ,  laxatif  et  vermifuge  ,  etc.  Il  n'est  question  ^  da03  Théa« 
phraste  ,  que  de  Vabsinihion  de  Pont. 

Galien  hç  parle ,  comme  Dioscoride ,  que  de  trois  sortes 
à'absinihmm  :  le  Cantique ,  le  vulgaire  ,  et  le  marin  ou  seriphium» 
11  donne  la  priorité  pour  l'ttsage ,  au  pontique ,  comme  plus 
aromatique  et  de  meilleure  odeur  ;  les  «utres  sortes  ayant 
une  odeur  fâchei]se  et  désagréable  ;  dd  reste  ,  il  s^accorde,. 
pour  les  propriétés,  avec  Dioscoride  et  avec  Pline.  Vabstn^ 
ihium  pontique  est  nommé  par  Me  sué  absinthe  romaine,  non 
pas  parce  qu'il  croit  en  Italie  ,  mais  bien  dans  la  Romanîe* 
.C'est  donc  à  tort  qu'on  a  cru  qu'il  avoit  voulu  désigner  l'ÂB- 


tû  s  E  ïl 

iSiïn[iaE  coimuï^E.  Fnclmias  ft  côittttiid  mie  erreur  iPnn  ftaitê 
genre  ;  car  il  dotine  la  ISgore  iù.  ihytàbrium  sophia  poar  le  5«- 
riphîiufn. 

C'est  9  à  ne  pas  etfi  douter,  deâ  plantes  composées  qae 
les  âïlciens  ont  connues  et  nommées  û^sin/ftium.  Nous  avons  va 
qu'ils  eti  indiquoient  de  plusieurs  espèces  ;  il  n'est  pas  aussi 
aisé  de  les  rajpprocher  de  nos  plantes  conntres ,  nais  on  peut 
iàisément  reconnjjltre  qjlie  ce  dévoient  être  pour  la  plupart,  et 
même  toutes ,  des  espèces  du  genre  artetnhia  des  botanistes 
niodérities ,  surtout  si  Ton  fait  remarquer  que  *Dioscoride 
prendpour  graines  les  peines  tètes  de  fleurs  de  ces  plantes^ 
disposées  ein  grappes  terminales. 

ijàbsinûiion  premier  dé  Dîoscoride,oa  le  commun  de  PKne 
et  de  Galién ,  est  notre  Absinthe  commone  (  artemisialah" 
sîhthium  ). 

U'absinihiitm  pontique  <m  seriphium  de  Di^scorièe  ,  est  peut- 
lire  ïart^mhla  ponîku.  Faisons  otserver,  cependant»  qu'il  est 
plus  cjue  probable  que  plusieurs  espèces  à^artetnisia  ont  dà 
être  confoudu^'s  sous  ce  n  om,et  que  Virne  distingue  ra&sîii^^iiiiii 
de  Pout,  ànstnphium.  Ainsi  donc  le  véritable  â5.5m/M'iim  de 
Pont  nVioit  pas  le  strtphîum  des  Egyptiens;  celui-ci  a  pu  être 
Varlemîsîa  ûâorathsima  tic  Desfontaines, ou  J'a(rAi//i?ii  œgypiiacaf 
eu  lt&  Urtemàia  judaica  oMsatUonlcû^  etc.  Les  botanistes  mé- 
decins qui  ont  lesprernîcrs  commenté  les  anciens  ,  «ont  d'o- 
piniûns  très-dîvcrses  à  ce  sujet  :  Da[lech)amp  cite  le  SantO" 
7i/ia  squarrosa  ;  mais  ils  n'ont  pas  manqué  de  reconnottre 
que  bien  des  espèces  àarteifiisia  pouvoient  remplacer  le  serê- 
phmm\  ainsf  ils  ont  :  i>^  Vabsinihiutn  ^fr//>^iiim.desBelges,  qui 
étoît  Vartemhlti  manUma\  :i,^Vabs,  seHph.  des  Français ,  ou  ar^ 
itmma  gailica;^.^  le  i^mphium  d'Allemagne  de  Tragus,  qui  est 
le  shymhrium  sophica^  eic.  Les  mêmes  doutes  régnent  à  l'é- 
gard de  VaLsinthitim  santonicum.  Si  c'est  une  plante  de  Savoie 
qu'a  voulu  désigner  Dioscoride,  on  peut  croire  qu'il  s'agiroit 
de  VarUmisia  'pallesiaca  ,  encore  très-célèbre  dans  les  Alpes; 
&i  c'est  une  plante  âes|environs  de  Saintes  ,  ne  seroit-ce  pas 
ïoHendsiàpàtniaia^ljSitnk?  Aa reste,  il  en  est  de  cette  plante 
des  anciens,  comme  de  la  précédente  ;  on  loi  asubstitué,  dans 
l'usage,  des  plantes  du  même  genre ,  et* de  mêmes  propriétés ^ 
ainsi  :  i.^ Uabsint,  sanionicum  de  Judée  ,  ou  seheha  des  Arabes , 
est  VarUmisia  juddica  ;  2.<^  Vabstnt.  sant,  d'Alexandiie  ou  Se- 
HENTIKE  ,  ou  semen  sanctum  ^  ou  seriphium  d* Alexandrie^  est 
Vartemisia  santordca ,  L.  ;  Vabs,  sont.  d^Egypte  est  VachUlea 
oRgyptiaca^  L.,  etc.  Nous  ne  ferons  pas  d'autres  citations,  mais 
nous  reviendrons  seulement  sur  l'emploi  du  mot  seriphium  , 
qui  fait  le  sujet  de  cet  article.  L'on  voit,  d'après  ce  qui 
précède^  qu'il  désigne  peut^-^tre  chez  les  anciens  pne  espèce 


s  E  R  Si 

t^4niemism^  etnnepînite  trèâ^coiiiraepar  éai;  aifisi  Linnsaf 
aaroit  pn  s^en  servir  poar  désigner  celle  4^6  arlerttsia  qiii  poar« 
rolt  avoir  été  Taocien  seripfUu'^i  i'a  préféré  nommer seriphium 
im  genre  du  Cap  de  Bonne  Espérance ,  très -voisin  Ju  stoebé 
et  àeVûrUmisia^  et  quin'esl  pas  adopté  partoos les  botanistes. 
Adanson  le  réunît  à  son  ^ago  ,  et  Willdenow  ic  4:onfoBâ  . 
avec  le  sioelfi,   en  rapportant  uiie  espèce  au  genre  ariemisia. 

SÉRIQPE  ,  F.  Cérique.  (s.) 

SERiS.  Dioscorî4e  mentionne  sous  ce  nom  pirisiéurs  plani- 
tes,  qui  parotssent  être  nos  chicorées  sauvage^  et  des  jar-^ 
i^ins,  et  leurs  variétés.  Le  texte  de  Dioscoride  parait  altéré  ed 
tette  partie  5  4:ar  il  est  très«di(Bis  ;  on  y  reconnoh  néan* 
moins  ^ue  cet  auteur  admet  les  espèces  et  variétés  suivantes 
de  seris, 

\.^  Le  sens  saunage  ^  subdivisé  en  deux  variétés  i  dont  uoé 
^  nommée pkris  et  cichorion;  et  une  autre  cultivée,  qui  avok  les 
feuilles  plus  larges  et  de  meilleur  goût  que  celles  du  sens  été 
jardin, 

3.^  Le  seris  de  {ardin  également  partagé  en  àefix  variétés  ^ 
Tune  à  feuilles  larges ,  semblables  à  la  laitue  y  et  Tautre  k 
feuilles  plus  étroites  et  amères  au  goàt. 

La  première  espèce  edt  notre  chicorée  saqvage ,  r.ichonuni 
intybus ,  L. ,  et  la  deuxième  notre  endive,  cichorium  endioia^  L.^ 
dont  unf  variété  à  feuilles  étroites  est  nommée  indhiola  (pe^ 
fite  eiDdive),  et  scariola,  comme  qui  diroit  pi^ite  chicorée»  11  né 
faut  pas  la  confondre  avec  le  iaduca  scarloia  »  L. 

Dioscoride  fait  observer  que  les  Seris  sont  astrîngetis  et 
rafraîchissans  ,  et  des  plantes  amères. 

Pline  et  Théophraste  se  servent  du  mot  intybus  pour  dé- 
signer lés  chicorées.  Pline  est  celui  qui  s'est  le  plus  étendu 
sur  leur  chapitre  ;  mais  il  en  parle  d'une  manière  diffuse  et 
entrecoupée  ;  il  y  a  un  iniyhus  sauvage  ,  appelé  ^^r  quelques 
auteurs  latins  aj7i6ii^«ia.  Les  Egyptiens  lui  dènnoient,  selon 
Pliue  ,  le  nom  de  cichorium^  et  leur  seris  éioxiVinlybùs  des  jar- 
dins ,  plante  plus  petite  que  Tautre  espèce ,  et  senïblàble  à 
la  laitue.  Pline  en  distingue  deux  variétés ,  dont  îme  crois- 
jfeoit  sans  culture  et  étoit  plus  brune  ,  meilleure,  et  ne  se 
rencontrait  qu'en  été  ;  l'autre  variété  étoit  plus  blanche  ,  et 
une  plante  d'hiver  -.l'une  et  l'autre  étoient  stomachiques,  rafraî- 
chissantes et  résolutives ,  et  on  les  mangeoit  en  salade. 

La  première  espèce  des  i/i/y/>zi5  ou  la  sauvage,  étoit  appelée, 
suivant  Pline ,  ckreston  et  pancration^  par  plusieurs  auteurs  j 
àk  cause  de  ses  vertus  salutaires  k  la  sauté  de  l'homme  ;  c'^- 
^oit  un  paissant  emménagogue. 

Pline  distingue  un«  troisième  espèce  SUntybus  sauvage  % 


ti  s  E  R 

larges  feiiilfes ,  que  les  Grecs  appeloient  hedfpnoU  ;  ee\ié 
herbe,  mangée  crue^  passoît  pour  avoir  la  propriété  d'arrêter 
les  dévoiemens ,  les  écoulemens  spermatiques ,  les  dyssente^ 
ries,  et  de  guérir  les  ulcérations  intestinales.  D'autres  croient 
que  cette  plante  est  le  ^isSE^LVi^leontodantaraxacum^  auquel 
on  a  rapporté  aussi  Vaphaca  de  Théophraste,  plante  tellement 
amère  qu'il  étoit  impossible  d'en  manger.  Elle  fleurissoit  tout 
à  coup  ,  et  sa  (leur  se  changeoit  aussitôt  en  aigrette  qui  vol- 
tigeoit  dans  les  airs  ;  ses  fleurs  se  succédoient  rapidement 
pendant  Thiver,  le  printemps  et  l'été.  (LN.) 

SERIS.  Schwencfeld  désigne  ainsi  le  Tarin,  (v.) 
SERISSE ,  Serissa.  Arbrisseau  très-rameiix  ,  à  feuilles 
opposées ,  réunies  à  leur  base  par  une  gaîne  ciliée ,  comme 
épineuse  ,  persistante  ,  et  à  fleurs  axillaires  et  solitaires  anic 
sommets  des  rameaux  ,  qui  forme  un  genre  dans  la  pentan* 
drie  monogynie  ,  et  dans  la  famille  des  rubiacées. 

Ce  genre  offre  pour  caractères  :  un  calice  très-petit,  à  qua-^^ 
tre  ou  cinq  divisions  ;  une  corolle  infundibuliforme ,  à  tube 
cylindracé,  velu  en  dedans,  k  limbe  àquatee  ou  cinqlobes^ 
aigus  ;  quatre  à  cinq  étamines  à  anthères  presque  sessiles  et 
presque  peltées  ;  un  ovaire  inférieur ,  surmonté  d'un  style 
bifide  y  à  stigmate  simple  ;  une  baie  à  deux  semences.  ^ 

he^serisse  est  la  même  plante  que  le  Lyciet  du  Japon  ,  de 
Thunberg;  le*DYSODE  fascicule  de  Lonreiro  ;  le  Buchoz 
COPROSMOÏDE  de  Lfaéritier.  Il  croît  dans  les  partie»  orien^ 
taies  de  l'Inde  ,  et's'élève  de  trois  à  quatre  pieds.  C'est  à 
faire  des  haies»  qu'il  s'emf^loie  le  plus  généralement.  On  le 
cultive  dans  les  jardins  de  Paris.  Il  est  d'un  bel  aspect ,  mais 
Bes  feuilles  froissées  répandent  une  odeur  très-désagréa^ 
ble.  (B.) 

^  SERIVAN.  Nom  de  rOaTOLAN  de  koseaux,  en  Pié- 
mont, (y.) 

SERJANIA  de  Plumier.  V,  Paulunia  et  Sériane.  (ln.) 
SERMONTAlSE.  Nom  de  la  Livèche  ligustique.  (b.) 
SERMONTANUM  de  Césalpin.  C'est  le  ligusUcum  siler^ 
Linn.  (LN.) 
SERO.  A  Nice  ,  c'est  le  Labre  paon,  (desm.) 
SERO, SEIRO.Noms  provençaux  de  la GRnrEDRAiNE.(v.> 
SEROKA.  C'est  le  PoLyGALA  seneca.  (b.)      ' 
SERONI.  Les  Malais  donnent  ce  nom  à  FArmoise.  (b.) 
SEROTINE.  C'est  le  nom  d'une  espèce  de  Chaute-sou* 
RIS  de  noire  pays.  V.  l'article  Vespertïlion.  (desm.) 

SEROTINE  (  GRANDE  )  DE  LA  GUYANE.  Autre 
Chéiroptère  d>i  genre  Vespertïlion.  (desm.) 

SEROUDELIO.  Dans  le  midi  de  la  France ^  on  donne 
ce  nom  au  Seigle  de  mars*  (desm») 


s  E  R  M 

^ERP£,  GasUropUcus.  Poisson  da  golfe  du  Mexique ,  Te-* 
gardé  par  Gronovios,  en  titre  de  genre,mal  ii  propos  rapporté 
aux  Saumons  et  aux  Clupées  ,  et  que  Lacépède  a  caracté- 
risé par  un  corps  très- comprimé  ;  un  ventre  tranchant  cl 
courbé  en  demi-cercle  ;  deux  |^ageoires  dorsales  ;  les  ven- 
trales extrêmement  petites. 

Rîsso  nous  a  fait  connoître,  dans  son  ouvrage  intitulé  Ich' 
ibyologie  de  Nice,  trois  nouvelles  espèces  de  ce  genre,  savoir» 
la  Serpe  crocodile  et  la  Serpe  humbolot,  qui  constituent 
aujourd'hui  le  sous-genre  Scopèle  jie  Cuvier ,  et  la  Serp« 
PETITE  bouche  9  que  ce  dernier  regarde  comme  le  type  d'ua 
genre  qu'il  a  appelé  Microstome.  (b.) 

SERPENS  y  Serpentes,  Ophidiens  des  méthodistes.  Par- 
mi toutes  les  espèces  d'animaux  dont  la  nature  a  comme  pa^ 
semé  la  terre  ,  il  est  une  famille  redoutable  par  les  armes 
dont  quelques  indiridus  sont  munis  ,  et  par  la  seule  terreur 
dont  ellelfrappe  tous  les  êtres  vivans.  Pourquoi  l'aspect  da 
^er)9^ii/ épouvante-t>il  taus  les  animaux  p  Ceux  même  qui  n'ea 
connoissent  point  le  danger,  ou  qui  n'ont  guère  il  redouter 
leurs  atteintes ,  sont  effrayés^  la  vue  de  cette  bête  rampante; 
et  cette  sensation  est  générale  chez  presque  tous  les  quadru«>^. 
pèdes ,  les  oiseaux  et  les  reptiles  (  excepté  les  serpens  eux- 
mêmes  ).  Elle  dérive  de  la  même  source,  que  cetle  frayeur 
subite  qui  saisit  un  jeune  chien ,  à  l'aspect  du  premier  ioup- 
qu'il  voit  de  sa  vie  ,  et  que  l'antipathie  du  chai  pour  la  souris , 
etc.  C'est  un  instinct  inconnu ,  qui  dit  à  tout  être  de  copser- 
ver  son  existence ,  en  lui  montrant  ses  ennemis  natuVelSt 
Sans  doute  ,  l'homme  peut  aisément  maîtriser  cette  frayeur, 
en  considérant  sa  puissance  et  ses  armes  ;  cependant ,  il 
n'est  presque  jamab  capable  de  résister  à  la  subite  impresn 
sion  que  lui  cause  un  reptile  qui  se  dresse  en  sifflant ,  le  re- 
garde ,  l'œil  étincelant ,  la  gueule  enflammée ,  la  dent  prête 
à  la  mort ,  et  la  langue  savourant  d'avance  le  sang  d^si 
victime.  Le  naturaliste  reconnott  aussitôt  l'espèce  ,  et 
distingue  d'un  coup  d'oeil  l'animai  innocent ,  du  serpent  ve-* 
i^meux  ;  il  connott  le  remède  et  la  source  du  mal ,  s' avance 
sans  craiqte,  et  se' repose  avec  sécurité  sous  ronû>rage  des 
forêts  ,  en  admirant  les  richesses  de  la  nature ,  tandis  que  le. 
aerpent  rampe  à  ses  pieds  ,  au  niilieu  des  feuilles  morte», 
qu'il  agite. 

Dé  tout  temps ,  cet  animal  fut  l'emblème  de  la  prudence , 
à  cause  de  sa  timidité.  On  a  peut-êtr«  même  comparé  cette, 
vertu  timide  à  la  progression  souple  et  ondoyante  de  ce. 
reptile ,  de  même  que  le  caractère  mâle  et  fier  du  lion  dé^ 
iMgna  de  tout  temps  la  force  et  le  courage.  Comme  le  serpent 
l^it  long'temps'i  et  sen^ble  se  rajeunir  chaque  printemps  9  ei^ 


H  vS  E  R 

cliange»|if  d'épidérme  ,il  de?int  aussi  lesymbole  derëternifi^, 
et  on  le  roaja  eii  cercle,  pour  eiprîmer  que  ie  temps  n'a  ni* 
commenceinent  ni  fin  ,  et  qu'il  retourne  perpëtuellemexit 
aur  ses  traces.  Sa  marche  insinuante  désigna  les  qualités 
d*une  douce  et  persuasive  élojquence  ;  aussi ,  étoit-il  Torne- 
ment  du  caducée  de  Mercure*;  et  la  première  mère  du  genre 
humain  fut  séduite  par  cet  animal  hypocrite  et  trompeur  :  em- 
blème ingénieux  de  la  vaine  curiosité  qui  tourmente  Thomme, 
et  Tentraîne  dans  le  précipice  du  crime',  sous  Tapparence  d« 
bien.  Enfin  ,  les  Grecs  couvrirent  de  serpens  la  tête  des 
Euménides;  ils  en  armèrent  la  main  des  Furies.  Le  serpent 
Python^  né  après  le  déluge  de  Deucalion^  et  tué  par  Apollon, 
est  Tallégorie  des  maladies  contagieuses  des  pays  humides , 
que  dissipe  Tardeur  de  Tété  ;  c'est  ainsi  que  la  peste  cesse  e<i 
Egypte  ,  au  solstice  d'été.  La  coulewre  prudente  orna  jadis  (e 
bâton  d'Esculape  pour  désigner  la  circonspiection  qu'on  doit 
apporter  dans  le  traitement  des  maladies  ;  elle  reçut  la  noor^ 
nture  de  la  déesse  de  la  santé  (  Hygie),  pour  marquer  que 
la  tempérance  dans  le -boire  et  le  manger,  est  la  source  d'uqe 
longue  vie.  Toutes  ces  fables  ingénieuses  annoncent  que  les 
anciens  avoient  mieux  observé  que  nous  les  mœurs  des  ser-^ 
pens.  Cet  animal  est  même  un  objet  de  vénération  chez  plu- 
sieurs peuples  d'Afrique  el  d'Amérique.  Au  royaume  de  Joi-» 
da  ,  on  adore  la  coîdeuçre  daboîe ,  le  serpent  deoin  ,  etc.  Ce 
sont  les  fétiches,  les  dieux  familiers  de  ces  peuples  supersii- 
tîeux«(  Desmarchais  ,  dans  VHist,  génér.  des  Voyages  ,  t.  xiv, 
p.  36g  ,  édit.  in- 12  ).  Au  Malabar,  on  vénère  le  serpent  à 
lunettes ,  et  on  ne  lue  aucune  couleuvre  (  HisL  gêner,  def 
Voyages  y  t.  XLiil,  p.  34i ,  seq.  ),  Seroit-ce  l'impression  pro- 
fonde de  la  frayeur ,  qui  auroit  établi  ces  opinions  î 

Ësse  deosfecit  timor,  quâ  nempè  rcmolâ 


— ^  TeiTipla  ruent. 


Quoiqu'il  en  soit ,  considérons  les  serpens  en  eux-mémesy 
leur  nutrition ,  leurs  «mours  et  leur  genre  de  vie  ;  car  on  4 
exagéré  bien  des  choses  au  sujet  de  ces  animaux. 

De  la  j^ature  et  de  VOrganisaiîon  des  serpens. 

Tout  le  monde  connott  la  forme,  extérieure  des  serpens. 
Leurs  organes  internes  lui  correspondent  :  ils  sont  tous  pro-» 
longés ,  et  pour  ainsi-dire  tirés  à  la  filière.  Leur  squelette 
est  formé  d'un  très-grand  nombre  de  vertèbres  très^mobiles^^ 
et  àt  côtes.  Il  n'y  a  point  de  sternum  dans  les  véritables  ser* 
pens;  mais  on  en  trouve' eticore  chez  Vorpet.A^ophîsaure  ou 
les  anguh  ,.qui ,  par--là ,  se  rapprochent  dés  lézards  ,  seps  ^ 
(etc.  (  Mich.  Oppel ,  Mém.  mr  les  ophidiens ,  AanaL  Mm/ 


s  E  R  55 

A^Hîst.  nat  ^  tom.  xvi ,  p.  a5S«  )  De  même ,  les  angnis  ont 
encore  une  membrane  clignotante  ,  ou  troisième  paupière 
i^ai  manque  aux  vrais  ophidiens.  Ceux-ci  ae  mQntteqt  ni  o$ 
du  bassin ,  ni  conduit  extérieur  des  oreilles ,  ni  c^^rapace  ou 
plastron ,  comme  les  autres  reptiles.  licur  corps  est  protégé 
par  des  écailles^ excepté  chez  lescécilies^qui  se  rapprochent, 
par  beaucoup  de  caractères  ^  des  batraciens.  Les  orvets  et 
ophisaures  pressentent  en  effet,  spus  la  peau,4^s  vestiges  d'os 
dubassin,  une  omoplate ,  et  même  un  rudiment  de  clavicule, 
tant  ce  sont,  pour  ainsi  dire,  des  lézards  imparfaits ,  ou  des 
serpens  qui  veulent  le  devenir.  Tous  ont  aussi  au  cœur  ieux 
oreillettes ,  ainsi  que  les  sauriens  ou  lézards  ;  deux  ovaires , 
chez  les  femelles  ,  et  une  verge  double,  par  fois  mvriqnée  f 
chez  l^s  mâles  ;  mais  un  seul  poumon  bien  développé  ,  Tau-- 
tre  étant  oblitéré  et  placé  inférieurement. 

Les  véritables  serpens  se  distinguent  «  i.®  en  ceux  dpnt  1^ 
mâchoire  inférieure  est  articulée  immédiatement  an  crâqe , 
et  dont  la  tête  n'est  pas  plus  grosse  que  le  corps  ou  même  mxt 
la  queue,  de  soite  qu'ils  sont  les  plus  cylindriques  et  ont  1 1|-- 
nus  presque  à  l'extrémité  du  corps.  On  croiroit  qu'ils  ont  une 
tête  À  chaque  bout,  parce  qu'ils  pCMvent  égaleipent  marchef 
en  avançant  et  en  reculant ,  ce  qui  les  a  fait  nommer  amphis" 
bènes  par  les  anciens,  ou  double-marcheurs.  Ils  ont  de  petits 
yeux ,  une  courte  langue ,  nulles  dents  ^  venin  ^  un  sei^l  pou* 
mon.  Par  celte  articulation  de  leurs  mâchoires ,  ils  ne  ppa-' 
vent  point  avaler  de  grosse  proie  comme  les  suivans. 

2.<>  L^  serpens  proprement  dits  ont  le  pédicule  4^  lear 
mâchoire  inférieure  mobile  ,  suspendu  à  un  os  analogue  a^ 
mastoïdien ,  pour  l'ordinaire  ,  lequel  n'est  adhérent  ^u  crân^ 
qu'au  moyen  de  ligamens  et  de  muscles  extensibles.  Les  o^ 
maxillaires  de  chaque  c6té  ne  s'unissent  en  devant  qfie  par 
des  ligamens;  de  là  vient  que  ces  reptiles  ont  la  plus  grande 
facilité  d'avaler  des  animai»x  trois  fois  plus  gros  qu'eux  \  car 
leur  œsophage  peut  s'élargir  aiissi  complais^ment.  Nos 
couleuvres  avalent  sans  diffioalté  de^  crapauds ,  des  rats  9  ^^ 
mulots,  etc.  Mais  les  gros  serpens  des  Indes  ep^louti^s/ept 
4es  chèvres ,  àt%  cer& ,  etc.  £n  outre ,  Us  os  paldtm9,plu3  o.u 
moins  mobiles  aussi ,  sont  armés  de  petites  dents  recour- 
bées en  arrière  pour  arrêter  leur  proie.  Alais  comi^  la  grns^ 
«eur  de  cèlle-ei  pourroit  étouffer  les  serpens  qjui  sont  long- 
temps à  i'auraier ,  la  nalure  h^  donna  une  trachée-artèr.e 
longue ,  toute  cartilagineuse  et  en  anneaux  ,  afin  4e  résister 
à  la  pression,  et  de  laisser  passer  l'air  pour  ^espjrer;  iji  nV^ 
guère  qu'un  seul  poumon  avec  un  vesitige  du  seçopA* 

Parmi  ces  serpens  k  mâchoires  jpi^biles ,  le^  nns  ne  sont 
point  munis  de  crochets  venimeux  9  mais  seulement  4^  dents 


56  S  E  R        * 

fixes,  non  creuses,  en  quatre  rangées,  ordinairement,  à  1â 
ipâchoire  supérieure  et  aux  arcades  palatines ,  et  deux  rangs 
à  l'inférieure.  Tels  sont  les  genres  iortnx,  boa^  qui  deviennent 
fie  la  taille  énorme  de  quarante  pieds  et  peuvent  avaler  même 
des  bœufs 9  dit-on;  les  erix^  les  erpeion^  et  surtout  aussi  les 
fcouleuvres  qu'on  distingue  en  pythons ,  grands  serpens  d^eau, 
en  hurria  ,  en  dipsas ,  çn  couleuçres  proprement  dites,* et  en 
acrochordes  ,  qui  ne  sont  point  dangereux,  cdmme  on  le 
çroyoit. 

Il  y  a  deux  sortes  de  serpens  venimeux  :  d'abord  ceux  qui 
possèdent  des  dents  maxillaires  à  peu  près  semblables  à  celles 
des  couleuvres  précédentes ,  quoiqu'en  moindre  nombre  à  la 
rangée  extéiç^^ ure  ;  mais  la  plus  postérieure  de  ces  dents  est 
fort  longue,  creuse  ,  posée  sur  une  vésicule  à  venin, ^t  fait 
ainsi  des  blessures  funestes.  Tels  sont  les  serpens  des  rocbes, 
des  Indes,  ou  bongares  de  Daudin  ((aux  ho^s ^  pseudoboa 
d'Oppel)  ,  les  irimérésures  de  M.  Lacépède,  les  hydres  on 
serpens  d'eau  (^hydrophis,  Daudin),  et  les  chersydres  de 
M.  Cuvier;  ces  espèces  aquatiques  ont  la  queue  aplatie  en 
rame ,  et  de  très-petites  écailles  sur  le  corpS.  On  en  trouve 
dans  les  eaux  douces  et  dans  la  mer ,  et  on  prétend  qu'il  en 
existe  ipême  des  espèces  d'une  grandeur  colossale ,  quoique 
nous  soyons  loin  d'ajouter  foi  aux  histoires  d'énormes  ser- 

Îens  marins ,  racontées  par  des  navigateurs  et  accueillies  par 
^ontoppidan  et  d'autres  auteurs  crédules. 
Les  plus  venimeuiç  des  serpens  sont  remarquables  par  la 
singulière  organisation  .de  leurs  mâchoires  et  de  leurs  crochets 
à  venin.  Un  long  pédicule  osseux,  analogue  à  l'apophyse 
ptérigoïde  de  l'os  sphénoïde,  et  fort  mobile,  soutient  les 
os  maxillaires  supérieurs  qui  portent  une  dent  longue ,  aiguë, 
crochue ,  fistuleuse  qu  creusée  d'un  canal  et  posée  sur  une 
glande  située  au  dessous  de  l'œil.  Cette  glande  sécrète  une 
humeur  venîmeiise ,  jaune  ,  qui  n'est  ni  acide  ni  alcaline  au 
goAt,  comnie  s'en  est  assuré  Fontana.Quand  l'animal  ne  veut 
pas  blesser  de  son  yenin,cette  dentse  courbe  ou  se  cache  dans 
un  repli  de  la  gencive.  Derrière  ce  crochet  redoutable,  il  en 
existe  d'autres  plus  petits  successiven^nt ,  destinés  à  rempla- 
cer le  premier,  qui  se  casse  souvent  dans  la  plaie  qu'il  fait* 
Ces  crochets  venimeux  ne  sont  point,  à  proprement  parler, 
mobiles  eux-mêmes,  mais  bien  l'os  qui  les  soutient.  Il  y  a 
d'autres  dents  non  venimeuses,  en  outre ,  chez  ces  serpens  f 
mais  seulement  deux  rangées ,  aux  os  palatins. 

La  tête  de  ces  animaux  parpît  triangulaire  ou  élargie  aux 
côtés,  parce  que  les  crochets  prennent  plus  d'espace.  Lsi 
langue  est  aussi  fort  prolongée  parmi  ces  espèces ,  et  le  go- 
sier trè»-dilatable.  Il  n'y  a  jamais  de  crochets  à  veotn  qu'à  1% 


s  E  R  57 

Tnâclioire  sopërSeore.  La  nature  a  rendu  ces  espèces  vivipares» 
ou  plutôt  ovovivipares  (  Fwez  GEuF  );  car  leurs  œufs  éclo- 
sent  dans  le  sein  maternel;  de  là  vient  le  nom  de  vipères f 
contracté  de  vivipare  (  bien  qu'il  y  ait  aussi  des  serpens  non 
venimeux  qui  soient  vivipares  ). 

Les  genres  les  plus  venimeux^sont ,, comme  on  sait^  pria— 
'cipalement  les  crotales  ou  serpens  à  sonnettes,  les ^scy taies , 
lachesb  tUcenchris  ,  acanthopms  de  Daudin;  le  langaha  de 
Bruguière,  les  vipères  ^  les  trigonocéphales ,  les  plalures  on 
queues ^Za^ y  aussi  serpens  aquatiques;  les  naja  ou  serpent 
à  lunette  qui  rehffent  leur  cou  dans  la  colère  ;  les  elaps ,  etc. 

On  fait  une  distinction  particulière  de  serpens  à  peau  nue 
ou  sans  écailles,  qui  se  rapprochent  par  plusieurs  caractères 
des  batraciens,  et  qu'on  a  m%ne  classés  parmi  ceux-ci  :  telles 
sont  les  cécilies,  ainsi  appelées  à  cause  de  Textrêifte  petitesse 
àe  leurs  yeux  qui  les  rend  aveugles.  Elles  ont  des  cotes  si 
courtes  qu'on  n'en  voit  q^e  des  rudimens;  leur  peau  est  hu-» 
mide  et  visqueuse  comme  chez  les  salamandres  ;  l'anus  est  aa 
bout  de  la  queue.  Le  crâne  s'unit  à  la  première  vertèbre  par 
deux  condyles ,  comme  dans  les  tritons  et  salamandres  ;  les 
vertèbres  s'articulent  par  des  côaes  creux  pleins  d'un  carti- 
lage ainsi  que  çhe?  les  poissoi}s.  Ce  ne  sont  pas  des  animaux 
venimeux  ;  ils  paroissent  vivre  dans  le  voisinage  des  eaux  » 
et  féconder  leurs  œufs  hors  du  corps  ^  comme  les  batraciens. 

L'on  compte  à  peu  près  un  sixième  on  un  cinquième  de 
serpens  armés  de  ces  traits  dangereux.  Daudin  a  compté 
quatre-vingts  espèces  venimeuses  ,  et  deux  cent  trente-trois 
non  venimeuses.  Parmi  les  quarante-trois  espèces  décrites  â 
la  côte  de  Coromandel  par  Bussel ,  sept  sont  dangereuses. 
£n  Amérique,  il  existe  à  peu  près  un  cinquième  de  races  for- 
midables  par  leur  venin ,  et  un  quart ,  en  Europe  ;  les  autres» 
innocentes  créatures ,  rampent  tranquillement  sur  la  terre  » 
profitant  quelquefois  de  la  terreur  qu'inspirent  les  espèces 
venimeuses,  et  portant  souvent  la  peine  non  méritée  d'un 
crime  dont  ils  ne  sont  pas  coupables^  Au  contraire,  ils  nous 
débarrassent  d'une  foule  d'insectes  nuisibles,  de  crapauds 
immondes^de  souris,  de  rats,  de  mulots,  et4'autres  animaux 
^  rongeurs.  Ils  peuvent  même  s'apprivoiser,  s'affectionner» 
s'attacher  par  une  sorte  d'amitié  aux  personnes  qui  en  pren* 
nent  soin;  et  ces  exemples  ne  sont  pas  rares  au  midi  de  TI* 
falie  et  en  Asie.  Des  femmes  rendebt  domestique  la  couleu- 
vre à  collier;  elles  la  portent  autour  de  leurs  bras,  elles  la  ré- 
chauffent dans  leur  sein ,  et  s'en  font  suivre  dans  leurs  pro« 
menades.  Je  rappellerai  à  cette  occasion,  que  j'ai  vu  un  ca- 
pucin prendre  dans  ses  mains  les  crapauds  les  plus  hideux, 
^t  les  caresser  sans  en -éprouver  le  moindre  mal.  F.  les  rc« 


58  S  E  R 

mèdes  qu'on  peut  opposer  aux  morsures  des  Serpens ,  à  Târ* 
ticie  PoisoT^s  AiaMAUx. 

Tous  les  serpens  rivent  de  matières  anCmales ,  qu'ils  di- 
^rent  lentement  ;  car  leur  estomac  membraneux  est  foîble. 
C'est  peut-être  à  cette  cause  qu'il  faut  attribuer  l'odeur  fade 
et  nauséeuse  qu'ils  exhalent.  Les  serpens  des  Indes  répandent 
même  upe  vapeur  qui  fait  défaillir  le  cœur  y  et  que  les  nègres 
reconnoissent  de  fort  loin  ;  elle  ressemble  à  l'hakine  fétide 
de  quelques  personnes  qui  digèrent  mal ,  ou  ramassent  des 
mucosités  sales  dans  leur  estomac  par  de  mauvais  alimens. 
Comme  ces  serpens  digèrent  avec  lenteur /ils  mangent  rare^' 
ment ,  surtout  pendant  les  temps  un  peu  froids  ;  un  repas 
leur  suffit  pour  quelques  semaines ,  et  ils  ne  boivent  pas , 
•  car  ils  transpirent  très-peu  à  ciuse  de  leur  peau  épaisse  et 
écailleuse.  On  a  même  tenu  long-temps  des  serpens  dans 
des  vaseSf  sans  leur  donner  à  mangerfcequi  n'a  pas  empêché 
qu'ils  n'augmentassent  en  volume.  Des  boiquiras  ont  ainsi 
été  apportés  vîvans  d'Amérique  en  Europe  sans  manger, 

La  langue  des  serpens  est  ordinairement  fendue  en  deux 
et  pointue,  de  sorte  que  lorsqu'ils  l'agitent  dans  leur  gueule, 
il  semble  qu'ils  brandissent  deux  javelots.  Mais  cette  langue 
n'est  pas  dangci^euse ,  car  elle  est  incapable  de  piquer ,  et  n'a 

f>oint  de  venin ,  comme  le  suppose  le  vulgaire  en  disant  que 
a  calomnie  a'  une  langue  de  vipère.  La  trachée-artère  des 
serpens  est  composée  d'anneaux  entièrement  cartilagineux, 
qui  résistent  à  la  pression;  ce  {|ui.étoit  nécessaire,  puisque 
ces  animaux  employant  beaucono  de  temps  pour  avaler  en- 
tièrement une  grosse  proie  qui  remplit  toute  leur  gorge  , 
ils  n^auroient  pas  pu  respirer  pendant  cette  déglutition ,  si  la 
trachée-artère  eût  été  comprimée.  On  a  vu  des  serpens  de- 
meurer plusieurs  jours  pour  avaler  une  grande  proie ,  de 
sorte  qtie  la  partie  qui  étoit  arrivée  dans  l'estomat  étoit  di- 
gérée avant  que  les  portions  qui  étoient  encore  au-dehors  de 
ïa  gueule  eussent  été  entamées  ;  et  comme  cette  digestion  est 
très-laborieuse  ,  certaines  espèces  de  serpens  sont  plongées 
alors  dans  un  état  de  stapeur  et  d'insensibilité  qui  les  livre 
^ans  défense  à  leurs  ennemis. 

On  assure  que  nos  couleuvres  tètent  le  pis  des  vaches ,  et 
qu'elles  aiment  passionnément  le  lait.  J'ignore  jusqu'à  quel 
point  cette  assertion  est  fondée ,  car  il  y  a  peu  d'observateurs 
qui  aient  aperçu  ce  fait  ;  ce  sont  des  bergers ,  des  habitans 
des  campagnes  qui  peuvent  en  être  les  témoins;  mais  en  n<^ 

{)eut  pas  toujours  leur  accorder  une  entière  confiance ,  car 
eur  opinion  est  peu  vraisemblable. 

Xia  trachée-artère  cartilagineuse  des  serpens  donne  plu^ 


s  E  R  59 

Ae  forée  et  dlnlensîtë  k  leur  voîx;  aussi  ces  animaux  sifflent 
qoelqaefols  d'une  manière  effrayante  : 

Sîbila  lambebant  llngiiis  vVbrantibus  ora.  • 

surtout  au  temps  de  Pamour,  lorsque  la  chaleur  de  Tatmo- 
sphère  échauffe  le^rcôrps  et  communique  à  leurs  muscles  une 
nouvelle  vîgiieur. 

L'accouplement  des  serpens  se  fait  au  printemps,  par  un 
beau  soleil,  et  sur  un  terrain  nu;  lii,  dans  leurs  étreintes 
amoureuses,  ils  se  frottent  ensemble,  s'entortillent  et  se  joi* 
gnent  par  un  véritable  coït  ;  le  mâle  a  une  verge  double  ou 
fourchue ,  ainsi  que  la  langue.  Cette  verge  double  se  loge  dans 
une  gatne  près  de  Tanus;  ainsi  elle  féconde  à  la  fois  chacun 
des  deut  ovaires  de  la  femelle.  Quelques  espèces  sont  même 
pourvues  d'un  scrotum  épineux  qui  renferme  les  testicules ,  et 
ces  épines  servent  h  fixer  la  femelle  pendant  Taccouplement, 
qui  dure  plusieurs  heures.  Au  bout  de  quelques  semaines  la 
femelle  pond  ^es  oeufs  UQmbreux,  qu'elle  cache  dans  le  sable, 
sans  en  prendre  aucun  soin;mais  la  chaleur  de  la  saison  les  fait 
ëclore  dix  k  douze  jours  après.  Ces  œufs  sont  couverts  d'une 
coque  membraneuse;  la  mère  ne  les  perd  pas  de  vue,  chez 
quelques  espèces,  quoiqu'elle  ne  les  couve  pas.  Les  petits  en 
sortent  tout  parfaits,  traînant  encore  une  sorte  de' cordon 
ombilical  qui  se  détache  enfin.  Ils  cherchent  leur  nourriture 
•d'eux-mêmes,* et  l'instinct,  chez  eux,  supplée  à  la  connoîs- 
sance  et  aux  soins  de  leur  mère.  L'ovaire  des  femelles 
des  serpens  est  double  ;  chacun  a  un  long  oviductus ,  qui  se 
Fend  à  l'anus.  Dans  presque  toutes  les  espèces  venimeuses, 
les  œufs  se  développent  intéAeurement,  et  laissent  sortir  les 
jenùes  serpens  tout  formés  hors  du  corps.  Ainsi,  quoiqu'ils 
soient  réellement  ovipares  à  l'intérieur,  us  paroissent  vivipa- 
res. Telle  est  la  vipère,  l'aspic,  le  prester  ou  vipère  noire,  etc. 
Cependant  plusieurs  espèces  non  -  venimeuses  sont  aussi 
ovovivipares ,  comme  des  boas,  l'anacondo,  l'orvet  et  des, 
couleuvres,  le  demi-collier,  la  vipérine  ,  etc.  J'en  ai  trouvé 
une  qui  avoit  huit  serpenteaux  dans  les  oviductus ,  et  trois  qui ,, 
déjà  sortis,  rampoient  fort  vivement,  quoiqu'ils  eussent  à 
peine  deux  pouces  et  demi  de  longueur  et  la  grosseur  d'ui| 
tuyau  depaille. 

L'accroissement  des  serpens  est  assez  lent ,  parce  qu'ils  ' 
▼ivent longuement;  d'ailleurs, ils  demeurent  engourdis  pen- 
dant tout  l'hiver  dans  nos  climats,  en  sorte  que  leur  vie  est 
pour  ainsi  dire  suspendue.  Alors  ils  se  tiennent  dans  de^ 
trous  ,  en  terre,  s'y  roulent  sur  eux-mêmes  et  plusieurs  en- 
semble ;  ils  passent  ainsi  toute  la  mauvaise  saison.  Dans  les, 

beaux  jours  du  [   '  " 

nid,  se  dresseiit* 


(sciii  aiusi  luuie  la  iii<iuv<usc  9<tiauu.  x^au^  «c^ 

printemps,  ils  s'éveillent,  sortent  de  leur 

t)  l'a^te^t  à  Taspeçl  du  soleil  c^ui  les  ramèae 


6o  S  E  R 

à  la  vie  ,  et  se  préparent  à  changer  d^épiderme  ;  car  chaqné 
année  ces  animaux  éprouvent  une  mue.  En  effet ,  l^épiderme 
de  l'année  précédente  étant  durci  et  devenu  incapable  d'ex- 
tension, est  forcé  de  se  fendre,  et  enfin  de  se  détacher  en 
lambeaux f  ou  même  en  fourreau,  qui  retient  encore  la 
forme  du  corps.  Pour  cette  opération ,  le  serpent  se  frotte 
entre  deux  pierres  afin  de  déchirer  cette  pellicule  qui  est 
transparente.  Toutes^  les  parties  extérieures  du  corps ,  et 
même  la  cornée  ou  les  yeux ,  se  dépouillent  ainsi.  (  F.  Dé- 
pouilles DE  sERPEi<s  et  Mu£.),Alors  le  cprps  semble  se  rajeu- 
nir ;  ses  couleurs  sont  beaucoup  plus  éclatantes.  Les  serpens 
à  sonnettes  ont  en  particulier  un  organe  assez  remarquable 
au  bout  de  leur  queue  ;  ce  sont  des  anneaux  coniques  ,  em- 
boîtés et  adhérens ,  qui  sont  formés  des  dépouilles  annuelles 
de  leur  mue  ;  celles-ci  deviennent  cette  membrane  sèche  et 
crépitante  comme  le  parchemin  ,  et  qui  fait  du  bruit  lors- 
quMs  rampent.  Cette  sorte  de  cliquetis  décèle  leur  approche , 
que  rhomme  redoute  beaucoup  ,  parce.quUls  sont  armés  d*ua 
venin  extrêmement  dang^eux'.  Ces  sonnettes  augmentent 
d'un  nouvel  anneau  chaque  année  ,  car  cet  anneau  n'est  au- 
tre chose  qu'une  portion  de  Tépiderme ,  dont  le  serpent  se 
dépouille  au  printemps. 

Lucain ,  dans  sa  Pharsale  ,  et  Nicandre ,  en  son  poëme 
de  Theiiacis^  nous  ont  laissé  une  nomenclature  de  serpens , 
et  une  idée  de  leurâ  venins ,  qui  présente ,  à  cet  égard ,  pres« 

Îue  toute  la  science  ^^s  anciens.  Le  premier  suppose  que 
^ersée,  ayant  tranché  la  tête  de  Méduse ,  les  gouttes  de 
sang  qui  s'en  écoulèren^,  sur  le  sol  de  la  Libye  ^  se  trans- 
formèrent  en  serpens ,  comme  l'«explique  aussi  Ovide  ,  liv.  4 
des  Métamorphoses.  Lucain  décrit  aussi  les  principaux  ser- 
pens venimeux  d'Afrique,  qui  se  trouvent  encore  aujourd'hui 
dans  le  Ouangarah  : 

Hic ,  quœ  prima  caput  morît  de  pulvere  tabès 

Aspida  tomniferam  tumidâ  cervice  leva^it.  -.  .  .  . 

Squamîferos  ingens  httmorrhois  explicat  orbes  ; 

Katus  et  ambiguë  coloret  qui  Syrtidos  arva 

ChersydroJ  f  tractique  via  fumante  chefydri  ;  I 

£t  semper  recto  lapsurus  limite  cenchris  : 

Pluribus  ille  notis  yariatam  pingitur  alvum  , 

8uam  parvis  tinctus  maculis  thebanus  Opàites  : 
ODColor  eyustis ,  atque  indiscretus  arenis 
Ammodyiesî  splnâque  vagi  torquente  Cerasitt  : 
£t  Scyiale  sparsis  etîam  nunc  sola  pruinb 
Exuvias  positura  suas ,  et  torrida  Dipsas  : 
Et  gravis  in  geminum  surgciîs  caput  Amphishœna  ; 
Et  Natris  violator  aqus ,  Jaculi  que  voiucres  , 
Et  contentas  iter  caudâ  sulcare  Pareasx 
Oraque  distendens  avidus  spumantia  Prester  : 
Ossaque  dissolvens  cum  corpore  tabificus  Seps  :     •     . 
.    •     .     .  .  -    £t  îo  vacuâ  regaat  Basilifcus  arçnà  S  elc^ 


s  E  R  ,        Ct 

JJhypnaiéj  espèce  d^aspic,  îài&oii  périr  en  donnant;  et 
Cléopâlre  en  acheta  pour  mourir ,  dit  Solin ,  chap.  4o ,  d'a-^ 

{nés  Nicander.  L^hémorrhoïs  faîsoit  sortir  le  sang  par  tous 
es  pores.  Le  chersydre  étoit  amphibie  et  nageoit  dans  les 
eaux  ,  selon  Nicander.  I^s  chélydres  sont  nommés  dtyinas 
par  Nicander  ;  ils  répandoient  des«yapeors  nauséabondes.  Le 
cenchris  ne  se  rouloit  jamais  en  spires  comme  les  autres  ser* 
pens.  L^ophite  étoit  également  une  sorte  de  marbre  serpen<^ 
tine,  ainsi  nommé  à  cause  de  ses  taches.  L'ammodyte  Se  ca- 
choit  dans  le  sable.  Les  cérastes  aroient  ou  quatre  ou  deux 
cornes  (  Solin  ,  eh.  4o  ;  Pline  ,  liv.  8 ,  chap.  aS  ).  Le  scytale 
étoit  Je  premier  à  se  diépouiller  au  printemps.  La  dipsade 
causoit ,  par  sa  morsure ,  une  soif  brûlante ,  inextinguible. 
L'amphisbène  sembloit  avoir  une  tête  à  chaque  extrémité  ^ 
et  s'avançoit  en  Tun  et  l'autre  sens.  La  nafrix  étoit  un  ser- 
pent aquatique  ;  \e  jacuhts  ou  dard,  de  dessus  les  arbres ^ 
s'élaoçoit  comme  une  flèche.  Le  pareas  ayant  deux  pattes 
près  de  sa  queue,  s'en  aidoit  pour  s'avancer.  Le  prester  s'é* 
lançoit  aussi  comme  un  javelot  Le  seps  faisoit  tomber  ea 
pourriture  les  membres,  par  son  venin;  et  le  basilic  ,  par 
son  sifflement  et  son  regard  horrible ,  tuoit  sa  proie;  soa 
odeur  étoit  égaleg^ent  meurtrière  ,  disent  Pline ,  liv.  8  ^ 
chap.  SI,  Solin 9  chap.  4o,  et*Nicander.  Avicenne  ajouta 
aussi  avec  ces  auteurs ,  qu'il  porloit  suf  la  tête  une  tache 
blanche  comme  un  diadème  royaL 

On  dit  que  les  serpens  sont  rusés ,  mais  ils  sont  plutôt 
timides  ;  ils  ont  d'ailleurs  peu  de  sensibilité  ;  leur  cerveau 
étant  fort  petit ,  ne  perm^  pas  de  leur  supposer  beaucoup 
d'intelligence.  L'ouïe  et  surtout  la  vue  paroissent  être  leurs 
«ens  les  plus  parfaits.  Cependant  on  ne  leur  trouve  plus 
guère  qu'un  os  à  l'oreille ,  et  le  cadre  du  tympan  est  à  Ueur 
de  tête  chez  la  plupart.  Les  mœurs  des  serpens  sont  assez 
douces ,  et ,  privés  de  membres ,  ils  ne  peuvent  se  transpor- 
ter vivement  d'un  lieu  k  un  autre.  Cependant  ils  savent  s'é« 
lancer  assez  loiiK  Pour  cela ,  ils  se  roulent  sur  eoK'-mémes  ^ 
la  tête  élevée  sur  le  sol  ;  et  se  détendant  comme  un  ressort 
par  la  vive  et  soudaine  contraction  de  tous  leurs  muscles  y 
ils  sont  lancés  avec  force  (  F.^Iouvemrns  des  animaux). 
Ayant  un  jour  tiré  un  coup  de  fusil  chargé  de  petit  plomb  , 
sur  une  couleuvre  ,  elle  sauta  plus  de  trois  pieds  en  l'air  ^ 
reçut  le  coup  sans  être  tuée  ni  même  entamée ,  quoique  je 
fasse  à  dix  pas  d'elle  ;  seulement  elle  étoit  meurtrie  et  assom* 
mée. 

Les  gros  serpens  des  Indes ,  qui  ont  jusqu'à  vingt-cinq 
pieds  de  longueur ,  sont  très-forts  ;  ils  s'entortillent  autour 
à'uu  arbre,  en  embuscade ,  y  attendent  l'arrivée  de  quelque 


6j  s  E  R 

ludimal ,  qu^iU  arrêtent ,  qm^ils  ëtouffent  dans  leurs  replis 
tortueux  ;  qu'ils  courrent.,  4ans  leur  rage,  d'une  bave  éca- 
ineuse  qui  les  ramollit,  et  qu'ils  dévorent  à  loisir.  Les  autres 
serpensy  plus  petits,  grimpent  sur  les  arbres  ,  y  vont  cher* 
«Uier  les  oiseaux  jusque  dans  leurs  nids ,  et  tuent  sans  pitié 
ces  IÇoibles  et  naissaas  volatiles  qui  ne  peuvent  pas  encore 
faire  usage  4e  lewrs  ailes.  La  mère  craintive  ne  peut  les 
soustraire  à  leurs  dents  meurtrières ,  et  contemple  de  loin  ^ 
en  gémissant  ,«a  chère  couvée  que  déchirent  ces  reptiles. 

Si  les  serpens  saotnt  fasciner  leur  proie. 

C'est  une  opinion  fort  ancienne  que  celle  qui  attribue  aux 
serpens  le  pouvoir  de  charmer ,  ou  plutôt  de  stupéfier  leur 
proie  par  l'épouvante.  Pline,  Hùii.  uaLj  liv.  218,  chap.  i4» 
d'après  le  philosophe  Métrodore ,  dit  que/  c'est  au  moyen 
d'une  vapeur  nauséabonde ,  exhalée  par  ces  reptiles ,  que' 
ceux-ci  frappent  leur  proie  d'une  sorte  d'asphyxie.  Il  est 
conn\i5  à  la  vérité ,  que  les  nègres  et  les  sauvages  devinent, 
par  l'odorat,  la  présence  des  serpens  dans  les  savanes ,  à 
l'odeur  nauséabonde  qui  sort  de  leur  haleine  ;  et  M.  de  La- 
ftépède  n'est  pas  éloigné  de  penser  que  cette  vapeur  suffît 
pour  agir  ji  distance  sur  les  animaux  etjes  stupéfier  (  HisL 
des  serpens ,  Paris ,  1789 ,  pag.  355  et  4.09  ).  Ainsi,  ce  ne  se- 
l'oit  pas  l'imaginaiion  seule  ou  l'impression  de  frayeur  ^  qui 
opéreroit  ce  singulier  résultat. 

Pierre  Kalm  assure  que  des  écureuils  »  au  haut  d'un  arbre, 
étant  regardés  fixement  par  des  serpens  qui  sifflent  en  dar- 
'  dant  leur  langue  fourchue  hors  de  leur  gueule  béante ,,  ce^r 
petits  quadrupèdes  sont  contraims  de  tomber  dans  la  gor^e 
du  reptile  qui  les  engloutit  (  Travels  inio  the  north  America  , 
4rad.  angl.,  177Q,  Lond. ,  in-8.^,  tom.  i,  pag.  817,  et  tom. 
2  ,  pag.  «07  ,  fig.).  L'illustre  Linnaens  adopta  sans  difficulté 
Je  récit  de  son  élève.  Bartram  a  remarqué  que  tous  les  Amé- 
ricains sauvages  du  Nord  supposoient ,  dans  les  serpens , 
une  puissyipice  secrète ,  vis  ahdiia  quœdam ,  comme  aussi  lear 
anciens  le  disoient  du  regard  meurtrier  du  basilic  (  Traoels 
through  nerlh  ami  south  Carolina  j  etc.,  Philadelph.,  1791  )• 
Plusieurs  auteurs  célèbres  admettent  cette  fascination  des^ 
serpens  ;  ils  tâchent  de  l'expliquer  par  des  efOuves,  par  une 
sorte  d'haleine  empestée  que  ces  reptiles  lancent  vers  leur 
^victime  (H ans  Sioane,  Jamaiq.  ;  Lawson,  Catesby  r  Bric-^ 
kel,  Hislor.  of  Carolina ,  pag.  lU.',  Colden,  Traoels^  tom.  i, 
pag.  12;  Htycrley j  of  Virginia ,  pag.  260,  etc.). 

Mais  ces  faits  ne  sont  pas  constatés  vrais ,  d'après  un  sa- 
vant mémoire  de  Barton  (  The  fasciruUing  faadiy  widi  has 
been  ascribtd  io  ikc  ratUe  srmke  ^  and  otker  A^ricen  serpenis^ 


s  E  R  6Î 

MiUd.,  17969  iii-8.<>9  et  snppl.  1&00).  Les  serpensne  char- 
mentni  insectes 9  ni  oiseaux,  ni  d^âotres  animaux. Vosmaer 
a  renfermé  un  bmant ,  emberiza  hyemalis ,  L» ,  dans  «me  cage 
avec  cm  boiquira  ,  serpent  à  sonnettes ,  et  Toîsean,  loin  d'ê- 
tre stupéfant  par  ce  cmtalus  horriâus ,  lai  becqueta  le  dos. 
Bartram  n'a  jamais  pu  voir  lui-même  d'exemples  de  ces  en- 
chJbtemens  (  ibid. ,  pag.  267  ).  Stedmann  réfute  aussi  Topi- 
nîon  de  Bancroft ,  qui  soutenoit  la  vérité  de  ces  effets  dans 
les  serpens  de  la  Guyane  (^HiHi  nat.  cfGnyan*^  paç.  ao5  ^ 
Lond.9  1769,  in-8.»),  et  Pennam  les  combat  pareillement 
(  British  Zool.y  pag.  34  ). 

Ce  qui  a  donné  Heu  à  cette  opinion  si  générale  de  fasci- 
nation y  ne  parott  donc  être  que  la  terreur  inspirée  par  les 
serpens;  car  les  animaux ,  ainsi  que  Tbomme,  sont  suscepti-» 
l>lès  d'éprouver  cette  frayeur  subite ,  à  l'aspect  imprévu  d'un 
hideux  reptile.  Cette  frayeur  peut  suspendre  les  forces, 
abattre ,  stupéfier ,  faire  tomber  en  syncope;  tous  effets  dé- 
rivaiis  de  Timagination  frappée.  C'est  ainsi  que  la  présence 
d'un  homme  menaçant  impose  au  chien  ;  le  regard  de  celui* 
ci  arrête  la  perdrix.  Les  anciens prétendoient  qu'un  berger, 
qui  est  regardé  inopinément  par  des  loups ,  perd  la  voix^  oil 
qu'elle  devient  rauque  :  lupi  mœrim  vidêre  priores  :  mais  qui  ne 
sait  qu'un  orateur  la  perd  souvent  devant  une  assemblée  oa 
quelque  grand  personnage,  par  timidité  :  vox  faucibus  hœsUF 
Kous  conclurons  donc  avccBarton  et  d'autres  observateurs, 
que  la  frayeur  est  la  vraie  cause  de  cette  prétendue  fascina- 
tion des  serpens,  qui  n'a  pas  lien  même  en  toute  circons- 
tance. 

Les  Indiens  ont  appris  à  manier  les  serpens  sans  danger , 
à  les  étourdir ,  et ,  pour  ainsi  dire ,  à  les  enc^nter.  Ils  les 
dressent  à  une  espèce  de  danse,  et  à  se  mou\Wir  suivant  le 
rhythme  d'une  chanson.  On  a  parlé  jadis  des  Psyiles  et  des 
Marses ,  peuples  arabes  qui  savoient  charmer  les  serpens,  et  : 

Ad  quorum  cantus  mites  jacuére  cerast» 

Frigidus  in  pratis  cantandu  rumpitur  anguis. 

Kaempfer  (  Amœn.  exot ,  fasç.  3.  )  raconte  que  les  bateleurs , 
qui  font  ce  métier ,  se  munissent  d'une  racine  qu'ils  assurent 
être  un  préservatif  des  morsures  venimeuses  ;  ils  agacent  le 
serpent  k  lunettes  {coluber  naja ,  Lion.  )  d'un  coup  de  ba-^ 
guette  ;  celui-ci  se  dressé ,  se  renfle ,  darde  sa  langue ,  et  la 
gueule  béante  ,  l'oeil  ctincélanf ,  fixe  ses  regards  sur  le  poing 
qu'on  lui  présente,  et  qu'on  agite  en  cadence;  l'animal  en 
suit  les  divers  mouvemens  à  droite  et  à  gauche  ,  ou  de  haut 
en  bas.  On  l'exerce  d'avance  à  cet  usage ,  et  on  épuise  son 
▼enin  en  le  feisimt  mordre  à  diverses  reprises  une  étoOk 


64-  S  E  R 

épaisse.  On  assure,  au  reste  ^  que  les  racines  du  polygalase^^ 
ne^Qy  Lion.,  et  de  Vopkiorrhiza  mungos  ,  Lâpn. ,  sont  spéciû* 
ques  contre  le  venin  à^%  serpcns  ;  on  prétend  aussi  que  ces 
animaux  fuient  la  livéche ,  ligusticum  lemticum ,  Linn. ,  et 
quHls  ne  se  trouvent  jamais  dans  les  mêmes  lieux  que  cette 

filante,  dont  T odeur  forte  les  étourdit,  de  manière  que  si 
'on  frotte  ,ses  mains  des  feuilles  de  ce  végétal ,  on  potfnra 
manier  sans  crainte  les  serpens  les  plus  venimeux. 

Presque  jamais  les  serpens  n'attaquent  Thomme  sans  être 
provoquésT  ;  ils  fuient  plutôt  sa  présence  ^  lors  même  quMs 
n'ont  rien  à  en  redouter.  Leur  venin  est  d^autant  plus  actif  et 
terrible,  que  le  climat  qu'ils  habitent  est  plus  ardent.  Il  y  en 
a  beaucoup  dans  les  terrains  chauds  et  humides  de  l'Afrique , 
de  TAsie  et  l'Amérique ,  sous  les  tropiques ,  où  la  végétation 
est  opulente.  Ainsi ,  la  zone  tempérée  boréale  présente  plus 
de  serpens  que  cette  zone  australe.  Il  y  a  environ  quinze  es- 
pèces de  serpens  connus  en  Europe.  Russel  en  a  décrit  qua- . 
rante-trois  espèces  sur  les  côtes  du  Bengale  et  de  Coroman- 
del.  U  *en  existe  abondamment,  surtout  dans  l'Amérique 
équinoxiale  ,  où  tous  les  êtres  organisés  reçoivent  du  soleil 
et  de  l'humidité  une  plus  grande  variété  de  formes  et  un  dé> 
vcloppement  plus  rapide  de  la  vie.  De  même  ,  la  Louisiane, 
les  Florides  ,  les  États  -  Unis ,  offrant  des  terres  plus  hu- 
laides  qu^  la  Barbarie ,  l'Espagne  et  la  Grèce  ,  on  trouve 
dans  les  premières  contrées  un  plus  grand  nombre  de  ser- 
pens. Ainsi ,  sur  trois  cent  vingt  serpens  décrits ,  l'Amé^ 
rique  elle  seule  ,  comme  le  remarque  M.  de  Humboldt ,  en 
présente  cent  quinze  ;  ils  fourmillent  à  la  Guyane,  au  bas 
Orénoque,  à  iSicaragua  ,  à  Panama  ,  au  Cassiquiaré ,  quoi* 
qu'on  n'y  trouve  que  cinq  à  six  espèces  distinctes  ;  mais  ils 
pondent  de  A  fois  par  an  un  grand  nombre  d'œufs  ;  de  sorte 
que  si  les  indigènes  mettent  le  feu  à  des  broussailles  ,  il  en 
sort  des  armées  formidables  de  sef  pens,  fuyant  en  tout  sens  par 
rangs  pressés ,  au  nombre  de  plus  de  trente  à  quarante  mille  ; 
on  est  obligé  de  déserter  devant  cette  horrible  engeance. 

Mais  les  pay^  froids  ne  présentent  guère  de  serpens,  ni 
d'autres  reptileé  ;  il  n'en  existe  aucun  vers  les  pôles  ;  ils  sont 
fort  rares  en  Sibérie  ;  ils  ne  s'élèvent  pas  sur  les  hautes 
montagnes,  et  on  n'en  a  point  vu  sur  le  dos  des  Cordillères  , 
au-dessus  de  i3  à  i',4oo  toises,ni  sur  les  plateaux  deSanta-Fé 
de  Bogota  ,  ni  aux  Andes ,  à  Antisana ,  et  au  Pichincha  ; 
cependant ,  quelques  vipère»  se  remarquent  encpre  dans  le» 
touffes  d'herbes  de  Sibérie.  Quelques  espèces  ont  aussi  des 
mœurs  particulières  ;  tous  les  serpens  à  sonnettes  habitent  en 
Amérique  ,  où  les  cochons  les  dévcTrent  sans  danger  ,  quoi- 
4^u'ils  soient  les  plus  venimeux  de  tous  les  reptiles.  M^icmieu:^ 


s  E  R  «8 

iiioii  élit  aosfti  la  gaérré  aux  mpëns  à  htneâeà,  ti  ^  iétruit  mù 
^and  nombre  sans  «n  devenir  la  victkne.  tJn  oiseaa  ée  proie  à 
hautes  jambes,  appelé  le  Stx^Sitr  AnL,^/ako  semânim^,  L.,  dé- 
troit en  Afrique  beaucoup  de  serpens,et  sait  bien  s*e&  garantît*. 
Les  boassont  des  serpens  fort  gros  pour  l'ordinaire, mais  sans 
irenin  ;  -cependant  leur  force  tes  rend  redoutables  ;  c^est  danft 
c^tte  famme  qu'on  trouve  les  serpens  fétidies  et  devins  (  boé 
ttmsindor  ).  Cette  espèce  é^ase  sous  ses  replis  tortueux  les 
cerfe,  les  daims ,  etc.,  -et  les  avale  ensuite  entièrement  san)s 
ies  mâcher.  Le  boa  sayitde  sert  de  ndurritnre  à  quelques  Anaé- 
ncains ,  de  même  que  nos  couleuvres  dans  le  Lyonnais ,  la 
Provence  et  le  Dawfrtiiné.  hsiyipèf^dÉgypte,  dont  Cléopâtre 
ée  fit  piquer  le  sein ,  étoit  recherchée  autrefois  pour  la  thé^ 
mque  de  Venise.  Le  céraste  ou  strpenî  tornu  n'est  pas  dan^» 
^erenx  ccunme  on  l'a  cm  ,  «t  lé  venin  de  nos  vipères  estra-^ 
Tement  mortel  pour  Thomme  ,  suivant  les  expériences  ^e 
Fontana  ;  car  il  en  faudroit  au  moins  dedt  ou  trois  pour  en 
tuer  un.Dans  les  pays  froids  leur  virus  est  bien  moin^  actif  que 
dans  les  lieut  et  les  temps  chauds.  La  couleuvre  lébéline  en 
Orient ,  cause  par  sa  morsure  une  a^ection  soporeuse  soo^ 
Irent  mortelle,  té  serpent  caraii  -est  fort  doux  ,  et  les  !Pi6ri- 
diennes  en  (ont  une  espèce  de  collier  à  cause  de  sa  jolie 
couleur  de  feu.  Les  œufs  de  notre  couleuvre  commune  et  de 
celle  du  Tyrol  sont  agglutinés  ensemble'  par  une  matière 
fnuqueose.  Les  eotilenvres  du  fleuve  Vrai  {  coiuber  scutatus  , 
Pailas),  et  de  la  met  Caspienne  (  coluber  hydms,  P.  ) ,  vivent 
-souvent  an  milieu  des  eaux  4  ainsi  que  plusieurs  autres  espè^ 
ces  de  nos  pays,  comme  les  pythons,  les  pélamis,les  hydres  de» 
pays  chauds.  LarcOuleuvre  ùonstrktor  rampé  très-prompte  ment» 
«ntoure  ^  serre  les  jantbesdes hommes  qu'elle  atteint,  maia 
elle  n'a  pas  de  venin.  Unt  autre  espèce  des  bords  de  la  mer\ 
Caspienne  rampe  la  tète  toujours  levée, en  sifflant  fortement. 
L'haleine  du  strperU  hoUeik  d'Arabie  ,  excite  une  démangeai- 
son ,  et  sa  morsure  ^'  nSn  martelle  ,  cause  cependant  un 
i»hlegmon  très -enflammé,  La  coideuçre  baçiaen  tue  sur- le* 
champ  par  sa  morsure  ,  qui  fait  aussitôt  enfler  tout  le  corps  : 
elle  habite  T Arabie.  Le  hamasài  du  même  pays  produit  une 
tumeur  qui  n'est  pas  dangereuse.  Les  bateleurs  égyptiens  ar- 
rachent les  crochets  venimeux'^u  serpent  haje ,  et  lui  aj)pren- 
nent  à  faire  plusieurs  toors;c'est  la  î'i/iem/wjrgjde  Geoffroy.  En 
pressant  sa  nuque  aveô  le  doigt ,  ce  reptile  entre  en  une  con- 
traction très-roîde  comme  un  tétanos  ,  et  devient  bâton  en 
verge.  C'est  ainsi  que  les  magiciens  des  Pharaons  changeoient 
aussi  leurs  verges  en  serpens.  Aucun  orvet  n'est  venimeux , 
contre  l'opinion  du  vulgaire  ,  et  l'espèce  commune  de  no» 
pays  se  roidit  de  telte  sorte ,  lorsqu'on  la  saîjsit ,  qu'elle  carss^ 


«6  S  E  R 

comme da  verre;  cjest  pourquoi  on  Tappclle  angtds  fragUls. 
lie  corps  des  amphisbènes  est  parfaitement  cylindrique ,  à% 
manière  qu'au  premier  coup  d^œil  on  ne  sait  pas  ii  quel  bout 
est  la  tête  ;  car  ces  seroens  rampent  également  en  avançant 
et  en  reculant.  Lorsqu  on  les  touche ,  leur  peau  lisse  et  noie 
décrète  une  humeur  acre  qui  fait  élever  des  ampoules  sur  les 
mains.  Uamphisbène  blanc  se  tient  dans  les  fourmilière»; 
aucune  de  ces  espèces  n'est  vc|iimeuse.  Les  cécilies  ont  des 
yeux  si  petits ,  quelles  sont  presque  aveugles.  Elles  n'ont  pas 
de  queue ,  car  leur  anus  termine  leur  corps.  On  distingue  les 
terpens  acrochordes  par  une  peau  tuberculeuse  ^  et  les  anga* 
has  par  des  bandes  écaillcuses  sous  le  ventre ,  et  qui  devien- 
nent des  anneaux  vers  la  queue.  Des  écailles  tuilées  sur  tout 
le  corps  sont  le  caractère  des  orvets  ;  des  anneaux  coniques  9 
emboîtés  et  mobiles  au  bout  de  la  queue ,  font  reconnottre 
les  serpens  à  sonnettes.  Une  seule  rangée  de  plaques  demi-cir- 
'  eulaires  sous  le  ventre  et  la  queue  désigne  les  boas  ,  tandis 
que  les  couleuvres  et  vipères  ont  deux  rangées  de  plaques  sous 
la  queue  ,  et  une  seule  sous  le  ventre.  Ces  caractères  sont 
faciles  à  déterminer  ;  mab  les  espèces  ne  se  reconnoissent 

λas  aussi  aisément ,  à  cause  des  variations  considérables  de 
enrs  plaques  écaiileuses  et  de  leurs  couleurs.  Au  reste,  ce 
qu'il  y  a  de  plus  important,  c'est  d'étudier  celles  qui  sont 
venj[meuses,et  de  les  distinguer  de  celles  qui  sont  innocentes. 
Celles-ci  ont  ordinairement  la  tête  moins  large  ,  parce  que 
4ans  les  premières ,  les  dents  ou  crochets  à  venin  tiennent 
une  place  assez  grande  aux  côtés  de  chaque  mâchoire  supé- 
rieure ;  aussi ,  .dans  ces  espèces ,  le  cou  paroît  ]plus  étroit  par 
cette  raison ,  quoiqu'il  soit  à  peu  près  égal  à  celui  des  serpens 
innocens ,  d'une  même  taille.  Nous  traitons,  à  l'article  des 
Poisons  animaux,  àes  remèdes  qu'on  administre  dans  le  cas 
^  d'une  morsure  ;  mais  il  est  bon  de  s'aguerrir  contre  les  vaines 
frayeurs  que  nous  inspirent  les  serpens ,  car  ils  ne  sont  ja- 
mais aussi  dangereux  qu'on  {e  croit.  Il  y  a  même  des  cas ,  et 
je  suis  témoin  d'un  exemple ,  où  la  morsure  d'jane  vipère  ne 
cause  qu'une  inflammation  et  un  mouvement  de  fièvre  assez 
légers.  L'histoire  naturelle  apprend  à  se  délivrer  des  fausses 
terreurs ,  et  à  reconnoître  exactement  les  qualités  des  êtres 
qui  nous  entourent.  C'est  parles  continuels  bienfaits  qu'elle 
nous  enseigne  toute  son  utiiifé.  (yirey.) 

On  lit  dans'  le  PMosophical  Magazine  ^  décembre  181S, 
qu'un  serpent  à  été  trouvé  dans  la  mine  de  houille  de  Lâptone,  à 
,  cinquante  pieds  de  profondeur,  ainsi  qu'une  couleuvre  vivante, 
renfermée  dans  unepetite  cavité,  quin'avoitjaucune  commu- 
nication avec  la  surface  de  la  terre  ,  et  que  cette  couleuvre 
mourut  dix  minutes  après  en  avoir  été  extraite.  Ce  fait  a  été 


s  E  R  h 

^nstat?,  mais  il  n^en  est  pas  mobs  difficile  à  ci'oîre  ;  carv 
qu'aaroît  mangé  cette  couleuvre ,  pendant  les  milliers  d^an>>. 
nées  qu'elle  a  demeuré  dans  cette  cavité  P  (B.) 
SERPENS  FOSSILES.  V.  Reptiles  fossiles;  (desm.) 
SERPENTk  On  donne  ce  nom ,  dans  quelques  pêche- 
ries ,  au  Syngnathe  ophiodon  ,  à  raison  de  sa  forme,  (b.) 
SERPENT  AGILE.  C'est  la  Couleuvre  agile  (b.) 
SERPENT  AILE.  On  peut  donner  ce  nom  au  dragon  vo^ 
lanif  qui  est  un  animal  bien  réel  ;  mais  généralemem  on  en- 
tend par  serpent  ailé ,  un  animal  fabuleux  ,  dont  les  poëtes  et 
les  romanciers  se  servent  pour  jeter  un  intérêt  plus  vif  sur  les 
B\^eis  dont  ils  traitent.  V.  au  mot  Dragon,  (b.) 

SERPENT  ANGULEUX.  V.  Couleuvre  anguleuse. 

(B.) 

SERPENT  ANNELÊ.  C'est  la  Couleuvre  de  ce  nom* 

SERPENT  ATROCE.  C'est  une  Vipère,  (b.) 
SERPENT  AURORE.  V.  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  AVEUGLE.  On   nomme   ainsi  I'Anguis 

ORVET.  (B.) 

SERPENT  BAI  ROUGE.  C'est  la  Couleuvre  anne- 
XiÉe  Tb  ^ 

SERPENT  BLANC.  V.  Couleuvre  BLANctiE.  (b.) 
SERPENT    BLANCHATRE.    C'est   la    Couleuvre 

BLANCHÂTRE.  (B.) 

SERPENT  BLANCHET.  Nom  de  I'Amphisbène  blan- 
che, (b.) 

SERPENT  BLEUATRE.  C'est  la  Couleuvre  bleuA^ 

TRE.  (b.) 

SERPENT  CAMUS.  V.  Couleuvre  camuse,  (b.) 
SERPENT  CARÉNÉ.  C'estla  Couleuvre  couronnée. 

(B.) 
SERPENT   CASSANT.    On   appelle   ainsi  I'Anguis 

orvet,  (b.) 
SERPENT  A  CENT  T6EUX.  C'est  le  Boa  devin,  (b.) 
SERPENT  CHAINE.  V.  au  mot  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  A  CHAPELET.  C'est  une  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  CHEVELU.  Nom  que  donne  Kolbe  ,  à  la 

Vipère  naja  ,  du  Cap  de  Bonne-Espérance  ,  qui  appartient 

peut-être  k  une  espèce  distincte.  (B.) 
SERPENT  A  COLLIER.  C'est  la  Couleuvre  a  <20l-. 

lier.Cb-) 
SERPENT  COLUBRIN.  C'est  un  Anguis.  (b.) 
SERPENT  CORNU.  On  appelle  ainsi  la  Vipère  am- 

HOPYTE.  (B.^  , 

SERPENT  QOURONI^.  On  donng  quelquefois  ce 


Si  s  E  R 

nom  k  la  VipiiiE  Hà7A ,  laaÎB  la  plupart  Un  leinps  i  mi  ^«1* 
mal  fabuleux  auquel  oa  attribue  une  grande  puissance,  c'est* 
à- dire  à  des  génies  et  des  fées  transformés  en  serpens,  distin- 
giiés  des  autres  par  une  couronne  d*or  on  de  diamant,  (b.) 
SERPENT  A  CRESSERELLE.  C'est  le  Crotale.  (bO 
SERPENT  DES  DAMES.  Couleuvre  que  les  femmes 
indienpes  aiment  k  apprivoiser.  (B.) 
SERPENT  DÉCOLORÉ.  V,  au  mot  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  A  DEUX  TETES.  C'est  I'Amphisbèiœ.  Il 
y  aussi  quelquefois  parmi  les  urpens  -des  monstres  qui  ont 
deux  tètes ,  comme  il  y  en  a  qui  ont  deut  queues,  (b.) 
SERPENT  DOUBLE  MARCHEUR.  C'est  i'AicPBis- 

BÈN£    TB  ^ 

SERPENT  D'EAU.  On  donne  quelquefois  ce  nom  à  la 
Couleuvre  a  collier,  et  à  d'autres  espèces  de  dififérens 
genres ,  qui  vivent  sur  le  bord  de  l'eau  ou  même  daùs  Teau. 

SERPENT  D'ESCULAPE.  On  a  donné  ce  ©om  ,  en 
français,  à  une  Couleuvre  différente  de  celle  qui  le^orte  e9 
latin.  (B.) 
SERPENT  ENFUMÉ.  Nom  d'un  Amphisbêne.  (b.) 
SERPENT  FÉTICHE.  C'est  la  Couleuvre  dasoie  ,  i 
laquelle  les  Nègres  rendent  un  culte  religieux.  (B.) 

SERPENT  GÉANT.  On  a  donné,  ce  nom  à  une  espèce 
de  Boa,  qui  atteint  quarante  à  cinquante  pieds  dç  longueRf 
SOT  un  pied  et  demi  de  diamètre.  Cette  espèce  est  indiquée 
comme  se  trouvant  en  Afrique  et  en  Amérique  y  ce  qui  ferott 
soupçonner  qu'il  en  existe  réellement  deux  5ous  le  même 
nom.  (b.) 

SERPENT  A  GRAGK  Nom  qu'on  donne,  à  Cayenne, 
à  un  serpent  dont  les  écailles  sont  longues,  aiguës,  recourbées 
comme  celles  d'une  raie.  Cette  espèce  ne  paroit  pas  avoir 
encore  été  décrite  par  les  naturalistes.  (B.) 
SERPENT  A  GRELOTS.  C'est  le  Crotale,  (b.) 
SERPENT  GRISON.  F.  au  mot  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  HEBRAÏQUE.  C'est  une  Vipère,  (b.) 
SERPENT  HÉRISSON.  C'est  la  même  chose  qne  le 
Serpent  a  grage.  (b.) 
SERPENT  INFLAMMATEUR.  C'est  la  Vipère  mpsE. 

(B.) 

SERPENT  JAUNE.  Nom  spécifique  de  la  Vipèhe  fer 
DE  LAKGE  OU  Trigonocephale  ,  à  la  Martinique  et  à  Sainte- 
Lucie,  (b.) 
SERPENT  JAVELOT.  C'est  la  Couleuvre  dard,  (b.) 
SERPENT  JOUFFLU.  On  appelle  ainsi  quelquefois  ta 
Couleuvre  d'Escula» e.  (b.) 


s  E  R  C^ 

SERPENT  LAGTÉ.C'estk  Couleuvre  de  ce  nom.(B.) 
SERPENT  LAPIDESCENT.  V.  Sekpule.  (besm.) 
SERPENT  A  LARGE  QUEUE.  On  donne  ce  nom  aux 

diverses  espèces  d'EnHYBRES,  de  Platures  el  d'HYDRO- 

Mis.  (bO  . 

SERPENT  LEZARD.  C'est  le  Cealcidb  anguih.  (b.> 
SERPENT  LIEN.  Espèce  de  Couleuyre.  (b.) 
SERPENT  LOSANGE.  Cest  la  Couiruvre  laphuti. 

SERPENT  A  LUNETTES.  On  appelle  ainsi  valgai^ 

rement  la  Vipère  naja,  parce  qu'elle  a  la  figure  d'ime  paire 

de  lunettes  sur  le  cou.  (b.) 

SERPENT  MARIN.  LaMuRÈKEareçucenoia.(DESM.) 

SERPENT  MARIN.  L'Anharique  loup  porte  ce  nom 

parmi  les  pêcheurs  de  baleine,  (b.) 

SERPENT  DE  MER.  V.  Scarcine  ponctuée,  (desm) 

SERPENT  MILLET.  On  appelle  ainsi  le  plus  petit  des 

f  ROTAÏ.!?^    ^B  ^ 

SERPENT  MILLIÀIBE.  Nom  d'une  espèce  de  Cou* 

{£UTRE.  (B.) 

SERPENT  MINIME.  C'est  use  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  MUET.  C'est  le  cnUilm  mutus  de  Ldimaeiw , 
■ue  Latreilte  a  appelé  Sottale  a.  CilàiNE.  (b.) 
SERPENT  MUQUEUX.  C'est  une  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  NAGEUR.  C'est  la  Couleuvre  a  collier. 

(B.) 

SERPENT  NEBULEUX  Couleuvre  d'Amérique,  (b,) 

SERPENT  NEZ  RETROUSSÉ.  C'est  la  CouIeuvre 
mazique.  (b.) 

SERPENT  PÉTRIFIÉ.  On  a  quelciuefois  donné  ce  nom 
à  des  Ammonites.  (dess{.) 

SERPENT  PYTHON.  V.  Pmiow.  (b.) 

SERPENT  A  QUEUE  LANCÉOLÉE.  C'est  un  Ht- 
ORorais.  (b.) 

SERPENT  A  QUEUE  PLATE.  Cest  une  Eotydre. 

(B.) 

SERPENT  RAYÉ.  Espèce  de  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  RÉSEAU.  C'est  un  Anguis.  (b.) 
SERPENT  RHOMBOÎDAL.  F.  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  DE  ROCHER.  F,  Pïtbon.  (desm.) 
SERPENT  ROUGE -GORGE.  Nom  d'une   Cou- 
leuvre, (b.) 
SERPENT  SANS  TACHE.  C'est  la  Vipère  blanche. 

(b.) 
SERPENT  SERINGUE.  C'est  la  Couleuvre  aurore. 


yo  S   E   R 

SERPENT  SOMBRE.  V.  au  mot  Couleutri.  (b.) 
SERPENT  A  SONNETTES.  On  appelle  ainsi  les 
Crotales,  (b.) 
SERPENT  SOUFFLEUR.  C'est  le  Boa  devin,  (b.) 
SERPENT  TÈTE  DE  CHIEN.  l\  a  la  tête  approcliant 
de  celle  d'un  chien,  et  il  se  trouve  à  la  Martinique  et  à  Sainte- 
Lucie.  C'est  peut-être  un  Boa.  (b.) 
SERPENT  TRIANGLE.  Espèce  de  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  TUBERCULEUX.  On  a  ainsi  appelé  l'A- 
CROGHORDE  de  Java,  (b.) 
SERPENT  VERDATRE.  C'est  une  Couleuvre,  (b.) 
SERPENT  VERT.  F.  au  mot  Couxeuvre.  (b.) 
SERPENT  VISQUEUX.  C'est  la  Cœciue  visqueuse. 

(B.) 

SERPENT  VOLANT.  V.  Couleuvre  dard,  (b.) 
SERPENTAIRE.  Nom  spécifique  d'une  j^lante  du  genre 
des  GouETS.  (b.) 

SERPENTAIRE,  V.  les  articles  Secrétaire  et  Oiseau 

QUATRE  AlLES.  (B.) 

SERPENTAIRE  A  GRANDE  FLEUR.  C'e&t  le  Cac- 

TIER  A  GRANDES  FLEURS.  (B.) 

SERPENTAIRE  DE  VIRGINIE.  Plante  du  genre  des 
Aristoloches.  On  appelle  aussi  de  même  la  Col^insone 

3PRÉGOCE.  (B.) 

SERPENTARIA.  Les  plantes  qui  ont  été  désignées  par 
ce  nom ,  l'ont  reçu  soit  à  cause  de  leurs  racines  rampantes , 
$oit  à  cause  de  leurs  fleurs  réunies  en  un  épi  ou  en  un  chaton, 
qui  imitent  un  serpent  couvert  de  ses  écailles  ou  diversement 
courbé. La  bistorte  et  la  nummulaire, ainsi  que  le  thym  de  Vir- 
ginie, sont  des  exemples  de  serpentaire  àVacines  rampantes 
ou  contournées  :  Lobel ,  Brunfelsius  et  Boccone  leur  ont 
donné  ce  nom.  Ij  arum  dracunculus^  L.,  est  l'exemple  le  plus 
frappant  du  second  cas;  c'est  le  serpeniaria  des  Romains  e( 
dç  beaucoup  de  botanistes  anciens.  Ceux-ci  ont  aussi  nommé 
serpeniaria  diverses  espèces  de  planlago^  le  calia  paiustns  ^  L., 
le  saururus  cernuu^ ,  Ia,  ,  etc.  (LN.) 

SERPENT ARIUS.  Dénomination  latine  appliquée  par 
Gmelin  au  secrétaire^  et  que  M.  Cuyier  a  imposée ,  comme  gé-? 
périque ,  au  même  oiseau,  (v.) 

SERPENTEAU.  T.  Serpentaire,  (b.) 

SERPENTIADES.  F.  Moncus.  (b.) 

SERPENTIN  ou  OPHITE ,  PORPHYRE  VERT 
ANTIQUE.  Ce  porphyre,  précieux  par  sa  rareté ,  a  pour 
)>ase  une  pâte  très-fine  et  très-homogène  de  cornéenne,  d'u^e 
çautçuiç  vertQ  de  différentes  teintes  assez  obscures  ^  dai^  la-^ 


s     E     R  yj 

quelle  sont  disséminas  des  cristaux  de  feldspath  blancs  ver— 
dâtres,  rarement  solitaires  et  presque  toujours  groupés  plu- 
sieurs ensemble ,  ayant  communément  de  six  à  neuf  ligne» 
de  longueur  sur  deux  ou  trois  d^ épaisseur.  On  trouve ,  dans 
cette  pâte,  des  globules  d^une  matière  stéatiteusc,  tantôt  asse?» 
tendre  pour  qu^on  puisse  la  rayer  avec  Tongle  ,  et  tantôt  plus, 
dure.  On  y  observe  aussi  quelquefois  des  veines  et  des  glo« 
bules  de  calcédpine.  V,  Porphyres  antiques  à  l'article  Poa« 

PHYRE.  (PAT.) 

SERPENTIN  A.  Dodonée  et  Césalpin  ont  donné  ce 
nom  à  quelques  espèces  de  plantain,  et  notamment  au^^ii- 
iago  maritima,  L.  (LN.) 

SERPENTINE.  Nom  spécifique  d'une  Tortue,  (b.) 

SERPENTINE.  Nom  d'une  Cooleuvre  qui  est  d'un 
blanc  jaunâtre ,  avec  des  bandes  transverses  rousses  sue 
le  dos.  (desm.) 

SERPENTINE.  Le  voyageur  Robin  donne  ce  nom  et 
celui  è^ophioxylon  à  la  Spîgeïie  du  Maryland^  qu'il  a  observée 
à  la  Louisiane,  (lk) 

SERPENTINE  {Serpentin ,  Wern.,  James.  ).  C'est  une 
pierre  de  la  famille  des  talcs,  qui  est  ordinairement  d'un  vert 
obscur,  ou  plus  ou  moins  foncé  et  jaunâtre, avec  des  nuances^ 
des  taches  et  dés  veines  qui  lui  donnent  l'apparence  de  la  peau 
d'un  serpent ,  d'où  est  dérivé  le  nom  qu'elle  porte. 

La  serpentine  est  une  pierre  amorphe,  tendre,  mais  plus, 
dure  que  le  talc,  et  |qui  ne  se  laisse  point  rayer  par  l'ongle  ; 
elle  est  peu  onctueuse  au  toucher ,  et  susceptible  de  recevoir 
un  poli  assez  vif,  mais  dont  l'éclat  n'égale  pas  toujours  celui 
du  marbre.  Elle  a  une  cassure  inégale  ,  mate  ou  terreuse  « 
tantôt  conchoïde  ou  écailleuse ,  et  quelquefois  inégale ,  4 
grain  fin  ou  terreux ,  et  plus  rarement  un  peu  fibreuse.  Elle 
est  translucide  sur  les  bords  minces ,  et  quelquefois  même^ 
à  travers  la  masse  réduite  à  deux  et  trois  li^es  d'épaisseur. 
Sa  poussière  est  blanche.  Sa  pesanteur  spécifique  varie  entre 
a  ,  17  ,  et  a,  58.  La  serpentine  agit  souvent  sur  le  barreau, 
aimanté ,  et  mémç  quelquefois  elle  jouit  du  magnétisme  po* 
laire. 

Cette  pierre  est  infusible  au  chalumeau ,  mais  s'y  durcit. 
Exposée  à  une  haute  température»  elle  se  fond,  avec  beau-, 
coup  de  difficulté  ,  en  un  émail. 

Elle  est  essentiellement  composée  de  silice  et  de  magnésie^: 
avec  un  dixième  et  plus  d'eau. 

Elle  peut  être  divisée  en  trois  espèces  :  la  serpentine  noble  ;, 
la  serpentine  commune ,  et  la  serpentine  oliaire  ,  qui  du  reste  pas-^ 
3cnt  de  l'une  ^  Tautre. 

ï.  lia  SiiHPftJ^HNiB  NOBt»  {Edier  serpentine  y  Wern.  ;  Pre- 


P  a  E  R 

Ahé-qiie  les  autres  serpestinei^:  elle  est  d'un  vert  poireau ,  et 
»étaiB  d'un  rert  d'émeraude  ^  ou  d'ott  yert  pistacke  plu»  oo 
woÎBs foncé;  ses  covdeurs  soni  ufiifor«ies  et  ne  se  mélangent 
pas  ;  sa  cooieiture  est  plus  unie  9  et  elle  est  plus  dure  que  le» 
perpentîaes  commune  et  oUatre  ;  elle  reçoit  aussi  un  poli 
phis  yUL  Lors€|tt'on  la  taiUe  en  plaque  année ,  elle  est  traiislu-« 
^e  ;  certaines  variétés  d'un,  vert-noir  à  Tesit,  comme  la  ser- 

Îentine  de  Bareuth,  sont  d'un  beau  yert  lorsqu'on  regardé 
I  lumière  â  travers. 

Il  y  eil  a  des  variétés  Ji  cassure  écaiHeuse  (ec&r  splitHg» 
serpentin ,  W.  ),  et  à  ca$sure  conchoïde  {^Meri^meMmtr  ser^ 
pentin  »  W.  ). 

La  pesanteur  spécifique  dt  la  serpentine  noUe  est  de 
21^173 ,  selon  Karsten. 

.  Deux  analyses,  Tune  de  la  serpentine  près  Fahlun  9  par 
Hisinger;  et  la  seconde  d'une  autre  serpentine  ^  sur  laquelle 
f"  opéré  J^n,  ont  dpnné  pour  résultat  : 

Silice 4^a,5o  •  .  ^i,oj 

Magnésie      ...  38,63  •  «  i^^^J 

Alumine       .     «    .  1,00  .  .  o,a5 

Chaux  ...     .     .  o,a5  •  .  o,5q 

îer  oxydé     .    .     .  t^bo  •  .  1^17 

Manganèse  oxydée  0,63  •  •  o 

Chrome  oxydé  •    .  o,a5  .  •  o 

Eau    •«.,..  iS^ao  •  •  12^45 

Perte o»65  .  •  a,ij| 

I^a  serpentine  noble  est  es«entîeUemc|kit  composée  ç  d'à-? 

S^rès  le  système  de  Berzelius  ,  d'une  partie  de  magnésie  hy-» 
ratée  ,  et  de  deux  d'alumine  bisiliciatée  ^  mélangées  avec 
quelques  autres  substances. 

La  serpentine  iioble  se  trouve  en  Corse;  d^ms  les. envi? 
rons  de  Gènes ,  de  Florence  ;  dans  beaucoup  d'endrok^  de 
}^  Toscane  9  de  lltalie  et  de  TAUemagne^,  à  ^eidienbju^h  ^ 
en  Silé^ie;  en  Sfuède ,  en  Bohème  f  iam  le  Tyrol,  etc.  Elle 
accompagne  la  serpentine  commune  9  forme ,  conjointement 
avec  du  calcaire  ,  des  lits  et  des  couches  souvent  contour- 
nées, ou  des  espèces  4e  brèches.  £|le  est  quelquefois  pure ,. 
et  alors  sçs  couches  ne  sont  pas  très-puissaptes,en  comparais 
son  de  celles  de  la  serpentine  commune  ;4'autres  foisse^^ines 
ou  ses  couches  conyrent  ou  sont  dans  les  roches  prH^tive^ 
talquetises  de  mi<;aschiste,,  d'ardoise,  de  calcaire  granulé  ; 
avec  ce  dernier^  elle  forme  les  beaux  marbres  serpentineu^ 
calcaires ,  appelés  :  péri  antique ,  veri  d^Egrpte  ^  péri  de  Suze  y 
fert  de  mer,  veri  d'Ecùtse,  etc.  ;  la  serpentine  nobl^  y  est  imie 


s  E  R  7' 

à  Id  serpemine  eomiMae ,  et  y  forme  des  tacbes  oa  des  fila* 
mess  plas  oo  moios  embrouillés.  V.  les  articles  Marbre  , 
QpHiOLiTH^  et  Roche. 

On  trouve ,  dans  les  couches  ée  serpentine  noble ,  des 
Uts  de  fer  of  ydulé ,  du  fer  arsenical  t  du  fer  sulfuré  magnéti^ 
jfue ,  du  plemb  sulfuré  ,  etc. 

La  serpentine  noble  de  Rareuthestune  des  plus  belles  qu'il 
3r  ail,  par  la  quailtité  de  grenats  qu^elle  renferme,  et  qui  s'y 
trouvent  disséminés  d'une  manière  uniforme.  Elle  présente 
lin  mélange  agréable  de  leur  couleur  rouge  avec  le  fond 
vert*d'émeraude  de  la  serpentine.  On  en  fait  des  tabatières 
tt  d'autres  petits  meubles  précieux. 

On  fait  aussi  ^  avec  la  serpentine  noble ,  des  vases  ,  des 
tasses  et  autres  ustensilesif  dont  on  se  sert  dans  les  pays  oà 
Ton  exploite  cette  pierre. 

Guidés  par  l'analyse  que  M.  Hausmann  a  donnée  de  1^ 
pîcrolithe ,  nous  l'avons  rapportée  à  la  magnésie  carbonatée; 
mais  M.  Almroth,qui  vient  d  analyserde  nouveau  cette  pierre, 
assure  que  ce  n'est  autre  chose  qu'une  serpentine  noble,  mé- 
langée d'un  ^peu  de  magnésie  carbonatée.  Ce  qu'il  y  a  de 
certain ,  c'est  que  pette  pierre  n'a  pas  l'apparence  9  ni  de  la 
serpentine  noble ,  ni  de  la  magnésie  carbonatée  ;  elle  se  rap- 
procheroit  plus  des  stéatites  et  devroit  leur  être  réunie ,  de 
même  que  Ja  pîcrolithe  verte  des  montasnes  de  la  vallée 
d'Urseren;  lapicrolitbe  vert-poireau,  de  Reicbenstein ^  en 
Silésic  ,  et  la  pîcrolithe  d'un  blanc-verdâtre  et  jaunâtre ,  de 
Waldenburg,  en  Saxe»  analysées  par  Rucbolz,  ^ui  y  indique  : 
silice ,  4.5;  magnésie  ,  35;^luroine ,  i  ;  eau ,  i4;  fer  oxydulé,  su 
Ces  variétés,  qui  ont  été  publiées^  récemment,  sont  réunies , 
par  Hausmann  Ini-M^ ,  à  la  stéatite. 

a.  LaSERPENTlI^EVHMUNE  (^serpentine  opaque ^  R.  de  L.  ; 
9UaiUes serpeniinus  ,  "Wall.  ;  serpentin,  Wid. ,  Kirw. ;  gemebur 
serpentin^  Wern.;  commun  serpentine^  James.).  Elle  n'a  point  la 
transluci4ité  ni  la  dureté  de  la  serpentine  noble;  son  poli  est 
moins  vif;  sa  cassure  plus  grossière  et  ses  couleurs  sontcom- 
mifnément  mélangées; elle  est  d'un  vert  d'huile  d'olive,oud'ui^ 
yen  d'olive  ,  ou  de  poireau,  ou  d'un  vert  sombre ,  ou  d'un 
vert  grisÂtre ,  ou  noirâtre  ,  avec  toutes  les  teintes  intermé-* 
diaires.  11  y  en  a  aussi  de  jaune  verdâtre ,  d'un  rouge  sombre 
ou  de  sang ,  et  même  d'écarlate.  Ses  couleurs  sont  disposées 
par  taches  ou  nuages ,  par  veines  et  par  filets  ,  plus  ou  moin^ 
^mbrooillés  et  entrelacés.  Sa  cassure  est  à  grains  très* fins, 
quelquefois  çà  et  là  paillettée;elle  est  grossièrement  écaillense 
ou  conchoïde.  Elle  est  rayée  par  la.  chaux  carbonatée  spa- 
tbique.  Sa  pesanteur  spécifique  est  plus  forte  que  celle  de  la 
serpentin<^  ^bte:  elle  est  de  2,348,  suivant  Karsien;  de 


4,5o. 

0,60  . 

i4,oa 

O 

0-  . 

0,00 

O 

0  . 

0,00 

io,5o  . 

0  . 

0,00 

»  •  •  • 

i4,i6  . 

0,00 

9   • 

4i9o  . 

i,a5 

E 


74  S  E  11 

21*587 ,  selon  Brisson  ;  de  2,56i  et  2^Sjij  diaprés  Kîrwâti; 
£lle  est  quelquefois  magnétique.  Ses  principes  sont  les  sui- 
yans  : 

Yauquelin.  John  j  Rose  9  Hisinger,Knoch« 

Silice,  ...•••.  44     *  3i,5o  .  28,00  .Sa        .4^ 
Uagnésie  y    ....  44      •  479^5  •  34)5o  .  37,34  •    33,5o 

Alumine, 2      •    0,00  .  ^        .    o,5o  .    trace. 

Chaux, o      .     0,25  •     o,5o  .  10,60  .      6,a5 

Fer  , 7,3  .     5,5o 

Manganèse  oxydé ,     i,5  .     i,5o 
Chrome  oxydé ,     .     a,o  .     0,0 

Eau , io,5o 

Matière  volatile  et  acide  carbonique  , 
Perle , i 

La  serpentine  analysée  par  Yauquelin  étoit  de  la  Lîgurie  ; 
celle  analysée  par  Hisinger  ,  de  Morberg ,  en  Suède  ;  celle 
analysée  par  Knoch ,  du  Harlz.  Il  existe  encore  deux  autres 
analyses  de  la  serpentine,  par  Chenevix,  qui  s^éloîgnent  des 
précédentes  par  la  grande  quantité  d'alumine  (  i8eta5  |^) 
qu'il  indique.  Quant  à  l'analyse  de  la  serpentine  de  Norberg , 
»ar  Hisinger,  il  est  probable  que  les  149Ô0  de  matière  yo* 
aiile  et  acide  carbonique  sont  formés  par  l'eau  contenue 
dans  la  pierre  ,  plus  une  portion  d'acide  carbonique  prove- 
nant du  calcaire  ou  de  la  magnésie. 

Les  serpentines  communes  offrent  quelques  variétés  inté- 
ressantes. 

A.  Serpentine  commune  tachetée.  Elle  est  d'un  vert 
sombre,  tachée  et  nuancée  de  jaunâtre  ;  elle  est  commuife  en 
Italie.  Les  deux  plus  belles  variétés  ^^rencontrent  :  Tune  à 
Prato,  en  Toscane ,  où  elle  est  appeUEs^^rd!^  di  Praio  et  verde 
di  Ranocchiof  parce  que,  sur  un  foHf  presque  noir,  elle 
offre  des  taches  d'un  beau  vert ,  comme  cela  se  voit  sur  la 
peau  de  la  grenouille  commune  ;  cette  variété  est  plus  dure 
que  les  autres  :  on  la  travaille  beaucoup  ;  la  seconde  est 
celle  du  Cap  Corse  ,  qui ,  sur  un  fond  vert-brun,  est  mar- 
quée de  petits  yeux  d'un  vert  clair. 

B.  Serpentine  commune  grivelée  ou  veinée.  Elle  est 
formée  d'une  multitude  de  filets  vert-bruns ,  qui  s'entrela- 
cent de  mille  manières  ,  sur  un  fond  blanc-verdâlre  ou  gri- 
sâtre ,  ou  d'un  rouge-brun ,  de  manière  à  imiter  un  réseau  à 
mailles  rompues.  C'est  une  des  plus  communes. 

C.  Serpentine  commune  diallagique  {schillerstdn  et  5c^i7- 
hrspath  ).  Rien  n'est  plus  commun  que  la  dîallage  ,  dans  la 
seipentine  ;  elle  s'y  présente  en  lames  brillantes ,  couleur 
d'or  ou  d'émeraude,  et  également  disséminées.  Tantôt  cette 
«erpentme  est  pure ^  él  tantôt  elle  est  mélangée  de  calcaire 


s  E  R  75 

-apathique,  comme  dans  la  serpentine  de  la  côte  de  G^nes. 
La  serpentine  de  Baste  au  narz  est  d^un  vert  noirâtre  et 
remarquable*  par  àei  plaques  de  diallage  qui  la  traversent 
en  tous  sens ,  et  qui  sont  formées  elles-mêmes  de  petites 
parties  disposées  en  manière  de  mosaïqua.  C'est  une  des  plus 
curieuses  variétés  de  serpentine.  Dans  la  serpentine  dialla- 
gîque,  on  remarque  que  lorsque  la  diallage  est  intacte,  la 
serpentine  conserve  une  plus  grande  dureté  ;  telle  est  la  ser- 
penltne  diallagîque  de  Corse.  La  diallage  est  sujette  à  une 
décomposition  qui  lui  est  propre  :  elle  blanchit ,  prend  un 
coup  d'œil  nacré ,  devient  friable  ,  et  finit  par  tomber  en 
poussière.  Ces  états  s'observent  dans  tous  les  pays  où  se 
trouve  la  serpentine  diallagique  9  qui  alors  est  beaucoup  plus 
tendre  et  terreuse. 

D.  SÈRPET9T1NE    C6MMUNF  GHET9ATIFÈRE.    Elle    eSt    d'un 

vert  sombre  ou  d'un  beau  vert ,  et  contient  des  grenats  verts 
(d'ObscI^au  en  Hongrie),  des  grenats  nobles  ou  pyrope 
(  Saxe  9  Zoeblitz.) 

E.  Serpentine  commune  augitique.  C'est  la  serpentine  qui 
contient  des  cristaux  de  pyroxène  augite  ou  des  grains  de  cette 
substance.  La  plus  remarquable  est  la  serpentine  des  Pyré- 
nées, qu'on  a  nommée  Ihtrzolithe^  qui  paroft  presque  unique-, 
jnent  composée  de  pyroxène,  comme  je  l'avois  d'abord 
observé  ,  et  comme  on  le  voit  dans  la  description  qu'en  a 
donnée  M.  de  Charpentier.  V.  Lherzolithe  et  PyrcxS^e 
Lherzolithe.  Cette  serpentine  contient  du  chrome  oxydé  ^ 
et  prouve  que  la  serpentine  peut  être  une  roche  essentielle- 
ment formée  de  pyroxène  en  masse  colorée  par  le  chrome. 
M.  Daubuisson  avoit  déjà  avancé  cette  opmion  ,  qui  se 
trouve  ainsi  confirmée.  On  ^oit  faire  observer  cependant 
que  toutes  les  serpentines  n'ont  pas  offert  du  chrome  à  l'ana- 
lyse ;  toutes ,  au  contraire ,  ont  présenté  le  fer  ;  ce  qui 
prouveroît  que  les  serpentines  seroient  de  deux  classes ,  l'une 
augitique  ,  l'autre  magnésienne. 

F.  Serpentine  commune  calcarifère.  Rien  n'est  plus 
commun  que  l'association  en  ^andes  masses  du  calcaire  et  de 
la  serpentine  commune.  Cette  association  est  plutôt  un  mé- 
lange bréchiforme  ,  lorsque  la  serpentine  commune  abonde; 
car  celle- ci  forme,  dans  le  calcaire,  des  parties  fragmentifor- 
mes,  tandis  que  les  serpentines  nobles  y  composent  des  taches 
on  nuages,  et  des  filamcns.  Dépareilles  serpentines  abondent 
sur  les  côtes  de  Gènes  et  près  de  Turin.  L'association  de 
la  serpentine  avec  le  calcaire  donne  naissance  aux  roches 
dites  CiPOLiN ,  Qphicalce  et  Calciphyre.  V.  ces  artiçlesi 
ç|  les  articles  Roches  et  Terrains, 


je  s  E  R 

G.   J>ERP£I9TIN£   COMMUEE  CHROMlFàRE.   La  plo&  C0IID1|e> 

est  celle  de  Provence ,  qui  constitue  la  langue  de  terre 
appelée  la  presqu'île  de  Gavalaire ,  à  reztrémité  de  laquelle 
^e  trouve  la  ville  de  Saint-Tropez.  Cette  serpentine  contient 
des  masses  informes  et  des  petits  grains  de^r  cbromaté.  La* 
serpentine, de  Kraubat,  en  Syrie  ,  est  dans  le  même  cas,, 
et  il  en  est  probablement  de  même  pour  toutes  les  sernenline& 
qui  renferment  du  chrome  ;  par  exemple  ,  celle  duXimottr- 
sîn ,  observée  d'atiord  par  M.  Desœaresi,  puis  par  M.  Al^ 
luaud. 

H.  Seupentine  commune  VEMiFias.  Cette  sevpeMtine  cm»^ 
tient  assez  souvent  du  ier  oxydvlé  magnétique.  £lle  abonda 
«u  Suède  ;  dans  le  val  Sesia ,  en^  PiénobOiH^  ele. 

L  Serpentine  commune  magnétique,  ta  serpentine , 
comine  nous  l'avons  déjà  dk  y  présente  quelquefois  la  pro-^ 
j^iéié  d/'attirer  Taiguille  aimantée ,  et  même  de  j<Mitr  dvr^ 
inagnétismie  polaire  ^  telle  est  une  serpentine  verhscHnbre  ^ 
découverte  au  Spilzberg ,  et  surtout  la  serpentine  vert- 
brunâtre,  obseFvwée  par  M.  de  HumboU^  en  17^9  en^re 
tToldoroQach  et  lUunicbberg  ;  elle  forme  une  petite  colline, 
qui  fait  partie  de  la  chaîne  qui  sépare  le  margraviat  de 
jareuth  d'avec  le  Haqt-Palalinat. 

Cette  colline  ne  s'élève  que  de  cinquante  toises  au-dessus 
dies  plaines  voisines  :  elle  s'étend  en  longueur  de  Test  à 
l'onest  ;  ses  flancs  par  conséquent  se  présentent  au  nord  et 
au  sud.  Son  sommet  est  composé  d'une  serpentine  très^ 
p^ure  ,  qui ,  par  sa  cassure  CeuiU^tée  ,  approche  de  la  ehhrîis 
schisteuse;  elle  repose  sur  un  grafdte  veiné,  mêlé  de  hom-* 
blende. 

M.  de  Humholdt  ayant  prés^Nié  sa  boussole  aux  rochers  de 
serpentine  ,  vit ,  avec  surprise ,  que  le  pâle  nord  se  tourna 
brusquement  au  sud;  et  il  observa  que  les  roches  de  la  face 
septentrionale  de  la  colline ,  et  celles  de  la  face  méridionale  ^  a 
avoient  leurs  pôles  directement  contraires  :  les  ettrémâlés 
orientale  et  occidentale  de  la  colKnc  sont  dans  un  état  d'ia- 
différencé  et  ne  manifestent  aiicune  action  sur  Taiguille  ai^ 
mantée.  Sur  les  flancs  mêmes  de  la  coHinet  certains  rochers^ 
sont  également  dépourvus  de  toute  espèce  de  xaagnétisme  » 
tandis  que  d'autres  agissept  à  la  dislance  de  plus  de  vingt 
pieds.  . 

M.  de  Humboldt  a  remarqué  que  le  magnëtism^  ne  réside 
point  uniquement  dans  Tensembledela  montagne ,  mais  que  ^ 
les  plus  petites  parcelles  de  la  roche  ep  so^t  douées  :  des  frag- 
mens  à  peine  visibles  se  retournent  brusquement  lorsqu'on 
leur  présente ,  Vua  après  l'autre ,  \tSt  pâles   de  l'aimant 


s  È  R  ^7 

tnéme  le  plus  foîbîe  ;  et  ce  quî  est  reinârqctal>Ie,  c'est  que 
cette  même  roche  qui  possède  «ne  polarité  aussi  décidée  ;, 
li'exerce  pas  la  plus  petite  attraction  sur  le  fer  non  aimanté. 
Ce  savant  observateur  s*est  assuré  que  cette  serpentine  ne 
renferme  pas  un  atome  de  fer  magnétique  ;  tout  celui  qu^eile 
contient  et  qui  la  colote ,  est  k  Tétat  d'oxyde. 

La  pesanteur  spécifique  de  cette  serpentine  n'est  que  de 
1,900  it  a, 000;  c'est  conséquemment  la  plus  légère  que 
fon  connoisse. 

K.  Serpehtike  cohmune  GRAMBiATiTrQUE.  Elle  se  trouve 
auprès  de  Nantea  (à  Mazerie,  commune  de  Gk>uffé).  Sa 
structure  est  schisteuse  ;  les  cristaux  de  Grammatite  (  am- 
phibole blanc ,  HaQy  )  y  abondent. 

Dans  ks  variétés  que  nous  venons  de  citer ,  les  subs- 
tances  qui  se  rencontrent  dans  la  serpentine ,  y  sont  dissé-^ 
minées  uniformément  dans  sa  pr<^re  substance ,  et  sont 
tellement  empâtées  avec  elle  y,  qu'elles  constituent  autant 
de  roches  particulières.  Il  n'en  est  pas  de  même  d'autres 
substances  qui  y  forment  ou  des  rognons,  ou  des  amas,  comme 
les  silex  résmite  ,  le  gurhofian^  le  quarz ,  la  chrysoprase  ,  ra^ 
rement  les  agates  ;  oh^  des  veines  de  chaux  carbonatée  ma- 

{;nésifère ,  le  mica  M^^nésien ,  la  magnésie  carbonatée  i 
'asbeste  y  le  talc ,«  la  stéatite  ,  les  diverses  pierres  magné- 
siennes ;  de  gros  amas  ou  des  couches  de  jade  tenace  avec 
diallage  (  gMro  de  Debuch ,  et  eupheiide^  Hauy  )  ;  des  fi- 
xons plus  ou  moins  puissaas  de  fer  oxydulé ,  et  quelquefois 
Aa  cuivre^  etc.  \^ 

Les  serpentines  appartiennent  k  deux  formations  «  Tune 
primitive ,  et  l'autre  de  transition  ou  secondaire  ancienne. 
Cependant  on  doit  faire  remarquer  qu'on  n'a  trouvé  jamais 
aucun  débris  de  corps  organisés  dans  son  sein^  et  sa  super- 
position à  des  coudies  qui  en  renferment,  est  équivo- 
que ;  en  sorte  que  l'on  peut  suspendre  encore  son  iiiyiient 
à  cet  égard.  I>'un  autre  cété,  eUe  n'est  pas  située  à  une 
très-grande  hauteur  dans  les  monti^es  primitives.  La  ser- 

Sentine  observée  par  Saussure  daps  les  sommités  du  mont 
Lose  ,  est!  un  phénomène  géologique  ;  ainsi  donc  9  la  ser- 
pentine seroit  dams  une  situation  moyenne ,  et  ses  deux  gi- 
semens  ,  dans  les  terrains  primitifs  et  de  transition  ^  se  troo* 
veroient  très-rapprocfaés. 

Les  serpentines  ^es  plus  anciennes  sont  mélangées  de 
chaux  carbonate  spathique  ou  grenue,  quelquefois  d'arra* 
!gonite  ,  et  forment  des  couches  souvent  très- puissantes , 
dans  le  gneiss ,  ^le  micasehite ,  T ardoise,  le  fer  oxydulé  ou 
magnétique  ,.dans  les  terrains  calcaire^  ou  bien  alternans 
avec  les  bancs  et  les  couches  qui  forment  ces  roches. 


7»  S  E  R 

Les  serpentines  se  présentent  plus  communément  eH 
niasses  informes  dans  les  montagnes  primitives.  Celles  qui  se 
trouvent  mêlées  avec  le  calcaire  primitif,  sont  toujours  irré- 
gulières et  contournées  en  divers  sens.  La  serpentine  noble 
appartient  plus  spécialement  aux  terraios  primitifs. 

Les  serpentines  des  terrains  de  transition  accompaenent 
les  ardoises  et  les  schistes ,  ainsi  que  les  roches  amphiboli- 
ques  nommées  ^7zi/i5^i/i  par  les  Allemands ,  diabase  ou  diorite 
par  les  Français.  Elles  sont  souvent  pénétrées  de  ces  der-* 
nières  roches  >  et  çemblent  se  fondre  dans  les  antres. 

L^Europe  est  peut-  être  la  partie  du  monde  où  la  serpen* 
tîne  paroît  être  la  plus  abondante  :  la  côte  de  Gènes,  et 
toute  la  face  des  Alpes  qui  regarde  Tltalie,  Toffrent  presque 
partout.  Elle  s^étend  de  là  dans  la  Toscane  ,  où  elle  est 
connue  sous  le  nom  de  gahhro.  L'une  des  plu$  belles,  est 
celle  des  collines  de  Tlmprunetta  ,  près  Florence,  si  riche 
en  diallage.  Celle  de  Prato  est  non  moins  belle.  La  Corse 
présente  des  serpentines  qui  rivalisent ,  pour  la  beauté  et  là 
dureté ,  avec  les  serpentines  de  l'Italie.  Le  Piémont  abonde 
en  cette  pierre  ;  la  colline  du  Mussinet ,  près  de  Turin  ,  et 
les  environs  du  Suze ,  en  sont  des  exemples.  Le  val  d'Abste 
présente  une  belle  serpentine ,  avec  des  cristaux  aciculaires 
d'arragonite.  L' Allemagne,  qui  est  la  patrie  des  serpentines, 
en  offre  beaucoup  qui  présentent  plus  ou  nioins  de  diallage  ; 
telles  sont  les  serpentines  de  Baste  au  Har2 ,  du  duché  de 
Wolfeiabuttel^deSialray  en  ïyrol,  deStyrie,  de  Mezzeberg 
en  Moravie;  de  Obsbdiuascha,  dans  la  Haute-lflongrie;  mais 
c'est  surtout  à  Zoeblitz ,  en  Saxe ,  que  la  nature  paroît 
avoir  prodigué  la  serpentine;  elle  y  forme  un  immense 
dépôt  :  les  habitans  industrieux  de  cette  contrée  la  con- 
vertissent en  vases  aussi  élégans  que  peu  coûteux  ^  et  qui  sont 
répandus  dans  toute  l'Europe.  La  principauté  de  Bareith  et 
le  Haut-Palatinat  ne  sont  pas  privées  de  cette  pierre,  comme 
nounPavons  dit ,  en  indiquant  la  serpentine  commune*  ma- 
gnétique et  celle  grenatifère. 

La  France  n'est  pas  dépourvue  de  serpentine  ;  elle  se  re- 
trouve dans  toutes  nos  grandes  chaînes  de  montagnes  ;  elle 
abonde  dans  les  Pyrénées  ,  et  ses  gisemens  y  ont  été  par- 
faitement observés  par  M.de  Charpentier.  Feu  M.Desmarest 
l'a  observée  dans  le  Limousin.  Son  gisement  se  trouve  indi- 
qué dans  la  statistique  de  la  Haute- Vienne.  Les  environs 
de  Cahors  ,  la  Provence  (  départ,  du  Var  ) ,  le  Dauphiné  , 
la  Savoie,  la  Suisse,  offrent  de  la  serpentine  commune,  etd. 
L'Angleterre  et  surtout  l'Ecosse  présentent  beaucoup  ide 
serpentine.  Dans  plusieurs  parties  du  Coi^nouailles^elle  offre 
des  filons  de  cuivre. 


s  E  R  79 

Au  Cap  Lîzard ,  elle  est  entourée  de  tous  côtes  par  une 
espèce  de  grès  mélangé  ,  ou  gratiwacî:e  ,  xle  laquelle  la  ser- 
peniine  est  très-distincte.  La  serpentine  noble  de  Saint-Ke- 
vens  est  des  plus  belles. 

En  Ecosse ,  on  l'observe  dans  les  îles  de  Unst  et  Fetlar  , 
qui  font  partie  des  îles  Scheland,  et  dans  Tîle  de  Glass,  Tun» 
des  Hébrides;  dans  la  province  de  BanlT,  à  Portsoy;  dans 
le  Forfarshire ,  dans  TAyrshire ,  entre  Ballantrâe  et  Grirvau  ; 
enfin ,  dans  le  Fifeshire  ,  près  de  Burntisland.  On  Ta  l'en- 
contrée  aussi*  à  Cloghan  lée,  sur  la  côte  ouest  de  l'Irlande, 
dans  le  comié  de  Donnegal. 

L'Espagne  possède  de  très-belles  serpentines,  dans  la  Sier* 
ra-Nevada ,  près  Grenade  *,  elles  sont  diallagiques. 

L'Asie  ne  parott  pas  dépourvue  de  cette  espèce  de  pierre; 
elle  est  rare-  dans  la  Sibérie  :  cependant ,  on  l'y  rencontre 
dans  divers  endroits.  Patrin  en  a  observé  sur  la  lisière  orien* 
taie  des  Monts  Ourals  ,  qui  contenoit  du  fer  magnétique  , 
de  la  stéatile,  de  l'asbeste,  etc.  ;  H  Ta  considérée  comme 
primitive.  Cette  pierre  a  été  observée  aussi  à  la  Nouvelle- 
Hollande  :  il  paroît  qu'il  en  çxiste  dans  quelques  îles  des 
Indes  Orientales ,  de  la  Mer  Pacifique ,  de  la  Nouvelle  Ga- 
lédonie  et  à  Madagascar  ;  du  moins,  j'ai  vu  des  idoles  et  des 
objets  tout  en  serpentine ,  qu'on  reconnoissoit  pour  des  tra- 
vaux des  habitansde  ces  îles.  11  est  assez  remarquable  que  les 
Cbinois,qui  versent  dans  le  commerce  beaucoup  d'objets  di- 
vers, en  talc  et  en  stéatite,  n^offrent  rien  en  serpentine  pro- 
prement dite  :  ce  qui  doit  faire  présumer  qu'elle  ne  se  trouve 
point  cbez  eux.  L'Afrique  paroît  renfermer  cette  pierre  dans 
les  montagnes  qui  sont  vers  les  sources  du  Nil.  J'ai  eu  l'occa- 
sion de  voir  plusieurs  fois  des  scarabées  antiques,  des  iots  oa 
calendriers  égyptiens,  en  serpentine  noire  ou  vert-noir  veinu- 
lée,et  qui  serapproche  infiniment  de  X^pitrre  deBaram  ou  ser- 
pentine oUaire  ,  dont  je  parlerai  dans  l'instant ,  et  qui  se 
trouve  dans  les  mêmes  lieux.    •  • 

Aux  Etats-Unis,  la  serpentine  a  été  signalée  dans  plusieurs 
endroits  des  provinces  du  Maryland  ,  de  Pensylvanie ,  de 
New-Jersey,  de  Connecticut,  de  Rhode-Island et  de  Mas- 
sachussets.  Dans  cette  dernière  province  ,  on  trouve  une 
magnifique  variété  de  serpentine  noble  y  à  Newburyport. 
D'autres  pafrties  de  l'Amérique  offrent  aussi  de  la  serpen- 
tine ;  on  en  a  trouvé  à  Cuba,  etc.  —  La  serpentine  noble  et 
la  i^erpentine  commune f  lorsqu'elles  sont  en  masse  compacte 
exempte  de  calcaire  ,  sont  taillées  et  polies;  on  en  fait  des 
tasses  ,  des  vases ,  des  coupes ,  des  pots ,  des  salières  ,  des 
théières  et  divers  autres  ustensiles  qui  ne  sont  pas  toujours 


8o  S  E  R 

des  objets  d^ ornement,  mais  qui  ont  i(m\ont%  une  alilUé 
réelle.  Depuis  long-temps,ia  ville  de  Zoeblitz,  dans  la  Haute- 
Saxe  ,  tire  une  partie  de  sa  richesse ,  des  maauiactares  du 
pays  où  le  bas-peuple  est  employé  à  extraire ,  tailler,  tourner, 
polir  la  serpentine ,  si  abondante  dans  les  environs.  Cette 
serpentine  est  d^un  brun  Ou  d'un  vert  grisâtre  ,  tantôt  poln- 
iillée  ou  veinulée ,  plus  rarement  brillantée ,  et  comme  aven* 
turinée.  Elle  est  aussi  quelquefois  maculée  de  rouge-sombre. 
Les  pots  que  Ton  fait  avec  supportent  assez  bien  le  feu ,  et  y 
acquièrent  de  la  dureté  ;  on  estime  ,  beaucoup  plus  que  les 
autres  ,  les  variétés  bigarrées  de  jaune  verdâtre,  de  rouge  de 
sang  et  d  écarlate. 

On  travaille  aussiyla  serpentine  en  Italie ,  et  surtout  en 
Toscane.  Les  habitans  de  la  Corse  se  font,  avec  cette  pierre, 
des  espèces  de  demi  ou  de  quarts  de  barils^ereux  dans  Tinté- 
riéur  et  il  un  seul  trou ,  dans  lesquels  ils  mettent  lenr  pondre 
de  chasse  ou  leur  boisson ,  lorsqu'ils  sont  en  voya|e  ;  on  faH 
aussi  des  vases  et  des  tasses  très -jolis  et  translucides ,  attc 
la  serpentine  noble  de  ta  Corser 

Le  travail  de  la  serpentine  est  encore  un  objet  d'industrie 
pour  les  habitans  de  rorsoy  ;  dans  le  Banffshire  ,  cm  Ecosse^ 
ses  couleurs  sont  infiniment  plus  agréables  et  plus  variées 
que  celles  de  la  serpentine  de  Zùeblitz,  et  les  objets  fabriqués 
ncquièrent ,  par  cette  circonstance  ,  une  plus  haute  valeur^ 
Les  serpentines  communes  pures  sont  employées  jourael** 
lement  dans  les  arts  ;  on  en  fait  des  socles  9  des  plinthes  9  des 
vases  ,  rarement  de  petites  colonnes  et  des  tables ,  parce 
qu'elles  ne  se  trouvent  pas  en  pièces  assez  volumineuses,  om 
bien  parce  qu'il  est  difîBcile  ,  à  cause  de  leur  peu  de  dureté  , 
d'en  fabriquer  de  grands  objets.  La  serpentine  diallagique  cal^ 
caire ,  celle  qui  estmélangée  de  calcaire  ,  nomméeet  comm^ 
^ous  les  «oms  de  marbre  strpendneux  ,  de  brèdie  serpenii- 
neuse^  àe  pert-de  ^mer  ^  etc.,  n'offrant  pas  les  mémes^incon*- 
véniens ,  est  employée  pour  faire  de  grandes  tables ,  det 
chéhiinées ,  des  colonnes  ;  et  il  faut  avouer  que ,  de  tous  les 
marbres  en  usage",  ce  sotit  les  plus  [agréables  4  la  vue.  Rien 
n'égale  la  beauté  et  le  magnifique  aspect  de  ces  belles  colon- 
nes de  vert  antique  qui  décorent  les  monumens  de  Rome  ,  et 
^ui  ajoutent  à  la  majesté  et  k  l'aspect  imposant  des  temples 
qu'elles  décorent.  Les  anciens  qui  nous  ont  souvent  donné 
l'exemple  du  bon  goût,  ont  beaucoup  employé  ce  beau  mar- 
bre, qu'ils  tiroient ,  dit-on,  des  environs  de  Sparte,  de  même 
que  le  cipolin  de  l'île  de  Calistosoud'Eubée. 

IIL  La  Serpentine  ollaire  {talcum  oUaris^  Gmel.,  Syst.); 
TalcoUatre,  HaUy;  TopfsUin^  W.;  Potstone,  James.;  Pierre 
Maire  ou  Pierre  de  Corne;  Pierre  de  Colubrine^J^.  D.  \  Pieti^ 


s  E  R  «ï 

de  Barwn;  Lapis  cpmetms  et  Lapîs  siphrûus  de  PHoe  ).  Ceiie 
pierre  tire  son  nom  du  mot  latin  alla  qui  signifie  une  marmite^ 
parce  '  qu'elle  fl^t  employée  de  temps  immémorial  à  faire 
des  marmites  et  autres  vases  qui  vont  au  feu. 

La  serpentine  oUaire  est  d'une  couleur  ^ise,  tirant  sur  le 
vert  ou  le  noirâtre  ,  et  tachetée  de  points  plus  ot>scurs  que 
)c  fond  I  à  neo  prè^  comme  la  serpentine  commune  ,  à  la- 
quelle i  d'ailleurs ,  elle  ressembla  si  fort ,  qii^on  passe  de 
Tune  jt  l'autre  par  des  transitions  insensil^les  :  ce  qui  dis- 
tingue surtout  la  serpentine  ollaire.,  c'esl  qu'elle  est  plus 
tendre  et  plus  opctiieuse  au  toucher. 

Quoique  cette  pierre  ait  beaucoup  4e  tenaci|^  et  qu'elle 
oe  se  casse  pas  aisément ,  ce  qui  la  distingue  du  talc  et  de  la 
stéatite,  elle  est  si  tendre  sous  le  couteau,  qu'on  la  travaille 
M  tour  avec  la  plus  grande  facilité  ;  elle  est  susceptible  de 
recevoir  un  certain  poU^eras;  elle  est  alors  onctueuse  ^u 
toucher  comme  un  corps*  nt>tté  d'huile. 

Son  tissu  est  un  peu  feuilleté  v^t  sa  cassure  offre  de  peti- 
tes lauaes  courbes  ou  irrégulières.  Elle  rend  une  odeur  ter- 
reuse quand  on  l'humecte  avec  l'haleine.  £lle  est  plus  pesante 
que  la  seipentine  commune.  Saussure  et  Karsten  portent  «a 
pesanteur  spécifique  à  a ,  88. 

Elle  est  très-réfractaire  au  feu  des  fourneaux,  et  pre§' 
que  infusîble  ou  même  infiisible  au  chalumeau. 

Ses  élémens  sont  sujets  à  varier  t  commenm  en  peut  ju- 
ger par  le&deux  analyses  smvantesj»  l'une,  par  Wiegleb,  qvi 
est  celle  de  Ja  serpentine  de  Cbiavenna  ;  et  la  seçondie , 
par  Tromsdorf,         )  • 

Silice. 38.    •     »  1 9    •      3q. 

Magnésie 38 sO. 

Ahwiine 4.     •    •    •    .        o. 

Chaux 6.     •    •    •    •        o. 

VemfM 14.    ....      lo* 

Eau o.    .    .    ^    •      xo. 

Acide  carbonique.    .        o.    •    ;    .    .      aa 

Il  est  probable  que  Tromsdorf  aura  analysé  une  ?ariété  ie 
magnésiecarbonatée  silicifère  ;  car  la  disproportion  des  prin- 
cipes^ooique  reconnue  par  Chenevix  dans  la  pierre  oUairet 
est  ici  trop  forte  pour  admettre  que  ces  analyses  appartie^^ 
9ent  à  des  pierres  analogues. 

La  serpentine  ollaire  se  trouve  princîpalemeiH  dans  les 
montagnes  primitives  9  voisine^  de  Pleurs  et  de  Chiaveana 
(\alteline  )9  chez  les  Grisons ,  au  nord  du  lac  de  Côme  ; 
elle  se  tire  particulièrement  de  la  montagne  qui  domine  la 
malheureuse  ville  de  Pleur»  9  ^'on  avoit  exc^tvé^  avec  ii 


8a  S   E   R 

peu  de  ménagement,  qu^elIe  s'écroala  tout  à  conp^  et  s^ea-^ 
sevelit  totalement  le  aS  août  1618. 

Ce  n^est  pas  seulement  chez  les  Grisons  qu^on  trouve  la 
serpentine  ollaire  ;  il  y  en  a  dans  d^autres  parties  des  Alpes^ 
mais  toujours  du  côté  de  F  Italie.  Saussure  en  a  vu  des  car- 
rières entre  le  haut  Valais  et  la  vallée  de  Formazza,  dans 
im  site  encore  plus  élevé  que  les  sources  du  Rhône ,  à  une 
hauteur  de  plus  de  six  mille  pieds. 

Elle  forme  des  couches  qui  sont  souvent  adhérentes  à  - 
celles  du  talc  schisteux ,  qui  alternent  avec  des  couches  de 
gneiss  à  feuillets  très-stériles.  Ces  couches  sont  en  général 
dans  ime  situation  verticale  ;  mais  Saussure  fait  remarquer 
que  les  couches  de  pierre  ollaire  sont  extrêmement  ondées, 
quoique  les  autres  aient  leurs  feuillets  parfaitement  droits. 

Saussure  parle  d'une  autre  carrière  de  serpentine  ollaire 
du  val  Sésia ,  qui  est  une  dépendance  du  mont  Rose. 

^ette  pierre  se  trouve  encore  à  Zœblitz,  en  Saxe^  en 
Hongrie ,  en  Transylvanie ,  en  Tyrol ,  en  Norwége ,  en 
Finlande ,  etc.  Patrin  Ta  observée  dans  les  monts  (>urais  ». 
près  d'Ekatherinbourg  9  et  dans  les  monts  Al tai ,  près  de 
Zmeof  ;  mais  en  général  elle  est  fort  rare  en  Sibérie.  On  Ta 
retrouvée  au  Groenland  et  dans  le  voisinage  de  la  baie 
d'Hudson. 

Les  anciens  la  tiroient  de  la  Haute-Egypte. 

C'est  dans  fa  ville  de  Côme  que  Ton  transporte  par  eau 
les  vases  et  ustensiles  quion  fabrique  dans  les  environs,  avec 
la  serpentine  ollaire ,  d'où  ils  sont  distribués  dans  toute  la 
Suisse,  ritalie  et  d'autres  contrées  de  l'Europe  ;  de  là  vient 
que  cette  pierre  est  surtout  connue  sous  le  nom  de  pierre  de 
Côme  (  îiipis  comensis)f  qu'en  lui  donnoit  déjà  du  temps  de 
Pline ,  il  y  a  près  de  dix-huit  siècles.  Les  vases  de  pierre  ol- 
laire se  font  au  tour  par  le  moyen  de  machines  que  l'eau  fait 
agir.  Ces  vases  ont  divers  avantages  qui  les  font  rechercher 
pour  les  usages  domestiques  ;  ils  s'échauffent  promptentent 
et  conservent  long-temps  la  chaleur  ;  ils  sont  fort  sains ,  ne 
donnent  aucun  mauvais  goût  aux  alimens  ;  ils  sont  d'ailleurs 
d'une  très-longue  durée.  La  ville  de  Pleurs  gagne  environ 
60,000  ducats  par  an  avec  ce  commerce  Quand  la*pierre  est 
nouvellement  tirée  de  la  carrière,  elle  est  très -tendre,  avec 
une  espèce  de  ténacité  ;  c'est  alors  qu'on  la  travaille. 

Pline,  qui  a  parfaitement  décrit  la  pierre  ollaire  de  Côme^ 
dit  que  la  pierre  de  l'île  de  Siphnus  (  de  Siphanto  dans  l'Ar- 
chipel), étoit  employée  aux  mômes  usages ,  d'où  l'on  con- 
clut que  la  serpentine  ollaire  se  trouve  dans  les  îles  de  l' Ar^ 
chipel ,  ce  qui  n'est  pas  invraisemblable. 
*  -Les  Groenlandaîs  et  les  aaturels  des  enyirons  de  la  baie 


s  E  R  83 

'â^HacIson  emploient  la  serpentine  ollairê  qu'ik  trourent 
dans  leurs  contrées  ;  ils  en  font  de  la  vaisselle  ,  des  marmites, 
des  lampes,  etc.  En  Norwége  et  en  Saède,  elle  sert  dans  la 
construction  des  fours,  des  poêles  et  des  fourneaux ,  ce  à 
quoi  elle  est  très-propre.  i 

Enfin ,  la  pierre  de  Baram  des  Egyptiens  est  une  serpen- 
tine ollaire ,  très-employée  pour  fabriquer.des  ustensiles  de 
cuisine  et  autres  objets  d^utilité.  On  sVn  sert  aussi  pour  frot- 
ter les  vases  d^ argile  qu'on  veut  rendre  moins  perméables  k 
l'eau ,  en  établissant ,  par  ce  moyen ,  un  enduit  onctueux  à 
leur  surface. 

Les  anciens  Egyptiens  ont  beaucoup  travaillé  cette  pierre 
et  la  serpentine  commune  ;  il  nous  reste  beaucoup  de  leurs 
tois^  espèces  de  pierres  couvertes  d'hiéroglyphes  et  de  signes 
disposés  par  colonnes  sur  un  côté,  et  de  Tautre  avec  des 
figures  en  relief,  représentant  les  divinités  égyptiennes  et 
des  attributs  du  Nil ,  ce  qui  fait  croire  que  c^  sont  des  calen- 
driers où  Ton  avoit  marqué  également  les  diverses  époques  de 
la  crue  et  de  la  baisse  des  eaux  du  Mil.  On  trouve  aussi  des 
figures  d'Isis,  d'Osyns,  des  pastoply>res ,  etc.,  en  pierre  de 
cette  nature ,  et  chargées  d'hiéroglyphes  ;  mais  ce  sont  tou- 
jours des  objets  portatifs ,  ce  qui  uut  croire ,  joint  à  leur  mul- 
tiplicité» que  c'étoient  des  objets  très-communs,  et  d'un  usage 
journalier.  11  y  a  aussi  des  scarabées  égyptiens  antiques  en 
cette  matière.  En  général,  tous  ces  objets  sont  usés  et  ar- 
rondis par  le  frottement. 

La  serpentine  ollaire  tient  le  miliea  entre  le  talc  com- 
pacte, la  stéaiite  et  la  chlorite.  M.  Hatty  les  réunit  toutes  dans 
son  espèce  talc.  Linnseus  les  réunissoit  aussi  à  ses  talcs,  qui 
constituoient  une  espèce  artifi<*ielle  où  toutes  les  serpentines 
se  trouvoient  placées.  Wallerius  les  rangeoit  avec  se^ 
stéatites  ,  etc.  Enfin  Wemer  et  ses  élevés  en  font  une  es- 
pèce distincte,  (ln.) 

SERPENTINE  de  Saxe.  V.  GABBRa(LN.) 

SE^PENTINFELS  des  Allemands.  T.  Aoches  SERPCit- 

TillEUSES.  (LN.) 

SERPENTINS.  Famille  de  champignons  établie  par 
Paulet ,  et  dont  le  principal  caractère  est  fondé  sur  le  pédi- 
cule des  espèces  qui  la  composent,  pédicule  qui  est  contourné 
en  différens  sens.  Une  de  ces  familles  renferme  les  serpentins 
solitaires^  tels  que  la  NoisETTE  ivoire  et  le  Sang  des  marais. 
L'autre  réunit  la  Tête  de  soufre  ,  la  Tête  de  feu  oli- 

VATOE,  la  TÊTE  DE  FEU  SOUFREE,  la  TÊTE  FAUVE  ,  la  TÊTl 
BAI  ET  BLAlîCHE,    la   TÊTE   BLANCHE  ET  NOIRE,  le  BoUTOW 

d'or,   le  petit  ^Chapeau  d'argent,  et  le  petit  Timbre 
d'argent,  (b). 


t 

94  S  É  R 

SERPENTIN  SPATH  ies  anciens  minéralogittes  tUe* 
manda»  C^oatla  diallage,  pierre  qui  se  trouve  communément 
4an8  les  serpentines  9  et  dont  la  structure  est  iamelieuse.  (Ln.) 

SERPENTINSTEIN  des  Allemands*  Y.  Euphotide  et 
Serpentinfels.  (lw.) 

SERPENTINWACKEde  Storr.  C'est  une  Serpemtiw 
parsemée  de  quarz.  (ln.) 

SERPICULË ,  Serpîada.  Genre  de  niantes  del^  monoé^ 
cîe  tétrandrie  ,  et  de  la  famille  des  épilobiennes ,  dont  les  ca^ 
ractères  consistent:  en  un  calice  à  quatre  dents;  une  coroUe  df 
quatre  pétales ,  et  quatre  étamines  dans  les  Sears  mâles  ;  un 
éaUce  divisé  en  quatre  parties;  un  ovaire  supéri^r  surmonti^ 
d^un  style  simple  dans  les  fleurs  femelles. 

Le  fruit  est  une  noix  velue.  * 

Ce  genre  ,  fort  voisin  du  Millepertuis,  renferme  deuy 

{petites  plantes  rampantes ,  dont  une  a  les  feuilles  alternes  , 
înéaires  ,  entières  ,  et  Tautre  les  feuilles  verticillées  et  den- 
tées par  des  pointes.  La  première  se  trouve  au  Çap  de 
Bonne-Espérance ,  et  a  été  appelée  lauremàêrge  par  Bergiqs, 
La  seconde  habite  dan»  l'Inde  ;  elle  constitue  le  genre  Ht- 
DRILLE  de  Richard ,  TÉLontE  de  Michaux ,  TUbore  de  Nat- 
tai. (B.) 

SERPILIËRE.  Nom  donné  par  les  jardiniers  à  la  Covn^ 
TiLiÈRE.  V'  ce  mot.  (l). 

SERPOLET.  Plante  du  genre  derTsTHS.  (b.) 

SERPULE ,  Serpuia.  Genre  de  vcts  marins  qui  offre  pour 
caractères  :  un  corps  cylindrique  1  atténué  posté rieuremeat  ^ 
^yant  4  son  e^rémité  antérieure  deux  faisceaux  de  âlets  pkh- 
meux  9  ou  une  rangée  circulaire  de  filamens  pennacés  cena^ 
tituant  ses  branchies  ;  une  trompe  en  massue ,  tronquée , 
pédicelLée^  sortant  entre  les  branchies  ;  le  tont  renfenné  dans 
un  tuyau  calcaire ,  solide,  fixé  sur  les  rochers  o«  diverseai«i|t 
entortillé. 

Les  espèces  que  renferme  ee  genre  avoient  été  placées  par 
tous  les  conchyliologistes  parmi  les  Coquilles,  et  leur  tuyaa 
4&st  en  effet  de  màmt  nature  que  ces  dernières;mais  Lamaf  ck, 
fende  sur  de«  considérations  prises  de  la  forme  de  Tanmal , 
les  a  poFtéas  parmi  les  Vers  ,  dans  le  voisinage  des  Ami^qt- 
TRITES  avec  lesquelles  elles  ont  beaucoup  de  rapports. 

Le  genre  serpuU ,  dans  Linnacus ,  étoit  très-considéral»l«  ; 
mais  Bri^uîère  ,  Daudin  et  Lamarck ,  en  ont  ^é  plusieurs 
espèces  pour  former  les  genres  Arrosoir  ,  Silicaire  ,  Sm- 
HORBE ,  et  Vkrmilie.  Le  dernier  de  ces  naturalistes  en 
cite  cependant  encore  vingt-«ix  dans  son  Histoire  natureUe 
des  animaux  sans  vertèbres. 


s  E  R  es 

Les  sêrpuléi  ée  trourént  dans  toutes  les  mers.  Pkisieiirs  otit 
lear  test  fixé  senlement  par  leur  extrémité  ;  d^autres  sont  en- 
tièrement couchées  et  attachées  sur  les  coquilles  et  autres 
corps  durs  ;  enfin  ,  il  en  est  qui  sont  renfermées  dans  les 
Eponges^  les  Y  arecs  ,  et  autres  corps  analogues.  Quelque^ 
espèces  vivent  en  familles  nombreuses ,  entrelacées  les  unes 
avec  les  autres. 

L^animal  àt$  serpuies  varie  :  tantôt  les  branchies  sont  réu- 
nies en  deux  faisceaux  opposés,  composés  d'un  plus  ou  moins 
Erand  nombre  dé  plumules  ;  tantôt  elles  sont  isolées ,  et  em- 
^  rassent  le  contour  entier  de  l'ouverture  du  tuyau.  Toujours 
il  sort  de  leur  centre  une  masse  pyriforme ,  longuement  pédi- 
cellée ,  dont  la  pédicule  est  susceptible  d^àllongement  et  dé 
contraction.  Cette  masse  est  tronquée  à  son  sommet ,  et  de 
ses  bords  naissent  un  plus  Ou  moins  grand  nombre  de  ten^ 
tacules  courts ,  contractiles  >  au  centre  desquels  e^t  sans 
doute  la  bouche.  Elle  a  été  fort  lustetnent  appelée  trompe 
par  Lamarck,  quoiqu'elle  ne  satisfasse  pas  complètement 
aux  fonctions  que  ce  nom  suppose^  Guvier  Ta  mal  k  propos 
confondue  avec  Vopercule;  car  d'un  côté  elle  wtca  remplit 
pas  Tobjet ,  et  de  Tautre  j'ai  fait  tonnottre  ime  espèce  qui 
réunit  ces  deux  organes. 

Lorsque  l'animal  des  strpuks  se  crott  hors  de  danger,  il  fait 
sortir  sa  trompe  ,  développe  ses  branchies ,  et  les  fait  vibrer 
continuellement!  ainsi  qiie  ses  tentacules.  J'ai  souvent 
observé  ces  derniers,  en  action ,  sans  pouvoir  m'assurer 
de  la  nature  des  objets  don%  ils  se  saisissoient.  Je  sui# 
porté  à  croire  que  ce  sont  principalement  des  animalcults 
infusoires. 

La  description  détaillée  des  deux  espèces  nouvelles  qtte  j'ai 
rapportées  d'Amérique ,  fera  connoître  plus  exactement  ce 
Henre* 

La  Sbrfule  hexagone.  Test  rampant ,  fleraeux ,  hexa- 
gone, solitaire,  attaché  longitudinalement  sur  les  rochers 
ou  les  vieilles  coquilles;  dix^uit  branchies pinmeuses ,  Cas<~ 
ciées  de  brun  ,  régulièrement  et^irculairement  disposéea 
autour  de  l'ouverture  du  test  ;  une  trompe  presque  pyri- 
forme ,  aniielée  de  brun  ,  avec  des  tentacules  nombreux , 
courts  et  fort  rapprochés.  Cette  espèce ,  de  la  longueur  de 
deux  centimètres ,  est  figurée  P.  lo. 

LaSiapuLE  o^aouLÉE.  Test- presque  cylindrique  •  coui*- 
bé ,  strié  ,  inégal  et  solitaire  ;  vingt-huit  branchies  tasciées 
de  bmn ,  disposées  en  rayons  ;  une  trompe  portant  six  ten- 
tacules simples  ;  un  opercule  pédoncule  t  beaucoup^  pins 
gros  que  la  trompe,  presqnc  sphérique^  aanelé  de  amu. 


86  S  E  R 

couvert  it  son  sommet  d'une  vase  adhérente.  Elle  se  trouve 
dans  la  substance  des  épongés.  Elle  est  figurée  dans  la  même 
planche  que  la  précédente.  Dès  qu'on  rinquiète ,  elle  re- 
tire ses  branchies  et  sa  trompe  dans  Tintérieur  de  son 
tuyau  ,  et  en  bouche  l'ouverture  avec  son  opercule  ,  qui , 
étant  couvert  de  vase  ,  ne  permet  pas  de  soupçonner  la 
présence  d'un    animal. 

On  pourroit  en  faire  un  genre  voisin  des  Spirorbes.  Voyet 
ce  mot. 

La  Serpule  contournée  est  demi-cylindrique  ,  carénée , 
rugueuse  et  attachée  par  la  pointe.  Elle  se  trouve  dans  la 
Méditerranée ,  et  forme  des  réunions  très  >  nombreuses* 
Cette  espèce  a  les  branchies  disposées  en  deux  faisceaux. 
!Ëlle  sert  de  type  au  genre  Bunode  de  Guettard ,  qui  est 
le  même  que  celui  nommé  Clymène  par  Oken. 

La  Serpule  gigantesque  constitue  aujourd'hui  le  genre 
Spirobranche  de  Blainville. 

La  Serpule  triquètre  sert  de  type  à  celui  appelé 
CpNCHQSERPULE  par  le  même  naturaliste. 

La  Serpule  polythalame  constitue  le  genre  Agatirse. 
Voyez  ces  mots  et  ceux  Magile  et  Galéolaire. 

On  trouve  fréquemment  des  serpules  fossiles  sur  les  co- 
quilles Y  les  madrépores ,  etc.  ;  peur  ont  été  décrites  et  figu- 
rées.. L'une  d'elles  l'est  pi.  3o  du  bel  ouvrage  de  Sowerby 
sur  la  conchyliologie  minéralogîqne  de  la  Grande-Bretagne. 

(B.) 

#  5ERPULEES.  Famille  de  vers  marins  de  U  classe  des 
<ai)nélides  ,  établie  par  Lamarck.  Elle  a  pour  type  le  cenre 
Serpule,  et  renferme  en  outre  ceux  appelés  par  ce  célèbre 
,professeur  ,Spirorbe,  Vermilie,  Galéolaire  et  Magile. 

(B.) 

SERPYLLIFOLIA  de  Bnxbaume.  C'est  le  Linnœa 
ipwi/wvLinn.  (ln.) 

SERPYLLUM .  Les  Latins  appeloient  ainsi  cette  plantef 
suivant  Pline,  parce  qu'elle  rampoit  sur  la  terre.  Ce  natu- 
t*aiiste  en  -distingue  deii^  sortes  9  le  serpyihim  sauvage  qui 
râftipoit  parmi  les  rochers  et  les  pierres ,  et  le  serpyllum  des 
jardins  qui  ne  rampoit  point.  La  première  sorte  étoit  le  ser- 
pylium  proprement  dit.  Elle  avoit  lés  feuilles  plus  grasses  et 

Î>lus  blanches.  On  Tempioyoit  particulièrement  pour  guérir 
es  morsures  des  bétes  Venimeuses  ,  et  notamment  les  mor- 
sures Bu  serpent  cenchrus  ;  on  en  faisoît  usage  dans  la  fréné- 
sie; pour  ôter  les  maux  de  tête  ;  et  dans  les  maladies  du  foie. 
Son  odeur  étoit  si  forte  ^  qu'elle  suffisoit  pour  chasser  les 
serpens  et  les  animaux  venimeux. 


s  E  R  ^J 

Il  parott  qae  Pline  a  confonda  avec  les  tefpyUum  xnïe^ 
antre  plante  qui  en  paroit  très-difTérente ,  lorsque  ,  à  Tar- 
ticle  de  la  durée  des  arbres ,  il  dit  que  le  pofypodium^  les  do^ 
lichos  et  le  serpyllum  s'attachent  aux  arbres. 

Dioscoride  nomme  le  sfrpyllum  ,  erpyllos  on  herpyllos^  tra- 
duction grecque  du  même  nom.  Il  en  distingue  de  deux  sortest- 
I.  celle  des  jardins,  qui  étoit  rampante  ,  avoit  Todeur  da 
soûipsuchus  (  Marjolaine  ),  et  dont  on  faisoit  des  couronnes 
et  des  bouquets.  Ses  feuilles  et  ses  branches  ressembloient  à 
celles  de  Torigan,  mais  ëtoienUplus  blanches;  il  se  plai- 
soit  particulièrement  parmi  les  masures  et  dans  les  ruines. 
a.<>  Celle  qui  étoit  sauvage  et  point  rampante  ,  mais  droite  , 
se  nommoit  zyffis  :  elle  avoit  des  branches  fines , ,  grêles  , 
garnies  de  feiiiilrs  plus  longues  que  celles  de  la  rue  ,  et  néan-« 
moins  étroites  et  dures.  Ses  (leurs  exhaloient  une  bonne  odeur, 
et  avoient  une  saveur  acre  et  mordante  ;  elle  croissoit  dans 
les  lieux  pierreux;  on  faisoit  usage  de  sa  racine.  Les  vertus 
de  ces  deux  erpyllos  étoient  les  mêmes  ;  mais  plus  exaltées 
dans  la  variété  sauvage.  Ils  étoient  emménagogues  ,  trèa- 
ëchauffans,  utiles  dans  les  convulsions ,  et  contre  les  mor- 
sures des  serpens ,  etc. 

Théophraste  estime  que  Verpyllos  des  jardins  n^est  pas  au- 
tre chose  que  \  erpyllos  saw?age  cultivé  ,  et  s^exprime  ainsi  : 

«  Il  y  a  une  espèce  A^erpyllos  sauoàge ,  qu'on  apporte  des 
mortagnes  pour  la  planter  dans  les  jardins ,  comme  cela  se 

Ïratique   à    Sicyone.    Â  Athènes  f  on  Tapporte  du   mont 
[ymette.  Dans  les  autres  pays  et  en  Thrace,  les  montagnes 
sont  toutes  couvertes  X!erpyllos.    Cette  plante  a  une  manière 
particulière  de  croître  ;  car  à  peine  trouve-t^elle  de  (|uoi  s'ac- 
crocher ;  si  elle  est    dans  une  haie,  elle  croîtra  en  Ion* 
gueur  autant  qu'on  voudra.  Quant  à  Verpyllos  des  jardins , 
nous  ne  saurions  en  dire  plus  que  nous  en  avons  dit ,  car  on 
assure  que  tous  les  erpyllos  sont  sauvages  ,  et  que  dans  les 
montagnes  on  en  trouve  de  deux  sortes  dont  Tune  est  sem- 
blable an  Thtmbra  ,  et  est  fort  véhémente ,  et  Tautre  plus 
odorante  et  plus  délicate.  Le  vrai  temps  de  la  replanter  est 
l'automne  ;  autrement  elle  ne  réussiroit  pas»  »  D'après  ce 
passage  de  Théophraste ,  on  voit  qu'il  a  une  idée  confuse  de 
plusieurs  espèces  d>r;y//(î5  ;  l'une  rampante  ,,  l'antre  sem- 
blable au  thymbra,  La  première  seroit  Verpyllos  rampant  de 
Dioscoride,  et  la« seconde  son  zygis,   La   première  seroit 
encore    le  serpyllum  sawage  de  Pline  ,  et  la  seconde  son  ser^ 
pyllum  des  Jardins  ;  enfin  la  première  a  pu  être  notre  Serpo- 
let ,  y  compris  ses  nombreuses   variétés    (  thymus    serpyl^ 
lum^  L.),  et  la  seconde,  \Ahymus  zygis^  Linn.,  ou  une  espèce 
de  labiée  analogue.  Relativement  à  cette  dernière ,  nous  de 


8«  S  E  !l 

yofl$  fiiif^é  fêmâfqiïer  que  it  ThêU  écrit  sans  âutdriié  itgis , 
H  fait  dërîver  ce  tîiot  du  grec  dggo^  ,  bourdonner.  L'on  sait 
qû^  les  Grecs  modernes  nomment  déHce  des  abeilles ,  une 
plante  qui  crott  an  pied  du  mont  Hymette  où  le  thym  abonde^ 
et  qui  dofltne  au  miel  de  èette  contrée  son  parfum  et  son 
ddeur  agréables.  Cette  plante,  sans  doute ,  est  le  thyinus  tygisf 
et  Taticien  xygis  est  sans  doute  cette  plante  ou  une  espèce  dé 
ihfmbra  ou  de  saiureia. 

C.  Bauhin  réunit  sous  le  nom  collectif  de  serpyllum^  les  thy- 
mus ierpyllum  ',  lanuginosus  j  zfgis^  et  d'autres  espèces  du  même 
genre.  Dodonée  appeloit  le  thym  commun  serpyllutn  hor- 
UnsÉ. 

Le  Hrpftturh  adnarinm  de  Gesner ,  est  rAlHEtLÊ  CAÎt- 
HEBEfkGE  (  Vacêiniam  oxycoccos  ,  Linn.  ). 

Selon  Mentzel ,  Vartemisia  a  porté  aussi  autrefois  le  nom 
de  serpyUum;  il  étoii  également  synonyme  de  merUha  aquatica^ 
ou  de  sisymbrium,  (iN.) 

SERRA.  C'est  le  nom  du  Labre  ploube  ,  à  Nice ,  selon 
M.  Ri^so.  (dêsm.) 

SERRA.  C'est  la  Senrée.  (b.) 
-  SERRAN ,  Serranus,  Genre  de  poissons  établi  par  Carier, 
pour  placer  les  Holocektbes  de  Lacépède,  qui  ont  en  même 
temps  des  dentelures  à  leurpréopercuié  et  des  piquans^à  leur 
opercule,  il  se  rapproche  iofiniment  de  celui  des  LutjaNS, 
et  renferme  plusieurs  espèces ,  toutes  propres  à  la  Méditer- 
ranée ^  oà  elles  sont  eoànues  sous  les  noms  de  serran  et  de 
perche  et  mer,  (b,) 

SERRANT..  Nom  du  BAuaM  commun  ,  dans  Belon ,  et 
an  Mans,  (v.) 

SERRARIA.  Adanson  donnoit  ce  nom,  avec  J,  Bur- 
in ann,  au  genre  leucodendron  de  Linnaous,  confondu  e&- 
suUe  avec  le  proiœa  par  Linnseus  Jui-méme.  Voyez  SfiRr- 
ïiURlE.  (ln.) 

SERRASALME  ,  Serrasalmus,  Genre  de  poissoos  étabK 
par  Lacépède ,  pour'placer  le  SalMONE  rhomboïi^  ,  qui  n'% 
pas  les  caractères  des  autres. 

Ceux  de  ce  nouveau  genre  sont  :  bouche  à  l'eJE^émité  du 
museau  ;  corps  comprimé  ;  écaiUes  visibles  ;  deuk  nageoires 
dorsales ,  la  seconde  adipeuse  et  dénuée  de  rayons  ;  la  partie 
inférieure  du  ventre  carénée  et  dentelée  comme  une  scie. 

Le  Serrasalme  rhombùï*db  se  trouve  dans  la  rivière  de 
Surinam.  Sa  chair  est  blanche  et  délicate,  ^b.) 

SERRATULA  ,  c'est-à-dire  ,  qui  est  denté  finement 
comme   une  scie.   Ce  nom  convenoit  parfaitement  à  la 


s  E  R  89 

SaArettb  des  tsiïiTDRiERS ,  dont  les  feuilles  sont  dentelées 
M  k  dents  aigoës  ;  aussi  cette  plante  Ta  -  t«elle  reçu  depuis 
long-temps ,  ainsi  que  le  nom  italien  de  serretta  corrompu  eti 
cenUa ,  et  d'où  vient  le  français  sarrêtU.  C.  Bauhin  distingue 
quatre  Tariétés  de  i^âarrette  des  teinturiers,  il  parott  queMat^ 
thiole  lui  a  imposé ,  le  premier ,  le  nom  de  serrattda  qu^ 
Linnseos  a  rendu  ensuite  générique  ,  en  faisant ,  de  la  plante 
ci 'dessus  ,  le  type  d*un»genre  qui  est  devenu  ensuite  très-^ 
artificiel ,  k  cause  du  grand  nombre  d'espèces  qu'on  y  a  rap^ 

I portées,  et  qui  ont  donné  lien  ii  beaucoup  de  ehangemens  et  à 
'établissement  de  plusieurs  senres  nouveaux.  Adanson  y  ra- 
menoit  le  cerdaurea  crmpina  «  le  rhaponiiceîdes  de  Vaillant ,  et 
le  MmkeUnû  dubia ,  L. 

Depuis ,  plusieurs  espèces  ont  servi  à  établir  les  genres 
pemonia ,  liatris  ou  suprago^  pUiosUmon ,  hoiolepis^  Dec. ,  etc. , 
<ra  bien  sont  placées  dans  les  genres  carthtus ,  crdcus^  cirsium , 
itcthdina ,  cênimurea  ^  et  même  amyta.  Sprengel ,  qui  est 
l'auteur  le  plus  récent  qui  se  soit  occupé  du  genre  serraiula , 
ti'y>  laisse  ^e  onze  espèces ,  parmi  lesquelles  reste  le  serratula 
itictona,  plante  polygame  et  dioïque»  selon  R.  Brown. 

Le  serratulû  amara  de  Aampbîos  {^Amh.  5  , 1. 170 ,  fig.  i ,  a) 
n^ appartient  pas  au  genre  serratula  ;  car  c'est  le  scutdlaria 
Mica ,  li.  (lw.) 
SERRATULE.  V.  Sarrette.  (lk.) 
SERRE-FINE.  T.  Mésakgë  CHARBOtmil;^E.  (v.) 
SERRE-FINE  A  TÊTE  BLEUE.  V.  Mésange  a  tête 

BLEUE.  (V.) 

SERRE  MONTAGNARDE.  F.  Grite  litorne.  (v.) 

SERRELLE,  Sérreiia.  Selon  BertranU ,  c'est  une  espèce 
de  dent  de  poisson  pétrifiée  ou  fossile ,  qui  a  les  côtés  cré- 
nelés ou  doubles  comme  une  scie.  Les  glossopètres  triangu^ 
iaires  de  Malte  ont  ces  dentelures,  (desm.) 

SERRES.  Ce  sont  les  ongles  acérés  ou  les  griffes  des  ai- 
sêëux  de  proie  j  arme  puissante  et  souvent  terrible  ,  qui  sert 
également  à  l'attaque  et  à  la  défense  ,  instrument  de  ra- 
pine et  de  carna^ ,  avec  lequel  ces  tyrans  sanguinaires  sai- 
si^eût ,  enlèvent  et  décbirent  leurs  victimes,  (s.) 

SERRES  CHAUDES.Bâtimens  où,à  l'aide  d'une  chaleur 
artificielle ,  on  entretient  et  on  conserve  les  plantes  étrangères 
qui  ne  peuvent  supporter  la  riguenr  de  nos  hivers,  (n.) 

SERRES  D'ÉCREVISSES  PÉTRIFIÉES.  V.  Pa^ 
«urej&eFaujas,  dans  l'article  Crustacés  fossiles,  (desm.) 

SERRETTA  et  CERRETTA.  Noms  italiens  de  la 
Sarrette  des  tAnturiers  ,  dans  Césalpin.  (ln.) 

SERRïCAUDESoû  Uropistes,  Duméril.  Famille  d'in- 
sectes hyménoptères,  composée  de  ceux  dont  l'abdomen  est 


go  S  E  R 

sessile  et  lerminé  dans  les  femelles  par  une  tariire ,  et  dont 
les  antennes  ne  sont  point  coudées.  Elle  répond  à  notre 
famille  d ^hyménoptères  portesde.  V,  ce  mol.  (l.) 

SERRIGORNES ,  SerHcomes,  Latr.  Famille  d'insectes , 
de  Tordre  des  coléoptères,  section  des  pentamères ,  dont 
les  caractères  sont  :  cinq  articles  à  tous  les  tarses  ;  quatre 
palpes  ;  élylres  recouvrant  la  totalité  ou  la  majeure  partie  de 
rabdomen  ;  antennes  ordinairement  filiformes  ou  sétacées, 
soit  en  panache  ou  en  peigne ,  soit  simplement  en  scie  9  du 
moins  les  mâles.  Je  le  partage  en  depx  tribus,  les  stemoxes  et 
les  malacodermes,  La  première  comprend  les  bupreslides  et  les 
élaténdes;  la  seconde  ,  cinq  autres  petits  groupes  ,  les  cèhrio' 
niles  ^  les  lampy rides  ^  les  méiy rides  ^  lespiiniores  et  les  Urne" 
bois,  y,  ces  articles,  (l.) 

SERRIGORNES  ou  Priocères.  M.  Dumérîl ,  dans  sa 
Zoologie  analytique ,  nomme  ainsi  une  famille  d'insectes 
coléoptères  ,  qui  répond  à  notre  tribu  des  lucamdesy  famille 
des  ianiellîrornes  (L.) 

SERRIROSTRES.  Nom  qu'on  donne  aux  oiseaux  dont 
le  bec  est  dentelé,  (v.) 

SëRRO.  La  Scie  est  ainsi  appelée  dans  les  parages 
de  Nice,  (desm.) 

SERRO  FINO.  Un  des  noms  provençaux  de  la  Mésange 

BLEUE.  (V.)      . 

SERRON.  Un  des  noms  vulgaires  de  I'Anserine  bon 

HENRY.  (B.) 

SERROPALPE,  .Çc/ro;Mi/;iii5,  Hellen. ,  Payk. ,  Gyllenh.; 
DircoMy  Fab.  Genre  d'insectes*,  de  Tordre  des  coléoptères, 
section  des  hétérontères,  famille  dts  sténélytres,  tribu  des 
hélopîens. 

Ge  genre  ,  établi  par  Hellenius ,  a  été  ,  avec  quelques  an- 
tres, qui  ont  une  grande  affinité  avec  lui,  un  sujet  de  confu- 
sion. J  ai  essayé  de  Téclaircir  à  l'article  méiandrye  de  cet  ou- 
vrage. J'y  ai  encore  exposé  les  caractères  du  genre  serro- 
palpe,  telquil  doit  être  restreint  d'après  ce  naturaliste  ,  et 
je  suis  d'accord  en  cela  avec  un  autre  entomologiste  de  la 
Suède,  AI.  Gyllenhal,  qui  nous  a  donné  sur  les  insectes  de  ce 
royaume  {Tnsecta  suecica)  un  ouvrage  incomparable  pour 
l'exactitude  des  descriptions. 

La  seule  espèce  de  serr»palpe  connue  est  celle  qu^Helle- 
nius  nomm3  Striée,  Slriata  ^  et  dont  Fabricius  fait  une 
dircée  (harbatà).  Sa  grandeur  varie  beaucoup.  Les  plus  grands 
individus  ont  près  de  huit  lignes  de  long.  Le  corps  est  étroit , 
presque  cylindrique ,  rétréci  postérieurement ,  d'un  brun  fon  - 
ce  ,  soyeux  ,  très  -  finement  rugueux  ,  avec  les  élytres  ter- 
minées en  pointe  et  folblement  striées.  Les  anteaqes  son^ 


s  È  R  91 

presqae  de  la  loDgaear  ie  la  moitié  du  corps  9  d^an  brun  plas 
clair  ou  roussâtre  ,  ainsi  que  les  palpes  et  les  tarses.  Sa  larve 
▼it  dans  le  vieux  bois  sec  ,  celui  particulièrement  du  sapin. 
Elle  y  creuse  des  trous  cylindriques  qui  pénètrent  presque 
jusquà  la  moelle.  Là  aussi  ou  sous  Técorccse  trouve,  dans 
le  mois  de  juin  ,  Tinsecte  parfait.  On  le  rencontre. aussi  quel- 
quefois dans  les  maispns.ll  est  rare  en  France,  (l.) 

SËKRURI£,5OTiina.  Genre  de  plantes  éta^i  par  R. 
Brown  aux  dépens  des  Protees.  Il  lui  donne  pour  caractères: 
un  cône  multinore  9  imbriqué  d'érailles  persistantes  ;  à  quatre 
divisions  presque  égales ,  ayant  des  onglets  distincts  ;  un  stig- 
mate verticale  glabre  ;  quatre  écailles  autour  de  Tovaire  ; 
une  noix  ventrue ,  légèrement  pédicellée. 

Ge  genre ,  que  Burmann  avoit  appelé  serrane^  renferme 
une  quarantaine  d'espèces  ,  auxquelles'on  peut  donner  pour 
type  les  proies  cyahoîdes  et  dentelés.  (B.) 

SERRURIER.  Nom  vulgaire  que  Ion  donne,  dans  quel- 
ques provinces ,  à  la  mésange :fharbonmère  ^  d'après  son  cri 
iiiigui,  exprimé  de  manière  qu'on  lui  trouve  de  la  ressem- 
blance avec  le  grincement  d'une  lime  ou  d'un  verrou,  (v.) 

SERSALISIE,  Sersalisia.  Genre  éubli  par  R.  Brèwn  aux 
dépens  des  Augans.  Il  diffère  fort  peu  des  Bumélies,  et  en- 
core moins  des  Scléroxylons.  Ses  caractères  sont  :  calièe 
et  corolle  à  cinq  divisions  ;  cinq  étamines  stériles,  en  forme 
d'écaillés,  alternant  avec  cinq  étamines  fertiles  ;  une  baie 
il  une  ou  à  cinq  semences.  11  renferme  deux  espèces  origi* 
naires  de  la  Nouvelle- Hol^nde.  (B.) 

SERSIFIS.  V.  Salsifis.  (bO 

SERTë.  Poisson  du  genre  Cyprin,  (b.) 

SERTOD AIRE ,  Sertodana.  Nom  donné  par  Daudin  ii 
la  Glycimère.  (b.) 

SERTOLARIA  des  auteurs  italiens.  V.  Sertulaire^ 
sertularia,  (desm.) 

SERTULA-CAMPANA  de  Mattbiole  et  d'autres  bota- 
nistes anciens.  C'est  le  trigonella  œrnicuiaia ,  L.  V.  Melilo- 
TUS.  (ln.) 

SERïtJLAIRE,  Sertularia.  Genre  de  polypiers  phy- 
toïdes,  à  tige  très-gréle,  rameuse,  ordinairement  en  zig  zag, 
entièrement  cornée,  et  munie  dans  sa  longueur  ainsi  que 
dans  ses  ramifications,  de  cellules  disjointes^  saillantes  comme 
des  dents  et  polypifères. 

Les  naturalistes  antérieurs  k  Ellis  avoient  tous  regardé 
Jes  sertulaires  comme  appartenantes  au  règne  végétal,  et 
on  les  trouve  en  conséquence  décrites  dans  les  ouvrages  de 
botanique  de  Bauhin ,  de  Toumefort  et  antres.  Leur  forme, 
souvent  très-ra*pprochée  de  certaines  mousses  ^  et  la  diffi- 


Ô»  s  E  R 

tttlté  d'ôbserrer  ItnrH  actes  de  vitalitë ,  qui  eesseni  dès  qu^où 
Jcs  touche,  doirent  rendre  cette  erreur  de  nos  pères  très- 
excusable. 

Ellîs  est  donc  le  premier  qui  ait  reconnu  que  les  sertolaires, 
quMl  appeloit  coralines  vésiculaires^  appartenoient  ao  règne 
animal ,  étoient  un  composé  de  polypes  jouissant  d^une  vie 
commune ,  et  quelquefois  d'un  grand  nombre  de  vies  par- 
tielles. ^  son  ouvrages  intitulé  Essais  sur  tes  CoralHnes, 

La  substance  des  sertulaires  est  élastique  «  demi-transpa- 
rente 9  et  ne  fait  aucune  effervescence  avec  les  acides  ;  c  est 
ce  qui  les  distingue  des  Corallines  et  des  Cellulaires  f 
qui  sont  en  partie  recouvertes  d^une  enveloppe  calcaire: 

La  forme  des  sertulaires  est  ou  simple  ou  composée ,  c'est- 
à-dire  qu^elles  présentent  ou  une  seule  tige  ou  une  tige  ràmi^ 
fiée,  une  ou  plusieurs  fois,  mais  toujours  servant  de  soutien 
il  un  grand  nombre  de  polypes  ;  c'est  ce  qui  les  distingue  des 
TuBULAiRES,  qui  n'ont  jamafa  qu'un  polype  sur  chaque  tige  et 
à  son  extrémité.  Leur  couleur  varie ,  mais  elle  est  plus  com- 
munément blanche  ou  d'un  brun  clair ,  et  la  plupart  tombent 
4ans  cette  dernière  couleur  lorsqu'elles  sont  desséchées. 

Les  sertulaires  vivent  toutes  dans  la  mer ,  fixées  sur  les  ro- 
chers, les  coquilles,  les  varecs,  et  autres  corps  solides.  Elles 
Adhèrent  à  ces  corps ,  tantôt  par  un  simple  point»  tantôt  par 
une  espèce  de  racine  de  même  nature  qu'elles.  Ces  racines  se 
prolongent  souvent  beaucoup ,  serpentent  et  donnent,  de  dis* 
tance  en  distance  ,  des  rameauf  d'où  s'élève  un  crand  nom- 
bre de  tiges.  Elles  sont  fort  communes  sur  toutes  les  côtes  du 
nord  de  r  Europe ,  où  elles  forment  quelquefois  des  touffes 
si  élégantes,  qu'on  les  dessèche  pour  en  faire  de  petits  pa^sa-- 
ges  ;  mais  c'est  en  pleine  mer,  sur  les  varecs  flottans ,  qm  s'y 
trouvent  en  si  grande  quantité ,  qu'on  peut  prendra  ufie  idée 
de  leur  immensité.  Il  n'est  point  (je  les  ai  observées  pendant 
des  centaines  de  lieues)  de  branche  de  cette  plsAite  qui  ne 
supporte  des  milliers  de  tiges  polypifères ,  dont  chacune  est 
composée  de  centaines  de  polypes. 

Les  tiges  des  sertulaires  sont  presque  toujours  filiformes  9 
presque  toujours  flexueuses  ou  tortues.  Les  polypes  y  sont  im- 
plantés ,  tantôt  d'un  seul  côté ,  tantôt  des  deux  côtés ,  plus 
ou  moins  rapprochés.  Leurs  formes  varient ,  non^^seulement 
quand  ils  sont  développés,  mais  quand  ils  sont  contractés. 
Dans  ce  dernier  cas ,  ces  polypes  ressemblent  k  des  denttcuhes 
ou  dentelures ,  et  comme  c'est  l'état  dans  lequel  on  les  voit  le 
plus  fréquemment,  ce  sont  de  ces  denticules  qu'on  tire  les  ca- 
ractères qui  distinguent  les  espèces.  Les  polypes  tiennent  k  la 
tige  de  diverses  manières,  mais  ils  sont  ^rdittaifement  séssHes, 


s  E  R  9* 

fh^s  ou  moins  allongés,  plus  ou  lÀoîns garnis  de  tenlacales, 
piqs  ou  moins  longs  ;  cependant  on  ne  trouve  rien  dans  leur 
oi^ganisation  qu'on  ne  puisse  observer  de  même  dans  les 
Hydaes,  excepté  la  nature  de  leur  substance  et  le  mode  dt 
leur  génération. 

Lorsqu'on  examine  des  sertulaires  dans  les  jours  les  plus 
cbauds  de  Tété  «  outre  les  denticules  polypifères  9  on  voit  des 
vésicules  creuses 9  transparentes,  de  formes  et  de  grosseur 
différentes  suivant  les  espèces  ^  qui  y  sont  attachées  9  et  qui 
ne  s'y  trouvoient  pas  quelque  temps  auparavant  lte$  ancienf 
paturalistes  9  qui  prenoient  les  sertulaires  pour  des  plantes , 
considéroient  ces  vésicules  comme  leurs  Beurs.  Us  se  SQnt  pe« 
trompés  sous  ce  rapport,  car  elles  sont  \ts  organes  de  U  repro^ 
duction  des  sertulaires ,  comme  les  fleurs  le  sont  des  plantes* 
Plusieurs  même  ont  absolumeijit  la  forme  des  fleurs  en  cloche^ 
et  la  plupart  ressemblent  aux  urnes  des  mousses  9  qu'on  esl 
habitué  à  appeler  aussi  fleurs.  Ces  vésicules  sont  ordinaire^ 
ment  ouvertes  à  leur  sommet^  et  lorsqu'elles  sont  fermées, ce 
n'est  que  fort  légèrement.  • 

C'est  encore  à  Ëilis  qu'on  doit  la  découverte  de  l'usage  de 
ces  vésicules.  Il  en  cite  de  trois  espèces  :  i.''  celles  qui  renfer- 
mentun  polype  dif fièrent  de  lamère  connue  en  forme  etengran- 
.deur,  comme  dans  la  serUdçdre  naine^  etc.  ;  a.*'  celles  qui  ont 
des  polypes  ovîformes,  qui  tiennent  à  la  mère  par  un  cordoi» 
ombilical ,  telle  que  la  uriulairt  dichotome;  Zj^  celles  qui  sont 
remplies  d^ceufs  non  adkérens,  comme  dans  la  serUdair^pinné^. 
Je  peux  encore  citer  une  quatrième  espèce  de  vésicule  ;  c'est 
celle  qui,  comme  dans  l^s€riuJaîn  plume ^  est  entourée  de 
cercles  noueux  ;  car  je  crois  avoir  remarqué  que  les  petits 
HDorps  dont  parle  Ellis,  comme  exiitans  dans  la  vésicule 
m^me ,  se  trouvent  atuchés  dans  les  angles  des  noeuds  des 
cercles  extérieurs,  et  ne  sont  autres  que  des  polypes  ovifor«- 
mes.  Je  ne  cite  ce  foit  que  par  induction ,  n'ayant  pas  été 
à  portée  de  le  constater  oositivemeat,  quoique  l'aie  Qbservé 
des  milliers  de  ces  vésicules* 

Dans  tous  les  cas,  les  «uîs  des  polypes  sortent  de  leurs  vési^ 
cales  lorsqu'ils  sont  arrivés  au  point  nécessaire  de  maturité  9 
^t  donnent  naissance  i  de  nouvelles  tiges  polypifères^  après 
a'étre  6fé$  plus  ou  i»oins  loin  de  leur  mère,,  selon  le  Uasard 
des  circonstances. 

Mais,  outre^cette  manière  de  se  reproduire,  il  est  probable 
que  les  sertulaires  ont  encore  celles  de  la  section ,  comme  les 
hydres  ;  car ,  lorsqu'on  les  coupe,  les  polypes  particuliers , 
après  i^'étre  contractés  un  moment,  reprennent  leurs  mouve- 
mens,  ainsi  que  je  m'ensuis  ^suré  un  grand  nombre  de  fois. 
Il  est  d'aiUeara  un  autre  «iode  de  reproduction  4e»  s^rtulai-*. 


94  s  E  R 

res  9  dont  EllSs  ne  parle  pas ,  on  ne  devine  pas  pour  quelle 
raison;  c'est  la  croissance  en  hauteur  de  leurs  tiges  et  de  leurs 
branches.  J'ai  cherché  h  suppléer  au  silence  de  ce  naturaliste 
par  des  observations  ,  et  je  me  crois  suffisamment  autorisé  à 
affirmer,  quoique  ce  ne  soit  que  par  induction ,  qu'elles  s'al- 
longent et  qu'elles  augmentent  leurs  rameaux,  au  point  de 
former  des  touffes  ou  des  buissons  souvent  d'une  étendue 
considérable  ,  positivement  comme  une  branche  d'arbre , 
c'est-à-dire  en  poussant  des  bourgeons,  mais  cependant  sous 
certaines  restrictions. 

Les  animaux  des  sertulaires  vivent ,  comme  les  autres  po- 
lypes ,  d'animalcules  marins  qu'ils  arrêtent  au  moyeu  de 
leurs  tentacules.  11  y  a  tout  lieu  de  croire  que  ce  que  l'un 
d'eux  mange  profite  à  tous  les  autres  de  la  même  tige.  Us 
sont  sans  doute  mangés  eux-mêmes  par  un  grand  nombre 
d'ennemis  ;  mais  on  n'a  pas  d'observations  à  cet  égard. 

L;miouroux,  auquel  on  doit  le  travail  le  plus  étendu  et  le 
plus  complet  sur  les  sertulaires ,  a  établi  sept  genres  à  leurs 
dépens;  savoir  :  Amathii,  Némertesie,  Aglaophènie, 
Dyîîaméne  ,  Clytie  ,  Laomédée  et  Thoa.  Au  moyen  des 
soustractions  d'espèces  auxquelles  ces  nouveaux  genres  don- 
nent Heu ,  le  même  naturaliste  dans  son  ouvrage  sur  les 
poiriers  coralligènes  flexibles ,  n'en  mentionne  que  sept 
comme  lui  appartenant  réellement* 

Lamarck  a  aussi  établi  les  genres  Campai^laire  ,  Ak- 
tettnulaire,  Plumaire  et  Serialaire,  qui  rentrent  dans 
ceux  que  je  viens  d'énumérer. 

Les  plus  communes  des  espèces  qui  restent  dans  ce  gem-e, 
«ont  les  suivantes  : 

La  Sertulaire  sapinette,  a  les  cellules  ovales ,  tubnlées; 
^  bords  entiers  et  ventrus  du  côté  de  la  tige.  Ell^s  Ta  figurée 
pi.  I ,  b.  B.  £lle  se  rencontre  très-fréquemment  sur  nos  côtes. 

La  Sertui/aire  tamarisque  a  les  denticules  presque  op- 
posées ,  tronquées  ,  presque  à  trois  dents  ;  les  vésicules  pres- 
que ovales ,  à  deux  dents  ,  et  les  rameaux  alternes.  Elle  est 
figurée  dans  EUis ,  tab.  i ,  fig.  i.  Elle  se  trouve  dans  les  mers 
du  nord. 

La  Sertulaire  gupressine  a  les  denticules  presque  op- 
posées, un  peu  aiguës;  les  vésicules  un  peu  ovales  ;  les  ra« 
meaux  paniculés,  très -longs.  Elle  est  figurée  dans  EUis  ^ 
tab.  3  ,  fig.  5 ,  et  se  trouve  dans  les  mers  d'Europe. 

La  Sertulaire  zonée  a  les  cellules  ovales,  pourvues  de 
quatre  dents  sur  leurs  bords  ;  les  ovaires  ovoïdes ,  marqués 
débandes  transversales.  EUis  l'a  figurée  pi.  2,  b. ,  A.  B. 
Elle  est  abondante  sur  nos  côtes. 

La  Sertulaire  lichehastre^  a  la  tige- pinnée,  articulée; 


s  E  R  95 

les  cellules  imbnqoëes  sar  deux  rangs.  Elle  vit  dans  nos  mers. 

La  Sertulaire  CUSC13TE,  a  ses  cellules  groupées  de  dis- 
tance en  distance  «  et  les  rameaux  divergens.  ElHs  l'a  fi- 
gurée pi.  i4  9  c.  C.  On  la  pêche  sur  nos  côtes. 

Lamouroux  a  figuré  ,  dans  Touvrage  précité ,  la  Sertu^ 
LAiRB^  ALLONGEE ,  qui  vient  des  mers  de  la  ^fonvelie-Hol*» 
lande. 

La  Sertulaire  hydriforme  a  la  tige  simple ,  sans  den- 
ticules,  donnant  naissance  à  des  polypes  longuement  et 
inégalement  pédoncules ,  ovales  lorsqu'ils  sont  contractés^ 
pyrifonnesy  et  terminés  par  trente  tentacules  lorsqu'ils  sont 
développés;  leur  base  est  pédonculée.  V,  pi.  P.  i5  o&  elle 
est  figurée. 

Cette  espèce^  que  j'ai  observée  sur  les  varecs  flottans 
de  la  haute  mer,  n'a  point  de  véritables  denticules,  et  n'a 
probablement  pas  de  vésicules  ;  mais  sa  substance  est  cor- 
née. Elle  unit  très-bien  les  sermlaires  aux  Hydres.  V.  ce 
mot. 

La  Sertulaire  plume  appartient  aujourd'hui  au  genre 
Aglaophéi^ie. 

La  Sertulaire  mcHOTOME  se  range  actuellement  parmi 
les  Lagmédées. 

C'est  au  genre  Dynamène  qu'il  faut  rapporter  les  Ser- 

TULAIRES  PELAGIENNE  et  DISTIQUE. 

Toutes  ces  espèces  sont  figurées  pi.  P.  i5  de  ce  Dic- 
tionnaire, (b.)  • 

SEHTULARIEES.  Lamouroux  ,  dans  son  ouvrage  in- 
titulé Histoire  des  Polypiers  corailigènes  flexibles  ,  donne  ce 
nom  à  un  ordre  qui  renferme ,  outre  les  sertulaires ,  les 
genres  Pasythée  ,  Amathie  ,  Némertesie  ,  Aglaophé* 
NIE ,  Dynamène  ,  Inifi  ,  Clytie  y  Laoméoée  ,  TiioA ,  Sa- 
LAfiE  et  Cymodocée. 

Les  caractères  de  cet  ordre  sont  :  polypiers  phytoïdes, 

,à  tige  distincte,  simple  ou  rameuse,  très  -  rarement  aiti- 

culée,  presque  toujours  fistuleuse/  remplie  d'une  substance 

gélatineuse  animale  à  laquelle  vient  aboutir  l'extrémité  in- 

.  fcrîeure  de  chaque  polype  contenu  dans  une  cellule  dont  la 

situation  et  la  forme  varient  ainsi  que  la  grandeur,  (b.) 

SERUOL  r.  Sarigue,  (s.) 

SERUM  dti  Lait  et  du  Sai^g.  C'est  la  partie  aqueuse , 
transparente,  qui  se  sépare  du  lait  caillé  et  du  caillot  de 
sang  ;  mais ,  dans  ces  deux  humeurs  animales ,  le  sémm  est 
fort  différent.  Le  sérum  du  lait  ou  le  petit  lait  est  une  liqueur 
-chargée  de  quelques  matières  animales  en  dissolution  ,  avec 
des  substances  salines.  On  caille  le  lait  avec  un  corps  acide, 
avec  la  présure  ou  le  lait  aigri ,  ou  même  avec  une  substance 


96  SES 

fermentescible;  on  le  pasM  au  travers  d'une  ëtamîne ,  et  «n 
filtre  le  sérum  par  le  papier  gri«.  Le  sérum  du  lait  tient  en  dis- 
solution une  matière  saline  sucrée ,  qu^on  appelle  sucré  âeiaii^ 
et  qui  cristallise  en  parallélipipèdes  rhomboïdaux.  Ce  sérum 
contient  toujours  quelque  particule  des  matières  végétales 
dont  s>st  nourri  1  animal  qui  a  fourni  le  lait.  Il  se  trouve 
encore  du  pl^osp)iate  de  soude  et  de  chaux,  du  muriate  de 
soude  t  et  un  peu  de  carbonate  de  potasse  dans  le  sérum  de 
lait,  avec  une  matière  extractive  végéto-animale.  Le  lait  des 
ruminans  est  moins  séreux  que  les  autres. 

Le  sérum  du  sang  est  fort  ^Œérent  du  précédent  ;  il  se  sé-^ 
pare  spontanément  du  caillot ,  sous  forme  d'un  liquide  jau- 
nâtre, glaireux ,  transparent  ;  et  lorsqu'on  Texpose  à  la  cba* 
leur  du  feu ,  il  se  concrète  comme  le  blanc  dt  l'œu^  C'est 
une  substance  Mummeuse  ou  de  l'albumine»  d'une  saveur  un 
peu  salée  et  contenant ^  outre  quelques  sels,  de  l'alcali  de 
•soude  à  nu  :  ypilà  pourquoi  elle  verdit  le  sirop  de  violettes* 
On  y  trouve  aussi  une  portion  de  matière  gélatineuse ,  du 
soufre  et  quelques  sels  neutres ,  comme  des  phosphates^  des 
muriates,  des  carbonates  de  soude ,  de  chaux ,  etc.  On  peut 
voir,  à  l'article  Sai^o»  ce  que  nous  avons  dit  à  ce  sujet,  (virsy.) 

SERVAL.  Ce  nom  désigne  deux  espèces  différentes  du 
genre  Chat  ;  Tune  propre  à  T Amérique  septentriopiale  (Jelis 
serval^  Linn.),  et  l'autre  au  Cap  de  Bonne-Espérance  (/«& 
capensis^  Forster).  V.  tome  6»  page  iio  et  m.  Le  senHtl 
d'Amérique  est  figuré  dans  ce  Dictionnaire  ,  pi.  P.  27»  fig.  a. 

(UESM.) 

SERVANT.  C'est  le  Bruant,  (s.) 

SERVANTINE.  Variété  de  Figub.  F.  Fiouiee.  (desm.) 

SERY.  L'un  des  noms  que  nos  aïeux  donnoient  à  la  Musa- 
raigne, (s.) 

SESAME  y  Sesamum.  Genre  de  plantes  de  la  didynAiie 
aagiospermie  «  et  de  Ja  famille  des  bignpnées,  qui  offre  pour 
caractères  :  un  calice  persistant  à  cinq  divisions ,  dont  un^ 
supérieure  plus  courte;  une  corolle  monopétale,  à  tube  court, 
à  limbe  grand ,  oblique  ,  divisé  en  cinq  partiel^,  dont  Pinfé-- 
rieure  est  plus  longue;  quatre  étamines,  dont  deux  plus. 
courtes,et  le  rudiment  d'une  cinquième;  un  ovaire  supérienr, 
surmonté  d'un  style  à  stigmate  bilamellé;  uue  capsule  oblon- 
gue ,  presque  i  quatre  ailles,  creusée  de  quatre  sillons,  à 
quatre  loges  séparées  par  des  cloisons  doubles,  et  contenant 
nn  grand  nombre  de.  petites  semences  attachées  k  un  pla- 
centa central  grêle. 

Ce  genre  renferme  des  plantes  annuelles  à  feuilles  oppo- 
sées et  alternes  sur  les  mêmes  pieds  ;  et  à  fleurs  axillaires  , 
solitaires  ou  géminées»  accompagnées  de  deux  glandes  ei  de 


s  E  wS  97 

iletix bractées.  On  eti  connott  quatre  espèces,  dont  les  ieni 
plus  împortaotes  à  citer  sont  : 

Le  Sésame  d'Orieiht,  figuré  pi.  P.  ai  ,  qni  a  les  feuilles 
ovales,  oblongues  et  entières.  Il  est  originaire  de  rinde,mais 
se  cultive  de  toute  ancienneté  en  Syrie,  en  Ëgypfe  et  dans  lei 
contrées  voisines.  On  mange  -ses  semences ,  qui  ont  une 
ligne  de  diamètre ,  cuites  daus  du  lait ,  comme  le  millet  ;  on  * 
les  mange  aussi  grillées  au  four  ou  en  galettes  pétries  avcd 
du  beurre  ou  de  Thuile.  C^est  un  aliment  fort  nourrissant 
et  assenagréaUe ,  que  les  enfans  surtout  recherchent  beau- 
coup. On  tire  aussi  dé  ces  semences ,  par  Texpression  ^  ou 
£ar  le  moyen  de  Teau  bouillante',  une  huile  presque  aussi 
onne  que  celle  4e  Tolive,  dont  on  se  sert  pour  assaisonner 
les  alimens  et  brûler  dans  les  lampes ,  et  qui ,  comme  celle 
de  ben  ,  ne  sç  fige  jamais.  Les  Egyptiens  ;  se  servent  de  la 
plante  en  fomentation  pour  la  pleurésie  et  pour  exciter  les 
règles. 

Le  sésame  crott  dans  les  terrains  les  plus  secs  et  les  pluâ. 
arides  y  et  donne  ses  semences  en  très-peu  de  mois  ;  àcfssî  * 
est-il  trèS'précieux  aux  habîtans  des  pays  où  il  croit.  Oa 
rappelle  jugoUne  dans  quelques  cantons. 

Le  Sésame  oe  lInde  a  les  feuilles  ovales,  lancéolées  ,  lés 
inférieures  trilobées ,  les  supérieures  entières,  et  la  tige 
droite.  Il  crott  dans  Tlnde ,  d'où  il  a  été  apporté  en  Afrique 
et  en  Amérique  f  où  on  le  cultive  dans  quelques  jardins.  Il 
s'élève  beaucoup  plus  que  le  précédent,  et  pousse  de  nom-* 
breux  rameaux  ;  mais  ses  graines  sont  très-fines.  Dans  no$ 
colonies ,  on  abandonne  généralement  sa  culture  aux  nègres, 
qui  mangent  ou  tirent  de  rhuile  de  ses  graines.  J'en  ai  goûté 
des  galettes  en  Caroline ,  et  les  ai  trouvées  très-délicates;  il 
est  vrai  qu'elles  étoient  faites  avec  des  semences  fraîches,  et 
pétries  avec  du  sucre  et  du  beurre.  Ces  graines  rancissent 
facilement,  et  un  mois  après  la  récolte  elles  ne  sont  plu? 
bonnes  qu'à  faire  de  l'huile  à  br&ler.  (B.) 

SÉSAME,  r.  Camomille.  (LN.) 

SES ANLOIDËS. Genre  de  plantes  établi  parToumeficirt , 
et  réuni  aux  Résédas  par  Linnseus.  (B.) 

SËSAMOlDËS.  Deux  plantes  sont  indiquées  par  Dios- 
coride  sous  ce  nom.  L'une  est  le  grand  sesamoïdeêy  et  la  se*- 
coDde,.le  peià  sêsamoïdes.  Voici  comment  elles  sont  décrites 
par  Dtoscoride;  mais  faisons  observer^  avant ,  que  dans* le* 
divers  exemplaires  de  cet  auteur ,  sescùms  ti sesàmiies  sont  sy* 
nonymes  de  sesam<Més. 

«Lés habitans d'Antycire  appellent le^miui  sesamotâes^heU 
lébore,parce  qu'ils  le  mêlent  avec  l'hellébore  blanc  quand  ils  ; 
renient  purger  une  personne/  Il  eH  semblable  à  Verigeron 

xxxifci  7 


^  SES 

ou  wpégdumj  élBih  £^iU€  Wnfve  t  U  fléir  fckndkc  et  b 
racine  menue  et  d^aucun  usage.  Sa  graine  est  amère  du- 
re ,  et  sembla))Le-  à  ç#lle  te  uMmum>  EUe  lâche  le  ventre. 
Mêlée  avec  de  Tea»  nmUé^ ,  et  de  rbellëbao»  blanc  à  an« 
cerlaiiie  dojle  «t  à  |me  ^c^ititiiie  quanUlé  ,  ce^e  lioiâton  e«t 
bonne  pourfaire  érac^er.» Qs premier sesamtéim  «  élé  connu 
aussi  souji  les  dénominations  de  ikc$am$  «  de  wwfltVrf,  d'Adife^ 
£0119^  knctts  et  à'mtyfirUofu  U  en  eflt  f  ueslton  dans  les  #«vra- 

'  ges  d'Hippocrate. 

«  Le  petit  9^stmiilUlâ$  1^  les  tiges  de  le  bMEleor  et  daose 
doigts  9  et  Les  feuilles  semblables  k  celles  du  ceranspus ,  mais 
plus  petites  et  plus  velues.  L'extrémité  de  aes  tiges  produit 
4e  petits  bouquets  de  fleurs  rouges  et  blanches  an  malien.  Sa 
graine  est  i^mme  celle  du  staamum ,  Boire  et  emdra  ;  in  t^l^ 
cine  est  menueu  Sa  graine ,  jprise  en  hoisseo  aviee  de  l'eao 
inieDée,  au  poids  (Ton  demi  aoétabule ,  preeune  l'évaeua- 
tion  des  humeurs  bilieuses  et  flegmatiques  ;  appliquée  arec 
de  l'eau  ^  elle  résout  toutes  espèce»  d'enSuires  et  de  |ietites 

^  duretés.  Il  croit  datts  lea  lieux  âp^^s.  »  Le  petit  seieiBflidies  a 
été  également  désigoé  par  s^^mmon  ^i§riùm  et  norïMiîaii. 

Matthiole  regarde  comme  inconnu  le  grand  tesamâSdes  ; 
Palechamp^oit^gjue  c'est  la  même  plante  que  htJaphne  iar^ 
ionrem  ;  Lacuna ,  le  resêda  0iiia  ;  Cordus ,  VhtMowus  fœiiéus  j 
jCésalpin ,  le  nseda  kUea. 

-    Matthiole  s'est  décidé  à  considérer  le  CÊêanmïfhê  cmmdêa  <  on 
CupiDON£  )  comme  le  petit  s0Sfun€Sie  ;  Dalechamp  est  pour 

te  passmua  hinula;  Adanson  doute  si  ee  n'est  |ias  Vadomù^  «t 
a  plupart  des  botanistes  peneiient  pour  use  espèee  de  resaie 
(  K.  canesceos,  ovuésaim^s,  W9l  pmffwmcems  ). 

Mais  aucun  de  tous  ces  rapprocbemens  n'est  exacte  ce 
que  Ton  verra  aisément ,  pour  peu  qu'on  relise  a^rec  attea- 
tion  la  descirîp^u  des  sesa^fi/Af,  par  Dioseoride.  Cela  n'e»^ 
i^èche  pas  4ç^Q  i/^Pi  bot^Wes  9  avant  LinnsHiiB ,  n'aient  décrit 

Eiusieurs  plantes  sous  U  dénomination  de  êttotnmdes  ;  4  V 
ord ,  ks  plantes  que  nous  av^eis  citées  »  et  le  ihaàtm  Uno- 
vhy^fm,  k  eumbabu  çiùéSit,  et  eurtoot  de^  espèces  de  reseda. 
Tournefort  même  avoil  nommé  «eseeipldr  un  geoM  qui  cem- 
prenoit  les  msie  à  feuilles  sijmles ,  et  à  capsnles  à  cinq 
divisions  étalées  presque  en  étoile»  et  à  cinq  loges,  (lu.)  * 
.  SËSAMON  Ott  SE$AMA  des  ancieneGrecs;  Sêsammm  et 
fisamwB  des  Lstios-  Le  s^iemoe»  selon  Dioseoride,  itoit  m« 
aliment  çonitr^iir^  ^  l'estomac ,  et  qui  rendoit  Tbabine  naais^ 
vaise ,  toutes  les  fois  qu'il  en  demeuroit  entre  les  dents  quand 
on  l'avoit  micKé.  En  onction ,  il  résolvoit  les  dnretds  et|^os- 
eeurs  d^nerb.  Il  étok  utile  dans  les  meurtrissures ,  lesfarft- 
iuresi  les  ipflnmmAtioi^  les  eolifueii  et  contre  lef  morsures 


s  E  r  ,9 

deâ  urpfiPM  Hn9tt9'  On  Caiioit»  en  Egypte,  qb  grand  usage 
àe  rhuiie  extraite  de  la  grami^  de  êtsmMim. 

Théephraste  dit  4pie  le  sesamon  a  la  tige  plus  haute  et  plus 
grosse  que  ceUe  du  millet,  les  feuilles  rouges  et  la  fleur  verte. 
Selon  lui,  t'est,  àe  loiites  les  kerbes,  la  plus  pernicieuse  k 
la  tjcrre  ,  car  elle  Tamaigrit  beancoup ,  soit  par  la  grosseur 
de  sa  tige ,  sok  par  la  mulitplipité  de  ses  racines  plus  nom- 
breuses que  dans  le  niillet.  Pline  nous  apprend  que  le  ^samum 
étoit  originaire  dç  Tlnde  ,  et  que  les  Indiens  eq  faisoient  un 
grand  cas  i,  ji  eause  de  Fbaile  qu'ils  tiroient  de  sa  graine ,  et 
dont  ils  se  sertoient  pon  -»  seulement  pour  s'édaîrer ,  m^s 
aussi  pour  assaisonner  et  apprêter  des  mets ,  et  que ,  dans  ce 
"bat ,  ns  aemoient  et  cukiveieiit  avec  soin  le  sesamum. 

Selon  Galien,le  5^5amiiiii  e3t  gras  et  visqueux  de  sa  nature^ 
émolliènt ,  édiaufTànt  à  un  degré  moyen  ;  et  son  huile  a  les 
^mémes  qcialités.  H  fait  observer  que  la  graine  de  sesamon 
devient  huileuse  pour  peu  qu'on  là  gar4e9  et  qu'elle  est  con- 
traire Il  i'estoHiac ,  n'étant  pas  d'nne  facile  digestion. 

Théophraste  r^ngc  le  sesamon  avec  les  grains  ;  par  exem* 
ple^avec  le  mHium,2LveQ  le  pdnicum^Vèrysimum\  Pline  et  Dîoj^- 
coride  en  font  autant.  Celui-ci  les  range  avec  les  blés  d'étés 

Le  Sé$ame  p'Oaiçt<7  éloit  l'ancien  jSfsawtum  ,  comme  Ta 
ait  Slatthiole  ,  tout  en  niant  que  cela  fàt.  Pline  a  f^it  con*^ 
noltre  tantes  les  v^rtw  di|  Sfi^mon  et  de  Ji'buil^  de  cette 
l^lanle  ,  et  ce  soKl  Jef  mêmes  qne  celles  de  notre  Si^AME 
d'Orient,  et  non  pa#  ceU^s  de  U  Cawéjline  {myagmmsa" 
ihuiri ,  L.  )  (jue  Traem  a  fcrae  itreje  .usfvmm  de  JDioscQ- 
ride.  Les  autres  auteurs  anciens  ;s*accordent  sur  les  pro- 
priétés f  les  usages  du  sesamça  ,  fit  sor  sa  çulHire  qui  siéci- 
jisoit  la  terre  oû  il  étoit  pUntj^.  Jl  parent  que  Théophrasite 
g»  di^Ux^uott  4#Jiix.  iiorxes  ^  dont  ruijie  blanche. 

T(MirAe£ort  coniprenQit  h  ^sammn  dans  /son  digiAaUs  : 
Linoo^as  l'en  r^etira  t  .çt  ço  ^t  nu  geni*^  k  part  Adanson  lé 
reprit  ^  et  l'nni^isaoït  aiU  m^f^m^  ^  an  cmuiçiari^,  en  fit  #ail 
lerire  semmon ,  q^  JP>pa^  i^^  ^dPF^^  ;  ^r  on  a  fréUré  le 
sesamum  de  L>An^n^/  4nqiKel  «n  a  «retiré  le  M^samum  f^pem-- 
jc^m-t  ISwcni.  f  Ind*  p  qni  cpnstiti^  ^  loi  sedl  le  ffcnre  achime'* 
ïïm  de  Vahl.  On  joe  doit  fnas  y  placer  non  ^os  «  Jk  ^twtmwn 
ffir^mffi  de Z^ïWifki  iHi$x.  n^i  ^  t.  ^,  )  qiii  e^jt  hinpwcMm 

Le  fÊuemum  des  anciens  s'appeHe  anssi  sùsamh  dans  les 
Mteurs  grecs  dct  latins.  Mais  on  y  lit  aussi  que  le  petk  sesa-  ' 
iiioïde ,  le  ricki,  i'faeiio4ropHùn  ,  ont  été  égaleoBbent  désignés 
fMT  sssoitiiMi -sauvage.  (iM.) 

SSSANPilON.  Vm  dea  noms  da  DsLf HimuM  de  Dios^ 


loo  SES 

coride,  selon  Buellias.  Jassieu  le  rapporte  à  VepUohiummon' 
tanum  et  au  delpMnium  consolida,  (ln.) 

SESBAN.  Espèce  du  genre  des  Nélites  de  Linnœus,  et 
des  CoROMiLLES  de  Wilidenow,  qu'on  a  établie  comme  type 
d'un  genre ,  parce  que  son  calice  offre  des  divisions  égales  | 
et  que  son  légume  est  presque  cylindrique.  Ce  nouveau  genre 
en  renferme  neuf ,  dont  la  plus  connue  est  le  Sesbam  d'E* 
GYPTE.  (b.) 
SESBANE.  Synonyme  de  Sesban.  (b.) 
SESBOT ,  Pharmâcum.  Arbre  d'Amboine  ,  encore  im- 
yrfaitement  connu  ,  et  dont  on  ne  peut,  en  conséquence , 
rtîdiquer  le  genre. 

On  fait  une  liqueur  vineuse  9  avec  l'infosiim  de  st$  ra- 
cines, (b.) 
SESEF.  Nom  arabe  du  Babouin.  V.  ce  mot.  (s.) 
SESEFIL  des  Egyptiens.   C'étoit  k  CaucaUs  des  La- 
tins, (ln.) 

SESELI,  Sesdi.  Genre  de  plantes  de  la  pentandrie  digy- 
nie  et  de  la  famille  des  ombellifères  ,  dont  les  caractères 
consistent  :  en  un  calice  entier; en  une  corolle  de  cinq  pétales 
courbés  en  cœur  et  égaux  ;  en  cinq  étamines  ;  en  un  ovaire 
inférieur  surmonté  de  deux  styles  ;  en  un  fruit  petit,  ovoïde, 
strié,  composé  de  deux  semences  concaves  d'un  côté,  et  con- 
vexes de  Tautre. 

'  Ce  genre  renferme  des  plantes  à  feuillesmpomposées  ou  sur- 
composées ,  et  à  folioles  linéaires  ,  à  qmbellules  courtes  et 
globuleuses  ,  à  involucres  mon ophy lies  dans  quelques  espè- 
ces ,  et  à  involucelles  tantôt  monophylles ,  tantôt  tripbylles, 
tantôt  poly]^bylles.  On  en  compte  plus  de  trente  espèces,  la 
plupart  propres  aux  parties  montagneuses  de  TEurope  aus- 
trale ,  et  dont  les  plus  communes  sont  : 

Le  Seseli  de  montagne  ,  qui  a  les  pétioles  des  feuilles 
caulinaires  membraneux  ,  oblongs ,  entiers ,  et  les  folioles 
linéaires.  11  est  vivace,  et  se  trouve  sur  les  montagnes  décou- 
vertes et  arides.  On  Temployoit  autrefois  en  médecine  ;  mais 
on  préfère  aujourd'hui  la  suivante.  Le  seieli  glauque  n'est , 
au  dire  de  Villars  ,  qu'une  ysciété  de  cette  espèce. 

^Le  Seseli  tortueux  a  la  tige  droite,  roide,très-branchue, 
et  les  folioles  disposées  en  faisceaux.  Il  est  bisannuel ,  et  se 
trouve  sur  les  côtes  de  la  Méditerranée.  On  l'appelle  dans 
les  boutiques  ,  seseli  de  Marseitle ,  du  lieu  où  on  le  recueille 
pour  la  médecineJSes  semences  sont  stomachiques,  apéritives 
et  carminatives.  ,On  en  prend  Tinfusion  dans  du  vin  ,  pour 
aider  la  digestion  ,  pour  dissiper  les  tranchées  ,  pour  faire 
pousser  les  règles  et  faciliter  l'accouchement.  On  le  fait  en- 
trer dans  cinq  à  six  préparatipns  phariQaceatiques ,  princi- 


SES        •-.••:-  •.  "-.r^ii:: 

paiement  dans  la  thériaqae.  Sa  racine  passe  poar  être  ntUe 
dans  r asthme  ,  la  passion  hystérique  et  Tépilepsie. 

Le  S£S£Li  ÂiïNUEL  a  les  pétioles  des  feuilles  cauUnaires 
membraneux ,  ventrus  et  émarginés.  Il  se  trouve  presque 
par  toute  la  France  ^  sur  les  montagnes  arides.  Il  est  annuel  ^ 
et  s^emploie  au  défaut  du  précédent 

Le  S£$£LI  SAXiFBA^GE  a  les  tiges  filiformes  ,  divariquées  ,  * 
les  feuilles  deiïx  fois  ternées  et  les  folioles  linéaires.  Il  est  vi- 
▼ace ,  et  se  trouve  dans  les  pays  montagneux. 

Le  Sesbli  dioïqu£  ou  le  Boucage^diolgue  de  Linn. ,  a  donné 
lieu  à  un  grand  nombre  d'erreurs  de. la  part  des  botanistes. 
Il  se  trouve  au  sommet  des  Alpes«  Villars  a  éclairci  sa  syno- 
nymie dans  la  Flore  du  Dauphiné,  (B.) 

SES£LI.  Ce  nom  étoit ,  chez  les  Grecs ,  celui  de  quatre 
espèces  de  plantes  ,  qui  sont  appelées  par  Dioscoride ,  seseli 
de  Marseille  y  useli  d'Ethiopie,  seseU  du  Péloponèse  ,  et 
seseii  de  Crète  ou  iorêyiion. 

«  Le  Seseu  d£  Marseille,  {Seseli massaleoticon)  aies- 
feuilles  semblables  à  celles  du  fenouil  (  marathron  ) ,  mais, 
glus  épaisses.  Sa  tige  est  aussi  mieux  nourrie  et  plus  forte  \^ 
elle  produit  des  fleurs  comme  Taneth.  Il  porte  une  graine 
longue  ,  quadrangulaire  (  ou  faite  en  carré  ) ,  forte  et  acre 
au  premier  goût.  Sa  racine  est  longue  et  odorante  ,  etc,  » 
DiosCvt  lib.  3  9  cap.  60.  La  graine  et  la  racine  du  seseli  de 
Marseille  étoient  échauffantes  ,  diurétiques ,  emménagogues 
et  fébrifuges  ;  elles  facilitoient  la  respiration  aux  personnes 
oppressées.  On  composoit  avec  la  graine  et  du  vin  une  bois- 
son dont  on  faisoit  usage  pour  aider  la  digestion ,  et  en  y 
mettant^  poivre  pour  se  réchauffer  dans  les  temps  froids  ; . 
administrée  aux  femmes  en  couches,  elle  excitoit  la  sortie  de 
Tenfant  ;  on  en  faisoit  boire  aussi  aux  chèvres  et  autres  pe- 
tits bétails  ,  pour  faciliter  le  part. 

«  Le  Seseli  d'Ethiopie  (^Seseli  ixûiiopiron)  a  les  feuilles 
semblables  à  celles  du  cissus  (lierre),  mais  moindres  ,  et  fort 
longues  comme  celles  du  pericfymenum  (  chèvrefeuille  ). 
Cette  plante  pousse  plusieurs  branches  noires  et  hautes  de 
deux  coudées  (trois  pieds) ,  desquelles  partent  plusieurs  jets 
longs  d^une  coudée.  Ses  extrémités  sont  semblables  à  celles^ 
de  Taneth  ,  et  sa  graine  est  compacte  comme  celle  du  £ro-, 
ment ,  noire  et  amère.  Il  est  plus  odorant  que  le  seseli  de 
Marseille ,  et  d'une  odeur  plus  agréable  ,  quoique  plus  véhé- 
mente. » 

«  Le  Seseli  du  Peloponèse  (  Seseli  pelaponesiacon  )  a  les 
feuilles  pareilles  à  celles  du  conion(^ ciguë)  ,  mats  plus  larges^ 
et  plus  épaisses.  Sa  tige  est  plus  grupde  que  celle  du  seseli  de 
Marseille ,  et  sembldcile  à  celle  du  ferula  y  elle  produit  à  s^ 


:rf<ir:*.-   ••  •■■-     SES 

cime  on  bouquet  i  9at  le^él  etSt  nae  graine  large ,  ddo^ 
rante  et  charnue.  Il  a  les  mettes  tertds.  Il  crôff  daâs^Ies 
lieux  âpres  et  sor  les  eoteaint ,  auprès  des  rois^atnt  ;  on  en 
troa?e  atissi  dans  les  tleâ.  » 

«  Le  Tatdyiion,  que  quelque»  {TérsOtmeS  nomment  Seseli 
DE  Cbète  (^Seseli  creiicoH)  ,  erott  éar  le  mottt  Àmanusen 
^Cilicie.  C'est  une  petite  herbe  qdi  pousse  plusieurs  branches , 
"qui  a  une  graine  double ,  ronde ,  eti  forme  <f  éeusson ,  odo- 
rante ,  un  peu  àcré  et  mordante.  Prise  ëh  bf eufage ,  elle  est 
diurétique  et  emménasogue  ;  le  fus  de  ii  gtstïùt  et  de  sa  tige, 
verte ,  bu  au  poids  4e  trois  oboles  (  enrirotl  3%  grains  ] 
avec  du  ?in  euit ,  €ft  pendant  di^  fOur$ ,  guérit  le  mal  de  teihû. 
Sa  racine  est  fort  bonne  ,  prise  en  formé  d'éleçttiaife  arec 
du  miel ,  pour  faire  cracher  et  etpectorer.  » 

Pline  y  en  pariant  da  siier,  qu'il  dit  être  une  herbe  fort 
connue  ,  fait  obserrer  que  le  meilleur  s'apporte  de  Marseille, 
qu'on  le  nomme  seseli  de  Marseille ,  et  qu'il  a  une  graine 
plate  et  faure.  Il  dte  le  seseli  d'Ethiopie ,  qui  a  la  graine  phis 
noire ,  et  le  seseli  de  Crète ,  le  plus  odorant  de  tous  ,  et  qu'il 
nomme  aussi  iiler  de  Crète  et  iortfylion.  Les  qualités  et  usaget 
^'ii  attribue  au  siler ,  sont  tes  mêftires  oué  ceux ,  à  peu  de 
chose  prés  ,  relatés  par  DioscOride  ,  à  rarticle  da  seseli  dé 
Marseille.  Pline  etpose  de  plus  ,  que  l'on  mangeoit  au  dessert 
la  graine  et  Therbe  du  sHer ,  pour  aider  fortement  la  diges- 
tion ;  et  il  rapporte  que  les  biches  prêtes  à  mettre  bas  leur 
Ûon ,  votit  h  là  recherche  du  siler ,  pour  faciliter  le  part. 
Cette  atlecdote  est  extraite  d'Aristote  ,  dont  le  texte  a  été 
.  diversement  interprété  dans  cette  partie.  Où  tire  de  là  l'éty- 
nlologie  du  nom  de  sisseli ,  qui  {lignifie  eti  grec  bichAa  daim , 
selon  Ventenat.  Galien  ne  traite  des  éeseli  qat  d'une  ma- 
nière générale  ,  et  il  fait  remarquer  que  leur  raelne  et  leur 
graine  sont  fort  échauffantes ,  très-diurétidues;  qu'elles  sont 
par  conséquent  très-utiles  dans  le  haut-mat  et  dans  Poppres- 
sion  de  la  poitritie.  11  est  question  âtissi  dd  seseli,  dans 
Hippocrate  et  dans  Théophraste ,  et  ce  qu'ils  éti  dîseùt  est 
inoiiis  iùteftigible  que  te  qu'en  a  écrit  Dioscoride. 

Le  sesi0  de  Marseille  seroit,  an  sentimetltdil  plus  grand 
nombre  de^  anciens  botanistes  ,  le  seseli  tortoôsum  «  L.  On  a 
cité  aussi  le  dauçusvistu^  et  le  laserpiHum  siler;  cette  dernier^ 
plante  iie  parott  pas  être  le  seseli  de  Marseille ,  nkab  lui  2| 
'  ^ié  sid)stitnée  autrefois  dans  les  pharmacies  et  les  boutiques  , 
«t  c'est  à  elle  que  se  rapporte  le  nom  de  siler  mofUanus  et 
ier  montanus ,  qu'on  trouve  inscrit  dans  les  Vieux  livres  de 
botanique  et  de  médecine. 

Le  sesdi  dt Ethiopie  ejft  peu  codnu  ;  J.  Camerarius  prend 
jfionr  tel  le  héerpUbm  trSohum ,  L.  ;  mais  le  commun  dei 


wS  E  S  lôS 

botanistes  tlte  lé  Bupk^furn  fruUcosuin  ,  ta.  Phisienrs  auteur^ 
SnR  grand  poids  Sont  pour  le  laserpitivnt  libifnoiis,  et  d'autres 
fwnle  ^upiesnmm  fanuncuioidts  ;  opinion  qtii  n'est  fondée  sur 
aucune  preuve  valable. 

he  L^fisitiemt  pekpoMsi&isê  ,  L. ,  est  sans  doute  le  séseli 
du  Péloponèsé  .  comme  le  croit  Mattbiole.  C.  Bauhîn  doufé 
si  C€  n'est  pas  le  tigustkum  atê5tHa/:unu'Jj*;  Fuchsîus  Vaûiaman-r 
tha  cetHuia^  L.|  et  Angmtiiïfa  lé  tcandixodorala^  L.  Quelques 
bortamisfés  ont  Aommé  encore  le  thapsta  pitlosit,  L. 

Esfin  i  \ë  séseli  es  Crète  on  [tot^lion ,  est  encore  plus  diffi- 
cile à  d^erifthiér.  Dodonée ,  Âtiguîllara,  Éobci ,  Dalecbamp , 
s'arr^enf  Miùrd^lium  ofjkinalé.  C.  Baukîn  ,  sans  se  pronon- 
cer ,  met  cette  plante,  ainsi  que  ptusteurs  autres  espèces  du 
néme  genre  (Xo/nf.  tnaximwn  et  apuïum)^  dans  son  groupe  des 
séseli ,  et  les  indique  par  séseli  crêiicum.  Il  en  rejette  Vœihusa 
meiuâ  Y  que  Filehsttfs  âvott  considéré  comme  pouvant  ètrç 
VtHseHâé  Crète,  ^tqa'en  conséquence  il  avott  ainsi  nommé. 

On  voit  donc  que  nous  h'avoils  que  des  rapprochemens 
vagnes  eâtrci  les  seieli  des  anciens  et  nos  plantes.  On  con- 
çoit «qne  par  stiite  de  la  diversité  àes  plantes  auxquelles  les 
premiers  botanistes  ont  affecté  le  fiom  de  séseli ,  el  par  suite 
des  rapprochemens  ci-dessus  ,  cette  partie  de  la  famille  des 
ombeltiftres  est  devenue  ,  pouc  ainsi  dire  ,  inextricable. 
L'emiMMrras  s'est  aeem ,  ainsi  que  ta  confusion  ,  du  moment 
que  LiondMts  a  créé  an  genre  seseU  doift  les  caractères  ^  diffi- 
ciles à  saistr,somt  càâse  ^atk  j  a  pIacé,qa'on  y  place  et  qu'on 
en  retire  encore  tous  les  jours  beaucoup  de  plantes.  Avant 
Linnseas  ^  ks  plantes  qti'ou  à  connues  sons  le  nom  de  séseli  , 
étoîent  d^abotd  eelles  qUè  nous  avons  citées  plus  haut ,  puis  t 
te  seVnufn  pùhuHre  i  Icî  pueedartutà  silûus  et  nodosum ,  diver- 
ses ;iQtres  espèces  de  Hgusticum  et  de  taserpitium.  Après 
LinnaKos  ,  H^dfer  est  vcéu  ,  qui  a  placé  dans  le  genre  séseli 
\t  phékmêHitm  mtMlina;  Scopoli,  qui  y  avoit  réuni  les  genres 
tarum  et  œgofmàlMi ,  amSi  que  Vàpium  graQeohns ,  L. ,  Vathusa 
meum,  et  le  ^m  nodosum;  Cranta  qui  y  joignit  le  siumfalcana^ 
L.  Mais  presque  tous  ces  chailgeitiens  n'ont  pas  été  adoptés. 
Sprefigel ,  dans  ces  derniers  temps ,  en  a  proposé  d'autres 
qui ,  qiloiqne  phis  justes ,  lie  contribueilt  pas  moius  à  reAdré 
extrêfnement  diffitile  là  coMoiSsaUce  de  toutes  ces  plantes. 
Observons  domme  un  fait  remarquable ,  que  Ton  n'a  pas  fait 
de  genre  pérttcuHer  aut  dépens  du  genre  seséli  de  Linnseus  i 
il  ny  a  que  des  transports  d'espèces  dans  d'autres  genres. 

(LN.) 

SESELI  COMMUN  ou BE MONTAGNE.  Outre  celui 
cité  plus  haut)  c'est  encore  U  («lYÈcaÉ  LtVBsttQUE,  etU 

BeALE  DES  POTAGERS.  (B.) 


xo4  SES 

SESELI  DE  CRÈTE.  C'est  le  Tordyle  opficiuai.  (b.> 
SESELI.de  MONTPELLIER.  La  Livèche  des  prés 

Çpeucedanum  silaus,  Linn.  ),  porte  ce  nom  dans  les  ])hanna-*, 

cies.  (b.) 

SESÉNOR.  Nom  que  les  Égyptiens  donnoieni  ao  d^a* 

^II5(iaCARn£R£).  (ln.) 

SESERIN,  ôeseriiuis.  Petit  poisson  de  la  Méditerranée  « 
figuré  par  Rondelet,  et  Aiblié  jusqu'à  ces  derniers  temps  par 
les  naturalistes.  Il  se  rapproche  infiniment  des  Strom atées  , 
et  encore  plus,  des  Fiatoles.  Il  a  la  forme ,  les  écailles ,  les 
dents ,  les  lignes  latérales  de  ces  dernières  ;  mais  il  forme 
un  genre  particulier ,  à  raison  de  ce  que  ses  nageoires  dor-^ 
^ales  et  anales  ,  ont ,  antérieurement ,  une  épine  couchée  en 
devant ,  et  qu'une  autre  épine  unique  représente  les  deux 
ventrales.  (B.) 

SESl  A.  Genre  établi  par  Adanson  j  aux  dépens  des  Aga^ 
BIOS.  11  n*a  pas  été  adopté.  Cest  Vagaricus  guérdnus  de  Lin- 
naeus  qui  lui  sert  de  type,  (b.) 

SÉSIE,  Sesia.  Genre  d'insectes  de  Tordre  des  lépidoptè- 
res ,  de  la  famille  des  sphingides  j  et  qui  a  pour  caractères  : 
antennes  renflées  vers  leur  milieu ,  en  foseau ,  simples ,  ter- 
minées par  une  petite  houppe  d'écaillés  ;  palpes  terminés  en 
pointe  ;  quelques-unes  des  ailes, souvent  vitrées;  abdomen 
presque  cylindrîaue  ,  garni  au  bout  d'une  espèce  de  brosse. 

Les  sésies ,  beaucoup  plus  petites  que  les  sphinx  ,  parmi 
lesquels  Linnœus ,  Geoffroy  et  Degéer  les  ont  placées  ,  dif- 
fèrent de  ces  insectes  par  la  forme  de  leurs  palpes  ^  qui  sont 
cylîndrico -coniques  ,  vont  en  pointe  ,  tandis  que  ceux  des 
$phinx  sont  larges  et  très-obtus.  Elles  viennent  de  chenilles  à 
seize  pattes ,  qui  sont  à  cette  famille  ce  que  sont  les  chenilles 
àes  cossus  àajàs  la  sous-famille  des  homhycitesSZts  chenilles  sont 
cylindriques,  rases,  sans  cornes  à  l'extrémité  du  corps;  elles 
rongent  l'intérieur  des  végétaux ,  et  s^y  font  une  coque  plus 
ou  moins  solide  ,  composée  des  parties  qu'ellcMnt  détachées 
et  quMIes  lient  ensemble  avec  de  la  soie.  Cènes  qui  nous 
sont  connues  passent  Thiver  sous  cette  forme  ,  et  deviennent 
insectes  parfaits  le  printemps  ou  Tété  suivant.  Quelques  ^é^ 
sîes ,  celiçs  dont  la  trompe  est  plus  courte  9  restent  sur  U 
tige  où  elle?  ont  vécu  sous  la  forme  de  chenilles  ,  s'y  accou-. 
plent,  pondent  et  meurent.  D'autres,  pendant  la  chaleur 
du  soleil ,  se  posent  sur  les  fleurs,  les  feuilles  des  plantes;  bien 
différentes  en  cela  des  sphinx^  qui  volent  avec  une  rapidité  in->. 
croyable  sans  s'arrêter,  ne  faisant  que  planer  au-dessus  des 
fleurs ,  dont  ils  pompent  le  suc  en  dardant  leur  trompe.  Les 
gestes  forme^nt  un  genre  d'environ  trente  çspèçes ,  e.t  gui  sonti 
presque  toutes  d'Europe, 


l    \  1 ••t* 


J)€^me.'  Jéi^. 


TTTaf^'eti  ifc^ 


7.     t/ar/A'rt'^t*  i/rr^re . 


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a6;i. 


•*.  1 1  •;  ^'i  ••• •*• 


SES  io5 

Scopoli  ayoît  sépare  des  sphinx ,  proprement  dits ,  ^s  es- 
pèces dont  Tabdomen  est  terminé  par  une  brosse,  et  en  ayoit 
fait  son  genre  macrôgossum.  D'autres  naturalistes  les  ont  réu- 
nies aux  sésies.  Fabricius ,  dans  son  système  des  glossates , 
ne  comprend  plus  sous  ce  dernier  nom  générique  que  ces  es- 
pèces 9  et  nos  sésies  forment^our  lui  le  genre  'cegeria,  Dans 
son  ouvrage  sur  les  lépidoptères  d'Europe  ^  M.  Ochsenheimer 
n'a  pas  ,  avec  raison  ,  adopté  ce  changement ,  et  s'est  rap- 
proché ,  à  cet  égard  ,  de  mon  opinion.  , 

SÉSIE  apiforhe  ,  Sesia  apifotmis ,  Fab.;  pi.  P.  24. ,  2  de  cet 
ouvrage  ;  le  Crabroniforme ,  Pap,  d Europe,  pi.  xci ,  n.®  121. 
Cette  scsie  ressemble  à  une  guêpe;  elle  a  les  antennes  brunes  ; 
des  poils  d'un  jaune  citron  sur  la  tête,  entre  les  antennes  ;  le 
corselet  brun ,  avec  une  tache  de  chaque  côté,  formée  par  des 
poils  jaunes.  ;  l'abdomen  brun  ,  avec  une  bande  transversale 
jaune  sur  chaque  anneau  ;  les  aâes  transparentes ,  bordées  de 
brun  tout  autour  ;  les  pattes  longues  et  jaunes.  Le  sireci/orme 
d'Engramelle  n'est  qu'une  variété. 

Elle  habite  l'Europe  ;  on  là  trouve  en  été  aux  environs  de 
Paris. 

Sa  chenille  se  nourrit  de  la  racine  du  5111^1^.  Elle  est  diffi- 
cile à  trouver  9  parce  qu'elle  ne  quitte  pas  le  pied  de  l'arbre  ; 
elle  se  change  eu  nymphe  dans  la  terre  ,  où  elle  fait  une  co- 
que d'un  tissu  très-serré ,  formée  de  grains  de  terre  qu'elle 
recouvre  d'écorce  et  de  sciure  de  bois.  La  nymphe  est  d'un 
brun  foncé  ;  ses  anneaux  ont  leur  extrémité  épineuse  ;  «lie 
passe  l'hiver  sous  cette  forme  ,  et  ne  devient  insecte  parfait 
que  vers  le  milieu  de  l'été  suivant. 

Sésie  TIPULIFORME ,  Sesia  Upuliformis ,  Fab.  ;  ï^  petit  Tipu^ 
Uforpie,  Engram. ,  ibîd;  pi.  xciv ,  n.<>  i3o.  Elle  a  le  corps 
noir  ;  les  ailes  vitrée^  avec  les  bords  noirs  ;  les  supérieures 
d'un  jaune  orangé  à  leur  extrémité,  et  partagées  par  un 
trait  noir  ;  le  corselet  d'un  jaune  citron  sur  les  côtés  ,  et  en 
dessous ,  à  l'origine  des  ailes  ,  marqué  de  deux  lignes  de  la 
même  couleur  ;  l'abdomen  a  ses  anneaux^bordés  alternative- 
ment de  jaune  ;  la  brosse  de  l'anus  est  noire  ;  les  pattes  sont 
mêlées  de  brun  et  de  jaune. 

Sa  chçnille  est  velue ,  blanchâtre ,  avec  la  tête  et  les  pattes 
jaunes  ,  et  une  ligne  obscure  sur  le  dos  ;  elle  se  nourrit  de  la 
moelle  dn  groseillier  rouge. 

Le  grand culicif orme  d'Engramelle,  ibidj  pi.  xciv,  n.^'  139  , 
est  la  sésie  nomadeforme  d' Ochsenheimer.  Son  abdomen  ji  trois 
cercles  jaunes. 

Sésie  culici forme,  Sesia  culidformis ,  Fab.  ;  \e grand  Culi- 
ci/orme f  Engram. ,  ibid.,  pi.  xciii ,  n.°  126.  Cet  insecte  res- 
semble en  queli^ue  manière  ,  pour  sa  forme  ,  à  une  sorte  de 


loG  à  E  S 

emism^  d'ôA  lui  éâC  teim  te  nom  qa*<m  Idî  ^  JoAn^*  H  éit  Adir, 
avee  ane  tache  ^ane  à  la  naîàsairce  des  alhes  ^  et  utie  bande 
assez  large  ,  rôofsse  otf  éonfenr  d'orange  ,  sar  k  miDea  de 
TaMoinea  ;  tes  arles  sdut  ^îtr/ées  et  bôf dëes  d'un  brun  noir  ; 
le  dessous  du  corp» ,  tes  pattes  et  la  cAte  des  aîles  supérieu- 
res^ ont  «ne  teinte  dé  vrolet  ;  les  paftés  ont  du  jaune. 

J'ai  itxmyé  {flusietffs  fors  dette  espèce  à  Paris,  au  Jardin 
des  Plantes. 

Le  peiê  cuUciforme  dei  PapïUôm  éP Europe ,  pi.  XGlll ,  H.**  127  ^ 
c»  la  séde  mutiHifatràé  d'Ochsenfcehiïef  ^  diffère  de  la  précé- 
dente psirla  eonleui"  des  pâripes  Ifs  sont  entièrement  noirs 
àMÊÈ  la  femeUe,  n^rs  en  dessus  et  blancs  en  dessous ,  dans 
le  mll^. 

La  SÉsfE  fKNtaAéotNtrtmsrÉ  de  Fabrieius  ,  a  de  grands 
rarpports  avec^tte  espèce  ;  mais  sa  tête  et  les  cAtés  du  cor- 
selet sont  fauves. 

SÉSIE  CttRtSlrm FOfiJtf £ ,  Se^  chryàS/ormisf,  te  chtYsidiforme^ 
Engram. ,  ibU, ,  pi.  xc ,  fig.  1 18 ,  a.  b.  Son  corps  est  noir  ; 
tes  antemftés  ont  on  âftirnean  blanc  près  de  leur  extré'mité  ;  le 
bout  du  corselet  a  deux  taches  jaunes  ;  les  ailes  supérieures 
9ont  bordées  de  ndtr ,  vitrées  seulement  an  milieu ,  couVer- 
tef  ^écaHles  rouges -«illeuf s,  et  marquées  d'au  trait  noir  ; 
les  inférietn*es9(ynt  vitrées ,  avec  une  bordure  noire  ;  l'abdo-s 
men  a  deux  anneaux  blancs ,  et  le  milieu  de  !â  brosse  rouge. 

Cène  espèce  est  la  sé^e  crabrorUforme  dé  M  fabricius. 

Je  tfoftvaî cet  insecte  au:^ environs  de  Paris,  en  1781,  et 
le  donnai  à  fe«  Gigot-d'Orci.   T.  pour  les  autres  espèces  de 
séàes  d'Europe  ,  la  monographie  qn^en  a  publiée  à  Berlin  , 
en  i8o« ,  le  sén^^tetfr  Laspeyres.  (L.) 
^ESES.  Un  des  noms  du  Cmcnt.  («.) 

SESLÉRJS ,  Sêskria.  Genre  de  plantes  de  \i  trîandrie 
dij^nie  et  de  la  famille  des  graminées  ,  qui  a  été  établi  pour 
w^T^T  des  Grenelles  quelques  espèces  qui  ne  leur  convien- 
nent pas  complètement. 

€e  genre  o^re  pour  caractères  :  «me  balle  âorate  de  deux 
i^alves,  presque  égales,  contenant  deù^  on  trois  fleurs  bi- 
valves ,  dont  la  valve  extérieure  est  plus  gfande  et  a  trois 
dents  à  soii  sommet ,  tandis  que  l'intérieure  n'en  a  que  deux  ; 
trois  étamines  ;  un  ovaire  supéfiemr  surmonté  de  deux  styles 
plumeux  ;  qne  semence  enveloppée  dans  la  balle  florale. 

On  compte  six  espèces  de  stslèrcs^  dont  les  plus  communes 
s^nt  :  la  Seslèré  BtECÂrnË  ,  celle  à  tête  ronde  et  celle 
il  TÊTE  HÉRISSÉE.  La  première ,  qui  a  un  épi  ovale  ,  cylin- 
drique ,  composé  d'épiilets  presque  trîflores  et  munis  de  bar- 
bes courtes ,  est  la  seule  qu'on  trouve  en  France.  C'est  sur 
les  montagnes  pelées  et  un  peu  Iii>iAides  ,  qu'on  doit  la  cher- 


SES  107 

cber^  EHe  né  s'éiéré  p«9  k  pias de  chiq  à  sh  pducès,  mais  eHe 
fleuril  de  très-bonne  heure ,  et  tsî  très-f echercbée  par  les 
be^îani^  sutool  par  les  ifrc^mons,  ce  trtn  ta  rend  très  pré- 
àpQBt  au  possesscv/»  de  troupeatri.  On  <te  la  sème  nirile' 
part  y  parée  ^d'elle  ne  petit  jamais  fàt ré  mt  fi^orrage  h  fau- 
cher ;  cependant  Pavaiitage  d^avonr  un  pâturage  abondant 
dans  les  preiRÎers  jour^  in  printemps ,  semble  asse2  îm- 
portam  p6nr  qu'on  dorre  chercher  à  la  nmifiptier  ,  d'autant 
plus  qu'elle  est  rhrstee. 

La  SËSiÈitE  AOHiNAiRE  t$i  une  Racle  établie  en  tîire  de 
genr^soos  le  nom  d'EcBIt^AiRE,  par  Palisot-de-Beauvois.  La 
9ESLÊRE  Cittn^htiiqVE  a  été  placée  parmi  les  KLoeleries.  (b.) 

SESON.  r.  Sisow.  (tN.) 

SESONTLK  JP^.  Moqueur  à  Tariicle  Merle,  (t) 

SESOOT.  Arbre  mentionné  par  tlumphjus  ,  mais  qui 
|i>st  pas  Ctfnnu  des  botanistes.  Les  habitans  des  Moluques 
«emploient  sa  racine ,  qui  est  Hmère,  pour  conserver  leur  vin 
de  palmier.  F.  Ai^enû  et  BièRê.  (é.) 

8ESOT.  F.  Sesëot.  (b.) 

SESSÊË  ,  Sesiêa,  Genre  de  plantes  établi  parBuiz  et  Pa- 
von  y  dans  lapentandrle  naoùogynie.  U  offre  pour  caractères  : 
un  calice  tubuleux ,  persistant ,  à  cinq  angles  et  à  cinq  dents; 
une  coroUe.  infimdibuliforme  ,  à  gorge  globuleuse ,  plissée  et 
divisée  en  cinq  parties  ovales  et  recourbées  ;  cinq  étamînes 
velues  ;  un  oVaire  supérieur ,  h  style  iliforme  et  à  sti{|mate 
bilobé  ;  une  capsule  cylindrique  f  courbée  ,  uniloculaire  et 
bivalve  ,  contenant  une  grande  quantité  de  semences  im« 
briquées. 

Ce  genre  renferme  deux  espèces  à  feuilles  alternes  »  en 
cœur,  lancéolées,  longuement  pétiolées  ^  dont  Tune  est  un 
arbrisseau  fétide ,  à  fleurs  en  corymbes  ^  axillaîres  et  termi- 
nales ,  k  stipules  axillaires  cordiformes  ;  et  Tautre  «  un  arbre 
h  fleurs  disposées  en  grappes  terminales  et  pendantes  ,  sans 
stipules  ni  bractées^ (b.) 

SESSILIOCLES.  Nom  que  M.  deLamarck  avoit  donné, 
dans  son  système  des  animaux  sans  vertèbfes ,  an  second 
ordre  de  sa  classe  des  eruslacés  ^  et  composé  de  ceux  dont 
les  yeux  sont  sessiles.  Par  opposition  ^  il  appeloityc^^Wissles 
crustacés  dont  les  yeux  sont  portés  snr  un  pédicule.  Ce  sont 
les  crustacés  podophihalmes  de  M.  Léach.  LeS  autres  sont  ses 
crustacés  édriophùtûlmes»  (t.) 

SÉSUYE ,  Stswium.  Plante  à  tiges  couchées  ,  à  feuilles 
fipposées^  semi-amplexicaules,  épaisses  «  lancéolées,  çon- 
yexes ,  glabres ,  et  k  fleurs  axillaires  et  solitaires  ,  d'im  rouge 


io8  SET 

TÎf  en  dedans  y  qai  fonnç  an  genre  dans  l'icosandrie  trigynie 
et  <1ans  la  familie  des  ficoïdes. 

Ce  ^enre  offre  pour  caractères  :  un  calice  campannlé  à 
cînq  divisions  colorées  intérieurement  et  marcescentes  ;  point 
de  corolle;  un  grand  nombre  d'ëtamines courtes  ;  un  ovaire 
supérieur ,  surmonté  de  trois  à  quatre  styles  ;  une  capsule  ^ 
trois  ou  quatre  loges .  s'^ouvrant  circulairement. 

La  séswfeesi  annuelle.  Elle  se  trouve  dans  Tlnde  et  dans 
les  Antilles,  sur  le  bord  de  la  mer.  Elle  est  salée  et  peut  four- 
nir, au  rapport  de  JBrown  ,  une  grande  quantité  de  soude 
λar  rincinération.  On  la  mange  dans  quelques  lieux  comme 
e  pourpier  ;  mais  il  faut  Punir  au  sucre ,  sans  quoi  elle  caus« 
des  diarrhées.  Elle  se  cultive  au  Jardin  du  Muséum  d'histoire 
naturelle  de  Paris^Deux  autres  espèces  se  sont,  depuis  peu, 
réunies  è  celle-ci.  (b.) 

SESUVIUM.  F.  Sedum  et  Sésuve.  (ln.) 
SÈT AlKE^ Seiana.  Genre  de  plantes  cryptogames,  établi 
par  Achard  aux  dépens  des  Lichens  de  Linnseus.  Il  présente 
pour  caractères  :  des  scutelles  sessiles  •  d'abord  presque 
planes  ,  ensuite  convexes,  éparses,  entités  sur  leurs  bords  ; 
des  glomérules  épars ,  pulvérulens  ;  des  tiges  cartilagineuses, 
filamenteuses ,  presque  cylindriques,  nues , glabres ,  éparses^ 
pendantes ,  rameuses ,  remplies  intérieurement  d'un  tissu 
€oyeux. 

Les  lichens  jûbatus ,  chalyheiformîs ,  roccella  de  Linnseus  9 
et  Vhypoxylonloculiferum  de  Bulliard  ,  servent  de  type  k  ce 
genre  ,  qui  prend  quelques  espèces  dans  les  genres  thamnion 
et  usnée  de  Ventenat.  V.  aux  mots  Lichen  ,  Usnée,  Tham- 
Niow  et  Hypoxylon.  (b.) 

SETAIRE ,  Selaria.  Genre  de  fiantes  établi  par  Palisot- 
de-Beauvois,  aux  dépens  des  Panics  de  Iiinn8eus,et  des  Or- 
THOPOGONS  de  R.  Brown.  Il  offre  pour  caractères  :  deux  ou 
plusieurs  soies  servant  d'învolucre  adx  épillets;  balle  calicî- 
nale  de  deux  valves  ,  l'inférieure  très-petite  ,  contenant  deux 
fleurs  ,  dont  l'une  est  neutre  ou  mâle  ,  et  a  des  valves  coria- 
ces persistantes.  • 

Les  Panics  glauque  ,  italique  ,  vert  ,  verticillé  ,  etc.  ^ 
entrent  dans  ce  genre. 
Ijc  genre  Urochloé  s'en  rapproche  beaucoup.  (R.) 
SETANIA.  V,  Mespilus.  (ln.) 
f    SET  EL-HOSN  (^Venustus^  L'un  àes  noms  arabes  du 
eonvôioulus  caîricus  ,  Linn.  (ln.) 

SETIALIS  des  Romains.  V.  Viola,  (ln.) 
SÉÏICAUDES  ou  NÉMATOtfRES.   Nom  donné, 
par  M.  Duméril ,  à  une  famille  d^insectes  aptères^  qui  comr 
prend  notre  ordre  des  thysanoures.  (l.)  . 


s  E  V  loj 

SÉTICORNES  et  CHÉTOCÈRES.  Nom  donné,  par 
M.  Duméril  9  à  une  famille  d'insectes  de  Tordre  des  lépi- 
doptères,  composée  de  la  majeure  partie  du  genre  phalœna 
de  Linnœus  ,  ou  de  notre  famille  des  lépidoptères  nocturnes^ 
moins  la  triba  des  bombyciUs  et  celle  àes/aujo-bombyx,  (l.) 

SETIFER.  Nom  latin  ,  donné  par  M.  Curier  au  genre 
Tenrec.  (desm.) 

SETIGERA.  Famille  de  mammifères  .proposée  par  lU 
liger,  et  qui  ne  renferme  que  le  seul  genre  GocBON  (  y  com- 
pris les  phascochoeres  ).  (desm.) 

SETIi>I.  C'est  le  nom  que  les  Portugais  du  Brésil  don-, 
nentau  Çouroupite.  F,  ce  mot.  (s.) 

SËTIPOOëS.  Nom  donné  par  Blaînville  au  groupe  qui 
avoit  été  appelé  Amnelide  par  Lamarck ,  et  Vers  a  sk^ù 
ROUGE  par  Cuvier. 

Il  subdivise  ce  groupe  :  i.^  en  Hétéromériens  ,  ou  dont 
les  anneaux  sont  dissemblables ,  lequel  contient  les  genres 

SeRPULE  ,     SpIRORBE  ,     SpIROBRAUCHE  »    CONCHOSERPULE  , 

BuNOOE ,  Dentale,  Siliquaire  ,  Artolon;  Campulote ou 

MaGILE,  OCRÉALEy  Am PHITRITE ,  SPIROGRAPHE ,  TÉRÉ- 
BELLE  ,  PhÉRUSB  ,  ClRTÈNE  et  SaBELLE.  a.»    En   SUBHOMO- 

MÉRIENS  OÙ  se  trouve  le  seul  genre  Arénicole  ;  3.^  les 
HoMOMERiENS  qui  réunissent  les  genres  Aphrodite  ,  Lépi- 
D0110TE,  Amphinome,  Branchioméréide,  Mëganéréide, 

LÉPIDONÉRÉIDE  ,  AcÉRONÉRÉlDE  ,  CiRRONERÉIDE  ,  PoDO- 
NÉRÉIDE  ,  NÉRÉIDE  ,  SpIONBREIDE  ,  SqUAMO LOMBRIC  ,  ClR-> 

ROLOMBRic ,  Tubilombric  ,  LoBfBRiG  et  Nais.  F.  le  Bul- 
letin des  sciences,  parla  Société  philomathique,  année  i8i8| 
page  78.  (b.) 

SET  ON.  Cestle  chaUodon  seiifer  ^  Linn.;  le  Pomacentre 
,  filament  ,  Lacépède.  (b.) 

SËTOURE,  Setouras  Nom  générique  donné  par  Brown 
aux  insectes  du  ^tnre  forbicine  ou  iepisma.  F.  Forbicine.  (l.) 
•    SE-TSE.  V.  Chit-se.  (s.) 

SEULE.  Ancien  nom  de  la  Sole.  V.  Pleuronecte.  (b.) 
SEUTLO  LAPATHUM  et  Secjtlo  Malache  ,  c'est-à- 
dire  ,  qui  tient  de  la  bette  et  de  la  patience.  Ce  nom  a  été 
donné  autrefois  à  TEpinard.  (ln.) 

SEUTLO  STAPHYLINON ,  c'est-à-dire  ,  qui  tient  de 
ta  betU  et  de  la  carotte.  Gesner  a  donné  ce  nom  à  la  Bette- 
rave. <L.) 

SEUTLON.  Synonyme  de  teuilon.  Ces  deux  noms  dési- 
gnoient  les  Bettes  ou  Poirées  chez  les  Grecs,  (ln.) 

SEVARANTON.  Nom  indien  de  la  Bignone  a  tige 

APLATIE,  (b,) 

SËVE*  Fiuide.de  diverses  couleurs  et  de  diverse  nature 


^lo  s  E  V 

existint  4401  tous  les  ▼igétiM»  :  la  ééfvé  c«c  à  ta  j^aiHe  ce  qàé 
les  fluid/es  animaux  §OBiià  ranimai ,  ci  «i  l'on  peut  loi  compa- 
rer ^n^  hq^eur^njmalf  ^c'e«l  la  Ijrmpbe ,  arec  laqoelle  elle 
a  quel4)U£^  rapports  «  icoosid^ née  sous  certains  points  ëe  vue  ; 
ces  traits  approximatâCi  de  aîmilanlé  kii  «ni  ésérité  le  nom 
de  Ipnphe  V€gMe, 

La  présence  de  la  sève  est  indispensable  ians  les  végé- 
taux; son  atftseace  totale»  est  le  caracière  le  plus  certain  de  la 
mort  d^o9e  plante.  On  con^ oit ,  «Inaptes  cela  i  qu'elle  est  un 
des  agens  les  plus  nécessaire^  à  ia  aaaté  daos  ions  les  âges  de 
.  la  vie  vëg^k  9  et  <que  son  liisloire  est  liée  4  tous  les  phéno- 
mènes que  la  plante  présçutc  dans  Tétat  sauvaçe  etdans  Pétat 
de  culture. 

La  sève  est  asçcndnie  jou  Ascendante,  La  première  part 
des  racines ,  et  s'élève  par  les  fibres  ligneuses  jusqu'à  son  ex- 
trémité ,  «a  m^Hie  temps  ^'eile  te  dévie  dans  toutes  les 
branchea  Ae  l'arbre.  La  deuxîèin^ ,  ou  e^  âeseendanU  , 
prend  sa  stOcurce  dans  les  pjurlies  aupérieure^  de  l'adore ,  et 
desceia^  4anslcs  racines,  entre  l'écorce  et  l'aubier. 

Lorsque  le  célèbre  Hanrey  eut  confirmé  la  ckcuiation  du 
^ang  ^  déjà  soupçonnée  par  Hippocrate ,  les  physiologistes 
despiantes  voulunent  trou^^er  nne  circirfotion  totale  de  -la 
sève  9  àwi^  iJs  placèrent  la  aource  da»s  tes  racines  ,  et  qui  se 
répafidoi^  d^s  tou^  ie  s^ratème  ^égétal  pour  revenir  à  son 
lieu  de  dèpi^rt  i  comme  le  ausgpaîrt  et  revient  au  coeur.  Cette 
questjiM  fiii  aJlors  iori  agiiée ,  et  ^devint  ^m  briHant  sujet  de 
recherches ,  d'bjpotbèses  et  d'expérienees  qui  occupèrent 
Malpi^y^  f  Manotte ,  DuMmel ,  Delalnre  ,  qui  crurent  à  là 
circulation  contre  le  sentiment  de  Dod^rt,  de  jDuclos«  de 
Sd^ol^  .de  Haies  ,  de  Bonnet ,  qui  refusèrent  à' y  croire. 

L'opinion  de  Duhamel ,  qui  voyojt  laaève  s'élevant  à  tra-^ 
vers  ies  £brieSidu  bois  ^  aournâsaot  ie  ^végétal ,  et  rejeter  une 
^éveiow^cACore  assee  élaborée  dans  un  ordre  de  vaisseaux 
placés  sous  l'écorce  ^  qui  la  portoient  aux  racines  ,  où  ell^ 
subissoît  yae  noujtreUe  préparadon  pour  sf élever  de  noureau 
dans  le;  libres  ligneuses  9  séduisit  «n  ^and  «ombre  de  phj- 
jsici^ns  4  majus  on  ne  pouvoit  expliquer  par  cette  théorie  in- 
génieuse ,  la  grande  quantité  de  «ère  qui  descend  sOus  l'é- 
corce ,  au^^devant  de  la  substance  ligneuse.  Des  découverlç? 
.  postérieures  Jijraot  démontré  une  très-^ande  absorption 
d'humidité  par  les  feuilles ,  on  trouva  la  véritable  source  dé 
}a  ^Q^  ^^aîibÊk  facile  d'expliquer  pourquoi  elle  étoit  si  2i>on- 
dante  sous  J'jécorce. 

L^^  prouves  de  l'asccosion  de  la  sève  se  tirent  de  t'arrose- 
mentdes  racines,  d'où  la  sève  s'élève  dans  l'intérieur  de  la 
plante  ^'«»  voit  redresser  ses  rameaux.  Celles  de  la  sèrc 


s  E  V  „, 

âescenâatUe  se  llrculde  la  solution  de  comUaQÎté  &tYécotce , 
qui  forme  un  bourrelet  daos  U  partie  ^upérÂ^iu-je  de  t'^i^^li 
qui  fait  cette  solution  de  continuité.  ^ 

QmUeestta  cauêt  4»  mQuoement  de  ta  ûéoe  F 

Telle  est  la  question  qui  occupa  d'iUustres  physiciens.  IKaJ- 
pighi  a  dit  que  le  nM)uyeniçnt  dç  U  séy^  étoit  produit 
par  r^ir  dilaté  dans  les .  trachées  ^  par  Taction  plus  oa 
moins  actire  de  la  chaleur.  Hedwi|;en  jittribiia  la  ^a<i#e  k 
-une  force  vitale  inconnue.  L^anie  et  Tautr^  ^^icatioj»  sont 
nécessaires  :  celle  jde  fleduvi^  coxnnue  foriez  pr«#nière ,  ^t 
celle  de  Malpi^coaiine  tmse  secop4aire.  Tdutefol^  il  i;i'e«t 
pas  prouvé  que  les  trachées  aiept  des  tubics  aériens.  V.  AfRWf  • 
Quelle  e^t  la  cav^  ifi  fasc^nsiau  delft  sévuf 

B^relli  1  de  la  Hirc  «t  Hatter  isuppoeeni  exister  une  subs- 
tance #paQigie«0e  ^  tafiMe  l'inténeur  du  vaisseau  ,  laquelle 
aspÂre  ^  éUfirt  la  aéoe  4U  maUle  ea  maiHe ,  comme  Teau 
a'él^ve  4Mn$  k  papier  i^ris  oa  daos  uoe  épmige.  Le  méça- 
jdi^B^  de  oe  fhèaomèiïe  «st  «more  inconnu  ;  mais  on  con- 
çoit fcictfi  «ne  atf  niai  panticvliére  entre  Têtu  et  la  racine  ,  ou 
loul^  Autre  partie  végétale ,  «t  a»e  ûiAifoilion  successive  d^uQe 
cellule  à  T autre.  Je  pense  que  i'ea«  alimentaire  des  plantes 
}ouji  4^mi  Hmd^  dpQl  i'|hpii09  sur  l«i  plaïUes  détermine 
son  introduction  successive  par  des  res&err.emeai  et  4es  d>i- 
latajdaos  4es  |partie#  fv/  Vij»bibMit.  Je  suppose  aussi  dans 
les  plantes  une  irritalion  pl^s  eu  ivimm prononcée ,  qui  ac- 
célèrjç  ou  dimûuie  ja  viUMeda  m^ureMenft  ly«yhatiqu<;  selon 
jles  parties. 

Ce  WLOuvexnenl  4jt  h  ^e  me  se  suspesd  pas  ;  e^  hiver  jl 
est  moindre  ;,  jaaai$  il^aftt  po«r  foifiifier  les  rapines  et  former 
Us  boulpAS  él  les  bn^rg^fim- 

Il  y  a  deux  sèves ,  celle  du  printemps  et  celle  d'automne. 
Celle  in  piiniesup^  op^e  princip^J^eot  le  «développement 
de3  feuilles,  Ae3  fle^s  et  de^  ÎTruils;  celle  de  FaMt^mi^e 
accroît  .par%iiUibreQAej(it  la  |9«f  Uieur  et  la  grosseur  des  ra- 
cines ;  toutes  deux  agissent  cependant  sîmultaniéiOjeot  sur 
ioujte3  J^  parties  4es  pU^ie^-. 

lia  sève  est  h  iFéhkiAe  4es  m^tm  qui  y  sont  dissious  pour 
i'éiever  dan»  lejs végétaux, ei  ^m  s'en  sépaneot  eneuîie  sous 
forjme  de  çhyle  pour  op#er  la  «wN'iiion. 

La  théorie  des  boutons  ,  celle  des  mancoiies ,  des  bourre- 
lets ,  d^  tox3ioii$Y  4^  «mUlatioiis ,  incisions,  perforations 
et  sections  pariieUea  4es  4iges  ^ur  faiier  la  maiorité  des 
fruits ,  repQ^en^  aur  l#Mlaies«  la  diéfuraêioii  et  le  re&ux  de  la 


lia  S  E  V 

SEVERE.  Nom  d^une  vipère  i^un  brun  roussâtre  avec 
des  lignes  jaunes,  anguleuses  et  iransverses  sur   le   dos. 

(desm.) 

SËYOLE,  5câ0PD/a.  Genre  de  plantesde  lapenlandrie  mo- 
nogynie  ,  et  de  la  famille  des  campanulacées,  dont  les  ca- 
ractères consistent  :  en  un  calice  à  cinq  divisions .  en  une  co- 
rolle irrégulière  ,  tubuleuse,  à  tube  fendu  longitudinalement 
en  dessus  9  à  limbe  digité  et  membraneux  sur  le  bord  de 
ces  digitations  ;  en  cinq  étamines;  en  un  ovaire  inférieur, 
surmonté  d'un  style  épaissi  à  son  sommet,  sortant  par  la 
fente  du  tube  et  courbé  vers  le  limbe ,  à  stigmate  aplali  et 
velu  ;  en  un  drupe  arrondi ,  strié,  contenant  un  noyau  tu- 
berculeux, ridé,  biloculaire  et  disperme. 

Ce  genre  renferme  des  arbrisseaux  non  lactescens  ,  à 
feuilles  alternes  un  peu  épaisses ,  caduques ,  et  formant , 

Ear  leur  cbute  ,  des  cicatrices  ou  empreintes  sur  la  tige  et  siir 
ts  rameaux,  à  pétioles  hérissés  à  leur  base  d'une  petite  touffe 
de  poils ,  à  fleurs  disposées  en  corymbes  dichotomes  ,  axil- 
laires  et  munies  de  deux  bractées.  On  en  connoit  une  tren- 
taine d'espèces  qui  avoient  la  plupart  été  placées  parmi  les 
LoBÉLiESi  Les  genres  Selliére  et  Goodénie  se  rapprochent 
beaucoup  de  celui-ci.  (b.) 

SEVRAGE    DCS    ANIMAUX   DOMESTIQUES 

(  Économie  rurale  ). 

Nous  avons  exposé ,  an  mot  AiXAiTEMEtrr ,  combien  le 
lait  des  mères  étoit  utile  au  développement  et  à  la  santé 
des  jeunes  quadrupèdes  domestiques ,  '  dans  les  premiers 
momens  de  leur  existence.  11  est  une  époque  à  laquelle  ofr 
peut  cependant  les  en  priver  sans  inconvénient ^  et  même 
avec  beaucoup  d'avantage.  Le  nom  de  seoràge  a  été  imposé 
à  cette  privation  ,  dont  nous  allons  examiner  le  mode  le  plus 
convenable.  » 

Le  sevrage  exige  plusieurs  précautions  indispensables  pour 
produire  les  heureux  résultats  qu'on  en  espère  ,  et  pour  pré- 
venir les  inconvéniens  très-graves  qui  résultenlifréquemment 
des  négligences  à  cet  égard. 

Il  ne  doit  jamais  être  prématuré  ni  brusque ,  parce  quUl 
est  toujours  suivi  de  résultats  fâcheux,  dans  l'un  et  Tautre 
de  ces  deux  cas  ;  et  il  est  avantageux  d'imiter  sur  ce  point  ïa 
nature ,  autant  que  les  circonstances  dans  lesquelles  on  se 
trouve  le  permettent. 

Nous  voyons  que  les  animaux  en  liberté  ne  cessent  entîè- 
rement  de  téter  leurs  mères  qui»  lorsque  leur  âge,  l'état  de 
leur  dentition  ,  et  leur  situation ,  ièlhrtpennettent  de  prendra 
suffisamment  pour  se  sustenter ,  d'Ages  alimeB3  conrena-: 


SEV  ^,3 

bles  k  leur  côtislitotioà.  La  privatton  complète  da  lart  est 
toajoars  amenée  insensiblement  chez  eux '«d'unie  part,  par  tine 
diminution  progressive  de  Fallaitement,  proportionnée  à  leur 
développement  ainsi  qu'à  Tabondante  et  à  la  qualité  de;  la 
nourriture  k  laquelle  ils  sont  soumis ,  et  àé  l'autre,  par  Téiat 
de  la  mère  elle-même  ,  qui  suit  ordinairement  cette  progres- 
sion, t^  lait  ne  tarît  généralement  chez  elle  que  lorsqirelle 
redevient  en  cbaleur,  par  une  suite  nécessaire  de  Tem-^ 
bonpoint  que  lui  a  procuré  la  diminution  de  Fallaitément. 

Ainsi  9  en  se  rapprochant  de  cet  état  de  choses,  autant 
que  les  circonstances  peuvent  Tautotiséi' ,  on  se  conforme  au 
vœu  de  la  nature ,  et  Ton  prévient  les  accidens  qui  résultent 
souvent  *de  la  transgression  3e  cette  règle  qull  est  facile 
d'observer. 

hes  înconvéniens  les  plus  ordinaires  auxquels  cette  trAs- 
gressîon  donne  lieu. sont,  la  tristesse  ^  la  maigreur  et  la  foi- 
blesse  des  jeunes  sujets  ;  les  engorgemens^kriteux  dé$  ïnèfes, 
ainsi  que  les  squirriies  ,  les  cancerS|  les  ahcé^ ,  et  autres  à'c-' 
cideâs  plus  ou  moins  graves  et  difficiles  à  réparer. 


qu'( 
sition 

froide  ,  parce  qu'une  abbndisint^trâttspiraiibnpirétîent'ylbts 
les  engorgemens  que  le  froid  et  l'hufnfiâité  produisent  sbut^nt 
dans  ce  cas.  * 

•  Il  est  même  quelquefois  utile  de  couvrir  les  mères ,  dans 
quelques  espèces ,  dans  quelques  races  précieuses  et  déli- 
cates ,  et  dans  certains  cas ,  pour'pi^venir  téi  incony ^îÂili'j 
et  il  est  toujours  nétessaire  d'éviter  les  codratis  d*âîr..  '*î  ^  ' 
L'époque  du  sevrage  doit  nécessairement  Vatiét  dan^'l^s 
diverses  espèces  de  quadrupèdes  doàiestiqnes^,  el  aussi,  d'à:- 

Srès  diverses  circonstances  relatives  à  chacune  d'elles.  Nbdi 
eVans  nous  borner  à  établie  ici  en  principe  général ,  que 
d'après  les  grands  avantages  qui  ont  été  reconnus  à  Patiai- 
tement  naturel ,  plus  lès  tircodstance^^  datïs  lesquelles  an  se 
trouvera  permettrènt  de  le  proldng.er,  mieux  les  jeun^  su- 
jets s'en  trouveront,  et  plus  iisrprc/ndf ont  promptemenft  de 
corps,  d'embonpoint  et  de  vigueur. 

Mais  il  faut  prendre  garde  que  cet  état  ne  s'établisse  aux 
dépens  de  la  mère;  car,  outre  la  maigreur  excessive  qtli  en 

firoviendroit ,  et  là  dimincttion  de  ^es  autres  produits ,  comme 
a  laine  ,  le  poil,  etc.,  qui  ont  toujours  d'autant  plus  de  qualité 
et  d'abondance ,  que  les  mères  nourrissent  moins  ou  fournis- 
sent leur  lait  en  moindre  quantité  de  tbute  autre  manière ,  il 
pourrolt  encore  en  résulter ,  dans  certains  cas ,  le  rAmoUis- 
gciticntdc  Ses  o»,  ou  leur  affoiblissement  au  moins ,  ^nune 


xi4  S  E  V 

on  en  a  Ytt  plasienrs  etcmnles  firappans  dans  des  ttuamàtèteê 
domestiques ,  parce  que  la  substance  calcaire  qui  en  fait  la 
base ,  passant  dans  le  lait,  ne  contribuerolt  plus  k  la  forma-* 
,  lion  et  k  r  entretien  de  cette  matière  solide. 

Le  climat  dans  lequel  ces  animaux  se  trouvent  placés,  ^eut 
aussi  déterminer  le  propriétaire  k  avancer  ou  k  reculer  l'é- 
poque du  sevrage ,  dans  les  mimes  espèces  ;  puisqu'on  re- 
marque qu'il  contribue  k  les  développer  plus  tôt  ou  plus 
tard.  Ainsi ,  cette  époque  doit  varier  du  midi  an  nord  de  la 
France  ,  d'après  l'influence  de  la  température  habituelle. 

Le  sevrage  peut  encore  devenir  nécessairement  forcé  et 
précuite  par  quelque  accident  survenu  ^  la  mère ,  et  qui 
corrompt ,  diminue ,  ou  fait  narir  le  lait.  Dans  ce  cas ,  il 
«exige  les  plus  grandes  précautions ,  à  l'égard  des  sujets  ,  lors- 
qulb  sont  très-jeunes,  surtout ,  pour  éviter  le  passage  prompt 
de  l'aliment  liquide  k  l'aliment  solide. 

Afin  de  prépara  inseusiblemeiit  les  jeunes  animaux  aa 
devrage ,  et  ne  porter  aucune  atteinte  k  leur  développement 
et  à  leur  embonpoint ,  par  une  transition  brusque ,  il  faut , 
dès  que  la  mastication  peut  se  faire  chez  eux ,  placer  ^  leur 

Sprtée  les  allmens  les  plus  doux ,  les  plus  faciles  k  digérer  , 
is  plus  nourrissans  et  le^  plus  succulens  ,  tels  que ,  pour  leii 
Eefnivores ,  l'eau  blanche ,  le  son  le  plus  fin  et  le  plus  £m- 
neux ,  les  graines  les  plus  substantielles  et  les  plus  tendres  ^ 
comme  celles  des  graminées  et  des  légumineuses  concassées 
et  ramollies  ,  les  racines  les  plus  riches  en  principe  sucré  ^ 
comme  celles  de  la  betterave  ,  de  la  carotte  et  du  panais , 
plutôt ^oitcâ  qn^  crues,  le  foin  le  plus  fin  et  le  plus  délicat , 
et  par^dessus  tout  rheri>e  fraîche,  qui  est  encore  ici  la  nour- 
riture la  plus  convenable  et  la  moins  coûteuse,  toutes  les 
lois  qu'on  peut  se  la  procurer  abondamment  et  de  qualité 
convenable.  A  regard  des  carnivores,  le  sans  et  les  chairs  lea 
plus  tendres  et  les  plus  réduites  sont  à  pré^rer  à  tout  autre 
aliment.  Dans  tous  les  cas,  une  fausse  économie  occasione 
une  véritable  perte  ;  ipais  II  tant  bien  prendre  garde  aussi 
que  les  animaux  n'avalent  plus  de  substance  qu'ils  n'en 
pourtoient  digérer ,  et  ils  doivent  en  prendre  peu  à  la  fois 
et  souvent. 

.  Il  faut  aussi  varier  leur  nourriture  ,  autant  qu'on  le  peut , 
et  la  renouveler  souvent ,  afin  d'exciter  leur  appétit  ;  et  Teaa 
fraîche  ,  qui  devient  essentielle  dans  ce  cas ,  ne  4oIt  jamais 
leur  manquer. 

HcoDviept  encore  de  séparer  »  momentanément  d'abord, 
les  petits  et  les  mères  ,  lorsqu'on  a  cru  devoir  les  laisser  en- 
semble  anrès  leur  naissance  ;  d'augmenter  graduellement  la 
durée  de  la  séparation  ;  de  les  habituer  à  i|ie  plus  se  voir  dans 


s  E  V  11$ 

lefonr,  en  les  plaçant^^ quand  les  localités  le  permettent^ 
dans  des  pâturages  difTérens  et  éloignés  les  uns  den  autres: 
pais  ,  dès  qu^on  s^aper^çoit  que  les  élèves  sont  bien  h^ituég 
à  la  nourriture  verte  et  tendre  f  qui  est  incontestablement  la 
plus  convenable  pour  remplacer  le  lait  des  herbivores ,  ou  à' 
toate  autre  qui  convienne  bien  à  la  foiblesse  de  leurs  ôrga* 
nés  f  il  faut  les  séparer  entièrement,  après  les  avoir  habitués 
par  degrés  à  ne  plus  téter  que  de  loin  en  loin ,  en  ayant  la 
précaution  rigoureuse  de  les  laisser  voir  et  entendre  leujd' 
mère  le  moins  possible ,  afin  de  ne  pas  les  exposer  à  des  ef- 
forts aussi  fatigans  qu'inutiles.  > 

Autant  il  est  essentiel  que  les  élèves  aient  une  nourriture 
succulente  et  abondante,  avant  et. après  le  sevrage,  pour 
qu'ils  puissent  bien  le  supporter ,  autant  il  est  utile  que  le$ 
mères  soient  nourâés  alors  avec  sobriété,  afin  de  détermi- 
ner inse noblement  aussi,  et  successivement,  la  diminution 
et  la,  dissipation  de  leur  lait.  L'exercice  leur  est  encore  très-: 
salutaire  pour  opérer  cet  effet. 

Lorsque ,  malgré  ces  précautions ,  les  mamelles  s'engor^ 

f;ent  fortement ,  on  doit  les  traire  pendant  quelque  temps  seu-* 
ement  y  quand  on  n'a  pas  l'intention  d'en  taire  des  laitières  ; 
car,  dans  le  cas  où  on  les  destine  à  le  devenir,  les  précau- 
tions que  nous  venons  d'indiquer  deviendroient  plm  nuisibles 
qu'utiles ,  puisque  tout  doit  tendre ,  au  contraire  t  k  déterr 
miner  le  plus  possible  la  sécrétion  et  l'abondance  du  lait. 

Quand  les  circonstances  dans  lesquelles  on  se  trouve 
contraignent  à  laisser  ensemble  les  jeunes  animaux  et  leurs 
mères ,  à  l'époque  du  sevrage ,  on  peut ,  dans  quelques  cas  t 
sans  inconvénient ,  garnir  la  tête  des  |»remiers  d'une  espèce 
de  cavesson  on  muserolle  assez  lâche  pour  leur  laisser  la 
faculté  de  manger ,  et  armée  de  pointes  peu  aiguës ,  soK- 
santés  pour  empêcher  la  mère  de  les  laisser  téter»  parce 
qu'elle  jie  sent  légèrement  piquée  lorsqu'ils  essayent  de  le 
faire. 

Dans  tous  les  cas,  il  conrient  de  visiter  souvent  les  ani* 
maax  soumis  au  sevrage,  ainsi  que  leurs  mères,  afin  de 
leur  donner  tous  les  soins  que  les  circonstances  exigent  et 
que  leur  état  indique  ;  caria  négligence  à  cet  égard  peut 
avoir  des  résultats  très-fâcheux.  /     *  '  ' 

Nous  devons  rappeler  ici  que  les  animaux  nouvellement 
serrés  prennent  quelquefois  la  niauvaise  habitude  d'essayer 
de  se, téter  les  uns  les  autres ,  ce  qui  les  épuise  et  les  fait  dé-i 
périr;  et  Ton  doit  s'empresser  d'arrêter  le  mal  dès  qu'au 
s'en  aperçoit.  V,  le  mot  Allaitement,  (yvaet.) 

SEYELr-CORONpE.  Sorte  de  cannelle  mucilagineiise 
de  Geylan.£lle  a  peu  de  go&t  et  une  odeur  désagréable  On  lai 


«6  S  EX 

mêle  en  fraude  avec  la  yéritable.  Il  te  parott  pas  que  Tarbre 
qui  (a  fournit  soit  connu  des  botanistes,  (b.) 

SKXANGULAIAE.  Poisson  du  genre  Syngnathe,  (b.) 

SEXES,  SenottSj  qui  vient  de  ucare,  diviser  car  un  sexe 
n^est  5iu' une  moitié  d'être  par  rapport  à  la  reproduction.  Il 
y  a  4aQ$  la  nature  deux  ordres  die  corps  :  i.^  les  substances 
inanimées  ;  a.<^  les  créatures  vivantes,  c'est-à-dire  le  règne 
inorgapique  ou  minéral ,  et  les  corps  organisés  ou  les  végé* 
tap^  et  les  animaux. 

Or  y  tous  les  êtres  vivans  n'ont  qu'une  existence  bornée 
et  passagère  sur  la  terre  ;  ils  naissent ,  s'accroissent  et  meu- 
rcAt  successivement  ;  il  faut  donc  qu'ils  perpétuent  leurs  ra- 
ces et  leurs  espèces.  Cette  perpétuité  s'opère  par  Pacte  de  la 
GcNi;RÂTiON  (  F.  ce  mot  ) ,  et  celle-ci  s  exécute  commune* 
snent  par  le  mayen  des  organes  sexuels»  Il  n'y  a  donc  ded 
sexes  que  dans  les  êtres  capables  de  génération ,  c'est-à-dire 
assujettis  à  la  mari,  et  par  conséquent  vivans  et  organisés. 
Le  minéral  ne  vivant  pas ,  n'est  pas  destiné  à  se  reproduire, 
et  n'a  nul  organe ,  nul  sexe. 

En  effet ,  Te  végétal  et  Tanimal  ont  deux  espèces  de  vies , 
Tune  qui  se  borne  à  l'individu  ^  qui  se  dissipe  avec  lui  dans 
la  poussière  de  la  terre,  et  l'autre^  héritage  éternel ,  qui  se 
transmet  d'âge  en  ige  aux  descendans  de  chaque  v^ce  vi- 
vante. 

C'est  de  cette  seconde  vie  seule ,  celle  de  l'amour ,  que 
nou3  parlerpus  ici;  car  elle  représente,  non  l'individu  qui 
n'en  est  <pie  l'usufruitier,  mais  l'espèce  entière  c^ui  en  a  la 
yéri^ble  possession.  11  faut  donc  considérer  ici  cette  ffoi»^ 
sance  ^e  ylcj  contemporaine  de  tous  les  âges  et  imniMrielle 
dans  des.  corps  perpétuellement  mortels.  Le^  i»div»du9  ne 
SQ^t  rien  par  eux-mêmes;  ils  appartiennent  au  domaine  de 
la  cpiort ,  i^  passient  tour  à  tour  comme  dés  ombres  fcigitîves. 
Ujs^i^e  .preiMi^t  une  âme  que  ppur  la  rendre  ^  mais  l'espèce 
subsiste ,  elle  traverse  les  siècles  dans  le  printemps  étemel 
de  son  jp^i^tence  ;  c'est  un  grand  aii>re  4ont  les  racines  sont 
dans  la  moç^,  .etqui  étend  ses  branches  de  vie  da»s  rim- 
mensité  des  %es.  ,  « 

Ce^ç  âme  éternelle  de  l'espèce  se  marrie  »  dans^  chaque 
individu  qu'elle  crée  ,  par  un  ordre  partic^kr  d'orË;a»i&ationn 
ou  un  appareil  de  parties  ^  et  par  un  ii^sjtinct  qu'on  appelle 
amcu/r.  L'amour  est  le  principe  vital  de  ch^ique  espèce  d'am- 
maux  ejt  d^si  plantes ,  et  ne  s'exalte ,  dans  les  individus ,  qu'à 
certainjes  /époques  de  leur  durée.  Cette  jfbrtîon  d'âme  ,  cet 
amour,  ou  plus  tôt  cette  vie  des  races,  réside  seulement 
dai^s  les  organes  sexuels  de  l'individu,  qui  ont  rapport  à  sbn 
espèce,  c'est-à-dire  à  sa  perpétuité.  La  ritalit^  de  l'espèce 


s  E  X  •     ti^ 

ne  réside  donc  pds  dans  tontes  les  parties  des  individus  »  maîji 
seulement  dans  celles  qui  sont  destinées  k  leur  reproduction. 
C'est  par  lears  organes  de  génération  qne  Tanimal  et  le  vé- 
gétal appartiennent  à  IHmmortalité  ou  bieti  à  Pamour^  qui 
en  est  r  essence.  Aimer ,  c'est  vivre  pour  son  espèce  ;  c'est 
porter  en  soi*méme  les  élémens  de  l'immortalité;  c'est  eiis- 
ter  non-seulement  pour  soi,  mais  pour  toute  sa  race,  c'est 
accumuler  une  vie  infinie  dans  un  temps  très-borné ,  et  vivre 
mille  siècles  dans  un  instant. 

^  I.*'  Les  organes  de  perpétuité  des  êtres  mortels  (  les 
animaux  et  les  végétaux  )  y  sont  leurs  parties  sexuelles.  Ce 
sont  les.  seules  qui  représentent  l'espèce ,  et  qui  soient  U 
source  de  sa  durée.  Elles  n'existent  jamais  dans  les  substan-^ 
ces  inanimées  ,  parce  que  celles-ci  n'ont  pas  de  génération  ^ 
d'individualité ,  et  que  chaque  portion  de  leur  matière  a  son 
existence  isolée  et  finie.  I>ans  les  corps  organisés ,  soit  végé* 
taux,  soit  animaux,  la  vie  n'étant  fondée,  au  contraire,  que 
sur  la  génération ,  les  individus  sent  remplacés  sans  cesse  y 
parce  qu'ils  meurent  successivement. 

Les  organes  sexaels  sont  différemment  confirmés  dans  les 
diverses^  classes  de  plantes  et  d'animaux.  Il  est  même  des 
êtres  chez  lesquels  on  n'a  pas  ^u  découvrir  exactement  les 
organes  sexuels ,  et  que  l'on  considère  comme  sans  sexes , 
bien  qu'ils  puissent  probablement  en  posséder.  Tels  sont 
les  champignons  et  les  algues  parmi  les  plantes  ;  les  zoo- 
pfaytes ,  les  cératophytes  et  les  coraux ,  ainsi  qne  la  plupart 
des  animalcules  infusoîres,  les  polypes  (hydres)  ,  et  les  ra- 
diaires ,  les  écbinodermes  parmi  les  apimaux.  Cependant  on 
trouve  des  œufs  ou  des  semences  dans  un  grand  nombre  de 
ces  genres;  d'antres  se  propagent  par  bouture  ou  par  divi- 
sion, comme  ios  polypes  d'eau  douce ,  plusieurs  animalcu- 
les infusoires,  et  certains  vers ,  etc.  On  petit  considérer  tous 
ces  êtres  comme  représentant  chacun  leur  espèce ,  puis- 
qu'un seul  individu  peut  se  multiplier  sans  secours ,  sans  co- 
pulation, et  former  des  êtres  semblables  à  lui.  Ce  sont  aussi 
ks  piuis  simples  et  les  phfê  imparfaits  de  tous  les  corps  orga- 
nisés. On  peut  les  appeler ,  des  corps  viva|is  asexuels ,  c'est** 
à-dire  sans  sexe  ;  ib  n'en  ont  «ucun  en  effet ,  à  moins  qu'on 
ne  tes  considère  tous  comme  des  femelles. 

En  second  lieu ,  il  existe  de^  animaux  et  des  plantes  her- 
maphrodites, c'est-à-div  pourvus  des  deux  sexes ,  mais  réu« 
iiis^  sur  le  même  individu.  Il  faut  distinguer  ici  deux  genres 
d'hermaphrodisme:  i.^  celui  qui  rapproche  immédiatement 
les  organes  sexuels ,  comme  dans  la  plus  grande  partie  des 
végétaux,  dont  chaque  fleur  est  pourvue  de  pistils  et  d'éta- 
mines,  et  dans  les  coquillages  bivalves,  miutiralves,  dans 


ii8  S  E  X 

quelques  fers  tt  ànimalcoles  infusoires ,  etc.  \  a.*  celoi  qui 
sépare  sur  le  même  individa  les  deux  sexes  :  telles  sont  les 
plantes  appelées  mondtques  par  Lînoœas,  par  exemple  le 
maïs ,  Tamaranthe ,  le  bouleau,  le  buis ,  Tortie  ,  etc. ,  puis 
divers  coquillages  uniralves ,  ainsi  que  plusieurs  vers.  Ce 
sont  des  êtres  disexuels  »  réunis  ou  séparés  sur  les  mêmes 
individus.  F.  le  mot  Heemâphrodite. 
.  Enfin ,  nous  placerons  en  dernier  lieu  les  animaux  et  les 
plantes  à  deux  sexts  séparés  sur  différens  individus  mâles  oa 
femelles.  Parmi  les  végétaux ,  on  trouve  les  espèces  appelées 
àioîque^  par  Linnaeus;  telles  sont  le  saule ,  le  gui ,  le  chanvre, 
Tépinard,  le  houblon ,  Tif,  le  genévrier,  etc.  Dans  ceux-ci, 
il  en  est  qui  changent  de  sexe  ;  ainsi  lejuniperus  virginiana  est 
une  année  mâle  et  l'autre  année  femelle ,  comme  on  voit 
parfois  des  fleurs  mâles  sur  des  pieds  femelles  de  plantes^  ou 
réciproquement.  Cela  semble  prouver  que  les  végétaux  sont 
essentiellement  hermaphrodites ,  et  que  Favortement  d'un 
sexe  produit  originairement  les  dioïques. 

11  y  a  de  même  des  animaux  qui ,  bien  que  pourvus  d'un 
seul  sexe ,  comme  des  femelles  de  pucerons  et  de  monocles 
ou  puces  d'eau  y  peuvent  engendrer  seuls;  néanmoins  le 
concours  des  deux  sexes  est  nécessaire  parmi  les  animaux 
les  plus  élevés  dans  l'échelle  de  l'organisation ,  tels  que 
l'homme ,  les  quadrupèdes  vivipares  et  les  cétacés ,  les  ot- 
seaux,  les  reptiles ,  les  poissons  »  les  crustacés,  les  sèches  et 
quelques  mollusques  gastéropodes,  avec  tous  les  insectes.  Ce 
sont  des  êtres  disexuels  séparés  sur  deux  individus.  Les  ani- 
maux les  plus  parfaits  appartiennent  à  cette  division ,  tandis 
que  les  classes  précédentes  ne  renferment  que  des  espèces 
peu  élevées  dans  l'échelle  de  la  perfection.  lions  en  dirons  la 
raison  plus  loin.  « 

Il  existe  aussi  des  individus  neutres ,  c'est-i-dire  privés  de 
la  faculté  de  se  reproduire  et  n'ayant  aucun  sexe  ;  mais  ils 
diffèrent  des  asexuels  en  ce  que  ceux-  ci  engendrent ,  tandis 
que  les  neutres  en  soQt  incapables.  Tels  sont,  parmi  les  ani- 
maux, les  ouvrières  des  abeilles,  des  fourmis  et  des  termi- 
tes, ainsi  que  le^ eunuques  naturels;  et  parmi  les  fleurs, 
celles  qui  sont  doubles  ou  pleines,  comme  des  roses,  des 
renoncules,  des  œillets,  des  cerisiers,  etc.;  mais  ce  sont 
des  végétaux  que  l'art  du  jardinier  a  rendus  eunuques!  On 
pourroit  encore  regarder  tomm^eutres  tous  les  indivi- 
dus végétaux  et  animaux  qui  ne  sont  pas  parvenus  à  l'âge 
de  la  génération,  et  tous  ceux  qui  l'ont  passé.  En  effet,  une 
jeune  plante,  de  jeunes  animaux^  des  enfans  sont  encore 
neutres;  ils  n'ont ,  pour  ainsi  dire ,  des  sexes  qu'en  espé-^ 
rance  ;  de  même ,  un  végétal  après  sa  fructification ,  un  vieil 


.  s  E  X  ii9 

animal,  un  homme,  wie  femme  d'âge  9  n'ont  At  lear  sexe 
qae  les  souvenirs  ;  ils  sont  neutres.  Le  seul  temps  de  la  pu« 
f  erté  des  plantes  et  des  animaux ,  jusqu'à  celui  de  leur  dé* 
floraison ,  leur  Ate  cette  neutralité  qui  les  réduit  à  la  vie  in- 
dividuelle ,  et  qui  les  sèvre  de  Timmortalité. 

Les  végétaux  perdent,  chaque  année,  leurs  organes  sexuels 
qui  ne  leur  serrent  jamais  qu^ude  fois ,  et  en  prennent  d'au- 
tres chaque  année  ;  les  animaux  conservent  toujours  ceux 
qu'ils  ont  reçus,  mais  ceux-ci  ont  deà  temps  de  repos  et 
des  époques  d'activité.  Voici  le  tableau  de  toutes  ces  diffé* 
Tences* 


SaBSMxes 
Ifbiblei 


Gipables 
d'engendrer. 


iHermaphro-  C^*' 
dites  i  deux  1 
Mzet  sur    < 
chtqaeindi-  I 

I  ^» (Sépar&. 


{ 


.Algue^^  Champignons  ete* 
iLa  plupart  des  zoophytes  ef 
•|     des  animaux  imparfaits,  oa 
'     des  infusoires. 


Fleurs  hermaphrodites. 

Coquilles  bivalves,  multival- 

ves,  vers,  ascidies,  etc. 


A  on  seul 

[sexe  sur  un 
individu  m&le 
i  ou  femelle.. 


1       Fiantes  monoiçuesi 
*  I^Goquittes  univakes,  vers,  etc. 

(Plantes  diolfues. 
jli^imauz  vertébrés ,  crusta-* 
I     céS|  insectes ,  sëclMs ,  etc, 


hicapables 

d*en§endrer 

individuelle- 

^ment 


! 


r Sexes  nuls  ouÇ  Abeilles ,  fourmis  et  termitet 
incomplets..!    neutres.  Eunuques  natureb 
(.     ou  artificiels. 

j  Sexes  com-  S^^"^^.  ''  ^"T  2Î'*" 
[pletsinacUr..{    ï^a^^,  IT  "' "'^  1 


liC  temps  du  rut  est  aux  animaux,  ce  que  la  floraison  est 
pojar  les  plantes.  La  maturité  de  leurs  fruits  et  de  leurs  se- 
mences est  analogue  au  temps  de  gestation  de  la  faculté  géné- 
rative  chez  les  animaux.  La  plupart  des  espèces  sans  sexe , 
comme  les  polypes  d'eau  douce  ,  les  zoophytes ,  quelques 
vers  et  animalcules^  microscopiques,  se  reproduisent  par 
bouture  ou  par  bourgeons ,  ce  qui  les  a  fait  désigner  sous  le 
nom  de  gemmipares.  V.  l'article  Géi^ÉRATiolï. 

Quelques  individus  dont  les  sexes  sont  communément  i»é» 


lao  .     S  E  X 

parés  9  se  sont  quelquefois  trouvés  hermapkrodîDBf  ;  nfais  ces 
cas  sont  très-rares  et  contre  nature.  Des  plantes  dioïques  de- 
viennent aussi  monoïques.  Ces  légères  exceptions  ne  peuvent 
pas  altérer  les  lois  générales. 

S!  chaque  individu  hermaphrodite  représente  son  espèce  ; 
s^il  se  suffit  à  lui-même  pour  se  reproduire ,  il  n^en  est  pas 
ainsi  parmi  les  animaux  à  deux  sexes.  Un  homme  n'est  pas 
un  être  complet,  il  n'est  qu'une  moitié  de  son  espèce,  il 
n'est  rien  tout  seul,  non  plus  que  la  femme  seule.  Une  sim- 
ple fleur ,  une  huître,  un  vil  animalcule ,.  sont  à  cet  égard 
plus  parfaits  que  nous  ;  ils  suffisent  eux-mêmes  à  leur  bon- 
heur ;  ils  ont  tout  ce  qui  leur  est  nécessaire  pour  exister  et 
pour  se  reproduire.  Ils  engendrent  à  llieure  marquée  par 
la  nature.  Leur  félicité  n'est  point  obscurcie  de  craintes ,  de 
jalousies;  elle  n'est  point  troublée ^lar  des  discordes ,  et  ne 
suit  jamais  qgif^  le  besoin  pour  guide.  La  nature  a  eu  des  vues 
profondes  «n  établissant  des  faerp^pUrodites,  car  les  êtres 
ainsi  constitués  sont  presque  tous  immobiles ,  et  par  consé- 
quent exposés  sans  défense  à  leur  destruction.  Il  étoit  donc 
impossible  que  deux  sexes  séparés  et  éloignés  vinssent  se 
trouver;  d'ailleurs  Tun  d'éux^pouvani  périr,  Tautre  deve- 
noit  stérile.  Pour  éviter  cet  inconvépiéfit ,  la  nature  a  or- 
donné que  chaque  individu  immobile  se  repf  oduiroit  seul,  ou 
seroit  doué  des  deux  sexes  ;  tels  sont  presque  tous  les  végé- 
taux et  la  plupart  defs  esjpèces  d'animaux  qui  ne  peuvent  pas 
se  déplacer.  Par  ce  même  motif,  elle  les  a  rendus  très-fé- 
conds aussi,  pour  réparer  leurs  pertes  avec  plus  de  prompti- 
tude. 

L'hermaphrodisme  étoit  moins  applicable  aux  espèces  qui, 
possédant  des  sens  et  des  membres ,  pouvoient  plus  aisément 
se  mouvoir  et  repODijQJttre  lefirs  semblables  ;  aussi  la  nature 
^-tTelIe  séparé  les  stxts  dans  les  animaux  qui  se  transportent 
avec  faciUté  «t  qui  sont  pourvus  de  sens.  Mais  ppur  obliger 
les  sexes  à.  se  chercbei* ,  il  a  été  nécessaire  de  leur  rendre  le 
sentiment  dç  la  jouissance  plus  vif  et  plus  délicat  où  plus  im- 
périeux qjHjp  cbe?  lies  hermaphrodites.  Ceux-ci ,  au  contraire, 
dévoient  ayoir  des  désirs  plus  modérés  et  plus  bernés ,  afin 
de  ne  pas  st  détruire  eux-mêmes  par  de  continuelles  soili- 
citarions  d'araour.  Quei  abus ,  quelle  prompte  mort  ne  sui- 
vrojent  pas  un  hermaphrodisme  complet  daps  des  êtres  aussi 
ardens  en  amour  qije  les  oiseaux,  les  quadrupèdes  et 
rhomoicp  Cfît  état  n'est  donc  convenable  qu'à  des  espèces 
froides  et  peu  sensibles ,  comii^e  les  anjip^ux  imparfaits  et 
les  plantes.  L'amour  est  pour  eux  un  bespin  mécanique ,  une 
sorte;  d'inslincl  borné  plutôt  qu'une  passion  vive.  La  généra- 
tion s'opère  chez  eux  saps  plaisiç  marjqué  ;  c'est  une  action 


s  E  X  lai 

ofgaiii^ae  qui  s'exécute  presque  k  leur  insn^  et  sans  la  par^ 
ticipatioa  de  la  volonté.  lU  o'oAt  donc  tacun  excès  à  redou- 
ter. Une  moule  engendre  comme  une  plante  fleurit.  Si  la 
nature  a  donné  au  contraire  une  vive  impulsion  d'amour  aux 
animaux  plus  parfaits  et  qui  ont  les  sexes  séparés ,  elle  op« 

{lose  en  quelque  sorte  des  barrières  à  leurs  désirs.  L'homme^ 
'animal ,  ne  peuvent  pas  satisfaire  leur  amour  sans  le  con- 
sentement d'un  autre  sexe.  Il  faut  que  le  plus  fort  invoque  le 
Idus  foible  ;  il  faut  que  la  condescendance  remplace  la  vio- 
ence  ;  là  on  cède  pour  vaincre.  Les  miles  ne  pouvant  en- 
gendrer que  dans  certains  temps,  et  les  femelles  pouvant  les 
recevoir  encore  plus  souvent  qu'ils  ne  sont  en  état  de  rem- 
plir le  vœu  de  la  nature ,  il  a  fallu  que  la  pudeur,  la  douce 
résistance  de  I4  £emelle ,  établit  un  équilibre  entre  le  pou- 
voir et  la  volonté.  L'amour  s'accrott  par  les  obsucles ,  il  s'é- 
teint dans  la  volupté.  C'est  donc  une  institution  admirable 
de  la  nature ,  qui  a  voulu  donner  un  frein  ii  cette  passion 
ppur  la  rendre  plus  vive  ,  qui  a  rendu  les  femelles  nius  ar- 
dentes pour  les  mâles  les  plus  robustes,  comme  si  elles  vou- 
loient  être  vaincues ,  comme  si  elles  trouvoient  de  nouveaux 
triomphes  dans  de  nouvelles  défaites ,  et  comme  si  l'on  ne 
ppuvoit  pas  leur  plaire  sans  les  subjuguer.  Leur  puissance 
est  donc  dans  leur  foiblesse  même.  Elles  cherchent  la  force 
qui  legr  manque ,  et  veulent  l'asservir  en  s'y  soumettant.  La 
nature ,  qui  aspire  toujours  à  la  perfection  des  espèces ,  a^ 
donc  établi  que  la  force  devoit  être  préférée  en  amour  ^  afin 
d'obtenir  des  individus  plus  vigoureux  et  plus  robustes;  c'est 
pour  cela  que  la  jalousie  est  née ,  que  V  énus  aime  le  dieu 
des  batailles  y  et  que  l'amour  est  presque  touiom-s  un  état 
de  guerre ,  afin  que  le  foible  soit  écarté  et  que  le  plas  vigou- 
reux soit  aussi  l'amant  favorisé.  La  préfirence  des  femelles 
appartient  toujours  aux  vainqueurs  ;  elles  sont  le  digne  prix 
des  combats.  Aussi  les  animaux  les  p\ps  pacifiques ,  les  bêtes 
les  plus  humbles ,  deviennent  courageux  et  belliqueux  ati 
temps  du  rut ,  et  la  plus  douce  des  passions  est  quelquefois 
la  plus  cruelle.  Il  faut  savoir  braver  la  mort  pour  avoir  le 
droit  de  donner  la  vie. 

La  complexion  des  femelles  des  animaux  correspond  il 
•  cette  destination  qu'eiies  reçoivent  de  la  nature  ;  leur  corps 
est  plus  délicat ,  plus  foible ,  un  peu  plus  petit  que  celui  des 
mâles,  leurs  membres  sont  moins  robustes ,  leurs  affections 
sont  plus  douces;  elles  ont  les  grâces  en  partage ,  leur  foî- 
blesse  même  intéresse  et  dispose  à  l'amour.  La  beauté ,  la 
tendresse ,  le  charma  de  la  volupté ,  leur  donnent  un  conti- 
nuel empire  sur  la:  force.  Les  mâks  robustes ,  ardens ,  fou- 
gueux ^  ont  une  complexion  dure ,  forte ,  musculeuse  et  car- 


112  S  E  X 

rée  ;  mab  les  formés  s'arrondissent  dans  les  femelles;  dans 
les  mâles ,  elles  sont  rudes ,  prononcées,  angulenses.  Le  cat^ 
ractère  masculin  exprime  la  force  el  T activité  pour  le  corps  t 
le  génie  pour  Tentendement  ;  le  caractère  féminin  produit 
la  grâce ,  la  douceur  au  physique  9  et  Tesprit  au  moral.  L'un 
e»i  actif,  Taùtre  passive  ;  le  premier  veut  et  commande ,  la 
seconde  succombe  et  supplie  ;  mais  telle  est  la  compensa* 
tion  des  choses ,  que  k  plus  foible  règne  en  effet  sur  le  plus 
fort.  Celui-ci  vend  sa  protection  au  prix  de  la  volupté ,  et 
le  foible  emprunte  la  puissance  du  fort  en  s'y  abandon* 
nant.  F.  Mâle  et  Femelle. 

Quand  il  n'y  auroit  sur  la^  terre  aucune  autre  marque 
d'une  divine  sagesse ,  que  celle  qui  se  montre  dans  les  orga- 
nes sexuels ,  elle  seroit  suffisante  pour  prouver  l'existence 
d'un  être  intelligent  dans  l'univers.  On  a  nié  les  causes  fina- 
les p  mais  comment  pourroit-on  méconnottre  ces  rapports  si 
intimes,  si  justes ,  si  parfaits  entre  les  deux  sexes?  Qui  n'a- 
perçoit pas  leurs  fins  si  sagement  combinées?  Non-seule- 
xnent  la  disposition  relative  des  organes  sexueb  est  admira- 
ble ,  mais  encore  leur  influence  dans  le  corps  vivant  et  sur 
toute  l'économie  de  l'individu  est  remplie  d'une  sublime  pré- 
voyance. Cette  concordance  des  individus ,  cette  même  ten- 
dance à  la  reproduction ,  cette  communauté  de  sentimens  f 
ce  concours  d  actions  réciproques ,  pourroient-ils  être  le  fruit 
du  hasard  ?  Cette  perpétuité  des  êtres  ,  cette  immutabilité  de 
chaque  espèce  qui  ne  se  confond  point  avec  d'autres ,  dépen- 
draient-elles d'une  cause  aveugle  et  sans  but  ? 

Les  sympathies  entre  les  sexes  tiennent  toutes  4  l'amour, 
quoiqu'elles  se  déguisent  sous  mille  formes  différentes.  Les 
femelles  sont,  en  général,  la  tige  des  espèces:  elles  en  con- 
tiennent l'essence  principale  ;  tout  individu  femelle  est  uni- 
quement créé  pour  la  génération.  Ses  organes  sexuels  sont 
la  racine  et  le  fondement  de  toute  sa  structure.  Le  principe 
de  sa  vie  réside  tout  entier  dans  ces  organes,  et  influe  sur 
tout  le  reste  de  l'économie  vivante.  Les  mâles  sont  plus  ex- 
centriques dans  la  génération  ;  leur  sexe  n'est  pasja  plus  im- 
portante partie  d'eux-mêmes;  dans  la  femelle,  au  contraire, 
il  est  rame  elle-même ,  pour  ainsi  dire.  Les  mâles  n'aiment 
pas,  à  proprement  parler ,  leurs  femelles,  mais  bien  le  nou- 
vel être  dont  elles  ne  sont  que  les  dépositaires,  puisqu'ib 
n'ont  plus  d'ampur,  lorsqu'elles  ne  peuvent  plus  produire. 
Ainsi  les  poissons  n'aiment,  de  leurs  femelles,  que  leurs 
œufs ,  et  les  suivent  pour  ce  seul  objet.  La  femelle ,  parmi 
les  animaux,  n'est  plus  recherchée  du  mâle,  lorsqu'elle  a 
conçu.  Les  individus  soumis  il  la  castration  inspirent 
même  aux  sexes  du  mépris  et  non  de  l'aoïour*  Ce  sentiment 


SEX  ia3 

n'a  donc  de  la  force  et  de  la  yÎTacité  qa'antant  qa^il  sert  à  la 
production  de  l'espèce,  et  il  n'a  point  pour  objet  les  indivi- 
dus engendrans ,  puisqu'ils  seroient  indifféi^ens  l'un  pour  l'an** 
tre,  sans  le  désir  de  produire  de  nouveaux  êtres. 

Cependant  les  organ.es  générateurs  ont  leurs  temps  d'acti- 
vité et  leurs  époques  de  rep««^  Presque  tous  les  végétaux 
produisent  des  fleurs  et  des  fruits  une  fois  chaque  année  ;  de 
même  la  plupart  des  animaux  s'acc^olbplent  une  fois  par  an  ; 
toutefois  plusieurs  espèces    engendrent    plus  souvent ,  et 
quelques  autres  plus  rarement  Dans  les  plantes,  les  organes 
de  génération  tombent  avec  les  semences  ou  les  fruits ,  et  se 
renouvellent  chaque- année;  chez  les  animaux,  les  mêmes 
organes  sexuels  servent  durant  tout  le  cours  de  leur  vie  ; 
mais  ils  ont  des  époques  de  développement  y  d'excitation  , 
qu'on  appelle  temps  de  rut  ou  de  chaleur  ;  ensuite  ils  se  flé- 
trissent, se  retirent ,  s'oblitèrent ,  jusqu'avec  qu'une  nouveUe 
saison  d'amour  les  réveille  de  leur  assoupissement ,  et  les 
rappelle  à  une  vie  momentanée.  L'activité  de  la  vie  de  l'es- 
pèce ou  de  la  faculté  générative  est  donc  périodique  ou  in- 
termittente. Dans  l'espèce  humaine,  et  chez  les  animaux  qui 
prennent  conmie  lui  àes  nourritures  constamment  abondan- 
tes, la  facAé  générative  est  perpétuelle  ;  et  leurs  organes 
sexuels  «demeurent  toujours  dans  une  disposition  plus  oa 
moins  prochaine  à  l'acte  de  la  propagation  ;  cependant  on  y 
remarque  bien  l'impulsion  périodique  de  la  vie  de  l'espèce. 
Ainsi  la  femme  est  sujette  à  un  écoulement  de  sang  une  fois 
par  mois  ;  les  femelles  de  quelques  singes  sont  aussi  exposées 
à  la  menstruation ,  mais  d'une  manière  indéterminée  et  ir- 
régulîère.  Les  femelles  des  quadrupèdes  vivipares  n'ont  deé 
règles  qu'à  l'époque  de  leur  chaleur  ou  du  rut.  Il  y  a  quelque 
chose  d'analogue  dans  les  oiseaux ,  car  leurs  organes  sexuels 
se  gonflent ,  s'échauffent ,  rougissent ,  se  tendent ,  et  entrent 
dans  une  espèce  d'érection  continuelle  jusqu'à  ce  que  l'acte 
de  la  conception  soit  accompli.  Les  reptiles ,  les  poissons  f 
les  insecte,  les  vers,  éprouvent  des  changemens  senibla- 
blés  dans  leurs  parties  sexuelles,  à  une  époque  déterminée. 
Enfin ,  les  plantes  développent  leurs  boutons ,  épanouissent 
leurs  fleurs ,  déploient  leurs  pétales,  relèvent  leurs  étami* 
nés  et  leurs  pistils,  jusqu'à  ce  que  la  fécondatiousoit  achevée. 
Non-seulement  il  existe  un  temps  d'effervescence  et  de  rut 
dans  toute  la  nature  vivante  ,  mais  c'est  principalement  au 
moment  de  la  génération  que  les  oi|;anes  sexuels  s'exaltént 
au  plus  haut  degré  de  sensibilité  et  de  vie.  Toutes  les  puis- 
sances de  l'âme  se  rassemblent  alors  dans  ces  parties ,  qui 
entrent  dans  un  état  violent  d'inflammation  ou  d'érection.Les 
organes  sexueU  ont  une  vie  individuelle  qui  est  très-intermit- 


ia4  S  E  X 

tente ,  qui  dort  pendant  la  plus' grande  partie  de  son  exis-* 
tence,  qui  se  réveille  à  certaines  époques»  de  même  que 
notre  vie  seusitive  s^endort  chaque  soiTi  et  se  réveille  chaque 
matin.  Cette  ritaitté  des  seaces  est  moins  durable  que  celle 
des  individus ,  car  elle  ne  commence  à  nattre  qu'ai  l'âge  de  la 


Îubère  que  lorsque  ses  forces  se  sont  suffisamment  accmes. 
>e  même,  le  végétal ,  Tanimal,  trop  âgés,  sont  déjà  mtirts 
pour  la  reproduction  ;  leurs  organes  sexuels  sont  désormais 
ipcapables  de  leurs  fonctions.  La  durée  des  corps  vivans  peut 
£tre  partagée  en  trois  périodes  ,  dont  les  deux  extrêmes  sont 
les  zones  glaciales  de  l'existence ,  et  Tintermédiaire  est  la 
zone  torride  delà  vie.  V.  PuMRTÉet  Rut./ 

C'est  cette  période  intermédiaire  qui  donne  la  plus  grande 
ctxtension  aux  fonctions  sexuelles.  Alors  l'animal  et  la  plante 
expriment  le  désir  de  cette  vie  étemelle  de  Tespèce  »  dans 
toutes  leurs  actions  ;•  ils  possèdent  en  eux-mêmes  les  germes 
de  l'immortalité.  Tous  leurs  membres  »   tout  leur  corps, 
toute  leur  vie ,  s'étendent  dans  ce  grand  océan  de  la-  repro- 
duction ;  tout  respire  l'amour  en  eux.  Au  tempi^du  rut ,  le 
corps  des  animaux  est  imprégné  d'odeurs  fortes  et  vîrolentes; 
il  a  quelqi^e  chose  de  vénéneux  9  ainsi  leur  chair  est  mau- 
vaise à  manger.  Les  végétaux  exhalent  à  l'époque  de  leur 
floraison  des  odeurs  plus  ou  moins  vives  ou  agréables.  La 
nature   embellit  surtout  le  moment  des  jouissances  de  tous 
les  attraits  dont  elle  est  prodigue.  Le  temps  de  Tamour  est 
celui  de  la  jeunesse ,  de  la  force ,  de  la  santé,  de  la  beauté. 
Le  quadrupède  se  couvre  de  riches  fourrures ,  l'oiseau  se 
décore  des  plus  brillantes  peintures  ,  le  reptile  semble  ra- 
jeunir soi^s  un  nouvel    épiderme ,    l'onde   admire   l'éclat 
du  poisson ,  l'insecte  se  revêt  des  plus  belles  nuances ,  la 
plante  étale  aux  yeux  tous  les  charmes  et  toute  U  pompeuse 
parure  des  fleurs.  C'est  aussi  le  temps  de  la  joie,  des  fêtes, 
des  jeux  et  des  noces  de  la  nature  entière.  Les  quadrnpèdcîs 
célèbrent  leurs  mariages  par  àes  espèces  de  tournois ,  où  les 
vainqueurs  reçoivent  les  faveurs  du  heànseoie  pour  récom- 
penses; les^  oiseaux  exhalent  leur  joje  et  annoncent  leurs  tour- 
mens  d'amour  par  de  bruyans  concerts  ;  les  reptiles  se  jouent 
sur  la  verdure ,  les  poissons  célèbrent  des  naumachies  ou  èts 
jeux  aquatiques  ;  les  insectes  exécutent  des  danses  aériennes, 
et  la  fleur  solitaire  s'enivre  de  mystérieuse»  amours.  Lorsque 
dans  une  belle  matinée  du  printemps  le  soleil  s'élève  sur 
l'horizon  en  feu,  dore  les  monts. sourcUleùic  et  la  cime  des 
forêts  ;  lorsque  la  verdure  se  couvre  de  fleiurs ,  que  Toiseau 


V  s  E  X  tiS 

rrëlade  an  cMitîqiie  d'amour  soas  la  feuillée ,  le  quadrupède 
ondit  dans  ies  champs ,  Tinsecte  bourdonne  dans  les  airs  ^ 
et  le  poisson  tressaille  sons  Tonde ,  tout  ne  ressent-il  pas 
l'amour  ?  La  nature  entière  n'est-elle  pas  virifiée?  N'est-ce 
pas  la  jGète  commune  de  tous  les  êtres ,  leafours  àe^  noces  de 
tous  les  animaux  et  de  toutes  les  plantes?  Ce  concert  inef-f 
fable  de  vie  et  de  fouissanees ,  cette  grande  voix  d'amour 
qui  s'élève  de  tl^es  parts  du  sein  de  la  terre  dans  tous  ka 
4U£urs,  annonce  la  fécondité  de  la  nature  et  la  perpétuité  de 
ses  œuvres. 

Toutefois  cet  amour  qui  vivifie  la  nature,  annonce  hb 
mine  prochaine  des  individus.  Noos  aimons  ,  parce  que  nous 
ne  vivrons  pas  tou^urs.  Tout  être  vivant  se  reproduit ,  parce 
que  tout  périt  L'amour  est  l'avant-coureur  de  la  mort.  Si 
rien  ne  périssoit ,  il  n'y  auroit  point  de  nouvelle  génération  , 
et  l'amôuf  seroit  exilé  du  monde.  Les  minéraux  sont  dans 
ce  cas  ;  ils  ne  meurent  point;  mais  aussi  ils  n'engendrent  )a<r 
Biais.  Nous  payons  l'amour  an  prix  de  notre  vie.  Qui  pense-* 
roit  que  ce  sentiment  si  doux  soit  cependant  la  preuve  de 
notre  mortalité?  Nous  donnons  notre  vk  à  d'autres  êtres  » 
comme  un  père  qui  partage  se%  biens  entre  sts  enfans.  En- 
gendrer, c'est ,  pom*  ainsi  dire ,  faire  son  testament  et  se 
préparer  à  la  morti  Mats  U  nature  a  entouré  l'acte  de  la  gé-^ 
nération  de  tant  d'attraits ,  qu'elle  en  a  dérobé  toute  la 
tristesse  à  nos  regards  ;  cependant  lorsque  la  propagation  esli 
accomplie ,  l'animal  tombe  àxsks  l'abattement  et  la  tristesse^ 
il  sent  ses  pertes  mortelles;  la  plante  se  déflore ,  ses  pétale» 
se  flétrissent ,  la  jeunesse  s'use  ,  la  beauté  s'évanouit  comm0 
Idi  vapeur  du  matin  ,  et  l'amertume  seule  demeure. .  . 

, £  fonte  leporum 

Surgit  amari  aliqurcl  quod  in  ipsis  floribos  amgît. 

LOCSBT» 

C'est  un  niélangede  douleur  et.  de  véLupté  qui  fait  même: 
le  plus  grand  charme  de  l'amoar*  Il  faut  que  la  peine  y  nré-^ 
vienne  la  satiété  du  plaisir >  et  que  le  plais^  y  adoucis^  le 
toorment  de  la  peine;  sans  cette  eompeiSalion^  Taoïov 
seroit  bientèt  épuisé ,  soit  de  satiété^  sott  de  douleur  ;  mats 
tant  que  le  bien  fait  équilibre  avec  le  mal,  Tamour  subsiste  i 
semblable  à  aa  feu  qui  ne  vit  que  par  une  action  continuelle! 
L'on  n'aimeroit  pas^si  l'on  n'étoit  pas  agité  d'espérances  et  de 
craintes,  pai'ce  qu'on  demeure  iadiCtérent  lorsque  Tâme  est 
eniiepos.  L'amour  est  dans  le  combat  ^  non  dans  la  victoire  ; 
il  languit  dans  le  sein  des  voluptés»  et  il  se  ranime  par  les 
refus  ;  la  contrariété  est  sa  fie  ;  ce  qui  le  tourmeote  lui  platt  \ 
ée  qui  fait  son  bonheur,  caw;e  sa  peirtei 


tsiS  S  £  JL 

Sans  contredit ,  le  but  le  plus  intéressant  poor  la  nature 
étant  la  perpétuité  des  espèces ,  elle  y  a  dû  attacher  les  plus 
délicieux  des  plaisirs,  afin  d^  porter  toutes  les  créatures 

Îui ,  par  éette  raîso»,  s^  livrent  avec  une  sorte  de  fureur, 
lais  en  même  temps,  par  la  plus  rare  prévoyance,  la  n.at- 
ture  a  pris  soin  dV  mettre  soit  un  frein,  soit  un  tempéra- 
ment ,  de  peur  qufon  ne  négligeât  le  vrai  but,  qui  est  la  re* 
production  p  pour  la  volupté  qui  n'est  qu^le  moyen ,  on 
Tassaisonnement  et  Tattrait.  ' 

Elle  a  donc  placé  quelquefois  des  instrumens  de  douleur 
et  de  déchirement ,  à  côté  des  plus  délicieux  attouchemens* 
Ainsi ,  dans  le  cenre  des  chats  ,  la  femelle  se  montra  la  plus 
fougueuse ,  la  plus  passionnée  ;  elle  va,  dans  son  ardeur  de 
Messalinê  ,  poursuivre  le  mâle,  Texciter,  le  contraindre  k  as- 
souvir ses  désirs;  elle  en  exprime  la  violence  par  des  miaa-^ 
lemens  lamentables;  il  semble  qu'elle  aille  expiVer  d'excès 
d'amour.  Mais  les  terribles  embrassemens  de  ces  mâles 
doivent  réfréner  ses  transports  ;  d'abord  ils  saisissent  leurs 
femelles  en  les  mordant  fortement  sur  le  cou  (aussi  n'ont-elies 
pas  ordinairement  la  crinière  du  mâle)  ,  ils  enfoncent  leurs 
crifFes  dans  ses  flancs  pour  la  mieux  contenir,  l'empêcher  de 
rair  ;  enfin  le  gland  de  la  verge  porte  des  pointes  en  bame- 
çon ,  pu  retournées  en  arrière  comme  celles  de  la  langue  ^ 
de  sorte  que  l'introduction  et  surtout  la  sortie  de  la  verge 
hors  de  la  vulve  ,  doit  causer  des  égratignemens  très-doulou* 
ireux  sur  les  surfaces  intérieures  de  ce  canal  ;  aussi  ces  ani-. 
maux,  en  se  séparant^  s'ei^uient,  la  femelle  cherchant  à 
frapper  l&mâle  qui  lui  a  causé  tant  de  douleur.  Les  ger* 
boises  mâles  portent  également  des  tubercules  cornés  et 
pointus  sur  le  gland  de  leur  verge.  Parmi  les  cochons-d'Inde 
on  cobaia  ,  la  verge ,  vers  son  extrémité ,  présente  deux  pe- 
tites épines  pointues ,  qui  doivent  servir  pareillement  à  écar- 
ter les  parois  de  la  vulve ,  Inais  en  même  temps  les  dilacérer 
avec  douleur.  Chez  les  agoutis  et  lespacas  {caçia  ^  L.  ),  ces 
deux  pointes  sont  encore  plus  fortes,  et  en  outre,  il  existe,  le 
long  de  la  verg&,  en  dessous  et  en  dessus  ,  deux  lames  car- 
tilagineuses, dentelées  en  scie ,  et  dont  les  dents  sont  tournées 
en  arrière  comme  sur  le  fer  barbelé  d'une  flèche.  Ainsi  ces 
animaux,  dans  leur  accouplement,  doivent  fendre  et  déchi* 
rer  avec  violence  les  parois  de  la  vulve  de  leur  femelle. 

Parmi  les  insectes ,  surtout  les  libellules ,  on  pourroit 
trouver  encore  probablement  des  preuves  analogues  de  la 
douleur  qui  se  mêle  à  la  volupté ,  dans  le  coït  ;  et  les  gre-^ 
nouilles  se  tiennent  serrées  étroitement ,  .même  en  faisant 
périr  leurs  femelles ,  par  àes  embrassemens  si  forts.  ' 
Chez  l'espèce  humaine,  les  premières  approdiès  ne  soni 


s  E  X  ti7 

p9a  sans  dotdeur  pour  tes  deux  sexes ,  dans  leur  état  virginal  ; 
car  le  déchireinent  du  frein  da  prépuce  chez  Tliomme ,  et 
celui  de  la  membrane  de  l'hymen  chez  la  fcQime ,  sont  ac- 
con^pagnés  d'une  douleur  qui  semble  ajouter  une  nuance  ex- 
traordinaire aux  délices  de  la  volupté.  A  cet  égard,  les  liber- 
tins croient  y  trouver  plus  de  ravissement,  et  Ton  sait  que 
quelques-uns  poussent  le  raffinement  jusqu'à  faire  souffrir 
et  blesser  même  les  personnes,  pour  accroître  leurs  jouis- 
sances. La  cruauté  setnble  un  apanage  de  la  volupté. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  aiguillons  cornés  dont  les  co-« 
limaçons  se  piquent  l'un  l'autre  dans  leurs  approches  amou-' 
reuses  ;  ces  sortes  de  flèches  de  éupidon  né  servent  que  dé 
préludes ,  comme  de  stimulans  particuliers. 

Pour  quelle  cause  la  nature  a-t-elle  donc  accouplé  de 
cette  sorte  la  douleur  avec  la  volupté  ?  Est-ce  pour  accroître 
celle-ci  par  la  comparaison  instantanée  de  son  contraire?. 

On  en  trouveront  des  analogies  pour  les  autres  sensations. 
Ainsi  de  légères  dissonances  ajoutent  de  Tagrément  aux  phis 
douces  consonnances,  dansPharmonie,  parce  que  des  unissons 
trop  uniformes  et  trop  complets,  satureroient  l'oreille  et  l'en- 
fgourdiroient  de  fadeur.  Pareillement  des  saveurs  trop  douces, 
trop  onctueuses ,  trop  uniformes ,  lassent  bientôt  le  goût , 
si  l'onn'y  méloit  pas  un  assaisonnement  piquan  t,*  ou  de  l'acide,* 
ou  de  l'amer  ou  de  l'acre ,  qui  réveille  et  stimule.  Il  en  sera 
tout  autant  des  odeurs  mélangées ,  etc.  De  même  des  nuances 
de  couleurs  trop  uniformément  fondues  dans  un  tableau  , 
laisseroiedt  un  ton  monotone  et  vaporeux ,  qui  n^auroit  rien 
d'agréable  ;  mais  au  moyen  de  touches  heurtées  et  de  tons 
vigoureux,  distribués  d'une  main  savante,  on  ajoute  du  carac- 
tère et  de  la  force  ^  l'harmonie  d'un  tableau.  Le  tact  sem- 
ble avoir  besoin  pareillement  de  firoissemens,  et  les  mor« 
sures  des  amans  ,  les  baisers  les  plus  doux  auroient  moins 
de  piquant ,  s'ils  n'étoient  pas  refusés ,  pris  avec  quelques 
violences,  etc.  Lucrèce  qui  s'y  connoît ,  dit  :  L.  lY.  Ren  nau 

Quod  petière ,  premunt  arctè ,  faciuntque  dolorem 
Corporis  et  dénies  inlidunt  saepè  labellis , 

Osculaque  adfigunt 

Rabîes  undè  i11«  germîua  surgunt. 

.  Sed  leviter  pœnas  frangit  Venus  inter  amorem  , 
Blandaque  refrénât  morsus  admista  roluptas  ,  etc. 

Une  autre  cause  de  ces  douleurs  semble  être  de  modérer 
l'ardeur  chez  les  femelles ,  afin  qu'elles  retiennent  mieux  la 
sentence. 

Il  est  certain  que  dans  celles  qui  ont  trop  dWdenr ,  Tuté- 
rus  entrant  en  un  état  de  spasme  et  d^ocgasme ,  reste  béant 


13 


'8  S  E  X 


et  avîdc  ,  de  sorte  qu'il  laisse  échapper  la  liqueur  sperma- 
tique  qu'il  a  reçue  : 

Adhuc  ardens  rigîdœ  tentigîne  vulvœ 
Et  lassata  viris  y  nondum  saliata ,   recedit. 

Telles  sont  les  courtisanes  qm  se  lirrent  4  des  coïts  trop 
multipliés,  pour  que  riraprégnation  s'accomplisse  paisible- 
ment. Aussi  l'on  prend  des  précautions  à  ce  sjajet  pour  les 
animaux  domestiques  trop  en  chaleur.  Les  Arabes,par  exem- 
ple,ont  soin  de  fatiguer  ii  la  course  l«ur»cavafes,araht  la  monte 
de  rétalon,  parce  qu'ensuite  elle^se  couchent  et  dorment  ; 
ainsi  leurs  organes  s'imprègnent  mieux.  D'antres  personnes 
jettent  des  seaux  d'eau  fratcfae  sur  la  croupe  des*jumens  et 
des  Taches  couvertes ,  pour  refiroidirleur  ardeur  et  refermer 
l'utérus,  Oa  fouette  aussi  de  vergés  l'ânesse ,  après  la  monte , 
par  la  même  raison.  Donc  la  nature  a  nu  combiner  chez  la 
chatte ,  les  femelles  d'agomi  et  de  cochons-d'Inde  Çuî  sont 
très-ardentes  ,  àts  moyens  de  douleur  qui  accompagnent 
l'acte,  afin  que  celle-ct  fasse  resserrer  les  organes  sexuels 
et  retenir  le  sperme  fécondateur. 

Une  troisième  raison  parolt  fort  particulière  chez  les  ron- 
geurs du  genre  des  agoutis  («ww,  L.  ).  Ces  animaux  sont  ex- 
trêmement féconds,  et  les  cochons-d'Inde  engendrent  toutes 
^  six  semaines.  Or  leur  matrice  se  remplit  énormément  de 
Coetus ,  et  se  trouve  fort  distendue  ;  on  sait  que  leur  vtilvé  se 
soude  très*  souvent  là  faut  donc  que  la  nature  donne  à  la 
verge  du  mâle ,  des  appendices  perforans  pour  couper^  divi- 
ser les  parois  adhérentes  de  la  vulve  de;^  fenieHcs.De  plus , 
cette  divisiofn  ou  plaie,  est  cause  que  les  parois  de  ce  canal 
doivent  se  ressouder,  et  cet  état  sert-  ibmie^x  retenir  dans 
l'utérus  les  petits  fioetus,  eneînpéeher  l'avortement ,  jusqu'au 
terme  de  l' accouchement  naturel,  où  il  faut  bien  que  cette 
couture  naturelle  se  déchire^  poi^rse  refermer  encore.  Aussi 
ces  femelles  sont  conune  vierges  à  ehaque  eeït ,  puisqu'il  faut 
des  instrumens  dilacérans  pour  les  féconder. 

§  II.  Après  avoir  exposé  les  généralités  sur  la  nature  des 
sexes  ,  nous  allons  détailler  leurs  principales  différences  dans 
tous  les  êtres  qui  en  sont  pourvus. 

On  a  dit  que  les  parties  sexuelles  de  la  femme  ressem- 
bloient  à  des  parties  mâles  qui  seroient  rentrantes  et  inté- 
rieures. Cette  idée,  très-inexacte ,  n'a  pu  être  proposée  que 
dans  des.  temps  où  l'anatomie  étoil  encore  peu  avancée. 

Les  sexes  diffèrent  entre  eux  de  deux  manières  :  i.»  par  les 
parties  destinées  a  la  génération  ;  a.*"  par  Ja  conformation 
générale  de  tout  le  corps. 

l^ei  sexe  féminin  ^  qai  est  la  tige  des' espèces ,  est  essentiel- 


s  E  X  j[3g 

lement . JesUdë  h  recevoir;  et  le  iexe  mUe  est  formé  pour 
donirer.  La  feflodie  pro^t  la  substaoce  ,  le  mâie  ia  vivifie. 
11  MHt  de  là^e  la  première  doit  recevoir  aa-dedans  d^elie- 
mémet  dn  ttokts  p/trim  la  plupart,  k  Tezception  des  poissons^ 
des  selles ,  eU:. ,  et  avoir  des  organes  appropriés  k  cetl|s 
foociion  9  tandis  que  Ije  second  doit  être  pourvu  d'organes 
destinés  à  èransmetlre  la  semencf  au- dehors.  Ainsi  les  parties 
.  sexuelles  mâles  sont  SAÎUaiiies,  et  les  parties  femelles  sont 
rentrâmes  et  ialérieiftres.  Le  mâle  engendre  hors  de  soi ,  la 
femelle  dans  soi.  Tous  les  animaux  pourvus  du  sexe  mâle 
oat:  I.*  des  orgiuEies  pour  sécréter  la  semence,  ^ce  sont  les 
iesiicules  ou  toate  autre  partie  qui  en  fait  foâetloii  ;  a.<»  des 
ofganesdestifiés  i  ^évacuer  la  semence  et  éjacuLateors ,  cemoie 
Ja  vef|;e  ou  uQe  partie  analogue.  Tous  les  animaux  femelles 
sont  MMsi  pourvus  :  l.<*  d'ovaires  ;  a.®  de  matrice  ou  d'ovi«-, 
ductos. 

Dans  Les  végétaux ,  mk  connoit  aussi  deux  espèces  d'organes 
génitaux:  i,^  les  pistils  ou  les  parties  femelles  qui  forment 
une  cootÛMnté  avec  Tovaire  ;  a.<*  le%  étamines,  dont  les  an- 
thères portent  la  poussière  séminale  ou  le  poUen, 

Le  calice  de  la  fleur  ,  a  dil  Linneeus ,  est  un  lit  nuptial  ;  la 
corolle  représente  les  voiles  et  les  rideau^,  ou  le  prépuce  et 
les  nymphes  ;  les  étami9es  sont  les  vaisseaux  spermatiques  ; 
les  .aathères  ,  les  testicules  ;  le  stigmate  est  La  vulve  ;  le  style 
du  pistil  représente  Le  vagin  ou  les  trompes  de  Fallope;  le 
péricaqie  est  Tovair e ,  ^t  la  graine  est  Tceaf.  La  fleur  qui  ne 
possède  que  des  étamiaes  ,  est  mâle  *,  celle  qui  n'a  rien  que 
des  pi&tils  ,  e^  femelle  ;  si  elle  possède  les  deux  réunis,  elle 
est  hermaphrodite.  5'il  se  trouve  ensemble  des  fleurs  mâles  et 
des  âeurs  femelles.,  on  a  des  androgynes  ;  les  polygames  sont 
produits  par  l'excès  du  nombre  d'un  sexe  sur  Tautre.  L'her*- 
maphrodbme  est  presque  général  dans  les  plantes  ,  et  asses 
rare  dans  le  règne  ammal.  (  V.  Tarticle  HEaM APHaontTE.  ) 
Tontes  les  fleurs  «doubles  sont  des  monstruosités  ,  et  hors  d^ 
l'état  naturel  ;  elles  sont  eunuques ,  et  avortent  toutes.  £n 
•effet ,  ks  étamnes  ou  lesx>rganes  mâles  sont  transformés  en 
pétales  p  pdr  Tabondance  de  la  nourKture.  De  même  ,  les 
animaux  rendus  eunuques  par  la  castration ,  deviennent  très- 
gras ,  et  les  animaux  qui  Acquièrent  trop  d'embonpoint  sont 
incapables  d'engendrer ,  témoins  les  poules  ,  les  vaches  très- 
grassps.  11  semble  que  les  facultés  géoéraiives  se  transportent 
sur  le  tissu  cellulaire  pour  s'y  déposer  en  graisse.  Aussi  les 
animaux  maigres^sontphis  propres  à  la  (i/opagation  que  lefé 
autres,  et  tous  maigriSi^ent  au  temps  du  rut 

Le  système  sexuel  des  plantes  est ,  comme  on  sait ,  la  hase 
de  la  d^ision  mé^odi^oe  des  figétaux  inventée  par  Limissijyi. 

XXXI.  Q 


i3i>  S  F  X 

Noos  renvoyons  au  mot  Végétal  pour  cet  objet.  (  V.  aussi 
les  Spontalia  plantarum  de  Lion.,  Amo^.  aead. ,  etc.)  •  ^ 

Dans  les  animaux  9  le  sexe  masculin  est  toujours  pounm 
d'organes  destinés  à  sécréter  la  semence.  Chez  l'homme  9  les 
quadrupèdes  vivipares  9  les  cétacés  9  les  oiseamc  et  la  plupart' 
des  reptiles  9  ce  sont  deux  corps  arrondis  y  ovales ,  formé» 
d'un  assemblage  infini  de  petits  vaisseaux*  qai  reçoivent  du 
sang  9  et  qui  le  transforment  en  semence  par  un  travail  par-^ 
ticulier.  Ces  corps  sont  les  testicules.  Dans  les  poissons  9  les 
mollusques ,  les  crustacés ,  les  insectes  et  quelques  vers  (  la 
sangsue  »  Ip  ver  de  terre  9  etc.  )  9  les  testicules  sont  aussi  un 
assemblage  quelconque  de  petits  vaisseaux  spermatîques , 
mais  qui  reçoit  diverses  formes  extérieures  ;  car  chez  tous  les 
animaux  privés  de  cœur,  comme  les  insectes  9  les  vers  ,  ces 
testicules  se  composent  seulement  de  canaux  ou  tubes  9  et 
non  de  glandes  qui  n'existent  que  chez  les  animaux  pourvus 
de  cœur  9  organe  d^impulslon  du  sang.  Dans  les  poissons  et 
les  sèches  9  on  le  nomme  la  laite.  (  Swammerdam  9  Bibl.  nat. , 
p.  8g5  ).  Tous  ces  corps  sont  pairs  ou  doubles  chez  les  ani- 
maux qui  n'ont  qu'un  sexe  dans  chaque  individu  ;  mais  les 
hermaphrodites,  tels  que  les  coquillages  univalves,  ont  d'un 
côté  un  testicule,  et  de  l'autre  un  ovaire.  On  a  vu  des 
hommes  et  d'autres  animaux  à  sang  chaud  9  pourvus  de  trois 
testicules  ou  même  davai^tage  ;  mais  ces  cas  sont  rares  9  de 
même  que  les  mâles  à  un  seul  testicule  ;  le  troisième  testicule 
n'est  9  le  plus  souvent,  qu'une  sorte  de  loupe  surnuméraire. 
Dans  les  grenouilles  et  les  salamandres,  les  testicules  sont 
•des  espèces  de  tubercules  plus  ou  moins  nombreux.  Les  tes- 
ticules sont  placés  près  des  reins  chez  les  oiseaux  et  les 
reptiles-;  ils  sont  renfermés  dans  la  cavité  du  bas-ventre , 
vers  la  région  inguinale  9  chez  tous  les  vertébrés  à  Tétat  de 
Ibetus  ou  d'embryon  ;  chez  quelques  espèces  9  ils  restent  ainsi 
cachés  pendant  toute  la  vie ,  comme  chez  les  cétacés  et  la 
plupart  des  quadrupèdes  rongeurs,  etc.  ;  mais  dans  les  autres 
espèces  ^  ils  descendent ,  k  l'époque  de  la  naissance ,  dans  un 
scrotum  9  ou  une  bourse  placée  derrière  la  verge.  Un^raisseau 
déférent  sort  de  chaque  testicule ,  et  rapporte  la  semence 
dans  les  vésicules  séminales ,  lorsqu'il  en  existe  ,  ou  immé* 
diatement  dans  le  canal  de  la  verge  ,  s'il  ne  se  trouve  aucun# 
vésicule  séminale  ,  comme  dans  les  quadrupèdes  carnivores 
(  le  loup  9  le  chien ,  le  lion  ,  le  chat ,  le  putois  ,  etc.  )  ,  dans 
les  oiseaux  ,  la  plupart  des  reptiles ,  des  poissons  9  des  crus- 
tacés et  des  tesititcés ,  excepté  les  grenouilles  et  les  sala-* 
inandres,  etc.  V.  Testicules.  » 

-   Le  second  caractère  du  sexe  mâle  est  une  verge  ou  un  canal 
quelconque  pour  l'émission  de  la  semence.  Tous  les  quadru-; 


»  s  E  X  i3t 

pèdes' vivipares  et  les  éétacés  odt  une  verge  on  pénis ,  plus 
ou  moins  long  ,  avec  un  gland  à  rexfrémité.  Celui-ci  est  le 
siège  princi|>ai  de  la  volupté.  Dans  les  marsupiaux  ou  les  di- 
delphes ,  le  gland  est  fourcha.  Les  quadrupèdes  on^culés 
ont  ordinairement  un  os  dans  la  verge.  Les  oiseaux  ont  pour 
▼erge  une  sorte  de  tubercule  qui  est  quelquefois^  double;  Taur 
truche  a  une  verge  assez  longue  ,  ainsi  que  tout,  le  genre  det 
oies  et  canards  (  Anas ,  L.  ).  Cette  verge  ,  cbez  cei  derniers , 
se  retourne  en  doigt  de  gant.  Les  verges  dès  oiseaux  n^ont 

{»as  un  canal ,  mais  bien  une  rainure  ou  gouttière  le  long  de 
aquelle  s'écoule  le  sperme.  Parmi  les  reptiles  «  on  trouve 
une  verge  unique  chez  les  tortues  et  les  crocodÛes  ;.  elle  est 
double  dans  les  lézards  y  les  scrpens  et  les  salanoiandres  ;  les 
grenouilles  n^ont  point  de  vrai  pénis.  Chez  quelques  serpens 
venimeux  ,  le  double  pénis  est  encore  bifurqué  À*  son  extré-, 
mité  y  ce  qui  paroît  former  quatre  verges.  Lets  poissons  n'eu 
ont  aucune ,  puisquUls  ne  s'accouplent  pas  ;  il  faut  excepter  , 
cependant ,  les  raies  et  les  chiens  de  mer  (  squaks) ,  qui  ont 
deux  appendices  et  qui  s'accouplent.  On  croit  avoir  observé 
aussi  une  verge  dans  quelques  autres  pbissons  ^  comme  les 
blennies  ,  etc.  (  Gronovius  ,  Mus.  ^  p.  8  ;  Redi ,  Anim,  vw.  ,< 
p.  94.9  Hîst.  acad,  dette,  17  53,  p.  rï6).  Les  coquillages  unival-* 
ves  ont  un  pénis ,  ainsi  que  les  aplysies  ou  lièvres  de  iper  j  lea 
doriset  les  limaces  ;  mais  cette  verge  n'a  qu'un  sillon  comme 
chez  les  oiseaux,  et  se  retourne  dé  même  en  doigt  de  gant. 
Ibtitrochusy  turba  ,  murex  y  etc. ,  ont  leurs  sexes  séparés  suc. 
diiTérens  individus  ;  le  mâle  porte  une  verge  très-grosse  ^ 
située  souvent  à  l'une  des  tentacules.  On  en  trouve  deux 
dans^  les  crustacés ,  comme  les  crabes  et  les  écrevisses»  et 
dans  les  vers  (la  sangsue ,  le  lombric).  La  plupart  des  insectes 
ont  une  verge  ^  les  papillons  ,  les  abeilles  miles ,  les' demoi- 
selles ou  libellules ,  leis  scarabées  et  les  araignées.  Celles-ci 
portent  leur  pénis  à  leur  palpe  sur  la  tête ,,  les  libellules  à 
leur  thorax  ou  poitrine ,  les  colimaçons  sur  leur  cou.  Quelr*-^ 
quefois  la  verge  du  mâle  est  si  petite  dans  les  insectes,  <j(^e 
la. femelle  avance  un  tube  creux  pour  la  recevoir,  de  sorte 
que  l'intromission  vient  de  la  femelle,  et  qu'elle  semble  faire 
fonction  du  mâle  ;  c'est  ce  qu'on  remarque  chez  les  mouches 
«t  tous  les  insectes  diptères  (GeoÛVojF,  Im*  paris,  ^  t.  a  ,  p. 
444)*  Dans  les  serpens,  le  gland  du  pénis  est  couvert  d'é- 
pines; celui  du  lion ,  du  chat,  de  l'hyène,  a  deS  papilles  rudes  , 
afin  d'exciter  plus  vivement  la  femelle  à  la  volupté.  Les  pré- 
ludes amoureux  dans  les  colimaçons ,  les  limaces  et  plusieurs 
nnivalves,  se  témoignent  par  des  coups  d'aiguillon  que  se 
donnent  ces  animaux  androgynes,  lorsqu'ils  vont  se  féconder 
réciproquement  Les  insectes  ont  souvent  des  crochets ,  des 


/  kS^  s  E  X 

pïOttB  9  pour  retenir  leurs  femeUes  chas  Pacte  ie  la  {^éair^i 
tioD«  Les  chiens ,  les  loops^  les  renards  et  quelques  antres 
espèces  adhèrent  ensemble  duis  le  c^ït.  F,  Yb^^e. 

JLes parties  dn  sexe  féminin  ceasistent  principalement, 
comme  ncnn  l'avons  dit ,  dans  les  ovaires  et  dans  la  matrice , 
on  roviductos.  Ne«s  avons  traité  des  Ovam£S  k  l'article  de 
cet  oavrage  qui  en  parle  ;  nous  ne  le  répéterons  pas  ici. 

Tontes  les  femelles  des  qoadninèdes  vivipares  sont  pear« 
vnes  d'une  matrice,  ainsi  que  celles  des  cétacés.^  On  pe«C 
aussi  donner  le  nom  de  mâiÊnce  au  Ueu  oà  sont  reçus  les  œufii 
fécondés  des  oiseaux,  des  reptiles  vivipares,  comme  ici 
vipères,  des  poissons  chondroptérygiens ,  des  molluaques , 
des  crustacés  9  insectes  et  vers.  L'onduelus  des  ovipares  ne 
diffère  de- la  matrice  ies  vivipares  qu'en  ce  que  Tembry-on 
fécondéf  ou  Tœuf  rivant,  reste  peu  de  temps  djmsle  premier^ 
maïs  demeure  «plus  long-temps  dans  la  seconde.  Lnn  n'est 
qu'un  lieu  de  passage,  Tautre  ma  endroit  de  séjour.  L'ovidnc-» 
tus  a  la  forme  d'un  canal ,  la  matrice  est  une  carité  plus  on 
moins  sphérique. 

Dans  la  femme ,  les  quadkupèdes  riripares  et  lesDétacés, 
le  matrice  est  un  viscère  creux ,  placé  entre  le  rectum -et  la 
vessie ,  rayant  à  son  fond  deux  tubes  ou  cornes  appelées 
irompe$âeFaUope,  et  qui  communiquent  avec  les  ovaires.  V^ 
Matrice.  Les  autres  animaux  n'ont ,  ii  proprenaent  parler, 
que  des  oriductus.  Celui  des  oiseaux,  nlacé  du  cAlé  gauche  i 
est  un  seul  canal  tortueux  qui  descend  de  l'ovaire  à  la  vulve.  H 
y  a  deux  oriduclus  longs  et  reptiés  dans  les  reptiles.  On  ne 
trouve  aucun  oviductns  dans  les  poissons  osseux,  parce  que 
l'ovaire  les  remplit  entièrement  ;  les  raies  et  les  chiens  de 
mer  (9^110^  )  ont  seub  deux  ovidnctna  qui  tiennent  lieu  de 
matrice ,  et  dans  lesqueb  éclosent  les  œufs.  On  peut  encore 
considérer  comme  oviducCus ,  les  parties  femelles  des  coquil- 
lages unîvakes,  des  limaces  et  autres  mollusques.  La  plupart 
4es  insectes,  ont  des  oriductus  plus  ou  moins  vastes  et  nom-» 
breux  ;  on  en  trouve  aussi  chex  les  vers  de  terre  et  les  sang- 
sues. Les  ovaires  et  les  canaux  déferens  spermatiques  des 
insectes  à  métamorphoses  existent  déjà  dans  les  chrysalides, 
suivant  flérold  ;  on  les  remarque  dans  les  chenilles  ,  mais 
enveloppés  de  paquets  de  graisse  avec  des  trachées  ;  comme 
chez  les  mammifères  nmgeurs,  les  épiploons  giaisseux  sur- 
numéraires servent  à  fournir  la  matière  du  sperme  aux  orgMies 
sexuels.  Les  espèces  dont  les  mâles  ont  deux  vei^s,  offrent 
aussi  deux  oviductus  d^msles  femelles r  tels  sont»  par  exem- 
ple ,  les  crustacés ,  les  reptiles ,  etc.  On  trouve  même  une 
•double  matrice  aux  âidel(âies(  espèces  de  quadrupèdes  vivi^ 
ifiurcs)  f  parce  que  lesnAles  ont  une  verge  fourchue.  Les  eo^ 


s  E  X  tSI 

Iryons  des  Tivifares  s'alUtheBl  à  la  matrice  par  le  plaeei^  |i 
et  y  prennent  une  nourriture  qae  leur  fournit  le  sang  de  leur 
mère  ;  mais  les  iœius  des  ovovivipares ,  qui  éel^sent  dana  le$ 
o?iductqs ,  comme  chez  la  vipère  et  les  chiens  de  mer ,  y 
sont  lihres  et  sans  attache.  Dans  toàles  les  esptees,  les  ov^« 
ductus  présentent,  4  leur  extrémité,  des  sortes  de  glandei^ 
ope  sécrétion  de  mucosité  ou  d'autre  matière  propre  à  former 
la  coque  des  o^ofs  cber  les  ovipares ,  ou  hieft  k  les  vemissecy 
à  les  coller ,  les  protéger  plus  ou  moÎBs  des  injores  ektériemtei^ 

Un  autre  caractère  du  sexe  fominin  dans  le  genre  Immain^ 
les  (piadrupèdes  vivipares  e^  les  cétacés ,  c'eslla  présence  et 
le  développement  des  Mameli^s.  (  Cherchez  ce  mot.  )  Ces 
organes  soât ,  en  qudqne  sorte  ,  une  seconde  maftrice  po«r 
les  embryons  naissaus.  F.  MarmHAUX. 

Tous  les  animaux  pourvus  d'une  m^rice.oa  d'ot4d«ctuf 
ont  on  orifice  extérieur,  par  lequel  Vorga^e  nâle  focondeles 
oeufs  de  la  fomeUe«  Cet  orifice  est  ta  vmv^  o«  le  vagin.  C'est 
k  l'entrée  de  cette  ouverture  que  sont  placées  les  parties  les 

filus9«Miiblés  à  la  volupté*  Le  clitoris  se  rauionlre  dans  toutes 
es  fomeUes  des  mammifères  et  ches  les  tortues ,  les  croco- 
diles. II  est  mime  fourchu  dans  les  didelfdbes  comme  k  pénis 
du  m^le.  La  valve  de  tous  les  animaux  vertébrés  est  plaoéc 
près  de  l'anus  ^  et  semUe  même  seréimir  avtec  ce  demîety 
chez  les  oiseaux,  les  reptiles  et  les  poissons,  en  ua  cloaque  ; 
chez  les  mollusques  nus  et  les  coquilles  univalves  ,  elle  est 
souvent  placée  sur  le  oou;  le»  omstaeés  ont  une  double  v^ve 
siOtts  leur  queue ,  k  leur  thorax  ;  les  insectes  ont  la  leur  k 
rextrémité  de  leur  abdomen ,  el ,  dans  les  vers ,  elle  est 
quelcpefois  auprès  de  la  tète. 

Les  sexes  ne  diffèrent  pas  seulomeat  entre  eux  par  les  or- 
ganes destinés  à  la  génératiook,  maii»  encore  par  toutes  les 
parties  de  chaque  indiridu.  Le  oiâle  n'est  pas  mAle  par  im 
seul  endroit ,  mais  partout;  la  femelle  est  femelle  dans  tous 
ses  membres  ,  dans  toutes  ses  aciîons,  dans  ses  maladies, 
dans  son  caractère,  ses  mœurs,  ses  passion»,  été.  V.  Fe- 
melle et  Mâle.  Les  os  des  femmes  sont  plus  petits ,  plus 
arrondis  ;  leur  chair  est  plus  molle  ,  pèus  aqiMU^  ;  leur  tissu 
cellulaire  plus  lâche ,  plus  spongieux,  plus  graisseui* que  dans 
l'homme  ;  leur  tête  est  plus  petite;  leur  cerveau  un  peu  plus 
étroit  ;  leurs  sentimens  sont  plus  doux ,  plus  tendres  ;  leurs 
idées  plus  fines  ;  leur  tact  plus  délicat  ;  tous  leurs  membres 
expriment  la  tendresse  et  l'amour.  Les  femelles  des  animaux 
ont  aussi  de  semblables  différences.  En  général ,  les  parties 
sqpérieuffe»  du  corps  sojDt  brges  ,  fortes ,  épaisses  chez  les 
maies,  et  leurs  reins  sont  étroits  et  maigres;  dans  les  fe-^ 
melles^  c'est  tout  le  contraire;  leurs  hanches  et  leur  bassia 


^H  S  E  X 

^ént  larges  9  étpiiiés  ;  tandis  que  leurs  membres  snpërienrs 
sont  minces ,  délicats  ei  foibles.  L'étendue  et  la  force  que 
f  homme  et  t^animai  ont  aux  épaules ,  la  femme  et  les  fe- 
tnellei^'les  portent  dans  la  région  des  hanckes.  Plus  les  homf^ 
meê  ont  de  larges  et  fortes  épaules  ,  plus  ils  ont  un  caractère 
Tiril  ;  plus  la  femme  a  le  bassin  large  ^  plus  elle  a  le  carac- 
tère qui  eonrient  à  sa  destination  naturelle.  Cette  ampleur 
dés  hanches  et  du  bas-ventre  dans  les  femelles  des  animaux 
ovipares^  les  rend  plus  grosses  et  plus  grandes  que  leurs  mâles; 
ce  qui  é (oit  nécessaire  à  cause  du  volume  des  œufs  que  leur 
oviductus  contienti  Ainsi  les  femelles  de  lézards,  de  tortues, 
de  «er{^ens  ,  de  grenouilles  ,  de  poissons  cartilagineux  et  saxa- 
tikft»  de  crustacés  et  dMnsectes ,  sont  d'une  plus  grande  taillt 
que  leurs  mâles.  Les  femelles  des  oiseaux  de  proie  sont  tou- 
jours supérieures  d'un  tiers  à  leurs  mâles;  d'où  vient  le  nom 
'  de  tiercelets  ^  sans  doute,  parla  raison  qu'étant  chargées  de 
la  nourriture  de  plusieurs  petits ,  elles  ont  besoin  de  leau- 
«oup  de  forcé  ^  de  courage  et  d'activité  pour  trouver  ,  alta* 
quer  et  vainci^e  une  proie  suffisante  >  tandis  que  le  mâle  p^a 
<|ue  sa  vie  stulc  k  soutenir.  Ce  qui  confirme  cette  présomp- 
tion., c'est  4|ue  cette  difTérenee  n'a  pas  lieu  dans  les  espèces 
d'oiseaux  qui  vivent  de  substances  végétales.  Si  les  femelles 
des  quadrupèdes  carnivores  ne  sontpas  supérieures  aux  ma  lés 
par  lew  taille  et  lew  force,  la  nature  leur  attribue  eh  revanche 
an  caractère  extrêmement  féroce  au  temps  de  l'allaitement. 
rUner  lionne  ,  une  tigresse  on  une  louve  avec  ses  petits ,  est 
incomparablement  plus  furieuse  et  plus  4  craindre  alors  que 
les  mâles  de  son  espèce.  Oubliant  la  foiblesse  de  son  sexe  , 
elle  combat  à  toute  outrance  ,  et  périt  plutôt  que  d'aban* 
donner  ses  petits  à  la  rapacité  du  chasjseur.  Les  femelles  des 
animaux  pacifiques  devienneot  elles-mêmes  furibondes  et  plei* 
nés  d'audace  à  cette  époque.  Cette  poule ,  si  timide  ,  se  bat 
maintenant  contre  l'homme  y  contre  le  chieâ  et  les  autres 
aniihaux  qui  veulent  ravir  sa  couvée.  ' 

Dans  les  femelles  ,  le  tissu  cellulaire  est  plus  mou  et  plus 
spongieux  que  dans  les  mâles  ;  ce  qui  arrondit  leurs  formes  , 
leat  donne  plus  d'embonpoint  et  de  beauté ,'  augmente  aussi 
Ja  flexibilité  de  tous  leurs  organes,  et  les  rend  plus  capables 
de  se  prêter  à  la  distension  de.  la  grossesse.  Leur  pouls  est 
aussi  plus  petit ,  leur  peau  plus  délicate  ,  et  leurs  couleurs 
moins  foncées  que  celles  des  mâles.  La  même  différence  se 
remarqiDe  dans  la  chevelure ,  qui  est  longue  et  flottante  aux 
femmes,  courte  et  rude  aux  hommes.  Elles  sont  d'ailleurs  pri- 
vées de  barbe  (  excepté  lorsque  le  temps  de  leurs  règles  est 
passé;  car  à  cette  époque ,  des  poils  poussent  sur  leur  visage  ;  * 
tout  leur  corps  est  glabre  et  presque  sans  poila ,  en  comparai* 


s  E  X  *35 

fon  de  cehii  de  Thomme  qui  en  est  presque  couv^rU  Chez  lef 
quadrupèdes  ^  les  poils  des  femelles  sont  plus  mous ,  c;t  d'una 
leînie  plus  claire  que  ceux  des  mâles.  Il  est  surtout  rexo^Ti» 
quable,  p^rmi  les  oiseaux,  que  les  fenielies  n'ont  jamais  que 
des  nuances  ternes  et  pâles ,  tandis  que  les  mâles  sont  ornë^ 
des  plus  éclatantes  couleurs.  Cette  infériorité  du  caractère 
des  femelles  est  une  loi  de  la  nature ,  qui  se  rencontre  dan» 
toutes  les  classes  d'animaux ,  et  même  chez  les  espèces,  où 
les  femelles  ont  une  plus  grande  taille  que  leurs  mâle«.  Il  y  e 
pareillement  une  grande  analogie  entre  les  individus  jeunet 
et  les  femelles  de  la  même  espèce  (i).  On  diroit  que  celles«ci 
sont  toujours  jeunes  par  rapport  au  sexe  masculin.  Les  qua-- 
drupèdes  et. les  oiseaux  jeunes  ont  une  coipplexion  très-sem^ 
l>lable  à  celle  des  femelles ,  par  la  mollesse  de  leurs  chairs , 
la  foiblesse  et  là  flexibilité  de  leurs  organes ,  les^ nuances  tpr-r 
nés  de  leurs  couleurs ,  la  timidité ,  la  délicatesse  ,  la  sensibi^ 
lité  commune  de  leurs  caractères.  Parmi  les  mammifères 
ruminans  et  armés  de  cornes,  quelques  femelles.,  comm^ 
celles  du  genre  des  cerfs,  en  sont  privées.  Les  brebis  en 
manquent  aussi ,  et  les  femelles  des  ruminans  qui  portent  deç 
cornes  9  les  ont  plus  foibles  que  celles  des  mâles.  Le  sanglier 
a  de  longues  défeiases  qui  sortent. ^u- dehors  de  sa  gueule  ;  la 
laie  en  a  seulement  de  petites.  On  a  remarqué  que  la  femme 
avoit  souvent  un  plus  petit  nombre  de  dei^ts^  mâche Uères  que^ 
Thomme  ;  aussi  elle  mange  communément  moins  que  lui ,  et 
préfère  les  alimens  doux ,  tandis  que  Thomn^e  qui  exercç 
beaucoup  ses  forces ,  est.o}>ligé  de  manger  davantage ,  et  sop 
instinct  lui  fait  rechercher  les  nourritures  sapjdes,  forte^  et 
échauffantes. 

Chez  les  oiseaux ,  les  femelles  des  gallinacés  ne  portent 
jamais  d'ergots  aux  jambes  (  ou  tarses  )  comme  les.  mâles  ; 
elles  ont  aussi  des  crêtes,  et  autres  membranes  de  la  têtei 
beaucoup  plus  petites.  La  femelle  du  paon  manque  de  labellp 
queue  du  mâle  ;  celle  du  faisan  n'a  pas  unie  huppe  conome  lui  ; 
la  poule  diffère  du*  coq  par  la  forme  de  sa  queue  et  par  son 
nlumaoeplus  triste  et  plus  sombre.  Dans  tous  les  oiseaux^ 
les  mâîe&rempoctent  sur  les.  femelles  par  la  beauté  du  plii- 
inage.  , 

IVlai^  c'^st  principalement  par  ta  voix  q4e  les  femelles  difr 
fèrent  aussi  des  mâles.  Chez  toutes  les  espèces  d'animaui: 
.pourvus  de  poumons,,  le  larynx  des  femelles,  est  d'une  orgar 
nisation  plus  ^ne ,  plus  délicate  que  celui  des  mâles  9  ce  q[qi 


(t)  C^t  ^i^r  icoltci  raî^oQ  qu€ile  «exe  féminin  cl  l'enfaiiçe  ^'aln^eqi 
sûevx  rccifcqciue^xi^ntt  que^^QQ  faille  s^x^mâle.^        .  ,_^ 


^36  S  E  X 

rené  lear  voit  plas  foiblê  et  phi» aiguë  (F. le  motYéix).  U 
{)arole  est  plus  haute  et  forte  k  Thomine,  ptas  tendre  et  doncé 
à  la  femme.  L'horrible  mgissemeiit  du  lion  n^est  qo^tin  ron« 
flement  assez  foible  dans  là  lionne  ;  toutes  les  femelles  de# 
^adropèdes  ont  un  dtcent  phis  sourd  et  plus  grêle  qtre  tenr^ 
Hnâles.  Cette  difiiérenee  eii  extrêmement  remarquable  parmi 
Je's  oiseaux;  car  les  mâles  chantent  seuls,  et  les  femeltes 
'  ii'bttt  que  de  petits  cris  pour  exprimer  toutes  leurs  affections. 
La  clangneur  bruyante  àes  oiseaux  d'eau  ^ur  les  mers , 
^*est,  dans  leurs  femelles^  qu'une  voix  murmui'ante  et  sourde. 
Les  concerts  nocturnes  du  rossignol  mâle  ne  sont  point 
imités  par  sa  femelle  ,  qui  est  presque  muette.  C'est  Tâmour 
qui  fait  chanter  Toiseau  ;  sa  femelle  ressent  Tamofir  et  né 
chante  point;  elle  s'occnpe  de  sa  couvée;  partout  le  sexe 
féminin  est  plus  tendre  et  plus  attaché  à  sa  famille  que  le 
sexe  masculin.  Le  mot  àt  famille  rîeât  même  àtk  moi Jœmina  , 
femme  ou  femelle  ;  car  celle-ci  est,  pour  ainsi  dire ,  toute  en-^ 
tîère  à  ses  enfans.  Ainsi  l'a  yontti  la  sage  nature;  elle  at  rendu 
les  femelles  plus  sensibles ,  elle  a  rempli  leur  complexron  de 
plus  de  douceur  et  de  mollesse  ;  elfe  leur  a  donné  le  ten- 
dre attachement ,  les  soins  ,  la  persévérance  de  Taini- 
tié  ;  elle  a  mis  dâds^  leur  zaetkt  ce»  attentions  ,  ces  préyenavi* 
ces  9  cet  esprit  de  charme  et  d^amoHr  qui  captive  tous  les 
êtres.  La  mère  est  l'essence  des  familles;  elle  leur  est  plus 
iitiie ,  plus  indispensable  que  le  père.  Aussi  la  nature  a-trcllé 
inspiré  aux  femelles  ce  teiidre  sentiment  de  ta  maternité  ^ 
{lias  puissant  que  la  vie ,  et  qui  les  rend  capables  dé  tous  les 
sacrifices  pour  leur  famille. 

Le  terme  de  l'accroissement  des  femelles  est  moins  long 
que  celui  des  mâles  ;  elles  sont  pubères  avant  eux  ;  leur  ado- 
lescence et  le  développement  de  leurs  facultés  sont  plus  pré- 
coces ;  et  quoique  plus*  froides  et  plus  aqueuses ,  plus  débiles 
que  les  mâle$,  elles  deviennent  plus  tèt  capables  d  engfenrdrer. 
11  est  vrai  qu'elles  sont  vieilles  plus  ^ romptement  aussi; 
Cette  précocité  paroit  dépend\re  de  la  petitesse  de  tètfrs  or- 
ganes qui  demandent  moins  de  temps  pour  être  formés,  et  de 
Factivaé  de  leur  système  ncrveut  ou  de  Fétertduc  de  leur  sensi- 
bilité. Toutes  leurs  fonctions  sont  plus  rapides  chez  elles  que 
dans  les  mâles ,  parce  qu'elles  sont  nàroins  fortes  et  moins 
étendues*  Comme  on  mâle  peut  féconder  plusieurs  femelles 
d'animaux^  le  nombre  de  Celles-ci  pâroft  surpasser,  en  gén^ 
tal ,  le  nombre  des  premiers  ;  car  il  y  a  pln^  de  mâles  ^ro/r^ 
gynes  (  à  plusieurs  femelles  )  que  de  femelles  polyandres  (  à 
plusieurs  mâles  ).  Dans  l'espèce  humaine  ,  en  Europe  ,  les 
sexes  sont  ii  peu  près  égaux  en  nombre  ;  tàm  il  y  a  plus  de 
emmes  que  d'hommes  en  Asie  et  dansles  pays  chauds.  VzjS^ 


s  H  A  i37 

ml  les  plante^,  le  ii6iiAre  des  organes  mâles  surpasse 
presque  toujours  celui  des  femelles  ^  parce  que  Tacte  de  \û 
fiécoivdatiott  fl^esl  pas  aussi  assuré  que  chet  les  animaux. 
CofudSAn  les  angles  GiKÉRATiON,  HBRlTAMRomtE,  OTAiAtf 

el  OvitfASES,  ViVIFAftES,  AWHàL,  VÉfiÉTAL  ,  etC  (tlUET.). 

SEY.  Espèce  de  poisson  du  genre  Gabe.  (b.) 

SETAL.  Nom  arabe  d^unc  AcKClE (^acacia fD^l.f'Egfft.^ 

pi.  52  ,  fig.*2.  )  qui  crotr  en  Egypte,  (lk) 
SEXCETTE-  Variété  de  FftOMBOT.  (b.) 
SETMERIE ,   Seymeria.  Genre  de  plantes  établi  par 

Pursh,  pour  TAfseur,  qve^'a»  ebaer¥ée  en  Ciroliné  et  qui 

se  rapproche  infiniaoent  des  Gérabws^  (b.) 
SETZA.  Nom  tliinoi^  dm  fnsit  de  rfeiiAnB.  (i.y 
SFOGL1A.  Nom  italien  iie$  PcBtmoHBCTBS.  (dssw.) 
SGHER.  Nom  de  la  GarfE  miainb  ,  dans  le  Piémonf» 

(y.)  ^ 
SGNEP  SGNtP.  Noms  ptémonmis  èekDovBLB  B£ca9^ 

SINE.  (V.) 

SGOMARO.  Nom  italien  des  Scovbres.  (besv.) 

SGUAC€0.  AtdroTand«  écrit  ainsi  lé  nom  àa  Ôvacco; 

(s,) 

SGURABOURSOT.  N^m  dit  Bwîteroil ,  dans  les  ti^ 
rîères  du  Piémont,  (y.) 

SHAGA-RAG.  C'est  le  nom  que  les  Arabes  dmoeni 
il  une  espèce  de  rallier^  dont  parle  le  docteur  Thomats  Sbaw^ 
dans  son  Voyaçc  en  Barbarie.  V.  Tarllcle  RotLiER*(v.) 

SHAGA  WA.  Nom  que  porte ,  chez  les  Papous ,  TOr-^ 
SEAU  OE  Parauis,  dit  le  Superbe,  r.  LaraoRivE.  (v.) 

SHAGG.  Nom  donné ,  par  les  Toyageurs ,  aux  Gormo^ 

RARS  9I6AUnS.  (V.) 

SHALACH.  Nom  hébreu  du  HÉROif.  (v.) 
SCHALE,  de  Kîrwan.  CiPsi  le  Scbïs«  Bitum*EOX, 
ou  le  schiste  mûmo-bUuminêu».  Ce  dlsnrîer  est  te  shaleàmd 
de  Wauon.  (lk.) 

SHALS,  SynodonHs.  Sous-genre  établi  ^pafCntier,  piMw 
quelques  Silorss  èes  rivières  d^Afrique.  Se»  caractères 
sont  :  museau  étroit;  mâchoire  inférieure  pourvue  d'un 
paquet  de  dents  très-aplaâeaî ,  latéralement  terminées  en 
crochet;  et  portées  sur  un  pédicule  flexible  ;  casqué  rude  « 
<e  prolongeant  jusqu'à  la  premrière  dorsale  ;  épines  de  la 
dorsale  et  des  pectorales  très-fortes  ;  barbiHons  pinnés. 

*     Les  PlMétonES  snHOtKmfE  ,  ME«»RAtlEUX ,  A  BCTX  ECUS- 

50RS,  HoucuETÉ ,  font  partie  de  oe  genre,  (b.) 

SHAN-HU.  Nom  chinois  d'un  Merle.  Vof.  ce  mon 

(y.) 


i38  .       S  H  E 

.  SHAN-NAW.  Nom  que  la  Pns  a  bec  rouge  porté  à  la 
Chine.  V.  ce  mot.  (v.) 

SHAP-WAGTERJE  {PêtU  paire).  Dénomination  que 
les  colops  àa  Cap  de  Bonne* Espérance  ont  imposée  an 
Taaquet  pâtre,  parce  qu'il  se  tient  dans  les  parcs  de  mon- 
tons ,  etc.  V.  ce  mot  à  l'article  Motteux.  .(v.) 

SHASYWINE  PESCHEW.  Nom  que  les  naturels 
de  la  baie  d'Hudson  ont  appliqué  à  THiaoNDELLi  bicolore. 

y.  ce  mot.  (v.)  , 
,     SHATAR  ou  SHATER.  Nom  arabe  des  Sarriettes. 

(LN.) 

SHAWIA»  Lamouronx  propose  de  donner  ce  nom  génë- 
rique  à  la  tubularia  màgniftca ,  décrite  dans  les  Transactions 
de  la  êociété  Linnéenne^  par  le  .docteur  iShaw ,  toin.  5.  Cet 
animal ,  dit-il ,  n'appartient  pas  au  genre  tubuiaire ,  le  tube 
ayant  la  faculté  de  se  contracter  et  de  s'allonger.  U  a  beau- 
coup de  rapports  avec  les  AcTraiES^et  forme  un  genre  bien 
distinct, dans  la  classe  de»  radiaires./fijt  despol.  ^flexiàL  corcUL  j 
p.  228.  (desm.) 

SHAWIË ,  Shacm-  Plante  des  (les  de  la  mer  .  du 
Sud|  qui. a  servi  à  Forstef  pour  former  un  genre  dans  la 
sy^génésie  égale  et  dans  la  famille  des  corymbifères  ,  mais 
qde  nous  nexonnoissons  d'ailleurs  nullement. 

Ce  genre  offre  pour  caractères  :  un  calice  imbriqué  ;  un 
récfspUKcle  nu;one^n^enceobloiigue,  surmontée  d'une  ai- 
grette plumeqâ^  ,  pubescente  à  sa  base.  (B.) 

SHEA-  TOULOy.  Synonyme  de  Beurre  de  Galam 
ou  Beurre  db  Bambouc.  V..  Illipé.  (b.) 

SHEFFIELDIE,  ShefJUldia.  Petite  plante  rampante^ 
de  la  Nouvelle-Hollande  ,  fort  semblable  à  la  péplide ,  qui 
forme  un  genre  dans  la  pentandrie  monogynie  et  dans  la 
famille  des  lysimacbiées. 

.  Ce'genre  a  pour  caractères:  un  calice  à  cinq  divisions  ;  une 
corolle  campanulée  ;  dix  étamines ,  dont  cinq  alternes  ,  stër 
riles  ;  un  ovaire  à  style  simple  ;  une  capsule  polysperme  il 
uiie*logeetà  ejnq  valves*. 

Ce  genre  a  été  réuni   aux  Samoles  par    R.    Brown. 

.  .  •      (bO 

SHELDRAKE.  Nom  anglais  du  Tadorhe.  (v.) 

SHELTOBRINSCHKA.  V.  Hochequeue,  (v.) 

SHELTOPUSIK  ,  SchêUopusik.  Genre  de  reptiles ,  inter- 
médiaire entre  la  famille  des  Lézards  et  celle  des  Serpetcs  ^ 
dont  les  caractères  consistent  à  avoir  un  corps  fort  allongé , 

λoint  de  pattes  de. devant,  deux  postéi'ieures  très-petites ,  ^ 
es  écailles  imbriquées. 
C'est  à  Pallas  qu'on  doit  l'établissement  de  ce  genre  et  U 


s  H  E  i39 

vSescriptîon  de  la  seule  espèce  qn^îl  contient  ;  mais  quelques 
naturalistes  pensent  que  ce  savant  a  commis  une  erreur  grave; 
qu'il  a  pris  pour  des  pieds  les  organes  de  là  génération  sail* 
lans ,  soit  toujours  et  naturellement ,  soit  momentanément 
par  une  cause  fortuite.  Ces  naturalistes  se  fondent  sur  la  place 
qu'occupent  ces  pattes ,  sur  leur  forme  et  sur  Tinutilité  dont 
elles  doivent  être  à  l'animal  ;  mais  comme  ils  n'ont  pas  de 
preuves  directes  à  fournir  en  faveur  de  leur  opinion ,  on  doit 
xroire  que  Pallas  ne  s'est  pas  trompé ,  et  regarder  le  shelto- 
,  pusik  comme  un  bipède. 

Le  corps  du  sbcltopusik  est ,  comme  on  Ta  déjà  vu  ,  fort 
allongé ,  fort  semblable  k  celui  d'un  anguis  ;  sa  couleur  est 
d'un  jaune  pâle  ;  il  est  couvert  partout  d'écaillés  imbriquées, 
an  peu  festonnées.  La  tête  est  grosse ,  couverte  de  larges 
écailles  ,  munie  de  paupières  mobiles  et  d'ouvertures  pour 
les  oreilles.  Le  museau  est  obtus  ,  les  narines  sont  bien  ou^ 
•vertes ,  et  les  mâcboires  armées  de  petites  dents. 

On  voit ,  près  de  l'anus  ,  deux  petits  pieds  défendus  par 
quatre  écailles,  et  dont  le  bout  se  divisç  en  deux  doigts 
aigus. 

Ce  reptile  habite  la  Sibérie  méridionale ,  et  plus  particu- 
lîèrenfient  les  vallées  ombragées  des  bords  du  Volga,  près 
du  Kuman.  Il  court  avec  agilité  parmi  les  herbes  et  les  buis- 
sons. Sa  longueur  est  de  près  de  quatre  pieds  ,  dont  la  queue 
fait  les  deux  tiers..  Il  a  une  ride  ou  un  sillon  de  chaque  côté 
du  corps. 

'  Daudin  range  le  sheltopusik  dans  son  genre  Seps  ,  dont  les 
autres  espèces  ont  quatre  pattes  ;  mais  cette  réunion  ne  peut 
pas  être  plus  approuvée  que  celle  parmi  les  Lézards  ,  pro- 
posée par  Gmelin.  C'est  des  Orvets  qu'il  se  rapproche  le 
plus.  (B.) 

SHEP-SHEP.  r.  l'art.  Bruant,  tome  4 .  pag.  4o2.  (v.) 

SHEPHERDIE,  Shepherdia,  Genre   de  plantes  établi 

[>ar  Nuttall ,  Gênera  of  norfh  Amencan  plantes ,  pour  placer 
'Argousier  argenté  de  Pursh.  Seslcaractères  sont  :  fleurs 
mâles  ;  calice  ^  quatre  dents  ;  corolle  nulle  ;  huit  étamines 
courtes ,  alternant  avec  huit  glandes  ;  fleurs  femelles  cam- 
panulées  à  quatre  dents  ;  ovaire  inférieur  à  un  style  et  à  un 
stigmate  oblique;  une  baie  à  une  seule  graine,  (s.) 

SHÉRARDE ,  Sherardia.  Genre  de  plantes  de  la  tétran- 
drie  monogynie ,  et  de  la  famille  des  rubiacées ,  qui  présente 
pour  caractères  :  un  calice  persistant  à  quatre  dents;  une 
corolle  infundibuliforme  k  quatre  divisions  ;  un  ovaire  infé- 
Tieur  arrondi,  surmonté  d'un  style  simple;  un  fruit  composé 
dé  deux  semences  oblongues  ,  couronnées  par  le  calice. 
Ce  genre  renferme  trois  plantes  à  feuilles  verticillées ,  II- 


lio  s  H  a 

tiëaîfiM ,  et  à  îkhh  axittairês  on  terminâtes  /dont  ane  est  eib^ 
tf  èmement  commane.  C'est  la  Shérarde  i>£S  champs,  dont 
toutes  les  feuilles  sont  TertictlMes  et  lei^  Beori  tenranales^ 
Elle  est  annuelle,  très-petît#,  et  se  trouve  par  toute  TEu- 
rope  ^ans  les  lieux  cultîrés.  Elle  fleurit  méflae  pendant  Tlii*- 
Ter.  Elle  a  beaucoup  de  rapports  st^ee  larapette  its  champs, 
et  peut  aisément  se  confondre  avec  elle. 

La  SffÉftAROC  DES  MURS  a  les  feuilles  iorales  opposées , 
ainsi  que  les  fleurs.  Elle  est  annuelle ,  et  se  troure  sur  les 
rochers,  les  vieux  murs,  dans  les  parties  mériémiales  de 
rEurope. 

La  MÉRARns  PRtrrESGEifTE  a  les  feuilles  qoatemées  éga« 
les ,  et  la  tige  frutescente.  Elle  se  trouve  dans  l'tle  de  F  Ascen* 
sien. 

La  SiriRARDE  FÉTIDE  de  Cyrillo  a  été  établie  en  titre  de 
genre ,  sous  le  nom  de  Putorie.  (b.) 

SHERàRDIA.  Ce  nom ,  qui  dérive  de  celui  de  Sbérard, 
botaniste  anglais  ,  a  été  donné  à  trois  plantes  de  genres  dif* 
férens;  i.^  par  Pontedera  ,  an  galmia  africana ,  L.  ;  a.®  par 
Vaillant,  Ehret  et  Adanson ,  à  Ats  espèces  de  Verveines, 
savoir  :  les  iferhena  orubica^  siœchad/folia ,  L. ,  ei  famaicensis  ; 
ainsi  ce  genre  est  te  même  que  le  permicuiaria  de  Moench  o« 
stàchytoipheta  de  Vahl.  3.<*  Leiroisième  shefortSa  est  celui  de 
liinnsens ,  fondé  aux  dépens  de  YoDonne  de  Tournefort ,  et 
partagé  en  deux  genres  par  Moench,  savoir:  \,^  Atrardia^ 
qui  comprend  le  o.  arvensis,  L.  ;  2.®  aspera ,  fondé  sur  le  she-' 
Tordla  tnuraUs ,  L. ,  que  quelques  auteurs  réunissent  au  ga- 
Num,  Ce  dernier  genre  est  distingué  du  premier  par  sa  corolle 
en  roue ,  par  son  stjle  à  un  stigmate  globuleux,  par  ses  fruits 
didymes ,  ohiongs  on  un  peu  arqués,  lisses  et  couronnés  de 
soies.  Adanson  réunit  le  genre  sherardia  de  Linnseus  an  genre 
asperula  du  même  auteur.  V,  Sherarde.  (ln.) 

SHERE  GillC  Nom  abyssinien  du  Rollier  a  longue 
qvzvz  ou  D'ABYSsmiE.  (v.) 

SHOADS  des  Anglais.  V.  Siifenwhn.  (ln.) 

SHOREË ,  Sharea.  (ienre  de  plantes  établi  par  Gœrtner 
pour  placer  un  arbre  de  Tlnde  à  feuilles  alternes ,  ovales, 
et  h  fleurs  disposées  en  panicules  terminales. 

Les  caractères  de  ce  genre  sont  :  calice  à  lobes  imbriqués, 
s^allongeant  et  s^élârgissant  avec  la  maturité  du  fruit;  corolle 
de  cinq  pétales  ;.  ovaire  supérieur  surmonté  d'un  style  siotr 
pie  ;  capsule  k  une  valve ,  à  une  loge  et  iiune  semence. 

Cest,  d'après  Correa,  d'une  espèce  de  ce  genre  qu'on 
rétire  le  camphré  de  Bornéo ,  bien  supérieur  k  celui  de  la 
Chine  et  an  Japon.  Le  shorée  robuste  est  figuré  pK  212  du 
3.*  vol.  des  Plantes  de  Coromaqdél,  par  Rox^burg,  (B.) 


5?  I  A  fit 

SHORTEAIX.  Jfam  iottaé  ^r  les  An^is  ;iiix  yeinies 
baleines  encore  allMtées parleur  mère,  (de&m.) 

SHRO  '  SAGGI.  KœiBpfer  dû  «pi'en  langue  jay>oiiai8e 

c'est  U  HÉRON  ALANC.  (ê.) 

SHULTZIE,  SbMkzia.  PUntede  Peo8ylvaaie,ik)rl  rap- 
prochée deaO^OLÂi'Rfis,  nais^uî,  sekMi  ftafinea^ue^  cons-^ 
tilae  seule  un  fieure  daos  la  didvnamie  angiospenme  ^  et 
dans  la  fanïle  des  pédiculaires.  Les  caractères  de  ce  gesre 
4ont  :  calioe  à  deux  4fvisîoos;  corolle  tabulée  à  deux  lérres  ^ 
la  supérieure  bifide,  TkiférieuFe  entière  ;  f«a4re  ëiamines  di- 
dynames;  un  ovaire  supérieur  à  stigmate  sessiie  ;  une  capsule 
uniloculalre.,  à  deux  valves  et  polysperme.  (ln.) 
^  SI.  Oi^  4omiei,  au  Jiqpon,  ce  nom  et  celui  4e  Kaki  ,  à 
une  espèce  dePLAQUEMlNiER  (fiiospyros  ImUi^  hmn.p  SuppL). 

,     (LN.) 

SIACRAL.  V.  rUstoire  4u  Chacal,  à  Tarticle  Cbxen. 

(s.) 

SIAGON£,5ûvan«,  Latr.,  Bonelli;  Galeriia^  Cuà^'us^ 
Fab.  Genre  d^inaectes  de  Tordre  des  coléoptères ,  section  àe$ 
peotamères»  lamille  des  carnassiers,  tribu  des  carabiques  ^ 
ayant  de  grands  raiimoris  de  forme  avec  les  cymindes  ,  les  ga^ 
lentes^  les  scanies  et  les  arisies^  autres  genres  de  la  même  tribu, 
mais  offrant  un  caractère  qui ,  dans  cette  famille  ,  leur  est 
exclusivement  propre ,  celui  d'avoir  le  menton  fixé  sur  les 
côtés,  avec  ceux <du  des^sous  de  la  tête  (la  gorge),  ou  d'être 
inarticulé.  Le  corps  de  ces  coléoptères  est  très* aplati ,  brun 
ou  noir,  avec  la  tête  grande  ;  le  corselet  pédicule ,  en  forme 
de  coupe  ou  de  cœur  sillonné ,  et  l'abdomen  ovale  ;  les  anr 
tennes  sont  presque  sétacée's ,  avec  le  premier  article  plus 
long  que  les  deux  suivans  pris  ensemble;  le  côté  intenne  des 
mandibules  o(£re  une  grande  saillie  ;  les  palpes  extérieurs 
sont  terminés  par  un  article  presque  séçuriforme  ,  <et  le  mi* 
lieu  du  bord  supérieur  du  menton  est  bidenté  ;  'les  jambes 
antérieures  ne  sont  point  dentées ^an  càté  extérieur,  ce  qui 
les  fait  aisément  distinguer  des  scarites.  On  n'a  îusqu'ici 
découvert  de  siagones  qu'au  nord  de  l'Afirlque  et  dans  la 
presqu'île  ea  de^ja  du  Gange.  Il  paroît  qu'on  les  trouve  à 
terre ,  sous  des  pierres.  Les  unes  sont  aptères,  et  telles  sont  : 
i.o  la  SlAGONE  a  pattes  fauves  ,   Siagona  rufipes (^Lair,^  Gê- 
ner. crusL^t  MIS. ,  tom.  i ,  tab.  7  ,  fig.  9  ),  ou  le  cucujusrt^pes 
de  Fabriclus  ,  trouvé  en  Barbarie  par  M.  Desfontalnes  4 
3.^  la  SlAGONE  F4JStilPÈDE,  Siogona fuscipes M  M.  Bonelli ,  et 
qu'Olivier  ,  ainii  que  M.  Savigny,  ont  recueillie  en  Egypte  ; 
les  autres  sont  ailées ,  et  telle  est  la  golérite  déprimée  (depressa) 
de  Fabricius.  Celles  qu'il  nomme  plana ,  flesus ,  bufo ,  sont 
Aa  mêmei  genre*  Voyez  la  deuxième  partie  des  Oàsefvations 


i4«  S  I  A 

eniomologiçues  de  M.  Bonelli,  dans  les  Mémoires  de  FAca^ 
demie  des  sciences  de  Turin.  li  forme ,  avec  ce  genre  et  celui 
Xencelade^  une  petite  sous-famille ,  celle  des  siagones^  et  qui 
a  pour  caractère  essentiel  :  menton  soudé  avec  la  gorge,  (l.) 

SIAGOMIË ,  Si^gonium.  Genre  d'insectes  coléoptères  de 
la  famille  des  brachëlytres ,  indiqué  par  M.  Kirby ,  dans  le 
premier  volume  de  son  Introduction  k  TEntomologie,  et  qui 
paroît  faire  le  passage  de  celui  àesojcyièieskceux  des  Ustèots  et 
desomaiiie5.Le  corps  est  long,  étroit  et  déprimé?  les  antennes 
un  peu  plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  sont  insérées  de 
chaque  côté  sous  une  saillie  pointue  et  avancée  du  devant  de 
la  tête  ,  et  de  onze  articles,  dont  le  premier  plus  grand  ;  les 
mandibules  sont  aussi  longues  que  la  tète,  étroites,  arquées, 
recourbées  et  pointues  à  leur  extrémité  ;  les  palpes  sont  fili* 
formes  ;  le  dernier  article  des  maxillaires  est  conique  et  al- 
longé ;  les  yeux  sont  globuleux  et  saillans;  le  corselet  est  plat, 
rebordé,  presque  carré,  un  peu  plus  large  en  devant;  les 
jambes  sont  un  peu  dentelées  extérieurement  ;  4es  tarses  sont 
courts  et  n^offrent  que  trois  articles  distincts ,  dont  les  deux 
premiers  très-courts  et  le  dernier  long;  ils  ne  se  replient  pas 
sur  les  jambes,  comme  ceux  des  oxyiHâs;  les  élytres  forment 
un  carré  un  peu  plus  long  que  large ,  et  recouvrent  à  peine 
la  moitié  de  Tabdomen. 

Ce  genre  a  été  formé  sur  une  seule  espèce  qui  se  trouve , 
mais  très-rarement,  en  Angleterre;  c'est  la  Si  agonie  QUA-^ 
BRICORNE,  Siagomum  quadricome^  Kirby  et  Spence,  An  In- 
trod.  to  EniomoL^  tom.  i,  pi.  i,  fig.  3.  Son  corps  a  un  peu  plus 
de  deux  lignes  de  long.  I^  est  aun  brun  marron,  avec  le& 
antennes,  les  mandibules,  les  deux  cornes  antérieures  de  la 
tête  et  les  élytres  de  couleur  plus  claire  ;  les  yeux  et  Tabdo- 
men  noirs.  M.  le  docteur  Léach  a  eu  la  compiaii|ance  de  me 
communiquer  ce  coléoptère.  (L.) 

SIAGONOTES.  Famille  de  poissons  établie  par  Dumé- 
ril ,  parmi  les  osseux  abdominaux  k  branchies  complètes.  Ses 
caractères  sont  :  opercules  lisses  ;  rayons  pectoraux  réunis  ; 
mâchoires  très-prolongées ,  ponctuées. 

Lesgenres  qui  composent  cette  famille  sont  :  Elops,  Syno- 
DON,  Megalope,  Ésoce,  LépisosiIe,  Sphyrène,  PolypterR' 
et  Scombrésoce.  (b.) 

SIALIS,  Sialis,  Genre  d^insectes,  de  l'ordre  des  névrop- 
tères ,  famille  des  planipennes ,  tribu  des  mégaloptères ,  dis- 
tingué des  autres  genres  de  cette  tribu  par  les  caractères 
suivans  :  ailes  très  en  toit  ;  antennes  simples  ;  mandibules 
sans  dentelures  ;  pénultième  article  des  tarses  bilobé  ;  point 
d'yeux  lisses. 

Les  siaiiif  que  j'avois  d'abord  nommés  semblis^  ont  été  glaft 


s  I  A  '  tii 

ces  dans  ce  dernier  genre  ou  celai  des  perles  de  Geoffroy  f 
par  Fabricius  ;    avec  les  hémérobes ,    par   Linnaeas  et  De^ 

J;éer;  mais  les  peries  n^ont  que  trois  articles  aux  tarses ,  et 
eurs  ailes  sont  couchées  horizontafement  sur  le  corps.  Les 
hémérobes  ,  sans  parler  des  difiDérences  qu'ofirent^les  partie» 
de  leur  bouche^  comparées  avec  celles  des  sialis,  ont  le  corps 
plus  allongé  ;  le  premier  -segment  du  corselet  fort  petit ,' 
non  distinct  et  carré ,  comme  dans  ceux-ci  ;  les/  articles  de 
leurs  tarses  sont  simples  ;  leurs  métamophoses  s'éloignent 
heaucoup  de  celles  des  sialis.  On  ne  confondra  pas  ces  der- 
niers avec  les  chauliodes  et  les  corydales  de  la 'tribu  àes  méga^ 
iopières ,  les  insectes  de  ces  deux  genres  ayant  les  mandi-^ 
billes  avancées  ;  trois  petits  yeux  lisses  et  les  tarses  simples. 
Les  rapMdies ,  qui  ont  quelques  rapports  avec  les  sialis ,  n'ont 
que  quatre  articles  à  tous  les  tarses. 

Les  sialis  ont  le  corps  peu  allongé  ;  le  corselet  carré  ;  les 
ailes  en  toit ,  et  dépassant  peu  l'abdomen.  Nous  n'en  con-4 
Boissons  qu'une  seule  espèce,  le  Sialis  i^oiViySialis  mger^  que 
Degéer  nomme  Jiémêrobe  aquaUque  noir ,  et  Linnseus  ,  hemero^ 
bius  lularius,  Roesel  a  donné  l'histoire  de  ses  métamorphoses  ; 
il  en  fait  une  phalène  aquaUgue.  Cet  insecte  est  d'un  noir  mat  ; 
les  femelles  ont  seulement  les  jointures  des  anneaux  de  l'ab- 
domen brunes  ;  les  quatre  ailes  sont  transparentes ,  avec 
une  teinte  de  brun ,  et  un  grand  nombre  de  nervures  noires  ; 
çUes  paroissent  un  peu  chiffonnées  ;  leur  vol  est  court  et  pe- 
sant. Degéer  a  décrit  les  organes  de  la  génération  des  deux 
sexes  ;  ils  sont  situés  à  l'anus  ,  qui  est  pbcé  au  -  dessus  du 
dernier  anneau  de  l'abdomen ,  et  a  la  forme  d'un  mamelon 
peu  élevé.  En  pressant  fortement  le  dernier  anneau  du  mâle^ 
on  voit  s'écarter  inférieurement  une  pièce  écailleuse,  faite 
en  coquille.  Immédiatement  en  dessous  de  l'anus  ,  sont  deux 
parties  charnues,  brunes ,  un  peu  élevées ,  et  au* dessous  de 
celles-ci  est  une  grosse  pièce  charnue ,  ayant  dans  son  milieu 
un  crochet  écailleux ,  petit  et  courbé.  C'est  probablement 
avec  celte  pièce  qu'il  s'accroche  à  la  femelle  dans  l'accou- 
plement. Une  autre  partie  grosse  ,  charnue  ,  blanche ,  sus-^ 
çeptible  de  gonflement ,  et  qui  a  au  milieu  un  petit  mame- 
lon ,  se  trouve  dans  l'entre-deux  de  la  pièce  inférieure ,  en 
coquille  ,  et  de  celle  dont  nous  venons  de  parler.  Elle  est  ac- 
compagnée,  de  chaque  côté  ,  d'une  petite  pièce  écailleuse,^ 
4jui  lui  sert  de  soutien. 

Le  bout  du  ventre  des  femelles  présente  ,  au  dessous  de 
l'anus  ,  deux  pièces  écailleuses ,  en  forme  de  coquilles. 

Les  ludividus  de  ce  sexe  pondent  une  prodigieuse  quantité 
d'œufs^qu'ils  arrangent  par  plaques  sur  les  feuilles  des  planter 
aquatiques.  Ces  plaques  sont  brunes  ^  oal  depuis  un  demi-* 


mU  s  I  a 

fomct  \nupL^i  nA  f^vitt  At  long  «  nr  iroe  l%ne  et  jtemie  otf 
trois  à  peu  ^rès  ic  Largeur.  Ces  erab  sost  bruns ,  d'une  figtre 
•irale  et  alleagée,  placés  perpendicalairemeni  sur  les  feuilles» 
eooime  collés  k»  «as  auprès  des  autres ,  nais  se  séparant 
»tt  moindre  attancheaient  Ik  suni  disposés  récnUèrement^ 
.  sur  des  lignes  droites,  ei.de  manière  que  ceux  de  la  seconde 
ligne  occupent  ks  inlervalles  que  laissent  entre  eux»  ceux  de 
la  première  ,  et  ainsi  de  suite.  Le  bout  supérieur  de  ces 
«Ni£i  oCfre  une  petite  partie  élargie ,  ovaie ,  nlanckâtre ,  qui 
finit  en  peinte  nousse ,  ordinairement  droite ,  quelquefois  un 
peu  inoUnée  k  rœuf. 

La  coque  des  œufs  donne  passage  i  la  lanre»  en  se  fendant 
à  Vextrémilé  siiq^neure  ,  piis  de  ia  petite  queue.  La  iarre 
tombe  dans  l'eau ,  où  eUe  doit  vivre. 

Degéer  a  ouvert  le  corps  d'une  (euaelle  dont  le  ventre ^toit 
plein  d'oBufs.  Il  a  vu  qu'ils  étoient  d'un  blanc  jaunâtre  9  con- 
fiormés  de  même  que  ceux  que  l'insecte  apondos;qu  ils  étoient 
arri^ogés ,  dans  le  ventne ,  en  deux  paquets  ou  deux  ovaires 
courts  ,  ^pliqués  l'un  contre  l'anlre,  de  façon  que  la  cour- 
Ibore  regarde  le  dessous  du  ventre.  iM  «eufii  sont  placés  à  la 
file ,  dans  un  grand  nombre  de  vaisseaux  déliés ,  flottans  et 
libres,  vers  le  bout  supérieur ,  unis  et  incorporés  au  bout 
opposé  ,  dans  un  vaisseau  plus  spacieux  >  qui  règne  soifs  le 
côté  courbe  de  obaque  ovaire.  Ces  vaisseaux ,  avec  leurs 
œufs  ,  sont  arrangés  en  lignes  courbes  et  paraHèles;  la  cour- 
bure est  dirigée  vers  l'oifgîne  de  l'abdomen ,  et  les  eeu&  j 
sont  situés  de  façon  que  leur  petite  queue  est  en  haut. 

Nous  considérerons  les  larves  dans  leur  première  jeunesse^ 
et  lorsqu'eUes  sont  sur  le  point  de  se  changer  en  nymphes. 
Vues  vers  l'époque  de  leur  naissance ,  ces  larves  ont  de  la 
ressemblance  arec  cdks  de  quelques  péikes  éphémères.  Leur 
corps  est  long ,  délié ,  et  va  en  diminuant ,  depuis  la  tété  jus«- 
qu'à  la  queue.  Leur  téie  est  grande ,  aplatie  j  de  contour 
presque  circulaire ,  marquée  en  dessus ,  de  certaines  sutures 
apparentes  ,  qui  se  voienr  aussi  dans  Tinsecte  parfait  ;  elle  a 
deux  yeux  ronds  et  noirs  ;  deux  mandibules  fortes ,  étroites , 
pointues ,  se  croisant  dans  le  repos,  et  ayant  au  côté  inteme 
trois  dentelures  pointues  ;  le  devant  de  la  tète  offre  deux  es- 
pèces d'antennes  avancées ,  filiformes ,  de  trois  articulations 
cylindriques  «  dont  la  dernière  est  terminée  par  quatre  poils  ; 
la  bouche  a  deux  barbillons  ou  antennules ,  qu'il  est  difficile 
de  distinguer. 

Le  corps  est  formé  de  douze  anneaux,  séparés  par  de  pro* 
fondes  incisions.  Les  trois  premiers  portent  chacun  une  paire 
de  pattes  ,  et  répondent  au  corselet  et  à  la  poitrine  de  l'in- 
seclie  dMéè  Les  sept  anneaux  suivans  ont^  dç  d^ique  dNé ,  ua 


s  I  A  145 

met  cyliiiâriqaë ,  tènnit)é  paf  deux  longs  pûib ,  et  en  ayant 
un  troisième  plus  long ,  près  de  la  base.  Cè^  quatorze  appen- 
dices sont  placées  sur  des  tubercules  inégaux  et  raboteux  ^ 
inclinées  en  arrière ,  flottent  dans  Teati ,  et  suivent  les  niou- 
remens  qu*y  fait  la  larve,  en  inarcbànt  ou  en  nageant.  Ceti 
filets  lai^ent  voir  ,  à  raison  de  leur  transparence ,  àes  vais- 
seaux brun&  et  tortueux ,  qui  les  parcourent  dans  toute  leur 
longueur.  Il  est  probable  que  ces  organes  jouent  un  rôle  im- 
portant dans  la  respiration  de  ces  insectes.  Les  deux  deî-nieri 
segmens  du  ventre  n'ont  pas  de  ces  appendices  branchiales  ; 
hiais  ils  ont ,  à  la  place  ,  dé  chaque  côté ,  une  doilble  tubéro- 
sité  ,  garnie  d'une  aigrette  de  longs  poils  ;  le  <!orps  ,  enfin  ^ 
est  terminé  par  une  queiie  ayant  la,  forme  d'un  tuyau  conique 
et  tronqué ,  portant  ^  son  extrémité  une  aigrette  formée  de 
ftix  poils.  Cette  queue  est  roide  ,  transnarente  «  a  de  chaque 
côté  ,  dans  sa  longueur  ^  un  vaisseau  brun  qui  est  probable- 
ment une  tracbi^e.  Ces  deux  vaisseaux  paroîs^ent  être  une 
Sontinualion  de  deux  autres  qui  parcourent  tpute  la  ipngiieur 
u  corps  ,  sur  les  côtés.  L^esiomac  est  situé  entre  les  deux 
trachées.  .     .  .         :  >  . 

Les  six  pattes  sont  grandes  à  proportion  du  volume  du 
corps  y  et  transparentes  ;  elles  ^ont  divisées  en  trois  articles 

f^rîncipaui ,  dont  le  premier  répond  a  là  cuisse ,  le  second  à 
Si  jambe  ,  et  le  ti'oisième  au  tarse.  Cette  derdièrè  pièce  est 
terminée  par  deux  longs  crochets,  mobiles ,  qui  peuvent  s'ap- 
pliquer l'un  contre  l'autre.  Les  pattes  ont  plusieurs  poils  ae 
longueur  inégale  ;  les  antérieures  sont  les  plusi  conrtes  dé 
toutes.  .  . 

La^ouleur  de  ces  petites  larves  est  transparente  ;  avec  deâf 
nuances  bradent ,  éparses  (à  et  là  ;  la  moitié  antérieure  de 
la  tète  et  les  tôtés  du  corps  sont  bnins ,  mais  le  milieu  da 
èorps  tire  sur  |e  rouge. 

Ces  jeûnes  larves  sont  fort  vives  dans  l'eau.,   y  marchent , 
étj  nagent  continuellement  par  ondulations^à  la  manière  àéi 
serjpens  ,  et  en  remuant  alors  leurs  pajttes. 

Parvenues  à  leur  juste  grandeur ,  les  larves  ont  à  peu  près 
la  même  figure. qu'elles  avoient  dans  les  premiers  temps  ; 
mais  elles  sont  longues  d'environ  huit  lignes,  la  queue  non 
comprise  ;  elles  sont  brunes  en  dessus ,  avec  des  taches  ei 
des  niarbrurës  pliis  foncées ,  et  grisés  en  dessous.  Leur  corps 
est  conique  ;  les  antennes  sont  en  âlets  coniques ,  très-délié;^ 
à  leur  extrémité,  on  sétacés,  de  quatre  articles;  les  filets 
latéraux  du  corps  sont  blancs ,  membraneux  .  flexibles,  co- 
niques ,  #e  cinc(  articles  ,  et  ont ,  daiis  toute  leur  longueur  , 
îin  vabsean  ayant  diiférentes  courbures,  jetant  plusieurs  ra- 
ihéaùx ,  et  diminuant  insensiblement  dé  diamètre ,  en  Mani 

xxxi;  10 


i4&  S  I  A. 

à  la  poiote  :  c'eâi  pcotMtabLn&«tt  «m  tiudiëe.  Les  odlîes  sotti 
gjkrmes  de  loogs  poila ,  ot  sont  très-jolies  aa  microi cope  ;  la 
qpeue  a  la  forme  d'un  filet  loDg  et  membraneax,  qpi ,  à  qael*- 
que  distance  de  sa  base ,  prend  subitement  une  figure  co*- 
i^qoe  ,  devient  ensuite  délié ,  presque  cylindrique  ,  et  se  ter- 
mine ea  pointe  mousse  ;  les'  côtés  sont  garnis  de  poils  ,  doftt 
ceux,  de  la  base  sont  plus  rapprochés  que  les  autres  ;  leur 
direction  est  un  peu  inclinée  k  la  soHace  de  la  queue  ;  l'inté- 
rieur de  cette  partie  du  corps  offre  quelques  vaisseaux  déliés 
et  tortueux;  le  tarse  est  de  deux  pièces;  la  dernière  a  au  bout 
deux  crochets,  dont  Tun  est  plus  court  que  Tautce. 

I>cgéer  a  vd  une  de  ces  larves  entrer  dansée  fourreau  vide 
£uae  larve  de  phrygane  ,  et  le  choisir  pour  sa  demeure.  Sa 
tète ,  qu'il  sépara  de  son  corps,  donnoit  encore  àt&  signes  de 
vie  au  bout  de  vingt-quatre  heures. 

Ces  larves  sont,  à  ce  quHl  paroft ,  carnassières.  Rœseldit 
que  ,  pour  se  changer  en  nymphes  ,  elles  sortent  de*  Tcau  ,  se 
rendent  sur  le  rivage  ,  s^cnfoncent  dans  la  terre  mouillée,  s'y 
pratiquent  une  cavité  spacieuse,  où  elles  se  métamorphosent, 
et  deviennent  insectes  parfaits  au  bout  de  quinze  jours,  (l.) 

SI  ALITA.  Adanson  donne  ce  noiiiaiu  genre  dîllem'a,  L.,  qui 
a  pour  type  le  sialila  dis  Malabares  ou.  diiienia  spinosa ,  L. 
C'est  sous  ce  nom  francisé  qu'on  décrit  le  genre  diiienia  dans 
ce  dictionnaire.  V.  Sialitç.  (i^n.) 

SIALITË ,  Dî^ma.  Genre  de  plaates  de  la  polyandrie 
polygynie,  et  de  lafamilie  i^  magnoiiers.,  dans  lequel  se 
range  une  douzaine  d'espèces,  .dont  trois  se  cultivent  dans, 
nps  jardins. 

Les  caractères  de  ce  genre  sont:  un  calice  à  cinq  folioles; 
cmq  pétales  ;  les  stigmates  sessiles;  des  capsules  nombreuses^ 
conniventes ,  pulpeuses  intérieurement  et  polysperaœs. 

Les  genres  Lenrdib,  aussi  appelés  Wormie  ou  Clugnie; 
elles  genres  Colbertie  et  Hibbbrtie,  en  ont  été  séparés.  V. 
ces  mots  et  ceux  Burtonic  et  CiSTOMoaPHB. 

Au  moyen  de  ces  changemens,  on  ne  trouve  que  six  es- 
pèces inscrites  dans  ce  genre,  dans  \e  Systêma natumle  de  De- 
candoUe ,  dont  les  suivantes  font  partie. 

LaSiALITE  A  GRANDES  FLEURS, D///tf/ïMiy«:w5aThtinb., a leS 

feuilles  allongées,  denticulées,  etlcspédoncutesuniflores.C'est 
un  grand  arbre  qui  croît  dansTîte  de  Java,  où  on  emploie  ses 
fruits,  qui  sont  acides,  pour  faire  de  la  limonade,  et  assaisonner 
les  mets.  Il  a  les  feuilles  lancéolées,  entières,  et  la  dge  grim- 
pante. On  le  cultive  dans  nos  jardins. 
\i^  ÇiALi'c^i^EJHTi^E,  Dfllm%4e»^^  \  TikvLfih'f  a  le^  feuilles 


s  I  A  ^^y  , 

Sf-esque  rob^s ,  largement  tentées ,  et  les  pëdoncciles  niulii- 
ores.  C'est  de  Itte  de  Ceylan  qu'elle  provient. 

La  SiALiTE  ELLIPTIQUE-,  a  les  feuilles  ovale^-elUptlqueç , 
pointues,  dentées  en  scie  ,  et  les  pédoncules  uniOores.  J%I|e 
croît  dans  les  îles  Célèbes.  C'est  un  arbre  qui  laisjse  lluôr 
des  blessures  faites  à  son  tronc  un  suc  propre  très-abondant. 
Ses  fruits  y  d'abord  acidulés ,  puis  doux,  se  mangent  crus^oil 
cuits  avec  d^  poisson.  C'est  le  songium  de  ^umphius.  (b.) 

SIAME  BLA^C.  L'un  des  noms  vulgaires  4le  la  Tuabi^ 
ït^LE  VOIMJB. ,  VoluLa^rum ,  Lion,  (dcsm.) 

SIAMIN.  Le  pentapetes  ffhœnicea  est  figuré  danà  VHoHui 
malab.  lo ,  tab  i ,  sous  ce  nom  ,  que  J.  Burmapn,  dans  son 
index  ,  écrit  sim$min.  (lîff,) 

SIAMOIS.  Espèce  de  Casse  qtf'on  cultive  à  raison  de  la 
beauté  de  ses  fleurs,  (b.) 

SIAMOISE.  Nom  d'une  espèce  de  scntenère./(pESii.) 

SIAMOISE  ou  SIAMOISJE  A  CQLLIER.  C'est  la  Na- 

TICE  GAlfRÈNE.  (DESM.) 

SIAO-KI.  Près  de  Canton,  en  Chiae ,  c'est  le  nom  d'ione 
espèce  de  Charbon  qui  sert  de  nourritare  aux  cocfapns. 
Loureiro  prétend  que  c'est  le  carduus  lanceolaius^  L.  (i^.) 

SIAQ-jUQ-HOA.  XjCS  Chinois  désioiient  par  ce  nom 
çne  plante  syngenèae  qui  fait  Tomement  le  leurs  parterres. 
Loureiro  en  donne  une  description  ;  c'est  jon  ^rysantamm 
procumbêns.  Il  paroît  qu'elle  produit ,  par  la  culture  ,  on  non»^ 
lire  infini  de  variétés  à  fleurs  blanches  o^f^Hine8,^Mimi-^ar(îes 
d^  l'une  et  de  l'autre  couleurs.,  radiées «useEiUflodculeuaQ^^ 

(LN.) 

$tAO-LAN.  Nom  chinois  de  la  Renquée,  4onft  on  retire^ 
en  Chitoe,  une  couleur  tinctoriale  Ueoe.  (b.) 

SlAO  ME.  Left  Chinoiç  donnent  ce  nom  et  celui  de  So  au 
nûllet  eifeépi  ou  pani«  (^pamcum  kaUcum  ^  L.  ).  (  lm.) 

SIAO-SIAO.  L'on  des  noms    chinois    des'  araignées, 

(DESM.) 

SIAO-TEU  et  Tsiam-teu.  Noms  chinois  d'une  espèce  de 
Haricot  {phaseolus  mungo)^  très-cultivée  en  Chine  et  en 
Cocbinchine.  (ln.) 

^I AU  LAM ,  TENG,  Nom  qu'on  dopne  k  Canton  >  ^ 
Chine,  au  Salomonia  cantonen»s ,  Lour.  C^^.) 

SIBADE.  Variété  d' Avoine,  (b,) 

SIBADILLA,  Syponj^e  eaps^gnol.  4e  cfiùdf/ia  f^yLÇfi^a» 
Me.  (ln.) 


,48  s  I  B 

SIBBALDIE ,  Siblaldia.Gtnrt  de  plantes  it  lapenl^_ 
irie  pentagynie  et  de  la  famille  des  rosacées,  dont  les  carac- 
tères consistent  en  un  calice  évasé ,  divisé  en  dix  parties,  dont 
cinq  plus  étroites;  une  corolle  de  cinq  pétales  insérés  au  ca- 
lice ;  cinq  étantiines  ;  cinq  ovaires  supérieurs  k  style  latéral , 
terminé  par  un  stigmate  simple  ;  cinq  semences  recouvertes 
par  le  calice  qui  àe  ferme. 

Ce  genre  réunit  des  herbes  à  feuilles  temées ,  à  folioles 
limplei^,  dentées  et  découpées;  k  fleurs  axillaires  et  termi- 
nales ,  quelquefois  décagynes.  On  en  compte  quatre  es<- 
pèces,  dont  la  plus  commune  est  la  SiBBAiDifi  couchée,  qui 
a  les  folioles  tridentées.  Elle  est  vivace,  et  se  trouve  sur  les 
Hauies-Âlpes  et  en  Laponie.  Ses  fleurs  sont  jaunes.  * 
Ite  genre  AMomE  s'en  rapproche  beaucoup,  (b.) 
SIBÉRITE.  Lhermina  a  donné ,  le  premier ,  ce  nom^  la 
tourmaline  apyre  rouge  de  Sibérie.  Une  variétié  fibreuse  est  fi-^ 
gurée  pi.  P.  a3  ,  n.<*  a  de  ce  Dictionnaire.  Voyez  Tourma- 

MlrfE.   (Lit.) 

SIBI.  Nom  japonais  in  ïagersArœmia  indica^  L.,  selon  ^^ 
Kaempfer^  (ln.)  , 

SIBON.  Nom  d'une  Couleuvre.  (B;) 

SIBTHOUPE,  Sibthorbia.  Plante  à^tiges  filiformes  y 
nombreuses ,  couchées  ,  velues  ,  souvent  radicantes  au-des- 
aousde  leurs  pétioles  ;  à  feuilles  alternés,  pétioléesen  cœur, 
à  sept  lobes  obtu!  et  velus  ;  à  fleurs  aiillaires ,  solitaires  y 
pédonculées,  rougeâtres,  qui  forme  un  genre  dans  la  didyna- 
mie  angiospermie  /  et  dapsia  famille  des  rhinantoïdes. 

Cegenfe  a  pour  caractères  :  un  calice  turbiné  àcinq  divisions; 
une  corolle  en  roue,  aussi  k  cinq  divisions  égales;  quatre  éta- 
mines  écartées  par  paires ,  dont  deux  plus  courtes  ;  un 
ovaire  supérieur,  surmonté  d'un  style  à  stigmate  capité  ;  une 
capsule  comprimée ,  orbiculaire. 

La  sibihorpe  est  vivace  et-  touiours  verte.  Cependant  on 
peut  la  considérer  comme  annuelle?;  car  ses  raciti^  de  deux 
ans  meurent,  après  la  pousse  des  nouvelles;  Elle  se  trouve 
dans  quelques  cantons  de  la  France  et  de  V Angleterre  ;  mais 
c'est  TEspagne  qui  est  sa  vraie  patrie.  J'ai  vu  dans  ce  royaume 
la  base  de  la  ]plupart  des  vieux  murs  exposés  au  nord  en  être 
ct>uvertè,ainsi  que  le  bord'  de  toiiteis  les  fontaines  ou  les  ruis- 
seaux qui  étoient  ombragés.  Elle  forme  sur  la  terre  ,com#e 
sur  les  pierres,  des  gazons  oui  !^spi^mpr  ^très-denses,  d'un 
vert  gai,  anaWuesà  ce,:x  de  la  Cymbal/» ihk.  On  la  cultive 
au  jardin  du  Muséum  d'Histo  >enaturelh  de  Paris. 

Deut  espèces  nouvelles  dé  c^  geirrè  som  figurée^  pi.  17^ 


SIC  i49 

ft\  177  du  bel  ouvrage  de  MM.  de  Humboldt,  Bonptand  et 
K.unm ,  sur  les  plantes  de  l'Âinërique  méridionale,  (b.) 

SIBTHORPIA.  Ce  nom,  qui  dérive  de  celui  d'un  bota- 
niste anglais,  a  été  donné  par  Linnaeus  au  genre  Sibthorpe^ 
décrit  ci-dessus,  dans  lequel  Linnaeus  ayoit  compris  le  genre 
^andta ,  et  Linnaeus  fils  le  dichflndra  de  f^orster.  (ln.) 

SIBUCAS.  Nom  du  Bois  de  Gampèche,  aux  Philippines* 
V.  BaisiLLOT.  (b.) 

SIBURATIE ,  Sibumia.  V.  Mésa.  (b.) 

SICGIRA.  Nom  que  les  africains  donnoient  ancienne-^ 
ment  k  Vanethum^  selon  Adanson  qui  écrit  dkkira^  et  Mentzet 
qui  marque  sicciria  et  scyrria  ,  d'après  Tabernœmontanus» 

(LN.) 

SICELÉOTICON.  L'un  des  noms  anciens  du  psyllium, 
des  Grecs.  F.  ce  mot.  Adai|son  écrit  sikdioiikon.  (ln.) 

SICELION,  Sicelium.  Genre  de  P.  Brown ,  qui  ne  paroit^ 
pas  différer  de  la  Tontane  d'Aublet.  (B.) 

SICILIANA.  Gesner  a  donné  ce  nom  k  Vqrjdrosœmon  ^^ 
espèce  àe  M.illev^ktvis  (^  Hypencum  andrqsamujn^  L.  ).  On 
a  aussi  écrit  cidHana  et  herba  sidliana.  (ln.) 

SICITIS.  Pierre  que  Pline  nomme  seulement  ep  disant 
qu'elle  a  la  couleujr  de  la  figue.   Elle  nous  est  inconnue» 

SIÇKI.  Nom  commun  à  plusieurs  arbres  d'Amboine  ,  fi- 
gurés par  Rumphius ,  mais  dont  il  ne  nous  fait  connoître  que 
fort  imparfaitement  la  fructification,  (b.) 

SICKINGIE,  Sickingia.  Nom  de  deux  arbres  d'Amérique» 
j|  feuilles  oblongo  -  rhomboïdes ,  dentées  à  leur  extrémité  f 
pubescentes  en  dessous,  qui  forment  un  genre,  dans 4a  pen-. 
tandrie  monogynie* 

Ce  genre  présente  pour  caractères  :  calice  à  cinq  dents  ; 
corolle  campanulée  ;  cinq  étamines  ;  ovaire  surmonté  d'un 
style  simple  ;  capsule  ligneuse,  à  deux  loges ,  à  deux  valves^ 
renfermant  des  semences  ailées,  (b.) 

SICLA.Nom  arabe  delaBsiTE  ouPoiRÉB,dans  Avicenne* 
Les  botanistes  écrivent  delà  (  beta  delà  ).  (li^O 

SICOMORE  ou  SYCOMORE.  F.  Figuier  et  Pla- 
tane, (ln.) 

SICÔURL  Nom  que  porte  i  Cayennc  le  Guit-guit  su- 
CRIER.  F.  ce  mot.  (y.) 

SICRIN.  Oiseau  d'Afrique  décrit  à  l'article  Choquart  , 
sous  le  nom  de choçuart^  mal  k proppsdit dsicrée^ au  lieii  4^ 

SlCRU^  (V.) 


i5o  S  I  D 

SICURÈL.  V.  Carai^x  trachiise.  (s.) 
SICUS.  F.  Sk^oe.  (dêsm.) 

SICYANIA.  HiU  a  doim^  ce  Aom  gënéiique  aux  portions 
idu  tema  cucurbUain^  qu'il  a  regardées  comme  formant  autant 
d'animaux  distincts,  (desk.) 

SIGYOÏDES.  Tôurnefbrt  et  Plumier  donnoient  ce  nom 
au  ^enré  quîe  Linn«u&  a  nommé  depui»  ScYCios^et  qui  comp- 
toit  au  nombre  de  ses  espèces  le  genre  seMum,  Brown^ 
Jam, ,  et  des  espèces  de  BiTïONE  ;  mais  s'il  s'est  trouvé  di- 
minué par  ces  renvois ,  il  est  augmenté  par  le  goure  drusa  de 
Decandolle  ,  que  les  boi^istes  croient  devoir  lyii  réunir. 

SICYOS.  Ce  nom  et  les  suivans,  sicys,  sicya  où  sicyon^ 
sont  des  dénominations  grecque»  attribuées  au  concombre 
Sauvage.  On  trouve  les  mêmes  noms  écrits  ^cios ,  sycia^ 
etc.  Ces  deux  noms  ,  que  nous  citons  seulement  ,  sont 
dît-on,  particuliers  aux  pepons.  F.  SicyqYde.  (tut.) 

SICYOS,  Sicyos.  Genre  de  plantes  de  la  monoécie  syn- 
^énésie  et  dé  la  famille  dés  cucurbitacées,  dont  les  caractères 
consistent  à  avoir  :  des  fleurs  mâles  et  dés  fleurs  femelles  sur 
le  même  pied ,  et  composées  d'un  calice  de  cinq  dents,  d'une 
<;orolle  mo'nopétaie  intimement'unie  avec  le  talice,  et  à  cinq 
dîvi;gions  ;  trois  étamines  à  filamens  réunis  à  léut  base,  dont 
deux  ont  les  anthères  géminées  dans  les  mâles ,  et  un  ovaire 
inférieur  surmonté  d'un  style  à  stigmate  trifide  dans  les  fe- 
melles ;  une  baie  ovale ,  acunrînée ,  petite,  hérissée  de  poils 
rudes ,  et  contenant  une  seule  semence^ 

Ce  genre  renferme  des  plantes  grimpantes  ou  sarmen- 
teusef,  à  feuilles  alternes ^  péttolées,  en  cœur,  anguleceses; 
àfleurspiortées  en  nombre  sur  des  pédoncules  courts^. 

Ou  en  compte  six  ou  sept  espèces  ,  don«  la  plus  côm^ 
mune  esf  lé  Sïgyos  anguleux  qui  a  les  fWniltets  svmpiement 
^guleuses.  H  est  annuel ,  et  se  trouve  dans  l'Amérique  sep- 
tentrionale.'X3n  le  cultive  au  Jardin  des  Plantes  de  Paris. 

Jacquin  a  figuré,  pi.  i63  de  ses  Piantœ  Jmerùianaty  une 
phmte  qu^il  rapporte  àr  ce  genre.  H  VappéHe  le  Stchos  BàC\J- 
LENT  ,  parce  qu'on  en  mange  les  fruits  qui  sont  gros  comme 
un  œuf  d'oie.  On  en  a  fait  un  genre  5ouâ  le  nom  de  Sechion. 

(B.) 

SICYPNOES;  Nom  de  Veryngium  des  Latins,  chez  les 
Daces.  (ln.) 

,  SIGYS.  r.  SiCYGS.  (LN.) 

SIDA.  Ce  nom  est  donné  par  Hippoçrate  au  pmica  (  ie  * 
grenadier.'^))  et  par  Théophraste  zvl  nymphaea   (nymphot^ 


s  IJ)  ïSi 

ûiha?"),  selon  Adatoson.  'CItticfnifiwtelfetsôbis  eè  iimi  t^^ 
Uscus  pahistris  qui  «est  'uiniîplaiit;e  èe  la  Virginie ,  natuiriiliâée 
dans  le  midi  de  TEarope.  Limiâeifs  pegapâant  cevom  co^nttte 
sans  emploi ,  s^en  «si  ^ervi  pour  déstgofer  un  'teau  gen^e  'ée 
cplantes  msrlvaoées,  qui  ^sUPaèrnUtm  de'Tonrtfcrfoit.  liy  irtfp- 
-poiioit  d'ab<n*d  cfiielqoers  eepètes  4e  ^alachm  et  de  napûut^ 
qu'il  en  a  ôtëes  'ensuite.  'Moeneh  y  rapporte  4e  solaHdra  de 
Murray ,  et  'BfiiZ'et  P^i^cm  \e  i^risiana  de  X^avaniUes.  Il  faut 
y  joindre  aussileTTio^/ip^deDiUen^  Moencb^  etc.  F.Axc»- 

-TIIXMï.  (LW.) 

SIDA-POÎJ.  Cesi  laTWcaiNiE  figurée  pi.  Sg,  vol.  6  de 

rjRTor/iw  rndldhariciis.  (b.) 

SlDE-KOfirUSI.  L'un  des  noms  japonais  du  magnolia  io^ 
mentosa ,  Wiild.  On  appelle  également  cette  plante ,  au  Ja- 
:pôn ,  kobus^  sini  ou  konfusi.  (hia.') 

SÎDENSWANTE.  Tïom  suédois  iu  Jaseua.  (v,) 

SIDÉRAMTHE ,  Sideroidhus.  Oenre  établi  par  For&teç, 
pour  placer  les  AmIellës  velue  et  pinnaïieide  de  Pùrsh, 
dont  les  réceptacles  sont  garnis  de  soies  et  non  de  pail- 
lettes? . 

Ces    deux  plantes  croissent  sur  les  bords  du  Siissouri. 

SÎDERITE.  La  mine  Ae  ferhydratée  limoneuse  (^rasen  eisen- 
siein  ) ,  est  le  plus  ordinairement  ainsi  appelée  en  Allemagne 
y.  ci-après.  (tNl) 

SIDERITE.  On  a  donné  ce  nom  k  une  substance  qui  se 
trouve  combinée  avec  certaines  espèces  de  fer ,  et  qui  rend 
ce  métal  aigre  et  cassant  à  froid.  *Bergm^nn  ayant  conStâna- 
ment  observé  que  dans  toutes  les  dissolutions  de  cette  sorte 
de  fer  dans  l'acide  sùlfurique,  il  se  faisoit  un  précipité  assez 
considérable  d'une  poudre  biancbe ,  qui  ayoit  plusieurs  pro- 
priétés du  fer  ,  et  notamment  de  donner  du  bleu  de  ^Prusse 
avec  l'acide  prussique  ,  et  de  former  de  Tencre  ^ve'c  lanoix 
de  galle  ,  mais  qui  n'étoit  point  attirable  à  l'aimant ,  crut  que 
cette  substance  étoit  un  métalparticulier,  auquel  il  donna  le 
nom  de  sidériie ,  diminutif  du  mot  grec  sideros ,  qui  signifie 
fer. 

Meyer ,  chimiste  dç  Stettin ,  reconnut  ensuite  que  cette 
substance  étoit  un  vrai  fer,  combiné  avec  l'acide  pbospho- 
rique  ,  cV'st-à-flire  un  |)bosphate  de  fer. 

'Le 'fer  doux  n'en  contient  point;  mais  celui  qu'on  retire 
des  mmes  globuleuses  de  Champagne  en  donne  environ  un 
gros  par  livre. 

Quelques  auteurs  modernes  supposent  que  cet  acide  phos- 
~]^h<yriciue  provient  de  quelques  matières  animales  contenues 


.    i5a  SIX) 

4«i)s  ces  4<p4u  ferragineiix.  Mais  la  plupart  des  mines  de 
.  {fit  globulep^es  ne  contienneai  pas  le  moindre  vestige  è% 
icprps  organisés  ;  d^ailleurs  y  les  mines  de  fer  limoneuses  propre 
ment  dites  ,  celles  qui  se  forment,  dans  les  marais  de  Sibérie» 
où  il  n'est  pas  rare  de  trouver  des  squelettes  d'animaux ,  çt 
,QÙ  9  par  conséquent,  il  devroit  y  avoir  du  phosphore  ,  don- 
nent néanmoins  le  fer  le  plus  doux  que  Ton  connoisse. 

La  nature  n'a  pas  plus  besoin  de  matières  animales  pour 
inlro4uire  l'acide  phosphorique  dans  les  minéraux  ,  qu^elle 
n'a  besoin  de  xendres  des  végétaux  pour  former  la  potasse 
des  layes,  du  feld-spath,  et  de  tant  d  antres  substances  miné" 
raies.  On  disoit  aussi  précédemment  que  la  nature  ne  pou- 
voit  former  l'ammoniaque  que  dans  les  mat}èr|es  animales  ; 
inais  on  l'a  découverte  ensuite  dans  les  végétaux  et  dans  les 
volcans.  L'expérience  et  l'observation  rompent  chaque  jour 
quelq;ie^-unes  des  chaînas  dont  Içs  méthodistes  se  plaisent  à 
charger  la  nature,  (pat.) 

SIDERITE  ou  SyDÉRITE.  Bemhardf  et  Tromsdorf 
oni  donné  ces  noms  à  un  auarz  ^leu-gnsâtré  ^  qui  a  l'aspect 
un  peu  résinoïiiê  ,  qu'on  a  confondu  avec  le  lazulke,  le 
dichroïte,  et  même  la  hauyne.  Il  se  trouve  à  Gœlling,  pays 
de  Salsbourg  ;  et  ordinairement  il  est  souillé  d^argilé  et  de 
fer  hydraté  terreux  ;  il  est  disséminé  en  masse  dans  un  gypse 
grenu.  C'est  Vazur  quarz  de  quelques  minéralogistes  al le-^ 
înands.  Wernerle  distingue,  aveo  raisqn,  du  Dichroïte. 
r.  QuARZ  Hyalin  bleu,  (ln.) 

3IDERITE3  de  Pline.  Cet  aqcjen  naturaliste  parle  dp 
çix  espèces  de  diamans ,  parmi  lesquelles  il  compte  la  sidé- 
file  ;  mais  il  paroit  que  dans  ce  nombre  il  n'y  ayoit  de  vrajs 
diamans  que  ceux  qu  il  nomme  indiens  f^i  qrabigue^^  auxquels 
il  attribue  une  dureté  qui  surpasse  celle  de  Tacier^-Quant  à 
ceux  qu'il  dit  s^  trouver  en  Macédoine  et  en  Chypre,  dans  des 
mines  d'or ,  il  est  évident  que  ce  ne  spnt  pas  de^  diamans. 
Celui  de  Chyprp  est  d'une  couleur  jaune  de  laiton  ;  celui 
^^u'il  appelle  sidérite  a  l'éclat  du  fer  poli ,  et  surpasse  tous  l^s 
jliitres  en  pesanteur  :  l'uq  et  l'autre  sont  fragiles,  et  Pline  djt' 
formellement  qu'ils  sont  d'une  nature  différente  6xk  vrai 
diamanf. 

Romé-Delisl^  croît  que  celte  sidérite  est  Itfeiç  octaèdre; 
mais  il  me  paroît  beaucoup  plus  probable  que  c  est  la  pyrite 
gu^on  nomme  pierre  d?  santé ,  et  dont  on  fait  encore  aujour- 
d'hui de  la  bijouterie ,  de  même  que  de  la  pyrite ferrugineusfi 
ou  marcassiie  jaune  ,  qui  me  paroît  être  la  substance  que 
l^line  a  nomjnée  diamant  de  Chypre. 

Le^irr  octaèdre  un  peu  brillant  ne  se  rencontre  qu'en  très- 


s  I  D  i53 

petits  cristaux ,  et  je  ne  pense  pas  qpe  {amais  on  se  soit  avisé 
de  les  monter  en  bague.  Il  y  a  d'ailleurs  une  circonstance 
qui  me  paroît  décisive  en  faveur  de  l'opinion  que  je  propose  ; 
c'est  la  pesanteur  spécifique  de  la  marcassite  blanche  on  pyiiU 
qrsenicale ,  qui  est  de  6,5a a  ,  et  par  conséquent  bien  supé- 
rieure à  celle  des  autres  substances  auxquelles  Pline  donne 
Je  nom  de  diamant.Le  véritable  ne  pèse  que  3,5So.  La  pyrite 
jaune  de  Chypre  pèse  de  4i  loo  à  i^i'j^o. 

La  pesanteur  de  la  marcassite  blanche  s^accorde  *donc 
très-bien  avec  celle  que  Pline  attribue  à  sa  sidérite  ,  tandis 
que  la  pesanteur  du  ffer  octaèdre  n'étant  que  de  4»3oo  ài^,goo, 
il  est  évident  que  la  différence  de  ces  pesanteurs  n'étoif  pas 
assez  grande  pour  que  Pline  en  eût  fait  un  caractère  distinc- 
tif  ;  au  lieu  que  la  pesanteur  de  la  marcassite  blanche  étant 
presque  double  de  celle  du  vrai  diamant,  cette  différence 
devenoit  évidente  ,  même  sans  le  secours  de  la  balance  hy- 
drostatique. La  couleur  d'acier  et  le  beau  poli  dont  cette 
marcassite  est  susceptible ,  me  semblent  3'aillenrs  prouver 
complètement  que  c  étoit  là  ce  que  Pline  entendoit  sous  le 
lîom  de  sidérite.  (pat.)  v 

jÇIDERITES.  Ce  nom ,  donné  particulièrement  à  l'oi- 
mata  a  été  employé  par  R.  Forster ,  pour  désigner  col- 
lectivement \e%f en  hydraté^  terreux^  limoneux^  des  marais^  etc., 
qpt  sont  appelés  ,  par  les  Allemands ,  raseneisenstein  ,  wieaerz , 
morasterz  et  sumpferz.  (LN.) 

SIDERITIS.  Ce  nom  .qui  dérive  duifkom  grec  du^îr, 
a  été  dpnifl ,  par  les  Grecs  et  les  Latins  j  à  plusieurs  plantes 
remarquables  par  leurs  vertus  dlétancher  le  sang  des  plaies 
produites  par  les  armes ,  et  d'opérer  leur  cicatrisation  sans 
causer  d'inflammation.  Djoscoride  ,en  décrit  trois  espices, 
sous  le  nom  de  sideritis.  Pline  les  range  avec  les  achiUea , 
dont  il  compte  six  espèces* 

La  première  espèce  de  siderîtîsy  de  Dioscoride,  est  celle 
que  l'on  npmmoit  sideritis  heraclea  :  Dioscoride  compare  ses 
feuilles  à  celles  du  marrubium  ,  les  disant  plus  longues  9  près-' 
qpe  semblables  à  celles  du  chêne  et  de  la  sauge,  quoique 

Elus  petites  et  âpres'au  toucher  ;  ses  tiges  étpient  carrées, 
autes  d'fin  pan  et  plus,  d'un  goût  assez  non,  quoiqu'un  peu 
astringent,  et  environnées,  par  intervalles,  de  quelques  ver- 
ticilles  ronds  ,  comme  cela  se  voyoit  dans  le  marrubium  ;  sa 
racine  étoit  noire. 

Cette  plante  croissoit  dans  les  lieux  pierreux;  ses  feuilles 
appliquées  sur  les  plaies  les  soudoient  sans  causer  aucune  in- 
Pammatîon.  Matthiole , ^ans  sa  détermination,  laisse  le 
choix  entre  le  y^P^  europaus^tllt  gakopsis  ladanum\  la  pre-. 


i54  S  I  D 

mièi^  phtitie  crètt  dans  les  marais  ^  et  la  Stauxième  dati$  tes 
ehaknps  arides  ;  mais  la  plupart  des  botanistes  rapportetil  ce 
premier  sidentis  à  «ne  espèce  de  cropandirte ,  et  pins  patlicn- 
lièrementam  plantes  Suivantes  :  sîderilis  stcordiàlâes  ^  hirsûta^ 
staehys ,  reôlà  ,  annua  et  herUclea  ;  on  tit^  efnc'ore  le  sahia 
sclarea^  etc. 

La  deuxième  espèce  de  sideritis ,  de  Bîoscforrid^  ,  avoit  les 
branches  menues ,  hautes  de  deux  coudées  ,  ]g)siTirti4es  de  feuil- 
les Sécoupées  coihme  celles  de  la  fougère,  c'esl-À-dire,  dé* 
coupées  ta  et  ià  sur  les  côtés  et  portées  sur  une  longue  ^iieiie  ; 
du  milieu  des  feuilles  sortoient  des  espèces  de  jets,  longs,  me<« 
nus,  qni.produisoient  de  petits  boutons  ronds  et  âpres,  Conte- 
nant une  graine  plus  longue  et  plus  dnre  que  celle  ûe  ta 
tête.  Cette  graine  «t  les  feuilles  étoient  utiles  poar  la  gué- 
^ison  des  blessures. 

'11  est  évident  quUl  ne  peut  être  question  ici  d^vae  plante 
analogue  à  la  précédente  ,  et  que  ce  n^st  ipoint  dams  k 
genre  sideritis  de^  botanistes  qu^elle  peut  étire  placée.  iEtte 
avoit  les  feuilles  ailées  «t  des  Beurs  terminales;  ce  qai  ne 
convient  guère  aux  espèces  de  sideritis  déjà  noinnées ,  parmi 
lesquelles  quelques  auteurs  veulent  retrouver  la  seconde  es- 

£èce  de  sideritis.  Ceux  qui  ont  cité  le  sanguisorba  c^ficinaUs^^ 
i. ,  ie poierium  sanguisorla ^\t. ,  ne  me  paroissent  pas  avoir 
'mieux  trouvé  ,  ainsi  que  d'autres  auteurs ,  qui  ont  fait  d'auWes 
Vapprochemens,  que  je  passe  sous  silence. 

La  troisième  |fcpèce  de  sideritis  de  Dioscoride ,  étoit  VUe- 
raclea  de  Crat^as.  Elle  croisadit  dans  les  décopûibres,  sur 
les  masures,  dans  les  vignes  ;  elle  produisoit  plusieurs  feuilles 
Yafdîcales,  semblables  à  celles  delà  coriandre  ,  et  quientou- 
'roiënt  des  tiges  hautes  d'un  pân,  lisses,  tendres,  blanchâtrefs 
'OU  rougeâlres ,  d'où  sortoit  tme  fleur  rôuge  ,  petite ,  vis- 
queuse et  amère  au  goût.  Cette  herbe  appliquée  étanchoit  le 
sang  de  toutes  espèces  de, plaies,  telles  récentes  qu^elles 
fb^erit. 

Cette  description  ne  peut  se  rapporter,  eti  son  entier,  au 
seH)phidiiria  canina^  L.,  considéré  comme  cette  espèce  de  51- 
,  déHUsàt  Dioscoride  ,  par  Matthiole ,  qui,  au  reste,n' affirme 
rren.  Elle  convient  encore  moins  au  sanicula'europœa,  et  c'est 
mékne  une  chose  étrange  queTabius  -Columna  ait  pu  le  soup- 
çoitner.  Nous  ne  pouvons  pas  non  plus  supposer ,  avec  An- 
guillara ,  Gestier,  Dodonée  ,  etc. ,  ^ue  ce  soit  notre  herbe  à 
Robert  { géranium  robertianum ^  là.) j  encore  moins  le  soli- 
dajgo  ifirginiea ,  'L, ,  réprésenté  par  Matthiole  au-deSSus  du 
texte  de  Dioscoride  qu'il  commente. 

Voilà  quels  sont  les  trois  sîderitu  de  Dioscoride,'  et  l'on 
a  pu  juger  qu^tious  étions  loin  de  les  eonnoîtrc.  Obsenronst 


s  I  p  rf55 

411e  cb€Z'  les  antf eo^  6n  appelok  «ncoifii^  ^èâéi^  d^auiî^'^ 
plantes  différentes  de  celles  que  Dioscoride  cite  ;  el  de  de 
nombre  sont:  Vhelœine  oil  parktana  ,  Yhierohatane 9  et  de 
Taveu  même  de  Dioscoride,  la  piaiite  qa'ij  somme  ackilha^ 
qu'on  désigne  aussi  par  achiUea  siderids.  Cette  plante  9  pilée 
et  appliquée ,  avoit  aussi  la  propriété  de  souder  \ts  plaies 
récentes.  Ses  tiges  fusiformes,  hautes  d'un  pan  et  plus,  étoient 
garnies  de  petites  feuilles  découpées  sur  \es  côtés  ,  comme 
es  feuilles  de  la  coriandre  ;  tWts  avoient  une  couleur  roussâ- 
tre ,  une  espèce  de  risçosité  ,  et  une  odeur  fade  ,  qui  n'étoit 
pourtant  pas  désagréable.  Cette  plante  ,  très-employée  eb 
médecine  ,  portoit  de  petits  bouquets  terminaux  et  ronds  de 
fleurs  blanches ,  incarnates  et  jaunes  ;  elle  croissoit  dans  le^ 
lieux  gras.  Cette  plante  peut  fort  bien  avoir  été  une^espèce  d^ 
HlLL£FBUlLLE  (  achilka  mbilis?\ 

Quant  aux  six  espèces  XachUlea  de  Pline  ,  la  première  est 
YachUlea  de'  Dioscoride  ,  que  nous  venons  de  décrire  ;  la 
deuxième  est  le  myriofhvHum  de  Dioscoride;  la  troisième  est 
le  premier  sidetith  de  Dioscoride  ,  ou  Vheraciea  ,  ou  Jur-^ 
culea  (  comme  on  l'a  écrit  )  ;  la  quatrième  et  la  cinquième  y 
le  troisième  dderitis  de  Dioscoride^  et  Vheraciea  de  Cralevas  ; 
enfin  ,  la  sixiènle  est  la  seconde  espèce  de  sideriiis  dé  Dîos^ 
coride. 

C'est  aux  sidentisdes  anciens  que  se  rapportent  les  dénoH 
minatioBs  suivantes  ,  égalemeirt  anciennes  :  sangUis-tiiM  9 
couda  scorpioitis  f  pamdron  de  Py|J»agore  ;  xanthopha^a  f 
huphihalmon  ,  Osihani  ^  sendinor  (  des  Égypt.  )  ;  veriumnu»^ 
oleaelér(àts  Komains  )  ;  udedoms(^  des  Africains  ). 

Chez  les  modernes  ^  le  nomr  de  siderkU  a  été  cpelfuefois- 
traduif  par  son  synonyme  iaiiïn  ferrumînairko  (Lob.)»  >*  ^' 
comwencé  ]^ar  être  appliqtté  ank  planlés  q^'on  st  ptt  sùp^- 
ser  être  les  anciens  sideriiis  ,  el  nous  les  avons  noitenées' 
presque  toutes.  On  l'a  appliqué  aussi  à  quelques  plantes  dtp 
mésie  gfcnrè  o»  à  d'autres  genres.  Par  ejéemitfe  : 

Le  siàeritls  eamlêé  de  Théllîu^  est  le  sduteBaria  gaîeri^u^' 
hua,  L. 

Le  sideriiis  latissima  de  Gesner  se  rapporte  à  ïTâerct- 
chifti  muroram ,  L. 

ijt  sidentHs  iHènspèUensiuih  de  Dàlechattipest  le  phlamis 
herbaçenti. 

Les  sideriiis  pratensis  ,  rouge  ou  jaune,  également  de  Dalc- 
ehamp  sont  les  ^i//7Âra5/a  ondontiies  et  luiea. 

Le  groupe  auquel  C.  Bauhia^  avoit  donné  le  nom  de' 
side/iiis,  comprend  des  espèces  du  genre  CRA^AumîŒ(s«fc- 


iS6  S  I  D 

riUs)  des  botanistes,  desËpiass  {skuhys)^  et  le  gahopsh 
ladanum. 

Après  Ç.  Baahin  ,  nombre  de  botanistes  ont  désigné  de^ 
^pèces  d^EpiAiRES  sous  le  nom  de  siderîûs. 

I.e  genre  sideritis^  fondé  par  ToumefbrJ,  contient  les  es- 
pèces de  sideriiis  et  de  siachys ,  L. ,  dont  la  lèvre  supérieure 
est  droite;  et  ce  genre renfermoit  le  mtxmtr  siékrUis  de  Dios- 
corîde  ;  on  y  comptoit  aussi  quelques  espèces  Shysopus. 
Linnseus ,  en  établissant  les  caractères  génériques  de  son 
sideriiis  d'une  autre  manière ,  se  trouve  l'avoir  composé  des 
plantes  qui  faisoient  partie  des  genres  sidends  ,  stachys  et 
marrubriastrum ,  de  Toumefort.  Les  botanistes  antérieurs  à 
Liinnseus  ont  placé  avec  les  sideriiis  le  Dracocephalum  canes-^ 
€cns  ,  et  Linnaeus  lui-même  ( Hort.  CiisL)  ,  avoit  mis  dans  son 
genre  sideriiis  quelques  espèces  de  phiomis  9  de  cUnopodiwn 
et  dihyplis  ;md\s  ce  genre  sideriiis  a  éprouvé  quelques  modifia 
cations.Moench  a  fait  h  ses  dépens  les  trois  genres  burgsdorfie^ 
eriostome-ei  hesiodie.  Ce  dernier  diffère  du  genre  hurgsdorfie 
et  de  celui  que  nous  citons  ci-après,par  la  lèvre  supérieure  de 
la  corolle  quiesttridentee.il  a  pour  type  \e  sideriiis  montana^ 
L.  Enfin  ,  le  genre  Empedoglia  de  Rafinesque  ,  qui  com- 
prend les  espèces  dont  la  lèvre  supérieure  de  la  corolle 
est  bifide  et  non  pas  entière,  comme  dans  les  BuaGSDpRFiES. 
V.  Crapaudine.  (ln.) 

SIDERITIS.  Cette  pierre,  mentionnée  par  Pline  ,  et 
appelée  aussi  orilis ,  avoit  fine  forn  e  globuleuse ,  ressembloit 
au  fer  et  résistoit  au  feu.  Elle  nous  est  aussi  inconnue  que  le 
sideropœcUos ,  pierre  qu'on  trouvoit  eh  Ethiopie ,  et  qui  dîffé- 
roît  seulement  du  sideriiis  en  ce  qu'il  étoil  marqué  de  points 
de  diverses  couleurs,  (ln.) 

SIDÉROCALCITE  de  Kirwan.  C'est  la  Chaux  car- 
bonates ferro-manganésifère  ou  Spath  perlé  ou  Braun- 

SPATH.  TlN  ^ 

SIDEROCHALCIS  de  R.  Forster.  C'est  le  Cuivre 
CAHEONATE  VERT  FERRUGINEUX,  dont  il  distingue  deux  sortes, 
le  terreux  et  le  scoriacé. Cette  dernière  peut  bien  être  le  cuivre 
hydraté  scoriacé,  (ln.) 

SIDÉJROCLEPTE.  Substance  nouvelle,  décauyertc  par 
Saussure  dans  une  colline  de  lave  porphy rique  du  Brisgao. 

t^.  LiMBILITE.   (pat.) 

SIDÉRODENDRE ,  Siderodendron.  Arbre  à  feuilles  ova- 
les, lancéolées,  très-entières,  lui^ntes,  pétiolées,  opposées, 
çt  à  fleurs  disposées  trois  par  trois  sur  des  pédoncules  axil- 
|aires  très  -  courts ,  qui  forme  un  genre  dans  la  tétrandrie 
fnonogynie  et  dans  la  famille  des  ri]^>iaçées. 


p.  ai 


j  .  Stiifo/i/e/^  com/nan 
3  .    Se^ti/nc*  {/'O/we/U . 


f^^.TartiieuScu^- 


s  I  D     ^  iBj 

be  genre  a  poxxr  caractères  :  un  calice  très-pietit  il  |i|uatre 
flents^  une  corolle  monapétale  hypocratériibrtne  à  long  tube 
et  à  limbe  qua^lrifide  ;  quatre  étamîoes;  un  ovaire  inférieur, 

Îrrondi^  à  3tyle  filiforme  et  k  stigmate  obtus  ;  unç  baie  à  deux 
oges  et  k  deux  semences. 

Le  sidérbdendre  est  figuré  pi.  P.  21.  Il  s^élève  à  une  assez 
grande  hauteur,  et  se  trouve  dans  les  îles  de  la  Martinique 
et  antres  voisines.  On  le  cultive  depuis  long-temps  ati  Jarditi 
des  Planter  de  Paris.  C'es^  son  boisqui  es(t  plus  particullière- 
ment  sipotlé  bois  de  fer ,  dans  les  colonies  françaises'de  TAmé- 
tique.  IJi  est  en  effet  dur  au  point  que  les'  meilleures  hachés 
se  brisent  lorsqu'on  veut  le  couper ,  surtout  quand  il  est  sec. 
On  en  fait  cependant  des  meubles  et  des  ustensiles  d'une 
grande  durée ,  en  prenant  la  précaution  de  le  travailler  pen*^ 
dant  qu'il  esi  encore  vert ,  ou  de  le  tenir  dans  Teau  jusqu'au 
montent  où  on  doit  l'employer.  V»  au  mot  Argâi^  et  au  mot 
îois  DE  PER.  (B.) 

SIDEROLAMPIS  de  R.Forstcr.  C'est  le  Fer  oligiste, 
qu'il  distingue  en  compacte  ou  comn^un ,  en  micacé  et  eà 
schisteux,  (ln.). 

SIDÉROLITE ,  Siâerolites.  Genre  de  polypiers  pierreux  j 
libres  et  en  étoiles,  à  disque  conVexe  en  dessus  et  en  dessous, 
chargé  de  points  tuberculeux ,  bordé  de  quatre  à  cinq  rayoni 
courts ,  inégaul ,  et  n'offrant  point  de  pores  bien  apparens. 

Ce  genre  est  composé  de  deux  espèces,  dont  tine  a  été 
figurée  par  Knorr  dans  son  Traité  des  Pétrification^ ,  et  l'autre 
par  Faujas  dans  son  Histoire  des  Fossiles  de  la  montagne  de  Sain^ 
l^ViTf  à  Maë$tricht.  Aucune  n'a  encore  ététrouyée  dans  l'état 
marin. 

Denysde-Montfort,  dans  sa  Conchyliologie,  établit  que 
les  sidérolites  ne  sont  pas  des  polypiers  ,  mais  des  coquilles. 
Il  en  lait  un  genre  auquel  il  donne  pour  caractères  :  coquille 
libre,  univalve ,  cloisonnée  etcellulée,  lenliculaire,  tuber^ 
culaire  sur  les  deux  sommets;  bords  carénés  et  éperonnés  ; 
ouverture  inconnue,  (fi.) 

SIDEROPiECILOS.  V.  l'article  de  la  pierre  Sidrritisv^ 
page  précédente,  (ln.) 

'j   SIDEROTITANIUM  ou  TITANGSIDERUM  dé 
Klaproih.  F.  Titane  oxvdb  FERRirÈRE.  (lw.) 

SIt)EROXYLOiy  et  SIDEKOXYLUM,  c  est-à-dJre , 
bois  defertn  grec.  Plukenet,  Diilen,  Boerhaave  etBurmann 
CAfr.,  tab.  oa),  ont  introduit  ces  dénominations  en  bola- 
iiîque ,  pour  désigner  des  arbres  exotiques  remarquables  par 
ia  solidité  de  leur  boii$,  et  qui  appartiennent  aux  genres  4i£i^- 


i58  S  I  E 

rodm^nm ,  Vaiji  :  /nwiida^  âchreb. ;  'ds^fêoph^m  «t  s^Séroxy- 
ion  9  jLino.  Ce  deroier  a  m  faire  à  ses  4ëpenfl  les  genres 
iekel^y  Adaoâ.  ;  rohtrda ,  Scop.  ;  èumeiia ,  Sw.  ;  setsalisia,  R. 
BiT. ,  ei  yoit  ^ourneiLenent  qvielqaes-uoes  de  «es  espèces  bai-* 
lottées  dans  les  genres  chrysophyllum ,  numgHiia  on  cabaUena  t 
et  dans  .<juelq9es  autres  genres  de  la  même  faflàîUe ,  ce  qai 
prouve  q»e  le  genr^  syd^roxylum  esjt  tr^-iv^li  .caractérîsié.  F, 
Argan  ei  Sydéroxyle.  (ln.) 

SIDËROXf  LOÏDëS.  Ce  genre ,  établi  par  Jacqda 
{^^xs^év.y  19,  t.  175,  f.  9)9  ^  été  aomnvé  ddtjoékmdnan  par 
y^ ,   Schr.ei>er ,  Wiltdenoiy ,  «te.  Voyti  Sidérobeiwre. 

(LN.) 

SIDION.  Synonyme  de  maUcorium ,  qui  étoit ,  chez  les 
JM9cie,ns ,  le  nom  de  V écorce de  Ifi  grenade^  employée  pour  tan- 
ner les  cuirs,  (ln.)  * 

SIDHRITINCHOP.  Nom  vulgaire  du  Pqu^lwt  fiti^ 

>      ,  (V.) 

SiD  JAN ,  Amphacandius,  Genre  de  poissons  établi  par 
Schneider  aux  dépens  des  Scares  de  Fôrskaël.  Il  se  rap- 
proche beaucoup  des  Acanthures  de  Bloch.  Ses  caractères 
sont:  mâchoire  convexe,  à  une  seule  rangée  de  petites  dents 
plates  et  deatées  le  long  de  leur  traadiant  ;  un  aignitloii 
couché  en  avant  ^c^^nt  la  nageoire  dorsale  ;  uq  aigulDon 
à  chaque  bord  des  nageoires  ventrales ,  et  le  bord  interne  at'- 
taché  à  Tabdomen  ;  corps  couvert  de  petites  écailles. 

Les  espèces  qui  eatrent  dans  ce  genre  viveiit  dan^s  la  meir 
J^ou^e  et  dans  la  mer  des  Indes,  (s.)  ' 

S1DNI;YERDE  et  AÙSTRALSAND.  C'est  un  sable 
dans  lequel  on  a  cru  trouver  une  terre  nouvelle ,  qu'on  avoit 
décorée  du  nom  de  sidn^erde ,  qui  signifie  ,  en  allemand  ^ 
terre  de  Sidney,  et  qui  rappelle  que  ce  sable  a  été  apporté 
des  Terres  Australes.  Klaprotfa  ne  l'a  trouvé  composé  que 
de  silice,  d'alumine- et  de  fer.  (ln.) 

SIDRAH.  Arbrisseau  merveilleux  que  Mahomet  a  placé 
dans  son  paradis.  Il  ne  dit  pas  à  quel  senre  il  a|)partient. 

(»•) 
SIEG.  Espèce  de  Saumon  qui  se  pèche  dans  les  nvi^e» 

de  Sibérie,  (b.) 

SIEGELERDEN.  Nom  donné,  ea  Allemagne,  ai^terr^ 

sigillées 9  aux  bols  ,    et  en  général  à  des  argiles  çtiiorées  ou 

marbrées.  Les  noms  de  siegelerde  et  slegel-der-ziege  sont  deux 

synonymes  du  même  n,om.  (ltï.) 

SIEGELLACKERZ  de  Stulz,  ou  zîegelerx.  endurci  C*esl 

le  Cuivre  oxydé  terreux  compact^  et  d'up  ro<ige  d^e  brique. 


s  I  E  iS^i 

SIEGESBEQKIA-  Ce  genre  de  plante ,  étabU  par  Lin- 
nseus  ,  et  que  plusieurs  auteurs  écrivent  sigiesberk^a  ,  çst 
consacré  àlamén^oiredePierreSié^esbeck,  botaniste  ru^se 
qui  florissoit  de  1720  à  1740,  et  qui  est  encore  Irès-rcipar- 
qqable  par  les  dogmes  sages  sur  lesquels  il  veut  que  la  bota- 
nique soit  fondée,  il  est  auteur  dé  plukieiM's^  ouvrages,  dont  un, 
intitulé  Primîiic^  fiorœ  peiropoUtam»  y  w^^-^i  I^%2i  »  ^y^^i  "^st 
cité  quelquefois. 

Moench  a  distrait  du  genre  siegesheckîç^^V es^kçe.  flosculquse 
Qs.flosculosHf  L.  )^  pour  en  faire  S09  genre  sckuhria ,  difi]éreiit 
du  schkuhria ,  Wilid.  (lîï.) 

SIEGLUNGIl^ ,  Sieglingia.  Nom  d^un  jg^re  de  plantes 
non  acbnis ,  formé  sur  le  Paturin  covc«£.  (fi.) 
..  SI£KH AS.  Les  kabitans  de  la  Sibérie  appellent  ainsi  la 
Câmaeine  dont  ils  mangent  les  fruits,  (b.) 

SIELECOLOKE.  Nom  espagnol  du  Chardonneret. 

(7) 
SIELUSSAR.  Nom  des  grasses  Anguilles,  en  Sibérie. 

(B.) 
SIENITE.  F.  Syénite.  (ln.) 

SJENOSTAVEZ.  Mot  russe  qui  signifie/awc^^nr.  C'est 
la  dénomination  que  les  Russes  du  Kolywaa  donnent  au 
pika,  qui  cQupe  Therbe  pour  sa  provision  d^hiver.  Les  mêmes 
Russes  appellent  aussi  cet  animal  kamenrmja  koschka  ,  c'cst^ 
à-dire,  chai  de  rocher;  ceux  qui  habitent  les  rives  du  Jenissea 
et  la  Sibérie  orientale  le  connoissent  sous  le  nom  de  pists^ 
chuha ,  qui  signifie  siffleur.  V.  PiKA.  (s.) 
SIENUS  et  SIÉNITE.  F.  Siényte.  (ln.) 
SIETBACK.  Nom  norwégiea  de  la  Baleinç  franche;  , 
selon  M.  Lacépède.  (desm.) 

SIETE.  L'un  des  noms  de  la  Huppk  ,  en  grec,  (s.) 
SIE-THAU-FO.  Nom  chinois  de  V urçna  lobator ,  L.  J^e 
ihaufo  est  celui  d'une  autre  espèce  du  ntême  genre  (  u^,  poly-^ 
flora  ,  Lour.  ).  (ln.) 

SIE-THOI  TSAO.  Espèce  de  sainfoin  (^Jieàysçrum  in- 
florupt\  qui  croît  aux  environs  de  Canton  en  Chine,  (ln.) 
3IEUREL.  Nom  vulgaire  du  Carai^x  trachine.  (r.) 
SIEVERSIE,  Sieoersia.  Genre  établi  par  VS^iUdeiwiw , 

Îoor  placer  une  plante  qui  a  fait  partie  de^  Ajxé^OhUfi ,  des 
^RYAS  et  des  Benoîtes.  Il  rentre  damc^lni  appeM  CÎaryo- 
PEiYJLLATE ,  par  Lamarck.  Ses  caractères  sont  :  jcaMce  à  dix 
divisions  ;  corolle  de  cinq  pétale^  ;  étamines  n.ombr^uses  ; 
germes  nombreux,  aurfnontés  d'un  )Style  vei^;  s^m^w^^  apla* 
4xes ,  terminées  par  le  style  qui  persiste. 

Cette  plante  est  originaire  du  Kamtschatka*  (9») 


i6o  S  I  F 

StFFLASSON.  Oiseau  du  lac  de  Genève  ,  que  Buffoii 
croit  être  uni  bécasseau,  (V.) 

SIFFLEUR.  On  à  donné  te  nom  de  djjleurs  aux  singés 
d'Amérique  du  genre  Sapajou,  (desm.) 

SIF  FLEUR.  Quelques  voyageurs  ont  appliqué  èétte  dé- 
nomination il  la  Marmotte  monax.  (s.) 

SI  FF  LEUR.  Epithète  donnée  au  CaKard  wingeon,  au 
Carouge  vert  et  au  Bouvreuil,  (s.) 

SIFILËT  ,  Farotia,  Vieill.  ;  Paradisea ,  haih.  Genre  de 
Tdrdre  des  OisEAtx  SVtVAiNSetde  la  famille  des  Malt^u- 
CODIATES.  F.  ces  mots.  Caradères  :  bec  garni  de  plumes 
courtes  jusqu^au-detà  du  milieu*,  grêle ,  comprimé  latéfale- 
inent,  très-droit;  mandibule  supérieure  échancrée  et  fléchie 
ver4  le  i>oul  ;.  TinférieUre  entière  et  plus  courte  ;  narines 
cachées  sous  les  plumes;  langue quatre  doigts,  trois  de- 
vant, un  derrière;  les  extérieurs  réunis  par  leUr  base;  piunies 
hypocondriales  allongées  ,  flexibles  ,  décomposées  et  très- 
hombréuses  chez  les  mâles  seuls. 

Le  Si  FILET  proprement  dit,  ou  TOisEAU  de  Paradis  iik 
SIX  FILETS  ,  Parotia  sexsetaceU^  Vieill.  ;  Paradisea  sexsetareâ , 
Lath.  ;  Paradisea  aurea  ^  Gm.  ;  Oiseaux  dorés ,  pi.  6  de  ÏHîst, 
àes*Oiseaux  de  Paradis,  Il  a  la  tête  parée  d'une  petite  huppe 
qui  s'étend  sur  le  sommet ,  un  peu  au-deli(  des  yeux;  les  plu-^ 
mes  qui  la  composent  s'élèvent  de  la  base  du  bec ,  sont 
fines ,  roides,  peii  barbues  ,  et  tellement  mélangéeà  de  noir 
et  de  blanc ,  que  T ensemble  de  ces  couleurs  présente  un 
ton  gris  perlé.  Trois  filets  noirs,  de  cinq  à  six  pouces  de  Ion-* 
gueur ,  partent  de  chaque  côté  de  la  tête  ,  se  dirigent  en  ar- 
rière ,  et  sont  terminés  par  des  barbes  plus  longues  que  les 
autres  ,  et  qui ,  en's'épanouissant ,  donnent  à  leur  extrémité 
une  forme  ovale  ;  des  plumes  noires ,  à  barbes  désunies  i 
naissent  sur  les  côtés  du  ventre  ,  recouvrent  tes  ailes  dans 
l'état  de  repos  ,  et  enveloppent  presque  en  entier  les  pennes 
de  la  queue  ;  ces  plumet ,  colorées^  de  noir ,  se  relèvent'  obli- 
quement; celles  de  la  gorge,  étroites  à  leur  origine  ,  larges* 
^  à  leur  extrémité,  sont  d'un  beau  noir  de  velours  dans  leur 
milieu  ,  et  de  couleur  d'or  changeant  en  vîolet  sur  lèsf  côtés  , 
avec  des  reflets  de  diverse^ nuances  de  vert;  derrière  la  tête 
se  trouve  une  espèce  de  collier  pareil  à  la  gorge  ;  la  queue 
est  composée  de  douze  pennes  étagées  ,  d'un  ton  de  velours' 
noir  le  plus  riche ,  le  plus  nfioelleux;  plusieurs  de  ces  pennes 
ont  les  barbes  longues,  séparées  et  flottantes  ;  le  bec  est  noir; 
l'iris  i2\une;  les  pieds  sont  noirâtres.  Longueur,  dix  à  onïè 
pouces.  Cette  espèce  se  trouve  à  la  Nouvelle-Guinée,  (v.) 
SIFOC.  La  GuEKoi^  noue  porte  ce  nom  à  Madagascar; 
V.  Dote,  (s.) 


s  I  G  161 

SIFONE  ou  SIPHOW.  Volia  donne  ce  toom  à  un 
Spare  fossile  de  Monte-Bolca ,  quMI  ne  connoît  pas  vi- 
rant dans  la  Méditerranée  et  dai^s  TAdriatlque.  (PESif.) 

SIGALINE.  C'est  le  Parkinset.  (b.) 

SIGAX.PHE  ,  Sigalphus.  Genre  d'insectes  de  l'ordre  des 
hyménoptères,  et  de  ma  famille  des  pupivores ,  tribu  des  ich- 
nenmonides.  Sejt  caractères  sont  :  une  tarière  en  forme  d'ai- 
goillon,  logée  entre  deux  coulisses  à  l'extrémité  de  l'abdomen 
dans  les  femelles  ;  abdomen  à  pédicule  ,  ne  paroissant  formé 
en  dessus  que  d'un  on  de  trois  anneaux  ;  antennes  sétacées, 
d'un  grand  nombre  d'articles  ;  lèvre  inférieure  échancrée  ; 
palpes  maxillaires  longs  ^  de  six  articles;  les  labiaux  de  quatre» 
Les  sigalphes  diffèrent  des  autres  ichneumonides  par  le 
nombre  des  articles  de  ieurs  palpes  et  par  la  composition  et  la 
forme  de  leur  abdomen  ;  vu  en  dessus,  il  semble  n'être  formé/ 
que  d'un  on  de  trois  anneaux ,  les  autres  se  trouvant  renfer- 
més en  dessous;  il  est  voâté,  presque  en  boule  allongée ,  et 
recouvert  d'une  peau  plus  ou  moins  chagrinée  ;  est  appliqué 
an  corselet  par  un  espace  assez  considérable  de  sai  largeur  ; 
sa  tarière  tfst  courte ,  conique  et  ressemble  à  un  véritable  ai- 
g;nillon  ;  les  ailes  supérieures  ont  une  cellule  radiale  et  troi^ 
cellules  cubitales,  avec  une  seule  nervure  récurrente  qui  s'in- 
sère sous  la  première  de  ces  dernières  cellules. 

Ce  genre  offre  deux  divisions  :  dans  la  première ,  Pabdo- 
men  paroît  composé  de  trois  anneaux,  dont  le  dernier  très- 
gros;  dané  la  seconde,  l'abdomen  né  semble  être  composé 
que  d'un  seul  anneau.  M.  Jurine  a  formé ,  avec  les  espèces 
de  cette  division ,  le  genre  Cuélonë  ,  Cheionus,  La  seconde 
cellule  cubitale  est  beaucoup  plus  petite  que  la  première  9 
autre  caractère  qui  distingue  ces  insectes  de  ceux  de  la  pre- 
mière division ,  où  les  deux  premières  cellules  cubit^es  sont 
presque  égales,  et  carrées.  Ce  naturaliste  réunit  ces  dernière^ 
espèces  avec  les  bracons.  A  la  première  division  appartient 
l'espèce  suivante  : 

SiGALPHE  IRRORATEUR  ,  Ctyptus  îrwrotor^  Fab.  :  Vlchneu- 
mon  noir  à  plaque  de  poUs  bruns  sur  le  ventre ,  Geoff.  Il  est  long 
de  quatre  ugnes ,  d^un  noir  mat  chagriné  ;  l'anneau  qui  parott 
terminer  l'abdomen  a  une  tacbe  formée  par  un  duvet  très- 
serré  de  poils  luis^ps,  satinés,  changeant  *à  la  lumière  ,  et 
d'un  gris  verdâtre  ou  noirâtre ,  suivant  la  position  de  l'ob- 
servateur ;  les  jambes  sont  d^un  brun  clair  ;  les  ailes  supé- 
rieures sont  en  majeure  partie  noirâtres.  Dêj^er  l'a  vu  sortir 
Ats  coques  de  la  chenille  de  la  noctuelle  psi*  On  le  trouve  dans 
les  jardins  aux  environs  de  Paris.  Il  est  plus  rare  dans  le  midi 
de  la  France  ' 

La  seconde  division  comprend  :  i.«  le  Sigalphe  ocvlé^ 

XXXI.  11 


»6a  S  I  G 

Sigalphm  oculator  ;  Ichneumon  oculalor ,  Fab. ,  h  fcm.  ;  cjogA 
Ichneumon  scabraior^  le  mâle  ;  Cynîps  inanita,  Linn.;  V Ichneu- 
mon noir  chaj^riné^à  patUs fauves  et  deux  taches  jaunes  sur  le  ventre^ 
de  Geoffr.  Cette  espèce  a  près  de  trois  lignes  de  long;  elle  est 
d'un  noir  mat  ou  peu  luisant,  chagrinée  ;  son  corselet  a  deux 
épines  à  son  extrémité  postérieure  qui  est  tronquée  ou  ridée. 
On  voit  une  petite  tache  jaunâtre  arrondie  sur  Pabdbmen , 
près  de  sa  base  et  de  chaque  côté.  Les  patt^y»nt  les  hanches 
noires;  les  cuisses  fauves;  les  jambes  et  les|Aremiers  articles 
des  tarses  d'un  jaune  pâle,  et  le  bout  des  tarses  noirâtre;  les 
ailes  supérieures  ont  leur  bord  et  le  point  marginal  noirâtres. 

On  trouve  cette  espèce  dans  les  ofeamps  parmi  les  herbes^; 
elle  se  tient  souvent  accrochée  à  une  'espèce  dWge  sauvage^ 
hordeum  murale.  * 

2.^  hfi  SiGALPHB  SANS  TACHES ,  Sigalphus  immaculatus.  Il 
n'a  guère  que  deux  lignes  de  longueur.  Il  ressemble  beaucoup 
au  précédent,  mais  son  abdomen  n'a  pas  de  taches  jaunes. 
Ses  pattes  sont  noires ,  à  l'exception  des  antérieures ,  dont 
les  jambes  sont  d'un  fauve  pâle.  Il  se  trouve  avec  le  précé- 
dent. JT.  pour  lès  autres  espèces  et  d'autres  détails ,  le  troi- 
sième volume  de  mon  Gêner.  Crust.  et  Insect. ,  et  une  mono- 
graphie de  ce  genre ,  dans  le  Recueil  des  mémoires  des  cu- 
rieux de  la  nature  de^erlin.  (l.) 

SIGâRâS.  Nom  donné ,  par  Barbot ,  Hist.  gén.  de» 
Voyages^  liv.  9,  à  un  insecte  qui  s'arrête  ordinairement  sur 
les  arbres,  et  rendjoiyp  et  nuit  un  son  fort  aigu.  Il  paroît, 
d'après  ce  qu'il  ajoute ,  que  c'est  une  espèce  de  dftale.Ch  ^ 

SIGAKË  ,  Sîgara.  V.  Corise.(l.)  ^  '^' 

SIGARET ,  Sigardus.  Genre^de  vers  mollusques  nus ,  qui 
présente  pour  caractères  :  un  corps  rampant ,  ovale ,  con- 
vexe ,  couvert  d'un  manteau  lisse ,  intérieurement  conchyli- 
fère ,  ef  qui  déborde  tout  autour  ;  une  tête  aplatie  ,  située 
sous  la  partie  antérieure  du  manteau,  çt  munie  de  deux  ten- 
tacules courts  ;  une  coquille  unîvalve  déprimée ,  subauri- 
forme,  à  spire  courte  et  peu  élevée^ à  ouverture  entière, 
très-évasée  et  plus  longue  que  large. 

Les  genres  Cryptostome  et  Testacelle  s'en  rapprochent 
infiniment. 

La  coquille  intérieure  de  ce  mollusque  étoit  connue  de- 

I)uis  long-temps.  Plusieurs  auteurs  en  avoient  parlé.  Adanson 
'avoit  figurée,  et  Linnseus  l'avoit  appelée  Aeûîc  haliaddea; 
mais  on  ignoroit  à  quel  animal  elle  appartenoit.  C'est  à 
Cuvier,quiJ['a  figurée  pi.  11  de  son  ouvrage  intitulé  le  Règne 
animal  f  distribué  selon  son  organisation ,  qu'on  doit  de  l'avoir 
.  retrouvé  et  d'avoir  établi  ses  caractères.  On  ne  sait  rien ,  au 
ï6i»Uri  de  pltiis  $v  cet  sma^l ,  qui  paroît  vivre  dans  tautes 


s  I  G  i63 

les  mers,'  puîsqa^on  trouve  sa  coqnille  dans  beaucoup  de 
lieux,  (b.) 

SIGARETIER ,  animal  da  SiGAREt.  Il  ne  diffère  de  la 
Limace  que  par  sa  petite  coquille  qu^il  porte  à  r.extrémité 
supérieure  de  son  corps,  (b.) 

SIGER.  C^est  la  voluta  rustica ,  Linn.  V,  Volute,  (b.) 

SIGESBËCK  ,  Sigeshecida,  Genre  de  plantes  de  la  syngé^* 
nésie  polygamie  superflue ,  et  de  la  famille  des  corymbifè- 
re^,  qui  a  pour  caractères:  un  calice  polyphylle  sur  une  sint* 
pfe  rangée  entourée  de  cinq  folioles  deux  fois  plus  grandes 
que  lui ,  et  hérissées  de  poils  glandulifèi^es  ;  un  réceptacle, 
garni  de  paillettes  et  portant  des  fleurons  hermaphrodites  sur 
son  disque ,  et  trois  à  cinq  demi-fleurons  femelles  fertiles  à 
sa  circonférence  ;  des  semences  anguleuses  ,  scabres ,  enven 
loppées  par  les  paillettes  du  réceptacle. 

Ce  genre ,  fort  voisin  des  Verbesitses  ,  renferme  quatre 

Idantes  herbacées  à  tiges  élevées ,  à  feuilles  opposées,  pétio- 
ées  ou  amplexicaules  ,  rudes  au  toucher ,  presque  trinerves, 
à  fleurs  pédoncûlées  ,  terminales  et  axillaires  ,    dont  font 

parties  leSlGESBECKORIEI^TAL  etleSlGESBECK  FLOSCULEUX,  le 

premier  venant  de  la  Perse,et  le  second  duPérou.  Tous  deux 
sont  vivaces  et  se  ^cultivent  au  Jardin  des  Plantes  de  Paris. 

Quant  au  sigesbeck  occidental ,  il  avoit  mal  à  propos  été 
réuni  ^  ce  genre.  Il  est  mentionné  sous  le  nom  de  Phaê* 
OsusE.  V.  Sièges  beckia.  (b.) 

SIGILLAIRE  ou  TERRE  SIGILLÉE.  Sel  ou  terre 
bolaire  qu^on  employoit  autrefois  en  médecine  ,  et  qu^on  ti- 
roit  4c  Tile  de  Lemnos,  ou  Staliinène,  dans  T Archipel.  Cette 
terre  est  en  pastilles  ou  petites  tablettes  sur  lesquelles  est 
l'empreinte  d'un  cachet  qui  lui  donne  des  vertus  imaginaires. 
V.  Argile,  (pat.) 

SIGILLINE  ,  SigUUna.  Genre  établi  par  Savigoy ,  dans 
la  classe  des  Ascidies  ,  famille  des  Tethyes.  Il  a  été  réuni 
aux  PoLYCLiNONS ,  par  Cuvier.  v  * 

Ses  caractères  sont  :  corps  commun  pédicule,  gélatineux  , 
formé  d'un  grand  nombre  de  séries  circulaires  d'animaux, 
qui  s'élèvent  en  forme  de  cône  solide,  vertical ,  isolé,  oti 
réuni,  par  son  pédicule ,  à  d'autres  cônes  semblables;  orifice 
branchial  s' ouvrant  en  six  rayons  égaux  ;  l'anal  de  même. 

La  seule  espèce  qui  compose  ce  genre  ,  provient  des  côtes 
de  la  Nouvelle-Hollande  ,  d'où  elle  a  été  rappdl-tée  par 
Pérou  ;  elle  figurée  pi.  3  de  l'important  ouvrage  de  Savigny  , 
intitulé  :  Mémoires  sur  les  animaux  sans  vertèbres.  (B.) 

SIGILLUM  ,  c'est-à-diré ,  en  latin,  cachet ,  sceau.  On  a 
donné  ce  nom ,  avec  une  épithète  particulière  ,  à  diverses 
plantes  ^  à  cau$e  de  leuie  r^ti^pc  ny^^arquée  d'impression) , 


i64    ^  SU 

cbmme  on  en'  laisMroit  en  appuyant  dessus  avec  un  cachet. 
Ainsi  le  serafdas  laUfolia  est  le  sigiUum  Salomonis  de  Césaipin, 
içn  nomme  sigillum  Marim  diverses  autres  plantes  du  même 

Snre ,  telles  que  le  setwpias  rubra  et  ses  variétés.  Le  sigillum 
ariœ  de  Dodonée,  est  le  Taminier  commun  (  Tamnuscam- 
munis)  ;  et  le  sigillum  Salomonis  de  Brunfelsius ,  Gesner ,  Tra- 
giifi^  etc.  9  comprend  leji  cowallarià pofygonaium ,  lai^olia^  ver^  . 
Ueillaiaf  vulgairement  appelés  Sceau  de  Salomon.  (ln.) 
SIGNE.  Nom  vulgaire  du  Cygne,  (y.) 
SIGNES  DU  ZODIAQUE.  On  appelle  ainsi  un  cer- 
tain nombre  de  divisions  idéales  que  les  astronomes  tracent 
far  la  pensée  sur  la  route  annuelle  du  soleil  dans  Técliptique. 
Is  recpnnoissent  ainsi  douze  signes ,  dont  chacun  occupe  , 
par  conséquent ,  la  douaûème  partie  de  Torbite ,  c'est-à-dire 
un  arc  de  oo  degrés  sexagésimaux ,  en  comptant  36o  degrés 

iiour  le  tour  entier  dé  la  circonférence.  Dans  le  temps  où 
'astrologie  pidieiaire  étoit  en  honneur ,  on  croyoit  qu'il  y 
avoit  une  influence  secrète  de  ces  signes  sur  les  destinées 
des  individus  qui  naissoiei^t  pendant  que  le  soleil  se  trou- 
Toit  dans  chacun  d'einr.  Maintenant ,  avec  plus  de  raison  ,, 
Ton  n'y  reconnott  de  rapport  qu'avec  les  températures  di- 
verses que  les  positions  successives  du  soleil  donnent  k  la 
sttrface  terrestre.   * 

Les  noms  des  douce  signes  du  zodiaque  ^-en  partant  de  i'é- 
quinoxe  du  printemps ,  et  suiyant  la  marche  du  soleil,  sont: 
le  fie/i^c  •  le  Taureau  ,  les  Gémeaux ,  le  Cancer,  le  Lion  ,  la 
Vierge^  la  Balancé^ Àe Scorpion,  le  Sa^Uaire^  le  Capricotne^  le 
Verseau  et  les  Poissons. 

Le  commencement  du  bélier  et  de  la  balance  répondent 
aux  deux  équinoœes  du  printemps  et  d^ l'automne;  celui  du  can- 
cer et  du  capricorne ,  aux  deux  solstices  d^été  et  .d'hiver.  Il  y 
a  aussi,  dans  le  ciel^  des  groupes  d'étoiles  qui  portent  les 
mêmes  noms  que  les  signes  du  zodiaque.  Us  concordoient , 
en  effet ,  avec  ces  signes  environ  trois  cents  ans  avant  Hin- 
parque  ;  mais  ils  en  sont  éloignés,  aujourd'hui,  d'environ  3o 
degrés  ,  et  ils  s^en  éloignent  sans  cesse  par  l'effet  de  la  pré- 
cession  des  équinoxes.  Voyez  pour  plus  de  détaib ,  mon  Traité 
d'astronomie.  (Biot.) 
SIGNET.  Nom  vulgaire  du  Muguet  Mlygonate.  (b.) 
SIGNIGALIOS.  Nom  que  les  anciens  Romains  don- 
noient  à  Itur  dracunadus.  V.  ce  mot.  (ln.) 

SIGNIS.  r.  CiNi ,  à  l'article  Feingille  ,  pag.  i85.  (v.) 
SIGNOC.  Crustacé  bes  Indes.  On  ignore  à  quel  genre 
il  appartient,  (b.) 
SIGUENOC.  r.  SiGNOc.  (s.) 
SIJO.  Nom  de  I'Hortensia  ,  an  Japon,  (ln.) 
SIJRO.Plante  sauvage,  des  fibres  de  laquelle  les  Japonais 


s    I  L  iC5 

tprA  des  étoffes.  On  ignore  à  (^uel  genre  elle  appartient  (e.) 

SIKISTAN ,  Mus  vagus.  Espèce  de  rongeur  du  genre  des 
Rats  proprement  dits.  V,  ce  mot,  (nssii.) 

SIKORA.  Nom  polonais  des  Mésahges.  (t.) 

SIKU.  Petit  arbre  obsenré  au  Japon  par  Kaempfer  et 
Thunberg  ,  et  qui  est  appelé  vulgairement  Ken  et  KËK]N)Xd- 
VAS.  C'jsst  VhêQefda  didds.  Les  pédoncules  de  cet  arbre  sont 
charnus  et  d'un  goAt  sucré  analogue  k  celui  de  la  poire  ;  auséi 
les  Japonais  les  mangent-ils.  (ln.) 

SIKUI  et  SNIU.  Au  J^pon,  on  désigne  ainsi  \^  pierre 
calcaire  on  phrre  à  bâtir.  (LN.) 

SIKYI.  Nom  du  Coq  en  Hébreu,  et  Sakvia  celui  de  U 
Poule,  (v,)         ^ 

SIL.  Les  Latins  donnoient  ce  nom  k  Vochra  des  Greci^ 
selon  Yitruve»  copié  par  Agricola  qui  fait  observer  que  Vochm 
des  Grecs  étoit  (aune  :  c'est  le  qu'exprime  ce  nom  mémed« 
cette  substance  terreuse.  Cependant  Théophraste,  note  deux 
espèces  â''ochra.  Tune  jaunp  et  l'autre  rouge.  On  les  trouvait 
dans  plusieurs  pays, en  Cappadoce,et  dans  Pile  de  Céa.L'o^A/^ 
^e  ce  dernier  endroit  étoit  rouge  et  le  meilleur  de  tous.  U  y 
avoit  aussi Toc^ra ^  LemnoSf  et  celui  conimunément  appelé. 
ochra  de  Sinope^  bien  qu'il  se  trouvât  en  Cappadoce  d'où 
il  étoit  transporté  à  Sinope  ,  ville  de  Pont.  Un  Grec 
pommé  Cydias,  ayant  refnarqué  dans  une  maison  incendiée 
gue  Vôchra  jaune  étoit  devçnu  royge  par  TefTet  du  feu  « 
eut  la  première  idée  de  fabriquer  de  î'ocbra  rouge  avec  de 
Vochra  jaune.  Théophraste  rapporte  les  procédés  employés 
dans  cette  fabrication.  Ils  sont  les  mêmes  que  ceux  indiqués 
par  Pline,  lorsqulon  vouloil  faire  le  rubrica  avec  Voàira,  Tbéo- 
phraste  dit  aussi  qu'on  fait  delà  terre  de  Sinope  avec  Vochrcu 

De  ce  qui  précè4e  pt  de  ce  aui  est  dit  à  l'article  sino^ 
pis ,  il  est  évident  que  les  terre^lnciennes  nommées  ochra , 
sino/ds  et  ruhrica ,  ont  la  plus  grande  analogie  entre  elles ,  que 
ee  sont  plus  particulièrement  des  ocres  (  ou  mieux  ocbres  ) 
ferrugineux.  Il  est  probable  encore  que  le  dl  étoit  aussi 
d'une  nature  analogue  ,  ou  du  moins  que  quelques-unes  des 
sortes  qu'on  en  connoissoit,  rentroient  dans  les  mêmes  subs* 
tances.  Nous  savons  que  Yitruve  et  Agricola  ne  font  aucune 
difficulté  de  prendre  le  sil  des  Latins  pour  Vochra  des  Grecs  ; 
mais  Pline  parle  du  sil  de  manière  à  ébranler  cette  opinion. 
Le  ^7,  d'après  Pline,  se4rouvoit  dans  les  mines  d'or  et  d'ar« 
gent.  Ç'étoit  une  espèce  de  limus^  de  boue  ou  de  limon.  Il  ]r 
en  avoît  de  plusieurs  sortes  :  le  sil  d' Athènes  on  Auûpie  qui 
étoit  le  meilleur  ;  le  sU  marmonn  ou  dl  marmorosum  venoit  en 
seconde  ligne,  puis  le  sil  de  file  de  Scyros  dans  l'Arcbipel  ^ 
ou  sil  scyncum.  On  apportoit  eticore  on  sil  d'AchaïCi  dont  les 


i66  S  I  L 

Îelntres  se  servoîent  pour  ombrer.  On  en  trouvolt  aussi  ei^ 
Vance ,  sUlucidum;  il  ëtoît  pareil  au  précédent ,  msRs  d'une 
couleur  moins  haute.  On  s'en  servoit  pour  donner  les  jours 
a>ix  tableaux.  Le  sil  marmorin  servoit  seulement  pour  peindre 
Lts  attaques  ou  entablemens  des  coloilnes  et  les  dessus  de  leurs 
chapiteaux  ;  c  est  à  quoi  il  étoit  très-propre  par  sa  nature  , 
qui ,  tenant  du  marbre ,  le  rendoit  capable  de  résister  à  Tac— 
l'on  de  la  chaux.  On  trouvoit  encore  du  sU  dans  les  mon* 
t.^goes  à  ao  milles  de  Rome;  mais  on  lui  faisoit  subir  la  cal- 
cination  ,  et  on  Téteignoit  dans  du  vinaigre ,  avant  de  le 
vendre.  On  Tappeloit  fil  plat  ou  ^Ipressum^  et  l'on  recon-^ 
noissôii  aisément  qu'il  étoit  altéré.  Polygotus  et  Mycon  fu-; 
rent  les  premiers  peintres  qui  usèrent  aa ne  leurs  tableaux  d« 
sil  d  Auique  ;  ensuite  on  l'employa  pour  donner  du  jour  aux 
tableaux  ;  cependant ,  d'après  la  remarque  de  Pline  ,  les 
peintres  se  servoient  pour  ombrer  ,  au  sil  de  Scyros  et  de 
celui  de  Lydie. 

Le  sil  LYdium  ou  îde  Lydie  se  tiroit  originaîrement  de  1» 
ville  de  Sarde  en  Lydie  ;  mais  on  ne  sVn  rappeloit  plus  da 
temps  de  Pline. 

Pline  fait  usage  ç^  et  là  du  mot  ochra  comme  synonyme 
de  5i7,  ce  qui  prouve  que  ces  termes  étoient  synonymes  ou  da 
moins  très  -  rapprochés  ;  ainsi ,  la  terre  jaune  qu  il  nomme 
ochra  f  il  l'appelle  également  sil  Pline  dit  encore  que  \essUi 
sont  dés  pierres  difficiles  à  broyer.  Il  nous  parott  donc  que  les 
sils  des  Latins  «ont  des  ochrcs  jaunes  et  des  ochres  brunes  ou 
terres  d'ombre ,  et  qu'ils  ne  s^appliquoient  pas  aux  ochres 
rouges.  Il  est  dans  les  choses  probables  que  le  sil  marmorin  « 
que  l'on  calcinoit  pour  l'employer  à  la  place  du  sil  plat  ou  sil 
pressumj  ou  pour  le  faire  passer  pour  tel,  étoit  aussi  une  terre 
ochreuse,  bien  que  cette  terre  calcinée  dût  être  pourpre,  puis« 
que  Pline  fait  observer,  y^arlant  de  la  céruse  brûlée  dont 
la  meilleure  s'apportoit  diRe  et  s'appeloit  céruse  pourprée^ 
fait  observer, disons- nous,qu'on  fabriquoit  â  Rome  une  céruse 
brûlée ,  en  brûlant  le  sil  marmorin  et  en  l'éteignant  dans  du 
vinaigre.  Quelques  auteurs  ont  cru  qu'il  s'agissoit  ici,  par 
céruse  brûlée,de  notre  sous- carbonate  de  plomb  grillé  et  con- 
verti en  minium  ;  mais  Pline,  qui  exppse  très-bien  la  manière 
de  faire  la  céruse  et  le  mintum ,  laisse  pressentir  que  la  cé- 
ruse brûlée  provenant  du  sil  marmorin  ne  portoit  ce  nom 
Îue  parce  qu'elle  remplaçoit  à  Rome  la  vraie  céruse  brûlée. 
1  est  évident  aussi  qu'il  n'a  pas  voulu'parler  de  l'ocbre  rouge^ 
obtenu  par  la  calcination  de  l'échre  jaune/ 

Quelques  auteurs  ont  dit  que  l'bchre  de  Sarde,de  Pline,  se 
tiroit  de  l'île  de  Sàrdaigne  ,  mais  Terreur  est  évidente  ;  car, 
si  cela  eût  été,  on  ne  Tauroit  pas  nommé  siiljdium,  sil/^dieih 


s  I  L  1B7 

Le  sU  calciné  i^eqdployoit  en  médecine  9  sans  donte  comme 

terre  absorbante,  (ln.) 
SILAGOl^^S.  Barrère  a  décrit  le  premier,  sous  ce 

nom ,  dans  so^^Hfe/r^  de  la  France  équinoxiale ,  le  coutari  de 

la  Guyane  ,  belHR'e  qui  est  le  coutarea  speciosa  d'Ailblct|  et 

le  poiilandia  hexandra  de  Jacquin.  (LN.) 

SILAGO  de  Gaza.  V.  Çelago  de  Pline,  (ln.) 
SILAGURIUM.  C'ei|t,  dans  Romphiiis,  TAbutilon  k 

FEUILLES  RÉTUSES.  (b.) 

SILAUS.  ff  Le  silaus  croit  ordinairement  le  long  des  itiis- 
seaux  qui  ne  tarissent  point,  et  il  aime  le  gravier.  Cette  berbe 
est  baute  d^une  coudée ,  et  ressemble  beaucoup  à  ÏMpium 
(Ache).  On  la  mange  bouillie  de  la  même  manière  que  l'o/u- 
5a^m(MACER0N),  et  ainsi  préparée,  elle  est  très-bonne  con- 
tre les  accidens  qui  surviennent  à  la  vessie.  »  Plin. ,  liv.  a6 , 
chap.  8.  ^ 

Anguillara  nomme  pour  le  silaus  de  Pline  le  sium  angusU^ 
folium^  L.  ;  Gésalpin  cite  le  phellandrium  aquaticum^  et  C. 
Bauhin  présente  avec  doute  le  peucedanum  silaus  ^  h.  Ces  trois 
opinions  ont  chacune  leurs  partbans.  Adanson  penche  pont 
celle  de  Gésalpin  ;  Toqmefort  paroit  être  de  celle  dfe  Bau- 
hin ;  il  a  même  appelé  le  peucedanum  silaus^  et  d'autres  espèces 
d|i  même  genre,  silaum^  manière  d^écrire  le  nom  de  silausj  qui 
est  fréquente  dans  les  anciens  auteurs.  Linnaeus,  en  nommant' 
silaus  cette  espèce  ie  peucedanum j  n'a  fait  que  suivre  Topinioci 
de  C.  Bauhin.  Il  nous  semble"  qu'Ang^Ulara  est  plus  près  de 
la  vérité,  (ln.) 

SILBACUM  des  anciens.  V.  Psyllicm.  (ln.) 

SILBËR.  Nom  allemand  de  PAr^gent;  V,  pour  la  sy- 
nonymie allemande  des  minerab  de  ce  métal,  l'article  Ar- 
gent, (ln.)  * 

SILBER-ARSENIK  de  Karsten.  C'est  1' Argent  anti- 

VONIAL  FERRO-ARSENIFÈRE.  (LN.) 

SILBERBLENDE  de  Stutz  et  de  Gmelin.  C'est  une  va- 
riété de  zinc  sulfuré  mêlé  accidentellement  avec  de  l'argent. 

(LN.) 

SILBERBRANDERZ  de  Gmelin.  C'est  une  argUe feuil- 
letée on  schiste  bitumineux ,  qui  contient  de  l'argent.  (LN.) 

SILBERBRAUNEISENSTEIN  des  mineurs  alle- 
mands. C'est  le  Minerai  de  fer  hydrate  brun  terreux  , 
lorsqu'il  contient  de  l'argent,  (ln.) 

SILBERERZ  des  Allemands,  c'est-à-dire;  mine  d'ar- 
gent. On  trouve  indiqués  sous  ce  nom ,  dans  divers  ouvrages 


i6i8  S  I  L 

furé  aigre  ( sûff.  sehaoartes ,  Gerhard  et  autres )  1 4.* l'argent 
bîsmuthifère  (àfismustiches  silbererz ,  KJapr.  )  ,  etc.  (LK.) 

SILBëRERZDACH.  L'un  ips  noms  allemands  daBis- 
MtJTH  natif,  selon  Reoss.  (ln.)  j|^. 

SILBERFEDERERZ.  Synonyme  a^Hnd  de  la  min6 
d'argent  en  plame;  c'est  TArtimoine  sulIMI  capillaire* 

(LU.) 

SILBERGILDE  de  quelque  minéralofiûstes  allemands. 
C^est  an  fer  hydraté  terreux ,  mêlé  accidentellement  d'argent. 

(LN.) 

SILBERGLAKZ  (  amni  édatant  en  allemand  ).  Stotz 
donn^ce  nom  au^/om5  smfuré,  très-riche  en  argent.  Gmelin 
et  Renov^anz  ont  désigné  par  cette  n^tme  dénot^mination  le 
cuior^ vitreux  ar^entfftre.  (LN.) 

SILBERGLANZERZ  des  Allemands.  Cest  TARGEin- 
SULFURÉ  A IGHE,  également  nommé  sMergias9sil6erglaserz.(tT^*^ 

SILBËRGLIMMER  des  Allemands.  Cest  le  Mica  ar- 

Gtî^TlN.  (ln.) 

SfLBERKIES.  Le  cuiorepyrHeux  argentifère ,  et  quelque- 
fois le  fer  argentifère ,  ont  été  ainsi  désigoés  par  quelques 
minéralogistes  allemands ,  au  nombre  desquels  sont  Stutz , 
GmeHnet  de  Born.  (ln.) 

SILBERLEBERERZ  des  Allemands.  C'est  FAntimoine 

StLfURÉ    CAPILLAIRE.  (LN.) 

SÏLBERLETTEN  de  Gmelîn.Cest  une  Argile  argen- 
tifère, (ln.) 

SILBëRMALIN.  Dans  les  mines  de  Hongrie  ,  c'est 
r  Argent  noir  ou  l' Argent  ai^timonié  sulfuré  noib,  (ln.) 

SILBERSCHWARZE.  V.  Argent  antimonié  sulfuré 
noir,  (in.)* 

SILBERSPATH.  GmeUn  a  désigné  ainsi  une  variété  de 
chaux  fiuaiéç^  d'un  blanc  grisâtre,  (ln.) 

SILD.  Synonyme  de  Zild.  (b.)  • 

SILDQUAL.  M.  Lacépède  rapporte  ce  nom  norwégien  i 
la  Baleine  norbcaper  de  son  tiisiciredes  Càacés,  (desm.) 

SILÈNE.  J'ignore  quel  rapport  les  naturalistes  ont  pu 
trouver  entre  le  vieil  ivrogne  qui  prenoit  soin  de  l'éducation 
de  Bacchus,  et  un  misérable  quadrupède  de  l'Amérique  ,  qui 
semble  être  toujours  souffrant,  toujours  triste  et  languissant. 
Sébâ  nomme  silène  le  paresseux  ou  l'aï  (Jtraâypus  tridactylus^ 
Linn.  )  ;  et  Klein,  qui  le  range  parmi  les  singes,  l'appelle 
simiapersonata,  Linnseus  a  donné  au  singe  ouanderou  le  nom 
de  simia  silenus.  (  V»  OuANDEROU.  )  Il  est  vrai  que  la  plupart 
des  divinités  champêtres  de  F  ancienne  mythologie  étoient 
tirées  des  aiimaux.  Les  Faunes,  les  Satyres,  le  dieu  Pan,  etc., 
étoient  peut*étre  des  singes  que  la  superstition,  compagne 
des  illusions  poétiques,  et  de  1  ignorance ,  avoit  déifiés.  Les 


s  I  L  169 

Lémures  étoîent  des  cbauYe-soaris,  destette-chèvres  et  autres 
jtnjmaax  nocturnes;  comme  les  Tritons»  les  Naïades,  les 
Sirènes ,  représentoient  des  veaux-marins  et  des  poissons. 
Dans  les  siècles  d^innocence  9  toute  la  nature  est  animée  aux 
regards  de  Thomme  ;  Tarbre  a  sa  Dryade  tuiélaire  ;  le  fleuve 
a  son  dieu  qui  verse  ses  eaux  de  son  urne  étemelle  ;  la  colline 
a  ses  Satyres  ;  la  forêt  ses  Faunes  ;  le  hameau  ses  dieux  rus- 
tiques. Dans  les  âges  de  lumière ,  la  natui;e  mieux  connue 
ne  présente  plus  à  Tesprit  ces  aeréables  mensonges;  un 
triste  mécanisme,  remplace  ce  que  Tes  anciens  aimoient  voir 
produit  par  ées  esprits  divins,  dansTombre  du  mystère.  C'est 
ainsi-  que  la  science  ,  qui  nous  désabuse  des  belles  fables  de 
la  poésie  ,  peut  éclairer  et  instruire  ;  mais  elle  ne  peut  pas 
,  toujours  comme  elle  enchanter  les  cœurs.  (  yirey.  ) 

SILENE.  Cette  plante  de  Théophraste  est  rapportée  par 
Lobel ,  d'après  Aldrovande,  au  fychm's  syhesins,n.'*  4»  de 
Clusius  ,  Hisp.  p.  340  ,  que  C.  Bauhin  (  Pinax)  considère 
comme  synoyme  de  son  fychnis  syhesiris  viscosa ,  n.^  5  ,  qui 
est  le  siiene  muscipuia^  L. 

Cette  plante  est  donc  le  type  du  genre  silène  de  Linnseus  9 
dont  les  nombreuses  espèces  désolent  les  botanistes  qui 
veulent  lès  caractériser  avec  soin.  Ce  genre  a  en  Qutre  beau- 
coup de  rapports  avec  le  cacuhalus  ;  aussi,  depuis  Lini^seus  9 
les  botanistes  et  Linnseus  lui-même ,  ont  ôté  du  genre  sUene 
6n  y  ont  placé  des  espèces  de  cucuhahis  et  de  fychnis ,  le 
saponaria  porrlgens  ou  hagenia  de  Mœnch ,  etc. 

A^anson  divise  le  genre  silène  en  deux  :  le  premier  con- 
tient le  silène  muscipiaa  et  toutes  les  espèces  à  capsules  tri- 
valves  et  à  six  créneiures  1  et  les  fleurs  en  épi  ou  en  panicule; 
le  deuxième  est  Vatocion  où  rentrent  le  sUene  orchidea ,  Ait.  ^ 
et  les  espèces  qui  ont  une  capsule  h  six  ou  huit  créneiures 
et  les  fleurs  encorymbe  seulement.  V.  Silené.  (ln.) 

SILÈNE.  K  Satyre,  (l.) 

SILÈNE.  M.  Proust  avoit  donné  ce  nom  à  TUrane.  (ln.) 

SILÈNE,  Silène,  Genre  de  plantes  de  la  décandrie  tn* 
gynie  et  de  la  famille  des  caryophyllées ,  dont  les  caractères 
consistent  :  en  un  calice  tubuleux ,  ventru,  à  cinq  dents;  une 
corolle  de  cinq  pétales  onguiculés ,  à  lame  souvent  bifide  et 
toujours  munie  à  sa  base  mférieure  de  deux  app^lices  en 
forme  de  dents  ;  dix  étamines  ;  un  ovaire  supéri  jp|  ovale  , 
surmonté  de  trois  styles  à  stigmates  simples  ;  une  caplule  à 
trois  loges ,  s'ouvrant  au  sommet  en  cinq  ou  six  valves. 

Ce  genre ,  extrêmement  voisin  des  Cucubales,  renferme 
des. plantes  plus  ou  moins  visqueuses ,  à  feuilles  opposées  et 
à  fleurs  solitaires  ou  réunies,  qui  ne^ffèrent  des  cucubales 
que  par  la  présence  des  écailles  qui  ferment  les  fleurs.  On  en 


I^o  S  I  Tj 

compte  plus  de  cent  cinquante  espèces,  la  plupart  d^Europe; 
et  qui  se  divisent  en  quatre  sections ,  aaroir  : 

1.^  Les  silènes  à  fleurs  solitaires  et  latérales,  parmi  lesquels  les 
plus  communs  sont  : 

Le  Silène  ANGLAis,qui  est  hérissé  de  poils,  dont  les  pétales 
sont  entiers,  les  fleurs  droites,  les  fruits  recourbés,  pédon- 
cules et  alternes.  11  est  annuel  et  se  trouve  dans  les  champs 
à  blé.  Sa  fleur  est  blanche  et  peu  remarquable.  • 

Le  Silène  a  cinq  plaies  a  les  pétales  entiers ,  presque 
rofKis  ;  les  fruits  droits  et  alternes.  Il  est  annuel^et  se  trouve 
dans  les  marnes  endroits  que  le  précédent.  Chacun  de  ses 
pétales  a  une  tache  d^un  rouge  de  sang. 

Le  SiLÉNÉ  6AUL0IS  a  les  fleurs  presque  en  épis  unilaté- 
raux ,  les  pétales  entiers  et  les  fruits  droits.^Il  est  annuel,  et 
se  trouve  dans  les  champs  sablonneux ,  sur  le  bord  des  che- 
mins. 

a.^  Les  silènes  à  fleurs  latérales  et  réunies  plusieurs  ensemble, 
dont  font  partie  : 

Le  SiLÉNE  PENCHÉ  qui  a  les  pétales  entiers ,  les  fleurs  uni- 
latérales et  pendantes ,  la  panicule  penchée.  Il  est  vivace ,  et 
se  trouve  dans  les  prés  montagneux,  les  friches  les  plus  arides. 
Le  SiLÉNÉ  FRUTIQUEUX,  a  les  pétales  bifides,  la  tige  frutes- 
eentef  les  feuilles  larges ,  lancéolées,  et  la  panicule  des  fleurs 
trichotome.  11  est  vivace  et  se  trouve  en  oicile.  11  s'élève  à 
trois  ou  quatre  pieds. 

Le  SiLÉNÉ  GÉANT  a  les  pétales  bifides,  les  feuilles  radi- 
cales contournées  et  obtuses,  les  fleurs  presque  verticillées. 
^11  se  trouve  en  Afrique ,  et  s'élève  à  huit  à  dix  pieds.  11  est 
Kisannuel.  \ 

"'  3.^  Les  silènes  dont  les  fleurs  sont  placées  dans  la  dichotomie 
^^  tiges  ^  tels  que  : 

Le  SiLÉNÉ  CONIQUE. qui  a  le  calice  conique,  garni  de. trente 
stries,  les  feuilles  molles  et  les  pétales  bifides.  11  est  annuel, 
et  se  trouve  très-abondamment  dans  les  plaines  arides ,  sur 
le  bord  des  chemins ,  dans  les  pays  sablônneui. 

Le  SiLÉNÉ  BACCIFERE  a  le  calice  pendant,  renflé ,  uni,  la 
capsule  colorée  et  les  rameaux  écartés.  *11  est  vivace  et  se 
trouve  dans  les  lieux  humides ,  sur  le  bord  des  fossés ,  dans 
les  bois  Mrécageux. 

Le  StflhÉ  NOGTiFLORE  a  le  calice  à  cinq  angles,  la  tige 
dichotome  ,  et  les  pétales  bifides.  Il  est  annuel,  et  se  trouve 
dans  les  terrains  secs,  dans  les  clairières  des  bois.  11  ne  fleurit 
que  le  soir. 

Le  SiLÉNÉ  ATTRAPE-MOUCHE  a  les  pétalcs  bifides ,  la  tige 
dichotome ,  les  fleurs  4pillaires,  sessiles,  et  les  feuilles  gla- 
bres. Il  est  vivace  et  se  trouve  dans  les  parties  méridionales 


s  I  L  171 

3e  rEurope,  aux  lieux  montagneux  et  secs.  Il  laisse  fluer 
une  plus  grande  quantité  de  substance  visqueuse  que  les  au-*, 
très,  de  sorte  que  les  mouches  et  autres  insectes  qui  se  po- 
sent sur  ses  tiges,  s^  prennent  comme  dans  de  la  glu. 

4.^  Les  silènes  dont  les  fleurs  sont  terminales  ,  où  il  faut  dis* 
tîneuer  : 

Le  SiLÉNÉ  ARMÉRiÀ  qui  a  les  fleurs  réunies  en  faisceau  v 
les  feuilles  supérieures  en  cœur  ,  glabres ,  et  les  pétales  en* 
tiers.  Il  est  annuel  et  se  Irouve  dans  les  champs,  sur  le  bord 
des  chemins.  Ses  fleurs  sont  rouges  et  d'un  aspect  agréable. 

Le  SiLÉiiÉ  DES  ROCHES  a  les  Heurs  droites,  les  pétales 
émarginés  ,  les  Calices  cylindriques  et  les  feuilles  lancéolées. 
Il  est  bisannuel  et  se  trouve  sur  les  montages  arides  et  sur 
les  rochers  les  moins  garnis  de  terre. 

Le  SiLÉNÉ  SAXIFRAGE  a  la  tige  presque  uniflore  ,  les  pé- 
doncules de  la  longueur  de  la  tige ,  les  feuilles  glabres ,  les 
fleurs  hermaphrodites  et  femelles,  et  les  pétales  bifides.  U 
est  vîvace  et  se  trouve  sur  les  montagnes  calcaires.  Ses  fleurs 
sont  ronges  en  dessous.  C'est  une  jolie  petite  plante. 

Le  SiLÉNÉ  SANS  TIGE  est  sans  tige  et  a  les  pétales  émar- 
ginés. Il  est  vivace  et  se  trouve  sur  toutes  les  montagnes  al-- 
pines  de  l'Europe ,  où  il  forme  de  petits  gazons  serrés  fort 
agréables  lorsqu'ils  sont  en  fleurs.  Il  prend  une  tige  lorsqu'on 
le  cultive  dans  les  jardins,  (b.) 

SILER.  Nous  avons  vu  /  à  l'arlicle  seseli ,  ce  que  c'éloît 
que  le  siler  des  anciens.  Chez;  les  modernes,  ce  nom  appar- 
tient spécialement  à  une  espèce  de  laser  (laserpitiutn  siler^  L.) 
indiquée  dans  les  vieux  ouvrages  de  botanique,  sous  les  déno- 
minations de  siler  montanum  ,  UgusUcum ,  s.  siler  montanum  ; 
iigusk'oum  çugd seseli  officinarum  ,  etc.;  et  en  français  par5«r- 
motUain^  traduction  abrégée  du  premier  nom  latin. 

On  trouve  aussi  dans  ces  mêmes  ouvrages  quelques  autres 
plantes  oinbellifères  nommées  siler;  par  exemple^le  peuceda^ 
num  silaus^  L,  ^  des  seseli  ^  etc, 

Rivin,  Gaertner  ipCrantz,  Moench  et  Sprengel ,  ont  fait 
du  laserpiiîum  siler  et  de  quelques  autres  espèces  de  laserpi* 
iîum^  un  genre  siler ,  caractérisé  par  le  fruit ,  qui  est  marqué 
de  neuf  sillons  arrondis,  et  privé  des  quatre  ou  c*nq  mem- 
branes ou  ailes  qui  s'observent  dans  les  fruits  des  vrais  îaser^ 
piWum.Ce  caractère, qui  ne  paroîl  pas  se  trouver  dans  toutes  les 
espèces  de  siler  de  Crantz,  a  engagé  Mœnch  à  rapporter  une 
partie  de  ce  genre  de  Crantz  au  laserpiUum. 

C.  Bauhin  prét«nd  que  le  nom  de  siler  est  déduit  de  silis^ 
qui  dérive  de  sUi  ou  seli ,  noms  que  les  anciens  donnoient 
aussi  à  leurs  seseli,  et  notre  L.  Siler  n'a  reçu  ce  dernier  nom 
qu'à  cause  de  l'emploi  qu  on  fait  de  $t$  graines  9  le  même 


«7^  S  I  L 

qae  celai  qae  les  anciens  faisoient  des  (raines  de  leor  $Uef  on 
seulL 

On  trouve  dans  Piîne  la  citation  d'an  siler  en  arbre  ^ 
qui  est  très-dîfTérent  da  si^eren  usage,  qoi  étoit  une  herbe  ; 
quelques  auteurs  ont  présumé  ou  bien  ont  cra  qu'il  s'agissoit 
àa  fusain^  ou  de  la  hourgène  ou  du  marsaulL  (w!) 

SILER,  iS'iZfr.  Genre  établi  par  Gasrtner»  sur  le  Laser 
A  FEUILLES  d'ancholie  ,  mais  non  adopté,  (r.) 

SILEX  (  Silex  ^  Brong.  ;  Silicium  os^dé  impur ,  Bens.  ).  Les 
substances  minérales  que  Ton  comprend  sous  ce  nom  ont  le 

Î^liis  grand  rapport  avec  le  quarz  par  leurs  caractères  et  par 
eur  nature,  excepté  qu'elles  ne  sont  pas  aussLpures,  qu'elles 
se  présentent  sans  forme  régulière,  et  que  leur  tissu  est  gros- 
sier et  le  plus  souvent  compacte*  Les  silex  sont  non  moins 
répandus  que  le  quarz,  et ,  comme  lui,  présentent  mille  as* 

tects  différens  et  des  passages  multipliés  qui  unissent  toutes 
is  variétés  du  silex ,  non-seulement  entre  elles ,  mais  aussi 
avec  celles  du^uarz  et  celles  4a  jaspe.  Les  exemples  en  sont 
tellement  nombreux,  qu'on  voit  les  minéralogistes  qui  se  aont 
les  premiers  occupés  de  la  classification  des  pierres,  embar- 
rassés de  savoir  s'il  falloit  distinguer  ou  bien  réunir  en  une 
seule  espèce  les  silex,  les  quarz  et  lesfaspes,  et  chaci;n  s'est 
décidé  selon  son  opinion.  Mais  faisons  observer  que  cette 
classification  devient  indifférente  ,  du  moment  que  l'on  est 
^b^igé  de  laisser  ces  minéraux  auprès  les  uns  des  autres  ;  ainsi 
donc,  qu'on  lés  réanisse  avec  Romé-de-risie  et  Haliy ,  ou 
qu'on  les  sépare  ,  ainsi  que  l'ont  fait  j»resque  tous  les  mioé^ 
ralogistes,  il  n'y  a  aucun  inconvénient  à  redouter.  Nous  pen- 
sons cependant  qu'il  y  a  plus  d'avantage  à  diviser, parce  que, 
lorsque  des  substances  analogues  pour  la  nature  se  présen* 
tent  sous  des  aspects  très-différens  qui,  dans  l'usage  vulgaire, 
ont  mérité  de  leur  faire  donner  des  noms  connus  de  tout  le 
monde,  il  y  auroit  trop  d'inconvéniens  à  introduire  de  nouvel- 
les dénommatîons.  Ainsi,  que  V opale  soit  on  silex  résinite  ou  ui| 
quarz  résinite,  ou  de  la  silice  hydratée ,  il  n'en  est  pas  moins 
évident  que  c'est  l'opale  ^  et  que  l'on  sera  entendu  par  tout  le 
monde,  lorsqu'on  la  nommera  par  son  vrai  nom,  plutôt  que 
par  $es  noms  scientifiques,  si  sujets  à  varier  par  suite  de  nou- 
velles découvertes  chimiques.  On  peut  néanmoins  allier  ces 
deux  systèmes  par  la  nomenclature  binôme»  c'est-à-dire,  en 
désignant  ces  minéraux  par  deux  noms  :  le  premier  seroit 
cdiui  de  l'espèce ,  et  le  second  le  nom  vulgaire  de  la  pierre. 
Ainsi,  on  pourroit  dire  quarz-agathe ,  quarz-jaspe ,.  silex- 
opale  ,  etc.,  et  c'est  le  système  adopté  par  plusieurs  auteurs. 
Ces  observations  ont  été  nécessaires  à  présenter  ici;  car 
les  variétés  de  silex  ont  reçu  des  dénominations  si  diverses , 


s  I  L  173 

qu'on  auroit  été  dssez  embârrassi  ji  se  égarer  leor  groupé 
et  k  comprendre  pour  qooi ,  4ans  ce  Dictionnaire ,  beaucoup 
de  ces  variétés  ont  été  décrites  sous  kur  nom  vulgaire  avec 
mi  renvoi  à  leur  nom  scientifique  ;  par  exemple ,  aux  mot& 
Agate,  GALcÉDoiffE  ,  etc. ,  où  existent  les  renvois  3i  Quàrz- 
AGATE.  Ce^^endant  à  ce  dernier  article  on  ne  traite  pas  de 
ces  pierres,  fixais  on  est  renvoyé  à  Farticie  silex,  et  Ton  y  est 
prévenu  que  toutes  lés  variétés  d'agate  et  du  silex  propre- 
ment dit ,  soAt  comprises  sous  le  nom  de  quarz  ag^the  par 
M.  Haiiy,  qui  en  fait  la  seconde  division  de  son  espèce  çuarz^ 
Rappelons,  à  l'appui  de  ces  explications  et  pour  la  facilité 
des  recherches  dans  ce  Dictionnaire,  les  divisions  de  l'espèce 
quarz  par  M.  Haiiy.  Ce  sont  celles-ci  : 

L  QuARZ-HYALiN ,  qui  cst  décrit  à  l'article  Quarz. 

II.  Quarz  -  agathe  ,  qui  se  subdivise  en  quatre  sections  : 
^,  Formes  :  concrétUmné  \  solide ,  creux ,  enhydre. 

B.  Qualités  de  la  pâte  et  accid^ns  de  lumière  ;  calcédoine^  car^ 
naline ,  prose  (  cnysoprase  )  ,  •verl-ohsmr  (  V.  quarz-hyalin 
vert  obscur  ),  c^oyan/ (-f^.  quarz-hyalin  chatoyant  ),/iyiv-* 
moque  (  ou  la  pierre  à  fusil  ) ,  molaire  (  ou  la  pierre  k  meu- 
les ; ,  grossier  (ou  homstein). 

C.  Mélange  de  matières  diversement  colorées  :  quarz-agaûie 
onyx  (  agathe  onyx  et  jaspe  égyptien  ) ,  panaché ,  ponctué 
(  jaspe  sanguin  ) ,  dendritique. 

D*  Aspect  entièrement  terreux  :  çuarz.  -  agaie  nectiquc ,  cacho* 
hng^  calc^ère^  àrgiiijère  -  schistdùie  (V,  jaspe  schisteux)»  côn^ 
crâiomtè  Ihermsgène  (  F.  quarz  concrétionné  ). 

III.  QUARZ-RÉSIMITE,  hfdrophone^  opalin  (l^opale),  gira-^ 
soli  commun ,  suhlidsanî  (  ménihte  ). 

IV.  .QuARZ«JASV!É  qui  ne  comprend  que  les  jaspes  propre* 
ment  dits.  V.  k  l'article  Jaspe. 

Y.  QuAItZ-PSEUDOMORPHiQUE  qui  «st  OU  hyalin  (  V,  quar? 
hyalin  pseudomorphique  ) ,  ou  agatin  comme  le  silex  gros- 
sier (  F.  silex  corné  ci-après),  ou  résinite  (  V.  ci-après  silex 
pseudomorphique  >  §•  4* 

D'après  ce  tableau,  il  est  aisé  de  s'apercevoir  qu'il  nous 
reste  à  connottre  la  deuxième  et  la  troisième  division  et  une 
partie  de  la  cinquième  ;  c'est  ce  que  nous  allons  faire ,  mais 
nous  exposerons  d'abord  les  caractères  des  silex. 

Les  silex  se  trouvent  en  masses  ,  ou  en  cailloux ,  ou  en 
veines  ,  sans  formes  déterminées.  Ils  n'ont  jamais  la  contex- 
tiire  vitreuse,  ni  de  formes  régulières.  Ils  sont  infusibles  au 
chalumeau ,  ne  font  pas  effervescence  avec  les  acides ,  et  le 

Jlus  souvent  ils  étincèllent  vivement  sous  le  choc  dfi  briquet, 
ueur  cassure  est  conchoïde ,   ondulée  ,  jfouvent  avec  àt%  le- 


t74  s  I  L 

vures  en  écailles.  Us  sont  ghosphorescens  par  frottement  iatni 
robscarité  ,  et  répandent  alors ,  comme  lorsqu'on  les  frappe 
vivement  avec  un  marteau ,  une  odeur  particulière  qu^on  a 
nommée  odeur  siliceuse.  Leur  pesanteur  spécifique  varie  entre 
a, a  et  a,6.  Ils  sont  essentiellement  composés  de  silice.  Ils 
sont  très-communs  dans  les  terrains  secondaires  ou  de  tran- 
sition j  plus  rares  dans  les  couches  primitives,  les  plus  ré« 
centes ,  et  très-rares  dans  les  anciennes  couches  primitives. 
Nous  entendons  parler  ici  de  tous  les  silex  en  général.  Nous 
les  diviserons  en  quatre  groupes  ; ,  savoir  : 

I.  Les  silex  à  pâte  fine  oa  agates. 

IL  Les  silex  à  pâte  grossière  ou  silex  proprement  dits. 

III.  Les  silex  à  pâte  résinoïde,  ou  silex -résinite,  ou  les 
opales. 

IV.  Les  silex  pseudom orphiques. 

Les  deux  premiers  groupes  sq  rapprochent  be  aucoup  ;  quant 
au  troisième,  il  est  très-posible  qu'on  se  décide  à  en  faire  une 
espèce  distincte ,  attendu  ses 'caractères  propres  et  sa  com-: 
position  chimique. 

§.  I.  Silçx  k  pâte  fine  (  agathe  ou  agate  ). 

Les  agates  ont  une  pâte  homogène  extrême tnent  fine,  c'est^ 
à  -  dire ,  dont  le  grain  est  imperceptible  ;  aussi  leur  cassure 
est-elle  pleinement  conchoide  ,  quelquefois  cependant  écail- 
leUse.  Cette  pâte  jouit  d'une  translucidité  douce  et  moelleuse 
qui  plaît  beaucoup.  C'est  surtout  dans  les  agates  mamelon- 
nées ou  concrétionnées  qu'on  retrouve  cette  transiucidité  , 
quelquefois  tellement  agréable  ,  qu'on  a  cm  devoir  nommer 
les  agates  qui  en  sont  douées  ^  agates  orientales.  On  semble 
y  voir  des  nuages  colorés ,  mollement  balancés  entre  eux , 
avec  des  reflets  dorés  (^i  ajoutent  à  Tillusion  ;  c'est  k  peu 
près  comme  une  gelée  qui  auroit  été  subitement  solidifiée. 
Cependant  toutes  les  agates  ne  sont  pas  translucides  ;  il  y  en 
a  beaucoup  qui  ne  le  sont  que  sur  les  bords  :  en  général ,  il 
faut  les  réduire  à  une  petite  minceur  (une  à  trois  lignes)  pour 
jouir  de  cet  effet  de  la  lumière.  Les  agates  sont  susceptibles 
de  présenter  toutes  les  couleurs ,  et  ces  couleurs  sont  chez 
elles  beaucoup  plus  vives  que  dans  les  autres  variétés  de  si- 
lex, et  relevées  par  le  poli  éclatant  dont  est  susceptible  cette 
pierre  dure.  Tantôt  ces  couleurs  sont  uniformes ,  tantôt  elles 
sont  mélangées  très-agréablement.  Une  pureté  extrême  dans 
la  pâte,  l'uniformité  de  sa  couleur  ^t  sa  vivacité  sont  trois 
qualités  qui  ajoutent  au  prix  extraordinaire  qu'on  fait  de  cer- 
taines vafiétés. 


s  I  L  175 

Les  agates  font  vivement  feu  sous  le  choc  du  briquet  ;  leurs 
fragmens  ont  des  arêtes  extrêmement  vives  et  coupantes. 

Nous  distinguons  les  agates  en  : 
Calcédoine, 
Cornaline. 
^   Sardoine. 
Chrysoprase. 
Héliotrope. 

Plasma.  ' 

Agates  versîcoles. 
I.  La  Calcédoine  (^Achates  chalcedonkus  ^  Wall.  ;  SHex 
thalcedomus^    Linn.  ;    calcédoine,  Romé-de-ris|c ;   Gemeiner 
kahedon ,  W.  ;  Quarz  agaihe  calcédoine ,  Haiiy  ;  S^ex  calcé" 
doine ,  Brong.  ;  Common  caicedony ,  James  ).£lle  est  blanche  j 
ou  grise,  ou  jaunâtre,  quelquefois  bleuâtre  ou  bleue,  et  même 
jaune  de  mieU  Elle  est  translucide,  moelleuse  et  nuancée  à  la 
transparence  ,  quelquefois  irisée  et  comme  satinée.  £Ile  se 
trouve  mamelonnée  ou  en  stalactites,  ou  en  rognons;  c^est  de? 
pièces  mamelonnées  qu^on  retire  les  plus  belles  plaques  de 
calcédoine  pour  la  transparence.  Cette  pierre, comme  la  cor^ 
naline,  revêt  quelquefois  des*cristaui  d^autre  substance,  et 
notamment  ceux  du  quarz  avec  lequel  elle  est  intimement 
nnie.  Ces  incrustations  àont  ce  que  Ton  peut  nommer  de  la 
calcédoine  pseudomorphigue ;  mais  celle  qui  mériteroit  le  mieux 
ce  nom  est  la  calcédoine  bleue  de  Drefliana  en  Transyl- 
vanie,  qui  se  présente  en  cubes  qui  nous  semblent  dus  à  des 
formes  empruntées  à  la  chaux  fluatée.  On  voyoit  dans  le  ca- 
binet de  minéralogie  de  M.  de  Drée ,  à  Paris ,  un  morceau  ' 
de  cette  calcédoine  bleue  cubique  dont  quelques  cristaux 
avoient  les  arêtes  émarginées ,  comme  cela  s'observe  dans  la 
chaux  fluatée  bordée.  Nous  ayons  vu  aussi  nombre  de  mor- 
ceaux dont  les  cristaux  avoient  leur  surface  accidentée  comme 
celle  des  cristaux  de  chaux  fluatée  ;   plusieurs  offroient  une 
multitude  de  lignes  carrées  îndîqi^nt  de  petits  cubes.  Le  tissu 
de  cette  pierre  est  entrelacé,  subvitreux,  ep  sorte  qu'il  est 
très-douteux  qu^on  doive  la  placer  avec  la  calcédoine  plus 
tM  qu'avec  le  silex  corné  ,   si  sujet  à  emprunter  les  formes 
régulières  de  plusieurs  substances. 

Pojir  en  revenir  à  la  calcédoine^  nous  ne  saurions  mietix 
la  comparer,  lorsqu'elle  est  d'une  belle  qualité,  qu'à  un 
amas  de  nuaees  colorés  par  une  légère  teinte  doré#^  telle 
qu^est  la  partie  orientale  du  ciel>  au4ever  de  l'aurore  ;  quel- 
quefois elle  est  relevée  par  des  dendrites  noires  ,  brunes  oit 
rouges,  d'une  délicatesse  extrême.. Les  calcédoines  herbori- 
têts  sont  portées  à  àts  prix  excessifs  lorsqu'elles  réunissent 


176  S  I  L 

tous  les  genres  de  mérite  qu^on  ex^e  en  elles  :  graiideurt 

Eureté  de  la  pâte  ,  bel  orient,  développement  régalier  et 
ien  entendu  des  dendrites.  Ces  belles  calcédoines  sont 
nommées  pierres  de  Moka  et  par  corruption  pierres  de  A|o- 
che  et  de  Moccba,  parce  qû^elles  nous  furent  apportées  d^a- 
bord  de  Moka ,  yille.  d^Ârabie  ,  qui  probablement  les  tiroit 
de  rinde  par  la  voie  du  commerce.  Il  paroît  même  que  c'est 
une  découverte  moderne  ;  car  on  ne  trouve  ,  dan^  Pline , 
rien  qui  puisse  faire  soupçonner  qnUl  a  conn*^  la  calcédoine 
herborisée ,  tandis  que  la  calcédoine  commune  ne  lui  étoît 
pas  inconnue  «  et  il  nous  apprend  même  Tétymologie  du  mot 
calcédoine.  V.  Calcédoine. 

La  calcédoine  a  une  pesanteur  spécifique  qui  varie  de 
3,i8  à  a^fii*  SUc  est  composée ,  selon  Tromsdorf ,  de  silice, 
99,  et  fer,  i  ;  cependant  Bergmann,  Gerhard  et  Lampadius 
y  indiquent  de  Talumine  dans  les  proportions  de  la  à  lo  pour 
cent,  et  Guyton-;Morveau  et  Bindhetm  un  peu  de  chaux.  Ces 
variations  proviennent  peut-être  moins  de  la  calcédoine  elle- 
même,  que  des  substances  qui  l'accompagnent  dans  st&  gîse- 
mens  et  qui  s'y  trouvent  mélangées.  La  calcédoine  bleue,  dite 
saphirine  ,  a  un  tissu  quelquefois  vitreux  et  moins  mat  que 
celui  de  la  vraie  calcédoine.  Nous  avons  dit,  à  l'article  saphi- 
rine ,  qu'on  l'employoit  en  bijouterie  ;  mais  à  cet  article  il 
s'est  glissé  une  faute  d'impression  qu'il  est  nécessaire  de  cor- 
riger. Il  est  dit  que  l'on  clive  la  saphirine ,  ce  qui  n^est  pas 
exact,  attendu  que  cette  pierre  n'est  poiût  lamelleuse  ;  mais 
on  1^  chève ,  c'est-à-dire ,  on  la  creuse  en  dessous  pour  di- 
minuer son  épaisseur  et  établir  une  égalité  de  ton  de  cou- 
leur dans  toute  la  pierre.  La  saphirine  de  Torda  et  de 
Madgyar-  Lapos  en  Transylvanie ,  se  présente  cristallisée 
en  cernes  ,  ainsi  que  nous  'avons  vu.         » 

La  calcédoine  oCGre  un  ysez  joli  accident  qhi  lui  est 
commun  avec  le  quarz;  c'est  de  renfermer  quelquefois  de 
l'eau.  Il  est  assez  remarquable  que  cela  n'arrive  que  dans 
les  petits  globules  calcédonfeux  et  quarzeux  qu'on  trouve  dans 
des  roches  dont  l'espèce  de  formation  est  douteuse  ou  plutôt 
contestée,  nous  voulons  dire  des  laves  des  volcans  éteints  qui 
sont  considérées  comme  des  trapps  amygdaloïdes  de  transi- 
tion par  divers  auteurs.  Ces  «alcedolnes  aérohydres  sont  con- 
nues sous  les  noms  de  enkydres  ou  calcédoines  enhydres  (  quartr, 
agathê  enhydre  simUJorme  et  globuleux,  Hatiy).  On  connoît  celle 
du  Yifgntin  de  toute  ancienneté.  Les  anciens  les  xangeoient 
avec  les  pierres  précienses;le  poè'teClaudlen  les  a  célébrées  en 
vers  9  et  les  estime  autant  que  les  belles  perles  de  l'Arabie. 
Pline,  qui  étoit  né  à  Vérone,  s'exprime  ainsi  sur  cette  pierre  : 
(i  L'enhydre  est  toujours  parfaitement  ronde ,  blanche,  lors-. 


s  I  L  177 

ffH^eUe  est  poUe  ;  lorsqu'on  la  remae^  elle  a  ub  oiouvçmeot 
iuiérUiir  de  fluctuaiiao  semblable  k  celui  du  liquide  qui  se* 
meut  dajQs  Us  œufs.  »  C'est  dan$  les  coilioes  vulcano  -  ma- 
riées àci  environs  de  Viceoce ,  à  Moate  Maïim ,  %  Mont* 
Toodo  f  butte  qui  feit  partie  da  3Ioole-B«rico  ;^  San  Fia* 
riano  dans  le  vallon  des  serpens  entre  Itf  arostîca  et  Bassa^ 
Qo  ;  à  Monte-Galda;  et  à  Brendola^qu'oa  rencontre,  quoique 
très-rarement ,  les  enhydres  :  ce  n'e«t  pas  que  les  laves  ou 
trapps  qui  les  coutîennent  ne  soient  très-abopdaus  en  noyaux 
calcédonieux  ;  qu'elles  soient  dans  les  lavessaines  et  dans  les 
'  laves  décomposées.    On  n'en  obtient  aisément  que  de  ces 
dernièreSvparce  que  la  friabilité  de  la  pâte  permet  de  dégager 
les  eabydres.  On  peut  lire ,  dans  F  Essai  de  géologie  de  M. 
Faujas,  la  description  du  gisement  de  ce»  laves  calcédonifères 
du  Viceutin.  11  existe  aussi  des  enhydres  à  Tile  de  Féroë , 
mais  elles  y  soot  rares.— L'enbydre  n^a  de  curieux  que  la  pré- 
sence de  Veau  dans  son  intérieur;  car,  du  reste^  ce  u*est  pas 
une  calcédoine  d'une  belle  pâteetson  mérite  est  très-précaire. 
£n  effet,  elle  perd  facilement  s#n  eau,  ce  qui  tient  à  plusieurs 
causes ,  soit  à  d^$  fentes  dans  la  pierre ,  soit  à  ce  fu^en  la  po^ 
lissant  on  auroit  trop  diminué  Técorce ,  ce  qui  met  à  décou- 
vert des  porosités  par  où  Veau  s'évapore;  soit  parce  que  cette 
cro&te  peut  iire  naturellement  très-mince  ;•  soit  enfin  parc» 
que  ,  retirée  de  sa  carrière ,  elle  n>st  plus  dans  une  terapé» 
rature  humide.^'  ï'^  ^^^  personnes  qui  conservent  Tenhydre 
em  la,  tenant  dans  de  Teau  distillée.  Un  réussit  quelquefois  à 
Lui  rendre  son  eau,lorsqu'elle  Ta  perdue,  en  la  faisaut  d'abord 
chauffer  lentement  et  en  la  plongeant  ensuite  dam  de  Teau 
distillée  tièdn  qu'on  cliaufiGe  fortement  après  ,  et  puis  qu'pn 
fait  refroidir  rapidement. 

Les  gisemens  des  calcédoines  softt  assec  variés ,  bien  que 
ce  soit  principalement  dan$  les  lavea  aueiennes ,  îes  trappa 
tt  les  roches  primitives  h  filons  métalliques  ,  qu'on  les  trouve* 
Nous  ne  parlons  pas  ici  de  cee  liiicrustations  mamelonnée» 
calcédonieus^es  qui  existent  partout  oài'on  rençimtre  des  va- 
iîétés<.de  ùUix;  mais  nous  entendous  parler  ici  «les  caleé*>*  ' 
doines  proprement  dites.  «      ^ 

C'est  de  rtle  de  Féroéet  d'Islande  que  nous  viennent  les 
calcédoines  mamelonnées  les  plus  bel  les  et  les  plus  volumi* 
lieuses;  elles  prennent  toutes  les  modifications  dont  sont  sus^^ 
ceptiUes  les  çomcrétions  siliceuses.  Ainsi  nous  ne  les  décri-»* 
rons  pas.  L'oa  sait  qu'elles  g^ent  daos  dea  lavea  décom^ 
posées. 

L'on  a  découvert  dans  la  mine  de  cuivre  ,  dite  Trévascus , 
en  Comooaille»,  des  cafatédoinea  d'un  blanc  grisâtre  ,  com- 
posées d'une  multitude  de  filets  cylindriques  et  mamelonnés 

XXXI.  lU 


178  s  I  L 

qui  sont  embromllës  et  entrelacés  de  mille  manières  ;  cfer' 
sorte  que  dans  plusieurs  parties  on  ne  sauroit  mieux  les  com- 
parer qu'4  du  vermicelle.  11  ^  en  a  encore  de  mamelonnée  , 
de  coraiioïd^  debotryoïde,  etc.  On  dit  que  de  pareilles  calcé- 
doines se  rencontrent  aussi ,  quoique  plus  rarement ,  dans  le» 
mines  de  cuivre  de  Bbeinbreitbach  ,  près  de  Cologne. 

Dans  les  montagnes  primitives  ,  les  filons  métalliques  de 
TErzebirge,  partie  de  la  Saxe  ,  offrent  la  calcédoine  associée 
à.rargçnt  et  aux  mines  de  plomb;  ceux  de  Hongrie  et  de  la 
Transylvanie  la  présentent  avec  le  fer  carbonate,  rbématite , 
le  silex  corqé  ,  etc.  H  en  est  de  même  en  Carinthie  j  et  en 
France  dans  la  Basse-Bretagne.  On  observe  des  veines 
de  calcédoine  dans  un  filon  de  granité,'  k  une  demi-lieue  de 
Vienne ,  dans  le  Dauphiué  ;  ces  veines  contiennent  aussi  du 
plomb  sulfuré,  de  la  cbaux  fluatée  et  du  fer  sulfuré.  Les  cal- 
cédoines des  trapps  sont  les  meilleures  pour  la  taille  et  pour 
le'  travail;  elles  se  rencontrent  en  grand  volume  et  compactes. 
C'est  ainsi  qu'on  en  rencontre  en  noyaux  et  globules ,  en 
Ecosse,  dans  les  roches  amygdaloïdes  ,  àbase  de  trapp  ou 
de  grunstein  ,  du  Fifeshire,  de  Pentkmd-bills,  près  d'Edin- 
borg,  dans  les  provinces  de  Dumfrie  ,  Lanark,  Dumbarton, 
Slirling,  Penh,  Angqs,  etc.,  dans  les  îles  Hébrides  et  de 
Schetland.  Nous  avons  déjà  dit  que  ces  trapps  sont  nommé»^ 
lave«  par  beaucoup  de  minéralogistes  :  c'étoit  le  sentiment 
deOolomieu,  Fortis,  Patrin,  etc.,  et  c'eslcelgide  M.Faujas 
et  de  beaucoup  de  géologistes.  Les  trapps  porphyrîtiques  et 
amygdaloïdes  présentent  aussi  des  noyaux  de  calcédoine , 
tels  sont  ceux  du  Tyrol  et  ceux  du  Valterran. 

C'est  encore  dans  des  roches  de  même  nature,  que  se 
rencontrent  les  calcédoines  du  Groenland  ,  de  Féroé  ,  d'Is- 
lande *  des  Etats-Unis ,  du  Mexique  et  de  la  nouvelle  Gre- 
nade. L'on  doit  placer  encore  dans  cette  catégprie  les  laves 
ou  trapps  de  la  Tartarie  ,  de  la  Daourie  ,  des  Monts  Ourals 
et  Altaï,  du  Kamtschatka  ,  etc. 

L'Asie,  et  l'Afrique  ,  surtout  le  Japon,,  les  îles  de  Cey- 
lan,  et  de  la  Sonde ,  l'Arabie  et  les  bords  du  Nil,  offrent  des 
calcédoines  roulées.  * 

Dans  toutes  ces  localités  ,  la  calcédoine  est  accompagnée 
par  les  autres  variétés  d'agate;  ainsi,  en  traitant  de  celles-ci, 
nous  ne  reviendrons  pas  sur  leur  gisement  qui ,  d'ailleurs,  se 
trouve  encore  exposé  aux  articles  Agate,  Caloédoiise, 
Enhydre,  Deisdrite,  Mandelstein,  Onïx,  Saphirine  , 
Sarda,  Sardonyx,  etc. 

Les  ouvrages  de  calcédoine  ne  sont  que  desobjets  de  luxe. 

Lorsque  la  calcédoine  est  associée  à  la  SARfioiNE,  en 
bande  bien  parallèle,  c'est  ce  qu'on  nomme  Sardomyx  ou 


s  I  L  i>9 

Calcbdonyx.  Oh  lui  dbhnë  aussi  le  nom  d'onyx,  tjuelle  qnt 
soit  la  couleur  des  autres  couches  avec  lesquelles  elle  est  as* 
sociée.  On  nomme  ^âm^^  ,  mot  corrompu  de  «am^^iia  ,  ap^ 
pliqué  dans  la  même  circonstance  par  les  Arabes ,  aux  onyx 
gravées  en  relief> c'est-à-dire  chez  lesquelles  la  figure  et  les  or- 
nemens  sont  pris  dans  des  couches  supérieures  j  et  posés  snc 
une  couche  inférieure  d'une  autre  couleur.  On  nomme  i/itoiY/^^ 
les  pierres  qui  sont  gravée»  en  creux ,  et  ceci  s'applique  à 
toutes  les  agates  comme  à  toutes  les  substances  sur  lesquelles 
on  grave.  Chacun  connott  le  haut  prix  des  camées  et  des 
intailles  en  agate.  On  sait  que  les  anciens  ont  fait  un  très- 
4grand  usase  de  ces  pierres.  Les  Romains  sont  ceux  qui, 
de  nos  temps  j  s'adonnent  le  plus  k  ce  genre  de  travail,  et 
ils  comptent  des  artistes  éélèbres.  On  reconnoît  souvent 
la  touche  moderne  ;  ce  quittent  probablement  h  ce  que  lesan- 
ciens  ne  cpnnoissant  point  l'usage  de  la  pondre  de  diamant , 
n'usoient  qu'avec  peine  la  pierre  ,  et  se  tronvoient,  par  con^ 
séquenty  à  même  de  mieux  corriger  leur  ouvrage.  L'art  de 
graver  sur  pierre  n'est  plus  aussi  difficile  que  chez  les  an- 
ciens ;  mais  il  paroit  qu'il  est  bien  plus  difficile  d'atteindre  k 
ieur  perfection.  Nous  renvoyons  au  catalogue  du  Musée  de 
M,  de  Drée  (1811.  i  vol.  in-4.")  ,  le  lecteur  curieilxde  pren-^ 
dre  une  idée  de  l'ensemble  des  travaux  des  artistes  de  diverses 
.époques  4  depuis  les  temps  les  plus  anciens  jusqu'au  temps 
actuel.  On  y  trouve  indiquées  des  pierres  travaillées  par  les 
artistes  les  plus  célèbres,  ou  qui ,  par  leur  travail,  méritent 
d'être  remarquées. 

Les  onyx  d'une  grande  dimension  se  payent  fort  cher  , 
même  lorsqu'elles  ne  sont  point  gravées.  L'on  cite  l'onyx 
dans  le  cabinet  électoral  de  Dresde,  qui  a  quatre  pouces  en 
carré  ,  et  qu'on  estime  200,000  fr. 

On  cite  également  une  pierre  de  MâcVst ,  ou  calcédoine 
dendritique  ,  du  prix  de  249^00  fr»  Celle  qu^on  voyoît  dans 
le  cabinet  de  M.  de  Orée,  à  Pa^s,  étoit  un  ovale  de  4^  niil^ 
limètres  ,  sur  87  mill.  ;  elle  fut  vendqie  publiquement  ajjoofr.; 
elle  est  figurée  dans  l'ouvrage  que  nous  venons  de  citer. 

Nous  nous  arrêterons  un  moment  ici  pour  attacher  l'at- 
tention sur  la  nature  des  dendrites  et  arborisations  qui  se 
voient  dans  les  calcédoines  comme  dans  les  agates.  £n  géné- 
ral ,  elles  nous  paroissent  dues  à  des  infiltrations  métalliques  ; 
mais  pour^bieux  faire  ressortir  les  opinions  émises  sur  'les 
calcédoines  arborisées ,  nous  allons  donner  l'indication  de 
leurs  principales  sortes.  ^ 

A.  Cala,  dendritiques  arborisées  proprement  dites.  Des  ra- 
mifications intérieures  noires  ou  rouges ,  qui  se  développent 
en   tous  sens  ou  sur   un  seul  plan ,  de  manière  à   imiter 


i«o  s  I  L 

voke  confenre  marlae ,  par  exemple  le  camnùan  m^opanum^  08 
lise  mousse  avec  des  aspérités  le  long  Ats  brancbea,  qui 
ûnîteat^pieliqiiefiDis  les  porâtesdles  fetûllea  da  ^agnnm  eapii^ 
loceum,  D'aulre  fois  on  voit  le  long  de  ces  branches  liérissé«», 
de  petits  ^obvies,  que  l'on  seroit  tenté  de  prendre  pour  dea 
-graines.  Nous  avons  vu  ^souvent  cet  accident  dons  les  pieirea 
de  Moka;,  et  c'est  probaÙement  ce  q«  a  fait  dire  qa'elios  con* 
teaoient  le  ikhem  rangifernnus^  L.  on  paschniis ,  L. 

B.  Cale,  dendriiiqm  palmée.  Dans  celle-<:i ,  les  den^ritos  se 
développent  en  forme  de  foutllca  lobées  zonées ,  qui  iiniteat 
en  petit  Vuha  pm^omm  ou  «île  uive  q«dconque«  Ces  paknea 
aont  ordinaireinent  faaves  ou  branes ,  et  rarement  roaigesèâ^ 
transparence. 

G.  CaU  mousscwe.  L'Intérieur  de  ces  calcédoines  est  rem* 
pli  de  filamensentrecroiséoetembrouillé^,  lorsque  lesfila*- 
jnens  sont  verts  on  les  preodroit  ponr  èe%  confervea  d'ean 
•douce.  U  yen  a  aMssi  de  faunes  et  de  rougcs.La  pief  re  memphi^ 
iû  des  anciens  edt  une  calcédoine  mobsaeuse  et  ^lamenteusc 
D.  Cale,  pictée  o«  poiatmèe.  Calcédoines  marquées  de 
iâchei  ou  points  épars  brune  ou  roùges  «  qui  res^rablent  à  àe% 
taches  ou  des  gouttes  de  sang.  On  Tes  aommoit  jadis  sHgmites 
et  pierre  de  Saiut-Ëtienne. 

il  nous  semble  que  tous  ces  accidens  sont  dus  à  des  infil- 
trations postérieures  ou  conteinporaîiie6  à  la  fonnation  de  U 
calcédoine  ;  qa'ils  sont  essentiellement  dus  au  fer  dans  divers 
^tats  d'oxydation  et  uni  à  du  manganèse  (les  arborisations 
A  noires)  ou  à  un  peu  de  silice.  A  mesure  que  la  calcédoine  se 
fohnoii  ,  les  dendrites  ont  puae  créer,  et  les  substances  fer- 
rugineuses s'interposer  dans  les  interstices  de  cette  pierre  ^ 
tantôt  sur  ded^plans ,  tantôt  dans  les  fils.  Il*  sulBt  de  se  rap^ 
peler  les  gisemens  des  calcédotncs  pour  ne  pas  douter  queles 
dendrites  ne  puissent  être  dues  à  d'antres  causes.  En  effet,  les 
roches  primitives  et  les  roches  de  transition  »  qui  offrent  les 
agates  herhorisées,  ne  contiennent  point  de  corps  organisés., 
>as  même  celles  dont  on  poorroit  prouver  la  voicaoieité  ou 
a  formation  récente.  Les  rognons  de  calcédoine  et  d'agate 
y  sont  presque  toujours  enduits  d'une  matière  verte  ter- 
reuse ,  de  la  natute  de  la  terre  de  Vérone  ,  mais  impure;  on 
vok  pénétrer  cette  misère  dans  la  calcédoine ,  et  on  y  a  la 
preuve  claire  que  it%  ^amens  verts  ne  sont  pas  de  la  même 
matière.  On  pourroit  donner  d'autres  eiscemples  dh  faveur  de 
l'origine  ét^  dendrites  de  calcédoine  par  infiltration  ;  mais  les 
deux  que  nous  rapportons  nous  semblent  suffire.  Ainsi  doncnous 
sommes  lom  d'être  de  l'aris  de  Dutens ,  Dauben(on>»  Lenz^ 
Blumenbach  et  Macculoch.  U  est  rrai  que  Dutens  dit  qu'il 
est  parvemL  à  bdlcr  des  dendrites  noires ,  et  qu'eUos  ont 


f. 


s  ï  L  i8t 

bràlé  cammt  in  tkmAonj  éù  cdiidtxit  me  oieur  êé  Iriltme  ; 
mais  ce  bitume  loi  même  lie  pouvoit-il  pas  avoir  éîé  iDfitirë. 
Les  catcéclaîdefi'  de  la  CkUea  en  Daourie»  celles  de  Pent 
du  Château  tn  Auvergne,  le  prouvent  ;  d^aîllenr»,  l'odeur  da 
bitune  n'est  pas  no  caraetère  des  végétaux  fo^iles ,  il  s^en 
fout  de  beauconp.  JLeoz  dit ,  que  les  calcédoines  arboriséea 
àe$  anr^gdaloïdes  d'Oberstem  contiennent  le  licben  des 
rennes  ,  des  eonferves  ,  des  bynes  et  des  brynm  ,  c'est* 
à-dire  àe$  plantes  terrestres  et  des  plantes  aquatiques; 
comae  nons  avons  pu  examiner  botaniquement  ces  infiltra* 
tions,  nous  pû«vo»s  assurer  qu'il  n'exige  rien  de  pareil.  Nous 
nous  fiattom  d'avoir  pu  examiner  de  très-belletf  pierres  de 
Moàa,  et  entre  antres  celles  qui  appartiennent  à  M.  le  comte 
Siracosky ,  et  dont  les  dendrifes  avoient  plusieurs  pouces  de 
développement ,  et  nous  ne  saunons  ^e  du  sentiment  de 
Blumenbacb  ,  de  MoU  et  de  Maccnlocb ,  qui  y  voient  des 
plantes  cryptoaames  ;  ce  dernier  même  ajoute  avoir  vu 
dans  une  agate  la  fmctificatîoli  d'cme  plante  inconnue,  res* 
semblant  à  celle  do  spargBfdmm  êrêdum. 

Nous  réfutons  encore  que  ce  so&eot  des  prodoits  ankaaux. 
L'on  voyoit  dans  le  cabinet  de  M.  de  Joubert^à  Paris,  un  man* 
eke  d^  couteau  en  calcédoine ,  qui  contenott  une  branche  , 
disôTt-on,  d^unc  espèce  de  plante  marine ,  le  gorgoniapefrwHh 
M,  linn.  Cette  pièce  a  été  acquise  par  M.  de  Drée ,  en 
même  temps  que  le  cabinet  de  M.de  Joubert,et  l'ayant  eue  à 
notre  disposition,  nous  pouvons  assurer  que  la  branche  co- 
ralloïde  qu^on  voyoit  dans  la  calcédoine  y  n'étott  rien  moins 
que  le  zoophyte  auquel  elle  ressembloît  au  premier  abord. 

On  sent  que  dans«cette  discussion  nous  n'avons  pas  en^- 
t^ndu  parler  des  calcédoines  pseudomorpkiqQes  ,  ou  plus  tAt 
des  silex  en  général ,  qui  viennent  s'infiltrer  dans  les  cavités 
abandonnées  par  des  coquilles ,  des  graines,  du  bois,  etc., 
et  qui  se  revêtent  de  leur  forme  ;  celles-ci  appartiennent  à 
des  terrains  secondaires,  souvent  même  les  plus  récents  , 
et  qui  sont  communément  remplis  de  débris  de  corps  orga* 
nîsés. 

Mais  revenons  aux  images  des  calcédoines.  On  en  fait  des 
vases ,  àts  tasses  avec  leurs  soficoupes  ,  des  boites ^  etc.  Ces 
vases  et  ces  tasses  tirent  leur  mérite  de  l'orient  de  loqr  pâte , 
et  du  moins  d'épaisseur  qu'on  peut  ieur  donner.  On  prise 
moins  ceux  qui  sont  épais;  il  faut  qu'on  puisse  jouir  de  la 
beauté  de  leur  pftie  vue  à  la  lumière.  La  calcédoine  propre 
à  ce  genre  d'objet,,rest  commiœénMnt  un  pen  blonde  onà 
même  couleur  de  corne. 

Dans  l'nsage  ordinaire  on  fait  avec  la  calcédoine  ûts  pen- 
dans  d'oreilles,  des  colliers  ,  des  clefs  démontre,  surtont , 


»^2  S  I  L 

ei  autres  objets  de  eelte  espèce.  V.  CACHOLOtiG  et  Silex  rÉ" 

SIKITE  GAC90LONG. 

II.  La  QoJ^TKKLï^^^Achates  cameoius^  Wall. — Comaliae^R.  de 
L.  —  Quart  ctgaU  cornaline  ,  Hauy. —  Karrœol^  Wem.,  Rcuss. 
— Carnelian ,  Kirw.,  James.,  etc.  L^on  a  déjà  dit  deux  mots  sur 
cette  variété  d'agate  9  à  l'article  Calcédoii^e,  et  tout  ce 
que  nous  avons  dit  aux  articles  smrda  et  sardonyx  ,  en  com- 
pléteroit  la  description ,  si  nous  n'avions  quelques  légères 
additions  à  faire  à  ces  articles. 

La  cornaline  est  essentiellement  rouge,  avec  toutes  les 
nuances  ,  depuis  le  bl^nc  rougeâtre  jusqu'au  rouge  de  sangle 
plus  foncé  ou  la  oouleur  de  feu;  il  y  en  a  de  laiteuse  et  de  jau- 
nâtre. Elle  a  une  translucjdité  quelquefois  assez  forte  ;  mais 
elle  est  njoins  rarement  mamelonnée  que  la*  calcédoine ,  de 
laquelle  elle  se  dislingue  ,  en  ce  qu'on  ne  la  trouve  pas  en  un 
aussi  grand  volume,  très  -  rarement  mamelonnée,  et  en 
général  par  sa  couleur  rarement  d'un  ton  égal,  surtoul 
dans  les  grands  morceaux.  Sa  pesanteur  spécifique  est  la 
même,  quelquefois  cependant  un  peti  plus  foible;  elle  varie 
de  a, 33  à  3,58  ,  selon  Karsten  ;  Brisson  l'a  trouvé  de  a,6o  à 
2,62.  • 

Une  variété  de  cornaline  analysée  par  Bindhein  étoit  com  • 
posée  :  de  silice  94.  ;  d'alumine ,  3,5e> ,  et  de  fçr  o,  75. 

•  La  cornaline  accompagne  la  calcédoine  et  les  agates  dans 
leurs  divers  gisemens.  Elle  est  communément  en  rognons 
dans  les*  roches  de  transition.  Nous  en  avons  vu  de 
très-belles  de  l'île  de  Féroè'  et  de  Scutari^  qui  est  Tancienne 
ville  de  Chalcédoine. 

L'on  préfère  la  cornaline  à  la  cal^doine  pour  faire  les 
objets  de  parure  ;  on  estime  mieux  les  cornalines  rouges  et 
roses ,  surtout  pour  les  colliers  et  les  pendans  d'oreilles  ; 
leur  couleur  flatte  plus  agréablement  les  yeux.  Dans  ce  genre 
d'emploi ,  on  ne  les  laisse  jamais  à  facette;  on  leur  donne 
la  forme  de  poire  ou  de  perle  ,  du  moins  ce  sont  les  formes 
les  plus  convenables  \  on  les  guilloche  également.  Les  cor- 
naliq^es  pures  et  foncées  en  couleur  servent  à  la  gravure  et 
^'emploient spécialement  en  cachets  et  clefsdemontre.Comme 
on  ne  les  a  pas  souvent  d'un  fort  volume, oa  ne  peut  guère  en 
faire  déplus  grands  objets.  Nous  citerons  comme  une  chose 
fort  rare  deux  très-petites  tasses  avec  leur  soucoupe  en  très- 
belle  cornaline  rouge ,  pure ,  sans  aucun  mélange  d'autre 
couleur ,  qui  faisoient  partie  du  cabinet  déjà  cité  de  M.  de 
Drée.Dans  le  commerce,  on  nomme  cornaline  de  vieilles  rocher 
celles  qui  sont  d'une  belle  couleur  et  d'une  pâte  pure  ,  sans 
nuages  ou  sans  ces  reflets  nuageux  qui  plaisent  tant  dans  les 
calcédoines.  Les  autres  cornalines  sont  appelées  de  now^elles 


s  I  L  i83 

roches.  Nous  avons  annoncé  et  pfoavéf  ii  Tarticle  sarda^  que, 
sousce  nom  ,  les  anciens  comprenoienl  nos  cornalines  et  nos 
sardoines ,  et  nous  avons  exposé  en  combien  de  variétés  oh 
pent  distinguer  les  cornalines  avec  les  artistes  italiens.  Parmi 
ces  variétés  notons  les  cornalines  blondes;  elles  tiennent  le  roi- 
lieu  enUe  la  calcédoine,  la  cornaline  et  la  sardoine,  et  il  ar- 
rive souvent  que  dans  un  morceau  de  cornaline  ou  de  sar- 
doine ,  une  partie  est  d'une  teinte  et  Tautre  d'une  autre , 
c'est-à-dire  blonde  ou  jaune ,  et  rouge  foncé  ou  rose. 

L'on  travaille  beaucoup  les  cornalines  comme  toutes  les 
autres  espèces  d'agate,  à  Oberstein,  dans  le  ci-devant  dé- 
partement de  la  Sarre  ;  mais  toutes  ces  agates  ne  provien- 
nent pas  du  pays  ^  surtout  la  cornaline  ^  quoiqu'elle  n'y  soit 
pas  rare ,  et  qu'elle  nous  en  soit  apportée  tous  les  ans  en  fort 
grande  quantité.  Comme  dans  ce  pays  l'on  a  cfes  înoyefns  de 
tailler  et  de  polir  les  agates  à  très-bon  compte ,  on  y  en 
adresse  de  brutes  de  diverses  parties  de  l'Europe ,  et  elles 
reviennent  taillées  et>  polies  :  voilà  comment  s'explique  ce 
qui  est  dît  dans  certains  ouvrages ,  que  les  cornahnes  d'O- 
berstein  proviennent  du  Japon.  Effectivement  les  Hollandais 
apportoient  autrefois  de  l'Inde  des  agates  roulées  qu'on 'fai- 
soit  tailler  à  Oberstein ,  et  qu'on  transportoit  de  nouv'eati 
avec  les  agates  d'Oberstein  même  dans  l'Inde  et  en  Amérique* 
L'on  voit  ce  genre  de  parure  parmi  les  peuplades  de  certai- 
nes îles  des  Indes-Orientales  et  de  la  mer  du  Sud  ,  et  même 
du  continent  d'Amérique  ,  qui  portent  des  colliers  de  corna- 
lines brutes  ,  assorties  seulement  pour  la  grandeur,  et  irré- 
gulièrement percées.  Pline  rapporte  la  même  chose  des  peu« 
pies  de  l'Inde  ,  à  l'égard  des  sarda  ;  et  de  son  temps,  comme 
du  nôtre ,  il  paroit  que  les  Européens  pri^oient  davantage 
ces  pierres. 

La  Bohème  ,  la  Saxe  ,  File  de  Corse! ,  l'Ecosse^  la  Sibé- 
rie, la  Hongrie-,  l'Asie  mineure  ,  présentent  des  cornalines 
et  des  sardoines ,  soit  dans  les  trappsamygdaloïdes ,  soit  en 
cailloux  roulés.  C'est  principalement  en  cailloux  roulés  que 
ces  pierres  se  trouvent  à  Surinam,  à  Java ,  à  Ceylan,  à 
Cambay  et  Surate  dans  l'Inde,  dans  la  Tartarie  qui  avoi«- 
sine  la  Perse  ,  en  x\rabie ,  sur  les  bords  de  la  mer  Bouge  , 
aux  environs  du  Caire',  etc.  Ce  sont,  dit-on,  les  plus  belles. 

Il  ne  faut  pas  confondre  la  cornaline  avec  le  silex  corné 
rouge,  ni  avec  Icsinople  ,  variété  du  ^uarz  hyalin  ferrugi- 
neux. Werner  décrit  uue  cornaline  fibreuse  de  Hongrie. 

111.  La  SaRDOIN£  {Quarz^agcUe  sardoine  j  Haiiy.  Variété 
de  la  cornaline ,  selon  Wern.  et  presque  tous  les  minéralo- 
gistes élrangers  ).  La  sardoine  ne  dUfère  de  la  cornaline  que 


i8;  s  T  L 

par  SA  couleur  rdc^e  Irèl-fosoécy  quelqnefeU  couleur  èe 
marron,  cl  par  son  coup  d'œil  brun  ou  noir.  Elle  se  trouve 
dans  les  mêmeâ  circonstances  que  ies  cornalines  roulées. 
£lle  est  lrès*recherc)iée  pour  la  i^avure  ^  surtout  lorsqu'elle 
est  à  couches  blanches  et  brunesHrougeâtres.  C'est  la  vraie 
«ardonyx  des  modernes.  V.  aux  articles  CÀLCÉnoiNi;>SA&i>A 
et  Smidonyx. 

IV.  La  Chrysoprase  (  la  Otjys^fmst ,  R.  de  t,  ;  Krûo^ 
prasyW ern.\  Quûn-mgaie-pr^sê^  Hatty;  Chytaprasium^  Wern^ 
jCirviT.;  Chryseprose^  James.)»  Cette  pierre  a  été  décrite  à  Tar- 
ticle  Chrysoprase;  nous  ajouterons  que,  parmi  les  substan- 
ces qui  raccompagnent,  on  cite  Is^piméiile  que  Werner  a  fini 
par  considérer  comme  une  variété  Atspecksidn^  et  le  razou* 
Thqffskîne  ;  celui-ci ,  d'après  l'analyse  que  John  en  a  faite  , 
est  composé*de  :  silice,  5o;  alumine,  io,88  ;  eau ,  30  ;  oxyde 
de  nickel,  0,75;  magnésie ,  oxyde  de  fer  et  chaux,  2  ;  potasse» 
10,37.  Il  faut  substituer  cette  analyse  .î  celle  que  nous  avons 
donnée  à  l*arlîcle  ratoumqffskine  ^  et  regarder  notre  conclu- 
sion comme  non  avpnue. 

V.  Le  Plasma  (  Plasma ,  Werner ,  James. ,  etc.  ;  Quarts 
9^aU  êolcédoine  vert  obscur^  Haiiy;  Plasma  des  Italiens).  Cette 
pierre  est  décrite  à  l'article  Plasma. 

VL  L'Héliotrope  {Jaspis  vanegaiUn  hetiotropius ^  Wall.;  . 
i^uarz  jaspe  sanguin^  Haiiy;  Héliotrope  Wern.;  Héliotrope^  Ja- 
mes ;  Bloodstonef  Kid.  ).  Il  a  déjà  été  parlé  de  cette  pierre  à 
l'article  Heuotropi:  et  à  l'article  Jaspe.  Nous  avons  fait  re- 
marquer qu'on  ne  devoit  pas  la  confondre  avec  le  Jaspe  san- 
guin. Il  est  vrai  de  dire  cependant  que  ces  deux  pierres  9e 
rapprochent  infinino^nt,  et  qu'elles  ne  diffèrent  au  fond  que 

fiar  leur  degré  de  translucidité,  qui  esta  peine  sensible  dans 
0  jaspe  sahguirf ,  tandis  que  l'agate  héliotrope  est  quelque- 
fois forteinent  translucide. 

La  couleur  de  Théliotrope  est  le  vert  plus  ou  moins  foncé, 
quelquefois  nuancé  de  jaunâtre.  Il  est  quelquefois  taché  ou 
ponctué ,  ou  bariolé  dé  rouge  foncé ,  de  jaunâtre  ou  de  di- 
verses teintes  de  vert.  Il  se  décolore  au  feu.  On  croit  que  c'est 
une  calcédoine  colorée  par  delà  chlorite  verte ,  c'est-à-dire 
par  cette  terre  verte  dont  nous  avons  parlé  dans  nos  observa- 
tions sur  les  calcédoines  dendritiques.  Sa  pesanteur  spécifique 
est  la  même  que  celle  de  la  calcédoine  ou  un  peu  plus  forte  .* 
elle  est  de  2,6a  à  2,7o.Selon  Tromsdorf, l'héliotrope  contient, 
silice,  84;  alumine  ,  7,5o;  fer,  5,oo.  On  ne  sait  pas  grand 
chose  sur  le  gisement  de  l'héliotrope  \  cette  pierre  se  ren- 
contre dans  les  trapps  comme  la  calcédoine,  et  elle  l'accom- 
pagne. On  en  trouve  en  Sicile,  en  Sardaigne,  en  Bohème 
{tn  filons  à  Jaschkcnberg  ) ,  en  Transylvanie ,  dans  le  Pala- 


.  s  I  L  i85 

tkiat,  ^tm^ncYar^mtffl;  en  Irindc^  en  EcoaM,  eti  Sibërre, 
•B  TarUrie ,  dan»  la  B«ickarie  ;  am  Vmàktpit  aassi  dans  Ig 
reyauitie  de  Giu^krate  dans  l'Inde. 

Les  anciens  ont  parfaitement  bien  eonno  rbëHotrope  ;  ils 
4e  tiroient  de  TEthiopie.  Dmis  les  preniiers  «ècles  de  Tère 
cbrétienaie ,  on  a  benaeonp  employé  c^e  agate  pour  re* 
présenter  des  objets  d^  sainteté ,  et  noftaauMDt  le  Christ 
Hagelié  on  des  Martyrs.  Les  taches  ronges  représentoient  les 
gootles  de  sang.  Souvent ,  anrerers  de  la  pierre ,  on  rojoît. 
la  Vierge.  On  connett  aussi  deshoroscc^eset  des  pierres  gra* 
vées  antiques  en  héHotropeâ  et  en  jaspes  sanguins;  mais  elles 
ne  paroiasent  pas  être  d'une  haote  antinuilé.  Maintenant,  on 
fait  avec  rhëljolrope  de»  bottes ,  desnacons^  des  clefs  de 
fBOAtre  t  des  cacbets^qui  sont  d'autant  phi&prisés»  queThélio* 
trope  estd'nne  conleurplni  égale,d'nn  vert  agréable, avec  des 
tl^bes  et  êe$  points  rougeitres  vifs.  L'héliotrope  prend  un 
très^beau  poli  ;  le  plus  estimé  se  tire  du  Guzarate  et  de  la 
Buckarit ,  e'est-â^ire  d'Asie.  Pline- nous  apprend  qu'on  le 
nommott  héliotrope  (tournesol,  en  grec) ,  parce  que  l'on 
l'en  çenroil  pour  observer  le  soleiL 

Vil.  L'AoATB  vEjasLûOLdiiEott  jâspAb  (jtf^^jltfj^îtf, Wem.; 
.Agaiejmsptr^  Wem.;  vnl^.AgaUûnpi;  ponctuée^  pémarhée^oeinéep 
Tubanèt^fyu^e ,  tlenériii^  ,  J^pét^  «te).  C'est  l'agate  com^ 
mune  »  celle  qui  tient  à  la  fois  à  la  cornaline,  à  lacalcé* 
doine ,  etc*,  parce  qu'elle  est  on  mélange  dea  couleurs  de  ces 
pierres  ,  desquelles  elle  ne  diffère  pas  par  sa  natitre.  On  a 
indiqué  ses  variétés  à  l'article  agate.  Les  agates  orienta- 
les, celles  qui  ont  une  pâte  translucide  ,  moelleuse  et  nua- 
geuse ,  sont  beaucoup  ph»  estimées  ;  comme  b  calcédoine 
et  les  comaluBes  orientales ,  elles  sont  pusceptiblead'nn  plus 
beau  poU,  i(t  ont  nn  conpd'esil  luisant^  onctueux ,  qui  platt; 
Tcteil  même  éemble  pénétrer  la  pierre  et  y  entrevoir  la  déli- 
catesse de  la  pâte.  Les  agates  vulgaires  sont  conimunément 
moins  brillantes ,  et  qno>ique  leurs  couleurs  soient  vives , 
elles  ont  «n  cdup d'œtl  sec  qoi  flatte  moins  ;  elles  sont  aussi  assez 
s(fuvent  trés-peu  translucideB.  C'est  à  ces  agates  que  s&rappor- 
tout  lea  nombreuses  variétés  à'*athaUs ,  citées  par  Pline,  le 
ImcachaUs, ,  le  sardaehatcs ,  le  coraUoachiÊies ,  le  leontia$ ,  etc. 

Les  agates  se  trouvent  dans  les  mêmes  gisemens  que  les 
calcédoines ,  lea  cornalines.  On  trouve  à  Rocklitz  ,  en  Saxe , 
une  tr^s-belle  brèche  d'agate  rubanée,  avec  du  quarz  amé« 
thyste.  On  emploie  les^  agates  versicolores  aux  mêmes  usa* , 
ges  que  les  antres  variétés  d'agates^,  mais  elles  donnent  des 
objets  moins  prisés  et  de  moindre  valeur.  En  Europe,  les 
agates  d'Oberatein  et  celles  de  Sicile  sont  les  plus  en  usage. 
On    en  emploie  beaucoup    en  Italie  pour  la    mosaïque* 


i86  S  I  L 

Collîni  a  donné  la  description  des  mo^ns  employés  à  Obers- 
iein  pour  tailler  le»  agates.  Ce  travail  s'exécute  sur  des  meu- 
les de  grès  verticales ,  mues  par  un  courant  d^ean.  L^ agate 
•^nse  au  grés  ,  puis  on  la  polit  sur  une  roue  de  bois  tendre  v 
avec  du  tripoli  rouge ,  qui  paroit  être  la  roche  à  agates ,  ré- 
duite en  poudre.  M.  Faujas  a  décrit  anssi  ce  travail  dans  le 
tome  6  des  Annales  du  Muséum. 

Les  cornalines ,  les  calcédoines  et  les  agates  de  plusleocs 
couleurs,  se  trouvent  en  Sicile,  à  peu  près  dans  les  mêmes 
endroits  que  les  jaspes,  à  Giulana,  Montréal ,  Adragno,  Ce^ 
*falu,  Cahabuturo  ,  etc.  La  Sardaigne  en  présente  aussi  une 
grande  abondance.  Azuni  rapporte  que  dans  le  comté  de^ 
oindia ,  la  terre  en  est  couverte;  que  du  côté  de  Castel-Sardo 
on  trouve  souvent  des  stalactites  d^agates  assez  volumineu- 
ses, mais  impures;  qu'il  y  a  aussi  des  agates  arborisées.  On  en 
recueille  également  du  côté  de  Monte-Fcrro,  près  Iglesias*» 
dans  la  vallée  d'Ovida,  territoire  de  Founi,  et  dans  U  Pla- 
nargia.  Azuni  assure  qu'on  trouve  ,  dans  plusieurs  parties  de 
cette  île,  un  grand  nombre  de  ces  pierres  gravées  en  creux 
par  les  anciens  ;  mais  l'on  ignore  d'où  ils  les  tiroient.  Nous 
avons  fait  observer  à  Tarticle  sarda  que  quelques  auteurs  ont 
voulu  que  cette  pierre  tirât  son  nom  de  l'île  le  Sardaigne ,  et 
il  nous  semble  avoir  p^uvé  que  cela  ne  poWoit  pas  être. 
Nous  avons  fait  remarquer  en  outre  que  tous  les  plus  anciens 
auteurs,  qui  ont  parlé  de  la  sarda  sous  ce  nom,  ont  fait  ap- 
porter cette  pierre  d'Orient ,  bien  avant  qu'on  eût  connois- 
sance  de  la  Sardaigne  (  les  Hébreux).  Aucun  d'eux  n'a  cité 
l'île  de  Sardaigne  ,  pas  même  Pline ,  qui  n'y  auroit  pas 
manqué.  Il  est  donc  plus  que  certain  que  l'étymologie  don-^ 
née  du  nom  sarda ,  qu'on  tire  de  celui  de  l'île  de  Sardaigne, 
est  une  étymologie  moderne  enfantée  par  la  ressemblance 
des  noms. 

Santi  a  o^^servé  des  agates  roulées ,  ainsi  que  des  jaspes  de 
la  plus  belle  qualité,  dans  des  couches  puissantes  de  terres 
argileuses,  à  Mont-Alcino,  en  Toscane.  Pallas  a  reconnu 
beaucoup  d'agates  roulées  parmi  les  cailloux  qui  sont  à 
rcmbouchure  du  Volga.  On  observe  sur  la  côte  du  Cap- 
Nord  des  agates  arborisées  fort  belles  ;  on  y  trouve  aussi  des 
calcédoines,  comme  dans  les  îles  Breedefiord ,  ainsi  que 
des  onyx.  En  Islande ,  à  Tindastol ,  on  en  rencontre  égale- 
mcnt^ainsi  qu'à  Féroë;  elles  sont  aussi  accompagnées  de  prases 
de  quarz  caloédooieux ,  et  comme  à  Oberstein  et  en  Tyrol, 
^e  chaux  carbonatée  et  de  diverses  espèces  de  substances  zéo- 
lithiques,  chabasie,  apophylite,  etc. 

Les  agates  sont  disposées  sans  ordre  ou  en  couches  înter* 
rompues  dans  les  rpches  (jui  les  contiennent.  Nous  avons  va 


s  I  L  187 

aussi  qu^  elles  entre  ut  dans  la  composition  de  certaines  amyg^ 
daloïd^s. 

§'  II.  Silex  k  pâle  grossière',  où  silex  proprement  dil|  et^ 
.  cailloux. 

Ils  n'onMas  le  tissu  homogène >  fin,  serré  et  agréable  àt% 
pierres  qui  viennent  de  nous  occuper.  Ils  ne  jouissent  pas 
non  plus  deja  même  translucidité  ^  et  leur  couleur  n'offre 
jamais  la  vivacité  et  l'éclat  de  celle  des  agates,  e#leur  poli 
est  loin  de  briller  du  même  éclat  ;^ussi  tous  ces  silex  ne 
sont-ils  pas  «employés  dans  les  arts  *  luxe  ;  en  revanche,  ils 
ont  désavantages  infiniment  plus  importans,  ils  foumis- 
sieiit  les  meilleuréts  pierres  à  fusil ,  d'excellentes  meules  de 
moulin  à  moudre  les  graîns;  ils  entrent  dans  la  composition  de 
certaines  faïences  fines  ^  etc.  ;  avantages  qui  nous  les  rendent 
4ilus  utiles  et  plus  précieux. 

.   Les  silex ,  excepté  les  silex  jadien  et  corné ,  ne  se  trouvent 
que  dans  les  terrains  secondaires  et  même  les  plus  récens,' 
ce  qui  est  encore  un  caractère  qui  les  distingue  des  agates. 
,    Un  peut  les  diviser  aipsi  qu'il  suit  ; 

Silex  jadien  ; 

Silex  corné  ; 

Silex  commun  ou  pyromaque  ; 

Silex  molaire  ou  meulière  ; 

Silex  nectique  ; 

Silex  calcarifère  ou  silicicalce. 

I.  Le  Silex  JxmE^  {Silex  jadien  et  prasien  j  Dolom.  « 
Brogn.).  Le  silex  jadien  est^  de  tous  les  silex  grossiers,  celui 
qui  se  rapproche  le  plus  de  l'agate.  Sa  couleur  générale  est  1q 
Yfsrt-jaunâtre  ;  elle  passe  au  blanchâtre  et  au  grisâtre.  Sa 
cassure  est  conchpïde ,  tantôt  raboteuse ,  tantôt  lisse  et  uâ 
peu  luisante. 

Nous  réunissons  ici  les  silex  jadien  et  prasien  de  Dolo-i 
niieu. 

ïiC  silex  jadien  est  celui  qui  a  la  cassure  conchoïde  et  lisse 
du  silex  pyromaque  ;  mais  sa  pâte  est  infiniment  plus  ho- 
mogène ,  et  il  prend  un  poli  vif  et  un  peu  luisant  comme 
celui  d<^  agates  verles.  L'échantillon  sur  lequel  Dolomieu  a 
établi  cette  variété  de  silex,  et  que  nous  avons  vu  dans  sa( 
collection,  provenoit  de  Monte -Ruffoli,  près  de  Volterra*, 
en  Toscane.  Les  Italiens  l'emploient  sous  le  nom  de  plasma 
pour  graver  dessus;  et  en  effet,  ce  silex  est  susceptible  de 
fournir  des  pierres  d'une  assez  bonne  dimension  (un  pouce)  , 
dont  la  couleur  est  bien  uniforme ,  qualité  précieuse  dans  uuq 
pierre  propre  à  la  gravure.^  Nous  avons  dit  k  l'article  Plasma 
que  ce  silex  contepoit  des  coquilles^  el  qu'il  jpouvoit  appaç-s 


i88  S  I  L 

t€ti>r  ^  «nse  ^e  ces  fennalions  récentes  qn^on  OômmeilVau 
douce. 

Le  silex  prasien  àe  Dolomieuf  autant  que  nous  povvoni  en 
jug^  d'après  les  échantSlIons  que  nous  avons  vus  dans  la  col- 
lection de  ce  célèbre  géologue,  nôusparoît  d^Mr  rentrer 
dans  le  silex  corné.  ^ 

Ces  échantillons  prorenoîent  de  Pîlc  d^lbe.  Leur  cassure , 
qaoiqae  conchoYde ,  est  esquillense ,  raboteuse,  ^  même  grc- 
Diie  dans  quelques  parties;  leur  jtottleor  varie  entre  le  vert-* 
jatme  très-pâle  et  le  vei||pbtache  ;  cUq  passe  aussi  au  blanc , 
au  roogeâtrc ,  au  gris. 

Dans  la  même  !le  se  trouve  aussi  dn  qnart-hyalin*  verl- 
obscur  ou  prase,et  des  variétés  fibreuses  ou  grenues  ou  à  gros 
grains,  qui  forment  le  passage  entre  le  Alex  prasien  et  la  nrase. 

Certains  échantillons  de  silex  prasien  ressemblent  beau- 
coup k  la  chrysoprase.  Quant  à  leur  couleor,  ils  la  doî-* 
vent  an  fer;  tandis  que  la  chry'soprase  t%t  colorée  p^r  le 
nickel. 

Nqus  trouvons  la  frius  grande  ressemblance  entre  ce  jsîlet 
et  certaines  veines  vertes,  siliceuses  ^  qu'on  observe  dans  la 
brèche  quarzeuse  et  granitique  qui  forme  le  sommet  de  la 
pente  sud  de  la  montagne  des  Ëcouchets  ,  entre  le  Creusot  et^ 
Couches.  L'on  sait  qde  cette  brèche Yenferme  le  chrÔme  oxydé 
siliclfère.  Elle  contient  des  reines  et  des  fragmens  d'un  quarz 
grossier  y  coloré  en  beau  vert,  ainsi  que  des  parties  plus 
compactes  analogues  au  silex  prasien. 
'  II.  Le  SitEX  CORNÉ  {FetrosUex^  Wall,  en  partie;  Quùtz^ 
Agate  grossier,  Hatîy;  Kératite^  Dalem.  ;  Hùmstem,  Wem. , 
Karst.  ;  Homsione,  James.). 

Le  silrt  corné  est  peut-être  la  première  pierre  qui  ait  ét^ 
iTommée  pétrosilex ,'  et  ce  nom  généralisé  depuis  à  des  ro- 
ches compactas ,  dures  et  en  masses  comme  le  silex  corné  , 
4  donné  naissance  à  la  confusion  qui  règne  à  Fégard  de  ces 
diverses  pierres  dans  les  auteurs  ,  et,  dont  nous  avons  cher- 
ché à  donner  une  idée  aux  articles  pétrosilex  et  heifistein»  • 

Le  silex  corné  est  une  pierre  absolument  infusible  au  feu  le 
pins  violent.  lise  présente  en  masse  on  en  rognons <|ui  offîreiJt 

Eresque  toutes  les  couleurs,  rouge,  jaune,  blanche f  gfise, 
leuâtre,  verte,  etc.  Il  se  présente  quelquefois  sous  des  formes 
régulières  qu'il  emprunte  h  d'autres  substances  ,  comme 
nous  le  dirons  tout-à-lTieiirc.  On  lut  a  donné  le  nom  de  silex 
corné  parce  qu'il  a  le  plus  souvent  la  demi^ transparence  et 
surtout  la  cassure  écaillcuse  de  la  corne  ou  de  la  cire,  quoi- 
que sa  contextnre  n'ait  pas  toujours  lia  finesse  que  semblent 
exiger  de  pareilles  comparaisons*  Sa  cas$urc  est  conchoïdale  t 
à  surface  marquée  de  nombreuses  levures  ou  esquilles,  qui 


s  I  L  '^  18, 

prennent  nne  cauleur  grisitre  qui  trancbe  sar  la  couleur 
propre  à  la  pierre.  Il  esi  trèstdùr  et  se  ca«se  di£Qcilement« 
Son  ayect  est  mat,  quelquefois  cependant  un  peu  luisant, 
ou  même  semi-vitreux.  Il  est  plus  ou  moîo«  translucide  sur 
les  lM>rds,  quelquefois  même  il  est  translucide^  et  stf  rappro- 
che alors  du  quart.  On  le  brise  difficilement  ;  ses  fragment 
ont  des  arêtes  vives.  Le  quarz  et  même  le  silex  pyrqmaqutt 
Teniaiixeni  ce  qui  prouve  qu'il  est  un  peu  plus  tendre  ;  ce* 
pendant  il  fait  vivement  feu  sous  le  choc  du  briquet.  Sa  pe.- 
sanieur  spécifique  varie  entre  a, 53  et  a, 63. 

Nous  n'avons  point  de  bonnes  analyses  du  siifii  corné. 

Nous  le  diviserons  en  trois  variétés  principales^  que 
nous  désignerons  par  silex  corné  écailleux ,  silex  corné 
cpocfaoïde  et  silex  corné  grossier. 

A.  Silex  coi.siê  écaillkux  (  Peinsilex  s^uamosusy  Wall.  ; 
SidiUn^r  homsUin ,  Wern.  ;  le  Hitrmtein  écailUux ,  BrocL  ; 
^plinUry  hornstoiu,  Jameé.).  Il  se  distiogue  principalement 
par  sa  cassure  écailleuse  à  écailles  nombreuses ,  petites  ou 
très -fines  ou  très -grossières.  Il  est  massif  ou  en  rognons; 
il  se^présente  aussi  avec  «des  formes  qu'il  emprunte  à  la  ch^px 
carbonatée  et  à  la  chaux  fluatée.  Les  formes  les  plus  ordi- 
naires sont  celles  de  la  chaux  carbonatée  lentitulaire  ^ 
prismatique^  métastatique  ,  de  la  chaux  fluatée  octaèdre  : 
ses  cristaux  pseudomorphiques  sont  de$iâ;nés  par  les  Al- 
lemands ^  soos  le  nom  de  Hanidn  crisialKisé,  rions  atont 
exposé  à  Tartide  du  QuAftsK  htaLik  psEunoMORPurQuc  ^ 
vol.  18,  p.  i^i,  ce  qu'il  falloit  penser  de  cette  dénomination 
et  du  mode  de  formation  de  ces  cristaux  ;  nous  y  atons  dit 
aussi  que  Je  silex  eomé  et  le  quar^  pseudomorphique  passent 
de  l'un  à  l'autre. 

B.  Silex  icontii  towcnoTOE  {Peuosllex  ctquabiUs,  Wall  ; 
Muschliger hornstein y  Wern.;  Conch^tdal hornstome ^  James. )< 
Il  tte  diffère  du  pcéoédcat  que  par  sa  conteatvre-  on  peu  vi- 
treuse et  quansense ,  par  sa  cassure  largement  conch<^rde  oft 
plaoe^et  parce  qu'il  est  un  peu  mrâu  dur.  Il  se  présente  aus4 
soùsdes  brmesempnMtées  k  la  chaux  carbonatée  et  àla  chant 
fiuatée.  SeloQ  Hoffiaann,  il  ne  cottstiiue  jamais  de  montât 
gnea  ni  de  veines  à  lui  seul  ;  il  <st  eoiUBMMiéinent  par  petîtea 
parties  dans  d'a«t«^es  r«ches«. 

Ces  deux  variété  du  silex  corné  st  trouvent  4ai«B  les  mon* 
tngnes  primitives ,  dans  les  êkons  métalliques  et  dans  ks  &r«- 
rains  4e  tk*ansitton.  Il  forme,  dans  les  aoaiagoea  primitives  « 
des  fiUns  puissans  qui  renferment  des  mines  d argent,  de 
plomb)  de  sine,  de  cuivre  et  de  fer.  On  en  observe  aussi  des 
fiions  et  de  grandes  masses  dkans  les  roches  calcaires  et  dans 
<^tainspoipkyi«s  ;  «mm,  dans  eetie  «monstance  »  il  faitt  «e 


0 

(  : 


lâo  '  s  I  L 

rappeler  que  le  silex  corné  est  in^aslblet  carlesAUemands  otit 
nommé  hornstein-porphyre  le  pétrosilex  silicîforme  porphy- 
ritique ,  parce  qu'il  a  Tapparence  du  silet  corné.  Cepeil- 
dant  Jameson  persiste  à  maintenir  une  espèce  de  por- 
phyre à  base  de  horastein ,  et  il  cite  les  porphyres  de  Dan- 
nemora  et  de  Gaspenberg  en  Suède, et  de  Hongrie.  Ceux  de 
ces  porphyres  que  nous  avons  pu  examinei",  contendient  beau- 
coup de  cristaux  de  feldspaih,  des  grains  de  quani  ;  leur  p.1te  , 
essayée  au  chalumeau,  a  fondu  en  un  verre  blanc  on  grisâtre  « 
quoique  souvent  avec  beaucoup  de  peine.  Un  hornstein  por- 
phyre, trouvé  dans  les  collines  des  monts  Ëuganéens,  par  ï^o- 
foxnieu ,  a  été  le  plus  réfractaire  de  tous  ;  cependant  il  a  fini 
par  se  fopdrè  en  un  émail  blanc  huileux.  Ce  porphyre  con- 
tenoit  beaucoup  de  grains  de  quarz ,  du  mica  en  lamellules 
noires,  très -petites  et  fort  rares,  et  du  feldspath  ép^rs  en 
petits  grains  rosâtres.  Nous  pensons  donc  que  Ton  doit  ex- 
clure du  stlex  corné  le  horstdn  porphyre  des  Allemands , 
qui  n'est  autre  chose  qu'un  porphyre  à  base  de  pétrosilex 
très-peu  fusible. 

^e  silex  corné,  le  quarz,  l'agate,  le  jaspe ,  la  calcédoine , 
se  présentent  souvent  dans  les  mêmes  filons,  et  présentent 
tous  les  passages  de  l'un  à  l'autre.  « 

Les  mines  de  la  Saxe,  de  la  Bohème,  de  Hongrie,  de 
Bavière,  de  Norwrége ,  de  Suède,  celles  de  France ,  pré^ 
sentent  le  silex  corné;  la  mine  d'argent  de^méof  dans  T Al- 
lai, et  beaucoup  d'autres  mines  des  Monts  Durais,  ont  le  silex 
corné  pour  gangue.  C'est  à  Schnéeberg,  en  Saxe  >  qu'on 
trouve  les  plus  belles  pièces  de  silex  corné  pseudomorpbique. 
11  existe  dans  les  filons  de  plomb  de  Huelgoët  en  Bretagne  , 
un  silex  corné  d'un  beau  blanc  jcalcédonieux  avec  des  veines 
grises,  etc. 

C  Silex  corne  grossier.  Nous  donnerons  ce  nom  k 
des  silex  qui  tiennent  le  milieu  entre  le  vrai  silex .  corné  et 
le  silex  commun  pvromaque ,  et  qui  se  trouvent  dans  nos 
bancs  de  pierres  calcaires.  11  a  la  cassure  beauGoup  plus  ra- 
boteuse, très-inégalement  plane.  Son  tissu  est  çà  et  U  un  peu 
vitreux.  Enfin, comme  dans  toutes  les  variétés  du  silex comé^ 
il  offre  souvent  des  cristaux  de  quarz  imperceptibles  à  la  sur^ 
facj  de  ses  cavités  ou  de  ses  pores.  Il  est  brun  on  grisâtre,ra- 
rement  rougeâtre.  Ce  silex  forme  des  bancs  et  des  lils  dans 
les  couches  de  sable  et  les  marnes  qui  recouvrent  la  forma* 
tion  du  calcaire  grossier  marin  ^  par  exemple  à  Passy ,  à 
Saint-Cloud  ,  au  mont  Yaiérien.  Il  nous  semble  qu'il  seroit 
infiniment  convenable  d'y  rapporter  le  quarz-hyalin  lenticu-^ 
laiçe  ;  car  sa  pâte ,  dans  certaines  parties,  à  tout-à-fait  l'as* 


s  I  L  191 

pect  el  la  consistance  de  celle  da  silex  dorné  pseudomor^ 
phîque  de  Schnéeberg  en  Saxe. 

Saussure  nous  apprend  (  ^*  §  ^^9i)  V^^i^  donne  le  nom 
de  Néopèlte  au  hornstein  de  Werner ,  qui  se  trouve  par 
veines  et  par  rognons  dans  les  montagnes  secondaires.  Ce 
nëopèlre  est  aussi  son  pétrosilex  secondaire,  et  cette  déno- 
mination nobs  indique  qu'il  s'agit  d'une  pierre  fusible,  el  par 
conséquent  que  Iç  silex  corné  et  le  néopétre  sont  deux  pier- 
res diJTérentes.  Il  tend  à  faire  croire  que  le  pétrosilex  se- 
condaire est  de  la  même  nature  que  le  pétrosilex  primitif^ 
c'est-à-dire,  un  feldspath  compacte.  Or^  les  exemples  cités 
par  Saussure  lui  r>  même  ,  ne  nous  laissent  voir  qu'un  silex 
mélangé  de  calcaire, et  qui,  par  cela  même,devient  fusiblc,et 
e'e^t  Saussure  lui-même  qui  fait  cette  remarque.  Il  est  donc 
nécessaire  d'abandonner  ici  tout- à  fait  le  nom  de  pétrosilex 
secondaire  qui  se  trouve  ainsi  appliqué  k  faux  par  Saussure  et 
peut-être  môme*  alors  par  Dolomieu ,  qui,  au  reste ,  s'est 
parfaitement  expliqué  ensuite  sur  «on  pétrosilex  secondaire 
qui  est  vraiment  à  base  de  feldspath.  Saussure  paroh  avoir 
eu  une  fausse  idée  du  hornstein  de  Werner,  car  il  le  con- 
sidère toujours  comme  une  pierre  secondaire»  et  c'est  ce  oui 
est  loin  d'être  toujours  vrai.  Nous  pensons  que  le  néopèfre 
de  Saussure  n'est  même  pas  le  hornstein  de  Werner ,  et 
l'exemple  qu'il  cite  du  pétrosilex  secondaire  k  couches  con- 
centriques de  Vaucluse  ,  nous  semble  le  prouver  encore  ;  et 
la  propriété  que  ce  sikx  a  de  fondre  au  chalumeau,  quoique 
très-difficilement,  est  encore  duc  k  di)  calcaire.  Nous  croyons 
donc  que  le  néopétre  de  Saussure  et  le  sUkicalce  du  même 
auteur,  ne  sont  point  du  hornstein  et  doivent  en  être  distin* 
gués  ainsi  que  du  pétrosilex  proprement  dit  9  avec  lesquels 
ils  n'ont  aucun  rapport  ni  de  gisement  ni  de  nature.  Voyei 
ci-après  Silex  grossier  silicicalce,  b.»  6. 

Nous  terminons  cet  article  du  silex  corné ,  en  faisant  ob- 
server que  Jâmeson  y  ramène  le  horstein  des  Allemands , 
c'est-à-dire,  les  .bois  pétrifiée  siliceux.  V.  Silex  pseudomor- 
PHIQUE  ,  §  4*  ' 

III.  Le  Silex  commun  ou  Pyromaque  (  Silex  ignianus^ 
WalL  ;  Sikx  ou  caiUou  groisier  ,  la  pitrre  à  fusil  ^  Rome  de 
l'isle  ;  Pierre  àffiu^àe  Born  ;  Quarz  agaihe pyromaque ,  UaÛy ; 
FeQersieinj  Wern:;  F/m/,  James.  ;  vulg.  Silex ^  caillou^  pierre 
à  fusil ^  pierre  à  briquet  ).  Le  silex  commun  est  connu  de  tout 
le  rao;ide.  Ses  couleurs  sont  mates,  et  ordinairement  fau-r 
ves,  blondes,  gris-noirâtresou  bleuâtres  et  gris-cendrées.  Il 
y  a  aussi  des  silex  jaunes  ,  rouge*,  bruns,  noirs,  etc. ,  et  de 
tottles  les  teintes  et  de  tous  les  mélanges ,  conamc  les  agates. 
La  cassure  est  parfaitement  conchoïde ,  lisse  ,  unie  ,  ou  à 


iga  S  I  L 

peîM  écailleofe.  Letirftgwieiti  sont  éta9koXf  k  horiâ  trè^ 
aigus,  coupans,  et  translucidet  sar  les  bords;  quelquefois 
eoupans,  presqve  opaques.  11  fait  Tivément  feu,  lorsqu'on 
le  frappe  avee  un  instrumeiil  de  fer  ;  sa  dwoté  égale  presque 
celle  du  quarx,  mais  il  est  plus  tenace  ;  il  a  Ja  ménie  pesaiH 
teor  spéciâqoe  que  les  autres  variéléc  de  silea  ;  elle  rarie  en- 
tre a, 58  et  a63. 

il  est  infiisible  au  cbalnmean ,  sans  addition  ;  quelquefois 
il  se  fond ,  quoique  très-difficilement  j  ce  qui  tient  à  one  pe« 
tite  portion  de  chaux  q«*il  renferme  ;  il  contient ,  d'après 
Klaproth ,  98  de  silice  ,  o,5o  de  cbanx ,  o,a5  d'alumine  ,  et 
o,a5  de  fer  oxyde.  Yauquelin  n'a  pas  trouvé  de  ckanx  dan$ 
le  silex. 

Lorsqu'on  frotte  très^fortement  deux  pierres  Tune  contre 
l'autre ,  on  roit  une  lueur  phosphoricpie ,  et  même  en  les  firap* 

Kdt  violeHMnent  Tune  contre  l'antre ,  elles  étinceilent. 
s  étincelles  nroviennent  de  Tinâammation  des  corpus^ 
cules  combustîMes  répandus  dans  l'air ,  et  qui  sont  brètés  par 
la  vive  cbaleur  que  dégage  la  pereossion  des  deux  morceaag 
dé  silex.  Lorsqu'on  les  frotte ,  on  sent  une  odeur  particuèière, 
Vi^urs^éuse  (t).  Le  silex  cassé  au  sortir  de  la  carrière, 
contient  une  certaine  quantité  d'humidité  qui  se  dissipe  bien-» 
tôt  i  lorsqti'on  le  tient  dans  un  lieu  sec* 

On  doit  distinguer  dans  les  silex,  ceux  qui  sont  blonds, 
èeux  qui  sont  gris  ou  noirâtres,  et  ceux  qm,  comme  le  j^^ 
et  l'agate ,  offrent  toutes  sortes  de  couleurs. 

Le  vrai  silex  pyromafue  appartient  aux  terrains  secondai* 
tts  ;  c'est  surtout  dans  la  craie ,  que  l'on  trouve  le  silex  pj- 
romaque.  Il  y  est  en  rognons  plus  ou  moins  gros  ,  dont  la 
igore  est  souvent  bisarre ,  mais  dont  tuptcs  les  extrémités 
sont  arrondies.  Ces  rognons  sont  disposés  sur  àeê  plans  ho- 
rizontaux ,  et  ces  plans  se  répètent  à  une  certaine  distance 
au-dessus  les  uns  des  autres,  comme  nous  l'avons  dit  à 
l'article  craie.  Les  silex  des  crures  sont  ^ris  ou  blonds  ou 
pAles  ,  selon  les  couches.'  Ils  ne  son|  pas  .ni  les  plus  an-^ 
ciens  ni  les  plus  modernes  ;  on  en  trouve  dans  le^  calcaôes 


(i)  Patrtn,  «bus  U  9***  édition  â*  et  DictiofiBaire ,  dit  ^tvoir  ob- 
servé qu«  U»  fours  à  chaux  répandent  une  odeur  semUable  à  celle 
du  silex  4  il  ajoute  même  :  «  On  prêtent)  que  les  vignes  qui  sont  ex- 
pose'es  à  recevoir  la  fumée  des  fours  ^  chaUx ,  donnent  un  vin  qui 
sent  la  pierre  à  fusil  ;ce  fait  est  très- connu  à  Lyon,  m  Si  cela  est  vrai 
et  sî  c*est  u^e  bonne  qualité  du  vin  que  de  sentir  la  pierre  àfiuU,,  les 
propriétaires  deç  vignobles  n* auront  qu'à  établir  i%%  ibiùr^  à  cimex 
près  de  leurs  yignes  ;  amis  nous  ne  fpaïuntiis^us  pas  le  suceras. 


s  I  L  ^93 

^3es  formations  iofif rienres  «  telles  qne  dans  les  c  ou  cbes  décai- 
calre  coqaUler  à  ammooîtes  et  gryphîtes>  et  sonyent  même 
les  fossiles  que  contiennent  Ces  couches,  sont  ensiles.  Les 
silex  du  calcaire  ^mpacte  sont  en  rognons ,  comm^  cent  de 
la  craie. 

Dans  les  terrains  supérieurs  à  la  craie  9  on  observe  le  silet 
en  rognons  et  en  couches  plus  ou  moins  épaisse^  ,  dans  le 
calcaire  grossier  coquiller  y  et  les  fossiles  qu  11  contient  sont 
aussi  fréquemment  silicifiés;  on  voit  même  des  masses  con- 
sidérables de  silex  entièrement  coquiller,  ou  plutôt,  criblé  de 
cavités  laissées  par  des  coquilles.  Ce  silex  coqniller  appar-»- 
tient  aux  bancs  inférieurs  du  calcaire  grossier^  Dans  les 
bapcs  supérieurs  le  silex  pyromaque  est  blond  ^  et  forme 
des  couches  minces ,  continues  ou  presque  continues ,  avec 
les  lits  de  la  cbaux  carbonatée  grossière  1  et  au  milieu  du 
sable  grossier.  Il  s^observe  dans  cette  position  ,  aux  envi* 
rons  de  Paris ^  à  Issy  ^  «à  Sèvres  :  ces  couches  n^out  que 
quelques  ponces  d^épaisseur,  et  parfois  sont  ondulées  comme 
des  albâti^s* 

'  On  trouve  aussi  du  silex  en  rognons ,  dans  les  manies  qui 
appartieAnent  aux  formations  d'eau  douce  inférieure  qui  re- 
couvrent le  calcaire,  et  ces  silex  sont  blonds  ,  et  quelquefois 
coquillcrsy  comme  àSaiot-Ouen.  Les  masses  gypseuses  du  sol 
de  Pari  s  9  qui  recouvrent  aiissile  calcaire  grossier  coquiller 
marin  ,  p^résentent  encore  des  rognons  de  silex  pyromaque 
fauve  Y  qui  sont  tantôt  entièrement  siliceux,  tantôt  leur  centre 
est  de  la  chaux  sulfatée  calcarifère  ;  quelquefois  aussi ,  ces 
rognons  sont  plats  et  rubanés  de  brim ,  de  gris»  et  coatien-^ 
lient  des  couches  minces  de  pl^c  Leur  écorce  est  blanchâ- 
tre ,  spongieuse  ,  gypseuse  ^  de  sorte  qu'on  ne  peut  guère 
douter  que  la  matière  sdieeuse  n'aU  transsudé  de  la  masse 
de  chaux  sulfatée. 

.  Il  existe  aussi  des  silex  pyromaq^s  coquillers  brans , 
dans  les  marnes  calcaires  et  de  fo^rmaiion  d'ea«  douce  quj 
couronnent  le  système  géologique  des  environs  deParis,  p^r 
exemple  à  MonXreuil. 

•  Les  minéralogistes  étrangers  indiqi^ent  le  silex  py româque» 
dans  les  roches  primitives  et  dans  les  roches  de  trAus ition  ( 
mais  ce  silex  primitif  oude  transition  doit^ce  reporté  dansie 
silex  comé  conchoïde  ,  ou  parmi  les  ^agat^s  :  du  moitts  f  nous 
le  pensons  f  d'après  les  écbantiilons'queaoitis  en  connoissons^. 

Les  silex  pyromaques  abondent  dans  1^  terrJiins  d'alluvion 
qui  couvrent  le  sol  de  certaines  contrées ,  par  exemple ,  de 
Paris,  de  la  Normandie.,  de  la  Touraine  ,.de  ia  Pologne^ 
etc.  Ces  silex  qui  sont  roulés,  paroissent  pfovenir  de  la  des*- 
traction  de  couchies  calcaires  et  crayeuse»  qui  les  ttxdtx^ 

XXXI.  i3 


134  S  I  L 

moient  priitiitiveikiekit.  Ces  silex  agglutinés  entre  eux,  ou  pat. 
un  ciment  de  grès ,  forment  ces  beaux  pouddingues  siliceux 
que  l'on  nomme  pouddingues  anglais.  ^ 

Les  silex  qui  s^observent  dans  les  filons  métalliques, comme 
dans  les  filons  de  plomb  de  Bretagne  sont  roulés  et  leur 
forme  prouve  qu'ils  ont  la  même  origine  que  les  silex  roulés 
des  terrains  de  transport. 

Les  rognons  de  silex  sont  quelquefois  fendus  et  gercés  dans 
divers  sens  ,  et  Ton  observe ,  dans  leurs  cavités  ,  des  incrus- 
tations et  des  stalactites  calcédonieuses  ou  agatines  ;  quel- 
quefois même  ils  contiennent  des  géodes  tapissées  de  quar^ 
byalin  cristallisé  limpide  ,  mais  toujours  en  cristaux  imper^ 
ceptibles.  Quelquefois ,  ils  renferment  des  cristaux  de  chaux 
carbonatée  en  cristaux  limpides  (  Couzon ,  près  Lyon  ) ,  du 
fer  sulfuré  et  de  la  strontiane  sulfatée ,  cristallisée  en  petits 
cristaux.  Cette  dernière  substance  a  été  découverte  dans  les 
silex  qui  sont  dans  la  couche  la  plus  supérieure  de  la  craie , 
au  Bas'Meudon.  On  y  trouve  aussi  du  fer  carbonate. 

Le  silex,  quels  que  soient  ses  gisemens  ,  est*recouvert 
d'une  écorce  blanche ,  terreuse  ou  terne  et  grise,  qui  est  pro- 
duite par  deux  causes.  La  première  explique  la  croûte  ou 
écorce  des  cailloux  roulés  :  c^est ,  dans  ce  cas ,  une  simple 
désunion  des  molécules  du  silex ,  produite  par  l'action  répé- 
tée ,  de  la  sécheresse  et  de  l'humidité.  On  remarque  que  les 
caiUoux  roulés  qui  ont  cette  écorce  ,  se  conservent  long- 
temps.  Les  fragmens  de  silex  exposés  à  l'air  se  couvrent 
de  cette  écorce^  et  finissent  même  par  se  décomposer  entiè- 
rement,surtout  s'ils  sont  imprus  ou  mélangés  de  terre  calcaire; 
mais  cette  décomposition  ne  se  fait  qu'au  bout  d'un  long- 
>  temps  ;  la  partie  décomposée  happe  fortement  à  la  langue. 
Le  silex  delà  craie ,  de  même  que  telui  de  tous  les  calcaires , 
est  comme  imbibé  dans  ces  roches  :  son  écorce  est  un  mé- 
lange de  silice  et  de  calcaire  ;  elle  est  plus  tendre  ,  et  ^  de- 
puis une  demi-ligne  jusqu'à  plusieurs  lignes  d'ép^sseur.  En 
Îénéral ,  les  rognons  de  silex  sont  très-purs  dans  le  centre. 
in  reconnoissant  le  passage  gradué  du  silex  à  la  craie ,  sur 
5on  écorce, on  est  assez  porté  à  croire  que  le  silex  s'est  formé 
par  transsudation  k  travers  la  craie  et  le  calcaire  ,  pour  vê- 
tir se  réunir  dans  des  cavités  particulières  qui  existoient  déjà , 
nu  que  l'acte  même  de  la  transsudation  a  créées.  Il  est  certain 
eue  pour  les  rognons  de  silex  de  la  craie  qui  sont  déposés 
qn  couches,  ce  dernier  mode  n'a  pu  avoir  lieu ,  parce  que  la 
eranssudation  pouvoit  s'opérer  dans  tous  les  points  de  la 
masse  indistinctement  ;  et  c'est  ce  qui  n'est  pas  arrivé.  Ainsi 
4onc  ,  le  silex  de  la  craie  s'est  formé  dans  des  cavités  déjà 
existantes.  MaJLS  une  a^tre  cause  que  celle  de  l'infiltration  ; 


s  I  L  rgi 

n'a-t-ellejias  influé  sur  la  formation  des  rognons  siliceux, 
de  la  craie  ? 

Lorsqu'on  observe    leurs  formes  «    ofl*  leur    trouve  des 
rapports  avec  celles ,  de  certaine   zoophytes  ,    comme   les- 
éponges  Y  les  alcyons  f  et  nous  avons  rapporté ,    à  Tarticle 
craie ,  de^  autorités  et  des  exemples  qui  ne  laissent  point  de 
doutes  que  les  silex  ne  remplacent  des  zoophytes  analogues  , 
autrefois  contenus],dans  la  craie.  On  voit  même,enchâssés  dans 
les  rognons  siliceux ,  des  oursins ,  des  coquilles ,  des  portions 
de  madrépores  qui  affectent  des  positions  analogues  à  celles 
que  prennent  les  vrais  zoophytes  sur  les  épionges.  rîe  se  pour- 
•  roit-il  pas  que  jadis  les  rognons  de  silex  fussent  des  zoophytes 
qui ,  par  leur  propre  décomposition  et  par  des  opérations  qui 
nous  sont  inconnues,  se  soient  changés  en  silice  F  Car  on  ne 
peut  pas  supposer  qu^il  existe  dans  la  craie  et  dans  les  cou- 
ches calcaires  qui  renferment  de  si  grands  amas  de  fossiles 
siliceux,  d'innombrables  cavités  prêtes  à  recevoir  la  matière 
siliceuse  par  infiltration.  Quoi  qu'il  en  soit ,  il  paroit  démontré 
que  la  silice  ne  se  change  pas  en  craie  ou  en  calcaire ,  ni 
celle-ci  en  silice. 

,  La  France  et  tous  les  pays  qui,  comme  elle,  présentent  de 
la  craie  et  des  couches* de  calcaire  secondaire ,  offre  aussi 
une  grande  abondance  de^silex.  F.  l'article  Geaie,  où  Ton 
trouvera  les  indications  des  pays  qui  renferment  cette  subs- 
tance, et,  par  conséquent,  les  silex.  Le  silex  pyromaque 
est  en  veines  oaen  lits  minces,  ou  en  rognons ,  dans  le  cal- 
caire compacte  ,  près  Grenoble  ,  ainsi  qu'entre  Contamine 
et  Bonne  ville ,  en  Savoie  et  près  de  Hallein  et  de  Kuchei , 
dans  le  pays  de  Salzbourg  ;  près  Backvsrel*,  dansleDerbys- 
bire.  Nous  avons  décrit  ceux  de  notre  calcaire  grossier  co- 
quillier. 

Les  couches  calcaires  et  probablement,  crayeuses  du  mont 
Caripel,  en  Palestine,  renferment  des  rognons  considérables^ 
ordinairement  creux,  de  silex  pyromaque  gris,  dont  la  cavité 
est  ou  mamelonnée  et  ealcédonieuse,ou  tapissée  de  pyramides 
de  quarz  :  on  a  comparé  ces  rognons  à  des  melons  avec  leurs 
pépins. 

La  Franche-Comté  et  une  ^ande  portion  de  la  paAie 
septentrionale  de  la  France ,  amsi  que  le  Véronais ,  l'An- 
gleterre ,  présentent  beaucoup  de  fossiles  madrépores  et 
coquillers  qui  sont  convertis  en  silex  pyromaque.Les  silex  de 
Poligny,en  Franche- Comté, se  rencontrent  épars  sur  la  terre; 
lorsqu'on  les  brise  ,  on  découvre  souvent,  à  leur  intérieur, 
une  cavité  remplie  de  soufre  terreux  et  impur  :  ces  silex- 
nous  paroissent  être  des  madrépores  fossiles.  On  trouve  aussi 
des  silex  à  cavités  vides  et  d'autres  qui  n'en  offrent  pas  ; 


^B  S  I  L 

alors  ils  sont  blonds ,  et,  dans  tous  les  câs^  retèciis  ^ofie 
écorce  épaisse,  jaanâtre  ou  rougeâtre. 

Ce  sont  peat-éti%  aussi  des  fossiles  siliceuï,des  rognons  de 
silex  creux  à  Tîntérieur  et  rempli  d'un  sable  silieeilx  très-pw 
qui  paroi t  prôrenir  de  la  décomposition  du  silex  lui-même , 
et  qu'on  le  ramasse  particulièrement  aux  environs  de  Dreux. 

Usages  du  sUeco  pyromaçue,  — *  L'on  emploie  ce  silex  pour 
faire  èes  pierres  à  fusil.  C'est  ce  qu'on  a  voulu  rendre  par 
le  mot  pyrùmaque  (qui  fait  du  feu  pour  les  combat ,  en  grée). 
On  en  fait  aussi  ^s  pierres  à  briquet^  et  réduit  en  pondre 
fine  ,  il  entre  dans  la  composition  de  cette  poterie  dite 
fiiûence  anglaise. 

La  France  est  la  contrée  de  l'Europe  qui  est  le  mieux 
pourvue  de  pierre  à  fiisil  ;  elle  en  possède  des  carrières 
abondantes  dans  les  départemens  de  l'Yônlfte  et  du  Cber , 
surtout  dans  ce  dernier  département ,  âtKx  environs  de  Saint^^ 
Aignan  ,  datas  les  communes  de  Confi ,  de  Meni  et  de  Ly. 
On  les  exploite  dans  une  étendue  d'Ane  lie«è  carrée.  Ettes 
sont  dans  une  plaine  dont  là  base  ttX  ft^ihuiée  de  co'èchek  de 
craie  et  de  lùame ,  et  c'est  entre  ces  couches  que  se  trouvent, 
en  assez  grand  nombre, celte  de  silex;  et  sur  vi^  couches,  il 
n'y  en  a  qu'une  qui  donne  de  bonnes  piètres  à  fusil,et  elle  est 
à  cinquant'e  pieds  de  profondeur.  Pour  y  parvenir,  on  creusa 
des  puits  qui  ont  des  repos  de  da  ^di  en  dix  pieds ,  difi|K>5és 
de  manière  que  les  ouvriers  ,  ]^lacés  sur  ciiaque  repoÀ ,  S'en- 
voient ,  les  uns  auï  ântreà,  tes  silex  à  mesure  qu'^n  en  fait 
Textraction  dans  la  couche,  de  sorte  qu'en  un  fiistant  ib  sotot 
parvenus  au  jour.  Les  ouvriers  nomment  cailloùàs  frottes  ,  les 
silex  qui  sont  propres  à  donner  de  bonnes  piéirres  à  fusil.  Ils 
sont  blonds,  d'une  teinte  uniforme ,  presque  gbbuleiàx ,  demi- 
transparens  ;  leur  cassure  est  «onchoïde  ,  lisse  et  égale. 

Ces  rognons  de  silex  sont  envelopj(»és  d^une  ctoéte  blanche 

?ui  happe  à  la  langue ,  qui  pénètre  d'une  ^nk  deux  lignes  dan» 
râtérieur,en  devenant  insènsiblementde  nature  siliceuse  :les 
ouvriers  donnent  k  cette  enveloppe  le  nom  de  couenne,  pkr 
allusion  à  la  couenne  de  tard. 

Quand  on  tire  les  silex  de  leur  gtte ,  ils  sont  pénétrés  d'une 
sorte  d'humidité ,  k  Uquette  on  donne  le  nom  d'^airdl?  cûtrière. 
Il  faut  profiter  du  temps  Où  eette  humidité  subsiste, pour  pou^ 
voir  tailler  les  silex  et  tes  iïiçonner  en  pierre  à  fusil  :  uôe  fois 
dissipée ,  la  pierre  ne  peut  plus  se  casser  d'une  manière  con^ 
venablè.  (On  observe  la  même  chose  dans  les  ardoises  :  tant 
qu'elles  conservent  leur  eau  de  carrière^  on  les  divise  en  feuil- 
lets aussi  minces  qu'on  le  veut  ;  Ahi  qu'elle  est  dissipée  ,  la 
piçrre  n'est  plus  divisible ,  et  ne  sert  que  de  pierre  à  bâtir.  ) 
Dolomieu ,  qui  a  donné  la  description  du  travail  des  pierres 


s  I  L  iQj 

kfasil,  dit  qaUl  est  si  expéditif ,  que  chaque  ûavfier  en  fait  on 
millier  en  trois  ioors. 

Lorsqa^oa  a  cqfoisi  les  blocs  convenables,  on  commence 
par  les  ronpre  »  avec  une  masse  de  fer ,  en  morceaux  plats  ^ 
du  poids  d'une  livre  et  demie  ;  à  cet  efSet»  Touvrier  tient  le 
bloc  de  la  ifiain  gauche ,  et  l'appuie  sur  ses  genoux.  Il  écaille 
ensuite  les  mofc^aux  tout  au  pourtour»  de  manière  à  y  faire 
naître  des  arêtes  verUcales  parallèles,  séparées  par  un  espace 
un  peu  concave  ;  on  peut  s'en  faire  une  idée  en  comparant 
ces  blocs  ainsf  taillés  à  un  tronçon  de  colonne  cannelée  ; 
ensiMte,  à  Taide  d'uu  petit  marteau  à  deux  pointes ,  on 
frappe  av«c  dextérité  et  promptitude  sur  les  arêtes  »  et  on 
enlève  ainsi  4e  longues  écailles  minces ,  plates  et  à  trois  faces , 
doQt  la  plus  grande  est  celle  qui  étoit  appliouée  sur  le  tron- 

Kn.  On  prend  chacune  de  ces  écailles ,  on  la  pose  horizon- 
lement ,  par  son  câté  plat ,  sur  le  tranchant  d'up  dseaq 
enfoncé  dans  un  billot  de  bois ,  et  on  la  frappe  à  petits  coups 
avec  une  roulette  de  fer  emmanchée  par  son  ceqtr&i  On 
coupe  ainsi  Técaille  assez  exactement  en  autant  de  piècea 
f9|l'eile  peut  douper  de  pierres  à  fusil  Off  façonne  eqsuitfs  le^ 
pièces  avec  la  même  roulette  de  fer  et  sur  le  même  ci#eau« 
On  distingue  ,  dans  une  pierre  à  fusil  taillée  »  la  mèthe  on  ïe 
biseau  tranchant  ;  \t%fltmc$  on  bor4s  latéraux  ;  le  talon  ou  le 
bord  postérieur  opposé  k  la  mèche  ;  Vassk  9  petite  face  qui 
remplace  Tarête  supérieure  de  l'écaillé  «  t%  le  dcsaous  ^ui  es{t 
lin  peu  convexe. 

L'on  fabrique  aussi  des  pierres  à  fusil  à  la  IVoche-Guyon  « 

Srès  Mantes  ;  k  Cérilly,  département  d^e  F  Yonne  ;  et  à 
laysse ,  sur  le  Rhâne.  lia  France  a  été  long-temps  en  poa- 
sessîon  de  fournir  4  l'Europe  des  jnerres  à  msU  ;  maintenant 
l'Angleterre  en  possède  des  fabriques.  On  en  a  élevé  «  en 
Gallicie  ;  en  Tyrol  »  à  Àvio ,  sur  les  rives  du  Tésin  :  on  tire 
ces  silex  des  collines  qui  so'nt  des  dépendances  do  mont 
Baldo.  On  fait  aussi  des  pierres  à  fusil  en  Portugal ,  à 
Arenheira ,  près  Rio-Mayor  ,  dans  rEstramadure.  Le  silex 
^e  trouve  en  blocs  de  huit  à  dix-huit  pouces  de  diamètre  daiis 
un  sable  roiugeâtre*  Un  homme  fait  dei;a  cents  pierres  par 
jour. 

C'est  vers  l'année  lAyo  qu'on  a  cQmmencjé  à  faire  usage 
de  silex  pour  les  fusi^  et  les  armes  ^  feu.  Avanjt  cette  éppouie , 
on  mettoit  le  feu  avec  une  mèche,  pu  bien  on  empLovoit  de  la 
f^yriie  ou  d'autres  substances  dures.  L'on  a  fait  des  tenta- 
tives 9  en  Prusse 9  pour  substituer  à  la  pierre  à  fusil  en  àitx 
des  pierres  k  fusil  en  porcelaine  ;  les  soldats  prussiens  se  ^ont 
même  serns ,  piendant  quelque  temps,  de  pierres  sendblabieç. 
Les  pierres  à  briquet  ne  sput  autrfi  chose  que  de  larges. 


v^a  s  IL 

'écailles  de  srîlex.  Pour  les  obtenir ,  il  faut  tailler  les  blocs 
de  silex  au  sortir  de  la  carrière  ou  peu  de  temps  après ,  et  à 
Taide  de  coups  secs,  sans  que  le  marteau  appuie.  Paris  tire  ses 
pierres  à  briquets  du  bas  Meudon  et  de  Bougival. 

Les  artistes  italiens  qui  gravent  sur  pierres ,  comprennent 
dans  leur  tenero-duro  un  silex  pyromaque;  k  coucbe  fauve  ou 
blonde  et  dure ,  et  à  couche  blanchâtre  plus  tendre. 

Lorsque  le  silex  pyromaque  est  mbané  de  blanc  et  de  bnin , 
il  est  susceptible  d'offrir  des  pierres  propres  à  la  gravure. 
L'on  a  trouvé  ,  pendant  quelque  temps ,  à  Ghampigny  ,  près 
Paris  f  des  silex  pyromaqnes,  formés  de  deux  à  six  couches  y 
alternativement  blanches  et  brunes.  On  en  tiroit  des  onyx 
très-beaux  et  qui  se  sont  vendus  fort  cher  ;  mais  comme  6n 
n'en  trouve  plus,  l'on  a  abandonné  leur  recherche  ;  elle  av6it 
été  ,  dans  les  commencemens  ,  très-lucrative  à  ceux  qui  l*a- 
voient  ^treprise  ,  car  le  produit  de  la  première  année  avoit 
été  de  plus  de  six  mille  francs. 

Lorsque ,  sur  une  masse  de  silex  blond ,  bien  aplanie ,  par 
Teffet  de  la  cassur^ seulement ,  on  pose  une  pointe  de  fer 
sur  laquelle  on  frappe  ensuite  ,  il  se  fofme  dans  la  pierre  ua 
petit  cône  blanc  ;  en  répétant  cette  opération  sur  d'autres 
points  de  la  pierre  placés  régulièrement  \  on  y  forme  des 
dessins  dont  il  est  impossible  de  deviner  l'origine  ;  on  prén- 
droit  volontiers  alors  ce  silex  pour  un  madrépore.  L'agate  et 
le  prétrosilex  sont  susceptibles  de  produire  un  pareil  effet  ^ 
mais  rarement  aussi  bien.  On  taille  et  on  polit  quelquefois  le 
silex  ainsi  préparé.  F.Gilct-Laumont,  Journ.  min. ,  n.»  224^. 

Le  silex  sert  à  f^ire  des  mortiers  et  des  petits  pilonsl  II 
entre  dans  les  cimens  et  les  constructions.  On  prétend  que  la 
pierre  à  circoncire  des  Hébreux  ctoit  du  silex  ;  on  suppose 
même  que  silex  dérive  de  saWcrf  (  couper  ).  Les  anciens  peu- 
ples ont  fait  avec  le  silex  des  pierres  de  hache ,  des  instru- 
mens  tranchans ,  etc.  ' 

IV.  Le  StLEX  MOLAIRE  {Quart  carié  ^pierre  meulière  ^Rotiïé- 
de-l'lsle  ;  Quarz  agathe  pyromaque  stratiforme ,  et  Ç.  a,  mo- 
laire^ Hauy;  Silex  meulière^  Brong.  ,  Excl.;  Petrosilex  môlarisj 
Wall.  ;  molarite,  Lameth.  ;  vulg.  Meulière  et  pierre  meulière  ). 
Le  silçx  molaire  se  reconnoît  aisément  au  grand  nombre 
de  cavités,  de  cellules  ou  de  pores  imperceptibles ,  dont  il  est 
criblé  ou  parsemé.  Il  diffère  encore  du  silex  pyromaque 
par  les  masses  considérables  qu'il  forme  assez  souvent ,  par 
son  aspect  et  par  ses  gisemens.  Mais  comme  cette  pierre 
n'a  bien  été  observée  qu'en  France,  il  n'y  a  aussi  que  les  mi- 
néralogistes français  qui  en  ont  bien  parlé.  On  ne  voit  pas 
que  berner  l'admette  dans  sa  classification,  ainsi  que  les 
minéralogistes  étrangers.  Les  petrosilex.  molaires  des  anciens 


s  I  L  199 

iliinéraloeistes  soiiit  des  substances  de  natare  diffërente  de 
cette  de  la  meulière  ;  p^^r  exempte,  des  laves  cellulaires 9 
telles  que  la  p^erre  à  meules  d'Ândernach  ;  celle  de  Cataoe , 
qu'on  transporte  en  Calabre  et  en  Grèce;  d'autres  espèces 
de  pierres  à  meules  ,  sont  des  poaddingues ,  ou  des  roches 
ta^lqueuses ,  avec  grenats ,  etc. 

Le  silex  meulière  est  ordinairement  gris  ou  bleuâtre  ,  oa 
blanc  jaunâtre,  ou  roux;  tantât  mat  et  terne,  tantôt  un 
peu  luisant  ;  sa  surface  extérieure  est  hérissée  d'aspérités  et 
de  cellules ,  qai ,  comme  les  cellules  et  les  pores  intérieurs  ^ 
sont  souvent  remplies  d'une  terre;  rouge  argilo-ferrugineuse 
qui  lui  donne  le  coup  d'oeil  jaune  ou  rouée;  quelquefois  aussi 
ce^  cavités  et  ces  interstices  sont  remplis  de  calcaire  ou  de 
marne.  La  cassure  du  silex  meulière  est  inégale  et  rabo- 
teuse ;  ce  n'est  que  partiellement  qu'elle  est  conchoYde.  Ses 
fragmens  sont  irréguliers  ;  sa  pesanteur  spécifique  varie 
entre  2,57  et  2,6a ,  d'après  les  essais  que  nous  avons  faits 
sur  la  meulière  de  Meudon  et  sur  celle  d^  Saint-Prix.  On 
pourroit  croire  que  la  pierre  meulière ,  presque  toujours 
souillée  de  calcaire ,  d'argile  et  de  fer  oxydé ,  est  un  silex 
très-impur ,  et  c'est  ce  qui  n'est  pas  ;  car  ^  dans  l'analyse 
que  M.  Hecht  a  faite  de  la  meulière  de  la  commune  de  Mo- 
lières  (  Seine  et  Oise  ) ,  il  l'a  trouvée  composée  de 

Silice    ...    96 
Alumine    .     •      a 
Perte     ...      a 
Nous  distinguons  deux  sortes  de  silex  meulière  ;  celui  sans 
fossile  ,  et  celui  qui  en  contient. 

A.  Le  Silex  molaire  sans  fossUe  ne  présente  aucuns  débris 
de  corps  organisés  ;  c'est  celui  qui  est  le  plus  souvent  en  très- 
grandes  masses ,  tantôt  compactes  et  poreuses  par  partie» 
tantôt  très-cellulaires.  Nous  le  diviserons  en  deux  variétés , 
d'après  le  eisement  et  conformément  aux  excellentes  ob- 
servations de  M.  Brongniart,consignée8  dans  son  Essai  sur  la 
Géographie  minéralogique  des  environs  de  Paris. 

I.  Le  Silex  molaire  du  calcaire  siliceux  est  en  masses  po- 
reuses, dures,  dont  les  cavités  renferment  encore  de  la  marne 
argileuse  ,  et  ne  présentent  aucun  signe  de  stratification  ;  ce 
silex  est  bigarré  de  blanc ,  de  brun ,  de  rongeâtre.  A  Cham-^ 
pagny  ,  près  Paris ,  on  observe  très-bien  le  gisement  de  ce 
silex ,  dans  un  calcaire  siliceux ,  qui  est  blanc  f  tendre,  ou 
compacte ,  souvent  caverneux ,  et  dans  les  cavités  duquel 
la  matière  siliceuseVest  infiltrée  et  les  a  tapissées  de  stalac- 
tites mamelonnées ,  calcédonieuses ,  blanchâtres ,  brunes  ou 
rooges ,  ou  diversement  colorées;  quelquefois  aussi  de  silex 


aoa  S  I  L  ^ 

pyromtqde  nuancé  de  brun  et  de  blanchAlre,  et  de  criêtans 
de  qaarz  pyramide  «  très*lîoipideS'Ou.  blancs  comme  de  la 
neige.  Quelquefois  des  portions  de  calcaire  ont  Tapparence 
d^une  brèche  composée  d^une  carcasse  siliceuse  qui  con- 
tiendroit  des  fragmens  calcaires  ;  quelquefois  encore  ce  sont 
comme  des  fragmens  de  la  pierre  meulière 9  dont  quelques 
parties ,  blanches ,  calcédonieuses,  tombent  en  poussière  ou 
sont  décomposées,  et  se  rapprochent  alors  du  silex  résinite 
cacholong  ,  dont  nous  parlerons  plus  bas.  Le  calcaire  sili- 
ceux formé  des  assises  distinctes  au-*  dessus  des  argiles  qui 
reeouTrent  la  craie ,  et  paroH  remplacer  le  calcaire  coquîl- 
1er  grossier.  Toutefois  il  est  bon  de  faire  remarquer  que  le 
calcaire  siliceux  ne  contient  aucun  fossile.  Ce  calcaire  est 
souvent  à  nu,  à  la  surface  du  sol,  mais  souvent  aussi  il  est 
recouvert  de  marne  argileuse,  de  grès  sans  coquilles ,  et 
enfin  de  terrain  d'eau  douce.  Le  sel  de  la  forêt  de  Fontaine- 
bleau présente  cette  structure. 

s.  Le  Silix  molaire  da  sables  argiku»  ou  As  marnes  f  il  est  le 
plus  souvent  criblé  d'une  umltitude  de  cavités  irréfi;ulière8  9 
garnies  de  filets  ou  de  fibres ,  ou  de  petites  cloisons  disposées 
à  peu  près  comme  le  tissu  réticulaire  des.os,  el  tapissées 
d'une  terre  ochreuse  ,  rouge  ou  remplie  de  marne  et  de  sable 
argileux  ;  quelquefois  aussi  il  est  compacte ,  et  n'est  pas 
souillé  par  de  l'argile ,  quoique  poreux  et  cellulaire  ;  c'est 
alors  la  pierre  k  meule ,  la  pierre  meulière ,  p/ir  excellence  ; 
elle  est  blanchâtre  ,  grisâtre ,  et  se  dbtingue  en  cela  de  la 
pierre  meulière  cellulaire  qui  est  ordinairement ,  par  l'effet 
des  terres  ferrugineuses  qui  la  Souillent,  rougeâtre  ,  ou  rous- 
sâtre ,  ou  jaunâtre. 

Le  silex  molaire ,  comme  le  précédent,  appartient  à  des 
couches  supérieures  aux  bancs  d'argile ,  de  marne  et  de  grès 
sans  coquilles  qui  recouvrent  la  craie  ;  mais  il  n'offine  pas 
comme  lui  des  'infiltrations  calcédonieuses ,  ni  des  cristallisa- 
tions àt  quar2;  mais  comme  lui,  il  n'offre  aucun  vestige  de  fos- 
siles ,  et  l'on  n'en  observe  même  pas  dans  les  bancs  qui  les 
contiennent.  La  formation  de  cette  meulière  est  très-étendue 
en  France ,  depuis  la  Champagne  jusqu'à  ta  Normandie.  ËUe 
consiste  en  sanle  argito-fermgineuk,  en  marnes  ai^leuses 
verdâtres,  rougeâtres  ou  même  blanches,  et  en  meulière  pro*  ' 
prement  dite.  La  meulière  est  tantôt  dessus,  tamèt  dessous, 
tantôt  au  milieu  ou  du  sable  ou  de  la  marne.  La  formation  de 
cette  meulière  est  quelquefois  recouverte  par  la  terre  végé- 
tale; mais  souvent  aussi  on  trouve  au-dessus  les  couches  cal- 
caires qui  renferment  le  silex  molaire  coquiller  d'eau  douce  , 
ou  bien  ce  que  M.  Brongniart  nemme  le  terrain  d'atterrisse*- 
ment  ancien,  çeniistant  en  cailloux  de  silex  roulés  dans 


s  I  L  2»oi 

mn  sable  à  gros  graips.  M,  BroogDÎart  pense  qqe  la  marno 
argiieii3e  sur  laquelle  repose  la  formation  de  celte  menlière  ^ 
€t  sur  laquelle  est  quelquefois  le  grès  sans  coquilles  ,  parott 
appartenir  à  la  formation  du  gypse  ;  alors  on  peut  se  deman* 
der  si  la  formation  du  silex  meulière  en  question  est  inférieure 
ou  aupérienre  à  celles  des  gypses.  Or, il  nous  paroît  qu'elle  est 
inférieure. 

Le  silex  molaire  sans  coauilles  se  trouve  en  Champagne  » 
au-dessus  des  bancs  d'argile  «  de  marne  et  de  sablon  fin  qui 
recouvrent  la  craie  ;  mais  ce  gisement  demande  à  être  exa- 
miné de  nouveau.  Aux  environs  de  Paris,  ce  silex  repose  sur 
la  formation  du  calcaire,  La  meulière  sans  coquilles  est  en 
bancs  minces  et  interrompus  dans  le  sable  qui  couvre  le 
plateau  de  Meudon  et  de  Sèvrct^  On  y  aperçoit,  de  distance 
en  distance ,  des  mares  et  des  étangs  dont  la  retenue  des  eaux 
paroit  due  à  Targile  plastique  qui  en  fait  le  fond.  On  observe 
aussi  à  Meudon  des  couches  de  sablon  fin  micacé  spus  la 
meulière. 

La  forêt  des  Alluets  et  toute  la  partie  du  plateau  de  la 
forêt  de  Marly  ^ui  avoisine  les  AUuets,  présente  la  meulière 
en  blocs  épab  et  qu'on  exploitoit  autrefois  pour  en  Caire,  des 
meules. 

Le  plateau  de  Trappes  et  du  village  de  Laqueue  présente 
aussi  le  silex  molaire ,  mais  en  petits  tragmens.  Dans  la  partie 
sud  de  ce  plateau  se  trouvent  les  exploitations  de  pierres  à 
meules  du  village  des  Moliércs,  canton  de  Limours;  et  au 
milieu  d'une  plaine  fertile  nommée  la  plaine  de  Gometz, 
dans  un  espace  de  deux  à  treis  cents  mètres  de  largeur  sur 
trois  kilomètres  de  longueur,  la  meulière  forme  deux  ou  trois 
baiic3  dans  un  sable  argileux  et  ferrugineux*  J^cs  bancs  supé- 
rieurs n'offrent  que  de  la  meuUèrç  en  petits  fragmens;  mais 
le  banc  inférieur  en  renferme  de  grandes  masses;  c'est  le  seul 
qu^on  exploite.  Ces  bancs  de  meulière  forment  un  massif  qui 
repose  sur  un  banc  de  sable  de  l'épaisseur  de  cinquante  à 
soixante  utètres  et  plus,  et  qui  est  lui-même  sur  ut  banc  d'ar- 
gile. Lie  calcaire  coquiller-marin  paroît  être  en  dessous.  On 
exploite  les  meules  à  peu  près  de  la  même  manière  qu'à  la 
f  erté-sous^ouarre ,  et  on  en  fait  des  mêmes  dimensions* 

Le  plateau  de  la  Ferté-sous-Jouarre  est  renommé  depuis 
long-temps  par  ses  exploitations  de  pierres  meulières;  il  s^.é- 
tend  Jusqu'à  MontmiraiL  La  meyilîère  repose  sur  le  calcaire 
grossier  marin ,  qui  est  recouvert ,  dans  quelques  points  «  par 
des  marnes  gypseuses  et  par  des  bancs  de  gypse.  Le  milieu  du 
plateau  est  composé  d'un  banc  de  sable  ferrugineux  qui  a 
dans  quelques  parties  prés  de  vingt  mètres  de  puissance. 
«  C'est  daôs  cet  amas  de  sable  qu'on  trouve  les  belles  meu- 


âoa  S  I  L 

lièrès.  En  le  perçant  du  haut  en  bas ,  on  traverse- d'abord 
une  coucbe  de  sable  pur  qui  a  quelquefois  douze  à  quinze 
mètres  d'épaisseur  ;  la  présence  des  meulières  est  annoncée 
par  un  lit  mince  d'argile  ferrugineuse ,  qui  est  rempli  de  pe- 
tits fragmens  de  meulières  ;  on  le  nomme  pipois  dans  le  pays. 
Vient  ensuite  une  couche  épaisse  de  quatre  à  cinq  décimètres^ 
composée  de  fragmens  plus  eros  de  meulière  ,  puis  le  banc 
de  meulière  lui-même ,  dont  l'épaisseur  varie  entre  trois  et 
dnq  mètres.  Ce  banc  ^  dont  la  surface  ésttrès-in^égaley  donne 
quelquefois,  mais  rarement,  trois  épaisseurs  de  meules. 
Quoique  étendu  sons  presque  tous  les  plateaux,  on  ne  le 
trouve  pas  toujours  avec  les  qualités  qui  permettent  de  l'ex- 
ploiter ,  et  pour  le  découvrir  on  le  sonde  au  hasard.  Il  est 
quelquefois  divisé  par  des  fentes  perpendiculaires  qui  per- 
mettent de  prendre  les  meules  dans  le  sens  vertical;  et  on 
a  remarqué  que  les  meules  qui  avoient  été  extraites  de  cette 
manière  faisoient  plus,  d'ouvrage  que  les  autres. 

ce  Les  carrières  à  meules  sont  exploitées  à  ciel  ouvert  : 
le  terrain  meuble  qui  recouvre  ces  pierres  ne  permet  pas 
de  les  extraire  autrement ,  malgré  les  frais  énormes  de  dé- 
blaiment  qu'entraîne  ce  genre  d'extraction.  Les  eaux ,  assez 
abondantes,  sont  enlevées  aux  moyen  de  seaux  attachés  h  de 
longues  bascules  à  contre-poids  :  des  enfans  montent ,  par 
ce  moyen  simple ,  les  seaux  remplis  d'eau  d'étage  en  étage. 

«  Lorsqu'on  est  arrivé  au  banc  de  meulière ,  on  le  frappe 
avec  (e  marteau  :  si  la  pierre  est  sonore^  elle  est  bonne  et 
fait  espérer  de  grandes  meules;  si  elle  est  sourde,  c'est  un 
signe  qu'elle  se  divisera  dans  l'extraction.  On  taille  alors 
dans  la  masse  un  cylindre  qui,  selon  sa  hauteur,  doit  don- 
ner une  ou  deux  meules ,  mais  rarement  trois ,  et  jamais  plcft. 
On  trace  sur  la  circonférence  de  ce  cylindre  une  rainure  de 
neuf  à  douze  centimètres  de  profondeur,  qui  détermine  la 
hauteur  et  la  séparation  de  la  première  meule  ^  et  on  y  fait 
entrer  deux  rangées  de  cales  de  bois  ;  on  place  entre  ces 
cales  ,  àts  coins  de  fer  qu'on  enchâsse  avec  précaution  et 
égalité  '  dans  tontes  les  circonférences  de  la  meule ,  pour  la 
fendre  également ,  et  pour  la  séparer  de  la  masse  ;  on  prête 
l'oreille  pour  juger  par  le  son  si  les  fissures  font  des  progrès 
égaux. 

<c  Lés  morceaux  de  meules  sont  taillés  en  parallélipipèdes, 
et  sont  nommés  carreaux.  On  réunit  ces  carreaux  au  moyen 
de  cerclés  de  fer,  et  on  en  fait  d'assez  grandes  meules.  Ces 
pierres  sont  principalement  vendues  pour  l'Angleterre  et  pour 
l'Amérique.»  F.Brong.,  Ess.  Miner,  pag.  '209. 

Les  ouvriers  nomment /rawier  la  partie  poreuse  de  la  meu- 
lière ,  et  défense  le  silex  plein.  Une-  bonne  meule  montre 


s  I  L  ao3 

une  égale  portion  de  ces  deux  parties.  L'on  dbtîngae  ,les 
meules  h  fraisier  rouge^et  abondant  ;  elles  font  plus  d'ouvrage, 
"mais  la  farine  n'est  pas  aussi  blanche  ;  aussi  les  estime- t-on 
moins  que  les  suivantes. 

Les  meules  d'un  blanc  bleuâtre ,  dont  le  fraisier  est  abon- 
dant, petit,  également  disséminé,  sont  les  plus  estimées. 
Lorsqu'elles  ont  deux  mètres  de  diamètre,  elles  se  vendent 
jusqu'à  I200  francs  pièce,  et  dans  certaines  circonstances 
2000  francs.  Pour  la  vente,  et  pour'  empêcher  que  les 
meules  ne  s'écornent  dans  le  transport,  on  bouche  les  trous 
et  les  assures  avec  du  plâtre  ,  et  on  les  borde  de  cerceaux  de 
l>ois. 

On  fait  des  meules  de  toutes  les  dimensions  ;  les  petites  , 
celles  d^un  pied  et  demi  k  deux  pieds  et  demi  on  trois ,  sont 
td'une  seule  pièce.Dans  des  dimensions  plus  fortes,  elles  ne  le 
sont  pas  toujours.  AI.  Déchan  a  donné  d^ns  le  Journal  des 
mines ,  n.^  2a  ,  p.  ^ ,  une  note  sur  rexploitalion  des  meules 
à  la  Ferté-souS'Jouare.  La  Bourgogne,  la  Belgique  elles 
départemens  septentrionaux  sont  les  principaux  débouchés 
àes  meules  de  la  Ferté  ;  on  en  transporte  aussi  à  Paris  et 
dans  les  environs. 

L'on  exploite  la  pierre  meulière  h  Aiubierte  ,  départe- 
ment de  la  Loire  ;  il  y  «n  a  aussi  des  exploitations  â  la  Fer- 
meté-sur Loire ,  canton  de  Saint-Benin  d'Azy,  département 
de  la  Nièvre  :  les  pierres  à  meule  qu'on  y  fait  servent  à  plus 
de  trente  Heues  k  la  ronde.  On  distingue  : 

1.9  La  pierre  h  meule  aiiile  chatj  qui  est  percée  de  grands 
-pores,  ce  qui  lui  donne  plus  de  maniant.  On  l'emploie  de  pré- 
férence pour  moudre  le  seigle.  Elle  constitue  les  premiers 
bancs  de  la  carrière. 

2.0  La  pierre  à  meule  œil  de  perdrix^  qui  est  d'un  gris  un  peu 
argentin  :  ses  pores  sont  plus  petits.  On  s'en  sert  pour  mou- 
dre le  froment,  parce  qu'elle yâîît  iris-blanc  et  cure  le  son  sans 
le  broyer. 

>  A  la  Fermeté  y  comme  au  village  des  Molières,  on  préfère 
composer  la  meule  de  plusieurs  quartiers  ou  carreaux ^i^out  en 
faciliter  le  transport;  car  autrement  on  pourroit  en  tirer  de 
toute  pièce. 

'  Les  meules  de  la  Fermeté  ont  l'avantage  de  n'avoir  pas  be- 
soin d^étre  repiquées  souvent.  On  fait  aussi  des  meules  à  bras 
pour  broyer  Témail  doilt  sç  servent  les  faïenciers. 

La  pierre  meulière  est  une  vraie  richesse  pour  les  endroits 
où  elle  se  trouve  ;  car  lorsqu'on  ne  peut  en  faire  des  meules , 
elle  est  excellente  pour  bâtir  ,  lorsqu'on  recherche  plus  la  so- 
lidité que  l'élégance;  on  l'emploie  beaucoup  à  Paris  dans  les 
constructions  de  nrarailles  et  de  certains  bâlimens  publics,  les 


3c4  s  I  L 

cânaai,  etc.  ;  sa  dureté  et  la  prise  qu^eUe  offre  an  mortier  par 
5es  cavités ,  la  rendent  précieuse. 

Noos  ne  devons  point  terminer  cet  article  suf  la  pierre 
meulière,  sans  rappeler  que,  depuis  fort  long-temps,  on  Tes- 
ploite  il  Houlbec ,  près  Facy,  sur  TËure.  Gueltard  a  donné 
en  1758  un  mémoire  sor  cette  pierre  meulière,  et  il  y  expose 
principalement  la  manière  dont  se  fait  Tezploitation  des 
meoles  à  Houlbec.  On  j  emploie  les  mêmes  moyens  qu^ii 
la  Ferté-'SouS'-Jouarre  et  dans  la  plaine  des  AUuets.  Un  sa- 
ble argileux  et  ferrugineux  et  des  cailloux  roulés  recouvrent 
le  premier  lit  de  meulière  qui  y  est  en  petits  fragmens ,  et 
appelé  rochard\  le  deuxième  banc  qu^on  exploite  a  deux 
mètres  d'épaisseur,  et  repose  sur  un  lit  de  glaise.   ^ 

Ainsi,  le  silex  molaire  sans  coquilles  constitue,  avec  on 
banc  de  sable  et  un  de  marne  sans  argile  et  sans  coquille,  un 
système  qui ,  reposant  le  plus  souvent  sur  le  calcaire,  lui  est 
postériear  ;  et  comme  il  est  recoqvert  quelquefois  de  coucbes 
g^psenses ,  il  est  par  conséquent  d'une  formatîoA  plus  an* 
cienne.  L^on  reconnoît  le  terrain  à  meulière,  lorsqu'il  esta 
iiu,par  les  mares  et  les  lagunes  ou  étangs  peu  profonds  qu^oo 
"  y  observe,  et  qui  sont  des  eaux  que  la  glaise  inferienre  empè* 
cfae  de  filtrer. 

B.  Le  siiéx  molaire  a^ec  fossiles  diffère  du  préeé^nt  par  la 
présence  de  nombreux  restes  de  corps  organisés  animaux  <m 
végétaux.  On  y  trouve  surtout  des  coquilles  quelquefois  en 
quantité  innombrable ,  et  toutes  ont  de  grands  rapports  avec 
les  coquilles  terrestres  ou  qui  vivent  dans  les  eaux  douces  , 
et  principalement  dans  les  marais.  Il  en  est  de  même  pour 
tes  végétaux  dont  on  observe  les  moules  ou  les  empreintes. 
Les  coquilles  sont  principalement  des  limnées  ,  des  planor- 
les  ,  des  potamides  ,  coquilles  turriculées  analogues  aux  cé- 
rites  pour  la  forme  ;  et  parmi  les  végétaux ,  des  moules  inté- 
rieurs de  graines  de  charagne  ,  qu'on  croyoit  être  des 
coquilles  d'un  genre  particulier ,  qu'on  avoit  nommées  gy-» 
rogomUs  {Voyez  ce  mot).  Le  silex  molaire  avec  fossiles  n'est 
jamais  qu'en  pièces  qui  ont  rarement  plus  d'un  pied  de  dia- 
mètre ,  et  sont  communément  plus  petites.  11  est  ordinaire- 
ment blanc  mat  ou  blanc  jaunâtre ,  et  sa  surface  jaunâtre 
ou  salie  par  du  sable  ferrugineux.  11  est  presque  campacte  et 
plutôt  poreux  que  cellulaire ,  si  ce  n'est  à  l'extérieur  où  il 
est  assez  souvent  caverneux  et  criblé  de  trous.Sa  cassure  est 
quelquefois  assez  largement  concboïde,  à  surface  tantôt  lisse^ 
tantôt  raboteuse.  Ces  meulières  n'ont  bien  été  observées  que 
dans  nos  environs.  Elles  sont  toujours  les  plus  superficielles  ; 
elles  ne  sont  recouvertes  que  par  la  terre  végétale  et  un  peu 
de  sable  argilo  -  ferrugineux  ;  elles  sont  disposées  en  bancs 


s  I  L  ao5 

interrompus ,  mais  réguliers  et  borizontanx  :  cependant  sar 
les  pentes  rapides  des  vallées ,  elles  se  présentent  en  frag- 
mens  bouleversés  ^  quoique  toujours  dans  un  subie  rougeâtre 
argilo*  ferrugineux  qui  recouvre  un  banc  puissant  de  sable  sans 
coquilles.  Fresque  toques  les  collines  gypseuses  des  environs 
de  Paris  sont  terminées,  à  leur  sommet,  par  des  plateaux  plus 
ou  moins  étendus ,  couverts  par  un  système  de  formation 
d^eau  douce  supérieure  dans  laquelle  gisent  ces  meulières. 
?ïous  citerons  comme  exemples  des  localités  de  celte  meu- 
lière,  la  colline  d^Andilly  près  Montmorency,  de  Saint* 
Prix,  de  Saint-Lcu,  de  Meudôn,  de  Clamart,  de  Saint-Cyr 
près  Versailles,  et  de  Palaiseau  :  dans  ce  dernier  endroit,  lat 
meulière  présente  beaucoup  d^empreintes  végétales.  De  tous 
les  fossiles ,  ceux  qui  s\  trouvent  presque  constamment  sont 
les  limnées ,  et  surtout  la  gyrogonite. 

Les  meuÂèrcs  coquillères  sont  supérieures  à  celles  sam 
coouiiles,  et  le  système  gypseux  s^est  formé  d2ms  Tentr^-deux. 
Cela  n^empêche  bas  ^ùe,  dans  quelques  endroits,  on  ne  voie 
le  terrain  d'eau  douce  supérieur  contenant  les  meulières  co- 
quillères, reposer,  sans  interposition  de  couches  de  la  forma- 
tion gypseuse,  sur  le  système  des  meulières  sans  coquilles. 

Où  emploie  le  silex  molaire  coquiller  dans  les  construc- 
tions ;  mais  on  n^en  peut  pas  faire  des  meules,  ^  cause  de  son 
peu  de  volume.  ^ 

V»  Le  &LEX  NICTIQUE  (  {^(tar%'-agmtke  nêdique ,  Haliy  ;  Lûq!- 
jtifojip,  Delaméth.  ;  SchanmmsUin»,  Wern»;  FtoaMone  ^J^uàAS.% 
v»lg.  Siiar  (^gtr  de  SaiM-Ouen ,  pierrt  ^èt  ).  Ce  silek  est 
aussi  léger  que  la  pierre  ponte ,  ^t  «st  8u*cept3»le  de  nager 
quelques  instams  ter  l'èau  ;  mats  «me  fois  quHl  est  imbibé  4e 
ce  Kqnide,  il  tombe  au  fend*  Il  n'a^àt  la  leatlure  c^Monpacie 
et  Ytticée  àes  antres  ^Icx  ;  c^st  une  masiie  très-^poreuse,  très- 
légère,  «erreuse,  à  grains  ^ns  trèS'*ifrcs  au  toucher* 
£ile  fait  entendre  ,  loraqu'on^aioudie  ou^'<»n  la  frotte  ^ 
un  bruissement  semblable  à  ceM  it,  Mi  ponce  Ou  de  la 
brique. 

Le  silex  nectique  est  pr^q«e  fo«f)o«rf  4  «n  blanc  grisât 
tre  ou  un  peu  lattve  ;  quelquefois  il  a  ntfe  t«inte  rougeitre 
ou  bien  ûnn  feinte  fc«*iine.  6a  eass«re  est  terreuse ,  sécbe. 
Ses  fragmens  sont  opaques  ùû  ^  p«kw  hicvdes  sur  les  bôrds^ 
Il  èsfttendre,et(:!èpett4ant  te«face,  car  le  marteau  s'enfonce 
dans  la  pierre  e^t  la  réduit  en  partie  ^A  mtetics ,  avant  de  la 
casser:  il  y  en  à  eepe>ndàiit  de  ffiabla»  Il  est  happant  à  la 
langue,  et  absorbe  Tean  avec  sifflement  et'dégagement  d'un 
grand  nombre  de  bulles  d'âir  ;  après  il  deWeut  translu* 
cide.  Sa  pesanteur  spécifique  est  -de  0)44^»  selon  Karsten  ; 


aô6  S  I  L 

de  o,5ia,  suivant  Trallès;  de  0,797,  d*aprè$  Kopp.  Il  est 
infusible  au  chalumeau.  .  [ 

Ses  principes  sont  : 

Vauquelin.  Bucholz. 

Silice 9^     •  ^  9^    •     •  91           * 

Chaux  carbonatée    .     .  a     .     .  o    ,     ,  x 

Eau o..  5..  6 

Fer  oxydé  et  alumine.  o    .     .  o,5.     .  o,a5 

Perle o    .     .  o,5,    .  0,7s 

Ce  singulier  silex  n'a  été  trouvé  jusqu^ii  présent  qu'aux 
environs  de  Paris ,  et  notamment  à  Sainl-Ouen  près  Saint- 
Denis  9  sur  les  bords  de  la  Seine ,  dans  des  couches  caU' 
caires  de  la  formation  dite  d'eau  douce.  Cette  couche 
est  en  cet  endroit  presque  toujours  baignée  par  les  eaux 
^  fleuve  y  et  ce  n'est  que  lorsqu'elles  sont  très  -  basses 
qu'on  peut  aller  l'exploiter  :  cette  couche  fait  partie  de  la 
formation  du  calcaire  d'eau  douce  supérieur  aux  gypses  , 
selon  MM.  Cuvier  et  Brongniart.  Les  silex  nectiques  sont 
dans  des  lits  de  marne  blanche  friablç  contenant  :  des  co> 
quilles  d'eau  douce,  limnées^  planorbes,  cyclostomes,  etc.; 
des  silex  ménilite.et  pyromaque  ,  blonds,  transparens  ,  qui 
forment  le  noyau  d'autant  de  morceaux  de  silex  nectique, 
pyromaque ,  ménilite ,  Les  silex  offrent  aussi  des  coquilles 
fossiles.  Le  silex  blond  est  souvent  traversé  par  des  lamés  de 
chaux  sulfatée;  quelquefois  ces  lames  se  sont  détruites  et  ont 
laissé  des  cavités  que  des  infiltrations  siliceuses  sont  venues 
remplir,  et  qui  forment,  dans  le  silex,  des  lignes  plus  blan^- 
ches  diversement  dirigées.  Les  lits  de  marne  qui  contiennent 
tous  ces  silex  renferment  aussi  des  débris  de  ces  quadru- 
pèdes qui  se  trouvent  ^ns  la  pierre  k  plâtre  ;  ils  alternent 
avec  des  lits  de  calcaire  d'eau  douée  compacte.  L'on  observe 
tous  les  passages  du  silex  pyromaque  blond  au  silex  nectique, 
en  sorte  que  quelques  personnes  croient  que  ce  dernier  n'est 
qu'une  altération  du  premier;  c'est  ce  que  des  expériences 
devroient  pjouver.  Nous  croyons  que  le  silex  nectique  s'est 
formé  tel  que  nous  le  voyons  (sans  doute  par  une  précipi- 
tation rapide  de  la  silice),  et  que  le  silex  blond  du  centre 
des  noyaux  est  une  réunion  plus  complète  et  plus  parfaite 
des  élémens  de  cette  même  terre. 

La  description  et  le  gisement  que  nous  venons  d'exposer, 
appartiennent  au  silex  nectique  de  Saint- Onen, observée  sur 
la  petite  butte  sur  laquelle  est  placé  le  moulin  de  la  Briffe. 
Des  marnes  argileuses ,  calcaires ,  sableuses^  et  gypseuses  i 
recouvrent  les  bancs  de  silex  nectique.  Mais  comme  la  mêm^ 
^formation  d'eau  douce  règne  sur  une  immense  étendue  dç 


s  I  L  ^f 

kÎKHre  sol;  il  est  probable  que  le  »lex  nectiqae  se  retrouvera 
dans  beaucoup  d'endroits;  l'on  rencontre  mên^e ,  dans  plu* 
sieurs  autres  lieux,  des  silex  seminectiques ,  s'il  est  permis  de 
fi^cxprîmer  ainsi;par  exemple  à  Sévran,dans  la  tranchée  qu'on, 
a  faite  pour  le  passage  du  canal  de  l'Ourcq,  et  à  la  barrière 
de  la  Chopinette,  au  pied  de  MénU'Montant,dans  un,  endroit 
où  l'on  a  creusé  des  puits  pour  un  jardin.  Lors  des,  fouilles 
qu'on  fit  à  cet  effet ,  nous  avons  recueilli ,  dans  des,  marnes^ 
blanches ,  des  rognons  plats  de  silex  presque  nectique ,  as-r 
sez  léger,  poreux^  bruissant  sous  les  doi^s,  mais  qui  avoit 
encore  à  l'intérieur  un  peu  l'apparence  silicée.  Les  silex  de 
cette  localité  sont  tous  dans  cet  état ,  et  fréquemment  rem-^ 
^lis  ou  couverts  de  très-petites  coquilles  fossiles  d'eau  douce  ^ 
de  cyclostomes,  etc;,  et  la  marne  blanche  renferme  des  osse-- 
mens  d'oiseaux*  Cette  couche  offre  plusieurs  points  d'iden- 
tité  avec  celle  de  Saint-Ouen ,  et  comme  nous  la  croypns 
inférieure  aux  gypses,nous  sommes  portés  à  prendre  la  même 
détermination  pour  celle  de  Smt-Ouen. 

Nous  ne  serions  donc  pas  de  l'avis  des  auteurs  de  l'Essai 
minéralogique  sur  les  environs  de  Paris.  Yoici  sur  quoi  ;nou8 
croyons  que  notre  opinion  se  fonde. 

C'est  à  une  demi-portée  de  fusil  d'une  carrière  de  pierre 
à  plâtre ,  qu'on  a  creusé  les  puits  en  question ,  et  dans  un 
terrain  un  peu  moins  élevé.  Le  sol  de  la  carrière  pré- 
sente ,  à  un  ou  deux  pieds  de  profondeur,  une  couche  de 
marne  calcaire  avec  empreinte  de  coquilles  marines  ,  et, 
dans  laquelle  on  rencontre  des  noyaux  de  chaux  sulfatée  uni- 
forme compacte,  des  roses  de  cristaux  de  chaux  sulfatée, 
et  de  singuliers  retraits  de  pyramides  à  quatre  pans,  assem- 
blées six  par  six  par  leur  sommet.  Cette  même  couche  se 
retrouve,  avec  tous  ces  caractères ,  au  pied  de  Montmartre  », 
à  l'ouest,  par  conséquent  vers  Saint-Ouen,  et  n'en  étant  sé~ 
parée  que  par  une  plaine.  On  nomme  la  Hutte-au- Garde., 
rendroit  où  l'on  observe  cette  couche  marine  qui  se  trouve 
entre  des  bancs  de  pierres  à  plâtre ,  reposant  encore  sur  des 
marnes  gypseuses.  Or,  c'est  précisément  ce  qui  a  été  ob-* 
serve  dans  le  creusement  des  puits  de  la  barrière  de  la  Cho- 
pinette.  On  a  d'abord  percé  la  couche  de  marne  calcaire  ma* 
rine,  puis  des  couches  minces  de  plâtre,  puis  des.  manies 
gypseuses,  et  on  est  parvenu  aux  couches  d'eau  douce  qui 
contiennem  le  silex.  Nous  pensons  donc  qu'à  Saint-Ou^n 
les  marnes  gypseuses  qui  recouvrent  les  silex  nectiques  ap- 
partiennent à  la  même  formation ,  et  que  cette  formation  est 
inférieure  à  celle  des  gypses.  Nous  n'excluons  pas  pour  cela 
la  formation  4*eau  douce  supérieure  au  plâtre  ;  il  y  en  a  àes 
preuve;»  évidentes,  non-seulement  d'une  fonnation,  mais. 


ao8  S  I  L 

encore  de  deux  ;  mais  ce  n>lt  plus  iti  le  tien  de  discuter  éB^ 
point. 

Wereer  place  Iç  ftîief  Hectique  arec  le  tnpoU  dans  la  fa« 
mille  des  atî;iles;  cependant  ces  deux  pierres  ne  cimtîenneikt 
point  ou  à  peine  de  Talumine. 

YI.  Le  Silex  calcipère  ou  Siucalcb {Néopkm  et  SiUc^ce^ 
Saussure.  Silex  fui  fait  ^ffeêcence  m^ec  li$  mdéês^  de  Bom»  ; 
QttOTz  Agathe  caidfère^  HaUy)»  Ce  silex  fait  effervescence  arec 
les  acides  en  laissant  un  résidu  siliceux  ;  il  se  fond  au  ehahK» 
inean,quoîque très- difficilement,  et  dmineuorerre  blanc« 
Il  est  contpacte  9  a  la  cassure  cotichoVde  du  silex  et  donne  de 
vires  étincelles  sous  le  choc  du  briquet.  Son  aspect  est  terne  ^ 
ou  peu  luisant.  Il  est  ordinairement  brun  ou  gris  ;  aëanmotna 
il  est  également  rougeâlre ,  noirâtre  ou  fanre.  Sa  contexture 
n*est  nullement  grenue  et  k  pailleUes  brillantes  comme  dans 
les  calcaires  silicifères^  nommé  eontùBs,  Il  est  beaucoup  plus 
dur  et  raye  tous  les  calcaires  siliceux.  Ceux-ci  ne  font  point 
feu  au  briquet  ou  à  peine  ,  et  se  laissent  rayer  par  le  fer.  Le 
résida  siliceux  qu'ils  laissent  est  grapuleux. 

Ce  silex,  qui  n'est  à  proprement  parler  <^'un  mélange  de 
silice  et  de  chaux  carbonatée,  n'est  pas  aussi  rare  ^'on  ponr« 
roit  le  croire,  et  il  s'en  rencontre  dans  beaucoup  d'endroits,  et 
toujours  dans  des  couches  de  calcaires  secondatretl  Saudeure, 
frappé  de  son  caractère ,  d'être  fnsH>le  au  chalamêsru  ;  dont 
la  cause  ne  lui  avoit  point  échappé ,  et  de  sa  compacité ,  t'a 
considéré  comme  un  pétrosilex  secondaire  et  comme  le 
homsiein  de  Wemer.  Or ,  commenous  l'avons  dit ,  à  l'artide 
du  silex  corné,  page  186 ,  le  AofnOein  de  Wemer  est  diffé^ 
rent;  mais,  pour  expliquer  Vt^'hien  de  Sattssure ,  «ous  ajou«* 
lerons  ici  que  bien  avant  Wemer  ^  l^sminéralogisliesavoient 
confondu  i^ous  le  nom  de  hôrnêÊBfH ,  non-^eideiiient  le  aiiec 
corné  et  le  pétrosilex,  mais  encore  le  silex  pyromaque  :  cepen-» 
dant ,  en  aucun  cas  ils  n" j  ont  rapporté  des  pierres  efferves^ 
ctmtes  avec  les  acides.  Ainsi  donc ,  nous  le  répétons  y  le  néo^ 
pétre  de  Saussure  n'est  pas  un  pétrosilex. 

Le  silex  cakifèrese  trouve  toujours  dans  des  couches  cal*^ 
caires ,  et  pour  en  donner  de  bons  exemples ,  citons  les  deuc 
gisemens  qu'en  a  d'abord  fait  connottre  Saussure ,  et  ^om-* 
mençons  par  les  pierres  sllicées  des  environs  de  Yaucluse. 

Après  avoir  parlé  des  premiers  rochers  qui  sont  con^poséd 
de  couches  arltematives  de  pierre  calcaire  et  de  grès ,  il 
ajoute  :  «  On  trouve  ensmte  des  rochers  et  pierre  calcaire 
compacte ,  dans  lesquels  On  voit  des  veines  et  de  beaux  noyanx 
de  pétrosUex  secondaires  (^homsttin  de  Wemet  ).  Ces  pétrosilex 
sont  disposés  sur  des  lignes  parallèles  entre  eflles  et  aux  cou- 
ches de  la  pierre.  Il  y  en  a  de  très-grands  t  d'un  pied  et  pkis 


t  s  I  L  309 

4e  diamètre ,  sur  cinq  li  six  pouces  d'ëpaisseur,'  avec  une 
écorce  grise  dont  Taspect  est  terreux.  Quelques-uns  de  ces 
noyaux  sont  composés  de  couches  concentriques ,  les  unes 
brunes,  les  autres  grises.  Les  brunes  sont  d'une  pierre  translu-^ 
cide  d'un  b^n  de  café  foncé  ,  d'une  cassure  qui  approche  de 
la  conchoïde,  presque  lisse  et  très-peu  écailleuse.  Les  grises 
sont  presque  opaques  9  et  ont  une  cassure  très- écailleuse  à 
grosses  écailles,  hes  unes  et  les  autres  donnent  beaucoup  de 
feu  contre  racier  ;  mais  les  brunes  sont  plus  dures  et  résistent 
il  la  lime  ,  tMidis  que  les  grises  se  laissent  entamer  ;  cepen- 
dant les  unes  et  les  autres  se  fondent >  quoique  avec  quelque 
Î Heine ,  en  une  scorie  blanche  et  huileuse.  Trempées  dans 
'acide  nitreux ,  les  une^  et  les  autres  donnent  beaucoup  de 
petites  bulles,  mais  les  grises  plus  que  les  brunes  ;  après 
une  longue  digestion  dans  cet  acide ,  les  couches  grises  se 
trouvent  blanchies  jusqu'à  la  profondeur  d'une  demi-ligne  ; 
lii ,  leur  cassure  est  plus  terreuse ,  et  elles  sont  ^luf  tendres^* 
mais  cependant  toujours  plus  fusibles  au  chalumeau.  Les 
couches  brunes  sont  moins  altérées ,  mais  elles  le  sont  ce- 
pendant un  peu.  Ces  deux  variétés  méritent  bien  le  nom  de 
pàroiUex  secondaire,  mais  dans  un  état  de  passage  k  la  silich 
cake,  »  (§  i546. ) 

Ei^approchant'deyaacluse ,  on  voit,  h.  fleur  de  terre,  des 
couches  minces  de  siles  qui  contiennent  des  coquilles  aga- 
tisées  que  Saussui'e  nomme  héUçites  et  vis.  Quelques-unes  de 
ces  coquilles  ont  encore  leur  test  calcaire  et  blanc  ,  tandis 
que  l'intérieur  est  rempli  de  la  matière  siliceuse  exactement 
moulée.  Ce  silex  se  fond  au  chalumeau  en  un  verre  huileux. 

Le  silicicake  mentionné  par  Saussure  est  une  pierre  com- 
posée de  silice,  mélangée  de  terre  calcaire ,  qu'il  a  ohservé<f 
en  bancs  auprès  de  Beaulieu,  non  loin  d'Aix ,  en  Provence. 
Sa  couleurest  leblanc^  tirant,  dans  quelques  échantillons»  sur 
le  grb  ,  dans  d'autres  sur  le  roux.  Sa  cassure  est  parfaite* 
ment  copchoïde ,  évasée  ,  lisse  ,  mais  sans  éclat ,  et  d'une 
pâte  fine  ;  ses  fragmens  sont  tranchant  et  translucides  sur 
leurs  bords.  Elle  ne  se  laisse  point  rayer  par  une  pointe 
d'acier ,  ou  seulement  à  peine.  Elle  donne ,  quoique  rare- 
ment ,  quelques  étincelles  ;  elle  fait  ;  avec  les  acides ,  une 
foible  et  lente  effervescence  ;  elle  y  perd  près  de  moitié 
de  son  poids.  Le  tésidu  est  d'un  beau  blanc  ,  solide  et  transe- 
lucide  ;  sa  pesanteur  spécifique  est  de  a,3oi  ;  au  chalumeau 
elle  décrépite  d'abord,  puis  fond  en  bouillonnant  en  une 
scorie  blanche  et  huileuse.  On  voit  çà  et  là, dans  cette  pierre^ 
des  nœuds  de  pierre  à  fusil  ;  sa  surface  e^t  fréquemment 
couverte  de  dendrites  noires. 

Le  sUicicalce    forme   les  couches  infériieurcs  des  bancs 


XXXI. 


aïo  S  I  L 

àfi.  calcaire  compacte  sur  Uqaut\  el  JaB&kqiicl  s^  ^er4entttll 
çoaraps  de  laves  qu'on  oV$enre  4  Be^Uea  II  pareil  méAa 

Sue  ce  calcaire  a  comblé  le  craiire  de  ce  yoJean.  Tout  (u-è* 
e  là ,  ou  trouve  le  cataire  coiupactf  coquiHer  marin,  eA 
fir^gmçi^«  dan»  l^s  d^^mps  ;  il  oijr^  msal  des  vetaes  de  pierres 
à  fusil. 

Quoique  3^Mi^^re  fasse  ii9<e  distincUon  de  s<m  slUci^ 
calce  el  dç  ce  qu'il  QOmiQe  pétro^ilei  aecondaire  »  noua 
croyons  qu'oi^  ue  doit  pas  l^es  séparer  «  quoique  le  fremiear 
oc  se  trouvç  qu'eu  veiotese^  n^y^UK ,  et  qipa  k  sccquâ  forme 
à  lui  seul  de^  cpucbes. 

(!ie  silex  çalcifère  s'observe  comouiaéivem  awi  eaviiçons  d^ 
Parisydaus  les  couches  calcaireii^  qui  reufefnaeuldu  sikxpyro* 
maque  ,soii  que  ces  couches  a^ partienneutau  calcaire  co^uiUer 
marin,  soit  au  calcaire  siliceux,  eu  sorte  qu'o»  tt«  sai|iniit  dk^ 
qu'il  soit  plus  spécial  à  une  formatioi^  qa*à  une  aalre.  Baas 
les  formations  des  calcaires,  d'eau  douce ,  oolrou«e  aoi^i  de^l 
É*agmens.  de  silex  calcitère.  Il  uoiis  semble^mèffie  qqe  c'eai  k 
Tune  de  ces  formations  qu'il  faut  rapporter  le  eaIcMre  de 
Vaucluse  ob^rvé  par  Saussure. 

^rè$  de  Gripp ,  dans  Ves.  Pyréoéea,  oq  ohsst^ ,  dans  m^ 
pierre  calcaire  compacte  brune ,  des  zones  Qliaces  de  siles 
çalcif(^re  Qpir.  Vn  silçx  caleif^re)ftS|MJMe  reiige  afcopafâgne 
le  jaspe  i^  Xorcisi  ep  Sicile*  « 

§  III.  Silex  qui  ont  l'apparence  résineuse  •^u  Silex  rési- 
NiTE  (  Quart  résinUe  ,  Haiiy  ;  ÛfiaL  ,  'W'e.rn.  ^  James.  ; 
Pechstein  infudhle;  Pierre  de  poix  infusible ^  etc.). 

\i^%  pierres  qqi  rentre^  dans  ce  groupe  «e  dbtingue^t  des 
^récédeqt^s  par  des  caractères.asse»  impor^aos  «  pour  croire 
qu'uq  }our  tous  les  minéralogistes,  tomberoot*  d'accord  fu'il 
fojyit  les  séparer.  • 

Les  silex  résinites»  copnoie  on  a  voubiJ'indiqiiee  par  leur 
i^oi^if  onjt  U9  aspect  résineux  o^  luisaal,  quUeurdoime  Fa^ppan- 
rence  d'une  résiae^et^iuelquefois  le  brillant  d'itn  nert  fondu;iif 
sont  fragiles,  Veur  cassure  est  conchoTde|àsiirfocclisAe,souveii.t 
ondée.  \\s^  se  laissent  rayer  par  le  quarzetkailâx.^  il^nesoilt 
point  tonîoMrs  étiqcelapf.  sp^s.le  choc  du  briquet ,  et  le  plus 
souvent  ib  ne  font  feu  qu  sivec  dUBculié  sous  le  choc  de  Facier. 
Ils  offrent  toutes  les  copieurs,  et  presque  tcHis  les  degrés  de 
transluçi4ité  «  et  mêiçe  de  transparence  ;  dauis  ce  cas  leur 
réfraction  est  simple  et  o'est  Qullement  le  résultat  d'une  crisr 
tallisaliop.  Ils  nesoi^t  cQHfiposéspresque  unicpieiaent  que  de  si- 
lice, comme.  1^9  siU^  ci'des^^s  ;  ils  offrent  de  5  à  lo  pour  ceoâ 
d'eau  qui  y  parott  combinée  ,  ce  qm  fait  que  plusieurs  miner 
ralogisteMes<;onsidèrent  cpn^me  de  la  silice  hydratée.  Les  au- 
tres principes  accessoires  sont  le  feif^qui,  selon  les  yariétés  ^ 


^t  aans  aes  proflOrtîoBs  vanajbic*  4et,%>Hf^^ht$9a^xTi^ 
^niles  sont  tous  infusil^les  au  chalumeau:  c'e4lcequi le»  àvt 
lingue  des  rétinîtes  et  des  pétrosilex  résiniformes ,  a^c  lcs9h>. 
quels  CMfi  le$  confoqdoit  autrefois  SQU3  le3  nom^  çoqmjqw^  de 
pechstein  çt  de  /?îlpm!  ife  poû;.  Lç  sile^  if^sini^  ap^parlfeMtt 
plus  p^rtîcuHèreinent  aux  terrains.de  fï'aiisûioii  om  Y<4cani- 
i^ues.  Il  y  en  a  s^pssi  dans  les  terrains  prîmitift  ei  44WM  ieêtes-r 
rains  secondaires ,  m^me  les  plu^  recelai, 

Les  Yariétéâ  èa  isîlex  rësiniie  sont  les  siufranfes  : 
Silex  résinite  opalin  ou  Opale  , 

S.  r.  Rydrophane,  ^ 

S.  r.  Hyalin^ 

S.  r.  Girasol,  ^  ^ 

S.  r.  Demi-opalè  , 

S.  r.  Commun, 

S.  r.  Jaspoïde, 

S.  r.  Cacfaolong, 

S*  r.  Menilîte. 

Nous  trail^ns  da  silex  résinite  xyloïde  en  traitant  ded 
sîlespseuèomorphiqiiesy  §4« 

f Xe  Silex  RÉsrNiTE  opalin  o^  VO¥ALE(0péti  spectes^Winr^ 
ïh.  3;  ,  chap.  6  ;  Opaius ,  AVall.  ;  Silex  opaim  ^  Linn.  ;  Qimj;^ 
résiniié  opalin ,  Ratiy  ;  Siiex  c/^a/?,  Brong.  -^  Edier  opai^  Wem.  ; 
Fredous  opal ,  James.  ).  La  conleur  propre  de  1  opale  est  Iç 
blanc  de  lait  un  peu  léger ,  ou  le  gris  ble^Àl^e  ;  mais  elle  a 
des  reflets  diversement  colorés»  suîva,pt  le  poiivt  de  vue  ai| 
etle^e  présente  ,  et  qui  ont  une  vivacité  et  on  feu  encart 
plus  éc^àtans  que  ceux  des  pierres  gemmes  les  plus  précieuses, 
auxquelles  on  pourroit  les  comparer;  ainsi  le  jaune  d'or,  le 
vert  de  Témeraude  ^  le  rouge  de  feu ,  le  Heu  d'azur,  ^'y  dé- 
velom^ent  dans  tout  leur  brillant.  Ces  couleurs ,  dont  riei^ 
n'cg^e  la  beauté  ,  et  qui  placent  les  belles  opales  à  des  pri^ 
infiniment  supérieurs  à  celui  du  diamani ,  sont  diversement 
disposées,  tantôt  en  petites  paillettes ,  qui  produisent  le  pluf 
charmant  effet ,  tantôt  par  flAmmes  éblouissantes.  Ces  cou* 
leurs ,  comme  Pline  Ta  écrit  avec  éloquence  ,  semblent  anir 
mer  fa  pierre ,  et  l'œil  est  encore  moins  ébloui  ^ue  flatté  de 
leur  suave  beauté.  PUne  s'arrête  avec  complaisance  à  Icf 

Seindre  :  «  Çest,  dit-il,  le  feu  de  Tescarboucle,  le  pourpr^ 
,e  Tanvéthyste,  le  vert  éclatant  de  rémer^utle  ,  brillans  en-» 
semble,  tantôt  sép^é^>  tantôvunis  par  le  plus  admirable 
mélange  ;  le  bleu  et  l'orangé  viepnent  encore ,  sous  certain^ 
aspects  ^  se  joindre  à  ces  couleurs ,  et  toutes  prennent  plus 
de  fraîi^heur  du  fond  blanc  et  luisant  sur  lequel  elles  jauent,| 
etdont^Ues  nç  sei]gJ>lent  sortir  ^ue  pour  y  rentrer  et  JQuef 
de  nouveau.  »  Ces  reflets  colorés  sont  produits  par  le  briser 


aia  S  I  ti 

ment  des  rayons  ât  lumière  mille  fols  rëSéchls  ;  rompus  et 
f«n¥oyés  de  tous  les  petits  plans  des  fissures  dont  Topale 
«st  remplie. 

L'opale  n'a  qu'une  beauté  d'emprunt  ;  chauffée  elle  perd 
tous  ses  feux  ;  il  ne  reste  plus  qu'une  pierre  laiteuse. 

L'opale  est  une  pierre  fragile ,  translucide ,  quelquefois 
t>paque  ;  lorsqu'elle  n'a  pas  de  reflet  coloré,  elle  a  assez  géné- 
ralement un  léger  f%flet  bleu.  La  surface  de  sa  cassure  est 
luisante  ,  lisse  et  ondée.  Elle  a  peu  de  dureté  ,  car  la  lime  y 
mord  facilement ,  et  il  est  aisé  de  la  rompre.  Sa  pesanteur 
spécifique  est  moindre  ^e  celle  des  autres  espèces  de  silex  : 
elle  est  de  2^07$  suivant  Karsten  ;  de  a^iio  selon  Brisson , 
et  de  2^114  d'après  Blumenbàch.  Exposée  à  la  flamme  du 
chalumeau ,  elle  éclate  et  se  décolore  ;  elle  est  i^fusible 
sans  addition. 

Suivant  l'analyse  qu'a  donnée  Klaproth»  de  l'opale  de 
Czscherwenitza  ^  elle  est  composée  de  : 

Silice    ...    90 

Eau       ...     10  A 

C'est  peut-être  à  la  présence  de  cette  quantité  considéra* 
ble  d'eau ,  que  l'opale  doit  ses  çpuleurs  :  l'eau/  disposée  dans 
ses  fentes ,  opère  sans  doute  lés  reflets  colorés  qui  font  sa 
beauté.  C'est  d'autant  plus  probable  que  le  silex  résinite  hy> 
drophane  a^j^ùiert  quelquefois  les  couleurs  de  Topale  ,  lors- 
'qii'on  l'a  mis  quelque  temps  dans  l'eau. 

L'opale  se  trouve  disséminée  ou  en  veines,  dans  des  ro- 
ches qu^utie  i^artie  des  minéralogistes  considère  coyme 
volcaniques ,  et  qu'une  autre  récuse  pour  telles  et  désigne 
par  tes  noms  de  porphyre  décomposé  ou  de  trapp  de  tran- 
sition, ou  de  roches  argileuses  en  décomposition. 
.  Quoiqu'on  trouve  maintenant  des  opales  dans  plusieurs 
endroits,  les  plus  connues  de  toutes  sont  celles  de  la  Hiute- 
Hongrie ,  qu'on  trouve  dans  une  colline  voisine  de  Czscher- 
wenitza, ou  Czernizka  ,  ou  Czervenizà  ,  aux  environs  d'E- 
péries,  capitale  du  comté  de  Saros. 

Deborn  dît  qu'elles  ont  pour  matrice  une  terre  argileuse  , 
^ise  et  jaunâtre  ,  mêlée  dé  sable ,  qui  forme,  à  quelques 
pieds  au-dessous  de  la  terre  végétale  ,  une  couche  de  dçux  à 
trois  toises  d'épaisseur,  qui  paroît  s'étendre  sur  toute  là  col- 
line ,  et  qui  renferme  des  opales  par  grains,  par  nids,  ou  par 
petites  veines.  On  exploite  cette  couche  depuis  plusieurs 
siècles ,  et  l'on  en  retire  journellement  des  pierres  d'un  grand 
prix.  On  prétend  que  quand  elles  sortent  de  leur  site  ,  elles 
sont  si  tendres,  qu'elles  pourroient  se  briser  entre  les  doigts, 
.et  ce  n'est  qu'après  avoir  perdu  l'humidité  dont  elles  sont  péné- 
V  trée9,  qu'elles  acquièrent  la  dureté  dont  elles  sont  susceptibles. 


s  IL  ai3 

On  a  remarqué  me  les  pk»  belles  opales  ^e  troovoient 
les  plus  voisines  de  la  surface  du  terrain  ^  et  dans  les  narties' 
de  la  colline  de  C^cherwenitza^  où  la  terre  matrice  de  l'opalcf 
est  elle-même  d^enue  terre  végétale.  On  la  découvre  quel- 
quefois avec  la  charrue. 

Quoique  ce^  opales  se  trouvent  dans  la  méipe  matrice,  elles 
ont  des  reflets  de  couleurs  différentes  :  dans  l«s  unes  domine 
le  bleu ,  dans  d^aqlres  le  rouge ,  ou  le  jaune  t  ou  le  vert  ;  el 
ce  sont  ces  dernières  qui  sont  les  plus  e^imées.  Quelques- 
unes  sont  blanches  ou  laiteuses  9  et  ne  réfléchissent  aucun 
rayon  coloré  :  on  leur  donne  le  nom  de  pierre  de  bme. 

iL^on  trouve  encore  des  opales  en  Silésie^et  en  Saxe;  mais 

elles  sont,  en  général,  moins  belles  que  celles  de  Hongrie,  et 

.  se  rencontrent  en  petites  pièces  dans  les  mines  de  Freyberg, 

de  Eibenstok  et  de  Johanngieorgenstadt.  L'opale  de  Frey-* 

berg  a,  d'après  Wemer ,  un  porphyre  pour  gangue. 

L'on  rencontre  aussi  des  opales  a  Féroë ,  dans  une  lave 
amygdaloïde  ,  ainsi  qu'à  Sandv-Brae  ,  en  Irlande.  Enfin  , 
on  en  a  découvert  dans  TAménque  ,  à  Zimapan  ^  au  Mexi- 
que et  à  Gracios-de-Dios ,  province  d'Honduras ,  dans  le 
même  royaume.  Les  opales  de  Gracios-de-Dîos  rivalisent 
pour  la  beauté  avec  les  opales  les  plus  précieuses  dé  la' 
Hongrie  ;  elles  ont  fait  le  sujet  d'une  note  9  de  M.Heuland^ 
(  Ann.  de  Pltiios. ,  de  Thompson ,  1818.  ) 

Dans  tous  ces  gisemens  on  observe  les«opales  associées' 
avec  les  silex  résinites  commun ,  hyalin ,  et  quelquefois  le 
silex  résinite  hydrophane. 

Auprès  de  Francfort,  sur  le  Mein ,  existent  des  laves  et 
d'autres  produits  qu'on  donn%  pOjur  volcaniques ,  et  parmi 
lesquels  sont  beaucoup  de  silex  résinites  communs.  On  y  a 
trouvé  également  des  opales  en  grains  et  en  petites  veines  » 
dans  une  lave  poreuse  qui  contient  l'hy alite  on  quar&^ 
hyalin  concrétionné  vitreux  (  Vçy,  vol.  a8 ,  pag.  453  ). 

L'on  assure  qu'il  a  été  trouvé  autrefois  des  opales  en 
France,  à  Ghatelaudren  (Déborn.  dit  Pompéan)  en  Bre*' 
tagne.  L'échantillon  qu'on  m'avoit  montré  et  qui ,  disoit-on  , 
proyenoit  de  cette  localité,  appartencfit  à  l'abbé  Rochon  ; 
il  m^a  paru  très-semblable  à  une  prime  duopole  de  Hongrie. 
Au  reste ,  ce  n'est  pas  impossible  ;  car  on  trouve  k  Ghate- 
laudren de  très  belles  hydrophanes.  Selon  Debom,' l'opale 
de  Pompéan  étoit  en  feuHlets  minces  entre  do  feldspath. 

Les  opales  de  l'Amérique  méridionale,  citées  dans  le 
catalogue  du  Musée  minéralogique  de  M.  de  Drée  ,  avoient 
été  apportées  du  Brésil  à  Lisbonne ,;  et  faisoient  partie  de  ' 
la  collection  du  général  Paris. 

lies  opales  sont  les  plus  belle?  pierres  de  parjure  avec  les 


$i4  SI  L 

4ui|MUM  $  «<NiT«iit  mm  hé  sitts^èk  ensemble.  Celles  qaî  sont 
i^^ns  le  commerce  firovîeiinelit  |ire!n{tie  tontes  4i*  Hongrie  ; 
f«el^aes-4iiiet  seiirmt  4e  Saaie.  CeHiè»  dii^eïique,  connues 
4epais  fieu  ,  ioat  dë)à  versas  éàioÈ  le  comtnërèe  ,  e\  W  est 


probable  qu'elles  pourront  Jve  aussi  afoondàOtes  q^e  celles 
allons  rapporte^  «or  les  ^tinctioos  dès  Variétés  commer- 


4e  la  Hongrie  9  amteelMw  faut  appliquer  ce  que  nous 


ciales  de  Topale* 

Oa  appelle  opmia  orkmaiê^  cellei  qui  offrem  les  flammes 
Us  plus  grandes ,  les  plus  vires  et  les  phs  colorées  ,  en  un 
mot  les  p4tts  beUes  de  toutes. 

h^^ales  ariàquinèi  90nt  telles  ^ufi  sont  de  toutes  Ébùlëurs, 
mais  en  petites  parties,  et  très -brillantes. 

Les  çptdeB  gyrasoir^a  pierres  de  inné  sont  celles  ^ni  sont  ' 
presque  tradsparentes  ^  aree  un  reflet  intérieur  bleu.  Lors- 
qu'on les  regarde  à  l'opposé  du  point  d'où  part  'la  lufnière  « 
elle!  sont  quelquefois  jaunâtre». 

La  prima  J opale  est  U  rothe  de  ropale ,  parseitiée  d^une 
multitude  de  paillettes  d'opales  louantes  et  de  toutes  cou- 
leurs. 

On  estime  darantage  tes  opales  orientales  et  les  àrleqaU 
nés  ;  ces  dernières  sont  lès  *pluâ  communes.  Les  opales  ïi^ 
souffrent  qu'un  seul  genre  de  taille ,  celui  à  fece  convexe 
unie,  c'est-à-dire  ,  le  cabothon  et  la  poire,  ou  la  pendeloque 
et  Fsimande.  On  cfn  lait  des^agu^s,  des  eolliers,  dei»  boucles 
4*orèiUesi,  et«.  Lorsqu'elles  sont  dW  très-grau d  diamètre , 
Ce  sont  des  bijoux  précieux.  Rien  n^est  nlus  lAtig^nifique  que 
l'assoeiatiou  d^  belles  opales,  àvéè  des  diaïUans  blancs  et  des 
rubis  orientaux  (corindon  vitr«ix  rose)  ;  ces  trois  pierres*pré- 
cieuses  Sont  les  plus  cbères  de  toutes  les  gemmes.  Le  prix  Aes 
opales  est  modi6é  selon  leur  beauté  et  leur  grandeur,  etsoulTre 
moins  que  le  diamant  les  variations  du  commerce  ,  bîeU 
l|u'elles  soient  d'une  valeur  repi'ésentative  moins  sAre.  ï)enx 
opales  arlequines  de  diit  millimètres  sur  buit  'milHmèlrés  de 
diamètre ,  et  ayant  toutes  les  qualités  qu'où  exige  dam  ces, 
pierres  ,  se  vendent  aus  environs  de  a^^oo  frants  à  Paris  ; 
et  uuf  belle  opale  orientale  de  onze  millimètres  dé  diamètre 
peut  valoir  au^mt.  En  général,  plus  lés  belles  opales  sont 
grandes,  phm  «lies  sont  cbères ,  et  sèuveiit  alors  peu  prôpfès 
à  la  parure,  par<^  qu'on  n'ose  pas  sacriffer  de  la  piefre  pour 
lui  donner  une  ftsrtne  régulière.  On  peut  citer  comme 
exemple  d'opales  orientales  ,  remarquables  par  leur  gran- 
deur ,  Topale  de  einq  p«uee6  de  long  sur  deux  et  demi  de 
diamètre  ^  du  cabinet  impérial  de  Vienne,  i^uàut  aux  pHUiès 
d'opale  ,  elles  sont  d'un  prix  infiniMeut  làoindre  ,  puPs- 
qu'uue  belle  prime  d'upalt  ^  de  U  grandeur  de  TougU  4a 


s  I   L  ai5' 

f^u^^\,  va«t  a«i  phB  iS  à  ao  francs.  Les  o^paks  coihnMnv6S> 
OH  celles  «tùiûé  laiteuses  «i  i^îoées  ^  servent  dans  les  mon- 
tiH-es  ipowr  eatoulrage  ;  on  monte  sur  paillon  coloré  ie8\Dpale8 
transparentes  faîUes  en  coaleors.  Cette  |rierre  n'étant  pas 
:dure ,  en  la  faigomie  tout  simpletoent  arec  Témertl  fin ,  le 
tfiptoli  et  Tèau  9  f^ais  avec  de  la  potée  d'ëtain  on  sur  une 
lame  d'étain  ;  on  acbève  de  lui  donner  le  lustre  en  la  frot- 
tant ûvet  une  pean  de  chamois. 

Il  paroît  qae  les  anciens  tiroient  Topale  de  l'Inde ,  et 
cependant   nous  ne  voyon£  pas   cette  pierre  précieuse  au 
noftibre  de  celles  qhe  teous  lirons  de  ce  continent.  Il  faut 
d^nc  que  les  excitations  en  soient  jfpuisées-  depuis  long-* 
teihj^s.    Les   Romains  fàisdient  j^lus    de  tas    dé  l'opale 
qùé  nous';  peut-être  9  Sans  doute  ,  (îârce  qu'elle  étoit  pluis 
^re  alors.  Plinie  nous  dit  qu^ Antoine  proscrivit  le  sénateur 
Nôaius  9  auquel  appartenoit  une  très-belle  opàlè  qu'il  avoit 
riÊfttsé  idfe  lui  cédiér  ;  Sur  ii)uoi  le  naturaliste   romain  s'écrie 
évec  Uhe  élbquente  indignation:  «  t)e  quoi  s'étonner  davan- 
tage de  là  cupidité  farouthe  du  tyran  qui  proscrit  un  se- 
ftiaieûr  ptMrr  une  ba^e  ^  on  de  rinconcevable  passion  de 
rhomiUe    qui  tient  plus  k  sa  bâ'gd'e   qu'à  sa  vie  ?  »  Nonius 
ëtbit  alors  en  Egypte,  et  il  chercha  &  éviter  son  malheur  par 
iii  fuite.  C'est  ce  qui  a  fait  bènser  que  l'opatése  tiirôîl  peut- 
être  de  l'Egypte  même.  M.  Roboly ,  interprète  français  , 
as^uriequ^on  a  trouvé  des  opales  dans  les  ruinés  d'Alexandrie. 
Pline  «ijoute  (}uë  l'opale  de  Nonius  ,  qa'oh  voyoit  encore  de 
son  temps  ,  étoit  de  la  grosseur  d^ttne  noisette  ,  et  que  sa 
valétAr  étoit  portée  à  nne  &<anmè  prodigieuse.  Les  manuscrits 
ne  soht  pas  d'atcord  sur  le  nombfé  de  Sèstiertes ,  dont  féline 
a  voulu  parler.  Rrotier  croit  qu'il  s^âgit  de  deux  millions  de 
sesterces,  te  qui  feroit  k  peu  près  4-oo  "liHe  fr-  (i).-^line 
%st  le  pretnier  des  auteurs  anciens  qui  nous  ait  parlé  de 
i'DJ^àie  ,  et  il  nous  apprend  que  les  iirecs  ,  charmés  de  la 
magbitcencé  de  ses  coùlèdrs ,  lui  (ièilnèretrt  les  nôiiis  de 
poederos^  et  S'ôpahs  ;  te  dèrUieir  noiii  e$t  supposé  dérivé  du 
mot]greè  £^,  vue  ,  vision,  parce  qu'on  croyoitqoe  l'opale 
t  foiiissoit  du  pott^oir  de  fortifier  la  vue. 

L'on  ne  sait  pas  préciséoient  k  quelle  époque  les  opales 

.ont  commencé  à  devenir  on  oAifet  pins  vulgaire  de  parure. 

Les  mines  d'dpalesde  Hongrie  sont  exploitées  depuis  très^ 

lon^-tevtps  \  dans  le  qnatomèmo^iècle  ,  leur  extraction  oc- 


x.      f    f  >  ■/   y  t  y 


(i)JameâoiLpct  j 60,090  livres  sterling,  ce  qui  feroit  3»8.40,ooo. 
fraocs.  je  suppose  qu'il  faut  lire  léfOo^  livres  Verling,  ce  c|ai  H-^ 
pond  à  /|oO|00io  fraacs4 


ti6  '        S  I  L 

capolt  trois  cents  ouvriers.  C^est  i  quatre  ou  six  mètres  d^ 
profondeur ,  sous  des  bancs  de  trapp  et  de  porphyre  décom-* 
posé,qu'on  tire  la  pierre  qui  contient  les  opales^àCzséberwe- 
nitza ,  au  nord  de  Kaschau.  Ces  opales  sont  exportées  dan» 
toute  l'Europe  et  dans  l'empire  Ottoman.  Autrefois  les 
opales  de  Hongrie  se  transportqient  en  Turquie ,  et  de-là 
elles  étoîent  apportées  en  Hollande^,  et  cest  peut-être 
une  des  causes  qui  ont  fait  donner  à  ces  pierres  i'épilhète 
^orientales. 

IL  Le  Silex  bésinite  HYDRdtaAN£(Ocii/itô  mun^ ,  Wall,  i 
'Lapis  mulahilis  quorumd.  ;  Hydropfiane,  Romé-de-risle^  de 
Laméth.  ;  Quarz  résinite  hydrophane ,  Haiiy;  Silex  l^drophane  » 
Brongn.  ;  Preciousopal  (variété  ),  James.  :  variétés  de  VEd-- 
Jer  Opal  et  de  YHalh  Opal ,  Wern.  ;  vulg.  Hydrophane ,  œil  du 
monde,  ).  Cette  pierre  a  été  décrite  à  1  article  hydrophane  , 
où  l'on  a  fait  voir  que  c'étoit  une  simple  modification  des  silex 
résinites  opalin  et  demi-opale. Cette  pierre  étoit  connue  dan3 
le  seizième  siècle  ;  il  en  est  question  dans  un  traité  sur  les 
pierres  gemmes  intitulé  ,  Coronœ  gemma  nobilisdmœ  ,  publié 
alors  par  Neuheuser.  L'hydrophane  y  est  désignée  ^ous  le 
nom  de  Werkef^rsiein  ou  Wunderstein.  L'on  prétend  même 
que  le  pantarbas  des  anciens  n'est  autre  chose  que  Thydro- 
phane. 

On  trouve  à  Chatelaudren  en  Bretagne  9  des  hydropha- 
nes  qui  deviennent  promptement  limpides  dans  l'eau  ;  elles 
sont  daps  une  gangue  argileuse  qui  paroît  être  un  porphyre 
décomposé.  Lliydrophane  est  plutôt  une  pierre  de  curiosité 
que  de  parure  ;  on  en  fait  quelquefois  des  épingles  ,  des  clefs 
de  montres.  Alors  9  lorsqu'on  veut  augmenter  la  surprise 
qu'occasione  Timbibition  de  l'eau  dans  la  pierre ,  on  a  soin 
de  composer  ces  objets ,  de  deux  plaques  très-minces ,  entre 
lesquelles  on  place  une  devise  ou  une  petite  figure ,  qui  n'est 
I  visible  que  lorsque  l'on  a  enlevé  à  l'hydrophane  son  opacité. 
11  faut  avoir  soin  d'employer  de  l'eau  très-pure. 

IIL  Silex  R£sraiT£  hyaun  (  variété  de  VEdUr  Opal  et  de 
ïhalb  Opal,  Wern.).  Ce  n'est  encore  qu'une  modification 
de  l'opale  et  du  silex  résinite  4emî«opale ,  mais  qui  se  pré- 
sente avec  une  apparence  tellement  particulière  9  que  nous 
avons  cru  devoir  nous  permettre  de  la  considérer  k  part. 
Ce  silex  présente  toutes  les  couleues  ;  il  est  transparent  et 
limpide  quelquefois  comme  du  verre.  Sa  cassure  est  con- 
choïde ,  ondoyante ,  et  même  vitreuse  9  quoique  conservant 
encore  un  coup  d'œil  luisant  qui  décide  ses  r^fiports  avec  les 
silex  résinites.  Au  chalumeau  9  ses  couleurê  foiblissent ,  et 
même  disparoissent ,  et  la  pierre  se  gerce  en  tous^  sens. 


s  I  L  aij 

L'une  des  irarîëlës  les  plas  marquantes ,  celle  de  Zima- 
pan ,  analysée  par  KUproth  ,  a  offert  : 
,  Silice  é  .  .  .  93. 

Eau 7,75. 

Fer  .  .  .  •  .     0,25. 

rfous  en  distinguerons  deux  variétés  pIutÀt  caractérisées 
par  leur  gisement  que  par  leur  coÉleur. 

A.  s.  R.  H.  flamboyant  {  Feoer-opal  ^  Karst.  ,  Klaproth; 
Fîrc-opal ,  James  ;  vulg.  Opal  de  feu  ).  Cette  belle  et  pré- 
cieuse variété  se  présente  avec  la  couleur  rouge*  hyacinthe 
très-vive  ou  rouge  de  feu,  avec«des  passages  au  jaune  vineux  « 
au  jaune  de  miel,  au  rouge  carmin  êi  au  vert-pomme  ;  il  y 
en  a  aussi  de  parfaitement  limpide  et  de  bleuâtre.  On  obser- 
ve quelquefSis  dans  son  intérieur ,  des  «espèces  de  dessins 
dendritîques ,  et  des  iris  à  la  manière  de  celles  du  quarz  hya- 
lin irisé. 

lia  été  dé(^uvert  auMexiquç  ,  à  Zimapan,  dans  un  j^or^ 
phyre  qui  contient  aussi  des  opales  ,  des  silex  résinites  gira- 
sols  ,  demi-opales  et  communs ,  etc.  Le  même  porphyre  reiir 
ferme  des  globules  de  la  grosseur  d^uti  pois,  d^un  bleu  de  la  * 
vande.  Ces  globules  ont  une  structure  radiée ,  et  leur  centre 
contient  un  petit  grain  siliceux  blanc.  Kous  avons  indiqué 
I3^s  pierres  analogues yàTarticl»  Obsidiennes  amygdaloïdes , 
vol.  23  9  page  172. 

On  taille  Topale  de  feu ,  et  on  lui  donne  les  formes  à  fa- 
celtes  et  à  degrés.  Elle  est  susceptible  d^un  poli  vif  rehaussé 
par  la  vivacité  de 'sa  couleur  aurore  ou  hyacinthe  ,  car  on 
ne  préfère  que  cette  couleur,  parmi  toutes  celles  qu^elle  pré- 
sente. La  meilleure  monture  qui  lui  convienne  ,  est  un  en- 
tourage de  petits  diamans  qui  ne  doit  former  qt^un  simple 
filet  ou  cordon.  L^opale  de  feu  éloit  connue  en  Europe  bien 
avant  que  Ton  sût  qu^elle  se  tiroit  du  Mexique.  On  la  confon- 
doit  avec  le  kjnelstein  ,  qui  lui-même  étoit  encore  nommé 
hyacinthe.   C'est  une  pierre  assez  chère. 

B.  s.  R.  H.  verdoyant.  Celui-ci  ne  me  paroît  avoir  été  sl« 
gnalé  par  aucun  auteur,si  ce  n^est  par  Patrin.  Il  est  d'un  vert- 
bouteille  passant  au  vert  de  Taigue -marine ,  et  se  trouve 
en  mélange  avec  des  sile!^  analogues  ,  d'un  blanc  laiteux  ou 
bleuâtre,  avec  des  parties  opaques  brunes,  noirâtres  et  olivâ- 
tres. M.  Patrin  Ta  découvert  dans  lamine  de  ZéreutQuif  à  l'ex- 
trémité orientale  de  ^  Sibérie ,  près  du  fleuve  Amour.  «On 
aperçoit  ,  dit-il,  dans  quelques  endroits,  la  transition  des 
parties  silicées (silex  résinite  commun)  aux  parties  vitreuses; 
mais  ailleurs,  elles  ne  se  confondent  pas.  Les  parties  silicées 
ont  une  légère  apparence  résineuse  ,  et  ne  donnent  que  peu 
d'étincelles  ;  les  parties  vitreuses  n'en  donnent  aucune  ,  et 


:ii«  s  I  L 

s^égiribeùt  &ôûslê  àiot  Ae  Tacier.  Ce  quUI  y  ia'de  remarqua* 
ble  dans  cette  singulière  variété  de  pechsteîû ,  c^est  qoie  leS 
ip^riies  silicées  sont ,  dans  quelques  endroits,  couvertes  d'une 
croûte  blanche  argileuse ,  qui  haj^pe  fortement  à  la  langue  , 
comme  celle  qui  se  forrûe  sut  les  silex  décomposés  ;  etcêftte 
ètkémé  croAte  se  trouve ,  ^ns  quelques  parties ,  recouverte 

Îar  Témail  bleu.  »  (Patriii ,  Hist.naLdesfninér. ,  taisant  suite 
Buftbn, édiu  Dét.,v5l.a,  p.  2^^.)ht  inorceau recueilli  par 
Patrin,  et  qu'il  décrit  avec  autant  d^attehtion,îait  partie  main- 
tenant delaCoUecfion  de  minéralogie  depVÏ^ de  Drée.  La  par- 
lie  vitreuse  ressemble  complAemènt,  k  la  couleur  près  ,  4  la 
variété  précédente.  Patrih  avoit  recueilli  encore  en  SibéHe , 
^  Mursinski ,  un  pechslein  jaune,  transparent,  ^«i  tait  le  pas- 
sage  du  silex  résinite  hyalin  au  silex  résinite  deml-opa^. 
'  rîous  croyons  que  le  quarz  hyalin  concréiionné  vitreux  c^ 
nous  avons  décrit  à  cet  article ,  vol.  a8,  pag.  4>S^ ,  seroit  mieux 
f\3Lté  Sivec  le  silex  résinite hycdin, 

IV.  Silex  késinite  ^ikasol.  (  Ùirasol  ftomé-de-rïsie  ; 
t)palè  bleaâlrè  et  girasol ,  de  'fjàméth.  ;  t^uarz  tésinile  girasot , 
Haity  ).  Le  giràsol  n^  diffère  de  Topale  et  des  silex  résinites 
fayahii  ^  demi-ôpale  et  commun,  que  par  sa  transparence  lai- 
ietise  ,  avec  un  redet  intérieur  jaune  doré.  -  * 

Quand  xm  place  le  girasof  entré  roeil  et  la  lumière  ,  sur- 
tout au  soleil,  il  n'a  que  cette  teinte  aurore  ;  mais  alitrement, 
c'est-à-dire  ,  pa*-  réflexion ,  il  ^  diverses  "teintes.  Il  y  en  a 
de  blanc,  deverdâtre,  derosàtre,dejaunâtre,de|aunede  miel, 
de  bleuitre  ;  il  y  en  a  de  limpide  ,  etc.  ;  enfin ,  on  ol>serve 
tous  les  passages  aux  variétés  ae$  silex  résinites  que  bous  ve- 
nons de  n^^mmer  ,  et  c'est  dans  les  mêmes  localités  qu'on 
les  trouve  :  ainsi ,  nous  ne  nous  arrêterons  pas  sûr  cela. 

Certaines  calcédoines  orientale^  ,  le  quarz  hyalin  rose-lai^ 
teux  ,  le  quarz  hyalin  concrétionné  vitreux,  présentent  aussi 
un  reflet  aurore,  et  on  les  rencontre  dans  le  éommerce  sous 
le  nom  de  girasol.  Les  gîrasols  ne  sont  que  des  objets  de 
curiosité  :  on  les  emploie  peu  en  parure,  Qn  préfère  les  bleuâ- 
tres et  les  roses  laiteux  oa  le  quarz  rose  laiteux.  La  taille 
)a  plus  convetiabie  est  le  cabochon  ou  la  poire  ukiie.  On  les 
taille  aussi  k  degrés  ;  mais  alors«es  gîrasols  doivent  être  près** 
^ue  limpides  et  colorés.  L'un  dés  ptus  ^asréables ,  est  le 
girasol  Imipidé  bleuâtre.  Lorsqu'on  le  regarde  par  réflexion  , 
et  qu'il  e^t  taillé  en  cabochon  ,  en  dessus  et  en  dessous ,  il 
.offre  la  teinte  aurore  dan^  son  ppurtotir.  11  en  vient  de 
liongrie  »  de  Siiésie  ,  et  surtout  du  Brésil  et  du  Mexique , 
de  très-beàujc  et  de  volumineux. 

'.     V.  Silex  résinite   DEMi-oPAtÉ  (  j^ûtt-£y?û/e ,  Wera.  ; 
^emi'opaîey  James.;  Variété  du  guah  réàrUtt  cpmmuny  Haiiy,  et 


s  I  L  219 

tn  Siieixrtàhdfè  ^  IhrdiigTa. ,  eu  Pmlfe  6«i  pic^e  Se  lamiïh.  ;  é% 
iltsfttw^^ ,  fm  Pierres  dt  ^oipc  infusièles^  Dolomieu  ;  vnlgaU 
Vetti^iA  âefhlôpùtè ,  HaTbopele  ,  Fechesiem  demi -transparent  )• 
Ct  Sîltx  est  lé  pltiô  souvent  un  girasol  sans  reflet ,  aurore  et 
phislàiteot  à&hs  sa  transparence,<]ui  n'est  réellement  qu'âne 
tiraiislbtidité  ptrt  tarte  ;  oti  n^  peut  distinguer  aucun  objet  k 
tràviè^.  Il ,  sôtififrè  complètement  la  comparaison  avec  de 
rfefnj[mb,mjhne  dans  seé cassures.  11  a  un  éclat  plus  vif  quccelui 
du  silex  résinite  commun,  e\  raèn^e  complètement  résineni.  Il 
a  quelquefois  r aspect  un  peu  vitreux,  et  se  présente  avec 
^ès  tcrtil^nrs  Irès-variéeà ,  Je  blanc-laiteux  Ou  bleuâtre,  le  gris, 
*ron  ,  Ife  jâûne  dé  miel  ou  olive  ,  le  fauve ,  le  rouge-brun,  le 
Vért-tiWe,  et  en^n,  àe  toutes  les  couleurs  que  présenteal 
iés  !?ilèt  Yésinites  communs  çt  jaspoïdes.  Ces  diverses  couleurs 
^ïil  très-ï-àtetftenl  inélângées>le  silex  demi-opale  étant  coni' 
tnùnëMelit  d^uhè  seule  teinte  :  cependant ,  il  y  a  des  variétéa 
,  Veinées ,  boxées ,  bigarrées ,  tachées  ^  rubanées ,  etc. 
.  11  est  infusible  au  chalumeau  ,  sans  addition;  maïs  avec 
Ife  bbrài,  il  fond  sans  boursouflement.  Sa  pesanteur  spéci- 
ïl|tie  vatîe  efilre  2,00  et  2,18;  Hoffmann  a  trouvé  que  c#ilè 
flVne  Vâfiété  jaune  et  Verl-grisâtre  ,^  de  Hongrie  ,  étoîl  de 
'  ^'^2»'  ^*^^  ^»®59  ;  ^€  celle  d'une  variété  d'un  blanc-laiteux 
de  rteyberg  est  de  2,16;  k  demi-opale  de  Moravie  a  une 
pesanteur  spécifique  de  2,077  ^*  ^^  ^7^^7  î  selon  Karsten,  et 
de  2,i(ï  d'après  Klaproth. 

Ce  silex  se  trouve  eti  m^isdès  disséminéeis ,  en  lils  ou  eu 
couches,  ou  mamelonnées  et  stalaciiformes,  dans  les  por- 
ph^rre^  el  les  amygdaloïdès  ,  et  daiis  les  filons  métalliques, 
suitout  ceux  d'argent ,   qui  traversent  le  granité  et  le  gneiss, 

La  demi- opale  se  rencontre  dans  presque  tous  les  gise- 
mens'du  silex  résinite  commun.  lien  vient  de  triS-belles  va- 
riétés de  Saxe,de  Bohème,de  Silésie,  de  la  Hautè-Autrîche  , 
de  Pologne,  de  Hongrie,de  Transylvanie,  de  lîle  d'Elbe,  du 
Piémont ,  de  Sibérie  ,  du  Groenland,  d'Islande,  de  Féroë, 
d'Ecosse ,  d'Amèrî^,  âc* 

,    En  ]Pl*flncet  on  en  trouve  aussi,  et  |>f tncipdekiieiH  à  Àm- 
bierle  ,  près  de  Roanne. 

Là  denii-opale  «les  ilo«8  mètaHi^eS  {>ï*égeïitè  tôu*  les 
passages  aux  silex  cornés  ^  k  la  carfcédoiue  ,  tMc;  Celle  dès 
porphyres  offre  aussi  des  passages  à  la  calcédoine  et  éuk 
agates  >  èi  dans  totos  ses  gisemens  elle  est  avec  4e  «îl^x  nSsi- 
nite  commun  4  dont  eHe  n W  réeliei&ènt  (Qu'âne  variété  ph» 
translucide  et  plus  éclatante. 

VL  Le  SiléBX  RÉi^Mi£  commun  ôtt  SittU  PlxfiStfem. 
(  Quart-réstmteamnnnm ,  Hatly ,  en  partie  ;  Jhfnh^fétH  ou  pietfû 
^pviiv  i^mbit^^  Ddom»  ^  en  partie  ;  i^iMfe ,  t)elAi^ih.  ^  eà 


aao  S  I  L 

partie  ;  Pierre  de  poix  informe  ^  de  Bom  ;  vvlgâlrement  Pech^ 
stein  f  Pierre  de  poix ,  Pech-opale  i  Opale  de  cire.  Ce  silex  res-r 
semble, pour  sa  cassure  et  sa  contexture  ,  à  une  résine  colo- 
rée ou  à  un  bitume.  Sa  couleur  jaune-brunâtre  ajoute  encore 
à  cette  ressemblance.  On  en  trouve  au^i  de  diverses  nuan-» 
ces,  de  vert,  de  rouge  ,  de  gris»  de  jaune,  de  blanc;  ses 
couleurs  sont ,  en  général ,  ternes ,  comme  celles  de  tous  les 
corps  qui ,  comtne  ce  silex ,  ont  Taspect  gras.  Ce  caractère 
^st  on  des  plus  essentiels  de  ce  sUex. 

Ce  qui  le  distingue  principalement,  c'est  son  opacité,  qui 
néanmoins  n'est  pas  parfaite  con^me  dans  le  silex  rési- 
nite  décrit  ci-après  ;  il  est  même  quelquefois  demi  -  transe- 
parent  ,  et  même  transparent  sur  les  bords  minces.  Il  y  a  peu 
de  substances  pierreuses  amorphes ,  simples  et  homogènes  ^ 
qui  présentent  autant  de  modifications  que  ces  trois  variétés 
de  silex  résinite  ;  on  les  voit  passer  de  Tuû  à  Tautre  par  de^ 
nnatices  insensibles  ;  on  observe  quelquefois  ces  transitions 
dans  un  échantillon  de  k  grosseur  du  poing. 

La  cassure  du  silex  pechstein  est  conchoïde  ondulée  ;  elle 
passe  un  peu  à  Fécailleuse  dans  certaines  variétés  qui  se  rap-* 
prttchentdes  silex  cornés.  En  général,  la  surface  de  la  Kassur^ 
est  lisse  et  luisante. 

Sa  pesanteur  spécifique  diffère  peu  de  celle  de  la  demi* 
opale '.Klaproth  indique  2, i5  ;  Kirwan  »  2,i44;  Haberlci 
2,064.  •     , 


Sçs  principes  sont ,  d'après  Klaproth  : 


Kosemutz 

Silice     . 

.    98,75 

AlunAne 

0,10 

Ber  oxydé 

.    .       0,10 

Eau       . 

.     .      0,00 

Perle     . 

i,o5 

Telkobanya. 

93,50  ,         ♦ 

0,00 
1,00 
5,00 
o,5o 

11  est  probable  que  la  premièrl  analyse  est  celle  d'une 
variété  de  calcédoine  blanche ,  luisante  ,  qui  accon^agne  la 
chrysoprase. 

Le  silex  pechstein  appartient  anx  terrains  primitifs ,  à  des 
terrains  de  traosition  on  volcaniques  et  aux  terrain^  secon*- 
daires.  . 

Le  silex  pechstein  forme ,  dans  les  roches  primitives ,  èes 
veines  et  des  masses  disséminées  dans  les  couches  graniti-^ 
ques,  de  gneiss,  de  micaschiste  et  de  schiste,  dans  le  porphyre, 
et  dans  les  filons  métalliques  avec  le  plomb  sulfuré  et  le  zinc 
sulfuré,  les  mines  de  fer,  etc.  On  le  rencontre  aussi  dans  les 
.serpentines ,  par  exemple ,  en  Saxe  j  à  Frey^erg ,  Huberts*- 


s  I  L  t^t 

berg ,  Libenstocky  Johanngeorgenstadt  et  Scbfiéeberg;  en 
Bohème,  à  Bleistadt,  Fribus,  Heinrîchsgnin;  à  Primers- 
dorf  en  Autricbe;  en  Silésie,  à  Kosemut2;  aa  Mosinet, 

{^rès  Turin  ;  à  Campo ,  dans  Tîle  d^Elbe  :  il  est  caverneux;  à 
'Imprunetta ,  auprès  de  Florence  ;  à  Salzbourg  en  Tyrol  ; 
dans  le  gneiss,  en  Garintbîe;  en  France;  en  Bretagne,  à 
Ghâtelandren  ;  en  Auvergne,  àBecolène  où  il  est  poreux; 
et  surtout  à  Ambierle ,  à  trois  lieues  au  N.  O.  de  Boaiine , 
oùll  se  trouve  dans  un  grand  rocher  qui  forme  la  crête  d^une 
colline  qui  sépare  deux  vallons;  ce  rocher  est  composé  dechaux 
fluatée^  de  baryte  sulfatée  en  grande  masse ,  confusément  en- 
trelacées et  traversées  en  tous  sens  par  des  veines  de  quarz  et 
d'un  beau  pechstein  de  couleur  jaune  plus  ou  moins  translu- 
cide, qui  se  décompose  à  Tair,  en  une  terre  de  couleur  lilas, 
hapjpant  fortement  à  la  langue. 

En  Sibérie,  le  silex  pechstein  est  aussi  dans  des  roches  pri- 
mitives. Ses  eisemens  ont  été  observés  par  Patrin.  Les  filons 
de*la  mine  de  plomb  de  Nikolaefskoi ,  près  de  la  rivière 
d'Ouba  ,  non  loin  de  Tlrtische,  dans  TAltaY,  courent  dans 
nné  colline  isolée  qui  termine  un  àes  rameaux  pnihitiis  de 
FAltaï  ;  et  qui  est  formée  entièrement  de  silex  "pechstein  en 
grandes  masses.  Ces  masses  n^offrent  aucune  disposition  régu- 
nère;  les  unes  sont  rouges,  les  autres  jaunes  ou  olivâtres;  d'au- 
très  sont  mêlées  daces  diverses  conteurs,  et  forment  une  véri- 
tïible  brèche.  Elles  paroissent  subir  une  décomposition  qui  les 
convertit  en  ufle  terre  ochreuse  rouge  ou  jaunâtre  ,  très-ta* 
chante,  et  offrent  toutes  les  nuances  entre  le  pechstein  parfait 
et  le  jaspe.  Aux  environs  de  Tom ,  à  cent  lieues  k  Test  de 
NicoUefskoi,  dans  une  mine  d'argent ,  le  pechstein  est  dans 
une  roche  argileuse  ,  en  veines  et  rognons ,  placés  à  côté  les 
uns  des  autres  ;  sa  couleur  est  le  blanc  ou  le  blanc  laiteux  ;  ce 

Îoi  le  rapproche  beaucoup  de  celui  du  Musinet ,  près  Turin. 
L  l'extrémité  de  la  Sibérie  orientale ,  près  du  fleuve  Amour, 
dans  la  mine  deZerentoui ,  on  trouve  également  des  pechsteins 
de  plusieurs  rariétés.  Les  environs  du  village  de  Moursinsk, 
fameux  par  les  améthystes  qu'on  y  exploite,  présentent  ayssî 
du  pechstein  en  veines  d'un  à  deux  pouces ,  dans  une  espèce 
de  gneiss  compacte.  Hermann  a  observé  ,  sur  la  montagne  de 
Moursinskaya ,  où  se  trouve  une  ancienne  mine  de  cuivre  , 
près  de  la  rivière  Tscharisch ,  du  pechstein  gris  ou  brun,  ou 
'^^c  f  q^  exhale  plus  ou  n^oins  l'odeur  argileuse  ,  etc; 

Il  y  a  aussi  du  silex  pechstein  pUmitif  en  Amérique.  On  en 

trouve  dans  du  granité  en  Pensylvanie  ;  dans  la  serpentine 

près  Baltimore ,  à  Bare-Hills,  dans  le  Marylaod  ,  à  Mont-^ 

gomery ,  etc. 

Dans  les  terrains  de  iransition,  il  se  rencontre  sous  les 


nt  S  I  L 

qiémes  formée  t  ^ani^les  couchas  ie  nofpliyre$  ^ir^itaax  tk  Uf 
Ir^pps  oa  iavQs  amygdaioïdes,  avec  rofâU  et  ke^  a^iMr«a  y^^ 
riçié»  4e  silçx  r^Ue  i  UHes  <n^'ço  IsUipde ,  ^  J^<^o$  et  jm 
(loQgne. 

TeMobaoya  et  ses  eoTiroos  ea  Traiuylvai(iie  ofibeiM  mn 
grande  ▼arié4é  4e  pechsteîq,4e  tQ^le^  les  piuQces  «[uifqriii^^^ 
4e2i  variétés  renaarquablea.  Il  y  ea  a  die  hrun  «j  4^  iMwgi  » 
de  jiaime  et  miai^  de  bLei|,  covleur  (art  rare;  V^fo^et^ 
lins  soQt  rubao.és,  Ulaocs».  vlgiets  et  bruns  «  et<^  À  T^%^ 
begy  près  Telkobanya»  il  y  a  uu  pecbst^iiqi  couae  mé\^  d%  , 
sUex  résiaite  byalîo  verdâtce.  et  traQsivaoeJEit.  ^  t^acgo,  f^4« 
4e  la  même  yiIU  ,  o^  trouve  daa^  Hpejave  ^isi^  4^Ap^é^ 
un  pecbsteio  noirâtre;  on  y  a  trmv^  ans^^ 4eftgéo4^4'^^r> 
tes  eontenant'des  cr'istauz  crétés  ou  en  p:isin<s$  beiîa^4i7e«« 
qui  ne  sont  que  des  pseiidomorphes.  lies  pechateo^  4e  Tetn 
kobanya  ont  pour  base  un  porphyre  argÛeua  répul)^  vQÏea- 
nique.  La  Hongrie  est  également  ciobe  ^^  pecbst^ips.  On  l^ 
y  trouve  encore  dans  d<fs  porphyreii  ^rgUeux  ^^cou^Qa^t» 
considérés  aussi  camnpie  des  laves  par  quelques.  mui^a->v 
logistes;  c'est  principalement  à  Tookai,  et  C^ecw^nitM-su 
l^rès  K.ascbau  ^  dans  1q  gi$e9ient  4^a  Q«ft(ei^  ^oj^  U^  nnn 
contre. 

Les  pecbsteins  d'Irlande^ont  4^9S  le  m^m^  ca^.  ^Qm  «n 
dîrops  autant  de  ç^u?  4e«Gua4ilcmpe  ^  %i«iapai^N.  iif^Wb 
4e  pjos  au  Mexique.  Qn  doit  remarquer  q^o  ceui^4«  $îl4^e' 
et  de  Hongrie  acccv^paguent  aua^  4^s,  p^^leinr^pqrj^^K^^ 
des  Allemands,,  qui^  coinme  nous^  TavAÙs  4Àt  aof  a'P¥<<l<r(t 
Pecbsteiu  et  Rjétinite^ont  des  pierreiî  (nnUle^  très-4A$^>^^t^ 
et  qui  seoiblent  aussi  êt^e  le  plusL^t^^Yeifvt  4'mi^iO/%îi%  yoI,4;j^ 
aiflue, 

Dans  te?  terrains  fcçondaîres  et  r^cet^i  1^  ^el^iein  «fc 
présente  diversement  t  f»  veineji  M  en  fiUna  dam  4ep  «ut* 
cbes  marneuse&on  c4caires,  quelquefois  Mui^  îjte^  ae^l^**^ 
pagné  4e  fosi^ilea  te^tacé«  qu'il  enveî^fpA-  Il  ^m  k^Mn 
coup  pour  Taâqpect  ;  car  il  y  eu  4  de  luisantet  4^  tr^ao^weidd 
comme  le  peclisteiu  det»  terrains^  çi^4e;^$uf  î  4'2H:i&^ei|  tep^9  fit- 
trè/-rap{irocbés  du  sile^  grossier  pyromaque.  ht^  peqh^tfUi. 
des  terrains  secondaires  nous  paroM  devoir  re^p^^v^  4M9  le^ 
formations  dites  d>au  douce ,  4u  moins  dça  terrait^  V^\  ^ 
accompagnent.  11  y  en  a  qui  en  ^CTrent  de^  preu^^  incqnMt 
tables  :  tel  est  le  pecb&tein  brun  ou.nQH*4ire:>  ç^  gT'îf  ^t  efl^r 

ÎiJiiUer,de  ta  «Muitagn^  4^  SaintrP^efre  Â^naq  e|  du  hameau 
e  Monac  ag  Puy-de-rDôuie  ;  le^  c^quitlesqu'iloofitient  sont 
des  plahorbes  et  des  liçnnée^. 

Les  pecbsteins  des  environs  d'Orléans  sont  ^UvâlreS;  OU 
bruns^et  da^a  u^  C^l$i?v:e  i«am«»  và.  a^«^«nïW«««  de»  UQU- 


s  I  L  ^2^ 

tkes  ie  calcaire  ëlëoginité,  c'est-à-dire  «  d?çau  dooce.  Celui 
de  Gçrgovia,çrès  Cleçmonl-rerrand,  est  jaunâtre,  ou»  brui^ 
jaunâtre,  poreux  et  également  entre  des  coiJKrhe^  de  calcaire[ 
marneux,  qui  avoisînènt  à  la  fois  des  colonnes  basaltiques  ei 
des  dépôts  de  calcaire^'eau  douce;  cependant  il  n'offre  aucun 
fossile.  Il  est  probable  que  le  pecbstei^  des  enrirons  du  Man^ 
est  dans  une  position  semblable  à  çeliji  de  Montal^u^ard.  pr^^ 
Orléans.  Enfin  ,  uqus  citerons  comme  tr^^s-rapprocbée  di| 
siUx'pçchstein,  une  variété  de  silex  résinQÏde  gris  veiné- de 
yert,  et  luisant ,  qn^on  trouvç  i^  Saint-Ouen^d^ns  les  même^ 
coucbes  que  le  silex  neçllque  :  il  est,  vrai  qu'il  est  parfaite- 
nient  opaque,  et  d'un  coup  dJçBil  n^t,  et  que ,  par  ses  carac« 
tères  et  sa  contexture ,  il  est  infiniment  plus  voisin  du  Èilc^ 
résinite  ménilite. 

Il  y  a  «n^coi'e  une  manière  d'être  dû  silex-pçcbstetn ,  qui 
achève  de  le  rendre  commun  avec  tous  les  terraïQs;  c'est  l'état 
ligniforme.  En  effet ,  on  trouve  souvent  des  bois  changés  en 
silex  résiiûte  dans  àfis  terrains  qui  paraissent  $tre  de  Çprq^a* 
tion  récente  ou  de  transport  :  noiis  y' reviendrons  k.  T^rtiçlf^ 

du  silex  pseudo-m  orphique  ,  S  4' 

ifC  peclf$teiQ«st  sujet  a  se  déconapôs^ei;.  Il  ^e  réduU.en  une 
terre  cbmmunémeijit  blanche ,  quelquefois  au^si  colorée.  he9 
gros  mamelons  qui  se  d^l^chent  dç  lâ„roche  se  C0¥vvept  bieOr 
tèt  d'une  écorce  terreuse  analogci^ ,  qui  haj^pçr  fortement  h,\^ 
tangue  et  absorbe  Feauavec  sifflement  :  les  j^^cbs.tei^s  des  ser- 
pentines et  ceux  des  porphyre*  argilçuxsjopt  très-sq[ets,  à  ce 
^  genre  de  décomposition.  !(jQPsque  ces  pierrçs  sont  très-cbaTf 
^   Çées  de  fer,  elles  donnent  des  tercet  ochreu^^eSt 

On  taille  le  sjilex-pecbstein  e4  li|  silçx  dem-QpsJe  f  our  dÇ3 
objets  de  pariire^  lorsqu'ils  on<.  une  b^Ue  couleur*  MU  ^e^ 
poli  et  certaine  transiuçidité.  On  a  i^oni^^é  Qfiak  4^  bpiif 
une  variété  ligniformç,  rubanée.  4^  )>r^I^  ^t  4e  bl«UAC  îiuiiàtre 
opaque.  En  général ,  on  désigne  ce  silex  par  pcçhropaf^p 
opale  de  poix*  J^es  variétés  d'u^n  v^rt  vi)i  s'appellent  pra$e$ 
ou  chrysoprases ,  ^selon  leur  teinte  ;  mais  on  lie  l^s  confond 
jamais  avec  ces  pierres  4otnt  elles  se.  distiogtient  pa(^  leur 
ir^ilité  et  par  leur  écl^  noQÎns  vif  et  ItMirs  çQulears  moio^ 
agréables. 

VIL  Sii,ijx  RÉSINITE  ^^.spQïoïi  (variété  &x\  (^m:^  rèsmi^ 
comnmn^  HaU^;  Oy?(ï/-/a^£^»/yVero.  I  Jaspe-opal  y  Oi^cxif 
Jasper  opal^  J^mes.  ;  vulg..  Jaspe-opale),  Ce  sile^  joint  à  l'^pect 
résiajforme  des  silex  précédens,  Topacité  parf^te  4»»  j?Wpev 
Ses  couleurs  soiit  trançhées^d'up  roM^e  de  saQgov,^c;arl^te» 
d'un  brun  foncé  etd'un  jaune  d'ochre;  ily  en  a  cependa^t-dç 
blanc  4e lait,  agréablement  naa^é  et  vei^é  4e  ro4||^e  ^^.^^ 
jaunç,  il  çsj  quçlqp^fo^  lHri<>Ié  4e  pl^sic^urs  çooleur^»  v^i»f 


r, 


aa4  .  S  ï  L 

ar  des  lignes  colorées,  parallèles,  fletueuses  ou  embrouil- 
lées. Il  y  en  a  aussi  de  dendrîtiques  et  de  marquetées  de  pe- 
tites étoiles  deUdritiques ,  comme  on  Tobsenre  dans  le  jaspe 
tigré  panthère  d^auprès  de  Mayence  ;  ou  ,  pour  prendre  un 
exemple  plus  vulgaire ,  comme  la  piefre  arborisée  de  Flo« 
rente  ou  une  pierre  calcaire.  Sa  cassure  est  largement  con- 
choïde ,  à  surface  très-unie  ,  souvent  sans  la  momdre  levure 
on  écaille  :  il  est  fragile  comme  les  précédens. 

Le  silex  jaspoïde  est  plus  ferrugineux  que  le  silex  pechs- 
tein ,  \et  cVst  peut  -  être  à  la  quantité  de  fer  qu^il  doit  son 
opacité.  Il  y  a  des  variétés  qui  contiennent  près  de  la  moitié 
de  l^ur  poids  de  fer  oxydé.  Klaproth  a  reconnu  dans  Tune 
déciles  : 

Silice I^i^So 

Fer  oxydé :     4-7 

Eau 7 

Perte i,5o 

Mais  le  fer  oxydé  est  loin  d'y  être  toujours  dans  cette 
énorme  proportion.  La  pesanteur  spécifique  du  jaspe-opale 
diffère  peu  de  celle  du  pechstein  ,  et ,  par  une  circonstance 
remarquable ,  elle  est  souvent  au  minimum  de  la  pesanteur 
du  silex  résinite  pecbstein  ,  c'est-à-dire,  de  2,o5  à  2,08;  il  y 
a  même  du  jaspe-opale  plus  léger  ;  tel  est  celui  ray^  de  rouge 
de  Gonstantinople ,  qui ,  selon  Hoi&nann,  a  une  pesanteur 
spécifique  de  1,86. 

Le  jaspe-opale  accompagne  le  silex  pechstein  dans  sesgise- 
mens,  il  est  commun  k  Telkobanya ,  Tockai  en  Hongrie  ; 
dans  les  montagnes  de  Sibérie  ;  en  Saxe  ;  près  de  Gonstanti- 
nople. Dansla  montagne  Noire ,  en  Languedoc ,  on  observe 
du  bois  converti^  en  jaspe-opale  jaune.  A  Ttle  d^Ëlbe  et  à 
Freyberg  en  Saxe,  on  en  trouve  qui  se  convertissent  en  une 
terre  ocreuse  jaune ,  très-tachante.  Il  y  en  a  aussi  de  rouges 
dans  le  même  cas.  Ces  variétés  établissent  des  passages  du 
jaspe-opale  au  quarz  hyalin  rubigineux  que  AYerner  désigne 
i^^T  eisenkieseL 

VIII.  Silex  RÉsmiTE  cacbolong  (  Achates  opalinus  tenax , 
fractura  inceçualLs  ;*CachalonmSj  Wall.  ;  Cachalonius  et  Calcé- 
doine blanche  opaque ,  de  Born  ;  Calcédoine  altérée  ou  Cacho- 
long  j  Romé-de-risle  ;  Quarz  agathe  cacholong ,  Haiiy  ;  Perl- 
mutter-opal j  Karst. ,  Lenz  ,  etc.  ;  Kacholong^  Ocken  ;  Mother- 
of  Pearl-opal;  Cacholong^  James.;  vulgairement  Cacholong), 
Cette  pierre  a  déjà  été  décrite  aux  articles  Cacholong  et 
Calcédoine: nous  compléterons  sa  description f»ar  les Sbser* 
vations  suivantes. 

Le  cacholong»  lorsqu'il  n'est  point  décomposé ,  a  un  éclat 
luisant  et  une  opacité  presque  parfaite  qui  lui  donne  souvent 


s  I  L  a2S 

Tapparénce  âe  la  porcelaine  ou  de  l'îvoîrc  palî.  Il  est  fra- 
gile ,  mais  moins  que  le  silex  résinite ,  et  sa  pesanteur  spé-^ 
cifique  est  un  peu  plus  forte  (^2,2%  k  2,^2 ,  selon  Karsten  et 
Kopp)»  Cette  pierre  se  décompose  aisément  par  l'action  de 
Tair  et  tombe  en  poussière ^mais  seulement  lorsqu'elle  est  dans 
sa  carrière;  lorsqu'elle  est  terreuse,  elle  happe  fortement  à  la 
langue,et  absorbe  Teau  av€rc  sifflement  et  dégagement  d'air  v 
mais  ne  devient  point  translucide.  On  la  trouve  en  masse ,  ou 
4*0  stalactite  ,  ou  en  petites  couches  dans  les  roches  amygda* 
loïdes,  ou  laves  d'Islande ,  de  Féroë  et  du  Groenland  ,  ainsi 
que  dans  la  mine  de  fer  de  HuUenb«rg  en  Carinthie  ,  de  l'île 
d'Elbe  9  et  de  l'Estramadure,  en  Espagne. 

On  taille  les  variétés  opalines  et  on  leur  donne  la  forme  de 
cabochon.  On  grave  dessus.  Les  artistes  italiens  se  servent  de 
la  variété  stratifiée  ou  rubanée  qui  se  trouve  à  Féroë  et  en  Is- 
iande^ét  qui  est  composée  de  couches  de  cacholong  d'un  blane 
opaque ,  d'une  à  trois  lignes  d'épaisseur,  d'un  blanc  opaque', 
et  alternent  avec  des  lits  de  même  épaisseur  de  calcédoine 
blanche  ,  ou  bleuâtre  ,  ou  verdâlre ,  quelquefois  quarzeuse* 
Les  Italiens  en  font  des  camées  très-fouillés  dont  les  reliefs 
sont  en  cacholong  qui  est  plus  tendre ,  et  le  fond  en  calcé-<. 
doine^qui  est  dure.  Ces  sortes  de  pierres  en  ont  pris  le  nom  de 
tenerc^duro ,  qui  s^applique  aussi  à  des  silex  pyromaquesru- 
banés ,  qui  présentent  une  contexture  analogue.  On  voit  ii 
la  Bibliothèque  royale  un  cacholong  gravé  représentant  Ya- 
lentinien  IIL 

IX.  SiLEX  aÉSlNlTE  MÉNILITE  (  Quarz  résinite  subiuisani  , 
Haiiy  j  Silex  menilile  ,  Brong.  ;  Meniliie^  Wern.  ;  Leher-opal  ^ 
Karst.  ;  Knqllenstein  ei  Kalkopal ,  Ocken  ;  MeniUte ,  James.  )., 
Nous  avons  décrit  cette  pierre  à  l'article  Ménilite  ,  où  il 
est  dit  que  sa  pesanteur  spécifique  s'élève  à  21,8:  il  faut 
lire  f  a,  18*  Le  ménilite  diffère  du  silex  résinite  précédent  par 
son  aspect  mat  à  peine  un  peu  luisant,  et  par  sa  translucidité 
extrêmement  fùible  sur  les  bords.  Il  ne  fait  point  feu  aubri* 
quet ,  ou  à  peine,  quoique  assez  solide  pour  résister  au  choc 
le  plus  fort  de  l'acier  ;  cependant  il  est  fragile.  .On  le  dis- 
lingue en  deux  variétés. 

A.  Le  MeniUte  brun^  qui  est  celui  que  nous  avons  décrit  ^ 
à  l'article  MÉNiLii:£,et  qui  se  trouve  dans  une  marne  feuille* 
iée  sans  fossiles,  au-dessus  de  la  2.*  masse  de  pierre  à  plâtre» 
à  Menil-Montant. 

B.  Le  Ménilite  gris,  (  Grmer  meniliie ,  Hoffm.  ).  Celui-ci 
diffère  du  précédent  par  sa  structure  compacte  non  schis* 
tense ,  par  son  aspect  mat  et  terne  ,  son  opacité  presque 
parfaite ,\  par  sa  couleur  gris-jaunâtre,  ou  gris-blanchâtre >  ou 
brunâtre ,  ou  rerdâtre  ;  par  sa  gnsanteui'  spécifique  un  pei^ 


àaS  o   1   Li 

plus  forte  :  elle  est  de  2,a8  ou  2,87  ;  et  par  $où  giseineiié 
dans  des  couches  argileuses  avec  des  fossiles  qui  caractériseAf 
nne  formation  d'eau  douce*  On  ne  Ta  encore  bien  observée 
qu'aux  environs  de  Paris,  à  Ârgenteuil ,  à  Saint-Ouen  a^ec 
le  silex  grossier  nectique ,  et  dans  divers  autres  points  des 
environs  de  Paris. 

Le  ménilite  gris  forme  des  mamelons  irrégutiers  ,  tantôt 
aplatis  et  lobés  ,  tantôt  branchus  et  rameux.  On  en  a  trouvé 
à  Bagneux,  qui  étoit  parfaitement  sphérique ,  et  de  la  grosseui^ 
d'une  pomme. 

'  M.  de  Drée  Ta  découvert  dans  une  couche  marneuse  cal- 
caire ,  près  de  Yichy-les-Bains  ,  le  long  de  T  Allier.  Ce  siles 
et  la  marne  qui  Penveloppe  offrent  une  multitude  de  petites 
coquilles  du  gertre  cypris  ,  et  qui ,  conséquemment ,  annon- 
cent une  formation  d'eau  douce.  Ce  cypris  a  été  décrit  et 
figuré  danslenouveauBuUetindessciences, par  M.Desmarest; 

§  iV.  Silex  pSeudomorphique. 

Les  silex  pseudomorphiques  sont  ceux  qui  se  présentent 
SOUS  les  formes  qu'ils  ont  empruntées  à  des  corps  réguliers 
minéraux ,  ou  à  des  corps  organisés.  Les  premiers  ont  été 
nommés  silex  cristallisés;  mais  ce  n'est  point  là  une  véri- 
table cristailisatioi^,  c'est  un  vrai  moulage  ou  une  incrus- 
tation. 

Le  Silex  pseudomorphique  moulé  présente  les  formes  de  là 
chaux  fluatée,  et  quelques-unes  de  celles  de  la  chaux  carbo* 
Datée  ;  il  rentre  tantôt  dans  la  variété  dû  silex  grossier 
corné ,  et  nous  en  avons  parié  h  cet  article.  Les  meilleure 
exemples  sont  ceux  du  silex  corné ,  de  Schnéeberg ,  en 
Saxe. 

Il  y  eh  a  de  calcédonieux ,  à  Yallecas  ,  près  de  Madrid  ; 
en  Saphirine ,  à  Torda  près  Drestyana  ,  en  Transylvanie  ; 
en  Sibérie. 

On  en  cite  en  silex  résinile  commun  ou  demi-opale ,  en 
Hongrie. 

Enfin  f  en  silex  pyromaque. 

Le  Silex  pseudomorphique  incrustant  est  ordinairement  de  la 
calcédoine  ou  de  la  cornaline  ;  la  première  recouvre  presque 
toujours  des  cristaux  de  quarz ,  avec  lesquels  elle  est  intime- 
ment unie ,  sans  aucune  ligne  dé  séparation ,  en  sorte  qu'on 
doit  penser  que  le  liquide  dans  lequel  se  sont  formés  les« 
cristaux  de  quarz ,  s'est  modifié  de  manière  à  déposer  petit 
à  petit  une  matière  insensiblement  plus  calcédonieuse  ,  qui 
s'est  moulée  sur  le  quarz  et  a  fini  par  s'y  marne lonner.  La 
calcédoine  de  Féroë  et  d'Islande,  présente  de  superbes 
crintalUsations  de  ce  genre,  ^om  citerons  encore  celle,  asseaf 


O     1   Xi  X  227 

Remarquable^  âéPont-du- Château ,  près  dfe  Clermont,  qaî 
forme  de  belles  rosettes  et  des  globules  perlés  ,  d'un  blaoc 
laiteux,  bleuâtre  et  lulsaut,  sur  un  tuf  gris,  imbibé  de  bitume 
noir. 

Quelquefois ,  au  lieu,  de  calcédoine  ,  c'est  une  cornaline 
opaque  et  grossière  qui  recouvre  des  cristaux  ;  c'est  ce  uni 
arrive  d^ns  quelques  miueâ  de  Saxe,  daiis  lesquelles  on  ren- 
contre des  cristanit  de  baryte  sulfatée ,  ou  du  quarz  ainsi 
'  enveloppé.  y 

^  Le  silex  corné  revêt  quelquefois  des  cristaux  de  chaux  car- 
bonatée  qui ,  en  se  détruisant ,  laissent  vide  l'intérieur  de 
ces  cristaux. 

Les  silex  qui  doivetnt  leurâ  formes  à  des  corps  organisée 
sont  infiniment  abondans  :  les  uns  les  empruntent  à  des  ani- 
maux ,  et  les  autres^à  des  végétaux. 

Ceux  qui  les  enipruntent  à  des  animaux  sont  très-conl- 
inuns,.et  se  rencontrent  dans  presque  toutesJes  formationi 
secotidaires ,  et  spécialemeût  dans  les  couches  calcaires  et 
sablonneuses.  On  doit  les  distinguer  en  deux  espèces  :  dans 
la  première  ,  nous  mettrons  ceux  qui  représentent  le  fossile 
tnême,  et  non  pas  son  moule  :  par  exemple,  certains  madré- 
pores, comme  on  eu  trouve  en  quantité  en  Franche-Comté , 
et  qui  ont  appartenu  au  calcaire  .ancieii  ;  les  caricoïdes  et 
alcyonites ,  de  Guettatd ,  qu'on  découvre  si  communément 
en  Poitou ,  dans  la  Touraine ,  en  Basse-Normandie ,  aux 
environs  de  Reims  ,  etc. ,  et  qui  paraissent  appartenir  à  la 
traie  ',  des  espèces  de  camérines ,  etc. 

Dans  la  seconde  espèce  ,  viennent  se  ranger  les  moules 
siliceux ,  parmi  lesquels  il  faut  distinguer  ceux  des  coquil- 
les qu'on  observe  dans  presque  tous  les  calcaires  ,  soit  an- 
ëiehs  ,  soit  modernes  ^  et  qui  sont  de  toutes  espèces. 

Ce^  diverses  pseudonrlorphoses  sont  de  silex  de  diverses 
qualités;  il  y  a  des  nioules  d'ammonites  en  calcédoine  pah- 
faite ,  et  nous  citerons  domme  quelque  chose  d'infiniment 
rare  la  vertèbre  de  poisson  en  bomaiiné  blonde ,  qu'on 
Yoyoit  dans  le  cabinet  de  M.  de  Drée  ,  à  Paris. 

Il  y  a  des  madrépores  et  des  riioules  de  coquilles  en  silex 
pytomaque ,  qui  passent  aussi  à  la  calcédoine  :  par  exemple  , 
ceux  qu'on  nomme  vis  agaiisées ,  qui  sont  deà  montés  de  tur« 
titelles  et  de,  cérites  :  on  voit  souvent  ces  moules  dans  les 
cabinets  des  cdrieux  ;  on  dircHit  d'un  tire-bouchon  d'agatje.  U 
if  a  encore  des  moules  d'oursins  qui  sont  en  silex  pyromaque. 
dans  la  craie  ;  le  tét  de  l'oursin  est  souvent  calcaire ,  pour 
lie  pas  dire  toujours. 

Il  y  a  encore  des  moules  siliceux  dé  la  niture  du  silex, 
ineulière  toquiller  ;  il  appartient  à  des  fruits  ou  à  des  cotpiiL^ 


»a8  S  I  L 

les  9  par  exemple  ,  les  eyroeonites  et  les  graloeaf  de  sparj^* 
nium  ,  et  les  liniDées,  les  plaDorbes ,  etc. ,  du  silex  malaîre 
coquilier  des  environs  de  Paris.  Enfin,  nous  pourrions 
citer  des  milliers  dVxemples ,  de  toutes  espèces  de  silex 
|>seudomorphiqaes  9  sous  les  formes  de  corps  organbés  fos- 
siles. ' 

Les  végétaux  siliceux  offrent  les  mêmes  différences  dans 
leur  port,  et  peut-être  davantage.  Ces  fossiles  sont,  on  des 
/  empreintes,  ou  des  moules,  ou  les  corps  organisés  eux- 
mêmes  siliceux.  Parmi  tous  ces  fossiles,  nous  signalerons 
spécialement  ce  que  Ton  nomme  bois  pétrifié,  qui  mérite 
d'autant  plus  d'être  signalé  ,  qu'il  est  extrêmement  abondant 
dans  la  nature,  surtout  dans  les  dépôts  les  plus  récens,  qui 
lie  sont  pas  toujours  des  terrains  d'alluvion  ;  ils  sont  même 
d'autant  plus  remarquables,  que  quelquefois  ils  n'ont  pas  du 
tout  l'apparence  ni  les  fades  Au  silex,  quoiqu'ils  en  aient 
•d'ailleurs  toutes  les  autres  propriétés.  Les  minéralogistes  al- 
lemands ont  cru  devoir  les  dimer  en  deux  sortes,  qui  soart 
le  silex  corné  xyloïde  ,  et  le  silex  résinite  xyloïde  (^holzn 
sUin  et  holzopal);  mais  ces  deux  distinctions  seroient  insuffi- 
santes ,  s'il  étoit  réellement  nécessaire  d'établir  des  distinc- 
tions tirées  de  la  qualité  de  la  pâte  :  nous  pensons  ,  dtins  ce 
cas,  qu'il  conviendroit  de  diviser  les  bois  siliceux  en  : 

i,^  Ceux  qui  sont  gris  ternes  à  l'œil ,  souvent  fibreux  e* 
cellulaires  ou  caverneux  ;  exemple  :  les  palmiers  des  couches 
i|ui  recouvrent  nos  plâtres. 

2,^  Ceux  qui  sont  d'nne  nature  intermédiaire  entre  Tagate 
.  et  le  silex  corné  ,  ou  qui  sont  agatins  (  Quarz  agathe  xyioide , 
Hatiy;  Holesteîn,  Wern.;  Woodstom^  James.).  Beaucoup 
de  bois  pétrifiés  sont  à  cet  état  :  commun  partout. 

3.^  Ceux  qui  ont  l'aspect  du  silex  pyromaque  molaire: 
les  bois  pétriâés  de  Lonjumeau ,  les  palmiers  des  environs 
.  d'Angers.  , 

4..^  Ceux  qui  sont  en  silex  résinite,  des  variétés  demi- 
opale  et  commune  (  Hohopal  ,  Werner  ;  J^ood  opal  , 
James.  ).  • 

Il  y  a  aussi  beaucoup  d'états  intermédiaires  de  tous  ces 
silex  xyloïdes.  Les  plus  beaux  de  tous  sont  les  derniers.  Il  y 
«n  a  ^ui  appartiennent  à  des  arbres  résineux  ,  d'autres  à  des 
palmiers  ;  et  lorsque  ceux-ci  sont  pleins ,  bien  colorés  9  et 
qu'ils  prennoat  un  beau  poli ,  ils  deviennent  des  objets  de  par- 
rure  qui  tirent  leur  mérite  de  la  disposition  des  cellules  et  de 
leurcottleur  plus  foncée.L'on  trouve  de  superbes  silex  résinites 
il  Zastravia,  en  Hongrie  ;  ils  y  sont,  dit-on,  dans  un  terrain 
d'alluvion.  Oif  en  a  découvert  àts  portions  si  considérables  , 
gu'tl  a  £alki -atteler  huit  bioeais  {Kmr  les  traîner.  On  prétend 


s  I  L  *agf 

que  ceux  delà  Tran&ylraoîe  santdaQs  le  tra9psidGôndaire(oii 
lave).  Il  y  a  de  très-beaubois  de  palmiers  ré&uiite«,et  d'aotçeâ 
espèces  d'arbres  9  à  Telkobauya.  On  en  fait  des  bpîtes ,  des 
clefs  de  montres,  etc.  On  apporte  aussi  du  Brésil  un.  silei^ 
xyloïde  résinite  4'une  pâte  fine  9  flambée  de  roui  sur  un  fond 
blanc.  Au  reste ,  le  silex  résinite  xyloïde  es,t  susceptible 
d'offrir  toutes  le$  teintes,  rouges,  {aunes,  brunes  et  blan- 
cbes.  11  en  est  de  même  du  silex  ag^iu  xyloïde.  Celui-ci 
s'emploie  aussi  ppur  faire  des  boites,  des  placages,  etc.; 
mais  en  général  il  est  très-peu  estipié.  Use  trouve  particu-- 
lièrement  dans  les  terrains  de  transport  et  d'attérissement , 
et  se  rencontre  dans  tous  le^  pays. 

La  formation  d^s  moules  siliceux  s'explique  naturellement 
par  l'infiltration;  car  elle  est  évidente.  Il  n'en  est  pas  de  même 
de  celle  des  fossiles  eux-mêmes  siliceux.  Faut-il  croire  à  une 
transmutation  de  la  inalière  animale  en  silice  ?  on  bien  faut- 
il  la  nier  P  C'est  ce  qui  fournit  deux  questions  qu'on  peut 
soutenir  chacune  avec  de  bonnes  et  de  fausses  raisons.  V»  les 
articles  Fossiles  ,  LcTuoxYtES  et  Pétbifications. 
,  Les  silex  résinites  xyloïdes  sont  accompagnés  a^sez  souvent 
pttr  des  matières  volcaniques.  C'est  ce  qui  4  fait  penser  à 
M.  Fautas  qu^il  pourroit  bien  se  faire  qu'ils  fussent  des  silex 
xyloïdts  agatins  ou  communs,  que  l'action  d'un  feu  volcanique 
.  concentré  ,  et  qu'une  longue  calciuation  auroient  fait  passer 
à  l'état  de  pechsjtein.  (  Voyez  le  mémoire  de  ce  savant^  in- 
séré dans  les  mémoires  du  Muséum  d'Histoire  oatureUe.  ) 

(LN.) 

SILEX  Ç\Iinéralog,  ancienne).  On  ne  sauroit  douter  que  les 
anciens  n'aient  voulu  désigper  par  ce  nom  les  pierres  qui 
donnent  du  feu  lorsqu'on  les  frappe  avec  du  fer.  -—  Ignem 
Silice  (  elicere  monstra»iC)  Pyrodes ,  a  dit  Pline  ,  et  avant  lui , 
Virgile  nous  dit  dans  ces  beaux  vers  ,  que  Jupiter  contrai- 
gnit Thomme  à  faire  étinceler  du  caillou  le  feu  qu'il  recèle. 

nie  (Jupiter)  malum  vîTus  serpentibus  addidit  atris  » 
Fraedarique  lupos  jussit,  pontumque  moveri, 
Mellaque  decusslt  foliis,  ignemque  remopii y 
£t  passim  rivis  currentia  vina  rcpressit  ; 
Ut  varias  usus  medilaiido  extunderet  artes 
Paulalim  ,  et  sulcis  frumenti  qusererét  herbam  , 
Ui  siticis  venis  abstrusum  excuderet  ignem. 

Georg. ,  Lib.  I.,  r.  ia8  à  134. 

Le  silex  étoit  donc  une  pierre  à  feu  ,  notre  pierre  à  fusil  \ 
mais  on  voit  dans  Pline ,  que  non-seulement  ce  noip  s'^applî- 
quoit  aux  cailloux  siliceux  ,  mais  aussi ,  dans  les  mines  ,  aux 
gangues  étincelantes  des  minerais  ;  et  l'on  sait  que  le  plus  gé- 


a3o  S  I  L 

jt^ralement  elles  sontquarzeuses.  Ainsi  donc,  sdns  penser  pré- 
cisément  que  le  nom  de  silex  ait  désigné  9  chez  les  anciens  ^ 
notre  silex ,  les  minéralogistes  modernes  n^ont  pas  laisse 
qne  de  lut  donner  spécialement  ce  nom.  Les  minéraipgistes 
anciens  Tayoîent  étendu  k  un  beaucoup  plus  grand  nombre 
de  substances ,  comme  nous  le  verrons  par  les  articles  de 
synonymie  qui  suivent.  En  général ,  le  mot  ^iex  désignoit 
une  pierre  le  plus  souvent  étincelante. 

Silex  adamas  de  Wallerius.  V.  Diamant. 

Silex  -kgyptiacus^  Wall.  V,  Jaspe  égyptien. 

Silex  augites,  Wern.  F.  Pyroxènç  augite. 

Silex  beryllus  ,  Wern.  F,  !Çéryl. 

Silex  beryllus  schorlaceus  ,  Wiedemann.  f .  Topaze 

PYCNITE. 

Silex  cdRULEUM  ,  Forst.  F.  Lapis. 

Silex  catopbtralinus  ,  Wern.  F.  QEil  decbÀt. 

Silex  CRiASTOLiNus ,  R.  Forster.  F.  HarmÔtome. 

Silex  concretus  de  Vogcl.  F.  Pouddingue. 

Silex  circonius  ,  Linn.  F.  Zircqn. 

Silex  corneus  ,  Forst. ,  Wern. ,  Suckow ,  etc.    Tonpc 

HORTSSTEIN  9  CORNÉENNE  ,    SiLEX  CORNÉ,  JaSPE  SCHISTEUX^ 

Silex  crucifer  ,  Wern.  ;  cruciformis  ,  Lena;.  F.  Har- 

SIOTOME. 

Silex  feldspathum  ,  Wiedemann.  F.  Feldspath. 

Silex  gemma.  R.  Forster  réunit  sous  ce  nom  toutes  le^ 
gjemmes ,  savoir  ;  la  Cymophane  ,  Suckow.  ;  le  Zircon  et 
r  Hyacinthe^,  le  Spinelle  (  Rubinus,  Suckow.);  le  Co- 
rindon, TÉmeraude  ,  la  Topaze,  etc. 

Silex  GRANATUs,  Wern.  r.  Grenat. 

Silex  hjemachates  ,  Linn.  ;  c'est  le  Jaspe  égytien.   - 

Silex  hyacinthus  ,  Wern.  F.  Hyacinthe  ,  à  l'article 
Zircon. 

Silex  hyalus.  R  Forst.  G*est  TAxinite. 

Silex  jaspis  ,  Foi-st. ,  Linn. ,  etc.  F.  Jaspe. 

Silex  lapis-elasticus.  On  donne  ce  nom  au  grès  pliant 
du  Brésil. 

Sil]^x  lapis  lazuli,  Wiedem.  F.  Lapis. 

Silex  lapis  thumensis  ,  Wern.  F.  Àxïnitç. 

Silex  lazulithus  ,  lazulith  et  lazulus.  F.  I^Api$. 

Silex  lepidolith us  ,  Forst.,  Wiedem.  F.  Lépidolithe. 

Silex  LEu cites,  Wern.  ]K.  Amphigène. 

Silex  lithoxylon,  Wern.  C'est  le  Bqis  pétrifié  sili- 
ceux. 

Silex  NiLOTicus ,  Wall.  F.  Jaspe  égyptien. 

Silex  obsidianus  ,  Wern.  C'est  I'Obsidienne. 

Silex  oculus-cati  ,  Linn.  F.  CEil  de  chat. 


s  I  L  a3« 

SiL£x  OLiviNus,  Wern.  V.  Péridot-ptroxène. 
SiL£2^  OPACUS ,  Cartheus.,  Wall.   F.  Hormstein,  Cor- 
»ÉENN£ ,  Jaspe. 

Silex  pétrosilex  ,  Forst.  Voyez  Pétrosilex  et  Jaspe 

SCHISTEUX.  -  ,. 

Silex  PHACILUTHUS ,  Forst.  C'est  la  grammatîte  ou  tré- 
molithe ,  considérée  à  présent  comme  une  variété  d'am- 
phibole. 
Silex  piceus  ,  de  Suckow.  F.  Pechstein. 

Silex  pittalithds  ,  Forst.  Voyez  Silex  resinits  et 
Pechstein. 

Silex  prehmites  ,  Forst. ,  Wern.  V.  Prehnite. 

Silex  pseudopalus,  Linn.  V.  ÇEil  de  chat. 

Silex  pumex  ,  Forst. ,  Wiedem.  V,  Ponce. 

Silex  QUARZUM ,  Forst.,  Wern.  V,  QuARZet  ses  variétés. 

Silex  rurinus,  Wern.,  Scopoli.  V.  Spinelle.' 

Silex  RUPESTRis,  Lran.  V.  Hornste^n,  Silex  et  Jaspe. 

Silex  sAPniRus ,  Wern. ,  Sco^.  V.  Corindon  vitreux 

BLEU. 

Silex  schistosus  ,  Wern.  V.  Jaspe  schisteux. 

Silex  scorlus  ,  synonpne  de  Schorl.  Wiedemann 
donne  ce  nom  à  la  tourmaline. 

Silex  scorillus  ,  de  Forst.  V.  Sgorillus. 

Silex  saxina  d'Agricpla.  C'est  la  Pierre  a  fusil  ,  ou 
Silex  pyrqmaque.  '     •  ' 

Silex  SMARAGDUS,  Wern.  C'est  TÉmeraude  proprement 
dite. 

Silex   semi-pellucidus  ,  Waller.  V.  Silex    co^né  et 

HORNSTEIN. 

Silex  spathuit ^  Wiedem.,  Suckow.  C'est  le  Feldspath 
et  ses  variétés. 

Silex  spinellus  ,  Wern.  V,  Spineile. 

Silex  TuuMËNSis  ,  Wern.  T.  Axinite. 

Silex  topazius  ,  Wern. ,  Karsi.  C'est  la  Topaze  propre- 
ment dite. 

Silex  trapazitis  ou  Trapezitis  ,  Forst.  C'est  le  Feld- 
spath. 

Silex  tremolites,  Wiedem.  C'est  la  Gramma?ite,  va- 
riété de  l'amphibole. 

Silex  tripolitanus  ,  Wiedem.  V.  Tripoll 

Silex  vagus.  Linnaeu^  désigne  ainsi  diverses  variétés  de 
SiLEic,  d' Agate  et  de  Jasse. 

Silex  zeolithus.  Forster  et  Werner  ont  donné  ce  nom  aux 
diverses  espèces  de  pierres  de  la  famille  des  zéolithes  ,  avec 
une  épithète  parlicujière  à  chacune  ;  par  exemple  ,  lùS,  Z 
rubicm  est  i'analcime ,  le^S.  ^.  lamellosus,  la  sliibile,  etc. 


*3a  S  I  L 

Presque  tous  les  autres  Silex  des  auteurs  que  nous  se  ci-^ 
tons  pas  ici ,  doivent  être  rapportes^  à  Tespèce  Silex  et  à 
ses  variétés,  (ln.) 

SlLlBiuM.  V.  SiLYBUM.  (lw.) 

SILICAIRE ,  Silicaria.  Genre  de  testâtes  delà  famille  de^ 
Vermisseaux  ,  qui  est  formé  par  une  coquille  tubuleuse  t 
coiltournée  en  spirale  vers  son  origine  ,  divisée  latéralement 
dans  toute  sa  longueur  par  une  fente  étroite,  et  dont  la  bou(;jie 
est  suborbiculaire. 

Cette  coquille  avoit  été  placée  par  Linnaeus  parmi  les 
Serpules,  et  en  a  été  séparée  par  Bruguières.  Elle  varia  sin- 
gulièrement dans  sa  forme  ;  mais  elle  représente  toujours  un 
tube  contourné  sur  lui-même  ,  tantôt  anguleux,  tantôt  cylin- 
drique ,  quelquefois  glabre ,  et  aussi  souvent  rugueux  ou  mu- 
riqué.  Sa  fente  est  souvent  à  peine  visible. 

Ce  genre  a  été  établi  par  Bruguière  sur  la  Serpule  an- 
cuit^E  de  Linnœus  ,  qui  vient  de  la  mer  des  Indes. /Une  dou- 
zaine d'autres  espèces  ,  tant  existantes  que  fossiles,  le  com- 
posent en  ce  moment. 

On  ne  connoît  pas  Tanimal  qui  babite  la  silicaire  ;  cepen- 
dant Lamarck ,  sur  des  considérations  d'analogie  ,  suppose 
qu'il  doit  avoir  des  branchies  disposées  dans  la  longueur  du 
corps ,  et  a  ;  en  conséquence ,  placé  ce  genre  dans  son 
important  ouvrage  intitulé  Histoire  naturelle  des  ardmaux  sans 
vertèbres  t  dans  sa  classe  des  Anneliixes  ,  et  dans  sa  famille 
des  Dorsales,  à  côté  de  rARÉNicoLLE. 

La, silicaire  de  Grignon  ,  appelée  SiLiCAiRE  ÉPINEUSE  par 
Lamarck  ,  a  été  retirée  de  ce  genre  pour  former  celui  appelé 
Agatirse  par  Denys-de-Montfort. 

La  silicaire  est  figurée  pi.  P.  lo  de  ce  Dictionnaire,  (b.) 

SILICE  (  Terre  silicée  ou  siliceuse  ^  Terre  viiri^kle  ou 
çuarzeuse ,  silicium  oxydé).  Placée  autrefois  parmi  les  terres  , 
elle  se  trouve  maintenant  considérée,  par  analogie  ,  comme 
Toxyde  d'un  métal  qu^on  n'a  pas  encore  pu  obtenir.  La  silice 
pure  est  inattaquable^  aux  acides,  même  les  plus  concentrés  , 
soit  à  froid ,  soit  à  chaud  ,  excepté  Tacide  fluorique ,  qui  à 
seul  la  propriété  de  former  avec  elle  un  gaz  particulier  ;  elle 
est  infusible  sans  addition  ,  mais  jointe  4  d'autres  terres ,  elle 
se  foiKl  très-bien  :  les  alcalis,  surtout,  faciliteiit  beaucoup 
sa  fusion.  « 

Si  Ton  calcine  la  silice  avec  deux  fois  son  poids  d'hydrate 
de  potasse ,  il  y  a  une  vive  effervescence  au  montent  où  le 
mélange  entre  en  fusion.  Cette  matière  étant  fondue  ,  il  en 
résulte  un  composé  vitreux  qui  attire  fortement  Thumidité 
jdc  Pair,   et  se  résout  en  un  liquide  qu^on  nomme  liqueur  deg 


s  I  L  i3î 

caUIoux  ;  par  conséquent ,  Teaa  en  opèi^e  la  di«solaU««i; 
Cette  dissolution  concentrée  se  prend  en  masse  par  Us  acî^ 
des ,  tandis  qu'étendue  d'eau  ils  ne  la  troublent  point^et  que 
la  plupart  d'entre  eux  produisent  alors  avec  elle,par  Tévapo- 
ration  ,  une  gelée  transparente.  Cette  gelée ,  étendue  d'un» 
grande  quantité  d'eau  et  filtrée ,  laisse  sur  le  filtre  la  silie» 
qu'çn  recueille  ,  et  qu'on  calciue  ensuite  pour  l'obtenir  par^ 
faitçment  pure.  On  l'extrait  par  ce  procédé  ,  soit  du  quanc 
qui  est  la  pierre  siliceuse  la  plus  pure  ,  soit  du  silex  o« 
caillou. 

La  silice  est  blancbe ,  rude  au  toucher  ;  sa  pesanteur  spé^ 
cifique  est  de  2,G6.  Elle  n'a  ^cune  action  sur  le  gaz  oxy-^ 
gène,  sur  l'air  et  sur  les  corps  combustibles,  à  toutes  espèce* 
de  températures,  Cependant ,  MM.  Berxelius  et  Stromeyer 
assurent  qu'en  calcinant  fortement  un  mélange  de  charbon  ^ 
de  fer  et  de  silice  ,  on  obtient  un  mélange  de  fer  et  à% 
silicium. 

La  silice  est  peut-être ,  de  toutes  les  terres  ,  la  plus  abon- 
dante qu'il  y,  ait  dans  la  nature  ;  elle  entre  dans  la  composi^ 
tion  de  presque  toutes  \qs  substances  qui  forment  les  roches 

Ï primitives  ,  celtes ,  par  conséquent,  qui  constituent  la  partie 
a  plus  considérable  du  globe.  Dans  les  roches  secondaires  4 
la  silice  n'est  pas  moins  abondante.  Le  quarz ,  le  silex  et 
le  jaspe  sont  trois  espèces  minérales  presque  uniquement 
composées  de  celte  terre ,  et  c'est  du  silex  qu'elle  a  tiré  son 
nom.  Le  quarz  peut  être  considéré  comme  la  silice  la  plus 
pure.  La  silice  est  aussi  la  base  d'un  grand  nombre  de  pierres 
différentes.  11  n'y  a  pas  de  doute  que  dans  toutes  les  espèces 
elle  ne  soit  à  l'état  de  combinaison  avec  les  autres  prin-* 
cipes  que  l'analyse  nous  y  fait  reconnoître  ;  mais  nous  som- 
mes encore  à  découvrir  ce  qu'il  en  est ,  qt  i^  fious  guider  sur 
des  analogies  et  sur  des  raisonnemens.  ÂtM  ,  beaucoup  de 
chimistes  se  tiennent  à  croire  que  la  silice  ,  dans  les  pierres  , 
y  est  à  l'état  d'oxyde,  et  qu'elle  est  susceptible  de  se  combiner 
ou  de  s'allier  avec  d'autres  oxydes  métalliques ,  dans  toute 
retendue  que  comporte  actuellement  celte  dénomination. 
On  croit  aussi  qu'elle  peut  se  combiner  avec  l'eau ,  et  for- 
mer ainsi  àts  hydrates.  D'autres  chimistes  ,  parmi  lesquels 
se  trouve  M.  Berzelius,  considèrent  la  silice  dans  la  plupart 
des  corps  qui  les  contiennent ,  comme  un  acide  susceptible 
de  se  combiner  avec  les  autres  terres:  Aucune  expérience 
d'un  résultat  positif,  ne  vient  soutenir  ces  diverses  opinions. 
On  peut  consulter, à  l'article  Minéralogie  ,  l'exposition  des 
méthodes  et  àts  systèmes  minéralogiques;  on  pourra  y  voir  la 
série  des  pierres  siliceuses  ,  qui  toutes  composent  la  classe 
des  pierres  et  des  terres.  On  pourra  également  y  prendra 


a34  S  I  L 

coBnoissance  de  la  classification  ie  ces  mêmes  pierres ,  dan^ 
le  système  minéralogiqoe  de  M.  Berzelius.  Fqyez  Quarz  ^ 
Silex  ,  Oxydes, 

Plusieurs  chimistes  et  minéralogistes  se  sont  empressés  de 
donner  le  nom  de  silice  hydratée  à  des  pierres  diverses ,  qui 
offrent  è  l'analyse  de  la  silice  et  de  l'eau  avec  d'autres  terres  ^ 
et  principalement  la  magnésie  ou  Talumine.  La  différence 
qui  existe  entre  ces  pierres ,  lorqu'on  les  rapproche  ,  ne 
permet  pas  de  les  considérer  comme  appartenant  à  une  seule 
espèce.  Par  exemple  :  Vallophâne ,  la  kolfyrite ,  la  lenzinite ,  la 
léeUte ,  etc. ,  ne  pourroient  être  confondues  ensemhle.  Obser- 
vons encore  que  ces  pierres  ae  sont  point  cristallisées,  mais 
terreuses  ;  et  on  remarque  que  la  terre  en  mélange  avec  la 
silice  y  est  quelquefois  à  une  plus  forte  dose  que  la  silice ,  et 
que  naturellement  alors  la  dénomination  imposée  à  la  pierre 
devient  vicieuse.  Ainsi >  la  lenzinite  ,  quand  elle  est  opaline  , 
contient  plus  de  silice  que  quand  elle  est  terreuse  ,  et  alors 
l'alumine  y  est  foi:tement  dosée.  Ainsi  donc  ,  on  devroit  la 
désigner  tantôt  par  sUice  hydratée  aluminifère ,  tantôt  par  alu^ 
mine  hydratée  siiicifère ,  ce  qui  seroit  très-hixarre.  11  est  donc 
très-convenabie  de  conserver  à  ces  mélanges  un  nom  indé-r 
pendant  de  tout  esprit  de  nomenclature,  (ln.) 

SILICE  FLUATÉE  ALUMINEUSE.  T.Topaze.  (ln.) 

SILICE  HYDRATÉE  ALUMINIFÈRE.  F.  à  l'article 
Silice,  (ln.) 

SILICICALCE  de  Saussure.  V.  Silex  çalcifère  à  l'ar- 
ticle Silex  ,  pag.  208.  (ln.) 

SILICIA  de  Pline.  C'est ,  dit-on  ,  la  même  plante  que  le 
^  Sitiçula  de  Varron ,  et  le  Fœnum  grœcum  des  Latins.   F.  ce 
dernier  nom. 

SILICIUlVl!  F.  Silice,  (ln.) 

SILIGO.  Nom  sous  lequel  les  iincieDS  botanistes  ont  dé- 
crit le  seigle  qui  est  le  secale  de  Pline  ,  et  non  pas  ïofyra  de 
Théophraste  et  de  Dioàcoride  ,  comme  on  l'a  dit.  Les  iriticum 
monococcum  et  kyhernum  ont  été  aussi  décrits  comme  des 
espèces  de  sUigo.  (ln.) 

SILIQUA.  Nom  donné  autrefois  par  les  botanistes ,  ainsi 
que  les  dénominations  de  ceratoma  et  de  ceraiia,  au  caroubier 
et  à  d^autres  plantes  qui  sont  le  plus  souvent  des  arbres,  dont 
le  fruit  est  une  gousse  (  siliqua  ,  en  latin  ).  Le  silîqua  eduiis 
ou  dulcis ,  C.  B.  et  Prosp.  Alp. ,  est  le  Caroubier  ;  le  sib'qua 
si'kestris  de  Selon,  Dodonée  ,  Clusius ,  etc. ,  est  l'arbre  de 
Judée  :  C.  Bauhin  le  nomme  siliqua  silQestris  roiundifolia , 
pour  le  ^distinguer  de  'plusieurs  autres  S.  siloestris  qu'il  indiqur- 
Le  S,  sih.  spinosa  arborindica^  C.  B. ,  est  VEryihnna  corailo' 
dendrurç  y  L.  ;    un  s^utre  sitiqua  sihestris ,  C.  B.  ^  est  un   fruit 


s  I  L  a35 

^conou ,  que  P.  Belon  nomme  kesmesen  ,  quHl  dit  qa'oQ 
apporte  du  Levant  à  Constantînople ,  oii  l'on  en  fait  usage 
dans  les  maux  d'yeux  :  il  le  donne  pour  Vacacalis  de  Diosco- 
ride.  G.  Bauhin  dit  avoir  reçu  ce  siliçua  du  médecin  Palu- 
damus,  qui  Pavoit  apporté  de  Syrie  ^  sous  le  nom  de  kismi-^ 
Sein  {ou,  sisime  j  Cam.)  ;  il  fait  observer  que  ce  kismisen  a 
les  feuilles  arrondies.  L Wa^o/ils  étoit  un  arbrisseau  d^  Egypte  ^ 
ayant  les  fruits  semblables ,  jusqu'à  un  certain  point  ^  ceux 
du  myrica. 

Il  y  a  encore  iesîligua  arabica,  G.  B.,  qui  eéi  le  tamarin 

.^  tamarindus  indica,  L.  )  ;  et  le  siliqua  indica  veterum,   Gord. , 

ovk  sWgua  cBgYptia ,  Théophraste  9  Gésalp.  ,  ou  silîgua  cassia 

purgatrix^  qui  est  la  casse  des  boutiques.  Enfin ,  le  siliqua 

fusca  chinensis,  de  Pluvier,  et  le  siliqua  Theophrasii,  de  Tra- 

Î;us  ».  qui  sont ,  le  premier ,  le  trapa  bicomis  9  et  le  second  9 
e  haricot  (  phaseolus  vulgaris ,  L.  ).  Tournefort  a  donné  au 
genre  GarqUbier  (  cfratonia ,  L.  ) ,  le  qom  àejsiliqua,  (Lî^.) 

SILIQUÂIRE ,  Siiiquaria.  Genre  de  plantes  établi  par 
Forskaël,  dans  Thexatidrie  monogynie.  Gegenre  a  pour  caracr 
tères:un  calice  de  quatre  folioles  ;  une  corolle  de  quatre  péta- 
les, insérés  aux  côtés  supérieurs  du  calice  ;  six  éiamines;  un 
ovaire  surmonté  d'un  seul  style  ;  une  siliquç  polysperme. 
ludi  dliquaire  se  trouve  en  Arabie,  (b.) 
SILIQUAIRE  ,  Siliquaria.  Genre  de  plantes  établi  par 
Stackhouse  ,  Néréide  britannique ,  aux  dépens  des  YaRECS 
de  Linnaeus.  Ses  caractères  sont  :  fronde  cartilagineuse ,  gla- 
l^re ,  Fameuse  ;  rameaux  distiques  ;  vésicules  oblongues ,  acu- 
minées,  transversalement  sillonnées,  aérîfères;  fructification 
oblongue ,  muqueuse  ,  transversalement  sillonnée  ,  renfer-r 
xnant  des  bourgeons  séminiformes  globuleux. 

Ge  genre  se  rapporte  à  celi^i  auquel  Lamouroux  a  conservé 
le  nom  de  Yarec.  Il  en  compose  la  cinquième  section.  Les 
espèce^  qui  y  entrent  sont  au  nombre  de  trois  seulement  , 
savoir:  les  Yarecs  siliqueux,  si^iculeux  et  dénudé,  (b.) 

SILIQUASTRUM.  G'est ,  selon  Lluid ,  une  dent  pyra- 
midale d'un  poisson  pétrifié  :  elle  est ,  dit-il ,  forte,  en  cosse 
de  pois,  (desm.) 

SILIQUASTRUM,  i^our  faux  siliqua,  ou  faux  caroubier; 
c'est  r Arbre  de  Judée  (  cercis  siliquastrum  ),  danis  quelques 
vieux  ouvrages  de  botanique  ;  Tournefort  le  donnoit  à  ce 
genre. 

Fucbsius ,  Tragus ,  Gamerarius  et  Yal.  Gordus ,  ont  em- 
ployé cette  dénomination  pour  désigner  diverses  espèces  de 
I^IMENT  (  capsicum  )  a  et  notamment  les  capscium  annuum  , 
longum  eifrutescens,  à  cause  de  leur  capsule  allongée  commtt 
une  gousse,  (ln.) 


^36  S  T  L 

SILIQUE,  SILICULE ,  SUU^ ,  SiikiOa.  On  appelle  ^r^ 
lique  un  péricarpe  sec ,  pomposé  de  deoK  valves  cm  panoeaus  V 
séparés  intérieuremenl  par  une  cloison  meaobraneuse ,  tantôt 

Î parallèle ,  tantôt  opposée  aux  valves  ,  et  des  deux  côtés  à» 
aquellesontattachéesles  semences  le  long  des  sutures.  Quanâ 
la  largeur  de  la  siU^^  est  à  peu  près  égale  à  sa^loogoeur  ,  em 
lui  donne  le  nom  de  siUcute.  (P.) 

SlLIQUlERf  Lamarcky  dans  sa  Flore  françiêise ,  appelle 
ainsi  I^YPEcooN.  (b.) 

SILLAGO,  .S^f/^o.  Genre  de  poisson  établi  par  Cavîer 
dans  le  voisinage  des  Gobies,  et  qui  contient  deux  espèces 
appelées  péche-bicoul  et  pêche-madame  ^  à  Pondichéry,  dam 
la  mer  duquel  elles  se  trouvent. 

Ses  caractères  sont  :  deux  nageoîre&sur  le  dos;  la  première  9 
courte  9  mais  haute  ,  |à  rayons  flexibles  ;  la  seconde ,  longuo 
et  basse  ;  museau  allongé ,  à  bouche  protractile,  garnie  de  1^ 
yres  charnues  et  de  petites  dents  ;  opercules  armées  d'un^ 
petite  épine. 

Ces  poissons  sont  d'un  excellent  goùf,  an  rapport  de 
Roussel,  (b.) 

SILLONNÉ.  Nom  spécifique  d'un  Lézarb.  (b.) 

SILLONNE.  Poisson  du  genre  Balistb  ,  Eaiistes  nngtns  f 
Linn.  (b.) 

SILLYBUM.  F,  Silybum.  (ln.) 

SILOXERE ,  Siloxerus.  Petite  plante  de  la  Nouvelle-Hol- 
Unde  ,  à  tiges  couchées,  à  feuilles  linéaires,  ou  alternes, 
opposées  ;  à  {leurs  solitaires ,  à  l'extrémité  des  rameaux , 
très-grosses  et  ovales ,  qui  forme  seule  un  genre  dans  la  syn-: 
g^nésie  agrégée. 

Ce  genre, qui  se  rapproche  des  Sphérantes, offre  pour  ca-» 
ractères  :  un  réceptacle  commun ,  presque  en  massue  9  ▼C' 
lu ,  entouré  d'écaillés  peu  différentes  des  feuilles  ;  on  ré- 
ceptacle particulier  écaïUeux ,  portant  de  deux  à  cinq  fleurs 
hermaphrodites  ;  à  cinq  dents  ;  à  style  bifide  ,  très-épais  à 
la  base  ;  une  aigrette  à  cinq  lobes  aigus  et  dentés.  Il  est  fi- 
guré  pi.  209  de  V Ouvrage  sur  les  plantes  de  la  Nouvelle- 
Hollande  ,.  par  Labillardière.  (B.)  *  » 

SILPHA.  r.  Bouclier,  (o.) 

SI LP  H  IDÉES  ,  SUphldea.  Nom  donné  par  M.  Léach  à 
une  famille  d'insectes  de  1  ordre  des  colértptcres,  formée  du 
genre  silpha  et  de  quelques  autres ,  tels  que  ceux  de  necrcdes^ 
çiceptoma  ,  thanatophilus  et  phos^huga ,  qu'il  en  a  séparés,  (l.) 

SILPHION,  SUphium.  Genre  de  plantes  de  la  syngé- 
nésie  polygamie  nécessaire,  et  de  la  fcueille  des  corymbifères, 
dont  les  caractères  consistent  à  avoir  :  un  calice  imbriqué , 
raboteux,  à  larges  écailles;  un  réceptacle  g^rni  de  paillettesi 


s  T  L  %^^ 

tsmppoitam  âam  tsôn  dîsqae  des  flearons  mâles  oa  herma- 
phrodites ,  stériles ,  et  à  sa  circonTér^nce  des  demi-fleurons 
i<emelics  ,  fertiles  ;  plasieurs  semences  ovales  ,  arrondies  ^ 
comprimées ,  planes  ,  échancrées  au  sommet,  ou  bicornes. 

Ce  genre  renferme  des  plantes  ordinairement  très  -  éle- 
vées, à  tiges  herbacées,  cylindriques  on  anguleuses;  à  feuil- 
les presque  toujours  opposées,  rudes  au  toucher,  et  à  fleurs 
axillaires  on  terminales.  On  en  cO*lpte  une  vingtaine  d'es- 
l^ces,  toutes  des  parties  méridionaies  de  T  Amérique  sep- 
tentrionale ,  dont  les  plus  remarquables  sont  : 

Le  SfLPHiON  A  FEuirxES  DÉCOUPÉES,  qui  a  les  feuilles  al- 
ternes» presque  pinnées  ;  sa  tige  est  presque  nue,  cylindrique, 
B'élève  à  cinq  ou  six  pieds,  et  porte  à  son  sommet  un  petit 
'nombre  de  fteurs  jaunes,  dont  une  est  terminale  ,  et  les  au- 
tres dans  les  aisselles  de  petites  feuilles  sessiles  ou  mieux  de 
loractées  laciniées.  J'en  ai  rapporté  de  Caroline  une  espèce 
-qtti  coQirient  à  celle-ci  par  la  description ,  mais  qui  est  cepen- 
dant fort  différente ,  ses  fleurs  étant  trois  fois  plus  petites  et 
-disposées  en  corymbes  terminaux. 

Le  SiLPmoN  perpolié  a  les  feuilles  opposées ,  pëtiolées, 
deltoïdes,  perfoliées,  largement  dentées,  et  la  tige  quadran- 
çulaire;  il  s'élève  à  huit  ou  dix  pieds  ,  porte  des  feuilles  dans 
toute  sa  longueur,  et  des  Heurs  peu  nombreuses  à  son  sommet. 

Lff  SifcPfiloN  TRIFOLIÉ  n'a  que  trois  ou  quatre  feuilles  , 
presqoe  radicaléis ,  en  trœur  et  pétiolées  ;  sa  tige  porte  à  son 
sommet  cm  petit  nombre  de  fleurs ,  et  s'élève  de  quatre  à 
«cinq  pi«d8. 

ToBrtes  ces  espèces  se  cnltîvent  au  Jardin  des  Plantes  de 
Paris,  et  s'y  font  remarquer  par  la  grandeur  de  leurs  parties  ; 
elles  y  fleurissent  en  automne  ,  comme  dans  leur  pays  natal. 

I^es  anciens  estimoient  aussi  beaucoup  une  substance  qu'ils 
àppeloient  dlphium,  il  y  atout  lieu  de  croire  que  c'est  V opium 
des  modernes.  On  appelle  encore  ainsi,  sur  la  côte  d'Afrique, 
une  racine  on  une  substance  que  l'on  emploie  dans  les  ragoûts, 
ti  qu'on  suppose  devoir  être  Vassafœllda,  Voyez  Pavot  et  Fé- 

IHJLE.  (B.) 

SILPHION.  Selon Dîoscoride,  cette  plante  ,  qu'il  nom- 
me également  Laserphlum ,  croissoit  en  Syrie ,  en  Ar- 
ménie ,  en  Médie  et  ed  Libye.  Sa  tige  ressembloit  à  celle 
de  la  férule  :  on  l'appeloil  maspeton;  elle  portoit  des  feuil- 
les pareilles  k  celles  de  Vache  (^  Voyez  Sélinon),  et  une 
graine  lÉrge.  On  nommoit  laseros  un  suc  qui  sortoit  de  la 
racine,  après  qu'on  l'avoit  scarifiée.  Dioscoride  ajoute  que 
quelques  personnes  enteâd(4^t  par  silphion^  la  tige  du  laser- 
fiUùn;  et  par  magydaris^  #1  racine.  Le  laseros^  ou  suc  du 
hserpUion^  étoit  une  drogue  fort  précieuse  ^  et  dont  les  nom-- 


a38  S  I  L 

breux  usages  médicaux  sont  rapportés  au  long  par  Dioscorlâé* 
Cette  drogue  ëtpit  fortchère;  aussi  étoit-îl  généralement  reçu^ 
parmi  les  marchands ,  de  mélanger  le  laser,  encore  humide , 
avec  du  sagapenum  ,  ou  de  la  farine  de  fèves;  mais  cette 
fraude  se  découvroit  aisément  en  goûtant  de  cette  drogue ,  ou 
bien  en  la  mettant  détremper  dans  de  Teau.  Le  bon /a5«r  étoit 
roux ,  transparent ,  tirant  sur  la  myrrhe ,  odorant  et  de  bon 
goût;  détrempé,  il  blai^thissoit  aisément,  he  laser  de  Cyrène 
étoit  sudorifique  et  d'uqe  odeur  si  douce  qu'elle  étoit  à  peine 
sensible  àc^ux  qui  en  goûtoient.Le  laser  de  Syrie  et  deMédie 
n' étoit  pas  aussi  vertueux  ,  et  avoit  une  odeur  désagréable. 

Le  laserpUium  participoit  des  qualités  de  son  suc  ;  mais  cé^ 
qualités  étoient  plus  exaltées  dans  le  l€iser  ;  les  feuilles  et  là 
tige  les  possédoient  à  un  bien  moindre  degré.  On  mettoit 
Técorce  de  sa  racine  dans  les«sauces,  pour  les  aromatiser  et 
donner  une  bonne  haleine.  Cette  racine  étoit  très-échauf- 
fante  ,  détersive  ,  résolutive.  Le  iaseros  avoit  les  mêmes  qua- 
lités ,  et  de  plus  il  donnoit  des  couleurs  et  bon  teint  aux  per- 
sonnes qui  en  mangeoient  ;  il  adoucissoit  les  âprelés  du  go-^ 
sier ,  les  toux  rauques  ,  étoit  antispasmodique  ^  etc.  x 

On  mangeoit  leè  feuilles  de  cette  plante  avec  de  la  laitue  ; 
elle  avoit  les  mêmes  propriétés  que  le  suc ,  Miais  à  un  plus 
foible  degré. 

Dioscoride  termine  son  aHicIe  >  dont  nous  ne*  donnons 
que  le  précis ,  en  disant  :  qu^en  Libye  il  ci^îssoit  une  autre 
îracine,  nommée  magydaris^  qui  étoit  semblable  à  celle  du  la^ 
serpîtiùm^  mais  plus  grosse, pourviie  d'une  certaine  acrimonie^ 
et  dont  la  substance  étoit  lâche  et  mollasse  comme  celle  d'un 
champignon,  et  ne  donnant  aucune  gomme;  elle  avoit  néao^ 
moins  la  propriété  du  si//7^iiim. 
^  Straboii  nous  apprend  que  de  son  temps  le  laser  (c'e^t  le 
nom  latin  du  Iaseros  des  Grecs  )  né  se  trouvoit  plus  dans  la 
Cyrënaï(jue  ;  mais  que  le  silpfûum  croissoit  dans  une  contrée 
voisine.  Ce  qu'il  attribue  aux  barbares  nomades  qui ,  pour 
mieux  dévaster  la  Cyrénaïque  ,  arrachèrent  toutes  les  racines 
de  sUphtum.  Pline  attribue  la  cause  de  cette  destruction  non  pas 
aux  barbares ,  mais  aux  Publicains  ;  et  voici  comme  il  s^ex-^ 
prime  au  sujet  de  cette  plante  ,  après  avoir  parlé  des  qualités 
des  truffes  et  des  champignons. 

«  Auprès  de  ces  plantes  on  peut  mettre  le  fameux  laserpi-* 
tium,  nommé  silphiiun  par  les  Grecs ,  et  qui  fut  découvert 
dans  la  province  de  Cyiène  où  il  est  appelé  laser ,  «i  admi- 
rable pour  son  usage  en  médecine  ;  de  sorte  qu'il  se  vend  au 
poids  de  Targent.  Cependant  on  n'en  trouve  plus  dans  ce  pays, 

Sarce  que  les  Publicains  qui  at|p*ment  les  pâturages  ,  afin 
'augnienter  leur  profit^^  laissent  manger  le  laserpilium  aubé-^ 


,  s  I  L  aSg 

iail ,  et  le  détruisent  àirisî.  TJq  seul  pied  y  a  été  trouvé  ^  à 
ji6ite  coiinoissance ,  et  il  en  fut  fait  présent  à  Tempereur 
Néron.  ». 

On  reconnoissoit  la  présence  de  cette  planté  dans  un 
pâturage ,  par  Peffet  qu'elle  produisoit  sur  les  moutons  et  les 
chèrreâ  qui  en  mangeoient  :  les  premiers  s'endormoîent  et  les 
chèvres  élernuoient.  «  Deouls  bien  long- temps ^  continue 
Pline  9  Ton  n'a  pas  vu  crautre  laser  que  celui  qui  croît 
en  Perse ,  en  Médie  et  en  Arménie ,  où  îl  vient  en  abon- 
dance ;  mais  il  est  très-inférieur  à  celui  de  la  Cyrénaïque  : 
celui-ci  est  falsifié  avec  de  la  gomme  ,  ou  bien  avec  du  saga- 
penon  ,  ou  bien  avec  dés  fèves  concassées  ;  aussi  ne  dois-jè 
pas  omettre  de  rapporter  que,  sous  les  consulats  de  C.Yalé- 
rius  et  de  M.  Hérennius,  on  vit  publiquement  «  à  Rome,  uA 
morceau  àelaser,  du  poids  de  trente  livres ,  apporté  de  la  Cy- 
rénaïque^  Mais  César,  dans  le  commencement  de  la  guerre 
civile  tira  du  trésor  public  un  morceau  de  laser  du  poids 
de  CXI  livres  >  lequel  y  étoit  conservé  avec  For  et  l'ar- 
gent. »  ' 

Il  n^est  pas  étonnant  qu'on  ait  supposé  une  origine  cé- 
leste à  une  plante  dont  on  faisoit  tant  de  cas; aussi  Pline  con*- 
tinue  en  ces  termes  :  «  Nous  lisons  ,  dans  les  auteurs  grecs  ^ 
que  le  laserpiiium  j^ni  naissance  d'une  pluie  poisseuse  ,  dont 
la  terre  fut  mouillée  tout  à  çoup^dans  les  environs  du  jardin 
des  Hespérides  et  dans  la  grande  Syrte ,  sept  années  avant 
la  fondation  ^e  Cyrène,  ville  fondée  cent  quaratite-troîs 
ans  après  Rome;  cette  pluie  couvrit  quatre  mille  stade^ 
d'étendue.  »  L'&istoire  de  pluies  de  cette  nature  n'a  rien 
maintenant  de  surnaturel ,  comme  nous  Tavons  exposé  à 
rarticle  PiEaRES  météoriques;  il  n'y  a  de  fabuleux  ici  que 
da  conversion  en  laserphium. 

Cette  plante  ne  se  plaisoit  que  dans  les  déserts  ;  elle  étoït 
extrêmement  rustique ,  et  se  refusoit  à  toute  culture.  Elle 
avoit  une  racine  grosse  et  épfiisse  ;  une  tige  pas  tout-à-faît 
aussi  grosse  que  celle  de  la  férule  ;  des  feuilles  caduques 
dès  le  printémpâ  (nommées  maspelum  dans  la  Cyrénïque), 
ressemolant  beaucoup  à  celles  de  ïapium  (  F,  Selinon  ) ,  et 
des  graines  foliacées.  Les  bestiaux  l'aimoient  beaucoup;  et 
<|uoiqu'el]e  fût  d'abord  purgative,  l'usage  continu  finissoit 
par  les  engraisser  et  leur  rendre  la  cfaair  d'un  goût  et  d^une 
saveur  admirables.  Les  Cyrénéens  mangeoient  la  tige  dé- 
garnie de  ses  feuilles  >  après  leur  chute ,  au  printemps  ;  maïs 
c'étoii  pour  se  purger  et  se  rétablir  en  bonne  santé  ;  pour 
cela,  ils  en  faisoient  usage  pendant  quarante  jours,  en  la 
préparant  de  diverses  manières,  bouillie  ou  rôtie.  Le  suc  de 
cette  plante  étoit  de  deiug  sortes  :  Fun ,  celui  de  la  racine  , 


difo  S  I  L  I 

g'appeloil  tkizias;  Tiatre ,  extrait  de  la  lige,  étoît  le  cauHa$i 
Il  étoit  SQJel  à  se  gâter ,  et  par  conséquent  peu  estimé.  Aus- 
sitôt qu^on  avoit  extrait  ce  suc,  on  le  méloit  avec  du  son,  et 
on  agitoit  fortement  ce  mélange,  et  on  ne  cessoit  que  lors* 
qu'il  aroît  acquis  une  certaine  couleur  et  une  certaine  con- 
sistance, ^ar  ce  procédé,  on  lui  enlevoit  sa  crudité  et  on 
Tempéchoit  de  se  corrompre.  Le  bon  laser  étoit  noir  en  de- 
hors, et  blanc  -  transparent  en  dedans,  et  soluble  iorsquW 
Thumectoit  arec  €e  Peau  ou  de  la  salive.  Pline  fait  observer, 
diaprés  des  auteurs  anciens  :  que  le  suc ,  lorsqu^il  coule,  est 
blanc  corAme  du  lait,  et  qu^on  le  tire  par  incision  de  la  ra-^. 
cine  du  lascrpitium;qvie  celle-ci  étoit  longue  de  jplus  d^une  cou^ 
dée,  et  qu^elle  sortoit  de  tei*re,  sous  la  forme  d'un  gros  tuber*^ 
cule  d'oà  sVlevoit  une  tige  désignée  par  magydaris ,  qui  por* 
toit,  au  heu  de  fruits,  des  petites  feuilles  dorées  ;  que  celles-ci 
tomboient  au  commencement  de  la  canicule,  lorsque  le  vent 
austral  soufHoit ,  etdonnoient  naissance  à  de  nouveaux  in- 
dividus qui  ne  vivoient  qu'une  saison  ;  qu'on  déchaussoît  le 
pied  de  cette  plante;  que  le  iaserpentium  se  donnoil  aux  bes- 
tiaux malades ,  et  qu'alors  on  les  faisoit  périr  ou  on  les  gué- 
rissoit  très-promptement ,  et  que  ce  n'étoit  pas  pour  les  purn 
ger ,  propriété  particulière  au  silphium  de  Perse. 

Ainsi  donc  Pline  distingue  deux  plantes  t  l'une ,  le  laser  de 
Cyrène^  et  l'autre  le  laser  de  Perse.  Il  y  a  encore  une  troisième 
espèce  ,  c'est  celle  qu'il  nomme  magydaris^  qu'on  trouvoit  sur 
les  frontières  de  la  Syrie ,  et  qui  étoit  plus  délicate ,  moins 
énergique  et  sans  suc  ;  elle  ne  croissoit  pas  dans  la  Cyré- 
Daïque.  £nfîn ,  Pline  cite  un  quatrième  îaserpUium  ,  qui 
se  trouvoit  en  quantité  sur  le  mont  Parnasse  ,  et  avec  lequel 
on  sophisiiquoit  le  divin  laser ^  si  renommé  dans  certaines  ma- 
ladies. 

Tous  ces  détails,  que  Pline  donne  sur  le  laserpiiium  ,  sont 
en  partie  extraits  de  Théophraste.  Ce  naturaliste  grec  parle 
àik  lasèrpitium  de  la  Cyrénaïque  comme  d'une  plante  à  racine 
vivace.  Il  nous  apprend  que  cette  racine  s'apportoit,  dans 
àes  pots,  à  Athènes  ,  nettoyée  de  son  écorce  noire,  et  con- 
cassée avec  de  la  farine  pour  se  conserver  plus  long-temps. 
£n£in,  Théophraste  confond  en  une  seule  espèce  le  laser- 
pition  dit  magydaris ,  et  celui  du  mont  Parnasse. 

Voilà ,  en  résumé ,  ce  que  les  trois  naturalistes  les  plus  an- 
ciens,  les  plus  dignes  d'autorité ,  nous  ont  transmis  sur  ces 
plantes,  tant  préconisées  dans  l'antiquité.  Il  nous  reste  à  savoir 
de  quels  végétaux  ils  ont  voulu  parler.  Il  est  d'abord  évident 
que  ce  n'est  pas  à  une  seule  espèce  de  plante  qu'on  doive 
les  rapporter  ;  ainsi  le  silpbion  de  Barbarie  ou  de  la  Cyré- 


,  s  I  L  ayfi 

liaVqne.el  celui  de  PersC  et  le  rnagfiam  i  sont  trois  pUnies. 
Si  i^onfait  attention  à  leurs  descriptions  ,  on  verra  que  ce  de^^ 
voit  être  de  grandes  pUntes  à  racine  vivace  ou  bisannuelle^ 
à  feuilles  très-découpées,  jauni3santes  et  à  fleurs  jaunes ,  ainsi 
qu^à  fruits  comprimés  ,  terminaux ,  jaunissant  par  la  matu- 
rité t  et  en  plein,  été.  Or^  j^^  ^  ^^^  ^^^  plantes  ombelli- 
fères  qui  puissent  présente iflKareils  caractères.  Observons 
encore  que  parmi  les  ombellifères  ,  le  seul  genre  ^n//a  les 
offre  tous ,  et  ces  espèces ,  comme  tous  les  anciens  Ictserpi- 
tium  ou  sUphium,  croissent  dans  les  pays  châùds  :de  ;  1\0- 
rient ,  en  Perse  ,  en  Syrie  et  sur  la  côte  d'Afrique.  Si  Ton  se 
rappelle  que  leferula  tingUang,  et  d^autres  espèces  éUncent! 
leurs  tiges  très-haut  et  qu^elles  sont  presque  dégarnies  de 
leurs  feuilles  dans  leur  partie  supérieure  ,  on  concevra  que 
les  anciens  laserpUium  sont  probablement  des  f truies  Or^ 
nous  ne  pouvons  pas  en  douter  pour  le  îaserpiiium  de  Cyrène 
et  pour  celui  de  Perse,  qui,  comme  no%  férules  de  Tanger  et 
asafœiida^  laissent  fluer  de  leur  racine  un  suc  propre.  Nou^ 
croyons  donc  !  i.®  que  le  laser  de  la  CyrenaYque  s'extrayoit 
ànfendatingUana^  et  que  cette  extraction  n^a  plus  lieu  ac- 
tuellement ;  2.»  que  le  laser  de  Perse  étoit  notre  asa-fottîda  4 
qu  on  retiroit  encore,  comme  en  Perse,  du  ferula  asa  fafiUda  « 
dont  on  fait  un  très-gt-and  cas  dans  TOrient.  C  Bauihin  fait 
observer  que  le  mot  asa  est  probablement  le  mot  las^  cor- 
rompu ;  ainsi  ceux  qui  écrivent  asa  fœtida  auroient  tort. 
Quant  à  Tépithète  àt  fœtida ,  elle  nous  pa^oît  encore  une 
preuve  de  Texactllude  de  notre  rapprochement.  En  effet  9 
nous  avons  vu  que  les  anciens,  disent  que' le  laser  de  Perse 
avoit  on  goût  et  une  odeur  désagréables^.  11  est  naturel  de 
penser  que  le  laser  de  Perse  a  pu  être  nommé  laser fœtidum , 
puis  assa-foUida,  On  sait  que  les  Perses  trouvent  délicieux  le 
goât  de  ccttegommeéchaoffante3;ile^t  donc  Ibsez  remarquable 
que  les  anciens  Européens ,  comme  les  modernes  ,.ont  trouvé  , 
au  contraire  i^que  cette  gomme  étoit  puante ,'  si  toutefois  le 
laser  de  Perse  ^iVassafœUda  sont  bien  la  môme  substance  , 
comme  nous  n^en  doutons  pas. 

Le  benjoin  a  été  nommé  asa-dulcis ,  parce  que  quelques 
anciens  auteurs  ont  cr-u  ,  mais  à  tort,  que  c'étoit  le  las.er  de 
la  Gyrénaïque. 

Nous  ne  serons  pas  aussi  décisif  relativement  au  magydaris  ^ 
can  si  ce  n'est  pas  ïe  ferula  meoides ^lAan.^  c'est  -  à  -  dire  ,  le 
laserpîtium  orientale  folio  mei^  flore  iuieo^  de  Tournefort,  nous 
ne  pouvons  croire  que  ce  soit  le  cackrys  odonfalgiça  ,  ni  le 
laserpîtium  libanoUs ,  ni  aucune  des  plantes  que  nous  avons 
citées  à  V ^t\\c\q  laserpîtium^  et  qui  ont  élé  prises  tantôt  pgur 
le  magydarîs ,  c.t  tantôt  pour  les  autres  espèces  de  silpfàon, 

XXXI.  I^ 


2^,2  S  I  L 

Ce  q^t  nous  v6oons  de  dire  explique  pourquoi  T^uf^^- 
fort  avoil  nommé  laurpiUum  le  genre  huer  :  il  croyoit  y  re- 
trouver le  kuefàtt  aocieas.  Ce  botanbte  n'a  fait  aucun  usage 
du  mot  siiphion^  qui ,  étant  resté  saps  emploi,  a  été  appliqué , 
par  Linnœosy  k  on  genre  dont  les  espèces  croissent  en  Amé- 
rique, et  appartiennent  à  la  (a|^le  des  composées.  Le  type 
de  ce  genre  est  le  sUphium  ie^ffUhinaeeum  »  qui  représente 
assez  bien  le  port  de  certaines  espèce^  de  férules ,  excepté 
dans  son  inflorescence.  C^gst  encore  lui  à%s  mille  exem- 

Jles  de  l'application  inexacte  des  noms^nciens  des  plantes 
des  végétaux  qui  ne  les  ont  jamais  reçus*  Adanson  réunit 
le  sHphium  ,  L. ,   au  eoMopsis.  V.  &l*FH{oN.  (LU.) 

SILPHIUM.  r.  SiLfaioN.  (lh.) 

SILURE ,  Siiufus.  Genre  de  poissons  de  la  dirision  des 
AiDOMiiiAUX ,  dont  les  caractères  consistent  :  k  aroîr  la  tête 
large ,  déprimée  et  couverte  de  lames  dures  ou  d^une  peau 
visqueuse;  des  barbillons  aux  mâchoires;  la  peau  enduite 
4'une  mucosité  abondante  ;  une  seule  nageoire  dorsale  très^ 
courte. 

Ce  genre  f  tel  quUl  étoit  composé  par  Linnaeus  ,  renfer-' 
moit  de«  espèces  dont  l'organisation  éioit  si  différente ,  qu'on 
sentoit  depuis  long-temps  la  nécessité  de  les  en  Ôtçr  ,  pour 
en  former  des  genres  nouveaux.  Déjà  filoch  avoît  fait ,  à 
leurs  dépens  ,  ses  eenres  Plâtiste  et  Cataphracte  ;  mais 
il  étoit  réservé  à  Lacépède  de  le  débrouiller  complète- 
ment; et  c'est  ce  qu'il  a  fait  dans  le  cinquième  volume  de 
son  Histoire  naturelle  des  Poissons. 

Selon  lui ,  les  dturea  de  Linnœos ,  et  les  espèces  nouvelles 
qui  auroient  pu  en  faire  partie ,  doivent  être  divisés  en  onze 
genres  ;   savoir  :   Silure  ,  Bf  àgrofféronote  ,   M alaftb-* 

RURE,  (l)  PlirÉLODE  ,  DORAS  ,  PoOONATHE  ,  GATAPBRACTEy 

Plotose  ,  AgenAose  \  Magroramphose  et  Cektraisodon. 
Pepuis,  Covier  a  encore  subdivisé  ce  genre ,  par  l'établissev 
ment  des  sous- genres  Schilbé  ,  Shals  et  Bagre. 

Tous  les  silures  vivent  dans  èes  trous  dont  ils  ne  sortent 
que  la  nuit ,  et  surprennent  leur  proie  plus  souvent  qu'ils 
ne  la  poursuivent.  La  plupart  sont  pourvus,  au-devant  de 
chaque  nageoire  pectorale ,  d'un  aiguillon  robuste ,  anguleut 
et  denté,  qui  leur  sert  d'arme  défensive ,  et  peut-être  oCfen- 
siye  9  contre  les  poissons.  Cet  aiguillon,  articula  k  sa  ba^e, 
est  ordinairement  couché  contre  les  nageoires  ;  mais  lors- 
qu'on veut  prendre  le  poisson ,  il  le  relève  avec  violence , 
et  fait  k  la  main  àes  blessures  profondes ,  et  qui  passent , 
presque  en  tout  pays ,  pour  être  venimeuses.  J'en  ai  été  vie- 

(  I  )  Iropx'imé  mal  à  propos  et  par  eirtuf  typograpbi(|ue  ,  ^a£\- 
PjiRTuai:  ,  dans  ce  Dictionnaire. 


s  I  L  243 

time  ;  ainsi  Je  fws  en  parler  avec  eoonaiBSânce  de  cause" 
Cette  arme  empêche  la  plupart  des  aatres  poissons  de  les  al- 
ta^er.  Les  silures  peuvent  vÎTre  plusieurs  heures  hors  de 
l'eau;  et  ce  n'est  pas  sans  peine  qu'on  parvient  à  les  tuer  à 
coups  de  bâton.  Leur  chair  est  généralement  un  médiocre 
manger,  cependant  partout jon  en  fait  usage. 

Les  espèces  de  silures  proprement  dits  sont  au  nombre 
de  onze  ;  voici  les  plus  remarquables  : 

Le  S11.URE  ASPRÈDB  qui  a  deux  barbillons  k  la  mâchoire  sur 
périeure  et  à  chaque  amgle  de  la  bouche;  quatre  barbillons  à 
la  mâchoire  inférieure  ;  cinq  rayons  k  la  nageoire  dpusale; 
cinquante-six  rayons  à  la  nageoire  de  l'anus;  la  caudale 
fourchue.  On  le  pèche  dans  les  fleuves  d'Amérique.  Bloeb 
l'avoit  placé  dans  son  genrgPLATYSTE. 

Le  Silure  cottléprorA  six  barbillons  à  la  bouche  4  des 
tubercules  sur  le  dos  et  âe&  verrues  sous  le  ventre.  Il  se 
trouve  dans  les  fleuves  de  l'Inde.  Ce  qui  le  rend  très-reraar^ 
'ouable ,  ce  sont  les  verrues  de  .son  ventre ,  faites  en  forme 
ce  ventouses  i  les  unes  sessiles,  et  les  autres  pédicellées^  que 
Blpch  soupçonne  être  destinées  à  faciliter  l'accouplement , 
parce  qu'il  n'y  en  a  pas  dans  les  jeunes.  Il  fait  aussi  partie 
des  Platystes  de  cet  auteifr. 

Le  Silure  coMMUif,  Sihms  gUims  ^  Linn. ,  qui  a  une 
5eule  nageoire  dorsale  et  six  barbillons^  dont  ceèix  de  la  lèvre 
stt|>érieure  sont  les  plus  longs.  On  le  pâche  dans  les  grandes 
liv^re»  d'Europe  9  d'Asitf  et  d'Afrique.  On  en  trouve  aussi 
^ans  la  naer^.mais  très^rarement.  C'est  après  ïaêipêméfie 
esiur^lton  (  V,  ce  mot.),  le  pkis  gros  poisson  de  nos  eaux 
douces.  On  cite  ceux  de  ski  à  huit  pieds  de  long  4  et  dn  poi^ 
de  plus  de  trois  cents  livres  ^  comme  assez  fréquens  dans  le 
Danube.  Bloch  rapporte  qu'on  en  prit  un,,  en  1761  «  àêùs 
l'Oder ,  dont  la  chair  salée  remplit  deun  tonnes  et  demie , 
c'est-à-dire  qu'il  de  voit  peser  plus  de  sept  centâ  livres. 

Sa  tête  a  la  figure  d'une  pelle  ;  ses  mâchoire»  1  dutt  l'infé- 
riewe  avance  ua  peu  »  sont  garnies  d'une  quantité  oe  petites 
dents  recondb^ts  ;.et  on  voit  dans  sa  bouche  ,  dont  l'ouver- 
ture est  fort  grande  ,  quatre  0$  longs ,  également  garnis  de 
petites  deni».  Les  côtés  de  sa  lèvre  inférieure  ont  une  fos- 
sette allongée  et  unie  \  ses  narhie^  sont  longues  et  ses  yeux 
petits.  Il  y  a  six  rayons  aux  membranes  de  ses  ouïes.  Sondc^s 
est  rond  et  d'uandir  verditi^e  ;  son  Ventre  d^un  vert  clair ,  et 
tout  le  corps  9  épais  et  long,  est  parsemé  de  taches^  noirâ- 
tres y,  irréguUères.  Les  nageoires  sont  jaunâtres  ^  atee  des 
points  et  les  bordbs  bleuâtres^  Celles  de  la  poitrine  sont  pré- 
cédées d'un  long  et  fort  aîgnillM  dentelé.  Celle  de  la  queue 
est  ronde. 


àU  s  I  L 

Ai'islote  et  Pline  ont  parlé  de  ce  poisson  y  qm  vît  d^antrcd 
espèces,  de  reptiles,  de  frai,  etc.  Comme  ses  nageoires  sont 
courtes  et  son  corps  pesant ,  il  ne  peut  pas  s'emparer  de  sa 
"  proie  à  la  nage.  11  est  constamment ,  surtout  pendant  le  jour , 
dans  des  trous  ,  sous  des  pierres ,  des  racines  d'arbres,  etc.  i 
son  corps,  de  couleur  obscure  et  toujours  couvert  de  limon  , 
n'épouvante  pas  les  autres  poissons;  ses  longs  barbillons, 
avec  lesquels  il  joue,  sont  pris  par  eux  pour  des  vers  ;  ils  s'en 
approchent  donc  sans  crainte ,  et  sont  entrés  dans  son 
énorme  bouche  avant  qu'ils  se  soient  doutés  du  danger.  11  vit 
aussi  de  frai  qu'il  va  chercher  la-  nuit  sur  tes  bords  des 
rivières,  et  des  cadavres  de  quadrupèdes  ou  d'oiseaux  que  le 
hasard  amène  auprès  de  lui.  On  cite  même  des  enfans  trou-^ 
vés  dans  son  estomac.  A 

11  ne  multiplie  pas  beaucoup ,  et  il  croît  lentement  ;  maïs 
sa  vie  est  dure  et  se  prolonge  beaucoup.  Les  anciens  ,  et 
même  les  modernes,  ont  dit  que  le  mâle  reste  attaché  à  sa 
femelle  ,  et  qu'on  les  trouve  toujours  ensemble.  On  le  prend 
k  l'hameçon  et  à  la  fouène  ,  rarenient  au  filet ,  parce  qu'il 
est  toujours  caché.  Sa  chair  est  blanche  ,  grasse  ,  douce- 
reuse ,  difficile  à  digérer,  et  par  conséquent  peu  propre  aut 
estomacs  foibles.  Cependant  quelques  personnes  l'aiment  ', 
surtout  la  partie  de  la  queue.'  Dans  lès  pays  oii  il  est  abon- 
dant, on  le  sale  et  on  le  sèche  pour  l'envoyer  au  loin.  Il 
est  si  abondant  dans  le  Danube  >  le  Volga  ,  etc. ,  que  l'on 
fait  sécher  sa  peau  pour  s'en  servir  en  guise  de  verre  à  vitre. 
On  fait  aussi  de  la  colle  avec  sa  vésicule  aérienne  ;  de-là  le 
nom  àUchlkyocole  qu'il  porte  dans  quelques  auteurs.  V,  aux 
mots  Esturgeon  et  Colle  de  poisson. 

Le  SauRE  MYSTE ,  OU  Sc^iLBÉ ,  a  une  seule  nageoire  à 
six  rayons  sur  le  dos  ,  et  huit  barbillons.  Il  est  figuré  dans 
Je  Voyage  en  Egypte ,  de  Sonnini ,  sous  le  nom  de  chiibL  Oa 
le  trouve  dans  le  Nil. 

,  Le  S|f:«ORE  barbarin  ,  Silums  clarias ,  Ltnn. ,  a  la  nageoire 
postérieure  du  dos  adipeuse;  l'anale  composée  de  t>nze 
rayons  et  six  barbillons.  On  le  trouve  dans  les  grandes 
rivières  d'Afrique  et  d'Amérique.  Il  est  figuré  dans  Bloch  , 
pi.  35 ,  n.<»*  I  et  2  ,  et  dans  le  Buffon  de  Deterville  ,  vol.  5, 
pag.  157.  C'est  un  fort  médiocre  maîigen  On  l'a  confondu 
avec  le  suivant. 

te  Silure  nacré  a  la  nageoire  dorsale  postérieure  adr-^ 
peuse  ;  son  premier  rayon,  ainsi  que  celui  des  pectorales, 
sétacé,  et  quatre  barbillons.  11  est  figuré  pi.  P.  i g  de  de 
Dictionnaire.  On  le  pêche  avec  le  précédent,  (b.) 

SILUROIDES.  famille  de  poissons  ,  qqî  rentre  dans 
celle  appelée  des  Oplophores  par  Duméril.  (b.) 


^4r^/«    dfe/ 


ZcépÛier    Jhii^j 


z 


s  I  L  345 

SILURUS.    V.  SiLtJHE.  (DESM.) 

SILUS.  Coquille  du  genre  des  Volutes,  (b.) 
SILVAIN,  Sihdnus^  Lalr.  ,  Gyllenh.  ;  Dermestes^  Cofy- 
dium^  Fab.  ;  Ips  ,  Oliv.  Genre  d'insectes  de  Tordre  des  co- 
léoptères ,  section  des  tëtrainères  ,  famille  des  xylophages , 
tribu  des  trogossit aires ,  distingué  des  autres  genres  de  cette 
famille  par  les  caractères  suivans  :  antennes  insérées  ik  nu, 
un  peu  plus  longues  que  le  corselet,  de  onze  articles  ,«dont 
le  second  et  les  suivans,  jusqu'au  huitième  inclusivement,' 
presque  égaux,  et  dont  les  trois  derniers  formant  une  massue 
presque  perfoliée  ;  mandibules  peu  saillante^  ;  palpes  très- 
courts ,  presque  filiformes  ;  corps  étroit ,  allongé,  très^dë- 
primé  ;  extrémûté  anlérieure  4e  la  tête ,  avancée. 

Ces  coléoptères,  sont  très-petits.  Les  uns  se.trouv^t  sous 
les  écorces  des  arbres  morts;  les  autres,  dans  les  caisses  des 
boutiques ,  le;s  grains  et  diverses  autres  substances  qu'ils 
rongent. 

On  ep  couQOÎt  trois  espèces  :  le  3'i^^ain  unidekté  ,  qui 
e$t  le  dermesU  utddenté  de  Fabricius ,  et  Vips  d'Olivier  ,  ayaot 
le  même  nom  spécifique  ;  le  SiLVAtN  bidemté  ,  auquel  il  faut 
rapporter  le  ^er/nes/f  désigné  de  la  même  manière  par  Fabri- 
cius et  Panzer  ;  enfin  ,  le  Silvain  a  six  dents  ,  dont  le  pre- 
mier de  ces  deux  naturalistes  a  fait  deux  espèces  (  dermesfes 
sex-deniatus ,  Qt  colydium  frumentarium  )  ;  c'est  ïipsjmmentaria 
d'Olivier  ,  et  Je  dermesies  surinamensis  de  Linnœus.  Cette 
espèce  paroît  attaquer  le  riz.  Voyez  la  troisième  partie  di| 
tome  premier  des  Insectes  de  Suède ^  de  Gyllenhal.  (i.) 

SILYAIN.  Nom  .donné  par  Engramelle  à  une  petite 
famille  de  lépidoptères  diurnes.  Voyez  Nyuphale.  (l.) 
SILV ANDRE.  Espèce  de  Satybk.  V.  cet  article,  (t.) 
SILYANË  ou  SYLVANË.  Nom  que  les  minéralogistes 
allemands  donnent  an  nouveau  métal  que  Klsrproth  a  décou- 
vert dans  le  minerai  connu  sous  le  nom  d'or  graphique ,  or 
blanc ^  or  de  Nagyag^  etc. ,  et  qu'il  a  nommé  tellurium  ,  en  le 
consacrant  ii  la  terre  ^  comme  on  avoit  anciennement  consacré 
les  autres  métaux  aux  planètes.  On  lui  a  donné  le  nom  de 
iyhahe ,  parce  qu'il  a  été  découvert  dans  les  mines  de  Tran- 
sylvanie :  on  le  trouve  aussi  dans  la  mine  d'or  de  B<:résof  en 
Sibérie.  V.  Tellure,  (pat.) 

SILYBE ,  Siiybum,  Genre  de  plantes ,  établi  par  Gaertner, 
pour  placer  le  CHARDO^-MAaiE  ,  qu'il  a  trouvé  n'avoir  pas 
complètement  les  caractères  des  autres  chardons  de  Linnseus, 
et  qui  p'a  pas  non  plus  ceux  des  Cartbahes,  parmi  lesquels 
l^amarck  l'a  placé. 

Ce  genre , .  qui  diffère  pei4  de  I'Alfbédie  de  H.  CassinI , 


^G  5  I  M 

offre  :  un  calice  ventru  f  imbrique  dVcailtes  comprimées  f 
surmontées  4'm)  appendice  creusé  em  goutlière,  cUié  4'é« 

Îîne^  9^  en  sea^  bords  inférieurs  ,  et  terminé  par  un  long 
çc  pointM  ;  qn  récepude  garni  de  paiiteties  et  de  6eurons , 
tous  nermai^hrodUes  ;  plu&iedrs.  sameni^f  couronnées  par 
4Qsécaitle9^  aigretté«s  •  réunies  k  l^qr  basQ  ^q  un  anneau  car* 
dnc.  r.  CnAUDON  etCÀRTnAMiu  (lu) 

SIIiYBUM.  Coite  planiCt  meolîoMiëe  p^IHine,  rMsem* 
bkttt  an  chammlmuUanc;  elle  éloîl  ëgateoient  épineuse.  Mi 
en  SUieie  9  ni  em  Syrie  ^  ni  en  Pbénîeie  où  elle  eroissati  t  on; 
B^en  fais4^îl  ns^  eo  cmsinc  ,  Uns  sea  aspect  étocl  fâdNsnx  ; 
elle  n'aToit  aucwi  iisage  en  qjiédecme% 

Selon  Dioscoride  «  le  sâyàon  éloit  une  herbe  épineuse  et 
laffgie ,  fuiavoil  les^femUes  semU^tes  à  celles  du  chametiéon. 
Tratche  cuilc  ,  eHe  éloîl  bonne  à  manger  avec  de  Thmle  et 
dis  sf4.  Le  )as^  desa  racine  ,  prie  aiii  poids  d'une  dracKme  , 
provoquoit  à  vomir. 

Matthiotc  avoue  qoiHI*  ne  peut  rapporter  cette  plante  h  au- 
cune de  celles  qu^il  connoît.  Kauv^plfios  est  phis  hardi  ;  itcitè 
ta  gèndelie  {gunàdia  Tàumefvrtii)  ;  majs  )e  plus  grand  nombre 
des  botanistes ,  C  Bauhib ,  AnguiMi^ra ,  Lobel ,  Adanson, 
elè. ,  sont  pour  le  chardon-mane  (  carduus  marianus^  L.  ) , 
plante  dont  plusieurs  botanistes  font ,  ^  Timitation  de  Vail- 
lant,  un  genre  qu^ls  nomment  sifybum.  Ce  |enre  diffère  du 
carduus  par  tes  écailles  de  son  caKçe  comAm  ,  épineuses 
sur  tes  bords,  (tw.) 

$IM AB'E  ^  Zccfingera.  ^brisseau  de  la  Guyane ,  à  feuilles 
alternes  >  quînées  ou  temées  ;  à  foHoles  obtongnes^  aicoiës^ 
émarginées ,  très-entières  ,  veineuses  et  glabres  ;  à  fleurs 
blanches ,  portées  trois  par  trois  sur  des  pédoncul^es  a»l- 
Iakes,  9  quifdmae  ua  genre  dans  la  décandirie  monagyoie  et 
daiM.kt  tamilie  de&iéfféhkithaoées,  (  de»  sikuieoidMe»,  seh>n 
R.  Brown). 

Ce  geff»pe ,  qui  est  fort  voisii»  desr  Qvassies  ,  a^ponr  carac- 
tères :  un  calice  divisé  en  cinq  parties  ;  une  eoroile  de  cmq^ 
pétaJes;  àh  élamines,  dont  les  fitets  sont  élargis  et  rehis  à  leor 
base  ;  quatre  on  cinq  ovaires  réunis ,  du  centve  desqneh-  sort 
un  style  à  quatre  ou  cinq  siHonSiCt  à  stigmate  à  quatre  o«  cinq 
lobes;  quatre  ou  cinq  capsules  coriaces ,  ovales ,  monosper- 
mes,  écartée&y  attachées  sur  u»  disque  ciMumu.  (&) 

SIMAROUBA,  Simarouha,  Genre  établi  par  Aubh^, 
réuni  par  Linnesns  aux  QuASSi£S ,  et  depuis  rétablie  par  De- 
candolie.  Il' renferme  trois  espèces  d'arbres  à  ftuiâes  pin- 
nées  ,  sans  impaires ,  à  folioles  souvent  alternes  et  à  fleurs 
disposées  en  grappes  termînates.li'une  d'eUes  fournit  Técorce 


SIM  â47 

jli^l  on  fkh  «fi  si  ffé^eni  msgt  etf  médecine  i  et  ie«l  il  a 
été  fait  mention  au  mol  Qcàssib. 

Les  caractères  àe  ce  genrc^qui  est  de  la  famille  de  son  nom, 
sont  :  flears  monoïques  ou  polygames  par  arortement)  calîee 
petit,  à  cinq  divisions  ;  corolle  de  cinq  pëtales  i^  peine  plus 
longs  que  le  calice  ;  cinq  ii  dix  éiaminea  dont  la  base  est  ac- 
compagnée d'^cailleâ  ;  style  fourchu.  (B.) 

SIMAROUBA  FAUX.  Écoi^e  àé  là  MAiitdntÈ  a  tAH- 
éË$  tEtJnttir  qtt'dû  éteploie  th  àfédécifie  éH  place  du  iéri- 
table  SiMAROUBA  j  en  ayant  les  vér^tri,  mais  à  un  {dus  fdlbfé 
aegfé.(È.) 

SIMAKOUBËES.  Famille  de  ptaliten  éîAlïë  pàt  Bè-» 
candolle.  Elle  se  rapproche  de  ecfc  def  Odi^ÊEs.  Ses  eirac- 
lèreaseni:  flctfral^ermapibr^dttés^àvi^rtJdt^lielquefoîil  caNce 
de  trois  parti»  pefiisianleâ  f  pétale^  hfp^BeSf  rekvé»^  ca* 
ducs  ,  ordinairement  au  nombre  de  cinq  ;  étamines  as 
nombre  de  cinq  Ou  de  dit ,  bypo^nés  sur  lé  di^é,  siMftni 
pouftuea  d'aMendices  à  lew  basé  ;  oraife  dirilé  en  autant 
de  léiges  4»^il  y  a  de  pétales  i  surmonté  d^na  style  simple  | 
irmt  capstflaire^tbirafvei  monosperme ^  seteence  à  geriM 
droite  invers^^  et  à  denx  cotylédons  épat». 
.  Les  ^eAres*  qui  ^e  rappm*tent  à  cette  fanâlle  f  iont  :  QuAS- 

SIE  ,    SiMAnOUBA  et  SlMABE.  (B;> 

SIMArUTSIGI.  Arbre  d»  Japon  ^  du  gente  Wkigcua 
(  IF.jaf^tmUd^^  Tbirfnb.  )  ;  cm  TappeUe  aussi  nippon  utsu§i.  Le 
korn-uisigi  est  une  seconde  espèce  du  mime  feùTt{ff^.coreen»f 
Tk  )«  KjiÉi^fer  a  donn^  1»  figure  de  cette  espèce^  et  Thun- 
bere  celle*  de  la  première.  (LI9.) 

SlMBOR.  Plante  do  royannle  de  Baniam^  qui  croftf  près 
de  la  mer ,  qui  a  les  feuilles  semblables  à  celles  du  lis,  de 
natttiieTiaqoeuse  et  d'un  goût  amer.  Il  n'est  pas  nécessaire  de 
la  mettre  en  terre  pour  la  faire  eroftre  ;  il  suffit  de  Tentrete- 

Sdatts  nnUdi  bumide.  Om  Ui  regarde  comme  émolliente , 
olutive  et  rermifuge.  Oo  ne  sait  si  c'est  une  plante  para- 
lùte  on  Ime  pfente  gra^M,  on  même  une  production  polypeuse. 
1^  (B.) 

SIMBULÈTE^  Simbuleia.  Genre  établi  par  Torskaël  dans 
la  tétrandrie  monogynie,  qui  a  pour  caractères  :  vm  calice  di- 
yisé  en  trois^purties  ;  une  corolle  monopétale ,  campanidée  9 
presque  bilabiée  ;  quatre  étamines  dont  les  anthères  sont  réu- 
nies ;  on  ovaire  surmotflé  d'un  seul  style  ;  une  baie. 
Le  simbulite  se  trouve  en  Arabie;.  (B.) 
SIMERL  Adanson  a  ainsi  appelé   one  coquille  de  son 

Îenre  Mante^et^  qoi  paroit  appartenir  aux  Volutes  dé 
ânnsens»  (b.) 
SIMIA.  Nom  latin  du  Pithèqué  ;  Ton  en  a  fait  la  dé- 


2iB  SIM 

nomiBaiion  générique  de  touleâ  les  espèces  de  SiSGES.  (s.) 

SIMILOR.  Composition  métaiflqae  qui  est  un  alliage 
de  cuivre, et  de  zinc,  ou  du  laiton.  V.  Ziîk;.  (ln.) 

SÎMIPJA-S^GOUNDQ.  C'est  le  Gatilii^r  à  Java,  se- 
lon Thunberg.  (b.) 

SIMIBË ,  Simira.  Nom  dofiiié  à  un  genre  qu'on  a  depuis 
rfîuni  aui^  Psychotres.  (b.) 

3I]VIlVJiË]^I.  Nom  du  Cuivre  dans  le  pays  de  Dar^ 
'  JVunga^  en  Afrique,  (ln.) 

SIMON.  L'un  des  noms  vulgaires  du  Dauphin  commua 

SIMON,  r.  Petit  Simoh.  <v.) 

SIMPLA  NCÉtIA.  ArbrisseaNi  du  Ténirife ,  qui  y  porte 
ce  nom  sous  lequel  Plukenet  t'a  figuré.  V.  PrïLLis  et  No- 

BULA.  (IN.) 

SIMPLEGADE,  SimpUgades.  Genre  de  coquilles  uni- 
valves  établi  par  Denys-de>MMttfort  aux  dépens  des  Pla* 
KULITES  de  Lamarck.  Ses  caractères  sont  :  coquHle  libre  , 
cloisonnée ,  aplatie  en  disque  ,  contournées  en  spirale  ;  tous 
les  trous  de  spire  apparens  ;  ouverture  arrondie ,  recevant, 
dans  son  milieu,  le  retour  de  la  spire  ;  cloisons  dentelées^ 
lobées ,  persillées  et  percées  par  un  seul  siphon. 

Les  coquilles  de  ce  genre  sont  très-nombreuses-  dans  \es 
colleetions.  On  les  trouve  dans  \ts  couches  calcaires  d'an- 
cienne formation.  Leur  grandeur  varie  depuis  deux  lignes 
jusqu'à  huit  pieds  de  diamètre.  On  les  appelle  vulgairement 
Corne  d'ammon  persillée,  (b.)  ^ 

SIMPLES.  Nom  vulgaire  donné  aux  plantes  dont  on 
fait  usage  en  médecine,  (d.) 

SIÎVI-RUN(;-LON.  Nom  d'une  espèce  de  Myrte  <m/r- 
tus  Irinetvia ,  Lour.)  en  Cochinchine.  (LN.) 

SlMSIE,  Simsia.  Genre  de  plantes  établli^ar  R.  Brov^ 
dans  la  tétraudrie  monogynie  et  dans  la  famille  des  pro- 
tées.  Ses  caractères  consistent  en  :  un  calice  de  qu^Kre  fo^ 
lioies  régulières  ,  recourbées  ;  des  étamines  .  saillantes  ,  à 
anthères  d^abord  cohérentes  et  ensuite  séparées  ;  un  stig- 
mate dilaté  ,  concave  ;  une  noix  conique. 

Deux  espèces ,  toutes  deux  de  la  Nouvelle  -  Hollande  , 
entrent  dans  ce  genre.  (B.) 

SIMSIE  )  Simsia.  Genre  de  plantes  établi  par  Persoon 
aux  dépens  des  C0RÉOP1.S. 

Ses  caractères  consistent  en  :  un  calice  cylindrique ,  à 
écailles  et  à  folioles  linéaires ,  presque  égales  ;  un  récep-r 
tacje  garni  de  paillettes  ;  des  ^mences  aplaties  ,  bordée^i , 
fifistces  à  leurs  aiiglc^.' 


SIM  ^49 

Il  renferme   trois  plantes  de  rAmérique    méridloiulè^ 

(fi)    . 

SIMSIM.  C'est  le  Sésame,  dans  le  Dar-Four,  contrée 
de  l'Afrique.  (Llj.) 

SIMULIË ,  SimuUum  ,  Latr. ,  Lam,  ;  Cukx ,  Linn.  ;  2V- 
pu/a,  Deg.  ;  Scathopse^  tah.;  Airaeiocera ,  Meigen.  Gelure 
d'insectes  de  Tordre  des  diptères ,  fanuUe  des  ném^iïères  , 
tribii  des  tjpulairea ,  et  dont  les  caractères  sont  :  antennes 
épabses,  courtes,  formant  une  sorte  de  massue  cylindri-f 
CO-^onique^,  pointue  et  crochue  au  bout,  de  onze  articles; 
point  d'yeui^  lisses  apparens  ;  yeux  lunules  ;  palpes  allouT». 
gés ,  courbés ,  de  quatre  à  cinq  articles  ;  jambes  sans  épir 
pes  ;  premier  article  des  tarses  allongé. 

Les  simulies  ressemblent  beaucoup  aux  bibions  et  aux 
scathopses,  Fabricius  les  réunit  aujourd'hui ,  avec  ceux-ci  ; 
mais  elles  en  dilferent  par  Tabsence  des  yeux  lisses  ;  elles 
s'éloignent  surtout  de  ces  derniers  diptères,  à  raison  de 
leurs  palpes  lon^s ,  courbés  et  copaposés  de  plusieurs  arti- 
cles. Ce  naturaliste  avoit  d'abord  plyé  la  seule  espèce  de 
ce  genre j qu'il  connût,  avec  (es  rhaglons  (^coiombamensis). 
Linnams  en  aroit  fait  un  cousin (^ replans),  et  Degéer  une 
iipuk  {erythrocephala).  Cet  insecte  est  fort  petit,  n'ayanl^cn-r 
viron  qu'ui/e  ligne  ou  deux  de  longueur.  Il  est  noir ,  avec 
des  anneaux  blancs  sur  le  ventre,  les  jambes  et  los  tarses. 
11  vient  en  très'grande  quantité  au  printemps  et  â  .la  fin 
de  l'été ,  dans  la  Servie ,  le  Bannat.  11  attaque  les  bes- 
tiaux,  pénètre  dans  leurs  parties  de  la  génération,  et  les 
£ait  périr  dans  l'espaéSs  de  quatre  à  cinq  heures.  On  l'éloi- 
gné, avec  de  la  fumée.  Cette  espèce  se  trouve  aussi  en 
France  aux  environs  de  Paris,. et  dans  les  cantons  méri- 
dionaux. Mon  ami  ftL  Antoine  Coquebert  l'a  trouvée  aux  en^ 
virons  de  Reims ,  et  il  en  a  donné  une  bonne  figure  dans 
ia  Tmisihke  Décade  de  ses  lUusifalions  iconographiques  des  In- 
sectes  y  ish,  a3,  fig.  7.  Schellemherg  l'a  aussi  représentée 
dans  son  ouvrage  sur  les  diptères  ,  pL  38 ,  fig.  3.  Avant  été 
piqué  une  fois  sur  la  main  par  un  de  ces  insectes  ;  j'éprouvai 
une  douleur  des  plus  aiguës.  Les  voyageurs  ont  parlé  d'un 
diptère  très- incommode ,  qu  ils  ont  distingué  du  maringouin 
(  espèce  de  cousin  )  ,  sous  le  nom  de  moustique,  et  qu'ils  ont 
dit  être  très-petit  et  ne  s^annonçant  pas ,  comme  le  marin- 
gouin ,  par  un  bourdonnement.  11  peut  y  avoir  eu  de  la 
variation  par  rapport  ^  l'application  de  ces  deux  noms  ; 
mais  il  est  certain  qu'il  est^ait  mention  ,  dans  la  plupart 
des  voyages,-  et  particulièrement  dans  Marcgrave ,  d'un  in- 
secte ayant  les  caractères  comparatifs  que  je  viens  d'énoncer* 
Or,cet  insecte  ou  cemoM5//</(/^me  paroît  être  du  ^eore  simulie, 
Michaux,  célèbre  botâ^nisle,  me  fil  voir  da  ces  mçusiiques-  qu  il 


±So  S  I  N 

arok  r»pp#rtëi  àt  Uê  i^otagès  àm$  Vhménqw  MfrttntHo- 
iiale,et  jV  ai  trouvé  tous  les  caractères  des  simuIies.Ceiie  es- 
pèce diflérott  sealetticttt  4<  la  nAt^É  v  en  ce  qu'elle  dloit  toute 
noire,  llestbien  extraordinaire  que  les  voyageurs aafluralisieft 
nt s'attachtnt  pas  à  rectteillîr  de  préfiérettce  les  obfotsqiii  i&é- 
riteat  le  plus  é^étrc  ewm».  Les  màring^mM^  les  mùosii^uii^ 
les  €hi4fu99  ^  etc.^  animaux  qui  afiBigeiM  si  tort  te»  kabHans  de 
eartainea  contrées  de  rAaiér^ue  ^  >^'ont  prea^aa  pas  eiHraré 
fiaé  Fattentioft  de  cas  iia*aralistel'  rayaMafi. 

Ai.  Meîgtn,  ijui  a  domié  il  ce  geni»a  îr  nom  à'at^acêôcêrû  ^ 
eoni^cré  dé}iipar  ftt.  le  baroo  Palisat  de  Beao^^ob  à»  ua  genre 
de  coléaptèreS)  en  mentionne  sia  espèces.  Hom  renvoyons 
k  son  onvrage.  (l.) 

SI  N.  Nom  japonais  de  TIf  a  onAtmas  Faaii.i.Ba.  C'est  aussi 
fe  NiwsiN.  F.  à  Tartiele  Bema.  (r) 

SINAPI.  Les  anciens  donnoîeni  ce  aMa  il  des  plaates 
dont  les  graines  très -échau(£an tes-  et  etcifaole»  atoîeni  une 
acrimome  tellement  forte  f  qaVUes  agissofent  prmnptemenl 
sm  Fodorat  et  sar  la  vy  :  c'est  ce  que  sigaifie  engrtCt^tne^/f 
c^est-À-oire^  iiaisibie  ài la  vue.  Pline  est,  parmi  les  auteurs  aiH 
cieas  ^  celui  lyn  a  dit  quelque  cbese  siir  fes  ptant«s  qM  pro-^ 
daisent  ces  graines*;  les  autre»  se  sont  coateoiés  de  parler  dcd 
vertus  et  des  qualités  des  shm/mT.  ' 

Voici  coimiie  Pline  s'explique  sar  ces  pUmes.  «  Dis  que 
I^équinoxe  d'automne  est  arfivé,aai  sèaae  le  cmmdrmmf  Vont- 
ihum  ,  ïéUHpleT ,  le  ma/ca  ,  le  tapaûntm^  k  ogM^ylhn ,  qae 
tes  Grecs  appettem  poeéirês ,  et  le  iinapi  j  dant  fa  saineof 
iivre  et  brûlante  eosame  du  fo«  «  est  trts'^ataire  a»  caipe. 
Il  crott  sans  cnlture ,  mais  il  faut  lè  repîqaer  ^  alors  sa  f|raiaè 
eo  est  aneilteore.  A  peme  en  a-t-an  senvé  dans  mn  enéseît, 
qu'il  est  impossible  de^le  détruire  ;  car  aasràftèt  qoe  la  graine 
f omèe  i  elle  poosse.  On  ^it  usage  de  cette  grainre  poar  assai* 
sonner  les  mets  ;  ki  cuisson  lui  fait  perdre  de  son  acrimonie. 
Oa  VMxtffi  ks  feuilles  de  ee  smapi  cuites  de  la  méa»  tnamère 
que  tes  autres  légumes^  Il  y  en  a  de  trois  soNrtes  ^  Fuse  grèk , 
uoe  aaicre  à  feuilles  semMables  k  celles  de  la  rase^  et^me 
troisième  à  femmes  ëenua.  ,La  meiHeiire  graèae  de  sma/nfest 
«retle  d'Egypte.  Les  Athéniens  l'appelleaa  mtpf,  et  d'aattet , 
iéfpsi  ovt  saufion,  » 

Dioscoride  nous  s^pread^ue  ïe  ^miypi  des  jardiai  étoit  ap^ 
pelé^  par  quelques  personnes,  nopr;  que  le  meiileap  étoit 
gros ,  fort  roux ,  pas  trop  sec  ^  rert  et  arate  en  dedaas  lors- 
qu'on le  concassoif.  Lorsqu'il  foignoil  toasesces  qusAkéSy  A 
étoit  réputé  parfaitement  boa.  £e  dna/d  étoit  écbaofiaDtS  ; 
broyé  et  approché  d)»nez,  ilfaisoîtéteraiier;  soasuc,  m^lé 
avec  du  miel ,  s'empk>yoit  contre  l'âpreté  des  paupières  et 
la  fbibtesse  de  la  vue.  On  iaisoit  usage  de  cette  gr^e  dans 


s  I  N  :»5i 

les  emplâtres ,  oo  en  décociioa  ,  j^oar  se  gargariser  »  et  àuks 
cerlaints  maladies ,  etc.  IL  est  q«esti<m  du  sinapi ,  dans  Hîp- 

Ïocrate  et  dans  Théophraste,  et  c'est  de  eet  auteors  que 
^Kne  et  Dioscoride  ont  ei^tfakce  qo'iU  disent  du  AÎna;»  ; 
et  qui  nous  suffit  pour  y  v^coiiAoitre  no»  woutlkrdet.  On 
ne  i^ut  le  dire^ependani  ^i^  d'une  nanière  irèsegéttérale; 
car  il  est  probable  que  d'aulrea  cmeiCèrea  ont  pu  y  ttre 
rangées.  On  croit  cependant ,  i.S  qd^ltsmapi  do  Diosco* 
ride  et  de  'Aéopyasie  eit  la  deuanème  espèce  de  aina^  de 
Pline  t  celle  à  feuilles  de  ra¥e ,  et  notre  jnm^  nigm  on  shuoé 
noir  j  ou  la  lilouTARUt 

2.^  Que  le  sÙMpigréie  de  Piiae  peu%  atotr  écë  lo  sinapû 
alba  ^  L* ,  oa  Sbnevé  k  OAkïn^  blanghs. 

3.<^  Que  le  •sinapi  à  fsmltts  i'mmea  éloit  le$î^mènum  U^ 
nuifolium  y  ce  qui  ne  nousparok  p«»  probable^ 

^  Mais  ces  rapprocheaena  ne  soaI  que  dea  prësonptioiis , 
hieu'  fu'oa  certain  d^cé  de  eeciitode  soit  attaché  à  pfoÂeurs 
d'entre  eux. 

liO  n^^'.ou  witifdpimfiieàe  Pline,  parottétre  «ne  autre 
plante.  JE^.  Thi.asvi. 

Le  nom  de  siaapi  est  reské  en  botanique  ;  d'abord  il  a  été 
appliqué  auK  sénevés  que  nous  avens  cités  et  k  plusieurs  ai>« 
ires  plantes  du  mtede  genre  ;  a»  rapkanus  r^koÊUSêrum ,  aa 
bmnitis  êrmag^^  an  caràumine  ûipinSf  k  des  bttasêiea ,  à  on  Vé- 
LAR  (  erysimum  alliaria^  L.  )  *  b  des  e^ècea  de  siâymkium^ 
etc.  «  jusqu'à  Toomefevi ,  qp»  l'a  fisé  a»  sénevé.  linnaeus  »  en 
adoptant  le  siiumi  de  Tooroefort ,  en^  a  lég^ren^nt  altéré  le 
noMA  en.  simapÙR,  Ce  genre  a  sidii»  peu  de  modÂications ,  cepeii* 
dant  le  dnapis  imana  en  a  été  retiré  par  Moeneb  qui  en  a 
faitson  hinehfMi^  hw^rd^kknaifm» Imstigmlm^  W.^  éto4t  ua 
^napi  DOiuc  Touniefov^enfiniii  Qrante  a  séua»  le  genre  sinapis 
au  raphanus ,  réunion  rejetée  par  le»  botaMstes  même  les  plus 
e9ne«ifs^àe;  la.  muUipticité  des  genres ,  en  histoire  naturelle. 

U  n^  feut  pao.  confondre  arvee  les  simpis^ ,  les  cUames^ 
CAmme  es]^  pouccoît  le  iisûce,  si  Ton  n'^étoit  pas.  prévenu  que 
queJqiee^Minesde  ces  pfentes  oos  éAé  nommées  ainsb  (ln.) 

SÛMAPL  Synonyme  de  Coni»YA06ARfB.  (b.> 

SINAPISTRUM.  Genre  de  Touvnelari,  qui  ne  diffère 
pas  du  W^hMVk  de  LinaœuBi.  (jk) 
.     SINAKA.  Nom  de  pays;  de  l'InoftB  ÉCARSAiifi.  V^  ce  mot. 

0) 

SINCIALO.  V,  PsantCHB  smciA£i>7t.xxv^p.  3%.  {y^y 

SINIMON.  V.  RfiOA.  (w.y 

SINSiOC.  Arbre  api  eroi»  dans  les  tka  de  la  Sonde ,.  et 
qui  a  beaoconp  de  rappoMs  airee  le  laumr  coulihah(m  ou  eu- 
Ulaçaru  F.  au  mot  Laurier,  (b.) 


aS?  s  I  N  . 

SINÈGRE.  r.  SÉNÉGRÉ.  (DESM.) 

SINGANE,  Sterbeclda.  Arbrisseau  grimpant,  i  feuiHes 
presque  opposées ,  pétiolées ,  elliptiques  ,  acuminëes,  entiè- 
res,  veinées  et  glabres;  à  fleurs  blanches,  petites,  portées 
sur  dés  pédoncules  communs ,  fort  courts  et  insérés  le  long 
des  branches ,  qui  form«  un  genre  dans  la  polyandrie  mono- 
gynie  et  dans  la  famille  des  guttiers. 

Ce  genre  a  pour  caractères  :  un  calice  de  cinq  £|Iioles  con- 
caves; une  corolle  de  cinq  pétale»  denticulés  efflisérés  par 
un  onglet  au  réceptacle  ;  un  grand  nombre  d'étamines  éga- 
lement insérées  au  réceptacle  ;  un  ovafre  supérieur,  ovale, 
surmonté  d'un  style  courbé  à  sa  pointe ,  et  à  stigmate  en  tête, 
cbncave  :  une  capsule  longue ,  cylindrique ,  fragile  et  unilo- 
culaîre  ,  contenant  plusieurs  semences,  grandes,  anguleuses, 
entourées  d'une  pulpe  blanche  et  douce^ 

La  singane  croît  à  la  Guyane,  et  s*élève  au  sommet  des  plus 
grands  arbres.  Lia  pulpe  qui  entoure  ses  semences  a  une  odeur 
de  citrouille.  (B.) 

SINGE  D'ANGOLA  ,  est  principalement  le  jocko  ou 
Finjocko ,  le  barris  ,  le  chimpanzée,  qui  n^est  que  le  même 
animal,  connu  sous  le  nom  de  satyre  orang-outang  (^simia  tro- 
glodytes ,  de  Linn.  )  ;  c'est  aussi  le  ^uayas-morrou  de  Dapf^r. 
V.  Or A^G  •CHIMPANZÉS.  On  trouve  encore  lepithèque,  le 
macat[ue,lê  callitriche  et  la  mène  dans  ces  mêmes  pays. 

V,  GUEKON  et  MACAQtJE.  (VIREY,)  ^ 

SINGE  D'ANTIGOA ,  décrit  par  Pennant  dans  son  Sy- 
nopsis of  (^laârupedsy  p.  129,  n.»  97  ,  paroit  être  un  Sapa- 
jou long  de  dix-mitt  pouces ,  sans  la  queue ,  qui  est  cendrée 
et  a  vingt  pouces  dé  longueur  ;  sa  face  est  noire ,  ses  joues 
barbues  ;  son  dos  et  ses  côt^s  sont  mÉfés  de  noir  et  de  roux 
vif;  le  ventre  est  blanc  ;  les  jambes  ,Tioires  en  dessus^  sont 
cendrées  en  dessous,  (virey.) 

SINGE  ANNELÉ.  C'est  une  espèce  ou  variété  d'Octs- 
TITI  qui  ei^isloît  au  Muséum  de  Londres  ,  et  que  Pennant  a 
.décrite  dans  ssl  Synopsis  0/ Quadrupeds  ^  p.  121  ,  n.SSj  ,  sous 
le  nom  de  TJie  annulated  monkey.  11  a  la  face  plate,  une  barbe 
longue  aux  joues  et  un  toupet  sur  le  front  ;  les  poils  du 
corps  et  des  membres  bruns  en  dessus;  le  ventre  cendré, 
et  la  queue  ,  qui  est  plus  courte  que  le  corps,  annelée  aU 
ternativement  de  brun  pâle  et  de  brun  plus  foncé.  Il  pa- 
reil que  ce  singe  a  de  la  ressemblance  avec  TOuistiti  pro- 
prement dît  (Simiajacchusy  Linn.).  (VIREY.) 

SINGE  ARABATA.  Gumilla,  dans  son  Hisi.  de  VOré- 
noque ,  tom.  a  ,  donne  ce  nom  à  une  espèce  ^càouate  très- 
criarde,  singe  qui  se  trouve  au  Brésil.  V-  Alocate  Arabate^ 

(DESM.) 


SINGE  ARAIG>7ÊE.  On  a  donné  ce  honi  à  des  singes 
d'Amérique ,  qiii  appartiennent  au  genre  AtèLE  (et  dont  les 
principaux  sont  le  Bëlzébut  et  le  Coaita)  ,  k  causé  de  la 
.  maigreur  extrême  de  leurs  membres,  (desm.)  ♦ 

SINGE  BLANC -NEZ;  Cest  une  Guenoi^  d'Afri<}ue 
nommée  par  Linnseus  simia  petaurifita.  La  Gi}ENt)N  a  në;^ 
BLANC  PROÉMINENT  ^  OU  SiNGE  HOCHEUlt  (  Sintia  nicûtaris  de 
Linnseus),  présente  un  caractère  analogue  à  celui  qu» dis- 
tingue cet  animal ,  dans  la  belle  couleur  blanche  de  son  nez. 

(desm.) 

SINGE  BOGGO.  C'est  le  Mandrill  (^sîmiamaîmon,  et 
simia  mormon  de  Linnaeus  ).  C'est  un  babouin  de  l'Afrique 
(  V.  Mandrill).  Néanmoins,  d'apré§  la  description  impar- 
faite qu'en  donne  Smith,  on  ne, peut  reconnoître  le  mandrill, 
mais  plutôt  un  singe  d'une  espèce  voisine  ,  tel  que  le  papion 
ou  quelque  babouin  :  ne  seroit-ce  pas  la  simia  sphinx  de  Lirï'- 
nseus?  ou  la  simia  porcaria ,  qui  est  le  singe  noir  de  Levaillant  ? 

(VIREY.) 

SINGE -BOUC.  Il  semble  que  les  brillantes  fictions  des 
poètes,  sur  les  divinités  champêtres,  soient  plus  fondées  dans 
la  nature  qu'on  ne  l'imagine.  Ils  nous  représentent  les  saty- 
res^ les  faunes,  comme  àe%  espèces  de  singes-boucs  :  et  il 
existe  des  animaux  qui  tiennent  des  caractères  de  ces  deux 
genres  de  quadrupèdes.  Pennant  a  décrit  le  singe-bou^ 
(  The  goat'-monkey  j  Voyei  Synopsis  of  Quârupeâs,^  p.  lao  , 
tkJ*  88.  ) ,  et  il  dk  que  sa  face  est  nue  ^  de  couleur  bleue  , 
avec  des  rides  obliques ,  comme  dans  le  mandrill  ;  mais  il  â 
jone  barbe  comme  celle  du  bouc.  La  couleur  du  poil ,  sur  le 
^orps  et  les  membres ,  est  d'un  brun  foncé  ,  et  la  queue  est 
longue.  Nous  n'avons  pas  d'autres  détails  sur  cette  espèce 
ou   variété^    qui   exisloit  dans   le   Muséum  de    Londres. 

(VIREY.) 

SINGE  BRUN.  C'est  une  espèce  de  Guenon  que  Pen- 
nant a  nommée  Uu^ny  monkejr  (  Synops.of  Quad.,  p.  120, 
n.<>  86  ).  Elle  est  de  la  taille  d'un  chat  ;  sa  face  et  s^s  oreil^ 
les  sont  d'une  couleur  de  chair;  les  poils  du  corps  sont 
bruns  et  cendrés  à  leur  origine  ;  la  queue  est  plus  courte 
^que  le  corps  ;  le  dos  a  une.  couleur  orangée  ;  ie  ventre  est 
blanc  et  les  membres  sont  cendrés.  Cet  animal  ,  qui  se 
trouve  aux  Indes ,  est ,  dit  -  on  ,  fort  matin.  Il  y  a  une  va- 
riété de  cette  espèce  à  face  noire  ^  avec  de  longs  poils  blancs. 

(VIREY.) 

SINGE  A  CAMAIL.  C'est  U  guenon  à  camail,  de  Kuffon, 
que  M.  Geoffroy  place  dans  son  genre  ColoBe  (  Colobus 
poi/comos),  (DESM.) 

SINGE  CAPUCIN.  On  à  donné  assez  gjfnéralement  <ré 


a54  S  I  N 

nom  à  uùt  espèce  àt  SkVKjoVf  hr  SaY  :  M.  Geoffroy  lé  àonne 
également  k  on  Saki.  (desm.) 

SINGE  DE  LA  COCHINCHINE.  C'est  U  doue  (^simm 
nemœus  ,  Linn.  )  ,  fort  jolie  espèce  de  Guenoh  qui  n'a  point 
les  fesses  pelées ,  et  dont  la  face  est  entourée  d'une  sorte 
de  crinière.  On  en  a  fait  un  genre  particulier ,  sous  les  boibs 
de  Lasiopyge  et  de  Py<^trich6.  Le  singe  masigmei  espèce  de 
Guenon  a  nez  |:.ong  (  simia  nadca  )  «  yieni  encore  de  la  Co> 
chinchine.  Le  doue ,  qui  se  trouve  aussi ,  à  ce  qu'il  parolt ,  à 
Madagascar ,  y  est  nommé  sifac.  (virey.) 

SINGE  CORNU.  Ce  nom  a  été  donné  à  l'AtGMTTË ,  es- 
pèce de  Macaque  ,  et  à  un  Sapajou  (  K  ces  mots  ).  (desm.) 

SINGE  COURONNE ,  de  Buffon.  C'est  la  GOEîtoN 
couronnée  ,  de  Geoffroy  ;  CercofUhecus  pilôtâtm.  (nsSM.) 

SINGE  A  CRINIÈRE.  Espèce  de  gumon  mal  décrite  , 
et  qui  peut  être  le  dmia  fournis  de  Lionsrus  9  ou  la  Gu£Non 
Malirougk*  V.  ce  mot.  (virby.) 

SINGE  EN  DEUIL  ou  SAPAJOU  EN  DEUIL,  est 
une  espèce  de  singe  du  nouveau  continent ,  qui  se  voyoit  dans 
la  ménagerie  d«  prince  de  Hesse^Cassel,  et  que  Ersleben  a 
décrite  sous  le  nom  de  ctbm  lugubri*  (^Sysi*  iC^.  émtm,^  gen. 
5  4  sp.  9  ).  Sa  taille  égale  cell^  du  Myistf  brun ,  et  Sa  couleur 
est  entièrement  noire  ,  exceplé  la  face ,  et  les  patte»  ttn»i 

3ue  les  autres  parties  nues  ,  qui  sont  d'un  rougeâtre  caoleur 
e  rouille.  Cet  animal  n^a  point  de  barbe  (vir£Y.> 

SINGE  DORMEUR  DU  CASSIQUIARE.  C'est 
l'AoTE  douroucouli  ,  de  M.  de  Humboldt  F. AûtE.  (l>EaM.) 

SINGE  DRILL.  NoavçUe  espèce ,  distinguée  par  M. 
Frédéric  Cuvier  ,  et  qui  diffère  de  celle  du  MANnaiLi.  ave^ 
laquelle  on  Ta  voit  toujours  confiindue ,  parce  que  ta  face  eM 
noire  et  reste  constamment  de  cette  couleur,  (d^sm .) 

SINGE  ECUREUIL  (  Simia  sdurus  >  Dénomination  à^% 
Makis  dan»  quelques  auteurs  d'histoire  naturelle,  (a.) 

SINGE-ECUREUIL.  Ce  «mna  eat  anssi  donné  au  Sa- 
gouin SAIMIRI.  (DESM.) 

SINGE  A  FACE  POURPRÉE.  Selon  M.  Geoffroy  le 

mgfi  ou  la  gueitOH  à  fuse  powjfrét^  de  Pennant  cl  de  Buffon ,  se 
rapporLeroîenI  àTespèce  de  singe  que,  d'après  TemMimçk,  il 
(lomme  Guenon  barrique  {CtrcapiAecus^latàbarbm^y  (dessl) 
SINGE  GUARIBA,  de  Marcgrav^.  C'est  Toi»»»/» ,  es-- 
pèce  de  singe  amécicain ,  du  genre  AiiOii^ATE.  V,  ce  mot. 

(DESBff.) 

I^INGË  HOC  HEUR*  C'est  la.  Gubnon  a  iNez  blai^g 
Bno£iaiN£i9T  ^  Cercmihecu»  mciàtuts.  (ofiRH*) 

SINGE  JAKANAPER.  On  a  donné  ce  nom  à  la  Guir 
fiK>«  (;àibilTKIfiM  «Ift  &11»GAII£  Sa19T- JaG^URS.  <D£Stf.> 


s  I  N  ^  a55 

$ING£  l4lOK^4«  Bfkew.  SalonM.deHtimboiatV^ïst  te 
pinche ,  qui  appartient  au  genre  de»  Om$7m$.  (desU*) 

$lNtir£  A  LONG  1HE%  C'esH  le  nasiguf,  c|e  Daubenton, 
eipèce  4^  GçEiH)]^  4^  la  C^Wnchine ,  dont  ]VL  Geoffroy  a 
fait  un  genre  particulier  sous  le  nom  de  Ma^iquk.  V.  Gvv- 

SINGE  DU  MEXIQUE  (^ïtit),  de  Bnsson.  C'«|t 
MO  petit  ridge  à|  genre  de$  OuimTis  et  de  Tespèce  nommée 

PiSICHt.  (PE3M0 

SINGE  DE  MOCO.  C'est  une  espèce  de  Babouin  {F. 
ce  m^)  f  Simm  hamadrym^  Linn.  Il  parott  qqe  la  guenon  à  mu- 
MOU  allongé^  de  BufibO|  est  de  la  même  espèce,  (viesy*) 

SINGE  MONKIE  ,  Simia  m^HA,  de  Linnaus.  Fœtus  de 
skige  décrit  et  iguré  par  Sébt  9  et  qu'on  peut  tout  au  plus 
raraorter  ae  genre  des  sapajms^  sans  en  déterminée  V«sp4<;e» 
V,  Sâjov  bionkië.  (hesm.) 

SINGE  MUSQUÉ.  C'est  le  Sapajou  saï.  (besm.) 

SINGE  NËGRE.  On  t  donné  ce  nom  k  demi  espaces 
de  singes ,  Tun  ds  genre  Sapa JQU ,  €ebus  nigef  \  et  Tautre  & 
genre  Gu£NOl9 ,  ceTcoj^iêkicv»  maints,  (lii^M.) 

SINGE  NOIR,  de  LievaUlattt  9  9si  la  simia  ffêf^ana  de 
Linnams ,  le  Babouuï  Hcaa  d'Afrique,  (yiaiy.) 

SINGE  DE  NUIT  ,  4e  ^  Guyane.  On  désigne  ainsi  les 
iinge&  d'Amérique  à  q9eiie  llche  el  floconneuse  9  ou  Sa«U9. 
V.  ce  mot.  (desmO 

SINGE  DE  NUIT.  M.  de  Humboldt  a  lait  comoitre 
soua  ce  nom  on  quadrumane  aingpilier ,  auquel  il  asai^^  k 
nom  générique  d'AoTE.  V,  ce  mot.  (desm.) 

SINGE  Palatine,  roi^way  ou  Ex<mjima.  3)oge 

d'Afrique  ,  qui  appartient  au  genre  des  Gvi3Noi<«.  K.  ce  m(|t* 

SINGE  DU  PARA.  C'est  le  l^lioo  («Wa  m^^aia  de  Un- 
aaeus),  folie  e^èee  d'OuiSTiTi  rapportée  par  la  Condamine- 
Son  poil  eet  d'un  bean  blond  argenté  9  et  toutes  s<s  parties 
nuet  sont  d'un  ronge  vif  de   reraiiliûm.  Voye^   Oui3XtTi. 

SINGE  PLEUREUR.  C'est  le  Sut  et  le  *?>  à  go^ 
hlaache  ^  siages  du  genre  4es  Sapajous  proprement  dits*  On 
leur  donne  aussi  le  nom  de  singes  musqués*  (PSSBC.) 

SINGE  POURPRE  ou  GUENON  A  FACE  POUR- 
PRÉE, de  BuffoQ  9  est  décrit  par  Pennani  dana  son  Hi^lory 
^QïÊéuinwêdi,  tom.  î  9  pag*  iH4t  figaré  pi.  ;iK«  G'est9  ^lo<i 
M.  Geoflroy,  le  mime  unnui  que  sa  GvimN  bailuqu^. 
M.  Virey  pense  que  ce  n'est  qu'une  Tariété  dn  Maj6A<^S 

OUANDARO^.  (BBSBf.^ 

&INGËAQUSU£X>£  COCKQK.Q«<iMt44t44wo# 


^i5^  '    S  1  N 

âa  MacÀQUC  MÀlifcm  9  Simia  nemestrinij  aussi  désigné  par 
celui  de  patas  à  ^ueue  courte,  (desm.) 

SINGE  A  QUEUE  DE  RENARD.  Cette  dénomina- 
tion a  été  appliquée  aux  singes  d'Amérique^  du  genre  Saki. 
V.  ce  mot.  (desm.) 

SINGE  RENARD  (  Sem/Quipa  ).  Gesner  a  désigné  ainsi 
les  Sarigues  ou  Didelpa^.  (desm.) 

SINGE  ROUGE ,  Mo"o  Colorado.  A^arlhacène  c'est 
TAlouate  proprement  dit  (hurieur  alouaie),  de  M.  &eoffroy. 

(desm.) 

SINGE  SIFFLEUR.  Les  singes ,  du  genre  des  Sapajous 
proprement  dits ,  ont  été  ainsi  appelés  à  cause  de  leur  voix 
qui  ressemble  k  un  sifflement,  (besm.) 

SINGE  SYRICHTA.  Espèce  ou  variété  de  gitenan  ou  de 
sapajou  mahdécrite  et  mal  connue,  qu'on  trouve  figurée  dans 
Petiver ,  Gozophfylacion ,  pag.  a  i ,  tab.  1 3  ,  fig.  1 1  ^  simia 
syiicfita  dé  Linnâeus.  F.  Sajou  de  Petiver.  (desm.) 

SINGE  TETE  DE  MORT ,  Simia  worta^  de  Linnseus. 
Espèce  mal  figurée  et  mal  décrite  dans  les  auteurs  ;  c'est ,  à 
ce  qu'il  paroît ,  une  variété  du  sapajou  brun  ou  du  sapajJU 
nègre  (jsimia  apeUa  de  Lionseus)  9  dont  Séba  donne  une  mau- 
vaise figure.  Au  reste ,  cet  animal  appartient  au  nouveau 
continent.  Gm'elin  pense  que  ce  n>st  qu'une  variété  du  Sa- 
GOi)t  SaïMiri  (  iS/miâ^cûir^a,  Linn.  )  V,  Sajou  a  t&te  de 

MORT.   (VÏREY.)  *  . 

SINGE  VARIÉ  ou  SINGE  VIEILLARD.  C'est  la 
GuEiïON  MONE  (  V.  ce  mot.  ) ,  le  xn-^ùi  d'Aristote ,  et  le 
kypos  des  Arabes. 

Cette  goenoti  s'apprivoise  bientôt ,  et  même  est  capable 
d' attachement.  On  lui  enseigne  beaucoup  de  choses,  car  elle 
est  fort  obéissante.  Elle  aime  les  fruits,  la  chair,  les  insec- 
tes ,  et  ne  rejette  pas  les  légumes.  On  l'enseigne  en  Portugal, 
ainsi  que  le  magot ,  à  chercher  les  poux  à  la  tête  ,  et  aussitôt 
qu'elle  en  aperçoit,  elle  les  croqne  d'un  coup  de  dent. 
Comme  les  poux  sont  fréquens  en  Portugal ,  on  va  chez  un 
perruquier  qui  met  son  singe  après  votre  tête  ,  moyennant 
quelque  monnoie.  (virey.) 

SINGE  VERT.  C'est  la  Guenon  callitriche  {simia 
sabψ ,  Linn.  ).  (desm.) 

SINGE  VIEILLARD.  C'est  la  Guewonmôisie  au  p«lage 
varié  (  nmiam'ona ,  de  Linnseus  )  ;.  elle  appartient  à  l'ancieà 
monde.  Un  autre  singe  vieillard^  est  le  ZooYimio  {simia  peter  de 
Linnseus)  ,  qui  ne  diffère  vrabemblablement  pas  du  Maca- 

■QUE  ou  ANDEROU.^  (  desm.) 

SINGE  VOLTIGEUR.  Ce  nom  est  celui  que  les  voya- 
geurs donnent  aux  singes  du  genre  Atèjle.^  parce  qu'ils -sa- 


s  .1  N  «57 

r€»k  ù  hieu  s^aUaeber  tus  branehAf ,  m  «a]F«>^  de  Iwr 
fueue ,  qo'Us  se  Uiasent  amî  Bo^pendre  la^ftte  en  ba$ ,  à  U 
manière  àdi  batelewrs  «I  dan^eiire  4e  çor/de.  r<9r.  ATii«^. 

SINGE  DE  WVRNB  00  Ponoo  m  Bobjiéq.  tira»4 
animal  de  la  famille  ides  singes,  et  cj^ui,  si  Ton  en  juge  par 
son  squelette  et  par  le  peu  c^n'on  sait  sur  ses  mœurs ,  doit 
être  robuste  et  féroce. 

QodqntB  rMseigaemeofl^  nowreUeiMnt  i^eiieiUiSf  sem- 
^e«t  indmre  ^ite  cet  aninal  n'est  WUe^  que  rorang-ootafig 
adulte.  V.  Poneo.  (n«¥.) 

SLNGES,  Simim,  qui  vient  de  $mmlérê^  imiter.  La  phisim* 

r sortante  et  la  plus  diftcile  de  lentes  les  éAude»  %  eat  coUe  d(e 
lyomm^physifpe  el  moral  ;  par  le  corps,  il  n'est  que  Tégal 
deiabéte;  par  reeprît,  il  s'élève  ««premier  rang  dans  la  9^ 
tiare»  et  participe  en  quelque  sorte  de  la  dtvinit4*  C'eai  moins 
encore  ce  mélange  inconoerable  d^ioAetiigeAce  et  d'anknaUlé 
qui  nous  confond ,  qne  nos  raqpports  {Aysî^uea  el  mor^nx  ^y^ 
ks  bétes  qai  nons  resaemblciit.  Quel  sera  lie  point  où  ce^sf 
Tame  el  oè  commence  l'empire  de  la  matière  P  Oà  finit 
l'homme arrec  le  corps  dn  sAtge,  elle  m^avec  rhum.ainté f 
car  on  mt  pent  nier  qu'il  ne  se  rencontre  *des  relations  in* 
tîmes  entre  ces  deux  ondres  d'teres«  Il  ne  s'agît  plus  de  d4ei«- 
der  si  le  ^n^  cet  nne  btte  bruèe  s  depuis  leng-tempa  pn  en  e#l 
généralement  convenu,  maisil  est  important  de  iGoUnuttre  ce 
qui  lui  reste  d'analogne  à  Tbomme  t  car  je  iie  pense  pas 
qu'on  doive  bjonier  DOS  facnltés  i  la  simple  conformation  du 
corps. 

j 'avoue  qpoe,  suspendu  entre  l'orgueil  bumain,  4pii  s'in* 
di^ae  d'être  comparé  à  ia  brute ,  et  eette  dbjecAe  philosopbie 
qui  nous  ravale  au  même  nMreau ,  il  eat  'également  difi&cilf 
de  prononcer  pour  et  contre ,  parce  qu'étant  pige»  et  partie 
lon  notre  propre  eanse ,  nous  ne  >poilv^ons>paa  «ow  déàire  de 
toutes  nos  préventions ,  et  que  nos  ya^vpi^^m  90  rapportant 
toujours  à  nous  mimes ,  on^'en  défiant  toujours ,  la  balance 
Mncbe  sans  cesse  de  <l'un^9i«  de  Twilre  eÂté.  Pour  bienéta^ 
blir  nos  rapports  ^  il  iaudroit  être  ao-dessusde  nous-^màmeit 
4e  sorte  que  Oîeu  seul  en  es|  c^fiable* 

Qu'est-ce,  en  effet,  que  le  »e^  Un  bomme  animal*  ou  un 
noimal  Jmmme  P  Sonsmes-nons  bumiUés  ou  JbiM  enoreaeillia 
de  noire  condition  'On  sarpréseuheef  £eroitnU,  en  L'^y^noo 
du  |[eare  bumain ,  le  preMer  desammaux  ?  JUa  matière  or^ 
gnnisée  peui^Ue  sentir  et  ^neer  par  elle-mâme ,  ou  piai*  un 
don  de  la  Divinité  ?  Toililesprinctnales  penaées^^ue^suggi^'e 
eeaujet,  ai  légèrement  décidé  paria  plnpiurt  iées  bomn»es, 
d'opvès  leurs  opinions  et  leur  lausse  science ,  comme  a'ils 

XXXI.  17 


a58  S  I  N 

étoient  compéfens  dans  une  matière  qu!  tient  si  profondé- 
ment à  eux-mêmes.  S'ils  se  donnent  raison  ^  bien  ententlu  que 
le  singe  a  droit  d'en  faire  autaot  de  son  côté.  Pour  garder  une 
exacte  justice ,  il  faut  donc  nous  abstenir  ici  de  prononcer,  et 
considérer  seulement  les  singes  en  eux  mêmes. 

§  1,  De  la  nature  des  singes  comparés  à  P homme  et  aux  autres 
mammifères. 

Je  7ois ,  ati  premier  aspect ,  an  corps  k  très-peu -près  sem- 
biabie  à  celui  de  Thomme  ,  et  comme  celui-^ci  est,  à  son  avis^ 
le  premier  des  animaux,  il  accorde  la  seconde  place  au  singe. 
Les  peuples  sauvages,  justes  ou  injustes ,  les  placent  aa 
même  rang  ,  selon  le  rapport  unanime  des  voyageurs. 

Il  y  a  chez  les  hommes  deux  directions  vitales  ,1a  première 
qui  tient  aux  affections  animales,  et 4a  seconde  qui  est  le  ré- 
V  sultat  de  la  pensée  ;  celle-ci  est  plus  étendue  et  plus  puis- 
sante k  mesure  que  Tîmlividu  est  pour  ainsi  dire  moins  ani- 
mal. Or,  plus  le  principe  de  Tanimalité  est  actif,  plus  il 
l'emportera  sur  Tesprit  :  en  effet  ^  à  mesure  que  les  appétits 
et  les  passions  deviennent  plusvifs  «  le  principe  intellectuel  se 
détériore.  Cette  vérité  se  remarque  d^ns  la  contemplation 
des  diverses  races  humaines.  En  général  ,  l'Européen  est  le 
plus  intelligent  et  le  plus  policé  de  toutes  les  nations  de  la 
terre.  Ëifstiite  vient  l'Asiatique  de  race^- mongole ,  comme 
le  Chinois  et  le  Japonais,  etc.  Ceux-ci  sont  suivis  par  les  peu- 
plades malaies,  les  hordes  kalmoukeset  américaines;  enfin  on 
descend  au  Lapon  ,  au  Nègre,  au  Hottentot ,  et  même  au 
Crétin  {Voyez  Rich.  Clayton  ,  Memuirs  of  ihe  litterary  and 
pfuiosi  sac.  ef  Manckest: ,  t.  3;  p.  262.  Cet  auteur  assure  que 
les  Crétins  du  Valais  ont  la, figure  d'un  orang-outang^  et  sont 
lascifs  comme  des  singes),piiis  au  Nègre  €hoè\  qui,selon  Bryan 
Edwards  ,  a  te  museau  exactement  semblable  au  babouin. 
On  passe  donc  insensiblement  de  l'homme  au  singe  par  des 
nuances' graduées.  Qu'on  ne  m'objecte  point  leur  diffé- 
rence morale  et  intellectuelle ,  car  quelle  distance  si  grande 
trouvez-vous  entre  1 -intelligence  du  HoUenloI  boschmann 
ou  sauQage^  avec  celle  de  î orang-outang  ?  Certainement 
il  y  a  plus  de  différence  entre  un  Descartes ,  un  Homère 
et  le  stupide  Hottetitot ,.  qu'entre  Vorangoutang  et  ce  der- 
nier. Considérez  surtout  que  les  appétits  véhémens  ,  les 
passions  brutales  acquièrent  de  nouvelles  forces  dans  tous 
ces  êtres ,  à  mesure  que  leur  intelligence  s'éteint.  Qu'y  a-t-il 
de  plus  impérieux  chez  les  nègres,  que  les  pei  chans  tels 
que  Tamour,  la  haine  ,  la  vengeance ,  la  joie,  la  crainte,  la 
jalousie,  en'fin  toutes. les  passions  dû  coeur  humain?  Elles 
sont   proportionnées  à  ta  faiblesse  de  l'esprit  ;  tandis  que 


SI  N  25  j 

la  prudence  ^  la  magnanimité  ,  la  sagesse  augmentent  chez 
les  hommes ,  à  mesure  qu'il  sont  plus  parfaits  et  plu3  hé- 
roïques. Ainsi  la  femme  est  déjà  plus  faible  dVsprit  que 
r.homme,mais  elle  est  surpassée  en  affections  corporelles  par** 
les  r^ces  inférieures  de  Tespèce  humaine  ,  en  proportion  de 
la  dégradation  de  leur  intelligence  ,  et  à  mesure  qu  elles 
s'approclient  de  la  famille  des  singes.  Voyez  HQMM£.,|^t 
Nègre. 

Le  singe  n'est  donc,  pour  ainsi  dire  ,  que  riiomme   corr% 

Ïiorel,  car  si  Ton  retranche  progrcsslveiuenl  r'mLellîgeuce  à 
'homme  ,  on  le  fera  descendre  par  degrés  au  Kalmouk  ^ 
au  Nègre  ,  au  Hottenlot ,  puî^  à  furan^^  outang^  C'est  ce 
qu'a  fait  la  nature;  car  on  obs(.'[Te  aussi  unt  â'\m\nui\ou^ 
graduée  de  la  masse  du  cerveau  ,  depuis  i'huojuie  ju^iitrait 
dernier  des  singes.  Supposez  une  lêtt?  dliomme  luolLvcoujirie 
de  la  pâte  ,  si  j'en  retire  de  la  cervelle  et  que  je  camprïme  ie 
front,  la  face  paroîtra  avancée  en  tiiuscMu  comm^v  dau^  le 
nègre;  si  i'ôte  encore  de  la  cervelle  ci  fjtje  fî^plàussu  da- 
vantage la  tête  ,  je  formerai  une  fi^yre  de  singe,  parce  que 
plus  le  cerveau  diminue  ,  plus  la  face  se  développe  ut  s'é^ 
tend.  _    ,.  ^  .  ^  .     ^^  ^  ^     .•-.,?   .j 

C'est,  en  effet ,  ce  qu'on- ^  remarqué  chez  cç'lle  femme^ 
boschimane,  connue  à  Paris  sous  le  nom  de  Vénus  lÎQtienlfitgi 
Son  crâne  offre  un  museau  plus  saillant  encoire  qu'aux  niègF^s^ 
et  des  os  du  nez  très-plats;  à  ce  dernier  égard  surtout,  ki^ 
M.  Cuvier  qui  l'a  disséquée  ,  je  n'ai  jamais  vu;  de  tête  hu-. 
maine   plus  semhlahle  aux  singes  que  l^sienn^/  Je  trguve 
aussi  que  le  trou  occipital  est  proportionnellement  plus  a  m -^; 
pie  que  dans  les  autres  têtes  humaines  ;    d'après  la.  règle 
connue  de  M.  Sœmmerring,  ce  sèroit  encore  là  un  signe 
d'infériorité  Mém  .du Mus.  dhisl  nat ,  tom.  3i ,  p.  27 1. 
.    Le  singe  représente  ainsi  le  matériel  de  Vhomme  ;  et'  s^it 
imite  tous  nos  gestes  ,  s'il  semhié   copier  toutes  nos  actions 
corporelles,  c'est  qu'il  est  conformé  de  la  même  manière  que 
nous.*  L'on  conçoit  en  effet  qu'une  machine  qui  seroît  pou  - 
vue  de  mêmes  muscle^  et  de  niêmes  os  que  l'homme,  ne  pour- 
roit  ^as  exécuter  de  mouvemens  différens  des  nôtres  ;  il  est 
donc  naturel  que  les  singes ,  dont  la  struciiire  ressemble  si 
fort  à  la  nôtre  ,  fassent  tous  les  mouvemens  dont  nous  sommes 
susceptibles  ;  et  ceci  n'est  pas  toujours  produit  par  le  désif  de 
contrefaire  nos  gestes  ,    de  singer  nos  manières  et  de  les; 
tourner  en  ridicule  ;  mais  il  est  si  naturel  à  ces  animaux  d'a- 
gir de  cette  sorte  «  qu'ils  se  conduisent  semblabiement  sans 
nous  voir  et  sans  chercher  k  nous  imiter.  Si  leurs  postures  et 
leurs  gambades  nous  paroissent  grotesques  et  ridicules  ,  ce 
n'est  point  qu'ils  aient  l'intention  de  nous  divertir*,  ils  font^ 


a6o  S  I  N 

très  è^rienâetnent  les  grimaces  les  plus  risibtes ,  parce  que 
telle  est  leur  nature.  Entre  eux  ils  ne  se  roient  pas  du  même 
joèil  qde  nous ,  et  ce  qui  nous  apprête  si  fort  à  rire  ,  est  pour 
eux  une  chose  tome  simple,  à  laquelle  ils  n'attachent  aucune 
iâée  de  comique.  Ce  qui  fait  que  ces  animaux  nous  paroissent 
si  réjouissant  pa^  leurs  manières, et  si  moqueurs  dans  leurs  ha- 
bitudes, c'est  ^Hls ne  contrefont  que  le  matériel  de  Thômme, 
sans  représenter  sa  raison  et  son  esprit  ;  ce  sont  pour  nous  des 
espèces  de  fous ,  de  bouffons  tels  qu'en  nourrissoient  jadis  les 
roiis  et  les  princes  pour  se  dirertir.  Il  entre,  dans  lé  rire  que 
ces  êtres  nous  inspirent,  un  sentiment  d'orgueil  qui  nous  ré- 
vèle notre  supériorité  à  Tégard  des  animaux,  parce  que  nous 
yoy6n)s  tous  leurs  eObris  se  borner  seulement  à  Timitation 
l^hysiqué  ih  nos  gestes. 

'  Là  facilité  dé  contrefaire,  que  les  singes  possèdent  au  su^ 
prêine  degré  ,  décèle  dans  tous  ces  êtres  autant  la  foiblesse  du 
caractète  que  le  défaut  de  la  raison.  Ne  voyons-nous  pas  que 
"ces hommes  st  prompts  à  saisir  les  ridicules  de  leurs  semblables, 
SI  afd'eils  à  suivre  la  mode,  si  habiles  à  se  prêter  aux  manières 
du  prince-,  ié  la  c^onr ,  tin  des  hames  sociétés ,  sont  aussi  les 
courtisans  les  plu^  serviles  et  les  camélons  les  plus  rampans  ? 
Plus  occupés  ciu  soin  de  s^intréduire  dans  les  bonnes  grâces 
de  leurs  màhï^es,  que  de  suivre  la  raison  et  le  cbemin  delà 
droiture  ,  tear  bassesse  vient  de  leur  petitesse  d'esprit,  et  la 
àkèïAt  càus^  produit  les  mêmfCs  effets  dans  les  singes.  Au  con- 
traire, rboVn'file  libre  qui  sait  se  cnbnottré  ètVestimer,  dé- 
daigné ce^  lâches  ih'o^ekis;  aussi  à'est-il  pt^int  imitateàr; 
il  Sent  trép  sà  SU(lérioriié  bour  s^abalsserà  èette  pratr^ne  ;  il 
est  pluà  fait  pout  donner  le  toto  que  pont  le  feàtv^ir.  Cette 
<fOttrtoi!^ie  basse  et  mensongère  dont  on  se  paie  dà)^s  ta  société, 
est  le  tafent  pfartîcnlier  de  ceux  qài  manque^  de  mt^yens 
plus  nobles  pour'  réussir  dans  le  moîlde  ;  c'est  cetài  des  Bat- 
teurs et  des  coUrtîsaùs  ; 

Peuple  caméléon  ,  peuple  9Îfi|(e  du  maître  . 

Il  arrive  ,  par  ta  mèrne  raison ,  que  lé^  facettés  spirhaëHes 
étant  ^lus  faibles  que  les  qùàtîtës  corjpofelles  chez  tous  les 
hommes  de  ce  caractère ,  ils  sont  plus  portés  à  la  vie  sen- 
suelle qu'à  la  vie  morale  ,  et  l'on  a  des  j^réuve^,  matlhemrea- 
sementtropmultipliée^,*  des  maux  que  la  corruption  des  c6ur- 
tisans  introduit  dans  le  corps  sociaL  Le  singe ,  à  plu:s  fot^è 
raison ,  étant  une  bête  brute  ,  a  dés  affections  cOi'poretles 
encore  plus  véhémentes  que  l'homme. Sa  gôiït^mandise  eâitex-- 
trente  ;  sa  lasciveté  surpasse  tout  ce  ^uè  la  licence  dés  mœurs 
la  plus  effrénée  peut  produire.  ï)^aîUéurs^  la  conformation 
de  se$  oi*ganes  sexuels  est  sèmVial>te  à  ceue  de  Tèspèce  ha-^ 


s  î  N  ^ 

maine  ;  il  s'accouple  de  la  xattofi  manière  et  i  teute  époq^ue, 
coipine  elle,  parce  qu'il  trouve  ,  dans  les  pays  qu'il  habite  ^ 
une  nourriture  assez  abondante  en  toutes  les  maisons.  Ce 
besoin  d'anaour,  si  impérieux  dans  les  singes  ,  es\  s^ns  doute 
la  principale  cause  de  leur  vie  demi-sociale^parc^  qijeljes  se%ii% 
se  tenant  toujours  rapprochés ,  il  se  forme  parmi  ei^x  i|ne  sorte 
.  de  famille  ;  cependant  comme  les  singes  ne  soQtp^s  purenient 
inonogames  ,  et  que  leurs  deux  sexes  se  mêlent  soqvent  eptre 
eux  indifG^emment ,  selon  les  circonstances  ;  il  s'ensuit  que 
ces  liaisons  si  ipultipliées  établissent  qne  société ,  quoiqu'im- 

Ïarfaîtey  entre  les  divers  individus  ,  en  introduisant  de  nom- 
réuses  parenté^s.  Mais  cette  sociabi)it(é  des  singes  n'a  ppiuir 
base  qu'une  affection  puren^efit  pliysique  ,  tandis  qu'elle  est 
fondée,  chez  Tbomipie)  &^r  4^s  sentimens  plus  nobles  d'a- 
mitié ^  d'attacbem^pt ,  de  çopvenances  mutuelles ,  sur  des 
rapports  de  penséef  et  des  besoins  réciproques  qu^e  n'a  point 
le  singe.  £n  Ofitr^  ,  la  parole  articulée  ,  l'établissement  de  la 
propriété,  sont  d^  causas  de  société  bien  plus  intimes  dans 
xiotre  espace  quie  d^ns  celle  dé^  songes  et  de  quelque  autre 
espèce  que  ce  soit. 

A  la  vérité ,  )' effet  de  U  civilisation  e$^  d'augmenter  le& 
relations  d'amovr  et  de  hienyeillapce,  non-seulement  entre 
les  sexes,  mais  encore  entre  toiis  les  individus.  On  sait  que 
le  sauvage  aime  peu  sa  femme  ,  est  di^r  pour  ses  Stemblabies; 
mais  à  mesure  que  l'hpipme  se  civilise  ,  il  devient  plus  sen- 
sible ,  plus  simîmt  ;  ses  relations  seicuejles  se  multiplient,  et 
plus  ses  mœurs  se  po(icent ,  plus  elles  tendent  à  se  corrompre. 
Mais  parce  que  squ^^  goïqinnfiê  pas  des  êtres  purement  ma- 
lériels,  l'esprit  s^  développe  et  s'éclaire  progressive çient;  les 
aâiectipns  i|>oraies  ^'éte^eiit  en  même  proportion  que  le 
corps  acqaierjt  ph^sde  sieosibilité.  Çï^ez  la  brute,  au  con- 
traire i  la  partie  matérielle  étant  toi^urs  prépondérante , 
Tétat  social  n'influe  guèr^  qu^  p\ir  son  physiqjgie.  Nos  ani* 
maux  domestiques,  participant  epqixelqiie  sorte  de  la  société 
humaio^  f  deviepnept  a^^i  pl^s  «irdens  en  amour  que  les 
mêmes  espèces  sauvages;  leurs  organes  sexuels  sjont  bien  plus 
ii}éveio^és ,  biefi  pljiis  acU£s  ;  Ija  vache  ,  la  chèvre,  ^yant  des 
pis  plus  grx>s,  peuvent  fournir  4ti  l^it  en  tout  temps  ,  et  la 
poule  donne  4es  q^s presqv'eA to^te  saison;  cejt  effet  ne 
vient  Pffts  seulement  de  r|J>ondfknçe  de  la  nourriture  ,  mais 
principalement  du  rapprochement  continnel  des  sexes ,  qui 
goiUcijte  sans  cesse  Tardenr  amoi^*ej«se  de  ces  animaux ,  et 
les  maintient  ainsi  dans  l'état  d^  société  ou  de  famille.  Plus 
cette  société  est  intin^e  entre  les^tres,  plus  les  affections 
corporelles  d'amo«r  ^e  Cçrtifient  ;  âe4à  viçnt  qu  étant  ex- 
trême chez  plusieurs  natioius^  il  est  force  q^e  leur^  mœurs 


^62  s  I  N 

se  dépravent  et  que  les  relations  physiques  remportent  bien>=- 
tôt  sur  les  senlimens  moraux  ,  surtout  dans  les  climats  où 
Tardeur  du  ciel  accroît  l'impétuosité  naturelle  des  penchans 
de  Fâme.  Telle  est  encore  la  raison  qui  fait  que  les  singes  , 
dont  le  tempérament  est  lubrique  ,  ont  des  passions  d'au- 
tant plus  ardentes  ^  que  la  chaleur  de  leur  climat  et  le  rap- 
prochement continuel  des  sexes  les  entraînent  sans  cesse  à  la 
jouissance. 

Parmi  les  causes  de  la  lubricité  que  nous  avons  exposées 
ailleurs  (  Article  HhERliSKiiE  du  dictionnaire  des  sciences  médi-' 
raies  )  ;  il  en  est  de  particulières  à  Thomme  et  aux  singes  > 
qui  leur  attribuent  une  grande  ardeur  génitale  ;  c'est  leur 
station  plus  ou  moins  droite.  En  effet ,  alors  le  sang  s'écoule 
naturellement  avec  plus  d'abondance  vers  les  organes  sexuels 
et  à  la  cavité  du  bassin  ;  de-là  résulte  cette  disposition  mens- 
truelle quVprouvent  la  femme  et  les  femelles  des  grands 
singes ,  ainsi  que  le  gonflement  des  veines  hémorrhoïdales 
chez  rhomnie,  la  rougeur  et  ce  renflei|ient  singulier  des 
fesses  nues  des  mandrills  et  des  papions,  surtout  lorsqu'ils 
sont  en  chaleur. 

En  outre  9  Thomme  ,  les  grands  singes  (  orangs ,  pongos^ 
babouins  ,  et  même  les  magots  ),  ou  sont  privés  de  queue  ^ 
ou  du  moins  n'en  ont  qu'une  courte  ,  et  Tabsence  de  cet  ap- 
pendice cOincide  avec  une  plus  grande  lubricité;  car  de 
même  les  lièvres,  lapins,  boucs,  etc.,  sont  plus  portés  aa 
coït  que  les  animaux  à  longues  queues.  Il  semble  que  les  or- 
ganes sexuels  gagnent  alors  en  énergie,  héritent  de  la  nourri- 
ture que  recevoit  l'appendice  coccygien  ;  c'est  ainsi  que  les 
hommes  boiteux  et  ceux  auxquels  une  jambe  a  été  amputée , 
passent  pour  être  plus  ardens  au  coït.  Les  singes  ont ,  d'ail* 
feurs ,  les  jambes  plus  faibles  que  les  bras  ;  enfin  leur  verge 
libre  et  pendante  ,  éprouve  de  fréquentes  érections ,  et  an- 
nonce une  puissance  génitale  remarquée  depuis  long  temps, 
puisque  les  anciens  représentoient  leurs  satyres  9  leurs  faunes 
et  d'autres  divinités  champêtres  ,  arrecto  pêne ,  comme  le  fer- 
tile Dieu  des  jardins. 

Et  cette  ardeur  du  sang,  qui  donne  aux  singes  des  affections 
si  violentes ,  qu'ils  sont  toujours  dominés  par  leurs  pen-* 
chans  et  ne  peuvent  jamais  demeurer  tranquilles  ;  est  sans 
doute  occasionnée  par  l'activité  de  leurs  sens.  A  beaucoup  ' 
d'égards  ,  les  manières  des  singes  sont  plutôt  celles  des  fous 
que  celles  d'animaux  de  sang  froid  ;  ils  ont  à-peu-près  les 
liâbiludes  des  maniaques  ;  ils  semblent  plus  écervelés  que 
capables  de  réflexion  ;  tout  les  frappe  vivement ,  et  ils  pa- 
rc issent  vivre  plus  dans  leurs  sens  que  dans  leur  cervelle.  En 
effet ,  les  hommes  qui  joignent  à  des  facultés  intellectuelles 


s  T  N  a6$ 

fort  bornéesiine  grande  vivacité  des  sens ,  sont  exposés  h  tom- 
ber dans  la  folie  ,  parce  que  le  cerveau  n^ayant  pas  reçu  une 
capacité  proportionnée  à  celle  des  sens,  ceux-^:i  le  frappent 
avec  trop  de  violence ,  et  lui  laissent  àes  impressions  exag^é- 
rées  des  choses.  Un  cerveau  en  démence  rfsseihbhe  à  un  œfl 
ébloui  qui  porte  sur  tous  les  objets  Tirnage  de  iavive  lumière 
qui  la  frappé;  eu  effet ,  les'  maniaques  ont  la  cerveHe  comme 
éblouie  par  oue  forte  impression  qui  se  mêle  à  tout  ce  qui  les 
occupe ,  qui  les  suit  en  tous  lieux  ,  et  leur  fait  faire  les 
actions  les  plus  extravagantes.  La  folie  vient  donc  le  plus  sou*- 
vent  delà  trop  grande  vivacité  des  sens,  relativement  à  la  ca- 
pacité du  cerveau  ;  aussi  nous  ^e  voyons  jamais  de  ma- 
niaques avant  Tâge  de  puberté ,  car  c'est  surtout  à  cette 
époque  que  les  seiis  acquièrent  un  développementetune  acti- 
vité extraordinaires,  à  cause  de  riofluence  des  organes  sexuels, 
dont  le  propre  est  d'augmenter  la  vigueur  et. les  fonctions 
de  la  vie  sensitive  {Voyez  aia  mot  Homme,  le  lieu  où  Tén 
traite  de  la  puberté  ).  Aussi  les  eunuques  ne  deviennent  ja- 
ionais  fous,  et  1  on  guérit  quelquefois  les  maniaques  en  opé- 
rant la  castration  sur  eux. 

C'est  donc  à  Tardeur  lubrique  des  singes  qu'on  doit  prin- 
cipalement attribuer  leurs  manières  brusques  ,  leur  carac- 
tère extravagant  et  incorrigible.  'Cette  chaleur  du  sang 
émane  surtout  de  leur  tempérament  y  qui  est  bilioso-nerveilx, 
tempérament  dont  Ténergie  et  la  pétulance  sont  dues  à  la  ten- 
sion et  il  la  sécheresse  extrême  de  la  fibre.  En  effet ,  les  hom- 
mes doués  d'une  semblable  complexion  sont  naturellement 
colériques  et  libidineux;  ils  sont  maigres  et  fort  velus,  commie 
les  singes,  sur  tout  le  corps  et  la  face.  Tous  leurs  mouvemens 
sont  pns.es  ;  leur  activité  est  infatigable  ,  quoiqu'elle  cbange 
souvent  d'objet;  car,  plus  un  sentiment  a  de  violence ,  moins 
il  a  de  durée  »  parce  qu'il  s'épuise  plus  rapidement.  Cette 
constitution  corporelle  étant  toujours  tendue  ,  et  ayant  une 
grande  sensibilité  ,  doit  être  plus  portée  que  toute  autre  à  la 
passion  de  l'amour  ,  et  s'y  livrer  avec  plus  d'impétuosité  9 
mais  comme  elle  s'use  aussi  davantage,  son  existence  s'abrège 
par  ses  propres  excès.  C'est  surtout  le  tact  qui ,  par  sa  délica- 
tesse et  la  vivacité  de  ses  impressions ,  anime  le  plus  le  sens 
de  l'amour  ;  et  nous  voyons  que  les  animaux  stupides  dont  le 
derme  est  si  coriace  ou  couvert  de  substances  insensibles  > 
sont  aussi  les  moins  amoureux.  Cette  différence  se  remarque 
surtout  parmi  les  hommes ,  car  ces  lourdes  machines  à  peau 
grossière  ne  sentent  pas;  ces  sauvages  dont  l'épiderme  tou- 
jours nu  ,  est  durci  aux  ânjures  àà  l'air ,  ne  connoissent 
presque  pas  l'amour;  au  contraire,  l'homme  civilisé,  chec 
lequel  l' usage  des  vètemens  et  une  vie  efféminée  contribuent 


ft6<  S  I  N 

à  la  dëitrarlesse  de  la  peaa  «c  à  1»  seKaArilhé  du  tovditfr  r  a 
le  setts  de  Tainoor  exquis  ,  et  aés  comnanicaUoDs  toa*  extrê- 
mement ràpîdei  entre  le»  sexei*  Un  simple  attimcliemeitt^ 
o«  même  te  seiri  Toisîaage ,  suffisent  pour  affecter  les  sena  et 
(aîre  natire  des  i^îrs.  Oo  sait  sortool  combien  le  toucher 
maUiel  des  lèirres  entre  deoi  persoosea  de  diiSérens  seaea  et 
dans  la  vigoenr  de  Vàge  ^  est  poissant  poor  éveiUer  le  senti* 
ment  de  Tamoar.  Les  singes  étant ,  de  tout  les  animanx  «  lee 
mieux  conformés  poar  Tosage  dn  toucher  ^  ayant  qnatre  maîna 
et  beaucoup  de  parties  dn  corps  tootes  nnes ,  c#mme  lea  ma- 
melles i  la  face  ^  les  parties  seanelles ,  les  fesses  ekea  la  plu- 
C,  il  n'est  pas  étonnant  qn^ls  soîest  eitrAmement  lasctft. 
i  ^  les  mâles  et  les  CemeUes  se  donnent-ils  des  baisers  fort 
tendres  ;  on  sait  qu'ils  ponssent  Tâmpod^ar  josqn'à  se  maa- 
tttrber ,  même  «n  pnbÛc  ^  tî  snrtont  à  la  tne  des  femmes. 
Cette  action ,  ai  honteose  et  si  détestable  ,  lenr  est  enseignée 
fwt  la  seule  nature,  comme  un  sopplémoM  nécessaire  pour 
modérer  lenr  ardeur  ;  et  les  animaux  que  la  conformation  de 
leurs  pieds  met  dana  l'impmssanee  de  se  lÎTrer  4  ce  vice  in- 
fâme ,  cherchent  quelquefois  par  divers  frottemens  ,  k  se 
débarrasser  d'une  humeur  loxuriame  >  dont  la  trop  grande 
abondance  leur  seroit  nuisible  ;  teia  aom  les  roussettes  ,  le 
«bien ,  le  cbat  ^  en  se  léchant  ;  tels  sont  même  le  bouc ,  le 
mulet ,  Pélépham  privé ,  etc.  Mais  le  singe  ne  se  sert  de  cette 
4iMâlité  qu'il  à  reçue  de  sa  structure  ^  que  pour  s'abandonner 
bmialemetttà  ses  sales  toluptés;  ce  hideux  Diogène  fiiit  même 

Krade  de  son  impudence ,  et  sa  tilenie  dégoètante  cause  de 
torreur.  *  Le  papion,dit  Boffon, est  insolemment  lubrique  et 
«  affecte  de  se  montrer  en  cet  état,  de  se  toucher ,  de  se  sa- 
«  tîsfairé  seul  aux  yeux  de  tont  le  m<mde  ;  et  cette  action  y. 
«  l'une  des  plus  honteuaes  de  l'bamanité ,  copiée  par  la 
«  main  du  babouin ,  rappelle  l'idée  du  vice ,  et  rend  abo- 
«  minable  l'aspect  de  cette  bite  ^  que  la  nature  parolt  avoir 
«  particulièrement  vouée  à  cette  espace  d'impudence ,  car 
i€  dans  tous  les  animaux  «•  et  même  dans  Thomme ,  elle  a 
«  voilé  ces  parties;  dans  le  babouin ,  au  contraire ,  elles  sont 
«  tout  à  fait  nues,  etid'aotant  plus  évidentes,  que  le  corps 
«  est  <x>uvert  de  longs  poils  ;  il  a  même  les  fesses  nues  et 
M  d'unrouge  couleur  de  sang,  les  bourses  pendantes ,  l'anus 
«  découvert ,  la  queue  toujours  levée  ;  il  aemUe  faire  parade 
<f  de  toutes  ces  nudités ,  préâeotant  son  derrière  plus  souvesit 
m  que  sa  tête  ,  surtout  dès  qu'il  aperçoit  des  femmes ,  pour 
«  lesquelles  il  déploie  une  telle  effroiMerie  ,  qu'elle  ne  peut' 
«  maître  que  du  désir  le  plus  immodéré  >.  <  àisi.  naL  éBs  sÙÊg. , 
totne  xxxY,  édit.  de  Sonn.,  p.  ^a5.  ) 

Tons  les  singea,  il  est  vrai^  tie  descendent  pas  ii  cet  excès 


s  I  N  a65 

ée  iurpitadc  «  tX  Itê  oraiigi-o«it«ngs  sont  les  plos  retenus  ; 
leurs  fetneliet  paroîssent  même  pudibondes,  quand  on.  les 
cxamiae;  mais  cette  passion  pour  les  femmes,  si  effrénée, 
qu'elle  porte  même  ees  races  effrontées  et  immondes  à  leur 
faire  violence  ,  tue  peut  provenir  que  d'une  grande  similitude 
^'espèces ,  puisque  les  divers  animaux  ne  sejoignent  par  des 
mélanges  adultères  qu'autant  qu'ils  sont  voisins  par  le  genre , 
et  qu'ils  appartiennent  en  quelque  sorte  à  la  même  famille 
naturelle.  En  effeti^  la  propagation  des  afiections  animales 
ne  peut  s'opérer  qu'entre  des  races  assez  analogues  entre 
elles-,  et  qui  sait  jusqu'à  quel  point  nous  nous  approchons , 

far  les  faôiltés  corporelles ,  de  la  nature  des  singes  ?  Com- 
ien  de  négresses  surprises  par  une  troupe  lubrique  de  satyres, 
dans  les  forêts  d'Afrique ,  ont  pu  engendrer  des  monstres  ? 
Combien  même  de  femelles  de  singes,messaline8  sauvages,se 
«ont  volontairement  prostituées  k  l'ardeur  des  Africains  ?  On 
ignore  tout  ce  qui  se  passe  en  amour  dans  ces  vieilles  forêts , 
oà  la  chaleur  du  climat,  la  vie  bnite  des  habitans,  la  solitude 
«t  les  délires  des  passions ,  sans  lois ,  sans  religion ,  sans 
mœurs  ,  peuvent  faire  tout  èser;  et  ces  êtres  dégradés,  ces 
monstres  mi^partie  4iommes  et  singes,  confinés  dans  quelque 
désert  ignoré ,  dérobés  a  la  société  humaine  par  la  honte*  ou 
bien  immolés  par  la  crainte  du  déshonneur ,  nous  demeure- 
ront long-temps  inconnus. 

De  la  cùhformaUon  naturelle  des  Singes ,  des  manières,  des 
habitudes  et  du  genre  de  vie  de  ces  Animaux. 

On  caractérise  les  singes  entre  tous  les  animaux  par  leur 
face  nue ,  leurs  épaules  larges  et  aplaties  comme  chez  Thomme 
(  car  ils  ont  des  clavicules  complètes) ,  par  deux  mamelles  sur 
lapoitrine,par  dtê  mains  conformées  à.  peu  près  comme  dans 
Thomme,  excepté  le  pouce  ,  qui  est  plus  petit  et  qui  ne  peut 
pas  se  mouvoir  indépendamment  àe9  autres  doigts  ,  par  des 
espèces  4e  maint  aux  pieds ,  ce  qui  les  fiait  nommer  quadru- 
manes ,  car  le  pouce  des  pieds  est  aussi  opposable  à  leurs 
doigts  que  celui  des  mains  ;  on  voit  le  même  nombre  de  dents 
«hez  les  singes  de  l'ancien  continent,  surtout,  qu'à  Thomme, 
mais  plus  Criées  ;  enfin ,  par  une  conformation  de  corps 
Irès-analogue  à  la  nÀtre ,  dans  nresque  tontes  ses  parties. 
Leur  pénis  reasemble  même  à  celui  de  l'homme ,  et  leur  ma- 
trice à  cdle  de  la  femme.  La  station  de  ces  animaux  n'est  ja- 
mais aussi  droite  que  la  n^tre ,  mais  elle  est  oblique  ou  dia- 
gonale ç  leurs  genoux  sont  toujours  à  demi  plies  lorsqu'ils 
veulent  ae  dresser.  Lorsqu'ils  marchent ,  ce  sont  les  mains 
qu'ils  posent  d'abord  à  terre  ;  puis  le  train  de  derrière  s'avance 
tout  d  une  pièce  comme  font  les  cuis-d«-iatte;  aussi  les  qua- 


a66  S  ï  N 

drunianes  ont  (>énéralement  les  bras  plas  longs  que  les  jam- 
bes; ce  qui  est  le  contraire  dans  l'espèce  humaine;  ils  sont,  en 
effet ,  essentiellement  formés  pour  grimper  sur  les  arbres  ,  et 
non  pour  se  tenir  debout,ainsi  que  Thomme,  car  ils  n'ont  pas, 
comme  lui,  la  tête  en  équilibre  sur  Tépine  du  dos ,  ni  les  os 
du  bassin  aussi  larges,  ni  les  cuisses  fermes  et  droites,  ni  les 
jambes  musculeuses ,  ni  les  talons  saillans.  Les  muscles  de  la 
cuisse  s'attachant  plus  bas  sur  la  jambe,  celle-ci  reste  toujours 
à  demi  Héchie;  ce  qui  leur  eslfavorable  pour  grimper. Les qua* 
diumanes  posent  obliquement  leur  plante  de  pied  à  terre,  et 
s'ils  se  dressoient  autant  que  nous  ,  ils  tomberoient  sur  leur 
dos.  Non-seulement  ceci  est  applicable  aux  plus  petits  singes, 
mais  même  aux  plus  voisins  de  notre  espèce,  tels  que  Torang- 
outang,  le  chimpanzée  et  les  gibbons. 

Tous  les  singes  ont  quatre  dents  incisives  à  chaque  mâ- 
choire ,  comme  Fhomme ,  deux  canines  un  peu  plus  longues  , 
surtout  chez  les*  espèces  farouches  des  pougos  et  babouins  ; 
des  molaires  comme  les  nôtres ,  à  couronne  L^rge  avec  des 
tubercules  mousses  ,  pour  broyer  le  parenchyme  des  fruits  et 
des  graines.  Ces  mâchelières  sont  en  même  nombre  aussi 
q'i'à  rhomme,  chez  tous  les  singes  de  Pancien  monde  ,  mais 
les  sapajous  et  autres  singes  d'Amérique  (excepté  les  ouistitis), 
ont  deux  mâchelières  de  plus  à  chaque  mâchoire  ,  c'est-à- 
dire  ,  trente-six  dents  ,  avec  un  cœcum  plus  allongé  que  celui 
de  Thom  ne  et  des  espèces  de  Taucien  continent. 

On  distinguera  les  singes  des  autres  Quadrumat^es  (  Voyez 
cet;arlicle),des  Makis,  indris,  loris,  gatago,  tarsiers,  etc.,  en  ce 
que  ceux-ci  montrent  souvent  six  dents  incisives  inférieures  , 
ou  ces  dents  iiftlinées  en  avant,  pointues,  écartées  ;  des  ca- 
nines et  des  molaires  à  tubercules  plus  aiguës  qu'aux  singes  ; 
enfin ,  leur  museau  est  allongé  comme  aux  renards ,  ce  qui 
ics  a  fait  appeler  singes  à  museau  de  renard;  ils  ont  souvent 
,  aussi  des  ongles  pointus  aux  doigts  indicateurs,  pour  percer 
les  insectes ,  et  les  extraire  des  fentes  d'arbres  ;  car  ces  ani- 
inaux  vivent  surtout  des  larves  d'insectes  ,  dont  les  véritables 
singes  sont  moins  friands  que  des  fruits. 

Toutes  les  espèces  de  quadrumanes  sont  omnivores  ^  et 
surtout  frugivores ,  parce  qu'elles  vivent  sur  les  arbres  des 
climats  chauds  des  tropiques  ,  oà  croissent  beaucoup  de  fruits. 
Les  singes  les  cueillent  et  les  portent  à  leur  bouche  avec  leurs 
mains,  à  la  manière  des  hommes.  Us  savent  fort  bien  arra- 
cher aussi  les  racines  avec  leurs  ongles  aplatis  comme  les  nô- 
tres. Leurs  intestins  ont  aussi  la  même  conformation  que  les 
nôtres  ;  ils  ont  un  cœcum  court.  On  dit  qu'ils  sont  naturelle^ 
ment  appris  à  boire  'de  l'eau  dans  le  creux  de  leurs  mains. 
Mais  dans  l'état  sauvage  ,  ces  animaux  boivent  raremeni  » 


s  I  N  ^67 

leurs  nourritures  toutes  végétales  suffisent  pour  les  désaltérer* 
Ce  sont  9  d'ailleurs ,  des  races  d'une  complexion  sèche ,  grêle, 
et  nerveuse ,  ou  mobile  ,  qui  a  peu  besoin  de  boisson.  Ils. 
mangent  de  tout  avec  plaisir ,  noix ,  glands ,  bulbes  ,  pain  , 
feuilles ,  salade  ,  coquillages ,  œufs ,  grenouilles  ,    insec* 

Î!S ,  etc.  Ils  cherchent  continuellement  les  puces  et  les  poux , 
u^ils  croquent,  de  même  que  certains  nègres  et 'quelques 
peuplades  malaies  ,  au  rapport  de  Dampier  et  d'autres  voya- 
geurs. On  assure  même  qu'en  Portugal ,  le  menu  peuple  fait 
chercher  ses  poux  par  des  singes  ,  moyennant  une  petite  ré-* 
tribution  qu'on  donne  à  leurs  maîtres.  Sur  les  bords  de  la 
mer,  les  singes  savent  prendre  les  huîtres  et  les  moules, 
dont  ils  brisent  Técaille  entre  deux  pierres ,  pour  manger  la 
chair  dç  ces  testacés.  Chaque  espèce  ne  s'attroupe  point  avec 
une  autre  ,  mais  il  y  a  comme  autant  de  nations  séparées  de 
chacune  d'elles  ,  qui  préfèrent  certains  cantons  y  et  ont  leurs 
nourritures  appropriées.  Ce  sont ,  en  général ,  des  animaux 
matineux ,  et  qui  se  tiennent  tranquilles  pendant  la  grande 
ardeur  du  jour  ,  dans  les  forêts  de  la  Zône-Torride.  Ils  dor- 
ment aisément  sur  les  arbres ,  en  s^ accrochant  entre  leurs 
branches  ,  car  ils  craignent  de  rester  k  terre  ,  où  la  difficulté 
qu'ils  ont  de  courir ,  semble  justifier  de  leur  poltronnerie  ; 
mais  du  haut  des  arbres  où  ils  se  cachent ,  il  leur  est  plus 
facile  de  se  défendre ,  en  lançant  des  branches  ,  des  fruits  , 
et  même  leurs  excrémens  à  leurs  ennemis.  On  croiroit  surtout 
qu'ils  affectent  de  se  moquer  de  ceux  qui  ne  peuvent  pas  les 
atteindre. 

Il  y  a  des  espèces  nocturnes  ,  outre  les  aloualtes ,  les  sa- 
jous de  l'Amérique ,  et  les  tamarins  ouisflitis  ,  les  sagouins  et 
sakis.  Ces  singes  viennent  surprendre  à  petit  bruit ,  comme 
les  faunes ,  les  sylvains  de  l'ancienne  mythologie  arrivoient 
de  nuit  près  des  bergers ,  dans  l'Orient  ;  ou  comme  les  lému- 
res, les  spectres ,  se  cachoient  entre  les  ruines  des  villes  dé- 
sertes de  Babylone  ou  d'Héliopolis.  C'est  ainsi  qu'on  croyoit 
qu'ils  venoient  jouir  des  femmes  dians  Poppression  du  cau- 
chemar :  ces  divinités  champêtres  honoroient  les  belles 
dames  de  leurs  faveurs,  sans  que  les  maris  osassent  en  mur- 
murer; tant  les  dieux  ont  de  prérogatives!  On  n'ignore  pas 
que  des  singes  furent  adorés  dans  la  superstitieuse  Lgypte. 

Les  singes  sont  extrêmement  lascifs ,  car  nous  avons  dit 
que  tontes  leurs  passions  étoiei;it  excessives  ;  aussi  leur  tem- 
pérament est-il  très-chaud.  Leur  lubricité  est  telle,  qu'ils  ne 
se  contentent  pas  même  de  leurs  femelles ,  puisqu'ils  insul- 
tent souvent  lesfemmes  par  des  gestes  révoltans,  et  que  leurs 
voluptés  sont  brutales  et  dégoûtantes.  Le  singe  papion  devient 
jaloux  des  femmes  j  ^et  écume  de  cogère  quand  un  homme 


*68  S  IN 

approche  seulevaent  d^elles  en  sa  présence.  Les  femelles  de 
ce  singe  et  des  autres  babouins  9  des  mandrills  ,  ont  la 
même  Jalousie  pour  les  hommes.  Quelques-unes  des  plus 
grandes  espèces  ont  uo  écoulement  menstruel ,  ainsi  que  les 
femmes.  Contre  la  coutume  des  autres  mammifères  ,  les  fe-^ 
melles  de  singes  sonfl'rent  le  coïl  dans  U  temps  de  la  gesta- 
tion, de* même  que  les  femmes.  £lles  mettent  bas  un  ovi* 
deux  petits,  après  une  gestation  plus  ou  moins  longue  ,  sui- 
Tant  les  espèces ,  et  qui  est  de  sept  mois  ,  dit-on  ,  dans  les 
orangs,  les  grands  singes,  et  de  cinq  dans  les  moindre^ 
races.  Au  reste ,  leur  utérus  a  la  même  conformation  qu^ 
datis  notre  espèce,  et  si  Ton  suppose  que  la  grossesse  des 
femelles  des  orangs-outangs  s'étend  jusqu'à  six  ou  sept  mois, 
comme  on  le  rapporte  de  celle  des  gibbons  «  il  seroit  peut- 
être  possible  d'obtenir  des  individus  métis  ou  hommes-singes , 
surtout  en  choisissant  les  races  humaines  les  plus  analogues 
aux  orangs-outangs  ;  des  Hottentots ,  par  exemple.  De  tels 
métis  seroient  bien  curieux ,  sans  doute  ,  et  Tétude  de  leur 
intelligence  feroit  faire  de  grandes  découFcrtes  en  métaphy- 
sique, et  dans  la  connoissance  de  Thomme^ 

Les  femelles  de  singes  portent  leurs  petits  dans  leurs  bras 
ou  sur  leur  dos ,  k  la  manière  des  négresses  ;  elles  leur  pré- 
sentent la  mamelle,  les  embrassent,  les  choient,  les  amusent, 
et  quelquefois  les  frappent  ou  les  mordent ,  lorsqu'elles  n'en 
sont  pas  satis£aites.  Les  petits  s'accrochent  aux  épaules  de 
leurs  mères  ,  de  sorte  que  celles-ci  peuvent  grimper  sans 
qu'ils  lâchent  prise  ;  chez  les  sapajous  et  autres  smges  à  queue 
prenante  ,  les  petits  entortillent  la  leur  autour  des  hanches 
de  leur  mère  ,  et  se  tiennent  ainsi  adhérens  k  elle.  Les  mâles 
sont  polygames  dans  les  petites  espèces ,  mais  souvent  mono- 
games dans  les  plus  arandes  ;  ils  prennent  ass|ez  peu  de  soii^ 
de  leurs  petits  et  de  leurs  femelles.  Au  reste  ,  leurs  organes 
4e  génération  ressemblent  beaucoup  ,  dans  les  deux  sexe^ ,  à 
ceux  de  l'homme  et  de  la  femme ,  de  sorte  i|ue  l'accouple-r 
ment  seroit  possible  entre  les  grandes  races  de  ces  animaux 
et  l'espèce  humaine.  On  sait  même  avec  combien  d'ardeur 
la  plupart  des  grands  singes  le  désirent. 

On  a  dit  que  tous  les  quadrumanes  étoient ,  en  général  , 

Sortes  k  la  malice  ;  mais  ceci  supposeroit  la  connoissance  du 
ien  et  du  mai ,  et  des  idées  morales  de  justice  ou  4e  vertu 
qu'un  singe  est  fort  éloigné  d'avoir ,  k  notre  avis.  Si  ces  ani- 
maux font  mal ,  c'est  sans  le  savoir  ;  s'il  nous  sont  nuisibles , 
c'est  sans  en  avoir  l'intention  ou  la  conscience  ;  c  Vst  un  acte 
machinal  et  sans  raison ,  comme  font  les  fous  ;  comme  eux  , 
ils  sont  vifs  ,  impétueux ,  remuans  ,  et  ne  paroîss^nt  songer  y 
d'ailleurs,  qu'au  temps  présent.  Il  n'est  point  e;(traordin^ire  » 


s  I  N  «69 

en  outre ,  qae  leurs  mouyemens  soient  semblables  mit  nèlres  ^ 
puisqu'ils  ont  un  squelette  et  des  muscles  pareils  à  nous  ;  leur 
os  de  i'avant-bras ,  ou  le  cubitus  et  le  radius ,  n'est  pas  soudé 
comme  aux  quadrupèdes, mais  articulé  comme  dans  Thomme; 
de  sorte  que  leur  bras  peut  faire  des  mouvemens  de  pronatioa 
et  de  supination  ;  il  en  est  de  même  des  os  de  la  jambe  ;  aussi 
tes  animaux  montrent  beaucoup  de  facilité  pour  imiter  ton-» 
tes  nos  actions.  Cependant ,  comme  les  pouces  des  maint 
des  singes  sont  fort  petits,  et  ne  peuvent  pas  se  œouTohr  in-* 
dépendamment  des  autres  doigts ,  à  cause  de  la  réunion  é^ 
ieurs  tendons ,  ces  animaux  ont  moins  d'adresse  que  Thomme 


pas 

exempte  de  difficultés.  Au  reste ,  les  singes  sont  extrêmement 
agiles  et  forts ,  à  proportion  de  leur  taille  ;  Thomme  l'est 
beaucoup  moins  qu'eu:^ ,  parce  que  la  perfection  de  son  esprit 
absorbe  une  partie  de  la  rigueur  de  son  Utorps. 

L'instinct  social  des  singes ,  ou  plutôt  leur  goàt  pom*  rîvre 
en  troupes  vagabondes  plutôt  qu'en  société  régulière,  eon* 
firme  la  tendance  qu'ont  tous  ces  animaux  frugivores  ou  ber^ 
bivores  à  demeurer  ensemble,  soit  pour  se  défendre  arec  plus 
de  facilité  de  leurs  emiemis ,  soit  pour  l'avantaffé  de  leurs 
petits  ;  mais  les  races  carnivores  ne  chassant  ordmairement 
leur  proie  qu'avec  difficulté, sont  obligées  de  se  séparer  pour 
ne  pas  s'affamer  réciproquement.  Si  quelques  carnivores  s'at« 
troupent  quelquefois  ,  ce  n'est  que  momentanément ,  pour 
faire  une  grande  chasse  ou  pour  détnnre  de  putssans  ani^ 
maux;  ensuite  ils  s'éloignent.  Les  singes»  au  contraire,  peu«> 
vent  vivre  en  communauté ,  parce  ^'ib  trouvent  assez  du 
nourriture  pour  fournir  à  leut  subsistance ,  et  qu'ils  s'en- 
tr' aident  mutuellement  lorsqu'il  s'agit  de  dévaster  quelque 
Jardin  ou  de  ravager  quelque  champ  ;  aussi  établissent-ils 
certaines  règles  pour  le  pïUage  et  la  maraude.  Les  uns  font 
sentinelle,  les  autres  se  mettent  en  chaine,  et  passent  de  main 
en  main  tes  fruits  qu'ils  volent ,  pour  les  mettre  plus  promp* 
tement  en  sûreté.  Lord  Kaimes  {SkHkes  af  man^  tom.  i , 
tV4.*^)f'faift  dériver  la  sociabilité  humaine  de  cet  instinct  qu% 
les  singes  ont  pour  s'attrouper.  Leur  cerveau,  à  la  masse  près, 
est  absolument  semblable  k  celui  de  l'homme ,  ainsi  que 
nous  l'avons  exposé  à  l'article  de  l'ORANG-oumnG ,  d'après 
i'anatomie  du  pygrnée  faite  par  Tyson.  Il  y  a  trois  lobes  de 
chaque  côté ,  et  le  postérieur  recouvre  entièrement  le  cer- 
velet. Seulement,  les  oouches  optiques  antérieures  et  les 
corps  cannelés  sont  moins  développés  que  chez  Thomme , 
l^rincipalement  dans  les  babouins ,  le^  pongos  et  autres  sin-. 


s 


370  s  T  N 

es  dont  le  front  est  extrêmement  compilé  ou  rabaissé. 
1  paroît  que  cette  dépression  frontale  e&t,  pour  tous  les 
mammifères ,  le  principal  caractère  de  l'hébétation  ou  de 
rinfériorité  intellectuelle.  En  même  temps  9  le  trou  occi- 
pital devient  proportionnellement  plus  large  et  la  moelle 
épinière  plus  volumineuse ,  à  mesure  que  la  capacité  du 
cerveau  est  plus  étroite  ;  aussi  les  animaux  vivent  plus  par 
les  nerfs  rachidiens,  émanant  de  cette  moelle,  que  par  le 
cerveau ,  centre  principal  de  la  vie  chez  Thomme.  En  effet, 
les  singes ,  comme  les  quadrupèdes ,  ont  des  membres  plus 
forts ,  plus  agiles ,  plus  nerveux  à  proportion  que  Thomme 
et  surtout  le  philosophe  vivant  par  la  pensée ,  mais  débile 
de  corps.  De-ià  vient  que  les  singes  sont  fort  peu  réfléchis 
et  non  méditatifs;  ce  sont  des  bateleurs  et  des  saltimbanques 
parmi  les  animaux  ;  ils  se  plaisent  sans  cesse  k  jouer ,  plus 
encore  que  les  enfans.  Il  y  a  peu  d'apparence  qu'on  puisse 
instruire  beaucoup  les  singes;  car  ils  sont  trop  vifs,  pétu^ 
lans ,  indociles ,  cA  leur  genre  de  vie  sur  les  arbres  les  dis- 
pose extrêmement  à  Tindépendance.  Au  contraire,  Thomme, 
aninial  terrestre  ,  est  plus  rassis  ;  sa  vie  plus  sédentaire  exige 
plus  de  travaux  et  de  réflexion  ;  la  nature ,  en  lui  créant  beau- 
coup de  besoins  dans  sa  faiblesse  et  sa  longue  enfance ,  Ta 
forcé  de  développer  toutes  les  ressources  d'une  intelligence 
dont  elle  n'a  laissé  qu'une  foible  ébauche  aux  singes. 

Ces  animaux  ont  une  mémoire  excellente  ;  ils  se  resson-* 
viennent  long-temps  des  bons  et  des  mauvais  traitemens  ;  ils 
sont  très-rancuniers,  et  aiment  beaucoup  leur  liberté  ;  c'est 
pourquoi  plusieurs  d'entre  eux  périssent  de  chagrin  dans  les 
fers  de  l'esclavage.  Les  grandes  espèces  sont  alors  d'une  mé*» 
lancolie  continuelle,  et  ne  s'accoutument  jamais  entièrement 
à  la  servitude  de  l'homme.  On  peut  les  tenir  de  force  ;  jamais 
on  ne  les  rend  domestiques. 

Tous  les  singes  habitent  sous  les  tropiques  des  deux  hémi* 
sphères  et  jamais  ailleurs;  ils  sont  analogues  aux  perroquets, 
qui  ont  la  même  patrie ,  et  qui  tiennent ,  parmi  les  oiseaux , 
le  même  rang  que  ceux-là  parmi  les|mammifères.  Il,  semble 
que  la  nature  se  soit  pin  à  tracer  ainsi  des  analogies  d'une 
classe  k  une  autre  (  ^.  l'article  Oiseau.  ).  C'est  un  spectacle 
bien  amusant  de  voir  dans  ces  antiques  et  vastes  forêts  de 
la  zone  torride,  les  singes  s'élancer  d'un  arbre  à  l'autre,  se 
balancer  suspendus  aux  branches,  sauter  et  gambader,  se  grou- 
per en  mille  postures  ridicules,  se  faire  mutuellement  des 
agaceries,  se  battre  ou  s'amuser  ensemble,  faire  l'amour  ou 
la  guerre  ,  et  les  femelles  soigner  leurs  petits,  les  embrasser, 
les  alaiter  ;  pousser  tons  des  cris  de  joie,  de  surprise,  d'amour; 
se  défendre  contre  les  hommes  arec  des  pierres  9  des  bâtoiiiS} 


s  I  N  2^t 

€l  même  avec  leurs  éxcrémens  qu'ils  lancent,  dé  leurs  maîns, 
k  la  télé  de  leurs  ennemis  ;  enfin  ,  offrir  les  scènes  les  plus 
risibles  et  les  mœurs  les  plus  singulières.  Sur  ces  mêmes  ar- 
bres ,  voltigent  et  grimpent  des  troupes  de  perroquets  qui 
jasent  sous  la  feuillée  ,  apprêtent  leurs  nids,  font  Tamour  ou 
se  divertissent  dans  ces  heureuses  retraites  de  mille  manières 
différentes  ,  et  animent  ces  solitudes  par  leurs  clameurs 
bruyantes  et  multipliées.  On  remarquera  que  comme  la  race 
humaine  s^est  beaucoup  plus  éloignée  du  type  le  plus  par- 
fait, en  Afrique,  que  partout  ailleurs,  témoins  les  nègres  ^ 
les  Ëboés ,  les  Gallas ,  les  Hottentots  Boschismans  ;  de 
même  TAfrique  présente  des  singes  plus  brutes  et  plus  fé- 
roces que  ceux  d^Asie.  Ainsi ,  le  chimpanzée  a  le  front  plus 
abaissé  que  Torang  roux  de  Bornéo ,  et  paroît  moins  intel- 
ligent. Les  plus  farouches  et  les  plus  honteusement  lascifs 
àes  singes  ,  les  papions,  les  mandrills  et  maimons,  tous  les 
babouins  à  grandes  dents  canines,  sont  originaires  de  TAfri- 
que ,  comme  si  la  nature  aspiroit  en  même  temps  à  dégra- 
der et  rhomme  et  les  singes  sur  cette  terre  aride  et  brûlante  , 
au  milieu  des  lions ,  des  tigres  et  des  brutes  les  plus  atroces. 
Jamais  Téléphant  africain  n^a  montré  la  docilité  et  Pintelli* 
gence  de  celui  d^ Asie,  comme  jamais  le  Caffre  brutal ,  le 
Maure  sanguinaire  n'ont  imité  la  douceur  et  l'industrie  du 
délicat  Hindou  et  Ses  anciens  Brachmanes.  Aussi  ces  ani- 
maux et  ces  hommes  d'Afrique ,  endurcis  par  un  climat  trop 
ardent  qui  exalte  jusqu'à  la  férocité  toutes  les  passions  de  co- 
1ère  et  d'amoar,  se  plongent  dans  les  excès  les  plus  infâmes. 
Ils  n'écoutent  que  leurs  sens;  soit  dans  la  vengeance  ,  soit 
dans  l'assouvissement  de  leurs  lubricités.. La  plupart  sont 
aussi  plus  carnivores ,  et  même  des  nègres  vivent  de  chair 
crue  ou  à  demi^putréiiée  au  soleil.  Les  dents  de  ces  singes 
d'Afrique  témoignent  aussi  qu'ils  aiment  plus  la  chair  que 
les  guenons  et  d'autres  singes  d'Asie  »  plus  doux  et  plus  do- 
ciles. 

La  Nouvelle  Hollande  ou  l'Australasie ,  quoiqu'en  partie 
située  sous  le  tropique  du  capricorne,  n  a  point  montré  d'es- 
pèces de  singes ,  mais  d'autres  quadrumanes. 

Le  singe  est  indocile  et  pétulant,  son  caractère  est  revêche 
aux  instructions  qu'on  lui  transmet.  Comme  il  est  habitaiit 
exclusif  des  pays  chauds,  il  n'engendre  que  dif6cilement  (Jans 
les  climats  froids,  ou  du  moins  il  y  met  bas  rarement.  On 
dit  que  les  espèces  sont  monogames  ;  néanmoins  lt>s  mâl^s 
ne  se  contentent  pas  toujours  d'une  seule  femelle,  malgré  la 
jalousie  de  celle-ci.  Ces  animaux  aiment  beaucoup  à  déro- 
ber ;  ils  sont  impudens  et  cependant  timides  ;  la  seule  vue 
*  d'une  peau  de  crocodile  oa  de  serpent  les  fait  tomber  ea  dé- 


^1^  s  I  N    ' 

faiUance.  Mais  ce  qa^U  y  a  de  remar<pHd>le  tt  e«s,  ieA  la 
faculté  imitatrice  qu'ils  portent  an  suprême  degré  ;  il  n^est 
aucune  de  nos  actious  corporelles  qu'ils  ne  fissent  cepier. 

MM.  de  la  Condaimne  et  fiéoguer  rireot  des  singes  apprt- 
Yoisés  imiter  ieurs  actions  lorsqn  ik  firent  ioors  obsenralioas 
pour  la  mesure  de  la  terre  ;  de  ménae  que  ces  académiciens, 
kf  singes  plantèrent  des  signaux ,  regairdèrent  les  asitres  arec 
une  lunette ,  coururent  à  one  pendule ,  prirent  la  plume  pour 
écrire  ,  et  firent  tous  les  gestes  de  ces  sairaas  astronomes.  On 
prétend  qne  les  ouarines^  on  aingm  kurieurs^  sarent  sonder  les 
plaies  que  leur  font  les  ekasseurs ,  y  enfoncer  leur  doigt  pour 
en  retirer  les  flèches  ou  les  balles ,  et  remplir  l'ovrerture  de 
feoiHes  nftcliëes  an  Hen  de  ckarpte.  ht^  retraîAes  j  les  mar^ 
ches  sowt  dirigées,  dans  les  troupes  de  singes,  par  les  pins 
expérimentés  d'entre  eux  ;  ils  établissent  même  une  sorte  de 
subordination  et  mettent  «i  bon^  ordre  dans  leur  piUage* 

Plusieurs  espèces  apprennent  à  exécuter  tout  ce  qu'on  lear 
enseigne ,  à  porter  de  Teau ,  in  bois,  larer  la  Taisselie,  (aire 
dn  feu,  décbansser  leur  matti<* ,  et  surtout  à  exécuter  dirers 
tovrs  de  force  ,  à  danser  sur  la  corde ,  faire  la  ro«e  et  mille 
autres  gentillesses  fort  divertissantes ,  car  ils  sont  très-habiles 
pour  tout  ce  qui  dépend  Ats  «Muveinens  du  ooff  s»  On  dit 
qnlk  mettent  «oufoors  des  sentinelks  pour  prévenir  les  daa- 
gers  de  leur  troupe ,  et  qu'ils  punissent  même  de  mort  celles 
qui  se  sont  endormies  on  qui  n'ont  pas  bven  rempii  leur  de« 
Toir.  Dams  leurs  chasses ,  ils  ne  s'abandonnent,  pmnt  eslrt 
eux  ;  un  diasseur  qui  tue  un  scnl  singe  dans  une  treape  bobh 
brense ,  court  grand  risque  d'être  assommé.  A«  reste  »  les 
passions  des  singes  sont  fort  vives;  quoiqu'ils  aîaMnt  beâs* 
coop  leors  petits,  4a  mère  les  batsonvent,  pois  les  embrasse, 
les  étouffe  de  caresses,  les  serre  contre  son  sein  d'nne  manière 
extrêmement  tefldre;  le  mâle  et  la  femelle  ont  mênae  entre 
enx  rattachement  le  plus  rif ,  et  le  témoîgoent  par  des  C0«* 
resses  et  des  complaisances ,  qui  feroient  honte  à  cerlanif 
ménages  de  gens,  m  pleoreni ,  démissent ,  soupirent  comme 
nous,  mais  ils  ne  panent  pas  ;  îes  pHus  gros  smges^  tek  qœ 
les  babouins,  les  p«ngos,  les  orangs,  ont  même  dits  saci 
meodbran^ix  an  larynx,  lesqoels  se  rempUssent  d'aàr  lors- 
qu'il sort  de  la  glot«e ,  et  rendent  levrs  cris  sourds  ;  len  antres 
espèces  poussent  d^^/cris  pkn  on  moins  brayans  :  ktsdbnoM 
ont  une  voix  efifrayQuÈi«e 'dont  ik  doivent  ie  retentûsement  è 
one  cavité  profonde  on4M>ne  de  t^nfbonr  de  èem*  os  fay<à*de  t 
car  Tatr  de  leur  glotte  vieM  s'y  fr4ier.  C'est  pnncipakmeot 
au  coucher  du  soleit  et  le  matin  qot  ces  anknaincJhorieat  av^ec 
tant  de  force  i]ue  leQr  bouche  en  «écame  ;  on  les  «nlend  de 
pUis  d'nne  lieue,  lies  sapajon;^^  att  contraire ,  ont  une  petite 


s  I  N  .  27^ 

roîz  Ghïée  on  plaintive  et  sifflante;  aussi  les  nomme -t- on 
singes  pleureurs ,  et  comme  plusieurs  sont  nocturnes ,  ils 
attristent  dWantage.  Les  singes  de  Tancien  continent  sont 
plus  gais.  ' 

Les  quadrumanes  ont  les  muscles  de  la  face  extrêmement 
mobiles  ;  voilà  pourquoi  ils  font  si  souvent  et  si  facilement 
les  plus  laides  grimaces.  Il  n'y  a  pas  de  plus  grands  grima- 
ciers qu'eux  sur  la  terre.  Comoie  les  yeux  donnent  Texpres- 
sion  des  pensées ,  et  les  grimaces  celles  des  sensations  ,  Ton 
comprend  que  les  regards  des  singes  ne  sont  pas  expressifs 
comme  ceux  de  Thomme. 

Les  grands  singes  paroissnt  d'un  naturel  plus  réservé,  plus 
réfléchi  que  les  autres  espèces;  les  guenons  sont  déjà  vives, pé- 
tnlantes,  et  très-portées  à  détruire  ;màis  les  macaques,  l«s  ma- 
gots, se 'montrent  indociles, méchans  et  brusques;  les  babouins 
surtout  sont  brutaux ,  intraitables ,  et  d'une  férocité  presque 
indomptable;  leurs  désirs  sont  sales  et  dégoûtans.  Remarquez 
que  cette  gradation  de  méchanceté  est  précisément  en  rap- 
port avec  le  prolongement  ^u  lAuseau.  Car  les  orangs-outangs 
n'ont  qu'un  angle  facial  de  65  degrés  ,  les  guenons  en  ont  ua 
de  60  degrés  ;  l«s  macaques  et  magots  ,  de  4^  degrés  ;  et  les 
babouins ,  de  3o  degrés.  Ce  rapport  confirme  bien  Tobser- 
vatlon  de  Camper,  que  le  caractère  des  anlhiaux  devient  plus 
hrut  à  mesure  que  le  museau  s'allonge  ;  car  la  cervelle  se 
rétrécit  en  même  proportion.  L'Intelligence  des  singes  n'est ^ 
en  général ,  guère  plus  étendue  que  celle  des  chiens  dociles 
et  bien  dressés;  mais  leur  adresse  paroît  plejis  grande  ,  parce 
qu'ils  sont  plus  avantageusement  conformés.  Le  tact  esi  très- 
développé  chez  eux  ,  ainsi  que  l'odorat  et  le  gom  ; 


développé  chez  eux  ,  ainsi  que  l'odorat  et  le  gdm  ;  ces  deux 
derniers  sens  prévaleat  même  sur  tous  les  autres  et  dirigent 
leurs  appé^^,  qui  sont  sensuels  et  grossiers  dans  presque 
toutes  lesiflLes. 

Après  a^ff  traité ,  en  général ,  des  habitude?  et  de  l'or- 
ganisation dés  singes  ,  Il  nous  reste  à  présenter  le  tableau  de 
cette  curieuse  famille,  et  à  classer  les  espèces  suivant  une 
méthode  naturelle  ,  en  profitant  des  travaux  les  plus  récens 
d'Illiger,deMM.  Geoffroy-Salnt-HIlalre,  Spix  ,  Cuvier,etc. 

,  _^SlNGES   PROPREMENT  DITS. 

Omtctères  de  la  famille  :  i.«  Quatre  dents  à  chaque  mâchoire, 
taillées  en  bec  de  flAte  ;  des  laniaires  coniques  ;  des  mo- 
laires à  tUb Seules  mousses  et  à  couronne  lai^c  ;  estomac 
simple  ;  intestins  de  moyenne  longueur  ;  cœcum  cpurt.^ 
nourriture  principalement  frugiv^jfe. 

a.**  Des  mains  aux  quatre  membres  ,  avec  des  pouces  oppo- 
sables aux  autres  doigts ,  munis  d*ôngles  plats  pour  l'or- 
xxxt.  y'Ô 


^74  S  I  N 

dinaîre  ;  'membres  destinés  ptutAt  pour  U  prékenston  qne 
pour  la  marche  ;  des  clavicules  complètes  ;  des  os  du  bras 
et  de  la  jambe  articulés  et  non  soudés  ensemble^  {lonvaDt 
tourner  en  dedans  et  en  dehors  avec  facilité  ;  des  doigts 
Kbres ,  profondément  séparés  et  aidant  de^  mouremens 
variés  ;  genre  de  vie  grimpant  sur  les  arbres ,  ou  station 
transverse. 

Z.^  Tète  sphériqne ,  une  sotte  de  visage  ;  les  yeux  dirigés 
sur  le  même  plan  comme  à  llMMnme  ;  les  fosses  oibîtaires 
entières  et  distinctes  des  temporales  par  une  cloison  os- 
seuse ;  un  cerveau  à  trois  lobes  de  chaque  côté  ,  le  posté- 
rieur recouvrant  le  cervelet;  desfiacuhésinteilectaellesassezi 
développées  ;  une  curiosité  vive. 

4..®  Deux  mamelles  pectorales  ;  verge  pendante  ou  libre  ;  un 
scrotum  aux  mâles  ;  quelquefois  un  écoulement  samgain  de 
la  vulve  aux  femelles;  une  disposition  libidineuse  ;  onganes 
sexuels  nus  à  la  plupart. 

Sectio»  première  —  SINGj^  DE  L'ANCIEN  MONDE. 

Jjes  narines  non  saillantes  hors  de  Textrémité  nasale  ; 
même  nombre  de  dents  qu^à  Thomme  ;«  ongles  plats  à 
tons  les  doigts  ;  queue  nulle  aux  premiers  genres ,  non 

*    prenante  aux  autres. 

Genre  !.•'  Orang, PàA^ciis.— Angle  facial  de  65  degrés;  pas 
de  queue  ,  ni  d'abajoues  ,  ni  de  callosités  aux  fesses;  es- 
tomac, cœcumet  foie  comme  à  Thomme  ;  bras  plus  longs 
que  les  jambes. 

Espèces.'^.  Orang-outang, »S/mia5ciiKn«i  L.:  —  deBornéo. 
d.  Troglodyte  ou  Chimpanzée  ;  Jocko  de  BufTon  ,  Simia 

troglodytes ,  L.:  — ^  de  la  côte  d'Aogole. 
3.  Gibbon  noir  ,  Simia  lar  (  Hylobates^  Illifl|[  ),  51/72.  ion- 

gimana\  Schféber  :  —  de  Pondichéry.    ^* 
ij.  Petit  Gibbon  de  Bufîon;  Pithtciis  pariegaius ,  Geoffr.  ; 

peut-être  une  variété  du  précédent:  — de  Malacca. 
5,  Wouvou ,  Moloch  d'Audeberl  ;  Simia  leucisca  ,  de 

Schréber;  Gibbon  des  iles  Moloques. 

Genre  II.Pongo.— Angle  facial  4^  3o  deg.;point  de  queue; 
bras  très-longs;  des  abajoues;  canines  longues  ;  crêtes 
occipitales  fortes  ,  avec  un  crâne  étroit  ;  face  pyrami- 
dale ;  sac  membraneux  au  larynx  sous  les  branches  mon- 
tantes de  la  mâchoire  inférieure  ;  grandes  Spophyses  épi- 
neuses aux  vertèbres  cervicales*. 

Espèces.  6.  Pongo  d^Wurmb,  Mémvsoc.  Batavia,  tom. 
M  ,  pag.  24.6  :  —  de  Bornéo.  Animal  féroce  ,  qui  se 
Fiq^proche  f  à  plusieurs  égards  j  des.Qrangs-ouiaog^,- 


'    s  ï  N  -375 

èènrc  in.  Babouin ,  Pàpio ,  Géoffr.  ;  Çynocephalus^Cav.— 
Angle  facial  ait  3o  à  35  dcg.;  grandes  abafodes;  callosités 
aux  fesses  ;  queue  coutttft  ;  AeÈ  descendant  k  VextréÊaïté 
du  museau  comme  aut  chiens  ;  dents  k  tubercules ,  et 
fortes  canines  ;  animaui  féroces  et  lubriques  ;  un  sa« 
guttural. 

nièces  7.  Mandrill ,  ou  Choras  ou  Bog[go  ,  Simùi  mor^ 

mon  (  adulte)  ,  L.,  et  Simia  maimon(^yàr,  [etine).  Le 

^  Papion  à  queue  courte  ,  simià  lèucophma  ,  Fr.  Guv.  : 

—  d'Afrique. 

S.  t^apion ,  iSi/72.  sphynx^liA  S.cynù^ephàlus^  Brôngmart; 

Pa|iion  de  Buflibn  :  -*-  d'Afrique. 
9»  Babouin  des  bois,  Buff.  Sim.  porcarîa  ,  L.  ;  Babouin 
porc  (var.  grise  du  précéd.  )  :  •-  d'Afrique, 
âo.  Babouin  noir  ,  Papia  camùiùs  f  GéaiL  ;  Sîhk.  àphyri- 
gioia  de  Schréb.  (var.  du  papion  d' Audebert)  :  —  Cap 
de  Bonne-Espérance.  ^ 
il.  Ouanderou,  Sim,  sMenus  ^  L« ,  etiibi.  véiarî  L.  :  — ^ 

de  Ceylan. 
la.  Tartarin,  Single  dé  Mocô^  déBuffon;  iSikÈ.  Âama^ 
diyas^  L.  (var.  le  Babouin  à  musead  dé  ckleb,  Buff.; 
Jbi.  cynocephalus ,  L.  ;  ^*  iaaiiscus ,  Scbrëb.)  :  ^^  Afri- 
*^e,  Arabie; 

Genre  IV.« Magot, 5y/(;>a/iii5,  noh.;tnuûs^  GedfT.ï  Macaque, 

Çuv.^àtétetriângulaire.-Angle  facial  de  ioAe^.  environ; 

des  abajoues  }  des  callosités  auit  fesses  ;  nez  pbt ,  moins 

^  tdog  qu'aux  bsibdmus  ;t  queue  moins  lbnguc,c[uc  Je  éorps. 

Espèces.  i3.  Magot,  Sim.  sybanus  y  pitktcus  ,  Inuus ,  L. ,  et 

Schréb.  ;  Mâgc^t,  Audeb.  elBufF.  Le  jciiue  ost  le  Pi- 

thèque,  Buff.  :  —  de  FAfrrque,  verâ  ta  Méditerranée 

et  Gibraltar  (éissé^ué  pat*  GâlièU); 

14.  Rhésus  ,  d'Audebert.  Patas  à  queue  courte  ,  Buffon  ; 

Sim.  monàchus  et  èiini.  èrythnxij  Sthreb.  :  —d'Afrique  ? 

iS.  Maimon.  Singe  à  queUe  de  cochon  ,  d'ËdWards; 

Babouin  à  longues  |àntbes ,  Buffon  ;  Shn,  nemestdna^ 

L.  ,  et  s/m.  piiUtpygos .,  Schr»  ;  ^^*  fascdt^  Shaw.  :  —  lé 

Japon ,  Sthnatrâ. 

16.  Macaque  ,  Buff.  :  Sim.  cytiùniolgtà ,"  L. ,  et  cynoceplia^ 
lits^  L. ,  et  aigrette ,  stm.  aygidu  ^  L.  :  —  de  Giffliée  , 
Afrique  intérieure. 

17.  Macaque  à  crinière,  Sim,  /<?o/2iWiJ,*  L. ,  Gm.;  Èim: 
sîltnus  ,  L.  ;  Odaiiderou  de  BufTou  et  Atldè^.  :  — r  de 
Geytou.    ~ 

18.  Bonnet  chinois ,  Sifti^  sinica^  L.;  Guenoiï  couronnée; 
de  Buffon ,  et  son  Bonnet  chinois  \  sim,  pileatû  , 
Shaw.  :  —  du  Bengale. 


a76  S  I  N 

Genre  V.*  Guenon.  Singes  à  queue ,  CercopiÛieats.  Angle 
facial  de  5o  deg'.  environ;  point  de  crête  surcilièrê  ;  des 

0  abajoues  ;  des  fesses  calleuses  ;  une  queue  plus  longue 
que  le  corps ,  non  prenante  ;  des  pouces  courts  aux 
mains  ;  un  nez  aplati  et  une  tête  ronde. 

Espèces,  ig.  Doue,  Sim.  nemœusy  L.  ;  Lasiopfgaj  Iliig.f 

Pygaihnx^  Geoffr.  (sans  callosités)  :  —  de  la  Cochin* 

chine, 
ao.  Masique  ou  Kahau  ,  «S/m.  nasica ,  Schr.  ;  Nasique  A 

Daubenton  ;iVas0/i5,  Geoff.  : — Bornéo,  Cocliinçhine. 
AI.  Hocheur,  Sim.  nictitans,  L.  :  Guenon  à  long  nez,; 

proéminent ,  de  Buffon  et  AUamand  :  —  de  Guinée. 
>  32.  Blanc-nez  ,  Ascagne ,  d*Audeb. ,  Sim.  petaurista^  L.  : 

—  de  Guinée  ,^es  Indes  orientales, 
a 3.  Mone  ,  Sim,  mona ,  L.  ;  sim,  monacha  ,  Schreb.  :  — 

d'Afrique. 
a4*  £ntelle,deDufresne  ,5fm.  enteliusj  Schr.  :— du  Bengale. 
aS.  Patasi  Sim.patas^  L.  ;  sihi,  rufa  ,  Schr.  ;  sim.vetiûmy 

Erxl.  ;  sim.  rvbra ,  L.  :  —  du  Sénégal. 
a6.  Diane  et  Rolowai  9  de  Buffon ,  Sim.  Diana  et  sim. 

Roioa^ai  9  L. ,  Gmel.  :  Ezquima ,  Margr.  :  -^de  Guinée. 
2y,  Malbrouck  ,  Buffon  :  Sim./aunus  ,  L.  ;  sim^inosu" 

ros  9  Scopoli  et  Schreb.  :  Callitriche ,  var.  A.  d' Aude** 

bert  :' —  du  Bengale. 
^8.  Callitriche  ,  Buffon  :  Singe  vert  :  «Sim.  sabœa  ,  L.  :  -- 

du  Çénégal  1  du  Cap- Vert, 
ig.  Moustac ,  Sim.  cephus^  L. ,  Schr. ,  et  son-  sim.  moÊU  i 

f.ltv:'— de  Guinée. 
3o.  Maure  oii^Nègre  ,  Sim,  maura ,  L.  ;  Guenon  nègre  1 

Buffon  :  —  de  J  ava. 
3i.  Talapoin  ,  de  Buffon ,  «Sim.  takipoinj  L.  ^  Gm.  :  — de 

rinde. 

32.  Mangabey,  de  Buffon:  Sim.  œthiops^  Schr.;  Cerco- 
cebus  fuliginosus  |  Geoffr*  :  —  de  Madagascar  i^ 

33.  Magabey  à  collier  :  Sim\œÛwps ,  L. ,  et  cynosuros^  h  : 
—  de  rÉthiopie- 

Espèces  moins  connues.  34*  Toque ,  Cercocebus  radiatus  ^ 

Geoffr.  :  —  de  l'Inde. 
3|^  Guenon  dorée  ,  Cercopilhecus  auratus ,  Geoffr.  :  —  des 
Moluques.  * 

36.  Barbique.  Guenon  à  face  pourprée  ,  de  Buffon  ;  Çei^ 
copiih.  lalibarbaius,  Geoffr.  ;  sim.  denlata^  Shaw. 

37.  Atys ,  CercopiÛiecus  aiys ,  Audebert  :  — des  ,Inde9  orien- 
.  taies ,  soupçonné  d'être  un  singe  albinos. 

Genre  YI.*  Golqbb  ,  Cqhhus,  Illiger.  Mains  sans  pouces  ; 


s  I  N     •  ii77 

pîcds  ayant  des  poaces ,  mais  écartés  en  arrière  ;  museau 
court;  queue  plus  longue  que  le  corps  ;  abajoues  et 
callosités. 

Espèces.  38.  Guenon  à  camail,  Simia  polycomos ,  Schre- 
ber;  sîm,  comosa  ,  Shaw.  :  Bay-monkey  ^  — .  Guinée. 
39.  Colobe  ferrugineux,  Slm,  ferruglnosa  ^  Shaw.;  autre 
Guenon  de  Buffon  :  —  Guinée. 

Section  II.«  —  SINGES  DU  NOUVE4P  CONTINENT. 

Des  narines  ouvertes  sur  les  cAtés  du  neie  et  leur  cloison 
large  ;  cinq  à  six  molaires  de  chaque  côté  de  Tune  et 
l'autre  mâchoire  ;  point  d'abajoues  m  de  callosités  ; 
fessas  velues  ;  cœcum  long  etgréie  ;  queue  longue. 

§.  Queue  prenante ,  nue,  et  calleuse  en  dessous;  Alouaies 
et  Sapajous, 

Genre  VIL*.  Alouatte  ou  Hurleur;  MyceUs  ,  Illigcr; 
Stentor^  Geotfr.  A  tête  pyramidale  ;  mâchoire  inférieure 
à  branches  très-hautes;  renflement  caverneux  ou  en  tam- 
bour de  l'os  hyoïde ,  d'où  vient  leur  voix  hurlante  et 
très-forte  ;  visage  oblique  ;  angle  facial  de  3o  degrés  ; 
ongles  convexes.. 

Espèces,  4.0.  Alouatte  hurleur  roux  i  Simia  serùcidus  ,  L. , 
Mono  Colorado  ,  Humboldt  ;  — *àc  la  Guyane. 
4-ï-  Ouarine  ,  Buffon  :  5im.  Bedzehut  ^  L.  ;  Guariba  de 
Marcgrave  :  Stentor  fuscus ,  GeoflFr.  : — du  Brésil.  Caraya 
de  Azara  ;  SienL  niger^  Geoffr.  :  — du  Paraguay;  variété 
femelle. 
4.2?».  Ourson,  Araguato  ,  de   Humboldt  :  Sieni.  ursinus ^ 

Geoffr.  :  —  des  bords  de  TOrénoque. 
4-3.  Arabate  de  Gumilla ,  Steni.   siramineus^  Geoffr.  :  — 

du  Para. 
^4*  Choro ,  de  Humboldt  :  Steni.  flaçicaudaius  ,  Geoffr.  : 
—  de  Jaën,  dans  la  Nouvelle-Grenade. 

Genre  Vn.«  Sapajou,  Ateles,  Geoffr.  Tête  ronde  ;  angle 
facial  de 60  deg.;  os  hyotde  peu  renflé,  demi- caverneux; 
les  pouces  des  maips  cachés  sous  la  peau  ou  très-petits 
(F.  planche  P.  i3). 

Espèces.  4-5.  Chamek,  Ateles  peniadaclylus ,  Geoff.  :  ^  du 

Pérou. 
46.  Coaïta ,  Sim.  paniscus  ,  L.  :  — »  de  la  Guyane. 
4.7.  Goaïta  à   ventre  blanc  :  Sim.  Beelzebul ,  L.  ;  Mari- 

monda  ,  de  Humboldt  :  -^  des  bords  de  l'Orénoque. 
48^  Chttva  ,  de  Humb.  :  Coaïta  à  face  bordée,  Aieiesmar^ 

^m^us ,  Geoffr.  :  rr  du  Para  j  de  l'Orénoque. 


37S  S  I  N 

49.  Coaïta  fauve ,  AieUs  araichnoîdes  ^  Geoff.  :  -r  du  Brési). 

§§•  Queue  prenant  ^  toote  velue. 

Genre  VIII.».  Sajou,  Cebu^ ,  GçoiOEr.  et  Erxieben  ;  Cal^ 
Kihnx^âe  Spîz.  Angle  facial  de  60  deg.  ;  occiput  saillant; 
museau  court  et  tête  ronde  ;  Q5  Jiyoïda  creusé  en  bou- 
clier ;  des  pouces  distincts  ^  toutes  les  mains  ;  ongles 
un  peu  convexes;  dëmarche  lente. 
tkpèces,  5o.  S^jou  brun,  Sim.  apêiia,  L.:-^âe  la  Guyane^ 

/Sa}ou  pleureur  (1),  Sim.  lufptèns ,  Erxleb. 
iSaJQu  treinbleur,«Siiii«  irepi^a^  L.: — Guyane 
yantéfésfj    hollandaise. 

ISajou  de  Petivéc  ,  Shn.  syrichia ,  L. 
^Sajou  tête  de  mort,  Sim*  morta^  L. 
5i.  Saï,  Simia  capucina  ,  L.  :  -«-  de  la  Guyane. 
5a.  Sajou  cornu ,  Simia  faiuellus ,  L.  :  — ^  de  la  Guyane. 
53.  Sajou  à  toupet  y  Cebus  cirrhifer ,  Gcofîr.  :  —  du  BrésiL 
•    Si(.  Sajou  nègre  ,  de  Buffon  ;  Cebus  niger  ,  tjcofTr, 

55.  Sajou  varié,  Cebus variegaius ^  Gtiofïr-  : —  du  RrésîL 

56.  Sajou  gris,  deBufTon  ;  Barbu ,  de  tieaff.  :  OAi*s  barùa- 
ius ,  variété  du  saï  d'Àudeb.  :  •—  de  (Tuyane, 

5^.  Ouavapavi,  de  Humboldt;  Cebus  aiùi/toris  ,  GeolTr.  : 
—  près  des  cataractes  de  TOrénoque. 

58.  Sajou  fauve  ,  Sim^fla^a  ,  Schfeb.  :  : —  du  Brésil. 

J^g«  Sajou  k  gorge  blanche  ;  Cebus  hypoieuais ,  Geofir.  ; 
Simia  hypoteuca  ,  Hqmboldt:  —  de  Guyane  ? 
T^ar,  Sajou  blanc  ,  Cebus  qlbus^  GeoSt.  :  —  du  Brésil  j 
est-ce  un  albinos  ?  , 

É  §§§•  Queue  non  prenante ,  longue. 

Genre  IX. «.  Sagouin  ,  de  Buffon  ;  CailUhnao  ,  Geoffr. 
Angle  facial  de  60  deg.;  tête  et  museau  arrondis,courts; 
graq4^  oreilles  ;  ongles  courts  ;  se  tiennent  plus  à  terre 
que  les  précédens. 

flspèces.  6p.  Saïmiri ,  Buffpp  .*  Sim,  sciurea  9  L.  ;  -^  de  la 
Guyane;  Titi   de  l'Or^npque,   selon  M.  Hiimboldt  ; 
var.  à  dos  unicolor  et  il  dos  marbré. 
61.  La  Veuve,  la  Viduita\  VLumhoXâi  f  Çailàhrix  it^geiis  ^ 

Geoffr.  :  —  des  monts  du  Cassiquiarc. 
^.  Le  Moloeh,  Cebus  mo^cÂ,Hoffmannsegg: — du  Brésil. 

63.  Sagouin  à  collier,  Ca//iif//r. /oryi/a/u^,  îfloffmannsegg. 

64.  Callitricbe  à  fraise  ,  Ccdlilhrix  amicius ,  Geoffir.  :  —  du 
Brésil.? 

m  ml  I  lin  «II.  I       I   I   ^   ■    w ■■  I    I  I  ■  I  '  ■ 

(i)  ToDS  les  Sajous  ayant  une  petite  voix  flutée,  semblent  plaintifs 
cl  toujours  pleureurs. 


'        s  I  N  379 

iS5.  CallUriche  h  masque,  Calliûirix  personruOusj  Geoffr.  « 

—  du  Brésil  ? 

66.  Douroucouli ,  Aoius  Irhirgata  ,  Hamboldt  ;  Singe  de 
nait  :  -^  des  bords  de  TOrénoqae. 

§§§§.  Queue  non  prenante ,  touffue  comme  au:i  renards* 
Les  Sakis.  a.  barbus,  .     . 

67.  Couxio  d'Homboldt,  C«^  5a/aii/i5,  HoOTmannsegg  ;. 
le  Saki  noir  :  —  des  bor%  de  l'Orénoque. 

68.  Le  capucin  de  TOrénoquei  Piiheçîa  chiropotesy  GreofF, 
el  de  Humboldt  :  —  des  bords  dis  l'Orénoque. 

B.  sans  barbe ,  çueue  moins  longue  que  le  corps. 

69.  Yarqué  ,  de  Buffon  ,  Sim,  pithecîa ,  L. ,  et  Schreb.  ;' 
Pithecîa  leucocephala  ,  Geoffr.  :  —  de  la  Guyane  :  le 
'HloïTit  ^Pithecia  rhonachusy  Geoffr.,  var.i —  du  Brésil  j 

70.  Saki  à  ventre  roux  :  Singe  de  nuit,  de  Buffon  ,  Plihecia 
TufiçentHs^  Geoffr.  V.  pi.  P.  i3  :  —  de  la  Guyane. 

71.  MiriquQuina  de  Azara  «  PiÛiecia  miriquouina  ,  de 
Geoffr.  :  —  du  Paraguay. 

72.  Cacajao  ,  de  Huniboidt ,  Plth.  melanocephala^Geottc,  i 

—  de  rOrénoque. 

Genre  X.«  Ouistiti  ,  Hapale ,  d'Illiger  ;  ^Arctopithecus  ,' 
Geoffr.  Angle  facial  de  60  deg.  environ  ;  occiput  proé- 
minent ;  museau  court;  tôte  ronde;  osnyoïde  non  sail- 
lant ;  cinq  molaires  à  chaque  côté  des  mâchoires  supé- 
rieure et  inférieure  ;  queue  à  poil  ras ,  plus  longue  que 
le  corps;  ongles  pointus ,  excepté  aux  pouces;  les  pouces 
des  mains  non  opposables  aux  doigts. 

g.  Incisives  inégales ,  «cylindriques  ;  front  déprimé*  Les 
Ouistitis. 

Espèce^.  73.  L'Ouistiti  on  le  Titi  du  Paraguay ,  ^/m.  jac- 
chus ,  Linn.  :  — -  d'Amérique  méridionale. 

74.  Le  Pinceau,  Jacchus  pemcillaius,  -Geoffr.  :  —  du  BréliU  ' 

75.  Ouistiti  à  tête  blanche  ,  Jacchus  ieucocephalus ,  Geoff.  : 
-—  idem. 

.76.  L'Oreillard  ,  Jacchus  auritus  ^  Geoffr.  :-^  du  BrésiL 

77.  Le  Can)ail ,  Jacchus  humeraUfet^  Geoffr.  :  -^  idem, 

78.  Le  Mélanure ,  Jacchus  mdanurus ,  Geoffr.  :  —  idem» 

§§.  Incisives  égales,  en  bec  de  flûte. Xes  Ta3^a.rins. 

79.  Le'^Pincke  ,  &im.  adipus  ;  Titi  de  Carthagèpe  ,  de 
Humboldt  :  —  de  la  Guyane. 

80.  Marikina ,  Sim.rosalta^  L.  ;  une  variété  de  la  Guyane  ; 
une  autre  du  Brésil. 

81.  Tamarin,  Sim.  n^Au,  h.\Midasnifimafius  ,  G.eoffn  : 
-^  de  Guyane. 


•8o  S  I  N 

Yar.  du  Brésil ,  Sîm^  ursula,  Hoflmannsegg» 
8a.  Tamarin   nègre  ,    de  BuCfon  :  Midas  ursuius ,  Geoiïir.  : 

~  du  Paraguay. 
63.  Tamarin  ieoncito ,  de  Humboldt ,  l^ïidas  leomnus , 
Geoffr.  :  —  de  la  pente  orientale  des  Andes.  • 

84.  Tamarin  labié ,  Midas  labiatus^  (ieoffr.  :  —  du  Brésil? 

85.  Le  Mico  ^  SinUa  argentaia ,  L.  :  -•  des  bords  de  T  A- 
mazone. 

Quoique  ce  catalogue  ce  singes  paroisse  déjà  considéra- 
ble ,  il  est  certain  que  la  nature  en  produit  un  bien  plus  grand 
nombre  ;  à  peine  connoissons  -  nous  le  quart  de  ceux  que 
renferment  les  immenses  forêts  elles  solitudes  américaines; 
tout  rintérieur  dé^' Afrique  ,  où  pullulent  ces  quadrumanes , 
nous  est  encore  ignoré  ,  ainsi  que*  les  inontagnes  sauvages 
*des  îles  Moluques  et  de  la  Sonde  d^où  nous  viennent  de  si 
curieuses  espèces. 

Histoires  remarquables  de  plusieurs  espèces  de  Singes,  Description 
particulière  de  leurs  mœurs. 

On  trouve  9  dans  la  Description  de  l* Afrique  ,  par  Dapper, 
que  le  Barris  {Simia  troglodytes  ,  Linn.  )  ,  espèce  d'orang- 
outang  ,  marche  sur  deux  pieds  comme  Thomme  ,  a  beau- 
coup plus  de  g^vité  et  d'intelligence  que  tous  les  autres  sin- 
ges ,  et  qu'il  est  fort  galant  auprès  fies  dames.  Gassendi  ,  dans 
a  P'ie  de  Peyrescy  ajoute  qu'il  a  naturellement  un  grand  sens, 
et  qu'il  suffit  de  lui  enseigner  une  fois  quelque  chose  que  ce 
soit  pour  qu'il  l'apprenne.  Lorsqu'on  l'habille  ,  il  se  tient 
droit  tout  comme  un  homme  ;  on  lui  montre  aisément  à  jouer 
de  la  flûte  ,  de  la  guitare  et  d'autres  instrumens.  Sa  femelle 
a  ,  comme  les  femmes ,  un  écoulement  menstruel.  Selon 
Bontius  ,  l'orang  -  outang  *de  Java  (simia  satyrus  ^  Linn.) 
marche  aussi  debout,  et  la  femelle  a  beaucoup  de  pudeur, 
contre  l'ordinaire  des  autres  singes  ;  car  lorsqu'elle  voit  des 
étrangers  ,  elle  se  couvre  de  sa  main  ,  comme  une  autre 
Vénus  pudique  ;  elle  pleure  ,  elle  gémit,  et  exprime  toutes 
les  habitudes  de  notre  espèce  avec  tant  de  vérité,  qu'on  di" 
roit  qu'il  ne  lui  manque  que  la  parole.  Ailamand  produit  une 
lettre  d'un  chirurgien  de  Batavia,  qui  dit  avoir  vu  un  couple 
de  ces  singes.  Hsdevenoient  tous  deux  fort  honteux  lorsqu'on 
les  regardoit  trop  curieusement  :  alors,  dit -il ,  la  femelle  se 
jeloit  dans  les  bras  du  mâle  et  se  cachoit  le  visage  dans  son 
sein  ,  ce  qui  faisoit  un  spectacle  véritablement  touchant.  Ils 
sont  de  grandeur  humaine,  ne  parlent  point,  mais  jettent  des 
cris  ;  ils  ne  vivent  que  de  fruits ,  d'herbages,  de  racines ,  et  se 
tiennent  sur  des  arbres  dans  des  bojyreUrés.  Le  nom  d'hommes. 


i; 


s  I  N  aSi 

sauvages  qu^on  letir^onne  ,  leur  vient ,  ajoute-t-il  encore  ,  du 
rapport  qu'ils  ont  extérieurement  avec  rhomine ,  sqitout  dans 
leurs  mouvemens  et  dans  une  façon  de.'penser,  qui  leur  est 
sûrement  particulière  ,  et  qu^on  ne  remarque  poinf  dans  les 
autres  animaux  ;  car  celle-ci  est  toute  difTérente  de  cet  ins* 
tinct  plus  ou  moins  dévefoppé  qu'on  voit  dans  les  animaux 
en  général.^ 

La  femelle  d^orang-outang  âeHornéo (simiasatyrus^  Linn.)»' 
dont  Vosmaëra  donné  l'histoire,  en  1778,  éfoit  de  si  boa 
naturel ,  dit  ce  naturaliste  ,  qu'on  ne  lui  vit  jamais  montrer 
dÊ  méchanceté  ;  son  air  a  voit  quelque  chose  de  triste  :  elle 
aimoit  là  compagnie ,  sans  distinclion  de  sexe  ,  préférant 
seulement  ceux  qui  la  soignoient  journellement  et  lui  faisoient 
du  bien  :  souvent,  lorsqu'ils  se  retiroienl,  elle  se  jetoit  k 
terre  ,  comme  désespérée,  poussant  des  cris  lamentables ,  et 
déchirant  tout  le  linge  qu'elle  pouvoit  attraper  dès  qu'elle  s8 
voyoit  seule  Son  garde  ayant  quelquefois  la  coutume  de  s*^s*' 
seoir  auprès  d'elle  à  terre  ,  elleprenoit  d'autres  foisdufoin, 
l'arrangeoit  à  son  côté  ,  et  sembloit ,  par  toutes  ses  démons- 
trations, l'inviter  à  s'asseoir  auprès  d'elle.  Sa  force  étoit  ex- 
traordinaire ;  elle  mangeoit  sans  gloutonnerie  presque  de 
tout  ce  qu'on  lui  présentoit ,  ne  paroissoit  pas  aimer  la  chair 
crue  ;  mais  elle  aimoitsurtout  lés  plantes  aromatiques ,  com- 
me le  periil.  Elle  ne  chassoit  point  aux  insectes ,  dont  les 
autres  espèces  de  singes  sont  sî  avides  ;  le  rôti  et  le  poisson 
étoient  ses  mel^favoris  ,  et  elle  savôit  fort  bien  se  servir  de 
cuiller  et  de  fourchette.  Quand  on  lui  donnoit  des  fraises  sur 
une  assiette  ,  c'étoitun  plaisir  de  voir  comme  elle  les  piquoit 
une  à  une  et  les  portoit  à  sa  bouche  avec  la  fourchette ,  tandis 
qu'elle  tenoit  Tassietle  de  l'autre  main.  Sa  boisson  ordinaire 
étoit  de  l'eau;  mais  elle  buvoit  très-volontiers  toutes  sortes 
de  vins.  Lui  donnoit-on  une  bouteille ,  elle  en  tiroit  le  bou- 
chon avec  la  main,  et  buvoit  très  -  bien  dans  un  v€rre  ;  cela 
fait ,  elle  s'essuyoit  les  lèvres  comme  une  personne.  Après 
avoir  mangé,  si  on  lui  donnoit  un  cure-dent,  elle  s'enservoit 
au  même  usage  que  nous.  Elle  savoit  tirer  fort  adroitement 
du  pain  et  autre  chose  des  poches.  Lorsqu'elle  étoit  sur  le 
vaisseau  qui  Tamenaen  Europe ,  elle  couroit  librement  parmi 
l'équipage  ,  jouoitavec  les  matelots,  et  alloit  chercher  comme 
eux  sa  portion  de  vivres  à  la  cuisine.  A  Tapproche  de  la  nuit, 
cet  animal  alloit  se  coucher  ,  arrangeoit  le  loin  de  sa  litière , 
le  secouoit  bien  ,  en  formoit  un  tas  pour  son  chevet ,  se  cou- 
choit  sur  le  côté,  et  se  cou vroit bien  chaudement,  car4l  étoit 
fort  frileux.  Plusieurs  fois^ayanl  préparé  sa  couche  à  Tordi- 
naire ,  il^prit  un  lambeau  dejinge  ,  l' étendit  fort  proprement 
«ur  le  plancher^  mit  du  foin  au  milieu ,  et ,  relevant  les  quatre 


aSs  S  I  N 

coins  9  porta  ce  paquet  avec  beaucoup  Vadresse  sur  son  lîf 
pour  lui  servir  d'oreiller,  et  tira  ensuite  la  couverture  sur 
^on  corgs.  Une  fois ,  voyant  ouvrir  avec  la  clef  le  cadenas  de 
sa  chaîne ,  il  saisit  un  brin  de  bois ,  le  fourra  dans  la  ser- 
rure ,  le  tournant  et  retournant  en  tous  sens ,  et  regardant  si 
le  cadenas  ne  s'ouvroit  pas.  On  Ta  vu  essayer  d'arracher  de» 
crampons  avec  un  gros  clou,  dont  il  se  servoit  comme  d'un 
levier.  Lorsqu'il  avoit  uriné  sur  le  plancher,  il  Tessuyoit  pro-? 
premcnt  avec  un  chiffon.  Il  savoit  aussi  nettoyer  les  bottes  , 
déboucler  les  souliers  avec  autant  d'adresse  qu'un  dômes— 
tique  ,  et  dénouoit  fort  bien  les  nœuds,  quelque  serrés  qu'ils 
fussent.  Avec  un  bâton ,  dont  il  s'escrimoit  Fort  bien  ,  on 
avoit  peine  à  lui  ôter  ce  qu'il  tenoit.  Jamais  il  ne  poussoitde 
cri  y  si  ce  n'est  lorsqu'il  se  trouvoit  seul ,  et  ce  cri  ressembloît 
^'abord  à  celui  d'un  chien  qui  hurlç  ;  ensuite  il  devenoit  très^ 
rude ,  comme  le  bruit  d'une  grosse  scie.  Cet  animal  grimpoît 
avec  une  agilité  merveilleuse.  Au  reste,  ses  mouvemens 
étoîent  assez  lents ,  et  il  paroissoit  mélancolique.  Cette  fe^r 
xnelle  s'amusoit  avec  une  couverture  qui  lui  servoit  de  lit ,  et 
souvent  elle  s'occupoit  à  la  déchirer  :  elle  se  tenoit  or4inai-f 
reraent  accroupie. 

Fr.  Léguât  rapporte  ,  dans  ses  Voyages  ,  qu'il  a  vu  à  Java 
nne  femelle  (i)  de  singe  fort  extraordinaire  ,  qui  cachoit  son 
sexe  de  sa  main  ,  faisoit  tous  les  jours  son  lit  proprement , 
s'y  couchoit  la  tête  sur  un  oreiller ,  et  se  couvroit  d'une 
couverture.  Quand  elle  avoit  mal  à  la  têt#  elle  se  serroi^ 
d'un  mouchoir,  et  c'étoit  un  p  isir  de  la  voir  ainsi  cou- 
chée dans  son  lit.  Selon  Henri  Grose  ,  il  se  trouve  de  ces 
animaux  vers  le  nord  de  Çoromandel ,  dans  les  forêts  du 
domaine  du  Raïa  de  Çarnate.  Lorsqu'ils  sont  en  captivité , 
ils  en  deviennent  mélancoliques.  Ils  font  avec  soin  leur  lit, 
et  sont  si  modestes  et  si  remplis  de  pudeur,  qu'ils  cachent 
leurs  parties  lorsqu'on  les  regarde.  Lorsque  la  femelle  mou- 
rut ,  le  mâle  donna  toutes  sortes  de  signes  de  douleur ,  et 
prit  tellement  à  cœur  la  perte  de  sa  compagne ,  qu'il  se  laissa 
niourir  de  faim  et  de  chagrin. 

L'orang-outang  dont  fait  mention  Tulpîus  (  simia  salyrus , 
Linn.  ) ,  marchoit  souvent  debout ,  même  en  portant  des 
fardeaux  très- lourds.  Lorsqu'il  buvoil ,  il  saisissoit  fort  bien 
l'anse  du  vase  ,  tenant  le  fond  de  l'antre  main ,  puis  s'es- 


(i)  La  plupart  des  voyageurs  parlent  plus  souvent  dé  femelles  que 
de  mâles  de  cette  espèce,  de  sorte  qu*on  pourroit  penser  que  le  nom- 
bre en  est  plus  considérable  que  celui  des  mâles  ;  il  se  trouve  aussi 
p|u6  àt  femmes  que  d'horomes  dax»  les  pay»  chaude» 


s  I  N  a83 

*ayoU  ppopremeni  te$  Uvres.  Il  mentroit  la  même  adresse 
pour  se  coucher ,  et  savoit  se  faire  un  cbevet,  se  couvrir,  etc, 
Celui  que  noMrrissoit  Tillustre  Buiïon  avait ,  dit-il ,  «  un  air 
X'  assez  triste  ;  sa  déiparcbe  éioit  grave ,  ses  mouvemens  me- 
«  sures ,  son  naturel  doux  et  très>dif£ercnt  de  celui  des  autres 
u  singes  ;  il  n^avoit  ni  Timpalience  du  inagot ,  ni  la  méchan- 
fï  ceté  du  babouin  ,  ni  Textravagance  des  guenons....  J'ai  vu 
«  cet  animal  présenter  sa  main  pour  reconduire  les  gens  qui 
«  venoi^nt  le  visiter,  se  promener  gravement  avec  eux  et 
K  comme  4e  compagnie  ;  je  Tai  vu  s'asseoir  k  table ,  déployer 
«  $a  serviette  ,  s'en  essuyer  les  lèvres,  se  servir  de  la  cuiller 
u  et  de  la  fourchette  pour  porter  à  sa  bouche  ,  verser  lui- 
p  nçiâii^e  sa  boisson  daj9s  un  verre  ,  le  choquer  lorsqu'il  y 
«  étoit  invité  ;  aller  prendre  une  fasse  et  une  soucoupe , 
«  l'apporter  ?qr  la  table ,  y  mettre  du  sucre ,  y  verser  le 
•c  thé  ,  Le  laisser  refroidir  pour  le  boire,  et  tout  cela  sans 
rc  autre  i^tigation  que  les  signes  ou  la  parole  de  son  maître  ^ 
K  et  souvent  de  lui-même,  il  ne  faisoit  de  mai  k  personne  ^ 
«f  s'approchoit  même  avec  circonspection ,  et  se  présentoit 
f(  comme  pour  demander  des  caVesses.  Il  aimok  prodigieu- 
<r  sèment  les  bonbons  ;  tout  le  monde  lui  en  donnoit  etc.  >? 
£  Hist.  nq^r.  (tu  Orangs-outangs ,  tome  35 ,  édit.  de  Son-^ 
Hini.) 

Les  or^^ngfi-outapgr  d'Afrique  sont  des  chimpanzés  ou  bar^ 
ns  (  simia  trqglo^Us^  Linn.  ).  Voici  ce  qu'en  dit  Grandpré  , 
officier  de  la  marinie  fran^çaise ,  dans  son  Voyagé  à  la  c6ie 
QC£ideniale^ Afrique  ,  tom.  i ,  pag.  a6 ,  sq.  On  rencontre  k 
\9l  côte  d'Angola  le  kimpezey  :  c'est  le  nom  congo  du  singe 
trogipàyU,  c(  L'intelligence  de  cet  animal  est  vraiment  extraor^ 
dinair^  ;  il  marché  ordinairement  debout ,  appuyé  sur  une 
brancl^  dVbre  en  guise  de  bâton.  Les  nègres  le  redoutent, 
let  ce  n'est  pas  sans  raison  ;  car  il  les  m^ltraite  durement 
qu^od  il  les  rencontre.  Ils  disent  que  s'il  ne  parle  pas ,  c'est 
p2»r  paresse  ;  ils  pensent  qu'it  craint ,  en  se  faisant  connottre 
ppar  honimis ,  d'être  obligé  de  travailler,  mais  qu'il  pourroit 
Vun  et  l'autre  s'il  le  vouloit.  Ce  préjugé  est  si  fort  enraciné 
^hez  eux  ,  qu'ils  lui  parlent  lorsqu'ils  le  rencontrent. 

«..,.  J'ai  vu  une  femelle  sur  un  vaisseau  en  traite  ;  clic 
tftoit  sujette  aux  mêmes  incommodités ,  accompagnées  des 
ipêmes  caractères  et  des  mêmes  circonstances  que  chez  les 
Céniirfies..,.  li  seroit  trop  long  de  citer  toutesJes  preuves  que 
cet.  animal  a  données  de  son  intelligence  ;  je  n'ai  recueilli 
que  les  plus  frappantes. 

«  Il  av4^it  appris  à  chauffer  le  four  ;  il  veilloît  attentive- 
ment à  ce  qu'il  n'échappât  aucun  charbon  qui  pût  incendier 
Ip  vaisseau  ^  jugebit  parfaitement  quapd  le  four  étoit  sufû* 


as;  SI  N^ 

eamment  chaud ,  et  ne  manquoit  jamais  d'avertir  k  propos 
le  boulanger ,  qui ,  de  son  côté  j  sûr  de  la  sagacité  de  i'ani* 
mal ,  sVn  reposoit  sur  lui ,  et  se  hâtoit  d'apporter  sa  pâte 
aussitôt  que  le  singe  vehoit  le  chercher ,  sans  que  ce  dernier 
Tait  jamais  induit  en  erreur. 

«  Lorsqu'^on  viioit  an  cabestan  ,  il  se  mettoit  de  loi-même 
h  tenir  dessous ,  et  choquoit  à  propos  avec  plus  d'adresse 
qu'un  matelot. 

•»  Lorsqu'on  envergua  les  voiles  pour  le  départ ,  il  monta 
sans  y  être  cxcilé  sur  les  vergues  avec  les  matelots  ^  qui  lé 
traitoient  comme  un  des  leurs  ;  il  se  seroit  chargé  de  l'cm- 
poiuture  (partie  l^  plus  difficile  et  la  plus  périlleuse  )  ,  si  le 
matelot  désigné  pour  ce  service  n'avôit  insisté  pour  lie  pas 
lui  céder  la  place.  '^ 

tf  II  amarra  les  rabands  aussi  bien  qu^aucun  mateloi  ;  et 
voyant  engager  Textrémilé  de  ce  cordage  pour  Tempêcher  de 
.  pendre  ,  il  en  fit  aussitôt  autant  k  ceux  dont  il  étoit  chargé. 
Sa  main  se  trouvant  prise  et  serrée  fortement  entre  la  relin- 
gue et  la  vergue  ,-  il  la  dégagea  sans  crier,  sans  grimaces  ni 
contorsions  V  et  lorsque  le  travail  fut  fini,  les  matelots  se  re- 
tirant, il  déploya  la  supériorité  qu'il  avoit  sur  eux  en  agilité , 
leur  passa  sur  le  corps  à  tous ,  et  descendit  en  un  clin 
d'œil.^ 

«  Cet  animal  mourut  dans  la  traversée  ,  victime  de  la  bru- 
talité du  second  capitaine  ,  qui  l'avoit  injustement  et  dure- 
ment maltraité.  Cet  intéressant  animal  subit  la  violence 
qu'on  exerçoît  contre  lui  avec  une  douceur  et  une  résigna- 
tion attendrissantes ,  tendant  les  mains  d'un  air  suppliant 
pour  obtenir  qu'on  cessât  les  coups  dont  on  le  frappoit.  De-* 
puis  ce  moment,  il  refusa  constamment  de  manger ,  €t  mou- 
rut de  faim  et  de  douleur  le  cinquième  jour ,  regretté  comme 
un  homme  auroit  pu  l'être.  » 

Purchass  rapporte,  d'après  Battel ,  que  le  pongo  (  qui  est 
le  même  animal  )  ressemble  à  l'homme  dans  toutes  ses  pro- 
portions ,  mais  qu'il  est  grand  comme  unj^cant ,  marche  tou- 
jours debout,  dort  sur  les  arbres,  se  construit  une  hutte  pour 
s'abriter  de  la  pluie  et  se  garantir  du  soleil ,  vit  de  fruits ,  et 
refuse  la  chair.  Quand  les  nègres  font  du  feu  dans  les  boi^  9 
ces  pongos  viennent  s'asseoir  autour  eUse  chauffer  ;  maisi^ 
dit  qu'ils  n'ont  pas  assez  d'esprit  pour  entretenir  le  feu  en  y 
jetant  du  bois.  11  assure  qu'ils  out  cependant  plus  d'entende- 
ment que  les  autres  animaux ,  bien  qu  ils  ne  parlent  pas , 
qu'ils  vont  de  compagnie  ,  attaquent  et  tuent  même  les  ne* 
f^res  dans  les  lieux  écartés  ^  chassent  les  él^phans  en  les  frap- 
pant à  coups  de  bâton.  Ces  pongos  sont  si  forts,  que  dix  hom- 
mes ne  âuffirolcnt  pas  pour  venir  à  bout  d'uta  seul.  On  ne  peirt 


s  I  N  a85 

attraper  qae  les  jeunes  ;  la  mère  les  porte  en  marchant  de-^ 
bout;  ils  se  tiennent  cramponnés  à  son  cou.  Cet  auteurajoûte 
que  lorsqu^un  pongo  meurt ,  les  autres  couvrent  son  corps  de 
branches  et  de  feuilles.  Un  de  ces  animaux  a  voit  enlevé  à 
Battel  un  petit  nègre  qui  passa  un  an  entier  dans  la  société  de 
ces  singes  ;  à  son  retour,  ce  petit  nègre  raconta  qu'ils  ne  lui 
avoient  point  fait  de  mal.  Selon  Schouten ,  leurs  femelles 
ont  deux  grosses  mamelles.  Tous  sont  robustes,  hardis^ 
agiles  y  ne  craignent  point  les  hommes  les  mieux  armés  ,  se 
défendent  vigoureusement  à  coups  de  pierre  et  de  bâton.  Ils 
sont  si  passionnés  pour  les  femmes  ,  quUl  n'y  a  point  de  sû- 
reté pour  elles  à  passer  dans  les  bois ,  où  elles  sont  violées 
par  ces  singes.  Ils  tâchent  même  de  surprendre  des  négresses, 
et  les  gardent  pour  en  jouir  :  ils  enlèvent  surtout ,  au  rapport 
de  Froger ,  de  Dampier,  etc.,  les  petites  filles  de  neuf  ou  dix 
an#,  et  les  emportent  jusqu'au-dessus  des  arbres,  dans  leurs 
grands  bras  ;  on  ne  parvient  à  les  leur  ôter  qu'avec  les  plus 
grandes  peines.  Au  reste ,  ib  lie  leur  font  aucun  mal ,  les 
nourrissent  fort  bien  ,  et  ]3elaborde  a  connu  k  Loango  une 
négresse  que  ces  animaux  avoient  gardée  pendant  trois  ans. 
L'orang-outang,  dit  Labrosse,    a  l'instinct  de  s'asseoir  à 
table  comme  tes  hommes ,  mange  de  tout  sans  distinction , 
boit  du  vin  4ld'aftitres  liqueurs.  L'un  d'eux^  qui  étoit  dans  un 
vaisseau ,  se  faisoit  ent^dre  des  mousses  ,  lorsqu'il  avoit  be- 
soin de  quelque  chose  ;  et  lorsque  ces  enfans  lui  refusoient 
ce  qu'il  demandoit^  il  se  metfoit  en  colère  ,  leur  s^isissoit  les 
bras ,   les  mordoit ,   les  abattoit  sous  lui.  Un  mâle  fut  ma- 
lade en  rade  ;  il  se  faisoit  soigner  comme  une  personne  :  il 
fut  même  saigné  àedk  fois  au  bras  droit.  Toutes  les  fois  qu'il 
se  trouva  incommodé ,  il  n^ontroit  son  bras  pour  qu'on  le 
saignât^  parce  qu^il  se  rappeloit  que  cela  lui  avoit  fait  du- 
bien. 

Schouten  dit  ailleurs  que  ces  animaux,  quoique  pris  au 
lacet, ^'apprivoisent  bieQ  ,  et  anA|ennent  à  faire  certains 
ouvrages ,  et  même  le  ménage ,  cTOime  rincer  des  verres , 
balayer  la  chambre  ,  tourner  la  broche ,  donner  à  boire  , 
etc.  Selon  le  témoigyge  de  François  Pyrard  ,  les  barris  àc 
Sier/a-Leona  ,  qui  sont  gros  et  membrus ,  ont  tant  d'indus- 
trie ,  que  si  on  les  instruit  de  jeunesse  ,  ils  servent  comme 
un  domestique ,  pilent  ce  qu'on  leur  donne  à  piler  dans  des 
mortiers ,  vont  quérir  l'eau  à  la  fontaine  dans  de  petites  cru- 
ches ,  qu'ils  portent  toutes  pleines  sur  leur  tête  ;  arrivés  à 
la  porte  d^  la  maison  ,  si  on  ne  les  décharge  pas  de  ces  cru- 
ches, ils  les  laissent  tomber,  et  les  voyant  versées ,  rompues, 
ib  se  mettent  à  pleurer  efà  crier  comme  les  enfans.  Suivant 
Fouché-d't)bionvilie  ,  les  orangs  sont  peu  méchans  ,  et  par* 


a88  S  î  N 

TÎeniieût  assez  promptement  à  comprendre  ce  qu'oii  Icuf 
commande.  Leur  caractère  ne  peut  se  plier  à  la  servitude  \ 
ils  y  conservent  toujours  un  fioads  d^ennui  et  de  mélancolie 
pr<m>nde ,  qui ,  dégénérant  en  une  espèce  de  consomption 
ou  de  marasme  ,  doit  bientôt  terminer  leurs  jours.  AUaniand 
rapporte  aussi  que  cet  animal  est  très-fort ,  et  le  maître  â 
qui  appartenoit  un  ourang-outang ,  étoit  un  assez  gros  hom- 
me ;  cependant  y  od  a  vu  ce  singe  le  prendre  par  le  milied 
du  corps  9  relever  de  terre  avec  facilité ,  et  le  jeter  à  trois 
l^s  de  distance.  Un  jour  il  empoigna  i^n  soldat ,  et  Pauroit 
emporté  au  haut  d'un  arbre ,  si  son  mattre  ne  Teùt  pas  cm- 
l^ché.  Il  étoit  fort  ardent  pour  les  femmes  ;  et  quoiqu'il  fût 
à  Surinam  depuis  une  vingtaine  d'années ,  il  grandissoît 
encore  ,  et  avoit  bien  cinq  pieds  et  demi  de  hauteur. 

Les  orangs-outangs  troglodytes  sont  moins  nombreux  et  B^ns 
rares  que  les  autres  singes  :  ils  paroissent  avoir  été  connns' 
des  anciens  ;  au  moins  le  périple  de  Hannon  ^  amiral  cartba* 
gioois ,  qui  fit  un  voyiage  sur  les  côtes  d'Afrique  trois  tén^ 
trente-six  ans  avant  l'ère  vulgaire ,  parle  de  ces  animaux  qu'il 
rencontra  dans  une  île  de  la  côte  occidentale  d'Afrique.  <*  If 
<c  y  avoit  beaucoup  plus  de  femelles  que  de  mâles  ,  tous  éga- 
«  lement  velus  sur  toutes  les  parties  du  corps.  ]^s  interprè- 
^  tes  nous  les  nommoient  des  gorilles,  En  les  pl>^rsui^ant , 
«  nous  ne  pûmes  parvenir  à  prendi*e  un  seul  mâle  ;  tous  s'ë- 
«  chappoient  avec  une  extrême  yitesse ,  parmi  les  précipices^ 
«c  et  jetoient  des  pierres  ;  niais  nous  jfi'mes  capture  de  troi^ 
«femelles,   qui  se  défendoient  avec  tant  de  violence  ,  en 
a  mordant  et  en  déchirant  ceux  qui  lés  amenoient  »  qu'ont 
<t  fut  otligé  de  les  tuer  ;  nous  les  écorchsmnes  et  rapportâmesr 
«  à  Garthage  leurs  peaux  eriapaillées.  »  (  Hùnnams  peripius , 
HagûB  Comit.  1674 ,  p.  77,  trad.  de  Van  Berkel  ).  Elles  furent 
depuis  déposées  dans  le  temple  de  Junon ,  et  conservées 
avec  tant  de  soin^  que  deux  siècles  après,  les  Romains 
les  trouvèrent,   quand iàs  .détruisirent  cette  fameu#ville. 
Ce  sont  ces  animaux ,  ei  les  pithkfues  ,  qui  ont  donné  lieu, 
chez  les  anciei^K  à  la  croyance  des  satyres ,  des  dieux  5^/-     ' 
vftinsj  àes  faunes^  des  égipans^  des  ^resj   des  pans^  àesi 
silènes ,  des  onocentaures  et  aiAres  rêveries  des  poè'tes.  ÀTissr 
les  Egyptiens,  desquels  venoit  te  cuite  d^s  divinités  cham- 
pêtres ,  adoroient  des  singes  eynocépliales  et  àts  cercopithèques^. 
Juvénal ,  qui  avoit  voyagé  en  Egypte  ,  dit  : 

£rfjgies  sacri  nitetaurea  cercopitheci , 

Ditiiidio  inagirse  résonant  ubi  Memnonc  chordse, 

Atque  vêlas  Thcbé  cenium  jaij^t  obruta  portis. 

On  trouve  même  dans  Saint-Jérôme  an  dialog»ie  entre  m 


s  I  N  stif 

éfmlit  ie  la  Tfaébaïde  et  un  safy^re  ;  et  le  prophète  îsa'fê  falé 
mVaiicMi  des  onoctniaures  qal  vieadront  danser  en  rond  parkni 
les  ruines  de  la  grande  Babylone.  Mo'ùe  avoît  aotrefois  dé- 
feada  anx  Hébreux  d'imiter  ces  Egyptiennes  qui ,  par  motif 
de  dévotion ,  s'abandontioient  à  la  lasciveté  de  ces  prétendus 
dieux  champêtres.  (  Lèntique ,  c.  17,  vers,  7.  ) 

Les  gibbons»  qui  ont  de  si  longs  bras  que  leurs  msnns 
touchent  à  terre  lorsque  ranimai  se  tient  debout  j  s'en  ser- 
vent comme  de  balanciers  ^  pour  se  maintenir  en  équilibre 
au  haut  des  plus  grandes  tiges  de  bambous.  Selon  le  Père 
Lecofitite,  ils  marchent  légèrement  et  fort  vite ,  toujours  sur 
les  deux  pieds  :  leur  naturel  est  très-doux  ;  et  pour  montrci' 
leur  affection  aux  personnes  qu'ils  connoiçsent ,  ils  les  em- 
brassent ,*les  balisent  avec  des  transports  singuliers;  d'ail- 
leurs T  ils  sont  adroits  9  dociles ,  et  lorsqu'on  les  impatiente  ^ 
ils  trépignent  des  pieds ,  et  expriment  fort  bien  leurs  pas^, 
sions  et  leurs  appétits.  (  Ce  sont  les  simia  tarât  Lionaeus.) 

Marmol ,  Léon  TAfricain  et  Kolbe  nous  disent  que  les 
pilfaèques  {simia  syli^anus^  Linn.)  ont  beaucoup  d'esprit  et 
de  malicQ  ;  qu'ils  vivent  de  fruits  de  toute  sorte  ,  et  vont  en 
troupes  les  dérober  daps  les  jardins  ou  dans  les  champs  9 
mais,  avant  de  se  mettre  en  campagne ,  un  de  la  bande  monttf 
sur  uHe  éminence  pour  découvrir  de  loin  l'ennemi  ;  et  quand 
il  ne  vorit  paroître  personne  ,  il  fait  signe  aux  antres  par  un 
tri.  Tant  qu'ils  maraudent ,  la  senlineile  est  au  guet  ;  mais 
sitôt  qu'elle  aperçoit  quelqu'un ,  elle  jette  de  grands  cris  ; 
alors  la  troupe ,  sautant  d'arbre  en  arbre  ,  se  sauve  toute 
dans  les  montagnes.  Les  femelles  portent  sur  leur  dos  quatre 
ou  cinq  petits,  et  ne  laissent  pas  de  faire  avec  cela  de 
grands  sauts  de  branche  en  branche.  Quoiqu'ils  soient  bien 
fins  y  on  en  attrape  par  diverses  inventions  ;  qua^l  ils  de- 
viennent farouches ,  ils  mordent  ;  mais  pour  peu  qu'on  ks 
flatte ,  ils  s'apprivoisent  aisément.  Au  neste  ,  ces  bètes  fonc 
grand  tort  aux  fruits  et  au  mil  ;  car  ils  en  cueillent ,  en  gâ- 
tent ,  et  en  perdent  beaucoup  plus  qu'ils  n'en  mangent ,  ou 
en  emportent ,  avant  ou  après  la  maturité.  Ceux  qu'on  rend 
domestiques  font,  ajoute  Marmol ,  des  choses  incroyables ^ 
imitant  l'homme  en  tout  ce  qu'ils  lui  voient  faire.  Suivant 
M.  Desfontaines  ,  les  mœurs  du  pilhèque  ,  simia  syloanus  et 
sim,  piihtcus ,  Linn. ,  sont  douces ,  sociales  ;  son  caractère 
devient  familier;  il  marche  à  quatre  pattes  et  se  tient  rare-' 
Inent  debout  ,^  suit  le  monde  comme  un  dUien,  est  naturelle* 
tnent  craintif,  et  dislingue  fort  bien  ceux  qui  lui  veulent  du 
mal,  mais  caresse  ceux  qui  lui  font  du  bien,  et  aime  la 
compagnie  ;  quoique  très-4ubriqtfe ,  il  ne  paroît  pas  produire 
dans  l'état  de  captivité  ;  la  femelle  ne  fait  qu'un  petit ,  qiù 


f  ■ 

.»88  S  I  N 

monte  sur  le  cou  ie  sa  mère ,  le  serre  étroitement  de  ses 
petits  bras  ,  presque  aussitôt  qu'il  est  né  ;  la  femelle  €e 
transporte  ainsi  partout.  Les  Arabes  prennent  beaucoup  de 
soin  pour  écarter  ces  maraudeurs  de  leurs  jardins;  mais 
ceux-ci  ont  toujours  des  vedettes  qui  annoncent  à  la  bande 
rapproche  de  Tennemi.  Les  anciens  connoissoîent  ce  singe  , 
et  il  paroît  que  c'est  celui  dont  Galien  a  donné  Tanatomie 
pour  celle  de  Thomme  :  car  il  est  rtai^ifeste ,  d'après  ses  des* 
criptions ,  qu'il  n'a  point  connu  les  vrais  orangs. 

Cependant  le  magot  ordinaire  ,  qui  est  la  même  espèce , 
est  une  bote  maussade  et  grimacière ,  qui  est  aus^i  laide  que 
méchante,  et  qui  grince  les  dents ,  en  marmottant,  lorsqu'on 
la  fâche.  Quand  un  magot  jette  des  cris  de  douleur ,  toute 
la  bande  accourt  pour  lui  prêter  assistance.  Cetaflimal  est, 
au  reste ,  assez  familier ,  et  peut  apprendre  beaucoup  de* 
choses.  Robert  Lade  ,  qui  les  vit  en  abondance  en  Afrique  9 
dit  qu'il  ne  peut  représenter  toutes  les  souplesses  de  ces  ani- 
maux qu'il  poursuivoit  ;  avec  combien  d'impudence  et  de 
légèreté  ils  revenoient  sur  leurs  pas  après  avoir  fui.  Quel- 
quefois  ils  se  laissoient  approcher  de  si  près ,  que  s'arrêtant 
vis-à-vis  d'eux  pour  prendre  ses  mesures,  l'auteur  se  croyoit 
presque  certain,  de  les  saisir  ;  mais  d'un  saut  ils  s'élançoient 
à  plus  de  dix  pas ,  et  grimpoient  avec  agilité  sur  un  A*bre. 
Ils  demeuroient  ensuite  tranquilles  à  le  regarder ,  comme 
s'ils  eussent  pris  plaisir  à  considérer  son  étonnement.  Une 
personne  s'étant  avisée  de  coucher  en  joue  un  fort  gros 
magot,  monté  au  sommet  d^m  arbre ,  après  s'être  long- 
temps fatiguée  à  le  poursuivre  «  cette  espèce  de  naenaœ , 
dont  il  se  souvenoit  peut-être  d'avoir  vu  l'effet  sur  ses  cama- 
rades ,  l'effraya  tellement ,  qu'il  tomba  presque  immobile  à 
terre ,  etClans  l'étourdissement  de  sa  chute  ,  on  n'eut  au- 
cune  peine,  à  le  saisir  ;  ^mais  ayant  repris  ses  sens  ,  il  fallut 
se  servir  de  toutes  tories  de  moyens  pour  le  conserver, 
en  lui  liant  les  pattes  et  là  gueule ,  car  il  se  défendoit  avec 
beaucotip  de  fureur.  • 

Le  pâpion  ou  babouin  (  simia  sphynx^  Lînn.  )  est  robuste, 
agile,  mais  très-méchant;  il  grince  continuellement  des 
dents,  se  débat  avec  colère,  et  sa  laseiveté  est  inexprimable, 
de  sorte  que  dans  son  pays  les  femmes  n'osent  point  sortir , 
de  peur  d'en  être  insultées  ;  il  aime  passionnément  les  fruits, 
les  raisins  ,  et  tout  ce  qui  croît  dans  les  jardins*  Lorsque  ces 
sièges  veulent  piller  quelque  verger,  ou  une  vigne,  ils  font 
cette  expédition  en  troupe  ;  une  partie  enlise  dans  l'enclos  ,« 
dit  Kolben  ,  l'autre  partie  reste,  sur  la  cloison,  en, sentinelle, 
four  avertir  de  l'approche  du  danger;  le  reste  de  la  bande, 
placé  au-dehor6  du  jardin  j  à  une  distance  médiocre  ies^  «ns 


s  I  N  ^i^ 

àes  aatres  ,  forme  une  ligne  depuis  le  lieu  du  pillage  jusqu'à 
leur  retraite.  Les  premiers  jettent  les  fruits  à  ceux  qui  sont 
sur  la  muraille  ou  la  cloison ,  à  mesure  qu'ils  les  cueillent  ; 
ceux-ci  les  passent  aux  autres ,  et  ainsi  tout  du  long  de  la 
ligne  ,  qui  s'étend  jusqu'à  quelque  montagne.  Ils  sont  si 
adroits,  et  ont  la  vue  si  prompte ,  la  main  si  subtile  ,  qu'ils 
laissent  rarement  tomber  à  terre  un  seul  de  ces  fruits  en  se  les 
jetant  les  uns  y  autres.  Tout  cela  se  fait  dans  le  plus  grand 
silence  et  promptement.  Au  moindre  cri  de  la  sentinelle, 
toute  la  troupe  détale  avec  une  vitesse  étonnante.  Suivant 
Sparmann  ,  les  babouins  sont  difficiles  à  tuer ,  et  forcent 
même  quelquefois  les  tigres  k  les  lâcher;  ils  défendent  chère- 
ment  leur  vie  contre  les  chiens.  Lorsqu'on  les  blesse ,  ils  se 
crient  point.  Thunberg  assure  qu'ils  vivent  long-temps ,  sont 
extrêmement  alertes;  lorsqu'un  chien  les  poursuit,  ils  le 
saisissent  par  les  pattes  de  derrière  ,  et  le  font  tourner  avec 
tant  de  roideur ,  que  la  pauvre  béte  en  est  tout  étourdie ,' 

Îuis  le  déchirent  cruellement  avec  leurs  grifies  et  leurs  dents, 
«es  babouins  mangent  aussi  les  insectes ,  les  scarabées , 
prennent  adroitement  les  mouches  en  volant ,  aiment  boire 
de  Teau-de-vie  et  même  s^enivrer,  Edwards  rapporte  qu^ua 
homme  qui  étpit  allé ,  avec  une  jeune^  fille,  voir  un  babouin  ^ 
ayant  enibrassé  cette  fille  devant  lui  pour  exciter  sa  jalousie  ,' 
cette  béte  devînt  si  furieuse ,  qu'elle  empoigna  un  pot  d'étain 
qui  se  trouvott  là ,  le  lança  à  la  tête  de  l'homme,  et  lui  fit  une 
grande  blessure.  Cependant  lorsqu'on  prend  le  babouin  de 
îenne  âge ,  on  peut  s'en  servir  comme  d^un  chien  de  garde; 
Le  mandrill,  selon  Smith  ,  sait  pleurer  et  gémir  comme  les 
hommes ,  lorsqu'on  le  frappe  ;  il  est  d'ailleurs  fort  ardent 
pour  les  femmes  ;  quand  on  le  tourmente ,  il  crie  comme  ua 
enfant;  c*est  un  animal  fort  dégoûtant,  qui  a  toujours  le  nez 
morveux  »  et  se  platt  à  le  lécher  continuellement.  Le  choras  , 
autre  babouin ,  est  plus  nropre ,  nettoie  sa  hutte ,  n'y  laisse 
aucun  excrément ,  et  se  lave  même  souvent  le  visage  et  les 
inains  avec  sa  salive  ;  la  femelle  sent  le  musc  ;  elle  montre 
une  ardeur  impudique  pour  les  hommes. 

Les  antres  singes ,  dit  le  Père  Vincent  Marie ,  ont  tant  de 
respect  pour  l'ouanderou ,  qu'ils  s'humilient  en  sa*  présence , 
comme  s'ils  reconnoissoient  en  lui  quelque  supériorité  ;  les 
princes  et  les  grands  estiment  beaucoup  ces  singes  à  bart)e, 
qui  paroissent  avoir  plus  de  gftivité  et  d'intelligence  que  les  . 
autres  ;  on  les  édnque  pour  des  cérémonies  et  àes  jeux,  et 
ils  s'en  acquittent  si  parfaitement ,  que  c'est  une  chose  ad- 
mirable. Ils  en  veulent  principalement  aux  femmes,  dit  un 
autre  voyageur ,  et  après  leur  avoir  fait  cent  outrages ,  ils 
finissent  parles  étrangleic*  Quelquefois  ils  viennent  jusqu'aux 

XXXI,  19 


9^  S  I  N 

maisomi;  tmw  les  Mac^siMf  t  qw  s^n^  tr^fl'^jatoi}!  de  leum 
feminiçs,  n'opt  ga^de  d^  pe^oettre  l'^iUi^  d^  leurs  «éraîla  à 
de  si  méçhaqs  gaUns;  iU  les  chM^ent  k  coups  de  hâtoou 
^D«scr.  (^  Mflcaçar^  p,  &p.,>  Çf  sqqI^  loa  timia  vJ*mi$  de 
jt«mQ$eas« 

Bosman  raconte  que  les  macaques  (^sbma  cynamolgus, 
linn.)  sont  assez  dowcei  dociles»  auùa,  ai»  reste,  iqaipro-* 

Sres ,  exlrâmement  laids,  et  Ums  grimacesgwut^  affreuses  ; 
a  vont  par  l^andes  pour  piUer  des  froita;  il^renpeot  daaa 
chaque  patte  uu  ou  deux  pieds  de  mU ,  autant  dans  leur  bour 
çhe^  autapt  sous  leurs  hras.i  et  s'eu&ieQt  ainsi  chargés,  em 
SJiiUtant  coDtinaellemenS  sur  les  pattes  de  demire.  Quané 
QU  les  poursuit,  ils  jettent  leurs  tiges  de  mil ,  ne  gardant  qui» 
celui  qui  est  entre  leurs  dents ,  pour  fuir  plus  vite*  Ces  aui^ 
maui;  examinent  soigneusement  les  tiges  qu'ils  arraobeot» 
et  si  elles,  ne  leur  pt^iisent  pas ,  ils  les  roj^tent  à  ter^e  pcms 
en  arracher  d'autres ,  et  ainsi  causent  encore  plusc  de  dégila 
^luUis  ne  volent  de  grains«  Les  femelles  de  cette  espèce  in-* 
ment  lea  hommes  et  en  sont  jalouses^  elles  se  jetteut  apr^f 
les  femmes  pour  les  mprdre  et  les  bafttue. 

Il  y  a  d^  lipienoiis  appelées /NUof  ou  d9ge$ nmgt9  ishm 
mira ,  Lifm«  >  en  Afrique;  elle^  sMAy  èik  Bruce ,  fort  curieur 
•es  ^  mais  moins  adroites,  ^ue  les  autreseepèces  ;  ettes  luea^ 
tient  regarder  tout  ce  que  les  hommes  fout,  ^aroissem  ea 
causer  entre  elles ,  et  se  cèdeut  la  place  pQiur  obserfWP  char» 
cune  à  leur  tour.  EUes  sont  toême  si  umiliàres,  <|u'eUee 
jettent  des  branches  auxpassans,  pour  les  agacer.  I«M9q«*«Q 
leur  tire  quelques  coups  de  fiisU ,  «m  .lesi  voit  tondher  dans 
une  étrai^  consternation  ;  les  «mes  pOHaseut  des  cm  «ê^ 
freux ,  d'autre&  amassent  des  pierrea.  pour  les^  laACer  k  lem^ 
enpemis  ;  quekiuesnmes  sie  vii^nt  dans  leurs:  mnkia,  et  en^ 
voient,  ce  présent  à  la  figure  des  spectateurs.  Ces  animaux 
pillent,  en  bandes,  les  vergers^  à  la.manièfte  desastsesaingeat 
etlorsquou  les  poursuit,  les  femellea ,  qui  portent  mira 
petits  dans  leurs  bras,  s^enfuient  /aussi  lestement  que  les 
autres,  et  sautent  comme  si  elles  n'aroient  mea »  au  rappo0| 
de  Lemaire.  Les  diverses  espèces  de  sin^  qA  sont  fort 
nombreuses  ^a  Afriqpie',  ne  se  mêiéint  jamais  entr»  eUesi,  et 
ojjt  n'en  trouve  jamais  de  deuxsortea dans  le  méme^ caason. 
A  Calécut ,  la  superstUion  défend ,  selon  Pyrard>  de 
tuer  aucun  singe ,  qu'on  regaide  ciomme  des  cjqfièces  d'hom-^ 
mes  sauvages  ;  aussi  ils  y  sont  en  di  grand  nombre,  si  imp<^- 
tuns>  qu'ils  causent  beaucoup  de  ^unmages»  et  que  les  ha-^ 
l^tans  des  villes  etdes.campa£pes  sont  obtig^s  de  mettrez  dea 
treillis  à  leurs  fenéives  4  pour,  empêcher  ces  bfttea  incommA^ 
des  d'cAU'c^  dans  les  maiisens .,  et  d  y  tomt  saccager^  U&  dé-. 


s  I  N  ,5, 

VPjelie,  eixri^i^t  houp  j  boup  9  hpup  d'une  voix  forte ,  à  r^qçi| 
de  rei^oiemi  ;  alors  lu  baade  des  l^rroos  jçUe  ce  qq^elle  iienj( 
de  la  m^iQ  gauche ,  et  fuit  à^  trois  pieds*  Si  ces  apimaux;  sojp$ 
serrés;  4^  près,  ils  jet^fenjl  eçicore  ce  qu'ils  ^mppr^oiei^  4^ 
la  imiq  droite ,  et  se  sauvent  de  plus  belle  sur  les  arbres  ; 
Ifîs  fem^lçs  chargées  de  leu^s  petits ,  qui  l^s,  euabras$en| 
4^oiiçment ,  sablent  aussi  l^gèremen^  q^e  les  apures.  £11<^ 
i^e  pjco4ui^0t  poin,t  en  captivUé ,  et  ces  ^ipges  qe  s'appri- 
xoisen^  jamais  bien.  Lorsque  les  C^uit^  l^of  jonfï^me^y,  ï\^ 
ipai^l^n^  des  insectes ,  et  vont  atjirapei:  4^s.  poisspns ,  4^1 
crabes  sur  le  bord  de  la  m^r.  Us  m^ttcint  leur  qn^ue  eqtrç 
le^  pinces  du  crabe ,  et  dès  qu'il  serre  ,  U^  1q  tir^q^  bru^qu.^* 
lisent  de  Teau  9  puis  Técrasent  eqtre  de^x  pierres  pour  le 
Q^pgeç  à  Taise.  Ils  savent  fort  bien  aussi  cassée  la  noix  df 
^co  j  pour  en  manger  Tamandei  ei  Ivoire  le  vin  4e  p^^Un^ç 

Îui  découle  dans  des  cabochons.  On  les  prend.i  dit  înigo,  d^ 
[ierviJUas^  ai^  moyen  des  noix  de  coco ,  ^yujEqueiles  09  fait  un 
P/çjUt  t^ou  ;  ces  singes  y  fourrent  la  patte  avec  peine ,  e;t  def 
gen>  ^TaûÙt  viennent  les  pren4r^  auparavant  qu'ils  nçi  soient 
q^agés*  Ces  animaux  diétruisent  la  nichée  des  oiseau]^,  et 
jJQ^e^  leurs  oeufs  à  terre;  mais  H&  9^i  4es  serpens  pour  en^ 
s^ufiis;  car  cçs  reptiles  les  gueitent,  Tont  les  cherc^ier  ^g^ 
j^j^oif^t  jusque  sur  les  gcan,4^  ajr,bres,^^t  épienjt  U  teippj^ 
qu'ils  sont  endormis.  U  y  a  4^s  s^rp^ns  pro^gieuspqt^Qi^ 
grj^nds  qui  2(y;alept  un  singe  d'ope  seule  bouchée.  Au  reste  » 
<Ç^  singes  ^nt  en  possession  des  fpc^ts;  car  l^s  lions  9  Ïqp 
tigrçs  j  n^  peuvent  les  aller  chercher  ai|-d^ssus  des  arbre$. 
J^^Qrsqu'iis  veulent  mao^r  quelque  çh^ose ,  il^  opt  toujpu/s 
1^0  de  la  flairer  ;  et  quand  ils  ont  biep  mangé  ,  ils  rçn^pU^- 
^pai,  ppnr  le  Içpdemain,  leurs  poches  opTeups  abajpu^f^ 
m^t^  U^  proirin^e^  de  rind,e,  où  vivent  les  tirâmes ,  et  où  îa 
xiqligion  recommande  de  ne  tu^r  aucpn  animal,  parce  qu'oie 
yr  croit  à  la  transfnjgraiioa  4!^^  ^fi^  »  les  voyageurs  nou> 
^ent  que  les  sipges  y  scipt  encore  plus  respectés  que  i^ 
aptres  bêtes  ^  et  qu'ils  se  ipuMipUent  k  TinfinL  On  les  voit  ea 
tx'oupes  jpsque  dap^  les  villes  ;  ils  çnt^ent  daps  les  maisops 
4  tput  moipentf  y  prepniçnt  t^out  libi;emi;nt,  sans  qu'on  os^ 
|epr  i^ire.le  moindre  p^al  ;  de  sorte  qpe  ç^vçl  q^\  vendepi  4içs 
fruits,  d^s  légumes,  opt  beaucoup  de  peipç  à  çpn^erver  ieprs 
m,archandises  ;  tant  qes  2|niaiaux  abusepit  dç  la  complaisance 
qu'on  a  pour  eux. 

Tous  Ijçs  voyageurs,  d'opcopc^mun  ^cçq/^A  ,  nous  attestent 
encore  des  çbo^cs  plu$.  ^ipgpli^9$f  II  y  :^9  4^P.s  1^  capital^ 
4p  Guzarat^,  dans  Amadwad^,  çt  mé|p^aiU<^prs,  dçshos*- 
pip^  (qp.4és  paiç  àfi  pijçpx  lndi^%^4  j(p»f  j;  JM»cw»  y  m-^ 


^ga  s  I  N 

gnerdes  singes  invalides,  boiteux,  estropiés,  et  tons  ceax 

Îui  veulent  s'y  retirer  et  y  vivre  même  sans  être  malades* 
Vautres  fondations  pieuses  ordonnent  dans  quelques  vîlle;^ 
de  fournir  deut  fois  la  semaine  du  riz ,  des  cannes  à  sucre  , 
du  mil  j  des  fruits  ,  aux  singes  du  voisinage  ;  aussi  ces  ani- 
maux ,  accoutumés  à  cette  généreuse  distribution  de  vivres  , 
accourent  en  troupes  comme  des  mendians  dans  les  rues  »  et 
montent  d'eux-mêmes  sur  les  terrasses  des  maisons  ,  où  ces 
provisions  sont  déposées  ;  et  l'on  assure  que  si  ces  singes  ne 
trouvoient  point  leur  ration  accoutumée  ,  ils  s'en  venge- 
roient  en  cassant  et  brisant  les  tuiles,  les  fenêtres  ,  et  fracas; 
tant  tout  ce  qu'ils  rencontreroient.  {^Theoenot;  Voyage ,  t.  3, 
p.  ao  ;  GemelU  Carreri,  t.  5  ,  p.  16^;  Voyage  d Orient  du  Père 
PhîUppe ,  p.  3ia  ;  LabouHaye-Legouz ,  p.  253  ;  Taçemier^  t.  3 , 
p.  64 ,  etc.  Ces  singes  sont  surtout  les  malbrouks  ,  les  bon- 
nets chinois  et  les  talapoins  {simia  simca  ^  Linn.;  S.faunus 
et  S,  taiapoin ,  Linn.  ).  ^ 

Les  callitriches  sont  fort  silencieux  et  si  légers  dans  leurs 

Sambades ,  qu W  ne  les  entend  point ,  selon  Âdanson  ; 
s  ne  paroissent  pas  effrayés  du  bruit  du  fusil,  et  se  laissent 
quelquefois  tirer  plusieurs  coups  sans  fuir.  Ils  ne  jettent 
aucun  cri  lorsqu'on  les  tue ,  et  la  troupe  se  contente  de 
grincer  des  dents  ,  de  se  rassembler ,  de  faire  mine  d'atta- 
quer ;  mais,  au  reste,  ils  ne  sont  pas  assez  forts  et  courageux 
pour  cela.  Les  moustaçs  sont  puans  et  farouches.  La  peau 
des  guenons  appelées  talapoins  sert,  ea  Guinée,  à  faire 
d'excellens  bonnets ,  et  leur  fourrure  vaut  plus  de  ap  francs. 
Les  singes  doues (5imia  nemœusy  Linn.)  broutent  souvent , 
comme  les  chèvres ,  des  boutons  d'arbrisseaux  :  il  se  forme 
aussi  dans  leurs  intestins  ,  des  bézoards  semblables  à  ceux 
des  gazelles ,  et  ils  les  lâchent  quelquefois  avec  leurs  excré- 
mens ,  lorsque  la  peur  d'être  pris  les  fait  vider  en  s' enfuyant. 
Les  guenons  blancs-nez  (  S.  pdaurista  ,  Linn.)  sont  extrême- 
ment douces  et  caressantes;  elles  aiment  beaucoup  badiner  , 
mais  se  fâchent  lorsqu'on  se  moque  d'elles  ;  elles  sont 
curieuses jçt  fort  légères;  lorsqu'elles  sont  en  repos,  elles 
soutiennent  leur  tête  de  leur  main  ,  et  semblent  alors  enfon- 
cées dans  quelque  profonde  méditation.  Avant  démanger  ce 
qu'on  leur  offre ,  elles  le  roulent  dans  leurs  mains  ,  comme 
un  pâtissier  qui  roule  sa  pâte.  Elles  ont  soin  de  tenir  tou^ 
jours  sèche  et  propre  leur  jolie  barbe  ;  aussi  Tessuient-elles 
très-souvent,  et  la  peignent  avec  leurs  doigts. 

On  connoît ,  d'après  les  récits  de  Quinte- Curce  et  de 
Strabon ,  ce  qui  arriva  aux  troupes  d'Alexandre-le- Grand  ^ 
lorsqiie  ce  conquérant  entra  dabs  les  Indes.  Les  Macédo- 
niens marchoient  toujours  en  bon  ordre^  et  ^assoient  entre 


s  I  N  ^9$ 

ies  dëfitës  où  habitolenl  beaucoup  de  singes  ;  Us  campé- 
root  dans  cet  endroit;  et  le  lendemain  matin  ,  rannée  se 
mutant  en  marche  ,  aperçut ,  dans  les  montagnes,  des 
troupes  nombreuses  et  bien  rangées  par  phalanges*  Déjà  les 
soldats  j  croyant  voir  l'ennemi ,  $e  disposoient  au  combat , 
lorsque  Taxiie ,  roi  indien  ^  rendu,  à  Alexandre  ,  détrémpft 
Varmée  en  lui  apprenant  que  ce  n*étoient  que  des  singes. 

Quoique  le  babouin  soit  excessivement  lascif,  cependant 
il  ne  permet  pas  que  les  hommes  lui  touchent  les  parties 
naturelles;  alors,  il  les  cache  d^une  main,,  et  de  Vautre 
applique  de  bons  soufflets  aux  curieux.  Les  femelles  de  ceHfe 
espèce  en  {ont  autant  à  Tégard  desfemmer;  mais  elles  ont 
plus  que  de  la  complaisance  pour,  les  hommes  tentés  de  les 
examiner ,  car  elles  les  2|ttirent  avec  une  impudence  sans 
égale,  et  qu^on  ne  ren<^ontreroit  pas  dains  les  dernières  de« 
prostituées.  Les  nègres  n* ayant  pas  toujours  .4ef  s^rmes  à 
feu,  leur  décochent  des  flèches  dans  le  visage,,  parc^  que 
les  blessures  quHis  y  reçoivent^  les  forçant  à  y  portier  U 
main,  ib  tombent  plus  aisément  des  arbres.  Qo  assure  que 
la  troupe  cherchant  souvent.^  venger  la.nu>rtdç  $e$^  com- 
pagnons ,  poursuit  les  nègres  jusque  dans  leurs  c^^es ,  tue 
quelquefois  ceux  qu'elle  peut  atteindre,  et  en6n,  fait  toutes 
sortes  de  dommages  aux  maisons,  découvrant  les  toits  ,  bri- 
sant les  meubles ,  jetant  la  vaisselle  parila^fe^étrci  etc. 

Lorsqu'une  guenuche  veut  donner  à  téter  k  son  petit ,  elle 
le  prend  tendrement  entre  ses  bras ,  Tembrasse ,  lui  présente 
sa  mamelle  ,  le  porte  et  le  choie  ,  tout  comme  une  femme 
fait  pour  son  enfant.  On  cite  des  exemples  de  leurs  sentinelles 
mises  à  mort ,  pour  n'avoir  pas  bien  tait  le  guet.  Les  singes 
quoique  apprivoisés,  sont  dans  les  maisons^  d'un  naturel 
moqueur,  malin ,  rusé  et  fripon;  leur  curiosité  et  leur  im- 
pudence égalent  leur  lubricité  ,\dont  Tesclavage  ne  peut 
éteindre  Fardeur.  Leurs  armes  naturelles  çont  des  bâtons  , 
des  pierres,  et  même  leurs  excrémens ,  comme noiisl'avofts 
dit.  Tels  so'nt  les  sinsés  de  l'ancien  continent. 

CeuxduKouv^s^u-Monde  ne  sont  pas  moins  remarquables. 
Ainsi,  les  alouates,  les  ouarines^  [ettent  des  hurlemens  si 
étranges,  surtout. pendant  la  nuit,  que  ceux  qui  les  enten* 
dent  pour  la  première  fob ,  croyént  que  les  montagnes  «ont 
s'écrouler.  On  entend  de  plus  d'une  grande  lieue  leur 
carillon  lugubre., Si  Ton  en  croit  Marcgrave ,  les  ouarines 
s'assemblent  tous  les  jours  ^  matin  et  soir ,  dans  les  bois  ; 
l'un  d'eux  prend  une  place  élevée ,  fait  signe  de  la  main  aux 
autres  de  s^^asseoir  et  d'écouter.  Il  commence  ensuite  un 
discours  à  voix  si  haute  et  si  précipitée ,  qu'à  l'entendre  de 
loin ,  on  croiroit  qu'ib  burlent  tous  ensemble  ;  cependant 


igi  S  T  N 

îb  tfbsèrVlstitlesil^née.  Lorsque  ee  DéitioMhène  cesse,  ilTaîlE 
^^  tftix<aafi^s  tffe  )|ét>ondre  ;  ^  Tingtâtit,  touis  harlent  d'anë 
itianièrte  ^(itMrlànrAile  :  d'an  atifre  signe ,  il  les  Tait  taii^  et 
méprend  sonreirain  ;  et  après  l'avoir  écoulé  bien  attentive- 
xnent ,  I&  séance  de  cet  alnénée  ^  ou  de  ce  club  sâilrage  ,  est 
i^^,  ©h  pôtfrrtHt  (Ci*oirc ,  diaprés  iec  récit  au  ikioînâ  exagéré, 
que  CCS  è^è<iës  de»  téj^ùblieaiAs  discutent  teors  a£&ire^ 
^litiqneâ; ,  et  quSIs  pi'eîhient  lés  voit  de  chacun  ,  potit*  aviser 
aék  mojrens  ^  gouverner  leur  état.  Lorsque  les  sauvages  lels 
'dttaqàedt  â  codps^dè  flècbe  ,  ces  anîh^ailx  rétirent  le  dard  de 
la  >plale  iâVéc  la  main,  la  sondent  du  dôi^,  mâchent  des 
iplantesviihlëràireli  qu'îb  appliquent  isur  la  blessure.  Ces 
^Àînbink sôtit  fai^otichés étindoihptable's :  quoiqu'ils  in^ soient 
^9s  camassiei^  et  féroces ,  ils  fh^irent  loéadniôiiiis  de  h 
aerakit^ï  par  lêfciir  à?r  dlmpudénV^è  ;  lca(r  ik  sont  robtisties, 
li^rudi^ ,  el  ée^é)âdiaht'sauVag^s.  Leuf  cbaiV  k^  tendit  ^  déli- 
cate ,  bôtfne  à  îhàngbr.  Quoique  maigre,  Un  âe  ces  animaux 
tmtSt  ij^irt-  iraisfsasier  dh  pérscmVies.  X^és  sînfges,  dit  Oex- 
mtelki ,  më  s^libaMtôMietit  jamais  lorsq^'^oti  tés  attaque,  lan- 
eent  dés  bi^tïcbés  et  Feurs  exerl^mens  aux  chasseurs  ;  ils  sau- 
'«etotd'tfrïbfrè'én  aTbt*e  avWc  tant  d)e  presrésie, s^ài^sjatmàls  tom- 
ber â  ferre  V  ^itié  la  v'àe  en  ^est  éblouie  ;  B»  s'àcdroch%tat  atfx 
'bYàndtéfsav^c  letrr  quetie  ^î  est  prefianie ,  de  telle  sorte 
qu'en ;iës  Tuâiit'Ttiême  tbbt-1^-farît,  ils  r^slTcttl  ainsi  stispen- 
d>«s  ^  ^t  On'iie  ^eât'^i^sqt^  pas  fc!s  atoîr.  PldsifeOi^mourant 
"dé  céffé  Vn/anièine  ,  demeurent  dans  lés  afbiîes ,  y  potitrissent 
¥1  y  tombent  ^par  lambeaux  ^uélqtres  semaine»  après.  Les 
petits  se  értrttopdtin^t  ri  'pîtH  ^  H  méte ,  qu'il  fafu't  tuer  cellc- 
^èî  «pdûr 'fes  '-pouVoîr  pi^nfdre  ;  car  îb  tie  l'abaVidonàeint  pafs 
tn^mé  >  h  moi^l.'Si  ces  an^miiiix  sTe  trodveirt  embarrassés 
-pdur  p^iî^er'trn'rtti^se^n  ou  sfaùter  d'tm  arbre  à  l'àWti'e,  fls 
^s^^ti^^  aident.  B^aèipier  assure  )au'én  passant  dam  les  'tei'rés 
dfe  fa  baie  fte^CâmpêdWe-,  ces  smges  sautôient  àiu-de^stis  de 
ftiî  dâifs  lés  hHh^és ,  cîraquetôîetit  des  dents ,  ftfeoîént  uu 
bruit  d'enragé.  Cte  ^chttX\  ait-fl,  les 'pitfs  laids  que  fiîe  vus  dfe 
%te  Vie  ;  1b  mibléth  flJis  'grhnacés  8e  la*otrchc  et  de*  yeux , 
^^yéc  mille  ^pd^uféis  ^gjrotfeiiqti^s  ;  ïcs  nuis  thé  )etôie*lt  ftés 
branébes  sècbé's ,  d'autres ^is^oient  et  ïîlboîe'nt  leur*  otàm*é's 
*^n#moî:  à  l'â^fin/uft  ^os  VliiV^r  une  'petïie  btàtiAe  aà- 
■déssus  dem!a#te  et 'sauta  idtit  di^oit  contt'e  thbi,  ce^iine 
'^t reculer;  mafis;]!  se  *prh'Ji'la*râncbe"par^qtlerfe  et  dè- 
?métirà  là  gtiiftpeùati  à  sé'byàtadîllér^l  ^  iWeïaîi^e  la*motfe  ; 
'ils  tious  ^ivî^étit  jusqti^à  nos  htttfés ,  aVéc  fes  'htfées  et  îles 
'postures  Vnenàç^îités.  tes  'femelles  isbni  Torteà  âVcc  leàrt 
^efifs  ,  tkt  elles  ien  fôriiWfBlti^ireiiréAt  flrtir;  Atts  en  pôr- 
^érit'un  éôns'leiir 'bl^âs , Hit'l'àtiiye ^s'âtd^Bcfïe  Istiïr^eiir  dôs.  11 


s  I  N  «95 

ne  aoas  fat  Januôs  posgible  d^n  afprWélsér.  Afrrès  eto  Aroir 
tiré  m^  et  qoelqnefei^  lai  avoir  cassé  une  jaimbcy  j'ai  eti 
t»mipaissioii  de  voir  cette  pauvre  béte  regarder  ficeiiMiit  et 
niaBÎer  la  partie  blessée  «t  la  toorfier  et  côté  et  d'aftitre.  €es 
«iii^s  sont  rareviefit  à  terre  :  tm  dît  mène  qû^ib  n'y  vont 
famaîs.  (XhÉnpier,  Vayag.  t.  3;  p.  5o<..  )        • 

AocMci  <des  sa^ajcN»  ,  soit  grands  «»  soit  petits  ^  et  aucm 
aagoaih  n'est  sayet  à  i^écoalèment  meostroel ,  conme  pliH> 
«ienrs  feibelles  de  l'aiicieii  coâtisént ,  telles  que  les  orangsw 
.  oùtaagB  ,^  les  babouins  «t  les   çtienons  à  itfO^  cMteteeèw 
iNëanttioiiis ,  plasiearS|;ros  sapajoos  témoignent  naegrian^^ 
ardeur  pour  les  femmes.  Il  est  »ème  étrange  avec  qHeHè 
Migacité  les  singes  découvrent  le  ^éie  des  divers  indtvidhu  de 
r*âpèoe  homainet  qoeiqae  dégmsésqu41s  «oient;  Hs  parois^ 
^leot  plutôt  le  deviner  par  Todoràt,  que  l'observer  par  la  vue. 
Tootes  les  babitiides  des  ^narines  9  à  rexceptxon  de  lenrv 
^s  effroyaMes  M  de  leur  iméckanceté ,  «onvieiroent  ai 
'coetèUi^  sapajon  d^nà   naturel  dooz,  iraitÉUet  (ntélligeni* 
On  prétend  qaMl  Barit  pècàer  atec  sa  qbetie ,  car  il  pnent 
IvMMlfe  let  ramasser  tont  ce  ^n^M  ^àt  awee  elle.  Bàibptcr 
raconte  qu'à  TOie  de  tiorgotua^  sar  k  <Ate  dn  Péi'dn»  ces 
singes  ywmÊtetkX  amasser  des  hnttres  à  la  basse  mafirée  :  kmn 
^q'41s  vevIeM;  les  inan|;er  ^  sis  èes  posent  sar  me  pierre ,  et 
ihrec  «ne  autre  pierre  ^  ils  i^  ^écrasent.  (  Oli  asstnv  ^qne  les 
oroiHgs-oatangB  ^  an  (contraire^  v^raiit  ides 'halireB  ouvertes  i, 
<mt  soin  d^  ijeier  «m  pierre  po»r  I»  empëdœr  de  se  fenmer, 
-etpom*  ti'avotr  pas  les  dkrigtsfris-esiire  îeurs  ^eox  écaiUes.  ) 
JB'AcoIrta  CénKiigne^  dai^  non  Mstaîre  rtatarsik  dm   Inda^ 
afvoH*  vu  ces  coaïtas  sauter  ;d'an  arbre  ^  étoit  ^'on  c6té 
d'une  rivière  k  km  arbre  de  i'aati%  rivie.  -Qulamd  ils  vMlent 
•sauter ,  ditHil ,  en  un  lieu  éloigfné,  et  i^^îls  ne  pecrent  y 
atteindre  Ctm  saut ,  ils  s^atlacfaent  alors  à  4a  queue  les  tms 
idw»  aiitres.,  etifcnat,  par  ce  mo^^n^. comme  t£ié  cèaMiede 
fdssieùrB;  pn  après  ilssVAanceKtJetfse  ^tent  en  airatft;et 
le  premier  étant  aidé  de  la  force  des  antres ,  atteint  où  il 
v«eiit ,  «'altacbe  -k  un  Tameau^  pois  il  aide  et  -songent  tont 
le  reste ,  ^iisqu'àee  qu'ils  sosenl  tous  .ntfrvenus  ,  aHachés  cn-> 
semble  4  la  qae«e  les  uns  des  antres.  iLèur  chair  eatiboHue  ^à 
manger^  wt  partout  frassé  «n  temps  deiaonaturité  idesfhnts. 
Ces  animaux  <ne  ^sont  pas  bien  vMs,  et  méntrent  jun  air  mé- 
lancoKqae',    sortoat  «n    capâfvté;  ib  sont   ^ctrémemeat 
adroHs  de  Isilr  qaeve.  Dans  l'état '•san^age,  ils^se  battent 
soavent  entre  emc ,  At^-vfn  ^  et  lorqu'cm  leèr  faite  une  fnetrre  » 
ils  garantissent  lenr  iiète  es  coup -avec  ta  ïninn.  Stedmoa 
ra^ypoite  ^^iB'derces  singi»  privés  aliok  ekercker  du  vin  aa 
tC3^ret,4<Ea(iid  onDleimtxwrao^iitfe  pot-d'ùÀa 


agfi  S  I  N 

main  et  l'argent  de  Fautre ,  et  ne  payoït  jamai^  avant  d'avoir 
reçu  le  vin.  Si  des  enians  lui  jetoient  des  pierres  dans  la  rue , 
il  posoit  son  pot  à  terre,  puis,  recevant  les  pierres»  les  leur 
renvoyoit  si  adroitement ,  qu'ils  n'étoient  plus  tentés  de 
l'attaquer  ;  alors  notre  animal  reprenant  gravement  son  pot , 
le  rapportoft  il  la  maison,  sans,  y  toucher  le  moins  du 
inonde.  Quoiqu'il  aimât  beaucoup  le  vin ,  il  n^osoit  point  en 
boire  sans  permission.  Bancroft  assure  aussi  qu'en  liant ,  à 
ce  singe ,  les  mains  derrière  le  dos ,  il  marche  debout  pen- 
dant tout  le  temps  qu'il  est  ainsi  garrotté.  Si  on  le  poursuit , 
il  grimpe  sur  un  citronnier  ou  un  autre  arbre  ^  et  jette  des 
fruits  à  la  tête  de  celui  qui  le  chasse.  - 

Les  sajous  sont  fort  gais  9  fort  vifs  et  agiles.  Ils  supportent 
^  merveille  la  température  de  nos  climats ,  et  peuvent  même 
'  y  produire  en  état  de  captivité.  Rien  de  si  joli,  dit  un  obser- 
vateur 9  que  de  voir  le  père  et  la  mère  avec  leur  petit  qu'ils 
tourmentent  sans  cesse ,  soit  en  le  portant ,  soit  en  le  cares- 
sant. La  femelle  aime  son  enfant  à  la  folie;  le  père  et  la 
mère  le  portent  chacun  à  leur  tour;  et  quand  il  ne  se  tient 
pas  bien  ^  il  est  mordu  bien  serré.  «  Les  sajous  ,  dit  Bufifon , 
«  sont  fantasques  dans  leurs  goûts  et  leurs  affections  ;  ils  pâ- 
te Toissent  avoir  une  forte  inclination  pour  certaines  person- 
«  nés  ,  et  une  grande  aversion  pour  d'autres ,  et  cela  cons- 
«t  tamment.  »  JLe  clitoris  des  femelles  est  proéminent ,  de 
sorte  qu'on  les  prend  souvent  pour  des  mâles.  Tous  ces 
animaux  ont,  au  lieu  de  voix ,  im  sifflement  aigu  et  mono- 
tone ,  qu'ils  répètent  fréquemment'.  Lorsqu'ils  sont  en  co- 
lère, ils  secouent  fortement  la  tête  en  prononçant,  avec 
vitesse,  ces  syllabes:  pi,  ca,  rou.  Au  reste,  tous  les  sajous 
et  sagouîns'ont  un  sifflement  au  lieu  de  voix.  Les  sajous  se 
tiennent  par  troupes  de  plus  de  trente  ;  ils  sont  naturelle- 
ment curieux  :  on  les  apprivoise  si  aisément  ^  qu'on  peut  les 
garder  sans  les  tenir  à  la  chaîne ,  ni  les  contraindre,  ils  vont 
partout  ret  reviennent  d'eux-mftmes,  et  se  plaisent  à  tout 
déranger ,  de  sorte  qu'il»  se  rendent  incommodes  ;  mais 
toujours  doux,  aimant  à  jouer ,  ils  font  des  cabrioles  singu- 
lières. En  peu  de  temps ,  ib  ont  parcouru  tous  les  arbres 
d'une  forêt;  ils  cherchent  surtout  les  grands  bois  frais,  près 
des  rivières  :  chaque  nuit,  ils  vont  dormir  sur  des  palmiers 
ou  sur  de  grands  roseaux.  On  les  accuse  de  malpropreté  ,  et 
ils  sont  très-friands  d'araignées  ;  ils  ne  refusent  ni  le  vin  ,  ni 
l'eaufrde-vie  ;  on  les  trouve  même  lasci&  et  indécens ,  car 
le  tempérament  de  ces  petites  bêtes  est  très-chaud  ;  ik  se 
servent  aussi  de  leur  queue  pour  saisir  différens  objets. 

Dans  rîle-Grrande  ,  ou  île  Saint-George  (  dit  Legentil , 
Voyag,  1. 1 ,  pag.  i5  ),  il  y  ades  singes  qu'on  appelle  pleureurs^ 


s  IN  297 

qui  imitent  le  cri  d^uo  enfant  (  ce  sont  des  Saïs,  Simia  capu- 
cina^  Lînn.)-  Selon  Dampier,  ils  sont  d'une  laideur  affreuse  . 
et  sentent  beaucoup  le  musc.  Leur  douceur  ëgale  leur  doci- 
lité ,  mais  ils  sont  si  craintifs ,  qu^ils  se  mettent  à  pleurer. 
Jean  deLéry  dit,  dans  son  vieux  style  (Fbjû^c,  p.  i54)  :  «Le 
«  naturel  des  cays  est  tel,  que  ne  bougeant  guère  de  dessus 
«  un  arbre  qui  porte  un  fruit,  ayant  une  gousse  comme  nos 
«  grosses  fèves  (Àym^/iâca),de  quoi  ils  se  nourrissent,  ils  s'as- 
«  semblent  ordinairement  par  troupes  ,  et  surtout  en  temps 
«  de  pluie.  C'est  un  plaisir  de  les  ouïr  crier  et  mener  leur 
«  sabbat  sur  ces  arbres.  Au  reste ,  cet  animal  n^en  porte 
ce  qu^un  d^une  ventrée  ;  mais  le  pejtit  ayant  cette  industrie  de 
«  nature  ,  que  sitôt  qu^il  est  bors  du  ventre,  il  embrasse  et 
«  tient  ferme  le  cou  du  père  ou  de  la  mère  ;  s'ils  se  voyent 
«  pourchassés  des  chasseurs  ^  sautant  et  remportant  de  bran- 
«  ches  en  branches  ,  le  sauvent  de  cette  façon  ;  partant ,  les 
«  sauvages  n'en  pouvant  guère  prendre  ,  ni  jeunes  ,  ni  vieux, 
ff  n'ont  d'autres  moyens  de  les  avoir ,  sinon  qu'à  coups  de 
«  flèches ,  les  abattent  de  dessus  les  arbres  ,  dont  tombent 
«  étourdis  et  quelquefois  bien  blessés.  Après  x[u'ils  les  ont 
«  guéris  et  un  peu  apprivoisés,  les  changent  pour  quel* 
<c  ques  marchandises  ;  je  dis  nommément  apprivoisés ,  car 
«  du  commencement  qu'ils  sont  pris  ,  ils  sont  si  farouches  , 
«  et  mordent  si  opiniâtrement ,  qu'il  faut  les  assommer 
«  pour  les  faire  lâober  prise.  » 

«  Par  la  gentillesse  de  ses  mouvemens ,  par  sa  petite 
«  taille,  ditBufTon,  par^la  couleur  brillante,  de  sa  robe, 
(c  par  la  grandeur  et  le  feu  de  ^ts  yeux ,  par  son  fittit  visage 
«  arrondi ,  le  saïmiri  a  toujours  eu  la  préférence  sur  les  au- 
«  très  sapajous  ;  et  c'est  en  effet  le  plus  joli ,  le  plus  mignon 
<c  de  tous,  mais  il  est  aussi  le  plus  délicat  et  le  plus  difficile 
«  à  transporter  et  à  conserver.  >>  Marcgrave  rapporte  quHl 
relève  sa  queue  avec  grâce  ;  qu'il  faut  le  traiter  avec  douceur, 
car  il  crie  à  voix  très-haute  pour  pçu  qu'on  le  touche ,  et , 
comme  les  autres  petits  hommes,  il  entre  facilement  en. 
colère.  Souvent  il  tombe ,  étant  captif,  dans  un  ennui  qui  le 
fait  périr.  Dans  l'état  sauvage ,  ces  animaux  vivent  en 
troupes  :  les  sakis  vont  de  même  ;  ils  ont  pour  voix  un  siffle- 
ment ;  ils  aiment  le  miel ,  mangent  les  abeilles  et  pillent  les 
ruches.  Les  tamarins  de  Cayenne  sont  de  fort  petits  singes 
très-familiers ,  qui  font  mille  tours  agréables  ;  ils  se  tiennent 
dans  les  hautes  futaies  et  les  terres  les  plus  élevées  ,  tandis 
que  les  sapajous  préfèrent  les  cantons  bas  et  hun^ides.  Les 
premiers  sont  assez  hardis ,  s'approchent  volontiers  des 
maisons ,  et  ne  se  tiennent  presque  jamais  à  terre.  On  les 
apprivoise  aisément;  mais  iU  sont  colériques 9  mordent  avec 


^9»  S  I  N 

ftnrcur ,  et  s'eti^uîent  beaucoap  dans  Tétai  de  domesticité. 
Its  savent  prendre  les  puces  aux  chiens.  «  Ils  s'avisent 9  dît 
c<  BufTon ,  de  tirer  quelquefois  leur  langue  qui  est  de  couleur 
<(  ronge ,  en  faisant  en  même  temps  des  ijiouveiâens  de  tête 
n  sîn|;uliers.  Les  Américains  n^en  mangeilt  pas  la  chair.  » 
L^ouistiti  est  le  plus  petit  des  singes.  Selon  dtédman ,  il  est 
très-sensible  au  froid  ,  et  se  chagrine  facltement  en  état  de 
captivité ,  de  sorte  qn^il  en  meurt  pour  Tordinaire.  On  a 
Véussi  en  Portugal  à  les  faire  produire ,  et  le  mâle  prend  soin 
des  petits  aussi  bien  que  la  femelle.  La  voix  du  pinche  est 
douce  et  "Butée  comme  le  chant  d*un  oiseau  :  du  reste ,  c'est 
un  des  plus  jolis  singes  ;  mais  il  est  fort  délicat ,  et  Jean  de 
Léry  prétend  «  qu'il  est  sigloriéùX|  que  pour  pèa  dfe  fâcherie 
«  qu'on  lui  fasse,  il  se  laisse  Aiouriràe  dépit.  » 

On  a  vu  des  singes  qui  ont  pris  la  petite- Vérole  en  jouant 
avec  des  enfans  attaquée  de  cette  maladie  ,  et  Valmon't  de 
Bomare  en  rapporte  un  exemple.  Oh  sàvoit  déjà  qne  d'au- 
tres animaux  domestiques  deviennent  quelauefois  suscepti- 
bles d'être  atteints  de  cette  affection  contagieuse. 

Dans  les  pays  où  les  singes  abondent,  ils  cSiusetit  be^a- 
cgnp  de  dégâts ,  et  les  habitans  leur  font  la  guerre.  Ils  s'y 
prennent  de  averses  manières  pour  les  saisir,  tjuelduefois 
on  porte  tfn  vase  plein  d'eau  miellée  dans  une  forêt,  et  devant 
îa  troupe  des  singes  on  s''en  lave  le  visage;  ensuite  on  se 
retire  en  substituant  adroitement  mi  vase  plein  de  glu  à  celui 
d^ean  miellée.  Les  singes,  par  cet  instinct  d'imhation  qui 
leur  est  {propre,  viennent  faire  de  même  ;  ^aîs  s^engluàrit 
toute  la  figure  et  les  yeux,  on  peut  aisément  les  prendre 
ensuite.  t)'auf  rcs  personnes  engluent  aussi  des  bbttes  qu'elles 
mettent  à  la  .portée  des  singes,  et  en  essaient  d'autres  non 
engluées  devant  la  troupe  des  animaux  mMf^isans;  ceox-d 
"viennent  pour  imiter  le  même  manège  ,  iBt  se  trouvent  empê- 
ti*és  à  leur  dam.  Lès  habitans  de  quelqùeis  Hes  tcur  tendent 
'diivérs  pièges ,  âestrappés^  etc.  ;  ils  pretmelnt  des  petits  dams 
*tihe  cage  ,  les  font  crier  pour  que  la  bande  accoure,  de  là 
même  manière  que  les  oiseaux  à  la  pipéè.  D'autres  fois  ,  on 
*les  attire  par  quelque  boissOn  enivrante  ,  ou  quelque  lîqoedr 
étourdissante,  ihafis  sucrée,  de  sorte  qu'ils  se  laissent  prendre 
ensuite  s/^hs  peine;  ou  bien  on  pàrsèine  des  semences  et  des 
"fruits  près  d'un  lieu  où  Ton  a  placé  quelques  pièces  d'artî- 
'fice ,  avec  une  mèche  pour  les  faire  partir  ati  milieu  de  la 
troupe  des  singes ,  occupée  à  manger.  Le  bririt  et  le  feu  les 
étonnent  tellement,  qu'on  peut  les  saisir  avant  qu'îls  aient 
le  temps  de  se  recônnoître  ,  où  d'eftn mener  leurs  petits  avec 
e^x.  Dans  quelques  pays  de  llnde ,  on  a  des  mirohrs  garnis 
de  ressorts  qtii  saisissent  tOiit  à  coop  comme  des  traque- 


tiftrfls;  ^t  fbfs^se  le  ^ft%b ,  ^bi  'e^fdtl  bilHetix,  vîtiit);)bt]k*  se 
mirer,  Ite  rfeis^oVl  1^'^^isit  iiotiSaih  »  deisciàûrère  iqu'îl  tit  peut 

D^s  a(it^tA'»t^>$uréiit):|ti*oà  profite^  dan^  bertàhis  pays,  dé 
cet  instinct  imilaie^r  dès  skigës  ,  potiirftiire  travailler  mètat . 
tes  indMdt)^  ^aUvage^.  Gdmtae  Ite  Ipblirre  ^  ^oelqo^es  aiitfes 
Vëgétalsk  â(rômàrtiqtr(!^  gHtti|>eiit  ^sqtie  isut  les  plus  petites  et 
les  «)1éis  ham^slbt^hches  dès  a  Arcs ,  on  ne  ptetrt  les  y  allèf 
etf^ilffV.  Le^  ikidieHs  tecuefllefit  d'abord  les  graines  he^s  t>lak 
faï^a^s  à  prendre,  et  îes  arrangfettl  ftn  petits  tas  shi'basde  rar- 
bi*e.  t»es  troopes  de  isînjgies  qrii  oli^e^nt  cela ,  ne  manquent 
^s  dte  V^h,  rorsfqofe  diaTctiii  s'est  rtetîrt',  tet  de  ttfeillir  dé 
la  même  manière  toutes  lej  graines  9  et  dépouillent  l'es  air- 
*W^s  jti«s^'îi  la  ciHie ,  "etï  ^massaift  âe  tùèttié  la  récolté  au 
^ife»;  les  Ibdîerrs  Vienne tit  fens^iitfe  V enlever  pendant  la  tfuit. 
-l*s^irtbj^né  s'eV-oi^nt  pas  si  fidèles  iîltiitateUrs ,  Vil  s'agifes^oî^ 
Ufe  themr  des  (fruits  ^î  Iteseht  âgr'éableU  à  letir  ^oùt, 

Nî6rtà  ^avoirs  taS^eWfiMé  te  que  tious  avons  ti*ouvé  danà 
''^îfTét'et)^  autetirs  strr'llïî^oirc  des  otages  ;  tnais  îl  est  à  crbîi^ 
-ipill  yesrt)R  encore  be^ucofup  'à  fliVe ,  et  qu'on  eàt  bien  loin  dé 
tfoVin^iti^  toutes  tes^éspèCes.  Oh  né  garde  ces  ataîtnaut  qtié 
^eoiWinTî  defe  foitfets ,  et  cepetïdaht  ils  peuvent  offrir  beaucotxp 
-*e  'swjefs  de  méditation  à  lîïoittVïïe.  Nous  ne  Sommes  pas 
hteiWmbhts  du  bbiYiljre  de  <^eti*  qtd  confotiderft  etftiéreniefttt 
kits  Unilhafux  avtc1n(rtr^  éspècj^  si  tfotis  troWons  iilné  gt-and^ 
'Itosétnblâlnfcc  d'ornants ,  itk  dmérenc^e  eiftre  les  facultés  itoo- 
^^îé^  *ét  im^llectuelle^  eist  immeti^  ;  tnais  îéS  homineà  se 
^eWirertt  târèm^t  da^s  tin  juirte  nrilien ,  lorsqu'ils  vîentient 
ii'etortfîner  de  pnb  «ces  atiimaux ,  let  péncfhent  toujours  phiS» 
^o¥ir  âne  façon^Ôe  penser ,  t(ù^  pour  une  amte.  Cepenliant 
*îl  hfe  ^ertiMe  Irteti  démotftiié  ffoe  ITiomtnfe  nVst  lïi  un  pnf 
HtiitttAi ,  ni  une  simple  «ititeflige^ce,  et  iî  faut  récdmnôîfrlft 
'qnîl  e^  es^etîtî'elfemeht  fortné  de  deux  natures-  •P/I'aytrclfe 
*4fd*îifÈ,  NifeGUE,  et  l'histoire  particnltèrè  de  cWqtfee^pècfe 

^Slt^E^.     (HrtREY.) 

SINGES  (  DE  LA-  PARTIE  OCCIDENTALE  )  Î>^À- 
^FRfQUE.  VeVsSi^rfa-L'ébrta  et  Arguiû ,  se  trouve  mi  grand 
"^omfbrre  de  ^hfgcs  ,  défflfi  lés  bisnâés  vivent  sépl^éés  daris  lek 
*€kntoùs  qu'elle)!  se  sotj't  appropries.  Ce  sont  â^s  république^ 
'd'^imatré  'au  pltrt*t  'ftes  régîtti'ens  de  quadrtimanes ,  qui  se 
gddverhéiit  àVèc  Wie 'bonne  police,  Vhaffigent  des  punitions 
torporeflés ,  #1  AfHsfe^ht  des  chefs ^  familles ,  qui  font  ré|ïîer 
•1^  ^libor^âAtoiit^t  lapait ,  éKsetrt  eti  quelqtie^drtfe  déscnefe 
'OU  ides  gouverneui's.  Ce  sont  ordinairement  les  mâles  vigou- 
reux, les  individus  les  "phis  robui^es  ,  qui  sont  à  la  tète  de  'là 
ti*ofope  ;  oti  pose  dés  ^àtîrffelles,  0I1  màr<?hc  étil)ôti  ordrfe 


3oo  *  S  I/i  N 

quand  il  s^agit  de  marauder  dans  an  champ  ^  un  verger  bien 
garni  de  fruits.  Ils  \ront  même  jusque  dans  les  cases  des  nègres 
ravir  les  provisions.  Ce  sont  surtout  des  macaques  (^dnUa 
cynomolgus ,  ÏÀnn,)  ,  d^  magots  (^simia  inuus,  Linn.)et  des 
mandrills  (  simia  mai/non ,  Linn.  ),   (viREY.) 

SINGES  DES  ANTILLES.  Ce  sont  des  sapajous  et  des 
sagoins ,  dont  le  Père  Lecomte,  missionnaire  ,  ^it  un  grand 
éloge  ;  car  il  témoigne  qu'ils  sont  d^une  industrie  toute  par- 
ticulière ,  et  qu'ils  sont  doués  d'un  grand  instinct.  Lorsque! 
s'agit  de  se  défendre  ^  ils  savent  fort  bien  s'y  prendre  et  re- 
connoître  leurs  ennemis.  Agiles  9  hardis  9  grands  imitateurs 
A  fort  vindicatifs ,  ils  attendent  Toccasion  favorable  poar  en 
profiter,  (virey.) 

SINGES  DU  BENGALE.  Espèces  diverses ,  telles  que 
le  bonnet  chinois  (  simia  dnica ,  Linn.  ) ,  le  malbrouck  Çsimta 
Jaunus,  Linn.),  T aigrette  {simia  aygula)^  lamône  (^simanuma, 
Linn.  ),  etc.,  F.  Gueîïon  et  Macaque.  Les  doux  hâbitansde 
cette  contrée  ^  loin  de  leur  faire  du  mal,  leur  offrent  souvent 
à  manger,  et  portent  pour  eux  des  vivres  dans  les  forêts.  Ib 
les  regardent  comme  des  hommes  malheureux  et  dégénérés  ^ 
qui  fuient  la  société  et  suivent  les  seules  lois  naturelles.  Les 
peuples  du  Malabar  étendent  encore  plus  loin  cette  bien- 
veillance ;  elle  va  jusqu'à  leur  bâtir  des  hôpitaux,  et  leur  con- 
sacrer des  asiles  où  ils  puissent  finir  leur  vieillesse  en  s&reté. 
Dans  ces  maisons  de  charité  il  y  a  des  servans  chargés  de 
fournir  des  alimens  à  ces  animaux  ^  et  les  dévots  leur  font  des 
legs  à  leur  mort.  On  voit  aussi  des  hospices  fondés  pour  les 
autres  animaux ,  tels  que  les  chiens  incurables;  il  est  vrai  que 
cette  charité  est  extravagante ,  mais  les  Européens  auroient- 
ils  droit  d'en  blâmer  l'excès,  eux  qui  ne  donnent  qu'à  grande 
peine  un  asile  au  pauvre ,  à  l'affligé  ,  au  vieillard  sans  res- 
source, au  défenseur  de  la  patrie ,  qui  rognent  même  leur  né- 
cessaire ,  qui  les  entassent  sur  des  paillasses  infectes ,  et  qui 
semblent  moins  vouloir  les  soulager  que  les  faire  prompte-w 
ment  mourir  par  leurs  mauvais  traitemens  et  leur  sordide 
avarice  ! 

On  assure  que  les  malbrouks  sont  fort  habiles  à  marauder 
dans  les  vergers  et  les  champs  de  cannes  à  sucre.  Lorsque 
leur  troupe  est  occupée  à  quelque  expédition  de  ce  gejàre,  un 
d'entre  eux  se  tient  en  sentinelle  sur  un  arbre ,  et  crie  houp , 
houp  ^  houp,  lorsqu'il  voit  l'ennemi  ;  alors  la  bande  malfai- 
sante détale  au  plus  vite ,  portant  le  butin  dans  une  main 
et  dans  leurs  abajoues  ;  les  mères  prennent  leurs  petits  sur  leur 
dos,  et  tous  se  retirent  dans  quelque  forêt  ,  où  ils  se  cachent 
dans  les  arbres ,  et  sautent  lestement  de  branche  en  bran- 
che. Lorsqu'ils  vont  sur  le  bord  de  la  mer^  ik  amassent  les 


s  ï  N  3oi 

coquillages ,  qu^ils  brisent  entre  deux  pierres  pour  en  man- 
ger l'animal.  On  prétend  qu'ils  pèchent  des  crabes  avec  leur 
queue  ,  en  la  leur  donnant  à  pincer^  et  les  enlèvent  subite- 
ment. Les  serpens  causent  beaucoup  de  frayeur  à  ces  singes. 

(VIREY.) 

SINGESBLANCSDUROYAUMEDEBAMBUK.il 

paroft  que  ce  sont  des  espèces  de  guenons ,  telles  que  Tatys 
(^simiasenex  d'Erxleben  ,  sîmia  atys  d'Audebert  )  ,  et  l'enteile 
de  Dufréne  '  (  simia  entellus  ).  Au  reste ,  on  assure  qu^ils 
sont  d'une  blancheur  éclatante ,  et  qu'ils  ont  les  yeux  rouges. 
II  paroit  ainsi  qu'ils  ont  éprouvé  la  même  dégénération 
que  celle  des  nègres  blancs,  ou  albinos ,  dans  l'espèce  hu- 
maine. Ce  sont  des  singes  blafards  ,  et  il  y  en  a  de  plusieurs 
espèces  ,  qui  ne  sont  que  des  variétés  individuelles.  Jeunes , 
ces  singes  sont  y  dit-on,  fort  doux  et  faciles  à  apprivoiser; 
vieux ,  ils  deviennent  méchans ,  intraitables  ;  si  on  les  ex- 
porte ,  ils  ^tombent  malades  de  nostalgie ,  refusent  de  man- 


principalement^ 
ouanderous  (F.  Macaques)  et  les  Guenoî^s  a  face  pourprée. 

(desm.) 

SINGES  BLEUS  ET  ROUGES  DE  LA  GAMBRA.  11 
paroit  que  ces  animarux  sont  des  mandrills  (  simia  maimon , 
des  patas,  simia  rubra^  Linn.) ,  bétes  aussi  indociles,  aussi  re- 
muantes que  lubriques.  Ce  sont  des  animaux  hardis ,  pétu- 
lans  9  qm  marchent  en  troupes  ,  crient  beaucoup  ,  surtout 
pendant  la  nuit  ^  grimpent  et  sautent  d'arbre  en  arbre  avec 
une  grande  légèreté.  On  assure  qu'ils  se  rassemblent  en  ban- 
des pour  voyager  de  contrée  en  contrée ,  et  dévaster  les  jar- 
dins ;  ils  gardent  beaucoup  d'ordre  dans  leurs  expéditions , 
entendent  le  signal ,  posent  des  sentinelles ,  se  formept  des 
abris  de  feuillages  contre  l'ardeur  du  soleiL  Les  bleus  ou  man- 
drills et  les  choras  sont  les  plus  laids  et  les  plus  méchans.  Au 
reste  ,  on!  remarque  plusieurs  autres  espèces  de  singes  dans 
ces  contrées;  toutes  vivent  en  troupes  séparées  ,  sans  jamais 
mêler,  (virey.) 

SINGES  DU  CAP  DE  BONNE-ESPÉRANCE.  On 
en  trouve  de  plusieurs  espèces  ,  et  surtout  des  babouins,  qui 
sont  féroces  :  le  singe  noir,  décrit  par  Le  vaillant  (  simia  por- 
caria  de  Linnseus  ),  les  macaques  (  simia  cynomolgus  et  sîmia 
cynocephalos,  Linn.  ),  le  callitriche  ou  singe  vert  (^simia  sabœa}^ 
et  les  papions  ou  cynocéphales.  Il  y  en  a  sans  doute  un  plus 
grand  nombre  ,mais  nous  ne  les  connoissons  pas  tous;  ils  sont 
méchans,  hardis,  et  voyagent  en  troupe;  on  les  voit  sou- 
VejAt  descendre  des  montagnes  pour  pilier  les  jardins  :  ils  ne 


3oa  S  I  N 

aédaigoent  pas  U  chaîr ,  les  a^ ,  le#  t^<^s{^pi)«^,  Içs  mm;^^ 
et  s'apprivoiseni  difficUemi&Dui.  (vireic.) 

SINGES  DU  CA.P  VERT ,  a^ppeUsi^ick^ii^ipiÇi?;  çf^sm 
les  gueoons  caUitricWs  (  simin  st^l^j^  y  Lian.  )  9  qjû  se  tfi^viT 
vent  «D  aliondance  à  Fîle  de  San-Jago  oa  Saint-Jacques  ; 
c'est  poMT  cfigla  qu'en  (es  nonpiilf  si^^g^  v^^  et,  s^lgçit:  de 
Saint' Jacques.  Les  lieuf  voisins  4e  ce^llej^  alTi;«;i^.^f^  4ft- 
iverses  esp.èces  de  Guenons,  teUes  qui$  l^  à^yà^np  {^siw^.d^n^  » 
(le  iQousUc  (  simia  ccphi^^  Lin^.  )  etc.  (v.iB#Y.) 

SINGES  CERCOPITHEQUES,  Oj^  wwpç  ^^m.  ^ 
g^«nons  à  longue  queue  de  raa/cijt;«  cp^tij^ei^)^;  c^  l^jpqQ- 
i^niers  naturalistes  qui  leur  ont  imposa  ce  nogi  n^  çpnpi^- 
ftoient  pas  T  Aqu^érique  et  les^  aiqge/^  à  longue  qiHrU^  ^u^  y  \?^ 
bitent. 

I^scercopi^hèquessoQtlespi^C^/ 4'A^istQl^.PliPiÇ  Us^4é^%l?!^ 
aussi  sous  Le  prepûer  noto  ;  viiais  Iç^  sipges  à  <;oi|çte  ^i^o^ 
4toient  appelés  ,  par  les  anciens  ,  «^vv,o^%ç^k<^  ,  c'^t-àr4il?^ 
^ges  à  museau  4e  à^n  ou  cynoçép)àaJes.  %n%^  les.  siogi^ 
les  plus  voisins  4e  notre  espèce  é^toÂeftt  d^igp^ssoqç  1^  i^ifi 
de  'ViOv^of^  que  nous  traduisons  p^r  cçlpi  4^  pîtl^W^t  es- 

Eèce  4e  Magot.  G^lien ,  qi^i  ne  di^s^q^AÎt  pqif  t  les  cji^vi^es 
umains,  parce  que  la  religion  défendoit  de  toucher  aux 
9iorts,  a^v^oit  fait  TaaatoiQi^  don  pit^^è^qe  p9i|r  t^\4^  de 
rbônune.  l^s  anciens  ayoijent  c;^^u)QJi^s^^e  4^  pî^^iii;^.  «li- 
tres singes ,  ccmme  ]fi  w^n^ùi* ,  ^boji^  (  j^i^si  Q^Auué 
p^rce  qu'il  t^s^rv^Ue  touJQHcs  4^s  Uiçres)  i  lf|  ^t^^^i]^^^ 
sinua  porcqna^  qui  est  le  papiqn,  s^yg^  à  grqii^  4^.  eç^op;;  1^ 
^nZotcehus^  ou  le  cepftus  4esX<l^9s,  pM>gf|jenoQa.Vk>9gqe.qfi^md; 
les  n^?o^i6fiX\^^  i)oi|si^oininjB^SCdÙMriGbe,sii|geY4rt(j^itf 
s/afi<9q,  Lii^ii.  );  les  «(^t0/f«.i^y«(  qui  spnt  de$  II)jUfaq^es;  \ç 
f^fmu  ^vy^K    ^tc,  qiMsoni,  des  jms^pum^*  F.  C^uetwi^ 

SÏNGES  DE  LA  COTE-D'Oil.  L^  fh^m  des  içay^- 
geurs  se  con^qtent  de  dire  qa'il  y  ^  4^  siiAges,4e  p^^ie^fs 
^pèce?»  et  en  grand  çonjil^re  îskps  1^  p^ys^s^^s  ^  spécifier 
up  senJ^ ,  parce  qu'ils  font  souvepjt  le^rsrQla^tipjps.sa^s  spr^î^  ^ 
leur  chambre,  et  même  sans  avoir  examiné  quoi  que  çp  &Q\i. 
Lé  naturaliste  qui  veut  coQnqiître  par  qjielqije^j^q^e^pns 
vagy.es  de  quelles  espèces  d'anifn^ux  les  faiseurs  4c' i*eia^pns 
veuflçnt  parler ,  s'impose  une  tj|che  singul^ir^m^t  diif^ki 
car  il  a  presque  à  deviner  des  éniggt^s. 

Les  singes  4e  la  Côte-d]  Or  §opt ,  à  ia  véi^îlé»  ep*giçan4  W^" 
bre  ,  et  leurs  esp^èces  fort  multipliées.  Il  paroît  qu'oi^  trqij^ve 
^n  ce  pays  desmandrilb(5^ia  mfdm^y  LiQn.)^  4e&  ipagpts 
(5.  iuuuSf  Linn.)»  des  b^bpi|i|is  (^s.ppfcariqflÀim*  )  »  4e&  pé- 
pions, desgueaoxis  di^e,  dçs  cjmilkidkfiSjiçêHmi^$-nf^^» 


5  I  N  3o3 

des  mônes^  4e$  pMa«  (  s.  rubra  ,  Ltnq»  )  f  des  roacaqcf^s  prin* 
clpalement  (s.  çj^nomolg^us ,  Lion.)*  Les  mandrills,  papions  et 
babouin»  qui  s^y.  trouvent  en  quantité  ^ont  surtout  farouches 
et  méchans.  Ce  soQt  des  bétes  aussi  dégoàtan^es  par  leur  nez 
morveux  qu^ils  lèchent  sans  cesse ,  que  par  leur  vilenie  et^ 
leur  lubriiDÎté  impudente.  D^^illeqrs,  féroces  et  indomptable^^ 
ils  détruisent  tout,  battent  et  tuent  les  nègres,  leur  crèvent 
les  yeux ,  forccimt  les  négresses  ;  et ,  se  tenant  en  troupes 
nombreuse»,  dévastent  tout  sans  qu^on  puisse  le^ï  attaquer 
avec  avantage.  On  prétend  que  les  Cen^elles  de  ces  singes 
provoquent  les  nègres  ,  et  que  ceux-ci  se  livrent  souvent  avec 
elles  aux  plus  grands  excès;  de  même  que  les  mâles  abusent 
des  femmes  qu^iis  r«ncax3 trente  ju^u^à  satiété.  Oi^  fait  dea 
bonnets  appelés^î^^ ,  à^  la  peau  de  ces  animaux.  (yia£Y.) 

SINGÉS  CïI^OCEPHALES ,  c'est-à-dire  qui onile  m^. 
seau  d'un  chien  :  ils  sont  de  plusieurs  espèces.  Il  y  a  le  ma- 
got,  (^iimia  imius^  Linn.  )  ,  et  une  aulfe  race  appelée  simit^ 
cynocephaiûa  y  Linn. ,  qui  est  le  vrai  cynocéphale  des  anciens; 
maïs,  fis  ipptiquoient  aussi  ce  nom  à  tous  les  babouins  en 
géoéral ,  tels  que  les  papions,  les  mandrills  et  les  choras,  les 
maimons,  etc.  Ces  singes  sont ,  en  général,  d^un  naturel  fé- 
roce ,  d'uae  lubricité  et  d'une  effronterie  qui  surpassent  toute 
croyance ,  sunoot  en  préseBce  ées  femmes.  Plusieurs  d^en- 
treiix  sa  nâsH»rbeiK  en  pletn  public ,  comme  le  cynique 
Siîâgèae  ,  et  font  parade  de  leurs  vilenies ,  découvrant  avep 
fatpbis  dégoùtaate  impudence  toute  leur  vergjogne.  Comme 
Ms  ont  des  fesses  pelées  et  rouges  ainsi  que  les  parties  sexuelles 
et  l'anos ,  ils  semUent  prendre  plaisir  à  se  montrer  comme 
des  sat]rres ,  et  je  ne  doute  pas  que  les  anciens  poêles  n'aient 
pris  d'après  eux  ee  qu'ils  racontent  de  U  làsciveté  de  ces  di- 
idiûtés  champétreSt  Ils  feroient  même  violence  aux  femn^es  , 
s'ils  étoient  libres.  D'ailleurs  ils  mordent ,  détruisent ,  arra-* 
ckent  «t  dévastent  tovt  ;  incorrigibles  aux  châtimeus ,  il  faut 
le»  tenir  à  la  diaine  et  éloigner  d'eux  tout  ce  qu'ils  peuvent 
briser. 

AL  Friédéric  Cuvier  conserve  le  nom  de  cynocéphales 
aux  papions  seulement.  (  ti«ey.) 

SlI^ËS  CYMOMOLGUES.  Ce  sont  les  Mm^aques. 

(desm.) 

SINGES  DE  GUINÉE.  Ils  sont  en  grand  nombre.  On 
trouire  surtout  les  magots ,  les  «andrills  et  maimons ,  les 
babouins  ,  les  macaques  ,  la  diane ,  le  moustac  ,  le  hocheur^ 
ifi  blancHQes( ,  Ifk  palatine  ^  etc.  9  qui  sont  les  simia  inmu ,  mai-- 
mon  et  porcaria ,  iphinac  cfaomeigus  ^  diana ,  cephus^  nictUauSy 
peiauiisia  »  mlom^y  ^  etc. ,  de  Linnasus.  (viEKY.) 

âlNQË^.DE  UQNDURiVS.Ce  ne  soat  pas  àm  siiiges. 


3o4  S  T  N 

mais  plSlAt  des  quadrupèdes  grimpeurs  du  genre  des  Pares- 
seux ,  tels  qu  TUnau  et  l'Aï  (  Bradypus  de  Linn.).  F.  ces  mots* 

(VIREY.) 

SINGES  HURLEURS.  Ce  nom  a  été  donné  à  plusieurs 
fiinges  de  l'Amérique  méridionale  qui  composent  le  genre 
Alouatte  9  remarquables  par  leur  queue  très -prenante  ,  à 
face  pyramidale  y  à  grosse  gorge  formée  par  Textréme  dila- 
tation du  corps  de  leur  os  hyoïde.  Ils  font  retentir  les  forérs 
de  cris  horribles  ,  d'où  leur  est  venu  le  nom  qu'ils  reçoivent 

Sénéralement.  Les  noms  spécifiques  de  ces  singes  sont  ceux 
i  alouatte  ,  i^ousron  ,  XaraboU  ^  de  guatiba  ,  de  choro ,  et  de 
caraga.  Le  nom  d' Hurleur  stentor  a  été  adopté  comme  géné- 
rique par  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire.  (de&m.) 

SINGES  de  MADAGASCAR.  On  n'en  connoît  pas  en- 
core d'espèces  bien  positivement  déterminées.  On  a  dit  cepen- 
dant que  la  Guenon. mangabey  enétoit  originaire ,  mais 
ce  fait  est  loin  d'être  suffisament  constaté,  (desm.) 

SINGES  DU  PÉROU,  que  les  Indiens  appeUent  ca- 
rochupa.  Ce  sont  des  didelphes  ;  car  les  voyageurs  qui  noas 
les  décrivent  nous  les  représentent  avec  une  bourse  ingui- 
nale ,  dans  laquelle  ils  rassemblent  leurs  petits  pour  les  soos' 
traire  aux  chasseurs.  Ils  ont  un  mnâj^ au  efBlé  ,  une  queue 
longue  et  nue,  et  savent  se  creuser  des  tanières.  Ils  vivent  de 
menue  proie ,  et  plus  rarement  de  fruits  et  de  racines.  Comme 
ils  se  servent  de  leurs  pattes  de  devant  aussi  bien  que  de 
mains ,  et  qu'ils  savent  s'asseoir  à  la  manière  des  singes ,  on 
les  a  regardés  comme  étant  du  même  genre.  Au.  reste  ,  ces 
animaux  ne  sont^point  particuliers  au  Pérou,  car  on  en  ren- 
contre en  Caroline,  dans  la  Louisiane,  la  Virginie ,  Surinam, 
et  presque  toutes  les  contrées  de  l'Amérique  septentrionale. 

V.    DlBELPHES  ,    etc.    (VIREY.) 

SINGES  A  QUEUE.  Ils  sont  en  grand  nombre ,  et 
ceux  de  l'ancien  continent  ont  été  nommés  cercopithèques 
par  les  anciens.  Tous  les  singes  du  Nouveau-Monde  ,  tels  que 
les  atèles ,  sapajous ,  les  lagotriches ,  les  sagouins  et  les 
alouates ,  ont  une  queue  plus  ou  moins  longue  ;  celle  des 
atèles ,  sapajous  et  des  alouates  est  même  capable  de  saisir 
les  branches  d'arbre  et  de  tenir  lieu  d'une  cinquième  maio  ; 
aussi  elle  est  nue  en  dessous.  (  V.  Queue.  )  Lés  orangs-ou- 
tangs, les  magots  ou  pithèques  n'ont  pas  de  queue  ;  les  man- 
drills en  ont  une  fort  courte. 

L'ouistiti  a  la  queue  annelée  comme  celle  de  certains 
chats  ,  et  le  maki ,  appelé  mococo ,  en  a  une  semblable.  Le 
genre  de  loris  ,  indris  et  makis  ,  ressemble  assez  aux  singes  f 
excepté  que  le  museau  de  ces  quadrumanes  est  effilé  et  poin- 


s  ï  N  *       SoB 

i^^f^  t^m  4«ts  ^^ai^s  y  t^à  l'esté ,  il^  vivent  it  là  mâm^ 

Ou  pr^t|}n4  q«e  çeri;^ins,si^eft  d'Am^rlquç^  à  qu^ue  pre- 
)i^^Ote.,  sç  ti^nn^a^  en  çh^îp^  p^r  la  queue  lorsqu'ils  veulent 
p^ss^r  apQ  ririère  ;  ^Çn  de  se  sficpurir  et  de  ne  pa^  se  laisser 
eolr^uer  4U  caiirs  de  Te^u^  Les  ^tèles  se  su^endeot  aux 
f  ri?r^s  p;|f^  le  mpyeQ  d^  teM.rqpeu^  ,  et  lor^squ'ils  sont  blessés, 
ils  p^ufT^nt  lofirent  dans,  celte  poiUipn.  Vqyegi  SAPAJoyé. 

.  SINGES  RjQUGES»  Ce  sont  iespata^  ^imiq  (t^àra-,  Lipn», 
*fP^fif  d^,CrU#NQ|î,/Ils  se  troiiFent  en  grand  nombre  vers  l^s 
rives  de  ta  Gambie  t  Qeuve  d^ Afrique ,  et  au  Sénégal ,  où  i{s 
^sercen^  4e grands r4vages  da^s  les  plantations  des  nègres; 
B\^s^  f^S  misérablei^çbeqt  ç|e  sq  défaire  d'hôtes  si  incom- 
modes par  divers  moyens.  Mais  ces  singes  sont  si  rusés  et  si 
adrojts ,  qi|ç  Lorsqu'on  l^iir  Uftçe  à^s  Qèches ,  ils  savent  les 
Mf^^^^»  vol  ar^ç  U  tft3^in,ct  détoi^mer  ainsi  le  coup.  Au  r^sle, 
les  nègres  cherchent  à  les  atteindre  4  la  fape.  Ces  sing^^ 
fpr^WH^t  l0  fosil  dpnt  ils  ne  pavent  pas  (éviter  l'atteinte  ; 
aiuiff,,  JQr^fu'on  les  cpqche  en  îm^  i  U^  grincent  des  dents ;» 
et  crient  d'effroi  en  se  sauvant  dans  les  branches  d'arbre^.II 
n'esl*  rim  âe  pins  rifible  et  de  p\m^  grotesque  que  leurs  gri- 
paces  et  leurs  postures;  Tho^pm^  le  plus  flegmatique  n^ 
.l^rroft  s^^empéchf  r  de  rire  aqi^  aplats  en  les  ei^amii^afit.  JHais 
avec  leurs  singeries  ils  ont  de  la  méchanceté ,  eberchent  à 
Hisser  sur  U  «ez^des  passans^  et  M"»^  jl^  f^ot  leur^  excré- 
sdIUlS  Aanfk  leurs  noams  et  les  Unpent  au  tr^ver^  de  la  figuce 
de  eeuxquiiesr^arden^f  .         - 

U  y  a  des  sififfps  rongef  (^n  An^^ique  ;  ce  sont  des  ajonate^ 
(simmsmieiJits^  ÏÀm*)  ih  sont  extrénoeinent  criards.  F.Smo^f 

HUaLKDRS.    (Via£¥.) 

SINGES  pu  S&NëCtAL*  Il  y  en  a  Ae  diveraes  espèces  ; 
lesffns  apn^  des  gqenons ,  les  autres  des  macaques ,  des  ba?- 
^onins  t  et«  mime  Torang-o^tang  chimpanz;ée  ou  quoja^- 
mQ^wm.  jQn  y  trouve  pr^nqipalemenf  de^  paias  (  simia  ry^Oj 
Linn.  ) /des  blancs-nez  (||/|if  niçtUom^  LiwO)  la  diane(4//7|. 
^iamih  LÔAp*  )•  \^  man^riÛ  C^ff9>*  morm^n^  Lion.  ) ,  la  guenon  à 
camail(  co/o6ii«  polycùmuSf  Geoff.)  ^  àes  babouins  $  etc.  Çç 
%&H  en  général  des  espèce»  méchantes,  indpçiies ,  malpro- 
pres y  ei  qui  causent  de  grands  dégAts.,  l^&  nègfeis  se  npurr 
risseat  de  leur  chair.  Plusieurs  auteur^  assurent  que  les  j>lus 
grandes  .espèces  de  sii^s-  de  pe  pays  ,  enlèvent  les  peti^ef^ 
négresses  de  Kit  à  dix  ans,  en  joui^se^it}  Içur  dpone.nt  tpnf 
leurs  soins  et  en  s(M|t  jalpui:.  (vi|t£X.) 
.  SINGÎES  VOLANS.  M  pa^oît  que  Içs  voyageurs  opt  pijf 
c^itains  iinadai$ièdbesdrplt}|;^#  poj^  4^?  e^èce^  dç  sin^^ 

XXXI.  20 


3^5  S  î  N 

^t  particulièrement  des  galéopithèqnes,  des  tagoans,  des  p^ 
taurîstes  ou  phalangers  volans ,  qui  ont  en  effet  quelques  rap- 

Ïorls  de  conformation  arec  les  singes.  C'est  ainsi  que  Otto 
lelbigius ,  dans  sa  Relation  des  Indes  orientales  ,  et  àani 
quelques  mémoires  insérés  parmi  le  Recueil  des  Ephémé- 
«rides  des  curieux  de  la  nature ,  prétend  avoir  vu  des  singes 
volans.  Ce  sont  surtour  des  Pétauristes  (  F.  ce  mol.  )  Les 
taguaCns  sont  des  écureuils  qui  voltigent  comme  les  pétauristes 
et  les  galéoptthèques,  au  mo^ren  des  larges  membranes  de 
leurs  flancs.  11  y  en  a  de  plusieurs  espèces  ^  et  on  en  trouve 
dans  les  régions  septentrionales  de  Tancien  monde  y  sous  lé 
nom  de  Polatouchbs.  (virey.) 

SINGHU  MOORY,  c'est-à-dire,  oiseau  matbré.  Nom 
'  que  le»  Indiens  donnent  au  ISapaul.  V^^é  mot,  è  Part.  Fai^- 

SAN.  (S.) 

SINGLA  (lé).  Nom  patois  du  sanglier,  dans  le  dépar- 
tement de  r Aude ,  où  cette  espèce  est  devenue  aiAez  rare 
depuis  quelques  années,  (desm.) 

SINGSIE.  Nom  par  lequel  les  Chinois  désignent  la 
Grande  perruche  a  longs  brins.  F.  Tarticle  Pbrrvcbs  , 
page  3^9  ,  au  mot  Perroquet,  (v.) 

SINGUERAH.  On  appelle  ainsi  la  Macre  àKachemire, 
où  on  en  fait  une  prodigieuse  consommation,  (b.)  .  • 

SINI.  Nom  vulgaire  jd'un  Magnolier  du  Japon.  K  Side^ 

-KOBUSI.  (LN.) 

SINIAKI  AMOOPONG.  Petit  serpent  vert ,  taché  de 
noir,  qui  se  trouve  à  Sierra-Léone.  On  rapporte  qu'il  lance, 
iBur  les  yeux  des  animaux  dont  il  fait  sa  proie  ,  ou  qui  l'atta- 
quent ,  à  deux  ou  trois  pieds  de  distance  ,  un  venin  qui  leur 
Uit  perdre  à  l'instant  la  vue ,  et  leur  cause  des  douleurf 
atroces,  (b.) 

SINISTROPHORE,  Sinistrvphomm.  Gftnre  établi  par 
Schrank ,  mais  qui  ne  diffère  pas  de  la  Moenchie  de  R|Hb, 
etde  la  Caméline  delà  plupart  des  botanistes  modernes. (b.) 

SIN-KOO.  Arbre  du  J;)pon,  qui  paroît  être,  id'après 
K^nipfer,  une  espèce  d'AGALLOCHE. 

Thunberg  indique  ce  même  nom  comme  appartenant 
au  Galanga.  (b.) 

SINOCHITIS.  Pline  ne  doilne  absolument  que  le  seul 
nom  de  cette  pierre,  qui 'nous  est  entièrement  inconnae.  (LN.) 

SINODENDRON,  Sinodendron.  Genfe  d'insectes  de 
l'ordre  des  coléoptères,  section  des  pentamè^s,  famille  des 
lamellicornes ,  tribu  des  lucanides.  ^ 

Ce  genre ,  établi  par  Fabricius  ^  et  adopté  par  La* 
treille  ,  présente  Jes  caractères  suivans  ,  qui  le  distinguent 
jit^scarabéesy  avec  lesquels  il  étoit  placé  :  antennes  termméei 


s  I  N  3of 

ea  massue»  mais  point  pUcaliles,  formées  de  trois  articles 
saillans  d'un  côté  ,  et  dont  le  dernier  triangulaire  ;  le  pre- 
mier de  la  base  fort  long  ;  mandibules  cornées,  presque  en- 
tièrement cachées  ;  point  de  lèvre  supérieure  saillante  ;  mâ- 
choires à  deux  lobes  presque  membraneux,  peu  avancés  ;  Tin- 
fërieur  petit ,  aigu  ;  menton  presque  demi-ovale ,  sans  divi- 
sions apparentes  ;  palpes  filiformes  ,  courts  ;  corps  allongé  , 
demi- cylindrique  ,  convexe  en  dessus  ,  plat  en  dessous;  tête 
petite  ;  bord  antérieur  droit;  une  corne  ou  un  tubercule  en 
dessus  ;  corselet  presque  carré  ,  avec  le  bord  antérieur  con* 
cave  ;  une  appendice  portant  deux  soies  entre  les  deux  cro- 
chets des  tarses.  ^ 

SiTïOOENDRON  CYLiiiDRiQUE ,  pL  R I ,  fig.  7  ^  de  cet  Ouvrage  ; 
Scaraifé  cylindrique  ,n.^  54  de  mon  Entomologie.  Il  est  noir  ^tk 
peulubant  et  presque  cylindrique;  sa  tête  est  armée  d'une 
corne  relevée ,  recourbée  ,  un  peu  velue  postérieurement  ; 
le  corselet  est  luisant ,  pointillé  et  coupé  antérieurement  :  le 
bord  de  la  troncature  est  un  peu  saillant  et  muni  de  cinq 
dentelures ,  dont  la  supérieure  forme  une  espèce  de  petite 
corne  ;  Técosson  est  petit  et  arrondi  postérieurement  ;  lea 
élytres  sont  fortement  poiatillées  ,  un  peu  raboteuses  ;  le 
dessous  du  cofps  est  d'un  noft  brun  ;  les  pattes  sont  noires  ; 
les  jambes  antérieures  sont  dentelées  tout  le  long  du  bord 
extérieur  ;  les  autres  ont  deux  rangées  de  dentelures  au  même 
bord.  La  corne  de  la  femelle  est  très-courte  ;  le  corselet  est 
à  p^ine  coupé  antérieurement;  il  est  muni  de  trois  dente- 
lures à  peine  saillantes  ,  et  d'une  ligne  longitudinale  peu  re- 
levée et  lisse.  Il  se  trouve  sur  les  arbres  à  demi-pourris,  au 
nord  de  r£uropé.  Fabricius  a  placé  dans  ce  genre  des  bos- 
trichest  et  d'autres  insectes  très-différens  des  sinodeddrons. 

(CL.) 

SINO^KL. Espèce  de  chêne  {Quercus  cuspidata^  Thunb.) 
^ui  croit  au  Japon.  Suiesi  un  second  nom  de  cet  arbre,  (ln.) 

SIMOPIS.  Selon  Théophraste  et  suivant  Pline  ,  la  terre 
il  laquelle  on  donnoit  ce  nom  chez  les  Grecs  et  les  Latins  ', 
étoit  de  trois  sortes;  la  première,  rouge  ;  la  deuxième ,  blan- 
châtre ou  dW  rouge  pâle;et  la  troisième,  d'une  couleur  inter- 
médiaire entrecelles  des  deux  autres.  Pline  nous  apprend  que 
cette  matière  étoit  du  nombre^es  couleurs  dont  on  faisoit 
usage  en  peinture,  et  en  médecine.  <r  Le  sinopis ,  dit- il ,  a  été 
découvert,  pour  la  première  fois ,  dans  le  royaume  de  Pont , 
et  a  pris  son  nom  de  ia  ville  de  Sinope.  Cette  terre  se  trouve 
égaleinpi^t  en  Egypte  et  dans  les  îles  Baléares ,  comme  aussi 
en  Afrique  ;  mais  le  plus  beau  sinopis  est  celui  de  Lemnos  et 
^e  la  Cappadoce  ;  on  Ty  trouve  dans  des  cavernes.  »  Le  sino^ 
pis  de  Pont  étoit  une  des  quatre  couleurs  d^nt  se  serroieut 


M  S  I  N 

U$  ^înlf^eB  Ità  pluf  cëUbrM  de  l'âiptlf  iûlé.  C«l  quatre  €0«» 
leur»  étolént  :  le  melinum^  pour  le  blaoc  ;  le  sil  wAidfuêOvt 
oehra^  pour  le  jaune  ;  le  mbnca  de,  Pont  ou  êinvpiJf  pour  le 
ronge  ^  et  Vatramenium^owt  le  noir. 

Pline  fait  remarquer  que  certainea  personnes  prtnoient  le 
sinopù  pour  une  seconde  qualité  de  ruMea^  %%  cîtoient  la  terré 
de  Lemnos  pour  le  mbrica  de  première  qiialité ,  et  i|  ajoute  : 
m  que  parmi  les  autres  sortes  de  rubricm ,  cellç  <^'ob  trouve 
en  Egypte  et  en  Afrique  dans  des  mines  de  fer,  est  la  pM 
utile  aux  peintres,  parce  qu^elie  a  la  propriété  d^adkércr 
fortement  aux  corps  sur  lesquels  on  rapplique.  ^ 

Il  paroît  donc  que  Pline  et  Théophraste  ont  voéla  in* 
dic|uer  des  ockres  rouges  et  des  terres  argileuses  riMiges  et 
chargées  d'oxydes  de  ter.,  et  on  en  est  d'aut^int  plus  certaiâ 
que  Pline  dit ,  qu'on  faisait  du  mbrUa  t^  calcinant  d^ 
tocfwa.f  c'estri'dire ,  qu'oip  faisoit  caieiner  du  flerkydraté 
ockreux  jaune.  Bans  cette  opération  ,  le  fer  s'oxyde  natân* 
tage,  jusqu'au  rouge  rif ,  et  Peau  s'échappe. 

Les  minéralogistes  ont  nommé  sin^pie  un  ^uàrz,  hj^aUk  rubt^ 
gimeux  hémaixâde  matmf^  d'un  beau  roi|ge ,  et  qai  par  la  dé^ 
eomposîtion  se  convertit  en  une  terre  rouge,  h^  iinùfk  ât$ 
trouve  dans  les  mioea  :  lorsquilt  est*  terreux  on  peut  croire 
qn'îl  a  été  l'un  àe%  anciens  ànopis:  £n  général ,  ks  quars  ru- 
bigineux, tel  que  l'eûen^wM/ ,  donnent,  par  là  décomposition , 
nne  terre  oclureuse.  (ln.)  *    ' 

SINOPLE  ou  ZINOPEL.  On  a  donné  ce  nom,  eft 
Hongrie ,  k  une  mine  d*or\  qui  est  orAnairémenl  niâiée  à^ 
gaiène  et  de  hieade ,  qui  a  pour  gangne  un  ^ukrt  rmgë  trè^f 
ferrugineux.  Ce  minéral  se  trouvé  principalement  dans  \à, 
mine  de  PacherstoU,  près  de  Schemnitz  ,  dans  là  Haute-^ 
Hongrie. 

Ou  trouve  ,  an  Calrariberg ,  ^  est  aussi  dans  te  voisinage 
de  Schemnitc ,  un  qvarz  rouge  qui  contient  dix  -  huit  pour 
eent  ait  fer  ^  mais  point  d'or,  et  que  ,  pour  celte  raison  ,  eu 
pomme  smopie  slérile,  V,  Or  et  Quaex  hyalin  rubigineiix  $/*- 
1IIMP&  ,  voL  18 ,  pâg.  44  ï-  (PAT,) 

SINOUIRA.  r.  CiNotJiu.  (lîi.) 

SLN-SAN.  Nom  japonais  d'un  arbre  décrit  li  ^article 
Skimmi  ,  et  qui  est  yulgairefhent  appelé ,  au  Japon  >  Mija^ 
3iBA  SKiMMi ,  selon  Ksempfer.  Il  ne  faut  pas  le  confondre 
avec  \eskimmi  proprement  dit ,  qui  est  Vank  éhUéwk  la  btn 
éiane  {lilidum  anisatum  ^  L.),  et  dont  le  genre  est  appelé 
JSuMMi  par  Âdanson.  (li9.)  0 

:     SmSARATL  F.  ScHBRu^sGaù»nA.  (cK.) 

SINSIGNOTTE.  C'est ,  en  Lorraine,  le  Pm  des  buis^ 

îâONS.  (V.) 


s  I  O  «o§ 

:  ^SINSIGNOTTE  (ûàà«te).  C'est,  *««fepàyt.Mcwîù^ 
h  Pi^i  ROUX  oa  la  RèussEUNfi.  {y%) 
SINSIN.  Nomiitt  PinàQuc,  à  ia  Chmé ,  ipeloti  le  Père  du 

:  SINTER  ^ei  Athmacds.  fis  doèÀefil  fropremem  ce  nom 
ii»c  ogfkréttom;  inais  comnNiëtnem  lés  minërarlbgistes  en-f 
H^eni  i^ar  skiUr  tes  concrétions  cêfoàkts ,  la  Aktsni  carbb- 
Italie  ^  fbrevtt  è^  concrétioonée  ^  enstéÊiûci^y  etc.  Le  klésd 
iiMier(sUi€i  oon^Mofmé)  ^  éii  k  ^arz  llyaliii  conçrétioDîié 
Ihemàgèàe  (  V,  cet  article  «  vol.  nS,  pig.  45 1).  iQmelinè 
oûmùié  ânier^uatx  un  quarz  hyalin  amorphe,  (LB.) 

$IN-TOO.  Esfèœ  de  chèvrefeaHle  qai  croit  an  JajKm  ^  . 
où  elle  est  égalénéat  nbanoée  itiVifoo.  Ce^  le  hmicera  japdr 
nica  ,  Tiiàah.  (uf .) 

.  S1NU4C0TAI.  Nôtnfapbnalft,  d*ane  espèce  de  CHALCt 
(  Ehutgntts  pwègem ,  L.)  ^  ^  porte  phis  communément  au 
iikf9n ,  le  nom  à^ukin^omi  .  (ltt.) 

irlOÛEl-f^IGE  des  Japonais.  T.^Moi^no.  (lh.) 
SiOMGA.  S#rie  de  trèa^ûs  Sauxùns  qu'on  pêche  danè 
Uê  rlwiëreé  ds  Kaàitsdiatka.  (B.) 

SION  ou  filUM.  Plante  aqnat^  citéttf  p^r  Dioscoride  et 
par  Pline.  Selon  te  {nremier  aute«r  y  te  sion  ëtoit  une  herbe 
blanche  ,  grasse  ,  droite ,  garnie  de  larges  feuilles  odorante^ 
âeô)ft>lables  à  ceUes  dé  Tadie  ,  mais  phis  petites.  Ou  la  man- 
geoti  cuite  et|:rne,  à  reffei  de  ro«ipre  les  calculs  àt  la  vessie 
et  de  provoquer  les  urines  ;  elle  étoit  diurétique  et  emména-^ 
gogue,  Âioècoridè  fait  ,  observer  que  quelques  personnes 
fiommcat  sion  Tcspèce  de  ià^mbfhitn  apneiée  cardtaftine. 

Le  mnéUniy  suivant  Pline,  une  herbe  sauvage  qu^on 
maageoit.  Elle  croissoit  dans  Teau ,  et  portoit  des  feuilles 
plus  larges ,  plue  épaisses  et  pins  néires  que  celleè  de  Va- 
piiim.  Elle  donnoit  une  grande  quantité  delgraines  ,  et  avoit 
ie  gôùt  du  cardàmae.  Cette  herbe  mtingée  ,  oti  sa  décoction  , 
âu  sa  grûné  prise  dans  du  vin,  étoil  diurétique, emménagogùe 
et  propre  à  guérir  les  maux  de  reins  et  à  briser  la  pierre. 
L'on  laieoît  disparottre  les  rousseurs  du  visitge  et  on  em- 
belliàsoit  la  peau  de  la  figure  en  la  frottant  la  nuit  avec 
cetteherbe.  Pline  ypporte  encore  d'autres  propriétés  Ansion^ 
<|ui  Tont  présumer  qu'il  a  confondu  ce  que  les  Grçcs  ont  dit 
du  sioà  et  du  càrdàmlnê.  Quant  à  la  description  delà  plante». 
eUepardît  d'accord  avec  celle  que  Dioscoride  a  donnée;  mais 
ni  l'un  ni  l'autre  n'ont  entendu  parier  àasium  de  Cratevas^  ce 
dont  prévient  porilivement  ibioâcoride ,  en  rappelant  que  le 
^tar?!  étoit  une  plante  branchue  ,  peufeidllée ,  à  feuilles  rondes^ 
phis  ^andes  que  celles  de  la  Menthe,  noires  et  pareilles^ 
celles  de  Veruca»  Ce  sium  de  Cratevats  estlc  trèsson  de  fontaine 


5t&  S  I  O 

(sisymhrium  nastiirdum)  ou  le  cariamine  que  PKne  a  conFou  j[tf 
avec  le  sium^  et  qae  Dioscorîde  dit  se  distinguer  du  rrai  sîbiré 
Pline  dit  dans  un  autre  passage ,  que  le  laoer  qui  crott  le  long 
des  ruisseaux ,  mange  cuit  ou  confit ,  est  souverain  contre  les 
tranéhées  de  Testonoac.  On  soupçonne  que  ce  laoer  et  le  Trai 
sium  sont  la  mânie  plante.  Il  ne  faut  pas  le  confondre  avec 
le  laser  ou  laserpitium  des  anciens.  V,  Silphion.  C'est  an  dum 
Mngustàfolium  que  Ton  rapporte  plus  particulièrement  le  sium 
des  anciens.  On  a  cité  également  le  veromca  bêccabunga;maâs 
cette  opinion  n'est  pas  soutenable.  On  lit  dans  C.  Bauhin 
(Pinaz)  qnele  jibn  tire  son  nom  d'un  mot  grec  t|ni  signifie  va- 
cillani,  balhité^  sans  doute  parce  que  le  sion  étoit  ballotté  par 
les  eaux.  Il  ajoute  :  Peut-être  ce  nom  fait-il  allusion  à  la  verta 
qu^a  cette  plante  de  briser  la  pierre.  Chez  les  modernes ,  le 
nom  de  sion  ou  son  synonyme  latin  siiim  a  servi ,  jusqu^à  C. 
Bauhin ,  à  désigner  peu  de  plantes  ;  savoir  :  le  dum  angussU" 
folium  ei  lati'folium  ^  le'cicuta  virosa^  L.  ^  quelques  espèces  de 
sisymhnum  tiàtveroniqwe;  puis  il  a  été  donné  encore  ^  quel- 
ques plantes  ombellifères  du  genre  sison.  Toumeforta  établi 
un  genre  sium  qui  comprenoit  une  partie  du  sium  de  Linnœus 
et  une  partie  du  sison  du  même  auteur.  Linnaeus  comprenoit 
dans  son  genre  sium  Une  partie  du  sium^  ainsi  que  le  sisarum 
de  TouKïiefort. 

Ce  genre  sium  de  Linnaeus  a  été  diversement  considéré 
par  les  botanistes  ;  beaucoup  ne  lui  trouvant  pas  de  carac- 
tères tranchés,  y  ont  rapporté  le  sison ,  L.  Roth ,  qui  est  de 
(:ct  avis ,  y  place  aussi  quelques  espèces  de  sesdi  et  Vàpium* 
Moench  y  range  le  peucedanum  silaus,  etSprengeldes  espèces 
de  bufuum.  D'autres  auteurs  pnt  cru  devoir  faire  de  nouveaux 
genres  à  ses  dépens,  tels  sont  :  i  .^  hedrepanophyllum^  Mœufth^ 
ou  pnonoù's^  Delarb.,  fondé  sur  le  sium,faicaria  ^  L.  ;  a,^  le 
critamus  d'Hoffmann ,  qui  a  pour  type  le  s,  cicuiœfoiiuki  ^  L.  ; 
3.<*  le  kunémarmia  ,  Scop. ,  où  vient  se  ranger  le  sium  siculum*; 
et  4*^  le  sisarum  deTournefort,  qui  se  trouve  rétabli  par  Adan- 
son,  et  qui  comprend  le  sium  sisarum.  V,  ces  articles  et  Berle. 
Adanson,  qui  tient  séparés  le  sion  et  le  sison  ^  donne  pour 
synonymes  du  sion  de  Dioscoride ,  et  sous  l'autorité  de  ce 
naturaliste  ,  les  noms  de  daris ,  darion  et  làauberde,  (LN.) 

SIONG-CHU  TOAO.  Le  Nymphantede  Chine  (AT/iif. 
phantus  chinensis  ,  Lour.  )  porte  ce  nom  à  Canton,  (ln.) 

SIOUANjNA-PORA-TALI.  Nom  indien  delà  Crinole 

A  LARGES  FEUILLES.  (B.) 

SIOURÉ  ou  SUVE,  Le  Chêne  liège  et  son  ÉcoRCEt 
en  Languedoc,  (desm.) 

SIOUT.  Les  habîtans  du  Kamtschatka  appellent  ainsi 
TOtarie  liqn  mar^n.  (s.) 


s  I  P  3ir 

SIPANAOU.  Les  habitai»  de  la  Guyane  nomment  ainsi 
un  arbre  quHlh  emploient  pour  faire  des  canots ,  et  dont  le 
bois  a  la  pronriété  de  causer  des  démangeaisons  à  ceux  qui 
s>n  frottent  le  corps.  On  ignore  k  quel  genre  il  doit  être 
rapporté,  (b.) 

SIPANE,  Virecla.  Plante  à  tiges  nombreuses  ,  cylindri- 
ques ,  noueuses ,  hautes  de  deux  pieds  ,  à  feuilles  opposées  f 
lancéolées  y  aiguës,  rudes,  entières,  et  accompagnées  de 
deux  stipules  latérales ,  à  fleurs  en  bouquets  au  sommet  des 
rameaux ,  qui  forme  un  genre  dans  la  pentandrie  monogynie  , 
et  dans  la  famille  des  rubiacées. 

Ce  genre  offre  pour  caractères  :  un  calice  tnbuleux ,  strié, 
k  cinq  divisions  et  à  cinq  poib  intermédiaires  ;  une  corolle 
monopétale  ,  insérée  sur  un  disque  charnu  et  divisée  en  cinq 
lobes  ;  cinq  k  six  étamines  presque  sessiles  ;  un  ovaire  demi- 
inférieur  ,  couronné  du  disque  et  surmonté  d'un  style  terminé 
par  deux  stigmates  ;  une  capsule  enveloppée  dans  le  calice  , 
composée  de  deux  coques  aplaties  d'un  côté ,  convexes  de 
Fautre ,  qui  s^ouvrent  en  deux  valves,  et  contiennent  uo^ 
grand  nombre  de  menues  semences. 

La  sipane  se  trouve  en  grande  abondance  dans  les  sa-- 
yanes  de  Cayenne.  On  s'en  sert  en  décoction  dans  les  gonor- 
rhées  ,  et  pour  laver  les  ulcères,  (b.) 

SIPARUNE ,  Siparuna.  Genre  de  niantes  de  la  monoécie 
^candrie.  Il  a  pour  caractères  :  un  calice  k  quatre  divisions 

f presque  rondes  ;  point  de  corolle  ;  quatre  à  dix  étamines  dans 
es  fleurs  mâles ,  insérées  sur  un  disque  velu  ;  un  ovaire  pres* 
que  rond ,  k  style  terminé  par  cinq  stigmates  dans  les  fleurs 
femelles.  Le  fruit  n'est  pas  connu. 

Ce  genre  ne  renferme^u'one  espèce.  C'est  un  arbrisseau 
ik  rameaux  noueux  ,  k  feuilles  opposées ,  ovales  ,  entières  et 
mucronées  ,  et  k  fleurs  disposées  en  bosquets  axillaires  et 
yerdâtres.  Il  croît  k  Cayenne.  (B.) 

SIPÉDE.  Nom  spécifitue  d'une  Couleuvre.  (B.) 

SIPHALE,  5i>Wii5.  Genre  devers  établi  par  M.  Bafi- 
nesque.  Ses  èaractères  sont  :^orps  oblong,  cylindrique^ 
mutique  ;  tète  en  tube. 

Ce  genre  ne  renferme  qu'une  espèce  qui  vit  dans  la  mer 
de  Sicile  ;  c'est  le  Siphal£  brun,  (b.) 

SIPHNIUS  LAPIS.  V.  Serpentine  ollaire.  (ln.) 

SIPHON.  C'est  un  trou  ou  tube  prolongé ,  et  se  conti- 
nuant au  travers  des  cloisons  des  coquilles  chambrées.  Les 
IfAUTiLES  f  les  Ammonites  ont  des  siphons,  (desm.) 

SIPHON.  Espèce  d' Aristoloche,  (b.) 

SIPHON  et  S^lPHpNlON.  Les  Grecs  donnoient  ces 
poms^à  une  gramhiée  ,  qui  est  ^dit-on  ^  ïagrosUs  ou  Vœgylops 


ae  broscoride  ;  on  la  ra)p^orte  m  BroMe  SEiétur^  ^  ï^- 
«BdsTiBfi  DES  cbaMi>s  ,  tt  tnéttie  à  d'antres  plantes  ;  té  qdt 
prouve  qde  noas  ne  connoissotià  péS  le  siphon  ôeH'GtetÈ.  (lk.) 

SIPHONANTE,  SrphonarUhus,  Genre  de  plânte5  de  fa 
tëtrandrie  monogynie ,  et  de  la  fainille  des  verbénacées ,  dont 
les  caractères  consistent  :  en  nn  calice  ^évasé  à  cinq  divisions 
très-profondes  ;  une  corolle  hionopélale  infandibtilifdrmè  k 
tiibe  très  long  et  à  limbe  divisé  en  quatre  on  cinq  lobe^  ;  quatre 
étamines  saillantes  bors  in  tube  ;  quatre  ovaires  snpénears»' 
du  centre  desquels  part  un  long  style  à  stigA^até  siin^lë  àû 
bifide  ;  quatre  baies  monospermes. 

Ce  genre,  fort  voisin  des  Péracus,  renfermé  deux  plantes 
k  feuilles  opposées  ,  lancéolées  et  entière*,  et  à  Bënts  pànftées 
den^  ou  trois  ensemble  sur  des  pédoncule*  axillaîres.  L^àne  ^ 
la  SipnonANTB  D£  l'  Ii9D£  ,  a  la  corolle  régnlière  et  le  stigânaté 
shhple ,  c'est  TOviÈOE  de  Burmann;  l'antre ,  la  SiphôîïaN'i* 
A  l'EuiLLEs  AIGUËS ,  les  à  bilabiées  et  bifides.  Ce  so^Al  de* 
liantes  remarquables  par  là  longueur  de  leur  càrolle  ,  mais 
M  lesqt:elles  On  n'a  adcnne  ùôtion  particulière.  (^.) 

SlPHONANTtMUM ,  fl'Ammaù.  C'est  lé  rtéme 
genre  que  le  siphoHanihus  ^  de  Linnœus.   V'  Silm^AïîtE. 

SIPH ONGULÉS,  Siphunculàià.  i'avoîs  dé*îg«é  àin^l 
àne  famille  d'însectes,  de  l'ordre  des  diptères,  emn|)Osée 
des  gcnt^s  Pangokie  et  NÉto:sTRiNE;  mais  lès  rapports  na-*^ 
fdrels  placent  le  premier  dans  le  toisinage  des  iadns^  éf  1è 
second  près  des  anthrax ,  genres  appartenant  h  deut  division» 
on  sOus-familles.  F.  les  articles  AistHRACiÈNS  et  Taôniéîi& 

SIPHONIE,  Siphonia.  Nom   floÉfùé  par  Scfarëber  au 

Senre  appelé,  long-temps  avant,  Hevé  ,  par  Abbtet.  C'est 
ans  ce  genre  que  se  trouve  l'aAre  qui  fournit  le  Caôùt-»' 
CHOUC  du  commerce  :  il  est  figuré  pi.  JP  aa  de  ce  Bîfctldâ^ 
naire.  (n.)  • 

SIPHONOBRANCHES.  Fainille  de  moHtfsqnè»  gas- 
téropodes ,  ^ui  renferme  les%estàcés  ii  deux  teiitaclf leà ,  et  ë 
coquille  écbancrée  ou  prolongée  en  un  canal ,  ^o#r  l*ècë^ 
toîr  un  siphon  ptopre  à  la  respiration. 

Les  genres  qui  appartiennem  à  cette  failrine  s'ont  :  TuM-» 

BINOLUER  ,  PLEUROtOMlEft,  CeRITIER  j  BioRl€lEfl  ,  Bt/éfel- 

uiER ,  CoNiER ,  Pourpier  ,  Colusibellier  ,  OtlVE'tlÉfi , 
Nassier,  Cï^tiiiitR ,  VîssiEK  et  VolUtier.  (6.) 
•  SIPHOKOSTOMES.  Faipifle  de  poissons  totrodttire 
par  Duméril ,  et  dont  lés  caractères  sont  2  Poi$sônï  Ofiétux 
abd(}minaux;  à  brancbiés  complètes  ;  à  corps  àrrôUdi  et 
|iylittdric(ue  ;  ^  bôûcbe  à  Tcxtréitiité  d'un  ion^  IMtfea^   - 


ÉlSTULAIRE  et  S0i.«rN061OAE.  (B>) 

S1PH0R1KS .Sêfiht^Hi. Pamiifo d« riii*4n  ii^s Oi6Baux 
]$iiQSO«^s  tft  à«  U  ttitm  4eâ  Atéléoi^oMs.  ^of  è2  cm  mmê; 
Àtféri^fés  ^  yt)$^  f  rcrsqûe  à  l^4uHibr«éitor|^s-;  jAilibêft  en 
paniènu^  ;  «tfrsêi  réfkîii^s  ^  if^&  ^oigu  diriges  e«i  atâM  ^ 

Efl|flié3  >,  t|^o%térîëâf  tral  s  ^  T^i^lacé  |rirr  «n  OMgle  sM^lé  ^ 
ec  phiâ  M  wôîiK  loftf  ^u%  ïà  télé  >  «offipôsié  ^  «mief ,  tma^ 
prtof0^«fâtem»i  ^  dmh*%û  i«€6â>bé  à  é«  )^iiu  )  iiârkies 
ttttolM«s  s  jilAëlteft  €tliet  la  ft^âpaM.  i 

qAHI  dîk  'f feè!<ethl>lë^  beàdfcOup  à  Certains  piAypïtrs. 

KJe  girtire  Se  l*à|rpfôfché  Surtout  de  eeloî  ^u'il  a|y(>elKï  St*- 
PHYTUS,  F.  cç  iilbt,  et  il  *'en  difRrre  qtre  parce  qtÎMl  pré-r 
i$«i6te  be^Atôo)^  de  ttArès  j^latéis  ïtïr  uti  trèàc  tommiiù.         ^ 

Le  'Siphofùà  àtièMus  à  1è  frôAô  siiViple  ,  ttëthètit ,  le^iubéjf 
Aet^êi^ ,  i^é&silès ,  blànctiâtrèà  avee  rouvèrtaris  entière. 

Le  oipliôrusjascicûlatus  a  Te  ^ronc  presque  rameèx  >  leà' 
iaWs  épars  ,  presque  fascicules  et  pédoncules  ,  avec  l'ouveir- 
iure  garnie  de  nombreuses  Aents  aiguës,  (desm.) 

SIPHOSÏOMA.<;enredepoissonsforfiié  parRafinesque 
Saïahz^  aux  dépens  des  Syngnathes.  Il  !•  caractérise  ainsi  : 
une  nageoire  dorsale  ;  deux  pectorales  ;  une  caudale  et  une 
anale»  Ce^enre  contient  une  seule  espèce  de  Linn.  ^  le  Syg- 
nathuspelagicus\  mais  différentes  espèces  sont  confondues  sous 
ce  nom  par/iei  avieors,  et  M.  Rafinesque  pense  qu'on  en 
peut  distinguer  cinq^auxquelles  il  donne  les  désignations  de  e 
I.  5.  acus  ;  a.  S.faseiaia;  %.  S.  nùeh' f  4»  ^'  cënlkûama;  et 
5.  S.  capensiê.  La  preipière  eM  la  seule  qui  se  trouTe  s«r  les 
c6t,es  de  Sic«le.  (fifiSM^) 

SiPHYtUS.  Rafin«sq«e  Smaîitz  définit  ainsi  un  genre  da 
plantes  marines ,  qu'il  dit  avoir  observé  sur  les  cdies  de  Si- 
çÙe  :  corps  solitalt^  ^  coriace ,  tabuleux  ^  avec A'extrémièé 
Hbre  ^  i>uverte ,  et  la  fructification  dans  le  fonB  du  tobe^ 
Cette  fructification  tesl  composée  d'une  chair  ou  gelée , 
dans  laquelle  sont  éparses  des  semences  visibles  par  lô 
secours  du  microscope»  qui  a  beaucoup  de  ressemblance 
avec  cenains  animaux  4e  ù  classe  des  polypes ,  et  particu*^ 
Uéreadent  avee  le  genre  êùcoàon  du  même  auteur. 

Le  Siphytos  oheonkns  est  presque  pédoncule  y  ajldngéi» 
câàipanolé,  lisse  ^  Uahtcfaâfre  ;  à  bsse  jawe  |  à  ourerWr^ 


3*4  S  I  Q 

LeS^yUtshêacoêonesisessXle^  allongé, campanule,  lisse, 
janne  ;  à  ooveitare  garnie  de  six  dents  aignës. 

Le  SiphyimfiXfarmis  est  sessile  ,  allongé ,  filiforme,  lisse , 
îaone,  arec  la  base  blanchâtre  et  Toairerture  entière,  (desm.) 
'  SIPONCLE ,  Sifmnadus.  Genre  de  vers  radiaires ,  dont 
les  caractères  sont  :  d'aroir  on  corps  allongé,  cylindracé,  na, 
arec  un  rétrécissement  cyUndrioae  ,  qui  contient  une  trompe 
papilleose ,  que  Tanimal  fait  saillir  et  rentrer  à  rolonté. 
;  Les  espèces  de  ce  genre  sont  connues  depuis  long-temps , 
car  Rondelet  les  a  décrites  et  figurées  ;  cependant  on  est  fort 

Îeu  instruit  sur  ce  qui  les  concerne.  Ik  ressemblent  beaucoup 
un  gros  Lombric  ,  mais  ils  sont  bien  distingués  de  ce  genre 
par  lear  trompe  rétractile ,  couirerte  de  mamelons.  On  les 
trouve  sur  les  côtes  où  s'amoncèlent  beaucoup  de  déjections 
de  la  mer ,  dans  les  étangs  d'eau  salée  ,  sous  les  plantes  ma- 
ijnes  et  les  pierres ,  vivant ,  comme  les  lombrics ,  de  terre 
mêlée  de  détritus  d'animaux  et  de  végétaux. 

Lamarck  a  placé  ce  genre  à  la  suite  de  celui  des  Holothu-^ 
EIES,  quoiqu'il  n'ait  pas  le  caractère  de  la  classe,  c^est-à^dire 
des  tentacoles, autour  de  la  bouche;  mais  Cuvier  qui,  depuis, 
a  disséqué  une  des  espèces  ,  a  reconnu  qu'en  effet  leur  orga- 
xiisation  intérieure  se  rapprochoit  beaucoup  de  celle  de  ces 
derniers.  On  ne  trouve  que  de  la  boue  liquide  dans  leurs  in- 
testins. 

Le  SiPONCLE  KU  a  la  peau  tendue,  et  le  Sitoncle  ensaqde 
a  la  peau  lâche  ef  le  recouvrant  en  partie.  Ils  se  trouvent 
tous  deux  dans  les  mers  d'Europe.  Voy»  pi.  P ,  lo.  (E.) 

SIPOOT  BILALO.   Nom  malais    de  la  PoRCELAUfE 

TIGRE.  (dESM.) 

SIPÔÏ  SALOACO  etBIA  SALOACO.  Noms  malais 
de  r  Ovule  œuf.  (desm.) 
SIPUNGULUS.  V.  SiPowcLEs.  (desm.) 
SIPPE  ou^ITTt.  Nom  grec  de  la  Sittelli.  (s.) 
SI  QUA.  Le  Melon-d'eau  ou  Pastèque  (  CucurNla  o- 
indlus')^  porte  fce  nom  en  Chine  où  il  est  cultivé,  (ln.) 

SIQUE ,  Sicus.  Scopoli ,  dans  son  Ruômologie  de  la  Car- 
mole^  avo^  donné  ce  nom  à  un  genre  d'insectes  de  Tordre 
des  Diptères  ,  que  Fabricius  a  depuis  appelé  myope.  N'ayant 
pas  fait  attention  que  ce  nom  de  skm  devoit  être  préféré  ,  à 
raison  de  son  antériorité,  à  celui  de  myope ^  je  Tai  appliqué 
moi-même  ,  et  à  tort ,  à  un  nouveau  genre ,  voisin  de  celui 
des  «m/Ms ,  formé  des  insectes  que  Fabricius  avoit  d'abord 
nommés  musca  cursUans ,  m.  cimicoîàes ,  etc.  Ce  naturaliste  a 
depuis  consacré  cette  dénomination  au  genre  que  j'avois  ap- 
pelé cœnomye  et  adopté  celle  de  iachydromia,  donnée  par  M. 
Meigen  à  mon  genre  sicus.  J'avois  eu  l'idée  de  le  supprimer 


s  I  R  3i5 

et  de^n^en  faSri  qa^ime  divisio^pdans  les  empis.  La  force  Ats 
caractères  m'a  cependant  contraint  de  revenir  sûr  cette  ré- 
forme ,  eè  de  rétablir  les  siqucs  dans  le  sens  que  je  Tayoîs 
d'abord  entendu.  Si  l'on-  vouloit  être  jnste ,  il  ^udroit  ren-^ 
dre  ce  nom  aux  insectes  que  Fabricins  appeHe  myopes ,  ap- 
pliquer la  dénomination  de  tachydromye  à  ceux  dont  j'arois 
fait  des  siquês ,  et  ne  voir  dans  les  insectes  que  Fabricius  dé» 
signe  sous  celle-ci^  que  desasnom^es^puisque  je  les  avois  ainsi 
nommés  le  premier.  Mais  comment  réparer  ces  désordres 
de  nomenclature  ,  sans  bouleversemens  plus  grands  encoref 
Jusqu^à  ce  qu'il  y  ait  à  cet  égard  un  jugement  irrécusable  , 
je  dirai  que  les  insectes  dont  je  forme  le  genre^SiQUE,  ap-% 
partiennent  à  la  famille  des  tanystomes,  tribu  des  empides, 
et  qu'ils  ont  pour  caractères  :  suçoir  de  plus  de  deux  soies , 
reçu  dans  une  trompe  courte  j  saillant^  presque  conique  ^ 
en  forme  de  bec  ;  antennes  ne  paroissafll  que  de  dem  arti^ 
des  distincts  9  dont  le  dernier  en  forme  de  pointe ,  avec  une 
soie  longue  ;  palpes  avancés;  forme  des  empis^msAs  tété  plus 
grosse  ;  corps  moins  allongé.  Les  sigues  courent  avec  vitesse 
sur  les  tronc  des  arbres ,  et  s'y  nourrissent  de  proie» 

L'espèce  la  plus  commune  est  le  Sique  cimicoïde,  TVidkjr- 
dromya  chmcoideSf  Fab.,  probablement  la  mciuc^^  arrogante  de 
Linnaeus.  Elle  est  très-petite,  noire  y  avec  deux  bandes  noires 
3ur  les  ailes,  (l.) 

SIRitiVlANGHITS.  Il  parott  que  c'est  le  Râyensera. 

(B.) 

SIRàPHÂH.  Nom  arabe  de  la  Gieafb.  Voy.  ce  mou 

(&) 

SIRÂT.  C'est  le  murex  sulcaius  de  Linnseus.  F.  ma  mot 
BOCHER.  (b.) 

SIRE.  Nom  du  Sch^enanthe  »  à* Java,  (b.) 

SIRËA  de  Romphius  (  Amb.  5,  t.  7a  ,  f.  a).  Cette 
plante  est  rapportée  par  Adanson  à  son  genre  Schcenan-* 
THUS  9  où  il  place  Vanéropogon  $chœnanthu9*  (i*N.) 

SIRÈCE ,  Duméril.  F.  Sirex.  (desm.) 

SIRÈNE.  Ce  nom  rappelle  toutes  les  fables  charmantes 
de  l'antique  poésife.  La  beauté ,  la  voix  harmonieuse,  les 
louanges  enchanteresses  de  ces  filles  deia  mer  ,  ont  été  cé^ 
lébrées  dans  l'Odyssée  par  le  vieil  Homère.  Elles  avoient  un 
corps  de  femme  lusqu'à  la  ceintpre  ;  le  reste  se  terminoit  en 
queue  de  poisson* 

DesÎDÎt  in  piscem  mulier  formosa  supernè. 

HOBAT. 

J>es  dissertateurs  ont  prétendu^  au  contraire,  qu'elles  avoient 
des  ailes  et  voloient  comme  les  oiseaux*  Les  anciens  natnra*r 


3i6  SIR 

listes,  fort  tféfyAts  ,  prenoi^  di  la  lettré  ces' créations iiiri^ 
tasU(|iiesd«,rjmagtfiaiioà  despoeles*  PBae parie âérieti»e»eot 
4e  âirèites  prises  ée  toa  tem^.  Aûjovrd'iiài ,  mjrmphesj  ^iWmc», 
ItMom  ^  q«l  pieuploieiU  Temptre  des  mdes  dans  ces  ancien» 
)oars9  ne  sost  ^Aus-poor-ncnH  que  des  bétesi»  des  vemac-moHns 
^ik  phoques.  Noos  faisons  de  tes  diviatiés  aotant  iA'abimâm , 
à  ta  manière  des  Ëgypitens  y  qnoti|ae  nons  ne  ies  adori6iif 
pas  cooiflie  eux.  V*  k  nsot  HoUMB-iiAniK.  (viàsT.) 

SIRÈNE,  5«nDnwAfiÎHialia«erniëdUiirt  entre  les  sa«ritns, 
1^  J»Atracîefi3  et  \^  potsaons ,  i)m  fbroie  un  geni^^  dont  te» 
cacàCières  consistent  ;  à  avoir  nn  eorps  arllongé  et  rev6tù 
d'écaiUee ;  denx pieds «1  doigtsgarna d'oo^ei ;  de$p6vnioné 
^t  des  ouïes% 

Cet  «Minai  ^  ntmarcpuMe  sons  ^pkaneors  rapports  vflA 
treuré  pour  la  prea^re  fois  par  iiarden ,  dans  ta  C«i^olfno 
Bfiéridtonàle  C«  nMecin  Tenvoya  à  Linnaos ,  i|m  le  prit 
dr'abord  pour  èa  larte  d'une  salamaindi^  v  4^^  en«iî«e  le  ^^> 
daèa  «n  nonrei  ordre ,  iinii|ueinràt  élaibh  ponr  loi ,  sous  to 
•om  A'^amphMa  mumtes. 

Depuis,  Camper  et  itimeiin  Vctai  placé  parmi  tesp6i»oniv 
te  ^^ier  coimue  genre ,  le  »ec€«d  cowiaus  espèce,  dans  le 
f/^nct  ées  Mv^àNES.  V\  ces  mots. 

<  Aofomnd'tnil  on  est  positiTemeat  ecrtnhi  ({ne  la  sirène  n*est 
pas  une  larve,  c'est-à-dire,  qu'elle  ae  change  jamais  èe forme. 
ïitle  resBèimlie  alsez  knme  angnîUe.  Elle  a>  coàiille  elle, 
unén^embrane  adipeuse  sans  rajons  le  long  de  la  queue.  Sa 
têtie  eAlégèremftlïit^bmprimée';  èes  yoot^nt  p^tit^ ,  et  d4ns 
la  'm&me  position  que  ceux  de  I'Anguille.  (  F.  ce  mot.  > 
lia  i^onchè  est  petite  à  Proportion  do  cot^s ,  et  le  oaAaîs ,  de 
même  que  le  dedans  de  la  mâchoire  inférieure  ,  eist  f^AtiA  de 
plusieurs  rangs  de  petites  dent*  aiga^  La  pean,  noidyire ,  et 
eomièe  cliagrioée  ,  ^st cott^i^e de petiies  écaîUes  déforme 
et  deigrandenr  àiiïêteni^s ,  setoi  les  diverses  parties»  iu^corps 
où  elles  sont  aippliq«é^.  Deux  iî|^s  distinctes  ^  formée^  dé 
petits  traits  blancs  ,  t^éten AèiH  Mr  h&  b^és  àa.  corps  ^  depuis 
les  pîêd»  jDUKjpilà  ik  qmeae.  Les  pied»  SK)nt  placés  en  avant ,  et 
mènis  ^  qiàm  dbi|tâ  ongoicuiés.  • 

CttViel*^  quia  fait Tanatomied'uite  sirène  ^  a  vu  :  i.<»  fpfe  sà 
hngoe  «st  OMèose  ,  «t  pbrie ,  tomm^  celle  des  pâmons  ,  do 
cbaqne  oiftié ,  tpjAD^  osselels  dteMpi  oirctttàicieft ,  pour  soâteMir 
les  ouïes  ou  branchies  qui  sont  bien  apparentes  en  deAiors  v 
2.^  qu'au  milieu  de  cette  langue  de  poisson,  est  un  vrai  la- 
rynx de  reptile  qui  descend  dans  àas  poumons  très  -  longs  ^ 
et  semblables  à  ceux  àed  salamandres  ;  3.®  que  le  reste  des  in- 
Ici^titis tessembie  «mmsI t^âiN^^oaj^  à  cent  d^  te^villés ;  ^.»  é«s^ 
im  ,^oe  tel  MîAvsl  eki  l^qtiie  h  s^ol  qàl  $fAi  VérttU* 


1 


ti\f/<///ia^t£//x*    ifoi/Uiae'e  . 
tftt/€t/ntifn/re    /fiarôre'e  . 


'S. 
jj. 


Jti  .     <f*/e//fo/t    orùivu/atre  . 


&  I-R.  % 

aœphi&Se^  puisqu^ila  ciMii4iAé4^rti)^s^e»  orgiincs  jiropres  ,^ 
respirer  l'eau  t  et  ceux  propres  à  respirer  l'ai f..  ** 

Lem^aie Cayîèf^^afifs  onedissertaiion  imprimée panoHes 
cdbsevralipi)9  de  «ooioei^,  faisant  soi  te  âtfVojràge  deflumbôl^t 
elBoDplând'daiis  FAttiériqoe  méf idtotiale  ^Boas  a  fourni  de 
]ioui»W£44^eto^pof|ieii!s  -^stloWiiqaés  sai^  la  éirène^dérèiop^- 
pemeos  dêsqaelsilrésaUe  q«e  cSsst  bien  certaîilifmienlittâ  $nl«- 
roal^didie  et  parfait.  Je  ne  pois  qtie  renvoyer  à  cette  exc(4- 
Ifiole  dissertation. ceux  qisi  voli^roteiil  fagpér'de  ia  Batare*d^ 
preures  employées  pour  faire  disparaître  les  doutes  -qi^i 
existoieiii  à-cet  éftardi  ^^ 

IM  trouve  la  sirène  datis  la  Ca^oiide^soas  les  troncs  d'aï*- 
brea  abattus  au  miâiea  deâ  marais.  Les  habitans  PappeUèirt 
ïauidguana.  Sa  lottgueur  est  de  quarante  ponces.  llpài^èSt 

Îu'elie  n^est  pas  aujourd'hui  aussi  commune  aux  env^rops  de. 
I-kirleatji^  que  du  te^vps  de  Garden  ^  ^^r  je  Py  ai  cherchée 
inutltoment  pehd^nt  di^'Kuit  Dnois ,  et  e^est  On  A^s  objets  con- 
nus, ddiit  je  désiroiile  plus  étudkries  moeurs.  V-.  pi.  f^.  la  ou 
elle  est  figurée* 

Uneaatre  espèta  la  Sirênh  ovERcui.Éfiy  a  ëtë  ^^rjie 
jpàv  j^âttaot  B«aii(K>is/dai}S  le  quatjriè^e  volume  des  Trânsac" 
ihm9  df  ià  Sôd^té fhilasùpM^  tk  Phila^lphte  ;  maïs.  Cuvier  t 
idanr  Ifi  mémoire  précN ,  développe  Topinion  qû'çlle  est 
TAxoMU.!* ,  o'es^-à^ire  ^  la  larve'  dhine  groske  espèce  cjfe 
salamandre ,  probablement  de  la  SAifAAtA'^rài^  t»tt  Mp^T 
At^soANHYS^^  de  Micftaux.  (b.) 

SlRËNiA.:  Itligev4  sous  ee  nom  ,ferriie  une  famille  de 
cétacés,  que  M.  vGùvier  adopte  dans  son  Règnç  animal. i  et 
qu'il  appelle  Cétacés  herbivores,  (oesm.)^ 

SI&KXI  Nom.g^nérique  donné  par  Linhseuè ,  Fabricins , 
îMx  Jurioe,  aux  insectes  que  Geoffroy  appeHe  urocè'r^:  Ayant 
conservé  celte  derrière  dénomination ,  j'i^vois  apblîqu^  ta 

SieéàeMt  à  uù  démembrement  du  genre  sirex  de  Lioùdeus. 
.'étant  aperçu  qile  cei  changen^eSs  de  tioin  ne  faisbiént 
t|a'»nbroi^tte^  la  science  ^^j-ai  coûveytî  Ihcs  drex  en  Gé*- 
PHUS.  iK.  ce  tn0t.  (L.) 

SlRGUERlTtO,  ^^nflesnomsçjpaRûOlisdu  CharIkxïS^ 

SlRI.  Nom  piémontais  dû  Grand  Coq  de  BRCYèRiE;^. 
SIRI.  SynonyJBfte  de  Pvivre  Beteï,  ,  à  Java,  (b,)  ] 

SIRIÇOÂ,  :^5pècç  de  Poïv^ç.  (3.)  I 

SIRICACH.  Nom  de  la  CRSS^iREitLii ,  k  Narboorw .  (vO 
SÏWROWA  i^SJRlJrOUUM,  r.  Sirium.  (4».) 
6IKINGA.  F.  STRwaA^(xif,) 
SIRIOÏOEà.  rvStwuii.  (m)  i 


3i8  SIR 

SIRION ,  Sirium.  Htmt  de  plantes  t  qui  a  été  réuni  aa 
Santal,  (b.) 

SIRIRE.  Nom  de  la  SarceUiE  ,  à  Madagascar,  (s.)   ^ 

SIRIUM.  Espèce  de  Poivre  (^pipermalQmri) ,  qui  croît 
dans  TArchipel  des  Indes  orientales.  Le  siriùoa  est  une  antre 
espèce  qui  croît  aussi  dans  Tlnde^  et  qu'à  Java,  on  ifomme 
sin-po(^^  d'après  Bontius.  Au  reste  ,  dans  THerbier  d'Am- 
boine^on  trouve  une  dizaine  d'espèces  de  poivre,  indiquées 
sous  les  noms  de  siriboa  sirifoUa ,  siiifoUum ,  siriotdes  et  sirium. 

Le  sirtfolia  compraod  deux  espèces ,  dont  une  est  peut-être 
la  même  que  le  piper  malcuniri  ;  et  la  deuxième  ,  nouvelle  ; 
le  sirifoiium  est,  dit-on ,  le  p^r  longum  ;  le  sirididesest  in^ 
connu  ;  enfin ,  les  sirium ,  au  nombre  de  six ,  paroisssent  près- 
que  tous  nouveaux  :  ils  comprennent  les  piper  mesihieum.  et 
cecumanum,  (ln.) 

SIRIUM.  L'arbre  qui  constitue  ce  genre  est  figuré  dans 
les  Plantes  du  Coromandel ,  par  Roxburg ,  tom.  i ,  tab.  2. 
C'est  le  Santal  blanc ( son/o/nm  album,  L.  ).  F.  Santa* 

LIN.  (LN.) 

SIRIUM  ou  YESTIUM.  Prétendu  nouveau  métal  qne 
M. 'West  de  Gratz  croyoit  avoir  découvert  dans  le  nic- 
kel arsenical  de  Sch|^ming  en  Styrie ,  mais  qui,  d'après  le 
D.  Wolia8ton,se  trouve  être  composé  d'une  grande  qusmtité 
de  sulfure  de  nickel  et  de  cpbalt ,  d'une  petite  quantité  de 
fer  et  d'une  trace  d'arsenic,  (ln.) 

SIRLI.  V.  l'article  Alouette  ,  tome  i.  page  375.  (y.) 

SIRO.  C'est,  selon  Adanson ,  un  nom  françab  de  la  Ter- 
AE-NOIX  (^  bunium  bulbocasianum  ,  L.  ).  (LN.) 

SIRO.  V.  CiRON.  (DE&M.) 

SIROCO.  Vent  dusud-est ,  qui ,  dans  la  partie  de  l'Afrique 
voisine  de  la  Méditerranée ,  est  tellement  brûlant ,  qu'il  tue 
quelquefois  les  animaux  dans  l'espace  d'une  demi-heure. 

Les  îles  de  Malte  et  de  Sicile  sont  aussi  tourmentées  par 
ce  terrible  vent,  qui,  malgré  son  trajet  sur  la  mer ,  conserve 
encore^assea^  de  chaleur  pour  faife  monter  subitement  leiher- 
momètre  jusqu'à  4o  degrés  (JR^aiim.  ) ,  ainsi  que  l'ont  obser- 
vé Dolomieu  à  Malte ,  et  Brydone,  à  Païenne.,  où  ce  der- 
nier se  trouvoit  en  juillet  1^70.  Le  8  de  ce  mois  ,  le  sirocê 
se  fit  sentir  dès  le  grand  matm.  «  A  buit  heures ,  dit  Brydone, 
j'ouvris  la  porte  sans  soupçonner  ce  changement  de  temps , 
et  je  n'ai  jamais  été  plus  étonné  de  ma  vie  :  je  ressentis  tout- 
i  coup  sur  mon  visage  une  impression  pareille  à  celle  qu'au* 
roit  faite  une  vapeur  brûlante ,  sortie  de  la  bouche  d'un  four; 
je  retirai  ma  tête  et  fermai  la  porte,  en  criant,  à  Fullarton, 
que  toute  l'atmosphère  étoit  en  fi^u.  »  Il  ajoute  qu'il  porta 
le  thermomètre  en  plein  air ,  où  U  monta  presque  aussitôt 


SIS  3ia 

&  IIS  degrés  (Far.,  environ  3g  degrés ,  Réaum.').  Cette. chaleur 
étonnante  dara  jusqu'à  trois  heures  de  raprës-midi ,  où  le 
vent  tourna  au  nord  j.ei  changea  tellement  la  températurey 
qu^on  éprouva  sur-le-champ  une  fraîcheur  excessive. 

Pendant  le  siroco ,  aucun  habitant  ne  sort  de  chez  lui ,  k 
moins  d'y  être  forcé  par  la  nécessité  ;  leurs  portes  et  leurs 
fenêtres  sont  très-bien  fermées,  pour  empêcher  l'air  d'y  en*- 
trer  ;  et  lorsqu'ils  n'ont  point  de  volets ,  ils  suspendent  âtB 
couvertures  mouillées ,  en  dedans  des  fenêtres.  * 

Quelque  incommode  que  soit  ce  vent^  par  sa  chaleur  dé-^^ 
vorante ,  il  n'a  jamais  eu  d'influence  funeste  sur  la  santé  des 
habitans  ,  et  quelques  heures  de  tramontane  ou  de  vent  du 
nord,  qui  pour  l'ordinaire  lui  succède ,  suffisent  pour  rendre 
k  leur  corps  toute  leur  vigueur  première.  > 

A  Naples ,  au  contraire ,  et  dans  plusieurs  enAoits  d'Ita-^ 
lie,  où  il  est  beaucoup  moins  violent  qu'à  Païenne,  mais  où 
il  dure  plusieurs  jours  et  même  plusieurs  semaines  «  il  produit 
nn  abattement  total  dans  la  machine ,  et  cause  souvent  des 
maladies  putrides.  A  Malte ,  il  opère  à  peu  près  les  mêmes 
effets.  (PAT.) 

SIRONI.  On  donne  ce  nom  à  I'Acmelle  ,  à  Java,  (b.) 

SIR^UIR,  Jnas  sirsuir^  Lath.  Ordre  des  Palmipèdes^ 
genre  du  Canard  ,  famille  des  sarcelles.  (  r.  ces  mots.  ) 

Cette  sarcelle,  à  laquelle  les  Arabes  donnent  le  nom  de 
sksoir^  a  le  sommet  de  la  tête  brun  ;  les  plumes  du  dos  et 
les  seize  pennes  de  la  queue  ^  de  même  couleur,  et  bordées 
de  blanchâtre  ;  la  gorge  et  le  ventre  blancs  ;  le  dessus  de 
l'aile  brun  ;  le  miroir  partagé  obliquement  de  vert  soyeux 
en  dessus  ,  de  lioir  en  dessous ,  de  blanc  en  devant  et  en 
arrière  ;  quelques  taches  brunes  sont  sous  la  ^^eue  ^  qui  est 
courte  y  étagée  et  pointue  ;   le  bec   est   de    couleur   de 

Îlomb  ;  les  pieds  sont  gris ,  et  les  membranes  àts  doigts 
»runes.  (v.) 
^  SIRTALE.  Nom  spécifique  d'une  CoutiuraE.  (b.) 
^  SIRULE.  r.  SiLUEE.  (s.) 

SIRUM.  Rumphius  figure  sous  ce  nom  le  Poiyee  a  ner- 
vures RÉTICULÉES  (  piper  decumana  ,  L.  ).  (b.) 

SIS  o^US.  L'Hirondelle,  en  hébreu,  (s.) 

SISAMITiS.  r.  Sesamum.  (ln.)        .    *    - 

SISAMUM.  F.  Sesamom.  (ln.) 

SISARON  des  Grecs,  et  SISER  des  Latins.  Ces  noms 
sont  ceux  d'une  ou  peut-être  deux  plantes ,  dont  les  anciens 
faisoient  grand  cas.  Dioscoride  ne  dit  que  deux  mots  sur  le 
^isaron.  Suivant  lui ,  c'étoit  une  plante  assez  connue  ;  sa  ra- 
cine avoit  unbon  goût  étant  cuite;  elle  étoit  stomachique,  diu- 
xé^que  et  excitant  l'appétit  II  ne  dit  rien  autre  chose  sur  cette 


Ô:iO  SI  S 

^1^0,  Plîn^ïif  d<<îrît  pas  wnpU»^  h4^r;  i^^  ^  pa^^  ^ 

qui  en  6|Lm)U  v^nir  4'Alli|n»3»gnfi  g<)||i;  s^  t^W^.  N^PWH^  r^^g- 

Î)Pft4rwp  paf  pe  q^  P\m  M  (h  ù  çul^r«  4^vf<'i#tYm.  Bfous 

est  vraiment  le  ^«fr  4^  FUn«  ,  ^«,  Ip  ««o^if  4^  Pipfw;qf;%|^ 
4H«  twi  eo  penchant  pour,  il  q'os^  pa»  a^vir^r  «^  Tiiapf^e- 
Ifmt^U  FslI^ow  ot^ervfr  que  l'po  prpi^  cettf  pl^iimf.  Qfigi9#îii^ 
d«  U  Cbinfi  ;  <lopç  ppq^  Pje  pQurrippf  alfirip^r  l'fj^fg^m^ 
iift  UMihiQl^  Uqy^lk  o'^pit  p«^  ç^ll^  4'(¥i  gr^  pq^Jn^^ 

de  botanistes.  La  plupart  do  i^fs  CQi^t^uipQrfî^^  t  ^t  f^f^Pll^ 
qufl  ce  fûf  le  paPab  ,  «pire  mr^^ ,  f  ^bw  Cpippi^a  , 
^i  pe  pQuft  p«ro|t  pa$  tppjpars.  bem^«^  i^m  j»f 9  v^BpfP<M^ 
WMUB,  Il  çsl  powible  q»«  l«  ^W^fi  d«3  Orr^c^  difc  ^M  l^  ii^<t- 
<^  d^A  Urieptôw  ipéfffmçc^di^^fff,  Vf^i.  ).  C^i4e  4^1^^ 
sièrt  plant«  ^ncit^pt<»  ^^  apbrodi^i^quç ,  uçut»  4>i|Uipt^plA^ 
être  le  sisaronàes  Grecs,  que  Opion  et  Oiocl^^,,  cîtji  pftf 
Pljne,  attribuçol  m^'^rqnlf^  m^f^^^  ^IPAHU^. 
,  C.  BAtthm.,  V.  ÇQrdp^ ,  J)o4on<^ ,  C^wJpîp  »  Toiirqefort, 
Adapsoo,  eefip,  pre«qii^  toi|3l9f  i^PUpifllfs  p'pPip^.b^ 

Mise,  en  aytpl  U  plupart  4Pe  ppip^op.plpK  ê^r^^ïy^y^p^ 
«elle  de  Uaubialiî*  C  B^phÎA  Ppypnit  «uifiwi  jfvjimi  v  U 
ucacoyi;  slsên$m  d€4  A(IUn(i^4f  $h  C^l^vi;  «t  Tabnmfir 
monuinii»,  si^rum  p4nimil»  UBi^^^t^  (  ç0ii9QimiM».  kaMg^ 
Limi.  ).  , 

ISops  t«niiiner9iM  cet  urtîclp  «p  (îiMMt  ^hf^w^  qo^  iJw 
irouve  an  Japon  tme  pl»pt«  da  m4me  geire  qpp  le  GaBiiirf 
(  iwm  simwm  )  ;  c'ert  Iç  êium.  Nim:,  tipii, ,  qui  p'4  pa«  l|k 
racîpe  tubercuUfère ,  et  qui  nous  paroît  distinct  4a  Chsa^vIi, 
annuel  des  «ut^ors  mo4erpes  le  r^^pfpmenl  commet  rariét^ 
Suivant  Loureiro,  le  cbervi  eHcultir^p^ftottop.  Shioe  et 
en  Coefainchine.  ;  n^a'^t^ii  pAS  voulu  ptrl»r  dp  nind? 

Tournefort  copsîdér^nt  qp«  Iç  $Û4mfis($ng»^  L^diCTèpedos 
autres  espèces  par  aes  péital^  çannUwl^s ,  el  8e«  ÛHrolocres 
et  involucelLes  à  foliole»  étroîief ,  «p  4  faii  qn.  pore  dis- 
tinct, (ln.)  '  * 

SlSiiRTOS  ou&ISERTQS.  MomqimleÊ  Magei  don- 
noient  à  PEavHG^UM  das^aiieieo^,  (lk,) 
,  3IâELLE.  Un  4>eft  noms  yulgaires  de  la  Grjvje,  (yj) 

SISIËR  de  Plin«.  G'est  le  Si^iMO»  dç  Dioifioride.  K.  c€l 
articU.  Leftbotanistes  om  appliqué  ce  npfl»  àdirersespiâ»te^ 
selon  qu'ils  ontcruqa'ellcsiétâiepl  Twoeo  aùir.  Partiejppk^ 


SIS  3a^ 

i  U  CkKOTTE  (^Jlaucus  taiToUa  )j  an  Panais  et  ao  Crervi^ 
(  Le  5i!s«r  palustre  de  Dalechamps,    est  VœnoiUhe  fiUpendof^ 

SISëKRE.  Daoft  Belon  ,  c'est  le  nom  de«  la  Grivs 
DRAINE,  (y.) 

SISIMi\CA.  Cétolt,  sar  la  côte  d'Afrique,  l^nom  du 
Glaucium  des  anciens,  (ln.) 

SISIMBRIUM.  V.  Slsymbrium.  (ra.) 

SISllS.  V.  SlZERlN.  (s.) 

SI'SIN.  Nom  chinois  d'une  espèce  de  Cabaret  qui  pa« 
rott  différente  de  Vusarum  virgudcum  ^  L. ,  à  laquelle  Ix>u^ 
Teiro  U  rapporte,  (ln.) 

SISKIN.  Nom  anglais  du  Tarin,  (v.) 

SISO.  Espèce  de  Basilic  (  Ocymum  -cnspum ,  Thunb.  ) ,  qui 
'troit  an  Japon,  (ln.) 

SISON.  Nom  que  porte ,  en  Espagne ,  la  petite  Outardb 
ou  Canepetière.  (s.) 

SISON,5ûmi. Genre  deplanm  de  la  pentândrîe  di'gynie  et 
<9e  la  famille  des  ombeliifères ,  qui  ne  difTère  des  Berlk^  que 
parce  que  sa  coilei%Ue  universelle  n'est  que  de  auatre  folioles  , 
-et  qui  y  en  conséquence  ,  leur  a  été  réuni  par  la  plupart  des 
i>otanis(tes  français. 

Les  sisons  sont  au  nombre  de  huit,  dont  les  plus  importans 
à  connoître ,  sont  : 

Le  SisoN  AMOMk ,  quà^  l^s  feuilles  pînnées  et  les  ombelles 
droites.  Il  est  bisannuel ,  et  se  trouve  en  Europe  et  en  Asie 
dans  les  lieux  humides.  Ses  semences  ont  une  odeur  aroma-- 
tique  approchant  de  celle  de  Yamomef  et  sont  connues  chez 
les  droguistes  sous  le  nom  de  faux  amome.  On  les  emploie 
4ans  les  coliques  venteuses  et  autres  maladies  de  Testomac. 

Le  SisON  AMVi  a  les  feuilles  trois  fois  pinnées  ,  les  radi-- 
cales  linéaires  ,  les  caulinaires  sétacées  et  plus  longues  que  les 
stipules.  Il  est  annuel ,  et  se  trouve  dans  les  parties  méridio* 
fiaies  de  l'Europe ,  en  Egypte  et  dans  l'Orient.  On  Vappelle  , 
dans  les  boutiques ,  amrm  de  Candie.  Ses  graines  sont  une  àts 
quatre  semences  chaudes  mineures  qu'on  emploie  fréquem- 
ment dans  les  décoctions  carminatives.  U  ne  fadt  pas  les  con- 
fondre avec  celles  de  l'ommi  ordinaire,  qui  a  bien  les  ntémes 
vertus  «  mais  à  un  degré  inférieur. 

Il  y  a  encore  le  dson  inondate  et  le  mon  vertidUé ,  qui  se 
trouvent  assez  fréquemment  en  France,  (b.) 

SISON.  C'étoit  »  selon  Dioscoride  ,  une  petite  graine 
qui  croîssoii  en  Syrie  y  pareille  à  celle  dn  selihon,  longue  ^ 
noire  et  brûlante.  On  la  prenoit  en  breuvage  contre  la  mala^ 
die  de  la  rate  i  pour  provoquer  lasortie  de  l'iirlne  ;et  des 

XXXI.  21 


8ai  SIS 

règles  aux  femmes.  Les  Syriens  en  mettoient  dUns  les  sauces 
avec  du  vinaigre  et  des  courges. 

On  lit  dans  VIndex  de  Mentzel ,  que  le  sison est  lesinon ou 
sison  de  Pline  ;  le  sison  d'Égynet  et  de  Galien  ;  le  sinon 
d'Hippocrate  ;  le  senon ,  siiion  d  autres  auteurs  ,  «t  le  petrose- 
Knon  macedonicum  d^auteurs  modernes.  Il  dit  aussi ,  d'après 
Tabernaemontanus ,  que  c^étoit  Vanonium  des  Egyptiens.  Mais 
C  Banhin  ne  parle  que  d^un  sison,  celui  de  DioKcoride  j  qu'il 
rapporte  avec  quelques  auterirs  (Ang.  Turr,  G^/i.,tab.  Cam.)  au 
nson  amomium,L,j  et  non  pas  k  Vœihusacynapiunt,  comme  Ta  fait 
Lonicerus.  Matthiole  avoue  franchement  que  c'est  «perdre 
son  temps  que  de  chercher  à  déterminer  le  .t^n  de  Diosco- 
ride ,  le  seul  dont  il  parle.  Adanson ,  qui  est  de  Tavis  de 
C.  Bauhin  ,  ne  cite  qu'un  seul  sison ,  encore  celui  de  Dios- 
coride ,  et  ne  rapporte  aucun  des  synonymes  de  Mentzel.  11 
est  vrai  que  celui-ci  les  donne  sur  Fautoriié  des  botanistes 
plus  anciens  que  lui.  / 

Le  sison  amomum  est  le  ^pe  du  genre  5/5011  deibînnaeus , 
qui  a  été  adopté  par  Adanson  ,  et  qui  étoit  compris  dans  le 
genre  sium  de  Toumefort.  Beaucoup  de  i)Otanistes  préten- 
dent que  le  sium  et  le  sison  de  Linnaeus  ne  doivent  former 
qu'un  seul  genre  ;  d'autres ,  au  contraire  ,  non-seulement  les 
séparent ,  mais  ils  ont  trouvé  moyen  de  faire  un  nouveau 
genre  à  ses  dépens  :  c'est  le  Schulizia  de  Sprengel.  (ln.) 
,  SISSITE.  Nom  donné  à  une  variété  de  minerai  de  fer 
hydraté  limoneux  et  géodique ,  plus  connue  sous  les  noms 
d'AÉTiTE  et  de  Pierre  d'Aigle,  (ln.) 

SISTRE  ,  SiMrum,  Genre  établi  par  Denys-de-Montfort , 
pour  quelques  Coquilles  qui  avoient  été  placées  tantôt 
p«rmi  les  Rochers,  tantôt  parmi  les  Buccins.  Ses  caractères 
sont  :  coquille  libre  ,  univalve  ,  à  spire  écrasée  ;  ouverture 
serrée  ,  allongée  ;  columelle  dentée  :  lèvre  extérieure  dentée 
en  dedans  y  tranchante  et  armée  en  dehors  ;  base  échancrée  ; 
le  dernier  tour  de  spire  très-grand; 

L'espèce  qui  sert  de  type  à  ce  genre  s'appelle  vulgai- 
rement mûre  blanche  :  c'est  une  coquille  d'un  pouce  de  long , 
Tilanche  ,  tuberculeuse ,  qui  vit  sur  les  côtes  d'Afrique,  (b.) 

SISTRE.  Nom  languedocien  du  Meum  a  feuilles  d'a- 

3SET.*(DESM.> 

SISrOTRÈME  ,   Sislotrema.   Genre  de    champignons 
établi  par  Persoon  aux  dépens  des  Erinaces  ,  mais  qui  n'a  pas 
été  adopté  comme  étant  fondé  sur  des  caractères  trop  peu 
'  împortans.  (b.) 

S1SYMFRE  if' Sisymbrium.  Genre  de  plantes  de  latétra- 
dynamîe  sUiqueuse  et  de  la  famille  des  crucifères  ^  dont  les 
caractères  consistent  à  avoir  :  un  calice  lâdie  9  ouvert^;  une 


SIS  3j J 

corolle  de  quatre  pétales  ouverts  ;  sk  étamines^  dont  deux 
plus  courtes';  un  ovaire  supérieur,  oblong,  surmonté  d'un 
style  court ,  à  stigmate  ol^tus  ;  une  silique  longue ,  cylindri* 
que ,  dont  les  valres  sont  droites ,  et  ne  s'ouvrent  pas  avec 
élasticité.  ^ 

Ce  genre  renferme  des  plantes  à  feuilles  simples  ou  pin- 
natifides ,  et  à  (leurs  disposées  en  épis  ou  e^  panicule.  On 
en  compte  plus  de  soixante  espèces ,  la  plupart  d'Europe  et 
propres  aux  lieux  aquatiques;  mais,  sur  ce  nombre ,  il  faut 
en  ôter  quelques-unes  de  la  première  division  de  Lînnœus, 
pour  les  placer  dans  le  genre  Radicule  de  Haller ,  ou  Bra- 
cpiOLOiiE  d' Alliont ,  ou  Bobipe  de  Scopoli ,  ou  encore  dans 
le  genre  Cresson.  Du  nombre  de  ces  dernières  se  trouve  le 
yérilable  Cresson  de  fontaine  (  Sisymbtium  naslurUum  ). 

Les  sisymbres  se  divisent  en  cinq  sections  ;  savoir  : 

i.^  Ceux  dont  les  çiliques  sont  déclinées  et  courtes ,  où  se 
remarquent  principalement  : 

Le  SiSYMBRE  SYLVESTRE ,  qui  a  les  feuilles  pinnées ,  et 

leurs  folioles  lanc.éolées  et  dentées^  11  est  vivace,  et  se  trouve 

4^ns  les  bois  humides ,  sur  le  bord  des  rivières  ombragées* 

^^  fleurs. sont  jaunes,  et  se  succèdent  pendant  une  partie  de 

l'été.  Ou  le  mange  en  salade  dans  quelques  cautdns. 

Le  SiSYMBREDBS  MARAIS  ,  qui  a  les  siliques  déclinées  y 
pblongues,  ovales  ,  les  feuilles  pînnatifides  ,  dentées,  et  les 
pétales,  plus  courts  que  le  calice.  Il  est  annuel,  et» se  trouve 
dans  les  marais,  sur  le  t>ord  à^s  rivières.  Il  ressemble  beau- 
coup au  précédent. 

Le  SiSYMBRE  AMPHIBIE,  qui  a  les  siliques  déclinées  $  ova- 
les ,  oblongues  ,  les  feuilles  ol|)oi)gues,  lancéolées,  pinnatîr 
£de%ou  dentées ,  et  les  pétales  plus  lonns  que  le  calice^  Il  est 
vivace ,  et  se  trouve  dans  les  fossés,  les  mares,  les  étangs^  et 
en  général  presque  dans  toutes  les  eaux.  Il  varie  considéra- 
blement de  forme 9  selon  lés^  circonstances  dans  lesquell^ 
il  se  trouve.  Lorsqu'il  est  entièrement  dans  l'eau ,  il  s'élève 
de  plusieurs  pieds ,  et  ses  feuilles  inférieures  sont  complète* 
ment  pinnatifides.  Lorsqu'il  croit  hors  de  l'eaiJb,  ses  feuilles 
sont  simplement  dentées ,  et  il  s'élève  fort  peu.  On  en  fait 
usage  eu  médecine ,  et  on  le  mange  comme  le  cresson  or- 
dinaire, quoiqu'il  soit  beaucoup  plus  acre. 

Le   SiSYMBRE  A  PETITES  FEUILLES,    dont  IcS  siliqUCS  SOUt 

droites ,  et  les  feuilles  tantôt  presque  entières ,  tantôt  pin- 
nées,  tantôt  bipinnées.  Il  est  vivace,  et  se  trouve très^abon- 
damment  autour  des  villes ,  parmi  les  décombres ,  sur  les 
vieux  murs.  Toute  la  plante  a  un  coôt  acre  et  une  odeur  vi- 
reuse.  Elle  passe  pour  exciter  puissamment  aux  plaisirs  de 
Vawour ,  lorsqu'on  la  mange  en  salade.  Ûa  l'emploie  en 


»a(  SIS 

Ïiëdetiae  sous  le  nom  de  la  Roquette  sAtnrACE ,  dont  elle 
iffère  fort  pea.  V.  ce  mot 
a.^  Ceux  dont  les  siliqoes  sont  sessîles  et  aiiliaîres,  tels 

Le  SiSYMBEE  COUCHÉ  9  qui  a  les  siliques  presque  solitai- 
res ,  et  les  (euilles  dentées  et  sinuées.  Il  est  annuel ,  et  se 
trouve  dans  les  visnes ,  dans  les  champs  glaiseux. 

3.^  Ceux  dont  la  tige  est  nue ,  parmi  lesquels  se  trou- 
?ent  : 

Le  SiSTMBRE  MURAL ,  dont  les  feuilles  sont  lancéolées  , 
sinuées,  dentées ,  glabres^  et  les  tiges  courtes  et  rudes  au 
toucher.  11  est  annuel ,  et  se  trouve  dans  les  parties  méridio* 
nales  de  la  France. 

Le  SiSYMBBE  DES  SABLES ,  dont  la  tige  est  rameuse ,  les 
feuilles  en  lyre ,  dentées  f  à  angles  droits ,  et  couvertes  de 
poils  rameux.  Il  est  annuel^  et  se  trouve  dans  les  sables  hu- 
mides. Sa  corolle  est  violette. 

4.*  Ceux:  à  feuilles  pinnées ,  parmi  lesquels  il  faut  remar- 
quer: 

Le  SiSTMBRE  Sophie  ,  dont  les  pétales  sont  plus  courts 
que  le  calice ,  et  les  feuilles  décomposées.  Il  est  annuel,  et 
se  trouve  très-communément  autour  des  villes  et  des  villa- 
ges, parmi  les  décombres,  sur  les  vieux  murs,  les  toits  de 
chaume,  etc.  11  est  très-élégant  par  son  port  d'un  k  deux 
pieds ,  et  par  la  finesse  des  folioles  de  ses  feuilles.  On  rem- 
ploie en  médecine  comme  vulnéraire  et  détersif  On  dit  que 
ses  semences ,  mêlées  avec  de  la  poudre  de  chasse ,  augmen- 
tent son  effet  ;  mais  toute  autre  graine  produit  le  même  ré- 
sultat ,  qui  n'est  dû  qu'au  dé^loppement  plus  rapide  de  Tin- 
flammation.  C'est  laOsscuRÉE  de  Guettard,  rappelé,  ^ans 
ces  derniers  temps ,  par  Rafinesque. 

Le  SiSYMBRE  ÉLEVÉ  a  les  feuilles  rongées ,  les  folioles 

rresque  linéaires  ,  très-entières ,  et  les  pédoncules  lâches. 
1  est  annuel,  et  se  trouve  en  Allemagne  et  dans  les  parties 
méridionales  de  la  France.  Il  acquiert  trois  à  quatre  pieds 
de  haut. 

Le  SisYMBRB  Irio  a  les  feuilles  rongées  ,  dentées,  nues , 
les  tiges  unie^,  et  les  siliqties  droites.  Il  est  annuel,  et  se 
.trouve  autour  des  villes  et  des  villages ,  dans  les  décombres. 
Il  s'élève  quelquefois  à  dfeux  ou  trois  pieds. 

Le  SiSYMBRE  BE  RoÉSEL  a  les  feuilles  rongée$ ,  aiguës , 
'hérissées,  la  tige  hérissée  k  rebours.  Il  est  annuel ,  et  se 
trouve  le  long  des  chemins  et  dans  les  friches.   . 

5.^  Ceux  dont  les  feuilles  sont  lancéolées  et  entières  , 
parmi  lesquels  le  plus  remjo-quable  est  : 

Le  SisiMBRE  A  siLiQGKS  GRiltEs ,  dont  Ics  fcoîlles  $ont 


SIS  3^9 

obloDgues ;  Uneî^oléeSi  pétiolées,  dentées;  piibe8cèiite8,eC 
dont  les  siliques  soQt  grêles  et  écartées  4^  la  tige.  Il  est  vi-i 
▼ace  ,  et  se  trouve  dans  T Europe  australe.  Il  s'élève  à  deu< 
ou  trois  pieds ,  et  forme  des  touffes  très-grosses  et  d'un  as-^  . 
pect  agréable,  (b.) 

SISYMBRIUM.  Les  m(M)tagnes,«it  Pline,  abondent  Ij0 
plus  soufent  de  serpyHum  et  de  sisymbnum  ;  tel,  par  exemple,! 
qu'en  Thrace, où  les  eaux  y  amènent  et  y  replantent  les  bran-^ 
ehes  de  ces  plantes  qu'elles  transportent  des  montagnes.  La 
ville  de  Sîcyone  tire  ces  plantes  de  &ts  montagnes,  et  Athè«i 
nés  du  mont  Hymette.  Un  multiplie  aussi  de  la  même  maH 
nière  (  par  branche  séparée  ou  bouture  )  le  sisymbnum  ;  le 
plus  vigoureux  naît  dans  les  parois  despuils  et  aux  environs 
des  piscines  et  des  étangs.  (Pliiiie ,  liv.  i8,  ch.  8.) 

Au  chapitre  a  a  du  livre  20,  on  lit  :  <<  Le  sisymbnum  sau- 
vage, appelé  thymbmum  par  quelques  personnes,  n'atteint 
pas  plus  d'un  pied  de  hauteur.  Celui  qui  crott  dans  les  ruis- 
seaux ressemble  au  nasturtium^i  l'un  et  l'autre  sont  efficaces 
contre  les  piqûres  des  animaux,  tels  que  les  frelons  et  let 
autres  insectes.  Celui  qui  naît  dans  le  sec  (les  lieux  secs)  est 
odorant  et  entre  dans  la  composition  des  couronnes.  Ces 
deux  sisymbnum  calment  les  douleurs  de  tête  et  les  épiphores 
(  sorte  de  fluxion  cuisante  des  yeux  )  ;  les  uns  y  ajoutent  du 
pain  ;  d'autres  les  font  bouillir  dans  du  vin.  Ils  enlèvent  les 
ëpinyctîdes  (grosseurs  ou  pointillures  roussâtres  de  la  peau 
du  visage  ),  et  font  disparoître  les  autres  vices  de  la  peau  de 
la  figure  chez  les  femmes,  en  l'appliquant  pendant  quatre 
nuits  de  suite  et  en  l'Àtant  le  jour.  Lorsqu'on  les  mange  cuits 
ou  que  Ton  boit  leur  jus ,  ils  arrêtent  les  vomissemens ,  le 
cours  de  ventre ,  les  tranchées  et  le  hoquet.  Les  femmes 
grosses  doivent  s'en  abstenir ,  à  moins  que  leur  fruit  ne  soit 
avorté  ;  car  l'application  seule  de  cette  plante  opère  la  sortie 
de  l'enfant.  Bu  avec  du  vin ,  il  est  diurétique  ». 

Le  sisymbnum  sauvage  brise  les  calculs  ;  il  empêche  de  dor^ 
niir  les  personnes  qui  sont  obligées  de  veiller ,  et  pour  cela* 
on, leur  arrose  la* tête  avec  d<^  vinaigre  dans  lequel  on  a  mis 
infuser  cette  plante.  » 

Dioscoride  décrit  aussi  deux  espèces  de  sisymbnum,  «  Le 
sisymbrium  ,  dit-il ,  que  quelques  personnes  appellent  erpyllon 
soulage ,  croît  dans  les  lieux  incultes.  Il  est  semblable  à  la 
menthe  des  jardins ,  mais  plus  odorant  et  à  feuilles  plus  lon^ 
gués.  On  eh  fait  des  couronnes  et  des  bouquets.  Le  sisym-^ 
bryum  est  échauffant;  l'infusion  de  la  graine,  bue  dans  du  vin, 
est  utile  dans  les  rétentions-d'upne ,  et  à  ceux  qui  sont  atta« 
^ués  dé  la  pierre  ;  elle  apaise  aussi  les  tranchées  et  les  ho« 


Sa6  S  I^ 

qoets.  On  applique  ses  feaiiles,et  on  eii  enduit  le  front  et  les 
tempes  dans  les  maux  de  tête;  elles  servent  aux  piqûres  des 
guêpes.  » 

'  Dioscoride  continue  ainsi  :  Uautre  espèce  de  sisymhrium 
est  appelée  par  quelques  personnes  cardamine ,  et  par  d'au- 
tres <ib/i/  Cette  herbe  ciott  dans  les  ruisseaux  et^ans  les  lieux 
où  se  trouve  le  sion  :  elle  est  appelée  cardamine,  parce  qu'elle 
a  le  goût  du  cardamon.  Elle  pousse  d^abord  des  feuilles  ron- 
des; mais,  en  s'accroissant ,  elles  soat  découpées  comme 
celles  de  Veruca.  Elle  échauffe  et  provoque  à  uriner.  On  la 
mange  crue  ;  appliquée  la  nuit  et  ôtée  le  matiliy  elle  enlève 
les  lentilles  et  toutes  les  autres  taches  ^u  visage.  » 

C'est  de  Théophraste  que  Pline  a  extrait  en  partie  ce  qu'il 
dit  des  sisymbrium ,  et  Dioscoride  n'est  aussi  que  copiste  ;  ce- 
pendant il  règne  une  certaine  confusion  lorsqu'on  veut  rap- 
procher ce  que  tous  ces  auteurs  anciens  ont  dit  du  sisymbrium^ 
et  il  reste  à  savoir  si  Pline  n'a  pas  confondu  plusieurs  plantes; 
et  c'est  ce  qui  parof t  être.  Son  premier  ôsymbrium^ctAm  des 
montagnes ,  est  sans  doute  le  ihymbra  de  Théophraste.  Voyet 
Serpyllum. 

De  ses  deux  sisymbrium  sauvages  »  Tun ,  celui  qui  croît  dans 
les  lieux  secs ,  est  le  premier  sisymbrium  de  Dioscoride  ,  et 
peut-être  celui  dont  parle  Théophraste,  qu'on  cultivoit  aussi, 
d'après  le  même ,  et  qu'il  dit  se  changer  en  menthe  lors- 
qu'on r abandonne ,  c'est-à-dire  qu'il  perd  son  odeur  et  sa 
saveur;  d'où  l'on  soupçonne  que  ceite  plante  de  Théophraste 
et  celle  de  Dioscoride  sont  différentes. 

Quelques  botanistes  croient  que  la  plante  de  Théophraste 
est  une  de  nos  menthes  ou  baume  cultivé  ;  par  exemple ,  le 
mehûia  viridisy  L. ,  ou  nemorosa ,  "W. ,  et  la  plante  de  Dios* 
coride,et  par  conséquent  de  Pline,  aussi  une  espèce  de  baume 
sauvage  (  meniha  hirsuta  ,  aquatica  ,  etc.  ).  Il  y  a  dés  opinions 
diverses  à  cet  égard.  Le  second  sisymbrium  de  Dioscoride  est 
le  premier  de  Pline,  celui  qui  croissoit  dans  l'eau  avec  le 
sion.  La  description  que  l'auteur  grec  en  donne  s'applique 
bien  à  notre  cresson  de  fontaine  {sisymbrium  nasUirtium^  L.  ), 
et  ce  rapprochement  nous  paroh  beaucoup  plus  exact  qu'au- 
cun des  autres  qu'on  a  proposés,  et  nous  ne  les  rapporterons 
pas  à  cause  de  cela. 

Chez  les  botanistes  modernes  jusqu'à  Tournefort,  le  sisym^:r 
brium  s'est  trouvé  appliqué  à  diverses  espèces  de  menthe ,  de 
si^mbrium^  de  cardamine  et  Xerysimum.  Tournefort  l'a  fixé  à 
un  genre  de  la  famille  des  crucifères,  que  Linnseus  a  adopté» 
en  renvoyant  seulement  quelques  espèces  aux  genres erysimum 
et  cardamine,  et  y  ramenant  des  espèces  S'erysimum ,  Heruca  et 
ffkesperis  de  Tournefort  ;  mais  ce  genre  de  Linnseqs  a  subi 


SIT  327 

lui-même  quelques  modifications  ;  car  ^  indëpendamment  de 
quelques  espèces  de  èrassica  ,  à*arabis  et  à*erysimum  qu'on  y*a 
rapportées  de  iK)uveau ,  on  a /ait  à  ses  dépens  les  genres  ro* 
ripa^  Adanson,.ou  radicula  ^  Haller;  50/>^ia ,  Adanson  ,  oa 
descurea ,  Guettard  ;  kibera  et  noria ,  Adanson  ;  brachiolohos  , 
Allîoni ,  et  cardaminum ,  Moehch.  (ln.) 

SISYRINCHIUM.  Plante  citée  par  Théophraste  et 
Dioscoride  t  qui  parott  être  une  espèce  délais.  Ce  oom  a  été 
transporté  depuis ,  par  Linn^eus  ,  à  des  plantes  exotiques  , 
que  Tournefort  désignoit  par  bermudiana ,  dénomination 
adoptée  par  Adanson ,  et  qui  se  reconnoît  dans  le  nom 
français  de  ces  plantes.  J'.  Èêrmudienme.  L'on  a  nommé 
sîsyrinchmm^  autrefois,  des  espèces  de  tulipes,  à!hypoxis  et  de» 
iris  dont  une  est  le  type  du  genre  sisyrinchium  de  Tourne- 
fort  et  d' Adanson,  caractérisé  sur  sa  racine,  composée  de 
deux  bulbes  placées  Tune  sur  T  autre,  (lu.) 

SITACE.  r.  PsiTACE.  (V.) 

SITARIDE  V.  SiTARis.  (desm.) 

SITARIS ,  Sitaris,  J'avois  d'abord  nommé  ainsi  un  genra 
d'insectes  coléoptères  hétéromères  ,  de  la  tribu  des  icautha- 
rides ,  famille  des  trachélides  ,  et  qui  avoit  pour  type  la 
nécydaie  humérale  de  Fabricius.  Ayant  soupçonné  depuis  que 
Vapaie  bimaci{lé  de  cet  auteur  éloit  congénère  ,  j'arois  sup** 
primé  la  dénomination  de  sitaris  ^  pour  reprendre  celle 
é^ opale.  Un  naturaliste  suédois  m'ayant  dit  que  ces  deux  in- 
sectes différoîent  essentiellement  par  leurs  caractères  généri- 
riques  ;  voyant  en  ouU'e  que  Oegéer ,  dans  sa  description  du 
scco/id  de  ses  coléoptères,  nefaisoit  point  mention  des  di- 
visions des  crochets  des  tarses ,  caractère  qu'il  avoit  déjà 
indiqué  ,  en  traitant  des  autres  insectes  de  cette  famille  ;  je 
suis  revenu  (  hk^ne  animal ^  par  M.  Cuvier,  tome  3  y\à  ma 
première  idée.  Mais  ayant  pu  enfin  examiner  un  individu  de 
Vapaie  bîmaculé  ,  que  M.  le  baron  Déjeau  avoit  reçu  de 
Suède,  je  suis  demeuré  convaincu  que  mon  genre  sitaris  devoit 
effectivement  être  réuni  au  précédent.  Je  rectifie  donc  ici  ce 
que  j'ai  dit  à  l'article  Apale.  Ce  genre  est  distingué  de  celui 
des  zoailis,  dont  il  est  très-rapproché,  parles  caractères  sui- 
vans  :  les  deux  premiers  articles  des  antennes  beaucoup  plus 
courts  que  le  troisième  ;  le  second^  très-petit  ;  les  troisième  et 
suivans  obconiques  ,  un  peu  dilatés  ou  dentiformes  à  l'angle 
interne  du  sommet  ;  le  dernier  article  ,  du  moins  dans  les 
mâles,  fort  allongé,  presque  linéaire  ,  terminé  brusquement 
en  une  pointe  allongée  ;  élytres  souvent  resserrées  brusque-^ 
ment  vers  leur  extrémité. 

La  canthande  humérale  d'Olivjer,  ou  la  nécydaie  humérale  de 
Fabricius  j  est  donc  un  apale ,  et  àa  nombre  des  espèces  où 


«aS  SIX 

le  rétr(^cisaem€iit  ies  étuis  eat  plus  prononce.  S^s  eorps  est 
â'uD  noir  luisant ,  avec  la  base  des  ély très  jaune  ;  elles  sont 
plus  courtes  que  l'abdomen.  Les  ailes  sont  noires ,  et  la  tête 
est  très-inclînée.  Les  antennes  de  la  femelle  sont  plus  courtes^ 
que  celles  du  mâle. 

Cet  insecte  vit  en  état  de  larve ,  dans  le  nid  et  quelques 
apiaires  solitaires,  il  est  rare  aux  environs  de  Paris.  (L.) 

SIÏNIC.  Mus  agrarius^  Pall.  Petit  rongeur  de  Sibérie  , 
qui  paroît  appartenir  au  genre  des  Rats  proprement  dits. 

(DESM.) 

S1T0D10N  ,  iSiVW/i/m.   Genre  de   plantes    établi  par 

'Gaertner  pour  séparer  des  Jacquiers  celui  qui  a  les  feuilles 

entières  {arciocarpus.faca)  ,  qu'il  a  trouvé  différer  des  autres. 

Ce  genre  a  pour  caractères  :  d'être  monoïque;  d'avoir  les 
(leurs  niàles  disposées  en  chatons  ,  petit,  en  massue  ,  com- 
posés d'écaillés  bivalves  à  une  seule  étamine,les  fleurs  femeU 
les  formées  en  chatons  globuleux,  enveloppés  de  deux  écailles 
caduques,  et  composés  de  stigmates  globuleux  et  sessiles  ; 
une  baie  très-grosse ,  muriquée ,  composée  d'une  i|^finité 
d'autre^  baies  uniloculaires  et  monospermes.  Voyez  au  mot 
Jacquier  dbs  Indes  et  au  mot  Polyphema.  (b.) 

SI  TOUNG  QUA.  Aux  environs  de  Canton,  en  Cbine> 
e^est  le  nom  d'une  espèce  de  Bryone  {Bryomahustaia ,  Lour.) 

(LN.) 

SITTA.  C'est ,  en  latin  formé  du  grec  siité^  le  nom  de  la 
SiTTELLE.  V,  ce  mot.  (s.) 

SIÏÏAU  ou  PSIÏÏAU.  Le  Perroquet  dans  l'Inde. 

(s.) 

SITTELLE,  Sitta^  Lath.  Genre  dé  l'ordre  des  oiseaux 
SylVaiks  et  de  la  famille  des  Grimpereaux.  V.  ces  mots. 
Caractères:  bec  ou  glabre  ou  couvert  à  sa  base  dé  petites 
plumes  dirigées  en  avant,  entier,  droit,  comprimé  latérale^ 
Boent  ou  un  peu  arrondi ,  terminé  en  forme  de  coin;  les  deux 
mandibules  égales  ,  l'inférieure  quelquefois  un  peu  retrous- 
sée ;  narines  rondes ,  ouvertes ,  nues  ou  couvertes  par  les 
plumes  du  capistrum  ;  langue  des  espèces  connues,  large  à 
son  origine ,  courte ,  cartilagineuse ,  aplatie,  cornéeet  bi- 
fide à  sa  pointe  ;  quatre  doigts  ,  trois  devant,  un  derrière  ; 
les  extérieurs  réunis  à  leur  base  ;  le  postérieur  plus' long  que 
l'îtiterne;  ongle  postérieur  très-crochu,  le  plus  robuste  de 
,  tous  ;  ailes  à  penne  bâtarde  très  -  courte  ;  \es  deuxième  , 
troisième  et  quatrième  rémiges  \es  plus  longues,  de  toutes  , 
re€jtrices  entières ,  larges  et  arrondies  à  leur  pointe. 

La  dénomination  de  sittelle^  par  laquelle  Montbeillard  dé- 
signe les  oiseaux  de  ce  genre ,  leur  convient  d'autant  mieux 
f|ue  c^est  d'après  les  noms  anciens  grecs^  et  latins  {sitiey  sUta^ 


s  I  T  3^9 

qa*on  la  kar  a  joimée.  ]>e  plus  ^  elle  sert  i  éviter  tonte  ccm-- 
fasion ,  et  bannit  une  expression  ee  quelque  sorte  barbare , 
telle  que  celle  de  iarchepoi ,  adoptée  par  quelques  naliu*alis<>- 
te^  Leâ  sittelles  ayant  des  habitudes  communes  arec  lee 
pics ,  les  grimpereaux  et  les  mésanges ,  il  en  est  encore  ré^ 
suite  des  noms  qui  ne  présentent  pas  une  idée  complète  » 
mais  des  propriétés  diverses  qui  ne  leur  contiennent  qu'en 
partie  ;  tels  sont  ceux  imposés  à  notre  sittelle  ,  comme  pic 
ceniré  ,  pi€  de  mai,  pic  wwçan ,  '  picoiêUe,  iape-^oia ,  eassê-noiai^ 
casse- noiseiie,  grimpard  ^  grand  giimpereau^  etc.  On  trouve 
aux  sittelles  des  rapports  avec  le  pic  et  la  mésange ,  en  ee 
qu'elles  frappent  de  leur  bec  contre  Técorce  des  arbres , 
qu'elles  grimpent  le  long  du  tronc  ,  comme  le  premier ,  et 
qu'elles  ont  beaucoup  de  l'air  et  de  la  contenance  de  la  der- 
nière ;  mais  elles  diffèrent  du  pic  par  la  forme  des  pieds, 
de  la  langue  et  de  la  queue  ;  et  de  la  mésange  par  celte  du 
Jiec.  Elles  ont  encore,  dans  leur  manière  de  grimper  sur  les 
troncs  et  les  grosses  branches  des  arbres  y  de  l'analogie  avec 
}es  oiseaux  auxquels  Tusage  a  consacré  le  nom  de  grimpe» 
«eaux  ;  mais  elles  en  différent  par  la  forme  du  bec  et  de  la 
queue.  On  est  certain  que  toutes  les  espèces  dont  on  connolt 
)e  genre  de  vie,  nichent  dans  des  trous  d'arbres»  et  font  au 
woins  une  ponte  par  an. 

Des*  treize  oiseaux  décrits  ci-après ,  il  n'y*  en  a  que  cinq 
qu'on  peut  classer  dans  ce  genre  avec  ^ertilude;telles  sont  les 
trois  sittelles  des  Etats-Unis,  celles  d'Europe  et  du  BrésiL 

La  siUelle  à  bec  crochu  ne  peut  9  d'après  ce  caractère ,  en 
faire  partie  ;  la  griçtlee  est  un  fourmilier  ;  celle  de  Sutînam 
a  un  bec  de  grimpereau ,  si  so«  image  est  exacte  ;  les  cinq 
atjulres  sont  très-douteuses,  et  on  ne  peut  les  déterminer,  si  en 
ne  les  voit  en  nature.  Malgré  cette  réduction,  ce  groupe  est 
encore  susceptible  de  deux  sections ,  d'après  la  forme  de  la 
mandibule  inférieure ,  qui  est  droite  chez  les  sittelles  dlEu-^ 
rope  et  du  Brésil ,  et  retroussée  chez  celles  de  l'Amérique 
septentrionale ,  caractère  qui  les  rapproche  à/ts  sittines. 

La  Sittelle  proprement  dite ,  SiUa  europma ,  Lath. ,  pi. 
enl.de  Buff.,  n.<^  628,  f.  i.  Cette  sittelle  ,  qui  est  assez  se* 
dentaire  dans  le  pays  où  elle  est  née  ,  s'approche  Thiver  des 
lieux  habités  9  se  montre  dans  les  vergers  et  quelquefois  dans 
les  jardins  ;  mais  les  bois  sont  sa  demeure  habituelle ,  et  le 
tronc  de  l'arbre  qui  lui  a  servi  de  berceau  est  ordinairement 
celui  où  elle  se  retire  pendantla  nuit.C'est  aussi  son  petit  ma^ 
gasin  pour  l'hiver  ;  car  cet  oiseau  semble  prévoir  la  disette 
qu'amène  la  rigueur  de  cette  saison  ;  aussi  le  voit-on,  en  au* 
iomne,tQujonrs  occupé  à  faire  sa  provision  de  noisettes  et  de 
différente»  grai»ej»|  telles  que  celles  du  tourpesot  et  du  chau; 


^6  S  I  T 

vre.  Ce  nVst  point  en  les  cassant,  comme  font  les  petits  gra^ 
nivofes,  qu'il  en  extrait  la  substance;  il  les  perce  à  grands 
coups  de  l>êc, après  les  avoir  fixées  solidement  dans  une  fente 
quelconque.  Sa  manière  de  se  percher  lui  est  particulière  ; 
car  on  a  remarqué  quUl  se  suspend  souvent  par  tes  pieds,  oa 
il  se  repose  de  côté,  et  jamais  de  même  que  les  autres  oi- 
seaux. La  sittelle  court  sur  les  arbres  dans  toutes  les  direc- 
tions ,  pour  donner  la  chasse  aux  insectes  dont  elle  se  nour- 
rit à  défaut  de  graines.  Son  naturel  est  très- solitaire  ,  son  vol 
doux,  et  ses  mouvemens  sont  lestes.  Son  cri  ordinaire  est  ii, 
a,  iij  ii^  tîf  ti^  qu^eile  répète  en  grimpant  autour  des  aii>res, 
et  âont  elle  précipite  la  mesure  de  plus  en  plus.  Outre  ce 
cri  et  le  bruit  qu'elle  fait  en  frappant  sur  l'écorce ,  elle  pro- 
duit un  son  très-singulier,  en  mettant  son  bec  dans  une  fente 
ou  en  le  frottant  contre  des  branches  sèches  et  creuses,  de 
bruit  ^rrrrrro  est  si  fort ,  qu'il  se  fait  entendre  à  plus  de  cent 
toises.  Au  printemps ,  le  mâle  a  une  espèce  de  chant  d'a- 
mour ,  guinc^  g^i^f  qvi*i{  répète  souvent.  Dès  que  la  femelle 
s'est  rendue  à  ses  empresscmens ,  ils  travaillent  Tun  et  Tau- 
tre  à  Farrangement  du  nid ,  qu'ils  placent  dans  un  trou  d'ar- 
bre ,  et  souvent  dans  un  trou  de  pic  abandonpé  ;  ils  en  foot 
même  à  coups  de  bec ,  pourvu  que  le  bois  soit  vermoulu. 
Si  l'ouverture  extérieure  est  trop  grande ,  ils  la  rétrécissent 
avec  de  la  terre  grasse;  de  là  sont  venues  les  dénominations 
de  iorchepot  et  de  pic-maçon.  La  femelle  y  p)»nd  cinq,  six  et 
sept  œufs  f  d'un  blanc  sale  pointillé  de  roussâtre  ,  et  les  dé- 
pose sur  de  la  poussière  de  bois  et  de  la  mousse.  £lle  les 
CQUve  avec  un  tel  attachement ,  qu'elle  se  laisse  prendre  plu- 
tôt que  de  les  abandonnera  Si  l'on  fourre  une  baguette  dans 
son  irou  ,  elle  sifHe  comme  -font  les  mésanges.  On  prétend 
qu'elle  ne  quitte  pas  même  ses  œufs  pour  aller  à  la  pâture ,  et 
qu'elle  ne  vit  que  de  ce  que  le  mâle  lui  apporte  ;  mais  on  le 
dit  très-attentif  à  remplir  ce  devoir.  Les  petits  éclosent  en 
mai ,  et  dès  qu'ils  peuvent  se  passer  des  soins  des  père  et 
mère ,  tonte  la  famille  se  sépare  y  et  chacun  vit  seul  pendant 
le  reste  de  l'année.  Rarement  ces  oiseaux  font  deux  couvées* 
Quoique  d'un  naturel  très-solitaire  ,  la  sittelle,  qui  fuit  la 
société  de  ses  semblables,  se  plaît  cependant  avec  des  oi^ 
seaux  d'espèces  différentes ,  car  on  les  voit  quelquefois  en 
compagnie  des  mésanges  et  des  grimpereaux. 

Elle  a  le  dessus  de  la  tête  ,  du  cou  ,  du  corps,  les  petites 
couvertures  des  ailes  et  les  deux  pennes  intermédiaires  de 
la  queue  d'un  cendré-bleuâtre*;  la  gorge  et  les  joues  blanchâ- 
tres; la  poitrine  et  le  ventre  orangés;  les  couvertures  da 
dessous  de  la  queue  de  couleur  marron ,  terminées  de  blan- 
châtre I  et  presq[ue  aussi  longues  que  les  pennes  ;  une  bande 


s  I  T  33i 

noire  prend  naissairce  rers  les  narines,  passe  sur  les  yeux, 
et  sMtend  en  arrière  au-delà  des  oreilles;  les  grandes  cou- 
rertures  et  les  pennes  des  ailes  sont  brunes  et  bordées  d'un* 
gris  plus  ou  moins  foncé;  les  pennes  latérales  de  la  queue 
sont  noires  vers  leur  origine ,  ensuite  mi<partics  blanches  et 
cendrées  sur  Tun  et  Tautre  côté  ;  le  bec  est  cendré ,  les 
pieds  et  les  ongles  sont  gris.  Longueur ,  près  de  six  pouces. 
La  femelle  a  des  couleurs  plus  foibles  et  un  peu  moins  de 
grosseur. 

Cette  espèce  ,  suivant  Latbam,  se  trouveroit  non-seule- 
ment  en  Europe;,  mais  en  Sibérie  ,  au  Kamtschatka ,  et 
même  dans  Tlnde. 

Ce  n'est  que  d'après  Belon  qu'on  peut  parler  d'une  va- 
riété de  grandeur ,  sous  la  dénomination  de  petite  siltelle. 
£lle  est ,  dit*il ,  beaucoup  plus  petite  ,  mais  avec  le  même 
plumage ,  le  m^me  bec  et  les  mêmes  pieds;  elle  a  le  naturel, 
ies  habitudes ,  leAmœurs  et  les  cris  de  la  précédente. 

La  SlTTELLE  AUX  AILES  ORANGÉES.  V.  SlTTINE^AUX  AILES 
ORANGÉES. 

♦  I^a  SiTTELLE  (grande)  A  BEC  CROCHU  (Si'Oa  7myor,Lath.). 
Quoiqu'on  ait  placé  cet  oiseau  dans  le  genre  de  la  sittelle , 
il  en  diffère  par  la  forme  du  bec ,  qui  est  renflé  dans  son 
milieu  et  un  peu  crochu  vers  le  bout:  il  a  environ  sept  pou- 
ces et  demi  de  longueur;  la  tête  et  le  dos  gris  ;  la  gorge  blan- 
che ;  le  dessous  du  corps  blanchâtre  ;  les  pennes  des  aileS  et 
de  la  queue  brunes ,  et  bordées  d'orangé.  On  trouve  cette 
prétendue  sittelle  à  la  Jamaïque^  oîli  elle  se  nourrit  de  vers  et 
de  punaises  sauvages. 

La  Sittelle  brune,  Sitia  fusca^  Vîeill.,  se  trouve  au 
Brésil.  Cet  oiseau, ayant  le  bec  glabre  à  sa  base  el  plus  pointu 
que  les  autres  sittelles,  doit  faire  une  section  de  ce  genre 
dans  laquelle  on  pourroit  encore  classer  quelques  individus 
apportés  de  la  même  contrée,  et  qui  sont  au  Muséum  d'His- 
toire naturelle.  Il  a  la  tête ,  le  cou ,  les  ailes ,  la  queue  et  le 
dessus  du  corps  bruns;  un  collier  blanc  sur  le  dessus  du  cou; 
une  bande  loogitudinale  derrière  l'œil,  et  là  gorge  de  cette 
couleur,  qui  se  teint  de  roux ,  par  gradation  ,  sur  les  parties 
postérieures;  les  pieds  bruns;  la  bec  d'une  nuance  plus, 
claire,  et  la  taille  du  rossignol.  (St  oiseau  est  au  Muséum 
d^Histoire  naturelle. 

♦  La  Sittelle*  c afre  ,  SiUa  cafra ,  Lath. ,  est  la  plus  grande 
de  tontes  les  sittelles  connues,  ayant  huit  pouces  et  demi  de 
longueur^  le  bec  est  d'un  noir  bleuâtre  ;  le  front,  le  haut  du 
cou  et  le  dos  présentent  un  mélange  de  faune  et  de  brun  \ 
les  côtés  de  la  tête  ,  le  cou  et  la  poitrint ,  et  tout  le  dessous 


33a  S  I  T 

du  corps  «  fOQt  d'un  jaune  sombre  ;  le»  ]^iics  des  aîtes  ont 
leurs  bords  et  leur  extrémité  de  cette  même  couleur  ;  les 
pennes  de  la  queue  ^  au  nombre  de  dix,  sont  noires  en-des- 
sus 9  de  couleur  olire  en  dessous ,  et  faunes  à  leur  pointe  ; 
les  deux  intermédiaires  ont  plus  de  longueur  que  les  autres  ; 
les  pieds  sont  noirs  et  les  ongles  jaunes.  Cette  espèce,  que 
Sparrman  a  décrite  et  fait  peindre  dans  son  Fasdc,  i  « 
tab.  4 9  se  trouve,  dit-il,  au  Cap  de  Bonne-Espérance.  Est* 
ce  bien  une  sîttelle  ? 

La  Sîttelle  du  Canada,  SiUa  eamadensis^  Lath. ,  n^est 
point  une  espèce  particulière  ;  mais  c^esi  la  sUuUe  folle  à^m 
son  jeune  âge.  V.  ci-après  son  article. 

^La  SiTTE^LJ^  DE  LA  CuiNEySii^  chmmsls^  Otb.  Une  belle 
huppe  noire  distingue  cette  sîttelle ,  qui  réunit  à  un  plumage 
élégant  une  taille  supérieure  à  celle  du  chardonneret  ;  ua 
ferrugineux  foncé ,  glacé  de  bleu,  colore  le)  parties  supé-> 
rieures  du  corps,  et  un  blanc  de  neige  règle  sur  toutes  les 
parties  inférieures  ;  on  ruban  noir ,  mais  étroit ,  suspendu 
aux  tempel,  sépare  presque  en  entier  le  blanc  de  lagorge  de 
celui  de  la  poitrine;  deux  taches,  dont.  Tune  grande  et  de 
cette  couleur,  Tautre  oblongue  et  d^un  rouge  écarlate,se 
font  remarquer  près  de  Toeil  ;  le  croupion  est  jaune;  les  ailes 
sont  composées  de  dix-neuf  pennes  d^un  ferrugineux  sombre; 
celles  de  la  queue  ,  au  nombre  de  douze ,  ont  leur  extrémité 
blanche,  et  sont  noirâtres  dans  le  reste  de  leur  étendue;  le 
bec  et  les  pieds  sont  noirs. 

Cet  oiseau  ,  recherché  à  la  Chine,  plus  par  sa  beauté  que 
par  son  chant,  car  il  est  presque  nul ,  f  porte  le  nom  de  Ium^ 
kay  koun.  Osb.  V,  2  ,  pag.  lo. 

♦  La  SiiTELLE  CHLORis,  Si'Ua  cft/om,Lath.  Sparrman, à  qui 
on  doit  la  connoissance  de  cette 'sitelle,  l'a  fait  figurer  dans 
son  Foicic.  a ,  tab.  33.  Un  joli  vert  qui  s'éclaîrcit  impercep- 
tiblement sur  le  dos,  est  la  couleur  des  parties  sapérieures; 
les  inférieures  sont  blanches  ;  la  queue  est  courte  et  frangée 
d'un  jaune  clair;  le  bec  est  plus  long  que  la  tête,  et^.noirà 
son  extrémité;  les  pennes  des  ailes  sont  brunes,  et  bordées 
de  verdâtre  à  l'extérieur  ,  avec  une  bande  transversale 
jaune  sur*le  milieu;  ses  pieds  sont  longs,  et  sa  taille  égale 
celle  de  la  peliie  siudle  nmsse  de  Surinam,  On  la  trouve  a» 
Cap  de  Bonne-Espérance,  dans  la  contrée  nommée ^/iUi^ 
brunties. 

La  StTTELLE  FOLLE,  Skia  Mulia  ,  Vieill. ,  pi.  s,  fig.  4  de 
Y  American  omithology.  Celle  sittelle  aura  peut-être  été  con- 
fondue par  DOS  ornithologistes»  aveeceUe  à  tête  apire  ;  car 
je  ne  trouve  pas,  dans  leurs  ouvrages,  de  description  <pi  lui 
convienne  »   si   ce  n'est  celle  de   la  petite  sittelle  à  huppe 


s  1  T  3S3 

noire  de  Buflon,  SiUa  jamdirmiis  ,  Vâr. ,  Lath.  9  que  je 
crois  être  le  même  oiseaa ,  ^oique  l'autre  n'ait  pas  de 
happe  ;  mais  *coinme  Brown ,  qui ,  lé  premier ,  Ta  dém- 
érite ,  n'en  fait  pas  meniion  (Hist  ofJ^maiea^  P^g-47^f 
sous  le  nom  de  itast  iogger  head)^  il  n'y  a  pas  de  doute ,  seio« 
moi,  qae  ces  deux  oiseaux  appartiennent  à  la  même  espèce» 
quoiqu'on  les  ait  trouvés  dans  deux  régions  assez  éloignées 
l'une  de  l'autre  ,  et  sons  un  climat  très-opposé.  t\  en  est  de 
même  de  la  sittelle^'à  tête  noire  et  de  la  sittelle  à  huppe 
noire  de  la  Jamaïque  (  SiOa  Jamàïeensis ^  Gmelin  ),  laquelle 
ne.  porte  pas  non  plus  de  huppe  ;  car  Sloane^  qui  le  premier 
l'a  tait  connoîire,n'en  a  fait  aucune  mention;  il  se  borne  à  dire 
qu'elle  a  la  tête  grosse.  Ces  sittelles  se  laissent  approcher 
Je  si  près  que  les  Anglais  leur  ont  imposé  lé  nom  de  tête  folie 
(  loggir  head)\  dénomination  que  j'ai  conservée  à  celle  de  cet 
article  ,  parce  qu'elle  m'a  paru  le  plus  insouciant  de  ces  deux 
t)iseaux  que  j*ai  observés  dans  l'Amérique  septentrionale. 
Comme  je  n'ai  rencontré  la  sittelle  folle  qu'à  l'automne,  dans 
les  forêts  de  New- Jersey,  je  conjecture  qu'elle  venoit  d'une 
contrée  plus  septentrionale ,  et  qu'elle  se  rendoit  sous  la 
Kone  torride  ,  pour  y  passer  Fhiver  ,  comme  le  font  pres- 
que tous  les  oiseaux  de  l'Amérique  septentrionale  ,  dont  au- 
cun ne  rétrograde  à  cette  époque  du  sud  au  nord.  Il  paroH 
que  la  sitteliefoiit  hBhiit  dans  des  parties  plus  boréales  que  les 
États-Unis;  car  la  iifA?//if^tf^iiad^,fig.  t  de  la  pi.  enl.de  Bu(T. 
n.^  633,  est  an  jeune  de  la  même  espèce^ comme  Ta  remarqué 
Wilson  et  c^est  k  K>rt  que  Ton  en  a  fait  une  espèce  particu- 
lière ,  sous  la  dénomination  latine  de  sitla  canadensis. 

Celte  sitelle,sous  son  plumage  parfait,a  les  plumes  du  des* 
sus  de  la  tête  et  celles  qni  recouvrent  les  narines ,  d'un  beau 
noir  qui  se  termine  en  pointe  sur  la  nuque  ;  cette  couleur  est 
bardée  d'une  bande  blanche  qui  d'abord  teint  le  front, 
passe  ensuite  au-dessus  de  l'œil  et  descend  sur  les  c6tés  du 
cou  jusqu'aux  épaules;  au-dessous  de  cette  bandelette,  on  en 
remarque  une  autre  de  couleur  noire  ,  laquelle  part  du  bec , 
traverse  r<Bil,  s'élargit  sur  les  côtés  du  cou  ei  suit  la  même 
érection.  Le  dessus  du  cou,  le  dos^  le  croupion,  les  cou- 
▼ertores  su^rieures  des  ailes,  les  pennes  secondaires,  le 
iM>rd  externe  des  primaires  et  les  deux  rectrices  intermédiai- 
res sont  d'un  gris  ardoisé;  les  autres  rectrices  sont  noires,  et 
les  trois  plus  extérieures,  de  chaque  côté ,  ont  une  tache  blan-* 
che  à  leur  extrémité  ;  la  gor^  et  les  joues  sont  de  la  dernière 
couleur;  le  devant  du  cou  et  les  parties  postérieures  sont 
d'an  roux  rougeâtre;  les  pieds,  d'un  jaune  verdâtre  sombre; 
te  bec  est  noir  ;  longueur  totale,  quatre  pompes  et  quelques 


334  S  I  T 

La  femelle  ne  diffère  damâle^qu^ence  qae  le  noirâelalêle 
est  moius  foncé ,  et  que  la  poitrine  ejt  le  ventre  sont  d^un  roux 
rembruni.  Le  jeune  a  toutes  les  parties  ^pérftures  cendrées; 
fes  sourcils,  les  côtés  de  la  tête  et  la  gorge  blanchâtres  ;  les 

{parties  inférieures  d*un  gris  nuancé  de  roussâtre  sur  les  côtés; 
es  couvertures  et  les  pennes  des  ailes  brunes  et  bordées  de 
cendré  ;  les  deux  pennes  intermédiaires  de  la  queue  de  la 
dernière  teinte;  les  autres  noires ^  blanches  et  grises;  les 
pieds  bruns  et  le  bec  noirâtre.  C'est  une  méprise  de  donner 
à  cet  oiseau  quatre  pouces  dix  lignes;  il  n'est  pas  plus  long 
que  les  précédens. 

♦  La  SilTELLE  GniYEhÉE^  SitianœoUi,  Lath.,  Edw.  Gie.^n, 
pi.  ^j6,Si)n  paysnatal  est  la  Guyane,  et  sa  longueur  est  d'en- 
viron si]^  pouces;  un  cendré  obscur  couvre  la  tête  et  le  corps, 
rainsi  que  le  dessus  des  ailes  «  dont  les  plumes  sont  termi- 
nées de  blanc.  Cette  dernière  couleur  règne  sur  la  gorge , 
et  est  indiquée  sur  la  poitrine  par  des  traits  ,  ce  qui  forme 
une  espèce  de  crivelure  sur  un  fond  cendré ,  moins  foncé 
sur  le  dessous  du  corps  que  sur  le  dessus  ;  le  bec  et  les 
pieds  sont  bruns.  Cette  sittelle ,  si  c'en  est  une ,  se  rappro- 
che un  peu  de  la  grande  à  héc  crochu^  et  s'éloigne  des  autres 
qui  ont  le  bec  droit.  Quant  à  moi ,  je  crois  reconnaître  dans 
la  figure  citée  ci-dessus  un  yraifourmiiier. 
.  La  Sittelle  a  buppe moiKE^SiitajamcScensisy  Lath.,est,se- 
lon  moi,  un  individu  de  l'espèce  de  la  Sittelle.  a  tête  noire. 

La  Sittelle  (PEiriTE)  A  huppe  noire.  Latham  donne  cet 
oiseau  pour  uûe  variété  de  la  SitUtte  à  huppe  noire  j  mais  il  se 
trompe  ;  c'est  une  espèce  distincte, décrite  ci-dessus  sous  le 
nom  de  Sittelle  folle. 

Nota,  Cet  oiseau  n'a  point  de  huppe  ,  mais  les  plumes  du 
sommet  de  la  tête  sont  assez  longues  pour  en  prendre  la  forme , 
lorsqu'il  les  redresse.  La  même  remarque  doit  aussi  s'appli- 
quer à  la  sittelle  à  tête  noire, 

La  Sittelle  a  long  Bst,  Sitta  longirostra,  Lath.  Batavia  est 
le  pays  natal  de  cet  oiseau ,  qu'a  fait  connoftre  Lalham.  Il 
a  sept  pouces  et  demi  de  long;  le  bec  noir,  presque  blanc 
à  sa  base  ;  un  trait  noir  qui  part  des  coins  de  la  bouche  passe 
à  travers  l'œil ,  et  descend  sur  les  côtés  du  cou  qui  sont  blancs^ 
ainsi  que  les  joues  et  la  partie  antérieure  de  la  tête  ;  le  som^ 
met^  tout  Iç  dessus  du  corps  et  les  ailes  ont  pour  teinte  ua 
•  gris  bleu  clair;  la  pointe  des  pennes  primaires  est  brune;  le 
veiitre  d'une  couleur  de  tan  ;  les  pieds  sont  bruns. 

♦La  Sittelle  rousse  de  SviiiriK^,Sittasurinamens£s,h^ih., 
pi.  a8  ,  de  son  Synopsis ,  a  trois  pouces  un  quart  de  longueur  ; 
le  bec  d'un  brun  noirâtre ,  pâle  en  dessous;  la  tête  et  le  des- 
sus du  cou  d/u{i  roux  châtain  ;  cette  teintât  variée  de  taches 


wS  I  T  335 

longitudinales  noires  sar  une  partie  de  la  tête,  occupe  le^os 
et  le  croupion  ;  les  couvertures  des  ailes  sont  noires  et  tache- 
tées de  blanc;  cette  dernière  couleur  borde  largement 
le  côté  extérieur  des  scapulaires  et  des  pennes  secondaires; 
ce  qui  fait  paroître  le  dos  blanc ,  lorsque  Taiie  est  en  repos  ; 
les  pennes  primaires  sont  noires  «  le  dessous  du  corps  est 
â^un  blanc  teinté  de  châtain  qui  se  salit  sur  le  ventre  ;  les 
piedsjsont  noirs,  ainsi  que  la  queue  qui  est  terminée  de  blanc. 
Nota.  La  figure  citée  ci-dessus  représente  cet  oiseau  avec 
le  bec-un  peu  arqué  et  pointu;  si  elle  est  exacte ,  ce  ne  peut 
étre_une  sittelle. 

La  SiTTELLE. (petite)  A  TÊTE  BRUNE,  SittapusUla^  Lalh.; 
Sitia  europœa^  var. ,  Gmel.,  pi.  i5,  figure  2  de  V American 
Ornithol, ,  habite  dans  les  parties  sud  des  Etats-Unis  et  ae 
s'avance  pas  au-delà  de  la  Virginie  dans  le  nord.  0^  la 
trouve  aussi  à  la  Jamaïque  ;  elle  a  les  mêmes  habitudes  que 
la  sittelle  folle  et  se  plaît  dans  la  société  du  pic  boréal  avec  le- 
quel on  la  rencontre  souvent  dans  les  forêts  de  pins.  C'est 
un  oiseau  vif,  alerte  et  difficile  à  approcher.  Il  a  trois  pouces 
huit  lignes  de  longueur  totale  ;  le  dessus  ide  la  tête  et  du  cou 
brun ,  avec  une  tache  blanche  sur  la  nuque  ;  les  joues  ^  la 
gorge  et  les  parties  postérieures  blanchâtres  ;  les  ailes  noirâ- 
tres ;  leurs  couvertures ,  les  pennes  secondaires  et  le  reste 
des  parties  supérieures,  d'un  gris  ardoisé  ;  les  deux  pennes 
intermédiaires  de  la  queue  de  cette  teinte  ;  les  autres  noires, 
blanches  et  cendrées  ;  le  bec  noir  en  dessus ,  bleu  à  la  base 
et  en  dessous;  les  pieds  d'un  bleu  terne  et  Tiris  noisette. 
J'ai  trouvé  dans  les  Etats-Unis  une  petite  sittelle  qui  a  de  si 
grands  rapports  avec  la  précédente  ,  que  je  ne  doute  pas 
qu'elle  appartienne  à  la  même  espèce.  A  Texception  de  la 
.tête  et  des  côtés  du  cou  qui,  sont  roux,  le  reste  de  son  plu- 
mage  est  en  partie  gris  ;  cette  teinte  est  indiquée  par  une  ta- 
che sur  la  nuque ,  borde  en  dehors  les  pennes  alaires  dont  le 
côté  externe  est  brun,  prend  un  ton  ardoisé  sur  le  dos,  le 
croupion ,  les  couvertures  supérieures  des  aiies  et  de  la 
queue ,  reparoft  encore  sur  les  huit  pennes  intermédiaires  de 
la  queue,  et  à  l'extérieur  des  quatre  autres  qui  sont  noires  k 
leur  base  et  ensuite  blanches;  le  bec  et  les  pieds  sont  noirs. 

Latham  rapporte  à  cette  sittelle  un  oiseau  de  sa  baie 
d'Hudson,qui  en  diffère  trop  par  sa  taille  et  ses  couleurs  pour 
adopter  son  opinion.  Il  a  cinq  pouces  anglais  de  longueur  ;  le 
bec  court,  noir,  triangulaire,  et  garni  de  soies  à  la  base; 
Tiris  bleu  sombre  ;  la  tête  d'un  brun  inclinant  au  cendré  ;  la 
gorge  d'un  blanc  sale,'  le  dos  et  les  scapulaires  d'un  brun 
verdâtre;tine  grande  tache  jaune  sur  chaque  côté  de  la  poi- 
trine ;  le  ventre  et  le  bas-ventre  pareils  à  la  gorge  ;  les  plumes 


33ff  S  I  T 

des  jambes  teintes  dejanne;  les  j^etites  courertares  des  atleS 
d'an  vert  foncé  ,  les  grandes  noirâtres  ;  les  pennes  noires  et 
bordées  de  rerdfttre;  les  deut  intermédiaires  de  la  qoene 
noires;  les  autres  d'un  jaune  pAle,  et  noires  dans  près  d'un 
tiers  de  la  longueur  ;  les  pieds  de  cette  dernière  couleur.  Le 
nom  très-composé  que  donnent  k  cet  oiseau  les  natifs  de  la 
baie  d'Hudson ,  est  ke^  mtn  nue  ca  ha  ntfiuka  schish.  Cette 
dénomikiation  Tient  de  sa  voracité  j^ur  les  baies ,  dont  il 
mange  avec  excès ,  et  de  ce  qu'il  combat  avec  acharnement  . 
'les  autres  petits  oiseaux  qui  veulent  lui  disputer  cette  pâture, 
il  fait  son  nid  dans  les  saules  ;  sa  ponte  est  de  quatre  œu£i 
qui  éclosent  à  la  fin  de  juin.  Il  émigré  pendant  Tbiver. 

La  SlTT£LLE  A  TÊTE  NOiEE ,  Siita  melanocephaia ,  Vieiti.  , 
Siia  carêHnensis ,  Latb.  ;  Siita  europma ,  Yar.  y  ,  Gmel.  «  pi.  3, 
fig.  3,  de  V American  Orniihology,  Cet  oiseau  a  de  si  grande 
rapports  avec  la  siUelle  à  huvpe  noire ,  que  je  ne  balafice  pas  à 
le  regarder  comme  un  individu  de  la  même  espèce;  mais 
ce  n'esl  point  une  variété  de  notre  sîttelle ,  comme  l'a  cm 
Gmelin.  Latkam  est  très-fondé  à  le  présenter  comme  une 
espèce  très* distincte.  Il  a  cinq  ponces  trois  lignes  de  lon^- 
gueur;  le  bec  noir  en  dessus  et  gris  en  dessous  ;  le  dessus  de 
la  tête  et  le  haut  du  cou ,  en  dessus,  noirs;  les  soies  qui  re- 
couvrent les  narines»  les  joues  et  les  sourcils,  d'un  gris-blanc; 
ks  parties  supérieures  du  corps  de  couleur  d'ardoise;  les 
pennes  et  les  couvertures  des  ailes  noires  et  bordées  de  gris 
bleuâtre;  les  deux  pennes  intermédiaires  de  la  queue  de  cette 
même  teinte;  les  deux  plus  proches  noires  et  terminées  de 
blanc  ;  celles  qui  les  suivent  d'un  gris  bleuâtre  à  leur  extré^ 
mité ,  et  les  latérales  blanches  de  chaque  cdté,  et  de  couleur 
d'ardoise  foncée  vers  la  pointe  ;  le  dessous  du  corps ,  depuis  le 
bec  jusqu'au  bas-ventre,  d'un  gris-blanc;  les  flancs  tachetés 
de  roux  ;  les  plumes  des  jambes  de  cette  teinte ,  et  les  pie^ 
noirâtres.  La  femelle  ne  diffère  guère  du  mate ,  qu'en  ce  que 
aa  couleur  noire  estmoins  foncée  sur  la  tête  et  les  ailes.  Cette 
aittelle  nicbe  dans  un  trou  d'arbre ,  dans  ceux  des  cl^nres  en 
bois  et  sous  les  corniches  boisées  des  cavernes  ;  sa*  ponte  est 
de  cinq  œufs  d'un  blanc  terne»  tacheté  de  brun  vers  lé  gros 
bout  Elle  jette  différens^cris  ;  tantôt  elle  semble  prononcer , 
surtout  en  hiver,  ti,  U,  U^  ti,  ii,  et  en  été,  çuanky  fumik  ^ 
qu'elle  répète  fréquemment 

Cette  espèce  est  répandue  dans  le  nord  de  l'Amérique  jus^ 
qu'à  la  baie  d'Hudson  ;  mais  elle  quitte  les  parties  boréales 
aux  approches  de  l'hiver,  et  n'y.reparoît  qu'au  printemps; 
On  la  trouve  aussi  à  la  Jamaïque. 

Un  individu  que  LathaiH  rapporte  au  précédent^  et  qui  est 
décrit  dans  wd  manuscrit  de  M.  Htitchins,  auquel  on  doit  dt 


s  t  T  83; 

iiaiB^reiis^s  et  étantes  obsérvattMâ  mt  Ua  diseânix  «t  lei 
qaaârapède»  de  la  baie  d'Hiidson  ^  offre  de4  JSasemklaoceé 
ais$ûz  remarquables  ;  noo-seoleHieat  le  dessi»  de  U  tête  ^ 
maïs  le  devant ,  les  câtés ,  la  g^rge  et  la  ^ilriiie  sont  d*sit 
poir  bistré  ;  cette  Êoulear  est  «léUfig^e  At  blaftt  et  i'otwùgi 
sur  le  vemre  ;  ie  dos  ^t  d^im  nuit  renkkrani  ;  près  de  b  jiono* 
Uon  des  ailes  sont  de  longues  flumes  d'un  otangé  briUint^ 
^nî  s'étendent  de  chaque  c»lé  im  torps  fiisqu'aâx  ciusses^  les 
]petftes  eonv«rtilres  des  ailes  sdnt  no]rer,les  gf  singea  d'unbron 
telnlé  de  riHige;les  pennesde  ces  ailes  et  ks  deox  intenoédiwes 
de  la  queue  de  cette  première  coukur  ;  les  deiK  nlùft  proches 
6nt  sur  leur  bord  ofténeur  uner  tadie  <»#luigëe(  ma  aatrm  eé 
^nf  une  pareille  et  sont  termittëet  de  bnm.  Les  naturels  dé 
^tte  partie  boréale  de  PAmérique  distingnent  eette  sitteMf 
yar  le  nom  composé  némisèu 9pe0wfiachUa\ohé9a tonnerre)^ 
d'après  le  bruit  qu'elle  fait,  quand  on  approche  ds^soni  nSd^ 
iiruii  si  fort  qu'on  a  peine  à  iti^i^ qu'il  tteaft  Xum  être  aussi 
(letit ,  et  qui  a  du  rapport  avec  celui  que  notre  siitette  Ui$, 
entendre  lorsqu'elle  renfx>ntre  w»  grosse  biFandie  sèche  et 
Dceuse.  (v.) 
SITTICH,  SICKUST.  I^teaUenMmdtdesPBuujcÉss. 

SITTINE ,  If^fê ,  Vieill  Genre  de  Perdre  des  oîséemt 
Sylyains  et  de  la  Uonlle  des  GaitilMèSAUX.  V.  ces  mota. 
Owactèrég  :  bec  grêle  9  très-comprimé  latéraleflisent^  entiei'^ 
pointu  ;  mandibule  aupérieui'e  droite  )  l'inténeqre  phMétroitHiy 
plus  courte,  courbée  en  e«  bas  verê  le  mllieny  ensuitie  ve^ 
troussée;  narines  ovales,  cooverles  d'nne  membratte^  sitnéeli 
à  la  base  du  bec;  Ungoe...  ;  quatre  doigts,  treos  devant^  un 
derrière  ;  l'interittédiaiFe  oiti  à  l'externe  ^squ'an  ^  éelà  du 
milieu,  et  à,  rmterlte  par  la  base;  l'ongle  postérienr  le  pk» 
long  de  tons^  la  preniière  rémige  plus  cuturte  que  la  einf- 
quième;  les  deuzièkne ,  troisième  el  quatrième  lee  pins  toui- 
gues  de  tchités  ;  pennes  de  U  qUeue ,  làehs»  et  entières. 
.  Le»  oideaitft  dont  ce  genre  est  composé  ont  des  rapperts 
avec  leb  siiktites^  particunèrême^  àrec  celles  de  la  denxième 
$ection,  paf  la  forme  de  là  mandibule  inférieure  ;  mais  ils  en  ' 
diffèrent  cfn  ce  qne  leurs^  narines  ne  sont  pas  convertes,et  sm^ 
tout  par  la  manière  deni  les  doigts  sont  sondés  enseodile.  On 
n'a  anciMÉe  notion  snr  leur  genre  de  rie  ;  ioiais  on  présuma 
qu'ils  grimpent  comme  les  sittelles,  et  virent  d'insectes  qo^its 
cherithent  datis  les  lichens  et  soi»  l'écorce  des  arbres. 

La  SiTTmE  AUX  ailea  oaAJieÉss,  Neopsckrysopfiôra^  Vieilli/ 
SiUa  chrysopUra ,  Lath.  ^  premier  suppL  dn  SympsU  de  tet  au«^ 
t/Bur,  pi.  laj.  On  latroare  à  la  NoaveUe^HouaUde.  felUe  a 
le  dessu$  de  la  tête  ^  du  cou  et  le  dos  d'uki  emidré  sombre  ; . 


t 


338  S  I  T 

le  croupion ,  les  conVertares  snpërîeiirês  de  la  quene  et  l&niet 
les  parties  inférieures  d'an  bleu  très-clair  ;  les  pennes  des  âi« 
les,  brvnes,  et  orangées  à  l'exténeur,  depuis  leur  origine  jus* 
qu'aux  deux  tiers  de  leur  longueur;  celles  de  la  queue  sont  des 
mêmes  couleurs^  et  toutes  ^  à  l'exception  des  intermédiaires,) 
ont  leur  extrémité  blanche  ;  le  bec  et  les  pieds  sont  bruns. 

Je  rapproche  de  cette  espèce ,  comme  une  varrété  d'âgei 
ou  de  sexe ,  un  individu  du  ihéme  pays ,  qui  a  la  tète  d'un 
gris  noirâtre  ;  le  dessus  du  cou  d'un  gris  clair  et  tacheté  de 
noir  ;  le  croupion  blanc  ;  les  ailes  et  la  queue  noires  ;  celle-ci 
terminée  de  blanc  ;  les  pennes  alaires  rousses  en  dessous  ; 
les  secondairesnoirâtres  et  largement  bordées  dé  gris  k  Tèx- 
teneur  ;  les  intermédiaires  en  partie  orangées  en  dessus  ;  les 
joues ,  la  gorge  et  les  parties  postérieures»  blanches ,  avec 
quelques  taches  noirâtres  et  longitudinales  ;  les  couvertures 
inférieures  de  la  queue ,  terminées  de  blanc  ;  une  tache  de 
cette  couleur  sur  le  pli  de  raile  ;  le  bec  noir,  et  les  pieds  roa- 
^eâtres. 

La  SiTTiNE  A  QUEUE  ROUSSE  ;  Yieill.  9  Neops  ruficauda  ; 
A,  P.  ao ,  fig.  2  de  ce  Dictionnaire ,  se  trouve  %  Cayenne. 
itte  a  quatre  pouces  et  de^ii  de  longueur  totale  ;  le  bec  brun 
en  dessus  ^  sur  les  bords  et  à  l'extrémité  de  sa  partie  infé- 
rieure qui  est  blanchâtre  en  dessous  ;  le. dessus  du  cou  et  le 
dos  sont  id'uti  brun  roux ,  de  même  que  les  couvertures  supé- 
rieures des  ailes  :  cette  teinte  prend  une  nuance  plus  rem- 
brunie sur  les  pennes  secondaires  qui  ont  leurs  bords  et  leur 
extrémité  roux  ;  les  couvertures  inférieures  sont  de  cette  cou- 
leur 9  de  même  que  les  pennes  primaires  à  leur  origine  et  à 
leur  pointe,  mais  elles  sont  d'un  bnm  sombre  dans  le  milieu; 
la  teinte  rousse  occupe  encore  les  couvertures  supérieures 
de  la  queue ,  ses  deux  pennes  intermédiaires  et  sa  pe^ne  la 
plus  extérieure  de  chaque  côté  ;  la  suivante  est  noire  à  i'in- 
iérieur.suf  une  partie  de  sa  longueur;  la  troisième  rousse 
seulement  à  son  etlrémité  et  sur  son  bord  externe  ,  dans  les 
deux  tiers  de  son  étendue  ;  les  quatrième  et  cinquième  sont 
totalement  noires  ;  les  sourcils  blanchâtres  ;  les  joues,  la  gorge 
et  le  devant  du  cou ,  blancs  et  tachetés  de  brun  ;  les  parties 
postérieures  d'un  gris  sombre,  ombré  de  roux;  les  pieds  bruns. 

Je  rapproche  de  cette  sittine,  coitame  une  femelle  ou  un 
îeune,  un  individu  du  même  pays ,  lequel  est  d'un  brun  plus 
foncé  sur  les  ailes  et  la  queue  ;  d'une  teinte  plus  claire  sur 
le  ventre;  d'un  blanc  sale  sur  la  gorge  ;  moucheté  de  blan- 
châtre sur  le  devant  du  cou  et  sur  ta  poitrine  ;  les  pennes  des 
ailes  et  de  la  queue  sont  pareilles  à  celles  du  précédent. 

La  SiTTmE  A  QUEUE  EN  SPIRALE,  Neops  spirurusj  Yieill.,; 
pi.  3s ,  fig.  x  des  Prom^vps  de  Lç^aillanti  sous  Ig  d^omi-; 


s  I  Z  i3g 

toatîotf  de  grimparl  stttêlie.  Cet  oiseau ,  <)ai  së^  trouve  dans  l^À-  ' 
mérique  méridionale ,  est  remarquable  par  la  forme  de  sa 
4ueue  dont  les  pennes  sont  fortement  étagées  et  terminées 
par  une  griffe,  et  contournées  en  spirales  vers  leur  bout;  le 
sommet  de  la  tête  est  d'un  bran  roussâtre  olivacé  ;  les  sour-- 
cils  sont  jaunâfres  ;  les  plumes  de  la  gorge  de  cette  teinte  ,] 
avec  un  liseré  très-fin  d'une  nuance  plus  foncée  et  peu  appa<4 
rent;  le  devant  du  cou,  la  poitrine  ,  les  plumes  du  sternum,] 
le  ventre  et  les  couvertures  inférieures  de  la  queue,  d*un  brun 
clair  nuancé  d'olivâtre  et  varié  de  traits  roux ,  jaunâtres  et 
longitudinaux  sur  le  milieu  de  chaque  plume  ;  le  manteau  « 
les  couvertures  supérieures  des  ailes  et  l'extérieur  de  leui^^ 

{>ennes  d'un  roux  brun  ;  ces  dernières  d'un  brun  noirâtre  à 
'intérieur;  les  couvertures  du  dessous  de  la  queue  et  ses  pen^'. 
nés  d'un  rouge  vif;  le  bec  et  les  pieds  gris.  (V.) 
SITULE.  Nom  spécifique  d'une  Couleuvre,  (b.) 
SITZ-DSIN  et  SITE.  Noms  japonais  d'un  arbre  repré-. 
sente  dans  les  Aménités  de  Kaempfer ,  et  qui ,  d'après  Thun* 
%Jberg  ,  est  le  rhus  vernix ,  Linn. ,  qui  n'est  pas  le  véritable 
Yernix  du  Japon,  (lw.) 

SIU.  Nom  que  les  naturels  du  Chili  ont  imposé   à   un 
FaiNGiLLE.  V.  ce  mot  page  a54.  (v.) 

SIU.  V.  SiNO-Ki.  (LN.) 

SIUM.  V.  SioN.  (lnO 

SIUÏERUT.     Nom  groënlandais  du   BucçN    mxiti 

(pESM.) 

.   SIVADE.  Nom  de  TAvoii^e  dans  le  département  du  Var,; 

(B,)  ' 
SIVITOULA.  Nom.piémontais  de  !a  Chevêche,  (v.) 
SIVITOULOUN.  Nom  de  la  Chouette  à  Turin;  (v.) 
SlYOUTCHAS*  Nom  kamtschadale  de  I'Otàrie  uonde 

MBR.  (B.) 

SIWUCZA.   L'OTÀni£  liok  Màftm^   en  langue  russes 

(s.) 
SIY.  Nom  que  porte  au  Paraguay  le  Perroquet  on  té 

PAPEGàl  A  tête  et  gorge  BLEUES.  (V.) 

SIYAH-GHUSH.  C'est,  en  Perse,  le  Caracal.  rj'ar-? 
ticle  Chat,  (s.) 

SIZAIN.  Nom  vulgaire  du  CfiARBONNERET  qui  n'a  qu« 
six  pennes  à  la  queue  terminées  de  blanc,  (v.) 
.  SIZERIN,  IfVuina,  Vieil!.;  Fringilla^  Lath.  Genre  de 
Tordre  des  oiseaux  Sylvains  et  de  la  famille  des  Granivo-^ 
RES.  r.  ces  mots.  Caragières  :  bec  plus  haut  que  large ,  garni 
à  sa  base  de  petites  plumes  dirigées  en  avant,  court,  coni- 
que, à  dos  rétréci  et  anguleux,  droit,  à  pointe  grêle  et  ai- 
guë ^  mandibule  lupérieure  .entiàr^i  ^inféileare  bidentéç 


34o  ^  SI  Z 

sur  chaque  bord  «  rers  spn  origine  ;  narines  rondes,  tris- 

Îietites,  ouvertes  et  cachées  par  les  plumes  du  capisirum  ;^ 
angue  épaisse  et  charnue  vers  son  origine ,  ensuite  cartîla^ 
ffineuse  et  aiguë  ;  quatre  doigts  ,  trois  devant ,  un  derrière  ; 
es  extérieurs  soudés  à  leur  base ,  le  pouce  le  plus  fort  de 
tous;  ongle  postérieur  robuste'  et  long  ;  les  trois  premières 
i^iniges  à  peu  près  égales,  et  elles  sont  les  plus  allongées 
de  toutes. 

Cette  division  n^est  comnoséé  que  de  deux  oiseaux ,  qui 
ont ,  dans  leur  plumage ,  de  tels  rapports ,  qu'au  premier 
aperçu  on  peut  s'y  méprendre  ;  mais  lorsqu'on  les  examine 
avec  attention  4  Ton  saisit  aisément  les  dissemblances  qui  les 
caractérisent  ;  i  .^  l'un  (  le  siierin  cabaret  ) ,  est  moins  long  et 
înoins  gros  queTautre;  2.^  il  a  le  croupion  roussâtreetbrun^ 
avec  une  légère  teinte  de  brun  rougeâtre  vers  les  courertu^ 
res  de  la  queue  ;  3.^  la  couleur  rousâlre,  qui  domine  sur  sod 
▼étement  i  est  presqiie  partout  remplacée  par  do  blanchâtre 
chez  l'autre  espèce  Q  le  sizenn  boréal^  ,  sur  lequel  cette  teinte 
çst  beaucoup  plus  pure  en  été  qu  à  Tautomâe  et  pendasip 
Thiver;  en  outre,  elle  a  les  plumes  du  croupion  constam- 
ment blanches  et  d'un  gris  rembruni.  Si  Ton  étudie. ces  oi- 
seaux dans  la  nature  vivante  ,  Ton  s'aperçoit  qu'ils  ont  aussi 
plusieurs  habitudes  différentes.  Le  dernier  ne  vient  dabs  lios 
contrées  septentrionales  que  tous  les  trois  ou  quatre  aiis , 
«guelquefois  à  un  plus  grand  éloignement,  et  ne  pénètre 
guère  au-delà  du  4o.*  degré  de  latitude  ;  il  arrive  par  troupes 
nombreuses  vers  le  milieu  de  l'automne  ^  quelquefois  plus 
tard  ;  il  se  conduit  de  même  dans  1  Amérique  septentrionale, 
où  le  cabaret  ne  se  trouve  pas.  Il  rçste  aux  environs  de  Pa-> 

Els  et  dans  les  provinces  voisines  jusqu'au  mois  d^atriLLe  ca- 
ar'et,  qu'on  rencontre  rarement  avec  le  précédent,  se 
montre  en  t^rance  dans  les  mêmes  cantons ,  presque  tpus  lc# 
ans ,  mais  en  petite  quantité  v  il  y  reste  ^épu^  la  fin  d'oelo- 
6re  jusqu'au  printemps,  y  vît  quelquefois  isolé,  mais  pres- 
que toujours  en  familles  composées  de  neuf  à  ëouÉe  iâdrvi^ 
dus,  quelquefois  plus,  mais  rarement  au-dessus  àe  vingts 
L'un  et  l'autre  sont  inconnus  dans  nos  pays  méridionaux. 

Quoique  Brisson  ait  très-bien  distingué  ces  deux  espèteg 
sous  les  dénominations  de  petite  linoté  (  le  cabaret  ) ,  ^i&e  pe- 
tite linotte  de  vigne  (  le  sizerin  proprement  dît  )  ;  que  Buffon 
les  h'ii  bien  signalées,  ainsi  que  Aiaoduyt  (^Encychp.  méffi.  )  , 
d>près  leurs  habitudes  respectives  ;  d'autres  ornithologiste^ 
l^lus  modernes  ne  les  ont  pas  moins  confondues^  et  ont 
donné  très  mal  k  propos  lé  cabaret  pour  une  variété  de  la 
linote  de  montagne ,  quoique  celle-ci  n'eût  ni  le  sommet  de  Ift 
lête  roi^e  ni  le  menton  noir ,  et  que  le  cabaret  fût  plus  petite 


s  I  Z  3ii 

Le  SiZËR»  proprement  dit  oa  Boréal  ,  Linarfa  horeaiis  j 
Tieiil.  ;  FrmgiUa  Ufmria  ,  Lath.  <—  Pi.  lo ,  mâie  et  (emeile  de 
Frisch.  Je  ne  cite  poist  la  pi.  eol.  de  Buffon ,  tk/*  iSi  ^  lîg.  a, 
parce  qu'elle  oe  représente  point  cet  oi&eau,  mais  une  U^ 
noie  de  pîgne  mâle.  , 

Ces  sizerins  se  plaisent ,  cpmme  les  tarins ,  dans  les  lieux 
plantés  d'aunes ,  dont  tU  aiment  les  graines.  En  cage ,  iit 
préfèrent  le  ebénevis  à  la  nayelte  ;  et  en  liberté  ,  Ils  irîveot 
de  graines  d'or4ie-grièche,  de  ehardon  et  de  pavots,  lis  man- 
gent les  boutons  des  jeunes  branches  de  chêne ,  de  boa* 
leaa ,  etc.  L^iver  est  la  sjôson  où  nous  les  voyons  dans  nos 
cantons.  Peu  sauvages,  on  les  approche  de  très-préssans  les 
effaroucher  ;  d'un  ,natarel  doux ,  ils  se  famliiarisent  promp- 
temeatav^c  la  eage;  peu  défians^iisse  prennent  fadlement 
dans  les  pièges  qu  on  4cur  tend.     J 

Ces  oiseaux  vivent  en  troupes ,  fréquentent  lès  bois  9  oi 
ils  se  tiexinent  sonvent  à  la  cime,  des  chênes,  des  bocrieai» 
et  de^  peupliers ,  s'accrochent  comme  les  mésanges  ii  l'es- 
irémié  des  petites  branches ,  et  en  parcourent  toutes  les 
sommités  avec  une  vivacité  étonnante  ;  ils  se  dispersent  peu^ 
^e  rappellent  sans  cesse,  et  à  chaque  instant  se  rémiissent  sur 
le  même  arbre. 

Suivant  Xiînnaeus,  ils  se  plaisent  en  Suède,  dans  les  lieux 
humides  planjlés  ^'aunes,  et  poussent  leurs  excursions  fort 
avant  dans  le  Nord.  Ce  fait  est  confirmé  par  des  voyageurs 
et  des  naturalistes  qui  les  ont  rencontrés  au  Groenland ,  où 
ils  iomt  leur  nid ,  au  rapport  de  l'un  d^eux;  Othon  Fabri*- 
cius*  Us  le  placent  eutxe  les  branches  des  arbrisseaux ,  et  le 
composent  de  trois  couches  :  la  première ,  qui  est  la  plus 
lépaisse ,  est  tissae  d^herbes  sèches ,  entremêlées  de  quelques 
petits  rameaux;  la  canche  du  mRieu,  plus  mince,  d'un  mé^ 
lange  de  plumes  ,  de  mousse;  le  duvet  d'une  espèce  de  froma- 
ger (  eriophonsm  vagùpaUtm ,  linn.  ) ,  forme  la  couche  inté- 
rieure sur  laquelle  la  femelle  dépose  cinq  ceufs  d^un  Manc 
verdâtre ,  tachetés  de  roux  ,  principalement  vers  le  groa 
l>ojit.  Ils  quittent  4:es  régions  glacées  au  mois  d'octobre ,  et 
n'y  reparoissent  qu'au  mois  d'avrit  ;  de  là,  l'espèce  se  répand 
«lon'^seulcnlent  en  Europe ,  mais  encore  en  Amérique  ,  ojk 
.elle  n'est  pas  moins  4iombreuse;  mais,  sur  Tun  et  l'autre 
continent ,  elle  s'avance  peu  vers  le  sud.  En  France ,  le  froid 
^e  les  lerce  de  parcourir  quelques  contrées  méridionales  que 
jurâqu'il  est  très-rigoureux.  £n  Amérique ,  ils  ne  dépassent 
guère  li|  Pjensyivanie ,  et  n'y  paroissent  même  que  dans  le 
fort  de  Phirer,  lorsque  la  terre  est  entièrement  couverte  de 
-neige ,  4'où  eàt  venu  leur  nom  américain  snoœ-bird  (  oiseau  de 
neige  ) ,  dénomiaatipn  que  l'on  y  a  généralisée  à  tous  les  pe^ 


34»  S  I  Z 

tîts  oiseaux  qa!  n^habîtent  le  centre  des  Etats-Unis  qad 
pendant  Phiver ,  tels  que  les  ortolans  de  neige ,  jacohins^  etc. 

Leur  ramage  est  foible  et  plaintif  ;  ils  babillent  sans  cesse 
soit  en  volant ,  soit  en  cbercbant  leur  nourriture ,  d^ où  leur 
est  venue  Tépithète  latine  querula;  d'autres  leur  donnent  la 
dénomination  de  peUl  chine ,  parce  qu'on  les  voit  souvent 
sur  ces  arbres  »  dont  les  bourgeons  leur  servent  de  nourri- 
ture pendant  Fbiver.  Les  oiseleurs  de  Paris  les  appellent 
gre^ut  cabaret ,  pour  les  distinguer  de  l'espèce  suivante  qu'ils 
nomment  simplement  c^^onf/. 

Le  mâle  a  le  sommet  de  la  tête  d'nn  rouge  de  sang;  une 
tache  entre  le  bec  et  l'œil ,  et  le  haut  de  la  gorge,  noirs  ;  le 
devant  du  cou  et  la  poitrine  d'un  rouge  pourpré  ;  le  ventre 
et  les  parties  postérieures  d'un  beau  blanc  ;  l'occiput  ^  le 
manteau  et  les  flancs  variés  de  brun  sombre  e\  de  gris  ;  le 
croupion  tacheté  de  brun  sombre  sur  un  fond  blanc;  les 
couvertures  inférieures  des  ailes ,  blanches  ;  les  supérieures 
id'un  brun  obscur ,  et  les  petites  et  les  grandes  terminée^  de 
blanc  9  ce  qui  donne  lieu  à  deux  bandes  transversales  sur 
chaque  aile ,  dont  les  pennes  sont  brunes  et  frangées  de 
fclanc  roussâtre  du. côté  extérieur  ;  la  queue  est  pareille  à  ces 
pennes ,  mais  en  été  elle  est  bordée  de  blanchâtre  ;  te  bec 
est  brun  sur  le  sommet,  jaunâtre  sur  les  côtés  et  le  des- 
sous ;  mais  la  teinte  jaunâtre  disparoît  en  été ,  alors  ce  bec 
est  presque  blanc  ;  les  pieds  sont  bruns.  Longueur  totale , 
cinq  pouces.  Tel  est  le  mâle  sous  son  plumage  d'été.  Ses  - 
'  couleurs  en  hiver  sont  plus  ternes ,  et  le  blanc  est  nuancé  de 
roussâtre.  La  femelle  est  un  peu  plus  petite  et  diffère  encore 
en  ce  qu'elle  a  le  front  blanc  ;  le  devant  du  cou  et  la  poi^ 
trine ,  de  cette  couleur ,  avec  des  taches  brunes  sur  leurs 
côtés  ;  généralement  ses  teintes  sont  moins  chargées. 
„  Le  jeune  mâle  a  le  front  blanc  9  le  sommet  de  la  tête  mé- 
langé de  gris  blanc  et  de  rouge  ;  la  première  teinté  est  à 
l'extrémité  des  plumes  ;  le  devant  du  cou  et  la  poitrine  blancs. 
Le  rouge  commence  à  parottre  sur  ces  parties  quelque  temps 
après  la  première  mue;  celui  du  yertex  s'étend  pendant 
l'hiver  ,  et  n'acquiert  tout  son  éclat  qu'au  printemps» 

Le  SiZERiN  câbâR£T  ,  linaria  rufescens ,  VieilL  ;  Fringilia 
Unaria ,  var.  A ,  Lath.  ;  Fringilia  moniana  \  var.  B ,  Gm.  ',  pK 
enl.  de  Buff.,  n.^  485,  fig.  2.  Cette  figure  manque  d'exacti- 
tude ,  en  ce  que  le  rouge  du  sommet  de  la  tête  est  trop  clair^ 
et  en  ce  que  le  noir  du  menton  n'est  pas  indiqué.  Cette  es- 
pèce, comme  je  l'ai  déjà  dit,  se  montre  dans  les  environs 
de  Paris  en  troupes  beaucoup  moins  nombreuses  que  la  pré- 
cédente. Du  reste, ces  oiseaux  ont  quelques  rapports  dans  leur 
genre  de  vie  j  ce  qui  joint  à  l'analogie  qu'on  remarque  dana 


s  I  Z  S43 

leur  plumage ,  aide  it  Les.eonfondre.  Le  cajb.aret  a  un  ramaeç 
qui  m'a  paru  ressembler  assez  à  celui  de  notre  fauvette  d%-- 
ver,  et  il  jette  ,  surtout  à  son  réveil,  un  cri  fort.pour un  si 
petit  oiseau^  et  à  peu  près  pareil  à  celui  d^un  serin  qu'on 
inquiète;  mais  il  ne  fait  entendre  ce  cri  que  pendant  .Pété* 
Les  cabarets  paroissent  en  France  au  mois  d'octobre,  et, y 
restent  jusqu'au  mois  d'avril;  cependant , ils  se, retirent  dans 
le  Nord  pour  se  propager.  Ils  cbnstruisent  leur  nîA  sur  des 
arbrisseaux ,  le  composent  de  mousse,  d'herbçs  et  de  petites 
racines  sur  les  contours  et^n  dessous;  des  crins  noirs  for- 
ment la  couche  sur  laquelle  la  femelle  dépose  cinq  ou  six 
œufs  d'un  blanc  bleuâtre  ,  tachetés  de  co.uge,.avec  des  zlg^- 
zags  bruns  et  isolés. 

Le  mâle  a  le  sommet  de  la  tête  d?un  rouge  sanguin;  le 
lorum  et  le  menton  noirs>;  les  joues ,  les  sourcils  et  les  cou- 
vertures inférieures,  des  ailes ,  roussâtres;  les  supérieures , 
brunes  et  terminées  de  roussâtre,  ce  qui  donne  lieu  à  deux 
bandes  transversales;  les  rémiges  e|.les  rectrices  bordées  de 
la  même  teinte  au  dehors,  etbrunes  dans  \^  reste  ;  le  bas  de 
la  gorge ,  le  devant  du  cou  et  la  poitrine  d'un  rouge  pourpré; 
Tocciput,,  le  manteau^  les  côtés  du  cou  et  de  la  poitrine  va- 
riés de  roussâtre  et  de  brun;,  le  croupion  roux  et  brun  sur  sa 
partie  supérieure,  ensuite  d'un  rouge àtre  pâle;  les  couvertu- 
res inférieures  de  la  queue  et  le  milieu  du  ventre  ,  d'un  blanc 
sale  ;  le  bec  jaunâtre  sur  Tes  c6tés  et  en  dessous^,  brun  sur 
son  arête;  les  pieds  de  la  dernière  couleur,  Longueur  to- 
tale, quatre  pouces  et  demi.  Le  même,  après  la  mue,  a 
Textrémité  des  plumes  du  sommet  de  la  tête  d'un^gris  blanc^ 
qui  disparoît  totalement  au  printemps. 

Le  jeune ,.  dans  son  premier  âge ,  n'a  nulle  apparence  de 
rouge  sur  la  tête  ;  du  reste ,  il  ressemble  à^la  femelle  ;  dont 
la  gorge  ,  le  devant  du  cou. et  la  poitrine  sont  roussâtres  ;  le 
croupion  est  varid  de  brun  et  de  roux .;  les  couvertures  supé- 
rieures de  la  queue  sont  tachetées  de  br^n  sur  le  milieu  des 
plumes  ;  la  livrée  du  mâle  de  cette  espèce  et  de  la  précé- 
dente ,  perd  son  éclat  qu^nd.  Us  sont,  en  captivité  ;  la  cou- 
leur du  sommet  de  la  tête  prend  une  nuance  orangée  sale , 
et  le  rouge  des  parties  inférieures  disparott  totalement  après 
un  ou  deux  ans  de  cage.  Nous  venons  de  voir  dans  la  .syno- 
nymie, que  Gmelin  donne  cet  oiseau  pour  une  variété  qe.la 
linote  de  montagne  ,  qui  n'a  avec  lui  d'autres  rapports  que 
dans  la  couleur  du  bec.  Latham  s'est  conduit  de  même  dails 
son  Synopsis ,  et  en  fait  une  variété  du  sizerin  proprement 
dit ,  dans  son  Inde^,  Brisson,  qui  l'appelle  petite  linoH,  n'a 
pas  connu  le  mâle  ^ous  son.  babit  de  nocei; ,  car  il  ne  fait  au- 
^  cune  mention  du  rouge  qui  domine  alors  sur  le  devant-du  coiit 


3^4  S  J  I 

^siat  la  poitrine.  Il «n  vrai  que  eette^ookur  s'est  imllemeist 
visible  après  la  mwt  ;  elle  se  comneace  à  parottre  ^è  dans 
l*Mv«r  9  et  ne  se  montre  arec  toat  son  4^clat  -que  vers  le  mi- 
tten  dn  printemps  et  pendant  fêté.  M.  Temminck  (  Manad 
^'Ornithologie  )  prétend  qne  la  petite  Kn^ste  de  vigne  de 
firisson  est  nn  viens  mïile  sieerin,  et  que  la  petite  linotte  du 
même  auteer  est  on  jémte  mâle  de  la  mime  espèce.  Il  a  rai- 
^n  dans  le  premier  point  et  il  a  tort  dans  le  second ,  car  ce 
somt  deox  espèces  distinctes  qa'il  n'anroft  pas  ^  confondre, 
Y^  les  a  vues  en  nature  ;  d^on  autre  cAté ,  û  n'a  pas  saisi  leor 
'distinctimi ,  qaoit|ue  très'établie  par  Brisson ,  lorsqu'il  indi- 
que les  proportions  et  les  dimensions  de  Ton  et  de  Paatre  , 
distinction  que  j^ai  vériûée  sur  un  grand  nombre  d'individus  ; 
de  plus ,  la  description  de  leur  plumage  est ,  dans  Brisson  ^ 
^omornie  à  la  rérité  ;  ctèlle  de  la  petite  linote  de  vigne  apr- 
partient  à  mon  siaterin  boréal ,  et  la  Kvrée  qu'il  donne  à  s^ 
"petite  linote.est  bien  celle  duisizerin cabaret; mais  seule-r 
tnent  après  la  mue  et  à  l'automne  9  jusque  vers  le  milieu  de 
>riiîver  ;  et  il  n'auroit  pas  dÙ  lui  donner  le  croupion  rouge  , 
xar  il  ne  Ta  jamab  de  cette  ootdenr.  Ces  deux  espèces  ^m- 
paânsent  très^iien  ensetrible^  et  fan  encore  présentement 
chez  moi  un  mâle  cabaret  et  une  femelle  sizerin  boréal  qui 
iBOirt  accouplés ,  et  se  caressent  journellement.  Je  ne  serois 

Ïas  ^onné  quMl  pftt  résulter  dedenr  alliance  des  métb  capa- 
les  de  se  reproduire ,  si  on  les  tenoit  dans  un  lien  où  ils 
pussent  se  convenir  pour  nicber  ;  mais  ils  ne  s'accordent 

Sas  de  même  avec  la  linoie  de  montagne  ;  celle-ci  cherche 
e  préférence  la  compagnie  de  la  lînote  trommune  ,  du 
jcnoins  c^est  ainsi  que  se  conduisent  les  individus  que  je  garde 
en  volière  depuis  quatre  on  cinq  ans.  J'ai  encore  remarqué 
que  les  sizerins  ne  dorment  pas  pendant  les  nufts  d*étë  ; 

f>our  peu  qu^on  ait  de  la  lumière ,  ils  voh^ent  sans  cesse ,  et 
es  mâles  chaînent;  c'est  ce  que  font  aussi  les  ortolans  de 
peige  ,  qui,,  comme  eux,  passent  l'été  dans  k  p61e  arctique^ 

SIZIN.  V.  Sl$El«H  BOEÉAL.  (▼.) 

s  JADEÏ9.  Nom  japonais  du  fLh%ThW(pUutUrgo  major^  L.)- 

(LN.) 

SJENGSTAVEZ.  Mot  russe  qui  simîîitfawiheur.  C'est 
la  dénomination  que  les  b^bîtans  du  'iColywan  donnent  au 
fika  qui  coupe  rbeii>e  pour  sa  provision  d'biver. 

Les  mêmes  Russes  appellent  aussi  cet  animal  kamonnaj^ 
fcoschka^  c'est-à-dire,  chai  de  roéker.  Ceux  qui  habitent  les  rives 
du'Jenissei  et  la  Sibérie  otientale  le  connoissent  sous  le 
nom  de  phlçhuha ,  qui  signifie  sïffleur.  F.  PiltA.  (s.) 

iiifiCQl.  Le  lis  à  feuilles  ezi  -cosur  \lUium  cordffoliumi 


s  K  O  3^ 

Tfaonb.)poite  cib  nom  su  Jap^Mi)  aimî  que  eelùi  de  sjireoa 
à'osjiroi.  (tîî.) 

SJOBLICK.  Nom  sui^dols  de  la  TÉftÉBKU.^.  (dessi.) 

SJOVANN4-POI.A-TAX.I.  C'est  sous «e  nom  malabare 
que  VamaryUis  Ja^oli^  eft  ^guré  àsaï$  Rhée4e  {Mal*  iif 
tab.  39.  ).  (ln.) 

SJIJRO  c%  S0DIO.  Ce  sont  les  noms,  au  Japon,  d^ane 
belle  espèce  de  palmier,  (rhapîsflab0liiff>rmisAk.^yV.).  SeloQ 
Kaampfer,  le  Sootsiku  n'en  est  qu'une  variété,  (ln.) 

SKAPOLITH  des  Allemands.  V.  Wernérito.  (i,n.) 

$ELARY.  Nom  norwégiea  du  CoasfORAK.  (v.) 

SKATA.  Nom  suédois  de  la  Pie.  (v.) 

SKIDIS  ilSKAR.  Nom  donné,  en  Islande,  auxcai^ieÀ 
qui  onf  des  fanons  et  le  rentre  sans  plis,  (desm.) 

SKIËRRO.  Les  Lapons  nomment  skierro  un  oiseau  de 
mer ,  quiparoit  être  legoëlandà  manteau  gris-brun  ou  le  £oir- 
guemesire.Xs,} 

SKIMMI.  Nom  de  la  Badiane,  à  la  Chine.  (bO 

SKÎMMIË,  Skimmia,  Arbuste  à  rameaux  légèrement  té« 
trahîmes,  à  feuilles  alternes,  pétiolées,  oblongues,  ondulées» 
un  peu  dentées  k  \e^^  extrémité  et  toinours  yertes,  et  à  (leurs 
disposées  en  panicule  terminale ,  qui  forme  un  genre  dans  I21 
fétrandrie  monogynie. 

Ce  genre  a  pour  caractères  :  un  calice  divisé  en  quatre 
.  parties  ;  une  norolle  de  quatre  pétales  concaves  ;  quatre  éta- 
mines;  un  ovaire  supérieur  smtnoptéd'an  style  simple  ;  une 
baie  il  quatre  semences. 

Le  skimmie  croît  au  Japon,  où  on  mange  ses  fruits.  (B.) 

SKINKORE.  Sbàw  égure  «ous  ce  nom  la  Salamandre 

POINTILLEE.^  (b.) 

i^ÏNNÉBË,  Skimum.  Genre  de  plante$  établi  par  ?ors* 
ter,  mab  qui  rentre  dans  celui  appelé  FucflSiE.  (b.) 

SK.IPPOG.  Les  Anglais  de  New- York  cennoissent ,  sous 
cette  dénomination ,  le  Bsghen-ciseaux.  V,  ce  mot.  (s.) 

SiCITOPHÏLLE,  SkitophyUmn.  Nom  substitué  par 
M.  de  la  Pj'laie  à  celui  de  Fissi]>£19T  ,  qui  lui  a  paru  mul 
composé.  Dtx-huit  espèces  de  ce  genre  sont  parfaitement  figu- 
rées pi.  40  et  suivantes  du  Journal  de  botanique  de  Desvaux» 

SKOLËZjLTË.  V.  ScoLÉïiTE.  (ln.) 
SKOLPIZ  A.  Nonn  kalmouk  de  la  Spatule  n'EBaoBE.  (v.) 
SKOPA.  ^m  du  PyGARUUE ,  en  Russie ,  i»ur  les  bords 
4e  riaïk.  (V.) 

SKORODITE.  V.  Sco^icbdite.  (ln.) 

SKORPIUROS.  V,  ScoAWUROs.  (b.) 

SKORZAt  Substance  «lin^cale  qui  se  trouve  en  peUls 


^3^:6  S  M  A 

grains  peu  brilUns ,  d'un  vert,  serin ,  sur  ks  bords  de  là  rP 
vi^re  d'Arangos,  près  de  Maska  en  Transylvanie. 

Klaproth  en  a  retiré  4-3  de  silice,  ai  d^alumine,  i^  de 
cliaux,  i6,5  d'oxyde  de  fer,  et  o^aS  d'oxyde  de  manganèse 
.(  Brochant^  tom.  ii,  pag.  55^).  C'est  une  variété  arénacée 
de  TEpidote.  V.  ce  mol.  (pat.) 

SKOURA.  Nom  d'une  espèce  de  Canard,  ta  Daiie- 
inarck.  V,  ce  mot.  (desm.) 

SKOUT.  Nom  anglais  du  Guillemot  ,  dans  la  province 
d'York.  (V.) 

SKOWRONEK.  Nom  polonais  de  rALOUETTE.  (v.) 

SKUA.  C'est,  aux  îles  Féroë,  le  Goéland  varié  ou  le 
Grisârd.  (s.) 

SKUNK.  Nom  que  le  Conepate,  animal  carnassier  du 
genre  des  Moufeties  ,  porte  à  la  Nouvelle -York,  (s.) 

SLAMI-MOKESKI.  C'est,  en  Russie,  le  nom  des  four- 
rures des  peaux  de  lièvres,  (s.)     . 

SLANGA.  Nom  suédois  des  Serpules.  (desm.) 

SLANTZA.  Arbre  du  genre  des  Sapins,  qui  sert  à  la  nour- 
riture des  babitans  dnKamiscbdtka,et  qu'ils  regardent  comme 
un  spécifique  contre  le  scorbut,  (r.) 

SLATÈ.  Nom  anglais  de  1' Ardoise  ou  Schiste.  Voyez  cet 
.  article,  (ln.)    ^ 

SLATERIE,  Slatena.  Genre  établi  par  Desvaux  pour  le 
.  Muguet  du  Japon.  Il  a  aussi  été  appelé  F'luggée,  Ophio- 
POGON  et  Péliosantbe.  y.  ce  dernier  mot.  Il  se  rapproche 
infiniment  des  Dianelles.  (r.) 

SLEPEZ  ou  ZEMNI.  C'est  le  Rat-taupe  aveugle,  Mm 
typhlusj  Linn.  (desm.) 

SLICKTEBACK.  Nom  danois  de  la  Baleine  franche, 
selon  M.  Lacépède.  (de&m.) 

SLOANE.  C'est  la  même  chose  que  le  Quapalier.  (b.) 

SLOMKA.  Nom  polonais  de  la  Bécasse,  (v.) 

SLOT  H  ,  c'est-à-dire ,  paresseux.  Les  auteurs  afiglais  dé- 
'  signent  les  Bradypes*  par  cette  dénomination,  (s.) 

SLOWIK.  Nom  polonais  du  Rossignol,  (v.) 

SMALT.  C'est  un  verre  d'une  belle  couleur  bleue  très- 
foncée  ,  qu'on  fait  avec  un  mélange  d'une  partie  d'oxyde  de 
cobalt  grillé  ou  safre,  et  quatre  parties  de  sable  quarzeux.  Le 
smalt,  réduit  en  poudre  impalpable  ,  forme  ce  qu'on  appelle 
le  bleu  d'azur  ou  ble»  d'émail.  V,  Safre  et  Cobalt,  (pat.) 

SMARAGD.  Nom  de  I'Emeraude,  dans  la  minéralogie 
allemande.  Il  n'indique  que  la  véritable  émeraade  ,  et  on  ne 
l'étend  pas  au  béryl  ou  aigue-marine ,  comme  on  le  fait  main- 
-  tenant  en  France  à  l'égard  du  mot  Emeraudc.  (ln.) 


s  M  A  3^7 

SMARAGDITE,  Nom  donné  par  Saussure  à  la  Dial- 
LAGE  ,  qu41  nous  a  fait  connoîtrc  le  premier ,  et  dont  il  a 
décrit  la  variété  d^an  yert  d'émeraude,  ce  qu'exprime  le 
nom  qu'il  lui  avoit  imposé,  et  qui  dérive  du  latin 5marâ^£?ii5  ^ 
émeraude.  V,  Diallage,  ëmeraude.  (ln.) 

SMARAGDOCHALZIT  d'Hausmann.  F.  Cuivre  mu- 

RIATÉ.  (LN.) 

SMARAGDO-PRASE.  Nom  que  quelques  anciens  na- 
turalistes ont  donné  à  différentes  pierres  de  couleur  verte , 
et  notamment  à  la  Chaux  fluatée,  dont  la  couleur  appro- 
choit  plus  que  toute  autre  de  celle  de  Témeraudé.  C'étoît 
"une  pierre  de  celte  nature  qu'on  montroit  comme  une  véri- 
table émeraude  dans  Tabbaye  de  Reicbenau,  sur  le  lac  de 
Constance.  T-Emeraude,  Frase,  Chrysoprase  et  Gemmes. 

(PAT.) 

'  SMARAGD13S.  «Le  smaragdus^  dit  Pline,  occupe  le  troi- 
sième rang  parmi  les  gemmes,  et  if  n'est  point  de  couleur  plus 
agréable  que  la  sienne.  On  voit  avec  plaisir  le  vert  des  prés, 
celui  des  feuilles  ;  mais  c'est  avec  un  délice  bien  plus  grand 
encore  qu'on  jette  ses  regards  sur  lesmaragdus^  car  sa  couleur 
est  telle ,  qu'on  ne  peut  la  comparer  avec  aucune  autre  sorte 
de  vert,  qui  contente  mieux  Toeil  sans  le  rassasier;  les 
yeux  fatigués  se  délassent  quand  ils  se  fixent  sur  cette  pierre. 
Elle  jette  son  éclat  à  une  grande  distance ,  et  semble  colorer 
Pair  qui  l'environne  et  l'agrandir.  Exposée  au' soleil  ou  à 
l'ombre  ,  éclairée  la  nuit  par  des  lumières ,  elle  est  toujours 
belle,  elle  est  toujours  éclatante,  etc.  » 

L'enthousiasme  avec  lequel  Pline  parle  du  smaragdus^  se- 
roit  celui  d'un  poëte  qui  voudroit  peindre  noire  émeraude  ; 
c'est  effectivement  celle  gemme  verte  si  remarquable  par  la 
richesse  et  le  velouté  suave  de  sa  couleur,  qui  est  le  smaragdus 
que  Pline  a  décrit  en  des  termes  qui  laissent  entrevoir  le  plaisir 
extrême  qu'iPéprouve  au  souvenir  de  celte  pierre  précieuse. 
Cependant  l'on  a  ddbté  jusqu'ici  que  ce  fût  l'émeraude ,  bien 
que  nous  connoissions  des  émeraudes  gravées  antiques  qui 
représentent  des  sujets  romains  et  des  objets  de  religion  chré- 
tienne ,  antérieurs^  à  la  découverte  de  l'Amérique.  Pline  fait, 
^observer  que  le  smaragdus  le  plus  beau  est  de  trois  sortes  ; 
savoir  : 

i.^  Le  Smaragdus  de  Scyûiie  ou  sçyihis  des  Grecs,  et  scylhus 
des  Latij[)s,  qui  l'emportoit  en  beauié  sur  tous  les  autres; 
c'étoit  celui  dont  la  couleur  avoit  le  plus  d'intensité, et  qui  se 
trouvoit  le  moins  sujet  à  avoir  des  défauts. 
•  2.0  Le  Smaragdus  de  la  Badriane,  11  approchoit  de  celui  de 
Scythie  pour  la  beauté,  mais  il  étoit  jpHis  petit  que  ce  ^er** 


848  S  M  A 

i.^  Le  Smaragéis  d'Egypte^  qui  se  trouTok  dans  des  collines 
et  des  rochers  aox  environs  de  Coptos. 

De  ces  trois  localités  du  smaragâus^  indiquées  par  Pline  , 
aucune  n^avoît  offert  jusqu'ici  Témeraude ,  et  ce  n'est  que 
depuis  quelques  mois  qu'on  a  reconnu  en  Ejgypte  et  dans  le 
pays  même  indiqué  par  Pline ,  les  anciennes  mines  d'où  Tofi 
tiroit  le  smaragdusy  et  .l'on  y  a  reconnu  aussUÀt  notre  belle 
émeraude  ;  ce  qui  ne  laisse  plus  de  doute  sur  la  natuns 
du  smaragdus  des  anciens.  D'ailleurs ,  quelle  ai^tre  pierre 
gemme  verte  a  été  plus  digne  que  Témeraude  d'orner  les 
vêteniens  du  roi  de  Tyr ,  d'être  comptée  au  nombre  des 
douze  pierres  du  rational  du  grand-prêtre  des  Juifs ,  d'êtris 
enfin  comptée  au  nombre  de;s  bijoux  les  plus  précieux  et  Içs 

{»lus  dignes  des  rois?  Buffon^  en  parlant  de  Témeraude  dont 
'existence  ne  lui  étoit  pas  connue  dans  le  Tyrol  et  en  E^ptCn 
yëcrie  :  «  Je  ne  sais  pas  comment  ou  a  pu,  de  nos  jours,  ré- 
voquer en  doute  l'existence  de  cette  pierre  dans  Tancien  con- 
tinent, et  nier  que  Tantiquité  en  eût  jamais  connoissapce  ^ 
c'est  cependant  l'assertion  d'un  auteur  récent  (  Dutens  )  qi;^ 
.prétend  que  les  anciens  n^avoient  pas  connu  l'émeraude,  ;5oi^ 
,j)réte^te  que  daos  les  pierres  auxqiielles  ils  ont  donné  le  npm 
de  smfiragdus ,  plusieurs  ne  sont  pas  des  éuieraudes  ;  mais  il 
n'a  pas  pensé  que  ce  mot  smaragdus  éloit  une  dénomination 
générique  pour  toutes  l^s  pierres  vertes,  puisque  Pline  corn- 
^renà  sous  ce  nom  des  pierres  opaques  qui  semblent  n'étriC 
que  desprases,ou  même  desia^pes  verts;  mais  cela  n'empêche 
pas  que  la  véritable  émeraude  ne  so^it  du  nombre  de  ces  5172a- 
ragdus  djcs  anciens.  Il  est  même  remarquable  que  cet  auteur, 
d'ailleurs  très  -  estimable  et  fort  instruit ,  n'ait  pas  reconnu 
la  véritable  émeraude  auy  triiits  vifs  et  briUans  sous  ^esqueU 
Pline  a  su  la  décrire.  » 

Pline  dit  que  ses  trois  belles  émeraudes  ae*troareiil  dans 
\ts  rochers  et  nullement  dans  les  mines*,  comme  nous  le  ver- 
rons taut-À-l'lieure  pour  les  antres  espèces  de  smaragdus;  et 
-c'est  une  chose  qui  se  trouve  conforme  à  la  vérité,  qjuant  à 
l'jémeraude  d'Egypte.  Celle-ci  a  été  découverte  par  Af.  Cail- 
jaud  de  Nantes ,  à  Zabbaracb  près  K-osseyr,  dans  une  roche 
de  mica  feuilleté.  L'émeraude,  ainsi  que  la  roche ,, ont  ie;S 
fdus  grands  rapports  airec  les  roches  de  mime  nature  ,  et 
l'éaieraude ,  découvertes  à  Rathshausberg  et  à  Heubachtbal 
dans  le  cercle  de  Salzbourg  en  Tyrol ,  c'est  même  i<s'y  mé* 
prendre  ;  cependant  l'échantillon  de  la  roche  que  j'ai  vu,  m'a 
f>aruplus  compacte ,  à  paillettes  de  mica  plu^  grandes  et. plus 
noires.  M.  CaÛtaod  assure  avoir  trouvé  dans  cette  rocbe  des 
émeraudes  de  la  grosseur  d^  doigt;  l'avarice  des  beys  d'£g.ypto 


s  M  A  âij 

ts^twté  de  l'émettre  à  ces  avides  despc^te^lé»  pla»  belles  pier- 
res de  la  pacotille  qu^il  apporloil  en  Europe» 

Je  regarde  donc  comme  proavé  que  les  anciens  ont  ronna 
rémeraude  etquVlle  ^toii  aa  nombre  de  leurs  smaragdus ,  et 
ce  dernier  nom  naénie  a  donné  naissance  k  ceiui  àémctaudè 
en  français,  de  smertUdo  en  italien,  de  schmaragden  allemand ^ 
et  ft  pense  qse  ces  noms  ont  toujours  été  donnés  à  la  véri- 
table émeraude ,  bien  avant  la  découverte  de  T  Amérique  ,  et 
j'afî  dît  plu»  haut  que  nous  donnoissions  des  émeraudes  gra-« 
/  vëes  antiques,  ce  que  je  ne  vois  rapporté  dans  aucun  des  au<^ 
teurs  qui  ontcommenté  Pline,  Dioscoride,  Théophraste,  etc* 

Je  ne  doute  pas  non  plus  cpte  les  smaragdus  de  Scythie  et 
de  la  Bactriane  ne  soient  encore  notre  émeraude  proprement 
diie.On  lés  trouvoit  aussi  dans  deë  fentes  de  rocbers,du  moins 
lé  premier  ;  car  celui  de  la  Baclriane  étoit  dans  du  sable^ 
Pline  rapporte  qu^on  alloit  à  sa  recherche  dans  la  Bactriane^ 
du  côté  du  désert ,  et  à  cheval  à  Tépoque  que  le  vent  d^est 
aomtel  sonffloit ,  parce  que  les  sables  étoient  agités  alors  par 
la  violence  de  ces  vents,  et  découvroient  ainsi  les  morceaux  d« 
stnaragdus  qn^on  récoltoit  et  qui  n^étoient  pas  d'un  grand  vo« 
luoM^ 

Pline  fait  observer  que  le  imarâ|nfii^.  étoit  si  estimé  ^  qu^ou 
mse  permèttoit  pas  de  le  graver.  Mats  la  raison,  dit-il ,  est 
dans  1  extrême  dureté  Aq9  smaragdus  de  Scythie  et  d^ELgypte^ 
qui  ne  permèttoit  pal  aux  outib  d'y  mordre.  Quand  un  sma- 
ragdus ,  dit  encore  ce  naturaliste  ,  est  en  forme  de  tsdatle ,  sa 
scMrface  reflète  les  objets  comme  un  miroir  ;  aussi  Néron  fe*" 

£rdoit-il  les  combats  des  gladiateurs  dans  un  srkdragdus.  Ce 
rnier  passage  pourroit  faire  douter  qu'il  s'agisse  de  Téme-* 
rande;  il  est  probable^  cependant,  que  le  snïaragdus^Aofui^^ 
servoit  Néron  ,  n'étoit  qu^one  émeraude  d' on  fort  diamètre  ^ 
e«,  àce  sufety  je  citerai  une  belle  émeraude  d'Amérique,  qui 
él?ottdans  le  cabinet  d'histoire  naturelle  de  Madrid.  C'étoît  uti 
cristal  d'une  forme  nouvelle  et  de  près  de  deux  pouces  de  dia-* 
mètre,  sur  mx  à  boit  lignes  d'épaisseur.  Une  tablette  d'éme-- 
raode  d'un  pareil  diamètre  de  voit  snflfire  k  Néron,  et  il  est 
probable  que  les  anciens  se  procuroient  des  émeraudes  de  ce 
Tdhtme,J'ai  vu  «ne  tète  de  rempereurMarc^Aurèle,en  relief, 
de  la  hauteur  de  plus  de  quinze  lignes, en  une  seule  émeraude. 
Il  paroît  que  le  gemma  Neroniana  ou  Domitiana^  ou  smarag^ 
dus  NeronianuSféioit  une  pierre  semblable  à  l'émeraàde.  Mais 
Mae  s'agit  pas  ici  de  l'empereur  Néron ,  mais  d'un  certain  ou- 
lerier  ou  artisan  (Domîtianus  Néro)  qui  a  voit  mis  cette  pierre 
€A  vogue.  Certains  auteurs  prétendent  que  ce  Néro  ayant  mis 
boaucoup  d'huile  dans  des  pots ,  la  trouva  quelque  temps 
après  colorée  en  im  beau  vert ,  et  qu'u»e  pierre  ^'il  avott 


35o  S  M  A 

abondamment  arrosëe  arec  cette  lioIie,aeqtiIt  celte  belle  con^ 
leur  verte.  Ainsi,  le  gemma  Neromana  ou  smaragdus  Nero^ 
nianus^  seroit  une  nibasse  verte  ,  une  pierre  artificiellement 
colorée  en  vert ,  et  nullement  une  émeraude.  Pline  nous  ap- 

{»rend  qu'on  rendoit  aux  émeraudes  claires  leur  belle  cou- 
eur,  en  les  mettant  dans  de  1  buile  ou  du  vin. 

Pline ,  immédiatement  après  avoir  parlé  des  trois  beaur 
simùragdas ,    dans  Tordre  de  la  valeur  et  du  plus   baut  prix 
qu'on  y   attacboit  anciennement  y  passe  à  l'indication  de 
onze  autres  espèces  de  smaragdus  qui  ne  sont  plus  de  vraies 
émeraudes,  mais  des  pierres  vertes  de  diverses  espèces* 
Il  dit  en  premier  lieu ,  que  tous  les  autres  smaragdus  (  après 
ceux  de  Scythie  ou   Tartarie  ,  de  la  Bactriane ,   et  d'E- 
gypte )  se  trouvoient  dans  les  mines  de  bronze  et  de  cai* 
vre.  Le  smaragdus  de   l'île  de  Cypre  étoit  le  plus  estimé 
parmi  ces  smaragdus  inférieurs  dont  Pline  traite  ,  en  parlant 
àts  défauts  des  vrais  smaragdus.  Nous  ne  le  suivrons  pas 
dans  %fi5  descriptions  qui,  le  plus  souvent^  sont  trop  incom- 
plètes pour  permettre  d'asseoir  on  jugement  fixe.    Nous  fe- 
rons remarquer  seulement  que  ses   smaragdus  secondaires 
étoîent  bien  moins  estimés ,  qu'on  les  qualifioit ,  du  moins 
quelques-uns,  àe pseudo-smaragdus ;  que  c'étoieht  des  pierres 
vertes ,  tantôt  transparentes ,  tantôt  opaques  ;  qu'elles  peu- 
vent se  rapporter  à  divers  minéraux,  par  exemple  :  i.<^  à  de 
la  chaux  Ouatée  verte,  ce  qui  expliqueroit  parfaitement  l'exis- 
tence de  ces  prétendues  émeraudes  de  plusieurs  coudées  ^ 
qu'on  voyoit  dans  le  temple  d'Hercule  à  Tyr,  et  ce  que  rap- 
porte leroi  Juba,  que  les  Arabes  omoient  leurs  édifices  d'al- 
bâtre et  de  smaragdus  ;  2.^  au  cuivre  hydraté  sîiicifère  com- 
pacte ,  qui  est  bleu  verdâtre,  ou  vert  jaunâtre  ,  et  que  l'on 
confond  avec  les  turquoises  orientales  (  l'une  et  l'autre  pierre 
doivent  leur  couleur  au  cuivre  ou  au  fer ,  et  leur  nom  dé- 
rive de  ritaiien  turchino  ,  qui  signifie  bleu);  3.<^  à  des  serpen- 
tines nobles;  4*^  ^  ^^^  quarz  colorés  en  vert  par  du  cuivre  ; 
5^  à  des  pierres  vertes  et  dures ,  qui  ne  paroîssent  point  être 
des  jaspes  verts  ni  des  prases  ,  comme  oa  l'a  cru.  £n  gé- 
néral, Pline  nous  présente  ses  smaragdus^  excepté  ses  trois 
premiers,  comme  des  pierres  de  peu  de  valeur.  Il  y  rapporte 
aussi  le  tanos  des  Perses  9  pierre  verte  et  défectueuse  ,  qui 
ne  nous  est  pas  connue. 

Les  Grecs  ont  nommé  les  véritables  émeraudes  smarag- 
dus ,  du  grec  smarassd  ,  je  luis  ,  je  brille;  mais  du  reste  ils 
ont  fait  comme  les  Latins  ^  ou  plutôt  ceux-ci  les  ont  imités  ; 
ils  ont  généralisé  ce  nom  à  beaucoup  de  pierres  différentes 
et  dont  l'histoire  est  tout  aussi  embrouillée  que  ceUe  des 
$maragdus  dans  Pline,  (ln.) 


s  M  E  35i 

SMARAGSPATH  de  Blumenbàch.  C'est  la  Diallage 
VERTE  OU  SMAaAGDiTE  de  Saussure.  (ln.) 

SM ARIDE,  Smaridia.  Genre  d'arachnides  trachéennes, 
âe  la  famille  des  holètres,  trihu  des  acarides,  section  des 
tiques,  très-voisin  du  genre  Bdelle,  mais  qui  s'en  distingue 
par  les  palpes ,  qui^ne  sont  guère  plus  longs  que  le  suçoir, 
droits  et  sans  soies  au  hout  ;  par  les  yeux  au  nombre  de 
d«ux ,  et  par  les  deux  pieds  antérieurs  plus  longs  que  \qs 
autres. 

J'avois  d'abord  désigné  ce  genre  sous  la  dénomination  de 
smaris ;  mais  comme  M.  Cuvicr  l'a  donnée,  d'après  lés  an- 
ciens, à  un  genre  de  poissons,  j'ai  modifié  sa  terminaison. 

Ces  acarides  sont  très-petites  et  ragabondes.  Leur  corps 
est  mqu ,  ovoïde ,  roussâtre  et  parsemé  de  poils.  Schraok 
âvoit  décrit,  dans  sa  Faune  d'Autriche,  l'espèce  sur  laquelle 
j'ai  établi  ce  genre,  et  l'avoit  nommée  Mite  de  sureau, 
Acarus  sambuci.  Son  corps  est  rouge  ,  avec  les  palpes  et  les 
pattes  plus  pâles f  et  les  yeux  noirs. 

Les  trombidions ,  miniatum  ,  papiUosum  .et  squamatum  , 
d^Hermann  fils(M<?m.  û;?/^ro/.),  paroissent  être  des  smarides. 

SMARIS.  (ienre  d'ARACQNiDEs.  V,  Smariixe.  (l.) 

SMARIS.  V.  Labre  smaris.  (desm.) 

SMECTITE.Terre  argileuse,qui  mousse  et  qui  se  dissout 
dans  Teau  comme  le  savon.  Le  nom  de  smectite  lui  a  été 
donné  parce  qu'elle  a  la  propriété  de  dégraisser  les  étoffes 
de  laine.  C'est  une  airgile  à  foulon.  V.  Argile,  (pat.) 

SMECÏITES.  Ce  nom,  qui  est  donné  spécialement  i 
la  terre  ii  foulon  ou  argile   à  foulon  ,    dite   aussi   smectis 
(  0^aikererde,  W.),  a  été  appliqué  aussi  à  des  terres  que  les 
minéralogistes  ne  confondent  plus,  comme  autrefois,  avecr 
la  terre  à  foulon.  Telles  sont  la  stéatite ,  la  lithomarge  ,1a 

{>ierre  de  lard,  quelques  serpentines,  la  pierre  oUaire  ,  le 
iége  de  montagne  ou  asbeste  tressé,  la  tourmaline  noire ,  le 
jade  néphrite  ,  quelques  niâmes,  des  terres  ochreuses,  etc. 
C'est  principalement  dans  les  ouvrages  de  Çartheuser , 
Gerliard  et  Wolsterdorf,que  règne  cette  confusion.  Deborn, 
Cronstedt,  Lehmann,  Wallerius,  Werner,  sont  les  au- 
teurs qui  l'ont  fixé  plus  particulièrement  aux  terres  à  foulon, 
et  Wallerius  paroît  être  le  créateur  de  cette  dénomination 
smectis  fixée  à  la  terre  à  foulon.  Celle-ci  paroît  être  le  creii^ 
fuUoma  des  anciens.  V.  Argile  a  foulon,  (ln.) 

SMEGMADERMOS  ouSMEGMARIE.  F.  Quillaie. 


35a  S  M  E 

SMERALDO.  ISom  hêHtm  de  VEuekkvk,  propreraeiit 
dite.  (LN.) 

SMËRDIS.  Nom  donné  ^  par  M.  Léacb,  à  un  geore  def 
cnutaoés  de  notre  ordre  des  stomapodes ,  et  qae  î'avois  éta- 
bli, dans  le  troisième  volaoEie  do  Règne  animai,  par  M«  Cu* 
TÎer ,  sous  le. nom  âienchie.  On  pourra  consulter  ia  plaocbe 
354  de  la  partie  des  crustacés  ou  des  insectes  y  de  FEocyclo- 
pédieméthodique,  où f ai  représenté,  d'après  des  dessins 
que  M.  Léach  a  eu  la  bonté  de  me  communiquer ,  deux  es- 
pèces de  ce  genre,  ainsi  qu'une  de  celui  qVîl  nomme  halima^ 
et  quatre  de  celui  de  phyÙosoma.  (l.) 

SMÉRINTHE ,  Smerinihus  ^  Latr.  Genre  d  insectes  de 
l'ordre  des  lépidoptères  ,  famille  des  crépusculaires ,  tribu 
des  sphingides,  et  dont  les  caractères  sont  :  antennes  renHées 
vers  leur  milieu ,  prismatiques  ,  en  scie  ou  pectiaées ,  ter- 
minées en  pointe  crochue  ;  trompe  sulle  ou  très-courte. 

On  a  confondu  ces  insectes  arec  les  sphinx  ;  mais  le  défaut 
de  trompe  \ei  en  éloigne  suffisamment  s  leurs  métamorphoses 
sont  d'ailleurs  les  mêmes.  V.  SPHiinc. 

Les  espèces  qui  nous  sont  connues ,  ont  toutes  les  ailes 
anguleuses  ou  festonnées.  Nous  citerons  les  suivaiftes  : 

Smérit^the  DEVi-PAon ,  SphiikM  oceliota ,  Linn. ,  Geofir. , 
Fab. ,  Pap,  éP Europe  pi.  Cxix,  n.^  164.  Il  a*les  ailes  sopé-* 
rieures  brunes  en  dessus ,  marbrées  de  couleui's  de  diffi!rentes 
nuances;  les  inférieures  d'un  ronge  foncé ,  arec  orne  grande 
tache  noire  et  bleue  en  forme  d'œil  sur  chacune  ;  la  tête  et 
le  corselet  gris  ;  l'abdomen  brun  ,  avec  des  bandes  rouges  en 
dessous. 

On  le  troutc  en  Europe  et  en  Amérique. 

Sa  chenille  est  d'un  vert  blanchâtre  ;  sa  peau  est  chagrinée  i 
et  sa  coi'ne  est  bleuâtre.  Elle  se  nourrit  de  feuilles  de  saule* 

SHÉaiNTHE  DU  TILLEUL ,  Sphinx  tiliix ,  Linn. ,  Geoffr.  ^ 
Fab.  ;  Sphinx  dm  tilleul,  pi.  P ,  a4  «  5  ^^  de  cet  ouvrage  ;  Pap. 
d*E^r0pe ,  ci.  cxvi— cxvii ,  n.^  iG3.  Il  a  le  corselet  gris  ^ 
avec  trois  lignes  longitudinales  rerdâtres  ;  l'abdomen  d'un  gris 
verdâtre;  les  ailes  supérieures  d'un  gris  verdâtre  ou  d'un  jaune 
ferrugineux ,  avec  l'extrémité  d'un  vert  d'olive ,  et  deux  taches 
brunes  sur  le  milieu;  les  inférieures;  d'un  fauve  verdâtre  ;  les 
quatre  ailes  sont  découpées.  On  le  trouve  en  Europe. 

Sa  chenille  est  rase,  verte,  chagrinée^  avec  une  corne  jaune 
sur  le  onzième  anneau.  Elle  se  nourrit  de  feuilles  de  tilleul  ; 
se  change  en  nymphe  à  la  fin  de  l'été ,  et  ne  devient  insecte 
parfait  que  l'été  suivant. 

SméRINTHE  DE  CHÊNE ,  Sphinx  quercus,  Fab. ,  Pap,  d^Eu^ 
rope ,  pi.  cxxii ,  n.<>  i65.  Ce  sphinx  est  fort  rare  et  le  plus 
grand  de  ce  genre.  Ses  ailes  supérieures  sont  d'un  gris  cendré 
en  dessus^  avec  des  espèces  de  bandes  ou  des  nuances  plus 


s  M  I  ?5} 

claîre^  119  piç«  jamâtr^e?^  et  i^s  r^le^  ^uijle^  jtr??.çl^pnt,  obs- 
cc^res  ;  les  u^érjeurçs  sont  Kxçjuj/çur  4f  pli^pî|,  àyeç  le  côté 
interne  plus  pâle^  d'un  grl^  j^^Qâtr,e•  .^ji  femelle  est  jplus 
fi^fiiCiée*' 

1^  phe|iîlI(K  e«J  y^eriç ,  ^r^c  dçç  r|ûes  ç^llwes  et  h^téi'ale^ 

Ladirysaîlide  esthrone,  ^yççlesliords  d.e9i^niieauxfaares; 

Sphinx  à  ailes  dentelées,  Geoff. ,  jPi]jp.  4*f*W9P^f  P^  Ç^V 
ç^ ,  n«<^  ^a.  ^le  e$t  ^'w  ipris  l^*f:pt  anr  le  brun  oi^  ;ar  lé 
roussâtre  clair ,  sairant  les  stxt%  ou  les  variétés ,  iiy.ec  de^ 
t^jsyddes  09  ^es  rfies  transversales  p^us  fonci&es;  ^e^  ^^f^' 
lie,i|jre^  pxjkt  ,en  deçsqs^  yers  leur  çiil^eu,  un  petit  trait  9.r^q|S 
ov  wp  poin.t  ^  ^Q;t  |^^nchj}!tre  9  so^t  jaunâtre  ^  les  ailes  infé' 
lieure^  ont  j  y^ers  lei^r  ^aj^sance,  on  erand  e^ace  d'unfauy« 
çbajpdpis ,  et  f^\  parptt  ^ypir  piu3  de  duvet  gu^îneurs. 

La  chenille  est  verte  et  cn^grioée ,  ^vec  des  lignes  e)t  des 
r^ie^  Id^tiM^i^es  d^  cbf^Qie  côté,  et  une  meue  ;  \e%  s^ie- 
IQi^es  ;^Qfat  foqges.  jElIe  .$e  tient ,  je  jour  ^  collée  ^  une  feuilke 
on  à  une  branche  de  p^jppller  sijir  le^p^l  elle  vit ,  et  ne  man^e 
ordinairei9ent  q^e  le  so^r. 

£)Le  s^ enfonce  en  terre  vers  la  fin  de  Tai^tomne ,  mais  à 
peiji  de  profondeur,  se  cac^e  même  daps  la  monsse.  L'in- 
3ecte  édôt  dans  les  premier^  jours  da  printemps  suivant,  (l.) 

ÇMERQÙliA.  Non^  du  ^l^mse,  bleu  ou  soLiTAïaE,  dans 
diverses  îles  de  l' Archipel,  (v.)  ^ 

SMipSTÏÉi^S)?»^  éubli  dan?  la  Flore  de  Hon- 

ffrie  pour  placer  une  petite  plante  fort  voisine  des  Joncs  ou 
inieux  des  ^uzules,  ^nt  la  capsule  ne  contient  q[u*une  seule 
çemence.  (b.) 

Sll^I^DEUE,  Smîedélia.  Genre  de  plantes  ëtaUi  par  lAu- 
paeu^,  mais  .q[ui  ne  diffère  pas  de  celui  appelé  ÔaiIfTROPE. 

(B.) 

SMIQUET.  Nom  vulgairedelaSÂLSBPARBiiLB  épikeu^bv 
f<;ix  environs  de  Narbonne.  (b.) 

SMIIiÂGÉÊS.  Famille  de  plates  dont  les  caractères 
consistent  :  en  un  calice  à  six  divisions  ou  de  six  parties  égales; 
six  étaminc^s  k  filamens  presque  toujours  libres  ou  rarement 
réunis,  et  incitant  alprs  un  tube  ;  un  ovaire  simple,  supérieur 
09  inférieur,  à  trois  styles  et  trois  stigmales,ou  un  stylé  à  stig- 
Tf^dXe,  simple  ou  trifide  ;  une  baie  ou  upe  capsule  triloculaire 
à  loges  ayantà  une  ou  plusieurs  semences ,  dont  le  périsperme 
est  charnu  ou  cartilagineux. 

Las  plantes  de  cette  famille  ont  une  racine  fibreuse  ou  tq* 
béreuse  ;  une  tige  souvent  frutescente,  quelquefois  rameuse  , 
droite  ou  yoluble  ;  des  feuilleç  parement  opposées j  commune** 


354  S  M  1 

ment  enViJrès  clfârèmcùt  c^^  des  fleurs  souvent 

mpnoïques  par  avbrtémeDt^  et  presque  toujours  disposées  en 
coiyihBes ,  en  grapiles  ou  en  épis  axiitaires. 

Xenlen^t  rapporte  à  cette  famille ,  qui  est  la  troisième  de 

la  quatrième  classe  de  son  Tableau  du  règne  végétal^  et  dont  les 

caractères  sont  figurés  pL' 4 9  ^'^  ^  du  même  ouvrage,  cinq 

[genres  souis  deux  divisioils  '; .  savoir  : 

'  i.*»  Les'smîlàcées,  qui  ont  Tovaire  supérieur:  FraIgôiï,  Sal- 

J5EPARE1LLE  et  IgîîAME.         '    /' 

a.®  Les  smiiâcées  dont  l'ôvaîre  est  inférieur:  Taminier  et 
Rajane.(bO  ' 

SMILÀCINE ,  Smilacîna.  Genre  de  plantes  établi  par 
Desfontaines,  Annales  du  Muséum,  5.«'ai;Kiée,  pour  placer 
quelques  espèces  du  genre  Muguet.  11  offre  pour  caractères  : 
une  corolle  à  six  diyisions  profondes  et  disposées  en  étoiles  ; 
six  étamines  ;  un  ovaire  supérieur  surmonté  d'un  seul  style  ; 
une  baie  sphérique  à  trois  loges. 

Les  MUGUÇTS  A  GRAPPE  ,  EN  ÉTOILE  ,  A  TROIS  FEUILLES  , 

PMBELUFi^RE  et  CILIÉ  ,   composent  ce  genre.  Les  deux  der- 
niers sont  figurés  dansTouvràge  précité,  (b.) 
:    S1VULA.CINÉES.  Synopyme  de  Smilacées.  (b.) 

SMILAX.  Les  anciens  auteurs,  tels  que  Dioscoride  et 
Théophraste ,  paroîssent  avoir  décrit  sous  ce  nom  quelques 
espèces d)B^^ero/?5  et  la  salsepareille  épineuse  {SmUax  aspera) ,  et 
c'est  particulièrement  à  cette  dernière  qu'il  faut  rapporter 
Iç  passage  suiyai^t^e  Pline.  «  Cet  arbrisseau  ressemble, 'dit- 
il  ,  au  lierre  ;  il  fut  originairement  apporté  de.Cilicie  ,  en 
Grèce  9  où  il  abonde  maintenant;  ses  tiges  sont  en  grand 
nombre,  et  garnies  de  nœuds;  il  jette  beaucoup  de  branches 
épineuses  ;  sa  feuille  semblable  à  celle  du  lierre,  est  petite 
et  non  anguleuse  ,  et  de  la  queue  de  cette  feuille  sortent  des 
tendrons  ou  petits  crampons  par  lesquelles  elle  s'attache;  sa 
0<eur  ^t  blanche  et  a  l'odeur  du  lis  ;.  ses  fruits  sont  disposés 
en  grappes  comme  ceux  de  la  vigne  sauvage ,  et  sont  de  cou- 
leur rouge  ;  lçs(  plus  gro^  grains  de  ces  grappes  contiennent 
trois  pépins  noirs  et  durs,  mais  les  moindres  n'en  ont 
qu'un  ,  etc. 

.    LeSmilax  d'iiEtius,   Milos  ou  Smilos  de  Théophraste, 
milax^t  taxas  ^  d'autres  auteurs,  est  évidemment  I'If. 

SmilàX'i  selon  la  Fable ,  est  le  nom  d'une  jeune  fille  qui, 
éprise  d'amour  pour  Crocus  ^  fut  changée  en  cet  arbrisseau. 

.  (DESM.) 

SMIREnv  Sfnipium*  Nom  donné  par  Jussieu  au  genre  Pa- 
JUCOURE  d'Mbl^i;,  qui  fait  actuellement  partie  des  PsY- 

€tt0TjaES-  (B.) 

SMIRGEL  des  Allemands,  T.  Corindon  emeril.  (ln.) 


s  M  Y  355 

SMIRIGLIO.  Non*  italien  de  I'Emeril.  F.  Smyris.  (ln.) 

SMIRRINGUE.  r.  Gallinule.  (v.) 

SMIRNA.  Plante  citée  pat  Théopbraste,  et  qnlpn,  sup- 
pose être  le  Sassa.  de  Bruce.  (B.) 

SMITHIE ,  Smiihia.  Plante  annuelle  à  tige  couchée ,  à 
feuilles  alternes,  pinnées  sans  impaire  ,  à  folioles  oblon- 
gués,  velues  sur  leurs  bords  et  sur  leurs  côté^,  e.t  au  nombre 
de  quatre  à  dix  de  cbaque  côté  ;  à  stipules  doubles ,  persis-^ 
tantes,  sagittéès  ;  à  fleurs  jaunes  peu  nombreuses,  disposées 
en  grappes  dans  les  aisselles  des  feuilles  supérieures  et  ac- 
compagnées de  bractées. 

Ce  genre ,  aussi  appelé  Patagnane  et  Coléanthe  ,  se 
rapprocne  beaucoup  des  Sainfoins,  fl  a  pour  caractères  :  un 
calice  de  deux  folioles  concaves  et  hérissées  de  lubeurcules 
sétifères,  accompagné  de  deux  bractées  dbtinctes  de  celles 
des  pédoncules,  et  presque  semblables  aux  stipules  ;  une  co* 
roUe  papilionacée  dont  Tétendard  est  bifide;  dix  étaminês 
divisées  en  deux  paquets  égaux  ;  un  germe  supérieur  à  style 
latéral  et  recourbé  à  sa  pointe  ;  un  légume  composé  d'arti- 
culations distinctes  et  monospermes ,  attachées  latéralemeat, 
au  style.     ~ 

La  smithie  est  annuelle ,  et  vient  déPInde.  Qn  la  cultive} 
dans  nos  écoles,  de  botanique.  Ses  feuilles ,  sont  susceptibles- 
de  contraction  lorsqu'on  les  touche,  comme  le  sont  telles,  de^ 
la  SensitiVe. 

Gmèlin  a  donné  ce  même  nom  h  un  genre  de  la  pentan- 
drie  monogynie  ,  qui  avoit  d'abord  été  appelé  Thouinie  par 
Smith.  C'est  TEndragh.  (b.) 

SMITTEN.  Le  voyageur  Bosman  désigne  sous  ce  nom 
une  grande  espèce  de  singe ,  qui  est  le  JocKO  ou  GttiMPAN  -* 
ZÉE,  Simia  iroglotfytes  de  Linnseus,  aninftal  d'Afrique,  que 
nous  décrivons  à  l'article  des  Ohangs-ouïangs.  V.  ce  mot; 

•  (VIREY.) 

^  SMYNTHURE',  Smyrdhutus.  Genre  d^insectes.  de  Tordre 
des  thysanoures  ,  famille  èts  podurelïes.  Ce  genre  répond  à 
la  seconde  section  àespodures  de  Degéi^^ ,  .celles  qui  ont  les 
antennes  coudées,  de  cinq  pièces,  dont  la  dernière,  commen- 
çant au  coude,  est  compçsée  de  plusieurs  petits  articles^  avec 
le  corps  arrondi  (  Voyez  ,  pour  les  autres  caractères ,  l'ar- 
ticle Fodurb).  Degéernous'a  donné  plusieurs  détails  sur 
l'espèce  de  smynffèure  ,  qu'il  nomme  podàre  brune  ^  ronde  {po- 
dura  atra^  Linn^  ).  Elle  est  la  plus  grande  de  sa  f|milie.  On  la 
trouve  ordinairement  sur  les  morceaux  de  bois  et  les  bran- 
ches d'arbres  qui  sont  restés  long-temps  sur  un  terrain  hu- 
mide, Vainement  la  chercheroit-on  sur  le  bois  seç  et  dans 


356  S  N  E 


àe$  endroits  o&  il  n'y  a  pas  une  humidité  suffisante  pour  t9> 
mollir  les  substances  végétales  dont  elle  parott  se  nourrir* 
Elle  rit  dispersée.  Cet  insecte  a,  outre  sa  queue  fourchue^ 
et  qui  lui-  sert  pour  sauter ,  une  pièce  dont  l'usage  est  de 
fixer  le  corps  sur  le  plan  où  îl  se  trouve,  particuUèFenient 
lorsque  Tanimal  est  sur  le  point  de  tomber.  Cettejpièce  est 
située  sous  le  corps ,  et  au-delà  de  la  fourche  de  u  queue. 
Elle  consiste  dans  un  tuyau  cylindrique,  servant  d'étuî  a  deus 
filets  également  cylindriques,  membraneux ,  transparens» 
longs,  très-6exibles,  et  gluans  oq  comme  humides.  L  insecte 
les  jfance  avec  force  et  avec  vitesse  dans  le  besoin.  Leur  vis- 
cosité les  fixe  aux  différens  corps  sur  lesquels  Tanimal  se  pro- 
mène ,  et  le  retient.  U  peut  en  avoir  plus  besoin  lorsqu'il 
monte  sur  un  corps  perpendiculaire  k  tliorizon.  Il  les  (ait 
rentrer  dès  que  ses  fonctions  ne  sont  plus  nécessaires.  Noàs 
appellerons  «cette  espèce,  Smyothure  3Run,  Smynûiurus 
fuscus.  Le  SWYNTBURE  VERT,  SmjnAuru$  vindls  ^  Podurapiri-- 
dis ,  Lînn.,  Geoff.,  Fab.»  est  vert,  avec  la  tête  jaunâtre.  Ou 
le  trouve  sur  tes  feuilles  de  différens  végétaux.  (|..) 

SMYRNIUM.  Le  nom  de  smymium  est  donné  parDios- 
eoride  et  par  Pline  à  une  plante  qui  parott  être  notre  Macb- 
RON.  Selon  quelques  auteurs,  il  seroit  tiré  de  celui  de  la  ville 
de  Smyrne  :  âuivaatTourncfort,  il  dériverottd'un  motgrec 
fui  signifie  myrrhe,  parce  que  la  racine  de  cette  plante  a 
F^r  de  ia  gomme^réiiM ,  appelée  mynhe.  Voyez  Vartide 
Maceron,  et  surtout  rarticle  Selinon.  (desm.) 

SMYRIS.  Le  smym  étok,s6leii  Dioscoridc^  une  siAstance 
minérale  qui  servoit  k  taMller  les  pieiws  précieuses  •  ce  mi 
semble  faire  reconnoître  notre  én^eril ,  et  Matthiole  ne4oilte 
nullement  que  ce  soit  ceUe  pierre.  Son  setitimcm  est  celui 
de  beaucoi^  d  autews,  «t  réroerîl  a  Vécu  h^  ooms  latins 
desmiVw  ou  smym,  pe^  aUér^  daw  le  j«»r^4es  AUemands* 
etk  5«Hn5^ooiisi»^^4es4taUens.aiFdrster  jmp«*oit  sml 
fina  le  cprmdon  lamelleux.  On  sait  que  Fémenl  contient, 
etfectiveinem  beaucoup  de  CoRisrnoN.  (tw.) 

SMTRUN.  L'un  dcs|nams  de  Vém^j^on,  Fay^MmiA. 

SMYRRmZA.  r.  Myrrhis.  (m)  ^^^ 

î^i^^^'  Nomsuédoisdu  CBfiyAXwaG^jnHGïTm(y.) 
SNAK.  Nom  de  TANXitop^  chez  les  Tartares  {s.\ 
SNAP.DRÀ<ÎON.  N.mi  que  l'an  doîn^Ti  te  Jamaï. 

que-i  la  Lrdstolle  tuèébwsb.  (ip.) 
SNETK.  Petit  poisson  Aes  lacs  de  Sibérie.  U  mmabeMti 

qu  il    appartient   au  genre  Cw»in.  On  en  fait  «a  «cand 

commerce  dans  tonte  U  Ru$âie..(B.) 


s  O  B  35; 

SNIEGULA.  Nom  polonais  de  1*Ortolan  de  mbigë.  (y.) 
SNIPE.  Nom  anglais  dcJa  Bécassine,  (v.) 
SNIU.r.SiKUi.CLN.) 

SNOW-DRAP.  Nom  anglais  da  Chionanthe.  (b.) 
SO.Nom  qa'on  donne^  en  Chine,  au  Clavalier  (Zo/il^ 
gpylon  clwa-^HercuHs  ) ,  suivant  Loareiro.  (lw.) 
SO.  V.  SlAO-ME.  (t».) 

SOAJER.  Nom  de  pays  de  TIouAiiK  cokmun.  (b.) 
SOAN-TSAO.  C'est,  en  Chine ,  le  nom  d'une  espèce  de 
Nerprun  {Rliamnus  soporifer,  Lour.),  pourvus  de  fruits  à 

i petits  noyaux ,  dont  on  prend  Tamande  que  l'on  fait  houU- 
ir  long-temps ,  et  dont  la  décoction  procure  un  sommeil 
doux,  (ln.) 

SOAN-^TSIAM.  Nom  de  I'AuskëNge  {PhysaUs  alke- 
kêngi  )  Y  en  Chine:  (ln.) 

SOB.  Les  habltans  de  la  c6te  d'Afrique  >  vobine  de 
Gorée,  appellent  ainsi  le  Monbin  A  fruits  iaunes.  (b.) 


SABLE.  ^-^SOBOL^Cs,) 


SOBOL  ou  SOBLE.  C'est  la  Marte  zibblhib  ^  ea langue 
polonaise*  (s.) 

SOBOLE.  Synonyme  de  Bubôile,  et  de  Bacile  ,  c'est-^ 
à-dire ,  bulbe  qui  se  développe  dans  les  fleurs  et  remplace 
les  fruits* 

Quelques  plantes  île  se  multiplient  presque  que  nar  ce 
moyen ,  comme  la  Crinole  d' AstE ,  la  FuRCRéfi  ,  r  Ail  ml 
tignb,  une  variété  d'OoNON  commuii*  (b.) 

SOBBALE)  SùhraHn.  Genre  de  plantes  de  lagynandrie 
diandrie  et  de  la  famille  des  orchidées  $  ses  caractères  con<> 
sistent  :  en  une  corolle  de  cinq  pétales  oblongs,  dont  deux  in« 
tèrieurs  plus  aigus;  en  un  nectaire  à  lèvre  inférieure  presque 
en  cœur  t  profondément  émarginé,  cariné,  recourbé,  largCf. 
rugueux ,  frangé^  embrassant  la  lèvre  supérieure ,  qui  est  près* 
que  linéaire,  coiirbée,à  demi-eaUculée  et  bifide  ;  en  un  oper-^ 
cule  inséré  ^  la  découpure  intermédiaire;en  une  seule  étamine 
à  deux  amhèreSt  insérée  k  la  même  découpure  et  caèfaée  sous, 
^opercule  ;  en  un  ovaire  intérieur,  tordu  »  trigone ,  à  style 
adné  à  la  lèvre  supérieure  de  la  cor<4ie  ^  et  à  stigmate  irré- 
gulièrement trîgone;  en  une  capsule  oblofigue,  linéaire,  hexa» 
Sone,  unilocukire ,  trivalve^  contenant*  «m  grand  nombre 
e  semences  fusiformes. 

Ce  genre  ,  qui  se  rapproche  àt&  Limodobbs  ,  renferme 
deux  espèces  propres  au  Pérou.  Swartï,  dans  sa  Mono^ 
graphie  des  orchidées,  les  a  réunies,  avec  doute  cependant ,  b 
aes  CTMBimoNs.  (b.) 

SOBRETURON,  Cest,  en  espagnol,  le  nomd»  Rax 

SURHULOT.  (DESJB.)  ' 


i^o  soc 

SQBREYRE ,  Sohreyra.  Plante  aqaatiqae  da  Pérou,  qui 
forme  un  genre  dans  la  syngénésie  polygamie  superflue.  Elle 
offre  pour  caractères  :  un  calice  commun  de  quatre  grandes 
folioles  ovales  ,  en  cœur ,  dont  deux  opposées  plus  grandes  ; 
un  réceptacle  convexe  gacni  de  paillettes,  et  portant  dear 
fleurons  hermaphrodites  dans  son  disque  et  seize  demi- 
fleurons  femelles  fertiles  à  la  circonférence  ;  des  semences 
ovales  trigones ,  terminées  par  trois  dents  ciliées,  (b.) 

SOCO.  Nom  générique  des  hérons,  an  Brésil.  V.  Héron 
«OCOu  (v.) 

SOCCUS.  Nom  que  porte,  dansBumphius ,  te  Jaquier 

ARBRE  A  PAIN.  (B.) 

SOCIETES  DES  ANIMAUX.  Après  Thomme,  le  pre-^ 
mier,  le  plus  sociable  des/étres  vivans,  la  nature  a  donné 
Tinstinct  de  vivre  réunies  à  plusieurs  autres  espèces  ,  surtout 
aux  foîbles  pour  se  protéger  mutuellement  par.kur  nombre 
et  assurer  leur  reproduction. 

Au  contraire  «  les  êtres  robustes  ou  les  plus  courafiax,. 
eommè  le&  carnivores ,  jivaux  dans  leurs  chasses  et  Fambi* 
tion  de  leurs  conquêtes ,  vivent  toujours  isolés ,  solitaires  y, 
détestés  comme  tous  les  tyrans.  Si  quelques-uns  s'attrou- 
pent momentanément  *pour  quelque  expédition  guerrière , . 
comme  les  loups ,  les  chacals  ,  ils  se  disputent  bientôt  pour 
le  partage  des  dépouilles;. ainsi  leur  association  ne  subsiste 
pas,  L^amour  même ,.  Qette  grande  harmonie  de  tontes^ 
les  créatures,  rapproche  bien  par  instant  les  sexes  des  ani- 
maux  de  préie;.  mais  après  que  l'instinct  impérieux  du  plaisir 
est  satisfait,  les  indivichis  se  séparent ,  ou  du  moins  ne  restent 
ensemble  que  jusqu'après  avoir  élevé  leur  progéniture.  En- 
core voit-on  l'aile,  le  vautour,  apprendre  de  bonne  heure 
à  leur  lignée  sanguinaire  à  se  passer  promptement  de  leur 
secours;  ils  l'expulsent  bientôt  du  nid.  Enfin,  hors  le  mo- 
ment de  la  jouissance  ,  les  poissons  voraces ,  les  araignées  , 
etc.,  sévissent  contre  leur  propre  espèce,  et  n'épargnent  ni 
leurs  femelles  ni  leurs  enfans  ,  tant  la  rivalité  du  besoin  de 
vivre  les  rend  féroce»  et  in&ociables  ! 

Mais  les  animaux  herbivores  et  frugivores ,  plus  deux , 
trouvanii  une  pâture  plus  facile  ,  n'ont  aucun  motif  pour  se 
faire  la  guerre  :  aui^si  les  singes  ,  les  rongeurs ,  les  rnminaiis, 
parmi  les  mammifères ,  les  volées  de  perroquets ,  d'une  foulC: 
d'oiseaux  granivores  ou  séminivores  ,  de  passereaux ,  de  pi- 
geons, de  gallinacés  ,  d'échassiers ,  d'oiseaux  d'eau ,  vivent 
ou  voyagent  en  troupes.  Plusieurs  espèces ,  comme  les  trou^ 
piales ,  les  carouges ,  les  aois  et  yapous  ,  font  même  des  nids 
en  cojoQtfoupauté.  Les  poissons  émigrant  en  immenses  co-- 
bortes,.ne  sont  pas  féroces  et  carnivore;s  pour  la  j^lupac^,. 


s  o  D  asff 

excepté  peut-être  les  saumons.  .Enfii  9  parnii  l^s  i^eOes  9 
tout  le  monde  connoît  les  républiques  ineryèilictiséis  àes 
abeilles  9  des  fourmis  9  des  termites  9  etc.  9  plus  réglées  que' 
tout  ce  qu'on  a  pu  dire  des  castors  et -d'autre»  animaux. 
Dans  ces  associations  9  U  y  a  t^ne  inégalité  naftiicteile  ,  puis- 
que les  neutres  sont  les  laborieux  ilotes  de  ces  pelles  Spar- 
tes ;  mais  si  la  nature  sçmble  ^roir  créé  Tc^sclaYage  parmi 
des  espèces  de  fourmis ,  on  voit  £es  esclaves  d^^mr  en  un 
sens  des  maîtres  zélés ,  des  citoyens  actifs  et  désormais  vo- 
lontaires de  l'état  {V.  Fourmis,  PotYERGUEs).  Chacune  des 
castes  ayant  son  entploi  détenbfnéfet  l'exerçant  avec  ardeur9 
on  peut  dire  que  les  supérieurs  n'y  sent  ni  plus  libres  ni  plus 
maîtres  que  les  subordonnés.  Ainsi  les  droits  9  ou  Its  peines 
et  les  plaisirs  9  sont  égaux  pour  tqiis.  dé  n'est  que  dans  la 
race  humaine  9  où  les  uns  9  abusant  de  la  vioIe^nCe  et  de  l'a- 
dresse 9  ont  subjugué  et  asservi  les  autres  9  contre  le$  droits 
imprescriptibles  que  la  nature  avoit  attribués  originairement 
à  la  plus  noble  et  à  la  plus  indépendanié  de  ses  cirésttures  ,^ 
à  celle  qu'elle  avoit  constituée  reme  et  dominatrice  dé  tout 
ce  qui  respire,  (virey.) 

SODÀDA:  V.  HOMBAC.  (B.) 

SOD ALITE.  Ce  minéral  doit  son  nom  à  la  grande 
quantité  de  soude  qu'il  renferme.  Il  a  été  découvert  ath^ 
Groenland  9  par  M.  Giesecke  ,  et  sa  nature  a  été  constatée 
par  M,  Thompson. 

.  La  sodalite  est  une  pierre  qui  se  tt*ouve  en  masse  cris- 
talline 9  lamelleuse  9  et  en  petites  parties  de  couleur  verte  « 
ou  verdâtre  9  ou  grise.  On  extrait  de  la  masse  des  cristaux 
tout  farmés9  quisont  des  dodécaèdres  à  plans  riiombes,  coW 
me  daiKs  le  grenat..  Qn  obtient  aussi  ce  dodécaèdre  par  le 
clivage  ;  ainsi  ce  solide  doit  être  considéré  cônune  la  forme 
primuive  de  la' sodalite.  On  dit  aussi  qu'çUe  cristatiisc  en 
rhombe.  Ses  lances  sont  un.  peu  liiis.an.tes  et  muouaotus. 

Sa  cassure.  9  transversale  aux  lames^  est  vitreuse  ^^  un,  pe|4 
gra^  9  inégale ,  raboteuse  ou  un  peu  conchoïde. 

Eue  est  translucide.  Sa  dureté  est  égale  à  celle  du-feld? 
spath. 

La  sodalite  se  bri^se  aisémem  ;  cependant.,  lorsqu'elle  est 
en  masse  9  elle  est  un  peu  tenace*  oa  pesanteur  spécifique 
est  de  2,378. 

Lorsqu'on  Texpose  aune  chaleur  rouge^  elle  ne  décrépite 
pas 9  et  ne  tombe  pas  en  poussière;  mais  elle  devient  d'iiui 

f;ris  foncé.  Elle  est  infusible  au  chalumeau  ,   et  fait  gelée  avec, 
es  sicidesi         •  '       '         ' 


36a^  S  0  D 

tlïôth^sôA'  j  fvih  Eékéftétg ,  Potit  ainâlysée ,  et  ônl  tfÀiwré 
qa'eUé  ccrnienôit  : 

Silice    •    ;    •  38,5a  ;  •  ;  36 

AluHime    •    é  ^jiffi  •  *  •  3a 

Ghattt  •    •    #  ^ijo  •  •  •      o 

Férôtydé.    .^    ifO^  .  .  .      o,al5 

Sotiaé   •    •    •  iOySo  •  •  •  aS 

Acid»  miiriât.«  3,66  •  •  •  6,75 

Matlër.  Tolat.  i^io  »  .  •      o 
Perle 

Lé  afodaliie 
couche 

etsetroL ^ y-,T'—f ^j 

On  a  observé  ce  gisement  à  k.anerâldarââi:,  làâgiié  de  ittté 
^é  trois  milles  de  longuédr ,  jaids  là  partie  occidentale  àti 
"  Çroënlanà,  par  le  6i.*  dêg.  de  lâtitedé. 

Jameson  place  la  sodâlité  entre  le  feldspath  et  lé  itiéio-^ 
nite  ;  mais  ce  classement  ne  doit  rien  îùtt  préjdgèr  de  toni- 
mon  il  tontes  ces  substances. 

La  sodalite  n^est  pas  la  seule  substance  qui  contienne 

Ïne  aussi  grande  quantité  de  soude  ;  il  en  est  iiné  àiilre  qciia 
eaucoup  d'analogie  avec  elle ,  qu'on  loi  à  réunie  et  qui ,  èd 
conséquence ,  porte  le  même  nom  :  c'est  ta  sodilîie  du  Vé- 
suve. L'on  connoissoity  dans  les  cabinets,  des  tristàox  blànéSf 
grisâtréà  où  jaunâtres  .  de  fohné  p^isnliàti^ùe  béxâèdré  ,  à 
;^ommet  à  trois  ^âcés  fbôfnbdïdaleÀ  ,  Où  biéù  éit  dodécaèdre 
à  piàné  rhômbès ,  lequel  éllèiïgé ,  déit^  dii  certéîn  sens , 
donne  là  forme  prisinétlqùë  ci-déè^str^.  Céi  cristaux,  et 
/  dés  gfains  dé  là  inéme  subétàncè  ,  tàpissèiit  lé^  cavHés,  dû 
feiif  partie  dé  là  massé  de  èés  bloës  réffétéâ  étftiemiéttiétit 
par  le  Vésuve  ,  et  qui  ù*ôilt  j>is  été  altérés  ^ar  le  féù.  Cette 
sodàlite  kii  fusible  àù  tbâlùiiiëafu ,  ïùàià  dieÈciléméiîi  Sa 
t>ëÂaritëur  s^iécifiqùé  étX  dé  â,o.  Ces  deux  caractères  tae 
sont  pas  exaetémélif  les  mêttiès  que  teux  de  la  èodaUÉe  du 
Groenland.  /^ 

Cette  pierre  est  translucide ,  et  passe  au  limpide.  Elle 
est  sdblàmelléuse  pàrallèlemeiit  aux  pans  d'un  prisme  bexaé  ' 
dre  régulier  ;  mais  le  clivage  est  très-difBcîle  ;  il  est  très- 
probable  qu'il  a  lieu  aussi  dans  le  sens  des  trois  faces  termi- 
nales ,  ce  qui  donneront  le  rbombe  pour  forme  primitive. 

Sa  cassure  ,  transversale  aux  lames ,  est  vitreuse  où  raoo- 
tcuse  (dans  la  variété  presque  opâque^^  et  quelquefois  con- 
cboïde  ,  (  dans  la  variété  limpide).  Réduire  en  poudre  et 
misQ  dans  les  acides,  cette  pierre  se  coiivertit  en  gelée» 


s  O  G  36i 

'  Analysée,  par  M.  DaAin  de  Bôrkcywski ,  elle  a  donné  : 

Silice 4^5 

Alaftrine a4 

Sonde  et  très*pen  de  potasse    .  27 

Fér •    •      0,1 

Chant  .«•.«•••«  trace 

Perte   »    •    • 3>9 

Cette  analyse  rapproche ,  en  effet ,  beaucoup  la  sodalite 
au  Vésuve  de  celle  du  Groenland. 

Les  blocs  rejetés  par  le  \és%ise ,  qui  contiennent  la  soda- 
lite, appartiennent  à  des  roches  primitives.  Cette  substance 
s'y  trouve  associée  avec  ie  grenat,  le  pyroxène,  ^amphibole, 
le  fer  sulfuré,  la  chaux  fluatde ,  trois  pierres  qui  accompa- 
çDent  la  sodalité  du  Groenland  ;  et, en  outre,  avec  le  mica,  les 
9pinelleS|  le  calcaire ^Tidocrase,  Teisspath.  lameionite,  etc. 

Quoique  la  sodalite  du  Vésuve  existât  dans  les  cabinets, 
a^ant  la  publication  du  Mémoire  de  M.  Borkovirski,  c'est  réel- 
lement à  ce  savant  que  nous  en  devons  la  découverte. 

Il  est  probable  que  c'est  à  la  sodalite  qu'il  faut  rapporter 
les  petits  cristaux  rbomboïdaux  et  dodécaèdres,  â  plans  rhom- 
bes ,  qui  font  la  base  de  la  fameuse  lave  de  1794  au  Vésuve. 

La  sodalite  compacte  a  été  indiquée  en  Suède  avec  la  ga- 
dolinite  etl'épidote;  mais  cette  substance  est  sans  doute  une 
variété  de  feldspath  ,  appelée  aîbhe.  (ln.)  ^ 

SÔi)A]RElNTA.'  C'est  I'Okignal  ou  I'Elan,  dans  le 
pays  àts  Hurons.  (s.) 

SODIUM,  r.  Souns.  (L19.) 

SOÉBIOHN.  C'est  POtarie  ours-marin  ,  en  danois  ; 
dans  la  même  langue ,  le  Phoque  vëAU-AXiIii^  porte  le  nom 
ééèuëkale;  et  TOTARtB  ucIm-mabin,  ctM  àt  soëtooe.  (n£S».) 

âOEGARIECK.  Nbih  iiirc  du  Pic.  (V.) 

iSÔÈ-PAPEGOt.  tJà  des  nôihs  que  porte ,  auk  îies 
féràë  et  en  Norwéèe,  le  MacAreux.  V.  ce  nl#t.  (V.) 

SOttO-O-KOKÔTOO.  Nom  que  TOisÉAu  îft  Para- 
dis ,  dit  le  Superbe  ,  porte  à  Ternate  èi  à  Tidor.  (V.)' 

SOFFEYR.  Nom  arabe  d'une  espèce  de  Casse  (  Cassia 
sophera ,  L.  ).  (hs.) 

SOFIA.  V.  Kabaneiïco.  (oesm.) 

SOGALGINE,  Sogalgiim.  Genre  dé  plantes  ëlàblî  par 
H.  Cassini,  pour  placer  la  Galinso&A  a  tro^s  lobes.  11  est 
de  la  tribu  des'héfiabtfaées ,  et  oftihe  pour  caractères  :  calice 
commun  presque  globuleux ,  k  écaiUes  arrondies  ;  fleurons 
réguliers  et  hermaphrodites  ;  de^m-fleurons  femelles  à  trois 


36j  s  O  J 

dents,  dont  Tintëneare  est  plus  petUe;  réceptacle  convexe  à 
écailles  demî-engaînantes ,  membraneuses ,  ovales  ;  aigrettes 
inégales ,  barbnlées.  (b.) 

SOGO.  Poisson  du  genre  Holocentre.  (b.) 

SOGUR.  Nom  de  la  Marmotte  bobak  en  Tartane,  (s.) 

SOHER.  Grand  poisson  du  Gange  dont  la  chair  est  ex- 
cellente. Ses  écailles  sont  vertes  y  bordées  d'or ,  et  ses  na^ 
geoires  bronzées.  J'ignore  h  quel  senre  il  se  rapporte,  (b.) 

SOHIATAN.  Les  sauvages  de TAmérique ,  selon  Thevet 
(^Singularités  de  la  France  antarctique)^  nommtni sohiatan  une 
espèce  de  rat  dont  ils  se  nourrissent,  et  dont  la  cbaîr  est  aussi 
bonne  et  aussi  délicate  qu^  celle  des  levrauts.  Je  crois  que 
ce  prétendu  rat  est  le  DiDEtPHE.  Voyez  ce  mot.  (s.) 

SOHNA.  Nom  que  Ton  donne ,  dans  certains  cantons 
de  l'Inde ,  au  Jacana  vuppi-pi.  V.  ce  mot.  (v.) 

SOIE,  hts  poils  durs  et  roides  qui  croissent  sur  le  corps 
ou  sur  quelques  parties  àts  quadrupèdes  ,  se  nomment  soies. 
Les  cochons  et  les  sangliers  sont  couverts  de  soies  ;  ce  sont 
des  soies  qui  forment  les  moustaches  de  plusieurs  espèces  de 
quadrnpèdies,  (s.) 

SOIE.  Nom  donné  à  la  matière  que  filent  plusieurs  che- 
nilles, entre  autres  celles  des  bombix ,  mais  plus  particulière* 
ment  la  chenille  du  bomhix  à  soie  y  vulgairement  j^^r  à  50Î!ff ,  et 
plusieurs  araignées,  F".BoMBix  et  Araignée,  (l.) 

SOIE.  V.  Ablaque.  (s.)  .  ; 

.  SOIE*  Ce  nom  s'applique,  en  botanique ,  tantôt  aux  poils 
longs  et  roides ,  semblables  aux  poils  du  cochon  ,  tantôt  aux 
poils  longs  et  foibles  semblables  à  un  fil. 

Palisot-de-Beauvois  l'applique ,  dans  les  graminées,  au 
prolongement  d'une  nervure  dont  la  base  fait  partie  de  la 
substance  de  la  Paillette. 

Ainsi  Isisoie  est  fortdistincte  de  la /^o^^i^, quoique, selon  ce. 
botaniste, elles  aient  été  confondues  sous  ce  dernier  nom.(B.) 

SOIE  DE  MER.  C'est  le  Dragoneau.  V.  ce  mot.  (b). 

SOIE  MIN|;RALE.  On  a  donné  quelquefois  ce  nom  à 
labeile  AmA^THËde  la  Tarentaise  ,  qui,  par  ^a))lancheur, 
l'éclat ,  la  finesse  et  la  flexibilité  de  ses  fibres ,  ressemble^ 
assez  bien  à  de  la  soie,  (pat.) 

SOIE  VÉGÉTALE.  On  donne  quelquefois  ce  nom  au 
duvet  qui  entoure  les  semences  de  I'Asclépade  de  Syrie^  , 
ainsi  qu'au  Chanvre  et  au  Lin  préparé.  V,  ces  mots,  (b.) 

SOIES.  Partie  du  suçoir  des  insectes  hémiptères.  Toyw 
Bouche  des  insectes,  (desm.) 

SOILETTE.  Variété  de  Froment,  (b.) 

SOJA.  Espèce  de  Dolic  dont  Moencb  a  fait  un  genre  qui 
»'a  pas  été  adopté,  (ln.)  -      '       , 


SOL  363 

SOJA.  Liqueur  préparée  avec  les  semences  d'unDoLicda 
Japon.  F.  ce  mot.  (b.) 

SOKOL.  Nom  polonais  de  TEpervier.  (v.) 

SOL.  Terrain  considéré  relativement  à  sa  nature  :  on  dit 
wiï  sol  granitique  ,  un  sol  calcaire ,  un  sol  argileux  j  etc.  Quand 
on  a  Fhabitude  d'observer  le  règne  minéral ,  on  peut  sou-' 
vent ,  à  la  seule  inspection  Su  sol ,  jointe  à  la  disposition  du 
local ,  juger  de  la  nature  des  substances  minérales  qu'on  peut 
rencontrer  à  quelque  profondeur.  V.  Terrain,  (pat.) 

SOL.  Nom  du  Varec  palmé,  en  Islande,  où  on  le 
mange  toute  Tannée ,  soit  frais ,  soit  sec ,  et  où  on  en  tire 
du  sucre,  (b.)   .  ^ 

SOLA.  Bois  de  Tlnde  extraordinairement  léger.  J'ignore 
dans  quel  genre  se  range  Tarbre  auquel  il  appartient,  (b.) 

SOLANDRE ,  Solandra.  Nom  donné  successivement  à 
plusieurs  plantes  de  genres  fort  différens. 

\.o  A  une  plante  dû  Cap  de  Bonne-Espérance  qui  avoît  ét^ 
mal  ol)servée ,  et  q^'on  a  réunie  depuis  aux  Hydrocotyles. 

2.»  A  une  plante  de  l'île  deda  Réunion  ,  qui  est  de  la  mo- 
nadelpbie  polyandrie  ,  et  qu'on  a  réunie  aux  Lagunées. 

3.**  A  une  plante  de  la  Jamaïque ,  de  la  pentandrie  mono- 
^ynie ,  qui  a  aussi  été  appelée  SwARTZlE. 

Cette  dernière  a  pour  caractères  :  un  calice  qnisédécbire 
irrégulièrement  ;  une  corolle  très-grande,  infundibuliforme  , 
renflée  dans  son  milieu;  cinq  étamines  inclinées  ;  un  ovaire 
supérieur  télragone  ^  surmonté  d'un  long  style  incliné  ,  k 
$tîgmate  en  iÇte  ;  une  baie  à  quatre  loges  et  à  plusieurs  se- 
mences. '  ' 

Ce  genre  ,  comme  on  voit,  ne  diffère  des  STRAMOiNESque 
par  ses  étamines  et  son  pistil  inclinés ,  et  par  son  fruit ,  qui 
est  une  b^ie  ;  mais  cette  baie  a  la  même  structure  que  la  cap- 
sule du  genrç  précédent,  ce  qui  fait  penser  à  quelques  bo- 
tanistes qu'il  ne  doit  pas  en  être  distingué. 

La  solandre  est  un  arbrisseau  grimpant ,  presque  parasite  » 
dont  les  feuilles  sont  alternes  ,  ovales ,  aiguës ,  et  les  fleurs 
axillaires,  solitaires ,  longues  de  plus  d'un  piecl ,  d'une  grande 
blancbeur.  Elle  croît  naturellement  à  la  Jamaïque,  et  se 
cultive  au  Jardin  des  Plantes  de  Paris  ,  où  elle  fleurit  assezi 
^  ççuvent  (b.) 

SOLANANDRIE.  V.  Solénandrie.  (b.) 

SOLANÉES,  5o/an^aî,  Jussieu.FamUle  déplantes,  dont 
les  caractères  consistent  :  en  un  calice  ordinairement  a  cinq 
divisions  et  presque,  toujours  subsistant;  en  une  corolle  le  plus 
souvent  régulière  et  à  cinq  lobes;  en  cinq  étamines  insérées 
communément  à  la  base  de  la  corolle;enun  ovaire  supérieur  « 
$lyle  unique ,  à  stigmate  simple ,  ou  rarement  formé  de  deux 


36i  SOL 

lâtnes ,  quelquefois  creuse  de  deux  sillons  ;  lantAt  en  une  cap^ 
sole  bilocalaire,  bivalve,  à  cloison  parallèle  aux  valves;  tantôt 
en  nnebaîe  bilo.alaire,ou  multiloculaîre  par  récartementdes 
placentas  et  par  leur  saillie  dans  les  loges;  en  des  semences  à 
périsperme  cbarnu  ,  k  embryon  courbé  en  demi-cercle  ,  ou 
annulaire ,  ou  roulé  en  spirale ,  iprement  droit  i  à  cotylédons 
denki-cylindriques. 

Les  solûnées  ont  une  tige  herbacée  ou  frutescente ,  quel- 

Înefois  grimpante  ,  munie ,  dans  un  petit  nombre  d^espècés, 
'épîùes  axîHaires  ou  terminales  ;  les  feuilles  qui  sortent  de 
boutons  coniques  dépourvus  d^éeaitles ,  sont  toujours  alternes; 
leurs  fleurs  affectent  diverses  dispositions  ;  le  plus  souvent 
elles  sont  extra-atillaîres  »  c'est-à-dire ,  qu'elles  naissent  hors 
des  aisselles  des  feuilles* 

Venteùat  rapporte  à  Cette  famille ,  qui  est  la  dixième  de  la 
huitième  classe  de  son  Tableau  du  Règne  végétât ,  et  dont  Jes 
caractères  sont  figurés  pi.  g ,  n.*»  5  du  même  ouvrage  ,  dix- 
aept  genres  sous  trois  divisions  ,  savoir  : 

t,^  Les  solartées  qui  Oût  pour  fruît  une  capsule  :  CelSIE  i 
MoLÈNfi,  JtJSQtJlAME  ,  TaBAC  et  StHAttOtNÈ. 

â.^  Les  solûnées  qui  Ont  pour  fruit  une  baie:  Mai^DR AGOftE , 
Cesteau,  Belladone,  rîtCANDRE,CoQUÊR£t,  Moeelle^ 

PtMENt  et  LtCÏET. 

3.«  Les  genres  qui  ont  de  Tâffidiié  âveC  les  sôlatiées  :  No^ 
LAKE,  BOMIE  ,  BfttJOTÊLSE  et  CaLEEASSIER. 

Il   faut  y  joitidre  aussi  le  genre  JàEôeOse.  (B.) 
SOLANOÏÙE.  Plumier  et  Liunaèus  donnent  ce  nom  au 

RiVIN.  (b/) 

SOLANOS.  Quelques  voyageurs  donnent  ce  nom  à  un 
vent  brûlant  qu'on  éprouve  quelquefois  en  Perse ,  et  qui  pro-* 
duit  les  mêmes  effets  que  le  sitocotù  Sicile  et  à  Malte,  (pat.) 

SOLANUM.  Leâ  Grecs  donnoient  le  nom  de  trykhnon 
ou  de  stryknon^  et  les  Rom'ains  celui  de  sotûnum  ,  a  plusieurs, 
plantes  différentes.  L'une  décile  ,  selon  Pline  ,  produîsoit  des 
Vessies ,  dans  lesquelles  étoîent  renfermées  des  boutonà  rou- 
ges remplis  de  grains  ;  c'étoit  Vhaticacabon  ou  catlion  de  Dios- 
corîde  ,  et  bien  évidemment  notre  alkekenge  ou  phyàolis  dike- 
kengi.  Lés  Latins  Tappéloiént  vesiôdiia ,  suivant  Pline  ,  parce 
qu'elle  étoit  employée  pour  les  maladies^e  la  vessie  et  pouf 
détruire  les  calculs  ;  mais  il  est  bien  plus  probable  que  cette 
dénomination  lui  étoit  attribué  à  causé  de  la  forme  vésicu- 
laîre  de  ^es  fruits.  ^ 

L'autre  solanutn^  le  premier  de  lOioscôride  et  de  Pline, 
est  rapporté  ,  par  les  commentateurs,  à  l'espèce  de  la  Mo- 
Aellê  îiiôfttE ,  notre  solâhum  nigrum  ou  Vu0a  lupina^  de  Cœliui 
Aurèlianus. 


SOL  365 

lia  troisième  espèce  t  apssi  de  Dioscorije  et  de  Pline  ; 
mais  dont  la  description  est  incomplète, parDÎt  être  la  Bella.- 
POHEy  atropd  beîladQna.  Cette  planta  est  très-7éné.oeuse  et  y 
«elon  1^  dernier  4e  ces  naturalistes  :  m  quelques  auteur^ToAt 
Domméç  dorycmon  ^  parce  que  les  soldais  ^  qui  alloifcntau 
combat ,  se  servoientde  cette  herbe  pour ç.inpoisopne rieurs 
armes  :  le^  autre3 ,  qui  ne  {a  croyoient  pas  si  funeste,  Pappe- 
{oient  manicon;  mais  ceux  qui  çachpient  perfidement  ses 
proprié téiç  dangereuses ,  U  npmmoient  eryihron ,  nét^ras  mpe^ 
fiston  ».  ^ 

Jl  faut  ajouter  q^e  les  ai^eiçus  dionnoie^^t  aussi  lei»  dé«Q^ 
mlnations  de  doncalon  e^  de  u^pras  à  des  plantes  diffërf^nt^s; 
^^est-à-dire ,  celle  de  dorycnio»  à  on  li^erjcm,  selon  que)^ 
"*  ques  commentateurs ,  à  un  phylUrea  suivant  d'au^es^ ,  ^  ji 
l'valkefcenge  d'après  d'autres  encore  ;  et  celle  de  jupras^  ^  un 
arbrisseau  qu'on  a  présumé  être  un  pQrpnyehUif  et  qMeDipsr 
coride  et  PJijae  appèlent  aussi  poUrwm. 

Un  autre  5o/aizKm, Ique  Pline  àil  être  (égalemept  isqppelé  Aa/i% 
écitcokm^  et  au«si  niAT&pfi  et  moly^  paroU  deroir  Àtre  encore 
rapi^effté  k  la  b^^lladpqa,  dont  eUe  a  le^  propriéi^s  viné« 
neuses  et  les  fruits  noirs ,  semblables  en  oeLa  aux  mûres , 
dont  le  nwi  grec  est  moron,  Q^iant  A  jçetui  é^le«ient  nom- 
mé m  onon ,  par  Dio&eor ide  «  €'«st  une  petite  rari^té  de  son 
mandragoras  ,  mais  qui  lui  est  en  tout  «enviable. 

Enfin^Pliae  parie  encore  d'une  troistèiae  «spèee  A^haUca-- 
eabon^  mms  il  ne  la  décrit  pas,  et  ce  qu'il  en  dit  démontre 
seulement  qu'il  s'agît  d'une  solanée. 

Les  premiers  botanistes,  des  temps  modernes^  aboient 
réuni ,  sous  le  nom  de  soianum ,  toutes  les  plantes  ainsi 
nommées  par  les  anciens^  La  découverte  de  f  Amérique 
ayant  aussi  fait  coxmoltre  jseaucoup  d^espèces ,  qui  pouvaient 
8  y  rapporter  ^  ce  genre  s'est  acci^û  considérablement ,  et 
Touraeiort ,  le  premier ,  ea  opéra  te  démembrement ,  en 
créant  il  ses  dépens,  les  genres  Meloug^i^a.  Ltcopersiçuat  , 

Af  ANBRAGORA  y    AlKEJCENGI  ,    BeLLADONA  ,  ST&AMONIiJM  et 

Capsiqcjsc.. 

Depuis ,  Lînn^us  cbangea  le  nom  de  heîladona  en  celui 
i^atropq ,  et  réunit  cette  plante  à  la  mandragore  f  il  nomma 
âaiura  le  stramomum\  changea  en  physalis  la  dénomination 
S!Mekengi;  et  réunit  le  lycopersicon  et  le  melongena  au  Sqï.>- 
:nch.  Adanson  établit  le  genre  mcandra  aux  dépens  des  qtropi^ 
de  Linnaeus  ;  Mœncb  a  fondé  son  eenre  dulcamara  sur  une 
^  espèce  de  solanum  ;  mais  ce  genre  n'a  pas  été  adopté.  £nfid^ 
.  depuis  peu  ,  les  genres  lycopersicon  ^i  mdojngena,  de  Tourne- 
fort  y  ont  été  rétablis  de  nouveau ,  et  quelques  espaces  de 


366  SOL 

^olanum  ont  fourni  les  types  des  genres  Witheringe  cl  Nyc- 

TERION. 

Un  assez  grand  nombre  d^aatres  genres  ^  réunis  à  ceux 
que  nous  venons  de  citer;  mais  qui  ont  moins  d^ analogie 
avec  les  solanum  des  anciens  ,  ont  été  réunis ,  pour  former 
la  famille  des  Solanées  de  Jussieu. 

'Les  sùTanum  àts  anciens  étoient ,  ainsi  qu^on  la  vu,  pouc 
la  plupart ,  des  plantes  vénéneuses  et  dangereuses  pouf 
rhomme  ;  mais  les  espèces  que  TAmérique  nous  a  fourni 
ont  offert  des  ressources  utiles.;  notamment  la  Pomme-de- 
terre  (  solanum  tuberosum  )  et  la  Tomate  ,  à  laquelle  on  a 
attribué  mal  à  propos  le  nom  de  fycopersicum  (pomme  ou  pèche 
de  loup  )  9  que  les  Grecs  donnoient ,  à  ce  qu'il  paroit ,  à 
une  espèce  de  Stramoii^e. 

Le  nom  de  solanum ,  selon  quelques  auteurs  »  dit  Vente- 
nat ,  seroît  formé  de  solari ,  qui  signifie  consoler ,  souJager , 
à  cause  de  la  vertu  calmante  attribuée  à  quelques  espèces 
de  ce  genre  par  les  anciens. 

Le  travail  le  plus  complet  qui  ait  été  publié  sur  les  solamnh 
«st  de  M.  Dunol  de  Montpellier.  Il  a  paru  il  y  a*  environ 
trois  ans.  (desm.) 

SOLARIUM.  Nom  latin  du  genre  de  coquilles  appelé 
Cadran  en  français.  V,  ce  mot.  (desm.) 

SOLART.  Un  des  noms  vulgaires  de  la  Bécasse,  (v.) 

SOLAT.  Coquille  du  genre  des  Roche  as*  (Mur^^;  semilu- 
naris ,  Gmelin).  Elle  parât  devoir  appartenir  au  genre  Mi- 
tre de  Lamarck.  (b.) 

SOLDADO.  Synonyme  d'HoLOCENTRE.  (b.) 

SOLDANELLA.  Le  nom  de  ce  genre  ,  établi  par  Tour- 
nefort ,  vient ,  sans  doute ,  ainsi  que  le  remarque  V  entenat , 
du  mot  soldum  ou  solidumyUn  sou^  qui  désigne  la  forme  ronde 
des  feuilles  des  plantes  qu'il  renferme,  (desm.) 

SOLDANELLE  ,  SoUanella.  Petite  plante  k  feuilles  radi- 
cales longuement  pétiolées ,  en  cœur  arrondi  ;  à  fleurs  peu 
nombreuses ,  bleues ,  involucrées ,  et  portées  sur  une  bampe 
de  cinq  à  six  pouces ,  qui  forme  un  genre  dans  la  pentandrie 
monogynie  ,  et  de  la  famille  des  primulacées. 

Ce  genre  a  pour  caractères  :  un  calice  divisé  en  cinq  par- 
ties ;  une  corolle  campanulée  ,  multifide ,  ou  comme  déchirée 
à  son  limbe  ;  cinq  élamines  «^  anthères  sagîttécs ,  adnées  au-^ 
dessous  du  sommet  bifide  des  filamens  ;  un  ovaire  supérieur, 
obrond  ,  surmonté  d^un  style  à  stigmate  un  peu  en  tête  ;  une 
capsule  multivalve  au  sommet ,  et  se  roulant  en  spirale  dans 
la  maturité. 

La  soldanelle  est  très- jolie  et  très-élégante.  Elle  vient  sur 
les  plus  hautes  montagnes  des  Alpes  et  des  Pyrénées,  auprès 


SOL  367 

des  neiges  et  des  glaces  permanentes.  On  la  cultive  dans 
quelques  jardins  ;  mais  on  a  de  la  peine  à  l'y  conserver. 

On  appelle  aussi  soldanelle  une  espèce  de  Liseron  qui  vient 
sur  les  bords  de  la  mer  ^  et  dont  les  feuilles  sont  semblables 
à  celles  de  la  plante  précédente,  (b.) 
\    SOLDAT.  Nom  vulgaire  du  Triisga  combattant,  (v.) 

SOLDAT.  Ce  nom  a  été  donné  au  iurbo  pka^  dontDenys- 
de-Montfort  compose  son  genre  Méléagre.  (desm.) 

SOLDAT  MARIN.  Nom  vulgaire  des  Pagures,  (b.) 

SOLDEVILLE,  SoldênUa.  Plante  qu'on  croit  être  la 
même  que  FHispidelle  de  Lamarck.  (b.) 

S0LDI60.  Nom  que  les  Portugais  du  Brésil  donnent  au 
Tamoata,  espèce  de  silure,  (s.) 

SOLE.  On  appelle  ainsi  lai  corne  tendre  qui  est  sous  le  pied 
du  cheval,  i^es  veneurs  emploient  le  même  mot  pqur  désigner 
le  milieu  du  dessous  du  pied  du  cerf,  du  chevreuil ,  etc.  (s.) 

SOLE ,  Solea.  Espèce  du  genre  Pleuronecte  ,  que  Cu* 
vier  regarde  comme  devant  former  un  sous-genre,  qui  a  pour 
caractères  :  bouche  contournée  du  côté  opposé  aux  yeux  ,  et 
garnie  seulement  de  ce  côté  ,  de  dents  fines  et  rapprochées; 
les  nageoires  dorsales  de  toute  la  longueur  du  dos. 

Le  corps  de  la  soie  est  trois  fois  plus  long  que  large.  Son 
côté  droit  est  olivâtre  ;  sa  tête  petite  ;  sa  mâchoire  supé-- 
rieure,  plus  avancée  que  Pinférieure,  est  recourbée,  et  toutes 
deux  sont  garnies,  d'un  côté^  de  petites  dents  et  de  petits  barbil- 
lons. Ses  yeux  sont  plus  écartée  que  dans  les  autres  espèces  de 
pieuronectes.  Son  corps  est  couvert  d'écaillés  dures,  dentelées, 
et  fortement  implantées  dans  la  peau  ;  ses  nageoires  sont 
blanchâtres  vers  le  bas  ;  celles  de  Fanus  et  de  la  poitrine 

fetites  ;  celles  du  ventre  et  du  dos  aussi  étendues  que  possi-> 
le ,  et  presque  réunies  à  celles  de  la  queue  ,  qui  est  arron-* 
die  ;  Tanus  est  très-voisin  de  la  tête ,  et  accompagné  d'une 
épine  courte  et  grosse.  * 

Ce  poisson  se  trouve  dans  toutes  les  mers  d'Europe ,  et , 
dit-on,  dans  celles  d'Afrique  et  d'Amérique.  Il  parvient  ra- 
rement à  plus  de  deux  pieds  de  long  et  à  plus  de  huit  livres 
de  poids.  Il  vit  de  petits  poissons  et  du  frai  des  gros  ,  de 
crustacés ,  de  coquillages ,  de  mollusques ,  etc.  On  le  prend 
avec  des  hameçons  dormans ,  auxquels  on  attache  de  pe- 
tits morceaftix  de  poissons ,  à  la  fo^ène ,  et  quelquefois  au 
filet.  Outre  la  fouène  ordinaire  ,  on  en  emploie  une  antre 
qui  ne  peut  servir  que  pour  les  poisons  plats  ,  qui  restent 
fixés  sur  les  fonds  ;  c'est  un  gros  morceau  de  plomb  ,  à  la 
partie  inférieure  duquel  sont  soudés  plusieurs  fers  de  flèche  ; 
et  qui  est  attaché  à  une  longue  corde  par  sa  partie  supérieure. 


368  SOL 

Lorsque  les  pAcbewrs,  p^r  ud  temps  calme  et  un  beau  $oleIl  f 
Toîent  Us  soles  au  fond  de  la  mer  »  su;r  les  b,a;$-4(()n45  f  iU 
leur  laissent  tomber  qe  plomb  sur  le  dos  y  et  Les  fij^lèveifi^  au 
moyen  àeg  crochets  des  fers  de  floche  qui  ont  pénéj^'é  dap9 
lepr  corps. 

Le  frai  des  soles  se  bit  sur  les  cAtes  sablonneuses  ^  et  a 
lieu  au  commencement  du  printemps.  En  général ,  pr^esque 
tout  ce  qu'on  a  dit  des  Plies  convient  aux  soles.  ËUes  se 
tiennent  •  comme  elles.,  ipamobiies  sur  le  sable  pendant 
Tété ,  et  s  enfoncent  pendant  Thiver  dans  les  profondeurs  de 
rOcéan. 

La  sole  'se  conserve ,  sans  se  corrompre ,  plus  long-temps 
que  beaucoup  d'autres  poissons  ;  sa  chair  acquiert  même ,  par 
le  transport  loin  de  la  mer,  une  qualité  supjérieure.  Aussi  it$ 
gourmets  préfèrent-ils  les  manger  /^  PiJ-is  qu'aie  Havre.  Les 
jeunes  sont  plus  estimées  que  l^s  vieilles*  Lie^r  çt^^ir  lest  d*upç 
délicatesse  telle  ,  qu'on  la  regarde  coiiune  préférable  ^ 
celle  de  tous  les  autres  poissons  ^e  mer  d'Europe  ,  et  que 
pour  cette  cause  on  l'appelle  ptrdrfx  de  mer ,  àafh»  qi^lquef 
cantons. 

La  pèche  des  soles  n'est  pas  une  des  plus  importantes  it 
nos  côies  ;  mais  elle  ne  laisse  pas  que  de  produire  des  béné- 
fices considérables.  Il  paroît  que  la  côte  de  Sard^igne  et 
quelques  parties  4e  celles  d'Apglielerre  sont  plus  fayo.ri^ées 
à  cet  égard  que  celles  de  France.  Là ,  on  )e$  S5»le  ou  on  le$ 
sèche,  lorsque  |a  pèche  est  tr/ès -abondante.  On  pourroit , 
avec  plus  d  utilité  pe^t-^tre  ,  les  faire  à  moijlîé  cuire ,  et 
ensuite  les  mariner  ,  pour  en  jéiendre  la  consommation , 
puisque  cette  opération  ,  b^en  faites  ^  leur  conserve  les  ayan- 
lages  de  U  fratcbeur. 

Lacépède  cite ,  4'après  Noël ,  une  variété  4,e  ^ole  qu'p^ 
péch?  à  l>inbpucbur<e  4e  l'Qrne,  squs  le  nom  de  cardffie.  $^ 
tâte  f^st  beaucoup  niHs  gran4e  ^t  plus  allongée  ;  sa  couleur  est 
plus  rousse  et  sa  chair  moins  brune.  Il  senible ,  d'après  f:fih  f 
que  c^  pourroit  J^lf^  un^e  espèce  disti^ijcte.  (b.) 

SOLE.  On  donne  ««  no^  à  upie  coquille  4^  genre  Pei- 
gne ,  PeeteB  pUuronecUs  de  Linn^us.  (pisn-) 

SOLE  EN  BÉNITIER.  €'est  I'Huht^  vusstE,Osm 

SOLE  FRANCHE.  F. Sole  (PW^ob).  (m5m.) 

SOLEPEÇTONCLEou  PETiTE  SOLE.Noms  mar- 
chands d'un  Sponoyle  ,  Sponâylus  plkalus,  (besm.) 

30^ËA^IA.  On  a  donné  ce  nom  à  un  fossjle  qui  paroft 
appartenir  au  genre  des  Numismale^.  (de^^m.) 

SOLj&Ë  p  Solf^fl*  fo(^mp  de  plante^  établi  p^r  Sprengel.  Il 


SOL  36$ 

ne  diffère  pas  de  celui  appelé  Jonidion  par  Veûienat  ^.  le 
mot  Violette,  (b.) 

SOLEIL.  Corps  sphérlque  et  lucide  ,  c'e&t-à-dîre ,  qui 
brille  d'une  lumière  qui  lui  est  propre.  Situé  à  l'un  des 
foyers  des  orbes  elliptiques  que  décrivent  les  planètes,  le 
soleil  exerce  sur  chacune  d'elles  une  influence  remarquable  : 
il  les  échauffe  et  les  éclaire^ 

Herschell  a  fait,  relativement  au  soleil,  un  grand  nombre 
d'observations  ,  qui  semblent  se  réunir  pour  disputer  à  cet 
astre  le  privilège  de  la  lucidité.  Ce  physicien  pense  que  le 
soleil  est  opaque  comme  les  planètes  ,  et  qu'il  peut  être  ha-' 
bîte.  Aux  expressions  employées  par  les  asironbmes  pour 
désigner  certaines  apparences  qu'on  remarque  sur  la  surface 
de  cet  astre  ,  Herschell  a  substitué  les  mots  suivans  :  ouçer-* 
iures,  bas-fonds,  chaînes,  nodules,  corrugaUqm^  dentelures,  pores^ 

Les  ouvertures  soiit  les  endroits  d'où  les  nuages  lumineux 
sont  écartés.  On  aperçoit  alors  le^ioyau  du  soleil ,  qui  est 
opaque. 

11  y  a  une  grande  ouverture  environnée  ^W  ba^-fond  fort 
au-delà  dû  centre  du  disque. 

Il  y  a  de  grandes  et  de  petites  ouvertures  qui  tendent ,  en 
général ,  à  se  réunir  entre  elles. 

On  en  voit  paroître  de  nouvelles  auprès  des  anciennes. 

Les  bas-fonds  sont  des  dépressions  de  la  matière  lumineuse 
au-dessous  de  la  surface  moyenne  du  soleil.  Là  ,  les  nuages 
lumineux  des  régions  supérieures  sont  écartés.  * 

Les  bas-fonds  proviennent  àts  ouvertures ,  ou  sortent 
d'autres  bas-fonds  déjà  formés,  «t  augmentent  graduellement. 

Suivant  Herschell,  ces  changemens  semblent  tous  indiquer 
que  les  bas-fonds  sont  occasionés  par  quçlque  chose  qui  sort 
des  ouvertures ,  et  qui ,  par  son  impulqîon,  balaye  les  nuages 
du  côté  où  la  résistance  est  moindre,  ou  peut-être  les  dissout 
par  un  mode  particulier  d'action.  Si  c'est  un  fluide  élastique, 
sa  légèreté  doit  être  telle  qu'elle  les  fasse  s'élef^r  par-dessus 
les  ntiages  solaires ,  pour  se.  répandre  par||^essus  la  matière 
lumineuse  supérieure. 

Les  chaînes  sont  des  élévations  au-dessus  de  la  surface 
moyenne  des  nuages  solaires  lumineux.  L'auteur  en  a  observé 
une  qui  avoit  vingt-cinq  mille  lieues  de  longueur. 

Les  nodules  sont  de  petites  places  lumineuses  extcême- 
ment  élevées.  Il  est  possible  que  ce  soient  des  chaînes  vues  ' 
en  raccourci. 

Les  corrugations  sont  composées  d'élévations  et  de  dé- 
pressions. ^ 

Les  dentelures  sont  les  parties  obscures  des  corrugatfons. 

Les  pores  sont  les  parties  basses  des  dentelures. 

XXXI.  û4 


370  SOL 

Si  la  malière  lominease  da  soleil  étoil  an  liquide  répandu  à 
sa  surface,  il  est  évident,  dit  Her^chell,  qu^aucun  des  pbëoo<* 
mènes  ci-dessus  indiqués  ne  pourroit  avoir  Heu;  car ,  suivant 
les  lois  de  l'équilibre  des  fluides ,  le  liquide  nivelieroit  tout« 
Plusieurs  ouvertures  ,  au  contraire  ,  ont  continué  d'exister 
pendant  une  révolution  entière  du  soleil.  Il  ne  reste  donc 
qu^à  admettre  que  ce  sont  des  nuages  ignés ,  lumineux  ou 

J^hosphoriques  ,  qui  occupent  les  régions  supérieures  de 
'atmosphère  solaire ,  et  produisent  la  lumière  de  cet  astre  ; 
car  le  soleil  a  une  atmosphère  planétaire  qui  s'étend  à  une 
grande  hauteair.  Cette  atmosphère  doit  être  très  -  dense , 
puisque ,  suivant  Newton ,  la  force  de  la  gravitation  est  vingt- 
sept  fois  plus  considérable  à  )a  surface  du  soleil  qu'àla  surface 
de  la  terre.  Les  couches  inférieures  de  l'air  qiii  formç  cette 
atmosphère  doivent  donc  être  très-comprimées. 
Cette  amosphère  est  transparente. 

11  y  a  un  espace  atmosphérique  libre  entre  la  surface  solide 
du  soleil  et  les  nuages  plapétaires  inférieurs. 

11  s'échappe  sans  cesse  de  la  masse  du  soleil ,  par  toutes  les 
ouvertures ,  chaînes ,  bas-fonds ,  des  substances  gazeuses  qui 
s'élèvent  dans  l'atmosphère  solaire,  et  chassent  les  nuages 
devant  elles. 

Ces  phénomènes  qui ,  comme  ceux  de  l'aurore  boréale  , 
seroieat  tout-à-^ait  passagers  dans  notre  atuiosphère  ,  de- 
viennent ,  dans  l'atmosphère  solaire ,  beaucoup  plus  per- 
manens ,  à  raison  de  sa  plu$  grande  densité. 

Ainsi  l'énergie  de  la  lumière  solaire  dans  un  temps  donné , 
doit  dépendre  des  combinaisons  accidentelles  qui  accompa- 
gnent le  dégagement  de  ces  substances  gazeuses ,  et  de  la 
manière  dont  elles  écartent  les  nuages  phosphoriques. 

Herschell  a  observé  que  depuis  17^  jusqu'en  1800,  il  y  a 
en  rarement  de  ces  nuages,  éminemment,  resplendissans;  au 
lieu  que  depuis  1800  ,  il  y  ^n  a  eu  un  grand  nombre  :  d'où  ce 
physicien  conclut  que  cet  état  momentané  du  soleil  doit  ipfluer 
sur  la  chaleur  qifil  communique  k  la  surface  de  notre  globe. 
Herschell  soupçonne  que  le  soleil  a  une  moitié  de  son 
disque  moins  luq^ineuse  que  l'autre  ;  mais  celte  différence  de 
lumière  dans  les  hémisphères  opposés  du  soleil ,  esl-elle 
permanente  de  sa  nature  ou  purement  accidentelle  ?  C'est 
«me  question  qui  ne  peut  être  résolue  que  par  une  longue 
suite  d'observations. 

Herschell  en  concliit  cependant  que  notre  soleil ,  vu  des 
étoiles  on  des  autres  soleils  ,  peut  paroître  tantôt  plus , 
tantôt  moins  lumineux  ,  comme  nous  paroisseQt  quelques 
étoiles  di>nt  la  lumière  nous  semble  changer  périodiquement» 
et  a  tantôt  plus ,  tantôt  moins  d'activité. 
Ces  différentes  rues  de  l'astronome  anglais  sur  la  nature  do 


SOL  ^  371 

8o!«if ,  ne  sont  sans  dontè  qae  àes  conjectures  qui  méritent 
d^étre  appuyées  pdr  de  nouvelles  obserrations. 

Le  BÔleU  CaU  une  réyoluliOQ  sur  son  axe,  en  vingt-cinq 
jours  ^  demi ,  ainsi  que  ie  prouve  Tobservation  suivie  de  ses 
tachtfs.  6a  grandeur  appiaren  te  moyenne ,  c^est-à-dire  Tangle 
que  son  diamètre  présente  au  spectateur  situé  sur  la  surface 
ée  la  terre  y  est  de  59S6  secondes.  L'axe  du  soleil  est  incliné 
au  plan  de  Pédiptiqae  de  87  degrés  3o  minutes.  Cet  astre  a 
deux  moiivemens  apparens  :  Tun  s'effectue  d'occidfcnt  en 
eriept,dans  T^space  de  365  jours,  6 heures,  9  minutes,  10 
secondes  et  demie ,  dans  la  courbe  de  ïéclipiique  ;  et  ce  mou> 
irement  apparent  a  pour  cause  le^mouvement  réeF  de  la  terre 
dans  son  orbite  :  l'autre,  que  fait  nattre  la  rotation  de  la  terre^ 
a  lieu  d'orient  en  occident ,  dans  Tintervalte  de  a4  beures.  - 
C'est  la  combinaison  de  ces  deux  mouvemens  apparens  du 
soleil,  qui  donne  naissance  à  différens  phénomènes ,  dont 
les  plus  frappans  soot  l'inégalité  ans  jours  et  la  différence 
des  saisons. 

Le  diamètre  du  soleil ,  estimé  en  lieues  de  2,283  toises , 
comprend  3 19,31 4  de  ces  lieues  ;  comparé  au  diamètre 
de  )a  terre,  il  est  tit  fois  j^plus  grand.  Quant  au  volume^ 
celui  du  soleil  est  i, 383,462  fois  plus  considérable  que  celui 
de  la  terre.  La  distance  qui  sépare  ced  deux  corps  célestes 
€St  de  34  millions  de  lieues ,  distance  qu'un  boulet  de  canon 
de  douze  livres ,  mettrait  2$  ans  à  parcourir ,  et  que  la  lu- 
mière solaire  traverse  en  huit  minutes.  (BioT.) 

SOLEIL.  On  a  donné  ce  nom  à  deux  poissons  qui ,  par  le 
brillant  de  leurs  couleurs ,  ressemblent  à  un  soleil  éclatant , 
le  Gal  VEatDÂTRE  et  le  Tétrodoi^  lune.  Ruisch  a  aussi 
donné  le  même  nom  à  un  autre  poisson  qui  se  pêche  sur  les 
c6tes  d'Amboine ,  mais  dont  on  ne  connoft  pas  le  genre,  (b.) 

&OI£lL.  Nom  vulgaire  de  l'HÉtiANTHE  annuel,  (b.) 

SOLEIL  LEVANT.  Coquille  du  genre  des  Solens  (  le 
solen  rûdtatiist  Lion.  ).  (B.) 

SOLEIL  MARIN,  Nom  vulgaire  des  Astéries  qui  ont 
plus  de  cinq  rayons  ,  mais  qui  ne  sont  pas  branchues.  (b.) 

SOLEIL  DE  PROVENCE.  La  Patate  rose  a  reçu  ce 
nom.  (OESM.) 

SOLEMYE ,  Solemya.  Genre  de  coquilles  établi  par 
Lamarck  dans  la  famille  des  mactracées.  Ses  caractères 
sont:  coquille  inéquilatérale;  équivalve,  allongée  transver- 
salement, obtuse  aux  extrémités,  à  épiderme  luisant, débor- 
dant ;  crochets  sans  saillie,  à  peine  distincts;  line  dent  car- 
dinale sur  chaque  valve,  dilatée,  comprimée ,  très-oblique  , 
légèrement  concave  en  dessus,  recevant  le  ligament  qui  est 
en  partie  extérieur  et  en  partie  intérieur. 

Deux  espèces^,  l'une  de  la  Nouvelle-Hollande  et  l'autre 


3;!  SOL 

de  la  Méditerranée  9  entrent  dans  ce  genre.  Cette  derrière 
est  figurée  dans  Poli,  Test.  1 ,  tab.  i5»  n.<>  ao.  (b.) 

SOLEN ,  SoUn.  Genre  de  testâtes  de  la  famille  des  Bi- 
valves ,  qui  offre  des  coquilles  transverses ,  à  bord  supérienr 
droit  ou  presque  droit^bâillantes  aux  deux  extrénrités^et^iyant 
il  la  charnière  deux  ou  trois  dents  fournies  parles  deux  valves. 

Plusieurs  des  espèces  de  ce  genre  sont  connues  sur  les  côtes 
de  France  sous  le  nom  de  manches  de  couteau^  à  raison  de  leur 
forme ,  en  effet  on  ne  peut  plus  semblable  à  celle  que  ce  mot 
rappelle.  Elles  sont  en  général  très-longues,  peu  larges,  lé-: 
gèrement  convexes ,  fort  minces  et  unies. 

L'animal  des  soiens  est  une  ascidie  dont  le  manteau  est 
ouvert  aux  deux  extrémités ,  et  laisse  saillir  deux  tubes  assez 
longs ,  réunis ,  inégaux  en  diamètre ,  et  crénelés,  à  leur  som- 
met. Son  extrémité  inférieure  se  prolonge  un  peu  et  accom* 
pagne  le  pied ,  qui  est  cylindrique  et  renflé  à  son  bout.  Il 
fait  partie  du  genre  Hypogée,  établi  par  Poli  dans  son  ou- 
vrage sur  les  Testacés  des  mers  des  Deux-Siciles. 

La^s  solens  vivent  constamment  enterrés  dans  le  sable  ,  et 
ne  sortent  jamais  que  forcément  du  trou  où  ils  se  sont  placés 
au  moment  de  leur  naissance.  Ce  trou  a,  pour  l'espèce  la  plus 
commune  de  nos  côtes  ,  deux  ou  trois  pieds  de  profondeur. 
L^ animal  descend  au  fondlorsqne  la  mer  se  retire ,  et  y  reste 
pendant  qu'elle  est  basse.  Pour  le  prendre,les  pécheurs  jettent 
dans  son  trou ,  qui  reste  toujours  ouvert  pour  sa  respiration ,  et 
qui  est  indiqué  par  un  petit  jet  d'eau,  une  légère  pincée  de  sel; 
alors  il  monte  par  l'action  alternative  et  combinée  de  son  pied 
et  de  s^s  valves ,  et  avec  un  morceau  de  fer  appelé  dardUlon, 
i}n  l'enlève  au  moment  où  il  paroît  à  la  surface.  Il  est  probable 
que ,  dans  ce  cas ,  la  présence  du  %el  fait  croire  au  solen  que  la 
mer  est  revenue  couvrir  sa  retraite  ;  mais  les  pécheurs  sont 
persuadés ,  au  contraire  ,  que  c'est  par  un  motif  de  crainte 
pour  cette  substance ,  qu'il  la  quitte. 

Sur  les  côtes  de  la  Méditerranée ,  on  les  prend ,  en  nageant 
et  à  la  main ,  par  leur  tube ,  lorsqu'ils  le  font  saillir ,  et  on  les 
arrache  de  leur  trou. 

On  mange  les  ^olens ,  et  on  les  emploie  comme  amorce 
dans  la  pêche  des  gros  poissons.  Ils  sont  p'osphoriques  pen- 
-d%nt  robscurîté. 

Les  anciens  naturalistes  et  les  pécheurs  actuels ,  distinguent 
les  solens  en  mâles  et  en  femelles  ;  mais  c'estiine  erreur.  Ces 
animaux  sont  hermaphrodites  comme  tous  les  autres  Bival- 
ves y  et  même  très -probablement  hermaphrodites  sans  copu- 
lation comme  les  moules.  (  Voyez  au  mot  Coquillage.  )  Ce 
qu'on  prend  pour  le  mâle  est  le  Solen  manche  de  couteau; 
ei  pour  la  femelle ,  le  Solen  silique.  Us  ji^ltenl  leurs   oeufs 


•      •  •" 


p.  18 


4'-  /loc/ter  cAicoree  . 


Ciyuâe^zfo . 


s  G  L  373 

aa  ^Intemps  9  sous  la  forme  de  grains  entourés  d'une  gluti- 
nostté  blanche.  Ces  œufs  nagent  sur  la  mer ,  et  ne  tardent  pas 
à  éclore^  Un  mots  après ,  les  jeunes  solens  loni  déjà  un  pouce 
de  long,  et  la  manière  de  vivre  des  grands. 

liés  genres'SANGUiNOLAiRfi ,  Psamoiooie  et  AnAtinr  ;  ont 
étéétabiis  aux  dépens  de  celui-ci  y  par  Lamarck  et  Cuvier. 

Onconnott  une  trentaine  d'espèces  dans  le  genre  des  so- 
lens ,  dont  plusieurs  appartiennent  aux  mers  d'Europe.  Lés 
plus  communes  de  ces  espèces  sont  r 
.  Le  SojUSN  iCi^NCHE  DÉ  COUTEAU  ,  Solên  vagfna,  qui  est  li- 
néaire, droit ,  avec  une  de  ses  extrémités  marginée ,  et  doiit^ 
la  ckarnière  a  une  seule  dent.  F.  pi.  P.  18  où  il  est  figuré;  Il  se 
trouve  dàis  les  mers  d'Europe  ,  d'Asie  et  d'Afrique. 

Le  SoLEM  siUQUE  est  linéaire  ,  droit ,  et  sa  charnière  a 
deux  dents  de  chaque  câté.  Il  est  plus  petit  que  le  précédent. 
Il  se  trouve  dans  les  mers  d'Europe. 

Le  SOLEN  SABJ^  est  linéaire ,  un  peu  recourbé,  et  a  deux 
dents  à  /la  efaiarnière  d'un  seul  c6té.  Il  se  trouve  dans  les 
mers  d'Europe. 

Le  SoLEN  MOLEN  ,  Solen  legumeiif  est  linéaire ,  ovale  ^ 
droit  ;  sa  charnière  a  deu^  dents  an  milieu  ,  de  chaque  câté  , 
dont  un^  est  bifide.  U  se  trouve  sur  la  côte  d'Afrique  et  dan» 
la  Méditerranée^ 

Le  Solen  SÂNGUiNAïaE  est  ovale ,  trèsium  ,  a^lachamîère 
armée  d'un  tuber-cule  à  deux  dents.  Il  se  trouve  dans  la  mer 
des  Antilles.  C'est  le  type  du.  genre  SanguikoLcAIBs  de^  La- 
marck. . 

Le  Solen  goIiAR  ^  Soten  sùigillatu»,  est  ovale  oblong,  radié 
4e.  fa^uve  clajir ,  a  la  charnière  gauche  avec  une  detit  soiitairey 
insérée  entre  deux  autres  de  la  valve  opposée.  Il~se  trouve 
dans  la  Méditerranée  et  sur  la  côie  d'ACriquei 

Oule^mangeà  Naples.  . 

Une  espèce  de  fossile  de  ce  geitfhe  (^h  Soienqffinis)  esft 
figurée- pi:  3  de  la  Conehvyliologle  minérale^  de  la  Grande- 
Bretagne>  par  Sowerby.  (b.) 

SOLEîiDU  SABLE.  C'est  une  SsAma ,  SêrpiUa  pofy- 
ihalamîa,  (pESU.) 

SOLENA,  Solena.  Arbrisseau  grimpapt,  à  racines  tubé- 
reuses ;  à  feuilles  alternes,  pétiolées ,  les  mférieures  en  cœur*, 
les  supérieures  hastées  ,  toutes  denticulées ,  pédonculées 
et  glabres,  à  vrilles  solitaires»  à  fleurs  pâles  t  pédonculées  9 
solitaires  dans  les  aisselles  des  feuilles ,  qui  forme ,  selpn 
Loureiro^  un  genre  di^ns  la  syngénésie  monogamie. 

Ce  genre  offre,  pour  caractères  :  un  ealtce  urcéolé,  h  cinq 
dents ,  «persistaut  ;  point  de  corolle  ;  lés  étamines  disposées 
jen  tube  épais,  court,  évasé,  sûr  le  bord  et^le  dos.duq»^ 


374  SOL 

rampent  troi«  lîgne»  ferinenses ,  qui  sdnt  tes  smtlvères  ;  Uft 
ovaire  inférieHr,  à  slyk  épais,  surmonté  de  tttiis  graiiâs stig- 
mates hastés  à  l^inverse  ;  une  ]»ate  rooge^^  ovato  obloAgitte  y 
aiguë*  glabre ,  aniloculaire  et  polyspërm^. 

Le  soiena  croît  dans  les  forêts  &t  la  Gbifi^  et  <ie  ta  Gotfaki- 
chine.  Sa  racine,  qui  ressemble  à  ahe  grosj^  botlè  de  navets^ 
est  blanche  et  farineuse.,  On  la  mange  <tmte  de  différentes 
manières  :  oU  Vordonne  surtout  dans  la  ptirthisie  et  id  dyssen^ 
terie.  Willdenow  pense  que  ce  genre  ne  doit  pas  être  dis- 
tingué des  hryones^  et  qtie  Teipècè  s«rr  la^trfelk  il  est  étalbli 
est  pem-^ire  la  Bryone  à  PKUtLiEs  en  CŒxrn.  (b.) 

SOLEN AGEES.  Famîlk  de  coquilles  étaMié  par  La- 
marck.  Elle  renferme  tes  genres  Solen,  PA9ro»ki>>  IBtTCi- 
MÈRE.  Ses  caractères  sont  :  coquille  allc^ifgéè  tii'afBS^raale- 
ment ,  sans  pièces  accessoines ,  et  Millante  seutéttiettt  âtfit 
extrémités  latérales;  ligament  extérieur.  {».) 

SOLËNAND  RE ,  Sdenanâria:  Genre  de  platHé»  qui  tae 
diffère  pas  du  Galax  de  Litineeus,  de  rÉHYTBROtiHia^  de 
Michaux  ,  du  Yitigelle  de  Micheli  et  du  Blaikpor]»I£  d^Aii- 
drews.  (b.) 

SOLÉNIE ,  Soknia,  Genre  de  plames  crypifdgames  de  la 
famille  des  GHAirpiOKONS.  Il  présentedé^  foligosiféi»  extrême- 
ment petites,  cylindriques  ou  clavifomes,  percées d^un trofr 
ai  leur  sommet ,  qui  naissent  sur  le  bois'iâort.  Ge  genre  se 
rapproche  beaucoup  des  Lycopeadouvs  ,  ou  Visisb-loup9« 

Hill  donne  le  môme  nom  aux  Botsi^  dont  iadiaîir  se  âé« 
pare  facilement  en  deux,  (e.) 

SOLËNIER,5o/<>/ianW.  Anima)  des  Sot£irs«  It  à  le  devant 
du  manteau  fermé  ;  un  tube  respiratoire  utrique^  maïs  ^  dent 
tuyaux  ;  un  pied  cylindrique.  (B.)    ■       , 

SOLENITE.  On  donne  ce  noiti  a«  Sole»  ou  Manche 
de  COUTEAU  FOSSILE.  Ce  coquillage  se  trrture  encore  aujour- 
d'hui vivant  sur  nos  côtes.  V.  Solen.  (pat<) 

SOLENOSTOME ,  Solemslamm.  (ienre  établi  par  La- 
cépède  pour  placer  une  espèce  de  poisson  rapporté  aux  Fis- 
TULAIRES  par  Pallas.  11  offre  pour  caractères  :  d<e9  mâchoires 
étroites ,  très-allongées  et  en  forme  de  tube  ;  Fouvertore  de 
la  bouche  à  Textré^ité  du  museau  ;  deux  nageoires  dorsates. 
V.  Gentrisque. 

Le  SoLÉNosTOMB  PARADOXE  a  cioq  .rayons  à  la  première 
nageoire  du  dos ,  dix-huit  à  la  seconde  ,  la  queue  lancéolée, 
le  corps  couvert  d'écaillés  un  peu  relevées  et  aiguës  dans  leurs 
bords.  Il  se  trouve  dans  la  mer  des  Indes,  et  ne  parvient  pas 
il  plus  d'un  demi-pied  de  long.  Son  corps  est  à  neuf  ou  dix  pans 
dans  sa  partie  antérieure ,  et  à  six  dans  sa  partie  postérieure. 
Il  a  l'apparence  de  celui  des  Sykgnates  et  des  Pégases,  (b.) 


SOL  S75 

SOLËNOSTOMES,  Sdehùstoma.  Les  arachnides,  dans 
mes  ptemiers  oavrages,étôiem  rècmies  ai»  insectes  et  en  for* 
iBoient  une  soos-classt  iMwMéé  àcèrei^  dont  les  solénostûmes 
(^bouche  en  tuyau)  étoient  un  ordre.  Elle  conij^renoitleshcâms 
de  Lmneeus  qm  n'ont  pmm  de  mafi^biiles ,  pu  les  espèces 
ayant  pour  bouché  un  siMif^le  saçcdr.  Les  tiques^  une  partie  des 
hydradtnittesti  \tÈ  ndt:rùpilMites ,  arachnides  de  notre  famille 
actneHe  àe%  holètres ,  composent  ttï  ordre.  V,  ces  mots,  (t.) 

SOLETABD .  Terre  savonnense  dont  on  se  sert  en  An^e-^ 
terre  nour  dégraisser  les  laines.  V.  Arêile  smectite.  (deshT.) 

SOLFATARE.  Mot  dérivé  de  Titalien  zoîfàtam^  qui  veut 
dire ,  en  général,  une  smffihe  ;  mais  on  désigne  spécialemetïi 
sous  ce  tfom  un  ancien  crat)ère  de  rolcan  roisin  de  Pouzfzole, 
près  de  Naples,  q«ii  jouit  crtic^re  d'un  reste  d'activité,  et  d'où 
il  s'élève  des  vapeurs  chargées  de  soufre  ,  qui  s'àitâchent  aut 
laves  à  tr^ers  le^elle^^  passent  ces  vapeurs.  On  obtient  ce 
soufre  en  soumettant  les  pierres  qui  le  contietiBenrt  à  une  sorte 
de  distiilation.Get  ancien  volcan  fournit  aussi  une  assez  grande 
quantité  de  sel  ammonîae ,  d'alân ,  de  vitriol  et  de  sulfate  dé 
soude  ou  s^l  de  Glauber. 

Le  fond  du  cratère  de  IsiSolfatare  forme  une  plaine  de  figdre 
elliptique  d'environ  taoo  pieds  d'étendue  dans  son  grand  dia- 
mètre ;  elle  est  enviromnée  de  collines  qui  furent  autrefois 
les  parois  de  l'entonnoir  voltanique  ,  et  qui  sont  formées 
de  laves  devenues  blaitches  comme  de  la  pierre  calcaire 
par  Taction  des  vapeurs  qui  les  pénètrent. Cette  plaine  2^de, 
et  couverte  d'un  sable  jatifilàtre,  est  élevée  de  3(x>  pieds  au- 
dessus  du  niveau  de  la  n#er.  C'est  une  espèce  de  plancher  de 
lave  qui  résonne  sous  les  pieds  comme  le  fond  des  autres  cra« 
tères  de  volcans  dans  ieui*  temps  de  repoâ. 

Pline  nous  apprend  que  déjà  de  son  temps  on  fàisoit  l'ex- 
traction da  soufre  à  la  Solfatare  (  1.  3S,  ch.  56).  (PAT.) 

SOLHAG.  L'^NTILOVE  SAÏGA,  en  langue ^^olonaîse.  (s.) 

SOLIDAGO.  Nom  latin  donné  par  Linnseus,  aux  plantes 
conclues  sons  le  nom  de  Verge-û'Or  (  Virga  aurea,  Tour- 
nefort  ),  à  cause  de  leurs  proipriétés  en  riiédecine.  (desm.) 

SOLÏDICORNES  ou  STÉRÊOCERES.  Famille  d'in- 
seetes  pentamères  formée  par  M.  I)uméril.  Ses  earactères^ 
sont  les  suivans  :  élytres  dures,  couvrant  tout  le  ventre  ;  an- 
tennes en  masse  ronde  ^  solide. 

Les  getires  Anthrènb  ,'Escarbot  et  Letehi^s  ,  serfs ,  la 
composent,  (desm.) 

SOLIDUNGULA:  Ordre  et  famille  de  mammifères , 
selon  Illiger  (  Prodromus  mammalium  etaoium)^  et  qui  corres^ 
pond  exactement  à  la  famille  des  Soupèdes  de  M.  Cuvier. 
V.  ce  mot.  (desm.) 

&0-LIM.  No»  chinois  de  la  Pierre  a  champignon,  (b.) 


376  SOL 

SOLIPE.  F.SowpÈDEs.  (s.) 

SOLlP£D£S,  Solipeda,  Cuv.;  SoUdungula,  l\\i%tT,.Belluœ^ 
liina.  Famille  de  iilainmifères  dépendante  de  Tordre  des  Pa- 
chydbumes.  V.  ce  mot. 

Cette  famille  ne  comprend  que  le  seul  genre  Cheval  ,  ei 
se  compose  de  cinq  espèces  seulement:  le  Cheval  propre- 
ment ditf  TAne,  le  Zèbre,  le  Couàoga  et  le  Dziggetai.  Ses 
caractères  consbtent  principalement  dans  la  forihe  des  quatre 
pieds  f  terminés  par  un  seul  ongle  ,  et  dans  le  nombre  et  la 
forme  des  dents  qui  sont  ainsi  distribuées  :  six  incisives  à 
cbaque  mâchoire  ;  deux  canines  à  dbtance  des  incisives  et 
à^s  molaires ,  dans  les  mâles  ;  sept  molaire»  à  couronne 
plane  et  marquée  de  linéamens  d^émail  nombreux.  Chez  ces 
mammifères  9  Testomac  est  simple  ,  c'est^a-dire,  non  propre 
à  la  rumination. 

Lino^us  avoit  fait  un  groupe  de  tous  les  animaux  ongolés 
non  ruminans. ,  sous  le  nom  de  beUuœ ,  et  qui  comprenoit  par 
conséquent  le  genre  cheval.  Plus  tard ,  M.  Cuvier  en  avoit 
retiré  celui-ci  pour  en  former  un  ordre  particulier ,  sous  le 
nom  de  solîpèdes,  et  cet  ordre  avoit  été  adopté  par  le  plus 
grand  nombre  dcrS  naturalistes,  et  notamment  par  lUiger  qui 
en  avait  changé  le  nom  en  celui  de  soUdungula^  comme  plus 
exacU  Enfin  ,  M.  Cuvier  ^  dans  son  dernier  ouvrage,  vient  de 
retourner  à  la  classification  proposée  par  Linnœus,  et,  comme 
ce  grand  naturaliste^  il  réunit  tous  les  bdiuœ  en  un  seul  groupe 
auquel  il  donne  le  nom  de  pachydermes.  11  se  contente  de  le 
diviser  en  trois  familles ,  savoir:  x.®,  les  pachydermes  prohosci- 
diens;  a.«  les  pachydermes  proprement  dits  ;  3.«  les  pachydermes 
solipèdes. 

C Vst  cette  dernière  qui  derroit  nous  occuper  ici ,  avec 
Quelques  détails,  si  nous  n^avions  dé^loppé  convenable- 
ment, dans  Tarticle  du  Cheval,  les  caractères  qui  la  dis-^ 
tinguent.  Nous  croyons  donc  devoir  y  renvoyer,  afin  d'éviter 
toute  répétition. 

Les  solipèdes  ont  été  appelés  monochires  par  Klein  9  et  les 
auteurs  vétérinaires  les  distinguent  souvent  par  le  nom  de 
monodactyles,  (dessi.) 

SOLITAIRE.  Les  chasseurs  donnent  quelquefois  ce  nom 
au  vieux  sanglier.  V.  rariicle  Cochon,  (s.) 

SOLITAIRE  ÇDidmsob'tanusj  Latb.;%.pl.  33  de  l'édition 
de  V Histoire  naturelle  de  Bufon  par  Sonnini  ).  Ofeeau  du  genre 
des  Drontes  ,  et  de  Tordre  des  Gallinacés  (  F.  ces  mots  ). 
Deux  voyageurs,  déjà  anciens ,  ont  fait  mention  d'un  oiseau 
fort  singulier  qu'ils  ont  vu  à  Tîle  Rodrigue  ,  et  dont  aucun 
autre  voyageur  n'a  parlé  depuis  (  Léguât ,  Voyage  en  deux  lies, 
désertes  des  Indes  orientales  ,  et  Carré ,  vol.  9  de  V Histoire  géné-^ 
rak  des  Voyages  ).  Cette  dernière  circonstance  feroit  presque^ 


SOL  377 

donner  de  la  vérité  de  leurs  relations  ,  au  sujet  du  solifmre , 
s^iis  ne  s'accordoîen^  à  le  présenter  sous  les  mêmes  traits , 
et  avec  des  détails  qui  ne  peuvent  être  regardés  comme  ima* 
ginaires.  D'ailleurs ,  Carré  cite  renvfi  qu'un  directeur  de  la 
compagnie  des  Indes  fit  au  roi  de  France  ,  de  deux  solitai- 
res 9  qui  moururent  dans  le  vaisseau  sans  avoir  voulu  ni  boire 
ni  manger.  Au  temps  de  Léguât  et  de  Carré ,  Vjle  Rodrigue' 
étoit  déserte  et  chargée  de  .foi;êts }  à  mesure  qu'elle  se  sera 
découverte  et  peuplée ,  il  n'aui"^  pas  été  difficile  de  détruire 
des  oiseaux  massifs  et  lourds^  qui  sont  dans  l'impuissance  de 
voler  ;  et  l'on  se  sera  porté  d'autant  plus  volontiers  à  leur 
faire  la  chasse ,  que  leur  chair  est  aussi  bonne  à  manger  qu'a-* 
boudante ,  puisqu'il  y  a  des  mâles  qui  pèsent  jusqu'à  quarante- 
cinq  livres.  La  itécondité  de  cette  espèce  ne  pouvoit  pas  com- 
penser les  facilités  qu'elle  offroit  à  sa  destruction  ;  sa  ponte 
n'est ^  en  effet ,  que  d'^un  seul  œuf,  qui  ne  vient  à  éclore 
qu^au  bout  de  sept  semaines ,  et  le  petit  qui  en  provient  n'est 
en  état  de  pourvoir  à  ses  besoins  que  plusieurs  mois  après  sa 
naissance. 

Le  solitaire  place  son  nid  dans  les  lieux  les  plus  sauvages 
et  les  plus  écartés ,  et  le  construit  de  feuille»  de  palmier. 
L'œuf  a  la  grosseur  de  celui  de  l'oie ,  et  le  mâle  le  couve 
comme  la  femelle.  L'un  et  l'autre  demeurent  toujours  unis  et 
fidèles  9  et  leur  vie  se  partage  entre  les  douces  et  mutuelles 
affections  d'une  union  constante ,  et  les  soins  qu'ils  donnent 
au  (ruit  de  cette  union.  Quel  lieu  peut  être  comparé  à  une 
pareille  solitude,  qu'animent  et  embellissent  les  qualités  les 
pins  aimables,  charmes  d'une  vie  calme  et  pure  ,  et  éiémens 
d'un  bonheur  durable  !  . 

Les  ailes  du  solitaire  sont  inutiles  pour  le  vol  ;  elles  ont,  à 
leur  pli ,  un  bouton  osseux,  qui  sert  à  l'oiseau  pour  se  dé- 
fendre et  pour  faire  une  espèce  de  battement  ou  de  moulinet , 
en  pirouettant  vingt  ou  trente  fois  du  même  côlé,  dans  l'es- 
pace de  quatre  ou  cinq  minutes.  C'est  ainsi ,  dit-on  ,  que  le 
mâle  rappelle  sa  compagne ,  avec  un  bruit  qui  a  du  rapport  à 
celui  d'une  cressereUe  ,  et  s'entend  de  deux  cepts  pas.  Le  mâle 
a  le  plumage  varié  de  gris  et  de  brun.  Cette  dernière  nuance 
ou  le  fauve ,  domine  sur  celui  de  la  femelle.  Tous  deux  msin- 
quent  de  pennes  à  la  queue ,  et  leur  croupion  n'est  recouvert 
que  de  longues  plumes  ou  couvertures  lâches  et  tombantes  ; 
leur  bec  et  leurs  pieds  ressemblent  assez  à  ceux  du  dindon  > 
et  leurs  yeux  sont  noirs  et  pleins  de  feu.  Ils  ont  de  la  no- 
blesse et  de  la  grâce  dans  leurs  mouvemens  et  dans  leurs  at- 
titudes ,  e^  leur  physionomie  porte  l'empreinte  de  la  boat<^ 
et  de  la  douceur  de  leur  naturel,  (s.) 

SOLITAIRE.  F.  Mérite  soutaire.  (v.) 


37»  SOL 

,  SOLITAIRE.  Variété  de  Poibe  âofii  ajppdéfe  ntansnettt. 
V,  PoiRiEa.  (D£SM0 

SOLITAIRE.  Nom  donné  par  Goedart  (  Part.  %  ,  Ex^ 
pêr.  a  )9  à  une  mouche  ^^il  avoit  ene  en  élevant  une  4^1ietiflle 
qui  se  nourrit  des  feuilles  d^absinthe,  et  ^ans  le  corps  delà*' 
quelle  elle  avottréca  sous  la  forme  de  larve:  e-est  peut-être 
la  mouche  des  larves. 

Ce  même  nom  de  Solitaire  est  appKqué  par  Ëngra-» 
melle  à  une  espèce  de  papillon  qui  fait  partie  de  iioire  genre 
coliade,  V.  ce  mot.  (l.) 

SOLITAIRE  on  VER  SOUTAIRE.  V.  Ténia.  (^.) 
^  SOLIUM.  V.  Téwa.  (desm.) 

^  SOLIVA,  Sob'oa.  Genre  de  plantes  de  la  syngénrésîe  po^ 
lygamte  nécessaire^  dont  ies  caractères  consistent  :  en  un  calice 
commun  de  sept  folioles  ovales ,  lancéolées  y  dont  trois  esté- 
mures  plus  grandes;  en  un  réceptacle  légèrement  velu^renfer- 
mant  cinq  fleurons  hermaphrodites  sternes  dans  tfon  disque  i 
et  dix  à  çiinze  femelles  fertiles^  ^  sa  cfrcooférence;  en  de$  se^ 
mences  ovales  ^  comprimées ,  entourées  d'une  membrane ,  et 
terminées  par  deux  épines  recourbées  ea  dedans. 

Ce  genre,  établi  sur  THiPPin  iiAiiiE  de  Linnseus,  n<  Xflère 
pas  du  Gymkojstite  de  JTussieu.  (p.) 

SOLIVIAR.  C'est,  selon  Banrère^  le  nom  àé  Merl^ 
sotiTAiRE ,  en  Catalogne,  (v.) 

SOLKONGUR.  Nom  islandais  du  Buccin  onde,  (bbsm.) 

SOLLEIK.EL.  l^om  àxi  cùumaca  âEgfpie\  queButfoUa 
décrit  sous  celui  d'ifiis  BLANC  (v.) 

SOLLO.  Plusieurs  Pleuaohect£4  portent  ce  nom  à 
Nice,  notamment  la  sole^  le  pîeuronecte  jaune  ,  et  le  pkuronectê 
lascurû.  Le  soiio  à!ai^  est  le  pîeuronecte  mangiUi  de  Ris90 , 
le  soOo  de  faunt  est  le  pîeuronecte  tmllé  ;  \e  soUo  de  piano  est  la 
Plie  ;  le  soUo  de  rocco  est  le  Pegouseàt  Lacépède,  etc.  (n£SM.) 

SOLO.  Synonyme  de  Karas.  (b.) 

SOLPRL  Genre  de  plantes  établi  par  Adanso  ,  et  iqui 
ne  diffère  pas  du  D albergie.  (B<> 

SOLORINE,  Solorina.  Genre  de  Lichen  étaUî  par 
Achard  ,  et  qui  rentre  dans  ceux  appelés  PELTiGÉitE  ,  Pel- 
TinEA  cl  Nephrome.  (b.) 

SOLOURA.  Les  Yakoots  nomment  ainsi  le  Véron.  (b.) 

SOLPER.  En  vieux  languedocien  ,  c^est  le  nom  du  Sou- 
fre, (des  M.) 

SOLPUGE,  Solpnga.YA,  Gente  d'afachtildes.  V.  Ga- 
l.éODE.  (l.) 

SOLSEQUIUM.  Un  des  anciens  noms  du  Souct.  (b.) 

SOLSTICES.  On  appelle  ainsi  les  deux  époques  de  Tan- 
née  ,  où  le  soleil  ,  considéré  relativement  à  ses  distances  ^ 


s  O  M  379 

rëfOBteiir  ,  parait  »Mtoiiha!i-e.  Il  7  â  te  solstice  d'été  et  le 
so]»iice  d'hiver.  Le  precoier  est  le  letnps  de  Tannée  où  le 
soleil  9  à  midi ,  est  le  «plus  haut  sur  noire  horizon ,  et  Tautre 
est  Tépoque  où  il  est  k  plus  bas.  (BlciT.) 

SOMÈOUG-MADOUR.  Deux  eâpèees  de  GNAPRALEi» 
portent  ce  nom  ^  Java.  (».) 

SOMION.  Adansoo  donne  ce  mnn  ant  ohampigaons , 
depaîs  appelés  Hyiuïës.  (b.) 

SOMMARGULING.  Nom  suédois  dnJLoftiai.  (y.) 

SOMHliES  fFauconnitiê).  Pennés  d'tm  oiseau  de  vd  qnî 
ont  aHeint  tonte  Leur  croi^anee.  (s.) 

SOMMEIL  et  ENGOURblSSEMÈNT  DES  ANI- 
MAUX PENDANT  L'HIVER.  Tous  les  êtres  vivans 
existetit  sousf  dëui  éUis  principaux  d^âcitîVité  vitale  :i.^  la 
veîUe  lorù  Texcitemei^  vital  est  dans  toitte  sa  plénitude  ;  a.*^ler 
iommeit  pendant  lequel  ks  fonctions  de  la  vie  spm  suspen- 
dues, soit  en  partie ,  soit  eil  entier.  Ces  deux  états  se  remar- 
quent également  dans  les  végétant  et  dans  les  animaux, 
mais  enr  différens  degfés. 

Premièrement  ^  on  reconnoit  dans  (es  êtres  orgatiisés 
trois  principales  causes'  de  sommeil  ou  de  suspension  com- 
plète de  la  vie  extérieure  :  i."  lorsque  les  animaux  et  les 
plantes  sont  dans  Tétat  d'œuf,  d'embryon  ou 'de  graine; 
^•«idrsqie  l'hiver  ou  le'ff^oid  suspèndêpl  l'activité  des  ani- 
maux et  la  germitiatlon  des  plantes  ;  3.®  lorsque  l'absence 
desexckans  extérieurs  ou  intérieurs,  et 4'épuisement  de  la 
vie,  tiennent  les  corps  vivans  plongés  dans  le  sonmieil; 
tub  sont  tes  ténèbres,  les  fatigues  du  corps  ou  de  l'esprit  ^ 
l'afifoiblissement  vital ,  etc. 

La  vie  des  créatures  Organisées  est  donc  susceptible  de 
deux  états:  ou  elle  existe  dans  toute  sa  phéiiîtude  ,  c'est  ce 
q<l?6n  appelle  être  éi>êHèé;  ou  elle  est  diminuée,  arrêtée  : 
c'est  ce  qu'on  nomme  sommeil^  engou^^ement ^  stupeur^ 
asphyxie ,  lëthat^t  ^  suhrâttt  les  dègréà  de  sa  diminution,  dont 
le  dehiier  W^tii  iouche  à  la  mdrt ,  et  lé  premier  aux  songes 
ei  au  réveiK     "        '  ■ 

.  C'est  encore  une  propriété  de  4a  vie  de  pouvoir  s^àccu- 
muler  dans  certains  orgatae's  des  corps  animé»,  et  des'affoi* 
birr  dans  tes  autres  orglanes  en  même  proportion.  De  là 
naissent  des  sommeilis  partiels  ,  pendant  lesqueU  une  partie 
du  même  corps  vivant  «st  éveillée,  tandis  que  rautre  dort, 
comme  nous  4'expliqa^rOns  dans  cet  article  ,  lorsque  nous 
parlerons  des  songes  et  an  somnamhttUsme, 

Le  sonimeil  n'est  donc  qu'une  diminution  ou  une  suspen- 
sion dès  actes  de  la  vie  extérieure  dans  )ts  corps  organisés; 
ce  sommeil  est  taptôt  général ,  tantôt  partiel. 


3&>  S  O  M 

Dans  les  preiniers  temps  de  Pexkteèee  d^an  tnimal ,  d^ane 
plaote ,  la  vie  étant  très  -  foible  encore ,  demeure  inactive 
pendant  une  époque  dont  la  durée  e«t  relative  k  k  force  de 
findividu  ;  et  plus  les  êtres  sont  jeunes  et  débiles  ,  plus  ils 
dorment  longuement.  Ainsi,  les  corps  les  plus  robustes 
sortent  jplas  promptement  de  ce  sommeil  de  T enfance  ,  que 
Ifs  individus  foUiles  de  la  même  espèce  d'animal  ou  de 
plante.  Celle-ci  sommeille  dans  sa  graine ,  comme  le  poulet 
dans  rœufiet  l'embryon  dans  le  sein  de  sa  mère.  De  même 
le  paillon  est  couv^  dans  sa  chrysalide  ,  A  la  fleur  dans  le 
hourgeoo.  C'est  une  vie  laUnte  et  presque  inerte  ,  qui  n'a 
point  de  communication  et  de  rapports  avçc  les  corps  envi- 
ronnans  ;  elle  est  entièrement  enveloppée  dans  elle-même  ; 
c'est  jiour  cela  qu'on  peut  retarder  pendant  quelque  temps 
son  développement.  Ainsi  les  graines  des  plantes  peuvent 
se  conserver  plus  ou  moins  d'années  sans  germer,  lorsqu'on 
les  tient  dans  les  lieux  secs  ;  ainsi  les  œuls  de  poule  gardent 
longtemps ,  lor^u'ils  sont  privés  du  contact  de  l'air  et  de 
la  chaleur  ,  la  faculté  de  se  développer.  C'est  même  par  ce 
moyen  qu'on  peut  faire  éclore ,  en  Europe ,  des  oiseaux  rares 
et  étrangers»  qu'il  est  difficile  dV  transporter  vivans.  Le 
froid  re larde  aus»i  la  sortie  du  papillon  de  sa  cbrysalide  ,  ou 
la  chenille  de  son  œuf.  *      , 

Comme  cette  vie  sommeillante  est  peu  active  ,  il  n'est  pas 
étonnant  qu'elle  subsiste  long-temps,  puisqu'elle  ne  s'use 
presqjie  pas  ;  car,  en  général ,  k durée  de  la  vie  se  propor^ 
tionne  toujours  avec  les  pertes  qu'on  en  fait  (  CfinsuUez  l'ar- 
ticle Vie),  et  le  moyen  d'exister  beaucoup  est  de  vivre  peu 
à  la  fois. 

Or ,  celte  sorte  de  viç  sommeillanle  est  la  vie  primitive  et 
organique  de  tout  être  animé  ;  elle  est  d'autant  plus  essen-^ 
tielle  ,  plus  fondamentale  pour,  lui ,  qu'elle  est  moins  visible 
à  Textérieur  et  moins  active  dans  toutes  sts  fonctions.. C'est 
la  vie  inculquée  par  l'acte  de  la  génération  dans  chaque  pro- 
duction créée  ;  elle  n^  cesse  jamais  pendant  toiUe  1^  durée 
de  l'animai  ou  de  la  plante;  elle  est  inhérente  a  la  matière 
organisée ,  et  ne  ^e  détail  qu'Avec  le  tissu  des  organes.  Le 
sommeil  est  le  jpremier  état  de  tous  les  corps  vivans  ;  Thom- 
me  ,  le  quadrupède  «  l'oiseau ,  le  poisson,  l'insecte  ,  lezoo- 
phyte  ,  la  plante ,  commencent  par  lui  leur  vie.,  puis  s'éveil- 
lent peu  à  |ku,  et  par  intermittences  ,  jusqu'à  leur  mort 
Aucun  animal,  aucun  végétal  ne  peut  vivre  sans  sommeiller, 
sans  rentrer  plus  ou  moins  souvent  d^ns  cet  état  primordial 
de  son  existence»  Ainsi,  durant  le  temps  de  la  jeunesse ,  les 
animaux  et  les  pla^^tes  sora:meiUent  irès-feéquemment ,  et  à 
mesure  que  la  vie  devient  plus  active  et  plus  intense  dans 


s  O  M  38f 

«chaque  indirîda  ,  le  sommeil  y  est  plus  rare  ;  àSssi  les  âges 
de  l'exi^nce  humaine  ou  animai^  ,  pendant  lesquels  le  ré* 
▼eil  est  le  plus  prolongé ,  sont  précisément  ceux  du  grand 
développement  vital.  JL^homme  dort  beaucoup  dans  l'en-, 
fan  ce;  le  sommeil  de  la  jeunesse  est  peu  profond;  celui  de 
l'âge  vîril  Test  encore  jnôins ;  ensuite  la  vieillesse  sent,  dans 
tous  ses  membres ,  une  espèce  de  langueur  et  de  foiblesse  , 
qui  n'est  rien  autre  chose  qu'un  véritable  iommeil ,  mais 
ïifférent  de  celui  du  jeune  âge*  Il  en  est  de  même  pour  tout 
animal  et  pour  les  piaAtes* 

£n  eifety  lorsque  nous  voyons  une  fleur  de  liseron  {convfil" 
çulm)  ou  àe-pissenià  se  fermer  chaque  soir,  se  rouvrir  chaque 
matin  aux  doux  rayons  du  soleil ,  qu'est-ce  antre  chose  qu'un 
vrai  sommeil  de  ces  plantes?  La  fleur  du  nénuphar  veille 
pendant{le  jour ,  épanouie  à  la  surface  des  eaux  ;  le  soir,  elle 
se  ferme  et  s'enfonce  dans  le  sein  de  l'onde  qui  la  nourrit. 
La  plupart  des  fleurs  semi-flosculeuses  s'ouvrent  à  des  heures 
déterminées  pendant  le  jour,  et  se  ferment  de  même  à 
l'approcbe  de  la  nuit.  Lorque  le  souci  reste  fermé  pendant  la 
matinée  entière,  la  pluie  ne  manque  pas  de  tomber  dans  le 
jour.  La  draba  vemalis  ,  la  irientalis  europœa  ,  i  ^impatiens  balsa-' 
mfna^  etc. ,  paroissent  fatiguées  de  la  veille;  elles  se  pen- 
chent et  laissent  tomber  ianguissamment  leurs  feuilles  pen- 
dant la  nuit,  semblables  à  cette  jeune  beauté  qui,  à  la  sortie 
d'un  bal ,  penche  nullement  sa  tête  sur  son  sein  et  som- 
meille à  demi ,  épuisée  de  sa  lassitude.  Les  plantes  papi- 
lionacées,  ayant  des  feuilles  placées  en  symétrie  sur  la  tige, 
les  ferment  pendant  la  nuit;  le  tamarin^  la  sensitim  et.  les 
autres  arbrisseaux  du  genre  mimosa ,  resserrent  même  leur 
feuillage  d'une  manière  bien  remarquable  à  l'approche  de  la 
nuit ,  et  le  développent  chaque  matin  suivant  le  degré  de 
lumière  et  de  chaleur  qu'ils  éprouvent.  On  les  croiroit  doués 
d'une  espèce  de  sensibilité.  11  paroît  même  q\ie  la  présence 
de  la  lumière  et  de  la  chaleur  n'est  pas  toujours  nécessaire 
pour  éveiller  les  plantes  ;  l'habitude  de  dormir  et  de  veiller 
à  des  époques  régulières  leur^suiht,  indépendamment  des 
causes  extérieures  ;  de  même,  un  homme  accoutumé  à  se 
lever  chaque  matin  à  cinq  heurts,  par  exemple,  s'éveille 
toujours  à  la  même  heure ,  à  moins  qu'il  ne  change  à  la 
longue  cette  habitude.  Cependant,  Faction  de  la  lumière 
inmie  beaucoup  plus  sur  le  réveil  des  plantes,  que  sur  celui 
des  animaux. 

Il  y  a  quelque  différence  remarquable  à  cet  égard.  Par 
exemple ,  le  nyclantKes  sambac ,  la  mirabilis  jalapa ,  etc. ,  se 
tiennent  fermés  pendant  le-  jour,  et  s'éveillent  j^endant  la 
nuit  seulement  9  comme  par  une  sorte  de  contrariété.  Il 


38a  S  O  M 

ftemble  qu^a  nature  n'a  point  voulu  priver  entlèrementh 
nuit  des  beautés  âe  ses  produeiioos  ;  elk  a  créé  les  ôtres 
nocturnes  pour  aaimer  le  siience  et  les  ténèbres  ;  elie  a 
posé  des  sentinelles  vigilantes  pendant  le  sommeil  des  autres 
plantes.  C'est  ainsi  q«e  les  chaueiUs^  les  ièU^t^hres,  les 
chais  j  les  iynxj  ies  chaupe-souns  ^  tes  pmpiiions^fihalàaes  ^  sont 
les  sentihelles  nocturnes  du  règne  animal.  Voici  la  cause  de 
cette  difliéien^e  entre  les  animaux  «  ks  végétaux  diurnes 
et  les  espèces  nocturnes.  Vqy,  NoeTUâif£&  (animaux  et 
végétaux.  )  ' 

liC  sommeil  se  produit  par  deux  causes  qui  arrivent  au 
même  résultat  par  une  route  contraire.  Ou  ia*faiblesse  na- 
turelle de  la  vie  détermine  le  sommeil  ,  ou  Tépuisemeot 
artificiel  de  la  vie  la  plus  active  produit  le  mAme  état.  Dans  le 
premier  cas ,  la  soustraction  de  toutes  les  causes  qui  exckent 
et  réveillent ,  laisse  tomber  le  corps  dans  le  repos  ;  dass  le 
second  cas ,  Texcès  des  causes  irritantes  fatiguant  le  coqps,  le 
force  à  dormir.  Ainsi ,  le  sommeil  est  toujours  un  état  d'ato- 
nie 9  soit  naturel  au  corps ,  aoit  artificiel.  Par  ce  principe , 
une  vive  stimulation  réveillera  les  corps  naturellement  indo«* 
lens,  tandis  que  fatiguantles  corps  très-irritables,  elle  les  obli- 
gera de  dormir.  Pour  que  les  corps  les  plus  irritables  denaau' 
rent  éveillés ,  il  faut  donc  écarter  d* eux  Les  actions  trop  vires  et 
trop  excitantes.  Un  exemple  vulgaire  prouvera  facilement  ^oe 
Texcès  de  la  stimulation  produit  le  sommeil.  Un  bomme  qui 
prend  une  petite  quantité  d'eau-de-vie  ou  de  quelque  spiri- 
tueux ,  en  devient  plus  vif,  plus  excité  ;  tout  son  corps  entre  en 
un  grand  éveil  ;  mais  s'il  augmente  trop  la  quantité  de  ces 
liqueurs  excitantes,  a^ors  5es  organes,  fatigués  par  Texcès  de 
la  stimulation  ,  s'enivrent ,  cbancèlent ,  et  s'endorment  en- 
suite. La  pfieuve  que  Topium  agit  de  même ,  c'est  qu'une 
petite  dose  de  ce  médicament  cause  un  transport  de  joie , 
d'allégresse  ivre  ou  de  délire  ,  tandis  qu'une  plus  forte  t|ttan- 
tité  lasse  toute  l'économie  animale ,  et  la  plonge  dans  un  pro- 
fond sommeil.  Or ,  la  même  dose  d'eau-de-vie  ,  d'opium  ou 
de  tout  autre  excitant ,  agit  diversement  sur  chaque-bomme , 
suivant  leur  diverse  excitabilité.  Les  plus  sensibles ,  lespli» 
vifs ,  sont  enivrés  ou  endo9iois  avant  les  plus  fleginattques  et 
les  plus  insensibles.  11  faut  quaire  fois  plus  de  vin  pour  enivrer 
nn  Allemand  que  pour  un  Italien.  Voilà  pourquoi  les  babi- 
tans  du  Nord  sont  plus  grands  buveurs  que  ceux  du  Midi. 
Sans  les  liqueurs  stimulantes  ,  les  premiers  seraient  pres- 
que toujours  endormis,  tandis  que  ceux-ci  s'assoupiroieot 
d'ivresse  s'ils  buvoient  autant.  Ce  n'est  donc  pas  sans  raison 
que  des  législateurs  de  l'Orient ,  comme  Mabomet ,  ont  dé- 
fendu l'usage  du  vin ,  tandis  qu'Odia ,  législateur  ancien  des 


s  O  M  383 

Se^dixi^V^JS  et  aiiires  septentrionaux,  leur promettoit  des 
boisaon»  eiûvr«siffe^ pojir  récompense,  dans  son  paradis. 
.  Si  hmim^  degré  dje  stimulaiion  éveille  les  individus  peu 
irrU^blfif  9  et  pbrage  dans  le  sommeil  les  plus  excités ,  si  Ton 
*p^t.<nQSMrer  en  quelque  sorte  la  quantkéde  susceptibilité  de 
€bi»qu^  être  par  un  degré  donné  d'excitation  ,  il  s'ensuit  que 
le»  .animaux  et  les  plantes  diurnes  ser<mt  moins  excitables  que 
les  espèces  nocturnes.  Yoici  des  faits  qui  prouvent  cette  as" 
s,er(ipo.  Le  chat  voit  clair  fondant  la  nuit  ;  sa  pupille  se  dilate 
et  rassemble  toutes  les  particules  éparses  de  lumière,  qui  suf* 
Sseat ,  pour  lui  faire  apercevoir  les  objets.  Dans  le  grand 
joiir»  au  contraire,  sa  pupille  se  contracte  beaucoup,  et  la 
¥ae  de  cet  animal  est  en  grande  partie  offusquée  par  une  lu^ 
i^ière  tr^s-vsupportable  pour  nous.  Ce  qui  nous  paroît  éclairé  , 
€^t  éblouissant  pour  l'œil  du  cbat  ;  ce  qui  est  sombre  pour 
nous  est  éclatant  poiiMr  lui  (  V.  l'article  Nerfs  et  Sens  )  , 
parce  qi|^  la  sensihHitéde  ses  yeux  est  bien  plus  exaltée  que 
celle  des  nôtres.  I^a  cbouette ,  qui  voit  si  bien  pendant  U 
liait ,  est  offusquée  et  tout  éblouie  durant  le  jour  :  son  corps 
çstàl'unisspn  de  ses  yeux;  aussi  cet  oiseau  sommeille  pen- 
dant le  jour ,  par  l'excès  des  causes  excitantes  dont  il  ne  peut 
pas  supporter  l'action ,  tandis  qu'il  éprouve  sans  peine  les 
sensations  douces  et  tempérées  de  la  nuit.  Ce  qui  distingue 
4ojac  le^  animaux  nocturnes ,  c'est  une  grande  susceptibilité 
qui  ^st  bors  de  proportion  avec  les  causes  excitantes  qui  en- 
tonreâ^t  ces  êtres  pendant  le  jour.  La  même  fatson  est  appU* 
cable  aux  plantes  nocturnes. 

Quoique  rhabitqde  affoiblisse  beaucoup  le  degré  de  sus- 
cepûbiliié  de  chaque  individu,  jquoique  la  force  vitale  varie 
continue Uement  d'activité,  on  peut  cepiendant  établir  quel-r 
qU£S règles  générales.  Par  exemple,  toutes  les  parties  du  corps 
de  l'animal  ou  de  la  plante  ne  dorment  pas ,  4>u  dorment  eu 
4ifrérekns  4egr^s  pendant  le  sommeil,  parce  que  cbacun  M 
leurs  ^rganics  a  sa  vie  particulière  indépendamment  de  la 
force  général^  du  corps. 

Dans  certains  cas,  le  sommeil  est  universel  pour  l'individu. 
Ain$i.La  plante  dans  sa  graine^  le  poulet  dans  son  œuf,  n'ont 
qu'une  vitalité  cachée  et  abstruse  avant  ide  se  développer. 
Ces  êtres  doiimept  complètement  d^'un  sommeil  immobile  ei: 
invi^i^l^.  Un  polype  rotiCère ,  vot;liceUa  rolatoria^  une  mousse 
^'on  prive  d'humidité,  suspendent  leur  vie,  et  dorment 
complètement  jusqu'à  leur  humectation  ou  leur  mort.  On  a 
yu  ainsi  un  polype  rtotifère  demeurer  trois  ou  ^quatre  ans 
^ans  vie  apparente  ,  lorsqu'on  l'a  desséché ,  puis  reprendra 
sa  vie  active  en  !|ui  redonnant  de  l'humidité  (  Spallanzani , 
Expé'.^  J)e^  mousses  conseryé^s  d^is  un  herbier  pend^ml 


384  S  O  M 

plus  de  soixante  ans  (Jos.  Necker,  BoL  moitss.^t.  4)»  se  sont 
ensuite  ressuscitées  dans  Feau.  Pendant  cette  longue  interrap* 
lion  de  Texistence ,  la  vie  subsistoit  toujours ,  mais  cachée , 
mab  immobile ,  mab  insensible  pour  nous  ;  elle  étoit  en 
pubsance,  non  en  acte;  elle  ressembloit  à  la  rie  de  la  graine 
ou  de  rœu£  C'étoit  un  véritable  som^ieii ,  un  sommeu  très- 
profond  en  général.  Tel  est  Tétat  primitif  de  toute  organba- 
tion. 

Mais  il  existe  une  autre  espèce  de  sommeil  moins  intime, 
qui  laisse  une  partie  de  la  vie  dans  le  mouvement ,  et  qui 
ferme,  pour  ainsi  dire,  toutes  les  portes  extérieures  du  corps 
vivant.  Ce' sommeil  diffère  de  la  mort,  à  laquelle  on  l'a 
comparé ,  en  ce  que  les  mouvemens  involontaires  persistent 
alors.  Dans  ce  cas,  le  sommeil  est  une  barrière  extérieure  qui 
environne  les  organes  internes  »  et  qui  les  bole  complètement 
de  tous  les  corps  étrangers.  Alors  Tindividu  ne  vit  que  pour 
lui  seul;  il  est  excellemment  égoïste,  non  par  volonté ,  mais 
par  nécessité.  L'enfant,  dans  le  sein  de  sa  mère,  le  germe  de 
la  plantule  qui  se  développe,  Tarbre  pendant  Thiver,  le  poulet 
qui  se  forme  et  s'accroît  dans  Tœuf,  la  grenouille  assoupie 
par  le  froid ,  le  papillon  qui  se  métamorphose  dans  la  chr}'~ 
salide,  sont  en  cet  état  d'isolement,  de  vie  concentrée  et 
solitaire,  qui  travaille  tout  entière  à  la  perfection  individuelle, 
sans  s'étendre  indiscrètement  au  dehors  et  s'épuiser  s^ns  fruit. 
Voilà  le  sommeil  le  plus  essentiel  ;  celui  que  nous  observons 
chaque  jour  en  nous-mêmes  ou  dans  les  difTérens  animaux , 
est  de  la  même  nature,  et  n'en  diffère  que  du|>lus  au  moins. 

La  plupart  des  animaux  et  des  plantes,  surtout  les  espèces 
les  plus  parfaites ,  ont  deux  ordres  de  fonctions  dans  leur 

Îmissance  vitale  :  la  première  a  rapport  à  l'individu  ;  ce  sont 
es  fonctions  végétatives ,  ou  vitales  et  organiques  ;  l'autre 
ordre  se  rapporte  aux  objets  extérieurs  avec  lesquels  ils  com- 
muniquent ou  dont  ils  reçoivent  les  influences.  Le  premier 
ordre  constitue  la  vie  essentielle  de  l'individu,  la  vie  primi- 
tive; voilà  pourquoi  elle  est  nécessairement  active  pendant 
toute  l'existence  de  chaque  individu.  Liiomme ,  l'animal  en- 
dormis, la  plante  qui  ferme  ses  feuilles  et  ses  fleurs,  n'en 
ont  pas  moins  une  action  intérieure  de  vie  toujours  subsis- 
tante. Si  le  cœur  cessoit  de  refouler  le  sang,  si  le  poumon  ne 
respiroitpas  l'air,  si  l'assimilation,  la  nutrition,  les  sécrétions, 
la  circulation  ,  la  transpiration ,  etc.,  cessoient  de  s'exécuter 
dans  l'animal  ;  si  ces  fonctions  exigeoîent  Tacte  perpétuel  de 
la  volonté ,  l'animal  périroit.  Mais  sa  vitalité  intérieure  est 
active  par  elle-même,  et  indépendamment  de  la  volonté. 
Dan«ia  plante  qui  n'a  point  de  volonté,  parce  qu'elle  n'a  pas 
la  faculté  de  connoitre  et  de  sentir,  la  vie  intérieure  a  la  même 


s  0  M  385 

aetivilé.  G  est  donc  la  seule  vie  extérieure  .qdi  dort  »  qui  a  des 
îfHenmiUencei^ d'action  et  de  repos  ^  de  veille  et  de  sommeil; 
fiinÀi  elle  est  moins  esseùiielie  que  la  preibière  qui  ne  dort 
Jamais. 

n'y  a  même  un  grahd  noMbre  de  végétaux  ^t  d^ati^maujE 
qui  ont  très-peu  de  vitalité  extérieure  ;  au^si  paroisseQt-il's 
constatnment  plongés  dans  un  sommeil  plus  ou  n^oins  pro- 
fond. Vfïe  huître ,  un  zoophyte,  un  champignon,  une  mousse, 
isont  platôt  dans  lui  état  de  torpeur  que  dans  une  vie  active , 
parce  qu'ils  n'ont  presque  aucun  rapport  avec  les  objets  en- 
vironnans.  Ils  végètent  plutôt  qu'ifs  ne  vivent. 

Ce  que  nous  appelons  être  évçiilé,  n^est  donc  autre  chose 
qu'êtte  eh  rapport  avec  les  corps  extérieurs.  Dormir,  c'est 
vivre  uniquement  pour  soi-même.  En  effet, durant  le  sommeil, 
la  vie  intérieure  s'agrandit  de  toutes  les  forces  de  la  Vie  exté^ 
FÎeure suspendue  ;  la  transpiration,  le  pouls,  ^e  développent 
davantage,  la  digestion  s'opère  plus  facilement,  l'assimilation 
est  plus  complète.  Aussi  les  hommes  et  les  animaux  qui  dor- 
ment beaucoup ,  s'engraissent  et  croissent  considérablement. 
L'enfant  dort  long-temps  et  s'accroît  vite  ;  les  animaux' dor- 
meurs sont  tous  gras.  Lorsqu'un  animal  a  rempli  son  estomac 
de  nourriture,  ifa  besoin  de  dormir;  car  il  ramène  d'ailleurs 
à  l'intérieur  toutes  les  fonctions  vitales;  ainsi  les  loups,  les 
vautours,  les  guillemots ,  les  serpens  qui  se  sont  gorgés  d'à- 
limens ,  s'endorment  quelquefois  si  profondément ,  qu'on 
peutlestuer  ou  les  prendre  àla  main  sans  danger.  Les  grands 
iHangeiirs  sont  lourde,  hébétés,  endormis.  La  diminution 
de  la  vie  eitérieure  coïncide  avec  l'augmentation  de  la  vie 
intérieure.  Ainsi  les  im?bécilps  màpgent  ordinairement  avec 
excès  ^  n'ont  aucune  activité  ,  aucune  fQrce  de  corps ,  •  et 
dormetit  presque  toujours  ;  leur  état  évciflé  est  même  un 
demi-sommeil  qui  ressemble  assez  à  la  vie  des  huîtres  et  des 
SBOophytes. 

Tout  ce  qui  affoiblit  la  vip  extérieure  est  une  cause  de 
sommeil^  puisque  le  sommeil  est  l'absence  de  cette  vie.  Par 
cette  raison,  plus  la  vie  intérieure  est  active,  plus  llindividu 
est  porté  au  sommeil ,  car  l'une  des  vies  s'accroît  toujours 
aux  dépens  de  l'autre,  et  l'équilibre  entr'elles  ne  demeure 
jamais  parfait.  Durant  la  veille^la  vie  extérieure, qui  consiste 
dans  l'action  des  sens,  du  cerveau,  dans  le  mouvement  vo- 
lontaire ,  la  sensibilité  chez  les  animaux,  et  l'épanouissement 
des  feuilles  et  des  (leurs  chez  les  végétaux,  est  supérieure  à 
la  vie  interne  qui  règne  à  son  tour  pendant  le  sommeil.  Cette 
vie  intérieure  n'a  pour  fonctions  que  la  nutrition  et  la  con- 
servation individuelles.  '  Si  les  corps  organisés  ne  dtfrmoient 
pas,  ils  ne  pourroient  pas  réparer  leurs  pertes  et  régénérer 

XXXI.  25 


386  S  M  A 

leurs  organes  9  que  Paction  de  la  veille  a  usés  ba  détroits  en 
partie.  Le  temps  du  sommeil  est  surtout  l'époque  de  la  restau:» 
ration  du  corps  vivant ,  et  loin  d'être  une  sorte  de  mort , 
c'est  un  moyen  de  rendre  la  vie  plus  active.  Les  animaux 
carnivores ,  qui  exercent  beaucoup  leur  vie  extérieure ,  leurs 
muscles  et  leurs  sens ,  ont  besoin  d'une  grande  réparation  ; 
aussi  dorment-ils  plus  souvent  et  plus  long -temps  que  les 
animaux  herbivores.  Bailleurs  la  satiété, Je  besoin  de  dîgér- 
rer  en  repos  dè^  alimens  très-substantiels ,  exigent  qokt  la  vie 
se  recueille  au  dedans. 

Mais  cette  prépondérance  de  la  vie  intérieure,  qui  répare 
et  nourrit  les  organes,  est  très-remarquable  chez  les  individus 
d'un  tempérament  flegmatique  et  sanguin,  qui  sont  bien  plus 
portés  au  sommeil  que  les  autres  tempéramens  secs  et  actifs  ^ 
appelés  bilieux,  nerveux,  mélancoliques.  Voilà  pourquoi  les 
premiers  ont  «ne  habitude  de  corps  beaucoup  plus  grasse  et 
plus  massive  que  les  seconds.  On  peut  même  assurer  que  Ik 
constitution  de  tout  homme  se  modifie  pendant  la  veille  et  le 
sommeil;  dans  la  veille,  elle  se  rapproche  des  tempéramens 
secs  et  mélancoliaqés ;  dans  le  sommeil,  elle  tient  davantage 
du  tempérament  lymphatique.  Ainsi  Tenfant  qui  dort  beau— 
coup ,  pour  l'ordinaire ,  montre  une  complexion  humide  et 
molle  ;  Thomme  fait  qui  dort,  peu  est  d'un. tempérament  bi^ 
lieux  et  nerveux.  Considérez  les  membres  d'un  homme  dans 
leur  état  de  sommeil  ;  ils  vous  paroltront  plus  mous ,  plus 
gonflés ,  plus  distendus  de  fluides  et  de  sang  que  dans  1  état 
de  veille,  où  ils  sont  fermes  et  peu  gonflés,  rendant  le  som- 
meil, les  humeurs  se  portent  à  la  circonférence  du  corps  « 
pour  le  nourrir  ;  elles  se  retirent  au  centre  dans  la  veille  » 
p^rce  qae  la  tension  des  fibres  les  y  refoule.  Lesi  corps  sem- 
blent relâchés  à  l'extérieur  et  tendus  au  centre  pendant  le 
sommeil  ;  c'est  le  contraire  dans  la  veille.  Hippocrate ,  qui 
avoitvu  ce  phénomène,  dît  :  îa  sommo  /molus  întrà  vergurd^les 
forces  vitales  tendent  au  dedans  pendant  le  sommeil.  Ce  ba- 
lancement perpétuel  de  la  puissance  vitale  est  nécessaire  à  la 
conservation  de  l'individu.  Plus  la  vie  du  dedans  ou  la  vie  du 
sommeil  ejst  supérieure  à  l'autre ,  plus  l'existence  du  corps 
est  assurée,  parce  qu'elle  s'use  peu.  Nous  ne  perdons  guère 
nos  forces  vitales  que  par  la  vie  extérieure;  celle-ci  n'est, 
pour  ainsi  dire,  que  la  surabondance  de  la  vie  interne  qui  se 
débarrasse  ainsi  de  son  Superflu ,  comme  un  réservoir  qui  se 
déborde  par  Taccumulation  des  eaux  qui  s'y  rendent.  Quand 
la  vie  interne  n'a  plus  de  surabondance ,  ou  que  les  facultés 
sensitives  et  nerveuses  sont  fatiguées  et  épuisées,  l'animal  ou 
la  plante  dorment  ;  le  réveil  n'est  que  le  retour  de  ce  débor- 
dement d'activité  vitale.  Yeilà  pourquoi  la  vie  extérieure  est 


s  O  M  38y/ 

intermittente;  voilà  pourquoi  elles'ëpaiâe  nécessairement  par 
ses  fonctions  même ,  et  redescend  au  niveau  de  la  yie  interne  ^ 
de  même  que  Peau  s^échappe  d^nn  réservoir  jusqu*à  ce  qu'elle 
ne  surpasse  plus  le  niveau  de  ses  digues.  Gomme  le  Nil  ^  qui 
fertilise  les  campagnes  et  nourrit  TËgypte  dans  ses  déborde^ 
mens  annuels,  ainsi  la  vie. intérieure  anime  les  organes  exté- 
rieurs, et  les  met  en  rapport  avec  les  objets  environnans  y 
par  ses  débordemens  journaliers  ;  si  elle  demeuroit  loujoùr» 
dans  son  lit,  ilous  vivrions^àla  manière  des  zoophytes  et  de 
plusieurs  plantes  qui  existent  seulement  dans  eux-mêmes  ^ 
parce  que  leur  vie  intérieure  n'a  pas  assez  de  force  pour.se 
produire  au  dehors. 

Comme  tout  ce  qui  interrompt  les  rapports  des  organes 
extérieurs  avec  les  objets  qui  les  entourent  ^  produit  Iç  même 
effet  pour  le  corps  que  l'absence  de  ces  mêmes  organes,  il 
s'ensuit  que  le  défaut  d'action  de  ces  objets  laissera  le  coq>s 
dans  le  sommeil.  Yoilà  j^ourquoi  l'absence  de  la  lumière  ou 
la  nuit  porte  au  sommeil  presque  toutes  les  créatures  ;  de 
même  l'absence  du  bruit ,  ou  le  repos ,  le  sîlence,amènent  le 
sommeil.  Aussi ,  plus  la  vie  du  €ehors  est  stimulée ,  plus  elle 
se  développe ,  mais  elle  s'use  plus  promptement  aussi  par  la 
même  raison.  Au  contraire ,  à  mesure  que  la  vie  du  dehors 
est  moins  stimulée ,  moins  elle  s'étend  et  plus  elle  subsiste 
long-temps.  De  là  vient  que  les  enfans  qui  s'exercent  beau^ 
coup  ont  grand  besoin  de  dormir  ;  et  au  contraire  les  vieil- 
lards qui  ne  peuvent  plus  s'exercer  suffisamment  sont  dans  le 
même  cas  que  ces  oisifs  fatieués  de  ne  rien  iaîre  ,  et  qui  ne 
trouvent  aucun  sommeil,  taute  d'avoir  assez  occupé  leur 
temps. 

KouS  avons  dit  que  tout  ce  qui  épuise  la  vie  extérieure 
amène  le  sommeil.  Mais  il  y  a  deux  sortes  d'affoiblissement , 
l'un  naturel  ou  direct ,  l'autre  par  lassitude  ou  excès  d'action: 
c'est  l'àffoiblissement  indirect.  Ainsi,  après  un  grand  travail 
du  corps,  une  profonde  méditation,  ou  le  coït,  ou  quelque 
forte  sensation ,  le  sommeil  survient  pour  réparer  les  forces 
perdues.  Souvent  même  la  fatigue  d'un  seul  sens  entraîne  un 
sommeil  général ,  par  cette  liaison  merveilleuse  qui  existe 
entre  toutes  les  parties  du  corps.  Ainsi  une  lecture  long-temps 
prolongée,  le  murmure  monotone  d'un  ruisseau,  le  frémisse- 
ment de  la  forêt ,  une  musique  ennuyeuse ,  de  mauvais  vers  , 
fatiguent  peu  à  peu  les  oiçanes  de  l'ouïe  ou  de  la  vue ,  usent 
leurs  forces  vitales  et  les  contraignent  de  dormir;  car  nous 
avons  vu  en  effet  que  le  sommeil  étoit  un  épuisemeni  plus  ou 
moins  parfait  de  la  vie  extérieure. 

Le  n'oid,  qui  engourdit  les  forces  vitales  >  doit  donc  faire 
dormir.  On  sait  que  |  devenu  très-vif  9  il  cause  un  penchant 


F 

le 


m  s  0  M 

invincible  au  soiRmeil,  <iuî  est  breaiôt  suivi  àe  la  edfigëUtuiAi 
çt  de  la  moft.  Il  s'en  trouve  de  fféfueo^  eieïnpka  dans  ce» 
hivers  si  rudes,  au  Nord^  en  Sibérie,  en  Laponie,  ta  Kàmts* 
chatka,  etc.  Les  animaux  qui  s'engouréîsaepft  peqdmt  )-lmer« 
obéissent  plus  que  les  antres  à  cette  tenda|ice  au  semmetl 
que  produit  le  froid.  On  pourroit  établir  une  échelle  pror 
gressive  de  sommeil  dofit  r^xtréme  seroit  le  £potd  àts  pèl^s  ^ 
et  le  premier  degré  les  zopesbrûlantejs  de  la  terre.  £n  effet,, 
on  remarque  dans  les  prodncttdBs  rivantes  une  propensîûiî 
à  la  vie  intérieure  k  mesure  qu'on  s'avaacp  veiîs  lè^  pmes^él) 
une  propension  contraire  en  marchant  vers  la.  zone  t^rrtde. 
Cependant  nous  verrons  que  sous  cette  même  Bone ,  f  excè^ 
de  stimulation  dan;|  la  vie  extérieure  prodoit  des  résultat»  ana- 
logues à  ceux  du  froid  ^  par  un  affioibli^sement  îndireet ,  o» 
lar  lassitude.  V.  Hivernation.  Comme  la  fipoidure  eonoënùie 
es  liquides  et  les  épaissit ,  comme  elle  engourdit  les  solides^ 
dans  les  corps  vivans ,  tout  le  jeu  de  l'organisation  se  j^aLeott 
tit  nécessairement  ;  on  obsenre  mjÉme  ce  ralentissement  danâ 
les  machines  en  hiver  ;  leiprs  rouages  ne  tournent  poilota^sc 
la  même  aisance  qu'en  été  pà'^oîi  il  suit  que,  la  vie  AeA  aoî^ 
maux  f t  àes  plantes  devtept  plps  languissaitte ,  ou  se  ratoilit 
par  le  froid  ;  elle  s'arrête  quand  il  devient  extrême. 

On  sent  bien  que  moins  un  être  a  die  vie  extérieure,  plus 
H  s' engourdit  facijement  par  l'aotipn  du  ftoid  ;;  au^si  les  es-^ 
pèces  les  plus  imparfaites  dé  Téchelle  animalé,les  ZQophytea^ 
les  vers,  les  insectes,  les  moUusques^  les  reptile?  et  pliisieiir4 
poissons  passent  le  temps  des  plus  grands  froids  ^ans^  ua  on 
gourdissement  complet ,  dans  une  immobilité  parfaite.  Gom^ 
me  la  plupart  des  poissons  vivent  au  milieu  d'un  fluide  dont 
les  profondeurs  ne  sont  pas  toujours  pénétrées  de  froid,  cejix- 
là  ne  s'engourdissent  pas  de  même  que  les.  espèces  qui-fré-;- 

Î[oentent  les  rivages  ou  les  eaux  peu  profondes.  Maïs  ua 
ézard ,  une  tortue ,  npe  grenouille ,  un  serpent,  m  linf^a-t 
çon,  upe  abeille  ,  un  ver  de  terre ,  un  pûhrperdi'e^ii  ^QMce  9 
s'engourdissent  entièrement;  il  paroît même. que  la  oireula^ 
tion  s'arrête  chez  les  premiers  ;  la  chaleur  douce  et  graduée 
les  ramèpe  à  la  vie  extérieure  et  sensible  ;  Us  reprentHint  V^ 
sage  de  leurs  sens  et  de  leurs  nrrascles.  Cet  état  d-'engpiirdis-r 
sèment  peut  même  durer  fort  long-temps  sans  fair^  périr 
l'animal  qui  l'éprouve,  quoiqu^il  ne  mange  i^teo,'  car  il  se 
fait  aucune  perte ,  et  il  reste  à  peu  près  dans  le  même  état  ; 
comme  une  montre  qu'o^  ot^lieroit  de  remonter  f^t^roit 
sans  mouvement ,  sans  perdre  pour  cela  ses  râssorts  et  la  fa^ 
culte  d'être  mise  en  action.  Ces  animaux  sont  àts  monires  qoe 
la  chaleur  met  en  jeu.  On  a  tort  de  croire  que  les  abeilles  et 
les  fourmis  amassent  des  provisions  pQur  se  nourrie  pendant 


s  0  M  88^ 

Vbiiçer  ;  elles  SDe^angent^  alots»  Leurs  magàsiDs  servent 
à  i^urrir  teurs  larves  ou  visi»  pentlaDtle  printemps  ^  Télé  et 
rantomne.  Tous  les  animaut  qui  s  eBffourdîéséiit  en  hiver ,  &è 
caeheot,  se  soustraient,  autant  qii^ils  le  peùvenl^  aux  rigueurs 
fie  la  i'r9i4ttreé  lia  iiat«re  a  surtout  prévenu  les  ravages  de 
rbivier  ehéz  les  espèces  loitles  d'anioiÂiix  et  4e  j[>lan(es  ^  en 
couvrant  les  bourgeons  de^celies^i  4'écàilles  épaisses,  en 
Q,-ei(pQâant  .que  les  «oufs  des,  iâsecf es  anx  gtandi  froids ,  en 
^nnaâi  aux  autres  aniinatix.PîiistiQct  de  s'enfoncer  sous  la 
terre^dâ  ëé  plonger  dansJeà  eajûs^  èS  en  dépouillant  la  plupart 
des  arbres  de  leurs  parties  délicates ,  etc.  Telle  est  lapré« 
voyadde  dé  la  nature. 

Il  n'est  paa  étonnant  que  tes  plantes  et  les  aniniaux  que 
aous  venons  de  nommer  soient  exposés  à  cet  éngoûrdbsement 
bibernal ,  puisqu'ils  n'ont  pas  un»  cbaleUr  bieti  supérieure 
à  celte  de  l'atmosphère  ;  ce  sont  des  corps  organisés  froids  ; 
les  ^»OftSsotis  et  les  reptiies  ,  t]uî  |»aroissent  plus  complets  que 
les  autnes  dans  leur  vie  4  n'ont  que  deux  où  ttroifi  degrés  de 
fàhaieur  av  -  dessus  dé  la  température  atmosphérique.  La 
froidure  i  donc  bèàuëoup  d'action  feor  eux«  Mais  il  n'en  est 

{ias  de  mÊme  des  animant  ii  sang  obaiid^  tels  que  l^s  oiseaux, 
es  «piadru^èdes  vivipare^  et  les  cétacés;  ils  résistent  plus  long- 
temps au  fréid^  et  la  plupart  de  leurs  espètes  ne  ^'engoiivdis- 
isent  point.  Je  èroié  qu'il  il'y  a  pas  ube  espèée  d'oiseau  qui 
tbnibe  en  léthargie  danâ  î^s.plus  graiids  froids  deTbiver,  car 
ils  sont  plus  chauds  que  les  quadrupèdes.  (  V.  Oiseau.  )  Le 
roitelet^  cet  oiseau  si  petit,  conserve  toute  soti  activité, 
iouie  sa  gatté  ;  au  miliêo  des  piiis  âpres  frllnats.  On  le  voit 
voltiger  sur  les  buissons  dins  le  temps  des  plus  violentes 
ffelées*  Ûa  k  prétendu  que  l'hirondelle  n'émigroit  pas  dans 
les  pays  chauds  ^  mais  s'enCcMiçoit  dans  l'eau  des  mardis  et 
passoit  tout  l'biver  sous  la  glace,  ile  fait  me  paroît  tellement 
contraire  à  l'économie  anii^^e  d^s  oiseaux ,  à  U  chaleur  de 
leur  corps ,  à  leur  grande  respiration ,  qu'il  me  semble  ab- 
furde^.  F»  MigrâTiok. 

Parmi  les  quadrupèdes  vivipares,  un  gr^nd  kiombre  d'espè- 
ces de  rats,  de  loirs  ^  de  marmottes,  de  muscardiits  et  d'autres 
rongeurs^  et  même  des  carnivores»  comme  l'ours  4  leS  héris- 
aons,  les  musaraignes,  les  taupes  evles  chauvé^souris,  passent 
là  plus  grande  partie  de  l'hiver  engourdis  dans  des  retraites 
qu'ils  se  creusent  ou  dans  des  trous  d'arbresf  de  rochers,  etc. 
On  observe  que  tous  ces  animaux  sont  fort  gras  en  automne, 
ce  qui  indique  ,  comme  nous  l'avons  dit,  une  grande  sopé- 
riorité  de  leur  vie  intérieure  sur  la  vie  extérieure.  Ils  ont  des 
épiploons  grais^ux  surnuméraires  qui  servent  à  nourrir  leurs 
organea  intérieurs  pendant  leuriorpeur.  Leur  respiration  est 


Sgo  S  O  M 

très-dlminaée  et  pea  sensible.  Saltzer  prëtend  même  que  le 
hamster  ne  respire  point  lorsqu'il  est  engourdi  La  sensibi- 
lité ,  la  faculté  de  se  mouvoir ,  la  circulation  du  sang ,  sont 
plus  on  moins  anéanties  suivant  la  profondeur  de  rengoor* 
dissemeni.  Les  marmottes  se  préparent  des  terriers,  qu'elles 
garnbsent  de  foin  ;  Tours  amasse  de  la  mousse  dans  sa  rer 
traite ,  ainsi  que  les  loirs  ;  dirers  rats  apportent  des  provi* 
sions  pour  leur  hirer ,  afin  d'apaiser  leur  faim  lorsqu'ils  se 
réveilleront  de  Jeur  long  sommeil.  On  pourra  consulter  les 
articles  qui  traitent  de  l'bistoire  de  ces  animaux.  Il  faut  re- 
marquer que  presque  tous  habitent  les  pays  froids  ou  les 
lieux  élevée,  que  leur  constitution  est  grasse  et  humide ,  ce 
qui  les  dispose  à  cette  torpeur.  Les  animaux  du  nord  sont  pfos 
gras ,  plus  lourds  et  plus  portés  au  sommeil  que  les  animaux 
du  midi.  y.  l'article  QuADBUPÈns. 

Cependant  le  crand  excitement  qu'éprouvent  certaines 
espèces  des  pays  les  plus  4^auds ,  opère  sur  eux  les  mêmes 
effets  que  le  froid ,  par  une  cause  opposée  ;  car  nous  avons 
fait  voir  que  la  fatigue  des^  organes  les  forçoit  au  sommeiL 
C'est  à  cette  cause  qu'il  faut  rapnorter  la  léthame  des  Unrecs^ 
sortes  de  hérissons  de  l'Ile  de  Madagascar ,  ceUe  dics  geirboi- 
ses  et  de  quelques  autres  quadrupèdes  vivipares  des  contrées 
les  plus  ardentes  delaterre,  et  même  cet' assoupissement  na* 
turel  aux  méridionaux  à  l'époque  la  plus  chaude  de  la  journée  ; 
c'est  ce  qu'on  nomme  la  sksU  en  Italie  et  en  Espagne.  D'ail- 
leurs ,  la  froidure  ni  la  chaleur  ne  sont  pas  les  causes  essen* 
tielles  de  l'assoupissement;  elles  n'en  sont  que  des  auxiliaires; 
quand  même  elles  ne  subsisteroient  pas ,  certains  animaux 
î  constitution  (bible ,  comme  la  plupart  des  rongeurs  ,  les 
chauve-souris,  les  hérissons ,  etc.,  tombenûent  chaque  année 
en  stupeur  pendant  quelques  mois  pour  réparer  leurs  forces. 
Outre  le  sommeil  journalier  de  ces  espèces ,  elles  ont  encore 
un  sommeil  annuel,  dont  le  froi^de  l'hiver  n'est  que  la  cause 
prédisposante.  Ce  Q.'est  ni  le  froid  ni  le  chaud  qui  nous  obligent 
a  dormir  chaque  nuit ,  c'est  le  besoin  de  réparer  nos  forces; 
il  en  est  de  même  pour  les  animaux  par  rapport  à  leur  som- 
meil annuel,  qui  est  un  su{^lément  à  leur  sommeil  joumalien 
Xa  nature  les  a  constitués  ainsi ,  non  sans  raison  ;  car  au 
sortir  de  leur  état  de  stupeur,  ces  animaux  entrent  en  rut  et 
engendrent  même  à  plusieurs  reprises.  Comme  l'acte  de  la 
génération  use  Beaucoup  la  vie ,  â  étoit  donc  nécessaire  que 
la  restauration  se  fît  en  même  proportion-^ns  ces  espèces 
naturellement  foibles.  C'est  par  cette  même  cause  que  les 
chrysalides  demeurent  dans  un  état  léthargique  ;  car  tous  les 
changemens  qui  s'opèrent  dans  l'intérieur  des  corpç  vivans 
exigeant  beaucoup  l'emploi  des.  forces  vitales  i  produisen.!  U 


s  O  M  39t 

sommeil  dans  la  vie  extérieure.  Le  temps  du  sommeil  est 
Fépoque  du  perfectionnement  ou  de  la  mutation  des  orga- 
nes ,  parce  que  les  forces  de  la  vie,  au  lieu  de  se  perdre 
au-^ehors ,  servent  à  opérer  ces  mouvemens  înterpes. 

Tout  ce  qui  empêche  Faction  des  organes  extérieurs  les 
force  k  dormir.  Ainsi  la  compression  du  cerveau ,  Taccumu- 
lation  du  sanç  veineux  dans  ce  viscère ,  ou  les  épanchemens 
de  fluides  ,  de  pus,  de  lymphe,  la  ligature  des  jugulaires 
empêchant  le  retour  du  sang  ;  les  autres  afflux  de  ce  liquide 
causés  par  divers  embarras ,  la  surcharge  de  Testomac  ,  la 
raréfaction  par  la  chaleur,  Fextrême  abondance  de  la  graisse, 
les  asphyxies  causées  soit  parles  gaz  acide  carbonique ,  azote 
et  hydrogène  ,  soit  par  l'interruption  de  la  respiration  ,  la 
strangulation,  submersion  dans  Teau ,  etc.  ;  toutes  ceis  causes 
produisent  un  assoupissement  qui  peut  devenir  mortel.  En  gé- 
néral, le  sang  veineux  produit  une  léthargie  dans  les  vaisseaux 
artériels ,  lorsqu'il  y  entre  ( Bichat ^  delà  Vie  et  de  la  Mort , 
part  A  ) ,  et  u  est  souvent  la  cause  des  affections  coma^ 
teuses  oo  soporeuses  qui  attaquent  Fespèce  humaine.  L'apo- 
plexie présente  un  cas  analogue  ;  c'est  un  sommeil  funeste 
et  souvent  mortel.  Les  paralysies  sont  en  quelque  sorte  des 
sommeils  de  Faction  musculaire,  déterminés  par  la  com^ 

Ïression  de  quelques  rameaux  nerveux.  L'opium ,  le  chanvre^ 
1%  plantes  de  la  famille  des  solanéesj  telles  que  la  belladone ,. 
IdL  mandragort  f  l^jusquiame^  le  tabac  ^  la  pomme  épineuse  ,  1» 
wartUe ,  etc. ,  suspen||ent  Faction  ^  la  vie  extérieure  et  cau- 
sent une  stupeur  plus  ou  moins  profonde ,  accompagnée  . 
quelquefois  de  délire,  de  manie  et  de  fureur,  qui  se  termi- 
nent par  tes  cenvnbions  et  la  mort.  Ces  drogues  dangereuses 
arrêtent  Factivité  musculaire  et  la  sensibilité  ,  en  affoi- 
blissant  les  organes,  à  peu  près  comme  les  liqueurs  spiri- 
tueuses ,  de  même  que  nous  l'avons  expliqué  ci-devant.  Les 
Orientaux  qui  s'accoutument  à  l'usage  de  Fopium,  ne  peuvent 
plus  s*en  passer  sans  tomber  dans  une  extrême  foiblesse 
(  Chardin,  Voyage  en  Pene.^  t.  4>  P«  i^O»  nouvelle  preuve 
que  .ces  médicamens  narcotiques  sont  de  forts  sttmulans  t|ui 
ne  produisent  Fassoupissement  qu'en^ffoiUissant  les  organes 
parun  ècc^  d'irritation.  Les  individus  quin'usent  pas  toutes 
leurs  forces  vitales  extérieures ,  ne  dorment  qu'à  peine  ;  on 
en  voit  àQs  ,exem{tles  chez  les  personnes  trop  oisives  ;  elles 
ne  peuvent  pas  dormir,  précisément  parce  qu'elles  n'ont 
pas  agi  en  proportion  de  leur  repos.  Tout  ce  qui  excite  for- 
tement la  vie  extérieure,  comme  la  contention  de  Fesprit^ 
l'inquiétude  ,  la  manie  ,  les  passions ,  les  douleurs ,  les  bois- 
sons éofiauffantes ,  empêche  de  dormir ,  jusqu'à  ce  qu'on 
y  sx>it  forcé  par  l'épuisement  des  forces. vitales»  Ainsi  on  a 


391  S  O  M 

vu  des  aoldats  harassas  de  longs  tfayai»  «  doiWr  auprès  ^a 
canons  qu'on  tiroit ,  sans  que  le  bruil  pàt  les  révetUer ,  t^ti% 
le  besoin  de  la  réparatijoii  de  la  vie  extérieite'e  étoît  pressant.^ 
Comme  le  froid  éts  pays  du  Nord  use  les  fiMrce^  ritales  ^ 
on  y  est  plus  porté  au  sommeil  que  banales  contrée^  méri- 
dionales. 

Indépendamment  dusomineit  général  de  la  vie  extérktii'c^ 
certains  organes  peuvent  tomber  eu  léthargie  ^  tandis  qoe  led 
autres  demeurent  éveillés.  Par  exemple  ^  un  bbmitie  profon- 
dément enfoùeé  dans  une  médîlation  ^  un  Archimède  ^  un 
Newton,  ne  voient,  n'entendedt y  ne  sentent  rien;  tauA 
leurs  sens  dorment  ^  excepté  leur  cerveau*  D'autres  bomme» 
travaillent  des  bras ,  mais  leur  cerveau  dort;  ce  sMt  desiùât^ 
chines  qui  se  meuvent  par  habililde*  Certains  sens  s'éveil-* 
lent  lorsqu'on  en  a  besoin  t  lorsqu'on  les  rend  attentifs  ^  ta»^ 
dis  que  les  autres  demeui-enl  inàctifs ,  engourdis*  De  ntéoie 
les  oi^aneà  de  la  génération  ne  s'éveillent  que  lorsqu'ils  sont 
excités  par  le  besoin ,  l'imagination  ou  des  stimttlaQs.  Quâaé 
le  sommeil  s'empare  de  nos  sens  ^  c'est  par  degrés^  ou  même 
inégalement;  ainsi  le  sens  de  la  vue  dort  avant  celui  de  l'onâfei 
mais  il  peut  demeurer  encore  quelque  étincelle  de  lavieexté^^ 
rieure  dans  les  organes  endormis  ;  ^lelqitôs  portions  dooer^ 
veau  peuvent  retenir  encore  une  partie  àé  leur  activité  « 
surtout  lorsqu'elle  n'est  pas  épuisée*  Le  sommeil  fi'èst  doflô 
pas  toujours  générai  ;  des  organes  vivans  continuent  lewr  ac-^ 
tion  ;  des  idées  se  renoUv^lent  ;  on  es^ans  un  songe.  L'ani^ 
mal  a  des  songes  aAssi  ^  parce  qu'il  a  des  idées  et  on»  Cer- 
taine mesure  d'intelligence.  On  voit  quelquefois  le  cUen 
donner  de  la  voix ,  haleter ,  suei^ ,  remuer  la  queue  4ails  le 
sommeil ,  s'agiter  comme  s'il  étoit  à  la  poursuite  d'uâ:lièvrey 
comme  s'il  étoit  prés  de  l'atteindre  ^  de  se  désaltérer  de  sod 
sang.  Les  oiseaux  rêvent  aussi  quelquefois ,  témoihs  les  per- 
roquets. Les  animaux  les  plus  excitables  révent  plus  que  les 
bétes.à  cornes  et  à  laine  9  et  le  dieval  plus  que  le  bœuf.  On 
ne  voit  guère  que  des  tauréans,  des  béliers  où  des  vacheà 
qui  allaitent  ^  qui  éprouvent  àe&  rêves  f  selon  Chabert. 

Or ,  les  organes  qui  conservent  encore  un  teste  de  vie  ex- 
térieure gardent  souvent  leur  action  pendant  Ic^ sommeil; 
de  là  naissent  les  songes.  Le$  somnambules  sont  des  person* 
nés  chez  lesquelles  les  organes  ne  s'assoupissent  pjtô  cùmtp^* 
tement.  Leurs  muscles^  leur  cerveau ,  retiennent  )fiiio»re  une 
portion  de  vitalité ,  tandis  que  leurs  sens  dorment  Du  som- 
nambulisme au  rêve  la  difTérenee  n'est  que  du  plus  0u  moins. 
Comme  nos  habitudes  journalières  associent  des  mouvemcns 
du  corps  à  des  idées  ,  il  est  naturel  »  lorsque  ces  idées  se  pré- 
sentent ,  que  ces  mouvemens  s'opèrent  par  communicationf 


sou  igS 

Ob  b«  ioit  donc  pas  sVtoimer  àe  ce  que  font  les  âbniAam- 
baies  t  pMksQtt'ils  tout  éveillés  pàut  les  choses  seulement  qa'ib 
exécute»!  /  e<  dob  pour  fe  reste*  Les  portes  de  leurs  sêlis  soàt 
fermées 9  ramé  leiil-  esprit  veille  presque  en  entier;  voilà 

Îourquoi  ils  péuvenf  parler  ^  âgir^  suivant  un  certain  mode^ 
la  mémoire  et  ilmaginaiion  veillent  dans  les  fèves  $  triais  il 
ne  paroît  pas  que  le  jugenient  ait  grande  part  dans  tOâtes  les 
idées  «  les  paroles  et  les  actioils  qui  s'exécutent  pendant  lô 
sofniheiL  Le  jugement  est  la  première  faculté  dé  Tâmb  et  dé 
la  vie  extérieure  ;  c'est  la  plds  délicate ,  la  plus  tardive  il  sé 
développer^  la  pliis  prompte  k  se  détruire  dans  les  dîfféfens 
Iges  derhomme  ;  elle  s'endort  la  première^  et  se  réveille  là 
dernière  i  tatidis  que  l'inlaginatiôii  et  la  mémoire  subsistent 
beaucoup  plus  long- temps  ;  aussi  ces  dem  facultés  joiiefit  les 
principaux  rMes  dans  les'songes.  Si  le  jugement  eidstoit^  les 
réires  auroient  moins  d'extravagance  i  ils  Seroiem  aUssi  rai^ 
sOnnables  que  les  pensées  de  l'étal  de  veille  ^  et  on  les  pren^ 
droit  pour  des  réautés^ 

La  preuve  que  les  rêves  et  le  somilaïkibaHsnte  Cônsiétent 
dads  la  veille  de  quelques  parties  duCcrveaà  pendam  le  som«- 
«leil  des  sens,  ou  par  quelque  irritation  nerveuse  subsistante, 
comme  danis  ki  rêves  voluptueux  par  surabondance  de  sperme 
datis  les  parties^xnelles,  c'est  qu'on  songe  dans  les  premiers 
instans  du  repoll'c'est  que  l'esprit,  frappé  de  quelque  idée  6u 
de  quelque  sentiment  pi^ofond ,  y  rêve  presque  toujours  \  car 
.  l'organe^  excité  par  cette  idée  ou  ce  sentiment^  ne  s'endort 
pas;  son  action  continue,  la  pensée  s'exécute,  mais  saDs  ôr^ 
dk*e  i  sans  règle ,  à  cause  de  l'absence  du  jugement.  Voilà 
encore  pourquoi  les  rêves  font  connoh^e  ordintiirémeut  lé 
caractère  des  hommes  et  dévoilent  leurs  affectioAs,  pâfcé 
que  le  jugement  ne  les  cache  plus.  Lé  corps  agit  seul,  la  vie 
interne  se  développe  toute  entière ,  et  ses  mœurs  se  préseu-» 
tent  à  découvert.  D'ailleurs  les  idées  des  rêves  agissent  plul 
puissamment  sur  le  corps  que  les  pensées  de  l'état  de  veille , 
parce  que  rieù  ne  contrarie  l'action  des  premières  ;  rien  M 
rappelle  la  raisoft ,  rien  d'extérieur  ne  les  distrait  ;  aussi  l'i* 
magioatioià  s'exalte  quelquefois  assez  pour  exciter  des  pollu-^ 
tions  nocturnes.  Les  organes  dormans  cèdent  sans  peine  aut 
organes  éveillés;  de  là  émanecettegrandê  puissance  des  idées 
dans  les  songes ,  puisque  l'équilibre  entré  éllêd  et  les  corpà 
environnans  est  rompu.  Les  besoins  du  corps  éveillent  en- 
core certaines  idées  tlâns  l'esprit  endormi)  par  exemple, 
lorsqu'on  a  soif,  on  rêve  aux  fontaines,  aux  fleuves,  etc. 
.  Dans  la  chaleur  de  la  fièvre  on  se  représente  quelquefois  des 
fournaises  ardentes ,  de  grands  feux  et  des  objets  analogues. 
(  Consultez  les  mots  Sev^s  ,  Nerfs  ,  Vie  ,  etc.  )•  Les  per-. 


/ 


394  S  O  M 

sojanes  vires  sont  plus  sujettes  aux  rêves  que  les  individas  pe-' 
sans  et  moas.  Le  délire  est  l'état  intermédiaire  du  sommeil 
et  de  la  veille  ;  aussi  Ton  éprouve  ordinairement  mi  délire 
passager  au  premier  instant  da  sommeil.  L'opiam  produit  le 
délire  avant  que  d'assoupir.  L'époque  du  délire  est  celle  de 
la  cessation  du  jugement ,  car  lorsqu'une  faculté  de  l'esprit 
diminue ,  les  antres  s'augmentent;  suivant  ce  principe,  l'i- 
magination s'exalte  lorsque  la  raison  suspend  ses  fonctîons[/ 
Le  délire  est  voisin  du  rêve ,  mais  le  premier  est  plus  près  de 
la  veille,  le  second  du  sommeil. 

Il  est  intéressant  de  considérer  la  position  que  prennent 
les  animaux  pendant  leur  sommeil,  car  elle  indique  un  état 
plus  ou  moins  favorable  à  l'oi^ganisation.  Ainsi  l'enfant ,  le 
jeune  animal ,  en  s'endormant ,  se  courbent  ou  se  peloton- 
nent à  peu  près  comme  étoit  leur*fœtus  dans  l'amnios  et  le 
^in  maternel^  situation  convenable  au  développement  des 
forces ,  en  couvant  les  organes  internes ,  en  permettant  l'am- 

{^lification  des  membres,  le  relâchement  de  toutes  les  artica- 
ations  alors  en  état  de  flexion.  On  se  couche  aussi  plus  vo- 
lontiers sur  le  côté  droit  ^  celui  du  foie ,  pour  que  ce  vbcère 
pesant  ne  comprime  pas  l'estomac;  et  de  cette  incubatiotf 
vient  la  plus  grande  force  que  prend  d'ordinaire  le  câté  droit 
sur  le  gauche ,  à  cause  que  les  humeurs  ijaf  écoulent  plus 
abondamment.  Enfin ,  après  le  sommeil ,  toK  les  organes  ne- 
lâchés,rafratchjs  ou  mieux  nourris,  acquièrent  plus  d'ampleur, 
et  l'homme ,  les  animaux,  sont  plus  grands  de  taille  le  matin 
que  le  soir  après  leurs  travaux. 

D'ailleurs  la  perspîration  s'exécute  sans  peine  dans  le 
sommeil ,  comme  le  remarque  Sanctorius ,  parce  que  les 
pores  s'ouvrent  on  se  relâchent  dans  cet  état  d'abandon 
nocturne.  De  là  vient  que  l'absorption  ou  l'inhalation  est 
aussi  plus  considérable,  et  les  miasmes  contagieux  sont  reçus 
plus  facilement,  si  l'on  y  est  exposé,  que  pendant  le  jour. 

Voyest  les  autres  remarques  sur  l'HirvERTiATiON  àes  ani- 
maux et  sur  leurs  espèces  nocturnes,  (tirey.) 

SOUMET  (^  Apex).  C'est  l'extrémité  d'une  tige,  d'une 
feuille  ,  ou  de  tout  autre  organe  du  végétal.  On  donne  par* 
tîculîè  rement  ce  nom  aux  Anthères.  F.  ce  mot.  (n.) 

SOMMET  ou  'ju^s  d'une  coquille  bivalve.  F.  le  mol 
Coquille,  (desm.) 

SO  MMET.  On  donne  ce  nom  à  la  partie  supérieure  d'une 
monta^;ne ,  surtout  quand  elle  se  termine  en  cône  en  ou 
pyramide. 

On  dit  aussi  le  sommet  d'un  cristal ,  quand  il  est  terminé 
en  forme  de  coin  ;  car  alors  on  ne  pourroit  pas  se  servir  da 
WOipp'amde ,  et  l'on  dit  que  c'est  un  sommet  dièdre,  (paï.). 


SON  395 

SOMHÈTE^  Nom  qa^on  donne  aa  friût  de  la  Ronce. 

(B.) 
SOMMITE,  r.  NÉPHÉLIOT.  (LN.)    ^ 

SOMMITÉ ,  Summitas,  Ce  mot  désigne  U  pointe  des 
iierbes ,  et  plus  commcmément  les  eîtrémités  àes  tiges  flearies 
de  quelques  plantes  dont  les  fleurs  sont  trop  petites  pour  être 
conservées  séparément.  Ainsi  on  dit  sommité  Sabsinihe  ,  de 
lavande ,  de  centaurée  ,  de  nUUepertuh,  (D.) 

SOMNIOSE,  Sommoius.  Sons-genre  établi  parLesneurv 
Journal  de  l'Académie  des  sciences  naturelles  de  PhiUdel- 

Shîe ,  aux  dépens  des  Squales.  Il  ne  diffère  de  cehd  des 
LiGuiLATS  (^Spinûx ,  CuT.)  que  par  son  museau  plus  court  et 
plus  obtus. 

La  seule  espèce  connue  de  ce  sous -genre  rit  sur  les 
cdtes  de  T Amérique  septentrionale.  Elle  a  les  nageoires 
très-courtes,  (b.) 

SOMPT.  Nom  de  Parbre  qui,  dans  le  Sennar,  produit 
la  Gomme  dite  Beledi.  T.  AcAas.  (b.) 

SON.  On  ajppelle  ainsi  Técorce  des  graines  céréales  lors- 
qu'elle a  été  brisée  et  séparée  dela£irlne  qu'elle  renfermoit 
par  la  mouture  et  le  blutage. 

Le  son ,  privé  par  des  lotions  répétées  de  tonte  la  farine  qui 
avoit  pu  lui  rester  adhérente ,  ne  fournit  plus  aucun  aliment  à 
rhomme  ni  aux  animaux.  Il  est  complètement  indigestible. 
Cest  donc  mal  à  propos  qu'on  le  laisse  souvent  dans  le  pain, 
et  qu'on  le  donne  habituellement  aux  bestiaux.  S'il  produit 
quelquefois  de  bons  effets ,  s'il  rafraîchit,  par  exemple  ,  les 
chevaux ,  c'est  qu'il  exerce  9  san^  en  être  altéré*,  l'activité  de 
leurs  sucs  digestifs,  fait,  par  suite,  couler  la  bile  dans  leurs  in- 
testins ,  ou  mieux  produit  une  légère  indijjestion  qui  ranime 
la  circulation.  Son  usage  habituel  affoiblit  certainement ,  à 
moins  qu'il  ne  soit  accompagné  ou  suivi  de  nourritures  plus 
substantielles. 

Cependant  il  ne  faut  pas  conclure  de  là  qu'il  faille  jeter  le 
son  sur  le  fumier.  Lorsqu'il  est  le  plus  privé  de  farine ,  tel  que 
celui  qui  résulte  de  la  mouture  économique ,.  il  en  conserve 
encore  assez  pour  qu'on  puisse  en  tirer  de  l'amidon  ou  nourrir 
des  cochons ,  à  plus  forte  raison  celui  qui  provient  de  la 
mouture  à  la  grosse.  On  veut  seulement  uire  sentir  qu'il  ne 
faut  jamais  le  donner  seul  aux  animaux ,  et  surtout  le  leur 
donner  seul. 

On  emploie  le  son  à  quelques  usages  économiques  et  dans 

*  les  arts;  mais  la  portion  qui  est  consommée  sous  ces  rapport» 

n'est  qu'un  minicule  en  comparaison  de  la  quantité  qui  se 

produit  journellement.  V.  aux  mots  Blé  ,  FaoMEirr  ^  Seigle  j^ 

Orge  ,  Avoine  ,  Faiune  ,  Pain,  etc.  (».) 


396  s  O  îl 

SONARD.Dâûs  le  déjpârtementdeMlû,  <'m  )t  Ca- 

HARD  MILOUIN.  (DESM.) 

SONATLI  SCHUSCHL   Les  T^nureê  mUWà&ïe& 
iobnent  ce  nom  slùx  thtm^'SoUris  oH  f^heif^pUre^t  (l>£^lt.) 

SONCHUS  des  Latinis  ^  Songhos  ^mi  Sonkhos  des  Giiecs. 
Selon  Diosooride  ^  ii  v  a  à&M  esf^ices  de  sonkhn^i  h^wà  elt 
•duvage  et  épideux  ;  rÀutre  est  mon  et  bon.  à  manger;  sa 
tige  est  anguleuse ,  oreu^ ,  qaôlqucffojs  rouge  ;  ses  feuille^ 
sont  découpées  i^ar  intervalUs  sur  leiiri  bor.dd.  Tous  lés  deux 
ont  la  propriété  de  ra&afchir  et  de  resserrer  knoyenneœeilt 
le  6oirfto>  04  les  etiiploie  contre  les  grandes  ardeurs  d'est6* 
mac  et  les  grandes  inflaoïmations.  h^ùr  jus  fait  venir  le  lait 
aux  femmes.  Appliquées  vers  le  bas ,  et  maintenues  par  une 
compresse  de  laine,  ces  plantés  aaet  bennps  contre  lesapos- 
lèoies  du  fondement  et  de  la  matrice.  L'herbe  et  U  racine 
sont  également  employées  avec  succès  pour  calmer  la  dou- 
tcnr  que  cause  1^  piqûre  du  scorpion.  Il  y  a  un  autre  sonA^o^ 
plus  tendre  qui  est  comme  un  arbre  9  ayant  les  feoiUes  lar- 
ges f  et  la  tige  branchue  divisée  par  ses  mêmes  feuilles.  Il  a 
Tes  mêmes  propriétés  que  les  autres. 

On  voit  taciiefnent  que  cet  article  de  Dioscoride  ne  ren- 
ferme point  de  descriptions  suffisài;ites  pour  qu'il  sbit  réelle- 
ment possible  de  reconnoître  les  sonkngs  {^armî  les  plantes 
de  nos  pays  ;  aussi  les  commentateurs,  de  cet  auteur  varient- 
ils  dans  les  rapprochemens  qu'ils  en  font,  ^uelqùesruns  les 
rapportent  aux  ïaitrons ,  et  surtout  au  Laitroi^  des  champs 
{sonchus  (wensisX^mn.}:,  mais  plusieurs  autres  voient  dans  cett0 
dernière  plante  lin  hieracium  de  Dioscoride.  Matthiole ,  Tun 
d'eux^remarque  entr'anlres  que  la  troisième  espèce  de  sonkhos 
ou  celle  qui  est  en  arj[>re ,  ne  se  trouve  point  en  Italie  ,  et 
qu'il  n'existe  aucune  mention  de  cette  plante  dans  les  ouvra- 
ges de  Théophraste  et  de  Pline. 

Ce  dernier  auteur  nous  donne  quelques  détails  sur  les 
sanchus  qui  nous  paroissent  plus  propres  à  les  faire  Recon- 
noître ;  mais  qui  néanmoins  ne  mèijieot  guère  à  d'autre  con- 
clusion que  cejie-ci  ;  c'est  que  les  soncHus  étôien.t  des  plantes 
composées,  u  if  y  en  a  y  dit-|l,  de  deux  sortes  ,  l'un  olanc^ 
et  l'autre  noir,  Toi^s  deux  ressemblent  â  ia  laitue ,  si  ce  n'est 
qu'ils  sont  garnis  de  piqqans.  Leur  tige  qui  est  anguleuse  et 
creuse  ,  s'élève  à  la  hauteur  d  une  coudée  \  et  quand  on  la 
rpmpt ,  il  en  découle  une  grande  quantité  de  suc  laiteux.  Lé 
laitron  blanc  qui  tient' sa  couleur  de  son  lait,-  se  donne  assai- 
sonné comme  de  la  laitue  à  ceux  qui. ne  respirent  qu'avec  une . 
grande  difficulté.  Ërasistratc  dit  qu'il  produit  de  bons  effets 
dans  la  gravelle,  et  qu'étant  mâché  9  U  corrige  les  défauts 
de  4'haleine.  Son  suc  pris  à  chaud  dans  de  l'huiJe  et  du  via 


s  O  N  397 

Mai>c  f  oijle  be^HCOup  le»  traçai»  ie  IVAfanfeAiem  ;  taais  ti 
faut  que  les  femmes  se  lèvent  et  se  proiqènent  après  qu'elles 
ont  aéco|iché.  Sa  tîgè  cuite  fkit  i^eiiir  le  laté  aux  Dourrices,  et 
donne  une  couleur  pluê  vive  et  ptusfpaîoHe  à4edF  no^^isson. 
Quelques  gouttes  de  son  suc  distillées  âafis*les  oreilles ,  re- 
médient aux  incommodités  particuUèt*es  de  èés  organes  ;  on  le 
tait  (irendrè  k  cbaud  pour  les  dîiBcnlt^s  d'iiriner;  appliqué  en 
lîniment ,  il  guérit  les  dépôts  qui  se  formelit  à  Tanus.  Il  est 
très-salutaire  pgur  les  piqûres  de  6eorpiMs\i  et  les  morsures 
de  ^erp^ns.  Certains  auteur^s  approuvent  Tnsage  du  sonehuf 
blanc,  mais  rejiettent  ie  noir  eoftiine  une  plante  malsaine  et 
dangereuse.  D^autres  gisent  de  eeluî-ei  qu'on  peut  l'appli- 
4faer  en  certains- cas  avec  dA  grnau  ^  parce  qu*il  a  une  vertu 
réfrigérante,  etc.  » 

C'étoit  donc  par^ni  les  plantes  comj^osëes  lactescentes  ^ 
delà  famille  des  chicoracées,  qii'il  falloit  chercher  les  jofi- 
chu^ ,  et  le  choix  pouvoit  tomber  également  sur  les  Laitues  , 
iactuca  y  4es  Cof^RiELES  y  chondriHa ,  fés  Laitrons,  senckus  j 
etc.  Aussi  ^  les  botanistes  qui  oni;|ifréeédé  Toumefoti ,  eon^ 
fondoien^ils  sons  les  noms  e&mnva^Bét'ktetueus^t^esù'iso^ 
àgreaUà ,  deS  espèces  de  ces  divers  ^étirés,  et  quelques  antres 
du  genre  Frenantbe  de  VaiUant. 

Quoi  quHl  en  soit ,  le  genre  svnchus  des  botanistes  moder- 
nes ,  renC^rme  des  so/ichus  de  G.  Bauhin ,  de  Tonrnefort ,  de 
Placknet ,  de  Batrelîer,  d'AîHofli;  des  chon^riiia  de  Raiç 
des  scorzoneraàe  Linnâeus  ;  des  hierapîunf,  de  l^odson  ;  des 
andryalà  dç  palécbamp  ;  une  hctuca  de  Toumefbrt  ( ^on^^i/j 
motUanus  )  ;  une  autre  lactucQ  de  Taillant  (  sçnchus  plurnic- 
n'5yetiC. 

Les  deux  espi^cés  de  taltron  que  les  comipentateurs  des 
anciens  rapportoient  anxxsbnkkos  de  Diosçoridç^  sont  le  LÀl- 
TRON  DES  CHK^P^  (^  sQnchm  arvensîs  y  t^)  t  e^îe  Laitron  COftt- 
MUN  (  sonchus  dèràcéùs  \  L.  )•  , 

Le  ipot  de  sonfçha^ ,  d\\  Yentçnat ,  vient  s^lop  Martinins» 
d^un  inot  grec  qui  signifie  creiix  |  parce  que  Içs  jLige^  de  ces 
j^Uniçs  sont  fistu)çuàes.'(bçsfti.) 

SQlSDAQUA.  Now  qi^e  rOBjRAf^  pprte  cb^z  les  Hu-^ 
rop^.(s.),  ^ 

SOr^DÀRI.  BWeda  oomme  ftioai  un  arbrisseau  deTInde 
qu'il  a  figaré  9  mai$  do^t  il  n'a  pas  indiqué  les  parties  de  1» 
frni^tige^ioli  a#s6?  comp^lemeni  pour  puwroiv  le  rapporter 
.  il  un  geiare.  (b,). 

SONDI-FA'FAU  Plante  vobiératre  d^  Madagascar , 
dont  le  nooL  botanique  ne  tn'est  pas  eonna,  (s.) 

SONDUOC.  L'un  des  nom»  donnés  ei^  Chine  à  00e 


398  s.  O  N 

espèce  dlGNAMK  {Jik^cOna  opponVJoUa,  L.)»  selon  Loa-T 
reiro.  (ln.) 

SONGAR;  Mus  s<mgarus'j  Linn.  Petit  quadrupède  de 
l'ordre  des  rongeurs,  et  du  genre  Hahsteiu  (desm,) 

SONGE.  On  donne  ee  nom  ,  à  VÛe  de  la  Réunion  ,  à  la 
racine  du  Gouet  esculent.  (b.) 

SONGIUM.  Rumphius  a  6guré  la  Sialite  eixifhque 
sous  ce  nom.  (b.) 

SONGO.  Nom  indien  du  Gouet  EscuLEiig.  (b.) 

SONI.  Très-petite  coquille  qui  paroft  appartenir  au  genre 
.Volute  ou.au  eenre  MiTR»de  Lamarck.  (B.) 

SGNICÉPHâLE.  Nom  donné  par  Swammerdam  anx 
insectes  du  genre  des  Vrill^ttes  (^AnoldumjFah.) ,  à  cause 
du  bruit  qu'ils  font  entendre  dans  les  boiseries  qu'ils  ron- 
gent en  frappant  avec  leur  tête  9  selon  quelques  auteurs  y,  oa 
en  se  livrant  à  un  mouvement  oscillatoire,  selon  M.  Duméril» 

(desh.) 

SON-MOUC.  Nom  cocbincbinois  d'une  espèce  de  Clé- 
H  ATITE  que  Loureiro  nomme  cleniaiisvkginica^  L-^mab  qni  pa- 
rott  être  la  même  plante  que  Thunberg  appelle  ainsi,  dans  sa 
Flore  du  Japon ,  et  non  pas  celle  de  Linn^eus.  Ce  sentiment 
est  celui  de  M.  Decandolle  qui,  dao^  son  Sptcies  9  nomme 
cette  espèce  chmatis  biiemata  ^  et  y  ramène  la  semninsa  de 
Ksempfer.  (t.NO 

SONNANTE.  Nom  donné  par  DaiAenton  au  Cbapaud 
SONNANT  ou  Pluvial  ,  Bufo  bombinans.  (oesm.) 

SONNERATIA.  Linnaeus  ',  Suppl.  platd.  System,  vege- 
tab.  1781 ,  a  donné  ce  nom  à  un  arbre  du  Malabar,  des 
Moluques  et  de  la  Nouvelle-Guinée ,  dont  plusieurs  auteurs 
avoient  fait  mention  avant  lui,,  sous  les  dénominations  de 
Blatli  seu  Jambos  sybesùis  (  Rbéed. ,  Malab.  3  ,  pag.  4^  )  ;  de 
mangîum  caseolarerubrum  (  Rumpb. ,  Amb,  3 ,  p.  3 ,  tab.  74)  ; 
de  Bagalbat  camelli  (  Raj. ,  Lut,  85  ,  n.^  10  )  ,  etc.  Il  l'avoit 
lui-même  placé  dans  les  premiers  ouvrages ,  sous  le  noin  de 
'  rhizophora  caseolans ,  et  Gaertner  l'a  décrit  sous  celui  à^aubU- 
iia  caseolans  (  de  Fruct  et  Sem.  i  ,  p.  379 ,  tab.  7Ç ,  fig.  a  ). 

Son  nom  vient  de  celui  du  célèbre  naturaliste  Sounerat , 
qui  a  fait  connoltre  cet  arbre  dans  son  Voyagé  à  la  Nowelle- 
Guinée ,  soas  le  nom  de  Pagapate.  V.  ce  ^'nîer  mot.  (besm.) 

SONNEUR.  Nom  donné  au  GoaJiJks  huppé,  parce 
qu'on  a  trouvé  des  rapports  entre  son  en  et  le  son  d'une 
clocbçtte  qu'on  attache  au  cou  du  bétail.  Nota.  Ce  prétendu 
C0RACIAS  n'existe  pas  tel  qu'on  le  dépeint.  F,  ce  mot.  (v.)    ; 

SON-TO.  On  nomme  ainsi  une  espèce  de  The,  dans  le 
commerce.  On  ignore  si  elle  est  due  à  uq  mode  de  prépara- 
tion ou  à  une  variété  4'arbrer  (b.) 


SON  399 

SON-TRA.  Nom  d'une  espèce  de  Néflier  [mespUm  j^-^ 
racanûia^  LiOiir.  ),  en  Cochînchine.  (ln,)  ^ 

SONZE.  Espèce  de  Gouet  dont  on  mange  les  feuilles 
cuites,  (b.) 

SOOBA.  Le  Sureau  porte  ce  nom  à  Java,  (b.) 

SOOTT.  Nom  que  le  capitaine  Cook  et  son  équipage  im<* 
posèrent  à  une  espèce  d' Albatros.  V.  Albatros  a  plumage 

GRIS-BRUN,  (s.) 

SOP-CLO-O.  Nom  du  Manucode  chez  les  Papous,  (v.) 

SOPE.  Espèce  de  poisson  du  genre  Cyprin  (  Cyptinus 
èallems)  qui  remonte  de  la  Baltique  dans  les  fleuves ,  et  qui. 
appartient  au  sous-genre  Labéon  de  M.  Guvier.  (desm.) 

SOPHAR.  Nom  arabe  donné  par  les  habitans  du  Dar« 
Four  au  Séné  sauvage  (  Cassià  sophera ,  L.  ) ,  qui  croît  en 
abondance  chez  eux.  (ln.) 

SOPHIA  CHIRURGORUM.  V.  ThÂlictron.  (desm.) 

SOPHIO.  C'est  le  Cyprin  vandoise.  (b.) 

SOPHISTEQUES.  Nom  que  porte,  à  Madagascar ,  un 
arbrisseau  du  genre  GtOMPHIE  ,  selon  Decandolle.  (ln^ 

SOPHORË ,  Sophora.  Genre  de  plantes  de  la  décandrie 
monogynieetdekfaroilledeslégumineuseSydontlescaractèreR 
consistent:  en  un  calice  persistant,  urcéolé,  et  à  cinq  divisions 
^  plus  ou  moins  profondes;enune  cocoUe  papilionacée,  dont  les 
ailes  sont  de  la  longueur  de  rétendard;en  dix  étamines  libres; 
en  un  ovaire  supérieur ,  stipité,  surmonté  d'un  style  courbé  à 
stigmate  simple  ;  en  un  légume  allongé  et  moniliforme^ 

Ce  genre  a  été  divisé  ^  par  Lamarck ,  en  trois  ,  savoir  : 
S0PHORE,  Virgile  et  Podalyrie.  Willdenow  a  conservé  ce 
dernier  genre  en  lui  réunissant  le  second.  Salisbury  a  depuis 
établi  le  genre  Edwardsie  à  ses  dépens.  Le  genre  Daviesie 
lui  enlève  quelques  espèces. 

Ce  genre,  dans  son  intégrité ,  comprend  des  arbres  ,  des 
arbrisseaux  ou  des  plantes  herbacées ,  à  feuilles  ternées  ou 
ailées  avec  impaire ,  rarement  simples ,  à  fleurs  disposées  en 
grappes  axillaires  ou  terminales ,  rarement  solitaires.  On 
en  compte  vingt-cina  espèces ,  dont  les  plus  importantes  à 
connoitre  sont  : 

Le  SoPHORE  DU  Japon,  qui  a  lés  feuilles  pinnées,  les  fo- 
lioles ovales ,  glabres ,  nombreuses  ',  et  la  tige  arborescente. 
Il  croît  aU'  Japon ,  et  se  cultive  depuis  long-temps  dans  les 
jardins^  de  Paris  ,  où  il  fleurit  pres/^e  tous  les  ans.  C^est  un 
arbre  de  moyenne  grandeur,  d'un  beau  port,  et  d'une  cou- 
leur sombre  qui  contraste  avec  celle  de  la  plupart  des  autres. 
On  le  multiplie  de  graines  et  de  racines. 
.  Le  SoPHORE  OCCIDENTAL  a  les  feuilles  pinnées ,  les  folioles^ 
ovales  et  nombreuses.  Il  croît  dans  les  îles  de  l'Amérique ,  et 
se  cultive  dans  quelques  jardins  de  Paris» 


ioù  s  O  R 

Xte%  ÇOVQOEES  A  f BTPTBS  F1I7ILLÊ&  ef  VéTRAPT^E  ODt  leS 

feuilles  pin||ées ,  les.foHpk^s  tvès-petites ,  nombreuses  ^  ova- 
les et  vehwfs.  Ils  vienaent  de  U  Nouvelie-^éiânde ,  et  se  culli- 
vent  au  Jardin  des  Plantes  de  Paris  ;  leurs  grandes  flt:drs 
jaunes ,  qui  se  d^v«lopp«nt  avant  les  feuilles ,  rendent  ces 
deux  arbustes  très-remarquables, 

Le  SoPBORE  DORÉ  aies  feuilles  pinnées^  les  folioles  ellip- 
tiques, aiguës,  presque  nues,  et  les  légumes  gUbres.  Il  croît 
en  Âbyssinie ,  et  se  cultiire  àans  les  jardins  de  Paris.  C'est 
le  viiTgiHa  de  Lamarck,  et  la  Robinier  presque  decandre  de 
Lbéritier. 

Le  Sophore  tehoturier  a  les  (teiiilles  tiernées ,  pélîolées  , 
stipulées;  les  folioles  presque  orales,  obtuses,  mncrenées;  les 
stipules  très-courts,  il  se  trouvé  en  Amérique ,  dans  les  clai- 
rières de  bois  ,  où  il  forme  des  touffes  tiiès-denses  ,  de  deux 
ou  trois  pieds  de  haut.  Je  l^ai  observé  en  grande  quantité  en 
Caroline.  Il  est  vivace  par  sa  racine ,  et  devient  noir  par  la 
dessiccation.  La  plupart  de  sts  fleurs  avortent.  CVst  une  Po- 
DALYRiE'de  Lamarek. 

Le  Sophore  blai^g  a  les  feuiMes  ternées  ,  jpétiolées ,  stipu- 
lées ,  les  folioles  oblongues  ,  obtuses  ,  et^es  stipules  très- 
courts.  Il  se  trouve  en  Caroline  ,  dans  les  sables  les  plus 
arides,  et  se  cultive  à  Paris,  dans  les  jardins  de  Ceis  et 
autres.  Il  s^élève  plus  que  le  précédent, et  est  beaucoup  moins 
fameux.  Ses  fleurs  avortent  aussi  très-fréquemment>  C'est 
encore  une  Podalyrie.  (b.) 

SOPHRONIE,  Sophrorda,  Lîcht.,  Roëm.  Genre  de 
plantes  de  la  triandrie  monogynie ,  Linn.  Corolle  bypocra- 
tériforme  ,  à  six  divisions  ;  stigmate  trifide  ;  capsule  engagée 
(infère  )  trivalve  ,  triloculaire ,  polysperme. 

On  n'en  copnoît  qu'une  seule  espèce  du  Cap  de  Bcnane- 
Espérance  ,  Sophrotwe  EK  gazon,  Sophronîa  cœspitosa.  Ses 
feuilles  radicales  sont  linéaires ,  garnies  de  nervures  engai- 
nantes ,  membrai^euses ,  dilatées  à  ia  base ,  plus  longuçs  que 
les  fleurs ,  qui  sont  presque  en  ombelle,  (p.b-) 

SOPI.  V.   Saupe  ,  espèce  de    Sî*e.    V.  aussi  Spaeu 

(s.) 

SOPLON  ouGROGN  EUR,  de  Wqod.  C'est  rYAcouRÉ. 
F.  ce  ipot,  (s.) 

SORA.  Il  y  a ,  dit  le  fbyageur  Flaccoort ,  des  Hérissons 
à  Madagascar  comme  en  France ,  et  on  \é&  appelle  $om,  !Nc 
seroit-il  pas  plutôt  question  des  Tekbecs.?  (be^m.)- 

SORA.  C'est  le  Squale  i«lani>re.  (b.) 

SORAr  Sorte  de  bière  qui  se  fabrique  au  Pérou  avec  le 
grain  germé  du  maïs,  (b.) 

SQRAMIE;  ,  Sommia,  GeBF«  de  plaetcs  ie  la  polyandrie 


s  O  R  4Qt 

nu>no^ie;  dont  les  earactères  consûtent  :  en  on  calice  à 
€Àxiq  divisions  concaves  et  jColarée&;enime-cQroUe.<le  cjbqpé-- 
taies  ;  en  un  grand  fnoipbre  d'étamiues  inséi^ées  au  riéce^acie; 
,«p  un  ovaire  supérieur»  orale,  Aunmonlé  d'un  Iwgsiyie  astig- 
mate en  téte;*en.une}>aîeovile9miUdtciiil2^£A  contie^apt-on^ 
seule  semence  enveloppée  iT une  jn^mbrajoje  vis/|ae«i9e. 

Ce  genre  renferme  deux  (espèces  4}ui.ao9t  4es  arbrâsseaivt 
grimpans  à  fev'illes  alternes^  pé^oiées,  ovales^  aiguës^ 
épaisses  et  entières,  dont  JesJIeurs  naiss^ent  par  ^petU^  JtMH^ 
qnets  sur  âes  tubercules  .qu^fOrnx-eviacfiiie  anuniir^es  rameau 
ou  à  l'aisselle  des  feuilles.  Ces  arbrisseaux  se  trouvent  ^  la 
GÊmme. 

Decandolle,  danssom  Sy^iema  naturah,  réunit  ce  geûre^ 
A^tm^ff^é  dA^iiiNÉE  f  «vec*le  'Ma^pia  et  le  Doliocarpë, 
fMur  ea  former  «d  «oui  ^a^quel  41  a  conservé  ie  dernier  de  cek 
«lonns.  11  jponse  <)iie  c'-est  mal  À  ^propos  que  Willdenow  Tt 

SORfilER,  i$or^ ,  iJma.  {•kBsanilfhingpiiB).  Genre  de 
|ilafitfis  appavtenaot  à 4a  fomiUe  4es rosacées,  qui  a  beaucoup 
•de  rapports  avec  les  >NÉrLi%R6  et  les  Amziers.  5es  caractère^ 
^Mtt.:  un  calice  il  cinq  ^ii^isions;  .t»ne  corotte  â  cinq  pétales) 
fdaiieurs  iétamines  (  environ  cinq  3  placées  sur  le  calice  '; 
4rois  pistils  ;  on  avaice  infërieor;  une  baie  molle ,  ronde  où 
«a  forme  de  poire,  renfermant  trois  semences  cartilagi- 
jieives. 

On  ne  compte  «  dans  ce  genre ,  que  trois  espèces  qui 
sont  indigènes  d'£ar(meA  Siavoiir  :  le  of^^èier  .éamesiùjitie  ^ 
celui  dts  oi$eleursj,  eiJMyJtride.  £,e.^ams^eStabd)re3và.feiuUes 
ailées  ou  deH)i-ailé.es4  et  à  Beurs  .tf  ^pf^é^  AU  lOOiymbes 
terminaux. 

Le  SoRBi£a  noMESTiQUis;  ou  Co^mmij^Soiiuêi^tHiwiicm^ 
Linn. ,  est  ^n  ^rand  acbrx;  .dtes  {bnâts,,  à  4i^  idcoôile  ^  d'un 
beau  port ,  et  dont  ia  tête  Xorme  une  p^^^ii4e  .kmffbe.  Son 
écorce  est  rude  et  raboteuse  ;. son lK>is>très -dur «  compacte 
et  rougeâtre  ;  ses  feuilles  alternes  ,igai;nies^  stipules ,  ailéos 
avec  impaire  ,  et  à  folioles  qpposées ,  sessiles ,  tcès-^enliàces, 
longues,  pointues  p  finement  .dentées ,  ihlanohâtres  et  coton- 
neuses en  dessous  ;  ses  Beurs  Uancbâtres ,  Téumea  en  ^espèce 
de  corymbe  au  sommet  àts  rameaux,;  ses  fruits  inckus ,  gros 
comme  une  petite  pomme  ,  de  1a  forme  d'une  poire ,  cou-> 
ronnés  par  le  calice  ,  et  renfermant  des  s^emences  oUongues  : 
on  les  nomme  cormes  ou  sorbes  ;  ils  sOQt  dlid>ord  4pres , 
mais  mûris  sur  la  paille  ils  deviennent  idouXf  eiae  -mangent.; 
ils  se  conservent  peu  ;  ils  sont  préférables  aux  nèiles  ,  et  ce- 
chercbés  par  les  animaux  ;  sans  eau  on  e  j  tait  un  cidre  fort, 
çt  avec  de  Teau  une  boisson  légère. 

XKXl.  26 


'io2  S  O  R     " 

Cet  arire  ne  porte  de  fruit  que  lorsqa^il  est  dans  un  âge 
avancfé.Sa  croissance  est  lente.  Son  bois  est  le  plus  dur  des 
bois  des  grands  arbres  de  la  France  ;  il  a  la  fibre  homogène  , 
et  un  grain  fin  qui  reçoit  bien  le  poli  ;  aussi  est-il  recherché 
par  les  menuisiers ,  les  tourneurs  ,  les  ébénistes  et  les  machi- 
nistes. On  remploie  à  monter  des  outils  ,  à  faire  des  verges 
de  fféau  ,  des  vis  de  pressoir,  des  cylindres,  des  poulies  et 
«tontes  les  parties  de  machines  sujettes  à  frottemens.  Il  der 
mande  à  être  travaillé  très-sec.  Donovan  crott  que  Tacide  du 
fruit  de  cet  arbre  diffère  de  l'acide  malique. 

Le  cormier  croit  naturellement  dans  les  parties  chaudes 
de  FEurope.  Cet  arbre  est  très-pen  cultivé  ;  u  vient  partout, 
et  dans  un  bon  terrain  il  s'élève  à  la  hauteur  des  plus  grands 
arbres  ;  il  acquiert  quelquefois  jusqu'à  six  et  même  neaf 
pieds  de  grosseur  ou  circonférence.  On  le  multiplie  au 
moyen  des  semis  faits  dans  les  jardins  ;  et  il  se  reproduit  lui- 
^éme  dans  les  forêts  par  son  fruit  dont  la  graine  germe  fa- 
çilement.  On  le  greffe  avec  succès  sur  Taubépine  (  crakegus 
oxyacantha  ).  Les  greffes  doivent  être  faites  en  fente  et  à  très- 
lasses  tiges,  et  on  doit  supprimer,  les  premières  années  ^ 
toutes  les  branches  latérales.  Cette  espèce  offre  plusieurs  va- 
riétés. On  appelle  cormier  franc  celui  qu'on  trouve  commu- 
nément dans  les  haies  et  les  enclos.  L'écorce  et  le  frqit  au 
cormier  sont  astringens.  On  emploie  extérieurement  le  fruit 
i*éduit  en  poudre  comnïe  dessiccatif. 

.    Le  Sorbier  SAUVAGE,  le  Sorbier  des  oiseleurs  ,  Sorbus 

^Kucuparia  ,  Linn.  ;  vulgairement  le  cochène ,  V arbre  à  grwes , 
a  une  tige  droite  qui  s'élève  plus  ou  moins  ^  selon  le  site  et 

'  le  climat  ;' elle  est  peu  élevée  dans  les  Alpes,  plus  haute  dans 
quelques  parties  de  l'Europe  où  on  laisse  croître  ces  arbres, 

.ettrès^levée  quand  l'arbre  est  greffé  sur  le  cormier.  L'écorce 
du  sorbier  sauvage  est  lisse  et  grise  ,  mais  de  couleur  purpu- 
rine dans  sa  jeunesse.  Ses  feuilles ,  ailées  avec  impaire ,  sont 
composées  de  dix-sept  oude  dix-neuf  folioles  longues,  étroites, 
terminées  en  pointe  aigîie  ,  fortement  en  scie  à  leurs  bords, 
«t  lisses  des  deux  côtés  ;  au  printemps,  les  feuilles  des  jeuues 
arbres  sont  blanches  en  dessous ,  mais  cette  blancheur  dispa- 

cTOÎi  au  mois  de  juin.  Les  fleurs  et  les  fruits  offrent  le  plus 
joli  coup  d'œil.  Les  fleurs  sont  blanches,  réunies  en  gros  pa- 
quets comme  en  ombelles  à  l'extrémité  des  rameaux  ;  efîes 
paroissent  au  mois  de  mai.'  Les  fruits  ont  beaucoup  d'éclat 
dans  leur  maturité.  Ce  sont  des  petites  baies  rondes,  d'un 
rouge  très-vif,  et  qui ,  par  leur  réunion ,  forment  des  grappes 
<^harmantes.  Ces  fruits ,  dont  les  oiseaux  sont  très-friands, 
restent  attachés  à  l'arbre  pendant  les  premiers  mois  de 


s  O  R  4o3 

rhiver.  Ils  sont  astringens  comme  ceux  da  cormier  ;  les  Sué« 
dois  en  font  du  cîdre  et  de  T eau-de-vie. 

On  trouve  cet  arbre  dans  les  bois  des  moptagnes  de  la 
France  ,  et  des  parties  septentrionales  de  l'Europe.  On  Ta 
introduit  dans  tous  les  jardins  paysagistes ,  dont  il  fait  jun 
des  plus  beaux  omemens ,  surtout  à  la  fin  de  Tété  et  en  au- 
tomne. Sa  végétation  est  plus  rapide  que  celle  du  cbrjQii^r* 
Cependant,  comme  il  seroit  très-long  à  se  reproduife^^  se- 
mence ,  on  le  greffe  communément  sur  le  Coig^assier  V  le 
Poirier  et  surTÉPiNE.  Il  devient  un  grand  arbre  et  a  Tavan- 
tage  de  donner  des  fleurs  et  des  fruits,  quoique. très-jeune ^ 
et  n'ayant  encore  que  cinq  à  six  pieds  de  nautejur. 

Le  bois  de  cocbène  est  très  utile.  »  Par  la  couleur,  dit  Fe- 
nille,  par  la  finesse  du  grain  ,  par  rhomogénéjté  des  libres 
et  Péclat  du  poli ,  il  ressemble  beaucoup  à  celui  du  soii>ier 
cultivé  9  encore  plus  à  celui  du  poirier  s^auvage  ,  duquel  il 
se  rapjprocke  d'ailleurs  parle  poids.  Il  peut,  être  employa  aux 
mêmes  usages  pour  le  tour,  pour  des  vis  de  pressoir ,  pour 
des  montures  d'outils  ,  pour  l'ébénisterie  ,,car  il  est  fort  dur  : 
il  l'est  moins  cependant  que  celui  du  cormier.  » 

Le  Sorbier  d'Amérique  ressemble  beaucoup  au  précé- 
dent, mais  il  en  est  bien  distinct.  On  le  cultive  dans  nos  jar- 
dins. 

Non-seulement  les  oiseaux ,  mais  les  poules  et  même  les 
bestiaux  mangent  le  fruit  du  cocbène.  Les  différentes  parties 
de  cet  arbre  peuvent  être  emplo]»ées  en  guise  de  tan.  Dans 
le  Nord,  son  écorce  séchée  ,  broyée  et  conservée,  nourrit 
les  bestiaux  et  les  chevaux  pendant  l'hiver.  Son  bois  fournit 
une  couleur  noire.  Les  pépins  4e  ses  fruits  sont  émulsifs 
da^s  leur  fraîchejir,  et  ils  donnent  de  l'huile  quand  ils  sont 
secs. 

Le  Sorbier  hybride,  Sorbushybrida^  Linil»>  est  ainsi  nom- 
mé parce  que  quelques  botanistes  ,  et  Linnsus  surtout, 
l'ont  cru  produit  par  les  deux  autres.  Il  a,  en  quelque  sorte,  le 
port  et  le  feuillage  de  l'alouche  ou  aHzier  blanc.  Ses  feuilles 
sont  demi-ailées  et  cotonneuses  en  dessous*  Ses  fleurs  ,  dis- 
posées en  corymbesy  ressemblent  àxelies  du  sorbier  sauvage; 
il  s'élève  ordinairement  plus  que  ce  dernier,  et  produit  un 
bel  effet  dans  les  bosquets  d'automne;  aussi  lé  multipiie-t-on 
très  -.  abondamment  dans  les  pépinières ,  soit  par  le  semis  de 
ses  graines  ,  soit  par  la  greffe  sur  le  poirier,  le  pommier,  le 
coignassier  et  l'épine  blanche.  (D.) 

SORBO.  Nom  languedocien  des  Cormes  et  des  Sorbes. 
V.  Cormier  et  Sorbier,  (desm.)         , 

SORBUS.  Les  Grecs  appeloient  lin  des  arbres  fruitiers 


M  son 

que  les  Latins  faBgeoietii  ati  nombre  âe  4:eiix  ^«^k  <âéci^ 
gnoietit  par  ce  nom  de  sorhus  (i).  Pdlne  dit  qaî'im  >&8im%ue 
quatre  sorbus.  Les  fruits  du  premier  ^nt  la  rondeur  d'une 
pomme;  ceux  du  second  sont  terminés  en  pointe  comoie 
dnre  }>oite  ;  ceux  du  troisième  sont  de  '^gure  ovale  coaime 
treitarnes  pommes ,  et  leur  saveur  est  acide.  Il  ajoute  que  ja 
première  espèce  deTrnit  estprëCérable  aux  autres  pour  le^o^t 
et  son  odeur  i^hrs  gracieuse ,  et  que  les  deux  dernières  ont  une 
saveur  vineuse.  Enfin,  sa  quatrième  esipèce  de  sorbus  est  celle 
qu'il  )3ppelle  sorbus  torminatis  j^  •pzrce  qu*elle  s'emploie  contre 
les'tranchëesr  aussi  n^en  fait-on  us2(ge  que  comme  médica- 
ment. ¥ltle  vient  toujours  en  abondance ,  mais  c'est  la  plus 
petite  espèce  de  sorbe.  Ses  feniHes  diffèrent  de  celles  Jles  au- 
tres sorbus  en  te  qu'elles  ressemblent  extrêmement  ^  celles 
du  platane,  etc. 

Ôeà  sérbus  oril  les  f^his^anSs  rapports  avec  les  atbres  §p^ 
^1^8  tnespîios  on  inespile  et  croictgas  \  aussi  existe- t-il  assez  de 
confusion  dans  leur  synonymie.  Tournefort  les  a  néanmoins 
distingués  ^n  titre  de  gemres ,  et  Linnaeus ,  ainsi  ^ue  les  bota- 
nistes qui  l'tmt  suivi ,  n^e  se  sonft  point  écartés  de  cette  classi- 
fication ,  mai$  tnrt  transporté  le  nom  de  mespUus  aux  craiœgns , 
-€ît  •oekù  de  v^atagus  aux  mespllus.  Ciependant  Tentenat ,  qui 
prière  tes  carai^tères  4;irés  de  4a  forme  du'firait  qu^ndique 
Jussieu,  à  ceux  que  Linnseus  tire  du  nombre  des  styles  et  des 
ae menées ,  parce  ^e  ce  nevnbre  ées  «styles  ▼arie  4ans  4mn  seul 
{genre,  et 'que  les  semences  «omtwijaites  à  avorter  ;  V^entenat 
avance  qu'il  n^késitereit  ipas  Â  iréanir  Oes  tr^is  'genres  en  ^m 
seul ,  s'il  me  cpalgnoit  de  ^épogcnr^  l^^najge  reçu. 

Bans  Péliat  .p^iésent  de  la  science  ,  ^e  nom  ^  wh^us  es% 
donné  ^u  genre  iqui  if^ifi^rm»  :  «  .^le  premier  ^oPbus  ée  féline, 
ou  notre  SoRKBRinoMCsviQUE^  et  2.<»feSoitA{BRdes  oiseaux, 
ou  cochène ,  Sorbus  aucuparia.  Ces  deux  ei^èces  ont  les  plus 
grands  rapports  ieii^re  ^e&les^  et  à  pme  snéme  peut-^on  les 
distînguerlorsqu^on>ne  s'attacbe  qu'à  quelfnes-^nes  ide  leurs 
partie^  telles  iqu' aux  fdutliies  «t  aux)tteurs  :cepenâaBL,>cons)- 
dérés  avec  plus  'de  soin  ^  'On  rue  petit  ^'oon&uidce  ces  deux 
arbres,  ni  les  regarder  comme  àe  6imples  vàivéiéB^  >la  cul- 
tare  ne  leur  ^feîsant  rien  perdre  'àts  icaoï^iittéTes  xpi  4ès  -dis- 
■tiqgiient. 

Les  anciens  tnedistioignoiait  point  ces  deux  espieoes^  mais 
ieurs  commentateurs  *,   et  ^pécialensent  l^lalÉbiole  ,  les  se- 


(i)  Vemlenat  croit  que  le  mot  tfb/Aff/  ,peut  veitîr  cPwn  n»ôt  orabc 
qui  signifie  boisson  ^  parce  qu'on  fait  avec  ^t«  fruit  du  Soràtâsaucupu- 
r/if,  uiie4if)ueur  favment^e,  ^qu'oa  dit  être  agreable/àiboire. 


s  O  R  4o5 

Îarent.  Cela!  -  ci  dit  que  tes  cormiers  sont  communs  ea^ 
talie  et  oull  y  en  a  de  deux  espèces,  de  domestiques  et  de 
8auvafi;es.  Parmi  ces  derniers  ^  ît  en  distingue  de  deiu  sor- 
tes 9  le  sorbus  iorminaiis  et  un  autre  peu  différem  en  figpve 
du  domestique ,  hoi^mis  son  fruit  qui  croît  en  ombelles  y, 
comme  celui  du  sureau ,  semblable  au  fruit  de  Faubépine  « 
de  couleur  de  safran  tirant  sur  le  pou^ie^.  de  ^osseur  presque 
égale  à  çdte  du  fruit  du  cormier,  mais  de  goAt  trèft-difEérent 
et  très-aimé  des  obeaux  et  surtout  des  grives;  te  qui  fait 
qu'on  s'en  sert  en  hiver  comme  d'appât  pour  les  attirer 
dans  tes  pièges  qu'on  leur  tend. 

Qtiant  am  fruits  des  second  et  troisième  sorhus^it  Pline , 
on  ne  sauroit  trop  les  rapporter  avec  précision  à  quelques 
plantes  connues,  et  nous  croyons  qu'il  est  sage  de  s'abstrein- 
dre  à  leur  sujet  des  rapprochemens  forcés,  analogue»  à  ceux 
dont  founnitlent  tes  ouvrages  des  commentateurs. 

It  n'^en  est  pas  de  même  du  sorhus  torminafis  ou  de  la  qua- 
trième espèce.  It  y  a  lieu  de  croire  que  c'est  notre  Alizisa 
ANTi-nY$SEi9TÉBiQV£,  qui  est  un  craiœgus  pour  Tournefort  » 
tl^ssieu,  Lamarcky  Desiontaines,  DecandoUe,  etc;  impynu 
pour  Willdenow  et  un  sarbus  pour  Crantz.  Lobel  est  le  seul 
qui  n'admette  point  ce  rapprocbemenl,  et  il  paroît  croire 
que  le  sofims  tormUudis  des  anciens  est  \t  jujubier.  Cet  exemple 
de  fluctuation  dans  la  nomenclature ,  donne  une  preuve  irré- 
cusable des  rapports  qu'ont  entre  eux  les  différens  genres 
dans  lesquels  on  a  v(»ulu  placev  le  sorbus  iurminalis. 

Aux  deuit  espèces  de  sorbus ,  connus  par  les  anciens,  il  faut 
joindre  trois  espèces ,  qui  ont  été  distinguées  assez  récem- 
ment ,  Tune  sous  le  nom  de  sorbus  americana ,  Tautre  sous 
celui  de  soebus^  hfbrîda ,  ets  la  deruièrc  sous  celui  de  sorlfus 
arbuscula. 

Les  Romains  faisolent  un  grand  usage  des  fhiits  des  cor- 
miers ^  qui  o«t,  comme  les  nèfles ,  la  propriété  de  resserrer 
le  corps.  Pour  les  conserver  pendant  l'hiver  ib  les  suspe»^ 
doient  avec  leurs  branches ,  qu'ils  avoiqnt  soin  d'enduire 
de  poix  au  bout  coupé  ,  dans  de  grands  vaisseaux  d'argile  : 
ensuite,  après  avoir  enduit  de  plâtre  les  couvercles  de  ces 
vaisseaux ,  ils  les  reaversoient; ,  et ,  dans  cette  situation  ,  les 
enfouissoient  assez  avant  pour  qu'il  y  ait  deux  pieds  de  terve 
par  dessus ,  el  cela  dans  un  lieu  bien  exposé  au  soleil.  ^sy«B 
SoRBiEE,  Axizisa,  Néflisil,  Mëspilos,  Crat<£gus  ,  etc 

(DCSM.y 

SORCE ,  SORCIO ,  SORCO.  Divers  noms  iuiiens  des 
Rats.  Le  rat  d'eau ,  en  particulier  ^'  reçoit  ceux  de  sorcio 
atfuaUco  et  de  sorcio  morgagne.  (D£SM.) 

SORCIÈRE.  On  donne  ce  nom ,  sur  les  côtes  de  France, 


io6  S  O  R 

à  deux  espèces  de  Toupies  dont  on  mange  les  animaux  ; 
Tune  paroît  être  le  irochus  conulus  de  Linnseus,  etPautre  est 
figurée  pi.  8 ,  lettre  S  ,  de  la  Conchyliologie  de  Dargenville. 

(B.) 

SORCIERE  L'un  des  noms  de  la  Nasse.  Il  a  été  aussi 
donné  à  plusieurs  espèces  de  Sabots  ,  Trochus  ziziphinus  et 
\Trochus  magus.  (desm.) 

SORCIERE.  C'est  la  Circée.  V.  ce  mot.  (desm.) 

SORCIERE  (PIERRE).  On  a  quelquefois  donné  ce 
nom  ridicule  aux  lenticulaires  ,  parce  qu'étant  mises  dans  du 
vinaigre  ou  autre  acide ,  elles  sautillent  continuellement  ea 
se  tournant  tantôt  d'un  côté  ,  tantôt  de  l'autre  ,  par  le  déga- 
gement de  l'acide  carbonique,  (pat.) 

SORDING.  C'est  le  BaoCHET,  dans  la  langue  yakoute. 

SORE.  Réunion  de  fructifications  dans  les  Fougères. 

Les  sores  sont  tantôt  rondes,  tantôt  en  croissant,  tantôt  en 
ligne  droite.  Leur  disposition  les  unes  vis-à-vis  des  autres  va- 
rie encore  plus.  Quelquefois  elles  sont  peu  nombreuses , 
d'autres  fois  elles  couvrent  toute  la  surface,  de  la  feuille  ou 
mieux  du  Fronde.  V.  Fruit,  (b.) 

SOREDION.  Synonyme  de  Propagule.  Ce  sont  les 
Bourgeons  séminiformes  des  Lichens  ,  qui  forment  des 
tacbes  plus  ou  moins  étendues  sur  leurs  expansions ,  et  sont 
entraînées  par  les  pluies  ou  dispersées  par  les  vents ,  lors  de 
leur  maturité.  Linnœus  les  appelle  quelquefois  fleurs  mâles. 
V.  Fruit,  (b.) 

SORÉE.  Catesby  a  décrit  sous  ce  nom  le  RAle  Wid- 
GEON.  V,  ce  mot.  (v.) 

SOREX.  Nom  latin  des  mammifères  du  genre  Musarai- 
gne. V,  ce  mot.  Quelques  auteurs  l'ont  aussi  appliqué  au 
lératf  espèce  de  Loir,  (desm.) 

SORGHUM.  Nom  latin,  donné  par  M.  Persoon,  à  un 
genre  de  graminées  ,  dont  le  type  est  le  holcus  sorgho  de  Lin- 
naeus ,  et  qui  renferme  aussi  plusieurs  autres  espèces.  Les 
noms  italiens  de  cette  plante  utile,  sont  :  saggina ,  sagginella , 
sorgo^  sorgo-rosso^  melica ,  meliga.  Ce  fut  sous  ces  deux  derniers 
que  le  sorgo  fut  introduit  en  Italie  au  temps  de  Pline  ,  et  c'é- 
toit  alors  ceux  qu'il  portoit  dans  l'Asie  Mineure.  Le  melica 
de  Linnasus  n'est  pas  néanmoins,  ainsi  qu'on  pourroit  le 
croire  ,  le  sorgho ,  et  comprend  des  plantes  toutes  différentes 
auxquelles  Adanson  a  donné  le  nom  de  dalukon,  V,  les  ar- 
ticles SoRGO  ,  Melica  ^  Milium.  (desm.) 

SORGO.  L'un  des  noms  italiens  des  Rats,  (desm.) 

SORGO,  Sorghum.  Plantes  du  genre  des  Houlques,  qui 


s  O  R  1^7 

forment  aujoard'hnî  an  genre,  dont  les  caractères  sont  i  fleurs 
géminées  ,^  dont  une  hermaphrodite  sessile  ,  et  une  mâle  ou 
stérile  pédice liée.  L'hermaphrodite  est  composée  d'une  balle 
de  deux  valves  calicinales  et  de  trois  valves  florales,  dont  la 
seconde  est  aristée,  et  la  troisième  réunie  à  un  nectaire  velu; 
de  trois  étamines  ;  d'un  ovaire  surmonté  de  deux  styles.;  le 
mâle  n'a  point  d'arête.  La  semence  est  très-grosse. 

Ce  genre  contient  quatre  espèces,  qui  sont  les  Houlques 

YOLGAïaB,  SACHARATEy  o'AlEP  et  LUISANTE.  V.  RoULQUE. 

Ces^  espèces  ont  été  réunies  aux  Barbons  par  quelques 
botanistes  modernes. 

On  fait  avec  la  graine  du  507]^  y  sur  les  côtes  d'Afrique, 
une  Bière  assez  forte ,  dont  les  nègres  se  régalent  dans^ 
leurs  festins,  et  dont  ils  offrent  aux  étrangers  qui  les  vi- 
sitent, (b.) 

SORICIENS ,  SoriciL  Petite  famille  de  tnammiferes  car- 
nassiers ,  que  nous  avons  établie  dans  le  ^4 '^  volume  de  la 
première  édition  de  cet  ouvrage,  et  qui  renferme  les  genres 

JVIUSARAIGNE  ,  DeSMAN  ,   SCALOPS  et  CHRYSOCnLORE.  Elle  a 

pour  caractères  :  six  ou  huit  incisives  à  chaque  mâchoire  , 
dont  les  deux  du  milieu  ou  les  deux  qui  les  suivent  Innnéàla- 
tement,  sont  les  plus  longues. 

Cette  famille,  en  y  joignant  les  Hérissons,  eorrespond 
exactement  à  la  première  division  de  la  famille  des  carnas- 
siers insectivores  de  M.  Guvier  (^Règne  animal)^  et  qu'ils 
caractérise  ainsi:  deux  longues  incisives  en  avant,  suivies, 
d'autres  incisives  et  de  petites  canines  plus  courtes  que  les  ' 
mâchelières.  Ayant  égard  à  la  nature  des  tégumens,  nous, 
avions  réuni  les  Hérissons  aux  Tenrecs^  pour  en  former 
liotre  famille  àes  échinéens.  M.  Cuvier  réumt  les  tenrecs  aux. 
iaitpes  pour  en  composer  la  seconde  division  des  insectivores, 
distinguée  par  laprésence  des  quatre  grandes caninea écartées,, 
entre  lesquelles  sont  de  petites  incisives,  (desm.) 

SORIË  ,  Soria.  Nom  donné  par  Adanson  au  g.enre  de- 
puis appelé  EucLiDiE  par  Alton,  (b.) 

SORIGUE.  L'un  des  noms  italiens  des  Rats,  (dësm.) 

SORINDEIE ,  Somdeia,  Arbrissesiu  d^e  Madagascar ,  qui 
est  peut-itre  le  Manguier  a  feuilles  p.inné£s,  de  Linnaeus. 
Ses  feuilles  sont  alternes  ,  plnnées  avec  impaire  ;  ses  fleurs 
sont  disposées  en  petites  grappes  axiliaires.  Ses  fruits  se  man- 
gent ,  quoiqu'inférleurs  en  grosseur  et  en  saveur  à  ceux  du 
manguier.  JDupetit-Thouars  ,  qui  Ta  observé  dans  son  pays 
natal }  croit  qu'il  doit  former  un  genre  dans  la  polygamie- 


4o»   .  &  O  U 

ieosaiidfte  et  ètù9  là  l^mille  des  ^rébhithatëei^.  Les  <ratanc- 
tares  de  ce  genre  smit,  diaprés  itù';  déitt  teir  Oettrs  mates*:  un 
c»lîte  nrcéolé  k  cinq  dents;  cîitq  pétales  Ismcéolés,  éhrgU  à 
leur  base  ;  yingl  étaifnioes  insérées  a^  fend^dif  c^Kcicr  ;  àxùs  les 
fleurs  bermapiirodUes  :  ie^  mtme  calite  et  tac  mè)ttie  coroffe  ; 
cinq  étamines  ;  un  ovaire  coiHqixe  ;  trois  sf  igm^e^  sre^siies.  Le 
fruit  est  un  druye  à  noyau'  alloagé ,  eornprinié  ,  filânrt'eiiteui. 

(K) 

SOUMET.  Adanson  a  ^ttm  appelé  titpokfk  ci^épidide  de^ 
Linnseus ,  qui  £aîi  parrie  du  g^nipe  erèj^iéule  ée  LcAnarde.  F. 
aux  mots  Patelle  et  Crepidule.  (b.) 

SORMULE.  Synonyme  du  Suiim4H.bt  ,  poisson»  it  «itr. 

(B.) 

SOROCÊPHALE ,  SorocephMs.  Kenve  doplwrttosétadiit 
aux  dépens  des  PaoTÉES  ,  par  R.  Brown.  Ses  catratctèreb 
sont  constitués  par  un  involucre  de  t^ois  à  s\m  feltoks  ,  ren- 
fermant un  petit  nombre  de  fieurs,  souvent  même  une  seule;, 
par  un  réceptacle  privé,  de  paillettes  ;  par  un  caCce  caduc 
à  quatre  divisions  ;  par  un  stigmate  en  massue  et  vertical  ; 
par  une  noix  ventrue  ,  légèrement  pédicellée  ,  émarginée  à 
sa  base. 

Les  pROTÉÊS  LAIKÊUX  et  IMBRIQUÉ  servent  de  type  à  ce 
genre,  qui  ne  renferme  que  buit  espèces,  qui  avoient  été  ap^ 
pelées  Spatelle  par  SaKsbury.  (B.)  _ 

SOROCHf  otrSCHOROK.  Plusieurs  bordes  de  Tarta- 
res  ,  et  notamment  ïes  Tscheremiisses  et  les  Tscbnwasches, 
donnent  ce  nom  à  la  Brebis,  (desm.) 

SORON.  C'est  la  patelia  nœoia  de  Gmefiù.  F.  iftï  mot 
Patelee.  (b.) 

SOROSE.  Sorte  de  Tauit.  Le  McArER  et  TAnanas  en 
offrent  des  exemples.  Une  diffère  pas  du  Syncarpe.  (B.)    . 

SOROTCHE.  Nom  que  les  Espagnob  de  Santa-Fé-de- 
Bogota,  dans  la  VieilIe^^Grenade  ^  donnent,  dit-on ,  à  la 
marcasslte  blanche  ou  pyrite  arsenicah  ,  dont  on  fait  de  la  bi- 
jouterie ,   sous  le  nomi  de  pierre  ck  sanU,  (pAt.) 

SORROCUCO.  Serpent  du  Brésil,  ctonf  te  genre  ne 
m'est  pas  connu ,  usais  qui  passe  poor  très-venimeux.  (B.) 

SOR-SOR.  MoMi  àok  Dattier  ,  ch^  les^nègr^e»  du  pays 
d'Onalo  ,  vers  File  du  Sénégal.  Le  dattier  ne  s^étève  guère 
au'-dessus  de  yiog^  à  trente  pie^  dans^  éetle  contrée  ;  il  y  est 
sauvage  ;  s^s  fruits  sont  plus  courts  €pte  cent  du  dattier  cul- 
tivé ,  mais  leur  cbair  est  plus  épaisse,  d'un*  goût  sucré  très- 
agréable  ,  et  infiniifoent  supérieure  à  celle  des  meilleures 
dattes  du  Levant,  (ln.) 

SORS  {Fauconnerie),  On  appelle  f  AUCONS-SORS  ,  ceux 


vS  a  u  409 

qnePon  prend  fennes  et  à  leur  passage  ;  ils  sont  plus  brans 
que  dans  Ït9  années  suivantes.  La  même  dénomination  s^ap- 
plîqne  aussi  k  d'autres  espèces  d'ôrseaux  de  voi.  (s.) 

SORTRQEV.  Nom  danois  du  Loxrp  hoir  ,  Canis  fycaon. 

(nESM.) 

SORY.  On  donne  ce  nom  à  xme  pierre  vkrioligue  ,  d'un 
brun  noirâtre  ,   qo^on  trouve  en  Egypte  ,  et  qui  paroit  être 
un  schiste  argihux  rempli  de  ^r^  en  décomposition  ,  qui  ne 
dtffès'fe  de  la  pierre  atramentaire ,  que  parce  qu'il  ne  con- 
tient point  de  matière  végétale  astringente ,  qui  ait  pu  con- 
vertir en  encre  le  sulfate  de  fer  dont  il  est  pénétré,  (pat.) 
SOSENKA.  L'un  des  noms  russes  de  r Asperge,  (ln.) 
SOSJEIMtA.  Nom  de  1»Taupe  ,  en  Sibérie,  (desm.) 
SOSOVÉ.   V.  Perrucbe  sosoVé  ,  article  Perroquet. 

SOT.  C'est  la  Raie  au  lowg  bec.  (b.) 

SOTERIAU.  Poisson  de  mer  recherché  à  Paris  dans  le 
douzième  siècle ,  mais  qui  n'y  arrive  plus  sous  ce  nom.  (b.) 

SOTION.  Petit  morceau  de  bois  de  Tamarin,  avec 
lequel  tes  femmes  du  Sénégal  se  frottent  continuellement 
les  dents,  (b.)     ^ 

SOTOOKADSURA.  Espèce  de  BAiEiNE  qui  se  pêche 
sur  les  côtes  du  Japon,  (b.)  • 

SOTTELITTE.  Nom  vulgaire  da  Pluvier  guignard, 
en  Basse-Picardie.  (\.) 

SOlJARLr.PEKi.  (b.) 

SOUBUSE.  V.  l'article  Busard.  Il  nous  pareh  certain 
que  parmi  les  individus  que  nous  avons  présentés  comme  ^ 
faisant  partie  de  l'espèce  du  busard  soubuse  ou  oiseau  Saint- 
Martin ,  il  en  est  an  qui  constitue  nne  espèce  distincte  de 
cefle-ci  :  tel  est  le /z/coci/i«ninW(i)  décrit  ci-après,  sons  le 
nom  de  busard  monlagu ,  et  dont  nous  devons  la  distinction, 
spécifique  à  M.  Montagu  ,  auteur  de  V Omiihoiogfcal  Dictio- 
nary^  auquel  nous  favons  consacré  en  lui  imposant  son  nom, 
distinction  confirmée  par  M.  Bâillon  qui  a  observé  l'une  et 
l'autre  espèce  dans  les  environs  d'Abbeville ,  et  à  qui  nous 
sommes  redevables  de  toute  leur  partie  historique. 

Afin  de  mettre  le  lecteur  à  portée  de  bien  distinguer  ces 
deux  busard» ,  nous  allons  rapprocher  leur  description  res- 
pective ,  faite  d'après  nature  ,  sur  les  mâles  et  femelles  des 
éfinx  espèces  que  M.  Bâillon  a  eu  la  complaisance  de  nous 
envoyer. 

(x)  U  est  que^on  de  cet  oiseau  d9ns  ce  diclionaaire,  à  rartlcle 
du  kusard  soubuse  y  tome  4,  page  469;  maïs  c'est  à  tort  qu^ou  l'y 
•^•^^^^  ciae ras  cens  \  il  faut  lire  cinctarius. 


4io  S  O  U    • 

Le  Busard  soubuse  ,  Circus  cyaneus.  Le  mile ,  que  les  AiH 
glaîs  appeUçnl  hen-haned ,  cl  les  Français ,  meau  SairU-Mar- 
tirif  a ,  lorsquUl  est  revêtu  de  son  plumage  parfait ,  la  tête  ^ 
le  cou ,  la  gorge  ,  le  haut  de  la  poitrine  ,  les  couvertures  su- 
périeures de  Taile  ,  ses  pennes  ,  4  Texeeption  des  primaires, 
les  scapulaires  ,  le  dos  ,  le  croupion  et  le  dessus  des  pennes 
candales^d'un  gris-bleuâtre  un  peu  sombre  sur  le  dos  et  sur  les 
jplumes  scapulaires  ;  les  couvertures  supérieures  et  inférieu- 
res de  la  queue  ,  le  dessous  de  ses  pennes ,  le  reste  de  la 
f poitrine  ,  le  ventre  et  Tabdomen  ,  d'un  blanc  de  neige  pur; 
es  trois  premières  pennes  caudales  les  plus  extérieures  ,  de 
cette  couleur  en  dedans,  avec  quelques  petites  taches  d'an 
gris  bleuâtre  clair  près  de  leur  tjge;  les  deux  suivantes  de  ce 
môme  gris,  à  l'intérieur ,  avec  quelques  taches  transversales, 
d'une  nuance  plus  foncée  ;  les  deux  intermédiaires ,  totale- 
ment d'un  gris  bleuâtre  uniforme  ;  les  grandes  pennes  des 
ailes  noires ,  et  terminées  de  gris  en  dessus  ;  noires  en 
dessous,  depuis  leur  milieu  jusqu'à  leur  pointe  ,  et  blanches 
dans  le  reste  ;  les  intermédiaires  et  les  secondaires ,  en 
dessous,  de  la  dernière  couleur,  dans  presque  toute  leur 
étendue;  le  bec  noir  ;  la  cire  et  les  pieds  jaunes.  Les  ailes 
en  repos  n'atteignent  pas  l'extrémité  de  la  queue ,  qui  est 
un  peu  en  «forme  de  coin.  La  première  penne  de  l'aile  est 
plus  courte  que  ia.  sixième  ;  les  deuxième  et  cinquième  sont  à 
peu  près  de  la  même  longueur*,  les  troisième  et  quatrième 
presque  égales  ,  et  les  plus  longues  de  toutes.  Longueur  ta- 
taie ,  seize  pouces. 

La  femelle ,  que  les  Anglais  nomment  ring-iail,  et  les  Fran- 
çais ,  soubuse ,  a  la  tête ,  le  cou  et  Us  parties  supérieures 
bruns  ,  avec  quelques  taches  roussâtres  et  longitudmales  sur 
la  tête ,  mais  d'une  teinte  presque  blanche  ,  sur  Le  dessus  da 
cou,  plus  petites,  un  peu  arrondies  ,  et  de  cette  dernière 
nuance  ,  sur  les  couvertures  des  ailes  ;  touteis  les  parties  in* 
férieures  d'un  roux-clair  ,  avec  de  larges  taches  longitudina- 
les,  d'une  couleur  brune;  les  pennes  des  ailes  traversées 
)ar  des  bandes  alternativement  d'un  gris  sombre ,  et  brunes  ; 
es  intermédiaires  et  les  secondaires  ,  terminées  de  blanc; 
le  dessous  du  pli  de  l'aile  et  ses  couvertures  inférieures 
blancs,  et  marqués  de  brun  ;  les  couvertures  supérieures  de 
la  queue  blanches  ;  les  inférieures  et  les  plumes  des  jambes 
d'un  blanc  lavé  de  roux  ,  et  parsemées  de  taches  rousses  ,  en 
forme  dç  fer  de  lance  ;  les  six  pennes  caudales  du  miliei/ 
traversées  par  de  larges  bandes  brunes  et  grises  ;  ces  bandes 
sont ,  sur  les  six  autres ,  d'un  blanc  un  peu  roussâtre  ;  et 
d'un  roux  rembruni  ;  toutes  ont  leur  extrémité  blanchâtre ,  en 
dessous  ,  le  gris  des  huit  intermédiaires  est  plus  clair;  IcA 


l€ 


s  ou  iiii 

blanc  des  autres  est  terne  9  et  le  bran  presque  effacé.  Le  bec^ 
la  cire  et  les  pieds ,  sont  des  mêmes  couleurs  que  ceux  du 
mâle.  Longueur  totale  ,  dix-huit  pouces  et  demi.  M.  Bâillon 
croit  que  cette  espèce  ne  passe  point  l'été  en  Picardie ,  ne 
l'ayant  jamais  rencontrée  pendant  cette  saison  ;  elle  arrive 
dans  cette  province  au  mois  d'octobre  ^  et  dispaf^ît  au  mois 
d'avril.  Ce  naturaliste  a  trouvé  dans  le  jabot  de  plusieurs  in- 
dividus,  des  débris  de  campagnols  et  d'oiseaux  ;  une  femelle 
qu'il  possède  a  été  tuée  en  poursuivant  une  perdrix. 

Le  Busard  Monta.gu,  Grcus  Moniagui^Yieill  ;  Falco  cine- 
rarius,  Montagu.  Le  mâle  est  figuré  en  noir  et  d'une  manière 
exacte  dans  le  Supplément  de  V Ormûiological  Dictionary  de 
cet  auteur.  La  tête ,  le  cou  ,  la  gorge ,  la  poitrine ,  les  scapu- 
laires,  les  pennes  intermédiaires  et  secondaires  des  ailes, 
leurs  couvertures  supérieures ,  une  grande  partie  de  celles 
du  dessus  de  la  queue  et  le  dessus  de  ses  pennes  ,  sont  d'un 
gris  bleuâtre  :  cette  couleur  est  plus  sombre  sur  le  manteau , 
plus  claire  sur  les  pennes  du  milieu  de  l'aile,  la  gorge,  le  de- 
vant du  cou ,  la  poitrine  et  les  deux  rectrices  intermédiaires; 
les  quatre  rectrices  suivantes  ont ,  à  l'intérieur  ,  quatre  oa 
cinq  grandes  tacbes  noirâtres  ,  sur  un  fond  gris  \  ce  gris  est 
remplacé  ,  sur  les  autres  ,  par  du  blanc  ;  enfin  ,  les  taches 
noirâtres  deviennent  rousses  sur  les  deux  plus  extérieures  de 
chaque  côté  ;  le  ventre  et  le  bas-ventre  ont  des  marques  lon- 
gitudinales d'un  gris  bleuâtre ,  sur  un  fond  blanc  ;  les  jambes 
et  les  couvertures  inférieures  de  la  queue  sont  tachetées  de 
roux ,  sur  un  même  fond.  On  remarque  ,  sur  les  ailes  ^ 
une  bande  transversale  composée  de  plusieurs  taches  noi- 
res, situées  vers  le  milieu  de  leurs  pennes  intermédiaires; 
toutes  leurs  pennes  primaires  sont  noires  dessus  et  dessous  ; 
leurs  couvertures  inférieures ,  blanches  et  marquées  de  brun  ; 
le  bec  est  noir  ;  la  cire  ,  verdâtre  ;  l'iris ,  d'un  jaune  brillant; 
le  tarse ,  d'un  jaune  orangé ,  et  la  queue  parfaitement  cu- 
néiforme. Longueur  totale ,  seize  pouces.  La  première  penne 
de  Taile  est  plus  longue  que  la  sixième  ;  la  deuxième ,  un  peu 
plus  courte  que  la  quatrième ,  et  beaucoup  plus  prolongée  que 
la  cinquième  ;  la  troisième  est  la  plus  longue  de  toutes.  M. 
Bâillon  observe  qu'on  ne  doit  pas  croire  que  les  taches  du 
dessous  du  corps  indiquent  une  variété  d'âge  ^e  l'espèce 
précédente  ,  puisqu'il  possède  un  oiseau  Saint-Martin  sur  le 
dos  duquel  se  trouvent  encore  des  plumes  brunes  de  son  pre- 
mier âge  ,  et  qui  cependant  a  le  ventre  et  les  parties  posté- 
'  Heures  d'un  blanc  uniforme. 

La  femelle  ,  qui  a  été  tuée  par  ce  naturaliste  en  même 
temps  que  le  mâle  ,  lorsqu'ils  donnoient  à  leurs  petits  des 
tronçons  d'anguille  ,  a  toutes  les  parties  supérieures  et  les 


4"  SOU 

ailes  d'un  roux  aa  peu  sombre,  avec  du  btanc  sur  la  saqae; 
deux  lâches  de  cette  dernî^  couleur  près  des  yeux  ,  Tune 
au-dessus  de  Tangle  extérieur  l'antre  au-dessous  et  sépa- 
rées par  un  trait  bruâ ,  qiit  s'avance  sur  le  hrum  ;  les  couver- 
tures supérieures  de  la  queue  sont  blanches  ;  l'es  plumes  de 
la  gorge,  diftdevant  du  cou  et  de  toutes  les  parties  postérieu- 
res ,  rousses  ,  et  tachetées  hmgitudinalement  de  brun  ,  sur 
leur  milieu;  mais  les  taches  sont  plus  étroites  que  chez  la  fe- 
melle de  l'espèce  précédente ,  papticuKèrement  sur  le  devant 
do  eou  et  sur  la  poitrine.  Les  grandes  pennes  des  ailes  sont 
d'un  cendré  sombre ,  avec  des  bandes  transversales  ,  et  leur 
«strémilé ,  nmrâtres  ;  toutes  leurs  pennes  sont  blanches  en 
dessous,  barrées  et  terminées  comme  en  dessus  ;  les  phimes 
du  pli  de  Taile  et  de  sf^s  couvertures  inférieures^  rousses, 
avee  un  peu  de  brun  vers  leur  bout  ;  toutes  les  pennes  laté^ 
raies  de  ta  queue  ont  à^&  taches  transversales  brunes  et  roussâ- 
ti^es,  et  sur  les  deux  intermédiaires,  ces  taches  sont  cendrées 
et  d'un  brun  pâle.  Longueur  totale ,  dix-sept  pouces  et  demi. 

La  collerette  de  cette  espèce  est  beaucoup  moins  pronon- 
cée que  chez  l'autre ,  ce  qui  a  fait  dire  à  M.  Mbntagu  qu'elle 
n'en  avoît  pas.  En  effet ,  elle  n'est  nullement  apparente  chez 
le  jeune  que  nous  avons  décrit  à  l'article  du  busard  soubuse, 
tome  4  9  page  4-63 ,  ligne  8  et  suivantes  :  ne  seroit-ce  pas  un 
oiseau  de  cet  âge ,  que  ce  savant  ornithologiste  anglais  pre- 
ssente comme  la  femelle ,  quand  il  dit  qu'elle  a  toutes  les  par- 
lies  inférieures  d'une  couleur  uniforme  ?  ce  qui  ,  en  effet , 
existe  chez  le  jeune  ,  avant  sa  première  mue  ,  mais  non  chez 
la  femelle  adulte,  comme  on  vient  de  le  voir  dans  sa  descrip- 
tion. Le  jeune  mâle  ne  diffère  de  la  jeune  femelle,  dans  son 
premier  âge  ,  qu'en  ce  que  les  deux  pennes  intermédiaires  de 
^a  queue  sont  plus  cendrées. 

Cette  espèce  niche  dans  les  marais  de  la  Picardie  ;  sa 
ponte  est  de  deux  à  six  œufs,  d'un  blanc  bleuâtre  ;  elle  y  ar- 
rive au  mois  d'avril ,  et  en  part  probablement  en  octobre  ; 
car  M.  Bâillon  ne  l'y  a  pas  vue  pendant  l'hiver.  Tous  Tes  in- 
dividus que  cet  habile  observateur  a  eus  en  sa  possession , 
avoient  le  jabot  rempli  de  poissons ,  surtout  d'anguilles  cou- 
pées par  tronçons  de  deux  pouces  de  l:ong.  Il  a  aussi  trouvé, 
dans  leur  estomac  ,  des  débris  de  grenouille.  La  nourriture 
de  ces  deux  busards  étant  différente  ,  ne  pourroit-on  pas 
^  çn  tirer  l'induction  que  celui  de  cet  article  ne  fréquente 
que  les  marais  et  les  lieux  inondés ,  et  que  l'autre  ne  se  plaît 
que  dans  les  campagnes  et  les  terrains  secs.'^ 

Afin  que  le  lecteur  puisse  saisir  plus  facilement  les  carac- 
tères spécifiques  de  ces  deux  espèces ,  que  l'on  confond  ton^ 
|oars  sans  un  examen  approfondi  i  nous  allons  rapproche]^ 


sou  4,3 

dans  un  petit  tableau  leurs  principaux  altrîButs  ^tstînctifs. 


soQ  état^ar£ttk. 

Aites  en  repos,  s'éldnclant  sur  la 
queue  jusqa'à  un  ponce  de  son 
eKtrtmité. 

PeABCs  piimures  noires  «n-dessous 
'depuis  four  milieu  jusqu'à  leur 
poiote  y  blaaches  daus  le  «este. 

Pennes  iotermédiaires  de  r^ile 
d'une  couleur  uniforme. 

Ventre  ^^parties  postérieures  et  cou- 
vertures inférieures  de  la  queue  , 
dSm  blanc  sans  taches. 

Pennes  de  la  queue  ,  en  dessous  , 
d'un  blanc  pur. 

1.^  penne  de  l'aile  plus  courte  que 
la 'sixième. 

«••et  5.«  presque  d'égale  longueur, 

5,»  et  4*^  à  ipen  pvès  égales  entre 
elles  ^    et  les  pius  longues  tie  . 
toutes. 

Iiosgueur  toli^ ,  t6  ponces, 
•de  l'aile  ,    •  la 
de  la  queue  ^     8 
-du  bec ,  .  .    »         3/i 
^u  tarse.,    .     2  p.     i/a 
du  doigt  du  milieu ,  y  compris 
Tongle,,    i  p.    1/2. 

Queue  k  peine  cunéiforme. 

lie  BtsAAii  8OOBO81 ,  fenelle. 

Collerette  très-prononcée. 
Tour  d'yeux  sans  taches  blanches. 
Parties  inférieures  d'un  roux  foible 
atec  de  larges  taches  brunes. 

Plumes  du  pli  de  l'aile ,  et  dessous, 
et  ses  couvertures  inférieures 
blanches  et  marquées  de  brun. 

Pennes  alaires  et  caudales  confor- 
mées et  proporlionnées  comme 
celles  du  mâle. 


Xongueur  totale , 
de  l'aile  >  .  • 
4e  ^k  queue, 


18  pouces  1/2 

i3  i/a 

9 


lie  3i78Aao  MoifTAOv,  mâle ,  tous  son 
plumage  parfait. 

Ailes  en  unepoe,  s'éiendant  jusqu*^ 
l'extrémité  de  la  queue. 

Pennes  primaires  totalement  noires 
en  dessous.  ^ 

Pennes  intermédiaires  de  l'aile,  tra- 
versées en  dessus  par  une  bande 
composée  de  lâches  noires. 

Ventre ,  parties  postérieures  ,  «t 
couvertures  inférieures  de  la 
queue  ,  tachetés  en  longueur  de 
cendré  ou  de  roux. 

•Pennes  de  la  queue  tacbet^if  en- 
destbua^. 

t. '«penne  de  l'aile  plus  longue  que 
la  «ixième. 

a.«  plus  longue  d'environ  1  poucs 
1/2  que  la  5.« 

5.*  la  plus  longue  de  toutes. 

Longueur  totale,  16  pouces, 
de  l'aile,  .  .  i4- 
de  k  queue,  8  ,p.  i/a 
du  bec ,  .  .  .  «  3/4 
du  tarse,  ...  2  i/4 
du  doigt  du  milieu ,  y  compris 
l'ongle,  .     1  p.  1^4. 

Queue  très-cunéiforme. 

Le  .Bi7SAao  moutagu  ,  iemelle. 

Collerette  tiès-p^  apparente. 

:Deox  taches  blanches  pvè»  des  yeux. 

«Parties  .inférieureB  d'unxoux  foncé 
«avec  des  taches  brunes  assez 
étroites  «ur  le  devant  du  cou  et 
sur  la  poitrine. 

Plumes  du  pli  de  l'aile,  en-dessous, 
et  couvertures  inférieures  rousses» 
avec  un  peu  de  brun  à  leur  ex- 
trémité. 

Pennes  alaires  conformées  et  pro- 
portionnées comme  celles  du 
mâle. 

Xongueur  totale  ,  17  pouces,  i/a 
de  l'aile,    .  .  i4 
4be  la  queue,    9 


4i4  SOU 

du    bec,    ...     1  '     du  bec  ^     ..     >       lo  ttgnes. 

du  tarse,.  .  .     3  du  tarse ,  .    ,     a  p.  i/% 

du  doigt  du  mdieu  ,  y    com-  du  doigt  du  milieu,  y  compris 

prisi'ongle;  i  pouce  3/4  l'ongle,  .     i  p.  i/a. 

,     .  Le  jeune  est  d'un  roux  sans  taches 

Le  leune  nous  est  mconnu.  ,  ^     •  <•(  • 

*  sur  les  parties  mféneures. 

Nota.  L^Individu  que  j^aî  décrit ,  ainsi  que  la  plupart  des 
auteurs,  sous  le  nom  de  Busard-soubuse  de  Cayenne^  tome  4  * 
page  ifil^t  est  une  femelle.  Le  mâle  que,  depuis  peu  ,  fai  eu 
occasion  de  voir  dans  un  envoi  d'oiseaux  de  cette  colonie ,  a 
des  rapports  avec  notre  oiseau  Sainl-Martin,  Son  plumage  est 
généralement  d^un  gris-bleu  assez  foncé ,  à  Fexception  àes 
pennes  primaires  et  des  pennes  caudales  qui  sont  noires  ;  ces 
dernières  portent  trois  bandes  transversales ,  dont  la  pre- 
mière est  à  leur  base  >  et  d^un  blanc  un  peu  lavé  de  jaune  ; 
la  9t;:onde  occupe  le  milieu ,  et  est  en  dessus  d^un  blanc- 
bleu&tre  ,  et  en  dessous  d^un  blanc  pur  ;  la  troisième  est  à 
leur  ej^rémité  ,  et  d'un  gris  bleuâtre.  Cet  oiseau  est  dans  la 
Collection  de  M.  le  baron  Laugier ,  de  même  que  le  husard- 
huson  :  mais  c'est  à  tort  que  fai  classé  ce  dernier  parmi  les 
busards;  car  l'ayant  examiné  en  nature ,  j'ai  reconnu  qu'il  doit 
faire  partie  du  genre  Caracara.  (v.) 

SOUCAREL  (^Boulé),  En  Languedoc ,  on  donne  ce  nom 
aux  champignons  de  souche ,  ceux  qui  viennent  par  touffes  au 
pied  d'an  tronc  d'arbre  mort,  (desm.)  < 

SOUCHE.  Dans  beaucoup  de  lieux  on  donne  ce  nom  an 
Tronc  des  arbr'es.  ID^ans  un  plus  grand  nombre  d'autres  seu- 
lement à  la  partie  de  ce  tronc  qui  reste  après  que  l'arbre  est 
coupé.  Quelques  botanistes  l'appliquent  aux  bourgeons  qui 
sortent  des  racines  des  plantes  qui  perdent  leurs  tiges  tous  les 
ans,  et  qui  sont  destinés  à  en  produire  de  nouveÛe^l'année 
suivante.  D'autres  botanistes  le  réservent  pour  les  palmiers  j 
les  fougères  et  autres  arbres  de  la  classe  des  monocoty- 
lédons ,  auxquels  ils  ne  veulent  point  reconnoître  de  vérita- 
bles tiges,  (b.) 

SOUCHET  ,  Cypemsy  Lion,  (^triandrie  monogynie.  )  Genre 
de  plantes  à  un  seul  cotylédon ,  de  la  famille  des  cypéroïdes, 
renfermant  plus  de  deux  cent  cinquante  espèces  y  la  plupart 
exotiques.  Ce  sont  des  berbes  dont  les  tiges  sont  sans  articu- 
lations ni  nœuds,  et  ordinairement  triangulaires  ,  et  dont  les 
fleurs,  privées  de  corolle,  sont  disposées  en  épis, ou  simples, 
ou  composés  d'épîUets  de  touteis  les  couleurs  et  de  toutes  les 
formes  ,  souvent  réunis  en  ombelle.  Ces  épillets  sont  aplatis 
et  formés  par  deux  rangs  d'écaillés  ,  qui  se  recouvrent  les 
unes  les  autres,  et  qui  tiennent,  lieu  de  calice  aux  fleurs  :  cha- 
que fleur  a  en  outre  trois  étamines  à  filets  courts ,  et  à  an- 


3  .  Soiii/e   e/y1/ic€7/t/e  . 


4  '   ^fyfar/A(>  âr/urce  , 


wS  O  U  4i5 

thires  oUongues  et  sillonnées  ;  un  ovaire  supërienr  très- 
petît ,  et  un  long  style  couronné  par  trois  stigmates  capillai- 
res. La  semence  est  nue  ,  solitaire  et  à  trois  côtés. 

Les  genres  lai A, Pycrée,  àbildgaardie  et  Papyrier,  ont 
ëté  établis  à  ses  dépens.  11  paroît  que  celui  appelé  Artbros- 
TYiaE-par  R.  Brown  doit  lui  être  réuni. 

Les  espèces  les  plus  intéressantes  de  ce  genre  sont  : 

Le  SoucHET  LONG  OU  COURANT  ,  Cyperus  iongus  ,  Linn. 
racine  longue  et  diarnue  ,  ayant  une  odeur  de  violette  ;  k 
cbaume  feuille,  et  à  trois  pans;  à  feuilles  longues,  roides,  et 
terminées  en  pointe  ;  à  fleurs  en  ombelle  feuillée ,  surcom- 
posée; à  pédoncules  nus;  à  épis  alternes  et  formés  d'épiilets 
rouges ,  grêles  et  horizontaux.  Il  croît  dans  le  midi  de  la 
France  et  aux  environs  de  Montpellier.  On  le  trouve  même 
dans  la  prairie  de  Gentilly,  près  de  Paris.  Il  fleurit  en  août  et 
septembre.  Les  parfumeurs  font  macérer  sa  racine  dans  le 
vinaigre  ,  la  font  ensuite  sécher ,  et  la  réduisent  en  poudre 
qu'ils  emploient  dans  leurs  parfums. 

Le  SoUGHET  ROND ,  Cyperus  roiundus ,  Lînh. ,  à  chaume 
triangulaire  ,  presque  nu  ;  à  ombelle  décomposée  ;  k  épiiiFts 
alternes ,  linéaires  et  rougeâtres.  Sa  racine  a  presque  ^ 
même  odeur  que  celle  du  souchetlohg;  elle  est  ovale  ,  grosse 
comme  un  œuf  de  pigeon  ,  striée  ou  en  anneaux ,  rousse  en 
dehors  ,  et  son  parenchyme  est  blanc  et  friable.  On  la  tire 
des  marais  de  Syrie  et  d'Egypte.  11  y  a  une  espèce  de  scîrpe 
qui  porte  aussi  le  nom  de  souchel  rond.  C'est  le  scirpus  mariti- 
mus  de  Linnseus  ;  mais  sa  racine  est  k  peine  aromatique. 

Le  SouCHET  COMESTIBLE ,  Cyperus  esculentus  ,  Linn. ,  à  ra- 
cine tubéreuse;  à  chaume  nu  et  triangulaire;  à  fleurs  en  om- 
belle feuillée  ;  à  épiilets  roussâtres.  Cette  espèce  vient  spon- 
tanément en  Languedoc  ;  ses  racines  sont  composées  de  fibres 
auxquelles  sont  attachées  des  tubercules  ovales  ;  elles  sont 
brunes  en  dehors ,  blanches  en  dedans  ^  tendres  ,  farineuses 
et  d'un  goût  agréable.  On  les  mange. 

Le  SoucHET  PAPYRIER  ,  OU  A  PAPIER  ,  Cyperus  papyrus  , 
Linn. ,  figuré  pi.  P.  22  de  ce  dictionnaire  ,  aune  tige  trian- 
gulaire et  nue ,  qui  diminue  de  grosseur  en  s'élevant  ;  un  in- 
Yolucre  plus  court  que  l'ombelle  ,  et  à  huit  feuilles ,  dont  Ips 
quatre  extérieures  sont  plus  larges  ;  une  ombelle  universelle  , 
composée  de  rayons  presque  égaux,  très-nombreux,  et  engat- 
nés  à  la  base  ;  une  involucelle  /i  trois  feuilles  ,  et  delà  lon- 
gueur de  rinvolucre  ;  des  ombellules  formées  de  pédoncules 
très-courts  et  ternes ,  qui  portent  des  épiilets  alternes ,  sim- 
ples et  en  alêne  :  tels  sont  les  caractères  qui  distinguent 
cette  espèce  qui  a  été  jadi$  si  célèbre  ;  c'estj  le  fameux 
papyrus  d'Egypte ,  dont  les  anciens  faisoient  le  papier  sur 


/ 


4iG  SOU 

lequel  ils  écrivoient  Théopbraatea  àtcxkx  ee&le  fiante.  PiWie 
en  a  pai;lé  d'après  lui;  il  a  traduit  en  partie  i .auteur gcec , 
et  a  fait  cofiooltre  la  inaoière  dont  ou  pr^pai-fOit  ce  papier. 
Guilandin ,  illustre  conuBeatateur  idu  seizbèiœ  siècle  ,  qui 
avoît  voyagé  en  Egypte  ,  -oà  il  avait  vu  le  piipyrus  ,  ^près 
avoir  comparé  les  deux  textes  de  Théopbraste  et  de  Pwe , 
et  tout  ce  quUls  ont  dit  sur  cette  plante  ,  a  ^clair^u  beaucoup 
de  faits  qui  avoient  été  présentés  d'une  manière  obscore  par 
le  naturaliste  latin.  Enfin ,  M.  de  Caylus ,  guidé  par  les  écri- 
vains qui  r avoient  précédé ,  et  aidé  des  lumières  de  Bernard 
de  Jussieu ,  a  publié ,  vers  le  milieu  du  siècle  dernier  ,  une 
dissertation  sur  le  papier  du  Nîi ,  dont  AL  4e  Jaacowït  a 
profité  pour  rédiger ,  dans  VuiBcmtne  Enoty^hpédk ,  les  deux 
articles  papier  et  papyrus.  Le  lecteur  n  curieux  de  cOBDotlre 
tout  ce  qu'il  y  a  d'intéressant  à  dire  sur  .cette  -plante  ^  ^eut 
consulter  ces  différées  auteurs. 

Le  SoccBET  TRAÇANT^.  Cyperus  hydre ,  Midi. ,  est  vivace. 
Il  croît  dans  les  terres  cultivées  delà  Caroline ,  ào»X  il  s^eflà- 

S  are  en  une  année ,  s'il  n'est  pas  enlevé  à  la  snite  ideslahours. 
1^  chiendent  d'Europe  ne  peut  entrer  en  xomparaisoa  avec 
lui ,  pour  la  rapidité  de  sa  multiplication  qui  a  lieu  |>ar  ses 
graines,  pa^  ses  racines  traçantes  ,  et  par  le dédUirennent 
de  ces  mêmes  racines  à  la  suite  des  labours. 

Le  SoucHÉT  JAUNÂTRE  f  Cyperus  flaw!scenSf  Lînn. ,  et  le 
SouCHET  BRUN ,  Cypcrus  fuscus ,  Linn. ,  sont  vivaces  ,  et  se 
trouvent  en  France ,  dans  les  clairières  des  bois  joiarécageux. 
Çc  sont  de  petites  plantes  gazonbnantesquelesbestiauxrecher- 
chent  beaucoup. 

Vingt-une  espèces  de  ce  genre  y  nouvelles  ou  mal  comiues , 
sont  décrites  dans  le  bel  ouvrage  de  MM.  de  Humbobit , . 
Bonpiand  et  Kuntb.^  sur  les  plantes  d«  l'Amérique  méri- 
dionale. (D.) 

SOUCHET.  V.  Canard  soucbet.  (b.) 

SOUCHET  D'AMERIQUE  ouRACINEDK  SAINT- 
HÉLÈNE.  C'est  un  Calamus.  (b.) 

SOUCHET  DES  INDES,  r.  aumotCuRcuMA.(B.) 

SOUCHET  DU  MEXIQUE.   F.  Canard  \acapat- 

LAHOAC.  (V.) 

SOUCHETS,  Famille  de  plantes,  qui  est  la  même  que 
celle  des  Cy^racées  de  Jussieu,  et  des  Cypérées  de  Lcs- 
tiboudois.  F.  ces  deux  mots  dans  le  Supplément,  (r.) 

SOUCI ,  Sourciele,  SooLCie.  Noms  vulgaires  du  Roi- 
telet HUPPÉ.  (V.) 

SOUCI.  Nom  donné  ,  par  quelques  naturalistes,  à  une 


sou  lif 

espèce  de  lépidoptèfes  do  genre  papiUoH  de  Linfi^^is ,  et  qui 
appartient  maintenant  àxeluî  de  coliade.  V.  ce  mot.  (l.) 

SOUCI,  Calendula ',  Lînn.  (  Syngénésie  polygamie  néressaire,') 
Genre  de  plantes  à  fleurs  composées  ,  de  la  famille  des  ra- 
diées deTournefort,  et  de  celle  des  corymbifèresde  Jussieiji  > 
qui  présente  pour  caractères  :  un  calice  commun>  formé  de 
folioles  aiguës ,  disposées  sur  deux  rangs  et  à  peu  près  égales  ; 
des  fleurons  mâles  dans  te  centre ,  hermaphrodites  dans  te 
disque  ;  des  demi-fleurons  femelles  fertiles  ;  un  réceptacle  nu  $ 
des  semences  sans  aigrette ,  ovoïdes ,  planes  ou  recourbées  ^ 
quelquefois  hérissées  de  pointes. 

Dans  ce  genre ,  aux  dépens  duquel  Necker  a  établi  soQ 
genre  Lestibovdèje  ,  et  H.  Cassini  $ti  genres  MiÉ;TÉoRm& 
et  Lagénifère  ,  les  botanistes  comptent  emriron  vingt  es« 
pèces  ,  annuelles  ou  vivaces ,  les  unes  d'Europe  ,  les  autres 
d'Afrique  ou  d'Amérique.  Les  souris  d'Afrique  croissent  ait 
Cap  de  Bonne- Espérance;  leurs  demi  -  fleurons  sont  à'tin 
violet  pâle  ou  blanchâtre ,  et  leurs  graines  planes  et  eu  cœur» 
Dans  les  soucis  d'Europe ,  les  graines  sont  cotirbées  et  les 
demi-fleurons  jaunâtres.  On  distingue  parmi  ces  derniers: 

Le  Souci  des  champs  ,  Calendula  atvensis,  Linn., plante  an- 
nuelle ,  à  feuilles  lancéolées ,  amplexicaules,  dentées  ;  à 
petites  fleurs  entièrement  jaunes  ;  à  semences  en  timbales  , 
recourbée%i  hérissées;  les  extérieures  droites,  étendues^ 
allongées.  On  trouve  ce  souci  dans  les  champs  et  les  vignes; 
il  y  en  a  beaucoup  aux  environs  de  Paris.  11  fleurit  tout  Tété. 
Ses  fleurs  sont  ouvertes  depuis  neuf  heures  du  matin  jusqu'à 
trois  heures  après  midi.  Avec  son  suc  mêlé  À  Talun  ,  on  fait 
une  teinture  jaune.  Dans  quelques  pays  on  sVn  sert  pour  co- 
lorer le  beurre.  Cette  plante  se  reproduit  d'elle-même  abon* 
damment  par  ses  graines. 

Le  Sovci  COMMUN'  ou  des  jardins  ,  Calendula  offidnalîs  , 
Linn. ,  a  les  feuilles  entières ,  ovales ,  sessiles  et  presque  am- 
plexicaules ;  les  fleurs  simples  ou  doubles,  d'un  jaune  plus  ou 
moins  foncé,  quelquefois  d'un  jaune  de  citron ,  plnsgrandet 
que  dans  l'espèce  ci-dessus  ;  à  semences  à  timbales  ,  toutes 
recourbées  et  hérissonnécs.  Il  est  bisannuel  et  cultivé  dans 
les  jardins ,  où  il  offre  un  joli  coup  d'œil ,  surtout  en' automne  , 
dans  le  temps  où  la  plupart  des  autres  fleurs  commqaoentii 
passer. 

Sa  culture  n'est  pas  difficile.  On  sème  sa  graine  au  prin-^ 
temps  dans  une  bonne  terre  de  jardin,  lorsqu'on  n'a  plus  à 
craindre  de  gelée.  Elle  lève  aisément.  Dès  que  la  plante  a 
quatre  feuilles,  on  peut  la  transplanter;  on  l'arrose  alors 
avec  soin ,  et  aussitôt  qu'elle  est  reprise ,  on  l'abandonne 
à  elle-^aéme.  Elle  brave  les  sécheresses  et  les  chaleurs ,  et 

xxxx.  27  • 


4i8  sou 

flearil  josqa^à  la  fin  de  Tautomne,  si  on  a  Tatlentlon  de  couper 
ses  fleurs  k  mesure  qu'elles  se  fanent.  On  doit  encore  retran- 
cher les  vieilles  branches  ;  il  en  pousse  alors  de  nouvelles. 

Le  souci  des  jardins  a  les  mêmes  vertus  qae  celui  àes  champs, 
et  l'on  en  peut  Caire  le  même  emploi  dans  la  médecine  et  dans 
les  arts. 

De  tous  les  sonos  d^  Afrique,le  plus  remarquable  est  le  Souci 
BYGEOMÉTRIQUE  f  Colendula  plwialis^  Linn. ,  ainsi  nommé  , 
parce  qu'il  s'ouvre  dans  le  beau  temps ,  et  se  ferme  quand 
il  doit  pleuvoir.  J'en  ai  parlé  ii  l'article  Botanique.  Il  a 
une  tige  feuillée  ;  des  feuilles  lancéolées  ,  sinuées  et  den- 
tée$;  des  pédoncules  filiformes,  et  de  grandes  fleurs  dont 
les  fleurons  sont  de  couleur  pourpre,  et  les  demi -fleu- 
rons violets  en  dehors  et  d'un  beau  blanc  en  dedans.  Lors- 
que la  fleur  se  flétrit,  le  pédoncule  s'affoiblit,  et  la  tête  est 
penchée  pendant  la  formation  et  l'accroissement  des  se- 
mences {  mais  quand  elles  sont  tout- à-fait  mûres  ^  le  pédon- 
cule se  relève  ,  et  les  têtes  de  semences  se  tiennent  droites. 

Ce  souci  est  annuel  et  originaire  du  Cap  de  Bonne-Ëspé- 
rance.  On  le  cultive  de  la  même  manière  à  peu  près  que  le 
$ouci  commun;  il  demande  à  être  semé  un  peu  pluis  tard  et  dans 
le  lieu  où  il  doit  rester.  Il  fleurit  pendant  l'été.  Ses  tiges  ont 
besoin  d'être  soutenues,  (n.) 

SOUCI  DES  BLÉS ,  SOUCI  DES  CHAMPS.  Noms 
donnés  au  chrysanihemum  segehim.  (DESM.) 

SOUCH>'EAU.  C'est  le  Populage.  (b.) 

SOUCI  FIGUE.  V.  FicoïDE.  (desm.) 

SOUCI  DE  MARAIS.  C'est  auâsi  le  Populage.  (desm.) 

SOUCI    SAUVAGE.    Cest    le  Soua   des  champs. 

(DESM.) 

SOUCI  DE  VIGNE.  C'est  le  Souc»des  champs  ,  Càlen- 
duia  arvensis,  (desm.) 

SOUCO.  Dans  le  midi  de  la  France ,  on  appelle  ainsi 
un  Cep  de  Vigne  ou  un  Tronc  d'ARBRE  coupé ,  une  Souche. 

(desm.) 

SOUCOUPE  PEAU  douce  ou  de  liège.  Agaric  de  cou- 
leur olivâtre ,  à  chapeau  relevé  en  manière  de  soucoupe  par 
ses  bords,  à  pédicule  très-court ,  qu'on  trouve  aux  environs 
de  Paris ,  et  qui  n'est  point  dangereux.  Paulet  l'a  figuré  pi. 
$9  de  son  Traité  des  Champignons,  (b.) 

SOUCOUPE  A  SEGMENS.  La  Pezize  coronaire  de 
Jacquîf^orte  ce  nom  en  français,  (b.) 

SOUCKOURETTE  ,  ou  SOUCROUROU.  F.  l'art. 
Margelle  au  mot  Canard,  (y.) 


sou  4iâ 

SOUD ,  SOUYD.  Noms  arabes  que,  suivant  M.  Delîlle, 
l'oQ  donne  en  Egypte  aux  plantes  qui  croissent  dans  les  Heur 
salsugîneMx.  Le  suœda  de  Forskàël,  genre  de  la  famille  des 
chénopodées,  est  dans  ce  cas,  ainsi  que  la  salicorne  stro« 
biiacée  de  Palias.  Notre  mot  soude  est  purement  arabe,  de 
même  que  tartre  et  alkali.  (ln.) 

SOUDANELLE.  V.  Soldanelle.  (desm.) 

SOUDE.  On  applique  spécialement  ce  nom ,  aux  envi-^ 
rons  de  Narbonne ,  à  1^  Salicorne  frutescente,  (b.) 

SOUDE  ,  KALI ,  Salsola  ,  Linn.  (  pentandrU  dlgyme. 
Genre  de  plantes  de  la  famille  des  chénopodées ,  qui  pré- 
sente pour  caractères  :  un  calice  persistant ,  à  cinq  divî-r 
sions  profondes  et  ovoïdes  ;  point  de  corolle  ;  cinq  étamioçs 
opposées  aux  divisions  du  calice  ;  un  style  divisé  en  deux  oa 
trois  parties  9  couronnées  chacune  par  un  slismate  recourbéf 
une  semence  en  spirale  recouverte  par  le  calice. 

Les  genres  KocfliE ,  Bassie,  Chenoléi;,  Caroxylon^ 

SUADA  ,    WèTTERAVIQUE,   CoRNtJLAQUE  et  WiLLEMETIE  ^ 

ont  été  établis  aux  dépens  de  celui-ci ^  qui  réunit,  dans  soa 
intégrité ,  plus  de  cinquante  espèces ,  les  unes  herbacées  p 
les  autres  ligneuses  ou  sous-ligneuses.  Leurs  feuilles  sont  pla- 
nes ou  cylindriques  ,  tantôt  opposées ,  tantôt  alternes  ;  leurs 
fleurs  viennent  aux  aisselles  des  feuilles  ou  au  sommet  des 
rameaux.  Les  plus  remarquables  des  espèces  sont: 

La  Soude  ordinaire  ou  usuelle  ,  Salsola  soda ,  Linn, ,  à 
tige  herbacée  et  étalée  ;  à  rameaux  droits  et  rougeâtres  ;  à 
feuilles  sessiles ,  longues  9  étroites  et  dépourvues  de  piquans; 
k  fleurs  solitaires  et  axillaires  disposées  le  long  d^e  la  tige. 
Elle  est  annuelle  ,  et  croit  sur  les  bords  de  la  mer  dans  noA 

Erovinces  méridionales.  On  en  voit  la  figure  pi.  P.  a  a  de  ce 
dictionnaire. 

La  Soude  épineuse  ,  Salsola  iragus  ^  Linn. ,  à  tige  droite 
et  herbacée  ;  à  feuilles  en  alêne,  succulentes,  lisses ,  tenùi* 
nées  par  une  épine  blanche;  à  fleurs  rapprochées  ,  accompa* 
gnées  de  trois  petites  bractées ,  et  ayant  des  calices  ovales, 
Ces  fleurs  viennent  aux  côtes  des  tiges.  On  trouve  cette  es- 
pèce sur  les  rivages  sablonneux^  en  Espagne^  en  Italie  ,  et 
dans  le  midi  de  la  France.  Elle  est  annuelle  comme  la  pré- 
cédente. 

La  Soude  kali  ,  Salsola  kalij  Linn.  Celle-ci ,  qui  est  pa- 
reillement annuelle,  a  une  tige  herbacée  et  couchée;  des 
feuilles  en  alêne,  rudes  et  épineuses  ;  des  calices  axillaires  ^ 
et  dont  les  marges  des  folioles  sont  membraneuses;  des  fleurs 
isessiles,  placées  sur  les  partiels  latéralci  des  branches  et  ayant 
des  styles  à  trois  pointes. 


4ao  SOU 

Toates  les  soudes  décomposent  le  sel  marin  par  Pacte  de 
ienr  végétation ,  et  en  rendent  ane  des  parties  constituantes^ 
TAlkali,  par  leur  incinération;  mais  ce  sont  principalementt 
des  soudes  communes  et  cultivées  qu^on  le  retire  :  pour  cela 
on  les  cultive  dans  les  terrains  salés  du  midi  de  la  France  et 
des  environs  d'Alicante ,  en  Espagne.  Leur  culture  se  borne 
à  en  semer  la  graine ,  au  printemps ,  sur  un  seul  labour,  et 
&  arracher  les  plantes  lorsque  la  flor^on  est  terminée.  F.  « 
pour  le  surplus ,  Tart.  suivant,  (d.) 

SOUDE  ou  ALKALI  MINÉRAL.  C'est  une  des  subs- 
tances que  la  nature  a  le  plus  abondamment  répandue  et  qui 
est  la  base  du  sel  commun  ou  sel  de  cuisine.  La  soude ,  con- 
sidérée long-temps  comme  un  corps  simple  de  la  classe  des 
alkalis  ,  n'est  plus  maintenant  qu'un  corps  composé ,  qu'an 
sel  à  base  métallique, ou  l'oxyde  d'un  métal  particulier  qu'on 
iiomme  sodium,  La  soude  caustique  est  l'oxyde  de  ce  m)étai  ^  et 
la  soude  ordinaire  un  sous-carbonate  de  sodium. 

Le  soàiutn  {natnum ,  Berz.)  est  solide  k  la  température  de 
l'air  ,  et  se  fait  remarquer  par  scfa  grand  éclat  métallique.  Sa 
couleur  se  rapproche  de  celle  du  plomb.  Sa  cassure  est  unie 
«t  brillante.  Il  a  presque  la  mollesse  et  la  ductilité  de  la  cire. 
Sa  pesanteur  spécifique  est  de  0,972  à  la  température  de  iS''; 
t'est  donc,après  le  potassium^  le  plus  léger  des  métaux  connus. 
Il  entre  en  fusion  à  90°  ;  mais,  à  uiie  très-haute  température 9 
il  se  volatilise.  Le  gaz  oxygène  sec  et  Tair  atmosphérique  éga- 
lement sec  ,  n'ont  aucune  action  sur  lui  ;  il  n'en  est  pas  de 
même  à  chaud:  alors  il  en  exerce  une  très-puissante,  surtout 
sur  le  gaz  oxygène.  Dans  ce  cas^  une  combustion  des  plus  vives 
a  lieu  à  l^nstant  que  le  sodium  Ai  fondu ,  et  il  y  a  dégage* 
tnent  de  calorique  et  de  lumière,  avec  production  d'un  oxyde 
ijaune  de  sodium.  La  combustion  dans  l'air  est  moin^  forte 
que  dans  le  gaz  oxygène  ;  son  activité  est  plus  considérable 
lorsqu'on  Renouvelle  Tairplus  souvent.  Le  ^cM^wm  décompose 
l'eàu  k  froid,  comme  le  potassium.  Ces  deux  métao^ont  seuls 
ce^te  propriété,  ainsi  que  celle  de  décomposer  le  gaz  oxyde 
de  'carbbne  :  il  se  produit ,  dans  ce  cas ,  des  oxydes  de  sodium 
ou  de  potàssikm.  Ils  décomposent  également  (  i .®  l'oxyde  de 
phosphore  y  et  il  en  résulte  uA  oxyde  de  sodium  ou  de  potas- 
sium; û.^  les  oxydes  d'azote ,  et  il  y  a  création  de  divers  oxydes 
de  sodium  ou  de  potassium. 

Le  sodium  a  été  découvert  en  1807  par  M.  Davy.  On  Tob- 
lient  en  traitant  la  «oude  on  Thydrate  de  deiltoxyde  de  so- 
dium par  le  fer  ou  par  la  pile  voltaïque. 

Le  sodium j  combiné  avec  le  phosphore,  donne  un  phos- 
phUi'e  formé  de  prc^ortions  indéterminées.  Il  est  causiique^ 
terne ,  brun  marron,  facile  à  réduira  en  poussière  et  suscep- 


sou  4ai 

tible  de  passer  k  Fétat  de  deato*phosphale  de  sodium  à  une 
température  élevée  9  par  Faction  do  gaz  oxygène  et  de  Fain 
Le  sulfure  de  sodium  est  composé  de  soufre  et  de  sodium 
en  proportion  indéterminée.  11  est  solide ,  terne ,  jaîunç  ou 
rougeâtre ,  moins  fusible  que  le  soufre  et  le  sodium.  Il  ab^ 
sorbe  lentement  le  gaz  oxygène  à  la  température  ordinaire  ; 
mais,  à  cbaud,  il  Fabsorbe  rapidement  et  passe  à  Fétat  àt 
deuto-sulfite  ou  de  deuto-sulfate  ;  il  se  comporte  de  même 
avec  Fair. 

Le  sodium  s^allie  avec  divers  métaux ,  et  ses  alliages  sont 
peudifférens  de  ceux  du  potassium,  et  généralement  cassanSf. 
tels  que  ceux-ci  produits  par  : 

i.<*  Une  partie  de  sodium  et  4>S  de  bismuth. 
/    3.^  Une  partie  de  sodium  et  27  d'arsenic. 
3.®  Une  partie  de  sodium  et  3i  d'antimoine* 
4..®  Une  partie  de  sodium  et  de  mercure. 
S.**  Une  partie  de  potassium  et  3o  de  sodium* 
6.<*  Une  partie  de  sodium  et  3a  d'étain. 
7.®  Une  partie  de  sodium  et  3a  de  plomb» 
0.°  Une  partie  de  sodium  et  33  de  zmc. 
On  ignore  en  quelles  proportions  il  faut  unir  le  fer  et  li^ 
sodium  pour  obtenir  un  alliage  dm^le  ou  cassant. 

.Le  sodium  y  comme  le  potassium,  réduit  complètement^ 
les  oxydes  métalliques  proprement  dits. 
Il  y  a  trois  oxydes  de  sodium  ;  savoir  :. 
1.  h^  proioxyde,  qui  renferme  moins  d'oxygène  que  les. 
deux  suivans.  Il  est  blanc-gris ,  attire  fortameni  Fhumidité  de^ 
Fair,  et  se  dessèche  ensmte  ;  itest  très-caustique  ,  verdit  for- 
tement le  sirop  de  violette ,  et  participe  aux  autres  propriétés- 
du  protoxyde  de  potassium. 

2.^  Le  deutoxyde  de  sodium  oit  soude  eausUmie  contient  33,9^ 
d'oxygène.  Il  est  blanc ,  très- caustique ,  plus  pesant  spécifia 
quement  que  le  ydium  ;  il  verdit  fortement  le  sirop  de  vio- 
lette ,  comme  le  précédent  ;  il  attire  facilement ,  à  la  tem* 
pérature  ordinaire ,  Fhumidité  de  Fair,  et  se  dessèche  ensuite^ 
ce  qui  est  aussi  un  des  caractères  qui  le  distinguent  du  deuto- 
xyde de  potassium  ;.  en  se  desséchant,  il  passe  à  Fétat  de  car- 
bonate et  devient  efflorescent.  lise  comporte  avec  Foxygène* 
Fair  et  les  corps  combustibles ,  de  la  même  manière  qn^e 
le  deutoxyde  de  potasse.  Cet  oxyde  est  la  soude  qui  sert  de 
base  aux  borates,  carbonates ,  muriates  et  sulfates  dç  soude» 
tous  sek  solubles  dans  Feau,  qui  se  rencontrent  natu* 
tellement,  et  particulièrement  le  muriate.  Uni  aux  corps 
g^ras,  il  donne  un  savon  solide  ;  avec  trois  fois  son  poids  de 
silice ,  il  constitue  le  verre ,  et ,  dissous  dans  Feau,  il' sert  ^ 
enlever  les  tachas  grasses  de  dessus  le  linge ,.  ou  à  le  Usmer^ 


îtai  sou 

On  le  retire  da  sonf-carbonate  de  sonde  du  commerce. 

Le  tritoaoyde  de  sodium  diffère  du  tritoxyde  de  potassiam  par 
les  mêmes  caractères  qui  différencient  les  protoxydes  de  ces 
deux  métaux  :  il  est  janne  verdâtre  et  contient  67,99  d'oxy- 
gène. 

Les  oxydes  de  sodiam,  combinés  avec  certains  acîde'^f 
'«donnent  naissance  â  des  sels  tons  solables ,  dont  plosiears 
«ont  d'un  osacre  très-fréqnent ,  soit  dans  les  arts ,  soit  dans  la 
médecine  ;  tels  sont  :  le  borax  ou  borate  de  sonde ,  le  nairon 
ou  carbonate  on  sons-carbonate  de  sonde  ;  le  sd  marin  on  sel 
gemme  on  mnriate  de  sonde  ;  le  sdde  Glauber  on  sulfate  de 
soude  ^\e  sd  de  seigneUe  ou  tartrate  de  soude  et  de  potasse  ; 
la  terre  foUée  cnsialUsée  ou  acétate  de  soude.,  Ces  divers 
sels  ont  pour  base  le  deutoxyde  de  sodium  :  cet  oxyde  est  un 
des  plus  puissans  instrumens  de  la  chimie. 

Le  sodium ,  combiné  avec  partie  égale  d'acide  borique  ou 
boracique,  â  Taide  de  la  thaleur,  donne  naissance  au  bore 
€t  au  sous-borate  de  deutoxyde  de  sodium  :  ce  dernier  est  le 
borax  du  commerce  et  celm  qu'on  rencontre  quelquefois  na- 
turel. Ce  sel  a  une  saveur  légèrement  alcaline  et  verdît  for- 
tement le  sirop  de  violette  ;  il  est  soluble  dans  deux  fois  son 
poids  d'eau  bouillante.  Nous  y  reviendrons  il  l'article  Soudb 

BORATÉB. 

Le  sodium  donne,  avec  l'acide  carbonique,  le  sons-car- 
bonate de  soude,  sel  acre,  légèrement  caustique,  avec  un  goût 
nrineox  ;  il  est  connu  en  France  sous  les  noms  de  soude  ^  alkali 
minéral  et  de  nûtron.  Chez  les  étrangers ,  ce  dernier  nom  dé- 
signe le  plus  souvent  le  deutoxyde  de  sodium  lui-même.  On 
l'extrait  :  i.®  des  plantes  qui  croissent  sur  les  bords  de  la  mer; 
3.^  des  eaux  des  lacs  qui  le  tiennent  en  dissolution  ;  il  n'est 
jamais  pur.  Ce  sel  contient  63,69  pour  cent  d'eau  de  cristal- 
lisation. On  emploie  le  sous-carbonate  de  soude  impur  du 
commerce  pour  faire  le  savon  ordinaire ,  ^^our  fabriquer  le 
verre ,  pour  couler  les  lessites ,  et  en  teinture.  La  France 
en  consomme  Vingt  millions  environ  ;  mais  elle  ne  tire  pas 
toute  cette  quantité  de  son  propre  sol  :  elle  s'en  procure  de 
l'étranger.   En   Europe ,  la  soude  est  retirée  des  plantes 
marines.  A  cet  effet,  on  coupe  ces  plantes  à  la  fin  de  Tété, 
4)u  on  les  retire  de  la  mer  ;  on  les  fait  sécher  k  l'air,  et  on  les 
br&le  ensuite  en  plein  air,  sur  un  sol  solide,  dans  des  fosses 
rondes ,  un  peu  en  entonnoir,  de  la  profondeur  d'un  mètre 
à  peu  près  sur  une  largeur  un  peu  plus  forte.  Cette  combus- 
tion duf^  plusieurs  jours  sans  interruption.  Il  se  rassemble 
dans  le  fond  de  la  fosse  une  masse  saline  compacte  ,  à  demi- 
londué ,  qui  est  la  soude  du  commerce.  Elle  est  d'une  qualité 
plus  ou  moins  bonne ,  suivant  les  plantes  qui  ont  été  em-» 


sou  4tî 

ployëes.  La  bariiie  d'Espagne  est  eeHe  qui  fournît  la  belle 
soude  d'ÂlIcante,  ou  de  Carthagène,ou  de  Malaga  :  il  est  bie^ 
reconnu  qu'on  peut  la  cultiver  sur  nos  rirages  de  la  Médi- 
terranée. Cette  plante  appartient  au  genre  salsolajakiû  nom- 
iné  à  cause  que  c'est  des  plantes  de  ce  genre  qu'on  retire  les 
meilleures  soudes.  La  bariiie  (  saisola  satwa  )  est  cifltivée 
avec  soin  en  Espagne  ;  la  soude  impure  qui  en  provient 
contient  de ^5  à  4^  pour  loo  de  ce  sel;  aussi  est-ce  l'une 
des  plus  riches  de  toutes  les  espèces  de  soude  qu'on  rencontre 
dans  le  commerce.  La  soude  de  Sicile,  dite  cendre  de  Sicile, 
est  encore  plus  riche  ;  car  elle  contient  55  pour  loo.  En 
France ,  on  fabrique  ée  la  soude  ,  ainsi  qu'en  Provence,  en 
Languedoc  et  sur  les  côtes  de  Normandie  ;  mais  elle  est 
moins  estimée  que  celle  d'Espagne.  Nous  avons  : 

I.®  liesaJicor  ou  soude  deNarborme  ^  qui  provient  an  salicor^  ' 
nia  herbacea  qu'on  cultive  exprès  sur  le  bord  des  étangs  salés, 
sous  le  nom  de  salicor ,  aux  environs  de  Narbonne  et  en  Pro- 
vence. On  le  sème  et  on  le  récolte  la  même  année  après 
qu'il  a  fructifié.  La  soude  qu'on  en  extrait  contient  i4  i  i& 

Sour  loo  de  sous-carbonate  de  soude  :elle  renCenne  un  peu 
e  muriate  de  soude  et  un  peu  de  sulfate  de  potasse.  On  l'em- 
ploie particulièrement^  dans  les  verrerie^. 

a.^  ha  blanquette  on  soude  d Aiguemotie  qui  s'extrait  entra 
Frontignan  et  Aiguemorte ,  de  toutes  les  plantes  salées  qui 
croissent  sans  culture  sur  le  bord  de  la  mer ,  et  que  l'on  covir 
noît  sous  les  noms  de  soude^  ctaoel  ^  doucette^  blanchette ,  etc., 
(  SaHcomia  herbacea  ;  saisola  tragus ,  soda. ,  kali  ;  abriplex  por-^ 
iulacoides  ;  chenopodium  marûimum ;  sUUke  Umofdum,^  etc.); 
la  première  ^  le  saficor  ou  saUcomia  herbacea ,  donne  le  plus  de 
soude  f  et  la  dernière  ou  statice  limonium ,  L«  ^  en  produit  le 
moins. 

On  appelle  bourde  une  soude  que  fournissent  différentes 
espèces  de  plantes  maritimes  qui  croissent  sans  culture ,  et 
que  l'on  connoît  sous  les  mêmes  dénominations  de  soude  ^ 
doucette  et  blanquette. 

D'après  l'analyse  de  leurs  cendres ,  Chaptal  a  trouvé  que 
celles  de  la  soude  contiennent ,  par  livre ,  sis  onces  de  base 
terreuse ,  quatre  onces  et  demie  de  muriate  de  soude ,  quatre 
oncer d'alcali  minéral,  trente-six  grains  de  sulfate  de  pptasse, 
avec  un  peu  ^e  sulfate  et  de  muriate  de  magnésie. 

La  cendre  de  clavel  contient ,  par  livre ,  sept  onces  de 
base  terreuse ,  quatre  onces  six  gros  de  muriate  de  potasse  ^ 
une  once  et  demie  de  sous-carbonate  de  soude ,  un  gros  de 
sulfate  de  magnésie ,  et  un  peu  de  sulfate  de  potasse. 

La  blanquette  donne ,  par  livre ,  huit  onces  de  base  ter- 
reuse }  cinq  onces  de  sel  marin ,  deux,  oinces  cin^  gros  d!alr^ 


i^4  SOU 

cali  minéral,  ua  gros  de  «nHate  de  magnésie,  trente-six 
frains  de  sulfate  de  potasse. 

La  doucette  contient ,  par  livre ,  neuf  onces  sept  gros 
trente  grains  de  base  terreuse,  quatre  onces  six  gros  de  sei 
«larin ,  cinq  gros  dix-sept  grains  de  sous-carbonate  de  soude, 
cinquante-quatre  grains  de  sulfate  de  magnésie  ^  une  once 
dix  grains  de  sulfate  de  potasse ,  et  un  peu  de  sulfate  de 
êQuàe. 

Ces  différentes  cendres  ou  bourdes  necontenant  que  peu 
d^aleali  minéral  et  beaucoup  de  matières  hétérogènes,  ne  peu- 
vent être  employées  que  pour  des  verres  très-communs. 

L*algue  marine  connue  sous  lesnoHH  de  i^ar^r  ou  de  goémon^ 
donne  des  soudes  qtû  sont  dans  le  même  cas;  telle  est  la 
soude  de  Normandie. 

Les  cendres  de  tamarisc  sont  également  un  assez  mauvais 
fondant  :  quatre  onces  ne  contiennent  que  deux  gros  dix  sept 
grains  de  soude. 

Ces  différentes  espèces  de  soudes  peuvent  être  employées 
•n  nature  ;  mais  elles  donnent  au  verre  une  couleur  jaune 
▼erdâtre  plus  ou  moins  foncée.  On  obvie  à  cet  inconvénient 
en  ex|ravant  la  partie  saline  par  là  lîxiviaiion  et  Tévapora- 
tion  :  les  parties  colorantes  demeurent  unies  à  la  base  ter- 
reuse, et  Ton  obtient  un  verre  blanc. 

L'on  appelle  rocheite  la  soude  en  pain  du  Levant,  et  cen- 
dre du  LeQard  celle  en  poudre. 

Quand  on  veut  avoir  la  soude  encore  plus  pure ,  on  la  dé-* 
barrasse  aisément  des  sels  étrangers  qui  s'y  trouvent  mêlés, 
en  la  faisant  dissoudre  dans  de  Veau,  et  en  enlevant  ces  dif-« 
férens  sels,  à  mesure  qu'ils  cristallisent  par  l'effet  de  l'éva- 
poratioo.  Les  dernières  portions  de  liqueur  rapprochées» 
donnent  la  soude  qui  cristallise  en  octaèdres  rhomboïdaux. 

La  présence  de  cet  alcali  dans  les  plantes  maritimes  est 
nn  phénomène  qui  donne  lieu  de  penser  que  le  travail  de  la 
végétation  décompose  le  sel  marin,  et  que  les  plantes  n'en 
retiennent  que  la  base  alcaline.  On  sait  que  les  plantes  dou- 
ces donnent  elles-mêmes  de  la  soude ,  si  on  les  élève  sur  Id 
bord  de  la  mer  ;  mais  elles  y  périssent  en  peu  de  temps. 

Quelque  grande  que  soit  la  quantité  de  soude  qu'on  retire, 
soit  du  natron,  soit  des  plantes  marines,  la  consommation 
en  est  si  considérable ,  qu'on  a  tenté  toutes  sortes  de  moyens 
pour  la  retirer  du  sel  marin  oumuriate  desonde,  d'une  ma- 
nière qui  fût  en  même  temps  facile  et  peu  dispendieuse. 

Parmi  les  essais  nombreux  qu'on  a  faits,  ceux  qui  ont  le 
mieux  réussi ,  sont  les  procédés  suivans  : 

i.«  Par  le  moyen  de  l'acide  nitrique,  on  dégage  Tacide 


SOU  4^5 

muriatiqo^  àa  ad  marin ,  et  il  reste  un  nitrate  de  soude  qu'on 
peut  facilement  décomposer  par  la  détonation. 

3.^  Uacide  sulfurique  décompose  également  le  sel  marin , 
et  forme  un  sulfate  de  soude  qu'on  traite  avec  le  charbon  et 
la  chaux /pour  en  former  un  sulfure,  qui  est  ensuite  décom- 
posé par  la  calcination.  • 

3.^  Les  acides  végétaux ,  combinés  avec  le  plomb ,  décom- 
posent le  sel  marin  :  en  mêlant  les  dissolutions  de  ces  sels,  il 
«e  forme  un  muriate  de  plomb  qui  se  précipite ,  et  Tacide 
végétal,  qui  demeure  uni  à  la  soude,  est  ensuite  dégagé  par 
la  calcination. 

4.."  Si  Ton  mêle  de  la  litharge  avec  le  sel  marin  ,  et  qu'on 
en  fasse  une  pâte,  Toxyde  de  plomb  s'empare  de  Tacide  mu- 
viatique,  et  l'on  peut  en  séparer  la  soude  par  des  lotions. 
C'est  par  des  procédés  de  cette  nature  que  Tumer  l'extrait 
en  Angleterre;  mais»  pour  que  la  décomposition  fût  complète, 
il  faudroit  employer  quatre  fois  plus  de  litharge  que  de  sel 
marin. 

Dans  la  fabrique  de  produits  chimiques  établie  à  Mont- 
pellier paf*  Chaptal ,  on  exécute  depuis  long-temps  le  pro- 
cédé suivant  :  on  mêle  quatre  parties  de  litharge  bien  tami- 
sée avec  la  dissolution  d'une  partie  de  sel  marin  dans  quatre 
parties  d'eau  :  on  verse  peu  à  peu  une  partie  de  celte  disso- 
lution, et  on  laisse  reposer  le  mélange  pendant  quelques  . 
heures.  On  l'agite  ensuite  fréquemment,  en  y  ajoutant  suc- 
cessivement le  reste  de  la  dissolution.  Cette  opération  dure 
vingt-quatre  heures  ;  on  ajoute  de  l'eau  bouillante;  on  filtre 
la  liqueur  qui  contient  la  soude ,  et  l'on  fait  évaporer  jusqu'à 
siccité. 

On  obtient  d'un  quintal  de  sel  marin  et  de  quatre  quin- 
taux de  litharge ,  '  environ  de  soude  caustique  qui  contient 
un  peu  de  muriate  de  soude  et  de  muriate  de  plomb  ,  qu'on 
peut  en  séparer  par  des  opérations  subséquentes.  Cette 
soude,  exposée  pendant  quelque  temps  à  l'air,  perd  sa 
causticité  en  se  colnbinant  avec  l'acide  carbonique. 

Le  muriate  de  plomb  qui  se  forme  dans  cette  opération  » 
acquiert  une  belle  couleur  jaune  par  la  calcination.  On 
pourroit  aussi  le  décomposer  par  l'acide  sulfurique  ,  et  l'on 
obtiendroit  un  sulfate  de  plomb  très-blanc  et  plus  léger  que 
le  blanc  de  plomb  ordinaire. 

Le  procédé  qui  a  été  employé  par  Leblanc ,  Dizé  et  Shée, 
dans  leur  établissement  à  Saint -Denis  ,  près  Paris  ,  consiste 
à  décomposer  le  sel  marin  par  l'acide  sulfurique,  à  décom- 
poser ensuite  le  sulfate  de  soude  qui  résulte  de  cette  opéra- 
tion, en  chassant  l'acide  sulfurique  de  manière  que  la 
«aude  demeure  Jiibre^ 


4^6  sou 

La  décomposition  du  sel  marin  par  Tacide  salfiiriqoe  se 
fait  dans  des  fourneaux  construits  de  manière  qu'on  peut  à 
Tolonté  retirer  Tacide  muriatique  qui  se  dégage ,  on  le  laisser 
se  dissiper  en  vapeurs ,  ou  enfin  le  convertir  immédiatement 
en'sel  ammoniac  ;  pour  cet  effet ,  on  reçoit  Tacide  dansiine 
chambre  de  ploAb  où  Ton  fait  arriver  en  même  temps  da 
gaz  ammoniacal. 

On  fait  passer  le  résidu  de  la  première  opération  dans  un 
fourneau  où  s'achève  la  décomposition  du  sel  marin,  par  un 
plus  grand  degré  de  chaleur. 

Le  résidu  de  cette  calcination  est  porté  dans  un  moulin  à 
manchon ,  où  Ton  mêle ,  avec  5oo  kil.  ou  mille  livres  de 
sulfate  de  soude  qu'on  vient  de  former ,  autant  de  craie  la- 
vée, et  3a5  kil.  ou  six  cent  cinquante  livres  de  charbon  :  on 
commence  le  mélange  par  le  charbon;  on  y  introduit  ensuite 
la  craie. 

Le  mélange  bien  fait  et  pulvérisé  est  mis  dans  un  four  à 
réverbère ,  dont  la  forme  est  elliptique ,  dans  lequel  on  le 
calcine  en  le  r«muant  fréquemment  avec  un  rable  de  fer ,  et 
en  élevant  la  température  un  peu  au-dessus  du  Irouge  ce- 
rise. 

On  retire  ensuite  la  matière  du  four,  et  on  la  porte  dans 
un  magasin  un  peu  humide  «  où  elle  se  délite  et  tombe  en 
poussière  à  l'aide  de  l'acide  carbonique  qu'elle  absorbe. 

Oh  peut  employer  la  soude  dans  cet  état ,  ou  bien  en  sé- 
parer les  matières  étrangères  parla  lixiviation  et  la  cristalli- 
sation. On  retire  alo^s  33  kil.  ou  soixante-six  livres  de  cristaux 
de  soude  ,  de  cent  livres  de  matière  brute. 

Lorsqu'on  veut  avoir  de  la  soude  bien  pure ,  on  mêle  le 
sulfate  de  soude  et  la  craie  avec  du  poussier  de  bois. 

Ce  procédé  ,  découvert  par  Leblanc  et  perfectionné  par 
Darcet  et  Ânfrie ,  a  donné  naissance  à  un  nouvel  art,  Ja 
fabrication  de  la  soude  artificielle  en  grande  dont  la  France  tire 
un  parti  très-avantageux  dans  les  temps  de  guerre  ,  qui  ne 
permettent  pas  l'importation  de  la  soudé  étrangère ,  tou- 
jours à  meilleur  compte  et  plus  économique. 

La  soude  du  commerce  est  à  plusieurs  tiirês  ;  on  indique 
par  ce  terme  la  quantité  de  soude  pure  que  chaque  espèce 
<:ontient ,  sur  une  quantité  donnée.  Pour  s'assurer  du  titre 
d'une  soude  quelconque ,  on  en  prend  dix  parties  qu'on  ré- 
duit en  poudre  fine  ,  qu'on  fait  bouillir  pendant  une  heure 
dans  une  quantité  suffisante  d'eau,  en  ayant  soin  de  remuer 
de  temps  en  temps  ;  on  filtre  la  dissolution;  on  lave  le  résida 
avec  à  peu  près  autant  d'eau  qu'on  en  a  employé  d'abord; 
on  réunit  Ifs  eaux;  on  y  verse  de  l'acide  sulfuriquefoible  jus- 
qu'à saturation  parfaite^  et  on  no^e  avec  jsoin  |a  quantité  qu'il' 


sou  i27 

faat  employer  ;  ensuite  en  compare  cette  quantité  h  celle 
qui  est  capable  de  neutraliser  une  quantité  donnée  de  sous- 
carbonate  de  soude  pur  et  sec  ,  pour  conclure  le  titre  de  la 
soude  qu^on  essaie.  Ce  procédé ,  qui  est  le  ipéme  pour  recon- 
noître  le  titre  des  potasse^,  a  été  mis  k  la  portée  de  tout  le 
inonde  par  l'invention  de  Takalimètre  9  instrument  dû  à 
M.  Decroiziiles.' 

Les  divers  usages  de  la  soude  sont  importans  dans  les  arts  , 
et  surtout  dans  les  fabriques  de  verres  et  de  savons  ;  et  dans 
les  pays  où  les  cendres  des  foyers  ne  peuvent  être  employées 

Eour  les  lessives»,  telles  que  les  cendres  de  tourbe  9  de  cnar-* 
on  de  terre ,  ou  même  de  bois  flotté ,  on  leur  substitue  la 
soude  ,  qui  est  moins  caustique  et  altère  moins  le  linge  que 
la  potasse. 

Four  faire  le  savon  du  commerce ,  on  peut  (aire  bouillir 
une  partie  de  bonne  soude  d^Alicanle ,  et  deux  de  chaux  vive  ^ 
dans  une  suffisaiite  quantité  d'eau  ;  on  filtre  la  liqueur  à  tra- 
vers une  toile ,  et  on  la  fait  évaporer ,  au  point  qu'une  fiole 
qui  contient  huit  onces  d'eau  pure ,  puisse  contenir  onze 
onces  de  cette  liqueur,  qu'on  nomme  lesswe  des  saoonmers. 
Une  partie  de  cette  lessive  et  deux  d'huile  ,  cuites  ensemble^ 
forment  du  savon.  * 

Dans  presque  tous  les  ateliers  on  prépare  la  lessive  à 
froid  :  on  mêle,  pour  cela  9  volume  égal  de  soude  d'Alicante 
piiée  et  de  chaux  vive ,  qu'on  a  précédemment  arrosée  avec 
de  l'eau;  on  jette,  par  dessus  ce  mélange,  de  Teau  qui  filtre  il 
travers  ,  et  va  se  rendre  dans  un  baquet.  On  passe  de  l'eau 
sur  le  mélange  jusqu'à  ce  qu'il  ne  donné  plus  rien ,  et  l'on 
fait  trois  sortes  de  lessives  qui  diffèrent  par  la  force  :  la  pre- 
mière eau  qui  passe  est  la  meilleure  ,  et  la  dernière  ne  con* 
lient  presque  rien.  On  mêle  ensuite  ces  lessives  avec  l'huile 
dai)s  des  chaudières  où  le  mélange  est  favorisé  par  l'action  du 
feu;  on  met  d'abord  là  lessive  foible ,  peu  â  peu  on  en  ajoute 
de  la  plus  forte  y  et  on  ne  met  la  première  qualité  que  Vers 
la  fin. 

Lorsque  la  pâte  savonneuse  se  sépare  du  liquide ,  on  fait 
couler  celui-ci ,  et  on  ajoute  de  la  lessive  foible  pour  dissou- 
dre le  savon  4  on  It  coule  ensuite  dans  les  mises  pour  le  laisser 
refroidir. 

Pour  faire  le  savon  marbré,  on  se  sert  de  la  soude  en  na- 
ture et  de  la  couperose  bleue  (ou  sulfate  de  cuivre),  do 
cinabre  ,  etc. ,  selon  la  couleur  qu'on  veut  avoir. 

Comme  l'alcali  minéral  possède  éminemment  la  propriété 
de  rendre  fusible  la  terre  silicée,  et  qu'elle  contracte  avec 
elle  une  adhérence  encore  plus  forte  que  la  potasse  ^  on  fait 
onç  grande  consommation  de  soude  dans  les  verreries» 


4^8  sou 

Pour  la  fabrication  4es  verres  ordinaires  «  on  remploie 
telle  qu^elle  est  dans  le  commerce  ;  mais  quand  on  vent  ob* 
tenir  un  verre  d'une  qualité  supérieure  ,  on  doit ,  par  une 
opération  préalal^  ,  qui  est  la  dissolution  /et  la  cristallisa- 
tion ,  la  pureer  des  matières  hétérogènes  qu'elle  contient. 

Quant  à  la  proportion  des  matières  qui  entrent  dans  la 
composition  du  verre  ,  comme  Talcali  minéral  ne  peut  servir 
de  fondant  qu'à  deux  fois  autant  de  sablé  quarzeux,  il  faut, 
dans  la  pratique ,  avoir  égard  à  la  quantité  de  cet  acali  que 
contient  chaque  espèce  de  soude ,  afin  de  n'ajouter  qu^une 
quantité  de  sable  qui  fasse  le  double  du  poids  de  l'alcali  : 
quant  à  la  base  terreuse  des  différentes  soudes  brutes  ,  elle 
est  fusible  par  elle-même.  Ainsi ,  quand  on  emploie  la  soude 
dAHcanie ,  ou  les  cendres  de  Sicile  ,  ou  le  salicor  de  Langue- 
doc ,  qui  contiennent  de  quarante-cinq  à  cinquante-cinq 
pour  cent  d'alcali  minéral ,  on  peut  obtenir  une  bonne  fusion 
en  composant  sa  matière  avec  égale  quantité  de  sable  et  de 
soude  brute  simplement  pulvérisée. 

Pour  la  fabrication  d'un  beau  verre  blanc  ,  od  peut  em^ 
ployer  la  composition  suivante  :  soude  d^AlicanU  tamisée, 
deux  cents  livres; — nitre,  cinquante  livres  ; — sable  quar- 
zeux  bien  pur ,  deux  cent  soixsmte-quinze  livres;  —  et  dix 
onces  d'oxyde  de  manganèse.  Cette  dernière  substance , 
qu'on  nomme  le  saoon  du  verre ,  a  la  propriété  de  faire  dis- 
paroiire  la  couleur  verdâlre  que  lui  donne  toujours  la  petite 
quantité  de  fer  contenue  dans  la  cendre  des  végétaux. 

Le  carbonate  de  soude  parfaitement  pur  se  préparée  avec 
de  bonne  soude  artificielle.  A  cet  effet,  on  la  pulvérise  ,  puis 
on  la  lessive  à  froid  pour  ne  point  attaquer  le  sulfure  de 
chaux  ;  on  fait  évaporer  la  liqueur  à  siccité ,  et  on  expose  à 
l'air  humide  le  résidu  divisé ,  autant  que  possible  ,  afin  de 
faire  passer  à  l'état  de  sous-carbonate  les  portions  de  soi\de 
qui  pourraient  encore  être  caustiques  :  au  bout  de  dix  à  vingt 
jours,  ou  plus  tôt,  lorsqu'il  s'est  formé  à  la  surface  de  la  soude 
une  efâorescence  ,  on  la  lessive  de  nouveau  ,  on  rapproche 
la  liqueur  Convenablement  et  on  obtient ,  par  le  refroidisse- 
ment, du  sous-carbonate  de  soude  cristallisé  ,  qu'on  purifie 
par  des  cristallisations  réitérées ,  s'il  contient  des  sels  étran- 
gers. On  en  fait  usage  dans  les  laboratoires  de  chimie. 

Quant  au  carbonate  de  soude  naturel,  nous  en  traite- 
rons à  l'article  Soude  carbonatée. 

Le  sous-phosphate  de  soude  se  trouve  dans  les  matières  ani- 
males ,  et  notamment  dans  l'urine  humaine  combinée  avec 
le  phosphate  d'ammoniaque.  On  l'obtient  artificiellement  en 
décomposant  le  phosphate  acide  de  chaux  par  le  sous-carbo- 
nate de  soude.  11  sert  en  médecine  comme  un  léger  purgatif, 


s  O  U  4« 

et  dans  les  laboratoires  pour  faire  les  phosphates  insolubles; 
U  a  une  foible  saveur  qui  n'a  rien  d'amer  ;  il  verdit  le  sirop 
de  violette  ;  il  fond  au  degré  de  la  chaleur  rouge-cerise  ,  et 
donne  lieu  à  un  verre  qui  reste  transparent  tant  qu'il  est 
liquide  ^  et  qui  devient  opaque  en  «e  solidifiant.  Il  est  plus 
soluble  dans  l'eau  chaude  que  dans  l'eau  froide  ;  il  cristal- 
lise promptement  du  soir  au  lendemain  ^  en  prismes  à  base 
rhombe ,  susceptibles  de  plusieurs  modifications  de  formes. 
Il  contient  deux  tiers  de  son  poids  d'eau  et  s'efBeurit  à 
l'air. 

Le  sulfate  de  soude ,  vulgairement  sel  de  Giauber,  sel  admir 
rabte ,  soude  vitriolée  «  découvert  par  Glauber  ,  en  examinant 
le  résidu  de  la  décomposition  du  sel  marin  ,  on  muriate  de 
soude ,  par  l'acide  sulfuriqtte  :  on  l'emploie  en  médecine 
comme  purgatif.  Il  sert  particulièrement  pour  la  fabrication 
de  la  soude.  Ce  sel ,  remarquable  par  son  amertume  ,  cris- 
tallise très-aisément  et  avec  une  promptitude  remarquable  ; 
ses  cristaux  sont  tellement  diaphanes  que  souvent  on  ne  les 
voit  pas  à  travers  l'eau  où  ils  se  sont  formés.  Le  sulfate  de 
soude  se  trouve  naturellement  en  dissolution  dans  les  eaux 
de  certaines  sources  salées  ^  d'où  on  le  retire  ;  mais  la  quan« 
tité  qu'on  en  obtient  étant  loin  de  suffire  pour  la  consomma- 
tion du  commerce ,  on  en  fait  d'artificiel ,  en  décomposant 
le  muriate  de  soude  par  l'acide  suifuriqùe  ,  opération  qui  est 
extrêmement  aisée.  V.  Soude  sulfatée. 

Le  muriate  de  soude  ^  connu  de  tout  le  monde  sous  les 
noms  de  sel  fliarin ,  de  sel  de  cuisine  ,  de  sel  commun  j  de 
sel  gemme  ,  a  une  saveur  fraîche  y  qui  plaît.  Il  cristallise  eii 
cwbes  ^  etc.  Ce  sel ,  extrêmement  répandu  dans  la  nature  , 
est  le  sujet  de  l'article  Soude  ituriatée. 

Uacétate  de  soude  cristallise  en  longs  prismes  striés  :  s'a 
saveur  est  piquante  et  amère;  exposé  au  Teu,  il  entre  en  fu- 
sion y  et  se  décompose  ensuite  ;  il  est  inaltérable  à  l'air  ;  il 
«st  plus  soluble  à  chaud  qu'à  froid;  on  l'emploie,  dans  quel- 
ques fabriques  ,  pour  se  procurer  te  sous- carbonate  de  po- 
tasse. On  l'obtient  alors  en  décomposant  le  sulfate  de  soude 
par  l'acide  pyro-ligneux. 

Le  tartrate  de  soude  et  dépotasse  porte  les  noms  vulgaires  de 
sel  en  tombeau  et  àtsel  deSeignette^  du  nom  d'un  apothicaire  de 
La  Rochelle ,  qui  l'a  fortoé  le  premier.  Il  a  une  légère  saveift- 
amère;  il  est  inaltérable  à  l'air,  et  plus  soluble  à  chaud  qu'à 
froid.  Il  cristallise  très-régulièrement  ;  ses  cristaux  sont  des 
prismes  à  huit  ou  dix  pans  inégaux,raais  on  ne  les  obtient  avec 
dette  forme,  que  lorsqu'on  les  reçoit  sur  des  fils  plongés  dans  la 
liqueur,ou  qu'on  procède  à  la  cristallisation  par  la  méthode  de 
Leblanc.Par  la  méthode  ordinaire,  lesprismessetrouventcotP: 


.^>  wS  o  u 

pés  dans  la  direction  de  leur  axe^,  4^  manière  à  ressembler 
à  un  tombeau ,  d'où  ils  ont  pris  anciennement  le  nom  de 
prismes  en  tombeau.  On  a  fait  usage  de  ce  sel ,  en  médecine  , 
comme  purgatif  léger  ;  il  est  beaucoup  moins  employé  à 
présent  :  on  ne  le  trouve  point  dans  la  nature. 

Voilà  quels  sont  les  principaux  sels  à  base  de  sodium  ,  qu^il 
nous  importoît  de  faire  connoître ,  à  cause  de  leurs  usages. 
Nous  allons  développer  maintenant  Thistoire  de  plusieurs  de 
ces  espèces  qui  se  rencontrent  dans  la  nature  ;  mais,  avant , 
nous  ferons  quelques  observations  sur  le  rôle  que  la  soude 
joue  dans  la  composition  des  minéraux. 

Le  sodium,  le  potassium  et  le  ealcium  ont  des  propriétés 
communes  très -nombreuses ,  et  entre  autres ,  celle  très-re- 
marquable de  se  rencontrer  souvent  ensemble  dans  beaucoup 
d'espèces  de  minéraux^et  d'autres  fois  de  se  suppléer.  Ainsi, 
nous  avong  : 

L'apophyllite  ,  qui  contient  de  la  chaux  et  de  la  potasse. 

La  scolezite  ,  la  mésolithe ,  la  natrolithe  ,  la  sodalitbe, 
les  laves  ,  etc. ,  qui  renferment  de  la  soude  et  de  la  chaux. 

Le  feldspath  ,  qui  contient  tantôt  de  la  potasse  ,  tantôt  de 
la  soude ,  et  toujours  de  la  chaux. 

La  quantité  ou  la  proportion  de  chacun  de  ces  alcalis  pa- 
roît  influer  sur  le  faciès,  et  quelquefois  sur  la  cristallisatioi 
des  substances  qui  les  contiennent  :  telles  sont ,  par  exem- 

{>le ,  i.*"  la  scolezite,  la  natrolithe.  Dans  la  première,  c'est 
a  chaux  qui  est  en  plus  grande  quantité ,  et  dans  la  deuxième, 
la  soude  :  leur  cristallisation  est  différente. 

a.^  Le  feldspath  et  Talbite.  Le  premier  contient  de  la  po- 
tasse ,  et  le  second  de  la  soude ,  et  l'un  et  l'autre  offrent  une 
cristallisation  semblable. 

Le  nombre  des  pierres  qui  contiennent  de  la  spude,  ou,' 
pour  se  conformer  k  la  nouvelle  nomenclature  ,  le  so- 
dium est  assez  nombreux  ;  ce  qu'on  peut  aisément  vé- 
rifier en  jetant  les  yeux  sur  les  tableaux  synoptiques  des 
analyses  minérales ,  par  M.  Allan  ;  et  Ton  peut  lire  à  Tarli- 
cle  minéralogie  de  ce  Dictionnaire  ,  vol.  ai,  p.  i8a  ,  au  mot 
Sodium  ,  les  noms  de  celles  de  ces  pierres  dans  lesquelles  le 
sodium  paroît  jouer  un  rôle  plus  .considérable.  Cf^s  pierres 
sont  classées  d'après  le  système  minéralogique  de  M.  Berze- 
lius  ,  et  toutes  contiennent  de  la  silice,  y  faisant,  dil-oo,  les 
fonctions  d'acide  ,  qui ,  par  conséquent ,  se  trouveroil  com- 
binée avec  le  sodium,et  par  suite  formerait  autant  âesiltdates 
desodlum.Ce  seroit  donc  encore  des  sels  qui  différeroientes^ 
sentiellement  des  vrais  sels  à  base  de  sodium  ,  par  leujr  inso^ 
Jubilhédan  U'cau,  et  par  l'absence  de  saveur. 


wS  O  U  43i 

Les  vrais  sels  à  base  de  sodium  oxydé  ou  de  soude  caus*^ 
tique  9  qui  se 'rencontrent  dans  la  nature ,  sont  : 
La  soude  boratée  ; 
La  soude  carbonalée  ; 
La  soude  muriatée  ; 
La  soude  sulfatée  ; 
Une  cinquième  espèce  doit  être  ajoutée  à  ce  nombre: 
c^est  la  cryolithe  qu'on  a  considérée  comme  de  l'alumine  flua- 
tée  alcaline  (  V,  cet  article  )  ;  mais  comme  elle  contient  plus 
de   soude  que  d'alumine  ,   il  est  convenable  de  la  consi- 
dérer comme  une  espèce  du  genre  soude ,  et  on  pourra  la 
nommer  soude  fluaiée  alumirdfère, 

SOUDE  BORATÉE  {Borax,  Bergm. ,  Rome  de-PIsle, 
Delaméth;  Borax,  Tincal,  Waller.  ;  T«/ïfai/,  Karst.  ;  Soude 
horatée,  Haiiy  ;  Sous  borate  de  soude ,  Tbenard  ;  Vulg.  iinkal  ^ 
borax  mUif,  sel  alcali  minéral  ).  Ce  sel  ne  se  trouve  dans  la 
nature  qu'en  dissolution  dans  les  eaux  de  certaines  sources 
et  de  certains  lacs ,  et  en  gros  blocs  ,  dans  le  fond  et  sur 
les  bords  de  ces  lacs. 

La  couleur  de  la  soude  boratée  brute  ,  est  le  gris  jaunâtre 
ou  vcrdâtre.  Lorsqu'elle  est  parfaitement  pure,  elle  est  d'un 
gris-blanc ,  ou  blancbe  ou  limpide  ;  elle  s'efFIeurît  par  Tac* 
tien  de  l'air ,  et  se  couvre  alors  d'une  écorce  terreuse  opatjue. 
Elle  s'opacifie  elitièrement  ;  elle  cristallise  en  cristaux  pris- 
matiques ;  .sa  cassure  est  vitreuse,  quelque  peu  résineuse; 
ses  fragmens  sont  irréguliers. 

La  soude  boratée  est  fragile  :  sa  pesanteur  spécifique  est 
de  1^569  9  selon  Karsten ,  et  de  i^yoS ,  suivant  Klagroth. 
£Ue  contient  : 

Acide  borique  ...  87 

*     Soude i4.,5o 

Eau 47 

Perte. i,5o 

100,00  Klaprolh. 

Elle  a  une  saveur  alkaline  foible  et  douce  ;  elle  verdit  for- 
tement le  .sirop  de  viofette ,  et  se  dissout  dans  deux  fois  son 
poids  d'eau  bouillante  ;  exposée  à  l'action  du  feu,  elle  se  fond 
dans  son  eau  de  cristallisation ,  avec  un  boursouflement  ex- 
trême ,  se  dessèche  ensuite  ,  et  se  convertît  en  un  verre 
transparent  qui  est  susceptible  de  se  colorer  de  diverses  tein- 
tes j  lorsqu'on  l'a  fondu  avec  un  oxyde. 

Ainsi  9  en  fondant  la  soude  boratée  avec  du  mangapèse, 
on  obtient  un  verre  violet  ;  avec  l'oxyde  de  cobalt,  un  verre 
bieu-T^olet  très-intense  ;  avec  l'oxyde  de  chrome  ,  un  verre 


43a  SOU 

couleur  d'^meraude ;  avec  Toxyde  de  fer,  an  vert  boa- 
teille,  etc.  Cette  propriété  de  la  soude  boratée  larend  donc 
très-précieuse  dans  les  opérations  docimastiques ,  et  d'autant 

Îlus  qu'on  peut  agir  sur  de  très-petites  quantités  de  matière, 
/expérience  en  petit  se  fait  sur  un  simple  morceau  de 
charbon  :  à  cet  effet»  on  creuse  une  petite  cavité, on  y  met  la 
soude  boratée,  on  la  fond,  puis  on  la  mêle  avec  Toxyde  dont 
on  veut  reconnoître  la  nature;  on  refond  le  tout,  et  on  juge  de 
Tespèce  d'oxyde  par  la  couleur  que  prend  le  nouveau  verre 
obtenu. 

Les  cristaux  de  soude  boratée  acquièrent  un  assez  foit  vo- 
lume ;  ils  sont  quelquefois  de  la  grosseur  dii  poing  ;  mais 
tous  ceux  que  Ton  connoît  sont  dus  à  Tart.  Lorsque  ces  cris- 
taux sont  transparens ,  ils  jouissent  d'une  réfraction  double  , 
très-forte,  caractère  qui  fait  reconnoître  aussitôt,  que  le 
noyau  primitif  n'est  ni  un  cube  ni  un  octaèdre. 

C'est, selon  M.  Haiiy, un* prisme  rectangulaire  obKque  , 
dans  lequel  les  bases ,  et  deux  des  pans  opposés  ,  sont  des 
rectangles,  et  les  deux  autres,  des  parallélogrammes  obli- 
quaogles.  Le  clivage  est  sensible  seulement  sur  les  pans  des 
prisuies.  Les  bases  sont  inclinées  sur  les  pans  rectangulaires 
de  i86  degr.  f  ,  et  78  degr.  53'  ;  les  formes  secondaires 
sont  prismatiques  ,  souvent  aplaties.  Ron\^-de-PIsie  en  a 
connu  quatre;  mais  ce  nombre  est  beaucoup  plus  considéra- 
ble, d'après  MM.  Haiiy  et  de  Bournon.  Nous  ne  citerons  que 
les  cinq  figurées  dans  le  Traité  de  Minéralogie  de  M.  Haiiy, 
en  faisant  remarquer  que  les  plus  siifiples  sont  beaucoup 
plus  rares. 

I.  Périhexaidre ,  Haiiy,  Trait  2 ,  p.  368 ,  pi.  89 ,  fig.  i^g- 
Prisme  hexaèdre  oblique  à.  base  symétrique  ,  produit  par 
deux  nouvelles  faces  qui  remplacent  les  pan^  obliquangles 
du  prisme  primitif. 

a.  Périociaèdre ,  Haiiy ,  L.  C,  ^  fig.  i5o.  La  même  forme 
que  la  précédente ,  si  ce  n'est  que  les  facettes  additionnelles 
n'ont  point  atteint  les  limites  de  décroissement  nécessaire 
pour  faire  disparoitre  les  pans  obliquangles  ;  ces  deux  formes 
ne  sont  donc  dues  qu'à  la  même  loi  de  décroissement. 

3.  Emoussé^  Haiiy,  L.  C. ,  fig.  i5.  Le  prisme  primitif,  dont 
les  angles  solides  aigus  sont  interceptés  chacun  par  une  fa* 
cettç  inclinée  sur  la  base  de  i56  d.  4^',  et  sur  le  pan  obli* 
quangle  adjacent  de  iiSd.  5a'. 

4..  Diheccaèdrej  Haiiy ,  L.  C. ,  fig.  i53.  Prisme  k  six  pans 
(  du  n.°  4  ).  Celle  forme  ,  que  la  soude  boratée  affecte  com- 
munément ,  n'est  autre  que  la  précédente  ,  dont  le  prisme 
est  à  six  pans.  ^ 

5.  Sexdécimale ^   Haiiy,  L.  €.  ,  fig.  1 53»  C'est  la  forme 


sou  433 

dili^xaè^rfi  9  4^1911  laquelle  Taréte  Ae  jonction  ^e  la  facette 
de  troncature  arec  up  des.  deux  pans  secondaires  adjacens 
(  celui  ^  droitfî  )  e^t  interceptée  par  une  facette  rétrécie , 
inclinée  sur  la  base  de  117  à»  if  ,  e\  sur  ïe  pan  à  droite  dil 
çristai  de  i43d.55'- 

t<a  sopdè  boratée  ne  se  trouve  que  dans  )es  lacs  et  les  > 
maréca^çs  des  terr^Ips  d'^Uuyion  ;    elle   e^st  associée  à  la 
soude  muriatç^.  ^    ^    ^ 

La  soude  boratée  i^ons  çst  principalement  fournie  par  le 
eommçrcç  ayec  l'Inde.  Selon  Turner,l^ac  d'où  on  la  retire, 
dansrjpdçf  est  situé  à  quinze  journées  de  marcbe  au  nord  de 
Xissului|^buch\  on  T<eschou-|j6umboi:|.  11  ne  reçoit  qiie  iei 
eaux  salues.  Ui^  Pe  voit  ni  rivières  j  ni  ruisseaux  dans  les 
envîrpns  ;  il  est  entoqré  par  des  rochers'  et  des  collines  ;  il 
a  ^0  naiUe^  de  tour.  On  trouve  la  soude  boratée  en  gros  blocs  * 
au  bord  des  eaux,  et  dans  tes  endroits  pej^  profonds.  Au 
milieu  et  d^tpf  les  grandes  profondeurs ,  on  ne  rencontre  que 
du  ipuriate  de  sopde*  Ouoiqu^oli  retire  beaucoup  de  soude 
boratée  de  ce  lac ,  on  p  9  pas  observé  de  diminution  dans  sa 

?[tJ4ptité.  Le  père  DaJ^pvaip  place  les  lacs  ^ui  fournissent 
a  soude  boratée  dans  Us  montagnes  du  Thibet.  L'un  de  ces 
lacs 9  le  Nechal,  situé  dans  le  canton  de  3em]^i^l ,  est  le  plus 
renommé.  Dans  certains  temps  de  Tannée^  on  retient  les  eaux 
h  Taide  d'écluses  ^  pour  laisser  déposer  le  sel  qu'on  va  cher- 
cher dans  la  vase  et  la  boufbe  savonneuse  ,  après  avoir 
laissé  écouler  les  eaux  qui  sont  quelquefois  chaudes. 

Dans  d^^utres  endroits  du  ^l^îp^  ?  q^i  paroissent  avoir  été 
de$  fonds  d'ancien^  lacs ,  on  rencontre  la  soude  boratée  sous 
la  forme  de  couche  cristalline  ,  en  ^uiUant  à  U  profondeur 
d'qpç  tpis^. ,  • 

]La  çQgde  I^oratée  se  Rencontre  daiis  d^atitres  lieux  de 
l'Asie.  On  en  a  trouvé  h  Ceylan  ,  dans  la  province  de  Pur- 
beth  ;  en  perse  ,  daps  1^  Tartarie  méridionale  ,  et  dans  la 
provipce  de  Yun-Nan ,  ep  Chine. 

Dans  plusieurs  de  ces  pays  on  exploite  ce  sel  ,  et  on  le 
transporte  jusnu'en  Europe.  Le»  indiens  l'appellent ///lAa/ ou 
tinckal  e^  les  Tbibétaîns  Sw<^a  ou  Souaga*  Le  nom  de  borax 
que  ]^ou^  lui  donnons,  n'est  qu'une  altéfationde  celui  de  bmi- 
ruçh  ,  en  usage  chez  le»  Arabes  pour  le  désigner.  Il  s'est 
introduit  dans  nos  langues  européennes  vers  le  9.^  siècle. 

l^Tk  ^Europe ,  le  borax  natif  se  rencontre  à  Ilalberstad ,  en 
Bàsse-3.axe  ;  en  ^Transylvanie.  Dans  aucun  de  ces  pays  il 
n-est  le  but  d'aucune  exploitation  particulière.  On  trouve 
d^ns  les  lagonis  ^e{i  environs  de  Sienne  en  Toscane ,  de 
l'acide  boracique  en  morceaux  por<:ix,  cellulaires.  Les 
eaux  de  ces  mêmes  lagonis  ^n  contieoncnt  aussi  en  dis-^ 

XXXI.  u8 


434  s  O  U 

^  solution  en  assez  grande  quantité  pour  mériter  êfélrt  retira, 
et  servir  ensuite  à  la  f)ibrication  d'un  'borax  artificiel ,  dont 
la  quantité  ne  pourra  jamais  être  assez  considérable  pour 
faire  tomber  le  borax  de  Tlnde. 

Le  borax  existe  en  assez  grande  abondance  dans  les  mines 
de  Viquintipa  et  d'Escapa  ,  dans  la  province  du  Potosi. 
Les  gens  du  pays  le  nomment  guemaion,  et  le  font  servir,  tel 
qu^il  sort  de  la  mine  ,  dans  la  fonte  àes  minerais  de  cuivre , 
assez  nombreux  dans  la  même  contrée.  . 

On  se  sert  du  bor«K  pour  reconnottre  les  oxydes  ,  et  pour 
les  réduire.  Il  est  surtout  employé  pour  souder  les  métaux* 
Dans  ce  cas ,  il  faut  que  les  deux  pièces  qu'on  veut  souder 
soient  parfaitement  décapées  ;  on  les  met  en  contact  avec  la 
•  soudure  (  qui  est  un  alliage  un  peu  plus  fusible  que  les  pièces 
qu'on  veut  souder  )  et  du  borax  :  Ton  cbauffe  le  tout  jusqu'à 
ce  que  la  ^ouduK  commence  à  fondre  ;  elle  s'allie  en  fondant 
avec  les  deux  pièces  ,  et  les  réunit.  L'action  du  borax ,  dans 
cette  opération  ,  est  de  dissoudre  l'oxyde  qui  pourroit  se 
former  ,  ou  d'empêcher  l'oxydation  du  métal  en  l'envelop- 
pant. On  emploie  le  borax  dans  la  fusion  des  verres  colorés 
^  destinés  à  être  taillés  ,  et  qu'on  veut  obtenir  parfaitement 
tr^nsparens.  On  l'emploie  quelquefois  en  médecine  comme 
réfrigérant  ou  calmant. 

'C'est  du  borax  naturel  que  les  chimistes  retiretit  l'acide 
boracique  ou  borique  ,  dont  le  radical  long-temps  inconnu 
et  sans  nom,  est  maintenant  désigné  par  Bore:  il  a  été  dé- 
couvert' en  1809 ,  par  iMflVl.  Gay-Lussac  et  Thenard  ;  on 
ne  l'a  obtenu  que  sons  forme  de  poudre  inodore' sans  saveur  , 
et  d'un  bruri*  verdâtre.  La  découverte  de  l'acide  .borique  fut 
faite  en  170a  ,  par  Homberg,  en  distillant  un  mélange  de 
soude  boratée  et  de  sulfate  de  fer  ;  on  l'a  désigné  jpendant 
long  -  temps  par  les  noins  de  sel  sédatif  et  de  sel  narcotique  , 
à  cause  de  ses  usages  médicaux.  On  l'emploie  particulière- 
ment pour  fondre  et  analyser  les  pierres  gemmes  qui  con- 
tiennent de  la  potasse  ou  de  la  soude.  Quant  au  borax  (sous- 
borate  de  sonde  des  chimistes),  la  connoîssanc'e  de  sa 
vraie  nature  est  due  à  Geoffroy  ,  qui  en  fil  la  découverte 
en  1732.  Il  paroît  que  les  Grecs  et  les  Romains  ont  connu 
le  borax  ,  et  son  usage  pour  souder  les  .métaux  ;  on  a.  même 
cru  que  c'éloit  le  chrysocolla  de  Pline. 

On  se  sert  encore  dufooraxpour  faire  les  divers  borates  dans 
les  laboratoires,  et  pour  appliquer  sur  la  porcelaine  l'or  et  les 
couleurs.  D  ans  tous  les  cas,  il  faut  du  borax  bien  raffiné, qualité 
qui  n'est  point  celle  du  borax  brut  qui  vient  de  l'Inde ,  et  qui 
est  lé  seul  que  Ton  connoisse  dans  ie  commerce  ;  mais  c^est 
ce  borax  que  Ton  purifie.  Les  Hollandais  ont  été  longtemps 


sou  435 

seuls  possesseurs  dés  procédés  pour  bîén  purifier  Je  borax^et 
pour  Tobtenir  en  gros  cristaux.  Maintenant,  que  Tonconnoît 
les  procédés  pour  parvenir  à  ce  but ,  i^on  raffine  du  borax  en 
France  ,  en  Ailecnagne  ,  en  Angleterre.  Pour  purifier  le  bo- 
rax brut  ou  tinckal',  on  le  tient  exposé  ^  pendant  quelque 
temps  9  à  une  cbaieur  rouge  ,  dans  un  four  ou  dans  tln^grand 
creuset;  on  détruit  ainsi  une>  matière  grasse  qui  le  colore  et 
qui, le  rend  impur;  onie  t|^4i$fociiie  en  un  verre  qu%rto 
concasse,  et  que  ron/ait  bouillir  avec  de  Teau  :  la  dissolution^ 
d'abord  trouble  ,  s'éclaircit  par  ie  repos  ;  on  la  décante,  et 
le  borax  se  précipite  par  le  refroidissement.  On  concentre 
ei}suile  les  eaux ,  pour  en  retirer  le  sel  qu'elles  contiennent 
encore.  M.  ïbenard  fait  observer  que  quelques  personnes 
prétendent  que  le  borax  naturel  ne  contient  point  assez  de 
soude ,  et  que  ceux  qui  le  raffinent  en  ajoutent  à  sa  dissolution. 

Dans  le  commerce  on  distingue  trois  sortes  de  borax  brut, 
et  tou^estrois  s'apportent  de  l'Asie. 

La  première  est  le  borax  de  Tlnde.  Ses  cristaux  sont  petits, 
très-nets  ,  enveloppés  et  agglutinés  par  une  matière  grasse. 
'   La  deuxième  est  le  borax  du  Bengale  ou  de  Cbamlema^ 
gor ,  remarquable  par  la  grosseur  de  ses  cristaux  ^  qui  sont 
toujours  arroiadissùr  leurs  angles  et  sur  leurs  arêtes.  Ils  sont 

λlus  seçs:que  ceux  du  borax  de  l'Inde  ,  et  quelquefois  enve^ 
oppés  de  feuilles. 

.  La  troisième  e^t  le  borax  de  laChiae,qulest  plus  limpide  et 
pltA  pur  que  le  précédent ,  et  par  conséquent  à  demi^raffiné^ 
La  ma  tière  grasse  qui  enveloppe  les  cristaux  du  borax  brut, 
est  une  espèce  de  savon  à  base  de  soude,,  que  ron.décom-^ 
pose  à  l'aide  d'une ihau te  température  ,  ou  bien  à  l'aide  de  la 
chaux.  , 

Hermann  rapporte  qu'en  Pefse  on  fait  pourrir  9  dans  àts 
cuves ,  des  substances  animales,  avec  de  l'eau  d'une  source 
alcaline ,  et  que  six  à  sept  semaines  après  ,  0x1  obtient ,  par 
lixivîation  à  cbauu  et  par  évaporâtion ,  du  borax  cristallisé.^ 
Il  paroît  qu'en  Chine  on  procède  de  la  même  manière  ,  et 
qa'bn  ajoute  de  la  graisse  et  de  l'argile  aux  matières  mises  en 
putréfaction.  Çes.matières  animales ^t. cMte  graisse  produi- 
sent ,  sans  doute  ,  les  substances  grossies  et  savonneuses  qui 
enveloppent  les  cristaux  de  borax  br^t..  On  l'attribue  aussi  au 
beurre  ou  à  la  graisse  dont  oa  frotte  \^s  cristaux  pour  les 
empêcher  de^s'effleurir.  Quelques  auteurs  prétendent  mémo 
que  le  nom  indien  de  tînlml  s'applique  à  cette  écorce  savon- 
neuse ,  et  non  pas  au  borax  lui-même. 

SOUDE  CARBONATÉE  ÇAlkalî  minérjgl ,  nairon  ^ 
"Wall.  ;  Alkali  minéral  aéré  y  Bergm.  ;  Nairon  ,  Carbonate  de 
soude  f  de  Born.  ;  AlkdH  fixe  minéral^  nairon  ou  soude  blanche 


m  sou 

d'Egypte ,  K.  de  L.  ;  Som-carbonaie  de  soude ,  Thenar  ;  Saisde 
earbonaiée^HsLÛy;  Carbonate  de  nairon^  Delam.  ;  Nairon^ 
maturikhes  minerai  alkali,  Wern.  ;  Nairon  or  soda  «  James.  ; 
Nairimn ,  Andreosi.  ;  Nkrum  oo.  Nalrum  ^  Plia.  Hist.  Bat , 
lib.  3i  9  cap.  lo,  vulgairement  luilros  ).  Oo  recoaaoit  aisé- 
ment ce  sel  aux  propriétés  soivantes  :  d'avoir  une  saveur  acre, 
savonneuse,  légèrement  arineuse;  de  verdir  les  teintures 
Meu^  végétales  ;  d'être  cxtrêmonentsoluhle  dans  l'eaù ,  pbs 
à  chaud  qu'à  froid  ;  de  s'effleurir  protnptement  à  T  air  ;  de 
faire  une  violente  effcrvescemee  avec  les  acides  même  lesplos 
foibles  ;  enfin  d'être  extrêmement  fusible  au  chalumeau. 

La  soude  carbonatée  cristallise  en  petits  cristaux  qui  ont 
pour  forme  primitive  un  octaèdre,  dans  lequel  Ta  base  com- 
mune aux  deux  pyramides  est  un  rhombe  de  laod.  et  6od.  ^ 
et  l'incidence  dès  faces  d'une  même  pyramide  l'une  sur  Tautre 
est  de  ySd.  a8d.  Cet^octaèdre  est  quelquefois  basé ,  c'est-à- 
dire  ,  que  les  deux  sommets  de  ses  pyramides  sont  remplacés 
par  deux  facettes  horizontales  ;  quelquefois  les  arêtes  des 
bases  som  remplacées  par  autant  de  faces ,  en  sorte  que  le 
cristal  se  trouve  diaogé  en  un  prisme  rhoraboïdal ,  plus  ou 
moins  raccourci  et  terminé  par  une  pyramide  à  quatre  faces  ^ 
tantôt  entière  ,  tantôt  épointée.  C'est  artificiellement  qu'on 
obtient  des  cristai^x  de  soude  caii>onatée  ;  ils  sont  presque 
toujours  petits. 

Ce  sel  contient:  66,o>d'eau  de  cristallisation  ;  3o  de  deu- 
toxyde  de  sodium  ou  soude  ;  et  iG,o  d'acide  carbonise. 
Kirwan  indique  64,o  d'eâu  de  cristallisation;  soude ,  ai, 58; 
acide  carbonique ,  i^ii^» 

La  soude  carbonatée  n'est  jamais  pure  dans  la  nature  ;  elle 
est  mélangée  le  plus  souvent  de  soude  muriatée,  Je  soude  sul- 
fatée et  de  chaux  carbonatée  ;  elle  contient  aussi  quelquefois 
de  la  magnésie  muriatée. 

Yoici  quatre  analyses  qui*viennent  à  l'appui  de  ce  que 
nous  disons. 

Égjfit .    BuéROft-Arres.    de  6obW«.     de  Qongv^e. 

Soude  carbonatée.  •  .  3a,6.  .  ^  6o,5o.  .  .  89,18.  .  xi^a. 

Soude  sulfatée îio,8«  •  .     i,a5.  .  .  0,00.  .  j,». 

Sonde  muriatée  .  #  .  .  i5,o.  .  .    9,So.  .  .  0,00.  .  22,4* 

Chaux  carbonatée.  •  ,     o,a.  .  .     0,00.  ..  7^44*  •  o,«. 

Magnésie  carbonatée .     0,0.  .  .     o,oo.  .  •  i,35.  .  0,0. 

Matière  extractive.  .  .    0,0.  .  .    0,00.  .  .  2,o3.  .  0,0. 

Résidu  terreux 0,0,  .  .    0,00,  .  .  0,00.  •  9,2. 

Eau,  ....#.....•  âf,6.  .  .  28,75.  .  •  0,00.  .  4^,0. 

lUsproth.        Cabr^de  Mello.    Bcum.    t«Dip^u». 


sou  43? 

Utie  Tàrï€té  fibreuse  de  Troua  ,  en  Afrique^  a  denné,  par 
l^analyse: 

Soude •  .  *  3j7 

Acide  carbonique.     •  .  .  •  3o 

Eau  de  cristallisation.  .  •  «  a 2, 5a 

Soude  sulfatée*    .    •  «  *  .      2»5o 

La  soude  carbonatée  natilre  e^  très-répandue  dans  lana^ 
ture  :  elle  est ,  tantôt  en  masse  contracte  ,  friable ,  grenue, 
en  points  cristallins  ;  tantôt  en  masse  fibreuse  ou  bien  en 
masse  granulaire  ;  tantôt  en  efflorescence  épaisse  à  la  surface 
du  sol  ou  de  certaines  pierres  principalement  calcaires;  tantôt 
enfin  et  même  eu  dissolution  dans  les  %aux  des  lacs  et  des 
sources  salées.  Elle  est  d'un  blanc  jaunâtre  ou  grisâtre  lors- 
qu'elle est  impure  ,  mais  elle  ailFecte  le  blanc  de  neige  lors* 
qu'elle  est  exempte  de  corps  étrangers.  C'est  principalem^ent 
en  été  que  la  soude  carbonatée  parott ,  sott  dans  les  lacs 
qui  se  dessèchent  dans  cette  saison ,  soit  sur  les  bords  des «Odr- 
ces.  Les  pluies  de  l'hiver  la  dissolvent  etlafontdisparoitreX)n 
Remarque  que  la  quantité  est  toujours  la  même  chaque  année , 
telle  considérable  qu'elle  soit  dans  le  lieu  où  on  l'observe.Ce 
renonvellementest  très-favorable  à  l'exploitation  de  certains 
lacs  d'Afrique  et  ,des  Indes  d'où  l'on  retire  une  prodigieuse 
quanlhé  de  soude  carli^onàtéè.  Les  lacs  qui  contiennent  ce 
sel  sout  peu  profonds^  et  ordinairement  dans  des  plaines  ou 
vallées  stériles ,  arides  ,  sablonneuses  et  chaudes. 

Ce  sel  existe  aussi  dans  les  volcans,  en  efilorescences,  à  la 
surface  et  dans  les  fissures  de  certaines  laves. 

Il  a  été  reconnu  aussi  à  la  surface  des  murs  et  des  parois 
èés  caves  et  autres  lieux  humides,  et  particulièrement  dâm» 
les  villes  voisines  de  la  tner. 

La  soude  carbonatée  »  la  soude  muriatée  et  la  cbaux  car- 
lionatée,  se  trouvent  presque  toujours  ensemble.  M.&ertholet, 
td' après  cette  réunion  ,  pense  ^ue  Ià  soude  carbonatée  est 
produite  par  la  décomposition  du  murîate  de  soude  par  le 
carbonate  calcaire  ;  il  en  résulte  un  muriffte  calcaire  ex- 
ti^êmement  déliquescent  qui  est  absorbé  par  la  terre,et  de  la 
soude  caiironatée.  11  paroft  que  les  roseaux  et  les  sables  qui 
sont  dans  les  lacs  favorisent  la  création  de  ce  sel.  * 

Dans  les  lacs  bitumineux  qui  contiennent  de  la  soude  sul- 
lEàtée  ,  Kirwan  attribue  la  création  du  natroa  à  la  décompo- 
sition du  sulfate  de  soude  par  le  bitume. 

L'analyse  a  fait  découvrir  la  soude  carbonatée,  en  Bo- 
lième ,  dans  les  eaux  minérales  de  Carisbad  et  d'Egra  ;  et , 
suivant  Reuss ,  en  éfRoresccnce  dans  les  prés  voisins  de 
yrei^en  et  de  Sèbnitsp,  etdans.les  gneiss  décomposés  qu'on 


438  SOU 

observé  près  de  Billîn.  On  la  recueille  toa^}es  ans  au  prin- 
temps. Bergmanû  en  a  reconnu  dans  les  eaux  de  Seltz  et  de 
Despa. 

Il  ex  sle  sur  les  murs  et  les  toits  àes  cavernes  ,  des  mon- 
tagnes de  Schwartzberg,  dans  le  canton  de  Berne,  en  Suisse, 
il  est  mêlée  de  soude  sulfatée. 

A  Angers ,  les  murs  des  caves  sont  construits  en  pierres 
sehisteui^s  de  la  même  nature  qfie  ('ardoise  ,  et  enduits  d'un 
mortier  de  chaux  et  de4ahle.  Proust  a  observé,  daps  celles 
4}Ui  sont  l^s  plus  sèches  ,  une  elïlorescence  saline  qu'on  peut 
recueillir  tous  les  mois  en  assez  grande  abondance,  et  il  a 
reconnu  que  c'éloit  de  la  soude  carbonatée  très-pure.  lia  re- 
marqué que  ces  eftlsrescences  ne  se  manifestent  point  sur  les 
schistes  qqi  se  trouvent  découverts  de  leur  enduit  par  accident 
ou  par  vétusté.  Il  y  a  des  caves  qui,  de  temps  immémorial , 
en  fournissant  beauccuip  «  quoique  Tenduit  du  mortier  n'ait 
jiouvent  pas  plus  de  deux. lignes  d'épaisseur.  {^^oum.dephys, 

1778.) 

Proust  a  observé  également  d&  la  soude  carbooatée  dans 
les  caves  de  Pari^;  et  Yauquelin,,^ouâ  le  popt  du  Cher,  près 
de  Tours.  Elle  se  rencontre  dans, presque  toutes  les  villes  de 
France  baignées  par  l'Océan ,,  depuis  Oslende  jusqu'au 
Havre. 

En  France  ,  toutes  les  «aux  minérales  d«  l'Auvergne  tien- 
nent de  ia  $o^de  carbonatée  en  dissolution,  particulièrencient 
celles  du  Mont-(l'Or,deBarde<Beaulieu,deS^int-norent, 
de  Saint-Nectaire,  etc.  Il  y  en  a  aussi  dans  les  eaux  des  bains 
de  Bussang,et,  de  plusieurs  autr,es:eaux  minérales  des  Vosges, 
de  Pougues^  et  un  grand  Aombjrejdautres.  (  J<our;i.  des  Min.  ^ 
n,®  3.)  A  Vichi,  les  mu«;aiUes  des  bains  sont  tapissées  d'efHo- 
rescences  salines,  dont  ^a  soude  carbonatée  fait  plus  des 
deux  tiers.  ... 

Plusieurs  observateurs  éclairé^.,  tels  que  Ruckert,  Paz- 
mand  et  autreâ ,  nous  ont  donné  des  détails  intéressans  sur 
les  lacs  de  soude  de  Hongrie,  Qfe.s  lacs  sont  .situés  dans  la 
Haute- Hongrie,  entre  le  Danube  et  la  Teisse,  dans  la  plaine 
sablonneuse  qui  règne  le  long  de  l^  chaîne  de  mopt«|gnes  qui 
traverse  la  Hongrie  du  nord  au  s\ià\  et  leur  nombre  est  si 
grand  ,  qii'ii  seroit  facile  d'en  relii'er  chaque  année  cinquante 
raille  quintaux  de  soude  carbonatée  ,  presque  sans  travail.  La 
plupart  des  coyiitats  ont  trois  6,u  quatre  de  cçs  lacs  :  celui  de 
Bihar  et  quelques  autres  en  ont. douze  ou  quatorze..  Mais 
comme  la  soude  carbonatée  de  cette  contrée  est  uniquement 
employée  dans  les  fabriques  de  savon  de  Debretzin  (cercle 
de  Bihar  )/ il  n'y  a  que  quatre  lacs,  les  plus  voisins  de  cette 
ville  ,  qui  soient  exploités ,  et  particulièrement  k  Ki^waria 
et  Bihar. 


sou  jm 

*  Ces  laçs  ir'pnt  que  deux  ou  trois  pieds  tout  au  plus  de  prû< 
fondeur  ,  et  se  dessèchent  compiétemeut  dans  Içs  années  qui 
ne  sont  pas  pluvieuses.  On  les  nomme  feyrio  ^  les  lacs  biaises,  ' 
parce  que  lorsqu'ils  soni  desséchés,  ils  se  couvrent  d'efïlores- 
cences  de  natrop.  Le  fond  de  leur  bassin  est  une  couche  de  sable 
coquîUîerde  quatre  à  cinq  pieds  d'épaisseur, qui  repose  sur  une 
couche  d'argile  ;  et  c'est  une  chose  remarquable  ,  que  pour 

Ïœu  que  Ton  creuse  sur  les  bords  de  ces  lacs,  on  trouve*  de 
'eau  douce  et  bonne  à  boire.  La  plaine  fameuse  ou  lande  de 
Kerkuniter  dans  laquelle  ils  sont  sijlués ,  nourrit,  pendanl  cip- 
quante  lieues  de  longueur ,  sur  autant  de  largeur ,  une  grande 
quantité  de  bestiaux. 

Une  pluie  abondante  suffit  pour  les  remplir  ;  mais  s'il  fait 
un  vent  violent ,  comme  ciela  arrive  souvent  dans  ce  pays  , 
l'eau  s'évapore  en  quatre  ou  cinqjpurs  ,  et  bienlôt  après,  lé 
fond  des  l'acs  se  couvre  d'une  eiïlorescence  de  soude  carbo-^  • 
natée  de  deux  pouces  d'épaisseur ,  qu'on  rassemble  en  tas  avec 
des  rableis.  Cette  efBorescence  se  renouvelle  au  tout  de  trois 
ou  quatre  jours  ,  et  l'oii  continue  à  la  recueillir' pendant  toute 
la  belle  saispn ,  c'est-ii-dire ,  depuis  les  mbîs  d^vrilou  de 
mai  jusque  vers  la  fin  d'octobre.  L'eau  qui  reste  dans  le  mi- 
lieu de  ceslàcsy  qui  ont  quelque  profondeur,  finit  par'  con- 
tenir jusqu'à  5o  à  60  pour  cent  de  soude  carbonatée  qui  s'y 
cristallise  pendant  les  nuits  froides  de  l'automne.  (^Joum.  des 
min, ,  n.<»  2.  ) 

L'on  a  observé  la  soude  carbonatée  dans  les  plames  dé- 
sertes de  la  Sibérie,  près  Nertschint ,  aux  environs  du  lac 
Balkal,  en  t)a(xurie;  à  Ochotsk,  dans  le  gouvernement  d'Ir- 
kutsk;  cn.Tartarie  ;  au  iThibet;  en  Chine,  près  Pékin;  au 
Bengale  ;  sur  la  côte  occidentale  de  l'Inde ,  près  Bombay  et 
Tegal^âtnam ,  dans  tes  puits  qui  avoisinent  la, mer  ;  en  Perse  , 
près  de  Bassora;  en  Crimée;  dans  la  Nalolie  ou  l'Asie  Mi- 
neure ,  autour  de  la  ville  de  Smj^rne  et  de  l'ancienne  ville 
d'Ëphèse.  Mais  nulle  part  la  soudé  carbonatée  n'est  plus 
abondante  qu'en  Afrique,  et  surtout  en  Egypte,  où  elle  est 
exploitée  de  toute  ancienneté. 

Nous  devons  aux  savantes  observations  de  BerthoUet  et 
.  d'Andréossy ,  des  renseignemens  exacts  sur  les  lacs  d'Egypte 
qui  fournissent  le  natron  ou  carbonate  de  soude  nalif^  dont  cette 
contrée  est  si  richement  pourvue. 

Dans  le  désert  de  Thaiat  ou  de  Saint-Macairc\  qui  est  à 
l'ouest  du  Delta,  à  quatorze  lieues  environ  de  Terrânèh  , 
est  une  vallée  qui  se  prolonge  du  S.  E.  ^uN.  O. ,  èl  qui  est 
séparée  de  celle  du  Nil  par  un  plateau  de  ircnle  milles  de 
largeur,  formé  de  bancs  de  pierre  calcaire  ,  recouverts  de^ 
pierres  roulées  et  de  graviers»  , 


u^  sou 

Dans  le  fond  de  cette  vallée  on  trouve  six  laéà  à  là  suite  Us 
uns  des  autres ,  dans  la  même  direction  que  la  vallée  ;  ils  oc- 
cupent en  longueur  un  espace  d^environ  six  lieues ,  sur  600  ii 
âoo  mètres  f  ou  trois  à  quatre  cents  toises  de  târèèur,  et  sont 
réparés  par  des  espaces  sablonneux  couverts  d'incrustations 
de  natron  et  de  sel  marin ,  de  même  qu^une  partie  du  sol  de 
la  vallée  :  on  y  trouve  des  masses  de  soude  càroonâtiée  de  près 
d'dn  pied 4Vpaisseur ,  et  d'une  telle  dureté,  au' on  s'en  est 
servi ,  âu  lieu  de  pierre ,  pour  bâtir  les  murs  et  les  tours  dVn 
petit  fort. 

Ces  lacs  contiennent  de  la  s6û Jè  carbônatée  avec  de  Fa 
soude  muriatée  et  de  la  soude  solfatéç  dans  diflférentes  pro-. 
portions.  Celui  abi  à  été  plus  particulièrement  observé  ,  se 
trouve  divisé  en  deux  parties  qui  h^oot  ensemble  que  peo  de 
communication  :là  partie  orientale  ne  fournit  que  de  la  soude 
muriaté£  ;  la  partie  occidentale  ne  contient  presque  autre 
chose  que  de  la  soude  carbônatée.  Les  eaux  de  ce  lac  ,  et 
celles  d'un  lac  voisin  ,  sont  rouges  comme  du  sang ,  et  la  ma- 
tière colorante  donpe  la  même  teinte  â  la  soude  muriatée  qui 
a  l'odeur  ée  la  rose  ;  celle  qui  s'attache  au  natron  prend  une 
couleur  noirâtre  :  quand  0^  là  brûle\  elle  répand  des  vapeurs 
ammoniacales. 

Les  bords  du  lac  du  cÀté  du  Nil  sont  'découpés  en  petits 
golfes  où  l'eau  transsude  en  forme  de  ruisseaux  qui  se  ren- 
dent dans  le  fdtid  des  bassins.  La  partie  du  terrain  supé- 
rieure aux  sources  est  couverte  "^d'incrufitations  salines  sur 
une  largeur  de  cent  vingt-cinq  toises;  le  terrain  occupé  par 
les  sources  a  prés  de  cinquante  toises  de  largejur.  Il  règne 
ensuite  au  bord  du  lac  une  lisière  de  natron  d'environ  quinze 
toises.  Le  fond  de  ce  lac  est  de  craie  mêlée  de  sable,  et  il  n'a 
qu'un  pied  et  demi  de  profondeur. 

Pendant  trois  mois  de  Tannée  ,  1  eau  coule  abondamment 
k  la  surface  du  terrain,  et  les  lacs  croissent  Jusqu'au  com- 
mencement de  février.  Ils  diminuent  ensuite /et  quelques- 
lins  restent  entièrement  à  sec-  A  mesure  que  Tévaporation  se 
fait  I  les  sels  se  cristallisent  ;  et  comme  le.muriate  de  soude 
crlistallise  le  premier,  il  est  recouvert  par  une  couche  dé  sonde 
carbônatée;  on  voit  quelquefois  ces  deut  sels  former  des 
couches  alternatives ,  et  l'on  peut  les  séparer  d'une  manière 
purement  mécanique. 

L^exploitation  du  natron  se  fait  dans  Fintervalie  des  se- 
mailles à  la  récolte  ;  et  les  caravanes  qui  vont  Teniever  s*as- 
semblent  à  Terrânèh  :  elles  sont  composées  d^environ  cent 
cinquante  chameaux  et  cinq  h  six  cents  ânes.  Elles  ne  met- 
tent pas  plus  de  trois  jours  à  leur  voyage  ,  et  rapportent  sept 
à  huit  cents  quintaux  de  natron.  (D'anciennes  relations  disent 


sou  \  44i 

que  h  j^rbâbît  total  ihônle  âtumélleinékli  à  tréhte  -  cinq  oa 
qUâràUté  toîllîefs).  L'enirèjpôt  s^en  fait  à  Terrànèh,  où  on 
l'eibbarqae  pour  Rosette ,  d^bà  il  est  envoyé  pour  Alexandrie^ 
et  de  là  expédié  pôùt*  TËtirope  ;  oh  en  (aitremonter  une  partie 
de  Terrànèb  au  Caire  9  où  il  est  employé  dans  les  blancbîâ- 
séries  du  lin  et  dans  les  fabriques  de  rerrés.  (^Joum.  âe  Phys,, 
prairial  et  messidor  an  8  ). 

Le  sol  dés  environs  des  lacs  est  recouvert  de  nâlrpn  àVn 
blânc  éblouissant.  On  voit  végéter  dans  ces  eaux  salées  te 
iypba,  divers  roseaux ,  les  tamarfsques  et  beaucoup  d'autres 
plantes  qui  ne  Souffrent  point  de  la  présence  des  sels  qui  \ 
abondent  autour  d'elles.  Cfes  mêmes  lacs  sont  fréquentés  par 
lès  canards  et  d'autres  oiseaux  aquatiques. 

he  natron  se  forme  aussi  dans  les  lacs  salés  et  les  déseris 
de  la  Nubîe  et  de  Tmlérieur  de  l'Afrique.  Le  voyageur  Bar- 
row  a  observé  le  natron  dans  le  district  de  Tarka,  dans  te 
pays  des  Boscbîmans. 

Bâgge  ,  consul  suédois  i  Tripoli  d'Afrîqùe ,  rapporte 
qu'au  bord  de  la  mer  ^  au  pied  d'une  montagne ,  dans  tin  lieu 
nonimé  Trôna ,  qui  est  Iç  nom  même  du  nalron ,  à  deux  jour- 
nées de  Fezzan ,  dans  la  province  de  Sukena,  et  à  vingt-hidt 
fournées  de  Tripoli,  on  trouve  le  natron  en  croûtes  épaisses 
d'un  pouce  au  moins,  formées  de  longs  cristaux  transparens, 
parallèles  6n  radiés ,  ayant  l'apparence  du  gyi^se.  Les  nègres 
transportent  nne  fort  grande  quantité  de  ce  natron  dans  lés 
royaumes  environnans ,  en  Egypte  et  k  Tripoli ,  d^oùirpàsi!^ 
dans  le  Levant.  On  le  mêle  avec  le  tabac  pour  loi  donner  du 
montant 

La  soude  carbonatée  de  Trôna  est  remarquable  par  sa 
pureté.  Nous  avons  rapporté  plus  haut  les  résultats  de  son 
analyse ,  par  Klaproth  yion  en  peut  conclure ,  arec  Klaprodi, 
que  dans  ce  sel  la  propriété  qu'il  a  de  ne  point  s'efBeurir, 
est  due  à  la  soude  saturée  diacide  carbonique.  Il  parott  que 
le  natron  de  Tarka  est  de  m^me  nature.  Les  minéralogistes 
ont  fait  de  cette  soude  carbonatée  fibreuse  ou  radiée  une  va- 
riété  que  Béuss  et  Klaproth  ont  désignée  les  premiers  par 
ie  nom  de  strahllges-natron.  C'est  le  radiaf^d-natran  .de  Jame- 
son  f  et  IsLSOudfl carhonatée  aciuclairê  de  HaUy. 

L'Amérique  présente  aussi  de  la  soude  carbonatée.  On 
l'observe ,  au  Mexique||fdans  plusieurs  endroits  de  la  vallée 
de  Mexico  et  autres  lieux ,  jusqu^à  deux  mille  et  deux  mille 
cinq  cents  mètres  de  hauteur.  Ce  sel ,  mélangé  avec  de  ta 
soude  muriatée,  se  retire  en  quantité  d'une  terre  argileuse  ,  , 
que  les  naturels  nommenitaquâsifuetii.  On  le  rencontre  éga- 
lement dans  des  lacs.  On  l'exploîfe  aux  environs  de  Buenos-» 
Ayreaf  ;   d'où  on  en  exporte  pour  TAngletcrre  une  grande 


44^  SOU 

qnan^ité.  Ce  natron  brasilien  e^t  en  masse jh  stratifiées  ; 
de  Tépaisseur  de  deux  à  sîx  pouces,  qui  recouvrent  une 
couche  d^argile  imprégnée  de  $oude  muriatée.  Il  est  très^ 
peu  mélangéf  d^ungris  jaunâtre  et  à  coqtexture  granulaire  ;  îl 
De  s^effleurit  point  à  Tair,  et  comme  celui  du  Fezzan  en 
Afrique,  il  parbtt  devoir  cette  propriété  à  la  quantité  d'a- 
cide carbonique  qu'il  contient,  car  les  68, 5o  parties  de  car- 
bonate dessoude,  trouvées  dans ^oa^ analyse  (  F*  plus  haut), 
sont  formées,  d'après  Cabrai  de  Mello,  de  soude34f'^>  ^^ 
acide  carbonique  44)?^  j  proportions  très-différentes  de  cel- 
les de  31  à  i4  et  de  io  à  i6,  que  nous  avons  indiquées,  et 
par  lesquelles  on  peut  juger  que  la  soude  est  d'un  cinquième  ' 
ou  d'un  tiers  environ  plus  considérable  que  l'acide  carboni- 
que ,  tandis  que  ce  dernier  lui  est  égal  dans  le  natron  du  Fez- 
zan ,  ou  de  près  du  double  ,  comme  dans  celui  de  Buenos- 
Ayres. 

La  soude  carbonatée  se  trouve  aussi  dans  les  volcans ,  et 
nous  l'avons  déjà  fait  remarquer  ;  nous. allons  en  donner  àe$ 
,  preuves  : 

Dolomieu  Tarecufillie  en  quantité,  en  masse  friabLe.très- 

pure  ,  auprès  de  Broute  (  sur,i'£tna  )  ,  dans  les  cavités  de 

^  deux  cpurans  de  taves ,  l'un  ancien  et  l'autre  qui  a  coulé  en 

1781.  Ce  sel  est  d'un  beau  blanc,  n'attire  point  Thumidité 

^  de  l'air  et  se  conserve  très-long* temps  sur  la  lave.  Dolomieu 

fut  surpris  de  sa  pré^epce  dans  les  courais ^  et  ignoroit  com- 

.  ment  il  peut  s'y  former* 

•  On  rencontre  encore  du  carbonate  de  soude ,  au  Vésuve , 
soit  sur  les  scories ,  soit  sur  les  laves.  Il  existe  aussi  dans  les 
chrâinps  Phlégréens  et  partiduHèrenîent  à  "Monte- Nuovo , 
près  Peuzzoles,  suivant  Breisbck.  Heberden  et  Bory-de- 
Siaint- Vincent  l'indiquent  à  Ténéi4ffe  ;  enfin  ,  il  y  en  a  dans 
les  eaux  des  sources  jaillissantes  qui  sont  au  pied  da  mont 
Hécla  ^  en  Islande.  L'on  attribue  même  à  la  présence  de  la 
scMide  îa  propriété  que  possèdent  ces  eaux  de  déposer  des 
concrétions  siliceuses   sur  leurs  bords.  V.  Quarz  hyalin 

GpNCRÉTlONNÉ. 

La  soude  carbonatée  des  volcans  et  des  solfatares  est  quel- 
quefois pure  ,  d'autres  fois  accompagnée  de  soude  muriatée 
et  d'autres  sels. 

.  L'on  a  vu  ,  à  l'article  de  la  soudlf  quels  étoient  les  usages 
de  la  soude  carbonatée.  L'on  a  vu  aus^i  que  la  consommation 
en  est  tellement  considérable ,  qu'elle  ne  peut  être  alimentée 
parla  soude  carbonatée  naturelle, et  qu'on  est  forcé  de  retirer 
ce  sel  par  rincinération  d^s  plantes  maritimes  ou  marines.  La 
quantité  qu'on  obtient  par  ce  moyen  dépasse  de  be^auconp 


sou-  443 

«n «Europe  e^Ueda'nàtron  qa -on  iinij^ortc  du  LeTant,'de 
rJE^ypIe,  d'Afrique  et -d' Amérique. 

La^oâde  csMrbofnatée  est  la  base  des  meiilenrs  savons  et 
des  verres>les  plu^' beaux  et  les  pliis  solides.  Dans  Flnde  et 
en  Egypte,  les  femmes  se  servent>de'natron  pour  se  blan- 
cbir  et  s'^AiMicir  ta  peau.  Mous  avons  vu  <}ue  celui  du  Fezzan 
se  miêlc  avec  le  tabac. 

lies  anciens  Egyptiens  en  ont  faitun  grand  usage  pour  les 
embauipemens;  ils  laissoieat  séjouimer  les  cadavres  pendant 
soixante  six  jours  dans  ce  sel,  avant  de  le»  embaumer,  si  l'on 
en  .ci^oit  Hérodote.  Le  natron  portoit  le  nom  d'une  ville 
Kiitia, autour  et  laquelle  on  le  récohoit,  et  qui  étoit  dans  la 
même  vallée ,  où  Ton  observe  maintenant  les  lacs  de  na- 
tron.Le  nil'rum.ounatrum  des  anciens  n'est  donc  pas  exclusif 
▼ement  le  sulfate  depoèasAe  ou  nitre,  comme  le  rapport  de 
nom  pourroit  le  faire  soupçonner.  Au  reste,  le  nitre  n'est  pas 
encore  la  seule  substance  qu'on  ait  nomnrée  nainim,on  niU^um, 
11  y  a  encore  lé  sel  ammoniac.  F.  Naïron  et  Nathum. 

Virgile  dit  qu'il  a,  vu  les  cultivateurs  arroser  les  semences 
des  légumes  avec  de  l'eau' nitrée  et  du  marc  d^buile,  avant 
•de  les  4X)nfier  au  sein  de  la  terre  >  afin  que  tts  graines  prissent 
un  plus  grand  accroisseonent^ 

Tacite  nous  apprend  qu'on  ramàsseit,  dé  son  temps,  sur 
les  bords  du  iléuv«  B«lus,,  un  sable  dont  on  faisoît  du  verre 
par  son  mélange  ave£  du  nàmin^  mélange  qu'on  faisoit  fondre 
exprés.  .,.,.., 

La  soude  cairbonatée  est^  employée  e^  médecine  comme 
apérittve  et  facilitant  le  dégorgement  des  viscères  abdomi^ 
'  naux,  et  particulièrement  du  foie ,  et  dans  les  affections*cal<* 
èuleuses  des  reins. 

SOUDE  MURIAÏÉE.  (  Muna,  Wall. ,  Unn.  ;  Sol  mnri- 
num  ^  fohianum  et  fussUe ,  Cronst.  ;  Muria  monlana  tt  aquaika , 
Gmel.  ;  Alkall  minéral  muriaiique^  sel  marim  fossile  eiselgemme^ 
Bergm. ,  R.  de  L. ,  Deborn.;  Soude' munatée^  Haiiy  ;  Natur- 
Kches  Kochsah  ,  Wern.  Rocksall ,  James.  ;  Muriale  de  sou- 
de ,  Then.  ;  Sal  et  muria  des}  Latins ,  Halos  des  Grecs;  vul- 
gairement le  Sel  de  cuisine ,  etc  ).  La  soude  muriatée  est 
connue  de  tout  le  monde  ,  et  porte  spécialement  le  nom,  de 
sel^  qu^on  a  appliqué  ensuite  ,  d'abord  k  des  substances  qui, 
comme  elle  ,  sont  solubles  dans  l'eau  et  ont  une  saveur  par- 
ticulière ,  puis  à  toutes  les  substances  qui,  encore  comme 
-elle  ,  so^t  composées  d'un  acide  combiné  avec  une  base. 

La  soude  muriatée  se  reconnott  aisément 'à  sa  saveur 
*  fraîche  ,  douce  et  très-agréable.  ' 

Elle  est  soluble  dans  moins  de  trois  fois  son  poids  d'eau 
firoide;.  L'eau  chaude  en  dissout  presque  autant  ;  mais  plus 


444  SOU 

prompteiiiéiit ,  te  qui  procare  la  ÛMiiltté  de  mlpirer  la  Sôndt 
muriatée  des«eb  avec  lesquels  elle  est  mélangée  ;  car  eUe 
tombe  au  fond  dea  vases  oa  des  chaadières^  tandis  qoe  les 
aoiressels,  pins  solablesdans  Teaa  chaode ,  sont  encore  tort 
éloignés  de  la  cristallisation. 

Qaand  on  la  jette  sar  des  charbons  ardens  on  snr  un  ibr 
chaud,  elle  décrépite  et  saute  en  petits  éclats*  Si ,  après  sa 
décrépttation ,  on  continue  à  la  chauffer  ynsqn'it  la  faire  réa- 
gir ,  elle.finit  par  se  fondre  en  «ne  masse  blanehe  opaqaei 
mais  elle  n'a  pas  pour  cela  changé  de  nature. 

La  soude  et  Tacide  munatique  sont  si  fortenent  combmés^ 
que  Taction  sevie  du  fra  ne  sauroit  le<s  désunir,  et  Ton  ne 
peut  opérer  sa  décomposition  que  par  le  tnoyen  des  affinités 
chimiques.  Si,  par  exemple ,  on  y  Joint  ée  Kacide  nitjâque 
ou  de  Tacide  suHurique ,  ils  s'em^^rent  de  la  soude ,  duis- 
sent  Tacide  raoriatique ,  et  forment  de  la  soude  nitratée  ou 
de  la  soude  sulfatée. 

La  soude  cristallise  naturellement  en  cube  parfait,  sans 
aucune  autre  forme  secondaire.  Ce  n'est  que  par  Part  qu'on 
parvient  À  obtenir  le  cnbo*-octaèdre  et  Toctaèdre.  Ce  dernier 
ne  s'obtient  qu'en'faisant'opériNr  la  cristalUsation  de  la  soude 
muriatée  dans  un  liquide  mêlé  d^urise. 

Lorsque  la  cristallisation  de  la  soulde  mpriatée  se  fait  avec 
rapidité,  on  voit  se  form^,  à  la  surlaeè  du  llquide,^de  pe- 
tites pyramides  creqses ,  à  quatre  ptts,  len  forme  de  tré- 
mies ,  qui  sont  composées  de  petits  cubes  disposés  symétri- 
quement en  rangées  placées  comine  ^s  degrés.  Le  sommet 
de  la  pyramide  est  un  gros  cube  dont  les  quatre  arêtes  ter- 
itiinales  ont  servi  de  d^art  aux  petits  cubes  qui  forment ^les 
pans  de  la  pyramide.  On  obtient  aussi,  au  fond  du  vase,  de 
fort  gros  cubes  dont  les  faces  sont  ainsi  évidées. 

La  soude  muriatée  a  une  pesanteur  spécifique  qui  varie  de 
a,i4àa,ao.  * 

Elle  est  composée  de  : 


Bergmann. 

Kirwan 

Soude 

.     .      ia.     .     . 

.     .      5o. 

Acide  nwriatique. 

.    .      5a.     .    •• 

.    .      33. 

Eau.   .     .    •     .    . 

.    .        6.     .    . 

.    .      17. 

La  soude  muriatée  se  trouve  dans  la  nature  avec  une 
profusion  proportiontiée  à  nos  besoins  jet  4^ns  d^ux  états  , 
solide  ,  ou  bien  en  dissolution  dans  les  eaux.  Elle  n'existe 
que  dans  les  terrains  secondaires  ou  les  plus  récens»  ft 
famâis  dans  les  terrains  primitifs.  Nous  la  diviserons  de  la 
manière  suivante  :  ^ 


sou  4i5 

h  Soiula  onuriMtfé  foJMe. 

G.  Efflor^scente. 
D*  Yoleai^qDti. 
H^  Soo^  «ramtée  aquatiqae. 

A.  Des  lftG9. 

B.  Des  sources  ou  des  fontaioeâi. 

C.  Des  eaux  thermales. 

D.  Marine.       ' 

I  SouDEMrmÂTEç  sohihz(S(eins(^lzj  Wer.;  Bqcksalif  Jaw.) 

(  Afifna  moniana  ,  Gmth  ;  Mîina  nuda  fussilts ,  Lînn.  ^ 
Muria  JossiUs  purm  et  50/  gemmm  ,  Wall.  ;  tS(!/  gemme  , 
B.  de  1.  ;  BiagUnchês  sieinsalz ,  Wem.  ;  Spak  ^  Hoffm.  ;  Fo- 
liai^d  rocksaHf  James  ;  SçÊide  munafte  erisUMsée  et  amorpjkç^ 
Haiiy  ;  ^  Talgairement  Sel  gemme ,  sel  fossile  }. 

Le  sel  genime  s^  recoonott  ai^^mfsn^  k  «^  structure  lamel- 
leuse ,  trës'inarquée.  C'est  la  soude  muriatée  naturelle  la 
pliispure.  Lorsqu'on  le  frotte  ^v^cun  cprp$4^r9  OU  sent 
une  odeur  forte* 

Le  sîel  eemme  se  troi:^?e  ei#mass($f  q^i  re^^emblept  k  def 
glaçons,  Iloffre  diverses  couleurs,  vf^sH^  il  e^%  çommunéç^ent 
Cmpide  etgris  ou  bUne.  On^en  çopnott  df  i^^m  t  d^  roqgo  « 
d'ui^blauc  de  neige  >  de  roqge  de  pavot  pu  de  liriqMe ,  de  vert 
'd'émeraude ,  de  violet  et  de  blei^  d>%iir,  Ç01  variations  de 
couleurs  se  présentent  dans  les  mêmes  gisem^us.  Lorsque 
le  soleil  darde  ses  rayonis  sur  c^rlaiiiQf  ^on^gnes  oài  ce  sel 
est  à  nu,  on  croiroit  vq'ir  uo  amas  dP  p>erre*  précieuses  écla- 
tantes de$  couleur^Jes  plus  l^riUant^s  i  voilà  pourqii^i  m  h 
oomine  sel  geipnoe.  L^  variété  blei^  se  troîir§  p^rtiewUèr^- 
ment  à  Wieliczl|5i ,  en  Pologne,  et  à  Iscbel,  d^us  la  Haïute- 
Autriche.  Ce  sont  des  nuages  d'un  bleu  d^a?^ur  ^u  miUeci 
d'une  masse  de  la  f^lus  grande  limpidité.  Le  sel  gemme  doit 
ses  couleurs  à  l'oxyde  de  fer.  La  variété  d'un  beau  vert  d'é- 
meraude  est  infiniment  rare  ,  *  et  n'a  été  tr^uivée,  jusqu'à 
présent ,  qu'à  Benchtesgadea  et  Hallein ,  en  TyroL 

II  se  trouve  cristallisé  en  cube,  quelquefois  très-gros^  et 
presque  toujours  arrondi  sur  les  angles  ;  mais  ce  n'est  guère 
que  dans  les  mines  où  i^  sel  gemme  fortifie  un  amas  çonsidé- 
raMe.  On  obtient  fort  aisément  de^  cubes  en  cassant  les  pig- 
ées qui  sont  les  plus  pures.       ^^ 

Ce  sel  se  ternit  à  l'air  parce  qu'il  attire  l'humidité  dç 
Patmosphère ,  en  sorte  qu'en  hiver  il  se  fond  ,  si  l'on  n'^ 
pas  le  soin  de  le  conserver  dans  un  «ndroit  sec.  Les  cassures 


44Ç  SOU 

récentes  ont  le  vif  ^cUt  d'un  miroir  pbU'/'kyr$qttVlles  sÀnt 
dans  le  sens  iles.  lames  et  que  le  sel  eisl^pcrr^  homogène  et 
point  grenu.  Les  morceaux  les  plus  transparents  pré^feutent  la 
réfraction  simple. 

Le  sel  gemme  est  aussi  en  masse  grenue,  à  grains  plus 
ou  moids'nns,  et  amorphe  ,  en  stalactites  j  en  concrétions  « 
en  masses  cellulaires ,  en  veines,  en  incrustations,  etc.  11  est 
quelquefois  aérohydre,  c'est  à-dire ,  q,u*il  contient  des  petites 
cavités  sphériques  qui  contiennent  de  Teanet  de  Tair.  Sa 
pesanteur spéci6que  est  de  a «1^(3,  on  a,i ,  selon  Hassenfratz. 

La  variété  bien  lamelieuse  est  la  plus  pure  ;  elle  ne  con* 
tient  d'autres  corps  étrangers  que  ceux  qui  la  colorent ,  et 
elle  ne  renferme  ni  chaux  muriatée  ,  comme  la  soude  mu— 
riatée  marine. ou  def  lacs^,  ni  magnésie  sulfatée ,  ni  chaux 
sulfatée  ,  comme  la  soude  des  sources  et  des  lacs.  Les  Alle- 
mands la  distinguent  des  autres  variétés  sous  le  nom  de  spak; 
ils  donnent  pofir  exemple  le  sel  gename  de  Wieliczka  ,  en 
Pologne. 

B.  Soude  muriatée  fibreuse  (^  Sel  gemme  Jibreux). 

(^Soude  muriatêe fibreuse  conjointe  ,  Haiiy  ;  Fasriges  sieinsah  , 
Wern.  ;  Fibrous  Rocksalf.  ,  lames.  ).  Cette  variété  ne  dif- 
fère de  la  précédente  que  par%  structure  fibreuse  ,  analogue 
à  celle  de  la  chaux  sulfatée  ;  elle  offre  les  mêmes  couleurs; 
quelques  morceaux  sont  rubanés  de  deux  couleurs ,  dans  le 
liens  transversal  des  fibres ,  et  Ton  remarque  alors  que  ces 
couleurs  sont  toujours  le  blanc ,  passant  graduellement  à  une 
autre  couleur. 

Le  sel  gemme  fibreux  est  translucide  ;  il  se  casse  ,  dans  le 

sens  des  fibres,  plus  aisément  que  dans  les  autres  directions. 

Ses  fibres  sont  tantôt  droites,  tantôt  curvilignes  ou  diversement 

contournées.  Il  se  trouve  accidentellement  dans  les  mêmes 

'  mines,en  veines,  ou  dans  les  fissures  du  sel  gemme  lamelleux. 

Une  variété  analysée  par  Henry ,  a  donné  : 

Soude  mnriatée     .     .    .     S^^tt 


Chaux  sulfatée 
Magnésie  murîatée 
Chaux  inuriatée  • 
Matière  insoluble 


lO 


GiSEMÉNs.  Le  sel  gemme  forme  des  masses  considérables 
et  des  montagnes ,  dans  le  voisinage  des  grandes  chaînes  de 
montagnes.  Il  $e  rencontre  dans  les  gypses  et  les  schistes  de 
transition  (  Allée  blanche  ) ,  entre  le^  copcbes  de  calcaire  de 
transition  noir  ou  gris  (Bex),  de  calcaire,  alpin  transitif 


wS  0  U  44/ 

(  Halleib,  en  Tyrol)';  maïs  c'est  surtout  daris  des  bancs  d'ar- 
gile que  se  rencontre  ce  sel. 

On  obsetre,  dans  les  masses  de  sel ,  des  couches  accîden-* 
telles  de  chaux  sulfatée  \  de  chaux  carbonatée  compacte  ,  de 
chaux  carbonatée  fétide  /de  chaux  anhydro-sulfatée,  d'argile 
et  de  grès, qui  rentrent  dans  les  grauwackes  et  les  grès  bigarrés 
des  Allemands.  Il  contient  aussi  de  la  chaux  carbonatée 
cristallisée  ainsi  que  du  soufre,du  bitume,  des  deliris  végétaux 
ouanimaux,etc.Le  sel  gemme  appartient  aux  terrains  gypseux 
secondaires,  de  première  formation.  Il  existe  aussi  dans  les 
terrains  "gypseux  secondaires  les  plus  récens  (près  de  Kiel 
dans  le  Holstein)  ,  mais  il  y  est  en  plus  petite  quantité. 

Le  sel  gemme  se  rencontre  à  toutes  les  hauteurs  ;  celui, 
de  la  Pologne  est  dans  un  pays  de  plaine ,  à  plus  de  six  cents 
pieds  de  profondeur  ;  en  Espagne  et  en  Afrique ,  on  en 
trouve  au  niveau  du  terrain ,  ou  à  quelques  centaines  de 
pieds  au-dessus  ;  en  Suisse  et  en  Tyrol  il  est  plus  élevé  ;  au 
Pérou  l'on  en  voit  à  la  cime  des  Cordilières,  à  plus  de  deux 
mille  toiées  au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

Le  sel  gemme  se  trouve  dans  les  mêmes,  terrains  qqe  le 
gypse  ;  et  c'est  dne  observation  constante  qu'il  en  a  toujours 
dans  son  voisinage.  Souvent  même  les  couches  de  sel  gemme 
alternent  avec  les  couches  de  gypse. 

Le  sel  gemme  est  tantôt  en  grands  bancs  continus  ,  tantôt 
disséminé  en  cubes  isolés  dans  les  couches  d'argile ,  tout 
comme  on  voit  les  cristaux  isolé's  de  sélénite  dans(  les  cou- 
ches marneuses  des  plâtrières  de  Paris  ;  aussi  Guettard  a-t-il 
dit  que  ,  pour  avoir  une  idée  juste  des  mines  de  sel  de  Po- 
logne ,  on  n'avoit  qu'à  se  représenter  les  carrières  de  gypse 
de  Montmartre. 

Le  sel. gemme,  comme  la  soude  mm*iatée  en  général, 
joue  un  très-grand  rôle  dans  l'histoire  géologique  du  globe , 
ainsi  qu'on  peut  Je  voir  à  l'article  Terhains. 

Nous  ne  rapporterons  ici  que  l'indication  des  principaux 
lieux  où  se  rencontre  ce  sel;  et  Ton  trouvera,  k  l'article  de 
la  soude  muriaUe  aquatique  des  sources ,  l'inmcation  des  lieux 
où  se  rencontrent  dès  rocs  salés  :  ceux-ci  contiennent,  ^sset 
souvent ,  des  veines  ou  des  nids  de  sel  gemme. 

On  ne  connoît  point  de  mines  de  sel  gemme  en  France. 
Cette  contrée  ne  possède  que  des  sources  salées  ;  mais  l'Es- 
paene  ,  la  Pologne  ,  la  Transylvanie ,  la  Hongrie  ,  le  Tyrol 
et  l'Angleterre ,  en  offrent  d'imtnenses  dépôts,  qui  forment 
la  richesse  des  cantons  où  ils  se  rencontrent. 

Mine  de  sel  de  Wieliczka,  —  La  mine  de  sel  de  Wieliczka, 
la  plus  célèbre  de  l'Europe ,  est  en  Gallicie  ,  à  deux 'lieues 
au  sud  -ouest  de  Cracovie  ,  et  à  sept  ou  huit  lieues  au  nord 


44B  SOU 

de  la  chatoe  its  monta  Kriipalp.  EU^  ^nt  ^IçMii  4^pvia 
Tan  laSi.  Sa  plus  grande  profondeur  est,  suiivaDt  Ic^  uaSf 
de  six  cents  pieds,  et  suivapt  d'autres,  de  iiçuCc^U  pif^às 
perpendiculaires.  Ûéteqdue  des  ei^çavi|tioni|  qu'on  y  ^  ^^a 
est  imifiense  ;  on  prétend  qu'elles  ont  plu^  d'^P^  li^ue  de 
Test  à  Fonest. 

Depuis  qu'elle  appartient  à  l'Autriche,  ^n  produit  ^çnqel 
est,  suivant  Veschiert  de  cent. soii^ante-dix  mille  qiiintaos 
de  sel  ;  d'autres  écrivains  disent  qi;^'op  çq  retirait  précédem- 
ment six  cent  mille  quintaux. 

D'après  la  description  dii  local  9  qMÎ  a  été  Caiite  par  plu- 
sieurs naturalistes ,  on  trouve  de  l'argile  sous  la  terre  végé- 
tale ,  ensuite  du  sable  ,  et  à  la  profondeur  de  trente  pieds  f 
nne  argile  noire  et  compacte.  An-dessous  est  une  couche 
formée  d'un  mélange  de  sable ,  d'argile  et  de  ^el ,  soit  en 
grains ,  soit  en  rognons ,  d'un  volume  quelquefois  tr^s-con- 
sidérablc  et  d#plusîeurs  pieds  de  diamètre. 

A  la  profondeur  de  cent  cinquante  ou  de  deux  cents  pieds, 
l'on  arrive  à  des  coi|cbes  de  sel  plus  régulières ,  d'abord  asseaf 
minces  ,  ensuite  plus  épaisses ,  séparées  les  unes  àe$  autres 
par  des  couches  de  pierre  feuilletée ,  argileuse,  calcaire  on 
sablonneuse  :  les  couches  de  sel  ^nt  d'autant  plus  pures  ei 

£lus  épaisses,  qu'elles  sont  à  une  plus  grande  protondenr. 
l'épaisseur  totale  de  ces  couches  salines  est  d'environ  six 
cents  pieds. 

On  a  trouvé  dans  ces  couches  diverses  prodiiçtiopsm^rîoes 

avec  des  dépouilles  d'éléphans  et  d'autres  animaux  terrestrea. 

A  cinq  lieues  au  sud-ouest  de  Cracovie  ,  sont  les  mines  de 

sel  de  Bocbnia;  elles  sont  de4a  même  profondeur  que  celle 

de'  Wieiiczka  ,  mais  le  sel  y  est  moins  pur. 

Les  bancs  salifères  de  Wieiiczka  se  prolongent,  dît~pn, 
en  Moldavie,  Walacbie  ,  la  Bucjicowine  et  la  Haute-Silésie. 

Mines  de  sel  4e  Traruyhanie  et  4e  Hongrie.  —  J^a  Transylvanie 
possède  aussi  des  richesses  du  même  genre  :  le  savant  obser* 
vateur  Jens-^Esn^lrk  nous  a  donné  la  description  des  mines 
de  sel  de  Torda  et  de  Dées  ;  celles  de  Torda  sont  recouvertes 
de  cailloux  roulés,  d'argile  et  de  m^rne.  La  masse  de  sel  est 
divisée  en  couches  onduleuses  ^  et  cette  disposition  est  d'autant 
plus  manifeste,  que  les  couches  de  sel  sont  alternativement 
de  deux  couleurs  différentes ,  les  Unes  blanches  et  les  autres 
brunâtres  ;  celles-ci  sont  mêlées  d'une  terre  noire  qui  a  nne 
forte  odeur  de  bitume.  Les  qne^  et  les  autres  ont  environ  on 
pouce  d'épaisseur. 

Les  mines  de  Dées  offrent  les  mênies  couches  horizontale^ 
et  ondulenses  que  celles  de  Torda,, et  l'on  y  trouve  égale-: 


..sou  u$ 

ment  du  bitame,  tant  en  Conches  qu'en  filODs^ -^nreiicçiiU'e 
aassi  dugy^se  par  întenralles. 

Les  mines  de  sel  de  Paraïd  et  de  Marmarosch  sonir  aii^^î 
très  importantes. 

Il  y  a  de  semblables  mines  de  sel  à  Êpçries  >  :  dana  la 
Haute  Hongrie  ,  et  Ton  a  pensé  qu'elles  étoient  ue  proloiEH 
gatîon  de  celles  de  Wielîczka  et  de  Bochnia.  (y^  a  4it  U 
même  chose  des  mines  de  sel  de  Transylvanie.;  niais  çqU# 
supposition  n^est  pas  admissible  f  car  le  noyau  des  iqQnt$ 
Krapak  est  primitif  ,  et  Ton  n'st  jamais  vu  de  couche  de  set 
dans  une  roche  primitive.  Au  reste,  on  observe  au  pied  de  I4 
longue  chaîne  des  monts  Krapak ,  de  nombreuses  nûniss  i^ 
sçl  gemme. 

MinesdeSêlâtt  Tyrol a éf  Aïtemagne.  ^^  Les" mines  de  sel  de 
Hall  en  Tyrol ,  sMit  à  la  cime  d^une  monlagpe  fort  élevée; 
La  roche  f  qui  est  de  la  nature  de  Tardoîse  ,  se  trouve  là 
toute  pénétrée  de  sel  entre  ses  lames  et  dans  toutes  ses  fissures. 

On  a  découvert  dans  l'intérieur  de  la  montagne  une  rrês^ 
grande  matsse  de  sel  pnr  et  sans^  Aiélange;  on  arrive  àr  ce 
noyau  par  une  galerie  de  deux  eem  soixatite  toises.  Mais 
cette  galerie  est  fermée ,  et  l'on  conserve  cette  masse  de  sel 
avec  tant  de  soin ,  que  Jars  dit  qu'il  est  défendu  alis:  ouvriers 
d'en  prendre  ce  qu'U  faudroit  pour  sàlef^  ^eur  soùjpe.  ' 

Comme  le  sel  de  cette  miné  est  extrêmement  impur,  et 
que  c'est  plutAl«ii»e  roche  imprégnée  de  sel ,  on  ne  peut  Tob^ 
tenir  que  par  le  moyen  de  sa  ^issoltitiotfr.  A  cet  effet  ^  Ton 
bouche  exactement  l'entrée  des  |$otitèrrâ(ins ,  et  Ton  y  intro- 
duit de  l'eau  douce  que  l'on  y  laisse  séjourner  nendant  plu- 
sieurs mois.  Efte  est  alors  saturée  de  sel,  et  on  la  soumet  k 
l'évaporation. 

Les  panm  et  les  massif  qui*  fermoient  les  supports  des 
souterrains  y  ayant  été  en  partie  dissous  par  Te  au  ^  s^écrou- 
lent,et  le  terrain  s'affaisse  ;  mais  au  bout  de  quelques  années, 
ces  décombres  ont  ^epi^is  de  la'  solidité  ;  ils  contiennent  la 
même  quantité  de  sel  qu'auparavant ,  et  on  les  exploite  de 
nouveau*  (  Jars ,  Vofage  III,  p.  228.  ) 

Les  couches  salifères  de  Hall  eu'Tyfot'se  ^rolongedt 
dans  le  Reichenthalen  BavièrCfet  jusqu'à  Haltein  et  B^erch* 
tesgaden  enTyfol,  HaUstadt ,  Ischel  et  Ebensée' en  Au- 
triche ,  et  se  terminent  à  Âussée  en  Styrié. 

Mines  de  Sel d* Angleterre.^  L'Ân^eterre  pos^de  d'impor- 
tantes mines  de  sel  aux  environs  de  Piortmch  9  dan$:la  pro« 
yince  de  Chestf  r ,  près  de  la  mer  d'Lrlande.  Elles  ont  été  àé^ 
couvertes  en  léjfo* 

On  y  trpttve  le«  poi^l^f  f  de  j^el  à  c<^  ripgt  pied»  de  pro^ 

XXXI.  39 


foDâein^iU  tsl  recbuven  d'ane argile  schisteuse,  noirâtre  « 
et  au-dessus  est  une  masse  de  sable  qui  règne  ju^u'à  la  snr- 
iface  chi  sol.  • 

Jars  ,  qui  a  visité  ces  mines. ,  les  décrit  en  ces  termes  : 
ti  Le  sel  en  roc ,  dit-il ,  patoft  avoir  été  déposé  par  couches 
oè  lits  de  plusieurs  couleurs  ;  il  est  le  plus  généralement  d^ua 
i'ouge  foilçé ,  resseitiblant  à  peu  près  à  la  couleur  du  sable 
^ui  compose  la  surface  du  terrain  ;  d'autres  sont  de  diffé- 
renies  nuances ,  et  ce  quUl  ^  a  de  trèâ-particulier ,  c^est  que 
ces  couchés  de  sel  sont  dans  une  position  tjulferoit  croire  que  le  dépôt 
9* en  est  faU  par  ondes ,  comrne  on  voit  ceux  que  la  mer  fait  sur 
9€s  cdtes,  »  .  .        .  -  ' 

On  exploite  cette  masse  de  sel  sur  une  épaisseur  de  soixante 
pieds  ;  on  laisse  au  toit  une  épaisseur  de  quinze  à  dix-huit 
pie  as  9  de  sorte  qu^  les  soiiterrains  ont  une  élévation  de  plus 
de  quarante  pieds ,  et  comme  en  y  laisse  subsister  iles  piliers 
dans  un  ordre  symétrique  , .  ils  ressemblent  à  des  bâtimens 
igothiques  d'une  étendue  ii^mepse,  . 

Le  savant  M.  A.  Pic}çj(  a  fai.t  àfts  remarques,  curieuses  sur 
ices  mines,  f«  Le  bai^c  de^^l  qu'an  exploite  ,  a  9  dit-il  ^  envi- 
ron soixante  pieds  d^épaisseur...  ;Ll&  sol  du  souterrain  nous 
offrit  une  observatio^i» neuve  ,  à  ce  que  nous  croyons:  on  voit 
jpresque  partout  de^ .  ccM^upartiotiens  polygones  ,  et  pour  la 
•lupart  hetagonesi.iiâi  ^appeloient  ces  sections  de  prismes 
lasaltiques  qui  foni;i£i]i^,..42^ns  la, célèbre.  Chaussée  des  Géans 
et  ailleurs ,  des  congy^iaFtimeqs  sembl^les...  Quelle  que  soit 
ta.  théorie  ,  le  faii  noi^a^paru  hors  de  doute.  » 

Le  même  observateur  ajput^:  un  autre  fait  important  : 
V  Oh  trou v^^,  dit-il,  çp «on4antau^dessuSjdu. niveau  actuel 
du' souterrain ,  environ  vingt-cinq  pieds  de  sel;  puis  «  doute  à 
quinze  pieds  de  roc  ;  puis ,  on  retrouve  le  sel  au-dessous  \  jus- 
qu'à^ une.. profondeur  qu}  ne  nous^fut  pas  indiquée.  (  £^i^A 
ÈriL  ,*  juille  t  1 796 .  )  t 

'  j  Cette  couche  de  roc  interposée  en tre?  les  bancs  de  sel ,  est 
^iinè  circonstance,  femarquable  9  et  qui  détruit  complètement 
hypothèse  qui  attribue  la  formation  d«s  coviches  de  sel  à  des 
lacs  salés,  qui  se  sont , , dit-on ,  desséchés.    ) 

Mines  de  Sel  d Espagne,  —  Ia  Espagne  a  des  mines  de  sel 
Sfemme,qm  présentent  des  faits  intéressant.  Bowles  en  a  décrit 
trois  des  plus  importantes  : 

La  première  dont  il  parle  ,  est  celle  qu'on  voit  dans  un 

Î^ays  inontueux,  fort  élevé,  entre  le  royaume  de  Valence  et 
a  Castille,  près  du  bourg  de  MingraniUa,  dans  un  terrain 
gypseoxdNine  demi-lieue  de  circonférence.  «Au-dessous  de  la 
couche  de  plâtre  ,  dit-il  9 ,  on  trouve  un  banc  solide  de  sel 
-gemme  parallèle  à  cette  couche*  On  ne  connoit  pas  sa  pro- 


t 


sou  /iii 

fondear  ;  parce  qu^au-âelà  de  trois  cents  pieds  9  l'extraction 
deWent  trop  coûteuse,  »  (^.Hist  nat  d^Esp,,  page  i6q.  ) 

La  seconde  est  dans  la  Navarre  espagnole ,  entrç  Caparoso 
et  r£bre ,  dans  une  chaîne  de  collines  qui  s^étend  de  i'e^t  à 

(c  Ces  collines  ^  dit-il ,  sont  composées  de  ter^es^calçaires, 
mêlées  de  gypse,..  Cette  chaîne  a  plus  de  deuK  iieu4§  d^^tev^- 
due;  dans  sa  partie  la  plus  élevée  ,  dn  trouve  J^  vi^ag^  de 
Yaltierrà ,  sur  une  côte ,  vers  le  milieu  de  laquelle  on  trouyA 
«ne  mine  de  sel  gemme,,.  Elle  peut  avoir  quatre  cents  pa^^  4e 
long  sur  quatre-vingts  de  large.  Le  sel^stcQntenudans  ,ua 
espace  d'environ  cinq  pieds  d'élévation.  \      .  i^   ,/ 

«  J'examinai,  ajoute-t-il ,  avec  attention  «  le^  couches  de^ 
sel  ;  je  les  comparai  avec  les  couches  de  terre jst  de  gypse  où 
elles  sont  encaissées  ;  je  trouvai  que  la  couche  extérieure, ^es^ 
composée  de  gypse  ;  je  rencontrai  immédiatej^ent  après  deux 
pouces  de  sel  blanc  ,  suivi  de  deui^^pouce^  4e  sel  pierre  et  d]ùne 
couclie  de  terre...  Je  trouvai  d'autres  couches  alleniatwment 
composées  de  terre  et  de  sel,  jusqu'au  fond  de  la  mine  q^i.ést  de 
gypse ,  onde  comme  les  autres  couches...  Les  couches  de  terre 
saline  sont  d'un  bleu  ohscur:  les  couches  de  sel  sont  blan- 
ches. »  (  Ibîd. ,  ïpage  376.  )  .^  , 

La  troisième  mine  dont  il  fait  mention ,  est  la  plus  cu-^ 
rieuse;  elle  estnléme  très-extraord^^aire ;  c^est  celle  de  Car- 
donà  en  Catalo^e  ,  près  le,  ra^nt  Serrât  y  à  seize  lieue;$  au 
N*  O.  de  Barcfelone ,  et  à  quelques  lieues  des  PyrénéeSé 
,  a  Le  bourg  de  Cardona,  dit-il,  is^t  situé  au  pied  d'un  ro-*, 
cher  de  sel  qui ,  ducôjté.  de  la  rivière, de  Cardonero  ^paroît 
coupé  presque  à  pic.  C^  xocher  est  un  bloc  de  sel  rpassif 
qui  s'élèoe  de  terre dterk^inonquatre^à  eing cetuts p^eds ^  sans  crevas- 
ses, sans  fcntes^ts^s  qonches:  ce  bloc  pe^t  avoir  une  lieue 
die  circuit ,  et  son  éiévatipn  est  la  nrôm^  que  celle  des. mon- 
tagnes circnnvoisines  i  comme  on  ignore  s^  profondeur ,' il 
est  impossible  )de  sayoir  sur  quoi  il  repose^   ,, 

«c  En  général,  le  sel,  y  est  blanc  depuis  le  haut  jusqu'en 
bas  ;  il  y  en  a  cependant  qui  est  x'opx...  On  en  trouve  aussi  de 
bleu  clair... 

«  Cette  prodigieuse  moâtagne  de  sel ,  dépourvue  de  toute 
autre  matière ,  est  l'unique  de  son  espèce  en  Europe.... 

«  Je  né  sais  ,  ajojutc;  Bowles ,  s'il  suffira  de  dire  que  c'est 
une  évaporation  de  1-eau  de  la  mer:  cette  solution  ne  satisfera 
pas  tout  k  monde.  »  (  Ibid, ,  page  4o6.  )  ' 

On  voit  que  cet  observateur ,  si  familiarisé  avec  les  phé^ 
nomènes  de  la  nature ,  ne  penchoit  nullement  pour  l'expli-^ 
cation  qu'on  donne  ordinaii'ement  de  celui-ci. 

Le  sel  gemme  de  Cardona  en  Espagne  a  fait  le   sujet 


452  sou 

d^an  mémoire  très-îatëressant  vp^r  M,  Cordier,  et  d'où  il 
résalte  qu^il  est  sitaë  dans  an  terrain  de  transition  ,  comme 
les  eouehes  salifères  de  la  Savoie  observées  par  M.  Brochant 
•  Il  y  a  encore  du  sel  gemme  à  Sevirato  dans  les  Pyrénées. 
On  observe  k  Âlmengranilla  dans  la  Mancbe,une  masse  de 
sel  gemme  pareille  à  celle  de  Gardona ,  mais  plus  petite  ; 
elle  est  mêlée  de  cbanz  sulfatée ,  et  recouverte  par  le  même 
sel  contenant  da  quarz  ronge  r  aa-dessos  sont  des  caiUonx 
roalés.  A  Poza  près  de  Bai^os  en  Gastîlie ,  on  exploite  une 
mine  de  sel  dans  un  ancien  cratère  d'une  immense  étesdae , 
et  dans  lequel  on  trouve  de  la  pierre  ponce  et  des  pouzzola** 
nés.  U  y  a  du  sel  gemme  dans  les  collines  de  transport 
d'Araniuez  et  d'Ocana ,  près  de  Madrid ,  an  pied  de  la 
Sierra-Morena.  Celui  d'Ocana  contient  an  sel  particnliery 
notamé  giaubérUe. 

Le  sel  gemme  est  extrêmement  abondant  en  Sicile  9  et 
c^est  même  à  des  coucbes  argileuses  muriatifêres  que  sont 
attribuées  les  salses  ou  volcans  vaseux  de  Maccaluba.  Le  sel 
gemme  est  si  abondant  en  Sicile  ,  que  Deborch  dit  qo^on 
croiroit  que  toute  Itle  a  pour  base  un  banc  de  ce  miitéraL 
'  Un  çrand  nombre  de  mines  de  sel  gemme  existent  en 
Asie,  il  y  en  a  un  vaste  dépôt  près  de  Jena-Tayerska ,  dans 
le  désert  qui  est  entre  le  Volga  et  les  monts  Ourals  ;  un  autre 
dépôt  exsite  encore  près  d'Astrakan  à  Iletzki  ;  la  Sibérie  en 
offre  plusieurs ,  ainsi  que  la  Tartarie ,  le  Tbibet  et  la  Chine  y 
le  Cachemire, la  province  de  Lahor  dans  l'Inde,  où  le  sel  est 
en  monticules  isolés  y  comme  k  Cardona  en  Espagne  ;  i 
Ceylan ,  etc.  L'on  trouve  à  TèSis,  à  Tauris,  et  dans  d'autres 
endroits  de  la  Perse ,  de  grandes  masses  de  sel  gemme  qu'on 
exploite  comme  la  pierre  de  taille  ;  Toumefort  en  a  donné 
la  description.  On  prétend  que  l'île  d'Ormus  n'est  qa'mi 
rocher  de  sel  gemme.  Ce  minéral  abonde  en  Arabie.  La 
Mer-Morte  doit  le  goftt  saumâtre  de  ses  eaux  à  une  montagne 
de  sel  gemme  die  trois  lieues  de  long,  qui  est  dans  son  voisi* 
nage ,  et  au  sol  stérile  ,  imprégné  de  muriate  de  soude ,  qoi 
l'entoure  ,  et  qui  s'étend  à  quelques  lieues  an  loin.  Cette 
jner  est  tellement  salée  ,  qu'elle  dépose  sur  ses  bords  des 
masses  de  sel  gemme  de  plus  d'un  pied  d'épaisseur. 

Afrique.  Ce  continent  abonde  en  sel  gemme ,  et  son  sol 
est  imiNTégné  de  ce  sel  dans  une  multituide  d'endroits  ;  en 
Egypte, dans  le  désert  de  Sahara,  dans  le  Fezzan,  en  Abys^ 
sinie  ,  dans  les  royaumes  de  Tunis  et  d'Alger  ,  au  Congo , 
au  Cap  de  Bbnne*£spérance ,  etc. 

Aménque,  Nous  distinguerons  particulièretnent  les  hmtn* 
tes  mines  de  sel  gemme  du  Potosi  au  Pérou  ,  et  jdes  pro-^ 
vînces  de  Copiapo  et  de  Coquimbo  dans  le  Chili}  si  remarr 
^quables  par  leur  élévation. 


sou  453 

(t  La  partie  hante  da  Pérou ,  dit  Ulloa ,  qui  paroît  élre  un 
dépôt  de  minéraux ,  a  aussi  des  mines  de  sel...  On  le  trauv>e 
çn  blocs  durs  et  continus  comme  la  roche...  La  forme  exté- 
rieure de  ce  sel  en  impose  au  premier  aspect ,  car  il  ressem- 
ble il  une  pierre  de  couleur  violette  sombre  ,  parsemée  de 
rayons  jaspés. 

<€  On  trouve  de  ces  mines  de  sel  presque  par  tous  ces 
pays  ;  et  ce  qu^il  y  a  de  plus  singulier  à  remarquer ,  c'est  som 
extrême  dureté  ^  sa  couleur,  et  qu'il  soit  dans  des  monts 
aussi  hauts  que  ceux  où  gisent  Targent  et  le  mercure,  ce  qui 
est  sans  doute  très-surprenant*  »  (  Ulloa ,  Mém.  i ,  p.  35a.  ) 

Le  royaume  de  la  Nouvelle  -  Grenade  présente  du  sel 
disséminé  dans  des  terres  argileuses  ;  mais  à  Zipaquira  dans 
le  royaume  de  Santa-Fé;  le  sel  gemme  est  en  bancs  comme  à 
Wieliczka  en  Pologne.  A  Fouest  de  la  Sierra- Verde ,  près 
du  lac' de  Timpanogos,  dans  la  Haute- Louisiane ,  ainsi  que 
dans  ces  vastes  réj^ons  boréales  comprises  entre  les  monta- 
gnes pierreuses  (  siony-mounUuns)  de  Mackensie  et  de  la  baie 
d'fludson  j  le  sel  gemme  et  la  houille  sont  en  abondance. 

Le  sel  gemme  se  trouve  en  cpiantité  considérable  sur  la 
côte  orientale  de  la  Nouvelle-Hollande ,  suivant  Hunter. 

Le  sel  genmie  est  employé  aux  mêmes  usages  que  le  sel 
ordinaire  ou  sel  marin.  Dans  quelques  contrées  il  sert  de 
pierre  à  bitir  ,  et  il  a  une  dureté  telle  ,  qu'il  résiste  au  choc 
des  instnimens  de  fer  qu'on  emploie  pour  le  détacher.  Cet 
usage  existe  de  temps  immémorial,  en  Arabie  et  en  Afrique. 
Pline  parie  de  la  vÙIe  de  Gerris  en  Afrique ,  qui  étoit  cons- 
truite avec  du  sel  gemme  :  après  avoir  posé  les  blocs  équarris 
les  nos  au-dessus  deà  autres ,  on  jetoit  dessus  de  l'eau  ;  par 
ce  moyen  les  masses  de  sel  se  soudoient  les  unes  aux  autres. 
Hérodote  nous  apprend  qu'on  troutoit  dans  la  Libye  des  ha- 
bitations construites  en  sel  gemme. 

En  Abyssinie ,  au  rapport  de  firuce ,  le  sel  gemme  sert  de 
monnoie  y  et  à  cet  effet ,  on  lui  donne  la  forme  de  briques  ^ 
qui  représentent  chacune  vingt-quatre  sou  s  envicon. 

On  croit  que  les  colonnes  de  verre  fossile ,  dans  lesquelles 
ce  même  peuple  conservoit  autrefob  les  momies ,  au  dire 
d'Hérodote ,  étoieut  des  masses  de  sel  gemme. 
A  Wieliczka  on  taille  et  l'on  sculpte  les  masses  de  sel 

femme  les  plus  pures ,  et  l'on  en  fait  des  objets  de  curiosités, 
i'on  a  dit  aussi  que  dans  l'intérieur  de  cette  célèbre  mine  de 
la  Pologne ,  on  avoit  creusé  des  habitations  plus  ou  moins 
commodes ,  habitées  par  une  partie  des  mineurs  ^i  leurs 
familles.  On  a  donné  de  brillantes  descriptions  de  cette 
mine  ,  oà  l'on  reconooit  le  plus  souvent  plus  d'ef^hôusiasme 
q^ue  de  vérité. 
L!oa4Sxploite  le  sel  gemme  par  jgaleries  k  gradins  ^  et  le 


454  sou 

procèdes  ^extraction  sont  les  mêmes  que  ceux  employés 
^ns  tontes  les  autres  mines.  Voyez  Mitres  et  MiNERàis. 
Le  sel  gemme ,  au  sortir  de  la  mine ,  peut  être  livré  au 
commerce  ;  mais  il  arrive  le  plus  souvent  qu'il  a  besoin  d^étre 
épuré ,  ce  qui  s^opère  en  le  faisant  dissoudre  dans  de  Veau 
et  faisant  évaporer  ensuite  cette  eau ,  après  Tavoir  décantée. 

C  Soude  muriatée  efflorescente  {Muriamontana  ejflorescensy  Gm.). 

Cette  variété  se  trouve  particulièrement  dans  les  plaines 
arides  et  désertes  qui  renferment  des  lacs  salés  et  des  sources; 
elle  existe  aussi  à  la  surface  de  quelques  rocs  salés  et  sur  les 
bords  de  la  mer.  Elle  est  en  forme  de  croûtes  plus  ou  moins 
épaisses,  grenues  ou  striées  ,j{uelquefois  capillaires  et  flocon* 
neuses  ;  elle  est  grise  ou  d^un  blanc  de  neige,  quelquefois  salie 
par  des  mélanges  terreux  ou  ferrugineux  ,  et  presque  ton- 
jours  associée  à  la  soude  sulfatée ,  à  la  soude  carbonatée  et 
à  la  chaux  carbonatée.  Sa  saveur  est  douce  et  frafche^et  nVst 
point  un  peu  acre  comme  celle  du  sel  gemme.  £lle  attire 
moins  Thumidité  de  l'air  que  le  sel  marin ,  ce  qui  paroft  dû 
à  Tabsence  du  muriate  de  chaux,ou  bien  à  sa  très-petite  quan- 
tité. Les  concrétions  qu'elle  forme  sont  légères ,  etc. 

Dans  les  couches  de  calcaire  coquillier  grossier  des  der- 
nières formations ,  on  rencontre*  quelquefois  des  fossiles 
testacés  ou  zoophytes ,  qui  sont  imprégnés  de  muriate  de 
soude.  Lorsqu^on  les  tient  exposés  à  Tair,  ils  se  couvrent 
d'efflorescences  capillaires  frisées  et  de  couleur  blanche. 
J'ai  observé  souvent  des  coquilles  fossiles  de  Grignon  près 
Versailles,  ou  de  la  montagne  de  Saint  -  Pierre  près  MaëV 
tricht,  couvertes  de  soude  muriatée  :  si  on  les  nettoie  ,  le  sel 
reparoit  au  bout  de  quelque  temps.  Ce  phénomène  a  lieu  en 
grand  dans  les  déserts  et  les  plaines  salées  et  imprégnées  de 
sel.  Dans  presque  tous  les  pays  où  l'on  enlève  ainsi  le  sel,  au 
bout  de  quelques  jours  seulement  ta  surface  du  terrain  est  re* 
couverte  de  nouveau  par  le  muriate  de  soude. 

Ce  phénomène  a  donné  lieu  à  la  fausse  opinion  que  le  sel 
se  formoit  dans  Tair  et  qu'il  se  précipitoit  ensuite  sur  terre  ; 
tandis  qu'il  est  dû  à  la  propriété  commune  à  la  soude  mu- 
riatée et  aux  sels  solubles  qui  raccompagnent,  d'attirer  l'hu- 
midité de  l'atmosphère  ,  et  de  s'élever  en  forme  de  filamens , 
du  sein  de  la  pierre  ou  de  la  terre  qui  les  recéloit.  L'on  ob- 
serve,  il  est  vrai  y  que  les  plantes  qui  croissent  sur  les  bords 
des  lacs  salés  et  de  la  mer,  et  que  \ts  corps  qui  s'y  rencon- 
trent ,  se  trouvent ,  dans  certaines  circonstances  ,  recou- 
verts de  sel  en  poussière  cristalline  extrêmement  fine  et  sem- 
]l>Iable  à  du  givre.  La  cause  de  ce  second  phénomène  est  due 


sou  45S 

à  révaporaiioa  de  t'eau  salée  pendant  le  jour  9  qai  retombe   \ 
la  nuit  sous  forme  de  rosée  ^  et  laisse  déposer  ainsi  l|s  sel 
qu'elle  tenoit  en  dissolution  :  lorsque  de  grands  vents  régnent 
^iors  cette  eau   ^tombe  ius<|a'à  quarante  lieues;  en  avant 
dans  les  terres.  Ce  sel  est  ordinairement  assez, pur. 

Dans  les  climats  brûlans  de  TAfrique  et  de  l  Arabie  9  de  , 
vastes  déserts  sont  frappés  d'une  stérilité  effrayante ,  moins 
peut-être  à  cause  de  la  soude  murlatée  qui  couvre  le  sol  en 
efQorescences  et  en  croûtes,  sans  cesse  renabsantes  y  qu'^  la 
présence  de  ce  sel  uni  à  la  cbaieur  excessive  qui  règne  sous 
ces  latitudes.  Les  Hébreux,  les  Egyptiens  et  par  si^ite  toutes 
les  nations, .se  sont  crus  autorisés  par -là  à  regarder  te  sel 
comme  le  symbole  de  la  stérilité.  Cbez  les  nations  anciennes» 
semer  du  sel  dans  le  champ  de  quelqu'un,  c'étoit  loi  sonhaiier, 
le  malheur  le  plus  grand  ;^  cependant  rien  n'est  moins  exacte 
car  Ton  remarque  une  végétation  vigoureuse  et  d'exceUens 
pâturages  près  de  la  mer  et  des  terrains  imprégnés  de  souder 
muriatée  ,  sans  excès  ,  et  situés  à  des  latitudes  tempérées. 

On  recueille ,  dans  certains  pays ,  la  soude  muriatée  con- 
crétionnée ,  xpais  on  ne  peut  s'en  servir  ainsi  ;  on  est  obligé 
de  la  raffiner  en  la  faisant' dissoudre ,  puis  en  évaporant  le& 
eaux.  On  s'en  sert  aux  mêmes  usages  que  le  sel  ordinaire  on 
sel  mairin.  , 

D.  Soude  munalée  iwkanîque^ 

Elle  est  tantôt  cristallisée  en  très-petits  cubes  gris,  tantôt 
en  petites  concrétions  minces,  grenues,  blanc^hes ,  rouges  , 
vertes ,  etc. ,  à  la  surface  des  scories  qui^  entourent  les  cra-% 
tères  des  volcans  en  activité,  ou  dans  les  fentes  et  les  cavités 
des  laves  récemment  vomies.  Elle  n'est  pas  toujours  pure  « 
elle  est  le  plus  souvent  mêlée  de  soude  sulfatée,  de  soude 
carbonatée ,  d'alumine  sulfatée  ,  de  fer  sulfaté,  d'àtiimonia- 
que  muriatée  ,  etc.  Les  ffluies  là  dissolvant  et  Féntraînant , 
pn  ne  peut  s^en  procurer  que.  dans,  le  moipent  des  éruptions, 
ou  bien  prè.s  des  cratères  et  parmi  les  solfatares  en  activité.' 
Après  certaines  éruptions  du  mont  Hécla  en  Irlande,  on  a 
trouvé  une  si  grande  quantité  de  soude  muriatée ,  qu'il  y  en 
avoit  de  quoi  charger  nombre  de  chevaux,  au  dire  d'Qlafsen, 
et  de  Povelsen.  ^  -  *> 

La  soude  muriatée  a  été  observée  par  Dolomieu  dans  plu*, 
sieurs  courans  de  l'Ella  ;  elle  n'est  pas  rare  au  Vésuve.  Je 
l'ai  observée  en  petits  cristaux  cubiques  à  la  surface  de  quel- 
ques cavités  de  la  lave  de  i8o5  ;  les  crevasses  4e  ce  courant^ 
offrirent  des  croûtes  de  sel  de  deux  à  trois  pouces  d'épaisseur., 
Cette  même  lave  présente  du  cuivre  muriaté  mêlé  avec  I9  ' 
l^Qude  muriatée  (  souie  muriatée  cuptifire ,  Lucas  )  9  et  çett^  ^ 


456  SOU 

tircottsUnce  est  tris-reiharquàble  en  ce  qaè  lie  lameuK  sable 
yert  in  Péroa  est  un  mélange  sembiablet  et  donne  â  penser 
qu'ils  sont  tons  les  deux  des  produits  récens.  En  effet ,  lors- 
qu'on met  dans  un  mélange  de  muriate  A  soude  et  d'acide 
sulfnrique  allongé  d'eau ,  du  enivre  pur ,  et  que  Ton  chauffe 
le  tout ,  le  muriate  de  soude  se  décompose  ;  il  st  forme  un 
sulfate  de  soude  tt  un  muriate  de  cuivre  liquide  9  d'abord 
blanc ,  puis  brun,  ensuite  vert  et  insoluble ,  et  qui  tombe  au 
fond  du  vase ,  en  mélange  avec  l'excédant  du  muriate  de 
soude  :  ce  résidu  séché  rappelle  le  sable  du  Pét'on.  Cette 
expérience ,  que  f  ai  répétée  nombre  de  fois ,  doit  porter  à 
'  croire  que  le  cuivre  muriate  de  la  lave  de  i8o5  est  d&  k  du 
cuivre  en  contact  avec  de  la  soude  mnriatée  exposée  à  l'dc* 
tion  des  vapeurs  acido  -  sulfureuses.  Le  sable  vert  du  Pérou 
aura  pu  être  produit  par  un  mélange  de  sulfate  de  cuivre  et 
de  muriate  dé  soude ,  qui  se  seront  mutuellement  décom- 
posés. 

La  sonde  muriatée  a  été  observée  dans  les  volcans  de  Té- 
nériffe  et  de  File  de  Bourbon. 

La  soude  muriatée  n'est  pas  une  pi^dnction  constante  des 
volcans  ;  elle  n'y  esl  qu'accidentelKe.  Faisons  remarquer 
cependant  qu6  les  volcans  en  activité  sont  près  de  la  mer^et 
qu'il  paroît  que  cet  élément^  si  diarsé  de  sels  divers,  et  no^  ' 
tamment  de  soude  nmriatée ,  peut  influer  sur  les  phénomènes 
voicapiqucs^  comme  le  pensent  beaucoup  de  géologues. 

II.  SauiMs  kuHiATÉE  AQUATIQUE,  Muna aquatica ,  Gmel.; 
Seesùlt ,  Wérner  ;  LakeSaU^  James. 

Bile  est  em  dis&olulioi»  dani  des  e^ui  qui  renferment  aussi 
d'autres  sels;  c^estÎKar  TévaporaticHi  qu^on  l'en  retire ,  mais* 
elle  est  o^dipsûrem^iH  impur^e ,  et  on  est  obligé  de  Jb  raffiner 
enmte.  Il  y  en  a  de  plu^eurs  «ortes. 

A.  Sçude  rmmqiée  éks  laes,  (^Muria  lacusirU,  Cartheu&elr;  Sal 
maiinum  iufundU  iaeuum  concr^um  «  Wall.  )• 

Eue  est  blanche  ou  grisâtre ,  en  concrétions  grenues  ou 
même  terreuses /friables  ou  fragiles.  C'est  un  mélange,  dans 
des  proportions  variables ,  de  soude  sulfatée  et  de  magnésie 
sulfaté^^  auxquelles  se  joignent  acciden'tellement  de  la  soude 
carbonatée  et  quelquefois  de  la  chaux  carbonatée. 

Le  sel  dontit  est  question  ici  est  celui  que  déposent  les  lacs 
iftiés  éloignés  de  la  mer,  et  qui  ne  sont  point  alimentés  par 
ette  ou  qui'n'en  sont  point  d'anciens  démembremens,  coDdme 
la  mer  Caspienne  et  les  lagunes  placées  entre  cette  mer  et  k 
B^r  Notre.  Ces  lacs  ont  quelquefois  ut^e  assez  grande  éteu-! 


sou  457 

due ,  mak  eommmëaieiit  ce  ne  sont  que  des  mares  éparses  ' 
sur  un  sol  naturellemeDt  imprégné  de  matières  salioes.  Les 
graodslacs  salés  soBt  ordinairement  alimentés  par  des  sonrces 
salées,  et  les  petits  ne  s^entretiennent  que  par  les  pluies  de 
rhiver.  £n  aucun  cas ,  ils  n'ont  une  grande  profondeur  ;  leurs 
eaux  oniau  plus  Quelques  pieds  de  hauteur  ;  aussi  sont-ils  à 
jsec  ou  presque  k  sec  dans  l'été,  et  c^est  la  saison  que  Ton  saisit 
pour  aller  recueillir,  dans  leurs  lits,  le  dépôt  de  seï  qui  s'y  est 
formé. 

Les  lacs  salés  sont  situés  dans  des  pays  de  plaines  ou  dans 
des  vallées.  Ces  derniers  sont  quelquefois  entretenus  par  des 
sources  qui  sortent  de  collines  environnantes  et  qui  prennent 
naissance  dans  des  rocs  salés.  Quoique  la  température  n'influe 
pas  sur  la  création  des  lacs  salés ,  il  est  k  remarquer  que  c'est 
particulièrement  dans  les  contrées  les  plus  chaudes  qu  ils  exbr 
tcQt  en  grand  nombre.  *  ^ 

Les  lacs  fermés  ne  nourrissent  çuère  d'animaux  dans  leur  ^ 
sein;  du  moins  c'est  fort  rare  et  cela  tient  alors  au  degré  de  la 
salure  des  eaux.  Cène  sont  que  les  très-grands  lacs  salés, ou 
ceux  dont  l'eau  contient  une  petite  quantité  de  sel  en  disso- 
lution, qui  permettent  aux  poissons  et  aux  insectes  aquatiques 
d'y  vivre.  Les  lacs  salés  de  l'Egypte  et  de  l'Âbyssinie,  ceux 
du  Sénégd ,  observés  par  Âdanson ,  voient ,  daps  certaines 
saisons  de  Tannée ,  leurs  eaux  sillonnées  par  des  bandes  de 
canards  et  d'autres  oiseaux  aquatiques,  qui  viennent  chercher 
urne  nourritur/fe  qu'ils  ne  peuvent  trouver  que  dans  ces  lacs. 

lia  végétation  souffre  moins  auprès  des  lacs  salés  ,  mais 
elle  est  plus  ou  moins  vigoureuse  selon  qu'ils  sont  plus  ou: 
moins  grands  ou  plus  ou  moins  salés.  On  remarque  que  les 
végétaux  qui  s'y  plaisent  le  plus,sont  les  mêmes  ou  des  mêmes 
genres  que  les  plantes  maritimes.  L'étans  salé  de  Dieuse ,  en 
Lorraine,  en  est  un  exemple  :  ses  bords  offrent  Itsalkomiaher^ 
bacea ,  VagUr  Uifolium  ,  le  chencpodium  mariiimum ,  le  iriglockin 
maritmum  et  d'autres  végétaux  qui  croissent  sur  les  côtes  de 
la  mer  en  Normandie.  Pallas  a  observé  de  même  beaucoup 
d'espèces  de  salsoia^  de  salicanûa,  etc.,  aux  bords  des  lacs  salés 
de  la  Sibérie.  En  Afrique,  les  tem^n:»;,  Uszygophyllum^  àéssal^ 
sola^  dessaiicomta  bordent  aussi  les  lacs  salés  ;  ailleurs  ce  sont 
Vh(ppophaè\\e$  ainplex^  lesephedra^  le  glau,a>  matitima,  etc.  On 
trouve  aussi  dans  leurs  eaux  peu  salées,  des  plantes  aquatiques 
des  genres  hippwis ,  poiamogeion^  chara ,  etc. ,  c'est  -  à  -  dire , 
des  plantes  de  nos  eaux  douces.  On  n'y  cite  point,  à  notre 
connoissance,  de  varecs  (Jucus)  ni  de  polypiers,par  exemple, 
des  sertttlaires;  ce  qui  établiroit  hne  différence  entre  les  lacs  ^ 
salés  de  l'intérieur  des  terres  et  les  lagunes  ou  labses  de  la  mer  ^ 
qu'o»  place  ordinairement  au  rang  des  lacs  salés. 


458  SOU 

'^  La  sâlare  des  lacs  salés  est  on  pbéi^omène  qai  a  attiré  Pat- 
teotîon  des  géologues  les  plus  célèbres  ,  et  a  donné  lieu  à  des 
opinions  diverses.'  Ce  qui  frappe,  dans  les  lacs  salés,  c^est  \at 
création  perpétuelle  des  sels  qu^ils  contiennent  et  qui  s'y  font 
remarquer  toujours  dans  la  même  proportion  y  telle  quantité 
^a'on  en  enlève.  L'on  a  dit  que  ces  sels  étoient  renouvelés  par 
âes  sources  salées  qui  venoient  se  dégorger  dans  les  lacs  et  les' 
mares  salées  ;  mais  cette  observation  ne  peut  être  la  base 
d^une  loi  générale.  L'on  a  pensé  que  certains  lacs  salés  tirent 
leur  sel  du  sol  même  sur  lequel  ils  sont  placés  ;  c'est  ce  qui 
parott  être  dans  bien  des  cas  ,  mais  c'est  ce  qu'on  ne  peut 
pas  dire  de  tous  les  lacs  salés  ;  d'ailleurs  ,  comment  expli- 
quer le  renouvellement  continuel  du  sel  si  constant  dans 
tous  les  lacs  ?  On  trouve ,  dans  la  Caffrerie ,  des  lacs  salés 
qui  sont  situés  sur  des  coucbes  épaisses  de  sel  gemme  diver- 
sement colorées.  La  formation  continuelle  des  concrétions 
salines  sur  leurs  bords  ,  s'explique  naturellement,-  mais  il 
n'en  est  pas  de  même  pour  certains  autres  lacs  d'Afrique  et 
d'Asie,  qui  ont  du  sable  pour  fond. 

Le  ^el  contenu  dans  les  lacs  salés  ne  seroit-il  point  d&  k 
l'action  chimique  de  plusieurs  corps  entre  eux  c'est  ce  qui 
semble  devoir  être  encore  dans  certains  cas;  et  c'est  l'opinion 
qu'a  émise  iin  chimiste  célèbre,  M.  Berthollet,^ à  l'égard  de  la 
sonde  carbonatée ,  de  la  sonde  muriatée,  etc. ,  qui  se  trouvent 
dans  les  lacs  d'Egypte. 

M.  Patrin  pensoit  que  les  sels  tiroient  lears  principes  de 
l'atmosphère,  ce  qui  est  assez  dlflîcile  à  concevoir:  mais  que 
l'action  de  l'air  vienne  concourir  h  la  décomposition  des 
sels  entre  eux,  c'est  ce  qui  peut  très-bien  avoir  lieu;  et  c'est 
là  sans  doule  le  but  ignoré  de  Tbabitude  qu'on  a,  dans  quel- 
ques pays  où  Ton  exploite  des  sables  salés  tirés  de  la  mer, 
de  les  tourner  souvent  au  soleil,  et  après  les  avoir  fait  sécher 
pendant  plusieurs  mois ,  de  dissoudre  le  sel  qui  s'est  formé 
et  d'évaporer  ensuite  les  eaux. 

Ainsi  la  salure  des  lacs  salés  est  due  à  plusieurs  causes, 

Îarmi    lesquelles  ne  se  trouve  point    celle  qui   occasione 
rincipalement  la  salure  de  la  mer ,  c'est-à-dire  la  décompo- 
sition des  êtres  organisés. 

L'on  observe  des  lacs  salés  ,.en  Hongrie,  en  Transylvanie, 
et  dans  d'autres  points  de  la  chaîne  des  Carpalhes;ils  sontsnrr 
tout  très-abondans,  dans  Tempire  russe;  par  exemple  les  lacs 
innombrables  qui  se  trouvent  dans  le  grand  désert  du  Baraba. 
Ce  désert  immense  est  embrassé  de  tous  côtés  par  deux  puis- 
sans  fleuves,  VOb  et  Vlrtiche\  qui  prenneiit  leur  source  assez 
près  l'un  de  l'autre  dans  les  monts  Altaï,  qui  s'écartent  ensuite 
à  i't^st  et  à  l'ouest  jusqu'à  U  diistance  de  cwt  cinquante  jiiçttes^^ 


sou  4% 

L'espace  compris  entre  ces  deux  fleuves  est  donc  au  moins 
d'une  étendue  de  quinze  à  vingt  mille  lieues  carrées ,  et  le  sol 
y  est  entièrement  composé  de  dépôts  fluviatiles  sablonneux  et 
argileux.  Sa  surface  est  presque  partout  aussi  unie  que  les 
plaines  de  Pologne  ;  c'est  là  que  sont  dfspersés  des  centaines 
de  lacs  salés ,  qui  ont  depuis  mille  toises  jusqu'à  plusieurs 
lieues  d'étendue,  outre  une  infinité  de  mares  de  quelques 
toises  de  diamètre.  Quelle* que  soit  l'étendue  de  ces  lacs,  leur 
profondeur  n'est  jamais  que  de  quelques  preds.  L'eau  qui  s'y 
rassemble  ne  provient  que  des  pluies  ou  de  la  fonte  des  neigejs 
qui  couvrept  tous  les  hivers  cette  plaine  immense.  Vers  la  fin 
:  de  Tété ,  tous  ces  lacs ,  toutes  ces  mares  sont  à  sec  ,  et  le  fond 
de  leur  bassin  est  couvert  d'une  croûte  de  sel  de  quelques 
pouces  d'épaisseur.  Dans  les  uns  ,  c'est  du  sel  marin  tout  pur; 
dans  d'autres ,  c'est  du  sel  dEpsom  (  ou  sulfate  de  magnésie  )  ; 
d'ailleurs,  c'est  un  mélange  des  deux  5«i!s.  «  J'ai  remarqué, 
dit  Patrin ,  que  les  lacs  qui  fournissent  le  sel  marin ,  ont  le 
fond  de  leur  bassin-  formé  d'un  sable  assez  propre,  et  que 
ceux  qui  produisent  le  sel  dCEpsom  ,  ont  un  fond  de  vase  ex- 
trêmement puante.  »  (Patr.,  î."Edit.) 

Le  sel  des  lacs  salés  est  employé  ^Tux  mêmes  usages  que  le 
sel  commun  retiré  de  Teau  de  la  mer  ;  mais  il  a  besoin  d'être 
épuré  et  lavé.  On  le  recueille  en  croAte  sur  le  lit  desséché 
des  lacs ,  ou  bien  en  lessivant  les  terres  qui  en  sont  imprégnées. 
Dans  la  grande  Tartane,  dans  FInde,  en  Perse ,  en  Arabie 
et  en  Afrique  ,  où  l'on  observe  des  plaines  très-vastes ,  coue- 
vertes  d^e(nores<iences  de  sel,  on  le  recueille  pour  le  consom- 
mer sur  les  lieux  ou  pour  l'exporter. 

^, Soude  muriaiée  des  sources.-^  {Maria  aquaiica  fontana , 
Gmel.  ;  Muria  nuda  fontana ,  Linn. ,  Wall.  ;  Sal  fontanum,^ 
Cronst.  )  , 

La  soude  muriatée  se  trouve  en  dissolution  dans  un  grand 
nombre  de  sources  ;  elle  est  presque  toujours  mélangée  de 
chaux  sulfatée  ,  et  quelquefois  d'autres  sels ,  particulièrement 
de  magnésie  sulfatée.  Lorsqu'elle^  se  dépose  à  l'entrée  ou 
sur  les  bords  des  sources ,  elle  est  blanche  comme  de  la 
neige,  ou  grise,  et  présente  les  divers  passages  au  sel  pur. 

Les  sources  salées  sont  très- abondantes  dans  beaucoup  de 
contrées ,  et  particulièrement  dans  celles  où  le  sel  gemme  se 
rencontre  en  grands  bancs.  Elles  sourdent  aussi  très-souvent 
à  travers  des  roches  calcaires  ou  gypseuses ,  ou  des  bancs 
d'argile  y  qui  sont  imprégnés  de  soude  muriatée.  Struve  a 
même  observé  que  l'argile  accompagne  toujours  les  sources 
salées.  Elles  forment  des  ruisseaux  peu  considérables  dont 
on  recueille  souvent  les  eaux ,  pour  les  exploiter.  On  nomme 


^6o  SOU 

salines ,  les  endroits  où  Ton  traite  et  où  Ton  épure  ces  eanz^ 
pour  en  retirer  les  seb.  On  peut  voir  à  Tarticle  Sauihës,  les 
procédés  qu'on  emploie  à  cet  effet. 

Les  sources  salées  existent  le  plus  souvent  dans  les  pays 
où  le  sel  gemme  ne  se  trouve  point  On  remarque  qu'après 
les  grandes  pluies ,  elles  sont  et  plus  salées ,  et  plus  volumî*- 
neuses  ;  il  y  a  des  sources  qui  produisent  plus  ou  moins  de 
sel  9  selon  la  pression  plus  ou  moins  forte  de  Tatmosphère* 
Quelques-unes  tarissent  pendant  les  grands  froids  y  et  aug- 
mentent par  la  chaleur,  sans  que  la  sécheresse  ait  de  l'influence 
sur  ce  phénomène. 

La  France  est  riche  en  sources  salées.  Il  faut  distinguer  : 
celles  de  Saliies  près  d^Orthez ,  dans  les  Basses*  Pyrénées  ^ 
situées  dans  un  terrain  calcaire;  celles  de  Salins-Montmorot; 
Lons-le-Saulnîer ,  dans  le  Jura  ;  celles  de  Dieuze ,  Moyen- 
vie  f  Château-Salins  f  au  pied  des  Vosges.  Il  y  a  aussi  des 
sources  salées  dans  les  départemens  de  Rhin-et-Moselle  , 
de  la  Côte-d'Or  ,  de  Yaucluse ,  des  Basses*  Alpes  ,  de 
FYonne  ,  de  l'Arriège  9  etc. 

En  Savoie,  le  roc  salé  d'Arbonne  ,  qui  s'élève  jusqu^à  la 
région  des  neiges,  est  un  gypse  imprégné  de  soude  murîatée; 
on  en  retire  le  sel  en  le  faisant  dissoudre  dans  l'eau.  Il  y  a 
encore  en  Savoie  les  sources  salées  de  Moustiers. 

Les  mines  de  sel  gemme  de  la  province  de  Chester,  en 
Angleterre  9  sont  remplies  de  sources  qu'on  exploite  avec  un 
très-grand  profit. 

Il  y  a  des  sources  salées  presque  partout ,  en  Allemagne  9 
depuis  les  bords  de  la  Baltique  ,  jusqu'en  Autriche  et  en 
Souabe:  Les  salines  les  plus  importantes  sont  celles  de  Rehme 
en  Westphalîe  ;  de  Lunebourg ,  dans  le  pays  d'Hanovre  ; 
de  Salizdalen  près  Brunsw^ick  ;  de  Halle  9  dans  le  duché  de 
Magdebourg;  d'Artem  près  d'Eisleben >  dans  le  comté  de 
Mansfeld»  dans  la  Haute-Saxe  ;  d'AUendorf  9  sur  laWerra, 
dans  la  H  esse  ;  de  Schmalkalde  et  de  Kissingen  en  Franco- 
nie;  de  Hallein  9  sur  la  Salza9  près  Salzbourg,  en  Tyrol  : 
on  '  retire  le  sel  d'un  schiste  imprégné  de  sel  ;  de  Reichen- 
Kail ,  même  pays,  èui  compte  trente-quatre  sources  salées. 

En  Suisse ,  la  saline  de  6ex  9  si  fameuse  par  la  beauté  des 
travate  souterrains  qu'on  y  a  exécutés  pour  aller  à  la  recher- 
che des  sources  salées  placées  à  de  grandes  profondeurs ,  et 
qu'on  amène  au  jour  pour  les  traiter ,  est  située  dans  un 
schiste  marneux  qui  contient  des  veines  de  sel  gemme  9  de  la 
chaux  anhydro-sulfatée ,  de  superbes  cristaux  de  chaux  sul- 
fatée j  de  la  chaux  carbonatée  cristallisée  avec  soufre  9  etc. 
Ce  banc  de  schiste  est  comme  encaissé  dans  des  bancs  de 
chaux  sulfatée  ,  mélangée  d'argile. 
£n  Italie ,  les  sources  salées  s'observent  dans  les  saUes  du 


sou  46i 

Modénolsy  à  Alta-Monte y  Hl  Calabre,  dans  divers endroiU 
de  la  Sicile  ,  etc. 

L'Espagne  n'en  est  pas  dépourvue,  particulièrement  dans 
le  voisinage  des  amas  de  sel  gemme. 

La  bande  de  terrain  qui  présente  les  mines  de  sel  gemme 
et  les  lacs  salés ,  en  Hongrie  et  en  Transylvanie ,  en  Polo- 
gne ,  etc.  ,'est  riche  en  sources  salées. 

Là  Russie,  l'Asie  et  surtout  l'Afrique ,  renferment  infini- 
ment de  sources  salées  qu'il  seroit  fastidieux  d'énumé- 
rer  Ici. 

Le  sel  qu'on  retire  des  sources  salées ,  a  besoin  d'être  pu- 
rifié :  on  le  livre  ensuite  aux  consommateurs  ;  il  est  d'un  très- 
beau  blanc. 

C.  Soude muriaiée marine.  -^ {Maria  marina j  Wall.,  Linn.; 
Muria  aquaiica  marina^  Gmel.  ;  Soi  marinum  ^  Cronsted., 
Yulg. ,  Sel  marin ,  Sel  commun  ,  Sel  gris,  ) 

La  soude  nrariatée  qu'on  retire  de  l'eau  de  la  mer ,  par 
simple  évaporation  naturelle  ,  est  grisâtre  ,  granuleuse ,  et 
constammei^t  unie  à  une  petite  quantité  de  muriate  de  chaux, 
qui  lui  donne  la  propriété  d'attirer  l'humidité  de  l'air  ;  ce  qui 
la  fait  parottre  un  peu  mouillée.  Elle  est  mélangée  aussi  dans 
la  mer  avec  d'autres  sels,  tels  que  le  sulfate  de  magnésie; 
mais  comme  ces  sels  sont  infiniment  solubles  ,  lorsque  Ton 
fait  concentrer  les  eaux,  ils  restent  en  dissolution  long-temps 
encore  après  que  le  sel  marin  s'est  déposé. 

Toutes  les  mers  renferment  du  sel ,  et  ce  sont  là  les  vé- 
ritables réservoirs  de  cette  substance  ;  et  c'est  encore  de  là 
qu'on  retire  journellement  la  plus  grande  partie  du  sel  qui 
sert  à  la  consommation  de  tous  les  peuples.  La  quantité  de 
sel  que  renferment  ces  eaux,  y  est  dans  des  proportions  con^ 
venables  qui  permettent  à  des  myriades  d'aniofaux  et  de  vé- 
gétaux ,  d'v  vivre  et  de  s'y  multiplier  à  l'infini  ;  et  cela  est  si 
vrai ,  que  les  lagunes  et  les  étangs  qui  avolsinent  la  mer  de- 
viennent stériles,  à  mesure  que  la  salure  de  leurs  eaux  aug^ 
mente.  On  observe* pareille  chose  j^our  des  mers  fermées, 
telles  que  la  Caspienne ,  qui  reçoit  moins  d'eau  qi^e  l'évapo- 
ratlon  journalière  n'en  enlève  ;  elle  s'éloigne  sans  cesse  de 
ses  bords  primitifs  ;  sa  salure  augmente  ;  certaines  espèces 
de  poissons  et  d'animaux  qui  y  vivoient  autrefois,ont  disparu., 
La  destruction  des  animaux  pourra  même  être  totale  ;  car  la^ 
salure  de  ses  eaux  sera  plus  considérable  de  jour  en  jp^r  y> 
^    et  mettra  un  terme  à  la  vie  des  animaux.  La  mer  Morte  », 
en  Judée  ,  est  déjà  dans  ce  cas. 

C'est  ,   sans  doute  ,  à  des  mers  ainst  réduileftf  qu^on. 
doit  attdObuer  ia  naissance  des  mers  et  des  lacs  salés  qu'on 


46i  SOU 

observe  dans  les  vastes  déserts flfe  [^Afrique.  C'est  peut-être 
aussi  à  des  causes  analogues  et  qui  ne  se  répètent  plus  de 
nos  jours ,  que  le  sel  gemme  ,  les  rocs  salés  d^où  sourdeot 
\eà  sources  salées  ,  doivent  leur  origine  ;  et  le  sel  gemme  de 
'Wieliczka  en  seroit  une  )>renve  ,  puisque  Fou  trouve  dans 
son  sein  des  madrépores  fossiles ,  des  coquilles  de  diverses 
espèces  ,  des  débris  d'animaux  et  de  végétaux  terrestres ,  qui 
paroisse nt  avoir  été  transportés  par  dés  courans. 

Les  eaux  de  l'Océan  tiennent  en  dissolution  une  certaine 
quantité  de  sel  commun ,  de  même  que  les  eaux  des  mers 
particulières  ,  soit  qu'elles  communiquent  avec  l'Océan , 
comme  la  Méditerranée  et  la  mer  Rouge ,  soit  qu'elles  s'en 
trouvent  séparées,  comme  la  mer  Morte  et  lamer  Caspienne. 

La  quantité  de  sel  que  contiennent  les  eaux  de  l'Océan 
n'est  pas  la  même  dans  tous  les  climats  :  elles  en  sont  d'au- 
tant plus  chargées,  qu'elles  sont  plus  voisines  de  l'équateur , 
et  il  paroît  que  cette  augmentation  a  lieu  suivant  une  pro- 
gression assez  régulière.  On  voit  du  moins  >  d'après  les  ob- 
servations rapportées  par  Iqgen-Housz  ,  que  l^s  mers  du 
Nord  n'en  contiennent  que  ^  ,  tandis  que  celle  d'Allemagne 
en  contient  7^,  celle  d'Espagne  j|>,. et  enfin  l'Océan  équato- 
rial ,  depuis-—- jusqu'à  ^  (  Exp.  sur  les  Végéi. ,  p.  a84  ). 

Cette  progression  éprouve  quelquefois  des  anomalies  qui 
sont  dues  à  des  circonstances  ^0[cales.  C'est  ainsi  que  les  eaux 
de  l'Océan  qui  baignent  le  pied  du  Pic  de  Ténériffe  ,  quoi- 
que prises  à  trois  cents  pieds  de  profondeur  (  où  jse  trouve  , 
pour  l'ordinaire ,  le  maximum  de  la  salure  ) ,  n'ont  donné  à 
Bergmann,  que  ^yde  sel  marin.  Le  célèbre  observateur  Hum- 
boldt  a  trouvé  que  près  des  îles  du  Cap- Vert ,  les  eaux  de 
l'Océan  éprouvoient  tout  à  coup  une  diminution  notable 
dans  la  quantité  de  leur  sel,  tandis  qu'à  peu  de  distante  de 
là,  elles  reprenoient  le  degré  de  salure  que  comportoît  la 
latitude  du  lieu. 

La  salure  des  eaiix  de  la  tner  a  été  le  sujet  des  expériences 
de  naturalistes  et  de  physiciens  célèbres  :  Humboldt,  JPéron  , 
Davy  9  etc.,  s'en  sont  occupés  successivement  ;  naais  ce  n'est 
pas  le  lieu  de  rapporter  ici  leurs  travaux  :  faisons  observer 
seulement  que  le'  degré  de  la  salure  des  eaux  amène  des  dif- 
férehces'dans  les  espèces  d'animaux  et  de  végétaux  qui  vivent 
dans  la  mer  ,  et  qu'à  des  latitudes  différentes  ,  on  rencontre 
des  espèces  de  poissons  et  de  zoophytes  qui  leur  sont  parli- 
culières.  Dans  les  mers  peu  salées,  comme  la  Baltique  ,  on 
observe  des  végétaux  et  des  insectes  qui  vivent  dans  nos  eaux 
douces.  Il  en  e^t  de  même  des  étaugs  qui  avoisinent  la  mer; 
mais  dans  ces  derniers,  tous  les  animaux  périssent  lorsque  la 
salure  av^ente^  et  surtout  le$  diveri»  animaux  d'èaa  douce  9 


sou  i6i 

qui  pourroient  s'y  troaTer  accldenteUemenU  II  pârcrft  que 
{es  animaux  marins ,  comme  ceux  de  nos  eaux  douces ,  peu-^ 
vent  soutenir  une  eau  mixte  pendant  quelque  temps ,  mais 
qu'ils  flnissent  par  disparôître  ensuite.  C'est  ce  qu'Adansoâ 
a  remarque  a^n  Sénégal ,  dans  les  vastes  marais  et  les  étangs 

!ui  sont  à  l'embouchure  de  la  Gambie  et  du  fleuve  Sénégal* 
!es.  marais  sont  plutôt  des  laisses  de  la  mer  ou  des  plaines 
salées  que  les  eaux  de  ces  fleuves  inondent  en  hiver  ^  et  ren- 
dent très-poissonneuses;  mais  dans  Tété,  ces  lacs,  concentrés 
par  Taction  d^un  soleil  ardent  j.  n'offrent  plus  d'animaux  :  ces 
mêmes  poissons  vivent  dans  les  fleftves.  L'on  connoil  des 
poissoqs  de  mer  qui  remontent  au  loin  les  fleuves ,  mais 
qui  retournent  ensuite  dans  la  mer ,  Teau  salée  étant  leur 
élément  propre  :  on  a  aussi,  des  exemples  inverses.  Des  expé- 
riences ont  été  tentées  dans  ces  derniers  temps,  pour  prou* 
yer  que  les  animaux  tesiacés  qui  vivent  habituellement  dans 
pos  eaux  douces  ,  pourroient  vivre  dans  les  eaux  de  la  mer, 
çt  qu'on  pourroit  parvenir  à  les  y  acclimater  et  à  les  y  voir 
se  multiplier  ;  mais  aucune  de  ces  expériences  n'a  conduit  à 
un  résultat  évident ,  et  il  nous  parott  démontré  que  la  nature 
se  refusera  toujours  à  nous  en  donner  des  exemples  dans  les' 
iestacés  qu'on  a  soumis  aux  expériences. 

*La  série  des  êtres  organisés  ,  sous  tel  point  de  vue  qu'on 
la  considère,  présente  Aes  transitions  et  des  limites  qu'op  ne 
peut  franchir  :  ain3i  >  dans  le  règne  animal  comme  dans  le 
règne  végétal ,  on  trouve  des  êtres  qui  sont  destinés  à  vivre 
et  à  se  multiplier  dans  la  mer  ou  dans  les  eaux  douces,  ou  sur 
;terre  ,  ou  dans  des  situations  intermédiaires.  £n  pétant  de 
c^ette  vérité  démontrée  aux  yeux  de  tous  les  naturalistes,  il 
ne  faut  pas  chercher  à  intervertir,  pour  le  plaisir  de  soutenir 
nne  opinion,  l'ordre  immuable  que  la  nature  a  su  établir  dans 
sa  sagesse.  • 

Ainsi  donc  encore  ,  lorsqu'on  examine,  dans  les  couches 
delà  terre  ces  vastes  dépôis  de  débris  d'êtres  organisés ,.  oa 
peut  conclure ,  par  la  comparaison  de  ces  débris  avec  les 
animaux  qui  vivent  maintenant ,  de  Thabitation  des  êtres 
ils  viennent  nous  témoigner  l'antique  existence. 

C'est  ainsi  qu'on  reconnott  que  la  presque  totalité  de  la 
surface  du  globe  a  été  remaniée  et  recouverte  par  les  eaux 
salées  de  la  mer,  et  que  les  bassins  qu'elle  a  successivement 
abandonnés,  se  sont  remplis  d'eau  douce  ,' qui  ont  produit, 
à  leur  tour  ,  des  couches  avec  des  fossile  d'une  autre  na- 
ture. 

La.  cause  de  la  salure  des  eaux  de  la  mer  ne  s'explique 
bien  que  par  la  décomposition  des  animaux  qui  l'habitent. 
£iie  parpît .aussi  augmentée  par  d'autres  causes;  mais  on^ 


464  SOU 

peut  se  demander  pourfvoi  la  même  chose  n^i  pSiÉ  Hat  i$m 
Bos  étangs  et  dans  nos  marcs.  Cela  tient-il  à  la  natere  des 
êtres  qui  j  vivent ,  ou  bien  au  nombre  d'espèces  qui  s'y  ren- 
contrent «  et  qui  est  excessivement  petit ,  en  comparaison 
de  celui  des  êtres  marins  F  Cette  question  restera  long-temps 
sans  réponse. 

On  appelle  marais  salans  les  lieux  où  Ton  traite  Tean  de 
la  mer  pour  en  retirer  le  seL  U  Y  a  des  marais  salans  trés- 
éteodus  sur  les  bords  de  la  Méditerranée,  en  France  9  en 
Espagne ,  dans  les  tles  de  TArchipel,  près  d'Alexandrie ,  et 

Îarticulièrement  dans  ta  Crimée ,  sur  les  bords  de  la  mtt 
loire.  Palias  nous  apprend  que  ,  quoique  la  Crimée  soit 
immédiatement  baignée ,  dans  sa  partie  septentrionale ,  par 
les  eaux  des  plus  grands  fleuves  ,  c'est  dans  cette  partie  sw- 
^out  que  la  côte  est  bordée ,  de  part  et  d'autre  de  l'isthme 
de  Pérécop  ,  par  une  multitude  d'étangs  qui  ne  sont  sépara 
de  la  mer  que  par  des  bancs  de  sable ,  si  bas ,  qu'elle  les 
recouvre  de  ses  eaux  lorsqu'elle  est  agitée  ;  et  les  étangs  qoi 
ne  sont  alimentés  que  par  cette  eau ,  sont.si  prodigieusemeiit 
abondans  en  sel,  que,  malgré  la  consommation  d'une  gran^ 
partie  de  l'empire  turc ,  on  n'y  aperçoit  pas  la  plus  légère 
diminution. 

11  y  a  des  marais  salans  sur  les  cAtes  de  l'Océan,  en  Por- 
tugal y  en  France ,  en  Angleterre ,  etc. ,  en  Afrique  ,  près  kft 
tles  du  Cap-Vert ,  au  Sénégal  ;  mais  ceux-ci  sont  plutôt  des 
lacs  naturels  que  des  bassins  artificiels. 

Pour  retirer  le  sel  des  eaux  de  là  mer ,  on  emploie  différens 
procédés,  suivant  les  localités.  Dans  les  pays  du  Nord  où  ces 
eaux  sont  peu  salées,  elles  exigeroient  une  énorme  quantité 
de  combustibles  si  on  les  soumettoit  immédiatement  à  ^'éira- 
poration.  L'âpreté  même  du  climat  devient  utile  dans  cette 
circonstance  :  on  remplît  d'eftu  de  mer  des  cuviers  qif'on 
expose  à  la  gelée ,  et  à  mesure  qu'une  partie  de  l'eau  se  con- 
vertit en  glaçons ,  on  les  enlève ,  et  l'on  ajoute  une  nouvelle 
quantité  d'eau  qui  les  remplace  ;  et  comme  toute  celle  qui  se 
congèle  n'est  que  de  l'eau  douce ,  celle  qui  reste  et  qui  refuse 
de  se  congeler  ,  se  trouve  chargée  de  tout  le  sel  que  contenoit 
Teau  des  glaçons  :  on  fait  alors  évaporer  sur  le  feu  cette  saa- 
more ,  et  l'on  obtient  une  quantité  de  sel  qui  fait  à  peu  près  le 
detni-quart  ou  le  demi-tiers  de  son  poids. 

Sur  les  côtes  de  France ,  le  long  de  la  Méditerranée  et  sw 
nos  côtes  méridit>nales  de  l'Océan  ,  oà  la  chaleur  du  soleil 
suffit  pour  opérer  Tévaporation  d'une  couche  d'eau  de  ^ei- 
ques  pouces  de  profondeur,  on  obtient  le  ^mann'p^r  le 
moyen  des  marais  salans.  Dans  les  uns ,  la  nature  fait  toos 
les  frais  du  travail ,  conune  aux  environs  de  Uartigoel  :  ce 


sou  465 

sont  des  dëprf  sBÎMid  du  rirase  que  la  mer  remplit  lorsqu'elle 
est  yiolemment  agitée ,  et  qirelfe  laisse  couvertes  d'eau  en  se 
rttîrast  :  e^tte  eau  s'est  bientôt  évaporée ,  et  la  terre  demeure 
eowrerte  de  sel  ;  dans  les  autres ,  le  travail  de  Thomrne  entre 
pour  quelque  chose  ;  on  creuse  sur  le  r^a^e  de  vastes  bassins^' 
qu'on  enduit  de  glaise  soigneuseiment ,  et  où  Ton  fait  entrer 
de  l'eau  de  mer  jusqu'à  la  hauteur  d'environ  six  pouces.  Une 
grande  partie  de  cette  eau  s'évapore  et  laisse  précipiter  le  sel , 
qu'on  reeuellle  avec  des  pelles  percées ,  et  dont  on  forme  des 
tas  fans  un  lieu  sec. 

1^  Amérique ,  dans  la  baie  de  Gampéche  ,  il  y  a  un  petit 
havre  qp'bn  nomme  la  satine ,  où  l'on  recueille  une  immense 
quantité  de  sel  qui  se  forme  naturellement  sur  la  grève ,  et  que 
lêshabitans  de  Campéche  ont  trouvé  le  moyen  de  conserver 
parfaitement  sec  dans  ce  lieu  découvert,  pendant  la  saison  des 
pluies  f  par  un  expédient  aussi  simple  qu'ingénieux.  Ils  en 
forment  un  monceau  d'une  forme  pyramidale  ;  ils  le  couvrent 
du  haut  en  bas  de  beaucoup  de  roseaux  et  d'herbes  sèches  f 
et  ils  y  mettent  le  fiqu.  La  surface  du  sel ,  à  demi- vitrifiée  par 
le  mélange  des  cendres  de  ces  végétaux ,  forme  une  croillte 
impénétrable  aux  pluies  longues  et  abondantes  auxquelles 
cette  contrée  est  sujette.  C'est  là  précisément  le  procédé 
qu'employoient  les  Romains  dans  leurs  salines  de  Cervia  et 
d'Ostia  ,  pour  conserver  le  sel. 

Dans  les  parties  septentrionales  de  la  France ,  on  ne  pour- 
roit  pas  adopter  avec  succès  la  méthode  de  Tévaporation  , 
connue  on  le  fait  dans  les  contrées  où  la  chaleur  du  soleil  est 
beaueopp  plus  active  ;  Ton  a  recours  à  un  autre  expédient  : 
au  lieu  de  prendre  l'eau  de  la  mer ,  on  enlève  le  sable  du 
rivage  qu'elle  humecte  journellement  ^  et  qui  contient  beau- 
coup plus  de  sel  que  l'eau  elle-même. 

C'est  principalement  sur  les  cAtes  occidentales  ^e  la  Nor- 
mandie (département  de  la  Manche)  ,  dans  les  communes 
voisines  d'Avranches  »  de  même  qu'à  Lessay  età  Port-Bail , 
que  se  sont  formés  desétablissemens  pour  ce  genre  d'explol* 
tation,  qui  se  trouve  favorisé  par  la  situation  basse  et  la  na- 
ture sablonneuse  du  rivage.  ,  * 

Pour  former  une  de  ces  salines  ^  on  choisit  une  crève  unie 
et  découverte  ^  où  le  sable  soit  fin  et  de  bonne  qualité ,  c'est- 
à-dire,  contenant  le  moins  possible  de  parties  calcaires  et  de 
fragmens  de  coquilles  ;  on  construit  près  de  là  les  hangars  , 
magasins  et  ateliers  d^évàporàtian  ;  on  prépare  une  aire  ou 
parc  de  trois  ou  quatre  vergées  ou  perches  d'étendue  près 
de  l'endroit  où  l'on  voit  que  s'élève  la  mer  dans  les  plus  hautes 
marées  :  cette  aire  se  prépare  çp  égalisant  et  battant  le  ter- 
rain le  mieux  possible. 

XXXI.  3o 


466  '  SOU 

C'est  là  où,'  pendant  les  mois  d'ëté  ,  on  dépose  le  sable 
imprégné  de  sel ,  qu^on  va  chercher ,  lorsque  la  mer  est  basse, 
a?ec  des  paniers  en  forme  dé  hotte ,  le  pins  près  possible  de 
la  morte-eau  (ou  basse  mer) ,  où  le  sable  est  le  plus  changé 
de  particules  salines,  ^n  étend  ce  sable  sur  te  parc,  et  on  le 
laboure  plusieurs  fois  par  jour ,  ayant  soin  de  diriger. le  labou- 
rable dans  le  sens  où  les  sillons  peuvent  le  mieux  éprouver 
Taction  du  soleil.  On  reconnoit  que  l'opération  est  assez 
avancée ,  quand  la  surface  du  sable  commence  à  se  couvrir 
d'efBorescences  salines  :  alors  on  le  rassemble  en  tas  ,  et  on 
le  transporte  sous  des  hangars.  On  .continue  à  l'y  amasser 

{tendant  les  grandes  chaleurs ,  pour  le  lessiver  ensuite  pendant 
a  mauvaise  saison. 

L'été  fini ,  on  amène  Teau  de  la  mjcr  au  moyen  d'une 
éclusedans  un  réservoir  pratiqué  près  de  la  cuve  à  lessiver. 
On  la  remplit  de  sable ,  on  y  mtroduit  l'eau  ,  et  on  agite  le 
sable  pour  faciliter  la  dissolution  du  sel  qu'il  contient.  Quand 
cette  eau  en  est  saturée,  on  la  conduit  par  des chanées  daps 
des  barriques  qui  servent  de  réservoir,  d'où  on  la  tire  ensuite 
à  mesure  qu'on  l'emploie  dans  les  chaudières  d'évaporation* 
Ce  sont  des  chaudières  de  plomb  qui  ont  trois  à  quatre 
pieds  CD  carré  ,  sur  quelques,  pouces  seulement,  de  profon- 
deur. On  les  chauffe  avec  un  feu  clair ,  et  en  deux  heures  de  . 
temps,  Teau  qu'elles  contiennent  est  évaporée  9  et  l'on  trouve 
au  fond  le  sel  blanc  en  petits  grains ,  à  cause  de  la  cristalli- 
sation brusque  qu'il  a  éprouvée. 

Quant  à  l'opération  qu'on  fait  subir  au  sable  en  l'exposant 
au  soleil  et  en  le  labourant  à  diverses  reprises ,  opération  que 
les  auteurs  qui  en  parient ,  regardent  comme  un  simple 
dessèchement ,  il  me  paroit  évident  qu'on  a  eu  des  raisons 
particulières  d'employer  ce  procédé  ;  car  il  eût  été  bien  plus 
simple  et  moins  dispendieux  de  procéder  tout  de  suite  au 
lavage  du  sable ,  puisqu' après  l'avoir  péniblement  fait  sécher 
au  soleil ,  on  finit  par  le  noyer  d'eau  de  mer  dans  la  cuve  où 
on  le  transporte. 

11  faut  donc  qu'on  ait  reconnu,  par  expérience  ,.que  U 
sable  marin  qui  avoit  été  ainsi  tourné  et  retourné ,  et  loog^ 
templs  exposé  à  l'action  de  l'atmosphère  ,  devepoit  par -là 
beaucoup  plus  riche  en  sel.  V.  Marais  salans. 

D.  Soude  muriatée  thermale {^Murià  àqiiaiicaihermalis ^  Gmel. ) 

La  soude  muriatée  ther^nale  se  trouve  dan^  les  eaux  chaa* 
des,  unie  à  la  chaux  carbonatée,  et  quelquefois  à  d'autres  sels. 
Elle  est  grisâtre  et  en  petite  quantité  :  qÔu^  ^citerons  ,  poiir 
exemple  ,le|s , eaux  d'Aponi,  en  Italie;. de  Balaruc,  M 
Bourbonne-les-Bains  ,  de  Chaudes- Aigles ,  en  France ,  etc. 


s  ô  û  46? 

Usages  du  sel.  — •  Tout  le  monde  sait  combien  le  sel  est  In- 
dispensable pour  rendre  nos  aliméns  en  même  temps  plus 
agréables, et  plus  salubres  y  et  pour  préserver  de  \^  corrup- 
tion fes  corps  combustibles ,  les  viandes ,  le  beurre ,  diverses 
substances  végétales  9  avantage  sans,  lequel  les  voyages  sur 
mer  seroient  presque  impraticables.  On  appelle  ^ai/mure,  une 
eau  dans  laquelle  on  a  mis  dissoudre  du  sei,avec  ou  sans  autres 
ingrédiens  ,  et  dans  laquelle  on  conserve  divers  alimens.  Les 
Latins  appeloient  Maria  une  certaine  préparation  qu^ils  fai- 
soient  avec  une  espèce  de  poisson  et  du  sel  marin,  et  dont 
ils  étoient  très-friands.  Ce  nom  de  Muria  a  été  donné  ensuite 
au  sel  marin  lui-même  ,  et  voilà  pourquoi  cette  substance  est 
désignée  par  muria  dans  les  ouvrages  de  plusieurs  minéralQ- 
gistes.  Muria  est  le  radical  de  notre  mot  muri^tique ,  em* 
ployé  pour  désigner  Tacide  qu'on  retjfe  du  sel  marin  et  dés 
substances  qui  cristallisent  en  cube  ,  comme  le  sel,  tel  est  le 
spath  muriatique,  qui  n^est  qu'une  varité  de  chauK  carbonatée 
cristallisée  en  rhombes  très-voisins  du  cube. 

Le  sel  plaît  non-seulement  h  Thomme ,  mais  aussi  aux  ani-^ 
maux,et  principalement  aux  bestiaux  qui  le  recherchent  avec 
avidité.Les  habitans  de  la  campagne  savent  combien  le  sel  est 
important  à  la  santé  de  leurs  troupeaux.  Entre  Limestone  et  . 
Lexinaton  ,  dans  les  Etats-Unis  ^  le  sol  est  imprégné  de  mu-*' 
ri^^te  de  soude  ,  que  les  bisons  et  les  élans  viennébt  lécher. 

L'usage  du  sel  est  universel  et  de  toute  ancienneté.  Il  a  été 
considéré  comme  le  symbole  de  la  sagesse  ,  et  pour  exprimer 
même  Texcellence  d'un  travail,  on  n'a  pas  cru  devoir  em-  • 
ployer  d'autre  expression  figurée  que  celle  du  mot  sel  ;  ainsi 
l'on  dit  que  tel  ouvrage  est  plein  de  selj  pour  exprimer  qu'il 
contient  un  grand  nombre  de  beautés. 

L'immense  consommation  du  sel  l'a  rendu  un  article  de 
commerce  ,  sur  lequel  tous  les  gouvernemens  exercent  un  .^ 
monopole  très-lucratif,  et  qui  forme  une  des  branches  les^ 
plus  sûres  de  leur  richesse. 

Les  Romains  élment  dans  l'usage  de  fournir  à  leurs  troupe.<» 
la  quantité  de  sel  dont  elles  avoient  besoin  :  c'étoit  une  es-  " 
pècé  de  solde  ou  paiement  qui  s'appeloit  salarium ,  d'où  est 
y  ttmnoXttvcLOX  salaire»  ^* 

La  soude  muriatée  est  employée  dans  quelques  arts  ;  elle 
sert  à  fabriquer  de  la  soude  pour  les  savonneries ,  et  de  l'acide 
muriatique  pour  d'au^*es  arts  :  elle  forme  la  couverte  ou  le 
^  vernis  de  certaines  poteries.  On  la  fait  servir  dans  quelques    ^ 
*  opérations  métallurgiques  et  chiipiques  :  elle  rend  presque 
incombustible  le  bois  qui  a  séJQumédans  ses  dissolutions;  et    ■ 
.  le  garantit  même  de  l'attaque  des  vers.  Le  sel ,  en  petite 
quantité  ,  fertilise*  les  champs ,  et*quelques  agriculteurs  des  . 
bords  de  la  mer  achètent  le  résidu  des  marais  saliqps  pour 


«68  SOU 

amender  les  terres.  On  appelle  prés  salés  des  pâturages  toî- 
•ins  de  la  mer ,  qui  doivent  leur  fertilité  aux  vapeurs  salines 
qui  s^ élèvent  de  la  mer  et  qui  les  arrosent.  Ainsi  donc ,  ^n  ne 
doit  pas  toujours  prendre  le  sel  pour  Pemblème  de  la  stéri- 
lité »  etc.  Les  vapeurs  salines  qu^  s'élèvent  de  la  mer  ,  s^ob- 
servent  à  toutes  les  latitudes.  Pallas  a  emarqué  que  dans  les 

Eays  qui  environnent  la  mer  Caspienne ,  vers  Gourief,  les 
rouillards  et  la  rosée  qui  s^attachent  aux  had>its  et  aux  plantes 
sont  salés. 

Les  ancien^  Germains  se  procuroient  le  sel  qui  leur  étoit 
'    nécessaire ,  en  jetant  Teau  des  fontaines  salées  sur  des  bra- 
siers ardéns  ;  Pon  dit  que  le  même  procédé  est  encore  em- 
ployé en  Transylvanie  et  en  Moldavie. 

Soude  muriatéb  cuprifère.  Foyèz  plus  haut^  page  iSSf 
Soude  muriatée  Yoy:AT9iQUE. 

Soude  muriatée  gypsifère.  M.  Haiiy  avoit  d'abqrd 

^onné  ce  nom  à  la  Chaux  anhydro-sulfatéÈ.  \ 

SOTJCE  SULFATÉE  {Sel admimble ,  Glaub.  ;  Sol  mi- 

rutile  ,  "Wall.  ;  Mirabile^  Gmel.;  Soi  purgans  ,  List.  ;  Alkaii 

minerai  vitriolé ,  Sulfate  de  soude  ,  Sel  de  Glauher ,  Bergm.  ,  dé 

.    Bom.  ;  Vitriol  de  soude ,  Romé-de-risle  ;  Natwiickes  glcaibe-' 

■  rite ,  Wern.  ;  Glauber  sait ,  Karst.  ;  Glauberite  ,  Hausmann  , 

non  Brotig.  ;  Glauber  sattoa  Sulphate  of  soda ,  James.;  Soude 

sulfatée  ,  Haiiy,  Brongn.  y  etc.  ;  vulgairement  Sel  de  Glauber^ 

Sel  admirable  ,  Vitriol  de  soude), 

La  soude  sulfatée  a  un  goût  très-amer  ;  elle  est  soluble 
*  dans  un  peu  moins  que  son  poids  d'eau  bouillante  f  et  dans 
trois  fois  son  poids  d'eau  froide.  Elle  cristallise  en  cristaux 
.  prismatiques  mcolores  et  d'une  limpidité  parfaite  ,  mais  qui 
s'efBeurissent  et  tombent  promptement  en  poussière  fari- 
neuse à  cause  de  la  grande  quantité  d'eau  de  cristallisation 
Su'ils  renferment  et  qui  s'évapore  ;  cette  quantité  est  d^en- 
iron  o,58;  les  Oy^a  centièmes  restans  se  composent  de 
^oude  ô,i5  et  d'acide  sulfurique  0,27,  d  après  Bergmann. La 
^aoude  sulfatée  cristallisée  est  fragile  ;  sa  cassure  est  vitreuse , 
conchoïde  et  éclatante.  Lorsque  dans  une  de  ses  dissolutions 
on  ajoute  un  alkalî ,  il  ne  se  forme  aucun  précipité  ;  ce  ca- 
ractère est  très-bon  pour  distinguer  la  soude  sulfatée  de  la 
magnésie  sulfatée  /  deux  sels  qui  ont  beaucoup  de  carac- 
tères communs. 

La  soude' sulfatée  ne  cristallise  régi^ièrement  et  en  beaux 
crïstaux  que  dans  nos  laboratoires  :  c'est  peut-être  de  tons  . 
les  sels  celui  qui  cristalliseile  plus  promptement  ^  et  en  quel- 
"  ques  heures  de  temps.  * 

La  forme  primitive  de  ses  cristail^  est  «l'octaèdre  à  faces 

triangulaires  isocèles  égales  et  semblables^  dans  lequel  Tin- 

.  cidc^cCi^  d'une  pyramide  iur  Tautce  est  de  iqp  d«  ^-scJoa 


*-# 


sou  .469. 

Rom^-de-risle  ;  mais  9  d'après  M.  de  Bournon ,  la  ferme 
primitive  esi  lin  prisme  à  Casejrhomboïdale  de  7a  et  108  d. 
environ.  Cette  dernière  forme  semble  confirmée  par  les 
formes  secondaires  de  la  sonde  mnriatée  9  qni  sont  toutes  en 
prismes  souvent  très-Ion^ ,  terminés  par  des  sommets  à 
quatre  faces  pu  plus.  Ces  formes  secondaires  sont  très-nom- 
breuses f  et  Romé-de-PIsle  en  a  décrit  huit  ;  mais  il  prévient 
qu'it  en  existe  un  plus  grand  nombre.  Parmi  les  formes  les 
plus  communes  et  les  plussimples,  après  la  forme  primitive 
fixée  par  Aomé-de-risle  ,  est  celle  que  M.  Haiiy  a  nommée 
basée;  c^est  Toctaèdre  dont  les  deux  sommets  sont  remplacés 
chacun  par  un  plan  souvent  très-vobin  de  la  base  ,  ce  qui 
transforme  le  cristal  en  une  table  biselée  sur  ses  bords  ;  maié 
cette  table  est  toujours  très-allongée  dans  un  seul  sens ,  ce 
qui  donne  au  cristal  la  forme  prismatique  à  six  pans,  terminée 
par  un  sopimet  dièdre.  Toutes  les  autres  formes  secondaires, 
produites  par  de  nouvelles  facettes ,  soit  sur  les  angles,  soit 
sudes  arêtes  de  la  forme  basée  ^  conservent  la  même  appa- 
rence de  prisme*  Dans  les  vaisseaux ,  où  Ton  obtient  le 
sulfate  de  soude  ,  on  remarque  que  les  cristaux  prismatiques 
sont  toujours  fixés  par  un  de  leurs  bouts,  ce  qui  dans  Thypo- 
thèse  d^un  octaèdre  pour  forme  primitive ,  seroit  une  por- 
tion latér^e  analogue  4  ce  qui  arrive  dans  le  même  cas  à  la 
potasse  nîtratée  dont  la  forme  primitive  est  aussi  un  octaèdre  " 
irrégulier,et  contraire  à  ce  que  Ton  observe  pour  Talun  et  la 
chaux  fluatée  chez  lesquels ,  Foctaèdre  est  régulier. 

La  souda  sulfatée  étiste  dans  la  nature  presque  toujours, 
en  association* avec  la  soude  moriatée  et  les  sels  qui  l'ac- 
compagnent. Elle  est  rarement  cnstàllisée  régulièrement  ^ 
mais  le  plus  souvent  en  efBorescences  terreuses  ou  acicu- 
laires  d'un  blanc  jaunâtre  on  grisâtre,  .et  fréquemment  en 
dissolution  dans  les  eaux  minérales  sàrtées  et  dans  les  miuei 
de  sel  gemme. 

La  soude  sulfatée  d'Egée  eà  Bohème  est  composée,  d'après 
Reuss ,  de  : 

Soude  sulfatée* 67,0s» 

Soude  carbonat^e.  ;  •  .  ;  .  i6,333 
Soude  moriatée.  ,..••••  1 1,000 
Chaux' cafbonàtée.  .  •  .  ^  .    5,643 

La  soude  sulfatée  se  trouve  aussi  en  dissolution  dstts  les 
lacs  salés ,  dans  l'eau  de  la  mer ,  et  en  efBorescence  sor  les 
terrains  imprégnés  de  soude  muriatéeet  carbonatée,  de  ma^ 
gnésie  sulfatée,  etc. 

Les  schistes  alamineux  en  contiennent  quelquefois  |  ainsi 


<7o  SOU 

qoe  là  houille  ;  elle  se  rencontre  sur  tes  parois  des  galeries 
d'anciennes  mines  comme  en  Dauphiné,  près  de  Grenoble,* 
et  surtout  dans  les  galeries  et  les  excavations  abandonnées 
des  salines  de  la  Haute-Autriche ,  à  Aùssée,  Ischel  et  Halls- 
tàd,  La  soude  sulfatée  s'y  montre  en  gros  cristaux  prisma- 
tiques et  limpides  qui  ne  tardent  point  à  s'efTIeurir  ;  on  la 
rencontre  également  dans  les  mines ,  à  Alfenberg,  en  Sty- 
rie;  à  Feizobanya  ,  en  Hongrie;  à  Hildesheim,  en  Saxe  ;  k 
Durrenberg près  Halle,  danslecerde  de  Salzbourg;  àHal- 
lein  «  en  Bavière  ;  à  Schwartzbi:^rg ,  en  Suisse  ;  à  AranjueZy 
en  Espagne  ;  et  dans  ces  divers  lieux  elle  est  ou  cristallisée  ou 
en  concrétions ,  ou  en  efflorescence ,  et  particulièrement 
dans  ces  deux  derniers  états.  Elle  se  trouve  quelquefois  aussi 
en  efflorescence,  à  la  .manière  du  nitre,  sur  les  vieilles  mu- 
railles ;  on  en  a  recueilli  d'ainsi  formée  à  Copenhague  et  à 
Hambourg.  • 

Ce  sel  existe  en  efflorescence  sur  âes  schistes  alumineux,à 
Duttweiiler,  près  de  Saarbruch,  etc. 

Il  est  très-commun  dans  les  lacs  salés  de  la  Sibérie,  daos 
ceux  d'Afrique  et  dans  ceux  d'Asie. 

Les  sources  salées*  de  ces  conlinens,  ainsi  que  celles  a  Eu* 
rope,  renferment  le  plus  souvept  la  soude  sulfatée;  tellessont 
la  plupart  des  sources  minérales  de  Bohème  ,  dé^Hongrie, 
d'Autriche ,  de  Bavière ,  de  France ,  etc. 

Les  végétaux  qui  croissent  dans  la  mer  ou  sur  les  bords  de 
la  mer,  quelques  arbres,  le  tamarin,  par  exemple,  etcertaincs 
tourbes,  donnent  des  cendres  qui  coqtienneptt^e  s^el. 

La  soude  sulfatée  ne  paroîtdans  les  eaux  salées  que  lorsque 
leur  température  s'abaisse  à  celle  de  la  glace  fondante,  nubien 
lorsque  leur  concentration  est  telle  .qu'elles  »e  peuvent  plus 
retenir  ce  sel  en  dissolution.  Voilà  ppurqupi  les  sources  et  les 
lacs  de  Sibérie  offrent  la  soude  sulfatée  en  hiver  ,  et  que 
ceux  d'Afrique  présentent  ce  sel  çn  été  ou  en  autdmne.  On 
a  dit  que  le  froid  éloit  nécessaire  à  la  formation  :de  ce  sel; 
jc3ir  alors  l'on  suppose  que  la  soude  muriatée  çt  la  magnésie 
sulfatée  9  qui  se  rencontrent  dans  les  mêmes  eaux,  peuvent 
changer  de  base;  effet  que  la  concentration  du  liquide  par  la 
chaleur,  doit  produire  également. 

La  soude  sulfatée  existe  aussi  dans  les  votcan$,  et  parti- 
culièrement dans  ceuic  en  activité  et  dans  les  solfatares. 

La  soude  sulfatée  est  recueillie  dans  quelques  lacs  de  la 
Sibérie  et  de  l'Afrique ,  et  retirée  ,  en  Europe,  de  quelques 
sources  salées ,  pour  être  livrée  au  commercé ,  ce  que  Ton 
ne  fait  qu'après  l'avoir  épurée  et  raffmée  par  des  dissolutions 
et  des  évaporatlQns£Uccessives.Q.n  l'obtient  en  cristaux  capil- 


sou  iji 

laires  très-fins  9  en'fouettànt  Feau  avec  une  baguette  au  mo- 
ment où  la  cristallisation  s^ opère. 

La  quantité  de  soude  sulfatée  qu'on  verse  ainsi  dans  le 
commerce,  n'est  pas  suffisante  pour  la  consommation;  et  mê- 
me la  plus  grande  partie  de  celle  1^*on  emploie  est  fabriquée 
artificiellement  en  décomposant  la  soude  muriatée  par  l'acide 
sulfurique. 

La  soude  sulfatée  sert  principalement  à  la  fabrication  de 
la  soude  pour  les  savonneries*  On  remploie  quelquefois  en 
médecine  comme  purgatif;  son  usage  étoit  -beaucoup  plus 
fréquent  autrefois  9  où  on  lui  attribuoit  des  propriétés  qui 
lui  valurent  le  nom  de  sel  admirable.  Elle  a  été  fort  long-temps 
inconnue  aux  chimistes.  C'est  à  Glauber  qu'on  en  doit  la 
découverte. 

Soude  sulFATÉE  MAGNÉsiFÈRE.  (  Reussin,  Karst. ,  Leonh.; 
Reussùe  j  Jaimel.  )  Ce  sel  a  été  découvert  à  Sedlitz  et  Saids- 
chuts  en  Bohème,  en  efflorescence  et  sous  forme  terreuse 
d'unllanc  déneige  ou  gris-jaunâtre,  quelquefois  cristallisée 
en  cristaux  prismatiques  analogues  à  ceux  de  la  magnésie  sul- 
fatée ,  quelquefois  en  cristaux  sous-aciculaires  et^agrégés. 

Ce  sel  est  composé  d'après  Beuss,  de  : 

Soude  sulfatée.  •  .  » 66,o4 

Magnésie  siilfaïè^e.  .......  3i,35 

Magnésie  muriatée 2,19 

Chaux  sulfatée. 0,42 

Les  autres  caractères  de  ce  sel  composé  étant  les  mêmes 
que  ceux  de  la  soude  sulfatée  naturelle,  nous  avons  cru  ne 
devoir  le  considérer  que  comme  une  simple  variété.  (  ln.\)       < 

SOUDE  BATABDE.  C'est  la  Soude  épit^euse.  (b.) 
,  '    SOUFFLET.  C'est  le  Chétodon  lokgihostre,  Linn. 

(B.) 

SOUFFLEUB  ABEC  D'OIE.  C'est  Vhypéroodon  buts- 
kop/àe  Lacépède.  F.  Dauphin,  (desm.) 

SOUFFLEUBS  ,  vulgairement  poissons  souffleurs  ou  à 
éfents.  Ce  sont  les  animaux  de  la  famille  des  Cétacés  (F*,  ce 
mot.  )  On  les  a  nommés  souffleurs,  parce  qu'ils  rejettent  l'eau 
par  les  évents ,  en  soufflant  avec  assez  de  force  pour  la  faire 
laillir  à  la  manière  d'un  jet  d'eau. 

Ces  animaux,  en  effet,  ayant  des  poumons  comme  les' 
quadrupèdes,  ne  peuvent  respirer  que  l'air;  et  comme  ils 
sont  perpétuellement  plongés  dans  l'eau,  leur  respiration 
ne  s'exécuteroil  qu'avec  beaucoup  de  difficulté ,  si  leurs  na- 
rines éioient  placées  auprès  de  leur  gueule,  ou  au  bout  de  leur 
museau^  de  même  que  chez  les  animaux  terrestres ,  parce 
qu'ils  seroient  obligés  de  soulever  leur  tête  hors  des  «aux,  à 


'47>  sou 

chaque  resDlration.  Il  falloit  donc  que  la  nature  ptt^  on 
canal  double  au  -  dessus  de  leur  téie ,  eotre  It»  dctuai  yem  t 
Bour  donner  à  Tair  une  entrée  et  une  isMie  libres  ^  ^^  4"^ 
les  poumons  exécutassent  leurs  fonctions.  Ge  canal,  toujours 
double ,  se  réunit  en  un  stul  orifice  ^ez  les  cachalois,  les 
noiwhals  et  les  dauphins  ou  mAivoiià»;  mais  dans  les  bàlebus  » 
il  a  une  double  ouverture.  V.  £v£NT.  Ces  deux  tube»  pai'at- 
lèles  partent  de  rarri^re-bouchef  ou  de  la  bà^  àvk  phtpyAx  , 
et  sont  tapissés  d'une  membrane  plissée  dont  le  ttsai»  est  serré, 
solide,  quoique  mince,  et  sans  glandes  qui  sécrètent  queh}oe 
humeur  muqueuse.  Il  ne  paroit  point  que  cet  drg^ne  soit  pro« 

{*»re  à  exercer  le  sens  de  Todorat;  car  les  aHatomistes  ont  d'ail* 
eurs  observé  que  les  nerfs  olfactife  n'exisloient  pas  dans  les 
cétacés,  et  que  leur  os  etbmoïde  n^étèit  même  permré  d'aactm 
trou  pour  le  passage  de  ces  Berfii«  Camper  n'a  trouvé,  dans 
les  é  vents  des  cachalots^  que  quelques  rameaul  de  la  première 
branche  de  la  cinquième  paire.  «Je  n'oserois  affirmer,  dit* 
«  il ,  que  ce' nerf  soit  TolCactif  ;  mais  pourquoi  ne  pourrott-il 
«  pas  servir  à  cet  usage  5  poMMjue  nous  voyons  que  la  trei- 
ze sième  branche  de  la  cinquième  paire  sert  à  l'organe  du 
«  goût?  »  Cependant  l'abord  continuel  etja  sortie  violente 
d'une  eauvaiée  et  amère  dans  ces  canaux  hydrauliques,  pa- 
roit capable  de  détruire  leâ  fonctions  du  sens  de  l'odorat ,  et 
nous-mêmes  éprouvons  de  la'  douleur  lorsque  de  l'eau  ou 
quelque  autre  boisson  viiemt  à  sortir  par  nos  narines.  Lliabi" 
tude  et  la  coniofination  peuvent,  à  la  vérité,  donner  aux  cé- 
tacés un  avantage  que  nous  ne  pouvons  acquérir  comme  eux, 
mais  il  est  plus  probable  qu'ils  ont  d'autres  organes  affectés 
à  l'odorat.  Ainsi  l'on  trouve  dans  les  dauphins  et  les  marsouins 
deux  petites  ouvertures  placées  au  bout  de  leur  museau.  A 
rintérieur  elles  sont  garnies,  selon  Klein,  d^ùn  filament  d'un 
demi-pouce  de  longueur ,  recourbé  au  sommet  et  placé  sur 
un  réseau  nerveux  qui  s'étend  depuis  le  bout  de  la  mâchoire 
supérieure  jusqu^à  la  couche  de  graisse  qÀi  la  revét#  Troiâ 
rameaux  nerveux,  qu'on  suppose  être  destinés  à  exercer 
l'odorat ,  vienneiit  se  diviser  dans  les  parois  de  cette  cavité* 
On  n'observe  aucune  de  ces  narines  particulières  dans  les 
natwfudsj  les  baleines  et  les  cachalots,  soit  qu'on  ne  lea  ait  pa» 
encore  trouvées ,  soit  qu'elles  n'existent  pas. 
.«  Gaill.  Hunter  a  cependant  remarqué  que  dans  la  partie  de 
la  trompe  d'£uslache  voisine  de  l'oreille ,  chez  les  dauphin» 
et  les  marsouins,  il  se  trouva  une  ouverture  qut  copfnmuoîque 
dans  une  grande  cavité  située  entre  le  cràne,  l'oreille  et  l'œil. 
Ce  vaste  sinus,  tapissé  d'une  membrane  ferme,  se  prolonge 
dans  plusieurs  autres  anfractuosités  do  crâne v  paiement  ta- 
pissées d'une  meoibrane  délicate ,  moUe  >  noirjïtre  et  ma- 


sou  4^3 

qneufie  ;  elleè  forment  des  smns  frontaux.  lies  nerfs  qui  se 
ramifient  dans  toutes  ces  parties^  sont  des  branches  de  la  cu^ 
qaièmt  paire,  et  servent  probablement  à  l'odorat.  Le  même 
anatomiste  paraît  aypir  obsenré  q[uelque  chose  de  semblable 
dans  quelques  baleines.  • 

Les.ëvents  des  cétacés  sont  fermés  h  l'entrée  du  larynx  par 
la  réimion  de  la  fflotte  et  de  l'épiglotte  ,  de  sorte  que  l'eau 
qui  pénètre  dans  la  gueule  de  ces  animaux,  ne  peut  pas  des- 
cendre dans  leurs  poumons.  Si  cet  effet  avoit  lieu,  ils  seroient 
Boyés  ou  suffoqués  par  l'eau  ^  comme  les  quadrupèdes.  Mais 
il  y  a  un  mécanisme  particulier  qui  fait  ressortir  ce  fluide  en 
jet  d'eau  par  les  érei^.  L'œsophaee  se  divise  en  deux  canaux, 
près  du  larynx,  «t  l'un  forme  les  tubes  des  évents,  l'autre  s'ou- 
vre dans  rarrîère-boùche.  A  la  base  des  évents  sont  des^bres 
musculaires  nombreuses  ;  les  unes  longitudinales  s'étendent 
du  pharynx  an  pourtour  de  l'orifice  postérieur  des  narines 
osseuses,  les  autres  annulaires  embrassent  la  base  de  ces  na- 
lines,  et  peuvent,  en  se  contractant,  serrer  le  larynx  qui  s'y 
avance  en  forme  de,  tampon. 

.^  «  Les  deux  narines  osseuses,  dit  le  savant  anatomiste  Cu- 
«  vier,  à  leur  orifice  supérieur^ ou  externe,  sont  fermées 
«c  d'une  valvule  charnue ,  en  forme  de  deux  demi  -  cercles , 
u  attachée  au  bord  antérieur  de  cet  «hrifice,  qu'elle  ferme  au 
«  moyen  d'un  muscle  très-fort,  couché  sur.les  os  ioteitnaxil* 
«  laires.  Pour  l'ouvrir ,  il  faut  un  effort  étranger  de  bas  en 
«  haut.  Lorsque  cette'  valvule  est  fermée ,  elle  intercepte  toute 
«  commimication  entre  les  narines  et, les  cavités  placées  au* 
«  dessus* 

«  Ces  cavités  sont  deux  grandes  podbes  membraneuses  for- 
«  mées  d'une  pesNi  noirâtre  et  muqueuse ,  très-jidées  lors- 
tc  qu'elles  sont  vides,  mais  qui,  étant  gonflées,  prennent  une 
i€  forme  oval^ ,  et  ont ,  dans  le  marsouin,  chacune  la  capa- 
m  cité  d'un  verre  à  boire.  Ces  deux  poches  sont  couchées  sous 
«  la  peaii  en  avant  àes  narines  :  elles  donnent  toutes  deux  dans 
<c  une  cavité  intermédiaire,  placée  immédiatement  sur  les 
u  narines,  et  qui  communique  au -dehors  par  une  fentg 
«  étroite  en  forme  d'arc.  Des  fibres  charnues  très-fortes  for- 
te ment  une  expansion  qui  recouvre  tout  le  dessus  ^e  cet  ap- 
«  pareil  ;  elles  viennent  en  rayonnant  de  tout  le  pourtour  dn 
^i, crâne,  se  réunir  sur  les  deux  bourses,  îet^ieuvent  les  com- 
«  primer  violenmient. 

«  Supposons  maintenant  que  le  cétacé  ait  pris,  dans  sa 
«r  bouche,  de  l'eau  qu'il  veut  faire  jaillir;  il  meut  sa  langue 
€€  et  ses  mâchoires  comme  s'il  vouloit  l'avaler  ;  et  fermant 
«  son  pharynx  y  il  la  force  de  remonter  dans  le  conduit  et 


47*  sou 

tt  dans  les  narines  ou  son  mouvement  est  accëlëré  par  les 

^  fibres  annulaires  j  au  point  de  soulever  la  valvule  et  d'aller 

ft  distendre  les  deux  poches  placées  au-dessus.  Une  fois  dans 

rr  les  poches,  Feau  peut  y  rester  jusqu'^  (9e  que  Tanimal  veuille 

H  produire  un  jet.  Pour  cet  effet,  il  ferme  la  valvule  j  afin 

«  d'empêcher  cette  eau  de  redescendre  dans  les  narines,  et 

«  il  comprime  avec  force  les  poches  parles  expansions  mus- 

f(  culaires  qui  les  recouvrent  ;  contrainte  alors  de  sortir  par 

«  Fouverture  très^étroite  en  forme  de  croissant  {dans  les 

«r  dauphins  et  les  marsouins ,  mais  cet  orifice  est  double  dans 

u  les  baleines) ,  elle  s^élève  à  une  hauteur  correspondante  à 

«  la  force  de  la  pression  ».  Leçons  dAnai,  camp. ,  tom.  il , 
pag.GjSetsq. 

Voilà  donc  ce  qui  a  mérité  à  ces  animam  le  nom  de  soj^- 
fleurs.  Les  grosses  baleines  ayant  une  force  considérable , 
lancent  deux  épaisses  colonnes  d'eau  à  plus  de  quarante  pieds 
de  hauteur  avec  un  bruit  terrible,  et  lorsque  de  légères  bar- 
ques s^approchent  pour  attaquer  un  de  ces  animaux  mons- 
trueux déjà  harponné  ,  elles  risquent  d'être  remplies  et  sub- 
mergées à  rinstant  par  la  c^ute  àts  eaux  que  lance  le  cétacé. 
Le  matelot  courageux  brave  Tonde v  pousse^aii  monstre»  et 
d'un  bras  vigoureux  lui  ouvre  largement  le  flanc  avec  sa  lance.' 
Dans  les  lieux  où  les  baleines  vivent  rassemblées,  comme 
dans  les  mers  du  Nord  et  sur  les  côtes  de  Groenland  ou  de 
rislande ,  on  aperçoit  de  loin,  sur  la  plaine  des  mers,  de 
nombreux  jets  d^eau  qui  retombent  en  bruines  épaisses. 
Elles  annoncent  aux  navires  pécheurs  l'abondance  et  de  ri- 
ches captures,  comme  nous  le  décrivons  en  détail  aux  mots 
Baleine,  Cachalot,  eXc.  :  on  pourra  les  consulter,  (virey.) 

Voyez,  pour  la  description  des  ^évents  ,  l'?irticle  Gétacé  , 
et  surtout  l'article  MAUMiFÈaES  (^Organisation)^  tome  19, 
page  137.* 

On  donne  encore  ce  nomSi  la  Baleinoptère  rorgual, 
au  Delphinaptère  senedette  de  Lac^ède  (  Fcyez  Se- 
kedette),  et  à  rHYraRoonoN  butskUpe.  (  Fé  Dauphin,- 
tpme  9^  page   176.)  (desm.) 

SOUFRE  {Sulphur  naiii^wn,  Wall ,  Gmel.  ;  Soufre,  Romé- 
de-1'Isle  ^  Bergm.  ;  Soufre  natif,  de  Born;  Schcoefel^  Wern.  ; 
Suiphur,  James.  ;  Sulphur  des  Latins,  TA^/on  des  Grecs.).  Sub- 
stance minérale  inflammable ,  qui  répand ,  en  brûlant ,  une 
flamme  accompagnée  d'une  fumée  blanche  très  -  odorante  , 
suffoquante ,  piquante  et  pénétrante  ;  cette  fumée  est  du  gaz 
acide  sulfufseux.  Lqrsque  Jie  soufre  est  pur ,  il  ne  reste  aucun 
résidu  après  sa  combustion ,  et  il  produit  d'autant  plus  de  gaz 
iju'on  le  fait  brûler  plus  lentement  Lorsqu'il  brûle  rapide- 


sou         ,  475 

ment,  sd  flamme  est  blanche  et  vîve  ;  tandis  qu'elle  est  bleue 
et  iégère  quand  il  brûle  av€fc  tranguitfilé .  Le  soufre  est  jaune 
•citron  ^  plus  ou  moins  foncé  ou  plus  ou  moins  clair  et  nuancé 
de  rouge,  de  vert  ou  de  gris.  Il  est  tendre ,  fragile  ou  friable, 
quelquefois  tenreut.  Il  ne  manifeste  Joint  de  saveur  sur  la 
langue.  Lorsqu'on  le  froisse  avec  la*main  seulement  ou  avec 
tin  corps^lur  ^  il  répand  l'odeur  de  soufre  et  quelquefois  celle 
de  l-hydrogène.  La  chaleur  seule  de  la  main  suffit  pour  le  faire 
craquer  et  fendiller  :  le  cri  qui  se  manifeste  alors  est  ce  qu'on 
nomme  le  cri  du  soufre.  Il  est  fréquemment  cristallisé  et  pres- 
que toujours  vitreux.  Sa  forme  J)rimitive  est  celle  d'un  octaè- 
dre à  pans  triangulaires,  scalènes,  égaux  et  semblables;  d^ns 
lequel  l'incidence  d'une  pyramide  sur  l'autre  est  de  i^^**  7  » 
^t'd'une  des  faces  de  chaque  pyramide  sur  les  deux  adjacen- 
tes, de  io7«  18'  40".  Lorsqu'il  e3t  transparent,  il  jouit  de  la 
réfraction  double  à  un  haut  degré,  et  elle  est  d'autant  plus 
forte  que  le  soufre  est  plu^  pur.  Lorsque  l'on  observe  la  ré- 
fraction double  du  soufre ,  on  voit  quatre  bandes  irisées  et 
kHnineuses,'qui  se  croisent  sôus  un  angle  déterminé,  et  l'on 
remarque  que  le  rayon  de  réfr^tion  ordinaire  et  celui  d'aber- 
ration subissent  des  décompositions  qui  ont  entre  elles  une 
entière  analogie.  L'observation  des  forces  réfringentes  du 
.  soufre  a  conduit  M.  Biot  a  reconnoîlre  que  sa  réfraction  est 
augmentée  pai^  un  corps  étranger  qtfi  est  Phydrogène  ;  la  ré- 
fraction du -soufre  dans  l'acide  sulfurique  est  plus  foible.  Sa 
pesanteur  spécifique  est  de  2,00  environ.  Il  acquiert  l'élec- 
tricité résineuse  ou  négative,  parle  frottement;  c'est  même 
un  des  cprps  les  plus  électriques. 

Le  soufre  se  trouve  dans  la  nature ,  libre  ou  bien  combiné. 
Nous  ne  le  considérons^ qu'à  l'état  libre,  mais  nous  revien- 
drons sur  ses  combinaisons  naturelles  déjà  décrites  dans  ce 
Dictionnaire ,  vers  la  fin  de  cet  article.  Nous  distinguerons 
quatre  variétés  de  éôufre  natif;  savoir: 

Le  soufre  vitreux. 

Le  soufre  fibreux.  -  . 

Le  soufre  compacte.  . 

Le  soufre  terreux  pu»  pulvérulent. 

1.  Sopfre  viirmjp^  C'est  celui  qui  est  crbtallisé  et  qui  a  la 
ç2|^wre. vitreuse ,  écîlàtante  et  résinoïde. 
-'  Lé  soufre  vitreux  se  présente  Bous  divers  états  et  particu- 
lièrement cristallisé  avec  des  formes  régulières  assez  nom- 
breuses; maïs  un' très  -  petit  nombre  de  ces  formes  ont  été 
décrites  jusqu'à  présent.  Les  plus  remarquables  sont  les 
suivantes: 


476  SOU 

i.^  Sat^  crtstaUisê  primitif,  Hatty ,  Trait.  3,  pi.  6a  ;  ûg: 
I  et  3.  L'octaèdre  primitif  tantôt  régulier,  tantôt  ciméifonne. 

%.•  Soitfii  aisUuiisé  basé^  Haiiy,  1.  c^y  fig.  3.  L'octaèdre 
dont  le  sommet  est  remplacé  par  mie  face  borizontaler 

3.<»  So%^  cnsUÏUsé  imàam,  Ilatty ,  L  c.  »  fig.  4*  ^  forme 
frimitire  épointée  sur  deux  angles  solides,  latérau,  oppo- 
sés, de  sorte  ooe  le  cristal  Beat  être  comparé  à  ane  table 
rhomboYdale  biselée  sur  ses  bords  :  tette  forme  est  miè  au 
plus  rares. 

4«*  So^re  crisUdUsi  prisme ,  Hatty ,  I.  c. ,  fig.  5.  L'octaèAre 
dont  les  quatre  arêtes  latérales  sont  remplacées  par  ^atre 
facettes  ;  le  cristal  représente  un  prisme  à  quatre  pans  ter- 
minés par  des  pyramides  à  quatre  faces  trian£iilairès. 

5.<»  Soufre  cnUailisé émousêé ^  Hatty,  1.  c,  ng.  6.  La  forme 
primitire ,  dont  deux  arêtes  longitudinales  et  opposées  de 
chaque  pyramide  sont  remplacées  par  iéat  facettes;  le  cris- 
tal se  troure  composé  de  deux  pyramides  posées  base  à  base, 
mi  peu  aplati  et  k  six  faces* 

G.""  Soufre  cristallisé  diociaèdre  ,  Haiiy ,  1.  c. ,  fig.  7.  La  forme 
primitive  dont  la  pointe  de  clique  pyramide  est  surmontée 
d'une  seconde  pyramide  à  quatre  facettes  triangulaires. 

Les  autres  variétés  de  forme  régulière  ^'on  a  décrites  sont 
des  combinaisons  des  précédentes. 

Parmi  tes  variétés  de  formes  irréguUères  et  accidentelles 
que  présente  le  soufre,  nous  remarquerons  les  variétés  sui- 
vantes : 

i.<>  Soufre  cristallisê-strie.  Il  est  en  incrustations  plus  ou  moins 
épaisse^,  composées  de  fibres  cristallines,  parallèles  et  bril- 
lantes. 

a.«  Soi^  cristallisé  bryotàe.  Il  est  formé  de  petits  rameaux 
composés  de  cristaux  et  accolés  les  uns  aux  autres. 

3J^  Soufre  cristalUsé  en  stalactite.  En  concrétions  rameuses  et 
mamelonnées  à  la  manière  des  stalactites  calcaires.  Spal- 
lanzani  en  a  observés  à  nie  Vulcano,  qui  avoient  trois  pieds 
de  longueur  sur  deux  pouces  de  grosseur  :  quelques  -  unes  de 
ces  stalactites  étoient  fistuleuses. 

4..^  Sauflt  cristallisé  amorphe ,  vitreux  et  sans  forme.  Il  y  en 
a  de  transparent,  de  translucide  et  d'opaque. 

5.^  Soufre  cristallisé pulQérulerU,  Il  est  en  poussière  composée 
de  grams  cristallins  et  souvent  de  très-petits  cristaux. 

Il  y  a  du  soufre  de  couleur  tariàble.  Certaines  varié- 
tés ont  une  teinte  rouge  anatogue  k  celle  de  Tarsenic  sul- 
furé ;  d'antres  sont  presque  vertes.  Enfin ,  il  y  en  ade  pres- 
que blanches,  mais  la  couleur  jaune  propre  au  soufre,  est  tou^ 
jours  sensible 

II,  SouFAE  FIBREUX.  ~  U  est  d'un  jaune  blanchâtre  et 


sou  477 

0paqqe  ;  il  n^a  point  la  stnictare  vitreuse»  ni  Téclat  da  soufre 
▼itreux.  On  Fobsenre  en  concrétions  de  plusieurs  pouces 
4'épaisseur  formées  de  couches  parallèles  ;  elles-mêmes  sont 
.  composées  de  fibres  très-fines  qui  ont  l'apparence  fie  Tasbeste 
ou  ie  Tamiante  ou  bien  d-une  zéolithe  fibreuse  compacte. 
Ce  soufre  ne  me  paroh  indiqué  dans  aucun  ouvrage.  lia 
été  découvert  par  JDolomieu  dans  la  grotte  de  San  Fedele 
en  Toscane ,  non  loin  de  Sienne.  Il  est  probable  que  la  plu-* 
part  des  variétés  de  soufre  fibreux  thermogène  devront  être 
rapportées  à  cette  variété. 

III.  Soufre  COMPACTE.  Muscheiicher^emeiner  naturh  cher 
Schofefel  j  W.oS.  — -  Celui-ci  est  très- compacte ,  opaque  ou 
légèrement  translucide  sur  les  bords.  Ses  couleurs  sont  le 
cris  jaunâtre  sale  ou  le  brun» hépatique;  il  est  aussi  quelque- 
^fois  d'un  beau  |aune  et  cireux.  L'on  trouve  le  soufre  com- 
pacte assez  souvent  associé  avec  le  soufre  cristallisé  des  ter- 
rains non  volcaniques  i  surtout  en  Sicile  ;  à  Césène  ;  en 
-Hongrie  ;  en  Pologne    etc. 

YI.  Soufre  pulvérulent  Ç^fleurs  de  soufre  ;  mehlschcpefel , 
IlofF.)*~C'est  celui  qui  est  en  poussière  terreuse  on  enécume 
ff  qui  ne  laisse  voir  aucun  point  cristallisé  ,  et  qui  est  fré- 
*qiremment  impur.  Il  est  presque  blanc.  On  le  trouve  par- 
ticulièrement dans  le  fond  des  eaux  thermales ,  dans  les  lieux 
où  il  y  a  des  matières  végétales  et  animales  en  décomposition^ 
dans  les  latrines,  le  long  des  ruisseaux,  des  marais,  et  quel- 
quefois dans  l'intérieur  des  pierres  siliceuses  ;  par  exemple  ^ 
.  dans  les  caiilofu  de  silex  des  enrirons  de  l'abbaye  de  la  (Jha- 
rité  et  du  village  de  Neuville  département  du  Doubs (Fran- 
che-Comté )  ;  dans  le  lignite  en  Thurinse ,  à  Artem  et  à 
M^^ehren,  à  Achemi  près  d'Aix-la>Chapelle  ;  en  Mo- 
ravie ,  etc. 

Gisement  du  soufre.-^  La  patufe  a  prodigué  le  soufre,  et  elle 
nous  le  présente  dans  toutes  sortes  de  formations ,  et  parti- 
culièrei)tient  dans  tous  les  volcans  en  activité.  Le  soufre  doit 
^a  naissance ,  dans  tes  volcans ,  à  la  sublimation,  mais  par- 
tout ailleurs  il  a  dû  sa  création  à  une  autre  cause ,  à  la  voie 
liumide  ;  c'est  alors  ce  que  nous  nommerons  le  soufre  non 
volcanique. 

Le  soufre  pon  volcanique  a  été  observé  dans  les  terrains 
primitifs,  4e  transition,  secqjadaires,  et  mêlé  avec  les  Matières 
animales  et  végétales  en  décomposition. 

Il  est  rare  dans  les  terrains  primitifs;  quelques-uns  des 
exemples  qu'on  a  cités  paroissent  même  douteux»  Deborn 
décrit  du  soufre  en  petits  grains  luisans,  adhérens  à  dii 
schiste  micacé  à  Glashutte  près  Schemnitz  en  Hongrie.  M.  4è 
Humboldt  a  observé  dans  les  grandes  montagnes  de  Quito  ^ 
entre  Alausi  et  Ticsan  ,  du  soufre  dans  une  couche  de  quaras 
passant  au  sUex  corné.  Dans  la  même  province  ^  il  a  reconnu 


478  SOU 

le  mâme  minéral  dans  un  porphyre  primitif  &  F Azofral  ^  à 
Toccident  de  Qaesaca ,  près  la  ville  de  Jbarra ,  et  au  volcan 
de  TÂntisana  au  Machay  de  Saint-Simon;  mais,  dans  tous 
ces  glsemens,  à  Glashutte  comme  dans  les  lieux  de  la  province 
de  Quito ,  il  y  a  des  marques  évidentes  de  volcancité  ;  en 
sorte  quUl  seroit  possible  que  les  roches  qui  contiennent  le 
soufre  fussent  elles-mêmes  des  produits  des  volcans ,  c'est  ce 
qa^un  examen  attentif  des  lieux  peut  seul  expliquer.  Doit-on 
ranger  parmi  le  soufre  primitif  celui  que  Gortez  a  rencontré 
à  la  Guadeloupe,  dans  les  cavités  d^un  silex  corné  P  Mais  on 
trouve  du  soufre  d*is  les  filons  primitifs  et  métallifères  à 
Schwarlzwald  en  Souabe,  dans  du  cuivre  pyriteux^  qui  tra- 
versent le  granité  ;  dans  les  filons  aurifères  d'Ëcathérînbourg 
et  dans  les  monts  Altai  en  Sibérie. 

iiC  soufre  est  infiniment  plus  commun  dans  les  terrains  de 
transition  et  secondaires. ou  de  sédiment^'et  c'est  méme^ans 
ces  gisemens  qu^il  se  présente  en  cristaux  les  plus  beaux  et  en 
masses  les  plus  volumineuses^enchasséesetdispersées  dans  des 
couches  puissantes  de  gypse»  de  sel  gemme  ou  soude  muriatée 
et  d'argile  grise  et  aussi  en  beaux  cristaux  :  ces  couches  ont' 
depuis  trois  pouces  jusqu'à  trente  pieds,  d'épaisseur  et  MIL 
au  milien  des  schistes  argileux  ou  des  argiles  schisteMr 
qui  recouvrent  ou  alternent  avec  les  bancs  de  gypse ,  ou 
même  au  milieu  de  ces  derniers.  L'association  du  soufre 
avec  le  gypse  ,  l'argile ,  et  la  soude  muriatée ,  est  très- 
constante  ;  en  sorte  que  ^  lorsqu'on  rencontre  du  soufre  dans 
un  endroit,  on  est  presque  sàr  de  rencontrer  le  gypse  ou  Par- 
gile  9  ou  le  schiste  argileux ,  ou  la  soude  muriatée ,  et  le  plus 
souvent  toutes  ces  substances  ensemble.  Quelques  minera-* 
logistes  font  observer  que  cette  association  du  soufre  aveclcs 
,  substances  qiie  nous  venons  de  nommer,  constitue  une  loi 
géologique  qui  souffre  très-peu  d'exceptions. 

11  a  été  observé  en  masse  dans  la  chaux  sulfatée  ,  près  des 
glaciers  de  Pezay  et  de  Grébrulaz,  en  Savoie;  dans  la  chaux 
anhydro-snlfatée  de  Pezai ,  avec  plomb'  sulfuré ,  etc.  ;  dans 
•  les  gypses  de  l'Oisans ,  en  Dauphiné  ,  en  rognons  transpa* 
rens  d'un  beau  jaune  citrin ,  dans  la  chaux  sulfatée  limpide; 
sur  les  bords  du  Riouvert ,  dans  le  Qneyras. 

On  en  trouve  dans  les  mines  de  sel  gemme  de  Wieliczka; 
dans  laAroche  salifère  etgypseusc  de  Bevieux ,  près  B^x,  en 
Suisse  :  il  a  pour  gangue  de  la  chaux  carbonatée  et  du  gypse  ; 
dans  le  gypse^des  salines  de  la  Lorrainc,du  pays  d'Haiiovre, 
de  la  Thuringe,  delà  Hongrie,  etc.  Celui  de  Svç^arzowice ; 
en  Pologne ,  est  disséminé  dans  une  espèce  de  manie  ou 
dHirgile  grise  ,  suivant  Schuites.-En  Islande  ,  il  est  dans  do 
gypse;  de  Troil  l'a  observa  surtout  à  Husevik ,  au  nord  de 
cett^îlëy.et  à  Krysevik,  au  $ttd.  Olof&en  et  Poreben  font 


sou.  4^9 

observer  que  les  soufrières ,  Us  plus  iiii{K>rtâmes  de  cette 
île ,  occupent  une  yaste  colline  d'une  lieue  de  longueur  sur 
un  quart  de  large  ,  aux  environs  de  My vain ,  dans  le  district 
de  lingore.  Il  y  en  a  de  moins  considérables  dans  le  voisi— 
nage  :  comme  celles  de.Kriibla  et  de  Seyrhnukr  :  ces  mines 
sont  distinguées  en  pioanies  et  en  mortes  :  les  vivantes  sont 
celles  où  le  sol  est  échauffé  par  le  feu  souterrain ,  et  les 
mortes  celles  où  il  ne  se  fait  plus. sentir.  Le  soufre  ,  dan$ 
ces  mines,  est  dans  de  Targile  sablonneuse  ;  la  chaux  sulfatée 
et  ses  couches  ont  jusqu'à  deux  pieds  d'épaisseur. 

Pallas  a  observé  }e  soufre  dans  la  chaux  sulfatée  ;  en  Si- 
bérie, h  l'embouchure  de  laSoka. 

Les  soufres  cristallisés  de  Conil  ou  Gbnilla  ,  près  Gibral- 
tar ,  à  huit  Ijeues  dé  Cadix;  ceux  de  la  Sicile;  ceux  de  Cé- 
sène ,  à  six  lieues  de  Ravenne ,  sont  connus  depuis  long- 
temps par  Textrême  beauté  de  leur  cristaux ,  qui  on  près 
d'un  pouce  de  longueur  et  même  plus.  J'ai  mesuré  des  cris- 
taux de  soufre  de  la  mine  de  la  Catholica  ,  près  de  Girgentî , 
en  Sicilevqnî  avoient  cinq  pouces  et  demi  de  diamètre.  Oans 
ces  trois  localités  le  soufre  est  accompagné  de  strontîane 
sulfatée,  en  cristaux,  d'une  rare  perfection. 

Le  soufre  de  Conil ,  remarquable  par  la  couleur  citrine 
agréable  de  ses  cristaux,  est  dans  une  argile  grise,  endurcie 
ou  friable ,  qui  contient  de  la  chaux  carbonatée  en  petits 
cristaux,  du  quarz,  et  de  la  strontîane  sulfatée  bleue,  en 
cristaux  de  la  grosseur  du  petit  doigt  au  plus.  Il  est  accom-' 
pagné  de  lits  de  chaux  sulfatée, ^t  mèn^e  disis^miaé d^ns 
cette  substance  ^  et  de  lits  de  chaux  carbonatée  fétide. 

Le  soufre  de  Sicile  est  jaune  d'huile  ou  rougeâtre  ,  cette 
dernière  teinte  est  peut-être  due  à  un  premier  commence- 
ment d'oxydation ,  ou  bien  4  du  réalgar.  11  y  en  a  aussi  de 
yerdâtre  9  souvent  diaphane  et  tr^s-éclatant.  Ses  gros  blocs 
répandent  l'odeur  de  gaz  hydrogène  lorsqu'on  les  casse 
et  ils  crient  fortement  lorsqu'on  les  tient  dans  la  main.  Pln^ 
sieurs  parties  de  la  Sicile  offrent  le  soufre  associé  avec  le 

fypse ,  la  chaux  carbonatée  et  la  soude  muriatée.  Il  est  eu 
lancs  horizontaux ,  qui  ont  jusqu'à  trente  pieds  d'épaisseur , 
et  qui  reposent  sur  du  sable  ou3ur  du  schiste  sablonneux.  Le 
soufre ,  dans  ces  bancs  ,  est  mélangé  d'argile  grise  ,  com^- 
pacte,  endurcie  ,  ou  de  calcaire  gris  avec  du  gypse  parfaite- 
tement  cristallisé ,  de  la  chaux  carbonatée  et  de  la  stron- 
tîane sulfatée  blanche  »  en  cristaux  qui  atteignent  la  grosseur 
du  pouce  ^  et  d'une  admirable  conservation.  Les  cristaux  de 
soufre  et  ceux  de  sel ,  qui  l'accompagnent ,  formeht  des  blocs 
dont  on  retire  les  magnifiques  échantillons  qui  ornent  nos 


4»o  SOU 

collections  :  les  mêmes  coaches  prisentent  du  réalgar  et  de 
la  pyrite.  , 

Le  soafre  en  masse  compacte ,  on  granulaire ,  sert  de 
gangae  aux  substances  qui  raccompagne  :  on  le  trouve 
aussi  à  Tétat  arénacé ,  dans  les  cavités  de  la  roche.  Les 
cristaux  de  soufre  de  Sicile  sont  Mqnemmeat  reccHiverts 
d'une  croûte  gypso-calcaire  blanchâtre,  espèce  de  chemise, 
qui  ne  voile  pas  leurs  formes ,  mais  qui  cache  leurs  cou- 
leurs. Les  soufres  analogues  et  d'autres  localités  ne  sont 
pas  recouverts  ainsi.  Les  cristaux  de  soufre  de  Sicile  sont  les 
plus  gros  connus*  nuis  ik  sont  moins  beaux  que  ceux  de 
Coniila  et  de  Césène. 

Dolomieu  et  Debom  nous  ont  fait  connottre  les  endroits 
de  la  Sicile  qui  présentent  le  soufire  minéral  :  il  y  en  a  dans 
les  Val  diNoto  et  de  Mazzara  j  Dolomieu  fait  remarquer 

Î[uUl  n'est  point  volcanique  ;  ainsi  on  ne  doit  pas  le  con- 
ondre  avec  le  soufre  de  TËtna^  dans  le  Val  de  Demona* 
Celui  de  San-Caltaldo  est  en  mamelons  de  deux  pouces 
d'épaisseur  et  de  couleur  roup;eâtre  (  due  au  réalgar  )  :  on  le 
pomme  *  dans  le  pays,  occM  di  toifo.  Le  mime  se  trouve  à 
Milloco ,  Riesi ,  Fmme  ,  Salato  y  Capo-d'Arso  ;  surtout  à 
Licata ,  Bivona ,  Falconara ,  Mazzarino  ,  Sqmmatino  et  à 
Girgenti  ;  l'ancienne  Agrigente.  C'est  dans  la  mine  Délia 
Catnolica  ,  près  cette  dernière  ville  ,  que  Dolomieu  a  dé- 
couvert la  strontiane  sulfatée ,  ce  qui  Im  a  donné  l'occasion 
de  faire  connottre  le  premier  cette,  espèce  minérale ,  retrou- 
vée depuis  lui  dans  beaucoup  d'autres  pays. 

Le  soufre  de  Césène ,  dans  le  Ravenate ,  est  aussi  conmie 
celui  de  Coniila,  dans  une  argile  calcarifère  ,  grise  ,  endur- 
cie. Il  est  accompagné  également  de  strontiane  sulfatée, 
mais  celle*-ci  est  blanche  et  en  cristaux  plus  gros.  On  y  ren-* 
contre  également  des  groupes  de  cristaux  prismatiques  d'arran 
gonite  rose,  analogues  à  c<$ux  de  MoUna  anEspaene  ;  mais 
ces  deuk  substances  n'y  sont  pas  abondantes.  Le  soufire 
est  en  petits  cristaux  d^un  beau  |aune  citrin  ,  «quelquefois 
■^diaphane,  et  communément  petits.  La  même  localité  ^re 
le  soufre  compacte  gris  ou  brun. 

La  France  présente ,  à  Saint-Boës  9  près  de  Dax,  un  gi« 
sèment  de  soufre  analogue  aux  précédens.  M.l4e  BouUenger» 
ingénieur  en  chef  des  ronts  et  chaussées,  en  a  donné  une 
description  élégante.  Ce  soufire  est  en  morceaux  de  toutes 

Sosseurs  ,  purs  ou  mélangés  de  chaux  carbonatée  ,  cristal- 
tée,  métastatique,  dans  un  banc  d'argile  mêlée  de  galet,  et 
surtout  de  bitume-pétrole  :  il  est  d'un  jaune  citrin ,  ou  vert , 
ou  brunâtre,  souvent  de  la  plus  belle  transparence  et  en 
cristaux  I  dont  les  formes  ne  sont  pas  décrites  et  qui  sont 


s  O  U  le, 

très-dtf&ciie  à  saisir ,  à  cause  des  sirîes  nombreuses  qoi  les 
ailionnent  le  plus  soinrent.  An-dessus  du  banc  d'argile  est 
un  base  poissant  de  chaux  sulfatée. 

Le  soÂfre  a  été  trouvé  dans  le  gypse  ou  pierre  k  plâtre  , 

à  Meaux,  près  Paris  ;  mais  il  )r est  infiniment  rare.  Ce  gypse 

appartient  à  la  formation  la  plus  récente  de  ce  sel  ;  et  nous 

ayons  £ait  remarquer  qu'il  étoit  calcifère ,  et  analogue  à  la 

pierre  4  plâtre  de  Sicile  qui  accompagne  le  soufre. 

,    Le  soufre  est  en  assez  grande  quantité  en  Espagne  pour 

^suffire  àlaiconsommation  de  ce  pays.  Il  abonde  particuliè->- 

>•  renieal  en  Arragon,  à  Hellin  ;  ii  y  forme  des  couches  de 

trois  à  quatre  pouces  d'épaisseur ,  dans  une  montagne  com^ 

posée  de  couches  alternatives  de  marne  ,  ou  de  chaux  carbo- 

-natée   argilifère  compacte,    de  chaux  sulfatée  et  d'ai^ile 

schisteuse. 

vLe  soirfre  se  rencontre  encore  disséminé  dans  une  pierre 
sablonneuse  ,  en  Transylvanie ,  à  Bnodoshegy. 

Il  est  mêlé  au  manganèse  ittfaoïde  rose ,  à  Kapnik  ;  et  afi 
Téalgar,.ii  Febobanya. 

Santi  a  observé  le  &onfre  dans  de  Targile  ochreose ,  avec 
antimoine  sulfuré  ,  près  de  Péretta ,  dans  le  Siennois. 

Le  soufre  de  la  Californie  ressemble,  à  beaucoup  d'égards > 
à  celui  de  Coniila ,  près  Cadix. 

Enfin  ,  le  soufre  se  trouve  dans  beaucoup  d'autres  lieux  v 
et  toujours  dans  des  terrains  secondaires ,  accompagné  de 
gypse  ou  d'argile.        . 

Le  soufre  est  déposé  par  les  eaux,  thermales ,  dans  les- 
quelles ii  étoit  en  dissolution,  par  le  gaz  hydrogène  :  aossitdt 
que  ces  eaux  se  trouvent  en  contact  avec  Tair ,  le  soufre 
forme  ,  au  fond  des  eaux  ou  sur  leurs  bords ,  des  dépôts  plus 
ou  moins  épais,  noirâtres  et  fétides ,  quelquefois  jaunâtres  et 
pulvéruiens.  Les  eaux  Ukcrmales  d'A4x*-la^ Chapelle ,  celles 
de  Tivoli ,  .celles*  d'Aix  en  Savoie ,  celles  de  JBalaruc,  la 
source  de  Saint-Boè's,  près  Dax,  etc. ,  déposent  du  soufre. 
Palias  a  observé  ,  en  Sibérie ,  des  mares,  des  lacs  même  ^ 
et  «ombre  de  sources  qui  déposent  du  soufire.  Les  sources 
de  Siemoï-Gorodok ,  dans  le  goi»ramement  d'Oufa,  au  sud 
de  Sim  birsk  ,  déposent  une  très-grande  quantité  de  soufre 
qu'on  exploite.  Ces  lacs  sont  situés  aooiord  de  la  mer  Cas<- 
pienne. 

•  Les  sources  de  .la  Pologne  laissent  dépeser  aussi  du  soufre^ 
au  rapport  de  Guettard. 

^  Ce  combui^tible  se  forme  journellement  dansnos  marais  et 
dans  nos  étangs  :  il  y  est  en  pellicules  minces,  jaunâtres,  qui 
gagent  à  la  surface  de  l'eau. et  s'attachent  aux  plantes,  à  la 
^écompesîlîon  desquelles^  ainsi  qu'à  celle  des  animaux  qui 

XXXI.    '  -'  3i      ;      ' 


48a  S  O  U 

vivent  dans  les  eàux^il  4oit8an$  doute  sa  crëalîon.  C'est  soas 
cet  état  qu'on  Ta  observé  dans  un  raisseau^près  YiUstanense.- 
Les  eaux  miiTérales  à'ËQghien  ,  au  bord  de  la  chaussée 
de  Tétan^  de  ce  nom ,  prés  MoAtmorency  ,  sont  des  eaux 
qui  paraissent  sourdre  à  travers  le  gypse. 

Le  soufre  se  forme  aussi  joomeUement  dans  les  vieux 
égouts  et  dans  Les  fosses  d'aisances.  Il  est  blanchâtre ,  ter- 
reux ,  pulvérulent  ;  il  est  engendré  par  la  patréfactkm  des 
matières  animales  et  végétales ,  et  se  sépare  dif  gaz  hy- 
drogène qui  le  tien^  en  dissolution. 

Voilà  les  direrses  circonstances  dans  lesqnelles  là  nature 
nous  présente  le  soufre  non  volcanique.  Le  soufre  joue  un 
rôle  plus  impoirUnt  dans  les  volcans.  Les  mtnéralogîMes 
étrangers  ont  même  cru  devoir  distingiM^r  le  souft«  des  roi-' 
cans  de  ce^lui  qui  n'est  pas  volcanique  :  c'est  le  paieûiÊiseh^ 
natuMchér  sthç^^d  dç  Werner,  et  le  vokanic  sulphtr  de  Ja^ 
meson. 

Il  n'y  a  pas  de  volcans  en  activité  sans  soufre,,  et  la  pré- 
sence de  ce  minéral  est  tellement  constante  qu'on  est  excu- 
sable de  penser  qae  c'est  au  soufre  qitfe  Ws  montagnes  igni- 
vomes  et  que  lessolfatarjes  doivent  leurs  feux  et  leur  activité  ; 
mais  il  paroit  i^  le  soufre  «st  un  produit  nouveau  »  un  ré- 
sultat de  l'action  des  volcans.  £n  effet,  les  vraies  laves  , 
celles  qui  sont  en  coulées  qui  sont  vitrifiées  ne  présentent  pas 
un  atome  de  soufre*  Qtte^ues  géologues  ont  pensé  que  le 
soufre  étoit  produit  par  le  contact  avec  l'air  des  vapeurs  sul- 
fureuses qui  se  dégagent  du  sein  des  volcans  «  qui  laissent 
précipiter  le  soufre  ;  d'autres,  qu'il  est  suhlinsé  des  loyers 
volcaniques  ,  et  qu'il  ^emse  déposer  sur  Jet  cratères  et  sur 
leurs  bûrds,et^«  En  effet,  le  soufre  volcanique  se  ironme  déposé 
à  la  surface  du  terrain  à  quelques  pieds  de  profondeur  ,  ou 
cristallisé  en  concrétion,  ou  eu  croate,  ou  en  poussière,  à  la 
surfabe  des  lares  ou  dans  leurs  cavités  et  dans  des  points  où 
k  sol  est  encore  échauffé.  Ses  cristava  sont  irès^eltes  et 
n'ont  guère  pk»  de  deux  lianes  de  longueur^  et  odUnsàremmit 
les  plus  simples  sont  prient  otsbasés.  On  en  cite  defonne 
rhoH^oïde  à  l'Etna,  forme  qui  seroit  nouvelle  et  qui  peut  S'ex* 
plaquer  par  la  suppression  de  deux  foces  opposées  de  l'oc- 
taèdre ^imitî£ 

La  chaleur  qui  se  dégage  du  cratère  et  des  soupiraux  vol- 
eaniquesest  assez  forte  pour  enflammer  le  »>ufre  ;  il  brûle 
alors  avec  plus  ou  moins  de  vivacité  v  pendant  le  jour,  on  ne 
voU ,  dans  les  endroitsoîà  le  soufre  brûle ,  que  de  la  fomée , 
d'un  blanc  de  nuage  ;  mius  pendant  la  nuit ,  cette  fomée  est 
remplacée  par  une  flamme  bleue  légère ,  presque  continue, 
quicontribue  beaucoup  à  embellir  le  tableau  imponsni  qn'offire 
alors  le  cratère  d'un  volcan  en  activité.  Cette  combustion  du 


sou  483 

soofre  donne  naissance  à  de  l'acide  salfureux  qui  se  répand 
dans  ralr,et|ie  tarde  pas  à  retomber  sur  les  laves  et  les  pierres 
voisines  ;  il  sort  même  da  sein  de  la  terre  échauffée  ;  il  agit 
fortement  sor  les  laves,  les  altère,  et  de  noires,  dures,  qu'elles 
ëtoient,  elles  deviennent  blanches ,  friables,  terreuses;  il  se 
forme  dans  lenr  sein  des  sulfates  d'alumine  et  de  fer  que  l'ac- 
tion des  ploies  enlève  quelque  temps  après ,  et  il  reste  des  . 
pierres  purement  arides  au  toucher,  d'un  beau  blanc,  terreu- 
ses ,  qui  servent  habituellement  de  gangue  au  soufre  sublimé. 
Le  fer  et  l'alumine  des  laves  se  trouvant  en  contact  avec 
l'acide  si^furenz  ou  sulfurique,  sont  les  causes  premières 
de  leur  décomposition.  Il  y  a  un  fait  remarquable  ,  c'est 
que  la  décomposition  des  laves  commence  par  leur  partie 
extérieure  ,  en  sorte  que  l'on  peut  dire  que  le  contact  de 
Tair  est  absolument  nécessaire  pour  l'opérer. 

Les  solfatares  ou  soufrières  naturelles,  ou  volcans  à  demi- 
éteints,ne  sont  considérés^en  général,que  comme  des  cratères 
d'anciens  volcans  affaissés  qui  n'ont  plus  le  pouvoir  de  déve- 
lopper les  terribles  phénomènes  qu'on  admire  dans  les  mon- 
tagnes igpivomes,  Le  soufre  s'y  présente  de  la  même  ma- 
lùère ,  et  dans  les  deux  cas ,  il  est  perpétuellement  renouvelé 
par  l'action  des  feux  souterrains.        • 

C'est  surtout  aux  envîronades  volcans  k  demi-éteints,  que 
le  soufre  se  trouve  en  plu»  grande  abondance  ,  comme  on  le 
vait4ax  deux  extrémités  opposées  de  l'Islande,  où  il  n'y  a 
plus  de  vpkans  en  activité ,  mais  où  la  terre  est  encore  fu- 
mante :  on  trouve  U  ,  sous  la  superficie  du  sol ,  une  quantité 
de  soufre  si  prodigieuse,  qu'elle  «uffiroitpour  approvisionner 
ie  monde  entier.  Horrebow  ,  qui  a  fort  bien  observé  cette 
tle,  dit  q«e  les  deitt  endroits  où»  se  trouvent  les  principales 
mines  de  soufre,  sf  nt  :  l'un ,  auprès  de  Gris«vig ,  à  la  pointe 
sud-ouest  de  l'Islande  ;  et  l'airtre ,  dans  le  district  de  Hys- 
wig ,  vers  sa  pointe  nord  *  est ,  tous  deux  fort  près  de  la 
mer»  Le  &0I,  dlns  ces  deox localités,  est  sec  et  aride;  des  va- 
peurs s'en  élèvent  continuellement,  et  toujours  il  va  des  sour* 
4:eschandes  aux  environs*  I«  soufre  se  trouve  en  Islande,  non- 
seulement  au  pied  des  montagnes^  (qui  furent  autrefois  des 
volcans  ) ,  mais  encore  fort  loin  dans  les  plaines  environ- 
nantes. Il  est  tou^urs  recouvert  par  une  couche  de  terre  sa- 
blonneuse et  stérile ,  dé  différentes  coalenr^^  blanche ,  jaune , 
verte ,  ro^ge  et  bleue.  £n  âtant  cette  couche  de  terre ,  on 
irouve  au-dessous  le  soufre  en  fragmens  détachés  comme  du 
gravier  ,  on  l'enlève  avec  des  pelles  jusqu'à  la  profondeur  de 
^eux  on  trois  pieds  ;  on  ne  pentguère  creuser  au-delà  à  4:ause 
4e  la  trop  grande  chaleur ,  et  ,  d'aiUears ,  l'abondance 
en  est  si  grande ,  qà'oa  peut  en  prendre  k  moins  de  peine 


484  SOU 

dans  Qoe  place  voisine  :  il  y  a  tel  endroit  où ,  en  une  heure  'f 
on  en  prend  la  charge  de  quatre-vingts  chevaux.  Les  mines  les 

S  lias  abondantes  se  reconnoissent  k  une  petite  éminence  que 
orme  la  terre.  Ces  émineuces  sont  percées  au  sommet ,  et 
il  en  sort  une  vapeur  plus  forte  et  plus  chaude  qu'ailleurs. 
Lorsqu'on  a  enlevé  la  croûte  de  terre ,  on  trouve  un  soufre 


abondance  de  soufre  qu'auparavant.  Ce  soufre  n'est  pas  tou- 
jours pur,  mais  il  est  facile  de  le  débarrasser  des  corps  étran- 
gers qu'il  contient. 

Le  soufre  abonde  dans  Ttle  Yulcano ,  cratère  encore  brû- 
lant ,  qui  fait  partie  des  Mes  Lipari.  Dolomieu  et  surtout 
Spallanzani ,  rapportent  qu'il  s'y  trouve  en  abondance ,  et 

2u'on  en  retire  il  trois  ou  quatre  pieds  de  profondeur;  mais  la 
haleur  est  alors  si  considérable  ,  qu'on  est  forcé  de  fouiller 
ailleurs. 

Le  Vésuve  ,  l'Etna  ,  Ténériffe ,  le  volcan  de  l'tle  Bour- 
bon ,  ceux  de  Java ,  de  la  Guadeloupe ,  de  Sainte- Lucie ,  de 
Saint-Domingue ,  du  Pérou ,  etc.  ;  enfin  tous  les  cratères  des 
volcans  encore  en  activité  ,  sont  couverts  de  soufre. 

La  solfatare  de  Pouzzole ,  près  de  Naples ,  connue  et 
mentionnée  dès  le  temps  de  Pline,  est  une  riche  mine  de 
soufre  ,  où ,  de  toute  ancienneté  ,  Ton  a  retiré  ce  minéral. 

Les  volcans  éteints  sont  presque  toujours  exempts  de 
soufre  ,  et  c'est  même  une  objection  que  les  neptuniens  op« 
posent  aux  vulcanistes  :  maisle  soufre  n'est  pas  le  vrai  cachet 
^des  volcans  ;  il  est  plus  que  probable  que  les  volcans  ne  sont 
éteints  que  lorsque  le  spufre  a  été  complètement  brûlé.  Il  y 
a  des  volcans  éteints  de  tout  âge;  on  en  trouve  qui  ont  encore 
conservé  des  laves  altérées  par  les  vapeurs  sulfureuses ,  par 
exemple,  au  Puy-Chopine  ^  en  Auvergne ,  où  M.  de  Laizer  a 
remarqué  du  granité  et  du  trapp  blanchi  et  altéré  par  des  va— 
peurs  sulfureuses.  Au  Mont-d'Or,  dans  la  vallée ,  on  observe 
encore  quelques  laves  attaquées  par  les  vapeurs  acido-sulfii^ 
reuses ,  et  des  pierres  qui  contiennent  encore  du  soufre.  On 
sait  qu'il  existe  des  eaux  chaudes  dans  cette  vallée. 

Mais,  quelle  que  soit  la  quantité  de  soufre  qui  se  trouve  il 
4'état  ndtif,elle  n'est  rien  en  comparaison  de  celle  du  soufre 
en  combinaison  avec  d'autres  corps  ^  et  l'on  peut  dire  que 
le  soufre ,  dans  ses  deux  états,  natif  et  combiné  ,  est  la  subs- 
tance la  plus  à  remarquer  dans  l'histoire  du  globe. 

Le  soufre  se  trouve  combiné  dans  la  nature  avec  une 
petite  quantité  d'oxygène,  c'est-à-dire  ,'à  l'état  d'acide  $ah 
fureux  dans  les  volcans  et  dans  l'état  d'acide,  soit  libre,  com'^ 


s  0  Ù  4«5 

me  dans  les  volcans  9  soit  à  Tëtat  de  combinaison  avec  une 
terre  oa  un  métal ,  par  exemple  f  dans  la  chaux  salfatée  ,  la 
baryte  sulfatée ,  la  strontiane  sulfatée ,  la  magnésie  sulfatée , 
la  soude  sulfatée ,  la  potasse  sulfatée^  Tammoniaque  sulfatée^  : 
et  le  cuivre  ,  le  plonibf  le  fer,  etc.,  sulfatés;  mais  de  tous  ces 
sels  natifs ,  les  plus  abondans  sont  les  deux  premiers.  Les 
sulfates  à  base  terreuse  sont  les  plus  communs. 

Le  soufre  est  combiné  immédidftement  avec  l'hydrogène 
dans  les  eaux  thermales,  les  éçouts,  les  licpx  d'aisances,  etc., 
et  il  répand  alors  l'odeur  d*œu/pourn;et  cetfis  comparaison  est 
extrêmement  juste,  puisque  c'est  aijissi  k  un  hydrosulfure 
que  les  œufs  gâtés  doivent  leur  fétidité. 

Le  soufre  est  fréquemment  en  combinaispn  naturelle  avec 
les  métaux  proprement  dits  :  on  ne  connott  pas  de  sulfure  mé- 
tallique À  base  terreuse  ou  alcaline  ;  mais  tous  les  métaux ,  ex- 
cepté For,  le  platine  et  quelques  métaux  peu  connus  encore  : 
le  tantale  ,  le  chrome  ,  le  schéelin,  etc.  Tousl  les  autres  mé- 
taux sont  très-communs  à  l'état  de  sulfure  :  par  exemple ,  le 
fer  sulfuré  ou  la  pyrite  ;  le  plomb  sulfuré  on  la  galène  ;  le 
mercure  sulfuré  ou  cinabre  ;  le  cuivre  sulfuré  ;  1  antimoine 
sulfuré  ;  l'arsenic  sulfuré,  etc.  La  .quantité  des  deux  ou  trois 
premiers  sulfures  est  fort  remarquable.  On  voit ,  par  cette 
courte  énumération ,  qu'en  considérant  le  soufre  à  l'état  de 
combinaison ,  il  existe  dans  toutes  les  formations ,  et  est  loin 
d'être  rare  dans  Les  Uf  rains  primitifs. 

Ainsi  donc ,  ceux  qui  ont  regardé  le  soufre  comme  un  des 
agens  les  plus  puissans ,  dont  la  nature  se  spit  servie  dans 
la  forn^ation  du  globe  ,  ont  une  certaine  apparence  de  raison. 
On  doit ,  néanmoins ,.  faire,  observer  que  le  soufre  n'est 
pas  circonscrit  au  règne  minéral ,  qu^on  Ta  retrouvé  dans  les 
animaux  et  leurs  productions  ;  nous  avons  cité  les  œufs.  Il 
existe  aussi  dans  les  végétaux ,  et  particulièrement  dans  les 
crucifères;  et  c'est  encore  le  soufre,  combiné  avec  l'hydrogène, 
qui  donne  aux  choux  pourris  leur  odeur  désagréable. 

On  pourroit  même  penser  avec  quelque  degré  de  pro- 
balité  ,  que  Texistence  des  couches  de  la  terre ,  par  exem- 
pie,  les  couches  de  gypse,  ont  probablement  dû  leur  création 
à  l'abondance  des  animaux  qui  vivoient  dans  les  lacs  et  les 
mers  où  ces  couches  se  sont  forjpiées.  Nos  mers  renferment 
des  sels  de  toutes  espèces  ,  plusieurs  sulfates,  dont  Tacide 
n'est  très-certainement  dû  qu'à  la  décomposition  des  matiè- 
res animales  et  végétales  qui  y  vivent  et  naissent  en  grande 
profusion.  C'est  ce  qu'attestent  encore  les  débris  d'êtres 
organisés  qui  accompagnent  ces  couches. 

Les  usases  du  soufre  sont  nombreux  et  trop  connus  pour 
être  détaillés  ici. 
,    Tout  le  monde  connott  l'usage  qn'oi^  fait  da  soufre  pour 


Jfi6  SOU 

allomer  du  feu  facilemenl  ;  mais  Sâucr  ,  ààns  la  Reb^on  de 
$on  Vùfage  a^ec  k  conïmodore  Sillings ,  dît  mm  les  babitms 
d'Ounalachka  sVn  servent ,  en  pareil  cas ,  d  um  façon  assez 
singulière  :  ils  en  frottea^dem  morceau  de  ^arz ,  et  lors- 
qu'ils veulent  allumer  du  feu  ^  ils  les  frappent  Tan  contre 
Tautre ,  au-dessus  d'une  poignée  de  feuilles  sèche»  :  la  colli- 
sion des  pierres  enflamme  les  molécules  de  soufre ,  qui  tom- 
bent sur  le  combustible ,  et  y  mettent  le  feu. 
>  liC  soufre  est  un  des  ingrédiens  de  la  po«dre  à  cûiod  , 
malheureusement  trop  employée  à  la  destruction  des  hommes, 
nab  qui  n^en  esf  pas  moins  une  des  plus  belles  découvertes 
des  siècles  modernes ,  et  qui  peut  rendre  des  services  très* 
importans.  Cette  formidable  composition  résulte  du  mélange 
de  sept  parties  de  eitre  avec  une  partie  de  soufire  et  une 
demi-partie  de  charbon. 

Lorsqu^on  brûle  le  soufre  lentement ,  il  a'en  dégage  on 
gaz  acide  sulfureux  que  sa  qualité  suffocante  rend  utile  pour 
la  destruction  des  animaux  nuisibles  et  des  insectes  de  toute 
espèce,  qui  se  trouvent  dans  une  maison  ou  dans  un  navire 
où  il  seroit  difficile  de  les  extirper  autrement  ;  il  suffit  d^ 
faire  brûler  une  petite  quantité  de  soufre ,  en  tenant  soi- 
gneusement closes  toutes  les  ouvertures^  tout  être  vivant  qui 
se  trouve  dans  cette  vapeur  sulfiireuse  ^  périt  nécessairement. 

Le  même  moyen  est  employé  pour  un  objet  tout  diffé- 
rent ;  on  a  reconnu  que  le  gaz  acide  siÉ^reux  avoit  la  pro- 
priété de  blanchir  parfaitement  les  matières  animales.,  telles 
que  la  soie  et  la  laine  ;  on  les  expose  à  faction  de  tet  acide 
dans  un  lieu  fermé  qu'on  nomme  sottfroir ,  d'où  ces  matières 
sortent  sans  taches  d'aucune  espèce  ,  et  d'un  blanc  éclatant. 
Chacun  peut  faire  cette  expérience  en  petit ,  en  prenant  un 
linge  taché  par  le  jus  d'un  fruit.  H  suffît ,  pour  le  blanchir,  de 
mouiller  la  tache  ,  et  de  promener  au-dessous  une  allumette 
soufrée  qu'on  a  allumée. 

La  médecine  emploie  le  soufre  comme  un  remède  très- 
efficace  ,  surtout  pour  le  traitement  des  maux  de  poitrine  et 
des  affections  cutanées.  Enfin  on  prépare  avec  TacLde  sulfu* 
rique  et  le  carbonate  de  soude,  une  boisson  très- agréable  , 
analogue  pour  le  piquant  au  vin  de  Champagne. 

La  chimie  et  les  arts  trounent  dans  le  soufre  et  Tacide  sul- 
furique ,  et  dans  leurs  diverses  combinaisons  ,  des  matériaux 
qui  leur  sont  d'une  utilité  journalière.  Les  beaux-arts  même 
emploient  le  soufre  (combiné  avec  le  mercure  ,  qui  lui  donne 
une  très-belle  couleur  rouge  ),  pour  lever  des  empreintes 
parfaitement  fidèles' dkrs  pierres  gravées  les  plus  précieuses, 
et  pour  multiplier  ainsi  à  nos  yeux  les  chefs  -  d'oeuvre  de 
Tantiquité. 

L*on  se  procure  le  soufre  de  deux  manières  ,  soit  en  le 


sou  487 

recoelUant  à«Bs  Ub  mtits  âeso«fire  oad«»»s  les  solfatares  oh 
il  est  à  l'eut  natif,  et  alors  ^  il  faut  le  {mrîfier  pour  l'avoir 
parfaitement  par  ;  soit  en  décomposant  le  fer  aulfaré  ou. 
pyrke ,  et  le  enivre  pyritenx*  Il  y  a  beaucoup  de  pays  où 
cette  dernière  méthode  est  la  seule  ressource  pour  se  pro- 
icurer  ce  minéral  à  bon  compte.  On  en  retire  aussi ,  en  trai- 
tant en  grand  les  sulfures  métalliques  pour  les  métaux  qu'ils 
contiennent  :  alors  >  rexploitalion  des  nftkies  est  plus  lif^ 
crative. 

Bolomieu  aous  a  dosné  le  détail  des  procédés  qu'on  em- 
ploie dans  les  EtaU^  du  pape ,  pour  purifier  le  soufre  qu'on 
tire  de  différeotes  mines  qm  s'y  trouvent.  Celles  du  ducké 
d'Urbin  ont  été  formées  par  la  voie  humide,  c'est-à-dire^ 
que  le  soufre  a  été  déposé  dans  le  sein  de  la  terr»  par  les 
eaux  minérales.  Celles  de  la  province  appelée  ie  ^ammo»i<; 
de  SairU-Pierre  ^  $ont  des  sublimationi  volcaniques  :  ce  sont 
d^anciennes  laves  et  autres  matières  terreuses  qui  ^ntiennent 
le  soufre.  On  les  réduit  en  moreeanx  de  la  grosseur  du  poing ,    . 
et  Ton  en- remplit  àes  jarres  de  terre,  de  trois  pieds  de  haut , 
qui  ont  la  base  et  le  col  rétrécis  ^  et  le  ventre  renflé.  On  les 
place  à  côté  les  unes  des  autres ,  sur  des  fourneaux  où  elles 
sont  chauffées  par  leurs  flancret  leur  base  ;  leur  ouverture 
supérieure  est  exactement  fermée  :  «m  tuyau  de  terre ,  d'un 
pouce  de  diamètre ,  qui  entre  dans  le  vase  près  de  son  col , 
conduit  le  soufre  dans  u»^  autre  grande  jarre  qui  sert  de 
i^ipieot,  et  dont  on  le  tire  eo  bouillon ,  <^st-à-dire ,  fondu , 
par  un  trou  .  pratiqué  dans  sa  partie  inférieure.  Dès  que  le 
soufre  commence  à  sentir  une  i^leur  un  peu  forte ,  il  éprou- 
ve une  sorte  d^effervesoeace,  il  se  dégage  de  sa  gangue ,  K^m- 
.  pUt  toute  Ui  capacité  du  premier  vase ,  monte  jusqu'en  haut , 
et  coule  par  le  eanal  daas  le  second  vas^  Il  est  accompa- 
gné d'un  courant  de  fluide  élastique ,  auquel  en  donne  issue 
par  un  trou  fait  sur  Tépaule  du  récipient ,  et  qu'on  laisse 
toujours  ouvert;  il  en  sort  avec  violence  et  sifflement,  et- 
il  fracasseroit  tout  Tapparetl ,  «i  le  trou  s'obstruoit.  Le  gaz 
qui  se  dégage  est  sous  la  forme  d'une  fumée  blanche  inflam- 
mable ^  qui  brûle  tranquillement  en  donnant  une  flamme 
bleue.  On  connoit  qu'il  ne  reste  plus  de  soufre  dans  la  mine, 
quand  on  cesse  d'entendre  le  sifflement  de  l'air  qui  se  dégage  : 
alors  on  Ole  le  résidu,  et  Ton  met  d'autre  mine. 

C'est  par  un  procédé  semblable  qu'on  retire  le  soufre  des 
laves  de  la  Soifaiért  voisine  de  Naples. 

Dans  les  pays  où  l'on  a  beaucoup  de  pyrites  (  ou  sulfure 
de  fer  ) ,  on  en  retire  d'abord  du  soufre  pur ,  et  ensuite  du 
vitriol  ou  sulfate  de  fer.  Dans  l'atelier  du  soufre,  est  un 
long  fourneau  de  réverbère  ^  dans  lequel  sont  rangées  des 


m  sou 

files  de  grandes  cornues  dans  lesquelles  on  a  mis  de  la  pyrite 
grossièrement  concassée,  et  Ton  fait  passer  par  la  distillation 
le  soufre  qui  est  reçu  dans  des  réctpi#ns  de  terre.  Après  celte 
opération ,  Ton  soumet  le  soufre  à  une  seconde  distillation  ^ 
pour  achever  de  le  puriâcr  9  et  on  le  coule'  dans  des  moules 
cylindriques  9  pour  le  réduire  en  canons ,  tels  qu'on  les  voit 
dans  le  commerce.  Lts  cornues  ayant  une  ouverture  par 
derrière ,  on  en  dte  le  résidu  de  la  pyrite ,  et  on  en  remet  de 
nouvelle.  On  forme  de  ce  résidu  un  tas  exposé  àFair  libre, 
où,  par  Faction  de  Tatmosphère  et  de  Thumidité ,  cette  ma- 
tière éprouve  une  fermentation  considérable ,  pendant  la- 
Sielle  le  soufre  ,  qui  .y  est  encore  demeuré  en  assez  grande 
bndance ,  se  combine  avec  Toxygène ,  et  passe  à  l'état  d'a- 
cide sulfurique  qui  s'empare  du  fer  ;  et  ils  forment ,  par  leur 
combinaison ,  le  vitriol  ou  sulfate  de  fer ,  qu'on  extrait  en- 
suite par  le  moyen  de  la  lixiviation. 

Près  des  mines  métalliques  oà  les  minerais  sont  très-sul- 
fureux ,  on  leur  fait  si4>ir  un  grillage  en  plein  air  ,  et  dans 
cette  opération  ,  Ton  obtient  du  soufre  d'une  manière  fort 
simple  :  on  dispose  le  minerai  en  forme  de  pyramide  tron- 
quée  par  le  haut ,  et  qui  repose  sur  une  couche  de  combusti- 
ble ;  on  couvre  de  terre  les  parties  latérales  de  la  pyramide , 
en  laissant  les  ouvertures  nécessaires  pour  la  circulation  de 
l'air  ;  la  partie  supérieure  demeure  découverte.  On  allume 
le  combustible ,  et  le  feu  s'entretient  ensuite  de  lui-même. 
Le  soufre,  chassé  par  la  chaleur,  monte  au  haut  de  la  ^^ 
ramide  ,  et  se  rasseml>le  dans  de  petites*cavités  qu'on  a  eu 
soin  de  pratiquer  4  la  surface  du  minerai ,  où  on  le  recueille 
avec  des  cuillers  de  fer.  On  lui  fait  ensuite  subir  une  seconde 
fusion  dans  de  grandes  chaudières ,  où  les  matières  terreuses 
et  autres  impuretés  qu'il  contient  se  déposent  au  fond ,  et 
forment  une  masse  grisâtre  à  laquelle  on  donne  le  nom  assez 
impropre  de  soufi^e  vif^  à  cause  de  sa  ressemblance  avec  un 
soufre  naii/impjiT  ,  qui  est  de  la  même  couleur ,  et  qui  brûle 
avec  plus  de  vivacité  que  le  soufre  obtenu  par  le  moyen 
de  l'art. 

Quand  on  veut  avoir  le  soufre  dans  un  état  de  pureté  par- 
faite ,  on  le  fait  fondre  k  une  douce  chaleur ,  dans  des  vais- 
seaux clos ,  où  il  se  sublime  sous  la  forme  de  petites  aiguilles 
imperceptibles,  auxquelles  on  donne  le  nom  àe  fleurs  de  sou- 
fre. Quand  on  opère  en  ^rand  ,  on  reçoit  le  produit  de  la 
sublimation   dans  une  chambre  vaste  et  bien  close. 

Le  soufre  entre  facilement  en  fusion  ,  et  cristallise  par  le 
refroidissement.  Si  Ton  en  fait  fondre  dans  une  petite  cor- 
nue,  et  qu'on  verse  à  propos  celui  qui  est  demeuré  liquide 
après  ^ue.  la  cornue  a  commencé  à  se  refroidir  ,  on  voit,  éa 


sou  489 

cassant  le  col  de  la  cornae»  que  son  inlérlear  est  tapissé  de 
longues  aiguilles  de  soufre ,  qui  convergent  de  la  circonfé- 
rence vers  le  centre* 

Pelletier  étoit  adé  plus  loin;  il  étoit  parvenu  à  obtenir 
des' cristaux. de  soufre  réguliers  et  isolés  ;  en  les  faisant  fon- 
dre à  un  de^ré  de  chaleur  assez  fort  j  dans  Thuile  de  téré^ 
benthine  qu'il  laissoit  refroidir  lentement  ;  mais  ces  cristaux 
n'avoient  que  deux  lignes  de  diamètre  ;  ils  étoient  d'une  cou- 
leur brune ,  et  n'avoient  point  la  transparence  des  cristaux 
formés  dans  les  ateliers  de  la  nature.  On  voyoit  dans  le  ca- 
binet de  M.  de  Drée ,  à  Paris  ,  du  soufre  cristallisé  artiJBi- 
cielfementy  en  feuilles  de  fougère ,  composées  de  petits  cris- 
taux unitaires ,  c'est-à-dire  ,  en  octaèdre  émoussé  9  sur  deux 
de  leurs  angles  solides ,  latéraux  et  opposés.  On  dit  que  c'est 
à  i  aide  de  l'esprit-de-vin  qu'on  l'obtient  ainsi,  (ln.) 

SOUFRE  DORÉ  NATIF  D'ANTIMOINE.  V.  Anti- 
moine oxydé  sulfuré.  (li9.) 

SOUFRE  ROUGE.  V.  Arsenic  sulfuré  rouge,  (ln.) 

SOUFRE  VÉGÉTAL.  Poussière  fécondante  du  Lyco- 

PODE  EN  MASSUE.  (S.) 

SOUFREE  A  QUEUE.  C'est  le  nom  d'une  Phalène  , 
Fhalœna  sambucaria,  (desm.) 

SOUFRETEUSE.  r.MANGE-BOUILLON.(L.) 

SOUFRIÈRE.On  entend,  sous  ce  nom,  ce  que  les  Italiens 
désignent  sous  celui  de  solfatara  :  ce  sont  d'anciens  cratèreè 
de. volcans  où  il  se  sublime  du  soufre  qu'on  recueille  pour  le 
mettre  dans  lo  commerce. 

On  donne  le  nom  de  mine  de  soufre  aux  endroits  où  il  se 
trouve  disposé  par  couches  quelquefois  épaisses  de  plusieurs 
pieds ,  qui  ont  été ,  on  formées  anciennement  par  sublima- 
tion ,  ou  déposées  par  les  eaux  qui  en  étoient  chargées. 

Tous  les  volcans  briklans  et  ceux  qui  conservent  quelque 
reste  d'activité ,  sont  autant  de  soufrières.  Les  plus  connues 
sont  celles  de  la  Guadeloupe,  du  Pic  de  TénérifFe,  d'Islande  y 
de  Kamtsehatka  ,  des  Cordilières ,  et  surtout  celle  de  pouz- 
zole  près  de  Naples ,  spécialement  désignée  sous  le  nom  de 
Solfatara.  V.  ce  mot.  (pat.) 

SOUGHOUM.  Race  de  buffles  sauQOf^es^  ainsi  appelée 
par  les  Tartares  occidentaux ,  voisins  de  Tlrtiche  5  et  qui  se 
trouvent  daps  la  grande  chaîne  Aitaïqne.  (s.) 

SOUGLOUK.  Nom  que  porte,  en  Sibérie ,  la  Corneille 

FREUX.  (V.) 

SOUGNIMBINDOU  ,  pi.  P.  20  ,  n.«  3  de  ce  Diction- 
naire. Tel  est  le  nom  que  les  Nègres  de  Malimbe  ,  dans  le 
royaume  de  Congo  et  Gacongo,  ont  généralisé  à  tous  les 
soui-mangasy  et  que  j'ai  réservé  pour  un  des  plus  beaux  oir 


490  sou 

seaux  4e  cette  fpmiUe.  V.  Soui-mahoa  sûDgHimbimdou.  (t.) 

SOUI.  V.  TlNAMOU.  (V.) 

SOUl-MANGA,  Gimyris,  Cuvier;  CeHhm^  Lath.  Genre 
^e  Tordre  de»  oiseaux  Sylvaiks,  et  ée  la  famiile  des  K^- 
JBOMISES,  V.  ces  mots.  Carockres  :  Bec  arqué  ,  quelqQefeis 
droit ,  court  ou  long ,  on  peu  trigone,  aigo^  souvent  à  bords 
finement  dentelés  ;  laariaes  situées  il  la  base  du  b^c^  à  demi- 
closes  ,  en  dessus»  p:ur  «ne  membrane  un  ^eu  voûtée  ;  lai^ae 
très-longue  et  divisée  en  deux  filets  du  milieu  k.  la  pointe  ; 
ailes  à  penne  b jitarde  très*coiirte  ;  i.^'  et  S.'  rémiges  presque 
égales  ;  3  «  et  3-^  les  plus  longues  de  toutes  ;  quatre  doigts, 
trois  devant ,  un  derrière  ;  les  extérieurs  réunb  à  leur  )^ase. 

Tavois  imposé  à  cette  division  le  nom  latin  mélHmga  é^a^B 
l'analyse  de  mon  ornithologie  élântntaire  ;  mais  ce  nom 
ayant  été  déjà  consacré  aux  oiseaux-moucbes  par  divers  au^- 
teurs,  j'ai  dû  le  remplacer  par  on  autre^  afin  d'éviter  la  con- 
fusion qui  en  résulteroit  ;  et  j'ai  fait  choix  de  celui  que  M, 
Cuvicr  lui  a  appliqué  dans  son  Règne  animal. 

Soui-manga  est  la  dénomination  que  les  habiians  de  Mada- 
gascar ont  donnée  à  un  oiseau  de  leur  pays,  et  que  Mont- 
beillard  a  généralisée  à  tous  ses  «congénères.  Linnseus^La- 
tham,  et  d'autres  naturalistes  ,  les  ont  classés  dans  ladîvision 
des  grimpereaux ,  avec  lesquels  les  som-wiangas ,  n^ont  de  rap- 
ports que  par  la  courbure  de  leur  bec ,  qui  en  diffère  ce- 
l^endant  chez  la  plupart,  en  ce  que  les  deux  mandibules  sont 
dentelées  comme  une  scie  sur  leurs  bords  ;  mais  les  deniefairas^ 
sont  si  fines,  qu'on  ne  les  aperçoit  qu'à  l'aide  d'une  loupe;elles 
se  correspondent  dételle  sorte  qu'elles  s'engrènent  les  unes 
*  dans  les  autres  (  V.  la  pi.  i.^*^* ,  £  3  ei  6  des  Oiseaux  dorés*). 

Le  nom  de  grimpereau  ne  peut,  en  aucune  n^anière  ,  con- 
venir à  ces  oiseaux ,  puisqu'ils  ne  grimpent  point,  et  qu'ib 
ont  des  habitudes  et  des  mœurs  très-opposées  à  celles  des 
vrais  grimpereaux. 

Les  sùui^mangas  ont  aussi  été  confondus  avec  les  coUMs , 
par  des  voyageurs  et  même  de»  naUiralistes^  mais  ils  ont  des 
attributs  étrangers  à  ceux-ci,  savoir  fdoyze  pennes  à  la  qoeue^ 
le  bec  effilé  et  formant  un  angle  plus  aigu;  On  les  reconnoît 
à  la  longueur  et  à  la  nudité  de  leurs  tarses ,  à  la  conforma- 
tion de  leurs  doigts  ,  de  leurs  ongles  et  de  leurs  ailes.  De 
plus,  on  est  certain,  maintenant ,  que  Içs  tolihns  et  les  oiseaux- 
mouches  sont  confinés  en  Ai;nérique.  Ainsi  donc  f  tous  les 
oiseaux  de  l'Afrique  et  de  l'Asie  à  qui  l'on  a  donné  ce  nom , 
appartiennent  à  la  famille  des  soui-mangas  ,  qui  le^  remplace 
dans  l'ancien  continent.  De  même  que  les  colibris  ,  ces  vola- 
lilesv  ont  un  plumage  paré  des  couleurs  les  plus  i^cbes  et  les 
plus  éciauntes;ce  sont  les  mâles  surtout  que.la  nature  décore 


sou  491 

arec  tant  de  laie  ;  niais  seulement  à  l^ëpoijne  des  amours  ; 
car,  en  tout  antre  temps ,  ils  ressemblent  à  leurs  feméHtes  ^ 
au  point  qti'oxk  ne  peut  souvent  les  distinguer  si  l'on  pren4 
pour  guide  leur  plumage. 

Les  soui^mangas  mnent  régulièrement  deux  fois  dans  l'es- 
pace d'une  année  ,  et  changent  de  couleur  à  chacune  de  ceà 
mues  ;  mais  ce  changement  n'a  lieu  que  pour  les  mâles  seuls; 
les  femelles  conserirent  constamment  les  mêmes  teintes  pen** 
dant  toutes  les  saisons, une  fois  qu'elles  sont  revêtues  decelleii 
qui  caractérisent  l'âge  parfait.  Cependant,  je  ne  crois  pas, 
comme  l'a  dit  M.  Levaillant ,  que  cette  loi  soit  générale  pom* 
les  oiseaux-mouches  et  les  colibris ,  car  j'en  ai  vu  dans  toutes 
les  saisons,  et  j'ai  trouvé,  à  ces  époques  y  tous  les  mâles 
adulteç  sous  leur  beau  plumage  :  il  est  vrai  qu'il  y  en  a  parmi 
eux  qui  ne  s'en  revêtent  qu'après  plusieurs  mues ,  mais  une 
fois  qu'ils  ont  atteint  toute  leur  perfection ,  c'est  pour  le 
restant  de  leur  vie. 

Ce  n'est  que  lorsque  les  soui-mangas  sont  décorés  de  leurs 
riches  couleurs  ,  qu'ils  s'occupent  de  la  construction  de 
leur  nid  et  de  l'éducation  de  leurs  petits  ;  après  quoi  ils 
reprennent  leur  plumage  d'hiver  on  de  la  saison  des  pluies  9 
et  le  conservent  jusqu'à  l'approche  du  temps  de  leurs 
amours ,  époque  où  ils  muent  une  Seconde  fois  pour  re- 
prendre leur  hàhît  de  noces  ;  maié  durant  ces  deux  mues, 
on  les  trouve  plus  ou  moins  bigarrés  des  couleurs  qui 
leur  sont  propres >  suivant  qu'ils  sont  plus  ou  moins  avan- 
cés dans  chacune  d'elles.  11  résulte  de  leur  changement  de 
couleur  deux  fois  par  an ,  de  leur  bigarrure  pendant  les 
deux  mues,  de  la  différence  des  sexes  et  des  jeunes  qu'on  a  dûv 
quand  on  n'a  connu  que  leur  dépouille,  faire  beaucoup 
plus  d'espèces  qu'il  n'y  en  a  réellement  ;  il  faut  donc  les 
avoir  étudiés  dans  la  natuf e  vivante ,  comme  l'a  fait  M.  Le** 
vaillant,  mais  malheureusement  k  l'égard  d'un  petit  nombre, 
pour  avoir  une  détermination  certaine.  Ainsi ,  je  ne  doute 
nullement  que ,  parmi  celles  qui  seront  décrites  ci-aprèjs ,  il 
n'y  en  ait  pas  qui  soient  purement  nominales. 

La  langue  des  som-mangas  est  pareille  à  celle  des  coUbris  et 
des  oiseaux-mouches^  et  comme  ceux-ci  ,  indépendamment 
des  insectes ,  ils  se  nourrissent  du  suc  mielleux  des  fleurs. 

Cette  assertion  a  été  rejetée  par  des  naturalistes  ,  qui  ont 
assuré  qu'ils  ne  pouvoient  le  faire:  leur  langue ,  disent-ils  , 
n'y  est  pas  destinée.  D'après  celte  assurance ,  il  n'y  a  pas  de 
doute  qu'ils  n'ont  jamais  vu  la  langue  des  soui-mangas  ^  car 
elle  est  de  même  conformation  que  celle  des  colibris  ,  ainsi 
que  je  l'ai  dit  ci-dessus ,  et  elle  est  mue  par  le  même  mé- 
canisme y  ce  qui  leur  facilite  les  moyens  de  l'allonger  et  de 


*9^  SOU 

lareiirer  k  volonté. ^.pl.B  38  de  ce  dîclionnaîrc^voL?  p.  S^a.' 
Bli  effet ,  M.  Leraiilant  qui  a  observé  douze  à  quinze  es^ 
pèces  dans  leur  p^ys  natal ,  donne  sur  ce  sujet  des  détails  que 
nous  allons  transcrire.  «  Les  parob  de  la  langue  des  sucriers» 
dit-il,  sont  d^une  substance  cornée  et  creusée  en  gouttière  , 
formant  une  espèce  détrompe  ,  dont  Textrémité  est  munie 
de  plusieurs  filets  nerveux,  qui,  par  leur  nature ,  sont  le 
premier  sié^e  du  goAt.  Ces  filets  servent  non-seulement  à 
déguster  la  liqueur ,  mais  ils  servent  encore  de  crible  pour 
empêcher  les  matières  les  plus  grossières  de  passer  avec  la 
liqueur  sucrée  à  travers  le  tube  de  la  langue  qu'elles  obstrue*- 
Toient.  La  partie  postérieure  de  la  langue  qui  répond  à  Fœso- 
phage ,  est  munie  de  deux  allonges  qui  passant  de  chaque 
côté  du  larynx,  vont,  en  remontant  derrière  la  tète,  s^im- 

Elanter  au  (root,  et  servent,  comme  chez  les  pics ,  à  pousser 
i  langue  hors  du  bec ,  suivant  la  profondeur  à  laquelle  l'oi- 
seau  a  besoin  d'atteindre  pour  trouver  sa  nourriture  favorite.» 
'  Les  soui'fnangas  ont  un  chant  gai  et  beaucoup  de  vivacité; 
ils  aiment  la  société  de  leurs  semblables  ;  tous  construi- 
sent un  nid  pour  élever  leur  progéniture  ,  et  quelques- 
uns  nichent  dans  un  trou  d^arbre;  ils  sont  connus  'au  Cap  de 
Bonne-Espérance  sous  le  nom  àe  blom  suyger  (snce-Heurs). 

On  pourroit  les  diviser  en  deux  sections  d'après  la  forme 
du  bec ,  qui  est  arqué  et  long  chez  la  plupart ,  droit  et  plus 
court  que  la  tête  chez  les  autres  ;  mais  jusqu'à  présent ,  on 
ne  connoit  que  deux  espèces  qui  l'aient  de  la  dernière  forme^ 
savoir  :  les  soid-mangas  mignon  tX  figuier. 

Le  Soui-MAli9G\  proprement  dit ,  Cinnyris  madagascanensis  ^ 
Vieil!.  ;  Certhia  madagascanensts  ^  Lath.  Oiseau  éorés,  pi.  18, 
de  l'hisL  des  Soui-mangas.  La  description  des  couleurs  est  né^ 
cessaire  pour  aider  à  la  distinction  des  espèces,  des  jeunes  , 
des  vieux,  des  mâles  et  des  femelles;  mais  si  elle  devient  roo- 
notone^  quelque  variées  que  soient  les  teintes,  lorsque  ces  oi- 
seaux sont  nombreux  ,  sous  un  habit  à  peu  près  pareil  ;  com- 
bien ne  devient-elle  pas  ennuyeuse  pour  le  lecteur  et  fatigante 
pour  l'auteur,  lorsqu'elle  n'est  pas  accompagnée  de  ces  dé- 
tails intéressans  qu'on  ne  trouve  que  dans  la  diversité*de 
leur  naturel  et  de  leur  genre  de  vie?  Tels  sont  les  5oiu-man^  . 
qui  ne  sont  guère  connus  que  par  la  richesse  et  l'éclat  de  leur 
plumage. 

Le  nom  qu'on  a  conservé  à  cet  oiseau  ,  et  qu'on  a  géné- 
ralisé ,  comme  je  l'ai  dit ,  à  tous  ceux  de  cette  famille  qui  ne 
vivent  que  sous  les  climats  les  plus  chauds  de  TAfrique  et  de 
l'Asie ,  est  celui  qu'il  porte  à  Madagascar,  suivant  Commer- 
soo  ,  qui  le  premier  en  a  parlé.  Quatre  pouces  font  sa  lon- 
gueur; uni  vert  brillant  changeant  en  vert-bleu  doré  ^  pare  la 


sou  493 

«léte  j  la  gorge  et  les  plames  scapnlaires  ;  le  reste  da  dessus 
du  corps  est  d'un  olivâtre  obscur  ;  au-dessous  de  chaque 
épaule  est  uue  tâche  d^un  beau  jaune  ;  deux  colliers ,  l'un 
Tiolet  et  l'autre  marron ,  séparent  la  gorge  de  la  poitrine  , 
et  font  d'autant  plus  d'effet  que  celle-ci  est  brune  ;  cette  der* 
DÎère  teinte  colore  les  grandes  couvertures  et  les  pennes  des 
ailes  ;  le  ventre  est  d'un  jaune  clair;  la  queue  noire ,  k  l'ex- 
ception  cependant  des  pennes  latérales  qui  sont  en  partie 
d'un  gris-brun  ;  le  bec  et  les  pieds  sont  noirs.  La  femelle  y 
selon  Brisson ,  est  d'une  taille  un  pçu  inférieure  9  et  a  le 
dessus  du  corps  d^un  briin  verdâtre  ;  le  dessous  d'un  jaunâtre 
yarié  d'olivâtre.  Du  reste ,  elle  ressemble  un  peu  an  mâle. 

Le  jeune  (^pL  19  des  Oiseaux  dorés  ^^  ou  plutôt  Tindivi- 
du  que  j'ai  donné  comme  tel ,  n'ayant  cependant  pour  base 
de  mon  sentiment  que  ses  demi-teintes ,  l'uniformité  de  son 
plumage,  et  quelques  ra^iports  dans  la  forme  ,  et  les  dimen- 
sions du  bec  et  dans  la  taille ,  est  d'un  pUmage  généralement 
gris,  plus  clair  sur  les  parties  inférieures,  plus  foncé  sur  les 
supérieures  et  les  pennes  de  la  queue;  son»bec  et  ses  pieds 
sont  bruns.  v 

Le  SOUI-MANGA  AUX  AILES   JAUNES.  V.  SOUI-MANGA  AUX 

AILES  noaÉss. 

*  Le  Soui-MANGA  AUX  AILES  DORÉES  ,  CerÛiia  chrysoptera  j 
Lath.  Cet  oiseau  du  Bengale  ,  décrit  par  Latham,  d'après  un 
dessin,  a,  dit  ce  méthodiste, la  langue  conformée  comme  celle 
d'un  oiseau-mouche  ;  elle  est  capable  d'être  dardée  dans  les 
fleurs  (c^est  ainsi  que  l'ont  tous  les  soui*maiigas)  ;  sa  taille  est 
petite  ;  sa  tête  et  son  cou  sont  variés  de  noirâtre  et  d'or;  les 
couvertures  des  ailes  d'un  be^u  jaune  doré  ;  lés  pennes  des 
ailes,  celles  de  la  queue ,  le  bec  et  les  pieds,  noirs. 

*  Le  Soui-MANGA  o'Amboine  ,  CerUUa  amboinensis,  Lath» 
Séba  3,  pag.  6a,  pi.  2,  f.  2:  Brifcon  a  donné  cet  oiseau  pour 
un  colibri  ;  mais  l'on  sait  que  les  c<4P^ris  n'habitent  que  l'A- 
mérique ;  il  a  la  tète  ,  la  gorge,  le  cou,  jaunes  et  verts  ;  le 
dessus  du  corps  d'un  cendré  gris  ;  la  poitrine  d'un  beau 
rouge  ;  le  ventre ,  les  cuisses  et  les  couvertures  inférieures 
de  la  queue ,  verts  ;  celles  de  dessus  les  ailes,  noires;  le  bord 
de  ces  dernières ,  jaune  ;  les  pennes  bordées  de  vert  clair  ; 
le  bec  jaunâtre.  Toutes  ces  couleurs  sont  fort  brillantes. 

Le  Soui-MANGA  ANGALA  mhT^f^Gnr^ns  latenius\  ieHi.;  CerÛiia 
lotenia^  Lath.  Oiseaux  dorés ,  pL  3  el/^de  Vhist  nal,  des  Soui- 
mangas.  ht  nom.  de  cette  espèce  est  celui  que  lui  donnent  les 
Madégasses  ;  elle  est  commune  dans  leurtle,  et  se  trouve 
aussi  âi  Ceyian ,  ainsi  que  dans  plusieurs  parties  de  l'Afrique, 
particulièrement  au  Sénégal^  où  elle  a  été  observée  par  Adan-<i 
son. 


<94  SOU 

L'angala  dian  est  d'an  rtri  doré  5ar  la  plas  grande  par- 
tie de  80B  corps.  CeUe  codeur  ^  lrèB4>riUame  aum^a  tête  , 
le  gosier,  le  dos  et  le  croupion,  présente ,  selon  les  diverses 
positions  de  Toiseaii,  des  reflets  tantètUena,  iantdt  sombres  ; 
mais  le  bleu  est  ixé  sur  lebaut  de  la  poitrine  ;  il  se  fond  en 
yiolet  sur  le  bas  ;  ensuite  le  noir  lui  succède  sur  le  reste  du 
dessous  du  corps;  un  violet  brillant,  se  changeant  en  wett- 
doré  ,  pare  les  petites  couvertures  des  ailes  et  les  snpërieares 
de  la  queue.  Tel  est  le  mâle  sous  son  plumage  parfait. 

La  femelle  a  it$  couleurs  moins  brillantes  «pie  le  mâle  ,  et 
même  peu  différentes  de  celles  de  roiaeau  Jeune  ;  c'eat-à- 
dire  que  la  têle  est  brune ,  avec  des  taches  de  vert-^oré  ;  que 
le  dessous  du  corpa  est  d^un  blanc  aab  et  tacheté  de  noir  ^  et 
que  les  ailes  et  la  queue  sont  d'un  brun  verdâtre. 

Cet  oiseau  fait  son  nid  sur  les  arbres  entre  les  branches 
desquels  il  le  place  horizontalement  ;  sa  forme  est  hémî- 
sphérique  et  concave  ,  à  peu  près  comme  cette  des  nids  du 
serin  ou  du  pinson ,  et  il  est  composé  presque  entièrement 
du  duvet  des  plantes.  La  femelle  y  pond  communément  cinq 
ou  six  œu£s  :  elle  est  sujette  à  en  être  chassée  pai'  nne  sorte 
d'araignée  aussi  grosse  qu'elle ,  qui  sucé  lé  sang  de  ses  petits. 
(  Adanson,  Supplém.  Encyclopéd,  ) 

Le  Soui-MANGA  AXJKORE  ,  Cinnyris  subflaçus ,  Vieill. ,  a  le 
front  vert  doré;  la  gorge  et  le  devant  du  cou,  d'un  bleu  d'a- 
cier poli  ;  *  les  parties  postérieures  d'un  belle  couleur  anrorè 
très-vive  ;  les  ailes  et  la  queue  vertes  ;  la  tête  et  le  dessus  du 
cou  d'un  rouge  très-clair  ;  le  bec  noir,  et  les  pieds  bruns.  Cet 
oiseau  se  trouve  dans  l'Inde. 

♦  Le  SouiMANGA  AZURÉ,  Cerihia  asiatica ,  Lath.  A  l'excep- 
tion  des  ailes  qui  sont  d'un  brun  noîrâtne,  tout  le  plumage  de 
cet  oiseau  est  d'un  beau  blm*  Longueur,  quatre  pouces  en- 
viron ;  bec  et  pieds  noi^ 

Cet  oiseau ,  auquel  l^Anglais  qui  habitent  dans  les  Indes 
donnent  le  nom  de  sugareater  {^mangeur  de  sucre)  ,  a  été  dé- 
crit par  Latham  diaprés  un  dessin. 

*Le  Soui-MAKGA  A  BEC  EN  FAUCILLE  ,  Cerihia  fakata, 
Lath.  Cet  oiseau  ,  qui  se  trouve  dans  l'Inde,  a  le  dessus  de 
la  tête,  du  cou  et  du  coips,  d'un  beau  vert  à  reflets  violets;  là 
gorge  ,  la  poitrine  et  la  queue  de  cette  dernière  couleur;  le 
ventre  et  les  autres  parties  du  dessous  du  corps ,  les  grandes 
couvertures  et  les  pennes  des  ailes  ^'un  brun  pâle  ;  le  bec 
d'un  brun  sombre  ,  arqué  comme  une  faucille;  les  pieds  bruns  ^ 
et  les  oi^es  noirs  ;  longueur  totale ,  cinq  pouces  et  demi  an- 
glais. 

^  Le  Soui-MANGA  A  BEC  ROUGE,  Certhia  eiythrorynchoSfltdih, 


sou  495 

C'esljdaQs  V  Inde  que  Vxm  trouve  cet  oiseau ,  dit  Lâthain ,  quî 
le  {nremkr  en  a  doimé  la  description  :  il  a  tm  peu  plus  de 
cinq  pouces;  la  pointe  du  bec  noire ^  et  le  i*este  i^ouge  ;  le 
dessus  delà  tête  ^et  unfi  partie  du  coa,  olives;  Ja  poitrine  et  le 
ventre,  blancs  ;  les  aiies^  la  queue  et  les  pieds,  d'une  couleur 
sombre.  Ce  plumage  indique  un  jeune  5ioia-*i7Kz>ijûv;  mais  comme 
dans  cette  famille  ces  teintes  sont,  dans  presque  toutes  les  es- 
pèces, les  attributs  du  premier  âge  ,  il  est  difficile  de  déter- 
miner quelle  est  sa  race. 

*  Le  Soui-MAi9GA  BLEU  DES  InoBS,  Cerihia  indka^  Latli.  Cet 
oiseau  est  de  ceux  dont  l'existence  est  douteuse,  si  on  les 
voit  tels  qu'ils  sont  décrits  et  figurés  dans  Séba.  Il  a  quatre 
pouces  et  demi  de  long; le  bec  elles  pieds  noirs;  tout  le 
plumage  d'un  bleu  foncé,  excepté  la  gorge  et  le  devant  du  cou 
qui  sont  d'un  beau  blanc. 

*  C'est  d'après  Séba  qu'on  a  décrit  cet  oiseau ,  qui  est 
figuré  dans  son  ouvrage  sur  la  pi.  17^  n^.  2. 

Le  Soui-mâmga  a  bouquets  ,   Q'nnyns  drraius ,  YieilL 
Certhia  cirraia ,  Latfa.  Les  deux  petits  bouquets  de  plumes 

l' aunes  ,  que  cet  oiseau  du  Bengale  porte  sur  les  côtés  de 
a  poUrine  ,  sont  des  indices  certains  qu'il  appartient  à  la 
famille  des  som-mangas  ;  les  plumes  de  la  tête ,  du  cou  et  du 
dos  sont  d'un  olive  foncé  et  bordées  de  noirâtre  ;  les  pennes 
primaires  ,  brunes; le  ventre,  la  queue  etlebee  ,  noirs;  les 
pieds  noirâtres  ;  longueur ,  un  peu  moins  de  quatre  pouces. 
Un  tel  plumage ,  dans  un  som-manga^  indique  une  femelle 
ou  un  individu  qui  n'est  pas  encore  paré  dy  couleurs  de 
l'âge  avancé.  C'est  d'apré^un  dessin  que  Latliam  l'a  décrit. 
LeSoui-MANGABROKZÉ,  CîhttjTÎiceiMiis,  VieiU. ,  pi.  297 
des  Ois,  d* Afrique ,  de  LevaiUant ,  sous  le  nom  de  Su€Ri£)(t 
B&ONZÉ.  Cet  oiseau  a  la  tête ,  le  cou,  le  manteau ,  le  crou- 

Eion  ,  les  couvertures  dçs  ailes  et  de  la  queue ,  couleur  de 
ronze  cbatoyant  et  changeant  en  bleu  et  en  vert;  les  ailes 
çt  la  queue  ,  d'un  noir  bronzé  ;  le  dessous  du  corps ,  le  bec 
et  les  pieds  noirs.  La  fen^Ue  estd'tmvert-oliVe  ,  sur  le  cou 
et  les  parties  supérieures  du  corps  ;  d'un  brun  -noir  olivacé , 
sur  le  ventre  ;  d^un  brun  uniforme  ,  sur  le  beC  et  lès  pieds. 
lie  mâle,  en  iM^it  d'hiver,  lui  ressemble,  et  n'en  diffère  que 
par  la.fbrce  et  la  couleur  noire  de  son  bec.  Cette  espèce  ni' 
che  dans  un  trou  d'ari>re ,  et  sa  ponte  est  de  cinq  ou  six  oeu6 , 
d'un  blanc  rosé ,  ponctué  de  roussâtre. 

Le  Certhia  œnea ,  Lath%,  figuré  pi.  7S ,  de  la  Fasc,  4  ^e 
Sparmann ,  ne  seroît-il  pas  un  individu  de  cette  espèce  P  II 
est  4' un  vert  cuivré,  avec  les  ailes  fuHginenses  ;  la  queue  , 
d'un  noir  brillant  ;  le  bec  et  les  pieds  noirs. 

Le  SOUI-M AKGA  SRUI7.    V.  HÉOROTAfRE  BAVH. 


496  SOU 

Le  Sori-MJLMGA  BRUN  et  BLANC  j  Oiêêoux  dorés  ,  pi.  8i  de 
VHist,  des  soui-mangas.  Latham  fait  de  cet  oiseaa  une  variété 
du  Soui-MANGA  OLIVE  A  GORGE  POURPRE»  Je  ne  saîs  s^il  ap- 

fartient  à  cette  espèce ,  maïs  je  le  regarde  comme  un  jeune. 
1  a  le  dessus  et  les  côtés  de  la  tête  ,  jusqu'au-dessous  des 
yeux ,  de  couleujr  verte  ;  les  petites  couvertures  supérieures 
des  ailes ,  pareilles  ;  ses  pennes,  le  cou,  la  gorge  et  le  dos, 
de  couleur  brune  ;  la  poitrine  et  les  parties  postérieures , 
blanches  ;  le  croupion  ,  d'un  pourpre  rougeâtre  ;  la  queue 
noire .;  le  bec  blanc  et  noirâtre. 

Le  SOUI-MANGA  BRUN  ,  A  GORGE  BLEUE.  V.  GuiT-GUIT  A 
GORGE  BLEUE. 

Le  Soui-MANGA  A  CAPUCHON  VIOLET  ,  Gnnyns  piolaceus , 
YieM.\  Certhiaviolacea^  Lath.,  Oiseaux  doréSf  pi.  Sg,  de  VHisL 
des  Soui-mangas.  Il  habite  le  Cap  de  Bonne-Espérance.  Il 
a  la  tête ,  le  cou  et  la  gorge,  d'un  violet  sombre  (  brillant  et 
changeant  en  vert,  selon  Montbeillard ) ;  le  reste  du  corps, 
d'un  vert-olive ,  ainsi  que  le  bord  des  pennes  àes  ailes  et  de 
la  queue ,  dont  le  fond  estJ)run  ;  le  vert  du  devant  du  cou 
se  change  en  bleu  ;  le  reste  du  dessous  du  corps  est  orangé  y 
mais  plus  foible  en  vivacité  sur  les  parties  les  plus  inférieur 
res  ;  le  bec  et  les  pieds  noirs  ;  longueur  totale ,  six  pouces  ; 
queue  ëtagée  ;  les  deux  pennes  intermédiaires  plus  longues 
que  les  autres  de  neuf  lignes. 

La  femelle  ,  pi.  aga,  n.^  a ,  àes  Oiseaux  d'Afrigue  de  Le- 
vaillant ,  est  d'un  vert-olive  tirant  plus  au  jaune  sur  les  par- 
ties supériedres  que  sur  les  inférieures  ;  son  bec  et  ses  pied& 
sont  bruns  ;  elle  est  privée  des  deux  pennes  longues  de  la 
queue ,  ainsi  que  le  mâle  en  habit  d'hiver ,  qui  alors  lui  res- 
semble. Le  jeune  est  d'un  gris  olivâtre  en  dessus,  d'une  cou- 
leur, olive  jaunâtre  en  deaisous.  Cette  espèce,  que  M.  Levail- 
lant  appelle  sucrier  orangé  y  construit  son  nid  dans  les  buissons, 
avec  de  la  mousse  et  des  lichens ,  en  dehors ,  et  avec  de  la 
bourre  des  plantes  en  dedans.  Sa  ponte  est  de  cinq  œufs  d'un 
blanc  bleuâtre  piqueté  de  brun.  Le  mâle  a  lin  gazouillement 
précipité  des  plus  vifs  et  des  plus  agréables. 

Le  Soui-n^ANGA  gardinaug^,  pL  291 ,  f.  i  et  a  des  Ois. 
d  Afrique  de  Le  vaillant,  sous  le  nom  de  sucriçr  cardinaUn,  3t 
soupçonne  que  cet  oiseau  est  de  Tespèce  du  petit  soui-manga 
à  longue  queue ,  de  Congo ,  mais  sous  un  plumage  plus  parfait, 
en  ce  qu^il  a  non-seulement  la  poitrine ,  mais  encore  les 
parties  postérieures  ,  d'up  rouge  carmin;  la  tête^  le  cou ,  le 
dos ,  le  croupion ,  les  couvertures  supérieures  de  la  queue  et 
des  ailes ,  sont  d'un  vert  à  reflets  dorés  ,  de  même  que  les 
deux  longues  plumes  de  sa  q«eue;  les  pennes  alaires  et  eau- 
daieS|  noirâtres  y  et  bordées 'de  vert  doré  ;  le  bec  et  les  pied» 


sou  497 

îàoîrs;  La  feineHe  est  plus  peiîlé  que  le  mâle  ,  et  en  diffère 
l^ar  la  privation  des  dcux'âl||^s,  el  en  ce  qu^elle  a  ie  dessous 
du  corps  jaune.  Les  jeunes  ont  du  brun  plivâlre  ,  au  liea 
de  vert  doré,  et' le  dessous  dé  leur  corps  est  pareil  à  celui 
d^  la  Femelle.  Le  mâle  ^  dans  ta  saison  des  pluies  >  perd  se» 
filets  et  ressemble  alors  à  la  femelle. 

Celle  espèce  vit  principalement  du  suc  des  (leurs  de  Taloè» 
dichotôme  ,  et  de  celui  dune  es  pure  dt  lis  rouge  qui  croît  «n 
abondance  entre  lesrocheï'<s  du  pays  des  N^im^quois. 

Lé  SOUI-MA'NGA  CARW^I  ITE  ,  ùnny  ris  ftth'^iTtùSuS  ,  Vîeill.  ^ 
Ois&atix  (iorJs ,  pi.  20  de,r///.v/-  d^.s  iSùni-mangtis^  Ce  joli  oiseau 
que  Perreîn  a  trouvé  à  IVÎalimLe,  5ur  la  côtt?  occidentale  d'A- 
fri(jpe*V  à  quatre  pouces  et  demi  de  long^  le  bec  ci  les  pfeds 
noirs  j'excepte  le  front  ',  la  ^orge ,  les  pet  lies  couvertures  de» 
aile's' V^sU'r  lesquels  brille  un  violet  éclatant;,  tout  le  reste 
du  plumage  est  d'une  teînte  fulïgmeuse  veloutée  ,  qui  se 
èbânge  eVi  trnn  sur  les  ailes  l*!  la  queue  ;  elle  est  plus  claire 
sur  lé  cou  et  sur  la  partie  supérieure  du  dos.  Ainsi  que  presque 
tous  fcs  oiseaux  de  cette  brillante  famille,!!  porte*  sur  lescôlé^ 
de  la  poitrine  ,  deux  bouquets  d'un  jaune  citron. 

La  femeUe.cTifTère  par  dés  couleurs  plus  sombres ,  et  est 
prîvjèê  de  la  plaque  vïoliçtle  qui  couvre  le  front  et  la  gor^ 
du  mâle.  .        , 

Le'SoUÎ-M'A^GA  CARONCULE.  V,    CkÉADION  FOULEHAIO. 

.Le  Soui-MANGA  A  CEINTURE  BLEUE,  CinnyHs  peclomlis  ^ 
Vieill. ,  Ois.  dorés  ^p\,  ip  de  /  HIst.  desSoui  ma/igas^Cel  oiseau 
a  ,  dans  ses  couleurs, ]de  Tanalogie  avec  le  soui  mutiga  àrol-^ 
lier;  mais  il  en  diffère  par  sa  grosseur  el  sa  taille.  Il  a  cinq 
ou#es  ef  demi  de  long  ;  le  bec.el  les  pieds  noirs  ;  le  dessus 
e  la  tête  et  du  corps  ,  la  gorge  et  les  moyennes  couvertures 
des  ailes ,  d'un  vert  doré  ,  à  reflets  éclations;  le  croupion, 
d'un  bleu  brillant  ;  une  bande  de  cette  riche  couleur  ,  sé- 
pare la  gorge  de  la  poitrine,  qui  est  rouge  ainsi  que  le  ven- 
tre (dans  quelques  individus,  celte  teinte  prend  une  nuance 
souci);  le  bas-ventre  et  les  cuisses  sont  d'un  gris  jaunâtre; 
les  ailes  et  la  queue,  d^'un  brun-clair,  el  deux  touffes  de 
plun^s  ,  de  couleur  citron  ,  se  font  remarquer  sur  les  côtés 
de  la  paitrine.  Cette  espèce  se  trouve  dans  diverses  par- 
ties de  l'Afrique  ,  depuis  le  Sénégal  jusqu'à  Malimbe. 

le  soui-manga  a  ceinture  marron.  f.  soui-manga. 
Marron  pourpré  a  poitrine  rouge. 

Le  Soui-MANGA  A  CEINTURE  ORANGÉE  ,  Ciimyris  virescens  ^ 
Vieill.,  Ois.  dorés .t  pi.  34  del'Ifw/.  des Soui-mangas.  Une  teinte 
verdâtrefàrefletsbleus^règnesur  la  tête  et  le  dos  de  cet  oiseau 
dont  le  pays  natal  m'est  inconnu  ;  le  yert  doré  brille  sur  la 
gorge,  les  petites  couvertures  des  ailes,  le  croupion  et  les 

XXXI.  -  32 


5: 


Iq6  sou 

barbes  extérieares  des  pennes  de  la  ^aeue  ;  une  bande  trans- 
versale bleue  est  sar  le  haut  de  la  poitrine  ;  une  bande  oran- 
gée lai  succède  et  la  sépare  du  Air  verdàtre  qui  teipt  la  par- 
tie inférieure  et  le  ventre  ;  les  ailes  sont  brunes  ;  la  queue  est 
noirâtre  ;  deux  taches  jaunes  sont  sur  les  côtés  da  corps ,  au- 
dessous  àe  l'aile  ;  le  bec  et  les  pieds  sont  noirs.  Longueuf , 
trois  pouces  et  demi. 

*  Le  Soui-MANGA  CENDRÉ  ,  Cerûda  cin^rea^  Lath. ,  a  huit 
pouces  et  demi  de  longueur  ;  la  tête ,  le  cou,  le  haut  du  dos 
et  la  poitrine  ,  d^un  cendré  brunitre  ;  sur  chaque  joue  ,  un 
trait  jaunâtre;  le  bas  du  dos  et  le  croupion,  d'un  vert  brillant, 
ainsi  que  les  couvertures  des  ailes  ;  les  pennes  brunes  ;  le 
ventre ,  d'un  jaune  pâle ,  mêlé  de  vert  doré ,  sur  le  milieu  et 
sur  la  poitrine  ;  le  bas-ventre  blanc;  la  queue  noire  ;  les  deux 

Îiennes  intermédiaires  ont  deux  pouces  un  quart  de  plus  de 
on^eur  que  les  autres  ;  les  pieds  sont  noirs. 

Cet  oiseau ,  du  Cap  de  Bonne  -  Espérance ,  %  beaucoup 
d^anàlogie'  avec  celui  que  Montbeillard  désigne  pour  la  fe* 
nielle  du  grand  Schi-manga  a  longue  queue.  (  V.  ce  mot.> 
it  présume  que  c'est  un  jeune  mâle. 

Le  Soui-JiAi!9GA  coLiBai.  V.  Gûit-guit  co&iBaf. 
'    Le  Soui-MANG  A  A  COLLIER  BLEU ,  Unnyrischafybeus^yitiM.  ; 
Ceiihia  chalybea ,  Lath.  ;  Ois,  dorés  ,  pi.  i3  de  VHisL  des  Sout- 
mangas.  Cette  espèce  est  répandue  en  Afrique  9  depuis  le  Se* 
négal  jusqu'au  Cap  de  Bonne-Espérance.. 

La*femelle  n'est  pas  déterminée.  Brisson  la  distingue  da 
mâle  par  left  couleurs  du  dessous  du  corps ,  qui  sont  pareilles 
à  ceHes  du  djessus  ,  et  mouchetées  de  jaune  sur  les  flancs  ; 
d'autres  la  désignent  par  une  ceinture  rouge  ,  plu^te^ue. 
Montbeillard  croit  la  reconnoître  dabs  un  som-manga  observé 
par  Qnerhoënt,au  Cap  de  Bonne-Espérance;  mais  son  plu- 
mage ,  tel  que  le  dépeint  cet  observateur ,  indique  pistât  un 
jeune  oiseau.  Le  collaborateur  de  Buffon  soupçonn^encore 
que  ce  pourroit  être  le  grimpereau  des  Philippines^  de  Brisson, 
tome  3,  page  61 3.  Enfin  ,  plusieurs  naturalistes  pensent  qu'il 
ne  diffère  pas  du  grimpereau  du  Cap  de  Bonne  -  Espérance 
(  Cerâiia  capensis)^  que  j'ai  décrit  comme  uu  jeune,  d'après 
ses  demi-teintes.  • 

Le  mâle,  a  le  bec  et  les  pieds  noirs  ;  le  dessus  de  la  tâte  et 
du  cou ,  les  scapulaires ,  le  croupion ,  les  petites  couvertures 
des  ailes  et  la  gorge  ,  d'un  vert  dqré ,  à  reflets;  une  tache 
jaune  sur  chaque  côté  4e  la  poitrine,  qui  est  rouge  ;  un  demi- 
collier  bleu  changeant  sur  le  deyant  du  cou  ,  vers  le  bas  ;  les 
ailes  sont  brunes  ;  les  pennes  du  milieu  de  la  queue  ,  noirâ- 
tres; les  latérales,  d'une  teinte  plus  claire, ëtbordé^  de  blanc 
saie,àrextérieor.  Longtieurtotale,quatre  pouces  quatre  lignes. 


sou  499 

Le  jeune  a  six  lignes  èe  moins;  les  parties  sapérieares^ 
û'nh  gris  roussâtre  ;  les  ioférieares  ,  d^an  gris  blanc  ;  les  cou- 
Tertures ,  les  pennes  de  la  queue  9  le  bec  et  les  pieds  bruns* 

Le  SouiMPMdGA  A  COLLIER  NOIR,  Oiseaux  dorés  j  pi.  80  de 
VHist,desSoui'mangas,  Il  se  trouvé  une  si  grande  analogie  en- 
tre cet  oiseau  et  le  sotdmanga  à  collier^  que  je  ne  balance  pas 
h  les  regarder  C0Hiin«  des  individus  d^uifc  même  espèce  qui 
se  trouve  en  Afrique.  A  Pexception  d^une  Ugne  noire  qui  sé- 
pare le  rouge  du  cou ,  le  bleu  de  la  poitrine  est  le  trait  dis- 
tinctif  de  l'oiseau  de  cet  article.  Cette  couleur  n'occupe  qu^ 
Textrémité  des  plumes.  Le  bas-ventre  cl  les  couvertures  infé- 
rieures de  la  queue  sont  d'un  gris  presque  blanc  ;  le  bec  et  les 
pieds  brans.*Longuenr  totale ,  quatre  pouces  deux  lignes. 

Le  Soui-BCAfïGA  cossu  ,  Cinnyris pulckelius ,  Vîeill.  ;  Certhia 
puîcheUa ,  Lath.,  pi.  agS  des  Ois.  dfAfritiue ,  de  Levaillant , 
sous  le  nom  de  sucrier  cossu  ^  tl^X.  enl.  de  Buffon  y/670  ,  f.  i , 
sous  la  dénomination  de  g^mptreau  à  longue  queue,  du  Sénégal, 
XTn  vert  doré  éclatant  et  à  reflets  rèfi;ne  ^ur  toutes  les  par-< 
iies  inférieures  ,  h  l'exception  du  milieu  de  la  poitrine ,  qui 
est  d'un  beau  rouge  ;  le  même  vert  dominé  sur  toutes  les 
parties  supérieures,  et  borde  les  deux  pennes  intermédiaires^ 
qui  dépassent  les  aufres  de  deux  pouces  buit  lign^;  toutes  les 
latérales  et  les  pennes  des  ailes  sont  noirâtres  ;  le  bec  et  les 
pieds  noirs.  Longueur  totale,  sept  pouces  deux  lignes. 

La  femelle  a  la  tête ,  le  cou  ,  le  dessus  du  corps  et  les  ' 
couvertures  des  ailes  ,  d'un  gris-brun  olivacé  ;  la  poitrine  , 
d'un  brun  olivâtre;  le  bas-ventre  et  les  couvertures  inférieu- 
res de  la  queue ,  blancs  ;  les  ailes,  d'un  brun  sombre.,  et 
bordées  de  gris  olivâtre;  les  pieds  brunâtres.  Les  jeunes 
lui  ressemblent.  L'individu  donné  par  Buffon  pour  la  fe- 
melle ,  est  un  jeune  mâle.  Oi^  trouve  ces  oiseaux  au  Sénégal. 

Le  SoUI  -  MANGA  COULEUR  DE  TABAC.  K  GrIMPEREAU 
COULEUR  D£  TABA^C. 

Le  SOUI-MAI^GA  A  CRAVATE  BLEUE,  Certhia  Jugularis ^' 
Lath. ,  Oiseaux  dorés  ^  pi.  3i  des  Soui-mangas.  Cet  oiseau 
étant  plus  petit  que  celui  à  cravaie  violette ,  Montbelliard  est 

fiorté  à  croire  que  c'est  une  variété  de  ce  dernier,  qui  n'est 
ui-même  qu'une  variété  de  celui  à  gorge  pourpre  ;  Latham  le 
donne  pour  la  femelle  ;  Brisson  et  Lînnseus  en  font  une  es- 
pèce distincte  ;  pour  moi  je  le  regarde  ^  d'après  son  plu- 
mage ,  comme  un  jeune  à  l'époque  de  sa  première  mue , 
ainsi  que  celui  dont  on  fait  une  ^uiriété  ;  mais  ils  n'appar- 
tiennent pas  à  la  même  espèce. 

Longueur ,  trois  pouces  et  demi  ;  bec  d'un  brun  noirâtre; 
dessus  du  corps  ,  gris  ;  dessous ,  jaune  ;  une  bande  longitudi*^ 
nale,  d'un  bleu  violet  éclatant, qui  part  du  bec,se  termine  sur 


Soo  SOU 

la  poitriDe  ;  petites  couvertures  des  ailes  ie  ia  même  con^ 
leur  ;  pennes  brunes  ;  queue  bleue  ;  pieds  noirâtres. 

Le  doui-MANGA  A  CRAVATE  VIOLETTE  ^  Cerûua  eumuxuia  9 
Lath.,  Oiseaux  dorés  ^  j^.  i5  de  VHisi,  des  Som-maagas.  Je 
rapproche  cet  oiseau  du  grimpenau  gris  des  PhiUppinés  de 
Brisson  ,  quoiqull  en  difl^e  par  la  couleur  d'un  gris  blanc 
des  càtés  de  la  poilriue  et  de  la  gorge  j  tan^  que  dans 
Tautre  elle  prend  une  nuance  îaunàtre  ;  mais  cette  foible 
différence  est  duM  Pâee ,  et  indique  que  celoi'-ci  est  le  plus 
îeune  ,  et  que  tous  les  deux  ont  été  tuiés  h.  l'époque  de  leur 
première  mue.  Longieur  ,  quatre  pouces  sis  lignes  ;  bec  et 
pieds  noirs  ;  ailes ,  vers  le  pli ,  d'un  violet  bronzé  ;  une  bande 
violette  à  reflets  métalliques,  qui  s'étend  longitudinidement 
Jusque  sur  le  haut  du  ventre  ;  bas-ventre  et  couvertures  infé- 
rieures de  la  queue  d^un  grjs  presque  blanc;  dessus  du  corps 
d'uQ  joli  gris  brun,  parsemé  de  taches  violettes  sur  le  crou- 
pion ,  indice  de  la  belle  couleur  qui,  dans  uù  âge  plus  avancé , 
doit  le  couvrir  en  entier  ;  pennes  des  ailes  brunes  ;  pennes 
d«  la  queue  noirâtres  ;  deux  petits  pinceaux  de  couleur  aurore 
-sur  les  côtés  de  la  poitrine. 

Cet  oiseau ,  qui  se  trouve  aux  Philippines^  ne  peut  Acfe  une 
variété  d'âge  du  soui-manga  oUœ  à  gorge  pourpre ,  comme  l'a 
i)ensé  Montbeillard  ,  pubque  ce  dernier ,  dans  um  état  par* 
tait ,  est  privé  des  deux  petites  touffes  de  plumes  Jaunes  ,  et 
•est  plus  petit  de  huit  lignes. 

Le  Soui-HANGA  CUIVRÉ  ,  Gw^ris  pùUtms^  Vieil!.;  Cer^ 
4hia  poUta  ,  Lath.  Cet  oiseau,  décrit  et  figiM'é  dans  le 
Fasc.  3  9  tab.  Sg  de  Sparrman ,  a  cinq,  pouces  de  long^  toutes 
^s  parties  antérieures  du  corps  d^un  vert^iourpre  thungeant 
en  or;  la  gorge  et  le  dtevant  du  cou  d'abord  noirs,  ensuite 
d'un  pourpre  violet ,  auquel  succède  un  ruban  roux  qui  s^é- 
tend  sur  le  haut  de  la  poitrine,  dont  toutes  les  .parties  pfSsté* 
rieures  sont  d'un  brun  sombre  ;  deux  toudes  de  plfunes  jaunes 
sont  sur  les  côtés  ;  la  queue  ,  le  bec  et  les  pieds  soi^  ncûrs. 
Je  lui  trq^uve  de  l'analogie  avec  le  somnHmgu  pourpre^ 

Le  SoUt'MANGA  A  BOMINO  ROUGE  et  NOIRv  ^JIbORO-TAIRE 
ICUYATtfEtA.  . 

Le  SOUI-MANGA  A  DOS  ROUGE.  F.  DiGEE  A  DOS  ROUGR. 

Le  Soui-MANGAÉBLOUISSAT^T,  Cinn/ris  spiendidus  ^  Yieill.  , 
pi.  295  des  Oiseaux  d'Afrique  de  LeMiilani ,  sous  le  nom  de 
sucrier  éblouissant  La  tête  et  le  cou  sont  d'un  violet  éclatant  » 
it  reflets  bleus  et  pourpré^  ;  la  poitrine  et  les  flancs  pareils , 
et  parsemés  de  taches  d'un  rouge  ponceau ,  mélangé  d'or ,  de 
jaune  et  de  vert;  le  ventre  est  de  la  couleur  de  la  tête  ;  le  haut 
du  dos ,  le  manteau ,  le  croupion ,  les  couvertures  supérieures 
de  la  queue,  sont  d'un  vert  brillant ,  niêlé  d'or  ;  jcelles-ci  s'é- 


sou  Soi 

tendent  plresqne  îasqn'à  reztrëmité  des  pennes  caudales  qut 
sont ,  ainsi  que  les  pennes  alaires ,  d'un  noir  velouté  ;  le  bec 
et  les  pieda  sont  d'un  noîr  brillant. 

La  femelle  est  d'un  brun  lepreuir  en  dessus  ;  d^un  brun 
olivâtre  sur  les  ailes  et  sur  la  queue  ;  grisâtre  en  dessous  s  le 
bec  et  les  pieds  sont  d'un  noir  brun.  Ëlle^  place  son  nid  dans 
le  tronc  veraumlu  des  mimosas.  S|i  ponte  e^t  de  quatre  ou 
cinq  œufs  blancs. 

Le  Sout-iUNGA  ÉGLATAtST,  CiiMiyns  splendens,  Vieill.  ^ 
'Oiseaux  dorés,  pi.  a  de  VHtst.  nai.  disSùui^mangas.  Le  violet 
le  plus  beau  couvre  la  gorge ,  ie  cou  en  entier  ,  le  dos  et  le 
croupion  de  cet  oiseau  i  cette  couleur  est  enrichie  par  de  nom> 
breux  reflets  vert  dorésj  un  rouge  vif  pare  la  poitrme ,  et,  vers^ 
sa  partit  inférieure,  il  est  mélangé  de  violet  ^  une  petite 
touffe  de  plumes  d'un  jaune  paille,  tranche  agréablement  sur 
le  vert  qui  colore  ses  côtés  ;  le  haut  du  ventre  est  d'un  blea 
tirant  sur  le  violet ,  le  reste  des  parties  inférieures  est  noir  ;„ 
les  eouverteres  de  la  queue ,  le  bord  extérieur  des  pennes ,  le- 
haul  àe»  ailes,  sont  d'un  vert  brillant  ;  grosseur  du  serin;, 
longueur  d'environ  cinq  ponces  ;  bec  et  pieds  noirs. 

On  le  trouve  sur  la  c6te  d'Afrique ,  dani^le  royaume  de 
Congo  et  de  Caeongo. 

Le  Soui-MAIIGA  FiGUi£R ,  Qnn^ris  phfurus,  "Viettl.  ^  pL 
^9^  *■  %'  3  ^^^  Oiseaux  d'Afrique  de  LevaîUaot^  sons  le  non»*, 
de  sucrierfiguier.  Le  mâle  de  cette  espèce  vt«^ès-eomroune  aij^; 
Sénégal ,  a  la  tète  ,  le  cou>  la  gorge  ,  le  dos  et  le  bord  exté- 
rieur des  couvertures  èt%  ailes^^nn  vevtbronzé,  à  reflets  d'or,, 
changeant  en  violet  sur  le  croupion  et  swt  le»,  eoavevtures 
supérieures  de  la  queue;  les  peànes. alaires.  et^^ caudales  d'un^ 
brun  noir  ;  les  deusintermédlaires-de  la  queue,  très  longue»  ^ 
étroites ,  d'une  couleur  d'or ,  changeante  en  violet  selon  l'in- 
eidenee  de  la  lumière  ^  et  terminées  en  forme  de  palette  y  la 
poitrine  et  le«  parties  supérieures,  è' un  [aune  jonquille  ;  le 
bec  coun,  grUe^  presque  dpoitet  noir;  les  pieds  de  celte 
couleur,  et  six  pouces  de  longueur  totale  ;  les  deux  filets  de 
la  queue  dépassent  les  autres  pennes  de  deux  pouces-  et 
demi. 

La  femelie  difChre  da  mâle  par  d^gris  rewt  lavé-d'olivâtre- 
et  l^èrement  doré  sur  les  parties  supérieures  ,  du  brun  oli- 
vâtre sur  les  ailes  et.la  queue  ,.  et  en  ce  qu^eile  n^a  point  de 
filets.  Le  mâle  ,  en  nme  ,  lui  ressemble.    • 

^  Le  SOUI-MAKGA  A  FftOIlT  BLBU  ,  Cetibiû  frotiiédù ,  li9tihv 
Cet  oiseau  d'Afrique  a  quatre  pouces  trois  quarts  de  lon- 
gueur; le  plumage  généralement  sombre ,' noirâtre  sur  les. 
parties  inférieures ,  brun  sur  la  télé  et  le  dos  ,  noir  sur  les 
{uennes  des  ailes  et  de  la  queue  ;  un  beau  bleu  coiofe  Ic^  crou* 


5o»  SOU 

v^^^KHi  »  la  fâce  et  les  plames  da  tour  du  hee  ;  cehrirct  est 
aoir^  ainsi  que  les  pieds. 

Le  Soui  -  MANGA  A  FROllT  BOEÉ  ,  Gfwym  auraUfrons  » 
TieiU. ,  Oiseaux  dorés ,  pi.  5  de  VHisl»  des  Soui-mar^as.  Il  a 
cinq  pouces  cinq  lignes  de  longueur;  la  tête  d^un  vert-doré;  la 
fiorge  et  le  croupion  d^un  riolet  chatoyant  ;  une  tache  d'un 
bleu  d'acier  poU  vers  le  pli  de  l'aile  ;  le  reste  du  plumage 
d'un  noir  velouté. 

Cet  oiseau  se  trouve  dans  les  contrées  voisines  du  Cap  de 
Bonne- Espérance.  Il  est,  dans  son  ^eune  âge,  d^nn  brun 
clair  sur  la  tête  ,  le  cou  ,  les  petites  couvertures  des  ailes  et 
de  la  queue  ;  d'un  brun  plus  foncé  sur  les  grandes  et  les  pen- 
nes ,  et  mélangé  de  noir  aui  sînciput  ;  djun  gris  blanc,  tacheté 
de  brun  «  sur  les  pariies  inférie^nres  du  corps.  V.  pL  6  du 
même  ouvrage.    .  ^^ 

La  femelle ,  figurée  sur  la  pi.  394  9  n.«  s,  du  sucrUr  velours 
de  M.  Levaillant ,  est ,  selon  cet  auteur ,  d'un  gris  brun  oli- 
vâtre  sur  la  tète  ,  le  dessus  du  cou  et  du  corps  ;  néire  sur  la 
gorse  et  le  devant  du  cou  ;  d^un  gris  olivâtre ,  tacheté  de  noir,* 
sur  les  autresi  parties  ;  d'un  brun  noir  sur  le  bec  et  les  pieds. 

Le  mâle  ,  en  habit  d'hiver  «  lui  ressemble ,  et  n'en  diffère 
qu'en  ce  qu'il  conserve  sa  calotte  verte .,  et  que  sa  gorge  ne 
change  p^int  de  couleur.  Cette  espèce  fait  son  nid  dans  les 
buissons  et  dans  des  troua  d'arbres.  Sa  ponte  est  de  cinq 
œufs  grisâtres ,  ponctués  de  vert  olive. 

Le  SoUI-MAIiGA  AFBOMT  £T^ JOUES   GRISES,   Certhia  idgii- 

froHs  ,  Latb.  ;  c'est  par  erreur  que  j'ai  dit»  dans  mon  Histoire 
des  oiseaux  dorés,  article  grimpereau,  que  ce  sowi-maDga 
habite  T  Afnque.  V.  Guitguit  a  tête  guise. 

Le  Soyi-if  ATiGA  GAMToaN  ou  A  coanoif  blev,  Gnupis 
eoUaris  ,  Vieill. -^Oiseaux  d'Afrique  de  Levaillant ,  pi.  299  , 
fig.  I  et»,  sous  le  nom  de  sucrier gamlQcin-  Le  mille  de  cette 
espèce,  que  ce  naturaliste  a  découvert  en  Afrique»  dans  les 
environs  de  Oasatoos»  a  la  léte ,  le  cou  en  entier  »  le  man- 
teau ,  le  croupion ,  les  couvertures  Aes  ailes  et  Le  dessus  de  la 
queue  d'un  vert  jaunâtre,  trèsrdcH*^  ;  un  colEer  bleu  sur  la 
poitrine  ;  les  parties  postérieures ,  d'un  jaune  soufré  vif;  les 
pennes  aiaires  bordées  de  vert  doré;  le  bec  et  les  pieds 
noirâtres.  -  • 

La  femelle  ne  diCfère  qu'en  ce  qu'elle  n'a  peint  de  collier 
bleu ,  et  que  sa  couleur  jaune  est  moins  vive  ;  le  plumage  du. 
jeune  est  pareil  à  celui  de  la  femelle  ,  mais  moins,  brillant  et 
moins  vif. 

Le  Soui-MAIiGA  A  gorge  grise,  Gnnyris  cimrekoUis^ 
Tieill.  Le  gris ,  qui  couvre  la  gorge  et  le  devani  du  cou  de  cet 
oi&çau ,  ^eod  un  ton  bleuâtre  et   s'étend  en  outre  suc  i^%, 


sou  Soi 

càiés  de  la  tête  et  du  cou,  chez  des  individus  ;  on  trait  noir 
part  du  coin  de  la  bouche ,  borde  le  bas  des  joues  et  tes  côtés . 
du  menton  ;  tontes  les  parties  supérieures  de^  ailes  et  de  la 
queue  sont  d'un  vert  rembruni  ;  la  poitrine  et  les  parties  pos* 
térieures  9  jaunes  ;  les  couvertures  inférieures  de  la  queue  , . 
blanches  ;  les  pennes  caudales  terminées  de  cette  couleqr  et 
grises  en  deyous;  le  bec,  qui  est  très-long ,  est  noir  ,  ainsi 
que  les  pieds.  Cette  espèce  est  au  Muséum  d^Histoire  natu- 
relle. Son  pays  ne  m'est  pas  conna. 

Le  SOUI-MANGA  A  GORGE  VIOLETTE  ET  P0ItRIT9E  ROUGE  , 

Cerihia  sperata ,  Var. ,  Lath.  ;  Oiseaux  dorés ,  pi.  3o  des  Soui- 
mangas.  C'est  une  variété  d'âge^  de  l'espèce  du  Soui-manga 
POURPRÉ  A  POITRINE  RoboE.  lien  diffère  particulièrement  par 
une  taille  moindre  de  cinq  ligues ,  et  quelques  couleurs  au- 
trement nnancée^da  tête  est  verte  ;  le  dos  et  les  petites  con-^ 
vertures  des  aileArordorés  ;  la  gorge  d'un  violet  lustré  ;  la. 

Î>oitrine  rouge;  le  croupion  ,  les  (ouvertures supérieures  et 
es  pennes  de  la  queue  d  une  couleur  d'acier  poli ,  tirant  sur. 
le  verdâtre  ;  ses  couvertures  inférieures  d'un  vert  terne  ;  1& 
ventre  jaune;  les  ailes,  lé  bec  et  lés  pieds ,^  noirs.  Loa-< 
gueur  y  trois  pouces  sept  lignes.  ^ 

Le  jeune ,  avant  sa  première  mue  ,  a  un  plumage  assez 
analogue  à  celui  du  petit  grimpereâu  bleu  et  blanc  d'Edwards  ,, 
qu'on  donne  pour  une  variété  du  soui-manga  marron  pourpré  ; 
mais  le  brun  qui  colore  les  parties,  supérieures  d^e  la  tête  et' 
du  corps  ne  jette  aucun  reflet  ;  la  gorge  et  ta  poitrine  sont; 
blanches  ;  le  ventre  et  le  bas-ventre  d'un  j[auae  clair.  Lon-r^ 
gueur,  trois  pouces  et  demi. 

Le  Grand  Soui-manga  vert  a  toNGUE  (^eue.  V.  Soui- 

MANGA   MALACHITE. 

Le  SoUl-BfANGA  GRIS.  V.  I>ICÉE  A  DOS  VERT; 

Le  SOUI-MANGA  HISTJEIION.  V.  HÉORO-TAIRE  NEGHOBARRA. 

lie  Soui-MANGA  DE  L'ÎLE  DE  LuçoN ,  Qnnyrîs  manUlensis  ^^ 
Vieill.  ;  Cerûiîa  manillensis^  Linn.  Montbeliîard  a  décrit  cet 
oiseau  comme  une  variété  du  soui-manga  proprement  dit. 
Latham^  suivi  son  sentiment;  Gmelin  a* pensé  différem^ 
ment ,  et  j'ai  cru  devoir  adopter  son  opinion  ,  car  il  exista 
réellement  des  différences  assez  grandes  dans  les  couleufs  et. 
leur  distribution ,  pour  le  regarder  comme  un  individtt  d'une 
autre  race.  Il  est  d'une  taille  inférieure,  n'ayant  pas  quatre 
pouces  ;  il  a  le  tarse  plus  long,  et  plusieurs  colliers  que  sem- 
blent multiplier  par  leur  jeiî  brillant ^  les  reflets  verts ,  bleus , 
violets,  etdiverses  autres  nuances  de  lagprg^,dacou  et  de  la, 
poitrine  ;  cependant  on'en  distingue  quatre  plus  constans  ;  le 
premier,  violet  noirâtre  ;  le  suivant ,  marron,  puis  un  brun  ^[ 
et  enfm  un  jaune;  deux  taches  de  cette  dernière  couleur  sont^ 


5o4  SOU 

^ladéssous  des  é{>aales  )  le  ventre  est  d'ni^  grîs  oKv&tre  ;  le 
dessus  du  corps  t  vert  foncé,  avec  des  reflets  biens  et  vîo« 
lets  ;  enBn  tes  pennes  et  les  couverllires  supérieures  de  la 
queue  sont   d'dn  brun  verdâtre. 

*  Le  Sout-MANGA  A  LONG  BEC ,  Certhia  lowfirostra  ,  Latb.  Il 
n'y  a  pas  de  doute  ,  selon  mol ,  que  cet  individu  ne  soit  uil 

'jeune  oiseau  ou  une  femelle,  dont  Latham  ,  qu^r^  décrit  « 
diaprés  un  dessin  ,  a  (ait  iine  de  ses  nouvelles  espèces.  Il  a 
le  bec  long  de  plus  d'un  pouce  ;  le  dessus  de  la  tète  et  du  cou 
d'un  vert  clair;  le  dos,  les  ailes  et  la  queue  ,  noirâtres  et 
bordés  d'un  vert  olive  ;  le  devant  du  cou  et  la  poitrine  ,  d'an 
blanc  qui  prend  une  teinte  jaune  sur  le  ventre  et  le  bas- 
ventre  ;  les  pieds  sont  bleuâtres^  Cet  oiseau  se  trouve  au  Ben- 
gale. 

*  Le  wSoui-MAI^GA  DE  Maca5&aIi  ,  CetT^a  macassariensis  , 
Lath.  Brisson  a  rangé  cet  oiseau  ave^ljp  colibris  ;  niais 
I«atham  ,  d'après  Topinion  adoplée  par  presque  tous  les  or- 
nithologistes,  qu^l  n'existe  point  de  colibris 'aux  Indes- 
QrîentaleS  ni  en  Afrique  ^  en  fait  un  grîmpereau.  Son  exis- 
tence est  douteuse  ,  car  c'est  un  oiseau  décrit  d'après  Seba. 
n  a  la  grosseur  du  roitelet,  quatne  pouces  et  demi  de  long; 
le  bec  blanchâtre  r  la  poitrint;  »  le  ventre  et  les  couverture» 
du  dessous  de  la  queue  «  d'un  brun  foncé  ;  le  reste  du  plu« 
mage  d'un  vert-doré.  Cet  oiseau  est  figuré  dansSéba,  t.,i^ 
^ag.  lOo ,  pi.  63,  n.*^  3. 

Le  SoLi-MANGA  DE  Malaoa  ,  Gnnyrh  UpîduSy  Vieil!.; 
Ceiihia  lepfda  ,  Lath.  ;  Sonnerat,  Voyage  ^ux  Indes^  tom.  a^ 
pi.  1 16  ,  f  I.  Ce  soui-manga  ,  un  peu  moins  gros  qu'un  serin, 
a  le  front  d'un  vert  foncé  chatoyant  ;  une  bande  longitudinale 
d^un  vérdâtrc  terreuxquiparldePanglesupérieurdubt^c,  passe 
au-dessous  des  yeux  et  descend  sur  les  côtés  du  cou  ,  oà  elle 
finit  en  s'arrondissant  ;  une  raie  d'un  beau  violet  qui  naît  à 
Tangle  des  deux  mandibules  et  se  prolonge  )usqu^à  l'aile;  un 
rouge  brun  couvre  la  gorge;  une  teinte  violette  ^.  ayant  le 
poli  et  le  brillant  du  métal ,  s'élend  sur  les  petites  couver- 
tures des  ailes  \  \ms  moyennes^sont  mordorées,  les  gcandes 
d'un  brun  terreux  ;  le  dos  «  le.  croupion  et  la  queue  d'un  beau 
violet  changeant;  le  dessous  du  corps  est  jaune  ;  1  iris  rouge  ; 
le  bcfc  noir  ;  enfin  les  pieds  sont  bruns.. 

La  femelle  et  le  mâle  ,  dans  leur  jeune  %e ,  sont  d'un  vert 
oliye  sale ,  mais  foncé  sur  toutes  les  parties  supérieures  y 
et  d'un  jaune  vçrdâtre  sur  tout  le  dessous  du  corps. 

Le  Soui-MANGA  MALACHITE,  GimyrU  famosus^  Vîeill.  ; 
CerÛiîa  fàmosa  ,  Lath.  ;  Oiseaux  dorés^  pi.  '6j  et  38  des^souz-n 
mangas ,  sous  la  dénomination  de  grand  souî-manga  à  lofigut 
queue.  M.  LevalUant  a  imposé  à  cet  oiseau  le  no^de  m»UÊr-^ 


sou  ScS 

chiley  d'après  la  eoiilenr  d«  son  plumage ,  qoî  en  e£fet  est* 
du  même  vert  qae  cette  pierre.  On  le  troKre  au  Gap  de 
Bonne-Espérance ,  où  il  fait  souvent  l'ornement  des  voliè- 
res. Les  Hottentots  Tapipellent  tofpa  (fiel),  par  rapport  à  sa 
couleur  verte.  Un  trait  noir  velouté  est  entre  le  bec  et  l'œil 
de  cet. oiseau,  et  deux  petits  faisceaux  de  plumes  faunes^ 
sont  sur  lesi  cètés  de  sa  poitrine;  tout  son  plumage  est  d'im 
beau  vert  brillant,  qui  se  change  foiblement  en  bleu  vers  le 
bas-ventre;  toutes  les  plumes  sont  grises  à  leur  base,  ensuite 
noires,  et  terminées  par  une  fringe  verte,  qui  paroît  seule 
lorsque  les  plumes  sont  bien  rangée^  et  bien  couchées  les 
unes  sur  les  autres  ;  un  noir  violet  colore  les  pennes  d^  ai- 
les et  de  la  queue  ;  les  secondaires  sont  bordées  de  vert  doré 
à  rextérieur  «  et  les  deux  pennes  intermédiaires  de  la  queue 
le  sont  des  demi  cfttés;  celles-ci  dépassent  de  deux  pouces 
huit  lignes  toutes  les  latérales ,  qui  sont  d^égale  longueur  e»- 
tre  elles  ;  le  bec  et  les  pieds  sont  noirs.  Longueur  totale ,  neuf 
pouces  et  demi. 

,  La  fomçlle  ,  ou  plutôt  Tindividn  que  je  donne  pour  telle ,  v 
pi.  38  des  Oiseaux  dorés ,  est  d'un  gris  cendré  jaunâtre  sur  toù-  ^ 
tes  les  parties  supérieures, ^t  dun  jaune  sale  en  dessous, 
plus  clair  sur  le  ventre  et  les  parties  inférieures;  une  petite 
tache  jaunâtre  est  auprès  d«s  yeux  ;  une  ligne  jaune  part  des 
coins  de  la  bouche  ^t  descend  sur  les  côtés  du  cou  et  de  la 
goi^e  ;  le  bec  et  les  pieds  sont  noirâtres. 

L  individu,  indiqué  par  Montbellîard  pour  la  femelle,  est 
un  mâle  en  mue.  Le  nid  de  cette  espèce  est  composé  de 
brios  très- flexibles,  revêtu  en  dehors  de  mousse  et  garni  de 
bourre  en  dedans.  La  ponte  es^e  quatre  ou  cinq  owife  ver- 
dâtrcs.  Le  mâle  a  un  gazouillcl^ftt  fort  agréable,  et  pousse 
à  tout  moment  un  couo  de  sifflet  qui  se  lait  entendre  de  irès- 
loîn.  C'est  le  groene  syykervoogel(^o\%e^U3Xxcriet  vert  )  des 
Hollandais  du  Cap. 

'Le    SOUI-MANCIA   MARROI^POUllPRé   A   IKJITRIWE    ROtTGE  ,^ 

Cinnyris  speraius ,  Vieill.  ;  CerÛda  speraia  ,  I^th.  ;  pi.  eol.  de  ' 
Buff.,  n.»  a46.  Cet  oiseau,  qud  habite  les  lies  Philippines , 
â  f  si  l'on  en  croit  Séba ,  le  chant  du  rossignol.  Il  a  la  tête ,  la 
gorge  et  le  devant  du  cou  variés  de  fauve  et  de  noir  lustré  ^ 
changeant  en  bleu  violet;  le  dessus  du  cou  et  la  partie  anté- 
rieure du  corps  d'un  marron  pourpré,  et  sa  partie  posté- 
rieure ,  d'un  violet  changeant  en  vert  doVé  ;  les  petites  xou- 
veriures  des  ailes  de  cette  même  couleur ,  les  moyennes 
brunes ,  lerminées  de  marron  pourpré  ;  la  poitrine  et  le  haat 
du  ventre,  d'un  r^uge  vif;  le  reste  du  dessous  du  corps,  d'un 
^aune  olivâtre  ;  les  pennes  et  les  grandes  couvertures  des  ai* 
les^brutnes  et  bordées  de  roux;  les  pennes  de  la  queue  ,iioirA-. 


So6  SOU 

très,  arec  des  reflets  d*acier  poli,  et  bordées  de  violet  chan-' 
géant  en  rert  doré  ;  le  bec  noir  ea  dessus ,  jaune  en  dessous; 
les  pieds  bruns. 

,  %Ic  rapproche  de  cette  espèce  Tindivldu  que  j'ai  fait  figu- 
rerisous  {e  nom  de  soui-mangaà  ceinture  marron ,  pi.  i6  des 
Oiseaux  dorés ^  tom.  a;  il  n'en  dififère  principalement  qu'en 
ce  que  la  poitrine  est  d'un  beau  marron  ;  le  rentre  d'un 
jaune  pur  dans  son  milieu,  et  d'un  blanc  argenté  sur  Les 
côtés  ,  au-dessous  de  l'aile.  Longueur  totale ,  quatre  pouces. 
Quoique  l'uniformité  et  la  simplicité  soient  les  attributs 
des  femelles  de  ces  brilians  oiseaux,  il  en  est  cependant  qui 
flattât  la  vne^  telle  est  celle  du  précédent  (pi.  17  des  Oi- 
seaux  dorés ,  tom.  3)  ;  le  vert  et  le  jaune  agréablement  fondus 
sur  son  plumage,  un  port  élégant ,  une  taille  svelte  et  bien 
proportionnée  ,  la  distinguent  parmi  les  autods  oiseau^.  Vue 
îaolément ,  elle  est  jolie  ;  vue  près  du  mâle ,  elle  plaît  en- 
core; un  brun  léger,  nuancé  de  vert,  couvre  toutes  les  par- 
ties supérieures ,  les  ailes  et  la  queue  de  cette  femelle  ;  un 
jaune  olivâtre  colore  les  parties  inférieures  ;  le  bec  et  les 
«  pieds  sont  d'un  brun  noirâtre. 

Le  Soui-MANGA  MlGrïON,  Gnnynselegansy  Vieil!.,  Oiseaux 
dorés ,  pi.  jS,  sous  la  dénomination  de  som-manga  à  bec  droiL 
11  a  le  dessus  de  la  tête ,  le  dos ,  le  croupion  ,  Tes  couvertu- 
res des  ailes  et  la  gorge  d'un  vert  cuivré;  les  pennes  alaires 
et  caudales  d'un  brun  clair ,  et  bordées  de  vert  sale  ;  le  de- 
vant du  cou  jaune  ;  deux  petits  faisceaux  de  cette  couleur  sur 
les  côtés  de  la  poitrine ,  dont  le  milieu  est  d'un  rouge  pâle  ; 
le  ventre  d'un  jaune  sale  ,  qui  s'éclaircit  sur  les  couvertures 
inférieures  de  la  queue  ;  leJ^c  et  les  pieds  noirâtres.  Lon- 
gueur totale ,  trois  pouces  flPbmL 

Jbe  Soui-MANGA  MOROORE,  Gnnyris  ruhescens ,  Vicîll. ,  a 
été  trouvé  par  le  naturaliste  Perrcin ,  en  Afrique ,  dans  le 
royaume  de  Congo  et  Cacongo.  11  a  le  front  d'un  vert  doré , 
qui  se  change  en  bleu  éclatant  vers  le  sommet  de  la  tête  ;  le 
capistrum  et  lorum  noirs.  Cette  couleur  jette  des  reSels  mor- 
dorés sur  les  ailes  et  la  queue  ;  un  riche  mordoré  velouté  do- 
mine sur  toutes  les  parties  supérieures;  la  gorge  et  le  devant 
du  cou  sont  d'un  vert  doré  très-brillant ,  bordé  de  bleu  vers^ 
le  bas  de  la  dernière  partie  ;  la  poitrine  ,  le  ventre  et  les  cou- 
vertures inférieures  sont  d'un  noir  de  velours;  le  bec  et  les 
pieds,  d'un  noir  mat.  Taille  du  soui-manga  carmélite. 

Le  Soui-MANGA  namaqÛois,  Xani^ris  fuscus^  Vieill.  — 
PL  296  des  Ois,  d^ Afrique  de  Levailifant,  sous  ladénomi-- 
natidn  de  sucrier  namaquois  ou  à  caleçons  blmncs.  Le   mâle  a^ 
la  tête  y  le  dessus  du  cou  et  les  Tonver tares  des  ailes  d^uu 
brun  à  reflets  peu  éclataas;  la  gorge  d'un  violet  à  reflets^* 


sou  .  '  5o7 

l>le4iâlres  ;.le5  ailes  et  la  qaeue  d^oQ  brun  noir  ;  le  ventre  et 
les  parties  postérieures  blancs;  le  bec  et  les  pieds  bruns. 
Sous  son  babit  d'biver ,  il  ressemble  à  sa  femelle ,  dont  le 
dessus  de  la  téte«  totutès  les  parties  supérieures,  le  devant, 
du  cou  9  les  aUes  et  la  queue  sont  d'un  gris-brun  cendré  ; 
le  reste  est  d^un  blanc  sale. 

Le  Soui«-lCAKGA.  ïlotR  A  POITRINE  RODOE,  Gnnyris  erythro-  > 
<&onia? ,  Vieil!.  Cet  oiseau,  que  Ton  trouve  en  Afrique,  et 
qui  a  été  apporté  de  la  cAte  d'Angole  par  le  naturaliste  Per- 
rein,  est  un  deigttps  beaux  de  cette  famille.  Il  a  le  front  et  le 
dessus  de  la  téteVun  riche  vert  doré ,  entouré  ,  près  de  Toc-, 
ciput,  d'une  bande  qui  prend  un  ton  jaupâtre;  le  dessus  du 
cou ,  les  scapulaircs  et  les  couvertures  des  ailes,  d'un  noir  de  ^ 
velours,  à  reflets  violets  ;  le  devant  de  cette  partie ,  la  gorge ^  .^ 
le  dos  et  le  croupion' d'un  violet  éclatant  ;  la  poitrine  et  le, 
ventre  d'un  rouge  rembruni  ;  le  bas-ventre  gris  ;  les  ailes  et 
la  queue  d'un  brun  noirâtre  j  bordé  de  violet  sur  les  pennes 
caudales  ;  le  bec  et  les  pie^ds  noirs. 

Le  Soui-MANjGA.  NOIR  ET  VIOLET.' Quoiqu'on  ait  donné  cet 
oiseau  pour,  un  guit-guit  qui  se  trouve  au  Brésil ,  je  soup-- 
çonne  que  c'est  un  spui-manga,  et  que  sa  patrie  est  l'Afri- 
que ou  l'Asie-Orientale.  F.  Guit-guit  noir  et  violet. 

Le  Soui-MANOA  de  la  Nouvelle-Hollande.  V,  Héoro- 
tairenoir.  '     ^         ^ 

Le  Soui-MANGA  olive  a  gorge  pourpre  V  Cmnyris  zeyloni' 
cusj  \ieïlU; Certhia  zeylomca^  Latb. — PL  enl.  de  Buff.,  u.^  5^ 
Un  violet  foncé  très-éclatant  règne  sous  la  gorge  de  cet  oi- 
seaii ,  sur  le  devant  le  cou  et  sxïx  la  poitrine  ;  le  reste  du  des- 
sous du  corps  est  jaune  ;  tout  le  dessus ,  compris  les  petites 
couvertures  supérieures  des  ailes ,  est  d'pne  couleur  d'olive 
obscure;  cette  couleur  borde  les  pennes  de  la  queue  et  des  ailes, 
ainsi  que  les  grandes  couvertures  de  celles-ci ,  dont  le  brun 
est  la  teinte  dominante  ;  \t  bec  est  noir ,  et  les  pieds  sont 
d'un  ceiidré  foncé.  Longnéor  «  quatre  pouces*.  On  le  trouve 
aux  Philippines.  ^ 

*  Le  Soui-MAHGA  ouvE  DE  MADAGASf:AR  ,  CertMa  oUm- 
eeai  Latb.  Atonfbeîllard  rapporte  cet  biseau  ausoui-manga 
olive  à  gorge  pourpre,  comme  variété  imparfaite  ou  dégéné- 
rée^ Il  a  le  bec  plus  eoavt  et  la^  queue  plu^  longue  ;  toat  le 
desmis  411  corps  et  les  couvertures  des  ailes  ^  d'un  vert  olive 
obscur  5  mais  plus  soinbre  sur  le  sommet  de  la  tète  que  par- 
tout aUleurs;  cette  teinte  borée  les  pennes  des  ailes  et  de  la 
queue,  qui,  dans  le  reste,  sont  brunes  ;  le  tour  des  yeux  est 
blanchâtre  ;  la  gorge  et  le  dessous  du  corps  sont  d'un  grisbrun;  , 
le  bec  est  noirâtre,   elles  pieds  sont  bruns.  Longueur to-; 


Ho8  SOU 

laie ,  qnatre  pouces.  Ces  coulears  indiquant  une  femelle  ou 
uo  jeune  oiseau. . 

*  Le  Soui-MANGA  oifmcoi.011  ,  Cêrthia  orkmcdor^  Lath. 
Cet  oiseau,  décrit  d'après  Séba,  habite,  dit41,  Ce^lan. 
Huit  pouces  font  sa  longueur;  un  Vert  nuancé  de  toutes  sortes 
de  couleurs  éclatantes ,  parmi  lesquelles  celle  de  l'or  semble 
dominer ,  est  répandu  sur  loufc  son  plumage.  Ce  soroitta  plus 
grosse  et  la  plus  grande  espèce  de  soui-manga,  s'il  existe 
réellement  ^â  que  Ta  fait  igurer  Séba. 

^Le  Soui-MANGA  ORANGÉ,  Cûf^ia  aiéÊffiai  jjliath.  Cet 
oiseau,  suiranl  Smeatman  ,  se  trouve  enAtnque;  il  a  quatre 
pouces  de'  longueur^  le  bec  noir  ;*  les  pieds  d'une  teinte  som- 
bre ;  le  dessus  du  corps  yert  ;  le  dessofus  jaunâtre';  la  gorge 
orangée  ;  les  pennes  des  ailes  et  de  la  queue  noires;  les  pieds 
bruns. 

*  Le  SOUI-MANGA  DU  PAYS^   DES  MaRATTES  ,   CcrÛlia  ma- 

ratta  ,  Lath. ,  a  des-rapports  aVec  le  soui  manga  àzaré  ;  il  en 
diffère  en  ce  qu'une  teinte  pourprée  couvre  tout  son  corps , 
et  que  les  pennes  de  sa  queue  ,  excepté  les  intermédiaires, 
sont  bordées  de  riolet  ;  en  outre  il  a,  sur  les  côtés  de. la  'poi- 
trine ,  une  touffe  de  plumes  jaunes ,  dont  il  n'est  pas  fait  men* 
lion  dans  la  description  de  l'azuré. 

Le  Soui-MANGA  Perrein  ,  Cinnynà  Perrelni,  Vieill.  Ce  su- 
perbe oiseau ,  que  Perrein  a  rapporté  du  royaume  de  Congo 
et  Cacongo ,  est  d^  (a  taille  du  soui-manga  à  front  doré.  Un 
ri^e  vert  doré  à  reflets  i:ègne  sur  toutes  les  parties  supérieu- 
res ,  les  ailes  et  la  queue  ;  le  reste  du  plumage  estM'un  noir 
de  velours  ;  le  bec  et  les  pieds  sont  d'un  noir  mat  ;  la  queue 
est  échancrée. 

Le  PETIT  Soui -MANGA  a  loi«gue  queue  de  Coî^go,  Ctn^ 
nyris  caudatus^  Vieill. ,  Ois,  dorés,  pi.  4^  des  soui-màngai.  Ce 
charmant  oiseau  a  la  tête,  le  c6n ,  le  dos  ,  la  gorge  ,  les  pe- 
tites couvertures  des  ailes ,  le  croupion ,  les  cou^^lufes  su- 
périeures de  la  queue  et  les  bords  de  stes  deux  pennes  inter- 
médiaires ,  d'un  vert  doré  à  reflets  violets  ;  la  poitrine  dHm 
rouge  saneuin,  av^c  deux  fabceainLtde  plumes  ^d'tia.b^u 
jaune  sur  les  cètés  ;  le  ventre  ^  ies  suisses ,  les  co^^ei^ui^S' 
du  dessous  de  là  queue ,  ^'un  gris  vuvdâtre  ;  les  pfw^  alai- 
pes  et  caudales,  d'un  brun  changeairt^en  violet  sur  la  queue  ; 
le  bec,  les  pÂeds^  les  ongles  et  li'ms  ilairs-;  sixpauuts  do 
longueur  totale  ,  et  les  deux  pennés  intermédiaires  plus 
longues  de  deux  ponces  à&WL  lignes. quelles  antees.  Cet  otseau 
a  des  rappoirts  avec  le  soui^mamga  çai  doré  changeant  à  kmgu0 
(fueue  ;  mais  les  ayant  comparés  l'un  à  l'autre,  d'après  lUture^ 
je  me  suis  assuré  que  ce  sont  deux  espèces  distiactes. 


sou  5o9 

Le  SOUI-M AlIG^i  k 9LA5TR0N  ROUGE,  dnnyris  smûragâîriUs ^ 
Vieille,  pi.  3oo,  ig.  i  et  a  des  Oiseaux  d* Afrique  de  Levail- 
lant ,  sous  le  nom  de  sucrier  à  plastron  rougCé  Le  mâle  à  la 
fête ,  le  coa ,  le  manteau  et  le^  couvertures  des  ailes  d'un 
vert  értierande,  brillant  d'or  ;  un  collier,  ble«d'aeier  poti*^;  le 
devant  du  cou,  vert  doré  ;  la  poilrine,  rouge  ;  le  croupioti  et 
les  couverlurcs  supérieures  de  la  queue,  d'un  bleu  pourpré  ; 
le  ventre  et  les  parties  postérieures  ,  d'un  gris-olivâtre  ;  la 
queue^d'un  noir  glacé  de  bleu;  les  ailes,d'un  noir  brun  b«rdé 
d'olivâtre;  une  tache  jauno^  sousles  aisi^lles;  le  bec  et  les 
pieds  >  noirs. 

La  femelle  est  plus  petite  que  le  mâle ,  d^un  gris-brun  cen- 
dré en  dessus,  d'un  gris-olivâtre  sur  la  poitrine  et  sur  les 
flancs  :  cette  teinte  tend  au  blanc  sur  les  parties  postérieures  ; 
le  bec  et  les  pieds  sont  d'un  brun-noirâtre.  Le  mâle ,  en 
habit  d'hiver ,  n'en  diffère  que  par  la  tache  jaune  qui  est  sous 
ses  aisselles. 

Cette  espèce  niche  dans  un  trou  d^arhre  ;  sa  ponte  est  de 
quatre  ou  cinq  œufs  d'un  blanc  Meuâtre  piqueté  dio  faut^. 
Lé  mile  a  de  grands  rapports  avec  le  som-manga  à  cMer  de 
Buffon  ;  mais  M.  Levaillant  nous  assure  que  ce  sont  deux 
espèces  distinctes.  Celui-ci  diffère  principalement  en  ce  que 
son  plastron  rouge  est  plus  large;  que  le  dessous  du  corps  eist 
d'un  gris-blanchâtre ,  et  qu'il  est  d'une  taille  plus  forte.' 

Le  Soui*MAi9GA  pftASiNOPTÈaE ,  Cerffûa  prasinopiera ,  Lath. 
Cet  oiseau  décrit  et  figuré  dans  Sparm.  «^  Mns.  Caris,  fasc.  v , 
pL  3i  ,  est  un  coUàri  qui  ressemble  beaucoup  au  grenat' 

Le  Soui*MAî<OA  A  PLUMES  SOYEUSES,  Cinnyris  bomhycinus^ 
Yieill.-^Oisffaii^  ^r^,  pi.  82  des  sôm-maûgas.  Ce  bel  oi^au 
est  nnt  des  variétés  que  Latham  donne  à  soh  african  creeper 
{cerâïiatrfra  ).  11  a  la  tête,  la  gorge  et -la  poitrine  d'un  vert 
à  rcfkts  cuiyrés  on  pourprés  selon  la  réfraction  de  la  hi^ 
mière  ;  les  petites  couvertures  des  ailes,  celles  du  dessu$  die 
la  queue,  le  dos  et  le  croupion,  d'un  vert  doré  ;  les  grandes 
couvertures ,  les  pennes  des  ailes  et  de  la  queue,  d'un  brun 
nuancé  de  verdâlre  5  ces  dernières  frangées  de  vert  ;  une 
bande  "d'tm  ronge  vermillon  sur  la  poitrine  ;  le  ventre  et  le 
bas-ventre, noirâtres;  les  couvertures  supérieures  de-la  queue 
ont  des  barbes  longues  et  soyeuses  qui  s'étendent  jusqu^à 
l'extrémité  Ats  pennes;  longueur  totale,  cinq  pouces  et  demi^ 
bec  et  pieds  noirs. 

Le  Soui-MAIIGA  POUKPRÉ  ,  Qmiyris  purpuraius ,  VielH.  j 
CerMa.  Oiseaux  dorés,  planche  11  àe$  soui-mangas.  Mont- 
beillard  a  observé  avec  raison  que  Brisson  n-aùroit  pas  dA 
rapporter  cet  oiseau  au  soui-manga  à  collier ,  avec  lequel  il 
n'a  de  commun  que  les  deux  bandes  transversales  du  haut 


5io  SOU 

de  la  poitrine ,  et  ce  dernier  n^ayant  p»*  une  nuancé  de 

Eourpre  dans  son  plumage  ;  ^ntre  cela,  Ije  premier  a  le  bec 
eaucoup  plus  gros,  plus  long  et  plus  arqué  ;  cependant, 
quoique  la  Û£ure  qu'en  a  publiée  Eldwards  le  représente  ainsi, 
Latham  et  Gmelin  ont  suivi  le  sentiment  de  firisson. 

Cet  oiseau  a  le  front  d'un  brun  noir  ;  le  reste  de  la  tète 
«  d'un  yert  changeant  en  viofet  pourpré ,  plus  sombre  sur  la 
gorge  ;  deux  ceintures  sont  sur  le  haut  de  la  poitrine ,  la  pre- 
mière est  d'un  violet  brillant  (vert  doré  dans  celui  d'Edwards, 
effet  de  Tincidence  de  la  lumière);  la  seconde  est  rouge-,  deux 
touffes  de  plumes  jaunes  en  parent  les  côtés;  les  ailes  ont  leurs 
couvertures  bleues;  leurs  pennes  noires ,  ainsi  que  le  ventre , 
le  bec  et  les  pieds  ;  cette  couleur  prend  un  ton  bleuâtre  siir 
la  queue;  bec  très-fort ,  très-arqué  ,  de  même  grosseur  jus- 
qu'^  plus  d'un  tiers  de  sa  longueur  ;  quatre  pouces  et  demi 
de  long. 

La  femelle  ou  le  jeune  est  d'un  eris-brun  olivâtre  sur  toutes 

les  parties  supérieures ,  un  peu  plus  foncé  sur  la  queue  ;  ses 

deux  pennes  latérales  sont  terminées  de  blanc  grisâtre;tontes 

.  les  parties  inférieures,  d'un  blanc  jaunâtre  ;  le  bec^t  les  pieds 

noirs.  - 

Le  Soui-MANGA  nu  prOTÉA,  Cinnymicngicaudatus,  Vieill.  ; 
Vpupa  promerops^  Lath;  Oiseaux  dorés  ^  pi.  6  des  Fromerops. 
Cet  oiseau,  selon  M.  Le  vaillant,  n'est  point  un  promerops^ 
genre  dans  lequel  tous  les  ornithologistes  l'ont  classé  jusqu'à 
présent.  En  effet,  si,  comme  le  dit  ce  naturaliste  très-ins- 
truit, il  n'en  a  point  la  langue ,  mais  s'il  a  celle  des  sucriers 
(soui-mangas),ondoit  l'^n  retirer  pour  le  placer  ici.  De  plus, 
il  a  un  bec  de  soui-manga  qui ,  quoique  à  l'extérieur  pareil 
k  celui  des  promerops^  çn  diffère  en  ce  que  les  deux  mandi- 
bules sont  évidées  dans  tout  leur  intérieur ,  tandis  qu'elles 
sont  pleines  chez  les  derniers  dans  toute  ia  partie  qui  n'est 
pas  occupée  par  leur  langue  très-courte. 

Le  nom  de  sucrier  du  protéa  a  été  imposé  à  cette  espèce,  parce 
qu'elle  paroit  affectionner,  de  préférence  à  toute  autre,  cette 
plantç,  dont  les  fleurs  contiennent  en  abondance  cette  liqueur 
sucrée  dont  se  nourrissent  tous  les  soui-mangas  en  généraL 
Les  colons  du  Cap  deBonne-Espérance  lui  ont  imposé  divers 
noms  :  les  uns  l'appellent  pyl  siaeH  (  queue  flèche  ) ,  d'autres 
la  nomment  suyker\voogel  met  lang  sUert  (sucrier  k  longue 
queue),  ou  staertvoogel  (oiseau  à  longue  queue)  ;  on  lui  donne 
encore  le  nom  de  konïng  der  suyker  voogel  (roi  des  sucriers). 
Elle  construit  son  nid  dans  les  plus  gros  buissons  de  protéa^ 
lui  donne  une  forme  sphérique,  le  revêt  à  l'extérieur  de 
mousse  et  de  lichen,  et  à  l'intérieur  de  poils  et  de  bourre. 
La  ponte  est  de  quatre  ou  cinq  œufs  olivâires.  M.  Levaillant 


s  ou  Su. 

a  conservé  long- temps  en  domesticité  plusieurs  de  ces  soui- 
mangas,  en  leur  donnant'des  (leurs  de  protéa  et  d'une  autre 
plante  quHl  nomme  grande  ortie  à  fleurs  oranges  j  que  ces  su- 
criers recherchent  ausâi  avec  empressement.  Â  défaut  de  ces 
fleurs,  il  les  nourrissoit  avec  du  miel  délayé  dans  de  Teau  ; 
vc  alors,  dit-il,  j'avois  le  plaisir  de  voir  ces  oiseaux  fourrer 
leur  langue  dans  un  verre  pour  en  humer  la  liqueur  sucrée.  » 
Le  mâle  a  dix-huit  pouces  de  longueur  totale,  sur  lesquels 
sa  queue  en  prend  dix  à  onze;  la  grosseur  de  V alouette;  le 
bec  noir  ;  le  sommet  de  la  tête  d'un  gris  roux  ;  l'occiput ,  le 
dos  et  les  pennes  primaires  des  ailes  d'un  gris  briy  ;  le  crou-* 

ÏMon  vert  olive  ;  la  gorge  blanche  avec  une  raie  sur  les  côtés, 
ongit6diaale  et  de  là  couleur  du  dos  ;  la  poitrine  roussâtre  ; 
le  ventre  tacheté  longitudinalement  de  brun  et  de  blanc  ; 
les  couvertures  inférieures  de  la  queue  jaunes  ;  les  pennes 
pareilles  aux  ailes  ;  les  six  intermédiaires  longues  de  dix  à 
onze  pouces ,  et  presque  égales  entre  elles  \  les  pieds  de  la 
couleur^  du  bec. 

La  femelle  ne  diffère  du  mâlef  qu'en  ce  qu'elle  est  un 

Îeu  plus  petite,  e^  que  sa  queue  est  moitié  moins  longue, 
lelui-ci  porte  en  hiver  une  queue  pareille  à  celle  de  la  fe- 
melle. 

Latham  me  paroît  fondé  à  donner  \t  guêpier  giis  et  Ethiopie 
de  Buffon  (^merops  cafer)^  pour  le  même  oiseau,  et  je  crois 
qu'on  peut  encore  lui  rapporter  le  grimpereau  cafre  (^cerûiia 
cq/ra,  Linn.,  édit.  i3). 

Le  SOUI-MANGA  A  QUEUE  FOURCHUE.  F.  SoUI-MAI^GA  A 
QUEUE  IVOIRE. 

Le  Soui-MANGA  A 'QUEUE  NOIRE,  Cinnyris  meîanurus\ 
Vieill.  ;  Cçihia  melanura^  Lath.  Ge  soui-manga^  auquel  Sparr- 
mann,  qui  le  premier  Ta  décrit  (yà5c.  i ,  pi:  5),  donne  le 
Cap  de  Bonne-Espérance  pour  pays  natal ,  a  le  bec  noir  ; 
la  tête  et  le  dos  violets;  la  poitrine  et  le  ventre  inclinant  au 
vert;  les  couiterlures  des  ailes  brunes  et  bordées  d'olivâtre  ; 
la  queue  noire,  assez  longue  et  fourchue  ;  les  pieds  de  cette 
couleur  y  et  les  ongles  jaunâtres  ;  longueur  ;  six  pouces  ileux 
lignes.  # 

LeSoui-MANGA  RAYÉ  {Oiseaux  dorês^  pi.  9  Ses  5oui-mai^a5). 
J'ai  donné  cet  oiseau  comme  le  jeune  ou  la  femelle  du  501a- 
manga  violet  à  poitrine  rouge;  mais  cette  conjecture  n'est  fondée 
que  5ur  un  plumage  moins  beau  »  et  c'est  à  des  observations 
faites  sur  les  lieux  à  la  confîrqier  ou  à  la  rejeter.  Du  reste ,  il 
habite  le  même  pays  ,  et  est  à  peu  près  de  la  même  taille. 
Un  brun  clair  colore  le  dessus  de  la  tête  et  du  corps,  les 
ailes  ,  la  queue  ,  la  gorge,  la  poitrine  et  le  ventre  ;  mais  sur 
ces  dernières  parties ,  cette^  teinte  est  mélangée  d'un  blai^c 


,ixa  §  OU 

jaunâtre  en  forme  de  raies  transversales  ;  elle  n^occupe  sur 
chaque  plume  que  re:|ttrémj[té ,  mais  elle  est  distribuée  de 
manière  qu'en  aperçoit  altemattvement  une  raie  de  chaque 
coulear  ;  le  bec  et  les  pieds  sont  noirâtres. 

Le  Soui-MÂNGA  ROUGE^DORÉ,  Cinnyris  nihams  ^  "Vîeill. , 
Oiseaux  dorés j  fi-^^.J  des  soui-mangas.  Tout  le  pliMfU^e  de 
cpt  oiseau  est  d  un  .rouge  doré,  excepté  les  petites  cjoiixert ares 
des  ailes  qui  sont  d^un  violet  brillant,  et  les  pennes  qui  sont 
brunes  ainsi  que  celles  de  la  queue  ;  le  bec  et  les  pieds  sont 
noirs;  longueur,  trois  pouces  trois  quaicJts.  j$pn  pays oalai  est 
inconnu.    *  .  , 

Le  SoUt-MA^NGA  DE  SlERRA-LÉÛCiA.,  jCcHkia  |«/Mli/il^,  Vieill; 
Certhia  venusia^  Latîi.^  Oiseaucc  dom^  pi.  79  de  ÏMisIoà-e  des 
Sow-mangas.  Cinq  couleurs  régnent  sur  le  plumage  de  ce 
sovi'^nanga  d'Afrique  ;  le  violet^  aur  le  s^nctput,  le  haut  A^ 
la  gorge  et  la  poitrimi  ;  le  bleu ji  isur  le  devant  du  t^»«i  et.  le 
croupion  ;  le  vert,  sur  le  reste  ne  la  tête ,  le  de«»u«-jd«  cou  y 
le  .dos  et  la  queue  ;  le  brua,  sur  les  ailes  ;  le  roux,  sur  le 
ventre  ;  le  bec  et  les  pieds  sont  noirâtres  ;  longueur  totale , 
trois  pouces  trois  qiiarts. 

Le  SOUI-MANGA  ROUX.    V,  GuiT-GUlT  FAUVE. 
Le  SOUI-MANGA  SANGUINOLENT.    V,  PlCCHION  CRAMOISI. 
Le  SOUMIANGA  DE  SiERRA-LlONA.  T.  SoUI-MANGA  9UIN- 
TICOLOR.  ^  ,  .  ;       .  V, 

Le  Soui^MANGA  SOLA  ^  Cinnyris  soia ,  Yieill.  Cet'  oî&éan 
porte  à  Poh^lbhery  le  nom  de  sola  siion ,  d'où  il  a  été  enr- 
voyé  par  M.  Leschen^t  II  se  plaît  aussi  dans  d!autres 
parties  de  Tlnde  ;  car  le  naturaliste  Macé  Va  trouvé  an  Ben- 
gale. La  gorge  de  ce  souiripat^a est  dVn  bleu  foncé,  hriUant 
et  à  reflets  ;  le  devant  du  coi^.et  le^  parties  postérieures  sont 
d'un  jaune  jojiquiUe  ;  la  tête ,  le  dessus  du  cou  >  d'an  vert 
doré  changeant  ;  les  ailes  vertes  ainsi  que  la  queue ,  jdônl  les 
deux  pennies  extérieures  sont  blanches  à  leur  extrémité.  Le 
bec  est  noir;  le  tarse  brun  et  Ha  queue  arrondie*  ^' ai  fait 
figurer,  dans  les  Oiseaux  dorés  ,  pi.  29  de  VHÊÈt,  des  Sotd- 
mangas ,  sous  la  dénomination  àe  souir^manga  à  gorge  bleue^  un 
individu,  qui  présente  de  grands  rap^ports  avec  celui-ci. 

Le  Soyi-MANGA SGUGNIMBINDOU^  Cinhyris superhus^WeiW,; 
,pl.  P  20,  fig.  3,  de  ce  Dictionnaire.  Le  nom  q^ej'âi  imposé 
àWet oiseau  est  celui  que  les  nègres  de^Maltmbie  appliquent 
en  général  à  tous  les  oiseaux  de  cette  famille. 

Ce  souY-manga  surpasse  tous  les  atttr^s  pat  une  taille  plus/ 

?;rande  ,  et  «des  couleurs  dont  Tharmonie  et  îa  richesse  ne 
dissent  rien  à  désirer;  le  triolet  pourpré,  faewr,  le^^rt 


p.  ^o  . 


»* *  :•• 

•  .*  •  •  •  •••  •  •  •    •  • 


■=r 7-7 \ rrTardi^ic  <fc4i//^. 

1 .  Termine  lieue.       ^.  Sûtme  a  ^uet4^  rousse 


%'•  V.-  •  •: 


son  5iî 


> 


Cuivré  ,  brillenl  sur  la  gorge ,  et  sont  séjparës  duroage  ve- 
louté de  la  poitrine  par  une  étroite  ceinture  d'un  vert  doré 
éclatant;  toutes  ces  couleurs  sont  isolées  sur  les  autres  par« 
lies  du  corps  ;  le  bleu  d'azur  couronne  la  tête  ;  le  yert  doré 
règne  sur  Tocciput ,  le  dessus  du  cou,  du  corps,  des  couver- 
tures des  ailes  et  de  la  queue;  un  rouge  foncé  teint  le  ventre 
et  les  côtés  ;  les  pennes  alaires  et  caudales  sont  noirâtres  ; 
le  bec  et  les  pieds  noirs.  Longueur  totale ,  six  pouces. 

he  Soui-MANGA  SUCRION,  Gnnyris pusilius ,  Vieill.  ;  pi.  âgS 
des  Ois.  d'Afrique  de  Levaillant ,  sous  le  nom  de  sucrion» 
La  tête  et  le  devant  du  cou  de  cet  oiseau,  qui  est  de  la  taille 
du^  troglodyte ,  reflètent  un  bleu  pourpre-vert  ;  le  dessus  àm 
cou ,  le  manteau ,  les  scapulaires  et  les  couvertures  supé- 
rieures des  ailes  sont  d'un  marron  pourpré  ;  les  pennes 
intermédiaires  de  la  queue ,  et  le  bord  des  latérales  ,  d'un 
vert  bronzé  ;  les  couvertures  supérieures  et  le  croupion,  d'un 
violet  éclatant;  ia-poitrine  et  les  parties  postérieures ,  d'un 
orangé  rougeâtre  ;  le  bec  et  les  pieds ,  noirâtres  ;  les  pennes 
primaires ,  noires  et  glacées  de  bleu  ;  l'iris ,  d'un  marron  vif. 

La  femelle  est  plus  petite  que  le  mâle,  et  en  diffère  en  ce 
qu  elle  a  toutes  les  parties  supérieures  d'un  vert  olivâtre  ; 
toutes  les  inférieures  d'un  jaune  très-pâle  ,  plus  foncé  sur  la 
poitrine  et  sur  les  flancs  ;  le  bec  et  les  pieds  noirâtres.  Le 
«nâle ,  en  babit  d'biver,  lui  ressemble  ;  mais  la  couleur  jaune 
est  plus  foncée  sur  le  devant  du  cou. 

Le  Soui-MAKGA  A  TÊTE  BLEUE ,  Cinnyns  cyanocephaîus  , 
Vieill.,  Ois.  dorés  y  pi.  j  ^  des  soui-mangas.  Un  beau  violet 
à  reflets  métalliques  pare  la  tète  ,  la  gorge  et  le  cou  de  cet 
oiseau;  la  poitrine  et  le  ventre  sont  d'un  gris  foncé;  deux 
petits  faisceaux  d'un  jaune  paille  coupent  cette  uniformité 
sur  les  côtés ,  un  peu  au-dessous  de  l'aile  ;  un  vert  olive  do- 
mine sur  les  parties  supérieures  du  corps ,  et  borde  les  pend- 
ues des  ailes  et  de  la  queue ,  dont  le  fond  est  brun  clair  ; 
cette. dernière  est  un  peu  arrondie  à  son  extrémité  ;  le  bec- 
et  les  pieds  sont  noirs  ;  longueur ,  quatre  pouces  et  demi.  Ce 
soui-manga  se  trouve  à  Malimbe  ,  dans  le  royaume  de  Congo 
et  Cacongo. 

Le  SOUI-MANGA  A  TOUFFES  JAUNES.  V.  SOUI-MANGA  A 
BOUQUETS. 

Le  Soui-MANGA  TRlCOLOR,CwB^m/mro/or,  Vieill.  ;Ow.dbfvs,^ 
pl.23des5oiif-maiigY».  Trois  couleurs  décidées  se  remarquent 
sur  le  plumage  de  cet  oiseau  ;  une  teinte  d'un  cuivre  rou- 
geâtre à  reflets  violets  et  verdâtres ,  est  sur  la  gorge  ,  la  tête  , 
le  cou ,  le  dos  »  le  croupion  et  les  couvertures  supérieures  de 
•  la  queue  ;  un  beau  noir  ,  sur  les  couvertures  inférieures ,  la 
poitrine,  le  ventre ,  le  bec  et  les  pieds  ;  un  brun  foncé,  sur 

XXXI.  33 


Si4  SOU 

Us  pennes  de  Faile  et  de  U  queue  ;  longiiear  totale  «  quatre 
pouces  oeuf  lignes.  On  le  troure  k  M^limbe  9  sur  la  c6te  ôc-^ 
tûdenlale  de  TAfrique. 

Le  Soui*MANGA  YAKii  ^  Ois.  dorés ,  pi.  21 ,  des  soui-mangas^ 
Les  couleurs  peu  décidées  de  cet  oiseau  indiquent  qu'il  ft'est 
pas  encore  sous  son  plumage  parCaii  :  mais  i  quelle  espèce 
appartient  -  il  ?  c'esl  ce  eue  n'a  pu  décider  1^  naturaliste 
Perrein  qui  Ta  trouvé  à  Malimbe.  Sa  taille  ,  sa  grosseur  j  la 
plaque  violette  qui  omie  sa  gorge  «  le  pays  qu'il  nahite,  tout 
se  réunit  pour  le  rapprocher  /du  som-manga  earméiiUo^  de  ce- 
lui à  iéie  bieue^  mais  ce  n'est  qu'une  présomption,  ei  c'est  pour- 
quoi îe  l'ai  isolé  jusqu'à  ce  qu'il  soit  mieux  connu.  Excepté 
cette  plaque  d'un  violet  cuivré  à  reflets  brillans  «  tout  son 

tlumage  offre  un  méUnge  de  g^is ,  de  brun  et  de  noir  ; 
\s  teintes  sont  plus  claires  sur  le  dessous  du  corps ,  et  le 
jaune  remplace  le  brun  ;  le  bec  et  les  pieds  sont  noirs.  Le 
même  observateur  a  rapporté  de  la  mime  contrée  4'autres 
individus  plus  ou  moins  jeunes,  et  qui  paroissent  appartenir 
k  la  même  race  ;  les  uns  ont  le  sinciput  pareil  h  la  gorge  èm 
précédent;  d'autres  ont  deux  rangs  de  plumas  violettes  qui 

Earcourent  en  longueur  tout  le  dessous  du  corps ,  depuis  le 
ec  jusqu'à  l'anus  ;  enfin  quelques-uns  ne  diCTèrent  que  par 
des  nuances  ou  plus  claires  ou  plus  foncées. 

te  SOUI-MAKGA  VE&DÀT&E.  T.  HlORO-XAiaS  V^T-OLIV^ 
e  SOUI-MANGA  VERT*  V»  HÉORO-TAUIE  VBRT-OLIVB. 

Le  Soui-HANGA  T«RT-€uivaÉ,  Certhia  aneuy  Latb.   V* 

SOUI-M  AltGA  IROKZE. 

Le  SOUI-VAI^GA  YERT-BORi  CHANGEAIT  A  L(»<GU£  QUEV5. 
r.  Soi3I-MA19GA  COSSU. 

Le Soci-HANGA  VERT  ET  BRUN,  GiM^rù  nUoès,  yieill.e9 
Ois.  dor.jf  pi.  34  des  sotd^mangas.  Cet  oiseau,  que  l'on  trouve 
en  Afrique  dans  le  royaume  de  Congoet  Cacongo,  a  la  tète,  le 
cou ,  la  gorge  1  le  dos  et  les  plumes  scapulaires  d'un  joli  vert 
à  reflets  métalliques  ;  la  poitrine  d'un  bleu  violet  t  nuancé 
de  raug;e  tferne  ;  le  ventre  ,  les  ailes  et  la  queue  bruns;  le 
bec ,  les  pieds  et  la  taille  pareils  à  ceux  du  seiui-mi^a  varié. 

Le    SOUI-MANGA   VERT   A   GORGE  ROUGE  ,  Gnnyds  pirùUs^ 

YieilL  ;  Cerûna  phidis  ei  afra ,  Latb.  ;  plancbe  847  des  Ois» 
d'Edw.;  et  tom.  a,  pi.  1 16,  fig.  a,  du  Voy.aux  Ind.  dçSonnerat* 
M.  Sonnerat  nous  j^rend  que  cet  oiseau  cbante  aussi 
bien  que  le  rossignol  ;  n^  il  a  sur  notre  coryphée  des  bois 
r^avantage  de  charmer  en  même  temps  les  oreilles  et  les 
yeux.  Paré  de  riches  et  brillantes  couleurs  «  son  plumagje 
offre  un  vert  clair  chatoyant  sur  la  tête ,  le  cou ,  la  partie 
antérieure  du  dos  et  les  petites  couvertures  des  ailes;  un, 
bleu  de  ciel ,  sur  le  croupion  ;  une  teinte  mordorée,  sur  les 


sou  SiS 

ailes  et  la  ^deile  ,  et  tin  beau  tduge  âdr  là  goi-ge  ;  le  b^c  et 
les  pieds  Èoni  noU-ài  Tâiliè  dii  strîn.  Oii  irouye  cet  oiseau  âû 
Cap  de  Bonne  ^Ëspërâliee^ 

Lathaita  a  fait  un  doublé  étfipioî  en  décrivant  Ce  som-mangà 
une  seconde  fois,  dans  lé  Supplément  dejsôn  Gthêràt  Synopsis^ 
sous  le  noib  de  hlué  ruMped  créeper. 

M.  Levaillant  nous  a^ùrè  (  àtlitie  de  son  Sucr^iet  à  plàstroh 
rouge)  que  cet  oiseau  e^  le  soUi-màitga  à  collier^  tifiais  qo'otl  s'est 
troitapé  en  lui  donnant  ta  gOrgè  toOge  an  lieu  de  ta  poitrine. 

Le  SOUI-MAHGA  VERT  ET  GftiS  ^     Ois.  doris  ,  pi.  25  dcS  50111^ 

mangas.  Cet  oiseau  porte  Tuniforme  d'un  jeune ,  si  Ton  eà 
juge  au  piëtf  d*écUt  ie  ses  teintés  ;  c'est  pourquoi  le  nom  que 
je  lui  ai  donné  ,  ahfSi  que  ceux  que  j'ai  attribués  à  plusieurs 
ailirea  «qui  n'étoient  paâ  décrits,  et  dont  le  p^lumagé  indiqué  la 
jeunesse  ^  ne  doii^ent  pad  être  Véga^dés  comme  spécifiques , 
mais  comme  des  distinctions  purement  nominales,  oui  ieâ  dé- 
signeront à  ceux  qui  observeront  ces  oiseau^t  dans  leur  ^ays 
natal ,  pour  les  réunir  2i  Téspèce  qui  leur  convient. 

Cet  oiseau  ^  très-ràré  à  là  tbié  d'An^ole  sar  patrie  ^  a  la 
t^ted'un  bleu  chatoyant  à'  reflets  cuivrés  ;  les  parties  snpé^ 
fieures  du  corps  ^  le  bord  éjitérieur  des  pennes  des  ailes  et 
dis  Uqoeae  somvéfts  ;  riiitévieur  des  pennes  est  brun  ;  toutes 
les  parties  inférieWes  ^  dépuis  le  bec  jusqu'à  la  queue ,  sont 
d'une  teinte  gfisé.^  lé  beê  et  tés  pieds  noirs  ;  les  ongtés  bruns, 
liongaeor  ^  quatre  poAces  sept  lignes.  Cet  oiseau  est  décrit 
dabslieStippl.  to  ihe  Oên.  Sfnops, ,  de  Latham,  sous  le  nont 
à-ask  hêiiîed  €fèeper, 

1*  Le  SOfUMIAiffGA  VËttt  El'#0^*^ïlÉ,  Cerihia  totdnigastrà  ^ 
Lath. ,  a  cinq  pouces  un  ^||(rt  de  longueur  ;  lé  bec  noir  ;  là 
illQy  le  (levant  du  cou  et  là  j^bitfiné  d'un  pour'pi'e  atftéthyste 
tvès-brîliant  ^  bordé  Mr  là  poitrine  par  un  ruban  d'un  rouge 
vermillon  ;  le  ventre  n^h*  ;  le  bas-veriti'e  et  les  couverture^ 
inférieures  de  la  quené,  d'nn  bleu  pourpré  brillatlt;  lé  dessus 
du  coo  f  les  petites  couveiinrés  des  ailes ,  le  dos ,  lé  crodpioti 
et  les  plumes  qui  recouvrent  F  origine  des  pennés  càiidafes^ 
d'un  vert  doré  éclatant  i  Ife  reste  des  ailes  et  la  queue,  d^un 
noir  verdâtre  ;  les  deux  Ou  trois  pennes  extérieure^  frangées 
en  dehors  de  vert  dofé  ;  un  petit  bouquet  de  plumesf  jaunes 
atir  chaque  côté  de  la  poitrine,  au-dessous  des  ailes  î  les 
pieds  noirs;  On  le  trouvé  en  Afrique.  ' 

Le  Soui-MANGA  VERT  A  VENTRE  hhkVCy'ùnnynsJtucôgasféfy 
Vîeilh  Cet  oiseau  de  l'île  dé  Timor,  où  l'a  trouvé  té  natu- 
raliste Mangé  ,  a  la  tête,  la  gorge  et  toutes  les  partiel  supé- 
rieures d'un  vert  doré  ;  la  poitrine  d'un  bleu  d'acier  poli  ; 
le  vent^  et  les  parties  postérieures  blancs  ;  leS  ailes  et  la 
queue  noires  ;  celle-ci  un  peu  fourchue  ;  le  bec  noir  et  les 
^ds  bnins.       \  "• 


5i6  SOU 

Le  Soui-màuga  violet,  Ois.  derés^  pL  la  des  Som-mangas. 
Cet  oiseau  ne  diffère  du  grimpereau  pourpre  d'Edw.  (pL 
aGS,  fig.  inf.  )  que  par  une  bande  étroite  de  couleur  marron  , 
dont  celui-ci  est  privé  ;  un  beau  violet  cbangeant  en  bleu 
colore  les  parties  supérieures  du  corps  et  le  ventre  ;  ce  violet 
tire  au  rouge  sur  la  eorge ,  le  devant  du  cou  et  la  poitrine, 
qui  est ,  ainsi  que  celle  de  beaucoup  de  soui-mangas  ,  parée 
sur  chaque  côté  d'un  petit  bouquet  de  plumes  jaunes  ;  les 
teintes  dominantes  varient  selon  Tincidence  de  la  lumière  ; 
^e  bec  et  les  pieds  sont  noirs  ;  les  ailes  noirâtres ,  et  la  queue 
est  violette. 

Cet  individu ,  que  Ton  trouve  dans  Plnde  ,  sur  la  côte  du 
Malabar ,  a  été  donné  par  Edwards  comme  la  femelle  du 
souUmanga  pourpre  ;  en  ce  cas ,  elle  ne  dififéreroît  essen/tielle- 
ment  du  mâle  que  par  un  bec  moins  arqué ,  moins  gros ,  et 
plus  court  d'un  tiers. 

Le  Som-MAi^GA  VIOLET  A  POITRINE  ROUGE,  Gnnyris  dîscolor, 
Vieiil.  ;  Cerûiia  senegalensis ,  Lath.  ;  Ois.  dorés  ,  pi.  8  des  som- 
mangas.  Un  vert  doré  éclatant  couvre  la  tête  et  le  haut  de  la 
gorge  de  cet  oiseau  ;  un  trait  de  cette  couleur  naît  à  la  base 
de  la  mandibule  inférieure ,  passe  sous  les  yeux  et  se  perd 
sur  les  cètés  du  cou  ;  la  gorge  et  la  poitrine  sont  variées  de 
reflets  bleus ,  violets  et  rouges  ;  sous  un  aipect  le  rouée  do- 
mine, sous  un  autre ,  toutes  ces  nuances  se  changent  en  brun  ; 
une  teinte  vineuse  rembrunie  et  veloutée  est  répandue  sur  le 
ventre  ,  le  dessus  du  cou  et  du  corps  ;  les  couvertures ,  les 
pennes  des  ailes  et  celles  de  la  queue  sont  d'une  couleur  de 
cannelle  claire  ;  le  bec  et  les  pieds  noirâtres  ;  quatre  pouces 
un  quart  de  long.  •ÎÉ^ 

Le  jenne  mâle  prenant  son  purmage  parfait ,  pL  9  du  mér 
me  ouvrage,  sous  le  nom  de  saui-manga  rayé ,  a  le  dessus  du 
corps 9  les  ailes  et  la  queue  d'un  brun  clair  ;  la  gorge,la  poi- 
trine et  le  ventre  de  la  même  teinte,  mélangée  de  blanc  jau- 
nâtre ;  ces  deux  couleurs  forment  des  raies  transversales  ;  le 
bec  et  les  pieds  sont  noirâtres. 

Le  mâle  ,  en  habit  d'hiver,  est  d'un  brun  grisâtre  sur 
toutes  les  parties  supérieures ,  sur  les  ailes  et  la  queue;  d'un 
gris-blanc,  grivelé  de  bleu,  sur  le  devant  du  cou  et  sur  la 
poitrine^  d'un  gris-blai^c  uniforme  sur  les  autres  parties.  La 
femelle  n'en  diffère  qu'en  ce  que  son  plumage  tire  au  rous- 
sâtre.{v.)  ' 

SOUILLE  ou  SOUIL  (  Vénerie).  Lieu  fangeux  où  le  san- 
glier va  se  vautrer.  F.  l'article  du  SAïf glier  ,  au  mot  Co- 
chon, (s.) 

SOUJO-QUINTO.  Les  Nègres,  selon  Dapper,  don- 
nent ce  nom  au  sanglier  d'Afrique,  V.  PhascochÈRE.  (s.) 
SOUKHONOS.   Nom  qu'à  Sysran  ,  en  Sibérie ,  on 


sou  5i7 

âoiiiie  k  Véiê  de  Guinée.  Elle  y  porte  aussi  celui  de  Kitais- 

KAIA.  (V.) 

SOULAMEE.  Synonyme  de  Bouati.  (b.) 
SOULCIE.  Nom  qu'on  a  imposé  au  Roitelet  huppé  et 

à  un  MOII9EAU.  Voyez  y  pour  celui-ci ,  Tarticle  Fringille  , 

pagea36.(v.) 
SOULCIET.  V.  Passerine  montagnarde,  (v.) 
SQULGAN  C  lepus pusillusyh»).  Petit  quadrupède  rongeur 

dn  genre  Pika.  ^.  ce  mot.  (desm.) 
SOULIER  DE  NOTRE-DAME.  V.  Sabot,  plante.(B.) 
SOUMPE.  C'est,  au  Sénégal,  l'arbre  qu'on  appelle  Agi- 

BALUJD  en  Egypte.  (b-> 
SOUN.  Nom  indien  de  la  Grotalaire  jonc  ,  avec  laquelle 

on  fait  d'excellentes  cordes,  (b.) 
SOUNSOUIRO.  Nom  languedocien  de  la  Salicorne  , 

plante  grasse  qui  croit  sur  le  bord:  de  la  mer,,  et  dont  oa 

tire  la  Soude,  (desm.) 
SOUPES  ÉCONOMIQUES.  V:  Orge,  (b.) 
SOUPHIO.  C'est  le  Cyprin  vaudoise  ,  aux  environs  de 

Nice,  (desm.) 
SOURA-GAÏS.  Noms  des  Taureaux  *e  Tartarie  (5o* 

grumens),  dans  le  voisinage  de  la  source  du  Gange,  (b.) 
<  SOURBÉ.  F.  Sorbe,  (desm.) 
SOURBEIRETTE.  L'un  des  noms  patois  dfe  PAxcre- 

MOINE,  (desm.) 

SOURBIÉ.  Nom  languedocien  du  Cormier,  (desm.^ 
^    SOURCE.  Courant  d^eau  vive ,  pour  l'ordinaire  assez  pco^ 
considérable,  qui  sort,  ou  du  pied,  ou  du  flanc,  et  quelquefois 
même  dans  le  voisinage  du  sommet  des  montaenes. 

Les  sources^  en  se  réunissant,  forment  des  ruisseaux; 
ceux-ci  forment  des  miires ,  et  celles-là ,  àes  fkwes ,  dont 
le  nom  remonte  ordinairement  jusqu'à  leuc  source  princi- 
pale* V.  FUBUVE. 

L'origine  des  sources  a  fait  long-temps  un  grand  sujet  de 
dispute  entre  les  savans ,  parce  qu'on  s'occupoit  à  former 
des  hypothèses ,  au  lieu  d'aller  observer  la  nature  dans  lies 
montagnes. 

L'un  des  systèmes  qui  a  fait  ^e  plus  de  fortune ,  est  celui 
de  Descartes  :  il  supposoitque  les  eaux  de  la  mer  serendoient 
par  des  conduits  secrets  dans  des  réservoirs  placés  sous  \t3 
montaenes  ;  que  làelles  étoient  réduites  en  vapeurs  par  le  feu 
central,  et  que  ces  vapeurs,  élevées  dans  l'intérieur  des 
montagnes  ,  se  condepsoient  en  eau  contre  leurs  parois ,  et 
que  cette  eau  s'écouloitpar  les  fentes  des  rochers  ,  comme 
l'eau  distillée  coule  par  le  bec  d'un  alambic. 

On  voit  qu'ici ,  comme  dans  beaucoup  d'autres  circons? 


5*8  SOU 

tances,  on  voidoit  faire  agir  la  oatiirc  k  U  i|tai|i^e  Jks 
hommes ,  tandis  que  ses  procédés  sont  presque  tou^ors  plos 
simples ,  et  l'on  a  fréquemment  sous  les  yeui^ ,  un  exemple 
du  moyen  (acile  qu'elle  emploie  pour  foriper  l^s  ^mcces  et 
les  fontaines.      ^  * 

Qui  est-ce  qui  n'a  pas  vu  qu  après  les  fortes  geléf^t  lors- 
qu'il survient  tout  k  coup  im  vent  chaud  %  lies,  vapeuri  do«t  il 
est  chargé  se  condensent  et  laém^  s«  co^gèl^pt  opatrç  les 
murailles  ;  que  bientôt  aprè^  ,  Veaij^  ççku)e  e|  fQripç  muq  mSt- 
i^ïié  de  petits  ruisseaitx  ?  On  voit  a^rriver  la  même  cbose  sur 
^ne  bouteille  à  la  glace  iquolqu^'ellç  aî^  é^ébic^i)  ^|sp.yéQ,on  la 
voit, un  moment  après,  couverte  de pet^çs gouttelettes d'e^u, 
30vivent  si  multipliées,  quelles ^ii^nt par  couler  jq^qa'aa 
bas  de  la  bouteille.    \ 

Ces  faits  si  vulgaires  rrprésçiD^çi^  au  jua^e  Vpp^r9li<X9  de 
la  nature  dans  la  formatioMO,  de&^iources. 

Lorsque  Tair  est  d'une  température  chaude  ,  il  s«  eV^wge 
des  vapeurs  aqueuses  qui  s'élèvent  do  la  sqrifce  ^es  f a«x  et 
de  tous  les  corps  qui  contiefin^n^  d^e  Thumiditéw  CS^s  r^peturs 
montent  dans  l'atmosphère ,  et  comme  elles  sont  t^i^^^i^an* 
sîbles,  elles  s'étendent  de  tou^ç^tés;  etlc^^c^'çUes  r^çcan- 
trent  les  sommets  des  motl^g^çs  qui  siupt  daipi^  upe  région 
ou  la  température  est  presque  toujours  auter^nojde  \a(  glace , 
elles  se  condensent  aussitôt  pi^r  le  contact  .4e  ceççorpts  froids, 
elles  se  convertissent  en  eau ,  et  coulent  le  loqg  de^  rochers  » 
surtout  pendant  la  uuit. 

On  sait  qfxç  les  iiiaut^neii  ei^rcent  n^  attraction  pais- 
sante sur  tçus  Ust  corps  qqi  sç-  t^oi|v.çj;it  dan^  kuf  voisijiijatgip  » 
et  conséquemment  sur  les  vapeurs  de  l'atmo^pj^^re  ;  çiais^, 
quand  cette  attraction  n'aucplt  pas  k^u,  refTetsçcuU  presque 
le  même  ;  car ,  d^ès  que  les  prenûèrç^  vapeufi^  Si^Fpi.eqt  con- 
densé^ ,  celles  qui  les.  suivei^t  et  qui  les»  pc^ss^p^  p^  leur 
élasticité  ,  se  trouvant  elles-mêmes  en  con^tct  %^eio  1^  mon- 
tagne ,  se  condenseroientà  leur  tour,  et  ainsi  succ^sÂinement 
(  mais  avec  moins  de  rapidité  qu'avçç  le  s^oors^  de  l'attrac- 
tion )^  et  il  s'établiroitnéce^sairenç^nt  on  cçuçaut  de  v^^urs 
qui  viendroient  de  toutes  parts  aboutir  contre  les  r;04^hQrs ,  e^ 
s'y  résoudre  en  eau  coulante. 

Aussi  voit'On  les  pics  isolés,  s^n^  cesse  en vire^»^ d'une 
cciqture  débrouillards,  formée noo-seuleœeut parlas, nuages 
épars  dans  l'air ,  et  qui  sont  visibleuient  attirés  par  la  nuin- 
tâgne  ,  mais  encore  par  les  vapeurst  répandues  dans  l'atmo- 
sphère r  qui  étoient  d'abord  invisibles  pendant  qu'elles  étoient 
raréfiées  ,  mais  qui  deviennent  appa^rentes ,  Ct  £aru»ent  des 
nuages  sensibles ,  dès  qu'elles  ap(Mrochenl  ^sez  de  la  monr 
tagoe  pour  éprouver  un  comoiencenieut  de  condeoss^ti^m  ;; 


sou  5i9 

et  qui  finbsentpar  se  rëscadite  ea  eau  lorsqu'elles  sont  par- 
venues  au  point  de  contact. 

La  portion  de  ces  vapeurs  qui  rencontre  la  neige  et  les 
glaciers  qui  couronnent  souvent  eea  hautes  sommités  i  sont 
non-seulement  condensées  en  eau  coulante  ,  mais  conyerties 
elles-mêmes  en  petits  glaçons ,  comme  ceux  que  nous  voyons 
se  former  sur  les  murs  ,  ainsi  que  je  viens  de  le  dire  ;  et  ces 
glaçons ,  accumulés  sans  cesse  sur  la  surface  des  neiges ,  corn* 
pensent  la  portion  qui  se  fond  dans  la  partie  inférieure  du 
glacier,  qui  se  trouve  en  contact  avec  la  masse  même  de  la 
montagne  qm ,  pendant  Tété  ,  contracte  un  certain  degré  de 
chaleur  capable  de  fondre  cette  neige  t  attendu  que  dans  cette 
grande  masse  elle  ne  se  dissipe  point  aussi  vite  que  celle  qui, 
a  pu  s'accumuter  à  la  superficie  des  rochers  isolés.  ' 

Il  suffiroit  de  voir^  dans  la  vallée  de  Chamoum  ,  rabi)â- 
dante  source  de  T Aveyron ,  qui  sort  comme  un  torrent  de 
Tantre  de  gla^e  qu'on  admire  au  bas  du  giacièr  dfs  b^is ,  pour 
se  convaincre  que  si  ce  glacier  n'étoit  pas  coetinuellement 
alimenté  par  la  neige  glacée  ^ue  forment  chaque  nuit  k  sa 
surface  les  vapeurs  de  l'atmosphère  «  il  ne  pourroit  suppléer 
à  la  dépense  d'eau  qu'il  fait  chaque  jour^  sans  perdre  con- 
sidérablemetit  de  son  volume  et  sans  disparoître  même  tout- 
à-fait. 

Lorsque  les  vapeurs  se  sont  condensées  en  eau  coulante 
contre  les  rochers^  cette  eau  pénètre  dans  les  interstices  dei 
feuillets  presque  verticaux  dont  ils  sont  composés  ;  elle  s'y 
fraye  des  routes  qui  s'élargissent  avec  le  temps)  peu  à  peu  les 
feuillets  de  la  roche  se  détachent^  ils  tombent  ;  voilà  le  com-r 
mencement  d'un  petit  ravin  ,  qui  s'approfondit  iilsensible-' 
ment  ;  les  eaux  qui  découlent  des  rochers  voisins  s'y  rendent , 
et  pénètrent  dans  les  fissures  verticales  qui  sont  au  fond  du 
ravin  ;  elles  descendent  à  des  profondeurs  plus  ou  moins 
considérables ,  et  finissent  par  parottre  au  j<Mir  sur  le  flanc 
ou  vers  la  base  de  la  montagne* 

Cette  structure  intérieure  des  montagnes  primitives  ,  qui 
sont  en  g^érai  formées  de  couches  presque  verticales  ^  favo- 
rise la  réunion  des  eaux  dans  un  canal  commun,  par  la  faci- 
lité des  communications  entre  les  petits  canaux  ,  au  moyen 
des  gerçures  fréquentes  qui  se  trouvent  dans  les  feuillets  de 
la  roche  y  de  là  vient  que  dans  ces  sortes  de  montagnes  les 
sources  sont  bien  moins  multipliées  «  mais  en  même  temps 
beaucoup  plus  abondantes  que  dans  tes  montagnes  secon- 
daires à  couches  horizontales. 

Les  couches  calcaires  plus  épaisses ,  plus  compactes  et  plus 
continues  que  les  feuillets  des  roches  primitives ,  ne  présen- 
tent qu'un  très-petit  nombre  de  fiasures  verticales  »  qui»  le 


Sao  SOU 

plus  souvent ,  ne  se  corresponieiit  point  d^nn  banc  h  Tant re  ^ 
de  sorte  oue  les  eaux  qui  peuvent  pénétrer  entre  ces  couches 
horisontales,  s'y  étendent  en  forme  de  nappe ,  et  s'échappent 
en  simples  filets  par  une  multitude  d'échancrures  imper- 
ceptibles. 

Ce  n'est  que  dans  des  cas  assearares^,  et  par  des  circons- 
tances particulières,  qu'on  roit  sortir  des  sources  volumi- 
neuses de  certaines  montagnes  calcaires,  telles  que  la  fameuse 
fontaine  de  Yaucluse,  près  d'Avignon  ;  la  source  de  l'Orbe  ^ 
dans  le  Jura ,  et  quelques  autres  en  petit  nombre.  Ces  faits 
peuvent  avoir  lieu  surtout,  lorsque,  sous  des  bancs  de  pierre  - 
dure  et  solide ,  il  se  rencontre  àes  bancs  plus  tendres  et  sus- 
ceptibles de  décomposition.  Les  eaux  qui  pénètrent  par  les 
fractures  accidentelles  des  premiers  ,  au  lieu  de  s'étendre  sîm- 

Elément  en  nappe  sur  les  seconds ,  ne  tardent  pas  à  sillonner 
îur  substance  peu  solide  ,  et  à  creuser  successivement  des 
canaux  qui  tendent  toujours  à  se  réunir  aux  plus  anciens,  qui 
sont  les  plus  profends;  i|  arrive  alors ,  dans  le  sein  de  la  terre, 
ce  qu'on  voit  arriver  à  sa  surface ,  c'est  que  les  petits  courans 
vont  toujours  se  jeter  dans  les  courans  plus  considérables. 
Ainsi  l'on  peut  regarder  ces  énormes  sources,  comme  de 
vrais  fleuves  souterrains ,  qui  résultent  de  la  récmion  d'une 
infinité  de  ruisseaux. 

Quelques  auteurs  attribuent  une  grande  influence  aux 
eaux  de  pluie  pour  la  formation  dés  sources  ;  mais  comme  il 
pleut  bien  moins  sur  les  hautes  montagnes  que  dans  les 
plaines ,  et  que  c'est  là  néanmoins  que  se  trouvent  les  sources 
les  plus  considérables ,  on  voit  que  cette  cause  a  peu  d'in- 
fluence «Si  les  pluies  grossissent  considérablement  les  rivières, 
ce  n'est  pas  parce  qu'elles  augmentent  le  volume  de  leur 
source  ,  mais  parce  que  leurs  eaux  s'y  rendent  directement  à 
mesure  qu'elles  tombent  sur  la  surface  du  sol  ;  ainsi  qu'on  en 
peut  juger  par  te- quantité  de  limon  qu'elles  entraînent  avec 
elles,  et  qu'elles auroient  déposé  si  elles  eussent  été  filtrées 
à  travers  les  terres. 

Quant  à  la  recherche  des  sources  cachées  dans  le  sein  de 
la  terre  ,  si  l'on  est  sur  un  soi  primitif  composé  de  roches 
feuilletées,  on  est  presque  assuré  de  trouver  partout,  au 
inoins  quelques  petits  filets  d'eau. 

Si  l'on  est  dans  un  pays  secondaire  où  le  sol  est  composé  de 
couches  horizontales ,  il  faudroit  s'assurer ,  soit  par  Texamen 
des  ravins  les  plus  profonds ,  soit  par  le  moyen  de  b  tarrière, 
s'il  n'existe  point  de  couche  d'argile  :  si  l'on  en  découvre 
une  ,  on  est  assuré  de  trouver  une  nappe  d'eau  dans  toute 
l'étendue  de  cette  couche. 

Si  le  terrain  ^toit  graveleux  ou  sablonneux  jusqu'à  la  ftù^ 


sou  Sai 

fondeur  des  puits  ordinaires,  il  iseroit  inutile  d'y  chercher  de 
reau.  V.  Eaux  minérales,  (pat.) 

SOURCICLE.  Le  Fringille  soulgie  et  le  Roitelet 
HUPPE  ont  reçu  ce  nom.  V.  i'arl.  RlOITelet.  (ln.) 

SOURCIL.  Onappelle  ainsi  le  Chétodon vagabond.  (b.> 

SOURCIL  DE  VENUS.  L'un  des  noms  vulgaires  de  la 
Millefeuilijb.  (desm.) 

SOURCILIëR.  Poisson  du  genre  Blennie  (  Blenmus  su- 
percUîosus ,  Lini^.  ).  (b.) 

SOURCILLEUX.  Nom  spécifique  d'un  Lézard,  (b.) 

SOURD.  On  donne  ce  nom  à  la  Salamandre  terres- 
tre, (b.) 

SOURD.  Espèce  de  Lézard  du  Sénégal,  laquelle  fait  une 
guerre  ii  outrance  aux  Blattes  qui  causent  tant  de  ravages 
dans  les  habitations  des  nègres,  (b.) 

SOURDE.  Nom  que  des  chasseurs  ont  appliqué  à  la  pe- 
tite Bécassine,  (ln.) 

SOURDON.  Espèce  de  Bucarde.  (b.) 

SOURICEAU.  Petit  de  la  Sourïs.  (s.) 

SOURIS ,  Mus  musculus.  Petit  quadrupède  rongeur ,  du 
genre  Rat.  F.  Tome  xxix.  (desm.) 

SOURIS.  Petite  coquille  du  genre  des  Cônes,  (b.) 

SOURIS.  C'est  le  nom  marchand  d'une  coquille  du  genre 
Porcelaine ,  cyprœa  mus,  L.  (desm.) 

SOURIS  D'AMÉRIQUE  ,  Sorex  americanus ,  Briss.  Ce 
petit  quadrupède  ,  dont  firisson  a  fait  mention  d'après  Séba, 
paroît  être  de  la  même  espèce  que  la  souris  commune* 
V.  Rat.  (s.) 

SOURIS  BLANCHE  (petite).  Coquille  du  genre  des 
Porcelaines  (  ÇyproMt  hirundo  ).  (desm.) 

SOURIS  DES  BOIS.  Dénomination  très-impcopre , 
employée  par  quelques  auteurs  pour  désigner  les  Didel- 
PHES.  (s.) 

SOURIS-CHAUVE  ou  CHAUVE- SOURIS.  Nom 
vulgaire  de  tous  les  Chéiroptères,  (desm.) 

SOURIS  D'EAU.  C'est  la  Musaraigne  ,  Sorex  fo- 
dUns.  (desm.) 

SOURIS  GRISE.  L'Agaric  fuligineux  de  Baisch, 
tab.  6 ,  fig.  a6  et  aj  de  Touvrage.de  ce  botaniste  a  été  ainsi 
appelé  en  français,  (b.) 

SOURIS  DE  MER.  Poisson  du  genre  des  Cycloptè- 

HES.  (B.) 

SOURIS  DE  MER.  Les  Aphrodite»  ont  aussi  reçu  ce 
nom.  (desm.) 
SOURIS  DE  MONTAGNE.  Voy.  Camepagnol.  lem- 

mNG.(DESM.)  . 


S21  S  0  w 

SOURIS  DE  MONTAGNE,  A  DEUX  PIEDS.  Mî^ 

chaëlisy  dans  ses  Questions,  tom.  2  ,  pag.  Sao ,  donne  ce  nont 
à  la  Gerboise  dEgypie  ou  Gerbo.    Voyez  Geaboisb.   (besm.^ 

SOURIS  DE  MOSCOVIE.  Dénomînalion  faussement 
appliquée  à  la  MàRTB  ZIBELINE,  (s.) 

SOURIS  A  MUSEAU  POINTU,  r. Musaraigne,  (s.) 

SOURIS  ROSE.  Agaric  dont  Je  chapeaa  est  gris-de> 
souris  fonte  en  Cessas,  et  rose  en  dessous,  et  le  pédicule 
blanc  ou  gris. 

Ce  champignon  se  trouve  da^  îa  forêt  de  Senart ,  près 
Paris.  11  n'est  pas  ,  nuisible.  On  en  voit  la  figure  pi.  5b  du 
Traité  des  Champignons^  àtV^xAti.  (b.) 

SOURIS  DE  TERRE.  Dans  quelques  cantons  de  U 
France  ,  on  appelle  ainsi  le  mui(^,  quand  il  est  petit,  et 
mulot ,  lorsqu'il  est  grand.  K  Tespiee  du  Mulot  ,  k  Tarti- 
cle  Rat.  (s.) 

SOUROUB.  Genre  de  plantes  d^AqUei.  llaétëréwit 
an  RuTscHE.  (b.) 

SOUSAN.  Nom  arabe,  donné  en  Egypte  au  Paticrais 
MARITIME,  plante  liliacée.  (ln.) 

SOUSLIC  ,  SOUSUK  ,  ZIZEL,  JEVRASCHKA 
ou  MARMOTTE  DE  SIBÉRIE.  Noms  divers  de  la 
Marmotte  souslic.  (n£SM.) 

SOUTANDA.  Nom  du  liiin'e  d Amérique ,  dans  quelques 
contrées  du  nouveau  continent  F.  l^èrKs  ^'Akébique.  (s.) 

SOUTENELLE.  On  donne  ce  nom  au  Pourpier  dans* 
quelques  lieux.  (B.) 

SOUTESCELLE.  Nom  de  I'Aroche  MARitiME.  (b.) 

SOUTH  WELLIE,  SouOu^ma.  Genre  établi  par  Salis- 
bury  ,  Paradisus  londoaensis  9  pour  placer  le  TcwSGCHU  ba- 
XAI9GBAS  de  Linnseu&  Ses  caractères  $ont  :  calice  à  cinq  di- 
visions linéaires  ,  dont  les  sommets  sont  réunis;  dix  antlières 
dans  les  mâles  ,  réunies  au  sommet  d'un  pédicule  ;  fruit  co- 
riace ,  à  trois  ou  cinq  lobes  ^  à  sommets  sessiles  ,  et  pourvu 
d'une  caroncule. 

Cet  arbre  est  figuré  dans  le  jardin  dé  la  Malmaison.  (Rw) 

SOUVENEZ-VOUS-EN.  Le  Myosote  ms  marais 
porte  ce  nom«  (b.) 

SOUVEREOU.  Ces*  le  Scamber  irachurus  ou  Sgohbrb 
GASCON.  V.  ce  mot.  (desm.) 

SOVANSA  ottSOVfiNSA.  D'après  Kaempfcr,  c^est  le 
nom  d'un  métal  avec  lequel  les  Japonais  font  des  étriers  y 
mais^  sur  ia<  cenap^sition  dcufoel  nous  n''avx>ns  aucone  donnée 
positive.  (l'N.) 
,  SOVEK.  N^m  danois  des  Loirs»  Myoxus.  (desm.) 

SOW.  Nom  anglais  de  la  Truie,  (desm.) 


-^ 


s  O  Y  5aa 

(V.) 

SOWEIlBAl^E,  Somrh^  Qenrede  fJaotes  établi  j^r 
Smith ,  dans  l'hexaqdrie  .iqpqogyiik  ^t  la  familLe  des  iîha- 
céça.  1}  olfre  pour  c^r^ctQre^  :  im^eacoUé  ÎBféFÎeure ,  de  àiz 
pé^alç»;  troi$  gl^tmen^  ^térlte^  aurais  fertiles  \  cçs  derniers 
portant  ch^evm  dQo^  ai^^bèws.  .  . 

.  Ce  genrç ,  voisin  ^^  ^3PHQ]>]|I4E&,  renferme  «ne  plante 
herbacée  »  à  rs^cine^  fif^feit^s  ^  è  h^mpeniM  et  à  fleura  pour* 
près ,  disposées  en  ombelles ,  accompagnera  èe  bractées  âcâ-« 
ripusç^ ,  qu'on  tro^Yf  0p  ÂMtn^Uaie ,  et  qu'on  cultive  dans 
JîOs  Urdii^?.  (b,) 

SOWI^A,  Nopi  polon^îadi»  P*ti3wmc*  (v.) 

SÛ-XA-MI.  Nom  chii|ois  4^ une  ^Kfkdù^^armomê  (  ame^ 
nmm  i^iffcM^Ri^Loureiro),  pûnte  4ant  tes  grainessont  échauf- 
fâmes ;  stomachiques ,  iUv^^xf^^^  etc.  F.  Sanbok.  (lu.) 

SÛYAI^E  et  PAÏ,MAOXH,CJa.  Ceaont,  à  ta  Nouvelle- 
Espagne  D  les  no«i&4'm^  panier  (  swrp/^  dakù,  Kunth  )  , 
dont  le  boi$  très^dn^t  ^r^^pe^jant^  ^t  employé  pour  la  cons« 
truction  des^m^is^p^.  Qm  A^i^des  natitesâirctcl^  feuilles  de 
ce  palmier,  (in.) 

$aXE.  F.  Soib/(^.) 

SOYEUSE.  Nom  dominé  k  I'AfOC*»  de  Syrie,  (m.) 

SOYEUX  GRIS-BLANC  Agajwo  de  trois  pouces  de 
hauteur,  4'un  gris  soyeux  en  dessus,  rpux  09  bf  un  w  dessous. 
Oo  le  trouve  dans  les  bois  des  envirp^s  di^  Paris.  Il  pepa- 
roît  pas  dangereux.  Paulet  l^a  figuré  pl^  83^  de  $pn  Trak^des 

SOÏEUX  MARRON.  Agaric  deqaau^  icin^  pouces 
de  hauteur  ,  de  couleur  rousse  foncée  ,  comme  satinées  9  à 
pédicule  tors ,  qui  çra^  dans  les»  haï?  d;Q&  envifo^s  de  Paris^ 
^t  que  Paulçt  a  figuré  pi.  Ç3  4e  son  Tr^Ué  de*  ÇhampigBms* 
$on  odeur  est  celle  du  bpis  pourri.  Un'e^tpas  dangereux:,  (b.) 

SOYEUX  NOISETTE.  Espèce^  d'AiJA^ic  4  ehaperw 
relevé  en  ses  hoxd^ ,  couleur  4e  npi^elfte  en  dessus ,  roux  en 
dessous  9  à  lames  4^ntelée$  et  déçurrentes  sur .  le  pédir 
cu^le  çui  est  bl^anç  mêlé  4je  roux.»  et  ui*  peu  tors^  On  la 
trouve  eçi  automne  dans  les  bois  de*  environs  de  Paris.  ElU 
exhale  »  lorsqu'on  Teatarae  ,  une  odeur  4e  petites  raves.  Le» 
animaux,  qui  en  put  mangé  n'ont  p^  ^  incommodés» 
Paulet  l'a  figurée  dans  son  fraiié  des.  Champignons*  (B.) 

SOYEUX  TORS.  Familfe  établie  par  Pautet,  dans  le 
genre  Agabic  de  Linn$eus,qui  se  caractérise  pav  un  cliiape^i^à 
surface  sèche ,  soyeuse  ^  et  par  un  pérdiciMe  i^r^  Il  renfownô 
deux  espèces,  le  Soyeux  MARaojîî  et,  le  Sotbîix  gws-blaKc, 

(B.) 


Sa4  s  P  A 

SOY-HOANG-TENG.  Nom  donné,  en  Chine  ^  à  une 
espèce  d'EpiLOBE  (  EpUobmm  tetragonum ,  L.  ).  C^^O 

SOY-JE.  Nom  chinois  d'un  Héron.  F.  ce  mot.  (v.) 

SOYKA.  Nom  polonais  du  Gbai.  (v.) 

SOY-KUE-HOA.  C'est  le  nom  chinois  d'ane  espèce  de 
Muflier  (  anûumnum  iinaria,  Lour.  j  an  Linn.  )  ,  que  l'on 
cultive,  pour  F  agrément  dans  les  jardins  de  Canton,  (ln.) 

SOYMIDA*  Ari>rede  Tlnde,  dont  l'écorce.  est  fréquem- 
ment employée  en  médecine  ,   comme  fébrifiige.  C'est  le 

MaHOGONI  FEBRIFUGE.  (B.) 

SOY-QUA.  C'est,  aux  environs  de^Cantbn  en  Chine  ,  le 
nom  d'une  Cucurbitacél  {momonUca  cylindrica,  Lour.)  qu'on 
y  cultive  pour  ses  fruits  qu'on  y  mange.  Ils  sont  cylindri- 
ques et  longs  de  deux  pouces,  (ln.) 

SPACK.  Dans  les  salines  de  Wieliscka ,  en  Pologne ,  on 
nomme  ainj^i  la  soude  muriatée  solide  ou  sel  gemme  souillé 
d'arfi;ile.  Quelques  minéralogistes  allemands,  ayant  remarqué 
que  le  sel  gemme  ne  contenoit  pas  de  chaux  muriatée  ,  ont 
cm  devoir  le  distinguer ,  sous  le  nom  de  spack ,  de  la  Soude 
muriatée  ,  qui  provient  àes  eaux  des  lacs  et  de  la  mer.  (lk.) 

SPADIX.  BameaufloraL,  dans  quelques  plantes,  comme 
dans  le  Bakakxer. C'est  le  vrai  réceptacle  de  la  fructification, 
entouré  d'une  spathe  qui  lui  sert  de  voile,  (d.) 

SPADON.  V.  Espadon,  (s.) 

SPAENDONCÉE,  Spaendoncea.  Nom  donné  par  Desfon- 
taines ,  au  genre  de  plantes  appelé  Caoie  par  Forskaël.  (b.) 

SPAÈRETTE.  Synonyme  de  Spirée.  (b.) 

SPALANGIE ,  Spcdangia ,  Latr.  Genre  d'insectes  de 
Tordre  des  hyménoptères»  famille  des  pupivores,  tribu  des 
chalcidîtes ,  distingué  des  autres  genres  qu'elle  comprend  par 
ces  caractères  :  mandibules  bidentées  ;  palpes  n'ofifrapt  que 
deux  articles  distincts;  antennes  insérées  au  bord  antérieur 
de  la  tête,  fortement  coudées ,  grossissant  insensiblement  vers 
leur  extrémité  ,  de  dix  articles  ;  segment  antérieur  du  corselet 
allongé  et  rétréci  en  devant  ;  tête  déprimée  ou  plus  large  que 
haute  ;  abdomen  ovale  >  terminé  en  pointe. 

Je  ne  connoia  que  l'espèce  suivante  :  Spalangie  koire  , 
Spalangia  nigra  ,  Latr.  ;  Gêner.  Crust,  et  Insect. ,  tom.  i  ,  tab* 
12  ,  fig.  7 — 8,  le  mâle.  Elle  est  noire  ,  pubescente,  ponc- 
tuée ,  avec  l'abdomen  lisse ,  luisant  ;  les  ailes  blanches  et  les 
tarses  bruns.  On  la  trouve  aux  environs  de  Paris,  (l.) 

SPALAX  ou  ASPALAX.  Nom  grec  d'un  rongeur  voisin 
des  rats ,  et  qui  vit  sous  terre  à  la  manière  des  taupes  ,  avec 
lesquelles  il  a  été  confondu. pendant  long-temps.  Gulden- 
staed,  le  premier,  a  établi  un  genre  ^palux  qui  a  été  con- 
servé par  Erxleben ,  et  qui ,  selon  ce  naturaliste  ^  renferme 


s  P  A  Sa5 

le  véritable  aspalaiv  des  Grecs  et  un  rongeur  appartenant 
au  genre  Campagnol.  M.  Guvier  a  également  adopté  ce 
genre,  en  en  retirant  toutefois  le  canapagnoi  ;  et  M.  de  Lacé-* 
pède  Fa  aussi  admis ,  mais  en  y  faisant  entrer  quelques  autres 
espèces,  et  en  changeant  son  nom  en  celui  de  TalpoYde« 
Dans  la  première  édition  de  cet  ouvrage  9  nous  avions  divisé 
le  genre  ialpdide  en  deux,  dont  un ,  Vaspalax^,  renfermoit  seu-* 
lement  le  zemni  ou  aspcdax  des  Grecs ,  et  l'autre ,  le  iaipoide  ^ 
les  espèces  que  M.  Lacépède  lui  avoit  réunies.  Depuis ,  lUi- 
ger ,  en  conservant  le  genre  spalax ,  a  fait  de  nos  talpoïdes 
deux  genres  nouveaux  qull  a  nommés  bathyergus  et  georychus, 
£nfiu  le  genre  spalax  ou  rat-taupe ,  dans  cette  seconde  édition 
du  nouveau  Dictionnaire  d^ Histoire  naturelle ,  ne  comprend 
que  deux  espèces  seulement ,  le  zemni  ou  aspalax  dçs  anciens, 
et  le  zocor  qui  étoit  placé  parmi  les  ^is  par  Erxleben.  Voyez 

Rat- TAUPE.  (DESM.) 

SP ALL ANZANIE ,  SpaUanzama.  Genre  de  plantes  établi 

Îar  Pollini ,  pour  placer  l'AiGnEMOiNE  aigremonoïde  de 
linnœns.  11  a  aussi  été  appelé  Amonie  par  Nestler.  Ses  ca- 
ractères sont  :  calice  double  ,  ^extérieur  campanule  à  dix  ou 
douze  découpures ,  point  crochues  ;  Fintérieur  tubulé ,  étran-s 
glé  ,  à  cinq  divisions  ;  cinq  pétales  ;  cinq  à  six  étamines ,  in- 
sérées sur  le  calice  ;  un  ovaire  ii  deux  styles  et  k  deux  stig- 
mates ;  une  semence  globuleuse ,  renfermée  dans  le  calice 
qui  s^est  durci,  (b.) 

SPALME.  Nom  qu'on  donnoit  autrefois  an  pétrole  et  à  la 
malta  qu'on  faisoit  entrer  dans  le  goudi'on  dont  on  enduisoit 
les  embarcations ,  d'où  est  venu  le  mot  espalmer  un  naçîre^ 
qu'on  a  restreint  à  l'opération  qui  consiste  à  le  frotter  de 
suif,  (pat.) 
SPALTE.  F.  Spath,  (s.) 
SPAN.  On  appelle  ainsi  la  Sakicle  ,  k  Java,  (b.) 
SPANAGHIA.  Nom  que  les  Grecs  modernes  doniient 
aux  épinards.  Il  dérive  du  mot  latin  spinada.  V.  ce  mot.  (ln.) 
SPAN ANTHE ,  Spananthe.  Genre  de  niantes  établi  par 
Jacquindanslapentandrie  digynîe  et  dans  la  famille  des  om- 
bellilères.  11  a  pour  caractères  :  fleurons  égaux;  fruits  ovales, 
chargés  de  trois  stries  sur  leur  partie  ei^rieure.  Ce  genre, 
qui  ne  diffère  pas  du  Crantzie  de  Nuttal ,  a  depuis  été  réuni 

aux  HïDaOCOTYLES.  (B.) 

SPANIARDS.  C'est  le  nom  que  les  Espagnols  de  Car* 
thagène  donnent  à  la  grande  ÂiquETTE.  (s.) 
SPAR.  Synonyme  ao^laisjtu  mot  Spath.  (lIï.) 
SPARACTE,  5/tiracto,  Vieill.  Genre  de  Tordre  des  oi- 
seaux Sylvains  et  de  la  famille  des  CoixuRiONS.  F,  ce  mot* 
Caractères:  bec  médiocre  ,  très*robuste  9  garni  à  sa  base  de 


SaS  s  P  A 

ioiei dirigées»  avAOt^  èofiyet^  ed  6eâstià;  mmdîbale  sdpé* 
ri€ur«  échancrée  en  fornôie  d«  dent  et  erodiue  vers  It  boât  ; 
rinfiérieure  dépriÉiëe  ^  {ylos  courte ,  etilière  ;  âdriiies  ovales  ^ 
à  demi  coorertes  par  les  soies  ;  lâfigaè  courte,  triangillaire « 
lacérée  à  sa  pointe;  tarses  robustes;  quatre  doigts,  troi^ 
devant,  un  derrière;  les  ettéf'iéurs  réunis  à  leur  base;  ongles 
irèt*croehus,  acmniiiés;  leS  detm  {^rentières  témigcs  les  pins 
longues  de  toutes  ;  rectrices ,  dix. 

Le  S^AEACTE  ttUPPÉ,  5/)ûrdrtû  t:rUtata^  VieîH.  —  PI.  79  des 
Oiseaux  d^ Afrique  de  LevaiiljYtit,  sons  la  déùomînatioli  de 
hec  de  fer.  La  hilppe  de  cet  oiséâu  éSt  Composée  de  plumes 
étroites 9  inégales,  et  dont  les  plus  grandes  ont  nrès  de  quatre 

S  onces  de  longueur  et  sont  creusées  en  gouttière  ;  elle  s'é* 
ive  sur  le  front  et  se  recourbe  en  arant  ;  sa  couleur  est  d'art 
Boir  pur,  de  même  que  celle  qui  dominé  sur  tout  le  plumage: 
les  plumes  de  la  gorge  sont  roides,  dufes  et  d'un  rouge  vif 
entremêlé  en  bas  de  quelques  trâîts  jaunes;  une  large  bâtfde 
de  cette  couleur,  Bambée  de  quefques  lignes  rOuges  dansie 
milieu,  et  nointillée  de  0011*  sur  les  côtés,  traverse  le  milieu 
du  corps  ;  le  croupion  et  les  couvertures  supérieures  de  tai 
queue  sont  d^un  jaune  verdâtre  ;  les  pennes  moyennes  deft 
ailes  blanches  sur  leur  bord  extérieur,  ce  qui  donne  lieu  k 
des  lignes  de  cette  couleur  sur  l'aile ,  pour  peu  qu'elle  se  dé- 
ploie ;  le  bec  est  d^un  gris  de  fer  ;  les  pieds  sont  d'un  biei4 
clair,  et  les  ongles  noirs.  La  taille  de  cet  oiseau  est  cefl^;  du 
merle';  mais  son  corps  est  plus  gros  et  plus  ramassé.  Son 
genre  de  vie  est  inconnu  ;  on  sait  seulement  qu'il  se  trouve 
dans  les  îles  de  la  mer  du  Sud.  (v.) 

SPARAILLON.  Poisson  du  genre  des  Spares.  (b.) 

SPARASION  ,  Sparasion ,  Lair,  ;  Ceraphron ,  Jdrine. 
Genre  d'insectes  de*  l'ordre  dés  hyménoptères ,  section  des 
térébrans,  faiiiille  des  pupi^orcs,  tribu  ût%  oxyures  >  dis- 
tingué des  autres  géore»  de  cette  division  par  les  caractères 
swvaDs  :  antennes  înéérées  près  de  la  bouche  ,  filif9rmes  dans 
les  mâles  ,  coudées  et  plus  grosses  vers  ie  bout ,  dams  les  fe^ 
meiles  ,  de  douze  avttdes  dans  les  deus  sexes  ;  tété  arrondie  , 
avec  le  front  élevé  ;  mandibules  bridewiées  ;  palpes  tnàxillaires 
filiformes,  de  cinq  articles;  trois^aus  palpes  hbianx  ;  «ne 
cellule  radiale  aux  ailes  supérieure»  ;  abdomen  elliptique  , 
déprimé ,  l'enant  au  corselet  par  nue  partie  de  sa  largeur ,  ou 
sans  pédicule  notable^ 

L'espèce  d'après  lârquèlle  fai  étabK  ce  genre ,  est  le  céra- 
phroft  cefnu  èe  M.  Jurine.  Cet  insecte  éfet  petit ,  noir,  très- 
ponclué,  chagriné  sur  la  tête,  qtti  tombé  brusquement  par- 
devant,  et  dent  le  front  est  élevé  et  arqué.  J^.  la  figure  qu'il 


s  P  A  S27 

çn  a  doBnée  dans  son  oqvrage  sur  les  faymënoptères  5  pi.  i3  ^ 
genre  44.  (l.) 

SPARÂSSë,  Sparassus,  "Walckenaër.  Genre  d'arachnî* 

des.   V.  MiCROMMATE.  (L.) 

SPARAXIS  ,  Spamxis.  Grenre  établi  par  Ker,  aux  dépens 
des  IxiES.  Il  se  rapproche  des  Tritoivies.  Ses  caractères 
sont:  spathe membraneuse ,  sèdie  ,  déchirée  ;  corolle  tuba- 
leuse  ;  trois  stigmates  recourbés  ;.  capsule  orale. 

I^es  IxiES  TRICOLOft,  BtCOLOR,  A  GRANDES  FLEURS  et  BUL- 

BiFERE, entrent  dans  ce  genre.  La  seconde  et  la  troisième  dt 
ces  espèces  sont  figuréeir,  pi.  1482  et  779  du  Botanîcal  Maga- 
zine ^e  Curtis.  (B.) 

SPARCETTE.  On  donne  ce  nom  au  Sainfoin  ,  dans 
beaucoup  de  lieux,  (b.) 

SPARCETTE  PETITE.  C'est  le  Nard.  (b.) 

SPARE  ^  Spams.  Genre  de  poissons  de  la  division  des 
TuoRACiQUfis,  dont  les  caractères  consistent  à  avoir  la  lè- 
vre supérieure,  nett  ou  point  extenaible  ;  des  dent^  incisives 
ou  des  dents  mâTairefr,  disposées  sur  un  oq  plusieurs  rangs  ; 
point  de  piquans  ni  de  dentelures  aux  opercules;  une  seule 
nageoire  dorsale  éloignée  de  celle  de  la  queue  ;  la  hauteur 
du  èorps  supérieure  ou  égale  à/ sa  longueur. 

Ce  ffenre ,  peu  nombreux  daos  la  écrnière  éditvon  du  Sys-- 
iemaNaturm  de  limueus^  a  pris^  entre  les  mains  deBlock  et 
dtt  Lacépède  ^  u^e  amplitude  telle  ^  qo^on  enciunpte  actuel- 
lement quatre-vingt-dix-huit  espèces^  dont  tin  très-petit  nom- 
bre ont  été  tirées  des  genres  voisins  ^  tels  que  ceux  des  1^ 
bres^^  etc.  ;  et  encore  Lacépède  a  fait ,  aux  dépens  de  ceux 
de  Linnaeus,  son  genre  DiPTÉRODON  ;  Ctfirier,  sfcs  genres  Pi"- 
GAREii^  Bogue ^CuRofliis  et  CASTAcmot.E,  ainsi  que  ses  sousr 
genres  Daurade^  Pagre,  SARr.uBet'Ficou. 

On;  divise  les  s^nes  en  trois  sections,  d'après  la  forme  de 
la  queue. 

•     La  première  division  comprend  ccox  q|«i  ont  la  nageoire 
,de  la  queue  fourchue  00  en  croissant,  tels  que  : 

Le  SpÂrb  doÀi^^  tS/^anis  «um/tt^,  Linn.  Il  a  onze  rayons 
aignillcmnés  et  k|uaftorze  rayons  articulés  k  la  nageoire  du  doâ; 
troôs  rayona  aigmlonnéS'  et  douée  rayons  articulés  à  celle  de 
Tanns;  six  dents  incisives  à  chaque  mâchoire;  un  croissant 
doré  au-dessus  des  yeux  ;  une  tache  noire  sur  la  queue.  V» 
pi.  p.  19,  où  il  e^  ^1^*  C^  ^^  trouve  dans  toutesr  les  mers 
d'Eurdpe,  INrincipalement  dans  la  Méditerranée,  où  il  par- 
vileni  à  trois  ou  quatre  pieds  de  long.  On  \e  trouve  aussf ,  se- 
lon Cetti,  dans  les  lacs  d'eau  douce  de  Sardàigne. 

Ce  poisson  est  célèbre  de  toufe  ancienneté ,  à  raison  de  sa 


Sa8  S  P  A 

beaotë  et  de  la  délicatesse  de  sa  chair.  Il  porte ,  sar  les  cAted 
de  France  ^  un  grand  nombre  de  noms ,  entre  autres  cei|i 
de  sauguesme,  saucandle^  lorsqu^il  est  très-petit  ;  méjane^  pou- 
merinfue,  poumergroQ^  lorsque!  est  plu^  âgé;  daurade^  aou-^ 
rade ,  lorsqu^il  est  parvenu  à  plus  de  deux  pieds  de  long  ;  et 
sut*rtdaurade ,  lorsqu'il  est  très-grand«  C'est  lui  qui  sert  de 
type  au  sous-genre  de  son  nom. 

Sa  tête  est  comprimée ,  en  pente  et  sans  écailles  ;  ses  mâ« 
choires  sont  d'égale  longueur  et  étroites,  peu  ouvertes  «  gar- 
nies de  dents  arrondies,  séparées,  inégales  et  placées  sur 
trois  rangs  ;  sts  lèvres  charnues  ;  sa  lanjgue  est  courte ,  épaisse 
et  lisse  comme  le  palais  ;  ses  narines  ont  deux  ouvertures 
liées  par  un  sillon  ;  les  opercules  de  sqs  ouïes  sont  unis  et 
arrondis  ;  le  corps  est  large ,  tranchant  sur  le  dos ,  arrondi 
sous  le  ventre^  couvert  d'écaillés  bleues  en  dessus ,  argentées 
en  dessous  ;  sa  tache  d'or  au-dessus  des  yeux  manque  souvent. 
Il  en  est  de  même  de  la  tache  noire  de  la  queue. 

Aristote  et  les  autres  naturalistes  anciens  ont  beaucoup 
parlé  du  spare  dorade ,  qui  étoit  l'emblème  de  la  beauté  fé- 
conde ,  en  conséquence  consacré  à  Vénus;  et  qui  passoit ,  de 
leur  temps ,  pour  un  des  meilleurs  poissons  de  la  mer.  Au- 
îourd'hui  on  l'estime  encore  beaucoup;  mais  cependant  on 
Je  recherche  moins  que  les  Romains  du  temps  des  empereurs, 
époque  où  on  en  donnoit  quelquefois  àts  prix  énormes.  On 
le  prépare,  dans  les  cuisines',  au  court-bouillon,  c'est-à- 
dire  cuit ,  après  l'avoir  vidé  et  lavé ,  dans  du  vin  assaisonné 
de  sel ,  poivre  ,  thym ,  laurier ,  etc.,  ou  dans  l'eau  vinaigrée, 
avec  les  mêmes  assaisonnemens.  On  le  fait  rôtir  sur  le  gril , 
et  on  le  sert  avec  une  sauce  blanche  aux  câpres  ou  une  sauce 
à  la  moutarde ,  etc.  On  le  mange  aussi  frit.  On  le  fait  saler 
pour  l'envoyer  au  loin  ou  le  garder  pendant  l'hiver ,  et  alors 
on  l'apprête  comme  la  Morue.  V.  ce  mot 

Oii  pêche  les  spares  dorades  au  filet  et  à  la  ligne  amor- 
cée de  crustacés  ou  de  petits  poissons,  objets  dont  ils  se 
nourrissent  principalement.  On  les  prend  aussi  à  la  surface 
de  Teau  avec  la  foène.  lis  remontent  souvent  les  rivières  f 
car ,  comme  je  l'ai  déjà  dit ,  ils  peuvent  vfvre  dans  les  eaux 
douces  ;  et  on  les  arrête,  au  retour,  dans  des  enceintes  de 
filets  ou  de  branches  entrelacées.  Ces  derniers  passent  pour 
plus  délicats  que  ceux  qui  restent  perpétuellement  dans  la 
mer. 

Duhamel  et  Bioch  insistent  pour  qu'on  multiplie  les  spares 
dorades  dans  les  étangs, où  leur  chair  deviendroit  encore  plut 
savoureuse  que  celle  des  dorades  qui  ne  restent  que  momen- 
tanément dans  l'eau  douce;  et ,  en  effet,  il  semble  que  cela 
seroît  très-avantageux,  mais  probablement  cela  ne  seroit  pas 


s  P  A  i^ 

U'ès-'facile  fi^or  la  plupart  àts  prôprîéiahrefi  cl^éla«igs\y  ptns- 
que  ce  poisson  canari  dès  ^^il  est  soni  de  l'ea« ,  et  que  soa 
transport  4ev4eiidr<Ht  lort  coûteux  effort  incertalo.  Cepen^ 
dam  les  anciens  Roœaki5  le/faiis^ieiit  ^  «t  ie  fameux  lac  Im-*- 
crin  étoit  peiiplé  âitîfieieKeneÂt  ^  chaq}iit  aonëe ,  de  ce  poisr 
son.  , 

On  trouve  ie^  eiiipceiot«s  de  dorades  dax^s  les  pays  à  schis- 
tes et  dans  les  pays  à  couches ,  de  sorte  quHl  doit  étce  fromré 
q^e  ce  poisse»  existoit  dans  l'aneûnae  mer  comme  dans  la 
mer  actueUe.  On  y  troure  aussi  >  €t  bien  plus  commuoimenl^ 
coHKmç  on  peui  rimagiiier ,  kurs  parties  solides^  piincipa/- 
lemeat  leurs  dents.  Ces  dernières  sont  connues  des  oryc^o^ 
graphes  sous  le  nom  de  crapaudùus  ou  de  hifimîies^  let  ont  étié 
autrefois  fort  recherchées  9  d'après  te  préjugé ,  nénéraiement 
re^  ,  qii'il  suffîsoit  de  les  porter  enchâssées  dans  une  bague, 
'dans  un  pendant  d'oreiUe ,  ou  même  ii  une  breloque  de  mop-^ 
tre  ,  pour  être  préservé  de  plusieurs  maladies.  JLorsqne  ces 
délits  avoieat,  dans  letir  centre ,  une  tache  presque  noire  , 
,  elles  prenaient  le  nom  à'ûBil  de  strpemi  ^  et  augmentoient  sin- 
gulièrement de  prix.  On  les  cotitreiaisoit  à  Malte  en  mettant 
sur  une  dent  de  ce  poissom ,  nouveilemeat  arrachée ,  une 
..goutlte  d'acide  nkrique.  Aujourd'hui,  on  est  revenu  de  toutes' 
ces  erreurs ,  et  les  dents  fossiles  de.ce  spare  ne  sont  re^ 
cherchées  que  par  les  coUeoteurs  d'objets  d'histoire  natu- 
relle. 

C'est  au  printemps  que  fraient  les  spares  dorades  ;  et  c'est 
Alors  qu'ils  viennent  sur  les  rivages ,  à  l'embouchure  âjes  ri- 
vières ,  où  en  en  prend  beaucoup.  Peskdant  l'hiver  ,  âls  se 
tie»aent  dansks  profondeurs  des  merâ ,  el  on  es  poche  très- 
rareœent.  Leur  croissance  est  si  rapide,  qu'on  a  dit  qu'ils 
avig^nentoient  du  triple  chaque  amîée  ;  et  leur  maltiplicar- 
tîon  est  si  considérable,  qu'on  n'a  pu  la  peindre,  aiilsi 
qu'on  l'a  déjÀ  r^marqisé ,  qu'en  la  prenant  pour  l'enblème 
de  la  (écoaudité.  Ceux  qui  s4Mit  daito  les  lacs  d'eau  douce 
croissent  el  multiplient  encore  plus  rapidement  ;  mais  ils 
'Sont  exposés  à  périr  dans  les  hivers  rigoureux ,  comme  on 
l'aiTU  en  Sardaigne  en  1766^  au  rapport  de  Cetti. 

lie  SpaA£  spaAàilloi?  ,  Spams  annulons^  Linn. ,  a  onz^  ^ 
rajons  aiguillonnés  et  treize  rayons  articulés  k  la  nageoire 
du^dos;  trois  rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés  i 
celle  de  l'anus  ;  les  dents  incisives  un  peu  pointues  ;  une  ap>i^^ 
pendÂce  écailleuse  auprès  de  chaque  thoracine  ;  la  couleitt^ 
\  générale  îaunâtre;  une  tache  à  la  queue.  On  le  pêche  dans 
la  Méditerranée.  Il  porte  sur  nos  côtes  les  noms  de  spargus , 
spurbis ^  ra^aiHott y  et  de  canlé.  Sa  tête  est  petite,  compri-* 
mée,  sans  écailles;  ses  mâchoires  isont  de  longueur  égale , 

XXXI.  34 


S3o  S  P  A 

garnies,  sur  le  devant,  de  dents  incisiireSf  pointues,  et  aux 
deux  côtés  de  molaires  arrondies  ^  le  corps  est  aplati ,  cou- 
vert de  petites  écailles  jaunes'Ct  argentées ,  mais  le  dos ,  qui 
est  étroit,  est  plus  brun ,  et  le  ventre,  qui  est  arrondi ,  plus 
blanc.  On  voit  de  plus  des  raies  transversales,  d'un  noir  brun 
et  quelquefois  une  tache  noire  il  la  queue.  Les  nageoires  su- 
périeures sont  noirâtres,  et  les  inférieures  rougeâtres  bor- 
dées de  noir. 

Pline ,  qui  a  fait  mention  de  ce  poisson ,  dit  qu'il  fraie  k 
Féquinoxe,  qu'il  se  multiplie  extrêmement  et  qu'il  vit  de  pe- 
tits poissons ,  de  frai ,  de  crustacés  et  de  coquillages.  On  le 
voit,  à  cette  époque,  arriver  en  troupes  nombreuses  sur  les 
-côtes ,  chercher  à  entrer  dans  les  rivières  et  les  lacs  ,  et  en 
automne  disparottre  subitement  pour  s'enfoncer  dans  la  pro- 
fondeur des  eaux  où  il  passe  l'hiver.  On  le  prend  en  grande 
quantité  y  surtout  en  Sardaigne,  en  Toscane  et  dans  l'A- 
driatique,  soit  avec  des  filets,  soit  k  la  ligne  amorcée  d'un 
morceau  de»  crustacé.  Sa  longueur  excède  rarement  un  pied. 
Sa  chair  est  molle ,  en  conséquence  peu  recherchée  sur  les 
tables  délicates  ;  cependant,  lorsqu'elle  est  grillée,  elle  n'est 
pas  mauvaise.  Les  pauvres,  qui,  partout,  se  contentent  de 
ce  qu'ils  peuvent  se  procurer^ s'en  accommodent  fort  bien,  et 
«n  font  une  grande  consommation. 

Le  Sparë  sargue  a  douze  rayons  aiguillonnés  et  treize 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
quatorze  articulés  à  l'anale  ;  huit  incisives  larges  à  leur  bout; 
deux  rangées  de  molaires  arrondies  de  chaque  côté  ;  des  ban- 
des transversales  noirâtres  ;  une  tache  noire  à  la  queue.  Il 
sert  de  type ,  selon  Cuvier ,  à  un  genre  de  son  nom.  On  le 
trouve  dans  les  mers  d'Europe  ,  et  surtout  dans  la  Méditer- 
ranée ;  on  le  trouve  aussi  dans  la  mer  Rouge.  Ou  le  connoft, 
sur  nos  côtes ,  sous  les  noms  de  sar ,  sarg ,  sargo  et  sarguet. 
Aristote  et  Pline ,  qui  ont  connu  ce  poisson ,  disent  qu'il 
fraie  au  printemps  et  en  automne ,  ce  qu'il  faudroit  cepen- 
dant vérifier  ;  qu'il  vit  en  troupe  sur  les  rivages ,  et  qu'il  re- 
monte les  rivières.  Belon  rapporte  qu'on  en  prend  une 
énorme  quantité  dans  le  Nil.  Il  parvient  ii  plus  de  deux 
.  pieds  de  long.  Il  vit,  comme  les  autres  spares,  de  petits 
poissons ,  de  crustacés  et  de  coquillages.  Sa  chair  est  sèche , 
cependant  elle  est  bonne  frite ,  et  on  en  mange  beaucoup  sur 
toutes  les  côtes  de  la  Méditerranée.  Ses  dents ,  portées  dans 
la  poche ,  avoient  autrefois  la  propriété  de  guérir  le  mal  de 
dent ^  mais  elles  l'ont  perdue  depuis  qu'on  ne  croit  plus, 
sans  examen,  les  contes  populaires. 

Lacépède  regarde  le  spare  puntazzo  de  Cetti  comme  une 
variété  de  celui-ci. 


s  P  A  531 

Le  Sparè  OBLABE  ,  Spams  meianurus,  Litin. ,  a  onze 
rayons  aiguillonnés  et  quatorze  articulés  à  la  nageoire  'du 
dos;  trois  rayons  aiguillonnés  et  quatorze  rayons  articulés  à 
celle  de  Tanus;  quatre  incisives  comme  tronquées  à  leur  ex- 
trémité et  dentelées  à  la  ipâchoîre  supérieure  ;  plusieurs  ta- 
ches et  des  raies  longitudinales  de  chaque  côté;  une  tache  à 
la  queue.  On  le  trouve  avec  les  précédens ,  dont  il  a  les 
mœurs  et  la  qualité  de  la  chair.  On  le  connoît  sur  nos  côtes 
sous  le  nom  de  nigroil.  11  parvient  à  peine  à  un  pied  de  long. 
C^est  dans  le  lac  de  Cagliari  en  Toscane  et  dans  TAdriati^ 
que  y  tpLOXk  en  prend  le  plus. 

Le  Spare  SMAHis  a  onze  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
douze  rayons  articulés  à  Tanale;  des  dents  incisives  ,  comme 
tronquées  et  mêlées  à  des  dents  plus  petites  et  plus  serrées; 
un  grand  nombre  de  pores  sur  la  partie  antérieure  de  la  tête; 
la  couleur  générale  argentée  ;  le  dos  rougeâtre.  On  le  trouve 
dans  la  Méditerranée.  11  est  connu  sur  nos  côtes  sous  le  nom 
àepicarei  et  de  garou.  On  en  prend'  beaucoup  qu^on  sale,  et 
qu'on  sèche  ensuite  à  Tair.  Autrefois  on  en  faisoit ,  par  la 
décomposition  de  sa  chair  dans  Feau  ,  cette  liqueur  noire  si 
piquante  et  si  propre  à  exciter  Tappétit ,  que  les  anciens  ap-^ 

f^eloient  garum  ,  et  quUls  estimoient  tant ,  que  son  prix  éga- 
oit  celui  des  parfums  les  plus  précieux ,  dans  le  temps  du 
grand  luxe  des  Romains.  V.  au  mot  Garum. 

Une  fort  belle  figure  de  cptte  espèce  a  été  gravée  par  De- 
laroçhe  à  la  suite  de  son  mémoire  sur  les  poissons  des  îles 
Baléares  ,  imprimé  dans  les  Annales  du  Muséum. 

Le  Spare  mendole  ,  Spams  mœna ,  Linn. ,  a  onze  rayons 
aiguillonnés  et  douze  rayons  articulés  à  la  dorsale;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  dix  articulés  à  Tanale  ;  chaque  mâ- 
choire garnie  d'une  rangée  de  dents  très-serrées  et  sembla^ 
blés  à  un  poinçon.  On  le  pêche  sur  les  côtes  françaises  de  la 
Méditerranée ,  où  il  est  appelé  cagareUe\  juscle ,  gerle  eimun^ 
doure.  Il  parvient  rarement  à  un  pied  de  long.  Ses  couleurs 
varient  beaucoup  ;  mais  ordinairement  il  est  blanc,  avec  des 
lignes  longitudinales  bleues  et  des  nageoires  rouges. 

Les  anciens  ont  beaucoup  parlé  de  ce  poisson,,  quoiqu'ils 
n'en  estimassent  pas  plus  la  chair  qu'on  ne  l'estime  aujour- 
d'hui; mais  comme  il  est  extrêmement  abondant,  il  a  tou- 
jours été  remarqué.  C'est  sur  les  rivages  sablonneux  on  pier- 
reux qu'il  se  plaît  davantage  et  qu'il  fait  la  chasse  à  tons  les 
jeunes  poissons.  C'est  aussi  là  qu'on  le  pêche  à  la  ligne  ou 
au  filet.  On  en  prend  tant  h  Venise  ,  qu'on  le  vend  par  mon- 
ceaux. Les  anciens  ont  dit  que  la  saumure  dans  laquelle  on 
le  met  devient  purgative.  On  le  consomme  firais  ou  salé  ; 


53a  S  P  A  ^ 

mai»  les  gens  riches  le  déda^nenl,  comme  coriace  et  insl- 

iude.  Rondelet  dit  cependant  qu'il  est  gras  en  été ,  et  qa*a- 
ors,  la  femelle  surtout ,  est  passablement  bonne. 

Le  Spare  argenté  a  neuf  rayons  aiguillonnés  et  vingt-six 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguillon- 
nés et  six  rayons  articulés  à  la  nageoire  de  l'anus;  des  écail- 
les argentées  sur  presque  «toute  la  surface  du  corpâ;  une 
tache  noire  auprès  des  orancfaies.  Il  habite  les  ntéi^  du  Ja- 
pon. 

Le  SpaRE  nuRTA  a  onxe  i^ayoUs  aiguillonnés  et  douze 
rayons  articulés  k  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillohiiés  et  six 
rayons  articulés  à  la  nageoire  de  l'anus  ;  des  dents  niolaires 
arrondies  ;  les  dents  antérieures  de  la  mâchoire  supérieure 
conformées  comme  des  dents  laniaîres  ettrès-aiahcées;  dé% 
bandes  transversales  rouges.  Il  habite  la 'Méditerranée ,  et 
ie  rapproche  du  spare  denté.  C'est  le  spent  ruhrlUon  de  Daa-^ 
benton. 

Le  SpaREPAgEL,  Spàrttstryihrmusy  Linn.,  iai  dôutiè  irâydni 
aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons 
aiguillonnés  et  neuf  rayoàs  articulés  à  Tanale  ;  un  double 
radg  de  dents  molaires  ;  les  dents  antérieures  (brtès  et  pôià* 
tues  ;  une  couleur  ronge  très-vîve  sur  presque  toute  la  surr 
face  du  corps.  Il  se  pèche  dâi^s  ta  Méditèrraàée  et  dans  les 
mers  d'Amérique,  où  il  acquiert  un  pied  de  long.  On  rap- 
pelle pageur ,  pcigeau  et  pagau  sur  nos  côtes ,  et  haucanigre  aux 
Antilles.  Les  auteurs  grecs  et  romains  en  font  souvent  men- 
tion comme  d'un  poisson  exquis.  Aujourd'hui  on  le  regarde 
-également  comme  un  des  meilleurs  du  genre.  On  le  mange 
^ordinairement  frit  et  arrosé  de  jus  d'orange  et  épîcé.  On  le 
prend ,  en  été ,  sur  les  rivages  ,  et  en  hiver  eii  pleine  mer. 
C'est  dans  cette  saison  qull  est  le  plus  recherché  par  les 
gourmets.  Il  vit  de  jeunes  poissons  ,  de  crustacés  et  de  co- 
quillages,  fraie  au  printemps,  mnhipUe  beaucoup ,  et  ne 
voyage  qu'en  troupes  nombreuses.  Sa  cotiletir  devient  grisâ- 
tre dans  la  vieillesse. 

Le  Spare  pagre  a  douze  rayons  aiguillonnés  et  dîk  arti- 
culés  à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguillonnés  et  neuf 
rayons  articulé^  à  l'anale  ;  une  membrane  placée  an-dessus 
de  la  base  des  rayons  articulés  de  la  dorsale  et  de  l'anale  ,  et 
autour  du  dernier  rayon  de  chacune  de  ces  deux  nageoires  ; 
deux  rangs  de  dents  molaires  arrondies  ;  les  dernières  de  ces 
molaires  plus  grosses  que  les  autres;  ie  dos  roogeâtre;  le 
ventre  argenté.  Cuvier  croît  qu'il  doit  servir  de  type  à  un 
nouveau  genre.  On  le  trouve  dans  tontes  les  mers  d'Europe 
et  dans  celles  d'Amérique.  La  Méditerranée  surtout  en  nour- 
rit de  prodigieuses  quatoftités  qui  virent  dans  ^tz  profondeurs 


S\P  A  ^  533 

pendaBt  riûvtr^  qui  s^approchent  des  mages  pendant  Véié^ 
et  qui  remontent  même  les  rivières.  Les  anciens ,  qui  l'ont 
connu,  rapportent  que  sop  entrée  àsius  le  Nil  ej^t  un  des  si- 
gnes avant-coureurs  de  ripopd^tipn  de  ce  (leuve ,  et  qu'en 
conséquepce  ,  il  avoit  été  divinisé  par  les  Egyptien^.  )1  par- 
vient à  environ  deux  pieds  de  long,  oa  cl^air  est  sèche, mais  sa« 
Toureuj^e.  Ceux  qui  sont  pris  dans  Us  rivières  sopt  moins  bons 
que  ceux  que  Ton  prend  ^  pleine  mer,  ce  qu  on  attribue  à  la 
moindre  quantité  de  nourriture,  ne  trouvant  p^s  dans  le» 
eaux  douces  autant  de  petits  poissons,  de  crustacés,  de  eo- 
quîllages  que  dans  la  pleine  mer.  Il  y  manque  surtout  de 
frai  4^  1^  sèche  y  4pi?^  î^  parpitiaire  son  mets  favori.  On  le 
mange  cuit  àTeausalée  f  avec  une  sauce  aux  câpres,  ou  une 
sauce  rousse  ,  ou  rôti  sur  le  gril ,  et  assaisonné  à  Thuile  el 
au  vinaigre,  offrit  et  arrosé  dç  jus  d'orange  épicé.  On  le 
pêche  au  fijet  ou  à  Tbameçon  amorcé  d'un  crusiacé.  On  ei^ 
prend  de  très-grandes  quantités  4an^  certains  endroits , 
principaleu^ent  ep  Sardaigne.  Son  co^ps  est  quelquefois 
pourvu  4e  bande^  longitudinales  jaunes ,  et  d^  deux^  taches 
noires  de  chaque  côté,  une  au-dessus  et  une  au-dessous  des 
,  ouïes» 

J^e  SpARp  poou£ ,  Spams  hoops  j.  Ltnn.  ^  ^  trepte  rayops  à 
la  nageoire  du  dos,  et  sei^  r^yqns  à  celle  de  ranps;les  dents  ' 
de  la  mâchoire  supérieure  obluses  et  dentelées  ;  un  grand 
noipbre  de  raies  longitudinales;  les  quatre  raies  inféneures^ 
dorées  ou  argentées.  On  le  trouve  ^^r^Ut^lé^j^wr^x^t  el^ 
les  mers  du  Japon.  Ce  poison  ^st  long  et  cylindrique  \.  son 
dos  e^t  olivâtre  et  son  ventre  argenté  ;  ses.  yeux  sont  très-rer 
inarqùa]>lp$  par  leur  grandeur ,  et  c^st  de  cette  circonstance 
que  les  Grecs,  qui  Tout  connu,  onitir^souAnom»  qui  veut 
dire  mil  de  bœuf.  Iln'çst  point  vrai,  comme  L'ont  écrit  lespoë- 
tes ,  qu'il  fasse  eiHendre  un  cri. 

Le  SPÂfiE  poETE'ÉPLNË  a  sept  rayons  aiéuillonné«  et  dix^ 
huit  ou  vingt  rayons  articulés  à  la^ dorsale;  les. deux  premiers- 
rayons,  aiguillonnés  de  cette  nageoire  très-courts  ;  les  cinq 
autres  plus  longs  et  filiforme^;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
neuf  rayons  articulés  à  la  nagçroire  de  l'anus;  quatre  dent^ 
incjbives  et  coniqi^s  à  chaque  mâdmijre  ;  un.  grand  nombre 
de  molaires  hémisphérique^  et  ^lerrées  les  unf  s  contre  les 
autres  ;  la  cpujeur  générale  d'un  rouge  argenté;  le  dos  et 
les  raies  d'ui^e  Quançe  obscure.  11  se  trouve  dans  la  mer 
Rogge ,  oà  Forskaël  V^  ob^rvé.  jl  se  tient  d^ns  les  li^ux 
profoi^d»  ^^  v^^|[,  e|  s'approche  très» rarement  des  ri- 
vages. 

LA  Spau  çàTï'^HÈRE  a  Quze  rayons  aîguillounés  et  treize^ 
iFapn^  4rtici4é^  à  la  dorfale»  trois  ray4)ns  aiguillonnés  et^ 


S34  S  P  A 

onze  articulés  à  Tanale;  plusieurs  rangées  de  dents;  les  an* 
térieures  de  la  mâchoire  supérieure  très-grosses  ;  les  anté- 
rieures de  la  mâchoire  inférieure  fort  petites;  la  ligne  laté- 
rale très-large  ;  une  vingtaine  de  raies  longitudinales  et  jau- 
nes de  chaque  côté.  Il  est  figuré  dansjlondelet,  pag.  ii3  , 
sous  le  nom  de  canihero.  On  le  pêche  dans  la  Méditerranée. 
Il  se  plaît  aux  embouchures  des  rivières  et  autres  lieux  va- 
seux. Sa  chair  est  peu  estimée ,  comme  étant  sèche  et  non 
succulente. 

Le  Spare  saupe  a  onze  rayons  aiguillonnés  et  dix-sept 
rayons  articulés  4  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguillon- 
nés et  quatorze  rayons  ariictrlés  à  celle  de  Tauus;  vingt  dents 
incisives  ou  environ  à  chaque  mâchoire ,  placées  sur  un  seul 
rang;  chaque  incisive  de  la  mâchoire  supérieure  un  peu 
échancrée  pour  recevoir  la  pointe  de  celle  d'en  bas;  onze 
raies  longitudinales  jaunes  ou  dorées  de  chaque, côté.  On  le 
pêche  dans  la  Méditerranée  ,  où  21  parvient  au  plus  à  un  pied 
de  long.  11  s'appelle,  sur  nos  côtes,  vargadette  lorsqu^il  est 
jeune ,  et  sopi  ou  saupe  lorsqu'il  a  toute  sa  croissance  II  vit 
en  troupes  nombreuses  dans  les  profondeurs  de  la  mer  en 
hiver,  et  sur  les  rivages  en  été.  Il  fraie  en  automne  ,  et  mul- 
tiplie considérablement.  On  en  prend  dans  quelques  endroits 
d'immenses  quantités,  au  filet  ou  à  Thameçon  amorcé  de 
morceaux  de  citrouille  qu^il  aime  beaucoup.  Il  vit  principa- 
lement de  végétaux.  Sa  chair  est  molle,  coriace,  sans  goût, 
et  exhale  souvent  une  mauvaise  odeuç.;  aussi  il  n^  ^  ^l^e  tes 
pauvres  qui  s'en  nourrissent.  Les  anciens  l'ont  connu  et  ont 
rapporté  beaucoup  de  fausses  notes  sur  son  compte  ,  comme 
de  dire  qu'il  déposoit  ses  œufs  dans  des  nids,  qû^il  se  nour- 
rissoit  d'excrémens ,  qu'il  avoît  l'ouïe  très  fine  ,  etc. 

Le  Spare  sabre  a  onze  rayons  Mguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
enze  articulés  à  la  nageoire  de  l'anus  ;  les  dents  incisives  ser- 
rées et  un  peu  coniques;  les  molaires  nombreuses  et  hémi- 
sphériques ;  seize  à  dix-sept  raie^  longitudinales  et  brunes  de 
chaque  côté  du  corps.  On  le  trouve  dans  la  mer  Kouge,  où 
îl  a  été  observé  par  Forskaë!. 

Le  Spare  synagre  a  seize  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos ,  qui  est  longue  et  échan- 
crée;  l'anale  arrondie  ;  la  couleur  générale  d'un  violet  pour- 
pre ;  sept  rates  longitudinales  et  dorées  de  chaque  côté  ;  la 
caudale  rouge.  Il  se  trouve  dans  les  mers  d^Amériqae.  11  ne 
faut  pas  le  confondre  avec  celui  auquel  les  Grecs  avoient 
donné  ce  nom,  et  qui  ne  nous  est  pas  connu. 

Le  Spare  élevé,  Sparuslatus ,  Linn. ,  a  douze  rayons  ai- 
guillonnés et  neuf  rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trob  rayons. 


s  P  A  535 

aiguillonnes  et  huit  rayons  articules  i  Tanale  ;  la  hauteur  dû 
corps  égale  k  sa  longueur;  la  couleur  générale  jaânâtre;  la 
tête  argentée.  Houtuyne  Ta  trouvé  dans  la  mer  du  Japon. 

Le  Spare  strié  ,  Spams  virgatus ,  Linn.  ,  a  huit  rayons 
aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos;  deux 
rayons  aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés  ii  celle  de  Tanus; 
le  museau  arrondi  ;  le  corps  allongé  ^  déprimé  et  couvert 
d'écaillés  conforn^es  et  disposées  de  manière  à  le  faire  pa- 
rohre  strié.  On  le  trouve  avec  le  précédent. 

Le  Spare  H\FFARA  a  onze  rayons  aiguillonnés  et  treize 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  Tanale  ;  chaque  mâchoire  garnie  de  dents 
incisives  ,  fortes ,  émôussées  et  un  peu  éloignées  les  unes  des 
autres  ;  des  tubercules  hémisphériques  auprès  du  gosier  ;  la 
couleur  générale  argentée  ;  treize  ou  quatorze  raies  longitu- 
dinales d'un  brun  jaunâtre  de  chaque  côté.  On  le  pèche  dans 
la  mer  Rouge.  Il  se  nourrit  de  végétaux  j  et  sa  chair  est  sa- 
voureuse. 

Le  SpARE  BERHA  a  douze  rayons  aiguillonnés,  et  onze 
rayons  articulés  à  la  naseoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguillon- 
nés et  dix  rayons  articulés  à  celle  de  Tanus  ;  quatre  dents  inr 
cisives  et  longues  à  chaque  mâchoire  ;.les  molaires  nombreuses^ 
et  demi-sphériques  ;.les  plus  éloignées  du  museau,  plus  granr 
des  que  les  autres  ;  la  lèvre  supérieure  plus  longiie  que  Tin- 
férieure  ;  les  écailles  grandes  et  arrondies.  Il  habite  la  mer 
Kouge ,  se  nourrît  de  végétaux ,  a  la  chair  délicate ,  la  couleur 
blanchâtre  et  le  corps  ovale. 

Le  Spare  chili  a  treize  rayons  aiguillonnés  et  quinze  ar- 
ticulés à  la  dorsale  ;.  deux  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  Tanale;  les  yeux  gros  et  rapprochés  ;  les  incisives 
un  peu  coniques;iesmolairesémoussées;rensemble  du  corps 
et  de  la  queue  comprimé  de  nuinière  ^présenter ,  de  chaque 
côté,  une  sorte  d'ovale  ;  les  écailles  grandes,  rhomboïdales 
et  tachées  de  blanc.  Il  se  trouve  dans  les  mers  du  Chili.  Sa 
chair  est  très-bonne  ,  au  rapport  de  Molina.        ^ 

Le  Spare  éperonné  a  treize  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons.articulésà  la  nageoire  du  dos 4  sept  rayons  aiguillonnés 
et  neuf  rayons  articulés  à  celle^e  l'anus  ;.un.piquant  recourbé 
vers  le  museau  au-devant  de  la  dorsale  ;.  le  premier  et  le 
dernier  rayon,  de  chaque  thoracine  aiguillonnés  ;  des  raies 
bleues  et  tortueuses.  Il  habite  les  mers  des  Indes  et  d'A- 
mérique. 

Le  Spare  MORi^ie ,  Spams  mormyms^  Lmn. ,  a  onze  rayons 
aiguillonnés  et  douze  rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois 
rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  articulés  à  l'anale  ;  la  mâr 
choire  supérieure  un  peu  plusavancée  que  l'inférieure  ;  trois 


836  S  P  A  ^ 

^Q  quatre  rangées  d«  ()etits  fnberènîei  aiteiidis ,  oa  de  petites 
dents  molaires,  sur  le  bord  iniërîeur  de  la  mâchoire  d^en 
haut,  et  d«ux  rangées  de  denté  semblables  sur  le  bord  inté- 
rieur de  la  mâchoire  d^en  bas  ;  plusieurs  bandes  transversales 
étroites  et  alternativement  argentées  et  noirâtres.  On  le  pêche 
dans  là  Méditerranée,  oh  il  vit  de  petits  poissons  et  de  sè- 
ches. Il  parvient  à  la  longueur  de  deux  pieds.  Sa  chair  est 
molle  et  peu  agréable  au  goAt.  On  le  coanoît  sur  nos  c6tes 
sous  le  nom  de  mormind  ou  marme. 

Le  Sparb  smcTNÀTRE  a  trois  rayons  aiguillonnés  et  douze 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  deux  rayons  aiguillon- 
nés et  ^ix  rayons  articulés  à  celle  de  Tanus  ;  la  couleur  bru- 
nâtre. Il  habite  les  mers  du  Japon. 

Le  Sf  ARE  BIGARRÉ  a  douze  rayons  aiguillonnés  et  cpiatorze 
rayons  articulés  â  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  ,  et 
vingt-quatre  rayons  articulés  â  la  nageoire  de  l'anus  ;  le 
corps  comprimé  et  ovale  ;  Us  incisives  serrées  Fane  contre 
Tautre  ;  les  opercules  revêtus  d'écaillés  semblables  à  celles 
du  dos  \  «ne  pièce  écailleuse  auprès  de  chaque  thoracine  ; 
de  grandes  taches  ou  bandes  transversales  noires.  On  le  pêche 
4ans  la  Méditerranée. 

Le  Sparb  osbegk  a  onze  rayons  aiguillonnés  et  onze  arti- 
culée à  la  nageoire  du  dos  ;  quatorze  rayons  â  Tanale  ;  la 
mâchoire  inférieure  recourbée  et  garnie  de  quatre  dents  as» 
sez  grandes  ;  la  tête  panachée  de  bleu  et  de  rouge  ;  Ats  raies 
alternativement  bleues  et-  jaunes  de  chaque  côté.  Il  habite 
avec  le  précédent. 

Le  Spare  BIARSEILIAIS  a  douse  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
dix  rayons  articulée  k  la  nageoire  de  l'anus  ;  les  incisives  de 
la  mâchoire  inférieure  un  peu  saillantes  au-deÙ  àts  lèvres  ; 
le  lobe  infériewr  de  la  queue  plus  court  que  le  supérieur  ;  la 
eoulettr  générale  d'un  or  pâle  ;  des  raies  longitudinales  bleues, 
tourtes  4  phis  ou  moins  voisines  de  la*  caudale  ^  et  une  ou 
plusieurs  taches  brunes  de  chaque  câté  du  corps.  On  le  trouve 
encore  avec  le  préeédent* 

Le  Spabe  CASTAOKOiE  i  Sparus  rau,  a  trois  rayons  aiguil- 
lonnés et  trente-cinq  rayons  articulés  k  la  nageoire  de  dos  ; 
deux  rayons  aiguillonnés  et  trente  articulés  à  celle  de  Tanns; 
le  devant  de  la  tête  élevé  et  arrondi;  le  museau  avancé  et 
arrondi  ;  la  mâchoire  inférieure  plus  longue  que  la  supérieure  ; 
le  dos  noir;  les  cétés  bleus  ;  la  partie  inférieure  argentée^ 
Cuvîer  en  fait  un  sous-genre.  On  le  trouve  ,  maïs  rarement, 
dans  les  mers  du  Nord.  Il  parvient  à  une  longueur  de  plus  de 
deux  pieds. 

Le  Spare  bog araveo  a  douze  rayons  aiigHillonnés  et  treize 


s  P  A     ^  537- 

ràjoi&s  aiilcalés  V^A  ^('^SA^c  9  trois  rayons  aiguiUonnés  et 
treize  rayons  articulés  à  FaDale  ;  le  corps  aplati ,  ovale  et 
argenté.  Oiî  le  pèche  dans  la  Méditerranée. 

Le  Spare  af  AH5LNA  a  dix  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
artjcttiés  à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
neuf  rayons  articulés  à  Tanale  ;  dix- hait  dents  coniques  et 
fortes  à  chaque  mâchoire ,  les  molaires  émoussées  et  larges^^ 
des  dents  sétacées  auprès  du  gosier  ;  la  première  pièce  de 
chaque  opercule  dénuée  de  petites  écailles  ;  des  handestrans" 
versales  argentées  et  nébuleuses.  11  habile  la  mer  Rouge* 

}^  Spârb  BARAK  a  dix  rayons  aiguillonnés  et  treize  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
neuf  rayons  articulés  k  celle  de  Tanus  ;  quatre  dents  incisives 
à  chaque  mâchoire  ;  les  molaires  émoussées  et  disposées  sur 
un  seul  rang;  les  antérieures  de  ces  molaires  larges ,  les  pos- 
térieures hémisphériques  ;  des  dents  sébacées  et  nombreuses 
auprès  de  ces  dernières  ;  la  première  pièce  de  chaque  oper- 
cule garnie  dé  petites  écailles  ;  la  couleur  générale  verdâtre  ; 
«ne  tache  noir^re  et  souvent  bordée  de  brun  de  chaque  càté. 
On  le  trouve  avec  le  précédent. 

hé  S^ÀKE  RAMAK  a  dixfayôns  aiguillonnés  et  neuf  rayons 
articulés  à  la  dorsale',  trois  rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons 
articulés  à  Tanale^  ces  derniers  d'autant  plus  grands  qu'ils 
s'éldgnentde  la  tête  ;  les  dents  antérieures  un  peu  plus  grandes 
que  les  autres  ;  la  couleur  générale  d*un  blanc  verdâtre  ;  des 
raies  longitudinales  d*tin  jaune  violet.  On  le  trouve  avec  le 
précédent. 

Le  Spare  grand  œil  a  dix  rayons  aiguillonnés  et  ontt 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
neuf  articulés  à  celle  de  Tanus;  six  ineisives  à  chaque  mâ- 
choire ;  les  molaires  larges,  planes  et  courtes  ;  la  lèvre  in- 
férieure renflée;  Pcntre-deux  des  yeux  tuberculeux;  la  mem- 
brane de  la  caudale  couverte  de  petite*,  écailles  ;  l'œil  très- 
grand  ;  la  couleur  générale  bleuâtre.  H  se  trouve  encore  dans 
ïa  mer  Rouge. 

Ii€  Spare  QUE^^B  ROITGë,  Spams  eryikraurus^  a  neuf  rayons 
âigUj|tlo«inés ,  et  onz^  ray#ns  articulés  k  la  dorsale  ;  trois 
rayons  aiguillonné^^  et  sept  articulés  à  Tanale;  un  seul  rang 
de  dents  très-petites  à  chaque  mâchoire;  la  tête  et  l'ouverture 
^e  la  bouche  petîteiè';  les  opercules ,  la  nageoire  du  dos ,  l'a- 
Twie  ^t  la  caudale  ^  revêtus  en  partie  â'écaîlles  plus  petites 
qtie  Celles^  du  dos  ;  l'aiius  plus  près  de  la  caudale  que  de  la 
♦êtc  ;  la  couleur  générale  argentée  ;  le  dos  bVeu  ;  les  nageoires 
rouges.  Il  est  figurédans  Bloch,  pi.  261 ,  et  dans  le  Bujfon  de 
Delerville ,  vol.  3 ,  pag.  18.  On  le  poche  dans  la  mer  du 


538  S  P  A 

Le  Spare  queue  i>*or  â  dix  rayons  aiguillonnés ,  et  dix- 
sept  rayons  articulés  ^  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  ai-- 
J;uîllonnés  et  vingt-trois  rayons  articulés  à  celle  de  Tanus 
*œii  très-petit  ;  chaque  opercule  terminé  par  une  prolonga- 
tion arrondie  à  son  extrémité  ;  Fanus  plus  près  de  la  tête  que 
de  la  caudale  ;  là  couleur  générale  d^un  riolet  argenté  ;  une 
raie  longitudinale  et  dorée ,  depuis  la  tête  jusqu'il  la  nageoire 
de  la  queue  ;  une  seconde  raie  dorée  ,  depuis  les  thoracines 
jusqu'à  Tanale  ;  les  nageoires  anale  ,  caudale  et  dorsale  do- 
récs;  Il  est  figuré  dans.Bloch,  pi.  a6a,  et  dans  le  Buffon  de 
Deterville  ,  vol.  3  ,  pag*  i8.  Il  vit  dans  les  mers  d'Amérique. 
Le  Spare  CUNING  a  dix  rayons  aiguillonnés  et  quinze  arti- 
culés à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et  onze 
articulés  à  celle  de  Tanus  ;  la  mâchoire  inférieure  plus  avan- 
cée que  la  supérieure^  chaque  opercule  composé  de  trois 
pièces ,  terminé  par  une  prolongation  arrondie  ,  et  garni  de 
petites  écailles  ;  le  dos  et  le  ventre  carénés  ;  le  dos  violet  ;  les 
côtés  argentés  et  rayés  d'or.  Il  est  figuré  dans  Bloch,  pi.  263, 
et  dans  le  Buffon  de  Deterville  ,  vol.  3,  pag.  12.  Il  est  propre 
à  la  mer  des  Indes. 

Le  Spare  galonné  a  dix  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  l'anale;  les  dents  serrées  ;  l'anus  plus  près 
de  la  caudale  que  de  la  tête;  le  dos  violet  ;  deux  bandes  trans- 
versales et  noires*  Tune  sur  l'œil ,  l'autre  sur  la  poitrine  ; 
sept  raies  jaunes  et  longitudinales  de  chaque  côté.  Il  est  figuré 
dansBloch;  pi.  263,  et  dans  le  Buffon  de  Deterville.  On  le 
pêche  dans  les  mers  de  TAméFlque.  Sa  chair  est  très-es- 
timée. 

Le  Spare  brème  a  dix  rayons  aiguillonnés  et  douze  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
dix  rayons  articulés  à  la  nageoire  de  Tanus  ;  les  dents  de  la 
mâchoire  supérieure  plus  larges  et  plus  serrées  que  celles  de 
riaférieure;  la  ligne,  latérale  large  et  courbée  d'abord  vers  le 
haut  et  ensuite  vers  le  bas;  les  écailles  placées  au-dessus  de 
la  ligne  latérale  ,  plus  petites  que  celles  qui  sont  placées  au- 
dessous;  les  unes  et  les  autres  mdes^au  toucher;  le  do^^is; 
les  côtés  d'un  argenté  mêlé  de  doré  ;  le  ventre  blanc.  T\  est 
connu  sur  nos  côtes  sous  les  noms  de  brème  de  m^r  et  de  carpe 
de  mer.  On  le  prend  au  filet  et  à  la  ligne,  pendant  Tété  sur- 
tout. Il  vit  d'œufs  de  poissons  et  des  petits  qui  en  provieik- 
jient.  Sa  chair  est  blanche ,  molle  et  peu  agréable  au  goût  ^ 
mais  lorsqu'elle  provient  d'individus  pris  dans  des  endroits 
pierreux,  et  qu'elle  est  grillée  et  servie  avec  une  sauce  aux 
anchois  ,  elle  devient  assez  bonne» 

Le  Spai(£  gros  œil  a  douze  rayons  aiguillonnés-  et  dix 


s  P  A  539 

rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
huit  articulés  à  Tanaie  ;  le  devant  de  la  mâchoire  supérieure 
garni  de  plusieurs  rangs  de  dents  ;  les  huit  dents  antérieures 
de  la  mâchoire  inférieure  plus  grandes  que  les  autres;  les 
yeux  gros  ;  des  raies  longitudinales  fouges  placées  au-dessus 
de  raies  longitudinales  jaunes  de  chaque  côté.  Il  est  figuré 
dans  Bloch  ,  pi.  27a ,  et  dans  le  Buffon  de  Delerville ,  vol.  3, 
pag.  94 ,  sous  le  nom  dW/  de  bœuf.  On  ignore  sa  patrie. 

Le  Spârë  rayé  a  onze  rayons  a)f;ulllonnés  et  huit  rayons 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et  - 
sept  rayons  articulés  à  celle  de  Tanus;  cinq  rayons  à  lamem^ 
brane  branchiale  ;  un  grand  nombre  de  dents  ;  celles  de  la 
mâchoire  inférieure  plus  grandes  que  celles  de  la  mâchoire, 
supérieure  ;  trois  raies  longitudinales  et  bleues  de  chaque 
eôté ,  la  plus  éfevée  plus  courte.  Il  est  figuré  dans  Bloch  , 
pi.  375  ,  et  dans  le  Bujfcn  de  Deterville  ,  vol.  3 ,  pag.  iio.  On 
le  trouve  dans  les  mers  du  Japon. 

Le  Spare  ancre  a  treize  rayons  aiguillonnés  et  huit  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et  neuf  rayons 
articulés  à  la  nageoire  de  Tanus  ;  plusieurs  dents  à  la  ma-* 
choire  inférieure  tournées  en  dehors  et  courbées  en  dedans  ; 
les  yeux  très- rapprochés  l'un  de  l'autre  ;  la  couleur  générale 
jaune  ;  des  bandes  transversales  bleuâtres.  Il  est  figuré  dans 
Bloch  ,  pi.  276 ,  et  dans  le  Bujfon  de  Deterville ,  volume  3  , 
page  iio.  On  ignore  quelle  est  la  mer  ou  il  vit. 

Le  Spare  trompeur  ,  Spams  insidiator,  a  neuf  rayons  ai- 
guillonnés et  neuf  rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ; 
trois  rayons  aiguillonnés  et  huit  rayons  articulés  ,  à  celle  de 
l'anus  ;  le  museau  très-allongé ,  en  forme  de  tube  ;  les  mâ- 
choires situées  à  l'extrémité  de  ce  tube  ;  deux  dents  droites, 
coniques,  et  plus  grandes  que  les  autres,  à  chaque  mâchoire  ; 
deux  lignes  latérales;  la  caudale  ,  en  croissant;  le  dos  rouge; 
les  côtés  jaunâtres.  Il  constitue ,  selon  Cuvier ,  un  soûs-genre 
des  Labres,  soUs  genre  qu'il  a  appelé  Filou.  On  le  trouve 
dans  la  mer  des  Indes  ,  ou  il  parvient  à  environ  un  pied  de 
long.  La  manière  dont  il  se  procure  sa  nourriture  est  très  re- 
marquable. Il  vit  d'insectes  qui  n'habitent  point  dans  l'eau  ^ 
mais  qui  voltigent  ou  se  posent  sur  les  plantes  aux  embouchu- 
res des'  rivières.  Pour  s'en  emparer ,  la  nature  lui  a  donné  la 
faculté  de  seringner  sur  eux  ,  avec  sa  bouche ,  une  certaine 
quantité  d'eau  qui  les  étourdit ,  les  mouille,  et  les  fait  tomber 
dans  l'eau. 

Le  Spare  porcy  ,  Sparus  chrysops ,  Linn. ,  a  treize  rayons 
aiguillonnés ,  et  onze  rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ; 
trois  rayons  aiguillonnés ,  et  treize  articulés ,  à  celle  de  Ta- 
nos  ;  la  caudale  ,  en  croissant  ;  un  sillon  longitudinal  sur  le 


Sio  S  P  A 

4os;  riris  doré  ;  4^  raies  bUues ,  sur  la  ttte  ;  toutes  les  Ba<- 
geoires  rouges  ,  exçeipté  la  dorsale.  Il  est  figuré  daos  Ca- 
lesby ,  vol.  2  »  planche  16.  Oa  le  trouve  dans  les  mers  d^  A- 
mérique. 

Lg  Spare  Zanthèrs,  Spams  argyr$ps ,  Liiiu.  «  a  doaze 
rayons  aiguilionnés ,  et  quatorze  rayous  articulés,  à  la  dor-? 
sale  ;  quinze  rayons  à  Tanale  ;  la  caudale  j  eo  croissant  ;  un 
sillon  sur  le  dos  ;  Tiris  argenté  ;  les  dents  de  devant ,  coni- 

Îues;  un  long  filamept^  à  chacun  dies  trois  premiers  rayons 
e  la  dorsale.  M  est  figufé  dans  WiUughby^  ^ipp^  t  ^^*  ^^  ^^ 
jie  trouve  avec  le  précédent. 

^  Le  Spaae  denté  a  opize  rayons  aîguUlonBés ,  et  once  ar« 
liculés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguillonnés  ,  et 
huit  rayons  articulés  h  celle  de  Tanus  ;  la  partie  supérieure 
et  antérieure  de  la  tête  |  dénuée  d'écaillés  semblables  à 
celles  du  dos  ;  quatre  dents ,  plus  grandes  que  les  autres ,  à 
chaque  mâchoire  ;  les  yeux  rapproché»  Tun  de  Tautre  ;  la 
dorsale  ,  les  pectorales  ,  Tanale  et  la  caudale  «  garnie»  «  en 
parue,  de  petites  écailles;  la  couleur  générée  ,  ou  blanche^ 
ou  pourpre ,  ou  d'un  jaiuie  argenté.  Jl  sie  trouve  dans  la  Mé* 
diterranée  et  dans  les  mers  d  Amériqu^.On  çn  voit  de  deux 
pieds  de  long;  mais  communément  ils  n'ont  que  la  moitié 
de  cette  longueur.  On  en  prend  dans  la  Méditerranée  de 
grandes  quantités  qu'on  fait  saler  oi>  mariner  pour  envoyer 
au  loin. 

Le  Spare  fascé  a  neuf  rayons  aîgmlloqnés  et  onze  articu- 
lés ,  à  la  dorsale  ;  M*ois  rayoqs  aiguillonnés  et  neuf  lutyooa 
articulés f  k  l'anale  ;  cjnq  rayons  à  la  membrane  branchiale  ; 
la  caudale,  en  croissant;  la  ligne  latérale  ,  double  ;.l£s  dents 
coniques  «  et  Içs  molaires  »  petites  ^t  arrondies  (  la  dorsale , 
1  anale  et  la  caudaU  9  g«^*nie$ ,  en  parlfe ,  de  petites  écailles; 
la  couleur  générale ,  jaunâtre  ;  six  ou  sept  bandies  transver- 
sales brunes,  Il  est  figuré  dans  JitlQch ,  pL  9S7 ,  et  dansle 
Bufan  de  De^erville  ,  voL  3  ,  pag-  7  «  sons  le  jEiom  de  spare  à 
landes^  On  le  pêche  dans  l^s  mers  du  Japon* 

Le  SpARb  FAUCILLE,  à  quatorze  rayons  aiguiUonuéa,  et  ^ept 
rayons  articulés,  à  la  dorsale;  quatre  rayons  aiguillonnés, 
et  vingt  articulés  à  celle  de  l'ariusUa  caudale  9  en  croissant; 
quatre  dents,  grandes  et  recourbées,  au  devant  de  chaque 
mâchoire  ;  plusieurs  molaires ,  petites  et  arrondies  ;  la  dor- 
sale ,  l'anale  et  la  «caudale  ,  couvertes ,  en  partie,  d'écaillés 
minces,  et  semblables  à  celles  du  dos  ;  les  derniers  rayons  de 
la  dorsale  et  de.  l'anale ,  plus  longs  que  les  autres  ;  la  tête  et 
l^s  nageoires  vertes  ,  au  moins  eo  partie.  Il  est  figuré  dans 
Blocb,  pi.  258 ,  et  dans  le  Bi^ffon  de  Oeierville.  On  le  pêche 
dan^  la  mer  des  Antilles. 


s  P  A  Ht 

Le  Spab^  japonais  â  dix  rdyoâs  «îgaiitonnés  et  neuf  ai^i- 
ealds  ,  à  ia  dorsale  ;  trois  rayons  aigouloniië^  y  et  sept  articu- 
las 9*À  l^anale  ;  la  caudale  ,  en  croissant  ;  cinq  rayons  ,  à  1» 
membrane  branchiale  ;  là  mâchoire  inférieure  plus  aran^ée 
que  la  supérieure  ;  le  sommet  de  la  tête ,  arrondi  et  éleré  ; 
les  yeuï  rapprochés  Ton  de  l'autre  ;  le  doslinito  ;  tes  c^tés 
argentés  ;  des  raies  jaunes  et  longitudinales.  Il  est  ègu#é  dan» 
Bloch  ,  pi.  377  ,  et  dans  le  Bujfén  àt  Deierville  ^  vol.  à  ^ 
pag.  124^.  On  le  pêche  dans  les  mets  du  Japon. 

Le  S^ABE  sufttifAH  a  quinte  r^yo^s  aiguilloiildésMel  treke 
rayons  articulés  ,  à  là  nageoire  da  dos;  tftoîs  Payons  aiguil- 
lonnés ,  et  huit  articulés ,  à  celle  die  l'a)ms  ;  la  ligne  latérale» 
interrompue;  la  caudale,  en  efoissant  ;  la  couleur  générale» 
jaune  ;  des  taches  transversales  »  ronges  ;  trois  iàcheé  grandes 
et  noires,  de  chaque  côté.  Il  est  figuré  dansBlock»  pi.  ^7^, 
et  dans  le  Bttjfun  de  Detervîlle  »  vol.  3 ,  pag.  i^4*  ^ti  le  trouve 
dans  les  mers  de  F  Amérique  méridionale. 

LeSlPARE cTNoDOf^ a onzerayons aiguillonnés^  et  qualorse 
ârtitulës  à  la  dorsale  -,  trois  ravons  a^MîoMés,  et  oui»  a^<« 
tîculés  j  k  Tanale  ;  la  mâchoire  supéHedrè  g<rfoie  4e  {famVcii 
dents  plus  grandes  que  les  autres,  et  semblables  k  celles  d^on 
chien  ;  les  opercules  garnis  d^éc  ailles  petites ,  minces  et  lisses 
tomme  celles  du  dos  ;  la  dernière  pièce  de  chaque  oj)ercule, 
terminée  en  angle;  la  caudale,  eu  croissant;  le  dos,  d'un 
vert  brunilre  ;  la  tête  et  les  côtés ,  Jaunes  f  le  ventre ,  d'un 
faune  ai|;enlé  ;  les  pectorales ,  les  thoracines  et  la  caudale  » 
fouges.  ft  est  figuré  dans  Bloch ,  pi.  syf,  et  dans  le  B»0oh 
de  Deterville ,  toI.  3  ,  pag.  1^4  ?  ^<^^  lè  tiom  de  dentée  oMen. 
On  le  oêche  dans  les  mers  du  Japon. 

Le  S^ARE  TÉTRACANTHE  a  omse  rayons  aiguillonnés ,  et 
sept  rayons  articulés ,  à  la  nagmre  du  dos  ;  quatre  rayons 
aiguillonnés  ,  et  sept  rayons  articulés ,  i  e«41e  de  l*anus  ;  un 
rayon  ai^îllotmé,  «t  sept  rayOrtë  a^tltrùlés-,  à  diaqoe  tho« 
fticine  ;  le  dos  violet  ;  la  tête  et  les  iftageoîreîJ ,  d*ui|  vrolet 
jaunâtre  ;  le  ventre  argentin.  Il  est  figuré'  dans  Bloch,  pi.  aTg» 
et  dans  le  Bûffon  de  Deterville  ,  vol.  3  ,  jVag.  124 1 1^- •  i»  ^^ 
le  pêche  dans  les  mers  d'Amérique. 
'  Le  Spare  terik>r  a  rfbize  rayons  atgûillotinés ,  t^  quatoïieê 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ,  dont  la  partie  antérieure  est 
arrondie,  et  la  postérieure,  triangulaire  ;  quatorze  rayons 
à  la  nageoire  de  l'anus  ;  chaque  mâchotre  garnie  de  detMsilfi- 
cisives  qui  se  touchent;  la  seconde  lame  de  chaque  opercnte^ 
terminée  par  un  ou  deux  petites  prolongeméns  arrondis  à 
leur  bout  ;  cinq  rayoris  à  la  membrane  des  branchies  ;  la  C6u(- 
leur  générale,  dorée  et  mêlée  de  vert  et  de  brun  ;  cinq  bandes 
transversales  cm  peu  larges  et  noires.  11  ise  tronve  tn  Im.- 


54a  S  P  A 

mense  qaanthé  dans  la  mer  des  Indes ,  au  rapport  dé  Cdna« 
merson.  Il  n'acquiert  pas  plus  de  deux  oe  trois  pouces  ide 
long. 

Le  Spare  mylostome  a  dix  rayons  aiguillonnes ,  et  dix- 
huit  rayons  articulés ,  à  la  dorsale  ,  dont  presque  tous  les 
rayons  sont  inégaux  en  longueur  ;  trois  rayons  aiguillonnés  ; 
et  onz#  articulés  à  la  nageoire  de  l'anus  ;  la  caudale  »    un 

I»en  en  croissant  ;  le  sommet  de  la  tête^t  le  dos,  très-relevés  i 
e  fond  du  palais ,  paré  de  deux  dents  molaires  ;  sept  rayons 
k  la  membrane  des  branchies  r  des  raies  longitudinale»  plu- 
sieurs fois  interrompues,  et  alternativement  bleues  et  dorées. 
Il  habite  dans  la  mer  des  Indes,  où  il  a  été  observé  par 
Commerson  ,  qui  en  «  trouvé  la  chair  agréable  au  goât. 

Le  Spâae  mylio  a  dnze  rayons  aiguillonnés,  et  quatorze 
rayons  articulés ,  k  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguil- 
lonnés  ,  et  dix  rayons  articulés,  k  la  nageoire  de  Tanus,  qui 
est  couverte  en  partie  de  petites  écailles  ;  cinq  rayons  k  la 
membrane  branchiale  ;  tout  le  palais  pavé  de  niolaires  ar« 
rondies  ;  plusieurs  raies  longitudinales ,  brunes  et  interrom- 
pues ;  deux  bandes  transversJiles  ^  noires ,  Tune  sur  le  devant 
dç  la  tête  ,  et  l'autre  sur  l'opercule.  Il  habite  avec  le  pré- 
cédent. 

Le  Spare  breton  a  neuf  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés ,  k  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  ,  et  sept  ar- 
ticulés ,  k  l'analft  ;  cinq  rayons  k  la  membrane  des  i>ranchîes  ; 
les  plus  longs  rayons  des  pectorales ,  atteignant  jusqu'à  la 
nageoire  de  l'anus  ;•  la  couleur  générale  ,  argentée  ;  le  dos 
légèrement  bleuâtre  ;  les  côtés  parsemés  de  taches  ou  de 
petites  raies  longitudinales  interrompues  et  brunes.  On  le 
pêche  sur  les  côtes  dé  l'Ile-de-France  ,  où  sa  chair  est  fort 
estimée.  Il  parvient  k  environ  un  pied  de  long. 

Le  Spare  rayé  d'or  ,  a  dix  rayons  aiguillonnés  ,  et  dix 
articulés ,  à  la  nageoire  du  dos  ;  trpis  rayons  aiguillonnés  , 
et  iieu(  rayons  articulés  ,  à  la  nageoire  de  l'anus  ;  une  écailf* 
allongée  ,  en  forme  d'aiguillon,  auprès  du  bout, extérieur  de 
la  base  de  chaque  thoracine  ;  deux  pièces ,  à  chacun  des 
opercules ,  qui  sont  couverts  de  petites  écailles  ;  la  prepiière 
pièce  terminée  par' une  ligne  droite  ^t  la  seconde ,  par  une 
ou  ^eux  prolongemens  anguleux  ;  des  raies  longitudinales 
et  dorées  ;  une  tache  allongée  et  brillante  »  d'or  et  d^argent , 
au-dessous  de  l'extrémité  de  la  dorsale;  toutes  les  nageoires 
rouges.  Il  se  trouve  avec  les  précédens. 

Le  Spare  Catesby  ,  Perça  mdanura  ,  Linn. ,  a  douze 
rayons  aiguillonnés,  et  dix  rayons  articulés,  à  la  dorsale, 
qui  est  composée  de  deux  parties  4  la  mâchoire  inférieure  un 
peu  plus  longue  que  la  supérieure  ;  la  caudale  noire^  et  bor- 


s  P  A  '        543 

dëe  de  blanc  ;  des  raies  bleues,  sarla  tête  ;  des  raies  longi-  - 
tudinales  et  jaunes  ,  de  chaque  côté.  Il  est  figuré  dans  Ça» 
tesby,  vol.  2,  tab.  8,  n.^  2,  On  le  pêche  dans  les  mers  de 
la  Caroline. 

Le  SpâR£  sauteur  ,  Perça  sàhatrix ,  Linn.,  a  huit  rayons 
aiguillonnés 9  et  dix  rayons  articulés,  à  la  nageoire  du  dos; 
trois  rayons  aiguillonnés,  et  six  rayons  articulés ,  à  celle  de 
Tanus  ;  la  dorsale  composée  de  deux  parties  réunies  ;  trois 
forts  aiguillons  à  la  partie  antérieur^de  la  caudale  ;  le  ventr« 
jaune  et  rayé  de  gris  ;  la  caudale  ronge  ,  à  Texlrémité;  de 
grandes  taches ,  d'un  jaune  obscur  ,  au-dessus  de  la  ligne 
latérale.  On  le  trouve  dans  les  mers  de  la  Caroline.  Il  doit 
son  nom  à  ia  faculté  qu'il  possède  de  sauter  verticalement 
au-dessus  de,  la  surface  de  Teau ,  pour  prendre  les  insectes 
qui  y  volent  :  je  l'ai  souvent  vu  faire  cette  manœuvre.  Il  nage 
avec  une  grabde  rapidité.  Sa  chair  n^est  pas  des  plus  estimées. 
Le  Spare  VENIMEUX,  Perça  venenosa i  Linn.,  a  dix. rayons 
aiguillonnés,  et  quinze  rayons  articulés ,  à  la  dorsale«(  douze 
rayons  à  Tapale;  la  caudale  ,  en  croissant  ;  la  dorsale  com- 
posée de  deux  parties  réunies  ;  les  écailles  mioces  et  unies  ; 
la  couleur  générale  ,  brune  ;  un  grand  nombre  de  petites  ta- 
ches rouges,  bordées  de  noir.  Oo  le  pêche  dans  les  mers  dû 
la  Caroline,  où  il  parvient  à  plus  de  trois  pieds  de  long,  et 
où  sa  chair  passe  pour  un  poison.  Il  paroît  certain  qu'elle 
produit  quelquefois  des  effets  dangereux  sur  ceux  qui  en  man- 
gent; mais  il  n'est  pas  probable,  ainsi  que  l'observe  Lacé- 
pède  ,  que  cette  faculté  délétère  soit  constante  en  lui  :  elle 
tient  sans  doute  à  sa  nourriture  ,  ou  au  lieu  où  il  habite.  J'en 
ai  entendu  parler,  sous  ce  rapport,  pendant  mon  séjour  en 
Caroline.  » 

Le  Spare  ,jub  ,  Perça  juh\  Bloch,  a  douze  rayons  aiguil- 
lonnés ,  et  seize  rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons 
aiguillonnés ,  et  neuf  rayons  articulés  ,  à  l'anale;  la  caudale, 
en  croissant;  les  deux  mâchoires  également  avancées  ;  la 
couleur  générale  argentée  ;  six  raies  jaunes  longitudinales  , 
de  chaque  côté  ;  le  dos  violet  ;  une  bande  noire  ,  bordée  de 
jaune ,.  s'étendant  jusque  sur  l'œil  ;  deux  taches  brunes ,  sur 
la  caudale.  Il  se  trouve  dans  les  mers  du  Bfé^l,  où  il  passe 
pour  un  des  meilleurs  poissons  de  ce  climat. 

Le  Spare  saljln.  Perça  unimacuiaia^  Bloch ,  a  douze  rayons 
aiguillonnés,  et  seize  rayons  articulés,  à  la  nageoire  du dos^ 
trois  rayons  aiguillonnés,  et  treize  articulés  ,  à  celle  de  l'a- 
nus ;  celle  de  la  queue ,  en  croissant  ;  les  deux  mâchoires 
également  avancées  ;  une  tache  noire  ,  de  chaque  côté  ,  sur 
le  corps  et  au-dessous  de  la  ligne  latérale;  des  raies  longi- 
tudinales dorées.  On  le  pêche  dans  les  mers  du  Brésil  ^  où 


,  su  s  P  A 

.  il  parvient  à  un  pied  de  loBg.li  remonte  les  ritières  pendant 
Vété.  Sa  chair  est  excellente. 

lure  SPAas  MÉL AKOTE,  P^rcm  co'gtnùUa  ,Blocli ,  a  onee  rayant 
aiguillonnés  9  et  seize  rayons  articulés  ,  à  la  dor^le  ;  trois 
rayons  aiguillonnés  I  et  quatorze  rayons  articulés  à  Tanale; 
la  caudale ,  en  croissant  ;  Tanus  près  de  deux  fok  plus  éloi- 
gné de  la  tête  que  de  la  queue  ;  le  corps  allonge;  la  couleur 
générale ,  argentée  ;  le  dos  noirâtre  ;  les  pectorales  ,  les  tho* 
racines  et  Tanale ,  grises ,  avec  la  base  rougeâlre  ;  point  de 
taches.  Il  est  figuré  d«as  Blooh ,  pi.  3ii  ,  et  dans  le  Buffon 
de  Deterville  9  vol.  U  >  p-  68. 11  habite  les  mers  du  Japon. 

Le  SpâRE  nifhoïï.  Perça /apoaica  ^  Bloch  ,  a  dix  rayons 
aiguillonnés,  et  dix  rayons  articulés ,  à  la  nageoire  du  dos  ; 
deu^  rayons  aiguillonnés ,  et  six  rayons  artic«ilés ,  à  celle  de 
Tanus  ;  cinq  rayons  k  la  membrane  des  branchies  ;  la  cau^ 
dale,  en  croissant;  la  couleur  générale',  blanche^  le  dos 
brunâtre  ;  les  raies  longitndinales,  jaunâtres,  les  nageoires, 
grîsâtr^.  Il  est  figuré  dans  Bloch  ,  pi.  3i  i ,  et  dans  le  Bufim 
de  Deterville  ,  vol.  i,  p.  lia.  On  le  pèche  dans  les  mers  du 
Japon. 

Le  Spare  demi -lune  a  vingt  rayons  k  la  dorsale;  trois 
rayons  aiguillonnés*  et  neuf  articulés  â  Tanale;  la  caudale  en 
croissant  à  cornes  prolongées  ;  les  pectorales  deux  fois  plus 
longues  que  les  thoraçines;  la  lame  postérieure  des  opercules 
terminée  par  un  proîengement  n»oft  et  anguleux;  la  cou- 
ienr  générale  rou^  ;  plusieurs  taches  4orées  et  irrégnlières 
sur  la  partie  supérienns  des  cAtes  et  sur  le  dos,  qtin  est  bleu; 
nne  raie  longitudinale  dorée  r  très4arge  et  s^étendant  direc- 
tement depms  la  première  pièce  de  ropercule  fUsqii'à  la  base 
de  la  caudale ,  vers  laquelle  elle  s'élargit  ;  la  caudale  dorée  ; 
la  dorsale  dnrée ,  avec  vnm  raie  longîiadinale  large  et  rouge. 
Il  est  figuré  dans  Lacqpède ,  vol.  4  9  f^-  3.  Il  habite  les  mers 
de  l'Amérique  méridionale ,  où  il  a  été  observé  par  Plumier. 

Le  Spâiie  holoctâméosë  a  onze  rayons  aiguillonnés  et 
onz^  rayons  articulés  à  la  dorsale;  dix  rayons  à  la  nageoire 
•de  l'anus;  la  caadale  en  croissant  prolongé;  les  pectorales - 
fakifomaes  ;  les  mâchoires  paiement  avancées  ;  la  tête  et  les 
percutes  demies  de  petites  écailles;  les  écailles  du  corps  et 
de  la  queue,  grandes,  hexagevies  et  rayonnées;  la  couleur 
^éuérefe  bleue,  et  sans  taches.  On  le  trouve  dans  la  mer  des 
^lîUies. 

Le  S^àBBjLBPisuas  a  dix  rayons  aiguillonnés  et  quatorze 
rayons  articulés  àrlé nageoire^ dos;  trois  rayons  aiguillonnés 
et  sept  articulés  à  celle  de  l^an«s  ;  âe  petites  écailles  sur  les 
opercules  ;  la  seconde  pièce  de  chaqne  opercule  terminée 
^palC  un  ppolongemem  anguleux  ;  upe^^dt  partie  de  la  na- 


s  P  A  5^5 

geoire  caudale  et  de  Papale  recoavente  par  de  petites  écail- 
les ;  deux  taches  rondes  ou  ovales  de  chaque  côté  du  dos.  On 
le  pèche  dans  le  grand  Océan  équatorîal. 

Le  Spare  bilobé  a  onze  rayons  aîguilloniiés  et  dix  rayons 
articulés  à  la  dorsale  ;  quaS<re  rayons  aiguillonnés* et  neuf  ar^ 
ticulés  à  la  nageoire  de  Tanus  ;  la  caudale  fourchue  etdivi* 
sée  en  deux  lobes  arrondis  ;  la  tête  et  les  opercules  garnis 
d'écaillés;  Tentre-deux  des  yeux  relevé  en  bosse;  les  yeux 
gros  ;  quatre  ou  six  dents  longues,  pointues  et  crochues,  pla^ 
cées  au  bout  de  la  mâchoire  supérieure ,  au  -  devi^it  d'une 
rangée  de  molaires  hémisphériques  ;  de  petites  écailles  sur 
la  base  de  la, caudale.  Il  est  figuré  dans  Lacépède,  v.  4^  pi*  a« 
On  le  trouve  dans  les  mers  équatoriales  avec  le  précédent , 
et  c'est  à  Commerson  qu^on  en  doit  la  connoissance.  Quel-* 
ques  navigateurs  rappellent  le  capitaine  blanc. 

Le  Spare  cardinal  a  vingt*un  rayons  aiguillonnés  et  douze 
rayons  articulés  àja  nageoire  du  dos;  cinq  rayons  aiguillonnés 
et  douze  articulés  à  la  nageoire  de  Tanus;  une  large  saillie 
rouge  entre  les  yeux,  et  avancée  jusqu^au  dessus  de  la  mâ« 
choire  ;  le  dos  rouge  foncé  ,  et  le  ventre  rouge  clair.  On  le 
pèche  dans  les  mers  de  la  Chine. 

Le  Spare  chinois  a  un  long  filainent  au  lobe  supérieur  de. 
la  nageoire  de  la  queue  ;  le  dos  rouge;  le  ventre  jaune  ainsi 
que  les  thoracines  et  les  pectorales  ;  quatre  raies  longitudi- 
nales de  même  couleur  de  chaque  cMé  du  corps ,  et  prolon- 
gées sur  la  nageoire  caudale.  On  le  pêche  avec  le  précédent* 

Le  Spare  bufonite  a  onze  rayons  aiguillonnés  et  treize 
articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  quinze,  rayons  à  la  nageoire 
de  Tan  us  ;  la  caudale  en  croissant  ;  une  partie  de  .cette  na- 
geoire et  des  opercules,  couverte  d'écaillés;  le  dos  élevé;  six 
dents  incisives ,  grosses  et  émoussées ,  au  -  devant  de  la  mâ-^ 
choire  supérieure  ;  quatre  dents  semblables  à  Tinférieure  ; 
rintérieur  de  la  bouche  pavé  de  molaires  hémisphériques  et 
très-inégales  en  grandeur;  onze  ou  douze  raie»  longitudinales» 
Il  eaâ figuré  dans  Lacépède,  vol.  4»  pl*  ^i  ^î^^î  ^^^  Tintérieur 
de  ses  mâchoires,  qui  ressemble  infiniment  à  celui  à^s  mâ- 
choires du  spare  dorade^  mentionné  au  commencement  de  cet 
article.  On  le  trouve  dans  le  grand  Océan  équatorîal ,  où  il  a 
été  observé  par  Commerson.  - 

Le  Spare  pjirroquet  a  quatorze  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  ai|;uillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  Tanale;  la  caudale  en  croissant;  Tocciput 
et  le  dos  arqués  et  très-élcvés  ;  la  tète  et  les  opercules  dénués 
de  petites  écailles;  le  museau  Semblable  au  bec  d'un  perro- 
quet; le  palais  pavé  de  dents  molairps  ;^onze  ou  douze  raies 
longitudinales  de  chaque  côté.  Il  se  trouve  avec  le  précédent. 

3CX2H.  35 


546  S  P  A 

La  seconde  division  des  spares  comprend  ceux  dont  la  na- 
geoire de  la  queue  est  tronquée  ou  arrondie  à  son  extrémité. 
Ce  sont  : 

Le  Spare  oRPHSy  qui  a  dix  rayons  aiguillonnés  et  cjuatorze 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguillon- 
nés et  dix  rayons  articulés  à  celle  de  Tanns  ;  les  yeux  grands  ; 
le  corps  d'un  rouge  pouroré  ;  la  tête  roussâtre  ;  une  tacke 
noire  auprès  de  la  caudale.  On  le  pèche  dans  la  Méditer- 
ranée. Les  anciens  Tout  mentionné  comme  poisson  de  rivage; 
cependant  il  passe  Tbiver  dans  la  profondeur  des  eaux  ,  dans 
UscaTitéssonmarineSfOàil  trouve  en  abondance  lescoquillages 
dont  il  se  nourrit.  Sa  chair  est  dure  et  de  difficile  digestion. 
Le  Sfabs  marron  ,  Spams  chromis ,  Linn. ,  a  quatorze 
rayons  aiguillonnés  et  neuf  articulés  à  la  dorsale;  deux  rayons 
aiguillonnés  et  dix  articulés  à  Tanale  ;  des  dents  obtuses  aux 
mâchoires  ;  la  ligne  latérale  courte  ;  les  écailles  grandes;  trois 
petits  aiguillons  au-dessus  et  au-dessous  de  la  queue  ;  la  coa« 
uur  générale  brune  ;  une  tache  noire  à  la  base  de  chaque 
pectorale  ;  sept  ou  fauitraies  longitudinales.  Un  sous-genre 
doit  être  établi  sur  lui ,  selon  Cuvier.  On  le  trouve  dans  la 
Méditerranée,  comme  le  précédent,  et  les  anciens  Font  éga^ 
lement  mentionné.  Il  vit  en  troupe,  et  produit  un  bruisse* 
ment  -avec  sa  bouche.  On  l'appelle  castagnole  et  monaàidU 
sur  nos  cAtes. 

Le  Spare  rboxboïde  a  douze  rayons  aiguillonnés  et  dix 
rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés  et 
douze  rayons  articulés  à.  l'anale  ;  les  incisives  larges  ,  égales 
et  pointues  ;  plusieurs  rangs  de  molaires  obtuses  ;  des  raies 
longitudinales  jaunes;  une  tache  jaune  entre  la-dorsajte  et 
chaque  pectorale.  Il  est  figuré  dans  Catesby ,  voi.  %  ,  pL  4* 

On  le  trouve  dans  les  mers  d'Amérique. 

Le  Spare  bribé  a  neuf  rayons  aiguillonnés  et  onze  râjrons 

articulés  ii  la  nageoire  du  dos  ;  un  rayon  aiguillonné  et  quinze 

rayons  articulél  à  la  nageoire  de  l'anus;  la  Âorsalc  très-Ion- 

Eie  ;  les  deux  dents  antérieures  de  la  mâchoire  supérieifre  et 
s  quatre  de  l'inférieure  plus  grandes  que  les  autres  ;  les 
écailles  foibleÉient  attachées,  et  ayant  une  tache  blanche  en 
chevron*  On  le  pèche  dans  les  mers  d* Amérique. 

Le  Spare  g aliléen  a  dix-sept  rayons  aiguillonnés  et  qua- 
torze rayons  articulés  à  la  dorsale  ;  trois  rayons  aiguillonnés 
et  douze  rayons  articulés  à  la  nageoire  de  l'anus;  cinq  rayons 
&  la  membrane  ^t%  branchies  ;  sept  rayons  ^  chaque  thora- 
cine  ;  le  dos  verdâtre  ;  le  ventre  blanc.  On  le  pêche  dans  le 
lac  de  Génézareth  en  Palestine. 

Le  Spare  garvose,  Lahms  rupesUisy  Linn.,  a  dix -sept 
rayons  aiguillonnés  terminés  par  un  filament,  et  neuf  rayons 


s  P  A  547 

articulée  4  la  dorsale  ;  trdis  rayons  aiguillonnés  et  onze  arti^ 
titiéft  à  Tàtialé  ;  les  plas  grosses  molaires  placées  au  milieu  I 
de  là  mâchoire  sapérieure;  mie  tache  brune  sur  ie  bord  su- 
périeur de  k  caudale  ,  et  souvent  sur  la  partie  antérieure  de 
la  dotisale.  On  le  pèche  dans  la  mer  du  Nord,oâi  il  parvient 
à  peine  à  siic  pooces  (fie  long.  Sa  chair  est  blanche  et  se  digère 
at^ment.  • 

Le  S^AfiE  PXéKf  Spamà  sasMiUsi  Liton.^  a  dix  huit  rdyobft 
aiguillonnés,  terminés  par  un  ou  plusieurs  longs  filamens,  et 
Iretfee  rayions  articulés  a  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  ai^ 
pilonnés  et  neuf  articulés  à  celle  de  i'anus;  la  ligne  latérale 
îdterroitipue  ;  les  écailles  dures  et  dentelées;  la  candêle  ar-^ 
rondie  ;  itne  raie  longitudinale  noire  Sur  cbitiae  i»percule  ; 
nne  tache  noire  et  bordée  de  blanc  auprès  de  la  base  de  eha^ 
que  pectorale  et  de  chaque  côté  de  Textrémité  de  la  queue  ; 
Ses  taches  noires  et  blanches  distribuées  sur  la  caudale  ^  la 
partie  postérieure  de  la  dorsale  et  de  Tanale.  V,  pi.  D.  19  ^ 
où  il  est  figuré.  H  vit  dans  l«s  mers  dç  l'Amérique  mértdio^ 
tiale*  Sa  chair  est  blancheyet  grasse. 

Le  Spârë  jiAYOïsNÉ  a  onze  rayons  aiguillonmés  et  onsse^artii* 
calés  à  la  dorsale  ;  trois  rayotis' aiguillonnés  et  treize  rayons 
articiilés  à  Tanale  ;  la  caudale  arrondie  ;  la  ligne  latérale 
cOrùposée  de  petites  écailles,  divisées  chacune  eu  trois  ra- 
lAeaux  partagés  également  chacun  en  deux  ;  le  dos  vert  ;  des 
stries  ou  rayons  bleus^  jaunes  on  verts^sur  la  tête;  deux  taches^ 
ruUe  pourpre  et  l'autre  jaune,  sur  les  opercules.  Il  eçt  figuré 
4atis  Llatesby ,  vol.  a  ,  pi.  ia«  On  le  pêche  dans  les,  mers  de 
la  Gai^oline.  C'est  le  spah  poudingue  de  Daobenton. 

Le  SPAftB  pfX)MBÉ^  Spànss  im/^^  Lian.,  a  dix-huit  rayons 
aiguillonnés,  terminés  par  de  longs  filaitienè^  et  douze  rayona 
articulés  à  la  nageoire  du  dos;trois  rayons  aiguiilôtinës  et  dix 
rayons  articulés  à  celle  de  l'anus  ;  la  caudale  arrondie  ;  des 
molaires  deriai-sphériques  ;  la  ligne  latérale  courbe  et  ensuite- 
droite  ;  la  couleur  générale  d'un  brun  livide  ;  le  dessous  â^ 
la  tète  ist  le  bord  à^  nageoires  d'un  bleu  foncé.  On  le  pèche 
dans  la  Méditerranée,  où  il  parvient  à  plus  d'un  pied  de  1%b^. 

Le  SPAtiË  CLÀVIÈR£ ,  ÏMbrus  varias^  Linn. ,  a  les  dents  de 
la  mâchoire  supérieure  larges  et  serrées;  la  caudale  arrondie; 
la  couleur  générale  variée  de  pDurpre^  de  bleu ,  de  vert  et  dé 
noir  ;  deux  taches  d'un  rouge  de  pourpre  au  bas  du  ventre.  On 
lé  pêche  très-abobdamment  dans  la  Méditerranée.  C'est  un 
irès-beau  poisson  dont  la  chair  est  tandre  et  délicaie*  On  te 
connoît  sous  le  nom  de  rocluiu  de  Marseille.  , 

Le  SpâAë  NOiRy  Labnts  meiaplètusy  Bloch^  a  huit  rayéns 
aiguillonnés  et  onze  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons 
àiguillonfiésct  dix  âftieulés  à  celle  deTauus;  la  caudale  ârren- 


548  S  P  A 

die  ;  one  rangée  de  molaires  arrondies  à  chaque  mâchoire  ^ 
deux  dents  linéaires  à  la  supérieure  ;  deux  autres  dents 
tournées  en  dehors  à  la  mâchoire  d'en  bas  :  les  yeux  bordés 
de  pores  ;  la  ligne  latérale  droite  jusqu'à  la  fin  de  la  dorsale, 
courbée  ensuite  vers  le  bas ,  eft ,  enfin ,  droite  jusqu'à  la  cau- 
dale ;  les  nageoires,  excepté  les  pectorales,  entièrement  noi- 
res. Il  est  fi^ré  dans  Bio«h ,  et  dans  le  Bujfon  de  Deteryille, 
vol.  3 ,  p.  289 ,  sous  le  nom  de  labre  noir.  Il  habite  les  mers 
du  Japon. 

Le  Sparb  chloroptèee,  Lahnu  chloropterus^  Bloch  ,  a  neuf 
rayons  aiguillonnés  et  onze  rayons  articulés  à  la  dorsale';  deux 
rayon^aiguiUonnés  et  dix  articulés  à  l'anale  ;  la  caudale  ar- 
rondie ;  diaque  mâchoire  garnie  de  deux  dents  allongées , 
saillantes  et  placées  sur  le  devant ,  ainsi  que  de  deux  rangées 
de  molaires  arrondies  et  inégales  en  grandeur;  de  petites 
écailles  sûr  une  partie  de  la  caudale  ;  la  couleur  générale 
verdâtre  ;  toutes  les  nageoires  vertes.  Il  est  figuré  dans  Blocb, 
pi.  a88  ,  et  dans  le  Bujfon  de  Deterviile ,  vol.  3  ,  pag.  29a, 
sous  le  nom  de  labre  à  nageoires  vertes.  On  le  pèche  dans -les 
mer;  du  Japon. 

.  Le  Spare  Z019ÉPHORE  a  huit  rayons  aiguillonnés  et  onze 
rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  deux  rayons  aiguil- 
lonnés et  onze  rayons  articulés  à  celle  de  l'anus  ;  la  caudale 
arrondie  ;  un  rang  de  dents  molaires  arrondies  à  chaque  mâ- 
choire ;  les  lèvres  très-grosses;  les  écailles  grandes  et  lisses; 
de  petites  écailles  sur  la  première  pièce  de  chaque  opercule; 
la  couleur  générale  olivâtre  ;  cinq  ou  six  bandes  transversales 
brunes.  Il  est  figuré  dans  Bloch  pi.  290  ,  et  daop  le  Bugoa  de 
Deterviile ,  vol.  3 ,  pag.  3i6,  sous  le  nom  de  labre  à  bandes.  Il 
habite  avec  les  précédens. 

Le  Spare  POINTILLE,  Perça punctulaia^  Linn.,  a  dix  rayons 
aiguillonnés  et  douze  rayons  articulés  à  la  dorsale;  trois  rayons 
'  aiguillonnés  et  six  rayons  arricuiés  à  l'anale  ;  la  caudale  arron- 
die ;  la  mâchoire  intérieure  plds  avancée  que  la  supérieure  ; 
la  pièce  postérieure  de  l'opercule  terniiliée  par  uneprolon- 
gaUpn  échancréé";  la  couleur  générale  blanchâtre  ;  presque 
tout  le  corps  parsemé  de.petites  taches  ou  points  bleuâtres  ; 
du  rouge  sur  le  dos.  Il  est  figuré  dans  Catesby ,  vol.  2  ^  pi.  7  ; 
dans  Bloch ,  pi  3i4 1  et  dans  le  Bujfon  de  Deterviile  ,  vol.  4 , 
pag.  122  ,  sous  le  nom  de  perche  ponctuée.  H  habite  les  mers 
d'Amérique  et  de  l'Inde.  C'est  un  très-beau  poisson  dont  la 
chair  est  4rès-délicale  ,  et  qui  paryîent  à  environ  un  pied  de 
long. 

Le  Spare  sanguinolent  ,  FercM,  guUaia ,  Linn. ,  a  neuf 
rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons  drticulés  à  la  nageoire  du 
dos  ;  deux  rayons  aiguillonnés  ei  sept  rayons  articulés  à  celle 


u 


vS  P  A  549 

de  Tanus;  le  caudale  arrondie;  Topereule  terminé  par  un 
prolongement  arrondi  à  son  extrémité;  la  ligne  latérale  droite; 
presque  tout  le  corps  rouge  et  parsemé  ^e  petites  taches  d'an 
rouge  foncé.  Il  est  figuré  dans  Catesby ,  yoI.  a,  pi.  149  et  dans 
Itacépède  ,  roi.  4  9  pi*  4*  ^^  '^  pêche  dans  les  mers  d'Amé- 
rique. Sa  chair  n'est  pas  désagréable  au  goût,  et  sa  grandeur 
est  quelquefois  de  deux  pieds. 

Le  Spare  acâra  a  quinze  rayons  aiguillonnés  et  douze 
articulés  k  la  dorsale  ;  quatre  rayons  aiguillonnés  et  huit  ar- 
ticulés à  l'anale>;  la  caudale  arrondie  ;  le  dos  brun;  le  ventre 
argenté  ;  deux  taches  brunes  de  chaque  côté,  Tune  au-dessus 
de  la  pectorale  ,  et  Taùtre  auprès  de  la  caudale.  U  est  figuré 
dans  Èloch ,  pi.  3io,  et  dans  le  Buffon  de  Deterville  «  vol.  4  » 
>ag.  112,  sous  le  nom  de  perche  double-tache.  On  le  trouve  dans 
es  rivières~du  Brésil.  Sa  longueur  ne  surpasse  pas  six  pouces 
niais  sa  chair  est  bonne,  soit  rôtie,  soit  cuite  d'une  autre  ma- 
nière. 

Le  Sparenhoquunds  a  vingt-trois  rayons  articulés,  et  pas 
d'aiguillonnés  à  la  nageoire  du  dos  ;  trois  rayons  aiguillonnés 
et  onze  articulés  à  celle  de  l'anus  ;  la  caudale  arronfle;  la  ligne 
latérale  droite  ;!iles  écailles  petites  et  dures  ;  la  couleur  gêné* 
raie  argentée  ;  les  nageoires  dorées  ;  une  double  rangée  de 
taches  ovales  et  noires  le  long  de  la  ligne  latérale.  Il  est  figuré 
dans  Bloch  ,  pi.  4io,  et  dans  le  Buffon  de  Deterville,  vol.  4  9 
pag.  lia,  sous  le  nom  de  perche  du  Brésil.  On  le  pêche  avec  le 
précédent.  Il  a  la  même  grandeur,  et  est  aussi  bon  que  lui. 

Le  Spare  atlantique  a  quatorze  rayons  aiguillonnée  et 
dix  rayons  articulés  à  la  dorsale';  trois  rayons  aiguillonnés 
et  sept  rayons  articulés  à  l'anale  ;  la  caudale  arrondie  ;  la 
mâchoire  inférieure  plus  avancée  que  la  supérieure  ;  les  écail- 
les grandes  ;  l'opercule  terminé  par  un  prolongement  mou;^ 
la  couleur  générale  blanchâtre  ;  presque  tout  le  corps  par- 
semé de  petites  taches  rouges.  Il  est  figuré  dans  Bloch,  pi.  3i3, 
et  dans  le  Buffon  de  Deterville,  vol.  49  pag.  122.  Une  de  ses 
variétés  l'est  dans  Lacépède ,  vol.  49  pl*  ^  «  sous  le  nom.de 
perche  tachetée.  \^  se  voit  dans  la  mer  des  Antilles. 

Le  Spare  chrysomelatse  a  neuf  rayons  aiguillonnés  et 
treize  rayons  articulés  à  la  nageoire  du  dos  ;  deux  rayons  ai- 
guillonnés et  onze  articulés  k  l'ankle  ;  la  partie  antérieure 
de  la  dorsale  arrondie  ;  trois  pièces  à  chaque  opercule  ^  la 
seconde  dépassant  la  troisième  par  un  prolongement  arron- 
di à  son  extrémité;  i^  couleur  générale  dorée  ;  neuf  bandes 
transversales  presque  noires.  On  le  trouve  aux  Antilles  >  où 
Plumier  l'a  observé,  décrit  et  dessiné.  Il  parvient  à  près  de 
deux  pieds  de  long. 

Le  Spare  hémisphère  à  dix  rayons  aiguillonnés  et  douze 


SSo  S  P  A 

rayons  arUcoMi  ï  U  dorsale;  à^m  rayoD3  sôguUlQf  lûf^et  v^^ 
torzc  rayons  articulés  à  Vénale  ;  la  lêkc  arrcMî^  eu  d^nù^ 
sphère  9t  4éiiuée  de  petites  écaiUes*  aio»  fOÇ  Us^  qpiercwLes; 
les  doQts  ^^ieures  de  U  iiil)cboire  supérieure  plus  Ungoes 
que  les  aolres  \  ù  ligoe  latérale  double  de  chaque  cOit^  ;  U 
caudale  arrondie  ;  une  bande  transversaLç  et  cpuj?b4e  ^  Ve^- 
trémité  de  cette  dernière  nageoire  \  une  tacbe  noire  ^  l^  b^^ 
de  chaque  pectorale  et  à  U  (partie  antériei:^ç  d^  lia  dorsale. 
ILhahite  le  grand  Océan  équiQox;iaL 

Le  SpAHç  PA^TacniiH  a  dix  rayons  aiguillonnés  et  cinze 
rayons  articulés  à  la  dorsale; trois  rayons  aiguillonnés  et  huit 
articulés  à  Tanalç  «  la  caudale  arrondie  %  La  no^que  relevée  et 
arrondie  ;  de  petites  écalVe»  s^r  la  tête  et  les  opercules  -^  ces 
opercules  arrondis  dans  leur  contour  ;  la  mâchoire  inférieure 
garnie  de  quatre  dent^  plus  grandes  que  les  autres  \  cette  mâ- 
choire relevée  contre  la  supérieure  lorsque  la  bouche  est  fer- 
mée ;  de  très  -  petites  taches  arrondies ,  noires  et  inégales, 
tépandues  sur  la  t^te ,  les  of  erçules  et  le  ventre.  Il  se  trouve 
dai^  les  mêmes  lieux  que  le  pf écédent,  et  est  figuré  dans  La* 
cépède ,  Yoi  4«  pi-  ^  4'après  un  dessin  de  CQn>n:^erson* 

Le  ScAnE  BaAcqtcq^  a  vi^gt  rayons  à  1^  naj^aire  dorsale  ; 
quatorze  raynns  k  Ta^alç  ;  la  caudale  arronXe;  chaque  pec- 
torale attachée  ^  une  pirolongation  charnue;  dix  incisives 
larges  et  plates  sur  le  devai^  df  la  mâchoire  supérieure,  huit 
incisives  presque  sçfnblahles sur  le  devant  de  celle  d'en  bas; 
la  tête  et  (es  0{tcrcu,le^  dénués  de  petites  écailles-  On  le  Irouv  e 
avec  les  deiuc  derniers^ 

Le  Spabj;  méacûa  neuf  rayons  aiguillonnés  et  dix  rayons 
articulés  ^  la  dorsale;  trois r^ons  aiguillonnés  et  huit  arti- 
cuLés  à  Tapale  ;  les  deux  dents  4e  devant  de  chaque  mâchoire 
plus  grandes  m^  les  autres;  les  écailles  grandes  «  ovales  et 
striées;  la  couleur  générale  brune;  six  bandes  transver^les 
blanches  ;,  un^  tache  grande  et  brune  au  milieu  d^  la  queue 
ou  de  la  caudale.  Il  habite  les  mers  du  Japniif  Qù.  il  a,  été 
observé  par  Thunberg.  qui  Ta  décrit  sou^s  le  nom  de  r^uU^Jas^ 
ciaius. 

Le  Spaee  ANXfULAi&Ba  donné  lieu  à  une  coo&ision  que  , 
Delaroche  a  éc]|9irée  ,  soit  mt  une  ^efcriptiqn,  soit  par  une 
figure,  insérées,  dai^  sopBÎéinoire  sur  les  poissons  des  îles 
Baléares. 

Le  Spa^e  Dj&sfontaikes  a  vingt  trois  rayons  à  la  nageoire 
du  dos  ;  onze  rayons  â  celle  de  Tanu»;,  une  tache  noire  sur  la 
partie  supérieure  du  bord  pos^rîeur  de  Fopercule.  IL  a  été 
trouvé  par  Desfontaines  dans  les  eaux  thermale^  de  CaÉsa  en 
Barbarie ,  eaux  qui  font  monter  le  thermomètre  ^  trente  de- 
grés^mais  qui  d^^  çontieniHin^  poi^it  dç  substances  minérales* 


s  P  A  ,  S5t 

Il  ^'ité  tronvë  également  àsûàs  les  eaux  saumâtres  et  froides 
des  mêmes  contrées.  Des  faits  de  cette  natare ,  qui  aboient 
déjà  été  mentionnés  par  Soanerat  et  autres  voyageuf^  dé- 
terminèrent Broossonnet  k  faire  des  expériences  sur  lillt|ré 
de  chaleur  que  pourroient  supporter  nos  poissons  de  rivière* 
Je  n'ai  pas  le  détail  du  résultat  de  ses  observations ,  ^oique 
î'jaie  assisté  ,  mais  plusieurs  espèces  ont.  vécu  pendant  plu- 
sieurs jours  dans  Teau  assez  chaude  pour  que  je  ne  pusse  pas 
y  laisser  ma  main  nne  minute  entière.  V.  au  mot  PmssOU. 

La  troisième  divbion  des  spares  renferme  ceu|i  qui  ont  la 
nageoire  de  la  queue  divisée  en  trois  lobes  «  tels  que  ; 

Le  SpaR£  ABiLDGAARByqui  a  neuf  rayons  aiguillonnés  et  dix. 
rayons  articulés  k  la  nageoire  du  dos  ;  les  rayons  aiguillon» 
nés  de  la  dorsale  garnis  d'un  ou  plusieui^s  nlamens  ;  douse 
rayons  à  la  nageoire  de  Tanu^  ;  un  rang  de  dents  fortes  à  eba^ 
que' mâchoire  ;  les  lèvres  grosses;  àts  pores  auprès  des  yeux  ; 
la  ligne  latérale  rameuse  et  interrompue;  les  écailles  grandes^ 
minces  *€(  hexagones  ;  le  dos  violet  ;  la  tète ,  les  c6tés  et  les 
nageoires  variésvde  violet  et  de  jaune.  V.  pi.  P.  19,  où  il  est 
figuré.  On  le  trouve  dans  les  mers  d'Aménqaejt  où  il  parvient 
à  une  grandeur  considérable.  *% 

Le  Spabe  qu£UB  verte  a  dix  rayons  aigmllonnés  terminés 
par  de  longs  ftlamens ,  et  nj^uf  articulés  à  la  dorsale  ;  trois 
rayons  aîguîlionoés  et  huit  articulés  à  Tanale  ;  chaque  mâ- 
choire garnie  de  deux  laniaires  recourbées  et  4^un  i^ng  de 
molaires  courtes  et  séparées  les  unes  des  autres  ;  Topercule 
terminé  par  on  prolongement  arrondie  à  son  extrémité  ;  la 
ligne  latérale  interrompue  ;  le  corps  et  la  queue  comprimés  ; 
les  écailles  larges  et  minces  ;  les  prenûers  et  les  derniers 
rayons  de  la  caudale  très-aiiongés;  la  couleur  générale  verte« 
pïus  foncée  à  la  queue.  It  est  figuré  èans  Bloch,  pk  a6o,  et 
dans  le  Buffou  de  DetervilLe  ,  vol.  3  ^  pa^  1%.  On  le  trouve 
dans  les  mers  d'Amérique  et  du  Japon. 

Le  Spare  rougeor  a  neuf  rayons  aiguillonnés  et  sepli 
rayons  articulés  à  la  nageoire  da  dos  ;  un  ou  deux  rayons  ai* 
guiUonnés  et  neuf  articulés  à  Tanale  ;  la  mâchoire  iinérieure 
plus  courte  et  garnie  de  dents  incisives  fortes  et  rapprochées  'f 
la  tête  et  les  opercules  dénués  d'écaillés  semblables  à  celles 
du  dos^  la  couleur  générale  rouge  de  diverses  nuances;  cha- 
que  écaille  grande,  arrondie,  bordée  d^or  et  tachée  de  rouge 
brunâtre  à  son  centre.  On  le  trouve  dans  les  mers  d'Ame-* 
rique ,  où  il  a  été  observé  ^  décrit  et  dessiné  par  Plumier» 

M.  Maximilien  Spinoia,  qui  a  donné  la  description  et 
Thistoire  de  quelques  poissons  peu  connus  du  golfe  de  Gè-" 
nes^  a  figuré  le  SPAHETRictJSPiBATE  à  la  suite  de  son  Mémoire. 

Les  Spar£$  Passerobi»  Qaxn,  Cai^oti,  Alcyon,  sont 


S5s  S   P  A 

des  espèces  nouvelles, qae  Risso  a  décrites  et  dessinées  dans 
son  Ichthyologie  de  Nice.  « 

Les  figures  dés  Spares  a  museau  pointu  et  à  deots  ai- 
GUÊs^spèces  nouvelles  de  la  Méditerranée,  ont  été  données 
par  de  Laroche  à  la  suite  de  son  Mémoire  sur  les  poissons  des 
îles  Baléares ,  imprimé  dans  les  Annales  du  Muséum,  (b.) 

SPARFHOK  ou  SPARFHOCK.  Nom  suédois  de  TE- 

PERVIEIl.  TV  ^ 

SPARGÂNION  des  Grecs.  Selon  Dîoscoride ,  celte 
planle  se  nommoh  aussi  xiphidion  et  holon  :  elle  avoit  les 
feuilles  semblables  à  celles  du  xtphium ,  mais  plus  étroites 
et  penchées  contre  terre  ;  les  grains  naissoient  à  la  cime  de 
la  tige  en  formant  de  petites  boules  bien  serrées.  La  racine , 
prise  dans  du  vin  ,  étoit  bonde  contre  le  venin  des  serpens. 
Cette  description  convient  assez  bien  à  nos  Rubaniers  ; 
aiissi  ces  derniers  ont-ils  été  nommés  spargamum  par  les  no- 
menclateurs  modernes.  Cependant  tous  les  botanistes  n^ont 
pas  été  du  même  avis ,  sur  ce  rapprochement  ;  car  plusieurs 
ont  cru  que  *le  jont  fleuri  {^butomus  umbellatus^  L.  ) ,  ou  bien 
l'iris  puante  {iHsfœtktà^  L.  ),  étoient  le  sparganium  de  Dios- 
coridib.  On  a  encore  cité  d'autres  plantes  liliacées  ;  mais 
aucune  ne  répond  aussi  'bien  que  notre  grand  rubanier 
(  sparganium  ramosum  )  à  la  description  laissée  par  Diosco- 
ride. 

Le  spary^auion  portoit  ce  n(fm  à  cause  de  ses  feuilles  sem- 
blables à  des  rubans  (ce  qu'exprime  son  étymologie  grecque), 
et  dont  les  nourrices  se  servoient  en  guise  de  ceintures  ou  de 
langes.  Pline  se  contente  d^  dire  que  la  racine  du  sparga- 
nium ,  prise  dans  du  vin ,  étoit  bonne  contre  le  venin  des 
serpens. 

L^on  rapporte  le  spc^amon  de  Dioscorîde  au  èulontos  de 
Théophraste  ,  qui  en  dislingue  deuic ,  le  mâle  ou  le  fertile, 
et  le  femelle  ou  le  stérile  :  ainsi  Ton  ne  devroît  pas  le  con- 
fondre, comme  le  veulent  Tournefort,  Adanson  ,  Linnsus, 
etc. ,  avec  le  hutomus  des  botanistes  modernes ,,  qui  est  une 
plante  différente  des  rubaniers.  Dodonée^nommoit  plata* 
nqria^  lespai^amum\  Tournefort  a  le  premier  rendu  ce  der- 
nier nom  générique.  V.  RuBANlER.  (ln.) 

SPARGANON.  L'un  des  anciens  noms  grecs  de  I'Ogy- 
Mastrum,  selon  Mentzei.  (ln.)  * 

SPARGANOPHORE  ,  Sparganophorus.  Genre  de  plantes 
établi  par  Vaittawt  et  rappelé  par  Gsertner. 

Ce  genre,  qui  est  de  la  syngénésie  polygamie  égale,  a 
beaucoup  de  rapports  avec  les  Éthulies.  Son  calice  est  pres- 
que globuleux ,  imbriqué  d'écàîUes  inégales ,  recourbées  et* 
écartées  à  leur  pointe  ;^sèn  réceptacle  esi  nu,  et  supporte 


s  P  A  553 

des  fleurons  hermaphrodites  9  tons  fertiles  ;  des  semences 
couronnées  par  une  cupule  presque  cartilagineuse  et  en- 
tière. 

Il  a-pour  type  une  petite  plante  de  Flnde ,  à  feuilles  al- 
ternes et  «V  fleurs  sessiles  et  axiliaires,  que  Linnœns  avoit 
placée  parmi  les  éthulies.  Michaux  en  a  fait  connottre  deux 
autres  espèces  ,  qui  lui  ont  été  réunies  :  Tune,  le  Spargai^o- 
PBOHE  VERTiciLLÉ,  constitue  aujourd'hui  le  genre  Sclérolèpe 
d'H.  Cassini.  (B^ 

SPARGANOPHOROS ,  de  Vaillant.  Koy.  Spargano- 
phore.  Adanson  rapporte  h  ce  genre  le  ianacetum  annuum  et 
VachiUea  abrotanifolia  ^  Linn.  (lk) 

SPARGELLE.  Nom  vulgaire  du  Gekêt  sagittal,  (e.) 

SPARGELSTEIN.Les  anciens  minéralogistes  allemands 
ont  donné  ce  nom ,  ainsi  que  Wemer ,  à  la  chaux  phos^ 
phatée  pyramidée  du  cap  de  Gates  y  en  Espagne ,  et  d'Aren- 
dal ,  en  Norwège  ,  dont  la  couleur  est  le  vert  jaunâtre  ou  le 
vert  trun  de  Tasperge.  (ln.) 

SPARGET.  Nom  vulgaire  des  Getqêts,  dans  quelques 
lieux,  (B.) 

SPARGOIL  ou  SPARLIN.  Altération  du  mot  sparmllon, 
qui  désigne  un  poisson  du  genre  Spare.  (^ 

SPARGOULE ,  SPARGOUTE.  SyWtaymes  de  Sper- 

QULE.   (B.) 

SPARGOUTINE.  Synonyme  de  Spergulastre.  (b.) 

SPARRALK.  Les  Allemands  donnent  ce  nom  Siu  gypse 
en  masse  ou  PiERRE  A  PLATRE  ,  et  à  VasparagqKte,  V.  Chaux 
phosphatée,  (ln.) 

SPARKIES,  de  Wemer.  C'est  le  Fer  sulfuré  hlanc 
uniquaternaire  de  Hatty.  (ln.) 

SPARLIN.  V,  SrARGOiL.^ts.) 

SPARLINCi.  Nom  d'une  plante  du  Malahar,  figurée  par 
Rhéede  ,  mais  incomplètement  connue  des  botanistes,  (b-) 

SPARRMANNE,  Sparrmannia.  Arbrisseau  à  feuilles  al- 
ternes, longuement  pétiolées ,  pendantes  ,  en  cœur  ovale, 
lobées,  dentées,  aiguës,  hérissées  de  poils,  accompa- 
gnées de  stipules  en  alêne,  à  fleurs  disposées  en  ombelles, 
à  involncre  polypbylle  ,  et  portées  sur  des  pédoncules  oppo- 
sés, aux  feuilles. 

Cet  arbrisseau  forme  un  genre  dans  la  polyandrie  mono- 
gynîe  et  dans  la  famille  des  tiliacées,  qui  a  pour  caractères  : 
un  calice  de  quatre  folioles  ;  une  corolle  de  quatre  pétales 
plus  longs  que  le  calice  ;  des  et  aminés  nombreuses  ,  dont  les 
extérieures  sont  renflées  à  leur  base ,  plus  courtes  et  stériles; 
un  ovaire  supérieur  à  cinq  angles,  hérité  de  poils ,  surmonté 
d'un  style  à  stigmate  tronqué  et  maniLelonné;  ane  capsule 


S5<  S  P  A 

k  cinq  Jio^eit    himtép  àe  poils  roi4tii  i  énq  lofet  dt^ 
spermes, 

La  sparrmanne ,  qui  se  coltive  aujourd^hai  dans  toutes  nés 
of angeries  9  est  orifpnaâre  du  Cap  de  Bonne-Errance.  £Ue 
est  remarquable  en  ce  que  son  port  est  celui  d^un  L^puLicn, 
aon  inflorescence  celle  d'un  Geraniou  ,  son  fmit  celui  d'nnt 
KETMi£;ce  qui  peut  foire  dire  qu'elle  est  composée  deplnsteivs 

Senres.  Ventenat ,  qui  en  a  donné  nne  superbe  igare  pi.  7^ 
u  Jardin  de  la  Malmaison ,  prouve  qu'db  est  réeUomcnt 
monadelphe.  (b.) 

SPARRO  W.  Nom  anglais  du  Moiwi^u.  (v.> 

SPARROW-  HAWK  oh  SPARHAUIL  Nom  anglais 
de  r£p£avi]&E.  (t.) 

SPARTE,  %ia  teuacisùma^  Linn.  NoiA  d'une  plante  de 
la  famille  des  graminées  et  du  genre  Stipk  (  V.  ce  mol  et  la 
pi.  P  aa  ) ,  utile  aux  arts,  oui  a  été  connue  des  anciens  el 
<}ui  croît  principalement  en  Espagne ,  où  on  la  cultive  pow 
les  ouvrages  de  sparterie.  Son  caractère  spécifique  est  d'avoir 
des  feuilles  déliées  et  un  panicule  à  épis ,  avec  àt%  barbes 
ou  arêtes  garnies  de  poils  il  sa  base.  Sa  racine  est  vivace  et 
il  œiUetons  ;  chaque  œilleton  pousse  nn  ou  deux  montans  de 
deux  à  quatre  pouces  de  longueur ,  formant  des  tuyaux  d^où 
sortent  (es  feaillelÉis  unes  après  les  autres.  Ce  sont  elles  qui 
forment  le  sparte  ;  on  les  fait  rouir,  et  on  les  bat  ensmte  pour 
les  réduire  en  une  espèce  de  filasse».  Dès  W  commencement 
d^avrii  la  plante  pousse  ses  montans,  Fépi  fleurit  en  mai,  et 
la  eraine  est  mûre  en  juillet  et  août 

On  ne  sème  point  le  sparte  ;  il  se  reproduit  et  se  multiplie 
par  ses  œilletons  ou  par  ses  graines,  que  les  vents  dispersent 
au  loin, et  dont  ils  couvrent  des  champs  d'une  étendue  im- 
mense dans  les  plaines  méridioihilesde  T Espagne.  Le  sparte 
lève  et  croit  dans  les  bonnes  comme  dans  les  mauvsûses  terres, 
sur  les  montagnes  comme  dans  les  plaines;  mais  celui  des 
plaines^  est  plus  long ,  plus  nourri  et  plus  beau  que  celui  àts 
montagnes  sèches  et  arides,quî  est  ordinairement  plus  court, 
maigre  et  dur.  On  le  récolte  Houte  Tannée;  celui  du  printemps 
esi^  le  meilleur. 

Les  feuilles  de  sparte  ont  de  dix- huit  à  trente  ponces  de 
long  sur  environ  deux  lignes  de  largeur;  plates  lorsqu'elles 
sont  fraîches ,  elles  se  roulent  en  mûrissant ,  et  ne  paroissent 
cylindriques  que  lorsqu'elles  sont  sèches.  Elfes  ont  alors  qnel^ 
que  ressemblance  avec  les  £euiiies  de  jonc;,  voilii  pourquoi 
ceux  qui  n'ont  vu  le  sparte  qu'en  cet  état,  et  qui  n'ont  pas  su 
Tobserliier,  Vont  confondu  avec  le  jionc.  Quand  il  est  récolté^ 
oni  Texpose^^u  ^olçil  pendant  buitiours,pouc  le  faire  sécher;  il 
c&t  ensiuite  imis  en  hottes  et  porté  angrenier.  Ç»VA  qu'on  dfi|-! 


s  P  A  S&5 

tt»Q  jswK  r.«t4^&  doîi  elfe  r<»«i  49rai4  «moie  w  wigt  joqpa» 
siiivatit  )a  9mQ9f  P<M»r  ^«  rf^i«Î£^«  l'eait  4e  mer  est  préftp^^ 
Ub  à  V^dm  doaoet.  I^  iffemi^r^  alfersait  la  iRAtièce^  la  rc«4 
Qfirvcii$&  ^l  lui  doRim  dQ  la  feffee  ;  i'eao.  doac«  resd  le  aparté 
pba  iloi(Uiie  9 1^  dirâe  qaiei»  9  mais  lui  (ait  perdre  die  sa  qu»-. 
lité  ;  U'  a'iiae  plus  tà^i  U  n«  r^isto  ni  aataei»  ni  ass^  long^ 
temp^  ai«  travail.  Apvè§  l'ayoûr  Fcttiré  du  roubaage ,  on  i» 
met  4  sécher  ;  eependant,  pour  |ih  dom^er  «me  aorte  de  Qeiur 
biUté  f[)l  le  rapproebf  de  ia  filasse  ^  il  faul  le.  battre  un  peu 
hmaîde..  Les  Ëapagnels  n*onti  peâqt  de  moulUi  p^ur  battre  le 
sipai?te  ;  ils  se  SteiTveiit  d'ime  bâcbe  oa  d'un  rouleau  de  boû 
de.  deinc  pieda  de  iQOgiet  de  la  pfemié^  Merre  «nie;  lia  sont 
aHentilii  à  pe  jamais  ik^smt  9i  Tune  ni  rautre  eaitrémité  eu 
apari». 

Tout  le  monde  sait  la  grande  e^oiMSKimmatien  qui  se  fait  à 
P^pis  de  tapis  de  sparierie ,  a¥i^4C|l$  qa  donne  différentes 
coMlemrs^  Ils  ^pxi^x  CQininnnéq^int  ver^s ,  et  in^tent  le  gazon  i 
ç'^st  sans,  doute  ce  qui  9  fait  iip^iner  d?en  envelopper  lei^ 
pot^,  de  Oeurs  qu'op  pUce  dans  les, appartenions  sur  leacon^ 
«aoks  et,  Ie§  cheminées,  Rîçn  n'es^t  plus,  fraiiç  k  l'œil.  (P.) 

SPAïlTH^E,  Spç^rtma..  O^nre  dç  plantes  éubli  par 
Sçbréber  dans,  la  trîandri.e  inanegynie.  Ce  ge«re  est  le  même 
que  le  Trachyisote  de  IVIichaux ,  et  le  Limnétis  de  Smith. 

LaCRYPSiDE  A1GUILL0T9NÉE  lui  a  été  réunie,  (b^) 

SPARÏION  ,  Sparfium,  Gençe  de  plantes  de  la  diadel- 
phîe  et  de  la  famille  àes  légumineuses  ,  dont  les  caractèfre^ 
consistent  :  en  up  calice  bilabié  ,  à  cinq  dents  ;  une  copoHe 
papilionacée  ,  dont  Tétendard  est  en  cœur  renversié  ,  et  la 
carène  diphyile  ;  dix  étamines  toutes  réunies  par  lear  base  ; 
un  ovaire  supérieur ,  eb long ,  surmonté  d'un  stigmate  velu 
longitudinalement  suit  un  cb\é  ;'ua  légume  comprimé  à  une 
ou  plusieurs  semences. 

Ce  genre  est  si  roisin  de  celui  des  /Gei^êts  ,  qu^îl  peut , 
presque  sans  inconvénient,  loi  être  réuni,  h  Pimitation 
de  Lamarck  et  de  plusieurs  antres  botamate^.  Cependant  , 
comme  ik  sont  tous  doi|s  ahodidans  ^n  espèces  ,  il  est  b^Mi 
de  profiter  de  la  forme  de  l'étendiard ,  de  lia  stroctnre  de  la 
carène,  de  la  viUosité  du  stigmate^pour  les  sépavor.  Thunberg 
a  étalifli  le  genre  LstECKiE  à  ses.  c^peps. 

Les  spartions  renferment  des  arbrisseaux  et  sous-arbri^^aux 
k  feuilles  simples  o^ter|9^^,  k  siipiules  t^a-p^lt^ea,  à  Oeurs 
terminâtes  ou  axiHaires ,  selitairea  cm  disposj^e^  en  grappes- 
O^  eik  compte  une  vii^giaine  d'espèces,  don^  les  pins  sail- 
lantes» ou  les  plus  communes  sont  : 

t.^  Parmi  ceDts  quit  ont  le3  f<K^mUes^  simples  : 

Le  ^FiOiTiOK  JONq ,  qui  #  le^  r^^^^aux^oppo^s ,  cyUijdri-. 


556  S  P  A 

cnies ,  florifères  à  leur  extrémité  ,  et  les  feoilfes  lancéolées 
Il  ctoii  natarellemènt  dans  les  parties  méridionales  de  TËa- 
rope.  Cet  arbrisseau ,  qui  s'élève  k  dix  on  doaze  pieds  ,  est 
▼lugairemcnt  connu  sous  le  nom  de  genA  d'Espagne.  On  le 
cultive  dans  les  jardins  d'agrément  y  à  raison  de  la  beauté  et 
de  rexcellente  odeur  de  ses  fleurs.  C'est  ordinairement  de 
semence  qu'on  le  multiplie.  Sa  tige  périt  pendant  le»  biv^rs 
rigoureux  du  dimat  de  Paris  ;  mats  il  pousse  de  sa  racine  de 
^  nombreux  rejetons.  Il  a  besoin  d'être  tenu  en  buisson  pour 
'  produire  un  agréable  effet ,  et  donner  naissanee  à  un  grand 
nombre  de  fleurs  ;  mais  ce  n'est  pas  en  le  tondant  en  boule  , 
comme  on  le  fait  dans  quelques  jardins  ,  méthode  contre 
nature  ,  et  repoussée  par  les  gens  de  goàt  comme  par  les  gens 
instruits ,  qu'on  y  parvient  ;  c'est  en  retranchant  successive- 
ment les  jets  les  plus  vigoureux. 

Si  l'odeur  suave  que  répandent  les  fleurs  du  spartion  jonc 
(odeur  telic,qu'ii  suffit  d'un  pieVpour  embaumer,  pendant  les 
soirées  d'été, un  jardin  d'une  certaine  étendue);  si  leur  gran- 
deur et  leur  belle  couleur  jaune  le  rendent  intéressant  pour 
ceux  qui  ne  cherchent  que  des  sensations  agréables  ,  les 
avantages  économiques  qu'on  en  peut  tirer  le  rendent  pré- 
cieux aux  yeux  des  philosophes  qui  méditent  sur  la  prospérité 
des  nations. 

En  effet ,  on  nourrit  les  moutons  avec  ses  jeunes  pousses  ; 
on  en  fait  des  paniers ,  des  balais ,  àts  liens  pour  attacher  la 
vigne  et  les  espaliers  ,  et  surtout  on  peut  en  tirer  et  on  en 
tire  de  la  filasse  propre  à  faire  de  la  toile  ,  àts  cordes  et  au- 
tres objets  de  même  nature. 

Broussonnet,  dans  le  trimestre  dt  la  Sociàé  d" Agriculture , 
année  ijSS,  et  dans  le  Journal  de  Physique  ^  année  1787  ,  a 
fait  connoître  la  culture  de  cette  plante  dans  les  parties  méri- 
dionales de  la  France  ,  et  l'utilité  qui  résulteroit  de  son  in- 
troduction dans  les  parties  septentrionales. 

Dans  le  Languedoc ,  on  sème  le  spartion  dans  les  lieux  les 
plus  arides,  sur  les  côtes  les  plus  en  pente ,  dans,  des  terrains 
où  aucune  autre  plante  ne  peut  végéter.  11  forme,  au  bout  de 
quelques  années,  un  arbrisseau,  dont  les  vigoureuses  racines 
affermissent  le  terrain,  et  retiennent  la  terre  végétale  qui  s'y 
form<. 

On  répand  la  semence  ^  printemps, après  un  l^er  labour  ; 
elle  doit  être  surabondante,  parce  qu'il  s'en  trouve  blsancoup 
de  mauvaise ,  et  qu'un  grand  nombre  de  jeunes  pieds  pédssent 
avant  d'avoir  acquis  la  force  nécessaire.  Ce  n'est  qu'au  bout 
de  trots  ans  écoulés  ^  sans  aucune  espèce  d64tulture  ,  que  les 
pied^sojit  assez  forts  pour  qu'on '^puisse  couper  leurs  x^* 


s  P   A  557 

meanx,  so^poar  faire  de  la  filasse,  soit  pour  servir,  de  nour- 
riture aux  bestiaux  pendant  Thiver.        „ 

Lorsqu'on  les  exploite  pour  la  filasse ,  on  les  coupe  en  août,' 
immédiatement  après  la  moisson;pn  les  met  en  petite^  bottes, 
qu'on  bat  avec  un  morceau  de  bois,  et  qu'on  met  rouir  ensuite 
dans  un  trou  voisin  de  Peau.  Au  bout  de  huit  à  dix  jours  on 
retire  les  bottes ,  on  les  lave  à  grande  eau ,  on  les  bat  de  nou- 
yeaa,  on  les  fait  sécher,  et  enfin  on  tire  la  filasse  et  on  la  file 
comme  celle  du  Chantre. 

Le  fii  qui  provient  du  sparthn  peut  être  filé  presque  aussi 
fin  que  celui  du  chawre^  et  sert  positivement  aux  inémes 
usages.  C'est  principalement  aux  environs  de  Lodèvc  qu'on 
le  travaille.  Là,  on  ne  connoît  pas  d'autre  linge  que  celui  qui 
en  est  fabriqué. 

Le  second  objet  qu'on  a  en  vue  dans  la  culture  de  cette 
plante ,  c'est  la  nourriture  des  moutons  et  des  chèvres  pen* 
dant  l'hiver.  Ces  animaux ,  pendant  trois  mois ,  ne  mangent 
que  des  feuilles  d'arbres  sèches  ,  et  les  branches  verles  de 
spartion  ;  ou  on  les  leur  donne  à  la  bergerie,  ou  on  les  mène 
paître  sur  place ,  selon  le  temps  ;  mais  il. faut  bien  se  garder 
de  les  laisser  entrer  dans  les  jeunes  seinb,  car  ils  les  anéanti- 
roient  en  une  seule  fois. 

Les  abeilles  recherchent  beaucoup  les  fleurs  de  ce  spar- 
tion ,  attendu  qu'elles  leur  fournissent  une  grande  abondance 
de  miel. 

Tout  doit  donc  engager  les  cultîvateifrs  qui  ont  des  terrains 
peu  susceptibles  de  culture ,  à  y  semer  du  spartion.  Ils  n'ont 
presque  aucun  risque  à  courir  ,  puisqu'un  seul  labour  suffit , 
et  que  les  plantes  peuvent  durer  trente  ans  et  plus ,  sans  autre 
soin  que  de  les  rafraîchir  de  temps  en  temps  en  les  coupant 
rez  terre ,  ce  qui  fournit  un  chauffage  qui  paye  bien  .  au- 
delà  les  frais  ile  la  coupe  et  de  l'entretien  de  la  clôture  ,  dans 
les  pays  où  elle  est  nécessaire. 

Le  Spartion  HONOSPERMEa  les  rameaux  striés,  les  grappes 
de  fleurs  latérales ,  et  les  feuilles  lancéolées.  11  est  beaucoup 

Elus  grêle  que  le^récédent ,  et  ne  s'élève  pas  au  quart  de  sa  « 
auiteur*  Ses  fleurs  sont  blanches  et  d'une  odeur  très-suave.  Il 
se  trouve  en  Espagne ,  où  je  l'ai  fréquemment  observé. 

Le  Spartion  purgatif  a  les  rameaux  striés  ,  les  ifeuilles 
sessiles ,  lancéolées  et  pubçscentes.  11  croît  dans  les  parties 
méridionales  de  T^rope.  Ses  semences  sont  fortement  pur-^ 
eatives ,  et  on  les  emploie  quelquefois  à  cet  usage. 

a.®  Parmi  les  spardons  à  feuilles  ternées ,  il  faut  remarqfier 
principalement  :  .  ^  - 

Le  SpAa.TiON«A  balais  ,  qui  a  en  même  temps  des  feuilles 
teraées  et  solitaires ,  et  dont  les  rameaux  sont  anguleux.  Il  se 


W«  s  P  A 

géDéralement^anstoas  les  rbàntM  teH'ftitis  isîHcéikt.  Ilattèmt 
souvent  deukou  trois  toises  dehilkl^eltttie  g^d^seâr  égèlé  àictlle 
àtï  bfâs  d'ufi  tii^HHlve  fkit  G'e^  dki  ità  )pltt^  HttUfft  pPésèùs  qM 
la  âàturè  ait  faits  Httx  habitads  dM  €fltitt»tiè  ëHdêS  ,  iS^s  l^aV^ 
incapables  àe  pfôdiitre  d^ft  bois  et  des  mégéta^ix  )^tôpt«s  k  là 
nourriture.  Lie  pauvre ,  dans  les  pays  plu^  ^khes  ^  béfiit  àussi 
la  Providence  k  son  snjel  \  car  i^'est  le  settl  ou  pré^qite  le  %eiil 
moyen  de  chauffage  que  l*égoïste  propriélaîrè  lui  ftbabdiMnè 
g;ratuiteinent.  On  l'appelle  vutgàirèAienl  gèhû  tùfnm^Oi  ou 
gmêl  à  Mais ,  d'utt  de  se$  dsages  les  plus  généraux.  Daftè 
tontes  lés  parties  de  la  t^rtibceoà  il  trMlualbrelleiiietit,  il  sert 
à  thauffer  le  fonr,li  faire  cuire  le»  AlhiÉein  et  aok  autres  usages 
économiques  du  bois.  On  en  fait ,  lorsqu'il  est  cOUpé  jenàe ,  de 
ta  litière  pour  les  bestiàtit.  Comme  se^  feuilles  et  &es  jéuties 
rameaux  sont  amers ,  il  n>st  pas  adssi  rétherthë  de»  bésttàat 
^e  le  iptaiioA  jonc  ;  mais  il  eit  cependàfit  mangé  ^ar  ètDt 
pendant  1  hiver.  On  peut  «  quoiqu'avec  moins  d'âvatttagès  ^ 
retirer  de  la  filasse  de  Ses  tiges  de  l'année.  Ses  jeiiiie»  botÉlons, 
confits  dans  le  vinaigre ,  tiennent  lieu  de  câpre»  et  de  coMi-^ 
chons  dans  beaucoup  de  cantons  ;  et  se»  âenrs  épàiaotûes  fodi^ 
Dissent  une  couleur  jaune  propre  à  Teninmlnure. 

Le  spartion  à  balais  est  Cultivé  en  Ei^pagne  potit  le  bois 
seulement.  C'est  U  que  )e  l'ai  vu  accpiérir  la  grosseur  précitée. 
EnFrance^on  ne  le  i2\|sse  jamais  croître  plus  de  trois  ou  quatre 
an»  avant  de  le  couper.  Il  se  sème  de  lui-même ,  et  toujours 
avec  abondance.  La  belle^  couleur  jaune  de  se»  (leurs  le  rend 
digne  d'entrer  dans  les  bosquet»  d^agrémetit  ;  mai»  comme 
elles  n'ont  point' d^ôdeur,  on  lui  préfère  ordinairement  fé 
ipafiton  Jonc ,  quoique  moins  étëgai6t  dans  son  ensemble,  (n.) 

SPARTltJMl  K  StARTlON  et  ^parton.  (iiji.) 

SPARTON  ou  SPARïION^et  S^rtium  w»  Sparmm.  Le» 
•ntiens  ont  donné  ce  nom  à  piusietiri  piam^s  qni  leur  ser- 
voient  à  faire  des  lieoSi 

Le  spaHiûh ,  seiôA  Dioséoride  ^  étoit  m  atl^risseaii  q$ii 
}etoit  de  grandes  verges  privée»  de  C^ulUe»^  fermts^  très-ibaU 
aisées  à  rompre  et  fort  propre»  k  lier  la  vigne.'  Sa  fleur  tes^ 
sembloit  À  celle  àûkut&hn}annè(^^téflëéjuuney\\  prodttîsoît 
de  petites  graine»  »émblable»à  celles  de  la  lentille^  et  coftte-' 
fities  dans  Une  gouêsé  comme  celle  des  phAsiiéioÈ(\Mitël%^. 
Ses  graines  et  ses  Oeurs  étOieKit  VMiitive»^  ràais  »a<i»  danger  ; 
prise»  avec  du  vin  miellé,  elles  nurgeoients  l^|è»de»  braitcbes 
trempées  dans  l'eàu  et  pilées^bu  àjeun,  étok  favorable  dang 
la  sciaf  ique  et  IVsqain^nde  ,  été.  Cette  dèscTiptieri  dti  Spiar- 
lion  de  Dio»coride  cûnyieftt  ^  en  \Atû  de»  points  ^  à  ceH^  Ira 


s  1P  A  SSj 

gêaél  d^Espagoè^qve  toai  le  monde  con&oil^êl  i}^  est  le  spot* 
Uum  juncmm  à^x  botanistes  ;  aussi  croit-on  asseàb  volontiers 
que  c'est  le  spartion  de  Dioscoride.  Cependant^  c^mme^ett^ 
plante  appartient  k  on  genre  qni  offre  plusienrs  autres  espèeed 
auxquelles  on  ponrroit  appliquer  paiement  La  description  de 
Dioscoride  arec  une  apparence  d'exactitude  >  on  ne  doit  paâ 
affirmer  que  ce  soit  la  même  plante^ 

JPline  (  1.  xxiv ,  ch.  9  )  doute  si  le  ginUta  des  Latins  n*est 
pas  le  sparton  des  Grecs  ^  dont  ils  se  senroient  pour  faire  de^ 
filets.  Les  propriétés  et  le  peu  que  le  naturaliste  romain  rap* 
porte  du  geniê'MySùnt  conformes  à  ce  que  Dioscoride  à  dit  dtt 

rriton;  il  ajoute  que  les  abeilles  aiment  il  butiner  sur  les  fleurs 
genista,  11  parott  que  c'est  encore  la  même  plante  que  lé 
iparliQn  de  Théopbraste:  mais  aucune  n'est  \t  spariutn  qai  fait 
le  sujet  de  presque  tout  le  cbapitre  a  du  livre  19  de  l'Histoire 
naturelle  de  Pline ,  car  ce  spartum  est ,  à  ne  pas  en  douter^ 
le  sttpa  tenacissima^  L. ,  ou  le  sparte  par  excellence.  Pline  fait 
observer  que  ce  n'est  que  long-temps  après  la  mort  d'Homère 
que  l'on  découvrit  le  spartum;  et  sa  découverte  fut  faite  parles 
Carthaginois ,  lors  de  leur  première  irruption  en  Espagne*. 
Ainsi  donCflorsque  Homère  employoil  l'expression  de  spartoh 
pour  désigner  les  cordages^des  vaisseaux  ^  il  ne  faut  pas  croire 
qu'il  s'agît  du  vrai  sparte^  mais  de  cordages  quelconques,faitS 
avec  d'autres  plantes  ;  et  Pline  fait  remarquer  que  les  anciens 
Grecs  ont  d'abord  construit  leurs  cordages  avec  des  joncs 
(schœnos\  puis  avee  des  feuilfes  de  palmier,  et  des  écorces  de 
tilleul.  Pline  suppose  même  qu'ils  n'ont  pas  connu  l'avantage 
du  rouissage  et  du  battage ,  deux  opérations  qu'il  prétend  que 
les  Carthaginois  trouvèrent  établies  en  Espagne.  Pline  tient 
encore  pour  certain  que  Théopbraste,  qui  vivoit^go^ns  avant 
lui ,  n'avoit  eu  aucune  connoissance  «lu  spartum  d'Espagne. 

«  Le  sparium ,  dit  Pline ,  crott  naturellement  sans  avoir 
besoin  d'être  planté  ni  semé  :  c'est  proprement  le  jonc  des 
terres  arides  et  mauvaises,c'estune  maladie  de  la  terre  qui  ne 
se  nrodoit  ni  ne  se  propage  ailleurs  que  là  (en  Espagne). 
Celui  d'Afrique  est  petit  et  n'est  d'aucune  utilité^  mais  dans 
une  partie  du  territoire  de  Carthagène  la  Neuve,  d^ns  l'Es^ 
p^gne  citérieure  (royaume  deMurcie  ),  il  crott  avec  abon^ 
dance  sur  des  montagnes  mû  en  sont  couvertes.  On  en  fait  des 
couvertures  ou  des  tapis ,lft8  torches,  des i^haussures  et  des 
vêtemens  qui  servent  aux  paysans;  les  sommités  des  tiges  sont 
tendres  et  plaisent  aux  bestiaux.  On  l'airache  avec  peine  pour 
ses  divers  usages  ,  et  on  se  couvre  les  jambes  et  les  mains  pour 
ne  pasétreblessé^eton  entortille  la  plante  après  des  piècesde 
bois,  pour  arracher  les  pieds  avec  plus  de  facilité.  Malgré  ces 
précautions  )  il  est  presque  impossible  de  l'arraeher  en  hiver; 


56o  S  P*A 

mais,  pendant  les  mois  de  mai  et  de  jàin/on  le  récolte  aisément: 
c^est  le  temps  de  sa  matarité.  Après  Taroir  arraché,  on  en  fait 
des  bottes ,  on  le  laisse  sécher  pendant  ileox  joars  ^  puis  on 
l'étenâjy  durant  an  autre  jour,  au  soleil;  ensuite  on  le  reiie  en. 
^  bottes  et  on  le  porte  squs  des  hangars  où  on  le  fait  macérer  et 
rouir  dans  de  Teau  de  mer ,  ce  qui  est  mieux ,  on ,  à  défaut , 
dans  de  Teau  douce.  On  Farrose  et  on  le  fait  sécher  ensuite 
au  soleil  ;  mais;  si  Ton  étoît  pressé,  il  faudroit  le  jeter  dans  de 
l'eau  bouillante  et  le  sécher  après;  et  lorsque,  étant  sec  ,  il 
se  tiendra  droit  naturellement,  l'opération  se  trouvera  ter- 
minée ;  mais,  pour  s'en  servir,  il  faudra  le  battre,  surtout 
lorsqu^il  est  mouillé  par  Teau  douce  oaTeau  de  mer.  On  pré- 
fère les  cordes  de  chanvre  pour  les  cordes  qui  doivent  être 
sèches  ;  mais,  pour  les  cordes  à  mouiller  ,  on  préfère. celles 
de  ipartum^  car  il  semble  se  plaire  dans  Peau ,  comme  pour  se 
dédommager  d'avoir  crû  dans  des  lieux  arides  et  altérés.  11  a 
l'avantage  de  se  renouveler,  et  les  nouveaux  pieds  ne  font  pas 
de  tort  aux  anciens  ;  et,  pour  embrasser  tout  d'un  coup  le  prix 
d'un  miracle  de  nature  aussi  grand ,  voyez  de  quels  usages 
Dombreux  il  est  partout  :  pour  l'équipement  des  vaisseaux, 
pour  les  machines  et  les  cordages  des  maçons  et  mille  autves 
choses  qui  remplissent  les  désirs  de  la  vie  ;  cependant  le 
lieu  qui  fournit  et  satisfait  à  tout  cela  a  moins  de  trente  mille 
pas  de  largeur  et  de  longueurle  long  de  la  côte  de  Carthage 
la  Neuve  ;  les  dépenses  seules  empêchent  qu'on  ne  T^^porte 
au  loin.  »  (  Pline  ,  I.  c.  ) 

Ces  lignes  de  Pline  conviennent  au  s/i/^a  ienacissima  qui  croit 
encore  dans  le  même  pays, et  qui  sert  aux  mêmes  usages.  V, 
Sparte.  Quant  au  spartion  de  Galien ,  il  est  le  même  que 
celui  de  Dioscoride. 

On  trouve,  dans  Théophraste,  un  linospartum  que  Gaza,  un 
des  premiers  interprètes  de  Théophra$te,nomme  en  latin  Uno- 
geidsia*  Cette  version  a  fait  croire  qu'il  s'agissoit  du  genêt  des 
teinturiers  (jgenista  tinctoria^h);  et  cependant  il  parott  que  c'est 
le  lygtum  sparium  que  Théophraste  a  eu  l'intention  d'indiquer. 

Ainsi  d#nc  il  y  a  eu  chez  les  anciens  deux  sparium  diffé- 
rens:  l'un  de  la  famille  des  légumineuses,  l'autre  de  la  famille 
jàes  graminées.  Nous  avons  dit  que  le  premier  pouvoit  être  le 
spariium  junceum ,  Linn.  On  a  cit^galement  pour  tel  le  spctr- 
tlum  icaparium ,  qui  peut  bien  êlXle  genista  de  Pline,  et  le 
spartium  monosp^rmum ,  L.  Cet  ancien  spartion  ou  spariium 
s'appeloit  encore  lofjo^ ,  fygo$  et  fygaon  oulugpn.  ' 

Le  second  seroit  le  stipa  Ienacissima ,  L. ,  et  peut-être  que 
le  lygeum  sparium  étoit  confondu  avec  parles  anciens. 

L'application  de  ce  nom  de  spaHum  ou  spariium  a  eaégale- 
fl^entchezles  botanistes  modernes  deux  acceptions  différentes. 


SP  A.  tti 

ilîsdfifli  i^ôiàtdhtott ,  roA  Voit',  d'une  ^àri ,  diverses  l^gu- 
tnincuse3,de.s  genres  genistâ^  spàrlium,  anihyiîU  ^  çlc, ,  qui 
reçoîveiîl  le'ndm  collectif  de  5^or//w/»  ou  rarcmenïspà/iurn  ; 
et  de  l'autre  part ,  des  espèces  àestipa^  de  n0rdufif  àejiesiuca  ,: 
^ûnindù^  ^t  tjfgêum  et  mértfe  de^  vârecs,  qui  sdut'âppelëes 
^f>aritifh  ou  gramen  spûrtteutnl  .        ' 

Tournefort  conserva  Je  nx^,  è^e  spartium ,  ç^oif\ïr^  }[ïo^ 
générique  ^  à  u«  genre  de  la  ifamille  des  It^gurtiliKiusès  qui 
avoî^  pouf  lype  |e  spariium  junceum  ,  L^ ,  c'est  à-dire  1^  genêt 
d'Es^agnô  ,  et  dbi^t  le  caracière  cônsîstoit  dans  leâ  feuilles 
qui  sont  très  -  peu  nombreuses^  preâqne  nulles  ei  &]fnp!es- 
C'est  à  ce  genre, que  Plumier  rappork>îi  le  pietocarpu^ems" 
^phyiîum^  Wilfd.  ;  Vamenfnhum  e^crws  ^  S\v.  ,  quî  est  Vas- 
palathus  éhénus , .  L.  ;  les  sçcuridaca  vchUits  ,  L.  ,  et  'vir^ala  , 
Sw.  Cpmrtielîn  y  râmenoît  le  borlmtda  Icwrrolifta  [  Coinm. 
horf.;  ^,  tab.  ^8),  Plukénel  et  Petîvér  le  kbïr.kw  sepuma  ^ 
Thunb.  ,  qui  ,  comme  plusieurs  autres  e.^pèreK  du  .  même 
gétire',  étoîent  des  espèces  de  spariium  pour  LirjDeeus^TSer- 
gïus  ti  AîtoiX. 

Linnœus  donna  au  tygeuài^  pour  nom  spécifique  9  celui  de 
spartuirfj  et  il  appela  sfi^rXium  un  genre  de  la  famiUe  des  lé~ 
guminei^ses  ,  qui,*  étant  caractérisé  âutr^ineni;que  celui  de 
Tourneibrt ,  se  trouve  comprendra  1^  spartiém  de  Tourner- 
fort  ^  moins  les  espèces  que  les  autres  botanistes  y  avoiei^t 
rapportées  ,  plus  à^s  genista  »  des  cytisix-genUtu,  «t  de^s  g^nisla 
spanium  de ,  Tournefort.  Les  caractères  assignés  par  Lin- 
nœus au  spariium  le  distinguent  si  peu  du  genre  genisia , 
que  divers  botanistes  ont  cru  devoir  les  réunir  ;  mais  le  pl\is 
grand  nombre  s'est  contenté  de  modifier  ces  devait  genres  en 
en  retirant  quelques  espèces  qui  ont  été  transposées^  d^op 
j;enre  à  l'autre ,  ou  bien  qui  ont  servi,  de  type  aut.  genres 
'eleckia  et  rafnia. 

Adabson  nomme  Hnospartutn  le  genre  fygeum ,  L.  ^  compris 
dans  les  gramen  de  ToiKioiefort  ^  et  le  spariium' i  lÀm.  i,  se 
trovre  divisé  en  deux  genres  :  r.®  spariium ,  qui  a  pour  type  le 
spariitim  scepanum^  L.,  auquel  il  rapporte  lu  spétriitm  de  Piin«> 
mais  à  tort ,  les  cyiiso-gemsia  de  15)urnefort  et  Vatliytoniu^ 
Royen.  Ce  genre  est  caractérisé  par  ses  folioles^  sivh'plics  o« 
ternées,  par  le  calice  tubuié^  à  deuiE  lèvres  et  à  oinq:d'6nts  id>- 
âensibles,  et  par  ses  légumes  longs,  plats  ,  à  6-10  graines. 
Ces  caractères  ramènent  à  ce  genre  le  spariium  juntieutn  ,  L; 
a.^  lugos  ou  fygos  auquel  il  rapporte  le  spariium  mnnosperîkum  , 
le  gem'sia  purgam ,  Linn.  et  le  sparion  de  Dioscsofide.  Ses  ca- 
r-actères  génériques  sont:  feuilles  simples,  étroites;  cafi'cehé- 
misphéri^iM^  à  cinq  dents;  légume  ovoïde  à  4' 5  spermes. 

XXXI  36 


i 


56a  S  P  A 

Qaaol  aux  caractères  da  genre  spartium  it  Lannsus,  V. 
Tarticle  Spaetion  plus  haut.  (Lii.) 
SPAftTOPOLlA.  Nom  donné  autrefois  à  TAmiaiste. 


rPlli 


SPARTOPOLIS.  Pierre  noire ,  mentionnée  par  Pline , 
et  qui  étoit  plus  dure  que  celle  qull  nomme  poiia^  dont  la 
couleur  étoit  le  vert-blanchâtre  de  la  plante  spartunu  Ces 
deux  pierres  nons  sont  inconnues,  (w.) 

SPARVERI13S.  Un  des  noms  latins  de  I'Épervier.  (v.) 

SPARYIUS.  Un  des  noms  latins  de  rËPBaviER.  V.  ce 
mol.  (v.) 

SPASMA.  r.  Spasme,  (s.)  , 

SPASME ,  Vtspertilio  spasma  ,  Linn. ,  Gmel.  (Tesl  une 
assez  grande  espèce  de  chéiroptère ,  décrite  el  figurée  par 
Séba  ,  et  qui  habite  Tfle  de  Temate ,  dans  T Archipel  Indien. 
M.  le  professeur  Geoffroy  Saiot-Hilaire  Ta  placée  dans  son 
genre  MÉGADERHE.  F.  ce  mot.  (desm.) 

SPATA  ou  SPATH  A.  Nom  que  les  Grecs  donnoient  à 
la  gahie  qui  enveloppe  les  fleurs  mâles  du  dattier.  Les  bota^ 
nistes  emploient  le  mot  spathe ,  qui  en  dérive ,  pour  désigner 
l'expansion  foliacée  ou  scarieuse  qui  sert  d'enveloppe  aux 
fleurs  avant  leur  épanouissement,  et  qui  se  déchire  pour  les 
laisser  sortir  et  se  développer.  Toutes  les  plantes  n'ont  pas 
de  Spathe.  Elle  est  très-commune  dans  les  monocoty- 
lédons, (ln.) 

SPATALIE,  SpaiaUa.  Genre  de  plantes  établi  aux  dé- 
pens des  Protées  par  R.  Brown  ,  qui  lui  donne  pour  carac- 
tères :  un  involucre  de  deux  à  quatre  folioles ,  renfermant 
une  à  deux  fleurs  ;  un  calice  caduc  k  quatre  divisions  ,  dont 
l'une  est  extérieure  et  plus  grande  ;  un  stigmate  oblique  et 
élargi  ;  une  noix  ventrue ,  légèrement  pédicellée. 

Les  Protées  a  grappes  et  prolifère  peuvent  servir 
de  type  ii  ce  genre,  qui  contient  quinze  espèces,  (a.) 

SPATALLE.  r.  Sorocéphale.  (b.) 

SPATANGUE ,  Spaiangus.  Genre  de  vers  échinodermes 
qui  offre  pour  caractères: un  corps  irrégnlier ,  ovale  on  cordi- 
forme ,  garni  de  très-petites  épines ,  et  de  plusieurs  rangées  de 
pores  qui  forment  en-dessus  des  ainbulacres  bornés,  disposés 
ten- étoile  irrégulière  ;  une  bouche  labiée  et  transversale  près 
•du  bord;  an  anus  latéral  opposé  â  la  bouche. 

Ce  genre  a  été  établi  par  Lamarck  aux  dépens  des  OuR- 
sms  de  Linnftus ,  et  il  a  pour  type  T Oursin  spatangue. 

Vingt  espèces,  la  plupart  fossiles  ^  lui  sont  rapportées  par 
ce  naturaliste,  dans  son  important  ouvrage  intitulé  :  HistoUt 
naturelle  des  animaux  sans  vertèbres.  (B.) 

SPATH.  Dénomination  allemande,  sous  laquelle  on  n'a 


s  P  A  563 

d^abord  enteildu  parler  que  de  la  cIhiux  carhonaiee  crisiallisée  ; 
maïs  easuile  on  Ta  étendue  à  un  assez  grand  nombre  de  subs- 
tances pierreuses  à  structure  lamelieuse  ,  qui  ,  eik^même  ,  a 
Iç  nom  de  tissu  spafthiqae. 

Voicijcs  diverses  espèces  de  spath  : 

SPATH  ACICULAIRE.  C'est,  dans  Wallerius»  une 
variété  de  chaux  carbohalée ,  et  dans  Gerhard  ,  une  variété  de 
baryte  suif Qtée.  (lN.) 

SPATH  ADAMANTIN  du  Forez.  Nom  sous  lequel 
M.  de  >Baumon  a  fait  connoître  le  premier  VandalousUe  du 
Forez.  F.  Jamësonite.  (ln.) 

SPATH  ADAMANTIN..  Voyez  Corindon  lametteux  à 
Tarticie  Cobimdon.  (ln.) 

SPATH  AMER.  V.  Chaux  carbonatée  magnésifère. 

(LN.) 
SPATH  AMIANTHIFORME   (Ȃ;,fl/^i/m  amiarUho  si- 
mile  ).   Woodward  a    nommé    ainsi  le  gypse  Jibnux  ou  la 
Chaux  sulfatée  fibreuse,  (i.n.) 

SPATH  EN  B\RRES  (  Stangen   spath,   W.).  C'est  la 
Baryte  sulfatée  bacillaire  ,   qui  se  trouve  dans  la  inine 
dite  Lorenzgegantrum,.près  Freybergen  Saxe,  (ln.) 
SPATH  DE  BOLOGNE.  V.  Baryte  sulfatée  radiée. 

'  .  (LN.) 

SPATH  BORACIQUE.  V.  Magnésie  boratée.  (ln.) 
SPATH  BRUNISSANT.    Fojfz  Chaux  carbonatée 

FERRO-MANGANÉSIFÈRE.  (LN.) 

SPATH  CALCAIRE.  PI.  P.  ^3 ,  fig.  4 ,  on  a  figuré  sous 
ce  nom  T Arragonite  symétrique.  ^.  Arragonite.  (ln.) 

SPATH  CALCAIRE.  V.  Chaux  carbonatéë  cristal^ 
LiaÉE,  vol.  6,  p.  i5a.  (lisl) 

SPATH  CALCAIRE  PRISMATIQUE.  Romé.dc  l'Islc 
a  désigné  ain^i  PArragonite  de  Molina  en  Arragon.  (Lit.) 

SPATH  CALCAREO-SIUCEUX.  Sage  a  donné  ce 
nom  ^^grhs  cristaltisé  de  Fontainebleau,  qui  est  la   Chaux 

CARBONATÉE  QUARZIFÈRE  ,  Haiiy.  (LN.) 

SPATH  DES  CB.hM9S(^Spathumcampesirey  Lînn.  ). 
Mauvaise  traduction  du  moXl^Xm  feldspath ,  qui  est  lui-même 
une  corruption  àefels-^ath  (  spath  des  rochers  ).  (ln.)    ^ 

SPATH  CHANGEANT.  F.  Diallagé.  (ln.) 

SPATH  CHATOYANT.  F.  Diallage  ,  Feldspath 
OPALIN  et  Hyperstène.  (ln.) 

SPATH  CHRYSOLITHE  (Spathum  chrysolithinum  ,  P. 
Gmel.)  C^estia  Chaux  phosphatée  cristallisée  d'Espagne. 

(LN.) 

SPATH  EN  COLONNE  {Spathum  columnare).  Linnœu 
a  donné  ce  nom  à  une  variété  pnsmatique  de  €?iaux  carbona^ 
tée,  et  Statz,  à  la  grammatite  ^  yariélé  de  V amphibole,  (ln.)** 


564  S-P  A 

SPATH  COMPACTE/XUiiims  t  nommé  sfkOhum  corn- 
factum  diverses  yariétés  de  chaux  carbonatêe.  Une  variété  de 
feldspath  est  son  spathum  campactum  durum.  On  a  aussi  donné 
ce  nom  irla  Chaux  fluatée  compacte,  (ln.) 

SPATH  CRISTALLISÉ.  Synonyme  de  spaO»  adcaire  ti 
de  spath  pesant  enstaUisé^  dans  les  anciens  oavrs^es.  (ln.) 

SPATH  CUBIQUE  (  Wurfelspaih,  Wern.).  V.  Chaux 
ANHYoao-suLFATÉE.  On  a  nommé  autrefois  spath  civique  le 
Spath  d'Islande.  (i>k.) 

SPATH  DECATËSSAROJS  ,  de  Gerhard.  C  est  la 
Baryte  sulfatée,  (ln.) 

SPATH  DISDIACLASTIQUE.  L'an  des  noms  da 
Spath  d'Islande,  suivant  Reuss.  (ln.) 

SPATH  DOUBLANT  (^/yoMiiiiiiV^aiis,  Wall.,  Linn.; 
JDoppêlspath ,  W.  ).  C'est  la  chaux  càrbonatée  cristallisée ,  lors- 

Ju'elle  est  transparente ,  ce  qui  permet  de  voir  la  réfraction 
ouble  dont  elle  jouit.  Tel  est  le  spiêéh  d'Islande,  (ln.) 
SPATH  DRUSIFORME.   Woltersdorf  désigne  ainsi 
une  variété  cristallisée   et  diaphane  de   Chaux   sulfatée 
(  fraueneis,  W,  ).  (Lîf.) 

SPATH  DRUSIQUE  (  SpaAum  dmsicum  ).  Cronstedt 
applique  ce  nom  à  une  variété  de  diaux  càrbonatée  cnsttdHsée. 

(LN.) 

SPATH  PUR.  V.  Feî.dspath.  (ln.) 

SPATH  D'ÉTAIN  ou  STANNIFÈRE.  Cest  le  Schee- 

UN  CALCAIEE.  (LN.) 

SPATH  ÊTINCELANT.  On  a  donné  ce  nom  au 
feldspath ,  pour  le  distinguer  du  spath  calcaire ,  lequel  ne  fait 
pas  feu  sous  le  choc  du  briquet  (en.) 

SPATH  FARINEUX  {Spathumfarinaceum,  GeA.).  Cest 
la  Ba&tte  sulï-atée  terreuse,  (ln.) 

SPATH  FERRUGINEUX  (:  Eisempalh).  V.  Chaux 

CARBONATEE  FEERIFÈRE.  (Uî.) 

SPATH  FÊTIDËi  C'est  la  Ce  aux  carbobatée  fétide 

BlTUMtNlFÈRB.  (LN.)  . 

SPATH  FISSILE.  V.  CnAUXCARBONATéB  nacrée,  (ln.) 

SPATH  FIXË.G'estle/i/d!9MUA,sabs«aBcequinefait  pas 

'effervescence  avec  les  acides  comme  le  spath  calcaire,  (ln.} 

SPATH  FLUOR.  V.  Chaux  fluatée.  (ln.) 

SPATH  FUSIBLE.  Cest  particulièrement  la  Bamte 

i  SULFATÉE.  On  a  égaleqcient  appHqué  ce  nom  à  la  Chaux 

fluatée  ,  tx  au  Felospate.  (ln.) 

SPATH  0£  GLACE  (  Èispatk,  Wem.  ;  Icespaih,  Jam.). 
Werner  a  donné  ce  nom  à  une  substance  cristalline  qui  se 
trouve  parmi  les  matières  rejetées  imacteà  par  l'ancien 
Tésuve.  Elle  est  asseisouvent  es  masse  granulaire  iritreusc  , 


s  P  A  .    set 

cellulaire  oirpopeiiS€i  quèlïmefoîs  c'est  une  «grëgatîon  de  cris- 
taux laittelliforines ,  qui  sont  des  prismes  hexaèdres  réguliers  ,: 
eztréfiiemettt  courts ,  le  plus  souvent  annulaires  ;  ils  n'ont- 
parfois  que  l'épaisseuc  d'une  feuille  de  papier;  ils  se  fon- 
dent difficilement  an  chalumeau ,  leur  structure  est  lamel- 
leuse  ;  le  prisme  est  strié  lôngitudinalement 

Le  spatb  de  glace  en  masse  est  blanc ,  ou  faunâtre ,,  ou 
verdâtre  ;  cristaUisé,  il  est  quelquefois  aussi  limpide  que  de  la 
glace  ,  avec  des^  gerçures  analogues*  Cette  substance  crislal- 
lisée  paroît  être  très-voisine  de  la  néphéline  ou  du  feldspath. 

SPATH  GYPSEUXC  SpatJiumgyi^sêum).  G^cst  la  Chaux 

SULFATÉE  CRISTALUSÉE.  (LN.)    . 

SPATH  D'ISLANDE.  V..  Chaux  CARBONATis  cristait 

XJSÈE,  voL  6,  p.  l5î.  (LN.) 

SPATH  DU  LABRADOR.  V.  Feldspath  opalin,  (lw.) 
SPATH  LAMELLEUX.    Voyez  Chaux  carbonatér 

I9ACRÉE.  (LN.) 

SPATH  LUNAIRE  ou  PIERRE  DE  LUNE.  Voyez 
Feldspath  adulaire  lamelleux;  vok  tx ,  ».  3 m*  (ln.) 

SPATH  MAGNÉSIEN.  Woyex,  Chaux,  garbonatée 
magnésifêre.  (ln.) 

SPATH  MAGNÉSITE  on  MANGANÉSIEN.  Voye: 
Chaux  carbonatée  ferro-manganésifère.  (ln.) 

SPATH  ONDE  (  Spafbum  unâmum  ^„L.  ).  Cest  la  ehau^xy 
carhonaiée  nacrée  à  lames  ondulées.  (LN.) 

SPATH  OCTOGONE.  Gerhaïd^iiomoifr  ainsi  une  va* 
rîété  de  la  Baryte  sulfatée  cristalusée.  (ln.) 

SPATH  PERLÉ.  V<^ez,  C^aux  carbonatée  ferro^ 
manganesifèbe.  (ln.> 

SPATH  PESANT:  V.  .Baryte  sum^atée.  (ln.) 

SPATH  PESANT  AÉRÉ.  Voyez.  Ba^ryte  carbona-. 

TÉE.  (LN  ) 

SPATH  PESANT    VERT ,  àer  Sage-  Voy.   Urane 

OXYDÉ.  (LN.)  ' 

SPATH  PHOSPHOR«2UE.  C^estla Chaux  phospha. 
TÉE  CRf$TALLi^.£  et  la  Baryte  âui.FA7ÉE  RABiÉE  de  Bolo- 
gne. (LN.) 

SPATH  DE  PLOMB  (  Bltyspath  ).  C'est  le  Plomb  car- 
bonate, (ln.) 

SPATH  PYROMAQUE09y»a/Aiim/yromac;fcwOT,Wall.).   • 
C'est  un  Feldspath  compacte,  (ln.) 

SPATH  DE  ROCHE  (  Spaihum  saxum  ,  Agricol.  ). 
F.  Feldspath,  (ln.) 

SPATHSAURE.  L'un  des  noms  allemands  de  la  Chaux. 

,  FLUATÉE.  (ln.) 


566  S  P  A 

SPATH  SCHISTEUX.  V.  Chaux  cAEBo«ATiE  na- 
crée, (ln.) 

SPATH  SCINTILLANT  (^Sfiathum  sciaUttans).  C'est  le 
Feldspath.  On  nomme  également  ainsi  quelques  variétés  de 
QuARZ  et  le  Manganèse  carboKaté.  (ln.) 

SPATH  SÉDATIF  {SpathumsedathumjStaVz.  ).  T.  Ma- 
gnésie BORATÉE.  (LN.)     * 

SPATH  SELÉNITEUX.  On  donnoit  autrefois  ce  nom 
à  la  Baryte  soLrATÉE.<i>w.) 

SPATH  SELÉNITEUX  de  Sicile,  de  Romé-de-flsle. 
C'est  la  Strontiaise  sulfatée  de  Sicile,  (ln.) 

SPATH  SELENITEUX  RHOMBOÏDAL  de  Rome- 
de-risle.  C'est  la  Chaux  carbonatée  ferro-maisganésI' 

FÈRE.  (LN.) 

SPATH-SILICEUX ,  Wallérius.  C'est  une  variété  de 

QUARZ.  (LN.) 

SPATH  SOlAl>Y.{SpaÛiums(Âidum,  Wall.).  C'est  la 
Chaux  fluatée  compacte,  (ln.) 

SPATH -SOLUBLE.  C'est  la  Chaux  carbonatée  ^ 
parce  qu'elle  se  dissout  dans  les  acides,  (ln.) 

SPATH  SPÉCULAIRE.  Variété  de  Chaux  carbona- 
tÉE,  dans  Lînnseus.  (ln.) 

SPATH  STALACTITIQUE.  Variétés  de  ChaDx  car- 
bonatée  concrétionnée  et  de  Baryte  sulfatée,  (lts.) 

SPATHSTEIN  de  Leisser.  C'est  la  Chaux  sulfatée 

TRAPÉZiENNE.  (LN.) 

SPATH  EN  TABLE.  V.  Tafelspath.  (ln.)  . 
SPATH  TALQUEUX.  C'est  la  Chaux  carbonatée 

MAGNÉSIFÈRE.  (LN.) 

SPATH  TESSULAIRE.  Variétés  de  Chaux  carbona- 
tée; CONCRÉTiONÉE  et  de  Baryte  SULFATÉE,  dans  Wallérius 
et  dans  Gerhard.  (LN.) 

SPATH  TRANSPARENT.  V.  Chaux  fluatée.  (ln.) 

SPATH  VARIANT.  V.  Diallage.  (ln.) 

SPATfl  VERSICOLOR.  V.  Feldspath  opalin,  (ln.). 

SPATH  VITREUX  ou  VIÏRIFIABLE.  V.  Chaux 
fluatée.  (ln.) 

SPATH  VULGAIRE.   Gerhard  a  donné  ce  nom  à  la 

BaRYTE  sulfatée  ,  CONCRÉTIONNÉE  OU  CRÊTÉE.  (LN.) 

SPATH  ZEOLITHIQUE.  V.  Stilbite.  (ln.) 
SPATH  DE    ZINC   de    Romé-de-l  Isle.   Voy.    Zinc 
OXYDÉ.  (Ln.) 

bPATHE  ,  Spaiha.  Sorte  de  calice  membraneux  qui  sert 
d'enveloppe  aux  fleurs  avant  leur  épanouissement,  et  se  dé- 
chire pour  leur  ouvrir  le  passage  aux  approcher  dç  la  fécon- 


s  P,A  567 

daUoiL  Là  spaAe  est  caractérisliqae  dans  la  famille  des  pal- 
nders  et  dans  celle  des  Uliacées.  (d.) 

SPATHS.  Brown  ,  dans  son  Histoire  naturelle  de  la 
Jamaïqne  y  désifi;ne  ainsi  an  genre  de  plante  qdi  est  le  Spa- 
THEUA  de  L.  V.  Spath£le.  (ln.) 

SPATHELE ,  SpatheliaJ?lsinie  de  la  Jamaïque ,  à  fenilles 

S  innées,  à  folioles  alternes ,  sessiles,  lancéolées  >  dentées ,  ii 
ears  ronges  disposées  en  grappes  lâches  et  terminales ,  qai 
forme  on  genre  dans  la  pentandrie  trigynie  et  dans  la  famille 
des  térébinthacées. 

Ce  genre  offre  pour  caractères  :  un  calice  de  cinq  folioles  ; 
une  corolle  de  cinq  pétales;  cinq  étamines  courtes  ;  un  ovaire 
supérieur  surmonté  de  trois  styles  ;  un^capsule  à  trois  ailes, 
à  trois  loees ,  contenant  chacune  une  seule  semence,  (b.) 

SPATHION,  Spathium.  Genre  de  plantes  établi  par  Lou- 
reiro ,  fondé  sur  une  espèce  du  genre  Aponoget,  mais  qui , 
en  modifiant  légèrement  Texpression  caractéristique  de  ces 
derniers,  ne  doit  pas  en  être  séparé,  (b.) 

SPATHODEÉ ,  Spaûiodea.  Genre  de  plantes  établi  par 
Palisot-de-Beanvois  ,  pour  séparer  des  Bignones  ,  les 
espèces  dont  le  calice  a  la  forme  d^une  spathe. 

Ce  genre  renferme  la  Bignone  spathacée  de  LInnœus ,  et 
neuf  autres  espècesfigurées  dans  la  Flore  d'Oware  et  de  Be* 
nin ,  dans  le  Choix  de  plantes  de  Yentenat ,  et  dans  l'ou- 
vrage de  Humboldt,  Bonpland  et  Kunth ,  sur  les  Plantes 
de  l'Amérique  Méridionale.  (B.) 

SPATHTJLAIRE.  Nom  que  donne  Shaw  au  poisson 
appelé  PoLTODON  par  Lacépède.  (b.) 

SPATHYEMA  Genre  éubli  par  Rafinesque-Schmalz 

{»our  placer  le  âracontium  fœUâum  ;  mais  il  n'en  a  pas  publié 
es  caractères,  (ln.) 

SPATOLA.  Nom  donné  par  S.  Yolta  à  un  fossile  peu 
reconnoissabie  de  Monte-Boica ,  et  qu'il  rapporte  au  $1- 

LUEE  ASCITE.  (DESM.) 

SPATULA  ou  SPATHULA.  Tragus,  Fuchsius  et  beau- 
coup d'autres  anciens  botanistes  ont  donné  ce  nom  à  I'Iris 
A  ODEUR  DE  GiGOT  (JHsfœtida^  h,\  soit  à  cause  de  la  forme  de 
ses  feuilles,  spit  à  cause  de  sa  mauvaise  odeur,  (ln^) 

SPATULAIRE ,  SpaUdana.  Genre  de  Champigron  ,  éta- 
bli pour  placer  rHEtVELiXJAUiïATRE,  qui  diffère  des  autres 
par  son  chapeau  vertical ,  comprimé  et  continu  avec  le  pé- 
dicule ,  sur  lequel  il  est  un  peu  décurrent  des  deux  cAtés.  Ce 
genre  est  fort  voisin  des  Clavaires,  (b.) 

SPATULE ,  Plaialea ,  Lath.  Genre  de  l'ordre  des  Oi- 
seaux ÉCHASSiERS  et  de  la  famille  des  Latirostres.  V.  ces 
mots.  Caradiits  :  bec  très-long ,  droit ,  aplati  dessus  et  des^ 


568  S  P  A 

30{is,  couvert  d'une  peau  rid^à  sa  base,  fleit]blt;  PSbi^ 
rieur  des  mandibules  muni  dan»  le  militti  é'utt«  canoeld^e 
^pr4ée  4e  4en(eli4Fes  aiguës  et  «aillantes  ;  la  supérieure  sil- 
lonnée en  dçssu^  ,  vers  le  b^rd,» et  terminée  par  on  onglet 
crochu;  narines  situées  à  la  base  du  bec,  dans  on  siilon, 
if  ouvert^^e. étroite  «  obiongue  >  et  bordée  d'une  beau  iDem- 
(tranei^^.;  taugue  très-c^wte 9  triangulaire ,  pointue;  faee 
^uie  cbe;^  les  adultes  ;  goige  susceptible  de  se  dilater  en 
forme  de  &ae  ;  quatre  doigts  t  troia  deiant,  un  dernére  ; 
les  antérieurs  réunis  par  une  membrane  ^ns  ane  partie 
de  leur  étendue,  ensijifele  frangés  ^squ'à  leur  estrémîié  ; 
ie  postérieur  ponanl  k  tefre  sur  i^resque  toute  sa  Ion- 
gUQ^^  ;  ongles  étroite  $  couf  I»  %  peu  eaurbés  et  aigus  ;  )a 
deuxième  rémige  la  plus  longue  de  toutes. 

^46  traie  le  plua  saillant  delà  physionomie  des  oiseaux  est 
s^3  cointredU  la  forme  deâ  4jeux  pièces  de  substance  coroée 
qui  font  partie  .de. la  bouche  ;  dans  lea  uns,  le  bec  s^avanee 
et  s'amincit  en  alêne  ;  dans  d^auires  y  il  se  reoourbe  et  fai>* 
^le  ;  daOs  d'autres*  il  se  prolonge  et  se  renfle  d'une  manière 
ipon^trueuseidansjquelquea-uns,  ses  mandibules  représentent 
une  paire  de  clséaui^;  dans  quelques  autres,  Taréte  snpérienpo 
eat  surch^gée.  de  protubérances  énormes  et  bizarres ,  etc. 
La  nature  s'est  plu  à  mouler  ie  bec  des  oiseaux  sur  des  ior^ 
mea  très- variées ,  dont  quelques-unes  ont  pu  servir  de  mo« 
dèle  aux ,  instrumens  de  notre  in4usirie.  C'est  ainsi  que  le 
long  bec  des  spatules  ,  arrondi  et  aplati  à  son  bout  en  fameS' 
minces ,  a  fourni  peut  être  à  certains  arts  1  idée  de  To^ten- 
sile  très-simple  qui  porte  le  nom  de  ces  oiseaux  j  ce  bec  res- 
aemble  en  euet  k  deux  spatiiLes  appliquées  Tune  contre  Tau- 
tje.  Cette  conformation  a  valu  aux  m^mes  oîseai»  quelque9 
autres  dénominations,  comme  celle  de  palç  ^aptdeUe  ^  e# 
celle,  beaucoup  moins  convenable,  de  cuUlev  ou  de  hêc  à  imii- 
leVf  qui  ^it  être  réservée  pour  les  saoacous^  dont  k  beo 
représente  réellement  une  cuiller.  Quelques  auteurs  o»t  eon« 
fondu  n^l  ^  propos  les  spaiûlès,  avec  les  pélicans',  oiseaux 
d'espèce  et  de  genre  fort  éloignés.. 

Leii  spatules  ont  très-peu  de  force  dans  leur  bee ,  a¥e# 
lequel  elles  ne  serrent  que  mol lenMnt;  mais  eAf.E^isafi4»ivM>iK- 
voir  les  deux  nundibules  avec. précipitation ,  elles  pr6d«ii-9> 
sent,  lorâïqu'elles  sont  animées  par  la  colère  oti  pâ«*lq  arat4^tejt 
le  mâme  bruit  de  claquement  que  leis  cigomés/ (i)e$  meaw^ 
Bjk  tiennent  ordinatrement  sur  i^&.bords  marécageux  de  la 
mer,  pour  être  à  portée  d/ attraper  les  poîs&onâ et) lès  autres, 
animaus  aqûaticjues  dont  îls.  font  ieui^  nvMirritbre  ;  U»  coos-. 
truiseht  lemv  nid  avec  des  bûcbettte^,  au  bautr  de^grandSi. 
j^-brea^  et  Lçiir  poqte  consiste  en  trois  ou  quatrécsn&hitaAio 


,  s  P,  A  569 

châiras.  Ce  liont ,  eta  gënéral  9  des  oiseaux  voyageurs ,  pea 
sauvages,  et  qui  ne  refusent  pas  de  vivre  en  captivité. 

La  Spatule,  proprement  dite  ,  Plaiaïea  leucowdia^  Latk, 
pi»  P  ao  ,  n.<^  4  9  A^  ^^  Dictionnaire,  a  deux  pieds  six  pou- 
ces de  longueur;  des  plumes  étroites,  longues  et  très-fourniea 
s'élèvent  sur  sa  tête ,  garnissent  Tocciput  et  forment  i^e 
espèce  de  huppe  qui  retombe  en  arrière.  Ce  panache  man*- 
qne  à  plusieurs  spatules,  et  ce  défaut  indique  un  jeune  oî> 
seaa  avant  sa  première  mue.  Tout  le  plumage  est,  blanc ,  à 
l'exception  d'une  large  tache  d'un  roux  jaunâtre  sur  la  poi- 
trine ;.  cette  tache ,  dont  les  deux  extrémités  se  réunissent  sur 
}e  haut  du  dos,  sigaale  une  livrée  parfaite  ;  la  peau  nue  de  la 
ge4*ge  et  du  tour  des  yeux  est  d'un  jaune  pale  ;  le  bec  est 
lunr ,  avee  une  teinte  bleuâtre  au  fond  des  sillops  et  du  jaune 
à  sa  pointe  ;  l'îris  rouge  ;  les  pieds  sont  noirs.  Ca  femelle  di^ 
fère  du  mâle  ea  ce  qu^elle  est  plus  petite. 

AL  TensRiiiick  est  induit  en  erreur  quand,  il  dit  que  sa 
biippe  est  moins  grande  cl!  que  la  tache  jaunâtre  du  haut  de  la 
poitrine  n'est  quefoiblement  indiquée;  car  sa  huppe  est  aussi 
longue  ôt  la  taebâ  de  la  poitrine  aussi  prononcée*  Il  se  trompe 
eBeore,  en  disant  quVUe  n'a  pas  la  trachée  artère  confor* 
méc  comme  celle  du  mâle  ;  au  contraire,  elle  est  totalement 
pareille. 

Le  jeune  n'a  point  de  buppe  ;  les  plumes  de  la  tête  sont 
arrondies  et  courtes  ;  les  pennes  extérteares  de  l'aile  noires 
le  long  et  dessus  leur  tige  :  le  bec  est  d'un  cendré  foncé  ;  l'iris 
gris  ;  la  peau  nue  du  tour  de  l'œil  et  de  la  gorge  d'un  blanc 
terne. 

C'est  à  tort  qn^on  a  fait  de  ce  jeune  oiseau  une  espèce 
particulière,  sous  la  dénomination  de  platalea  alba,  11  paraît 
qv'il  subît  sa  première  mue  fort  tard  ;  car  lors  de  son  pas- 
sade,  à  Tautomne^  sur  les  marais  et  les  côtes  maritimes  de 
la  ricardîe,  on  ne  voit  sur  son  plumage  aucun  des  attributs  de 
y  adulte,  c'est  à- dire ,  une  huppe  et  u»e  grande  tache  jaunâ- 
tre sur  la  poitrine  ;  mais  aux  mois  d'avril  et  de  mai  toutes  lc&' 
spatules,  mâles  ,  femelles  et  jeunes  les  possèdent  ;'ces  der- 
mers  ne  sont  pas,  comme  Taffirnie  M.  Temmihck,' trois  ans  à 
parvenir  â  leur  état  parfait  {Notes  communiquées  fiar  M.  Bâillon 

j^y'  .... 

Il  egt  très-rare  de  rencontrer  la  spatule  dans  rinlérieur 
des  terres ,  si  ce  n'est  près  des  grands  lacs ,  et  passagèrement 
le  long  èea  rivières  ;  elle  s'éloigne  peu  de  la  mon  On  la  voit 
arriver  sur  nos  côtes  de  l'Océan  dans  le  mois  de  novembre, 
et  elle  y  repasse  en  avril.  Elle  est  plus  commune  en  Hoi-. 
lafidièv que  dans  toute  autre  partie  de  l'Europe,  et  particulîè- 
PAndént  près  de  Leyde  ,  dans  les  marais  de  Swenhuis  ;  elle  y 
uiche  sur  les  arbres  qui  y  croissent.  Sa  ponte  est  de  trois  ou 


Syo  S  V  k 

quatre  œnb  blaacs  tachetés  de  roogeâtre.  Celte  espèce  y 
quoique  peu  nombreuse  ,  se  répand  dans  d'aotres  contrées 
de  rÊurope,  telles  que  PAngleterre,  la  Pologne  ^  la  Suéde  , 
la  Laponie ,  etc.  Pallas  Ta  vue  en  Russie ,  sur  les  rires 
de  rOka  ;  elle  se  trouve  en  troupes  sur  Tlaik ,  dans  le  pays 
des  Kalmouclcs  ,  qui  l'appellent  kolpiza.  Lorsqu'on  fait 
la  chasse  à  ces  oiseaux  ,  ils  s^élèvent  d'en  bas  à  une  hau- 
teur prodigieuse  ,  volent  en  lignes  ondoyantes ,  et  on  ne  peut 
changer  cet  ordre  quoiqu'on  fasse  beaucoup  de  décharges  sur 
eux.  Elle  paroît  en  Toscane  et  dans  quelques  antres  cantons 
maritimes  de  Tltalie ,  où  ou  Ta  nommée  garza  ou  beccarwale; 
«  en  Sicile  ,  où  elle  s'appelle  cucchiarone;  en  Barbarie  et  sur 
toute  la  côte  occidentale  de  l'Afrique ,  jusqu'au  Cap  de 
Bonne- Espérance.  Sa  chair  est  bonne  et  n'a  pas  le  goût  hui- 
leux de  celle  de  la  plupart  des  oiseaux  de  rivage. 

La  Spatule  ajaja.  V,  Spatule  couleur  de  rose. 

La  Spatule  blanche  de  l'Ile  de  Luçon.  Elle  est  de  ta 
grosseur  de  la  spaùde  couleur  de  rose.  Son  plumage  seroit  en^ 
tièrement  blanc  y  si  les  deux  plus  grandes  pennes  de  ses  ailes 
n'étoient  mi-parties  de  blanc  et  de  noir.  Son  bec  est  d'un 
brun  rougeâtre  i  et  ses  pieds  ont  une  teinte  jaune  tirant  sur 
le  rouge. 

M.  Sonne  rat  a  trouvé  cette  spatule  aux  Philippines.  Les 
ornithologistes  pensent  que  c'est  une  simple  variété  de  la 
spatule'  d'Europe.  Comme  on  ne  fait  pas  mention  d'une 
huppe  ,  ne  seroit-ce  pas  plutôt  un  jeune  de  la  spatule  hup- 
pée de  l'Ile  de  Luçon  ?  Nous  sommes  portés  à  le  croire. 

La  Spatule  couleur  de  rose  ,  Platalea  ajaja ,  Lath.  Elle 
est  particulière  aux  climats  chauds  de  l'Amérique  9  depuis 
les  côtes  de  la  Floride  jusqu'à  celle  des  Patagons.  On  la 
trouve  aussi  sur  quelques  côtes  orientales  et  principalement 
au  Pérou.  Son  nom ,  au  Brésil ,  est  ajaja,  tin  peu  moins 
grosse  que  la  spatule  de  l'ancien  continent,  elle  en  diffère 
encore  par  le  défaut  de  panache  sur  le  derrière  de  la  tête  , 
et  par  les  nuances  des  couleurs  de  sa  livrée.  La  partie 
nue  de  la  tête  est  jaune  en  dessus ,  orangée  sur  les  côtés  , 
noire  sur  l'occiput  et  les  oreilles  ;  celle  de  la  gorge  est  blan- 
châtre ;  son  plumage  est  couleur  de  rose  pâle  ;  le  haut  de 
l'aile  et  les  couvertures  de  sa  queue  sont  d'un  rouge  vif;  les 
pennes  caudales  ,  jaunes;  les  tarses,  noirâtres  et  nuancés  de 
rose  ;  les  ongles  noirs  ;  l'iris  est  rouge.  Celte  spatule  est 
blanche  dans  son  premier  âge  ,  prend  seulement  vers  sa  troi- 
sième année  Tincarnat  tendre  qui  la  pare«  et  qui  devient 
totalement  rouge  dans  un  âge  plus  avancé.  C'est  sous  cette 
dernière  livrée  que  les  ornithologistes  en  ont  fait  Une  variété* 

Cet  ciseau  a  une  manière  de  pêcher  assez  singulière  ;  il 


s  P  A  S71 

Fait  autour  de  lui ,  suivant  Tobservation  d'un  savant  voya- 
geur espagnol ,  de  côté  et  d'autre ,  un  demi-cercle  avec  sa 
spatule  ,  et  s'en  sert  avec  tant  d'adresse ,  qu'aucun  petit  pois- 
son, vers  lequel  il  dirige  son  bec ,  ne  peut  lai  échapper.  (  Mé-^ 
moires phUosophîques  ,  historiques^  etc,  suri* Amérique  ,  par  don 
XJlioa,  t.  i.de  la  Traduct.  française ^  p.  ic3).  Cette  spatule 
n'est  pas  rare  au  Paraguay  ;  les  naturels  l'appellent  ^lam/^Z/a 
(  oiseau  roqge  ) ,  d'autres  guir^Ui  (  oiseau  blanc  ).  On  la  voit 
seule,  quelquefois  par  couples  et  quelquefois  en  troupes  nom- 
breuses. Elle  est  assez  farouche  et  se  perche  sur  les  arbres. 
M.de  Azara  a  souvent  rencontré  ces  oiseaux  dans  les  lagunes, 
enfoncés  dans  l'eau  jusqu'au  genou ,  balançant  leur  bec  en-  ' 
tièrement  plongé  dans  cet  élément. 

La  Spatule  huppée  de  l'Ile  de  Luçon.  Cet  oiseau  a 
été  observé  aux  Philippines  par  M.  Sonnerat ,  ainsi  que  la 
spatule  blanche  des  mêmes  îles.  Une  large  huppe  de  plumes 
effilées  que  cette  spatule  redresse  à  volonté,  paroîi  à  Sonnini 
un  caractère  suffisant  pour  la  distinguer  comme  espèce  par-^ 
ticuiière  ,  quoique  dans  les  ouvrages  des  ornithologistes  elle 
ne  figure  que  conoime  variété  de  l'espèce  commune.  Son  bec 
est  rougeâtre  sur  les  bords  ,  et  d'un  gris  roux  sur  le  reste;  les 
pieds  sont  d'un  rouge  clair,  mais  terne. 

La  Spatule  du  Mexique.  Fcy.  Spatule  couleur  de 

ROSE. 

La  Spatule  (petite),  Plaialea  pygmea,  Lalh.  Bancroft 
(  Hist.  of  Guiana  ,  pag.  171)3  remarqué  à  la  Guiane  hollan- 
daise un  petit  oiseau  pas  plus  gros  qu'un  moineau ,  q«^l  a 
décrit  comme  une  espèce  de  spatule.  Les  terres  voisines  de 
notre  Guiane  ,  où  les  spatules  couleur  de  rose  sont  communes, 
n'ont  jamais  offert  la  spatule  pygmée  de  Bancroft ,  et  on  la 
chercheroit  en  vain  dans  les  nombreuses  collections  d'oi- 
seaux apportées  si  fréquemment  de  cette  partie  de  l'Améri- 
que. Ajoutez  que  l'observateur  anglais  dit  que  sa  petite  spatule 
a  le  haut  du  bec  presque  en  forme  de  losange  ,  la  queue  ar- 
rondie ,  et  les  pieds  entièrement  divisés.  Ces  attributs  ne 
conviennent  point  aux  spatules,  dont  le  bec  ^st  arrondi  et 
plat  à  son  extrémité  ,  dont  les  pennes  de  la  que'ue  sont  égales 
et  les  pieds  à  demi-palmés  ;  et  lorsqu'on  se  rappelé  que  dans 
les  mêmes  contrées  il  existe  un  petit  oiseau  terrestre  à  queue 
courte  et  arrondie  ^  à  doigts  presque  libres  et  au  bec  ressem- 
blant assez  à  celui  des  spatules  ,  pour  que  les  habitans  de  ces 
contrées  aient  appliqué  aussi  à  cet  oiseau  le  nom  de  petite 
spatule  ou  de  petite  palette  ^  l'on  ne  peut  douter  qu'iln'y  ait 
eu  méprise  de  la  part^de  Bancroft  et  des  ornithologistes  qui 
l'ont  suivi  sans  examen ,  et  que  la  prétendue  spatule  qu'ils 
décrivent  est  le  todier ,  dont  les  couleurs  s'accordent  encore 


S^%  s  P  E 

aivec  relies  qaUU  ont  assignées  i  la  pêtiie  ipatule*  Vay.  le  mot 
ToDiER.  (s.  et  V.) 

La  Spatole  rouge  (  Plaialea  ajaja ,  var.  Latb.  ),  esl  la 
Spatule  cou  leur  de  rose  dans  Tâae  aTancé.  (s.) 

SPATULE.  Poissondiigenre des  PÉGASES.  F.  ce  mol.  (B.) 

SPATULE.  Liais  fétide  porte  ce  nom  dans  quelques 
liens,  (b.) 

SPAUTRE.  Altération  dn  mot  Epautre.  F.  Blé.  (b.)^ 

SPEAUrE.  Antre  synonyme  d*EPAUTRB  et  altéra- 
tion de  speitn ,  nom  latin  de  Vepautre,  (LU.) 

SPECHT.  Nom  allemand  des  Pics,  (v.) 

SPECRSTEIN.  T.Stéatite.  (LTf.) 

SPECKSTEINFELS.  NoiéI  aUemand  de  la  Serpentine 

OLtAIRE.  (t1!f.) 

SPECKTHON.  C'est  TArgile  a  potier,  en  Allemagne. 

^  (LN.) 

SPECTRE^  Fespertilio  spectrum.  Linnaeus  a  donné  ce 
nom  à  nne  ehaure-sonrîs  d'Amérique  ,  qui  a  reçu  des 
nalura listes  français  la  dénominationr  de  vampyre  ,  parce 
'  qnVlle  Se  fixe  sur  le  corps  des  animaux,  entame  leur  peau  et 
rjce  leur  sAiig.  C'est  te  Phyllostome  yamptre,  Phyllosêoma. 
speclrum  de  M.  GeofTroy  Saint^^Hilaire.  (OESM.) 

SPECTR  E.  C'est  le  conusproteus  de  Linn.  F.  Cône,  (b.) 

SPECTRE,  Specfra,  Nous  nommons  ainsi,  avec  Stoll^ 
des  insectes  qui  composent  notre  troisième  tribu  de  la  fa- 
mille des  coureurs ,  de  l'ordre  des  orxhoptères.  Leur  forme 
bizarre ,  qui  les  fait  ressembler  tanlÀt  à  un  petit  rameaa 
de  bois,  k  une  branche,  à  une  tige  de  plante  dépourvue  de 
feuilles  ,  tantôt  à  des  feuilles  même  ^  est  une  prenne 
de  la  légitimité  de  ce  nom  de  spectre  qu  on  lui  a  imposé. 

Les  caractères  de  cette  division  sont  :  lèvre  inférieure  à^ 
divisions  inégales;  lèvre  supérieure  échancrée  et  à  bord 
antérieur  droit;  antennes  insérées  plus  près  de  la  bouche  que 
du  milieu  de  la  tête.  Leur  tête  est  avancée,  allongée,  arron- 
die postérieurement,  avec  les  yeux  petits  relativement  à  clle^ 
et  les  petits  yeux  Jîsses,  souvent  peu  distincts.  Le  premier 
segment  du  corselet  est  court ,  ou  guère  plus  long  que  le  se- 
cond. Les  hanches  des  pattes  antérieures  sont  presque  de  la 
grandeur  de  celles  des  autres. 

M.  de  Lamarck,  HisL  des  Animaux  sans  rerièàres,  désigne 
sous  le  même  nom  notre  genre  Phasme. 

Celte  tribu  renferme  les  genres  Phyllie  et  Phasme.  (l.) 

SPEClTLxVTlON.  Coquille  du  genre  Cône  ,  le  coiuw  ;>i^- 
pî'Ao«ar^M5  de  Brijguière.' (b.) 

SPECULUM  ASINI,  miroir  d'âne,  de  Matthiole.  C'est 
la  Chaux  sulfatée  limpide  ou  spéculaire.  (ln.) 


s  P  E  573 

SPECULUM-VENEBIS  ou  MIROIR  DE  VENUS, 

lies  Campanula  hyhrida  et  pentagoma ,  lAun.  9  ont  reçu  ce  nom 
autrefois  ;  mais  quant  au  campanula  spéculum ,  Xiinn.  |  on  ne 
voit  pas  qu^^il  lui  ait  été  donné.  V.  Gàmpaiïule. 

Sioane  et  Rai  ont  appliqué  cette  nfiême  dénomination  aune 
^ranrle  espèce  de  Cru3t6lle  {rueilia  panicuiata^  Linn.}.  (tu.) 

SFÉË  ou  CEPEE  {^vêrkerUy,  C'est  uû  jeune  bois  d'un  an 
ou  au  plus  de  deux  ans.  (s,) 

SPEISE  SALZ  de  Gmelin.  C'est  le  Sel.  gemme  ou  la 
Soude  muriatce  solidç.  (ln.)  :  ; 

SPEISKOBOLT  des  Allemands.  C'est  le  Cobalt  arse- 
nical, (lw.) 

SPËISS.  Nom  que  les  Allemands  dounent  au  Culot,  ms^ 
TALLiQUE  qui  se  trouve  au  fond  des  creusets  où  Ton  prépare 
en  grand  le  smait  dans  les  ateliers  de  Zeil  en  Sa<e.  Cette  pofv 
tion  de  métal ,  qui  n'çst  point  vitrifiée  ,  n'est  ifuelquefois  qu^ 
du  régule  de  cobalt  pur  ;  mais  souvent,aus8i  ce  régule  est 
mélangé  de  cuivre  ,  d'argept ,  de  fer  et  de  bismaih.  V.  Cch 

»ALT  ,  SaFRE  et  SHALT.  (PAT.) 

SPEKHUGGËR.  M.  Lacépède  rapporte  ce  nom  nor- 
w  égîen  à  son  Dauphin  orgue,  ou  notre  Dauphin  gràmpus. 
V.  ce  mot.  (DE5M.) 

SPJELEKTOS.  Le  Pic  dans  Hésychius.  (s  ) 

SPELLICIOSA.  L'un  des  noms  italiens  du  Seneço» 
vukaire.  (ln.)         •         i 

8PELTA.  Nom  latip  moderne  de  TE^utre  {triikum 
spelta^  Linn.  ).  Césalpin  nomme ,  et  h  toft^  speliOf  le  froment 
locular  (/ri^iVum  monococcutn^  Linn.)  Ce  froment  ainsi  que  les 
hordeum  cœleste  et  zeocnion,  a!nt  été  Considérés  pè:i  d'autres  bo- 
tanistes comme  des  espèces  de  spelta.  (fcw  ) 

SPELYIER.  Un  des  noms  italiens  dû  CoRAaAS,  selon 
Belon ,  et  du  Choucas  des  Alpes  ,  suivant  Gesner.  (v,) 

SPERBER.  Nom  allemand  dé  I'Epervier.  (v.) 

SPERCHE,  Sperchœus.Fah.  Genred'insectes  de  l'ordre 
des  coléoptères,  section  des  pentamère s,  £amilie  des  palpi^ 
cornes,  tribu  des  hydropbiliens. 

Ce  genre  est  parfaitement  distinct  du  genre  hydrophile,  àrtc 
lequel  il  a  le  plus  de  rapports  par  la  forme  de  la  division  et(é« 
rieare  de  ^es  mâchoires^  qtti  ressemblent  à  un  palpe  grêle, 
arqué  ,  pointu  et  soyeux  à  s0tk  extrémité;  à  raison  encore  de 
ses  antennes,  qui  ne  sont  composées  que  de  six  articles  ré  a-* 
nis,  à. partir  du  second,  en  une  massue  cylindrique  et  perfo- 
liée  ;  «afin  parles  jambes  dépourvues 'd'éperons.  Le  corps  est 
presque  hémisphérique,  renflé  ,  avec  le  chaperon  échancré; 
ie  corselet  presque  de  U  même  largeur  partout,  et  le  bord- 
extérieur  des  élytrej  arquent  dilaté. 


574  S  P  E 

/  On  ne  connott  qa^ane  seule  espèce,  le  Sperche  ÉCHAKcni, 
Sperchœus  emamnahu ,  Latr. ,  Gêner,  cntst.  et  insecL  ,  tom.  i , 
tab.  9,  fig.  4*  ^'^^  ^  environ  trois  L'gnes  de  long.  Sa  tète  et 
son  corselet  sont  d'un  noirâire  mat ,  avec  les  bords  un  pea 
brans  et  vagacment  ponctués ,  ainsi  que  les  ély très  qui  parois- 
sent  un  peu  chagrinées,  et  qui  sont  d'un  rougeâtre  obscur; 
elles  ont  aussi  quelques  nervures  longitudinales  peu  suivies. 

Cet  insecte  se  trouve  s^vl  nord  de  TÈurope ,  en  Angleterre , 
en  Allemagne ,  à  la  racine  des  piaules  aquatiques,  (l.) 

SPERGULA.  Du  latin  spargere^  selon  Lînnseus,  parce 
que  la  graine  de  la  plante  spergula  se  répand  ou  se  disperse 
au  loin.  Dodonée  paroît  s'être  servi  le  premier  de  ce  nom 
pour  désigner  la  spargoule  des  champs.  Mais  avant  que  cette 
plante  ne  devînt  le  type  du  genre  spergida  de  Linnseus ,  on 
lui  a  associé  les  arenana  rubra,  moHHma  et  saxatiUs  ,  les 
phamaceum  cerQÎana  et  cordifoUum ,  le  Unum  cafhardcum  et  le 
UmoseUa  aquaiica,  Dalibard  et  Guettard  ont  rapporté  an 
fjMïTe  spergula 9  Linn. ,  Vholosieum  umbellatum,  Linn. ,  et  Val- 
sine  segetaitSf  Linn.  Les  espèces  que  Linnaeus  y  rapport  oit 
sont  des  alsine  pour  Tournefort,  et  une  des  deux  rentre 
dans  les  ahine  spergula  de  C.  Bauhin.  V,  SpERGULE.  (ln.) 

SPERGULASTRE,  Spergulaslrum.  Genre  de  plantes 
établi  par  Michaux.  Il  offre  pour  caractères:  un  calice  à 
cinq  folioles  ouvertes  ;  une  corolle  de  cinq  pétales  entiers  , 
à  peine  visibles  ou  nuls;  dix  étamines ;  quatre  stigmates  ses- 
sifes  ;  une  capsule  ovale  à  quatre  valves ,  plus  longue  que  le 
calice ,  qui  persiste. 

Ce  genre  ,  autrement  appelé  Micropetalon  ,  se  rappro- 
che des  Speroules  et  a  1  aspect  des  Stellaires.  Il  ren- 
ferme trois  plantes  peu  remarquables,  (b.) 

SPERGULE,  Spergula.  Genre  de  plantes  de  la  décandrie 
pentagynie  etde  la  famille  des  caryophyllées,  dont  les  carac- 
tères consistent  en  un  calice  divisé  en  cinq  parties  ;  une  co- 
rolle de  cinq  pétales  entiers;  dix  étamines;  un  ovaire  su- 
périeur, surmonté  de  cinq  styles  à  stigmates  simples;  une 
capsule  uniloculaire,  et  à  cinq  valves,  renfermant  un  grand 
nombre  de  petites  semences  munies  d'un  rebord  membra- 
neux. 

Ce  genre  réunit  des  plantes  à  feuilles  opposées ,  et  dé- 
pourvues de  stipules,  ou  verticillées  et  munies  de  stipules  ; 
à  fleurs  axiilaires  et  terminales  peu  remarquables.  On  en 
compte  dix  espèces,  toutes  d'Europe,  dont  la  plus  impor- 
tante à  connoître  est  la  Spebgule  des  champs',  qu'oH  ap- 
pelle aussi  espargoule,  espargouile  et  sperfule,  et  qui  a  les  feuilles 
verticillées.  C'est  une  plante  annuelle  qui  vient  dans  les  ter- 
rains sablonneux  des  parties  les  plnsfroides  comme  des  par- 


s  P  E  575 

tîes  les  plus  chaudes  de  l'Europe ,  et  qu^on  sème  de  temps 
immémorial  dans  {plusieurs  contrées  pour  la  nourriture  des 
bestiaux.  C'est  principalement  dans  les  pays  de  bruyère  que 
la  culture  de  cette  plante  est  ayantaeense.  Delue  rapporte 
que  la  Westphalie ,  une  partie  du  Hanovre  et  le  pays  de 
Zell  lui  doivent  presque  entièrement  Faisance.  Il  est  prouvé 
que  le  fourrage  qui  en  provient  augmente  considérablement 
le  lait  des  vaches ,  rend  leur  beurre  infiniment  meilleur  et 
d'une  plus  facile  conservation  ;  que  son  fanage  enterré  au 
moment  de  la  floraison ,  fait  un  excellent  engrais  pouic  les 
terres  où  l'on  veut  mettre  du  blé;  que  ses  semences  en^ 
graissent  les  poules,  les  pigeons,  etc.^  etc.,  et  accélèrent  leur 
ponte. 

Il  est  plusieurs  manières  de  cultiver  la  spergule.  Dans  les 
pays  froids  on  la  sème  en  juillet ,  surtout  lorsqq'on  veut  en 
récolter  le  foin  ou  la  graine.  Dans  les  pays  chauds  on  la 
sèpne  plus  tôt  pour  pouvoir  la  couper  avant  les  labouras  des- 
tinés aux  semailles  de  l'automne ,  c'est-à-dire  qu'on  la  sème 
sur  les  jachères.  Mais  la  meilleure  méthode  est  sans  contre- 
dit celle  de  là  semer  sur  le  chaume  immédiatement  après  la 
récolte.  Elle  pousse  encore  assez  avant  les* froids,  qu'elle 
craint  beaucoup,  pour  pouvoir  être  mangée  en  vert.  On  n'a 
pas  besoin  dans  ce  cas  de  labourer  le  champ  ;  il  suffit  de  le 
herser,  et  on  peut  encore,  pendant  quelques  jours,  y  mettre 
Jes  vaches  et  les  moutons  pour  consommer  les  herbes  que  la 
faucille  y  a  laissées.  ' 

Quelques  cantons  de  la  France  méridionale  et  une  petite 
partie  de  la  France  septentrionale ,  se  livrent  à  la  culture 
de  la  spergule;  mais,  on  le  dit  aussi  avec  regret,  la  plupart 
des  cantons  où  il  seroitle  plus  utile  de  la  multiplier  ,  ne  la 
connoissent  même  pas.  On  peut  citer  la  Sologne,  la  Basse^ 
Bretagne  et  les  landes  de  Bordeaux ,  pays  où  cette  plante 
croît  naturellement,  et  où  elle  n'attend  que  des  mains  indus^ 
trieuses  pour  y  amener  une  augmentation  considérable  de 
richesse. 

La  Spergule  pentanbre  ressemble  beaucoup  à  la  précé- 
dente ,  et  peut  être  cultivée  comme  elle  ;  mais  elle  se  couche  - 
davantage. 

La  Spergule  noueuse  a  les  feuilles  opposées ,  subulées , 
unies,  et  les  tiges  simples.  Elle  est  vivace,  et  croît  dans  le  voi- 
sinage des  marai^.  (b.) 

SPERJULE.  Voyez  Tarticle  >précédent  et  le  mot  Spae- 

GOULE.   (B.) 

SPERLING.  Nom  allemand  du  Moineau,  (v.) 
SPERMà-CETI.  Ce  nom  a  été  appliqué  à  quelques 
cétacés  ^  et  notamment  au  Cacbalot  blai^cuatiië  ,  au  Ga- 


S76  s  P  E 

CHALOT  Tauiipo  et  au  Cachalot  màciogépbalb.  (Dsstt.) 
SPERMA-  CETI,  ou  BLANC  DE  BALEINE.  CeA 

une  baîie  concrète  ,  blanche  p  ^^i^^î-^opaqae  ,  qui  se  troiirt 
liquide  dans  le  crâne  et  l'épine  dorsale  des  cachaiots  (  espèee 
de  cétacés  )  ,  et  qni  prend  de  la  coasistance  à  Taîr.  On  s'eft 
sert  en  médecine  et  dans  la  toilette  ;  aujonrd'hoi  on  en  pré^ 
pare  de  belles  bougies.  F.  rarticleCAOHAiX)TctleniotBA^ 
LEiNE  ^  et  Blanc  de  baleivb.  (vihet,) 

SPERMACOCE,  Spermacoce.Gfsnnï  de  plantes  de  Uti- 
trandrie  monogynie  et  de  la  famille  des  rubiacéet^  dont  las 
caractères  consistent  :  en  un  calice  à  quatre  dents  ;  une  co- 
rolle infundibuliforme  à  quatre  divisions  ;  quatre  étamtnes; 
un  ovaire  inférieur ,  arrondi ,  surmonté  d'un  style  à  stigmate 
bifide;  deux  semences  oblongues,  couronnées,  ne  se  séparant 
pas. 

Ce  genre  renferme  des  plantes  frutescentes  on  herbacées^ 
il  feuilles  opposées  et  à  flenrs  petites ,  axillaires ,  quelquefois 
▼erticillées  ou  terminales ,  et  rapprochées  en  tête.  On  en 
connoît  près  de  quarante  espèces ,  toutes  exotiques,  et  dont 
les  plus  dans  le  cas  d'être  citées  sont  : 

Le  Speamacoce  mtit,  qui  est  glabre  ,  avec  les  fenîUes 
lancéolées,  Ifsétamines  cachées,  les  fleur&rerticilléesetles 
seraemces  hérissées.  Il  est  anmiel,  et  se  trouve  ^  la  Jamaïque. 
On  le  cultive  au  Jardin  des  Plantes  de  Paris. 

Le  SPERHACOCB^t'v^EaTfCiLLÉ  est'glabre^et  a  les  fenilles'lan^ 
céolées  et  les  fleurs  disposées  en  verticilles  globuleox.  Il  est 
▼ivace,  et  se  tronveen  Afrique  et  en  Amérique.  On  le  cul- 
tive au  Jardin  des  Plantes. 

l4t|SpERMACOCE|ÉPtMEUX  est  un  peu  frutes€ent,et  aies  feuîl^ 
les  linéaires  et  ciliées  par  des  épîaes.  11  est  vivace,  et  se  tronve 
en  Amérique. 

Le  Spermacoce  hérissé  est  ramenz,  hérissé  de  poils  re« 
des,  et  a  les  feuilles  ovales ,  lancéolées  «  les  fleurs  rannassées 
en  têtes  axillaires  ,  et  les  étaisines  saillanScs.  Il  est  amuel  ^ 
et  se  trouve  en  Amérique,  (b.) 

SPERMADiCTTON,  Spmnadiotyon,  ArbMtede  Thide, 
il  feuitles  elliptiques  ,  o^pposées ,  k  fleurs  disposées  en  om* 
belles  terminales,  qui,  selon  Roxburg,  Plantes  de  Coro^ 
mandel,  vol.  2,  pè.  236,  constitne  seul  un  ^enre  dans  la 
penta-ndrie  monoi^nie  et  dans  la  famille  des  rubiacées. 

Les  caractères  de  ce  genre  sont  :  calice  à  cinq  divisions  ; 
corolle  tabulée  à  éioq lobes  aigus;  cinq  étamines  insérées  à 
l'ouverture  du  tube  ;  un  ovaire  supérieur  -surmonté  d*up 
long  stylé,  terminé  p^r  cinq  stigma4es  ;  une  capsule  à  cinq 
tubes  ,  renfermant  cinq  semences  pourvues  d^une  vrille. 

Les  fleurs  de^  cet  arbrisseau  sont  trés-odorsntes*  (p.) 


s  P  È  577 

SPÈRMALOÛOS.  Kôm  grec  de  la  Corneille  freux; 

SPERMAXYRE,  Spermaocyrum,  Arbuste  de  la  Nouvelle- 
HoHande ,  à  feuilles  alternes ,  sessiles  ,  elliptiques ,  émar- 
ginées  ;  à  fleurs  solitaires ,  axillaîres  ,  pédonculées  ^  qui  ^ 
selon  Labilla^dière,  Plantes  de  la  Nowelle-Hollande^  forme  un 
genre  dans  la  polygamie  monogynie  ,  et  dans  la  famille'  des 
tithymaloïdes. 

Les  caractères  ^  ce  nouveau  genre  consistent  :  en  un  ca- 
lice monophyle  ;  une  corolle  de  cinq  pétales  dans  les  fleurs 
mâles  ;  neui  étaminés  insérées  sur  un  disque ,  dont  six  sont 
stériles  et  les  fleurs  femelles;  enuta  ovaire  supérieur ,  à  style 
épars  et  à  stigmate  trifide.  Le  fruit  est  une  capsule  unilocu- 
laire ,  bivalve. 

Le  spermaxyre  diffère  peu  de  TOlaxe  et  du  Fissilie^  ^e 
Brown.  11  s'éloigne  de  sa  famille  par  sa  capsule  qui  n'est  pas 
triloculaire.  F..  Crotonopsis.  (b.) 

SPERME  ou  LIQUEUR  SPERMAtlQUÉ.  Cherchez 
le  mot  Semence,  (virey.) 

SPERME  (  Végétal),  K  Fleurs  ,  Anthère,  (t.) 

SPERMIOLE.  On  donne  ce  nom  aux^  œufs  de  Gre- 
nouilles, (b.) 

SPERMOBÉE  y  Spermodon,  Genre  de  plantes  établi  par 
Palissot'de-Beauvois ,  Essai  sur  les  CypéYacées  de  Lestiboudois  « 

Sour  placer  quelques  espèces  de  Ghoins  des  Indes  >  dont  les 
eurs  des  écailles  inférieures  avortent  constamment ,  dont 
le  style  est  renflé  à  sa  base ,  et  dont  le  fruit  est  arrondi  , 
aplati  9  plissé  et  émarginé  à  son  sommet,  (b.) 

SPERMODERME,  Spermoderma,  Genre  de  plantes  de 
la  famille  àts  Champignons  ,  qui  offre  une  fongosité  très- 
simple  9  globuleuse  ^  sessile ,  spongieuse  ,  dont  les  semences 
sont  réunies  et  piquantes  comme  les  orties. 

Ce  genre  ne  contient  qu^une  espèce ,  qui  a  été  figurée  par 
Tode,  tab.  i  de  V Histoire  des  Champignons  de  Mecklembourg.  (b.) 

SPERNGLASS  et  SPERGLAS.  On  donne  ces  noms , 
en  Allemagne,  à  la  Chaux  sulfatée  Trapézienne.  (ln.) 

SPERNUZZOLA.  C'est,  dans  Olina,  le  nom  italien  de 
la  MÉSANGE  charbonnière,  (v.) 

SPERONE  DI  CAVALIERO.  Nom  italien  àts  Dau^ 
phinelles  ou  Pied  d'alouette,  (ln.) 

SPET.  Poisson  du  genre  Esoce.  (b.) 

SPET.  r.  Sphyrcene.  (desm.) 


FIN  DU   TRENTE-UNIÈME  VOLUME. 

XXXI.  37 


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UNIVERSÏTY  OF  CALÏFORNIA  LIBRARY