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UCNRlf,
B 3 m^l 551
Xv/A n.
!|joc- 0
CAJoE
NOUVEAU
DICTIONNAIRE
D'fflSTOIRE NATURELLE.
SEO— SPE.
Liste alphabétique des noms des Auteurs^ arec l'indication
des matières qu'ils ont traitées.
BIOT Membre de Vînttitut, « La Phytiqae.
BOSC Membre de llnstitui. — Lliittoire de* R«ptilet , des Poittoiw . des Y «ri
des Ck>qaaiet , et la partie BoUnique proprement dite. '
CHÂPTAL Membre de l*InstUut. — La Chimie et ion appUcatioo aux ArU.
DE hLAimil.LE>f Professeur adjoint à U Faculté des Sciences de Paris , Membre delà
Société Philomaïkiéfue ^ etc. ( av. ) ~ Article. d'Anatomie comparée.
DE BONNARD. . Ing. en chef des Mines, Secr, du ConseU gén, , etc. (m.)— Art. de Géologie.
DESMAREST, Professeur de Zoologie àV École vétérinaire d*Alfort, Membre de la Société
PhOotnathUiue, e*c.— Les Qua^p^des, les CeMcés et les Aaimaux fossiles.
DUTOUR — VApplica^on de la BofaiMqae 2i l'AgiicnlttiTe et#ax ArU.
BUZARD Membre de l'Institut, -l^ par^e yét^inajre. Les Animaux domestiques.
Le Cher, nk LAMARCK , Membre de pfnstitut. — Conchyliologie /Coquilles. Météorologie et
plusieurs autres articles généraux. *
LATREILLE .... Membre de Z'/nrfi<«<. — L'hist. des CrusUcét, des Arachnides, des Insectes.
l-Eft^N Membre de la Sficiété. P^^fimaf^ift^p ^ «(C* •«• Qtf» V^Wea de-Minérakiai*
etaeBot^DJqiie. (l*.) -^ . ^xt
, LUCAS Ht» Prqfeiseur de Minéralogie, Auteur d¥ Tablea» Méthodujue 4es Msplcu
K ' numérales, — L.-» Minéralogie ; S09 application aux Af ts ç| aux Âlaoïi^O.
OLIVIER -..,... Membre de /'//z«i(/r(t. — Particulièrement les Insectes coléoptères.
PALISOT DE BEAU VOIS , Membre de VInstUut Divers articles de BoUttique et de Phy-
siologie végétale. , '
PARMENTIER . . . Membre de l'Institut. — L'appliça^on dp récononûe rnrale et doncitioBC
à rHist^ire naturelle des Animaux et des V^g^iau^. ^ • "'"^^ *»P
PATfilN Membre assoeU de l'Jnstimt. — U Géologie et ta Minéralogie en général.
SONNINI -L Partie de l'histoire des Mammifères , des Oiseaux ; les diverses chasses.
TESSIER Membre de PInstitut,-L'L'ntide Mouton (Économie rurale. )
THOUIN Membre de l'Imtiiut. — L'Application de la Botanique & la culture , an jar-
dinage et à l'Economie rurale ; l'Hist. des diftér. espèces de Greffes.
TOLLARD AiiiB . . .Professeur de Botanique et, de Physiologie végétale, — Des articles d«
Physiologie végétale et de grande culture.
VIEILLOT ...... Auteur 4e divers otivr*^es d'Ornitkologip. — L'Histoire générale et par-
ticulière dés Oiseaux , leurs mœurs , habitudes , etc.
VIREY Docteur en Médecine, Prof. d*Hist. Nat., Auteur de plusieurs ouvrages,
/ — Les articles généraux de l'Hisl. nat. , particulièrement de l'Homme,
des Animaux, de leur structure, de leur physiologie et de leurs facultés.
y VART Membre de l'Institut, — L'Économie rurale et domestique.
CET OUVBAGE SE TROUVE AUSSI:
A Paris, chez G.-F.-PAMCKoncKx Imp. etÉdiL duDicU des Se Méd., rue das>Poitevios.
A Angers, chez FouaisR-MAmxy Libraire.
A Bruges, chez BooAxaT-nuMoaTisK , Imprimeur-libraire.
A Bruxelles, che* LFCdABLisa, Ds Mat et Skethot , Imprimeurs-libraires. .
A D61e^ chez Jolt , Imprimeur-libraire.
A Gand, chez H. DujAantH et de Busscasa, Imprimeurs-libraires.
À Genève, chez 'Pascbovd , Imprimeur-libraire.
A Liège, chez Dssobb, Imprimeur-libraire.
A Lille , chea Vahackèxx et Lblbcx , Imprimenrt-Ubiaires.
A Lyon, chezBoHAïax etMAïax, Libraires.
A Manheim, chez Foktaikb , Libraire.
A Marseille, chvz Mastbb:t et Mossr, Libraires.
A Moos , chez Le Rovx , libraire»
A Rouen, chez FaitaB aïoé et Rvhavlt, Libraires.
A Toulouse , chez Sénac aire, Libraire.
A Turin, chez Pic et Bocca, Libraires.
A \erdun, chcx BÉkxt jcane) Libraire.
NOUVEAU;-. =:;•.:.,.'•;:;
•,• • • • ••• • • ••• • • • •
DICTIONNAmE
D^HlSTOmî: NATURELLE,
APPLIQUÉE AUX ^RTS ,
k i'AgFk^u^cft^, à l'É430goinJftr4U8Je6tdomesto(|ue>
à la Médecine , etc.
PAR UNE 6GGIÉTÉ DE NATURALISTES
£T DAGRICIJI.'rEURS,
if ppriellç ^14îltû>P presqvi*pntièï?j^en| refoij^due et copsidi-
rablement Mign^ nté« j
TOME ^X55:i.
DB L*IimiIMSniX D*ABXL LÀKOX | AUB DB LA nABPS.
A PARIS,
Chez DETERVILLE, libraire, rue hautefèuille, k^ 8.
M DCCC XIX.
• • •• • •
Indication pour placer les Vljljscbirs du Tome XXXL
P 24. Insectes, pûg, io5.
Saaterdle grise. -^ S&le apiforme. — Sphez da sabl^ -^ Sphinx \ tête de mort ^
— Spliiuda tflleul. — Stize sinaé. — Stomoze pi^tnt -i- Syrplie cbfipëde;
P 21, Plantes, pû£^, 1S7.
Savoniercomman. -— Sebestier miu. — Sésame d^Orient* — Sidérodeodre boit
de fer.
P 19. Poissons, pag. 244-
Salmone omble. -^ Scare vert. — Scomberoïde sautear. -^ Sciène ombre. —
Scorptoe horrible. — Silure nacré. — Spare dorade. — Sparepaon. — Spare
abîldgaard. ^ '
P 12. Reptiles, pag, $17.
Salamandre des Alleganls.— Salamandre pointillée. — Salamandre marbrée; —
Salamandre terrestre. — Salamandre à crête. — Salamandre mortuaire. —
Scinque doré. — Scinqœ commun. — Scinque à cinq raies. — Sirène lacer—
tine. — Stellion à courte queue. — Stellion commun. — Stellion orbicuiaire.
P 18. Coquilles, pûg. 3^Z.
Badiolite écaHleuse. — Radiolite angéoide. — Rocher brandalre. — Rocher chi-
corée. — Rostellaire fendue. — Sabot vignot. -* Solen manche de couteau.-—
Spirule frangile. — Spondyle gaideron. rp Stomate furoncle. — Strombe goû-
teux.
P aa. Plantes , ^tf^., 415.
Siphonle cahoutchouc. -« Souchèt ï papier. — Soude d^Alicante. — Sparthe
tenace.
P ao. Oiseaux, pa^. Sia.
Tersine bleue. — Sittine \ queue rousse. — Soui-manga Sougnhnbîndon. —
Spatule.
'^ i7 .1 . ...... . ..
• • • • * z •. r • •
NOUVEAB.i.''.ii:V::-:::a--
DICTIONNAIRE
D^HISTOIRE NATURELLE.
SEP
SËO-KVLITS et KysÀGGi. Noms kponais da ckroden-
drum irichotômum^ Thunb., figuré par Kœmpter. (ui.)
S£0 et SâMSJO. Koms laponaû du FAOAEisa poitriL
SEP. tr. Cep. (s.)
SEP. Nom polonais da Vautoub. (y.)
SEPALE. Ce sont les découpures ou cByisions des co-
rolles monopétales. V. Fleue. (b.)
SEPALES. Nom donné par M. Desvaux aux dlrisions
du calice propre à chaquefleur des coinposées. (p. B.)
SEPE ou PETIT CÈPE AGATE. Petite espèce du
genre BoLBT, quePaulet, le premier, a décrite «t figurée pi.
lya de son Traité des Champignons. Ses caractères sont :
cnapeau marron , veiné de noir en dessus ^ lilas tendre en
dessous. On la trouve dans les bois des environs de 'Paris.
Kien n'annonce qu'elle soit dangereuse, (b.)
SÊPE ou Cèpe a bras. Bolet mentionné parYaillant,
et figuré par Paulet, pi. i83 de son Traité des Cnampignons,
et qui a plusieurs pédicules^ ou dont le pédicule est par^é
en trois on quatre. Quoiqu'on le rencontre assez souvent, ii
y a lien de croire que c'est une monstruosité, (b.)
SÉPE ou CÈPE SOUFFRE. Espèce de Bolet qui crott
en automne dans les bois des environs de Paris, et que Pau-
let a figurée pi. iÔ3 de son Traité des Champignons. Il est
E!tit , jaunie de soufre , couvert d^une poussière blanche*
eyeux en a fait l'analyse , et n'y a pas trouvé de soufire p
quoiqu'il en ait Todeur. Donné à im chien , il ne l'a pas
incoaimodé ; cependant il ne doit pas être mangé. (B.)
439543
^ . ..SEP
**-'SÉP» ôii'tîÊPE A VERRUE. C'est encore xay Bolet
: «flui^ Pai^f a.trouvé.^aax environs de Paris. Il a le chapeau.
•*l>ôaLt«a9é:,:Xç{qûi^.ei parsema de tubercules en dessus, et
gris de lin en dessous. Il ne paroît pas dangereux, (b.)
SÈPES ou CEPES. Je mets ici l'article des Cèpes ou
clianiptgQons du genre Bolet de Lînnseus , patce qu'il» oi^
été publiés i leur rang , lettre G.
On appelle vulgairement cèpes : le Bolet comestible, le
holetus hoinnus de Linnaeus, le boletus eduln de BuUiard , le
boletus esrnlentus ie Per^oon; maïs quelques auteurs, et en
dernier lieu Paulet , appliquent ce nom au genre entier des
jbolets : on ne doit donc pas être surpris de voir ici une nom-
breuse série d'espèces qui le portent. (^)
SÈPES ou CÈPES-CHEVlLLÉS. Famille de champï-
gnons établie parPaulet, pour placer trois Bolets qu'il a ap-
pelés le Cèpe soufré , le Cèpe a bras et le Chevillé, (b.)
SÈPES ou CÈPES A DOUBLE SUBSTANCE. Pau-
let a ainsi nommé les Bolets dont la partie inférieure du
chapeau se sépare facilement de la partie supérieure. IL les
dirise en cèpes à surface gercée et éh c^és à surface unie, (B.)
SÈPES ott CÈPES FRANCS. Famille de champignons
instituée par Paulet dans le genre Bolêt de Lînnseus. Elle
se distingue par un chapeau bombé peu régulier, par le pé-
dicule épais et renflé du bas , par leur chair blanche , ré-
gère , d'une odeur suave. On y rapporte deux espèces r le
Cèpe FftATîCTÈtE rousse et le Cèpb fratîc tête ivoire, (b.)
Sèpe ou Cèpe franc tête rousse. C'est le Cèpe propre-
ment dit des amateurs de champignons , le Bolet comesti-
ble , ^efii5 ^opiVicm de Linnseus, figuré par Bulliard, pi. 60
et 494.9 et par Panlet, pi. 167. V. Bolet.
Sèpe ou Cèpe franc tête noire. Bolet confondu arec,
le Comestible , mais qui en diffère par plusieurs carac-
tères. Il a gAiéralement la surface supérieure de son chapeau
d'un brun noirâtre. On le mange comme le C^e franc
tête rousse. F. sa figure 9 pi. 168 du Traité des Cham-
pignons de Paulet. (b.)
SÈPES ou CÈPES MOUSSEUX. Famille de champî-
fions établie par Paulet dans le genre Bolet de Lînnaeus.
Ile se caractérise par une surface sèche plus ou moins ger-
cée , par une cliair légère et propre à rendre mousseuse Teaii
dans laquelle on la uit bouillir. Il y a :
Les ( mousseux fins ou satinés , dont on distingue cinq
sortes, savoir : le Mousseux des limaces, le Mousseux Vi-
neux, le GRAND Mousseux, le Mousseux moyen, et le
Mousseux obson. ^
lies mousseux marbrés^ qui rassemblent le Marbbê feuille
IrofttE, U MÀitBàiÊ BistBÈ i le Marbra oUvIihe, le U^ka-
toÉ tOULEUVBE.
Lés mousseux mouchetés , qnirétmhseni le Mouoheté T£&<4
I>JLtre et le i^tit Moucheté.
Leai mousseux iraiUés , où on trouté TEiUILLi longue
tiGE et TEtlAILLÉ PERROQUET. (B.)
SÊPESooCËPES FINAUX, f^amille de diampignotifl
établie ans dépens des Bolets de Linnaiat« Elle offre pouf
caractères distincti^s : un chapeau aplaU en dessus; un pé-^
dîcuie court et cylindrique ; une chair molle. On lui rap-^
Îorte neuf espèces ^ savoir : le grand Pikeau plat , le
li^BAu M0TEN9 le Pineau jaunâtre, le Pineau rouge, le
PETIT Pineau jaune , le petit Cèpe agathe , le Cèpe è^
Verrues f le Pineau trois couleurs et le Cepillora. (b.)
SEPESou CÈPES POLtPORËS. ï^amiUe de champs
cnoQs établie par Paulet , et qui renferoie ceux des Bolets
a pédicule central de Linnâ&us , qui n^ont que des pores sanâ
tubes sous leur chapeau. U y reunit trois espèces , savoir i
le petit Poltpore sec, le Porcelet brun^ U Truffe oa
Pierre a Champignon, (b.)
SÈPËS ou CËPÊS A TIGE EK f USÊAU.
de Fonces, (b.)
. Synonyme
SÈPES ou CEPES EN TOtJPIÉ. iSynonyme de Pd-
tIBONS. (B.)
SEPËDON, Sepedon, Lat; Baccha^ Fab. Cente d'in-'
sectes de Tordre des diptèreé, famille des athéricèrcs, tribu
des mi{9cides, distingué des autres sentes de la même tribu
t>ar le»caractères sui^ans : corps obTong; ailes couchées sur
e c6rps ; balanciers découverts ; tête nue en dessue , parois--
Sant p]framidale ou triangulaire ; antetines presque une foia
plus longues qu^eUe , insérées sut' une élévation , droites 91
avancées, de trois articles , dont le premier très-court , le
second le plus long de tous et cylindrique ^ le troisième un0
fois plus court que le précédent, triangulaire, terminé en
pointe, avec une soie, garnie de poik très-longs et,biarticttiéé
â' sa base.
Le diptère sur lequel j^ai établi ce geiire,avoit été place par^
Fabricius avec ^t^ musions {^sphegeus). 11 Ta depuis (^Syst des
anû.) transporté dans son genre baccha , mais en témoignant
à cet égard de Tîncertitude. En effet , les caractères qu'il
assigne à cette nouvelle coupe ne conviennent pas 4 nos sépé-
dons. Il la compose de sii espèces , dont les trois ou quatre
dernières appartiennent à notre tribu des syrphies, et se
rapprochent beaucoup des insectes du geiire doros de M.
Meigep. La hacàia qylindrica^ autre espèce, d'après laquelle
ce genre a été formé , paroît êti'e de la tribu de^musçides*
4 s E P
' Notre genre âépédon ne coûitnrend qu'une seule es^ce ^
le Sépédon 1>e$ Marais yS.palustns, et dont Schellenberg a
dôDAé tïttt boMe figtire , DipLy iAï. i6. C'est, comme nous
Favonsdît, la haccba sphegea dé t'àbricios. et dottt^on^càto-
phagatafipeitL^t^ peut-être qu^arie variété. Cet insecte eâtnoir
ou d'un noir cendré, avec les patte^^lés târSes éi^ééptës, fau-
ves \ les pd^éHétf res sont plus grandes que léé âutfes ; les ailes
ont ttne légère teinle jaunâtre , avec un trait noir, formé par
ûnô iiefrvaf*e sittiéé vers leur itrilied. 11 est ti'ès-coihmun aux
éwtïtmi de Paris , dans les lieux marécageux: (l.)
^ÉfiJiOTRlO^ySépèdordon.Gétitt de champignons établi
scrr fat moisUiUre chryioàpetme de Éultiard, Vutldè myCopliîle de
Fersooù. Il ne diffère pas de celui appelé MycobraNcûë.^
Gé genre, de la classe des atnandres, deuxième ordre ou
section des moisissitres, se distingué par on thallns en flocon ,
distitïCt des cfcampi£;nons pou#ris, stir lesquels it croit : ses
itpdfidies ^tit glôDUieuses ei^entreniéléés avec le thallus.(p. -b.)
SÉPÉÎLrCÉFÉE. (^.)
SÊPrtÉIf . Poisson du genre dés llAiÉS. fB.)
SÉPIA. Nom latin de la SÈcuÉr, On le dontîé aussi à la
Kfiâtièfi! 6èlôratlte qtfe répstnrd cet aHinârsd', et qui sert corn ne
Tencre de la Chine pour le dessin an lavis. (J>ÉSM.)
SÉPIÂCEÊS* Nom d'une fiamHle de molfuSOues qui réu-
pitiés genres établis aux dépens des Sèches de Liiinaeus.
Le genre CfiAntfllË dé Léach $'y féntiit également. (B,)
SÈPiÛÎE. Géùré d'inseétes de l^'ôrd^e des coléoptères ,
Séctioft iA% hétéi-omères, famille de^ métasomes, tribu des
blâdsidés.
Ce géiire, établi par FabrîciàS, a été adopté par tous les
entomologistes. II présente les Càractèfe^ â^uivads ; antennes
filiformes, le troisième article plus lolig, les saivans presque
cyUndri<pies , lé dernier pyriforme ; lèVré supérieure un peu
échaùcréé ; mandibules presque bifides ; ântennules filifor-
mes , inégales ; les antér^nrés plus longues , Composées de
quatre articles; lés postérieures dé trois Seulement; corps
pblong; corselet ovoïde, tronqué aux deux bouts, dilaté sur
lescôtés^ rétréci pôstérreurémeût; abdomen OvaUire ; dessus
du corps avec dés K^t^itt Où déis cAteS ; jam&és presque sans
épines; tarses des quatre pàfteS antérieures composés de cinq
articles ; les postérieurs de quatre.
tj^^ sépidies ne se troûveût que dads leS cfimats chauds de
Tancleà continent. Léiir^ habitudes sont tes mêmes que celles
des piméliéS. On lés voit marcher sur le sable dans les lieux
secs et incultes. Leurs larves sont iùconnttes.
Sé^IDIÊ a CâÊTÊ, SepUBMimcriaatufàj t'âb.; pi. R, I9 6, de
cet ouvrage. Elle est mélangée de noir et de gris ; le corselet
SEP $
a Qoe épine de chaque cAtiS , une Jîgp« ilevit o^ etrèoe à sa
partie supérieure , et une éminepce ferlip, divisée çq quairet
imitant une crAte, en devant ; les éiytre^ ont ch9^pm,K 4fJV4^
élévations longitudinales et saillantes, dont Vtxiénejj^j^^fi
tenpinée par unç deijt. Elle ^e iroavjB en GgXP^^»
SÉPipiE TRicyspiDÉ;^, Sepidium irkmpi^ottmf H^^ Tout lt
corps est gris^trç ; {e corselet est caréiié en dessus » 4irmé d^
chaque côté d^une éuioc et d'un t9bercule bilo^é^ 9l^UUnt
et un peu recourbe en devant; )es élylres sont ridées OP
plissées, avec deux lignes plus devées, jui^ales : 011 point
de réunion de ce? deux l>C^St s*éièrf poiiténei|rc^Mnl nne
petite épine. Il habite llE^ypte ^X les cAtes de^ barbarie*
Je. Pai trouvé comoiun à U fin de iW^r ^W çnviron^ 4'A^
lexandrie. (o.)
SEPIOLE. JÇspèce de S*6W. (b.)
aÉPITE. Nom donné ànn fowlç qi|i rrfSffiU^ k l'os
de la SÈcçE. (njssiff.)
SEPPIE. V. SèCHE. (s.)
SEPS, Seps. Genre de repliles df h ÎXV^ 4^ Mzf^^y^
introduit par Daudin,et qui comprend tons VesQPAlfCiDEsde
Latreille , à une espèce près, le chijcijejfitm4fit^ m'A a fait
entrer dans le genre auquel il a conservé lenoin de CaM<ÇiPI(*
Les caractères de ce genre sont :dvavipir 4e corps et la queue
très^lpngs, couverts d' écailles arrondies et wpbriqn^éfs; i/t&vx,
paires de pieds très- éloignées Tune de Tautre « on biçn une
seule paire placée Unt^t aaprè;^ ,dn po^,twiU inpr^ de
Tanus. *
Sans doute , on est étonné de ypir des caraetirt^ de
Îenre porter Taltern^ve de quatre ou ^t denz pieds ; inajjS
^audin resarde la forme et la position des écai^Ues comme
des caractères de première valeur^ quoique le nombre d^
pattes soit considéré comme de pins grande importante par
tons les antres natnrsjistçs.
Quoi qoL'il en soU, il n'y ^ qne trob ^p^ies dn bîpèdas
dans le «enre de Dandiin ; V^e est le SH£iJ:Qpy^9; de K^\l9ê;
Fautre , Van^ èipes de linnw, et h tr oisive « Ip çha^
mœswm de Sdmeider. Ta^Mn^onr Ic^ espèce^ ^ qnatre
pieds , le mot Chalcioe. (b.)
SEPT^IRE. ^ynoiiyme de Cahbey. (n.)
SJEPT4RI4. Mom Utin donné pa^ quek[ae^ nnn^rjpJo*
gistçs a ces sortes de concrétions appelées itms h^mm0f et
qui sont remarquables par leur structure cloisonnée. On trouve
beaucoqp de Indus de cette espèce dans TUe de Sheppy^ k
rentrée de la Tamise. (ljs\
SEPTAS, Sfpias, Plante vivace dn Cap de Bonne-Espé-
rance, à feuilles épaisses, presque rondes, connées, glabres ,
« è t R
fo^manf iinë rosette liune petite distancé de lâ racine; à
fleurs disposées en ombelles, accompagnées d'InvolucreSt aa
]ionii|iet d'une haknpé très-gréle et haute de trois ou quatre
pouces.
Cette plante fortne dans Theptandrie heptagypie , et dans
\^ famille des succulentes, ott mietiz des acanthaçées, ufi
l^enre fort voi^ii^ des T hunbergies, ^ui a pour caractères ; Mne
corolle divisée en sept parties; s^pt pétales; sept étanaines ;
sent ovaires supérieurs, aigus, |i stigmates simples; sept cap^
Smeh ovales, aiguës. (B.)
SEPTAS, Sepias. Loureiro* a donné ce nom à un autre
eenré qui est le même que celui appelé.BRAMtK , Herpeste^
MotqiÈliE, et qui a été dédoublé des Gratio|.es. (b.)
SEPT EN TOISE. Nom d'une espèce de Coy^GE. (b.)
3EPT1COLOR. F. IVticle TANqARA. (t.)
SËPT-ŒIL. Lâ petite Lamproie porte ce nom. (Bf)
SEPT-ŒIL ROUGE. V. Pétromyzon rouge, (b)
SEPTULE. Proéminence aplatie , qui se remarque dans
la cavité t>ù sont logées les anthères des fleurs de la famille
des Qrchidées, G^est à Richard, Annotations sur les orchidées
d^ Europe ,'^^ôn doit la çpnnois^ance et la d^tion;iinatiop
<ie cet organe. (B.)
SEQURELHA. V. Cigurelra. (^.n.)
SÉR ou SERP.Un Ser^£NT, une CotnjeyvRE, en Lan-
ijUedoÇ. (DESM.)
SERA. C'est , à Nice , suivant Mi Risso , le nom du La-
bre LOUCHE ( Labrusiuscus^ , Linn. (desm.) '
SERANCOLIN ou SARANCOLIN. Nom qu'on donne
à un beau marbre isabelle, tacheté de rouge et hlanç^
içi'on tire de la vallée d'Aure , dans les Pyrénées , tout près
les marbrières de Gampap. F. Marbre, (pat.)
SÊRAUT. Nom vulgaire du Bruant coMMiiN. (v.)
SERAPHE, Seraphs. Genre de Coquilles établi par
Deiiys-^e-Montfort, aux dépens des TarrièR]^ de Linnseuç.
Ses caractères sont : coquille libre , univalve , roulée , cy-
lindrique , à s^ire intérie A ; ouverture allongée , étroite ,
aussi longue que le test; columelle lisse; lèvre extérieure
tranchante ; b^se échancr^ç.
Le type de ce genre est la Tarri^re oublie, qi^'on ren«
contre fossile dans un si gr^nd nombre de lieux , entre autres,
k Grignon près Yersaillès. On doit remarquer que , malgré
sa très-gf ande fragilité » il est très-commun d^en trouver de
parfaitement conservées, dai^ cette localité. Sa longueur
i^urpasse quelquefois deux pouces. (B.)
SERAPIAS de Diosçoride.- Vay. Orcbis çl Hellébo-
RmE.(L».) '
i:
s E R 7
SÏIRAS WHALe! Nom anglais dt la BALçmii bossue,
selon M. Lacépède. (desm.)
SERAXONë , Crotonopsis. Planté annuelle , qai crott
Sans les sablée les plus arides de la Caroline 9 et qui seule,
selon Michaux , constitue un genre dans la monoécie pen-
iandrie , et dans la famille ^t% euphorbes. Ses caractères nç
4ifi'èrent de ceux des Chotons , ipie parce qu'il nV a qu'une
seule graine dans chaque capsule. J^i rapporté des graine^
de cette plante, et eÛca ont bien levé; mais les pieds qu'elles
ont fourni n'ayant pa^ fructifié , ^n n*a pu la conserver dans
nos jardins, (b;)
SERBE. Nom languedocien de U Moutar])B. (desm.)
SERBIO. Nom japonais de la Baleine faaiiche , sçlon
M. Lacépède. (desm.)
5ER(:iFI. V\ Salsifis, (b.)
SERDA. Genre établi aux dépens des Agarics, par Adaor
son. Il n*a pas été adopté, (b.)
SEREIN. Humidité qui se manifeste dans lUtmasphère ,
pendant les soirées d'été , une heure on deux après le coucher
du soleil: Cette humidité provient des vapeurs qui s'étoieqt
élevées par l'effet de la chaleur, et qui, se trouvant conden-
sées parle refroidissement de l'air, retombent sur là terre,
en gouttelettes imperceptibles , mais quelquefois uitt abon-
dantes pour humecter les vétemens.
Ces vapeurs condensées ne sont pas composées d'eau pure :
elles contiennent aussi les exhalaisons putride? qui s'élè vient
des marais et autres lieux infects; de sorte qu'en les respirant ,
on respire aussi des ipiasrnes plus ou moins dangereux , sui -
vani la nature du sol de chaque contrée.
l]'est ainsi , par exemple , qu'à Rome ^ où » pendant les
grandes chaleur» l'atmosphère est remplie 'd^S exhalaisons
«nàpestées qoi's^élèvent des marais Pantins , il est extrêmement
dangereux dé s'exposer au Waç , dont ^aspiration porte dans
les poumons et dans toute l'écononiie animale, les principes
putrides les plus funestes.
' Dans les pays , au contraire , qui sont exempts de marab
et d'autres sources de ménhitisme , le serein n'a pas d'autre^
inconvéniens que ceux qui peuvent résulter d'un air humide
et frais.
L'humidité du matin , qu'on noitnmè rosée , et qui se 19R'-
nifeste av^nt le lever du soleil, a une cause un peu différente
dé celle du serein : la terre , par son mouvement de rotation
d'occident en orient, présente successivement au soleil tous
}es points de sa surface , et à mesure qu'il les échauffe de ses
rayons, il dilaté l'air et les vapeurs quj s'y trouvent répan-
4ues , et il les chasse devant lui dans les contrées qui soiit
9 S E R
encore priy^s de sa présence. Yoilii ^urquoi l'on sent tons
les matins , au lever de Taurore , on doux zéphyr qui vient da
côté de Torient. C*esf ce vent léger, produit par la dilata-
tion de Tâtmosphère, qui noi|s apporte les vapeurs des contrées
plus orîeotales que les nôtres; etcesvapeurs» à mesure qu^elles
arrivent dans une atmosphère plus froide que celle d^où elles
sont chassées , £e condensent et tombent en gouttelettes im-
percepilbles , de même que le serein , avec cette ^ule dif-
férence qu'elles viennent d^une autre contrée.
Ainsi ^ il pourroit arriver que dans le même pays, Thumi-
èhé du soir fût liéuigne 9 et que celle du matin fût malsaine,
et réciproqtiem*ent. Si , par exemple , la Suisse on T Ailejna-
gne avoieni 4es marais infects , il est très-probable qn^ le
vent du matin nous apporteroit une rosée très- dangereuse ;
mais comme , par bonheur , les contrées où Ffuirore opvre
pour nous les portes du jour ne sont pas moins salnbres
que les nôtres, nous n^avons pas plus à redouter i'bumidité
du matin aue celle du soir, (pat.)
SERENA. Nom piémontais du Martin-pêcheur, (v.)
SÉRÉNE. Nom qu'on donne, en Provence, au Guêpier.
r. ce mot. (V.)
SERENNA. V. Lis du Kamtschatka, vol. 18 , pa^
I07. to.^
SERENTE. Nom vulgaire da S4PIN pesse , pinus ph
cea. (b.) ,
SERÊQTJË. On donne ce nom an Genêt sagittal, (b.)
SERETTE, pour SARRETTE. C'est la Sçrratulb
TEINTURIÈRE. (l*N.)
SÉREVAN. V. tom. 12 , p. a53. (v.)
SERÉZIN. Nom langpedocien da Serin. (n£S9f.)
SERGE AN T. A Surinam , on donne ce^^nom à un grand
et bel arbre désigné à la Gnyane par Cacao sauvage.
C^est le caroiinea prînceps , linn. , Suppt , ou packira oqua»
£ca , AubL (L^^)
SERGILE , Serons. Genre de plantes établi par Gaert-
ner pour placer le Câlina a râlai de linnaeus. Il a pour
caractères : un calice presque turbiné , imbriqué d^écailles
rapprochées , inégales , un peu scarieuses; un réceptacle na,
supportant des fleurons hermaphrodites fertiles ; plusieurs
sentences surmontées d'une aigrette capillaire , plumeuse ,
i sa partie supérieure.
Ce genre parote fort peu différer du Salsiée de Decan-^
dQUe.(B.)
SERI. Nom Japonais du Persil, (r.)
SËRIAliAIRÉ» Serialana. Genre de polypiers, établi
par Lamarck aux dépens des Sertulaires. Ses caractères
s E R 9
sont : polypier phytoïdfB , corné , à t^«g grélea , fiatoleiwes t
rameuses, garnies de logef cylindracées , saillantes 9 paral-
lèles , cohérentes , sérialeinep^ disposée^ soit par massfss zé--
parées , soit en spirale continue.
La SEETULAïaE LSNDiGÈRE Sert ift tvpe à ce geort,qai ré*
pond à. celai appelé âmatbie , par Lamôuroux; un petit
nombre d'antres , tpntes nonvelled , sV adjoignent, (b.)
SÊftlANE on SERJANE , Cenana. Genre de [Nantes
de l'ociandrie trigysie , et de la famille des saponaires , qui
avoit été établi par Plumier , que Linnaras aroit réuni
aus Paullinies , mais que Schumaker en a séparé de
nouveau, souç la considération que les arbrisseaux qu^il ren^
ferme ^ au lieu d'avoir une seule capsule triloculaire , ont
trois capsules réunies par leur côté intérieur , ou mieux 9
trois samares globuleuses se dilatant inférieurement en une
aile membraneuse.
Ce genre renferme dix espèces qui , par les tiges et les
feuilles» ne diffèrent pas beaucoup des PAULumES, c'est-
à-dire , que ce so«t des arbrisseaux grimpans ou sârmenteux ,
à feuilles, ternées ou ailées avec impaire , ou surcomposées,
et dont Us fleurs sont portées sur des pédoncules axillaires ,
munis de deux vritles dans leur milieu, (b.)
SERIATOPORE, Smatopora. Genre de polypiers, établi
par Lamarck, aux dépeiis des MADftÉPCMiEs.fies caractères
sont : polypier pierreux, âxé, rameux, k rameaux grêles , sub>-
cylindric^s, et à ceUoles perforées, lamelleuses, comme ci-
liées sur les bords , et déposées latéralement par séries soit
transverses 9 soit longUndinales.
Ce genre renferme trob espèces , toutes des iners des pays
cbands. Une seule est figurée : c'est le M A]HiÉBORB*»éuATE
de Pallas. V. Sqi^ahme et Elus , la&. 3i , ■.• i et 3. (s.)
SÉRICOft^TIE, Sencomyia. Mmca, Uqn., Deg,; i^iw
phus^ F^b. Genre 4'insectes, de l'aj^re desdiptères, famille
des atbéricères, tribu des syrpUes» distin|^ de^ antres
genres de la miême tribu, parles caractères suivans : trompe
beaucoup plus couHe que la tête et le corselet ; qne proéntt*
pe^ce sur 1 V^tncement antérieur et en forme de bec de la
tête; ^s écartées; antennes plus courtes que b t6te, de
trois articles , dont le dernier formant une psdeAte pres^ie
orbicnlaire, arfs^fine soie plumense et dorsale 9 înséi^f au
point de réumoq 4e cet ai^icle avec le précé4eiit.
Cfs genre ^ pour typ^ la Moufihf hf^tme 4e \Âm^^ ef de
De;géer. SoQ^carps «sst noir et vel^ , avec trois bandes jaunes
sur Tabdooien» çt Tanus C^^vef- le^ aiitepues sont poires; le
front est jaune, avec une raie noire au «ailiei^. jLqs pattes
sont d'un brun-jaunâtre , avec l'origine des cuîsscf noires. Le
%o s E R
bord extérieur des ailes est d'qa |aune d'ocre obscur. Cette
espèce est une des plus grandes de cette tribu et ressemble
à une guêpe ou à un frelon. On la trouve au nord de VEu-^
rope , en Allemagne ; elle est trés-rare dans quelques par-^
ties de la France , et aux environs de Paris, (l.)
SERIDIË, Seridia, Linn. (^syngéné^e polygamie frustranée^)
Genre de plantes de la famille des cinarocéphales, qui pré-
sente pour caractères : un calice formé d'écailies cartiîagi-
peuses, épineuses, palmées à leur commet, et se recouvrant
les unes les autres; un réceptacle garni dévoies roides , avec
des fleurons hermaphrodites au centre ^ neutres à la circon-
férence, et des semences surmoaté es d'aigrettes courtes t
quelquefois ciliées.
Ce genre réunit une vingtaine d'espèces dont les plus re-
marquables sont :
'La Séridie a. P^uill^s de nav£T, CaUaurea napifolia,
Linn. Plante annuelle , qui a une tige élevée d^un pied el;
.demi , avec des feuilles radicales , lyrées ,* semblables k celles
du navet, et des feuilles supérieures étroites, lancéolées et
jécurrente^. Ses fleurs sont d'un rouée violet, terminales, et
les épines du calice petites , très-foioles et toujours redres^^
9ées. On trouve cette espèce aux environs de Rome et dans
Tile de Candie.. ËUe est cultivée au Jardin deâ planter àf%
Paris , ainsi que les deux suivantes.
La Séridie A F£Uii,LES DE CQICOEÉE , CcnUturea sériais j
Liao;^ plante vivace' qui croit en Espagne, dont les fleurs
sont purparines; les calices semblables à ceux de la précé-*»
dente; les tiges inclinées, longues d'un pied et demi, ra-
jneuses.'^au sommet; les feuilles cotonneuses, oblongues, dé-
curfentes , les inférieures siniiées comme celles de la chicorée
sauvage od du pissenlit.
La SÉRlbH^ ftUDE, Cérdaurea asperà, Linn., à tiges roch-
geâtres, -striées et rudes au toucher ; à feuilles petites , étror-
tes, linéaires, lancéolées, dentées; les radicales oblongues
et sîna^es ;' à fleurs d'un pourpre clair ; à écailles caiicinales
-munies de trois ou cinq épines très*petites , jaunâtres ou rou-
geâtrés. Cette plante est vïvace ; elle vietit spontanément en
^spagpe et daps le midi'de la France.
' La SÉ111I5IE; A FEUILLES DE LAiTROlf , CerUaurea sqnchifo-
Ha 9 Linn. Les écailles caiicinales sont vertes et terminées
par sept, épines médiocres et jaunâtres ; ses feuilles nioilesf ,
verdâtrés, sinuées^ et semi-décurrentes , surtout les supé-
vieures; sa fleur est purpl^*ine , solitaire et terminale. Cette
espèce s'élève à un pied , et croît sur les bords de la. Méditer-»
•f ailée, (d.)
s E R I»
SEftlf^OLIA. Jean Fragoso , médecin espagnol qui yh;
^oii vers la fin du quîp^îème siècle , a donné une courte hîs*
toire des aromates et des simples qui croissent dans les ieuiç
Jndes, et qu'on apporte eq Europe; au nombre de ces simples
$e trouve ie seriïolia qui est une espèce de TâPPIER ( Cra-^
ie^a marmeioSf h,). (liN.)
SERIGâT. Nom d'un oiseau de prpiç çq Languedoc t
(desm.)
SERIN. Foires, pour tous les oiseaux décrits sous ce nom,
l'article Fringille, pages 170, i85 et, sous le nom de Gni,
186,187, 188, i£^, 254.
Le Serin be^ Canarirs. J'ai fait mention ii l'article:
de cet oiseau , vol. la , pag. 187 , du plumage qu'il
qporte dans son pays patal 9 et je n'ai qu'indiqué celui que
porte la plus belle des races domestiques, que l'on appelle
serin jonquille ^ citron ^ doré; j'ajoute il sa description que ces
belles couleurs ne sont qu'à l'extrén^ité d^s plumes , qui
sont blanches dans tout le reste de leur ^tendue , et la teinter
jaune n'est très-apparei^té que lorsqu'elles sont bien i*an^
gées et bien couchées les unes sur les autres. Dans cette va-
riété, la plus reoherchée, et comme dans toutes les autl^es,
lafenielle a 4esteîntesplusfoibles,latéte un peu moins grosse et
moins longue, les tempes d'un jaune pâle, tandis qu'elles
sont dorées danis le mâle. Celui-ci a , vers la racine Au bec ,
dessus, et surtout dessous, une espèce dç flamme' jaune qui
descend beaucoup plus bas ; dé plus , il est plus hai|t montç
et beaucoup plus vif dans sa marche. La femelle des serins
gris^ se distingue aisénient en ce qu'elle n'a presque point àç ,
jaune dans son plumage ; celle des panachés est blanche, ou le
mâle est jaune; mais le plumage'des jaunes dorés et des jon-
quilles ne présenteguère de différence sensil^le entre les.sexes,
et dans leur jeuiiesse,le gazouillement est le seul Indice qu'on
puisse saisir pour reconnoître le jeune mâle , qui se fait eq-
iendre presque aussitôt qu'il naange seul ; il est vrai qu'il y r
des femelles ^ui gazouillent aussi , niais leurs phrases sont plus
courtes et les sons moins forts. La couleur,les pieds» la (brce»
le chant, distinguent }es vieux des jeunes; les premier^ ont les
teintes plus foncées, plus viyesqueles jeunes de leur racè;leurs
pieds ont des écailles plus brillantes , plus rudes ; les ongles
sont plus gros , plus longs. Les derniers ont^ des écailles peu
^apparentes; lé pi^d paroît uni, et les ongles sont courts. Les
Tienx , après deux mues , sont plus vigoureux , ont le corps
plus plein que Ikà jeunes , qui sont ordinairement fort fluets.
Le chant de l'adulte a plus de force , plus d'étendùè et plus de
durée; celui du jeune n*est entièrement formé que six à huit
^ojs apnès sa BRissance. Une vieille femelle se retonnoît ^
la ^ s E R
ses pied$ et h son corps {>las arrooiU que ce iiii de la jetin^
femelle. Enfin son gazouillement est plus fort ^ ne celui de;
cette dernière ^ qui se tait pour l'ordinaire pendant les s^
premiers mois de sa jeunesse.
Outre le serinpkin , c'èst-à-dîre pleinement et entièrement
jaune jonquille, qui étoit autrefois le plus rare, Ton comptf
vingt-huit autres variétés parfaites » et assez reçonnoissables
pour être indiquées.
I. Le serin gris corn»»/^/». Oelui-ci n'apresf^ue pas dégé-
néré de la race primitive ; «on diivet ^C noirâtre , ainsi que
dans le canari sauçage.
a. Le serin gris , au^ duvets et aux pattes hlancheSi qu'on
appelle race de panachés.
3. Le s crin gris à ^ueue blanche. Race àe panaché s *
4« Le serin hlqnd commun.
5. Le serin blond aux jeux rouges,
6. Ju^ serin blond dorç.
7. t4e serin blo^4 aux duvets. Race de pa^iachés,
8. Le serin blond à queue blanche. Race àe panaché f.
9. Le serin jaune commun.
10. Lé serin faune aux duv^ls. Eace Ae panaché^,
1 1 . Le serin Jaune à queue blanche. ï^ce de panachés.
12. Le serin agate con^mun.
i3. Le serin agate auo^ 'j^eux rouges.
14. Le serin agate à queue blanche. Race de p(inaçhés.
i5. he serin agate aux duvets. Race àtpauaçhé^.
16. he serin Isabelle commun.
Ij. Le serin isabelle *aux yçux rouges.
18. Le serin isabelle doré,
19. lie serin isabelle aux duvets. R^c^ de pt^na^hés.
30. Le serin blanc aux yeux rouges.
2 1 . Le serin panaché c omrrfun ,
92. Le serin panaché aux yeux ronges.
a3. Ise serin panaché de blond,
2^, XtC serin panaché de blçncf aux jeux rouges.
a5. lut serin panaché de noir,
a6. Le serin panaché de noir, jonquille , aux yeux rouges •
27. Le serin panaché de noir , jonquille et rifulier^
Très-rare.
2B. Le serù^à huppe ^ Qaplptât Ji cauiQmUf éloil ^v^refoia
peucommui^, c'est un àfis^ plus be^ux. On en voil^ dans cette
race déblaies, de diver^s nusinces de jaune, de panachés,
et de gris ; la couronne çst beaucoup plus large et couvre les
yeo^ (ï^ps les preo^iers et les derpi^cs ; Les plus rares d^ cette
^ipiUe^nt les striris panachés ré|^iërenient. 9 et ceux qui ^
s E R i3
avec un plumage uniforme f bland ou jaune» ont une cou-
ronne d'une autre couleur.
On connoit si des serins, gris, |auiïes , llonds ^ etc. , sont
la main , on souffle les plumes du ventre ; ce petit duvet est
blanc, attaché II là (»lume et de touleu^ ditfêrente à l'exté-
rieur; les uns en ont plus, Us autres moin^, et il ne vient
ordinairement qu^aprîs la première mue.
'JToutes ces variétés peuvent se porter à Tinfini par le '
mélange des races ; autrement elles se coiSservent intactes ,
comiùe on le verra cî-aprés dans la manière de les apparier,
Î^our, ^toir ^cs oiseaux parfaits. Les panachés ^sont ceux dont
es nuances et les dîspoMtions des couleurs varient le plus;
il y en a qui ont du noir sur la tête , d'autres qui n'en ont
point; le plus grand nombre est taché irrégulièrement , et le
plus petit régulièrement, si ce n'est daiis les huppés; ordi-
naifem^i les différences àes couleurs ne sont apparentes
que sur la partie supérieure de l'oiseau; elles consistent en
deux grandes plaques noires sur chaque aile , Tune en avant
et l'autre en arrière, et un large croissant de même couleur
posé sur le dos , dont la concavité est tourûée vers la tête , et
dont les deux extrémités se joignent aux deux plaques noires
antérieures des ailes ; enfin le cou est environné par derrière
d'un demi-collier d'une couleur résultant du noir et du jaune
fondus ensemble. Parmi ceux signalés ci-dessus avec la queue
blanche , il en est qui ont aussi plusieurs pennes des ailes de
cette couleur ; malgré cela, on doit les regarder comme urins
à queue blanche, race de panachés. Cent aux yeux rouges ten-
dent plus ou moins à la couleur absolument manche , et sont
peu recherchés par les amateurs , pour les faire couver*
Un distingue deux races particulières dans l'espèce du
canari } la première est composée des canaris panachés , la se-
conde de ceux qui ne le sont pas. Les blancs et les jaunes ci-
trons ne soùt jamais panachés; seulement l'extrémité des
ailes et de la queue de ces derniers devient blanche lorsqu'ils
ont quatre ou cinq ans. Les gris ne sont pas d'une couleur
uniforme; il en est de plus ou moins gris , d'autres d'un gris
plus clair, plus foncé • plus brun ou plus noir. Les agates sont
ordinairement de couleur uniforme ; mais il en est ou la teinte
est plus claire bu plus foncée. Les isabelles ne varient point;
leur couleur ventre-de-biche est constante , uniforme, soit
dans le même oiseau, soit dans plusieurs individus. Dans les
panachés » les jaunes jonquilles se panachent de noirâtre et
ont orditiairement dcf noir sur la tête ; enfin il y a des pana-
H s Ê R
diés dans toutes Ic^ tOàleàrs simptés inJiqtiëes ci-dessds}
inais les jaunes jonquilles sont Icfs plus panachés en noir.
Les serins ont presque tous des luclinations et un tempé-
jrament différensles uns des autres, pbsenration qu'on ^eul
étendre à beaucoup d'autres oiseaux. Des mâles , dît Her-
vieux, à qui nous devons un traité très-bien fait sur Tédaca^
'tion des canaris « sont d'un tempérament triste , rêveur, pouc*
ainsi dire , et presque toujours bouffis , chantant rarement ,
et ne chantant que d'un ton lugubre; ils sont des temps infi-
nis à apprendre ce dont on vebt les instruire , ne savent que
très imparfaitement ce qu'on leur a montré, et oublient
aisément le peu qu'ils savent à la première mue ou autre ma-
ladie; ils prennent un tel chagrin de se voir couverts, lorft
de l'instruction , que souvent ils en meurent Enfin , pour les
tirer de leur apathie, il leur faut pour instituteur dé vieux
serins, ardens et pleins de vivacité; alors ils chantent et
s'animent un peu. Ces inêmes individus sont natnrellei*ient
malpropres ; leurs pieds et leur queue sont toujours sales ;
leur plumage mal peiené et jamais lisse. De tels mâles ne peu-
vent plaire aux femelles. D'un caractère mélancolique, ils ne
lesréjouissentpresquejamaisi par leur chant, même lorsque
les petits viennent d'éclore; et d'ordinaire tes petits ne va-
lent pas mieux qu'eux ; en outre , le moindre accident qui
arrive dans le petit ménage , les rend taciturnes, les attriste et
les dÀole au^oint d'en mourir. Ainsi ces oiseaut doivent êtf e.
rejetés par ceux qui veulent faire douver àes serins et leur
donner de Téducation.
D'autres ont un caractère si méchatit, qti'il.^ tuent la te-r
tnelle qu'on leur donne ; mais ces lUauvais rtiâles ont quel-
quefois des qualités qui réparent en cjuelque sorte ce défaut,
comme par exemple d'avoir un cbant mélodieux , un beau
plttmage,et d'être très- familiers. ( J'ai rertiarqué que plus les
serins mâles ou femelles sont doux, caressans avec leur
maître , plus ils font mauvais ménage. ) On doit conserver
ces oiseaux, mais ne pas les apparier; cependant il y a un
moyen de dompter le mauvais caractère d'un pareil mâle ;
pour cela , on prend deux fortes femelles d'un an plus vieil-
les que lui; on met ces deux femelles quelques mois ensem-
Kle dans la même cage , afin qu'elles se connoissent bien ,
et que, n'étant pas jalouses l'une de l'autre, elles ne se
battent pas lorsqu'elles n'auront qu'un seul mâle. Un moiis
avant le temps qu'on les met couver , on les lâchera toutes
deux dans une même cabane , et quand l'époque de les ac-
coupler sera venue , on mettra ce mâle avec elles ; il ne
manquera pas de vouloir les battre ; mais elles se réuniront
pour leur défense commune , finiront par lui en imposer, et
s E R «^
le vaincront par Tanioiir. Ces sortes d'alliances forcées réus-
sissent quelquefois mieux que d^ autres , dont on attendoit
beaucoup , et qui souvent ne produisent rien«
Il y en a d'autres d'un naturel si barbare , qu'ils ctétmi-
sent les œufs^et^ouvent les mangent à mesure que la femelle
les pond ; ou si ces pères dépaturés les laissent couver ^ à
teine les petits sont-ils éclos , qu'ils les saisissent avec leur
ec , et les traînent dans la volière jusqu'à ce qu'ils soient
morts. Pour remédier au premier accident , il faut 6ter le
premier œuf que la femelle aura pôndu^et en mettre un d'I-
voire à la place, en faire autant le lendemain pour le se-^
cond,à rinstantméme qu'il vient d'être pondu, afin que le
nilile ne pnfise le casser , et continuer ainsi jusqu'au der-
nier ; alors la femelle n'ayant plus besoin du mâle pour la
féconder , on renferme celui-ei de suite dans une cage se- ^
parée et posée dans la volière ou à proximité , et orn Vy tient
pendant tout le temps qu'elle couve. Les œufs doivent être
mis , à mesure qu'on les retire , dans une petite botte de
sapin remplie de sable de vitrier , afin de les conserver frat-
cbement et qu'ils ne soient exposés à se casser. Quant aa
mâle qui ne touche point aux œufs , i^ais tue ses petits , on
le met aussi dans une cage particulière posée de même , et
à la veille où ses petits doivent éclore. Il ne faut pas crain-
dre que la privation de sa femelle lui cause de l'ennui et du
dégoût , et que celle-ci abandonne sa couvée ; elle l'élevera
trèS'bien sans son secours, si elle est de bonne race. Mais
aussitôt qu'on aura dté les petits pour les nourrir à la bro-
chette , on lâche le prisonnier et on le rend à sa femelle : Il
faut en user de même à chaque couvée. On doit penser que
des serins d'un pareil naturel doivent être rejetés ; mais ces
moyens ne sont indiqués que pour ceux qui veulent absolu-
ment les faire couver.
On remarque encore, parmi lès serins^ des individus tou-
jfours sauvages , d'un naturel rude , farouche , d'un caractère
indépendant, qui ne veulent ni être touchés ni caressés^ qui
ne veulent être ni gouvernés ni traités comme les autres ; de
Ï^areik serins réussiroient certainement s'ils éloîent en pleine
iberté ; une prison étroite , telle qu'une cage ou une cabane^
ne leur convient point ; il leur faut ou un grand cabinet ou
nne volière en plein air, Cependant , si on ne peut faire au-
trement que de les tenir en cabane , une fois posée dans un
lieu quelconque , il ne faut point y toucher, ni se mêler
nullement de leur ménage , leur fournir seulement le néces-
saire, et les laisser vivre à leur fantaisie.
Il y a des mâles d'un tempéraipent foible , indifférens pour
leurs femelles , toujours malades après la nichée ; il ne faut
iG S E R
pas ies apparier; car on a remarqué que tes petits leur res^
semblent. I! y en a (Tautres qui battent leur femelle pour la
faire sortir do nid , et l'empêthent de couver ; ceux-ci sont
les plus robustes , les meilleurs pour le cbant, et souvent les
plus beaux pour le plumaee , et les plus doux. On doit leur
donner deux femelles , ou les traiter comme ceux qui cassent
les œufs ou tuent leurs petîis.
Enfin f il est des serins toujours gais , tou|oars chantant ^
d'un caractère doux, d'un naturel heureux^ si (amilier^qu'iU
prennent à la main et même i la bouche tout ce qu'on leur
présente ; bons maris , bons pères , susceptibles enfip de
toutes les bonnes impressions 9 et doués des meilleures îp«
cîinations , ils récréent sans cesse leur femelle par leur chant^
prennent un tel soin d^elle 9 qu'ils lui dégorgent à ehaqot
instant sa nourriture favorite 9 la soulagent d^ms la pénibU
assiduité de couver, semblent l'inviter à changer de situation»
couvent eux-mêmes pendant quelques heures dans la jour*
née, et nourrissent leurs petits dès qu'ils sont éclo»; outre
ces bonnes qualités propres au ménage 9 ils sont susceptibles
d'une éducation plus perfectionnée; ils apprennent aisément
des airs de serinette et de flageolet ^ et les poussent d'un ton
plus élevé que les autres. C'est d'après ces serins qa'il iânt
iuger Tespèce , puisque ce sont les plus communs ; et même
e mauvais naturel de ceux qui cassent les œufs ou tuent leurs
petits , n^est souvent qu'apparent ; il vient de leur tempéra-*
ment trop amoureux : c'est pour jouir de leur femelle plus
pleinement et plus souvetit qu'ils la chassent du nid et loi
ravissent ce qu'elle a de plus cher. Aussi la meilleure ma*
nière de faire nicher ces derniers, n'est pas celle indiquée
ci-dessus «en les tenant en cabane. Ils se plaisent davantage
dans une chambrç bien exposée au soleil et au levant d'hiver^
et y multiplient mieux; il doit y avoir plus de femelles que
de mâles. Pendant que l'une couvera, ils en cbercherost
une autre; d'aiileurs les mâles, par jalousie, se donnent
entre eux de fortes distractions ; et Ton assure que, lorsqu'ils
en voient un trop ardent tourmenter sa* femelle et vouloir
casser ses œufs , ils le battent assez pour amortir ses
feux.
lia même différence pour le caractère et pour le tMipé«-
rament se fait remarquer dans les femelles comme dans les
mâles. Les femelles agates sont les plus foibles , aiuM que
les mâles de cette couleur, et meurent assez souvent sur
leurs œufs ; elles sont remplies de fantaisies » et souvent
quittent leurs petits pour se donner au mâle. Les panachées
sont assidues sur leurs œufs et bonnes à leurs petits ; mais
les mâles ^ont les plus ardens de tous les canaris , et ont be-
s E R it
soin , pour aniortir leur ardeur, ie int et mène Aé trois
femelles; sans cela, ils les tourmentent dans leur tiid et
cassent lesœaSt. Ceox ijai sont entièreitiéfit jonquilles, 6nt
à peu près la ménie pétulance , il leur faut aus^i plusieurs
compagnes ; mais les femelles de cette coulenr sont les plus
douces. Il est enfin des femelles qui sont très-pares^usès ;
telles sont le» grises; il faut que celui qui les soigne hssé
leur nid pour elles; mais ce 'sont ordinairement de bonnei
nourrices.
Les canarïs ont entité eux des rapporta d'inclination et une
arersion nat&relle que rien ne petit vaincre. La sympathie
d^un mâle se connoît en le mettant seul dans ùrie Tôlière oà
il y a plusieurs femelles, même de couleur dissèmblabU
à la sienne ; en peu d'heures , il en choisira une , ne
cessera de lui prouver son attadheihent en liii donnant la
becquée à chaque instant , tandis qu'il marquera pour le^
autres la plus grande indifférence. Il Choisira même une fe-
intelle ^ahs la voir ; il suffit qu'il l'entende crier, et il né ces-
Sera dé l'appeler, quoiqu'il eh ait d'autres avec lui dans là
même cage. Cette manière de s'apparier devient quelquefois'
dangereuse pour lui , puisqu'on en a vu môdrir de chagrin ,
si elle appartient à une aut^e personne et si on ne peut là
lui procurer. Ge que je dis des mâles doit aus^i s'entendre
âes femelles.
Les mâles donnent plus àè marques d'atitipadiie naturelle
que leurs compagnes, et ne peuvent s'accoupler indifférem-
ment avec tdutes sortes de femelles ; tous les soins que l'on
peut prendre seront inutiles , si celle qu'on lui donne ne lui
convient pas ; ils se querelleront à chaque instant , se bat-
tront continuellement ; leur antipathie se fortifiera de plus
en plus , et au point que , si on les laisse ensemble ,, ils s'é*
chaufferont, s'exténueront en ne mangeant point,et périront
àouvent à un jour Tun de l'autre. Pour s'assurer de cette
aversion naturelle, il suffit de les séparer^ de les laisser repo**
serqnelques jours, et ensuite de les lâcher tous les ^eu% dans
une grande volière où il y ait plusieurs mâles et femelles, et
on les verra s'attacher en peu <le jours à une autre , s'appa«
rier avec autant de promptitude que s'ils avoient été toujours
èhsenible. Lçur antipathie né cesse pas povir çeU^ car s'il
s'élève quelque dispute dans la volière , soit pour le choix
d'un boulin, soit pour le manger , ou autre chose , lés anta-
gonistes se mettront chacun a la tête d'un parti, et fomen-
teront la discorde. L'antipathie est plus remarquable entre
les serins de coulf ur différente ; un panaché , par exemple ^
qui Viendra de perdre sa compagne, prendra une aVersioB
XXXI. ^
*8 S E R ^
^invincible pour une lemelle d^atie amtre cotd«iir, snrtom si
' elie esid^une teinte sombre , comme les grises.
Il est enfin des canaris, mais c'est le petit nombre, qui
ne sympathisent point avec les oiseaux de leur espèce ; leur
antipathLe est telle , qu'on ne peut les apparier avec aucun ;
Uft meurent plutôt que de s'accouoler. Ces individus demeu-
rent toujours inacti£s et stériles. On rencontre- plus de miles
que de femelles ainsi constitués ; ordinairement ce sont les
meilleurs chanteurs et ceux qui vivent le plus long-temps.
. On doit donc éviter de faire de ces alliances forcées î puis-
qu'il n'en résulte que des couvées manouées , et souvent la
perte des serins aiiisi appariés. Enfin if en est , surtout des
mâles , qui ont une telle aversion pour leurs pareik , qu'ils
en donnent des preuves , quoiqu'ils soient éloignés les uns
de$ autres ; il sutUt qu'ils s'entendent chanter, pour se dis-
puter, exalter une colère extraordinaire, chercher tous les
moyens de s'évader de leur cage pour aller se déchirer l'un
l'autre ; il faut les mettre à dislance suffisante pour qu'ils ne
puissent s'entendre ,.sans quoi ils tomberont malades etpé-
^ riront immanquablement. Cette maladie est d'autant plus
difficile k guénr , que souvent on n'en aperçoit pas. la cause;
elle se manifeste ,. si votre serin répond à un autre du voisi-*
liage y en se débattant avec violence et se mettant en co-
lère.
Le mâle.,, comme. dans tous les oiseaux , indique son ar-
deur par l'extension de sa voix ; ce n'est point ainsi que la
femelle l'exprime , ou du moins ce n'est tout au plus qu'un
petit ton de tendre satisfaction , un signe de contentement
qui n'échappe qu'après avoir écouté long-temps le mâle qui
Vefforce d'exciter ses désirs en lui transmettant les siens ;
mais un« fois éxcîtée,J' amour devient pour elle un grand
besoin ,- car elle tombe malade et meurt , iorsqu'étant sépa-
r4<è , celui qui a-fait nattre sa passion ne peut la satisfaire.
Des oiseaux de même espèce qui montrent entre eux une
si grande antipathie , ne devroient pas sympathiser avec d'au-
%res d'espèces très - différentes , comme iinoies , chardon-
nerets , tarins,^ bouoreuih , veniurons , cinis , perdiers , en-
'fin tous les petits oiseaux granivore^ , et qui dégorgent ; les
èruans et les pinsons peuvent bien s'accoupler^ mais ne
peuvent ni nourrir la femelle serin tandis qu'elle couve, ni
i aider k élever ses petits, ces oiseaux nourrissant les leurs à
la becquée. Cependant t0us ces oiseaux, quoique très-dis-
semblables et en apparence assez éloignés des canaris , ne
laissent pas de produire ensemble,lorsqu' on prend les soins
nécessaires pour les apparier. Mais l'antif^athie est toujours
plus marquiée dans les mâles que dans les femelles ; aussi 1^
' s E R ^9
ténssite est plas eertafiiie avec an mâle d^espèce ^rângère et
une femelle canari. Néanmoins, si on ponroit aceoupier le
mâle serin aree «me femelle chardonneret ^ linote o» autre ,
on auroit des mulets pins beam i qui ckanteroienl mieux f
parce qae le mâle raee pins que la femelle. Lorsqu'on veut
faire de pareilles alliances, on doit séparer les canaris de
fous ceux de leur espèce ; si c'est un mâle , en choisir an qui
ait deux ans , et qui nr'ait point été accouplé afec des; femel-
les de sa race ; il en est de même de celles-ci , selon Hen-
vieux, et cela n^est pas absolument nécessaire, suivant le
Père Bougot cité parouffon. Il se peut qu^ils ne s'accouplent
pas la première année, mais Ton ne doit pas se rebuter; un^
4)iumage différent , des cris et un chant dissemblables, quel-
ques disparités dans les moturs et les habitude», sont des
obstacles qu'une ^ande ardeur peut seule faire disparaître ;
et ce qu'il y a de particulier , c'est , de U part du mâle ca-«
nari , qu'elle» sonrt plus difficiles à vaincre ; c'est pourquoi il
iraut mieux employer àtn femeUes à ces essm ; de plus , on
s^est assuré qu'elles produisent avec tons les oiseaux nommés
xi-dessus , et on n'est pas également certain que le mâle ca-
nari puisse produire avec les femelles de tous ces mêmes
oiseaux. Les femelles serins ne produisent ordinairement
avec des mâles étrangers que depuis l'âee d'un an jusqu'à
quatre , (Midis ^'avtc leurs mâles naturdn, elles pr^uisent
jusqu'à huit et neuf «tti; il faut cependant en excepter lafe-*
ficelle panachée.
Le tarin , te chardonneret et Is linote sont ceux sur les-
quels il paroh que la production de la femelle avec le mâle
canari , soit bien constatée ; ainsi donc , si Fon veut se pro-^
curer des mulets de ces oiseaux ^ il faut les prendre dans le
nid , les ékver à la brochette avec les canaris mêmes , leur
donner la même nourriture , et les laisser dans la même vo-
lière. Le chardoMeret, par eiemple» qui est cdni qu'om
choisit de préfévenoe , doit être sevré it chènevis et accou*»
tumé , dès qu'il commence à manger seul, au millet et à la
iia?ette , nourriture ordinaire des serins , sans quoi on court
ies risques de perdre l'un ou l'autre en changeant leur pâture:
si dn retire le chènevis au chardonneret, qu'on élève ordi*
nairement avec sette graine , pour ne lui donner que lesalir
mens de la serine, le changement de nourriture le rendra
malade, et pourr» le faire périr; si au contraire vous lid
taisse2 le chènevis, la femelle canari en mangera tantqu'elle
s'échauflisra au point d'en mourir. Cequ^on dit du chardon-
neret doit s^ap|rfiquer aux antres oiseaux qu'on destine à cet
accouplement. On/recommande encore pour k chardonne^
ret y d« kt eeuper j^bmtMAcnt r^trémité du bec » enfiniEi
ao s E R *
l'épaissear d'une pièce de douze sous 4. s'il en sort quelque^
gouttes de sang, il ne faut pas s'en effrayer; on Tét^che
avec de la salive mêlée d*nn peu de sucre pulTérisé ; cepen-
dant cette opération ne doit se faire qu'à ceux dont le bée
est très-pointu , ce qui leur arrive souvent en captivité. On
indique ce moyen, parce que cet oiseau, en poursuivant la
femelle , peut la blesser avec son bec aigu 9 et piquer les {pe-
tits en leur dégorgeant la nourriture 9 ce qui les fait périr.
Cet inconvénient n'a pas lieu pour les chardonnerets en li-
berté , parce qu'ils n'ont jamais le bec aussi pointu que ceux
qui vivent en cage. Il est à remarquer que la première pro-
géniture est plus tardive , parce que le chardonneret n'entre
Sas sitôt en amour que le canari. Si c'est une femelle char-
onneret que l'on apparie avec un serin , il faut qu'elle aif
deux ans , parce qu'il est rare qu'elle ponde dans la pre^-
mière année. On doit rendre ces oiseaux, naturellement san-^
▼âges , aussi familiers que les canaris , ce qu'on fait en les
plaçant dans un lieu bas , où il y ait toujours du monde. 11
ne faut pas croire que tous les métis qui sortiront de cette
alliance seront tous beaux ; car il en est dont le plumage est
très-commun , et le ramage très-inférieur. 11 est inutile de
donner la description d'un métis , puisque ces oiseaux va-
rient il l'infini, et qu'elle ne pourroit se rapporter qu'à un
seul individu. Nous nous bornerons à dire que l'on a cons-
tamment observé que les métis, prpvenus de ces mélanges/
ressemblent à leur père par la tête , la queue , les jambes f
et à leur mère par le reste du corps ; que les mulets qui pro->
viennent de la linote mâle et de. la femelle serin n'ont
point la couleur blanche de la mère , ni. le rouge du père ,
comme quelques-uns l'ont prétendu.
A l'égard de l'union des canaris avecles tarins, mâles ou
femelles , ell« demande moins de soins et d'attentions ; il
suffit souvent de lâcher simplement un ou plusieurs de ces
oiseaux , mais toujours du même sexe , dans une chambre
ou une grande volière , avec des serins , et on les verra
s'apparier aussitôt les uns avec les autres ; j'ai dit qu'il ne
falloit en mettre que du même sexe , parce qu'ils donne-*
roient toujours la préférence à ceux de leur espèce, s'ils
^toient de sexe différent. Le chardonneret , au contraire, ne
s'apparie en cage qu'avec le canari ; la liqote , le verdier , le
bouvreuil , s'accouplent des deux manières. Les plus beaux
métis sont ceux qui sortent du chardonneret: les plus curieux,
les plus rares , naissent de l'alliance du bouvreuil ; les plus
communs viennent de l'accouplement du tarin , de la linote ,
du verdier , et les plus recherchés de tous , pour leur ramage
cl lenr beauté ^ sont ceux qui sortent des mâles serins et des
s E R ai
femelles étrangères ; les mulets de verdîers ont une couleur
généralement bleuâtre , et les mâles chantent très-mal , snrr
tout si le père est verdier , et la femelle serin ; les mâles mu-
lets nés d une linote chantent beaucoup mieux ; mais ^
comme je viens de le dire , leur plumage est très-ordinaire ;
ceux^ du tarin sont petits , et chantent mal ; quant au bou-
vreuil , les petits (|ui eu sortent sont susceptibles d'une
éducation parfaite , et ont un plumage singulier; mais cette
alliance réussit très-rarement ; il dégorge , il est rrai comme
le serin , il a beaucoup d'attention pour sa femelle , même
plus que le mâle canari ; mais celle-ci se prête difficilemeqt k
ses désirs ; elle le Aiit autant qu'elle peut ; ses cris d'amour^
et Fouverture de son grand bec Tépouyantent ; il faut donc
choisir une femelle ou un mâle vigoureux , qui aient été éle«
Tes avec àes bouvreuils , qui soient âgés au moins de deux
ans ^ et pour le mieux , qui n'aient jamais été acconpléf
avec un oiseau de leur espèce. Il est encore d'autres incon-^
réniens , dont j'ai parlé à l'article du BouvREUii,. F. ce mot.
Enfin , Talliance du canari et du serin d'Italie réussit par-^
faitement, ce qui doit être 9 puisque l'un et l'autre ne sonC
que des races constantes d'une même espèce. Cette assertion
est appuyée sur la fécondité des petits qui paissent de leur
accouplement avec des serins , fécondité dont j'ai 'eu plusieurs
exemples , notan^ment cet été ; m^is il n*en est pas de même
pour les métis qui proviennent des autres oiseaux indiqués
ci-dessus , comme je le dirai ci-après.
Pour avoir de beaux mulets et de bons chanteurs , il faut
qu'ils soient de la race du chardonneret ; on doit choisir ce%
oiseau robuste 9 gai , ardent pour le cha^nt , et d'un beau plu^
mage. Celui pris ap filet peut aussi s'accoupler; mai^ilCaut
qu'il ait passé au moins un an avec les serins , et qu'il soit ac^
coutume à leur nourriture dès l'insiant qu'il a été pris ; car il
périroit , si on vooloit , par la suite , le sevrer du chènevis ,
l!iourriture qu'on lui donne ordinairement. Lorsqu'il sera ac-
couplé, on lui donnera de temps à autre de la graine de char^
don , on ne l'épargnera même pas lorsqu'il aura des petits 9
car ces oiseaux aiment beaucoup cette graine , qui est pour
ainsi dire leur preniier aliment ; le séneçon lui convient
aussi , et remplace le chardon lors<|u'il n'est pas â sa matur
rite. Si Ton hh choix d'une linote , il faut que ce soit un
mâle ; car on réussit très-rarement avec une femelle. Les
pinsons et les bruans sont très-difficiles à unir avec les cana-
ris ;^ et l'on n'a pas d'exemple qu'une femelle de ces espèces
ait produit des œufs féconds avec un mâle. 11 résulte de ces
faits, que le tarin, mâle ou femelle , produit également avec le
mâle ou la femelle canari ; que la femelle serin produit uèt-
a^ S E R
facilement avec le chardonneret, moins aisément arec le mâle
linai.e ; peut produire^ mais didScilemeiit , avec le3 mâles -
Ïiinson^ bruant., verdier, moineau, et très-raremei:)t avec
e mâle bouvreuil*, mais le mâle ne produit aisément qu'avec
la femclfe flu tario^ difficilement -avec celle du chardonneret ,
et point avec celles des ^uires. Il résulte encore des obser-
vations jqu^on a laites sur ces oiseaux, que , de tqus les serins,
le ciqi ou sf cin vciX est ceiui qui a ia voix la plus forte ^ et
qui paroît.êire le plus vigoureux , le plus ardent pour la pro-
pagation; it peut suIBre à trois femelles canaris; Le tarin et le
chardonneret |ie sont ni si vigoureux ni si vigilans , et une
seule femelle serine suffit à leurs besoins. Les métis chantent
plus loipg temps que les canaris , sont d'un tempérament plus
robuste , et leur voix très-sonore est plus forte j mais ils ap-.
prennent plus difficilement nos airs , et ne lessifllent jamais
Îu'iuipariaitement. Enfin , tous les petits mulets qui sortent
. e ces piseaux , dosent être mis sous de vieux serins , ardens
à chanter, afin qu'ils leur servent de maîtres de musique,
pour les instruire dfins leur chant naturel^ On doit faire la
même chose pour les jeunes serins; il faut toujours avoir, soit
4a>ts.la volière, soit auprès, trois ou quatre vieux serins
bons chanteurs. Selon J'observation du Père Bougot, il se
trouvenilt parmi les métis beaucoup plus de mâles que de
femelles, puisque sur dix- nçuf petits mulets^ produits d'une
CemcUe canari et d'up chardonneret, il y avoit seize mâles ;
mais ce fait doit être constaté par des observations réitérées ,
pour iéirc généralisa* Ces oiseaux métis sont plus forts , ont
la voix pltts perçante ,rhaleine plus longue que les canaris de
Tespèce pure , et vivent aussi plus long-temps ; on en a vu
pousser leur carrière jusqu^à dix huit et méine vingt ans;
mais elle est plus courte s'ils travaillent à U propagation.
On prétend que ççs oiseaux bâtards qui proviennent du
mélange 4ef can^r^ avec les tarins, les chardonnerets, etc. ,
n^ spnjt.p^S de^, mulets stériles , mais des métis féconds , qui
peuvent s'unir et produire , non:se;ulement avec leurs races,
maternejje oct paternelle , mais mâm^ie reproduire entre eux
des individus féconds , 4on,t les variétfés peuvent aussi se mê-
ler et se perpétuer. Spcenger assure ^ d'après plusieurs ob-
servations^ la yéni( de cette ai^sertion; cVst aussi le sentiment
d'Hervieux , qui a vu le pière, la mère et les petits de cette
s^econderace; et il assure t* que la nature n^avoit jamais rien
fait 4e si bean en cette espèc^.,?» llparoît^e celte produc-
tion , si elle 'est réelle^ dépei;id de plusieurs circonstances
qu'il n'est pas possible Je reconno^r^ # et moins encore d'in-
diquer précisémei;it; car cVst en vainque , pendant plus de
vingjt ansi j'ai usé de tot^s jiç^ moyens pojssibles , s^ns pouvoir
s E R 33
réussir. J'ai , en outre , t^onsolté à Paris on grand nosAre
d^amatears et àts oiseleurs de bonne foi , ifii, toiysles anSf
mettent e» vente an f rintemps un très-grand nombred^ki-*
diridus provenant du chardonneret et delà serikie 9 né& dans
cette nlle , ou apportés d'Amiens d^où viennent les plus
beaux tnétb ; tous m'ont certifié que ^es métis étoietf inié'*
conds , et que jusqu'à présent ils n'avoient pas d'eaempk du
contraire, malgré tous ies essais qu'on a faits pour y parvenir,
mais réitérés chaque année , toujours iowtilement. Le mâle
métis accouplé avec «ne serine, 00 le mâle «crin avec une
métis , -cochent , il est vrai, leurs femelLes , leur prodiguent
toutes les altenttons qu'exige leur petit ménage ; mais celles-^
ci ne produisent que des ceufs inféconds. Les résultats -sont
aussi les mêmes , si Ton accoupk ensentble un mâle et un^
femelle métis ; et je puis encore assurer qu'il n'en est pas
autrement pour les métis Itnotes , tarins , verdiers et bou'*
vreuib; ni pour les métis qui proviennent de l'alHanee d'une
tourterelle blanche oii à collier , avec la tourterelle ^e nefs
bois , du faisan avec la poule commune y du canard d'Indci
avec la cane domestique , etc. Le prodiut.de la génération
dans ces métis n'est pas ,. dit ^ on , aussi nombreux , ^
beaucoup près, que dans les espèces pures ; ils ne fon|
ordinairement qu'une ou deux pontes par an. Peut - être
en feroieat-its plus en liberté ; j'ai encore fait cet essai , non-
seulement pour cela , mais pour m'assurer si leur prodiiction
étoit réelle , et pour nous enrichir de nouvelles races , nulle-»
ment nuisibles, mais précieuses, puisque leur ramage est
beaucoup plus mélodieux, plus continu, et plusvarié que cefM
de tous nos petits granivores , nuis sans résultais heur«UM^
Parmi les cages que l'on donne aux canaris pour couve#>^»
la plus commode est celle qui est lopcue^ large à proportion v
et d'une bonne hauteur , «fin «pie 1 oiseau qài l'habite tie
puisse s'étourdir , ayant de quoi voler en hauteur , et se pro-
mener en longueur ; il devient par4à plus fort etplus robuste:
Il ne doit point y avotr d^augtls a«)c4eQX côtés , comcme dans #
les autres cages , en sorte qu'on puisse tovqouhrs voir à dé(SOH- ^
vert le prisonnier , quelqu'éloigné qu'on en soit. Les deut
augets sont en ploni^ , placés dans le bas , et enchâssés dans lo
tiroir , de softe qu'en le tirant, ce qui se fait par le derrière
de la cage ^ on attire à soi en même temps les deux aogett
où sont la graine et l'eau. Ces augets doivent être grillés par
devant, déplacé en place , en dedans de la cage , afin que
l'oiseau, ne pouvant que passer la tête, ne renverse^ passa
nourriture. iJne cage ainsi construite . présente plusieurs
avantages : i.<* l'oiseau ne peut se dérober à la vlié par aucim
mouvement ; a.<» Ua'a point continuellement soiu les yeux sa
ti s E R
Î mâture, lorsquHl est pereKë sur les bâtons ; il mange moins
ouvent , prend en conséquence moins de graisse , n'est pas
su}«t k s'avaler , maladie qui provient ordinairement de trop
Oiaiiger, et dont rareknent on guérit les serins lorsqu'ils en
sont atteints ; 3.^ elle est pour eux d'un grand secours lors-
qu'ils sont indisposés ou qu'ils ont mal aux pieds, puisqu'il^
trouvent leur nourriture de plain-pied sans être obligés de
monter sur les jucboirs , où souvent ils ne peuvent se soutenir.
La meilleure cabane est celle qui est construite en cbéne
ou en bois de noyer , dont les fonds et les tiroirs sont tout
d'une pièce ; celles en bois de sapin sont , il est vrai , à
meilleur marché , mais elles ont un grand inconv^ient; car,
après avoir servi une année , elles se dcjettent de toutes
parts 9 et donnent une retraite aux mites et punaises : les
quatre faces doivent être an fil de fer , avec deux portes ani^
deux côtés , aussi grandes que celle du milieu. Cette espèce
de cabane doit, être préférée , parce qu'on voit les oiseaux à
découvert dans telle position qu'elle soit dans Tapparlement :
les deux portes servent à faciliter le passage des serins d*une
cabane à l'autre , sans |es toucher et les effaroucher, soit
pour les nettoyer , soit pour autre chose. De plus , avec une
pareille construction , on peut faire de plusieurs de ces caba-
nes réunies , une grande volière , en les approchant , les ser-
rant l'une contre Tautre , et en ouvrant toutes les portes de
eommuoication. Enfin, ces oiseaux étant ainsi découverts,
deviennent plus familiers , et sont à l'abri des petits accidens
fui arrivent fort soufrent à ceux qu'on tient dans des cabanes
^scures. Si Ton s'en sert pour les faire couver , on doit pra-
tiquer en dessus deux petites coulisses djre.ctement au-deissus
4a boulin, pour voir ce qui se passe dans le nid, sans y tou-
cher en aucune manier^ , ce qui ^èrang^ ia7^<^uveuse , et dé-
plaît fortement à ceux: d'un naturel rud^ et farouche.
On ne doit jamais presser le t^mps de la preiJEiière nichée ;
on a cowtpihe ^e permettre à ces oiseaiix de s'ubir vers le ^
2 ou ^5 mars, et même plus tôt; l'on feront mieux d'attendre la
'♦ nû-*avril ; car , lorsqu'on les met ensemble dans un lieu en*
Core froid , ils se dégoûtent couvent l'un de l'autre : pt si par
basard les femelles font des œufs , elles les abandonnent , à
mokis que la saison ne devienne plus chaude ; on perd donc
une nichée toute entière en voulant avancer le tenips de la
première.
Pour les apparier, on met d'abord un mâle et une femelle
4ans une petite cage, ce qui leur convient mieux qu'une
grande , vu qu'étant plus serrés et plus près l'un de l'autre ,
iU font plus tôt connaissance. On les y laisse huit à dix jours,
^t l'on connotJt quUls se conviennent lorsqu'ils np $e bat^n^t
s E R «5
plus, ce qai tenr arriire ordÎDaîremeot dans les pi^emiers joars,
etqu^ils se font de petites amitiés en s^abecquan^ Tun Tautre ;
alors on les lâche dans une cabane qui leur est destinée , et
qui est munie de tout ce qui est nécessaire à leur petit mé-
nage. Quoique ces oiseaux couvent dans telle position que
soit leur domicile, la meilleure, pour avoir une réussite com*
plétc , est l'exposition du levant. Les père et mère sont plua
gais, $e portent mieux ; les petits profitent plus en un jour
qu'en deux dans une autre exposition : celle du midi ou du
touchant leur échauffe la tête, engendre une quantité de
mites j fait suer les femelles qui étouffent alors leur progër
niture : celle du nord lieur est préjudiciable en ce que, quoi-
qu'en été , le vent qui soufQe de cette partie cause la mort
aux petits nouvellement nés, et souvent même aux vieux : un
lieu obscur les rend mélancoliques, et donne lieu à àes ab*
leès qui les font périr : enfin , il faut autant que possible «
se rapprocher en tout de la nature. Dans leur pays natal, les
serins se tiennent sur les bords des petits ruisseaux ou des ra*
vins humides; il ne faut donc jamais les laisser manquer d'eau»
tant pour boire que pour se baigner. Comme ils sont origi-*
paires d'un climat très-doux, il faut les mettre à l'abri de la
rigueur de Tbiver ; cependant , étant anciennement natura-7
lis^S en France , ils se sont habitués au froid ; c'est pourquoi
on peut les conserver en les logeant dans une chambre san^
fpu, dont ;1 n^est même pas nécessaire que la fenêtre soit
vitrée : une grille maillée pour leç empêcher de fuir, suffira.
Par ce traitemept, on en perd moins que quand on les tient
dans des chambres écbaufiées par le feu.
Les petits qui proyiennent de l'accouplement des canari^
de couleur uniforme , sont pareils à leurs père et mère. On
ne doit attendre d'un mâle et d'une femelle de couleur grise 9
que des oiseaux gris. }1 en est de mêipe des isabellesy des blonds^
des hla(ics^ àts jaunes , d^s agates^ etc. Tous produisent leurs ^
semblables en couleur ; mais, lorsqu'on mêle ces différentes
races , il en résulte de beaux oiseaux et ipême de plus beaujç
et de plus rares que ceui^ que l'on en espéroit. Un mâle pa-
naché de blo^d avec une femelle jfau/M à queue blanche , donne
une fort belle production. De deux panachés ipîs ensemble , il
n'en proviendra que des panachés, et quelquefois Aes gris^ jaur
nés ou blancs. Si le père ou la mère sont issus de ces races ,
il n'est pas même nécessaire d'employer dies oiseani^ panachés
pour que leurs descepdans le soient ; il suffit seulement qu'ils
tiennent à cette variété par leurs descendans, soit du côté
paternel , soit du côté maternel : mais pour en avoir de très-r
beaux , il faut assortir un mâle panaché de blond avec une fe-
melle Jaune ^ue Hanche j ou bien un mâle panaché avec v^ci
aS s E R
îemelU blmde çtteue blanche ou autre, excepté sealement la
femelle grise queue blanche. Si Von veut se procurer cette belle
race que l'on appelle serin plein , il faut mettre un mâle you-
4faUle avec une femelle de même couleur. Enfin , pour avoir
un henu jonquille i il faut accoupler un mâle panaché de n^ir
avec une femelle /«une queue blanche; mais il faut que cette
dernière sorte d'un màie jonquille plein et^d'une femelle /ciù/i«
^«11^ blanche. Les petits qui naissent de cette race sont d'une
complexion plus délicate que les autres , et sont les plus dif-
ficiles ^ élever s'ils sortent ùe-à^ux jonquilles. Gomme ce nom-
bre de combinaisons de races que Ton peut croiser est pres-^
que inépuisable , et que les mélanges qu'on peut faire des
canaris panachés avec ceux de couleur unifovme , les augmen-
tent encore de beaucoup , il en doit résulter des nuances et
des variétés qui n'ont poibt encore paru.
Pour apparier un mâle avec deux femelles, il faut le choisir
fort ^ vigoureux et très-vif : on lui reconnoît ces qualités lors-
qu'il e«t sans cesse en mouvement dans sa cage , et qu'il ne
reste pas un instant k la même place ; lorsqu'il chante d'un
ton fort élevé, long temps et souvent. Le choix fait, on a
deux petites cabanes dans chacune desquelles est une femelle i
on les pose de manière qu'elles se communiquent par une
porte , et on ]r lâche le mâle ; appelé par les deux femelles ,
il ira de l'une à l'autre et les satisfera toutes deux. On peut
aussi se servir d'une seule cabane ; mais il faut qu'elle soit
grande et qu'il y ait dans le milieu une séparation suffisante
pour que les deux femelles ne puissent se voir lorsqu'elles
couvent. Enfin, ces accouplemens se font naturellement dans
une grande volière ou un cabinet. Quatre mâles vigoureux
peuvent suffire à douze femelles.
On donne ordinairement aux serins, pour faire leur nid,
de la bourre de cerf qui n'ait pas été employée à d'autre
usage, de la mousse ^ du coton haché ^ de Xskjîlasse de chambre ^ du
chiendent y du petit ^//i sec et très-menu; mais, de tous ces
matériaux , il n'y en a guère que deux dont ils puissent se
servir avec avantage : le petit /ôi/i menu, pour faire le corps
du nid, et un peu de mousse séchée au soleil ; on peut y join-
dre , lorsque le nid est presque fait , une pincée de bourre de
, cerf^ mais seulement k la première couvée , parce qu'alors
il n'y a pas encore de grandes chaleurs , et l'on doit s'en abs-
tenir pour les antres ; celte bourre échauffe la femelle au
point de la faire suer , et cette sueur étouffe les petits lors-
qu'ils viennent de naître ; le coton haché et \2l filasse , s'ils ne
sont pas bien hachés , s'embarrassent aux pieds de la cou-
veuse, et il arrive trèi-souvent que y pour peu qu'elle sorte da
bouUn arec vivacité , elle enlèye avec elle le nid et les^ceufs.
, s E R a7
Ojq trouve chez les faiseurs de v^rgettes un çhiemêerU qu! est
irès-propre à la ciMistruction du nîd ; on choisit le plus délié,
on le secoue bien pour en faire sortir la poussière ; il est mieux
de le laver et de le faire sécher au, soleil : ensuite en le coupe
et on réparpiUe dans leur cabane ; le chiendent peut suffire
seul et donner au nid une forme et une solidité qu^on ne doit
pas attendre Aes autres matériaux ; d^aiileurs , il ^ut servir
il plusieurs reprises : il suffit pour cela de le laver à Teau
bouillante chaque Cois qu^on en a besoin.
On donne aux serins , pour placer leur nid, trois sortes de
boulins: d'osier, de bois et de terre; le premier doit être
préféré , mais il ne faut pas qu'il soit trop grand ; les deux
autres échauffent trop la Cemetle et la font suer : de plus ,
le nid fait surtout dans leJboulin de bois , tient si peu , que
souvent le mâle ou la femelle Teniratoe avec ses doigts, casse
les œufs ou renverse les petits. On ne leur donnera qu'un pa-
nier à la fois ; car , lorsqu'on leur en donne deux , ils portent
tantôt dans Tun et tantôt dans Tautre, et se jouent long-temps
avant de s'occuper réellement de leur nid , ce qu'ils ne font
pas lorsqu'ils n'en ont qu'un : ce n'est que doui^e jours après
la naissance de leurs petits qu%l favA leur donner le second ,
et on le place du côté ^opposé 9 parce qu'alors les femelles
Voccupent d'une nouvelle ponte, quoiqu'elles nourrissent
leurs petits. Pour les serins paresseux* comme les paiiachés,
il vaut mieux faire soi-mtème le jr»d ; s'ils 90 le trouvent pas
à leur fantaisie , ils n'^ont que la peine de le raccommoder.
On ne peut apporter trop de précaution dans le choix
des alimens de ces petits oiseaux: leur en donner trop ou
trop peu , est un défaut ; car , ou ils en maii|;ent trop , ce
qui ienr donne Ya/mlure , ou ils ne mangent pas assez , ce
qui les fait languy*. On doit aussi coonoître ce qu'on leur
donne , et leur donner à propos ; ce qui leur est propre
dans une saison, est souvent un poison dans une autre.
Lorsqu'ils mangent seuls , leur nourriture ordinaire est la
naoelte^ le millet ^ Yalpisie et le chèjiem. Le mélange se fait
ainsi : une chopine de chènevis, autant A'alpiste^ une pinte de
miliel et six de noQeiie bien vannée , le tout bien mêlé en-
semble. On conserve ce mélange dans une boîte de chêne
bien fermée^ afin qu'il n'y tombe aucune ordure; on met^
dans leur auget , de cette graine en quantité suffisant^ pour
deux jours. Des personnes ne. leur donnent que de la navette,
mais seule elle n'est pas assez nourrissante ; elle les rend
mélancoliques et les fait maigrir , surtout les jeunes des der-
nières couvées, qui ne sont pas aussi robustes que les autres.
D'autres leur donnent du chènevis en abondance, surtout
lorsqu'ils les accouplent avec des chardonmrets ^ tarins^ etc.;
v25 S E R
maïs 9 comme je Taidéjà dit plasiears fois , cette nourriture asi
pour eux un poison lorsqu'elle n'est pas mélangée avec d'au-
tres, et surtout en petite quantité. Enfin, il faut que tpule$
ces graines ne soient pas trop nOuvelles,et qu'elles aient res-
sué en tas e^ jet^ leur feu ; sans cela on les expose à des ma*
ladies dont souvent on ignore la vraie causé.
Quand les serins sont accouplés , on leur donne , outre ceïi
graines, un morceau d'échaudé ou de biscuit dur, surtout
lorsqu'on s'aperçoit que la femelle est prête à pondre. On
leur donne encore , pendant les huit premiers jours , beau-
coup de graine de laitue ; cela les purge.
Le temps le plus difficile pour gouverner les serins , est
celui où ils ont des petits. La veille où ils doivent éclore, qui
est le treizième jour que la femelle couve, on change le sable
fin et tamisé qu'on a eu la précaution de mettre daps leur
cabane dès le moment qu'on les y fait entrer. Cette précau-
tion est utile , parce que , si la femelle pond dans lé bas de
sa cabane , ce qui arrive quelquefois , l'œuf n'est point en-
dommagé : en outre , comme il lui arrive souvent d'enlever
avec elle les petits nouveau-nés , lorsqu'elle sort du nid trop
vivement, ceux-ci tombant sur un sable fin passé au tamis ,
ne se blessent point. Le sable changé , on nettoiç4es bâtons ;
on remplit l'auget de nouvelle graine , après avoir 6ié l'an-
cienne ; on leur met de l'eau fraîche dans leur plomb bien
nettoyé ; et tout cela pour ne point les tourtnenter dans les
premier^ jours. On leur donne encore une moitié d'échaudé
dont la croûte de dessus est ôtée, et un petit biscuit, le tout
bien dur , parce que si l'un ou l'autre ^tolt tendre , ils en
mangeroienté»eaucoup et pourroient s'étouffer. Tant que cet
aliment dure , on ne leur donne point d'autres douceurs : ce-
lui qui succède est une espèce de pâte composée d'un quar-
tier d'œuf dur , blanc et jaune , haché fort menu, et un mor>
ceau d'échaudé sans sel , imbibé d'eau ; le tout pressé dans
la main , on le pose sur une petite soucoupe , et on met dans
une autre de la navette qu'on aura trempéç dans l'eau, ou
plutôt à laquelle on aura fait jeter un bouillon pour 'lui ôter
sa force et son âcreté : c'est la meilleure nourriture qui leur
convient à cette époque. Un morceau de pain blanc, humecta
et pressé dans la main , est pour eux une nourriture moins
substantielle que Téchaudé , mais elle les empêche de deve-
nir gras pendant leur ponte. Selon moi et beaucoup de cu-
rieux , le biscuit sucré doit être rejeté , il les échauiïie trop ,
et ceux qu'on nourrit ainsi font souvent des œufs clairs , ou
des petits foibies et trop délicats. On leur donne en outre de
la verdure , mais en petite quantité , telle que du mouron, j
dtt seoecon ,^t à défaut de ces plantes, un cœur de laitue
s Ë R ^9
j^ommée, un yeu ^e chicorée tt an péd de plantain bien^
mûr. On leur présente cette noorrilure trois fois par jour, le
matin à cinq ou six heures, à midi et rers les cinq heures du
soir, ^ancienne nourriture doit être ôtée à chaque fois qu'on
en met de nouvelle ; car elle se gâte en peu de temps, surtout
dans les chaleurs. La navette, la mie de pain s'aigrissent , la
verdure se fane et flétrit; il en résuite que le père et la mère
se dégoûtent y ou s'ils portent à leurs petits de cette nourri-
ture échauffée, çlle les empêche de profiter.
. On trouve encore d'autres pratiques indiquées par les
auteurs ; mats on ne doit pas se piquer de les suivre à la
lettre ; elles sont souvent plus préjudiciables qu'utiles k la
santé de nos petits prisonniers. Trop de soins et d'attentions ,
trop de douceurs, en font autant périr que la négligence.
Une nourriture réglée de navette et de millet, de l'eau une
ou deux fois par jour dans l'été , d'un jour k l'autre pendant
l'hiver , de la verdure de temps en temps, de l'avoine battue,
et surtout une grande propreté | leur conviennent beaucoup
mieux.
Il y a des femelles qui ne pondent point du toiit , et qu*on
appelle èréhaignes; à' autres qui ne font qu'une ponte; encore,
^près avoir pondu leur premier o&uf , elles se reposent souvent
le lendemain , ne pondent le second que deux ou trois jours
après. Il en est d'autres qui ne font que trois pontes, les-
quelles sont assez réglées 9 ayant trois œufs à chacune , et
tondus tout de suite , c^estrà-dire sans intervalle de jour.
Jne quatrième espace, que l'on peut appeler commune^
parce qu'elle est nombreuse , fait quatre %:ouvées , et à cha*
cune des pontes quatre à cinq œufs; ces femelles ne sont pas
toujours réglées : on en voit enfin d'autres, ce sont les plut
fécondes , qui en font cinq , et en feroient même davantage ,
si on les laîssoit faire ; chacune de leurs pontes est souvent
de six ^ sept œufs. Quand cette dernière espèce de serin
couve bien , c'est une race parfaite.
Comme l'on fait bien de séparer les mauvais œufs des
bons, il faut, pour les connoitre d'une manière sûre, ne les
regarder que lorsque la femelle les a couvés pendant huit k
neuf jours. Pour cela, on prend doucement chaque œuf
par les deux bouts, crainte de les casser, on les mire au
grand jour ou à la lumière d'une chandelle v si l'on s'aper^
çoit qu'ils sont troubles et pesans ^ c'est une marque qu'ils
sont bons et que les petits se forment ; si , au contraire ,
ils sont aussi clairs que le jour que la femelle . a commencé
à les couver, c'est un indice qu'ils sont mauvais; pour lors ,
on doit les jeter , car ils ne font que fatiguer inutilement la
couveuse. £n triant ainsi lesotufs clairs^ on peut aisément de
3o S E R
trois petites n'en faire Jfae deux ^ lor^qu^on a«plusieurs serins
qui couvent eu même temps; la femelle qui se trouvera
libre, travaillera bientôt à une seconde nichée. Dans la dis-
tribution que Ton fait de ces œufs d'une femelle à d'autres,
il faut quils soient tous bons; car les femelles panachées
auxquelles on donneroit des œufe clairs ou mauvais, ne man--
queroientpas de les jeter elles-nrêmes hors du nid, au lieu de
les couver; il en rësuheroît même un inconvénient pki^
5;rave , si le nid étoit trop prf^ond pour qu'elles puissent
es faire couler à terre ; car elles ne cesseroient de ïes bec-
queter jusqu'à ce qu'ils soient cassés, ce qui gâté les autres
œufs , infecte le nid , et fait avorter la cotiyée entière. Les
femelles des autres couleurs- couvent les œmb chirs qu'on leur
donne. Du reste , c'est toujours la plus robuste q«i doit être
préférée ; il en est qui' peuvent couver cinq à six œufe. Des
oiseleurs recommandeni d'enlever les œufs k la femelle à
mesure qu'elle les pond, et de leur substituer un œuf d ivoire,
afin que tous puissent éelore en même temps ; dés qu'elle
a cessé sa ponte , on lui rend de grand matin ses œufs , en
lui ôtaint les faux dHvoire. D'or^naire la ponte se fait
toujours k la même heure, entre six et sept heures du
matin , si la femelle est dan^ le même état dé santé $
mais quand elle retarde seulement d'une heure, c'est un
signe de maladie; cependant il faut faire ime exception
pour le dernier œuf, qiri est ordinairement retardé de qud- *
ques heures et quelqiKfois d^uri jour. Cet œuf est cons-
tamment plut petit que les autres ; et te petit qui en pro-
vient , est , assure%-dn , toujouirs un mâle. Les partisans
de cette pratique en usent ainsi , parce que , disent-ils , sî
on laissott aux femelles leurH œufs sans lès leur ôter , ils
seroient couvés en différens temps, et les premiers nés étant
plus forts que ceux qiû naitrimnt deux jours après, pren-
droient toute la nourriture , écraseroient ou étoufferoient
souvent les derniers. D'aiatrës oiseleurs trouvent "que cette
pratique est contraire air^rocédé de la nature, et prétendient
qu'elle fait subir à la mère une plus grande déperdition de
chaleur, et la surcliairge tout à la fois de cinq h six petits
qui , venant tous enseif^le , l'inquiètent plus qu'ils ne la ré*
fouissent ; ils ajoutent qu'en n'étant pas les œufs à la femelle,
et les laissant éelore succeissivement , ih aboient toujours
mieux réussi que par cette substitution* des" œufs^ d ivoire. Att
reste , les pratiques^ trop recherchées^ et les? soins scrupuleux
sont souvent plus nuisibles qu'utiles ; Ik faàt,^ autant qu'il est
possible , se rapprocher en tout d^ la* ndture.
L'incubation dure treize jours ; die peut être retardée o«
devancée d'un jour, ce qui pi»0¥îenft dequel<{a*c circonstance
particulière; le chaud accélère l'e^^clusion des petits; le
s E R 3f
froid la retarde ; c^est pourquoi, au mois d^arrii , elle dure
treize jours et demi ou quatorze jours au lieu de treize 9 si
Fair est alors plus froid que tempéré ; et au contraire , aux
mois de juillet et d'août, il arrive quelquefois que les petits
ëdosent au bout de douze jours. On prétend que le tonuerre
fait tourner les œufs et tue souvent les petits qui sont dans le
septième ou le huitième jour de Fiocubation ; un peu de fer
mis dans le nid en empoche , dit^on , TefTet. Enfin , en doit
s'abstenir de toucher les œufs, sans nécessité urgente , com«-
me ne font que trop souvent les jeunes personnes ; ce qui
les refroidit et retarde la naissance du petit ; souvent même
ces attouchemens réitérés Tempéchent de venir à terme.
Il est rare que les serins , élevés en chambre , tombent
malades avant la ponte ; il y a seulement quelques mâles qui
s'excèdent et meurent d'épuisement ; cependant il arrive
quelquefois qu'un mâle tombe malade lorsque la femelle a le
plus besoin de lui , soit au moment de sa ponte , soit lors-
que ses petits ont sept ou huit jours, époque où un bon
mâle doit la soulager dans les soins qu'exige leur nourriture.
Si alors il est atteint d'une maladie quelconque , on le retire
de la cabane ou du cabinet , et on le met à part dans une
petite cage; on cherche à découvrir la maladie dont il est
attaqué, et, dès qu'on l'a reconnue, on y apporte le remède
qui convient , et qui doit se trouver dans ceux indiqués ci-
après. On commence par mettre le malade au soleil , et ott
lui soufflera un peu de vin blanc sur le corps , remède qui
convient à toutes les maladies ; ensuite on le traitera suivant
Je mal qu'il aura. Si, malgré cela, sa maladie empire, et sî la
femelle prend duchagrin de l'absence de son mâle , on doit ea
substituer uft autre k la place du malade ; cependant il est
des femelles qui, quoique privées de leur mâle, nourrissant
très-bien leurs petits ; d'autres sont moins indifféi^mes»
mais il en est peu qui ne supportent l'absence de leur mâle
pendant huit ii dix jours; et pour qu^elle ne se chagrine pas
trop, on le lui fait voir de temps en temps, en meltant^sa petite
cage dans la cabane^ Cette incommodité vient ai^iaairement
ou de ce qu'il ^'est trop échauffé avec sa'femdlle , oa de ce
qu'il a mangé, en trop grande abondance , 4ès nourritures
succulentes qu'on leur prodigue alors^ Huit t>u dix jours de
repos guérissent infailliblement de la* première maladie , et
une diète de plusieurs jours , pendant lesrquefai o» ne lui
donne que de la navette pour toute nourriture , est un re^
raède certain pour l'autre. Après ce traitement , on le lâche
avec sa femelle , et l'on reconnottra par scin maintien et son
empressement auprès- d'elle , s'il estguén où son ; mais si
la maladie l'attaque de nouveau , il faut le retirer et ne plus
le remettre, quoiqu'il guérisse; car c'est une preuve d'us
Bt S E R
tempéi^âmeiit trop délicat. On donne alor^ à la femelle
un autre mâle ressemblant à celui qu^elte perd; à défaut , on ^
lui en donne un de la même rate qu^elle ; caf il y a ordinal-^
rement plus de sympathie entre ceux qui se ressemblent
qu^avec les autres, k Texception âea serins isabelles , qui don-
nent la préférence à des femelles d^une autre couleur. Mais
il faut que ce nouveau mâle , qu'on veut substituer au pre-
mier ^ ne soit point novice eu amour , et que pîar conséquent
il ait déjà niché. Si la femelle tombe malade , on lui fera le
Inême traitement qu'au mâle ; néanmoins , si elle couve 9 il
£audra retirer ses âèofs et les donner à des femelles qui cou-
vent à peu près dans le même temps, ainsi que ses petits ,
s'ils sont trop jeudes pour être élevés à la brochette , quand
même le mâle les nourriroit , puisque têts soins qu'il en eût ,
ils mourroient de froid, n'ayant plus de mère pour les
échauCTer.
Il arrive dés accidens faute de précaution , tommç de
casser des <]ëufs pour n'avoir pas fait. assez d'attention. Une
femelle , au lieu de pondre dans son panier, fait son œuf dans
un coin de sa cabane ; souvent il est couvert par la verdure
qu'on lui a donnée la veille , et d'après cela très - exposé à
être cassé lorsqu'on nettoie la volière , ce qui doit se faire
tous les matins. Dès que cette femelle est dans sa ponte ,
l'œuf doit se trouver dans la volière, s'il n'est pas dans le
laid ; on le cherche donc plutôt des yeux que de la main , et
quand on Ta trouvé , on le saisit délicatement avec les doigts
par les deux extrémités ; il sera moins en risque d'être cassé
qu^en le prenant par le milieu , et On le place dans le nid.
Les femelles , dan^ le temps de leur ponte , sont sujettes
à une maladie fort grave , dont voici les symptômes; elles sùn%
bouffies, ne veulent plus manger;quclquefois même celles son<
si malades qu'elles n'ont plus de force pour se tenir sur leurs '
pieds ; elles se renversent sur le sàl>le , et si on ne vient
promptement à leur secourir, elles périssent. Cette maladie,
dont elles sont attaquées le soir ou dès le grand matin 4 esif
ordinairement la ponte ; s'il en est ainsi , on prend la malade
dans la notaid , et on met , avec la tête d'une grosse épingle ,
de l'huile d^ amande douce aux conduits de l'œuf , ce qui di-
latera les pores et en facilitera le passage ; mais si cela ne
suffit pas , on lui fera avaler quelques gouttes de cette même
huile , ce qui apaisera les tranchées et les douleurs aiguës
qu'elle ressent. On la laissera dans une petite cage couverte
d'une étoffe chaude , et garnie de menu foin ou de mousse ,
et on la mettra au soleil ou devant le feu jusqu'à ce qu'elle
ait pondu et repris sa première vigueur. On loi donne alors
pour alimens , de la graine bouillie , du biscuit , de i'échaudé
sec et de la graine d'oetUet. Si, malgré ces bonnes nourrilfiresv
s E R 33
,%nea de la peine à reyenir, oqIuî soufflél'a:0dqiiei(^td|tes
de vin blanc ^ et on }ui en fera avaler «m peu de ttèdei^ daal
leqnel on met da sucre candi. Si on.vikntàbou%delaiga4rîr>
on ne doit pas lui, laisser ses œufs^ sUl y ^n a- ^e^powlaaV car
elle ne retoufoera, pas au nid , et on (doit les.doMlef «4 çootfer
àt d^auitres. Cette jmaladie ne le^ attaque, ordinfâreîiienj^ qu'à
la ponte 4u prewer ou du. second oeuf ; majsjii ente^t-q^tJnîK
sont auaquéies au dernier, et ti^aucoup.en.xm^urf^tfti-^ninfi
leur apporte unproinpt^eçoursi ■ .: i: ,n ;- . a: i:, .^ S
C'est Qi:^.aireinent huit k dix |our$ s^ès JiMir fUMbftanoo
que la mère arrache l^s pluip^s 4e «e&petMi» jTfl^^sury^lluWlfi»
poussent. On remédie à |çe|,ftçfçî4«»* d^iim^ mi8g»ièrii>dî064
rentes. On la prive de sa jeune famille si.j^U^aOSI^Ép^.-étajH
d'être élevée à la hrochette^ ; ou si,Voii'^|o|^%ida ISi kis^ér,
on la met , arec le nid, danj^qpe p«tit^ ^ffi fïiAiii>mn^Hûvi
de la cabane \ les griUag/es doivent ^im M^^i^ )4li:ili^4eë)
autres à une distance . suffi#ai|t^ |>i^r que^Jiea. pi|rev^e^4uère
puissent lui donner labecçm^e^ns (a d^pldcerr ^ auwi^iH»
cilement que si elle n'étoit^pasT^ef^i^ei^W» cette p^^
prison.. ' • > , ^t'iol ?t'fi !r •*->,' • » ! i yf
. Il arrive quelquefois à nofi feniQU^^isqer fiv.is^s fiêtàttf^
lorsqulls n'ont que deux k trois jours ^•)e.tpaq^f./i9«sit^t4q'«]i{
sont nés; ce qu!on aperçoit; aii^émenf f .puisqii'^i^ji dlfi^Mh
plumes du dessous du ventre et 4^ l'es^omai^mppillées , et
que le duvet des petits s'étend tr^*4if$€ilem)ef^tir,çe qui «^husicl
la mort à «m grand nombre ^ maia ils ^^nt bors v4^;4aBgeE'
lorsqu'ik ont atteint six jours. Leseulirei^è^^e <ç^^e|^retiror.
et de les donner à ^qe autre femçU^,;q|i|^ailu4J^s.)Pe|it4l4è
Blême âge ; autrement, il est rare qtteMif:(H^vé(ç.^^iM0iMll.n|>
, On a souvent des serins qui p^^^n^ tro^s à qçratr^ oeiufs À
la première couvée , et qui ensuite les abandoQnent.>noiic)
s'en assurer., on laisse les çdufs deux ,o^ , troi^ jour^ 4^8 Lit
berceau, et si déçid^ipwt cUes n'yv^retaqi^nent ÎMMitf»(;Q|i
qu'elles indiquent âO|iv.ei^ en 4èfa^saft Jl^ nid., on V^MigM
et on les mettra sous d'antres femçlles qui couvent ; ^çepeii-i
dant Hervieux a remarqué qu'or4inairemeQt les c^fs de ce»
femelles sont clairs, xe dont eUes.s'apefçoLvc;nt,,tr^.-.biQnj
c'est pourquoi elles i^efusenf d<^ les couvçp. Il ne f^uti ptt ^
néanmoins 9 rejeter 4^ - pareilles feme^es ;: car c|e$||rè^
souvent à des jeunes que cela arrive ,et pour l'of dinaire âblQitr,
première couvée, tandis qu'eUesai^ènent j^ b^en toutes celle;^
qui suivent. Comni»e il y a 4«s£emell^s (cç^q^ <^t très-rare)
qui ne veulent jamais ^ouveir.ou qui neoouveat que leur der-
nière ponte , on les laissera poudre et on donnera leurs œufs ^
couver k 4'iautres, après les, avoir néanocic^ins laissés da^ le
nid un jour ou dejax, |K>vir son^i^r leurs, d^p^itions,
XXXI. ^
H S E R
. IliVtbre^qàelqdefoîs ^^on serin se câsse ane pâlte « accM
dent qaW peut éviter aisénfent en taetunt dansleor cabane
des jabh^im bien stables i en ne faisait aox bltons de sureau
qae des trot;s ^ Ton ne puisse passer que la poilue d'une ai«
gniUe^ ear4o«sque ces trous sont un peu grands ^ leurs ongle»
s?y actcroehent', de manière que l'oiseau reste suspendu en
l'air). et semasse les jambes en faisana des efforts pour s'en
retirer. «On^doit aussi lui couper les ongles lorsqu'on rétablit
dans son ménage ; mais on ne doit en oottpet que la moitié ,
car sro«i4es côupott pins court ^ Ils ne pourroient se soute*
tttrsiir iearsftteboirs; par ce moyen on met ces oiseaux k
l*abrlde divers aceîdens qui n'ont d'autre cause que la lon««'
^nèarde^^on^ies.
11 «SI des ^feviHil^s qui couTtftrt très-'bien > mais qui ne reu«
lant pas nourrit! leurs petits; il faut alors avoir la précaution
de le» AtéT) ^ fo^^donner prémptemént k une autre femeU#
donties petliif soiient k peu près de la même force. Lorsque^
dans wie couvée^il S''entrOtivé de moins avànc<^s en âge que
lesaiutresy on doit user du même moyen; car il arrive son-
vent que ceux qui sont plus forts 9 ou les étouffent 1 ou les fon|
périr de faim eh s'emj^arecnt dé la nourrhnrt que leur apport
sent les père «t mère. Qui^tt àût serins qu'^m soup^mie de
n'avoir l^aS soin de leur {eune famitle i teÛes sont les variétés
agàk9 9 leihlùnckês et les^àufiês émjùfiu» nmges ^ les blanches ,
l^jfiMi^Mtfeset métné ^iq«e^^M*ki^6i^ ^ il faut alors retirer
tes mifslivant que les petits Soient édos ^ et les passer son^
tmtgrhtA qui Pob #te lëftiden» ; Ott les jette d l'on n'a pas
ée feinelle' pour leé bouv^r , 4it perle n'«fst pâs >9rande , puîi»^
qu'â<n\»^ttt sortir qtièdes Coriettrs très^communes. L«s
métis fémellrs s6nt aussi de bonnes nonrricei^ et^omme il
est très- rsrre qu'elles pondetH deStniiÉfs féconds^ on ne court
aittoun risqué de les en prîtef. li snffit ^'nns femelle couve
dêpuiè^^quAtre k cinq jéuts^'pé^ Itfi'èn donner prêts à éciore#
âttp^e^ même , quand on se trouve à la campagne y mettra»
d«B tosufs de serin dans des ftids de okarAsmioroi 4 il suffit de
s'assurer si ceux de ces detniers sont an même d^é d'incu^
bsftion, ce qu'on voit facilement en en cmsant un. Par ce
mf^n l'on a des jeunes qui ne causent aucon embarras ; il
saint de les retirer , lorsqu'ils ont dix on dn«tte jours « pour les
élever à la brOchetle; ou Pon continaera ^ les faire nourrir
par leurs père et mère adoptifs , en les mettant dans une cage
4asse; lé chardonneret est celui avec qiii on e«rt plus certain d^
réussir. Les nids de tous les granivores ne conviennent paa ^
la linot% et le pinson abandonnent souvent leurs ceufe lors-
qu'on y touche ; ce dernier sait très-bien distinguer ceux àe9*
autres oiseanx | et les fait couler hors du md ; le verdier dét«
s E R «
gorg[e , il est vrai , maii masge d« cefttiiief grsiii^ ^i font
«KKirirtes8eriQ9.
Qaelqaefois «no fisntellt tombe malaie qiie1<]ues joun
après que ses petits soi^ ét\é$ , oa les alMintonne>;» 9r*pilors
V0n n^ea a pas d'a«tre à laifoelle on puisse les donner^* il
faudra aussitôt se procurer «ne nichée de molneaurtrès*
jeunes, et en mettre ^eiquesmns dans le nid des petits Midnaf
afin qu'ils puissent entretenir leur chaleur nattMmUîs ; et on
leur donnera la becquée d'henre en héur-e , jusqu^à et'watiïê
aient douze jour» ^ d^l^ manière prescrite ci - àprèê. Si It
temps est froid, on les courra avec une petite peau d^>a*
gneau douce et meHette. On nourrit les moineaux a^rec des
alimens pies comiMiBS , afin qu'ils ne deviennent pas trop
groa en peu de temps.
Tela sont les accideas les plus ordinairet qu{ peuveiit arri«
i^r aux serins lorsqu'ils sont en c^boi^ ; 'mais ilr sont très^
rares si on les lient dans un c^Mnet ou dans nif e i^randt ¥0«
lière. ■ /j • i
Ceux qui veulent ména^r-one femelle pk» queles autres^
soit parce qu'elle est délicate ysoit parce qu^elleeEfl'plo» belle
et plus rare , la itiettent particulftèrement dans «ne Mbane
avec son mâle, lui présentent son^id tout fait, lui donnent
quelques matériaux afin^qii'elle puisse le diangers^il n^est pa|sr
à son goàt, lui laissent couver ses oeufe pendant sept îoarti>
et les retirent alors pour les donner à mie antre qui achève
de les couver. Ils la laissent efisnitese reposer pendant ^euic
ou trois jours , l«i présenient un «econd' nid fak comme le
premier , et Im'sqtx'etJe -a couvé pendant cinq ou s(z {ours *
liS' loi retirent ses wah ^ et iui en éonneni d'autres prêts à
ëdore; ils lui liassent élever les petite pendant douze }OOrs>
«i elle nourrit bien; autrement ils les Im^iytent la veille qo^ila
doivent écloie« Après ea troisième couvre, qde t^n conde^
de même, si ce nVst qu'on lui laisse ses propres eeufs juâ^
qcTà U veille du ^our où les petits doivent naf tre , on 4'a re^#e
d'avec son mile ^ et on 4a tient dans une cage séparée jusqu^à
la nme. Par ce moyen , cétie femirilè «e sera point fétfguée
^ ses trois couvées, vivra longtemps, et aura la forte de
supporter la mue , maladie qui fait souvent monrk celles qui"
se sont t#op épuisées.
'Quoique la mue soit «ne malade des phis dangereuses poor
les serins , des mâles soutiennetit ésstt bien ce changement
d^état , et ne laissent pas de chanter un feu eliaque jour*;
niais la plupart perdent la vois: , et quelques-uns dépérissent
et mearent ; ce sont ordinairement ceux qui se sont épuisés
dans leurs amours. La mne est mortelle pour la plupart des
Icmelktis qui ont a«|f im l'âge 4« M <>« sept ons i les mlàcê y^
36 S E R
résiàteft plus aisément t et riveat trois ou <{Qalre années àe
plus ; elle est mpins dangereuse pour ceux qu'on tient dans
de grandes volières avec de , la verdure , ce qui doit être f
Jmisquie cette manière de vivr£ les rapproche de leur état de
iberté ; mais étant contraints dans une petite prison , étant
nourris d'alimens peu variés, ils deviennent plus délicats , et
la mue , qui n'est pour l'oiseau libre qu'une indisposition ,
nn état de «anté moins parfaite, devient, pour des captifs »
une maladie grave, très*soaveat funeste» à laquelle on ne
peut opposer que des palliatifs ; car.il n'y a point de rcf-
mède qui puisse les tirer de cet état maladif. ( F. ci - après
l'article MaladiSs. ) La mue est d'autant moins dangereuse
qu'elle arrive plus t6t^ c'elst-à-dire , dans les chaleurs. Les
jeunes muent six semaines après qu'ils sont nés ; les plus foi—
blés sont les jpremiers qui subissent ce changement d'état ,
les plus forts mueitf quelquefois un mois après eux ; la mue
iks serins jon^uiiles est.plus. longue , et ordinairement elle est
{dus funeste que celle des autres. Ces oiseaux deviennent mé*
ancoliques, pacoisseAt bouffis, dorment pendant le jour,
militent souvent la tête dans leurs plumes , perdent leur du*
vet > mais ne jettent les pennes des ailes et de la queue qu'il
r^mnée suivante.; ils sont alors très - déboutés , ils mangent
.peu , ne touchent pas même à ce qu'ik aiment le mieux lors-
,qu'ils sont en bonne santé ) les jeunes des deroièrea couvées
aputfreut plus que tous les antres , car ib ne muent que dans
ies temps froids, en septembre, et octobre., et le froid est
très-contraire k cet état ; c!est pourquoi il faut les tenir dans
jon lieu chaud ; un conp Â' ak peut faire périr ces petits oiseaux
>nés dans nos ap^r^emens : ceux qui naissent dans des vo-
lières à l'airi^ont plus acclimatés et accoutumés aux chan^
igemens de tj^mpérature ; c'est pourquoi » comipe je L'ai, déjà
jdit, il en périt beaucoup moins. Cesxlemifrs.ontun tempe*
rament si robuste, qu'ilsne sont nullement sensibles au froid;
:^n les vqit, dans les plus^rands^froidd f^se baigner , se vautrer
4ans la neige. Le bain est pour, tous les^erips très-nécessaire ,
même en toute saison ; c'^est pourquoi on doit toujours leur
donner des baignoires 4ooi cm changera l'eau au moins une
fois par jour.
On est quelquefois obligé de nourrir les petits , soit parce
que la femelle les abandcmne ou est malade , soit pour toute
autre cause ; dans ce cas , il ne peut y avoir d'époque fixe.
J'ai indiqué ci-dessus la manière de les élever; mais il en
est autreinent si on veut les apprivoiser et si on les destine à
apprendre des airs de serinette, ou de flageolet ; on les sèvre
.de leur mère, s'ils sont de r^ce délicate, au quatorzième jour,
e| a^ dotiuièn^e » s'iU 9ftPt 4e race robus.te ; si ^jdit Hervieux ,
s E R S?
on les retire f rop tAt , ik iépémstnt de jùvSt k MIk (: tom-
bent; en lan^uenr, et meurent. Si on les laisse trop long-
temps avec leurs père et mère^ ils ne renient point prendre
la becquée , de teUe manière qu'on s*y prenne , et se laisse-
roient mourir de faim si on ne les rendoit promptement k
'leurs pàrc^ns. Cependant le temps indinué ci-dessna pâroil
trop long à des oiseleurs ; ils les ôtent k la mère dès le hui*
tième jour , en. enlevant le nid avec le boulin.
Une àea pâtes dont on se sert pour élever les jeunes serini
à la becqtlée, se compose de cette manière :
On met 9. dans un grand. mortier ou sur une table nûnce ^
en deux ou trois fois , im demi-litron de navette bien sèche
et bien vannée, on Técrase avec un rouleau de bois en le rou-
lant et déroulant plusieurs fois, de façon que la navette
étant bien broyée , on puisse en faire sortir aisément Ten—
veloppe i et qu^elle reste nette ; on y ajoute trois échaudés
secs , écrasés et réduits en poudre , après en avoir 6té la
première croate , avec un petit biscuit ; le tout bien mêlé
ensemble se met dans une boîte neuve de chêne que Ton pose
dans un %u qui ne soit pas exposé au soleil. On prend de
cette noudre une cuillerée ou plus , selon le besom qu'on 1
en a. Par ce moyen on trouve, dans le moipent, la nourriture
du serin toute faite , en y ajoutant un peu de jaune d^œuf » et -
assez d'eau pour tout humecter. Mais cette composition ne
vaut plus rien après vingt jours , parce qu^ alors la navette
pilée s'aigrit : passé ce temps , on doit la jeter ou^ la donner
aux vieux. Gettç pâte , une fois «faite , a Tayantage de donner
peu d'embarras ; mais il vaut mieux en faire de nouvelle
tous les jours. Celle composée par Hervieux paroît meil-
leure, ce Les premiers jours , dit-il , que je commence à don-
ner la becquée aux petits serins , je prends un morceau d'é<-
chaude dontja croûte est ôtée à cause de son amertume , j'y
ajoute un très-petit morceau de biscuit , le tout dur , et je les
réduis en poudre ; j'y mets ensuite une moitié ou plus, selon
le besoin, que j'en ai , d'un jaune d'œuf dur que je détrempe
avec un peu d'eau , le tout bien délayé , en sorte qu'il n'y ait
aucun durillon. Il ne faut jamais que la pâte soit trop li-
quide ; car, lorsqu'on la leur donne ainsi, elle ne les nourrit
pas si J)ien , et à tous momens ils demandent ; ils sont même
dévoyés lorsque le composé est trop liquide , et ils ont de -la
Î>eine à en revenir ; mais lorsque 1« pâte est un peu plus
érme ^ elle reste plus long-temps dans leur jabot , et les
nourrit mieux : quand l'œuf dur est frais 9 le blanc se délaie
aussi bien que le jaune , et ne les échauiÉfe pas tant que s'il
n'y avoii q«e du jaune. » Aprèsies trois premiers jours écou^
lés 9 il ajoute à ceHepIte une pincée- de n^Teite houiUie
$8 S E R
«ans être ëeraaiSe 9 eHe nourrît les petîti ûtmê les ëchaolTer.
Si, rtialgr-ë cela, on s'aperçoit qu'ils 1^ soient , on y ajoute ^
nne petite pincée de graine de mouron la pins mère qu'on
Ï misse se |>ro€arer. Cette pâte , qui s'aigrit aisément d'aprèa ^
e^ ingrédiens qui y entrent , doit être renouvelée deux fois
par jour dans les grandes chalanrs. Si , malgré ceU 9 il y a deé
petits malades ^ on met , au liea d'eau , du lait de chènevis ^
que Ton se procure en écrasant cette graine dans un mortier
avec un peu d^eau , et Texprimaat fortement dans un linge
blanc ; mais il ne faut user de ce remède que danifuD bcsoitt
urgent , parce qu'il éckauffe ettraérdinaif ement.
Ce n'est pas assez de savoir faire la pâte propre aux jeunes
serins , il faut encore savoir leur refaser et leur donner leurs
aliméds à propos. Le moindre excès de nourriture les feit
périr, le défaut d'ordre les rend minces, maigres et fluets; de
pareils oiseaux résistent difâcilement à la maladie de la mue ^
fct de ceux qui lui échappent , les femelles sont ordinairement
de mauvaises couveuses , périssent souvent aux premiers œu&
qu'elles pondent^ et les mâles, constammeof lancoissans, sont
presque toujours inféconds. Avec un régime bie« observé ^
tous deviennent , au contraire , auslii forts et aussi robustes
que s'ils étoient éU^és par les père et mère ; je conseille dont
aux amateurs de serins , de leur laisser élever leurs petits j
s'ils ne les destinent pas à l'éducation dont j'ai parlé ci dessus»
Voici donc, pour avoir une parfaite réussite , la règle que l'on
doit suivre. On leur donne la becquée pour la première fois
à six heures et demie du matin au plus tard ; la seconde fois k
buit heures ; la troisième k neuf heures et demie; la quatrième
- à onze heures 1 la cinquième à midi et demi; la sixième à deux
heures ; la septième à trois heures et demie ; la huitième à
ciiiq heures ; la neuvième à six heures et demie ; la dhième k
huit heures, et la onzième à huit heures trois quarts; cette
dernière becquée n'est pas absolument nécessaire ; et on leur
6onne moitis de nourriture qu'aux antres ; s'ils«la refusent ^
il ne faut pas les tourmenter pour la prendre. On leur pré-
sente chaque fois quatre ou cinq benquées avee une petite
brochette de bois bien unie, mince par ie bout ^ et de Ut
largeur dti petit doigt au plus.
A vingt-quatre ou vingt-^cinq jours , on cessisra de leur
donner la becquée , surtout quand on les verra saisir assee
bien la pâté qu'on leuv offre ; on doit continuer ces soins
plusieurs jours dé plus aux agates et aux jonquilles; car ils
apprennent à manger seuls- plus difiicilement que les autres.
Quanid tes jeunes oiseauit; commenceront à se suffire à eux-
^êmes, on les tiemira dans une cago sans bâtons, où il y
«lira dans le bas ^ petit foin ou d« la itnousse bien sèt&t y ot
s E R '9
to» itili^oiirnîi^pé»4«l le premier «OIS t»« iwvrhi^
IK>sée 4c chèneyis écrasé , de jaune d'œuf dar, et de mie
4e pain ou d'échaidé râpé, avec ml pcn de movon bien
\ môr ; et pour bolsaon , de l'ea» dans laqneUc il y ait nn peu
4e réglisse ; on mcôra aasM de la Bavette sèche dans IciriP
mangeaiUe.
On a remar(|aé ipi'îl y a des àerm^ qui, aprt» *«)lr manjg*
aeols pendant pins d'nn mois, tombettt en iangaenr et rede-
mandent la becqaée; il ne (aot pias la lewr refuser «Uls veulent
la reprendre : c^est on meyen sàr de ks réchapper de U
m«e, qui, les leunnentant alors, les dégoAte de tout à m
tel point, qu'ils ne mangent que ce qu'on lew présente à la
becquée.
Pour avoir des serins bien constitués , robustes et bleu
portans , on doit leur donner des graines de choix ; naaîs pour
s'en procurer, il faut des connoissances que je crais devoir
indiquer. CeUes qui sont h leur usage sont au nombre da
huit : la graine de navette, de millet , de chèi>evîs, d'alpiste ,
d'œillette, de laitue, d'argentine outalîtron, et de plantain.
L'on confond sous le nom de navette plusieurs petites
5;ralnes d'une couleur noirâtre plus ou moins foncée , parmi
esqueiles on remarque l'arabette ; mais celle-ci est beaucoup
plus grosse et plus noire que la bonne navette ; il ne faut
pas en donner aux serins ; elle leur cause la mort par son
amertume et sa mauvaise qualité. La bonne navette a moins
de grosseur; sa couleur tire un peu plus sur le violet; elle est
douce et n*a aucune amertume ; elle nourrit et rafraîchit en
même temps les serins. Ceux que l'on nourrît avec cette
graine seule n'engraissent pas autant que ceux qui mangent
en quantité des autres : on doit la choisir ni ancienne m
nouvelle ; dans le prefnier cas, elle ne sent que la poudre ;
dans le second cas, elle leur cause le dévoiement : il faut
qu'elle ait six mois ; et pour n'être pas trompé , on l'achète
avant le mois de mars.
Le mîUet est u^ graine menue, blanche, une fois plus
grosse que la navette ; le plus blanc est le meilleur; le j^e
ne convient qu'à la volaille. Cette grmnc, plus douce et plus
savoureuse que la navette , nourrit et échaufie les oiseattx î
mais elle les engraisse c^asidérablement ; c'çsl po«rqu#ril.
ne faut pas leur en donner en abondance ; on doit même «s
en serrer quelquefois..
Le diènevis, graine que tout le monde connotl , doit étt^
d'nn gris argenté ; le moins gros est If meilleur. Sa q*»"^
est 4e nourrir , d'engraisser et d'échauffer ; m^is on en doi*
donner très-peu^ aux. canaris, si ce n'est dans le fort de l hiver»
4o S E R
le mefilear a cm petit goAt de noisette qû lear plait beau-*
coap. ' /
L'aipiste est une graine dorée, moins grosse que le millet y
mais moitié plus longue , finissant en pointe à $es deux extré-
mités. Il engraissent édiaufife les serins; son^Àt est à peu
près celui du millet : on peut leur ep donner , mais en petite^
quantité; ear on assure qu*U leur hrUt les entrailles; cepen-
dant C'^st leur nourriture naturelle, celle dont les serins de«
Canaries vivent dans leur pays natal. On le mélange avec
la navette , et Ton prétend que ceux qui en mangent habi-
tuellement vivent plus long-temps , et ne sont pas si sujets à
la maladie qu^on appelle aoalure, • .
La graine d'oeillette vient d'une plante qui ressemble au
Savot ; elle esi grise et fort déliée , et a un petit goût sucré.
a qualité est de resserrer; c'est pourquoi op en donne aux
serins dévoyés. On doit être connoisseur nour acheter cette
graine « car elle ressemble beaucoup à celle de pavot , qui
cause la mort aux canaris ; elfe en diffère en ce qu'elle est
grise , et celle du pavot tire sur le noir.
La graine de laitue , qui est plate , longue et d'un gris de
perle , a la qualité de rafraîchir; c'est pourquoi on en donne|
de temps en temps pour les faire vider : la plus nouvelle est
la meilleure.
Celle d'argentine est rouge et très-fine ; elle resserre les
serins qui en peuvent manger, mais beaucoup n'en veulent
Ï)as. Son nom latin est thalicirum, d'où lui est venu le nom
irançais ialitron. Cette graine seroit d'une grande utilité pour
les hommes, si, comme dit Hervieux, elle est un antidote sou-
verain et efficace contre la fièvre tierce. Quand on en donne
aux serins , il faut la mêler avec la graine d' œillette ; elle
les resserre lorsqu'ils ont le dévoiement ou qu'ils jettent du
^ang ;' hors cette maladie, elle leur est tout-à-fait inutile.
La graine de plantain nourrit et échauffe ; mais on ne doit
en donner que de temps en temps aux serins. Enfin on leé
nourrit encore avec de l'avoine, mais ce doit être rarement;
on leur en donne une petite quantité , vu qu'elle pourroit les
étouffer. . ,,
La pâte propre à éveiller l'appétit àts serins se nomme
salègre. On prend pour la faire de la terre grasse , telle qu'on
en donne aux pigeons ; on y met une petite quantité de sel ,
on y joint une quantité suffisante de bon millet et d'alpiste ,
avecunpeude chènevis; on pétrit le toutavec cette terre rouge,
comme si on faisoit du pain : on en fait ensuite de petites parts
Ï>esant environ un quarteron ; on les met au four, et on les y
aisse jusqu'à ce qu'elles soient totalement desséchées ; et àés
qu'elles sont refroidies, op peut dans le jour mêmç la donneur
, s. E R 4^
aux serins. Cette pâte , ainsi préparée , se conserve tonte
Tannée sans se gâter, pourvu qu^elle soit mise dans un en*
droit sec.
Quand on désire instruire un j.eune canari avec le flageolet
ou la serinette, on le met particulièrement huit ou quinze jours
après quMl mange seul, et dés qu'il commence à gazouiller,
preuve certaine que c'est un mâle ; il faut aussi qu'il jouisse
d'une bonne santé. On le sépare des autres , et on lui donne
pour prison, pendant les premiers huit jours, une cage
couverte d'une toile fort claire ; on le place alors dans une
chambre éloignée de tout autre oiseau , en sorte qu'il ne
puisse entendre aucun ramage , et on joue Tair qu'on veut lui
apprendre de la manière que j'indiquerai ci-après. On doit
observer que si c'est un flageolet ^ il faut que les tons ne soient
pas trop élevés. Quinze jours après , on remplace cette toile
claire avec une serge verte ou rouge très-épaisse, et on le
laisse dans cette situation jusqu'à ce qu'il sache parfaite*
ment son air. Lorsqu'on lui donne sa nourriture , qui doit
être pour deux jours au moins , on doit ne le faire que le
soir, et jamais pendant le jour , afin qu'il ne soit pas distrait
et qu'il apprenne plus promptement sa leçon. Un prélude
et un seul air choisi sont suflisans pour sa mémoire ; car un
plus grand nombre et même un air trop long le fatiguent, et
il les oublie facilement. Ces oiseaux n'ont pas la même apti-
tude à s'instruire ; les uns se déclarent après deux mois , il en
faut à d'autres plus de six. On ne doit pas croire qu'il résul-
tera d'un grand nombre de leçons des progrès plus rapides ;
an contraire , l'on fatigue l'écolier et l'on finit par le dégoûter.
Cinq ou six leçons par jcyir suffisent pour soi^ instruction :
on en donne deux le matin en se levant, quelques-unes vers
le milieu du jour , et deux le soir en se couchant. Il profite
plus de celles du matin et du. soir, que des autres, parce
qu'alors il a moins de dbsipation , et retient plus aisément
ce qu'on lui apprend. L'air doit être répété chaque fois, au
moins neuf ou dix fois de suite , sans aucune répétition du
commencement ou de la fin. Il ne faut pas instruire deux
oiseaux à la fois dans la même chambre , et encore moins les
tenir dai)s la même cage. Si l'on se permet cette réunion , ce
ne peut être que pour peu de temps ; et aussitôt que l'un des
deux commencera à se déclarer , on doit alors les séparer
promptement, et les éloigner l'un de l'autre de manière qu'ils
ne s'entendent pas ; sans quoi ils rompront réciproquement
leur chant. Tous les serins ne sont pas susceptibles d'une pa-
reille instruction ; les beaux jonquilles sont trop délicats et
n'ont pas la voix assez forte ; un mâle serin blanc ou un gris
queue blanche de bonne race , sont ceux qui ont le plus de
.disposition.
i^ s E H
Les soins qu'exigent ces oiseaux lorsqu'on Teut les- ftire
▼oyaeer, conviennent k presque tous les autres : i.o on ne
doit les mettre en route ni dans le cœur de Thiver ni dans le
milieu de Tété ; tes saisons les plus favorables sont le prin-
temps et le commencement de Taqtomne. a."" Si le chemin
qu'ils doivent parcourir est long, comme de cent à deux cents
lieues, on doit les faire sëjoumer de trois jours Tun. 3.^11 faut
que leur cage soit de bois, longue, basse, de sorte qu'ils puissent
se promener en long et en large , sans pouvoir voler, bi, dans
le nombre , il s^en trouve de mëchans , on fait deux petites
séparations dans les coins de la cage, afin de les y tenir k Të-
cart ; si Ton ne prend pas cette précaution , les autres arrivent
déplumés et maltraités de toutes les -manières. 4.® On les
tient totijours couverts d'un^ toile; la couleur est indifférente^
mats elle ne doit point être trop épaisse , ce qui les écbauf**
feroît; il faut qu'ils puissent entrevoir un peu le [ourpour man-
ger et ne pas s'ennuyer. 5.<> Si c'est k une distance peu éloignée
qu'on les envoie , on doit les porter à pied, soit sur le dos, soit
k la main; car k cheval on les secoue trop,et dans une voi-
ture ils fatiguent beaucoup , k moins qu'elle ne soit bien sus*
Eenduo ; alors on fixe la cage sur Timpériale , où ils sont
eaucoup plus commodément que dans la voiture. 6.0 La
conduite que Ton doit tenir pour leur nourriture , consiste k
leur donner, le premier jour, une partie de leur graine con-
cassée; le second jour, on leur fait une pâtée avec un œuf
haché menu et de la mie de pain humectée; le jour de repos,
on les récrée avec de la graine de mouron et du séneçon «
et on décourre leur cage : si ce n'est pas la saison de ces
graines , on y sapplée par de la Uitue , et on continue ainsi
jusqu'à ce qu'ils soient arrivés à leur destination ; il ne faut
pas oublier de mettre dans leur abreuvoir une petite éponge
qui surnagera dans l'eau^que l'on changera dei» fois le jour.
Cette éponge bien imbibée sera suffisante pour désaltérer les
petits voyageurs , qui ne manqueront pas de la becqueter
lorsqu'ils auront sorf. «
Mcdaàies, Le^ causes les plus ordinaires des n\aladies des ca-
naris eaptifs, est la trop abondante ou la trop bonne nourri-
tnre,les excès de l'amour, les désirs non satisfaits, et les tra-
vaux du ménage. C*est ordinairement après les couvées que
Içs maladies se déclarent, et la mue où ces oiseaux vont en-
trer ne fait que les augmenter. On ne peut atténuer la
malignité de cette espèce de maladie que par les remèdes
indiqués au mot Oiseau. Il faut ajouter que, pour les serins,
on met un morceau d'acier, et non du fer,dans leur eau, que
Ton change trois fois par semaine. C'est le seul remède qu'on
doit leur appliquer; il faut seulement mettre un peu plus de
s E R ;î
chinevis dans lenmôarritare ordiftaiire,pesMlaDt ee temps cri-
tique. On ne recommande ici l^acier an lien de fer , (|ue pour
être sûr qii^on ne mettra pas dans Teaa du fer romUé , qui
ieroît plus de mal qu^ de bien.
Asthme, V. au mot Oiseau.
Avtdure, Cette maladie , la plus dan^reuse et la plus or--
^dinaire , surtout auic jeunes serins , est d^uii<^ guërison si
difficile ^ que souvent on ne fait que prolongef leur yle de
quelques jours. Ils en sont ordinairejneot attaqués on mois
ou tvL semaines après leur naissance. Les signes qui l'indi-
quent sont externes ; il semble que leofS boyaux sont des*
cendus jusqu'à rextrémiié de leur corps; leur ventre est
clair , très-gros 9 fort dur ^ et couvert de petites veines rou-»
ges ; l'oiseau maigrit tous les jours ; les «ns ne laisacat paa
de manger malgré cette inlirmité; d'autl^s sont toujours
dans leur mangeoire et ne mangent plus ; tous meurent en
Eeu de jours, si on ne vient promptement à leur secours,
^eux causes contribuent à cette mala4ie. i.» Le ips^Uté trop
succulente de la nourriture qu'on Içur a donnée à la bro-
chette , comme le sucre et le biscuit qu'on leur prodigue par
amitié, et qui leur brûlent le corps; a.® la grande quantité
d'alimens qui sont trop à leur gpûl 9 et ^'ils mangent sans
discrétion lorsqu'ils commencent à se suÎBre à eitt-m^naes.
Pour leur éviter Vamlut^e^ on doit les sevrer dic la p&tfare qui
leur fait le plus de plaisir , et ne leur en donner que de temps
à autre , sans leur en faire une habitude. S'ils en sont atta*
qués f on met fondre dans leur eau un petit morceau d'alun
gros comme un pois , et on la renouvelle chaque matin i pen-
dant l'espace de trois ou quatre jours. On indique encore
d'autres remède&qui consistent,!." à mettre dans leur abreu-
voir un clou, et à changer d'eau deux foisia semaine sans le
retirer; a.^ à ôter le soir leur boisson , et à la remfdacer par
de l'eau salée : l'oiseau en boira qdelques gouttes le lende*
main matin , et quand il en a bu plusieurs fois, «n retire
cette eau salée , et on lui teiàet sa boisson kabitiMUe. On
continue ce remède pendant cinq à six jours ^ et si on n'a-
perçoit pas d'amendement , on ôlera sa graine ordinaire , et
^o lui donnera l'alpiste bouilli dans un petit pot ; et dans un
aotreidn lait boiuiUi avec de la mie de paîa : on lui continuera
cette nourriture quatre ou cinq matinées de Suite ; et l'après*
midi pu lui remettra sa prelhière nourriture. Les cinq jours
expirés , on jettera 4ans sou eau , à six heures du malin , gros
comme la mo^itié d'une lentille de tliériaque , et on la loi
laissera jusqu'il ce qu'on l'ait vujaoire une fois ou deux; on
lui continuera cette boisson pendant trois jours de suite ,
après quai an lui donnera une pâtée , composée d'-une pin-
44 S E R
cée de miiiet , â^àatabt d'alpiste , fnn pea de navette et de
quelques grains de chèoevis , auxquels on a fait jeter dans
Teau un ou deuï bouillons, et qu^on rince après dans de
l'eau fraîche ; on y joint le quart d^un œuf frais durci j un
petit morceau de biscuit dur , plein une coquille de noix de
graine de laitue , et une même quantité de graine d'œillet;
en outre, on présente au malade quelques feuilles de chicorée
bien jaune. Ce remède doit être réitéré pendant tout le temps
de sa maladie. 3.^ Donner k Toiseau malade de la noix con-'
cassée avec de l'alpiste bouilli , après quoi une feuille de choa
blanc et du céleri. Enfin un dernier remède , que Ton assuré
efficace , est de lui faire prendre un demi-bain dans du lait
tiède , n'y mettant ^ue le ventre et le bas -ventre du malade
pendant un demi-quart d'heure ; on lave ensuite ces parties
dans de l'eau de fontaine tiède , et on les essuie avec un linge
chaud ; après quoi on pose l'oiseau près du feu ou au soleil,
afin qu'il sèche , et on lui donne force graibe de laitue : on
lui applique ce remède trois fois, de deux jours l'un. Yoilà
bien des moyens de guérîson pour une maladie presque in-
curable ; mais les amateurs qui les indiquent , assurent qu'il
en est de très-efficaces , surtout le dernier. Quant à moi , je
I»çnse qu'une maladie occasionée par une trop grande cha-
eur intestine , ne peut se guérir qu'avec des alimens rafraî-
chissans. Il faut retirer au malade sa nourriture habituelle ,
le mettre dans une cage séparée , et ne lui donner que de
l'eau et de la graine de laitue ; ce purgatif tempère l'ardeur
qui le consume , et opère quelquefois des évacuations qui
lui sauvent la vie.
Bouton. V, au mot Oiseau , mal au croupion.
Constipation i ( ibid. )
Extinction de voix, V, ci-après , Peau cassée.
Flux de ventre. V. ad mot Oiseau. On ajoute pour les
serins , à la nourriture indiquée, du jaune d'œuf dur et de la
graine de laitue.
Gale à la tête et aux yeux. V. ibid.
Jambe cassée et aile rompue^ V. ibid.
Langueur (ibid.) Cette maladie attaque souvent les serins
lorsqu'ils sont tenus dans un endroit sombre et triste ; on
elle vient de ce qu'étant plusieurs mâles dans une même cage,
ils prennent de l'aversion l'un pour4'autre. Pour la première
cause , il suffit de les mettre dafts un lieu clair et gai ; pour
la seconde, on les tient dans une cage particulière jusqu'il
ce qu'ils soient entièrement guéris ; on fleur donne quelque
f petite douceur à manger ,r et on met un peu de réglisse dans
'eau.
Maigreur, Les serins son| souvent attaqués par de petits
s E R 45
insectes qui se tieonènt dans leots plumes , ce dont on sV
perçoit lorsqa^on les voit s'éplacher k tout instant. Ces ani-
maux les fatiguent tellement ^'ils maigrissent et périssent.
F. au mot Oiseâu , la maladie àespoux ou puceron$.
Mal caduc ou épUepsie. V, ibid. ï^es serins jaunes .tombent
plus souvent que les autres du mal caduc , et dans le temps
même qu'ils chantent le plus fort. On ne doit pas faire cou*
Ter un canari qui est sujet à cette maladie.
Mai au croupion on bouton. V, ibid.
Maladie d*amour. La femelle y est plus sujette que le mâle ^
et c'est au printemps , avant d être appariée , qu'elle en est
attaquée. Ils dessècbent peu à peu , et meurent en peu de
jours. Il suffit, pour les guérir, de les accoupler Tun et l'antre
dès qu'on s'en aperçoit.
Malpropreté des pieds. Ce n'est pas, à proprement parler,
une maladie ; mais c'en est le germe, qui se développe si on
néglige de les nettoyer. Pour cela^ on prend i'oiseau dans sa
main , et Ton ôte peu à peu le calus qui se forme sous les
doigts , les empêche de se percher , et fait souvent tomber
les ongles; les uns se servent de salive, d'autres , ce. qui
vaut mieux , les nettoient avec de l'eau ; mais elle doit être
tiède , si ce n'est dans les grandes chaleurs ; car étant froide ,
^utre qu'elle n'enlève pas aussi bien les ordures et le calus y
elle met l'oiseau en danger de mourir , étant saisi tout L
coup par la fraîcheur, surtout en hiver. Il faut aussi avoir
les mains chaudes lorsqu'on prend celui qui est dans cet
;état.
Peau cassée. Nom que les curieux donnent à l'extinction
jde voix des serins ; ce qui leur arrive ordinairement après la
mue , pour avoir été trois mois sans chanter. On leur donne
alors du jaune d'œuf haché avet de la mie de pain , et on
met dans leur eau de la réglisse nouvelle bien ratissée , afin
.de leur humecter le gosier.
Pépie ou chancre dans le hec. V. au mot OiSSAU.
Poux, pucerons , mites, (ibid.) La malpropreté est la seule
cause de cette maladie ; il faut donc les nettoyer souvent ^
leur donner de l'eau pour se baigner , ne les jamais mettre
dans des cages ou des cabanes de vieux ou de mauvais bois ,
ne leuc jamais donner de vieux boulins pour couvert, ne les
couvrir qu'avec des étoffes neuves et propres où les teigqes
n'aient point travaillé , bien vanner , bien lavef les herbes et
les graines qu'on leur fournît.
Serin échauffé. On le prive de sa nourriture habituelle »
comme alpiste , millet , chènevis, etc., pour ne lui donner
que de la navette , et ce pendant quinze jours ; on y joint de
la graine de laitue 9 de séneçon , du mouron ^ien mûr , des
^6 S E R
feuilles àè rave €t attirer Iier6et tÈ&ttàkUunies. On assure
que le mouron et le séneçon iM>nt très- dangereux pour les
serins pendanrt Thiver et aux approches da printemps; on doit
donc s^ abstenir de lenr en donner à cee époques.
Sofin trop gras. Des canaris trop bien nourris engraissent
an point quUis en sont incommodés ; quand on s'en aperçoit ,
on doit leur ôter tous les aliment succiilens , et ne les nonr-^
rir que de navette ; s'ils ont de la peine 4 la manger, oii la
fera tremper pendant quelques heures avant de la leur don-
ner.
Tic. Cette maladie , qui est mortelle ponr eut ^ est très*
souvent occasionne par la précipitation qtkë Ton met à les
prendre ; elle s'apnonce , lorsqu'on les tient dans la main ^
par un bruit semblable à celui qui se fait entendre lorsqu'on
iire un doigt en l'allongeant. Ce tic du serin est souvent suivi
de quelques gouttes de sang qu'il jette par le bec. Il reste alors
comme pimé, et ne peut remuer les aile$. Il fout le remettre
promptement dans aa cage , la eoavHr d'une toile un pea
claire , et la piaeer dans un liei» éloir né du monde , afin que
le malade ne se tourmente point. On mettra le boire et le
maninr au bas de la cage , dont on aura eu soin de retfrèr
tous tes juchoirs : on doit alors lui donner que de bonne
nourriture. S'il résiste au mal pendant deux heures , il sera
hors de danger. Comme cette nlaladie «'est dccasickiéè
que par la facrte de celui qui veut prendre l'oideaù , il faut
user de précautions pour ne' pas y exposer le prisonnier. On
prélude de la voix et de la main en approchant de la cage ou
4e la cabane , ain de le préparer. Loiisqu'illsst datas une yo-
lière ou une grande cabane , il vaut beaucoup mieux le pren-
dre avec un met fait exprès pour cela. I>'autres mettent dans
la volière i|n petit trébuchât avec du biscuit et dfe Téchaiidé
pour appit ; par ce moyen on ne 4' épouvante pas, mais il y
a quelques inconvéniens lorsque les oiseaux sont en nombre
dans la volière*
Purgation{ V. au mot OisEÀtJ ). On s'aperçoit qu'un serin
a besoin d'être purgé , i.^ lorsqu^l a de la peine à pousset*
la fiente, preuve évidente qu'il estéchacrffô ; i.^ lorsqu'il ren-
verse continnellement avec son bec la graine qui est dana
son auget , jndice certain qu'il mange très-pen. £d le pur-
geant de la manière indiquée , deux fois par mois , on aura
des oiseaux toujours gais, bons chanteurs et de bon ap-^
petit.
It^hmenîe. Une infimierie est nécessaire k ceux qui ont
beaucoup de serins ; car il est rare que dans le nombre il
n'y en ait pas de malades , et on ne pput les guérir si on ne
les sépare des ^utres. Un canari malade , mis dai^ une in-:
s E R ij
finHêrie ié\e 91e }e tais rinilîqaer « est à moitié guéri ; il
suffit de lui donner ce qui est propre à la maladie dont il est
attaqué , et avoir soin de ne le remettre avec les autres que
lorsqu^ii est parfaitement guéri. Cette infirmerie n'est autre
ciMMie qu'une cage de bonne grandeur, doublée dessus , der«
rièr€ et des deux côtés, d'une serge épaisse 9 rouge ou verte ^
ci qui ne reçoive de jour que parle devant; elle doit être faite
en osier et non de fil de fer, qui est toujours froid et humide.
On place c^tte cage au soleil , si c'est dans l'été , et pendant
Tbiver , dans un lien où Ton fait toujours du feu ; mais il faut
éviter à,e la mettre dans un endroit où il y a de la fumée,
parce qu'elle est très-pernicieuse aux serins malades, et même
en bonne santé; elle les fait souvent mourir; cette fumée ,
leur entrant dans la gorge, surtout lorsqu'ils chantent, les
éiouffe en peu de temps.
On trouvera peut-être que nous jious sommes trop éten-
dus sur cet oiseau ; mais c'est le plus charmant de tous; c'est
un captif auquel s'intéresse la ^us belle portion du genre
humain , qu*on voit dans presque foos nos appartemens, qui
naît , vit et meurt dans notre domicite ^ et qid ne pciu exis-
ter sans nos soins.
Nous ajouterons que les serins sont techerij^spi^ tous les
peuples ; qû*on les voit dans le nord et le midi de l'ançieR
continent , et qu^on les retrouve en Améri«|ue depuis de Ca-
nada jusqu'à Cayenoe , et prohaMement dams tooé les lieux
qu'habitent les l^uropéens. Ils sotit restés captifs dans leà
pays flrèids et tempérés de cette vaste cmitrée ; mais l'on
prétend que dans quelques Amillèt^ ^ il en est qui se sont
échappés, ont muftiplié entibertë^ et y ont yroduti iioe
nouvelle race.' (v.)
SEBINGA. On dominé ce nom, k CayeuM , l I'Hétée^
SERINGAT, r. StâitfeA. (tj^.)
SËKINfE. Sous-genre de pkntes: ^rmosë par Aafinejs»
que, Florutede la LomsiAne,po^rpta6eriaKaiaiXAJFl:ua«'
LES OPPOSÉES. (B.)
SÉRIOLE , Stnêh. Grtndp«îsson de la Mitdittfra^tiée,
que KisÈo nrôit placii/peniiri les C^9laï9K( Cofoum DrnnmUy^
mats que Otvîer-ereift'datts le «as 4e£>rmtr «n seus-»§€;iMr^
parmi les ScoitMfiB , sous la «eule e^nsidiérMîoii q«t les
lignes latérales âéni geniiee d'élues si pèti^esit !f»'eU«f
forment à peitte Me eerine. (s.)
SÉRIOIifi, «Afi^/a. Genre 4e plantes delà syi^^né«W
polygamie ^le^^t de la famitte des chicoracées p i4^ les
caractères offrent : un calice siosple y pol^rpbyli^ 9 prest
<iaç ^al;,uaaDtee|Md«^affalde {Uilleti^»^ ^fupportai^ ^es
48 S E R
demi-fleurons hermdj^hroditesy dentés à lear sôtaunét; plu^
sieurs semences surmontées d'aigrettes plumeuses et sti-
jpitées.
Ce genre , aux dépens duquel Richard a établi celui qu'il a
appelé RoB£iiTiE,renferme quatre plantes annuelles, à feuilles
aftemeSf la plupart radicales , et à fleurs portées sur de longs
pétioles 9 qaon trouve dans les parties méridionales de TEu-
rope , mais qui ne présentent rien de remarquable. (B.)
SERIOUTOU. Deux variétés de Citrgïi; portent ce
nom aux environs de Nice ; Tune , le seriotUou doux ou bi*-
garadier rugueux , a le fruit revêtu d'une écorce épaisse ,
chagrinée, rugueuse; sa pulpe, est d'un goût douceâtre » qui
se cnange en une saveur . amère rebutante. La seconde va-
riété est le serioutou uni ou bigaradier à fruits glabres ; son
fruit a l'écorce unie , et une saveur douce , fade , légèrement
amère. Ces deux citron» sont les càrus vulgaris rugosa , et
dirus vulgaris giaberrima de Risso. (LN.)
SERIPHIUM. Dioscoride, en traiunt des ^£5111^^115 ,
en distingue trob espèces: le pontique , le marin ou seriphium^
et le sanionicon. Ces trois plantes étoient remarquables par
leur amertume extrême , qualité qui rendoit leur infusion dé-
sagréable à boire , d'où, peut-être , leur nom grec à^absin--
ikion tire son étymologie. En effet, on suppose qu'il est
formé de la particule privative a, et d'un mot grec qui signifie
lioire ; ' alors on pourroit traduire ce nom par imbuvable.
La première espèce à'alsirUhion s'appeloit aussi , suivant
Dioscoride , bathyfdcran ; c'étoit une herbe commune et
vulgaire y dont la meilleure croissoit en Cappadoçe, aumonjt
Taurus , et dans le royaume de Pont. Dioscoride n'en donne
point dé description ; . il s'applique seulement à faire con-^
noître ses nombreux usages,fondés sur ses qualités astringen-
tes, échauffantes, diurétiques,et sur son amertume. On Fom-
•ployoit soit eli nature , soit en mfusion, et on en préparoit
une huile particulière ^. servoit dans les mêmes circoji^-^
tances.
Uabsinihion marine ou petit absinthi^^ croissoit en abon-
dance à Taposiris en Egypte , où les»prêtres d^Isis s'en sér*
voient au lieu et place de branche d'olivier. C'étoit une pe^
tite herbe menue , semblable à Vabro(anon ( Aurqne ) , of-
frant «n amas de petites graines entassées; elle étpît ajouèr^^
contraire à l'estomac, d'une odeur désagréable , astringente ,
assez échauffante, très- peu laxative , et sgrtoiH Vermifuge ;
ion l'administroit avec les alimens. Le: bétail s'engraîs^oit
beaucoup en mangeant de cette herbe.
^ La troisième espèce iLob^inihium croissott dans cette par-
s E R <9
tie «les GaUilcft qui avoisine le plus les Alpes 9 la Satoie et
le Dauphiné ; on l'appeloit sanionwqn , da nom du pays oiji
elle croissoit ; mais i comme le fait obseiVer Mattkiole , il est
très-probable qu'il faut Kre centromeum , parce que les an-»
ciensbabitans de fa Tarentaises'appeloient Cf/i/rone^, et que
c'est dans cette partie de la Sa?oie que d '.voit se rencon*
trer le saniomcon. Cette plante avoit les mêmes vertus que
le 4enp?uum, et ressembloit k Yabdnthion de la première
espèce^ excepté qu^elle étoit moins chargée TIe graines.
Pline, qui recônnott aussi trois espèces i'absinûiium^st con-
tente de nommer seulement le séktonicum , que les commen-^
tateurs supposent tirer son nom de celui d'une ancienne villei
Saintes en Saintonge. La seconde espèce est Vabsiïdhion poiê^^
tique , ainsi nommée parce qu'elle servoit de nourriture aux
bestiaux , dans le royaume de Pont. G 'étoit le meilleur dé
tous, selon Pline, et il étoit beaucoup plus amer, sans compa*
raison , que Vabsinihium d'Italie ) celui-ci étoit une herbe def
plus remarquables par ses vertus , et par la facilité d'en pré-
parer des médicamens. Cette herbe entroit dans les sacri-*>
fices solennels et dans les cérémonies du peuple romain.
L'on avoit coutume , aux fêtes latines , qui se célébroient
au Capitole, de faire boire au vainqueur à la course de»
chars, un breuvage composé d'absinûdum. «1Cet usage, fatitob*
server Pline, a été institué sans doute pour maintenir en bonne
santé le vainqueur, comme étant digne de vivre; car YahsinÛiium
donne du ton à l'estomac; on fait exprès un vin à^absi¥Uhium,>*C»fï
naturaliste romain développe ensuite les usages et les ver*
tus de cette herbe , et se trouve en accord avec l)ioscoride :
il termine ainsi l'histoire des abdnthium ; « Il y a encore une
sorte d^absinthium marin , qui est surnommée seriphium , dont
le meilleur croît à Taposiris , en Egypte. Les prêtres dé la
tiéesse Isis ont coutume de ne pas marcher par la ville ni par
la campagne, hausse faire précéder, par cérémonie, d'une
branche de cet ahsinihium. Il a les feuilles plus étroites que le
premier, et loin d'être aussi amer ; il est contraire à Testo*
znac , laxatif et vermifuge , etc. Il n'est question ^ da03 Théa«
phraste , que de Vabsinihion de Pont.
Galien hç parle , comme Dioscoride , que de trois sortes
à'absinihmm : le Cantique , le vulgaire , et le marin ou seriphium»
11 donne la priorité pour l'ttsage , au pontique , comme plus
aromatique et de meilleure odeur ; les «utres sortes ayant
une odeur fâchei]se et désagréable ; dd reste , il s^accorde,.
pour les propriétés, avec Dioscoride et avec Pline. Vabstn^
ihium pontique est nommé par Me sué absinthe romaine, non
pas parce qu'il croit en Italie , mais bien dans la Romanîe*
.C'est donc à tort qu'on a cru qu'il avoit voulu désigner l'ÂB-
tû s E ïl
iSiïn[iaE coimuï^E. Fnclmias ft côittttiid mie erreur iPnn ftaitê
genre ; car il dotine la ISgore iù. ihytàbrium sophia poar le 5«-
riphîiufn.
C'est 9 à ne pas etfi douter, deâ plantes composées qae
les âïlciens ont connues et nommées û^sin/ftium. Nous avons va
qu'ils eti indiquoient de plusieurs espèces ; il n'est pas aussi
aisé de les rajpprocher de nos plantes conntres , nais on peut
iàisément reconnjjltre qjlie ce dévoient être pour la plupart, et
même toutes , des espèces du genre artetnhia des botanistes
niodérities , surtout si Ton fait remarquer que *Dioscoride
prendpour graines les peines tètes de fleurs de ces plantes^
disposées ein grappes terminales.
ijàbsinûiion premier dé Dîoscoride,oa le commun de PKne
et de Galién , est notre Absinthe commone ( artemisialah"
sîhthium ).
U'absinihiitm pontique <m seriphium de Di^scorièe , est peut-
lire ïart^mhla ponîku. Faisons otserver, cependant» qu'il est
plus cjue probable que plusieurs espèces à^artetnisia ont dà
être confoudu^'s sous ce n om,et que Virne distingue ra&sîii^^iiiiii
de Pout, ànstnphium. Ainsi donc le véritable â5.5m/M'iim de
Pont nVioit pas le strtphîum des Egyptiens; celui-ci a pu être
Varlemîsîa ûâorathsima tic Desfontaines, ou J'a(rAi//i?ii œgypiiacaf
eu lt& Urtemàia judaica oMsatUonlcû^ etc. Les botanistes mé-
decins qui ont lesprernîcrs commenté les anciens , «ont d'o-
piniûns très-dîvcrses à ce sujet : Da[lech)amp cite le SantO"
7i/ia squarrosa ; mais ils n'ont pas manqué de reconnottre
que bien des espèces àarteifiisia pouvoient remplacer le serê-
phmm\ ainsf ils ont : i>^ Vabsinihiutn ^fr//>^iiim.desBelges, qui
étoît Vartemhlti manUma\ :i,^Vabs, seHph. des Français , ou ar^
itmma gailica;^.^ le i^mphium d'Allemagne de Tragus, qui est
le shymhrium sophica^ eic. Les mêmes doutes régnent à l'é-
gard de VaLsinthitim santonicum. Si c'est une plante de Savoie
qu'a voulu désigner Dioscoride, on peut croire qu'il s'agiroit
de VarUmisia 'pallesiaca , encore très-célèbre dans les Alpes;
&i c'est une plante âes|environs de Saintes , ne seroit-ce pas
ïoHendsiàpàtniaia^ljSitnk? Aa reste, il en est de cette plante
des anciens, comme de la précédente ; on loi asubstitué, dans
l'usage, des plantes du même genre , et* de mêmes propriétés ^
ainsi : i.^ Uabsint, sanionicum de Judée , ou seheha des Arabes ,
est VarUmisia juddica ; 2.<^ Vabstnt. sant, d'Alexandiie ou Se-
HENTIKE , ou semen sanctum ^ ou seriphium d* Alexandrie^ est
Vartemisia santordca , L. ; Vabs, sont. d^Egypte est VachUlea
oRgyptiaca^ L., etc. Nous ne ferons pas d'autres citations, mais
nous reviendrons seulement sur l'emploi du mot seriphium ,
qui fait le sujet de cet article. L'on voit, d'après ce qui
précède^ qu'il désigne peut^-^tre chez les anciens pne espèce
s E R Si
t^4niemism^ etnnepînite trèâ^coiiiraepar éai; aifisi Linnsaf
aaroit pn s^en servir poar désigner celle 4^6 arlerttsia qiii poar«
rolt avoir été Taocien seripfUu'^i i'a préféré nommer seriphium
im genre du Cap de Bonne Espérance , très -voisin Ju stoebé
et àeVûrUmisia^ et quin'esl pas adopté partoos les botanistes.
Adanson le réunît à son ^ago , et Willdenow ic 4:onfoBâ .
avec le sioelfi, en rapportant uiie espèce au genre ariemisia.
SÉRIQPE , F. Cérique. (s.)
SERiS. Dioscorî4e mentionne sous ce nom pirisiéurs plani-
tes, qui parotssent être nos chicorées sauvage^ et des jar-^
i^ins, et leurs variétés. Le texte de Dioscoride parait altéré ed
tette partie 5 4:ar il est très«di(Bis ; on y reconnoh néan*
moins ^ue cet auteur admet les espèces et variétés suivantes
de seris,
\.^ Le sens saunage ^ subdivisé en deux variétés i dont uoé
^ nommée pkris et cichorion; et une autre cultivée, qui avok les
feuilles plus larges et de meilleur goût que celles du sens été
jardin,
3.^ Le seris de {ardin également partagé en àefix variétés ^
Tune à feuilles larges , semblables à la laitue y et Tautre k
feuilles plus étroites et amères au goàt.
La première espèce edt notre chicorée saqvage , r.ichonuni
intybus , L. , et la deuxième notre endive, cichorium endioia^ L.^
dont unf variété à feuilles étroites est nommée indhiola (pe^
fite eiDdive), et scariola, comme qui diroit pi^ite chicorée» 11 né
faut pas la confondre avec le iaduca scarloia » L.
Dioscoride fait observer que les Seris sont astrîngetis et
rafraîchissans , et des plantes amères.
Pline et Théophraste se servent du mot intybus pour dé-
signer lés chicorées. Pline est celui qui s'est le plus étendu
sur leur chapitre ; mais il en parle d'une manière diffuse et
entrecoupée ; il y a un iniyhus sauvage , appelé ^^r quelques
auteurs latins aj7i6ii^«ia. Les Egyptiens lui dènnoient, selon
Pliue , le nom de cichorium^ et leur seris éioxiVinlybùs des jar-
dins , plante plus petite que Tautre espèce , et senïblàble à
la laitue. Pline en distingue deux variétés , dont îme crois-
jfeoit sans culture et étoit plus brune , meilleure, et ne se
rencontrait qu'en été ; l'autre variété étoit plus blanche , et
une plante d'hiver -.l'une et l'autre étoient stomachiques, rafraî-
chissantes et résolutives , et on les mangeoit en salade.
La première espèce des i/i/y/>zi5 ou la sauvage, étoit appelée,
suivant Pline , ckreston et pancration^ par plusieurs auteurs j
àk cause de ses vertus salutaires k la sauté de l'homme ; c'^-
^oit un paissant emménagogue.
Pline distingue un« troisième espèce SUntybus sauvage %
ti s E R
larges feiiilfes , que les Grecs appeloient hedfpnoU ; ee\ié
herbe, mangée crue^ passoît pour avoir la propriété d'arrêter
les dévoiemens , les écoulemens spermatiques , les dyssente^
ries, et de guérir les ulcérations intestinales. D'autres croient
que cette plante est le ^isSE^LVi^leontodantaraxacum^ auquel
on a rapporté aussi Vaphaca de Théophraste, plante tellement
amère qu'il étoit impossible d'en manger. Elle fleurissoit tout
à coup , et sa (leur se changeoit aussitôt en aigrette qui vol-
tigeoit dans les airs ; ses fleurs se succédoient rapidement
pendant Thiver, le printemps et l'été. (LN.)
SERIS. Schwencfeld désigne ainsi le Tarin, (v.)
SERISSE , Serissa. Arbrisseau très-rameiix , à feuilles
opposées , réunies à leur base par une gaîne ciliée , comme
épineuse , persistante , et à fleurs axillaires et solitaires anic
sommets des rameaux , qui forme un genre dans la pentan*
drie monogynie , et dans la famille des rubiacées.
Ce genre offre pour caractères : un calice très-petit, à qua-^^
tre ou cinq divisions ; une corolle infundibuliforme , à tube
cylindracé, velu en dedans, k limbe àquatee ou cinqlobes^
aigus ; quatre à cinq étamines à anthères presque sessiles et
presque peltées ; un ovaire inférieur , surmonté d'un style
bifide y à stigmate simple ; une baie à deux semences. ^
he^serisse est la même plante que le Lyciet du Japon , de
Thunberg; le*DYSODE fascicule de Lonreiro ; le Buchoz
COPROSMOÏDE de Lfaéritier. Il croît dans les partie» orien^
taies de l'Inde , et's'élève de trois à quatre pieds. C'est à
faire des haies» qu'il s'emf^loie le plus généralement. On le
cultive dans les jardins de Paris. Il est d'un bel aspect , mais
Bes feuilles froissées répandent une odeur très-désagréa^
ble. (B.)
^ SERIVAN. Nom de rOaTOLAN de koseaux, en Pié-
mont, (y.)
SERJANIA de Plumier. V, Paulunia et Sériane. (ln.)
SERMONTAlSE. Nom de la Livèche ligustique. (b.)
SERMONTANUM de Césalpin. C'est le ligusUcum siler^
Linn. (LN.)
SERO. A Nice , c'est le Labre paon, (desm.)
SERO, SEIRO.Noms provençaux de la GRnrEDRAiNE.(v.>
SEROKA. C'est le PoLyGALA seneca. (b.) '
SERONI. Les Malais donnent ce nom à FArmoise. (b.)
SEROTINE. C'est le nom d'une espèce de Chaute-sou*
RIS de noire pays. V. l'article Vespertïlion. (desm.)
SEROTINE ( GRANDE ) DE LA GUYANE. Autre
Chéiroptère d>i genre Vespertïlion. (desm.)
SEROUDELIO. Dans le midi de la France ^ on donne
ce nom au Seigle de mars* (desm»)
s E R M
^ERP£, GasUropUcus. Poisson da golfe du Mexique , Te-*
gardé par Gronovios, en titre de genre,mal ii propos rapporté
aux Saumons et aux Clupées , et que Lacépède a caracté-
risé par un corps très- comprimé ; un ventre tranchant cl
courbé en demi-cercle ; deux |^ageoires dorsales ; les ven-
trales extrêmement petites.
Rîsso nous a fait connoître, dans son ouvrage intitulé Ich'
ibyologie de Nice, trois nouvelles espèces de ce genre, savoir»
la Serpe crocodile et la Serpe humbolot, qui constituent
aujourd'hui le sous-genre Scopèle jie Cuvier , et la Serp«
PETITE bouche 9 que ce dernier regarde comme le type d'ua
genre qu'il a appelé Microstome. (b.)
SERPENS y Serpentes, Ophidiens des méthodistes. Par-
mi toutes les espèces d'animaux dont la nature a comme pa^
semé la terre , il est une famille redoutable par les armes
dont quelques indiridus sont munis , et par la seule terreur
dont ellelfrappe tous les êtres vivans. Pourquoi l'aspect da
^er)9^ii/ épouvante-t>il taus les animaux p Ceux même qui n'ea
connoissent point le danger, ou qui n'ont guère il redouter
leurs atteintes , sont effrayés^ la vue de cette bête rampante;
et cette sensation est générale chez presque tous les quadru«>^.
pèdes , les oiseaux et les reptiles ( excepté les serpens eux-
mêmes ). Elle dérive de la même source, que cetle frayeur
subite qui saisit un jeune chien , à l'aspect du premier ioup-
qu'il voit de sa vie , et que l'antipathie du chai pour la souris ,
etc. C'est un instinct inconnu , qui dit à tout être de copser-
ver son existence , en lui montrant ses ennemis natuVelSt
Sans doute , l'homme peut aisément maîtriser cette frayeur,
en considérant sa puissance et ses armes ; cependant , il
n'est presque jamab capable de résister à la subite impresn
sion que lui cause un reptile qui se dresse en sifflant , le re-
garde , l'œil étincelant , la gueule enflammée , la dent prête
à la mort , et la langue savourant d'avance le sang d^si
victime. Le naturaliste reconnott aussitôt l'espèce , et
distingue d'un coup d'oeil l'animai innocent , du serpent ve-*
i^meux ; il connott le remède et la source du mal , s' avance
sans craiqte, et se' repose avec sécurité sous ronû>rage des
forêts , en admirant les richesses de la nature , tandis que le.
aerpent rampe à ses pieds , au niilieu des feuilles morte»,
qu'il agite.
Dé tout temps , cet animal fut l'emblème de la prudence ,
à cause de sa timidité. On a peut-êtr« même comparé cette,
vertu timide à la progression souple et ondoyante de ce.
reptile , de même que le caractère mâle et fier du lion dé^
iMgna de tout temps la force et le courage. Comme le serpent
l^it long'temps'i et sen^ble se rajeunir chaque printemps 9 ei^
H vS E R
cliange»|if d'épidérme ,il de?int aussi lesymbole derëternifi^,
et on le roaja eii cercle, pour eiprîmer que ie temps n'a ni*
commenceinent ni fin , et qu'il retourne perpëtuellemexit
aur ses traces. Sa marche insinuante désigna les qualités
d*une douce et persuasive élojquence ; aussi , étoit-il Torne-
ment du caducée de Mercure*; et la première mère du genre
humain fut séduite par cet animal hypocrite et trompeur : em-
blème ingénieux de la vaine curiosité qui tourmente Thomme,
et Tentraîne dans le précipice du crime', sous Tapparence d«
bien. Enfin , les Grecs couvrirent de serpens la tête des
Euménides; ils en armèrent la main des Furies. Le serpent
Python^ né après le déluge de Deucalion^ et tué par Apollon,
est Tallégorie des maladies contagieuses des pays humides ,
que dissipe Tardeur de Tété ; c'est ainsi que la peste cesse e<i
Egypte , au solstice d'été. La coulewre prudente orna jadis (e
bâton d'Esculape pour désigner la circonspiection qu'on doit
apporter dans le traitement des maladies ; elle reçut la noor^
nture de la déesse de la santé ( Hygie), pour marquer que
la tempérance dans le -boire et le manger, est la source d'uqe
longue vie. Toutes ces fables ingénieuses annoncent que les
anciens avoient mieux observé que nous les mœurs des ser-^
pens. Cet animal est même un objet de vénération chez plu-
sieurs peuples d'Afrique el d'Amérique. Au royaume de Joi-»
da , on adore la coîdeuçre daboîe , le serpent deoin , etc. Ce
sont les fétiches, les dieux familiers de ces peuples supersii-
tîeux«( Desmarchais , dans VHist, génér. des Voyages , t. xiv,
p. 36g , édit. in- 12 ). Au Malabar, on vénère le serpent à
lunettes , et on ne lue aucune couleuvre ( HisL gêner, def
Voyages y t. XLiil, p. 34i , seq. ), Seroit-ce l'impression pro-
fonde de la frayeur , qui auroit établi ces opinions î
Ësse deosfecit timor, quâ nempè rcmolâ
— ^ TeiTipla ruent.
Quoiqu'il en soit , considérons les serpens en eux-mémesy
leur nutrition , leurs «mours et leur genre de vie ; car on 4
exagéré bien des choses au sujet de ces animaux.
De la j^ature et de VOrganisaiîon des serpens.
Tout le monde connott la forme, extérieure des serpens.
Leurs organes internes lui correspondent : ils sont tous pro-»
longés , et pour ainsi-dire tirés à la filière. Leur squelette
est formé d'un très-grand nombre de vertèbres très^mobiles^^
et àt côtes. Il n'y a point de sternum dans les véritables ser*
pens; mais on en trouve' eticore chez Vorpet.A^ophîsaure ou
les anguh ,.qui , par--là , se rapprochent dés lézards , seps ^
(etc. ( Mich. Oppel , Mém. mr les ophidiens , AanaL Mm/
s E R 55
A^Hîst. nat ^ tom. xvi , p. a5S« ) De même , les angnis ont
encore une membrane clignotante , ou troisième paupière
i^ai manque aux vrais ophidiens. Ceux-ci ae mQntteqt ni o$
du bassin , ni conduit extérieur des oreilles , ni c^^rapace ou
plastron , comme les autres reptiles. licur corps est protégé
par des écailles^ excepté chez lescécilies^qui se rapprochent,
par beaucoup de caractères ^ des batraciens. Les orvets et
ophisaures pressentent en effet, spus la peau,4^s vestiges d'os
dubassin, une omoplate , et même un rudiment de clavicule,
tant ce sont, pour ainsi dire, des lézards imparfaits , ou des
serpens qui veulent le devenir. Tous ont aussi au cœur ieux
oreillettes , ainsi que les sauriens ou lézards ; deux ovaires ,
chez les femelles , et une verge double, par fois mvriqnée f
chez l^s mâles ; mais un seul poumon bien développé , Tau--
tre étant oblitéré et placé inférieurement.
Les véritables serpens se distinguent « i.® en ceux dpnt 1^
mâchoire inférieure est articulée immédiatement an crâqe ,
et dont la tête n'est pas plus grosse que le corps ou même mxt
la queue, de soite qu'ils sont les plus cylindriques et ont 1 1|--
nus presque à l'extrémité du corps. On croiroit qu'ils ont une
tête À chaque bout, parce qu'ils pCMvent égaleipent marchef
en avançant et en reculant , ce qui les a fait nommer amphis"
bènes par les anciens, ou double-marcheurs. Ils ont de petits
yeux , une courte langue , nulles dents ^ venin ^ un sei^l pou*
mon. Par celte articulation de leurs mâchoires , ils ne ppa-'
vent point avaler de grosse proie comme les suivans.
2.<> L^ serpens proprement dits ont le pédicule 4^ lear
mâchoire inférieure mobile , suspendu à un os analogue a^
mastoïdien , pour l'ordinaire , lequel n'est adhérent ^u crân^
qu'au moyen de ligamens et de muscles extensibles. Les o^
maxillaires de chaque c6té ne s'unissent en devant qfie par
des ligamens; de là vient que ces reptiles ont la plus grande
facilité d'avaler des animai»x trois fois plus gros qu'eux \ car
leur œsophage peut s'élargir aiissi complais^ment. Nos
couleuvres avalent sans diffioalté de^ crapauds , des rats 9 ^^
mulots, etc. Mais les gros serpens des Indes ep^louti^s/ept
4es chèvres , àt% cer& , etc. £n outre , Us os paldtm9,plu3 o.u
moins mobiles aussi , sont armés de petites dents recour-
bées en arrière pour arrêter leur proie. Alais comi^ la grns^
«eur de cèlle-ei pourroit étouffer les serpens qjui sont long-
temps à i'auraier , la nalure h^ donna une trachée-artèr.e
longue , toute cartilagineuse et en anneaux , afin 4e résister
à la pression, et de laisser passer l'air pour ^espjrer; iji nV^
guère qu'un seul poumon avec un vesitige du seçopA*
Parmi ces serpens k mâchoires jpi^biles , le^ nns ne sont
point munis de crochets venimeux 9 mais seulement 4^ dents
56 S E R *
fixes, non creuses, en quatre rangées, ordinairement, à 1â
ipâchoire supérieure et aux arcades palatines , et deux rangs
à l'inférieure. Tels sont les genres iortnx, boa^ qui deviennent
fie la taille énorme de quarante pieds et peuvent avaler même
des bœufs 9 dit-on; les erix^ les erpeion^ et surtout aussi les
fcouleuvres qu'on distingue en pythons , grands serpens d^eau,
en hurria , en dipsas , çn couleuçres proprement dites,* et en
acrochordes , qui ne sont point dangereux, cdmme on le
çroyoit.
Il y a deux sortes de serpens venimeux : d'abord ceux qui
possèdent des dents maxillaires à peu près semblables à celles
des couleuvres précédentes , quoiqu'en moindre nombre à la
rangée extéiç^^ ure ; mais la plus postérieure de ces dents est
fort longue, creuse , posée sur une vésicule à venin, ^t fait
ainsi des blessures funestes. Tels sont les serpens des rocbes,
des Indes, ou bongares de Daudin ((aux ho^s ^ pseudoboa
d'Oppel) , les irimérésures de M. Lacépède, les hydres on
serpens d'eau (^hydrophis, Daudin), et les chersydres de
M. Cuvier; ces espèces aquatiques ont la queue aplatie en
rame , et de très-petites écailles sur le corpS. On en trouve
dans les eaux douces et dans la mer , et on prétend qu'il en
existe ipême des espèces d'une grandeur colossale , quoique
nous soyons loin d'ajouter foi aux histoires d'énormes ser-
Îens marins , racontées par des navigateurs et accueillies par
^ontoppidan et d'autres auteurs crédules.
Les plus venimeuiç des serpens sont remarquables par la
singulière organisation .de leurs mâchoires et de leurs crochets
à venin. Un long pédicule osseux, analogue à l'apophyse
ptérigoïde de l'os sphénoïde, et fort mobile, soutient les
os maxillaires supérieurs qui portent une dent longue , aiguë,
crochue , fistuleuse qu creusée d'un canal et posée sur une
glande située au dessous de l'œil. Cette glande sécrète une
humeur venîmeiise , jaune , qui n'est ni acide ni alcaline au
goAt, comnie s'en est assuré Fontana.Quand l'animal ne veut
pas blesser de son yenin,cette dentse courbe ou se cache dans
un repli de la gencive. Derrière ce crochet redoutable, il en
existe d'autres plus petits successiven^nt , destinés à rempla-
cer le premier, qui se casse souvent dans la plaie qu'il fait*
Ces crochets venimeux ne sont point, à proprement parler,
mobiles eux-mêmes, mais bien l'os qui les soutient. Il y a
d'autres dents non venimeuses, en outre , chez ces serpens f
mais seulement deux rangées , aux os palatins.
La tête de ces animaux parpît triangulaire ou élargie aux
côtés, parce que les crochets prennent plus d'espace. Lsi
langue est aussi fort prolongée parmi ces espèces , et le go-
sier trè»-dilatable. Il n'y a jamais de crochets à veotn qu'à 1%
s E R 57
Tnâclioire sopërSeore. La nature a rendu ces espèces vivipares»
ou plutôt ovovivipares ( Fwez GEuF ); car leurs œufs éclo-
sent dans le sein maternel; de là vient le nom de vipères f
contracté de vivipare ( bien qu'il y ait aussi des serpens non
venimeux qui soient vivipares ).
Les genres les plus venimeux^sont ,, comme on sait^ pria—
'cipalement les crotales ou serpens à sonnettes, les ^scy taies ,
lachesb tUcenchris , acanthopms de Daudin; le langaha de
Bruguière, les vipères ^ les trigonocéphales , les plalures on
queues ^Za^ y aussi serpens aquatiques; les naja ou serpent
à lunette qui rehffent leur cou dans la colère ; les elaps , etc.
On fait une distinction particulière de serpens à peau nue
ou sans écailles, qui se rapprochent par plusieurs caractères
des batraciens, et qu'on a m%ne classés parmi ceux-ci : telles
sont les cécilies, ainsi appelées à cause de Textrêifte petitesse
àe leurs yeux qui les rend aveugles. Elles ont des cotes si
courtes qu'on n'en voit q^e des rudimens; leur peau est hu-»
mide et visqueuse comme chez les salamandres ; l'anus est aa
bout de la queue. Le crâne s'unit à la première vertèbre par
deux condyles , comme dans les tritons et salamandres ; les
vertèbres s'articulent par des côaes creux pleins d'un carti-
lage ainsi que çhe? les poissoi}s. Ce ne sont pas des animaux
venimeux ; ils paroissent vivre dans le voisinage des eaux »
et féconder leurs œufs hors du corps ^ comme les batraciens.
L'on compte à peu près un sixième on un cinquième de
serpens armés de ces traits dangereux. Daudin a compté
quatre-vingts espèces venimeuses , et deux cent trente-trois
non venimeuses. Parmi les quarante-trois espèces décrites â
la côte de Coromandel par Bussel , sept sont dangereuses.
£n Amérique, il existe à peu près un cinquième de races for-
midables par leur venin , et un quart , en Europe ; les autres»
innocentes créatures , rampent tranquillement sur la terre »
profitant quelquefois de la terreur qu'inspirent les espèces
venimeuses, et portant souvent la peine non méritée d'un
crime dont ils ne sont pas coupables^ Au contraire, ils nous
débarrassent d'une foule d'insectes nuisibles, de crapauds
immondes^de souris, de rats, de mulots, et4'autres animaux
^ rongeurs. Ils peuvent même s'apprivoiser, s'affectionner»
s'attacher par une sorte d'amitié aux personnes qui en pren*
nent soin; et ces exemples ne sont pas rares au midi de TI*
falie et en Asie. Des femmes rendebt domestique la couleu-
vre à collier; elles la portent autour de leurs bras, elles la ré-
chauffent dans leur sein , et s'en font suivre dans leurs pro«
menades. Je rappellerai à cette occasion, que j'ai vu un ca-
pucin prendre dans ses mains les crapauds les plus hideux,
^t les caresser sans en -éprouver le moindre mal. F. les rc«
58 S E R
mèdes qu'on peut opposer aux morsures des Serpens , à Târ*
ticie PoisoT^s AiaMAUx.
Tous les serpens rivent de matières anCmales , qu'ils di-
^rent lentement ; car leur estomac membraneux est foîble.
C'est peut-être à cette cause qu'il faut attribuer l'odeur fade
et nauséeuse qu'ils exhalent. Les serpens des Indes répandent
même upe vapeur qui fait défaillir le cœur y et que les nègres
reconnoissent de fort loin ; elle ressemble à l'hakine fétide
de quelques personnes qui digèrent mal , ou ramassent des
mucosités sales dans leur estomac par de mauvais alimens.
Comme ces serpens digèrent avec lenteur /ils mangent rare^'
ment , surtout pendant les temps un peu froids ; un repas
leur suffit pour quelques semaines , et ils ne boivent pas ,
• car ils transpirent très-peu à ciuse de leur peau épaisse et
écailleuse. On a même tenu long-temps des serpens dans
des vaseSf sans leur donner à mangerfcequi n'a pas empêché
qu'ils n'augmentassent en volume. Des boiquiras ont ainsi
été apportés vîvans d'Amérique en Europe sans manger,
La langue des serpens est ordinairement fendue en deux
et pointue, de sorte que lorsqu'ils l'agitent dans leur gueule,
il semble qu'ils brandissent deux javelots. Mais cette langue
n'est pas dangci^euse , car elle est incapable de piquer , et n'a
f>oint de venin , comme le suppose le vulgaire en disant que
a calomnie a' une langue de vipère. La trachée-artère des
serpens est composée d'anneaux entièrement cartilagineux,
qui résistent à la pression; ce {|ui.étoit nécessaire, puisque
ces animaux employant beaucono de temps pour avaler en-
tièrement une grosse proie qui remplit toute leur gorge ,
ils n^auroient pas pu respirer pendant cette déglutition , si la
trachée-artère eût été comprimée. On a vu des serpens de-
meurer plusieurs jours pour avaler une grande proie , de
sorte qtie la partie qui étoit arrivée dans l'estomat étoit di-
gérée avant que les portions qui étoient encore au-dehors de
ïa gueule eussent été entamées ; et comme cette digestion est
très-laborieuse , certaines espèces de serpens sont plongées
alors dans un état de stapeur et d'insensibilité qui les livre
^ans défense à leurs ennemis.
On assure que nos couleuvres tètent le pis des vaches , et
qu'elles aiment passionnément le lait. J'ignore jusqu'à quel
point cette assertion est fondée , car il y a peu d'observateurs
qui aient aperçu ce fait ; ce sont des bergers , des habitans
des campagnes qui peuvent en être les témoins; mais en n<^
{)eut pas toujours leur accorder une entière confiance , car
eur opinion est peu vraisemblable.
Xia trachée-artère cartilagineuse des serpens donne plu^
s E R 59
Ae forée et dlnlensîtë k leur voîx; aussi ces animaux sifflent
qoelqaefols d'une manière effrayante :
Sîbila lambebant llngiiis vVbrantibus ora. •
surtout au temps de Pamour, lorsque la chaleur de Tatmo-
sphère échauffe le^rcôrps et communique à leurs muscles une
nouvelle vîgiieur.
L'accouplement des serpens se fait au printemps, par un
beau soleil, et sur un terrain nu; lii, dans leurs étreintes
amoureuses, ils se frottent ensemble, s'entortillent et se joi*
gnent par un véritable coït ; le mâle a une verge double ou
fourchue , ainsi que la langue. Cette verge double se loge dans
une gatne près de Tanus; ainsi elle féconde à la fois chacun
des deut ovaires de la femelle. Quelques espèces sont même
pourvues d'un scrotum épineux qui renferme les testicules , et
ces épines servent h fixer la femelle pendant Taccouplement,
qui dure plusieurs heures. Au bout de quelques semaines la
femelle pond ^es oeufs UQmbreux, qu'elle cache dans le sable,
sans en prendre aucun soin;mais la chaleur de la saison les fait
ëclore dix k douze jours après. Ces œufs sont couverts d'une
coque membraneuse; la mère ne les perd pas de vue, chez
quelques espèces, quoiqu'elle ne les couve pas. Les petits en
sortent tout parfaits, traînant encore une sorte de' cordon
ombilical qui se détache enfin. Ils cherchent leur nourriture
•d'eux-mêmes,* et l'instinct, chez eux, supplée à la connoîs-
sance et aux soins de leur mère. L'ovaire des femelles
des serpens est double ; chacun a un long oviductus , qui se
Fend à l'anus. Dans presque toutes les espèces venimeuses,
les œufs se développent intéAeurement, et laissent sortir les
jenùes serpens tout formés hors du corps. Ainsi, quoiqu'ils
soient réellement ovipares à l'intérieur, us paroissent vivipa-
res. Telle est la vipère, l'aspic, le prester ou vipère noire, etc.
Cependant plusieurs espèces non - venimeuses sont aussi
ovovivipares , comme des boas, l'anacondo, l'orvet et des,
couleuvres, le demi-collier, la vipérine , etc. J'en ai trouvé
une qui avoit huit serpenteaux dans les oviductus , et trois qui ,,
déjà sortis, rampoient fort vivement, quoiqu'ils eussent à
peine deux pouces et demi de longueur et la grosseur d'ui|
tuyau depaille.
L'accroissement des serpens est assez lent , parce qu'ils '
▼ivent longuement; d'ailleurs, ils demeurent engourdis pen-
dant tout l'hiver dans nos climats, en sorte que leur vie est
pour ainsi dire suspendue. Alors ils se tiennent dans de^
trous , en terre, s'y roulent sur eux-mêmes et plusieurs en-
semble ; ils passent ainsi toute la mauvaise saison. Dans les,
beaux jours du [ ' "
nid, se dresseiit*
(sciii aiusi luuie la iii<iuv<usc 9<tiauu. x^au^ «c^
printemps, ils s'éveillent, sortent de leur
t) l'a^te^t à Taspeçl du soleil c^ui les ramèae
6o S E R
à la vie , et se préparent à changer d^épiderme ; car chaqné
année ces animaux éprouvent une mue. En effet , l^épiderme
de l'année précédente étant durci et devenu incapable d'ex-
tension, est forcé de se fendre, et enfin de se détacher en
lambeaux f ou même en fourreau, qui retient encore la
forme du corps. Pour cette opération , le serpent se frotte
entre deux pierres afin de déchirer cette pellicule qui est
transparente. Toutes^ les parties extérieures du corps , et
même la cornée ou les yeux , se dépouillent ainsi. ( F. Dé-
pouilles DE sERPEi<s et Mu£.),Alors le cprps semble se rajeu-
nir ; ses couleurs sont beaucoup plus éclatantes. Les serpens
à sonnettes ont en particulier un organe assez remarquable
au bout de leur queue ; ce sont des anneaux coniques , em-
boîtés et adhérens , qui sont formés des dépouilles annuelles
de leur mue ; celles-ci deviennent cette membrane sèche et
crépitante comme le parchemin , et qui fait du bruit lors-
quMs rampent. Cette sorte de cliquetis décèle leur approche ,
que rhomme redoute beaucoup , parce.quUls sont armés d*ua
venin extrêmement dang^eux'. Ces sonnettes augmentent
d'un nouvel anneau chaque année , car cet anneau n'est au-
tre chose qu'une portion de Tépiderme , dont le serpent se
dépouille au printemps.
Lucain , dans sa Pharsale , et Nicandre , en son poëme
de Theiiacis^ nous ont laissé une nomenclature de serpens ,
et une idée de leurâ venins , qui présente , à cet égard , pres«
Îue toute la science ^^s anciens. Le premier suppose que
^ersée, ayant tranché la tête de Méduse , les gouttes de
sang qui s'en écoulèren^, sur le sol de la Libye ^ se trans-
formèrent en serpens , comme l'«explique aussi Ovide , liv. 4
des Métamorphoses. Lucain décrit aussi les principaux ser-
pens venimeux d'Afrique, qui se trouvent encore aujourd'hui
dans le Ouangarah :
Hic , quœ prima caput morît de pulvere tabès
Aspida tomniferam tumidâ cervice leva^it. -. . . .
Squamîferos ingens httmorrhois explicat orbes ;
Katus et ambiguë coloret qui Syrtidos arva
ChersydroJ f tractique via fumante chefydri ; I
£t semper recto lapsurus limite cenchris :
Pluribus ille notis yariatam pingitur alvum ,
8uam parvis tinctus maculis thebanus Opàites :
ODColor eyustis , atque indiscretus arenis
Ammodyiesî splnâque vagi torquente Cerasitt :
£t Scyiale sparsis etîam nunc sola pruinb
Exuvias positura suas , et torrida Dipsas :
Et gravis in geminum surgciîs caput Amphishœna ;
Et Natris violator aqus , Jaculi que voiucres ,
Et contentas iter caudâ sulcare Pareasx
Oraque distendens avidus spumantia Prester :
Ossaque dissolvens cum corpore tabificus Seps : • .
. • . . . - £t îo vacuâ regaat Basilifcus arçnà S elc^
s E R , Ct
JJhypnaiéj espèce d^aspic, îài&oii périr en donnant; et
Cléopâlre en acheta pour mourir , dit Solin , chap. 4o , d'a-^
{nés Nicander. L^hémorrhoïs faîsoit sortir le sang par tous
es pores. Le chersydre étoit amphibie et nageoit dans les
eaux , selon Nicander. I^s chélydres sont nommés dtyinas
par Nicander ; ils répandoient des«yapeors nauséabondes. Le
cenchris ne se rouloit jamais en spires comme les autres ser*
pens. L^ophite étoit également une sorte de marbre serpen<^
tine, ainsi nommé à cause de ses taches. L'ammodyte Se ca-
choit dans le sable. Les cérastes aroient ou quatre ou deux
cornes ( Solin , eh. 4o ; Pline , liv. 8 , chap. aS ). Le scytale
étoit Je premier à se diépouiller au printemps. La dipsade
causoit , par sa morsure , une soif brûlante , inextinguible.
L'amphisbène sembloit avoir une tête à chaque extrémité ^
et s'avançoit en Tun et l'autre sens. La nafrix étoit un ser-
pent aquatique ; \e jacuhts ou dard, de dessus les arbres ^
s'élaoçoit comme une flèche. Le pareas ayant deux pattes
près de sa queue, s'en aidoit pour s'avancer. Le prester s'é*
lançoit aussi comme un javelot Le seps faisoit tomber ea
pourriture les membres, par son venin; et le basilic , par
son sifflement et son regard horrible , tuoit sa proie; soa
odeur étoit égaleg^ent meurtrière , disent Pline , liv. 8 ^
chap. SI, Solin 9 chap. 4o, et*Nicander. Avicenne ajouta
aussi avec ces auteurs , qu'il porloit suf la tête une tache
blanche comme un diadème royaL
On dit que les serpens sont rusés , mais ils sont plutôt
timides ; ils ont d'ailleurs peu de sensibilité ; leur cerveau
étant fort petit , ne perm^ pas de leur supposer beaucoup
d'intelligence. L'ouïe et surtout la vue paroissent être leurs
«ens les plus parfaits. Cependant on ne leur trouve plus
guère qu'un os à l'oreille , et le cadre du tympan est à Ueur
de tête chez la plupart. Les mœurs des serpens sont assez
douces , et , privés de membres , ils ne peuvent se transpor-
ter vivement d'un lieu k un autre. Cependant ils savent s'é«
lancer assez loiiK Pour cela , ils se roulent sur eoK'-mémes ^
la tête élevée sur le sol ; et se détendant comme un ressort
par la vive et soudaine contraction de tous leurs muscles y
ils sont lancés avec force ( F.^Iouvemrns des animaux).
Ayant un jour tiré un coup de fusil chargé de petit plomb ,
sur une couleuvre , elle sauta plus de trois pieds en l'air ^
reçut le coup sans être tuée ni même entamée , quoique je
fasse à dix pas d'elle ; seulement elle étoit meurtrie et assom*
mée.
Les gros serpens des Indes , qui ont jusqu'à vingt-cinq
pieds de longueur , sont très-forts ; ils s'entortillent autour
à'uu arbre, en embuscade , y attendent l'arrivée de quelque
6j s E R
ludimal , qu^iU arrêtent , qm^ils ëtouffent dans leurs replis
tortueux ; qu'ils courrent., 4ans leur rage, d'une bave éca-
ineuse qui les ramollit, et qu'ils dévorent à loisir. Les autres
serpensy plus petits, grimpent sur les arbres , y vont cher*
«Uier les oiseaux jusque dans leurs nids , et tuent sans pitié
ces IÇoibles et naissaas volatiles qui ne peuvent pas encore
faire usage 4e lewrs ailes. La mère craintive ne peut les
soustraire à leurs dents meurtrières , et contemple de loin ^
en gémissant ,«a chère couvée que déchirent ces reptiles.
Si les serpens saotnt fasciner leur proie.
C'est une opinion fort ancienne que celle qui attribue aux
serpens le pouvoir de charmer , ou plutôt de stupéfier leur
proie par l'épouvante. Pline, Hùii. uaLj liv. 218, chap. i4»
d'après le philosophe Métrodore , dit que/ c'est au moyen
d'une vapeur nauséabonde , exhalée par ces reptiles , que'
ceux-ci frappent leur proie d'une sorte d'asphyxie. Il est
conn\i5 à la vérité , que les nègres et les sauvages devinent,
par l'odorat, la présence des serpens dans les savanes , à
l'odeur nauséabonde qui sort de leur haleine ; et M. de La-
ftépède n'est pas éloigné de penser que cette vapeur suffît
pour agir ji distance sur les animaux etjes stupéfier ( HisL
des serpens , Paris , 1789 , pag. 355 et 4.09 ). Ainsi, ce ne se-
l'oit pas l'imaginaiion seule ou l'impression de frayeur ^ qui
opéreroit ce singulier résultat.
Pierre Kalm assure que des écureuils » au haut d'un arbre,
étant regardés fixement par des serpens qui sifflent en dar-
' dant leur langue fourchue hors de leur gueule béante ,, ce^r
petits quadrupèdes sont contraims de tomber dans la gor^e
du reptile qui les engloutit ( Travels inio the north America ,
4rad. angl., 177Q, Lond. , in-8.^, tom. i, pag. 817, et tom.
2 , pag. «07 , fig.). L'illustre Linnaens adopta sans difficulté
Je récit de son élève. Bartram a remarqué que tous les Amé-
ricains sauvages du Nord supposoient , dans les serpens ,
une puissyipice secrète , vis ahdiia quœdam , comme aussi lear
anciens le disoient du regard meurtrier du basilic ( Traoels
through nerlh ami south Carolina j etc., Philadelph., 1791 )•
Plusieurs auteurs célèbres admettent cette fascination des^
serpens ; ils tâchent de l'expliquer par des efOuves, par une
sorte d'haleine empestée que ces reptiles lancent vers leur
^victime (H ans Sioane, Jamaiq. ; Lawson, Catesby r Bric-^
kel, Hislor. of Carolina , pag. lU.', Colden, Traoels^ tom. i,
pag. 12; Htycrley j of Virginia , pag. 260, etc.).
Mais ces faits ne sont pas constatés vrais , d'après un sa-
vant mémoire de Barton ( The fasciruUing faadiy widi has
been ascribtd io ikc ratUe srmke ^ and otker A^ricen serpenis^
s E R 6Î
MiUd., 17969 iii-8.<>9 et snppl. 1&00). Les serpensne char-
mentni insectes 9 ni oiseaux, ni d^âotres animaux. Vosmaer
a renfermé un bmant , emberiza hyemalis , L» , dans «me cage
avec cm boiquira , serpent à sonnettes , et Toîsean, loin d'ê-
tre stupéfant par ce cmtalus horriâus , lai becqueta le dos.
Bartram n'a jamais pu voir lui-même d'exemples de ces en-
chJbtemens ( ibid. , pag. 267 ). Stedmann réfute aussi Topi-
nîon de Bancroft , qui soutenoit la vérité de ces effets dans
les serpens de la Guyane (^HiHi nat. cfGnyan*^ paç. ao5 ^
Lond.9 1769, in-8.»), et Pennam les combat pareillement
( British Zool.y pag. 34 ).
Ce qui a donné Heu à cette opinion si générale de fasci-
nation y ne parott donc être que la terreur inspirée par les
serpens; car les animaux , ainsi que Tbomme, sont suscepti-»
l>lès d'éprouver cette frayeur subite , à l'aspect imprévu d'un
hideux reptile. Cette frayeur peut suspendre les forces,
abattre , stupéfier , faire tomber en syncope; tous effets dé-
rivaiis de Timagination frappée. C'est ainsi que la présence
d'un homme menaçant impose au chien ; le regard de celui*
ci arrête la perdrix. Les anciens prétendoient qu'un berger,
qui est regardé inopinément par des loups , perd la voix^ oil
qu'elle devient rauque : lupi mœrim vidêre priores : mais qui ne
sait qu'un orateur la perd souvent devant une assemblée oa
quelque grand personnage, par timidité : vox faucibus hœsUF
Kous conclurons donc avccBarton et d'autres observateurs,
que la frayeur est la vraie cause de cette prétendue fascina-
tion des serpens, qui n'a pas lien même en toute circons-
tance.
Les Indiens ont appris à manier les serpens sans danger ,
à les étourdir , et , pour ainsi dire , à les enc^nter. Ils les
dressent à une espèce de danse, et à se mou\Wir suivant le
rhythme d'une chanson. On a parlé jadis des Psyiles et des
Marses , peuples arabes qui savoient charmer les serpens, et :
Ad quorum cantus mites jacuére cerast»
Frigidus in pratis cantandu rumpitur anguis.
Kaempfer ( Amœn. exot , fasç. 3. ) raconte que les bateleurs ,
qui font ce métier , se munissent d'une racine qu'ils assurent
être un préservatif des morsures venimeuses ; ils agacent le
serpent k lunettes {coluber naja , Lion. ) d'un coup de ba-^
guette ; celui-ci se dressé , se renfle , darde sa langue , et la
gueule béante , l'oeil ctincélanf , fixe ses regards sur le poing
qu'on lui présente, et qu'on agite en cadence; l'animal en
suit les divers mouvemens à droite et à gauche , ou de haut
en bas. On l'exerce d'avance à cet usage , et on épuise son
▼enin en le feisimt mordre à diverses reprises une étoOk
64- S E R
épaisse. On assure, au reste ^ que les racines du polygalase^^
ne^Qy Lion., et de Vopkiorrhiza mungos , Lâpn. , sont spéciû*
ques contre le venin à^% serpcns ; on prétend aussi que ces
animaux fuient la livéche , ligusticum lemticum , Linn. , et
quHls ne se trouvent jamais dans les mêmes lieux que cette
filante, dont T odeur forte les étourdit, de manière que si
'on frotte ,ses mains des feuilles de ce végétal , on potfnra
manier sans crainte les serpens les plus venimeux.
Presque jamais les serpens n'attaquent Thomme sans être
provoquésT ; ils fuient plutôt sa présence ^ lors même quMs
n'ont rien à en redouter. Leur venin est d^autant plus actif et
terrible, que le climat qu'ils habitent est plus ardent. Il y en
a beaucoup dans les terrains chauds et humides de l'Afrique ,
de TAsie et l'Amérique , sous les tropiques , où la végétation
est opulente. Ainsi , la zone tempérée boréale présente plus
de serpens que cette zone australe. Il y a environ quinze es-
pèces de serpens connus en Europe. Russel en a décrit qua- .
rante-trois espèces sur les côtes du Bengale et de Coroman-
del. U *en existe abondamment, surtout dans l'Amérique
équinoxiale , où tous les êtres organisés reçoivent du soleil
et de l'humidité une plus grande variété de formes et un dé>
vcloppement plus rapide de la vie. De même , la Louisiane,
les Florides , les États - Unis , offrant des terres plus hu-
laides qu^ la Barbarie , l'Espagne et la Grèce , on trouve
dans les premières contrées un plus grand nombre de ser-
pens. Ainsi , sur trois cent vingt serpens décrits , l'Amé^
rique elle seule , comme le remarque M. de Humboldt , en
présente cent quinze ; ils fourmillent à la Guyane, au bas
Orénoque, à iSicaragua , à Panama , au Cassiquiaré , quoi*
qu'on n'y trouve que cinq à six espèces distinctes ; mais ils
pondent de A fois par an un grand nombre d'œufs ; de sorte
que si les indigènes mettent le feu à des broussailles , il en
sort des armées formidables de sef pens, fuyant en tout sens par
rangs pressés , au nombre de plus de trente à quarante mille ;
on est obligé de déserter devant cette horrible engeance.
Mais les pay^ froids ne présentent guère de serpens, ni
d'autres reptileé ; il n'en existe aucun vers les pôles ; ils sont
fort rares en Sibérie ; ils ne s'élèvent pas sur les hautes
montagnes, et on n'en a point vu sur le dos des Cordillères ,
au-dessus de i3 à i',4oo toises,ni sur les plateaux deSanta-Fé
de Bogota , ni aux Andes , à Antisana , et au Pichincha ;
cependant , quelques vipère» se remarquent encpre dans le»
touffes d'herbes de Sibérie. Quelques espèces ont aussi des
mœurs particulières ; tous les serpens à sonnettes habitent en
Amérique , où les cochons les dévcTrent sans danger , quoi-
4^u'ils soient les plus venimeux de tous les reptiles. M^icmieu:^
s E R «8
iiioii élit aosfti la gaérré aux mpëns à htneâeà, ti ^ iétruit mù
^and nombre sans «n devenir la victkne. tJn oiseaa ée proie à
hautes jambes, appelé le Stx^Sitr AnL,^/ako semânim^, L., dé-
troit en Afrique beaucoup de serpens,et sait bien s*e& garantît*.
Les boassont des serpens fort gros pour l'ordinaire, mais sans
irenin ; -cependant leur force tes rend redoutables ; c^est danft
c^tte famme qu'on trouve les serpens fétidies et devins ( boé
ttmsindor ). Cette espèce é^ase sous ses replis tortueux les
cerfe, les daims , etc., -et les avale ensuite entièrement san)s
ies mâcher. Le boa sayitde sert de ndurritnre à quelques Anaé-
ncains , de même que nos couleuvres dans le Lyonnais , la
Provence et le Dawfrtiiné. hsiyipèf^dÉgypte, dont Cléopâtre
ée fit piquer le sein , étoit recherchée autrefois pour la thé^
mque de Venise. Le céraste ou strpenî tornu n'est pas dan^»
^erenx ccunme on l'a cm , «t lé venin de nos vipères estra-^
Tement mortel pour Thomme , suivant les expériences ^e
Fontana ; car il en faudroit au moins dedt ou trois pour en
tuer un.Dans les pays froids leur virus est bien moin^ actif que
dans les lieut et les temps chauds. La couleuvre lébéline en
Orient , cause par sa morsure une a^ection soporeuse soo^
Irent mortelle, té serpent caraii -est fort doux , et les !Pi6ri-
diennes en (ont une espèce de collier à cause de sa jolie
couleur de feu. Les œufs de notre couleuvre commune et de
celle du Tyrol sont agglutinés ensemble' par une matière
fnuqueose. Les eotilenvres du fleuve Vrai { coiuber scutatus ,
Pailas), et de la met Caspienne ( coluber hydms, P. ) , vivent
-souvent an milieu des eaux 4 ainsi que plusieurs autres espè^
ces de nos pays, comme les pythons, les pélamis,les hydres de»
pays chauds. LarcOuleuvre ùonstrktor rampé très-prompte ment»
«ntoure ^ serre les jantbesdes hommes qu'elle atteint, maia
elle n'a pas de venin. Unt autre espèce des bords de la mer\
Caspienne rampe la tète toujours levée, en sifflant fortement.
L'haleine du strperU hoUeik d'Arabie , excite une démangeai-
son , et sa morsure ^' nSn martelle , cause cependant un
i»hlegmon très -enflammé, La coideuçre baçiaen tue sur- le*
champ par sa morsure , qui fait aussitôt enfler tout le corps :
elle habite T Arabie. Le hamasài du même pays produit une
tumeur qui n'est pas dangereuse. Les bateleurs égyptiens ar-
rachent les crochets venimeux'^u serpent haje , et lui aj)pren-
nent à faire plusieurs toors;c'est la î'i/iem/wjrgjde Geoffroy. En
pressant sa nuque aveô le doigt , ce reptile entre en une con-
traction très-roîde comme un tétanos , et devient bâton en
verge. C'est ainsi que les magiciens des Pharaons changeoient
aussi leurs verges en serpens. Aucun orvet n'est venimeux ,
contre l'opinion du vulgaire , et l'espèce commune de no»
pays se roidit de telte sorte , lorsqu'on la saîjsit , qu'elle carss^
«6 S E R
comme da verre; cjest pourquoi on Tappclle angtds fragUls.
lie corps des amphisbènes est parfaitement cylindrique , à%
manière qu'au premier coup d^œil on ne sait pas ii quel bout
est la tête ; car ces seroens rampent également en avançant
et en reculant. Lorsqu on les touche , leur peau lisse et noie
décrète une humeur acre qui fait élever des ampoules sur les
mains. Uamphisbène blanc se tient dans les fourmilière»;
aucune de ces espèces n'est vc|iimeuse. Les cécilies ont des
yeux si petits , quelles sont presque aveugles. Elles n'ont pas
de queue , car leur anus termine leur corps. On distingue les
terpens acrochordes par une peau tuberculeuse ^ et les anga*
has par des bandes écaillcuses sous le ventre , et qui devien-
nent des anneaux vers la queue. Des écailles tuilées sur tout
le corps sont le caractère des orvets ; des anneaux coniques 9
emboîtés et mobiles au bout de la queue , font reconnottre
les serpens à sonnettes. Une seule rangée de plaques demi-cir-
' eulaires sous le ventre et la queue désigne les boas , tandis
que les couleuvres et vipères ont deux rangées de plaques sous
la queue , et une seule sous le ventre. Ces caractères sont
faciles à déterminer ; mab les espèces ne se reconnoissent
λas aussi aisément , à cause des variations considérables de
enrs plaques écaiileuses et de leurs couleurs. Au reste, ce
qu'il y a de plus important, c'est d'étudier celles qui sont
venj[meuses,et de les distinguer de celles qui sont innocentes.
Celles-ci ont ordinairement la tête moins large , parce que
4ans les premières , les dents ou crochets à venin tiennent
une place assez grande aux côtés de chaque mâchoire supé-
rieure ; aussi , .dans ces espèces , le cou paroît ]plus étroit par
cette raison , quoiqu'il soit à peu près égal à celui des serpens
innocens , d'une même taille. Nous traitons, à l'article des
Poisons animaux, àes remèdes qu'on administre dans le cas
^ d'une morsure ; mais il est bon de s'aguerrir contre les vaines
frayeurs que nous inspirent les serpens , car ils ne sont ja-
mais aussi dangereux qu'on {e croit. Il y a même des cas , et
je suis témoin d'un exemple , où la morsure d'jane vipère ne
cause qu'une inflammation et un mouvement de fièvre assez
légers. L'histoire naturelle apprend à se délivrer des fausses
terreurs , et à reconnoître exactement les qualités des êtres
qui nous entourent. C'est parles continuels bienfaits qu'elle
nous enseigne toute son utiiifé. (yirey.)
On lit dans' le PMosophical Magazine ^ décembre 181S,
qu'un serpent à été trouvé dans la mine de houille de Lâptone, à
, cinquante pieds de profondeur, ainsi qu'une couleuvre vivante,
renfermée dans unepetite cavité, quin'avoitjaucune commu-
nication avec la surface de la terre , et que cette couleuvre
mourut dix minutes après en avoir été extraite. Ce fait a été
s E R h
^nstat?, mais il n^en est pas mobs difficile à ci'oîre ; carv
qu'aaroît mangé cette couleuvre , pendant les milliers d^an>>.
nées qu'elle a demeuré dans cette cavité P (B.)
SERPENS FOSSILES. V. Reptiles fossiles; (desm.)
SERPENTk On donne ce nom , dans quelques pêche-
ries , au Syngnathe ophiodon , à raison de sa forme, (b.)
SERPENT AGILE. C'est la Couleuvre agile (b.)
SERPENT AILE. On peut donner ce nom au dragon vo^
lanif qui est un animal bien réel ; mais généralemem on en-
tend par serpent ailé , un animal fabuleux , dont les poëtes et
les romanciers se servent pour jeter un intérêt plus vif sur les
B\^eis dont ils traitent. V. au mot Dragon, (b.)
SERPENT ANGULEUX. V. Couleuvre anguleuse.
(B.)
SERPENT ANNELÊ. C'est la Couleuvre de ce nom*
SERPENT ATROCE. C'est une Vipère, (b.)
SERPENT AURORE. V. Couleuvre, (b.)
SERPENT AVEUGLE. On nomme ainsi I'Anguis
ORVET. (B.)
SERPENT BAI ROUGE. C'est la Couleuvre anne-
XiÉe Tb ^
SERPENT BLANC. V. Couleuvre BLANctiE. (b.)
SERPENT BLANCHATRE. C'est la Couleuvre
BLANCHÂTRE. (B.)
SERPENT BLANCHET. Nom de I'Amphisbène blan-
che, (b.)
SERPENT BLEUATRE. C'est la Couleuvre bleuA^
TRE. (b.)
SERPENT CAMUS. V. Couleuvre camuse, (b.)
SERPENT CARÉNÉ. C'estla Couleuvre couronnée.
(B.)
SERPENT CASSANT. On appelle ainsi I'Anguis
orvet, (b.)
SERPENT A CENT T6EUX. C'est le Boa devin, (b.)
SERPENT CHAINE. V. au mot Couleuvre, (b.)
SERPENT A CHAPELET. C'est une Couleuvre, (b.)
SERPENT CHEVELU. Nom que donne Kolbe , à la
Vipère naja , du Cap de Bonne-Espérance , qui appartient
peut-être k une espèce distincte. (B.)
SERPENT A COLLIER. C'est la Couleuvre a <20l-.
lier.Cb-)
SERPENT COLUBRIN. C'est un Anguis. (b.)
SERPENT CORNU. On appelle ainsi la Vipère am-
HOPYTE. (B.^ ,
SERPENT QOURONI^. On donng quelquefois ce
Si s E R
nom k la VipiiiE Hà7A , laaÎB la plupart Un leinps i mi ^«1*
mal fabuleux auquel oa attribue une grande puissance, c'est*
à- dire à des génies et des fées transformés en serpens, distin-
giiés des autres par une couronne d*or on de diamant, (b.)
SERPENT A CRESSERELLE. C'est le Crotale. (bO
SERPENT DES DAMES. Couleuvre que les femmes
indienpes aiment k apprivoiser. (B.)
SERPENT DÉCOLORÉ. V, au mot Couleuvre, (b.)
SERPENT A DEUX TETES. C'est I'Amphisbèiœ. Il
y aussi quelquefois parmi les urpens -des monstres qui ont
deux tètes , comme il y en a qui ont deut queues, (b.)
SERPENT DOUBLE MARCHEUR. C'est i'AicPBis-
BÈN£ TB ^
SERPENT D'EAU. On donne quelquefois ce nom à la
Couleuvre a collier, et à d'autres espèces de dififérens
genres , qui vivent sur le bord de l'eau ou même daùs Teau.
SERPENT D'ESCULAPE. On a donné ce ©om , en
français, à une Couleuvre différente de celle qui le^orte e9
latin. (B.)
SERPENT ENFUMÉ. Nom d'un Amphisbêne. (b.)
SERPENT FÉTICHE. C'est la Couleuvre dasoie , i
laquelle les Nègres rendent un culte religieux. (B.)
SERPENT GÉANT. On a donné, ce nom à une espèce
de Boa, qui atteint quarante à cinquante pieds dç longueRf
SOT un pied et demi de diamètre. Cette espèce est indiquée
comme se trouvant en Afrique et en Amérique y ce qui ferott
soupçonner qu'il en existe réellement deux 5ous le même
nom. (b.)
SERPENT A GRAGK Nom qu'on donne, à Cayenne,
à un serpent dont les écailles sont longues, aiguës, recourbées
comme celles d'une raie. Cette espèce ne paroit pas avoir
encore été décrite par les naturalistes. (B.)
SERPENT A GRELOTS. C'est le Crotale, (b.)
SERPENT GRISON. F. au mot Couleuvre, (b.)
SERPENT HEBRAÏQUE. C'est une Vipère, (b.)
SERPENT HÉRISSON. C'est la même chose qne le
Serpent a grage. (b.)
SERPENT INFLAMMATEUR. C'est la Vipère mpsE.
(B.)
SERPENT JAUNE. Nom spécifique de la Vipèhe fer
DE LAKGE OU Trigonocephale , à la Martinique et à Sainte-
Lucie, (b.)
SERPENT JAVELOT. C'est la Couleuvre dard, (b.)
SERPENT JOUFFLU. On appelle ainsi quelquefois ta
Couleuvre d'Escula» e. (b.)
s E R C^
SERPENT LAGTÉ.C'estk Couleuvre de ce nom.(B.)
SERPENT LAPIDESCENT. V. Sekpule. (besm.)
SERPENT A LARGE QUEUE. On donne ce nom aux
diverses espèces d'EnHYBRES, de Platures el d'HYDRO-
Mis. (bO .
SERPENT LEZARD. C'est le Cealcidb anguih. (b.>
SERPENT LIEN. Espèce de Couleuyre. (b.)
SERPENT LOSANGE. Cest la Couiruvre laphuti.
SERPENT A LUNETTES. On appelle ainsi valgai^
rement la Vipère naja, parce qu'elle a la figure d'ime paire
de lunettes sur le cou. (b.)
SERPENT MARIN. LaMuRÈKEareçucenoia.(DESM.)
SERPENT MARIN. L'Anharique loup porte ce nom
parmi les pêcheurs de baleine, (b.)
SERPENT DE MER. V. Scarcine ponctuée, (desm)
SERPENT MILLET. On appelle ainsi le plus petit des
f ROTAÏ.!?^ ^B ^
SERPENT MILLIÀIBE. Nom d'une espèce de Cou*
{£UTRE. (B.)
SERPENT MINIME. C'est use Couleuvre, (b.)
SERPENT MUET. C'est le cnUilm mutus de Ldimaeiw ,
■ue Latreilte a appelé Sottale a. CilàiNE. (b.)
SERPENT MUQUEUX. C'est une Couleuvre, (b.)
SERPENT NAGEUR. C'est la Couleuvre a collier.
(B.)
SERPENT NEBULEUX Couleuvre d'Amérique, (b,)
SERPENT NEZ RETROUSSÉ. C'est la CouIeuvre
mazique. (b.)
SERPENT PÉTRIFIÉ. On a quelciuefois donné ce nom
à des Ammonites. (dess{.)
SERPENT PYTHON. V. Pmiow. (b.)
SERPENT A QUEUE LANCÉOLÉE. C'est un Ht-
ORorais. (b.)
SERPENT A QUEUE PLATE. Cest une Eotydre.
(B.)
SERPENT RAYÉ. Espèce de Couleuvre, (b.)
SERPENT RÉSEAU. C'est un Anguis. (b.)
SERPENT RHOMBOÎDAL. F. Couleuvre, (b.)
SERPENT DE ROCHER. F, Pïtbon. (desm.)
SERPENT ROUGE -GORGE. Nom d'une Cou-
leuvre, (b.)
SERPENT SANS TACHE. C'est la Vipère blanche.
(b.)
SERPENT SERINGUE. C'est la Couleuvre aurore.
yo S E R
SERPENT SOMBRE. V. au mot Couleutri. (b.)
SERPENT A SONNETTES. On appelle ainsi les
Crotales, (b.)
SERPENT SOUFFLEUR. C'est le Boa devin, (b.)
SERPENT TÈTE DE CHIEN. l\ a la tête approcliant
de celle d'un chien, et il se trouve à la Martinique et à Sainte-
Lucie. C'est peut-être un Boa. (b.)
SERPENT TRIANGLE. Espèce de Couleuvre, (b.)
SERPENT TUBERCULEUX. On a ainsi appelé l'A-
CROGHORDE de Java, (b.)
SERPENT VERDATRE. C'est une Couleuvre, (b.)
SERPENT VERT. F. au mot Couxeuvre. (b.)
SERPENT VISQUEUX. C'est la Cœciue visqueuse.
(B.)
SERPENT VOLANT. V. Couleuvre dard, (b.)
SERPENTAIRE. Nom spécifique d'une j^lante du genre
des GouETS. (b.)
SERPENTAIRE, V. les articles Secrétaire et Oiseau
QUATRE AlLES. (B.)
SERPENTAIRE A GRANDE FLEUR. C'e&t le Cac-
TIER A GRANDES FLEURS. (B.)
SERPENTAIRE DE VIRGINIE. Plante du genre des
Aristoloches. On appelle aussi de même la Col^insone
3PRÉGOCE. (B.)
SERPENTARIA. Les plantes qui ont été désignées par
ce nom , l'ont reçu soit à cause de leurs racines rampantes ,
$oit à cause de leurs fleurs réunies en un épi ou en un chaton,
qui imitent un serpent couvert de ses écailles ou diversement
courbé. La bistorte et la nummulaire, ainsi que le thym de Vir-
ginie, sont des exemples de serpentaire àVacines rampantes
ou contournées : Lobel , Brunfelsius et Boccone leur ont
donné ce nom. Ij arum dracunculus^ L., est l'exemple le plus
frappant du second cas; c'est le serpeniaria des Romains e(
dç beaucoup de botanistes anciens. Ceux-ci ont aussi nommé
serpeniaria diverses espèces de planlago^ le calia paiustns ^ L.,
le saururus cernuu^ , Ia, , etc. (LN.)
SERPENT ARIUS. Dénomination latine appliquée par
Gmelin au secrétaire^ et que M. Cuyier a imposée , comme gé-?
périque , au même oiseau, (v.)
SERPENTEAU. T. Serpentaire, (b.)
SERPENTIADES. F. Moncus. (b.)
SERPENTIN ou OPHITE , PORPHYRE VERT
ANTIQUE. Ce porphyre, précieux par sa rareté , a pour
)>ase une pâte très-fine et très-homogène de cornéenne, d'u^e
çautçuiç vertQ de différentes teintes assez obscures ^ dai^ la-^
s E R yj
quelle sont disséminas des cristaux de feldspath blancs ver—
dâtres, rarement solitaires et presque toujours groupés plu-
sieurs ensemble , ayant communément de six à neuf ligne»
de longueur sur deux ou trois d^ épaisseur. On trouve , dans
cette pâte, des globules d^une matière stéatiteusc, tantôt asse?»
tendre pour qu^on puisse la rayer avec Tongle , et tantôt plus,
dure. On y observe aussi quelquefois des veines et des glo«
bules de calcédpine. V, Porphyres antiques à l'article Poa«
PHYRE. (PAT.)
SERPENTIN A. Dodonée et Césalpin ont donné ce
nom à quelques espèces de plantain, et notamment au^^ii-
iago maritima, L. (LN.)
SERPENTINE. Nom spécifique d'une Tortue, (b.)
SERPENTINE. Nom d'une Cooleuvre qui est d'un
blanc jaunâtre , avec des bandes transverses rousses sue
le dos. (desm.)
SERPENTINE. Le voyageur Robin donne ce nom et
celui è^ophioxylon à la Spîgeïie du Maryland^ qu'il a observée
à la Louisiane, (lk)
SERPENTINE {Serpentin , Wern., James. ). C'est une
pierre de la famille des talcs, qui est ordinairement d'un vert
obscur, ou plus ou moins foncé et jaunâtre, avec des nuances^
des taches et dés veines qui lui donnent l'apparence de la peau
d'un serpent , d'où est dérivé le nom qu'elle porte.
La serpentine est une pierre amorphe, tendre, mais plus,
dure que le talc, et |qui ne se laisse point rayer par l'ongle ;
elle est peu onctueuse au toucher , et susceptible de recevoir
un poli assez vif, mais dont l'éclat n'égale pas toujours celui
du marbre. Elle a une cassure inégale , mate ou terreuse «
tantôt conchoïde ou écailleuse , et quelquefois inégale , 4
grain fin ou terreux , et plus rarement un peu fibreuse. Elle
est translucide sur les bords minces , et quelquefois même^
à travers la masse réduite à deux et trois li^es d'épaisseur.
Sa poussière est blanche. Sa pesanteur spécifique varie entre
a , 17 , et a, 58. La serpentine agit souvent sur le barreau,
aimanté , et mémç quelquefois elle jouit du magnétisme po*
laire.
Cette pierre est infusible au chalumeau , mais s'y durcit.
Exposée à une haute température» elle se fond, avec beau-,
coup de difficulté , en un émail.
Elle est essentiellement composée de silice et de magnésie^:
avec un dixième et plus d'eau.
Elle peut être divisée en trois espèces : la serpentine noble ;,
la serpentine commune , et la serpentine oliaire , qui du reste pas-^
3cnt de l'une ^ Tautre.
ï. lia SiiHPftJ^HNiB NOBt» {Edier serpentine y Wern. ; Pre-
P a E R
Ahé-qiie les autres serpestinei^: elle est d'un vert poireau , et
»étaiB d'un rert d'émeraude ^ ou d'ott yert pistacke plu» oo
woÎBs foncé; ses covdeurs soni ufiifor«ies et ne se mélangent
pas ; sa cooieiture est plus unie 9 et elle est plus dure que le»
perpentîaes commune et oUatre ; elle reçoit aussi un poli
phis yUL Lors€|tt'on la taiUe en plaque année , elle est traiislu-«
^e ; certaines variétés d'un, vert-noir à Tesit, comme la ser-
Îentine de Bareuth, sont d'un beau yert lorsqu'on regardé
I lumière â travers.
Il y eil a des variétés Ji cassure écaiHeuse (ec&r splitHg»
serpentin , W. ), et à ca$sure conchoïde {^Meri^meMmtr ser^
pentin » W. ).
La pesanteur spécifique dt la serpentine noUe est de
21^173 , selon Karsten.
. Deux analyses, Tune de la serpentine près Fahlun 9 par
Hisinger; et la seconde d'une autre serpentine ^ sur laquelle
f" opéré J^n, ont dpnné pour résultat :
Silice 4^a,5o • . ^i,oj
Magnésie ... 38,63 • « i^^^J
Alumine . « . 1,00 . . o,a5
Chaux ... . . o,a5 • . o,5q
îer oxydé . . . t^bo • . 1^17
Manganèse oxydée 0,63 • • o
Chrome oxydé • . o,a5 . • o
Eau •«.,.. iS^ao • • 12^45
Perte o»65 . • a,ij|
I^a serpentine noble est es«entîeUemc|kit composée ç d'à-?
S^rès le système de Berzelius , d'une partie de magnésie hy-»
ratée , et de deux d'alumine bisiliciatée ^ mélangées avec
quelques autres substances.
La serpentine iioble se trouve en Corse; d^ms les. envi?
rons de Gènes , de Florence ; dans beaucoup d'endrok^ de
}^ Toscane 9 de lltalie et de TAUemagne^, à ^eidienbju^h ^
en Silé^ie; en Sfuède , en Bohème f iam le Tyrol, etc. Elle
accompagne la serpentine commune 9 forme , conjointement
avec du calcaire , des lits et des couches souvent contour-
nées, ou des espèces 4e brèches. £|le est quelquefois pure ,.
et alors sçs couches ne sont pas très-puissaptes,en comparais
son de celles de la serpentine commune ;4'autres foisse^^ines
ou ses couches conyrent ou sont dans les roches prH^tive^
talquetises de mi<;aschiste,, d'ardoise, de calcaire granulé ;
avec ce dernier^ elle forme les beaux marbres serpentineu^
calcaires , appelés : péri antique , veri d^Egrpte ^ péri de Suze y
fert de mer, veri d'Ecùtse, etc. ; la serpentine nobl^ y est imie
s E R 7'
à Id serpemine eomiMae , et y forme des tacbes oa des fila*
mess plas oo moios embrouillés. V. les articles Marbre ,
QpHiOLiTH^ et Roche.
On trouve , dans les couches ée serpentine noble , des
Uts de fer of ydulé , du fer arsenical t du fer sulfuré magnéti^
jfue , du plemb sulfuré , etc.
La serpentine noble de Rareuthestune des plus belles qu'il
3r ail, par la quailtité de grenats qu^elle renferme, et qui s'y
trouvent disséminés d'une manière uniforme. Elle présente
lin mélange agréable de leur couleur rouge avec le fond
vert*d'émeraude de la serpentine. On en fait des tabatières
tt d'autres petits meubles précieux.
On fait aussi ^ avec la serpentine noble , des vases , des
tasses et autres ustensilesif dont on se sert dans les pays oà
Ton exploite cette pierre.
Guidés par l'analyse que M. Hausmann a donnée de 1^
pîcrolithe , nous l'avons rapportée à la magnésie carbonatée;
mais M. Almroth,qui vient d analyserde nouveau cette pierre,
assure que ce n'est autre chose qu'une serpentine noble, mé-
langée d'un ^peu de magnésie carbonatée. Ce qu'il y a de
certain , c'est que pette pierre n'a pas l'apparence 9 ni de la
serpentine noble , ni de la magnésie carbonatée ; elle se rap-
procheroit plus des stéatites et devroit leur être réunie , de
même que Ja pîcrolithe verte des montasnes de la vallée
d'Urseren; lapicrolitbe vert-poireau, de Reicbenstein ^ en
Silésic , et la pîcrolithe d'un blanc-verdâtre et jaunâtre , de
Waldenburg, en Saxe» analysées par Rucbolz, ^ui y indique :
silice , 4.5; magnésie , 35;^luroine , i ; eau , i4; fer oxydulé, su
Ces variétés, qui ont été publiées^ récemment, sont réunies ,
par Hausmann Ini-M^ , à la stéatite.
a. LaSERPENTlI^EVHMUNE (^serpentine opaque ^ R. de L. ;
9UaiUes serpeniinus , "Wall. ; serpentin, Wid. , Kirw. ; gemebur
serpentin^ Wern.; commun serpentine^ James.). Elle n'a point la
transluci4ité ni la dureté de la serpentine noble; son poli est
moins vif; sa cassure plus grossière et ses couleurs sontcom-
mifnément mélangées; elle est d'un vert d'huile d'olive,oud'ui^
yen d'olive , ou de poireau, ou d'un vert sombre , ou d'un
vert grisÂtre , ou noirâtre , avec toutes les teintes intermé-*
diaires. 11 y en a aussi de jaune verdâtre , d'un rouge sombre
ou de sang , et même d'écarlate. Ses couleurs sont disposées
par taches ou nuages , par veines et par filets , plus ou moin^
^mbrooillés et entrelacés. Sa cassure est à grains très* fins,
quelquefois çà et là paillettée;elle est grossièrement écaillense
ou conchoïde. Elle est rayée par la. chaux carbonatée spa-
tbique. Sa pesanteur spécifique est plus forte que celle de la
serpentin<^ ^bte: elle est de 2,348, suivant Karsien; de
4,5o.
0,60 .
i4,oa
O
0- .
0,00
O
0 .
0,00
io,5o .
0 .
0,00
» • • •
i4,i6 .
0,00
9 •
4i9o .
i,a5
E
74 S E 11
21*587 , selon Brisson ; de 2,56i et 2^Sjij diaprés Kîrwâti;
£lle est quelquefois magnétique. Ses principes sont les sui-
yans :
Yauquelin. John j Rose 9 Hisinger,Knoch«
Silice, ...•••. 44 * 3i,5o . 28,00 .Sa .4^
Uagnésie y .... 44 • 479^5 • 34)5o . 37,34 • 33,5o
Alumine, 2 • 0,00 . ^ . o,5o . trace.
Chaux, o . 0,25 • o,5o . 10,60 . 6,a5
Fer , 7,3 . 5,5o
Manganèse oxydé , i,5 . i,5o
Chrome oxydé , . a,o . 0,0
Eau , io,5o
Matière volatile et acide carbonique ,
Perle , i
La serpentine analysée par Yauquelin étoit de la Lîgurie ;
celle analysée par Hisinger , de Morberg , en Suède ; celle
analysée par Knoch , du Harlz. Il existe encore deux autres
analyses de la serpentine, par Chenevix, qui s^éloîgnent des
précédentes par la grande quantité d'alumine ( i8eta5 |^)
qu'il indique. Quant à l'analyse de la serpentine de Norberg ,
»ar Hisinger, il est probable que les 149Ô0 de matière yo*
aiile et acide carbonique sont formés par l'eau contenue
dans la pierre , plus une portion d'acide carbonique prove-
nant du calcaire ou de la magnésie.
Les serpentines communes offrent quelques variétés inté-
ressantes.
A. Serpentine commune tachetée. Elle est d'un vert
sombre, tachée et nuancée de jaunâtre ; elle est commuife en
Italie. Les deux plus belles variétés ^^rencontrent : Tune à
Prato, en Toscane , où elle est appeUEs^^rd!^ di Praio et verde
di Ranocchiof parce que, sur un foHf presque noir, elle
offre des taches d'un beau vert , comme cela se voit sur la
peau de la grenouille commune ; cette variété est plus dure
que les autres : on la travaille beaucoup ; la seconde est
celle du Cap Corse , qui , sur un fond vert-brun, est mar-
quée de petits yeux d'un vert clair.
B. Serpentine commune grivelée ou veinée. Elle est
formée d'une multitude de filets vert-bruns , qui s'entrela-
cent de mille manières , sur un fond blanc-verdâlre ou gri-
sâtre , ou d'un rouge-brun , de manière à imiter un réseau à
mailles rompues. C'est une des plus communes.
C. Serpentine commune diallagique {schillerstdn et 5c^i7-
hrspath ). Rien n'est plus commun que la dîallage , dans la
seipentine ; elle s'y présente en lames brillantes , couleur
d'or ou d'émeraude, et également disséminées. Tantôt cette
«erpentme est pure ^ él tantôt elle est mélangée de calcaire
s E R 75
-apathique, comme dans la serpentine de la côte de G^nes.
La serpentine de Baste au narz est d^un vert noirâtre et
remarquable* par àei plaques de diallage qui la traversent
en tous sens , et qui sont formées elles-mêmes de petites
parties disposées en manière de mosaïqua. C'est une des plus
curieuses variétés de serpentine. Dans la serpentine dialla-
gîque, on remarque que lorsque la diallage est intacte, la
serpentine conserve une plus grande dureté ; telle est la ser-
penltne diallagîque de Corse. La diallage est sujette à une
décomposition qui lui est propre : elle blanchit , prend un
coup d'œil nacré , devient friable , et finit par tomber en
poussière. Ces états s'observent dans tous les pays où se
trouve la serpentine diallagique 9 qui alors est beaucoup plus
tendre et terreuse.
D. SÈRPET9T1NE C6MMUNF GHET9ATIFÈRE. Elle eSt d'un
vert sombre ou d'un beau vert , et contient des grenats verts
(d'ObscI^au en Hongrie), des grenats nobles ou pyrope
( Saxe 9 Zoeblitz.)
E. Serpentine commune augitique. C'est la serpentine qui
contient des cristaux de pyroxène augite ou des grains de cette
substance. La plus remarquable est la serpentine des Pyré-
nées, qu'on a nommée Ihtrzolithe^ qui paroft presque unique-,
jnent composée de pyroxène, comme je l'avois d'abord
observé , et comme on le voit dans la description qu'en a
donnée M. de Charpentier. V. Lherzolithe et PyrcxS^e
Lherzolithe. Cette serpentine contient du chrome oxydé ^
et prouve que la serpentine peut être une roche essentielle-
ment formée de pyroxène en masse colorée par le chrome.
M. Daubuisson avoit déjà avancé cette opmion , qui se
trouve ainsi confirmée. On ^oit faire observer cependant
que toutes les serpentines n'ont pas offert du chrome à l'ana-
lyse ; toutes , au contraire , ont présenté le fer ; ce qui
prouveroît que les serpentines seroient de deux classes , l'une
augitique , l'autre magnésienne.
F. Serpentine commune calcarifère. Rien n'est plus
commun que l'association en ^andes masses du calcaire et de
la serpentine commune. Cette association est plutôt un mé-
lange bréchiforme , lorsque la serpentine commune abonde;
car celle- ci forme, dans le calcaire, des parties fragmentifor-
mes, tandis que les serpentines nobles y composent des taches
on nuages, et des filamcns. Dépareilles serpentines abondent
sur les côtes de Gènes et près de Turin. L'association de
la serpentine avec le calcaire donne naissance aux roches
dites CiPOLiN , Qphicalce et Calciphyre. V. ces artiçlesi
ç| les articles Roches et Terrains,
je s E R
G. J>ERP£I9TIN£ COMMUEE CHROMlFàRE. La plo& C0IID1|e>
est celle de Provence , qui constitue la langue de terre
appelée la presqu'île de Gavalaire , à reztrémité de laquelle
^e trouve la ville de Saint-Tropez. Cette serpentine contient
des masses informes et des petits grains de^r cbromaté. La*
serpentine, de Kraubat, en Syrie , est dans le même cas,,
et il en est probablement de même pour toutes les sernenline&
qui renferment du chrome ; par exemple , celle duXimottr-
sîn , observée d'atiord par M. Desœaresi, puis par M. Al^
luaud.
H. Seupentine commune VEMiFias. Cette sevpeMtine cm»^
tient assez souvent du ier oxydvlé magnétique. £lle abonda
«u Suède ; dans le val Sesia , en^ PiénobOiH^ ele.
L Serpentine commune magnétique, ta serpentine ,
comine nous l'avons déjà dk y présente quelquefois la pro-^
j^iéié d/'attirer Taiguille aimantée , et même de j<Mitr dvr^
inagnétismie polaire ^ telle est une serpentine verhscHnbre ^
découverte au Spilzberg , et surtout la serpentine vert-
brunâtre, obseFvwée par M. de HumboU^ en 17^9 en^re
tToldoroQach et lUunicbberg ; elle forme une petite colline,
qui fait partie de la chaîne qui sépare le margraviat de
jareuth d'avec le Haqt-Palalinat.
Cette colline ne s'élève que de cinquante toises au-dessus
dies plaines voisines : elle s'étend en longueur de Test à
l'onest ; ses flancs par conséquent se présentent au nord et
au sud. Son sommet est composé d'une serpentine très^
p^ure , qui , par sa cassure CeuiU^tée , approche de la ehhrîis
schisteuse; elle repose sur un grafdte veiné, mêlé de hom-*
blende.
M. de Humholdt ayant prés^Nié sa boussole aux rochers de
serpentine , vit , avec surprise , que le pâle nord se tourna
brusquement au sud; et il observa que les roches de la face
septentrionale de la colline , et celles de la face méridionale ^ a
avoient leurs pôles directement contraires : les ettrémâlés
orientale et occidentale de la colKnc sont dans un état d'ia-
différencé et ne manifestent aiicune action sur Taiguille ai^
mantée. Sur les flancs mêmes de la coHinet certains rochers^
sont également dépourvus de toute espèce de xaagnétisme »
tandis que d'autres agissept à la dislance de plus de vingt
pieds. .
M. de Humboldt a remarqué que le magnëtism^ ne réside
point uniquement dans Tensembledela montagne , mais que ^
les plus petites parcelles de la roche ep so^t douées : des frag-
mens à peine visibles se retournent brusquement lorsqu'on
leur présente , Vua après l'autre , \tSt pâles de l'aimant
s È R ^7
tnéme le plus foîbîe ; et ce quî est reinârqctal>Ie, c'est que
cette même roche qui possède «ne polarité aussi décidée ;,
li'exerce pas la plus petite attraction sur le fer non aimanté.
Ce savant observateur s*est assuré que cette serpentine ne
renferme pas un atome de fer magnétique ; tout celui qu^eile
contient et qui la colote , est k Tétat d'oxyde.
La pesanteur spécifique de cette serpentine n'est que de
1,900 it a, 000; c'est conséquemment la plus légère que
fon connoisse.
K. Serpehtike cohmune GRAMBiATiTrQUE. Elle se trouve
auprès de Nantea (à Mazerie, commune de Gk>uffé). Sa
structure est schisteuse ; les cristaux de Grammatite ( am-
phibole blanc , HaQy ) y abondent.
Dans ks variétés que nous venons de citer , les subs-
tances qui se rencontrent dans la serpentine , y sont dissé-^
minées uniformément dans sa pr<^re substance , et sont
tellement empâtées avec elle y, qu'elles constituent autant
de roches particulières. Il n'en est pas de même d'autres
substances qui y forment ou des rognons, ou des amas, comme
les silex résmite , le gurhofian^ le quarz , la chrysoprase , ra^
rement les agates ; oh^ des veines de chaux carbonatée ma-
{;nésifère , le mica M^^nésien , la magnésie carbonatée i
'asbeste y le talc ,« la stéatite , les diverses pierres magné-
siennes ; de gros amas ou des couches de jade tenace avec
diallage ( gMro de Debuch , et eupheiide^ Hauy ) ; des fi-
xons plus ou moins puissaas de fer oxydulé , et quelquefois
Aa cuivre^ etc. \^
Les serpentines appartiennent k deux formations « Tune
primitive , et l'autre de transition ou secondaire ancienne.
Cependant on doit faire remarquer qu'on n'a trouvé jamais
aucun débris de corps organisés dans son sein^ et sa super-
position à des coudies qui en renferment, est équivo-
que ; en sorte que l'on peut suspendre encore son iiiyiient
à cet égard. I>'un autre cété, eUe n'est pas située à une
très-grande hauteur dans les monti^es primitives. La ser-
Sentine observée par Saussure daps les sommités du mont
Lose , est! un phénomène géologique ; ainsi donc 9 la ser-
pentine seroit dams une situation moyenne , et ses deux gi-
semens , dans les terrains primitifs et de transition ^ se troo*
veroient très-rapprocfaés.
Les serpentines ^es plus anciennes sont mélangées de
chaux carbonate spathique ou grenue, quelquefois d'arra*
!gonite , et forment des couches souvent très- puissantes ,
dans le gneiss , ^le micasehite , T ardoise, le fer oxydulé ou
magnétique ,.dans les terrains calcaire^ ou bien alternans
avec les bancs et les couches qui forment ces roches.
7» S E R
Les serpentines se présentent plus communément eH
niasses informes dans les montagnes primitives. Celles qui se
trouvent mêlées avec le calcaire primitif, sont toujours irré-
gulières et contournées en divers sens. La serpentine noble
appartient plus spécialement aux terraios primitifs.
Les serpentines des terrains de transition accompaenent
les ardoises et les schistes , ainsi que les roches amphiboli-
ques nommées ^7zi/i5^i/i par les Allemands , diabase ou diorite
par les Français. Elles sont souvent pénétrées de ces der-*
nières roches > et çemblent se fondre dans les antres.
L^Europe est peut- être la partie du monde où la serpen*
tîne paroît être la plus abondante : la côte de Gènes, et
toute la face des Alpes qui regarde Tltalie, Toffrent presque
partout. Elle s^étend de là dans la Toscane , où elle est
connue sous le nom de gahhro. L'une des plu$ belles, est
celle des collines de Tlmprunetta , près Florence, si riche
en diallage. Celle de Prato est non moins belle. La Corse
présente des serpentines qui rivalisent , pour la beauté et là
dureté , avec les serpentines de l'Italie. Le Piémont abonde
en cette pierre ; la colline du Mussinet , près de Turin , et
les environs du Suze , en sont des exemples. Le val d'Abste
présente une belle serpentine , avec des cristaux aciculaires
d'arragonite. L' Allemagne, qui est la patrie des serpentines,
en offre beaucoup qui présentent plus ou nioins de diallage ;
telles sont les serpentines de Baste au Har2 , du duché de
Wolfeiabuttel^deSialray en ïyrol, deStyrie, de Mezzeberg
en Moravie; de Obsbdiuascha, dans la Haute-lflongrie; mais
c'est surtout à Zoeblitz , en Saxe , que la nature paroît
avoir prodigué la serpentine; elle y forme un immense
dépôt : les habitans industrieux de cette contrée la con-
vertissent en vases aussi élégans que peu coûteux ^ et qui sont
répandus dans toute l'Europe. La principauté de Bareith et
le Haut-Palatinat ne sont pas privées de cette pierre, comme
nounPavons dit , en indiquant la serpentine commune* ma-
gnétique et celle grenatifère.
La France n'est pas dépourvue de serpentine ; elle se re-
trouve dans toutes nos grandes chaînes de montagnes ; elle
abonde dans les Pyrénées , et ses gisemens y ont été par-
faitement observés par M.de Charpentier. Feu M.Desmarest
l'a observée dans le Limousin. Son gisement se trouve indi-
qué dans la statistique de la Haute- Vienne. Les environs
de Cahors , la Provence ( départ, du Var ) , le Dauphiné ,
la Savoie, la Suisse, offrent de la serpentine commune, etd.
L'Angleterre et surtout l'Ecosse présentent beaucoup ide
serpentine. Dans plusieurs parties du Coi^nouailles^elle offre
des filons de cuivre.
s E R 79
Au Cap Lîzard , elle est entourée de tous côtes par une
espèce de grès mélangé , ou gratiwacî:e , xle laquelle la ser-
peniine est très-distincte. La serpentine noble de Saint-Ke-
vens est des plus belles.
En Ecosse , on l'observe dans les îles de Unst et Fetlar ,
qui font partie des îles Scheland, et dans Tîle de Glass, Tun»
des Hébrides; dans la province de BanlT, à Portsoy; dans
le Forfarshire , dans TAyrshire , entre Ballantrâe et Grirvau ;
enfin , dans le Fifeshire , près de Burntisland. On Ta l'en-
contrée aussi* à Cloghan lée, sur la côte ouest de l'Irlande,
dans le comié de Donnegal.
L'Espagne possède de très-belles serpentines, dans la Sier*
ra-Nevada , près Grenade *, elles sont diallagiques.
L'Asie ne parott pas dépourvue de cette espèce de pierre;
elle est rare- dans la Sibérie : cependant , on l'y rencontre
dans divers endroits. Patrin en a observé sur la lisière orien*
taie des Monts Ourals , qui contenoit du fer magnétique ,
de la stéatile, de l'asbeste, etc. ; H Ta considérée comme
primitive. Cette pierre a été observée aussi à la Nouvelle-
Hollande : il paroît qu'il en çxiste dans quelques îles des
Indes Orientales , de la Mer Pacifique , de la Nouvelle Ga-
lédonie et à Madagascar ; du moins, j'ai vu des idoles et des
objets tout en serpentine , qu'on reconnoissoit pour des tra-
vaux des habitansde ces îles. 11 est assez remarquable que les
Cbinois,qui versent dans le commerce beaucoup d'objets di-
vers, en talc et en stéatite, n^offrent rien en serpentine pro-
prement dite : ce qui doit faire présumer qu'elle ne se trouve
point cbez eux. L'Afrique paroît renfermer cette pierre dans
les montagnes qui sont vers les sources du Nil. J'ai eu l'occa-
sion de voir plusieurs fois des scarabées antiques, des iots oa
calendriers égyptiens, en serpentine noire ou vert-noir veinu-
lée,et qui serapproche infiniment de X^pitrre deBaram ou ser-
pentine oUaire , dont je parlerai dans l'instant , et qui se
trouve dans les mêmes lieux. • •
Aux Etats-Unis, la serpentine a été signalée dans plusieurs
endroits des provinces du Maryland , de Pensylvanie , de
New-Jersey, de Connecticut, de Rhode-Island et de Mas-
sachussets. Dans cette dernière province , on trouve une
magnifique variété de serpentine noble y à Newburyport.
D'autres pafrties de l'Amérique offrent aussi de la serpen-
tine ; on en a trouvé à Cuba, etc. — La serpentine noble et
la i^erpentine commune f lorsqu'elles sont en masse compacte
exempte de calcaire , sont taillées et polies; on en fait des
tasses , des vases , des coupes , des pots , des salières , des
théières et divers autres ustensiles qui ne sont pas toujours
8o S E R
des objets d^ ornement, mais qui ont i(m\ont% une alilUé
réelle. Depuis long-temps,ia ville de Zoeblitz, dans la Haute-
Saxe , tire une partie de sa richesse , des maauiactares du
pays où le bas-peuple est employé à extraire , tailler, tourner,
polir la serpentine , si abondante dans les environs. Cette
serpentine est d^un brun Ou d'un vert grisâtre , tantôt poln-
iillée ou veinulée , plus rarement brillantée , et comme aven*
turinée. Elle est aussi quelquefois maculée de rouge-sombre.
Les pots que Ton fait avec supportent assez bien le feu , et y
acquièrent de la dureté ; on estime , beaucoup plus que les
autres , les variétés bigarrées de jaune verdâtre, de rouge de
sang et d écarlate.
On travaille aussiyla serpentine en Italie , et surtout en
Toscane. Les habitans de la Corse se font, avec cette pierre,
des espèces de demi ou de quarts de barils^ereux dans Tinté-
riéur et il un seul trou , dans lesquels ils mettent lenr pondre
de chasse ou leur boisson , lorsqu'ils sont en voya|e ; on faH
aussi des vases et des tasses très -jolis et translucides , attc
la serpentine noble de ta Corser
Le travail de la serpentine est encore un objet d'industrie
pour les habitans de rorsoy ; dans le Banffshire , cm Ecosse^
ses couleurs sont infiniment plus agréables et plus variées
que celles de la serpentine de Zùeblitz, et les objets fabriqués
ncquièrent , par cette circonstance , une plus haute valeur^
Les serpentines communes pures sont employées jourael**
lement dans les arts ; on en fait des socles 9 des plinthes 9 des
vases , rarement de petites colonnes et des tables , parce
qu'elles ne se trouvent pas en pièces assez volumineuses, om
bien parce qu'il est difîBcile , à cause de leur peu de dureté ,
d'en fabriquer de grands objets. La serpentine diallagique cal^
caire , celle qui estmélangée de calcaire , nomméeet comm^
^ous les «oms de marbre strpendneux , de brèdie serpenii-
neuse^ àe pert-de ^mer ^ etc., n'offrant pas les mémes^incon*-
véniens , est employée pour faire de grandes tables , det
chéhiinées , des colonnes ; et il faut avouer que , de tous les
marbres en usage", ce sotit les plus [agréables 4 la vue. Rien
n'égale la beauté et le magnifique aspect de ces belles colon-
nes de vert antique qui décorent les monumens de Rome , et
^ui ajoutent à la majesté et k l'aspect imposant des temples
qu'elles décorent. Les anciens qui nous ont souvent donné
l'exemple du bon goût, ont beaucoup employé ce beau mar-
bre, qu'ils tiroient , dit-on, des environs de Sparte, de même
que le cipolin de l'île de Calistosoud'Eubée.
IIL La Serpentine ollaire {talcum oUaris^ Gmel., Syst.);
TalcoUatre, HaUy; TopfsUin^ W.; Potstone, James.; Pierre
Maire ou Pierre de Corne; Pierre de Colubrine^J^. D. \ Pieti^
s E R «ï
de Barwn; Lapis cpmetms et Lapîs siphrûus de PHoe ). Ceiie
pierre tire son nom du mot latin alla qui signifie une marmite^
parce ' qu'elle fl^t employée de temps immémorial à faire
des marmites et autres vases qui vont au feu.
La serpentine oUaire est d'une couleur ^ise, tirant sur le
vert ou le noirâtre , et tachetée de points plus ot>scurs que
)c fond I à neo prè^ comme la serpentine commune , à la-
quelle i d'ailleurs , elle ressembla si fort , qii^on passe de
Tune jt l'autre par des transitions insensil^les : ce qui dis-
tingue surtout la serpentine ollaire., c'esl qu'elle est plus
tendre et plus opctiieuse au toucher.
Quoique cette pierre ait beaucoup 4e tenaci|^ et qu'elle
oe se casse pas aisément , ce qui la distingue du talc et de la
stéatite, elle est si tendre sous le couteau, qu'on la travaille
M tour avec la plus grande facilité ; elle est susceptible de
recevoir un certain poU^eras; elle est alors onctueuse ^u
toucher comme un corps* nt>tté d'huile.
Son tissu est un peu feuilleté v^t sa cassure offre de peti-
tes lauaes courbes ou irrégulières. Elle rend une odeur ter-
reuse quand on l'humecte avec l'haleine. £lle est plus pesante
que la seipentine commune. Saussure et Karsten portent «a
pesanteur spécifique à a , 88.
Elle est très-réfractaire au feu des fourneaux, et pre§'
que infusîble ou même infiisible au chalumeau.
Ses élémens sont sujets à varier t commenm en peut ju-
ger par le&deux analyses smvantesj» l'une, par Wiegleb, qvi
est celle de Ja serpentine de Cbiavenna ; et la seçondie ,
par Tromsdorf, ) •
Silice. 38. • » 1 9 • 3q.
Magnésie 38 sO.
Ahwiine 4. • • • . o.
Chaux 6. • • • • o.
VemfM 14. .... lo*
Eau o. . . ^ • xo.
Acide carbonique. . o. • ; . . aa
Il est probable que Tromsdorf aura analysé une ?ariété ie
magnésiecarbonatée silicifère ; car la disproportion des prin-
cipes^ooique reconnue par Chenevix dans la pierre oUairet
est ici trop forte pour admettre que ces analyses appartie^^
9ent à des pierres analogues.
La serpentine ollaire se trouve princîpalemeiH dans les
montagnes primitives 9 voisine^ de Pleurs et de Chiaveana
(\alteline )9 chez les Grisons , au nord du lac de Côme ;
elle se tire particulièrement de la montagne qui domine la
malheureuse ville de Pleur» 9 ^'on avoit exc^tvé^ avec ii
8a S E R
peu de ménagement, qu^elIe s'écroala tout à conp^ et s^ea-^
sevelit totalement le aS août 1618.
Ce n^est pas seulement chez les Grisons qu^on trouve la
serpentine ollaire ; il y en a dans d^autres parties des Alpes^
mais toujours du côté de F Italie. Saussure en a vu des car-
rières entre le haut Valais et la vallée de Formazza, dans
im site encore plus élevé que les sources du Rhône , à une
hauteur de plus de six mille pieds.
Elle forme des couches qui sont souvent adhérentes à -
celles du talc schisteux , qui alternent avec des couches de
gneiss à feuillets très-stériles. Ces couches sont en général
dans ime situation verticale ; mais Saussure fait remarquer
que les couches de pierre ollaire sont extrêmement ondées,
quoique les autres aient leurs feuillets parfaitement droits.
Saussure parle d'une autre carrière de serpentine ollaire
du val Sésia , qui est une dépendance du mont Rose.
^ette pierre se trouve encore à Zœblitz, en Saxe^ en
Hongrie , en Transylvanie , en Tyrol , en Norwége , en
Finlande , etc. Patrin Ta observée dans les monts (>urais ».
près d'Ekatherinbourg 9 et dans les monts Al tai , près de
Zmeof ; mais en général elle est fort rare en Sibérie. On Ta
retrouvée au Groenland et dans le voisinage de la baie
d'Hudson.
Les anciens la tiroient de la Haute-Egypte.
C'est dans fa ville de Côme que Ton transporte par eau
les vases et ustensiles quion fabrique dans les environs, avec
la serpentine ollaire , d'où ils sont distribués dans toute la
Suisse, ritalie et d'autres contrées de l'Europe ; de là vient
que cette pierre est surtout connue sous le nom de pierre de
Côme ( îiipis comensis)f qu'en lui donnoit déjà du temps de
Pline , il y a près de dix-huit siècles. Les vases de pierre ol-
laire se font au tour par le moyen de machines que l'eau fait
agir. Ces vases ont divers avantages qui les font rechercher
pour les usages domestiques ; ils s'échauffent promptentent
et conservent long-temps la chaleur ; ils sont fort sains , ne
donnent aucun mauvais goût aux alimens ; ils sont d'ailleurs
d'une très-longue durée. La ville de Pleurs gagne environ
60,000 ducats par an avec ce commerce Quand la*pierre est
nouvellement tirée de la carrière, elle est très -tendre, avec
une espèce de ténacité ; c'est alors qu'on la travaille.
Pline, qui a parfaitement décrit la pierre ollaire de Côme^
dit que la pierre de l'île de Siphnus ( de Siphanto dans l'Ar-
chipel), étoit employée aux mômes usages , d'où l'on con-
clut que la serpentine ollaire se trouve dans les îles de l' Ar^
chipel , ce qui n'est pas invraisemblable.
* -Les Groenlandaîs et les aaturels des enyirons de la baie
s E R 83
'â^HacIson emploient la serpentine ollairê qu'ik trourent
dans leurs contrées ; ils en font de la vaisselle , des marmites,
des lampes, etc. En Norwége et en Saède, elle sert dans la
construction des fours, des poêles et des fourneaux , ce à
quoi elle est très-propre. i
Enfin , la pierre de Baram des Egyptiens est une serpen-
tine ollaire , très-employée pour fabriquer.des ustensiles de
cuisine et autres objets d^utilité. On sVn sert aussi pour frot-
ter les vases d^ argile qu'on veut rendre moins perméables k
l'eau , en établissant , par ce moyen , un enduit onctueux à
leur surface.
Les anciens Egyptiens ont beaucoup travaillé cette pierre
et la serpentine commune ; il nous reste beaucoup de leurs
tois^ espèces de pierres couvertes d'hiéroglyphes et de signes
disposés par colonnes sur un côté, et de Tautre avec des
figures en relief, représentant les divinités égyptiennes et
des attributs du Nil , ce qui fait croire que c^ sont des calen-
driers où Ton avoit marqué également les diverses époques de
la crue et de la baisse des eaux du Mil. On trouve aussi des
figures d'Isis, d'Osyns, des pastoply>res , etc., en pierre de
cette nature , et chargées d'hiéroglyphes ; mais ce sont tou-
jours des objets portatifs , ce qui uut croire , joint à leur mul-
tiplicité» que c'étoient des objets très-communs, et d'un usage
journalier. 11 y a aussi des scarabées égyptiens antiques en
cette matière. En général, tous ces objets sont usés et ar-
rondis par le frottement.
La serpentine ollaire tient le miliea entre le talc com-
pacte, la stéaiite et la chlorite. M. Hatty les réunit toutes dans
son espèce talc. Linnseus les réunissoit aussi à ses talcs, qui
constituoient une espèce artifi<*ielle où toutes les serpentines
se trouvoient placées. Wallerius les rangeoit avec se^
stéatites , etc. Enfin Wemer et ses élevés en font une es-
pèce distincte, (ln.)
SERPENTINE de Saxe. V. GABBRa(LN.)
SE^PENTINFELS des Allemands. T. Aoches SERPCit-
TillEUSES. (LN.)
SERPENTINS. Famille de champignons établie par
Paulet , et dont le principal caractère est fondé sur le pédi-
cule des espèces qui la composent, pédicule qui est contourné
en différens sens. Une de ces familles renferme les serpentins
solitaires^ tels que la NoisETTE ivoire et le Sang des marais.
L'autre réunit la Tête de soufre , la Tête de feu oli-
VATOE, la TÊTE DE FEU SOUFREE, la TÊTE FAUVE , la TÊTl
BAI ET BLAlîCHE, la TÊTE BLANCHE ET NOIRE, le BoUTOW
d'or, le petit ^Chapeau d'argent, et le petit Timbre
d'argent, (b).
t
94 S É R
SERPENTIN SPATH ies anciens minéralogittes tUe*
manda» C^oatla diallage, pierre qui se trouve communément
4an8 les serpentines 9 et dont la structure est iamelieuse. (Ln.)
SERPENTINSTEIN des Allemands* Y. Euphotide et
Serpentinfels. (lw.)
SERPENTINWACKEde Storr. C'est une Serpemtiw
parsemée de quarz. (ln.)
SERPICULË , Serpîada. Genre de niantes del^ monoé^
cîe tétrandrie , et de la famille des épilobiennes , dont les ca^
ractères consistent: en un calice à quatre dents; une coroUe df
quatre pétales , et quatre étamines dans les Sears mâles ; un
éaUce divisé en quatre parties; un ovaire supéri^r surmonti^
d^un style simple dans les fleurs femelles.
Le fruit est une noix velue. *
Ce genre , fort voisin du Millepertuis, renferme deuy
{petites plantes rampantes , dont une a les feuilles alternes ,
înéaires , entières , et Tautre les feuilles verticillées et den-
tées par des pointes. La première se trouve au Çap de
Bonne-Espérance , et a été appelée lauremàêrge par Bergiqs,
La seconde habite dan» l'Inde ; elle constitue le genre Ht-
DRILLE de Richard , TÉLontE de Michaux , TUbore de Nat-
tai. (B.)
SERPILIËRE. Nom donné par les jardiniers à la Covn^
TiLiÈRE. V' ce mot. (l).
SERPOLET. Plante du genre derTsTHS. (b.)
SERPULE , Serpuia. Genre de vcts marins qui offre pour
caractères : un corps cylindrique 1 atténué posté rieuremeat ^
^yant 4 son e^rémité antérieure deux faisceaux de âlets pkh-
meux 9 ou une rangée circulaire de filamens pennacés cena^
tituant ses branchies ; une trompe en massue , tronquée ,
pédicelLée^ sortant entre les branchies ; le tont renfenné dans
un tuyau calcaire , solide, fixé sur les rochers o« diverseai«i|t
entortillé.
Les espèces que renferme ee genre avoient été placées par
tous les conchyliologistes parmi les Coquilles, et leur tuyaa
4&st en effet de màmt nature que ces dernières;mais Lamaf ck,
fende sur de« considérations prises de la forme de Tanmal ,
les a poFtéas parmi les Vers , dans le voisinage des Ami^qt-
TRITES avec lesquelles elles ont beaucoup de rapports.
Le genre serpuU , dans Linnacus , étoit très-considéral»l« ;
mais Bri^uîère , Daudin et Lamarck , en ont ^é plusieurs
espèces pour former les genres Arrosoir , Silicaire , Sm-
HORBE , et Vkrmilie. Le dernier de ces naturalistes en
cite cependant encore vingt-«ix dans son Histoire natureUe
des animaux sans vertèbres.
s E R es
Les sêrpuléi ée trourént dans toutes les mers. Pkisieiirs otit
lear test fixé senlement par leur extrémité ; d^autres sont en-
tièrement couchées et attachées sur les coquilles et autres
corps durs ; enfin , il en est qui sont renfermées dans les
Eponges^ les Y arecs , et autres corps analogues. Quelque^
espèces vivent en familles nombreuses , entrelacées les unes
avec les autres.
L^animal àt$ serpuies varie : tantôt les branchies sont réu-
nies en deux faisceaux opposés, composés d'un plus ou moins
Erand nombre dé plumules ; tantôt elles sont isolées , et em-
^ rassent le contour entier de l'ouverture du tuyau. Toujours
il sort de leur centre une masse pyriforme , longuement pédi-
cellée , dont la pédicule est susceptible d^àllongement et dé
contraction. Cette masse est tronquée à son sommet , et de
ses bords naissent un plus Ou moins grand nombre de ten^
tacules courts , contractiles > au centre desquels e^t sans
doute la bouche. Elle a été fort lustetnent appelée trompe
par Lamarck, quoiqu'elle ne satisfasse pas complètement
aux fonctions que ce nom suppose^ Guvier Ta mal k propos
confondue avec Vopercule; car d'un côté elle wtca remplit
pas Tobjet , et de Tautre j'ai fait tonnottre ime espèce qui
réunit ces deux organes.
Lorsque l'animal des strpuks se crott hors de danger, il fait
sortir sa trompe , développe ses branchies , et les fait vibrer
continuellement! ainsi qiie ses tentacules. J'ai souvent
observé ces derniers, en action , sans pouvoir m'assurer
de la nature des objets don% ils se saisissoient. Je sui#
porté à croire que ce sont principalement des animalcults
infusoires.
La description détaillée des deux espèces nouvelles qtte j'ai
rapportées d'Amérique , fera connoître plus exactement ce
Henre*
La Sbrfule hexagone. Test rampant , fleraeux , hexa-
gone, solitaire, attaché longitudinalement sur les rochers
ou les vieilles coquilles; dix^uit branchies pinmeuses , Cas<~
ciées de brun , régulièrement et^irculairement disposéea
autour de l'ouverture du test ; une trompe presque pyri-
forme , aniielée de brun , avec des tentacules nombreux ,
courts et fort rapprochés. Cette espèce , de la longueur de
deux centimètres , est figurée P. lo.
LaSiapuLE o^aouLÉE. Test- presque cylindrique • coui*-
bé , strié , inégal et solitaire ; vingt-huit branchies tasciées
de bmn , disposées en rayons ; une trompe portant six ten-
tacules simples ; un opercule pédoncule t beaucoup^ pins
gros que la trompe, presqnc sphérique^ aanelé de amu.
86 S E R
couvert it son sommet d'une vase adhérente. Elle se trouve
dans la substance des épongés. Elle est figurée dans la même
planche que la précédente. Dès qu'on rinquiète , elle re-
tire ses branchies et sa trompe dans Tintérieur de son
tuyau , et en bouche l'ouverture avec son opercule , qui ,
étant couvert de vase , ne permet pas de soupçonner la
présence d'un animal.
On pourroit en faire un genre voisin des Spirorbes. Voyet
ce mot.
La Serpule contournée est demi-cylindrique , carénée ,
rugueuse et attachée par la pointe. Elle se trouve dans la
Méditerranée , et forme des réunions très > nombreuses*
Cette espèce a les branchies disposées en deux faisceaux.
!Ëlle sert de type au genre Bunode de Guettard , qui est
le même que celui nommé Clymène par Oken.
La Serpule gigantesque constitue aujourd'hui le genre
Spirobranche de Blainville.
La Serpule triquètre sert de type à celui appelé
CpNCHQSERPULE par le même naturaliste.
La Serpule polythalame constitue le genre Agatirse.
Voyez ces mots et ceux Magile et Galéolaire.
On trouve fréquemment des serpules fossiles sur les co-
quilles Y les madrépores , etc. ; peur ont été décrites et figu-
rées.. L'une d'elles l'est pi. 3o du bel ouvrage de Sowerby
sur la conchyliologie minéralogîqne de la Grande-Bretagne.
(B.)
# 5ERPULEES. Famille de vers marins de U classe des
<ai)nélides , établie par Lamarck. Elle a pour type le cenre
Serpule, et renferme en outre ceux appelés par ce célèbre
,professeur ,Spirorbe, Vermilie, Galéolaire et Magile.
(B.)
SERPYLLIFOLIA de Bnxbaume. C'est le Linnœa
ipwi/wvLinn. (ln.)
SERPYLLUM . Les Latins appeloient ainsi cette plantef
suivant Pline, parce qu'elle rampoit sur la terre. Ce natu-
t*aiiste en -distingue deii^ sortes 9 le serpyihim sauvage qui
râftipoit parmi les rochers et les pierres , et le serpyllum des
jardins qui ne rampoit point. La première sorte étoit le ser-
pylium proprement dit. Elle avoit lés feuilles plus grasses et
Î>lus blanches. On Tempioyoit particulièrement pour guérir
es morsures des bétes Venimeuses , et notamment les mor-
sures Bu serpent cenchrus ; on en faisoît usage dans la fréné-
sie; pour ôter les maux de tête ; et dans les maladies du foie.
Son odeur étoit si forte ^ qu'elle suffisoit pour chasser les
serpens et les animaux venimeux.
s E R ^J
Il parott qae Pline a confonda avec les tefpyUum xnïe^
antre plante qui en paroit très-difTérente , lorsque , à Tar-
ticle de la durée des arbres , il dit que le pofypodium^ les do^
lichos et le serpyllum s'attachent aux arbres.
Dioscoride nomme le sfrpyllum , erpyllos on herpyllos^ tra-
duction grecque du même nom. Il en distingue de deux sortest-
I. celle des jardins, qui étoit rampante , avoit Todeur da
soûipsuchus ( Marjolaine ), et dont on faisoit des couronnes
et des bouquets. Ses feuilles et ses branches ressembloient à
celles de Torigan, mais ëtoienUplus blanches; il se plai-
soit particulièrement parmi les masures et dans les ruines.
a.<> Celle qui étoit sauvage et point rampante , mais droite ,
se nommoit zyffis : elle avoit des branches fines , , grêles ,
garnies de feiiiilrs plus longues que celles de la rue , et néan-«
moins étroites et dures. Ses (leurs exhaloient une bonne odeur,
et avoient une saveur acre et mordante ; elle croissoit dans
les lieux pierreux; on faisoit usage de sa racine. Les vertus
de ces deux erpyllos étoient les mêmes ; mais plus exaltées
dans la variété sauvage. Ils étoient emménagogues , trèa-
ëchauffans, utiles dans les convulsions , et contre les mor-
sures des serpens , etc.
Théophraste estime que Verpyllos des jardins n^est pas au-
tre chose que \ erpyllos saw?age cultivé , et s^exprime ainsi :
« Il y a une espèce A^erpyllos sauoàge , qu'on apporte des
mortagnes pour la planter dans les jardins , comme cela se
Ïratique à Sicyone. Â Athènes f on Tapporte du mont
[ymette. Dans les autres pays et en Thrace, les montagnes
sont toutes couvertes X!erpyllos. Cette plante a une manière
particulière de croître ; car à peine trouve-t^elle de (|uoi s'ac-
crocher ; si elle est dans une haie, elle croîtra en Ion*
gueur autant qu'on voudra. Quant à Verpyllos des jardins ,
nous ne saurions en dire plus que nous en avons dit , car on
assure que tous les erpyllos sont sauvages , et que dans les
montagnes on en trouve de deux sortes dont Tune est sem-
blable an Thtmbra , et est fort véhémente , et Tautre plus
odorante et plus délicate. Le vrai temps de la replanter est
l'automne ; autrement elle ne réussiroit pas» » D'après ce
passage de Théophraste , on voit qu'il a une idée confuse de
plusieurs espèces d>r;y//(î5 ; l'une rampante ,, l'antre sem-
blable au thymbra, La première seroit Verpyllos rampant de
Dioscoride, et la« seconde son zygis, La première seroit
encore le serpyllum sawage de Pline , et la seconde son ser^
pyllum des Jardins ; enfin la première a pu être notre Serpo-
let , y compris ses nombreuses variétés ( thymus serpyl^
lum^ L.), et la seconde, \Ahymus zygis^ Linn., ou une espèce
de labiée analogue. Relativement à cette dernière , nous de
8« S E !l
yofl$ fiiif^é fêmâfqiïer que it ThêU écrit sans âutdriié itgis ,
H fait dërîver ce tîiot du grec dggo^ , bourdonner. L'on sait
qû^ les Grecs modernes nomment déHce des abeilles , une
plante qui crott an pied du mont Hymette où le thym abonde^
et qui dofltne au miel de èette contrée son parfum et son
ddeur agréables. Cette plante, sans doute , est le thyinus tygisf
et Taticien xygis est sans doute cette plante ou une espèce dé
ihfmbra ou de saiureia.
C. Bauhin réunit sous le nom collectif de serpyllum^ les thy-
mus ierpyllum ', lanuginosus j zfgis^ et d'autres espèces du même
genre. Dodonée appeloit le thym commun serpyllutn hor-
UnsÉ.
Le Hrpftturh adnarinm de Gesner , est rAlHEtLÊ CAÎt-
HEBEfkGE ( Vacêiniam oxycoccos , Linn. ).
Selon Mentzel , Vartemisia a porté aussi autrefois le nom
de serpyUum; il étoii également synonyme de merUha aquatica^
ou de sisymbrium, (iN.)
SERRA. C'est le nom du Labre ploube , à Nice , selon
M. Ri^so. (dêsm.)
SERRA. C'est la Senrée. (b.)
- SERRAN , Serranus, Genre de poissons établi par Carier,
pour placer les Holocektbes de Lacépède, qui ont en même
temps des dentelures à leurpréopercuié et des piquans^à leur
opercule, il se rapproche iofiniment de celui des LutjaNS,
et renferme plusieurs espèces , toutes propres à la Méditer-
ranée ^ oà elles sont eoànues sous les noms de serran et de
perche et mer, (b,)
SERRANT.. Nom du BAuaM commun , dans Belon , et
an Mans, (v.)
SERRARIA. Adanson donnoit ce nom, avec J, Bur-
in ann, au genre leucodendron de Linnaous, confondu e&-
suUe avec le proiœa par Linnseus Jui-méme. Voyez SfiRr-
ïiURlE. (ln.)
SERRASALME , Serrasalmus, Genre de poissoos étabK
par Lacépède , pour'placer le SalMONE rhomboïi^ , qui n'%
pas les caractères des autres.
Ceux de ce nouveau genre sont : bouche à l'eJE^émité du
museau ; corps comprimé ; écaiUes visibles ; deuk nageoires
dorsales , la seconde adipeuse et dénuée de rayons ; la partie
inférieure du ventre carénée et dentelée comme une scie.
Le Serrasalme rhombùï*db se trouve dans la rivière de
Surinam. Sa chair est blanche et délicate, ^b.)
SERRATULA , c'est-à-dire , qui est denté finement
comme une scie. Ce nom convenoit parfaitement à la
s E R 89
SaArettb des tsiïiTDRiERS , dont les feuilles sont dentelées
M k dents aigoës ; aussi cette plante Ta - t«elle reçu depuis
long-temps , ainsi que le nom italien de serretta corrompu eti
cenUa , et d'où vient le français sarrêtU. C. Bauhin distingue
quatre Tariétés de i^âarrette des teinturiers, il parott queMat^
thiole lui a imposé , le premier , le nom de serrattda qu^
Linnseos a rendu ensuite générique , en faisant , de la plante
ci 'dessus , le type d*un»genre qui est devenu ensuite très-^
artificiel , k cause du grand nombre d'espèces qu'on y a rap^
I portées, et qui ont donné lien ii beaucoup de ehangemens et à
'établissement de plusieurs senres nouveaux. Adanson y ra-
menoit le cerdaurea crmpina « le rhaponiiceîdes de Vaillant , et
le MmkeUnû dubia , L.
Depuis , plusieurs espèces ont servi à établir les genres
pemonia , liatris ou suprago^ pUiosUmon , hoiolepis^ Dec. , etc. ,
<ra bien sont placées dans les genres carthtus , crdcus^ cirsium ,
itcthdina , cênimurea ^ et même amyta. Sprengel , qui est
l'auteur le plus récent qui se soit occupé du genre serraiula ,
ti'y> laisse ^e onze espèces , parmi lesquelles reste le serratula
itictona, plante polygame et dioïque» selon R. Brown.
Le serratulû amara de Aampbîos {^Amh. 5 , 1. 170 , fig. i , a)
n^ appartient pas au genre serratula ; car c'est le scutdlaria
Mica , li. (lw.)
SERRATULE. V. Sarrette. (lk.)
SERRE-FINE. T. Mésakgë CHARBOtmil;^E. (v.)
SERRE-FINE A TÊTE BLEUE. V. Mésange a tête
BLEUE. (V.)
SERRE MONTAGNARDE. F. Grite litorne. (v.)
SERRELLE, Sérreiia. Selon BertranU , c'est une espèce
de dent de poisson pétrifiée ou fossile , qui a les côtés cré-
nelés ou doubles comme une scie. Les glossopètres triangu^
iaires de Malte ont ces dentelures, (desm.)
SERRES. Ce sont les ongles acérés ou les griffes des ai-
sêëux de proie j arme puissante et souvent terrible , qui sert
également à l'attaque et à la défense , instrument de ra-
pine et de carna^ , avec lequel ces tyrans sanguinaires sai-
si^eût , enlèvent et décbirent leurs victimes, (s.)
SERRES CHAUDES.Bâtimens où,à l'aide d'une chaleur
artificielle , on entretient et on conserve les plantes étrangères
qui ne peuvent supporter la riguenr de nos hivers, (n.)
SERRES D'ÉCREVISSES PÉTRIFIÉES. V. Pa^
«urej&eFaujas, dans l'article Crustacés fossiles, (desm.)
SERRETTA et CERRETTA. Noms italiens de la
Sarrette des tAnturiers , dans Césalpin. (ln.)
SERRïCAUDESoû Uropistes, Duméril. Famille d'in-
sectes hyménoptères, composée de ceux dont l'abdomen est
go S E R
sessile et lerminé dans les femelles par une tariire , et dont
les antennes ne sont point coudées. Elle répond à notre
famille d ^hyménoptères portesde. V, ce mol. (l.)
SERRIGORNES , SerHcomes, Latr. Famille d'insectes ,
de Tordre des coléoptères, section des pentamères , dont
les caractères sont : cinq articles à tous les tarses ; quatre
palpes ; élylres recouvrant la totalité ou la majeure partie de
rabdomen ; antennes ordinairement filiformes ou sétacées,
soit en panache ou en peigne , soit simplement en scie 9 du
moins les mâles. Je le partage en depx tribus, les stemoxes et
les malacodermes, La première comprend les bupreslides et les
élaténdes; la seconde , cinq autres petits groupes , les cèhrio'
niles ^ les lampy rides ^ les méiy rides ^ lespiiniores et les Urne"
bois, y, ces articles, (l.)
SERRIGORNES ou Priocères. M. Dumérîl , dans sa
Zoologie analytique , nomme ainsi une famille d'insectes
coléoptères , qui répond à notre tribu des lucamdesy famille
des ianiellîrornes (L.)
SERRIROSTRES. Nom qu'on donne aux oiseaux dont
le bec est dentelé, (v.)
SëRRO. La Scie est ainsi appelée dans les parages
de Nice, (desm.)
SERRO FINO. Un des noms provençaux de la Mésange
BLEUE. (V.) .
SERRON. Un des noms vulgaires de I'Anserine bon
HENRY. (B.)
SERROPALPE, .Çc/ro;Mi/;iii5, Hellen. , Payk. , Gyllenh.;
DircoMy Fab. Genre d'insectes*, de Tordre des coléoptères,
section des hétérontères, famille dts sténélytres, tribu des
hélopîens.
Ge genre , établi par Hellenius , a été , avec quelques an-
tres, qui ont une grande affinité avec lui, un sujet de confu-
sion. J ai essayé de Téclaircir à l'article méiandrye de cet ou-
vrage. J'y ai encore exposé les caractères du genre serro-
palpe, telquil doit être restreint d'après ce naturaliste , et
je suis d'accord en cela avec un autre entomologiste de la
Suède, AI. Gyllenhal, qui nous a donné sur les insectes de ce
royaume {Tnsecta suecica) un ouvrage incomparable pour
l'exactitude des descriptions.
La seule espèce de serr»palpe connue est celle qu^Helle-
nius nomm3 Striée, Slriata ^ et dont Fabricius fait une
dircée (harbatà). Sa grandeur varie beaucoup. Les plus grands
individus ont près de huit lignes de long. Le corps est étroit ,
presque cylindrique , rétréci postérieurement , d'un brun fon -
ce , soyeux , très - finement rugueux , avec les élytres ter-
minées en pointe et folblement striées. Les anteaqes son^
s È R 91
presqae de la loDgaear ie la moitié du corps 9 d^an brun plas
clair ou roussâtre , ainsi que les palpes et les tarses. Sa larve
▼it dans le vieux bois sec , celui particulièrement du sapin.
Elle y creuse des trous cylindriques qui pénètrent presque
jusquà la moelle. Là aussi ou sous Técorccse trouve, dans
le mois de juin , Tinsecte parfait. On le rencontre. aussi quel-
quefois dans les maispns.ll est rare en France, (l.)
SËKRURI£,5OTiina. Genre de plantes éta^i par R.
Brown aux dépens des Protees. Il lui donne pour caractères:
un cône multinore 9 imbriqué d'érailles persistantes ; à quatre
divisions presque égales , ayant des onglets distincts ; un stig-
mate verticale glabre ; quatre écailles autour de Tovaire ;
une noix ventrue , légèrement pédicellée.
Ge genre , que Burmann avoit appelé serrane^ renferme
une quarantaine d'espèces , auxquelles'on peut donner pour
type les proies cyahoîdes et dentelés. (B.)
SERRURIER. Nom vulgaire que Ion donne, dans quel-
ques provinces , à la mésange :fharbonmère ^ d'après son cri
iiiigui, exprimé de manière qu'on lui trouve de la ressem-
blance avec le grincement d'une lime ou d'un verrou, (v.)
SERSALISIE, Sersalisia. Genre éubli par R. Brèwn aux
dépens des Augans. Il diffère fort peu des Bumélies, et en-
core moins des Scléroxylons. Ses caractères sont : calièe
et corolle à cinq divisions ; cinq étamines stériles, en forme
d'écaillés, alternant avec cinq étamines fertiles ; une baie
il une ou à cinq semences. 11 renferme deux espèces origi*
naires de la Nouvelle- Hol^nde. (B.)
SERSIFIS. V. Salsifis. (bO
SERTë. Poisson du genre Cyprin, (b.)
SERTOD AIRE , Sertodana. Nom donné par Daudin ii
la Glycimère. (b.)
SERTOLARIA des auteurs italiens. V. Sertulaire^
sertularia, (desm.)
SERTULA-CAMPANA de Mattbiole et d'autres bota-
nistes anciens. C'est le trigonella œrnicuiaia , L. V. Melilo-
TUS. (ln.)
SERïtJLAIRE, Sertularia. Genre de polypiers phy-
toïdes, à tige très-gréle, rameuse, ordinairement en zig zag,
entièrement cornée, et munie dans sa longueur ainsi que
dans ses ramifications, de cellules disjointes^ saillantes comme
des dents et polypifères.
Les naturalistes antérieurs k Ellis avoient tous regardé
Jes sertulaires comme appartenantes au règne végétal, et
on les trouve en conséquence décrites dans les ouvrages de
botanique de Bauhin , de Toumefort et antres. Leur forme,
souvent très-ra*pprochée de certaines mousses ^ et la diffi-
Ô» s E R
tttlté d'ôbserrer ItnrH actes de vitalitë , qui eesseni dès qu^où
Jcs touche, doirent rendre cette erreur de nos pères très-
excusable.
Ellîs est donc le premier qui ait reconnu que les sertolaires,
quMl appeloit coralines vésiculaires^ appartenoient ao règne
animal , étoient un composé de polypes jouissant d^une vie
commune , et quelquefois d'un grand nombre de vies par-
tielles. ^ son ouvrages intitulé Essais sur tes CoralHnes,
La substance des sertulaires est élastique « demi-transpa-
rente 9 et ne fait aucune effervescence avec les acides ; c est
ce qui les distingue des Corallines et des Cellulaires f
qui sont en partie recouvertes d^une enveloppe calcaire:
La forme des sertulaires est ou simple ou composée , c'est-
à-dire qu^elles présentent ou une seule tige ou une tige ràmi^
fiée, une ou plusieurs fois, mais toujours servant de soutien
il un grand nombre de polypes ; c'est ce qui les distingue des
TuBULAiRES, qui n'ont jamafa qu'un polype sur chaque tige et
à son extrémité. Leur couleur varie , mais elle est plus com-
munément blanche ou d'un brun clair , et la plupart tombent
4ans cette dernière couleur lorsqu'elles sont desséchées.
Les sertulaires vivent toutes dans la mer , fixées sur les ro-
chers, les coquilles, les varecs, et autres corps solides. Elles
Adhèrent à ces corps , tantôt par un simple point» tantôt par
une espèce de racine de même nature qu'elles. Ces racines se
prolongent souvent beaucoup , serpentent et donnent, de dis*
tance en distance , des rameauf d'où s'élève un crand nom-
bre de tiges. Elles sont fort communes sur toutes les côtes du
nord de r Europe , où elles forment quelquefois des touffes
si élégantes, qu'on les dessèche pour en faire de petits pa^sa--
ges ; mais c'est en pleine mer, sur les varecs flottans , qm s'y
trouvent en si grande quantité , qu'on peut prendra ufie idée
de leur immensité. Il n'est point (je les ai observées pendant
des centaines de lieues) de branche de cette plsAite qui ne
supporte des milliers de tiges polypifères , dont chacune est
composée de centaines de polypes.
Les tiges des sertulaires sont presque toujours filiformes 9
presque toujours flexueuses ou tortues. Les polypes y sont im-
plantés , tantôt d'un seul côté , tantôt des deux côtés , plus
ou moins rapprochés. Leurs formes varient , non^^seulement
quand ils sont développés, mais quand ils sont contractés.
Dans ce dernier cas , ces polypes ressemblent k des denttcuhes
ou dentelures , et comme c'est l'état dans lequel on les voit le
plus fréquemment, ce sont de ces denticules qu'on tire les ca-
ractères qui distinguent les espèces. Les polypes tiennent k la
tige de diverses manières, mais ils sont ^rdittaifement séssHes,
s E R 9*
fh^s ou moins allongés, plus ou lÀoîns garnis de tenlacales,
piqs ou moins longs ; cependant on ne trouve rien dans leur
oi^ganisation qu'on ne puisse observer de même dans les
Hydaes, excepté la nature de leur substance et le mode dt
leur génération.
Lorsqu'on examine des sertulaires dans les jours les plus
cbauds de Tété « outre les denticules polypifères 9 on voit des
vésicules creuses 9 transparentes, de formes et de grosseur
différentes suivant les espèces ^ qui y sont attachées 9 et qui
ne s'y trouvoient pas quelque temps auparavant lte$ ancienf
paturalistes 9 qui prenoient les sertulaires pour des plantes ,
considéroient ces vésicules comme leurs Beurs. Us se SQnt pe«
trompés sous ce rapport, car elles sont \ts organes de U repro^
duction des sertulaires , comme les fleurs le sont des plantes*
Plusieurs même ont absolumeijit la forme des fleurs en cloche^
et la plupart ressemblent aux urnes des mousses 9 qu'on esl
habitué à appeler aussi fleurs. Ces vésicules sont ordinaire^
ment ouvertes à leur sommet^ et lorsqu'elles sont fermées, ce
n'est que fort légèrement. •
C'est encore à Ëilis qu'on doit la découverte de l'usage de
ces vésicules. Il en cite de trois espèces : i.'' celles qui renfer-
mentun polype dif fièrent de lamère connue en forme etengran-
.deur, comme dans la serUdçdre naine^ etc. ; a.*' celles qui ont
des polypes ovîformes, qui tiennent à la mère par un cordoi»
ombilical , telle que la uriulairt dichotome; Zj^ celles qui sont
remplies d^ceufs non adkérens, comme dans la serUdair^pinné^.
Je peux encore citer une quatrième espèce de vésicule ; c'est
celle qui, comme dans l^s€riuJaîn plume ^ est entourée de
cercles noueux ; car je crois avoir remarqué que les petits
HDorps dont parle Ellis, comme exiitans dans la vésicule
m^me , se trouvent atuchés dans les angles des noeuds des
cercles extérieurs, et ne sont autres que des polypes ovifor«-
mes. Je ne cite ce foit que par induction , n'ayant pas été
à portée de le constater oositivemeat, quoique l'aie Qbservé
des milliers de ces vésicules*
Dans tous les cas, les «uîs des polypes sortent de leurs vési^
cales lorsqu'ils sont arrivés au point nécessaire de maturité 9
^t donnent naissance i de nouvelles tiges polypifères^ après
a'étre 6fé$ plus ou i»oins loin de leur mère,, selon le Uasard
des circonstances.
Mais, outre^cette manière de se reproduire, il est probable
que les sertulaires ont encore celles de la section , comme les
hydres ; car , lorsqu'on les coupe, les polypes particuliers ,
après i^'étre contractés un moment, reprennent leurs mouve-
mens, ainsi que je m'ensuis ^suré un grand nombre de fois.
Il est d'aiUeara un autre «iode de reproduction 4e» s^rtulai-*.
94 s E R
res 9 dont EllSs ne parle pas , on ne devine pas pour quelle
raison; c'est la croissance en hauteur de leurs tiges et de leurs
branches. J'ai cherché h suppléer au silence de ce naturaliste
par des observations , et je me crois suffisamment autorisé à
affirmer, quoique ce ne soit que par induction , qu'elles s'al-
longent et qu'elles augmentent leurs rameaux, au point de
former des touffes ou des buissons souvent d'une étendue
considérable , positivement comme une branche d'arbre ,
c'est-à-dire en poussant des bourgeons, mais cependant sous
certaines restrictions.
Les animaux des sertulaires vivent , comme les autres po-
lypes , d'animalcules marins qu'ils arrêtent au moyeu de
leurs tentacules. 11 y a tout lieu de croire que ce que l'un
d'eux mange profite à tous les autres de la même tige. Us
sont sans doute mangés eux-mêmes par un grand nombre
d'ennemis ; mais on n'a pas d'observations à cet égard.
L;miouroux, auquel on doit le travail le plus étendu et le
plus complet sur les sertulaires , a établi sept genres à leurs
dépens; savoir : Amathii, Némertesie, Aglaophènie,
Dyîîaméne , Clytie , Laomédée et Thoa. Au moyen des
soustractions d'espèces auxquelles ces nouveaux genres don-
nent Heu , le même naturaliste dans son ouvrage sur les
poiriers coralligènes flexibles , n'en mentionne que sept
comme lui appartenant réellement*
Lamarck a aussi établi les genres Campai^laire , Ak-
tettnulaire, Plumaire et Serialaire, qui rentrent dans
ceux que je viens d'énumérer.
Les plus communes des espèces qui restent dans ce gem-e,
«ont les suivantes :
La Sertulaire sapinette, a les cellules ovales , tubnlées;
^ bords entiers et ventrus du côté de la tige. Ell^s Ta figurée
pi. I , b. B. £lle se rencontre très-fréquemment sur nos côtes.
La Sertui/aire tamarisque a les denticules presque op-
posées , tronquées , presque à trois dents ; les vésicules pres-
que ovales , à deux dents , et les rameaux alternes. Elle est
figurée dans EUis , tab. i , fig. i. Elle se trouve dans les mers
du nord.
La Sertulaire gupressine a les denticules presque op-
posées, un peu aiguës; les vésicules un peu ovales ; les ra«
meaux paniculés, très -longs. Elle est figurée dans EUis ^
tab. 3 , fig. 5 , et se trouve dans les mers d'Europe.
La Sertulaire zonée a les cellules ovales, pourvues de
quatre dents sur leurs bords ; les ovaires ovoïdes , marqués
débandes transversales. EUis l'a figurée pi. 2, b. , A. B.
Elle est abondante sur nos côtes.
La Sertulaire lichehastre^ a la tige- pinnée, articulée;
s E R 95
les cellules imbnqoëes sar deux rangs. Elle vit dans nos mers.
La Sertulaire CUSC13TE, a ses cellules groupées de dis-
tance en distance « et les rameaux divergens. ElHs l'a fi-
gurée pi. i4 9 c. C. On la pêche sur nos côtes.
Lamouroux a figuré , dans Touvrage précité , la Sertu^
LAiRB^ ALLONGEE , qui vient des mers de la ^fonvelie-Hol*»
lande.
La Sertulaire hydriforme a la tige simple , sans den-
ticules, donnant naissance à des polypes longuement et
inégalement pédoncules , ovales lorsqu'ils sont contractés^
pyrifonnesy et terminés par trente tentacules lorsqu'ils sont
développés; leur base est pédonculée. V, pi. P. i5 o& elle
est figurée.
Cette espèce^ que j'ai observée sur les varecs flottans
de la haute mer, n'a point de véritables denticules, et n'a
probablement pas de vésicules ; mais sa substance est cor-
née. Elle unit très-bien les sermlaires aux Hydres. V. ce
mot.
La Sertulaire plume appartient aujourd'hui au genre
Aglaophéi^ie.
La Sertulaire mcHOTOME se range actuellement parmi
les Lagmédées.
C'est au genre Dynamène qu'il faut rapporter les Ser-
TULAIRES PELAGIENNE et DISTIQUE.
Toutes ces espèces sont figurées pi. P. i5 de ce Dic-
tionnaire, (b.) •
SEHTULARIEES. Lamouroux , dans son ouvrage in-
titulé Histoire des Polypiers corailigènes flexibles , donne ce
nom à un ordre qui renferme , outre les sertulaires , les
genres Pasythée , Amathie , Némertesie , Aglaophé*
NIE , Dynamène , Inifi , Clytie y Laoméoée , TiioA , Sa-
LAfiE et Cymodocée.
Les caractères de cet ordre sont : polypiers phytoïdes,
,à tige distincte, simple ou rameuse, très - rarement aiti-
culée, presque toujours fistuleuse/ remplie d'une substance
gélatineuse animale à laquelle vient aboutir l'extrémité in-
. fcrîeure de chaque polype contenu dans une cellule dont la
situation et la forme varient ainsi que la grandeur, (b.)
SERUOL r. Sarigue, (s.)
SERUM dti Lait et du Sai^g. C'est la partie aqueuse ,
transparente, qui se sépare du lait caillé et du caillot de
sang ; mais , dans ces deux humeurs animales , le sémm est
fort différent. Le sérum du lait ou le petit lait est une liqueur
-chargée de quelques matières animales en dissolution , avec
des substances salines. On caille le lait avec un corps acide,
avec la présure ou le lait aigri , ou même avec une substance
96 SES
fermentescible; on le pasM au travers d'une ëtamîne , et «n
filtre le sérum par le papier gri«. Le sérum du lait tient en dis-
solution une matière saline sucrée , qu^on appelle sucré âeiaii^
et qui cristallise en parallélipipèdes rhomboïdaux. Ce sérum
contient toujours quelque particule des matières végétales
dont s>st nourri 1 animal qui a fourni le lait. Il se trouve
encore du pl^osp)iate de soude et de chaux, du muriate de
soude t et un peu de carbonate de potasse dans le sérum de
lait, avec une matière extractive végéto-animale. Le lait des
ruminans est moins séreux que les autres.
Le sérum du sang est fort ^Œérent du précédent ; il se sé-^
pare spontanément du caillot , sous forme d'un liquide jau-
nâtre, glaireux , transparent ; et lorsqu'on Texpose à la cba*
leur du feu , il se concrète comme le blanc dt l'œu^ C'est
une substance Mummeuse ou de l'albumine» d'une saveur un
peu salée et contenant ^ outre quelques sels, de l'alcali de
•soude à nu : ypilà pourquoi elle verdit le sirop de violettes*
On y trouve aussi une portion de matière gélatineuse , du
soufre et quelques sels neutres , comme des phosphates^ des
muriates, des carbonates de soude , de chaux , etc. On peut
voir, à l'article Sai^o» ce que nous avons dit à ce sujet, (virsy.)
SERVAL. Ce nom désigne deux espèces différentes du
genre Chat ; Tune propre à T Amérique septentriopiale (Jelis
serval^ Linn.), et l'autre au Cap de Bonne-Espérance (/«&
capensis^ Forster). V. tome 6» page iio et m. Le senHtl
d'Amérique est figuré dans ce Dictionnaire , pi. P. 27» fig. a.
(UESM.)
SERVANT. C'est le Bruant, (s.)
SERVANTINE. Variété de Figub. F. Fiouiee. (desm.)
SERY. L'un des noms que nos aïeux donnoient à la Musa-
raigne, (s.)
SESAME y Sesamum. Genre de plantes de la didynAiie
aagiospermie « et de Ja famille des bignpnées, qui offre pour
caractères : un calice persistant à cinq divisions , dont un^
supérieure plus courte; une corolle monopétale, à tube court,
à limbe grand , oblique , divisé en cinq partiel^, dont Pinfé--
rieure est plus longue; quatre étamines, dont deux plus.
courtes,et le rudiment d'une cinquième; un ovaire supérienr,
surmonté d'un style à stigmate bilamellé; uue capsule oblon-
gue , presque i quatre ailles, creusée de quatre sillons, à
quatre loges séparées par des cloisons doubles, et contenant
nn grand nombre de. petites semences attachées k un pla-
centa central grêle.
Ce genre renferme des plantes annuelles à feuilles oppo-
sées et alternes sur les mêmes pieds ; et à fleurs axillaires ,
solitaires ou géminées» accompagnées de deux glandes ei de
s E wS 97
iletix bractées. On eti connott quatre espèces, dont les ieni
plus împortaotes à citer sont :
Le Sésame d'Orieiht, figuré pi. P. ai , qni a les feuilles
ovales, oblongues et entières. Il est originaire de rinde,mais
se cultive de toute ancienneté en Syrie, en Ëgypfe et dans lei
contrées voisines. On mange -ses semences , qui ont une
ligne de diamètre , cuites daus du lait , comme le millet ; on *
les mange aussi grillées au four ou en galettes pétries avcd
du beurre ou de Thuile. C^est un aliment fort nourrissant
et assenagréaUe , que les enfans surtout recherchent beau-
coup. On tire aussi dé ces semences , par Texpression ^ ou
£ar le moyen de Teau bouillante', une huile presque aussi
onne que celle 4e Tolive, dont on se sert pour assaisonner
les alimens et brûler dans les lampes , et qui , comme celle
de ben , ne sç fige jamais. Les Egyptiens ; se servent de la
plante en fomentation pour la pleurésie et pour exciter les
règles.
Le sésame crott dans les terrains les plus secs et les pluâ.
arides y et donne ses semences en très-peu de mois ; àcfssî *
est-il trèS'précieux aux habîtans des pays où il croit. Oa
rappelle jugoUne dans quelques cantons.
Le Sésame oe lInde a les feuilles ovales, lancéolées , lés
inférieures trilobées , les supérieures entières, et la tige
droite. Il crott dans Tlnde , d'où il a été apporté en Afrique
et en Amérique f où on le cultive dans quelques jardins. Il
s'élève beaucoup plus que le précédent, et pousse de nom-*
breux rameaux ; mais ses graines sont très-fines. Dans no$
colonies , on abandonne généralement sa culture aux nègres,
qui mangent ou tirent de rhuile de ses graines. J'en ai goûté
des galettes en Caroline , et les ai trouvées très-délicates; il
est vrai qu'elles étoient faites avec des semences fraîches, et
pétries avec du sucre et du beurre. Ces graines rancissent
facilement, et un mois après la récolte elles ne sont plu?
bonnes qu'à faire de l'huile à br&ler. (B.)
SÉSAME, r. Camomille. (LN.)
SES ANLOIDËS. Genre de plantes établi parToumeficirt ,
et réuni aux Résédas par Linnseus. (B.)
SËSAMOlDËS. Deux plantes sont indiquées par Dios-
coride sous ce nom. L'une est le grand sesamoïdeêy et la se*-
coDde,.le peià sêsamoïdes. Voici comment elles sont décrites
par Dtoscoride; mais faisons observer^ avant , que dans* le*
divers exemplaires de cet auteur , sescùms ti sesàmiies sont sy*
nonymes de sesam<Més.
«Lés habitans d'Antycire appellent le^miui sesamotâes^heU
lébore,parce qu'ils le mêlent avec l'hellébore blanc quand ils ;
renient purger une personne/ Il eH semblable à Verigeron
xxxifci 7
^ SES
ou wpégdumj élBih £^iU€ Wnfve t U fléir fckndkc et b
racine menue et d^aucun usage. Sa graine est amère du-
re , et sembla))Le- à ç#lle te uMmum> EUe lâche le ventre.
Mêlée avec de Tea» nmUé^ , et de rbellëbao» blanc à an«
cerlaiiie dojle «t à |me ^c^ititiiie quanUlé , ce^e lioiâton e«t
bonne pourfaire érac^er.» Qs premier sesamtéim « élé connu
aussi souji les dénominations de ikc$am$ « de wwfltVrf, d'Adife^
£0119^ knctts et à'mtyfirUofu U en eflt f ueslton dans les #«vra-
' ges d'Hippocrate.
« Le petit 9^stmiilUlâ$ 1^ les tiges de le bMEleor et daose
doigts 9 et Les feuilles semblables k celles du ceranspus , mais
plus petites et plus velues. L'extrémité de aes tiges produit
4e petits bouquets de fleurs rouges et blanches an malien. Sa
graine est i^mme celle du staamum , Boire et emdra ; in t^l^
cine est menueu Sa graine , jprise en hoisseo aviee de l'eao
inieDée, au poids (Ton demi aoétabule , preeune l'évaeua-
tion des humeurs bilieuses et flegmatiques ; appliquée arec
de l'eau ^ elle résout toutes espèce» d'enSuires et de |ietites
^ duretés. Il croit datts lea lieux âp^^s. » Le petit seieiBflidies a
été également désigoé par s^^mmon ^i§riùm et norïMiîaii.
Matthiole regarde comme inconnu le grand tesamâSdes ;
Palechamp^oit^gjue c'est la même plante que htJaphne iar^
ionrem ; Lacuna , le resêda 0iiia ; Cordus , VhtMowus fœiiéus j
jCésalpin , le nseda kUea.
- Matthiole s'est décidé à considérer le CÊêanmïfhê cmmdêa < on
CupiDON£ ) comme le petit s0Sfun€Sie ; Dalechamp est pour
te passmua hinula; Adanson doute si ee n'est |ias Vadomù^ «t
a plupart des botanistes peneiient pour use espèee de resaie
( K. canesceos, ovuésaim^s, W9l pmffwmcems ).
Mais aucun de tous ces rapprocbemens n'est exacte ce
que Ton verra aisément , pour peu qu'on relise a^rec attea-
tion la descirîp^u des sesa^fi/Af, par Dioseoride. Cela n'e»^
i^èche pas 4ç^Q i/^Pi bot^Wes 9 avant LinnsHiiB , n'aient décrit
Eiusieurs plantes sous U dénomination de êttotnmdes ; 4 V
ord , ks plantes que nous av^eis citées » et le ihaàtm Uno-
vhy^fm, k eumbabu çiùéSit, et eurtoot de^ espèces de reseda.
Tournefort même avoil nommé «eseeipldr un geoM qui cem-
prenoit les msie à feuilles sijmles , et à capsnles à cinq
divisions étalées presque en étoile» et à cinq loges, (lu.) *
. SËSAMON Ott SE$AMA des ancieneGrecs; Sêsammm et
fisamwB des Lstios- Le s^iemoe» selon Dioseoride, itoit m«
aliment çonitr^iir^ ^ l'estomac , et qui rendoit Tbabine naais^
vaise , toutes les fois qu'il en demeuroit entre les dents quand
on l'avoit micKé. En onction , il résolvoit les dnretds et|^os-
eeurs d^nerb. Il étok utile dans les meurtrissures , lesfarft-
iuresi les ipflnmmAtioi^ les eolifueii et contre lef morsures
s E r ,9
deâ urpfiPM Hn9tt9' On Caiioit» en Egypte, qb grand usage
àe rhuiie extraite de la grami^ de êtsmMim.
Théephraste dit 4pie le sesamon a la tige plus haute et plus
grosse que ceUe du millet, les feuilles rouges et la fleur verte.
Selon lui, t'est, àe loiites les kerbes, la plus pernicieuse k
la tjcrre , car elle Tamaigrit beancoup , soit par la grosseur
de sa tige , sok par la mulitplipité de ses racines plus nom-
breuses que dans le niillet. Pline nous apprend que le ^samum
étoit originaire dç Tlnde , et que les Indiens eq faisoient un
grand cas i, ji eause de Fbaile qu'ils tiroient de sa graine , et
dont ils se sertoient pon -» seulement pour s'édaîrer , m^s
aussi pour assaisonner et apprêter des mets , et que , dans ce
"bat , ns aemoient et cukiveieiit avec soin le sesamum.
Selon Galien,le 5^5amiiiii e3t gras et visqueux de sa nature^
émolliènt , édiaufTànt à un degré moyen ; et son huile a les
^mémes qcialités. H fait observer que la graine de sesamon
devient huileuse pour peu qu'on là gar4e9 et qu'elle est con-
traire Il i'estoHiac , n'étant pas d'nne facile digestion.
Théophraste r^ngc le sesamon avec les grains ; par exem*
ple^avec le mHium,2LveQ le pdnicum^Vèrysimum\ Pline et Dîoj^-
coride en font autant. Celui-ci les range avec les blés d'étés
Le Sé$ame p'Oaiçt<7 éloit l'ancien jSfsawtum , comme Ta
ait Slatthiole , tout en niant que cela fàt. Pline a f^it con*^
noltre tantes les v^rtw di| Sfi^mon et de Ji'buil^ de cette
l^lanle , et ce soKl Jef mêmes qne celles de notre Si^AME
d'Orient, et non pa# ceU^s de U Cawéjline {myagmmsa"
ihuiri , L. ) (jue Traem a fcrae itreje .usfvmm de JDioscQ-
ride. Les autres auteurs anciens ;s*accordent sur les pro-
priétés f les usages du sesamça , fit sor sa çulHire qui siéci-
jisoit la terre oû il étoit pUntj^. Jl parent que Théophrasite
g» di^Ux^uott 4#Jiix. iiorxes ^ dont ruijie blanche.
T(MirAe£ort coniprenQit h ^sammn dans /son digiAaUs :
Linoo^as l'en r^etira t .çt ço ^t nu geni*^ k part Adanson lé
reprit ^ et l'nni^isaoït aiU m^f^m^ ^ an cmuiçiari^, en fit #ail
lerire semmon , q^ JP>pa^ i^^ ^dPF^^ ; ^r on a fréUré le
sesamum de L>An^n^/ 4nqiKel «n a «retiré le M^samum f^pem--
jc^m-t ISwcni. f Ind* p qni cpnstiti^ ^ loi sedl le ffcnre achime'*
ïïm de Vahl. On joe doit fnas y placer non ^os « Jk ^twtmwn
ffir^mffi de Z^ïWifki iHi$x. n^i ^ t. ^, ) qiii e^jt hinpwcMm
Le fÊuemum des anciens s'appeHe anssi sùsamh dans les
Mteurs grecs dct latins. Mais on y lit aussi que le petk sesa- '
iiioïde , le ricki, i'faeiio4ropHùn , ont été égaleoBbent désignés
fMT sssoitiiMi -sauvage. (iM.)
SSSANPilON. Vm dea noms da DsLf HimuM de Dios^
loo SES
coride, selon Buellias. Jassieu le rapporte à VepUohiummon'
tanum et au delpMnium consolida, (ln.)
SESBAN. Espèce du genre des Nélites de Linnœus, et
des CoROMiLLES de Wilidenow, qu'on a établie comme type
d'un genre , parce que son calice offre des divisions égales |
et que son légume est presque cylindrique. Ce nouveau genre
en renferme neuf , dont la plus connue est le Sesbam d'E*
GYPTE. (b.)
SESBANE. Synonyme de Sesban. (b.)
SESBOT , Pharmâcum. Arbre d'Amboine , encore im-
yrfaitement connu , et dont on ne peut, en conséquence ,
rtîdiquer le genre.
On fait une liqueur vineuse 9 avec l'infosiim de st$ ra-
cines, (b.)
SESEF. Nom arabe du Babouin. V. ce mot. (s.)
SESEFIL des Egyptiens. C'étoit k CaucaUs des La-
tins, (ln.)
SESELI, Sesdi. Genre de plantes de la pentandrie digy-
nie et de la famille des ombellifères , dont les caractères
consistent : en un calice entier; en une corolle de cinq pétales
courbés en cœur et égaux ; en cinq étamines ; en un ovaire
inférieur surmonté de deux styles ; en un fruit petit, ovoïde,
strié, composé de deux semences concaves d'un côté, et con-
vexes de Tautre.
' Ce genre renferme des plantes à feuillesmpomposées ou sur-
composées , et à folioles linéaires , à qmbellules courtes et
globuleuses , à involucres mon ophy lies dans quelques espè-
ces , et à involucelles tantôt monophylles , tantôt tripbylles,
tantôt poly]^bylles. On en compte plus de trente espèces, la
plupart propres aux parties montagneuses de TEurope aus-
trale , et dont les plus communes sont :
Le Seseli de montagne , qui a les pétioles des feuilles
caulinaires membraneux , oblongs , entiers , et les folioles
linéaires. 11 est vivace, et se trouve sur les montagnes décou-
vertes et arides. On Temployoit autrefois en médecine ; mais
on préfère aujourd'hui la suivante. Le seieli glauque n'est ,
au dire de Villars , qu'une ysciété de cette espèce.
^Le Seseli tortueux a la tige droite, roide,très-branchue,
et les folioles disposées en faisceaux. Il est bisannuel , et se
trouve sur les côtes de la Méditerranée. On l'appelle dans
les boutiques , seseli de Marseitle , du lieu où on le recueille
pour la médecineJSes semences sont stomachiques, apéritives
et carminatives. ,On en prend Tinfusion dans du vin , pour
aider la digestion , pour dissiper les tranchées , pour faire
pousser les règles et faciliter l'accouchement. On le fait en-
trer dans cinq à six préparatipns phariQaceatiques , princi-
SES •-.••:- •. "-.r^ii::
paiement dans la thériaqae. Sa racine passe poar être ntUe
dans r asthme , la passion hystérique et Tépilepsie.
Le S£S£Li ÂiïNUEL a les pétioles des feuilles cauUnaires
membraneux , ventrus et émarginés. Il se trouve presque
par toute la France ^ sur les montagnes arides. Il est annuel ^
et s^emploie au défaut du précédent
Le S£$£LI SAXiFBA^GE a les tiges filiformes , divariquées , *
les feuilles deiïx fois ternées et les folioles linéaires. Il est vi-
▼ace , et se trouve dans les pays montagneux.
Le Sesbli dioïqu£ ou le Boucage^diolgue de Linn. , a donné
lieu à un grand nombre d'erreurs de. la part des botanistes.
Il se trouve au sommet des Alpes« Villars a éclairci sa syno-
nymie dans la Flore du Dauphiné, (B.)
SES£LI. Ce nom étoit , chez les Grecs , celui de quatre
espèces de plantes , qui sont appelées par Dioscoride , seseli
de Marseille y useli d'Ethiopie, seseU du Péloponèse , et
seseii de Crète ou iorêyiion.
« Le Seseu d£ Marseille, {Seseli massaleoticon) aies-
feuilles semblables à celles du fenouil ( marathron ) , mais,
glus épaisses. Sa tige est aussi mieux nourrie et plus forte \^
elle produit des fleurs comme Taneth. Il porte une graine
longue , quadrangulaire ( ou faite en carré ) , forte et acre
au premier goût. Sa racine est longue et odorante , etc, »
DiosCvt lib. 3 9 cap. 60. La graine et la racine du seseli de
Marseille étoient échauffantes , diurétiques , emménagogues
et fébrifuges ; elles facilitoient la respiration aux personnes
oppressées. On composoit avec la graine et du vin une bois-
son dont on faisoit usage pour aider la digestion , et en y
mettant^ poivre pour se réchauffer dans les temps froids ; .
administrée aux femmes en couches, elle excitoit la sortie de
Tenfant ; on en faisoit boire aussi aux chèvres et autres pe-
tits bétails , pour faciliter le part.
« Le Seseli d'Ethiopie (^Seseli ixûiiopiron) a les feuilles
semblables à celles du cissus (lierre), mais moindres , et fort
longues comme celles du pericfymenum ( chèvrefeuille ).
Cette plante pousse plusieurs branches noires et hautes de
deux coudées (trois pieds) , desquelles partent plusieurs jets
longs d^une coudée. Ses extrémités sont semblables à celles^
de Taneth , et sa graine est compacte comme celle du £ro-,
ment , noire et amère. Il est plus odorant que le seseli de
Marseille , et d'une odeur plus agréable , quoique plus véhé-
mente. »
« Le Seseli du Peloponèse ( Seseli pelaponesiacon ) a les
feuilles pareilles à celles du conion(^ ciguë) , mats plus larges^
et plus épaisses. Sa tige est plus grupde que celle du seseli de
Marseille , et sembldcile à celle du ferula y elle produit à s^
:rf<ir:*.- •• •■■- SES
cime on bouquet i 9at le^él etSt nae graine large , ddo^
rante et charnue. Il a les mettes tertds. Il crôff daâs^Ies
lieux âpres et sor les eoteaint , auprès des rois^atnt ; on en
troa?e atissi dans les tleâ. »
« Le Tatdyiion, que quelque» {TérsOtmeS nomment Seseli
DE Cbète (^Seseli creiicoH) , erott éar le mottt Àmanusen
^Cilicie. C'est une petite herbe qdi pousse plusieurs branches ,
"qui a une graine double , ronde , eti forme <f éeusson , odo-
rante , un peu àcré et mordante. Prise ëh bf eufage , elle est
diurétique et emménasogue ; le fus de ii gtstïùt et de sa tige,
verte , bu au poids 4e trois oboles ( enrirotl 3% grains ]
avec du ?in euit , €ft pendant di^ fOur$ , guérit le mal de teihû.
Sa racine est fort bonne , prise en formé d'éleçttiaife arec
du miel , pour faire cracher et etpectorer. »
Pline y en pariant da siier, qu'il dit être une herbe fort
connue , fait obserrer que le meilleur s'apporte de Marseille,
qu'on le nomme seseli de Marseille , et qu'il a une graine
plate et faure. Il dte le seseli d'Ethiopie , qui a la graine phis
noire , et le seseli de Crète , le plus odorant de tous , et qu'il
nomme aussi iiler de Crète et iortfylion. Les qualités et usaget
^'ii attribue au siler , sont tes mêftires oué ceux , à peu de
chose prés , relatés par DioscOride , à rarticle da seseli dé
Marseille. Pline etpose de plus , que l'on mangeoit au dessert
la graine et Therbe du sHer , pour aider fortement la diges-
tion ; et il rapporte que les biches prêtes à mettre bas leur
Ûon , votit h là recherche du siler , pour faciliter le part.
Cette atlecdote est extraite d'Aristote , dont le texte a été
. diversement interprété dans cette partie. Où tire de là l'éty-
nlologie du nom de sisseli , qui {lignifie eti grec bichAa daim ,
selon Ventenat. Galien ne traite des éeseli qat d'une ma-
nière générale , et il fait remarquer que leur raelne et leur
graine sont fort échauffantes , très-diurétidues; qu'elles sont
par conséquent très-utiles dans le haut-mat et dans Poppres-
sion de la poitritie. 11 est question âtissi dd seseli, dans
Hippocrate et dans Théophraste , et ce qu'ils éti dîseùt est
inoiiis iùteftigible que te qu'en a écrit Dioscoride.
Le sesi0 de Marseille seroit, an sentimetltdil plus grand
nombre de^ anciens botanistes , le seseli tortoôsum « L. On a
cité aussi le dauçusvistu^ et le laserpiHum siler; cette dernier^
plante iie parott pas être le seseli de Marseille , nkab lui 2|
' ^ié sid)stitnée autrefois dans les pharmacies et les boutiques ,
«t c'est à elle que se rapporte le nom de siler mofUanus et
ier montanus , qu'on trouve inscrit dans les Vieux livres de
botanique et de médecine.
Le sesdi dt Ethiopie ejft peu codnu ; J. Camerarius prend
jfionr tel le héerpUbm trSohum , L. ; mais le commun dei
wS E S lôS
botanistes tlte lé Bupk^furn fruUcosuin , ta. Phisienrs auteur^
SnR grand poids Sont pour le laserpitivnt libifnoiis, et d'autres
fwnle ^upiesnmm fanuncuioidts ; opinion qtii n'est fondée sur
aucune preuve valable.
he L^fisitiemt pekpoMsi&isê , L. , est sans doute le séseli
du Péloponèsé . comme le croit Mattbiole. C. Bauhîn doufé
si C€ n'est pas le tigustkum atê5tHa/:unu'Jj*; Fuchsîus Vaûiaman-r
tha cetHuia^ L.| et Angmtiiïfa lé tcandixodorala^ L. Quelques
bortamisfés ont Aommé encore le thapsta pitlosit, L.
Esfin i \ë séseli es Crète on [tot^lion , est encore plus diffi-
cile à d^erifthiér. Dodonée , Âtiguîllara, Éobci , Dalecbamp ,
s'arr^enf Miùrd^lium ofjkinalé. C. Baukîn , sans se pronon-
cer , met cette plante, ainsi que ptusteurs autres espèces du
néme genre (Xo/nf. tnaximwn et apuïum)^ dans son groupe des
séseli , et les indique par séseli crêiicum. Il en rejette Vœihusa
meiuâ Y que Filehsttfs âvott considéré comme pouvant ètrç
VtHseHâé Crète, ^tqa'en conséquence il avott ainsi nommé.
On voit donc que nous h'avoils que des rapprochemens
vagnes eâtrci les seieli des anciens et nos plantes. On con-
çoit «qne par stiite de la diversité àes plantes auxquelles les
premiers botanistes ont affecté le fiom de séseli , el par suite
des rapprochemens ci-dessus , cette partie de la famille des
ombeltiftres est devenue , pouc ainsi dire , inextricable.
L'emiMMrras s'est aeem , ainsi que ta confusion , du moment
que LiondMts a créé an genre seseU doift les caractères ^ diffi-
ciles à saistr,somt càâse ^atk j a pIacé,qa'on y place et qu'on
en retire encore tous les jours beaucoup de plantes. Avant
Linnseas ^ ks plantes qti'ou à connues sons le nom de séseli ,
étoîent d^abotd eelles qUè nous avons citées plus haut , puis t
te seVnufn pùhuHre i Icî pueedartutà silûus et nodosum , diver-
ses ;iQtres espèces de Hgusticum et de taserpitium. Après
LinnaKos , H^dfer est vcéu , qui a placé dans le genre séseli
\t phékmêHitm mtMlina; Scopoli, qui y avoit réuni les genres
tarum et œgofmàlMi , amSi que Vàpium graQeohns , L. , Vathusa
meum, et le ^m nodosum; Cranta qui y joignit le siumfalcana^
L. Mais presque tous ces chailgeitiens n'ont pas été adoptés.
Sprefigel , dans ces derniers temps , en a proposé d'autres
qui , qiloiqne phis justes , lie contribueilt pas moius à reAdré
extrêfnement diffitile là coMoiSsaUce de toutes ces plantes.
Observons domme un fait remarquable , que Ton n'a pas fait
de genre pérttcuHer aut dépens du genre seséli de Linnseus i
il ny a que des transports d'espèces dans d'autres genres.
(LN.)
SESELI COMMUN ou BE MONTAGNE. Outre celui
cité plus haut) c'est encore U («lYÈcaÉ LtVBsttQUE, etU
BeALE DES POTAGERS. (B.)
xo4 SES
SESELI DE CRÈTE. C'est le Tordyle opficiuai. (b.>
SESELI.de MONTPELLIER. La Livèche des prés
Çpeucedanum silaus, Linn. ), porte ce nom dans les ])hanna-*,
cies. (b.)
SESÉNOR. Nom que les Égyptiens donnoieni ao d^a*
^II5(iaCARn£R£). (ln.)
SESERIN, ôeseriiuis. Petit poisson de la Méditerranée «
figuré par Rondelet, et Aiblié jusqu'à ces derniers temps par
les naturalistes. Il se rapproche infiniment des Strom atées ,
et encore plus, des Fiatoles. Il a la forme , les écailles , les
dents , les lignes latérales de ces dernières ; mais il forme
un genre particulier , à raison de ce que ses nageoires dor-^
^ales et anales , ont , antérieurement , une épine couchée en
devant , et qu'une autre épine unique représente les deux
ventrales. (B.)
SESl A. Genre établi par Adanson j aux dépens des Aga^
BIOS. 11 n*a pas été adopté. Cest Vagaricus guérdnus de Lin-
naeus qui lui sert de type, (b.)
SÉSIE, Sesia. Genre d'insectes de Tordre des lépidoptè-
res , de la famille des sphingides j et qui a pour caractères :
antennes renflées vers leur milieu , en foseau , simples , ter-
minées par une petite houppe d'écaillés ; palpes terminés en
pointe ; quelques-unes des ailes, souvent vitrées; abdomen
presque cylindrîaue , garni au bout d'une espèce de brosse.
Les sésies , beaucoup plus petites que les sphinx , parmi
lesquels Linnœus , Geoffroy et Degéer les ont placées , dif-
fèrent de ces insectes par la forme de leurs palpes ^ qui sont
cylîndrico -coniques , vont en pointe , tandis que ceux des
$phinx sont larges et très-obtus. Elles viennent de chenilles à
seize pattes , qui sont à cette famille ce que sont les chenilles
àes cossus àajàs la sous-famille des homhycitesSZts chenilles sont
cylindriques, rases, sans cornes à l'extrémité du corps; elles
rongent l'intérieur des végétaux , et s^y font une coque plus
ou moins solide , composée des parties qu'ellcMnt détachées
et quMIes lient ensemble avec de la soie. Cènes qui nous
sont connues passent Thiver sous cette forme , et deviennent
insectes parfaits le printemps ou Tété suivant. Quelques ^é^
sîes , celiçs dont la trompe est plus courte 9 restent sur U
tige où elle? ont vécu sous la forme de chenilles , s'y accou-.
plent, pondent et meurent. D'autres, pendant la chaleur
du soleil , se posent sur les fleurs, les feuilles des plantes; bien
différentes en cela des sphinx^ qui volent avec une rapidité in->.
croyable sans s'arrêter, ne faisant que planer au-dessus des
fleurs , dont ils pompent le suc en dardant leur trompe. Les
gestes forme^nt un genre d'environ trente çspèçes , e.t gui sonti
presque toutes d'Europe,
l \ 1 ••t*
J)€^me.' Jéi^.
TTTaf^'eti ifc^
7. t/ar/A'rt'^t* i/rr^re .
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a6;i.
•*. 1 1 •; ^'i ••• •*•
SES io5
Scopoli ayoît sépare des sphinx , proprement dits , ^s es-
pèces dont Tabdomen est terminé par une brosse, et en ayoit
fait son genre macrôgossum. D'autres naturalistes les ont réu-
nies aux sésies. Fabricius , dans son système des glossates ,
ne comprend plus sous ce dernier nom générique que ces es-
pèces 9 et nos sésies forment^our lui le genre 'cegeria, Dans
son ouvrage sur les lépidoptères d'Europe ^ M. Ochsenheimer
n'a pas , avec raison , adopté ce changement , et s'est rap-
proché , à cet égard , de mon opinion. ,
SÉSIE apiforhe , Sesia apifotmis , Fab.; pi. P. 24. , 2 de cet
ouvrage ; le Crabroniforme , Pap, d Europe, pi. xci , n.® 121.
Cette scsie ressemble à une guêpe; elle a les antennes brunes ;
des poils d'un jaune citron sur la tête, entre les antennes ; le
corselet brun , avec une tache de chaque côté, formée par des
poils jaunes. ; l'abdomen brun , avec une bande transversale
jaune sur chaque anneau ; les aâes transparentes , bordées de
brun tout autour ; les pattes longues et jaunes. Le sireci/orme
d'Engramelle n'est qu'une variété.
Elle habite l'Europe ; on là trouve en été aux environs de
Paris.
Sa chenille se nourrit de la racine du 5111^1^. Elle est diffi-
cile à trouver 9 parce qu'elle ne quitte pas le pied de l'arbre ;
elle se change eu nymphe dans la terre , où elle fait une co-
que d'un tissu très-serré , formée de grains de terre qu'elle
recouvre d'écorce et de sciure de bois. La nymphe est d'un
brun foncé ; ses anneaux ont leur extrémité épineuse ; «lie
passe l'hiver sous cette forme , et ne devient insecte parfait
que vers le milieu de l'été suivant.
Sésie TIPULIFORME , Sesia Upuliformis , Fab. ; ï^ petit Tipu^
Uforpie, Engram. , ibîd; pi. xciv , n.<> i3o. Elle a le corps
noir ; les ailes vitrée^ avec les bords noirs ; les supérieures
d'un jaune orangé à leur extrémité, et partagées par un
trait noir ; le corselet d'un jaune citron sur les côtés , et en
dessous , à l'origine des ailes , marqué de deux lignes de la
même couleur ; l'abdomen a ses anneaux^bordés alternative-
ment de jaune ; la brosse de l'anus est noire ; les pattes sont
mêlées de brun et de jaune.
Sa chçnille est velue , blanchâtre , avec la tête et les pattes
jaunes , et une ligne obscure sur le dos ; elle se nourrit de la
moelle dn groseillier rouge.
Le grand culicif orme d'Engramelle, ibidj pi. xciv, n.^' 139 ,
est la sésie nomadeforme d' Ochsenheimer. Son abdomen ji trois
cercles jaunes.
Sésie culici forme, Sesia culidformis , Fab. ; \e grand Culi-
ci/orme f Engram. , ibid., pi. xciii , n.° 126. Cet insecte res-
semble en queli^ue manière , pour sa forme , à une sorte de
loG à E S
emism^ d'ôA lui éâC teim te nom qa*<m Idî ^ JoAn^* H éit Adir,
avee ane tache ^ane à la naîàsairce des alhes ^ et utie bande
assez large , rôofsse otf éonfenr d'orange , sar k miDea de
TaMoinea ; tes arles sdut ^îtr/ées et bôf dëes d'un brun noir ;
le dessous du corp» , tes pattes et la cAte des aîles supérieu-
res^ ont «ne teinte dé vrolet ; les paftés ont du jaune.
J'ai itxmyé {flusietffs fors dette espèce à Paris, au Jardin
des Plantes.
Le peiê cuUciforme dei PapïUôm éP Europe , pi. XGlll , H.** 127 ^
c» la séde mutiHifatràé d'Ochsenfcehiïef ^ diffère de la précé-
dente psirla eonleui" des pâripes Ifs sont entièrement noirs
àMÊÈ la femeUe, n^rs en dessus et blancs en dessous , dans
le mll^.
La SÉsfE fKNtaAéotNtrtmsrÉ de Fabrieius , a de grands
rarpports avec^tte espèce ; mais sa tête et les cAtés du cor-
selet sont fauves.
SÉSIE CttRtSlrm FOfiJtf £ , Se^ chryàS/ormisf, te chtYsidiforme^
Engram. , ibU, , pi. xc , fig. 1 18 , a. b. Son corps est noir ;
tes antemftés ont on âftirnean blanc près de leur extré'mité ; le
bout du corselet a deux taches jaunes ; les ailes supérieures
9ont bordées de ndtr , vitrées seulement an milieu , couVer-
tef ^écaHles rouges -«illeuf s, et marquées d'au trait noir ;
les inférietn*es9(ynt vitrées , avec une bordure noire ; l'abdo-s
men a deux anneaux blancs , et le milieu de !â brosse rouge.
Cène espèce est la sé^e crabrorUforme dé M fabricius.
Je tfoftvaî cet insecte au:^ environs de Paris, en 1781, et
le donnai à fe« Gigot-d'Orci. T. pour les autres espèces de
séàes d'Europe , la monographie qn^en a publiée à Berlin ,
en i8o« , le sén^^tetfr Laspeyres. (L.)
^ESES. Un des noms du Cmcnt. («.)
SESLÉRJS , Sêskria. Genre de plantes de \i trîandrie
dij^nie et de la famille des graminées , qui a été établi pour
w^T^T des Grenelles quelques espèces qui ne leur convien-
nent pas complètement.
€e genre o^re pour caractères : «me balle âorate de deux
i^alves, presque égales, contenant deù^ on trois fleurs bi-
valves , dont la valve extérieure est plus gfande et a trois
dents à soii sommet , tandis que l'intérieure n'en a que deux ;
trois étamines ; un ovaire supéfiemr surmonté de deux styles
plumeux ; qne semence enveloppée dans la balle florale.
On compte six espèces de stslèrcs^ dont les plus communes
s^nt : la Seslèré BtECÂrnË , celle à tête ronde et celle
il TÊTE HÉRISSÉE. La première , qui a un épi ovale , cylin-
drique , composé d'épiilets presque trîflores et munis de bar-
bes courtes , est la seule qu'on trouve en France. C'est sur
les montagnes pelées et un peu Iii>iAides , qu'on doit la cher-
SES 107
cber^ EHe né s'éiéré p«9 k pias de chiq à sh pducès, mais eHe
fleuril de très-bonne heure , et tsî très-f echercbée par les
be^îani^ sutool par les ifrc^mons, ce trtn ta rend très pré-
àpQBt au possesscv/» de troupeatri. On <te la sème nirile'
part y parée ^d'elle ne petit jamais fàt ré mt fi^orrage h fau-
cher ; cependant Pavaiitage d^avonr un pâturage abondant
dans les preiRÎers jour^ in printemps , semble asse2 îm-
portam p6nr qu'on dorre chercher à la nmifiptier , d'autant
plus qu'elle est rhrstee.
La SËSiÈitE AOHiNAiRE t$i une Racle établie en tîire de
genr^soos le nom d'EcBIt^AiRE, par Palisot-de-Beauvois. La
9ESLÊRE Cittn^htiiqVE a été placée parmi les KLoeleries. (b.)
SESON. r. Sisow. (tN.)
SESONTLK JP^. Moqueur à Tariicle Merle, (t)
SESOOT. Arbre mentionné par tlumphjus , mais qui
|i>st pas Ctfnnu des botanistes. Les habitans des Moluques
«emploient sa racine , qui est Hmère, pour conserver leur vin
de palmier. F. Ai^enû et BièRê. (é.)
8ESOT. F. Sesëot. (b.)
SESSÊË , Sesiêa, Genre de plantes établi parBuiz et Pa-
von y dans lapentandrle naoùogynie. U offre pour caractères :
un calice tubuleux , persistant , à cinq angles et à cinq dents;
une coroUe. infimdibuliforme , à gorge globuleuse , plissée et
divisée en cinq parties ovales et recourbées ; cinq étamînes
velues ; un oVaire supérieur , h style iliforme et à sti{|mate
bilobé ; une capsule cylindrique f courbée , uniloculaire et
bivalve , contenant une grande quantité de semences im«
briquées.
Ce genre renferme deux espèces à feuilles alternes » en
cœur, lancéolées, longuement pétiolées ^ dont Tune est un
arbrisseau fétide , à fleurs en corymbes ^ axillaîres et termi-
nales , k stipules axillaires cordiformes ; et Tautre « un arbre
h fleurs disposées en grappes terminales et pendantes , sans
stipules ni bractées^ (b.)
SESSILIOCLES. Nom que M. deLamarck avoit donné,
dans son système des animaux sans vertèbfes , an second
ordre de sa classe des eruslacés ^ et composé de ceux dont
les yeux sont sessiles. Par opposition ^ il appeloityc^^Wissles
crustacés dont les yeux sont portés snr un pédicule. Ce sont
les crustacés podophihalmes de M. Léach. LeS autres sont ses
crustacés édriophùtûlmes» (t.)
SÉSUYE , Stswium. Plante à tiges couchées , à feuilles
fipposées^ semi-amplexicaules, épaisses « lancéolées, çon-
yexes , glabres , et k fleurs axillaires et solitaires , d'im rouge
io8 SET
TÎf en dedans y qai fonnç an genre dans l'icosandrie trigynie
et <1ans la familie des ficoïdes.
Ce ^enre offre pour caractères : un calice campannlé à
cînq divisions colorées intérieurement et marcescentes ; point
de corolle; un grand nombre d'ëtamines courtes ; un ovaire
supérieur , surmonté de trois à quatre styles ; une capsule ^
trois ou quatre loges . s'^ouvrant circulairement.
La séswfeesi annuelle. Elle se trouve dans Tlnde et dans
les Antilles, sur le bord de la mer. Elle est salée et peut four-
nir, au rapport de JBrown , une grande quantité de soude
λar rincinération. On la mange dans quelques lieux comme
e pourpier ; mais il faut Punir au sucre , sans quoi elle caus«
des diarrhées. Elle se cultive au Jardin du Muséum d'histoire
naturelle de Paris^Deux autres espèces se sont, depuis peu,
réunies è celle-ci. (b.)
SESUVIUM. F. Sedum et Sésuve. (ln.)
SÈT AlKE^ Seiana. Genre de plantes cryptogames, établi
par Achard aux dépens des Lichens de Linnseus. Il présente
pour caractères : des scutelles sessiles • d'abord presque
planes , ensuite convexes, éparses, entités sur leurs bords ;
des glomérules épars , pulvérulens ; des tiges cartilagineuses,
filamenteuses , presque cylindriques, nues , glabres , éparses^
pendantes , rameuses , remplies intérieurement d'un tissu
€oyeux.
Les lichens jûbatus , chalyheiformîs , roccella de Linnseus 9
et Vhypoxylonloculiferum de Bulliard , servent de type k ce
genre , qui prend quelques espèces dans les genres thamnion
et usnée de Ventenat. V. aux mots Lichen , Usnée, Tham-
Niow et Hypoxylon. (b.)
SETAIRE , Selaria. Genre de fiantes établi par Palisot-
de-Beauvois, aux dépens des Panics de Iiinn8eus,et des Or-
THOPOGONS de R. Brown. Il offre pour caractères : deux ou
plusieurs soies servant d'învolucre adx épillets; balle calicî-
nale de deux valves , l'inférieure très-petite , contenant deux
fleurs , dont l'une est neutre ou mâle , et a des valves coria-
ces persistantes. •
Les Panics glauque , italique , vert , verticillé , etc. ^
entrent dans ce genre.
Ijc genre Urochloé s'en rapproche beaucoup. (R.)
SETANIA. V, Mespilus. (ln.)
f SET EL-HOSN (^Venustus^ L'un àes noms arabes du
eonvôioulus caîricus , Linn. (ln.)
SETIALIS des Romains. V. Viola, (ln.)
SÉÏICAUDES ou NÉMATOtfRES. Nom donné,
par M. Duméril , à une famille d^insectes aptères^ qui comr
prend notre ordre des thysanoures. (l.) .
s E V loj
SÉTICORNES et CHÉTOCÈRES. Nom donné, par
M. Duméril 9 à une famille d'insectes de Tordre des lépi-
doptères, composée de la majeure partie du genre phalœna
de Linnœus , ou de notre famille des lépidoptères nocturnes^
moins la triba des bombyciUs et celle àes/aujo-bombyx, (l.)
SETIFER. Nom latin , donné par M. Curier au genre
Tenrec. (desm.)
SETIGERA. Famille de mammifères .proposée par lU
liger, et qui ne renferme que le seul genre GocBON ( y com-
pris les phascochoeres ). (desm.)
SETIi>I. C'est le nom que les Portugais du Brésil don-,
nentau Çouroupite. F, ce mot. (s.)
SËTIPOOëS. Nom donné par Blaînville au groupe qui
avoit été appelé Amnelide par Lamarck , et Vers a sk^ù
ROUGE par Cuvier.
Il subdivise ce groupe : i.^ en Hétéromériens , ou dont
les anneaux sont dissemblables , lequel contient les genres
SeRPULE , SpIRORBE , SpIROBRAUCHE » CONCHOSERPULE ,
BuNOOE , Dentale, Siliquaire , Artolon; Campulote ou
MaGILE, OCRÉALEy Am PHITRITE , SPIROGRAPHE , TÉRÉ-
BELLE , PhÉRUSB , ClRTÈNE et SaBELLE. a.» En SUBHOMO-
MÉRIENS OÙ se trouve le seul genre Arénicole ; 3.^ les
HoMOMERiENS qui réunissent les genres Aphrodite , Lépi-
D0110TE, Amphinome, Branchioméréide, Mëganéréide,
LÉPIDONÉRÉIDE , AcÉRONÉRÉlDE , CiRRONERÉIDE , PoDO-
NÉRÉIDE , NÉRÉIDE , SpIONBREIDE , SqUAMO LOMBRIC , ClR->
ROLOMBRic , Tubilombric , LoBfBRiG et Nais. F. le Bul-
letin des sciences, parla Société philomathique, année i8i8|
page 78. (b.)
SET ON. Cestle chaUodon seiifer ^ Linn.; le Pomacentre
, filament , Lacépède. (b.)
SËTOURE, Setouras Nom générique donné par Brown
aux insectes du ^tnre forbicine ou iepisma. F. Forbicine. (l.)
• SE-TSE. V. Chit-se. (s.)
SEULE. Ancien nom de la Sole. V. Pleuronecte. (b.)
SEUTLO LAPATHUM et Secjtlo Malache , c'est-à-
dire , qui tient de la bette et de la patience. Ce nom a été
donné autrefois à TEpinard. (ln.)
SEUTLO STAPHYLINON , c'est-à-dire , qui tient de
ta betU et de la carotte. Gesner a donné ce nom à la Bette-
rave. <L.)
SEUTLON. Synonyme de teuilon. Ces deux noms dési-
gnoient les Bettes ou Poirées chez les Grecs, (ln.)
SEVARANTON. Nom indien de la Bignone a tige
APLATIE, (b,)
SËVE* Fiuide.de diverses couleurs et de diverse nature
^lo s E V
existint 4401 tous les ▼igétiM» : la ééfvé c«c à ta j^aiHe ce qàé
les fluid/es animaux §OBiià ranimai , ci «i l'on peut loi compa-
rer ^n^ hq^eur^njmalf ^c'e«l la Ijrmpbe , arec laqoelle elle
a quel4)U£^ rapports « icoosid^ née sous certains points ëe vue ;
ces traits approximatâCi de aîmilanlé kii «ni ésérité le nom
de Ipnphe V€gMe,
La présence de la sève est indispensable ians les végé-
taux; son atftseace totale» est le caracière le plus certain de la
mort d^o9e plante. On con^ oit , «Inaptes cela i qu'elle est un
des agens les plus nécessaire^ à ia aaaté daos ions les âges de
. la vie vëg^k 9 et <que son liisloire est liée 4 tous les phéno-
mènes que la plante présçutc dans Tétat sauvaçe etdans Pétat
de culture.
La sève est asçcndnie jou Ascendante, La première part
des racines , et s'élève par les fibres ligneuses jusqu'à son ex-
trémité , «a m^Hie temps ^'eile te dévie dans toutes les
branchea Ae l'arbre. La deuxîèin^ , ou e^ âeseendanU ,
prend sa stOcurce dans les pjurlies aupérieure^ de l'adore , et
desceia^ 4anslcs racines, entre l'écorce et l'aubier.
Lorsque le célèbre Hanrey eut confirmé la ckcuiation du
^ang ^ déjà soupçonnée par Hippocrate , les physiologistes
despiantes voulunent trou^^er nne circirfotion totale de -la
sève 9 àwi^ iJs placèrent la aource da»s tes racines , et qui se
répafidoi^ d^s tou^ ie s^ratème ^égétal pour revenir à son
lieu de dèpi^rt i comme le ausgpaîrt et revient au coeur. Cette
questjiM fiii aJlors iori agiiée , et ^devint ^m briHant sujet de
recherches , d'bjpotbèses et d'expérienees qui occupèrent
Malpi^y^ f Manotte , DuMmel , Delalnre , qui crurent à là
circulation contre le sentiment de Dod^rt, de jDuclos« de
Sd^ol^ .de Haies , de Bonnet , qui refusèrent à' y croire.
L'opinion de Duhamel , qui voyojt laaève s'élevant à tra-^
vers ies £brieSidu bois ^ aournâsaot ie ^végétal , et rejeter une
^éveiow^cACore assee élaborée dans un ordre de vaisseaux
placés sous l'écorce ^ qui la portoient aux racines , où ell^
subissoît yae noujtreUe préparadon pour sf élever de noureau
dans le; libres ligneuses 9 séduisit «n ^and «ombre de phj-
jsici^ns 4 majus on ne pouvoit expliquer par cette théorie in-
génieuse , la grande quantité de «ère qui descend sOus l'é-
corce , au^^devant de la substance ligneuse. Des découverlç?
. postérieures Jijraot démontré une très-^ande absorption
d'humidité par les feuilles , on trouva la véritable source dé
}a ^Q^ ^^aîibÊk facile d'expliquer pourquoi elle étoit si 2i>on-
dante sous J'jécorce.
L^^ prouves de l'asccosion de la sève se tirent de t'arrose-
mentdes racines, d'où la sève s'élève dans l'intérieur de la
plante ^'«» voit redresser ses rameaux. Celles de la sèrc
s E V „,
âescenâatUe se llrculde la solution de comUaQÎté &tYécotce ,
qui forme un bourrelet daos U partie ^upérÂ^iu-je de t'^i^^li
qui fait cette solution de continuité. ^
QmUeestta cauêt 4» mQuoement de ta ûéoe F
Telle est la question qui occupa d'iUustres physiciens. IKaJ-
pighi a dit que le nM)uyeniçnt dç U séy^ étoit produit
par r^ir dilaté dans les . trachées ^ par Taction plus oa
moins actire de la chaleur. Hedwi|;en jittribiia la ^a<i#e k
-une force vitale inconnue. L^anie et Tautr^ ^^icatioj» sont
nécessaires : celle jde fleduvi^ coxnnue foriez pr«#nière , ^t
celle de Malpi^coaiine tmse secop4aire. Tdutefol^ il i;i'e«t
pas prouvé que les trachées aiept des tubics aériens. V. AfRWf •
Quelle e^t la cav^ ifi fasc^nsiau delft sévuf
B^relli 1 de la Hirc «t Hatter isuppoeeni exister une subs-
tance #paQigie«0e ^ tafiMe l'inténeur du vaisseau , laquelle
aspÂre ^ éUfirt la aéoe 4U maUle ea maiHe , comme Teau
a'él^ve 4Mn$ k papier i^ris oa daos uoe épmige. Le méça-
jdi^B^ de oe fhèaomèiïe «st «more inconnu ; mais on con-
çoit fcictfi «ne atf niai panticvliére entre Têtu et la racine , ou
loul^ Autre partie végétale , «t a»e ûiAifoilion successive d^uQe
cellule à T autre. Je pense que i'ea« alimentaire des plantes
}ouji 4^mi Hmd^ dpQl i'|hpii09 sur l«i plaïUes détermine
son introduction successive par des res&err.emeai et 4es d>i-
latajdaos 4es |partie# fv/ Vij»bibMit. Je suppose aussi dans
les plantes une irritalion pl^s eu ivimm prononcée , qui ac-
célèrjç ou dimûuie ja viUMeda m^ureMenft ly«yhatiqu<; selon
jles parties.
Ce WLOuvexnenl 4jt h ^e me se suspesd pas ; e^ hiver jl
est moindre ;, jaaai$ il^aftt po«r foifiifier les rapines et former
Us boulpAS él les bn^rg^fim-
Il y a deux sèves , celle du printemps et celle d'automne.
Celle in piiniesup^ op^e princip^J^eot le «développement
de3 feuilles, Ae3 fle^s et de^ ÎTruils; celle de FaMt^mi^e
accroît .par%iiUibreQAej(it la |9«f Uieur et la grosseur des ra-
cines ; toutes deux agissent cependant sîmultaniéiOjeot sur
ioujte3 J^ parties 4es pU^ie^-.
lia sève est h iFéhkiAe 4es m^tm qui y sont dissious pour
i'éiever dan» lejs végétaux, ei ^m s'en sépaneot eneuîie sous
forjme de çhyle pour op#er la «wN'iiion.
La théorie des boutons , celle des mancoiies , des bourre-
lets , d^ tox3ioii$Y 4^ «mUlatioiis , incisions, perforations
et sections pariieUea 4es 4iges ^ur faiier la maiorité des
fruits , repQ^en^ aur l#Mlaies« la diéfuraêioii et le re&ux de la
lia S E V
SEVERE. Nom d^une vipère i^un brun roussâtre avec
des lignes jaunes, anguleuses et iransverses sur le dos.
(desm.)
SËYOLE, 5câ0PD/a. Genre de plantesde lapenlandrie mo-
nogynie , et de la famille des campanulacées, dont les ca-
ractères consistent : en un calice à cinq divisions . en une co-
rolle irrégulière , tubuleuse, à tube fendu longitudinalement
en dessus 9 à limbe digité et membraneux sur le bord de
ces digitations ; en cinq étamines; en un ovaire inférieur,
surmonté d'un style épaissi à son sommet, sortant par la
fente du tube et courbé vers le limbe , à stigmate aplali et
velu ; en un drupe arrondi , strié, contenant un noyau tu-
berculeux, ridé, biloculaire et disperme.
Ce genre renferme des arbrisseaux non lactescens , à
feuilles alternes un peu épaisses , caduques , et formant ,
Ear leur cbute , des cicatrices ou empreintes sur la tige et siir
ts rameaux, à pétioles hérissés à leur base d'une petite touffe
de poils , à fleurs disposées en corymbes dichotomes , axil-
laires et munies de deux bractées. On en connoit une tren-
taine d'espèces qui avoient la plupart été placées parmi les
LoBÉLiESi Les genres Selliére et Goodénie se rapprochent
beaucoup de celui-ci. (b.)
SEVRAGE DCS ANIMAUX DOMESTIQUES
( Économie rurale ).
Nous avons exposé , an mot AiXAiTEMEtrr , combien le
lait des mères étoit utile au développement et à la santé
des jeunes quadrupèdes domestiques , ' dans les premiers
momens de leur existence. 11 est une époque à laquelle ofr
peut cependant les en priver sans inconvénient ^ et même
avec beaucoup d'avantage. Le nom de seoràge a été imposé
à cette privation , dont nous allons examiner le mode le plus
convenable. »
Le sevrage exige plusieurs précautions indispensables pour
produire les heureux résultats qu'on en espère , et pour pré-
venir les inconvéniens très-graves qui résultenlifréquemment
des négligences à cet égard.
Il ne doit jamais être prématuré ni brusque , parce quUl
est toujours suivi de résultats fâcheux, dans l'un et Tautre
de ces deux cas ; et il est avantageux d'imiter sur ce point ïa
nature , autant que les circonstances dans lesquelles on se
trouve le permettent.
Nous voyons que les animaux en liberté ne cessent entîè-
rement de téter leurs mères qui» lorsque leur âge, l'état de
leur dentition , et leur situation , ièlhrtpennettent de prendra
suffisamment pour se sustenter , d'Ages alimeB3 conrena-:
SEV ^,3
bles k leur côtislitotioà. La privatton complète da lart est
toajoars amenée insensiblement chez eux '«d'unie part, par tine
diminution progressive de Fallaitement, proportionnée à leur
développement ainsi qu'à Tabondante et à la qualité de; la
nourriture k laquelle ils sont soumis , et àé l'autre, par Téiat
de la mère elle-même , qui suit ordinairement cette progres-
sion, t^ lait ne tarît généralement chez elle que lorsqirelle
redevient en cbaleur, par une suite nécessaire de Tem-^
bonpoint que lui a procuré la diminution de Fallaitément.
Ainsi 9 en se rapprochant de cet état de choses, autant
que les circonstances peuvent Tautotiséi' , on se conforme au
vœu de la nature , et Ton prévient les accidens qui résultent
souvent *de la transgression 3e cette règle qull est facile
d'observer.
hes înconvéniens les plus ordinaires auxquels cette trAs-
gressîon donne lieu. sont, la tristesse ^ la maigreur et la foi-
blesse des jeunes sujets ; les engorgemens^kriteux dé$ ïnèfes,
ainsi que les squirriies , les cancerS| les ahcé^ , et autres à'c-'
cideâs plus ou moins graves et difficiles à réparer.
qu'(
sition
froide , parce qu'une abbndisint^trâttspiraiibnpirétîent'ylbts
les engorgemens que le froid et l'hufnfiâité produisent sbut^nt
dans ce cas. *
• Il est même quelquefois utile de couvrir les mères , dans
quelques espèces , dans quelques races précieuses et déli-
cates , et dans certains cas , pour'pi^venir téi incony ^îÂili'j
et il est toujours nétessaire d'éviter les codratis d*âîr.. '*î ^ '
L'époque du sevrage doit nécessairement Vatiét dan^'l^s
diverses espèces de quadrupèdes doàiestiqnes^, el aussi, d'à:-
Srès diverses circonstances relatives à chacune d'elles. Nbdi
eVans nous borner à établie ici en principe général , que
d'après les grands avantages qui ont été reconnus à Patiai-
tement naturel , plus lès tircodstance^^ datïs lesquelles an se
trouvera permettrènt de le proldng.er, mieux les jeun^ su-
jets s'en trouveront, et plus iisrprc/ndf ont promptemenft de
corps, d'embonpoint et de vigueur.
Mais il faut prendre garde que cet état ne s'établisse aux
dépens de la mère; car, outre la maigreur excessive qtli en
firoviendroit , et là dimincttion de ^es autres produits , comme
a laine , le poil, etc., qui ont toujours d'autant plus de qualité
et d'abondance , que les mères nourrissent moins ou fournis-
sent leur lait en moindre quantité de tbute autre manière , il
pourrolt encore en résulter , dans certains cas , le rAmoUis-
gciticntdc Ses o», ou leur affoiblissement au moins , ^nune
xi4 S E V
on en a Ytt plasienrs etcmnles firappans dans des ttuamàtèteê
domestiques , parce que la substance calcaire qui en fait la
base , passant dans le lait, ne contribuerolt plus k la forma-*
, lion et k r entretien de cette matière solide.
Le climat dans lequel ces animaux se trouvent placés, ^eut
aussi déterminer le propriétaire k avancer ou k reculer l'é-
poque du sevrage , dans les mimes espèces ; puisqu'on re-
marque qu'il contribue k les développer plus tôt ou plus
tard. Ainsi , cette époque doit varier du midi an nord de la
France , d'après l'influence de la température habituelle.
Le sevrage peut encore devenir nécessairement forcé et
précuite par quelque accident survenu ^ la mère , et qui
corrompt , diminue , ou fait narir le lait. Dans ce cas , il
«exige les plus grandes précautions , à l'égard des sujets , lors-
qulb sont très-jeunes, surtout , pour éviter le passage prompt
de l'aliment liquide k l'aliment solide.
Afin de prépara inseusiblemeiit les jeunes animaux aa
devrage , et ne porter aucune atteinte k leur développement
et à leur embonpoint , par une transition brusque , il faut ,
dès que la mastication peut se faire chez eux , placer ^ leur
Sprtée les allmens les plus doux , les plus faciles k digérer ,
is plus nourrissans et le^ plus succulens , tels que , pour leii
Eefnivores , l'eau blanche , le son le plus fin et le plus £m-
neux , les graines les plus substantielles et les plus tendres ^
comme celles des graminées et des légumineuses concassées
et ramollies , les racines les plus riches en principe sucré ^
comme celles de la betterave , de la carotte et du panais ,
plutôt ^oitcâ qn^ crues, le foin le plus fin et le plus délicat ,
et par^dessus tout rheri>e fraîche, qui est encore ici la nour-
riture la plus convenable et la moins coûteuse, toutes les
lois qu'on peut se la procurer abondamment et de qualité
convenable. A regard des carnivores, le sans et les chairs lea
plus tendres et les plus réduites sont à pré^rer à tout autre
aliment. Dans tous les cas, une fausse économie occasione
une véritable perte ; ipais II tant bien prendre garde aussi
que les animaux n'avalent plus de substance qu'ils n'en
pourtoient digérer , et ils doivent en prendre peu à la fois
et souvent.
. Il faut aussi varier leur nourriture , autant qu'on le peut ,
et la renouveler souvent , afin d'exciter leur appétit ; et Teaa
fraîche , qui devient essentielle dans ce cas , ne 4oIt jamais
leur manquer.
HcoDviept encore de séparer » momentanément d'abord,
les petits et les mères , lorsqu'on a cru devoir les laisser en-
semble anrès leur naissance ; d'augmenter graduellement la
durée de la séparation ; de les habituer à i|ie plus se voir dans
s E V 11$
lefonr, en les plaçant^^ quand les localités le permettent^
dans des pâturages difTérens et éloignés les uns den autres:
pais , dès qu^on s^aper^çoit que les élèves sont bien h^ituég
à la nourriture verte et tendre f qui est incontestablement la
plus convenable pour remplacer le lait des herbivores , ou à'
toate autre qui convienne bien à la foiblesse de leurs ôrga*
nés f il faut les séparer entièrement, après les avoir habitués
par degrés à ne plus téter que de loin en loin , en ayant la
précaution rigoureuse de les laisser voir et entendre leujd'
mère le moins possible , afin de ne pas les exposer à des ef-
forts aussi fatigans qu'inutiles. >
Autant il est essentiel que les élèves aient une nourriture
succulente et abondante, avant et. après le sevrage, pour
qu'ils puissent bien le supporter , autant il est utile que le$
mères soient nourâés alors avec sobriété, afin de détermi-
ner inse noblement aussi, et successivement, la diminution
et la, dissipation de leur lait. L'exercice leur est encore très-:
salutaire pour opérer cet effet.
Lorsque , malgré ces précautions , les mamelles s'engor^
f;ent fortement , on doit les traire pendant quelque temps seu-*
ement y quand on n'a pas l'intention d'en taire des laitières ;
car, dans le cas où on les destine à le devenir, les précau-
tions que nous venons d'indiquer deviendroient plm nuisibles
qu'utiles , puisque tout doit tendre , au contraire t k déterr
miner le plus possible la sécrétion et l'abondance du lait.
Quand les circonstances dans lesquelles on se trouve
contraignent à laisser ensemble les jeunes animaux et leurs
mères , à l'époque du sevrage , on peut , dans quelques cas t
sans inconvénient , garnir la tête des |»remiers d'une espèce
de cavesson on muserolle assez lâche pour leur laisser la
faculté de manger , et armée de pointes peu aiguës , soK-
santés pour empêcher la mère de les laisser téter» parce
qu'elle jie sent légèrement piquée lorsqu'ils essayent de le
faire.
Dans tous les cas, il conrient de visiter souvent les ani*
maax soumis au sevrage, ainsi que leurs mères, afin de
leur donner tous les soins que les circonstances exigent et
que leur état indique ; caria négligence à cet égard peut
avoir des résultats très-fâcheux. / * ' '
Nous devons rappeler ici que les animaux nouvellement
serrés prennent quelquefois la niauvaise habitude d'essayer
de se, téter les uns les autres , ce qui les épuise et les fait dé-i
périr; et Ton doit s'empresser d'arrêter le mal dès qu'au
s'en aperçoit. V, le mot Allaitement, (yvaet.)
SEYELr-CORONpE. Sorte de cannelle mucilagineiise
de Geylan.£lle a peu de go&t et une odeur désagréable On lai
«6 S EX
mêle en fraude avec la yéritable. Il te parott pas que Tarbre
qui (a fournit soit connu des botanistes, (b.)
SKXANGULAIAE. Poisson du genre Syngnathe, (b.)
SEXES, SenottSj qui vient de ucare, diviser car un sexe
n^est 5iu' une moitié d'être par rapport à la reproduction. Il
y a 4aQ$ la nature deux ordres die corps : i.^ les substances
inanimées ; a.<^ les créatures vivantes, c'est-à-dire le règne
inorgapique ou minéral , et les corps organisés ou les végé*
tap^ et les animaux.
Or y tous les êtres vivans n'ont qu'une existence bornée
et passagère sur la terre ; ils naissent , s'accroissent et meu-
rcAt successivement ; il faut donc qu'ils perpétuent leurs ra-
ces et leurs espèces. Cette perpétuité s'opère par Pacte de la
GcNi;RÂTiON ( F. ce mot ) , et celle-ci s exécute commune*
snent par le mayen des organes sexuels» Il n'y a donc ded
sexes que dans les êtres capables de génération , c'est-à-dire
assujettis à la mari, et par conséquent vivans et organisés.
Le minéral ne vivant pas , n'est pas destiné à se reproduire,
et n'a nul organe , nul sexe.
En effet , Te végétal et Tanimal ont deux espèces de vies ,
Tune qui se borne à l'individu ^ qui se dissipe avec lui dans
la poussière de la terre, et l'autre^ héritage éternel , qui se
transmet d'âge en ige aux descendans de chaque v^ce vi-
vante.
C'est de cette seconde vie seule , celle de l'amour , que
nou3 parlerpus ici; car elle représente, non l'individu qui
n'en est <pie l'usufruitier, mais l'espèce entière c^ui en a la
yéri^ble possession. 11 faut donc considérer ici cette ffoi»^
sance ^e ylcj contemporaine de tous les âges et imniMrielle
dans des. corps perpétuellement mortels. Le^ i»div»du9 ne
SQ^t rien par eux-mêmes; ils appartiennent au domaine de
la cpiort , i^ passient tour à tour comme dés ombres fcigitîves.
Ujs^i^e .preiMi^t une âme que ppur la rendre ^ mais l'espèce
subsiste , elle traverse les siècles dans le printemps étemel
de son jp^i^tence ; c'est un grand aii>re 4ont les racines sont
dans la moç^, .etqui étend ses branches de vie da»s rim-
mensité des %es. , «
Ce^ç âme éternelle de l'espèce se marrie » dans^ chaque
individu qu'elle crée , par un ordre partic^kr d'orË;a»i&ationn
ou un appareil de parties ^ et par un ii^sjtinct qu'on appelle
amcu/r. L'amour est le principe vital de ch^ique espèce d'am-
maux ejt d^si plantes , et ne s'exalte , dans les individus , qu'à
certainjes /époques de leur durée. Cette jfbrtîon d'âme , cet
amour, ou plus tôt cette vie des races, réside seulement
dai^s les organes sexuels de l'individu, qui ont rapport à sbn
espèce, c'est-à-dire à sa perpétuité. La ritalit^ de l'espèce
s E X • ti^
ne réside donc pds dans tontes les parties des individus » maîji
seulement dans celles qui sont destinées k leur reproduction.
C'est par lears organes de génération qne Tanimal et le vé-
gétal appartiennent à IHmmortalité ou bieti à Pamour^ qui
en est r essence. Aimer , c'est vivre pour son espèce ; c'est
porter en soi*méme les élémens de l'immortalité; c'est eiis-
ter non-seulement pour soi, mais pour toute sa race, c'est
accumuler une vie infinie dans un temps très-borné , et vivre
mille siècles dans un instant.
^ I.*' Les organes de perpétuité des êtres mortels ( les
animaux et les végétaux ) y sont leurs parties sexuelles. Ce
sont les. seules qui représentent l'espèce , et qui soient U
source de sa durée. Elles n'existent jamais dans les substan-^
ces inanimées , parce que celles-ci n'ont pas de génération ^
d'individualité , et que chaque portion de leur matière a son
existence isolée et finie. I>ans les corps organisés , soit végé*
taux, soit animaux, la vie n'étant fondée, au contraire, que
sur la génération , les individus sent remplacés sans cesse y
parce qu'ils meurent successivement.
Les organes sexaels sont différemment confirmés dans les
diverses^ classes de plantes et d'animaux. Il est même des
êtres chez lesquels on n'a pas ^u découvrir exactement les
organes sexuels , et que l'on considère comme sans sexes ,
bien qu'ils puissent probablement en posséder. Tels sont
les champignons et les algues parmi les plantes ; les zoo-
pfaytes , les cératophytes et les coraux , ainsi qne la plupart
des animalcules infusoîres, les polypes (hydres) , et les ra-
diaires , les écbinodermes parmi les apimaux. Cependant on
trouve des œufs ou des semences dans un grand nombre de
ces genres; d'antres se propagent par bouture ou par divi-
sion, comme ios polypes d'eau douce , plusieurs animalcu-
les infusoires, et certains vers , etc. On petit considérer tous
ces êtres comme représentant chacun leur espèce , puis-
qu'un seul individu peut se multiplier sans secours , sans co-
pulation, et former des êtres semblables à lui. Ce sont aussi
ks piuis simples et les phfê imparfaits de tous les corps orga-
nisés. On peut les appeler , des corps viva|is asexuels , c'est**
à-dire sans sexe ; ib n'en ont «ucun en effet , à moins qu'on
ne tes considère tous comme des femelles.
En second lieu , il existe de^ animaux et des plantes her-
maphrodites, c'est-à-div pourvus des deux sexes , mais réu«
iiis^ sur le même individu. Il faut distinguer ici deux genres
d'hermaphrodisme: i.^ celui qui rapproche immédiatement
les organes sexuels , comme dans la plus grande partie des
végétaux, dont chaque fleur est pourvue de pistils et d'éta-
mines, et dans les coquillages bivalves, miutiralves, dans
ii8 S E X
quelques fers tt ànimalcoles infusoires , etc. \ a.* celoi qui
sépare sur le même individa les deux sexes : telles sont les
plantes appelées mondtques par Lînoœas, par exemple le
maïs , Tamaranthe , le bouleau, le buis , Tortie , etc. , puis
divers coquillages uniralves , ainsi que plusieurs vers. Ce
sont des êtres disexuels » réunis ou séparés sur les mêmes
individus. F. le mot Heemâphrodite.
. Enfin , nous placerons en dernier lieu les animaux et les
plantes à deux sexts séparés sur différens individus mâles oa
femelles. Parmi les végétaux , on trouve les espèces appelées
àioîque^ par Linnaeus; telles sont le saule , le gui , le chanvre,
Tépinard, le houblon , Tif, le genévrier, etc. Dans ceux-ci,
il en est qui changent de sexe ; ainsi lejuniperus virginiana est
une année mâle et l'autre année femelle , comme on voit
parfois des fleurs mâles sur des pieds femelles de plantes^ ou
réciproquement. Cela semble prouver que les végétaux sont
essentiellement hermaphrodites , et que Favortement d'un
sexe produit originairement les dioïques.
11 y a de même des animaux qui , bien que pourvus d'un
seul sexe , comme des femelles de pucerons et de monocles
ou puces d'eau y peuvent engendrer seuls; néanmoins le
concours des deux sexes est nécessaire parmi les animaux
les plus élevés dans l'échelle de l'organisation , tels que
l'homme , les quadrupèdes vivipares et les cétacés , les ot-
seaux, les reptiles , les poissons » les crustacés, les sèches et
quelques mollusques gastéropodes, avec tous les insectes. Ce
sont des êtres disexuels séparés sur deux individus. Les ani-
maux les plus parfaits appartiennent à cette division , tandis
que les classes précédentes ne renferment que des espèces
peu élevées dans l'échelle de la perfection. lions en dirons la
raison plus loin. «
Il existe aussi des individus neutres , c'est-i-dire privés de
la faculté de se reproduire et n'ayant aucun sexe ; mais ils
diffèrent des asexuels en ce que ceux- ci engendrent , tandis
que les neutres en soQt incapables. Tels sont, parmi les ani-
maux, les ouvrières des abeilles, des fourmis et des termi-
tes, ainsi que le^ eunuques naturels; et parmi les fleurs,
celles qui sont doubles ou pleines, comme des roses, des
renoncules, des œillets, des cerisiers, etc.; mais ce sont
des végétaux que l'art du jardinier a rendus eunuques! On
pourroit encore regarder tomm^eutres tous les indivi-
dus végétaux et animaux qui ne sont pas parvenus à l'âge
de la génération, et tous ceux qui l'ont passé. En effet, une
jeune plante, de jeunes animaux^ des enfans sont encore
neutres; ils n'ont , pour ainsi dire , des sexes qu'en espé-^
rance ; de même , un végétal après sa fructification , un vieil
. s E X ii9
animal, un homme, wie femme d'âge 9 n'ont At lear sexe
qae les souvenirs ; ils sont neutres. Le seul temps de la pu«
f erté des plantes et des animaux , jusqu'à celui de leur dé*
floraison , leur Ate cette neutralité qui les réduit à la vie in-
dividuelle , et qui les sèvre de Timmortalité.
Les végétaux perdent, chaque année, leurs organes sexuels
qui ne leur serrent jamais qu^ude fois , et en prennent d'au-
tres chaque année ; les animaux conservent toujours ceux
qu'ils ont reçus, mais ceux-ci ont deà temps de repos et
des époques d'activité. Voici le tableau de toutes ces diffé*
Tences*
SaBSMxes
Ifbiblei
Gipables
d'engendrer.
iHermaphro- C^*'
dites i deux 1
Mzet sur <
chtqaeindi- I
I ^» (Sépar&.
{
.Algue^^ Champignons ete*
iLa plupart des zoophytes ef
•| des animaux imparfaits, oa
' des infusoires.
Fleurs hermaphrodites.
Coquilles bivalves, multival-
ves, vers, ascidies, etc.
A on seul
[sexe sur un
individu m&le
i ou femelle..
1 Fiantes monoiçuesi
* I^Goquittes univakes, vers, etc.
(Plantes diolfues.
jli^imauz vertébrés , crusta-*
I céS| insectes , sëclMs , etc,
hicapables
d*en§endrer
individuelle-
^ment
!
r Sexes nuls ouÇ Abeilles , fourmis et termitet
incomplets..! neutres. Eunuques natureb
(. ou artificiels.
j Sexes com- S^^"^^. '' ^"T 2Î'*"
[pletsinacUr..{ ï^a^^, IT "' "'^ 1
liC temps du rut est aux animaux, ce que la floraison est
pojar les plantes. La maturité de leurs fruits et de leurs se-
mences est analogue au temps de gestation de la faculté géné-
rative chez les animaux. La plupart des espèces sans sexe ,
comme les polypes d'eau douce , les zoophytes , quelques
vers et animalcules^ microscopiques, se reproduisent par
bouture ou par bourgeons , ce qui les a fait désigner sous le
nom de gemmipares. V. l'article Géi^ÉRATiolï.
Quelques individus dont les sexes sont communément i»é»
lao . S E X
parés 9 se sont quelquefois trouvés hermapkrodîDBf ; nfais ces
cas sont très-rares et contre nature. Des plantes dioïques de-
viennent aussi monoïques. Ces légères exceptions ne peuvent
pas altérer les lois générales.
S! chaque individu hermaphrodite représente son espèce ;
s^il se suffit à lui-même pour se reproduire , il n^en est pas
ainsi parmi les animaux à deux sexes. Un homme n'est pas
un être complet, il n'est qu'une moitié de son espèce, il
n'est rien tout seul, non plus que la femme seule. Une sim-
ple fleur , une huître, un vil animalcule ,. sont à cet égard
plus parfaits que nous ; ils suffisent eux-mêmes à leur bon-
heur ; ils ont tout ce qui leur est nécessaire pour exister et
pour se reproduire. Ils engendrent à llieure marquée par
la nature. Leur félicité n'est point obscurcie de craintes , de
jalousies; elle n'est point troublée ^lar des discordes , et ne
suit jamais qgif^ le besoin pour guide. La nature a eu des vues
profondes «n établissant des faerp^pUrodites, car les êtres
ainsi constitués sont presque tous immobiles , et par consé-
quent exposés sans défense à leur destruction. Il étoit donc
impossible que deux sexes séparés et éloignés vinssent se
trouver; d'ailleurs Tun d'éux^pouvani périr, Tautre deve-
noit stérile. Pour éviter cet inconvépiéfit , la nature a or-
donné que chaque individu immobile se repf oduiroit seul, ou
seroit doué des deux sexes ; tels sont presque tous les végé-
taux et la plupart defs esjpèces d'animaux qui ne peuvent pas
se déplacer. Par ce même motif, elle les a rendus très-fé-
conds aussi, pour réparer leurs pertes avec plus de prompti-
tude.
L'hermaphrodisme étoit moins applicable aux espèces qui,
possédant des sens et des membres , pouvoient plus aisément
se mouvoir et repODijQJttre lefirs semblables ; aussi la nature
^-tTelIe séparé les stxts dans les animaux qui se transportent
avec faciUté «t qui sont pourvus de sens. Mais ppur obliger
les sexes à. se chercbei* , il a été nécessaire de leur rendre le
sentiment dç la jouissance plus vif et plus délicat où plus im-
périeux qjHjp cbe? lies hermaphrodites. Ceux-ci , au contraire,
dévoient ayoir des désirs plus modérés et plus bernés , afin
de ne pas st détruire eux-mêmes par de continuelles soili-
citarions d'araour. Quei abus , quelle prompte mort ne sui-
vrojent pas un hermaphrodisme complet daps des êtres aussi
ardens en amour qije les oiseaux, les quadrupèdes et
rhomoicp Cfît état n'est donc convenable qu'à des espèces
froides et peu sensibles , comii^e les anjip^ux imparfaits et
les plantes. L'amour est pour eux un bespin mécanique , une
sorte; d'inslincl borné plutôt qu'une passion vive. La généra-
tion s'opère chez eux saps plaisiç marjqué ; c'est une action
s E X lai
ofgaiii^ae qui s'exécute presque k leur insn^ et sans la par^
ticipatioa de la volonté. lU o'oAt donc tacun excès à redou-
ter. Une moule engendre comme une plante fleurit. Si la
nature a donné au contraire une vive impulsion d'amour aux
animaux plus parfaits et qui ont les sexes séparés , elle op«
{lose en quelque sorte des barrières à leurs désirs. L'homme^
'animal , ne peuvent pas satisfaire leur amour sans le con-
sentement d'un autre sexe. Il faut que le plus fort invoque le
Idus foible ; il faut que la condescendance remplace la vio-
ence ; là on cède pour vaincre. Les miles ne pouvant en-
gendrer que dans certains temps, et les femelles pouvant les
recevoir encore plus souvent qu'ils ne sont en état de rem-
plir le vœu de la nature , il a fallu que la pudeur, la douce
résistance de I4 £emelle , établit un équilibre entre le pou-
voir et la volonté. L'amour s'accrott par les obsucles , il s'é-
teint dans la volupté. C'est donc une institution admirable
de la nature , qui a voulu donner un frein ii cette passion
ppur la rendre plus vive , qui a rendu les femelles nius ar-
dentes pour les mâles les plus robustes, comme si elles vou-
loient être vaincues , comme si elles trouvoient de nouveaux
triomphes dans de nouvelles défaites , et comme si l'on ne
ppuvoit pas leur plaire sans les subjuguer. Leur puissance
est donc dans leur foiblesse même. Elles cherchent la force
qui legr manque , et veulent l'asservir en s'y soumettant. La
nature , qui aspire toujours à la perfection des espèces , a^
donc établi que la force devoit être préférée en amour ^ afin
d'obtenir des individus plus vigoureux et plus robustes; c'est
pour cela que la jalousie est née , que V énus aime le dieu
des batailles y et que l'amour est presque touiom-s un état
de guerre , afin que le foible soit écarté et que le plas vigou-
reux soit aussi l'amant favorisé. La préfirence des femelles
appartient toujours aux vainqueurs ; elles sont le digne prix
des combats. Aussi les animaux les p\ps pacifiques , les bêtes
les plus humbles , deviennent courageux et belliqueux ati
temps du rut , et la plus douce des passions est quelquefois
la plus cruelle. Il faut savoir braver la mort pour avoir le
droit de donner la vie.
La complexion des femelles des animaux correspond il
• cette destination qu'eiies reçoivent de la nature ; leur corps
est plus délicat , plus foible , un peu plus petit que celui des
mâles, leurs membres sont moins robustes , leurs affections
sont plus douces; elles ont les grâces en partage , leur foî-
blesse même intéresse et dispose à l'amour. La beauté , la
tendresse , le charma de la volupté , leur donnent un conti-
nuel empire sur la: force. Les mâks robustes , ardens , fou-
gueux ^ ont une complexion dure , forte , musculeuse et car-
112 S E X
rée ; mab les formés s'arrondissent dans les femelles; dans
les mâles , elles sont rudes , prononcées, angulenses. Le cat^
ractère masculin exprime la force el T activité pour le corps t
le génie pour Tentendement ; le caractère féminin produit
la grâce , la douceur au physique 9 et Tesprit au moral. L'un
e»i actif, Taùtre passive ; le premier veut et commande , la
seconde succombe et supplie ; mais telle est la compensa*
tion des choses , que k plus foible règne en effet sur le plus
fort. Celui-ci vend sa protection au prix de la volupté , et
le foible emprunte la puissance du fort en s'y abandon*
nant. F. Mâle et Femelle.
Quand il n'y auroit sur la^ terre aucune autre marque
d'une divine sagesse , que celle qui se montre dans les orga-
nes sexuels , elle seroit suffisante pour prouver l'existence
d'un être intelligent dans l'univers. On a nié les causes fina-
les p mais comment pourroit-on méconnottre ces rapports si
intimes, si justes , si parfaits entre les deux sexes? Qui n'a-
perçoit pas leurs fins si sagement combinées? Non-seule-
xnent la disposition relative des organes sexueb est admira-
ble , mais encore leur influence dans le corps vivant et sur
toute l'économie de l'individu est remplie d'une sublime pré-
voyance. Cette concordance des individus , cette même ten-
dance à la reproduction , cette communauté de sentimens f
ce concours d actions réciproques , pourroient-ils être le fruit
du hasard ? Cette perpétuité des êtres , cette immutabilité de
chaque espèce qui ne se confond point avec d'autres , dépen-
draient-elles d'une cause aveugle et sans but ?
Les sympathies entre les sexes tiennent toutes 4 l'amour,
quoiqu'elles se déguisent sous mille formes différentes. Les
femelles sont, en général, la tige des espèces: elles en con-
tiennent l'essence principale ; tout individu femelle est uni-
quement créé pour la génération. Ses organes sexuels sont
la racine et le fondement de toute sa structure. Le principe
de sa vie réside tout entier dans ces organes, et influe sur
tout le reste de l'économie vivante. Les mâles sont plus ex-
centriques dans la génération ; leur sexe n'est pasja plus im-
portante partie d'eux-mêmes; dans la femelle, au contraire,
il est rame elle-même , pour ainsi dire. Les mâles n'aiment
pas, à proprement parler , leurs femelles, mais bien le nou-
vel être dont elles ne sont que les dépositaires, puisqu'ib
n'ont plus d'ampur, lorsqu'elles ne peuvent plus produire.
Ainsi les poissons n'aiment, de leurs femelles, que leurs
œufs , et les suivent pour ce seul objet. La femelle , parmi
les animaux, n'est plus recherchée du mâle, lorsqu'elle a
conçu. Les individus soumis il la castration inspirent
même aux sexes du mépris et non de l'aoïour* Ce sentiment
SEX ia3
n'a donc de la force et de la yÎTacité qa'antant qa^il sert à la
production de l'espèce, et il n'a point pour objet les indivi-
dus engendrans , puisqu'ils seroient indifféi^ens l'un pour l'an**
tre, sans le désir de produire de nouveaux êtres.
Cependant les organ.es générateurs ont leurs temps d'acti-
vité et leurs époques de rep««^ Presque tous les végétaux
produisent des fleurs et des fruits une fois chaque année ; de
même la plupart des animaux s'acc^olbplent une fois par an ;
toutefois plusieurs espèces engendrent plus souvent , et
quelques autres plus rarement Dans les plantes, les organes
de génération tombent avec les semences ou les fruits , et se
renouvellent chaque- année; chez les animaux, les mêmes
organes sexuels servent durant tout le cours de leur vie ;
mais ils ont des époques de développement y d'excitation ,
qu'on appelle temps de rut ou de chaleur ; ensuite ils se flé-
trissent, se retirent , s'oblitèrent , jusqu'avec qu'une nouveUe
saison d'amour les réveille de leur assoupissement , et les
rappelle à une vie momentanée. L'activité de la vie de l'es-
pèce ou de la faculté générative est donc périodique ou in-
termittente. Dans l'espèce humaine, et chez les animaux qui
prennent conmie lui àes nourritures constamment abondan-
tes, la facAé générative est perpétuelle ; et leurs organes
sexuels «demeurent toujours dans une disposition plus oa
moins prochaine à l'acte de la propagation ; cependant on y
remarque bien l'impulsion périodique de la vie de l'espèce.
Ainsi la femme est sujette à un écoulement de sang une fois
par mois ; les femelles de quelques singes sont aussi exposées
à la menstruation , mais d'une manière indéterminée et ir-
régulîère. Les femelles des quadrupèdes vivipares n'ont deé
règles qu'à l'époque de leur chaleur ou du rut. Il y a quelque
chose d'analogue dans les oiseaux , car leurs organes sexuels
se gonflent , s'échauffent , rougissent , se tendent , et entrent
dans une espèce d'érection continuelle jusqu'à ce que l'acte
de la conception soit accompli. Les reptiles , les poissons f
les insecte, les vers, éprouvent des changemens senibla-
blés dans leurs parties sexuelles, à une époque déterminée.
Enfin , les plantes développent leurs boutons , épanouissent
leurs fleurs , déploient leurs pétales, relèvent leurs étami*
nés et leurs pistils, jusqu'à ce que la fécondatiousoit achevée.
Non-seulement il existe un temps d'effervescence et de rut
dans toute la nature vivante , mais c'est principalement au
moment de la génération que les oi|;anes sexuels s'exaltént
au plus haut degré de sensibilité et de vie. Toutes les puis-
sances de l'âme se rassemblent alors dans ces parties , qui
entrent dans un état violent d'inflammation ou d'érection.Les
organes sexueU ont une vie individuelle qui est très-intermit-
ia4 S E X
tente , qui dort pendant la plus' grande partie de son exis-*
tence, qui se réveille à certaines époques» de même que
notre vie seusitive s^endort chaque soiTi et se réveille chaque
matin. Cette ritaitté des seaces est moins durable que celle
des individus , car elle ne commence à nattre qu'ai l'âge de la
Îubère que lorsque ses forces se sont suffisamment accmes.
>e même, le végétal , Tanimal, trop âgés, sont déjà mtirts
pour la reproduction ; leurs organes sexuels sont désormais
ipcapables de leurs fonctions. La durée des corps vivans peut
£tre partagée en trois périodes , dont les deux extrêmes sont
les zones glaciales de l'existence , et Tintermédiaire est la
zone torride delà vie. V. PuMRTÉet Rut./
C'est cette période intermédiaire qui donne la plus grande
ctxtension aux fonctions sexuelles. Alors l'animal et la plante
expriment le désir de cette vie étemelle de Tespèce » dans
toutes leurs actions ;• ils possèdent en eux-mêmes les germes
de l'immortalité. Tous leurs membres » tout leur corps,
toute leur vie , s'étendent dans ce grand océan de la- repro-
duction ; tout respire l'amour en eux. Au tempi^du rut , le
corps des animaux est imprégné d'odeurs fortes et vîrolentes;
il a quelqi^e chose de vénéneux 9 ainsi leur chair est mau-
vaise à manger. Les végétaux exhalent à l'époque de leur
floraison des odeurs plus ou moins vives ou agréables. La
nature embellit surtout le moment des jouissances de tous
les attraits dont elle est prodigue. Le temps de Tamour est
celui de la jeunesse , de la force , de la santé, de la beauté.
Le quadrupède se couvre de riches fourrures , l'oiseau se
décore des plus brillantes peintures , le reptile semble ra-
jeunir soi^s un nouvel épiderme , l'onde admire l'éclat
du poisson , l'insecte se revêt des plus belles nuances , la
plante étale aux yeux tous les charmes et toute U pompeuse
parure des fleurs. C'est aussi le temps de la joie, des fêtes,
des jeux et des noces de la nature entière. Les quadrnpèdcîs
célèbrent leurs mariages par àes espèces de tournois , où les
vainqueurs reçoivent les faveurs du heànseoie pour récom-
penses; les^ oiseaux exhalent leur joje et annoncent leurs tour-
mens d'amour par de bruyans concerts ; les reptiles se jouent
sur la verdure , les poissons célèbrent des naumachies ou èts
jeux aquatiques ; les insectes exécutent des danses aériennes,
et la fleur solitaire s'enivre de mystérieuse» amours. Lorsque
dans une belle matinée du printemps le soleil s'élève sur
l'horizon en feu, dore les monts. sourcUleùic et la cime des
forêts ; lorsque la verdure se couvre de fleiurs , que Toiseau
V s E X tiS
rrëlade an cMitîqiie d'amour soas la feuillée , le quadrupède
ondit dans ies champs , Tinsecte bourdonne dans les airs ^
et le poisson tressaille sons Tonde , tout ne ressent-il pas
l'amour ? La nature entière n'est-elle pas virifiée? N'est-ce
pas la jGète commune de tous les êtres , leafours àe^ noces de
tous les animaux et de toutes les plantes? Ce concert inef-f
fable de vie et de fouissanees , cette grande voix d'amour
qui s'élève de tl^es parts du sein de la terre dans tous ka
4U£urs, annonce la fécondité de la nature et la perpétuité de
ses œuvres.
Toutefois cet amour qui vivifie la nature, annonce hb
mine prochaine des individus. Noos aimons , parce que nous
ne vivrons pas tou^urs. Tout être vivant se reproduit , parce
que tout périt L'amour est l'avant-coureur de la mort. Si
rien ne périssoit , il n'y auroit point de nouvelle génération ,
et l'amôuf seroit exilé du monde. Les minéraux sont dans
ce cas ; ils ne meurent point; mais aussi ils n'engendrent )a<r
Biais. Nous payons l'amour an prix de notre vie. Qui pense-*
roit que ce sentiment si doux soit cependant la preuve de
notre mortalité? Nous donnons notre vk à d'autres êtres »
comme un père qui partage se% biens entre sts enfans. En-
gendrer, c'est , pom* ainsi dire , faire son testament et se
préparer à la morti Mats U nature a entouré l'acte de la gé-^
nération de tant d'attraits , qu'elle en a dérobé toute la
tristesse à nos regards ; cependant lorsque la propagation esli
accomplie , l'animal tombe àxsks l'abattement et la tristesse^
il sent ses pertes mortelles; la plante se déflore , ses pétale»
se flétrissent , la jeunesse s'use , la beauté s'évanouit comm0
Idi vapeur du matin , et l'amertume seule demeure. . .
, £ fonte leporum
Surgit amari aliqurcl quod in ipsis floribos amgît.
LOCSBT»
C'est un niélangede douleur et. de véLupté qui fait même:
le plus grand charme de l'amoar* Il faut que la peine y nré-^
vienne la satiété du plaisir > et que le plais^ y adoucis^ le
toorment de la peine; sans cette eompeiSalion^ Taoïov
seroit bientèt épuisé , soit de satiété^ sott de douleur ; mats
tant que le bien fait équilibre avec le mal, Tamour subsiste i
semblable à aa feu qui ne vit que par une action continuelle!
L'on n'aimeroit pas^si l'on n'étoit pas agité d'espérances et de
craintes, pai'ce qu'on demeure iadiCtérent lorsque Tâme est
eniiepos. L'amour est dans le combat ^ non dans la victoire ;
il languit dans le sein des voluptés» et il se ranime par les
refus ; la contrariété est sa fie ; ce qui le tourmeote lui platt \
ée qui fait son bonheur, caw;e sa peirtei
tsiS S £ JL
Sans contredit , le but le plus intéressant poor la nature
étant la perpétuité des espèces , elle y a dû attacher les plus
délicieux des plaisirs, afin d^ porter toutes les créatures
Îui , par éette raîso», s^ livrent avec une sorte de fureur,
lais en même temps, par la plus rare prévoyance, la n.at-
ture a pris soin dV mettre soit un frein, soit un tempéra-
ment , de peur qufon ne négligeât le vrai but, qui est la re*
production p pour la volupté qui n'est qu^le moyen , on
Tassaisonnement et Tattrait. '
Elle a donc placé quelquefois des instrumens de douleur
et de déchirement , à côté des plus délicieux attouchemens*
Ainsi , dans le cenre des chats , la femelle se montra la plus
fougueuse , la plus passionnée ; elle va, dans son ardeur de
Messalinê , poursuivre le mâle, Texciter, le contraindre k as-
souvir ses désirs; elle en exprime la violence par des miaa-^
lemens lamentables; il semble qu'elle aille expiVer d'excès
d'amour. Mais les terribles embrassemens de ces mâles
doivent réfréner ses transports ; d'abord ils saisissent leurs
femelles en les mordant fortement sur le cou (aussi n'ont-elies
pas ordinairement la crinière du mâle) , ils enfoncent leurs
crifFes dans ses flancs pour la mieux contenir, l'empêcher de
rair ; enfin le gland de la verge porte des pointes en bame-
çon , pu retournées en arrière comme celles de la langue ^
de sorte que l'introduction et surtout la sortie de la verge
hors de la vulve , doit causer des égratignemens très-doulou*
ireux sur les surfaces intérieures de ce canal ; aussi ces ani-.
maux, en se séparant^ s'ei^uient, la femelle cherchant à
frapper l&mâle qui lui a causé tant de douleur. Les ger*
boises mâles portent également des tubercules cornés et
pointus sur le gland de leur verge. Parmi les cochons-d'Inde
on cobaia , la verge , vers son extrémité , présente deux pe-
tites épines pointues , qui doivent servir pareillement à écar-
ter les parois de la vulve , Inais en même temps les dilacérer
avec douleur. Chez les agoutis et lespacas {caçia ^ L. ), ces
deux pointes sont encore plus fortes, et en outre, il existe, le
long de la verg&, en dessous et en dessus , deux lames car-
tilagineuses, dentelées en scie , et dont les dents sont tournées
en arrière comme sur le fer barbelé d'une flèche. Ainsi ces
animaux, dans leur accouplement, doivent fendre et déchi*
rer avec violence les parois de la vulve de leur femelle.
Parmi les insectes , surtout les libellules , on pourroit
trouver encore probablement des preuves analogues de la
douleur qui se mêle à la volupté , dans le coït ; et les gre-^
nouilles se tiennent serrées étroitement , .même en faisant
périr leurs femelles , par àes embrassemens si forts. '
Chez l'espèce humaine, les premières approdiès ne soni
s E X ti7
p9a sans dotdeur pour tes deux sexes , dans leur état virginal ;
car le déchireinent du frein da prépuce chez Tliomme , et
celui de la membrane de l'hymen chez la fcQime , sont ac-
con^pagnés d'une douleur qui semble ajouter une nuance ex-
traordinaire aux délices de la volupté. A cet égard, les liber-
tins croient y trouver plus de ravissement, et Ton sait que
quelques-uns poussent le raffinement jusqu'à faire souffrir
et blesser même les personnes, pour accroître leurs jouis-
sances. La cruauté setnble un apanage de la volupté.
Nous ne parlerons pas des aiguillons cornés dont les co-«
limaçons se piquent l'un l'autre dans leurs approches amou-'
reuses ; ces sortes de flèches de éupidon né servent que dé
préludes , comme de stimulans particuliers.
Pour quelle cause la nature a-t-elle donc accouplé de
cette sorte la douleur avec la volupté ? Est-ce pour accroître
celle-ci par la comparaison instantanée de son contraire?.
On en trouveront des analogies pour les autres sensations.
Ainsi de légères dissonances ajoutent de Tagrément aux phis
douces consonnances, dansPharmonie, parce que des unissons
trop uniformes et trop complets, satureroient l'oreille et l'en-
fgourdiroient de fadeur. Pareillement des saveurs trop douces,
trop onctueuses , trop uniformes , lassent bientôt le goût ,
si l'onn'y méloit pas un assaisonnement piquan t,* ou de l'acide,*
ou de l'amer ou de l'acre , qui réveille et stimule. Il en sera
tout autant des odeurs mélangées , etc. De même des nuances
de couleurs trop uniformément fondues dans un tableau ,
laisseroiedt un ton monotone et vaporeux , qui n^auroit rien
d'agréable ; mais au moyen de touches heurtées et de tons
vigoureux, distribués d'une main savante, on ajoute du carac-
tère et de la force ^ l'harmonie d'un tableau. Le tact sem-
ble avoir besoin pareillement de firoissemens, et les mor«
sures des amans , les baisers les plus doux auroient moins
de piquant , s'ils n'étoient pas refusés , pris avec quelques
violences, etc. Lucrèce qui s'y connoît , dit : L. lY. Ren nau
Quod petière , premunt arctè , faciuntque dolorem
Corporis et dénies inlidunt saepè labellis ,
Osculaque adfigunt
Rabîes undè i11« germîua surgunt.
. Sed leviter pœnas frangit Venus inter amorem ,
Blandaque refrénât morsus admista roluptas , etc.
Une autre cause de ces douleurs semble être de modérer
l'ardeur chez les femelles , afin qu'elles retiennent mieux la
sentence.
Il est certain que dans celles qui ont trop dWdenr , Tuté-
rus entrant en un état de spasme et d^ocgasme , reste béant
13
'8 S E X
et avîdc , de sorte qu'il laisse échapper la liqueur sperma-
tique qu'il a reçue :
Adhuc ardens rigîdœ tentigîne vulvœ
Et lassata viris y nondum saliata , recedit.
Telles sont les courtisanes qm se lirrent 4 des coïts trop
multipliés, pour que riraprégnation s'accomplisse paisible-
ment. Aussi l'on prend des précautions à ce sjajet pour les
animaux domestiques trop en chaleur. Les Arabes,par exem-
ple,ont soin de fatiguer ii la course l«ur»cavafes,araht la monte
de rétalon, parce qu'ensuite elle^se couchent et dorment ;
ainsi leurs organes s'imprègnent mieux. D'antres personnes
jettent des seaux d'eau fratcfae sur la croupe des*jumens et
des Taches couvertes , pour refiroidirleur ardeur et refermer
l'utérus, Oa fouette aussi de vergés l'ânesse , après la monte ,
par la même raison. Donc la nature a nu combiner chez la
chatte , les femelles d'agomi et de cochons-d'Inde Çuî sont
très-ardentes , àts moyens de douleur qui accompagnent
l'acte, afin que celle-ct fasse resserrer les organes sexuels
et retenir le sperme fécondateur.
Une troisième raison parolt fort particulière chez les ron-
geurs du genre des agoutis («ww, L. ). Ces animaux sont ex-
trêmement féconds, et les cochons-d'Inde engendrent toutes
^ six semaines. Or leur matrice se remplit énormément de
Coetus , et se trouve fort distendue ; on sait que leur vtilvé se
soude très* souvent là faut donc que la nature donne à la
verge du mâle , des appendices perforans pour couper^ divi-
ser les parois adhérentes de la vulve de;^ fenieHcs.De plus ,
cette divisiofn ou plaie, est cause que les parois de ce canal
doivent se ressouder, et cet état sert- ibmie^x retenir dans
l'utérus les petits fioetus, eneînpéeher l'avortement , jusqu'au
terme de l' accouchement naturel, où il faut bien que cette
couture naturelle se déchire^ poi^rse refermer encore. Aussi
ces femelles sont conune vierges à ehaque eeït , puisqu'il faut
des instrumens dilacérans pour les féconder.
§ II. Après avoir exposé les généralités sur la nature des
sexes , nous allons détailler leurs principales différences dans
tous les êtres qui en sont pourvus.
On a dit que les parties sexuelles de la femme ressem-
bloient à des parties mâles qui seroient rentrantes et inté-
rieures. Cette idée, très-inexacte , n'a pu être proposée que
dans des. temps où l'anatomie étoil encore peu avancée.
Les sexes diffèrent entre eux de deux manières : i.» par les
parties destinées a la génération ; a.*" par Ja conformation
générale de tout le corps.
l^ei sexe féminin ^ qai est la tige des' espèces , est essentiel-
s E X j[3g
lement . JesUdë h recevoir; et le iexe mUe est formé pour
donirer. La feflodie pro^t la substaoce , le mâie ia vivifie.
11 MHt de là^e la première doit recevoir aa-dedans d^elie-
mémet dn ttokts p/trim la plupart, k Tezception des poissons^
des selles , eU:. , et avoir des organes appropriés k cetl|s
foociion 9 tandis que Ije second doit être pourvu d'organes
destinés à èransmetlre la semencf au- dehors. Ainsi les parties
. sexuelles mâles sont SAÎUaiiies, et les parties femelles sont
rentrâmes et ialérieiftres. Le mâle engendre hors de soi , la
femelle dans soi. Tous les animaux pourvus du sexe mâle
oat: I.* des orgiuEies pour sécréter la semence, ^ce sont les
iesiicules ou toate autre partie qui en fait foâetloii ; a.<» des
ofganesdestifiés i ^évacuer la semence et éjacuLateors , cemoie
Ja vef|;e ou uQe partie analogue. Tous les animaux femelles
sont MMsi pourvus : l.<* d'ovaires ; a.® de matrice ou d'ovi«-,
ductos.
Dans Les végétaux , mk connoit aussi deux espèces d'organes
génitaux: i,^ les pistils ou les parties femelles qui forment
une cootÛMnté avec Tovaire ; a.<* le% étamines, dont les an-
thères portent la poussière séminale ou le poUen,
Le calice de la fleur , a dil Linneeus , est un lit nuptial ; la
corolle représente les voiles et les rideau^, ou le prépuce et
les nymphes ; les étami9es sont les vaisseaux spermatiques ;
les .aathères , les testicules ; le stigmate est La vulve ; le style
du pistil représente Le vagin ou les trompes de Fallope; le
péricaqie est Tovair e , ^t la graine est Tceaf. La fleur qui ne
possède que des étamiaes , est mâle *, celle qui n'a rien que
des pi&tils , e^ femelle ; si elle possède les deux réunis, elle
est hermaphrodite. 5'il se trouve ensemble des fleurs mâles et
des âeurs femelles., on a des androgynes ; les polygames sont
produits par l'excès du nombre d'un sexe sur Tautre. L'her*-
maphrodbme est presque général dans les plantes , et asses
rare dans le règne ammal. ( V. Tarticle HEaM APHaontTE. )
Tontes les fleurs «doubles sont des monstruosités , et hors d^
l'état naturel ; elles sont eunuques , et avortent toutes. £n
•effet , ks étamnes ou lesx>rganes mâles sont transformés en
pétales p pdr Tabondance de la nourKture. De même , les
animaux rendus eunuques par la castration , deviennent très-
gras , et les animaux qui Acquièrent trop d'embonpoint sont
incapables d'engendrer , témoins les poules , les vaches très-
grassps. 11 semble que les facultés géoéraiives se transportent
sur le tissu cellulaire pour s'y déposer en graisse. Aussi les
animaux maigres^sontphis propres à la (i/opagation que lefé
autres, et tous maigriSi^ent au temps du rut
Le système sexuel des plantes est , comme on sait , la hase
de la d^ision mé^odi^oe des figétaux inventée par Limissijyi.
XXXI. Q
i3i> S F X
Noos renvoyons au mot Végétal pour cet objet. ( V. aussi
les Spontalia plantarum de Lion., Amo^. aead. , etc.) • ^
Dans les animaux 9 le sexe masculin est toujours pounm
d'organes destinés à sécréter la semence. Chez l'homme 9 les
quadrupèdes vivipares 9 les cétacés 9 les oiseamc et la plupart'
des reptiles 9 ce sont deux corps arrondis y ovales , formé»
d'un assemblage infini de petits vaisseaux* qai reçoivent du
sang 9 et qui le transforment en semence par un travail par-^
ticulier. Ces corps sont les testicules. Dans les poissons 9 les
mollusques , les crustacés , les insectes et quelques vers ( la
sangsue » Ip ver de terre 9 etc. ) 9 les testicules sont aussi un
assemblage quelconque de petits vaisseaux spermatîques ,
mais qui reçoit diverses formes extérieures ; car chez tous les
animaux privés de cœur, comme les insectes 9 les vers , ces
testicules se composent seulement de canaux ou tubes 9 et
non de glandes qui n'existent que chez les animaux pourvus
de cœur 9 organe d^impulslon du sang. Dans les poissons et
les sèches 9 on le nomme la laite. ( Swammerdam 9 Bibl. nat. ,
p. 8g5 ). Tous ces corps sont pairs ou doubles chez les ani-
maux qui n'ont qu'un sexe dans chaque individu ; mais les
hermaphrodites, tels que les coquillages univalves, ont d'un
côté un testicule, et de l'autre un ovaire. On a vu des
hommes et d'autres animaux à sang chaud 9 pourvus de trois
testicules ou même davai^tage ; mais ces cas sont rares 9 de
même que les mâles à un seul testicule ; le troisième testicule
n'est 9 le plus souvent, qu'une sorte de loupe surnuméraire.
Dans les grenouilles et les salamandres, les testicules sont
•des espèces de tubercules plus ou moins nombreux. Les tes-
ticules sont placés près des reins chez les oiseaux et les
reptiles-; ils sont renfermés dans la cavité du bas-ventre ,
vers la région inguinale 9 chez tous les vertébrés à Tétat de
Ibetus ou d'embryon ; chez quelques espèces 9 ils restent ainsi
cachés pendant toute la vie , comme chez les cétacés et la
plupart des quadrupèdes rongeurs, etc. ; mais dans les autres
espèces ^ ils descendent , k l'époque de la naissance , dans un
scrotum 9 ou une bourse placée derrière la verge. Un^raisseau
déférent sort de chaque testicule , et rapporte la semence
dans les vésicules séminales , lorsqu'il en existe , ou immé*
diatement dans le canal de la verge , s'il ne se trouve aucun#
vésicule séminale , comme dans les quadrupèdes carnivores
( le loup 9 le chien , le lion , le chat , le putois , etc. ) , dans
les oiseaux , la plupart des reptiles , des poissons 9 des crus-
tacés et des tesititcés , excepté les grenouilles et les sala-*
inandres, etc. V. Testicules. »
- Le second caractère du sexe mâle est une verge ou un canal
quelconque pour l'émission de la semence. Tous les quadru-;
» s E X i3t
pèdes' vivipares et les éétacés odt une verge on pénis , plus
ou moins long , avec un gland à rexfrémité. Celui-ci est le
siège princi|>ai de la volupté. Dans les marsupiaux ou les di-
delphes , le gland est fourcha. Les quadrupèdes on^culés
ont ordinairement un os dans la verge. Les oiseaux ont pour
▼erge une sorte de tubercule qui est quelquefois^ double; Taur
truche a une verge assez longue , ainsi que tout, le genre det
oies et canards ( Anas , L. ). Cette verge , cbez cei derniers ,
se retourne en doigt de gant. Les verges dès oiseaux n^ont
{»as un canal , mais bien une rainure ou gouttière le long de
aquelle s'écoule le sperme. Parmi les reptiles « on trouve
une verge unique chez les tortues et les crocodÛes ;. elle est
double dans les lézards y les scrpens et les salanoiandres ; les
grenouilles n^ont point de vrai pénis. Chez quelques serpens
venimeux , le double pénis est encore bifurqué À* son extré-,
mité y ce qui paroît former quatre verges. Lets poissons n'eu
ont aucune , puisquUls ne s'accouplent pas ; il faut excepter ,
cependant , les raies et les chiens de mer ( squaks) , qui ont
deux appendices et qui s'accouplent. On croit avoir observé
aussi une verge dans quelques autres pbissons ^ comme les
blennies , etc. ( Gronovius , Mus. ^ p. 8 ; Redi , Anim, vw. ,<
p. 94.9 Hîst. acad, dette, 17 53, p. rï6). Les coquillages unival-*
ves ont un pénis , ainsi que les aplysies ou lièvres de iper j lea
doriset les limaces ; mais cette verge n'a qu'un sillon comme
chez les oiseaux, et se retourne dé même en doigt de gant.
Ibtitrochusy turba , murex y etc. , ont leurs sexes séparés suc.
diiTérens individus ; le mâle porte une verge très-grosse ^
située souvent à l'une des tentacules. On en trouve deux
dans^ les crustacés , comme les crabes et les écrevisses» et
dans les vers (la sangsue , le lombric). La plupart des insectes
ont une verge ^ les papillons , les abeilles miles , les' demoi-
selles ou libellules , leis scarabées et les araignées. Celles-ci
portent leur pénis à leur palpe sur la tête ,, les libellules à
leur thorax ou poitrine , les colimaçons sur leur cou. Quelr*-^
quefois la verge du mâle est si petite dans les insectes, <j(^e
la. femelle avance un tube creux pour la recevoir, de sorte
que l'intromission vient de la femelle, et qu'elle semble faire
fonction du mâle ; c'est ce qu'on remarque chez les mouches
«t tous les insectes diptères (GeoÛVojF, Im* paris, ^ t. a , p.
444)* Dans les serpens, le gland du pénis est couvert d'é-
pines; celui du lion , du chat, de l'hyène, a deS papilles rudes ,
afin d'exciter plus vivement la femelle à la volupté. Les pré-
ludes amoureux dans les colimaçons , les limaces et plusieurs
nnivalves, se témoignent par des coups d'aiguillon que se
donnent ces animaux androgynes, lorsqu'ils vont se féconder
réciproquement Les insectes ont souvent des crochets , des
/ kS^ s E X
pïOttB 9 pour retenir leurs femeUes chas Pacte ie la {^éair^i
tioD« Les chiens , les loops^ les renards et quelques antres
espèces adhèrent ensemble duis le c^ït. F, Yb^^e.
JLes parties dn sexe féminin ceasistent principalement,
comme ncnn l'avons dit , dans les ovaires et dans la matrice ,
on roviductos. Ne«s avons traité des Ovam£S k l'article de
cet oavrage qui en parle ; nous ne le répéterons pas ici.
Tontes les femelles des qoadninèdes vivipares sont pear«
vnes d'une matrice, ainsi que celles des cétacés.^ On pe«C
aussi donner le nom de mâiÊnce au Ueu oà sont reçus les œufii
fécondés des oiseaux, des reptiles vivipares, comme ici
vipères, des poissons chondroptérygiens , des molluaques ,
des crustacés 9 insectes et vers. L'onduelus des ovipares ne
diffère de- la matrice ies vivipares qu'en ce que Tembry-on
fécondéf ou Tœuf rivant, reste peu de temps djmsle premier^
maïs demeure «plus long-temps dans la seconde. Lnn n'est
qu'un lieu de passage, Tautre ma endroit de séjour. L'ovidnc-»
tus a la forme d'un canal , la matrice est une carité plus on
moins sphérique.
Dans la femme , les quadkupèdes riripares et lesDétacés,
le matrice est un viscère creux , placé entre le rectum -et la
vessie , rayant à son fond deux tubes ou cornes appelées
irompe$âeFaUope, et qui communiquent avec les ovaires. V^
Matrice. Les autres animaux n'ont , ii proprenaent parler,
que des oriductus. Celui des oiseaux, nlacé du cAlé gauche i
est un seul canal tortueux qui descend de l'ovaire à la vulve. H
y a deux oriduclus longs et reptiés dans les reptiles. On ne
trouve aucun oviductns dans les poissons osseux, parce que
l'ovaire les remplit entièrement ; les raies et les chiens de
mer (9^110^ ) ont seub deux ovidnctna qui tiennent lieu de
matrice , et dans lesqueb éclosent les œufs. On peut encore
considérer comme oviducCus , les parties femelles des coquil-
lages unîvakes, des limaces et autres mollusques. La plupart
4es insectes, ont des oriductus plus ou moins vastes et nom-»
breux ; on en trouve aussi chex les vers de terre et les sang-
sues. Les ovaires et les canaux déferens spermatiques des
insectes à métamorphoses existent déjà dans les chrysalides,
suivant flérold ; on les remarque dans les chenilles , mais
enveloppés de paquets de graisse avec des trachées ; comme
chez les mammifères nmgeurs, les épiploons giaisseux sur-
numéraires servent à fournir la matière du sperme aux orgMies
sexuels. Les espèces dont les mâles ont deux vei^s, offrent
aussi deux oviductus d^msles femelles r tels sont» par exem-
ple , les crustacés , les reptiles , etc. On trouve même une
•double matrice aux âidel(âies( espèces de quadrupèdes vivi^
ifiurcs) f parce que lesnAles ont une verge fourchue. Les eo^
s E X tSI
Iryons des Tivifares s'alUtheBl à la matrice par le plaeei^ |i
et y prennent une nourriture qae leur fournit le sang de leur
mère ; mais les iœius des ovovivipares , qui éel^sent dana le$
o?iductqs , comme chez la vipère et les chiens de mer , y
sont lihres et sans attache. Dans toàles les esptees, les ov^«
ductus présentent, 4 leur extrémité, des sortes de glandei^
ope sécrétion de mucosité ou d'autre matière propre à former
la coque des o^ofs cber les ovipares , ou hieft k les vemissecy
à les coller , les protéger plus ou moÎBs des injores ektériemtei^
Un autre caractère du sexe fominin dans le genre Immain^
les (piadrupèdes vivipares e^ les cétacés , c'eslla présence et
le développement des Mameli^s. ( Cherchez ce mot. ) Ces
organes soât , en qudqne sorte , une seconde maftrice po«r
les embryons naissaus. F. MarmHAUX.
Tous les animaux pourvus d'une m^rice.oa d'ot4d«ctuf
ont on orifice extérieur, par lequel Vorga^e nâle focondeles
oeufs de la fomeUe« Cet orifice est ta vmv^ o« le vagin. C'est
k l'entrée de cette ouverture que sont placées les parties les
filus9«Miiblés à la volupté* Le clitoris se rauionlre dans toutes
es fomeUes des mammifères et ches les tortues , les croco-
diles. II est mime fourchu dans les didelfdbes comme k pénis
du m^le. La valve de tous les animaux vertébrés est plaoéc
près de l'anus ^ et semUe même seréimir avtec ce demîety
chez les oiseaux, les reptiles et les poissons, en ua cloaque ;
chez les mollusques nus et les coquilles univalves , elle est
souvent placée sur le oou; le» omstaeés ont une double v^ve
siOtts leur queue , k leur thorax ; les insectes ont la leur k
rextrémité de leur abdomen , el , dans les vers , elle est
quelcpefois auprès de la tète.
Les sexes ne diffèrent pas seulomeat entre eux par les or-
ganes destinés à la génératiook, maii» encore par toutes les
parties de chaque indiridu. Le oiâle n'est pas mAle par im
seul endroit , mais partout; la femelle est femelle dans tous
ses membres , dans toutes ses aciîons, dans ses maladies,
dans son caractère, ses mœurs, ses passion», été. V. Fe-
melle et Mâle. Les os des femmes sont plus petits , plus
arrondis ; leur chair est plus molle , pèus aqiMU^ ; leur tissu
cellulaire plus lâche , plus spongieux, plus graisseui* que dans
l'homme ; leur tête est plus petite; leur cerveau un peu plus
étroit ; leurs sentimens sont plus doux , plus tendres ; leurs
idées plus fines ; leur tact plus délicat ; tous leurs membres
expriment la tendresse et l'amour. Les femelles des animaux
ont aussi de semblables différences. En général , les parties
sqpérieuffe» du corps sojDt brges , fortes , épaisses chez les
maies, et leurs reins sont étroits et maigres; dans les fe-^
melles^ c'est tout le contraire; leurs hanches et leur bassia
^H S E X
^ént larges 9 étpiiiés ; tandis que leurs membres snpërienrs
sont minces , délicats ei foibles. L'étendue et la force que
f homme et t^animai ont aux épaules , la femme et les fe-
tnellei^'les portent dans la région des hanckes. Plus les homf^
meê ont de larges et fortes épaules , plus ils ont un caractère
Tiril ; plus la femme a le bassin large ^ plus elle a le carac-
tère qui eonrient à sa destination naturelle. Cette ampleur
dés hanches et du bas-ventre dans les femelles des animaux
ovipares^ les rend plus grosses et plus grandes que leurs mâles;
ce qui é (oit nécessaire à cause du volume des œufs que leur
oviductus contienti Ainsi les femelles de lézards, de tortues,
de «er{^ens , de grenouilles , de poissons cartilagineux et saxa-
tikft» de crustacés et dMnsectes , sont d'une plus grande taillt
que leurs mâles. Les femelles des oiseaux de proie sont tou-
jours supérieures d'un tiers à leurs mâles; d'où vient le nom
' de tiercelets ^ sans doute, parla raison qu'étant chargées de
la nourriture de plusieurs petits , elles ont besoin de leau-
«oup de forcé ^ de courage et d'activité pour trouver , alta*
quer et vainci^e une proie suffisante > tandis que le mâle p^a
<|ue sa vie stulc k soutenir. Ce qui confirme cette présomp-
tion., c'est 4|ue cette difTérenee n'a pas lieu dans les espèces
d'oiseaux qui vivent de substances végétales. Si les femelles
des quadrupèdes carnivores ne sontpas supérieures aux ma lés
par lew taille et lew force, la nature leur attribue eh revanche
an caractère extrêmement féroce au temps de l'allaitement.
rUner lionne , une tigresse on une louve avec ses petits , est
incomparablement plus furieuse et plus 4 craindre alors que
les mâles de son espèce. Oubliant la foiblesse de son sexe ,
elle combat à toute outrance , et périt plutôt que d'aban*
donner ses petits à la rapacité du chasjseur. Les femelles des
animaux pacifiques devienneot elles-mêmes furibondes et plei*
nés d'audace à cette époque. Cette poule , si timide , se bat
maintenant contre l'homme y contre le chieâ et les autres
aniihaux qui veulent ravir sa couvée. '
Dans les femelles , le tissu cellulaire est plus mou et plus
spongieux que dans les mâles ; ce qui arrondit leurs formes ,
leat donne plus d'embonpoint et de beauté ,' augmente aussi
Ja flexibilité de tous leurs organes, et les rend plus capables
de se prêter à la distension de. la grossesse. Leur pouls est
aussi plus petit , leur peau plus délicate , et leurs couleurs
moins foncées que celles des mâles. La même différence se
remarqiDe dans la chevelure , qui est longue et flottante aux
femmes, courte et rude aux hommes. Elles sont d'ailleurs pri-
vées de barbe ( excepté lorsque le temps de leurs règles est
passé; car à cette époque , des poils poussent sur leur visage ; *
tout leur corps est glabre et presque sans poila , en comparai*
s E X *35
fon de cehii de Thomme qui en est presque couv^rU Chez lef
quadrupèdes ^ les poils des femelles sont plus mous , c;t d'una
leînie plus claire que ceux des mâles. Il est surtout rexo^Ti»
quable, p^rmi les oiseaux, que les fenielies n'ont jamais que
des nuances ternes et pâles , tandis que les mâles sont ornë^
des plus éclatantes couleurs. Cette infériorité du caractère
des femelles est une loi de la nature , qui se rencontre dan»
toutes les classes d'animaux , et même chez les espèces, où
les femelles ont une plus grande taille que leurs mâle«. Il y e
pareillement une grande analogie entre les individus jeunet
et les femelles de la même espèce (i). On diroit que celles«ci
sont toujours jeunes par rapport au sexe masculin. Les qua--
drupèdes et. les oiseaux jeunes ont une coipplexion très-sem^
l>lable à celle des femelles , par la mollesse de leurs chairs ,
la foiblesse et là flexibilité de leurs organes , les^ nuances tpr-r
nés de leurs couleurs , la timidité , la délicatesse , la sensibi^
lité commune de leurs caractères. Parmi les mammifères
ruminans et armés de cornes, quelques femelles., comm^
celles du genre des cerfs, en sont privées. Les brebis en
manquent aussi , et les femelles des ruminans qui portent deç
cornes 9 les ont plus foibles que celles des mâles. Le sanglier
a de longues défeiases qui sortent. ^u- dehors de sa gueule ; la
laie en a seulement de petites. On a remarqué que la femme
avoit souvent un plus petit nombre de dei^ts^ mâche Uères que^
Thomme ; aussi elle mange communément moins que lui , et
préfère les alimens doux , tandis que Thomn^e qui exercç
beaucoup ses forces , est.o}>ligé de manger davantage , et sop
instinct lui fait rechercher les nourritures sapjdes, forte^ et
échauffantes.
Chez les oiseaux , les femelles des gallinacés ne portent
jamais d'ergots aux jambes ( ou tarses ) comme les. mâles ;
elles ont aussi des crêtes, et autres membranes de la têtei
beaucoup plus petites. La femelle du paon manque de labellp
queue du mâle ; celle du faisan n'a pas unie huppe conome lui ;
la poule diffère du* coq par la forme de sa queue et par son
nlumaoeplus triste et plus sombre. Dans tous les oiseaux^
les mâîe&rempoctent sur les. femelles par la beauté du plii-
inage. ,
IVlai^ c'^st principalement par ta voix q4e les femelles difr
fèrent aussi des mâles. Chez toutes les espèces d'animaui:
.pourvus de poumons,, le larynx des femelles, est d'une orgar
nisation plus ^ne , plus délicate que celui des mâles 9 ce q[qi
(t) C^t ^i^r icoltci raî^oQ qu€ile «exe féminin cl l'enfaiiçe ^'aln^eqi
sûevx rccifcqciue^xi^ntt que^^QQ faille s^x^mâle.^ . ,_^
^36 S E X
rené lear voit plas foiblê et phi» aiguë (F. le motYéix). U
{)arole est plus haute et forte k Thomine, ptas tendre et doncé
à la femme. L'horrible mgissemeiit du lion n^est qo^tin ron«
flement assez foible dans là lionne ; toutes les femelles de#
^adropèdes ont un dtcent phis sourd et plus grêle qtre tenr^
Hnâles. Cette difiiérenee eii extrêmement remarquable parmi
Je's oiseaux; car les mâles chantent seuls, et les femeltes
' ii'bttt que de petits cris pour exprimer toutes leurs affections.
La clangneur bruyante àes oiseaux d'eau ^ur les mers ,
^*est, dans leurs femelles^ qu'une voix murmui'ante et sourde.
Les concerts nocturnes du rossignol mâle ne sont point
imités par sa femelle , qui est presque muette. C'est Tâmour
qui fait chanter Toiseau ; sa femelle ressent Tamofir et né
chante point; elle s'occnpe de sa couvée; partout le sexe
féminin est plus tendre et plus attaché à sa famille que le
sexe masculin. Le mot àt famille rîeât même àtk moi Jœmina ,
femme ou femelle ; car celle-ci est, pour ainsi dire , toute en-^
tîère à ses enfans. Ainsi l'a yontti la sage nature; elle at rendu
les femelles plus sensibles , elle a rempli leur complexron de
plus de douceur et de mollesse ; elfe leur a donné le ten-
dre attachement , les soins , la persévérance de Taini-
tié ; elle a mis dâds^ leur zaetkt ce» attentions , ces préyenavi*
ces 9 cet esprit de charme et d^amoHr qui captive tous les
êtres. La mère est l'essence des familles; elle leur est plus
iitiie , plus indispensable que le père. Aussi la nature a-trcllé
inspiré aux femelles ce teiidre sentiment de ta maternité ^
{lias puissant que la vie , et qui les rend capables dé tous les
sacrifices pour leur famille.
Le terme de l'accroissement des femelles est moins long
que celui des mâles ; elles sont pubères avant eux ; leur ado-
lescence et le développement de leurs facultés sont plus pré-
coces ; et quoique plus* froides et plus aqueuses , plus débiles
que les mâle$, elles deviennent plus tèt capables d engfenrdrer.
11 est vrai qu'elles sont vieilles plus ^ romptement aussi;
Cette précocité paroit dépend\re de la petitesse de tètfrs or-
ganes qui demandent moins de temps pour être formés, et de
Factivaé de leur système ncrveut ou de Fétertduc de leur sensi-
bilité. Toutes leurs fonctions sont plus rapides chez elles que
dans les mâles , parce qu'elles sont nàroins fortes et moins
étendues* Comme on mâle peut féconder plusieurs femelles
d'animaux^ le nombre de Celles-ci pâroft surpasser, en gén^
tal , le nombre des premiers ; car il y a pln^ de mâles ^ro/r^
gynes ( à plusieurs femelles ) que de femelles polyandres ( à
plusieurs mâles ). Dans l'espèce humaine , en Europe , les
sexes sont ii peu près égaux en nombre ; tàm il y a plus de
emmes que d'hommes en Asie et dansles pays chauds. VzjS^
s H A i37
ml les plante^, le ii6iiAre des organes mâles surpasse
presque toujours celui des femelles ^ parce que Tacte de \û
fiécoivdatiott fl^esl pas aussi assuré que chet les animaux.
CofudSAn les angles GiKÉRATiON, HBRlTAMRomtE, OTAiAtf
el OvitfASES, ViVIFAftES, AWHàL, VÉfiÉTAL , etC (tlUET.).
SEY. Espèce de poisson du genre Gabe. (b.)
SETAL. Nom arabe d^unc AcKClE (^acacia fD^l.f'Egfft.^
pi. 52 , fig.*2. ) qui crotr en Egypte, (lk)
SEXCETTE- Variété de FftOMBOT. (b.)
SETMERIE , Seymeria. Genre de plantes établi par
Pursh, pour TAfseur, qve^'a» ebaer¥ée en Ciroliné et qui
se rapproche infiniaoent des Gérabws^ (b.)
SETZA. Nom tliinoi^ dm fnsit de rfeiiAnB. (i.y
SFOGL1A. Nom italien iie$ PcBtmoHBCTBS. (dssw.)
SGHER. Nom de la GarfE miainb , dans le Piémonf»
(y.) ^
SGNEP SGNtP. Noms ptémonmis èekDovBLB B£ca9^
SINE. (V.)
SGOMARO. Nom italien des Scovbres. (besv.)
SGUAC€0. AtdroTand« écrit ainsi lé nom àa Ôvacco;
(s,)
SGURABOURSOT. N^m dit Bwîteroil , dans les ti^
rîères du Piémont, (y.)
SHAGA-RAG. C'est le nom que les Arabes dmoeni
il une espèce de rallier^ dont parle le docteur Thomats Sbaw^
dans son Voyaçc en Barbarie. V. Tarllcle RotLiER*(v.)
SHAGA WA. Nom que porte , chez les Papous , TOr-^
SEAU OE Parauis, dit le Superbe, r. LaraoRivE. (v.)
SHAGG. Nom donné , par les Toyageurs , aux Gormo^
RARS 9I6AUnS. (V.)
SHALACH. Nom hébreu du HÉROif. (v.)
SCHALE, de Kîrwan. CiPsi le Scbïs« Bitum*EOX,
ou le schiste mûmo-bUuminêu». Ce dlsnrîer est te shaleàmd
de Wauon. (lk.)
SHALS, SynodonHs. Sous-genre établi ^pafCntier, piMw
quelques Silorss èes rivières d^Afrique. Se» caractères
sont : museau étroit; mâchoire inférieure pourvue d'un
paquet de dents très-aplaâeaî , latéralement terminées en
crochet; et portées sur un pédicule flexible ; casqué rude «
<e prolongeant jusqu'à la premrière dorsale ; épines de la
dorsale et des pectorales très-fortes ; barbiHons pinnés.
* Les PlMétonES snHOtKmfE , ME«»RAtlEUX , A BCTX ECUS-
50RS, HoucuETÉ , font partie de oe genre, (b.)
SHAN-HU. Nom chinois d'un Merle. Vof. ce mon
(y.)
i38 . S H E
. SHAN-NAW. Nom que la Pns a bec rouge porté à la
Chine. V. ce mot. (v.)
SHAP-WAGTERJE {PêtU paire). Dénomination que
les colops àa Cap de Bonne* Espérance ont imposée an
Taaquet pâtre, parce qu'il se tient dans les parcs de mon-
tons , etc. V. ce mot à l'article Motteux. .(v.)
SHASYWINE PESCHEW. Nom que les naturels
de la baie d'Hudson ont appliqué à THiaoNDELLi bicolore.
y. ce mot. (v.) ,
, SHATAR ou SHATER. Nom arabe des Sarriettes.
(LN.)
SHAWIA» Lamouronx propose de donner ce nom génë-
rique à la tubularia màgniftca , décrite dans les Transactions
de la êociété Linnéenne^ par le .docteur iShaw , toin. 5. Cet
animal , dit-il , n'appartient pas au genre tubuiaire , le tube
ayant la faculté de se contracter et de s'allonger. U a beau-
coup de rapports avec les AcTraiES^et forme un genre bien
distinct, dans la classe de» radiaires./fijt despol. ^flexiàL corcUL j
p. 228. (desm.)
SHAWIË , Shacm- Plante des (les de la mer . du
Sud| qui. a servi à Forstef pour former un genre dans la
sy^génésie égale et dans la famille des corymbifères , mais
qde nous nexonnoissons d'ailleurs nullement.
Ce genre offre pour caractères : un calice imbriqué ; un
récfspUKcle nu;one^n^enceobloiigue, surmontée d'une ai-
grette plumeqâ^ , pubescente à sa base. (B.)
SHEA- TOULOy. Synonyme de Beurre de Galam
ou Beurre db Bambouc. V.. Illipé. (b.)
SHEFFIELDIE, ShefJUldia. Petite plante rampante^
de la Nouvelle-Hollande , fort semblable à la péplide , qui
forme un genre dans la pentandrie monogynie et dans la
famille des lysimacbiées.
. Ce'genre a pour caractères: un calice à cinq divisions ; une
corolle campanulée ; dix étamines , dont cinq alternes , stër
riles ; un ovaire à style simple ; une capsule polysperme il
uiie*logeetà ejnq valves*.
Ce genre a été réuni aux Samoles par R. Brown.
. . • (bO
SHELDRAKE. Nom anglais du Tadorhe. (v.)
SHELTOBRINSCHKA. V. Hochequeue, (v.)
SHELTOPUSIK , SchêUopusik. Genre de reptiles , inter-
médiaire entre la famille des Lézards et celle des Serpetcs ^
dont les caractères consistent à avoir un corps fort allongé ,
λoint de pattes de. devant, deux postéi'ieures très-petites , ^
es écailles imbriquées.
C'est à Pallas qu'on doit l'établissement de ce genre et U
s H E i39
vSescriptîon de la seule espèce qn^îl contient ; mais quelques
naturalistes pensent que ce savant a commis une erreur grave;
qu'il a pris pour des pieds les organes de là génération sail*
lans , soit toujours et naturellement , soit momentanément
par une cause fortuite. Ces naturalistes se fondent sur la place
qu'occupent ces pattes , sur leur forme et sur Tinutilité dont
elles doivent être à l'animal ; mais comme ils n'ont pas de
preuves directes à fournir en faveur de leur opinion , on doit
xroire que Pallas ne s'est pas trompé , et regarder le shelto-
, pusik comme un bipède.
Le corps du sbcltopusik est , comme on Ta déjà vu , fort
allongé , fort semblable k celui d'un anguis ; sa couleur est
d'un jaune pâle ; il est couvert partout d'écaillés imbriquées,
an peu festonnées. La tête est grosse , couverte de larges
écailles , munie de paupières mobiles et d'ouvertures pour
les oreilles. Le museau est obtus , les narines sont bien ou^
•vertes , et les mâcboires armées de petites dents.
On voit , près de l'anus , deux petits pieds défendus par
quatre écailles, et dont le bout se divisç en deux doigts
aigus.
Ce reptile habite la Sibérie méridionale , et plus particu-
lîèrenfient les vallées ombragées des bords du Volga, près
du Kuman. Il court avec agilité parmi les herbes et les buis-
sons. Sa longueur est de près de quatre pieds , dont la queue
fait les deux tiers.. Il a une ride ou un sillon de chaque côté
du corps.
' Daudin range le sheltopusik dans son genre Seps , dont les
autres espèces ont quatre pattes ; mais cette réunion ne peut
pas être plus approuvée que celle parmi les Lézards , pro-
posée par Gmelin. C'est des Orvets qu'il se rapproche le
plus. (B.)
SHEP-SHEP. r. l'art. Bruant, tome 4 . pag. 4o2. (v.)
SHEPHERDIE, Shepherdia, Genre de plantes établi
[>ar Nuttall , Gênera of norfh Amencan plantes , pour placer
'Argousier argenté de Pursh. Seslcaractères sont : fleurs
mâles ; calice ^ quatre dents ; corolle nulle ; huit étamines
courtes , alternant avec huit glandes ; fleurs femelles cam-
panulées à quatre dents ; ovaire inférieur à un style et à un
stigmate oblique; une baie à une seule graine, (s.)
SHÉRARDE , Sherardia. Genre de plantes de la tétran-
drie monogynie , et de la famille des rubiacées , qui présente
pour caractères : un calice persistant à quatre dents; une
corolle infundibuliforme k quatre divisions ; un ovaire infé-
Tieur arrondi, surmonté d'un style simple; un fruit composé
dé deux semences oblongues , couronnées par le calice.
Ce genre renferme trois plantes à feuilles verticillées , II-
lio s H a
tiëaîfiM , et à îkhh axittairês on terminâtes /dont ane est eib^
tf èmement commane. C'est la Shérarde i>£S champs, dont
toutes les feuilles sont TertictlMes et lei^ Beori tenranales^
Elle est annuelle, très-petît#, et se trouve par toute TEu-
rope ^ans les lieux cultîrés. Elle fleurit méflae pendant Tlii*-
Ter. Elle a beaucoup de rapports st^ee larapette its champs,
et peut aisément se confondre avec elle.
La SffÉftAROC DES MURS a les feuilles iorales opposées ,
ainsi que les fleurs. Elle est annuelle , et se troure sur les
rochers, les vieux murs, dans les parties mériémiales de
rEurope.
La MÉRARns PRtrrESGEifTE a les feuilles qoatemées éga«
les , et la tige frutescente. Elle se trouve dans l'tle de F Ascen*
sien.
La SiriRARDE FÉTIDE de Cyrillo a été établie en titre de
genre , sous le nom de Putorie. (b.)
SHERàRDIA. Ce nom , qui dérive de celui de Sbérard,
botaniste anglais , a été donné à trois plantes de genres dif*
férens; i.^ par Pontedera , an galmia africana , L. ; a.® par
Vaillant, Ehret et Adanson , à Ats espèces de Verveines,
savoir : les iferhena orubica^ siœchad/folia , L. , ei famaicensis ;
ainsi ce genre est te même que le permicuiaria de Moench o«
stàchytoipheta de Vahl. 3.<* Leiroisième shefortSa est celui de
liinnsens , fondé aux dépens de YoDonne de Tournefort , et
partagé en deux genres par Moench, savoir: \,^ Atrardia^
qui comprend le o. arvensis, L. ; 2.® aspera , fondé sur le she-'
Tordla tnuraUs , L. , que quelques auteurs réunissent au ga-
Num, Ce dernier genre est distingué du premier par sa corolle
en roue , par son stjle à un stigmate globuleux, par ses fruits
didymes , ohiongs on un peu arqués, lisses et couronnés de
soies. Adanson réunit le genre sherardia de Linnseus an genre
asperula du même auteur. V, Sherarde. (ln.)
SHERE GillC Nom abyssinien du Rollier a longue
qvzvz ou D'ABYSsmiE. (v.)
SHOADS des Anglais. V. Siifenwhn. (ln.)
SHOREË , Sharea. (ienre de plantes établi par Gœrtner
pour placer un arbre de Tlnde à feuilles alternes , ovales,
et h fleurs disposées en panicules terminales.
Les caractères de ce genre sont : calice à lobes imbriqués,
s^allongeant et s^élârgissant avec la maturité du fruit; corolle
de cinq pétales ;. ovaire supérieur surmonté d'un style siotr
pie ; capsule k une valve , à une loge et iiune semence.
Cest, d'après Correa, d'une espèce de ce genre qu'on
rétire le camphré de Bornéo , bien supérieur k celui de la
Chine et an Japon. Le shorée robuste est figuré pK 212 du
3.* vol. des Plantes de Coromaqdél, par Rox^burg, (B.)
5? I A fit
SHORTEAIX. Jfam iottaé ^r les An^is ;iiix yeinies
baleines encore allMtées parleur mère, (de&m.)
SHRO ' SAGGI. KœiBpfer dû «pi'en langue jay>oiiai8e
c'est U HÉRON ALANC. (ê.)
SHULTZIE, SbMkzia. PUntede Peo8ylvaaie,ik)rl rap-
prochée deaO^OLÂi'Rfis, nais^uî, sekMi ftafinea^ue^ cons-^
tilae seule un fieure daos la didvnamie angiospenme ^ et
dans la fanïle des pédiculaires. Les caractères de ce gesre
4ont : calioe à deux 4fvisîoos; corolle tabulée à deux lérres ^
la supérieure bifide, TkiférieuFe entière ; f«a4re ëiamines di-
dynames; un ovaire supérieur à stigmate sessiie ; une capsule
uniloculalre., à deux valves et polysperme. (ln.)
^ SI. Oi^ 4omiei, au Jiqpon, ce nom et celui 4e Kaki , à
une espèce dePLAQUEMlNiER (fiiospyros ImUi^ hmn.p SuppL).
, (LN.)
SIACRAL. V. rUstoire 4u Chacal, à Tarticle Cbxen.
(s.)
SIAGON£,5ûvan«, Latr., Bonelli; Galeriia^ Cuà^'us^
Fab. Genre d^inaectes de Tordre des coléoptères , section àe$
peotamères» lamille des carnassiers, tribu des carabiques ^
ayant de grands raiimoris de forme avec les cymindes , les ga^
lentes^ les scanies et les arisies^ autres genres de la même tribu,
mais offrant un caractère qui , dans cette famille , leur est
exclusivement propre , celui d'avoir le menton fixé sur les
côtés, avec ceux <du des^sous de la tête (la gorge), ou d'être
inarticulé. Le corps de ces coléoptères est très* aplati , brun
ou noir, avec la tête grande ; le corselet pédicule , en forme
de coupe ou de cœur sillonné , et l'abdomen ovale ; les anr
tennes sont presque sétacée's , avec le premier article plus
long que les deux suivans pris ensemble; le côté intenne des
mandibules o(£re une grande saillie ; les palpes extérieurs
sont terminés par un article presque séçuriforme , <et le mi*
lieu du bord supérieur du menton est bidenté ; 'les jambes
antérieures ne sont point dentées ^an càté extérieur, ce qui
les fait aisément distinguer des scarites. On n'a îusqu'ici
découvert de siagones qu'au nord de l'Afirlque et dans la
presqu'île ea de^ja du Gange. Il paroît qu'on les trouve à
terre , sous des pierres. Les unes sont aptères, et telles sont :
i.o la SlAGONE a pattes fauves , Siagona rufipes (^Lair,^ Gê-
ner. crusL^t MIS. , tom. i , tab. 7 , fig. 9 ), ou le cucujusrt^pes
de Fabriclus , trouvé en Barbarie par M. Desfontalnes 4
3.^ la SlAGONE F4JStilPÈDE, Siogona fuscipes M M. Bonelli , et
qu'Olivier , ainii que M. Savigny, ont recueillie en Egypte ;
les autres sont ailées , et telle est la golérite déprimée (depressa)
de Fabricius. Celles qu'il nomme plana , flesus , bufo , sont
Aa mêmei genre* Voyez la deuxième partie des Oàsefvations
i4« S I A
eniomologiçues de M. Bonelli, dans les Mémoires de FAca^
demie des sciences de Turin. li forme , avec ce genre et celui
Xencelade^ une petite sous-famille , celle des siagones^ et qui
a pour caractère essentiel : menton soudé avec la gorge, (l.)
SIAGOMIË , Si^gonium. Genre d'insectes coléoptères de
la famille des brachëlytres , indiqué par M. Kirby , dans le
premier volume de son Introduction k TEntomologie, et qui
paroît faire le passage de celui àesojcyièieskceux des Ustèots et
desomaiiie5.Le corps est long, étroit et déprimé? les antennes
un peu plus longues que la moitié du corps, sont insérées de
chaque côté sous une saillie pointue et avancée du devant de
la tête , et de onze articles, dont le premier plus grand ; les
mandibules sont aussi longues que la tète, étroites, arquées,
recourbées et pointues à leur extrémité ; les palpes sont fili*
formes ; le dernier article des maxillaires est conique et al-
longé ; les yeux sont globuleux et saillans; le corselet est plat,
rebordé, presque carré, un peu plus large en devant; les
jambes sont un peu dentelées extérieurement ; 4es tarses sont
courts et n^offrent que trois articles distincts , dont les deux
premiers très-courts et le dernier long; ils ne se replient pas
sur les jambes, comme ceux des oxyiHâs; les élytres forment
un carré un peu plus long que large , et recouvrent à peine
la moitié de Tabdomen.
Ce genre a été formé sur une seule espèce qui se trouve ,
mais très-rarement, en Angleterre; c'est la Si agonie QUA-^
BRICORNE, Siagomum quadricome^ Kirby et Spence, An In-
trod. to EniomoL^ tom. i, pi. i, fig. 3. Son corps a un peu plus
de deux lignes de long. I^ est aun brun marron, avec le&
antennes, les mandibules, les deux cornes antérieures de la
tête et les élytres de couleur plus claire ; les yeux et Tabdo-
men noirs. M. le docteur Léach a eu la compiaii|ance de me
communiquer ce coléoptère. (L.)
SIAGONOTES. Famille de poissons établie par Dumé-
ril , parmi les osseux abdominaux k branchies complètes. Ses
caractères sont : opercules lisses ; rayons pectoraux réunis ;
mâchoires très-prolongées , ponctuées.
Lesgenres qui composent cette famille sont : Elops, Syno-
DON, Megalope, Ésoce, LépisosiIe, Sphyrène, PolypterR'
et Scombrésoce. (b.)
SIALIS, Sialis, Genre d^insectes, de l'ordre des névrop-
tères , famille des planipennes , tribu des mégaloptères , dis-
tingué des autres genres de cette tribu par les caractères
suivans : ailes très en toit ; antennes simples ; mandibules
sans dentelures ; pénultième article des tarses bilobé ; point
d'yeux lisses.
Les siaiiif que j'avois d'abord nommés semblis^ ont été glaft
s I A ' tii
ces dans ce dernier genre ou celai des perles de Geoffroy f
par Fabricius ; avec les hémérobes , par Linnaeas et De^
J;éer; mais les peries n^ont que trois articles aux tarses , et
eurs ailes sont couchées horizontafement sur le corps. Les
hémérobes , sans parler des difiDérences qu'ofirent^les partie»
de leur bouche^ comparées avec celles des sialis, ont le corps
plus allongé ; le premier -segment du corselet fort petit ,'
non distinct et carré , comme dans ceux-ci ; les/ articles de
leurs tarses sont simples ; leurs métamophoses s'éloignent
heaucoup de celles des sialis. On ne confondra pas ces der-
niers avec les chauliodes et les corydales de la 'tribu àes méga^
iopières , les insectes de ces deux genres ayant les mandi-^
billes avancées ; trois petits yeux lisses et les tarses simples.
Les rapMdies , qui ont quelques rapports avec les sialis , n'ont
que quatre articles à tous les tarses.
Les sialis ont le corps peu allongé ; le corselet carré ; les
ailes en toit , et dépassant peu l'abdomen. Nous n'en con-4
Boissons qu'une seule espèce, le Sialis i^oiViySialis mger^ que
Degéer nomme Jiémêrobe aquaUque noir , et Linnseus , hemero^
bius lularius, Roesel a donné l'histoire de ses métamorphoses ;
il en fait une phalène aquaUgue. Cet insecte est d'un noir mat ;
les femelles ont seulement les jointures des anneaux de l'ab-
domen brunes ; les quatre ailes sont transparentes , avec
une teinte de brun , et un grand nombre de nervures noires ;
çUes paroissent un peu chiffonnées ; leur vol est court et pe-
sant. Degéer a décrit les organes de la génération des deux
sexes ; ils sont situés à l'anus , qui est pbcé au - dessus du
dernier anneau de l'abdomen , et a la forme d'un mamelon
peu élevé. En pressant fortement le dernier anneau du mâle^
on voit s'écarter inférieurement une pièce écailleuse, faite
en coquille. Immédiatement en dessous de l'anus , sont deux
parties charnues, brunes , un peu élevées , et au* dessous de
celles-ci est une grosse pièce charnue , ayant dans son milieu
un crochet écailleux , petit et courbé. C'est probablement
avec celte pièce qu'il s'accroche à la femelle dans l'accou-
plement. Une autre partie grosse , charnue , blanche , sus-^
çeptible de gonflement , et qui a au milieu un petit mame-
lon , se trouve dans l'entre-deux de la pièce inférieure , en
coquille , et de celle dont nous venons de parler. Elle est ac-
compagnée, de chaque côté , d'une petite pièce écailleuse,^
4jui lui sert de soutien.
Le bout du ventre des femelles présente , au dessous de
l'anus , deux pièces écailleuses , en forme de coquilles.
Les ludividus de ce sexe pondent une prodigieuse quantité
d'œufs^qu'ils arrangent par plaques sur les feuilles des planter
aquatiques. Ces plaques sont brunes ^ oal depuis un demi-*
mU s I a
fomct \nupL^i nA f^vitt At long « nr iroe l%ne et jtemie otf
trois à peu ^rès ic Largeur. Ces erab sost bruns , d'une figtre
•irale et alleagée, placés perpendicalairemeni sur les feuilles»
eooime collés k» «as auprès des autres , nais se séparant
»tt moindre attancheaient Ik suni disposés récnUèrement^
. sur des lignes droites, ei.de manière que ceux de la seconde
ligne occupent ks inlervalles que laissent entre eux» ceux de
la première , et ainsi de suite. Le bout supérieur de ces
«Ni£i oCfre une petite partie élargie , ovaie , nlanckâtre , qui
finit en peinte nousse , ordinairement droite , quelquefois un
peu inoUnée k rœuf.
La coque des œufs donne passage i la lanre» en se fendant
à Vextrémilé siiq^neure , piis de ia petite queue. La iarre
tombe dans l'eau , où eUe doit vivre.
Degéer a ouvert le corps d'une (euaelle dont le ventre ^toit
plein d'oBufs. Il a vu qu'ils étoient d'un blanc jaunâtre 9 con-
fiormés de même que ceux que l'insecte apondos;qu ils étoient
arri^ogés , dans le ventne , en deux paquets ou deux ovaires
courts , ^pliqués l'un contre l'anlre, de façon que la cour-
Ibore regarde le dessous du ventre. iM «eufii sont placés à la
file , dans un grand nombre de vaisseaux déliés , flottans et
libres, vers le bout supérieur , unis et incorporés au bout
opposé , dans un vaisseau plus spacieux > qui règne soifs le
côté courbe de obaque ovaire. Ces vaisseaux , avec leurs
œufs , sont arrangés en lignes courbes et paraHèles; la cour-
bure est dirigée vers l'oifgîne de l'abdomen , et les eeu& j
sont situés de façon que leur petite queue est en haut.
Nous considérerons les larves dans leur première jeunesse^
et lorsqu'eUes sont sur le point de se changer en nymphes.
Vues vers l'époque de leur naissance , ces larves ont de la
ressemblance arec cdks de quelques péikes éphémères. Leur
corps est long , délié , et va en diminuant , depuis la tété jus«-
qu'à la queue. Leur téie est grande , aplatie j de contour
presque circulaire , marquée en dessus , de certaines sutures
apparentes , qui se voienr aussi dans Tinsecte parfait ; elle a
deux yeux ronds et noirs ; deux mandibules fortes , étroites ,
pointues , se croisant dans le repos, et ayant au côté inteme
trois dentelures pointues ; le devant de la tète offre deux es-
pèces d'antennes avancées , filiformes , de trois articulations
cylindriques « dont la dernière est terminée par quatre poils ;
la bouche a deux barbillons ou antennules , qu'il est difficile
de distinguer.
Le corps est formé de douze anneaux, séparés par de pro*
fondes incisions. Les trois premiers portent chacun une paire
de pattes , et répondent au corselet et à la poitrine de l'in-
seclie dMéè Les sept anneaux suivans ont^ dç d^ique dNé , ua
s I A 145
met cyliiiâriqaë , tènnit)é paf deux longs pûib , et en ayant
un troisième plus long , près de la base. Cè^ quatorze appen-
dices sont placées sur des tubercules inégaux et raboteux ^
inclinées en arrière , flottent dans Teati , et suivent les niou-
remens qu*y fait la larve, en inarcbànt ou en nageant. Ceti
filets lai^ent voir , à raison de leur transparence , àes vais-
seaux brun& et tortueux , qui les parcourent dans toute leur
longueur. Il est probable que ces organes jouent un rôle im-
portant dans la respiration de ces insectes. Les deux deî-nieri
segmens du ventre n'ont pas de ces appendices branchiales ;
hiais ils ont , à la place , dé chaque côté , une doilble tubéro-
sité , garnie d'une aigrette de longs poils ; le <!orps , enfin ^
est terminé par une queiie ayant la, forme d'un tuyau conique
et tronqué , portant ^ son extrémité une aigrette formée de
ftix poils. Cette queue est roide , transnarente « a de chaque
côté , dans sa longueur ^ un vaisseau brun qui est probable-
ment une tracbi^e. Ces deux vaisseaux paroîs^ent être une
Sontinualion de deux autres qui parcourent tpute la ipngiieur
u corps , sur les côtés. L^esiomac est situé entre les deux
trachées. . . . : > .
Les six pattes sont grandes à proportion du volume du
corps y et transparentes ; elles ^ont divisées en trois articles
f^rîncipaui , dont le premier répond a là cuisse , le second à
Si jambe , et le ti'oisième au tarse. Cette derdièrè pièce est
terminée par deux longs crochets, mobiles , qui peuvent s'ap-
pliquer l'un contre l'autre. Les pattes ont plusieurs poils ae
longueur inégale ; les antérieures sont les plusi conrtes dé
toutes. . .
La^ouleur de ces petites larves est transparente ; avec deâf
nuances bradent , éparses (à et là ; la moitié antérieure de
la tète et les tôtés du corps sont bnins , mais le milieu da
èorps tire sur |e rouge.
Ces jeûnes larves sont fort vives dans l'eau., y marchent ,
étj nagent continuellement par ondulations^à la manière àéi
serjpens , et en remuant alors leurs pajttes.
Parvenues à leur juste grandeur , les larves ont à peu près
la même figure. qu'elles avoient dans les premiers temps ;
mais elles sont longues d'environ huit lignes, la queue non
comprise ; elles sont brunes en dessus , avec des taches ei
des niarbrurës pliis foncées , et grisés en dessous. Leur corps
est conique ; les antennes sont en âlets coniques , très-délié;^
à leur extrémité, on sétacés, de quatre articles; les filets
latéraux du corps sont blancs , membraneux . flexibles, co-
niques , #e cinc( articles , et ont , daiis toute leur longueur ,
îin vabsean ayant diiférentes courbures, jetant plusieurs ra-
ihéaùx , et diminuant insensiblement dé diamètre , en Mani
xxxi; 10
i4& S I A.
à la poiote : c'eâi pcotMtabLn&«tt «m tiudiëe. Les odlîes sotti
gjkrmes de loogs poila , ot sont très-jolies aa microi cope ; la
qpeue a la forme d'un filet loDg et membraneax, qpi , à qael*-
que distance de sa base , prend subitement une figure co*-
i^qoe , devient ensuite délié , presque cylindrique , et se ter-
mine ea pointe mousse ; les' côtés sont garnis de poils , doftt
ceux, de la base sont plus rapprochés que les autres ; leur
direction est un peu inclinée k la soHace de la queue ; l'inté-
rieur de cette partie du corps offre quelques vaisseaux déliés
et tortueux; le tarse est de deux pièces; la dernière a au bout
deux crochets, dont Tun est plus court que Tautce.
I>cgéer a vd une de ces larves entrer dansée fourreau vide
£uae larve de phrygane , et le choisir pour sa demeure. Sa
tète , qu'il sépara de son corps, donnoit encore àt& signes de
vie au bout de vingt-quatre heures.
Ces larves sont, à ce quHl paroft , carnassières. Rœseldit
que , pour se changer en nymphes , elles sortent de* Tcau , se
rendent sur le rivage , s^cnfoncent dans la terre mouillée, s'y
pratiquent une cavité spacieuse, où elles se métamorphosent,
et deviennent insectes parfaits au bout de quinze jours, (l.)
SI ALITA. Adanson donne ce noiiiaiu genre dîllem'a, L., qui
a pour type le sialila dis Malabares ou. diiienia spinosa , L.
C'est sous ce nom francisé qu'on décrit le genre diiienia dans
ce dictionnaire. V. Sialitç. (i^n.)
SIALITË , Dî^ma. Genre de plaates de la polyandrie
polygynie, et de lafamilie i^ magnoiiers., dans lequel se
range une douzaine d'espèces, .dont trois se cultivent dans,
nps jardins.
Les caractères de ce genre sont: un calice à cinq folioles;
cmq pétales ; les stigmates sessiles; des capsules nombreuses^
conniventes , pulpeuses intérieurement et polysperaœs.
Les genres Lenrdib, aussi appelés Wormie ou Clugnie;
elles genres Colbertie et Hibbbrtie, en ont été séparés. V.
ces mots et ceux Burtonic et CiSTOMoaPHB.
Au moyen de ces changemens, on ne trouve que six es-
pèces inscrites dans ce genre, dans \e Systêma natumle de De-
candoUe , dont les suivantes font partie.
LaSiALITE A GRANDES FLEURS, D///tf/ïMiy«:w5aThtinb., a leS
feuilles allongées, denticulées, etlcspédoncutesuniflores.C'est
un grand arbre qui croît dansTîte de Java, où on emploie ses
fruits, qui sont acides, pour faire de la limonade, et assaisonner
les mets. Il a les feuilles lancéolées, entières, et la dge grim-
pante. On le cultive dans nos jardins.
\i^ ÇiALi'c^i^EJHTi^E, Dfllm%4e»^^ \ TikvLfih'f a le^ feuilles
s I A ^^y ,
Sf-esque rob^s , largement tentées , et les pëdoncciles niulii-
ores. C'est de Itte de Ceylan qu'elle provient.
La SiALiTE ELLIPTIQUE-, a les feuilles ovale^-elUptlqueç ,
pointues, dentées en scie , et les pédoncules uniOores. J%I|e
croît dans les îles Célèbes. C'est un arbre qui laisjse lluôr
des blessures faites à son tronc un suc propre très-abondant.
Ses fruits y d'abord acidulés , puis doux, se mangent crus^oil
cuits avec d^ poisson. C'est le songium de ^umphius. (b.)
SIAME BLA^C. L'un des noms vulgaires 4le la Tuabi^
ït^LE VOIMJB. , VoluLa^rum , Lion, (dcsm.)
SIAMIN. Le pentapetes ffhœnicea est figuré danà VHoHui
malab. lo , tab i , sous ce nom , que J. Burmapn, dans son
index , écrit sim$min. (lîff,)
SIAMOIS. Espèce de Casse qtf'on cultive à raison de la
beauté de ses fleurs, (b.)
SIAMOISE. Nom d'une espèce de scntenère./(pESii.)
SIAMOISE ou SIAMOISJE A CQLLIER. C'est la Na-
TICE GAlfRÈNE. (DESM.)
SIAO-KI. Près de Canton, en Chiae , c'est le nom d'ione
espèce de Charbon qui sert de nourritare aux cocfapns.
Loureiro prétend que c'est le carduus lanceolaius^ L. (i^.)
SIAQ-jUQ-HOA. XjCS Chinois désioiient par ce nom
çne plante syngenèae qui fait Tomement le leurs parterres.
Loureiro en donne une description ; c'est jon ^rysantamm
procumbêns. Il paroît qu'elle produit , par la culture , on non»^
lire infini de variétés à fleurs blanches o^f^Hine8,^Mimi-^ar(îes
d^ l'une et de l'autre couleurs., radiées «useEiUflodculeuaQ^^
(LN.)
$tAO-LAN. Nom chinois de la Renquée, 4onft on retire^
en Chitoe, une couleur tinctoriale Ueoe. (b.)
SlAO ME. Left Chinoiç donnent ce nom et celui de So au
nûllet eifeépi ou pani« (^pamcum kaUcum ^ L. ). ( lm.)
SIAO-SIAO. L'on des noms chinois des' araignées,
(DESM.)
SIAO-TEU et Tsiam-teu. Noms chinois d'une espèce de
Haricot {phaseolus mungo)^ très-cultivée en Chine et en
Cocbinchine. (ln.)
^I AU LAM , TENG, Nom qu'on dopne k Canton > ^
Chine, au Salomonia cantonen»s , Lour. C^^.)
SIBADE. Variété d' Avoine, (b,)
SIBADILLA, Syponj^e eaps^gnol. 4e cfiùdf/ia f^yLÇfi^a»
Me. (ln.)
,48 s I B
SIBBALDIE , Siblaldia.Gtnrt de plantes it lapenl^_
irie pentagynie et de la famille des rosacées, dont les carac-
tères consistent en un calice évasé , divisé en dix parties, dont
cinq plus étroites; une corolle de cinq pétales insérés au ca-
lice ; cinq étantiines ; cinq ovaires supérieurs k style latéral ,
terminé par un stigmate simple ; cinq semences recouvertes
par le calice qui àe ferme.
Ce genre réunit des herbes à feuilles temées , à folioles
limplei^, dentées et découpées; k fleurs axillaires et termi-
nales , quelquefois décagynes. On en compte quatre es<-
pèces, dont la plus commune est la SiBBAiDifi couchée, qui
a les folioles tridentées. Elle est vivace, et se trouve sur les
Hauies-Âlpes et en Laponie. Ses fleurs sont jaunes. *
Ite genre AMomE s'en rapproche beaucoup, (b.)
SIBÉRITE. Lhermina a donné , le premier , ce nom^ la
tourmaline apyre rouge de Sibérie. Une variétié fibreuse est fi-^
gurée pi. P. a3 , n.<* a de ce Dictionnaire. Voyez Tourma-
MlrfE. (Lit.)
SIBI. Nom japonais in ïagersArœmia indica^ L., selon ^^
Kaempfer^ (ln.) ,
SIBON. Nom d'une Couleuvre. (B;)
SIBTHOUPE, Sibthorbia. Plante à^tiges filiformes y
nombreuses , couchées , velues , souvent radicantes au-des-
aousde leurs pétioles ; à feuilles alternés, pétioléesen cœur,
à sept lobes obtu! et velus ; à fleurs aiillaires , solitaires y
pédonculées, rougeâtres, qui forme un genre dans la didyna-
mie angiospermie / et dapsia famille des rhinantoïdes.
Cegenfe a pour caractères : un calice turbiné àcinq divisions;
une corolle en roue, aussi k cinq divisions égales; quatre éta-
mines écartées par paires , dont deux plus courtes ; un
ovaire supérieur, surmonté d'un style à stigmate capité ; une
capsule comprimée , orbiculaire.
La sibihorpe est vivace et- touiours verte. Cependant on
peut la considérer comme annuelle?; car ses raciti^ de deux
ans meurent, après la pousse des nouvelles; Elle se trouve
dans quelques cantons de la France et de V Angleterre ; mais
c'est TEspagne qui est sa vraie patrie. J'ai vu dans ce royaume
la base de la ]plupart des vieux murs exposés au nord en être
ct>uvertè,ainsi que le bord' de toiiteis les fontaines ou les ruis-
seaux qui étoient ombragés. Elle forme sur la terre ,com#e
sur les pierres, des gazons oui !^spi^mpr ^très-denses, d'un
vert gai, anaWuesà ce,:x de la Cymbal/» ihk. On la cultive
au jardin du Muséum d'Histo >enaturelh de Paris.
Deut espèces nouvelles dé c^ geirrè som figurée^ pi. 17^
SIC i49
ft\ 177 du bel ouvrage de MM. de Humboldt, Bonptand et
K.unm , sur les plantes de l'Âinërique méridionale, (b.)
SIBTHORPIA. Ce nom, qui dérive de celui d'un bota-
niste anglais, a été donné par Linnaeus au genre Sibthorpe^
décrit ci-dessus, dans lequel Linnaeus ayoit compris le genre
^andta , et Linnaeus fils le dichflndra de f^orster. (ln.)
SIBUCAS. Nom du Bois de Gampèche, aux Philippines*
V. BaisiLLOT. (b.)
SIBURATIE , Sibumia. V. Mésa. (b.)
SICGIRA. Nom que les africains donnoient ancienne-^
ment k Vanethum^ selon Adanson qui écrit dkkira^ et Mentzet
qui marque sicciria et scyrria , d'après Tabernœmontanus»
(LN.)
SICELÉOTICON. L'un des noms anciens du psyllium,
des Grecs. F. ce mot. Adai|son écrit sikdioiikon. (ln.)
SICELION, Sicelium. Genre de P. Brown , qui ne paroit^
pas différer de la Tontane d'Aublet. (B.)
SICILIANA. Gesner a donné ce nom k Vqrjdrosœmon ^^
espèce àe M.illev^ktvis (^ Hypencum andrqsamujn^ L. ). On
a aussi écrit cidHana et herba sidliana. (ln.)
SICITIS. Pierre que Pline nomme seulement ep disant
qu'elle a la couleujr de la figue. Elle nous est inconnue»
SIÇKI. Nom commun à plusieurs arbres d'Amboine , fi-
gurés par Rumphius , mais dont il ne nous fait connoître que
fort imparfaitement la fructification, (b.)
SICKINGIE, Sickingia. Nom de deux arbres d'Amérique»
j| feuilles oblongo - rhomboïdes , dentées à leur extrémité f
pubescentes en dessous, qui forment un genre, dans 4a pen-.
tandrie monogynie*
Ce genre présente pour caractères : calice à cinq dents ;
corolle campanulée ; cinq étamines ; ovaire surmonté d'un
style simple ; capsule ligneuse, à deux loges , à deux valves^
renfermant des semences ailées, (b.)
SICLA.Nom arabe delaBsiTE ouPoiRÉB,dans Avicenne*
Les botanistes écrivent delà ( beta delà ). (li^O
SICOMORE ou SYCOMORE. F. Figuier et Pla-
tane, (ln.)
SICÔURL Nom que porte i Cayennc le Guit-guit su-
CRIER. F. ce mot. (y.)
SICRIN. Oiseau d'Afrique décrit à l'article Choquart ,
sous le nom de choçuart^ mal k proppsdit dsicrée^ au lieii 4^
SlCRU^ (V.)
i5o S I D
SICURÈL. V. Carai^x trachiise. (s.)
SICUS. F. Sk^oe. (dêsm.)
SICYANIA. HiU a doim^ ce Aom gënéiique aux portions
idu tema cucurbUain^ qu'il a regardées comme formant autant
d'animaux distincts, (desk.)
SIGYOÏDES. Tôurnefbrt et Plumier donnoient ce nom
au ^enré quîe Linn«u& a nommé depui» ScYCios^et qui comp-
toit au nombre de ses espèces le genre seMum, Brown^
Jam, , et des espèces de BiTïONE ; mais s'il s'est trouvé di-
minué par ces renvois , il est augmenté par le goure drusa de
Decandolle , que les boi^istes croient devoir lyii réunir.
SICYOS. Ce nom et les suivans, sicys, sicya où sicyon^
sont des dénominations grecque» attribuées au concombre
Sauvage. On trouve les mêmes noms écrits ^cios , sycia^
etc. Ces deux noms , que nous citons seulement , sont
dît-on, particuliers aux pepons. F. SicyqYde. (tut.)
SICYOS, Sicyos. Genre de plantes de la monoécie syn-
^énésie et dé la famille dés cucurbitacées, dont les caractères
consistent à avoir : des fleurs mâles et dés fleurs femelles sur
le même pied , et composées d'un calice de cinq dents, d'une
<;orolle mo'nopétaie intimement'unie avec le talice, et à cinq
dîvi;gions ; trois étamines à filamens réunis à léut base, dont
deux ont les anthères géminées dans les mâles , et un ovaire
inférieur surmonté d'un style à stigmate trifide dans les fe-
melles ; une baie ovale , acunrînée , petite, hérissée de poils
rudes , et contenant une seule semence^
Ce genre renferme des plantes grimpantes ou sarmen-
teusef, à feuilles alternes ^ péttolées, en cœur, anguleceses;
àfleurspiortées en nombre sur des pédoncules courts^.
Ou en compte six ou sept espèces , don« la plus côm^
mune esf lé Sïgyos anguleux qui a les fWniltets svmpiement
^guleuses. H est annuel , et se trouve dans l'Amérique sep-
tentrionale.'X3n le cultive au Jardin des Plantes de Paris.
Jacquin a figuré, pi. i63 de ses Piantœ Jmerùianaty une
phmte qu^il rapporte àr ce genre. H VappéHe le Stchos BàC\J-
LENT , parce qu'on en mange les fruits qui sont gros comme
un œuf d'oie. On en a fait un genre 5ouâ le nom de Sechion.
(B.)
SICYPNOES; Nom de Veryngium des Latins, chez les
Daces. (ln.)
, SIGYS. r. SiCYGS. (LN.)
SIDA. Ce nom est donné par Hippoçrate au pmica ( ie *
grenadier.'^)) et par Théophraste zvl nymphaea (nymphot^
s IJ) ïSi
ûiha?"), selon Adatoson. 'CItticfnifiwtelfetsôbis eè iimi t^^
Uscus pahistris qui «est 'uiniîplaiit;e èe la Virginie , natuiriiliâée
dans le midi de TEarope. Limiâeifs pegapâant cevom co^nttte
sans emploi , s^en «si ^ervi pour déstgofer un 'teau gen^e 'ée
cplantes msrlvaoées, qui ^sUPaèrnUtm de'Tonrtfcrfoit. liy irtfp-
-poiioit d'ab<n*d cfiielqoers eepètes 4e ^alachm et de napûut^
qu'il en a ôtëes 'ensuite. 'Moeneh y rapporte 4e solaHdra de
Murray , et 'BfiiZ'et P^i^cm \e i^risiana de X^avaniUes. Il faut
y joindre aussileTTio^/ip^deDiUen^ Moencb^ etc. F.Axc»-
-TIIXMï. (LW.)
SIDA-POÎJ. Cesi laTWcaiNiE figurée pi. Sg, vol. 6 de
rjRTor/iw rndldhariciis. (b.)
SlDE-KOfirUSI. L'un des noms japonais du magnolia io^
mentosa , Wiild. On appelle également cette plante , au Ja-
:pôn , kobus^ sini ou konfusi. (hia.')
SÎDENSWANTE. Tïom suédois iu Jaseua. (v,)
SIDÉRAMTHE , Sideroidhus. Oenre établi par For&teç,
pour placer les AmIellës velue et pinnaïieide de Pùrsh,
dont les réceptacles sont garnis de soies et non de pail-
lettes? .
Ces deux plantes croissent sur les bords du Siissouri.
SÎDERITE. La mine Ae ferhydratée limoneuse (^rasen eisen-
siein ) , est le plus ordinairement ainsi appelée en Allemagne
y. ci-après. (tNl)
SIDERITE. On a donné ce nom k une substance qui se
trouve combinée avec certaines espèces de fer , et qui rend
ce métal aigre et cassant à froid. *Bergm^nn ayant conStâna-
ment observé que dans toutes les dissolutions de cette sorte
de fer dans l'acide sùlfurique, il se faisoit un précipité assez
considérable d'une poudre biancbe , qui ayoit plusieurs pro-
priétés du fer , et notamment de donner du bleu de ^Prusse
avec l'acide prussique , et de former de Tencre ^ve'c lanoix
de galle , mais qui n'étoit point attirable à l'aimant , crut que
cette substance étoit un métalparticulier, auquel il donna le
nom de sidériie , diminutif du mot grec sideros , qui signifie
fer.
Meyer , chimiste dç Stettin , reconnut ensuite que cette
substance étoit un vrai fer, combiné avec l'acide pbospho-
rique , cV'st-à-flire un |)bosphate de fer.
'Le 'fer doux n'en contient point; mais celui qu'on retire
des mmes globuleuses de Champagne en donne environ un
gros par livre.
Quelques auteurs modernes supposent que cet acide phos-
~]^h<yriciue provient de quelques matières animales contenues
. i5a SIX)
4«i)s ces 4<p4u ferragineiix. Mais la plupart des mines de
. {fit globulep^es ne contienneai pas le moindre vestige è%
icprps organisés ; d^ailleurs y les mines de fer limoneuses propre
ment dites , celles qui se forment, dans les marais de Sibérie»
où il n'est pas rare de trouver des squelettes d'animaux , çt
,QÙ 9 par conséquent, il devroit y avoir du phosphore , don-
nent néanmoins le fer le plus doux que Ton connoisse.
La nature n'a pas plus besoin de matières animales pour
inlro4uire l'acide phosphorique dans les minéraux , qu^elle
n'a besoin de xendres des végétaux pour former la potasse
des layes, du feld-spath, et de tant d antres substances miné"
raies. On disoit aussi précédemment que la nature ne pou-
voit former l'ammoniaque que dans les mat}èr|es animales ;
inais on l'a découverte ensuite dans les végétaux et dans les
volcans. L'expérience et l'observation rompent chaque jour
quelq;ie^-unes des chaînas dont Içs méthodistes se plaisent à
charger la nature, (pat.)
SIDERITE ou SyDÉRITE. Bemhardf et Tromsdorf
oni donné ces noms à un auarz ^leu-gnsâtré ^ qui a l'aspect
un peu résinoïiiê , qu'on a confondu avec le lazulke, le
dichroïte, et même la hauyne. Il se trouve à Gœlling, pays
de Salsbourg ; et ordinairement il est souillé d^argilé et de
fer hydraté terreux ; il est disséminé en masse dans un gypse
grenu. C'est Vazur quarz de quelques minéralogistes al le-^
înands. Wernerle distingue, aveo raisqn, du Dichroïte.
r. QuARZ Hyalin bleu, (ln.)
3IDERITE3 de Pline. Cet aqcjen naturaliste parle dp
çix espèces de diamans , parmi lesquelles il compte la sidé-
file ; mais il paroit que dans ce nombre il n'y ayoit de vrajs
diamans que ceux qu il nomme indiens f^i qrabigue^^ auxquels
il attribue une dureté qui surpasse celle de Tacier^-Quant à
ceux qu'il dit s^ trouver en Macédoine et en Chypre, dans des
mines d'or , il est évident que ce ne spnt pas de^ diamans.
Celui de Chyprp est d'une couleur jaune de laiton ; celui
^^u'il appelle sidérite a l'éclat du fer poli , et surpasse tous l^s
jliitres en pesanteur : l'uq et l'autre sont fragiles, et Pline djt'
formellement qu'ils sont d'une nature différente 6xk vrai
diamanf.
Romé-Delisl^ croît que celte sidérite est Itfeiç octaèdre;
mais il me paroît beaucoup plus probable que c est la pyrite
gu^on nomme pierre d? santé , et dont on fait encore aujour-
d'hui de la bijouterie , de même que de la pyrite ferrugineusfi
ou marcassiie jaune , qui me paroît être la substance que
l^line a nomjnée diamant de Chypre.
Le^irr octaèdre un peu brillant ne se rencontre qu'en très-
s I D i53
petits cristaux , et je ne pense pas qpe {amais on se soit avisé
de les monter en bague. Il y a d'ailleurs une circonstance
qui me paroît décisive en faveur de l'opinion que je propose ;
c'est la pesanteur spécifique de la marcassite blanche on pyiiU
qrsenicale , qui est de 6,5a a , et par conséquent bien supé-
rieure à celle des autres substances auxquelles Pline donne
Je nom de diamant.Le véritable ne pèse que 3,5So. La pyrite
jaune de Chypre pèse de 4i loo à i^i'j^o.
La pesanteur de la marcassite blanche s^accorde *donc
très-bien avec celle que Pline attribue à sa sidérite , tandis
que la pesanteur du ffer octaèdre n'étant que de 4»3oo ài^,goo,
il est évident que la différence de ces pesanteurs n'étoif pas
assez grande pour que Pline en eût fait un caractère distinc-
tif ; au lieu que la pesanteur de la marcassite blanche étant
presque double de celle du vrai diamant, cette différence
devenoit évidente , même sans le secours de la balance hy-
drostatique. La couleur d'acier et le beau poli dont cette
marcassite est susceptible , me semblent 3'aillenrs prouver
complètement que c étoit là ce que Pline entendoit sous le
lîom de sidérite. (pat.) v
jÇIDERITES. Ce nom , donné particulièrement à l'oi-
mata a été employé par R. Forster , pour désigner col-
lectivement \e%f en hydraté^ terreux^ limoneux^ des marais^ etc.,
qpt sont appelés , par les Allemands , raseneisenstein , wieaerz ,
morasterz et sumpferz. (LN.)
SIDERITIS. Ce nom .qui dérive duifkom grec du^îr,
a été dpnifl , par les Grecs et les Latins j à plusieurs plantes
remarquables par leurs vertus dlétancher le sang des plaies
produites par les armes , et d'opérer leur cicatrisation sans
causer d'inflammation. Djoscoride ,en décrit trois espices,
sous le nom de sideritis. Pline les range avec les achiUea ,
dont il compte six espèces*
La première espèce de siderîtîsy de Dioscoride, est celle
que l'on npmmoit sideritis heraclea : Dioscoride compare ses
feuilles à celles du marrubium , les disant plus longues 9 près-'
qpe semblables à celles du chêne et de la sauge, quoique
Elus petites et âpres'au toucher ; ses tiges étpient carrées,
autes d'fin pan et plus, d'un goût assez non, quoiqu'un peu
astringent, et environnées, par intervalles, de quelques ver-
ticilles ronds , comme cela se voyoit dans le marrubium ; sa
racine étoit noire.
Cette plante croissoit dans les lieux pierreux; ses feuilles
appliquées sur les plaies les soudoient sans causer aucune in-
Pammatîon. Matthiole , ^ans sa détermination, laisse le
choix entre le y^P^ europaus^tllt gakopsis ladanum\ la pre-.
i54 S I D
mièi^ phtitie crètt dans les marais ^ et la Stauxième dati$ tes
ehaknps arides ; mais la plupart des botanistes rapportetil ce
premier sidentis à «ne espèce de cropandirte , et pins patlicn-
lièrementam plantes Suivantes : sîderilis stcordiàlâes ^ hirsûta^
staehys , reôlà , annua et herUclea ; on tit^ efnc'ore le sahia
sclarea^ etc.
La deuxième espèce de sideritis , de Bîoscforrid^ , avoit les
branches menues , hautes de deux coudées , ]g)siTirti4es de feuil-
les Sécoupées coihme celles de la fougère, c'esl-À-dire, dé*
coupées ta et ià sur les côtés et portées sur une longue ^iieiie ;
du milieu des feuilles sortoient des espèces de jets, longs, me<«
nus, qni.produisoient de petits boutons ronds et âpres, Conte-
nant une graine plus longue et plus dnre que celle ûe ta
tête. Cette graine «t les feuilles étoient utiles poar la gué-
^ison des blessures.
'11 est évident quUl ne peut être question ici d^vae plante
analogue à la précédente , et que ce n^st ipoint dams k
genre sideritis de^ botanistes qu^elle peut étire placée. iEtte
avoit les feuilles ailées «t des Beurs terminales; ce qai ne
convient guère aux espèces de sideritis déjà noinnées , parmi
lesquelles quelques auteurs veulent retrouver la seconde es-
£èce de sideritis. Ceux qui ont cité le sanguisorba c^ficinaUs^^
i. , ie poierium sanguisorla ^\t. , ne me paroissent pas avoir
'mieux trouvé , ainsi que d'autres auteurs , qui ont fait d'auWes
Vapprochemens, que je passe sous silence.
La troisième |fcpèce de sideritis de Dioscoride , étoit VUe-
raclea de Crat^as. Elle croisadit dans les décopûibres, sur
les masures, dans les vignes ; elle produisoit plusieurs feuilles
Yafdîcales, semblables à celles delà coriandre , et quientou-
'roiënt des tiges hautes d'un pân, lisses, tendres, blanchâtrefs
'OU rougeâlres , d'où sortoit tme fleur rôuge , petite , vis-
queuse et amère au goût. Cette herbe appliquée étanchoit le
sang de toutes espèces de, plaies, telles récentes qu^elles
fb^erit.
Cette description ne peut se rapporter, eti son entier, au
seH)phidiiria canina^ L., considéré comme cette espèce de 51-
, déHUsàt Dioscoride , par Matthiole , qui, au reste,n' affirme
rren. Elle convient encore moins au sanicula'europœa, et c'est
mékne une chose étrange queTabius -Columna ait pu le soup-
çoitner. Nous ne pouvons pas non plus supposer , avec An-
guillara , Gestier, Dodonée , etc. , ^ue ce soit notre herbe à
Robert { géranium robertianum ^ là.) j encore moins le soli-
dajgo ifirginiea , 'L, , réprésenté par Matthiole au-deSSus du
texte de Dioscoride qu'il commente.
Voilà quels sont les trois sîderitu de Dioscoride,' et l'on
a pu juger qu^tious étions loin de les eonnoîtrc. Obsenronst
s I p rf55
411e cb€Z' les antf eo^ 6n appelok «ncoifii^ ^èâéi^ d^auiî^'^
plantes différentes de celles que Dioscoride cite ; el de de
nombre sont: Vhelœine oil parktana , Yhierohatane 9 et de
Taveu même de Dioscoride, la piaiite qa'ij somme ackilha^
qu'on désigne aussi par achiUea siderids. Cette plante 9 pilée
et appliquée , avoit aussi la propriété de souder \ts plaies
récentes. Ses tiges fusiformes, hautes d'un pan et plus, étoient
garnies de petites feuilles découpées sur \es côtés , comme
es feuilles de la coriandre ; tWts avoient une couleur roussâ-
tre , une espèce de risçosité , et une odeur fade , qui n'étoit
pourtant pas désagréable. Cette plante , très-employée eb
médecine , portoit de petits bouquets terminaux et ronds de
fleurs blanches , incarnates et jaunes ; elle croissoit dans le^
lieux gras. Cette plante peut fort bien avoir été une^espèce d^
HlLL£FBUlLLE ( achilka mbilis?\
Quant aux six espèces XachUlea de Pline , la première est
YachUlea de' Dioscoride , que nous venons de décrire ; la
deuxième est le myriofhvHum de Dioscoride; la troisième est
le premier sidetith de Dioscoride , ou Vheraciea , ou Jur-^
culea ( comme on l'a écrit ) ; la quatrième et la cinquième y
le troisième dderitis de Dioscoride^ et Vheraciea de Cralevas ;
enfin , la sixiènle est la seconde espèce de sideriiis dé Dîos^
coride.
C'est aux sidentisdes anciens que se rapportent les dénoH
minatioBs suivantes , égalemeirt anciennes : sangUis-tiiM 9
couda scorpioitis f pamdron de Py|J»agore ; xanthopha^a f
huphihalmon , Osihani ^ sendinor ( des Égypt. ) ; veriumnu»^
oleaelér(àts Komains ) ; udedoms(^ des Africains ).
Chez les modernes ^ le nomr de siderkU a été cpelfuefois-
traduif par son synonyme iaiiïn ferrumînairko (Lob.)» >* ^'
comwencé ]^ar être appliqtté ank planlés q^'on st ptt sùp^-
ser être les anciens sideriiis , el nous les avons noitenées'
presque toutes. On l'a appliqué aussi à quelques plantes dtp
mésie gfcnrè o» à d'autres genres. Par ejéemitfe :
Le siàeritls eamlêé de Théllîu^ est le sduteBaria gaîeri^u^'
hua, L.
Le sideriiis latissima de Gesner se rapporte à ïTâerct-
chifti muroram , L.
ijt sidentHs iHènspèUensiuih de Dàlechattipest le phlamis
herbaçenti.
Les sideriiis pratensis , rouge ou jaune, également de Dalc-
ehamp sont les ^i//7Âra5/a ondontiies et luiea.
Le groupe auquel C. Bauhia^ avoit donné le nom de'
side/iiis, comprend des espèces du genre CRA^AumîŒ(s«fc-
iS6 S I D
riUs) des botanistes, desËpiass {skuhys)^ et le gahopsh
ladanum.
Après Ç. Baahin , nombre de botanistes ont désigné de^
^pèces d^EpiAiRES sous le nom de siderîûs.
I.e genre sideritis^ fondé par ToumefbrJ, contient les es-
pèces de sideriiis et de siachys , L. , dont la lèvre supérieure
est droite; et ce genre renfermoit le mtxmtr siékrUis de Dios-
corîde ; on y comptoit aussi quelques espèces Shysopus.
Linnseus , en établissant les caractères génériques de son
sideriiis d'une autre manière , se trouve l'avoir composé des
plantes qui faisoient partie des genres sidends , stachys et
marrubriastrum , de Toumefort. Les botanistes antérieurs à
Liinnseus ont placé avec les sideriiis le Dracocephalum canes-^
€cns , et Linnaeus lui-même ( Hort. CiisL) , avoit mis dans son
genre sideriiis quelques espèces de phiomis 9 de cUnopodiwn
et dihyplis ;md\s ce genre sideriiis a éprouvé quelques modifia
cations.Moench a fait h ses dépens les trois genres burgsdorfie^
eriostome-ei hesiodie. Ce dernier diffère du genre hurgsdorfie
et de celui que nous citons ci-après,par la lèvre supérieure de
la corolle quiesttridentee.il a pour type \e sideriiis montana^
L. Enfin , le genre Empedoglia de Rafinesque , qui com-
prend les espèces dont la lèvre supérieure de la corolle
est bifide et non pas entière, comme dans les BuaGSDpRFiES.
V. Crapaudine. (ln.)
SIDERITIS. Cette pierre, mentionnée par Pline , et
appelée aussi orilis , avoit fine forn e globuleuse , ressembloit
au fer et résistoit au feu. Elle nous est aussi inconnue que le
sideropœcUos , pierre qu'on trouvoit eh Ethiopie , et qui dîffé-
roît seulement du sideriiis en ce qu'il étoil marqué de points
de diverses couleurs, (ln.)
SIDÉROCALCITE de Kirwan. C'est la Chaux car-
bonates ferro-manganésifère ou Spath perlé ou Braun-
SPATH. TlN ^
SIDEROCHALCIS de R. Forster. C'est le Cuivre
CAHEONATE VERT FERRUGINEUX, dont il distingue deux sortes,
le terreux et le scoriacé. Cette dernière peut bien être le cuivre
hydraté scoriacé, (ln.)
SIDÉJROCLEPTE. Substance nouvelle, décauyertc par
Saussure dans une colline de lave porphy rique du Brisgao.
t^. LiMBILITE. (pat.)
SIDÉRODENDRE , Siderodendron. Arbre à feuilles ova-
les, lancéolées, très-entières, lui^ntes, pétiolées, opposées,
çt à fleurs disposées trois par trois sur des pédoncules axil-
|aires très - courts , qui forme un genre dans la tétrandrie
fnonogynie et dans la famille des ri]^>iaçées.
p. ai
j . Stiifo/i/e/^ com/nan
3 . Se^ti/nc* {/'O/we/U .
f^^.TartiieuScu^-
s I D ^ iBj
be genre a poxxr caractères : un calice très-pietit il |i|uatre
flents^ une corolle monapétale hypocratériibrtne à long tube
et à limbe qua^lrifide ; quatre étamîoes; un ovaire inférieur,
Îrrondi^ à 3tyle filiforme et k stigmate obtus ; unç baie à deux
oges et k deux semences.
Le sidérbdendre est figuré pi. P. 21. Il s^élève à une assez
grande hauteur, et se trouve dans les îles de la Martinique
et antres voisines. On le cultive depuis long-temps ati Jarditi
des Planter de Paris. C'es^ son boisqui es(t plus particullière-
ment sipotlé bois de fer , dans les colonies françaises'de TAmé-
tique. IJi est en effet dur au point que les' meilleures hachés
se brisent lorsqu'on veut le couper , surtout quand il est sec.
On en fait cependant des meubles et des ustensiles d'une
grande durée , en prenant la précaution de le travailler pen*^
dant qu'il esi encore vert , ou de le tenir dans Teau jusqu'au
montent où on doit l'employer. V» au mot Argâi^ et au mot
îois DE PER. (B.)
SIDEROLAMPIS de R.Forstcr. C'est le Fer oligiste,
qu'il distingue en compacte ou comn^un , en micacé et eà
schisteux, (ln.).
SIDÉROLITE , Siâerolites. Genre de polypiers pierreux j
libres et en étoiles, à disque conVexe en dessus et en dessous,
chargé de points tuberculeux , bordé de quatre à cinq rayoni
courts , inégaul , et n'offrant point de pores bien apparens.
Ce genre est composé de deux espèces, dont tine a été
figurée par Knorr dans son Traité des Pétrification^ , et l'autre
par Faujas dans son Histoire des Fossiles de la montagne de Sain^
l^ViTf à Maë$tricht. Aucune n'a encore ététrouyée dans l'état
marin.
Denysde-Montfort, dans sa Conchyliologie, établit que
les sidérolites ne sont pas des polypiers , mais des coquilles.
Il en lait un genre auquel il donne pour caractères : coquille
libre, univalve , cloisonnée etcellulée, lenliculaire, tuber^
culaire sur les deux sommets; bords carénés et éperonnés ;
ouverture inconnue, (fi.)
SIDEROPiECILOS. V. l'article de la pierre Sidrritisv^
page précédente, (ln.)
'j SIDEROTITANIUM ou TITANGSIDERUM dé
Klaproih. F. Titane oxvdb FERRirÈRE. (lw.)
SIt)EROXYLOiy et SIDEKOXYLUM, c est-à-dJre ,
bois defertn grec. Plukenet, Diilen, Boerhaave etBurmann
CAfr., tab. oa), ont introduit ces dénominations en bola-
iiîque , pour désigner des arbres exotiques remarquables par
ia solidité de leur boii$, et qui appartiennent aux genres 4i£i^-
i58 S I E
rodm^nm , Vaiji : /nwiida^ âchreb. ; 'ds^fêoph^m «t s^Séroxy-
ion 9 jLino. Ce deroier a m faire à ses 4ëpenfl les genres
iekel^y Adaoâ. ; rohtrda , Scop. ; èumeiia , Sw. ; setsalisia, R.
BiT. , ei yoit ^ourneiLenent qvielqaes-uoes de «es espèces bai-*
lottées dans les genres chrysophyllum , numgHiia on cabaUena t
et dans .<juelq9es autres genres de la même faflàîUe , ce qai
prouve q»e le genr^ syd^roxylum esjt tr^-iv^li .caractérîsié. F,
Argan ei Sydéroxyle. (ln.)
SIDËROXf LOÏDëS. Ce genre , établi par Jacqda
{^^xs^év.y 19, t. 175, f. 9)9 ^ été aomnvé ddtjoékmdnan par
y^ , Schr.ei>er , Wiltdenoiy , «te. Voyti Sidérobeiwre.
(LN.)
SIDION. Synonyme de maUcorium , qui étoit , chez les
JM9cie,ns , le nom de V écorce de Ifi grenade^ employée pour tan-
ner les cuirs, (ln.) *
SIDHRITINCHOP. Nom vulgaire du Pqu^lwt fiti^
> , (V.)
SiD JAN , Amphacandius, Genre de poissons établi par
Schneider aux dépens des Scares de Fôrskaël. Il se rap-
proche beaucoup des Acanthures de Bloch. Ses caractères
sont: mâchoire convexe, à une seule rangée de petites dents
plates et deatées le long de leur traadiant ; un aignitloii
couché en avant ^c^^nt la nageoire dorsale ; uq aigulDon
à chaque bord des nageoires ventrales , et le bord interne at'-
taché à Tabdomen ; corps couvert de petites écailles.
Les espèces qui eatrent dans ce genre viveiit dan^s la meir
J^ou^e et dans la mer des Indes, (s.) '
S1DNI;YERDE et AÙSTRALSAND. C'est un sable
dans lequel on a cru trouver une terre nouvelle , qu'on avoit
décorée du nom de sidn^erde , qui signifie , en allemand ^
terre de Sidney, et qui rappelle que ce sable a été apporté
des Terres Australes. Klaprotfa ne l'a trouvé composé que
de silice, d'alumine- et de fer. (ln.)
SIDRAH. Arbrisseau merveilleux que Mahomet a placé
dans son paradis. Il ne dit pas à quel senre il a|)partient.
(»•)
SIEG. Espèce de Saumon qui se pèche dans les nvi^e»
de Sibérie, (b.)
SIEGELERDEN. Nom donné, ea Allemagne, ai^terr^
sigillées 9 aux bols , et en général à des argiles çtiiorées ou
marbrées. Les noms de siegelerde et slegel-der-ziege sont deux
synonymes du même n,om. (ltï.)
SIEGELLACKERZ de Stulz, ou zîegelerx. endurci C*esl
le Cuivre oxydé terreux compact^ et d'up ro<ige d^e brique.
s I E iS^i
SIEGESBEQKIA- Ce genre de plante , étabU par Lin-
nseus , et que plusieurs auteurs écrivent sigiesberk^a , çst
consacré àlamén^oiredePierreSié^esbeck, botaniste ru^se
qui florissoit de 1720 à 1740, et qui est encore Irès-rcipar-
qqable par les dogmes sages sur lesquels il veut que la bota-
nique soit fondée, il est auteur dé plukieiM's^ ouvrages, dont un,
intitulé Primîiic^ fiorœ peiropoUtam» y w^^-^i I^%2i » ^y^^i "^st
cité quelquefois.
Moench a distrait du genre siegesheckîç^^V es^kçe. flosculquse
Qs.flosculosHf L. )^ pour en faire S09 genre sckuhria , difi]éreiit
du schkuhria , Wilid. (lîï.)
SIEGLUNGIl^ , Sieglingia. Nom d^un jg^re de plantes
non acbnis , formé sur le Paturin covc«£. (fi.)
.. SI£KH AS. Les kabitans de la Sibérie appellent ainsi la
Câmaeine dont ils mangent les fruits, (b.)
SIELECOLOKE. Nom espagnol du Chardonneret.
(7)
SIELUSSAR. Nom des grasses Anguilles, en Sibérie.
(B.)
SIENITE. F. Syénite. (ln.)
SJENOSTAVEZ. Mot russe qui signifie/awc^^nr. C'est
la dénomination que les Russes du Kolywaa donnent au
pika, qui cQupe Therbe pour sa provision d^hiver. Les mêmes
Russes appellent aussi cet animal kamenrmja koschka , c'cst^
à-dire, chai de rocher; ceux qui habitent les rives du Jenissea
et la Sibérie orientale le connoissent sous le nom de pists^
chuha , qui signifie siffleur. V. PiKA. (s.)
SIENUS et SIÉNITE. F. Siényte. (ln.)
SIETBACK. Nom norwégiea de la Baleinç franche; ,
selon M. Lacépède. (desm.)
SIETE. L'un des noms de la Huppk , en grec, (s.)
SIE-THAU-FO. Nom chinois de V urçna lobator , L. J^e
ihaufo est celui d'une autre espèce du ntême genre ( u^, poly-^
flora , Lour. ). (ln.)
SIE-THOI TSAO. Espèce de sainfoin (^Jieàysçrum in-
florupt\ qui croît aux environs de Canton en Chine, (ln.)
3IEUREL. Nom vulgaire du Carai^x trachine. (r.)
SIEVERSIE, Sieoersia. Genre établi par VS^iUdeiwiw ,
Îoor placer une plante qui a fait partie de^ Ajxé^OhUfi , des
^RYAS et des Benoîtes. Il rentre damc^lni appeM CÎaryo-
PEiYJLLATE , par Lamarck. Ses caractères sont : jcaMce à dix
divisions ; corolle de cinq pétale^ ; étamines n.ombr^uses ;
germes nombreux, aurfnontés d'un )Style vei^; s^m^w^^ apla*
4xes , terminées par le style qui persiste.
Cette plante est originaire du Kamtschatka* (9»)
i6o S I F
StFFLASSON. Oiseau du lac de Genève , que Buffoii
croit être uni bécasseau, (V.)
SIFFLEUR. On à donné te nom de djjleurs aux singés
d'Amérique du genre Sapajou, (desm.)
SIF FLEUR. Quelques voyageurs ont appliqué èétte dé-
nomination il la Marmotte monax. (s.)
SI FF LEUR. Epithète donnée au CaKard wingeon, au
Carouge vert et au Bouvreuil, (s.)
SIFILËT , Farotia, Vieill. ; Paradisea , haih. Genre de
Tdrdre des OisEAtx SVtVAiNSetde la famille des Malt^u-
CODIATES. F. ces mots. Caradères : bec garni de plumes
courtes jusqu^au-detà du milieu*, grêle , comprimé latéfale-
inent, très-droit; mandibule supérieure échancrée et fléchie
ver4 le i>oul ;. TinférieUre entière et plus courte ; narines
cachées sous les plumes; langue quatre doigts, trois de-
vant, un derrière; les extérieurs réunis par leUr base; piunies
hypocondriales allongées , flexibles , décomposées et très-
hombréuses chez les mâles seuls.
Le Si FILET proprement dit, ou TOisEAU de Paradis iik
SIX FILETS , Parotia sexsetaceU^ Vieill. ; Paradisea sexsetareâ ,
Lath. ; Paradisea aurea ^ Gm. ; Oiseaux dorés , pi. 6 de ÏHîst,
àes*Oiseaux de Paradis, Il a la tête parée d'une petite huppe
qui s'étend sur le sommet , un peu au-deli( des yeux; les plu-^
mes qui la composent s'élèvent de la base du bec , sont
fines , roides, peii barbues , et tellement mélangéeà de noir
et de blanc , que T ensemble de ces couleurs présente un
ton gris perlé. Trois filets noirs, de cinq à six pouces de Ion-*
gueur , partent de chaque côté de la tête , se dirigent en ar-
rière , et sont terminés par des barbes plus longues que les
autres , et qui , en's'épanouissant , donnent à leur extrémité
une forme ovale ; des plumes noires , à barbes désunies i
naissent sur les côtés du ventre , recouvrent tes ailes dans
l'état de repos , et enveloppent presque en entier les pennes
de la queue ; ces plumet , colorées^ de noir , se relèvent' obli-
quement; celles de la gorge, étroites à leur origine , larges*
^ à leur extrémité, sont d'un beau noir de velours dans leur
milieu , et de couleur d'or changeant en vîolet sur lèsf côtés ,
avec des reflets de diverse^ nuances de vert; derrière la tête
se trouve une espèce de collier pareil à la gorge ; la queue
est composée de douze pennes étagées , d'un ton de velours'
noir le plus riche , le plus nfioelleux; plusieurs de ces pennes
ont les barbes longues, séparées et flottantes ; le bec est noir;
l'iris i2\une; les pieds sont noirâtres. Longueur, dix à onïè
pouces. Cette espèce se trouve à la Nouvelle-Guinée, (v.)
SIFOC. La GuEKoi^ noue porte ce nom à Madagascar;
V. Dote, (s.)
s I G 161
SIFONE ou SIPHOW. Volia donne ce toom à un
Spare fossile de Monte-Bolca , quMI ne connoît pas vi-
rant dans la Méditerranée et dai^s TAdriatlque. (PESif.)
SIGALINE. C'est le Parkinset. (b.)
SIGAX.PHE , Sigalphus. Genre d'insectes de l'ordre des
hyménoptères, et de ma famille des pupivores , tribu des ich-
nenmonides. Sejt caractères sont : une tarière en forme d'ai-
goillon, logée entre deux coulisses à l'extrémité de l'abdomen
dans les femelles ; abdomen à pédicule , ne paroissant formé
en dessus que d'un on de trois anneaux ; antennes sétacées,
d'un grand nombre d'articles ; lèvre inférieure échancrée ;
palpes maxillaires longs ^ de six articles; les labiaux de quatre»
Les sigalphes diffèrent des autres ichneumonides par le
nombre des articles de ieurs palpes et par la composition et la
forme de leur abdomen ; vu en dessus, il semble n'être formé/
que d'un on de trois anneaux , les autres se trouvant renfer-
més en dessous; il est voâté, presque en boule allongée , et
recouvert d'une peau plus ou moins chagrinée ; est appliqué
an corselet par un espace assez considérable de sai largeur ;
sa tarière tfst courte , conique et ressemble à un véritable ai-
g;nillon ; les ailes supérieures ont une cellule radiale et troi^
cellules cubitales, avec une seule nervure récurrente qui s'in-
sère sous la première de ces dernières cellules.
Ce genre offre deux divisions : dans la première , Pabdo-
men paroît composé de trois anneaux, dont le dernier très-
gros; dané la seconde, l'abdomen né semble être composé
que d'un seul anneau. M. Jurine a formé , avec les espèces
de cette division , le genre Cuélonë , Cheionus, La seconde
cellule cubitale est beaucoup plus petite que la première 9
autre caractère qui distingue ces insectes de ceux de la pre-
mière division , où les deux premières cellules cubit^es sont
presque égales, et carrées. Ce naturaliste réunit ces dernière^
espèces avec les bracons. A la première division appartient
l'espèce suivante :
SiGALPHE IRRORATEUR , Ctyptus îrwrotor^ Fab. : Vlchneu-
mon noir à plaque de poUs bruns sur le ventre , Geoff. Il est long
de quatre ugnes , d^un noir mat chagriné ; l'anneau qui parott
terminer l'abdomen a une tacbe formée par un duvet très-
serré de poils luis^ps, satinés, changeant *à la lumière , et
d'un gris verdâtre ou noirâtre , suivant la position de l'ob-
servateur ; les jambes sont d^un brun clair ; les ailes supé-
rieures sont en majeure partie noirâtres. Dêj^er l'a vu sortir
Ats coques de la chenille de la noctuelle psi* On le trouve dans
les jardins aux environs de Paris. Il est plus rare dans le midi
de la France '
La seconde division comprend : i.« le Sigalphe ocvlé^
XXXI. 11
»6a S I G
Sigalphm oculator ; Ichneumon oculalor , Fab. , h fcm. ; cjogA
Ichneumon scabraior^ le mâle ; Cynîps inanita, Linn.; V Ichneu-
mon noir chaj^riné^à patUs fauves et deux taches jaunes sur le ventre^
de Geoffr. Cette espèce a près de trois lignes de long; elle est
d'un noir mat ou peu luisant, chagrinée ; son corselet a deux
épines à son extrémité postérieure qui est tronquée ou ridée.
On voit une petite tache jaunâtre arrondie sur Pabdbmen ,
près de sa base et de chaque côté. Les patt^y»nt les hanches
noires; les cuisses fauves; les jambes et les|Aremiers articles
des tarses d'un jaune pâle, et le bout des tarses noirâtre; les
ailes supérieures ont leur bord et le point marginal noirâtres.
On trouve cette espèce dans les ofeamps parmi les herbes^;
elle se tient souvent accrochée à une 'espèce dWge sauvage^
hordeum murale. *
2.^ hfi SiGALPHB SANS TACHES , Sigalphus immaculatus. Il
n'a guère que deux lignes de longueur. Il ressemble beaucoup
au précédent, mais son abdomen n'a pas de taches jaunes.
Ses pattes sont noires , à l'exception des antérieures , dont
les jambes sont d'un fauve pâle. Il se trouve avec le précé-
dent. JT. pour lès autres espèces et d'autres détails , le troi-
sième volume de mon Gêner. Crust. et Insect. , et une mono-
graphie de ce genre , dans le Recueil des mémoires des cu-
rieux de la nature de^erlin. (l.)
SIGâRâS. Nom donné , par Barbot , Hist. gén. de»
Voyages^ liv. 9, à un insecte qui s'arrête ordinairement sur
les arbres, et rendjoiyp et nuit un son fort aigu. Il paroît,
d'après ce qu'il ajoute , que c'est une espèce de dftale.Ch ^
SIGAKË , Sîgara. V. Corise.(l.) ^ '^'
SIGARET , Sigardus. Genre^de vers mollusques nus , qui
présente pour caractères : un corps rampant , ovale , con-
vexe , couvert d'un manteau lisse , intérieurement conchyli-
fère , ef qui déborde tout autour ; une tête aplatie , située
sous la partie antérieure du manteau, çt munie de deux ten-
tacules courts ; une coquille unîvalve déprimée , subauri-
forme, à spire courte et peu élevée^ à ouverture entière,
très-évasée et plus longue que large.
Les genres Cryptostome et Testacelle s'en rapprochent
infiniment.
La coquille intérieure de ce mollusque étoit connue de-
I)uis long-temps. Plusieurs auteurs en avoient parlé. Adanson
'avoit figurée, et Linnseus l'avoit appelée Aeûîc haliaddea;
mais on ignoroit à quel animal elle appartenoit. C'est à
Cuvier,quiJ['a figurée pi. 11 de son ouvrage intitulé le Règne
animal f distribué selon son organisation , qu'on doit de l'avoir
. retrouvé et d'avoir établi ses caractères. On ne sait rien , au
ï6i»Uri de pltiis $v cet sma^l , qui paroît vivre dans tautes
s I G i63
les mers,' puîsqa^on trouve sa coqnille dans beaucoup de
lieux, (b.)
SIGARETIER , animal da SiGAREt. Il ne diffère de la
Limace que par sa petite coquille qu^il porte à r.extrémité
supérieure de son corps, (b.)
SIGER. C^est la voluta rustica , Linn. V, Volute, (b.)
SIGESBËCK , Sigeshecida, Genre de plantes de la syngé^*
nésie polygamie superflue , et de la famille des corymbifè-
re^, qui a pour caractères: un calice polyphylle sur une sint*
pfe rangée entourée de cinq folioles deux fois plus grandes
que lui , et hérissées de poils glandulifèi^es ; un réceptacle,
garni de paillettes et portant des fleurons hermaphrodites sur
son disque , et trois à cinq demi-fleurons femelles fertiles à
sa circonférence ; des semences anguleuses , scabres , enven
loppées par les paillettes du réceptacle.
Ce genre , fort voisin des Verbesitses , renferme quatre
Idantes herbacées à tiges élevées , à feuilles opposées, pétio-
ées ou amplexicaules , rudes au toucher , presque trinerves,
à fleurs pédoncûlées , terminales et axillaires , dont font
parties leSlGESBECKORIEI^TAL etleSlGESBECK FLOSCULEUX, le
premier venant de la Perse,et le second duPérou. Tous deux
sont vivaces et se ^cultivent au Jardin des Plantes de Paris.
Quant au sigesbeck occidental , il avoit mal à propos été
réuni ^ ce genre. Il est mentionné sous le nom de Phaê*
OsusE. V. Sièges beckia. (b.)
SIGILLAIRE ou TERRE SIGILLÉE. Sel ou terre
bolaire qu^on employoit autrefois en médecine , et qu^on ti-
roit 4c Tile de Lemnos, ou Staliinène, dans T Archipel. Cette
terre est en pastilles ou petites tablettes sur lesquelles est
l'empreinte d'un cachet qui lui donne des vertus imaginaires.
V. Argile, (pat.)
SIGILLINE , SigUUna. Genre établi par Savigoy , dans
la classe des Ascidies , famille des Tethyes. Il a été réuni
aux PoLYCLiNONS , par Cuvier. v *
Ses caractères sont : corps commun pédicule, gélatineux ,
formé d'un grand nombre de séries circulaires d'animaux,
qui s'élèvent en forme de cône solide, vertical , isolé, oti
réuni, par son pédicule , à d'autres cônes semblables; orifice
branchial s' ouvrant en six rayons égaux ; l'anal de même.
La seule espèce qui compose ce genre , provient des côtes
de la Nouvelle-Hollande , d'où elle a été rappdl-tée par
Pérou ; elle figurée pi. 3 de l'important ouvrage de Savigny ,
intitulé : Mémoires sur les animaux sans vertèbres. (B.)
SIGILLUM , c'est-à-diré , en latin, cachet , sceau. On a
donné ce nom , avec une épithète particulière , à diverses
plantes ^ à cau$e de leuie r^ti^pc ny^^arquée d'impression) ,
i64 ^ SU
cbmme on en' laisMroit en appuyant dessus avec un cachet.
Ainsi le serafdas laUfolia est le sigiUum Salomonis de Césaipin,
içn nomme sigillum Marim diverses autres plantes du même
Snre , telles que le setwpias rubra et ses variétés. Le sigillum
ariœ de Dodonée, est le Taminier commun ( Tamnuscam-
munis) ; et le sigillum Salomonis de Brunfelsius , Gesner , Tra-
giifi^ etc. 9 comprend leji cowallarià pofygonaium , lai^olia^ ver^ .
Ueillaiaf vulgairement appelés Sceau de Salomon. (ln.)
SIGNE. Nom vulgaire du Cygne, (y.)
SIGNES DU ZODIAQUE. On appelle ainsi un cer-
tain nombre de divisions idéales que les astronomes tracent
far la pensée sur la route annuelle du soleil dans Técliptique.
Is recpnnoissent ainsi douze signes , dont chacun occupe ,
par conséquent , la douaûème partie de Torbite , c'est-à-dire
un arc de oo degrés sexagésimaux , en comptant 36o degrés
iiour le tour entier dé la circonférence. Dans le temps où
'astrologie pidieiaire étoit en honneur , on croyoit qu'il y
avoit une influence secrète de ces signes sur les destinées
des individus qui naissoiei^t pendant que le soleil se trou-
Toit dans chacun d'einr. Maintenant , avec plus de raison ,,
Ton n'y reconnott de rapport qu'avec les températures di-
verses que les positions successives du soleil donnent k la
sttrface terrestre. *
Les noms des douce signes du zodiaque ^-en partant de i'é-
quinoxe du printemps , et suiyant la marche du soleil, sont:
le fie/i^c • le Taureau , les Gémeaux , le Cancer, le Lion , la
Vierge^ la Balancé^ Àe Scorpion, le Sa^Uaire^ le Capricotne^ le
Verseau et les Poissons.
Le commencement du bélier et de la balance répondent
aux deux équinoœes du printemps et d^ l'automne; celui du can-
cer et du capricorne , aux deux solstices d^été et .d'hiver. Il y
a aussi, dans le ciel^ des groupes d'étoiles qui portent les
mêmes noms que les signes du zodiaque. Us concordoient ,
en effet , avec ces signes environ trois cents ans avant Hin-
parque ; mais ils en sont éloignés, aujourd'hui, d'environ 3o
degrés , et ils s^en éloignent sans cesse par l'effet de la pré-
cession des équinoxes. Voyez pour plus de détaib , mon Traité
d'astronomie. (Biot.)
SIGNET. Nom vulgaire du Muguet Mlygonate. (b.)
SIGNIGALIOS. Nom que les anciens Romains don-
noient à Itur dracunadus. V. ce mot. (ln.)
SIGNIS. r. CiNi , à l'article Feingille , pag. i85. (v.)
SIGNOC. Crustacé bes Indes. On ignore à quel genre
il appartient, (b.)
SIGUENOC. r. SiGNOc. (s.)
SIJO. Nom de I'Hortensia , an Japon, (ln.)
SIJRO.Plante sauvage, des fibres de laquelle les Japonais
s I L iC5
tprA des étoffes. On ignore à (^uel genre elle appartient (e.)
SIKISTAN , Mus vagus. Espèce de rongeur du genre des
Rats proprement dits. V, ce mot, (nssii.)
SIKORA. Nom polonais des Mésahges. (t.)
SIKU. Petit arbre obsenré au Japon par Kaempfer et
Thunberg , et qui est appelé vulgairement Ken et KËK]N)Xd-
VAS. C'jsst VhêQefda didds. Les pédoncules de cet arbre sont
charnus et d'un goAt sucré analogue k celui de la poire ; auséi
les Japonais les mangent-ils. (ln.)
SIKUI et SNIU. Au J^pon, on désigne ainsi \^ pierre
calcaire on phrre à bâtir. (LN.)
SIKYI. Nom du Coq en Hébreu, et Sakvia celui de U
Poule, (v,) ^
SIL. Les Latins donnoient ce nom k Vochra des Greci^
selon Yitruve» copié par Agricola qui fait observer que Vochm
des Grecs étoit (aune : c'est le qu'exprime ce nom mémed«
cette substance terreuse. Cependant Théophraste, note deux
espèces â''ochra. Tune jaunp et l'autre rouge. On les trouvait
dans plusieurs pays, en Cappadoce,et dans Pile de Céa.L'o^A/^
^e ce dernier endroit étoit rouge et le meilleur de tous. U y
avoit aussi Toc^ra ^ LemnoSf et celui conimunément appelé.
ochra de Sinope^ bien qu'il se trouvât en Cappadoce d'où
il étoit transporté à Sinope , ville de Pont. Un Grec
pommé Cydias, ayant refnarqué dans une maison incendiée
gue Vôchra jaune étoit devçnu royge par TefTet du feu «
eut la première idée de fabriquer de î'ocbra rouge avec de
Vochra jaune. Théophraste rapporte les procédés employés
dans cette fabrication. Ils sont les mêmes que ceux indiqués
par Pline, lorsqulon vouloil faire le rubrica avec Voàira, Tbéo-
phraste dit aussi qu'on fait delà terre de Sinope avec Vochrcu
De ce qui précè4e pt de ce aui est dit à l'article sino^
pis , il est évident que les terre^lnciennes nommées ochra ,
sino/ds et ruhrica , ont la plus grande analogie entre elles , que
ee sont plus particulièrement des ocres ( ou mieux ocbres )
ferrugineux. Il est probable encore que le dl étoit aussi
d'une nature analogue , ou du moins que quelques-unes des
sortes qu'on en connoissoit, rentroient dans les mêmes subs*
tances. Nous savons que Yitruve et Agricola ne font aucune
difficulté de prendre le sil des Latins pour Vochra des Grecs ;
mais Pline parle du sil de manière à ébranler cette opinion.
Le ^7, d'après Pline, se4rouvoit dans les mines d'or et d'ar«
gent. Ç'étoit une espèce de limus^ de boue ou de limon. Il ]r
en avoît de plusieurs sortes : le sil d' Athènes on Auûpie qui
étoit le meilleur ; le sU marmonn ou dl marmorosum venoit en
seconde ligne, puis le sil de file de Scyros dans l'Arcbipel ^
ou sil scyncum. On apportoit eticore on sil d'AchaïCi dont les
i66 S I L
Îelntres se servoîent pour ombrer. On en trouvolt aussi ei^
Vance , sUlucidum; il ëtoît pareil au précédent , msRs d'une
couleur moins haute. On s'en servoit pour donner les jours
a>ix tableaux. Le sil marmorin servoit seulement pour peindre
Lts attaques ou entablemens des coloilnes et les dessus de leurs
chapiteaux ; c est à quoi il étoit très-propre par sa nature ,
qui , tenant du marbre , le rendoit capable de résister à Tac—
l'on de la chaux. On trouvoit encore du sU dans les mon*
t.^goes à ao milles de Rome; mais on lui faisoit subir la cal-
cination , et on Téteignoit dans du vinaigre , avant de le
vendre. On Tappeloit fil plat ou ^Ipressum^ et l'on recon-^
noissôii aisément qu'il étoit altéré. Polygotus et Mycon fu-;
rent les premiers peintres qui usèrent aa ne leurs tableaux d«
sil d Auique ; ensuite on l'employa pour donner du jour aux
tableaux ; cependant , d'après la remarque de Pline , les
peintres se servoient pour ombrer , au sil de Scyros et de
celui de Lydie.
Le sil LYdium ou îde Lydie se tiroit originaîrement de 1»
ville de Sarde en Lydie ; mais on ne sVn rappeloit plus da
temps de Pline.
Pline fait usage ç^ et là du mot ochra comme synonyme
de 5i7, ce qui prouve que ces termes étoient synonymes ou da
moins très - rapprochés ; ainsi , la terre jaune qu il nomme
ochra f il l'appelle également sil Pline dit encore que \essUi
sont dés pierres difficiles à broyer. Il nous parott donc que les
sils des Latins «ont des ochrcs jaunes et des ochres brunes ou
terres d'ombre , et qu'ils ne s^appliquoient pas aux ochres
rouges. Il est dans les choses probables que le sil marmorin «
que l'on calcinoit pour l'employer à la place du sil plat ou sil
pressumj ou pour le faire passer pour tel, étoit aussi une terre
ochreuse, bien que cette terre calcinée dût être pourpre, puis«
que Pline fait observer, y^arlant de la céruse brûlée dont
la meilleure s'apportoit diRe et s'appeloit céruse pourprée^
fait observer, disons- nous,qu'on fabriquoit â Rome une céruse
brûlée , en brûlant le sil marmorin et en l'éteignant dans du
vinaigre. Quelques auteurs ont cru qu'il s'agissoit ici, par
céruse brûlée,de notre sous- carbonate de plomb grillé et con-
verti en minium ; mais Pline, qui exppse très-bien la manière
de faire la céruse et le mintum , laisse pressentir que la cé-
ruse brûlée provenant du sil marmorin ne portoit ce nom
Îue parce qu'elle remplaçoit à Rome la vraie céruse brûlée.
1 est évident aussi qu'il n'a pas voulu'parler de l'ocbre rouge^
obtenu par la calcination de l'échre jaune/
Quelques auteurs ont dit que l'bchre de Sarde,de Pline, se
tiroit de l'île de Sàrdaigne , mais Terreur est évidente ; car,
si cela eût été, on ne Tauroit pas nommé siiljdium, sil/^dieih
s I L 1B7
Le sU calciné i^eqdployoit en médecine 9 sans donte comme
terre absorbante, (ln.)
SILAGOl^^S. Barrère a décrit le premier, sous ce
nom , dans so^^Hfe/r^ de la France équinoxiale , le coutari de
la Guyane , belHR'e qui est le coutarea speciosa d'Ailblct| et
le poiilandia hexandra de Jacquin. (LN.)
SILAGO de Gaza. V. Çelago de Pline, (ln.)
SILAGURIUM. C'ei|t, dans Romphiiis, TAbutilon k
FEUILLES RÉTUSES. (b.)
SILAUS. ff Le silaus croit ordinairement le long des itiis-
seaux qui ne tarissent point, et il aime le gravier. Cette berbe
est baute d^une coudée , et ressemble beaucoup à ÏMpium
(Ache). On la mange bouillie de la même manière que l'o/u-
5a^m(MACER0N), et ainsi préparée, elle est très-bonne con-
tre les accidens qui surviennent à la vessie. » Plin. , liv. a6 ,
chap. 8. ^
Anguillara nomme pour le silaus de Pline le sium angusU^
folium^ L. ; Gésalpin cite le phellandrium aquaticum^ et C.
Bauhin présente avec doute le peucedanum silaus ^ h. Ces trois
opinions ont chacune leurs partbans. Adanson penche pont
celle de Gésalpin ; Toqmefort paroit être de celle dfe Bau-
hin ; il a même appelé le peucedanum silaus^ et d'autres espèces
d|i même genre, silaum^ manière d^écrire le nom de silausj qui
est fréquente dans les anciens auteurs. Linnaeus, en nommant'
silaus cette espèce ie peucedanum j n'a fait que suivre Topinioci
de C. Bauhin. Il nous semble" qu'Ang^Ulara est plus près de
la vérité, (ln.)
SILBACUM des anciens. V. Psyllicm. (ln.)
SILBËR. Nom allemand de PAr^gent; V, pour la sy-
nonymie allemande des minerab de ce métal, l'article Ar-
gent, (ln.) *
SILBER-ARSENIK de Karsten. C'est 1' Argent anti-
VONIAL FERRO-ARSENIFÈRE. (LN.)
SILBERBLENDE de Stutz et de Gmelin. C'est une va-
riété de zinc sulfuré mêlé accidentellement avec de l'argent.
(LN.)
SILBERBRANDERZ de Gmelin. C'est une argUe feuil-
letée on schiste bitumineux , qui contient de l'argent. (LN.)
SILBERBRAUNEISENSTEIN des mineurs alle-
mands. C'est le Minerai de fer hydrate brun terreux ,
lorsqu'il contient de l'argent, (ln.)
SILBERERZ des Allemands, c'est-à-dire; mine d'ar-
gent. On trouve indiqués sous ce nom , dans divers ouvrages
i6i8 S I L
furé aigre ( sûff. sehaoartes , Gerhard et autres ) 1 4.* l'argent
bîsmuthifère (àfismustiches silbererz , KJapr. ) , etc. (LK.)
SILBëRERZDACH. L'un ips noms allemands daBis-
MtJTH natif, selon Reoss. (ln.) j|^.
SILBERFEDERERZ. Synonyme a^Hnd de la min6
d'argent en plame; c'est TArtimoine sulIMI capillaire*
(LU.)
SILBERGILDE de quelque minéralofiûstes allemands.
C^est an fer hydraté terreux , mêlé accidentellement d'argent.
(LN.)
SILBERGLAKZ ( amni édatant en allemand ). Stotz
donn^ce nom au^/om5 smfuré, très-riche en argent. Gmelin
et Renov^anz ont désigné par cette n^tme dénot^mination le
cuior^ vitreux ar^entfftre. (LN.)
SILBERGLANZERZ des Allemands. Cest TARGEin-
SULFURÉ A IGHE, également nommé sMergias9sil6erglaserz.(tT^*^
SILBËRGLIMMER des Allemands. Cest le Mica ar-
Gtî^TlN. (ln.)
SfLBERKIES. Le cuiorepyrHeux argentifère , et quelque-
fois le fer argentifère , ont été ainsi désigoés par quelques
minéralogistes allemands , au nombre desquels sont Stutz ,
GmeHnet de Born. (ln.)
SILBERLEBERERZ des Allemands. C'est FAntimoine
StLfURÉ CAPILLAIRE. (LN.)
SÏLBERLETTEN de Gmelîn.Cest une Argile argen-
tifère, (ln.)
SILBëRMALIN. Dans les mines de Hongrie , c'est
r Argent noir ou l' Argent ai^timonié sulfuré noib, (ln.)
SILBERSCHWARZE. V. Argent antimonié sulfuré
noir, (in.)*
SILBERSPATH. GmeUn a désigné ainsi une variété de
chaux fiuaiéç^ d'un blanc grisâtre, (ln.)
SILD. Synonyme de Zild. (b.) •
SILDQUAL. M. Lacépède rapporte ce nom norwégien i
la Baleine norbcaper de son tiisiciredes Càacés, (desm.)
SILÈNE. J'ignore quel rapport les naturalistes ont pu
trouver entre le vieil ivrogne qui prenoit soin de l'éducation
de Bacchus, et un misérable quadrupède de l'Amérique , qui
semble être toujours souffrant, toujours triste et languissant.
Sébâ nomme silène le paresseux ou l'aï (Jtraâypus tridactylus^
Linn. ) ; et Klein, qui le range parmi les singes, l'appelle
simiapersonata, Linnseus a donné au singe ouanderou le nom
de simia silenus. ( V» OuANDEROU. ) Il est vrai que la plupart
des divinités champêtres de F ancienne mythologie étoient
tirées des aiimaux. Les Faunes, les Satyres, le dieu Pan, etc.,
étoient peut*étre des singes que la superstition, compagne
des illusions poétiques, et de 1 ignorance , avoit déifiés. Les
s I L 169
Lémures étoîent des cbauYe-soaris, destette-chèvres et autres
jtnjmaax nocturnes; comme les Tritons» les Naïades, les
Sirènes , représentoient des veaux-marins et des poissons.
Dans les siècles d^innocence 9 toute la nature est animée aux
regards de Thomme ; Tarbre a sa Dryade tuiélaire ; le fleuve
a son dieu qui verse ses eaux de son urne étemelle ; la colline
a ses Satyres ; la forêt ses Faunes ; le hameau ses dieux rus-
tiques. Dans les âges de lumière , la natui;e mieux connue
ne présente plus à Tesprit ces aeréables mensonges; un
triste mécanisme, remplace ce que Tes anciens aimoient voir
produit par ées esprits divins, dansTombre du mystère. C'est
ainsi- que la science , qui nous désabuse des belles fables de
la poésie , peut éclairer et instruire ; mais elle ne peut pas
, toujours comme elle enchanter les cœurs. ( yirey. )
SILENE. Cette plante de Théophraste est rapportée par
Lobel , d'après Aldrovande, au fychm's syhesins,n.'* 4» de
Clusius , Hisp. p. 340 , que C. Bauhin ( Pinax) considère
comme synoyme de son fychnis syhesiris viscosa , n.^ 5 , qui
est le siiene muscipuia^ L.
Cette plante est donc le type du genre silène de Linnseus 9
dont les nombreuses espèces désolent les botanistes qui
veulent lès caractériser avec soin. Ce genre a en Qutre beau-
coup de rapports avec le cacuhalus ; aussi, depuis Lini^seus 9
les botanistes et Linnseus lui-même , ont ôté du genre sUene
6n y ont placé des espèces de cucuhahis et de fychnis , le
saponaria porrlgens ou hagenia de Mœnch , etc.
A^anson divise le genre silène en deux : le premier con-
tient le silène muscipiaa et toutes les espèces à capsules tri-
valves et à six créneiures 1 et les fleurs en épi ou en panicule;
le deuxième est Vatocion où rentrent le sUene orchidea , Ait. ^
et les espèces qui ont une capsule h six ou huit créneiures
et les fleurs encorymbe seulement. V. Silené. (ln.)
SILÈNE. K Satyre, (l.)
SILÈNE. M. Proust avoit donné ce nom à TUrane. (ln.)
SILÈNE, Silène, Genre de plantes de la décandrie tn*
gynie et de la famille des caryophyllées , dont les caractères
consistent : en un calice tubuleux , ventru, à cinq dents; une
corolle de cinq pétales onguiculés , à lame souvent bifide et
toujours munie à sa base mférieure de deux app^lices en
forme de dents ; dix étamines ; un ovaire supéri jp| ovale ,
surmonté de trois styles à stigmates simples ; une caplule à
trois loges , s'ouvrant au sommet en cinq ou six valves.
Ce genre , extrêmement voisin des Cucubales, renferme
des. plantes plus ou moins visqueuses , à feuilles opposées et
à fleurs solitaires ou réunies, qui ne^ffèrent des cucubales
que par la présence des écailles qui ferment les fleurs. On en
I^o S I Tj
compte plus de cent cinquante espèces, la plupart d^Europe;
et qui se divisent en quatre sections , aaroir :
1.^ Les silènes à fleurs solitaires et latérales, parmi lesquels les
plus communs sont :
Le Silène ANGLAis,qui est hérissé de poils, dont les pétales
sont entiers, les fleurs droites, les fruits recourbés, pédon-
cules et alternes. 11 est annuel et se trouve dans les champs
à blé. Sa fleur est blanche et peu remarquable. •
Le Silène a cinq plaies a les pétales entiers , presque
rofKis ; les fruits droits et alternes. Il est annuel^et se trouve
dans les marnes endroits que le précédent. Chacun de ses
pétales a une tache d^un rouge de sang.
Le SiLÉNÉ 6AUL0IS a les fleurs presque en épis unilaté-
raux , les pétales entiers et les fruits droits.^Il est annuel, et
se trouve dans les champs sablonneux , sur le bord des che-
mins.
a.^ Les silènes à fleurs latérales et réunies plusieurs ensemble,
dont font partie :
Le SiLÉNE PENCHÉ qui a les pétales entiers , les fleurs uni-
latérales et pendantes , la panicule penchée. Il est vivace , et
se trouve dans les prés montagneux, les friches les plus arides.
Le SiLÉNÉ FRUTIQUEUX, a les pétales bifides, la tige frutes-
eentef les feuilles larges , lancéolées, et la panicule des fleurs
trichotome. 11 est vivace et se trouve en oicile. 11 s'élève à
trois ou quatre pieds.
Le SiLÉNÉ GÉANT a les pétales bifides, les feuilles radi-
cales contournées et obtuses, les fleurs presque verticillées.
^11 se trouve en Afrique , et s'élève à huit à dix pieds. 11 est
Kisannuel. \
"' 3.^ Les silènes dont les fleurs sont placées dans la dichotomie
^^ tiges ^ tels que :
Le SiLÉNÉ CONIQUE. qui a le calice conique, garni de. trente
stries, les feuilles molles et les pétales bifides. 11 est annuel,
et se trouve très-abondamment dans les plaines arides , sur
le bord des chemins , dans les pays sablônneui.
Le SiLÉNÉ BACCIFERE a le calice pendant, renflé , uni, la
capsule colorée et les rameaux écartés. *11 est vivace et se
trouve dans les lieux humides , sur le bord des fossés , dans
les bois Mrécageux.
Le StflhÉ NOGTiFLORE a le calice à cinq angles, la tige
dichotome , et les pétales bifides. Il est annuel, et se trouve
dans les terrains secs, dans les clairières des bois. 11 ne fleurit
que le soir.
Le SiLÉNÉ ATTRAPE-MOUCHE a les pétalcs bifides , la tige
dichotome , les fleurs 4pillaires, sessiles, et les feuilles gla-
bres. Il est vivace et se trouve dans les parties méridionales
s I L 171
3e rEurope, aux lieux montagneux et secs. Il laisse fluer
une plus grande quantité de substance visqueuse que les au-*,
très, de sorte que les mouches et autres insectes qui se po-
sent sur ses tiges, s^ prennent comme dans de la glu.
4.^ Les silènes dont les fleurs sont terminales , où il faut dis*
tîneuer :
Le SiLÉNÉ ARMÉRiÀ qui a les fleurs réunies en faisceau v
les feuilles supérieures en cœur , glabres , et les pétales en*
tiers. Il est annuel et se Irouve dans les champs, sur le bord
des chemins. Ses fleurs sont rouges et d'un aspect agréable.
Le SiLÉiiÉ DES ROCHES a les Heurs droites, les pétales
émarginés , les Calices cylindriques et les feuilles lancéolées.
Il est bisannuel et se trouve sur les montages arides et sur
les rochers les moins garnis de terre.
Le SiLÉNÉ SAXIFRAGE a la tige presque uniflore , les pé-
doncules de la longueur de la tige , les feuilles glabres , les
fleurs hermaphrodites et femelles, et les pétales bifides. U
est vîvace et se trouve sur les montagnes calcaires. Ses fleurs
sont ronges en dessous. C'est une jolie petite plante.
Le SiLÉNÉ SANS TIGE est sans tige et a les pétales émar-
ginés. Il est vivace et se trouve sur toutes les montagnes al--
pines de l'Europe , où il forme de petits gazons serrés fort
agréables lorsqu'ils sont en fleurs. Il prend une tige lorsqu'on
le cultive dans les jardins, (b.)
SILER. Nous avons vu / à l'arlicle seseli , ce que c'éloît
que le siler des anciens. Chez; les modernes, ce nom appar-
tient spécialement à une espèce de laser (laserpitiutn siler^ L.)
indiquée dans les vieux ouvrages de botanique, sous les déno-
minations de siler montanum , UgusUcum , s. siler montanum ;
iigusk'oum çugd seseli officinarum , etc.; et en français par5«r-
motUain^ traduction abrégée du premier nom latin.
On trouve aussi dans ces mêmes ouvrages quelques autres
plantes oinbellifères nommées siler; par exemple^le peuceda^
num silaus^ L, ^ des seseli ^ etc,
Rivin, Gaertner ipCrantz, Moench et Sprengel , ont fait
du laserpiiîum siler et de quelques autres espèces de laserpi*
iîum^ un genre siler , caractérisé par le fruit , qui est marqué
de neuf sillons arrondis, et privé des quatre ou c*nq mem-
branes ou ailes qui s'observent dans les fruits des vrais îaser^
piWum.Ce caractère, qui ne paroîl pas se trouver dans toutes les
espèces de siler de Crantz, a engagé Mœnch à rapporter une
partie de ce genre de Crantz au laserpiUum.
C. Bauhin prét«nd que le nom de siler est déduit de silis^
qui dérive de sUi ou seli , noms que les anciens donnoient
aussi à leurs seseli, et notre L. Siler n'a reçu ce dernier nom
qu'à cause de l'emploi qu on fait de $t$ graines 9 le même
«7^ S I L
qae celai qae les anciens faisoient des (raines de leor $Uef on
seulL
On trouve dans Piîne la citation d'an siler en arbre ^
qui est très-dîfTérent da si^eren usage, qoi étoit une herbe ;
quelques auteurs ont présumé ou bien ont cra qu'il s'agissoit
àa fusain^ ou de la hourgène ou du marsaulL (w!)
SILER, iS'iZfr. Genre établi par Gasrtner» sur le Laser
A FEUILLES d'ancholie , mais non adopté, (r.)
SILEX ( Silex ^ Brong. ; Silicium os^dé impur , Bens. ). Les
substances minérales que Ton comprend sous ce nom ont le
Î^liis grand rapport avec le quarz par leurs caractères et par
eur nature, excepté qu'elles ne sont pas aussLpures, qu'elles
se présentent sans forme régulière, et que leur tissu est gros-
sier et le plus souvent compacte* Les silex sont non moins
répandus que le quarz, et , comme lui, présentent mille as*
tects différens et des passages multipliés qui unissent toutes
is variétés du silex , non-seulement entre elles , mais aussi
avec celles du^uarz et celles 4a jaspe. Les exemples en sont
tellement nombreux, qu'on voit les minéralogistes qui se aont
les premiers occupés de la classification des pierres, embar-
rassés de savoir s'il falloit distinguer ou bien réunir en une
seule espèce les silex, les quarz et lesfaspes, et chaci;n s'est
décidé selon son opinion. Mais faisons observer que cette
classification devient indifférente , du moment que l'on est
^b^igé de laisser ces minéraux auprès les uns des autres ; ainsi
donc, qu'on lés réanisse avec Romé-de-risie et Haliy , ou
qu'on les sépare , ainsi que l'ont fait j»resque tous les mioé^
ralogistes, il n'y a aucun inconvénient à redouter. Nous pen-
sons cependant qu'il y a plus d'avantage à diviser, parce que,
lorsque des substances analogues pour la nature se présen*
tent sous des aspects très-différens qui, dans l'usage vulgaire,
ont mérité de leur faire donner des noms connus de tout le
monde, il y auroit trop d'inconvéniens à introduire de nouvel-
les dénommatîons. Ainsi, que V opale soit on silex résinite ou ui|
quarz résinite, ou de la silice hydratée , il n'en est pas moins
évident que c'est l'opale ^ et que l'on sera entendu par tout le
monde, lorsqu'on la nommera par son vrai nom, plutôt que
par $es noms scientifiques, si sujets à varier par suite de nou-
velles découvertes chimiques. On peut néanmoins allier ces
deux systèmes par la nomenclature binôme» c'est-à-dire, en
désignant ces minéraux par deux noms : le premier seroit
cdiui de l'espèce , et le second le nom vulgaire de la pierre.
Ainsi, on pourroit dire quarz-agathe , quarz-jaspe ,. silex-
opale , etc., et c'est le système adopté par plusieurs auteurs.
Ces observations ont été nécessaires à présenter ici; car
les variétés de silex ont reçu des dénominations si diverses ,
s I L 173
qu'on auroit été dssez embârrassi ji se égarer leor groupé
et k comprendre pour qooi , 4ans ce Dictionnaire , beaucoup
de ces variétés ont été décrites sous kur nom vulgaire avec
mi renvoi à leur nom scientifique ; par exemple , aux mot&
Agate, GALcÉDoiffE , etc. , où existent les renvois 3i Quàrz-
AGATE. Ce^^endant à ce dernier article on ne traite pas de
ces pierres, fixais on est renvoyé à Farticie silex, et Ton y est
prévenu que toutes lés variétés d'agate et du silex propre-
ment dit , soAt comprises sous le nom de quarz ag^the par
M. Haiiy, qui en fait la seconde division de son espèce çuarz^
Rappelons, à l'appui de ces explications et pour la facilité
des recherches dans ce Dictionnaire, les divisions de l'espèce
quarz par M. Haiiy. Ce sont celles-ci :
L QuARZ-HYALiN , qui cst décrit à l'article Quarz.
II. Quarz - agathe , qui se subdivise en quatre sections :
^, Formes : concrétUmné \ solide , creux , enhydre.
B. Qualités de la pâte et accid^ns de lumière ; calcédoine^ car^
naline , prose ( cnysoprase ) , •verl-ohsmr ( V. quarz-hyalin
vert obscur ), c^oyan/ (-f^. quarz-hyalin chatoyant ),/iyiv-*
moque ( ou la pierre à fusil ) , molaire ( ou la pierre k meu-
les ; , grossier (ou homstein).
C. Mélange de matières diversement colorées : quarz-agaûie
onyx ( agathe onyx et jaspe égyptien ) , panaché , ponctué
( jaspe sanguin ) , dendritique.
D* Aspect entièrement terreux : çuarz. - agaie nectiquc , cacho*
hng^ calc^ère^ àrgiiijère - schistdùie (V, jaspe schisteux)» côn^
crâiomtè Ihermsgène ( F. quarz concrétionné ).
III. QUARZ-RÉSIMITE, hfdrophone^ opalin (l^opale), gira-^
soli commun , suhlidsanî ( ménihte ).
IV. .QuARZ«JASV!É qui ne comprend que les jaspes propre*
ment dits. V. k l'article Jaspe.
Y. QuAItZ-PSEUDOMORPHiQUE qui «st OU hyalin ( V, quar?
hyalin pseudomorphique ) , ou agatin comme le silex gros-
sier ( F. silex corné ci-après), ou résinite ( V. ci-après silex
pseudomorphique > §• 4*
D'après ce tableau, il est aisé de s'apercevoir qu'il nous
reste à connottre la deuxième et la troisième division et une
partie de la cinquième ; c'est ce que nous allons faire , mais
nous exposerons d'abord les caractères des silex.
Les silex se trouvent en masses , ou en cailloux , ou en
veines , sans formes déterminées. Ils n'ont jamais la contex-
tiire vitreuse, ni de formes régulières. Ils sont infusibles au
chalumeau , ne font pas effervescence avec les acides , et le
Jlus souvent ils étincèllent vivement sous le choc dfi briquet,
ueur cassure est conchoïde , ondulée , jfouvent avec àt% le-
t74 s I L
vures en écailles. Us sont ghosphorescens par frottement iatni
robscarité , et répandent alors , comme lorsqu'on les frappe
vivement avec un marteau , une odeur particulière qu^on a
nommée odeur siliceuse. Leur pesanteur spécifique varie entre
a, a et a,6. Ils sont essentiellement composés de silice. Ils
sont très-communs dans les terrains secondaires ou de tran-
sition j plus rares dans les couches primitives, les plus ré«
centes , et très-rares dans les anciennes couches primitives.
Nous entendons parler ici de tous les silex en général. Nous
les diviserons en quatre groupes ; , savoir :
I. Les silex à pâte fine oa agates.
IL Les silex à pâte grossière ou silex proprement dits.
III. Les silex à pâte résinoïde, ou silex -résinite, ou les
opales.
IV. Les silex pseudom orphiques.
Les deux premiers groupes sq rapprochent be aucoup ; quant
au troisième, il est très-posible qu'on se décide à en faire une
espèce distincte , attendu ses 'caractères propres et sa com-:
position chimique.
§. I. Silçx k pâte fine ( agathe ou agate ).
Les agates ont une pâte homogène extrême tnent fine, c'est^
à - dire , dont le grain est imperceptible ; aussi leur cassure
est-elle pleinement conchoide , quelquefois cependant écail-
leUse. Cette pâte jouit d'une translucidité douce et moelleuse
qui plaît beaucoup. C'est surtout dans les agates mamelon-
nées ou concrétionnées qu'on retrouve cette transiucidité ,
quelquefois tellement agréable , qu'on a cm devoir nommer
les agates qui en sont douées ^ agates orientales. On semble
y voir des nuages colorés , mollement balancés entre eux ,
avec des reflets dorés (^i ajoutent à Tillusion ; c'est k peu
près comme une gelée qui auroit été subitement solidifiée.
Cependant toutes les agates ne sont pas translucides ; il y en
a beaucoup qui ne le sont que sur les bords : en général , il
faut les réduire à une petite minceur (une à trois lignes) pour
jouir de cet effet de la lumière. Les agates sont susceptibles
de présenter toutes les couleurs , et ces couleurs sont chez
elles beaucoup plus vives que dans les autres variétés de si-
lex, et relevées par le poli éclatant dont est susceptible cette
pierre dure. Tantôt ces couleurs sont uniformes , tantôt elles
sont mélangées très-agréablement. Une pureté extrême dans
la pâte, l'uniformité de sa couleur ^t sa vivacité sont trois
qualités qui ajoutent au prix extraordinaire qu'on fait de cer-
taines vafiétés.
s I L 175
Les agates font vivement feu sous le choc du briquet ; leurs
fragmens ont des arêtes extrêmement vives et coupantes.
Nous distinguons les agates en :
Calcédoine,
Cornaline.
^ Sardoine.
Chrysoprase.
Héliotrope.
Plasma. '
Agates versîcoles.
I. La Calcédoine (^Achates chalcedonkus ^ Wall. ; SHex
thalcedomus^ Linn. ; calcédoine, Romé-de-ris|c ; Gemeiner
kahedon , W. ; Quarz agaihe calcédoine , Haiiy ; S^ex calcé"
doine , Brong. ; Common caicedony , James ).£lle est blanche j
ou grise, ou jaunâtre, quelquefois bleuâtre ou bleue, et même
jaune de mieU Elle est translucide, moelleuse et nuancée à la
transparence , quelquefois irisée et comme satinée. £Ile se
trouve mamelonnée ou en stalactites, ou en rognons; c^est de?
pièces mamelonnées qu^on retire les plus belles plaques de
calcédoine pour la transparence. Cette pierre, comme la cor^
naline, revêt quelquefois des*cristaui d^autre substance, et
notamment ceux du quarz avec lequel elle est intimement
nnie. Ces incrustations àont ce que Ton peut nommer de la
calcédoine pseudomorphigue ; mais celle qui mériteroit le mieux
ce nom est la calcédoine bleue de Drefliana en Transyl-
vanie, qui se présente en cubes qui nous semblent dus à des
formes empruntées à la chaux fluatée. On voyoit dans le ca-
binet de minéralogie de M. de Drée , à Paris , un morceau '
de cette calcédoine bleue cubique dont quelques cristaux
avoient les arêtes émarginées , comme cela s'observe dans la
chaux fluatée bordée. Nous ayons vu aussi nombre de mor-
ceaux dont les cristaux avoient leur surface accidentée comme
celle des cristaux de chaux fluatée ; plusieurs offroient une
multitude de lignes carrées îndîqi^nt de petits cubes. Le tissu
de cette pierre est entrelacé, subvitreux, ep sorte qu'il est
très-douteux qu^on doive la placer avec la calcédoine plus
tM qu'avec le silex corné , si sujet à emprunter les formes
régulières de plusieurs substances.
Pojir en revenir à la calcédoine^ nous ne saurions mietix
la comparer, lorsqu'elle est d'une belle qualité, qu'à un
amas de nuaees colorés par une légère teinte doré#^ telle
qu^est la partie orientale du ciel> au4ever de l'aurore ; quel-
quefois elle est relevée par des dendrites noires , brunes oit
rouges, d'une délicatesse extrême.. Les calcédoines herbori-
têts sont portées à àts prix excessifs lorsqu'elles réunissent
176 S I L
tous les genres de mérite qu^on ex^e en elles : graiideurt
Eureté de la pâte , bel orient, développement régalier et
ien entendu des dendrites. Ces belles calcédoines sont
nommées pierres de Moka et par corruption pierres de A|o-
che et de Moccba, parce qû^elles nous furent apportées d^a-
bord de Moka , yille. d^Ârabie , qui probablement les tiroit
de rinde par la voie du commerce. Il paroît même que c'est
une découverte moderne ; car on ne trouve , dan^ Pline ,
rien qui puisse faire soupçonner qnUl a conn*^ la calcédoine
herborisée , tandis que la calcédoine commune ne lui étoît
pas inconnue « et il nous apprend même Tétymologie du mot
calcédoine. V. Calcédoine.
La calcédoine a une pesanteur spécifique qui varie de
3,i8 à a^fii* SUc est composée , selon Tromsdorf , de silice,
99, et fer, i ; cependant Bergmann, Gerhard et Lampadius
y indiquent de Talumine dans les proportions de la à lo pour
cent, et Guyton-;Morveau et Bindhetm un peu de chaux. Ces
variations proviennent peut-être moins de la calcédoine elle-
même, que des substances qui l'accompagnent dans st& gîse-
mens et qui s'y trouvent mélangées. La calcédoine bleue, dite
saphirine , a un tissu quelquefois vitreux et moins mat que
celui de la vraie calcédoine. Nous avons dit, à l'article saphi-
rine , qu'on l'employoit en bijouterie ; mais à cet article il
s'est glissé une faute d'impression qu'il est nécessaire de cor-
riger. Il est dit que l'on clive la saphirine , ce qui n^est pas
exact, attendu que cette pierre n'est poiût lamelleuse ; mais
on 1^ chève , c'est-à-dire , on la creuse en dessous pour di-
minuer son épaisseur et établir une égalité de ton de cou-
leur dans toute la pierre. La saphirine de Torda et de
Madgyar- Lapos en Transylvanie , se présente cristallisée
en cernes , ainsi que nous 'avons vu. »
La calcédoine oCGre un ysez joli accident qhi lui est
commun avec le quarz; c'est de renfermer quelquefois de
l'eau. Il est assez remarquable que cela n'arrive que dans
les petits globules calcédonfeux et quarzeux qu'on trouve dans
des roches dont l'espèce de formation est douteuse ou plutôt
contestée, nous voulons dire des laves des volcans éteints qui
sont considérées comme des trapps amygdaloïdes de transi-
tion par divers auteurs. Ces «alcedolnes aérohydres sont con-
nues sous les noms de enkydres ou calcédoines enhydres ( quartr,
agathê enhydre simUJorme et globuleux, Hatiy). On connoît celle
du Yifgntin de toute ancienneté. Les anciens les xangeoient
avec les pierres précienses;le poè'teClaudlen les a célébrées en
vers 9 et les estime autant que les belles perles de l'Arabie.
Pline, qui étoit né à Vérone, s'exprime ainsi sur cette pierre :
(i L'enhydre est toujours parfaitement ronde , blanche, lors-.
s I L 177
ffH^eUe est poUe ; lorsqu'on la remae^ elle a ub oiouvçmeot
iuiérUiir de fluctuaiiao semblable k celui du liquide qui se*
meut dajQs Us œufs. » C'est dan$ les coilioes vulcano - ma-
riées àci environs de Viceoce , à Moate Maïim , % Mont*
Toodo f butte qui feit partie da 3Ioole-B«rico ;^ San Fia*
riano dans le vallon des serpens entre Itf arostîca et Bassa^
Qo ; à Monte-Galda; et à Brendola^qu'oa rencontre, quoique
très-rarement , les enhydres : ce n'e«t pas que les laves ou
trapps qui les coutîennent ne soient très-abopdaus en noyaux
calcédonieux ; qu'elles soient dans les lavessaines et dans les
' laves décomposées. On n'en obtient aisément que de ces
dernièreSvparce que la friabilité de la pâte permet de dégager
les eabydres. On peut lire , dans F Essai de géologie de M.
Faujas, la description du gisement de ce» laves calcédonifères
du Viceutin. 11 existe aussi des enhydres à Tile de Féroë ,
mais elles y soot rares.— L'enbydre n^a de curieux que la pré-
sence de Veau dans son intérieur; car, du reste^ ce u*est pas
une calcédoine d'une belle pâteetson mérite est très-précaire.
£n effet, elle perd facilement s#n eau, ce qui tient à plusieurs
causes , soit à d^$ fentes dans la pierre , soit à ce fu^en la po^
lissant on auroit trop diminué Técorce , ce qui met à décou-
vert des porosités par où Veau s'évapore; soit parce que cette
cro&te peut iire naturellement très-mince ;• soit enfin parc»
que , retirée de sa carrière , elle n>st plus dans une terapé»
rature humide.^' ï'^ ^^^ personnes qui conservent Tenhydre
em la, tenant dans de Teau distillée. Un réussit quelquefois à
Lui rendre son eau,lorsqu'elle Ta perdue, en la faisaut d'abord
chauffer lentement et en la plongeant ensuite dam de Teau
distillée tièdn qu'on cliaufiGe fortement après , et puis qu'pn
fait refroidir rapidement.
Les gisemens des calcédoines softt assec variés , bien que
ce soit principalement dan$ les lavea aueiennes , îes trappa
tt les roches primitives h filons métalliques , qu'on les trouve*
Nous ne parlons pas ici de cee liiicrustations mamelonnée»
calcédonieus^es qui existent partout oài'on rençimtre des va-
iîétés<.de ùUix; mais nous entendous parler ici «les caleé*>* '
doines proprement dites. « ^
C'est de rtle de Féroéet d'Islande que nous viennent les
calcédoines mamelonnées les plus bel les et les plus volumi*
lieuses; elles prennent toutes les modifications dont sont sus^^
ceptiUes les çomcrétions siliceuses. Ainsi nous ne les décri-»*
rons pas. L'oa sait qu'elles g^ent daos dea lavea décom^
posées.
L'on a découvert dans la mine de cuivre , dite Trévascus ,
en Comooaille», des cafatédoinea d'un blanc grisâtre , com-
posées d'une multitude de filets cylindriques et mamelonnés
XXXI. lU
178 s I L
qui sont embromllës et entrelacés de mille manières ; cfer'
sorte que dans plusieurs parties on ne sauroit mieux les com-
parer qu'4 du vermicelle. 11 ^ en a encore de mamelonnée ,
de coraiioïd^ debotryoïde, etc. On dit que de pareilles calcé-
doines se rencontrent aussi , quoique plus rarement , dans le»
mines de cuivre de Bbeinbreitbach , près de Cologne.
Dans les montagnes primitives , les filons métalliques de
TErzebirge, partie de la Saxe , offrent la calcédoine associée
à.rargçnt et aux mines de plomb; ceux de Hongrie et de la
Transylvanie la présentent avec le fer carbonate, rbématite ,
le silex corqé , etc. H en est de même en Carinthie j et en
France dans la Basse-Bretagne. On observe des veines
de calcédoine dans un filon de granité,' k une demi-lieue de
Vienne , dans le Dauphiué ; ces veines contiennent aussi du
plomb sulfuré, de la cbaux fluatée et du fer sulfuré. Les cal-
cédoines des trapps sont les meilleures pour la taille et pour
le' travail; elles se rencontrent en grand volume et compactes.
C'est ainsi qu'on en rencontre en noyaux et globules , en
Ecosse, dans les roches amygdaloïdes , àbase de trapp ou
de grunstein , du Fifeshire, de Pentkmd-bills, près d'Edin-
borg, dans les provinces de Dumfrie , Lanark, Dumbarton,
Slirling, Penh, Angqs, etc., dans les îles Hébrides et de
Schetland. Nous avons déjà dit que ces trapps sont nommé»^
lave« par beaucoup de minéralogistes : c'étoit le sentiment
deOolomieu, Fortis, Patrin, etc., et c'eslcelgide M.Faujas
et de beaucoup de géologistes. Les trapps porphyrîtiques et
amygdaloïdes présentent aussi des noyaux de calcédoine ,
tels sont ceux du Tyrol et ceux du Valterran.
C'est encore dans des roches de même nature, que se
rencontrent les calcédoines du Groenland , de Féroé , d'Is-
lande * des Etats-Unis , du Mexique et de la nouvelle Gre-
nade. L'on doit placer encore dans cette catégprie les laves
ou trapps de la Tartarie , de la Daourie , des Monts Ourals
et Altaï, du Kamtschatka , etc.
L'Asie, et l'Afrique , surtout le Japon,, les îles de Cey-
lan, et de la Sonde , l'Arabie et les bords du Nil, offrent des
calcédoines roulées. *
Dans toutes ces localités , la calcédoine est accompagnée
par les autres variétés d'agate; ainsi, en traitant de celles-ci,
nous ne reviendrons pas sur leur gisement qui , d'ailleurs, se
trouve encore exposé aux articles Agate, Caloédoiise,
Enhydre, Deisdrite, Mandelstein, Onïx, Saphirine ,
Sarda, Sardonyx, etc.
Les ouvrages de calcédoine ne sont que desobjets de luxe.
Lorsque la calcédoine est associée à la SARfioiNE, en
bande bien parallèle, c'est ce qu'on nomme Sardomyx ou
s I L i>9
Calcbdonyx. Oh lui dbhnë aussi le nom d'onyx, tjuelle qnt
soit la couleur des autres couches avec lesquelles elle est as*
sociée. On nomme ^âm^^ , mot corrompu de «am^^iia , ap^
pliqué dans la même circonstance par les Arabes , aux onyx
gravées en relief> c'est-à-dire chez lesquelles la figure et les or-
nemens sont pris dans des couches supérieures j et posés snc
une couche inférieure d'une autre couleur. On nomme i/itoiY/^^
les pierres qui sont gravée» en creux , et ceci s'applique à
toutes les agates comme à toutes les substances sur lesquelles
on grave. Chacun connott le haut prix des camées et des
intailles en agate. On sait que les anciens ont fait un très-
4grand usase de ces pierres. Les Romains sont ceux qui,
de nos temps j s'adonnent le plus k ce genre de travail, et
ils comptent des artistes éélèbres. On reconnoît souvent
la touche moderne ; ce quittent probablement h ce que lesan-
ciens ne cpnnoissant point l'usage de la pondre de diamant ,
n'usoient qu'avec peine la pierre , et se tronvoient, par con^
séquenty à même de mieux corriger leur ouvrage. L'art de
graver sur pierre n'est plus aussi difficile que chez les an-
ciens ; mais il paroit qu'il est bien plus difficile d'atteindre k
ieur perfection. Nous renvoyons au catalogue du Musée de
M, de Drée (1811. i vol. in-4.") , le lecteur curieilxde pren-^
dre une idée de l'ensemble des travaux des artistes de diverses
.époques 4 depuis les temps les plus anciens jusqu'au temps
actuel. On y trouve indiquées des pierres travaillées par les
artistes les plus célèbres, ou qui , par leur travail, méritent
d'être remarquées.
Les onyx d'une grande dimension se payent fort cher ,
même lorsqu'elles ne sont point gravées. L'on cite l'onyx
dans le cabinet électoral de Dresde, qui a quatre pouces en
carré , et qu'on estime 200,000 fr.
On cite également une pierre de MâcVst , ou calcédoine
dendritique , du prix de 249^00 fr» Celle qu^on voyoît dans
le cabinet de M. de Orée, à Pa^s, étoit un ovale de 4^ niil^
limètres , sur 87 mill. ; elle fut vendqie publiquement ajjoofr.;
elle est figurée dans l'ouvrage que nous venons de citer.
Nous nous arrêterons un moment ici pour attacher l'at-
tention sur la nature des dendrites et arborisations qui se
voient dans les calcédoines comme dans les agates. £n géné-
ral , elles nous paroissent dues à des infiltrations métalliques ;
mais pour^bieux faire ressortir les opinions émises sur 'les
calcédoines arborisées , nous allons donner l'indication de
leurs principales sortes. ^
A. Cala, dendritiques arborisées proprement dites. Des ra-
mifications intérieures noires ou rouges , qui se développent
en tous sens ou sur un seul plan , de manière à imiter
i«o s I L
voke confenre marlae , par exemple le camnùan m^opanum^ 08
lise mousse avec des aspérités le long Ats brancbea, qui
ûnîteat^pieliqiiefiDis les porâtesdles fetûllea da ^agnnm eapii^
loceum, D'aulre fois on voit le long de ces branches liérissé«»,
de petits ^obvies, que l'on seroit tenté de prendre pour dea
-graines. Nous avons vu ^souvent cet accident dons les pieirea
de Moka;, et c'est probaÙement ce q« a fait dire qa'elios con*
teaoient le ikhem rangifernnus^ L. on paschniis , L.
B. Cale, dendriiiqm palmée. Dans celle-<:i , les den^ritos se
développent en forme de foutllca lobées zonées , qui iiniteat
en petit Vuha pm^omm ou «île uive q«dconque« Ces paknea
aont ordinaireinent faaves ou branes , et rarement roaigesèâ^
transparence.
G. CaU mousscwe. L'Intérieur de ces calcédoines est rem*
pli de filamensentrecroiséoetembrouillé^, lorsque lesfila*-
jnens sont verts on les preodroit ponr èe% confervea d'ean
•douce. U yen a aMssi de faunes et de rougcs.La pief re memphi^
iû des anciens edt une calcédoine mobsaeuse et ^lamenteusc
D. Cale, pictée o« poiatmèe. Calcédoines marquées de
iâchei ou points épars brune ou roùges « qui res^rablent à àe%
taches ou des gouttes de sang. On Tes aommoit jadis sHgmites
et pierre de Saiut-Ëtienne.
il nous semble que tous ces accidens sont dus à des infil-
trations postérieures ou conteinporaîiie6 à la fonnation de U
calcédoine ; qa'ils sont essentiellement dus au fer dans divers
^tats d'oxydation et uni à du manganèse (les arborisations
A noires) ou à un peu de silice. A mesure que la calcédoine se
fohnoii , les dendrites ont puae créer, et les substances fer-
rugineuses s'interposer dans les interstices de cette pierre ^
tantôt sur ded^plans , tantôt dans les fils. Il* sulBt de se rap^
peler les gisemens des calcédotncs pour ne pas douter queles
dendrites ne puissent être dues à d'antres causes. En effet, les
roches primitives et les roches de transition » qui offrent les
agates herhorisées, ne contiennent point de corps organisés.,
>as même celles dont on poorroit prouver la voicaoieité ou
a formation récente. Les rognons de calcédoine et d'agate
y sont presque toujours enduits d'une matière verte ter-
reuse , de la natute de la terre de Vérone , mais impure; on
vok pénétrer cette misère dans la calcédoine , et on y a la
preuve claire que it% ^amens verts ne sont pas de la même
matière. On pourroit donner d'autres eiscemples dh faveur de
l'origine ét^ dendrites de calcédoine par infiltration ; mais les
deux que nous rapportons nous semblent suffire. Ainsi doncnous
sommes lom d'être de l'aris de Dutens , Dauben(on>» Lenz^
Blumenbach et Macculoch. U est rrai que Dutens dit qu'il
est parvemL à bdlcr des dendrites noires , et qu'eUos ont
f.
s ï L i8t
bràlé cammt in tkmAonj éù cdiidtxit me oieur êé Iriltme ;
mais ce bitume loi même lie pouvoit-il pas avoir éîé iDfitirë.
Les catcéclaîdefi' de la CkUea en Daourie» celles de Pent
du Château tn Auvergne, le prouvent ; d^aîllenr», l'odeur da
bitune n'est pas no caraetère des végétaux fo^iles , il s^en
fout de beauconp. JLeoz dit , que les calcédoines arboriséea
àe$ anr^gdaloïdes d'Oberstem contiennent le licben des
rennes , des eonferves , des bynes et des brynm , c'est*
à-dire àe$ plantes terrestres et des plantes aquatiques;
comae nons avons pu examiner botaniquement ces infiltra*
tions, nous pû«vo»s assurer qu'il n'exige rien de pareil. Nous
nous fiattom d'avoir pu examiner de très-belletf pierres de
Moàa, et entre antres celles qui appartiennent à M. le comte
Siracosky , et dont les dendrifes avoient plusieurs pouces de
développement , et nous ne saunons ^e du sentiment de
Blumenbacb , de MoU et de Maccnlocb , qui y voient des
plantes cryptoaames ; ce dernier même ajoute avoir vu
dans une agate la fmctificatîoli d'cme plante inconnue, res*
semblant à celle do spargBfdmm êrêdum.
Nous réfutons encore que ce so&eot des prodoits ankaaux.
L'on voyoit dans le cabinet de M. de Joubert^à Paris, un man*
eke d^ couteau en calcédoine , qui contenott une branche ,
disôTt-on, d^unc espèce de plante marine , le gorgoniapefrwHh
M, linn. Cette pièce a été acquise par M. de Drée , en
même temps que le cabinet de M.de Joubert,et l'ayant eue à
notre disposition, nous pouvons assurer que la branche co-
ralloïde qu^on voyoit dans la calcédoine y n'étott rien moins
que le zoophyte auquel elle ressembloît au premier abord.
On sent que dans«cette discussion nous n'avons pas en^-
t^ndu parler des calcédoines pseudomorpkiqQes , ou plus tAt
des silex en général , qui viennent s'infiltrer dans les cavités
abandonnées par des coquilles , des graines, du bois, etc.,
et qui se revêtent de leur forme ; celles-ci appartiennent à
des terrains secondaires, souvent même les plus récents ,
et qui sont communément remplis de débris de corps orga*
nîsés.
Mais revenons aux images des calcédoines. On en fait des
vases , àts tasses avec leurs soficoupes , des boites ^ etc. Ces
vases et ces tasses tirent leur mérite de l'orient de loqr pâte ,
et du moins d'épaisseur qu'on peut ieur donner. On prise
moins ceux qui sont épais; il faut qu'on puisse jouir de la
beauté de leur pftie vue à la lumière. La calcédoine propre
à ce genre d'objet,,rest commiœénMnt un pen blonde onà
même couleur de corne.
Dans l'nsage ordinaire on fait avec la calcédoine ûts pen-
dans d'oreilles, des colliers , des clefs démontre, surtont ,
»^2 S I L
ei autres objets de eelte espèce. V. CACHOLOtiG et Silex rÉ"
SIKITE GAC90LONG.
II. La QoJ^TKKLï^^^Achates cameoius^ Wall. — Comaliae^R. de
L. — Quart ctgaU cornaline , Hauy. — Karrœol^ Wem., Rcuss.
— Carnelian , Kirw., James., etc. L^on a déjà dit deux mots sur
cette variété d'agate 9 à l'article Calcédoii^e, et tout ce
que nous avons dit aux articles smrda et sardonyx , en com-
pléteroit la description , si nous n'avions quelques légères
additions à faire à ces articles.
La cornaline est essentiellement rouge, avec toutes les
nuances , depuis le bl^nc rougeâtre jusqu'au rouge de sangle
plus foncé ou la oouleur de feu; il y en a de laiteuse et de jau-
nâtre. Elle a une translucjdité quelquefois assez forte ; mais
elle est njoins rarement mamelonnée que la* calcédoine , de
laquelle elle se dislingue , en ce qu'on ne la trouve pas en un
aussi grand volume, très - rarement mamelonnée, et en
général par sa couleur rarement d'un ton égal, surtoul
dans les grands morceaux. Sa pesanteur spécifique est la
même, quelquefois cependant un peti plus foible; elle varie
de a, 33 à 3,58 , selon Karsten ; Brisson l'a trouvé de a,6o à
2,62. •
Une variété de cornaline analysée par Bindhein étoit com •
posée : de silice 94. ; d'alumine , 3,5e> , et de fçr o, 75.
• La cornaline accompagne la calcédoine et les agates dans
leurs divers gisemens. Elle est communément en rognons
dans les* roches de transition. Nous en avons vu de
très-belles de l'île de Féroè' et de Scutari^ qui est Tancienne
ville de Chalcédoine.
L'on préfère la cornaline à la cal^doine pour faire les
objets de parure ; on estime mieux les cornalines rouges et
roses , surtout pour les colliers et les pendans d'oreilles ;
leur couleur flatte plus agréablement les yeux. Dans ce genre
d'emploi , on ne les laisse jamais à facette; on leur donne
la forme de poire ou de perle , du moins ce sont les formes
les plus convenables \ on les guilloche également. Les cor-
naliq^es pures et foncées en couleur servent à la gravure et
^'emploient spécialement en cachets et clefsdemontre.Comme
on ne les a pas souvent d'un fort volume, oa ne peut guère en
faire déplus grands objets. Nous citerons comme une chose
fort rare deux très-petites tasses avec leur soucoupe en très-
belle cornaline rouge , pure , sans aucun mélange d'autre
couleur , qui faisoient partie du cabinet déjà cité de M. de
Drée.Dans le commerce, on nomme cornaline de vieilles rocher
celles qui sont d'une belle couleur et d'une pâte pure , sans
nuages ou sans ces reflets nuageux qui plaisent tant dans les
calcédoines. Les autres cornalines sont appelées de now^elles
s I L i83
roches. Nous avons annoncé et pfoavéf ii Tarticle sarda^ que,
sousce nom , les anciens comprenoienl nos cornalines et nos
sardoines , et nous avons exposé en combien de variétés oh
pent distinguer les cornalines avec les artistes italiens. Parmi
ces variétés notons les cornalines blondes; elles tiennent le roi-
lieu enUe la calcédoine, la cornaline et la sardoine, et il ar-
rive souvent que dans un morceau de cornaline ou de sar-
doine , une partie est d'une teinte et Tautre d'une autre ,
c'est-à-dire blonde ou jaune , et rouge foncé ou rose.
L'on travaille beaucoup les cornalines comme toutes les
autres espèces d'agate, à Oberstein, dans le ci-devant dé-
partement de la Sarre ; mais toutes ces agates ne provien-
nent pas du pays ^ surtout la cornaline ^ quoiqu'elle n'y soit
pas rare , et qu'elle nous en soit apportée tous les ans en fort
grande quantité. Comme dans ce pays l'on a cfes înoyefns de
tailler et de polir les agates à très-bon compte , on y en
adresse de brutes de diverses parties de l'Europe , et elles
reviennent taillées et> polies : voilà comment s'explique ce
qui est dît dans certains ouvrages , que les cornahnes d'O-
berstein proviennent du Japon. Effectivement les Hollandais
apportoient autrefois de l'Inde des agates roulées qu'on 'fai-
soit tailler à Oberstein , et qu'on transportoit de nouv'eati
avec les agates d'Oberstein même dans l'Inde et en Amérique*
L'on voit ce genre de parure parmi les peuplades de certai-
nes îles des Indes-Orientales et de la mer du Sud , et même
du continent d'Amérique , qui portent des colliers de corna-
lines brutes , assorties seulement pour la grandeur, et irré-
gulièrement percées. Pline rapporte la même chose des peu«
pies de l'Inde , à l'égard des sarda ; et de son temps, comme
du nôtre , il paroit que les Européens pri^oient davantage
ces pierres.
La Bohème , la Saxe , File de Corse! , l'Ecosse^ la Sibé-
rie, la Hongrie-, l'Asie mineure , présentent des cornalines
et des sardoines , soit dans les trappsamygdaloïdes , soit en
cailloux roulés. C'est principalement en cailloux roulés que
ces pierres se trouvent à Surinam, à Java , à Ceylan, à
Cambay et Surate dans l'Inde, dans la Tartarie qui avoi«-
sine la Perse , en x\rabie , sur les bords de la mer Bouge ,
aux environs du Caire', etc. Ce sont, dit-on, les plus belles.
Il ne faut pas confondre la cornaline avec le silex corné
rouge, ni avec Icsinople , variété du ^uarz hyalin ferrugi-
neux. Werner décrit uue cornaline fibreuse de Hongrie.
111. La SaRDOIN£ {Quarz^agcUe sardoine j Haiiy. Variété
de la cornaline , selon Wern. et presque tous les minéralo-
gistes élrangers ). La sardoine ne dUfère de la cornaline que
i8; s T L
par SA couleur rdc^e Irèl-fosoécy quelqnefeU couleur èe
marron, cl par son coup d'œil brun ou noir. Elle se trouve
dans les mêmeâ circonstances que ies cornalines roulées.
£lle est lrès*recherc)iée pour la i^avure ^ surtout lorsqu'elle
est à couches blanches et brunesHrougeâtres. C'est la vraie
«ardonyx des modernes. V. aux articles CÀLCÉnoiNi;>SA&i>A
et Smidonyx.
IV. La Chrysoprase ( la Otjys^fmst , R. de t, ; Krûo^
prasyW ern.\ Quûn-mgaie-pr^sê^ Hatty; Chytaprasium^ Wern^
jCirviT.; Chryseprose^ James.)» Cette pierre a été décrite à Tar-
ticle Chrysoprase; nous ajouterons que, parmi les substan-
ces qui raccompagnent, on cite Is^piméiile que Werner a fini
par considérer comme une variété Atspecksidn^ et le razou*
Thqffskîne ; celui-ci , d'après l'analyse que John en a faite ,
est composé*de : silice, 5o; alumine, io,88 ; eau , 30 ; oxyde
de nickel, 0,75; magnésie , oxyde de fer et chaux, 2 ; potasse»
10,37. Il faut substituer cette analyse .î celle que nous avons
donnée à l*arlîcle ratoumqffskine ^ et regarder notre conclu-
sion comme non avpnue.
V. Le Plasma ( Plasma , Werner , James. , etc. ; Quarts
9^aU êolcédoine vert obscur^ Haiiy; Plasma des Italiens). Cette
pierre est décrite à l'article Plasma.
VL L'Héliotrope {Jaspis vanegaiUn hetiotropius ^ Wall.; .
i^uarz jaspe sanguin^ Haiiy; Héliotrope Wern.; Héliotrope^ Ja-
mes ; Bloodstonef Kid. ). Il a déjà été parlé de cette pierre à
l'article Heuotropi: et à l'article Jaspe. Nous avons fait re-
marquer qu'on ne devoit pas la confondre avec le Jaspe san-
guin. Il est vrai de dire cependant que ces deux pierres 9e
rapprochent infinino^nt, et qu'elles ne diffèrent au fond que
fiar leur degré de translucidité, qui esta peine sensible dans
0 jaspe sahguirf , tandis que l'agate héliotrope est quelque-
fois forteinent translucide.
La couleur de Théliotrope est le vert plus ou moins foncé,
quelquefois nuancé de jaunâtre. Il est quelquefois taché ou
ponctué , ou bariolé dé rouge foncé , de jaunâtre ou de di-
verses teintes de vert. Il se décolore au feu. On croit que c'est
une calcédoine colorée par delà chlorite verte , c'est-à-dire
par cette terre verte dont nous avons parlé dans nos observa-
tions sur les calcédoines dendritiques. Sa pesanteur spécifique
est la même que celle de la calcédoine ou un peu plus forte .*
elle est de 2,6a à 2,7o.Selon Tromsdorf, l'héliotrope contient,
silice, 84; alumine , 7,5o; fer, 5,oo. On ne sait pas grand
chose sur le gisement de l'héliotrope \ cette pierre se ren-
contre dans les trapps comme la calcédoine, et elle l'accom-
pagne. On en trouve en Sicile, en Sardaigne, en Bohème
{tn filons à Jaschkcnberg ) , en Transylvanie , dans le Pala-
. s I L i85
tkiat, ^tm^ncYar^mtffl; en Irindc^ en EcoaM, eti Sibërre,
•B TarUrie , dan» la B«ickarie ; am Vmàktpit aassi dans Ig
reyauitie de Giu^krate dans l'Inde.
Les anciens ont parfaitement bien eonno rbëHotrope ; ils
4e tiroient de TEthiopie. Dmis les preniiers «ècles de Tère
cbrétienaie , on a benaeonp employé c^e agate pour re*
présenter des objets d^ sainteté , et noftaauMDt le Christ
Hagelié on des Martyrs. Les taches ronges représentoient les
gootles de sang. Souvent , anrerers de la pierre , on rojoît.
la Vierge. On connett aussi deshoroscc^eset des pierres gra*
vées antiques en héHotropeâ et en jaspes sanguins; mais elles
ne paroiasent pas être d'une haote antinuilé. Maintenant, on
fait avec rhëljolrope de» bottes , desnacons^ des clefs de
fBOAtre t des cacbets^qui sont d'autant phi&prisés» queThélio*
trope estd'nne conleurplni égale,d'nn vert agréable, avec des
tl^bes et êe$ points rougeitres vifs. L'héliotrope prend un
très^beau poli ; le plus estimé se tire du Guzarate et de la
Buckarit , e'est-â^ire d'Asie. Pline- nous apprend qu'on le
nommott héliotrope (tournesol, en grec) , parce que l'on
l'en çenroil pour observer le soleiL
Vil. L'AoATB vEjasLûOLdiiEott jâspAb (jtf^^jltfj^îtf, Wem.;
.Agaiejmsptr^ Wem.; vnl^.AgaUûnpi; ponctuée^ pémarhée^oeinéep
Tubanèt^fyu^e , tlenériii^ , J^pét^ «te). C'est l'agate com^
mune » celle qui tient à la fois à la cornaline, à lacalcé*
doine , etc*, parce qu'elle est on mélange dea couleurs de ces
pierres , desquelles elle ne diffère pas par sa natitre. On a
indiqué ses variétés à l'article agate. Les agates orienta-
les, celles qui ont une pâte translucide , moelleuse et nua-
geuse , sont beaucoup ph» estimées ; comme b calcédoine
et les comaluBes orientales , elles sont pusceptiblead'nn plus
beau poU, i(t ont nn conpd'esil luisant^ onctueux , qui platt;
Tcteil même éemble pénétrer la pierre et y entrevoir la déli-
catesse de la pâte. Les agates vulgaires sont conimunément
moins brillantes , et qno>ique leurs couleurs soient vives ,
elles ont «n cdup d'œtl sec qoi flatte moins ; elles sont aussi assez
s(fuvent trés-peu translucideB. C'est à ces agates que s&rappor-
tout lea nombreuses variétés à'*athaUs , citées par Pline, le
ImcachaUs, , le sardaehatcs , le coraUoachiÊies , le leontia$ , etc.
Les agates se trouvent dans les mêmes gisemens que les
calcédoines , lea cornalines. On trouve à Rocklitz , en Saxe ,
une tr^s-belle brèche d'agate rubanée, avec du quarz amé«
thyste. On emploie les^ agates versicolores aux mêmes usa* ,
ges que les antres variétés d'agates^, mais elles donnent des
objets moins prisés et de moindre valeur. En Europe, les
agates d'Oberatein et celles de Sicile sont les plus en usage.
On en emploie beaucoup en Italie pour la mosaïque*
i86 S I L
Collîni a donné la description des mo^ns employés à Obers-
iein pour tailler le» agates. Ce travail s'exécute sur des meu-
les de grès verticales , mues par un courant d^ean. L^ agate
•^nse au grés , puis on la polit sur une roue de bois tendre v
avec du tripoli rouge , qui paroit être la roche à agates , ré-
duite en poudre. M. Faujas a décrit anssi ce travail dans le
tome 6 des Annales du Muséum.
Les cornalines , les calcédoines et les agates de plusleocs
couleurs, se trouvent en Sicile, à peu près dans les mêmes
endroits que les jaspes, à Giulana, Montréal , Adragno, Ce^
*falu, Cahabuturo , etc. La Sardaigne en présente aussi une
grande abondance. Azuni rapporte que dans le comté de^
oindia , la terre en est couverte; que du côté de Castel-Sardo
on trouve souvent des stalactites d^agates assez volumineu-
ses, mais impures; qu'il y a aussi des agates arborisées. On en
recueille également du côté de Monte-Fcrro, près Iglesias*»
dans la vallée d'Ovida, territoire de Founi, et dans U Pla-
nargia. Azuni assure qu'on trouve , dans plusieurs parties de
cette île, un grand nombre de ces pierres gravées en creux
par les anciens ; mais l'on ignore d'où ils les tiroient. Nous
avons fait observer à Tarticle sarda que quelques auteurs ont
voulu que cette pierre tirât son nom de l'île le Sardaigne , et
il nous semble avoir p^uvé que cela ne poWoit pas être.
Nous avons fait remarquer en outre que tous les plus anciens
auteurs, qui ont parlé de la sarda sous ce nom, ont fait ap-
porter cette pierre d'Orient , bien avant qu'on eût connois-
sance de la Sardaigne ( les Hébreux). Aucun d'eux n'a cité
l'île de Sardaigne , pas même Pline , qui n'y auroit pas
manqué. Il est donc plus que certain que l'étymologie don-^
née du nom sarda , qu'on tire de celui de l'île de Sardaigne,
est une étymologie moderne enfantée par la ressemblance
des noms.
Santi a o^^servé des agates roulées , ainsi que des jaspes de
la plus belle qualité, dans des couches puissantes de terres
argileuses, à Mont-Alcino, en Toscane. Pallas a reconnu
beaucoup d'agates roulées parmi les cailloux qui sont à
rcmbouchure du Volga. On observe sur la côte du Cap-
Nord des agates arborisées fort belles ; on y trouve aussi des
calcédoines, comme dans les îles Breedefiord , ainsi que
des onyx. En Islande , à Tindastol , on en rencontre égale-
mcnt^ainsi qu'à Féroë; elles sont aussi accompagnées de prases
de quarz caloédooieux , et comme à Oberstein et en Tyrol,
^e chaux carbonatée et de diverses espèces de substances zéo-
lithiques, chabasie, apophylite, etc.
Les agates sont disposées sans ordre ou en couches înter*
rompues dans les rpches (jui les contiennent. Nous avons va
s I L 187
aussi qu^ elles entre ut dans la composition de certaines amyg^
daloïd^s.
§' II. Silex k pâle grossière', où silex proprement dil| et^
. cailloux.
Ils n'onMas le tissu homogène > fin, serré et agréable àt%
pierres qui viennent de nous occuper. Ils ne jouissent pas
non plus deja même translucidité ^ et leur couleur n'offre
jamais la vivacité et l'éclat de celle des agates, e#leur poli
est loin de briller du même éclat ;^ussi tous ces silex ne
sont-ils pas «employés dans les arts * luxe ; en revanche, ils
ont désavantages infiniment plus importans, ils foumis-
sieiit les meilleuréts pierres à fusil , d'excellentes meules de
moulin à moudre les graîns; ils entrent dans la composition de
certaines faïences fines ^ etc. ; avantages qui nous les rendent
4ilus utiles et plus précieux.
. Les silex , excepté les silex jadien et corné , ne se trouvent
que dans les terrains secondaires et même les plus récens,'
ce qui est encore un caractère qui les distingue des agates.
, Un peut les diviser aipsi qu'il suit ;
Silex jadien ;
Silex corné ;
Silex commun ou pyromaque ;
Silex molaire ou meulière ;
Silex nectique ;
Silex calcarifère ou silicicalce.
I. Le Silex JxmE^ {Silex jadien et prasien j Dolom. «
Brogn.). Le silex jadien est^ de tous les silex grossiers, celui
qui se rapproche le plus de l'agate. Sa couleur générale est 1q
Yfsrt-jaunâtre ; elle passe au blanchâtre et au grisâtre. Sa
cassure est conchpïde , tantôt raboteuse , tantôt lisse et uâ
peu luisante.
Nous réunissons ici les silex jadien et prasien de Dolo-i
niieu.
ïiC silex jadien est celui qui a la cassure conchoïde et lisse
du silex pyromaque ; mais sa pâte est infiniment plus ho-
mogène , et il prend un poli vif et un peu luisant comme
celui d<^ agates verles. L'échantillon sur lequel Dolomieu a
établi cette variété de silex, et que nous avons vu dans sa(
collection, provenoit de Monte -Ruffoli, près de Volterra*,
en Toscane. Les Italiens l'emploient sous le nom de plasma
pour graver dessus; et en effet, ce silex est susceptible de
fournir des pierres d'une assez bonne dimension (un pouce) ,
dont la couleur est bien uniforme , qualité précieuse dans uuq
pierre propre à la gravure.^ Nous avons dit k l'article Plasma
que ce silex contepoit des coquilles^ el qu'il jpouvoit appaç-s
i88 S I L
t€ti>r ^ «nse ^e ces fennalions récentes qn^on OômmeilVau
douce.
Le silex prasien àe Dolomieuf autant que nous povvoni en
jug^ d'après les échantSlIons que nous avons vus dans la col-
lection de ce célèbre géologue, nôusparoît d^Mr rentrer
dans le silex corné. ^
Ces échantillons prorenoîent de Pîlc d^lbe. Leur cassure ,
qaoiqae conchoYde , est esquillense , raboteuse, ^ même grc-
Diie dans quelques parties; leur jtottleor varie entre le vert-*
jatme très-pâle et le vei||pbtache ; cUq passe aussi au blanc ,
au roogeâtrc , au gris.
Dans la même !le se trouve aussi dn qnart-hyalin* verl-
obscur ou prase,et des variétés fibreuses ou grenues ou à gros
grains, qui forment le passage entre le Alex prasien et la nrase.
Certains échantillons de silex prasien ressemblent beau-
coup k la chrysoprase. Quant à leur couleor, ils la doî-*
vent an fer; tandis que la chry'soprase t%t colorée p^r le
nickel.
Nqus trouvons la frius grande ressemblance entre ce jsîlet
et certaines veines vertes, siliceuses ^ qu'on observe dans la
brèche quarzeuse et granitique qui forme le sommet de la
pente sud de la montagne des Ëcouchets , entre le Creusot et^
Couches. L'on sait qde cette brèche Yenferme le chrÔme oxydé
siliclfère. Elle contient des reines et des fragmens d'un quarz
grossier y coloré en beau vert, ainsi que des parties plus
compactes analogues au silex prasien.
' II. Le SitEX CORNÉ {FetrosUex^ Wall, en partie; Quùtz^
Agate grossier, Hatîy; Kératite^ Dalem. ; Hùmstem, Wem. ,
Karst. ; Homsione, James.).
Le silrt corné est peut-être la première pierre qui ait ét^
iTommée pétrosilex ,' et ce nom généralisé depuis à des ro-
ches compactas , dures et en masses comme le silex corné ,
4 donné naissance à la confusion qui règne à Fégard de ces
diverses pierres dans les auteurs , et, dont nous avons cher-
ché à donner une idée aux articles pétrosilex et heifistein» •
Le silex corné est une pierre absolument infusible au feu le
pins violent. lise présente en masse on en rognons <|ui offîreiJt
Eresque toutes les couleurs, rouge, jaune, blanche f gfise,
leuâtre, verte, etc. Il se présente quelquefois sous des formes
régulières qu'il emprunte h d'autres substances , comme
nous le dirons tout-à-lTieiirc. On lut a donné le nom de silex
corné parce qu'il a le plus souvent la demi^ transparence et
surtout la cassure écaillcuse de la corne ou de la cire, quoi-
que sa contextnre n'ait pas toujours lia finesse que semblent
exiger de pareilles comparaisons* Sa cas$urc est conchoïdale t
à surface marquée de nombreuses levures ou esquilles, qui
s I L '^ 18,
prennent nne cauleur grisitre qui trancbe sar la couleur
propre à la pierre. Il esi trèstdùr et se ca«se di£Qcilement«
Son ayect est mat, quelquefois cependant un peu luisant,
ou même semi-vitreux. Il est plus ou moîo« translucide sur
les lM>rds, quelquefois même il est translucide^ et stf rappro-
che alors du quart. On le brise difficilement ; ses fragment
ont des arêtes vives. Le quarz et même le silex pyrqmaqutt
Teniaiixeni ce qui prouve qu'il est un peu plus tendre ; ce*
pendant il fait vivement feu sous le choc du briquet. Sa pe.-
sanieur spécifique varie entre a, 53 et a, 63.
Nous n'avons point de bonnes analyses du siifii corné.
Nous le diviserons en trois variétés principales^ que
nous désignerons par silex corné écailleux , silex corné
cpocfaoïde et silex corné grossier.
A. Silex coi.siê écaillkux ( Peinsilex s^uamosusy Wall. ;
SidiUn^r homsUin , Wern. ; le Hitrmtein écailUux , BrocL ;
^plinUry hornstoiu, Jameé.). Il se distiogue principalement
par sa cassure écailleuse à écailles nombreuses , petites ou
très -fines ou très -grossières. Il est massif ou en rognons;
il se^présente aussi avec «des formes qu'il emprunte à la ch^px
carbonatée et à la chaux fluatée. Les formes les plus ordi-
naires sont celles de la chaux carbonatée lentitulaire ^
prismatique^ métastatique , de la chaux fluatée octaèdre :
ses cristaux pseudomorphiques sont de$iâ;nés par les Al-
lemands ^ soos le nom de Hanidn crisialKisé, rions atont
exposé à Tartide du QuAftsK htaLik psEunoMORPurQuc ^
vol. 18, p. i^i, ce qu'il falloit penser de cette dénomination
et du mode de formation de ces cristaux ; nous y atons dit
aussi que Je silex eomé et le quar^ pseudomorphique passent
de l'un à l'autre.
B. Silex icontii towcnoTOE {Peuosllex ctquabiUs, Wall ;
Muschliger hornstein y Wern.; Conch^tdal hornstome ^ James. )<
Il tte diffère du pcéoédcat que par sa conteatvre- on peu vi-
treuse et quansense , par sa cassure largement conch<^rde oft
plaoe^et parce qu'il est un peu mrâu dur. Il se présente aus4
soùsdes brmesempnMtées k la chaux carbonatée et àla chant
fiuatée. SeloQ Hoffiaann, il ne cottstiiue jamais de montât
gnea ni de veines à lui seul ; il <st eoiUBMMiéinent par petîtea
parties dans d'a«t«^es r«ches«.
Ces deux variété du silex corné st trouvent 4ai«B les mon*
tngnes primitives , dans les êkons métalliques et dans ks &r«-
rains 4e tk*ansitton. Il forme, dans les aoaiagoea primitives «
des fiUns puissans qui renferment des mines d argent, de
plomb) de sine, de cuivre et de fer. On en observe aussi des
fiions et de grandes masses dkans les roches calcaires et dans
<^tainspoipkyi«s ; «mm, dans eetie «monstance » il faitt «e
0
( :
lâo ' s I L
rappeler que le silex corné est in^aslblet carlesAUemands otit
nommé hornstein-porphyre le pétrosilex silicîforme porphy-
ritique , parce qu'il a Tapparence du silet corné. Cepeil-
dant Jameson persiste à maintenir une espèce de por-
phyre à base de horastein , et il cite les porphyres de Dan-
nemora et de Gaspenberg en Suède, et de Hongrie. Ceux de
ces porphyres que nous avons pu examinei", contendient beau-
coup de cristaux de feldspaih, des grains de quani ; leur p.1te ,
essayée au chalumeau, a fondu en un verre blanc on grisâtre «
quoique souvent avec beaucoup de peine. Un hornstein por-
phyre, trouvé dans les collines des monts Ëuganéens, par ï^o-
foxnieu , a été le plus réfractaire de tous ; cependant il a fini
par se fopdrè en un émail blanc huileux. Ce porphyre con-
tenoit beaucoup de grains de quarz , du mica en lamellules
noires, très -petites et fort rares, et du feldspath ép^rs en
petits grains rosâtres. Nous pensons donc que Ton doit ex-
clure du stlex corné le horstdn porphyre des Allemands ,
qui n'est autre chose qu'un porphyre à base de pétrosilex
très-peu fusible.
^e silex corné, le quarz, l'agate, le jaspe , la calcédoine ,
se présentent souvent dans les mêmes filons, et présentent
tous les passages de l'un à l'autre. «
Les mines de la Saxe, de la Bohème, de Hongrie, de
Bavière, de Norwrége , de Suède, celles de France , pré^
sentent le silex corné; la mine d'argent de^méof dans T Al-
lai, et beaucoup d'autres mines des Monts Durais, ont le silex
corné pour gangue. C'est à Schnéeberg, en Saxe > qu'on
trouve les plus belles pièces de silex corné pseudomorpbique.
11 existe dans les filons de plomb de Huelgoët en Bretagne ,
un silex corné d'un beau blanc jcalcédonieux avec des veines
grises, etc.
C Silex corne grossier. Nous donnerons ce nom k
des silex qui tiennent le milieu entre le vrai silex . corné et
le silex commun pvromaque , et qui se trouvent dans nos
bancs de pierres calcaires. 11 a la cassure beauGoup plus ra-
boteuse, très-inégalement plane. Son tissu est çà et U un peu
vitreux. Enfin, comme dans toutes les variétés du silex comé^
il offre souvent des cristaux de quarz imperceptibles à la sur^
facj de ses cavités ou de ses pores. Il est brun on grisâtre,ra-
rement rougeâtre. Ce silex forme des bancs et des lils dans
les couches de sable et les marnes qui recouvrent la forma*
tion du calcaire grossier marin ^ par exemple à Passy , à
Saint-Cloud , au mont Yaiérien. Il nous semble qu'il seroit
infiniment convenable d'y rapporter le quarz-hyalin lenticu-^
laiçe ; car sa pâte , dans certaines parties, à tout-à-fait l'as*
s I L 191
pect el la consistance de celle da silex dorné pseudomor^
phîque de Schnéeberg en Saxe.
Saussure nous apprend ( ^* § ^^9i) V^^i^ donne le nom
de Néopèlte au hornstein de Werner , qui se trouve par
veines et par rognons dans les montagnes secondaires. Ce
nëopèlre est aussi son pétrosilex secondaire, et cette déno-
mination nobs indique qu'il s'agit d'une pierre fusible, el par
conséquent que Iç silex corné et le néopétre sont deux pier-
res diJTérentes. Il tend à faire croire que le pétrosilex se-
condaire est de la même nature que le pétrosilex primitif^
c'est-à-dire, un feldspath compacte. Or^ les exemples cités
par Saussure lui r> même , ne nous laissent voir qu'un silex
mélangé de calcaire, et qui, par cela même,devient fusiblc,et
e'e^t Saussure lui-même qui fait cette remarque. Il est donc
nécessaire d'abandonner ici tout- à fait le nom de pétrosilex
secondaire qui se trouve ainsi appliqué k faux par Saussure et
peut-être môme* alors par Dolomieu , qui, au reste , s'est
parfaitement expliqué ensuite sur «on pétrosilex secondaire
qui est vraiment à base de feldspath. Saussure paroh avoir
eu une fausse idée du hornstein de Werner, car il le con-
sidère toujours comme une pierre secondaire» et c'est ce oui
est loin d'être toujours vrai. Nous pensons que le néopèfre
de Saussure n'est même pas le hornstein de Werner , et
l'exemple qu'il cite du pétrosilex secondaire k couches con-
centriques de Vaucluse , nous semble le prouver encore ; et
la propriété que ce sikx a de fondre au chalumeau, quoique
très-difficilement, est encore duc k di) calcaire. Nous croyons
donc que le néopétre de Saussure et le sUkicalce du même
auteur, ne sont point du hornstein et doivent en être distin*
gués ainsi que du pétrosilex proprement dit 9 avec lesquels
ils n'ont aucun rapport ni de gisement ni de nature. Voyei
ci-après Silex grossier silicicalce, b.» 6.
Nous terminons cet article du silex corné , en faisant ob-
server que Jâmeson y ramène le horstein des Allemands ,
c'est-à-dire, les .bois pétrifiée siliceux. V. Silex pseudomor-
PHIQUE , § 4* '
III. Le Silex commun ou Pyromaque ( Silex ignianus^
WalL ; Sikx ou caiUou groisier , la pitrre à fusil ^ Rome de
l'isle ; Pierre àffiu^àe Born ; Quarz agaihe pyromaque , UaÛy ;
FeQersieinj Wern:; F/m/, James. ; vulg. Silex ^ caillou^ pierre
à fusil ^ pierre à briquet ). Le silex commun est connu de tout
le rao;ide. Ses couleurs sont mates, et ordinairement fau-r
ves, blondes, gris-noirâtresou bleuâtres et gris-cendrées. Il
y a aussi des silex jaunes , rouge*, bruns, noirs, etc. , et de
tottles les teintes et de tous les mélanges , conamc les agates.
La cassure est parfaitement conchoïde , lisse , unie , ou à
iga S I L
peîM écailleofe. Letirftgwieiti sont éta9koXf k horiâ trè^
aigus, coupans, et translucidet sar les bords; quelquefois
eoupans, presqve opaques. 11 fait Tivément feu, lorsqu'on
le frappe avee un instrumeiil de fer ; sa dwoté égale presque
celle du quarx, mais il est plus tenace ; il a Ja ménie pesaiH
teor spéciâqoe que les autres variéléc de silea ; elle rarie en-
tre a, 58 et a63.
il est infiisible au cbalnmean , sans addition ; quelquefois
il se fond , quoique très-difficilement j ce qui tient à one pe«
tite portion de chaux q«*il renferme ; il contient , d'après
Klaproth , 98 de silice , o,5o de cbanx , o,a5 d'alumine , et
o,a5 de fer oxyde. Yauquelin n'a pas trouvé de ckanx dan$
le silex.
Lorsqu'on frotte très^fortement deux pierres Tune contre
l'autre , on roit une lueur phosphoricpie , et même en les firap*
Kdt violeHMnent Tune contre l'antre , elles étinceilent.
s étincelles nroviennent de Tinâammation des corpus^
cules combustîMes répandus dans l'air , et qui sont brètés par
la vive cbaleur que dégage la pereossion des deux morceaag
dé silex. Lorsqu'on les frotte , on sent une odeur particuèière,
Vi^urs^éuse (t). Le silex cassé au sortir de la carrière,
contient une certaine quantité d'humidité qui se dissipe bien-»
tôt i lorsqti'on le tient dans un lieu sec*
On doit distinguer dans les silex, ceux qui sont blonds,
èeux qui sont gris ou noirâtres, et ceux qm, comme le j^^
et l'agate , offrent toutes sortes de couleurs.
Le vrai silex pyromafue appartient aux terrains secondai*
tts ; c'est surtout dans la craie , que l'on trouve le silex pj-
romaque. Il y est en rognons plus ou moins gros , dont la
igore est souvent bisarre , mais dont tuptcs les extrémités
sont arrondies. Ces rognons sont disposés sur àeê plans ho-
rizontaux , et ces plans se répètent à une certaine distance
au-dessus les uns des autres, comme nous l'avons dit à
l'article craie. Les silex des crures sont ^ris ou blonds ou
pAles , selon les couches.' Ils ne son| pas .ni les plus an-^
ciens ni les plus modernes ; on en trouve dans le^ calcaôes
(i) Patrtn, «bus U 9*** édition â* et DictiofiBaire , dit ^tvoir ob-
servé qu« U» fours à chaux répandent une odeur semUable à celle
du silex 4 il ajoute même : « On prêtent) que les vignes qui sont ex-
pose'es à recevoir la fumée des fours ^ chaUx , donnent un vin qui
sent la pierre à fusil ;ce fait est très- connu à Lyon, m Si cela est vrai
et sî c*est u^e bonne qualité du vin que de sentir la pierre àfiuU,, les
propriétaires deç vignobles n* auront qu'à établir i%% ibiùr^ à cimex
près de leurs yignes ; amis nous ne fpaïuntiis^us pas le suceras.
s I L ^93
^3es formations iofif rienres « telles qne dans les c ou cbes décai-
calre coqaUler à ammooîtes et gryphîtes> et sonyent même
les fossiles que contiennent Ces couches, sont ensiles. Les
silex du calcaire ^mpacte sont en rognons , comm^ cent de
la craie.
Dans les terrains supérieurs à la craie 9 on observe le silet
en rognons et en couches plus ou moins épaisse^ , dans le
calcaire grossier coquiller y et les fossiles qu 11 contient sont
aussi fréquemment silicifiés; on voit même des masses con-
sidérables de silex entièrement coquiller, ou plutôt, criblé de
cavités laissées par des coquilles. Ce silex coqniller appar-»-
tient aux bancs inférieurs du calcaire grossier^ Dans les
bapcs supérieurs le silex pyromaque est blond ^ et forme
des couches minces , continues ou presque continues , avec
les lits de la cbaux carbonatée grossière 1 et au milieu du
sable grossier. Il s^observe dans cette position , aux envi*
rons de Paris ^ à Issy ^ «à Sèvres : ces couches n^out que
quelques ponces d^épaisseur, et parfois sont ondulées comme
des albâti^s*
' On trouve aussi du silex en rognons , dans les manies qui
appartieAnent aux formations d'eau douce inférieure qui re-
couvrent le calcaire, et ces silex sont blonds , et quelquefois
coquillcrsy comme àSaiot-Ouen. Les masses gypseuses du sol
de Pari s 9 qui recouvrent aiissile calcaire grossier coquiller
marin , p^résentent encore des rognons de silex pyromaque
fauve Y qui sont tantôt entièrement siliceux, tantôt leur centre
est de la chaux sulfatée calcarifère ; quelquefois aussi , ces
rognons sont plats et rubanés de brim , de gris» et coatien-^
lient des couches minces de pl^c Leur écorce est blanchâ-
tre , spongieuse , gypseuse ^ de sorte qu'on ne peut guère
douter que la matière sdieeuse n'aU transsudé de la masse
de chaux sulfatée.
. Il existe aussi des silex pyromaq^s coquillers brans ,
dans les marnes calcaires et de fo^rmaiion d'ea« douce quj
couronnent le système géologique des environs deParis, p^r
exemple à MonXreuil.
• Les minéralogistes étrangers indiqi^ent le silex py româque»
dans les roches primitives et dans les roches de trAus ition (
mais ce silex primitif oude transition doit^ce reporté dansie
silex comé conchoïde , ou parmi les ^agat^s : du moitts f nous
le pensons f d'après les écbantiilons'queaoitis en connoissons^.
Les silex pyromaques abondent dans 1^ terrJiins d'alluvion
qui couvrent le sol de certaines contrées , par exemple , de
Paris, de la Normandie., de la Touraine ,.de ia Pologne^
etc. Ces silex qui sont roulés, paroissent pfovenir de la des*-
traction de couchies calcaires et crayeuse» qui les ttxdtx^
XXXI. i3
134 S I L
moient priitiitiveikiekit. Ces silex agglutinés entre eux, ou pat.
un ciment de grès , forment ces beaux pouddingues siliceux
que l'on nomme pouddingues anglais. ^
Les silex qui s^observent dans les filons métalliques, comme
dans les filons de plomb de Bretagne sont roulés et leur
forme prouve qu'ils ont la même origine que les silex roulés
des terrains de transport.
Les rognons de silex sont quelquefois fendus et gercés dans
divers sens , et Ton observe , dans leurs cavités , des incrus-
tations et des stalactites calcédonieuses ou agatines ; quel-
quefois même ils contiennent des géodes tapissées de quar^
byalin cristallisé limpide , mais toujours en cristaux imper^
ceptibles. Quelquefois , ils renferment des cristaux de chaux
carbonatée en cristaux limpides ( Couzon , près Lyon ) , du
fer sulfuré et de la strontiane sulfatée , cristallisée en petits
cristaux. Cette dernière substance a été découverte dans les
silex qui sont dans la couche la plus supérieure de la craie ,
au Bas'Meudon. On y trouve aussi du fer carbonate.
Le silex, quels que soient ses gisemens , est*recouvert
d'une écorce blanche , terreuse ou terne et grise, qui est pro-
duite par deux causes. La première explique la croûte ou
écorce des cailloux roulés : c^est , dans ce cas , une simple
désunion des molécules du silex , produite par l'action répé-
tée , de la sécheresse et de l'humidité. On remarque que les
caiUoux roulés qui ont cette écorce , se conservent long-
temps. Les fragmens de silex exposés à l'air se couvrent
de cette écorce^ et finissent même par se décomposer entiè-
rement,surtout s'ils sont imprus ou mélangés de terre calcaire;
mais cette décomposition ne se fait qu'au bout d'un long-
> temps ; la partie décomposée happe fortement à la langue.
Le silex delà craie , de même que telui de tous les calcaires ,
est comme imbibé dans ces roches : son écorce est un mé-
lange de silice et de calcaire ; elle est plus tendre , et ^ de-
puis une demi-ligne jusqu'à plusieurs lignes d'ép^sseur. En
Îénéral , les rognons de silex sont très-purs dans le centre.
in reconnoissant le passage gradué du silex à la craie , sur
5on écorce, on est assez porté à croire que le silex s'est formé
par transsudation k travers la craie et le calcaire , pour vê-
tir se réunir dans des cavités particulières qui existoient déjà ,
nu que l'acte même de la transsudation a créées. Il est certain
eue pour les rognons de silex de la craie qui sont déposés
qn couches, ce dernier mode n'a pu avoir lieu , parce que la
eranssudation pouvoit s'opérer dans tous les points de la
masse indistinctement ; et c'est ce qui n'est pas arrivé. Ainsi
4onc , le silex de la craie s'est formé dans des cavités déjà
existantes. MaJLS une a^tre cause que celle de l'infiltration ;
s I L rgi
n'a-t-ellejias influé sur la formation des rognons siliceux,
de la craie ?
Lorsqu'on observe leurs formes « ofl* leur trouve des
rapports avec celles , de certaine zoophytes , comme les-
éponges Y les alcyons f et nous avons rapporté , à Tarticle
craie , de^ autorités et des exemples qui ne laissent point de
doutes que les silex ne remplacent des zoophytes analogues ,
autrefois contenus],dans la craie. On voit même,enchâssés dans
les rognons siliceux , des oursins , des coquilles , des portions
de madrépores qui affectent des positions analogues à celles
que prennent les vrais zoophytes sur les épionges. rîe se pour-
• roit-il pas que jadis les rognons de silex fussent des zoophytes
qui , par leur propre décomposition et par des opérations qui
nous sont inconnues, se soient changés en silice F Car on ne
peut pas supposer qu^il existe dans la craie et dans les cou-
ches calcaires qui renferment de si grands amas de fossiles
siliceux, d'innombrables cavités prêtes à recevoir la matière
siliceuse par infiltration. Quoi qu'il en soit , il paroit démontré
que la silice ne se change pas en craie ou en calcaire , ni
celle-ci en silice.
, La France et tous les pays qui, comme elle, présentent de
la craie et des couches* de calcaire secondaire , offre aussi
une grande abondance de^silex. F. l'article Geaie, où Ton
trouvera les indications des pays qui renferment cette subs-
tance, et, par conséquent, les silex. Le silex pyromaque
est en veines oaen lits minces, ou en rognons , dans le cal-
caire compacte , près Grenoble , ainsi qu'entre Contamine
et Bonne ville , en Savoie et près de Hallein et de Kuchei ,
dans le pays de Salzbourg ; près Backvsrel*, dansleDerbys-
bire. Nous avons décrit ceux de notre calcaire grossier co-
quillier.
Les couches calcaires et probablement, crayeuses du mont
Caripel, en Palestine, renferment des rognons considérables^
ordinairement creux, de silex pyromaque gris, dont la cavité
est ou mamelonnée et ealcédonieuse,ou tapissée de pyramides
de quarz : on a comparé ces rognons à des melons avec leurs
pépins.
La Franche-Comté et une ^ande portion de la paAie
septentrionale de la France , amsi que le Véronais , l'An-
gleterre , présentent beaucoup de fossiles madrépores et
coquillers qui sont convertis en silex pyromaque.Les silex de
Poligny,en Franche- Comté, se rencontrent épars sur la terre;
lorsqu'on les brise , on découvre souvent, à leur intérieur,
une cavité remplie de soufre terreux et impur : ces silex-
nous paroissent être des madrépores fossiles. On trouve aussi
des silex à cavités vides et d'autres qui n'en offrent pas ;
^B S I L
alors ils sont blonds , et, dans tous les câs^ retèciis ^ofie
écorce épaisse, jaanâtre ou rougeâtre.
Ce sont peat-éti% aussi des fossiles siliceuï,des rognons de
silex creux à Tîntérieur et rempli d'un sable silieeilx très-pw
qui paroi t prôrenir de la décomposition du silex lui-même ,
et qu'on le ramasse particulièrement aux environs de Dreux.
Usages du sUeco pyromaçue, — * L'on emploie ce silex pour
faire èes pierres à fusil. C'est ce qu'on a voulu rendre par
le mot pyrùmaque (qui fait du feu pour les combat , en grée).
On en fait aussi ^s pierres à briquet^ et réduit en pondre
fine , il entre dans la composition de cette poterie dite
fiiûence anglaise.
La France est la contrée de l'Europe qui est le mieux
pourvue de pierre à fiisil ; elle en possède des carrières
abondantes dans les départemens de l'Yônlfte et du Cber ,
surtout dans ce dernier département , âtKx environs de Saint^^
Aignan , datas les communes de Confi , de Meni et de Ly.
On les exploite dans une étendue d'Ane lie«è carrée. Ettes
sont dans une plaine dont là base ttX ft^ihuiée de co'èchek de
craie et de lùame , et c'est entre ces couches que se trouvent,
en assez grand nombre, celte de silex; et sur vi^ couches, il
n'y en a qu'une qui donne de bonnes piètres à fusil,et elle est
à cinquant'e pieds de profondeur. Pour y parvenir, on creusa
des puits qui ont des repos de da ^di en dix pieds , difi|K>5és
de manière que les ouvriers , ]^lacés sur ciiaque repoÀ , S'en-
voient , les uns auï ântreà, tes silex à mesure qu'^n en fait
Textraction dans la couche, de sorte qu'en un fiistant ib sotot
parvenus au jour. Les ouvriers nomment cailloùàs frottes , les
silex qui sont propres à donner de bonnes piéirres à fusil. Ils
sont blonds, d'une teinte uniforme , presque gbbuleiàx , demi-
transparens ; leur cassure est «onchoïde , lisse et égale.
Ces rognons de silex sont envelopj(»és d^une ctoéte blanche
?ui happe à la langue , qui pénètre d'une ^nk deux lignes dan»
râtérieur,en devenant insènsiblementde nature siliceuse :les
ouvriers donnent k cette enveloppe le nom de couenne, pkr
allusion à la couenne de tard.
Quand on tire les silex de leur gtte , ils sont pénétrés d'une
sorte d'humidité , k Uquette on donne le nom d'^airdl? cûtrière.
Il faut profiter du temps Où eette humidité subsiste, pour pou^
voir tailler les silex et tes iïiçonner en pierre à fusil : uôe fois
dissipée , la pierre ne peut plus se casser d'une manière con^
venablè. (On observe la même chose dans les ardoises : tant
qu'elles conservent leur eau de carrière^ on les divise en feuil-
lets aussi minces qu'on le veut ; Ahi qu'elle est dissipée , la
piçrre n'est plus divisible , et ne sert que de pierre à bâtir. )
Dolomieu , qui a donné la description du travail des pierres
s I L iQj
kfasil, dit qaUl est si expéditif , que chaque ûavfier en fait on
millier en trois ioors.
Lorsqa^oa a cqfoisi les blocs convenables, on commence
par les ronpre » avec une masse de fer , en morceaux plats ^
du poids d'une livre et demie ; à cet efSet» Touvrier tient le
bloc de la ifiain gauche , et l'appuie sur ses genoux. Il écaille
ensuite les mofc^aux tout au pourtour» de manière à y faire
naître des arêtes verUcales parallèles, séparées par un espace
un peu concave ; on peut s'en faire une idée en comparant
ces blocs ainsf taillés à un tronçon de colonne cannelée ;
ensiMte, à Taide d'uu petit marteau à deux pointes , on
frappe av«c dextérité et promptitude sur les arêtes » et on
enlève ainsi 4e longues écailles minces , plates et à trois faces ,
doQt la plus grande est celle qui étoit appliouée sur le tron-
Kn. On prend chacune de ces écailles , on la pose horizon-
lement , par son câté plat , sur le tranchant d'up dseaq
enfoncé dans un billot de bois , et on la frappe à petits coups
avec une roulette de fer emmanchée par son ceqtr&i On
coupe ainsi Técaille assez exactement en autant de piècea
f9|l'eile peut douper de pierres à fusil Off façonne eqsuitfs le^
pièces avec la même roulette de fer et sur le même ci#eau«
On distingue , dans une pierre à fusil taillée » la mèthe on ïe
biseau tranchant ; \t%fltmc$ on bor4s latéraux ; le talon ou le
bord postérieur opposé k la mèche ; Vassk 9 petite face qui
remplace Tarête supérieure de l'écaillé « t% le dcsaous ^ui es{t
lin peu convexe.
L'on fabrique aussi des pierres à fusil à la IVoche-Guyon «
Srès Mantes ; k Cérilly, département d^e F Yonne ; et à
laysse , sur le Rhâne. lia France a été long-temps en poa-
sessîon de fournir 4 l'Europe des jnerres à msU ; maintenant
l'Angleterre en possède des fabriques. On en a élevé « en
Gallicie ; en Tyrol » à Àvio , sur les rives du Tésin : on tire
ces silex des collines qui so'nt des dépendances do mont
Baldo. On fait aussi des pierres à fusil en Portugal , à
Arenheira , près Rio-Mayor , dans rEstramadure. Le silex
^e trouve en blocs de huit à dix-huit pouces de diamètre daiis
un sable roiugeâtre* Un homme fait dei;a cents pierres par
jour.
C'est vers l'année lAyo qu'on a cQmmencjé à faire usage
de silex pour les fusi^ et les armes ^ feu. Avanjt cette éppouie ,
on mettoit le feu avec une mèche, pu bien on empLovoit de la
f^yriie ou d'autres substances dures. L'on a fait des tenta-
tives 9 en Prusse 9 pour substituer à la pierre à fusil en àitx
des pierres k fusil en porcelaine ; les soldats prussiens se ^ont
même serns , piendant quelque temps, de pierres sendblabieç.
Les pierres à briquet ne sput autrfi chose que de larges.
v^a s IL
'écailles de srîlex. Pour les obtenir , il faut tailler les blocs
de silex au sortir de la carrière ou peu de temps après , et à
Taide de coups secs, sans que le marteau appuie. Paris tire ses
pierres à briquets du bas Meudon et de Bougival.
Les artistes italiens qui gravent sur pierres , comprennent
dans leur tenero-duro un silex pyromaque; k coucbe fauve ou
blonde et dure , et à couche blanchâtre plus tendre.
Lorsque le silex pyromaque est mbané de blanc et de bnin ,
il est susceptible d'offrir des pierres propres à la gravure.
L'on a trouvé , pendant quelque temps , à Ghampigny , près
Paris f des silex pyromaqnes, formés de deux à six couches y
alternativement blanches et brunes. On en tiroit des onyx
très-beaux et qui se sont vendus fort cher ; mais comme 6n
n'en trouve plus, l'on a abandonné leur recherche ; elle av6it
été , dans les commencemens , très-lucrative à ceux qui l*a-
voient ^treprise , car le produit de la première année avoit
été de plus de six mille francs.
Lorsque , sur une masse de silex blond , bien aplanie , par
Teffet de la cassur^ seulement , on pose une pointe de fer
sur laquelle on frappe ensuite , il se fofme dans la pierre ua
petit cône blanc ; en répétant cette opération sur d'autres
points de la pierre placés régulièrement \ on y forme des
dessins dont il est impossible de deviner l'origine ; on prén-
droit volontiers alors ce silex pour un madrépore. L'agate et
le prétrosilex sont susceptibles de produire un pareil effet ^
mais rarement aussi bien. On taille et on polit quelquefois le
silex ainsi préparé. F.Gilct-Laumont, Journ. min. , n.» 224^.
Le silex sert à f^ire des mortiers et des petits pilonsl II
entre dans les cimens et les constructions. On prétend que la
pierre à circoncire des Hébreux ctoit du silex ; on suppose
même que silex dérive de saWcrf ( couper ). Les anciens peu-
ples ont fait avec le silex des pierres de hache , des instru-
mens tranchans , etc. '
IV. Le StLEX MOLAIRE {Quart carié ^pierre meulière ^Rotiïé-
de-l'lsle ; Quarz agathe pyromaque stratiforme , et Ç. a, mo-
laire^ Hauy; Silex meulière^ Brong. , Excl.; Petrosilex môlarisj
Wall. ; molarite, Lameth. ; vulg. Meulière et pierre meulière ).
Le silçx molaire se reconnoît aisément au grand nombre
de cavités, de cellules ou de pores imperceptibles , dont il est
criblé ou parsemé. Il diffère encore du silex pyromaque
par les masses considérables qu'il forme assez souvent , par
son aspect et par ses gisemens. Mais comme cette pierre
n'a bien été observée qu'en France, il n'y a aussi que les mi-
néralogistes français qui en ont bien parlé. On ne voit pas
que berner l'admette dans sa classification, ainsi que les
minéralogistes étrangers. Les petrosilex. molaires des anciens
s I L 199
iliinéraloeistes soiiit des substances de natare diffërente de
cette de la meulière ; p^^r exempte, des laves cellulaires 9
telles que la p^erre à meules d'Ândernach ; celle de Cataoe ,
qu'on transporte en Calabre et en Grèce; d'autres espèces
de pierres à meules , sont des poaddingues , ou des roches
ta^lqueuses , avec grenats , etc.
Le silex meulière est ordinairement gris ou bleuâtre , oa
blanc jaunâtre, ou roux; tantât mat et terne, tantôt un
peu luisant ; sa surface extérieure est hérissée d'aspérités et
de cellules , qai , comme les cellules et les pores intérieurs ^
sont souvent remplies d'une terre; rouge argilo-ferrugineuse
qui lui donne le coup d'oeil jaune ou rouée; quelquefois aussi
ce^ cavités et ces interstices sont remplis de calcaire ou de
marne. La cassure du silex meulière est inégale et rabo-
teuse ; ce n'est que partiellement qu'elle est conchoYde. Ses
fragmens sont irréguliers ; sa pesanteur spécifique varie
entre 2,57 et 2,6a , d'après les essais que nous avons faits
sur la meulière de Meudon et sur celle d^ Saint-Prix. On
pourroit croire que la pierre meulière , presque toujours
souillée de calcaire , d'argile et de fer oxydé , est un silex
très-impur , et c'est ce qui n'est pas ; car ^ dans l'analyse
que M. Hecht a faite de la meulière de la commune de Mo-
lières ( Seine et Oise ) , il l'a trouvée composée de
Silice ... 96
Alumine . • a
Perte ... a
Nous distinguons deux sortes de silex meulière ; celui sans
fossile , et celui qui en contient.
A. Le Silex molaire sans fossUe ne présente aucuns débris
de corps organisés ; c'est celui qui est le plus souvent en très-
grandes masses , tantôt compactes et poreuses par partie»
tantôt très-cellulaires. Nous le diviserons en deux variétés ,
d'après le eisement et conformément aux excellentes ob-
servations de M. Brongniart,consignée8 dans son Essai sur la
Géographie minéralogique des environs de Paris.
I. Le Silex molaire du calcaire siliceux est en masses po-
reuses, dures, dont les cavités renferment encore de la marne
argileuse , et ne présentent aucun signe de stratification ; ce
silex est bigarré de blanc , de brun , de rongeâtre. A Cham-^
pagny , près Paris , on observe très-bien le gisement de ce
silex , dans un calcaire siliceux , qui est blanc f tendre, ou
compacte , souvent caverneux , et dans les cavités duquel
la matière siliceuseVest infiltrée et les a tapissées de stalac-
tites mamelonnées , calcédonieuses , blanchâtres , brunes ou
rooges , ou diversement colorées; quelquefois aussi de silex
aoa S I L ^
pyromtqde nuancé de brun et de blanchAlre, et de criêtans
de qaarz pyramide « très*lîoipideS'Ou. blancs comme de la
neige. Quelquefois des portions de calcaire ont Tapparence
d^une brèche composée d^une carcasse siliceuse qui con-
tiendroit des fragmens calcaires ; quelquefois encore ce sont
comme des fragmens de la pierre meulière 9 dont quelques
parties , blanches , calcédonieuses, tombent en poussière ou
sont décomposées, et se rapprochent alors du silex résinite
cacholong , dont nous parlerons plus bas. Le calcaire sili-
ceux formé des assises distinctes au-* dessus des argiles qui
reeouTrent la craie , et paroH remplacer le calcaire coquîl-
1er grossier. Toutefois il est bon de faire remarquer que le
calcaire siliceux ne contient aucun fossile. Ce calcaire est
souvent à nu, à la surface du sol, mais souvent aussi il est
recouvert de marne argileuse, de grès sans coquilles , et
enfin de terrain d'eau douce. Le sel de la forêt de Fontaine-
bleau présente cette structure.
s. Le Silix molaire da sables argiku» ou As marnes f il est le
plus souvent criblé d'une umltitude de cavités irréfi;ulière8 9
garnies de filets ou de fibres , ou de petites cloisons disposées
à peu près comme le tissu réticulaire des.os, el tapissées
d'une terre ochreuse , rouge ou remplie de marne et de sable
argileux ; quelquefois aussi il est compacte , et n'est pas
souillé par de l'argile , quoique poreux et cellulaire ; c'est
alors la pierre k meule , la pierre meulière , p/ir excellence ;
elle est blanchâtre , grisâtre , et se dbtingue en cela de la
pierre meulière cellulaire qui est ordinairement , par l'effet
des terres ferrugineuses qui la Souillent, rougeâtre , ou rous-
sâtre , ou jaunâtre.
Le silex molaire , comme le précédent, appartient à des
couches supérieures aux bancs d'argile , de marne et de grès
sans coquilles qui recouvrent la craie ; mais il n'offine pas
comme lui des 'infiltrations calcédonieuses , ni des cristallisa-
tions àt quar2; mais comme lui, il n'offre aucun vestige de fos-
siles , et l'on n'en observe même pas dans les bancs qui les
contiennent. La formation de cette meulière est très-étendue
en France , depuis la Champagne jusqu'à ta Normandie. ËUe
consiste en sanle argito-fermgineuk, en marnes ai^leuses
verdâtres, rougeâtres ou même blanches, et en meulière pro* '
prement dite. La meulière est tantôt dessus, tamèt dessous,
tantôt au milieu ou du sable ou de la marne. La formation de
cette meulière est quelquefois recouverte par la terre végé-
tale; mais souvent aussi on trouve au-dessus les couches cal-
caires qui renferment le silex molaire coquiller d'eau douce ,
ou bien ce que M. Brongniart nemme le terrain d'atterrisse*-
ment ancien, çeniistant en cailloux de silex roulés dans
s I L 2»oi
mn sable à gros graips. M, BroogDÎart pense qqe la marno
argiieii3e sur laquelle repose la formation de celte menlière ^
€t sur laquelle est quelquefois le grès sans coquilles , parott
appartenir à la formation du gypse ; alors on peut se deman*
der si la formation du silex meulière en question est inférieure
ou aupérienre à celles des gypses. Or, il nous paroît qu'elle est
inférieure.
Le silex molaire sans coauilles se trouve en Champagne »
au-dessus des bancs d'argile « de marne et de sablon fin qui
recouvrent la craie ; mais ce gisement demande à être exa-
miné de nouveau. Aux environs de Paris, ce silex repose sur
la formation du calcaire, La meulière sans coquilles est en
bancs minces et interrompus dans le sable qui couvre le
plateau de Meudon et de Sèvrct^ On y aperçoit, de distance
en distance , des mares et des étangs dont la retenue des eaux
paroit due à Targile plastique qui en fait le fond. On observe
aussi à Meudon des couches de sablon fin micacé spus la
meulière.
La forêt des Alluets et toute la partie du plateau de la
forêt de Marly ^ui avoisine les AUuets, présente la meulière
en blocs épab et qu'on exploitoit autrefois pour en Caire, des
meules.
Le plateau de Trappes et du village de Laqueue présente
aussi le silex molaire , mais en petits tragmens. Dans la partie
sud de ce plateau se trouvent les exploitations de pierres à
meules du village des Moliércs, canton de Limours; et au
milieu d'une plaine fertile nommée la plaine de Gometz,
dans un espace de deux à treis cents mètres de largeur sur
trois kilomètres de longueur, la meulière forme deux ou trois
baiic3 dans un sable argileux et ferrugineux* J^cs bancs supé-
rieurs n'offrent que de la meuUèrç en petits fragmens; mais
le banc inférieur en renferme de grandes masses; c'est le seul
qu^on exploite. Ces bancs de meulière forment un massif qui
repose sur un banc de sable de l'épaisseur de cinquante à
soixante utètres et plus, et qui est lui-même sur ut banc d'ar-
gile. Lie calcaire coquiller-marin paroît être en dessous. On
exploite les meules à peu près de la même manière qu'à la
f erté-sous^ouarre , et on en fait des mêmes dimensions*
Le plateau de la Ferté-sous-Jouarre est renommé depuis
long-temps par ses exploitations de pierres meulières; il s^.é-
tend Jusqu'à MontmiraiL La meyilîère repose sur le calcaire
grossier marin , qui est recouvert , dans quelques points « par
des marnes gypseuses et par des bancs de gypse. Le milieu du
plateau est composé d'un banc de sable ferrugineux qui a
dans quelques parties prés de vingt mètres de puissance.
« C'est daôs cet amas de sable qu'on trouve les belles meu-
âoa S I L
lièrès. En le perçant du haut en bas , on traverse- d'abord
une coucbe de sable pur qui a quelquefois douze à quinze
mètres d'épaisseur ; la présence des meulières est annoncée
par un lit mince d'argile ferrugineuse , qui est rempli de pe-
tits fragmens de meulières ; on le nomme pipois dans le pays.
Vient ensuite une couche épaisse de quatre à cinq décimètres^
composée de fragmens plus eros de meulière , puis le banc
de meulière lui-même , dont l'épaisseur varie entre trois et
dnq mètres. Ce banc ^ dont la surface ésttrès-in^égaley donne
quelquefois, mais rarement, trois épaisseurs de meules.
Quoique étendu sons presque tous les plateaux, on ne le
trouve pas toujours avec les qualités qui permettent de l'ex-
ploiter , et pour le découvrir on le sonde au hasard. Il est
quelquefois divisé par des fentes perpendiculaires qui per-
mettent de prendre les meules dans le sens vertical; et on
a remarqué que les meules qui avoient été extraites de cette
manière faisoient plus, d'ouvrage que les autres.
ce Les carrières à meules sont exploitées à ciel ouvert :
le terrain meuble qui recouvre ces pierres ne permet pas
de les extraire autrement , malgré les frais énormes de dé-
blaiment qu'entraîne ce genre d'extraction. Les eaux , assez
abondantes, sont enlevées aux moyen de seaux attachés h de
longues bascules à contre-poids : des enfans montent , par
ce moyen simple , les seaux remplis d'eau d'étage en étage.
« Lorsqu'on est arrivé au banc de meulière , on le frappe
avec (e marteau : si la pierre est sonore^ elle est bonne et
fait espérer de grandes meules; si elle est sourde, c'est un
signe qu'elle se divisera dans l'extraction. On taille alors
dans la masse un cylindre qui, selon sa hauteur, doit don-
ner une ou deux meules , mais rarement trois , et jamais plcft.
On trace sur la circonférence de ce cylindre une rainure de
neuf à douze centimètres de profondeur, qui détermine la
hauteur et la séparation de la première meule ^ et on y fait
entrer deux rangées de cales de bois ; on place entre ces
cales , àts coins de fer qu'on enchâsse avec précaution et
égalité ' dans tontes les circonférences de la meule , pour la
fendre également , et pour la séparer de la masse ; on prête
l'oreille pour juger par le son si les fissures font des progrès
égaux.
<c Lés morceaux de meules sont taillés en parallélipipèdes,
et sont nommés carreaux. On réunit ces carreaux au moyen
de cerclés de fer, et on en fait d'assez grandes meules. Ces
pierres sont principalement vendues pour l'Angleterre et pour
l'Amérique.» F.Brong., Ess. Miner, pag. '209.
Les ouvriers nomment /rawier la partie poreuse de la meu-
lière , et défense le silex plein. Une- bonne meule montre
s I L ao3
une égale portion de ces deux parties. L'on dbtîngae ,les
meules h fraisier rouge^et abondant ; elles font plus d'ouvrage,
"mais la farine n'est pas aussi blanche ; aussi les estime- t-on
moins que les suivantes.
Les meules d'un blanc bleuâtre , dont le fraisier est abon-
dant, petit, également disséminé, sont les plus estimées.
Lorsqu'elles ont deux mètres de diamètre, elles se vendent
jusqu'à I200 francs pièce, et dans certaines circonstances
2000 francs. Pour la vente, et pour' empêcher que les
meules ne s'écornent dans le transport, on bouche les trous
et les assures avec du plâtre , et on les borde de cerceaux de
l>ois.
On fait des meules de toutes les dimensions ; les petites ,
celles d^un pied et demi k deux pieds et demi on trois , sont
td'une seule pièce.Dans des dimensions plus fortes, elles ne le
sont pas toujours. AI. Déchan a donné d^ns le Journal des
mines , n.^ 2a , p. ^ , une note sur rexploitalion des meules
à la Ferté-souS'Jouare. La Bourgogne, la Belgique elles
départemens septentrionaux sont les principaux débouchés
àes meules de la Ferté ; on en transporte aussi à Paris et
dans les environs.
L'on exploite la pierre meulière h Aiubierte , départe-
ment de la Loire ; il y «n a aussi des exploitations â la Fer-
meté-sur Loire , canton de Saint-Benin d'Azy, département
de la Nièvre : les pierres à meule qu'on y fait servent à plus
de trente Heues k la ronde. On distingue :
1.9 La pierre h meule aiiile chatj qui est percée de grands
-pores, ce qui lui donne plus de maniant. On l'emploie de pré-
férence pour moudre le seigle. Elle constitue les premiers
bancs de la carrière.
2.0 La pierre à meule œil de perdrix^ qui est d'un gris un peu
argentin : ses pores sont plus petits. On s'en sert pour mou-
dre le froment, parce qu'elle yâîît iris-blanc et cure le son sans
le broyer.
> A la Fermeté y comme au village des Molières, on préfère
composer la meule de plusieurs quartiers ou carreaux ^i^out en
faciliter le transport; car autrement on pourroit en tirer de
toute pièce.
' Les meules de la Fermeté ont l'avantage de n'avoir pas be-
soin d^étre repiquées souvent. On fait aussi des meules à bras
pour broyer Témail doilt sç servent les faïenciers.
La pierre meulière est une vraie richesse pour les endroits
où elle se trouve ; car lorsqu'on ne peut en faire des meules ,
elle est excellente pour bâtir , lorsqu'on recherche plus la so-
lidité que l'élégance; on l'emploie beaucoup à Paris dans les
constructions de nrarailles et de certains bâlimens publics, les
3c4 s I L
cânaai, etc. ; sa dureté et la prise qu^eUe offre an mortier par
5es cavités , la rendent précieuse.
Noos ne devons point terminer cet article suf la pierre
meulière, sans rappeler que, depuis fort long-temps, on Tes-
ploite il Houlbec , près Facy, sur TËure. Gueltard a donné
en 1758 un mémoire sor cette pierre meulière, et il y expose
principalement la manière dont se fait Tezploitation des
meoles à Houlbec. On j emploie les mêmes moyens qu^ii
la Ferté-'SouS'-Jouarre et dans la plaine des AUuets. Un sa-
ble argileux et ferrugineux et des cailloux roulés recouvrent
le premier lit de meulière qui y est en petits fragmens , et
appelé rochard\ le deuxième banc qu^on exploite a deux
mètres d'épaisseur, et repose sur un lit de glaise. ^
Ainsi, le silex molaire sans coquilles constitue, avec on
banc de sable et un de marne sans argile et sans coquille, un
système qui , reposant le plus souvent sur le calcaire, lui est
postériear ; et comme il est recoqvert quelquefois de coucbes
g^psenses , il est par conséquent d'une formatîoA plus an*
cienne. L^on reconnoît le terrain à meulière, lorsqu'il esta
iiu,par les mares et les lagunes ou étangs peu profonds qu^oo
" y observe, et qui sont des eaux que la glaise inferienre empè*
cfae de filtrer.
B. Le siiéx molaire a^ec fossiles diffère du préeé^nt par la
présence de nombreux restes de corps organisés animaux <m
végétaux. On y trouve surtout des coquilles quelquefois en
quantité innombrable , et toutes ont de grands rapports avec
les coquilles terrestres ou qui vivent dans les eaux douces ,
et principalement dans les marais. Il en est de même pour
tes végétaux dont on observe les moules ou les empreintes.
Les coquilles sont principalement des limnées , des planor-
les , des potamides , coquilles turriculées analogues aux cé-
rites pour la forme ; et parmi les végétaux , des moules inté-
rieurs de graines de charagne , qu'on croyoit être des
coquilles d'un genre particulier , qu'on avoit nommées gy-»
rogomUs {Voyez ce mot). Le silex molaire avec fossiles n'est
jamais qu'en pièces qui ont rarement plus d'un pied de dia-
mètre , et sont communément plus petites. 11 est ordinaire-
ment blanc mat ou blanc jaunâtre , et sa surface jaunâtre
ou salie par du sable ferrugineux. 11 est presque campacte et
plutôt poreux que cellulaire , si ce n'est à l'extérieur où il
est assez souvent caverneux et criblé de trous.Sa cassure est
quelquefois assez largement concboïde, à surface tantôt lisse^
tantôt raboteuse. Ces meulières n'ont bien été observées que
dans nos environs. Elles sont toujours les plus superficielles ;
elles ne sont recouvertes que par la terre végétale et un peu
de sable argilo - ferrugineux ; elles sont disposées en bancs
s I L ao5
interrompus , mais réguliers et borizontanx : cependant sar
les pentes rapides des vallées , elles se présentent en frag-
mens bouleversés ^ quoique toujours dans un subie rougeâtre
argilo* ferrugineux qui recouvre un banc puissant de sable sans
coquilles. Fresque toques les collines gypseuses des environs
de Paris sont terminées, à leur sommet, par des plateaux plus
ou moins étendus , couverts par un système de formation
d^eau douce supérieure dans laquelle gisent ces meulières.
?ïous citerons comme exemples des localités de celte meu-
lière, la colline d^Andilly près Montmorency, de Saint*
Prix, de Saint-Lcu, de Meudôn, de Clamart, de Saint-Cyr
près Versailles, et de Palaiseau : dans ce dernier endroit, lat
meulière présente beaucoup d^empreintes végétales. De tous
les fossiles , ceux qui s\ trouvent presque constamment sont
les limnées , et surtout la gyrogonite.
Les meuÂèrcs coquillères sont supérieures à celles sam
coouiiles, et le système gypseux s^est formé d2ms Tentr^-deux.
Cela n^empêche bas ^ùe, dans quelques endroits, on ne voie
le terrain d'eau douce supérieur contenant les meulières co-
quillères, reposer, sans interposition de couches de la forma-
tion gypseuse, sur le système des meulières sans coquilles.
Où emploie le silex molaire coquiller dans les construc-
tions ; mais on n^en peut pas faire des meules, ^ cause de son
peu de volume. ^
V» Le &LEX NICTIQUE ( {^(tar%'-agmtke nêdique , Haliy ; Lûq!-
jtifojip, Delaméth. ; SchanmmsUin», Wern»; FtoaMone ^J^uàAS.%
v»lg. Siiar (^gtr de SaiM-Ouen , pierrt ^èt ). Ce silek est
aussi léger que la pierre ponte , ^t «st 8u*cept3»le de nager
quelques instams ter l'èau ; mats «me fois quHl est imbibé 4e
ce Kqnide, il tombe au fend* Il n'a^àt la leatlure c^Monpacie
et Ytticée àes antres ^Icx ; c^st une masiie très-^poreuse, très-
légère, «erreuse, à grains ^ns trèS'*ifrcs au toucher*
£ile fait entendre , loraqu'on^aioudie ou^'<»n la frotte ^
un bruissement semblable à ceM it, Mi ponce Ou de la
brique.
Le silex nectique est pr^q«e fo«f)o«rf 4 «n blanc grisât
tre ou un peu lattve ; quelquefois il a ntfe t«inte rougeitre
ou bien ûnn feinte fc«*iine. 6a eass«re est terreuse , sécbe.
Ses fragmens sont opaques ùû ^ p«kw hicvdes sur les bôrds^
Il èsfttendre,et(:!èpett4ant te«face, car le marteau s'enfonce
dans la pierre e^t la réduit en partie ^A mtetics , avant de la
casser: il y en à eepe>ndàiit de ffiabla» Il est happant à la
langue, et absorbe Tean avec sifflement et'dégagement d'un
grand nombre de bulles d'âir ; après il deWeut translu*
cide. Sa pesanteur spécifique est -de 0)44^» selon Karsten ;
aô6 S I L
de o,5ia, suivant Trallès; de 0,797, d*aprè$ Kopp. Il est
infusible au chalumeau. . [
Ses principes sont :
Vauquelin. Bucholz.
Silice 9^ • ^ 9^ • • 91 *
Chaux carbonatée . . a . . o , , x
Eau o.. 5.. 6
Fer oxydé et alumine. o . . o,5. . o,a5
Perle o . . o,5, . 0,7s
Ce singulier silex n'a été trouvé jusqu^ii présent qu'aux
environs de Paris , et notamment à Sainl-Ouen près Saint-
Denis 9 sur les bords de la Seine , dans des couches caU'
caires de la formation dite d'eau douce. Cette couche
est en cet endroit presque toujours baignée par les eaux
^ fleuve y et ce n'est que lorsqu'elles sont très - basses
qu'on peut aller l'exploiter : cette couche fait partie de la
formation du calcaire d'eau douce supérieur aux gypses ,
selon MM. Cuvier et Brongniart. Les silex nectiques sont
dans des lits de marne blanche friablç contenant : des co>
quilles d'eau douce, limnées^ planorbes, cyclostomes, etc.;
des silex ménilite.et pyromaque , blonds, transparens , qui
forment le noyau d'autant de morceaux de silex nectique,
pyromaque , ménilite , Les silex offrent aussi des coquilles
fossiles. Le silex blond est souvent traversé par des lamés de
chaux sulfatée; quelquefois ces lames se sont détruites et ont
laissé des cavités que des infiltrations siliceuses sont venues
remplir, et qui forment, dans le silex, des lignes plus blan^-
ches diversement dirigées. Les lits de marne qui contiennent
tous ces silex renferment aussi des débris de ces quadru-
pèdes qui se trouvent ^ns la pierre k plâtre ; ils alternent
avec des lits de calcaire d'eau douée compacte. L'on observe
tous les passages du silex pyromaque blond au silex nectique,
en sorte que quelques personnes croient que ce dernier n'est
qu'une altération du premier; c'est ce que des expériences
devroient pjouver. Nous croyons que le silex nectique s'est
formé tel que nous le voyons (sans doute par une précipi-
tation rapide de la silice), et que le silex blond du centre
des noyaux est une réunion plus complète et plus parfaite
des élémens de cette même terre.
La description et le gisement que nous venons d'exposer,
appartiennent au silex nectique de Saint- Onen, observée sur
la petite butte sur laquelle est placé le moulin de la Briffe.
Des marnes argileuses , calcaires , sableuses^ et gypseuses i
recouvrent les bancs de silex nectique. Mais comme la mêm^
^formation d'eau douce règne sur une immense étendue dç
s I L ^f
kÎKHre sol; il est probable que le »lex nectiqae se retrouvera
dans beaucoup d'endroits; l'on rencontre mên^e , dans plu*
sieurs autres lieux, des silex seminectiques , s'il est permis de
fi^cxprîmer ainsi;par exemple à Sévran,dans la tranchée qu'on,
a faite pour le passage du canal de l'Ourcq, et à la barrière
de la Chopinette, au pied de MénU'Montant,dans un, endroit
où l'on a creusé des puits pour un jardin. Lors des, fouilles
qu'on fit à cet effet , nous avons recueilli , dans des, marnes^
blanches , des rognons plats de silex presque nectique , as-r
sez léger, poreux^ bruissant sous les doi^s, mais qui avoit
encore à l'intérieur un peu l'apparence silicée. Les silex de
cette localité sont tous dans cet état , et fréquemment rem-^
^lis ou couverts de très-petites coquilles fossiles d'eau douce ^
de cyclostomes, etc;, et la marne blanche renferme des osse--
mens d'oiseaux* Cette couche offre plusieurs points d'iden-
tité avec celle de Saint-Ouen , et comme nous la croypns
inférieure aux gypses,nous sommes portés à prendre la même
détermination pour celle de Smt-Ouen.
Nous ne serions donc pas de l'avis des auteurs de l'Essai
minéralogique sur les environs de Paris. Yoici sur quoi ;nou8
croyons que notre opinion se fonde.
C'est à une demi-portée de fusil d'une carrière de pierre
à plâtre , qu'on a creusé les puits en question , et dans un
terrain un peu moins élevé. Le sol de la carrière pré-
sente , à un ou deux pieds de profondeur, une couche de
marne calcaire avec empreinte de coquilles marines , et,
dans laquelle on rencontre des noyaux de chaux sulfatée uni-
forme compacte, des roses de cristaux de chaux sulfatée,
et de singuliers retraits de pyramides à quatre pans, assem-
blées six par six par leur sommet. Cette même couche se
retrouve, avec tous ces caractères , au pied de Montmartre »,
à l'ouest, par conséquent vers Saint-Ouen, et n'en étant sé~
parée que par une plaine. On nomme la Hutte-au- Garde.,
rendroit où l'on observe cette couche marine qui se trouve
entre des bancs de pierres à plâtre , reposant encore sur des
marnes gypseuses. Or, c'est précisément ce qui a été ob-*
serve dans le creusement des puits de la barrière de la Cho-
pinette. On a d'abord percé la couche de marne calcaire ma*
rine, puis des couches minces de plâtre, puis des. manies
gypseuses, et on est parvenu aux couches d'eau douce qui
contiennem le silex. Nous pensons donc qu'à Saint-Ou^n
les marnes gypseuses qui recouvrent les silex nectiques ap-
partiennent à la même formation , et que cette formation est
inférieure à celle des gypses. Nous n'excluons pas pour cela
la formation 4*eau douce supérieure au plâtre ; il y en a àes
preuve;» évidentes, non-seulement d'une fonnation, mais.
ao8 S I L
encore de deux ; mais ce n>lt plus iti le tien de discuter éB^
point.
Wereer place Iç ftîief Hectique arec le tnpoU dans la fa«
mille des atî;iles; cependant ces deux pierres ne cimtîenneikt
point ou à peine de Talumine.
YI. Le Silex calcipère ou Siucalcb {Néopkm et SiUc^ce^
Saussure. Silex fui fait ^ffeêcence m^ec li$ mdéês^ de Bom» ;
QttOTz Agathe caidfère^ HaUy)» Ce silex fait effervescence arec
les acides en laissant un résidu siliceux ; il se fond au ehahK»
inean,quoîque très- difficilement, et dmineuorerre blanc«
Il est contpacte 9 a la cassure cotichoVde du silex et donne de
vires étincelles sous le choc du briquet. Son aspect est terne ^
ou peu luisant. Il est ordinairement brun ou gris ; aëanmotna
il est également rougeâlre , noirâtre ou fanre. Sa contexture
n*est nullement grenue et k pailleUes brillantes comme dans
les calcaires silicifères^ nommé eontùBs, Il est beaucoup plus
dur et raye tous les calcaires siliceux. Ceux-ci ne font point
feu au briquet ou à peine , et se laissent rayer par le fer. Le
résida siliceux qu'ils laissent est grapuleux.
Ce silex, qui n'est à proprement parler <^'un mélange de
silice et de chaux carbonatée, n'est pas aussi rare ^'on ponr«
roit le croire, et il s'en rencontre dans beaucoup d'endroits, et
toujours dans des couches de calcaires secondatretl Saudeure,
frappé de son caractère , d'être fnsH>le au chalamêsru ; dont
la cause ne lui avoit point échappé , et de sa compacité , t'a
considéré comme un pétrosilex secondaire et comme le
homsiein de Wemer. Or , commenous l'avons dit , à l'artide
du silex corné, page 186 , le AofnOein de Wemer est diffé^
rent; mais, pour expliquer Vt^'hien de Sattssure , «ous ajou«*
lerons ici que bien avant Wemer ^ l^sminéralogisliesavoient
confondu i^ous le nom de hôrnêÊBfH , non-^eideiiient le aiiec
corné et le pétrosilex, mais encore le silex pyromaque : cepen-»
dant , en aucun cas ils n" j ont rapporté des pierres efferves^
ctmtes avec les acides. Ainsi donc , nous le répétons y le néo^
pétre de Saussure n'est pas un pétrosilex.
Le silex cakifèrese trouve toujours dans des couches cal*^
caires , et pour en donner de bons exemples , citons les deuc
gisemens qu'en a d'abord fait connottre Saussure , et ^om-*
mençons par les pierres sllicées des environs de Yaucluse.
Après avoir parlé des premiers rochers qui sont con^poséd
de couches arltematives de pierre calcaire et de grès , il
ajoute : « On trouve ensmte des rochers et pierre calcaire
compacte , dans lesquels On voit des veines et de beaux noyanx
de pétrosUex secondaires (^homsttin de Wemet ). Ces pétrosilex
sont disposés sur des lignes parallèles entre eflles et aux cou-
ches de la pierre. Il y en a de très-grands t d'un pied et pkis
t s I L 309
4e diamètre , sur cinq li six pouces d'ëpaisseur,' avec une
écorce grise dont Taspect est terreux. Quelques-uns de ces
noyaux sont composés de couches concentriques , les unes
brunes, les autres grises. Les brunes sont d'une pierre translu-^
cide d'un b^n de café foncé , d'une cassure qui approche de
la conchoïde, presque lisse et très-peu écailleuse. Les grises
sont presque opaques 9 et ont une cassure très- écailleuse à
grosses écailles, hes unes et les autres donnent beaucoup de
feu contre racier ; mais les brunes sont plus dures et résistent
il la lime , tMidis que les grises se laissent entamer ; cepen-
dant les unes et les autres se fondent > quoique avec quelque
Î Heine , en une scorie blanche et huileuse. Trempées dans
'acide nitreux , les une^ et les autres donnent beaucoup de
petites bulles, mais les grises plus que les brunes ; après
une longue digestion dans cet acide , les couches grises se
trouvent blanchies jusqu'à la profondeur d'une demi-ligne ;
lii , leur cassure est plus terreuse , et elles sont ^luf tendres^*
mais cependant toujours plus fusibles au chalumeau. Les
couches brunes sont moins altérées , mais elles le sont ce-
pendant un peu. Ces deux variétés méritent bien le nom de
pàroiUex secondaire, mais dans un état de passage k la silich
cake, » (§ i546. )
Ei^approchant'deyaacluse , on voit, h. fleur de terre, des
couches minces de siles qui contiennent des coquilles aga-
tisées que Saussui'e nomme héUçites et vis. Quelques-unes de
ces coquilles ont encore leur test calcaire et blanc , tandis
que l'intérieur est rempli de la matière siliceuse exactement
moulée. Ce silex se fond au chalumeau en un verre huileux.
Le silicicake mentionné par Saussure est une pierre com-
posée de silice, mélangée de terre calcaire , qu'il a ohservé<f
en bancs auprès de Beaulieu, non loin d'Aix , en Provence.
Sa couleurest leblanc^ tirant, dans quelques échantillons» sur
le grb , dans d'autres sur le roux. Sa cassure est parfaite*
ment copchoïde , évasée , lisse , mais sans éclat , et d'une
pâte fine ; ses fragmens sont tranchant et translucides sur
leurs bords. Elle ne se laisse point rayer par une pointe
d'acier , ou seulement à peine. Elle donne , quoique rare-
ment , quelques étincelles ; elle fait ; avec les acides , une
foible et lente effervescence ; elle y perd près de moitié
de son poids. Le tésidu est d'un beau blanc , solide et transe-
lucide ; sa pesanteur spécifique est de a,3oi ; au chalumeau
elle décrépite d'abord, puis fond en bouillonnant en une
scorie blanche et huileuse. On voit çà et là, dans cette pierre^
des nœuds de pierre à fusil ; sa surface e^t fréquemment
couverte de dendrites noires.
Le sUicicalce forme les couches infériieurcs des bancs
XXXI.
aïo S I L
àfi. calcaire compacte sur Uqaut\ el JaB&kqiicl s^ ^er4entttll
çoaraps de laves qu'on oV$enre 4 Be^Uea II pareil méAa
Sue ce calcaire a comblé le craiire de ce yoJean. Tout (u-è*
e là , ou trouve le cataire coiupactf coquiHer marin, eA
fir^gmçi^« dan» l^s d^^mps ; il oijr^ msal des vetaes de pierres
à fusil.
Quoique 3^Mi^^re fasse ii9<e distincUon de s<m slUci^
calce el dç ce qu'il QOmiQe pétro^ilei aecondaire » noua
croyons qu'oi^ ue doit pas l^es séparer « quoique le fremiear
oc se trouvç qu'eu veiotese^ n^y^UK , et qipa k sccquâ forme
à lui seul de^ cpucbes.
(!ie silex çalcifère s'observe comouiaéivem awi eaviiçons d^
Parisydaus les couches calcaireii^ qui reufefnaeuldu sikxpyro*
maque ,soii que ces couches a^ partienneutau calcaire co^uiUer
marin, soit au calcaire siliceux, eu sorte qu'o» tt« sai|iniit dk^
qu'il soit plus spécial à une formatioi^ qa*à une aalre. Baas
les formations des calcaires, d'eau douce , oolrou«e aoi^i de^l
É*agmens. de silex calcitère. Il uoiis semble^mèffie qqe c'eai k
Tune de ces formations qu'il faut rapporter le eaIcMre de
Vaucluse ob^rvé par Saussure.
^rè$ de Gripp , dans Ves. Pyréoéea, oq ohsst^ , dans m^
pierre calcaire compacte brune , des zones Qliaces de siles
çalcif(^re Qpir. Vn silçx caleif^re)ftS|MJMe reiige afcopafâgne
le jaspe i^ Xorcisi ep Sicile* «
§ III. Silex qui ont l'apparence résineuse •^u Silex rési-
NiTE ( Quart résinUe , Haiiy ; ÛfiaL , 'W'e.rn. ^ James. ;
Pechstein infudhle; Pierre de poix infusible ^ etc.).
\i^% pierres qqi rentre^ dans ce groupe «e dbtingue^t des
^récédeqt^s par des caractères.asse» impor^aos « pour croire
qu'uq }our tous les minéralogistes, tomberoot* d'accord fu'il
fojyit les séparer. •
Les silex résinites» copnoie on a voubiJ'indiqiiee par leur
i^oi^if onjt U9 aspect résineux o^ luisaal, quUeurdoime Fa^ppan-
rence d'une résiae^et^iuelquefois le brillant d'itn nert fondu;iif
sont fragiles, Veur cassure est conchoTde|àsiirfocclisAe,souveii.t
ondée. \\s^ se laissent rayer par le quarzetkailâx.^ il^nesoilt
point tonîoMrs étiqcelapf. sp^s.le choc du briquet , et le plus
souvent ib ne font feu qu sivec dUBculié sous le choc de Facier.
Ils offrent toutes les copieurs, et presque tcHis les degrés de
transluçi4ité « et mêiçe de transparence ; dauis ce cas leur
réfraction est simple et o'est Qullement le résultat d'une crisr
tallisaliop. Ils nesoi^t cQHfiposéspresque unicpieiaent que de si-
lice, comme. 1^9 siU^ ci'des^^s ; ils offrent de 5 à lo pour ceoâ
d'eau qui y parott combinée , ce qm fait que plusieurs miner
ralogisteMes<;onsidèrent cpn^me de la silice hydratée. Les au-
tres principes accessoires sont le feif^qui, selon les yariétés ^
^t aans aes proflOrtîoBs vanajbic* 4et,%>Hf^^ht$9a^xTi^
^niles sont tous infusil^les au chalumeau: c'e4lcequi le» àvt
lingue des rétinîtes et des pétrosilex résiniformes , a^c lcs9h>.
quels CMfi le$ confoqdoit autrefois SQU3 le3 nom^ çoqmjqw^ de
pechstein çt de /?îlpm! ife poû;. Lç sile^ if^sini^ ap^parlfeMtt
plus p^rtîcuHèreinent aux terrains.de fï'aiisûioii om Y<4cani-
i^ues. Il y en a s^pssi dans les terrains prîmitift ei 44WM ieêtes-r
rains secondaires , m^me les plu^ recelai,
Les Yariétéâ èa isîlex rësiniie sont les siufranfes :
Silex résinite opalin ou Opale ,
S. r. Rydrophane, ^
S. r. Hyalin^
S. r. Girasol, ^ ^
S. r. Demi-opalè ,
S. r. Commun,
S. r. Jaspoïde,
S. r. Cacfaolong,
S* r. Menilîte.
Nous trail^ns da silex résinite xyloïde en traitant ded
sîlespseuèomorphiqiiesy §4«
f Xe Silex RÉsrNiTE opalin o^ VO¥ALE(0péti spectes^Winr^
ïh. 3; , chap. 6 ; Opaius , AVall. ; Silex opaim ^ Linn. ; Qimj;^
résiniié opalin , Ratiy ; Siiex c/^a/?, Brong. -^ Edier opai^ Wem. ;
Fredous opal , James. ). La conleur propre de 1 opale est Iç
blanc de lait un peu léger , ou le gris ble^Àl^e ; mais elle a
des reflets diversement colorés» suîva,pt le poiivt de vue ai|
etle^e présente , et qui ont une vivacité et on feu encart
plus éc^àtans que ceux des pierres gemmes les plus précieuses,
auxquelles on pourroit les comparer; ainsi le jaune d'or, le
vert de Témeraude ^ le rouge de feu , le Heu d'azur, ^'y dé-
velom^ent dans tout leur brillant. Ces couleurs , dont riei^
n'cg^e la beauté , et qui placent les belles opales à des pri^
infiniment supérieurs à celui du diamani , sont diversement
disposées, tantôt en petites paillettes , qui produisent le pluf
charmant effet , tantôt par flAmmes éblouissantes. Ces cou*
leurs , comme Pline Ta écrit avec éloquence , semblent anir
mer fa pierre , et l'œil est encore moins ébloui ^ue flatté de
leur suave beauté. PUne s'arrête avec complaisance à Icf
Seindre : « Çest, dit-il, le feu de Tescarboucle, le pourpr^
,e Tanvéthyste, le vert éclatant de rémer^utle , brillans en-»
semble, tantôt sép^é^> tantôvunis par le plus admirable
mélange ; le bleu et l'orangé viepnent encore , sous certain^
aspects ^ se joindre à ces couleurs , et toutes prennent plus
de fraîi^heur du fond blanc et luisant sur lequel elles jauent,|
etdont^Ues nç sei]gJ>lent sortir ^ue pour y rentrer et JQuef
de nouveau. » Ces reflets colorés sont produits par le briser
aia S I ti
ment des rayons ât lumière mille fols rëSéchls ; rompus et
f«n¥oyés de tous les petits plans des fissures dont Topale
«st remplie.
L'opale n'a qu'une beauté d'emprunt ; chauffée elle perd
tous ses feux ; il ne reste plus qu'une pierre laiteuse.
L'opale est une pierre fragile , translucide , quelquefois
t>paque ; lorsqu'elle n'a pas de reflet coloré, elle a assez géné-
ralement un léger f%flet bleu. La surface de sa cassure est
luisante , lisse et ondée. Elle a peu de dureté , car la lime y
mord facilement , et il est aisé de la rompre. Sa pesanteur
spécifique est moindre ^e celle des autres espèces de silex :
elle est de 2^07$ suivant Karsten ; de a^iio selon Brisson ,
et de 2^114 d'après Blumenbàch. Exposée à la flamme du
chalumeau , elle éclate et se décolore ; elle est i^fusible
sans addition.
Suivant l'analyse qu'a donnée Klaproth» de l'opale de
Czscherwenitza ^ elle est composée de :
Silice ... 90
Eau ... 10 A
C'est peut-être à la présence de cette quantité considéra*
ble d'eau , que l'opale doit ses çpuleurs : l'eau/ disposée dans
ses fentes , opère sans doute lés reflets colorés qui font sa
beauté. C'est d'autant plus probable que le silex résinite hy>
drophane a^j^ùiert quelquefois les couleurs de Topale , lors-
'qii'on l'a mis quelque temps dans l'eau.
L'opale se trouve disséminée ou en veines, dans des ro-
ches qu^utie i^artie des minéralogistes considère coyme
volcaniques , et qu'une autre récuse pour telles et désigne
par tes noms de porphyre décomposé ou de trapp de tran-
sition, ou de roches argileuses en décomposition.
. Quoiqu'on trouve maintenant des opales dans plusieurs
endroits, les plus connues de toutes sont celles de la Hiute-
Hongrie , qu'on trouve dans une colline voisine de Czscher-
wenitza, ou Czernizka , ou Czervenizà , aux environs d'E-
péries, capitale du comté de Saros.
Deborn dît qu'elles ont pour matrice une terre argileuse ,
^ise et jaunâtre , mêlée dé sable , qui forme, à quelques
pieds au-dessous de la terre végétale , une couche de dçux à
trois toises d'épaisseur, qui paroît s'étendre sur toute là col-
line , et qui renferme des opales par grains, par nids, ou par
petites veines. On exploite cette couche depuis plusieurs
siècles , et l'on en retire journellement des pierres d'un grand
prix. On prétend que quand elles sortent de leur site , elles
sont si tendres, qu'elles pourroient se briser entre les doigts,
.et ce n'est qu'après avoir perdu l'humidité dont elles sont péné-
V trée9, qu'elles acquièrent la dureté dont elles sont susceptibles.
s IL ai3
On a remarqué me les pk» belles opales ^e troovoient
les plus voisines de la surface du terrain ^ et dans les narties'
de la colline de C^cherwenitza^ où la terre matrice de l'opalcf
est elle-même d^enue terre végétale. On la découvre quel-
quefois avec la charrue.
Quoique ce^ opales se trouvent dans la méipe matrice, elles
ont des reflets de couleurs différentes : dans l«s unes domine
le bleu , dans d^aqlres le rouge , ou le jaune t ou le vert ; el
ce sont ces dernières qui sont les plus e^imées. Quelques-
unes sont blanches ou laiteuses 9 et ne réfléchissent aucun
rayon coloré : on leur donne le nom de pierre de bme.
iL^on trouve encore des opales en Silésie^et en Saxe; mais
elles sont, en général, moins belles que celles de Hongrie, et
. se rencontrent en petites pièces dans les mines de Freyberg,
de Eibenstok et de Johanngieorgenstadt. L'opale de Frey-*
berg a, d'après Wemer , un porphyre pour gangue.
L'on rencontre aussi des opales a Féroë , dans une lave
amygdaloïde , ainsi qu'à Sandv-Brae , en Irlande. Enfin ,
on en a découvert dans TAménque , à Zimapan ^ au Mexi-
que et à Gracios-de-Dios , province d'Honduras , dans le
même royaume. Les opales de Gracios-de-Dîos rivalisent
pour la beauté avec les opales les plus précieuses dé la'
Hongrie ; elles ont fait le sujet d'une note 9 de M.Heuland^
( Ann. de Pltiios. , de Thompson , 1818. )
Dans tous ces gisemens on observe les«opales associées'
avec les silex résinites commun , hyalin , et quelquefois le
silex résinite hydrophane.
Auprès de Francfort, sur le Mein , existent des laves et
d'autres produits qu'on donn% pOjur volcaniques , et parmi
lesquels sont beaucoup de silex résinites communs. On y a
trouvé également des opales en grains et en petites veines »
dans une lave poreuse qui contient l'hy alite on quar&^
hyalin concrétionné vitreux ( Vçy, vol. a8 , pag. 453 ).
L'on assure qu'il a été trouvé autrefois des opales en
France, à Ghatelaudren (Déborn. dit Pompéan) en Bre*'
tagne. L'échantillon qu'on m'avoit montré et qui , disoit-on ,
proyenoit de cette localité, appartencfit à l'abbé Rochon ;
il m^a paru très-semblable à une prime duopole de Hongrie.
Au reste , ce n'est pas impossible ; car on trouve k Ghate-
laudren de très belles hydrophanes. Selon Debom,' l'opale
de Pompéan étoit en feuHlets minces entre do feldspath.
Les opales de l'Amérique méridionale, citées dans le
catalogue du Musée minéralogique de M. de Drée , avoient
été apportées du Brésil à Lisbonne ,; et faisoient partie de '
la collection du général Paris.
lies opales sont les plus belle? pierres de parjure avec les
$i4 SI L
4ui|MUM $ «<NiT«iit mm hé sitts^èk ensemble. Celles qaî sont
i^^ns le commerce firovîeiinelit |ire!n{tie tontes 4i* Hongrie ;
f«el^aes-4iiiet seiirmt 4e Saaie. CeHiè» dii^eïique, connues
4epais fieu , ioat dë)à versas éàioÈ le comtnërèe , e\ W est
probable qu'elles pourront Jve aussi afoondàOtes q^e celles
allons rapporte^ «or les ^tinctioos dès Variétés commer-
4e la Hongrie 9 amteelMw faut appliquer ce que nous
ciales de Topale*
Oa appelle opmia orkmaiê^ cellei qui offrem les flammes
Us plus grandes , les plus vires et les phs colorées , en un
mot les p4tts beUes de toutes.
h^^ales ariàquinèi 90nt telles ^ufi sont de toutes Ébùlëurs,
mais en petites parties, et très -brillantes.
Les çptdeB gyrasoir^a pierres de inné sont celles ^ni sont '
presque tradsparentes ^ aree un reflet intérieur bleu. Lors-
qu'on les regarde à l'opposé du point d'où part 'la lufnière «
elle! sont quelquefois jaunâtre».
La prima J opale est U rothe de ropale , parseitiée d^une
multitude de paillettes d'opales louantes et de toutes cou-
leurs.
On estime darantage tes opales orientales et les àrleqaU
nés ; ces dernières sont lès *pluâ communes. Les opales ïi^
souffrent qu'un seul genre de taille , celui à fece convexe
unie, c'est-à-dire , le cabothon et la poire, ou la pendeloque
et Fsimande. On cfn lait des^agu^s, des eolliers, dei» boucles
4*orèiUesi, et«. Lorsqu'elles sont dW très-grau d diamètre ,
Ce sont des bijoux précieux. Rien n^est nlus lAtig^nifique que
l'assoeiatiou d^ belles opales, àvéè des diaïUans blancs et des
rubis orientaux (corindon vitr«ix rose) ; ces trois pierres*pré-
cieuses Sont les plus cbères de toutes les gemmes. Le prix Aes
opales est modi6é selon leur beauté et leur grandeur, etsoulTre
moins que le diamant les variations du commerce , bîeU
l|u'elles soient d'une valeur repi'ésentative moins sAre. ï)enx
opales arlequines de diit millimètres sur buit 'milHmèlrés de
diamètre , et ayant toutes les qualités qu'où exige dam ces,
pierres , se vendent aus environs de a^^oo frants à Paris ;
et uuf belle opale orientale de onze millimètres dé diamètre
peut valoir au^mt. En général, plus lés belles opales sont
grandes, phm «lies sont cbères , et sèuveiit alors peu prôpfès
à la parure, par<^ qu'on n'ose pas sacriffer de la piefre pour
lui donner une ftsrtne régulière. On peut citer comme
exemple d'opales orientales , remarquables par leur gran-
deur , Topale de einq p«uee6 de long sur deux et demi de
diamètre ^ du cabinet impérial de Vienne, i^uàut aux pHUiès
d'opale , elles sont d'un prix infiniMeut làoindre , puPs-
qu'uue belle prime d'upalt ^ de U grandeur de TougU 4a
s I L ai5'
f^u^^\, va«t a«i phB iS à ao francs. Les o^paks coihnMnv6S>
OH celles «tùiûé laiteuses «i i^îoées ^ servent dans les mon-
tiH-es ipowr eatoulrage ; on monte sur paillon coloré ie8\Dpale8
transparentes faîUes en coaleors. Cette |rierre n'étant pas
:dure , en la faigomie tout simpletoent arec Témertl fin , le
tfiptoli et Tèau 9 f^ais avec de la potée d'ëtain on sur une
lame d'étain ; on acbève de lui donner le lustre en la frot-
tant ûvet une pean de chamois.
Il paroît qae les anciens tiroient Topale de l'Inde , et
cependant nous ne voyon£ pas cette pierre précieuse au
noftibre de celles qhe teous lirons de ce continent. Il faut
d^nc que les excitations en soient jfpuisées- depuis long-*
teihj^s. Les Romains fàisdient j^lus de tas dé l'opale
qùé nous'; peut-être 9 Sans doute , (îârce qu'elle étoit pluis
^re alors. Plinie nous dit qu^ Antoine proscrivit le sénateur
Nôaius 9 auquel appartenoit une très-belle opàlè qu'il avoit
riÊfttsé idfe lui cédiér ; Sur ii)uoi le naturaliste romain s'écrie
évec Uhe élbquente indignation: « t)e quoi s'étonner davan-
tage de là cupidité farouthe du tyran qui proscrit un se-
ftiaieûr ptMrr une ba^e ^ on de rinconcevable passion de
rhomiUe qui tient plus k sa bâ'gd'e qu'à sa vie ? » Nonius
ëtbit alors en Egypte, et il chercha & éviter son malheur par
iii fuite. C'est ce qui a fait bènser que l'opatése tiirôîl peut-
être de l'Egypte même. M. Roboly , interprète français ,
as^uriequ^on a trouvé des opales dans les ruinés d'Alexandrie.
Pline «ijoute (}uë l'opale de Nonius , qa'oh voyoit encore de
son temps , étoit de la grosseur d^ttne noisette , et que sa
valétAr étoit portée à nne &<anmè prodigieuse. Les manuscrits
ne soht pas d'atcord sur le nombfé de Sèstiertes , dont féline
a voulu parler. Rrotier croit qu'il s^âgit de deux millions de
sesterces, te qui feroit k peu près 4-oo "liHe fr- (i).-^line
%st le pretnier des auteurs anciens qui nous ait parlé de
i'DJ^àie , et il nous apprend que les iirecs , charmés de la
magbitcencé de ses coùlèdrs , lui (ièilnèretrt les nôiiis de
poederos^ et S'ôpahs ; te dèrUieir noiii e$t supposé dérivé du
mot]greè £^, vue , vision, parce qu'on croyoitqoe l'opale
t foiiissoit du pott^oir de fortifier la vue.
L'on ne sait pas préciséoient k quelle époque les opales
.ont commencé à devenir on oAifet pins vulgaire de parure.
Les mines d'dpalesde Hongrie sont exploitées depuis très^
lon^-tevtps \ dans le qnatomèmo^iècle , leur extraction oc-
x. f f > ■/ y t y
(i)JameâoiLpct j 60,090 livres sterling, ce qui feroit 3»8.40,ooo.
fraocs. je suppose qu'il faut lire léfOo^ livres Verling, ce c|ai H-^
pond à /|oO|00io fraacs4
ti6 ' S I L
capolt trois cents ouvriers. C^est i quatre ou six mètres d^
profondeur , sous des bancs de trapp et de porphyre décom-*
posé,qu'on tire la pierre qui contient les opales^àCzséberwe-
nitza , au nord de Kaschau. Ces opales sont exportées dan»
toute l'Europe et dans l'empire Ottoman. Autrefois les
opales de Hongrie se transportqient en Turquie , et de-là
elles étoîent apportées en Hollande^, et cest peut-être
une des causes qui ont fait donner à ces pierres i'épilhète
^orientales.
IL Le Silex bésinite HYDRdtaAN£(Ocii/itô mun^ , Wall, i
'Lapis mulahilis quorumd. ; Hydropfiane, Romé-de-risle^ de
Laméth. ; Quarz résinite hydrophane , Haiiy; Silex l^drophane »
Brongn. ; Preciousopal (variété ), James. : variétés de VEd--
Jer Opal et de YHalh Opal , Wern. ; vulg. Hydrophane , œil du
monde, ). Cette pierre a été décrite à 1 article hydrophane ,
où l'on a fait voir que c'étoit une simple modification des silex
résinites opalin et demi-opale. Cette pierre étoit connue dan3
le seizième siècle ; il en est question dans un traité sur les
pierres gemmes intitulé , Coronœ gemma nobilisdmœ , publié
alors par Neuheuser. L'hydrophane y est désignée ^ous le
nom de Werkef^rsiein ou Wunderstein. L'on prétend même
que le pantarbas des anciens n'est autre chose que Thydro-
phane.
On trouve à Chatelaudren en Bretagne 9 des hydropha-
nes qui deviennent promptement limpides dans l'eau ; elles
sont daps une gangue argileuse qui paroît être un porphyre
décomposé. Lliydrophane est plutôt une pierre de curiosité
que de parure ; on en fait quelquefois des épingles , des clefs
de montres. Alors 9 lorsqu'on veut augmenter la surprise
qu'occasione Timbibition de l'eau dans la pierre , on a soin
de composer ces objets , de deux plaques très-minces , entre
lesquelles on place une devise ou une petite figure , qui n'est
I visible que lorsque l'on a enlevé à l'hydrophane son opacité.
11 faut avoir soin d'employer de l'eau très-pure.
IIL Silex R£sraiT£ hyaun ( variété de VEdUr Opal et de
ïhalb Opal, Wern.). Ce n'est encore qu'une modification
de l'opale et du silex résinite 4emî«opale , mais qui se pré-
sente avec une apparence tellement particulière 9 que nous
avons cru devoir nous permettre de la considérer k part.
Ce silex présente toutes les couleues ; il est transparent et
limpide quelquefois comme du verre. Sa cassure est con-
choïde , ondoyante , et même vitreuse 9 quoique conservant
encore un coup d'œil luisant qui décide ses r^fiports avec les
silex résinites. Au chalumeau 9 ses couleurê foiblissent , et
même disparoissent , et la pierre se gerce en tous^ sens.
s I L aij
L'une des irarîëlës les plas marquantes , celle de Zima-
pan , analysée par KUproth , a offert :
, Silice é . . . 93.
Eau 7,75.
Fer . . . • . 0,25.
rfous en distinguerons deux variétés pIutÀt caractérisées
par leur gisement que par leur coÉleur.
A. s. R. H. flamboyant { Feoer-opal ^ Karst. , Klaproth;
Fîrc-opal , James ; vulg. Opal de feu ). Cette belle et pré-
cieuse variété se présente avec la couleur rouge* hyacinthe
très-vive ou rouge de feu, avec«des passages au jaune vineux «
au jaune de miel, au rouge carmin êi au vert-pomme ; il y
en a aussi de parfaitement limpide et de bleuâtre. On obser-
ve quelquefSis dans son intérieur , des «espèces de dessins
dendritîques , et des iris à la manière de celles du quarz hya-
lin irisé.
lia été dé(^uvert auMexiquç , à Zimapan, dans un j^or^
phyre qui contient aussi des opales , des silex résinites gira-
sols , demi-opales et communs , etc. Le même porphyre reiir
ferme des globules de la grosseur d^uti pois, d^un bleu de la *
vande. Ces globules ont une structure radiée , et leur centre
contient un petit grain siliceux blanc. Kous avons indiqué
I3^s pierres analogues yàTarticl» Obsidiennes amygdaloïdes ,
vol. 23 9 page 172.
On taille Topale de feu , et on lui donne les formes à fa-
celtes et à degrés. Elle est susceptible d^un poli vif rehaussé
par la vivacité de 'sa couleur aurore ou hyacinthe , car on
ne préfère que cette couleur, parmi toutes celles qu^elle pré-
sente. La meilleure monture qui lui convienne , est un en-
tourage de petits diamans qui ne doit former qt^un simple
filet ou cordon. L^opale de feu éloit connue en Europe bien
avant que Ton sût qu^elle se tiroit du Mexique. On la confon-
doit avec le kjnelstein , qui lui-même étoit encore nommé
hyacinthe. C'est une pierre assez chère.
B. s. R. H. verdoyant. Celui-ci ne me paroît avoir été sl«
gnalé par aucun auteur,si ce n^est par Patrin. Il est d'un vert-
bouteille passant au vert de Taigue -marine , et se trouve
en mélange avec des sile!^ analogues , d'un blanc laiteux ou
bleuâtre, avec des parties opaques brunes, noirâtres et olivâ-
tres. M. Patrin Ta découvert dans lamine de ZéreutQuif à l'ex-
trémité orientale de ^ Sibérie , près du fleuve Amour. «On
aperçoit , dit-il, dans quelques endroits, la transition des
parties silicées (silex résinite commun) aux parties vitreuses;
mais ailleurs, elles ne se confondent pas. Les parties silicées
ont une légère apparence résineuse , et ne donnent que peu
d'étincelles ; les parties vitreuses n'en donnent aucune , et
:ii« s I L
s^égiribeùt &ôûslê àiot Ae Tacier. Ce quUI y ia'de remarqua*
ble dans cette singulière variété de pechsteîû , c^est qoie leS
ip^riies silicées sont , dans quelques endroits, couvertes d'une
croûte blanche argileuse , qui haj^pe fortement à la langue ,
comme celle qui se forrûe sut les silex décomposés ; etcêftte
ètkémé croAte se trouve , ^ns quelques parties , recouverte
Îar Témail bleu. » (Patriii , Hist.naLdesfninér. , taisant suite
Buftbn, édiu Dét.,v5l.a, p. 2^^.)ht inorceau recueilli par
Patrin, et qu'il décrit avec autant d^attehtion,îait partie main-
tenant delaCoUecfion de minéralogie depVÏ^ de Drée. La par-
lie vitreuse ressemble complAemènt, k la couleur près , 4 la
variété précédente. Patrih avoit recueilli encore en SibéHe ,
^ Mursinski , un pechslein jaune, transparent, ^«i tait le pas-
sage du silex résinite hyalin au silex résinite deml-opa^.
' rîous croyons que le quarz hyalin concréiionné vitreux c^
nous avons décrit à cet article , vol. a8, pag. 4>S^ , seroit mieux
f\3Lté Sivec le silex résinite hycdin,
IV. Silex késinite ^ikasol. ( Ùirasol ftomé-de-rïsie ;
t)palè bleaâlrè et girasol , de 'fjàméth. ; t^uarz tésinile girasot ,
Haity ). Le giràsol n^ diffère de Topale et des silex résinites
fayahii ^ demi-ôpale et commun, que par sa transparence lai-
ietise , avec un redet intérieur jaune doré. - *
Quand xm place le girasof entré roeil et la lumière , sur-
tout au soleil, il n'a que cette teinte aurore ; mais alitrement,
c'est-à-dire , pa*- réflexion , il ^ diverses "teintes. Il y en a
de blanc, deverdâtre, derosàtre,dejaunâtre,de|aunede miel,
de bleuitre ; il y en a de limpide , etc. ; enfin , on ol>serve
tous les passages aux variétés ae$ silex résinites que bous ve-
nons de n^^mmer , et c'est dans les mêmes localités qu'on
les trouve : ainsi , nous ne nous arrêterons pas sûr cela.
Certaines calcédoines orientale^ , le quarz hyalin rose-lai^
teux , le quarz hyalin concrétionné vitreux, présentent aussi
un reflet aurore, et on les rencontre dans le éommerce sous
le nom de girasol. Les gîrasols ne sont que des objets de
curiosité : on les emploie peu en parure, Qn préfère les bleuâ-
tres et les roses laiteux oa le quarz rose laiteux. La taille
)a plus convetiabie est le cabochon ou la poire ukiie. On les
taille aussi k degrés ; mais alors«es gîrasols doivent être près**
^ue limpides et colorés. L'un dés ptus ^asréables , est le
girasol Imipidé bleuâtre. Lorsqu'on le regarde par réflexion ,
et qu'il e^t taillé en cabochon , en dessus et en dessous , il
.offre la teinte aurore dan^ son ppurtotir. 11 en vient de
liongrie » de Siiésie , et surtout du Brésil et du Mexique ,
de très-beàujc et de volumineux.
'. V. Silex résinite DEMi-oPAtÉ ( j^ûtt-£y?û/e , Wera. ;
^emi'opaîey James.; Variété du guah réàrUtt cpmmuny Haiiy, et
s I L 219
tn Siieixrtàhdfè ^ IhrdiigTa. , eu Pmlfe 6«i pic^e Se lamiïh. ; é%
iltsfttw^^ , fm Pierres dt ^oipc infusièles^ Dolomieu ; vnlgaU
Vetti^iA âefhlôpùtè , HaTbopele , Fechesiem demi -transparent )•
Ct Sîltx est lé pltiô souvent un girasol sans reflet , aurore et
phislàiteot à&hs sa transparence,<]ui n'est réellement qu'âne
tiraiislbtidité ptrt tarte ; oti n^ peut distinguer aucun objet k
tràviè^. Il , sôtififrè complètement la comparaison avec de
rfefnj[mb,mjhne dans seé cassures. 11 a un éclat plus vif quccelui
du silex résinite commun, e\ raèn^e complètement résineni. Il
a quelquefois r aspect un peu vitreux, et se présente avec
^ès tcrtil^nrs Irès-variéeà , Je blanc-laiteux Ou bleuâtre, le gris,
*ron , Ife jâûne dé miel ou olive , le fauve , le rouge-brun, le
Vért-tiWe, et en^n, àe toutes les couleurs que présenteal
iés !?ilèt Yésinites communs çt jaspoïdes. Ces diverses couleurs
^ïil très-ï-àtetftenl inélângées>le silex demi-opale étant coni'
tnùnëMelit d^uhè seule teinte : cependant , il y a des variétéa
, Veinées , boxées , bigarrées , tachées ^ rubanées , etc.
. 11 est infusible au chalumeau , sans addition; maïs avec
Ife bbrài, il fond sans boursouflement. Sa pesanteur spéci-
ïl|tie vatîe efilre 2,00 et 2,18; Hoffmann a trouvé que c#ilè
flVne Vâfiété jaune et Verl-grisâtre ,^ de Hongrie , étoîl de
' ^'^2»' ^*^^ ^»®59 ; ^€ celle d'une variété d'un blanc-laiteux
de rteyberg est de 2,16; k demi-opale de Moravie a une
pesanteur spécifique de 2,077 ^* ^^ ^7^^7 î selon Karsten, et
de 2,i(ï d'après Klaproth.
Ce silex se trouve eti m^isdès disséminéeis , en lils ou eu
couches, ou mamelonnées et stalaciiformes, dans les por-
ph^rre^ el les amygdaloïdès , et daiis les filons métalliques,
suitout ceux d'argent , qui traversent le granité et le gneiss,
La demi- opale se rencontre dans presque tous les gise-
mens'du silex résinite commun. lien vient de triS-belles va-
riétés de Saxe,de Bohème,de Silésie, de la Hautè-Autrîche ,
de Pologne, de Hongrie,de Transylvanie, de lîle d'Elbe, du
Piémont , de Sibérie , du Groenland, d'Islande, de Féroë,
d'Ecosse , d'Amèrî^, âc*
, En ]Pl*flncet on en trouve aussi, et |>f tncipdekiieiH à Àm-
bierle , près de Roanne.
Là denii-opale «les ilo«8 mètaHi^eS {>ï*égeïitè tôu* les
passages aux silex cornés ^ k la carfcédoiue , tMc; Celle dès
porphyres offre aussi des passages à la calcédoine et éuk
agates > èi dans totos ses gisemens elle est avec 4e «îl^x nSsi-
nite commun 4 dont eHe n W réeliei&ènt (Qu'âne variété ph»
translucide et plus éclatante.
VL Le SiléBX RÉi^Mi£ commun ôtt SittU PlxfiStfem.
( Quart-réstmteamnnnm , Hatly , en partie ; Jhfnh^fétH ou pietfû
^pviiv i^mbit^^ Ddom» ^ en partie ; i^iMfe , t)elAi^ih. ^ eà
aao S I L
partie ; Pierre de poix informe ^ de Bom ; vvlgâlrement Pech^
stein f Pierre de poix , Pech-opale i Opale de cire. Ce silex res-r
semble, pour sa cassure et sa contexture , à une résine colo-
rée ou à un bitume. Sa couleur jaune-brunâtre ajoute encore
à cette ressemblance. On en trouve au^i de diverses nuan-»
ces, de vert, de rouge , de gris» de jaune, de blanc; ses
couleurs sont , en général , ternes , comme celles de tous les
corps qui , comtne ce silex , ont Taspect gras. Ce caractère
^st on des plus essentiels de ce sUex.
Ce qui le distingue principalement, c'est son opacité, qui
néanmoins n'est pas parfaite con^me dans le silex rési-
nite décrit ci-après ; il est même quelquefois demi - transe-
parent , et même transparent sur les bords minces. Il y a peu
de substances pierreuses amorphes , simples et homogènes ^
qui présentent autant de modifications que ces trois variétés
de silex résinite ; on les voit passer de Tuû à Tautre par de^
nnatices insensibles ; on observe quelquefois ces transitions
dans un échantillon de k grosseur du poing.
La cassure du silex pechstein est conchoïde ondulée ; elle
passe un peu à Fécailleuse dans certaines variétés qui se rap-*
prttchentdes silex cornés. En général, la surface de la Kassur^
est lisse et luisante.
Sa pesanteur spécifique diffère peu de celle de la demi*
opale '.Klaproth indique 2, i5 ; Kirwan » 2,i44; Haberlci
2,064. • ,
Sçs principes sont , d'après Klaproth :
Kosemutz
Silice .
. 98,75
AlunAne
0,10
Ber oxydé
. . 0,10
Eau .
. . 0,00
Perle .
i,o5
Telkobanya.
93,50 , ♦
0,00
1,00
5,00
o,5o
11 est probable que la premièrl analyse est celle d'une
variété de calcédoine blanche , luisante , qui accon^agne la
chrysoprase.
Le silex pechstein appartient anx terrains primitifs , à des
terrains de traosition on volcaniques et aux terrain^ secon*-
daires. .
Le silex pechstein forme , dans les roches primitives , èes
veines et des masses disséminées dans les couches graniti-^
ques, de gneiss, de micaschiste et de schiste, dans le porphyre,
et dans les filons métalliques avec le plomb sulfuré et le zinc
sulfuré, les mines de fer, etc. On le rencontre aussi dans les
.serpentines , par exemple , en Saxe j à Frey^erg , Huberts*-
s I L t^t
berg , Libenstocky Johanngeorgenstadt et Scbfiéeberg; en
Bohème, à Bleistadt, Fribus, Heinrîchsgnin; à Primers-
dorf en Autricbe; en Silésie, à Kosemut2; aa Mosinet,
{^rès Turin ; à Campo , dans Tîle d^Elbe : il est caverneux; à
'Imprunetta , auprès de Florence ; à Salzbourg en Tyrol ;
dans le gneiss, en Garintbîe; en France; en Bretagne, à
Ghâtelandren ; en Auvergne, àBecolène où il est poreux;
et surtout à Ambierle , à trois lieues au N. O. de Boaiine ,
oùll se trouve dans un grand rocher qui forme la crête d^une
colline qui sépare deux vallons; ce rocher est composé dechaux
fluatée^ de baryte sulfatée en grande masse , confusément en-
trelacées et traversées en tous sens par des veines de quarz et
d'un beau pechstein de couleur jaune plus ou moins translu-
cide, qui se décompose à Tair, en une terre de couleur lilas,
hapjpant fortement à la langue.
En Sibérie, le silex pechstein est aussi dans des roches pri-
mitives. Ses eisemens ont été observés par Patrin. Les filons
de*la mine de plomb de Nikolaefskoi , près de la rivière
d'Ouba , non loin de Tlrtische, dans TAltaY, courent dans
nné colline isolée qui termine un àes rameaux pnihitiis de
FAltaï ; et qui est formée entièrement de silex "pechstein en
grandes masses. Ces masses n^offrent aucune disposition régu-
nère; les unes sont rouges, les autres jaunes ou olivâtres; d'au-
très sont mêlées daces diverses conteurs, et forment une véri-
tïible brèche. Elles paroissent subir une décomposition qui les
convertit en ufle terre ochreuse rouge ou jaunâtre , très-ta*
chante, et offrent toutes les nuances entre le pechstein parfait
et le jaspe. Aux environs de Tom , à cent lieues k Test de
NicoUefskoi, dans une mine d'argent , le pechstein est dans
une roche argileuse , en veines et rognons , placés à côté les
uns des autres ; sa couleur est le blanc ou le blanc laiteux ; ce
Îoi le rapproche beaucoup de celui du Musinet , près Turin.
L l'extrémité de la Sibérie orientale , près du fleuve Amour,
dans la mine deZerentoui , on trouve également des pechsteins
de plusieurs rariétés. Les environs du village de Moursinsk,
fameux par les améthystes qu'on y exploite, présentent ayssî
du pechstein en veines d'un à deux pouces , dans une espèce
de gneiss compacte. Hermann a observé , sur la montagne de
Moursinskaya , où se trouve une ancienne mine de cuivre ,
près de la rivière Tscharisch , du pechstein gris ou brun, ou
'^^c f q^ exhale plus ou n^oins l'odeur argileuse , etc;
Il y a aussi du silex pechstein pUmitif en Amérique. On en
trouve dans du granité en Pensylvanie ; dans la serpentine
près Baltimore , à Bare-Hills, dans le Marylaod , à Mont-^
gomery , etc.
Dans les terrains de iransition, il se rencontre sous les
nt S I L
qiémes formée t ^ani^les couchas ie nofpliyre$ ^ir^itaax tk Uf
Ir^pps oa iavQs amygdaioïdes, avec rofâU et ke^ a^iMr«a y^^
riçié» 4e silçx r^Ue i UHes <n^'ço IsUipde , ^ J^<^o$ et jm
(loQgne.
TeMobaoya et ses eoTiroos ea Traiuylvai(iie ofibeiM mn
grande ▼arié4é 4e pechsteîq,4e tQ^le^ les piuQces «[uifqriii^^^
4e2i variétés renaarquablea. Il y ea a die hrun «j 4^ iMwgi »
de jiaime et miai^ de bLei|, covleur (art rare; V^fo^et^
lins soQt rubao.és, Ulaocs». vlgiets et bruns « et<^ À T^%^
begy près Telkobanya» il y a uu pecbst^iiqi couae mé\^ d% ,
sUex résiaite byalîo verdâtce. et traQsivaoeJEit. ^ t^acgo, f^4«
4e la même yiIU , o^ trouve daa^ Hpejave ^isi^ 4^Ap^é^
un pecbsteio noirâtre; on y a trmv^ ans^^ 4eftgéo4^4'^^r>
tes eontenant'des cr'istauz crétés ou en p:isin<s$ beiîa^4i7e««
qui ne sont que des pseiidomorphes. lies pechateo^ 4e Tetn
kobanya ont pour base un porphyre argÛeua répul)^ vQÏea-
nique. La Hongrie est également ciobe ^^ pecbst^ips. On l^
y trouve encore dans d<fs porphyreii ^rgUeux ^^cou^Qa^t»
considérés aussi camnpie des laves par quelques. mui^a->v
logistes; c'est principalement à Tookai, et C^ecw^nitM-su
l^rès K.ascbau ^ dans 1q gi$e9ient 4^a Q«ft(ei^ ^oj^ U^ nnn
contre.
Les pecbsteins d'Irlande^ont 4^9S le m^m^ ca^. ^Qm «n
dîrops autant de ç^u? 4e«Gua4ilcmpe ^ %i«iapai^N. iif^Wb
4e pjos au Mexique. Qn doit remarquer q^o ceui^4« $îl4^e'
et de Hongrie acccv^paguent aua^ 4^s, p^^leinr^pqrj^^K^^
des Allemands,, qui^ coinme nous^ TavAÙs 4Àt aof a'P¥<<l<r(t
Pecbsteiu et Rjétinite^ont des pierreiî (nnUle^ très-4A$^>^^t^
et qui seoiblent aussi êt^e le plusL^t^^Yeifvt 4'mi^iO/%îi% yoI,4;j^
aiflue,
Dans te? terrains fcçondaîres et r^cet^i 1^ ^el^iein «fc
présente diversement t f» veineji M en fiUna dam 4ep «ut*
cbes marneuse&on c4caires, quelquefois Mui^ îjte^ ae^l^**^
pagné 4e fosi^ilea te^tacé« qu'il enveî^fpA- Il ^m k^Mn
coup pour Taâqpect ; car il y eu 4 de luisantet 4^ tr^ao^weidd
comme le peclisteiu det» terrains^ çi^4e;^$uf î 4'2H:i&^ei| tep^9 fit-
trè/-rap{irocbés du sile^ grossier pyromaque. ht^ peqh^tfUi.
des terrains secondaires nous paroM devoir re^p^^v^ 4M9 le^
formations dites d>au douce , 4u moins dça terrait^ V^\ ^
accompagnent. 11 y en a qui en ^CTrent de^ preu^^ incqnMt
tables : tel est le pecb&tein brun ou.nQH*4ire:> ç^ gT'îf ^t efl^r
ÎiJiiUer,de ta «Muitagn^ 4^ SaintrP^efre Â^naq e| du hameau
e Monac ag Puy-de-rDôuie ; le^ c^quitlesqu'iloofitient sont
des plahorbes et des liçnnée^.
Les pecbsteins des environs d'Orléans sont ^UvâlreS; OU
bruns^et da^a u^ C^l$i?v:e i«am«» và. a^«^«nïW««« de» UQU-
s I L ^2^
tkes ie calcaire ëlëoginité, c'est-à-dire « d?çau dooce. Celui
de Gçrgovia,çrès Cleçmonl-rerrand, est jaunâtre, ou» brui^
jaunâtre, poreux et également entre des coiJKrhe^ de calcaire[
marneux, qui avoisînènt à la fois des colonnes basaltiques ei
des dépôts de calcaire^'eau douce; cependant il n'offre aucun
fossile. Il est probable que le pecbstei^ des enrirons du Man^
est dans une position semblable à çeliji de Montal^u^ard. pr^^
Orléans. Enfin , uqus citerons comme tr^^s-rapprocbée di|
siUx'pçchstein, une variété de silex résinQÏde gris veiné- de
yert, et luisant , qn^on trouvç i^ Saint-Ouen^d^ns les même^
coucbes que le silex neçllque : il est, vrai qu'il est parfaite-
nient opaque, et d'un coup dJçBil n^t, et que , par ses carac«
tères et sa contexture , il est infiniment plus voisin du Èilc^
résinite ménilite.
Il y a «n^coi'e une manière d'être dû silex-pçcbstetn , qui
achève de le rendre commun avec tous les terraïQs; c'est l'état
ligniforme. En effet , on trouve souvent des bois changés en
silex résiiûte dans àfis terrains qui paraissent $tre de Çprq^a*
tion récente ou de transport : noiis y' reviendrons k. T^rtiçlf^
du silex pseudo-m orphique , S 4'
ifC peclf$teiQ«st sujet a se déconapôs^ei;. Il ^e réduU.en une
terre cbmmunémeijit blanche , quelquefois au^si colorée. he9
gros mamelons qui se d^l^chent dç lâ„roche se C0¥vvept bieOr
tèt d'une écorce terreuse analogci^ , qui haj^pçr fortement h,\^
tangue et absorbe Feauavec sifflement : les j^^cbs.tei^s des ser-
pentines et ceux des porphyre* argilçuxsjopt très-sq[ets, à ce
^ genre de décomposition. !(jQPsque ces pierrçs sont très-cbaTf
^ Çées de fer, elles donnent des tercet ochreu^^eSt
On taille le sjilex-pecbstein e4 li| silçx dem-QpsJe f our dÇ3
objets de pariire^ lorsqu'ils on<. une b^Ue couleur* MU ^e^
poli et certaine transiuçidité. On a i^oni^^é Qfiak 4^ bpiif
une variété ligniformç, rubanée. 4^ )>r^I^ ^t 4e bl«UAC îiuiiàtre
opaque. En général , on désigne ce silex par pcçhropaf^p
opale de poix* J^es variétés d'u^n v^rt vi)i s'appellent pra$e$
ou chrysoprases , ^selon leur teinte ; mais on lie l^s confond
jamais avec ces pierres 4otnt elles se. distiogtient pa(^ leur
ir^ilité et par leur écl^ noQÎns vif et ItMirs çQulears moio^
agréables.
VIL Sii,ijx RÉSINITE ^^.spQïoïi (variété &x\ (^m:^ rèsmi^
comnmn^ HaU^; Oy?(ï/-/a^£^»/yVero. I Jaspe-opal y Oi^cxif
Jasper opal^ J^mes. ; vulg.. Jaspe-opale), Ce sile^ joint à l'^pect
résiajforme des silex précédens, Topacité parf^te 4»» j?Wpev
Ses couleurs soiit trançhées^d'up roM^e de saQgov,^c;arl^te»
d'un brun foncé etd'un jaune d'ochre; ily en a cependa^t-dç
blanc 4e lait, agréablement naa^é et vei^é 4e ro4||^e ^^.^^
jaunç, il çsj quçlqp^fo^ lHri<>Ié 4e pl^sic^urs çooleur^» v^i»f
r,
aa4 . S ï L
ar des lignes colorées, parallèles, fletueuses ou embrouil-
lées. Il y en a aussi de dendrîtiques et de marquetées de pe-
tites étoiles deUdritiques , comme on Tobsenre dans le jaspe
tigré panthère d^auprès de Mayence ; ou , pour prendre un
exemple plus vulgaire , comme la piefre arborisée de Flo«
rente ou une pierre calcaire. Sa cassure est largement con-
choïde , à surface très-unie , souvent sans la momdre levure
on écaille : il est fragile comme les précédens.
Le silex jaspoïde est plus ferrugineux que le silex pechs-
tein , \et cVst peut - être à la quantité de fer qu^il doit son
opacité. Il y a des variétés qui contiennent près de la moitié
de l^ur poids de fer oxydé. Klaproth a reconnu dans Tune
déciles :
Silice I^i^So
Fer oxydé : 4-7
Eau 7
Perte i,5o
Mais le fer oxydé est loin d'y être toujours dans cette
énorme proportion. La pesanteur spécifique du jaspe-opale
diffère peu de celle du pechstein , et , par une circonstance
remarquable , elle est souvent au minimum de la pesanteur
du silex résinite pecbstein , c'est-à-dire, de 2,o5 à 2,08; il y
a même du jaspe-opale plus léger ; tel est celui ray^ de rouge
de Gonstantinople , qui , selon Hoi&nann, a une pesanteur
spécifique de 1,86.
Le jaspe-opale accompagne le silex pechstein dans sesgise-
mens, il est commun k Telkobanya , Tockai en Hongrie ;
dans les montagnes de Sibérie ; en Saxe ; près de Gonstanti-
nople. Dansla montagne Noire , en Languedoc , on observe
du bois converti^ en jaspe-opale jaune. A Ttle d^Ëlbe et à
Freyberg en Saxe, on en trouve qui se convertissent en une
terre ocreuse jaune , très-tachante. Il y en a aussi de rouges
dans le même cas. Ces variétés établissent des passages du
jaspe-opale au quarz hyalin rubigineux que AYerner désigne
i^^T eisenkieseL
VIII. Silex RÉsmiTE cacbolong ( Achates opalinus tenax ,
fractura inceçualLs ;*CachalonmSj Wall. ; Cachalonius et Calcé-
doine blanche opaque , de Born ; Calcédoine altérée ou Cacho-
long j Romé-de-risle ; Quarz agathe cacholong , Haiiy ; Perl-
mutter-opal j Karst. , Lenz , etc. ; Kacholong^ Ocken ; Mother-
of Pearl-opal; Cacholong^ James.; vulgairement Cacholong),
Cette pierre a déjà été décrite aux articles Cacholong et
Calcédoine: nous compléterons sa description f»ar les Sbser*
vations suivantes.
Le cacholong» lorsqu'il n'est point décomposé , a un éclat
luisant et une opacité presque parfaite qui lui donne souvent
s I L a2S
Tapparénce âe la porcelaine ou de l'îvoîrc palî. Il est fra-
gile , mais moins que le silex résinite , et sa pesanteur spé-^
cifique est un peu plus forte (^2,2% k 2,^2 , selon Karsten et
Kopp)» Cette pierre se décompose aisément par l'action de
Tair et tombe en poussière ^mais seulement lorsqu'elle est dans
sa carrière; lorsqu'elle est terreuse, elle happe fortement à la
langue,et absorbe Teau av€rc sifflement et dégagement d'air v
mais ne devient point translucide. On la trouve en masse , ou
4*0 stalactite , ou en petites couches dans les roches amygda*
loïdes, ou laves d'Islande , de Féroë et du Groenland , ainsi
que dans la mine de fer de HuUenb«rg en Carinthie , de l'île
d'Elbe 9 et de l'Estramadure, en Espagne.
On taille les variétés opalines et on leur donne la forme de
cabochon. On grave dessus. Les artistes italiens se servent de
la variété stratifiée ou rubanée qui se trouve à Féroë et en Is-
iande^ét qui est composée de couches de cacholong d'un blane
opaque , d'une à trois lignes d'épaisseur, d'un blanc opaque',
et alternent avec des lits de même épaisseur de calcédoine
blanche , ou bleuâtre , ou verdâlre , quelquefois quarzeuse*
Les Italiens en font des camées très-fouillés dont les reliefs
sont en cacholong qui est plus tendre , et le fond en calcé-<.
doine^qui est dure. Ces sortes de pierres en ont pris le nom de
tenerc^duro , qui s^applique aussi à des silex pyromaquesru-
banés , qui présentent une contexture analogue. On voit ii
la Bibliothèque royale un cacholong gravé représentant Ya-
lentinien IIL
IX. SiLEX aÉSlNlTE MÉNILITE ( Quarz résinite subiuisani ,
Haiiy j Silex menilile , Brong. ; Meniliie^ Wern. ; Leher-opal ^
Karst. ; Knqllenstein ei Kalkopal , Ocken ; MeniUte , James. ).,
Nous avons décrit cette pierre à l'article Ménilite , où il
est dit que sa pesanteur spécifique s'élève à 21,8: il faut
lire f a, 18* Le ménilite diffère du silex résinite précédent par
son aspect mat à peine un peu luisant, et par sa translucidité
extrêmement fùible sur les bords. Il ne fait point feu aubri*
quet , ou à peine, quoique assez solide pour résister au choc
le plus fort de l'acier ; cependant il est fragile. .On le dis-
lingue en deux variétés.
A. Le MeniUte brun^ qui est celui que nous avons décrit ^
à l'article MÉNiLii:£,et qui se trouve dans une marne feuille*
iée sans fossiles, au-dessus de la 2.* masse de pierre à plâtre»
à Menil-Montant.
B. Le Ménilite gris, ( Grmer meniliie , Hoffm. ). Celui-ci
diffère du précédent par sa structure compacte non schis*
tense , par son aspect mat et terne , son opacité presque
parfaite ,\ par sa couleur gris-jaunâtre, ou gris-blanchâtre > ou
brunâtre , ou rerdâtre ; par sa gnsanteui' spécifique un pei^
àaS o 1 Li
plus forte : elle est de 2,a8 ou 2,87 ; et par $où giseineiié
dans des couches argileuses avec des fossiles qui caractériseAf
nne formation d'eau douce* On ne Ta encore bien observée
qu'aux environs de Paris, à Ârgenteuil , à Saint-Ouen a^ec
le silex grossier nectique , et dans divers autres points des
environs de Paris.
Le ménilite gris forme des mamelons irrégutiers , tantôt
aplatis et lobés , tantôt branchus et rameux. On en a trouvé
à Bagneux, qui étoit parfaitement sphérique , et de la grosseui^
d'une pomme.
' M. de Drée Ta découvert dans une couche marneuse cal-
caire , près de Yichy-les-Bains , le long de T Allier. Ce siles
et la marne qui Penveloppe offrent une multitude de petites
coquilles du gertre cypris , et qui , conséquemment , annon-
cent une formation d'eau douce. Ce cypris a été décrit et
figuré danslenouveauBuUetindessciences, par M.Desmarest;
§ iV. Silex pSeudomorphique.
Les silex pseudomorphiques sont ceux qui se présentent
SOUS les formes qu'ils ont empruntées à des corps réguliers
minéraux , ou à des corps organisés. Les premiers ont été
nommés silex cristallisés; mais ce n'est point là une véri-
table cristailisatioi^, c'est un vrai moulage ou une incrus-
tation.
Le Silex pseudomorphique moulé présente les formes de là
chaux fluatée, et quelques-unes de celles de la chaux carbo*
Datée ; il rentre tantôt dans la variété dû silex grossier
corné , et nous en avons parié h cet article. Les meilleure
exemples sont ceux du silex corné , de Schnéeberg , en
Saxe.
Il y eh a de calcédonieux , à Yallecas , près de Madrid ;
en Saphirine , à Torda près Drestyana , en Transylvanie ;
en Sibérie.
On en cite en silex résinile commun ou demi-opale , en
Hongrie.
Enfin f en silex pyromaque.
Le Silex pseudomorphique incrustant est ordinairement de la
calcédoine ou de la cornaline ; la première recouvre presque
toujours des cristaux de quarz , avec lesquels elle est intime-
ment unie , sans aucune ligne dé séparation , en sorte qu'on
doit penser que le liquide dans lequel se sont formés les«
cristaux de quarz , s'est modifié de manière à déposer petit
à petit une matière insensiblement plus calcédonieuse , qui
s'est moulée sur le quarz et a fini par s'y marne lonner. La
calcédoine de Féroë et d'Islande, présente de superbes
crintalUsations de ce genre, ^om citerons encore celle, asseaf
O 1 Xi X 227
Remarquable^ âéPont-du- Château , près dfe Clermont, qaî
forme de belles rosettes et des globules perlés , d'un blaoc
laiteux, bleuâtre et lulsaut, sur un tuf gris, imbibé de bitume
noir.
Quelquefois , au lieu, de calcédoine , c'est une cornaline
opaque et grossière qui recouvre des cristaux ; c'est ce uni
arrive d^ns quelques miueâ de Saxe, daiis lesquelles on ren-
contre des cristanit de baryte sulfatée , ou du quarz ainsi
' enveloppé. y
^ Le silex corné revêt quelquefois des cristaux de chaux car-
bonatée qui , en se détruisant , laissent vide l'intérieur de
ces cristaux.
Les silex qui doivetnt leurâ formes à des corps organisée
sont infiniment abondans : les uns les empruntent à des ani-
maux , et les autres^à des végétaux.
Ceux qui les enipruntent à des animaux sont très-conl-
inuns,.et se rencontrent dans presque toutesJes formationi
secotidaires , et spécialemeût dans les couches calcaires et
sablonneuses. On doit les distinguer en deux espèces : dans
la première , nous mettrons ceux qui représentent le fossile
tnême, et non pas son moule : par exemple, certains madré-
pores, comme on eu trouve en quantité en Franche-Comté ,
et qui ont appartenu au calcaire .ancieii ; les caricoïdes et
alcyonites , de Guettatd , qu'on découvre si communément
en Poitou , dans la Touraine , en Basse-Normandie , aux
environs de Reims , etc. , et qui paraissent appartenir à la
traie ', des espèces de camérines , etc.
Dans la seconde espèce , viennent se ranger les moules
siliceux , parmi lesquels il faut distinguer ceux des coquil-
les qu'on observe dans presque tous les calcaires , soit an-
ëiehs , soit modernes ^ et qui sont de toutes espèces.
Ce^ diverses pseudonrlorphoses sont de silex de diverses
qualités; il y a des nioules d'ammonites en calcédoine pah-
faite , et nous citerons domme quelque chose d'infiniment
rare la vertèbre de poisson en bomaiiné blonde , qu'on
Yoyoit dans le cabinet de M. de Drée , à Paris.
Il y a des madrépores et des riioules de coquilles en silex
pytomaque , qui passent aussi à la calcédoine : par exemple ,
ceux qu'on nomme vis agaiisées , qui sont deà montés de tur«
titelles et de, cérites : on voit souvent ces moules dans les
cabinets des cdrieux ; on dircHit d'un tire-bouchon d'agatje. U
if a encore des moules d'oursins qui sont en silex pyromaque.
dans la craie ; le tét de l'oursin est souvent calcaire , pour
lie pas dire toujours.
Il y a encore des moules siliceux dé la niture du silex,
ineulière toquiller ; il appartient à des fruits ou à des cotpiiL^
»a8 S I L
les 9 par exemple , les eyroeonites et les graloeaf de sparj^*
nium , et les liniDées, les plaDorbes , etc. , du silex malaîre
coquilier des environs de Paris. Enfin, nous pourrions
citer des milliers dVxemples , de toutes espèces de silex
|>seudomorphiqaes 9 sous les formes de corps organbés fos-
siles. '
Les végétaux siliceux offrent les mêmes différences dans
leur port, et peut-être davantage. Ces fossiles sont, on des
/ empreintes, ou des moules, ou les corps organisés eux-
mêmes siliceux. Parmi tous ces fossiles, nous signalerons
spécialement ce que Ton nomme bois pétrifié, qui mérite
d'autant plus d'être signalé , qu'il est extrêmement abondant
dans la nature, surtout dans les dépôts les plus récens, qui
lie sont pas toujours des terrains d'alluvion ; ils sont même
d'autant plus remarquables, que quelquefois ils n'ont pas du
tout l'apparence ni les fades Au silex, quoiqu'ils en aient
•d'ailleurs toutes les autres propriétés. Les minéralogistes al-
lemands ont cru devoir les dimer en deux sortes, qui soart
le silex corné xyloïde , et le silex résinite xyloïde (^holzn
sUin et holzopal); mais ces deux distinctions seroient insuffi-
santes , s'il étoit réellement nécessaire d'établir des distinc-
tions tirées de la qualité de la pâte : nous pensons , dtins ce
cas, qu'il conviendroit de diviser les bois siliceux en :
i,^ Ceux qui sont gris ternes à l'œil , souvent fibreux e*
cellulaires ou caverneux ; exemple : les palmiers des couches
i|ui recouvrent nos plâtres.
2,^ Ceux qui sont d'nne nature intermédiaire entre Tagate
. et le silex corné , ou qui sont agatins ( Quarz agathe xyioide ,
Hatiy; Holesteîn, Wern.; Woodstom^ James.). Beaucoup
de bois pétrifiés sont à cet état : commun partout.
3.^ Ceux qui ont l'aspect du silex pyromaque molaire:
les bois pétriâés de Lonjumeau , les palmiers des environs
. d'Angers. ,
4..^ Ceux qui sont en silex résinite, des variétés demi-
opale et commune ( Hohopal , Werner ; J^ood opal ,
James. ). •
Il y a aussi beaucoup d'états intermédiaires de tous ces
silex xyloïdes. Les plus beaux de tous sont les derniers. Il y
«n a ^ui appartiennent à des arbres résineux , d'autres à des
palmiers ; et lorsque ceux-ci sont pleins , bien colorés 9 et
qu'ils prennoat un beau poli , ils deviennent des objets de par-
rure qui tirent leur mérite de la disposition des cellules et de
leurcottleur plus foncée.L'on trouve de superbes silex résinites
il Zastravia, en Hongrie ; ils y sont, dit-on, dans un terrain
d'alluvion. Oif en a découvert àts portions si considérables ,
gu'tl a £alki -atteler huit bioeais {Kmr les traîner. On prétend
s I L *agf
que ceux delà Tran&ylraoîe santdaQs le tra9psidGôndaire(oii
lave). Il y a de très-beaubois de palmiers ré&uiite«,et d'aotçeâ
espèces d'arbres 9 à Telkobauya. On en fait des bpîtes , des
clefs de montres, etc. On apporte aussi du Brésil un. silei^
xyloïde résinite 4'une pâte fine 9 flambée de roui sur un fond
blanc. Au reste , le silex résinite xyloïde es,t susceptible
d'offrir toutes le$ teintes, rouges, {aunes, brunes et blan-
cbes. 11 en est de même du silex ag^iu xyloïde. Celui-ci
s'emploie aussi ppur faire des boites, des placages, etc.;
mais en général il est très-peu estipié. Use trouve particu--
lièrement dans les terrains de transport et d'attérissement ,
et se rencontre dans tous le^ pays.
La formation d^s moules siliceux s'explique naturellement
par l'infiltration; car elle est évidente. Il n'en est pas de même
de celle des fossiles eux-mêmes siliceux. Faut-il croire à une
transmutation de la inalière animale en silice ? on bien faut-
il la nier P C'est ce qui fournit deux questions qu'on peut
soutenir chacune avec de bonnes et de fausses raisons. V» les
articles Fossiles , LcTuoxYtES et Pétbifications.
, Les silex résinites xyloïdes sont accompagnés a^sez souvent
pttr des matières volcaniques. C'est ce qui 4 fait penser à
M. Fautas qu^il pourroit bien se faire qu'ils fussent des silex
xyloïdts agatins ou communs, que l'action d'un feu volcanique
. concentré , et qu'une longue calciuation auroient fait passer
à l'état de pechsjtein. ( Voyez le mémoire de ce savant^ in-
séré dans les mémoires du Muséum d'Histoire oatureUe. )
(LN.)
SILEX Ç\Iinéralog, ancienne). On ne sauroit douter que les
anciens n'aient voulu désigper par ce nom les pierres qui
donnent du feu lorsqu'on les frappe avec du fer. -— Ignem
Silice ( elicere monstra»iC) Pyrodes , a dit Pline , et avant lui ,
Virgile nous dit dans ces beaux vers , que Jupiter contrai-
gnit Thomme à faire étinceler du caillou le feu qu'il recèle.
nie (Jupiter) malum vîTus serpentibus addidit atris »
Fraedarique lupos jussit, pontumque moveri,
Mellaque decusslt foliis, ignemque remopii y
£t passim rivis currentia vina rcpressit ;
Ut varias usus medilaiido extunderet artes
Paulalim , et sulcis frumenti qusererét herbam ,
Ui siticis venis abstrusum excuderet ignem.
Georg. , Lib. I., r. ia8 à 134.
Le silex étoit donc une pierre à feu , notre pierre à fusil \
mais on voit dans Pline , que non-seulement ce noip s'^applî-
quoit aux cailloux siliceux , mais aussi , dans les mines , aux
gangues étincelantes des minerais ; et l'on sait que le plus gé-
a3o S I L
jt^ralement elles sontquarzeuses. Ainsi donc, sdns penser pré-
cisément que le nom de silex ait désigné 9 chez les anciens ^
notre silex , les minéralogistes modernes n^ont pas laisse
qne de lut donner spécialement ce nom. Les minéraipgistes
anciens Tayoîent étendu k un beaucoup plus grand nombre
de substances , comme nous le verrons par les articles de
synonymie qui suivent. En général , le mot ^iex désignoit
une pierre le plus souvent étincelante.
Silex adamas de Wallerius. V. Diamant.
Silex -kgyptiacus^ Wall. V, Jaspe égyptien.
Silex augites, Wern. F. Pyroxènç augite.
Silex beryllus , Wern. F, !Çéryl.
Silex beryllus schorlaceus , Wiedemann. f . Topaze
PYCNITE.
Silex cdRULEUM , Forst. F. Lapis.
Silex catopbtralinus , Wern. F. QEil decbÀt.
Silex CRiASTOLiNus , R. Forster. F. HarmÔtome.
Silex concretus de Vogcl. F. Pouddingue.
Silex circonius , Linn. F. Zircqn.
Silex corneus , Forst. , Wern. , Suckow , etc. Tonpc
HORTSSTEIN 9 CORNÉENNE , SiLEX CORNÉ, JaSPE SCHISTEUX^
Silex crucifer , Wern. ; cruciformis , Lena;. F. Har-
SIOTOME.
Silex feldspathum , Wiedemann. F. Feldspath.
Silex gemma. R. Forster réunit sous ce nom toutes le^
gjemmes , savoir ; la Cymophane , Suckow. ; le Zircon et
r Hyacinthe^, le Spinelle ( Rubinus, Suckow.); le Co-
rindon, TÉmeraude , la Topaze, etc.
Silex GRANATUs, Wern. r. Grenat.
Silex hjemachates , Linn. ; c'est le Jaspe égytien. -
Silex hyacinthus , Wern. F. Hyacinthe , à l'article
Zircon.
Silex hyalus. R Forst. G*est TAxinite.
Silex jaspis , Foi-st. , Linn. , etc. F. Jaspe.
Silex lapis-elasticus. On donne ce nom au grès pliant
du Brésil.
Sil]^x lapis lazuli, Wiedem. F. Lapis.
Silex lapis thumensis , Wern. F. Àxïnitç.
Silex lazulithus , lazulith et lazulus. F. I^Api$.
Silex lepidolith us , Forst., Wiedem. F. Lépidolithe.
Silex LEu cites, Wern. ]K. Amphigène.
Silex lithoxylon, Wern. C'est le Bqis pétrifié sili-
ceux.
Silex NiLOTicus , Wall. F. Jaspe égyptien.
Silex obsidianus , Wern. C'est I'Obsidienne.
Silex oculus-cati , Linn. F. CEil de chat.
s I L a3«
SiL£x OLiviNus, Wern. V. Péridot-ptroxène.
SiL£2^ OPACUS , Cartheus., Wall. F. Hormstein, Cor-
»ÉENN£ , Jaspe.
Silex pétrosilex , Forst. Voyez Pétrosilex et Jaspe
SCHISTEUX. - ,.
Silex PHACILUTHUS , Forst. C'est la grammatîte ou tré-
molithe , considérée à présent comme une variété d'am-
phibole.
Silex piceus , de Suckow. F. Pechstein.
Silex pittalithds , Forst. Voyez Silex resinits et
Pechstein.
Silex prehmites , Forst. , Wern. V. Prehnite.
Silex pseudopalus, Linn. V. ÇEil de chat.
Silex pumex , Forst. , Wiedem. V, Ponce.
Silex QUARZUM , Forst., Wern. V, QuARZet ses variétés.
Silex rurinus, Wern., Scopoli. V. Spinelle.'
Silex RUPESTRis, Lran. V. Hornste^n, Silex et Jaspe.
Silex sAPniRus , Wern. , Sco^. V. Corindon vitreux
BLEU.
Silex schistosus , Wern. V. Jaspe schisteux.
Silex scorlus , synonpne de Schorl. Wiedemann
donne ce nom à la tourmaline.
Silex scorillus , de Forst. V. Sgorillus.
Silex saxina d'Agricpla. C'est la Pierre a fusil , ou
Silex pyrqmaque. ' • '
Silex SMARAGDUS, Wern. C'est TÉmeraude proprement
dite.
Silex semi-pellucidus , Waller. V. Silex co^né et
HORNSTEIN.
Silex spathuit ^ Wiedem., Suckow. C'est le Feldspath
et ses variétés.
Silex spinellus , Wern. V, Spineile.
Silex TuuMËNSis , Wern. T. Axinite.
Silex topazius , Wern. , Karsi. C'est la Topaze propre-
ment dite.
Silex trapazitis ou Trapezitis , Forst. C'est le Feld-
spath.
Silex tremolites, Wiedem. C'est la Gramma?ite, va-
riété de l'amphibole.
Silex tripolitanus , Wiedem. V. Tripoll
Silex vagus. Linnaeu^ désigne ainsi diverses variétés de
SiLEic, d' Agate et de Jasse.
Silex zeolithus. Forster et Werner ont donné ce nom aux
diverses espèces de pierres de la famille des zéolithes , avec
une épithète parlicujière à chacune ; par exemple , lùS, Z
rubicm est i'analcime , le^S. ^. lamellosus, la sliibile, etc.
*3a S I L
Presque tous les autres Silex des auteurs que nous se ci-^
tons pas ici , doivent être rapportes^ à Tespèce Silex et à
ses variétés, (ln.)
SlLlBiuM. V. SiLYBUM. (lw.)
SILICAIRE , Silicaria. Genre de testâtes delà famille de^
Vermisseaux , qui est formé par une coquille tubuleuse t
coiltournée en spirale vers son origine , divisée latéralement
dans toute sa longueur par une fente étroite, et dont la bou(;jie
est suborbiculaire.
Cette coquille avoit été placée par Linnaeus parmi les
Serpules, et en a été séparée par Bruguières. Elle varia sin-
gulièrement dans sa forme ; mais elle représente toujours un
tube contourné sur lui-même , tantôt anguleux, tantôt cylin-
drique , quelquefois glabre , et aussi souvent rugueux ou mu-
riqué. Sa fente est souvent à peine visible.
Ce genre a été établi par Bruguière sur la Serpule an-
cuit^E de Linnœus , qui vient de la mer des Indes. /Une dou-
zaine d'autres espèces , tant existantes que fossiles, le com-
posent en ce moment.
On ne connoît pas Tanimal qui babite la silicaire ; cepen-
dant Lamarck , sur des considérations d'analogie , suppose
qu'il doit avoir des branchies disposées dans la longueur du
corps , et a ; en conséquence , placé ce genre dans son
important ouvrage intitulé Histoire naturelle des ardmaux sans
vertèbres t dans sa classe des Anneliixes , et dans sa famille
des Dorsales, à côté de rARÉNicoLLE.
La, silicaire de Grignon , appelée SiLiCAiRE ÉPINEUSE par
Lamarck , a été retirée de ce genre pour former celui appelé
Agatirse par Denys-de-Montfort.
La silicaire est figurée pi. P. lo de ce Dictionnaire, (b.)
SILICE ( Terre silicée ou siliceuse ^ Terre viiri^kle ou
çuarzeuse , silicium oxydé). Placée autrefois parmi les terres ,
elle se trouve maintenant considérée, par analogie , comme
Toxyde d'un métal qu^on n'a pas encore pu obtenir. La silice
pure est inattaquable^ aux acides, même les plus concentrés ,
soit à froid , soit à chaud , excepté Tacide fluorique , qui à
seul la propriété de former avec elle un gaz particulier ; elle
est infusible sans addition , mais jointe 4 d'autres terres , elle
se foiKl très-bien : les alcalis, surtout, faciliteiit beaucoup
sa fusion. «
Si Ton calcine la silice avec deux fois son poids d'hydrate
de potasse , il y a une vive effervescence au montent où le
mélange entre en fusion. Cette matière étant fondue , il en
résulte un composé vitreux qui attire fortement Thumidité
jdc Pair, et se résout en un liquide qu^on nomme liqueur deg
s I L i3î
caUIoux ; par conséquent , Teaa en opèi^e la di«solaU««i;
Cette dissolution concentrée se prend en masse par Us acî^
des , tandis qu'étendue d'eau ils ne la troublent point^et que
la plupart d'entre eux produisent alors avec elle,par Tévapo-
ration , une gelée transparente. Cette gelée , étendue d'un»
grande quantité d'eau et filtrée , laisse sur le filtre la silie»
qu'çn recueille , et qu'on calciue ensuite pour l'obtenir par^
faitçment pure. On l'extrait par ce procédé , soit du quanc
qui est la pierre siliceuse la plus pure , soit du silex o«
caillou.
La silice est blancbe , rude au toucher ; sa pesanteur spé^
cifique est de 2,G6. Elle n'a ^cune action sur le gaz oxy-^
gène, sur l'air et sur les corps combustibles, à toutes espèce*
de températures, Cependant , MM. Berxelius et Stromeyer
assurent qu'en calcinant fortement un mélange de charbon ^
de fer et de silice , on obtient un mélange de fer et à%
silicium.
La silice est peut-être , de toutes les terres , la plus abon-
dante qu'il y, ait dans la nature ; elle entre dans la composi^
tion de presque toutes \qs substances qui forment les roches
Ï primitives , celtes , par conséquent, qui constituent la partie
a plus considérable du globe. Dans les roches secondaires 4
la silice n'est pas moins abondante. Le quarz , le silex et
le jaspe sont trois espèces minérales presque uniquement
composées de celte terre , et c'est du silex qu'elle a tiré son
nom. Le quarz peut être considéré comme la silice la plus
pure. La silice est aussi la base d'un grand nombre de pierres
différentes. 11 n'y a pas de doute que dans toutes les espèces
elle ne soit à l'état de combinaison avec les autres prin-*
cipes que l'analyse nous y fait reconnoître ; mais nous som-
mes encore à découvrir ce qu'il en est , qt i^ fious guider sur
des analogies et sur des raisonnemens. ÂtM , beaucoup de
chimistes se tiennent à croire que la silice , dans les pierres ,
y est à l'état d'oxyde, et qu'elle est susceptible de se combiner
ou de s'allier avec d'autres oxydes métalliques , dans toute
retendue que comporte actuellement celte dénomination.
On croit aussi qu'elle peut se combiner avec l'eau , et for-
mer ainsi àts hydrates. D'autres chimistes , parmi lesquels
se trouve M. Berzelius, considèrent la silice dans la plupart
des corps qui les contiennent , comme un acide susceptible
de se combiner avec les autres terres: Aucune expérience
d'un résultat positif, ne vient soutenir ces diverses opinions.
On peut consulter, à l'article Minéralogie , l'exposition des
méthodes et àts systèmes minéralogiques; on pourra y voir la
série des pierres siliceuses , qui toutes composent la classe
des pierres et des terres. On pourra également y prendra
a34 S I L
coBnoissance de la classification ie ces mêmes pierres , dan^
le système minéralogiqoe de M. Berzelius. Fqyez Quarz ^
Silex , Oxydes,
Plusieurs chimistes et minéralogistes se sont empressés de
donner le nom de silice hydratée à des pierres diverses , qui
offrent è l'analyse de la silice et de l'eau avec d'autres terres ^
et principalement la magnésie ou Talumine. La différence
qui existe entre ces pierres , lorqu'on les rapproche , ne
permet pas de les considérer comme appartenant à une seule
espèce. Par exemple : Vallophâne , la kolfyrite , la lenzinite , la
léeUte , etc. , ne pourroient être confondues ensemhle. Obser-
vons encore que ces pierres ae sont point cristallisées, mais
terreuses ; et on remarque que la terre en mélange avec la
silice y est quelquefois à une plus forte dose que la silice , et
que naturellement alors la dénomination imposée à la pierre
devient vicieuse. Ainsi > la lenzinite , quand elle est opaline ,
contient plus de silice que quand elle est terreuse , et alors
l'alumine y est foi:tement dosée. Ainsi donc , on devroit la
désigner tantôt par sUice hydratée aluminifère , tantôt par alu^
mine hydratée siiicifère , ce qui seroit très-hixarre. 11 est donc
très-convenabie de conserver à ces mélanges un nom indé-r
pendant de tout esprit de nomenclature, (ln.)
SILICE FLUATÉE ALUMINEUSE. T.Topaze. (ln.)
SILICE HYDRATÉE ALUMINIFÈRE. F. à l'article
Silice, (ln.)
SILICICALCE de Saussure. V. Silex çalcifère à l'ar-
ticle Silex , pag. 208. (ln.)
SILICIA de Pline. C'est , dit-on , la même plante que le
^ Sitiçula de Varron , et le Fœnum grœcum des Latins. F. ce
dernier nom.
SILICIUlVl! F. Silice, (ln.)
SILIGO. Nom sous lequel les iincieDS botanistes ont dé-
crit le seigle qui est le secale de Pline , et non pas ïofyra de
Théophraste et de Dioàcoride , comme on l'a dit. Les iriticum
monococcum et kyhernum ont été aussi décrits comme des
espèces de sUigo. (ln.)
SILIQUA. Nom donné autrefois par les botanistes , ainsi
que les dénominations de ceratoma et de ceraiia, au caroubier
et à d^autres plantes qui sont le plus souvent des arbres, dont
le fruit est une gousse ( siliqua , en latin ). Le silîqua eduiis
ou dulcis , C. B. et Prosp. Alp. , est le Caroubier ; le sib'qua
si'kestris de Selon, Dodonée , Clusius , etc. , est l'arbre de
Judée : C. Bauhin le nomme siliqua silQestris roiundifolia ,
pour le ^distinguer de 'plusieurs autres S. siloestris qu'il indiqur-
Le S, sih. spinosa arborindica^ C. B. , est VEryihnna corailo'
dendrurç y L. ; un s^utre sitiqua sihestris , C. B. ^ est un fruit
s I L a35
^conou , que P. Belon nomme kesmesen , quHl dit qa'oQ
apporte du Levant à Constantînople , oii l'on en fait usage
dans les maux d'yeux : il le donne pour Vacacalis de Diosco-
ride. G. Bauhin dit avoir reçu ce siliçua du médecin Palu-
damus, qui Pavoit apporté de Syrie ^ sous le nom de kismi-^
Sein {ou, sisime j Cam.) ; il fait observer que ce kismisen a
les feuilles arrondies. L Wa^o/ils étoit un arbrisseau d^ Egypte ^
ayant les fruits semblables , jusqu'à un certain point ^ ceux
du myrica.
Il y a encore iesîligua arabica, G. B., qui eéi le tamarin
.^ tamarindus indica, L. ) ; et le siliqua indica veterum, Gord. ,
ovk sWgua cBgYptia , Théophraste 9 Gésalp. , ou silîgua cassia
purgatrix^ qui est la casse des boutiques. Enfin , le siliqua
fusca chinensis, de Pluvier, et le siliqua Theophrasii, de Tra-
Î;us ». qui sont , le premier , le trapa bicomis 9 et le second 9
e haricot ( phaseolus vulgaris , L. ). Tournefort a donné au
genre GarqUbier ( cfratonia , L. ) , le qom àejsiliqua, (Lî^.)
SILIQUÂIRE , Siiiquaria. Genre de plantes établi par
Forskaël, dans Thexatidrie monogynie. Gegenre a pour caracr
tères:un calice de quatre folioles ; une corolle de quatre péta-
les, insérés aux côtés supérieurs du calice ; six éiamines; un
ovaire surmonté d'un seul style ; une siliquç polysperme.
ludi dliquaire se trouve en Arabie, (b.)
SILIQUAIRE , Siliquaria. Genre de plantes établi par
Stackhouse , Néréide britannique , aux dépens des YaRECS
de Linnaeus. Ses caractères sont : fronde cartilagineuse , gla-
l^re , Fameuse ; rameaux distiques ; vésicules oblongues , acu-
minées, transversalement sillonnées, aérîfères; fructification
oblongue , muqueuse , transversalement sillonnée , renfer-r
xnant des bourgeons séminiformes globuleux.
Ge genre se rapporte à celi^i auquel Lamouroux a conservé
le nom de Yarec. Il en compose la cinquième section. Les
espèce^ qui y entrent sont au nombre de trois seulement ,
savoir: les Yarecs siliqueux, si^iculeux et dénudé, (b.)
SILIQUASTRUM. G'est , selon Lluid , une dent pyra-
midale d'un poisson pétrifié : elle est , dit-il , forte, en cosse
de pois, (desm.)
SILIQUASTRUM, i^our faux siliqua, ou faux caroubier;
c'est r Arbre de Judée ( cercis siliquastrum ), danis quelques
vieux ouvrages de botanique ; Tournefort le donnoit à ce
genre.
Fucbsius , Tragus , Gamerarius et Yal. Gordus , ont em-
ployé cette dénomination pour désigner diverses espèces de
I^IMENT ( capsicum ) a et notamment les capscium annuum ,
longum eifrutescens, à cause de leur capsule allongée commtt
une gousse, (ln.)
^36 S T L
SILIQUE, SILICULE , SUU^ , SiikiOa. On appelle ^r^
lique un péricarpe sec , pomposé de deoK valves cm panoeaus V
séparés intérieuremenl par une cloison meaobraneuse , tantôt
Î parallèle , tantôt opposée aux valves , et des deux côtés à»
aquellesontattachéesles semences le long des sutures. Quanâ
la largeur de la siU^^ est à peu près égale à sa^loogoeur , em
lui donne le nom de siUcute. (P.)
SlLIQUlERf Lamarcky dans sa Flore françiêise , appelle
ainsi I^YPEcooN. (b.)
SILLAGO, .S^f/^o. Genre de poisson établi par Cavîer
dans le voisinage des Gobies, et qui contient deux espèces
appelées péche-bicoul et pêche-madame ^ à Pondichéry, dam
la mer duquel elles se trouvent.
Ses caractères sont : deux nageoîre&sur le dos; la première 9
courte 9 mais haute , |à rayons flexibles ; la seconde , longuo
et basse ; museau allongé , à bouche protractile, garnie de 1^
yres charnues et de petites dents ; opercules armées d'un^
petite épine.
Ces poissons sont d'un excellent goùf, an rapport de
Roussel, (b.)
SILLONNÉ. Nom spécifique d'un Lézarb. (b.)
SILLONNE. Poisson du genre Balistb , Eaiistes nngtns f
Linn. (b.)
SILLYBUM. F, Silybum. (ln.)
SILOXERE , Siloxerus. Petite plante de la Nouvelle-Hol-
Unde , à tiges couchées, à feuilles linéaires, ou alternes,
opposées ; à {leurs solitaires , à l'extrémité des rameaux ,
très-grosses et ovales , qui forme seule un genre dans la syn-:
g^nésie agrégée.
Ce genre, qui se rapproche des Sphérantes, offre pour ca-»
ractères : un réceptacle commun , presque en massue 9 ▼C'
lu , entouré d'écaillés peu différentes des feuilles ; on ré-
ceptacle particulier écaïUeux , portant de deux à cinq fleurs
hermaphrodites ; à cinq dents ; à style bifide , très-épais à
la base ; une aigrette à cinq lobes aigus et dentés. Il est fi-
guré pi. 209 de V Ouvrage sur les plantes de la Nouvelle-
Hollande ,. par Labillardière. (B.) * »
SILPHA. r. Bouclier, (o.)
SI LP H IDÉES , SUphldea. Nom donné par M. Léach à
une famille d'insectes de 1 ordre des colértptcres, formée du
genre silpha et de quelques autres , tels que ceux de necrcdes^
çiceptoma , thanatophilus et phos^huga , qu'il en a séparés, (l.)
SILPHION, SUphium. Genre de plantes de la syngé-
nésie polygamie nécessaire, et de la fcueille des corymbifères,
dont les caractères consistent à avoir : un calice imbriqué ,
raboteux, à larges écailles; un réceptacle g^rni de paillettesi
s T L %^^
tsmppoitam âam tsôn dîsqae des flearons mâles oa herma-
phrodites , stériles , et à sa circonTér^nce des demi-fleurons
i<emelics , fertiles ; plasieurs semences ovales , arrondies ^
comprimées , planes , échancrées au sommet, ou bicornes.
Ce genre renferme des plantes ordinairement très - éle-
vées, à tiges herbacées, cylindriques on anguleuses; à feuil-
les presque toujours opposées, rudes au toucher, et à fleurs
axillaires on terminales. On en cO*lpte une vingtaine d'es-
l^ces, toutes des parties méridionaies de T Amérique sep-
tentrionale , dont les plus remarquables sont :
Le SfLPHiON A FEuirxES DÉCOUPÉES, qui a les feuilles al-
ternes» presque pinnées ; sa tige est presque nue, cylindrique,
B'élève à cinq ou six pieds, et porte à son sommet un petit
'nombre de fteurs jaunes, dont une est terminale , et les au-
tres dans les aisselles de petites feuilles sessiles ou mieux de
loractées laciniées. J'en ai rapporté de Caroline une espèce
-qtti coQirient à celle-ci par la description , mais qui est cepen-
dant fort différente , ses fleurs étant trois fois plus petites et
-disposées en corymbes terminaux.
Le SiLPmoN perpolié a les feuilles opposées , pëtiolées,
deltoïdes, perfoliées, largement dentées, et la tige quadran-
çulaire; il s'élève à huit ou dix pieds , porte des feuilles dans
toute sa longueur, et des Heurs peu nombreuses à son sommet.
Lff SifcPfiloN TRIFOLIÉ n'a que trois ou quatre feuilles ,
presqoe radicaléis , en trœur et pétiolées ; sa tige porte à son
sommet cm petit nombre de fleurs , et s'élève de quatre à
«cinq pi«d8.
ToBrtes ces espèces se cnltîvent au Jardin des Plantes de
Paris, et s'y font remarquer par la grandeur de leurs parties ;
elles y fleurissent en automne , comme dans leur pays natal.
I^es anciens estimoient aussi beaucoup une substance qu'ils
àppeloient dlphium, il y atout lieu de croire que c'est V opium
des modernes. On appelle encore ainsi, sur la côte d'Afrique,
une racine on une substance que l'on emploie dans les ragoûts,
ti qu'on suppose devoir être Vassafœllda, Voyez Pavot et Fé-
IHJLE. (B.)
SILPHION. Selon Dîoscoride, cette plante , qu'il nom-
me également Laserphlum , croissoit en Syrie , en Ar-
ménie , en Médie et ed Libye. Sa tige ressembloit à celle
de la férule : on l'appeloil maspeton; elle portoit des feuil-
les pareilles k celles de Vache (^ Voyez Sélinon), et une
graine lÉrge. On nommoit laseros un suc qui sortoit de la
racine, après qu'on l'avoit scarifiée. Dioscoride ajoute que
quelques personnes enteâd(4^t par silphion^ la tige du laser-
fiUùn; et par magydaris^ #1 racine. Le laseros^ ou suc du
hserpUion^ étoit une drogue fort précieuse ^ et dont les nom--
a38 S I L
breux usages médicaux sont rapportés au long par Dioscorlâé*
Cette drogue ëtpit fortchère; aussi étoit-îl généralement reçu^
parmi les marchands , de mélanger le laser, encore humide ,
avec du sagapenum , ou de la farine de fèves; mais cette
fraude se découvroit aisément en goûtant de cette drogue , ou
bien en la mettant détremper dans de Teau. Le bon /a5«r étoit
roux , transparent , tirant sur la myrrhe , odorant et de bon
goût; détrempé, il blai^thissoit aisément, he laser de Cyrène
étoit sudorifique et d'uqe odeur si douce qu'elle étoit à peine
sensible àc^ux qui en goûtoient.Le laser de Syrie et deMédie
n' étoit pas aussi vertueux , et avoit une odeur désagréable.
Le laserpUium participoit des qualités de son suc ; mais cé^
qualités étoient plus exaltées dans le l€iser ; les feuilles et là
tige les possédoient à un bien moindre degré. On mettoit
Técorce de sa racine dans les«sauces, pour les aromatiser et
donner une bonne haleine. Cette racine étoit très-échauf-
fante , détersive , résolutive. Le iaseros avoit les mêmes qua-
lités , et de plus il donnoit des couleurs et bon teint aux per-
sonnes qui en mangeoient ; il adoucissoit les âprelés du go-^
sier , les toux rauques , étoit antispasmodique ^ etc. x
On mangeoit leè feuilles de cette plante avec de la laitue ;
elle avoit les mêmes propriétés que le suc , Miais à un plus
foible degré.
Dioscoride termine son aHicIe > dont nous ne* donnons
que le précis , en disant : qu^en Libye il ci^îssoit une autre
îracine, nommée magydaris^ qui étoit semblable à celle du la^
serpîtiùm^ mais plus grosse, pourviie d'une certaine acrimonie^
et dont la substance étoit lâche et mollasse comme celle d'un
champignon, et ne donnant aucune gomme; elle avoit néao^
moins la propriété du si//7^iiim.
^ Straboii nous apprend que de son temps le laser (c'e^t le
nom latin du Iaseros des Grecs ) né se trouvoit plus dans la
Cyrënaï(jue ; mais que le silpfûum croissoit dans une contrée
voisine. Ce qu'il attribue aux barbares nomades qui , pour
mieux dévaster la Cyrénaïque , arrachèrent toutes les racines
de sUphtum. Pline attribue la cause de cette destruction non pas
aux barbares , mais aux Publicains ; et voici comme il s^ex-^
prime au sujet de cette plante , après avoir parlé des qualités
des truffes et des champignons.
« Auprès de ces plantes on peut mettre le fameux laserpi-*
tium, nommé silphiiun par les Grecs , et qui fut découvert
dans la province de Cyiène où il est appelé laser , «i admi-
rable pour son usage en médecine ; de sorte qu'il se vend au
poids de Targent. Cependant on n'en trouve plus dans ce pays,
Sarce que les Publicains qui at|p*ment les pâturages , afin
'augnienter leur profit^^ laissent manger le laserpilium aubé-^
, s I L aSg
iail , et le détruisent àirisî. TJq seul pied y a été trouvé ^ à
ji6ite coiinoissance , et il en fut fait présent à Tempereur
Néron. ».
On reconnoissoit la présence de cette planté dans un
pâturage , par Peffet qu'elle produisoit sur les moutons et les
chèrreâ qui en mangeoient : les premiers s'endormoîent et les
chèvres élernuoient. « Deouls bien long- temps ^ continue
Pline 9 Ton n'a pas vu crautre laser que celui qui croît
en Perse , en Médie et en Arménie , où îl vient en abon-
dance ; mais il est très-inférieur à celui de la Cyrénaïque :
celui-ci est falsifié avec de la gomme , ou bien avec du saga-
penon , ou bien avec dés fèves concassées ; aussi ne dois-jè
pas omettre de rapporter que, sous les consulats de C.Yalé-
rius et de M. Hérennius, on vit publiquement « à Rome, uA
morceau àelaser, du poids de trente livres , apporté de la Cy-
rénaïque^ Mais César, dans le commencement de la guerre
civile tira du trésor public un morceau de laser du poids
de CXI livres > lequel y étoit conservé avec For et l'ar-
gent. » '
Il n^est pas étonnant qu'on ait supposé une origine cé-
leste à une plante dont on faisoit tant de cas; aussi Pline con*-
tinue en ces termes : « Nous lisons , dans les auteurs grecs ^
que le laserpiiium j^ni naissance d'une pluie poisseuse , dont
la terre fut mouillée tout à çoup^dans les environs du jardin
des Hespérides et dans la grande Syrte , sept années avant
la fondation ^e Cyrène, ville fondée cent quaratite-troîs
ans après Rome; cette pluie couvrit quatre mille stade^
d'étendue. » L'&istoire de pluies de cette nature n'a rien
maintenant de surnaturel , comme nous Tavons exposé à
rarticle PiEaRES météoriques; il n'y a de fabuleux ici que
da conversion en laserphium.
Cette plante ne se plaisoit que dans les déserts ; elle étoït
extrêmement rustique , et se refusoit à toute culture. Elle
avoit une racine grosse et épfiisse ; une tige pas tout-à-faît
aussi grosse que celle de la férule ; des feuilles caduques
dès le printémpâ (nommées maspelum dans la Cyrénïque),
ressemolant beaucoup à celles de ïapium ( F, Selinon ) , et
des graines foliacées. Les bestiaux l'aimoient beaucoup; et
<|uoiqu'el]e fût d'abord purgative, l'usage continu finissoit
par les engraisser et leur rendre la cfaair d'un goût et d^une
saveur admirables. Les Cyrénéens mangeoient la tige dé-
garnie de ses feuilles > après leur chute , au printemps ; maïs
c'étoii pour se purger et se rétablir en bonne santé ; pour
cela, ils en faisoient usage pendant quarante jours, en la
préparant de diverses manières, bouillie ou rôtie. Le suc de
cette plante étoit de deiug sortes : Fun , celui de la racine ,
difo S I L I
g'appeloil tkizias; Tiatre , extrait de la lige, étoît le cauHa$i
Il étoit SQJel à se gâter , et par conséquent peu estimé. Aus-
sitôt qu^on avoit extrait ce suc, on le méloit avec du son, et
on agitoit fortement ce mélange, et on ne cessoit que lors*
qu'il aroît acquis une certaine couleur et une certaine con-
sistance, ^ar ce procédé, on lui enlevoit sa crudité et on
Tempéchoit de se corrompre. Le bon laser étoit noir en de-
hors, et blanc - transparent en dedans, et soluble iorsquW
Thumectoit arec €e Peau ou de la salive. Pline fait observer,
diaprés des auteurs anciens : que le suc , lorsqu^il coule, est
blanc corAme du lait, et qu^on le tire par incision de la ra-^.
cine du lascrpitium;qvie celle-ci étoit longue de jplus d^une cou^
dée, et qu^elle sortoit de tei*re, sous la forme d'un gros tuber*^
cule d'oà sVlevoit une tige désignée par magydaris , qui por*
toit, au heu de fruits, des petites feuilles dorées ; que celles-ci
tomboient au commencement de la canicule, lorsque le vent
austral soufHoit , etdonnoient naissance à de nouveaux in-
dividus qui ne vivoient qu'une saison ; qu'on déchaussoît le
pied de cette plante; que le iaserpentium se donnoil aux bes-
tiaux malades , et qu'alors on les faisoit périr ou on les gué-
rissoit très-promptement , et que ce n'étoit pas pour les purn
ger , propriété particulière au silphium de Perse.
Ainsi donc Pline distingue deux plantes t l'une , le laser de
Cyrène^ et l'autre le laser de Perse. Il y a encore une troisième
espèce , c'est celle qu'il nomme magydaris^ qu'on trouvoit sur
les frontières de la Syrie , et qui étoit plus délicate , moins
énergique et sans suc ; elle ne croissoit pas dans la Cyré-
Daïque. £nfîn , Pline cite un quatrième îaserpUium , qui
se trouvoit en quantité sur le mont Parnasse , et avec lequel
on sophisiiquoit le divin laser ^ si renommé dans certaines ma-
ladies.
Tous ces détails, que Pline donne sur le laserpiiium , sont
en partie extraits de Théophraste. Ce naturaliste grec parle
àik lasèrpitium de la Cyrénaïque comme d'une plante à racine
vivace. Il nous apprend que cette racine s'apportoit, dans
àes pots, à Athènes , nettoyée de son écorce noire, et con-
cassée avec de la farine pour se conserver plus long-temps.
£n£in, Théophraste confond en une seule espèce le laser-
pition dit magydaris , et celui du mont Parnasse.
Voilà , en résumé , ce que les trois naturalistes les plus an-
ciens, les plus dignes d'autorité , nous ont transmis sur ces
plantes, tant préconisées dans l'antiquité. Il nous reste à savoir
de quels végétaux ils ont voulu parler. Il est d'abord évident
que ce n'est pas à une seule espèce de plante qu'on doive
les rapporter ; ainsi le silpbion de Barbarie ou de la Cyré-
, s I L ayfi
liaVqne.el celui de PersC et le rnagfiam i sont trois pUnies.
Si i^onfait attention à leurs descriptions , on verra que ce de^^
voit être de grandes pUntes à racine vivace ou bisannuelle^
à feuilles très-découpées, jauni3santes et à fleurs jaunes , ainsi
qu^à fruits comprimés , terminaux , jaunissant par la matu-
rité t et en plein, été. Or^ j^^ ^ ^^^ ^^^ plantes ombelli-
fères qui puissent présente iflKareils caractères. Observons
encore que parmi les ombellifères , le seul genre ^n//a les
offre tous , et ces espèces , comme tous les anciens Ictserpi-
tium ou sUphium, croissent dans les pays châùds :de ; 1\0-
rient , en Perse , en Syrie et sur la côte d'Afrique. Si Ton se
rappelle que leferula tingUang, et d^autres espèces éUncent!
leurs tiges très-haut et qu^elles sont presque dégarnies de
leurs feuilles dans leur partie supérieure , on concevra que
les anciens laserpUium sont probablement des f truies Or^
nous ne pouvons pas en douter pour le îaserpiiium de Cyrène
et pour celui de Perse, qui, comme no% férules de Tanger et
asafœiida^ laissent fluer de leur racine un suc propre. Nou^
croyons donc ! i.® que le laser de la CyrenaYque s'extrayoit
ànfendatingUana^ et que cette extraction n^a plus lieu ac-
tuellement ; 2.» que le laser de Perse étoit notre asa-fottîda 4
qu on retiroit encore, comme en Perse, du ferula asa fafiUda «
dont on fait un très-gt-and cas dans TOrient. C Bauihin fait
observer que le mot asa est probablement le mot las^ cor-
rompu ; ainsi ceux qui écrivent asa fœtida auroient tort.
Quant à Tépithète àt fœtida , elle nous pa^oît encore une
preuve de Texactllude de notre rapprochement. En effet 9
nous avons vu que les anciens, disent que' le laser de Perse
avoit on goût et une odeur désagréables^. 11 est naturel de
penser que le laser de Perse a pu être nommé laser fœtidum ,
puis assa-foUida, On sait que les Perses trouvent délicieux le
goât de ccttegommeéchaoffante3;ile^t donc Ibsez remarquable
que les anciens Européens , comme les modernes ,.ont trouvé ,
au contraire i^que cette gomme étoit puante ,' si toutefois le
laser de Perse ^iVassafœUda sont bien la môme substance ,
comme nous n^en doutons pas.
Le benjoin a été nommé asa-dulcis , parce que quelques
anciens auteurs ont cr-u , mais à tort, que c'étoit le las.er de
la Gyrénaïque.
Nous ne serons pas aussi décisif relativement au magydaris ^
can si ce n'est pas ïe ferula meoides ^lAan.^ c'est - à - dire , le
laserpîtium orientale folio mei^ flore iuieo^ de Tournefort, nous
ne pouvons croire que ce soit le cackrys odonfalgiça , ni le
laserpîtium libanoUs , ni aucune des plantes que nous avons
citées à V ^t\\c\q laserpîtium^ et qui ont élé prises tantôt pgur
le magydarîs , c.t tantôt pour les autres espèces de silpfàon,
XXXI. I^
2^,2 S I L
Ce q^t nous v6oons de dire explique pourquoi T^uf^^-
fort avoil nommé laurpiUum le genre huer : il croyoit y re-
trouver le kuefàtt aocieas. Ce botanbte n'a fait aucun usage
du mot siiphion^ qui , étant resté saps emploi, a été appliqué ,
par Linnœosy k on genre dont les espèces croissent en Amé-
rique, et appartiennent à la (a|^le des composées. Le type
de ce genre est le sUphium ie^ffUhinaeeum » qui représente
assez bien le port de certaines espèce^ de férules , excepté
dans son inflorescence. C^gst encore lui à%s mille exem-
Jles de l'application inexacte des noms^nciens des plantes
des végétaux qui ne les ont jamais reçus* Adanson réunit
le sHphium , L. , au eoMopsis. V. &l*FH{oN. (LU.)
SILPHIUM. r. SiLfaioN. (lh.)
SILURE , Siiufus. Genre de poissons de la dirision des
AiDOMiiiAUX , dont les caractères consistent : k aroîr la tête
large , déprimée et couverte de lames dures ou d^une peau
visqueuse; des barbillons aux mâchoires; la peau enduite
4'une mucosité abondante ; une seule nageoire dorsale très^
courte.
Ce genre f tel quUl étoit composé par Linnaeus , renfer-'
moit de« espèces dont l'organisation éioit si différente , qu'on
sentoit depuis long-temps la nécessité de les en Ôtçr , pour
en former des genres nouveaux. Déjà filoch avoît fait , à
leurs dépens , ses eenres Plâtiste et Cataphracte ; mais
il étoit réservé à Lacépède de le débrouiller complète-
ment; et c'est ce qu'il a fait dans le cinquième volume de
son Histoire naturelle des Poissons.
Selon lui , les dturea de Linnœos , et les espèces nouvelles
qui auroient pu en faire partie , doivent être divisés en onze
genres ; savoir : Silure , Bf àgrofféronote , M alaftb-*
RURE, (l) PlirÉLODE , DORAS , PoOONATHE , GATAPBRACTEy
Plotose , AgenAose \ Magroramphose et Cektraisodon.
Pepuis, Covier a encore subdivisé ce genre , par l'établissev
ment des sous- genres Schilbé , Shals et Bagre.
Tous les silures vivent dans èes trous dont ils ne sortent
que la nuit , et surprennent leur proie plus souvent qu'ils
ne la poursuivent. La plupart sont pourvus, au-devant de
chaque nageoire pectorale , d'un aiguillon robuste , anguleut
et denté, qui leur sert d'arme défensive , et peut-être oCfen-
siye 9 contre les poissons. Cet aiguillon, articula k sa ba^e,
est ordinairement couché contre les nageoires ; mais lors-
qu'on veut prendre le poisson , il le relève avec violence ,
et fait k la main àes blessures profondes , et qui passent ,
presque en tout pays , pour être venimeuses. J'en ai été vie-
( I ) Iropx'imé mal à propos et par eirtuf typograpbi(|ue , ^a£\-
PjiRTuai: , dans ce Dictionnaire.
s I L 243
time ; ainsi Je fws en parler avec eoonaiBSânce de cause"
Cette arme empêche la plupart des aatres poissons de les al-
ta^er. Les silures peuvent vÎTre plusieurs heures hors de
l'eau; et ce n'est pas sans peine qu'on parvient à les tuer à
coups de bâton. Leur chair est généralement un médiocre
manger, cependant partout jon en fait usage.
Les espèces de silures proprement dits sont au nombre
de onze ; voici les plus remarquables :
Le S11.URE ASPRÈDB qui a deux barbillons k la mâchoire sur
périeure et à chaque amgle de la bouche; quatre barbillons à
la mâchoire inférieure ; cinq rayons k la nageoire dpusale;
cinquante-six rayons à la nageoire de l'anus; la caudale
fourchue. On le pèche dans les fleuves d'Amérique. Bloeb
l'avoit placé dans son genrgPLATYSTE.
Le Silure cottléprorA six barbillons à la bouche 4 des
tubercules sur le dos et âe& verrues sous le ventre. Il se
trouve dans les fleuves de l'Inde. Ce qui le rend très-reraar^
'ouable , ce sont les verrues de .son ventre , faites en forme
ce ventouses i les unes sessiles, et les autres pédicellées^ que
Blpch soupçonne être destinées à faciliter l'accouplement ,
parce qu'il n'y en a pas dans les jeunes. Il fait aussi partie
des Platystes de cet auteifr.
Le Silure coMMUif, Sihms gUims ^ Linn. , qui a une
5eule nageoire dorsale et six barbillons^ dont ceèix de la lèvre
stt|>érieure sont les plus longs. On le pâche dans les grandes
liv^re» d'Europe 9 d'Asitf et d'Afrique. On en trouve aussi
^ans la naer^.mais très^rarement. C'est après ïaêipêméfie
esiur^lton ( V, ce mot.), le pkis gros poisson de nos eaux
douces. On cite ceux de ski à huit pieds de long 4 et dn poi^
de plus de trois cents livres ^ comme assez fréquens dans le
Danube. Bloch rapporte qu'on en prit un,, en 1761 « àêùs
l'Oder , dont la chair salée remplit deun tonnes et demie ,
c'est-à-dire qu'il de voit peser plus de sept centâ livres.
Sa tête a la figure d'une pelle ; ses mâchoire» 1 dutt l'infé-
riewe avance ua peu » sont garnies d'une quantité oe petites
dents recondb^ts ;.et on voit dans sa bouche , dont l'ouver-
ture est fort grande , quatre 0$ longs , également garnis de
petites deni». Les côtés de sa lèvre inférieure ont une fos-
sette allongée et unie \ ses narhie^ sont longues et ses yeux
petits. Il y a six rayons aux membranes de ses ouïes. Sondc^s
est rond et d'uandir verditi^e ; son Ventre d^un vert clair , et
tout le corps 9 épais et long, est parsemé de taches^ noirâ-
tres y, irréguUères. Les nageoires sont jaunâtres ^ atee des
points et les bordbs bleuâtres^ Celles de la poitrine sont pré-
cédées d'un long et fort aîgnillM dentelé. Celle de la queue
est ronde.
àU s I L
Ai'islote et Pline ont parlé de ce poisson y qm vît d^antrcd
espèces, de reptiles, de frai, etc. Comme ses nageoires sont
courtes et son corps pesant , il ne peut pas s'emparer de sa
" proie à la nage. 11 est constamment , surtout pendant le jour ,
dans des trous , sous des pierres , des racines d'arbres, etc. i
son corps, de couleur obscure et toujours couvert de limon ,
n'épouvante pas les autres poissons; ses longs barbillons,
avec lesquels il joue, sont pris par eux pour des vers ; ils s'en
approchent donc sans crainte , et sont entrés dans son
énorme bouche avant qu'ils se soient doutés du danger. 11 vit
aussi de frai qu'il va chercher la- nuit sur tes bords des
rivières, et des cadavres de quadrupèdes ou d'oiseaux que le
hasard amène auprès de lui. On cite même des enfans trou-^
vés dans son estomac. A
11 ne multiplie pas beaucoup , et il croît lentement ; maïs
sa vie est dure et se prolonge beaucoup. Les anciens , et
même les modernes, ont dit que le mâle reste attaché à sa
femelle , et qu'on les trouve toujours ensemble. On le prend
k l'hameçon et à la fouène , rarenient au filet , parce qu'il
est toujours caché. Sa chair est blanche , grasse , douce-
reuse , difficile à digérer, et par conséquent peu propre aut
estomacs foibles. Cependant quelques personnes l'aiment ',
surtout la partie de la queue.' Dans lès pays oii il est abon-
dant, on le sale et on le sèche pour l'envoyer au loin. Il
est si abondant dans le Danube > le Volga , etc. , que l'on
fait sécher sa peau pour s'en servir en guise de verre à vitre.
On fait aussi de la colle avec sa vésicule aérienne ; de-là le
nom àUchlkyocole qu'il porte dans quelques auteurs. V, aux
mots Esturgeon et Colle de poisson.
Le SauRE MYSTE , OU Sc^iLBÉ , a une seule nageoire à
six rayons sur le dos , et huit barbillons. Il est figuré dans
Je Voyage en Egypte , de Sonnini , sous le nom de chiibL Oa
le trouve dans le Nil.
, Le S|f:«ORE barbarin , Silums clarias , Ltnn. , a la nageoire
postérieure du dos adipeuse; l'anale composée de t>nze
rayons et six barbillons. On le trouve dans les grandes
rivières d'Afrique et d'Amérique. Il est figuré dans Bloch ,
pi. 35 , n.<»* I et 2 , et dans le Buffon de Deterville , vol. 5,
pag. 157. C'est un fort médiocre maîigen On l'a confondu
avec le suivant.
te Silure nacré a la nageoire dorsale postérieure adr-^
peuse ; son premier rayon, ainsi que celui des pectorales,
sétacé, et quatre barbillons. 11 est figuré pi. P. i g de de
Dictionnaire. On le pêche avec le précédent, (b.)
SILUROIDES. famille de poissons , qqî rentre dans
celle appelée des Oplophores par Duméril. (b.)
^4r^/« dfe/
ZcépÛier Jhii^j
z
s I L 345
SILURUS. V. SiLtJHE. (DESM.)
SILUS. Coquille du genre des Volutes, (b.)
SILVAIN, Sihdnus^ Lalr. , Gyllenh. ; Dermestes^ Cofy-
dium^ Fab. ; Ips , Oliv. Genre d'insectes de Tordre des co-
léoptères , section des tëtrainères , famille des xylophages ,
tribu des trogossit aires , distingué des autres genres de cette
famille par les caractères suivans : antennes insérées ik nu,
un peu plus longues que le corselet, de onze articles ,«dont
le second et les suivans, jusqu'au huitième inclusivement,'
presque égaux, et dont les trois derniers formant une massue
presque perfoliée ; mandibules peu saillante^ ; palpes très-
courts , presque filiformes ; corps étroit , allongé, très^dë-
primé ; extrémûté anlérieure 4e la tête , avancée.
Ces coléoptères, sont très-petits. Les uns se.trouv^t sous
les écorces des arbres morts; les autres, dans les caisses des
boutiques , le;s grains et diverses autres substances qu'ils
rongent.
On ep couQOÎt trois espèces : le 3'i^^ain unidekté , qui
e$t le dermesU utddenté de Fabricius , et Vips d'Olivier , ayaot
le même nom spécifique ; le SiLVAtN bidemté , auquel il faut
rapporter le ^er/nes/f désigné de la même manière par Fabri-
cius et Panzer ; enfin , le Silvain a six dents , dont le pre-
mier de ces deux naturalistes a fait deux espèces ( dermesfes
sex-deniatus , Qt colydium frumentarium ) ; c'est ïipsjmmentaria
d'Olivier , et Je dermesies surinamensis de Linnœus. Cette
espèce paroît attaquer le riz. Voyez la troisième partie di|
tome premier des Insectes de Suède ^ de Gyllenhal. (i.)
SILYAIN. Nom .donné par Engramelle à une petite
famille de lépidoptères diurnes. Voyez Nyuphale. (l.)
SILV ANDRE. Espèce de Satybk. V. cet article, (t.)
SILYANË ou SYLVANË. Nom que les minéralogistes
allemands donnent an nouveau métal que Klsrproth a décou-
vert dans le minerai connu sous le nom d'or graphique , or
blanc ^ or de Nagyag^ etc. , et qu'il a nommé tellurium , en le
consacrant ii la terre ^ comme on avoit anciennement consacré
les autres métaux aux planètes. On lui a donné le nom de
iyhahe , parce qu'il a été découvert dans les mines de Tran-
sylvanie : on le trouve aussi dans la mine d'or de B<:résof en
Sibérie. V. Tellure, (pat.)
SILYBE , Siiybum, Genre de plantes , établi par Gaertner,
pour placer le CHARDO^-MAaiE , qu'il a trouvé n'avoir pas
complètement les caractères des autres chardons de Linnseus,
et qui p'a pas non plus ceux des Cartbahes, parmi lesquels
l^amarck l'a placé.
Ce genre , . qui diffère pei4 de I'Alfbédie de H. CassinI ,
^G 5 I M
offre : un calice ventru f imbrique dVcailtes comprimées f
surmontées 4'm) appendice creusé em goutlière, cUié 4'é«
Îîne^ 9^ en sea^ bords inférieurs , et terminé par un long
çc pointM ; qn récepude garni de paiiteties et de 6eurons ,
tous nermai^hrodUes ; plu&iedrs. sameni^f couronnées par
4Qsécaitle9^ aigretté«s • réunies k l^qr basQ ^q un anneau car*
dnc. r. CnAUDON etCÀRTnAMiu (lu)
SIIiYBUM. Coite planiCt meolîoMiëe p^IHine, rMsem*
bkttt an chammlmuUanc; elle éloîl ëgateoient épineuse. Mi
en SUieie 9 ni em Syrie ^ ni en Pbénîeie où elle eroissati t on;
B^en fais4^îl ns^ eo cmsinc , Uns sea aspect étocl fâdNsnx ;
elle n'aToit aucwi iisage en qjiédecme%
Selon Dioscoride « le sâyàon éloit une herbe épineuse et
laffgie , fuiavoil les^femUes semU^tes à celles du chametiéon.
Tratche cuilc , eHe éloîl bonne à manger avec de Thmle et
dis sf4. Le )as^ desa racine , prie aiii poids d'une dracKme ,
provoquoit à vomir.
Matthiotc avoue qoiHI* ne peut rapporter cette plante h au-
cune de celles qu^il connoît. Kauv^plfios est phis hardi ; itcitè
ta gèndelie {gunàdia Tàumefvrtii) ; majs )e plus grand nombre
des botanistes , C Bauhib , AnguiMi^ra , Lobel , Adanson,
elè. , sont pour le chardon-mane ( carduus marianus^ L. ) ,
plante dont plusieurs botanistes font , ^ Timitation de Vail-
lant, un genre qu^ls nomment sifybum. Ce |enre diffère du
carduus par tes écailles de son caKçe comAm , épineuses
sur tes bords, (tw.)
$IM AB'E ^ Zccfingera. ^brisseau de la Guyane , à feuilles
alternes > quînées ou temées ; à foHoles obtongnes^ aicoiës^
émarginées , très-entières , veineuses et glabres ; à fleurs
blanches , portées trois par trois sur des pédoncul^es a»l-
Iakes, 9 quifdmae ua genre dans la décandirie monagyoie et
daiM.kt tamilie de&iéfféhkithaoées, ( de» sikuieoidMe», seh>n
R. Brown).
Ce geff»pe , qui est fort voisii» desr Qvassies , a^ponr carac-
tères : un calice divisé en cinq parties ; une eoroile de cmq^
pétaJes; àh élamines, dont les fitets sont élargis et rehis à leor
base ; quatre on cinq ovaires réunis , du centve desqneh- sort
un style à quatre ou cinq siHonSiCt à stigmate à quatre o« cinq
lobes; quatre ou cinq capsules coriaces , ovales , monosper-
mes, écartée&y attachées sur u» disque ciMumu. (&)
SIMAROUBA, Simarouha, Genre établi par Aubh^,
réuni par Linnesns aux QuASSi£S , et depuis rétablie par De-
candolie. Il' renferme trois espèces d'arbres à ftuiâes pin-
nées , sans impaires , à folioles souvent alternes et à fleurs
disposées en grappes termînates.li'une d'eUes fournit Técorce
SIM â47
jli^l on fkh «fi si ffé^eni msgt etf médecine i et ie«l il a
été fait mention au mol Qcàssib.
Les caractères àe ce genrc^qui est de la famille de son nom,
sont : flears monoïques ou polygames par arortement) calîee
petit, à cinq divisions ; corolle de cinq pëtales i^ peine plus
longs que le calice ; cinq ii dix éiaminea dont la base est ac-
compagnée d'^cailleâ ; style fourchu. (B.)
SIMAROUBA FAUX. Écoi^e àé là MAiitdntÈ a tAH-
éË$ tEtJnttir qtt'dû éteploie th àfédécifie éH place du iéri-
table SiMAROUBA j en ayant les vér^tri, mais à un {dus fdlbfé
aegfé.(È.)
SIMAKOUBËES. Famille de ptaliten éîAlïë pàt Bè-»
candolle. Elle se rapproche de ecfc def Odi^ÊEs. Ses eirac-
lèreaseni: flctfral^ermapibr^dttés^àvi^rtJdt^lielquefoîil caNce
de trois parti» pefiisianleâ f pétale^ hfp^BeSf rekvé»^ ca*
ducs , ordinairement au nombre de cinq ; étamines as
nombre de cinq Ou de dit , bypo^nés sur lé di^é, siMftni
pouftuea d'aMendices à lew basé ; oraife dirilé en autant
de léiges 4»^il y a de pétales i surmonté d^na style simple |
irmt capstflaire^tbirafvei monosperme ^ seteence à geriM
droite invers^^ et à denx cotylédons épat».
. Les ^eAres* qui ^e rappm*tent à cette fanâlle f iont : QuAS-
SIE , SiMAnOUBA et SlMABE. (B;>
SIMArUTSIGI. Arbre d» Japon ^ du gente Wkigcua
( IF.jaf^tmUd^^ Tbirfnb. ) ; cm TappeUe aussi nippon utsu§i. Le
korn-uisigi est une seconde espèce du mime feùTt{ff^.coreen»f
Tk )« KjiÉi^fer a donn^ 1» figure de cette espèce^ et Thun-
bere celle* de la première. (LI9.)
SlMBOR. Plante do royannle de Baniam^ qui croftf près
de la mer , qui a les feuilles semblables à celles du lis, de
natttiieTiaqoeuse et d'un goût amer. Il n'est pas nécessaire de
la mettre en terre pour la faire eroftre ; il suffit de Tentrete-
Sdatts nnUdi bumide. Om Ui regarde comme émolliente ,
olutive et rermifuge. Oo ne sait si c'est une plante para-
lùte on Ime pfente gra^M, on même une production polypeuse.
1^ (B.)
SIMBULÈTE^ Simbuleia. Genre établi par Torskaël dans
la tétrandrie monogynie, qui a pour caractères : vm calice di-
yisé en trois^purties ; une corolle monopétale , campanidée 9
presque bilabiée ; quatre étamines dont les anthères sont réu-
nies ; on ovaire surmotflé d'un seul style ; une baie.
Le simbulite se trouve en Arabie;. (B.)
SIMERL Adanson a ainsi appelé one coquille de son
Îenre Mante^et^ qoi paroit appartenir aux Volutes dé
ânnsens» (b.)
SIMIA. Nom latin du Pithèqué ; Ton en a fait la dé-
2iB SIM
nomiBaiion générique de touleâ les espèces de SiSGES. (s.)
SIMILOR. Composition métaiflqae qui est un alliage
de cuivre, et de zinc, ou du laiton. V. Ziîk;. (ln.)
SÎMIPJA-S^GOUNDQ. C'est le Gatilii^r à Java, se-
lon Thunberg. (b.)
SIMIBË , Simira. Nom dofiiié à un genre qu'on a depuis
rfîuni aui^ Psychotres. (b.)
3I]VIlVJiË]^I. Nom du Cuivre dans le pays de Dar^
' JVunga^ en Afrique, (ln.)
SIMON. L'un des noms vulgaires du Dauphin commua
SIMON, r. Petit Simoh. <v.)
SIMPLA NCÉtIA. ArbrisseaNi du Ténirife , qui y porte
ce nom sous lequel Plukenet t'a figuré. V. PrïLLis et No-
BULA. (IN.)
SIMPLEGADE, SimpUgades. Genre de coquilles uni-
valves établi par Denys-de>MMttfort aux dépens des Pla*
KULITES de Lamarck. Ses caractères sont : coquHle libre ,
cloisonnée , aplatie en disque , contournées en spirale ; tous
les trous de spire apparens ; ouverture arrondie , recevant,
dans son milieu, le retour de la spire ; cloisons dentelées^
lobées , persillées et percées par un seul siphon.
Les coquilles de ce genre sont très-nombreuses- dans \es
colleetions. On les trouve dans \ts couches calcaires d'an-
cienne formation. Leur grandeur varie depuis deux lignes
jusqu'à huit pieds de diamètre. On les appelle vulgairement
Corne d'ammon persillée, (b.) ^
SIMPLES. Nom vulgaire donné aux plantes dont on
fait usage en médecine, (d.)
SIÎVI-RUN(;-LON. Nom d'une espèce de Myrte <m/r-
tus Irinetvia , Lour.) en Cochinchine. (LN.)
SlMSIE, Simsia. Genre de plantes établli^ar R. Brov^
dans la tétraudrie monogynie et dans la famille des pro-
tées. Ses caractères consistent en : un calice de qu^Kre fo^
lioies régulières , recourbées ; des étamines . saillantes , à
anthères d^abord cohérentes et ensuite séparées ; un stig-
mate dilaté , concave ; une noix conique.
Deux espèces , toutes deux de la Nouvelle - Hollande ,
entrent dans ce genre. (B.)
SIMSIE ) Simsia. Genre de plantes établi par Persoon
aux dépens des C0RÉOP1.S.
Ses caractères consistent en : un calice cylindrique , à
écailles et à folioles linéaires , presque égales ; un récep-r
tacje garni de paillettes ; des ^mences aplaties , bordée^i ,
fifistces à leurs aiiglc^.'
SIM ^49
Il renferme trois plantes de rAmérique méridloiulè^
(fi) .
SIMSIM. C'est le Sésame, dans le Dar-Four, contrée
de l'Afrique. (Llj.)
SIMULIË , SimuUum , Latr. , Lam, ; Cukx , Linn. ; 2V-
pu/a, Deg. ; Scathopse^ tah.; Airaeiocera , Meigen. Gelure
d'insectes de Tordre des diptères , fanuUe des ném^iïères ,
tribii des tjpulairea , et dont les caractères sont : antennes
épabses, courtes, formant une sorte de massue cylindri-f
CO-^onique^, pointue et crochue au bout, de onze articles;
point d'yeui^ lisses apparens ; yeux lunules ; palpes allouT».
gés , courbés , de quatre à cinq articles ; jambes sans épir
pes ; premier article des tarses allongé.
Les simulies ressemblent beaucoup aux bibions et aux
scathopses, Fabricius les réunit aujourd'hui , avec ceux-ci ;
mais elles en dilferent par Tabsence des yeux lisses ; elles
s'éloignent surtout de ces derniers diptères, à raison de
leurs palpes lon^s , courbés et copaposés de plusieurs arti-
cles. Ce naturaliste avoit d'abord plyé la seule espèce de
ce genre j qu'il connût, avec (es rhaglons (^coiombamensis).
Linnams en aroit fait un cousin (^ replans), et Degéer une
iipuk {erythrocephala). Cet insecte est fort petit, n'ayanl^cn-r
viron qu'ui/e ligne ou deux de longueur. Il est noir , avec
des anneaux blancs sur le ventre, les jambes et los tarses.
11 vient en très'grande quantité au printemps et â .la fin
de l'été , dans la Servie , le Bannat. 11 attaque les bes-
tiaux, pénètre dans leurs parties de la génération, et les
£ait périr dans l'espaéSs de quatre à cinq heures. On l'éloi-
gné, avec de la fumée. Cette espèce se trouve aussi en
France aux environs de Paris,. et dans les cantons méri-
dionaux. Mon ami ftL Antoine Coquebert l'a trouvée aux en^
virons de Reims , et il en a donné une bonne figure dans
ia Tmisihke Décade de ses lUusifalions iconographiques des In-
sectes y ish, a3, fig. 7. Schellemherg l'a aussi représentée
dans son ouvrage sur les diptères , pL 38 , fig. 3. Avant été
piqué une fois sur la main par un de ces insectes ; j'éprouvai
une douleur des plus aiguës. Les voyageurs ont parlé d'un
diptère très- incommode , qu ils ont distingué du maringouin
( espèce de cousin ) , sous le nom de moustique, et qu'ils ont
dit être très-petit et ne s^annonçant pas , comme le marin-
gouin , par un bourdonnement. 11 peut y avoir eu de la
variation par rapport ^ l'application de ces deux noms ;
mais il est certain qu'il est^ait mention , dans la plupart
des voyages,- et particulièrement dans Marcgrave , d'un in-
secte ayant les caractères comparatifs que je viens d'énoncer*
Or,cet insecte ou cemoM5//</(/^me paroît être du ^eore simulie,
Michaux, célèbre botâ^nisle, me fil voir da ces mçusiiques- qu il
±So S I N
arok r»pp#rtëi àt Uê i^otagès àm$ Vhménqw MfrttntHo-
iiale,et jV ai trouvé tous les caractères des simuIies.Ceiie es-
pèce diflérott sealetticttt 4< la nAt^É v en ce qu'elle dloit toute
noire, llestbien extraordinaire que les voyageurs aafluralisieft
nt s'attachtnt pas à rectteillîr de préfiérettce les obfotsqiii i&é-
riteat le plus é^étrc ewm». Les màring^mM^ les mùosii^uii^
les €hi4fu99 ^ etc.^ animaux qui afiBigeiM si tort te» kabHans de
eartainea contrées de rAaiér^ue ^ >^'ont prea^aa pas eiHraré
fiaé Fattentioft de cas iia*aralistel' rayaMafi.
Ai. Meîgtn, ijui a domié il ce geni»a îr nom à'at^acêôcêrû ^
eoni^cré dé}iipar ftt. le baroo Palisat de Beao^^ob à» ua genre
de coléaptèreS) en mentionne sia espèces. Hom renvoyons
k son onvrage. (l.)
SI N. Nom japonais de TIf a onAtmas Faaii.i.Ba. C'est aussi
fe NiwsiN. F. à Tartiele Bema. (r)
SINAPI. Les anciens donnoîeni ce aMa il des plaates
dont les graines très -échau(£an tes- et etcifaole» atoîeni une
acrimome tellement forte f qaVUes agissofent prmnptemenl
sm Fodorat et sar la vy : c'est ce que sigaifie engrtCt^tne^/f
c^est-À-oire^ iiaisibie ài la vue. Pline est, parmi les auteurs aiH
cieas ^ celui lyn a dit quelque cbese siir fes ptant«s qM pro-^
daisent ces graines*; les autre» se sont coateoiés de parler dcd
vertus et des qualités des shm/mT. '
Voici coimiie Pline s'explique sar ces pUmes. « Dis que
I^équinoxe d'automne est arfivé,aai sèaae le cmmdrmmf Vont-
ihum , ïéUHpleT , le ma/ca , le tapaûntm^ k ogM^ylhn , qae
tes Grecs appettem poeéirês , et le iinapi j dant fa saineof
iivre et brûlante eosame du fo« « est trts'^ataire a» caipe.
Il crott sans cnlture , mais il faut lè repîqaer ^ alors sa f|raiaè
eo est aneilteore. A peme en a-t-an senvé dans mn enéseît,
qu'il est impossible de^le détruire ; car aasràftèt qoe la graine
f omèe i elle poosse. On ^it usage de cette grainre poar assai*
sonner les mets ; ki cuisson lui fait perdre de son acrimonie.
Oa VMxtffi ks feuilles de ee smapi cuites de la méa» tnamère
que tes autres légumes^ Il y en a de trois soNrtes ^ Fuse grèk ,
uoe aaicre à feuilles semMables k celles de la rase^ et^me
troisième à femmes ëenua. ,La meiHeiire graèae de sma/nfest
«retle d'Egypte. Les Athéniens l'appelleaa mtpf, et d'aattet ,
iéfpsi ovt saufion, »
Dioscoride nous s^pread^ue ïe ^miypi des jardiai étoit ap^
pelé^ par quelques personnes, nopr; que le meiileap étoit
gros , fort roux , pas trop sec ^ rert et arate en dedaas lors-
qu'on le concassoif. Lorsqu'il foignoil toasesces qusAkéSy A
étoit réputé parfaitement boa. £e dna/d étoit écbaofiaDtS ;
broyé et approché d)»nez, ilfaisoîtéteraiier; soasuc, m^lé
avec du miel , s'empk>yoit contre l'âpreté des paupières et
la fbibtesse de la vue. On iaisoit usage de cette gr^e dans
s I N :»5i
les emplâtres , oo en décociioa , j^oar se gargariser » et àuks
cerlaints maladies , etc. IL est q«esti<m du sinapi , dans Hîp-
Ïocrate et dans Théophraste, et c'est de eet auteors que
^Kne et Dioscoride ont ei^tfakce qo'iU disent du AÎna;» ;
et qui nous suffit pour y v^coiiAoitre no» woutlkrdet. On
ne i^ut le dire^ependani ^i^ d'une nanière irèsegéttérale;
car il est probable que d'aulrea cmeiCèrea ont pu y ttre
rangées. On croit cependant , i.S qd^ltsmapi do Diosco*
ride et de 'Aéopyasie eit la deuanème espèce de aina^ de
Pline t celle à feuilles de ra¥e , et notre jnm^ nigm on shuoé
noir j ou la lilouTARUt
2.^ Que le sÙMpigréie de Piiae peu% atotr écë lo sinapû
alba ^ L* , oa Sbnevé k OAkïn^ blanghs.
3.<^ Que le •sinapi à fsmltts i'mmea éloit le$î^mènum U^
nuifolium y ce qui ne nousparok p«» probable^
^ Mais ces rapprocheaena ne soaI que dea prësonptioiis ,
hieu' fu'oa certain d^cé de eeciitode soit attaché à pfoÂeurs
d'entre eux.
liO n^^'.ou witifdpimfiieàe Pline, parottétre «ne autre
plante. JE^. Thi.asvi.
Le nom de siaapi est reské en botanique ; d'abord il a été
appliqué auK sénevés que nous avens cités et k plusieurs ai>«
ires plantes du mtede genre ; a» rapkanus r^koÊUSêrum , aa
bmnitis êrmag^^ an caràumine ûipinSf k des bttasêiea , à on Vé-
LAR ( erysimum alliaria^ L. ) * b des e^ècea de siâymkium^
etc. « jusqu'à Toomefevi , qp» l'a fisé a» sénevé. linnaeus » en
adoptant le siiumi de Tooroefort , en^ a lég^ren^nt altéré le
noMA en. simapÙR, Ce genre a sidii» peu de modÂications , cepeii*
dant le dnapis imana en a été retiré par Moeneb qui en a
faitson hinehfMi^ hw^rd^kknaifm» Imstigmlm^ W.^ éto4t ua
^napi DOiuc Touniefov^enfiniii Qrante a séua» le genre sinapis
au raphanus , réunion rejetée par le» botaMstes même les plus
e9ne«ifs^àe; la. muUipticité des genres , en histoire naturelle.
U n^ feut pao. confondre arvee les simpis^ , les cUames^
CAmme es]^ pouccoît le iisûce, si Ton n'^étoit pas. prévenu que
queJqiee^Minesde ces pfentes oos éAé nommées ainsb (ln.)
SÛMAPL Synonyme de Coni»YA06ARfB. (b.>
SINAPISTRUM. Genre de Touvnelari, qui ne diffère
pas du W^hMVk de LinaœuBi. (jk)
. SINAKA. Nom de pays; de l'InoftB ÉCARSAiifi. V^ ce mot.
0)
SINCIALO. V, PsantCHB smciA£i>7t.xxv^p. 3%. {y^y
SINIMON. V. RfiOA. (w.y
SINSiOC. Arbre api eroi» dans les tka de la Sonde ,. et
qui a beaoconp de rappoMs airee le laumr coulihah(m ou eu-
Ulaçaru F. au mot Laurier, (b.)
aS? s I N .
SINÈGRE. r. SÉNÉGRÉ. (DESM.)
SINGANE, Sterbeclda. Arbrisseau grimpant, i feuiHes
presque opposées , pétiolées , elliptiques , acuminëes, entiè-
res, veinées et glabres; à fleurs blanches, petites, portées
sur dés pédoncules communs , fort courts et insérés le long
des branches , qui form« un genre dans la polyandrie mono-
gynie et dans la famille des guttiers.
Ce genre a pour caractères : un calice de cinq £|Iioles con-
caves; une corolle de cinq pétale» denticulés efflisérés par
un onglet au réceptacle ; un grand nombre d'étamines éga-
lement insérées au réceptacle ; un ovafre supérieur, ovale,
surmonté d'un style courbé à sa pointe , et à stigmate en tête,
cbncave : une capsule longue , cylindrique , fragile et unilo-
culaîre , contenant plusieurs semences, grandes, anguleuses,
entourées d'une pulpe blanche et douce^
La singane croît à la Guyane, et s*élève au sommet des plus
grands arbres. Lia pulpe qui entoure ses semences a une odeur
de citrouille. (B.)
SINGE D'ANGOLA , est principalement le jocko ou
Finjocko , le barris , le chimpanzée, qui n^est que le même
animal, connu sous le nom de satyre orang-outang (^simia tro-
glodytes , de Linn. ) ; c'est aussi le ^uayas-morrou de Dapf^r.
V. Or A^G •CHIMPANZÉS. On trouve encore lepithèque, le
macat[ue,lê callitriche et la mène dans ces mêmes pays.
V, GUEKON et MACAQtJE. (VIREY,) ^
SINGE D'ANTIGOA , décrit par Pennant dans son Sy-
nopsis of (^laârupedsy p. 129, n.» 97 , paroit être un Sapa-
jou long de dix-mitt pouces , sans la queue , qui est cendrée
et a vingt pouces dé longueur ; sa face est noire , ses joues
barbues ; son dos et ses côt^s sont mÉfés de noir et de roux
vif; le ventre est blanc ; les jambes ,Tioires en dessus^ sont
cendrées en dessous, (virey.)
SINGE ANNELÉ. C'est une espèce ou variété d'Octs-
TITI qui ei^isloît au Muséum de Londres , et que Pennant a
.décrite dans ssl Synopsis 0/ Quadrupeds ^ p. 121 , n.SSj , sous
le nom de TJie annulated monkey. 11 a la face plate, une barbe
longue aux joues et un toupet sur le front ; les poils du
corps et des membres bruns en dessus; le ventre cendré,
et la queue , qui est plus courte que le corps, annelée aU
ternativement de brun pâle et de brun plus foncé. Il pa-
reil que ce singe a de la ressemblance avec TOuistiti pro-
prement dît (Simiajacchusy Linn.). (VIREY.)
SINGE ARABATA. Gumilla, dans son Hisi. de VOré-
noque , tom. a , donne ce nom à une espèce ^càouate très-
criarde, singe qui se trouve au Brésil. V- Alocate Arabate^
(DESM.)
SINGE ARAIG>7ÊE. On a donné ce honi à des singes
d'Amérique , qiii appartiennent au genre AtèLE (et dont les
principaux sont le Bëlzébut et le Coaita) , k causé de la
. maigreur extrême de leurs membres, (desm.) ♦
SINGE BLANC -NEZ; Cest une Guenoi^ d'Afri<}ue
nommée par Linnseus simia petaurifita. La Gi}ENt)N a në;^
BLANC PROÉMINENT ^ OU SiNGE HOCHEUlt ( Sintia nicûtaris de
Linnseus), présente un caractère analogue à celui qu» dis-
tingue cet animal , dans la belle couleur blanche de son nez.
(desm.)
SINGE BOGGO. C'est le Mandrill (^sîmiamaîmon, et
simia mormon de Linnaeus ). C'est un babouin de l'Afrique
( V. Mandrill). Néanmoins, d'apré§ la description impar-
faite qu'en donne Smith, on ne, peut reconnoître le mandrill,
mais plutôt un singe d'une espèce voisine , tel que le papion
ou quelque babouin : ne seroit-ce pas la simia sphinx de Lirï'-
nseus? ou la simia porcaria , qui est le singe noir de Levaillant ?
(VIREY.)
SINGE -BOUC. Il semble que les brillantes fictions des
poètes, sur les divinités champêtres, soient plus fondées dans
la nature qu'on ne l'imagine. Ils nous représentent les saty-
res^ les faunes, comme àe% espèces de singes-boucs : et il
existe des animaux qui tiennent des caractères de ces deux
genres de quadrupèdes. Pennant a décrit le singe-bou^
( The goat'-monkey j Voyei Synopsis of Quârupeâs,^ p. lao ,
tkJ* 88. ) , et il dk que sa face est nue ^ de couleur bleue ,
avec des rides obliques , comme dans le mandrill ; mais il â
jone barbe comme celle du bouc. La couleur du poil , sur le
^orps et les membres , est d'un brun foncé , et la queue est
longue. Nous n'avons pas d'autres détails sur cette espèce
ou variété^ qui exisloit dans le Muséum de Londres.
(VIREY.)
SINGE BRUN. C'est une espèce de Guenon que Pen-
nant a nommée Uu^ny monkejr ( Synops.of Quad., p. 120,
n.<> 86 ). Elle est de la taille d'un chat ; sa face et s^s oreil^
les sont d'une couleur de chair; les poils du corps sont
bruns et cendrés à leur origine ; la queue est plus courte
^que le corps ; le dos a une. couleur orangée ; ie ventre est
blanc et les membres sont cendrés. Cet animal , qui se
trouve aux Indes , est , dit - on , fort matin. Il y a une va-
riété de cette espèce à face noire ^ avec de longs poils blancs.
(VIREY.)
SINGE A CAMAIL. C'est U guenon à camail, de Kuffon,
que M. Geoffroy place dans son genre ColoBe ( Colobus
poi/comos), (DESM.)
SINGE CAPUCIN. On à donné assez gjfnéralement <ré
a54 S I N
nom à uùt espèce àt SkVKjoVf hr SaY : M. Geoffroy lé àonne
également k on Saki. (desm.)
SINGE DE LA COCHINCHINE. C'est U doue (^simm
nemœus , Linn. ) , fort jolie espèce de Guenoh qui n'a point
les fesses pelées , et dont la face est entourée d'une sorte
de crinière. On en a fait un genre particulier , sous les boibs
de Lasiopyge et de Py<^trich6. Le singe masigmei espèce de
Guenon a nez |:.ong ( simia nadca ) « yieni encore de la Co>
chinchine. Le doue , qui se trouve aussi , à ce qu'il parolt , à
Madagascar , y est nommé sifac. (virey.)
SINGE CORNU. Ce nom a été donné à l'AtGMTTË , es-
pèce de Macaque , et à un Sapajou ( K ces mots ). (desm.)
SINGE COURONNE , de Buffon. C'est la GOEîtoN
couronnée , de Geoffroy ; CercofUhecus pilôtâtm. (nsSM.)
SINGE A CRINIÈRE. Espèce de gumon mal décrite ,
et qui peut être le dmia fournis de Lionsrus 9 ou la Gu£Non
Malirougk* V. ce mot. (virby.)
SINGE EN DEUIL ou SAPAJOU EN DEUIL, est
une espèce de singe du nouveau continent , qui se voyoit dans
la ménagerie d« prince de Hesse^Cassel, et que Ersleben a
décrite sous le nom de ctbm lugubri* (^Sysi* iC^. émtm,^ gen.
5 4 sp. 9 ). Sa taille égale cell^ du Myistf brun , et Sa couleur
est entièrement noire , exceplé la face , et les patte» ttn»i
3ue les autres parties nues , qui sont d'un rougeâtre caoleur
e rouille. Cet animal n^a point de barbe (vir£Y.>
SINGE DORMEUR DU CASSIQUIARE. C'est
l'AoTE douroucouli , de M. de Humboldt F. AûtE. (l>EaM.)
SINGE DRILL. NoavçUe espèce , distinguée par M.
Frédéric Cuvier , et qui diffère de celle du MANnaiLi. ave^
laquelle on Ta voit toujours confiindue , parce que ta face eM
noire et reste constamment de cette couleur, (d^sm .)
SINGE ECUREUIL ( Simia sdurus > Dénomination à^%
Makis dan» quelques auteurs d'histoire naturelle, (a.)
SINGE-ECUREUIL. Ce «mna eat anssi donné au Sa-
gouin SAIMIRI. (DESM.)
SINGE A FACE POURPRÉE. Selon M. Geoffroy le
mgfi ou la gueitOH à fuse powjfrét^ de Pennant cl de Buffon , se
rapporLeroîenI àTespèce de singe que, d'après TemMimçk, il
(lomme Guenon barrique {CtrcapiAecus^latàbarbm^y (dessl)
SINGE GUARIBA, de Marcgrav^. C'est Toi»»»/» , es--
pèce de singe amécicain , du genre AiiOii^ATE. V, ce mot.
(DESBff.)
I^INGË HOC HEUR* C'est la. Gubnon a iNez blai^g
Bno£iaiN£i9T ^ Cercmihecu» mciàtuts. (ofiRH*)
SINGE JAKANAPER. On a donné ce nom à la Guir
fiK>« (;àibilTKIfiM «Ift &11»GAII£ Sa19T- JaG^URS. <D£Stf.>
s I N ^ a55
$ING£ l4lOK^4« Bfkew. SalonM.deHtimboiatV^ïst te
pinche , qui appartient au genre de» Om$7m$. (desU*)
$lNtir£ A LONG 1HE% C'esH le nasiguf, c|e Daubenton,
eipèce 4^ GçEiH)]^ 4^ la C^Wnchine , dont ]VL Geoffroy a
fait un genre particulier sous le nom de Ma^iquk. V. Gvv-
SINGE DU MEXIQUE (^ïtit), de Bnsson. C'«|t
MO petit ridge à| genre de$ OuimTis et de Tespèce nommée
PiSICHt. (PE3M0
SINGE DE MOCO. C'est une espèce de Babouin {F.
ce m^) f Simm hamadrym^ Linn. Il parott qqe la guenon à mu-
MOU allongé^ de BufibO| est de la même espèce, (viesy*)
SINGE MONKIE , Simia m^HA, de Linnaus. Fœtus de
skige décrit et iguré par Sébt 9 et qu'on peut tout au plus
raraorter ae genre des sapajms^ sans en déterminée V«sp4<;e»
V, Sâjov bionkië. (hesm.)
SINGE MUSQUÉ. C'est le Sapajou saï. (besm.)
SINGE NËGRE. On t donné ce nom k demi espaces
de singes , Tun ds genre Sapa JQU , €ebus nigef \ et Tautre &
genre Gu£NOl9 , ceTcoj^iêkicv» maints, (lii^M.)
SINGE NOIR, de LievaUlattt 9 9si la simia ffêf^ana de
Linnams , le Babouuï Hcaa d'Afrique, (yiaiy.)
SINGE DE NUIT , 4e ^ Guyane. On désigne ainsi les
iinge& d'Amérique à q9eiie llche el floconneuse 9 ou Sa«U9.
V. ce mot. (desmO
SINGE DE NUIT. M. de Humboldt a lait comoitre
soua ce nom on quadrumane aingpilier , auquel il asai^^ k
nom générique d'AoTE. V, ce mot. (desm.)
SINGE Palatine, roi^way ou Ex<mjima. 3)oge
d'Afrique , qui appartient au genre des Gvi3Noi<«. K. ce m(|t*
SINGE DU PARA. C'est le l^lioo («Wa m^^aia de Un-
aaeus), folie e^èee d'OuiSTiTi rapportée par la Condamine-
Son poil eet d'un bean blond argenté 9 et toutes s<s parties
nuet sont d'un ronge vif de reraiiliûm. Voye^ Oui3XtTi.
SINGE PLEUREUR. C'est le Sut et le *?> à go^
hlaache ^ siages du genre 4es Sapajous proprement dits* On
leur donne aussi le nom de singes musqués* (PSSBC.)
SINGE POURPRE ou GUENON A FACE POUR-
PRÉE, de BuffoQ 9 est décrit par Pennani dana son Hi^lory
^QïÊéuinwêdi, tom. î 9 pag* iH4t figaré pi. ;iK« G'est9 ^lo<i
M. Geoflroy, le mime unnui que sa GvimN bailuqu^.
M. Virey pense que ce n'est qu'une Tariété dn Maj6A<^S
OUANDARO^. (BBSBf.^
&INGËAQUSU£X>£ COCKQK.Q«<iMt44t44wo#
^i5^ ' S 1 N
âa MacÀQUC MÀlifcm 9 Simia nemestrinij aussi désigné par
celui de patas à ^ueue courte, (desm.)
SINGE A QUEUE DE RENARD. Cette dénomina-
tion a été appliquée aux singes d'Amérique^ du genre Saki.
V. ce mot. (desm.)
SINGE RENARD ( Sem/Quipa ). Gesner a désigné ainsi
les Sarigues ou Didelpa^. (desm.)
SINGE ROUGE , Mo"o Colorado. A^arlhacène c'est
TAlouate proprement dit (hurieur alouaie), de M. &eoffroy.
(desm.)
SINGE SIFFLEUR. Les singes , du genre des Sapajous
proprement dits , ont été ainsi appelés à cause de leur voix
qui ressemble k un sifflement, (besm.)
SINGE SYRICHTA. Espèce ou variété de gitenan ou de
sapajou mahdécrite et mal connue, qu'on trouve figurée dans
Petiver , Gozophfylacion , pag. a i , tab. 1 3 , fig. 1 1 ^ simia
syiicfita dé Linnâeus. F. Sajou de Petiver. (desm.)
SINGE TETE DE MORT , Simia worta^ de Linnseus.
Espèce mal figurée et mal décrite dans les auteurs ; c'est , à
ce qu'il paroît , une variété du sapajou brun ou du sapajJU
nègre (jsimia apeUa de Lionseus) 9 dont Séba donne une mau-
vaise figure. Au reste , cet animal appartient au nouveau
continent. Gm'elin pense que ce n>st qu'une variété du Sa-
GOi)t SaïMiri ( iS/miâ^cûir^a, Linn. ) V, Sajou a t&te de
MORT. (VÏREY.) * .
SINGE VARIÉ ou SINGE VIEILLARD. C'est la
GuEiïON MONE ( V. ce mot. ) , le xn-^ùi d'Aristote , et le
kypos des Arabes.
Cette goenoti s'apprivoise bientôt , et même est capable
d' attachement. On lui enseigne beaucoup de choses, car elle
est fort obéissante. Elle aime les fruits, la chair, les insec-
tes , et ne rejette pas les légumes. On l'enseigne en Portugal,
ainsi que le magot , à chercher les poux à la tête , et aussitôt
qu'elle en aperçoit, elle les croqne d'un coup de dent.
Comme les poux sont fréquens en Portugal , on va chez un
perruquier qui met son singe après votre tête , moyennant
quelque monnoie. (virey.)
SINGE VERT. C'est la Guenon callitriche {simia
sabψ , Linn. ). (desm.)
SINGE VIEILLARD. C'est la Guewonmôisie au p«lage
varié ( nmiam'ona , de Linnseus ) ;. elle appartient à l'ancieà
monde. Un autre singe vieillard^ est le ZooYimio {simia peter de
Linnseus) , qui ne diffère vrabemblablement pas du Maca-
■QUE ou ANDEROU.^ ( desm.)
SINGE VOLTIGEUR. Ce nom est celui que les voya-
geurs donnent aux singes du genre Atèjle.^ parce qu'ils -sa-
s .1 N «57
r€»k ù hieu s^aUaeber tus branehAf , m «a]F«>^ de Iwr
fueue , qo'Us se Uiasent amî Bo^pendre la^ftte en ba$ , à U
manière àdi batelewrs «I dan^eiire 4e çor/de. r<9r. ATii«^.
SINGE DE WVRNB 00 Ponoo m Bobjiéq. tira»4
animal de la famille ides singes, et cj^ui, si Ton en juge par
son squelette et par le peu c^n'on sait sur ses mœurs , doit
être robuste et féroce.
QodqntB rMseigaemeofl^ nowreUeiMnt i^eiieiUiSf sem-
^e«t indmre ^ite cet aninal n'est WUe^ que rorang-ootafig
adulte. V. Poneo. (n«¥.)
SLNGES, Simim, qui vient de $mmlérê^ imiter. La phisim*
r sortante et la plus diftcile de lentes les éAude» % eat coUe d(e
lyomm^physifpe el moral ; par le corps, il n'est que Tégal
deiabéte; par reeprît, il s'élève ««premier rang dans la 9^
tiare» et participe en quelque sorte de la dtvinit4* C'eai moins
encore ce mélange inconoerable d^ioAetiigeAce et d'anknaUlé
qui nous confond , qne nos raqpports {Aysî^uea el mor^nx ^y^
ks bétes qai nons resaemblciit. Quel sera lie point où ce^sf
Tame el oè commence l'empire de la matière P Oà finit
l'homme arrec le corps dn sAtge, elle m^avec rhum.ainté f
car on mt pent nier qu'il ne se rencontre *des relations in*
tîmes entre ces deux ondres d'teres« Il ne s'agît plus de d4ei«-
der si le ^n^ cet nne btte bruèe s depuis leng-tempa pn en e#l
généralement convenu, maisil est important de iGoUnuttre ce
qui lui reste d'analogne à Tbomme t car je iie pense pas
qu'on doive bjonier DOS facnltés i la simple conformation du
corps.
j 'avoue qpoe, suspendu entre l'orgueil bumain, 4pii s'in*
di^ae d'être comparé à ia brute , et eette dbjecAe philosopbie
qui nous ravale au même nMreau , il eat 'également difi&cilf
de prononcer pour et contre , parce qu'étant pige» et partie
lon notre propre eanse , nous ne >poilv^ons>paa «ow déàire de
toutes nos préventions , et que nos ya^vpi^^m 90 rapportant
toujours à nous mimes , on^'en défiant toujours , la balance
Mncbe sans cesse de <l'un^9i« de Twilre eÂté. Pour bienéta^
blir nos rapports ^ il iaudroit être ao-dessusde nous-^màmeit
4e sorte que Oîeu seul en es| c^fiable*
Qu'est-ce, en effet, que le »e^ Un bomme animal* ou un
noimal Jmmme P Sonsmes-nons bumiUés ou JbiM enoreaeillia
de noire condition 'On sarpréseuheef £eroitnU, en L'^y^noo
du |[eare bumain , le preMer desammaux ? JUa matière or^
gnnisée peui^Ue sentir et ^neer par elle-mâme , ou piai* un
don de la Divinité ? Toililesprinctnales penaées^^ue^suggi^'e
eeaujet, ai légèrement décidé paria plnpiurt iées bomn»es,
d'opvès leurs opinions et leur lausse science , comme a'ils
XXXI. 17
a58 S I N
étoient compéfens dans une matière qu! tient si profondé-
ment à eux-mêmes. S'ils se donnent raison ^ bien ententlu que
le singe a droit d'en faire autaot de son côté. Pour garder une
exacte justice , il faut donc nous abstenir ici de prononcer, et
considérer seulement les singes en eux mêmes.
§ 1, De la nature des singes comparés à P homme et aux autres
mammifères.
Je 7ois , ati premier aspect , an corps k très-peu -près sem-
biabie à celui de Thomme , et comme celui-^ci est, à son avis^
le premier des animaux, il accorde la seconde place au singe.
Les peuples sauvages, justes ou injustes , les placent aa
même rang , selon le rapport unanime des voyageurs.
Il y a chez les hommes deux directions vitales ,1a première
qui tient aux affections animales, et 4a seconde qui est le ré-
V sultat de la pensée ; celle-ci est plus étendue et plus puis-
sante k mesure que Tîmlividu est pour ainsi dire moins ani-
mal. Or, plus le principe de Tanimalité est actif, plus il
l'emportera sur Tesprit : en effet ^ à mesure que les appétits
et les passions deviennent plusvifs « le principe intellectuel se
détériore. Cette vérité se remarque d^ns la contemplation
des diverses races humaines. En général , l'Européen est le
plus intelligent et le plus policé de toutes les nations de la
terre. Ëifstiite vient l'Asiatique de race^- mongole , comme
le Chinois et le Japonais, etc. Ceux-ci sont suivis par les peu-
plades malaies, les hordes kalmoukeset américaines; enfin on
descend au Lapon , au Nègre, au Hottentot , et même au
Crétin {Voyez Rich. Clayton , Memuirs of ihe litterary and
pfuiosi sac. ef Manckest: , t. 3; p. 262. Cet auteur assure que
les Crétins du Valais ont la, figure d'un orang-outang^ et sont
lascifs comme des singes),piiis au Nègre €hoè\ qui,selon Bryan
Edwards , a te museau exactement semblable au babouin.
On passe donc insensiblement de l'homme au singe par des
nuances' graduées. Qu'on ne m'objecte point leur diffé-
rence morale et intellectuelle , car quelle distance si grande
trouvez-vous entre 1 -intelligence du HoUenloI boschmann
ou sauQage^ avec celle de î orang-outang ? Certainement
il y a plus de différence entre un Descartes , un Homère
et le stupide Hottetitot ,. qu'entre Vorangoutang et ce der-
nier. Considérez surtout que les appétits véhémens , les
passions brutales acquièrent de nouvelles forces dans tous
ces êtres , à mesure que leur intelligence s'éteint. Qu'y a-t-il
de plus impérieux chez les nègres, que les pei chans tels
que Tamour, la haine , la vengeance , la joie, la crainte, la
jalousie, en'fin toutes. les passions dû coeur humain? Elles
sont proportionnées à ta faiblesse de l'esprit ; tandis que
SI N 25 j
la prudence ^ la magnanimité , la sagesse augmentent chez
les hommes , à mesure qu'il sont plus parfaits et plu3 hé-
roïques. Ainsi la femme est déjà plus faible dVsprit que
r.homme,mais elle est surpassée en affections corporelles par**
les r^ces inférieures de Tespèce humaine , en proportion de
la dégradation de leur intelligence , et à mesure qu elles
s'approclient de la famille des singes. Voyez HQMM£.,|^t
Nègre.
Le singe n'est donc, pour ainsi dire , que riiomme corr%
Ïiorel, car si Ton retranche progrcsslveiuenl r'mLellîgeuce à
'homme , on le fera descendre par degrés au Kalmouk ^
au Nègre , au Hottenlot , puî^ à furan^^ outang^ C'est ce
qu'a fait la nature; car on obs(.'[Te aussi unt â'\m\nui\ou^
graduée de la masse du cerveau , depuis i'huojuie ju^iitrait
dernier des singes. Supposez une lêtt? dliomme luolLvcoujirie
de la pâte , si j'en retire de la cervelle et que je camprïme ie
front, la face paroîtra avancée en tiiuscMu comm^v dau^ le
nègre; si i'ôte encore de la cervelle ci fjtje fî^plàussu da-
vantage la tête , je formerai une fi^yre de singe, parce que
plus le cerveau diminue , plus la face se développe ut s'é^
tend. _ ,. ^ . ^ . ^^ ^ ^ .•-.,? .j
C'est, en effet , ce qu'on- ^ remarqué chez cç'lle femme^
boschimane, connue à Paris sous le nom de Vénus lÎQtienlfitgi
Son crâne offre un museau plus saillant encoire qu'aux niègF^s^
et des os du nez très-plats; à ce dernier égard surtout, ki^
M. Cuvier qui l'a disséquée , je n'ai jamais vu; de tête hu-.
maine plus semhlahle aux singes que l^sienn^/ Je trguve
aussi que le trou occipital est proportionnellement plus a m -^;
pie que dans les autres têtes humaines ; d'après la. règle
connue de M. Sœmmerring, ce sèroit encore là un signe
d'infériorité Mém .du Mus. dhisl nat , tom. 3i , p. 27 1.
. Le singe représente ainsi le matériel de Vhomme ; et' s^it
imite tous nos gestes , s'il semhié copier toutes nos actions
corporelles, c'est qu'il est conformé de la même manière que
nous.* L'on conçoit en effet qu'une machine qui seroît pou -
vue de mêmes muscle^ et de niêmes os que l'homme, ne pour-
roit ^as exécuter de mouvemens différens des nôtres ; il est
donc naturel que les singes , dont la struciiire ressemble si
fort à la nôtre , fassent tous les mouvemens dont nous sommes
susceptibles ; et ceci n'est pas toujours produit par le désif de
contrefaire nos gestes , de singer nos manières et de les;
tourner en ridicule ; mais il est si naturel à ces animaux d'a-
gir de cette sorte « qu'ils se conduisent semblabiement sans
nous voir et sans chercher k nous imiter. Si leurs postures et
leurs gambades nous paroissent grotesques et ridicules , ce
n'est point qu'ils aient l'intention de nous divertir*, ils font^
a6o S I N
très è^rienâetnent les grimaces les plus risibtes , parce que
telle est leur nature. Entre eux ils ne se roient pas du même
joèil qde nous , et ce qui nous apprête si fort à rire , est pour
eux une chose tome simple, à laquelle ils n'attachent aucune
iâée de comique. Ce qui fait que ces animaux nous paroissent
si réjouissant pa^ leurs manières, et si moqueurs dans leurs ha-
bitudes, c'est ^Hls ne contrefont que le matériel de Thômme,
sans représenter sa raison et son esprit ; ce sont pour nous des
espèces de fous , de bouffons tels qu'en nourrissoient jadis les
roiis et les princes pour se dirertir. Il entre, dans lé rire que
ces êtres nous inspirent, un sentiment d'orgueil qui nous ré-
vèle notre supériorité à Tégard des animaux, parce que nous
yoy6n)s tous leurs eObris se borner seulement à Timitation
l^hysiqué ih nos gestes.
' Là facilité dé contrefaire, que les singes possèdent au su^
prêine degré , décèle dans tous ces êtres autant la foiblesse du
caractète que le défaut de la raison. Ne voyons-nous pas que
"ces hommes st prompts à saisir les ridicules de leurs semblables,
SI afd'eils à suivre la mode, si habiles à se prêter aux manières
du prince-, ié la c^onr , tin des hames sociétés , sont aussi les
courtisans les plu^ serviles et les camélons les plus rampans ?
Plus occupés ciu soin de s^intréduire dans les bonnes grâces
de leurs màhï^es, que de suivre la raison et le cbemin delà
droiture , tear bassesse vient de leur petitesse d'esprit, et la
àkèïAt càus^ produit les mêmfCs effets dans les singes. Au con-
traire, rboVn'file libre qui sait se cnbnottré ètVestimer, dé-
daigné ce^ lâches ih'o^ekis; aussi à'est-il pt^int imitateàr;
il Sent trép sà SU(lérioriié bour s^abalsserà èette pratr^ne ; il
est pluà fait pout donner le toto que pont le feàtv^ir. Cette
<fOttrtoi!^ie basse et mensongère dont on se paie dà)^s ta société,
est le tafent pfartîcnlier de ceux qài manque^ de mt^yens
plus nobles pour' réussir dans le moîlde ; c'est cetài des Bat-
teurs et des coUrtîsaùs ;
Peuple caméléon , peuple 9Îfi|(e du maître .
Il arrive , par ta mèrne raison , que lé^ facettés spirhaëHes
étant ^lus faibles que les qùàtîtës corjpofelles chez tous les
hommes de ce caractère , ils sont plus portés à la vie sen-
suelle qu'à la vie morale , et l'on a des j^réuve^, matlhemrea-
sementtropmultipliée^,* des maux que la corruption des c6ur-
tisans introduit dans le corps sociaL Le singe , à plu:s fot^è
raison , étant une bête brute , a dés affections cOi'poretles
encore plus véhémentes que l'homme. Sa gôiït^mandise eâitex--
trente ; sa lasciveté surpasse tout ce ^uè la licence dés mœurs
la plus effrénée peut produire. ï)^aîUéurs^ la conformation
de se$ oi*ganes sexuels est sèmVial>te à ceue de Tèspèce ha-^
s î N ^
maine ; il s'accouple de la xattofi manière et i teute époq^ue,
coipine elle, parce qu'il trouve , dans les pays qu'il habite ^
une nourriture assez abondante en toutes les maisons. Ce
besoin d'anaour, si impérieux dans les singes , es\ s^ns doute
la principale cause de leur vie demi-sociale^parc^ qijeljes se%ii%
se tenant toujours rapprochés , il se forme parmi ei^x i|ne sorte
. de famille ; cependant comme les singes ne soQtp^s purenient
inonogames , et que leurs deux sexes se mêlent soqvent eptre
eux indifG^emment , selon les circonstances ; il s'ensuit que
ces liaisons si ipultipliées établissent qne société , quoiqu'im-
Ïarfaîtey entre les divers individus , en introduisant de nom-
réuses parenté^s. Mais cette sociabi)it(é des singes n'a ppiuir
base qu'une affection puren^efit pliysique , tandis qu'elle est
fondée, chez Tbomipie) &^r 4^s sentimens plus nobles d'a-
mitié ^ d'attacbem^pt , de çopvenances mutuelles , sur des
rapports de penséef et des besoins réciproques qu^e n'a point
le singe. £n Ofitr^ , la parole articulée , l'établissement de la
propriété, sont d^ causas de société bien plus intimes dans
xiotre espace quie d^ns celle dé^ songes et de quelque autre
espèce que ce soit.
A la vérité , )' effet de U civilisation e$^ d'augmenter le&
relations d'amovr et de hienyeillapce, non-seulement entre
les sexes, mais encore entre toiis les individus. On sait que
le sauvage aime peu sa femme , est di^r pour ses Stemblabies;
mais à mesure que l'hpipme se civilise , il devient plus sen-
sible , plus simîmt ; ses relations seicuejles se multiplient, et
plus ses mœurs se po(icent , plus elles tendent à se corrompre.
Mais parce que squ^^ goïqinnfiê pas des êtres purement ma-
lériels, l'esprit s^ développe et s'éclaire progressive çient; les
aâiectipns i|>oraies ^'éte^eiit en même proportion que le
corps acqaierjt ph^sde sieosibilité. Çï^ez la brute, au con-
traire i la partie matérielle étant toi^urs prépondérante ,
Tétat social n'influe guèr^ qu^ p\ir son physiqjgie. Nos ani*
maux domestiques, participant epqixelqiie sorte de la société
humaio^ f deviepnept a^^i pl^s «irdens en amour que les
mêmes espèces sauvages; leurs organes sexuels sjont bien plus
ii}éveio^és , biefi pljiis acU£s ; Ija vache , la chèvre, ^yant des
pis plus grx>s, peuvent fournir 4ti l^it en tout temps , et la
poule donne 4es q^s presqv'eA to^te saison; cejt effet ne
vient Pffts seulement de r|J>ondfknçe de la nourriture , mais
principalement du rapprochement continnel des sexes , qui
goiUcijte sans cesse Tardenr amoi^*ej«se de ces animaux , et
les maintient ainsi dans l'état d^ société ou de famille. Plus
cette société est intin^e entre les^tres, plus les affections
corporelles d'amo«r ^e Cçrtifient ; âe4à viçnt qu étant ex-
trême chez plusieurs natioius^ il est force q^e leur^ mœurs
^62 s I N
se dépravent et que les relations physiques remportent bien>=-
tôt sur les senlimens moraux , surtout dans les climats où
Tardeur du ciel accroît l'impétuosité naturelle des penchans
de Fâme. Telle est encore la raison qui fait que les singes ,
dont le tempérament est lubrique , ont des passions d'au-
tant plus ardentes ^ que la chaleur de leur climat et le rap-
prochement continuel des sexes les entraînent sans cesse à la
jouissance.
Parmi les causes de la lubricité que nous avons exposées
ailleurs ( Article HhERliSKiiE du dictionnaire des sciences médi-'
raies ) ; il en est de particulières à Thomme et aux singes >
qui leur attribuent une grande ardeur génitale ; c'est leur
station plus ou moins droite. En effet , alors le sang s'écoule
naturellement avec plus d'abondance vers les organes sexuels
et à la cavité du bassin ; de-là résulte cette disposition mens-
truelle quVprouvent la femme et les femelles des grands
singes , ainsi que le gonflement des veines hémorrhoïdales
chez rhomnie, la rougeur et ce renflei|ient singulier des
fesses nues des mandrills et des papions, surtout lorsqu'ils
sont en chaleur.
En outre 9 Thomme , les grands singes ( orangs , pongos^
babouins , et même les magots ), ou sont privés de queue ^
ou du moins n'en ont qu'une courte , et Tabsence de cet ap-
pendice cOincide avec une plus grande lubricité; car de
même les lièvres, lapins, boucs, etc., sont plus portés aa
coït que les animaux à longues queues. Il semble que les or-
ganes sexuels gagnent alors en énergie, héritent de la nourri-
ture que recevoit l'appendice coccygien ; c'est ainsi que les
hommes boiteux et ceux auxquels une jambe a été amputée ,
passent pour être plus ardens au coït. Les singes ont , d'ail*
feurs , les jambes plus faibles que les bras ; enfin leur verge
libre et pendante , éprouve de fréquentes érections , et an-
nonce une puissance génitale remarquée depuis long temps,
puisque les anciens représentoient leurs satyres 9 leurs faunes
et d'autres divinités champêtres , arrecto pêne , comme le fer-
tile Dieu des jardins.
Et cette ardeur du sang, qui donne aux singes des affections
si violentes , qu'ils sont toujours dominés par leurs pen-*
chans et ne peuvent jamais demeurer tranquilles ; est sans
doute occasionnée par l'activité de leurs sens. A beaucoup '
d'égards , les manières des singes sont plutôt celles des fous
que celles d'animaux de sang froid ; ils ont à-peu-près les
liâbiludes des maniaques ; ils semblent plus écervelés que
capables de réflexion ; tout les frappe vivement , et ils pa-
rc issent vivre plus dans leurs sens que dans leur cervelle. En
effet , les hommes qui joignent à des facultés intellectuelles
s T N a6$
fort bornéesiine grande vivacité des sens , sont exposés h tom-
ber dans la folie , parce que le cerveau n^ayant pas reçu une
capacité proportionnée à celle des sens, ceux-^:i le frappent
avec trop de violence , et lui laissent àes impressions exag^é-
rées des choses. Un cerveau en démence rfsseihbhe à un œfl
ébloui qui porte sur tous les objets Tirnage de iavive lumière
qui la frappé; eu effet , les' maniaques ont la cerveHe comme
éblouie par oue forte impression qui se mêle à tout ce qui les
occupe , qui les suit en tous lieux , et leur fait faire les
actions les plus extravagantes. La folie vient donc le plus sou*-
vent delà trop grande vivacité des sens, relativement à la ca-
pacité du cerveau ; aussi nous ^e voyons jamais de ma-
niaques avant Tâge de puberté , car c'est surtout à cette
époque que les seiis acquièrent un développementetune acti-
vité extraordinaires, à cause de riofluence des organes sexuels,
dont le propre est d'augmenter la vigueur et. les fonctions
de la vie sensitive {Voyez aia mot Homme, le lieu où Tén
traite de la puberté ). Aussi les eunuques ne deviennent ja-
ionais fous, et 1 on guérit quelquefois les maniaques en opé-
rant la castration sur eux.
C'est donc à Tardeur lubrique des singes qu'on doit prin-
cipalement attribuer leurs manières brusques , leur carac-
tère extravagant et incorrigible. 'Cette chaleur du sang
émane surtout de leur tempérament y qui est bilioso-nerveilx,
tempérament dont Ténergie et la pétulance sont dues à la ten-
sion et il la sécheresse extrême de la fibre. En effet , les hom-
mes doués d'une semblable complexion sont naturellement
colériques et libidineux; ils sont maigres et fort velus, commie
les singes, sur tout le corps et la face. Tous leurs mouvemens
sont pns.es ; leur activité est infatigable , quoiqu'elle cbange
souvent d'objet; car, plus un sentiment a de violence , moins
il a de durée » parce qu'il s'épuise plus rapidement. Cette
constitution corporelle étant toujours tendue , et ayant une
grande sensibilité , doit être plus portée que toute autre à la
passion de l'amour , et s'y livrer avec plus d'impétuosité 9
mais comme elle s'use aussi davantage, son existence s'abrège
par ses propres excès. C'est surtout le tact qui , par sa délica-
tesse et la vivacité de ses impressions , anime le plus le sens
de l'amour ; et nous voyons que les animaux stupides dont le
derme est si coriace ou couvert de substances insensibles >
sont aussi les moins amoureux. Cette différence se remarque
surtout parmi les hommes , car ces lourdes machines à peau
grossière ne sentent pas; ces sauvages dont l'épiderme tou-
jours nu , est durci aux ânjures àà l'air , ne connoissent
presque pas l'amour; au contraire, l'homme civilisé, chec
lequel l' usage des vètemens et une vie efféminée contribuent
ft6< S I N
à la dëitrarlesse de la peaa «c à 1» seKaArilhé du tovditfr r a
le setts de Tainoor exquis , et aés comnanicaUoDs toa* extrê-
mement ràpîdei entre le» sexei* Un simple attimcliemeitt^
o« même te seiri Toisîaage , suffisent pour affecter les sena et
(aîre natire des i^îrs. Oo sait sortool combien le toucher
maUiel des lèirres entre deoi persoosea de diiSérens seaea et
dans la vigoenr de Vàge ^ est poissant poor éveiUer le senti*
ment de Tamoar. Les singes étant , de tout les animanx « lee
mieux conformés poar Tosage dn toucher ^ ayant qnatre maîna
et beaucoup de parties dn corps tootes nnes , c#mme lea ma-
melles i la face ^ les parties seanelles , les fesses ekea la plu-
C, il n'est pas étonnant qn^ls soîest eitrAmement lasctft.
i ^ les mâles et les CemeUes se donnent-ils des baisers fort
tendres ; on sait qu'ils ponssent Tâmpod^ar josqn'à se maa-
tttrber , même «n pnbÛc ^ tî snrtont à la tne des femmes.
Cette action , ai honteose et si détestable , lenr est enseignée
fwt la seule nature, comme un sopplémoM nécessaire pour
modérer lenr ardeur ; et les animaux que la conformation de
leurs pieds met dana l'impmssanee de se lÎTrer 4 ce vice in-
fâme , cherchent quelquefois par divers frottemens , k se
débarrasser d'une humeur loxuriame > dont la trop grande
abondance leur seroit nuisible ; teia aom les roussettes , le
«bien , le cbat ^ en se léchant ; tels sont même le bouc , le
mulet , Pélépham privé , etc. Mais le singe ne se sert de cette
4iMâlité qu'il à reçue de sa structure ^ que pour s'abandonner
bmialemetttà ses sales toluptés; ce hideux Diogène fiiit même
Krade de son impudence , et sa tilenie dégoètante cause de
torreur. * Le papion,dit Boffon, est insolemment lubrique et
« affecte de se montrer en cet état, de se toucher , de se sa-
« tîsfairé seul aux yeux de tont le m<mde ; et cette action y.
« l'une des plus honteuaes de l'bamanité , copiée par la
« main du babouin , rappelle l'idée du vice , et rend abo-
« minable l'aspect de cette bite ^ que la nature parolt avoir
« particulièrement vouée à cette espace d'impudence , car
i€ dans tous les animaux «• et même dans Thomme , elle a
« voilé ces parties; dans le babouin , au contraire , elles sont
« tout à fait nues, etid'aotant plus évidentes, que le corps
« est <x>uvert de longs poils ; il a même les fesses nues et
M d'unrouge couleur de sang, les bourses pendantes , l'anus
« découvert , la queue toujours levée ; il aemUe faire parade
<f de toutes ces nudités , préâeotant son derrière plus souvesit
m que sa tête , surtout dès qu'il aperçoit des femmes , pour
« lesquelles il déploie une telle effroiMerie , qu'elle ne peut'
« maître que du désir le plus immodéré >. < àisi. naL éBs sÙÊg. ,
totne xxxY, édit. de Sonn., p. ^a5. )
Tons les singea, il est vrai^ tie descendent pas ii cet excès
s I N a65
ée iurpitadc « tX Itê oraiigi-o«it«ngs sont les plos retenus ;
leurs fetneliet paroîssent même pudibondes, quand on. les
cxamiae; mais cette passion pour les femmes, si effrénée,
qu'elle porte même ees races effrontées et immondes à leur
faire violence , tue peut provenir que d'une grande similitude
^'espèces , puisque les divers animaux ne sejoignent par des
mélanges adultères qu'autant qu'ils sont voisins par le genre ,
et qu'ils appartiennent en quelque sorte à la même famille
naturelle. En effeti^ la propagation des afiections animales
ne peut s'opérer qu'entre des races assez analogues entre
elles-, et qui sait jusqu'à quel point nous nous approchons ,
far les faôiltés corporelles , de la nature des singes ? Com-
ien de négresses surprises par une troupe lubrique de satyres,
dans les forêts d'Afrique , ont pu engendrer des monstres ?
Combien même de femelles de singes,messaline8 sauvages,se
«ont volontairement prostituées k l'ardeur des Africains ? On
ignore tout ce qui se passe en amour dans ces vieilles forêts ,
oà la chaleur du climat, la vie bnite des habitans, la solitude
«t les délires des passions , sans lois , sans religion , sans
mœurs , peuvent faire tout èser; et ces êtres dégradés, ces
monstres mi^partie 4iommes et singes, confinés dans quelque
désert ignoré , dérobés a la société humaine par la honte* ou
bien immolés par la crainte du déshonneur , nous demeure-
ront long-temps inconnus.
De la cùhformaUon naturelle des Singes , des manières, des
habitudes et du genre de vie de ces Animaux.
On caractérise les singes entre tous les animaux par leur
face nue , leurs épaules larges et aplaties comme chez Thomme
( car ils ont des clavicules complètes) , par deux mamelles sur
lapoitrine,par dtê mains conformées à. peu près comme dans
Thomme, excepté le pouce , qui est plus petit et qui ne peut
pas se mouvoir indépendamment àe9 autres doigts , par des
espèces 4e maint aux pieds , ce qui les fiait nommer quadru-
manes , car le pouce des pieds est aussi opposable à leurs
doigts que celui des mains ; on voit le même nombre de dents
«hez les singes de l'ancien continent, surtout, qu'à Thomme,
mais plus Criées ; enfin , par une conformation de corps
Irès-analogue à la nÀtre , dans nresque tontes ses parties.
Leur pénis reasemble même à celui de l'homme , et leur ma-
trice à cdle de la femme. La station de ces animaux n'est ja-
mais aussi droite que la n^tre , mais elle est oblique ou dia-
gonale ç leurs genoux sont toujours à demi plies lorsqu'ils
veulent ae dresser. Lorsqu'ils marchent , ce sont les mains
qu'ils posent d'abord à terre ; puis le train de derrière s'avance
tout d une pièce comme font les cuis-d«-iatte; aussi les qua-
a66 S ï N
drunianes ont (>énéralement les bras plas longs que les jam-
bes; ce qui est le contraire dans l'espèce humaine; ils sont, en
effet , essentiellement formés pour grimper sur les arbres , et
non pour se tenir debout,ainsi que Thomme, car ils n'ont pas,
comme lui, la tête en équilibre sur Tépine du dos , ni les os
du bassin aussi larges, ni les cuisses fermes et droites, ni les
jambes musculeuses , ni les talons saillans. Les muscles de la
cuisse s'attachant plus bas sur la jambe, celle-ci reste toujours
à demi Héchie; ce qui leur eslfavorable pour grimper. Les qua*
diumanes posent obliquement leur plante de pied à terre, et
s'ils se dressoient autant que nous , ils tomberoient sur leur
dos. Non-seulement ceci est applicable aux plus petits singes,
mais même aux plus voisins de notre espèce, tels que Torang-
outang, le chimpanzée et les gibbons.
Tous les singes ont quatre dents incisives à chaque mâ-
choire , comme Fhomme , deux canines un peu plus longues ,
surtout chez les* espèces farouches des pougos et babouins ;
des molaires comme les nôtres , à couronne L^rge avec des
tubercules mousses , pour broyer le parenchyme des fruits et
des graines. Ces mâchelières sont en même nombre aussi
q'i'à rhomme, chez tous les singes de Pancien monde , mais
les sapajous et autres singes d'Amérique (excepté les ouistitis),
ont deux mâchelières de plus à chaque mâchoire , c'est-à-
dire , trente-six dents , avec un cœcum plus allongé que celui
de Thom ne et des espèces de Taucien continent.
On distinguera les singes des autres Quadrumat^es ( Voyez
cet;arlicle),des Makis, indris, loris, gatago, tarsiers, etc., en ce
que ceux-ci montrent souvent six dents incisives inférieures ,
ou ces dents iiftlinées en avant, pointues, écartées ; des ca-
nines et des molaires à tubercules plus aiguës qu'aux singes ;
enfin , leur museau est allongé comme aux renards , ce qui
ics a fait appeler singes à museau de renard; ils ont souvent
, aussi des ongles pointus aux doigts indicateurs, pour percer
les insectes , et les extraire des fentes d'arbres ; car ces ani-
inaux vivent surtout des larves d'insectes , dont les véritables
singes sont moins friands que des fruits.
Toutes les espèces de quadrumanes sont omnivores ^ et
surtout frugivores , parce qu'elles vivent sur les arbres des
climats chauds des tropiques , oà croissent beaucoup de fruits.
Les singes les cueillent et les portent à leur bouche avec leurs
mains, à la manière des hommes. Us savent fort bien arra-
cher aussi les racines avec leurs ongles aplatis comme les nô-
tres. Leurs intestins ont aussi la même conformation que les
nôtres ; ils ont un cœcum court. On dit qu'ils sont naturelle^
ment appris à boire 'de l'eau dans le creux de leurs mains.
Mais dans l'état sauvage , ces animaux boivent raremeni »
s I N ^67
leurs nourritures toutes végétales suffisent pour les désaltérer*
Ce sont 9 d'ailleurs , des races d'une complexion sèche , grêle,
et nerveuse , ou mobile , qui a peu besoin de boisson. Ils.
mangent de tout avec plaisir , noix , glands , bulbes , pain ,
feuilles , salade , coquillages , œufs , grenouilles , insec*
Î!S , etc. Ils cherchent continuellement les puces et les poux ,
u^ils croquent, de même que certains nègres et 'quelques
peuplades malaies , au rapport de Dampier et d'autres voya-
geurs. On assure même qu'en Portugal , le menu peuple fait
chercher ses poux par des singes , moyennant une petite ré-*
tribution qu'on donne à leurs maîtres. Sur les bords de la
mer, les singes savent prendre les huîtres et les moules,
dont ils brisent Técaille entre deux pierres , pour manger la
chair dç ces testacés. Chaque espèce ne s'attroupe point avec
une autre , mais il y a comme autant de nations séparées de
chacune d'elles , qui préfèrent certains cantons y et ont leurs
nourritures appropriées. Ce sont , en général , des animaux
matineux , et qui se tiennent tranquilles pendant la grande
ardeur du jour , dans les forêts de la Zône-Torride. Ils dor-
ment aisément sur les arbres , en s^ accrochant entre leurs
branches , car ils craignent de rester k terre , où la difficulté
qu'ils ont de courir , semble justifier de leur poltronnerie ;
mais du haut des arbres où ils se cachent , il leur est plus
facile de se défendre , en lançant des branches , des fruits ,
et même leurs excrémens à leurs ennemis. On croiroit surtout
qu'ils affectent de se moquer de ceux qui ne peuvent pas les
atteindre.
Il y a des espèces nocturnes , outre les aloualtes , les sa-
jous de l'Amérique , et les tamarins ouisflitis , les sagouins et
sakis. Ces singes viennent surprendre à petit bruit , comme
les faunes , les sylvains de l'ancienne mythologie arrivoient
de nuit près des bergers , dans l'Orient ; ou comme les lému-
res, les spectres , se cachoient entre les ruines des villes dé-
sertes de Babylone ou d'Héliopolis. C'est ainsi qu'on croyoit
qu'ils venoient jouir des femmes dians Poppression du cau-
chemar : ces divinités champêtres honoroient les belles
dames de leurs faveurs, sans que les maris osassent en mur-
murer; tant les dieux ont de prérogatives! On n'ignore pas
que des singes furent adorés dans la superstitieuse Lgypte.
Les singes sont extrêmement lascifs , car nous avons dit
que tontes leurs passions étoiei;it excessives ; aussi leur tem-
pérament est-il très-chaud. Leur lubricité est telle, qu'ils ne
se contentent pas même de leurs femelles , puisqu'ils insul-
tent souvent lesfemmes par des gestes révoltans, et que leurs
voluptés sont brutales et dégoûtantes. Le singe papion devient
jaloux des femmes j ^et écume de cogère quand un homme
*68 S IN
approche seulevaent d^elles en sa présence. Les femelles de
ce singe et des autres babouins 9 des mandrills , ont la
même Jalousie pour les hommes. Quelques-unes des plus
grandes espèces ont uo écoulement menstruel , ainsi que les
femmes. Contre la coutume des autres mammifères , les fe-^
melles de singes sonfl'rent le coïl dans U temps de la gesta-
tion, de* même que les femmes. £lles mettent bas un ovi*
deux petits, après une gestation plus ou moins longue , sui-
Tant les espèces , et qui est de sept mois , dit-on , dans les
orangs, les grands singes, et de cinq dans les moindre^
races. Au reste , leur utérus a la même conformation qu^
datis notre espèce, et si Ton suppose que la grossesse des
femelles des orangs-outangs s'étend jusqu'à six ou sept mois,
comme on le rapporte de celle des gibbons « il seroit peut-
être possible d'obtenir des individus métis ou hommes-singes ,
surtout en choisissant les races humaines les plus analogues
aux orangs-outangs ; des Hottentots , par exemple. De tels
métis seroient bien curieux , sans doute , et Tétude de leur
intelligence feroit faire de grandes découFcrtes en métaphy-
sique, et dans la connoissance de Thomme^
Les femelles de singes portent leurs petits dans leurs bras
ou sur leur dos , k la manière des négresses ; elles leur pré-
sentent la mamelle, les embrassent, les choient, les amusent,
et quelquefois les frappent ou les mordent , lorsqu'elles n'en
sont pas satis£aites. Les petits s'accrochent aux épaules de
leurs mères , de sorte que celles-ci peuvent grimper sans
qu'ils lâchent prise ; chez les sapajous et autres smges à queue
prenante , les petits entortillent la leur autour des hanches
de leur mère , et se tiennent ainsi adhérens k elle. Les mâles
sont polygames dans les petites espèces , mais souvent mono-
games dans les plus arandes ; ils prennent ass|ez peu de soii^
de leurs petits et de leurs femelles. Au reste , leurs organes
4e génération ressemblent beaucoup , dans les deux sexe^ , à
ceux de l'homme et de la femme , de sorte i|ue l'accouple-r
ment seroit possible entre les grandes races de ces animaux
et l'espèce humaine. On sait même avec combien d'ardeur
la plupart des grands singes le désirent.
On a dit que tous les quadrumanes étoient , en général ,
Sortes k la malice ; mais ceci supposeroit la connoissance du
ien et du mai , et des idées morales de justice ou 4e vertu
qu'un singe est fort éloigné d'avoir , k notre avis. Si ces ani-
maux font mal , c'est sans le savoir ; s'il nous sont nuisibles ,
c'est sans en avoir l'intention ou la conscience ; c Vst un acte
machinal et sans raison , comme font les fous ; comme eux ,
ils sont vifs , impétueux , remuans , et ne paroîss^nt songer y
d'ailleurs, qu'au temps présent. Il n'est point e;(traordin^ire »
s I N «69
en outre , qae leurs mouyemens soient semblables mit nèlres ^
puisqu'ils ont un squelette et des muscles pareils à nous ; leur
os de i'avant-bras , ou le cubitus et le radius , n'est pas soudé
comme aux quadrupèdes, mais articulé comme dans Thomme;
de sorte que leur bras peut faire des mouvemens de pronatioa
et de supination ; il en est de même des os de la jambe ; aussi
tes animaux montrent beaucoup de facilité pour imiter ton-»
tes nos actions. Cependant , comme les pouces des maint
des singes sont fort petits, et ne peuvent pas se œouTohr in-*
dépendamment des autres doigts , à cause de la réunion é^
ieurs tendons , ces animaux ont moins d'adresse que Thomme
pas
exempte de difficultés. Au reste , les singes sont extrêmement
agiles et forts , à proportion de leur taille ; Thomme l'est
beaucoup moins qu'eu:^ , parce que la perfection de son esprit
absorbe une partie de la rigueur de son Utorps.
L'instinct social des singes , ou plutôt leur goàt pom* rîvre
en troupes vagabondes plutôt qu'en société régulière, eon*
firme la tendance qu'ont tous ces animaux frugivores ou ber^
bivores à demeurer ensemble, soit pour se défendre arec plus
de facilité de leurs emiemis , soit pour l'avantaffé de leurs
petits ; mais les races carnivores ne chassant ordmairement
leur proie qu'avec difficulté, sont obligées de se séparer pour
ne pas s'affamer réciproquement. Si quelques carnivores s'at«
troupent quelquefois , ce n'est que momentanément , pour
faire une grande chasse ou pour détnnre de putssans ani^
maux; ensuite ils s'éloignent. Les singes» au contraire, peu«>
vent vivre en communauté , parce ^'ib trouvent assez du
nourriture pour fournir à leut subsistance , et qu'ils s'en-
tr' aident mutuellement lorsqu'il s'agit de dévaster quelque
Jardin ou de ravager quelque champ ; aussi établissent-ils
certaines règles pour le pïUage et la maraude. Les uns font
sentinelle, les autres se mettent en chaine, et passent de main
en main tes fruits qu'ils volent , pour les mettre plus promp*
tement en sûreté. Lord Kaimes {SkHkes af man^ tom. i ,
tV4.*^)f'faift dériver la sociabilité humaine de cet instinct qu%
les singes ont pour s'attrouper. Leur cerveau, à la masse près,
est absolument semblable k celui de l'homme , ainsi que
nous l'avons exposé à l'article de l'ORANG-oumnG , d'après
i'anatomie du pygrnée faite par Tyson. Il y a trois lobes de
chaque côté , et le postérieur recouvre entièrement le cer-
velet. Seulement, les oouches optiques antérieures et les
corps cannelés sont moins développés que chez Thomme ,
l^rincipalement dans les babouins , le^ pongos et autres sin-.
s
370 s T N
es dont le front est extrêmement compilé ou rabaissé.
1 paroît que cette dépression frontale e&t, pour tous les
mammifères , le principal caractère de l'hébétation ou de
rinfériorité intellectuelle. En même temps 9 le trou occi-
pital devient proportionnellement plus large et la moelle
épinière plus volumineuse , à mesure que la capacité du
cerveau est plus étroite ; aussi les animaux vivent plus par
les nerfs rachidiens, émanant de cette moelle, que par le
cerveau , centre principal de la vie chez Thomme. En effet,
les singes , comme les quadrupèdes , ont des membres plus
forts , plus agiles , plus nerveux à proportion que Thomme
et surtout le philosophe vivant par la pensée , mais débile
de corps. De-ià vient que les singes sont fort peu réfléchis
et non méditatifs; ce sont des bateleurs et des saltimbanques
parmi les animaux ; ils se plaisent sans cesse k jouer , plus
encore que les enfans. Il y a peu d'apparence qu'on puisse
instruire beaucoup les singes; car ils sont trop vifs, pétu^
lans , indociles , cA leur genre de vie sur les arbres les dis-
pose extrêmement à Tindépendance. Au contraire, Thomme,
aninial terrestre , est plus rassis ; sa vie plus sédentaire exige
plus de travaux et de réflexion ; la nature , en lui créant beau-
coup de besoins dans sa faiblesse et sa longue enfance , Ta
forcé de développer toutes les ressources d'une intelligence
dont elle n'a laissé qu'une foible ébauche aux singes.
Ces animaux ont une mémoire excellente ; ils se resson-*
viennent long-temps des bons et des mauvais traitemens ; ils
sont très-rancuniers, et aiment beaucoup leur liberté ; c'est
pourquoi plusieurs d'entre eux périssent de chagrin dans les
fers de l'esclavage. Les grandes espèces sont alors d'une mé*»
lancolie continuelle, et ne s'accoutument jamais entièrement
à la servitude de l'homme. On peut les tenir de force ; jamais
on ne les rend domestiques.
Tous les singes habitent sous les tropiques des deux hémi*
sphères et jamais ailleurs; ils sont analogues aux perroquets,
qui ont la même patrie , et qui tiennent , parmi les oiseaux ,
le même rang que ceux-là parmi les|mammifères. Il, semble
que la nature se soit pin à tracer ainsi des analogies d'une
classe k une autre ( ^. l'article Oiseau. ). C'est un spectacle
bien amusant de voir dans ces antiques et vastes forêts de
la zone torride, les singes s'élancer d'un arbre à l'autre, se
balancer suspendus aux branches, sauter et gambader, se grou-
per en mille postures ridicules, se faire mutuellement des
agaceries, se battre ou s'amuser ensemble, faire l'amour ou
la guerre , et les femelles soigner leurs petits, les embrasser,
les alaiter ; pousser tons des cris de joie, de surprise, d'amour;
se défendre contre les hommes arec des pierres 9 des bâtoiiiS}
s I N 2^t
€l même avec leurs éxcrémens qu'ils lancent, dé leurs maîns,
k la télé de leurs ennemis ; enfin , offrir les scènes les plus
risibles et les mœurs les plus singulières. Sur ces mêmes ar-
bres , voltigent et grimpent des troupes de perroquets qui
jasent sous la feuillée , apprêtent leurs nids, font Tamour ou
se divertissent dans ces heureuses retraites de mille manières
différentes , et animent ces solitudes par leurs clameurs
bruyantes et multipliées. On remarquera que comme la race
humaine s^est beaucoup plus éloignée du type le plus par-
fait, en Afrique, que partout ailleurs, témoins les nègres ^
les Ëboés , les Gallas , les Hottentots Boschismans ; de
même TAfrique présente des singes plus brutes et plus fé-
roces que ceux d^Asie. Ainsi , le chimpanzée a le front plus
abaissé que Torang roux de Bornéo , et paroît moins intel-
ligent. Les plus farouches et les plus honteusement lascifs
àes singes , les papions, les mandrills et maimons, tous les
babouins à grandes dents canines, sont originaires de TAfri-
que , comme si la nature aspiroit en même temps à dégra-
der et rhomme et les singes sur cette terre aride et brûlante ,
au milieu des lions , des tigres et des brutes les plus atroces.
Jamais Téléphant africain n^a montré la docilité et Pintelli*
gence de celui d^ Asie, comme jamais le Caffre brutal , le
Maure sanguinaire n'ont imité la douceur et l'industrie du
délicat Hindou et Ses anciens Brachmanes. Aussi ces ani-
maux et ces hommes d'Afrique , endurcis par un climat trop
ardent qui exalte jusqu'à la férocité toutes les passions de co-
1ère et d'amoar, se plongent dans les excès les plus infâmes.
Ils n'écoutent que leurs sens; soit dans la vengeance , soit
dans l'assouvissement de leurs lubricités.. La plupart sont
aussi plus carnivores , et même des nègres vivent de chair
crue ou à demi^putréiiée au soleil. Les dents de ces singes
d'Afrique témoignent aussi qu'ils aiment plus la chair que
les guenons et d'autres singes d'Asie » plus doux et plus do-
ciles.
La Nouvelle Hollande ou l'Australasie , quoiqu'en partie
située sous le tropique du capricorne, n a point montré d'es-
pèces de singes , mais d'autres quadrumanes.
Le singe est indocile et pétulant, son caractère est revêche
aux instructions qu'on lui transmet. Comme il est habitaiit
exclusif des pays chauds, il n'engendre que dif6cilement (Jans
les climats froids, ou du moins il y met bas rarement. On
dit que les espèces sont monogames ; néanmoins lt>s mâl^s
ne se contentent pas toujours d'une seule femelle, malgré la
jalousie de celle-ci. Ces animaux aiment beaucoup à déro-
ber ; ils sont impudens et cependant timides ; la seule vue
* d'une peau de crocodile oa de serpent les fait tomber ea dé-
^1^ s I N '
faiUance. Mais ce qa^U y a de remar<pHd>le tt e«s, ieA la
faculté imitatrice qu'ils portent an suprême degré ; il n^est
aucune de nos actious corporelles qu'ils ne fissent cepier.
MM. de la Condaimne et fiéoguer rireot des singes apprt-
Yoisés imiter ieurs actions lorsqn ik firent ioors obsenralioas
pour la mesure de la terre ; de ménae que ces académiciens,
kf singes plantèrent des signaux , regairdèrent les asitres arec
une lunette , coururent à one pendule , prirent la plume pour
écrire , et firent tous les gestes de ces sairaas astronomes. On
prétend qne les ouarines^ on aingm kurieurs^ sarent sonder les
plaies que leur font les ekasseurs , y enfoncer leur doigt pour
en retirer les flèches ou les balles , et remplir l'ovrerture de
feoiHes nftcliëes an Hen de ckarpte. ht^ retraîAes j les mar^
ches sowt dirigées, dans les troupes de singes, par les pins
expérimentés d'entre eux ; ils établissent même une sorte de
subordination et mettent «i bon^ ordre dans leur piUage*
Plusieurs espèces apprennent à exécuter tout ce qu'on lear
enseigne , à porter de Teau , in bois, larer la Taisselie, (aire
dn feu, décbansser leur matti<* , et surtout à exécuter dirers
tovrs de force , à danser sur la corde , faire la ro«e et mille
autres gentillesses fort divertissantes , car ils sont très-habiles
pour tout ce qui dépend Ats «Muveinens du ooff s» On dit
qnlk mettent «oufoors des sentinelks pour prévenir les daa-
gers de leur troupe , et qu'ils punissent même de mort celles
qui se sont endormies on qui n'ont pas bven rempii leur de«
Toir. Dams leurs chasses , ils ne s'abandonnent, pmnt eslrt
eux ; un diasseur qui tue un scnl singe dans une treape bobh
brense , court grand risque d'être assommé. A« reste » les
passions des singes sont fort vives; quoiqu'ils aîaMnt beâs*
coop leors petits, 4a mère les batsonvent, pois les embrasse,
les étouffe de caresses, les serre contre son sein d'nne manière
extrêmement tefldre; le mâle et la femelle ont mênae entre
enx rattachement le plus rif , et le témoîgoent par des C0«*
resses et des complaisances , qui feroient honte à cerlanif
ménages de gens, m pleoreni , démissent , soupirent comme
nous, mais ils ne panent pas ; îes pHus gros smges^ tek qœ
les babouins, les p«ngos, les orangs, ont même dits saci
meodbran^ix an larynx, lesqoels se rempUssent d'aàr lors-
qu'il sort de la glot«e , et rendent levrs cris sourds ; len antres
espèces poussent d^^/cris pkn on moins brayans : ktsdbnoM
ont une voix efifrayQuÈi«e 'dont ik doivent ie retentûsement è
one cavité profonde on4M>ne de t^nfbonr de èem* os fay<à*de t
car Tatr de leur glotte vieM s'y fr4ier. C'est pnncipakmeot
au coucher du soleit et le matin qot ces anknaincJhorieat av^ec
tant de force i]ue leQr bouche en «écame ; on les «nlend de
pUis d'nne lieue, lies sapajon;^^ att contraire , ont une petite
s I N . 27^
roîz Ghïée on plaintive et sifflante; aussi les nomme -t- on
singes pleureurs , et comme plusieurs sont nocturnes , ils
attristent dWantage. Les singes de Tancien continent sont
plus gais. '
Les quadrumanes ont les muscles de la face extrêmement
mobiles ; voilà pourquoi ils font si souvent et si facilement
les plus laides grimaces. Il n'y a pas de plus grands grima-
ciers qu'eux sur la terre. Comoie les yeux donnent Texpres-
sion des pensées , et les grimaces celles des sensations , Ton
comprend que les regards des singes ne sont pas expressifs
comme ceux de Thomme.
Les grands singes paroissnt d'un naturel plus réservé, plus
réfléchi que les autres espèces; les guenons sont déjà vives, pé-
tnlantes, et très-portées à détruire ;màis les macaques, l«s ma-
gots, se 'montrent indociles, méchans et brusques; les babouins
surtout sont brutaux , intraitables , et d'une férocité presque
indomptable; leurs désirs sont sales et dégoûtans. Remarquez
que cette gradation de méchanceté est précisément en rap-
port avec le prolongement ^u lAuseau. Car les orangs-outangs
n'ont qu'un angle facial de 65 degrés , les guenons en ont ua
de 60 degrés ; l«s macaques et magots , de 4^ degrés ; et les
babouins , de 3o degrés. Ce rapport confirme bien Tobser-
vatlon de Camper, que le caractère des anlhiaux devient plus
hrut à mesure que le museau s'allonge ; car la cervelle se
rétrécit en même proportion. L'Intelligence des singes n'est ^
en général , guère plus étendue que celle des chiens dociles
et bien dressés; mais leur adresse paroît plejis grande , parce
qu'ils sont plus avantageusement conformés. Le tact esi très-
développé chez eux , ainsi que l'odorat et le gom ;
développé chez eux , ainsi que l'odorat et le gdm ; ces deux
derniers sens prévaleat même sur tous les autres et dirigent
leurs appé^^, qui sont sensuels et grossiers dans presque
toutes lesiflLes.
Après a^ff traité , en général , des habitude? et de l'or-
ganisation dés singes , Il nous reste à présenter le tableau de
cette curieuse famille, et à classer les espèces suivant une
méthode naturelle , en profitant des travaux les plus récens
d'Illiger,deMM. Geoffroy-Salnt-HIlalre, Spix , Cuvier,etc.
, _^SlNGES PROPREMENT DITS.
Omtctères de la famille : i.« Quatre dents à chaque mâchoire,
taillées en bec de flAte ; des laniaires coniques ; des mo-
laires à tUb Seules mousses et à couronne lai^c ; estomac
simple ; intestins de moyenne longueur ; cœcum cpurt.^
nourriture principalement frugiv^jfe.
a.** Des mains aux quatre membres , avec des pouces oppo-
sables aux autres doigts , munis d*ôngles plats pour l'or-
xxxt. y'Ô
^74 S I N
dinaîre ; 'membres destinés ptutAt pour U prékenston qne
pour la marche ; des clavicules complètes ; des os du bras
et de la jambe articulés et non soudés ensemble^ {lonvaDt
tourner en dedans et en dehors avec facilité ; des doigts
Kbres , profondément séparés et aidant de^ mouremens
variés ; genre de vie grimpant sur les arbres , ou station
transverse.
Z.^ Tète sphériqne , une sotte de visage ; les yeux dirigés
sur le même plan comme à llMMnme ; les fosses oibîtaires
entières et distinctes des temporales par une cloison os-
seuse ; un cerveau à trois lobes de chaque côté , le posté-
rieur recouvrant le cervelet; desfiacuhésinteilectaellesassezi
développées ; une curiosité vive.
4..® Deux mamelles pectorales ; verge pendante ou libre ; un
scrotum aux mâles ; quelquefois un écoulement samgain de
la vulve aux femelles; une disposition libidineuse ; onganes
sexuels nus à la plupart.
Sectio» première — SINGj^ DE L'ANCIEN MONDE.
Jjes narines non saillantes hors de Textrémité nasale ;
même nombre de dents qu^à Thomme ;« ongles plats à
tons les doigts ; queue nulle aux premiers genres , non
* prenante aux autres.
Genre !.•' Orang, PàA^ciis.— Angle facial de 65 degrés; pas
de queue , ni d'abajoues , ni de callosités aux fesses; es-
tomac, cœcumet foie comme à Thomme ; bras plus longs
que les jambes.
Espèces.'^. Orang-outang, »S/mia5ciiKn«i L.: — deBornéo.
d. Troglodyte ou Chimpanzée ; Jocko de BufTon , Simia
troglodytes , L.: — ^ de la côte d'Aogole.
3. Gibbon noir , Simia lar ( Hylobates^ Illifl|[ ), 51/72. ion-
gimana\ Schféber : — de Pondichéry. ^*
ij. Petit Gibbon de Bufîon; Pithtciis pariegaius , Geoffr. ;
peut-être une variété du précédent: — de Malacca.
5, Wouvou , Moloch d'Audeberl ; Simia leucisca , de
Schréber; Gibbon des iles Moloques.
Genre II.Pongo.— Angle facial 4^ 3o deg.;point de queue;
bras très-longs; des abajoues; canines longues ; crêtes
occipitales fortes , avec un crâne étroit ; face pyrami-
dale ; sac membraneux au larynx sous les branches mon-
tantes de la mâchoire inférieure ; grandes Spophyses épi-
neuses aux vertèbres cervicales*.
Espèces. 6. Pongo d^Wurmb, Mémvsoc. Batavia, tom.
M , pag. 24.6 : — de Bornéo. Animal féroce , qui se
Fiq^proche f à plusieurs égards j des.Qrangs-ouiaog^,-
' s ï N -375
èènrc in. Babouin , Pàpio , Géoffr. ; Çynocephalus^Cav.—
Angle facial ait 3o à 35 dcg.; grandes abafodes; callosités
aux fesses ; queue coutttft ; AeÈ descendant k VextréÊaïté
du museau comme aut chiens ; dents k tubercules , et
fortes canines ; animaui féroces et lubriques ; un sa«
guttural.
nièces 7. Mandrill , ou Choras ou Bog[go , Simùi mor^
mon ( adulte) , L., et Simia maimon(^yàr, [etine). Le
^ Papion à queue courte , simià lèucophma , Fr. Guv. :
— d'Afrique.
S. t^apion , iSi/72. sphynx^liA S.cynù^ephàlus^ Brôngmart;
Pa|iion de Buflibn : -*- d'Afrique.
9» Babouin des bois, Buff. Sim. porcarîa , L. ; Babouin
porc (var. grise du précéd. ) : •- d'Afrique,
âo. Babouin noir , Papia camùiùs f GéaiL ; Sîhk. àphyri-
gioia de Schréb. (var. du papion d' Audebert) : — Cap
de Bonne-Espérance. ^
il. Ouanderou, Sim, sMenus ^ L« , etiibi. véiarî L. : — ^
de Ceylan.
la. Tartarin, Single dé Mocô^ déBuffon; iSikÈ. Âama^
diyas^ L. (var. le Babouin à musead dé ckleb, Buff.;
Jbi. cynocephalus , L. ; ^* iaaiiscus , Scbrëb.) : ^^ Afri-
*^e, Arabie;
Genre IV.« Magot, 5y/(;>a/iii5, noh.;tnuûs^ GedfT.ï Macaque,
Çuv.^àtétetriângulaire.-Angle facial de ioAe^. environ;
des abajoues } des callosités auit fesses ; nez pbt , moins
^ tdog qu'aux bsibdmus ;t queue moins lbnguc,c[uc Je éorps.
Espèces. i3. Magot, Sim. sybanus y pitktcus , Inuus , L. , et
Schréb. ; Mâgc^t, Audeb. elBufF. Le jciiue ost le Pi-
thèque, Buff. : — de FAfrrque, verâ ta Méditerranée
et Gibraltar (éissé^ué pat* GâlièU);
14. Rhésus , d'Audebert. Patas à queue courte , Buffon ;
Sim. monàchus et èiini. èrythnxij Sthreb. : —d'Afrique ?
iS. Maimon. Singe à queUe de cochon , d'ËdWards;
Babouin à longues |àntbes , Buffon ; Shn, nemestdna^
L. , et s/m. piiUtpygos ., Schr» ; ^^* fascdt^ Shaw. : — lé
Japon , Sthnatrâ.
16. Macaque , Buff. : Sim. cytiùniolgtà ," L. , et cynoceplia^
lits^ L. , et aigrette , stm. aygidu ^ L. : — de Giffliée ,
Afrique intérieure.
17. Macaque à crinière, Sim, /<?o/2iWiJ,* L. , Gm.; Èim:
sîltnus , L. ; Odaiiderou de BufTou et Atldè^. : — r de
Geytou. ~
18. Bonnet chinois , Sifti^ sinica^ L.; Guenoiï couronnée;
de Buffon , et son Bonnet chinois \ sim, pileatû ,
Shaw. : — du Bengale.
a76 S I N
Genre V.* Guenon. Singes à queue , CercopiÛieats. Angle
facial de 5o deg'. environ; point de crête surcilièrê ; des
0 abajoues ; des fesses calleuses ; une queue plus longue
que le corps , non prenante ; des pouces courts aux
mains ; un nez aplati et une tête ronde.
Espèces, ig. Doue, Sim. nemœusy L. ; Lasiopfgaj Iliig.f
Pygaihnx^ Geoffr. (sans callosités) : — de la Cochin*
chine,
ao. Masique ou Kahau , «S/m. nasica , Schr. ; Nasique A
Daubenton ;iVas0/i5, Geoff. : — Bornéo, Cocliinçhine.
AI. Hocheur, Sim. nictitans, L. : Guenon à long nez,;
proéminent , de Buffon et AUamand : — de Guinée.
> 32. Blanc-nez , Ascagne , d*Audeb. , Sim. petaurista^ L. :
— de Guinée ,^es Indes orientales,
a 3. Mone , Sim, mona , L. ; sim, monacha , Schreb. : —
d'Afrique.
a4* £ntelle,deDufresne ,5fm. enteliusj Schr. :— du Bengale.
aS. Patasi Sim.patas^ L. ; sihi, rufa , Schr. ; sim.vetiûmy
Erxl. ; sim. rvbra , L. : — du Sénégal.
a6. Diane et Rolowai 9 de Buffon , Sim. Diana et sim.
Roioa^ai 9 L. , Gmel. : Ezquima , Margr. : -^de Guinée.
2y, Malbrouck , Buffon : Sim./aunus , L. ; sim^inosu"
ros 9 Scopoli et Schreb. : Callitriche , var. A. d' Aude**
bert :' — du Bengale.
^8. Callitriche , Buffon : Singe vert : «Sim. sabœa , L. : --
du Çénégal 1 du Cap- Vert,
ig. Moustac , Sim. cephus^ L. , Schr. , et son- sim. moÊU i
f.ltv:'— de Guinée.
3o. Maure oii^Nègre , Sim, maura , L. ; Guenon nègre 1
Buffon : — de J ava.
3i. Talapoin , de Buffon , «Sim. takipoinj L. ^ Gm. : — de
rinde.
32. Mangabey, de Buffon: Sim. œthiops^ Schr.; Cerco-
cebus fuliginosus | Geoffr* : — de Madagascar i^
33. Magabey à collier : Sim\œÛwps , L. , et cynosuros^ h :
— de rÉthiopie-
Espèces moins connues. 34* Toque , Cercocebus radiatus ^
Geoffr. : — de l'Inde.
3|^ Guenon dorée , Cercopilhecus auratus , Geoffr. : — des
Moluques. *
36. Barbique. Guenon à face pourprée , de Buffon ; Çei^
copiih. lalibarbaius, Geoffr. ; sim. denlata^ Shaw.
37. Atys , CercopiÛiecus aiys , Audebert : — des ,Inde9 orien-
. taies , soupçonné d'être un singe albinos.
Genre YI.* Golqbb , Cqhhus, Illiger. Mains sans pouces ;
s I N • ii77
pîcds ayant des poaces , mais écartés en arrière ; museau
court; queue plus longue que le corps ; abajoues et
callosités.
Espèces. 38. Guenon à camail, Simia polycomos , Schre-
ber; sîm, comosa , Shaw. : Bay-monkey ^ — . Guinée.
39. Colobe ferrugineux, Slm, ferruglnosa ^ Shaw.; autre
Guenon de Buffon : — Guinée.
Section II.« — SINGES DU NOUVE4P CONTINENT.
Des narines ouvertes sur les cAtés du neie et leur cloison
large ; cinq à six molaires de chaque côté de Tune et
l'autre mâchoire ; point d'abajoues m de callosités ;
fessas velues ; cœcum long etgréie ; queue longue.
§. Queue prenante , nue, et calleuse en dessous; Alouaies
et Sapajous,
Genre VIL*. Alouatte ou Hurleur; MyceUs , Illigcr;
Stentor^ Geotfr. A tête pyramidale ; mâchoire inférieure
à branches très-hautes; renflement caverneux ou en tam-
bour de l'os hyoïde , d'où vient leur voix hurlante et
très-forte ; visage oblique ; angle facial de 3o degrés ;
ongles convexes..
Espèces, 4.0. Alouatte hurleur roux i Simia serùcidus , L. ,
Mono Colorado , Humboldt ; — *àc la Guyane.
4-ï- Ouarine , Buffon : 5im. Bedzehut ^ L. ; Guariba de
Marcgrave : Stentor fuscus , GeoflFr. : — du Brésil. Caraya
de Azara ; SienL niger^ Geoffr. : — du Paraguay; variété
femelle.
4.2?». Ourson, Araguato , de Humboldt : Sieni. ursinus ^
Geoffr. : — des bords de TOrénoque.
4-3. Arabate de Gumilla , Steni. siramineus^ Geoffr. : —
du Para.
^4* Choro , de Humboldt : Steni. flaçicaudaius , Geoffr. :
— de Jaën, dans la Nouvelle-Grenade.
Genre Vn.« Sapajou, Ateles, Geoffr. Tête ronde ; angle
facial de 60 deg.; os hyotde peu renflé, demi- caverneux;
les pouces des maips cachés sous la peau ou très-petits
(F. planche P. i3).
Espèces. 4-5. Chamek, Ateles peniadaclylus , Geoff. : ^ du
Pérou.
46. Coaïta , Sim. paniscus , L. : — » de la Guyane.
4.7. Goaïta à ventre blanc : Sim. Beelzebul , L. ; Mari-
monda , de Humboldt : -^ des bords de l'Orénoque.
48^ Chttva , de Humb. : Coaïta à face bordée, Aieiesmar^
^m^us , Geoffr. : rr du Para j de l'Orénoque.
37S S I N
49. Coaïta fauve , AieUs araichnoîdes ^ Geoff. : -r du Brési).
§§• Queue prenant ^ toote velue.
Genre VIII.». Sajou, Cebu^ , GçoiOEr. et Erxieben ; Cal^
Kihnx^âe Spîz. Angle facial de 60 deg. ; occiput saillant;
museau court et tête ronde ; Q5 Jiyoïda creusé en bou-
clier ; des pouces distincts ^ toutes les mains ; ongles
un peu convexes; dëmarche lente.
tkpèces, 5o. S^jou brun, Sim. apêiia, L.:-^âe la Guyane^
/Sa}ou pleureur (1), Sim. lufptèns , Erxleb.
iSaJQu treinbleur,«Siiii« irepi^a^ L.: — Guyane
yantéfésfj hollandaise.
ISajou de Petivéc , Shn. syrichia , L.
^Sajou tête de mort, Sim* morta^ L.
5i. Saï, Simia capucina , L. : -«- de la Guyane.
5a. Sajou cornu , Simia faiuellus , L. : — ^ de la Guyane.
53. Sajou à toupet y Cebus cirrhifer , Gcofîr. : — du BrésiL
• Si(. Sajou nègre , de Buffon ; Cebus niger , tjcofTr,
55. Sajou varié, Cebus variegaius ^ Gtiofïr- : — du RrésîL
56. Sajou gris, deBufTon ; Barbu , de tieaff. : OAi*s barùa-
ius , variété du saï d'Àudeb. : •— de (Tuyane,
5^. Ouavapavi, de Humboldt; Cebus aiùi/toris , GeolTr. :
— près des cataractes de TOrénoque.
58. Sajou fauve , Sim^fla^a , Schfeb. : : — du Brésil.
J^g« Sajou k gorge blanche ; Cebus hypoieuais , Geofir. ;
Simia hypoteuca , Hqmboldt: — de Guyane ?
T^ar, Sajou blanc , Cebus qlbus^ GeoSt. : — du Brésil j
est-ce un albinos ? ,
É §§§• Queue non prenante , longue.
Genre IX. «. Sagouin , de Buffon ; CailUhnao , Geoffr.
Angle facial de 60 deg.; tête et museau arrondis,courts;
graq4^ oreilles ; ongles courts ; se tiennent plus à terre
que les précédens.
flspèces. 6p. Saïmiri , Buffpp .* Sim, sciurea 9 L. ; -^ de la
Guyane; Titi de l'Or^npque, selon M. Hiimboldt ;
var. à dos unicolor et il dos marbré.
61. La Veuve, la Viduita\ VLumhoXâi f Çailàhrix it^geiis ^
Geoffr. : — des monts du Cassiquiarc.
^. Le Moloeh, Cebus mo^cÂ,Hoffmannsegg: — du Brésil.
63. Sagouin à collier, Ca//iif//r. /oryi/a/u^, îfloffmannsegg.
64. Callitricbe à fraise , Ccdlilhrix amicius , Geoffir. : — du
Brésil.?
m ml I lin «II. I I I ^ ■ w ■■ I I I ■ I ' ■
(i) ToDS les Sajous ayant une petite voix flutée, semblent plaintifs
cl toujours pleureurs.
' s I N 379
iS5. CallUriche h masque, Calliûirix personruOusj Geoffr. «
— du Brésil ?
66. Douroucouli , Aoius Irhirgata , Hamboldt ; Singe de
nait : -^ des bords de TOrénoqae.
§§§§. Queue non prenante , touffue comme au:i renards*
Les Sakis. a. barbus, . .
67. Couxio d'Homboldt, C«^ 5a/aii/i5, HoOTmannsegg ;.
le Saki noir : — des bor% de l'Orénoque.
68. Le capucin de TOrénoquei Piiheçîa chiropotesy GreofF,
el de Humboldt : — des bords dis l'Orénoque.
B. sans barbe , çueue moins longue que le corps.
69. Yarqué , de Buffon , Sim, pithecîa , L. , et Schreb. ;'
Pithecîa leucocephala , Geoffr. : — de la Guyane : le
'HloïTit ^Pithecia rhonachusy Geoffr., var.i — du Brésil j
70. Saki à ventre roux : Singe de nuit, de Buffon , Plihecia
TufiçentHs^ Geoffr. V. pi. P. i3 : — de la Guyane.
71. MiriquQuina de Azara « PiÛiecia miriquouina , de
Geoffr. : — du Paraguay.
72. Cacajao , de Huniboidt , Plth. melanocephala^Geottc, i
— de rOrénoque.
Genre X.« Ouistiti , Hapale , d'Illiger ; ^Arctopithecus ,'
Geoffr. Angle facial de 60 deg. environ ; occiput proé-
minent ; museau court; tôte ronde; osnyoïde non sail-
lant ; cinq molaires à chaque côté des mâchoires supé-
rieure et inférieure ; queue à poil ras , plus longue que
le corps; ongles pointus , excepté aux pouces; les pouces
des mains non opposables aux doigts.
g. Incisives inégales , «cylindriques ; front déprimé* Les
Ouistitis.
Espèce^. 73. L'Ouistiti on le Titi du Paraguay , ^/m. jac-
chus , Linn. : — - d'Amérique méridionale.
74. Le Pinceau, Jacchus pemcillaius, -Geoffr. : — du BréliU '
75. Ouistiti à tête blanche , Jacchus ieucocephalus , Geoff. :
-— idem.
.76. L'Oreillard , Jacchus auritus ^ Geoffr. :-^ du BrésiL
77. Le Can)ail , Jacchus humeraUfet^ Geoffr. : -^ idem,
78. Le Mélanure , Jacchus mdanurus , Geoffr. : — idem»
§§. Incisives égales, en bec de flûte. Xes Ta3^a.rins.
79. Le'^Pincke , &im. adipus ; Titi de Carthagèpe , de
Humboldt : — de la Guyane.
80. Marikina , Sim.rosalta^ L. ; une variété de la Guyane ;
une autre du Brésil.
81. Tamarin, Sim. n^Au, h.\Midasnifimafius , G.eoffn :
-^ de Guyane.
•8o S I N
Yar. du Brésil , Sîm^ ursula, Hoflmannsegg»
8a. Tamarin nègre , de BuCfon : Midas ursuius , Geoiïir. :
~ du Paraguay.
63. Tamarin ieoncito , de Humboldt , l^ïidas leomnus ,
Geoffr. : — de la pente orientale des Andes. •
84. Tamarin labié , Midas labiatus^ (ieoffr. : — du Brésil?
85. Le Mico ^ SinUa argentaia , L. : -• des bords de T A-
mazone.
Quoique ce catalogue ce singes paroisse déjà considéra-
ble , il est certain que la nature en produit un bien plus grand
nombre ; à peine connoissons - nous le quart de ceux que
renferment les immenses forêts elles solitudes américaines;
tout rintérieur dé^' Afrique , où pullulent ces quadrumanes ,
nous est encore ignoré , ainsi que* les inontagnes sauvages
*des îles Moluques et de la Sonde d^où nous viennent de si
curieuses espèces.
Histoires remarquables de plusieurs espèces de Singes, Description
particulière de leurs mœurs.
On trouve 9 dans la Description de l* Afrique , par Dapper,
que le Barris {Simia troglodytes , Linn. ) , espèce d'orang-
outang , marche sur deux pieds comme Thomme , a beau-
coup plus de g^vité et d'intelligence que tous les autres sin-
ges , et qu'il est fort galant auprès fies dames. Gassendi , dans
a P'ie de Peyrescy ajoute qu'il a naturellement un grand sens,
et qu'il suffit de lui enseigner une fois quelque chose que ce
soit pour qu'il l'apprenne. Lorsqu'on l'habille , il se tient
droit tout comme un homme ; on lui montre aisément à jouer
de la flûte , de la guitare et d'autres instrumens. Sa femelle
a , comme les femmes , un écoulement menstruel. Selon
Bontius , l'orang - outang *de Java (simia satyrus ^ Linn.)
marche aussi debout, et la femelle a beaucoup de pudeur,
contre l'ordinaire des autres singes ; car lorsqu'elle voit des
étrangers , elle se couvre de sa main , comme une autre
Vénus pudique ; elle pleure , elle gémit, et exprime toutes
les habitudes de notre espèce avec tant de vérité, qu'on di"
roit qu'il ne lui manque que la parole. Ailamand produit une
lettre d'un chirurgien de Batavia, qui dit avoir vu un couple
de ces singes. Hsdevenoient tous deux fort honteux lorsqu'on
les regardoit trop curieusement : alors, dit -il , la femelle se
jeloit dans les bras du mâle et se cachoit le visage dans son
sein , ce qui faisoit un spectacle véritablement touchant. Ils
sont de grandeur humaine, ne parlent point, mais jettent des
cris ; ils ne vivent que de fruits , d'herbages, de racines , et se
tiennent sur des arbres dans des bojyreUrés. Le nom d'hommes.
i;
s I N aSi
sauvages qu^on letir^onne , leur vient , ajoute-t-il encore , du
rapport qu'ils ont extérieurement avec rhomine , sqitout dans
leurs mouvemens et dans une façon de.'penser, qui leur est
sûrement particulière , et qu^on ne remarque poinf dans les
autres animaux ; car celle-ci est toute difTérente de cet ins*
tinct plus ou moins dévefoppé qu'on voit dans les animaux
en général.^
La femelle d^orang-outang âeHornéo (simiasatyrus^ Linn.)»'
dont Vosmaëra donné l'histoire, en 1778, éfoit de si boa
naturel , dit ce naturaliste , qu'on ne lui vit jamais montrer
dÊ méchanceté ; son air a voit quelque chose de triste : elle
aimoit là compagnie , sans distinclion de sexe , préférant
seulement ceux qui la soignoient journellement et lui faisoient
du bien : souvent, lorsqu'ils se retiroienl, elle se jetoit k
terre , comme désespérée, poussant des cris lamentables , et
déchirant tout le linge qu'elle pouvoit attraper dès qu'elle s8
voyoit seule Son garde ayant quelquefois la coutume de s*^s*'
seoir auprès d'elle à terre , elleprenoit d'autres foisdufoin,
l'arrangeoit à son côté , et sembloit , par toutes ses démons-
trations, l'inviter à s'asseoir auprès d'elle. Sa force étoit ex-
traordinaire ; elle mangeoit sans gloutonnerie presque de
tout ce qu'on lui présentoit , ne paroissoit pas aimer la chair
crue ; mais elle aimoitsurtout lés plantes aromatiques , com-
me le periil. Elle ne chassoit point aux insectes , dont les
autres espèces de singes sont sî avides ; le rôti et le poisson
étoient ses mel^favoris , et elle savôit fort bien se servir de
cuiller et de fourchette. Quand on lui donnoit des fraises sur
une assiette , c'étoitun plaisir de voir comme elle les piquoit
une à une et les portoit à sa bouche avec la fourchette , tandis
qu'elle tenoit Tassietle de l'autre main. Sa boisson ordinaire
étoit de l'eau; mais elle buvoit très-volontiers toutes sortes
de vins. Lui donnoit-on une bouteille , elle en tiroit le bou-
chon avec la main, et buvoit très - bien dans un v€rre ; cela
fait , elle s'essuyoit les lèvres comme une personne. Après
avoir mangé, si on lui donnoit un cure-dent, elle s'enservoit
au même usage que nous. Elle savoit tirer fort adroitement
du pain et autre chose des poches. Lorsqu'elle étoit sur le
vaisseau qui Tamenaen Europe , elle couroit librement parmi
l'équipage , jouoitavec les matelots, et alloit chercher comme
eux sa portion de vivres à la cuisine. A Tapproche de la nuit,
cet animal alloit se coucher , arrangeoit le loin de sa litière ,
le secouoit bien , en formoit un tas pour son chevet , se cou-
choit sur le côté, et se cou vroit bien chaudement, car4l étoit
fort frileux. Plusieurs fois^ayanl préparé sa couche à Tordi-
naire , il^prit un lambeau dejinge , l' étendit fort proprement
«ur le plancher^ mit du foin au milieu , et , relevant les quatre
aSs S I N
coins 9 porta ce paquet avec beaucoup Vadresse sur son lîf
pour lui servir d'oreiller, et tira ensuite la couverture sur
^on corgs. Une fois , voyant ouvrir avec la clef le cadenas de
sa chaîne , il saisit un brin de bois , le fourra dans la ser-
rure , le tournant et retournant en tous sens , et regardant si
le cadenas ne s'ouvroit pas. On Ta vu essayer d'arracher de»
crampons avec un gros clou, dont il se servoit comme d'un
levier. Lorsqu'il avoit uriné sur le plancher, il Tessuyoit pro-?
premcnt avec un chiffon. Il savoit aussi nettoyer les bottes ,
déboucler les souliers avec autant d'adresse qu'un dômes—
tique , et dénouoit fort bien les nœuds, quelque serrés qu'ils
fussent. Avec un bâton , dont il s'escrimoit Fort bien , on
avoit peine à lui ôter ce qu'il tenoit. Jamais il ne poussoitde
cri y si ce n'est lorsqu'il se trouvoit seul , et ce cri ressembloît
^'abord à celui d'un chien qui hurlç ; ensuite il devenoit très^
rude , comme le bruit d'une grosse scie. Cet animal grimpoît
avec une agilité merveilleuse. Au reste, ses mouvemens
étoîent assez lents , et il paroissoit mélancolique. Cette fe^r
xnelle s'amusoit avec une couverture qui lui servoit de lit , et
souvent elle s'occupoit à la déchirer : elle se tenoit or4inai-f
reraent accroupie.
Fr. Léguât rapporte , dans ses Voyages , qu'il a vu à Java
nne femelle (i) de singe fort extraordinaire , qui cachoit son
sexe de sa main , faisoit tous les jours son lit proprement ,
s'y couchoit la tête sur un oreiller , et se couvroit d'une
couverture. Quand elle avoit mal à la têt# elle se serroi^
d'un mouchoir, et c'étoit un p isir de la voir ainsi cou-
chée dans son lit. Selon Henri Grose , il se trouve de ces
animaux vers le nord de Çoromandel , dans les forêts du
domaine du Raïa de Çarnate. Lorsqu'ils sont en captivité ,
ils en deviennent mélancoliques. Ils font avec soin leur lit,
et sont si modestes et si remplis de pudeur, qu'ils cachent
leurs parties lorsqu'on les regarde. Lorsque la femelle mou-
rut , le mâle donna toutes sortes de signes de douleur , et
prit tellement à cœur la perte de sa compagne , qu'il se laissa
niourir de faim et de chagrin.
L'orang-outang dont fait mention Tulpîus ( simia salyrus ,
Linn. ) , marchoit souvent debout , même en portant des
fardeaux très- lourds. Lorsqu'il buvoil , il saisissoit fort bien
l'anse du vase , tenant le fond de l'antre main , puis s'es-
(i) La plupart des voyageurs parlent plus souvent dé femelles que
de mâles de cette espèce, de sorte qu*on pourroit penser que le nom-
bre en est plus considérable que celui des mâles ; il se trouve aussi
p|u6 àt femmes que d'horomes dax» les pay» chaude»
s I N a83
*ayoU ppopremeni te$ Uvres. Il mentroit la même adresse
pour se coucher , et savoit se faire un cbevet, se couvrir, etc,
Celui que noMrrissoit Tillustre Buiïon avait , dit-il , « un air
X' assez triste ; sa déiparcbe éioit grave , ses mouvemens me-
« sures , son naturel doux et très>dif£ercnt de celui des autres
u singes ; il n^avoit ni Timpalience du inagot , ni la méchan-
fï ceté du babouin , ni Textravagance des guenons.... J'ai vu
« cet animal présenter sa main pour reconduire les gens qui
« venoi^nt le visiter, se promener gravement avec eux et
K comme 4e compagnie ; je Tai vu s'asseoir k table , déployer
« $a serviette , s'en essuyer les lèvres, se servir de la cuiller
u et de la fourchette pour porter à sa bouche , verser lui-
p nçiâii^e sa boisson daj9s un verre , le choquer lorsqu'il y
« étoit invité ; aller prendre une fasse et une soucoupe ,
« l'apporter ?qr la table , y mettre du sucre , y verser le
•c thé , Le laisser refroidir pour le boire, et tout cela sans
rc autre i^tigation que les signes ou la parole de son maître ^
K et souvent de lui-même, il ne faisoit de mai k personne ^
«f s'approchoit même avec circonspection , et se présentoit
f( comme pour demander des caVesses. Il aimok prodigieu-
<r sèment les bonbons ; tout le monde lui en donnoit etc. >?
£ Hist. nq^r. (tu Orangs-outangs , tome 35 , édit. de Son-^
Hini.)
Les or^^ngfi-outapgr d'Afrique sont des chimpanzés ou bar^
ns ( simia trqglo^Us^ Linn. ). Voici ce qu'en dit Grandpré ,
officier de la marinie fran^çaise , dans son Voyagé à la c6ie
QC£ideniale^ Afrique , tom. i , pag. a6 , sq. On rencontre k
\9l côte d'Angola le kimpezey : c'est le nom congo du singe
trogipàyU, c( L'intelligence de cet animal est vraiment extraor^
dinair^ ; il marché ordinairement debout , appuyé sur une
brancl^ dVbre en guise de bâton. Les nègres le redoutent,
let ce n'est pas sans raison ; car il les m^ltraite durement
qu^od il les rencontre. Ils disent que s'il ne parle pas , c'est
p2»r paresse ; ils pensent qu'it craint , en se faisant connottre
ppar honimis , d'être obligé de travailler, mais qu'il pourroit
Vun et l'autre s'il le vouloit. Ce préjugé est si fort enraciné
^hez eux , qu'ils lui parlent lorsqu'ils le rencontrent.
«..,. J'ai vu une femelle sur un vaisseau en traite ; clic
tftoit sujette aux mêmes incommodités , accompagnées des
ipêmes caractères et des mêmes circonstances que chez les
Céniirfies..,. li seroit trop long de citer toutesJes preuves que
cet. animal a données de son intelligence ; je n'ai recueilli
que les plus frappantes.
« Il av4^it appris à chauffer le four ; il veilloît attentive-
ment à ce qu'il n'échappât aucun charbon qui pût incendier
Ip vaisseau ^ jugebit parfaitement quapd le four étoit sufû*
as; SI N^
eamment chaud , et ne manquoit jamais d'avertir k propos
le boulanger , qui , de son côté j sûr de la sagacité de i'ani*
mal , sVn reposoit sur lui , et se hâtoit d'apporter sa pâte
aussitôt que le singe vehoit le chercher , sans que ce dernier
Tait jamais induit en erreur.
« Lorsqu'^on viioit an cabestan , il se mettoit de loi-même
h tenir dessous , et choquoit à propos avec plus d'adresse
qu'un matelot.
•» Lorsqu'on envergua les voiles pour le départ , il monta
sans y être cxcilé sur les vergues avec les matelots ^ qui lé
traitoient comme un des leurs ; il se seroit chargé de l'cm-
poiuture (partie l^ plus difficile et la plus périlleuse ) , si le
matelot désigné pour ce service n'avôit insisté pour lie pas
lui céder la place. '^
tf II amarra les rabands aussi bien qu^aucun mateloi ; et
voyant engager Textrémilé de ce cordage pour Tempêcher de
. pendre , il en fit aussitôt autant k ceux dont il étoit chargé.
Sa main se trouvant prise et serrée fortement entre la relin-
gue et la vergue ,- il la dégagea sans crier, sans grimaces ni
contorsions V et lorsque le travail fut fini, les matelots se re-
tirant, il déploya la supériorité qu'il avoit sur eux en agilité ,
leur passa sur le corps à tous , et descendit en un clin
d'œil.^
« Cet animal mourut dans la traversée , victime de la bru-
talité du second capitaine , qui l'avoit injustement et dure-
ment maltraité. Cet intéressant animal subit la violence
qu'on exerçoît contre lui avec une douceur et une résigna-
tion attendrissantes , tendant les mains d'un air suppliant
pour obtenir qu'on cessât les coups dont on le frappoit. De-*
puis ce moment, il refusa constamment de manger , €t mou-
rut de faim et de douleur le cinquième jour , regretté comme
un homme auroit pu l'être. »
Purchass rapporte, d'après Battel , que le pongo ( qui est
le même animal ) ressemble à l'homme dans toutes ses pro-
portions , mais qu'il est grand comme unj^cant , marche tou-
jours debout, dort sur les arbres, se construit une hutte pour
s'abriter de la pluie et se garantir du soleil , vit de fruits , et
refuse la chair. Quand les nègres font du feu dans les boi^ 9
ces pongos viennent s'asseoir autour eUse chauffer ; maisi^
dit qu'ils n'ont pas assez d'esprit pour entretenir le feu en y
jetant du bois. 11 assure qu'ils out cependant plus d'entende-
ment que les autres animaux , bien qu ils ne parlent pas ,
qu'ils vont de compagnie , attaquent et tuent même les ne*
f^res dans les lieux écartés ^ chassent les él^phans en les frap-
pant à coups de bâton. Ces pongos sont si forts, que dix hom-
mes ne âuffirolcnt pas pour venir à bout d'uta seul. On ne peirt
s I N a85
attraper qae les jeunes ; la mère les porte en marchant de-^
bout; ils se tiennent cramponnés à son cou. Cet auteurajoûte
que lorsqu^un pongo meurt , les autres couvrent son corps de
branches et de feuilles. Un de ces animaux a voit enlevé à
Battel un petit nègre qui passa un an entier dans la société de
ces singes ; à son retour, ce petit nègre raconta qu'ils ne lui
avoient point fait de mal. Selon Schouten , leurs femelles
ont deux grosses mamelles. Tous sont robustes, hardis^
agiles y ne craignent point les hommes les mieux armés , se
défendent vigoureusement à coups de pierre et de bâton. Ils
sont si passionnés pour les femmes , quUl n'y a point de sû-
reté pour elles à passer dans les bois , où elles sont violées
par ces singes. Ils tâchent même de surprendre des négresses,
et les gardent pour en jouir : ils enlèvent surtout , au rapport
de Froger , de Dampier, etc., les petites filles de neuf ou dix
an#, et les emportent jusqu'au-dessus des arbres, dans leurs
grands bras ; on ne parvient à les leur ôter qu'avec les plus
grandes peines. Au reste , ib lie leur font aucun mal , les
nourrissent fort bien , et ]3elaborde a connu k Loango une
négresse que ces animaux avoient gardée pendant trois ans.
L'orang-outang, dit Labrosse, a l'instinct de s'asseoir à
table comme tes hommes , mange de tout sans distinction ,
boit du vin 4ld'aftitres liqueurs. L'un d'eux^ qui étoit dans un
vaisseau , se faisoit ent^dre des mousses , lorsqu'il avoit be-
soin de quelque chose ; et lorsque ces enfans lui refusoient
ce qu'il demandoit^ il se metfoit en colère , leur s^isissoit les
bras , les mordoit , les abattoit sous lui. Un mâle fut ma-
lade en rade ; il se faisoit soigner comme une personne : il
fut même saigné àedk fois au bras droit. Toutes les fois qu'il
se trouva incommodé , il n^ontroit son bras pour qu'on le
saignât^ parce qu^il se rappeloit que cela lui avoit fait du-
bien.
Schouten dit ailleurs que ces animaux, quoique pris au
lacet, ^'apprivoisent bieQ , et anA|ennent à faire certains
ouvrages , et même le ménage , cTOime rincer des verres ,
balayer la chambre , tourner la broche , donner à boire ,
etc. Selon le témoigyge de François Pyrard , les barris àc
Sier/a-Leona , qui sont gros et membrus , ont tant d'indus-
trie , que si on les instruit de jeunesse , ils servent comme
un domestique , pilent ce qu'on leur donne à piler dans des
mortiers , vont quérir l'eau à la fontaine dans de petites cru-
ches , qu'ils portent toutes pleines sur leur tête ; arrivés à
la porte d^ la maison , si on ne les décharge pas de ces cru-
ches, ils les laissent tomber, et les voyant versées , rompues,
ib se mettent à pleurer efà crier comme les enfans. Suivant
Fouché-d't)bionvilie , les orangs sont peu méchans , et par*
a88 S î N
TÎeniieût assez promptement à comprendre ce qu'oii Icuf
commande. Leur caractère ne peut se plier à la servitude \
ils y conservent toujours un fioads d^ennui et de mélancolie
pr<m>nde , qui , dégénérant en une espèce de consomption
ou de marasme , doit bientôt terminer leurs jours. AUaniand
rapporte aussi que cet animal est très-fort , et le maître â
qui appartenoit un ourang-outang , étoit un assez gros hom-
me ; cependant y od a vu ce singe le prendre par le milied
du corps 9 relever de terre avec facilité , et le jeter à trois
l^s de distance. Un jour il empoigna i^n soldat , et Pauroit
emporté au haut d'un arbre , si son mattre ne Teùt pas cm-
l^ché. Il étoit fort ardent pour les femmes ; et quoiqu'il fût
à Surinam depuis une vingtaine d'années , il grandissoît
encore , et avoit bien cinq pieds et demi de hauteur.
Les orangs-outangs troglodytes sont moins nombreux et B^ns
rares que les autres singes : ils paroissent avoir été connns'
des anciens ; au moins le périple de Hannon ^ amiral cartba*
gioois , qui fit un voyiage sur les côtes d'Afrique trois tén^
trente-six ans avant l'ère vulgaire , parle de ces animaux qu'il
rencontra dans une île de la côte occidentale d'Afrique. <* If
<c y avoit beaucoup plus de femelles que de mâles , tous éga-
« lement velus sur toutes les parties du corps. ]^s interprè-
^ tes nous les nommoient des gorilles, En les pl>^rsui^ant ,
« nous ne pûmes parvenir à prendi*e un seul mâle ; tous s'ë-
« chappoient avec une extrême yitesse , parmi les précipices^
«c et jetoient des pierres ; niais nous jfi'mes capture de troi^
«femelles, qui se défendoient avec tant de violence , en
a mordant et en déchirant ceux qui lés amenoient » qu'ont
<t fut otligé de les tuer ; nous les écorchsmnes et rapportâmesr
« à Garthage leurs peaux eriapaillées. » ( Hùnnams peripius ,
HagûB Comit. 1674 , p. 77, trad. de Van Berkel ). Elles furent
depuis déposées dans le temple de Junon , et conservées
avec tant de soin^ que deux siècles après, les Romains
les trouvèrent, quand iàs .détruisirent cette fameu#ville.
Ce sont ces animaux , ei les pithkfues , qui ont donné lieu,
chez les anciei^K à la croyance des satyres , des dieux 5^/- '
vftinsj àes faunes^ des égipans^ des ^resj des pans^ àesi
silènes , des onocentaures et aiAres rêveries des poè'tes. ÀTissr
les Egyptiens, desquels venoit te cuite d^s divinités cham-
pêtres , adoroient des singes eynocépliales et àts cercopithèques^.
Juvénal , qui avoit voyagé en Egypte , dit :
£rfjgies sacri nitetaurea cercopitheci ,
Ditiiidio inagirse résonant ubi Memnonc chordse,
Atque vêlas Thcbé cenium jaij^t obruta portis.
On trouve même dans Saint-Jérôme an dialog»ie entre m
s I N stif
éfmlit ie la Tfaébaïde et un safy^re ; et le prophète îsa'fê falé
mVaiicMi des onoctniaures qal vieadront danser en rond parkni
les ruines de la grande Babylone. Mo'ùe avoît aotrefois dé-
feada anx Hébreux d'imiter ces Egyptiennes qui , par motif
de dévotion , s'abandontioient à la lasciveté de ces prétendus
dieux champêtres. ( Lèntique , c. 17, vers, 7. )
Les gibbons» qui ont de si longs bras que leurs msnns
touchent à terre lorsque ranimai se tient debout j s'en ser-
vent comme de balanciers ^ pour se maintenir en équilibre
au haut des plus grandes tiges de bambous. Selon le Père
Lecofitite, ils marchent légèrement et fort vite , toujours sur
les deux pieds : leur naturel est très-doux ; et pour montrci'
leur affection aux personnes qu'ils connoiçsent , ils les em-
brassent ,*les balisent avec des transports singuliers; d'ail-
leurs T ils sont adroits 9 dociles , et lorsqu'on les impatiente ^
ils trépignent des pieds , et expriment fort bien leurs pas^,
sions et leurs appétits. ( Ce sont les simia tarât Lionaeus.)
Marmol , Léon TAfricain et Kolbe nous disent que les
pilfaèques {simia syli^anus^ Linn.) ont beaucoup d'esprit et
de malicQ ; qu'ils vivent de fruits de toute sorte , et vont en
troupes les dérober daps les jardins ou dans les champs 9
mais, avant de se mettre en campagne , un de la bande monttf
sur uHe éminence pour découvrir de loin l'ennemi ; et quand
il ne vorit paroître personne , il fait signe aux antres par un
tri. Tant qu'ils maraudent , la senlineile est au guet ; mais
sitôt qu'elle aperçoit quelqu'un , elle jette de grands cris ;
alors la troupe , sautant d'arbre en arbre , se sauve toute
dans les montagnes. Les femelles portent sur leur dos quatre
ou cinq petits, et ne laissent pas de faire avec cela de
grands sauts de branche en branche. Quoiqu'ils soient bien
fins y on en attrape par diverses inventions ; qua^l ils de-
viennent farouches , ils mordent ; mais pour peu qu'on ks
flatte , ils s'apprivoisent aisément. Au neste , ces bètes fonc
grand tort aux fruits et au mil ; car ils en cueillent , en gâ-
tent , et en perdent beaucoup plus qu'ils n'en mangent , ou
en emportent , avant ou après la maturité. Ceux qu'on rend
domestiques font, ajoute Marmol , des choses incroyables ^
imitant l'homme en tout ce qu'ils lui voient faire. Suivant
M. Desfontaines , les mœurs du pilhèque , simia syloanus et
sim, piihtcus , Linn. , sont douces , sociales ; son caractère
devient familier; il marche à quatre pattes et se tient rare-'
Inent debout ,^ suit le monde comme un dUien, est naturelle*
tnent craintif, et dislingue fort bien ceux qui lui veulent du
mal, mais caresse ceux qui lui font du bien, et aime la
compagnie ; quoique très-4ubriqtfe , il ne paroît pas produire
dans l'état de captivité ; la femelle ne fait qu'un petit , qiù
f ■
.»88 S I N
monte sur le cou ie sa mère , le serre étroitement de ses
petits bras , presque aussitôt qu'il est né ; la femelle €e
transporte ainsi partout. Les Arabes prennent beaucoup de
soin pour écarter ces maraudeurs de leurs jardins; mais
ceux-ci ont toujours des vedettes qui annoncent à la bande
rapproche de Tennemi. Les anciens connoissoîent ce singe ,
et il paroît que c'est celui dont Galien a donné Tanatomie
pour celle de Thomme : car il est rtai^ifeste , d'après ses des*
criptions , qu'il n'a point connu les vrais orangs.
Cependant le magot ordinaire , qui est la même espèce ,
est une bote maussade et grimacière , qui est aus^i laide que
méchante, et qui grince les dents , en marmottant, lorsqu'on
la fâche. Quand un magot jette des cris de douleur , toute
la bande accourt pour lui prêter assistance. Cetaflimal est,
au reste , assez familier , et peut apprendre beaucoup de*
choses. Robert Lade , qui les vit en abondance en Afrique 9
dit qu'il ne peut représenter toutes les souplesses de ces ani-
maux qu'il poursuivoit ; avec combien d'impudence et de
légèreté ils revenoient sur leurs pas après avoir fui. Quel-
quefois ils se laissoient approcher de si près , que s'arrêtant
vis-à-vis d'eux pour prendre ses mesures, l'auteur se croyoit
presque certain, de les saisir ; mais d'un saut ils s'élançoient
à plus de dix pas , et grimpoient avec agilité sur un A*bre.
Ils demeuroient ensuite tranquilles à le regarder , comme
s'ils eussent pris plaisir à considérer son étonnement. Une
personne s'étant avisée de coucher en joue un fort gros
magot, monté au sommet d^m arbre , après s'être long-
temps fatiguée à le poursuivre « cette espèce de naenaœ ,
dont il se souvenoit peut-être d'avoir vu l'effet sur ses cama-
rades , l'effraya tellement , qu'il tomba presque immobile à
terre , etClans l'étourdissement de sa chute , on n'eut au-
cune peine, à le saisir ; ^mais ayant repris ses sens , il fallut
se servir de toutes tories de moyens pour le conserver,
en lui liant les pattes et là gueule , car il se défendoit avec
beaucotip de fureur. •
Le pâpion ou babouin ( simia sphynx^ Lînn. ) est robuste,
agile, mais très-méchant; il grince continuellement des
dents, se débat avec colère, et sa laseiveté est inexprimable,
de sorte que dans son pays les femmes n'osent point sortir ,
de peur d'en être insultées ; il aime passionnément les fruits,
les raisins , et tout ce qui croît dans les jardins* Lorsque ces
sièges veulent piller quelque verger, ou une vigne, ils font
cette expédition en troupe ; une partie enlise dans l'enclos ,«
dit Kolben , l'autre partie reste, sur la cloison, en, sentinelle,
four avertir de l'approche du danger; le reste de la bande,
placé au-dehor6 du jardin j à une distance médiocre ies^ «ns
s I N ^i^
àes aatres , forme une ligne depuis le lieu du pillage jusqu'à
leur retraite. Les premiers jettent les fruits à ceux qui sont
sur la muraille ou la cloison , à mesure qu'ils les cueillent ;
ceux-ci les passent aux autres , et ainsi tout du long de la
ligne , qui s'étend jusqu'à quelque montagne. Ils sont si
adroits, et ont la vue si prompte , la main si subtile , qu'ils
laissent rarement tomber à terre un seul de ces fruits en se les
jetant les uns y autres. Tout cela se fait dans le plus grand
silence et promptement. Au moindre cri de la sentinelle,
toute la troupe détale avec une vitesse étonnante. Suivant
Sparmann , les babouins sont difficiles à tuer , et forcent
même quelquefois les tigres k les lâcher; ils défendent chère-
ment leur vie contre les chiens. Lorsqu'on les blesse , ils se
crient point. Thunberg assure qu'ils vivent long-temps , sont
extrêmement alertes; lorsqu'un chien les poursuit, ils le
saisissent par les pattes de derrière , et le font tourner avec
tant de roideur , que la pauvre béte en est tout étourdie ,'
Îuis le déchirent cruellement avec leurs grifies et leurs dents,
«es babouins mangent aussi les insectes , les scarabées ,
prennent adroitement les mouches en volant , aiment boire
de Teau-de-vie et même s^enivrer, Edwards rapporte qu^ua
homme qui étpit allé , avec une jeune^ fille, voir un babouin ^
ayant enibrassé cette fille devant lui pour exciter sa jalousie ,'
cette béte devînt si furieuse , qu'elle empoigna un pot d'étain
qui se trouvott là , le lança à la tête de l'homme, et lui fit une
grande blessure. Cependant lorsqu'on prend le babouin de
îenne âge , on peut s'en servir comme d^un chien de garde;
Le mandrill, selon Smith , sait pleurer et gémir comme les
hommes , lorsqu'on le frappe ; il est d'ailleurs fort ardent
pour les femmes ; quand on le tourmente , il crie comme ua
enfant; c*est un animal fort dégoûtant, qui a toujours le nez
morveux » et se platt à le lécher continuellement. Le choras ,
autre babouin , est plus nropre , nettoie sa hutte , n'y laisse
aucun excrément , et se lave même souvent le visage et les
inains avec sa salive ; la femelle sent le musc ; elle montre
une ardeur impudique pour les hommes.
Les antres singes , dit le Père Vincent Marie , ont tant de
respect pour l'ouanderou , qu'ils s'humilient en sa* présence ,
comme s'ils reconnoissoient en lui quelque supériorité ; les
princes et les grands estiment beaucoup ces singes à bart)e,
qui paroissent avoir plus de gftivité et d'intelligence que les .
autres ; on les édnque pour des cérémonies et àes jeux, et
ils s'en acquittent si parfaitement , que c'est une chose ad-
mirable. Ils en veulent principalement aux femmes, dit un
autre voyageur , et après leur avoir fait cent outrages , ils
finissent parles étrangleic* Quelquefois ils viennent jusqu'aux
XXXI, 19
9^ S I N
maisomi; tmw les Mac^siMf t qw s^n^ tr^fl'^jatoi}! de leum
feminiçs, n'opt ga^de d^ pe^oettre l'^iUi^ d^ leurs «éraîla à
de si méçhaqs gaUns; iU les chM^ent k coups de hâtoou
^D«scr. (^ Mflcaçar^ p, &p.,> Çf sqqI^ loa timia vJ*mi$ de
jt«mQ$eas«
Bosman raconte que les macaques (^sbma cynamolgus,
linn.) sont assez dowcei dociles» auùa, ai» reste, iqaipro-*
Sres , exlrâmement laids, et Ums grimacesgwut^ affreuses ;
a vont par l^andes pour piUer des froita; il^renpeot daaa
chaque patte uu ou deux pieds de mU , autant dans leur bour
çhe^ autapt sous leurs hras.i et s'eu&ieQt ainsi chargés, em
SJiiUtant coDtinaellemenS sur les pattes de demire. Quané
QU les poursuit, ils jettent leurs tiges de mil , ne gardant qui»
celui qui est entre leurs dents , pour fuir plus vite* Ces aui^
maui; examinent soigneusement les tiges qu'ils arraobeot»
et si elles, ne leur pt^iisent pas , ils les roj^tent à ter^e pcms
en arracher d'autres , et ainsi causent encore plusc de dégila
^luUis ne volent de grains« Les femelles de cette espèce in-*
ment lea hommes et en sont jalouses^ elles se jetteut apr^f
les femmes pour les mprdre et les bafttue.
Il y a d^ lipienoiis appelées /NUof ou d9ge$ nmgt9 ishm
mira , Lifm« > en Afrique; elle^ sMAy èik Bruce , fort curieur
•es ^ mais moins adroites, ^ue les autreseepèces ; ettes luea^
tient regarder tout ce que les hommes fout, ^aroissem ea
causer entre elles , et se cèdeut la place pQiur obserfWP char»
cune à leur tour. EUes sont toême si umiliàres, <|u'eUee
jettent des branches auxpassans, pour les agacer. I«M9q«*«Q
leur tire quelques coups de fiisU , «m .lesi voit tondher dans
une étrai^ consternation ; les «mes pOHaseut des cm «ê^
freux , d'autre& amassent des pierrea. pour les^ laACer k lem^
enpemis ; quekiuesnmes sie vii^nt dans leurs: mnkia, et en^
voient, ce présent à la figure des spectateurs. Ces animaux
pillent, en bandes, les vergers^ à la.manièfte desastsesaingeat
etlorsquou les poursuit, les femellea , qui portent mira
petits dans leurs bras, s^enfuient /aussi lestement que les
autres, et sautent comme si elles n'aroient mea » au rappo0|
de Lemaire. Les diverses espèces de sin^ qA sont fort
nombreuses ^a Afriqpie', ne se mêiéint jamais entr» eUesi, et
ojjt n'en trouve jamais de deuxsortea dans le méme^ caason.
A Calécut , la superstUion défend , selon Pyrard> de
tuer aucun singe , qu'on regaide ciomme des cjqfièces d'hom-^
mes sauvages ; aussi ils y sont en di grand nombre, si imp<^-
tuns> qu'ils causent beaucoup de ^unmages» et que les ha-^
l^tans des villes etdes.campa£pes sont obtig^s de mettrez dea
treillis à leurs fenéives 4 pour, empêcher ces bfttea incommA^
des d'cAU'c^ dans les maiisens ., et d y tomt saccager^ U& dé-.
s I N ,5,
VPjelie, eixri^i^t houp j boup 9 hpup d'une voix forte , à r^qçi|
de rei^oiemi ; alors lu baade des l^rroos jçUe ce qq^elle iienj(
de la m^iQ gauche , et fuit à^ trois pieds* Si ces apimaux; sojp$
serrés; 4^ près, ils jet^fenjl eçicore ce qu'ils ^mppr^oiei^ 4^
la imiq droite , et se sauvent de plus belle sur les arbres ;
Ifîs fem^lçs chargées de leu^s petits , qui l^s, euabras$en|
4^oiiçment , sablent aussi l^gèremen^ q^e les apures. £11<^
i^e pjco4ui^0t poin,t en captivUé , et ces ^ipges qe s'appri-
xoisen^ jamais bien. Lorsque les C^uit^ l^of jonfï^me^y, ï\^
ipai^l^n^ des insectes , et vont atjirapei: 4^s. poisspns , 4^1
crabes sur le bord de la m^r. Us m^ttcint leur qn^ue eqtrç
le^ pinces du crabe , et dès qu'il serre , U^ 1q tir^q^ bru^qu.^*
lisent de Teau 9 puis Técrasent eqtre de^x pierres pour le
Q^pgeç à Taise. Ils savent fort bien aussi cassée la noix df
^co j pour en manger Tamandei ei Ivoire le vin 4e p^^Un^ç
Îui découle dans des cabochons. On les prend.i dit înigo, d^
[ierviJUas^ ai^ moyen des noix de coco , ^yujEqueiles 09 fait un
P/çjUt t^ou ; ces singes y fourrent la patte avec peine , e;t def
gen> ^TaûÙt viennent les pren4r^ auparavant qu'ils nçi soient
q^agés* Ces animaux diétruisent la nichée des oiseau]^, et
jJQ^e^ leurs oeufs à terre; mais H& 9^i 4es serpens pour en^
s^ufiis; car cçs reptiles les gueitent, Tont les cherc^ier ^g^
j^j^oif^t jusque sur les gcan,4^ ajr,bres,^^t épienjt U teippj^
qu'ils sont endormis. U y a 4^s s^rp^ns pro^gieuspqt^Qi^
grj^nds qui 2(y;alept un singe d'ope seule bouchée. Au reste »
<Ç^ singes ^nt en possession des fpc^ts; car l^s lions 9 Ïqp
tigrçs j n^ peuvent les aller chercher ai|-d^ssus des arbre$.
J^^Qrsqu'iis veulent mao^r quelque çh^ose , il^ opt toujpu/s
1^0 de la flairer ; et quand ils ont biep mangé , ils rçn^pU^-
^pai, ppnr le Içpdemain, leurs poches opTeups abajpu^f^
m^t^ U^ proirin^e^ de rind,e, où vivent les tirâmes , et où îa
xiqligion recommande de ne tu^r aucpn animal, parce qu'oie
yr croit à la transfnjgraiioa 4!^^ ^fi^ » les voyageurs nou>
^ent que les sipges y scipt encore plus respectés que i^
aptres bêtes ^ et qu'ils se ipuMipUent k TinfinL On les voit ea
tx'oupes jpsque dap^ les villes ; ils çnt^ent daps les maisops
4 tput moipentf y prepniçnt t^out libi;emi;nt, sans qu'on os^
|epr i^ire.le moindre p^al ; de sorte qpe ç^vçl q^\ vendepi 4içs
fruits, d^s légumes, opt beaucoup de peipç à çpn^erver ieprs
m,archandises ; tant qes 2|niaiaux abusepit dç la complaisance
qu'on a pour eux.
Tous Ijçs voyageurs, d'opcopc^mun ^cçq/^A , nous attestent
encore des çbo^cs plu$. ^ipgpli^9$f II y :^9 4^P.s 1^ capital^
4p Guzarat^, dans Amadwad^, çt mé|p^aiU<^prs, dçshos*-
pip^ (qp.4és paiç àfi pijçpx lndi^%^4 j(p»f j; JM»cw» y m-^
^ga s I N
gnerdes singes invalides, boiteux, estropiés, et tons ceax
Îui veulent s'y retirer et y vivre même sans être malades*
Vautres fondations pieuses ordonnent dans quelques vîlle;^
de fournir deut fois la semaine du riz , des cannes à sucre ,
du mil j des fruits , aux singes du voisinage ; aussi ces ani-
maux , accoutumés à cette généreuse distribution de vivres ,
accourent en troupes comme des mendians dans les rues » et
montent d'eux-mêmes sur les terrasses des maisons , où ces
provisions sont déposées ; et l'on assure que si ces singes ne
trouvoient point leur ration accoutumée , ils s'en venge-
roient en cassant et brisant les tuiles, les fenêtres , et fracas;
tant tout ce qu'ils rencontreroient. {^Theoenot; Voyage , t. 3,
p. ao ; GemelU Carreri, t. 5 , p. 16^; Voyage d Orient du Père
PhîUppe , p. 3ia ; LabouHaye-Legouz , p. 253 ; Taçemier^ t. 3 ,
p. 64 , etc. Ces singes sont surtout les malbrouks , les bon-
nets chinois et les talapoins {simia simca ^ Linn.; S.faunus
et S, taiapoin , Linn. ). ^
Les callitriches sont fort silencieux et si légers dans leurs
Sambades , qu W ne les entend point , selon Âdanson ;
s ne paroissent pas effrayés du bruit du fusil, et se laissent
quelquefois tirer plusieurs coups sans fuir. Ils ne jettent
aucun cri lorsqu'on les tue , et la troupe se contente de
grincer des dents , de se rassembler , de faire mine d'atta-
quer ; mais, au reste, ils ne sont pas assez forts et courageux
pour cela. Les moustaçs sont puans et farouches. La peau
des guenons appelées talapoins sert, ea Guinée, à faire
d'excellens bonnets , et leur fourrure vaut plus de ap francs.
Les singes doues (5imia nemœusy Linn.) broutent souvent ,
comme les chèvres , des boutons d'arbrisseaux : il se forme
aussi dans leurs intestins , des bézoards semblables à ceux
des gazelles , et ils les lâchent quelquefois avec leurs excré-
mens , lorsque la peur d'être pris les fait vider en s' enfuyant.
Les guenons blancs-nez ( S. pdaurista , Linn.) sont extrême-
ment douces et caressantes; elles aiment beaucoup badiner ,
mais se fâchent lorsqu'on se moque d'elles ; elles sont
curieuses jçt fort légères; lorsqu'elles sont en repos, elles
soutiennent leur tête de leur main , et semblent alors enfon-
cées dans quelque profonde méditation. Avant démanger ce
qu'on leur offre , elles le roulent dans leurs mains , comme
un pâtissier qui roule sa pâte. Elles ont soin de tenir tou^
jours sèche et propre leur jolie barbe ; aussi Tessuient-elles
très-souvent, et la peignent avec leurs doigts.
On connoît , d'après les récits de Quinte- Curce et de
Strabon , ce qui arriva aux troupes d'Alexandre-le- Grand ^
lorsqiie ce conquérant entra dabs les Indes. Les Macédo-
niens marchoient toujours en bon ordre^ et ^assoient entre
s I N ^9$
ies dëfitës où habitolenl beaucoup de singes ; Us campé-
root dans cet endroit; et le lendemain matin , rannée se
mutant en marche , aperçut , dans les montagnes, des
troupes nombreuses et bien rangées par phalanges* Déjà les
soldats j croyant voir l'ennemi , $e disposoient au combat ,
lorsque Taxiie , roi indien ^ rendu, à Alexandre , détrémpft
Varmée en lui apprenant que ce n*étoient que des singes.
Quoique le babouin soit excessivement lascif, cependant
il ne permet pas que les hommes lui touchent les parties
naturelles; alors, il les cache d^une main,, et de Vautre
applique de bons soufflets aux curieux. Les femelles de ceHfe
espèce en {ont autant à Tégard desfemmer; mais elles ont
plus que de la complaisance pour, les hommes tentés de les
examiner , car elles les 2|ttirent avec une impudence sans
égale, et qu^on ne ren<^ontreroit pas dains les dernières de«
prostituées. Les nègres n* ayant pas toujours .4ef s^rmes à
feu, leur décochent des flèches dans le visage,, parc^ que
les blessures quHis y reçoivent^ les forçant à y portier U
main, ib tombent plus aisément des arbres. Qo assure que
la troupe cherchant souvent.^ venger la.nu>rtdç $e$^ com-
pagnons , poursuit les nègres jusque dans leurs c^^es , tue
quelquefois ceux qu'elle peut atteindre, et en6n, fait toutes
sortes de dommages aux maisons, découvrant les toits , bri-
sant les meubles , jetant la vaisselle parila^fe^étrci etc.
Lorsqu'une guenuche veut donner à téter k son petit , elle
le prend tendrement entre ses bras , Tembrasse , lui présente
sa mamelle , le porte et le choie , tout comme une femme
fait pour son enfant. On cite des exemples de leurs sentinelles
mises à mort , pour n'avoir pas bien tait le guet. Les singes
quoique apprivoisés, sont dans les maisons^ d'un naturel
moqueur, malin , rusé et fripon; leur curiosité et leur im-
pudence égalent leur lubricité ,\dont Tesclavage ne peut
éteindre Fardeur. Leurs armes naturelles çont des bâtons ,
des pierres, et même leurs excrémens , comme noiisl'avofts
dit. Tels so'nt les sinsés de l'ancien continent.
CeuxduKouv^s^u-Monde ne sont pas moins remarquables.
Ainsi, les alouates, les ouarines^ [ettent des hurlemens si
étranges, surtout. pendant la nuit, que ceux qui les enten*
dent pour la première fob , croyént que les montagnes «ont
s'écrouler. On entend de plus d'une grande lieue leur
carillon lugubre., Si Ton en croit Marcgrave , les ouarines
s'assemblent tous les jours ^ matin et soir , dans les bois ;
l'un d'eux prend une place élevée , fait signe de la main aux
autres de s^^asseoir et d'écouter. Il commence ensuite un
discours à voix si haute et si précipitée , qu'à l'entendre de
loin , on croiroit qu'ib burlent tous ensemble ; cependant
igi S T N
îb tfbsèrVlstitlesil^née. Lorsque ee DéitioMhène cesse, ilTaîlE
^^ tftix<aafi^s tffe )|ét>ondre ; ^ Tingtâtit, touis harlent d'anë
itianièrte ^(itMrlànrAile : d'an atifre signe , il les Tait taii^ et
méprend sonreirain ; et après l'avoir écoulé bien attentive-
xnent , I& séance de cet alnénée ^ ou de ce club sâilrage , est
i^^, ©h pôtfrrtHt (Ci*oirc , diaprés iec récit au ikioînâ exagéré,
que CCS è^è<iës de» téj^ùblieaiAs discutent teors a£&ire^
^litiqneâ; , et quSIs pi'eîhient lés voit de chacun , potit* aviser
aék mojrens ^ gouverner leur état. Lorsque les sauvages lels
'dttaqàedt â codps^dè flècbe , ces anîh^ailx rétirent le dard de
la >plale iâVéc la main, la sondent du dôi^, mâchent des
iplantesviihlëràireli qu'îb appliquent isur la blessure. Ces
^Àînbink sôtit fai^otichés étindoihptable's : quoiqu'ils in^ soient
^9s camassiei^ et féroces , ils fh^irent loéadniôiiiis de h
aerakit^ï par lêfciir à?r dlmpudénV^è ; lca(r ik sont robtisties,
li^rudi^ , el ée^é)âdiaht'sauVag^s. Leuf cbaiV k^ tendit ^ déli-
cate , bôtfne à îhàngbr. Quoique maigre, Un âe ces animaux
tmtSt ij^irt- iraisfsasier dh pérscmVies. X^és sînfges, dit Oex-
mtelki , më s^libaMtôMietit jamais lorsq^'^oti tés attaque, lan-
eent dés bi^tïcbés et Feurs exerl^mens aux chasseurs ; ils sau-
'«etotd'tfrïbfrè'én aTbt*e avWc tant d)e presrésie, s^ài^sjatmàls tom-
ber â ferre V ^itié la v'àe en ^est éblouie ; B» s'àcdroch%tat atfx
'bYàndtéfsav^c letrr quetie ^î est prefianie , de telle sorte
qu'en ;iës Tuâiit'Ttiême tbbt-1^-farît, ils r^slTcttl ainsi stispen-
d>«s ^ ^t On'iie ^eât'^i^sqt^ pas fc!s atoîr. PldsifeOi^mourant
"dé céffé Vn/anièine , demeurent dans lés afbiîes , y potitrissent
¥1 y tombent ^par lambeaux ^uélqtres semaine» après. Les
petits se értrttopdtin^t ri 'pîtH ^ H méte , qu'il fafu't tuer cellc-
^èî «pdûr 'fes '-pouVoîr pi^nfdre ; car îb tie l'abaVidonàeint pafs
tn^mé > h moi^l.'Si ces an^miiiix sTe trodveirt embarrassés
-pdur p^iî^er'trn'rtti^se^n ou sfaùter d'tm arbre à l'àWti'e, fls
^s^^ti^^ aident. B^aèipier assure )au'én passant dam les 'tei'rés
dfe fa baie fte^CâmpêdWe-, ces smges sautôient àiu-de^stis de
ftiî dâifs lés hHh^és , cîraquetôîetit des dents , ftfeoîént uu
bruit d'enragé. Cte ^chttX\ ait-fl, les 'pitfs laids que fiîe vus dfe
%te Vie ; 1b mibléth flJis 'grhnacés 8e la*otrchc et de* yeux ,
^^yéc mille ^pd^uféis ^gjrotfeiiqti^s ; ïcs nuis thé )etôie*lt ftés
branébes sècbé's , d'autres ^is^oient et ïîlboîe'nt leur* otàm*é's
*^n#moî: à l'â^fin/uft ^os VliiV^r une 'petïie btàtiAe aà-
■déssus dem!a#te et 'sauta idtit di^oit contt'e thbi, ce^iine
'^t reculer; mafis;]! se *prh'Ji'la*râncbe"par^qtlerfe et dè-
?métirà là gtiiftpeùati à sé'byàtadîllér^l ^ iWeïaîi^e la*motfe ;
'ils tious ^ivî^étit jusqti^à nos htttfés , aVéc fes 'htfées et îles
'postures Vnenàç^îités. tes 'femelles isbni Torteà âVcc leàrt
^efifs , tkt elles ien fôriiWfBlti^ireiiréAt flrtir; Atts en pôr-
^érit'un éôns'leiir 'bl^âs , Hit'l'àtiiye ^s'âtd^Bcfïe Istiïr^eiir dôs. 11
s I N «95
ne aoas fat Januôs posgible d^n afprWélsér. Afrrès eto Aroir
tiré m^ et qoelqnefei^ lai avoir cassé une jaimbcy j'ai eti
t»mipaissioii de voir cette pauvre béte regarder ficeiiMiit et
niaBÎer la partie blessée «t la toorfier et côté et d'aftitre. €es
«iii^s sont rareviefit à terre : tm dît mène qû^ib n'y vont
famaîs. (XhÉnpier, Vayag. t. 3; p. 5o<.. ) •
AocMci <des sa^ajcN» , soit grands «» soit petits ^ et aucm
aagoaih n'est sayet à i^écoalèment meostroel , conme pliH>
«ienrs feibelles de l'aiicieii coâtisént , telles que les orangsw
. oùtaagB ,^ les babouins «t les çtienons à itfO^ cMteteeèw
iNëanttioiiis , plasiearS|;ros sapajoos témoignent naegrian^^
ardeur pour les femmes. Il est »ème étrange avec qHeHè
Migacité les singes découvrent le ^éie des divers indtvidhu de
r*âpèoe homainet qoeiqae dégmsésqu41s «oient; Hs parois^
^leot plutôt le deviner par Todoràt, que l'observer par la vue.
Tootes les babitiides des ^narines 9 à rexceptxon de lenrv
^s effroyaMes M de leur iméckanceté , «onvieiroent ai
'coetèUi^ sapajon d^nà naturel dooz, iraitÉUet (ntélligeni*
On prétend qaMl Barit pècàer atec sa qbetie , car il pnent
IvMMlfe let ramasser tont ce ^n^M ^àt awee elle. Bàibptcr
raconte qu'à TOie de tiorgotua^ sar k <Ate dn Péi'dn» ces
singes ywmÊtetkX amasser des hnttres à la basse mafirée : kmn
^q'41s vevIeM; les inan|;er ^ sis èes posent sar me pierre , et
ihrec «ne autre pierre ^ ils i^ ^écrasent. ( Oli asstnv ^qne les
oroiHgs-oatangB ^ an (contraire^ v^raiit ides 'halireB ouvertes i,
<mt soin d^ ijeier «m pierre po»r I» empëdœr de se fenmer,
-etpom* ti'avotr pas les dkrigtsfris-esiire îeurs ^eox écaiUes. )
JB'AcoIrta CénKiigne^ dai^ non Mstaîre rtatarsik dm Inda^
afvoH* vu ces coaïtas sauter ;d'an arbre ^ étoit ^'on c6té
d'une rivière k km arbre de i'aati% rivie. -Qulamd ils vMlent
•sauter , ditHil , en un lieu éloigfné, et i^^îls ne pecrent y
atteindre Ctm saut , ils s^atlacfaent alors à 4a queue les tms
idw» aiitres., etifcnat, par ce mo^^n^. comme t£ié cèaMiede
fdssieùrB; pn après ilssVAanceKtJetfse ^tent en airatft;et
le premier étant aidé de la force des antres , atteint où il
v«eiit , «'altacbe -k un Tameau^ pois il aide et -songent tont
le reste , ^iisqu'àee qu'ils sosenl tous .ntfrvenus , aHachés cn->
semble 4 la qae«e les uns des antres. iLèur chair eatiboHue ^à
manger^ wt partout frassé «n temps deiaonaturité idesfhnts.
Ces animaux <ne ^sont pas bien vMs, et méntrent jun air mé-
lancoKqae', sortoat «n capâfvté; ib sont ^ctrémemeat
adroHs de Isilr qaeve. Dans l'état '•san^age, ils^se battent
soavent entre emc , At^-vfn ^ et lorqu'cm leèr faite une fnetrre »
ils garantissent lenr iiète es coup -avec ta ïninn. Stedmoa
ra^ypoite ^^iB'derces singi» privés aliok ekercker du vin aa
tC3^ret,4<Ea(iid onDleimtxwrao^iitfe pot-d'ùÀa
agfi S I N
main et l'argent de Fautre , et ne payoït jamai^ avant d'avoir
reçu le vin. Si des enians lui jetoient des pierres dans la rue ,
il posoit son pot à terre, puis, recevant les pierres» les leur
renvoyoit si adroitement , qu'ils n'étoient plus tentés de
l'attaquer ; alors notre animal reprenant gravement son pot ,
le rapportoft il la maison, sans, y toucher le moins du
inonde. Quoiqu'il aimât beaucoup le vin , il n^osoit point en
boire sans permission. Bancroft assure aussi qu'en liant , à
ce singe , les mains derrière le dos , il marche debout pen-
dant tout le temps qu'il est ainsi garrotté. Si on le poursuit ,
il grimpe sur un citronnier ou un autre arbre ^ et jette des
fruits à la tête de celui qui le chasse. -
Les sajous sont fort gais 9 fort vifs et agiles. Ils supportent
^ merveille la température de nos climats , et peuvent même
' y produire en état de captivité. Rien de si joli, dit un obser-
vateur 9 que de voir le père et la mère avec leur petit qu'ils
tourmentent sans cesse , soit en le portant , soit en le cares-
sant. La femelle aime son enfant à la folie; le père et la
mère le portent chacun à leur tour; et quand il ne se tient
pas bien ^ il est mordu bien serré. « Les sajous , dit Bufifon ,
« sont fantasques dans leurs goûts et leurs affections ; ils pâ-
te Toissent avoir une forte inclination pour certaines person-
« nés , et une grande aversion pour d'autres , et cela cons-
«t tamment. » JLe clitoris des femelles est proéminent , de
sorte qu'on les prend souvent pour des mâles. Tous ces
animaux ont, au lieu de voix , im sifflement aigu et mono-
tone , qu'ils répètent fréquemment'. Lorsqu'ils sont en co-
lère, ils secouent fortement la tête en prononçant, avec
vitesse, ces syllabes: pi, ca, rou. Au reste, tous les sajous
et sagouîns'ont un sifflement au lieu de voix. Les sajous se
tiennent par troupes de plus de trente ; ils sont naturelle-
ment curieux : on les apprivoise si aisément ^ qu'on peut les
garder sans les tenir à la chaîne , ni les contraindre, ils vont
partout ret reviennent d'eux-mftmes, et se plaisent à tout
déranger , de sorte qu'il» se rendent incommodes ; mais
toujours doux, aimant à jouer , ils font des cabrioles singu-
lières. En peu de temps , ib ont parcouru tous les arbres
d'une forêt; ils cherchent surtout les grands bois frais, près
des rivières : chaque nuit, ils vont dormir sur des palmiers
ou sur de grands roseaux. On les accuse de malpropreté , et
ils sont très-friands d'araignées ; ils ne refusent ni le vin , ni
l'eaufrde-vie ; on les trouve même lasci& et indécens , car
le tempérament de ces petites bêtes est très-chaud ; ik se
servent aussi de leur queue pour saisir différens objets.
Dans rîle-Grrande , ou île Saint-George ( dit Legentil ,
Voyag, 1. 1 , pag. i5 ), il y ades singes qu'on appelle pleureurs^
s IN 297
qui imitent le cri d^uo enfant ( ce sont des Saïs, Simia capu-
cina^ Lînn.)- Selon Dampier, ils sont d'une laideur affreuse .
et sentent beaucoup le musc. Leur douceur ëgale leur doci-
lité , mais ils sont si craintifs , qu^ils se mettent à pleurer.
Jean deLéry dit, dans son vieux style (Fbjû^c, p. i54) : «Le
« naturel des cays est tel, que ne bougeant guère de dessus
« un arbre qui porte un fruit, ayant une gousse comme nos
« grosses fèves (Àym^/iâca),de quoi ils se nourrissent, ils s'as-
« semblent ordinairement par troupes , et surtout en temps
« de pluie. C'est un plaisir de les ouïr crier et mener leur
« sabbat sur ces arbres. Au reste , cet animal n^en porte
ce qu^un d^une ventrée ; mais le pejtit ayant cette industrie de
« nature , que sitôt qu^il est bors du ventre, il embrasse et
« tient ferme le cou du père ou de la mère ; s'ils se voyent
« pourchassés des chasseurs ^ sautant et remportant de bran-
« ches en branches , le sauvent de cette façon ; partant , les
« sauvages n'en pouvant guère prendre , ni jeunes , ni vieux,
ff n'ont d'autres moyens de les avoir , sinon qu'à coups de
« flèches , les abattent de dessus les arbres , dont tombent
« étourdis et quelquefois bien blessés. Après x[u'ils les ont
« guéris et un peu apprivoisés, les changent pour quel*
<c ques marchandises ; je dis nommément apprivoisés , car
« du commencement qu'ils sont pris , ils sont si farouches ,
« et mordent si opiniâtrement , qu'il faut les assommer
« pour les faire lâober prise. »
« Par la gentillesse de ses mouvemens , par sa petite
« taille, ditBufTon, par^la couleur brillante, de sa robe,
(c par la grandeur et le feu de ^ts yeux , par son fittit visage
« arrondi , le saïmiri a toujours eu la préférence sur les au-
« très sapajous ; et c'est en effet le plus joli , le plus mignon
<c de tous, mais il est aussi le plus délicat et le plus difficile
« à transporter et à conserver. >> Marcgrave rapporte quHl
relève sa queue avec grâce ; qu'il faut le traiter avec douceur,
car il crie à voix très-haute pour pçu qu'on le touche , et ,
comme les autres petits hommes, il entre facilement en.
colère. Souvent il tombe , étant captif, dans un ennui qui le
fait périr. Dans l'état sauvage , ces animaux vivent en
troupes : les sakis vont de même ; ils ont pour voix un siffle-
ment ; ils aiment le miel , mangent les abeilles et pillent les
ruches. Les tamarins de Cayenne sont de fort petits singes
très-familiers , qui font mille tours agréables ; ils se tiennent
dans les hautes futaies et les terres les plus élevées , tandis
que les sapajous préfèrent les cantons bas et hun^ides. Les
premiers sont assez hardis , s'approchent volontiers des
maisons , et ne se tiennent presque jamais à terre. On les
apprivoise aisément; mais iU sont colériques 9 mordent avec
^9» S I N
ftnrcur , et s'eti^uîent beaucoap dans Tétai de domesticité.
Its savent prendre les puces aux chiens. « Ils s'avisent 9 dît
c< BufTon , de tirer quelquefois leur langue qui est de couleur
<( ronge , en faisant en même temps des ijiouveiâens de tête
n sîn|;uliers. Les Américains n^en mangeilt pas la chair. »
L^ouistiti est le plus petit des singes. Selon dtédman , il est
très-sensible au froid , et se chagrine facltement en état de
captivité , de sorte qn^il en meurt pour Tordinaire. On a
Véussi en Portugal à les faire produire , et le mâle prend soin
des petits aussi bien que la femelle. La voix du pinche est
douce et "Butée comme le chant d*un oiseau : du reste , c'est
un des plus jolis singes ; mais il est fort délicat , et Jean de
Léry prétend « qu'il est sigloriéùX| que pour pèa dfe fâcherie
« qu'on lui fasse, il se laisse Aiouriràe dépit. »
On a vu des singes qui ont pris la petite- Vérole en jouant
avec des enfans attaquée de cette maladie , et Valmon't de
Bomare en rapporte un exemple. Oh sàvoit déjà qne d'au-
tres animaux domestiques deviennent quelauefois suscepti-
bles d'être atteints de cette affection contagieuse.
Dans les pays où les singes abondent, ils cSiusetit be^a-
cgnp de dégâts , et les habitans leur font la guerre. Ils s'y
prennent de averses manières pour les saisir, tjuelduefois
on porte tfn vase plein d'eau miellée dans une forêt, et devant
îa troupe des singes on s''en lave le visage; ensuite on se
retire en substituant adroitement mi vase plein de glu à celui
d^ean miellée. Les singes, par cet instinct d'imhation qui
leur est {propre, viennent faire de même ; ^aîs s^engluàrit
toute la figure et les yeux, on peut aisément les prendre
ensuite. t)'auf rcs personnes engluent aussi des bbttes qu'elles
mettent à la .portée des singes, et en essaient d'autres non
engluées devant la troupe des animaux mMf^isans; ceox-d
"viennent pour imiter le même manège , iBt se trouvent empê-
ti*és à leur dam. Lès habitans de quelqùeis Hes tcur tendent
'diivérs pièges , âestrappés^ etc. ; ils pretmelnt des petits dams
*tihe cage , les font crier pour que la bande accoure, de là
même manière que les oiseaux à la pipéè. D'autres fois , on
*les attire par quelque boissOn enivrante , ou quelque lîqoedr
étourdissante, ihafis sucrée, de sorte qu'ils se laissent prendre
ensuite s/^hs peine; ou bien on pàrsèine des semences et des
"fruits près d'un lieu où Ton a placé quelques pièces d'artî-
'fice , avec une mèche pour les faire partir ati milieu de la
troupe des singes , occupée à manger. Le bririt et le feu les
étonnent tellement, qu'on peut les saisir avant qu'îls aient
le temps de se recônnoître , où d'eftn mener leurs petits avec
e^x. Dans quelques pays de llnde , on a des mirohrs garnis
de ressorts qtii saisissent tOiit à coop comme des traque-
tiftrfls; ^t fbfs^se le ^ft%b , ^bi 'e^fdtl bilHetix, vîtiit);)bt]k* se
mirer, Ite rfeis^oVl 1^'^^isit iiotiSaih » deisciàûrère iqu'îl tit peut
D^s a(it^tA'»t^>$uréiit):|ti*oà profite^ dan^ bertàhis pays, dé
cet instinct imilaie^r dès skigës , potiirftiire travailler mètat .
tes indMdt)^ ^aUvage^. Gdmtae Ite Ipblirre ^ ^oelqo^es aiitfes
Vëgétalsk â(rômàrtiqtr(!^ gHtti|>eiit ^sqtie isut les plus petites et
les «)1éis ham^slbt^hches dès a Arcs , on ne ptetrt les y allèf
etf^ilffV. Le^ ikidieHs tecuefllefit d'abord les graines he^s t>lak
faï^a^s à prendre, et îes arrangfettl ftn petits tas shi'basde rar-
bi*e. t»es troopes de isînjgies qrii oli^e^nt cela , ne manquent
^s dte V^h, rorsfqofe diaTctiii s'est rtetîrt', tet de ttfeillir dé
la même manière toutes lej graines 9 et dépouillent l'es air-
*W^s jti«s^'îi la ciHie , "etï ^massaift âe tùèttié la récolté au
^ife»; les Ibdîerrs Vienne tit fens^iitfe V enlever pendant la tfuit.
-l*s^irtbj^né s'eV-oi^nt pas si fidèles iîltiitateUrs , Vil s'agifes^oî^
Ufe themr des (fruits ^î Iteseht âgr'éableU à letir ^oùt,
Nî6rtà ^avoirs taS^eWfiMé te que tious avons ti*ouvé danà
''^îfTét'et)^ autetirs strr'llïî^oirc des otages ; tnais îl est à crbîi^
-ipill yesrt)R encore be^ucofup 'à fliVe , et qu'on eàt bien loin dé
tfoVin^iti^ toutes tes^éspèCes. Oh né garde ces ataîtnaut qtié
^eoiWinTî defe foitfets , et cepetïdaht ils peuvent offrir beaucotxp
-*e 'swjefs de méditation à lîïoittVïïe. Nous ne Sommes pas
hteiWmbhts du bbiYiljre de <^eti* qtd confotiderft etftiéreniefttt
kits Unilhafux avtc1n(rtr^ éspècj^ si tfotis troWons iilné gt-and^
'Itosétnblâlnfcc d'ornants , itk dmérenc^e eiftre les facultés itoo-
^^îé^ *ét im^llectuelle^ eist immeti^ ; tnais îéS homineà se
^eWirertt târèm^t da^s tin juirte nrilien , lorsqu'ils vîentient
ii'etortfîner de pnb «ces atiimaux , let péncfhent toujours phiS»
^o¥ir âne façon^Ôe penser , t(ù^ pour une amte. Cepenliant
*îl hfe ^ertiMe Irteti démotftiié ffoe ITiomtnfe nVst lïi un pnf
HtiitttAi , ni une simple «ititeflige^ce, et iî faut récdmnôîfrlft
'qnîl e^ es^etîtî'elfemeht fortné de deux natures- •P/I'aytrclfe
*4fd*îifÈ, NifeGUE, et l'histoire particnltèrè de cWqtfee^pècfe
^Slt^E^. (HrtREY.)
SINGES ( DE LA- PARTIE OCCIDENTALE ) Î>^À-
^FRfQUE. VeVsSi^rfa-L'ébrta et Arguiû , se trouve mi grand
"^omfbrre de ^hfgcs , défflfi lés bisnâés vivent sépl^éés daris lek
*€kntoùs qu'elle)! se sotj't appropries. Ce sont â^s république^
'd'^imatré 'au pltrt*t 'ftes régîtti'ens de quadrtimanes , qui se
gddverhéiit àVèc Wie 'bonne police, Vhaffigent des punitions
torporeflés , #1 AfHsfe^ht des chefs ^ familles , qui font ré|ïîer
•1^ ^libor^âAtoiit^t lapait , éKsetrt eti quelqtie^drtfe déscnefe
'OU ides gouverneui's. Ce sont ordinairement les mâles vigou-
reux, les individus les "phis robui^es , qui sont à la tète de 'là
ti*ofope ; oti pose dés ^àtîrffelles, 0I1 màr<?hc étil)ôti ordrfe
3oo * S I/i N
quand il s^agit de marauder dans an champ ^ un verger bien
garni de fruits. Ils \ront même jusque dans les cases des nègres
ravir les provisions. Ce sont surtout des macaques (^dnUa
cynomolgus , ÏÀnn,) , d^ magots (^simia inuus, Linn.)et des
mandrills ( simia mai/non , Linn. ), (viREY.)
SINGES DES ANTILLES. Ce sont des sapajous et des
sagoins , dont le Père Lecomte, missionnaire , ^it un grand
éloge ; car il témoigne qu'ils sont d^une industrie toute par-
ticulière , et qu'ils sont doués d'un grand instinct. Lorsque!
s'agit de se défendre ^ ils savent fort bien s'y prendre et re-
connoître leurs ennemis. Agiles 9 hardis 9 grands imitateurs
A fort vindicatifs , ils attendent Toccasion favorable poar en
profiter, (virey.)
SINGES DU BENGALE. Espèces diverses , telles que
le bonnet chinois ( simia dnica , Linn. ) , le malbrouck Çsimta
Jaunus, Linn.), T aigrette {simia aygula)^ lamône (^simanuma,
Linn. ), etc., F. Gueîïon et Macaque. Les doux hâbitansde
cette contrée ^ loin de leur faire du mal, leur offrent souvent
à manger, et portent pour eux des vivres dans les forêts. Ib
les regardent comme des hommes malheureux et dégénérés ^
qui fuient la société et suivent les seules lois naturelles. Les
peuples du Malabar étendent encore plus loin cette bien-
veillance ; elle va jusqu'à leur bâtir des hôpitaux, et leur con-
sacrer des asiles où ils puissent finir leur vieillesse en s&reté.
Dans ces maisons de charité il y a des servans chargés de
fournir des alimens à ces animaux ^ et les dévots leur font des
legs à leur mort. On voit aussi des hospices fondés pour les
autres animaux , tels que les chiens incurables; il est vrai que
cette charité est extravagante , mais les Européens auroient-
ils droit d'en blâmer l'excès, eux qui ne donnent qu'à grande
peine un asile au pauvre , à l'affligé , au vieillard sans res-
source, au défenseur de la patrie , qui rognent même leur né-
cessaire , qui les entassent sur des paillasses infectes , et qui
semblent moins vouloir les soulager que les faire prompte-w
ment mourir par leurs mauvais traitemens et leur sordide
avarice !
On assure que les malbrouks sont fort habiles à marauder
dans les vergers et les champs de cannes à sucre. Lorsque
leur troupe est occupée à quelque expédition de ce gejàre, un
d'entre eux se tient en sentinelle sur un arbre , et crie houp ,
houp ^ houp, lorsqu'il voit l'ennemi ; alors la bande malfai-
sante détale au plus vite , portant le butin dans une main
et dans leurs abajoues ; les mères prennent leurs petits sur leur
dos, et tous se retirent dans quelque forêt , où ils se cachent
dans les arbres , et sautent lestement de branche en bran-
che. Lorsqu'ils vont sur le bord de la mer^ ik amassent les
s ï N 3oi
coquillages , qu^ils brisent entre deux pierres pour en man-
ger l'animal. On prétend qu'ils pèchent des crabes avec leur
queue , en la leur donnant à pincer^ et les enlèvent subite-
ment. Les serpens causent beaucoup de frayeur à ces singes.
(VIREY.)
SINGESBLANCSDUROYAUMEDEBAMBUK.il
paroft que ce sont des espèces de guenons , telles que Tatys
(^simiasenex d'Erxleben , sîmia atys d'Audebert ) , et l'enteile
de Dufréne ' ( simia entellus ). Au reste , on assure qu^ils
sont d'une blancheur éclatante , et qu'ils ont les yeux rouges.
II paroit ainsi qu'ils ont éprouvé la même dégénération
que celle des nègres blancs, ou albinos , dans l'espèce hu-
maine. Ce sont des singes blafards , et il y en a de plusieurs
espèces , qui ne sont que des variétés individuelles. Jeunes ,
ces singes sont y dit-on, fort doux et faciles à apprivoiser;
vieux , ils deviennent méchans , intraitables ; si on les ex-
porte , ils ^tombent malades de nostalgie , refusent de man-
principalement^
ouanderous (F. Macaques) et les Guenoî^s a face pourprée.
(desm.)
SINGES BLEUS ET ROUGES DE LA GAMBRA. 11
paroit que ces animarux sont des mandrills ( simia maimon ,
des patas, simia rubra^ Linn.) , bétes aussi indociles, aussi re-
muantes que lubriques. Ce sont des animaux hardis , pétu-
lans 9 qm marchent en troupes , crient beaucoup , surtout
pendant la nuit ^ grimpent et sautent d'arbre en arbre avec
une grande légèreté. On assure qu'ils se rassemblent en ban-
des pour voyager de contrée en contrée , et dévaster les jar-
dins ; ils gardent beaucoup d'ordre dans leurs expéditions ,
entendent le signal , posent des sentinelles , se formept des
abris de feuillages contre l'ardeur du soleiL Les bleus ou man-
drills et les choras sont les plus laids et les plus méchans. Au
reste , on! remarque plusieurs autres espèces de singes dans
ces contrées; toutes vivent en troupes séparées , sans jamais
mêler, (virey.)
SINGES DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE. On
en trouve de plusieurs espèces , et surtout des babouins, qui
sont féroces : le singe noir, décrit par Le vaillant ( simia por-
caria de Linnseus ), les macaques ( simia cynomolgus et sîmia
cynocephalos, Linn. ), le callitriche ou singe vert (^simia sabœa}^
et les papions ou cynocéphales. Il y en a sans doute un plus
grand nombre ,mais nous ne les connoissons pas tous; ils sont
méchans, hardis, et voyagent en troupe; on les voit sou-
VejAt descendre des montagnes pour pilier les jardins : ils ne
3oa S I N
aédaigoent pas U chaîr , les a^ , le# t^<^s{^pi)«^, Içs mm;^^
et s'apprivoiseni difficUemi&Dui. (vireic.)
SINGES DU CA.P VERT , a^ppeUsi^ick^ii^ipiÇi?; çf^sm
les gueoons caUitricWs ( simin st^l^j^ y Lian. ) 9 qjû se tfi^viT
vent «D aliondance à Fîle de San-Jago oa Saint-Jacques ;
c'est poMT cfigla qu'en (es nonpiilf si^^g^ v^^ et, s^lgçit: de
Saint' Jacques. Les lieuf voisins 4e ce^llej^ alTi;«;i^.^f^ 4ft-
iverses esp.èces de Guenons, teUes qui$ l^ à^yà^np {^siw^.d^n^ »
(le iQousUc ( simia ccphi^^ Lin^. ) etc. (v.iB#Y.)
SINGES CERCOPITHEQUES, Oj^ wwpç ^^m. ^
g^«nons à longue queue de raa/cijt;« cp^tij^ei^)^; c^ l^jpqQ-
i^niers naturalistes qui leur ont imposa ce nogi n^ çpnpi^-
ftoient pas T Aqu^érique et les^ aiqge/^ à longue qiHrU^ ^u^ y \?^
bitent.
I^scercopi^hèquessoQtlespi^C^/ 4'A^istQl^.PliPiÇ Us^4é^%l?!^
aussi sous Le prepûer noto ; viiais Iç^ sipges à <;oi|çte ^i^o^
4toient appelés , par les anciens , «^vv,o^%ç^k<^ , c'^t-àr4il?^
^ges à museau 4e à^n ou cynoçép)àaJes. %n%^ les. siogi^
les plus voisins 4e notre espèce é^toÂeftt d^igp^ssoqç 1^ i^ifi
de 'ViOv^of^ que nous traduisons p^r cçlpi 4^ pîtl^W^t es-
Eèce 4e Magot. G^lien , qi^i ne di^s^q^AÎt pqif t les cji^vi^es
umains, parce que la religion défendoit de toucher aux
9iorts, a^v^oit fait TaaatoiQi^ don pit^^è^qe p9i|r t^\4^ de
rbônune. l^s anciens ayoijent c;^^u)QJi^s^^e 4^ pî^^iii;^. «li-
tres singes , ccmme ]fi w^n^ùi* , ^boji^ ( j^i^si Q^Auué
p^rce qu'il t^s^rv^Ue touJQHcs 4^s Uiçres) i lf| ^t^^^i]^^^
sinua porcqna^ qui est le papiqn, s^yg^ à grqii^ 4^. eç^op;; 1^
^nZotcehus^ ou le cepftus 4esX<l^9s, pM>gf|jenoQa.Vk>9gqe.qfi^md;
les n^?o^i6fiX\^^ i)oi|si^oininjB^SCdÙMriGbe,sii|geY4rt(j^itf
s/afi<9q, Lii^ii. ); les «(^t0/f«.i^y«( qui spnt de$ II)jUfaq^es; \ç
f^fmu ^vy^K ^tc, qiMsoni, des jms^pum^* F. C^uetwi^
SÏNGES DE LA COTE-D'Oil. L^ fh^m des içay^-
geurs se con^qtent de dire qa'il y ^ 4^ siiAges,4e p^^ie^fs
^pèce?» et en grand çonjil^re îskps 1^ p^ys^s^^s ^ spécifier
up senJ^ , parce qu'ils font souvepjt le^rsrQla^tipjps.sa^s spr^î^ ^
leur chambre, et même sans avoir examiné quoi que çp &Q\i.
Lé naturaliste qui veut coQnqiître par qjielqije^j^q^e^pns
vagy.es de quelles espèces d'anifn^ux les faiseurs 4c' i*eia^pns
veuflçnt parler , s'impose une tj|che singul^ir^m^t diif^ki
car il a presque à deviner des éniggt^s.
Les singes 4e la Côte-d] Or §opt , à ia véi^îlé» ep*giçan4 W^"
bre , et leurs esp^èces fort multipliées. Il paroît qu'oi^ trqij^ve
^n ce pays desmandrilb(5^ia mfdm^y LiQn.)^ 4e& ipagpts
(5. iuuuSf Linn.)» des b^bpi|i|is (^s.ppfcariqflÀim* ) » 4e& pé-
pions, desgueaoxis di^e, dçs cjmilkidkfiSjiçêHmi^$-nf^^»
5 I N 3o3
des mônes^ 4e$ pMa« ( s. rubra , Ltnq» ) f des roacaqcf^s prin*
clpalement (s. çj^nomolg^us , Lion.)* Les mandrills, papions et
babouin» qui s^y. trouvent en quantité ^ont surtout farouches
et méchans. Ce soQt des bétes aussi dégoàtan^es par leur nez
morveux qu^ils lèchent sans cesse , que par leur vilenie et^
leur lubriiDÎté impudente. D^^illeqrs, féroces et indomptable^^
ils détruisent tout, battent et tuent les nègres, leur crèvent
les yeux , forccimt les négresses ; et , se tenant en troupes
nombreuse», dévastent tout sans qu^on puisse le^ï attaquer
avec avantage. On prétend que les Cen^elles de ces singes
provoquent les nègres , et que ceux-ci se livrent souvent avec
elles aux plus grands excès; de même que les mâles abusent
des femmes qu^iis r«ncax3 trente ju^u^à satiété. Oi^ fait dea
bonnets appelés^î^^ , à^ la peau de ces animaux. (yia£Y.)
SINGÉS CïI^OCEPHALES , c'est-à-dire qui onile m^.
seau d'un chien : ils sont de plusieurs espèces. Il y a le ma-
got, (^iimia imius^ Linn. ) , et une aulfe race appelée simit^
cynocephaiûa y Linn. , qui est le vrai cynocéphale des anciens;
maïs, fis ipptiquoient aussi ce nom à tous les babouins en
géoéral , tels que les papions, les mandrills et les choras, les
maimons, etc. Ces singes sont , en général, d^un naturel fé-
roce , d'uae lubricité et d'une effronterie qui surpassent toute
croyance , sunoot en préseBce ées femmes. Plusieurs d^en-
treiix sa nâsH»rbeiK en pletn public , comme le cynique
Siîâgèae , et font parade de leurs vilenies , découvrant avep
fatpbis dégoùtaate impudence toute leur vergjogne. Comme
Ms ont des fesses pelées et rouges ainsi que les parties sexuelles
et l'anos , ils semUent prendre plaisir à se montrer comme
des sat]rres , et je ne doute pas que les anciens poêles n'aient
pris d'après eux ee qu'ils racontent de U làsciveté de ces di-
idiûtés champétreSt Ils feroient même violence aux femn^es ,
s'ils étoient libres. D'ailleurs ils mordent , détruisent , arra-*
ckent «t dévastent tovt ; incorrigibles aux châtimeus , il faut
le» tenir à la diaine et éloigner d'eux tout ce qu'ils peuvent
briser.
AL Friédéric Cuvier conserve le nom de cynocéphales
aux papions seulement. ( ti«ey.)
SlI^ËS CYMOMOLGUES. Ce sont les Mm^aques.
(desm.)
SINGES DE GUINÉE. Ils sont en grand nombre. On
trouire surtout les magots , les «andrills et maimons , les
babouins , les macaques , la diane , le moustac , le hocheur^
ifi blancHQes( , Ifk palatine ^ etc. 9 qui sont les simia inmu , mai--
mon et porcaria , iphinac cfaomeigus ^ diana , cephus^ nictUauSy
peiauiisia » mlom^y ^ etc. , de Linnasus. (viEKY.)
âlNQË^.DE UQNDURiVS.Ce ne soat pas àm siiiges.
3o4 S T N
mais plSlAt des quadrupèdes grimpeurs du genre des Pares-
seux , tels qu TUnau et l'Aï ( Bradypus de Linn.). F. ces mots*
(VIREY.)
SINGES HURLEURS. Ce nom a été donné à plusieurs
fiinges de l'Amérique méridionale qui composent le genre
Alouatte 9 remarquables par leur queue très -prenante , à
face pyramidale y à grosse gorge formée par Textréme dila-
tation du corps de leur os hyoïde. Ils font retentir les forérs
de cris horribles , d'où leur est venu le nom qu'ils reçoivent
Sénéralement. Les noms spécifiques de ces singes sont ceux
i alouatte , i^ousron , XaraboU ^ de guatiba , de choro , et de
caraga. Le nom d' Hurleur stentor a été adopté comme géné-
rique par M. Geoffroy Saint-Hilaire. (de&m.)
SINGES de MADAGASCAR. On n'en connoît pas en-
core d'espèces bien positivement déterminées. On a dit cepen-
dant que la Guenon. mangabey enétoit originaire , mais
ce fait est loin d'être suffisament constaté, (desm.)
SINGES DU PÉROU, que les Indiens appeUent ca-
rochupa. Ce sont des didelphes ; car les voyageurs qui noas
les décrivent nous les représentent avec une bourse ingui-
nale , dans laquelle ils rassemblent leurs petits pour les soos'
traire aux chasseurs. Ils ont un mnâj^ au efBlé , une queue
longue et nue, et savent se creuser des tanières. Ils vivent de
menue proie , et plus rarement de fruits et de racines. Comme
ils se servent de leurs pattes de devant aussi bien que de
mains , et qu'ils savent s'asseoir à la manière des singes , on
les a regardés comme étant du même genre. Au. reste , ces
animaux ne sont^point particuliers au Pérou, car on en ren-
contre en Caroline, dans la Louisiane, la Virginie , Surinam,
et presque toutes les contrées de l'Amérique septentrionale.
V. DlBELPHES , etc. (VIREY.)
SINGES A QUEUE. Ils sont en grand nombre , et
ceux de l'ancien continent ont été nommés cercopithèques
par les anciens. Tous les singes du Nouveau-Monde , tels que
les atèles , sapajous , les lagotriches , les sagouins et les
alouates , ont une queue plus ou moins longue ; celle des
atèles , sapajous et des alouates est même capable de saisir
les branches d'arbre et de tenir lieu d'une cinquième maio ;
aussi elle est nue en dessous. ( V. Queue. ) Lés orangs-ou-
tangs, les magots ou pithèques n'ont pas de queue ; les man-
drills en ont une fort courte.
L'ouistiti a la queue annelée comme celle de certains
chats , et le maki , appelé mococo , en a une semblable. Le
genre de loris , indris et makis , ressemble assez aux singes f
excepté que le museau de ces quadrumanes est effilé et poin-
s ï N * SoB
i^^f^ t^m 4«ts ^^ai^s y t^à l'esté , il^ vivent it là mâm^
Ou pr^t|}n4 q«e çeri;^ins,si^eft d'Am^rlquç^ à qu^ue pre-
)i^^Ote., sç ti^nn^a^ en çh^îp^ p^r la queue lorsqu'ils veulent
p^ss^r apQ ririère ; ^Çn de se sficpurir et de ne pa^ se laisser
eolr^uer 4U caiirs de Te^u^ Les ^tèles se su^endeot aux
f ri?r^s p;|f^ le mpyeQ d^ teM.rqpeu^ , et lor^squ'ils sont blessés,
ils p^ufT^nt lofirent dans, celte poiUipn. Vqyegi SAPAJoyé.
. SINGES RjQUGES» Ce sont iespata^ ^imiq (t^àra-, Lipn»,
*fP^fif d^,CrU#NQ|î,/Ils se troiiFent en grand nombre vers l^s
rives de ta Gambie t Qeuve d^ Afrique , et au Sénégal , où i{s
^sercen^ 4e grands r4vages da^s les plantations des nègres;
B\^s^ f^S misérablei^çbeqt ç|e sq défaire d'hôtes si incom-
modes par divers moyens. Mais ces singes sont si rusés et si
adrojts , qi|ç Lorsqu'on l^iir Uftçe à^s Qèches , ils savent les
Mf^^^^» vol ar^ç U tft3^in,ct détoi^mer ainsi le coup. Au r^sle,
les nègres cherchent à les atteindre 4 la fape. Ces sing^^
fpr^WH^t l0 fosil dpnt ils ne pavent pas (éviter l'atteinte ;
aiuiff,, JQr^fu'on les cpqche en îm^ i U^ grincent des dents ;»
et crient d'effroi en se sauvant dans les branches d'arbre^.II
n'esl* rim âe pins rifible et de p\m^ grotesque que leurs gri-
paces et leurs postures; Tho^pm^ le plus flegmatique n^
.l^rroft s^^empéchf r de rire aqi^ aplats en les ei^amii^afit. JHais
avec leurs singeries ils ont de la méchanceté , eberchent à
Hisser sur U «ez^des passans^ et M"»^ jl^ f^ot leur^ excré-
sdIUlS Aanfk leurs noams et les Unpent au tr^ver^ de la figuce
de eeuxquiiesr^arden^f . -
U y a des sififfps rongef (^n An^^ique ; ce sont des ajonate^
(simmsmieiJits^ ÏÀm*) ih sont extrénoeinent criards. F.Smo^f
HUaLKDRS. (Via£¥.)
SINGES pu S&NëCtAL* Il y en a Ae diveraes espèces ;
lesffns apn^ des gqenons , les autres des macaques , des ba?-
^onins t et« mime Torang-o^tang chimpanz;ée ou quoja^-
mQ^wm. jQn y trouve pr^nqipalemenf de^ paias ( simia ry^Oj
Linn. ) /des blancs-nez (||/|if niçtUom^ LiwO) la diane(4//7|.
^iamih LÔAp* )• \^ man^riÛ C^ff9>* morm^n^ Lion. ) , la guenon à
camail( co/o6ii« polycùmuSf Geoff.) ^ àes babouins $ etc. Çç
%&H en général des espèce» méchantes, indpçiies , malpro-
pres y ei qui causent de grands dégAts., l^& nègfeis se npurr
risseat de leur chair. Plusieurs auteur^ assurent que les j>lus
grandes .espèces de sii^s- de pe pays , enlèvent les peti^ef^
négresses de Kit à dix ans, en joui^se^it} Içur dpone.nt tpnf
leurs soins et en s(M|t jalpui:. (vi|t£X.)
. SINGÎES VOLANS. M pa^oît que Içs voyageurs opt pijf
c^itains iinadai$ièdbesdrplt}|;^# poj^ 4^? e^èce^ dç sin^^
XXXI. 20
3^5 S î N
^t particulièrement des galéopithèqnes, des tagoans, des p^
taurîstes ou phalangers volans , qui ont en effet quelques rap-
Ïorls de conformation arec les singes. C'est ainsi que Otto
lelbigius , dans sa Relation des Indes orientales , et àani
quelques mémoires insérés parmi le Recueil des Ephémé-
«rides des curieux de la nature , prétend avoir vu des singes
volans. Ce sont surtour des Pétauristes ( F. ce mol. ) Les
taguaCns sont des écureuils qui voltigent comme les pétauristes
et les galéoptthèques, au mo^ren des larges membranes de
leurs flancs. 11 y en a de plusieurs espèces ^ et on en trouve
dans les régions septentrionales de Tancien monde y sous lé
nom de Polatouchbs. (virey.)
SINGHU MOORY, c'est-à-dire, oiseau matbré. Nom
' que le» Indiens donnent au ISapaul. V^^é mot, è Part. Fai^-
SAN. (S.)
SINGLA (lé). Nom patois du sanglier, dans le dépar-
tement de r Aude , où cette espèce est devenue aiAez rare
depuis quelques années, (desm.)
SINGSIE. Nom par lequel les Chinois désignent la
Grande perruche a longs brins. F. Tarticle Pbrrvcbs ,
page 3^9 , au mot Perroquet, (v.)
SINGUERAH. On appelle ainsi la Macre àKachemire,
où on en fait une prodigieuse consommation, (b.) . •
SINI. Nom vulgaire jd'un Magnolier du Japon. K Side^
-KOBUSI. (LN.)
SINIAKI AMOOPONG. Petit serpent vert , taché de
noir, qui se trouve à Sierra-Léone. On rapporte qu'il lance,
iBur les yeux des animaux dont il fait sa proie , ou qui l'atta-
quent , à deux ou trois pieds de distance , un venin qui leur
Uit perdre à l'instant la vue , et leur cause des douleurf
atroces, (b.)
SINISTROPHORE, Sinistrvphomm. Gftnre établi par
Schrank , mais qui ne diffère pas de la Moenchie de R|Hb,
etde la Caméline delà plupart des botanistes modernes. (b.)
SIN-KOO. Arbre du J;)pon, qui paroît être, id'après
K^nipfer, une espèce d'AGALLOCHE.
Thunberg indique ce même nom comme appartenant
au Galanga. (b.)
SINOCHITIS. Pline ne doilne absolument que le seul
nom de cette pierre, qui 'nous est entièrement inconnae. (LN.)
SINODENDRON, Sinodendron. Genfe d'insectes de
l'ordre des coléoptères, section des pentamè^s, famille des
lamellicornes , tribu des lucanides. ^
Ce genre , établi par Fabricius ^ et adopté par La*
treille , présente Jes caractères suivans , qui le distinguent
jit^scarabéesy avec lesquels il étoit placé : antennes termméei
s I N 3of
ea massue» mais point pUcaliles, formées de trois articles
saillans d'un côté , et dont le dernier triangulaire ; le pre-
mier de la base fort long ; mandibules cornées, presque en-
tièrement cachées ; point de lèvre supérieure saillante ; mâ-
choires à deux lobes presque membraneux, peu avancés ; Tin-
fërieur petit , aigu ; menton presque demi-ovale , sans divi-
sions apparentes ; palpes filiformes , courts ; corps allongé ,
demi- cylindrique , convexe en dessus , plat en dessous; tête
petite ; bord antérieur droit; une corne ou un tubercule en
dessus ; corselet presque carré , avec le bord antérieur con*
cave ; une appendice portant deux soies entre les deux cro-
chets des tarses. ^
SiTïOOENDRON CYLiiiDRiQUE , pL R I , fig. 7 ^ de cet Ouvrage ;
Scaraifé cylindrique ,n.^ 54 de mon Entomologie. Il est noir ^tk
peulubant et presque cylindrique; sa tête est armée d'une
corne relevée , recourbée , un peu velue postérieurement ;
le corselet est luisant , pointillé et coupé antérieurement : le
bord de la troncature est un peu saillant et muni de cinq
dentelures , dont la supérieure forme une espèce de petite
corne ; Técosson est petit et arrondi postérieurement ; lea
élytres sont fortement poiatillées , un peu raboteuses ; le
dessous du cofps est d'un noft brun ; les pattes sont noires ;
les jambes antérieures sont dentelées tout le long du bord
extérieur ; les autres ont deux rangées de dentelures au même
bord. La corne de la femelle est très-courte ; le corselet est
à p^ine coupé antérieurement; il est muni de trois dente-
lures à peine saillantes , et d'une ligne longitudinale peu re-
levée et lisse. Il se trouve sur les arbres à demi-pourris, au
nord de r£uropé. Fabricius a placé dans ce genre des bos-
trichest et d'autres insectes très-différens des sinodeddrons.
(CL.)
SINO^KL. Espèce de chêne {Quercus cuspidata^ Thunb.)
^ui croit au Japon. Suiesi un second nom de cet arbre, (ln.)
SIMOPIS. Selon Théophraste et suivant Pline , la terre
il laquelle on donnoit ce nom chez les Grecs et les Latins ',
étoit de trois sortes; la première, rouge ; la deuxième , blan-
châtre ou dW rouge pâle;et la troisième, d'une couleur inter-
médiaire entrecelles des deux autres. Pline nous apprend que
cette matière étoit du nombre^es couleurs dont on faisoit
usage en peinture, et en médecine. <r Le sinopis , dit- il , a été
découvert, pour la première fois , dans le royaume de Pont ,
et a pris son nom de ia ville de Sinope. Cette terre se trouve
égaleinpi^t en Egypte et dans les îles Baléares , comme aussi
en Afrique ; mais le plus beau sinopis est celui de Lemnos et
^e la Cappadoce ; on Ty trouve dans des cavernes. » Le sino^
pis de Pont étoit une des quatre couleurs d^nt se serroieut
M S I N
U$ ^înlf^eB Ità pluf cëUbrM de l'âiptlf iûlé. C«l quatre €0«»
leur» étolént : le melinum^ pour le blaoc ; le sil wAidfuêOvt
oehra^ pour le jaune ; le mbnca de, Pont ou êinvpiJf pour le
ronge ^ et Vatramenium^owt le noir.
Pline fait remarquer que certainea personnes prtnoient le
sinopù pour une seconde qualité de ruMea^ %% cîtoient la terré
de Lemnos pour le mbrica de première qiialité , et i| ajoute :
m que parmi les autres sortes de rubricm , cellç <^'ob trouve
en Egypte et en Afrique dans des mines de fer, est la pM
utile aux peintres, parce qu^elie a la propriété d^adkércr
fortement aux corps sur lesquels on rapplique. ^
Il paroît donc que Pline et Théophraste ont voéla in*
dic|uer des ockres rouges et des terres argileuses riMiges et
chargées d'oxydes de ter., et on en est d'aut^int plus certaiâ
que Pline dit , qu'on faisait du mbrUa t^ calcinant d^
tocfwa.f c'estri'dire , qu'oip faisoit caieiner du flerkydraté
ockreux jaune. Bans cette opération , le fer s'oxyde natân*
tage, jusqu'au rouge rif , et Peau s'échappe.
Les minéralogistes ont nommé sin^pie un ^uàrz, hj^aUk rubt^
gimeux hémaixâde matmf^ d'un beau roi|ge , et qai par la dé^
eomposîtion se convertit en une terre rouge, h^ iinùfk ât$
trouve dans les mioea : lorsquilt est* terreux on peut croire
qn'îl a été l'un àe% anciens ànopis: £n général , ks quars ru-
bigineux, tel que l'eûen^wM/ , donnent, par là décomposition ,
nne terre oclureuse. (ln.) * '
SINOPLE ou ZINOPEL. On a donné ce nom, eft
Hongrie , k une mine d*or\ qui est orAnairémenl niâiée à^
gaiène et de hieade , qui a pour gangne un ^ukrt rmgë trè^f
ferrugineux. Ce minéral se trouvé principalement dans \à,
mine de PacherstoU, près de Schemnitz , dans là Haute-^
Hongrie.
Ou trouve , an Calrariberg , ^ est aussi dans te voisinage
de Schemnitc , un qvarz rouge qui contient dix - huit pour
eent ait fer ^ mais point d'or, et que , pour celte raison , eu
pomme smopie slérile, V, Or et Quaex hyalin rubigineiix $/*-
1IIMP& , voL 18 , pâg. 44 ï- (PAT,)
SINOUIRA. r. CiNotJiu. (lîi.)
SLN-SAN. Nom japonais d'un arbre décrit li ^article
Skimmi , et qui est yulgairefhent appelé , au Japon > Mija^
3iBA SKiMMi , selon Ksempfer. Il ne faut pas le confondre
avec \eskimmi proprement dit , qui est Vank éhUéwk la btn
éiane {lilidum anisatum ^ L.), et dont le genre est appelé
JSuMMi par Âdanson. (li9.) 0
: SmSARATL F. ScHBRu^sGaù»nA. (cK.)
SINSIGNOTTE. C'est , en Lorraine, le Pm des buis^
îâONS. (V.)
s I O «o§
: ^SINSIGNOTTE (ûàà«te). C'est, *««fepàyt.Mcwîù^
h Pi^i ROUX oa la RèussEUNfi. {y%)
SINSIN. Nomiitt PinàQuc, à ia Chmé , ipeloti le Père du
: SINTER ^ei Athmacds. fis doèÀefil fropremem ce nom
ii»c ogfkréttom; inais comnNiëtnem lés minërarlbgistes en-f
H^eni i^ar skiUr tes concrétions cêfoàkts , la Aktsni carbb-
Italie ^ fbrevtt è^ concrétioonée ^ enstéÊiûci^y etc. Le klésd
iiMier(sUi€i oon^Mofmé) ^ éii k ^arz llyaliii conçrétioDîié
Ihemàgèàe ( V, cet article « vol. nS, pig. 45 1). iQmelinè
oûmùié ânier^uatx un quarz hyalin amorphe, (LB.)
$IN-TOO. Esfèœ de chèvrefeaHle qai croit an JajKm ^ .
où elle est égalénéat nbanoée itiVifoo. Ce^ le hmicera japdr
nica , Tiiàah. (uf .)
. S1NU4C0TAI. Nôtnfapbnalft, d*ane espèce de CHALCt
( Ehutgntts pwègem , L.) ^ ^ porte phis communément au
iikf9n , le nom à^ukin^omi . (ltt.)
irlOÛEl-f^IGE des Japonais. T.^Moi^no. (lh.)
SiOMGA. S#rie de trèa^ûs Sauxùns qu'on pêche danè
Uê rlwiëreé ds Kaàitsdiatka. (B.)
SION ou filUM. Plante aqnat^ citéttf p^r Dioscoride et
par Pline. Selon te {nremier aute«r y te sion ëtoit une herbe
blanche , grasse , droite , garnie de larges feuilles odorante^
âeô)ft>lables à ceUes dé Tadie , mais phis petites. Ou la man-
geoti cuite et|:rne, à reffei de ro«ipre les calculs àt la vessie
et de provoquer les urines ; elle étoit diurétique et emména-^
gogue, Âioècoridè fait , observer que quelques personnes
fiommcat sion Tcspèce de ià^mbfhitn apneiée cardtaftine.
Le mnéUniy suivant Pline, une herbe sauvage qu^on
maageoit. Elle croissoit dans Teau , et portoit des feuilles
plus larges , plue épaisses et pins néires que celleè de Va-
piiim. Elle donnoit une grande quantité delgraines , et avoit
ie gôùt du cardàmae. Cette herbe mtingée , oti sa décoction ,
âu sa grûné prise dans du vin, étoil diurétique, emménagogùe
et propre à guérir les maux de reins et à briser la pierre.
L'on laieoît disparottre les rousseurs du visitge et on em-
belliàsoit la peau de la figure en la frottant la nuit avec
cetteherbe. Pline ypporte encore d'autres propriétés Ansion^
<|ui Tont présumer qu'il a confondu ce que les Grçcs ont dit
du sioà et du càrdàmlnê. Quant à la description delà plante».
eUepardît d'accord avec celle que Dioscoride a donnée; mais
ni l'un ni l'autre n'ont entendu parier àasium de Cratevas^ ce
dont prévient porilivement ibioâcoride , en rappelant que le
^tar?! étoit une plante branchue , peufeidllée , à feuilles rondes^
phis ^andes que celles de la Menthe, noires et pareilles^
celles de Veruca» Ce sium de Cratevats estlc trèsson de fontaine
5t& S I O
(sisymhrium nastiirdum) ou le cariamine que PKne a conFou j[tf
avec le sium^ et qae Dioscorîde dit se distinguer du rrai sîbiré
Pline dit dans un autre passage , que le laoer qui crott le long
des ruisseaux , mange cuit ou confit , est souverain contre les
tranéhées de Testonoac. On soupçonne que ce laoer et le Trai
sium sont la mânie plante. Il ne faut pas le confondre avec
le laser ou laserpitium des anciens. V, Silphion. C'est an dum
Mngustàfolium que Ton rapporte plus particulièrement le sium
des anciens. On a cité également le veromca bêccabunga;maâs
cette opinion n'est pas soutenable. On lit dans C. Bauhin
(Pinaz) qnele jibn tire son nom d'un mot grec t|ni signifie va-
cillani, balhité^ sans doute parce que le sion étoit ballotté par
les eaux. Il ajoute : Peut-être ce nom fait-il allusion à la verta
qu^a cette plante de briser la pierre. Chez les modernes , le
nom de sion ou son synonyme latin siiim a servi , jusqu^à C.
Bauhin , à désigner peu de plantes ; savoir : le dum angussU"
folium ei lati'folium ^ le'cicuta virosa^ L. ^ quelques espèces de
sisymhnum tiàtveroniqwe; puis il a été donné encore ^ quel-
ques plantes ombellifères du genre sison. Toumeforta établi
un genre sium qui comprenoit une partie du sium de Linnœus
et une partie du sison du même auteur. Linnaeus comprenoit
dans son genre sium Une partie du sium^ ainsi que le sisarum
de TouKïiefort.
Ce genre sium de Linnaeus a été diversement considéré
par les botanistes ; beaucoup ne lui trouvant pas de carac-
tères tranchés, y ont rapporté le sison , L. Roth , qui est de
(:ct avis , y place aussi quelques espèces de sesdi et Vàpium*
Moench y range le peucedanum silaus, etSprengeldes espèces
de bufuum. D'autres auteurs pnt cru devoir faire de nouveaux
genres à ses dépens, tels sont : i .^ hedrepanophyllum^ Mœufth^
ou pnonoù's^ Delarb., fondé sur le sium,faicaria ^ L. ; a,^ le
critamus d'Hoffmann , qui a pour type le s, cicuiœfoiiuki ^ L. ;
3.<* le kunémarmia , Scop. , où vient se ranger le sium siculum*;
et 4*^ le sisarum deTournefort, qui se trouve rétabli par Adan-
son, et qui comprend le sium sisarum. V, ces articles et Berle.
Adanson, qui tient séparés le sion et le sison ^ donne pour
synonymes du sion de Dioscoride , et sous l'autorité de ce
naturaliste , les noms de daris , darion et làauberde, (LN.)
SIONG-CHU TOAO. Le Nymphantede Chine (AT/iif.
phantus chinensis , Lour. ) porte ce nom à Canton, (ln.)
SIOUANjNA-PORA-TALI. Nom indien delà Crinole
A LARGES FEUILLES. (B.)
SIOURÉ ou SUVE, Le Chêne liège et son ÉcoRCEt
en Languedoc, (desm.)
SIOUT. Les habîtans du Kamtschatka appellent ainsi
TOtarie liqn mar^n. (s.)
s I P 3ir
SIPANAOU. Les habitai» de la Guyane nomment ainsi
un arbre quHlh emploient pour faire des canots , et dont le
bois a la pronriété de causer des démangeaisons à ceux qui
s>n frottent le corps. On ignore k quel genre il doit être
rapporté, (b.)
SIPANE, Virecla. Plante à tiges nombreuses , cylindri-
ques , noueuses , hautes de deux pieds , à feuilles opposées f
lancéolées y aiguës, rudes, entières, et accompagnées de
deux stipules latérales , à fleurs en bouquets au sommet des
rameaux , qui forme un genre dans la pentandrie monogynie ,
et dans la famille des rubiacées.
Ce genre offre pour caractères : un calice tnbuleux , strié,
k cinq divisions et à cinq poib intermédiaires ; une corolle
monopétale , insérée sur un disque charnu et divisée en cinq
lobes ; cinq k six étamines presque sessiles ; un ovaire demi-
inférieur , couronné du disque et surmonté d'un style terminé
par deux stigmates ; une capsule enveloppée dans le calice ,
composée de deux coques aplaties d'un côté , convexes de
Fautre , qui s^ouvrent en deux valves, et contiennent uo^
grand nombre de menues semences.
La sipane se trouve en grande abondance dans les sa--
yanes de Cayenne. On s'en sert en décoction dans les gonor-
rhées , et pour laver les ulcères, (b.)
SIPARUNE , Siparuna. Genre de niantes de la monoécie
^candrie. Il a pour caractères : un calice k quatre divisions
f presque rondes ; point de corolle ; quatre à dix étamines dans
es fleurs mâles , insérées sur un disque velu ; un ovaire pres*
que rond , k style terminé par cinq stigmates dans les fleurs
femelles. Le fruit n'est pas connu.
Ce genre ne renferme^u'one espèce. C'est un arbrisseau
ik rameaux noueux , k feuilles opposées , ovales , entières et
mucronées , et k fleurs disposées en bosquets axillaires et
yerdâtres. Il croît k Cayenne. (B.)
SIPÉDE. Nom spécifitue d'une Couleuvre. (B.)
SIPHALE, 5i>Wii5. Genre devers établi par M. Bafi-
nesque. Ses èaractères sont :^orps oblong, cylindrique^
mutique ; tète en tube.
Ce genre ne renferme qu'une espèce qui vit dans la mer
de Sicile ; c'est le Siphal£ brun, (b.)
SIPHNIUS LAPIS. V. Serpentine ollaire. (ln.)
SIPHON. C'est un trou ou tube prolongé , et se conti-
nuant au travers des cloisons des coquilles chambrées. Les
IfAUTiLES f les Ammonites ont des siphons, (desm.)
SIPHON. Espèce d' Aristoloche, (b.)
SIPHON et S^lPHpNlON. Les Grecs donnoient ces
poms^à une gramhiée , qui est ^dit-on ^ ïagrosUs ou Vœgylops
ae broscoride ; on la ra)p^orte m BroMe SEiétur^ ^ ï^-
«BdsTiBfi DES cbaMi>s , tt tnéttie à d'antres plantes ; té qdt
prouve qde noas ne connoissotià péS le siphon ôeH'GtetÈ. (lk.)
SIPHONANTE, SrphonarUhus, Genre de plânte5 de fa
tëtrandrie monogynie , et de la fainille des verbénacées , dont
les caractères consistent : en nn calice ^évasé à cinq divisions
très-profondes ; une corolle hionopélale infandibtilifdrmè k
tiibe très long et à limbe divisé en quatre on cinq lobe^ ; quatre
étamines saillantes bors in tube ; quatre ovaires snpénears»'
du centre desquels part un long style à stigA^até siin^lë àû
bifide ; quatre baies monospermes.
Ce genre, fort voisin des Péracus, renfermé deux plantes
k feuilles opposées , lancéolées et entière*, et à Bënts pànftées
den^ ou trois ensemble sur des pédoncule* axillaîres. L^àne ^
la SipnonANTB D£ l' Ii9D£ , a la corolle régnlière et le stigânaté
shhple , c'est TOviÈOE de Burmann; l'antre , la SiphôîïaN'i*
A l'EuiLLEs AIGUËS , les à bilabiées et bifides. Ce so^Al de*
liantes remarquables par là longueur de leur càrolle , mais
M lesqt:elles On n'a adcnne ùôtion particulière. (^.)
SlPHONANTtMUM , fl'Ammaù. C'est lé rtéme
genre que le siphoHanihus ^ de Linnœus. V' Silm^AïîtE.
SIPH ONGULÉS, Siphunculàià. i'avoîs dé*îg«é àin^l
àne famille d'însectes, de l'ordre des diptères, emn|)Osée
des gcnt^s Pangokie et NÉto:sTRiNE; mais lès rapports na-*^
fdrels placent le premier dans le toisinage des iadns^ éf 1è
second près des anthrax , genres appartenant h deut division»
on sOus-familles. F. les articles AistHRACiÈNS et Taôniéîi&
SIPHONIE, Siphonia. Nom floÉfùé par Scfarëber au
Senre appelé, long-temps avant, Hevé , par Abbtet. C'est
ans ce genre que se trouve l'aAre qui fournit le Caôùt-»'
CHOUC du commerce : il est figuré pi. JP aa de ce Bîfctldâ^
naire. (n.) •
SIPHONOBRANCHES. Fainille de moHtfsqnè» gas-
téropodes , ^ui renferme les%estàcés ii deux teiitaclf leà , et ë
coquille écbancrée ou prolongée en un canal , ^o#r l*ècë^
toîr un siphon ptopre à la respiration.
Les genres qui appartiennem à cette failrine s'ont : TuM-»
BINOLUER , PLEUROtOMlEft, CeRITIER j BioRl€lEfl , Bt/éfel-
uiER , CoNiER , Pourpier , Colusibellier , OtlVE'tlÉfi ,
Nassier, Cï^tiiiitR , VîssiEK et VolUtier. (6.)
• SIPHOKOSTOMES. Faipifle de poissons totrodttire
par Duméril , et dont lés caractères sont 2 Poi$sônï Ofiétux
abd(}minaux; à brancbiés complètes ; à corps àrrôUdi et
|iylittdric(ue ; ^ bôûcbe à Tcxtréitiité d'un ion^ IMtfea^ -
ÉlSTULAIRE et S0i.«rN061OAE. (B>)
S1PH0R1KS .Sêfiht^Hi. Pamiifo d« riii*4n ii^s Oi6Baux
]$iiQSO«^s tft à« U ttitm 4eâ Atéléoi^oMs. ^of è2 cm mmê;
Àtféri^fés ^ yt)$^ f rcrsqûe à l^4uHibr«éitor|^s-; jAilibêft en
paniènu^ ; «tfrsêi réfkîii^s ^ if^& ^oigu diriges e«i atâM ^
Efl|flié3 >, t|^o%térîëâf tral s ^ T^i^lacé |rirr «n OMgle sM^lé ^
ec phiâ M wôîiK loftf ^u% ïà télé > «offipôsié ^ «mief , tma^
prtof0^«fâtem»i ^ dmh*%û i«€6â>bé à é« )^iiu ) iiârkies
ttttolM«s s jilAëlteft €tliet la ft^âpaM. i
qAHI dîk 'f feè!<ethl>lë^ beàdfcOup à Certains piAypïtrs.
KJe girtire Se l*à|rpfôfché Surtout de eeloî ^u'il a|y(>elKï St*-
PHYTUS, F. cç iilbt, et il *'en difRrre qtre parce qtÎMl pré-r
i$«i6te be^Atôo)^ de ttArès j^latéis ïtïr uti trèàc tommiiù. ^
Le 'Siphofùà àtièMus à 1è frôAô siiViple , ttëthètit , le^iubéjf
Aet^êi^ , i^é&silès , blànctiâtrèà avee rouvèrtaris entière.
Le oipliôrusjascicûlatus a Te ^ronc presque rameèx > leà'
iaWs épars , presque fascicules et pédoncules , avec l'ouveir-
iure garnie de nombreuses Aents aiguës, (desm.)
SIPHOSÏOMA.<;enredepoissonsforfiié parRafinesque
Saïahz^ aux dépens des Syngnathes. Il !• caractérise ainsi :
une nageoire dorsale ; deux pectorales ; une caudale et une
anale» Ce^enre contient une seule espèce de Linn. ^ le Syg-
nathuspelagicus\ mais différentes espèces sont confondues sous
ce nom par/iei avieors, et M. Rafinesque pense qu'on en
peut distinguer cinq^auxquelles il donne les désignations de e
I. 5. acus ; a. S.faseiaia; %. S. nùeh' f 4» ^' cënlkûama; et
5. S. capensiê. La preipière eM la seule qui se trouTe s«r les
c6t,es de Sic«le. (fifiSM^)
SiPHYtUS. Rafin«sq«e Smaîitz définit ainsi un genre da
plantes marines , qu'il dit avoir observé sur les cdies de Si-
çÙe : corps solitalt^ ^ coriace , tabuleux ^ avec A'extrémièé
Hbre ^ i>uverte , et la fructification dans le fonB du tobe^
Cette fructification tesl composée d'une chair ou gelée ,
dans laquelle sont éparses des semences visibles par lô
secours du microscope» qui a beaucoup de ressemblance
avec cenains animaux 4e ù classe des polypes , et particu*^
Uéreadent avee le genre êùcoàon du même auteur.
Le Siphytos oheonkns est presque pédoncule y ajldngéi»
câàipanolé, lisse ^ Uahtcfaâfre ; à bsse jawe | à ourerWr^
3*4 S I Q
LeS^yUtshêacoêonesisessXle^ allongé, campanule, lisse,
janne ; à ooveitare garnie de six dents aignës.
Le SiphyimfiXfarmis est sessile , allongé , filiforme, lisse ,
îaone, arec la base blanchâtre et Toairerture entière, (desm.)
' SIPONCLE , Sifmnadus. Genre de vers radiaires , dont
les caractères sont : d'aroir on corps allongé, cylindracé, na,
arec un rétrécissement cyUndrioae , qui contient une trompe
papilleose , que Tanimal fait saillir et rentrer à rolonté.
; Les espèces de ce genre sont connues depuis long-temps ,
car Rondelet les a décrites et figurées ; cependant on est fort
Îeu instruit sur ce qui les concerne. Ik ressemblent beaucoup
un gros Lombric , mais ils sont bien distingués de ce genre
par lear trompe rétractile , couirerte de mamelons. On les
trouve sur les côtes où s'amoncèlent beaucoup de déjections
de la mer , dans les étangs d'eau salée , sous les plantes ma-
ijnes et les pierres , vivant , comme les lombrics , de terre
mêlée de détritus d'animaux et de végétaux.
Lamarck a placé ce genre à la suite de celui des Holothu-^
EIES, quoiqu'il n'ait pas le caractère de la classe, c^est-à^dire
des tentacoles, autour de la bouche; mais Cuvier qui, depuis,
a disséqué une des espèces , a reconnu qu'en effet leur orga-
xiisation intérieure se rapprochoit beaucoup de celle de ces
derniers. On ne trouve que de la boue liquide dans leurs in-
testins.
Le SiPONCLE KU a la peau tendue, et le Sitoncle ensaqde
a la peau lâche ef le recouvrant en partie. Ils se trouvent
tous deux dans les mers d'Europe. Voy» pi. P , lo. (E.)
SIPOOT BILALO. Nom malais de la PoRCELAUfE
TIGRE. (dESM.)
SIPÔÏ SALOACO etBIA SALOACO. Noms malais
de r Ovule œuf. (desm.)
SIPUNGULUS. V. SiPowcLEs. (desm.)
SIPPE ou^ITTt. Nom grec de la Sittelli. (s.)
SI QUA. Le Melon-d'eau ou Pastèque ( CucurNla o-
indlus')^ porte fce nom en Chine où il est cultivé, (ln.)
SIQUE , Sicus. Scopoli , dans son Ruômologie de la Car-
mole^ avo^ donné ce nom à un genre d'insectes de Tordre
des Diptères , que Fabricius a depuis appelé myope. N'ayant
pas fait attention que ce nom de skm devoit être préféré , à
raison de son antériorité, à celui de myope ^ je Tai appliqué
moi-même , et à tort , à un nouveau genre , voisin de celui
des «m/Ms , formé des insectes que Fabricius avoit d'abord
nommés musca cursUans , m. cimicoîàes , etc. Ce naturaliste a
depuis consacré cette dénomination au genre que j'avois ap-
pelé cœnomye et adopté celle de iachydromia, donnée par M.
Meigen à mon genre sicus. J'avois eu l'idée de le supprimer
s I R 3i5
et de^n^en faSri qa^ime divisio^pdans les empis. La force Ats
caractères m'a cependant contraint de revenir sûr cette ré-
forme , eè de rétablir les siqucs dans le sens que je Tayoîs
d'abord entendu. Si l'on- vouloit être jnste , il ^udroit ren-^
dre ce nom aux insectes que Fabricins appeHe myopes , ap-
pliquer la dénomination de tachydromye à ceux dont j'arois
fait des siquês , et ne voir dans les insectes que Fabricius dé»
signe sous celle-ci^ que desasnom^es^puisque je les avois ainsi
nommés le premier. Mais comment réparer ces désordres
de nomenclature , sans bouleversemens plus grands encoref
Jusqu^à ce qu'il y ait à cet égard un jugement irrécusable ,
je dirai que les insectes dont je forme le genre^SiQUE, ap-%
partiennent à la famille des tanystomes, tribu des empides,
et qu'ils ont pour caractères : suçoir de plus de deux soies ,
reçu dans une trompe courte j saillant^ presque conique ^
en forme de bec ; antennes ne paroissafll que de dem arti^
des distincts 9 dont le dernier en forme de pointe , avec une
soie longue ; palpes avancés; forme des empis^msAs tété plus
grosse ; corps moins allongé. Les sigues courent avec vitesse
sur les tronc des arbres , et s'y nourrissent de proie»
L'espèce la plus commune est le Sique cimicoïde, TVidkjr-
dromya chmcoideSf Fab., probablement la mciuc^^ arrogante de
Linnaeus. Elle est très-petite, noire y avec deux bandes noires
3ur les ailes, (l.)
SIRitiVlANGHITS. Il parott que c'est le Râyensera.
(B.)
SIRàPHÂH. Nom arabe de la Gieafb. Voy. ce mou
(&)
SIRÂT. C'est le murex sulcaius de Linnseus. F. ma mot
BOCHER. (b.)
SIRE. Nom du Sch^enanthe » à* Java, (b.)
SIRËA de Romphius ( Amb. 5, t. 7a , f. a). Cette
plante est rapportée par Adanson à son genre Schcenan-*
THUS 9 où il place Vanéropogon $chœnanthu9* (i*N.)
SIRÈCE , Duméril. F. Sirex. (desm.)
SIRÈNE. Ce nom rappelle toutes les fables charmantes
de l'antique poésife. La beauté , la voix harmonieuse, les
louanges enchanteresses de ces filles deia mer , ont été cé^
lébrées dans l'Odyssée par le vieil Homère. Elles avoient un
corps de femme lusqu'à la ceintpre ; le reste se terminoit en
queue de poisson*
DesÎDÎt in piscem mulier formosa supernè.
HOBAT.
J>es dissertateurs ont prétendu^ au contraire, qu'elles avoient
des ailes et voloient comme les oiseaux* Les anciens natnra*r
3i6 SIR
listes, fort tféfyAts , prenoi^ di la lettré ces' créations iiiri^
tasU(|iiesd«,rjmagtfiaiioà despoeles* PBae parie âérieti»e»eot
4e âirèites prises ée toa tem^. Aûjovrd'iiài , mjrmphesj ^iWmc»,
ItMom ^ q«l pieuploieiU Temptre des mdes dans ces ancien»
)oars9 ne sost ^Aus-poor-ncnH que des bétesi» des vemac-moHns
^ik phoques. Noos faisons de tes diviatiés aotant iA'abimâm ,
à ta manière des Ëgypitens y qnoti|ae nons ne ies adori6iif
pas cooiflie eux. V* k nsot HoUMB-iiAniK. (viàsT.)
SIRÈNE, 5«nDnwAfiÎHialia«erniëdUiirt entre les sa«ritns,
1^ J»Atracîefi3 et \^ potsaons , i)m fbroie un geni^^ dont te»
cacàCières consistent ; à avoir nn eorps arllongé et rev6tù
d'écaiUee ; denx pieds «1 doigtsgarna d'oo^ei ; de$p6vnioné
^t des ouïes%
Cet «Minai ^ ntmarcpuMe sons ^pkaneors rapports vflA
treuré pour la prea^re fois par iiarden , dans ta C«i^olfno
Bfiéridtonàle C« nMecin Tenvoya à Linnaos , i|m le prit
dr'abord pour èa larte d'une salamaindi^ v 4^^ en«iî«e le ^^>
daèa «n nonrei ordre , iinii|ueinràt élaibh ponr loi , sous to
•om A'^amphMa mumtes.
Depuis, Camper et itimeiin Vctai placé parmi tesp6i»oniv
te ^^ier coimue genre , le »ec€«d cowiaus espèce, dans le
f/^nct ées Mv^àNES. V\ ces mots.
< Aofomnd'tnil on est positiTemeat ecrtnhi ({ne la sirène n*est
pas une larve, c'est-à-dire, qu'elle ae change jamais èe forme.
ïitle resBèimlie alsez knme angnîUe. Elle a> coàiille elle,
unén^embrane adipeuse sans rajons le long de la queue. Sa
têtie eAlégèremftlïit^bmprimée'; èes yoot^nt p^tit^ , et d4ns
la 'm&me position que ceux de I'Anguille. ( F. ce mot. >
lia i^onchè est petite à Proportion do cot^s , et le oaAaîs , de
même que le dedans de la mâchoire inférieure , eist f^AtiA de
plusieurs rangs de petites dent* aiga^ La pean, noidyire , et
eomièe cliagrioée , ^st cott^i^e de petiies écaîUes déforme
et deigrandenr àiiïêteni^s , setoi les diverses parties» iu^corps
où elles sont aippliq«é^. Deux iî|^s distinctes ^ formée^ dé
petits traits blancs , t^éten AèiH Mr h& b^és àa. corps ^ depuis
les pîêd» jDUKjpilà ik qmeae. Les pied» SK)nt placés en avant , et
mènis ^ qiàm dbi|tâ ongoicuiés. •
CttViel*^ quia fait Tanatomied'uite sirène ^ a vu : i.<» fpfe sà
hngoe «st OMèose , «t pbrie , tomm^ celle des pâmons , do
cbaqne oiftié , tpjAD^ osselels dteMpi oirctttàicieft , pour soâteMir
les ouïes ou branchies qui sont bien apparentes en deAiors v
2.^ qu'au milieu de cette langue de poisson, est un vrai la-
rynx de reptile qui descend dans àas poumons très - longs ^
et semblables à ceux àed salamandres ; 3.® que le reste des in-
Ici^titis tessembie «mmsI t^âiN^^oaj^ à cent d^ te^villés ; ^.» é«s^
im ,^oe tel MîAvsl eki l^qtiie h s^ol qàl $fAi VérttU*
1
ti\f/<///ia^t£//x* ifoi/Uiae'e .
tftt/€t/ntifn/re /fiarôre'e .
'S.
jj.
Jti . <f*/e//fo/t orùivu/atre .
& I-R. %
aœphi&Se^ puisqu^ila ciMii4iAé4^rti)^s^e» orgiincs jiropres ,^
respirer l'eau t et ceux propres à respirer l'ai f.. **
Lem^aie Cayîèf^^afifs onedissertaiion imprimée panoHes
cdbsevralipi)9 de «ooioei^, faisant soi te âtfVojràge deflumbôl^t
elBoDplând'daiis FAttiériqoe méf idtotiale ^Boas a fourni de
]ioui»W£44^eto^pof|ieii!s -^stloWiiqaés sai^ la éirène^dérèiop^-
pemeos dêsqaelsilrésaUe q«e cSsst bien certaîilifmienlittâ $nl«-
roal^didie et parfait. Je ne pois qtie renvoyer à cette exc(4-
Ifiole dissertation. ceux qisi voli^roteiil fagpér'de ia Batare*d^
preures employées pour faire disparaître les doutes -qi^i
existoieiii à-cet éftardi ^^
IM trouve la sirène datis la Ca^oiide^soas les troncs d'aï*-
brea abattus au miâiea deâ marais. Les habitans PappeUèirt
ïauidguana. Sa lottgueur est de quarante ponces. llpài^èSt
Îu'elie n^est pas aujourd'hui aussi commune aux env^rops de.
I-kirleatji^ que du te^vps de Garden ^ ^^r je Py ai cherchée
inutltoment pehd^nt di^'Kuit Dnois , et e^est On A^s objets con-
nus, ddiit je désiroiile plus étudkries moeurs. V-. pi. f^. la ou
elle est figurée*
Uneaatre espèta la Sirênh ovERcui.Éfiy a ëtë ^^rjie
jpàv j^âttaot B«aii(K>is/dai}S le quatjriè^e volume des Trânsac"
ihm9 df ià Sôd^té fhilasùpM^ tk Phila^lphte ; maïs. Cuvier t
idanr Ifi mémoire précN , développe Topinion qû'çlle est
TAxoMU.!* , o'es^-à^ire ^ la larve' dhine groske espèce cjfe
salamandre , probablement de la SAifAAtA'^rài^ t»tt Mp^T
At^soANHYS^^ de Micftaux. (b.)
SlRËNiA.: Itligev4 sous ee nom ,ferriie une famille de
cétacés, que M. vGùvier adopte dans son Règnç animal. i et
qu'il appelle Cétacés herbivores, (oesm.)^
SI&KXI Nom.g^nérique donné par Linhseuè , Fabricins ,
îMx Jurioe, aux insectes que Geoffroy appeHe urocè'r^: Ayant
conservé celte derrière dénomination , j'i^vois apblîqu^ ta
SieéàeMt à uù démembrement du genre sirex de Lioùdeus.
.'étant aperçu qile cei changen^eSs de tioin ne faisbiént
t|a'»nbroi^tte^ la science ^^j-ai coûveytî Ihcs drex en Gé*-
PHUS. iK. ce tn0t. (L.)
SlRGUERlTtO, ^^nflesnomsçjpaRûOlisdu CharIkxïS^
SlRI. Nom piémontais dû Grand Coq de BRCYèRiE;^.
SIRI. SynonyJBfte de Pvivre Beteï, , à Java, (b,) ]
SIRIÇOÂ, :^5pècç de Poïv^ç. (3.) I
SIRICACH. Nom de la CRSS^iREitLii , k Narboorw . (vO
SÏWROWA i^SJRlJrOUUM, r. Sirium. (4».)
6IKINGA. F. STRwaA^(xif,)
SIRIOÏOEà. rvStwuii. (m) i
3i8 SIR
SIRION , Sirium. Htmt de plantes t qui a été réuni aa
Santal, (b.)
SIRIRE. Nom de la SarceUiE , à Madagascar, (s.) ^
SIRIUM. Espèce de Poivre (^pipermalQmri) , qui croît
dans TArchipel des Indes orientales. Le siriùoa est une antre
espèce qui croît aussi dans Tlnde^ et qu'à Java, on ifomme
sin-po(^^ d'après Bontius. Au reste , dans THerbier d'Am-
boine^on trouve une dizaine d'espèces de poivre, indiquées
sous les noms de siriboa sirifoUa , siiifoUum , siriotdes et sirium.
Le sirtfolia compraod deux espèces , dont une est peut-être
la même que le piper malcuniri ; et la deuxième , nouvelle ;
le sirifoiium est, dit-on , le p^r longum ; le sirididesest in^
connu ; enfin , les sirium , au nombre de six , paroisssent près-
que tous nouveaux : ils comprennent les piper mesihieum. et
cecumanum, (ln.)
SIRIUM. L'arbre qui constitue ce genre est figuré dans
les Plantes du Coromandel , par Roxburg , tom. i , tab. 2.
C'est le Santal blanc ( son/o/nm album, L. ). F. Santa*
LIN. (LN.)
SIRIUM ou YESTIUM. Prétendu nouveau métal qne
M. 'West de Gratz croyoit avoir découvert dans le nic-
kel arsenical de Sch|^ming en Styrie , mais qui, d'après le
D. Wolia8ton,se trouve être composé d'une grande qusmtité
de sulfure de nickel et de cpbalt , d'une petite quantité de
fer et d'une trace d'arsenic, (ln.)
SIRLI. V. l'article Alouette , tome i. page 375. (y.)
SIRO. C'est, selon Adanson , un nom françab de la Ter-
AE-NOIX (^ bunium bulbocasianum , L. ). (LN.)
SIRO. V. CiRON. (DE&M.)
SIROCO. Vent dusud-est , qui , dans la partie de l'Afrique
voisine de la Méditerranée , est tellement brûlant , qu'il tue
quelquefois les animaux dans l'espace d'une demi-heure.
Les îles de Malte et de Sicile sont aussi tourmentées par
ce terrible vent, qui, malgré son trajet sur la mer , conserve
encore^assea^ de chaleur pour faife monter subitement leiher-
momètre jusqu'à 4o degrés (JR^aiim. ) , ainsi que l'ont obser-
vé Dolomieu à Malte , et Brydone, à Païenne., où ce der-
nier se trouvoit en juillet 1^70. Le 8 de ce mois , le sirocê
se fit sentir dès le grand matm. « A buit heures , dit Brydone,
j'ouvris la porte sans soupçonner ce changement de temps ,
et je n'ai jamais été plus étonné de ma vie : je ressentis tout-
i coup sur mon visage une impression pareille à celle qu'au*
roit faite une vapeur brûlante , sortie de la bouche d'un four;
je retirai ma tête et fermai la porte, en criant, à Fullarton,
que toute l'atmosphère étoit en fi^u. » Il ajoute qu'il porta
le thermomètre en plein air , où U monta presque aussitôt
SIS 3ia
& IIS degrés (Far., environ 3g degrés , Réaum.'). Cette. chaleur
étonnante dara jusqu'à trois heures de raprës-midi , où le
vent tourna au nord j.ei changea tellement la températurey
qu^on éprouva sur-le-champ une fraîcheur excessive.
Pendant le siroco , aucun habitant ne sort de chez lui , k
moins d'y être forcé par la nécessité ; leurs portes et leurs
fenêtres sont très-bien fermées, pour empêcher l'air d'y en*-
trer ; et lorsqu'ils n'ont point de volets , ils suspendent âtB
couvertures mouillées , en dedans des fenêtres. *
Quelque incommode que soit ce vent^ par sa chaleur dé-^^
vorante , il n'a jamais eu d'influence funeste sur la santé des
habitans , et quelques heures de tramontane ou de vent du
nord, qui pour l'ordinaire lui succède , suffisent pour rendre
k leur corps toute leur vigueur première. >
A Naples , au contraire , et dans plusieurs enAoits d'Ita-^
lie, où il est beaucoup moins violent qu'à Païenne, mais où
il dure plusieurs jours et même plusieurs semaines « il produit
nn abattement total dans la machine , et cause souvent des
maladies putrides. A Malte , il opère à peu près les mêmes
effets. (PAT.)
SIRONI. On donne ce nom à I'Acmelle , à Java, (b.)
SIR^UIR, Jnas sirsuir^ Lath. Ordre des Palmipèdes^
genre du Canard , famille des sarcelles. ( r. ces mots. )
Cette sarcelle, à laquelle les Arabes donnent le nom de
sksoir^ a le sommet de la tête brun ; les plumes du dos et
les seize pennes de la queue ^ de même couleur, et bordées
de blanchâtre ; la gorge et le ventre blancs ; le dessus de
l'aile brun ; le miroir partagé obliquement de vert soyeux
en dessus , de lioir en dessous , de blanc en devant et en
arrière ; quelques taches brunes sont sous la ^^eue ^ qui est
courte y étagée et pointue ; le bec est de couleur de
Îlomb ; les pieds sont gris , et les membranes àts doigts
»runes. (v.)
^ SIRTALE. Nom spécifique d'une CoutiuraE. (b.)
^ SIRULE. r. SiLUEE. (s.)
SIRUM. Rumphius figure sous ce nom le Poiyee a ner-
vures RÉTICULÉES ( piper decumana , L. ). (b.)
SIS o^US. L'Hirondelle, en hébreu, (s.)
SISAMITiS. r. Sesamum. (ln.) . * -
SISAMUM. F. Sesamom. (ln.)
SISARON des Grecs, et SISER des Latins. Ces noms
sont ceux d'une ou peut-être deux plantes , dont les anciens
faisoient grand cas. Dioscoride ne dit que deux mots sur le
^isaron. Suivant lui , c'étoit une plante assez connue ; sa ra-
cine avoit unbon goût étant cuite; elle étoit stomachique, diu-
xé^que et excitant l'appétit II ne dit rien autre chose sur cette
Ô:iO SI S
^1^0, Plîn^ïif d<<îrît pas wnpU»^ h4^r; i^^ ^ pa^^ ^
qui en 6|Lm)U v^nir 4'Alli|n»3»gnfi g<)||i; s^ t^W^. N^PWH^ r^^g-
Î)Pft4rwp paf pe q^ P\m M (h ù çul^r« 4^vf<'i#tYm. Bfous
est vraiment le ^«fr 4^ FUn« , ^«, Ip ««o^if 4^ Pipfw;qf;%|^
4H« twi eo penchant pour, il q'os^ pa» a^vir^r «^ Tiiapf^e-
Ifmt^U FslI^ow ot^ervfr que l'po prpi^ cettf pl^iimf. Qfigi9#îii^
d« U Cbinfi ; <lopç ppq^ Pje pQurrippf alfirip^r l'fj^fg^m^
iift UMihiQl^ Uqy^lk o'^pit p«^ ç^ll^ 4'(¥i gr^ pq^Jn^^
de botanistes. La plupart do i^fs CQi^t^uipQrfî^^ t ^t f^f^Pll^
qufl ce fûf le paPab , «pire mr^^ , f ^bw Cpippi^a ,
^i pe pQuft p«ro|t pa$ tppjpars. bem^«^ i^m j»f 9 v^BpfP<M^
WMUB, Il çsl powible q»« l« ^W^fi d«3 Orr^c^ difc ^M l^ ii^<t-
<^ d^A Urieptôw ipéfffmçc^di^^fff, Vf^i. ). C^i4e 4^1^^
sièrt plant« ^ncit^pt<» ^^ apbrodi^i^quç , uçut» 4>i|Uipt^plA^
être le sisaronàes Grecs, que Opion et Oiocl^^,, cîtji pftf
Pljne, attribuçol m^'^rqnlf^ m^f^^^ ^IPAHU^.
, C. BAtthm., V. ÇQrdp^ , J)o4on<^ , C^wJpîp » Toiirqefort,
Adapsoo, eefip, pre«qii^ toi|3l9f i^PUpifllfs p'pPip^.b^
Mise, en aytpl U plupart 4Pe ppip^op.plpK ê^r^^ïy^y^p^
«elle de Uaubialiî* C B^phÎA Ppypnit «uifiwi jfvjimi v U
ucacoyi; slsên$m d€4 A(IUn(i^4f $h C^l^vi; «t Tabnmfir
monuinii», si^rum p4nimil» UBi^^^t^ ( ç0ii9QimiM». kaMg^
Limi. ). ,
ISops t«niiiner9iM cet urtîclp «p (îiMMt ^hf^w^ qo^ iJw
irouve an Japon tme pl»pt« da m4me geire qpp le GaBiiirf
( iwm simwm ) ; c'ert Iç êium. Nim:, tipii, , qui p'4 pa« l|k
racîpe tubercuUfère , et qui nous paroît distinct 4a Chsa^vIi,
annuel des «ut^ors mo4erpes le r^^pfpmenl commet rariét^
Suivant Loureiro, le cbervi eHcultir^p^ftottop. Shioe et
en Coefainchine. ; n^a'^t^ii pAS voulu ptrl»r dp nind?
Tournefort copsîdér^nt qp« Iç $Û4mfis($ng»^ L^diCTèpedos
autres espèces par aes péital^ çannUwl^s , el 8e« ÛHrolocres
et involucelLes à foliole» étroîief , «p 4 faii qn. pore dis-
tinct, (ln.) ' *
SlSiiRTOS ou&ISERTQS. MomqimleÊ Magei don-
noient à PEavHG^UM das^aiieieo^, (lk,)
, 3IâELLE. Un 4>eft noms yulgaires de la Grjvje, (yj)
SISIËR de Plin«. G'est le Si^iMO» dç Dioifioride. K. c€l
articU. Leftbotanistes om appliqué ce npfl» àdirersespiâ»te^
selon qu'ils ontcruqa'ellcsiétâiepl Twoeo aùir. Partiejppk^
SIS 3a^
i U CkKOTTE (^Jlaucus taiToUa )j an Panais et ao Crervi^
( Le 5i!s«r palustre de Dalechamps, est VœnoiUhe fiUpendof^
SISëKRE. Daoft Belon , c'est le nom de« la Grivs
DRAINE, (y.)
SISIMi\CA. Cétolt, sar la côte d'Afrique, l^nom du
Glaucium des anciens, (ln.)
SISIMBRIUM. V. Slsymbrium. (ra.)
SISllS. V. SlZERlN. (s.)
SI'SIN. Nom chinois d'une espèce de Cabaret qui pa«
rott différente de Vusarum virgudcum ^ L. , à laquelle Ix>u^
Teiro U rapporte, (ln.)
SISKIN. Nom anglais du Tarin, (v.)
SISO. Espèce de Basilic ( Ocymum -cnspum , Thunb. ) , qui
'troit an Japon, (ln.)
SISON. Nom que porte , en Espagne , la petite Outardb
ou Canepetière. (s.)
SISON,5ûmi. Genre deplanm de la pentândrîe di'gynie et
<9e la famille des ombeliifères , qui ne difTère des Berlk^ que
parce que sa coilei%Ue universelle n'est que de auatre folioles ,
-et qui y en conséquence , leur a été réuni par la plupart des
i>otanis(tes français.
Les sisons sont au nombre de huit, dont les plus importans
à connoître , sont :
Le SisoN AMOMk , quà^ l^s feuilles pînnées et les ombelles
droites. Il est bisannuel , et se trouve en Europe et en Asie
dans les lieux humides. Ses semences ont une odeur aroma--
tique approchant de celle de Yamomef et sont connues chez
les droguistes sous le nom de faux amome. On les emploie
4ans les coliques venteuses et autres maladies de Testomac.
Le SisON AMVi a les feuilles trois fois pinnées , les radi--
cales linéaires , les caulinaires sétacées et plus longues que les
stipules. Il est annuel , et se trouve dans les parties méridio*
fiaies de l'Europe , en Egypte et dans l'Orient. On Vappelle ,
dans les boutiques , amrm de Candie. Ses graines sont une àts
quatre semences chaudes mineures qu'on emploie fréquem-
ment dans les décoctions carminatives. U ne fadt pas les con-
fondre avec celles de l'ommi ordinaire, qui a bien les ntémes
vertus « mais à un degré inférieur.
Il y a encore le dson inondate et le mon vertidUé , qui se
trouvent assez fréquemment en France, (b.)
SISON. C'étoit » selon Dioscoride , une petite graine
qui croîssoii en Syrie y pareille à celle dn selihon, longue ^
noire et brûlante. On la prenoit en breuvage contre la mala^
die de la rate i pour provoquer lasortie de l'iirlne ;et des
XXXI. 21
8ai SIS
règles aux femmes. Les Syriens en mettoient dUns les sauces
avec du vinaigre et des courges.
On lit dans VIndex de Mentzel , que le sison est lesinon ou
sison de Pline ; le sison d'Égynet et de Galien ; le sinon
d'Hippocrate ; le senon , siiion d autres auteurs , «t le petrose-
Knon macedonicum d^auteurs modernes. Il dit aussi , d'après
Tabernaemontanus , que c^étoit Vanonium des Egyptiens. Mais
C Banhin ne parle que d^un sison, celui de DioKcoride j qu'il
rapporte avec quelques auterirs (Ang. Turr, G^/i.,tab. Cam.) au
nson amomium,L,j et non pas k Vœihusacynapiunt, comme Ta fait
Lonicerus. Matthiole avoue franchement que c'est «perdre
son temps que de chercher à déterminer le .t^n de Diosco-
ride , le seul dont il parle. Adanson , qui est de Tavis de
C. Bauhin , ne cite qu'un seul sison , encore celui de Dios-
coride , et ne rapporte aucun des synonymes de Mentzel. 11
est vrai que celui-ci les donne sur Fautoriié des botanistes
plus anciens que lui. /
Le sison amomum est le ^pe du genre 5/5011 deibînnaeus ,
qui a été adopté par Adanson , et qui étoit compris dans le
genre sium de Toumefort. Beaucoup de i)Otanistes préten-
dent que le sium et le sison de Linnaeus ne doivent former
qu'un seul genre ; d'autres , au contraire , non-seulement les
séparent , mais ils ont trouvé moyen de faire un nouveau
genre à ses dépens : c'est le Schulizia de Sprengel. (ln.)
, SISSITE. Nom donné à une variété de minerai de fer
hydraté limoneux et géodique , plus connue sous les noms
d'AÉTiTE et de Pierre d'Aigle, (ln.)
SISTRE , SiMrum, Genre établi par Denys-de-Montfort ,
pour quelques Coquilles qui avoient été placées tantôt
p«rmi les Rochers, tantôt parmi les Buccins. Ses caractères
sont : coquille libre , univalve , à spire écrasée ; ouverture
serrée , allongée ; columelle dentée : lèvre extérieure dentée
en dedans y tranchante et armée en dehors ; base échancrée ;
le dernier tour de spire très-grand;
L'espèce qui sert de type à ce genre s'appelle vulgai-
rement mûre blanche : c'est une coquille d'un pouce de long ,
Tilanche , tuberculeuse , qui vit sur les côtes d'Afrique, (b.)
SISTRE. Nom languedocien du Meum a feuilles d'a-
3SET.*(DESM.>
SISrOTRÈME , Sislotrema. Genre de champignons
établi par Persoon aux dépens des Erinaces , mais qui n'a pas
été adopté comme étant fondé sur des caractères trop peu
' împortans. (b.)
S1SYMFRE if' Sisymbrium. Genre de plantes de latétra-
dynamîe sUiqueuse et de la famille des crucifères ^ dont les
caractères consistent à avoir : un calice lâdie 9 ouvert^; une
SIS 3j J
corolle de quatre pétales ouverts ; sk étamines^ dont deux
plus courtes'; un ovaire supérieur, oblong, surmonté d'un
style court , à stigmate ol^tus ; une silique longue , cylindri*
que , dont les valres sont droites , et ne s'ouvrent pas avec
élasticité. ^
Ce genre renferme des plantes à feuilles simples ou pin-
natifides , et à (leurs disposées en épis ou e^ panicule. On
en compte plus de soixante espèces , la plupart d'Europe et
propres aux lieux aquatiques; mais, sur ce nombre , il faut
en ôter quelques-unes de la première division de Lînnœus,
pour les placer dans le genre Radicule de Haller , ou Bra-
cpiOLOiiE d' Alliont , ou Bobipe de Scopoli , ou encore dans
le genre Cresson. Du nombre de ces dernières se trouve le
yérilable Cresson de fontaine ( Sisymbtium naslurUum ).
Les sisymbres se divisent en cinq sections ; savoir :
i.^ Ceux dont les çiliques sont déclinées et courtes , où se
remarquent principalement :
Le SiSYMBRE SYLVESTRE , qui a les feuilles pinnées , et
leurs folioles lanc.éolées et dentées^ 11 est vivace, et se trouve
4^ns les bois humides , sur le bord des rivières ombragées*
^^ fleurs. sont jaunes, et se succèdent pendant une partie de
l'été. Ou le mange en salade dans quelques cautdns.
Le SiSYMBREDBS MARAIS , qui a les siliques déclinées y
pblongues, ovales , les feuilles pînnatifides , dentées, et les
pétales, plus courts que le calice. Il est annuel, et» se trouve
dans les marais, sur le t>ord à^s rivières. Il ressemble beau-
coup au précédent.
Le SiSYMBRE AMPHIBIE, qui a les siliques déclinées $ ova-
les , oblongues , les feuilles ol|)oi)gues, lancéolées, pinnatîr
£de%ou dentées , et les pétales plus lonns que le calice^ Il est
vivace , et se trouve dans les fossés, les mares, les étangs^ et
en général presque dans toutes les eaux. Il varie considéra-
blement de forme 9 selon lés^ circonstances dans lesquell^
il se trouve. Lorsqu'il est entièrement dans l'eau , il s'élève
de plusieurs pieds , et ses feuilles inférieures sont complète*
ment pinnatifides. Lorsqu'il croit hors de l'eaiJb, ses feuilles
sont simplement dentées , et il s'élève fort peu. On en fait
usage eu médecine , et on le mange comme le cresson or-
dinaire, quoiqu'il soit beaucoup plus acre.
Le SiSYMBRE A PETITES FEUILLES, dont IcS siliqUCS SOUt
droites , et les feuilles tantôt presque entières , tantôt pin-
nées, tantôt bipinnées. Il est vivace, et se trouve très^abon-
damment autour des villes , parmi les décombres , sur les
vieux murs. Toute la plante a un coôt acre et une odeur vi-
reuse. Elle passe pour exciter puissamment aux plaisirs de
Vawour , lorsqu'on la mange en salade. Ûa l'emploie en
»a( SIS
Ïiëdetiae sous le nom de la Roquette sAtnrACE , dont elle
iffère fort pea. V. ce mot
a.^ Ceux dont les siliqoes sont sessîles et aiiliaîres, tels
Le SiSYMBEE COUCHÉ 9 qui a les siliques presque solitai-
res , et les (euilles dentées et sinuées. Il est annuel , et se
trouve dans les visnes , dans les champs glaiseux.
3.^ Ceux dont la tige est nue , parmi lesquels se trou-
?ent :
Le SiSTMBRE MURAL , dont les feuilles sont lancéolées ,
sinuées, dentées , glabres^ et les tiges courtes et rudes au
toucher. 11 est annuel , et se trouve dans les parties méridio*
nales de la France.
Le SiSYMBBE DES SABLES , dont la tige est rameuse , les
feuilles en lyre , dentées f à angles droits , et couvertes de
poils rameux. Il est annuel^ et se trouve dans les sables hu-
mides. Sa corolle est violette.
4.* Ceux: à feuilles pinnées , parmi lesquels il faut remar-
quer:
Le SiSTMBRE Sophie , dont les pétales sont plus courts
que le calice , et les feuilles décomposées. Il est annuel, et
se trouve très-communément autour des villes et des villa-
ges, parmi les décombres, sur les vieux murs, les toits de
chaume, etc. 11 est très-élégant par son port d'un k deux
pieds , et par la finesse des folioles de ses feuilles. On rem-
ploie en médecine comme vulnéraire et détersif On dit que
ses semences , mêlées avec de la poudre de chasse , augmen-
tent son effet ; mais toute autre graine produit le même ré-
sultat , qui n'est dû qu'au dé^loppement plus rapide de Tin-
flammation. C'est laOsscuRÉE de Guettard, rappelé, ^ans
ces derniers temps , par Rafinesque.
Le SiSYMBRE ÉLEVÉ a les feuilles rongées , les folioles
rresque linéaires , très-entières , et les pédoncules lâches.
1 est annuel, et se trouve en Allemagne et dans les parties
méridionales de la France. Il acquiert trois à quatre pieds
de haut.
Le SisYMBRB Irio a les feuilles rongées , dentées, nues ,
les tiges unie^, et les siliqties droites. Il est annuel, et se
.trouve autour des villes et des villages , dans les décombres.
Il s'élève quelquefois à dfeux ou trois pieds.
Le SiSYMBRE BE RoÉSEL a les feuilles rongée$ , aiguës ,
'hérissées, la tige hérissée k rebours. Il est annuel , et se
trouve le long des chemins et dans les friches. .
5.^ Ceux dont les feuilles sont lancéolées et entières ,
parmi lesquels le plus remjo-quable est :
Le SisiMBRE A siLiQGKS GRiltEs , dont Ics fcoîlles $ont
SIS 3^9
obloDgues ; Uneî^oléeSi pétiolées, dentées; piibe8cèiite8,eC
dont les siliques soQt grêles et écartées 4^ la tige. Il est vi-i
▼ace , et se trouve dans T Europe australe. Il s'élève à deu<
ou trois pieds , et forme des touffes très-grosses et d'un as-^ .
pect agréable, (b.)
SISYMBRIUM. Les m(M)tagnes,«it Pline, abondent Ij0
plus soufent de serpyHum et de sisymbnum ; tel, par exemple,!
qu'en Thrace, où les eaux y amènent et y replantent les bran-^
ehes de ces plantes qu'elles transportent des montagnes. La
ville de Sîcyone tire ces plantes de &ts montagnes, et Athè«i
nés du mont Hymette. Un multiplie aussi de la même maH
nière ( par branche séparée ou bouture ) le sisymbnum ; le
plus vigoureux naît dans les parois despuils et aux environs
des piscines et des étangs. (Pliiiie , liv. i8, ch. 8.)
Au chapitre a a du livre 20, on lit : << Le sisymbnum sau-
vage, appelé thymbmum par quelques personnes, n'atteint
pas plus d'un pied de hauteur. Celui qui crott dans les ruis-
seaux ressemble au nasturtium^i l'un et l'autre sont efficaces
contre les piqûres des animaux, tels que les frelons et let
autres insectes. Celui qui naît dans le sec (les lieux secs) est
odorant et entre dans la composition des couronnes. Ces
deux sisymbnum calment les douleurs de tête et les épiphores
( sorte de fluxion cuisante des yeux ) ; les uns y ajoutent du
pain ; d'autres les font bouillir dans du vin. Ils enlèvent les
ëpinyctîdes (grosseurs ou pointillures roussâtres de la peau
du visage ), et font disparoître les autres vices de la peau de
la figure chez les femmes, en l'appliquant pendant quatre
nuits de suite et en l'Àtant le jour. Lorsqu'on les mange cuits
ou que Ton boit leur jus , ils arrêtent les vomissemens , le
cours de ventre , les tranchées et le hoquet. Les femmes
grosses doivent s'en abstenir , à moins que leur fruit ne soit
avorté ; car l'application seule de cette plante opère la sortie
de l'enfant. Bu avec du vin , il est diurétique ».
Le sisymbnum sauvage brise les calculs ; il empêche de dor^
niir les personnes qui sont obligées de veiller , et pour cela*
on, leur arrose la* tête avec d<^ vinaigre dans lequel on a mis
infuser cette plante. »
Dioscoride décrit aussi deux espèces de sisymbnum, « Le
sisymbrium , dit-il , que quelques personnes appellent erpyllon
soulage , croît dans les lieux incultes. Il est semblable à la
menthe des jardins , mais plus odorant et à feuilles plus lon^
gués. On eh fait des couronnes et des bouquets. Le sisym-^
bryum est échauffant; l'infusion de la graine, bue dans du vin,
est utile dans les rétentions-d'upne , et à ceux qui sont atta«
^ués dé la pierre ; elle apaise aussi les tranchées et les ho«
Sa6 S I^
qoets. On applique ses feaiiles,et on eii enduit le front et les
tempes dans les maux de tête; elles servent aux piqûres des
guêpes. »
' Dioscoride continue ainsi : Uautre espèce de sisymhrium
est appelée par quelques personnes cardamine , et par d'au-
tres <ib/i/ Cette herbe ciott dans les ruisseaux et^ans les lieux
où se trouve le sion : elle est appelée cardamine, parce qu'elle
a le goût du cardamon. Elle pousse d^abord des feuilles ron-
des; mais, en s'accroissant , elles soat découpées comme
celles de Veruca. Elle échauffe et provoque à uriner. On la
mange crue ; appliquée la nuit et ôtée le matiliy elle enlève
les lentilles et toutes les autres taches ^u visage. »
C'est de Théophraste que Pline a extrait en partie ce qu'il
dit des sisymbrium , et Dioscoride n'est aussi que copiste ; ce-
pendant il règne une certaine confusion lorsqu'on veut rap-
procher ce que tous ces auteurs anciens ont dit du sisymbrium^
et il reste à savoir si Pline n'a pas confondu plusieurs plantes;
et c'est ce qui parof t être. Son premier ôsymbrium^ctAm des
montagnes , est sans doute le ihymbra de Théophraste. Voyet
Serpyllum.
De ses deux sisymbrium sauvages » Tun , celui qui croît dans
les lieux secs , est le premier sisymbrium de Dioscoride , et
peut-être celui dont parle Théophraste, qu'on cultivoit aussi,
d'après le même , et qu'il dit se changer en menthe lors-
qu'on r abandonne , c'est-à-dire qu'il perd son odeur et sa
saveur; d'où l'on soupçonne que ceite plante de Théophraste
et celle de Dioscoride sont différentes.
Quelques botanistes croient que la plante de Théophraste
est une de nos menthes ou baume cultivé ; par exemple , le
mehûia viridisy L. , ou nemorosa , "W. , et la plante de Dios*
coride,et par conséquent de Pline, aussi une espèce de baume
sauvage ( meniha hirsuta , aquatica , etc. ). Il y a dés opinions
diverses à cet égard. Le second sisymbrium de Dioscoride est
le premier de Pline, celui qui croissoit dans l'eau avec le
sion. La description que l'auteur grec en donne s'applique
bien à notre cresson de fontaine {sisymbrium nasUirtium^ L. ),
et ce rapprochement nous paroh beaucoup plus exact qu'au-
cun des autres qu'on a proposés, et nous ne les rapporterons
pas à cause de cela.
Chez les botanistes modernes jusqu'à Tournefort, le sisym^:r
brium s'est trouvé appliqué à diverses espèces de menthe , de
si^mbrium^ de cardamine et Xerysimum. Tournefort l'a fixé à
un genre de la famille des crucifères, que Linnseus a adopté»
en renvoyant seulement quelques espèces aux genres erysimum
et cardamine, et y ramenant des espèces S'erysimum , Heruca et
ffkesperis de Tournefort ; mais ce genre de Linnseqs a subi
SIT 327
lui-même quelques modifications ; car ^ indëpendamment de
quelques espèces de èrassica , à*arabis et à*erysimum qu'on y*a
rapportées de iK)uveau , on a /ait à ses dépens les genres ro*
ripa^ Adanson,.ou radicula ^ Haller; 50/>^ia , Adanson , oa
descurea , Guettard ; kibera et noria , Adanson ; brachiolohos ,
Allîoni , et cardaminum , Moehch. (ln.)
SISYRINCHIUM. Plante citée par Théophraste et
Dioscoride t qui parott être une espèce délais. Ce oom a été
transporté depuis , par Linn^eus , à des plantes exotiques ,
que Tournefort désignoit par bermudiana , dénomination
adoptée par Adanson , et qui se reconnoît dans le nom
français de ces plantes. J'. Èêrmudienme. L'on a nommé
sîsyrinchmm^ autrefois, des espèces de tulipes, à!hypoxis et de»
iris dont une est le type du genre sisyrinchium de Tourne-
fort et d' Adanson, caractérisé sur sa racine, composée de
deux bulbes placées Tune sur T autre, (lu.)
SITACE. r. PsiTACE. (V.)
SITARIDE V. SiTARis. (desm.)
SITARIS , Sitaris, J'avois d'abord nommé ainsi un genra
d'insectes coléoptères hétéromères , de la tribu des icautha-
rides , famille des trachélides , et qui avoit pour type la
nécydaie humérale de Fabricius. Ayant soupçonné depuis que
Vapaie bimaci{lé de cet auteur éloit congénère , j'arois sup**
primé la dénomination de sitaris ^ pour reprendre celle
é^ opale. Un naturaliste suédois m'ayant dit que ces deux in-
sectes différoîent essentiellement par leurs caractères généri-
riques ; voyant en ouU'e que Oegéer , dans sa description du
scco/id de ses coléoptères, nefaisoit point mention des di-
visions des crochets des tarses , caractère qu'il avoit déjà
indiqué , en traitant des autres insectes de cette famille ; je
suis revenu ( hk^ne animal ^ par M. Cuvier, tome 3 y\à ma
première idée. Mais ayant pu enfin examiner un individu de
Vapaie bîmaculé , que M. le baron Déjeau avoit reçu de
Suède, je suis demeuré convaincu que mon genre sitaris devoit
effectivement être réuni au précédent. Je rectifie donc ici ce
que j'ai dit à l'article Apale. Ce genre est distingué de celui
des zoailis, dont il est très-rapproché, parles caractères sui-
vans : les deux premiers articles des antennes beaucoup plus
courts que le troisième ; le second^ très-petit ; les troisième et
suivans obconiques , un peu dilatés ou dentiformes à l'angle
interne du sommet ; le dernier article , du moins dans les
mâles, fort allongé, presque linéaire , terminé brusquement
en une pointe allongée ; élytres souvent resserrées brusque-^
ment vers leur extrémité.
La canthande humérale d'Olivjer, ou la nécydaie humérale de
Fabricius j est donc un apale , et àa nombre des espèces où
«aS SIX
le rétr(^cisaem€iit ies étuis eat plus prononce. S^s eorps est
â'uD noir luisant , avec la base des ély très jaune ; elles sont
plus courtes que l'abdomen. Les ailes sont noires , et la tête
est très-inclînée. Les antennes de la femelle sont plus courtes^
que celles du mâle.
Cet insecte vit en état de larve , dans le nid et quelques
apiaires solitaires, il est rare aux environs de Paris. (L.)
SIÏNIC. Mus agrarius^ Pall. Petit rongeur de Sibérie ,
qui paroît appartenir au genre des Rats proprement dits.
(DESM.)
S1T0D10N , iSiVW/i/m. Genre de plantes établi par
'Gaertner pour séparer des Jacquiers celui qui a les feuilles
entières {arciocarpus.faca) , qu'il a trouvé différer des autres.
Ce genre a pour caractères : d'être monoïque; d'avoir les
(leurs niàles disposées en chatons , petit, en massue , com-
posés d'écaillés bivalves à une seule étamine,les fleurs femeU
les formées en chatons globuleux, enveloppés de deux écailles
caduques, et composés de stigmates globuleux et sessiles ;
une baie très-grosse , muriquée , composée d'une i|^finité
d'autre^ baies uniloculaires et monospermes. Voyez au mot
Jacquier dbs Indes et au mot Polyphema. (b.)
SI TOUNG QUA. Aux environs de Canton, en Cbine>
e^est le nom d'une espèce de Bryone {Bryomahustaia , Lour.)
(LN.)
SITTA. C'est , en latin formé du grec siité^ le nom de la
SiTTELLE. V, ce mot. (s.)
SIÏÏAU ou PSIÏÏAU. Le Perroquet dans l'Inde.
(s.)
SITTELLE, Sitta^ Lath. Genre dé l'ordre des oiseaux
SylVaiks et de la famille des Grimpereaux. V. ces mots.
Caractères: bec ou glabre ou couvert à sa base dé petites
plumes dirigées en avant, entier, droit, comprimé latérale^
Boent ou un peu arrondi , terminé en forme de coin; les deux
mandibules égales , l'inférieure quelquefois un peu retrous-
sée ; narines rondes , ouvertes , nues ou couvertes par les
plumes du capistrum ; langue des espèces connues, large à
son origine , courte , cartilagineuse , aplatie, cornéeet bi-
fide à sa pointe ; quatre doigts , trois devant, un derrière ;
les extérieurs réunis à leur base ; le postérieur plus' long que
l'îtiterne; ongle postérieur très-crochu, le plus robuste de
, tous ; ailes à penne bâtarde très - courte ; \es deuxième ,
troisième et quatrième rémiges \es plus longues, de toutes ,
re€jtrices entières , larges et arrondies à leur pointe.
La dénomination de sittelle^ par laquelle Montbeillard dé-
signe les oiseaux de ce genre , leur convient d'autant mieux
f|ue c^est d'après les noms anciens grecs^ et latins {sitiey sUta^
s I T 3^9
qa*on la kar a joimée. ]>e plus ^ elle sert i éviter tonte ccm--
fasion , et bannit une expression ee quelque sorte barbare ,
telle que celle de iarchepoi , adoptée par quelques naliu*alis<>-
te^ Leâ sittelles ayant des habitudes communes arec lee
pics , les grimpereaux et les mésanges , il en est encore ré^
suite des noms qui ne présentent pas une idée complète »
mais des propriétés diverses qui ne leur contiennent qu'en
partie ; tels sont ceux imposés à notre sittelle , comme pic
ceniré , pi€ de mai, pic wwçan , ' picoiêUe, iape-^oia , eassê-noiai^
casse- noiseiie, grimpard ^ grand giimpereau^ etc. On trouve
aux sittelles des rapports avec le pic et la mésange , en ee
qu'elles frappent de leur bec contre Técorce des arbres ,
qu'elles grimpent le long du tronc , comme le premier , et
qu'elles ont beaucoup de l'air et de la contenance de la der-
nière ; mais elles diffèrent du pic par la forme des pieds,
de la langue et de la queue ; et de la mésange par celte du
Jiec. Elles ont encore, dans leur manière de grimper sur les
troncs et les grosses branches des arbres y de l'analogie avec
}es oiseaux auxquels Tusage a consacré le nom de grimpe»
«eaux ; mais elles en différent par la forme du bec et de la
queue. On est certain que toutes les espèces dont on connolt
)e genre de vie, nichent dans des trous d'arbres» et font au
woins une ponte par an.
Des* treize oiseaux décrits ci-après , il n'y* en a que cinq
qu'on peut classer dans ce genre avec ^ertilude;telles sont les
trois sittelles des Etats-Unis, celles d'Europe et du BrésiL
La siUelle à bec crochu ne peut 9 d'après ce caractère , en
faire partie ; la griçtlee est un fourmilier ; celle de Sutînam
a un bec de grimpereau , si so« image est exacte ; les cinq
atjulres sont très-douteuses, et on ne peut les déterminer, si en
ne les voit en nature. Malgré cette réduction, ce groupe est
encore susceptible de deux sections , d'après la forme de la
mandibule inférieure , qui est droite chez les sittelles dlEu-^
rope et du Brésil , et retroussée chez celles de l'Amérique
septentrionale , caractère qui les rapproche à/ts sittines.
La Sittelle proprement dite , SiUa europma , Lath. , pi.
enl.de Buff., n.<^ 628, f. i. Cette sittelle , qui est assez se*
dentaire dans le pays où elle est née , s'approche Thiver des
lieux habités 9 se montre dans les vergers et quelquefois dans
les jardins ; mais les bois sont sa demeure habituelle , et le
tronc de l'arbre qui lui a servi de berceau est ordinairement
celui où elle se retire pendantla nuit.C'est aussi son petit ma^
gasin pour l'hiver ; car cet oiseau semble prévoir la disette
qu'amène la rigueur de cette saison ; aussi le voit-on, en au*
iomne,tQujonrs occupé à faire sa provision de noisettes et de
différente» grai»ej»| telles que celles du tourpesot et du chau;
^6 S I T
vre. Ce nVst point en les cassant, comme font les petits gra^
nivofes, qu'il en extrait la substance; il les perce à grands
coups de l>êc, après les avoir fixées solidement dans une fente
quelconque. Sa manière de se percher lui est particulière ;
car on a remarqué quUl se suspend souvent par tes pieds, oa
il se repose de côté, et jamais de même que les autres oi-
seaux. La sittelle court sur les arbres dans toutes les direc-
tions , pour donner la chasse aux insectes dont elle se nour-
rit à défaut de graines. Son naturel est très- solitaire , son vol
doux, et ses mouvemens sont lestes. Son cri ordinaire est ii,
a, iij ii^ tîf ti^ qu^eile répète en grimpant autour des aii>res,
et âont elle précipite la mesure de plus en plus. Outre ce
cri et le bruit qu'elle fait en frappant sur l'écorce , elle pro-
duit un son très-singulier, en mettant son bec dans une fente
ou en le frottant contre des branches sèches et creuses, de
bruit ^rrrrrro est si fort , qu'il se fait entendre à plus de cent
toises. Au printemps , le mâle a une espèce de chant d'a-
mour , guinc^ g^i^f qvi*i{ répète souvent. Dès que la femelle
s'est rendue à ses empresscmens , ils travaillent Tun et Tau-
tre à Farrangement du nid , qu'ils placent dans un trou d'ar-
bre , et souvent dans un trou de pic abandonpé ; ils en foot
même à coups de bec , pourvu que le bois soit vermoulu.
Si l'ouverture extérieure est trop grande , ils la rétrécissent
avec de la terre grasse; de là sont venues les dénominations
de iorchepot et de pic-maçon. La femelle y p)»nd cinq, six et
sept œufs f d'un blanc sale pointillé de roussâtre , et les dé-
pose sur de la poussière de bois et de la mousse. £lle les
CQUve avec un tel attachement , qu'elle se laisse prendre plu-
tôt que de les abandonnera Si l'on fourre une baguette dans
son irou , elle sifHe comme -font les mésanges. On prétend
qu'elle ne quitte pas même ses œufs pour aller à la pâture , et
qu'elle ne vit que de ce que le mâle lui apporte ; mais on le
dit très-attentif à remplir ce devoir. Les petits éclosent en
mai , et dès qu'ils peuvent se passer des soins des père et
mère , tonte la famille se sépare y et chacun vit seul pendant
le reste de l'année. Rarement ces oiseaux font deux couvées*
Quoique d'un naturel très-solitaire , la sittelle, qui fuit la
société de ses semblables, se plaît cependant avec des oi^
seaux d'espèces différentes , car on les voit quelquefois en
compagnie des mésanges et des grimpereaux.
Elle a le dessus de la tête , du cou , du corps, les petites
couvertures des ailes et les deux pennes intermédiaires de
la queue d'un cendré-bleuâtre*; la gorge et les joues blanchâ-
tres; la poitrine et le ventre orangés; les couvertures da
dessous de la queue de couleur marron , terminées de blan-
châtre I et presq[ue aussi longues que les pennes ; une bande
s I T 33i
noire prend naissairce rers les narines, passe sur les yeux,
et sMtend en arrière au-delà des oreilles; les grandes cou-
rertures et les pennes des ailes sont brunes et bordées d'un*
gris plus ou moins foncé; les pennes latérales de la queue
sont noires vers leur origine , ensuite mi<partics blanches et
cendrées sur Tun et Tautre côté ; le bec est cendré , les
pieds et les ongles sont gris. Longueur , près de six pouces.
La femelle a des couleurs plus foibles et un peu moins de
grosseur.
Cette espèce , suivant Latbam, se trouveroit non-seule-
ment en Europe;, mais en Sibérie , au Kamtschatka , et
même dans Tlnde.
Ce n'est que d'après Belon qu'on peut parler d'une va-
riété de grandeur , sous la dénomination de petite siltelle.
£lle est , dit*il , beaucoup plus petite , mais avec le même
plumage , le m^me bec et les mêmes pieds; elle a le naturel,
ies habitudes , leAmœurs et les cris de la précédente.
La SlTTELLE AUX AILES ORANGÉES. V. SlTTINE^AUX AILES
ORANGÉES.
♦ I^a SiTTELLE (grande) A BEC CROCHU (Si'Oa 7myor,Lath.).
Quoiqu'on ait placé cet oiseau dans le genre de la sittelle ,
il en diffère par la forme du bec , qui est renflé dans son
milieu et un peu crochu vers le bout: il a environ sept pou-
ces et demi de longueur; la tête et le dos gris ; la gorge blan-
che ; le dessous du corps blanchâtre ; les pennes des aileS et
de la queue brunes , et bordées d'orangé. On trouve cette
prétendue sittelle à la Jamaïque^ oîli elle se nourrit de vers et
de punaises sauvages.
La Sittelle brune, Sitia fusca^ Vîeill., se trouve au
Brésil. Cet oiseau, ayant le bec glabre à sa base el plus pointu
que les autres sittelles, doit faire une section de ce genre
dans laquelle on pourroit encore classer quelques individus
apportés de la même contrée, et qui sont au Muséum d'His-
toire naturelle. Il a la tête , le cou , les ailes , la queue et le
dessus du corps bruns; un collier blanc sur le dessus du cou;
une bande loogitudinale derrière l'œil, et là gorge de cette
couleur, qui se teint de roux , par gradation , sur les parties
postérieures; les pieds bruns; la bec d'une nuance plus,
claire, et la taille du rossignol. (St oiseau est au Muséum
d^Histoire naturelle.
♦ La Sittelle* c afre , SiUa cafra , Lath. , est la plus grande
de tontes les sittelles connues, ayant huit pouces et demi de
longueur^ le bec est d'un noir bleuâtre ; le front, le haut du
cou et le dos présentent un mélange de faune et de brun \
les côtés de la tête , le cou et la poitrint , et tout le dessous
33a S I T
du corps « fOQt d'un jaune sombre ; le» ]^iics des aîtes ont
leurs bords et leur extrémité de cette même couleur ; les
pennes de la queue ^ au nombre de dix, sont noires en-des-
sus 9 de couleur olire en dessous , et faunes à leur pointe ;
les deux intermédiaires ont plus de longueur que les autres ;
les pieds sont noirs et les ongles jaunes. Cette espèce, que
Sparrman a décrite et fait peindre dans son Fasdc, i «
tab. 4 9 se trouve, dit-il, au Cap de Bonne-Espérance. Est*
ce bien une sîttelle ?
La Sîttelle du Canada, SiUa eamadensis^ Lath. , n^est
point une espèce particulière ; mais c^esi la sUuUe folle à^m
son jeune âge. V. ci-après son article.
^La SiTTE^LJ^ DE LA CuiNEySii^ chmmsls^ Otb. Une belle
huppe noire distingue cette sîttelle , qui réunit à un plumage
élégant une taille supérieure à celle du chardonneret ; ua
ferrugineux foncé , glacé de bleu, colore le) parties supé->
rieures du corps, et un blanc de neige règle sur toutes les
parties inférieures ; on ruban noir , mais étroit , suspendu
aux tempel, sépare presque en entier le blanc de lagorge de
celui de la poitrine; deux taches, dont. Tune grande et de
cette couleur, Tautre oblongue et d^un rouge écarlate,se
font remarquer près de Toeil ; le croupion est jaune; les ailes
sont composées de dix-neuf pennes d^un ferrugineux sombre;
celles de la queue , au nombre de douze , ont leur extrémité
blanche, et sont noirâtres dans le reste de leur étendue; le
bec et les pieds sont noirs.
Cet oiseau , recherché à la Chine, plus par sa beauté que
par son chant, car il est presque nul , f porte le nom de Ium^
kay koun. Osb. V, 2 , pag. lo.
♦ La SiiTELLE CHLORis, Si'Ua cft/om,Lath. Sparrman, à qui
on doit la connoissance de cette 'sitelle, l'a fait figurer dans
son Foicic. a , tab. 33. Un joli vert qui s'éclaîrcit impercep-
tiblement sur le dos, est la couleur des parties sapérieures;
les inférieures sont blanches ; la queue est courte et frangée
d'un jaune clair; le bec est plus long que la tête, et^.noirà
son extrémité; les pennes des ailes sont brunes, et bordées
de verdâtre à l'extérieur , avec une bande transversale
jaune sur*le milieu; ses pieds sont longs, et sa taille égale
celle de la peliie siudle nmsse de Surinam, On la trouve a»
Cap de Bonne-Espérance, dans la contrée nommée ^/iUi^
brunties.
La StTTELLE FOLLE, Skia Mulia , Vieill. , pi. s, fig. 4 de
Y American omithology. Celle sittelle aura peut-être été con-
fondue par DOS ornithologistes» aveeceUe à tête apire ; car
je ne trouve pas, dans leurs ouvrages, de description <pi lui
convienne » si ce n'est celle de la petite sittelle à huppe
s 1 T 3S3
noire de Buflon, SiUa jamdirmiis , Vâr. , Lath. 9 que je
crois être le même oiseaa , ^oique l'autre n'ait pas de
happe ; mais *coinme Brown , qui , lé premier , Ta dém-
érite , n'en fait pas meniion (Hist ofJ^maiea^ P^g-47^f
sous le nom de itast iogger head)^ il n'y a pas de doute , seio«
moi, qae ces deux oiseaux appartiennent à la même espèce»
quoiqu'on les ait trouvés dans deux régions assez éloignées
l'une de l'autre , et sons un climat très-opposé. t\ en est de
même de la sittelle^'à tête noire et de la sittelle à huppe
noire de la Jamaïque ( SiOa Jamàïeensis ^ Gmelin ), laquelle
ne. porte pas non plus de huppe ; car Sloane^ qui le premier
l'a tait connoîire,n'en a fait aucune mention; il se borne à dire
qu'elle a la tête grosse. Ces sittelles se laissent approcher
Je si près que les Anglais leur ont imposé lé nom de tête folie
( loggir head)\ dénomination que j'ai conservée à celle de cet
article , parce qu'elle m'a paru le plus insouciant de ces deux
t)iseaux que j*ai observés dans l'Amérique septentrionale.
Comme je n'ai rencontré la sittelle folle qu'à l'automne, dans
les forêts de New- Jersey, je conjecture qu'elle venoit d'une
contrée plus septentrionale , et qu'elle se rendoit sous la
Kone torride , pour y passer Fhiver , comme le font pres-
que tous les oiseaux de l'Amérique septentrionale , dont au-
cun ne rétrograde à cette époque du sud au nord. Il paroH
que la sitteliefoiit hBhiit dans des parties plus boréales que les
États-Unis; car la iifA?//if^tf^iiad^,fig. t de la pi. enl.de Bu(T.
n.^ 633, est an jeune de la même espèce^ comme Ta remarqué
Wilson et c^est k K>rt que Ton en a fait une espèce particu-
lière , sous la dénomination latine de sitla canadensis.
Celte sitelle,sous son plumage parfait,a les plumes du des*
sus de la tête et celles qni recouvrent les narines , d'un beau
noir qui se termine en pointe sur la nuque ; cette couleur est
bardée d'une bande blanche qui d'abord teint le front,
passe ensuite au-dessus de l'œil et descend sur les c6tés du
cou jusqu'aux épaules; au-dessous de cette bandelette, on en
remarque une autre de couleur noire , laquelle part du bec ,
traverse r<Bil, s'élargit sur les côtés du cou ei suit la même
érection. Le dessus du cou, le dos^ le croupion, les cou-
▼ertores su^rieures des ailes, les pennes secondaires, le
iM>rd externe des primaires et les deux rectrices intermédiai-
res sont d'un gris ardoisé; les autres rectrices sont noires, et
les trois plus extérieures, de chaque côté , ont une tache blan-*
che à leur extrémité ; la gor^ et les joues sont de la dernière
couleur; le devant du cou et les parties postérieures sont
d'an roux rougeâtre; les pieds, d'un jaune verdâtre sombre;
te bec est noir ; longueur totale, quatre pompes et quelques
334 S I T
La femelle ne diffère damâle^qu^ence qae le noirâelalêle
est moius foncé , et que la poitrine ejt le ventre sont d^un roux
rembruni. Le jeune a toutes les parties ^pérftures cendrées;
fes sourcils, les côtés de la tête et la gorge blanchâtres ; les
{parties inférieures d*un gris nuancé de roussâtre sur les côtés;
es couvertures et les pennes des ailes brunes et bordées de
cendré ; les deux pennes intermédiaires de la queue de la
dernière teinte; les autres noires ^ blanches et grises; les
pieds bruns et le bec noirâtre. C'est une méprise de donner
à cet oiseau quatre pouces dix lignes; il n'est pas plus long
que les précédens.
♦ La SilTELLE GniYEhÉE^ SitianœoUi, Lath., Edw. Gie.^n,
pi. ^j6,Si)n paysnatal est la Guyane, et sa longueur est d'en-
viron si]^ pouces; un cendré obscur couvre la tête et le corps,
rainsi que le dessus des ailes « dont les plumes sont termi-
nées de blanc. Cette dernière couleur règne sur la gorge ,
et est indiquée sur la poitrine par des traits , ce qui forme
une espèce de crivelure sur un fond cendré , moins foncé
sur le dessous du corps que sur le dessus ; le bec et les
pieds sont bruns. Cette sittelle , si c'en est une , se rappro-
che un peu de la grande à héc crochu^ et s'éloigne des autres
qui ont le bec droit. Quant à moi , je crois reconnaître dans
la figure citée ci-dessus un yraifourmiiier.
. La Sittelle a buppe moiKE^SiitajamcScensisy Lath.,est,se-
lon moi, un individu de l'espèce de la Sittelle. a tête noire.
La Sittelle (PEiriTE) A huppe noire. Latham donne cet
oiseau pour uûe variété de la SitUtte à huppe noire j mais il se
trompe ; c'est une espèce distincte, décrite ci-dessus sous le
nom de Sittelle folle.
Nota, Cet oiseau n'a point de huppe , mais les plumes du
sommet de la tête sont assez longues pour en prendre la forme ,
lorsqu'il les redresse. La même remarque doit aussi s'appli-
quer à la sittelle à tête noire,
La Sittelle a long Bst, Sitta longirostra, Lath. Batavia est
le pays natal de cet oiseau , qu'a fait connoftre Lalham. Il
a sept pouces et demi de long; le bec noir, presque blanc
à sa base ; un trait noir qui part des coins de la bouche passe
à travers l'œil , et descend sur les côtés du cou qui sont blancs^
ainsi que les joues et la partie antérieure de la tête ; le som^
met^ tout Iç dessus du corps et les ailes ont pour teinte ua
• gris bleu clair; la pointe des pennes primaires est brune; le
veiitre d'une couleur de tan ; les pieds sont bruns.
♦La Sittelle rousse de SviiiriK^,Sittasurinamens£s,h^ih.,
pi. a8 , de son Synopsis , a trois pouces un quart de longueur ;
le bec d'un brun noirâtre , pâle en dessous; la tête et le des-
sus du cou d/u{i roux châtain ; cette teintât variée de taches
wS I T 335
longitudinales noires sar une partie de la tête, occupe le^os
et le croupion ; les couvertures des ailes sont noires et tache-
tées de blanc; cette dernière couleur borde largement
le côté extérieur des scapulaires et des pennes secondaires;
ce qui fait paroître le dos blanc , lorsque Taiie est en repos ;
les pennes primaires sont noires « le dessous du corps est
â^un blanc teinté de châtain qui se salit sur le ventre ; les
piedsjsont noirs, ainsi que la queue qui est terminée de blanc.
Nota. La figure citée ci-dessus représente cet oiseau avec
le bec-un peu arqué et pointu; si elle est exacte , ce ne peut
étre_une sittelle.
La SiTTELLE. (petite) A TÊTE BRUNE, SittapusUla^ Lalh.;
Sitia europœa^ var. , Gmel., pi. i5, figure 2 de V American
Ornithol, , habite dans les parties sud des Etats-Unis et ae
s'avance pas au-delà de la Virginie dans le nord. 0^ la
trouve aussi à la Jamaïque ; elle a les mêmes habitudes que
la sittelle folle et se plaît dans la société du pic boréal avec le-
quel on la rencontre souvent dans les forêts de pins. C'est
un oiseau vif, alerte et difficile à approcher. Il a trois pouces
huit lignes de longueur totale ; le dessus ide la tête et du cou
brun , avec une tache blanche sur la nuque ; les joues ^ la
gorge et les parties postérieures blanchâtres ; les ailes noirâ-
tres ; leurs couvertures , les pennes secondaires et le reste
des parties supérieures, d'un gris ardoisé ; les deux pennes
intermédiaires de la queue de cette teinte ; les autres noires,
blanches et cendrées ; le bec noir en dessus , bleu à la base
et en dessous; les pieds d'un bleu terne et Tiris noisette.
J'ai trouvé dans les Etats-Unis une petite sittelle qui a de si
grands rapports avec la précédente , que je ne doute pas
qu'elle appartienne à la même espèce. A Texception de la
.tête et des côtés du cou qui, sont roux, le reste de son plu-
mage est en partie gris ; cette teinte est indiquée par une ta-
che sur la nuque , borde en dehors les pennes alaires dont le
côté externe est brun, prend un ton ardoisé sur le dos, le
croupion , les couvertures supérieures des aiies et de la
queue , reparoft encore sur les huit pennes intermédiaires de
la queue, et à l'extérieur des quatre autres qui sont noires k
leur base et ensuite blanches; le bec et les pieds sont noirs.
Latham rapporte à cette sittelle un oiseau de sa baie
d'Hudson,qui en diffère trop par sa taille et ses couleurs pour
adopter son opinion. Il a cinq pouces anglais de longueur ; le
bec court, noir, triangulaire, et garni de soies à la base;
Tiris bleu sombre ; la tête d'un brun inclinant au cendré ; la
gorge d'un blanc sale,' le dos et les scapulaires d'un brun
verdâtre;tine grande tache jaune sur chaque côté de la poi-
trine ; le ventre et le bas-ventre pareils à la gorge ; les plumes
33ff S I T
des jambes teintes dejanne; les j^etites courertares des atleS
d'an vert foncé , les grandes noirâtres ; les pennes noires et
bordées de rerdfttre; les deut intermédiaires de la qoene
noires; les autres d'un jaune pAle, et noires dans près d'un
tiers de la longueur ; les pieds de cette dernière couleur. Le
nom très-composé que donnent k cet oiseau les natifs de la
baie d'Hudson , est ke^ mtn nue ca ha ntfiuka schish. Cette
dénomikiation Tient de sa voracité j^ur les baies , dont il
mange avec excès , et de ce qu'il combat avec acharnement .
'les autres petits oiseaux qui veulent lui disputer cette pâture,
il fait son nid dans les saules ; sa ponte est de quatre œu£i
qui éclosent à la fin de juin. Il émigré pendant Tbiver.
La SlTT£LLE A TÊTE NOiEE , Siita melanocephaia , Vieiti. ,
Siia carêHnensis , Latb. ; Siita europma , Yar. y , Gmel. « pi. 3,
fig. 3, de V American Orniihology, Cet oiseau a de si grande
rapports avec la siUelle à huvpe noire , que je ne balafice pas à
le regarder comme un individu de la même espèce; mais
ce n'esl point une variété de notre sîttelle , comme l'a cm
Gmelin. Latkam est très-fondé à le présenter comme une
espèce très* distincte. Il a cinq ponces trois lignes de lon^-
gueur; le bec noir en dessus et gris en dessous ; le dessus de
la tête et le haut du cou , en dessus, noirs; les soies qui re-
couvrent les narines» les joues et les sourcils, d'un gris-blanc;
ks parties supérieures du corps de couleur d'ardoise; les
pennes et les couvertures des ailes noires et bordées de gris
bleuâtre; les deux pennes intermédiaires de la queue de cette
même teinte; les deux plus proches noires et terminées de
blanc ; celles qui les suivent d'un gris bleuâtre à leur extré^
mité , et les latérales blanches de chaque cdté, et de couleur
d'ardoise foncée vers la pointe ; le dessous du corps , depuis le
bec jusqu'au bas-ventre, d'un gris-blanc; les flancs tachetés
de roux ; les plumes des jambes de cette teinte , et les pie^
noirâtres. La femelle ne diffère guère du mate , qu'en ce que
aa couleur noire estmoins foncée sur la tête et les ailes. Cette
aittelle nicbe dans un trou d'arbre , dans ceux des cl^nres en
bois et sous les corniches boisées des cavernes ; sa* ponte est
de cinq œufs d'un blanc terne» tacheté de brun vers lé gros
bout Elle jette différens^cris ; tantôt elle semble prononcer ,
surtout en hiver, ti, U, U^ ti, ii, et en été, çuanky fumik ^
qu'elle répète fréquemment
Cette espèce est répandue dans le nord de l'Amérique jus^
qu'à la baie d'Hudson ; mais elle quitte les parties boréales
aux approches de l'hiver, et n'y.reparoît qu'au printemps;
On la trouve aussi à la Jamaïque.
Un individu que LathaiH rapporte au précédent^ et qui est
décrit dans wd manuscrit de M. Htitchins, auquel on doit dt
s t T 83;
iiaiB^reiis^s et étantes obsérvattMâ mt Ua diseânix «t lei
qaaârapède» de la baie d'Hiidson ^ offre de4 JSasemklaoceé
ais$ûz remarquables ; noo-seoleHieat le dessi» de U tête ^
maïs le devant , les câtés , la g^rge et la ^ilriiie sont d*sit
poir bistré ; cette Êoulear est «léUfig^e At blaftt et i'otwùgi
sur le vemre ; ie dos ^t d^im nuit renkkrani ; près de b jiono*
Uon des ailes sont de longues flumes d'un otangé briUint^
^nî s'étendent de chaque c»lé im torps fiisqu'aâx ciusses^ les
]petftes eonv«rtilres des ailes sdnt no]rer,les gf singea d'unbron
telnlé de riHige;les pennesde ces ailes et ks deox intenoédiwes
de la queue de cette première coukur ; les deiK nlùft proches
6nt sur leur bord ofténeur uner tadie <»#luigëe( ma aatrm eé
^nf une pareille et sont termittëet de bnm. Les naturels dé
^tte partie boréale de PAmérique distingnent eette sitteMf
yar le nom composé némisèu 9pe0wfiachUa\ohé9a tonnerre)^
d'après le bruit qu'elle fait, quand on approche ds^soni nSd^
iiruii si fort qu'on a peine à iti^i^ qu'il tteaft Xum être aussi
(letit , et qui a du rapport avec celui que notre siitette Ui$,
entendre lorsqu'elle renfx>ntre w» grosse biFandie sèche et
Dceuse. (v.)
SITTICH, SICKUST. I^teaUenMmdtdesPBuujcÉss.
SITTINE , If^fê , Vieill Genre de Perdre des oîséemt
Sylyains et de la Uonlle des GaitilMèSAUX. V. ces mota.
Owactèrég : bec grêle 9 très-comprimé latéraleflisent^ entiei'^
pointu ; mandibule aupérieui'e droite ) l'inténeqre phMétroitHiy
plus courte, courbée en e« bas verê le mllieny ensuitie ve^
troussée; narines ovales, cooverles d'nne membratte^ sitnéeli
à la base du bec; Ungoe... ; quatre doigts, treos devant^ un
derrière ; l'interittédiaiFe oiti à l'externe ^squ'an ^ éelà du
milieu, et à, rmterlte par la base; l'ongle postérienr le pk»
long de tons^ la preniière rémige plus cuturte que la einf-
quième; les deuzièkne , troisième el quatrième lee pins toui-
gues de tchités ; pennes de U qUeue , làehs» et entières.
. Le» oideaitft dont ce genre est composé ont des rapperts
avec leb siiktites^ particunèrême^ àrec celles de la denxième
$ection, paf la forme de là mandibule inférieure ; mais ils en '
diffèrent cfn ce qne leurs^ narines ne sont pas convertes,et sm^
tout par la manière deni les doigts sont sondés enseodile. On
n'a anciMÉe notion snr leur genre de rie ; ioiais on présuma
qu'ils grimpent comme les sittelles, et virent d'insectes qo^its
cherithent datis les lichens et soi» l'écorce des arbres.
La SiTTmE AUX ailea oaAJieÉss, Neopsckrysopfiôra^ Vieilli/
SiUa chrysopUra , Lath. ^ premier suppL dn SympsU de tet au«^
t/Bur, pi. laj. On latroare à la NoaveUe^HouaUde. felUe a
le dessu$ de la tête ^ du cou et le dos d'uki emidré sombre ; .
t
338 S I T
le croupion , les conVertares snpërîeiirês de la quene et l&niet
les parties inférieures d'an bleu très-clair ; les pennes des âi«
les, brvnes, et orangées à l'exténeur, depuis leur origine jus*
qu'aux deux tiers de leur longueur; celles de la queue sont des
mêmes couleurs^ et toutes ^ à l'exception des intermédiaires,)
ont leur extrémité blanche ; le bec et les pieds sont bruns.
Je rapproche de cette espèce , comme une varrété d'âgei
ou de sexe , un individu du ihéme pays , qui a la tète d'un
gris noirâtre ; le dessus du cou d'un gris clair et tacheté de
noir ; le croupion blanc ; les ailes et la queue noires ; celle-ci
terminée de blanc ; les pennes alaires rousses en dessous ;
les secondairesnoirâtres et largement bordées dé gris k Tèx-
teneur ; les intermédiaires en partie orangées en dessus ; les
joues , la gorge et les parties postérieures» blanches , avec
quelques taches noirâtres et longitudinales ; les couvertures
inférieures de la queue , terminées de blanc ; une tache de
cette couleur sur le pli de raile ; le bec noir, et les pieds roa-
^eâtres.
La SiTTiNE A QUEUE ROUSSE ; Yieill. 9 Neops ruficauda ;
A, P. ao , fig. 2 de ce Dictionnaire , se trouve % Cayenne.
itte a quatre pouces et de^ii de longueur totale ; le bec brun
en dessus ^ sur les bords et à l'extrémité de sa partie infé-
rieure qui est blanchâtre en dessous ; le. dessus du cou et le
dos sont id'uti brun roux , de même que les couvertures supé-
rieures des ailes : cette teinte prend une nuance plus rem-
brunie sur les pennes secondaires qui ont leurs bords et leur
extrémité roux ; les couvertures inférieures sont de cette cou-
leur 9 de même que les pennes primaires à leur origine et à
leur pointe, mais elles sont d'un bnm sombre dans le milieu;
la teinte rousse occupe encore les couvertures supérieures
de la queue , ses deux pennes intermédiaires et sa pe^ne la
plus extérieure de chaque côté ; la suivante est noire à i'in-
iérieur.suf une partie de sa longueur; la troisième rousse
seulement à son etlrémité et sur son bord externe , dans les
deux tiers de son étendue ; les quatrième et cinquième sont
totalement noires ; les sourcils blanchâtres ; les joues, la gorge
et le devant du cou , blancs et tachetés de brun ; les parties
postérieures d'un gris sombre, ombré de roux; les pieds bruns.
Je rapproche de cette sittine, coitame une femelle ou un
îeune, un individu du même pays , lequel est d'un brun plus
foncé sur les ailes et la queue ; d'une teinte plus claire sur
le ventre; d'un blanc sale sur la gorge ; moucheté de blan-
châtre sur le devant du cou et sur ta poitrine ; les pennes des
ailes et de la queue sont pareilles à celles du précédent.
La SiTTmE A QUEUE EN SPIRALE, Neops spirurusj Yieill.,;
pi. 3s , fig. x des Prom^vps de Lç^aillanti sous Ig d^omi-;
s I Z i3g
toatîotf de grimparl stttêlie. Cet oiseau , <)ai së^ trouve dans l^À- '
mérique méridionale , est remarquable par la forme de sa
4ueue dont les pennes sont fortement étagées et terminées
par une griffe, et contournées en spirales vers leur bout; le
sommet de la tête est d'un bran roussâtre olivacé ; les sour--
cils sont jaunâfres ; les plumes de la gorge de cette teinte ,]
avec un liseré très-fin d'une nuance plus foncée et peu appa<4
rent; le devant du cou, la poitrine , les plumes du sternum,]
le ventre et les couvertures inférieures de la queue, d*un brun
clair nuancé d'olivâtre et varié de traits roux , jaunâtres et
longitudinaux sur le milieu de chaque plume ; le manteau «
les couvertures supérieures des ailes et l'extérieur de leui^^
{>ennes d'un roux brun ; ces dernières d'un brun noirâtre à
'intérieur; les couvertures du dessous de la queue et ses pen^'.
nés d'un rouge vif; le bec et les pieds gris. (V.)
SITULE. Nom spécifique d'une Couleuvre, (b.)
SITZ-DSIN et SITE. Noms japonais d'un arbre repré-.
sente dans les Aménités de Kaempfer , et qui , d'après Thun*
%Jberg , est le rhus vernix , Linn. , qui n'est pas le véritable
Yernix du Japon, (lw.)
SIU. Nom que les naturels du Chili ont imposé à un
FaiNGiLLE. V. ce mot page a54. (v.)
SIU. V. SiNO-Ki. (LN.)
SIUM. V. SioN. (lnO
SIUÏERUT. Nom groënlandais du BucçN mxiti
(pESM.)
. SIVADE. Nom de TAvoii^e dans le département du Var,;
(B,) '
SIVITOULA. Nom.piémontais de !a Chevêche, (v.)
SIVITOULOUN. Nom de la Chouette à Turin; (v.)
SlYOUTCHAS* Nom kamtschadale de I'Otàrie uonde
MBR. (B.)
SIWUCZA. L'OTÀni£ liok Màftm^ en langue russes
(s.)
SIY. Nom que porte au Paraguay le Perroquet on té
PAPEGàl A tête et gorge BLEUES. (V.)
SIYAH-GHUSH. C'est, en Perse, le Caracal. rj'ar-?
ticle Chat, (s.)
SIZAIN. Nom vulgaire du CfiARBONNERET qui n'a qu«
six pennes à la queue terminées de blanc, (v.)
. SIZERIN, IfVuina, Vieil!.; Fringilla^ Lath. Genre de
Tordre des oiseaux Sylvains et de la famille des Granivo-^
RES. r. ces mots. Caragières : bec plus haut que large , garni
à sa base de petites plumes dirigées en avant, court, coni-
que, à dos rétréci et anguleux, droit, à pointe grêle et ai-
guë ^ mandibule lupérieure .entiàr^i ^inféileare bidentéç
34o ^ SI Z
sur chaque bord « rers spn origine ; narines rondes, tris-
Îietites, ouvertes et cachées par les plumes du capisirum ;^
angue épaisse et charnue vers son origine , ensuite cartîla^
ffineuse et aiguë ; quatre doigts , trois devant , un derrière ;
es extérieurs soudés à leur base , le pouce le plus fort de
tous; ongle postérieur robuste' et long ; les trois premières
i^iniges à peu près égales, et elles sont les plus allongées
de toutes.
Cette division n^est comnoséé que de deux oiseaux , qui
ont , dans leur plumage , de tels rapports , qu'au premier
aperçu on peut s'y méprendre ; mais lorsqu'on les examine
avec attention 4 Ton saisit aisément les dissemblances qui les
caractérisent ; i .^ l'un ( le siierin cabaret ) , est moins long et
înoins gros queTautre; 2.^ il a le croupion roussâtreetbrun^
avec une légère teinte de brun rougeâtre vers les courertu^
res de la queue ; 3.^ la couleur rousâlre, qui domine sur sod
▼étement i est presqiie partout remplacée par do blanchâtre
chez l'autre espèce Q le sizenn boréal^ , sur lequel cette teinte
çst beaucoup plus pure en été qu à Tautomâe et pendasip
Thiver; en outre, elle a les plumes du croupion constam-
ment blanches et d'un gris rembruni. Si Ton étudie. ces oi-
seaux dans la nature vivante , Ton s'aperçoit qu'ils ont aussi
plusieurs habitudes différentes. Le dernier ne vient dabs lios
contrées septentrionales que tous les trois ou quatre aiis ,
«guelquefois à un plus grand éloignement, et ne pénètre
guère au-delà du 4o.* degré de latitude ; il arrive par troupes
nombreuses vers le milieu de l'automne ^ quelquefois plus
tard ; il se conduit de même dans 1 Amérique septentrionale,
où le cabaret ne se trouve pas. Il rçste aux environs de Pa->
Els et dans les provinces voisines jusqu'au mois d^atriLLe ca-
ar'et, qu'on rencontre rarement avec le précédent, se
montre en t^rance dans les mêmes cantons , presque tpus lc#
ans , mais en petite quantité v il y reste ^épu^ la fin d'oelo-
6re jusqu'au printemps, y vît quelquefois isolé, mais pres-
que toujours en familles composées de neuf à ëouÉe iâdrvi^
dus, quelquefois plus, mais rarement au-dessus àe vingts
L'un et l'autre sont inconnus dans nos pays méridionaux.
Quoique Brisson ait très-bien distingué ces deux espèteg
sous les dénominations de petite linoté ( le cabaret ) , ^i&e pe-
tite linotte de vigne ( le sizerin proprement dît ) ; que Buffon
les h'ii bien signalées, ainsi que Aiaoduyt (^Encychp. méffi. ) ,
d>près leurs habitudes respectives ; d'autres ornithologiste^
l^lus modernes ne les ont pas moins confondues^ et ont
donné très mal k propos lé cabaret pour une variété de la
linote de montagne , quoique celle-ci n'eût ni le sommet de Ift
lête roi^e ni le menton noir , et que le cabaret fût plus petite
s I Z 3ii
Le SiZËR» proprement dit oa Boréal , Linarfa horeaiis j
Tieiil. ; FrmgiUa Ufmria , Lath. <— Pi. lo , mâie et (emeile de
Frisch. Je ne cite poist la pi. eol. de Buffon , tk/* iSi ^ lîg. a,
parce qu'elle oe représente point cet oi&eau, mais une U^
noie de pîgne mâle. ,
Ces sizerins se plaisent , cpmme les tarins , dans les lieux
plantés d'aunes , dont tU aiment les graines. En cage , iit
préfèrent le ebénevis à la nayelte ; et en liberté , Ils irîveot
de graines d'or4ie-grièche, de ehardon et de pavots, lis man-
gent les boutons des jeunes branches de chêne , de boa*
leaa , etc. L^iver est la sjôson où nous les voyons dans nos
cantons. Peu sauvages, on les approche de très-préssans les
effaroucher ; d'un ,natarel doux , ils se famliiarisent promp-
temeatav^c la eage; peu défians^iisse prennent fadlement
dans les pièges qu on 4cur tend. J
Ces oiseaux vivent en troupes , fréquentent lès bois 9 oi
ils se tiexinent sonvent à la cime, des chênes, des bocrieai»
et de^ peupliers , s'accrochent comme les mésanges ii l'es-
irémié des petites branches , et en parcourent toutes les
sommités avec une vivacité étonnante ; ils se dispersent peu^
^e rappellent sans cesse, et à chaque instant se rémiissent sur
le même arbre.
Suivant Xiînnaeus, ils se plaisent en Suède, dans les lieux
humides planjlés ^'aunes, et poussent leurs excursions fort
avant dans le Nord. Ce fait est confirmé par des voyageurs
et des naturalistes qui les ont rencontrés au Groenland , où
ils iomt leur nid , au rapport de l'un d^eux; Othon Fabri*-
cius* Us le placent eutxe les branches des arbrisseaux , et le
composent de trois couches : la première , qui est la plus
lépaisse , est tissae d^herbes sèches , entremêlées de quelques
petits rameaux; la canche du mRieu, plus mince, d'un mé^
lange de plumes , de mousse; le duvet d'une espèce de froma-
ger ( eriophonsm vagùpaUtm , linn. ) , forme la couche inté-
rieure sur laquelle la femelle dépose cinq ceufs d^un Manc
verdâtre , tachetés de roux , principalement vers le groa
l>ojit. Ils quittent 4:es régions glacées au mois d'octobre , et
n'y reparoissent qu'au mois d'avrit ; de là, l'espèce se répand
«lon'^seulcnlent en Europe , mais encore en Amérique , ojk
.elle n'est pas moins 4iombreuse; mais, sur Tun et l'autre
continent , elle s'avance peu vers le sud. En France , le froid
^e les lerce de parcourir quelques contrées méridionales que
jurâqu'il est très-rigoureux. £n Amérique , ils ne dépassent
guère li| Pjensyivanie , et n'y paroissent même que dans le
fort de Phirer, lorsque la terre est entièrement couverte de
-neige , 4'où eàt venu leur nom américain snoœ-bird ( oiseau de
neige ) , dénomiaatipn que l'on y a généralisée à tous les pe^
34» S I Z
tîts oiseaux qa! n^habîtent le centre des Etats-Unis qad
pendant Phiver , tels que les ortolans de neige , jacohins^ etc.
Leur ramage est foible et plaintif ; ils babillent sans cesse
soit en volant , soit en cbercbant leur nourriture , d^ où leur
est venue Tépithète latine querula; d'autres leur donnent la
dénomination de peUl chine , parce qu'on les voit souvent
sur ces arbres » dont les bourgeons leur servent de nourri-
ture pendant Fbiver. Les oiseleurs de Paris les appellent
gre^ut cabaret , pour les distinguer de l'espèce suivante qu'ils
nomment simplement c^^onf/.
Le mâle a le sommet de la tête d'nn rouge de sang; une
tache entre le bec et l'œil , et le haut de la gorge, noirs ; le
devant du cou et la poitrine d'un rouge pourpré ; le ventre
et les parties postérieures d'un beau blanc ; l'occiput ^ le
manteau et les flancs variés de brun sombre e\ de gris ; le
croupion tacheté de brun sombre sur un fond blanc; les
couvertures inférieures des ailes , blanches ; les supérieures
id'un brun obscur , et les petites et les grandes terminée^ de
blanc 9 ce qui donne lieu à deux bandes transversales sur
chaque aile , dont les pennes sont brunes et frangées de
fclanc roussâtre du. côté extérieur ; la queue est pareille à ces
pennes , mais en été elle est bordée de blanchâtre ; te bec
est brun sur le sommet, jaunâtre sur les côtés et le des-
sous ; mais la teinte jaunâtre disparoît en été , alors ce bec
est presque blanc ; les pieds sont bruns. Longueur totale ,
cinq pouces. Tel est le mâle sous son plumage d'été. Ses -
' couleurs en hiver sont plus ternes , et le blanc est nuancé de
roussâtre. La femelle est un peu plus petite et diffère encore
en ce qu'elle a le front blanc ; le devant du cou et la poi^
trine , de cette couleur , avec des taches brunes sur leurs
côtés ; généralement ses teintes sont moins chargées.
„ Le jeune mâle a le front blanc 9 le sommet de la tête mé-
langé de gris blanc et de rouge ; la première teinté est à
l'extrémité des plumes ; le devant du cou et la poitrine blancs.
Le rouge commence à parottre sur ces parties quelque temps
après la première mue; celui du yertex s'étend pendant
l'hiver , et n'acquiert tout son éclat qu'au printemps»
Le SiZERiN câbâR£T , linaria rufescens , VieilL ; Fringilia
Unaria , var. A , Lath. ; Fringilia moniana \ var. B , Gm. ', pK
enl. de Buff., n.^ 485, fig. 2. Cette figure manque d'exacti-
tude , en ce que le rouge du sommet de la tête est trop clair^
et en ce que le noir du menton n'est pas indiqué. Cette es-
pèce, comme je l'ai déjà dit, se montre dans les environs
de Paris en troupes beaucoup moins nombreuses que la pré-
cédente. Du reste, ces oiseaux ont quelques rapports dans leur
genre de vie j ce qui joint à l'analogie qu'on remarque dana
s I Z S43
leur plumage , aide it Les.eonfondre. Le cajb.aret a un ramaeç
qui m'a paru ressembler assez à celui de notre fauvette d%--
ver, et il jette , surtout à son réveil, un cri fort.pour un si
petit oiseau^ et à peu près pareil à celui d^un serin qu'on
inquiète; mais il ne fait entendre ce cri que pendant .Pété*
Les cabarets paroissent en France au mois d'octobre, et, y
restent jusqu'au mois d'avril; cependant , ils se, retirent dans
le Nord pour se propager. Ils cbnstruisent leur nîA sur des
arbrisseaux , le composent de mousse, d'herbçs et de petites
racines sur les contours et^n dessous; des crins noirs for-
ment la couche sur laquelle la femelle dépose cinq ou six
œufs d'un blanc bleuâtre , tachetés de co.uge,.avec des zlg^-
zags bruns et isolés.
Le mâle a le sommet de la tête d?un rouge sanguin; le
lorum et le menton noirs>; les joues , les sourcils et les cou-
vertures inférieures, des ailes , roussâtres; les supérieures ,
brunes et terminées de roussâtre, ce qui donne lieu à deux
bandes transversales; les rémiges e|.les rectrices bordées de
la même teinte au dehors, etbrunes dans \^ reste ; le bas de
la gorge , le devant du cou et la poitrine d'un rouge pourpré;
Tocciput,, le manteau^ les côtés du cou et de la poitrine va-
riés de roussâtre et de brun;, le croupion roux et brun sur sa
partie supérieure, ensuite d'un rouge àtre pâle; les couvertu-
res inférieures de la queue et le milieu du ventre , d'un blanc
sale ; le bec jaunâtre sur Tes c6tés et en dessous^, brun sur
son arête; les pieds de la dernière couleur, Longueur to-
tale, quatre pouces et demi. Le même, après la mue, a
Textrémité des plumes du sommet de la tête d'un^gris blanc^
qui disparoît totalement au printemps.
Le jeune ,. dans son premier âge , n'a nulle apparence de
rouge sur la tête ; du reste , il ressemble à^la femelle ; dont
la gorge , le devant du cou. et la poitrine sont roussâtres ; le
croupion est varid de brun et de roux .; les couvertures supé-
rieures de la queue sont tachetées de br^n sur le milieu des
plumes ; la livrée du mâle de cette espèce et de la précé-
dente , perd son éclat qu^nd. Us sont, en captivité ; la cou-
leur du sommet de la tête prend une nuance orangée sale ,
et le rouge des parties inférieures disparott totalement après
un ou deux ans de cage. Nous venons de voir dans la .syno-
nymie, que Gmelin donne cet oiseau pour une variété qe.la
linote de montagne , qui n'a avec lui d'autres rapports que
dans la couleur du bec. Latham s'est conduit de même dails
son Synopsis , et en fait une variété du sizerin proprement
dit , dans son Inde^, Brisson, qui l'appelle petite linoH, n'a
pas connu le mâle ^ous son. babit de nocei; , car il ne fait au-
^ cune mention du rouge qui domine alors sur le devant-du coiit
3^4 S J I
^siat la poitrine. Il «n vrai que eette^ookur s'est imllemeist
visible après la mwt ; elle se comneace à parottre ^è dans
l*Mv«r 9 et ne se montre arec toat son 4^clat -que vers le mi-
tten dn printemps et pendant fêté. M. Temminck ( Manad
^'Ornithologie ) prétend qne la petite Kn^ste de vigne de
firisson est nn viens mïile sieerin, et que la petite linotte du
même auteer est on jémte mâle de la mime espèce. Il a rai-
^n dans le premier point et il a tort dans le second , car ce
somt deox espèces distinctes qa'il n'anroft pas ^ confondre,
Y^ les a vues en nature ; d^on autre cAté , û n'a pas saisi leor
'distinctimi , qaoit|ue très'établie par Brisson , lorsqu'il indi-
que les proportions et les dimensions de Ton et de Paatre ,
distinction que j^ai vériûée sur un grand nombre d'individus ;
de plus , la description de leur plumage est , dans Brisson ^
^omornie à la rérité ; ctèlle de la petite linote de vigne apr-
partient à mon siaterin boréal , et la Kvrée qu'il donne à s^
"petite linote.est bien celle duisizerin cabaret; mais seule-r
tnent après la mue et à l'automne 9 jusque vers le milieu de
>riiîver ; et il n'auroit pas dÙ lui donner le croupion rouge ,
xar il ne Ta jamab de cette ootdenr. Ces deux espèces ^m-
paânsent très^iien ensetrible^ et fan encore présentement
chez moi un mâle cabaret et une femelle sizerin boréal qui
iBOirt accouplés , et se caressent journellement. Je ne serois
Ïas ^onné quMl pftt résulter dedenr alliance des métb capa-
les de se reproduire , si on les tenoit dans un lien où ils
pussent se convenir pour nicber ; mais ils ne s'accordent
Sas de même avec la linoie de montagne ; celle-ci cherche
e préférence la compagnie de la lînote trommune , du
jcnoins c^est ainsi que se conduisent les individus que je garde
en volière depuis quatre on cinq ans. J'ai encore remarqué
que les sizerins ne dorment pas pendant les nufts d*étë ;
f>our peu qu^on ait de la lumière , ils voh^ent sans cesse , et
es mâles chaînent; c'est ce que font aussi les ortolans de
peige , qui,, comme eux, passent l'été dans k p61e arctique^
SIZIN. V. Sl$El«H BOEÉAL. (▼.)
s JADEÏ9. Nom japonais du fLh%ThW(pUutUrgo major^ L.)-
(LN.)
SJENGSTAVEZ. Mot russe qui simîîitfawiheur. C'est
la dénomination que les b^bîtans du 'iColywan donnent au
fika qui coupe rbeii>e pour sa provision d'biver.
Les mêmes Russes appellent aussi cet animal kamonnaj^
fcoschka^ c'est-à-dire, chai de roéker. Ceux qui habitent les rives
du'Jenissei et la Sibérie otientale le connoissent sous le
nom de phlçhuha , qui signifie sïffleur. F. PiltA. (s.)
iiifiCQl. Le lis à feuilles ezi -cosur \lUium cordffoliumi
s K O 3^
Tfaonb.)poite cib nom su Jap^Mi) aimî que eelùi de sjireoa
à'osjiroi. (tîî.)
SJOBLICK. Nom sui^dols de la TÉftÉBKU.^. (dessi.)
SJOVANN4-POI.A-TAX.I. C'est sous «e nom malabare
que VamaryUis Ja^oli^ eft ^guré àsaï$ Rhée4e {Mal* iif
tab. 39. ). (ln.)
SJIJRO c% S0DIO. Ce sont les noms, au Japon, d^ane
belle espèce de palmier, (rhapîsflab0liiff>rmisAk.^yV.). SeloQ
Kaampfer, le Sootsiku n'en est qu'une variété, (ln.)
SKAPOLITH des Allemands. V. Wernérito. (i,n.)
$ELARY. Nom norwégiea du CoasfORAK. (v.)
SKATA. Nom suédois de la Pie. (v.)
SKIDIS ilSKAR. Nom donné, en Islande, auxcai^ieÀ
qui onf des fanons et le rentre sans plis, (desm.)
SKIËRRO. Les Lapons nomment skierro un oiseau de
mer , quiparoit être legoëlandà manteau gris-brun ou le £oir-
guemesire.Xs,}
SKIMMI. Nom de la Badiane, à la Chine. (bO
SKÎMMIË, Skimmia, Arbuste à rameaux légèrement té«
trahîmes, à feuilles alternes, pétiolées, oblongues, ondulées»
un peu dentées k \e^^ extrémité et toinours yertes, et à (leurs
disposées en panicule terminale , qui forme un genre dans I21
fétrandrie monogynie.
Ce genre a pour caractères : un calice divisé en quatre
. parties ; une norolle de quatre pétales concaves ; quatre éta-
mines; un ovaire supérieur smtnoptéd'an style simple ; une
baie il quatre semences.
Le skimmie croît au Japon, où on mange ses fruits. (B.)
SKINKORE. Sbàw égure «ous ce nom la Salamandre
POINTILLEE.^ (b.)
i^ÏNNÉBË, Skimum. Genre de plante$ établi par ?ors*
ter, mab qui rentre dans celui appelé FucflSiE. (b.)
SK.IPPOG. Les Anglais de New- York cennoissent , sous
cette dénomination , le Bsghen-ciseaux. V, ce mot. (s.)
SiCITOPHÏLLE, SkitophyUmn. Nom substitué par
M. de la Pj'laie à celui de Fissi]>£19T , qui lui a paru mul
composé. Dtx-huit espèces de ce genre sont parfaitement figu-
rées pi. 40 et suivantes du Journal de botanique de Desvaux»
SKOLËZjLTË. V. ScoLÉïiTE. (ln.)
SKOLPIZ A. Nonn kalmouk de la Spatule n'EBaoBE. (v.)
SKOPA. ^m du PyGARUUE , en Russie , i»ur les bords
4e riaïk. (V.)
SKORODITE. V. Sco^icbdite. (ln.)
SKORPIUROS. V, ScoAWUROs. (b.)
SKORZAt Substance «lin^cale qui se trouve en peUls
^3^:6 S M A
grains peu brilUns , d'un vert, serin , sur ks bords de là rP
vi^re d'Arangos, près de Maska en Transylvanie.
Klaproth en a retiré 4-3 de silice, ai d^alumine, i^ de
cliaux, i6,5 d'oxyde de fer, et o^aS d'oxyde de manganèse
.( Brochant^ tom. ii, pag. 55^). C'est une variété arénacée
de TEpidote. V. ce mol. (pat.)
SKOURA. Nom d'une espèce de Canard, ta Daiie-
inarck. V, ce mot. (desm.)
SKOUT. Nom anglais du Guillemot , dans la province
d'York. (V.)
SKOWRONEK. Nom polonais de rALOUETTE. (v.)
SKUA. C'est, aux îles Féroë, le Goéland varié ou le
Grisârd. (s.)
SKUNK. Nom que le Conepate, animal carnassier du
genre des Moufeties , porte à la Nouvelle -York, (s.)
SLAMI-MOKESKI. C'est, en Russie, le nom des four-
rures des peaux de lièvres, (s.) .
SLANGA. Nom suédois des Serpules. (desm.)
SLANTZA. Arbre du genre des Sapins, qui sert à la nour-
riture des babitans dnKamiscbdtka,et qu'ils regardent comme
un spécifique contre le scorbut, (r.)
SLATÈ. Nom anglais de 1' Ardoise ou Schiste. Voyez cet
. article, (ln.) ^
SLATERIE, Slatena. Genre établi par Desvaux pour le
. Muguet du Japon. Il a aussi été appelé F'luggée, Ophio-
POGON et Péliosantbe. y. ce dernier mot. Il se rapproche
infiniment des Dianelles. (r.)
SLEPEZ ou ZEMNI. C'est le Rat-taupe aveugle, Mm
typhlusj Linn. (desm.)
SLICKTEBACK. Nom danois de la Baleine franche,
selon M. Lacépède. (de&m.)
SLOANE. C'est la même chose que le Quapalier. (b.)
SLOMKA. Nom polonais de la Bécasse, (v.)
SLOT H , c'est-à-dire , paresseux. Les auteurs afiglais dé-
' signent les Bradypes* par cette dénomination, (s.)
SLOWIK. Nom polonais du Rossignol, (v.)
SMALT. C'est un verre d'une belle couleur bleue très-
foncée , qu'on fait avec un mélange d'une partie d'oxyde de
cobalt grillé ou safre, et quatre parties de sable quarzeux. Le
smalt, réduit en poudre impalpable , forme ce qu'on appelle
le bleu d'azur ou ble» d'émail. V, Safre et Cobalt, (pat.)
SMARAGD. Nom de I'Emeraude, dans la minéralogie
allemande. Il n'indique que la véritable émeraade , et on ne
l'étend pas au béryl ou aigue-marine , comme on le fait main-
- tenant en France à l'égard du mot Emeraudc. (ln.)
s M A 3^7
SMARAGDITE, Nom donné par Saussure à la Dial-
LAGE , qu41 nous a fait connoîtrc le premier , et dont il a
décrit la variété d^an yert d'émeraude, ce qu'exprime le
nom qu'il lui avoit imposé, et qui dérive du latin 5marâ^£?ii5 ^
émeraude. V, Diallage, ëmeraude. (ln.)
SMARAGDOCHALZIT d'Hausmann. F. Cuivre mu-
RIATÉ. (LN.)
SMARAGDO-PRASE. Nom que quelques anciens na-
turalistes ont donné à différentes pierres de couleur verte ,
et notamment à la Chaux fluatée, dont la couleur appro-
choit plus que toute autre de celle de Témeraudé. C'étoît
"une pierre de celte nature qu'on montroit comme une véri-
table émeraude dans Tabbaye de Reicbenau, sur le lac de
Constance. T-Emeraude, Frase, Chrysoprase et Gemmes.
(PAT.)
' SMARAGD13S. «Le smaragdus^ dit Pline, occupe le troi-
sième rang parmi les gemmes, et if n'est point de couleur plus
agréable que la sienne. On voit avec plaisir le vert des prés,
celui des feuilles ; mais c'est avec un délice bien plus grand
encore qu'on jette ses regards sur lesmaragdus^ car sa couleur
est telle , qu'on ne peut la comparer avec aucune autre sorte
de vert, qui contente mieux Toeil sans le rassasier; les
yeux fatigués se délassent quand ils se fixent sur cette pierre.
Elle jette son éclat à une grande distance , et semble colorer
Pair qui l'environne et l'agrandir. Exposée au' soleil ou à
l'ombre , éclairée la nuit par des lumières , elle est toujours
belle, elle est toujours éclatante, etc. »
L'enthousiasme avec lequel Pline parle du smaragdus^ se-
roit celui d'un poëte qui voudroit peindre noire émeraude ;
c'est effectivement celle gemme verte si remarquable par la
richesse et le velouté suave de sa couleur, qui est le smaragdus
que Pline a décrit en des termes qui laissent entrevoir le plaisir
extrême qu'iPéprouve au souvenir de celte pierre précieuse.
Cependant l'on a ddbté jusqu'ici que ce fût l'émeraude , bien
que nous connoissions des émeraudes gravées antiques qui
représentent des sujets romains et des objets de religion chré-
tienne , antérieurs^ à la découverte de l'Amérique. Pline fait,
^observer que le smaragdus le plus beau est de trois sortes ;
savoir :
i.^ Le Smaragdus de Scyûiie ou sçyihis des Grecs, et scylhus
des Latij[)s, qui l'emportoit en beauié sur tous les autres;
c'étoit celui dont la couleur avoit le plus d'intensité, et qui se
trouvoit le moins sujet à avoir des défauts.
• 2.0 Le Smaragdus de la Badriane, 11 approchoit de celui de
Scythie pour la beauté, mais il étoit jpHis petit que ce ^er**
848 S M A
i.^ Le Smaragéis d'Egypte^ qui se trouTok dans des collines
et des rochers aox environs de Coptos.
De ces trois localités du smaragâus^ indiquées par Pline ,
aucune n^avoît offert jusqu'ici Témeraude , et ce n'est que
depuis quelques mois qu'on a reconnu en Ejgypte et dans le
pays même indiqué par Pline , les anciennes mines d'où Tofi
tiroit le smaragdusy et .l'on y a reconnu aussUÀt notre belle
émeraude ; ce qui ne laisse plus de doute sur la natuns
du smaragdus des anciens. D'ailleurs , quelle ai^tre pierre
gemme verte a été plus digne que Témeraude d'orner les
vêteniens du roi de Tyr , d'être comptée au nombre des
douze pierres du rational du grand-prêtre des Juifs , d'êtris
enfin comptée au nombre de;s bijoux les plus précieux et Içs
{»lus dignes des rois? Buffon^ en parlant de Témeraude dont
'existence ne lui étoit pas connue dans le Tyrol et en E^ptCn
yëcrie : « Je ne sais pas comment ou a pu, de nos jours, ré-
voquer en doute l'existence de cette pierre dans Tancien con-
tinent, et nier que Tantiquité en eût jamais connoissapce ^
c'est cependant l'assertion d'un auteur récent ( Dutens ) qi;^
.prétend que les anciens n^avoient pas connu l'émeraude, ;5oi^
,j)réte^te que daos les pierres auxqiielles ils ont donné le npm
de smfiragdus , plusieurs ne sont pas des éuieraudes ; mais il
n'a pas pensé que ce mot smaragdus éloit une dénomination
générique pour toutes l^s pierres vertes, puisque Pline corn-
^renà sous ce nom des pierres opaques qui semblent n'étriC
que desprases,ou même desia^pes verts; mais cela n'empêche
pas que la véritable émeraude ne so^it du nombre de ces 5172a-
ragdus djcs anciens. Il est même remarquable que cet auteur,
d'ailleurs très - estimable et fort instruit , n'ait pas reconnu
la véritable émeraude auy triiits vifs et briUans sous ^esqueU
Pline a su la décrire. »
Pline dit que ses trois belles émeraudes ae*troareiil dans
\ts rochers et nullement dans les mines*, comme nous le ver-
rons taut-À-l'lieure pour les antres espèces de smaragdus; et
-c'est une chose qui se trouve conforme à la vérité, qjuant à
l'jémeraude d'Egypte. Celle-ci a été découverte par Af. Cail-
jaud de Nantes , à Zabbaracb près K-osseyr, dans une roche
de mica feuilleté. L'émeraude, ainsi que la roche ,, ont ie;S
fdus grands rapports airec les roches de mime nature , et
l'éaieraude , découvertes à Rathshausberg et à Heubachtbal
dans le cercle de Salzbourg en Tyrol , c'est même i<s'y mé*
prendre ; cependant l'échantillon de la roche que j'ai vu, m'a
f>aruplus compacte , à paillettes de mica plu^ grandes et. plus
noires. M. CaÛtaod assure avoir trouvé dans cette rocbe des
émeraudes de la grosseur d^ doigt; l'avarice des beys d'£g.ypto
s M A âij
ts^twté de l'émettre à ces avides despc^te^lé» pla» belles pier-
res de la pacotille qu^il apporloil en Europe»
Je regarde donc comme proavé que les anciens ont ronna
rémeraude etquVlle ^toii aa nombre de leurs smaragdus , et
ce dernier nom naénie a donné naissance k ceiui àémctaudè
en français, de smertUdo en italien, de schmaragden allemand ^
et ft pense qse ces noms ont toujours été donnés à la véri-
table émeraude , bien avant la découverte de T Amérique , et
j'afî dît plu» haut que nous donnoissions des émeraudes gra-«
/ vëes antiques, ce que je ne vois rapporté dans aucun des au<^
teurs qui ontcommenté Pline, Dioscoride, Théophraste, etc*
Je ne doute pas non plus cpte les smaragdus de Scythie et
de la Bactriane ne soient encore notre émeraude proprement
diie.On lés trouvoit aussi dans deë fentes de rocbers,du moins
lé premier ; car celui de la Baclriane étoit dans du sable^
Pline rapporte qu^on alloit à sa recherche dans la Bactriane^
du côté du désert , et à cheval à Tépoque que le vent d^est
aomtel sonffloit , parce que les sables étoient agités alors par
la violence de ces vents, et découvroient ainsi les morceaux d«
stnaragdus qn^on récoltoit et qui n^étoient pas d'un grand vo«
luoM^
Pline fait observer que le imarâ|nfii^. étoit si estimé ^ qu^ou
mse permèttoit pas de le graver. Mats la raison, dit-il , est
dans 1 extrême dureté Aq9 smaragdus de Scythie et d^ELgypte^
qui ne permèttoit pal aux outib d'y mordre. Quand un sma-
ragdus , dit encore ce naturaliste , est en forme de tsdatle , sa
scMrface reflète les objets comme un miroir ; aussi Néron fe*"
£rdoit-il les combats des gladiateurs dans un srkdragdus. Ce
rnier passage pourroit faire douter qu'il s'agisse de Téme-*
rande; il est probable^ cependant, que le snïaragdus^Aofui^^
servoit Néron , n'étoit qu^one émeraude d' on fort diamètre ^
e«, àce sufety je citerai une belle émeraude d'Amérique, qui
él?ottdans le cabinet d'histoire naturelle de Madrid. C'étoît uti
cristal d'une forme nouvelle et de près de deux pouces de dia-*
mètre, sur mx à boit lignes d'épaisseur. Une tablette d'éme--
raode d'un pareil diamètre de voit snflfire k Néron, et il est
probable que les anciens se procuroient des émeraudes de ce
Tdhtme,J'ai vu «ne tète de rempereurMarc^Aurèle,en relief,
de la hauteur de plus de quinze lignes, en une seule émeraude.
Il paroît que le gemma Neroniana ou Domitiana^ ou smarag^
dus NeronianuSféioit une pierre semblable à l'émeraàde. Mais
Mae s'agit pas ici de l'empereur Néron , mais d'un certain ou-
lerier ou artisan (Domîtianus Néro) qui a voit mis cette pierre
€A vogue. Certains auteurs prétendent que ce Néro ayant mis
boaucoup d'huile dans des pots , la trouva quelque temps
après colorée en im beau vert , et qu'u»e pierre ^'il avott
35o S M A
abondamment arrosëe arec cette lioIie,aeqtiIt celte belle con^
leur verte. Ainsi, le gemma Neromana ou smaragdus Nero^
nianus^ seroit une nibasse verte , une pierre artificiellement
colorée en vert , et nullement une émeraude. Pline nous ap-
{»rend qu'on rendoit aux émeraudes claires leur belle cou-
eur, en les mettant dans de 1 buile ou du vin.
Pline , immédiatement après avoir parlé des trois beaur
simùragdas , dans Tordre de la valeur et du plus baut prix
qu'on y attacboit anciennement y passe à l'indication de
onze autres espèces de smaragdus qui ne sont plus de vraies
émeraudes, mais des pierres vertes de diverses espèces*
Il dit en premier lieu , que tous les autres smaragdus ( après
ceux de Scythie ou Tartarie , de la Bactriane , et d'E-
gypte ) se trouvoient dans les mines de bronze et de cai*
vre. Le smaragdus de l'île de Cypre étoit le plus estimé
parmi ces smaragdus inférieurs dont Pline traite , en parlant
àts défauts des vrais smaragdus. Nous ne le suivrons pas
dans %fi5 descriptions qui, le plus souvent^ sont trop incom-
plètes pour permettre d'asseoir on jugement fixe. Nous fe-
rons remarquer seulement que ses smaragdus secondaires
étoîent bien moins estimés , qu'on les qualifioit , du moins
quelques-uns, àe pseudo-smaragdus ; que c'étoieht des pierres
vertes , tantôt transparentes , tantôt opaques ; qu'elles peu-
vent se rapporter à divers minéraux, par exemple : i.<^ à de
la chaux Ouatée verte, ce qui expliqueroit parfaitement l'exis-
tence de ces prétendues émeraudes de plusieurs coudées ^
qu'on voyoit dans le temple d'Hercule à Tyr, et ce que rap-
porte leroi Juba, que les Arabes omoient leurs édifices d'al-
bâtre et de smaragdus ; 2.^ au cuivre hydraté sîiicifère com-
pacte , qui est bleu verdâtre, ou vert jaunâtre , et que l'on
confond avec les turquoises orientales ( l'une et l'autre pierre
doivent leur couleur au cuivre ou au fer , et leur nom dé-
rive de ritaiien turchino , qui signifie bleu); 3.<^ à des serpen-
tines nobles; 4*^ ^ ^^^ quarz colorés en vert par du cuivre ;
5^ à des pierres vertes et dures , qui ne paroîssent point être
des jaspes verts ni des prases , comme oa l'a cru. £n gé-
néral, Pline nous présente ses smaragdus^ excepté ses trois
premiers, comme des pierres de peu de valeur. Il y rapporte
aussi le tanos des Perses 9 pierre verte et défectueuse , qui
ne nous est pas connue.
Les Grecs ont nommé les véritables émeraudes smarag-
dus , du grec smarassd , je luis , je brille; mais du reste ils
ont fait comme les Latins ^ ou plutôt ceux-ci les ont imités ;
ils ont généralisé ce nom à beaucoup de pierres différentes
et dont l'histoire est tout aussi embrouillée que ceUe des
$maragdus dans Pline, (ln.)
s M E 35i
SMARAGSPATH de Blumenbàch. C'est la Diallage
VERTE OU SMAaAGDiTE de Saussure. (ln.)
SM ARIDE, Smaridia. Genre d'arachnides trachéennes,
âe la famille des holètres, trihu des acarides, section des
tiques, très-voisin du genre Bdelle, mais qui s'en distingue
par les palpes , qui^ne sont guère plus longs que le suçoir,
droits et sans soies au hout ; par les yeux au nombre de
d«ux , et par les deux pieds antérieurs plus longs que \qs
autres.
J'avois d'abord désigné ce genre sous la dénomination de
smaris ; mais comme M. Cuvicr l'a donnée, d'après lés an-
ciens, à un genre de poissons, j'ai modifié sa terminaison.
Ces acarides sont très-petites et ragabondes. Leur corps
est mqu , ovoïde , roussâtre et parsemé de poils. Schraok
âvoit décrit, dans sa Faune d'Autriche, l'espèce sur laquelle
j'ai établi ce genre, et l'avoit nommée Mite de sureau,
Acarus sambuci. Son corps est rouge , avec les palpes et les
pattes plus pâles f et les yeux noirs.
Les trombidions , miniatum , papiUosum .et squamatum ,
d^Hermann fils(M<?m. û;?/^ro/.), paroissent être des smarides.
SMARIS. (ienre d'ARACQNiDEs. V, Smariixe. (l.)
SMARIS. V. Labre smaris. (desm.)
SMECTITE.Terre argileuse,qui mousse et qui se dissout
dans Teau comme le savon. Le nom de smectite lui a été
donné parce qu'elle a la propriété de dégraisser les étoffes
de laine. C'est une airgile à foulon. V. Argile, (pat.)
SMECÏITES. Ce nom, qui est donné spécialement i
la terre ii foulon ou argile à foulon , dite aussi smectis
( 0^aikererde, W.), a été appliqué aussi à des terres que les
minéralogistes ne confondent plus, comme autrefois, avecr
la terre à foulon. Telles sont la stéatite , la lithomarge ,1a
{>ierre de lard, quelques serpentines, la pierre oUaire , le
iége de montagne ou asbeste tressé, la tourmaline noire , le
jade néphrite , quelques niâmes, des terres ochreuses, etc.
C'est principalement dans les ouvrages de Çartheuser ,
Gerliard et Wolsterdorf,que règne cette confusion. Deborn,
Cronstedt, Lehmann, Wallerius, Werner, sont les au-
teurs qui l'ont fixé plus particulièrement aux terres à foulon,
et Wallerius paroît être le créateur de cette dénomination
smectis fixée à la terre à foulon. Celle-ci paroît être le creii^
fuUoma des anciens. V. Argile a foulon, (ln.)
SMEGMADERMOS ouSMEGMARIE. F. Quillaie.
35a S M E
SMERALDO. ISom hêHtm de VEuekkvk, propreraeiit
dite. (LN.)
SMËRDIS. Nom donné ^ par M. Léacb, à un geore def
cnutaoés de notre ordre des stomapodes , et qae î'avois éta-
bli, dans le troisième volaoEie do Règne animai, par M« Cu*
TÎer , sous le. nom âienchie. On pourra consulter ia plaocbe
354 de la partie des crustacés ou des insectes y de FEocyclo-
pédieméthodique, où f ai représenté, d'après des dessins
que M. Léach a eu la bonté de me communiquer , deux es-
pèces de ce genre, ainsi qu'une de celui qVîl nomme halima^
et quatre de celui de phyÙosoma. (l.)
SMÉRINTHE , Smerinihus ^ Latr. Genre d insectes de
l'ordre des lépidoptères , famille des crépusculaires , tribu
des sphingides, et dont les caractères sont : antennes renHées
vers leur milieu , prismatiques , en scie ou pectiaées , ter-
minées en pointe crochue ; trompe sulle ou très-courte.
On a confondu ces insectes arec les sphinx ; mais le défaut
de trompe \ei en éloigne suffisamment s leurs métamorphoses
sont d'ailleurs les mêmes. V. SPHiinc.
Les espèces qui nous sont connues , ont toutes les ailes
anguleuses ou festonnées. Nous citerons les suivaiftes :
Smérit^the DEVi-PAon , SphiikM oceliota , Linn. , Geofir. ,
Fab. , Pap, éP Europe pi. Cxix, n.^ 164. Il a*les ailes sopé-*
rieures brunes en dessus , marbrées de couleui's de diffi!rentes
nuances; les inférieures d'un ronge foncé , arec orne grande
tache noire et bleue en forme d'œil sur chacune ; la tête et
le corselet gris ; l'abdomen brun , avec des bandes rouges en
dessous.
On le troutc en Europe et en Amérique.
Sa chenille est d'un vert blanchâtre ; sa peau est chagrinée i
et sa coi'ne est bleuâtre. Elle se nourrit de feuilles de saule*
SHÉaiNTHE DU TILLEUL , Sphinx tiliix , Linn. , Geoffr. ^
Fab. ; Sphinx dm tilleul, pi. P , a4 « 5 ^^ de cet ouvrage ; Pap.
d*E^r0pe , ci. cxvi— cxvii , n.^ iG3. Il a le corselet gris ^
avec trois lignes longitudinales rerdâtres ; l'abdomen d'un gris
verdâtre; les ailes supérieures d'un gris verdâtre ou d'un jaune
ferrugineux , avec l'extrémité d'un vert d'olive , et deux taches
brunes sur le milieu; les inférieures; d'un fauve verdâtre ; les
quatre ailes sont découpées. On le trouve en Europe.
Sa chenille est rase, verte, chagrinée^ avec une corne jaune
sur le onzième anneau. Elle se nourrit de feuilles de tilleul ;
se change en nymphe à la fin de l'été , et ne devient insecte
parfait que l'été suivant.
SméRINTHE DE CHÊNE , Sphinx quercus, Fab. , Pap, d^Eu^
rope , pi. cxxii , n.<> i65. Ce sphinx est fort rare et le plus
grand de ce genre. Ses ailes supérieures sont d'un gris cendré
en dessus^ avec des espèces de bandes ou des nuances plus
s M I ?5}
claîre^ 119 piç« jamâtr^e?^ et i^s r^le^ ^uijle^ jtr??.çl^pnt, obs-
cc^res ; les u^érjeurçs sont Kxçjuj/çur 4f pli^pî|, àyeç le côté
interne plus pâle^ d'un grl^ j^^Qâtr,e• .^ji femelle est jplus
fi^fiiCiée*'
1^ phe|iîlI(K e«J y^eriç , ^r^c dçç r|ûes ç^llwes et h^téi'ale^
Ladirysaîlide esthrone, ^yççlesliords d.e9i^niieauxfaares;
Sphinx à ailes dentelées, Geoff. , jPi]jp. 4*f*W9P^f P^ Ç^V
ç^ , n«<^ ^a. ^le e$t ^'w ipris l^*f:pt anr le brun oi^ ;ar lé
roussâtre clair , sairant les stxt% ou les variétés , iiy.ec de^
t^jsyddes 09 ^es rfies transversales p^us fonci&es; ^e^ ^^f^'
lie,i|jre^ pxjkt ,en deçsqs^ yers leur çiil^eu, un petit trait 9.r^q|S
ov wp poin.t ^ ^Q;t |^^nchj}!tre 9 so^t jaunâtre ^ les ailes infé'
lieure^ ont j y^ers lei^r ^aj^sance, on erand e^ace d'unfauy«
çbajpdpis , et f^\ parptt ^ypir piu3 de duvet gu^îneurs.
La chenille est verte et cn^grioée , ^vec des lignes e)t des
r^ie^ Id^tiM^i^es d^ cbf^Qie côté, et une meue ; \e% s^ie-
IQi^es ;^Qfat foqges. jElIe .$e tient , je jour ^ collée ^ une feuilke
on à une branche de p^jppller sijir le^p^l elle vit , et ne man^e
ordinairei9ent q^e le so^r.
£)Le s^ enfonce en terre vers la fin de Tai^tomne , mais à
peiji de profondeur, se cac^e même daps la monsse. L'in-
3ecte édôt dans les premier^ jours da printemps suivant, (l.)
ÇMERQÙliA. Non^ du ^l^mse, bleu ou soLiTAïaE, dans
diverses îles de l' Archipel, (v.) ^
SMipSTÏÉi^S)?»^ éubli dan? la Flore de Hon-
ffrie pour placer une petite plante fort voisine des Joncs ou
inieux des ^uzules, ^nt la capsule ne contient q[u*une seule
çemence. (b.)
Sll^I^DEUE, Smîedélia. Genre de plantes ëtaUi par lAu-
paeu^, mais .q[ui ne diffère pas de celui appelé ÔaiIfTROPE.
(B.)
SMIQUET. Nom vulgairedelaSÂLSBPARBiiLB épikeu^bv
f<;ix environs de Narbonne. (b.)
SMIIiÂGÉÊS. Famille de plates dont les caractères
consistent : en un calice à six divisions ou de six parties égales;
six étaminc^s k filamens presque toujours libres ou rarement
réunis, et incitant alprs un tube ; un ovaire simple, supérieur
09 inférieur, à trois styles et trois stigmales,ou un stylé à stig-
Tf^dXe, simple ou trifide ; une baie ou upe capsule triloculaire
à loges ayantà une ou plusieurs semences , dont le périsperme
est charnu ou cartilagineux.
Las plantes de cette famille ont une racine fibreuse ou tq*
béreuse ; une tige souvent frutescente, quelquefois rameuse ,
droite ou yoluble ; des feuilleç parement opposées j commune**
354 S M 1
ment enViJrès clfârèmcùt c^^ des fleurs souvent
mpnoïques par avbrtémeDt^ et presque toujours disposées en
coiyihBes , en grapiles ou en épis axiitaires.
Xenlen^t rapporte à cette famille , qui est la troisième de
la quatrième classe de son Tableau du règne végétal^ et dont les
caractères sont figurés pL' 4 9 ^'^ ^ du même ouvrage, cinq
[genres souis deux divisioils '; . savoir :
' i.*» Les'smîlàcées, qui ont Tovaire supérieur: FraIgôiï, Sal-
J5EPARE1LLE et IgîîAME. ' /'
a.® Les smiiâcées dont l'ôvaîre est inférieur: Taminier et
Rajane.(bO '
SMILÀCINE , Smilacîna. Genre de plantes établi par
Desfontaines, Annales du Muséum, 5.«'ai;Kiée, pour placer
quelques espèces du genre Muguet. 11 offre pour caractères :
une corolle à six diyisions profondes et disposées en étoiles ;
six étamines ; un ovaire supérieur surmonté d'un seul style ;
une baie sphérique à trois loges.
Les MUGUÇTS A GRAPPE , EN ÉTOILE , A TROIS FEUILLES ,
PMBELUFi^RE et CILIÉ , composent ce genre. Les deux der-
niers sont figurés dansTouvràge précité, (b.)
: S1VULA.CINÉES. Synopyme de Smilacées. (b.)
SMILAX. Les anciens auteurs, tels que Dioscoride et
Théophraste , paroîssent avoir décrit sous ce nom quelques
espèces d)B^^ero/?5 et la salsepareille épineuse {SmUax aspera) , et
c'est particulièrement à cette dernière qu'il faut rapporter
Iç passage suiyai^t^e Pline. « Cet arbrisseau ressemble, 'dit-
il , au lierre ; il fut originairement apporté de.Cilicie , en
Grèce 9 où il abonde maintenant; ses tiges sont en grand
nombre, et garnies de nœuds; il jette beaucoup de branches
épineuses ; sa feuille semblable à celle du lierre, est petite
et non anguleuse , et de la queue de cette feuille sortent des
tendrons ou petits crampons par lesquelles elle s'attache; sa
0<eur ^t blanche et a l'odeur du lis ;. ses fruits sont disposés
en grappes comme ceux de la vigne sauvage , et sont de cou-
leur rouge ; lçs( plus gro^ grains de ces grappes contiennent
trois pépins noirs et durs, mais les moindres n'en ont
qu'un , etc.
. LeSmilax d'iiEtius, Milos ou Smilos de Théophraste,
milax^t taxas ^ d'autres auteurs, est évidemment I'If.
SmilàX'i selon la Fable , est le nom d'une jeune fille qui,
éprise d'amour pour Crocus ^ fut changée en cet arbrisseau.
. (DESM.)
SMIREnv Sfnipium* Nom donné par Jussieu au genre Pa-
JUCOURE d'Mbl^i;, qui fait actuellement partie des PsY-
€tt0TjaES- (B.)
SMIRGEL des Allemands, T. Corindon emeril. (ln.)
s M Y 355
SMIRIGLIO. Non* italien de I'Emeril. F. Smyris. (ln.)
SMIRRINGUE. r. Gallinule. (v.)
SMIRNA. Plante citée pat Théopbraste, et qnlpn, sup-
pose être le Sassa. de Bruce. (B.)
SMITHIE , Smiihia. Plante annuelle à tige couchée , à
feuilles alternes, pinnées sans impaire , à folioles oblon-
gués, velues sur leurs bords et sur leurs côté^, e.t au nombre
de quatre à dix de cbaque côté ; à stipules doubles , persis-^
tantes, sagittéès ; à fleurs jaunes peu nombreuses, disposées
en grappes dans les aisselles des feuilles supérieures et ac-
compagnées de bractées.
Ce genre , aussi appelé Patagnane et Coléanthe , se
rapprocne beaucoup des Sainfoins, fl a pour caractères : un
calice de deux folioles concaves et hérissées de lubeurcules
sétifères, accompagné de deux bractées dbtinctes de celles
des pédoncules, et presque semblables aux stipules ; une co*
roUe papilionacée dont Tétendard est bifide; dix étaminês
divisées en deux paquets égaux ; un germe supérieur à style
latéral et recourbé à sa pointe ; un légume composé d'arti-
culations distinctes et monospermes , attachées latéralemeat,
au style. ~
La smithie est annuelle , et vient déPInde. Qn la cultive}
dans nos écoles, de botanique. Ses feuilles , sont susceptibles-
de contraction lorsqu'on les touche, comme le sont telles, de^
la SensitiVe.
Gmèlin a donné ce même nom h un genre de la pentan-
drie monogynie , qui avoit d'abord été appelé Thouinie par
Smith. C'est TEndragh. (b.)
SMITTEN. Le voyageur Bosman désigne sous ce nom
une grande espèce de singe , qui est le JocKO ou GttiMPAN -*
ZÉE, Simia iroglotfytes de Linnseus, aninftal d'Afrique, que
nous décrivons à l'article des Ohangs-ouïangs. V. ce mot;
• (VIREY.)
^ SMYNTHURE', Smyrdhutus. Genre d^insectes. de Tordre
des thysanoures , famille èts podurelïes. Ce genre répond à
la seconde section àespodures de Degéi^^ , .celles qui ont les
antennes coudées, de cinq pièces, dont la dernière, commen-
çant au coude, est compçsée de plusieurs petits articles^ avec
le corps arrondi ( Voyez , pour les autres caractères , l'ar-
ticle Fodurb). Degéernous'a donné plusieurs détails sur
l'espèce de smynffèure , qu'il nomme podàre brune ^ ronde {po-
dura atra^ Linn^ ). Elle est la plus grande de sa f|milie. On la
trouve ordinairement sur les morceaux de bois et les bran-
ches d'arbres qui sont restés long-temps sur un terrain hu-
mide, Vainement la chercheroit-on sur le bois seç et dans
356 S N E
àe$ endroits o& il n'y a pas une humidité suffisante pour t9>
mollir les substances végétales dont elle parott se nourrir*
Elle rit dispersée. Cet insecte a, outre sa queue fourchue^
et qui lui- sert pour sauter , une pièce dont l'usage est de
fixer le corps sur le plan où îl se trouve, particuUèFenient
lorsque Tanimal est sur le point de tomber. Cettejpièce est
située sous le corps , et au-delà de la fourche de u queue.
Elle consiste dans un tuyau cylindrique, servant d'étuî a deus
filets également cylindriques, membraneux , transparens»
longs, très-6exibles, et gluans oq comme humides. L insecte
les jfance avec force et avec vitesse dans le besoin. Leur vis-
cosité les fixe aux différens corps sur lesquels Tanimal se pro-
mène , et le retient. U peut en avoir plus besoin lorsqu'il
monte sur un corps perpendiculaire k tliorizon. Il les (ait
rentrer dès que ses fonctions ne sont plus nécessaires. Noàs
appellerons «cette espèce, Smyothure 3Run, Smynûiurus
fuscus. Le SWYNTBURE VERT, SmjnAuru$ vindls ^ Podurapiri--
dis , Lînn., Geoff., Fab.» est vert, avec la tête jaunâtre. Ou
le trouve sur tes feuilles de différens végétaux. (|..)
SMYRNIUM. Le nom de smymium est donné parDios-
eoride et par Pline à une plante qui parott être notre Macb-
RON. Selon quelques auteurs, il seroit tiré de celui de la ville
de Smyrne : âuivaatTourncfort, il dériverottd'un motgrec
fui signifie myrrhe, parce que la racine de cette plante a
F^r de ia gomme^réiiM , appelée mynhe. Voyez Vartide
Maceron, et surtout rarticle Selinon. (desm.)
SMYRIS. Le smym étok,s6leii Dioscoridc^ une siAstance
minérale qui servoit k taMller les pieiws précieuses • ce mi
semble faire reconnoître notre én^eril , et Matthiole ne4oilte
nullement que ce soit ceUe pierre. Son setitimcm est celui
de beaucoi^ d autews, «t réroerîl a Vécu h^ ooms latins
desmiVw ou smym, pe^ aUér^ daw le j«»r^4es AUemands*
etk 5«Hn5^ooiisi»^^4es4taUens.aiFdrster jmp«*oit sml
fina le cprmdon lamelleux. On sait que Fémenl contient,
etfectiveinem beaucoup de CoRisrnoN. (tw.)
SMTRUN. L'un dcs|nams de Vém^j^on, Fay^MmiA.
SMYRRmZA. r. Myrrhis. (m) ^^^
î^i^^^' Nomsuédoisdu CBfiyAXwaG^jnHGïTm(y.)
SNAK. Nom de TANXitop^ chez les Tartares {s.\
SNAP.DRÀ<ÎON. N.mi que l'an doîn^Ti te Jamaï.
que-i la Lrdstolle tuèébwsb. (ip.)
SNETK. Petit poisson Aes lacs de Sibérie. U mmabeMti
qu il appartient au genre Cw»in. On en fait «a «cand
commerce dans tonte U Ru$âie..(B.)
s O B 35;
SNIEGULA. Nom polonais de 1*Ortolan de mbigë. (y.)
SNIPE. Nom anglais dcJa Bécassine, (v.)
SNIU.r.SiKUi.CLN.)
SNOW-DRAP. Nom anglais da Chionanthe. (b.)
SO.Nom qa'on donne^ en Chine, au Clavalier (Zo/il^
gpylon clwa-^HercuHs ) , suivant Loareiro. (lw.)
SO. V. SlAO-ME. (t».)
SOAJER. Nom de pays de TIouAiiK cokmun. (b.)
SOAN-TSAO. C'est, en Chine , le nom d'une espèce de
Nerprun {Rliamnus soporifer, Lour.), pourvus de fruits à
i petits noyaux , dont on prend Tamande que l'on fait houU-
ir long-temps , et dont la décoction procure un sommeil
doux, (ln.)
SOAN-^TSIAM. Nom de I'AuskëNge {PhysaUs alke-
kêngi ) Y en Chine: (ln.)
SOB. Les habltans de la c6te d'Afrique > vobine de
Gorée, appellent ainsi le Monbin A fruits iaunes. (b.)
SABLE. ^-^SOBOL^Cs,)
SOBOL ou SOBLE. C'est la Marte zibblhib ^ ea langue
polonaise* (s.)
SOBOLE. Synonyme de Bubôile, et de Bacile , c'est-^
à-dire , bulbe qui se développe dans les fleurs et remplace
les fruits*
Quelques plantes île se multiplient presque que nar ce
moyen , comme la Crinole d' AstE , la FuRCRéfi , r Ail ml
tignb, une variété d'OoNON commuii* (b.)
SOBBALE) SùhraHn. Genre de plantes de lagynandrie
diandrie et de la famille des orchidées $ ses caractères con<>
sistent : en une corolle de cinq pétales oblongs, dont deux in«
tèrieurs plus aigus; en un nectaire à lèvre inférieure presque
en cœur t profondément émarginé, cariné, recourbé, largCf.
rugueux , frangé^ embrassant la lèvre supérieure , qui est près*
que linéaire, coiirbée,à demi-eaUculée et bifide ; en un oper-^
cule inséré ^ la découpure intermédiaire;en une seule étamine
à deux amhèreSt insérée k la même découpure et caèfaée sous,
^opercule ; en un ovaire intérieur, tordu » trigone , à style
adné à la lèvre supérieure de la cor<4ie ^ et à stigmate irré-
gulièrement trîgone; en une capsule oblofigue, linéaire, hexa»
Sone, unilocukire , trivalve^ contenant* «m grand nombre
e semences fusiformes.
Ce genre , qui se rapproche àt& Limodobbs , renferme
deux espèces propres au Pérou. Swartï, dans sa Mono^
graphie des orchidées, les a réunies, avec doute cependant , b
aes CTMBimoNs. (b.)
SOBRETURON, Cest, en espagnol, le nomd» Rax
SURHULOT. (DESJB.) '
i^o soc
SQBREYRE , Sohreyra. Plante aqaatiqae da Pérou, qui
forme un genre dans la syngénésie polygamie superflue. Elle
offre pour caractères : un calice commun de quatre grandes
folioles ovales , en cœur , dont deux opposées plus grandes ;
un réceptacle convexe gacni de paillettes, et portant dear
fleurons hermaphrodites dans son disque et seize demi-
fleurons femelles fertiles à la circonférence ; des semences
ovales trigones , terminées par trois dents ciliées, (b.)
SOCO. Nom générique des hérons, an Brésil. V. Héron
«OCOu (v.)
SOCCUS. Nom que porte, dansBumphius , te Jaquier
ARBRE A PAIN. (B.)
SOCIETES DES ANIMAUX. Après Thomme, le pre-^
mier, le plus sociable des/étres vivans, la nature a donné
Tinstinct de vivre réunies à plusieurs autres espèces , surtout
aux foîbles pour se protéger mutuellement par.kur nombre
et assurer leur reproduction.
Au contraire « les êtres robustes ou les plus courafiax,.
eommè le& carnivores , jivaux dans leurs chasses et Fambi*
tion de leurs conquêtes , vivent toujours isolés , solitaires y,
détestés comme tous les tyrans. Si quelques-uns s'attrou-
pent momentanément *pour quelque expédition guerrière , .
comme les loups , les chacals , ils se disputent bientôt pour
le partage des dépouilles;. ainsi leur association ne subsiste
pas, L^amour même ,. Qette grande harmonie de tontes^
les créatures, rapproche bien par instant les sexes des ani-
maux de préie;. mais après que l'instinct impérieux du plaisir
est satisfait, les indivichis se séparent , ou du moins ne restent
ensemble que jusqu'après avoir élevé leur progéniture. En-
core voit-on l'aile, le vautour, apprendre de bonne heure
à leur lignée sanguinaire à se passer promptement de leur
secours; ils l'expulsent bientôt du nid. Enfin, hors le mo-
ment de la jouissance , les poissons voraces , les araignées ,
etc., sévissent contre leur propre espèce, et n'épargnent ni
leurs femelles ni leurs enfans , tant la rivalité du besoin de
vivre les rend féroce» et in&ociables !
Mais les animaux herbivores et frugivores , plus deux ,
trouvanii une pâture plus facile , n'ont aucun motif pour se
faire la guerre : aui^si les singes , les rongeurs , les rnminaiis,
parmi les mammifères , les volées de perroquets , d'une foulC:
d'oiseaux granivores ou séminivores , de passereaux , de pi-
geons, de gallinacés , d'échassiers , d'oiseaux d'eau , vivent
ou voyagent en troupes. Plusieurs espèces , comme les trou^
piales , les carouges , les aois et yapous , font même des nids
en cojoQtfoupauté. Les poissons émigrant en immenses co--
bortes,.ne sont pas féroces et carnivore;s pour la j^lupac^,.
s o D asff
excepté peut-être les saumons. .Enfii 9 parnii l^s i^eOes 9
tout le monde connoît les républiques ineryèilictiséis àes
abeilles 9 des fourmis 9 des termites 9 etc. 9 plus réglées que'
tout ce qu'on a pu dire des castors et -d'autre» animaux.
Dans ces associations 9 U y a t^ne inégalité naftiicteile , puis-
que les neutres sont les laborieux ilotes de ces pelles Spar-
tes ; mais si la nature sçmble ^roir créé Tc^sclaYage parmi
des espèces de fourmis , on voit £es esclaves d^^mr en un
sens des maîtres zélés , des citoyens actifs et désormais vo-
lontaires de l'état {V. Fourmis, PotYERGUEs). Chacune des
castes ayant son entploi détenbfnéfet l'exerçant avec ardeur9
on peut dire que les supérieurs n'y sent ni plus libres ni plus
maîtres que les subordonnés. Ainsi les droits 9 ou Its peines
et les plaisirs 9 sont égaux pour tqiis. dé n'est que dans la
race humaine 9 où les uns 9 abusant de la vioIe^nCe et de l'a-
dresse 9 ont subjugué et asservi les autres 9 contre le$ droits
imprescriptibles que la nature avoit attribués originairement
à la plus noble et à la plus indépendanié de ses cirésttures ,^
à celle qu'elle avoit constituée reme et dominatrice dé tout
ce qui respire, (virey.)
SODÀDA: V. HOMBAC. (B.)
SOD ALITE. Ce minéral doit son nom à la grande
quantité de soude qu'il renferme. Il a été découvert ath^
Groenland 9 par M. Giesecke , et sa nature a été constatée
par M, Thompson.
. La sodalite est une pierre qui se tt*ouve en masse cris-
talline 9 lamelleuse 9 et en petites parties de couleur verte «
ou verdâtre 9 ou grise. On extrait de la masse des cristaux
tout farmés9 quisont des dodécaèdres à plans riiombes, coW
me daiKs le grenat.. Qn obtient aussi ce dodécaèdre par le
clivage ; ainsi ce solide doit être considéré cônune la forme
primuive de la' sodalite. On dit aussi qu'çUe cristatiisc en
rhombe. Ses lances sont un. peu liiis.an.tes et muouaotus.
Sa cassure. 9 transversale aux lames^ est vitreuse ^^ un, pe|4
gra^ 9 inégale , raboteuse ou un peu conchoïde.
Eue est translucide. Sa dureté est égale à celle du-feld?
spath.
La sodalite se bri^se aisémem ; cependant., lorsqu'elle est
en masse 9 elle est un peu tenace* oa pesanteur spécifique
est de 2,378.
Lorsqu'on Texpose aune chaleur rouge^ elle ne décrépite
pas 9 et ne tombe pas en poussière; mais elle devient d'iiui
f;ris foncé. Elle est infusible au chalumeau , et fait gelée avec,
es sicidesi • ' ' '
36a^ S 0 D
tlïôth^sôA' j fvih Eékéftétg , Potit ainâlysée , et ônl tfÀiwré
qa'eUé ccrnienôit :
Silice • ; • 38,5a ; • ; 36
AluHime • é ^jiffi • * • 3a
Ghattt • • # ^ijo • • • o
Férôtydé. .^ ifO^ . . . o,al5
Sotiaé • • • iOySo • • • aS
Acid» miiriât.« 3,66 • • • 6,75
Matlër. Tolat. i^io » . • o
Perle
Lé afodaliie
couche
etsetroL ^ y-,T'—f ^j
On a observé ce gisement à k.anerâldarââi:, làâgiié de ittté
^é trois milles de longuédr , jaids là partie occidentale àti
" Çroënlanà, par le 6i.* dêg. de lâtitedé.
Jameson place la sodâlité entre le feldspath et lé itiéio-^
nite ; mais ce classement ne doit rien îùtt préjdgèr de toni-
mon il tontes ces substances.
La sodalite n^est pas la seule substance qui contienne
Ïne aussi grande quantité de soude ; il en est iiné àiilre qciia
eaucoup d'analogie avec elle , qu'on loi à réunie et qui , èd
conséquence , porte le même nom : c'est ta sodilîie du Vé-
suve. L'on connoissoity dans les cabinets, des tristàox blànéSf
grisâtréà où jaunâtres . de fohné p^isnliàti^ùe béxâèdré , à
;^ommet à trois ^âcés fbôfnbdïdaleÀ , Où biéù éit dodécaèdre
à piàné rhômbès , lequel éllèiïgé , déit^ dii certéîn sens ,
donne là forme prisinétlqùë ci-déè^str^. Céi cristaux, et
/ dés gfains dé là inéme subétàncè , tàpissèiit lé^ cavHés, dû
feiif partie dé là massé de èés bloës réffétéâ étftiemiéttiétit
par le Vésuve , et qui ù*ôilt j>is été altérés ^ar le féù. Cette
sodàlite kii fusible àù tbâlùiiiëafu , ïùàià dieÈciléméiîi Sa
t>ëÂaritëur s^iécifiqùé étX dé â,o. Ces deux caractères tae
sont pas exaetémélif les mêttiès que teux de la èodaUÉe du
Groenland. /^
Cette pierre est translucide , et passe au limpide. Elle
est sdblàmelléuse pàrallèlemeiit aux pans d'un prisme bexaé '
dre régulier ; mais le clivage est très-difBcîle ; il est très-
probable qu'il a lieu aussi dans le sens des trois faces termi-
nales , ce qui donneront le rbombe pour forme primitive.
Sa cassure , transversale aux lames , est vitreuse où raoo-
tcuse (dans la variété presque opâque^^ et quelquefois con-
cboïde , ( dans la variété limpide). Réduire en poudre et
misQ dans les acides, cette pierre se coiivertit en gelée»
s O G 36i
' Analysée, par M. DaAin de Bôrkcywski , elle a donné :
Silice 4^5
Alaftrine a4
Sonde et très*pen de potasse . 27
Fér • • 0,1
Chant .«•.«•••« trace
Perte » • • 3>9
Cette analyse rapproche , en effet , beaucoup la sodalite
au Vésuve de celle du Groenland.
Les blocs rejetés par le \és%ise , qui contiennent la soda-
lite, appartiennent à des roches primitives. Cette substance
s'y trouve associée avec ie grenat, le pyroxène, ^amphibole,
le fer sulfuré, la chaux fluatde , trois pierres qui accompa-
çDent la sodalité du Groenland ; et, en outre, avec le mica, les
9pinelleS| le calcaire ^Tidocrase, Teisspath. lameionite, etc.
Quoique la sodalite du Vésuve existât dans les cabinets,
a^ant la publication du Mémoire de M. Borkovirski, c'est réel-
lement à ce savant que nous en devons la découverte.
Il est probable que c'est à la sodalite qu'il faut rapporter
les petits cristaux rbomboïdaux et dodécaèdres, â plans rhom-
bes , qui font la base de la fameuse lave de 1794 au Vésuve.
La sodalite compacte a été indiquée en Suède avec la ga-
dolinite etl'épidote; mais cette substance est sans doute une
variété de feldspath , appelée aîbhe. (ln.) ^
SÔi)A]RElNTA.' C'est I'Okignal ou I'Elan, dans le
pays àts Hurons. (s.)
SODIUM, r. Souns. (L19.)
SOÉBIOHN. C'est POtarie ours-marin , en danois ;
dans la même langue , le Phoque vëAU-AXiIii^ porte le nom
ééèuëkale; et TOTARtB ucIm-mabin, ctM àt soëtooe. (n£S».)
âOEGARIECK. Nbih iiirc du Pic. (V.)
iSÔÈ-PAPEGOt. tJà des nôihs que porte , auk îies
féràë et en Norwéèe, le MacAreux. V. ce nl#t. (V.)
SOttO-O-KOKÔTOO. Nom que TOisÉAu îft Para-
dis , dit le Superbe , porte à Ternate èi à Tidor. (V.)'
SOFFEYR. Nom arabe d'une espèce de Casse ( Cassia
sophera , L. ). (hs.)
SOFIA. V. Kabaneiïco. (oesm.)
SOGALGINE, Sogalgiim. Genre dé plantes ëlàblî par
H. Cassini, pour placer la Galinso&A a tro^s lobes. 11 est
de la tribu des'héfiabtfaées , et oftihe pour caractères : calice
commun presque globuleux , k écaiUes arrondies ; fleurons
réguliers et hermaphrodites ; de^m-fleurons femelles à trois
36j s O J
dents, dont Tintëneare est plus petUe; réceptacle convexe à
écailles demî-engaînantes , membraneuses , ovales ; aigrettes
inégales , barbnlées. (b.)
SOGO. Poisson du genre Holocentre. (b.)
SOGUR. Nom de la Marmotte bobak en Tartane, (s.)
SOHER. Grand poisson du Gange dont la chair est ex-
cellente. Ses écailles sont vertes y bordées d'or , et ses na^
geoires bronzées. J'ignore h quel senre il se rapporte, (b.)
SOHIATAN. Les sauvages de TAmérique , selon Thevet
(^Singularités de la France antarctique)^ nommtni sohiatan une
espèce de rat dont ils se nourrissent, et dont la cbaîr est aussi
bonne et aussi délicate qu^ celle des levrauts. Je crois que
ce prétendu rat est le DiDEtPHE. Voyez ce mot. (s.)
SOHNA. Nom que Ton donne , dans certains cantons
de l'Inde , au Jacana vuppi-pi. V. ce mot. (v.)
SOIE, hts poils durs et roides qui croissent sur le corps
ou sur quelques parties àts quadrupèdes , se nomment soies.
Les cochons et les sangliers sont couverts de soies ; ce sont
des soies qui forment les moustaches de plusieurs espèces de
quadrnpèdies, (s.)
SOIE. Nom donné à la matière que filent plusieurs che-
nilles, entre autres celles des bombix , mais plus particulière*
ment la chenille du bomhix à soie y vulgairement j^^r à 50Î!ff , et
plusieurs araignées, F".BoMBix et Araignée, (l.)
SOIE. V. Ablaque. (s.) . ;
. SOIE* Ce nom s'applique, en botanique , tantôt aux poils
longs et roides , semblables aux poils du cochon , tantôt aux
poils longs et foibles semblables à un fil.
Palisot-de-Beauvois l'applique , dans les graminées, au
prolongement d'une nervure dont la base fait partie de la
substance de la Paillette.
Ainsi Isisoie est fortdistincte de la /^o^^i^, quoique, selon ce.
botaniste, elles aient été confondues sous ce dernier nom.(B.)
SOIE DE MER. C'est le Dragoneau. V. ce mot. (b).
SOIE MIN|;RALE. On a donné quelquefois ce nom à
labeile AmA^THËde la Tarentaise , qui, par ^a))lancheur,
l'éclat , la finesse et la flexibilité de ses fibres , ressemble^
assez bien à de la soie, (pat.)
SOIE VÉGÉTALE. On donne quelquefois ce nom au
duvet qui entoure les semences de I'Asclépade de Syrie^ ,
ainsi qu'au Chanvre et au Lin préparé. V, ces mots, (b.)
SOIES. Partie du suçoir des insectes hémiptères. Toyw
Bouche des insectes, (desm.)
SOILETTE. Variété de Froment, (b.)
SOJA. Espèce de Dolic dont Moencb a fait un genre qui
»'a pas été adopté, (ln.) - ' ,
SOL 363
SOJA. Liqueur préparée avec les semences d'unDoLicda
Japon. F. ce mot. (b.)
SOKOL. Nom polonais de TEpervier. (v.)
SOL. Terrain considéré relativement à sa nature : on dit
wiï sol granitique , un sol calcaire , un sol argileux j etc. Quand
on a Fhabitude d'observer le règne minéral , on peut sou-'
vent , à la seule inspection Su sol , jointe à la disposition du
local , juger de la nature des substances minérales qu'on peut
rencontrer à quelque profondeur. V. Terrain, (pat.)
SOL. Nom du Varec palmé, en Islande, où on le
mange toute Tannée , soit frais , soit sec , et où on en tire
du sucre, (b.) . ^
SOLA. Bois de Tlnde extraordinairement léger. J'ignore
dans quel genre se range Tarbre auquel il appartient, (b.)
SOLANDRE , Solandra. Nom donné successivement à
plusieurs plantes de genres fort différens.
\.o A une plante dû Cap de Bonne-Espérance qui avoît ét^
mal ol)servée , et q^'on a réunie depuis aux Hydrocotyles.
2.» A une plante de l'île deda Réunion , qui est de la mo-
nadelpbie polyandrie , et qu'on a réunie aux Lagunées.
3.** A une plante de la Jamaïque , de la pentandrie mono-
^ynie , qui a aussi été appelée SwARTZlE.
Cette dernière a pour caractères : un calice qnisédécbire
irrégulièrement ; une corolle très-grande, infundibuliforme ,
renflée dans son milieu; cinq étamines inclinées ; un ovaire
supérieur télragone ^ surmonté d'un long style incliné , k
$tîgmate en iÇte ; une baie à quatre loges et à plusieurs se-
mences. ' '
Ce genre , comme on voit, ne diffère des STRAMOiNESque
par ses étamines et son pistil inclinés , et par son fruit , qui
est une b^ie ; mais cette baie a la même structure que la cap-
sule du genrç précédent, ce qui fait penser à quelques bo-
tanistes qu'il ne doit pas en être distingué.
La solandre est un arbrisseau grimpant , presque parasite »
dont les feuilles sont alternes , ovales , aiguës , et les fleurs
axillaires, solitaires , longues de plus d'un piecl , d'une grande
blancbeur. Elle croît naturellement à la Jamaïque, et se
cultive au Jardin des Plantes de Paris , où elle fleurit assezi
^ ççuvent (b.)
SOLANANDRIE. V. Solénandrie. (b.)
SOLANÉES, 5o/an^aî, Jussieu.FamUle déplantes, dont
les caractères consistent : en un calice ordinairement a cinq
divisions et presque, toujours subsistant; en une corolle le plus
souvent régulière et à cinq lobes; en cinq étamines insérées
communément à la base de la corolle;enun ovaire supérieur «
$lyle unique , à stigmate simple , ou rarement formé de deux
36i SOL
lâtnes , quelquefois creuse de deux sillons ; lantAt en une cap^
sole bilocalaire, bivalve, à cloison parallèle aux valves; tantôt
en nnebaîe bilo.alaire,ou multiloculaîre par récartementdes
placentas et par leur saillie dans les loges; en des semences à
périsperme cbarnu , k embryon courbé en demi-cercle , ou
annulaire , ou roulé en spirale , iprement droit i à cotylédons
denki-cylindriques.
Les solûnées ont une tige herbacée ou frutescente , quel-
Înefois grimpante , munie , dans un petit nombre d^espècés,
'épîùes axîHaires ou terminales ; les feuilles qui sortent de
boutons coniques dépourvus d^éeaitles , sont toujours alternes;
leurs fleurs affectent diverses dispositions ; le plus souvent
elles sont extra-atillaîres » c'est-à-dire , qu'elles naissent hors
des aisselles des feuilles*
Venteùat rapporte à Cette famille , qui est la dixième de la
huitième classe de son Tableau du Règne végétât , et dont Jes
caractères sont figurés pi. g , n.*» 5 du même ouvrage , dix-
aept genres sous trois divisions , savoir :
t,^ Les solartées qui Oût pour fruît une capsule : CelSIE i
MoLÈNfi, JtJSQtJlAME , TaBAC et StHAttOtNÈ.
â.^ Les solûnées qui Ont pour fruit une baie: Mai^DR AGOftE ,
Cesteau, Belladone, rîtCANDRE,CoQUÊR£t, Moeelle^
PtMENt et LtCÏET.
3.« Les genres qui ont de Tâffidiié âveC les sôlatiées : No^
LAKE, BOMIE , BfttJOTÊLSE et CaLEEASSIER.
Il faut y joitidre aussi le genre JàEôeOse. (B.)
SOLANOÏÙE. Plumier et Liunaèus donnent ce nom au
RiVIN. (b/)
SOLANOS. Quelques voyageurs donnent ce nom à un
vent brûlant qu'on éprouve quelquefois en Perse , et qui pro-*
duit les mêmes effets que le sitocotù Sicile et à Malte, (pat.)
SOLANUM. Leâ Grecs donnoient le nom de trykhnon
ou de stryknon^ et les Rom'ains celui de sotûnum , a plusieurs,
plantes différentes. L'une décile , selon Pline , produîsoit des
Vessies , dans lesquelles étoîent renfermées des boutonà rou-
ges remplis de grains ; c'étoit Vhaticacabon ou catlion de Dios-
corîde , et bien évidemment notre alkekenge ou phyàolis dike-
kengi. Lés Latins Tappéloiént vesiôdiia , suivant Pline , parce
qu'elle étoit employée pour les maladies^e la vessie et pouf
détruire les calculs ; mais il est bien plus probable que cette
dénomination lui étoit attribué à causé de la forme vésicu-
laîre de ^es fruits. ^
L'autre solanutn^ le premier de lOioscôride et de Pline,
est rapporté , par les commentateurs, à l'espèce de la Mo-
Aellê îiiôfttE , notre solâhum nigrum ou Vu0a lupina^ de Cœliui
Aurèlianus.
SOL 365
lia troisième espèce t apssi de Dioscorije et de Pline ;
mais dont la description est incomplète, parDÎt être la Bella.-
POHEy atropd beîladQna. Cette planta est très-7éné.oeuse et y
«elon 1^ dernier 4e ces naturalistes : m quelques auteur^ToAt
Domméç dorycmon ^ parce que les soldais ^ qui alloifcntau
combat , se servoientde cette herbe pour ç.inpoisopne rieurs
armes : le^ autre3 , qui ne {a croyoient pas si funeste, Pappe-
{oient manicon; mais ceux qui çachpient perfidement ses
proprié téiç dangereuses , U npmmoient eryihron , nét^ras mpe^
fiston ». ^
Jl faut ajouter q^e les ai^eiçus dionnoie^^t aussi lei» dé«Q^
mlnations de doncalon e^ de u^pras à des plantes diffërf^nt^s;
^^est-à-dire , celle de dorycnio» à on li^erjcm, selon que)^
"* ques commentateurs , à un phylUrea suivant d'au^es^ , ^ ji
l'valkefcenge d'après d'autres encore ; et celle de jupras^ ^ un
arbrisseau qu'on a présumé être un pQrpnyehUif et qMeDipsr
coride et PJijae appèlent aussi poUrwm.
Un autre 5o/aizKm, Ique Pline àil être (égalemept isqppelé Aa/i%
écitcokm^ et au«si niAT&pfi et moly^ paroU deroir Àtre encore
rapi^effté k la b^^lladpqa, dont eUe a le^ propriéi^s viné«
neuses et les fruits noirs , semblables en oeLa aux mûres ,
dont le nwi grec est moron, Q^iant A jçetui é^le«ient nom-
mé m onon , par Dio&eor ide « €'«st une petite rari^té de son
mandragoras , mais qui lui est en tout «enviable.
Enfin^Pliae parie encore d'une troistèiae «spèee A^haUca--
eabon^ mms il ne la décrit pas, et ce qu'il en dit démontre
seulement qu'il s'agît d'une solanée.
Les premiers botanistes, des temps modernes^ aboient
réuni , sous le nom de soianum , toutes les plantes ainsi
nommées par les anciens^ La découverte de f Amérique
ayant aussi fait coxmoltre jseaucoup d^espèces , qui pouvaient
8 y rapporter ^ ce genre s'est acci^û considérablement , et
Touraeiort , le premier , ea opéra te démembrement , en
créant il ses dépens, les genres Meloug^i^a. Ltcopersiçuat ,
Af ANBRAGORA y AlKEJCENGI , BeLLADONA , ST&AMONIiJM et
Capsiqcjsc..
Depuis , Lînn^us cbangea le nom de heîladona en celui
i^atropq , et réunit cette plante à la mandragore f il nomma
âaiura le stramomum\ changea en physalis la dénomination
S!Mekengi; et réunit le lycopersicon et le melongena au Sqï.>-
:nch. Adanson établit le genre mcandra aux dépens des qtropi^
de Linnaeus ; Mœncb a fondé son eenre dulcamara sur une
^ espèce de solanum ; mais ce genre n'a pas été adopté. £nfid^
. depuis peu , les genres lycopersicon ^i mdojngena, de Tourne-
fort y ont été rétablis de nouveau , et quelques espaces de
366 SOL
^olanum ont fourni les types des genres Witheringe cl Nyc-
TERION.
Un assez grand nombre d^aatres genres ^ réunis à ceux
que nous venons de citer; mais qui ont moins d^ analogie
avec les solanum des anciens , ont été réunis , pour former
la famille des Solanées de Jussieu.
'Les sùTanum àts anciens étoient , ainsi qu^on la vu, pouc
la plupart , des plantes vénéneuses et dangereuses pouf
rhomme ; mais les espèces que TAmérique nous a fourni
ont offert des ressources utiles.; notamment la Pomme-de-
terre ( solanum tuberosum ) et la Tomate , à laquelle on a
attribué mal à propos le nom de fycopersicum (pomme ou pèche
de loup ) 9 que les Grecs donnoient , à ce qu'il paroit , à
une espèce de Stramoii^e.
Le nom de solanum , selon quelques auteurs » dit Vente-
nat , seroît formé de solari , qui signifie consoler , souJager ,
à cause de la vertu calmante attribuée à quelques espèces
de ce genre par les anciens.
Le travail le plus complet qui ait été publié sur les solamnh
«st de M. Dunol de Montpellier. Il a paru il y a* environ
trois ans. (desm.)
SOLARIUM. Nom latin du genre de coquilles appelé
Cadran en français. V, ce mot. (desm.)
SOLART. Un des noms vulgaires de la Bécasse, (v.)
SOLAT. Coquille du genre des Roche as* (Mur^^; semilu-
naris , Gmelin). Elle parât devoir appartenir au genre Mi-
tre de Lamarck. (b.)
SOLDADO. Synonyme d'HoLOCENTRE. (b.)
SOLDANELLA. Le nom de ce genre , établi par Tour-
nefort , vient , sans doute , ainsi que le remarque V entenat ,
du mot soldum ou solidumyUn sou^ qui désigne la forme ronde
des feuilles des plantes qu'il renferme, (desm.)
SOLDANELLE , SoUanella. Petite plante k feuilles radi-
cales longuement pétiolées , en cœur arrondi ; à fleurs peu
nombreuses , bleues , involucrées , et portées sur une bampe
de cinq à six pouces , qui forme un genre dans la pentandrie
monogynie , et de la famille des primulacées.
Ce genre a pour caractères : un calice divisé en cinq par-
ties ; une corolle campanulée , multifide , ou comme déchirée
à son limbe ; cinq élamines «^ anthères sagîttécs , adnées au-^
dessous du sommet bifide des filamens ; un ovaire supérieur,
obrond , surmonté d^un style à stigmate un peu en tête ; une
capsule multivalve au sommet , et se roulant en spirale dans
la maturité.
La soldanelle est très- jolie et très-élégante. Elle vient sur
les plus hautes montagnes des Alpes et des Pyrénées, auprès
SOL 367
des neiges et des glaces permanentes. On la cultive dans
quelques jardins ; mais on a de la peine à l'y conserver.
On appelle aussi soldanelle une espèce de Liseron qui vient
sur les bords de la mer ^ et dont les feuilles sont semblables
à celles de la plante précédente, (b.)
\ SOLDAT. Nom vulgaire du Triisga combattant, (v.)
SOLDAT. Ce nom a été donné au iurbo pka^ dontDenys-
de-Montfort compose son genre Méléagre. (desm.)
SOLDAT MARIN. Nom vulgaire des Pagures, (b.)
SOLDEVILLE, SoldênUa. Plante qu'on croit être la
même que FHispidelle de Lamarck. (b.)
S0LDI60. Nom que les Portugais du Brésil donnent au
Tamoata, espèce de silure, (s.)
SOLE. On appelle ainsi lai corne tendre qui est sous le pied
du cheval, i^es veneurs emploient le même mot pqur désigner
le milieu du dessous du pied du cerf, du chevreuil , etc. (s.)
SOLE , Solea. Espèce du genre Pleuronecte , que Cu*
vier regarde comme devant former un sous-genre, qui a pour
caractères : bouche contournée du côté opposé aux yeux , et
garnie seulement de ce côté , de dents fines et rapprochées;
les nageoires dorsales de toute la longueur du dos.
Le corps de la soie est trois fois plus long que large. Son
côté droit est olivâtre ; sa tête petite ; sa mâchoire supé--
rieure, plus avancée que Pinférieure, est recourbée, et toutes
deux sont garnies, d'un côté^ de petites dents et de petits barbil-
lons. Ses yeux sont plus écartée que dans les autres espèces de
pieuronectes. Son corps est couvert d'écaillés dures, dentelées,
et fortement implantées dans la peau ; ses nageoires sont
blanchâtres vers le bas ; celles de Fanus et de la poitrine
fetites ; celles du ventre et du dos aussi étendues que possi->
le , et presque réunies à celles de la queue , qui est arron-*
die ; Tanus est très-voisin de la tête , et accompagné d'une
épine courte et grosse. *
Ce poisson se trouve dans toutes les mers d'Europe , et ,
dit-on, dans celles d'Afrique et d'Amérique. Il parvient ra-
rement à plus de deux pieds de long et à plus de huit livres
de poids. Il vit de petits poissons et du frai des gros , de
crustacés , de coquillages , de mollusques , etc. On le prend
avec des hameçons dormans , auxquels on attache de pe-
tits morceaftix de poissons , à la fo^ène , et quelquefois au
filet. Outre la fouène ordinaire , on en emploie une antre
qui ne peut servir que pour les poisons plats , qui restent
fixés sur les fonds ; c'est un gros morceau de plomb , à la
partie inférieure duquel sont soudés plusieurs fers de flèche ;
et qui est attaché à une longue corde par sa partie supérieure.
368 SOL
Lorsque les pAcbewrs, p^r ud temps calme et un beau $oleIl f
Toîent Us soles au fond de la mer » su;r les b,a;$-4(()n45 f iU
leur laissent tomber qe plomb sur le dos y et Les fij^lèveifi^ au
moyen àeg crochets des fers de floche qui ont pénéj^'é dap9
lepr corps.
Le frai des soles se bit sur les cAtes sablonneuses ^ et a
lieu au commencement du printemps. En général , pr^esque
tout ce qu'on a dit des Plies convient aux soles. ËUes se
tiennent • comme elles., ipamobiies sur le sable pendant
Tété , et s enfoncent pendant Thiver dans les profondeurs de
rOcéan.
La sole 'se conserve , sans se corrompre , plus long-temps
que beaucoup d'autres poissons ; sa chair acquiert même , par
le transport loin de la mer, une qualité supjérieure. Aussi it$
gourmets préfèrent-ils les manger /^ PiJ-is qu'aie Havre. Les
jeunes sont plus estimées que l^s vieilles* Lie^r çt^^ir lest d*upç
délicatesse telle , qu'on la regarde coiiune préférable ^
celle de tous les autres poissons ^e mer d'Europe , et que
pour cette cause on l'appelle ptrdrfx de mer , àafh» qi^lquef
cantons.
La pèche des soles n'est pas une des plus importantes it
nos côies ; mais elle ne laisse pas que de produire des béné-
fices considérables. Il paroît que la côte de Sard^igne et
quelques parties 4e celles d'Apglielerre sont plus fayo.ri^ées
à cet égard que celles de France. Là , on )e$ S5»le ou on le$
sèche, lorsque |a pèche est tr/ès -abondante. On pourroit ,
avec plus d utilité pe^t-^tre , les faire à moijlîé cuire , et
ensuite les mariner , pour en jéiendre la consommation ,
puisque cette opération , b^en faites ^ leur conserve les ayan-
lages de U fratcbeur.
Lacépède cite , 4'après Noël , une variété 4,e ^ole qu'p^
péch? à l>inbpucbur<e 4e l'Qrne, squs le nom de cardffie. $^
tâte f^st beaucoup niHs gran4e ^t plus allongée ; sa couleur est
plus rousse et sa chair moins brune. Il senible , d'après f:fih f
que c^ pourroit J^lf^ un^e espèce disti^ijcte. (b.)
SOLE. On donne «« no^ à upie coquille 4^ genre Pei-
gne , PeeteB pUuronecUs de Linn^us. (pisn-)
SOLE EN BÉNITIER. €'est I'Huht^ vusstE,Osm
SOLE FRANCHE. F. Sole (PW^ob). (m5m.)
SOLEPEÇTONCLEou PETiTE SOLE.Noms mar-
chands d'un Sponoyle , Sponâylus plkalus, (besm.)
30^ËA^IA. On a donné ce nom à un fossjle qui paroft
appartenir au genre des Numismale^. (de^^m.)
SOLj&Ë p Solf^fl* fo(^mp de plante^ établi p^r Sprengel. Il
SOL 36$
ne diffère pas de celui appelé Jonidion par Veûienat ^. le
mot Violette, (b.)
SOLEIL. Corps sphérlque et lucide , c'e&t-à-dîre , qui
brille d'une lumière qui lui est propre. Situé à l'un des
foyers des orbes elliptiques que décrivent les planètes, le
soleil exerce sur chacune d'elles une influence remarquable :
il les échauffe et les éclaire^
Herschell a fait, relativement au soleil, un grand nombre
d'observations , qui semblent se réunir pour disputer à cet
astre le privilège de la lucidité. Ce physicien pense que le
soleil est opaque comme les planètes , et qu'il peut être ha-'
bîte. Aux expressions employées par les asironbmes pour
désigner certaines apparences qu'on remarque sur la surface
de cet astre , Herschell a substitué les mots suivans : ouçer-*
iures, bas-fonds, chaînes, nodules, corrugaUqm^ dentelures, pores^
Les ouvertures soiit les endroits d'où les nuages lumineux
sont écartés. On aperçoit alors le^ioyau du soleil , qui est
opaque.
11 y a une grande ouverture environnée ^W ba^-fond fort
au-delà dû centre du disque.
Il y a de grandes et de petites ouvertures qui tendent , en
général , à se réunir entre elles.
On en voit paroître de nouvelles auprès des anciennes.
Les bas-fonds sont des dépressions de la matière lumineuse
au-dessous de la surface moyenne du soleil. Là , les nuages
lumineux des régions supérieures sont écartés. *
Les bas-fonds proviennent àts ouvertures , ou sortent
d'autres bas-fonds déjà formés, «t augmentent graduellement.
Suivant Herschell, ces changemens semblent tous indiquer
que les bas-fonds sont occasionés par quçlque chose qui sort
des ouvertures , et qui , par son impulqîon, balaye les nuages
du côté où la résistance est moindre, ou peut-être les dissout
par un mode particulier d'action. Si c'est un fluide élastique,
sa légèreté doit être telle qu'elle les fasse s'élef^r par-dessus
les ntiages solaires , pour se. répandre par||^essus la matière
lumineuse supérieure.
Les chaînes sont des élévations au-dessus de la surface
moyenne des nuages solaires lumineux. L'auteur en a observé
une qui avoit vingt-cinq mille lieues de longueur.
Les nodules sont de petites places lumineuses extcême-
ment élevées. Il est possible que ce soient des chaînes vues '
en raccourci.
Les corrugations sont composées d'élévations et de dé-
pressions. ^
Les dentelures sont les parties obscures des corrugatfons.
Les pores sont les parties basses des dentelures.
XXXI. û4
370 SOL
Si la malière lominease da soleil étoil an liquide répandu à
sa surface, il est évident, dit Her^chell, qu^aucun des pbëoo<*
mènes ci-dessus indiqués ne pourroit avoir Heu; car , suivant
les lois de l'équilibre des fluides , le liquide nivelieroit tout«
Plusieurs ouvertures , au contraire , ont continué d'exister
pendant une révolution entière du soleil. Il ne reste donc
qu^à admettre que ce sont des nuages ignés , lumineux ou
J^hosphoriques , qui occupent les régions supérieures de
'atmosphère solaire , et produisent la lumière de cet astre ;
car le soleil a une atmosphère planétaire qui s'étend à une
grande hauteair. Cette atmosphère doit être très - dense ,
puisque , suivant Newton , la force de la gravitation est vingt-
sept fois plus considérable à )a surface du soleil qu'àla surface
de la terre. Les couches inférieures de l'air qiii formç cette
atmosphère doivent donc être très-comprimées.
Cette amosphère est transparente.
11 y a un espace atmosphérique libre entre la surface solide
du soleil et les nuages plapétaires inférieurs.
11 s'échappe sans cesse de la masse du soleil , par toutes les
ouvertures , chaînes , bas-fonds , des substances gazeuses qui
s'élèvent dans l'atmosphère solaire, et chassent les nuages
devant elles.
Ces phénomènes qui , comme ceux de l'aurore boréale ,
seroieat tout-à-^ait passagers dans notre atuiosphère , de-
viennent , dans l'atmosphère solaire , beaucoup plus per-
manens , à raison de sa plu$ grande densité.
Ainsi l'énergie de la lumière solaire dans un temps donné ,
doit dépendre des combinaisons accidentelles qui accompa-
gnent le dégagement de ces substances gazeuses , et de la
manière dont elles écartent les nuages phosphoriques.
Herschell a observé que depuis 17^ jusqu'en 1800, il y a
en rarement de ces nuages, éminemment, resplendissans; au
lieu que depuis 1800 , il y ^n a eu un grand nombre : d'où ce
physicien conclut que cet état momentané du soleil doit ipfluer
sur la chaleur qifil communique k la surface de notre globe.
Herschell soupçonne que le soleil a une moitié de son
disque moins luq^ineuse que l'autre ; mais celte différence de
lumière dans les hémisphères opposés du soleil , esl-elle
permanente de sa nature ou purement accidentelle ? C'est
«me question qui ne peut être résolue que par une longue
suite d'observations.
Herschell en concliit cependant que notre soleil , vu des
étoiles on des autres soleils , peut paroître tantôt plus ,
tantôt moins lumineux , comme nous paroisseQt quelques
étoiles di>nt la lumière nous semble changer périodiquement»
et a tantôt plus , tantôt moins d'activité.
Ces différentes rues de l'astronome anglais sur la nature do
SOL ^ 371
8o!«if , ne sont sans dontè qae àes conjectures qui méritent
d^étre appuyées pdr de nouvelles obserrations.
Le BÔleU CaU une réyoluliOQ sur son axe, en vingt-cinq
jours ^ demi , ainsi que ie prouve Tobservation suivie de ses
tachtfs. 6a grandeur appiaren te moyenne , c^est-à-dire Tangle
que son diamètre présente au spectateur situé sur la surface
ée la terre y est de 59S6 secondes. L'axe du soleil est incliné
au plan de Pédiptiqae de 87 degrés 3o minutes. Cet astre a
deux moiivemens apparens : Tun s'effectue d'occidfcnt en
eriept,dans T^space de 365 jours, 6 heures, 9 minutes, 10
secondes et demie , dans la courbe de ïéclipiique ; et ce mou>
irement apparent a pour cause le^mouvement réeF de la terre
dans son orbite : l'autre, que fait nattre la rotation de la terre^
a lieu d'orient en occident , dans Tintervalte de a4 beures. -
C'est la combinaison de ces deux mouvemens apparens du
soleil, qui donne naissance à différens phénomènes , dont
les plus frappans soot l'inégalité ans jours et la différence
des saisons.
Le diamètre du soleil , estimé en lieues de 2,283 toises ,
comprend 3 19,31 4 de ces lieues ; comparé au diamètre
de )a terre, il est tit fois j^plus grand. Quant au volume^
celui du soleil est i, 383,462 fois plus considérable que celui
de la terre. La distance qui sépare ced deux corps célestes
€St de 34 millions de lieues , distance qu'un boulet de canon
de douze livres , mettrait 2$ ans à parcourir , et que la lu-
mière solaire traverse en huit minutes. (BioT.)
SOLEIL. On a donné ce nom à deux poissons qui , par le
brillant de leurs couleurs , ressemblent à un soleil éclatant ,
le Gal VEatDÂTRE et le Tétrodoi^ lune. Ruisch a aussi
donné le même nom à un autre poisson qui se pêche sur les
c6tes d'Amboine , mais dont on ne connoft pas le genre, (b.)
&OI£lL. Nom vulgaire de l'HÉtiANTHE annuel, (b.)
SOLEIL LEVANT. Coquille du genre des Solens ( le
solen rûdtatiist Lion. ). (B.)
SOLEIL MARIN, Nom vulgaire des Astéries qui ont
plus de cinq rayons , mais qui ne sont pas branchues. (b.)
SOLEIL DE PROVENCE. La Patate rose a reçu ce
nom. (OESM.)
SOLEMYE , Solemya. Genre de coquilles établi par
Lamarck dans la famille des mactracées. Ses caractères
sont: coquille inéquilatérale; équivalve, allongée transver-
salement, obtuse aux extrémités, à épiderme luisant, débor-
dant ; crochets sans saillie, à peine distincts; line dent car-
dinale sur chaque valve, dilatée, comprimée , très-oblique ,
légèrement concave en dessus, recevant le ligament qui est
en partie extérieur et en partie intérieur.
Deux espèces^, l'une de la Nouvelle-Hollande et l'autre
3;! SOL
de la Méditerranée 9 entrent dans ce genre. Cette derrière
est figurée dans Poli, Test. 1 , tab. i5» n.<> ao. (b.)
SOLEN , SoUn. Genre de testâtes de la famille des Bi-
valves , qui offre des coquilles transverses , à bord supérienr
droit ou presque droit^bâillantes aux deux extrénrités^et^iyant
il la charnière deux ou trois dents fournies parles deux valves.
Plusieurs des espèces de ce genre sont connues sur les côtes
de France sous le nom de manches de couteau^ à raison de leur
forme , en effet on ne peut plus semblable à celle que ce mot
rappelle. Elles sont en général très-longues, peu larges, lé-:
gèrement convexes , fort minces et unies.
L'animal des soiens est une ascidie dont le manteau est
ouvert aux deux extrémités , et laisse saillir deux tubes assez
longs , réunis , inégaux en diamètre , et crénelés, à leur som-
met. Son extrémité inférieure se prolonge un peu et accom*
pagne le pied , qui est cylindrique et renflé à son bout. Il
fait partie du genre Hypogée, établi par Poli dans son ou-
vrage sur les Testacés des mers des Deux-Siciles.
La^s solens vivent constamment enterrés dans le sable , et
ne sortent jamais que forcément du trou où ils se sont placés
au moment de leur naissance. Ce trou a, pour l'espèce la plus
commune de nos côtes , deux ou trois pieds de profondeur.
L^ animal descend au fondlorsqne la mer se retire , et y reste
pendant qu'elle est basse. Pour le prendre,les pécheurs jettent
dans son trou , qui reste toujours ouvert pour sa respiration , et
qui est indiqué par un petit jet d'eau, une légère pincée de sel;
alors il monte par l'action alternative et combinée de son pied
et de s^s valves , et avec un morceau de fer appelé dardUlon,
i}n l'enlève au moment où il paroît à la surface. Il est probable
que , dans ce cas , la présence du %el fait croire au solen que la
mer est revenue couvrir sa retraite ; mais les pécheurs sont
persuadés , au contraire , que c'est par un motif de crainte
pour cette substance , qu'il la quitte.
Sur les côtes de la Méditerranée , on les prend , en nageant
et à la main , par leur tube , lorsqu'ils le font saillir , et on les
arrache de leur trou.
On mange les ^olens , et on les emploie comme amorce
dans la pêche des gros poissons. Ils sont p'osphoriques pen-
-d%nt robscurîté.
Les anciens naturalistes et les pécheurs actuels , distinguent
les solens en mâles et en femelles ; mais c'estiine erreur. Ces
animaux sont hermaphrodites comme tous les autres Bival-
ves y et même très -probablement hermaphrodites sans copu-
lation comme les moules. ( Voyez au mot Coquillage. ) Ce
qu'on prend pour le mâle est le Solen manche de couteau;
ei pour la femelle , le Solen silique. Us ji^ltenl leurs oeufs
• • •"
p. 18
4'- /loc/ter cAicoree .
Ciyuâe^zfo .
s G L 373
aa ^Intemps 9 sous la forme de grains entourés d'une gluti-
nostté blanche. Ces œufs nagent sur la mer , et ne tardent pas
à éclore^ Un mots après , les jeunes solens loni déjà un pouce
de long, et la manière de vivre des grands.
liés genres'SANGUiNOLAiRfi , Psamoiooie et AnAtinr ; ont
étéétabiis aux dépens de celui-ci y par Lamarck et Cuvier.
Onconnott une trentaine d'espèces dans le genre des so-
lens , dont plusieurs appartiennent aux mers d'Europe. Lés
plus communes de ces espèces sont r
. Le SojUSN iCi^NCHE DÉ COUTEAU , Solên vagfna, qui est li-
néaire, droit , avec une de ses extrémités marginée , et doiit^
la ckarnière a une seule dent. F. pi. P. 18 où il est figuré; Il se
trouve dàis les mers d'Europe , d'Asie et d'Afrique.
Le SoLEM siUQUE est linéaire , droit , et sa charnière a
deux dents de chaque câté. Il est plus petit que le précédent.
Il se trouve dans les mers d'Europe.
Le SOLEN SABJ^ est linéaire , un peu recourbé, et a deux
dents à /la efaiarnière d'un seul c6té. Il se trouve dans les
mers d'Europe.
Le SoLEN MOLEN , Solen legumeiif est linéaire , ovale ^
droit ; sa charnière a deu^ dents an milieu , de chaque câté ,
dont un^ est bifide. U se trouve sur la côte d'Afrique et dan»
la Méditerranée^
Le Solen SÂNGUiNAïaE est ovale , trèsium , a^lachamîère
armée d'un tuber-cule à deux dents. Il se trouve dans la mer
des Antilles. C'est le type du. genre SanguikoLcAIBs de^ La-
marck. .
Le Solen goIiAR ^ Soten sùigillatu», est ovale oblong, radié
4e. fa^uve clajir , a la charnière gauche avec une detit soiitairey
insérée entre deux autres de la valve opposée. Il~se trouve
dans la Méditerranée et sur la côie d'ACriquei
Oule^mangeà Naples. .
Une espèce de fossile de ce geitfhe (^h Soienqffinis) esft
figurée- pi: 3 de la Conehvyliologle minérale^ de la Grande-
Bretagne> par Sowerby. (b.)
SOLEîiDU SABLE. C'est une SsAma , SêrpiUa pofy-
ihalamîa, (pESU.)
SOLENA, Solena. Arbrisseau grimpapt, à racines tubé-
reuses ; à feuilles alternes, pétiolées , les mférieures en cœur*,
les supérieures hastées , toutes denticulées , pédonculées
et glabres, à vrilles solitaires» à fleurs pâles t pédonculées 9
solitaires dans les aisselles des feuilles , qui forme , selpn
Loureiro^ un genre di^ns la syngénésie monogamie.
Ce genre offre, pour caractères : un ealtce urcéolé, h cinq
dents , «persistaut ; point de corolle ; lés étamines disposées
jen tube épais, court, évasé, sûr le bord et^le dos.duq»^
374 SOL
rampent troi« lîgne» ferinenses , qui sdnt tes smtlvères ; Uft
ovaire inférieHr, à slyk épais, surmonté de tttiis graiiâs stig-
mates hastés à l^inverse ; une ]»ate rooge^^ ovato obloAgitte y
aiguë* glabre , aniloculaire et polyspërm^.
Le soiena croît dans les forêts &t la Gbifi^ et <ie ta Gotfaki-
chine. Sa racine, qui ressemble à ahe grosj^ botlè de navets^
est blanche et farineuse., On la mange <tmte de différentes
manières : oU Vordonne surtout dans la ptirthisie et id dyssen^
terie. Willdenow pense que ce genre ne doit pas être dis-
tingué des hryones^ et qtie Teipècè s«rr la^trfelk il est étalbli
est pem-^ire la Bryone à PKUtLiEs en CŒxrn. (b.)
SOLEN AGEES. Famîlk de coquilles étaMié par La-
marck. Elle renferme tes genres Solen, PA9ro»ki>> IBtTCi-
MÈRE. Ses caractères sont : coquille allc^ifgéè tii'afBS^raale-
ment , sans pièces accessoines , et Millante seutéttiettt âtfit
extrémités latérales; ligament extérieur. {».)
SOLËNAND RE , Sdenanâria: Genre de platHé» qui tae
diffère pas du Galax de Litineeus, de rÉHYTBROtiHia^ de
Michaux , du Yitigelle de Micheli et du Blaikpor]»I£ d^Aii-
drews. (b.)
SOLÉNIE , Soknia, Genre de plames crypifdgames de la
famille des GHAirpiOKONS. Il présentedé^ foligosiféi» extrême-
ment petites, cylindriques ou clavifomes, percées d^un trofr
ai leur sommet , qui naissent sur le bois'iâort. Ge genre se
rapproche beaucoup des Lycopeadouvs , ou Visisb-loup9«
Hill donne le môme nom aux Botsi^ dont iadiaîir se âé«
pare facilement en deux, (e.)
SOLËNIER,5o/<>/ianW. Anima) des Sot£irs« It à le devant
du manteau fermé ; un tube respiratoire utrique^ maïs ^ dent
tuyaux ; un pied cylindrique. (B.) ■ ,
SOLENITE. On donne ce noiti a« Sole» ou Manche
de COUTEAU FOSSILE. Ce coquillage se trrture encore aujour-
d'hui vivant sur nos côtes. V. Solen. (pat<)
SOLENOSTOME , Solemslamm. (ienre établi par La-
cépède pour placer une espèce de poisson rapporté aux Fis-
TULAIRES par Pallas. 11 offre pour caractères : d<e9 mâchoires
étroites , très-allongées et en forme de tube ; Fouvertore de
la bouche à Textré^ité du museau ; deux nageoires dorsates.
V. Gentrisque.
Le SoLÉNosTOMB PARADOXE a cioq .rayons à la première
nageoire du dos , dix-huit à la seconde , la queue lancéolée,
le corps couvert d'écaillés un peu relevées et aiguës dans leurs
bords. Il se trouve dans la mer des Indes, et ne parvient pas
il plus d'un demi-pied de long. Son corps est à neuf ou dix pans
dans sa partie antérieure , et à six dans sa partie postérieure.
Il a l'apparence de celui des Sykgnates et des Pégases, (b.)
SOL S75
SOLËNOSTOMES, Sdehùstoma. Les arachnides, dans
mes ptemiers oavrages,étôiem rècmies ai» insectes et en for*
iBoient une soos-classt iMwMéé àcèrei^ dont les solénostûmes
(^bouche en tuyau) étoient un ordre. Elle conij^renoitleshcâms
de Lmneeus qm n'ont pmm de mafi^biiles , pu les espèces
ayant pour bouché un siMif^le saçcdr. Les tiques^ une partie des
hydradtnittesti \tÈ ndt:rùpilMites , arachnides de notre famille
actneHe àe% holètres , composent ttï ordre. V, ces mots, (t.)
SOLETABD . Terre savonnense dont on se sert en An^e-^
terre nour dégraisser les laines. V. Arêile smectite. (deshT.)
SOLFATARE. Mot dérivé de Titalien zoîfàtam^ qui veut
dire , en général, une smffihe ; mais on désigne spécialemetïi
sous ce tfom un ancien crat)ère de rolcan roisin de Pouzfzole,
près de Naples, q«ii jouit crtic^re d'un reste d'activité, et d'où
il s'élève des vapeurs chargées de soufre , qui s'àitâchent aut
laves à tr^ers le^elle^^ passent ces vapeurs. On obtient ce
soufre en soumettant les pierres qui le contietiBenrt à une sorte
de distiilation.Get ancien volcan fournit aussi une assez grande
quantité de sel ammonîae , d'alân , de vitriol et de sulfate dé
soude ou s^l de Glauber.
Le fond du cratère de IsiSolfatare forme une plaine de figdre
elliptique d'environ taoo pieds d'étendue dans son grand dia-
mètre ; elle est enviromnée de collines qui furent autrefois
les parois de l'entonnoir voltanique , et qui sont formées
de laves devenues blaitches comme de la pierre calcaire
par Taction des vapeurs qui les pénètrent. Cette plaine 2^de,
et couverte d'un sable jatifilàtre, est élevée de 3(x> pieds au-
dessus du niveau de la n#er. C'est une espèce de plancher de
lave qui résonne sous les pieds comme le fond des autres cra«
tères de volcans dans ieui* temps de repoâ.
Pline nous apprend que déjà de son temps on fàisoit l'ex-
traction da soufre à la Solfatare ( 1. 3S, ch. 56). (PAT.)
SOLHAG. L'^NTILOVE SAÏGA, en langue ^^olonaîse. (s.)
SOLIDAGO. Nom latin donné par Linnseus, aux plantes
conclues sons le nom de Verge-û'Or ( Virga aurea, Tour-
nefort ), à cause de leurs proipriétés en riiédecine. (desm.)
SOLÏDICORNES ou STÉRÊOCERES. Famille d'in-
seetes pentamères formée par M. I)uméril. Ses earactères^
sont les suivans : élytres dures, couvrant tout le ventre ; an-
tennes en masse ronde ^ solide.
Les getires Anthrènb ,'Escarbot et Letehi^s , serfs , la
composent, (desm.)
SOLIDUNGULA: Ordre et famille de mammifères ,
selon Illiger ( Prodromus mammalium etaoium)^ et qui corres^
pond exactement à la famille des Soupèdes de M. Cuvier.
V. ce mot. (desm.)
&0-LIM. No» chinois de la Pierre a champignon, (b.)
376 SOL
SOLIPE. F.SowpÈDEs. (s.)
SOLlP£D£S, Solipeda, Cuv.; SoUdungula, l\\i%tT,.Belluœ^
liina. Famille de iilainmifères dépendante de Tordre des Pa-
chydbumes. V. ce mot.
Cette famille ne comprend que le seul genre Cheval , ei
se compose de cinq espèces seulement: le Cheval propre-
ment ditf TAne, le Zèbre, le Couàoga et le Dziggetai. Ses
caractères consbtent principalement dans la forihe des quatre
pieds f terminés par un seul ongle , et dans le nombre et la
forme des dents qui sont ainsi distribuées : six incisives à
cbaque mâchoire ; deux canines à dbtance des incisives et
à^s molaires , dans les mâles ; sept molaire» à couronne
plane et marquée de linéamens d^émail nombreux. Chez ces
mammifères 9 Testomac est simple , c'est^a-dire, non propre
à la rumination.
Lino^us avoit fait un groupe de tous les animaux ongolés
non ruminans. , sous le nom de beUuœ , et qui comprenoit par
conséquent le genre cheval. Plus tard , M. Cuvier en avoit
retiré celui-ci pour en former un ordre particulier , sous le
nom de solîpèdes, et cet ordre avoit été adopté par le plus
grand nombre dcrS naturalistes, et notamment par lUiger qui
en avait changé le nom en celui de soUdungula^ comme plus
exacU Enfin , M. Cuvier ^ dans son dernier ouvrage, vient de
retourner à la classification proposée par Linnœus, et, comme
ce grand naturaliste^ il réunit tous les bdiuœ en un seul groupe
auquel il donne le nom de pachydermes. 11 se contente de le
diviser en trois familles , savoir: x.®, les pachydermes prohosci-
diens; a.« les pachydermes proprement dits ; 3.« les pachydermes
solipèdes.
C Vst cette dernière qui derroit nous occuper ici , avec
Quelques détails, si nous n^avions dé^loppé convenable-
ment, dans Tarticle du Cheval, les caractères qui la dis-^
tinguent. Nous croyons donc devoir y renvoyer, afin d'éviter
toute répétition.
Les solipèdes ont été appelés monochires par Klein 9 et les
auteurs vétérinaires les distinguent souvent par le nom de
monodactyles, (dessi.)
SOLITAIRE. Les chasseurs donnent quelquefois ce nom
au vieux sanglier. V. rariicle Cochon, (s.)
SOLITAIRE ÇDidmsob'tanusj Latb.;%.pl. 33 de l'édition
de V Histoire naturelle de Bufon par Sonnini ). Ofeeau du genre
des Drontes , et de Tordre des Gallinacés ( F. ces mots ).
Deux voyageurs, déjà anciens , ont fait mention d'un oiseau
fort singulier qu'ils ont vu à Tîle Rodrigue , et dont aucun
autre voyageur n'a parlé depuis ( Léguât , Voyage en deux lies,
désertes des Indes orientales , et Carré , vol. 9 de V Histoire géné-^
rak des Voyages ). Cette dernière circonstance feroit presque^
SOL 377
donner de la vérité de leurs relations , au sujet du solifmre ,
s^iis ne s'accordoîen^ à le présenter sous les mêmes traits ,
et avec des détails qui ne peuvent être regardés comme ima*
ginaires. D'ailleurs , Carré cite renvfi qu'un directeur de la
compagnie des Indes fit au roi de France , de deux solitai-
res 9 qui moururent dans le vaisseau sans avoir voulu ni boire
ni manger. Au temps de Léguât et de Carré , Vjle Rodrigue'
étoit déserte et chargée de .foi;êts } à mesure qu'elle se sera
découverte et peuplée , il n'aui"^ pas été difficile de détruire
des oiseaux massifs et lourds^ qui sont dans l'impuissance de
voler ; et l'on se sera porté d'autant plus volontiers à leur
faire la chasse , que leur chair est aussi bonne à manger qu'a-*
boudante , puisqu'il y a des mâles qui pèsent jusqu'à quarante-
cinq livres. La itécondité de cette espèce ne pouvoit pas com-
penser les facilités qu'elle offroit à sa destruction ; sa ponte
n'est ^ en effet , que d'^un seul œuf, qui ne vient à éclore
qu^au bout de sept semaines , et le petit qui en provient n'est
en état de pourvoir à ses besoins que plusieurs mois après sa
naissance.
Le solitaire place son nid dans les lieux les plus sauvages
et les plus écartés , et le construit de feuille» de palmier.
L'œuf a la grosseur de celui de l'oie , et le mâle le couve
comme la femelle. L'un et l'autre demeurent toujours unis et
fidèles 9 et leur vie se partage entre les douces et mutuelles
affections d'une union constante , et les soins qu'ils donnent
au (ruit de cette union. Quel lieu peut être comparé à une
pareille solitude, qu'animent et embellissent les qualités les
pins aimables, charmes d'une vie calme et pure , et éiémens
d'un bonheur durable ! .
Les ailes du solitaire sont inutiles pour le vol ; elles ont, à
leur pli , un bouton osseux, qui sert à l'oiseau pour se dé-
fendre et pour faire une espèce de battement ou de moulinet ,
en pirouettant vingt ou trente fois du même côlé, dans l'es-
pace de quatre ou cinq minutes. C'est ainsi , dit-on , que le
mâle rappelle sa compagne , avec un bruit qui a du rapport à
celui d'une cressereUe , et s'entend de deux cepts pas. Le mâle
a le plumage varié de gris et de brun. Cette dernière nuance
ou le fauve , domine sur celui de la femelle. Tous deux msin-
quent de pennes à la queue , et leur croupion n'est recouvert
que de longues plumes ou couvertures lâches et tombantes ;
leur bec et leurs pieds ressemblent assez à ceux du dindon >
et leurs yeux sont noirs et pleins de feu. Ils ont de la no-
blesse et de la grâce dans leurs mouvemens et dans leurs at-
titudes , e^ leur physionomie porte l'empreinte de la boat<^
et de la douceur de leur naturel, (s.)
SOLITAIRE. F. Mérite soutaire. (v.)
37» SOL
, SOLITAIRE. Variété de Poibe âofii ajppdéfe ntansnettt.
V, PoiRiEa. (D£SM0
SOLITAIRE. Nom donné par Goedart ( Part. % , Ex^
pêr. a )9 à une mouche ^^il avoit ene en élevant une 4^1ietiflle
qui se nourrit des feuilles d^absinthe, et ^ans le corps delà*'
quelle elle avottréca sous la forme de larve: e-est peut-être
la mouche des larves.
Ce même nom de Solitaire est appKqué par Ëngra-»
melle à une espèce de papillon qui fait partie de iioire genre
coliade, V. ce mot. (l.)
SOLITAIRE on VER SOUTAIRE. V. Ténia. (^.)
^ SOLIUM. V. Téwa. (desm.)
^ SOLIVA, Sob'oa. Genre de plantes de la syngénrésîe po^
lygamte nécessaire^ dont ies caractères consistent : en un calice
commun de sept folioles ovales , lancéolées y dont trois esté-
mures plus grandes; en un réceptacle légèrement velu^renfer-
mant cinq fleurons hermaphrodites sternes dans tfon disque i
et dix à çiinze femelles fertiles^ ^ sa cfrcooférence; en de$ se^
mences ovales ^ comprimées , entourées d'une membrane , et
terminées par deux épines recourbées ea dedans.
Ce genre, établi sur THiPPin iiAiiiE de Linnseus, n< Xflère
pas du Gymkojstite de JTussieu. (p.)
SOLIVIAR. C'est, selon Banrère^ le nom àé Merl^
sotiTAiRE , en Catalogne, (v.)
SOLKONGUR. Nom islandais du Buccin onde, (bbsm.)
SOLLEIK.EL. l^om àxi cùumaca âEgfpie\ queButfoUa
décrit sous celui d'ifiis BLANC (v.)
SOLLO. Plusieurs Pleuaohect£4 portent ce nom à
Nice, notamment la sole^ le pîeuronecte jaune , et le pkuronectê
lascurû. Le soiio à!ai^ est le pîeuronecte mangiUi de Ris90 ,
le soOo de faunt est le pîeuronecte tmllé ; \e soUo de piano est la
Plie ; le soUo de rocco est le Pegouseàt Lacépède, etc. (n£SM.)
SOLO. Synonyme de Karas. (b.)
SOLPRL Genre de plantes établi par Adanso , et iqui
ne diffère pas du D albergie. (B<>
SOLORINE, Solorina. Genre de Lichen étaUî par
Achard , et qui rentre dans ceux appelés PELTiGÉitE , Pel-
TinEA cl Nephrome. (b.)
SOLOURA. Les Yakoots nomment ainsi le Véron. (b.)
SOLPER. En vieux languedocien , c^est le nom du Sou-
fre, (des M.)
SOLPUGE, Solpnga.YA, Gente d'afachtildes. V. Ga-
l.éODE. (l.)
SOLSEQUIUM. Un des anciens noms du Souct. (b.)
SOLSTICES. On appelle ainsi les deux époques de Tan-
née , où le soleil , considéré relativement à ses distances ^
s O M 379
rëfOBteiir , parait »Mtoiiha!i-e. Il 7 â te solstice d'été et le
so]»iice d'hiver. Le precoier est le letnps de Tannée où le
soleil 9 à midi , est le «plus haut sur noire horizon , et Tautre
est Tépoque où il est k plus bas. (BlciT.)
SOMÈOUG-MADOUR. Deux eâpèees de GNAPRALEi»
portent ce nom ^ Java. (».)
SOMION. Adansoo donne ce mnn ant ohampigaons ,
depaîs appelés Hyiuïës. (b.)
SOMMARGULING. Nom suédois dnJLoftiai. (y.)
SOMHliES fFauconnitiê). Pennés d'tm oiseau de vd qnî
ont aHeint tonte Leur croi^anee. (s.)
SOMMEIL et ENGOURblSSEMÈNT DES ANI-
MAUX PENDANT L'HIVER. Tous les êtres vivans
existetit sousf dëui éUis principaux d^âcitîVité vitale :i.^ la
veîUe lorù Texcitemei^ vital est dans toitte sa plénitude ; a.*^ler
iommeit pendant lequel ks fonctions de la vie spm suspen-
dues, soit en partie , soit eil entier. Ces deux états se remar-
quent également dans les végétant et dans les animaux,
mais enr différens degfés.
Premièrement ^ on reconnoit dans (es êtres orgatiisés
trois principales causes' de sommeil ou de suspension com-
plète de la vie extérieure : i." lorsque les animaux et les
plantes sont dans Tétat d'œuf, d'embryon ou 'de graine;
^•«idrsqie l'hiver ou le'ff^oid suspèndêpl l'activité des ani-
maux et la germitiatlon des plantes ; 3.® lorsque l'absence
desexckans extérieurs ou intérieurs, et 4'épuisement de la
vie, tiennent les corps vivans plongés dans le sonmieil;
tub sont tes ténèbres, les fatigues du corps ou de l'esprit ^
l'afifoiblissement vital , etc.
La vie des créatures Organisées est donc susceptible de
deux états: ou elle existe dans toute sa phéiiîtude , c'est ce
q<l?6n appelle être éi>êHèé; ou elle est diminuée, arrêtée :
c'est ce qu'on nomme sommeil^ engou^^ement ^ stupeur^
asphyxie , lëthat^t ^ suhrâttt les dègréà de sa diminution, dont
le dehiier W^tii iouche à la mdrt , et lé premier aux songes
ei au réveiK " ' ■
. C'est encore une propriété de 4a vie de pouvoir s^àccu-
muler dans certains orgatae's des corps animé», et des'affoi*
birr dans tes autres orglanes en même proportion. De là
naissent des sommeilis partiels , pendant lesqueU une partie
du même corps vivant «st éveillée, tandis que rautre dort,
comme nous 4'expliqa^rOns dans cet article , lorsque nous
parlerons des songes et an somnamhttUsme,
Le sonimeil n'est donc qu'une diminution ou une suspen-
sion dès actes de la vie extérieure dans )ts corps organisés;
ce sommeil est taptôt général , tantôt partiel.
3&> S O M
Dans les preiniers temps de Pexkteèee d^an tnimal , d^ane
plaote , la vie étant très - foible encore , demeure inactive
pendant une époque dont la durée e«t relative k k force de
findividu ; et plus les êtres sont jeunes et débiles , plus ils
dorment longuement. Ainsi, les corps les plus robustes
sortent jplas promptement de ce sommeil de T enfance , que
Ifs individus foUiles de la même espèce d'animal ou de
plante. Celle-ci sommeille dans sa graine , comme le poulet
dans rœufiet l'embryon dans le sein de sa mère. De même
le paillon est couv^ dans sa chrysalide , A la fleur dans le
hourgeoo. C'est une vie laUnte et presque inerte , qui n'a
point de communication et de rapports avçc les corps envi-
ronnans ; elle est entièrement enveloppée dans elle-même ;
c'est jiour cela qu'on peut retarder pendant quelque temps
son développement. Ainsi les graines des plantes peuvent
se conserver plus ou moins d'années sans germer, lorsqu'on
les tient dans les lieux secs ; ainsi les œuls de poule gardent
longtemps , lor^u'ils sont privés du contact de l'air et de
la chaleur , la faculté de se développer. C'est même par ce
moyen qu'on peut faire éclore , en Europe , des oiseaux rares
et étrangers» qu'il est difficile dV transporter vivans. Le
froid re larde aus»i la sortie du papillon de sa cbrysalide , ou
la chenille de son œuf. * ,
Comme cette vie sommeillante est peu active , il n'est pas
étonnant qu'elle subsiste long-temps, puisqu'elle ne s'use
presqjie pas ; car, en général , k durée de la vie se propor^
tionne toujours avec les pertes qu'on en fait ( CfinsuUez l'ar-
ticle Vie), et le moyen d'exister beaucoup est de vivre peu
à la fois.
Or , celte sorte de viç sommeillanle est la vie primitive et
organique de tout être animé ; elle est d'autant plus essen-^
tielle , plus fondamentale pour, lui , qu'elle est moins visible
à Textérieur et moins active dans toutes sts fonctions.. C'est
la vie inculquée par l'acte de la génération dans chaque pro-
duction créée ; elle n^ cesse jamais pendant toiUe 1^ durée
de l'animai ou de la plante; elle est inhérente a la matière
organisée , et ne ^e détail qu'Avec le tissu des organes. Le
sommeil est le jpremier état de tous les corps vivans ; Thom-
me , le quadrupède « l'oiseau , le poisson, l'insecte , lezoo-
phyte , la plante , commencent par lui leur vie., puis s'éveil-
lent peu à |ku, et par intermittences , jusqu'à leur mort
Aucun animal, aucun végétal ne peut vivre sans sommeiller,
sans rentrer plus ou moins souvent d^ns cet état primordial
de son existence» Ainsi, durant le temps de la jeunesse , les
animaux et les pla^^tes sora:meiUent irès-feéquemment , et à
mesure que la vie devient plus active et plus intense dans
s O M 38f
«chaque indirîda , le sommeil y est plus rare ; àSssi les âges
de l'exi^nce humaine ou animai^ , pendant lesquels le ré*
▼eil est le plus prolongé , sont précisément ceux du grand
développement vital. JL^homme dort beaucoup dans l'en-,
fan ce; le sommeil de la jeunesse est peu profond; celui de
l'âge vîril Test encore jnôins ; ensuite la vieillesse sent, dans
tous ses membres , une espèce de langueur et de foiblesse ,
qui n'est rien autre chose qu'un véritable iommeil , mais
ïifférent de celui du jeune âge* Il en est de même pour tout
animal et pour les piaAtes*
£n eifety lorsque nous voyons une fleur de liseron {convfil"
çulm) ou àe-pissenià se fermer chaque soir, se rouvrir chaque
matin aux doux rayons du soleil , qu'est-ce antre chose qu'un
vrai sommeil de ces plantes? La fleur du nénuphar veille
pendant{le jour , épanouie à la surface des eaux ; le soir, elle
se ferme et s'enfonce dans le sein de l'onde qui la nourrit.
La plupart des fleurs semi-flosculeuses s'ouvrent à des heures
déterminées pendant le jour, et se ferment de même à
l'approcbe de la nuit. Lorque le souci reste fermé pendant la
matinée entière, la pluie ne manque pas de tomber dans le
jour. La draba vemalis , la irientalis europœa , i ^impatiens balsa-'
mfna^ etc. , paroissent fatiguées de la veille; elles se pen-
chent et laissent tomber ianguissamment leurs feuilles pen-
dant la nuit, semblables à cette jeune beauté qui, à la sortie
d'un bal , penche nullement sa tête sur son sein et som-
meille à demi , épuisée de sa lassitude. Les plantes papi-
lionacées, ayant des feuilles placées en symétrie sur la tige,
les ferment pendant la nuit; le tamarin^ la sensitim et. les
autres arbrisseaux du genre mimosa , resserrent même leur
feuillage d'une manière bien remarquable à l'approche de la
nuit , et le développent chaque matin suivant le degré de
lumière et de chaleur qu'ils éprouvent. On les croiroit doués
d'une espèce de sensibilité. 11 paroît même q\ie la présence
de la lumière et de la chaleur n'est pas toujours nécessaire
pour éveiller les plantes ; l'habitude de dormir et de veiller
à des époques régulières leur^suiht, indépendamment des
causes extérieures ; de même, un homme accoutumé à se
lever chaque matin à cinq heurts, par exemple, s'éveille
toujours à la même heure , à moins qu'il ne change à la
longue cette habitude. Cependant, Faction de la lumière
inmie beaucoup plus sur le réveil des plantes, que sur celui
des animaux.
Il y a quelque différence remarquable à cet égard. Par
exemple , le nyclantKes sambac , la mirabilis jalapa , etc. , se
tiennent fermés pendant le- jour, et s'éveillent j^endant la
nuit seulement 9 comme par une sorte de contrariété. Il
38a S O M
ftemble qu^a nature n'a point voulu priver entlèrementh
nuit des beautés âe ses produeiioos ; elk a créé les ôtres
nocturnes pour aaimer le siience et les ténèbres ; elie a
posé des sentinelles vigilantes pendant le sommeil des autres
plantes. C'est ainsi q«e les chaueiUs^ les ièU^t^hres, les
chais j les iynxj ies chaupe-souns ^ tes pmpiiions^fihalàaes ^ sont
les sentihelles nocturnes du règne animal. Voici la cause de
cette difliéien^e entre les animaux « ks végétaux diurnes
et les espèces nocturnes. Vqy, NoeTUâif£& (animaux et
végétaux. ) '
liC sommeil se produit par deux causes qui arrivent au
même résultat par une route contraire. Ou ia*faiblesse na-
turelle de la vie détermine le sommeil , ou Tépuisemeot
artificiel de la vie la plus active produit le mAme état. Dans le
premier cas , la soustraction de toutes les causes qui exckent
et réveillent , laisse tomber le corps dans le repos ; dass le
second cas , Texcès des causes irritantes fatiguant le coqps, le
force à dormir. Ainsi , le sommeil est toujours un état d'ato-
nie 9 soit naturel au corps , aoit artificiel. Par ce principe ,
une vive stimulation réveillera les corps naturellement indo«*
lens, tandis que fatiguantles corps très-irritables, elle les obli-
gera de dormir. Pour que les corps les plus irritables denaau'
rent éveillés , il faut donc écarter d* eux Les actions trop vires et
trop excitantes. Un exemple vulgaire prouvera facilement ^oe
Texcès de la stimulation produit le sommeil. Un bomme qui
prend une petite quantité d'eau-de-vie ou de quelque spiri-
tueux , en devient plus vif, plus excité ; tout son corps entre en
un grand éveil ; mais s'il augmente trop la quantité de ces
liqueurs excitantes, a^ors 5es organes, fatigués par Texcès de
la stimulation , s'enivrent , cbancèlent , et s'endorment en-
suite. La pfieuve que Topium agit de même , c'est qu'une
petite dose de ce médicament cause un transport de joie ,
d'allégresse ivre ou de délire , tandis qu'une plus forte t|ttan-
tité lasse toute l'économie animale , et la plonge dans un pro-
fond sommeil. Or , la même dose d'eau-de-vie , d'opium ou
de tout autre excitant , agit diversement sur chaque-bomme ,
suivant leur diverse excitabilité. Les plus sensibles , lespli»
vifs , sont enivrés ou endo9iois avant les plus fleginattques et
les plus insensibles. 11 faut quaire fois plus de vin pour enivrer
nn Allemand que pour un Italien. Voilà pourquoi les babi-
tans du Nord sont plus grands buveurs que ceux du Midi.
Sans les liqueurs stimulantes , les premiers seraient pres-
que toujours endormis, tandis que ceux-ci s'assoupiroieot
d'ivresse s'ils buvoient autant. Ce n'est donc pas sans raison
que des législateurs de l'Orient , comme Mabomet , ont dé-
fendu l'usage du vin , tandis qu'Odia , législateur ancien des
s O M 383
Se^dixi^V^JS et aiiires septentrionaux, leur promettoit des
boisaon» eiûvr«siffe^ pojir récompense, dans son paradis.
. Si hmim^ degré dje stimulaiion éveille les individus peu
irrU^blfif 9 et pbrage dans le sommeil les plus excités , si Ton
*p^t.<nQSMrer en quelque sorte la quantkéde susceptibilité de
€bi»qu^ être par un degré donné d'excitation , il s'ensuit que
le» .animaux et les plantes diurnes ser<mt moins excitables que
les espèces nocturnes. Yoici des faits qui prouvent cette as"
s,er(ipo. Le chat voit clair fondant la nuit ; sa pupille se dilate
et rassemble toutes les particules éparses de lumière, qui suf*
Sseat , pour lui faire apercevoir les objets. Dans le grand
joiir» au contraire, sa pupille se contracte beaucoup, et la
¥ae de cet animal est en grande partie offusquée par une lu^
i^ière tr^s-vsupportable pour nous. Ce qui nous paroît éclairé ,
€^t éblouissant pour l'œil du cbat ; ce qui est sombre pour
nous est éclatant poiiMr lui ( V. l'article Nerfs et Sens ) ,
parce qi|^ la sensihHitéde ses yeux est bien plus exaltée que
celle des nôtres. I^a cbouette , qui voit si bien pendant U
liait , est offusquée et tout éblouie durant le jour : son corps
çstàl'unisspn de ses yeux; aussi cet oiseau sommeille pen-
dant le jour , par l'excès des causes excitantes dont il ne peut
pas supporter l'action , tandis qu'il éprouve sans peine les
sensations douces et tempérées de la nuit. Ce qui distingue
4ojac le^ animaux nocturnes , c'est une grande susceptibilité
qui ^st bors de proportion avec les causes excitantes qui en-
tonreâ^t ces êtres pendant le jour. La même fatson est appU*
cable aux plantes nocturnes.
Quoique rhabitqde affoiblisse beaucoup le degré de sus-
cepûbiliié de chaque individu, jquoique la force vitale varie
continue Uement d'activité, on peut cepiendant établir quel-r
qU£S règles générales. Par exemple, toutes les parties du corps
de l'animal ou de la plante ne dorment pas , 4>u dorment eu
4ifrérekns 4egr^s pendant le sommeil, parce que cbacun M
leurs ^rganics a sa vie particulière indépendamment de la
force général^ du corps.
Dans certains cas, le sommeil est universel pour l'individu.
Ain$i.La plante dans sa graine^ le poulet dans son œuf, n'ont
qu'une vitalité cachée et abstruse avant ide se développer.
Ces êtres doiimept complètement d^'un sommeil immobile ei:
invi^i^l^. Un polype rotiCère , vot;liceUa rolatoria^ une mousse
^'on prive d'humidité, suspendent leur vie, et dorment
complètement jusqu'à leur humectation ou leur mort. On a
yu ainsi un polype rtotifère demeurer trois ou ^quatre ans
^ans vie apparente , lorsqu'on l'a desséché , puis reprendra
sa vie active en !|ui redonnant de l'humidité ( Spallanzani ,
Expé'.^ J)e^ mousses conseryé^s d^is un herbier pend^ml
384 S O M
plus de soixante ans (Jos. Necker, BoL moitss.^t. 4)» se sont
ensuite ressuscitées dans Feau. Pendant cette longue interrap*
lion de Texistence , la vie subsistoit toujours , mais cachée ,
mab immobile , mab insensible pour nous ; elle étoit en
pubsance, non en acte; elle ressembloit à la rie de la graine
ou de rœu£ C'étoit un véritable som^ieii , un sommeu très-
profond en général. Tel est Tétat primitif de toute organba-
tion.
Mais il existe une autre espèce de sommeil moins intime,
qui laisse une partie de la vie dans le mouvement , et qui
ferme, pour ainsi dire, toutes les portes extérieures du corps
vivant. Ce' sommeil diffère de la mort, à laquelle on l'a
comparé , en ce que les mouvemens involontaires persistent
alors. Dans ce cas, le sommeil est une barrière extérieure qui
environne les organes internes » et qui les bole complètement
de tous les corps étrangers. Alors Tindividu ne vit que pour
lui seul; il est excellemment égoïste, non par volonté , mais
par nécessité. L'enfant, dans le sein de sa mère, le germe de
la plantule qui se développe, Tarbre pendant Thiver, le poulet
qui se forme et s'accroît dans Tœuf, la grenouille assoupie
par le froid , le papillon qui se métamorphose dans la chr}'~
salide, sont en cet état d'isolement, de vie concentrée et
solitaire, qui travaille tout entière à la perfection individuelle,
sans s'étendre indiscrètement au dehors et s'épuiser s^ns fruit.
Voilà le sommeil le plus essentiel ; celui que nous observons
chaque jour en nous-mêmes ou dans les difTérens animaux ,
est de la même nature, et n'en diffère que du|>lus au moins.
La plupart des animaux et des plantes, surtout les espèces
les plus parfaites , ont deux ordres de fonctions dans leur
Îmissance vitale : la première a rapport à l'individu ; ce sont
es fonctions végétatives , ou vitales et organiques ; l'autre
ordre se rapporte aux objets extérieurs avec lesquels ils com-
muniquent ou dont ils reçoivent les influences. Le premier
ordre constitue la vie essentielle de l'individu, la vie primi-
tive; voilà pourquoi elle est nécessairement active pendant
toute l'existence de chaque individu. Liiomme , l'animal en-
dormis, la plante qui ferme ses feuilles et ses fleurs, n'en
ont pas moins une action intérieure de vie toujours subsis-
tante. Si le cœur cessoit de refouler le sang, si le poumon ne
respiroitpas l'air, si l'assimilation, la nutrition, les sécrétions,
la circulation , la transpiration , etc., cessoient de s'exécuter
dans l'animal ; si ces fonctions exigeoîent Tacte perpétuel de
la volonté , l'animal périroit. Mais sa vitalité intérieure est
active par elle-même, et indépendamment de la volonté.
Dan«ia plante qui n'a point de volonté, parce qu'elle n'a pas
la faculté de connoitre et de sentir, la vie intérieure a la même
s 0 M 385
aetivilé. G est donc la seule vie extérieure .qdi dort » qui a des
îfHenmiUencei^ d'action et de repos ^ de veille et de sommeil;
fiinÀi elle est moins esseùiielie que la preibière qui ne dort
Jamais.
n'y a même un grahd noMbre de végétaux ^t d^ati^maujE
qui ont très-peu de vitalité extérieure ; au^si paroisseQt-il's
constatnment plongés dans un sommeil plus ou n^oins pro-
fond. Vfïe huître , un zoophyte, un champignon, une mousse,
isont platôt dans lui état de torpeur que dans une vie active ,
parce qu'ils n'ont presque aucun rapport avec les objets en-
vironnans. Ils végètent plutôt qu'ifs ne vivent.
Ce que nous appelons être évçiilé, n^est donc autre chose
qu'êtte eh rapport avec les corps extérieurs. Dormir, c'est
vivre uniquement pour soi-même. En effet, durant le sommeil,
la vie intérieure s'agrandit de toutes les forces de la Vie exté^
FÎeure suspendue ; la transpiration, le pouls, ^e développent
davantage, la digestion s'opère plus facilement, l'assimilation
est plus complète. Aussi les hommes et les animaux qui dor-
ment beaucoup , s'engraissent et croissent considérablement.
L'enfant dort long-temps et s'accroît vite ; les animaux' dor-
meurs sont tous gras. Lorsqu'un animal a rempli son estomac
de nourriture, ifa besoin de dormir; car il ramène d'ailleurs
à l'intérieur toutes les fonctions vitales; ainsi les loups, les
vautours, les guillemots , les serpens qui se sont gorgés d'à-
limens , s'endorment quelquefois si profondément , qu'on
peutlestuer ou les prendre àla main sans danger. Les grands
iHangeiirs sont lourde, hébétés, endormis. La diminution
de la vie eitérieure coïncide avec l'augmentation de la vie
intérieure. Ainsi les im?bécilps màpgent ordinairement avec
excès ^ n'ont aucune activité , aucune fQrce de corps , • et
dormetit presque toujours ; leur état évciflé est même un
demi-sommeil qui ressemble assez à la vie des huîtres et des
SBOophytes.
Tout ce qui affoiblit la vip extérieure est une cause de
sommeil^ puisque le sommeil est l'absence de cette vie. Par
cette raison, plus la vie intérieure est active, plus llindividu
est porté au sommeil , car l'une des vies s'accroît toujours
aux dépens de l'autre, et l'équilibre entr'elles ne demeure
jamais parfait. Durant la veille^la vie extérieure, qui consiste
dans l'action des sens, du cerveau, dans le mouvement vo-
lontaire , la sensibilité chez les animaux, et l'épanouissement
des feuilles et des (leurs chez les végétaux, est supérieure à
la vie interne qui règne à son tour pendant le sommeil. Cette
vie intérieure n'a pour fonctions que la nutrition et la con-
servation individuelles. ' Si les corps organisés ne dtfrmoient
pas, ils ne pourroient pas réparer leurs pertes et régénérer
XXXI. 25
386 S M A
leurs organes 9 que Paction de la veille a usés ba détroits en
partie. Le temps du sommeil est surtout l'époque de la restau:»
ration du corps vivant , et loin d'être une sorte de mort ,
c'est un moyen de rendre la vie plus active. Les animaux
carnivores , qui exercent beaucoup leur vie extérieure , leurs
muscles et leurs sens , ont besoin d'une grande réparation ;
aussi dorment-ils plus souvent et plus long -temps que les
animaux herbivores. Bailleurs la satiété, Je besoin de dîgér-
rer en repos dè^ alimens très-substantiels , exigent qokt la vie
se recueille au dedans.
Mais cette prépondérance de la vie intérieure, qui répare
et nourrit les organes, est très-remarquable chez les individus
d'un tempérament flegmatique et sanguin, qui sont bien plus
portés au sommeil que les autres tempéramens secs et actifs ^
appelés bilieux, nerveux, mélancoliques. Voilà pourquoi les
premiers ont «ne habitude de corps beaucoup plus grasse et
plus massive que les seconds. On peut même assurer que Ik
constitution de tout homme se modifie pendant la veille et le
sommeil; dans la veille, elle se rapproche des tempéramens
secs et mélancoliaqés ; dans le sommeil, elle tient davantage
du tempérament lymphatique. Ainsi Tenfant qui dort beau—
coup , pour l'ordinaire , montre une complexion humide et
molle ; Thomme fait qui dort, peu est d'un. tempérament bi^
lieux et nerveux. Considérez les membres d'un homme dans
leur état de sommeil ; ils vous paroltront plus mous , plus
gonflés , plus distendus de fluides et de sang que dans 1 état
de veille, où ils sont fermes et peu gonflés, rendant le som-
meil, les humeurs se portent à la circonférence du corps «
pour le nourrir ; elles se retirent au centre dans la veille »
p^rce qae la tension des fibres les y refoule. Lesi corps sem-
blent relâchés à l'extérieur et tendus au centre pendant le
sommeil ; c'est le contraire dans la veille. Hippocrate , qui
avoitvu ce phénomène, dît : îa sommo /molus întrà vergurd^les
forces vitales tendent au dedans pendant le sommeil. Ce ba-
lancement perpétuel de la puissance vitale est nécessaire à la
conservation de l'individu. Plus la vie du dedans ou la vie du
sommeil ejst supérieure à l'autre , plus l'existence du corps
est assurée, parce qu'elle s'use peu. Nous ne perdons guère
nos forces vitales que par la vie extérieure; celle-ci n'est,
pour ainsi dire, que la surabondance de la vie interne qui se
débarrasse ainsi de son Superflu , comme un réservoir qui se
déborde par Taccumulation des eaux qui s'y rendent. Quand
la vie interne n'a plus de surabondance , ou que les facultés
sensitives et nerveuses sont fatiguées et épuisées, l'animal ou
la plante dorment ; le réveil n'est que le retour de ce débor-
dement d'activité vitale. Yeilà pourquoi la vie extérieure est
s O M 38y/
intermittente; voilà pourquoi elles'ëpaiâe nécessairement par
ses fonctions même , et redescend au niveau de la yie interne ^
de même que Peau s^échappe d^nn réservoir jusqu*à ce qu'elle
ne surpasse plus le niveau de ses digues. Gomme le Nil ^ qui
fertilise les campagnes et nourrit TËgypte dans ses déborde^
mens annuels, ainsi la vie. intérieure anime les organes exté-
rieurs, et les met en rapport avec les objets environnans y
par ses débordemens journaliers ; si elle demeuroit loujoùr»
dans son lit, ilous vivrions^àla manière des zoophytes et de
plusieurs plantes qui existent seulement dans eux-mêmes ^
parce que leur vie intérieure n'a pas assez de force pour.se
produire au dehors.
Comme tout ce qui interrompt les rapports des organes
extérieurs avec les objets qui les entourent ^ produit Iç même
effet pour le corps que l'absence de ces mêmes organes, il
s'ensuit que le défaut d'action de ces objets laissera le coq>s
dans le sommeil. Yoilà j^ourquoi l'absence de la lumière ou
la nuit porte au sommeil presque toutes les créatures ; de
même l'absence du bruit , ou le repos , le sîlence,amènent le
sommeil. Aussi , plus la vie du €ehors est stimulée , plus elle
se développe , mais elle s'use plus promptement aussi par la
même raison. Au contraire , à mesure que la vie du dehors
est moins stimulée , moins elle s'étend et plus elle subsiste
long-temps. De là vient que les enfans qui s'exercent beau^
coup ont grand besoin de dormir ; et au contraire les vieil-
lards qui ne peuvent plus s'exercer suffisamment sont dans le
même cas que ces oisifs fatieués de ne rien iaîre , et qui ne
trouvent aucun sommeil, taute d'avoir assez occupé leur
temps.
KouS avons dit que tout ce qui épuise la vie extérieure
amène le sommeil. Mais il y a deux sortes d'affoiblissement ,
l'un naturel ou direct , l'autre par lassitude ou excès d'action:
c'est l'àffoiblissement indirect. Ainsi, après un grand travail
du corps, une profonde méditation, ou le coït, ou quelque
forte sensation , le sommeil survient pour réparer les forces
perdues. Souvent même la fatigue d'un seul sens entraîne un
sommeil général , par cette liaison merveilleuse qui existe
entre toutes les parties du corps. Ainsi une lecture long-temps
prolongée, le murmure monotone d'un ruisseau, le frémisse-
ment de la forêt , une musique ennuyeuse , de mauvais vers ,
fatiguent peu à peu les oiçanes de l'ouïe ou de la vue , usent
leurs forces vitales et les contraignent de dormir; car nous
avons vu en effet que le sommeil étoit un épuisemeni plus ou
moins parfait de la vie extérieure.
Le n'oid, qui engourdit les forces vitales > doit donc faire
dormir. On sait que | devenu très-vif 9 il cause un penchant
F
le
m s 0 M
invincible au soiRmeil, <iuî est breaiôt suivi àe la edfigëUtuiAi
çt de la moft. Il s'en trouve de fféfueo^ eieïnpka dans ce»
hivers si rudes, au Nord^ en Sibérie, en Laponie, ta Kàmts*
chatka, etc. Les animaux qui s'engouréîsaepft peqdmt )-lmer«
obéissent plus que les antres à cette tenda|ice au semmetl
que produit le froid. On pourroit établir une échelle pror
gressive de sommeil dofit r^xtréme seroit le £potd àts pèl^s ^
et le premier degré les zopesbrûlantejs de la terre. £n effet,,
on remarque dans les prodncttdBs rivantes une propensîûiî
à la vie intérieure k mesure qu'on s'avaacp veiîs lè^ pmes^él)
une propension contraire en marchant vers la. zone t^rrtde.
Cependant nous verrons que sous cette même Bone , f excè^
de stimulation dan;| la vie extérieure prodoit des résultat» ana-
logues à ceux du froid ^ par un affioibli^sement îndireet , o»
lar lassitude. V. Hivernation. Comme la fipoidure eonoënùie
es liquides et les épaissit , comme elle engourdit les solides^
dans les corps vivans , tout le jeu de l'organisation se j^aLeott
tit nécessairement ; on obsenre mjÉme ce ralentissement danâ
les machines en hiver ; leiprs rouages ne tournent poilota^sc
la même aisance qu'en été pà'^oîi il suit que, la vie AeA aoî^
maux f t àes plantes devtept plps languissaitte , ou se ratoilit
par le froid ; elle s'arrête quand il devient extrême.
On sent bien que moins un être a die vie extérieure, plus
H s' engourdit facijement par l'aotipn du ftoid ;; au^si les es-^
pèces les plus imparfaites dé Téchelle animalé,les ZQophytea^
les vers, les insectes, les moUusques^ les reptile? et pliisieiir4
poissons passent le temps des plus grands froids ^ans^ ua on
gourdissement complet , dans une immobilité parfaite. Gom^
me la plupart des poissons vivent au milieu d'un fluide dont
les profondeurs ne sont pas toujours pénétrées de froid, cejix-
là ne s'engourdissent pas de même que les. espèces qui-fré-;-
Î[oentent les rivages ou les eaux peu profondes. Maïs ua
ézard , une tortue , npe grenouille , un serpent, m linf^a-t
çon, upe abeille , un ver de terre , un pûhrperdi'e^ii ^QMce 9
s'engourdissent entièrement; il paroît même. que la oireula^
tion s'arrête chez les premiers ; la chaleur douce et graduée
les ramèpe à la vie extérieure et sensible ; Us reprentHint V^
sage de leurs sens et de leurs nrrascles. Cet état d-'engpiirdis-r
sèment peut même durer fort long-temps sans fair^ périr
l'animal qui l'éprouve, quoiqu^il ne mange i^teo,' car il se
fait aucune perte , et il reste à peu près dans le même état ;
comme une montre qu'o^ ot^lieroit de remonter f^t^roit
sans mouvement , sans perdre pour cela ses râssorts et la fa^
culte d'être mise en action. Ces animaux sont àts monires qoe
la chaleur met en jeu. On a tort de croire que les abeilles et
les fourmis amassent des provisions pQur se nourrie pendant
s 0 M 88^
Vbiiçer ; elles SDe^angent^ alots» Leurs magàsiDs servent
à i^urrir teurs larves ou visi» pentlaDtle printemps ^ Télé et
rantomne. Tous les animaut qui s eBffourdîéséiit en hiver , &è
caeheot, se soustraient, autant qii^ils le peùvenl^ aux rigueurs
fie la i'r9i4ttreé lia iiat«re a surtout prévenu les ravages de
rbivier ehéz les espèces loitles d'anioiÂiix et 4e j[>lan(es ^ en
couvrant les bourgeons de^celies^i 4'écàilles épaisses, en
Q,-ei(pQâant .que les «oufs des, iâsecf es anx gtandi froids , en
^nnaâi aux autres aniinatix.PîiistiQct de s'enfoncer sous la
terre^dâ ëé plonger dansJeà eajûs^ èS en dépouillant la plupart
des arbres de leurs parties délicates , etc. Telle est lapré«
voyadde dé la nature.
Il n'est paa étonnant que tes plantes et les aniniaux que
aous venons de nommer soient exposés à cet éngoûrdbsement
bibernal , puisqu'ils n'ont pas un» cbaleUr bieti supérieure
à celte de l'atmosphère ; ce sont des corps organisés froids ;
les ^»OftSsotis et les reptiies , t]uî |»aroissent plus complets que
les autnes dans leur vie 4 n'ont que deux où ttroifi degrés de
fàhaieur av - dessus dé la température atmosphérique. La
froidure i donc bèàuëoup d'action feor eux« Mais il n'en est
{ias de mÊme des animant ii sang obaiid^ tels que l^s oiseaux,
es «piadru^èdes vivipare^ et les cétacés; ils résistent plus long-
temps au fréid^ et la plupart de leurs espètes ne ^'engoiivdis-
isent point. Je èroié qu'il il'y a pas ube espèée d'oiseau qui
tbnibe en léthargie danâ î^s.plus graiids froids deTbiver, car
ils sont plus chauds que les quadrupèdes. ( V. Oiseau. ) Le
roitelet^ cet oiseau si petit, conserve toute soti activité,
iouie sa gatté ; au miliêo des piiis âpres frllnats. On le voit
voltiger sur les buissons dins le temps des plus violentes
ffelées* Ûa k prétendu que l'hirondelle n'émigroit pas dans
les pays chauds ^ mais s'enCcMiçoit dans l'eau des mardis et
passoit tout l'biver sous la glace, ile fait me paroît tellement
contraire à l'économie anii^^e d^s oiseaux , à U chaleur de
leur corps , à leur grande respiration , qu'il me semble ab-
furde^. F» MigrâTiok.
Parmi les quadrupèdes vivipares, un gr^nd kiombre d'espè-
ces de rats, de loirs ^ de marmottes, de muscardiits et d'autres
rongeurs^ et même des carnivores» comme l'ours 4 leS héris-
aons, les musaraignes, les taupes evles chauvé^souris, passent
là plus grande partie de l'hiver engourdis dans des retraites
qu'ils se creusent ou dans des trous d'arbresf de rochers, etc.
On observe que tous ces animaux sont fort gras en automne,
ce qui indique , comme nous l'avons dit, une grande sopé-
riorité de leur vie intérieure sur la vie extérieure. Ils ont des
épiploons grais^ux surnuméraires qui servent à nourrir leurs
organea intérieurs pendant leuriorpeur. Leur respiration est
Sgo S O M
très-dlminaée et pea sensible. Saltzer prëtend même que le
hamster ne respire point lorsqu'il est engourdi La sensibi-
lité , la faculté de se mouvoir , la circulation du sang , sont
plus on moins anéanties suivant la profondeur de rengoor*
dissemeni. Les marmottes se préparent des terriers, qu'elles
garnbsent de foin ; Tours amasse de la mousse dans sa rer
traite , ainsi que les loirs ; dirers rats apportent des provi*
sions pour leur hirer , afin d'apaiser leur faim lorsqu'ils se
réveilleront de Jeur long sommeil. On pourra consulter les
articles qui traitent de l'bistoire de ces animaux. Il faut re-
marquer que presque tous habitent les pays froids ou les
lieux élevée, que leur constitution est grasse et humide , ce
qui les dispose à cette torpeur. Les animaux du nord sont pfos
gras , plus lourds et plus portés au sommeil que les animaux
du midi. y. l'article QuADBUPÈns.
Cependant le crand excitement qu'éprouvent certaines
espèces des pays les plus 4^auds , opère sur eux les mêmes
effets que le froid , par une cause opposée ; car nous avons
fait voir que la fatigue des^ organes les forçoit au sommeiL
C'est à cette cause qu'il faut rapnorter la léthame des Unrecs^
sortes de hérissons de l'Ile de Madagascar , ceUe dics geirboi-
ses et de quelques autres quadrupèdes vivipares des contrées
les plus ardentes delaterre, et même cet' assoupissement na*
turel aux méridionaux à l'époque la plus chaude de la journée ;
c'est ce qu'on nomme la sksU en Italie et en Espagne. D'ail-
leurs , la froidure ni la chaleur ne sont pas les causes essen*
tielles de l'assoupissement; elles n'en sont que des auxiliaires;
quand même elles ne subsisteroient pas , certains animaux
î constitution (bible , comme la plupart des rongeurs , les
chauve-souris, les hérissons , etc., tombenûent chaque année
en stupeur pendant quelques mois pour réparer leurs forces.
Outre le sommeil journalier de ces espèces , elles ont encore
un sommeil annuel, dont le froi^de l'hiver n'est que la cause
prédisposante. Ce Q.'est ni le froid ni le chaud qui nous obligent
a dormir chaque nuit , c'est le besoin de réparer nos forces;
il en est de même pour les animaux par rapport à leur som-
meil annuel, qui est un su{^lément à leur sommeil joumalien
Xa nature les a constitués ainsi , non sans raison ; car au
sortir de leur état de stupeur, ces animaux entrent en rut et
engendrent même à plusieurs reprises. Comme l'acte de la
génération use Beaucoup la vie , â étoit donc nécessaire que
la restauration se fît en même proportion-^ns ces espèces
naturellement foibles. C'est par cette même cause que les
chrysalides demeurent dans un état léthargique ; car tous les
changemens qui s'opèrent dans l'intérieur des corpç vivans
exigeant beaucoup l'emploi des. forces vitales i produisen.! U
s O M 39t
sommeil dans la vie extérieure. Le temps du sommeil est
Fépoque du perfectionnement ou de la mutation des orga-
nes , parce que les forces de la vie, au lieu de se perdre
au-^ehors , servent à opérer ces mouvemens înterpes.
Tout ce qui empêche Faction des organes extérieurs les
force k dormir. Ainsi la compression du cerveau , Taccumu-
lation du sanç veineux dans ce viscère , ou les épanchemens
de fluides , de pus, de lymphe, la ligature des jugulaires
empêchant le retour du sang ; les autres afflux de ce liquide
causés par divers embarras , la surcharge de Testomac , la
raréfaction par la chaleur, Fextrême abondance de la graisse,
les asphyxies causées soit parles gaz acide carbonique , azote
et hydrogène , soit par l'interruption de la respiration , la
strangulation, submersion dans Teau , etc. ; toutes ceis causes
produisent un assoupissement qui peut devenir mortel. En gé-
néral, le sang veineux produit une léthargie dans les vaisseaux
artériels , lorsqu'il y entre ( Bichat ^ delà Vie et de la Mort ,
part A ) , et u est souvent la cause des affections coma^
teuses oo soporeuses qui attaquent Fespèce humaine. L'apo-
plexie présente un cas analogue ; c'est un sommeil funeste
et souvent mortel. Les paralysies sont en quelque sorte des
sommeils de Faction musculaire, déterminés par la com^
Ïression de quelques rameaux nerveux. L'opium , le chanvre^
1% plantes de la famille des solanéesj telles que la belladone ,.
IdL mandragort f l^jusquiame^ le tabac ^ la pomme épineuse , 1»
wartUe , etc. , suspen||ent Faction ^ la vie extérieure et cau-
sent une stupeur plus ou moins profonde , accompagnée .
quelquefois de délire, de manie et de fureur, qui se termi-
nent par tes cenvnbions et la mort. Ces drogues dangereuses
arrêtent Factivité musculaire et la sensibilité , en affoi-
blissant les organes, à peu près comme les liqueurs spiri-
tueuses , de même que nous l'avons expliqué ci-devant. Les
Orientaux qui s'accoutument à l'usage de Fopium, ne peuvent
plus s*en passer sans tomber dans une extrême foiblesse
( Chardin, Voyage en Pene.^ t. 4> P« i^O» nouvelle preuve
que .ces médicamens narcotiques sont de forts sttmulans t|ui
ne produisent Fassoupissement qu'en^ffoiUissant les organes
parun ècc^ d'irritation. Les individus quin'usent pas toutes
leurs forces vitales extérieures , ne dorment qu'à peine ; on
en voit àQs ,exem{tles chez les personnes trop oisives ; elles
ne peuvent pas dormir, précisément parce qu'elles n'ont
pas agi en proportion de leur repos. Tout ce qui excite for-
tement la vie extérieure, comme la contention de Fesprit^
l'inquiétude , la manie , les passions , les douleurs , les bois-
sons éofiauffantes , empêche de dormir , jusqu'à ce qu'on
y sx>it forcé par l'épuisement des forces. vitales» Ainsi on a
391 S O M
vu des aoldats harassas de longs tfayai» « doiWr auprès ^a
canons qu'on tiroit , sans que le bruil pàt les révetUer , t^ti%
le besoin de la réparatijoii de la vie extérieite'e étoît pressant.^
Comme le froid éts pays du Nord use les fiMrce^ ritales ^
on y est plus porté au sommeil que banales contrée^ méri-
dionales.
Indépendamment dusomineit général de la vie extérktii'c^
certains organes peuvent tomber eu léthargie ^ tandis qoe led
autres demeurent éveillés. Par exemple ^ un bbmitie profon-
dément enfoùeé dans une médîlation ^ un Archimède ^ un
Newton, ne voient, n'entendedt y ne sentent rien; tauA
leurs sens dorment ^ excepté leur cerveau* D'autres bomme»
travaillent des bras , mais leur cerveau dort; ce sMt desiùât^
chines qui se meuvent par habililde* Certains sens s'éveil-*
lent lorsqu'on en a besoin t lorsqu'on les rend attentifs ^ ta»^
dis que les autres demeui-enl inàctifs , engourdis* De ntéoie
les oi^aneà de la génération ne s'éveillent que lorsqu'ils sont
excités par le besoin , l'imagination ou des stimttlaQs. Quâaé
le sommeil s'empare de nos sens ^ c'est par degrés^ ou même
inégalement; ainsi le sens de la vue dort avant celui de l'onâfei
mais il peut demeurer encore quelque étincelle de lavieexté^^
rieure dans les organes endormis ; ^lelqitôs portions dooer^
veau peuvent retenir encore une partie àé leur activité «
surtout lorsqu'elle n'est pas épuisée* Le sommeil fi'èst doflô
pas toujours générai ; des organes vivans continuent lewr ac-^
tion ; des idées se renoUv^lent ; on es^ans un songe. L'ani^
mal a des songes aAssi ^ parce qu'il a des idées et on» Cer-
taine mesure d'intelligence. On voit quelquefois le cUen
donner de la voix , haleter , suei^ , remuer la queue 4ails le
sommeil , s'agiter comme s'il étoit à la poursuite d'uâ:lièvrey
comme s'il étoit prés de l'atteindre ^ de se désaltérer de sod
sang. Les oiseaux rêvent aussi quelquefois , témoihs les per-
roquets. Les animaux les plus excitables révent plus que les
bétes.à cornes et à laine 9 et le dieval plus que le bœuf. On
ne voit guère que des tauréans, des béliers où des vacheà
qui allaitent ^ qui éprouvent àe& rêves f selon Chabert.
Or , les organes qui conservent encore un teste de vie ex-
térieure gardent souvent leur action pendant Ic^ sommeil;
de là naissent les songes. Le$ somnambules sont des person*
nés chez lesquelles les organes ne s'assoupissent pjtô cùmtp^*
tement. Leurs muscles^ leur cerveau , retiennent )fiiio»re une
portion de vitalité , tandis que leurs sens dorment Du som-
nambulisme au rêve la difTérenee n'est que du plus 0u moins.
Comme nos habitudes journalières associent des mouvemcns
du corps à des idées , il est naturel » lorsque ces idées se pré-
sentent , que ces mouvemens s'opèrent par communicationf
sou igS
Ob b« ioit donc pas sVtoimer àe ce que font les âbniAam-
baies t pMksQtt'ils tout éveillés pàut les choses seulement qa'ib
exécute»! / e< dob pour fe reste* Les portes de leurs sêlis soàt
fermées 9 ramé leiil- esprit veille presque en entier; voilà
Îourquoi ils péuvenf parler ^ âgir^ suivant un certain mode^
la mémoire et ilmaginaiion veillent dans les fèves $ triais il
ne paroît pas que le jugenient ait grande part dans tOâtes les
idées « les paroles et les actioils qui s'exécutent pendant lô
sofniheiL Le jugement est la première faculté dé Tâmb et dé
la vie extérieure ; c'est la plds délicate , la plus tardive il sé
développer^ la pliis prompte k se détruire dans les dîfféfens
Iges derhomme ; elle s'endort la première^ et se réveille là
dernière i tatidis que l'inlaginatiôii et la mémoire subsistent
beaucoup plus long- temps ; aussi ces dem facultés joiiefit les
principaux rMes dans les'songes. Si le jugement eidstoit^ les
réires auroient moins d'extravagance i ils Seroiem aUssi rai^
sOnnables que les pensées de l'étal de veille ^ et on les pren^
droit pour des réautés^
La preuve que les rêves et le somilaïkibaHsnte Cônsiétent
dads la veille de quelques parties duCcrveaà pendam le som«-
«leil des sens, ou par quelque irritation nerveuse subsistante,
comme danis ki rêves voluptueux par surabondance de sperme
datis les parties^xnelles, c'est qu'on songe dans les premiers
instans du repoll'c'est que l'esprit, frappé de quelque idée 6u
de quelque sentiment pi^ofond , y rêve presque toujours \ car
. l'organe^ excité par cette idée ou ce sentiment^ ne s'endort
pas; son action continue, la pensée s'exécute, mais saDs ôr^
dk*e i sans règle , à cause de l'absence du jugement. Voilà
encore pourquoi les rêves font connoh^e ordintiirémeut lé
caractère des hommes et dévoilent leurs affectioAs, pâfcé
que le jugement ne les cache plus. Lé corps agit seul, la vie
interne se développe toute entière , et ses mœurs se préseu-»
tent à découvert. D'ailleurs les idées des rêves agissent plul
puissamment sur le corps que les pensées de l'état de veille ,
parce que rieù ne contrarie l'action des premières ; rien M
rappelle la raisoft , rien d'extérieur ne les distrait ; aussi l'i*
magioatioià s'exalte quelquefois assez pour exciter des pollu-^
tions nocturnes. Les organes dormans cèdent sans peine aut
organes éveillés; de là émanecettegrandê puissance des idées
dans les songes , puisque l'équilibre entré éllêd et les corpà
environnans est rompu. Les besoins du corps éveillent en-
core certaines idées tlâns l'esprit endormi) par exemple,
lorsqu'on a soif, on rêve aux fontaines, aux fleuves, etc.
. Dans la chaleur de la fièvre on se représente quelquefois des
fournaises ardentes , de grands feux et des objets analogues.
( Consultez les mots Sev^s , Nerfs , Vie , etc. )• Les per-.
/
394 S O M
sojanes vires sont plus sujettes aux rêves que les individas pe-'
sans et moas. Le délire est l'état intermédiaire du sommeil
et de la veille ; aussi Ton éprouve ordinairement mi délire
passager au premier instant da sommeil. L'opiam produit le
délire avant que d'assoupir. L'époque du délire est celle de
la cessation du jugement , car lorsqu'une faculté de l'esprit
diminue , les antres s'augmentent; suivant ce principe, l'i-
magination s'exalte lorsque la raison suspend ses fonctîons[/
Le délire est voisin du rêve , mais le premier est plus près de
la veille, le second du sommeil.
Il est intéressant de considérer la position que prennent
les animaux pendant leur sommeil, car elle indique un état
plus ou moins favorable à l'oi^ganisation. Ainsi l'enfant , le
jeune animal , en s'endormant , se courbent ou se peloton-
nent à peu près comme étoit leur*fœtus dans l'amnios et le
^in maternel^ situation convenable au développement des
forces , en couvant les organes internes , en permettant l'am-
{^lification des membres, le relâchement de toutes les artica-
ations alors en état de flexion. On se couche aussi plus vo-
lontiers sur le côté droit ^ celui du foie , pour que ce vbcère
pesant ne comprime pas l'estomac; et de cette incubatiotf
vient la plus grande force que prend d'ordinaire le câté droit
sur le gauche , à cause que les humeurs ijaf écoulent plus
abondamment. Enfin , après le sommeil , toK les organes ne-
lâchés,rafratchjs ou mieux nourris, acquièrent plus d'ampleur,
et l'homme , les animaux, sont plus grands de taille le matin
que le soir après leurs travaux.
D'ailleurs la perspîration s'exécute sans peine dans le
sommeil , comme le remarque Sanctorius , parce que les
pores s'ouvrent on se relâchent dans cet état d'abandon
nocturne. De là vient que l'absorption ou l'inhalation est
aussi plus considérable, et les miasmes contagieux sont reçus
plus facilement, si l'on y est exposé, que pendant le jour.
Voyest les autres remarques sur l'HirvERTiATiON àes ani-
maux et sur leurs espèces nocturnes, (tirey.)
SOUMET (^ Apex). C'est l'extrémité d'une tige, d'une
feuille , ou de tout autre organe du végétal. On donne par*
tîculîè rement ce nom aux Anthères. F. ce mot. (n.)
SOMMET ou 'ju^s d'une coquille bivalve. F. le mol
Coquille, (desm.)
SO MMET. On donne ce nom à la partie supérieure d'une
monta^;ne , surtout quand elle se termine en cône en ou
pyramide.
On dit aussi le sommet d'un cristal , quand il est terminé
en forme de coin ; car alors on ne pourroit pas se servir da
WOipp'amde , et l'on dit que c'est un sommet dièdre, (paï.).
SON 395
SOMHÈTE^ Nom qa^on donne aa friût de la Ronce.
(B.)
SOMMITE, r. NÉPHÉLIOT. (LN.) ^
SOMMITÉ , Summitas, Ce mot désigne U pointe des
iierbes , et plus commcmément les eîtrémités àes tiges flearies
de quelques plantes dont les fleurs sont trop petites pour être
conservées séparément. Ainsi on dit sommité Sabsinihe , de
lavande , de centaurée , de nUUepertuh, (D.)
SOMNIOSE, Sommoius. Sons-genre établi parLesneurv
Journal de l'Académie des sciences naturelles de PhiUdel-
Shîe , aux dépens des Squales. Il ne diffère de cehd des
LiGuiLATS (^Spinûx , CuT.) que par son museau plus court et
plus obtus.
La seule espèce connue de ce sous -genre rit sur les
cdtes de T Amérique septentrionale. Elle a les nageoires
très-courtes, (b.)
SOMPT. Nom de Parbre qui, dans le Sennar, produit
la Gomme dite Beledi. T. AcAas. (b.)
SON. On ajppelle ainsi Técorce des graines céréales lors-
qu'elle a été brisée et séparée dela£irlne qu'elle renfermoit
par la mouture et le blutage.
Le son , privé par des lotions répétées de tonte la farine qui
avoit pu lui rester adhérente , ne fournit plus aucun aliment à
rhomme ni aux animaux. Il est complètement indigestible.
Cest donc mal à propos qu'on le laisse souvent dans le pain,
et qu'on le donne habituellement aux bestiaux. S'il produit
quelquefois de bons effets , s'il rafraîchit, par exemple , les
chevaux , c'est qu'il exerce 9 san^ en être altéré*, l'activité de
leurs sucs digestifs, fait, par suite, couler la bile dans leurs in-
testins , ou mieux produit une légère indijjestion qui ranime
la circulation. Son usage habituel affoiblit certainement , à
moins qu'il ne soit accompagné ou suivi de nourritures plus
substantielles.
Cependant il ne faut pas conclure de là qu'il faille jeter le
son sur le fumier. Lorsqu'il est le plus privé de farine , tel que
celui qui résulte de la mouture économique ,. il en conserve
encore assez pour qu'on puisse en tirer de l'amidon ou nourrir
des cochons , à plus forte raison celui qui provient de la
mouture à la grosse. On veut seulement uire sentir qu'il ne
faut jamais le donner seul aux animaux , et surtout le leur
donner seul.
On emploie le son à quelques usages économiques et dans
* les arts; mais la portion qui est consommée sous ces rapport»
n'est qu'un minicule en comparaison de la quantité qui se
produit journellement. V. aux mots Blé , FaoMEirr ^ Seigle j^
Orge , Avoine , Faiune , Pain, etc. (».)
396 s O îl
SONARD.Dâûs le déjpârtementdeMlû, <'m )t Ca-
HARD MILOUIN. (DESM.)
SONATLI SCHUSCHL Les T^nureê mUWà&ïe&
iobnent ce nom slùx thtm^'SoUris oH f^heif^pUre^t (l>£^lt.)
SONCHUS des Latinis ^ Songhos ^mi Sonkhos des Giiecs.
Selon Diosooride ^ ii v a à&M esf^ices de sonkhn^i h^wà elt
•duvage et épideux ; rÀutre est mon et bon. à manger; sa
tige est anguleuse , oreu^ , qaôlqucffojs rouge ; ses feuille^
sont découpées i^ar intervalUs sur leiiri bor.dd. Tous lés deux
ont la propriété de ra&afchir et de resserrer knoyenneœeilt
le 6oirfto> 04 les etiiploie contre les grandes ardeurs d'est6*
mac et les grandes inflaoïmations. h^ùr jus fait venir le lait
aux femmes. Appliquées vers le bas , et maintenues par une
compresse de laine, ces plantés aaet bennps contre lesapos-
lèoies du fondement et de la matrice. L'herbe et U racine
sont également employées avec succès pour calmer la dou-
tcnr que cause 1^ piqûre du scorpion. Il y a un autre sonA^o^
plus tendre qui est comme un arbre 9 ayant les feoiUes lar-
ges f et la tige branchue divisée par ses mêmes feuilles. Il a
Tes mêmes propriétés que les autres.
On voit taciiefnent que cet article de Dioscoride ne ren-
ferme point de descriptions suffisài;ites pour qu'il sbit réelle-
ment possible de reconnoître les sonkngs {^armî les plantes
de nos pays ; aussi les commentateurs, de cet auteur varient-
ils dans les rapprochemens qu'ils en font, ^uelqùesruns les
rapportent aux ïaitrons , et surtout au Laitroi^ des champs
{sonchus (wensisX^mn.}:, mais plusieurs autres voient dans cett0
dernière plante lin hieracium de Dioscoride. Matthiole , Tun
d'eux^remarque entr'anlres que la troisième espèce de sonkhos
ou celle qui est en arj[>re , ne se trouve point en Italie , et
qu'il n'existe aucune mention de cette plante dans les ouvra-
ges de Théophraste et de Pline.
Ce dernier auteur nous donne quelques détails sur les
sanchus qui nous paroissent plus propres à les faire Recon-
noître ; mais qui néanmoins ne mèijieot guère à d'autre con-
clusion que cejie-ci ; c'est que les soncHus étôien.t des plantes
composées, u if y en a y dit-|l, de deux sortes , l'un olanc^
et l'autre noir, Toi^s deux ressemblent â ia laitue , si ce n'est
qu'ils sont garnis de piqqans. Leur tige qui est anguleuse et
creuse , s'élève à la hauteur d une coudée \ et quand on la
rpmpt , il en découle une grande quantité de suc laiteux. Lé
laitron blanc qui tient' sa couleur de son lait,- se donne assai-
sonné comme de la laitue à ceux qui. ne respirent qu'avec une .
grande difficulté. Ërasistratc dit qu'il produit de bons effets
dans la gravelle, et qu'étant mâché 9 U corrige les défauts
de 4'haleine. Son suc pris à chaud dans de l'huiJe et du via
s O N 397
Mai>c f oijle be^HCOup le» traçai» ie IVAfanfeAiem ; taais ti
faut que les femmes se lèvent et se proiqènent après qu'elles
ont aéco|iché. Sa tîgè cuite fkit i^eiiir le laté aux Dourrices, et
donne une couleur pluê vive et ptusfpaîoHe à4edF no^^isson.
Quelques gouttes de son suc distillées âafis*les oreilles , re-
médient aux incommodités particuUèt*es de èés organes ; on le
tait (irendrè k cbaud pour les dîiBcnlt^s d'iiriner; appliqué en
lîniment , il guérit les dépôts qui se formelit à Tanus. Il est
très-salutaire pgur les piqûres de 6eorpiMs\i et les morsures
de ^erp^ns. Certains auteur^s approuvent Tnsage du sonehuf
blanc, mais rejiettent ie noir eoftiine une plante malsaine et
dangereuse. D^autres gisent de eeluî-ei qu'on peut l'appli-
4faer en certains- cas avec dA grnau ^ parce qu*il a une vertu
réfrigérante, etc. »
C'étoit donc par^ni les plantes comj^osëes lactescentes ^
delà famille des chicoracées, qii'il falloit chercher les jofi-
chu^ , et le choix pouvoit tomber également sur les Laitues ,
iactuca y 4es Cof^RiELES y chondriHa , fés Laitrons, senckus j
etc. Aussi ^ les botanistes qui oni;|ifréeédé Toumefoti , eon^
fondoien^ils sons les noms e&mnva^Bét'ktetueus^t^esù'iso^
àgreaUà , deS espèces de ces divers ^étirés, et quelques antres
du genre Frenantbe de VaiUant.
Quoi quHl en soit , le genre svnchus des botanistes moder-
nes , renC^rme des so/ichus de G. Bauhin , de Tonrnefort , de
Placknet , de Batrelîer, d'AîHofli; des chon^riiia de Raiç
des scorzoneraàe Linnâeus ; des hierapîunf, de l^odson ; des
andryalà dç palécbamp ; une hctuca de Toumefbrt ( ^on^^i/j
motUanus ) ; une autre lactucQ de Taillant ( sçnchus plurnic-
n'5yetiC.
Les deux espi^cés de taltron que les comipentateurs des
anciens rapportoient anxxsbnkkos de Diosçoridç^ sont le LÀl-
TRON DES CHK^P^ (^ sQnchm arvensîs y t^) t e^îe Laitron COftt-
MUN ( sonchus dèràcéùs \ L. )• ,
Le ipot de sonfçha^ , d\\ Yentçnat , vient s^lop Martinins»
d^un inot grec qui signifie creiix | parce que Içs jLige^ de ces
j^Uniçs sont fistu)çuàes.'(bçsfti.)
SQlSDAQUA. Now qi^e rOBjRAf^ pprte cb^z les Hu-^
rop^.(s.), ^
SOr^DÀRI. BWeda oomme ftioai un arbrisseau deTInde
qu'il a figaré 9 mai$ do^t il n'a pas indiqué les parties de 1»
frni^tige^ioli a#s6? comp^lemeni pour puwroiv le rapporter
. il un geiare. (b,).
SONDI-FA'FAU Plante vobiératre d^ Madagascar ,
dont le nooL botanique ne tn'est pas eonna, (s.)
SONDUOC. L'un des nom» donnés ei^ Chine à 00e
398 s. O N
espèce dlGNAMK {Jik^cOna opponVJoUa, L.)» selon Loa-T
reiro. (ln.)
SONGAR; Mus s<mgarus'j Linn. Petit quadrupède de
l'ordre des rongeurs, et du genre Hahsteiu (desm,)
SONGE. On donne ee nom , à VÛe de la Réunion , à la
racine du Gouet esculent. (b.)
SONGIUM. Rumphius a 6guré la Sialite eixifhque
sous ce nom. (b.)
SONGO. Nom indien du Gouet EscuLEiig. (b.)
SONI. Très-petite coquille qui paroft appartenir au genre
.Volute ou.au eenre MiTR»de Lamarck. (B.)
SGNICÉPHâLE. Nom donné par Swammerdam anx
insectes du genre des Vrill^ttes (^AnoldumjFah.) , à cause
du bruit qu'ils font entendre dans les boiseries qu'ils ron-
gent en frappant avec leur tête 9 selon quelques auteurs y, oa
en se livrant à un mouvement oscillatoire, selon M. Duméril»
(desh.)
SON-MOUC. Nom cocbincbinois d'une espèce de Clé-
H ATITE que Loureiro nomme cleniaiisvkginica^ L-^mab qni pa-
rott être la même plante que Thunberg appelle ainsi, dans sa
Flore du Japon , et non pas celle de Linn^eus. Ce sentiment
est celui de M. Decandolle qui, dao^ son Sptcies 9 nomme
cette espèce chmatis biiemata ^ et y ramène la semninsa de
Ksempfer. (t.NO
SONNANTE. Nom donné par DaiAenton au Cbapaud
SONNANT ou Pluvial , Bufo bombinans. (oesm.)
SONNERATIA. Linnaeus ', Suppl. platd. System, vege-
tab. 1781 , a donné ce nom à un arbre du Malabar, des
Moluques et de la Nouvelle-Guinée , dont plusieurs auteurs
avoient fait mention avant lui,, sous les dénominations de
Blatli seu Jambos sybesùis ( Rbéed. , Malab. 3 , pag. 4^ ) ; de
mangîum caseolarerubrum ( Rumpb. , Amb, 3 , p. 3 , tab. 74) ;
de Bagalbat camelli ( Raj. , Lut, 85 , n.^ 10 ) , etc. Il l'avoit
lui-même placé dans les premiers ouvrages , sous le noin de
' rhizophora caseolans , et Gaertner l'a décrit sous celui à^aubU-
iia caseolans ( de Fruct et Sem. i , p. 379 , tab. 7Ç , fig. a ).
Son nom vient de celui du célèbre naturaliste Sounerat ,
qui a fait connoltre cet arbre dans son Voyagé à la Nowelle-
Guinée , soas le nom de Pagapate. V. ce ^'nîer mot. (besm.)
SONNEUR. Nom donné au GoaJiJks huppé, parce
qu'on a trouvé des rapports entre son en et le son d'une
clocbçtte qu'on attache au cou du bétail. Nota. Ce prétendu
C0RACIAS n'existe pas tel qu'on le dépeint. F, ce mot. (v.) ;
SON-TO. On nomme ainsi une espèce de The, dans le
commerce. On ignore si elle est due à uq mode de prépara-
tion ou à une variété 4'arbrer (b.)
SON 399
SON-TRA. Nom d'une espèce de Néflier [mespUm j^-^
racanûia^ LiOiir. ), en Cochînchine. (ln,) ^
SONZE. Espèce de Gouet dont on mange les feuilles
cuites, (b.)
SOOBA. Le Sureau porte ce nom à Java, (b.)
SOOTT. Nom que le capitaine Cook et son équipage im<*
posèrent à une espèce d' Albatros. V. Albatros a plumage
GRIS-BRUN, (s.)
SOP-CLO-O. Nom du Manucode chez les Papous, (v.)
SOPE. Espèce de poisson du genre Cyprin ( Cyptinus
èallems) qui remonte de la Baltique dans les fleuves , et qui.
appartient au sous-genre Labéon de M. Guvier. (desm.)
SOPHAR. Nom arabe donné par les habitans du Dar«
Four au Séné sauvage ( Cassià sophera , L. ) , qui croît en
abondance chez eux. (ln.)
SOPHIA CHIRURGORUM. V. ThÂlictron. (desm.)
SOPHIO. C'est le Cyprin vandoise. (b.)
SOPHISTEQUES. Nom que porte, à Madagascar , un
arbrisseau du genre GtOMPHIE , selon Decandolle. (ln^
SOPHORË , Sophora. Genre de plantes de la décandrie
monogynieetdekfaroilledeslégumineuseSydontlescaractèreR
consistent: en un calice persistant, urcéolé, et à cinq divisions
^ plus ou moins profondes;enune cocoUe papilionacée, dont les
ailes sont de la longueur de rétendard;en dix étamines libres;
en un ovaire supérieur , stipité, surmonté d'un style courbé à
stigmate simple ; en un légume allongé et moniliforme^
Ce genre a été divisé ^ par Lamarck , en trois , savoir :
S0PHORE, Virgile et Podalyrie. Willdenow a conservé ce
dernier genre en lui réunissant le second. Salisbury a depuis
établi le genre Edwardsie à ses dépens. Le genre Daviesie
lui enlève quelques espèces.
Ce genre, dans son intégrité , comprend des arbres , des
arbrisseaux ou des plantes herbacées , à feuilles ternées ou
ailées avec impaire , rarement simples , à fleurs disposées en
grappes axillaires ou terminales , rarement solitaires. On
en compte vingt-cina espèces , dont les plus importantes à
connoitre sont :
Le SoPHORE DU Japon, qui a lés feuilles pinnées, les fo-
lioles ovales , glabres , nombreuses ', et la tige arborescente.
Il croît aU' Japon , et se cultive depuis long-temps dans les
jardins^ de Paris , où il fleurit pres/^e tous les ans. C^est un
arbre de moyenne grandeur, d'un beau port, et d'une cou-
leur sombre qui contraste avec celle de la plupart des autres.
On le multiplie de graines et de racines.
. Le SoPHORE OCCIDENTAL a les feuilles pinnées , les folioles^
ovales et nombreuses. Il croît dans les îles de l'Amérique , et
se cultive dans quelques jardins de Paris»
ioù s O R
Xte% ÇOVQOEES A f BTPTBS F1I7ILLÊ& ef VéTRAPT^E ODt leS
feuilles pin||ées , les.foHpk^s tvès-petites , nombreuses ^ ova-
les et vehwfs. Ils vienaent de U Nouvelie-^éiânde , et se culli-
vent au Jardin des Plantes de Paris ; leurs grandes flt:drs
jaunes , qui se d^v«lopp«nt avant les feuilles , rendent ces
deux arbustes très-remarquables,
Le SoPBORE DORÉ aies feuilles pinnées^ les folioles ellip-
tiques, aiguës, presque nues, et les légumes gUbres. Il croît
en Âbyssinie , et se cultiire àans les jardins de Paris. C'est
le viiTgiHa de Lamarck, et la Robinier presque decandre de
Lbéritier.
Le Sophore tehoturier a les (teiiilles tiernées , pélîolées ,
stipulées; les folioles presque orales, obtuses, mncrenées; les
stipules très-courts, il se trouvé en Amérique , dans les clai-
rières de bois , où il forme des touffes tiiès-denses , de deux
ou trois pieds de haut. Je l^ai observé en grande quantité en
Caroline. Il est vivace par sa racine , et devient noir par la
dessiccation. La plupart de sts fleurs avortent. CVst une Po-
DALYRiE'de Lamarek.
Le Sophore blai^g a les feuiMes ternées , jpétiolées , stipu-
lées , les folioles oblongues , obtuses , et^es stipules très-
courts. Il se trouve en Caroline , dans les sables les plus
arides, et se cultive à Paris, dans les jardins de Ceis et
autres. Il s^élève plus que le précédent, et est beaucoup moins
fameux. Ses fleurs avortent aussi très-fréquemment> C'est
encore une Podalyrie. (b.)
SOPHRONIE, Sophrorda, Lîcht., Roëm. Genre de
plantes de la triandrie monogynie , Linn. Corolle bypocra-
tériforme , à six divisions ; stigmate trifide ; capsule engagée
(infère ) trivalve , triloculaire , polysperme.
On n'en copnoît qu'une seule espèce du Cap de Bcnane-
Espérance , Sophrotwe EK gazon, Sophronîa cœspitosa. Ses
feuilles radicales sont linéaires , garnies de nervures engai-
nantes , membrai^euses , dilatées à ia base , plus longuçs que
les fleurs , qui sont presque en ombelle, (p.b-)
SOPI. V. Saupe , espèce de Sî*e. V. aussi Spaeu
(s.)
SOPLON ouGROGN EUR, de Wqod. C'est rYAcouRÉ.
F. ce ipot, (s.)
SORA. Il y a , dit le fbyageur Flaccoort , des Hérissons
à Madagascar comme en France , et on \é& appelle $om, !Nc
seroit-il pas plutôt question des Tekbecs.? (be^m.)-
SORA. C'est le Squale i«lani>re. (b.)
SORAr Sorte de bière qui se fabrique au Pérou avec le
grain germé du maïs, (b.)
SQRAMIE; , Sommia, GeBF« de plaetcs ie la polyandrie
s O R 4Qt
nu>no^ie; dont les earactères consûtent : en on calice à
€Àxiq divisions concaves et jColarée&;enime-cQroUe.<le cjbqpé--
taies ; en un grand fnoipbre d'étamiues inséi^ées au riéce^acie;
,«p un ovaire supérieur» orale, Aunmonlé d'un Iwgsiyie astig-
mate en téte;*en.une}>aîeovile9miUdtciiil2^£A contie^apt-on^
seule semence enveloppée iT une jn^mbrajoje vis/|ae«i9e.
Ce genre renferme deux (espèces 4}ui.ao9t 4es arbrâsseaivt
grimpans à fev'illes alternes^ pé^oiées, ovales^ aiguës^
épaisses et entières, dont JesJIeurs naiss^ent par ^petU^ JtMH^
qnets sur âes tubercules .qu^fOrnx-eviacfiiie anuniir^es rameau
ou à l'aisselle des feuilles. Ces arbrisseaux se trouvent ^ la
GÊmme.
Decandolle, danssom Sy^iema naturah, réunit ce geûre^
A^tm^ff^é dA^iiiNÉE f «vec*le 'Ma^pia et le Doliocarpë,
fMur ea former «d «oui ^a^quel 41 a conservé ie dernier de cek
«lonns. 11 jponse <)iie c'-est mal À ^propos que Willdenow Tt
SORfilER, i$or^ , iJma. {•kBsanilfhingpiiB). Genre de
|ilafitfis appavtenaot à 4a fomiUe 4es rosacées, qui a beaucoup
•de rapports avec les >NÉrLi%R6 et les Amziers. 5es caractère^
^Mtt.: un calice il cinq ^ii^isions; .t»ne corotte â cinq pétales)
fdaiieurs iétamines ( environ cinq 3 placées sur le calice ';
4rois pistils ; on avaice infërieor; une baie molle , ronde où
«a forme de poire, renfermant trois semences cartilagi-
jieives.
On ne compte « dans ce genre , que trois espèces qui
sont indigènes d'£ar(meA Siavoiir : le of^^èier .éamesiùjitie ^
celui dts oi$eleursj, eiJMyJtride. £,e.^ams^eStabd)re3và.feiuUes
ailées ou deH)i-ailé.es4 et à Beurs .tf ^pf^é^ AU lOOiymbes
terminaux.
Le SoRBi£a noMESTiQUis; ou Co^mmij^Soiiuêi^tHiwiicm^
Linn. , est ^n ^rand acbrx; .dtes {bnâts,, à 4i^ idcoôile ^ d'un
beau port , et dont ia tête Xorme une p^^^ii4e .kmffbe. Son
écorce est rude et raboteuse ;. son lK>is>très -dur « compacte
et rougeâtre ; ses feuilles alternes ,igai;nies^ stipules , ailéos
avec impaire , et à folioles qpposées , sessiles , tcès-^enliàces,
longues, pointues p finement .dentées , ihlanohâtres et coton-
neuses en dessous ; ses Beurs Uancbâtres , Téumea en ^espèce
de corymbe au sommet àts rameaux,; ses fruits inckus , gros
comme une petite pomme , de 1a forme d'une poire , cou->
ronnés par le calice , et renfermant des s^emences oUongues :
on les nomme cormes ou sorbes ; ils sOQt dlid>ord 4pres ,
mais mûris sur la paille ils deviennent idouXf eiae -mangent.;
ils se conservent peu ; ils sont préférables aux nèiles , et ce-
chercbés par les animaux ; sans eau on e j tait un cidre fort,
çt avec de Teau une boisson légère.
XKXl. 26
'io2 S O R "
Cet arire ne porte de fruit que lorsqa^il est dans un âge
avancfé.Sa croissance est lente. Son bois est le plus dur des
bois des grands arbres de la France ; il a la fibre homogène ,
et un grain fin qui reçoit bien le poli ; aussi est-il recherché
par les menuisiers , les tourneurs , les ébénistes et les machi-
nistes. On remploie à monter des outils , à faire des verges
de fféau , des vis de pressoir, des cylindres, des poulies et
«tontes les parties de machines sujettes à frottemens. Il der
mande à être travaillé très-sec. Donovan crott que Tacide du
fruit de cet arbre diffère de l'acide malique.
Le cormier croit naturellement dans les parties chaudes
de FEurope. Cet arbre est très-pen cultivé ; u vient partout,
et dans un bon terrain il s'élève à la hauteur des plus grands
arbres ; il acquiert quelquefois jusqu'à six et même neaf
pieds de grosseur ou circonférence. On le multiplie au
moyen des semis faits dans les jardins ; et il se reproduit lui-
^éme dans les forêts par son fruit dont la graine germe fa-
çilement. On le greffe avec succès sur Taubépine ( crakegus
oxyacantha ). Les greffes doivent être faites en fente et à très-
lasses tiges, et on doit supprimer, les premières années ^
toutes les branches latérales. Cette espèce offre plusieurs va-
riétés. On appelle cormier franc celui qu'on trouve commu-
nément dans les haies et les enclos. L'écorce et le frqit au
cormier sont astringens. On emploie extérieurement le fruit
i*éduit en poudre comnïe dessiccatif.
. Le Sorbier SAUVAGE, le Sorbier des oiseleurs , Sorbus
^Kucuparia , Linn. ; vulgairement le cochène , V arbre à grwes ,
a une tige droite qui s'élève plus ou moins ^ selon le site et
' le climat ;' elle est peu élevée dans les Alpes, plus haute dans
quelques parties de l'Europe où on laisse croître ces arbres,
.ettrès^levée quand l'arbre est greffé sur le cormier. L'écorce
du sorbier sauvage est lisse et grise , mais de couleur purpu-
rine dans sa jeunesse. Ses feuilles , ailées avec impaire , sont
composées de dix-sept oude dix-neuf folioles longues, étroites,
terminées en pointe aigîie , fortement en scie à leurs bords,
«t lisses des deux côtés ; au printemps, les feuilles des jeuues
arbres sont blanches en dessous , mais cette blancheur dispa-
cTOÎi au mois de juin. Les fleurs et les fruits offrent le plus
joli coup d'œil. Les fleurs sont blanches, réunies en gros pa-
quets comme en ombelles à l'extrémité des rameaux ; efîes
paroissent au mois de mai.' Les fruits ont beaucoup d'éclat
dans leur maturité. Ce sont des petites baies rondes, d'un
rouge très-vif, et qui , par leur réunion , forment des grappes
<^harmantes. Ces fruits , dont les oiseaux sont très-friands,
restent attachés à l'arbre pendant les premiers mois de
s O R 4o3
rhiver. Ils sont astringens comme ceux da cormier ; les Sué«
dois en font du cîdre et de T eau-de-vie.
On trouve cet arbre dans les bois des moptagnes de la
France , et des parties septentrionales de l'Europe. On Ta
introduit dans tous les jardins paysagistes , dont il fait jun
des plus beaux omemens , surtout à la fin de Tété et en au-
tomne. Sa végétation est plus rapide que celle du cbrjQii^r*
Cependant, comme il seroit très-long à se reproduife^^ se-
mence , on le greffe communément sur le Coig^assier V le
Poirier et surTÉPiNE. Il devient un grand arbre et a Tavan-
tage de donner des fleurs et des fruits, quoique. très-jeune ^
et n'ayant encore que cinq à six pieds de nautejur.
Le bois de cocbène est très utile. » Par la couleur, dit Fe-
nille, par la finesse du grain , par rhomogénéjté des libres
et Péclat du poli , il ressemble beaucoup à celui du soii>ier
cultivé 9 encore plus à celui du poirier s^auvage , duquel il
se rapjprocke d'ailleurs parle poids. Il peut, être employa aux
mêmes usages pour le tour, pour des vis de pressoir , pour
des montures d'outils , pour l'ébénisterie ,,car il est fort dur :
il l'est moins cependant que celui du cormier. »
Le Sorbier d'Amérique ressemble beaucoup au précé-
dent, mais il en est bien distinct. On le cultive dans nos jar-
dins.
Non-seulement les oiseaux , mais les poules et même les
bestiaux mangent le fruit du cocbène. Les différentes parties
de cet arbre peuvent être emplo]»ées en guise de tan. Dans
le Nord, son écorce séchée , broyée et conservée, nourrit
les bestiaux et les chevaux pendant l'hiver. Son bois fournit
une couleur noire. Les pépins 4e ses fruits sont émulsifs
da^s leur fraîchejir, et ils donnent de l'huile quand ils sont
secs.
Le Sorbier hybride, Sorbushybrida^ Linil»> est ainsi nom-
mé parce que quelques botanistes , et Linnsus surtout,
l'ont cru produit par les deux autres. Il a, en quelque sorte, le
port et le feuillage de l'alouche ou aHzier blanc. Ses feuilles
sont demi-ailées et cotonneuses en dessous* Ses fleurs , dis-
posées en corymbesy ressemblent àxelies du sorbier sauvage;
il s'élève ordinairement plus que ce dernier, et produit un
bel effet dans les bosquets d'automne; aussi lé multipiie-t-on
très -. abondamment dans les pépinières , soit par le semis de
ses graines , soit par la greffe sur le poirier, le pommier, le
coignassier et l'épine blanche. (D.)
SORBO. Nom languedocien des Cormes et des Sorbes.
V. Cormier et Sorbier, (desm.) ,
SORBUS. Les Grecs appeloient lin des arbres fruitiers
M son
que les Latins faBgeoietii ati nombre âe 4:eiix ^«^k <âéci^
gnoietit par ce nom de sorhus (i). Pdlne dit qaî'im >&8im%ue
quatre sorbus. Les fruits du premier ^nt la rondeur d'une
pomme; ceux du second sont terminés en pointe comoie
dnre }>oite ; ceux du troisième sont de '^gure ovale coaime
treitarnes pommes , et leur saveur est acide. Il ajoute que ja
première espèce deTrnit estprëCérable aux autres pour le^o^t
et son odeur i^hrs gracieuse , et que les deux dernières ont une
saveur vineuse. Enfin, sa quatrième esipèce de sorbus est celle
qu'il )3ppelle sorbus torminatis j^ •pzrce qu*elle s'emploie contre
les'tranchëesr aussi n^en fait-on us2(ge que comme médica-
ment. ¥ltle vient toujours en abondance , mais c'est la plus
petite espèce de sorbe. Ses feniHes diffèrent de celles Jles au-
tres sorbus en te qu'elles ressemblent extrêmement ^ celles
du platane, etc.
Ôeà sérbus oril les f^his^anSs rapports avec les atbres §p^
^1^8 tnespîios on inespile et croictgas \ aussi existe- t-il assez de
confusion dans leur synonymie. Tournefort les a néanmoins
distingués ^n titre de gemres , et Linnaeus , ainsi ^ue les bota-
nistes qui l'tmt suivi , n^e se sonft point écartés de cette classi-
fication , mai$ tnrt transporté le nom de mespUus aux craiœgns ,
-€ît •oekù de v^atagus aux mespllus. Ciependant Tentenat , qui
prière tes carai^tères 4;irés de 4a forme du'firait qu^ndique
Jussieu, à ceux que Linnseus tire du nombre des styles et des
ae menées , parce ^e ce nevnbre ées «styles ▼arie 4ans 4mn seul
{genre, et 'que les semences «omtwijaites à avorter ; V^entenat
avance qu'il n^késitereit ipas  iréanir Oes tr^is 'genres en ^m
seul , s'il me cpalgnoit de ^épogcnr^ l^^najge reçu.
Bans Péliat .p^iésent de la science , ^e nom ^ wh^us es%
donné ^u genre iqui if^ifi^rm» : « .^le premier ^oPbus ée féline,
ou notre SoRKBRinoMCsviQUE^ et 2.<»feSoitA{BRdes oiseaux,
ou cochène , Sorbus aucuparia. Ces deux ei^èces ont les plus
grands rapports ieii^re ^e&les^ et à pme snéme peut-^on les
distînguerlorsqu^on>ne s'attacbe qu'à quelfnes-^nes ide leurs
partie^ telles iqu' aux fdutliies «t aux)tteurs :cepenâaBL,>cons)-
dérés avec plus 'de soin ^ 'On rue petit ^'oon&uidce ces deux
arbres, ni les regarder comme àe 6imples vàivéiéB^ >la cul-
tare ne leur ^feîsant rien perdre 'àts icaoï^iittéTes xpi 4ès -dis-
■tiqgiient.
Les anciens tnedistioignoiait point ces deux espieoes^ mais
ieurs commentateurs *, et ^pécialensent l^lalÉbiole , les se-
(i) Vemlenat croit que le mot tfb/Aff/ ,peut veitîr cPwn n»ôt orabc
qui signifie boisson ^ parce qu'on fait avec ^t« fruit du Soràtâsaucupu-
r/if, uiie4if)ueur favment^e, ^qu'oa dit être agreable/àiboire.
s O R 4o5
Îarent. Cela! - ci dit que tes cormiers sont communs ea^
talie et oull y en a de deux espèces, de domestiques et de
8auvafi;es. Parmi ces derniers ^ ît en distingue de deiu sor-
tes 9 le sorbus iorminaiis et un autre peu différem en figpve
du domestique , hoi^mis son fruit qui croît en ombelles y,
comme celui du sureau , semblable au fruit de Faubépine «
de couleur de safran tirant sur le pou^ie^. de ^osseur presque
égale à çdte du fruit du cormier, mais de goAt trèft-difEérent
et très-aimé des obeaux et surtout des grives; te qui fait
qu'on s'en sert en hiver comme d'appât pour les attirer
dans tes pièges qu'on leur tend.
Qtiant am fruits des second et troisième sorhus^it Pline ,
on ne sauroit trop les rapporter avec précision à quelques
plantes connues, et nous croyons qu'il est sage de s'abstrein-
dre à leur sujet des rapprochemens forcés, analogue» à ceux
dont founnitlent tes ouvrages des commentateurs.
It n'^en est pas de même du sorhus torminafis ou de la qua-
trième espèce. It y a lieu de croire que c'est notre Alizisa
ANTi-nY$SEi9TÉBiQV£, qui est un craiœgus pour Tournefort »
tl^ssieu, Lamarcky Desiontaines, DecandoUe, etc; impynu
pour Willdenow et un sarbus pour Crantz. Lobel est le seul
qui n'admette point ce rapprocbemenl, et il paroît croire
que le sofims tormUudis des anciens est \t jujubier. Cet exemple
de fluctuation dans la nomenclature , donne une preuve irré-
cusable des rapports qu'ont entre eux les différens genres
dans lesquels on a v(»ulu placev le sorbus iurminalis.
Aux deuit espèces de sorbus , connus par les anciens, il faut
joindre trois espèces , qui ont été distinguées assez récem-
ment , Tune sous le nom de sorbus americana , Tautre sous
celui de soebus^ hfbrîda , ets la deruièrc sous celui de sorlfus
arbuscula.
Les Romains faisolent un grand usage des fhiits des cor-
miers ^ qui o«t, comme les nèfles , la propriété de resserrer
le corps. Pour les conserver pendant l'hiver ib les suspe»^
doient avec leurs branches , qu'ils avoiqnt soin d'enduire
de poix au bout coupé , dans de grands vaisseaux d'argile :
ensuite, après avoir enduit de plâtre les couvercles de ces
vaisseaux , ils les reaversoient; , et , dans cette situation , les
enfouissoient assez avant pour qu'il y ait deux pieds de terve
par dessus , el cela dans un lieu bien exposé au soleil. ^sy«B
SoRBiEE, Axizisa, Néflisil, Mëspilos, Crat<£gus , etc
(DCSM.y
SORCE , SORCIO , SORCO. Divers noms iuiiens des
Rats. Le rat d'eau , en particulier ^' reçoit ceux de sorcio
atfuaUco et de sorcio morgagne. (D£SM.)
SORCIÈRE. On donne ce nom , sur les côtes de France,
io6 S O R
à deux espèces de Toupies dont on mange les animaux ;
Tune paroît être le irochus conulus de Linnseus, etPautre est
figurée pi. 8 , lettre S , de la Conchyliologie de Dargenville.
(B.)
SORCIERE L'un des noms de la Nasse. Il a été aussi
donné à plusieurs espèces de Sabots , Trochus ziziphinus et
\Trochus magus. (desm.)
SORCIERE. C'est la Circée. V. ce mot. (desm.)
SORCIERE (PIERRE). On a quelquefois donné ce
nom ridicule aux lenticulaires , parce qu'étant mises dans du
vinaigre ou autre acide , elles sautillent continuellement ea
se tournant tantôt d'un côté , tantôt de l'autre , par le déga-
gement de l'acide carbonique, (pat.)
SORDING. C'est le BaoCHET, dans la langue yakoute.
SORE. Réunion de fructifications dans les Fougères.
Les sores sont tantôt rondes, tantôt en croissant, tantôt en
ligne droite. Leur disposition les unes vis-à-vis des autres va-
rie encore plus. Quelquefois elles sont peu nombreuses ,
d'autres fois elles couvrent toute la surface, de la feuille ou
mieux du Fronde. V. Fruit, (b.)
SOREDION. Synonyme de Propagule. Ce sont les
Bourgeons séminiformes des Lichens , qui forment des
tacbes plus ou moins étendues sur leurs expansions , et sont
entraînées par les pluies ou dispersées par les vents , lors de
leur maturité. Linnœus les appelle quelquefois fleurs mâles.
V. Fruit, (b.)
SORÉE. Catesby a décrit sous ce nom le RAle Wid-
GEON. V, ce mot. (v.)
SOREX. Nom latin des mammifères du genre Musarai-
gne. V, ce mot. Quelques auteurs l'ont aussi appliqué au
lératf espèce de Loir, (desm.)
SORGHUM. Nom latin, donné par M. Persoon, à un
genre de graminées , dont le type est le holcus sorgho de Lin-
naeus , et qui renferme aussi plusieurs autres espèces. Les
noms italiens de cette plante utile, sont : saggina , sagginella ,
sorgo^ sorgo-rosso^ melica , meliga. Ce fut sous ces deux derniers
que le sorgo fut introduit en Italie au temps de Pline , et c'é-
toit alors ceux qu'il portoit dans l'Asie Mineure. Le melica
de Linnasus n'est pas néanmoins, ainsi qu'on pourroit le
croire , le sorgho , et comprend des plantes toutes différentes
auxquelles Adanson a donné le nom de dalukon, V, les ar-
ticles SoRGO , Melica ^ Milium. (desm.)
SORGO. L'un des noms italiens des Rats, (desm.)
SORGO, Sorghum. Plantes du genre des Houlques, qui
s O R 1^7
forment aujoard'hnî an genre, dont les caractères sont i fleurs
géminées ,^ dont une hermaphrodite sessile , et une mâle ou
stérile pédice liée. L'hermaphrodite est composée d'une balle
de deux valves calicinales et de trois valves florales, dont la
seconde est aristée, et la troisième réunie à un nectaire velu;
de trois étamines ; d'un ovaire surmonté de deux styles.; le
mâle n'a point d'arête. La semence est très-grosse.
Ce genre contient quatre espèces, qui sont les Houlques
YOLGAïaB, SACHARATEy o'AlEP et LUISANTE. V. RoULQUE.
Ces^ espèces ont été réunies aux Barbons par quelques
botanistes modernes.
On fait avec la graine du 507]^ y sur les côtes d'Afrique,
une Bière assez forte , dont les nègres se régalent dans^
leurs festins, et dont ils offrent aux étrangers qui les vi-
sitent, (b.)
SORICIENS , SoriciL Petite famille de tnammiferes car-
nassiers , que nous avons établie dans le ^4 '^ volume de la
première édition de cet ouvrage, et qui renferme les genres
JVIUSARAIGNE , DeSMAN , SCALOPS et CHRYSOCnLORE. Elle a
pour caractères : six ou huit incisives à chaque mâchoire ,
dont les deux du milieu ou les deux qui les suivent Innnéàla-
tement, sont les plus longues.
Cette famille, en y joignant les Hérissons, eorrespond
exactement à la première division de la famille des carnas-
siers insectivores de M. Guvier (^Règne animal)^ et qu'ils
caractérise ainsi: deux longues incisives en avant, suivies,
d'autres incisives et de petites canines plus courtes que les '
mâchelières. Ayant égard à la nature des tégumens, nous,
avions réuni les Hérissons aux Tenrecs^ pour en former
liotre famille àes échinéens. M. Cuvier réumt les tenrecs aux.
iaitpes pour en composer la seconde division des insectivores,
distinguée par laprésence des quatre grandes caninea écartées,,
entre lesquelles sont de petites incisives, (desm.)
SORIË , Soria. Nom donné par Adanson au g.enre de-
puis appelé EucLiDiE par Alton, (b.)
SORIGUE. L'un des noms italiens des Rats, (dësm.)
SORINDEIE , Somdeia, Arbrissesiu d^e Madagascar , qui
est peut-itre le Manguier a feuilles p.inné£s, de Linnaeus.
Ses feuilles sont alternes , plnnées avec impaire ; ses fleurs
sont disposées en petites grappes axiliaires. Ses fruits se man-
gent , quoiqu'inférleurs en grosseur et en saveur à ceux du
manguier. JDupetit-Thouars , qui Ta observé dans son pays
natal } croit qu'il doit former un genre dans la polygamie-
4o» . & O U
ieosaiidfte et ètù9 là l^mille des ^rébhithatëei^. Les <ratanc-
tares de ce genre smit, diaprés itù'; déitt teir Oettrs mates*: un
c»lîte nrcéolé k cinq dents; cîitq pétales Ismcéolés, éhrgU à
leur base ; yingl étaifnioes insérées a^ fend^dif c^Kcicr ; àxùs les
fleurs bermapiirodUes : ie^ mtme calite et tac mè)ttie coroffe ;
cinq étamines ; un ovaire coiHqixe ; trois sf igm^e^ sre^siies. Le
fruit est un druye à noyau' alloagé , eornprinié , filânrt'eiiteui.
(K)
SOUMET. Adanson a ^ttm appelé titpokfk ci^épidide de^
Linnseus , qui £aîi parrie du g^nipe erèj^iéule ée LcAnarde. F.
aux mots Patelle et Crepidule. (b.)
SORMULE. Synonyme du Suiim4H.bt , poisson» it «itr.
(B.)
SOROCÊPHALE , SorocephMs. Kenve doplwrttosétadiit
aux dépens des PaoTÉES , par R. Brown. Ses catratctèreb
sont constitués par un involucre de t^ois à s\m feltoks , ren-
fermant un petit nombre de fieurs, souvent même une seule;,
par un réceptacle privé, de paillettes ; par un caCce caduc
à quatre divisions ; par un stigmate en massue et vertical ;
par une noix ventrue , légèrement pédicellée , émarginée à
sa base.
Les pROTÉÊS LAIKÊUX et IMBRIQUÉ servent de type à ce
genre, qui ne renferme que buit espèces, qui avoient été ap^
pelées Spatelle par SaKsbury. (B.) _
SOROCHf otrSCHOROK. Plusieurs bordes de Tarta-
res , et notamment ïes Tscheremiisses et les Tscbnwasches,
donnent ce nom à la Brebis, (desm.)
SORON. C'est la patelia nœoia de Gmefiù. F. iftï mot
Patelee. (b.)
SOROSE. Sorte de Tauit. Le McArER et TAnanas en
offrent des exemples. Une diffère pas du Syncarpe. (B.) .
SOROTCHE. Nom que les Espagnob de Santa-Fé-de-
Bogota, dans la VieilIe^^Grenade ^ donnent, dit-on , à la
marcasslte blanche ou pyrite arsenicah , dont on fait de la bi-
jouterie , sous le nomi de pierre ck sanU, (pAt.)
SORROCUCO. Serpent du Brésil, ctonf te genre ne
m'est pas connu , usais qui passe poor très-venimeux. (B.)
SOR-SOR. MoMi àok Dattier , ch^ les^nègr^e» du pays
d'Onalo , vers File du Sénégal. Le dattier ne s^étève guère
au'-dessus de yiog^ à trente pie^ dans^ éetle contrée ; il y est
sauvage ; s^s fruits sont plus courts €pte cent du dattier cul-
tivé , mais leur cbair est plus épaisse, d'un* goût sucré très-
agréable , et infiniifoent supérieure à celle des meilleures
dattes du Levant, (ln.)
SORS {Fauconnerie), On appelle f AUCONS-SORS , ceux
vS a u 409
qnePon prend fennes et à leur passage ; ils sont plus brans
que dans Ït9 années suivantes. La même dénomination s^ap-
plîqne aussi k d'autres espèces d'ôrseaux de voi. (s.)
SORTRQEV. Nom danois du Loxrp hoir , Canis fycaon.
(nESM.)
SORY. On donne ce nom à xme pierre vkrioligue , d'un
brun noirâtre , qo^on trouve en Egypte , et qui paroit être
un schiste argihux rempli de ^r^ en décomposition , qui ne
dtffès'fe de la pierre atramentaire , que parce qu'il ne con-
tient point de matière végétale astringente , qui ait pu con-
vertir en encre le sulfate de fer dont il est pénétré, (pat.)
SOSENKA. L'un des noms russes de r Asperge, (ln.)
SOSJEIMtA. Nom de 1»Taupe , en Sibérie, (desm.)
SOSOVÉ. V. Perrucbe sosoVé , article Perroquet.
SOT. C'est la Raie au lowg bec. (b.)
SOTERIAU. Poisson de mer recherché à Paris dans le
douzième siècle , mais qui n'y arrive plus sous ce nom. (b.)
SOTION. Petit morceau de bois de Tamarin, avec
lequel tes femmes du Sénégal se frottent continuellement
les dents, (b.) ^
SOTOOKADSURA. Espèce de BAiEiNE qui se pêche
sur les côtes du Japon, (b.) •
SOTTELITTE. Nom vulgaire da Pluvier guignard,
en Basse-Picardie. (\.)
SOlJARLr.PEKi. (b.)
SOUBUSE. V. l'article Busard. Il nous pareh certain
que parmi les individus que nous avons présentés comme ^
faisant partie de l'espèce du busard soubuse ou oiseau Saint-
Martin , il en est an qui constitue nne espèce distincte de
cefle-ci : tel est le /z/coci/i«ninW(i) décrit ci-après, sons le
nom de busard monlagu , et dont nous devons la distinction,
spécifique à M. Montagu , auteur de V Omiihoiogfcal Dictio-
nary^ auquel nous favons consacré en lui imposant son nom,
distinction confirmée par M. Bâillon qui a observé l'une et
l'autre espèce dans les environs d'Abbeville , et à qui nous
sommes redevables de toute leur partie historique.
Afin de mettre le lecteur à portée de bien distinguer ces
deux busard» , nous allons rapprocher leur description res-
pective , faite d'après nature , sur les mâles et femelles des
éfinx espèces que M. Bâillon a eu la complaisance de nous
envoyer.
(x) U est que^on de cet oiseau d9ns ce diclionaaire, à rartlcle
du kusard soubuse y tome 4, page 469; maïs c'est à tort qu^ou l'y
•^•^^^^ ciae ras cens \ il faut lire cinctarius.
4io S O U •
Le Busard soubuse , Circus cyaneus. Le mile , que les AiH
glaîs appeUçnl hen-haned , cl les Français , meau SairU-Mar-
tirif a , lorsquUl est revêtu de son plumage parfait , la tête ^
le cou , la gorge , le haut de la poitrine , les couvertures su-
périeures de Taile , ses pennes , 4 Texeeption des primaires,
les scapulaires , le dos , le croupion et le dessus des pennes
candales^d'un gris-bleuâtre un peu sombre sur le dos et sur les
jplumes scapulaires ; les couvertures supérieures et inférieu-
res de la queue , le dessous de ses pennes , le reste de la
f poitrine , le ventre et Tabdomen , d'un blanc de neige pur;
es trois premières pennes caudales les plus extérieures , de
cette couleur en dedans, avec quelques petites taches d'an
gris bleuâtre clair près de leur tjge; les deux suivantes de ce
môme gris, à l'intérieur , avec quelques taches transversales,
d'une nuance plus foncée ; les deux intermédiaires , totale-
ment d'un gris bleuâtre uniforme ; les grandes pennes des
ailes noires , et terminées de gris en dessus ; noires en
dessous, depuis leur milieu jusqu'à leur pointe , et blanches
dans le reste ; les intermédiaires et les secondaires , en
dessous, de la dernière couleur, dans presque toute leur
étendue; le bec noir ; la cire et les pieds jaunes. Les ailes
en repos n'atteignent pas l'extrémité de la queue , qui est
un peu en «forme de coin. La première penne de l'aile est
plus courte que ia. sixième ; les deuxième et cinquième sont à
peu près de la même longueur*, les troisième et quatrième
presque égales , et les plus longues de toutes. Longueur ta-
taie , seize pouces.
La femelle , que les Anglais nomment ring-iail, et les Fran-
çais , soubuse , a la tête , le cou et Us parties supérieures
bruns , avec quelques taches roussâtres et longitudmales sur
la tête , mais d'une teinte presque blanche , sur Le dessus da
cou, plus petites, un peu arrondies , et de cette dernière
nuance , sur les couvertures des ailes ; touteis les parties in*
férieures d'un roux-clair , avec de larges taches longitudina-
les, d'une couleur brune; les pennes des ailes traversées
)ar des bandes alternativement d'un gris sombre , et brunes ;
es intermédiaires et les secondaires , terminées de blanc;
le dessous du pli de l'aile et ses couvertures inférieures
blancs, et marqués de brun ; les couvertures supérieures de
la queue blanches ; les inférieures et les plumes des jambes
d'un blanc lavé de roux , et parsemées de taches rousses , en
forme dç fer de lance ; les six pennes caudales du miliei/
traversées par de larges bandes brunes et grises ; ces bandes
sont , sur les six autres , d'un blanc un peu roussâtre ; et
d'un roux rembruni ; toutes ont leur extrémité blanchâtre , en
dessous , le gris des huit intermédiaires est plus clair; IcA
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s ou iiii
blanc des autres est terne 9 et le bran presque effacé. Le bec^
la cire et les pieds , sont des mêmes couleurs que ceux du
mâle. Longueur totale , dix-huit pouces et demi. M. Bâillon
croit que cette espèce ne passe point l'été en Picardie , ne
l'ayant jamais rencontrée pendant cette saison ; elle arrive
dans cette province au mois d'octobre ^ et dispaf^ît au mois
d'avril. Ce naturaliste a trouvé dans le jabot de plusieurs in-
dividus, des débris de campagnols et d'oiseaux ; une femelle
qu'il possède a été tuée en poursuivant une perdrix.
Le Busard Monta.gu, Grcus Moniagui^Yieill ; Falco cine-
rarius, Montagu. Le mâle est figuré en noir et d'une manière
exacte dans le Supplément de V Ormûiological Dictionary de
cet auteur. La tête , le cou , la gorge , la poitrine , les scapu-
laires, les pennes intermédiaires et secondaires des ailes,
leurs couvertures supérieures , une grande partie de celles
du dessus de la queue et le dessus de ses pennes , sont d'un
gris bleuâtre : cette couleur est plus sombre sur le manteau ,
plus claire sur les pennes du milieu de l'aile, la gorge, le de-
vant du cou , la poitrine et les deux rectrices intermédiaires;
les quatre rectrices suivantes ont , à l'intérieur , quatre oa
cinq grandes tacbes noirâtres , sur un fond gris \ ce gris est
remplacé , sur les autres , par du blanc ; enfin , les taches
noirâtres deviennent rousses sur les deux plus extérieures de
chaque côté ; le ventre et le bas-ventre ont des marques lon-
gitudinales d'un gris bleuâtre , sur un fond blanc ; les jambes
et les couvertures inférieures de la queue sont tachetées de
roux , sur un même fond. On remarque , sur les ailes ^
une bande transversale composée de plusieurs taches noi-
res, situées vers le milieu de leurs pennes intermédiaires;
toutes leurs pennes primaires sont noires dessus et dessous ;
leurs couvertures inférieures , blanches et marquées de brun ;
le bec est noir ; la cire , verdâtre ; l'iris , d'un jaune brillant;
le tarse , d'un jaune orangé , et la queue parfaitement cu-
néiforme. Longueur totale , seize pouces. La première penne
de Taile est plus longue que la sixième ; la deuxième , un peu
plus courte que la quatrième , et beaucoup plus prolongée que
la cinquième ; la troisième est la plus longue de toutes. M.
Bâillon observe qu'on ne doit pas croire que les taches du
dessous du corps indiquent une variété d'âge ^e l'espèce
précédente , puisqu'il possède un oiseau Saint-Martin sur le
dos duquel se trouvent encore des plumes brunes de son pre-
mier âge , et qui cependant a le ventre et les parties posté-
' Heures d'un blanc uniforme.
La femelle , qui a été tuée par ce naturaliste en même
temps que le mâle , lorsqu'ils donnoient à leurs petits des
tronçons d'anguille , a toutes les parties supérieures et les
4" SOU
ailes d'un roux aa peu sombre, avec du btanc sur la saqae;
deux lâches de cette dernî^ couleur près des yeux , Tune
au-dessus de Tangle extérieur l'antre au-dessous et sépa-
rées par un trait bruâ , qiit s'avance sur le hrum ; les couver-
tures supérieures de la queue sont blanches ; l'es plumes de
la gorge, diftdevant du cou et de toutes les parties postérieu-
res , rousses , et tachetées hmgitudinalement de brun , sur
leur milieu; mais les taches sont plus étroites que chez la fe-
melle de l'espèce précédente , papticuKèrement sur le devant
do eou et sur la poitrine. Les grandes pennes des ailes sont
d'un cendré sombre , avec des bandes transversales , et leur
«strémilé , nmrâtres ; toutes leurs pennes sont blanches en
dessous, barrées et terminées comme en dessus ; les phimes
du pli de Taile et de sf^s couvertures inférieures^ rousses,
avee un peu de brun vers leur bout ; toutes les pennes laté^
raies de ta queue ont à^& taches transversales brunes et roussâ-
ti^es, et sur les deux intermédiaires, ces taches sont cendrées
et d'un brun pâle. Longueur totale , dix-sept pouces et demi.
La collerette de cette espèce est beaucoup moins pronon-
cée que chez l'autre , ce qui a fait dire à M. Mbntagu qu'elle
n'en avoît pas. En effet , elle n'est nullement apparente chez
le jeune que nous avons décrit à l'article du busard soubuse,
tome 4 9 page 4-63 , ligne 8 et suivantes : ne seroit-ce pas un
oiseau de cet âge , que ce savant ornithologiste anglais pre-
ssente comme la femelle , quand il dit qu'elle a toutes les par-
lies inférieures d'une couleur uniforme ? ce qui , en effet ,
existe chez le jeune , avant sa première mue , mais non chez
la femelle adulte, comme on vient de le voir dans sa descrip-
tion. Le jeune mâle ne diffère de la jeune femelle, dans son
premier âge , qu'en ce que les deux pennes intermédiaires de
^a queue sont plus cendrées.
Cette espèce niche dans les marais de la Picardie ; sa
ponte est de deux à six œufs, d'un blanc bleuâtre ; elle y ar-
rive au mois d'avril , et en part probablement en octobre ;
car M. Bâillon ne l'y a pas vue pendant l'hiver. Tous Tes in-
dividus que cet habile observateur a eus en sa possession ,
avoient le jabot rempli de poissons , surtout d'anguilles cou-
pées par tronçons de deux pouces de l:ong. Il a aussi trouvé,
dans leur estomac , des débris de grenouille. La nourriture
de ces deux busards étant différente , ne pourroit-on pas
^ çn tirer l'induction que celui de cet article ne fréquente
que les marais et les lieux inondés , et que l'autre ne se plaît
que dans les campagnes et les terrains secs.'^
Afin que le lecteur puisse saisir plus facilement les carac-
tères spécifiques de ces deux espèces , que l'on confond ton^
|oars sans un examen approfondi i nous allons rapproche]^
sou 4,3
dans un petit tableau leurs principaux altrîButs ^tstînctifs.
soQ état^ar£ttk.
Aites en repos, s'éldnclant sur la
queue jusqa'à un ponce de son
eKtrtmité.
PeABCs piimures noires «n-dessous
'depuis four milieu jusqu'à leur
poiote y blaaches daus le «este.
Pennes iotermédiaires de r^ile
d'une couleur uniforme.
Ventre ^^parties postérieures et cou-
vertures inférieures de la queue ,
dSm blanc sans taches.
Pennes de la queue , en dessous ,
d'un blanc pur.
1.^ penne de l'aile plus courte que
la 'sixième.
«••et 5.« presque d'égale longueur,
5,» et 4*^ à ipen pvès égales entre
elles ^ et les pius longues tie .
toutes.
Iiosgueur toli^ , t6 ponces,
•de l'aile , • la
de la queue ^ 8
-du bec , . . » 3/i
^u tarse., . 2 p. i/a
du doigt du milieu , y compris
Tongle,, i p. 1/2.
Queue k peine cunéiforme.
lie BtsAAii 8OOBO81 , fenelle.
Collerette très-prononcée.
Tour d'yeux sans taches blanches.
Parties inférieures d'un roux foible
atec de larges taches brunes.
Plumes du pli de l'aile , et dessous,
et ses couvertures inférieures
blanches et marquées de brun.
Pennes alaires et caudales confor-
mées et proporlionnées comme
celles du mâle.
Xongueur totale ,
de l'aile > . •
4e ^k queue,
18 pouces 1/2
i3 i/a
9
lie 3i78Aao MoifTAOv, mâle , tous son
plumage parfait.
Ailes en unepoe, s'éiendant jusqu*^
l'extrémité de la queue.
Pennes primaires totalement noires
en dessous. ^
Pennes intermédiaires de l'aile, tra-
versées en dessus par une bande
composée de lâches noires.
Ventre , parties postérieures , «t
couvertures inférieures de la
queue , tachetés en longueur de
cendré ou de roux.
•Pennes de la queue tacbet^if en-
destbua^.
t. '«penne de l'aile plus longue que
la «ixième.
a.« plus longue d'environ 1 poucs
1/2 que la 5.«
5.* la plus longue de toutes.
Longueur totale, 16 pouces,
de l'aile, . . i4-
de k queue, 8 ,p. i/a
du bec , . . . « 3/4
du tarse, ... 2 i/4
du doigt du milieu , y compris
l'ongle, . 1 p. 1^4.
Queue très-cunéiforme.
Le .Bi7SAao moutagu , iemelle.
Collerette tiès-p^ apparente.
:Deox taches blanches pvè» des yeux.
«Parties .inférieureB d'unxoux foncé
«avec des taches brunes assez
étroites «ur le devant du cou et
sur la poitrine.
Plumes du pli de l'aile, en-dessous,
et couvertures inférieures rousses»
avec un peu de brun à leur ex-
trémité.
Pennes alaires conformées et pro-
portionnées comme celles du
mâle.
Xongueur totale , 17 pouces, i/a
de l'aile, . . i4
4be la queue, 9
4i4 SOU
du bec, ... 1 ' du bec ^ .. > lo ttgnes.
du tarse,. . . 3 du tarse , . , a p. i/%
du doigt du mdieu , y com- du doigt du milieu, y compris
prisi'ongle; i pouce 3/4 l'ongle, . i p. i/a.
, . Le jeune est d'un roux sans taches
Le leune nous est mconnu. , ^ • <•( •
* sur les parties mféneures.
Nota. L^Individu que j^aî décrit , ainsi que la plupart des
auteurs, sous le nom de Busard-soubuse de Cayenne^ tome 4 *
page ifil^t est une femelle. Le mâle que, depuis peu , fai eu
occasion de voir dans un envoi d'oiseaux de cette colonie , a
des rapports avec notre oiseau Sainl-Martin, Son plumage est
généralement d^un gris-bleu assez foncé , à Fexception àes
pennes primaires et des pennes caudales qui sont noires ; ces
dernières portent trois bandes transversales , dont la pre-
mière est à leur base > et d^un blanc un peu lavé de jaune ;
la 9t;:onde occupe le milieu , et est en dessus d^un blanc-
bleu&tre , et en dessous d^un blanc pur ; la troisième est à
leur ej^rémité , et d'un gris bleuâtre. Cet oiseau est dans la
Collection de M. le baron Laugier , de même que le husard-
huson : mais c'est à tort que fai classé ce dernier parmi les
busards; car l'ayant examiné en nature , j'ai reconnu qu'il doit
faire partie du genre Caracara. (v.)
SOUCAREL (^Boulé), En Languedoc , on donne ce nom
aux champignons de souche , ceux qui viennent par touffes au
pied d'an tronc d'arbre mort, (desm.) <
SOUCHE. Dans beaucoup de lieux on donne ce nom an
Tronc des arbr'es. ID^ans un plus grand nombre d'autres seu-
lement à la partie de ce tronc qui reste après que l'arbre est
coupé. Quelques botanistes l'appliquent aux bourgeons qui
sortent des racines des plantes qui perdent leurs tiges tous les
ans, et qui sont destinés à en produire de nouveÛe^l'année
suivante. D'autres botanistes le réservent pour les palmiers j
les fougères et autres arbres de la classe des monocoty-
lédons , auxquels ils ne veulent point reconnoître de vérita-
bles tiges, (b.)
SOUCHET , Cypemsy Lion, (^triandrie monogynie. ) Genre
de plantes à un seul cotylédon , de la famille des cypéroïdes,
renfermant plus de deux cent cinquante espèces y la plupart
exotiques. Ce sont des berbes dont les tiges sont sans articu-
lations ni nœuds, et ordinairement triangulaires , et dont les
fleurs, privées de corolle, sont disposées en épis, ou simples,
ou composés d'épîUets de touteis les couleurs et de toutes les
formes , souvent réunis en ombelle. Ces épillets sont aplatis
et formés par deux rangs d'écaillés , qui se recouvrent les
unes les autres, et qui tiennent, lieu de calice aux fleurs : cha-
que fleur a en outre trois étamines à filets courts , et à an-
3 . Soiii/e e/y1/ic€7/t/e .
4 ' ^fyfar/A(> âr/urce ,
wS O U 4i5
thires oUongues et sillonnées ; un ovaire supërienr très-
petît , et un long style couronné par trois stigmates capillai-
res. La semence est nue , solitaire et à trois côtés.
Les genres lai A, Pycrée, àbildgaardie et Papyrier, ont
ëté établis à ses dépens. 11 paroît que celui appelé Artbros-
TYiaE-par R. Brown doit lui être réuni.
Les espèces les plus intéressantes de ce genre sont :
Le SoucHET LONG OU COURANT , Cyperus iongus , Linn.
racine longue et diarnue , ayant une odeur de violette ; k
cbaume feuille, et à trois pans; à feuilles longues, roides, et
terminées en pointe ; à fleurs en ombelle feuillée , surcom-
posée; à pédoncules nus; à épis alternes et formés d'épiilets
rouges , grêles et horizontaux. Il croît dans le midi de la
France et aux environs de Montpellier. On le trouve même
dans la prairie de Gentilly, près de Paris. Il fleurit en août et
septembre. Les parfumeurs font macérer sa racine dans le
vinaigre , la font ensuite sécher , et la réduisent en poudre
qu'ils emploient dans leurs parfums.
Le SoUGHET ROND , Cyperus roiundus , Lînh. , à chaume
triangulaire , presque nu ; à ombelle décomposée ; k épiiiFts
alternes , linéaires et rougeâtres. Sa racine a presque ^
même odeur que celle du souchetlohg; elle est ovale , grosse
comme un œuf de pigeon , striée ou en anneaux , rousse en
dehors , et son parenchyme est blanc et friable. On la tire
des marais de Syrie et d'Egypte. 11 y a une espèce de scîrpe
qui porte aussi le nom de souchel rond. C'est le scirpus mariti-
mus de Linnseus ; mais sa racine est k peine aromatique.
Le SouCHET COMESTIBLE , Cyperus esculentus , Linn. , à ra-
cine tubéreuse; à chaume nu et triangulaire; à fleurs en om-
belle feuillée ; à épiilets roussâtres. Cette espèce vient spon-
tanément en Languedoc ; ses racines sont composées de fibres
auxquelles sont attachées des tubercules ovales ; elles sont
brunes en dehors , blanches en dedans ^ tendres , farineuses
et d'un goût agréable. On les mange.
Le SoucHET PAPYRIER , OU A PAPIER , Cyperus papyrus ,
Linn. , figuré pi. P. 22 de ce dictionnaire , aune tige trian-
gulaire et nue , qui diminue de grosseur en s'élevant ; un in-
Yolucre plus court que l'ombelle , et à huit feuilles , dont Ips
quatre extérieures sont plus larges ; une ombelle universelle ,
composée de rayons presque égaux, très-nombreux, et engat-
nés à la base ; une involucelle /i trois feuilles , et delà lon-
gueur de rinvolucre ; des ombellules formées de pédoncules
très-courts et ternes , qui portent des épiilets alternes , sim-
ples et en alêne : tels sont les caractères qui distinguent
cette espèce qui a été jadi$ si célèbre ; c'estj le fameux
papyrus d'Egypte , dont les anciens faisoient le papier sur
/
4iG SOU
lequel ils écrivoient Théopbraatea àtcxkx ee&le fiante. PiWie
en a pai;lé d'après lui; il a traduit en partie i .auteur gcec ,
et a fait cofiooltre la inaoière dont ou pr^pai-fOit ce papier.
Guilandin , illustre conuBeatateur idu seizbèiœ siècle , qui
avoît voyagé en Egypte , -oà il avait vu le piipyrus , ^près
avoir comparé les deux textes de Théopbraste et de Pwe ,
et tout ce quUls ont dit sur cette plante , a ^clair^u beaucoup
de faits qui avoient été présentés d'une manière obscore par
le naturaliste latin. Enfin , M. de Caylus , guidé par les écri-
vains qui r avoient précédé , et aidé des lumières de Bernard
de Jussieu , a publié , vers le milieu du siècle dernier , une
dissertation sur le papier du Nîi , dont AL 4e Jaacowït a
profité pour rédiger , dans VuiBcmtne Enoty^hpédk , les deux
articles papier et papyrus. Le lecteur n curieux de cOBDotlre
tout ce qu'il y a d'intéressant à dire sur .cette -plante ^ ^eut
consulter ces différées auteurs.
Le SoccBET TRAÇANT^. Cyperus hydre , Midi. , est vivace.
Il croît dans les terres cultivées delà Caroline , ào»X il s^eflà-
S are en une année , s'il n'est pas enlevé à la snite ideslahours.
1^ chiendent d'Europe ne peut entrer en xomparaisoa avec
lui , pour la rapidité de sa multiplication qui a lieu |>ar ses
graines, pa^ ses racines traçantes , et par le dédUirennent
de ces mêmes racines à la suite des labours.
Le SoucHÉT JAUNÂTRE f Cyperus flaw!scenSf Lînn. , et le
SouCHET BRUN , Cypcrus fuscus , Linn. , sont vivaces , et se
trouvent en France , dans les clairières des bois joiarécageux.
Çc sont de petites plantes gazonbnantesquelesbestiauxrecher-
chent beaucoup.
Vingt-une espèces de ce genre y nouvelles ou mal comiues ,
sont décrites dans le bel ouvrage de MM. de Humbobit , .
Bonpiand et Kuntb.^ sur les plantes d« l'Amérique méri-
dionale. (D.)
SOUCHET. V. Canard soucbet. (b.)
SOUCHET D'AMERIQUE ouRACINEDK SAINT-
HÉLÈNE. C'est un Calamus. (b.)
SOUCHET DES INDES, r. aumotCuRcuMA.(B.)
SOUCHET DU MEXIQUE. F. Canard \acapat-
LAHOAC. (V.)
SOUCHETS, Famille de plantes, qui est la même que
celle des Cy^racées de Jussieu, et des Cypérées de Lcs-
tiboudois. F. ces deux mots dans le Supplément, (r.)
SOUCI , Sourciele, SooLCie. Noms vulgaires du Roi-
telet HUPPÉ. (V.)
SOUCI. Nom donné , par quelques naturalistes, à une
sou lif
espèce de lépidoptèfes do genre papiUoH de Linfi^^is , et qui
appartient maintenant àxeluî de coliade. V. ce mot. (l.)
SOUCI, Calendula ', Lînn. ( Syngénésie polygamie néressaire,')
Genre de plantes à fleurs composées , de la famille des ra-
diées deTournefort, et de celle des corymbifèresde Jussieiji >
qui présente pour caractères : un calice commun> formé de
folioles aiguës , disposées sur deux rangs et à peu près égales ;
des fleurons mâles dans te centre , hermaphrodites dans te
disque ; des demi-fleurons femelles fertiles ; un réceptacle nu $
des semences sans aigrette , ovoïdes , planes ou recourbées ^
quelquefois hérissées de pointes.
Dans ce genre , aux dépens duquel Necker a établi soQ
genre Lestibovdèje , et H. Cassini $ti genres MiÉ;TÉoRm&
et Lagénifère , les botanistes comptent emriron vingt es«
pèces , annuelles ou vivaces , les unes d'Europe , les autres
d'Afrique ou d'Amérique. Les souris d'Afrique croissent ait
Cap de Bonne- Espérance; leurs demi - fleurons sont à'tin
violet pâle ou blanchâtre , et leurs graines planes et eu cœur»
Dans les soucis d'Europe , les graines sont cotirbées et les
demi-fleurons jaunâtres. On distingue parmi ces derniers:
Le Souci des champs , Calendula atvensis, Linn., plante an-
nuelle , à feuilles lancéolées , amplexicaules, dentées ; à
petites fleurs entièrement jaunes ; à semences en timbales ,
recourbée%i hérissées; les extérieures droites, étendues^
allongées. On trouve ce souci dans les champs et les vignes;
il y en a beaucoup aux environs de Paris. 11 fleurit tout Tété.
Ses fleurs sont ouvertes depuis neuf heures du matin jusqu'à
trois heures après midi. Avec son suc mêlé À Talun , on fait
une teinture jaune. Dans quelques pays on sVn sert pour co-
lorer le beurre. Cette plante se reproduit d'elle-même abon*
damment par ses graines.
Le Sovci COMMUN' ou des jardins , Calendula offidnalîs ,
Linn. , a les feuilles entières , ovales , sessiles et presque am-
plexicaules ; les fleurs simples ou doubles, d'un jaune plus ou
moins foncé, quelquefois d'un jaune de citron , plnsgrandet
que dans l'espèce ci-dessus ; à semences à timbales , toutes
recourbées et hérissonnécs. Il est bisannuel et cultivé dans
les jardins , où il offre un joli coup d'œil , surtout en' automne ,
dans le temps où la plupart des autres fleurs commqaoentii
passer.
Sa culture n'est pas difficile. On sème sa graine au prin-^
temps dans une bonne terre de jardin, lorsqu'on n'a plus à
craindre de gelée. Elle lève aisément. Dès que la plante a
quatre feuilles, on peut la transplanter; on l'arrose alors
avec soin , et aussitôt qu'elle est reprise , on l'abandonne
à elle-^aéme. Elle brave les sécheresses et les chaleurs , et
xxxx. 27 •
4i8 sou
flearil josqa^à la fin de Tautomne, si on a Tatlentlon de couper
ses fleurs k mesure qu'elles se fanent. On doit encore retran-
cher les vieilles branches ; il en pousse alors de nouvelles.
Le souci des jardins a les mêmes vertus qae celui àes champs,
et l'on en peut Caire le même emploi dans la médecine et dans
les arts.
De tous les sonos d^ Afrique,le plus remarquable est le Souci
BYGEOMÉTRIQUE f Colendula plwialis^ Linn. , ainsi nommé ,
parce qu'il s'ouvre dans le beau temps , et se ferme quand
il doit pleuvoir. J'en ai parlé ii l'article Botanique. Il a
une tige feuillée ; des feuilles lancéolées , sinuées et den-
tée$; des pédoncules filiformes, et de grandes fleurs dont
les fleurons sont de couleur pourpre, et les demi -fleu-
rons violets en dehors et d'un beau blanc en dedans. Lors-
que la fleur se flétrit, le pédoncule s'affoiblit, et la tête est
penchée pendant la formation et l'accroissement des se-
mences { mais quand elles sont tout- à-fait mûres ^ le pédon-
cule se relève , et les têtes de semences se tiennent droites.
Ce souci est annuel et originaire du Cap de Bonne-Ëspé-
rance. On le cultive de la même manière à peu près que le
$ouci commun; il demande à être semé un peu pluis tard et dans
le lieu où il doit rester. Il fleurit pendant l'été. Ses tiges ont
besoin d'être soutenues, (n.)
SOUCI DES BLÉS , SOUCI DES CHAMPS. Noms
donnés au chrysanihemum segehim. (DESM.)
SOUCH>'EAU. C'est le Populage. (b.)
SOUCI FIGUE. V. FicoïDE. (desm.)
SOUCI DE MARAIS. C'est auâsi le Populage. (desm.)
SOUCI SAUVAGE. Cest le Soua des champs.
(DESM.)
SOUCI DE VIGNE. C'est le Souc»des champs , Càlen-
duia arvensis, (desm.)
SOUCO. Dans le midi de la France , on appelle ainsi
un Cep de Vigne ou un Tronc d'ARBRE coupé , une Souche.
(desm.)
SOUCOUPE PEAU douce ou de liège. Agaric de cou-
leur olivâtre , à chapeau relevé en manière de soucoupe par
ses bords, à pédicule très-court , qu'on trouve aux environs
de Paris , et qui n'est point dangereux. Paulet l'a figuré pi.
$9 de son Traité des Champignons, (b.)
SOUCOUPE A SEGMENS. La Pezize coronaire de
Jacquîf^orte ce nom en français, (b.)
SOUCKOURETTE , ou SOUCROUROU. F. l'art.
Margelle au mot Canard, (y.)
sou 4iâ
SOUD , SOUYD. Noms arabes que, suivant M. Delîlle,
l'oQ donne en Egypte aux plantes qui croissent dans les Heur
salsugîneMx. Le suœda de Forskàël, genre de la famille des
chénopodées, est dans ce cas, ainsi que la salicorne stro«
biiacée de Palias. Notre mot soude est purement arabe, de
même que tartre et alkali. (ln.)
SOUDANELLE. V. Soldanelle. (desm.)
SOUDE. On applique spécialement ce nom , aux envi-^
rons de Narbonne , à 1^ Salicorne frutescente, (b.)
SOUDE , KALI , Salsola , Linn. ( pentandrU dlgyme.
Genre de plantes de la famille des chénopodées , qui pré-
sente pour caractères : un calice persistant , à cinq divî-r
sions profondes et ovoïdes ; point de corolle ; cinq étamioçs
opposées aux divisions du calice ; un style divisé en deux oa
trois parties 9 couronnées chacune par un slismate recourbéf
une semence en spirale recouverte par le calice.
Les genres KocfliE , Bassie, Chenoléi;, Caroxylon^
SUADA , WèTTERAVIQUE, CoRNtJLAQUE et WiLLEMETIE ^
ont été établis aux dépens de celui-ci ^ qui réunit, dans soa
intégrité , plus de cinquante espèces , les unes herbacées p
les autres ligneuses ou sous-ligneuses. Leurs feuilles sont pla-
nes ou cylindriques , tantôt opposées , tantôt alternes ; leurs
fleurs viennent aux aisselles des feuilles ou au sommet des
rameaux. Les plus remarquables des espèces sont:
La Soude ordinaire ou usuelle , Salsola soda , Linn, , à
tige herbacée et étalée ; à rameaux droits et rougeâtres ; à
feuilles sessiles , longues 9 étroites et dépourvues de piquans;
k fleurs solitaires et axillaires disposées le long d^e la tige.
Elle est annuelle , et croit sur les bords de la mer dans noA
Erovinces méridionales. On en voit la figure pi. P. a a de ce
dictionnaire.
La Soude épineuse , Salsola iragus ^ Linn. , à tige droite
et herbacée ; à feuilles en alêne, succulentes, lisses , tenùi*
nées par une épine blanche; à fleurs rapprochées , accompa*
gnées de trois petites bractées , et ayant des calices ovales,
Ces fleurs viennent aux côtes des tiges. On trouve cette es-
pèce sur les rivages sablonneux^ en Espagne^ en Italie , et
dans le midi de la France. Elle est annuelle comme la pré-
cédente.
La Soude kali , Salsola kalij Linn. Celle-ci , qui est pa-
reillement annuelle, a une tige herbacée et couchée; des
feuilles en alêne, rudes et épineuses ; des calices axillaires ^
et dont les marges des folioles sont membraneuses; des fleurs
isessiles, placées sur les partiels latéralci des branches et ayant
des styles à trois pointes.
4ao SOU
Toates les soudes décomposent le sel marin par Pacte de
ienr végétation , et en rendent ane des parties constituantes^
TAlkali, par leur incinération; mais ce sont principalementt
des soudes communes et cultivées qu^on le retire : pour cela
on les cultive dans les terrains salés du midi de la France et
des environs d'Alicante , en Espagne. Leur culture se borne
à en semer la graine , au printemps , sur un seul labour, et
& arracher les plantes lorsque la flor^on est terminée. F. «
pour le surplus , Tart. suivant, (d.)
SOUDE ou ALKALI MINÉRAL. C'est une des subs-
tances que la nature a le plus abondamment répandue et qui
est la base du sel commun ou sel de cuisine. La soude , con-
sidérée long-temps comme un corps simple de la classe des
alkalis , n'est plus maintenant qu'un corps composé , qu'an
sel à base métallique, ou l'oxyde d'un métal particulier qu'on
iiomme sodium, La soude caustique est l'oxyde de ce m)étai ^ et
la soude ordinaire un sous-carbonate de sodium.
Le soàiutn {natnum , Berz.) est solide k la température de
l'air , et se fait remarquer par scfa grand éclat métallique. Sa
couleur se rapproche de celle du plomb. Sa cassure est unie
«t brillante. Il a presque la mollesse et la ductilité de la cire.
Sa pesanteur spécifique est de 0,972 à la température de iS'';
t'est donc,après le potassium^ le plus léger des métaux connus.
Il entre en fusion à 90° ; mais, à uiie très-haute température 9
il se volatilise. Le gaz oxygène sec et Tair atmosphérique éga-
lement sec , n'ont aucune action sur lui ; il n'en est pas de
même à chaud: alors il en exerce une très-puissante, surtout
sur le gaz oxygène. Dans ce cas^ une combustion des plus vives
a lieu à l^nstant que le sodium Ai fondu , et il y a dégage*
tnent de calorique et de lumière, avec production d'un oxyde
ijaune de sodium. La combustion dans l'air est moin^ forte
que dans le gaz oxygène ; son activité est plus considérable
lorsqu'on Renouvelle Tairplus souvent. Le ^cM^wm décompose
l'eàu k froid, comme le potassium. Ces deux métao^ont seuls
ce^te propriété, ainsi que celle de décomposer le gaz oxyde
de 'carbbne : il se produit , dans ce cas , des oxydes de sodium
ou de potàssikm. Ils décomposent également ( i .® l'oxyde de
phosphore y et il en résulte uA oxyde de sodium ou de potas-
sium; û.^ les oxydes d'azote , et il y a création de divers oxydes
de sodium ou de potassium.
Le sodium a été découvert en 1807 par M. Davy. On Tob-
lient en traitant la «oude on Thydrate de deiltoxyde de so-
dium par le fer ou par la pile voltaïque.
Le sodium j combiné avec le phosphore, donne un phos-
phUi'e formé de prc^ortions indéterminées. Il est causiique^
terne , brun marron, facile à réduira en poussière et suscep-
sou 4ai
tible de passer k Fétat de deato*phosphale de sodium à une
température élevée 9 par Faction do gaz oxygène et de Fain
Le sulfure de sodium est composé de soufre et de sodium
en proportion indéterminée. 11 est solide , terne , jaîunç ou
rougeâtre , moins fusible que le soufre et le sodium. Il ab^
sorbe lentement le gaz oxygène à la température ordinaire ;
mais, à cbaud, il Fabsorbe rapidement et passe à Fétat àt
deuto-sulfite ou de deuto-sulfate ; il se comporte de même
avec Fair.
Le sodium s^allie avec divers métaux , et ses alliages sont
peudifférens de ceux du potassium, et généralement cassanSf.
tels que ceux-ci produits par :
i.<* Une partie de sodium et 4>S de bismuth.
/ 3.^ Une partie de sodium et 27 d'arsenic.
3.® Une partie de sodium et 3i d'antimoine*
4..® Une partie de sodium et de mercure.
S.** Une partie de potassium et 3o de sodium*
6.<* Une partie de sodium et 3a d'étain.
7.® Une partie de sodium et 3a de plomb»
0.° Une partie de sodium et 33 de zmc.
On ignore en quelles proportions il faut unir le fer et li^
sodium pour obtenir un alliage dm^le ou cassant.
.Le sodium y comme le potassium, réduit complètement^
les oxydes métalliques proprement dits.
Il y a trois oxydes de sodium ; savoir :.
1. h^ proioxyde, qui renferme moins d'oxygène que les.
deux suivans. Il est blanc-gris , attire fortameni Fhumidité de^
Fair, et se dessèche ensmte ; itest très-caustique , verdit for-
tement le sirop de violette , et participe aux autres propriétés-
du protoxyde de potassium.
2.^ Le deutoxyde de sodium oit soude eausUmie contient 33,9^
d'oxygène. Il est blanc , très- caustique , plus pesant spécifia
quement que le ydium ; il verdit fortement le sirop de vio-
lette , comme le précédent ; il attire facilement , à la tem*
pérature ordinaire , Fhumidité de Fair, et se dessèche ensuite^
ce qui est aussi un des caractères qui le distinguent du deuto-
xyde de potassium ;. en se desséchant, il passe à Fétat de car-
bonate et devient efflorescent. lise comporte avec Foxygène*
Fair et les corps combustibles , de la même manière qn^e
le deutoxyde de potasse. Cet oxyde est la soude qui sert de
base aux borates, carbonates , muriates et sulfates dç soude»
tous sek solubles dans Feau, qui se rencontrent natu*
tellement, et particulièrement le muriate. Uni aux corps
g^ras, il donne un savon solide ; avec trois fois son poids de
silice , il constitue le verre , et , dissous dans Feau, il' sert ^
enlever les tachas grasses de dessus le linge ,. ou à le Usmer^
îtai sou
On le retire da sonf-carbonate de sonde du commerce.
Le tritoaoyde de sodium diffère du tritoxyde de potassiam par
les mêmes caractères qui différencient les protoxydes de ces
deux métaux : il est janne verdâtre et contient 67,99 d'oxy-
gène.
Les oxydes de sodiam, combinés avec certains acîde'^f
'«donnent naissance â des sels tons solables , dont plosiears
«ont d'un osacre très-fréqnent , soit dans les arts , soit dans la
médecine ; tels sont : le borax ou borate de sonde , le nairon
ou carbonate on sons-carbonate de sonde ; le sd marin on sel
gemme on mnriate de sonde ; le sdde Glauber on sulfate de
soude ^\e sd de seigneUe ou tartrate de soude et de potasse ;
la terre foUée cnsialUsée ou acétate de soude., Ces divers
sels ont pour base le deutoxyde de sodium : cet oxyde est un
des plus puissans instrumens de la chimie.
Le sodium , combiné avec partie égale d'acide borique ou
boracique, â Taide de la thaleur, donne naissance au bore
€t au sous-borate de deutoxyde de sodium : ce dernier est le
borax du commerce et celm qu'on rencontre quelquefois na-
turel. Ce sel a une saveur légèrement alcaline et verdît for-
tement le sirop de violette ; il est soluble dans deux fois son
poids d'eau bouillante. Nous y reviendrons il l'article Soudb
BORATÉB.
Le sodium donne, avec l'acide carbonique, le sons-car-
bonate de soude, sel acre, légèrement caustique, avec un goût
nrineox ; il est connu en France sous les noms de soude ^ alkali
minéral et de nûtron. Chez les étrangers , ce dernier nom dé-
signe le plus souvent le deutoxyde de sodium lui-même. On
l'extrait : i.® des plantes qui croissent sur les bords de la mer;
3.^ des eaux des lacs qui le tiennent en dissolution ; il n'est
jamais pur. Ce sel contient 63,69 pour cent d'eau de cristal-
lisation. On emploie le sous-carbonate de soude impur du
commerce pour faire le savon ordinaire , ^^our fabriquer le
verre , pour couler les lessites , et en teinture. La France
en consomme Vingt millions environ ; mais elle ne tire pas
toute cette quantité de son propre sol : elle s'en procure de
l'étranger. En Europe , la soude est retirée des plantes
marines. A cet effet, on coupe ces plantes à la fin de Tété,
4)u on les retire de la mer ; on les fait sécher k l'air, et on les
br&le ensuite en plein air, sur un sol solide, dans des fosses
rondes , un peu en entonnoir, de la profondeur d'un mètre
à peu près sur une largeur un peu plus forte. Cette combus-
tion duf^ plusieurs jours sans interruption. Il se rassemble
dans le fond de la fosse une masse saline compacte , à demi-
londué , qui est la soude du commerce. Elle est d'une qualité
plus ou moins bonne , suivant les plantes qui ont été em-»
sou 4tî
ployëes. La bariiie d'Espagne est eeHe qui fournît la belle
soude d'ÂlIcante, ou de Carthagène,ou de Malaga : il est bie^
reconnu qu'on peut la cultiver sur nos rirages de la Médi-
terranée. Cette plante appartient au genre salsolajakiû nom-
iné à cause que c'est des plantes de ce genre qu'on retire les
meilleures soudes. La bariiie ( saisola satwa ) est cifltivée
avec soin en Espagne ; la soude impure qui en provient
contient de ^5 à 4^ pour loo de ce sel; aussi est-ce l'une
des plus riches de toutes les espèces de soude qu'on rencontre
dans le commerce. La soude de Sicile, dite cendre de Sicile,
est encore plus riche ; car elle contient 55 pour loo. En
France , on fabrique ée la soude , ainsi qu'en Provence, en
Languedoc et sur les côtes de Normandie ; mais elle est
moins estimée que celle d'Espagne. Nous avons :
I.® liesaJicor ou soude deNarborme ^ qui provient an salicor^ '
nia herbacea qu'on cultive exprès sur le bord des étangs salés,
sous le nom de salicor , aux environs de Narbonne et en Pro-
vence. On le sème et on le récolte la même année après
qu'il a fructifié. La soude qu'on en extrait contient i4 i i&
Sour loo de sous-carbonate de soude :elle renCenne un peu
e muriate de soude et un peu de sulfate de potasse. On l'em-
ploie particulièrement^ dans les verrerie^.
a.^ ha blanquette on soude d Aiguemotie qui s'extrait entra
Frontignan et Aiguemorte , de toutes les plantes salées qui
croissent sans culture sur le bord de la mer , et que l'on covir
noît sous les noms de soude^ ctaoel ^ doucette^ blanchette , etc.,
( SaHcomia herbacea ; saisola tragus , soda. , kali ; abriplex por-^
iulacoides ; chenopodium marûimum ; sUUke Umofdum,^ etc.);
la première ^ le saficor ou saUcomia herbacea , donne le plus de
soude f et la dernière ou statice limonium , L« ^ en produit le
moins.
On appelle bourde une soude que fournissent différentes
espèces de plantes maritimes qui croissent sans culture , et
que l'on connoît sous les mêmes dénominations de soude ^
doucette et blanquette.
D'après l'analyse de leurs cendres , Chaptal a trouvé que
celles de la soude contiennent , par livre , sis onces de base
terreuse , quatre onces et demie de muriate de soude , quatre
oncer d'alcali minéral, trente-six grains de sulfate de pptasse,
avec un peu ^e sulfate et de muriate de magnésie.
La cendre de clavel contient , par livre , sept onces de
base terreuse , quatre onces six gros de muriate de potasse ^
une once et demie de sous-carbonate de soude , un gros de
sulfate de magnésie , et un peu de sulfate de potasse.
La blanquette donne , par livre , huit onces de base ter-
reuse } cinq onces de sel marin , deux, oinces cin^ gros d!alr^
i^4 SOU
cali minéral, ua gros de «nHate de magnésie, trente-six
frains de sulfate de potasse.
La doucette contient , par livre , neuf onces sept gros
trente grains de base terreuse, quatre onces six gros de sei
«larin , cinq gros dix-sept grains de sous-carbonate de soude,
cinquante-quatre grains de sulfate de magnésie ^ une once
dix grains de sulfate de potasse , et un peu de sulfate de
êQuàe.
Ces différentes cendres ou bourdes necontenant que peu
d^aleali minéral et beaucoup de matières hétérogènes, ne peu-
vent être employées que pour des verres très-communs.
L*algue marine connue sous lesnoHH de i^ar^r ou de goémon^
donne des soudes qtû sont dans le même cas; telle est la
soude de Normandie.
Les cendres de tamarisc sont également un assez mauvais
fondant : quatre onces ne contiennent que deux gros dix sept
grains de soude.
Ces différentes espèces de soudes peuvent être employées
•n nature ; mais elles donnent au verre une couleur jaune
▼erdâtre plus ou moins foncée. On obvie à cet inconvénient
en ex|ravant la partie saline par là lîxiviaiion et Tévapora-
tion : les parties colorantes demeurent unies à la base ter-
reuse, et Ton obtient un verre blanc.
L'on appelle rocheite la soude en pain du Levant, et cen-
dre du LeQard celle en poudre.
Quand on veut avoir la soude encore plus pure , on la dé-*
barrasse aisément des sels étrangers qui s'y trouvent mêlés,
en la faisant dissoudre dans de Veau, et en enlevant ces dif-«
férens sels, à mesure qu'ils cristallisent par l'effet de l'éva-
poratioo. Les dernières portions de liqueur rapprochées»
donnent la soude qui cristallise en octaèdres rhomboïdaux.
La présence de cet alcali dans les plantes maritimes est
nn phénomène qui donne lieu de penser que le travail de la
végétation décompose le sel marin, et que les plantes n'en
retiennent que la base alcaline. On sait que les plantes dou-
ces donnent elles-mêmes de la soude , si on les élève sur Id
bord de la mer ; mais elles y périssent en peu de temps.
Quelque grande que soit la quantité de soude qu'on retire,
soit du natron, soit des plantes marines, la consommation
en est si considérable , qu'on a tenté toutes sortes de moyens
pour la retirer du sel marin oumuriate desonde, d'une ma-
nière qui fût en même temps facile et peu dispendieuse.
Parmi les essais nombreux qu'on a faits, ceux qui ont le
mieux réussi , sont les procédés suivans :
i.« Par le moyen de l'acide nitrique, on dégage Tacide
SOU 4^5
muriatiqo^ àa ad marin , et il reste un nitrate de soude qu'on
peut facilement décomposer par la détonation.
3.^ Uacide sulfurique décompose également le sel marin ,
et forme un sulfate de soude qu'on traite avec le charbon et
la chaux /pour en former un sulfure, qui est ensuite décom-
posé par la calcination. •
3.^ Les acides végétaux , combinés avec le plomb , décom-
posent le sel marin : en mêlant les dissolutions de ces sels, il
«e forme un muriate de plomb qui se précipite , et Tacide
végétal, qui demeure uni à la soude, est ensuite dégagé par
la calcination.
4.." Si Ton mêle de la litharge avec le sel marin , et qu'on
en fasse une pâte, Toxyde de plomb s'empare de Tacide mu-
viatique, et l'on peut en séparer la soude par des lotions.
C'est par des procédés de cette nature que Tumer l'extrait
en Angleterre; mais» pour que la décomposition fût complète,
il faudroit employer quatre fois plus de litharge que de sel
marin.
Dans la fabrique de produits chimiques établie à Mont-
pellier paf* Chaptal , on exécute depuis long-temps le pro-
cédé suivant : on mêle quatre parties de litharge bien tami-
sée avec la dissolution d'une partie de sel marin dans quatre
parties d'eau : on verse peu à peu une partie de celte disso-
lution, et on laisse reposer le mélange pendant quelques .
heures. On l'agite ensuite fréquemment, en y ajoutant suc-
cessivement le reste de la dissolution. Cette opération dure
vingt-quatre heures ; on ajoute de l'eau bouillante; on filtre
la liqueur qui contient la soude , et l'on fait évaporer jusqu'à
siccité.
On obtient d'un quintal de sel marin et de quatre quin-
taux de litharge , ' environ de soude caustique qui contient
un peu de muriate de soude et de muriate de plomb , qu'on
peut en séparer par des opérations subséquentes. Cette
soude, exposée pendant quelque temps à l'air, perd sa
causticité en se colnbinant avec l'acide carbonique.
Le muriate de plomb qui se forme dans cette opération »
acquiert une belle couleur jaune par la calcination. On
pourroit aussi le décomposer par l'acide sulfurique , et l'on
obtiendroit un sulfate de plomb très-blanc et plus léger que
le blanc de plomb ordinaire.
Le procédé qui a été employé par Leblanc , Dizé et Shée,
dans leur établissement à Saint -Denis , près Paris , consiste
à décomposer le sel marin par l'acide sulfurique, à décom-
poser ensuite le sulfate de soude qui résulte de cette opéra-
tion, en chassant l'acide sulfurique de manière que la
«aude demeure Jiibre^
4^6 sou
La décomposition du sel marin par Tacide salfiiriqoe se
fait dans des fourneaux construits de manière qu'on peut à
Tolonté retirer Tacide muriatique qui se dégage , on le laisser
se dissiper en vapeurs , ou enfin le convertir immédiatement
en'sel ammoniac ; pour cet effet , on reçoit Tacide dansiine
chambre de ploAb où Ton fait arriver en même temps da
gaz ammoniacal.
On fait passer le résidu de la première opération dans un
fourneau où s'achève la décomposition du sel marin, par un
plus grand degré de chaleur.
Le résidu de cette calcination est porté dans un moulin à
manchon , où Ton mêle , avec 5oo kil. ou mille livres de
sulfate de soude qu'on vient de former , autant de craie la-
vée, et 3a5 kil. ou six cent cinquante livres de charbon : on
commence le mélange par le charbon; on y introduit ensuite
la craie.
Le mélange bien fait et pulvérisé est mis dans un four à
réverbère , dont la forme est elliptique , dans lequel on le
calcine en le r«muant fréquemment avec un rable de fer , et
en élevant la température un peu au-dessus du Irouge ce-
rise.
On retire ensuite la matière du four, et on la porte dans
un magasin un peu humide « où elle se délite et tombe en
poussière à l'aide de l'acide carbonique qu'elle absorbe.
Oh peut employer la soude dans cet état , ou bien en sé-
parer les matières étrangères parla lixiviation et la cristalli-
sation. On retire alo^s 33 kil. ou soixante-six livres de cristaux
de soude , de cent livres de matière brute.
Lorsqu'on veut avoir de la soude bien pure , on mêle le
sulfate de soude et la craie avec du poussier de bois.
Ce procédé , découvert par Leblanc et perfectionné par
Darcet et Ânfrie , a donné naissance à un nouvel art, Ja
fabrication de la soude artificielle en grande dont la France tire
un parti très-avantageux dans les temps de guerre , qui ne
permettent pas l'importation de la soudé étrangère , tou-
jours à meilleur compte et plus économique.
La soude du commerce est à plusieurs tiirês ; on indique
par ce terme la quantité de soude pure que chaque espèce
<:ontient , sur une quantité donnée. Pour s'assurer du titre
d'une soude quelconque , on en prend dix parties qu'on ré-
duit en poudre fine , qu'on fait bouillir pendant une heure
dans une quantité suffisante d'eau, en ayant soin de remuer
de temps en temps ; on filtre la dissolution; on lave le résida
avec à peu près autant d'eau qu'on en a employé d'abord;
on réunit Ifs eaux; on y verse de l'acide sulfuriquefoible jus-
qu'à saturation parfaite^ et on no^e avec jsoin |a quantité qu'il'
sou i27
faat employer ; ensuite en compare cette quantité h celle
qui est capable de neutraliser une quantité donnée de sous-
carbonate de soude pur et sec , pour conclure le titre de la
soude qu^on essaie. Ce procédé , qui est le ipéme pour recon-
noître le titre des potasse^, a été mis k la portée de tout le
inonde par l'invention de Takalimètre 9 instrument dû à
M. Decroiziiles.'
Les divers usages de la soude sont importans dans les arts ,
et surtout dans les fabriques de verres et de savons ; et dans
les pays où les cendres des foyers ne peuvent être employées
Eour les lessives», telles que les cendres de tourbe 9 de cnar-*
on de terre , ou même de bois flotté , on leur substitue la
soude , qui est moins caustique et altère moins le linge que
la potasse.
Four faire le savon du commerce , on peut (aire bouillir
une partie de bonne soude d^Alicanle , et deux de chaux vive ^
dans une suffisaiite quantité d'eau ; on filtre la liqueur à tra-
vers une toile , et on la fait évaporer , au point qu'une fiole
qui contient huit onces d'eau pure , puisse contenir onze
onces de cette liqueur, qu'on nomme lesswe des saoonmers.
Une partie de cette lessive et deux d'huile , cuites ensemble^
forment du savon. *
Dans presque tous les ateliers on prépare la lessive à
froid : on mêle, pour cela 9 volume égal de soude d'Alicante
piiée et de chaux vive , qu'on a précédemment arrosée avec
de l'eau; on jette, par dessus ce mélange, de Teau qui filtre il
travers , et va se rendre dans un baquet. On passe de l'eau
sur le mélange jusqu'à ce qu'il ne donné plus rien , et l'on
fait trois sortes de lessives qui diffèrent par la force : la pre-
mière eau qui passe est la meilleure , et la dernière ne con*
lient presque rien. On mêle ensuite ces lessives avec l'huile
dai)s des chaudières où le mélange est favorisé par l'action du
feu; on met d'abord là lessive foible , peu â peu on en ajoute
de la plus forte y et on ne met la première qualité que Vers
la fin.
Lorsque la pâte savonneuse se sépare du liquide , on fait
couler celui-ci , et on ajoute de la lessive foible pour dissou-
dre le savon 4 on It coule ensuite dans les mises pour le laisser
refroidir.
Pour faire le savon marbré, on se sert de la soude en na-
ture et de la couperose bleue (ou sulfate de cuivre), do
cinabre , etc. , selon la couleur qu'on veut avoir.
Comme l'alcali minéral possède éminemment la propriété
de rendre fusible la terre silicée, et qu'elle contracte avec
elle une adhérence encore plus forte que la potasse ^ on fait
onç grande consommation de soude dans les verreries»
4^8 sou
Pour la fabrication 4es verres ordinaires « on remploie
telle qu^elle est dans le commerce ; mais quand on vent ob*
tenir un verre d'une qualité supérieure , on doit , par une
opération préalal^ , qui est la dissolution /et la cristallisa-
tion , la pureer des matières hétérogènes qu'elle contient.
Quant à la proportion des matières qui entrent dans la
composition du verre , comme Talcali minéral ne peut servir
de fondant qu'à deux fois autant de sablé quarzeux, il faut,
dans la pratique , avoir égard à la quantité de cet acali que
contient chaque espèce de soude , afin de n'ajouter qu^une
quantité de sable qui fasse le double du poids de l'alcali :
quant à la base terreuse des différentes soudes brutes , elle
est fusible par elle-même. Ainsi , quand on emploie la soude
dAHcanie , ou les cendres de Sicile , ou le salicor de Langue-
doc , qui contiennent de quarante-cinq à cinquante-cinq
pour cent d'alcali minéral , on peut obtenir une bonne fusion
en composant sa matière avec égale quantité de sable et de
soude brute simplement pulvérisée.
Pour la fabrication d'un beau verre blanc , od peut em^
ployer la composition suivante : soude d^AlicanU tamisée,
deux cents livres; — nitre, cinquante livres ; — sable quar-
zeux bien pur , deux cent soixsmte-quinze livres; — et dix
onces d'oxyde de manganèse. Cette dernière substance ,
qu'on nomme le saoon du verre , a la propriété de faire dis-
paroiire la couleur verdâlre que lui donne toujours la petite
quantité de fer contenue dans la cendre des végétaux.
Le carbonate de soude parfaitement pur se préparée avec
de bonne soude artificielle. A cet effet, on la pulvérise , puis
on la lessive à froid pour ne point attaquer le sulfure de
chaux ; on fait évaporer la liqueur à siccité , et on expose à
l'air humide le résidu divisé , autant que possible , afin de
faire passer à l'état de sous-carbonate les portions de soi\de
qui pourraient encore être caustiques : au bout de dix à vingt
jours, ou plus tôt, lorsqu'il s'est formé à la surface de la soude
une efâorescence , on la lessive de nouveau , on rapproche
la liqueur Convenablement et on obtient , par le refroidisse-
ment, du sous-carbonate de soude cristallisé , qu'on purifie
par des cristallisations réitérées , s'il contient des sels étran-
gers. On en fait usage dans les laboratoires de chimie.
Quant au carbonate de soude naturel, nous en traite-
rons à l'article Soude carbonatée.
Le sous-phosphate de soude se trouve dans les matières ani-
males , et notamment dans l'urine humaine combinée avec
le phosphate d'ammoniaque. On l'obtient artificiellement en
décomposant le phosphate acide de chaux par le sous-carbo-
nate de soude. 11 sert en médecine comme un léger purgatif,
s O U 4«
et dans les laboratoires pour faire les phosphates insolubles;
U a une foible saveur qui n'a rien d'amer ; il verdit le sirop
de violette ; il fond au degré de la chaleur rouge-cerise , et
donne lieu à un verre qui reste transparent tant qu'il est
liquide ^ et qui devient opaque en «e solidifiant. Il est plus
soluble dans l'eau chaude que dans l'eau froide ; il cristal-
lise promptement du soir au lendemain ^ en prismes à base
rhombe , susceptibles de plusieurs modifications de formes.
Il contient deux tiers de son poids d'eau et s'efBeurit à
l'air.
Le sulfate de soude , vulgairement sel de Giauber, sel admir
rabte , soude vitriolée « découvert par Glauber , en examinant
le résidu de la décomposition du sel marin , on muriate de
soude , par l'acide sulfuriqtte : on l'emploie en médecine
comme purgatif. Il sert particulièrement pour la fabrication
de la soude. Ce sel , remarquable par son amertume , cris-
tallise très-aisément et avec une promptitude remarquable ;
ses cristaux sont tellement diaphanes que souvent on ne les
voit pas à travers l'eau où ils se sont formés. Le sulfate de
soude se trouve naturellement en dissolution dans les eaux
de certaines sources salées ^ d'où on le retire ; mais la quan«
tité qu'on en obtient étant loin de suffire pour la consomma-
tion du commerce , on en fait d'artificiel , en décomposant
le muriate de soude par l'acide suifuriqùe , opération qui est
extrêmement aisée. V. Soude sulfatée.
Le muriate de soude ^ connu de tout le monde sous les
noms de sel fliarin , de sel de cuisine , de sel commun j de
sel gemme , a une saveur fraîche y qui plaît. Il cristallise eii
cwbes ^ etc. Ce sel , extrêmement répandu dans la nature ,
est le sujet de l'article Soude ituriatée.
Uacétate de soude cristallise en longs prismes striés : s'a
saveur est piquante et amère; exposé au Teu, il entre en fu-
sion y et se décompose ensuite ; il est inaltérable à l'air ; il
«st plus soluble à chaud qu'à froid; on l'emploie, dans quel-
ques fabriques , pour se procurer te sous- carbonate de po-
tasse. On l'obtient alors en décomposant le sulfate de soude
par l'acide pyro-ligneux.
Le tartrate de soude et dépotasse porte les noms vulgaires de
sel en tombeau et àtsel deSeignette^ du nom d'un apothicaire de
La Rochelle , qui l'a fortoé le premier. Il a une légère saveift-
amère; il est inaltérable à l'air, et plus soluble à chaud qu'à
froid. Il cristallise très-régulièrement ; ses cristaux sont des
prismes à huit ou dix pans inégaux,raais on ne les obtient avec
dette forme, que lorsqu'on les reçoit sur des fils plongés dans la
liqueur,ou qu'on procède à la cristallisation par la méthode de
Leblanc.Par la méthode ordinaire, lesprismessetrouventcotP:
.^> wS o u
pés dans la direction de leur axe^, 4^ manière à ressembler
à un tombeau , d'où ils ont pris anciennement le nom de
prismes en tombeau. On a fait usage de ce sel , en médecine ,
comme purgatif léger ; il est beaucoup moins employé à
présent : on ne le trouve point dans la nature.
Voilà quels sont les principaux sels à base de sodium , qu^il
nous importoît de faire connoître , à cause de leurs usages.
Nous allons développer maintenant Thistoire de plusieurs de
ces espèces qui se rencontrent dans la nature ; mais, avant ,
nous ferons quelques observations sur le rôle que la soude
joue dans la composition des minéraux.
Le sodium, le potassium et le ealcium ont des propriétés
communes très -nombreuses , et entre autres , celle très-re-
marquable de se rencontrer souvent ensemble dans beaucoup
d'espèces de minéraux^et d'autres fois de se suppléer. Ainsi,
nous avong :
L'apophyllite , qui contient de la chaux et de la potasse.
La scolezite , la mésolithe , la natrolithe , la sodalitbe,
les laves , etc. , qui renferment de la soude et de la chaux.
Le feldspath , qui contient tantôt de la potasse , tantôt de
la soude , et toujours de la chaux.
La quantité ou la proportion de chacun de ces alcalis pa-
roît influer sur le faciès, et quelquefois sur la cristallisatioi
des substances qui les contiennent : telles sont , par exem-
{>le , i.*" la scolezite, la natrolithe. Dans la première, c'est
a chaux qui est en plus grande quantité , et dans la deuxième,
la soude : leur cristallisation est différente.
a.^ Le feldspath et Talbite. Le premier contient de la po-
tasse , et le second de la soude , et l'un et l'autre offrent une
cristallisation semblable.
Le nombre des pierres qui contiennent de la spude, ou,'
pour se conformer k la nouvelle nomenclature , le so-
dium est assez nombreux ; ce qu'on peut aisément vé-
rifier en jetant les yeux sur les tableaux synoptiques des
analyses minérales , par M. Allan ; et Ton peut lire à Tarli-
cle minéralogie de ce Dictionnaire , vol. ai, p. i8a , au mot
Sodium , les noms de celles de ces pierres dans lesquelles le
sodium paroît jouer un rôle plus .considérable. Cf^s pierres
sont classées d'après le système minéralogique de M. Berze-
lius , et toutes contiennent de la silice, y faisant, dil-oo, les
fonctions d'acide , qui , par conséquent , se trouveroil com-
binée avec le sodium,et par suite formerait autant âesiltdates
desodlum.Ce seroit donc encore des sels qui différeroientes^
sentiellement des vrais sels à base de sodium , par leujr inso^
Jubilhédan U'cau, et par l'absence de saveur.
wS O U 43i
Les vrais sels à base de sodium oxydé ou de soude caus*^
tique 9 qui se 'rencontrent dans la nature , sont :
La soude boratée ;
La soude carbonalée ;
La soude muriatée ;
La soude sulfatée ;
Une cinquième espèce doit être ajoutée à ce nombre:
c^est la cryolithe qu'on a considérée comme de l'alumine flua-
tée alcaline ( V, cet article ) ; mais comme elle contient plus
de soude que d'alumine , il est convenable de la consi-
dérer comme une espèce du genre soude , et on pourra la
nommer soude fluaiée alumirdfère,
SOUDE BORATÉE {Borax, Bergm. , Rome de-PIsle,
Delaméth; Borax, Tincal, Waller. ; T«/ïfai/, Karst. ; Soude
horatée, Haiiy ; Sous borate de soude , Tbenard ; Vulg. iinkal ^
borax mUif, sel alcali minéral ). Ce sel ne se trouve dans la
nature qu'en dissolution dans les eaux de certaines sources
et de certains lacs , et en gros blocs , dans le fond et sur
les bords de ces lacs.
La couleur de la soude boratée brute , est le gris jaunâtre
ou vcrdâtre. Lorsqu'elle est parfaitement pure, elle est d'un
gris-blanc , ou blancbe ou limpide ; elle s'efFIeurît par Tac*
tien de l'air , et se couvre alors d'une écorce terreuse opatjue.
Elle s'opacifie elitièrement ; elle cristallise en cristaux pris-
matiques ; .sa cassure est vitreuse, quelque peu résineuse;
ses fragmens sont irréguliers.
La soude boratée est fragile : sa pesanteur spécifique est
de 1^569 9 selon Karsten , et de i^yoS , suivant Klagroth.
£Ue contient :
Acide borique ... 87
* Soude i4.,5o
Eau 47
Perte. i,5o
100,00 Klaprolh.
Elle a une saveur alkaline foible et douce ; elle verdit for-
tement le .sirop de viofette , et se dissout dans deux fois son
poids d'eau bouillante ; exposée à l'action du feu, elle se fond
dans son eau de cristallisation , avec un boursouflement ex-
trême , se dessèche ensuite , et se convertît en un verre
transparent qui est susceptible de se colorer de diverses tein-
tes j lorsqu'on l'a fondu avec un oxyde.
Ainsi 9 en fondant la soude boratée avec du mangapèse,
on obtient un verre violet ; avec l'oxyde de cobalt, un verre
bieu-T^olet très-intense ; avec l'oxyde de chrome , un verre
43a SOU
couleur d'^meraude ; avec Toxyde de fer, an vert boa-
teille, etc. Cette propriété de la soude boratée larend donc
très-précieuse dans les opérations docimastiques , et d'autant
Îlus qu'on peut agir sur de très-petites quantités de matière,
/expérience en petit se fait sur un simple morceau de
charbon : à cet effet» on creuse une petite cavité, on y met la
soude boratée, on la fond, puis on la mêle avec Toxyde dont
on veut reconnoître la nature; on refond le tout, et on juge de
Tespèce d'oxyde par la couleur que prend le nouveau verre
obtenu.
Les cristaux de soude boratée acquièrent un assez foit vo-
lume ; ils sont quelquefois de la grosseur dii poing ; mais
tous ceux que Ton connoît sont dus à Tart. Lorsque ces cris-
taux sont transparens , ils jouissent d'une réfraction double ,
très-forte, caractère qui fait reconnoître aussitôt, que le
noyau primitif n'est ni un cube ni un octaèdre.
C'est, selon M. Haiiy, un* prisme rectangulaire obKque ,
dans lequel les bases , et deux des pans opposés , sont des
rectangles, et les deux autres, des parallélogrammes obli-
quaogles. Le clivage est sensible seulement sur les pans des
prisuies. Les bases sont inclinées sur les pans rectangulaires
de i86 degr. f , et 78 degr. 53' ; les formes secondaires
sont prismatiques , souvent aplaties. Ron\^-de-PIsie en a
connu quatre; mais ce nombre est beaucoup plus considéra-
ble, d'après MM. Haiiy et de Bournon. Nous ne citerons que
les cinq figurées dans le Traité de Minéralogie de M. Haiiy,
en faisant remarquer que les plus siifiples sont beaucoup
plus rares.
I. Périhexaidre , Haiiy, Trait 2 , p. 368 , pi. 89 , fig. i^g-
Prisme hexaèdre oblique à. base symétrique , produit par
deux nouvelles faces qui remplacent les pan^ obliquangles
du prisme primitif.
a. Périociaèdre , Haiiy , L. C, ^ fig. i5o. La même forme
que la précédente , si ce n'est que les facettes additionnelles
n'ont point atteint les limites de décroissement nécessaire
pour faire disparoitre les pans obliquangles ; ces deux formes
ne sont donc dues qu'à la même loi de décroissement.
3. Emoussé^ Haiiy, L. C. , fig. i5. Le prisme primitif, dont
les angles solides aigus sont interceptés chacun par une fa*
cettç inclinée sur la base de i56 d. 4^', et sur le pan obli*
quangle adjacent de iiSd. 5a'.
4.. Diheccaèdrej Haiiy , L. C. , fig. i53. Prisme k six pans
( du n.° 4 ). Celle forme , que la soude boratée affecte com-
munément , n'est autre que la précédente , dont le prisme
est à six pans. ^
5. Sexdécimale ^ Haiiy, L. €. , fig. 1 53» C'est la forme
sou 433
dili^xaè^rfi 9 4^1911 laquelle Taréte Ae jonction ^e la facette
de troncature arec up des. deux pans secondaires adjacens
( celui ^ droitfî ) e^t interceptée par une facette rétrécie ,
inclinée sur la base de 117 à» if , e\ sur ïe pan à droite dil
çristai de i43d.55'-
t<a sopdè boratée ne se trouve que dans )es lacs et les >
maréca^çs des terr^Ips d'^Uuyion ; elle e^st associée à la
soude muriatç^. ^ ^ ^
La soude boratée i^ons çst principalement fournie par le
eommçrcç ayec l'Inde. Selon Turner,l^ac d'où on la retire,
dansrjpdçf est situé à quinze journées de marcbe au nord de
Xissului|^buch\ on T<eschou-|j6umboi:|. 11 ne reçoit qiie iei
eaux salues. Ui^ Pe voit ni rivières j ni ruisseaux dans les
envîrpns ; il est entoqré par des rochers' et des collines ; il
a ^0 naiUe^ de tour. On trouve la soude boratée en gros blocs *
au bord des eaux, et dans tes endroits pej^ profonds. Au
milieu et d^tpf les grandes profondeurs , on ne rencontre que
du ipuriate de sopde* Ouoiqu^oli retire beaucoup de soude
boratée de ce lac , on p 9 pas observé de diminution dans sa
?[tJ4ptité. Le père DaJ^pvaip place les lacs ^ui fournissent
a soude boratée dans Us montagnes du Thibet. L'un de ces
lacs 9 le Nechal, situé dans le canton de 3em]^i^l , est le plus
renommé. Dans certains temps de Tannée^ on retient les eaux
h Taide d'écluses ^ pour laisser déposer le sel qu'on va cher-
cher dans la vase et la boufbe savonneuse , après avoir
laissé écouler les eaux qui sont quelquefois chaudes.
Dans d^^utres endroits du ^l^îp^ ? q^i paroissent avoir été
de$ fonds d'ancien^ lacs , on rencontre la soude boratée sous
la forme de couche cristalline , en ^uiUant à U profondeur
d'qpç tpis^. , •
]La çQgde I^oratée se Rencontre daiis d^atitres lieux de
l'Asie. On en a trouvé h Ceylan , dans la province de Pur-
beth ; en perse , daps 1^ Tartarie méridionale , et dans la
provipce de Yun-Nan , ep Chine.
Dans plusieurs de ces pays on exploite ce sel , et on le
transporte jusnu'en Europe. Le» indiens l'appellent ///lAa/ ou
tinckal e^ les Tbibétaîns Sw<^a ou Souaga* Le nom de borax
que ]^ou^ lui donnons, n'est qu'une altéfationde celui de bmi-
ruçh , en usage chez le» Arabes pour le désigner. Il s'est
introduit dans nos langues européennes vers le 9.^ siècle.
l^Tk ^Europe , le borax natif se rencontre à Ilalberstad , en
Bàsse-3.axe ; en ^Transylvanie. Dans aucun de ces pays il
n-est le but d'aucune exploitation particulière. On trouve
d^ns les lagonis ^e{i environs de Sienne en Toscane , de
l'acide boracique en morceaux por<:ix, cellulaires. Les
eaux de ces mêmes lagonis ^n contieoncnt aussi en dis-^
XXXI. u8
434 s O U
^ solution en assez grande quantité pour mériter êfélrt retira,
et servir ensuite à la f)ibrication d'un 'borax artificiel , dont
la quantité ne pourra jamais être assez considérable pour
faire tomber le borax de Tlnde.
Le borax existe en assez grande abondance dans les mines
de Viquintipa et d'Escapa , dans la province du Potosi.
Les gens du pays le nomment guemaion, et le font servir, tel
qu^il sort de la mine , dans la fonte àes minerais de cuivre ,
assez nombreux dans la même contrée. .
On se sert du bor«K pour reconnottre les oxydes , et pour
les réduire. Il est surtout employé pour souder les métaux*
Dans ce cas , il faut que les deux pièces qu'on veut souder
soient parfaitement décapées ; on les met en contact avec la
• soudure ( qui est un alliage un peu plus fusible que les pièces
qu'on veut souder ) et du borax : Ton cbauffe le tout jusqu'à
ce que la ^ouduK commence à fondre ; elle s'allie en fondant
avec les deux pièces , et les réunit. L'action du borax , dans
cette opération , est de dissoudre l'oxyde qui pourroit se
former , ou d'empêcher l'oxydation du métal en l'envelop-
pant. On emploie le borax dans la fusion des verres colorés
^ destinés à être taillés , et qu'on veut obtenir parfaitement
tr^nsparens. On l'emploie quelquefois en médecine comme
réfrigérant ou calmant.
'C'est du borax naturel que les chimistes retiretit l'acide
boracique ou borique , dont le radical long-temps inconnu
et sans nom, est maintenant désigné par Bore: il a été dé-
couvert' en 1809 , par iMflVl. Gay-Lussac et Thenard ; on
ne l'a obtenu que sons forme de poudre inodore' sans saveur ,
et d'un bruri* verdâtre. La découverte de l'acide .borique fut
faite en 170a , par Homberg, en distillant un mélange de
soude boratée et de sulfate de fer ; on l'a désigné jpendant
long - temps par les noins de sel sédatif et de sel narcotique ,
à cause de ses usages médicaux. On l'emploie particulière-
ment pour fondre et analyser les pierres gemmes qui con-
tiennent de la potasse ou de la soude. Quant au borax (sous-
borate de sonde des chimistes), la connoîssanc'e de sa
vraie nature est due à Geoffroy , qui en fil la découverte
en 1732. Il paroît que les Grecs et les Romains ont connu
le borax , et son usage pour souder les .métaux ; on a. même
cru que c'éloit le chrysocolla de Pline.
On se sert encore dufooraxpour faire les divers borates dans
les laboratoires, et pour appliquer sur la porcelaine l'or et les
couleurs. D ans tous les cas, il faut du borax bien raffiné, qualité
qui n'est point celle du borax brut qui vient de l'Inde , et qui
est lé seul que Ton connoisse dans ie commerce ; mais c^est
ce borax que Ton purifie. Les Hollandais ont été longtemps
sou 435
seuls possesseurs dés procédés pour bîén purifier Je borax^et
pour Tobtenir en gros cristaux. Maintenant, que Tonconnoît
les procédés pour parvenir à ce but , i^on raffine du borax en
France , en Ailecnagne , en Angleterre. Pour purifier le bo-
rax brut ou tinckal', on le tient exposé ^ pendant quelque
temps 9 à une cbaieur rouge , dans un four ou dans tln^grand
creuset; on détruit ainsi une> matière grasse qui le colore et
qui, le rend impur; onie t|^4i$fociiie en un verre qu%rto
concasse, et que ron/ait bouillir avec de Teau : la dissolution^
d'abord trouble , s'éclaircit par ie repos ; on la décante, et
le borax se précipite par le refroidissement. On concentre
ei}suile les eaux , pour en retirer le sel qu'elles contiennent
encore. M. ïbenard fait observer que quelques personnes
prétendent que le borax naturel ne contient point assez de
soude , et que ceux qui le raffinent en ajoutent à sa dissolution.
Dans le commerce on distingue trois sortes de borax brut,
et tou^estrois s'apportent de l'Asie.
La première est le borax de Tlnde. Ses cristaux sont petits,
très-nets , enveloppés et agglutinés par une matière grasse.
' La deuxième est le borax du Bengale ou de Cbamlema^
gor , remarquable par la grosseur de ses cristaux ^ qui sont
toujours arroiadissùr leurs angles et sur leurs arêtes. Ils sont
λlus seçs:que ceux du borax de l'Inde , et quelquefois enve^
oppés de feuilles.
. La troisième e^t le borax de laChiae,qulest plus limpide et
pltA pur que le précédent , et par conséquent à demi^raffiné^
La ma tière grasse qui enveloppe les cristaux du borax brut,
est une espèce de savon à base de soude,, que ron.décom-^
pose à l'aide d'une ihau te température , ou bien à l'aide de la
chaux. ,
Hermann rapporte qu'en Pefse on fait pourrir 9 dans àts
cuves , des substances animales, avec de l'eau d'une source
alcaline , et que six à sept semaines après , 0x1 obtient , par
lixivîation à cbauu et par évaporâtion , du borax cristallisé.^
Il paroît qu'en Chine on procède de la même manière , et
qa'bn ajoute de la graisse et de l'argile aux matières mises en
putréfaction. Çes.matières animales ^t. cMte graisse produi-
sent , sans doute , les substances grossies et savonneuses qui
enveloppent les cristaux de borax br^t.. On l'attribue aussi au
beurre ou à la graisse dont oa frotte \^s cristaux pour les
empêcher de^s'effleurir. Quelques auteurs prétendent mémo
que le nom indien de tînlml s'applique à cette écorce savon-
neuse , et non pas au borax lui-même.
SOUDE CARBONATÉE ÇAlkalî minérjgl , nairon ^
"Wall. ; Alkali minéral aéré y Bergm. ; Nairon , Carbonate de
soude f de Born. ; AlkdH fixe minéral^ nairon ou soude blanche
m sou
d'Egypte , K. de L. ; Som-carbonaie de soude , Thenar ; Saisde
earbonaiée^HsLÛy; Carbonate de nairon^ Delam. ; Nairon^
maturikhes minerai alkali, Wern. ; Nairon or soda « James. ;
Nairimn , Andreosi. ; Nkrum oo. Nalrum ^ Plia. Hist. Bat ,
lib. 3i 9 cap. lo, vulgairement luilros ). Oo recoaaoit aisé-
ment ce sel aux propriétés soivantes : d'avoir une saveur acre,
savonneuse, légèrement arineuse; de verdir les teintures
Meu^ végétales ; d'être cxtrêmonentsoluhle dans l'eaù , pbs
à chaud qu'à froid ; de s'effleurir protnptement à T air ; de
faire une violente effcrvescemee avec les acides même lesplos
foibles ; enfin d'être extrêmement fusible au chalumeau.
La soude carbonatée cristallise en petits cristaux qui ont
pour forme primitive un octaèdre, dans lequel Ta base com-
mune aux deux pyramides est un rhombe de laod. et 6od. ^
et l'incidence dès faces d'une même pyramide l'une sur Tautre
est de ySd. a8d. Cet^octaèdre est quelquefois basé , c'est-à-
dire , que les deux sommets de ses pyramides sont remplacés
par deux facettes horizontales ; quelquefois les arêtes des
bases som remplacées par autant de faces , en sorte que le
cristal se trouve diaogé en un prisme rhoraboïdal , plus ou
moins raccourci et terminé par une pyramide à quatre faces ^
tantôt entière , tantôt épointée. C'est artificiellement qu'on
obtient des cristai^x de soude caii>onatée ; ils sont presque
toujours petits.
Ce sel contient: 66,o>d'eau de cristallisation ; 3o de deu-
toxyde de sodium ou soude ; et iG,o d'acide carbonise.
Kirwan indique 64,o d'eâu de cristallisation; soude , ai, 58;
acide carbonique , i^ii^»
La soude carbonatée n'est jamais pure dans la nature ; elle
est mélangée le plus souvent de soude muriatée, Je soude sul-
fatée et de chaux carbonatée ; elle contient aussi quelquefois
de la magnésie muriatée.
Yoici quatre analyses qui*viennent à l'appui de ce que
nous disons.
Égjfit . BuéROft-Arres. de 6obW«. de Qongv^e.
Soude carbonatée. • . 3a,6. . ^ 6o,5o. . . 89,18. . xi^a.
Soude sulfatée îio,8« • . i,a5. . . 0,00. . j,».
Sonde muriatée . # . . i5,o. . . 9,So. . . 0,00. . 22,4*
Chaux carbonatée. • , o,a. . . 0,00. .. 7^44* • o,«.
Magnésie carbonatée . 0,0. . . o,oo. . • i,35. . 0,0.
Matière extractive. . . 0,0. . . 0,00. . . 2,o3. . 0,0.
Résidu terreux 0,0, . . 0,00, . . 0,00. • 9,2.
Eau, ....#.....• âf,6. . . 28,75. . • 0,00. . 4^,0.
lUsproth. Cabr^de Mello. Bcum. t«Dip^u».
sou 43?
Utie Tàrï€té fibreuse de Troua , en Afrique^ a denné, par
l^analyse:
Soude • . * 3j7
Acide carbonique. • . . • 3o
Eau de cristallisation. . • « a 2, 5a
Soude sulfatée* . • « * . 2»5o
La soude carbonatée natilre e^ très-répandue dans lana^
ture : elle est , tantôt en masse contracte , friable , grenue,
en points cristallins ; tantôt en masse fibreuse ou bien en
masse granulaire ; tantôt en efflorescence épaisse à la surface
du sol ou de certaines pierres principalement calcaires; tantôt
enfin et même eu dissolution dans les %aux des lacs et des
sources salées. Elle est d'un blanc jaunâtre ou grisâtre lors-
qu'elle est impure , mais elle ailFecte le blanc de neige lors*
qu'elle est exempte de corps étrangers. C'est principalem^ent
en été que la soude carbonatée parott , sott dans les lacs
qui se dessèchent dans cette saison , soit sur les bords des «Odr-
ces. Les pluies de l'hiver la dissolvent etlafontdisparoitreX)n
Remarque que la quantité est toujours la même chaque année ,
telle considérable qu'elle soit dans le lieu où on l'observe.Ce
renonvellementest très-favorable à l'exploitation de certains
lacs d'Afrique et ,des Indes d'où l'on retire une prodigieuse
quanlhé de soude carli^onàtéè. Les lacs qui contiennent ce
sel sout peu profonds^ et ordinairement dans des plaines ou
vallées stériles , arides , sablonneuses et chaudes.
Ce sel existe aussi dans les volcans, en efilorescences, à la
surface et dans les fissures de certaines laves.
Il a été reconnu aussi à la surface des murs et des parois
èés caves et autres lieux humides, et particulièrement dâm»
les villes voisines de la tner.
La soude carbonatée » la soude muriatée et la cbaux car-
lionatée, se trouvent presque toujours ensemble. M.&ertholet,
td' après cette réunion , pense ^ue Ià soude carbonatée est
produite par la décomposition du murîate de soude par le
carbonate calcaire ; il en résulte un muriffte calcaire ex-
ti^êmement déliquescent qui est absorbé par la terre,et de la
soude caiironatée. 11 paroft que les roseaux et les sables qui
sont dans les lacs favorisent la création de ce sel. *
Dans les lacs bitumineux qui contiennent de la soude sul-
lEàtée , Kirwan attribue la création du natroa à la décompo-
sition du sulfate de soude par le bitume.
L'analyse a fait découvrir la soude carbonatée, en Bo-
lième , dans les eaux minérales de Carisbad et d'Egra ; et ,
suivant Reuss , en éfRoresccnce dans les prés voisins de
yrei^en et de Sèbnitsp, etdans.les gneiss décomposés qu'on
438 SOU
observé près de Billîn. On la recueille toa^}es ans au prin-
temps. Bergmanû en a reconnu dans les eaux de Seltz et de
Despa.
Il ex sle sur les murs et les toits àes cavernes , des mon-
tagnes de Schwartzberg, dans le canton de Berne, en Suisse,
il est mêlée de soude sulfatée.
A Angers , les murs des caves sont construits en pierres
sehisteui^s de la même nature qfie ('ardoise , et enduits d'un
mortier de chaux et de4ahle. Proust a observé, daps celles
4}Ui sont l^s plus sèches , une elïlorescence saline qu'on peut
recueillir tous les mois en assez grande abondance, et il a
reconnu que c'éloit de la soude carbonatée très-pure. lia re-
marqué que ces eftlsrescences ne se manifestent point sur les
schistes qqi se trouvent découverts de leur enduit par accident
ou par vétusté. Il y a des caves qui, de temps immémorial ,
en fournissant beauccuip « quoique Tenduit du mortier n'ait
jiouvent pas plus de deux. lignes d'épaisseur. {^^oum.dephys,
1778.)
Proust a observé également d& la soude carbooatée dans
les caves de Pari^; et Yauquelin,,^ouâ le popt du Cher, près
de Tours. Elle se rencontre dans, presque toutes les villes de
France baignées par l'Océan ,, depuis Oslende jusqu'au
Havre.
En France , toutes les «aux minérales d« l'Auvergne tien-
nent de ia $o^de carbonatée en dissolution, particulièrencient
celles du Mont-(l'Or,deBarde<Beaulieu,deS^int-norent,
de Saint-Nectaire, etc. Il y en a aussi dans les eaux des bains
de Bussang,et, de plusieurs autr,es:eaux minérales des Vosges,
de Pougues^ et un grand Aombjrejdautres. ( J<our;i. des Min. ^
n,® 3.) A Vichi, les mu«;aiUes des bains sont tapissées d'efHo-
rescences salines, dont ^a soude carbonatée fait plus des
deux tiers. ...
Plusieurs observateurs éclairé^., tels que Ruckert, Paz-
mand et autreâ , nous ont donné des détails intéressans sur
les lacs de soude de Hongrie, Qfe.s lacs sont .situés dans la
Haute- Hongrie, entre le Danube et la Teisse, dans la plaine
sablonneuse qui règne le long de l^ chaîne de mopt«|gnes qui
traverse la Hongrie du nord au s\ià\ et leur nombre est si
grand , qii'ii seroit facile d'en relii'er chaque année cinquante
raille quintaux de soude carbonatée , presque sans travail. La
plupart des coyiitats ont trois 6,u quatre de cçs lacs : celui de
Bihar et quelques autres en ont. douze ou quatorze.. Mais
comme la soude carbonatée de cette contrée est uniquement
employée dans les fabriques de savon de Debretzin (cercle
de Bihar )/ il n'y a que quatre lacs, les plus voisins de cette
ville , qui soient exploités , et particulièrement k Ki^waria
et Bihar.
sou jm
* Ces laçs ir'pnt que deux ou trois pieds tout au plus de prû<
fondeur , et se dessèchent compiétemeut dans Içs années qui
ne sont pas pluvieuses. On les nomme feyrio ^ les lacs biaises, '
parce que lorsqu'ils soni desséchés, ils se couvrent d'efïlores-
cences de natrop. Le fond de leur bassin est une couche de sable
coquîUîerde quatre à cinq pieds d'épaisseur, qui repose sur une
couche d'argile ; et c'est une chose remarquable , que pour
Ïœu que Ton creuse sur les bords de ces lacs, on trouve* de
'eau douce et bonne à boire. La plaine fameuse ou lande de
Kerkuniter dans laquelle ils sont sijlués , nourrit, pendanl cip-
quante lieues de longueur , sur autant de largeur , une grande
quantité de bestiaux.
Une pluie abondante suffit pour les remplir ; mais s'il fait
un vent violent , comme ciela arrive souvent dans ce pays ,
l'eau s'évapore en quatre ou cinqjpurs , et bienlôt après, lé
fond des l'acs se couvre d'une eiïlorescence de soude carbo-^ •
natée de deux pouces d'épaisseur , qu'on rassemble en tas avec
des rableis. Cette efBorescence se renouvelle au tout de trois
ou quatre jours , et l'oii continue à la recueillir' pendant toute
la belle saispn , c'est-ii-dire , depuis les mbîs d^vrilou de
mai jusque vers la fin d'octobre. L'eau qui reste dans le mi-
lieu de ceslàcsy qui ont quelque profondeur, finit par' con-
tenir jusqu'à 5o à 60 pour cent de soude carbonatée qui s'y
cristallise pendant les nuits froides de l'automne. (^Joum. des
min, , n.<» 2. )
L'on a observé la soude carbonatée dans les plames dé-
sertes de la Sibérie, près Nertschint , aux environs du lac
Balkal, en t)a(xurie; à Ochotsk, dans le gouvernement d'Ir-
kutsk; cn.Tartarie ; au iThibet; en Chine, près Pékin; au
Bengale ; sur la côte occidentale de l'Inde , près Bombay et
Tegal^âtnam , dans tes puits qui avoisinent la, mer ; en Perse ,
près de Bassora; en Crimée; dans la Nalolie ou l'Asie Mi-
neure , autour de la ville de Smj^rne et de l'ancienne ville
d'Ëphèse. Mais nulle part la soudé carbonatée n'est plus
abondante qu'en Afrique, et surtout en Egypte, où elle est
exploitée de toute ancienneté.
Nous devons aux savantes observations de BerthoUet et
. d'Andréossy , des renseignemens exacts sur les lacs d'Egypte
qui fournissent le natron ou carbonate de soude nalif^ dont cette
contrée est si richement pourvue.
Dans le désert de Thaiat ou de Saint-Macairc\ qui est à
l'ouest du Delta, à quatorze lieues environ de Terrânèh ,
est une vallée qui se prolonge du S. E. ^uN. O. , èl qui est
séparée de celle du Nil par un plateau de ircnle milles de
largeur, formé de bancs de pierre calcaire , recouverts de^
pierres roulées et de graviers» ,
u^ sou
Dans le fond de cette vallée on trouve six laéà à là suite Us
uns des autres , dans la même direction que la vallée ; ils oc-
cupent en longueur un espace d^environ six lieues , sur 600 ii
âoo mètres f ou trois à quatre cents toises de târèèur, et sont
réparés par des espaces sablonneux couverts d'incrustations
de natron et de sel marin , de même qu^une partie du sol de
la vallée : on y trouve des masses de soude càroonâtiée de près
d'dn pied 4Vpaisseur , et d'une telle dureté, au' on s'en est
servi , âu lieu de pierre , pour bâtir les murs et les tours dVn
petit fort.
Ces lacs contiennent de la s6û Jè carbônatée avec de Fa
soude muriatée et de la soude solfatéç dans diflférentes pro-.
portions. Celui abi à été plus particulièrement observé , se
trouve divisé en deux parties qui h^oot ensemble que peo de
communication :là partie orientale ne fournit que de la soude
muriaté£ ; la partie occidentale ne contient presque autre
chose que de la soude carbônatée. Les eaux de ce lac , et
celles d'un lac voisin , sont rouges comme du sang , et la ma-
tière colorante donpe la même teinte â la soude muriatée qui
a l'odeur ée la rose ; celle qui s'attache au natron prend une
couleur noirâtre : quand 0^ là brûle\ elle répand des vapeurs
ammoniacales.
Les bords du lac du cÀté du Nil sont 'découpés en petits
golfes où l'eau transsude en forme de ruisseaux qui se ren-
dent dans le fdtid des bassins. La partie du terrain supé-
rieure aux sources est couverte "^d'incrufitations salines sur
une largeur de cent vingt-cinq toises; le terrain occupé par
les sources a prés de cinquante toises de largejur. Il règne
ensuite au bord du lac une lisière de natron d'environ quinze
toises. Le fond de ce lac est de craie mêlée de sable, et il n'a
qu'un pied et demi de profondeur.
Pendant trois mois de Tannée , 1 eau coule abondamment
k la surface du terrain, et les lacs croissent Jusqu'au com-
mencement de février. Ils diminuent ensuite /et quelques-
lins restent entièrement à sec- A mesure que Tévaporation se
fait I les sels se cristallisent ; et comme le.muriate de soude
crlistallise le premier, il est recouvert par une couche dé sonde
carbônatée; on voit quelquefois ces deut sels former des
couches alternatives , et l'on peut les séparer d'une manière
purement mécanique.
L^exploitation du natron se fait dans Fintervalie des se-
mailles à la récolte ; et les caravanes qui vont Teniever s*as-
semblent à Terrânèh : elles sont composées d^environ cent
cinquante chameaux et cinq h six cents ânes. Elles ne met-
tent pas plus de trois jours à leur voyage , et rapportent sept
à huit cents quintaux de natron. (D'anciennes relations disent
sou \ 44i
que h j^rbâbît total ihônle âtumélleinékli à tréhte - cinq oa
qUâràUté toîllîefs). L'enirèjpôt s^en fait à Terrànèh, où on
l'eibbarqae pour Rosette , d^bà il est envoyé pour Alexandrie^
et de là expédié pôùt* TËtirope ; oh en (aitremonter une partie
de Terrànèb au Caire 9 où il est employé dans les blancbîâ-
séries du lin et dans les fabriques de rerrés. (^Joum. âe Phys,,
prairial et messidor an 8 ).
Le sol dés environs des lacs est recouvert de nâlrpn àVn
blânc éblouissant. On voit végéter dans ces eaux salées te
iypba, divers roseaux , les tamarfsques et beaucoup d'autres
plantes qui ne Souffrent point de la présence des sels qui \
abondent autour d'elles. Cfes mêmes lacs sont fréquentés par
lès canards et d'autres oiseaux aquatiques.
he natron se forme aussi dans les lacs salés et les déseris
de la Nubîe et de Tmlérieur de l'Afrique. Le voyageur Bar-
row a observé le natron dans le district de Tarka, dans te
pays des Boscbîmans.
Bâgge , consul suédois i Tripoli d'Afrîqùe , rapporte
qu'au bord de la mer ^ au pied d'une montagne , dans tin lieu
nonimé Trôna , qui est Iç nom même du nalron , à deux jour-
nées de Fezzan , dans la province de Sukena, et à vingt-hidt
fournées de Tripoli, on trouve le natron en croûtes épaisses
d'un pouce au moins, formées de longs cristaux transparens,
parallèles 6n radiés , ayant l'apparence du gyi^se. Les nègres
transportent nne fort grande quantité de ce natron dans lés
royaumes environnans , en Egypte et k Tripoli , d^oùirpàsi!^
dans le Levant. On le mêle avec le tabac pour loi donner du
montant
La soude carbonatée de Trôna est remarquable par sa
pureté. Nous avons rapporté plus haut les résultats de son
analyse , par Klaproth yion en peut conclure , arec Klaprodi,
que dans ce sel la propriété qu'il a de ne point s'efBeurir,
est due à la soude saturée diacide carbonique. Il parott que
le natron de Tarka est de m^me nature. Les minéralogistes
ont fait de cette soude carbonatée fibreuse ou radiée une va-
riété que Béuss et Klaproth ont désignée les premiers par
ie nom de strahllges-natron. C'est le radiaf^d-natran .de Jame-
son f et IsLSOudfl carhonatée aciuclairê de HaUy.
L'Amérique présente aussi de la soude carbonatée. On
l'observe , au Mexique||fdans plusieurs endroits de la vallée
de Mexico et autres lieux , jusqu^à deux mille et deux mille
cinq cents mètres de hauteur. Ce sel , mélangé avec de ta
soude muriatée, se retire en quantité d'une terre argileuse , ,
que les naturels nommenitaquâsifuetii. On le rencontre éga-
lement dans des lacs. On l'exploîfe aux environs de Buenos-»
Ayreaf ; d'où on en exporte pour TAngletcrre une grande
44^ SOU
qnan^ité. Ce natron brasilien e^t en masse jh stratifiées ;
de Tépaisseur de deux à sîx pouces, qui recouvrent une
couche d^argile imprégnée de $oude muriatée. Il est très^
peu mélangéf d^ungris jaunâtre et à coqtexture granulaire ; îl
De s^effleurit point à Tair, et comme celui du Fezzan en
Afrique, il parbtt devoir cette propriété à la quantité d'a-
cide carbonique qu'il contient, car les 68, 5o parties de car-
bonate dessoude, trouvées dans ^oa^ analyse ( F* plus haut),
sont formées, d'après Cabrai de Mello, de soude34f'^> ^^
acide carbonique 44)?^ j proportions très-différentes de cel-
les de 31 à i4 et de io à i6, que nous avons indiquées, et
par lesquelles on peut juger que la soude est d'un cinquième '
ou d'un tiers environ plus considérable que l'acide carboni-
que , tandis que ce dernier lui est égal dans le natron du Fez-
zan , ou de près du double , comme dans celui de Buenos-
Ayres.
La soude carbonatée se trouve aussi dans les volcans , et
nous l'avons déjà fait remarquer ; nous. allons en donner àe$
, preuves :
Dolomieu Tarecufillie en quantité, en masse friabLe.très-
pure , auprès de Broute ( sur,i'£tna ) , dans les cavités de
^ deux cpurans de taves , l'un ancien et l'autre qui a coulé en
1781. Ce sel est d'un beau blanc, n'attire point Thumidité
^ de l'air et se conserve très-long* temps sur la lave. Dolomieu
fut surpris de sa pré^epce dans les courais ^ et ignoroit com-
. ment il peut s'y former*
• On rencontre encore du carbonate de soude , au Vésuve ,
soit sur les scories , soit sur les laves. Il existe aussi dans les
chrâinps Phlégréens et partiduHèrenîent à "Monte- Nuovo ,
près Peuzzoles, suivant Breisbck. Heberden et Bory-de-
Siaint- Vincent l'indiquent à Ténéi4ffe ; enfin , il y en a dans
les eaux des sources jaillissantes qui sont au pied da mont
Hécla ^ en Islande. L'on attribue même à la présence de la
scMide îa propriété que possèdent ces eaux de déposer des
concrétions siliceuses sur leurs bords. V. Quarz hyalin
GpNCRÉTlONNÉ.
La soude carbonatée des volcans et des solfatares est quel-
quefois pure , d'autres fois accompagnée de soude muriatée
et d'autres sels.
. L'on a vu , à l'article de la soudlf quels étoient les usages
de la soude carbonatée. L'on a vu aus^i que la consommation
en est tellement considérable , qu'elle ne peut être alimentée
parla soude carbonatée naturelle, et qu'on est forcé de retirer
ce sel par rincinération d^s plantes maritimes ou marines. La
quantité qu'on obtient par ce moyen dépasse de be^auconp
sou- 443
«n «Europe e^Ueda'nàtron qa -on iinij^ortc du LeTant,'de
rJE^ypIe, d'Afrique et -d' Amérique.
La^oâde csMrbofnatée est la base des meiilenrs savons et
des verres>les plu^' beaux et les pliis solides. Dans Flnde et
en Egypte, les femmes se servent>de'natron pour se blan-
cbir et s'^AiMicir ta peau. Mous avons vu <}ue celui du Fezzan
se miêlc avec le tabac.
lies anciens Egyptiens en ont faitun grand usage pour les
embauipemens; ils laissoieat séjouimer les cadavres pendant
soixante six jours dans ce sel, avant de le» embaumer, si l'on
en .ci^oit Hérodote. Le natron portoit le nom d'une ville
Kiitia, autour et laquelle on le récohoit, et qui étoit dans la
même vallée , où Ton observe maintenant les lacs de na-
tron.Le nil'rum.ounatrum des anciens n'est donc pas exclusif
▼ement le sulfate depoèasAe ou nitre, comme le rapport de
nom pourroit le faire soupçonner. Au reste, le nitre n'est pas
encore la seule substance qu'on ait nomnrée nainim,on niU^um,
11 y a encore lé sel ammoniac. F. Naïron et Nathum.
Virgile dit qu'il a, vu les cultivateurs arroser les semences
des légumes avec de l'eau' nitrée et du marc d^buile, avant
•de les 4X)nfier au sein de la terre > afin que tts graines prissent
un plus grand accroisseonent^
Tacite nous apprend qu'on ramàsseit, dé son temps, sur
les bords du iléuv« B«lus,, un sable dont on faisoît du verre
par son mélange ave£ du nàmin^ mélange qu'on faisoit fondre
exprés. .,.,..,
La soude cairbonatée est^ employée e^ médecine comme
apérittve et facilitant le dégorgement des viscères abdomi^
' naux, et particulièrement du foie , et dans les affections*cal<*
èuleuses des reins.
SOUDE MURIAÏÉE. ( Muna, Wall. , Unn. ; Sol mnri-
num ^ fohianum et fussUe , Cronst. ; Muria monlana tt aquaika ,
Gmel. ; Alkall minéral muriaiique^ sel marim fossile eiselgemme^
Bergm. , R. de L. , Deborn.; Soude' munatée^ Haiiy ; Natur-
Kches Kochsah , Wern. Rocksall , James. ; Muriale de sou-
de , Then. ; Sal et muria des} Latins , Halos des Grecs; vul-
gairement le Sel de cuisine , etc ). La soude muriatée est
connue de tout le monde , et porte spécialement le nom, de
sel^ qu^on a appliqué ensuite , d'abord k des substances qui,
comme elle , sont solubles dans l'eau et ont une saveur par-
ticulière , puis à toutes les substances qui, encore comme
-elle , so^t composées d'un acide combiné avec une base.
La soude muriatée se reconnott aisément 'à sa saveur
* fraîche , douce et très-agréable. '
Elle est soluble dans moins de trois fois son poids d'eau
firoide;. L'eau chaude en dissout presque autant ; mais plus
444 SOU
prompteiiiéiit , te qui procare la ÛMiiltté de mlpirer la Sôndt
muriatée des«eb avec lesquels elle est mélangée ; car eUe
tombe au fond dea vases oa des chaadières^ tandis qoe les
aoiressels, pins solablesdans Teaa chaode , sont encore tort
éloignés de la cristallisation.
Qaand on la jette sar des charbons ardens on snr un ibr
chaud, elle décrépite et saute en petits éclats* Si , après sa
décrépttation , on continue à la chauffer ynsqn'it la faire réa-
gir , elle.finit par se fondre en «ne masse blanehe opaqaei
mais elle n'a pas pour cela changé de nature.
La soude et Tacide munatique sont si fortenent combmés^
que Taction sevie du fra ne sauroit le<s désunir, et Ton ne
peut opérer sa décomposition que par le tnoyen des affinités
chimiques. Si, par exemple , on y Joint ée Kacide nitjâque
ou de Tacide suHurique , ils s'em^^rent de la soude , duis-
sent Tacide raoriatique , et forment de la soude nitratée ou
de la soude sulfatée.
La soude cristallise naturellement en cube parfait, sans
aucune autre forme secondaire. Ce n'est que par Part qu'on
parvient À obtenir le cnbo*-octaèdre et Toctaèdre. Ce dernier
ne s'obtient qu'en'faisant'opériNr la cristalUsation de la soude
muriatée dans un liquide mêlé d^urise.
Lorsque la cristallisation de la soulde mpriatée se fait avec
rapidité, on voit se form^, à la surlaeè du llquide,^de pe-
tites pyramides creqses , à quatre ptts, len forme de tré-
mies , qui sont composées de petits cubes disposés symétri-
quement en rangées placées comine ^s degrés. Le sommet
de la pyramide est un gros cube dont les quatre arêtes ter-
itiinales ont servi de d^art aux petits cubes qui forment ^les
pans de la pyramide. On obtient aussi, au fond du vase, de
fort gros cubes dont les faces sont ainsi évidées.
La soude muriatée a une pesanteur spécifique qui varie de
a,i4àa,ao. *
Elle est composée de :
Bergmann.
Kirwan
Soude
. . ia. . .
. . 5o.
Acide nwriatique.
. . 5a. . ••
. . 33.
Eau. . . • . .
. . 6. . .
. . 17.
La soude muriatée se trouve dans la nature avec une
profusion proportiontiée à nos besoins jet 4^ns d^ux états ,
solide , ou bien en dissolution dans les eaux. Elle n'existe
que dans les terrains secondaires ou les plus récens» ft
famâis dans les terrains primitifs. Nous la diviserons de la
manière suivante : ^
sou 4i5
h Soiula onuriMtfé foJMe.
G. Efflor^scente.
D* Yoleai^qDti.
H^ Soo^ «ramtée aquatiqae.
A. Des lftG9.
B. Des sources ou des fontaioeâi.
C. Des eaux thermales.
D. Marine. '
I SouDEMrmÂTEç sohihz(S(eins(^lzj Wer.; Bqcksalif Jaw.)
( Afifna moniana , Gmth ; Mîina nuda fussilts , Lînn. ^
Muria JossiUs purm et 50/ gemmm , Wall. ; tS(!/ gemme ,
B. de 1. ; BiagUnchês sieinsalz , Wem. ; Spak ^ Hoffm. ; Fo-
liai^d rocksaHf James ; SçÊide munafte erisUMsée et amorpjkç^
Haiiy ; ^ Talgairement Sel gemme , sel fossile }.
Le sel genime s^ recoonott ai^^mfsn^ k «^ structure lamel-
leuse , trës'inarquée. C'est la soude muriatée naturelle la
pliispure. Lorsqu'on le frotte ^v^cun cprp$4^r9 OU sent
une odeur forte*
Le sîel eemme se troi:^?e ei#mass($f q^i re^^emblept k def
glaçons, Iloffre diverses couleurs, vf^sH^ il e^% çommunéç^ent
Cmpide etgris ou bUne. On^en çopnott df i^^m t d^ roqgo «
d'ui^blauc de neige > de roqge de pavot pu de liriqMe , de vert
'd'émeraude , de violet et de blei^ d>%iir, Ç01 variations de
couleurs se présentent dans les mêmes gisem^us. Lorsque
le soleil darde ses rayonis sur c^rlaiiiQf ^on^gnes oài ce sel
est à nu, on croiroit vq'ir uo amas dP p>erre* précieuses écla-
tantes de$ couleur^Jes plus l^riUant^s i voilà pourqii^i m h
oomine sel geipnoe. L^ variété blei^ se troîir§ p^rtiewUèr^-
ment à Wieliczl|5i , en Pologne, et à Iscbel, d^us la Haïute-
Autriche. Ce sont des nuages d'un bleu d^a?^ur ^u miUeci
d'une masse de la f^lus grande limpidité. Le sel gemme doit
ses couleurs à l'oxyde de fer. La variété d'un beau vert d'é-
meraude est infiniment rare , * et n'a été tr^uivée, jusqu'à
présent , qu'à Benchtesgadea et Hallein , en TyroL
II se trouve cristallisé en cube, quelquefois très-gros^ et
presque toujours arrondi sur les angles ; mais ce n'est guère
que dans les mines où i^ sel gemme fortifie un amas çonsidé-
raMe. On obtient fort aisément de^ cubes en cassant les pig-
ées qui sont les plus pures. ^^
Ce sel se ternit à l'air parce qu'il attire l'humidité dç
Patmosphère , en sorte qu'en hiver il se fond , si l'on n'^
pas le soin de le conserver dans un «ndroit sec. Les cassures
44Ç SOU
récentes ont le vif ^cUt d'un miroir pbU'/'kyr$qttVlles sÀnt
dans le sens iles. lames et que le sel eisl^pcrr^ homogène et
point grenu. Les morceaux les plus transparents pré^feutent la
réfraction simple.
Le sel gemme est aussi en masse grenue, à grains plus
ou moids'nns, et amorphe , en stalactites j en concrétions «
en masses cellulaires , en veines, en incrustations, etc. 11 est
quelquefois aérohydre, c'est à-dire , q,u*il contient des petites
cavités sphériques qui contiennent de Teanet de Tair. Sa
pesanteur spéci6que est de a «1^(3, on a,i , selon Hassenfratz.
La variété bien lamelieuse est la plus pure ; elle ne con*
tient d'autres corps étrangers que ceux qui la colorent , et
elle ne renferme ni chaux muriatée , comme la soude mu—
riatée marine. ou def lacs^, ni magnésie sulfatée , ni chaux
sulfatée , comme la soude des sources et des lacs. Les Alle-
mands la distinguent des autres variétés sous le nom de spak;
ils donnent pofir exemple le sel gename de Wieliczka , en
Pologne.
B. Soude muriatée fibreuse (^ Sel gemme Jibreux).
(^Soude muriatêe fibreuse conjointe , Haiiy ; Fasriges sieinsah ,
Wern. ; Fibrous Rocksalf. , lames. ). Cette variété ne dif-
fère de la précédente que par% structure fibreuse , analogue
à celle de la chaux sulfatée ; elle offre les mêmes couleurs;
quelques morceaux sont rubanés de deux couleurs , dans le
liens transversal des fibres , et Ton remarque alors que ces
couleurs sont toujours le blanc , passant graduellement à une
autre couleur.
Le sel gemme fibreux est translucide ; il se casse , dans le
sens des fibres, plus aisément que dans les autres directions.
Ses fibres sont tantôt droites, tantôt curvilignes ou diversement
contournées. Il se trouve accidentellement dans les mêmes
' mines,en veines, ou dans les fissures du sel gemme lamelleux.
Une variété analysée par Henry , a donné :
Soude mnriatée . . . S^^tt
Chaux sulfatée
Magnésie murîatée
Chaux inuriatée •
Matière insoluble
lO
GiSEMÉNs. Le sel gemme forme des masses considérables
et des montagnes , dans le voisinage des grandes chaînes de
montagnes. Il $e rencontre dans les gypses et les schistes de
transition ( Allée blanche ) , entre le^ copcbes de calcaire de
transition noir ou gris (Bex), de calcaire, alpin transitif
wS 0 U 44/
( Halleib, en Tyrol)'; maïs c'est surtout daris des bancs d'ar-
gile que se rencontre ce sel.
On obsetre, dans les masses de sel , des couches accîden-*
telles de chaux sulfatée \ de chaux carbonatée compacte , de
chaux carbonatée fétide /de chaux anhydro-sulfatée, d'argile
et de grès, qui rentrent dans les grauwackes et les grès bigarrés
des Allemands. Il contient aussi de la chaux carbonatée
cristallisée ainsi que du soufre,du bitume, des deliris végétaux
ouanimaux,etc.Le sel gemme appartient aux terrains gypseux
secondaires, de première formation. Il existe aussi dans les
terrains "gypseux secondaires les plus récens (près de Kiel
dans le Holstein) , mais il y est en plus petite quantité.
Le sel gemme se rencontre à toutes les hauteurs ; celui,
de la Pologne est dans un pays de plaine , à plus de six cents
pieds de profondeur ; en Espagne et en Afrique , on en
trouve au niveau du terrain , ou à quelques centaines de
pieds au-dessus ; en Suisse et en Tyrol il est plus élevé ; au
Pérou l'on en voit à la cime des Cordilières, à plus de deux
mille toiées au-dessus du niveau de la mer.
Le sel gemme se trouve dans les mêmes, terrains qqe le
gypse ; et c'est dne observation constante qu'il en a toujours
dans son voisinage. Souvent même les couches de sel gemme
alternent avec les couches de gypse.
Le sel gemme est tantôt en grands bancs continus , tantôt
disséminé en cubes isolés dans les couches d'argile , tout
comme on voit les cristaux isolé's de sélénite dans( les cou-
ches marneuses des plâtrières de Paris ; aussi Guettard a-t-il
dit que , pour avoir une idée juste des mines de sel de Po-
logne , on n'avoit qu'à se représenter les carrières de gypse
de Montmartre.
Le sel. gemme, comme la soude mm*iatée en général,
joue un très-grand rôle dans l'histoire géologique du globe ,
ainsi qu'on peut Je voir à l'article Terhains.
Nous ne rapporterons ici que l'indication des principaux
lieux où se rencontre ce sel; et Ton trouvera, k l'article de
la soude muriaUe aquatique des sources , l'inmcation des lieux
où se rencontrent dès rocs salés : ceux-ci contiennent, ^sset
souvent , des veines ou des nids de sel gemme.
On ne connoît point de mines de sel gemme en France.
Cette contrée ne possède que des sources salées ; mais l'Es-
paene , la Pologne , la Transylvanie , la Hongrie , le Tyrol
et l'Angleterre , en offrent d'imtnenses dépôts, qui forment
la richesse des cantons où ils se rencontrent.
Mine de sel de Wieliczka, — La mine de sel de Wieliczka,
la plus célèbre de l'Europe , est en Gallicie , à deux 'lieues
au sud -ouest de Cracovie , et à sept ou huit lieues au nord
44B SOU
de la chatoe its monta Kriipalp. EU^ ^nt ^IçMii 4^pvia
Tan laSi. Sa plus grande profondeur est, suiivaDt Ic^ uaSf
de six cents pieds, et suivapt d'autres, de iiçuCc^U pif^às
perpendiculaires. Ûéteqdue des ei^çavi|tioni| qu'on y ^ ^^a
est imifiense ; on prétend qu'elles ont plu^ d'^P^ li^ue de
Test à Fonest.
Depuis qu'elle appartient à l'Autriche, ^n produit ^çnqel
est, suivant Veschiert de cent. soii^ante-dix mille qiiintaos
de sel ; d'autres écrivains disent qi;^'op çq retirait précédem-
ment six cent mille quintaux.
D'après la description dii local 9 qMÎ a été Caiite par plu-
sieurs naturalistes , on trouve de l'argile sous la terre végé-
tale , ensuite du sable , et à la profondeur de trente pieds f
nne argile noire et compacte. An-dessous est une couche
formée d'un mélange de sable , d'argile et de ^el , soit en
grains , soit en rognons , d'un volume quelquefois tr^s-con-
sidérablc et d#plusîeurs pieds de diamètre.
A la profondeur de cent cinquante ou de deux cents pieds,
l'on arrive à des coi|cbes de sel plus régulières , d'abord asseaf
minces , ensuite plus épaisses , séparées les unes àe$ autres
par des couches de pierre feuilletée , argileuse, calcaire on
sablonneuse : les couches de sel ^nt d'autant plus pures ei
£lus épaisses, qu'elles sont à une plus grande protondenr.
l'épaisseur totale de ces couches salines est d'environ six
cents pieds.
On a trouvé dans ces couches diverses prodiiçtiopsm^rîoes
avec des dépouilles d'éléphans et d'autres animaux terrestrea.
A cinq lieues au sud-ouest de Cracovie , sont les mines de
sel de Bocbnia; elles sont de4a même profondeur que celle
de' Wieiiczka , mais le sel y est moins pur.
Les bancs salifères de Wieiiczka se prolongent, dît~pn,
en Moldavie, Walacbie , la Bucjicowine et la Haute-Silésie.
Mines de sel 4e Traruyhanie et 4e Hongrie. — J^a Transylvanie
possède aussi des richesses du même genre : le savant obser*
vateur Jens-^Esn^lrk nous a donné la description des mines
de sel de Torda et de Dées ; celles de Torda sont recouvertes
de cailloux roulés, d'argile et de m^rne. La masse de sel est
divisée en couches onduleuses ^ et cette disposition est d'autant
plus manifeste, que les couches de sel sont alternativement
de deux couleurs différentes , les Unes blanches et les autres
brunâtres ; celles-ci sont mêlées d'une terre noire qui a nne
forte odeur de bitume. Les qne^ et les autres ont environ on
pouce d'épaisseur.
Les mines de Dées offrent les mênies couches horizontale^
et ondulenses que celles de Torda,, et l'on y trouve égale-:
..sou u$
ment du bitame, tant en Conches qu'en filODs^ -^nreiicçiiU'e
aassi dugy^se par întenralles.
Les mines de sel de Paraïd et de Marmarosch sonir aii^^î
très importantes.
Il y a de semblables mines de sel à Êpçries > : dana la
Haute Hongrie , et Ton a pensé qu'elles étoient ue proloiEH
gatîon de celles de Wielîczka et de Bochnia. (y^ a 4it U
même chose des mines de sel de Transylvanie.; niais çqU#
supposition n^est pas admissible f car le noyau des iqQnt$
Krapak est primitif , et Ton n'st jamais vu de couche de set
dans une roche primitive. Au reste, on observe au pied de I4
longue chaîne des monts Krapak , de nombreuses nûniss i^
sçl gemme.
MinesdeSêlâtt Tyrol a éf Aïtemagne. ^^ Les" mines de sel de
Hall en Tyrol , sMit à la cime d^une monlagpe fort élevée;
La roche f qui est de la nature de Tardoîse , se trouve là
toute pénétrée de sel entre ses lames et dans toutes ses fissures.
On a découvert dans l'intérieur de la montagne une rrês^
grande matsse de sel pnr et sans^ Aiélange; on arrive àr ce
noyau par une galerie de deux eem soixatite toises. Mais
cette galerie est fermée , et l'on conserve cette masse de sel
avec tant de soin , que Jars dit qu'il est défendu alis: ouvriers
d'en prendre ce qu'U faudroit pour sàlef^ ^eur soùjpe. '
Comme le sel de cette miné est extrêmement impur, et
que c'est plutAl«ii»e roche imprégnée de sel , on ne peut Tob^
tenir que par le moyen de sa ^issoltitiotfr. A cet effet ^ Ton
bouche exactement l'entrée des |$otitèrrâ(ins , et Ton y intro-
duit de l'eau douce que l'on y laisse séjourner nendant plu-
sieurs mois. Efte est alors saturée de sel, et on la soumet k
l'évaporation.
Les panm et les massif qui* fermoient les supports des
souterrains y ayant été en partie dissous par Te au ^ s^écrou-
lent,et le terrain s'affaisse ; mais au bout de quelques années,
ces décombres ont ^epi^is de la' solidité ; ils contiennent la
même quantité de sel qu'auparavant , et on les exploite de
nouveau* ( Jars , Vofage III, p. 228. )
Les couches salifères de Hall eu'Tyfot'se ^rolongedt
dans le Reichenthalen BavièrCfet jusqu'à Haltein et B^erch*
tesgaden enTyfol, HaUstadt , Ischel et Ebensée' en Au-
triche , et se terminent à Âussée en Styrié.
Mines de Sel d* Angleterre.^ L'Ân^eterre pos^de d'impor-
tantes mines de sel aux environs de Piortmch 9 dan$:la pro«
yince de Chestf r , près de la mer d'Lrlande. Elles ont été àé^
couvertes en léjfo*
On y trpttve le« poi^l^f f de j^el à c<^ ripgt pied» de pro^
XXXI. 39
foDâein^iU tsl recbuven d'ane argile schisteuse, noirâtre «
et au-dessus est une masse de sable qui règne ju^u'à la snr-
iface chi sol. •
Jars , qui a visité ces mines. , les décrit en ces termes :
ti Le sel en roc , dit-il , patoft avoir été déposé par couches
oè lits de plusieurs couleurs ; il est le plus généralement d^ua
i'ouge foilçé , resseitiblant à peu près à la couleur du sable
^ui compose la surface du terrain ; d'autres sont de diffé-
renies nuances , et ce quUl ^ a de trèâ-particulier , c^est que
ces couchés de sel sont dans une position tjulferoit croire que le dépôt
9* en est faU par ondes , comrne on voit ceux que la mer fait sur
9€s cdtes, » . . . - '
On exploite cette masse de sel sur une épaisseur de soixante
pieds ; on laisse au toit une épaisseur de quinze à dix-huit
pie as 9 de sorte qu^ les soiiterrains ont une élévation de plus
de quarante pieds , et comme en y laisse subsister iles piliers
dans un ordre symétrique , . ils ressemblent à des bâtimens
igothiques d'une étendue ii^mepse, .
Le savant M. A. Pic}çj( a fai.t àfts remarques, curieuses sur
ices mines, f« Le bai^c de^^l qu'an exploite , a 9 dit-il ^ envi-
ron soixante pieds d^épaisseur... ;Ll& sol du souterrain nous
offrit une observatio^i» neuve , à ce que nous croyons: on voit
jpresque partout de^ . ccM^upartiotiens polygones , et pour la
•lupart hetagonesi.iiâi ^appeloient ces sections de prismes
lasaltiques qui foni;i£i]i^,..42^ns la, célèbre. Chaussée des Géans
et ailleurs , des congy^iaFtimeqs sembl^les... Quelle que soit
ta. théorie , le faii noi^a^paru hors de doute. »
Le même observateur ajput^: un autre fait important :
V Oh trou v^^, dit-il, çp «on4antau^dessuSjdu. niveau actuel
du' souterrain , environ vingt-cinq pieds de sel; puis « doute à
quinze pieds de roc ; puis , on retrouve le sel au-dessous \ jus-
qu'à^ une.. profondeur qu} ne nous^fut pas indiquée. ( £^i^A
ÈriL ,* juille t 1 796 . ) t
' j Cette couche de roc interposée en tre? les bancs de sel , est
^iinè circonstance, femarquable 9 et qui détruit complètement
hypothèse qui attribue la formation d«s coviches de sel à des
lacs salés, qui se sont , , dit-on , desséchés. )
Mines de Sel d Espagne, — Ia Espagne a des mines de sel
Sfemme,qm présentent des faits intéressant. Bowles en a décrit
trois des plus importantes :
La première dont il parle , est celle qu'on voit dans un
Î^ays inontueux, fort élevé, entre le royaume de Valence et
a Castille, près du bourg de MingraniUa, dans un terrain
gypseoxdNine demi-lieue de circonférence. «Au-dessous de la
couche de plâtre , dit-il 9 , on trouve un banc solide de sel
-gemme parallèle à cette couche* On ne connoit pas sa pro-
t
sou /iii
fondear ; parce qu^au-âelà de trois cents pieds 9 l'extraction
deWent trop coûteuse, » (^.Hist nat d^Esp,, page i6q. )
La seconde est dans la Navarre espagnole , entrç Caparoso
et r£bre , dans une chaîne de collines qui s^étend de i'e^t à
(c Ces collines ^ dit-il , sont composées de ter^es^calçaires,
mêlées de gypse,.. Cette chaîne a plus de deuK iieu4§ d^^tev^-
due; dans sa partie la plus élevée , dn trouve J^ vi^ag^ de
Yaltierrà , sur une côte , vers le milieu de laquelle on trouyA
«ne mine de sel gemme,,. Elle peut avoir quatre cents pa^^ 4e
long sur quatre-vingts de large. Le sel^stcQntenudans ,ua
espace d'environ cinq pieds d'élévation. \ . i^ ,/
« J'examinai, ajoute-t-il , avec attention « le^ couches de^
sel ; je les comparai avec les couches de terre jst de gypse où
elles sont encaissées ; je trouvai que la couche extérieure, ^es^
composée de gypse ; je rencontrai immédiatej^ent après deux
pouces de sel blanc , suivi de deui^^pouce^ 4e sel pierre et d]ùne
couclie de terre... Je trouvai d'autres couches alleniatwment
composées de terre et de sel, jusqu'au fond de la mine q^i.ést de
gypse , onde comme les autres couches... Les couches de terre
saline sont d'un bleu ohscur: les couches de sel sont blan-
ches. » ( Ibîd. , ïpage 376. ) .^ ,
La troisième mine dont il fait mention , est la plus cu-^
rieuse; elle estnléme très-extraord^^aire ; c^est celle de Car-
donà en Catalo^e , près le, ra^nt Serrât y à seize lieue;$ au
N* O. de Barcfelone , et à quelques lieues des PyrénéeSé
, a Le bourg de Cardona, dit-il, is^t situé au pied d'un ro-*,
cher de sel qui , ducôjté. de la rivière, de Cardonero ^paroît
coupé presque à pic. C^ xocher est un bloc de sel rpassif
qui s'élèoe de terre dterk^inonquatre^à eing cetuts p^eds ^ sans crevas-
ses, sans fcntes^ts^s qonches: ce bloc pe^t avoir une lieue
die circuit , et son éiévatipn est la nrôm^ que celle des. mon-
tagnes circnnvoisines i comme on ignore s^ profondeur ,' il
est impossible )de sayoir sur quoi il repose^ ,,
«c En général, le sel, y est blanc depuis le haut jusqu'en
bas ; il y en a cependant qui est x'opx... On en trouve aussi de
bleu clair...
« Cette prodigieuse moâtagne de sel , dépourvue de toute
autre matière , est l'unique de son espèce en Europe....
« Je né sais , ajojutc; Bowles , s'il suffira de dire que c'est
une évaporation de 1-eau de la mer: cette solution ne satisfera
pas tout k monde. » ( Ibid, , page 4o6. ) '
On voit que cet observateur , si familiarisé avec les phé^
nomènes de la nature , ne penchoit nullement pour l'expli-^
cation qu'on donne ordinaii'ement de celui-ci.
Le sel gemme de Cardona en Espagne a fait le sujet
452 sou
d^an mémoire très-îatëressant vp^r M, Cordier, et d'où il
résalte qu^il est sitaë dans an terrain de transition , comme
les eouehes salifères de la Savoie observées par M. Brochant
• Il y a encore du sel gemme à Sevirato dans les Pyrénées.
On observe k Âlmengranilla dans la Mancbe,une masse de
sel gemme pareille à celle de Gardona , mais plus petite ;
elle est mêlée de cbanz sulfatée , et recouverte par le même
sel contenant da quarz ronge r aa-dessos sont des caiUonx
roalés. A Poza près de Bai^os en Gastîlie , on exploite une
mine de sel dans un ancien cratère d'une immense étesdae ,
et dans lequel on trouve de la pierre ponce et des pouzzola**
nés. U y a du sel gemme dans les collines de transport
d'Araniuez et d'Ocana , près de Madrid , an pied de la
Sierra-Morena. Celui d'Ocana contient an sel particnliery
notamé giaubérUe.
Le sel gemme est extrêmement abondant en Sicile 9 et
c^est même à des coucbes argileuses muriatifêres que sont
attribuées les salses ou volcans vaseux de Maccaluba. Le sel
gemme est si abondant en Sicile , que Deborch dit qo^on
croiroit que toute Itle a pour base un banc de ce miitéraL
' Un çrand nombre de mines de sel gemme existent en
Asie, il y en a un vaste dépôt près de Jena-Tayerska , dans
le désert qui est entre le Volga et les monts Ourals ; un autre
dépôt exsite encore près d'Astrakan à Iletzki ; la Sibérie en
offre plusieurs , ainsi que la Tartarie , le Tbibet et la Chine y
le Cachemire, la province de Lahor dans l'Inde, où le sel est
en monticules isolés y comme k Cardona en Espagne ; i
Ceylan , etc. L'on trouve à TèSis, à Tauris, et dans d'autres
endroits de la Perse , de grandes masses de sel gemme qu'on
exploite comme la pierre de taille ; Toumefort en a donné
la description. On prétend que l'île d'Ormus n'est qa'mi
rocher de sel gemme. Ce minéral abonde en Arabie. La
Mer-Morte doit le goftt saumâtre de ses eaux à une montagne
de sel gemme die trois lieues de long, qui est dans son voisi*
nage , et au sol stérile , imprégné de muriate de soude , qoi
l'entoure , et qui s'étend à quelques lieues an loin. Cette
jner est tellement salée , qu'elle dépose sur ses bords des
masses de sel gemme de plus d'un pied d'épaisseur.
Afrique. Ce continent abonde en sel gemme , et son sol
est imiNTégné de ce sel dans une multituide d'endroits ; en
Egypte, dans le désert de Sahara, dans le Fezzan, en Abys^
sinie , dans les royaumes de Tunis et d'Alger , au Congo ,
au Cap de Bbnne*£spérance , etc.
Aménque, Nous distinguerons particulièretnent les hmtn*
tes mines de sel gemme du Potosi au Pérou , et jdes pro-^
vînces de Copiapo et de Coquimbo dans le Chili} si remarr
^quables par leur élévation.
sou 453
(t La partie hante da Pérou , dit Ulloa , qui paroît élre un
dépôt de minéraux , a aussi des mines de sel... On le trauv>e
çn blocs durs et continus comme la roche... La forme exté-
rieure de ce sel en impose au premier aspect , car il ressem-
ble il une pierre de couleur violette sombre , parsemée de
rayons jaspés.
<€ On trouve de ces mines de sel presque par tous ces
pays ; et ce qu^il y a de plus singulier à remarquer , c'est som
extrême dureté ^ sa couleur, et qu'il soit dans des monts
aussi hauts que ceux où gisent Targent et le mercure, ce qui
est sans doute très-surprenant* » ( Ulloa , Mém. i , p. 35a. )
Le royaume de la Nouvelle - Grenade présente du sel
disséminé dans des terres argileuses ; mais à Zipaquira dans
le royaume de Santa-Fé; le sel gemme est en bancs comme à
Wieliczka en Pologne. A Fouest de la Sierra- Verde , près
du lac' de Timpanogos, dans la Haute- Louisiane , ainsi que
dans ces vastes réj^ons boréales comprises entre les monta-
gnes pierreuses ( siony-mounUuns) de Mackensie et de la baie
d'fludson j le sel gemme et la houille sont en abondance.
Le sel gemme se trouve en cpiantité considérable sur la
côte orientale de la Nouvelle-Hollande , suivant Hunter.
Le sel genmie est employé aux mêmes usages que le sel
ordinaire ou sel marin. Dans quelques contrées il sert de
pierre à bitir , et il a une dureté telle , qu'il résiste au choc
des instnimens de fer qu'on emploie pour le détacher. Cet
usage existe de temps immémorial, en Arabie et en Afrique.
Pline parie de la vÙIe de Gerris en Afrique , qui étoit cons-
truite avec du sel gemme : après avoir posé les blocs équarris
les nos au-dessus deà autres , on jetoit dessus de l'eau ; par
ce moyen les masses de sel se soudoient les unes aux autres.
Hérodote nous apprend qu'on troutoit dans la Libye des ha-
bitations construites en sel gemme.
En Abyssinie , au rapport de firuce , le sel gemme sert de
monnoie y et à cet effet , on lui donne la forme de briques ^
qui représentent chacune vingt-quatre sou s envicon.
On croit que les colonnes de verre fossile , dans lesquelles
ce même peuple conservoit autrefob les momies , au dire
d'Hérodote , étoieut des masses de sel gemme.
A Wieliczka on taille et l'on sculpte les masses de sel
femme les plus pures , et l'on en fait des objets de curiosités,
i'on a dit aussi que dans l'intérieur de cette célèbre mine de
la Pologne , on avoit creusé des habitations plus ou moins
commodes , habitées par une partie des mineurs ^i leurs
familles. On a donné de brillantes descriptions de cette
mine , oà l'on reconooit le plus souvent plus d'ef^hôusiasme
q^ue de vérité.
L!oa4Sxploite le sel gemme par jgaleries k gradins ^ et le
454 sou
procèdes ^extraction sont les mêmes que ceux employés
^ns tontes les autres mines. Voyez Mitres et MiNERàis.
Le sel gemme , au sortir de la mine , peut être livré au
commerce ; mais il arrive le plus souvent qu'il a besoin d^étre
épuré , ce qui s^opère en le faisant dissoudre dans de Veau
et faisant évaporer ensuite cette eau , après Tavoir décantée.
C Soude muriatée efflorescente {Muriamontana ejflorescensy Gm.).
Cette variété se trouve particulièrement dans les plaines
arides et désertes qui renferment des lacs salés et des sources;
elle existe aussi à la surface de quelques rocs salés et sur les
bords de la mer. Elle est en forme de croûtes plus ou moins
épaisses, grenues ou striées ,j{uelquefois capillaires et flocon*
neuses ; elle est grise ou d^un blanc de neige, quelquefois salie
par des mélanges terreux ou ferrugineux , et presque ton-
jours associée à la soude sulfatée , à la soude carbonatée et
à la chaux carbonatée. Sa saveur est douce et frafche^et nVst
point un peu acre comme celle du sel gemme. £lle attire
moins Thumidité de l'air que le sel marin , ce qui paroft dû
à Tabsence du muriate de chaux,ou bien à sa très-petite quan-
tité. Les concrétions qu'elle forme sont légères , etc.
Dans les couches de calcaire coquillier grossier des der-
nières formations , on rencontre* quelquefois des fossiles
testacés ou zoophytes , qui sont imprégnés de muriate de
soude. Lorsqu^on les tient exposés à Tair, ils se couvrent
d'efflorescences capillaires frisées et de couleur blanche.
J'ai observé souvent des coquilles fossiles de Grignon près
Versailles, ou de la montagne de Saint - Pierre près MaëV
tricht, couvertes de soude muriatée : si on les nettoie , le sel
reparoit au bout de quelque temps. Ce phénomène a lieu en
grand dans les déserts et les plaines salées et imprégnées de
sel. Dans presque tous les pays où l'on enlève ainsi le sel, au
bout de quelques jours seulement ta surface du terrain est re*
couverte de nouveau par le muriate de soude.
Ce phénomène a donné lieu à la fausse opinion que le sel
se formoit dans Tair et qu'il se précipitoit ensuite sur terre ;
tandis qu'il est dû à la propriété commune à la soude mu-
riatée et aux sels solubles qui raccompagnent, d'attirer l'hu-
midité de l'atmosphère , et de s'élever en forme de filamens ,
du sein de la pierre ou de la terre qui les recéloit. L'on ob-
serve, il est vrai y que les plantes qui croissent sur les bords
des lacs salés et de la mer, et que \ts corps qui s'y rencon-
trent , se trouvent , dans certaines circonstances , recou-
verts de sel en poussière cristalline extrêmement fine et sem-
]l>Iable à du givre. La cause de ce second phénomène est due
sou 45S
à révaporaiioa de t'eau salée pendant le jour 9 qai retombe \
la nuit sous forme de rosée ^ et laisse déposer ainsi l|s sel
qu'elle tenoit en dissolution : lorsque de grands vents régnent
^iors cette eau ^tombe ius<|a'à quarante lieues; en avant
dans les terres. Ce sel est ordinairement assez, pur.
Dans les climats brûlans de TAfrique et de l Arabie 9 de ,
vastes déserts sont frappés d'une stérilité effrayante , moins
peut-être à cause de la soude murlatée qui couvre le sol en
efQorescences et en croûtes, sans cesse renabsantes y qu'^ la
présence de ce sel uni à la cbaieur excessive qui règne sous
ces latitudes. Les Hébreux, les Egyptiens et par si^ite toutes
les nations, .se sont crus autorisés par -là à regarder te sel
comme le symbole de la stérilité. Cbez les nations anciennes»
semer du sel dans le champ de quelqu'un, c'étoit loi sonhaiier,
le malheur le plus grand ;^ cependant rien n'est moins exacte
car Ton remarque une végétation vigoureuse et d'exceUens
pâturages près de la mer et des terrains imprégnés de souder
muriatée , sans excès , et situés à des latitudes tempérées.
On recueille , dans certains pays , la soude muriatée con-
crétionnée , xpais on ne peut s'en servir ainsi ; on est obligé
de la raffiner en la faisant' dissoudre , puis en évaporant le&
eaux. On s'en sert aux mêmes usages que le sel ordinaire on
sel mairin. ,
D. Soude munalée iwkanîque^
Elle est tantôt cristallisée en très-petits cubes gris, tantôt
en petites concrétions minces, grenues, blanc^hes , rouges ,
vertes , etc. , à la surface des scories qui^ entourent les cra-%
tères des volcans en activité, ou dans les fentes et les cavités
des laves récemment vomies. Elle n'est pas toujours pure «
elle est le plus souvent mêlée de soude sulfatée, de soude
carbonatée , d'alumine sulfatée , de fer sulfaté, d'àtiimonia-
que muriatée , etc. Les ffluies là dissolvant et Féntraînant ,
pn ne peut s^en procurer que. dans, le moipent des éruptions,
ou bien prè.s des cratères et parmi les solfatares en activité.'
Après certaines éruptions du mont Hécla en Irlande, on a
trouvé une si grande quantité de soude muriatée , qu'il y en
avoit de quoi charger nombre de chevaux, au dire d'Qlafsen,
et de Povelsen. ^ - *>
La soude muriatée a été observée par Dolomieu dans plu*,
sieurs courans de l'Ella ; elle n'est pas rare au Vésuve. Je
l'ai observée en petits cristaux cubiques à la surface de quel-
ques cavités de la lave de i8o5 ; les crevasses 4e ce courant^
offrirent des croûtes de sel de deux à trois pouces d'épaisseur.,
Cette même lave présente du cuivre muriaté mêlé avec I9 '
l^Qude muriatée ( souie muriatée cuptifire , Lucas ) 9 et çett^ ^
456 SOU
tircottsUnce est tris-reiharquàble en ce qaè lie lameuK sable
yert in Péroa est un mélange sembiablet et donne â penser
qu'ils sont tons les deux des produits récens. En effet , lors-
qu'on met dans un mélange de muriate A soude et d'acide
sulfnrique allongé d'eau , du enivre pur , et que Ton chauffe
le tout , le muriate de soude se décompose ; il st forme un
sulfate de soude tt un muriate de cuivre liquide 9 d'abord
blanc , puis brun, ensuite vert et insoluble , et qui tombe au
fond du vase , en mélange avec l'excédant du muriate de
soude : ce résidu séché rappelle le sable du Pét'on. Cette
expérience , que f ai répétée nombre de fois , doit porter à
' croire que le cuivre muriate de la lave de i8o5 est d& k du
cuivre en contact avec de la soude mnriatée exposée à l'dc*
tion des vapeurs acido - sulfureuses. Le sable vert du Pérou
aura pu être produit par un mélange de sulfate de cuivre et
de muriate dé soude , qui se seront mutuellement décom-
posés.
La sonde muriatée a été observée dans les volcans de Té-
nériffe et de File de Bourbon.
La soude muriatée n'est pas une pi^dnction constante des
volcans ; elle n'y esl qu'accidentelKe. Faisons remarquer
cependant qu6 les volcans en activité sont près de la mer^et
qu'il paroît que cet élément^ si diarsé de sels divers, et no^ '
tamment de soude nmriatée , peut influer sur les phénomènes
voicapiqucs^ comme le pensent beaucoup de géologues.
II. SauiMs kuHiATÉE AQUATIQUE, Muna aquatica , Gmel.;
Seesùlt , Wérner ; LakeSaU^ James.
Bile est em dis&olulioi» dani des e^ui qui renferment aussi
d'autres sels; c^estÎKar TévaporaticHi qu^on l'en retire , mais*
elle est o^dipsûrem^iH impur^e , et on est obligé de Jb raffiner
enmte. Il y en a de plu^eurs «ortes.
A. Sçude rmmqiée éks laes, (^Muria lacusirU, Cartheu&elr; Sal
maiinum iufundU iaeuum concr^um « Wall. )•
Eue est blanche ou grisâtre , en concrétions grenues ou
même terreuses /friables ou fragiles. C'est un mélange, dans
des proportions variables , de soude sulfatée et de magnésie
sulfaté^^ auxquelles se joignent acciden'tellement de la soude
carbonatée et quelquefois de la chaux carbonatée.
Le sel dontit est question ici est celui que déposent les lacs
iftiés éloignés de la mer, et qui ne sont point alimentés par
ette ou qui'n'en sont point d'anciens démembremens, coDdme
la mer Caspienne et les lagunes placées entre cette mer et k
B^r Notre. Ces lacs ont quelquefois ut^e assez grande éteu-!
sou 457
due , mak eommmëaieiit ce ne sont que des mares éparses '
sur un sol naturellemeDt imprégné de matières salioes. Les
graodslacs salés soBt ordinairement alimentés par des sonrces
salées, et les petits ne s^entretiennent que par les pluies de
rhiver. £n aucun cas , ils n'ont une grande profondeur ; leurs
eaux oniau plus Quelques pieds de hauteur ; aussi sont-ils à
jsec ou presque k sec dans l'été, et c^est la saison que Ton saisit
pour aller recueillir, dans leurs lits, le dépôt de seï qui s'y est
formé.
Les lacs salés sont situés dans des pays de plaines ou dans
des vallées. Ces derniers sont quelquefois entretenus par des
sources qui sortent de collines environnantes et qui prennent
naissance dans des rocs salés. Quoique la température n'influe
pas sur la création des lacs salés , il est k remarquer que c'est
particulièrement dans les contrées les plus chaudes qu ils exbr
tcQt en grand nombre. * ^
Les lacs fermés ne nourrissent çuère d'animaux dans leur ^
sein; du moins c'est fort rare et cela tient alors au degré de la
salure des eaux. Cène sont que les très-grands lacs salés, ou
ceux dont l'eau contient une petite quantité de sel en disso-
lution, qui permettent aux poissons et aux insectes aquatiques
d'y vivre. Les lacs salés de l'Egypte et de l'Âbyssinie, ceux
du Sénégd , observés par Âdanson , voient , daps certaines
saisons de Tannée , leurs eaux sillonnées par des bandes de
canards et d'autres oiseaux aquatiques, qui viennent chercher
urne nourritur/fe qu'ils ne peuvent trouver que dans ces lacs.
lia végétation souffre moins auprès des lacs salés , mais
elle est plus ou moins vigoureuse selon qu'ils sont plus ou:
moins grands ou plus ou moins salés. On remarque que les
végétaux qui s'y plaisent le plus,sont les mêmes ou des mêmes
genres que les plantes maritimes. L'étans salé de Dieuse , en
Lorraine, en est un exemple : ses bords offrent Itsalkomiaher^
bacea , VagUr Uifolium , le chencpodium mariiimum , le iriglockin
maritmum et d'autres végétaux qui croissent sur les côtes de
la mer en Normandie. Pallas a observé de même beaucoup
d'espèces de salsoia^ de salicanûa, etc., aux bords des lacs salés
de la Sibérie. En Afrique, les tem^n:»;, Uszygophyllum^ àéssal^
sola^ dessaiicomta bordent aussi les lacs salés ; ailleurs ce sont
Vh(ppophaè\\e$ ainplex^ lesephedra^ le glau,a> matitima, etc. On
trouve aussi dans leurs eaux peu salées, des plantes aquatiques
des genres hippwis , poiamogeion^ chara , etc. , c'est - à - dire ,
des plantes de nos eaux douces. On n'y cite point, à notre
connoissance, de varecs (Jucus) ni de polypiers,par exemple,
des sertttlaires; ce qui établiroit hne différence entre les lacs ^
salés de l'intérieur des terres et les lagunes ou labses de la mer ^
qu'o» place ordinairement au rang des lacs salés.
458 SOU
'^ La sâlare des lacs salés est on pbéi^omène qai a attiré Pat-
teotîon des géologues les plus célèbres , et a donné lieu à des
opinions diverses.' Ce qui frappe, dans les lacs salés, c^est \at
création perpétuelle des sels qu^ils contiennent et qui s'y font
remarquer toujours dans la même proportion y telle quantité
^a'on en enlève. L'on a dit que ces sels étoient renouvelés par
âes sources salées qui venoient se dégorger dans les lacs et les'
mares salées ; mais cette observation ne peut être la base
d^une loi générale. L'on a pensé que certains lacs salés tirent
leur sel du sol même sur lequel ils sont placés ; c'est ce qui
parott être dans bien des cas , mais c'est ce qu'on ne peut
pas dire de tous les lacs salés ; d'ailleurs , comment expli-
quer le renouvellement continuel du sel si constant dans
tous les lacs ? On trouve , dans la Caffrerie , des lacs salés
qui sont situés sur des coucbes épaisses de sel gemme diver-
sement colorées. La formation continuelle des concrétions
salines sur leurs bords , s'explique naturellement,- mais il
n'en est pas de même pour certains autres lacs d'Afrique et
d'Asie, qui ont du sable pour fond.
Le ^el contenu dans les lacs salés ne seroit-il point d& k
l'action chimique de plusieurs corps entre eux c'est ce qui
semble devoir être encore dans certains cas; et c'est l'opinion
qu'a émise iin chimiste célèbre, M. Berthollet,^ à l'égard de la
sonde carbonatée , de la sonde muriatée, etc. , qui se trouvent
dans les lacs d'Egypte.
M. Patrin pensoit que les sels tiroient lears principes de
l'atmosphère, ce qui est assez dlflîcile à concevoir: mais que
l'action de l'air vienne concourir h la décomposition des
sels entre eux, c'est ce qui peut très-bien avoir lieu; et c'est
là sans doule le but ignoré de Tbabitude qu'on a, dans quel-
ques pays où Ton exploite des sables salés tirés de la mer,
de les tourner souvent au soleil, et après les avoir fait sécher
pendant plusieurs mois , de dissoudre le sel qui s'est formé
et d'évaporer ensuite les eaux.
Ainsi la salure des lacs salés est due à plusieurs causes,
Îarmi lesquelles ne se trouve point celle qui occasione
rincipalement la salure de la mer , c'est-à-dire la décompo-
sition des êtres organisés.
L'on observe des lacs salés ,.en Hongrie, en Transylvanie,
et dans d'autres points de la chaîne des Carpalhes;ils sontsnrr
tout très-abondans, dans Tempire russe; par exemple les lacs
innombrables qui se trouvent dans le grand désert du Baraba.
Ce désert immense est embrassé de tous côtés par deux puis-
sans fleuves, VOb et Vlrtiche\ qui prenneiit leur source assez
près l'un de l'autre dans les monts Altaï, qui s'écartent ensuite
à i't^st et à l'ouest jusqu'à U diistance de cwt cinquante jiiçttes^^
sou 4%
L'espace compris entre ces deux fleuves est donc au moins
d'une étendue de quinze à vingt mille lieues carrées , et le sol
y est entièrement composé de dépôts fluviatiles sablonneux et
argileux. Sa surface est presque partout aussi unie que les
plaines de Pologne ; c'est là que sont dfspersés des centaines
de lacs salés , qui ont depuis mille toises jusqu'à plusieurs
lieues d'étendue, outre une infinité de mares de quelques
toises de diamètre. Quelle* que soit l'étendue de ces lacs, leur
profondeur n'est jamais que de quelques preds. L'eau qui s'y
rassemble ne provient que des pluies ou de la fonte des neigejs
qui couvrept tous les hivers cette plaine immense. Vers la fin
: de Tété , tous ces lacs , toutes ces mares sont à sec , et le fond
de leur bassin est couvert d'une croûte de sel de quelques
pouces d'épaisseur. Dans les uns , c'est du sel marin tout pur;
dans d'autres , c'est du sel dEpsom ( ou sulfate de magnésie ) ;
d'ailleurs, c'est un mélange des deux 5«i!s. « J'ai remarqué,
dit Patrin , que les lacs qui fournissent le sel marin , ont le
fond de leur bassin- formé d'un sable assez propre, et que
ceux qui produisent le sel dCEpsom , ont un fond de vase ex-
trêmement puante. » (Patr., î."Edit.)
Le sel des lacs salés est employé ^Tux mêmes usages que le
sel commun retiré de Teau de la mer ; mais il a besoin d'être
épuré et lavé. On le recueille en croAte sur le lit desséché
des lacs , ou bien en lessivant les terres qui en sont imprégnées.
Dans la grande Tartane, dans FInde, en Perse , en Arabie
et en Afrique , où l'on observe des plaines très-vastes , coue-
vertes d^e(nores<iences de sel, on le recueille pour le consom-
mer sur les lieux ou pour l'exporter.
^, Soude muriaiée des sources.-^ {Maria aquaiica fontana ,
Gmel. ; Muria nuda fontana , Linn. , Wall. ; Sal fontanum,^
Cronst. ) ,
La soude muriatée se trouve en dissolution dans un grand
nombre de sources ; elle est presque toujours mélangée de
chaux sulfatée , et quelquefois d'autres sels , particulièrement
de magnésie sulfatée. Lorsqu'elle^ se dépose à l'entrée ou
sur les bords des sources , elle est blanche comme de la
neige, ou grise, et présente les divers passages au sel pur.
Les sources salées sont très- abondantes dans beaucoup de
contrées , et particulièrement dans celles où le sel gemme se
rencontre en grands bancs. Elles sourdent aussi très-souvent
à travers des roches calcaires ou gypseuses , ou des bancs
d'argile y qui sont imprégnés de soude muriatée. Struve a
même observé que l'argile accompagne toujours les sources
salées. Elles forment des ruisseaux peu considérables dont
on recueille souvent les eaux , pour les exploiter. On nomme
^6o SOU
salines , les endroits où Ton traite et où Ton épure ces eanz^
pour en retirer les seb. On peut voir à Tarticle Sauihës, les
procédés qu'on emploie à cet effet.
Les sources salées existent le plus souvent dans les pays
où le sel gemme ne se trouve point On remarque qu'après
les grandes pluies , elles sont et plus salées , et plus volumî*-
neuses ; il y a des sources qui produisent plus ou moins de
sel 9 selon la pression plus ou moins forte de Tatmosphère*
Quelques-unes tarissent pendant les grands froids y et aug-
mentent par la chaleur, sans que la sécheresse ait de l'influence
sur ce phénomène.
La France est riche en sources salées. Il faut distinguer :
celles de Saliies près d^Orthez , dans les Basses* Pyrénées ^
situées dans un terrain calcaire; celles de Salins-Montmorot;
Lons-le-Saulnîer , dans le Jura ; celles de Dieuze , Moyen-
vie f Château-Salins f au pied des Vosges. Il y a aussi des
sources salées dans les départemens de Rhin-et-Moselle ,
de la Côte-d'Or , de Yaucluse , des Basses* Alpes , de
FYonne , de l'Arriège 9 etc.
En Savoie, le roc salé d'Arbonne , qui s'élève jusqu^à la
région des neiges, est un gypse imprégné de soude murîatée;
on en retire le sel en le faisant dissoudre dans l'eau. Il y a
encore en Savoie les sources salées de Moustiers.
Les mines de sel gemme de la province de Chester, en
Angleterre 9 sont remplies de sources qu'on exploite avec un
très-grand profit.
Il y a des sources salées presque partout , en Allemagne 9
depuis les bords de la Baltique , jusqu'en Autriche et en
Souabe: Les salines les plus importantes sont celles de Rehme
en Westphalîe ; de Lunebourg , dans le pays d'Hanovre ;
de Salizdalen près Brunsw^ick ; de Halle 9 dans le duché de
Magdebourg; d'Artem près d'Eisleben > dans le comté de
Mansfeld» dans la Haute-Saxe ; d'AUendorf 9 sur laWerra,
dans la H esse ; de Schmalkalde et de Kissingen en Franco-
nie; de Hallein 9 sur la Salza9 près Salzbourg, en Tyrol :
on ' retire le sel d'un schiste imprégné de sel ; de Reichen-
Kail , même pays, èui compte trente-quatre sources salées.
En Suisse , la saline de 6ex 9 si fameuse par la beauté des
travate souterrains qu'on y a exécutés pour aller à la recher-
che des sources salées placées à de grandes profondeurs , et
qu'on amène au jour pour les traiter , est située dans un
schiste marneux qui contient des veines de sel gemme 9 de la
chaux anhydro-sulfatée , de superbes cristaux de chaux sul-
fatée j de la chaux carbonatée cristallisée avec soufre 9 etc.
Ce banc de schiste est comme encaissé dans des bancs de
chaux sulfatée , mélangée d'argile.
£n Italie , les sources salées s'observent dans les saUes du
sou 46i
Modénolsy à Alta-Monte y Hl Calabre, dans divers endroiU
de la Sicile , etc.
L'Espagne n'en est pas dépourvue, particulièrement dans
le voisinage des amas de sel gemme.
La bande de terrain qui présente les mines de sel gemme
et les lacs salés , en Hongrie et en Transylvanie , en Polo-
gne , etc. ,'est riche en sources salées.
Là Russie, l'Asie et surtout l'Afrique , renferment infini-
ment de sources salées qu'il seroit fastidieux d'énumé-
rer Ici.
Le sel qu'on retire des sources salées , a besoin d'être pu-
rifié : on le livre ensuite aux consommateurs ; il est d'un très-
beau blanc.
C. Soude muriaiée marine. -^ {Maria marina j Wall., Linn.;
Muria aquaiica marina^ Gmel. ; Soi marinum ^ Cronsted.,
Yulg. , Sel marin , Sel commun , Sel gris, )
La soude nrariatée qu'on retire de l'eau de la mer , par
simple évaporation naturelle , est grisâtre , granuleuse , et
constammei^t unie à une petite quantité de muriate de chaux,
qui lui donne la propriété d'attirer l'humidité de l'air ; ce qui
la fait parottre un peu mouillée. Elle est mélangée aussi dans
la mer avec d'autres sels, tels que le sulfate de magnésie;
mais comme ces sels sont infiniment solubles , lorsque Ton
fait concentrer les eaux, ils restent en dissolution long-temps
encore après que le sel marin s'est déposé.
Toutes les mers renferment du sel , et ce sont là les vé-
ritables réservoirs de cette substance ; et c'est encore de là
qu'on retire journellement la plus grande partie du sel qui
sert à la consommation de tous les peuples. La quantité de
sel que renferment ces eaux, y est dans des proportions con^
venables qui permettent à des myriades d'aniofaux et de vé-
gétaux , d'v vivre et de s'y multiplier à l'infini ; et cela est si
vrai , que les lagunes et les étangs qui avolsinent la mer de-
viennent stériles, à mesure que la salure de leurs eaux aug^
mente. On observe* pareille chose j^our des mers fermées,
telles que la Caspienne , qui reçoit moins d'eau qi^e l'évapo-
ratlon journalière n'en enlève ; elle s'éloigne sans cesse de
ses bords primitifs ; sa salure augmente ; certaines espèces
de poissons et d'animaux qui y vivoient autrefois,ont disparu.,
La destruction des animaux pourra même être totale ; car la^
salure de ses eaux sera plus considérable de jour en jp^r y>
^ et mettra un terme à la vie des animaux. La mer Morte »,
en Judée , est déjà dans ce cas.
C'est , sans doute , à des mers ainst réduileftf qu^on.
doit attdObuer ia naissance des mers et des lacs salés qu'on
46i SOU
observe dans les vastes déserts flfe [^Afrique. C'est peut-être
aussi à des causes analogues et qui ne se répètent plus de
nos jours , que le sel gemme , les rocs salés d^où sourdeot
\eà sources salées , doivent leur origine ; et le sel gemme de
'Wieliczka en seroit une )>renve , puisque Fou trouve dans
son sein des madrépores fossiles , des coquilles de diverses
espèces , des débris d'animaux et de végétaux terrestres , qui
paroisse nt avoir été transportés par dés courans.
Les eaux de l'Océan tiennent en dissolution une certaine
quantité de sel commun , de même que les eaux des mers
particulières , soit qu'elles communiquent avec l'Océan ,
comme la Méditerranée et la mer Rouge , soit qu'elles s'en
trouvent séparées, comme la mer Morte et lamer Caspienne.
La quantité de sel que contiennent les eaux de l'Océan
n'est pas la même dans tous les climats : elles en sont d'au-
tant plus chargées, qu'elles sont plus voisines de l'équateur ,
et il paroît que cette augmentation a lieu suivant une pro-
gression assez régulière. On voit du moins > d'après les ob-
servations rapportées par Iqgen-Housz , que l^s mers du
Nord n'en contiennent que ^ , tandis que celle d'Allemagne
en contient 7^, celle d'Espagne j|>,. et enfin l'Océan équato-
rial , depuis-—- jusqu'à ^ ( Exp. sur les Végéi. , p. a84 ).
Cette progression éprouve quelquefois des anomalies qui
sont dues à des circonstances ^0[cales. C'est ainsi que les eaux
de l'Océan qui baignent le pied du Pic de Ténériffe , quoi-
que prises à trois cents pieds de profondeur ( où jse trouve ,
pour l'ordinaire , le maximum de la salure ) , n'ont donné à
Bergmann, que ^yde sel marin. Le célèbre observateur Hum-
boldt a trouvé que près des îles du Cap- Vert , les eaux de
l'Océan éprouvoient tout à coup une diminution notable
dans la quantité de leur sel, tandis qu'à peu de distante de
là, elles reprenoient le degré de salure que comportoît la
latitude du lieu.
La salure des eaiix de la tner a été le sujet des expériences
de naturalistes et de physiciens célèbres : Humboldt, JPéron ,
Davy 9 etc., s'en sont occupés successivement ; naais ce n'est
pas le lieu de rapporter ici leurs travaux : faisons observer
seulement que le' degré de la salure des eaux amène des dif-
férehces'dans les espèces d'animaux et de végétaux qui vivent
dans la mer , et qu'à des latitudes différentes , on rencontre
des espèces de poissons et de zoophytes qui leur sont parli-
culières. Dans les mers peu salées, comme la Baltique , on
observe des végétaux et des insectes qui vivent dans nos eaux
douces. Il en e^t de même des étaugs qui avoisinent la mer;
mais dans ces derniers, tous les animaux périssent lorsque la
salure av^ente^ et surtout le$ diveri» animaux d'èaa douce 9
sou i6i
qui pourroient s'y troaTer accldenteUemenU II pârcrft que
{es animaux marins , comme ceux de nos eaux douces , peu-^
vent soutenir une eau mixte pendant quelque temps , mais
qu'ils flnissent par disparôître ensuite. C'est ce qu'Adansoâ
a remarque a^n Sénégal , dans les vastes marais et les étangs
!ui sont à l'embouchure de la Gambie et du fleuve Sénégal*
!es. marais sont plutôt des laisses de la mer ou des plaines
salées que les eaux de ces fleuves inondent en hiver ^ et ren-
dent très-poissonneuses; mais dans Tété, ces lacs, concentrés
par Taction d^un soleil ardent j. n'offrent plus d'animaux : ces
mêmes poissons vivent dans les fleftves. L'on connoil des
poissoqs de mer qui remontent au loin les fleuves , mais
qui retournent ensuite dans la mer , Teau salée étant leur
élément propre : on a aussi, des exemples inverses. Des expé-
riences ont été tentées dans ces derniers temps, pour prou*
yer que les animaux tesiacés qui vivent habituellement dans
pos eaux douces , pourroient vivre dans les eaux de la mer,
çt qu'on pourroit parvenir à les y acclimater et à les y voir
se multiplier ; mais aucune de ces expériences n'a conduit à
un résultat évident , et il nous parott démontré que la nature
se refusera toujours à nous en donner des exemples dans les'
iestacés qu'on a soumis aux expériences.
*La série des êtres organisés , sous tel point de vue qu'on
la considère, présente Aes transitions et des limites qu'op ne
peut franchir : ain3i > dans le règne animal comme dans le
règne végétal , on trouve des êtres qui sont destinés à vivre
et à se multiplier dans la mer ou dans les eaux douces, ou sur
;terre , ou dans des situations intermédiaires. £n pétant de
c^ette vérité démontrée aux yeux de tous les naturalistes, il
ne faut pas chercher à intervertir, pour le plaisir de soutenir
nne opinion, l'ordre immuable que la nature a su établir dans
sa sagesse. •
Ainsi donc encore , lorsqu'on examine, dans les couches
delà terre ces vastes dépôis de débris d'êtres organisés ,. oa
peut conclure , par la comparaison de ces débris avec les
animaux qui vivent maintenant , de Thabitation des êtres
ils viennent nous témoigner l'antique existence.
C'est ainsi qu'on reconnott que la presque totalité de la
surface du globe a été remaniée et recouverte par les eaux
salées de la mer, et que les bassins qu'elle a successivement
abandonnés, se sont remplis d'eau douce ,' qui ont produit,
à leur tour , des couches avec des fossile d'une autre na-
ture.
La. cause de la salure des eaux de la mer ne s'explique
bien que par la décomposition des animaux qui l'habitent.
£iie parpît .aussi augmentée par d'autres causes; mais on^
464 SOU
peut se demander pourfvoi la même chose n^i pSiÉ Hat i$m
Bos étangs et dans nos marcs. Cela tient-il à la natere des
êtres qui j vivent , ou bien au nombre d'espèces qui s'y ren-
contrent « et qui est excessivement petit , en comparaison
de celui des êtres marins F Cette question restera long-temps
sans réponse.
On appelle marais salans les lieux où Ton traite Tean de
la mer pour en retirer le seL U Y a des marais salans trés-
éteodus sur les bords de la Méditerranée, en France 9 en
Espagne , dans les tles de TArchipel, près d'Alexandrie , et
Îarticulièrement dans ta Crimée , sur les bords de la mtt
loire. Palias nous apprend que , quoique la Crimée soit
immédiatement baignée , dans sa partie septentrionale , par
les eaux des plus grands fleuves , c'est dans cette partie sw-
^out que la côte est bordée , de part et d'autre de l'isthme
de Pérécop , par une multitude d'étangs qui ne sont sépara
de la mer que par des bancs de sable , si bas , qu'elle les
recouvre de ses eaux lorsqu'elle est agitée ; et les étangs qoi
ne sont alimentés que par cette eau , sont.si prodigieusemeiit
abondans en sel, que, malgré la consommation d'une gran^
partie de l'empire turc , on n'y aperçoit pas la plus légère
diminution.
11 y a des marais salans sur les cAtes de l'Océan, en Por-
tugal y en France , en Angleterre , etc. , en Afrique , près kft
tles du Cap-Vert , au Sénégal ; mais ceux-ci sont plutôt des
lacs naturels que des bassins artificiels.
Pour retirer le sel des eaux de là mer , on emploie différens
procédés, suivant les localités. Dans les pays du Nord où ces
eaux sont peu salées, elles exigeroient une énorme quantité
de combustibles si on les soumettoit immédiatement à ^'éira-
poration. L'âpreté même du climat devient utile dans cette
circonstance : on remplît d'eftu de mer des cuviers qif'on
expose à la gelée , et à mesure qu'une partie de l'eau se con-
vertit en glaçons , on les enlève , et l'on ajoute une nouvelle
quantité d'eau qui les remplace ; et comme toute celle qui se
congèle n'est que de l'eau douce , celle qui reste et qui refuse
de se congeler , se trouve chargée de tout le sel que contenoit
Teau des glaçons : on fait alors évaporer sur le feu cette saa-
more , et l'on obtient une quantité de sel qui fait à peu près le
detni-quart ou le demi-tiers de son poids.
Sur les côtes de France , le long de la Méditerranée et sw
nos côtes méridit>nales de l'Océan , oà la chaleur du soleil
suffit pour opérer Tévaporation d'une couche d'eau de ^ei-
ques pouces de profondeur, on obtient le ^mann'p^r le
moyen des marais salans. Dans les uns , la nature fait toos
les frais du travail , conune aux environs de Uartigoel : ce
sou 465
sont des dëprf sBÎMid du rirase que la mer remplit lorsqu'elle
est yiolemment agitée , et qirelfe laisse couvertes d'eau en se
rttîrast : e^tte eau s'est bientôt évaporée , et la terre demeure
eowrerte de sel ; dans les autres , le travail de Thomrne entre
pour quelque chose ; on creuse sur le r^a^e de vastes bassins^'
qu'on enduit de glaise soigneuseiment , et où Ton fait entrer
de l'eau de mer jusqu'à la hauteur d'environ six pouces. Une
grande partie de cette eau s'évapore et laisse précipiter le sel ,
qu'on reeuellle avec des pelles percées , et dont on forme des
tas fans un lieu sec.
1^ Amérique , dans la baie de Gampéche , il y a un petit
havre qp'bn nomme la satine , où l'on recueille une immense
quantité de sel qui se forme naturellement sur la grève , et que
lêshabitans de Campéche ont trouvé le moyen de conserver
parfaitement sec dans ce lieu découvert, pendant la saison des
pluies f par un expédient aussi simple qu'ingénieux. Ils en
forment un monceau d'une forme pyramidale ; ils le couvrent
du haut en bas de beaucoup de roseaux et d'herbes sèches f
et ils y mettent le fiqu. La surface du sel , à demi- vitrifiée par
le mélange des cendres de ces végétaux , forme une croillte
impénétrable aux pluies longues et abondantes auxquelles
cette contrée est sujette. C'est là précisément le procédé
qu'employoient les Romains dans leurs salines de Cervia et
d'Ostia , pour conserver le sel.
Dans les parties septentrionales de la France , on ne pour-
roit pas adopter avec succès la méthode de Tévaporation ,
connue on le fait dans les contrées où la chaleur du soleil est
beaueopp plus active ; Ton a recours à un autre expédient :
au lieu de prendre l'eau de la mer , on enlève le sable du
rivage qu'elle humecte journellement ^ et qui contient beau-
coup plus de sel que l'eau elle-même.
C'est principalement sur les cAtes occidentales ^e la Nor-
mandie (département de la Manche) , dans les communes
voisines d'Avranches » de même qu'à Lessay età Port-Bail ,
que se sont formés desétablissemens pour ce genre d'explol*
tation, qui se trouve favorisé par la situation basse et la na-
ture sablonneuse du rivage. , *
Pour former une de ces salines ^ on choisit une crève unie
et découverte ^ où le sable soit fin et de bonne qualité , c'est-
à-dire, contenant le moins possible de parties calcaires et de
fragmens de coquilles ; on construit près de là les hangars ,
magasins et ateliers d^évàporàtian ; on prépare une aire ou
parc de trois ou quatre vergées ou perches d'étendue près
de l'endroit où l'on voit que s'élève la mer dans les plus hautes
marées : cette aire se prépare çp égalisant et battant le ter-
rain le mieux possible.
XXXI. 3o
466 ' SOU
C'est là où,' pendant les mois d'ëté , on dépose le sable
imprégné de sel , qu^on va chercher , lorsque la mer est basse,
a?ec des paniers en forme dé hotte , le pins près possible de
la morte-eau (ou basse mer) , où le sable est le plus changé
de particules salines, ^n étend ce sable sur te parc, et on le
laboure plusieurs fois par jour , ayant soin de diriger. le labou-
rable dans le sens où les sillons peuvent le mieux éprouver
Taction du soleil. On reconnoit que l'opération est assez
avancée , quand la surface du sable commence à se couvrir
d'efBorescences salines : alors on le rassemble en tas , et on
le transporte sous des hangars. On .continue à l'y amasser
{tendant les grandes chaleurs , pour le lessiver ensuite pendant
a mauvaise saison.
L'été fini , on amène Teau de la mjcr au moyen d'une
éclusedans un réservoir pratiqué près de la cuve à lessiver.
On la remplit de sable , on y mtroduit l'eau , et on agite le
sable pour faciliter la dissolution du sel qu'il contient. Quand
cette eau en est saturée, on la conduit par des chanées daps
des barriques qui servent de réservoir, d'où on la tire ensuite
à mesure qu'on l'emploie dans les chaudières d'évaporation*
Ce sont des chaudières de plomb qui ont trois à quatre
pieds CD carré , sur quelques, pouces seulement, de profon-
deur. On les chauffe avec un feu clair , et en deux heures de .
temps, Teau qu'elles contiennent est évaporée 9 et l'on trouve
au fond le sel blanc en petits grains , à cause de la cristalli-
sation brusque qu'il a éprouvée.
Quant à l'opération qu'on fait subir au sable en l'exposant
au soleil et en le labourant à diverses reprises , opération que
les auteurs qui en parient , regardent comme un simple
dessèchement , il me paroit évident qu'on a eu des raisons
particulières d'employer ce procédé ; car il eût été bien plus
simple et moins dispendieux de procéder tout de suite au
lavage du sable , puisqu' après l'avoir péniblement fait sécher
au soleil , on finit par le noyer d'eau de mer dans la cuve où
on le transporte.
11 faut donc qu'on ait reconnu, par expérience ,.que U
sable marin qui avoit été ainsi tourné et retourné , et loog^
templs exposé à l'action de l'atmosphère , devepoit par -là
beaucoup plus riche en sel. V. Marais salans.
D. Soude muriatée thermale {^Murià àqiiaiicaihermalis ^ Gmel. )
La soude muriatée ther^nale se trouve dan^ les eaux chaa*
des, unie à la chaux carbonatée, et quelquefois à d'autres sels.
Elle est grisâtre et en petite quantité : qÔu^ ^citerons , poiir
exemple ,le|s , eaux d'Aponi, en Italie;. de Balaruc, M
Bourbonne-les-Bains , de Chaudes- Aigles , en France , etc.
s ô û 46?
Usages du sel. — • Tout le monde sait combien le sel est In-
dispensable pour rendre nos aliméns en même temps plus
agréables, et plus salubres y et pour préserver de \^ corrup-
tion fes corps combustibles , les viandes , le beurre , diverses
substances végétales 9 avantage sans, lequel les voyages sur
mer seroient presque impraticables. On appelle ^ai/mure, une
eau dans laquelle on a mis dissoudre du sei,avec ou sans autres
ingrédiens , et dans laquelle on conserve divers alimens. Les
Latins appeloient Maria une certaine préparation qu^ils fai-
soient avec une espèce de poisson et du sel marin, et dont
ils étoient très-friands. Ce nom de Muria a été donné ensuite
au sel marin lui-même , et voilà pourquoi cette substance est
désignée par muria dans les ouvrages de plusieurs minéralQ-
gistes. Muria est le radical de notre mot muri^tique , em*
ployé pour désigner Tacide qu'on retjfe du sel marin et dés
substances qui cristallisent en cube , comme le sel, tel est le
spath muriatique, qui n^est qu'une varité de chauK carbonatée
cristallisée en rhombes très-voisins du cube.
Le sel plaît non-seulement h Thomme , mais aussi aux ani-^
maux,et principalement aux bestiaux qui le recherchent avec
avidité.Les habitans de la campagne savent combien le sel est
important à la santé de leurs troupeaux. Entre Limestone et .
Lexinaton , dans les Etats-Unis ^ le sol est imprégné de mu-*'
ri^^te de soude , que les bisons et les élans viennébt lécher.
L'usage du sel est universel et de toute ancienneté. Il a été
considéré comme le symbole de la sagesse , et pour exprimer
même Texcellence d'un travail, on n'a pas cru devoir em- •
ployer d'autre expression figurée que celle du mot sel ; ainsi
l'on dit que tel ouvrage est plein de selj pour exprimer qu'il
contient un grand nombre de beautés.
L'immense consommation du sel l'a rendu un article de
commerce , sur lequel tous les gouvernemens exercent un .^
monopole très-lucratif, et qui forme une des branches les^
plus sûres de leur richesse.
Les Romains élment dans l'usage de fournir à leurs troupe.<»
la quantité de sel dont elles avoient besoin : c'étoit une es- "
pècé de solde ou paiement qui s'appeloit salarium , d'où est
y ttmnoXttvcLOX salaire» ^*
La soude muriatée est employée dans quelques arts ; elle
sert à fabriquer de la soude pour les savonneries , et de l'acide
muriatique pour d'au^*es arts : elle forme la couverte ou le
^ vernis de certaines poteries. On la fait servir dans quelques ^
* opérations métallurgiques et chiipiques : elle rend presque
incombustible le bois qui a séJQumédans ses dissolutions; et ■
. le garantit même de l'attaque des vers. Le sel , en petite
quantité , fertilise* les champs , et*quelques agriculteurs des .
bords de la mer achètent le résidu des marais saliqps pour
«68 SOU
amender les terres. On appelle prés salés des pâturages toî-
•ins de la mer , qui doivent leur fertilité aux vapeurs salines
qui s^ élèvent de la mer et qui les arrosent. Ainsi donc , ^n ne
doit pas toujours prendre le sel pour Pemblème de la stéri-
lité » etc. Les vapeurs salines qu^ s'élèvent de la mer , s^ob-
servent à toutes les latitudes. Pallas a emarqué que dans les
Eays qui environnent la mer Caspienne , vers Gourief, les
rouillards et la rosée qui s^attachent aux had>its et aux plantes
sont salés.
Les ancien^ Germains se procuroient le sel qui leur étoit
' nécessaire , en jetant Teau des fontaines salées sur des bra-
siers ardéns ; Pon dit que le même procédé est encore em-
ployé en Transylvanie et en Moldavie.
Soude muriatéb cuprifère. Foyèz plus haut^ page iSSf
Soude muriatée Yoy:AT9iQUE.
Soude muriatée gypsifère. M. Haiiy avoit d'abqrd
^onné ce nom à la Chaux anhydro-sulfatéÈ. \
SOTJCE SULFATÉE {Sel admimble , Glaub. ; Sol mi-
rutile , "Wall. ; Mirabile^ Gmel.; Soi purgans , List. ; Alkaii
minerai vitriolé , Sulfate de soude , Sel de Glauher , Bergm. , dé
. Bom. ; Vitriol de soude , Romé-de-risle ; Natwiickes glcaibe-'
■ rite , Wern. ; Glauber sait , Karst. ; Glauberite , Hausmann ,
non Brotig. ; Glauber sattoa Sulphate of soda , James.; Soude
sulfatée , Haiiy, Brongn. y etc. ; vulgairement Sel de Glauber^
Sel admirable , Vitriol de soude),
La soude sulfatée a un goût très-amer ; elle est soluble
* dans un peu moins que son poids d'eau bouillante f et dans
trois fois son poids d'eau froide. Elle cristallise en cristaux
. prismatiques mcolores et d'une limpidité parfaite , mais qui
s'efBeurissent et tombent promptement en poussière fari-
neuse à cause de la grande quantité d'eau de cristallisation
Su'ils renferment et qui s'évapore ; cette quantité est d^en-
iron o,58; les Oy^a centièmes restans se composent de
^oude ô,i5 et d'acide sulfurique 0,27, d après Bergmann. La
^aoude sulfatée cristallisée est fragile ; sa cassure est vitreuse ,
conchoïde et éclatante. Lorsque dans une de ses dissolutions
on ajoute un alkalî , il ne se forme aucun précipité ; ce ca-
ractère est très-bon pour distinguer la soude sulfatée de la
magnésie sulfatée / deux sels qui ont beaucoup de carac-
tères communs.
La soude' sulfatée ne cristallise régi^ièrement et en beaux
crïstaux que dans nos laboratoires : c'est peut-être de tons .
les sels celui qui cristalliseile plus promptement ^ et en quel-
" ques heures de temps. *
La forme primitive de ses cristail^ est «l'octaèdre à faces
triangulaires isocèles égales et semblables^ dans lequel Tin-
. cidc^cCi^ d'une pyramide iur Tautce est de iqp d« ^-scJoa
*-#
sou .469.
Rom^-de-risle ; mais 9 d'après M. de Bournon , la ferme
primitive esi lin prisme à Casejrhomboïdale de 7a et 108 d.
environ. Cette dernière forme semble confirmée par les
formes secondaires de la sonde mnriatée 9 qni sont toutes en
prismes souvent très-Ion^ , terminés par des sommets à
quatre faces pu plus. Ces formes secondaires sont très-nom-
breuses f et Romé-de-PIsle en a décrit huit ; mais il prévient
qu'it en existe un plus grand nombre. Parmi les formes les
plus communes et les plussimples, après la forme primitive
fixée par Aomé-de-risle , est celle que M. Haiiy a nommée
basée; c^est Toctaèdre dont les deux sommets sont remplacés
chacun par un plan souvent très-vobin de la base , ce qui
transforme le cristal en une table biselée sur ses bords ; maié
cette table est toujours très-allongée dans un seul sens , ce
qui donne au cristal la forme prismatique à six pans, terminée
par un sopimet dièdre. Toutes les autres formes secondaires,
produites par de nouvelles facettes , soit sur les angles, soit
sudes arêtes de la forme basée ^ conservent la même appa-
rence de prisme* Dans les vaisseaux , où Ton obtient le
sulfate de soude , on remarque que les cristaux prismatiques
sont toujours fixés par un de leurs bouts, ce qui dans Thypo-
thèse d^un octaèdre pour forme primitive , seroit une por-
tion latér^e analogue 4 ce qui arrive dans le même cas à la
potasse nîtratée dont la forme primitive est aussi un octaèdre "
irrégulier,et contraire à ce que Ton observe pour Talun et la
chaux fluatée chez lesquels , Foctaèdre est régulier.
La souda sulfatée étiste dans la nature presque toujours,
en association* avec la soude moriatée et les sels qui l'ac-
compagnent. Elle est rarement cnstàllisée régulièrement ^
mais le plus souvent en efBorescences terreuses ou acicu-
laires d'un blanc jaunâtre on grisâtre, .et fréquemment en
dissolution dans les eaux minérales sàrtées et dans les miuei
de sel gemme.
La soude sulfatée d'Egée eà Bohème est composée, d'après
Reuss , de :
Soude sulfatée* 67,0s»
Soude carbonat^e. ; • . ; . i6,333
Soude moriatée. ,..•••• 1 1,000
Chaux' cafbonàtée. . • . ^ . 5,643
La soude sulfatée se trouve aussi en dissolution dstts les
lacs salés , dans l'eau de la mer , et en efBorescence sor les
terrains imprégnés de soude muriatéeet carbonatée, de ma^
gnésie sulfatée, etc.
Les schistes alamineux en contiennent quelquefois | ainsi
<7o SOU
qoe là houille ; elle se rencontre sur tes parois des galeries
d'anciennes mines comme en Dauphiné, près de Grenoble,*
et surtout dans les galeries et les excavations abandonnées
des salines de la Haute-Autriche , à Aùssée, Ischel et Halls-
tàd, La soude sulfatée s'y montre en gros cristaux prisma-
tiques et limpides qui ne tardent point à s'efTIeurir ; on la
rencontre également dans les mines , à Alfenberg, en Sty-
rie; à Feizobanya , en Hongrie; à Hildesheim, en Saxe ; k
Durrenberg près Halle, danslecerde de Salzbourg; àHal-
lein « en Bavière ; à Schwartzbi:^rg , en Suisse ; à AranjueZy
en Espagne ; et dans ces divers lieux elle est ou cristallisée ou
en concrétions , ou en efflorescence , et particulièrement
dans ces deux derniers états. Elle se trouve quelquefois aussi
en efflorescence, à la .manière du nitre, sur les vieilles mu-
railles ; on en a recueilli d'ainsi formée à Copenhague et à
Hambourg. •
Ce sel existe en efflorescence sur âes schistes alumineux,à
Duttweiiler, près de Saarbruch, etc.
Il est très-commun dans les lacs salés de la Sibérie, daos
ceux d'Afrique et dans ceux d'Asie.
Les sources salées* de ces conlinens, ainsi que celles a Eu*
rope, renferment le plus souvept la soude sulfatée; tellessont
la plupart des sources minérales de Bohème , dé^Hongrie,
d'Autriche , de Bavière , de France , etc.
Les végétaux qui croissent dans la mer ou sur les bords de
la mer, quelques arbres, le tamarin, par exemple, etcertaincs
tourbes, donnent des cendres qui coqtienneptt^e s^el.
La soude sulfatée ne paroîtdans les eaux salées que lorsque
leur température s'abaisse à celle de la glace fondante, nubien
lorsque leur concentration est telle .qu'elles »e peuvent plus
retenir ce sel en dissolution. Voilà ppurqupi les sources et les
lacs de Sibérie offrent la soude sulfatée en hiver , et que
ceux d'Afrique présentent ce sel çn été ou en autdmne. On
a dit que le froid éloit nécessaire à la formation :de ce sel;
jc3ir alors l'on suppose que la soude muriatée çt la magnésie
sulfatée 9 qui se rencontrent dans les mêmes eaux, peuvent
changer de base; effet que la concentration du liquide par la
chaleur, doit produire également.
La soude sulfatée existe aussi dans les votcan$, et parti-
culièrement dans ceuic en activité et dans les solfatares.
La soude sulfatée est recueillie dans quelques lacs de la
Sibérie et de l'Afrique , et retirée , en Europe, de quelques
sources salées , pour être livrée au commercé , ce que Ton
ne fait qu'après l'avoir épurée et raffmée par des dissolutions
et des évaporatlQns£Uccessives.Q.n l'obtient en cristaux capil-
sou iji
laires très-fins 9 en'fouettànt Feau avec une baguette au mo-
ment où la cristallisation s^ opère.
La quantité de soude sulfatée qu'on verse ainsi dans le
commerce, n'est pas suffisante pour la consommation; et mê-
me la plus grande partie de celle 1^*on emploie est fabriquée
artificiellement en décomposant la soude muriatée par l'acide
sulfurique.
La soude sulfatée sert principalement à la fabrication de
la soude pour les savonneries* On remploie quelquefois en
médecine comme purgatif; son usage étoit -beaucoup plus
fréquent autrefois 9 où on lui attribuoit des propriétés qui
lui valurent le nom de sel admirable. Elle a été fort long-temps
inconnue aux chimistes. C'est à Glauber qu'on en doit la
découverte.
Soude sulFATÉE MAGNÉsiFÈRE. ( Reussin, Karst. , Leonh.;
Reussùe j Jaimel. ) Ce sel a été découvert à Sedlitz et Saids-
chuts en Bohème, en efflorescence et sous forme terreuse
d'unllanc déneige ou gris-jaunâtre, quelquefois cristallisée
en cristaux prismatiques analogues à ceux de la magnésie sul-
fatée , quelquefois en cristaux sous-aciculaires et^agrégés.
Ce sel est composé d'après Beuss, de :
Soude sulfatée. • . » 66,o4
Magnésie siilfaïè^e. ....... 3i,35
Magnésie muriatée 2,19
Chaux sulfatée. 0,42
Les autres caractères de ce sel composé étant les mêmes
que ceux de la soude sulfatée naturelle, nous avons cru ne
devoir le considérer que comme une simple variété. ( ln.\) <
SOUDE BATABDE. C'est la Soude épit^euse. (b.)
, ' SOUFFLET. C'est le Chétodon lokgihostre, Linn.
(B.)
SOUFFLEUB ABEC D'OIE. C'est Vhypéroodon buts-
kop/àe Lacépède. F. Dauphin, (desm.)
SOUFFLEUBS , vulgairement poissons souffleurs ou à
éfents. Ce sont les animaux de la famille des Cétacés (F*, ce
mot. ) On les a nommés souffleurs, parce qu'ils rejettent l'eau
par les évents , en soufflant avec assez de force pour la faire
laillir à la manière d'un jet d'eau.
Ces animaux, en effet, ayant des poumons comme les'
quadrupèdes, ne peuvent respirer que l'air; et comme ils
sont perpétuellement plongés dans l'eau, leur respiration
ne s'exécuteroil qu'avec beaucoup de difficulté , si leurs na-
rines éioient placées auprès de leur gueule, ou au bout de leur
museau^ de même que chez les animaux terrestres , parce
qu'ils seroient obligés de soulever leur tête hors des «aux, à
'47> sou
chaque resDlration. Il falloit donc que la nature ptt^ on
canal double au - dessus de leur téie , eotre It» dctuai yem t
Bour donner à Tair une entrée et une isMie libres ^ ^^ 4"^
les poumons exécutassent leurs fonctions. Ge canal, toujours
double , se réunit en un stul orifice ^ez les cachalois, les
noiwhals et les dauphins ou mAivoiià»; mais dans les bàlebus »
il a une double ouverture. V. £v£NT. Ces deux tube» pai'at-
lèles partent de rarri^re-bouchef ou de la bà^ àvk phtpyAx ,
et sont tapissés d'une membrane plissée dont le ttsai» est serré,
solide, quoique mince, et sans glandes qui sécrètent queh}oe
humeur muqueuse. Il ne paroit point que cet drg^ne soit pro«
{*»re à exercer le sens de Todorat; car les aHatomistes ont d'ail*
eurs observé que les nerfs olfactife n'exisloient pas dans les
cétacés, et que leur os etbmoïde n^étèit même permré d'aactm
trou pour le passage de ces Berfii« Camper n'a trouvé, dans
les é vents des cachalots^ que quelques rameaul de la première
branche de la cinquième paire. «Je n'oserois affirmer, dit*
« il , que ce' nerf soit TolCactif ; mais pourquoi ne pourrott-il
« pas servir à cet usage 5 poMMjue nous voyons que la trei-
ze sième branche de la cinquième paire sert à l'organe du
« goût? » Cependant l'abord continuel etja sortie violente
d'une eauvaiée et amère dans ces canaux hydrauliques, pa-
roit capable de détruire leâ fonctions du sens de l'odorat , et
nous-mêmes éprouvons de la' douleur lorsque de l'eau ou
quelque autre boisson viiemt à sortir par nos narines. Lliabi"
tude et la coniofination peuvent, à la vérité, donner aux cé-
tacés un avantage que nous ne pouvons acquérir comme eux,
mais il est plus probable qu'ils ont d'autres organes affectés
à l'odorat. Ainsi l'on trouve dans les dauphins et les marsouins
deux petites ouvertures placées au bout de leur museau. A
rintérieur elles sont garnies, selon Klein, d^ùn filament d'un
demi-pouce de longueur , recourbé au sommet et placé sur
un réseau nerveux qui s'étend depuis le bout de la mâchoire
supérieure jusqu^à la couche de graisse qÀi la revét# Troiâ
rameaux nerveux, qu'on suppose être destinés à exercer
l'odorat , vienneiit se diviser dans les parois de cette cavité*
On n'observe aucune de ces narines particulières dans les
natwfudsj les baleines et les cachalots, soit qu'on ne lea ait pa»
encore trouvées , soit qu'elles n'existent pas.
.« Gaill. Hunter a cependant remarqué que dans la partie de
la trompe d'£uslache voisine de l'oreille , chez les dauphin»
et les marsouins, il se trouva une ouverture qut copfnmuoîque
dans une grande cavité située entre le cràne, l'oreille et l'œil.
Ce vaste sinus, tapissé d'une membrane ferme, se prolonge
dans plusieurs autres anfractuosités do crâne v paiement ta-
pissées d'une meoibrane délicate , moUe > noirjïtre et ma-
sou 4^3
qneufie ; elleè forment des smns frontaux. lies nerfs qui se
ramifient dans toutes ces parties^ sont des branches de la cu^
qaièmt paire, et servent probablement à l'odorat. Le même
anatomiste paraît aypir obsenré q[uelque chose de semblable
dans quelques baleines. •
Les.ëvents des cétacés sont fermés h l'entrée du larynx par
la réimion de la fflotte et de l'épiglotte , de sorte que l'eau
qui pénètre dans la gueule de ces animaux, ne peut pas des-
cendre dans leurs poumons. Si cet effet avoit lieu, ils seroient
Boyés ou suffoqués par l'eau ^ comme les quadrupèdes. Mais
il y a un mécanisme particulier qui fait ressortir ce fluide en
jet d'eau par les érei^. L'œsophaee se divise en deux canaux,
près du larynx, «t l'un forme les tubes des évents, l'autre s'ou-
vre dans rarrîère-boùche. A la base des évents sont des^bres
musculaires nombreuses ; les unes longitudinales s'étendent
du pharynx an pourtour de l'orifice postérieur des narines
osseuses, les autres annulaires embrassent la base de ces na-
lines, et peuvent, en se contractant, serrer le larynx qui s'y
avance en forme de, tampon.
.^ « Les deux narines osseuses, dit le savant anatomiste Cu-
« vier, à leur orifice supérieur^ ou externe, sont fermées
«c d'une valvule charnue , en forme de deux demi - cercles ,
u attachée au bord antérieur de cet «hrifice, qu'elle ferme au
« moyen d'un muscle très-fort, couché sur.les os ioteitnaxil*
« laires. Pour l'ouvrir , il faut un effort étranger de bas en
« haut. Lorsque cette' valvule est fermée , elle intercepte toute
« commimication entre les narines et, les cavités placées au*
« dessus*
« Ces cavités sont deux grandes podbes membraneuses for-
« mées d'une pesNi noirâtre et muqueuse , très-jidées lors-
tc qu'elles sont vides, mais qui, étant gonflées, prennent une
i€ forme oval^ , et ont , dans le marsouin, chacune la capa-
m cité d'un verre à boire. Ces deux poches sont couchées sous
« la peaii en avant àes narines : elles donnent toutes deux dans
<c une cavité intermédiaire, placée immédiatement sur les
u narines, et qui communique au -dehors par une fentg
« étroite en forme d'arc. Des fibres charnues très-fortes for-
te ment une expansion qui recouvre tout le dessus ^e cet ap-
« pareil ; elles viennent en rayonnant de tout le pourtour dn
^i, crâne, se réunir sur les deux bourses, îet^ieuvent les com-
« primer violenmient.
« Supposons maintenant que le cétacé ait pris, dans sa
«r bouche, de l'eau qu'il veut faire jaillir; il meut sa langue
€€ et ses mâchoires comme s'il vouloit l'avaler ; et fermant
« son pharynx y il la force de remonter dans le conduit et
47* sou
tt dans les narines ou son mouvement est accëlëré par les
^ fibres annulaires j au point de soulever la valvule et d'aller
ft distendre les deux poches placées au-dessus. Une fois dans
rr les poches, Feau peut y rester jusqu'^ (9e que Tanimal veuille
H produire un jet. Pour cet effet, il ferme la valvule j afin
« d'empêcher cette eau de redescendre dans les narines, et
« il comprime avec force les poches parles expansions mus-
f( culaires qui les recouvrent ; contrainte alors de sortir par
« Fouverture très^étroite en forme de croissant {dans les
«r dauphins et les marsouins , mais cet orifice est double dans
u les baleines) , elle s^élève à une hauteur correspondante à
« la force de la pression ». Leçons dAnai, camp. , tom. il ,
pag.GjSetsq.
Voilà donc ce qui a mérité à ces animam le nom de soj^-
fleurs. Les grosses baleines ayant une force considérable ,
lancent deux épaisses colonnes d'eau à plus de quarante pieds
de hauteur avec un bruit terrible, et lorsque de légères bar-
ques s^approchent pour attaquer un de ces animaux mons-
trueux déjà harponné , elles risquent d'être remplies et sub-
mergées à rinstant par la c^ute àts eaux que lance le cétacé.
Le matelot courageux brave Tonde v pousse^aii monstre» et
d'un bras vigoureux lui ouvre largement le flanc avec sa lance.'
Dans les lieux où les baleines vivent rassemblées, comme
dans les mers du Nord et sur les côtes de Groenland ou de
rislande , on aperçoit de loin, sur la plaine des mers, de
nombreux jets d^eau qui retombent en bruines épaisses.
Elles annoncent aux navires pécheurs l'abondance et de ri-
ches captures, comme nous le décrivons en détail aux mots
Baleine, Cachalot, eXc. : on pourra les consulter, (virey.)
Voyez, pour la description des ^évents , l'?irticle Gétacé ,
et surtout l'article MAUMiFÈaES (^Organisation)^ tome 19,
page 137.*
On donne encore ce nomSi la Baleinoptère rorgual,
au Delphinaptère senedette de Lac^ède ( Fcyez Se-
kedette), et à rHYraRoonoN butskUpe. ( Fé Dauphin,-
tpme 9^ page 176.) (desm.)
SOUFRE {Sulphur naiii^wn, Wall , Gmel. ; Soufre, Romé-
de-1'Isle ^ Bergm. ; Soufre natif, de Born; Schcoefel^ Wern. ;
Suiphur, James. ; Sulphur des Latins, TA^/on des Grecs.). Sub-
stance minérale inflammable , qui répand , en brûlant , une
flamme accompagnée d'une fumée blanche très - odorante ,
suffoquante , piquante et pénétrante ; cette fumée est du gaz
acide sulfufseux. Lqrsque Jie soufre est pur , il ne reste aucun
résidu après sa combustion , et il produit d'autant plus de gaz
iju'on le fait brûler plus lentement Lorsqu'il brûle rapide-
sou , 475
ment, sd flamme est blanche et vîve ; tandis qu'elle est bleue
et iégère quand il brûle av€fc tranguitfilé . Le soufre est jaune
•citron ^ plus ou moins foncé ou plus ou moins clair et nuancé
de rouge, de vert ou de gris. Il est tendre , fragile ou friable,
quelquefois tenreut. Il ne manifeste Joint de saveur sur la
langue. Lorsqu'on le froisse avec la*main seulement ou avec
tin corps^lur ^ il répand l'odeur de soufre et quelquefois celle
de l-hydrogène. La chaleur seule de la main suffit pour le faire
craquer et fendiller : le cri qui se manifeste alors est ce qu'on
nomme le cri du soufre. Il est fréquemment cristallisé et pres-
que toujours vitreux. Sa forme J)rimitive est celle d'un octaè-
dre à pans triangulaires, scalènes, égaux et semblables; d^ns
lequel l'incidence d'une pyramide sur l'autre est de i^^** 7 »
^t'd'une des faces de chaque pyramide sur les deux adjacen-
tes, de io7« 18' 40". Lorsqu'il e3t transparent, il jouit de la
réfraction double à un haut degré, et elle est d'autant plus
forte que le soufre est plu^ pur. Lorsque l'on observe la ré-
fraction double du soufre , on voit quatre bandes irisées et
kHnineuses,'qui se croisent sôus un angle déterminé, et l'on
remarque que le rayon de réfr^tion ordinaire et celui d'aber-
ration subissent des décompositions qui ont entre elles une
entière analogie. L'observation des forces réfringentes du
. soufre a conduit M. Biot a reconnoîlre que sa réfraction est
augmentée pai^ un corps étranger qtfi est Phydrogène ; la ré-
fraction du -soufre dans l'acide sulfurique est plus foible. Sa
pesanteur spécifique est de 2,00 environ. Il acquiert l'élec-
tricité résineuse ou négative, parle frottement; c'est même
un des cprps les plus électriques.
Le soufre se trouve dans la nature , libre ou bien combiné.
Nous ne le considérons^ qu'à l'état libre, mais nous revien-
drons sur ses combinaisons naturelles déjà décrites dans ce
Dictionnaire , vers la fin de cet article. Nous distinguerons
quatre variétés de éôufre natif; savoir:
Le soufre vitreux.
Le soufre fibreux. - .
Le soufre compacte. .
Le soufre terreux pu» pulvérulent.
1. Sopfre viirmjp^ C'est celui qui est crbtallisé et qui a la
ç2|^wre. vitreuse , écîlàtante et résinoïde.
-' Lé soufre vitreux se présente Bous divers états et particu-
lièrement cristallisé avec des formes régulières assez nom-
breuses; maïs un' très - petit nombre de ces formes ont été
décrites jusqu'à présent. Les plus remarquables sont les
suivantes:
476 SOU
i.^ Sat^ crtstaUisê primitif, Hatty , Trait. 3, pi. 6a ; ûg:
I et 3. L'octaèdre primitif tantôt régulier, tantôt ciméifonne.
%.• Soitfii aisUuiisé basé^ Haiiy, 1. c^y fig. 3. L'octaèdre
dont le sommet est remplacé par mie face borizontaler
3.<» So%^ cnsUÏUsé imàam, Ilatty , L c. » fig. 4* ^ forme
frimitire épointée sur deux angles solides, latérau, oppo-
sés, de sorte ooe le cristal Beat être comparé à ane table
rhomboYdale biselée sur ses bords : tette forme est miè au
plus rares.
4«* So^re crisUdUsi prisme , Hatty , I. c. , fig. 5. L'octaèAre
dont les quatre arêtes latérales sont remplacées par ^atre
facettes ; le cristal représente un prisme à quatre pans ter-
minés par des pyramides à quatre faces trian£iilairès.
5.<» Soufre cnUailisé émousêé ^ Hatty, 1. c, ng. 6. La forme
primitire , dont deux arêtes longitudinales et opposées de
chaque pyramide sont remplacées par iéat facettes; le cris-
tal se troure composé de deux pyramides posées base à base,
mi peu aplati et k six faces*
G."" Soufre cristallisé diociaèdre , Haiiy , 1. c. , fig. 7. La forme
primitive dont la pointe de clique pyramide est surmontée
d'une seconde pyramide à quatre facettes triangulaires.
Les autres variétés de forme régulière ^'on a décrites sont
des combinaisons des précédentes.
Parmi tes variétés de formes irréguUères et accidentelles
que présente le soufre, nous remarquerons les variétés sui-
vantes :
i.<> Soufre cristallisê-strie. Il est en incrustations plus ou moins
épaisse^, composées de fibres cristallines, parallèles et bril-
lantes.
a.« Soi^ cristallisé bryotàe. Il est formé de petits rameaux
composés de cristaux et accolés les uns aux autres.
3J^ Soufre cristalUsé en stalactite. En concrétions rameuses et
mamelonnées à la manière des stalactites calcaires. Spal-
lanzani en a observés à nie Vulcano, qui avoient trois pieds
de longueur sur deux pouces de grosseur : quelques - unes de
ces stalactites étoient fistuleuses.
4..^ Sauflt cristallisé amorphe , vitreux et sans forme. Il y en
a de transparent, de translucide et d'opaque.
5.^ Soufre cristallisé pulQérulerU, Il est en poussière composée
de grams cristallins et souvent de très-petits cristaux.
Il y a du soufre de couleur tariàble. Certaines varié-
tés ont une teinte rouge anatogue k celle de Tarsenic sul-
furé ; d'antres sont presque vertes. Enfin , il y en ade pres-
que blanches, mais la couleur jaune propre au soufre, est tou^
jours sensible
II, SouFAE FIBREUX. ~ U est d'un jaune blanchâtre et
sou 477
0paqqe ; il n^a point la stnictare vitreuse» ni Téclat da soufre
▼itreux. On Fobsenre en concrétions de plusieurs pouces
4'épaisseur formées de couches parallèles ; elles-mêmes sont
. composées de fibres très-fines qui ont l'apparence fie Tasbeste
ou ie Tamiante ou bien d-une zéolithe fibreuse compacte.
Ce soufre ne me paroh indiqué dans aucun ouvrage. lia
été découvert par JDolomieu dans la grotte de San Fedele
en Toscane , non loin de Sienne. Il est probable que la plu-*
part des variétés de soufre fibreux thermogène devront être
rapportées à cette variété.
III. Soufre COMPACTE. Muscheiicher^emeiner naturh cher
Schofefel j W.oS. — - Celui-ci est très- compacte , opaque ou
légèrement translucide sur les bords. Ses couleurs sont le
cris jaunâtre sale ou le brun» hépatique; il est aussi quelque-
^fois d'un beau |aune et cireux. L'on trouve le soufre com-
pacte assez souvent associé avec le soufre cristallisé des ter-
rains non volcaniques i surtout en Sicile ; à Césène ; en
-Hongrie ; en Pologne etc.
YI. Soufre pulvérulent Ç^fleurs de soufre ; mehlschcpefel ,
IlofF.)*~C'est celui qui est en poussière terreuse on enécume
ff qui ne laisse voir aucun point cristallisé , et qui est fré-
*qiremment impur. Il est presque blanc. On le trouve par-
ticulièrement dans le fond des eaux thermales , dans les lieux
où il y a des matières végétales et animales en décomposition^
dans les latrines, le long des ruisseaux, des marais, et quel-
quefois dans l'intérieur des pierres siliceuses ; par exemple ^
. dans les caiilofu de silex des enrirons de l'abbaye de la (Jha-
rité et du village de Neuville département du Doubs (Fran-
che-Comté ) ; dans le lignite en Thurinse , à Artem et à
M^^ehren, à Achemi près d'Aix-la>Chapelle ; en Mo-
ravie , etc.
Gisement du soufre.-^ La patufe a prodigué le soufre, et elle
nous le présente dans toutes sortes de formations , et parti-
culièrei)tient dans tous les volcans en activité. Le soufre doit
^a naissance , dans tes volcans , à la sublimation, mais par-
tout ailleurs il a dû sa création à une autre cause , à la voie
liumide ; c'est alors ce que nous nommerons le soufre non
volcanique.
Le soufre pon volcanique a été observé dans les terrains
primitifs, 4e transition, secqjadaires, et mêlé avec les Matières
animales et végétales en décomposition.
Il est rare dans les terrains primitifs; quelques-uns des
exemples qu'on a cités paroissent même douteux» Deborn
décrit du soufre en petits grains luisans, adhérens à dii
schiste micacé à Glashutte près Schemnitz en Hongrie. M. 4è
Humboldt a observé dans les grandes montagnes de Quito ^
entre Alausi et Ticsan , du soufre dans une couche de quaras
passant au sUex corné. Dans la même province ^ il a reconnu
478 SOU
le mâme minéral dans un porphyre primitif & F Azofral ^ à
Toccident de Qaesaca , près la ville de Jbarra , et au volcan
de TÂntisana au Machay de Saint-Simon; mais, dans tous
ces glsemens, à Glashutte comme dans les lieux de la province
de Quito , il y a des marques évidentes de volcancité ; en
sorte quUl seroit possible que les roches qui contiennent le
soufre fussent elles-mêmes des produits des volcans , c'est ce
qa^un examen attentif des lieux peut seul expliquer. Doit-on
ranger parmi le soufre primitif celui que Gortez a rencontré
à la Guadeloupe, dans les cavités d^un silex corné P Mais on
trouve du soufre d*is les filons primitifs et métallifères à
Schwarlzwald en Souabe, dans du cuivre pyriteux^ qui tra-
versent le granité ; dans les filons aurifères d'Ëcathérînbourg
et dans les monts Altai en Sibérie.
iiC soufre est infiniment plus commun dans les terrains de
transition et secondaires. ou de sédiment^'et c'est méme^ans
ces gisemens qu^il se présente en cristaux les plus beaux et en
masses les plus volumineuses^enchasséesetdispersées dans des
couches puissantes de gypse» de sel gemme ou soude muriatée
et d'argile grise et aussi en beaux cristaux : ces couches ont'
depuis trois pouces jusqu'à trente pieds, d'épaisseur et MIL
au milien des schistes argileux ou des argiles schisteMr
qui recouvrent ou alternent avec les bancs de gypse , ou
même au milieu de ces derniers. L'association du soufre
avec le gypse , l'argile , et la soude muriatée , est très-
constante ; en sorte que ^ lorsqu'on rencontre du soufre dans
un endroit, on est presque sàr de rencontrer le gypse ou Par-
gile 9 ou le schiste argileux , ou la soude muriatée , et le plus
souvent toutes ces substances ensemble. Quelques minera-*
logistes font observer que cette association du soufre aveclcs
, substances qiie nous venons de nommer, constitue une loi
géologique qui souffre très-peu d'exceptions.
11 a été observé en masse dans la chaux sulfatée , près des
glaciers de Pezay et de Grébrulaz, en Savoie; dans la chaux
anhydro-snlfatée de Pezai , avec plomb' sulfuré , etc. ; dans
• les gypses de l'Oisans , en Dauphiné , en rognons transpa*
rens d'un beau jaune citrin , dans la chaux sulfatée limpide;
sur les bords du Riouvert , dans le Qneyras.
On en trouve dans les mines de sel gemme de Wieliczka;
dans laAroche salifère etgypseusc de Bevieux , près B^x, en
Suisse : il a pour gangue de la chaux carbonatée et du gypse ;
dans le gypse^des salines de la Lorrainc,du pays d'Haiiovre,
de la Thuringe, delà Hongrie, etc. Celui de Svç^arzowice ;
en Pologne , est disséminé dans une espèce de manie ou
dHirgile grise , suivant Schuites.-En Islande , il est dans do
gypse; de Troil l'a observa surtout à Husevik , au nord de
cett^îlëy.et à Krysevik, au $ttd. Olof&en et Poreben font
sou. 4^9
observer que les soufrières , Us plus iiii{K>rtâmes de cette
île , occupent une yaste colline d'une lieue de longueur sur
un quart de large , aux environs de My vain , dans le district
de lingore. Il y en a de moins considérables dans le voisi—
nage : comme celles de.Kriibla et de Seyrhnukr : ces mines
sont distinguées en pioanies et en mortes : les vivantes sont
celles où le sol est échauffé par le feu souterrain , et les
mortes celles où il ne se fait plus. sentir. Le soufre , dan$
ces mines, est dans de Targile sablonneuse ; la chaux sulfatée
et ses couches ont jusqu'à deux pieds d'épaisseur.
Pallas a observé }e soufre dans la chaux sulfatée ; en Si-
bérie, h l'embouchure de laSoka.
Les soufres cristallisés de Conil ou Gbnilla , près Gibral-
tar , à huit Ijeues dé Cadix; ceux de la Sicile; ceux de Cé-
sène , à six lieues de Ravenne , sont connus depuis long-
temps par Textrême beauté de leur cristaux , qui on près
d'un pouce de longueur et même plus. J'ai mesuré des cris-
taux de soufre de la mine de la Catholica , près de Girgentî ,
en Sicilevqnî avoient cinq pouces et demi de diamètre. Oans
ces trois localités le soufre est accompagné de strontîane
sulfatée, en cristaux, d'une rare perfection.
Le soufre de Conil , remarquable par la couleur citrine
agréable de ses cristaux, est dans une argile grise, endurcie
ou friable , qui contient de la chaux carbonatée en petits
cristaux, du quarz, et de la strontîane sulfatée bleue, en
cristaux de la grosseur du petit doigt au plus. Il est accom-'
pagné de lits de chaux sulfatée, ^t mèn^e disis^miaé d^ns
cette substance ^ et de lits de chaux carbonatée fétide.
Le soufre de Sicile est jaune d'huile ou rougeâtre , cette
dernière teinte est peut-être due à un premier commence-
ment d'oxydation , ou bien 4 du réalgar. 11 y en a aussi de
yerdâtre 9 souvent diaphane et tr^s-éclatant. Ses gros blocs
répandent l'odeur de gaz hydrogène lorsqu'on les casse
et ils crient fortement lorsqu'on les tient dans la main. Pln^
sieurs parties de la Sicile offrent le soufre associé avec le
fypse , la chaux carbonatée et la soude muriatée. Il est eu
lancs horizontaux , qui ont jusqu'à trente pieds d'épaisseur ,
et qui reposent sur du sable ou3ur du schiste sablonneux. Le
soufre , dans ces bancs , est mélangé d'argile grise , com^-
pacte, endurcie , ou de calcaire gris avec du gypse parfaite-
tement cristallisé , de la chaux carbonatée et de la stron-
tîane sulfatée blanche » en cristaux qui atteignent la grosseur
du pouce ^ et d'une admirable conservation. Les cristaux de
soufre et ceux de sel , qui l'accompagnent , formeht des blocs
dont on retire les magnifiques échantillons qui ornent nos
4»o SOU
collections : les mêmes coaches prisentent du réalgar et de
la pyrite. ,
Le soafre en masse compacte , on granulaire , sert de
gangae aux substances qui raccompagne : on le trouve
aussi à Tétat arénacé , dans les cavités de la roche. Les
cristaux de soufre de Sicile sont Mqnemmeat reccHiverts
d'une croûte gypso-calcaire blanchâtre, espèce de chemise,
qui ne voile pas leurs formes , mais qui cache leurs cou-
leurs. Les soufres analogues et d'autres localités ne sont
pas recouverts ainsi. Les cristaux de soufre de Sicile sont les
plus gros connus* nuis ik sont moins beaux que ceux de
Coniila et de Césène.
Dolomieu et Debom nous ont fait connottre les endroits
de la Sicile qui présentent le soufire minéral : il y en a dans
les Val diNoto et de Mazzara j Dolomieu fait remarquer
Î[uUl n'est point volcanique ; ainsi on ne doit pas le con-
ondre avec le soufre de TËtna^ dans le Val de Demona*
Celui de San-Caltaldo est en mamelons de deux pouces
d'épaisseur et de couleur roup;eâtre ( due au réalgar ) : on le
pomme * dans le pays, occM di toifo. Le mime se trouve à
Milloco , Riesi , Fmme , Salato y Capo-d'Arso ; surtout à
Licata , Bivona , Falconara , Mazzarino , Sqmmatino et à
Girgenti ; l'ancienne Agrigente. C'est dans la mine Délia
Catnolica , près cette dernière ville , que Dolomieu a dé-
couvert la strontiane sulfatée , ce qui Im a donné l'occasion
de faire connottre le premier cette, espèce minérale , retrou-
vée depuis lui dans beaucoup d'autres pays.
Le soufre de Césène , dans le Ravenate , est aussi conmie
celui de Coniila, dans une argile calcarifère , grise , endur-
cie. Il est accompagné également de strontiane sulfatée,
mais celle*-ci est blanche et en cristaux plus gros. On y ren-*
contre également des groupes de cristaux prismatiques d'arran
gonite rose, analogues à c<$ux de MoUna anEspaene ; mais
ces deuk substances n'y sont pas abondantes. Le soufire
est en petits cristaux d^un beau |aune citrin , «quelquefois
■^diaphane, et communément petits. La même localité ^re
le soufre compacte gris ou brun.
La France présente , à Saint-Boës 9 près de Dax, un gi«
sèment de soufre analogue aux précédens. M.l4e BouUenger»
ingénieur en chef des ronts et chaussées, en a donné une
description élégante. Ce soufire est en morceaux de toutes
Sosseurs , purs ou mélangés de chaux carbonatée , cristal-
tée, métastatique, dans un banc d'argile mêlée de galet, et
surtout de bitume-pétrole : il est d'un jaune citrin , ou vert ,
ou brunâtre, souvent de la plus belle transparence et en
cristaux I dont les formes ne sont pas décrites et qui sont
s O U le,
très-dtf&ciie à saisir , à cause des sirîes nombreuses qoi les
ailionnent le plus soinrent. An-dessus du banc d'argile est
un base poissant de chaux sulfatée.
Le soÂfre a été trouvé dans le gypse ou pierre k plâtre ,
à Meaux, près Paris ; mais il )r est infiniment rare. Ce gypse
appartient à la formation la plus récente de ce sel ; et nous
ayons £ait remarquer qu'il étoit calcifère , et analogue à la
pierre 4 plâtre de Sicile qui accompagne le soufre.
, Le soufre est en assez grande quantité en Espagne pour
^suffire àlaiconsommation de ce pays. Il abonde particuliè->-
>• renieal en Arragon, à Hellin ; ii y forme des couches de
trois à quatre pouces d'épaisseur , dans une montagne com^
posée de couches alternatives de marne , ou de chaux carbo-
-natée argilifère compacte, de chaux sulfatée et d'ai^ile
schisteuse.
vLe soirfre se rencontre encore disséminé dans une pierre
sablonneuse , en Transylvanie , à Bnodoshegy.
Il est mêlé au manganèse ittfaoïde rose , à Kapnik ; et afi
Téalgar,.ii Febobanya.
Santi a observé le &onfre dans de Targile ochreose , avec
antimoine sulfuré , près de Péretta , dans le Siennois.
Le soufre de la Californie ressemble, à beaucoup d'égards >
à celui de Coniila , près Cadix.
Enfin , le soufre se trouve dans beaucoup d'autres lieux v
et toujours dans des terrains secondaires , accompagné de
gypse ou d'argile. .
Le soufre est déposé par les eaux, thermales , dans les-
quelles ii étoit en dissolution, par le gaz hydrogène : aossitdt
que ces eaux se trouvent en contact avec Tair , le soufre
forme , au fond des eaux ou sur leurs bords , des dépôts plus
ou moins épais, noirâtres et fétides , quelquefois jaunâtres et
pulvéruiens. Les eaux Ukcrmales d'A4x*-la^ Chapelle , celles
de Tivoli , .celles* d'Aix en Savoie , celles de JBalaruc, la
source de Saint-Boè's, près Dax, etc. , déposent du soufre.
Palias a observé , en Sibérie , des mares, des lacs même ^
et «ombre de sources qui déposent du soufire. Les sources
de Siemoï-Gorodok , dans le goi»ramement d'Oufa, au sud
de Sim birsk , déposent une très-grande quantité de soufre
qu'on exploite. Ces lacs sont situés aooiord de la mer Cas<-
pienne.
• Les sources de .la Pologne laissent dépeser aussi du soufre^
au rapport de Guettard.
^ Ce combui^tible se forme journellement dansnos marais et
dans nos étangs : il y est en pellicules minces, jaunâtres, qui
gagent à la surface de l'eau. et s'attachent aux plantes, à la
^écompesîlîon desquelles^ ainsi qu'à celle des animaux qui
XXXI. ' -' 3i ; '
48a S O U
vivent dans les eàux^il 4oit8an$ doute sa crëalîon. C'est soas
cet état qu'on Ta observé dans un raisseau^près YiUstanense.-
Les eaux miiTérales à'ËQghien , au bord de la chaussée
de Tétan^ de ce nom , prés MoAtmorency , sont des eaux
qui paraissent sourdre à travers le gypse.
Le soufre se forme aussi joomeUement dans les vieux
égouts et dans Les fosses d'aisances. Il est blanchâtre , ter-
reux , pulvérulent ; il est engendré par la patréfactkm des
matières animales et végétales , et se sépare dif gaz hy-
drogène qui le tien^ en dissolution.
Voilà les direrses circonstances dans lesqnelles là nature
nous présente le soufre non volcanique. Le soufre joue un
rôle plus impoirUnt dans les volcans. Les mtnéralogîMes
étrangers ont même cru devoir distingiM^r le souft« des roi-'
cans de ce^lui qui n'est pas volcanique : c'est le paieûiÊiseh^
natuMchér sthç^^d dç Werner, et le vokanic sulphtr de Ja^
meson.
Il n'y a pas de volcans en activité sans soufre,, et la pré-
sence de ce minéral est tellement constante qu'on est excu-
sable de penser qae c'est au soufre qitfe Ws montagnes igni-
vomes et que lessolfatarjes doivent leurs feux et leur activité ;
mais il paroit i^ le soufre «st un produit nouveau » un ré-
sultat de l'action des volcans. £n effet, les vraies laves ,
celles qui sont en coulées qui sont vitrifiées ne présentent pas
un atome de soufre* Qtte^ues géologues ont pensé que le
soufre étoit produit par le contact avec l'air des vapeurs sul-
fureuses qui se dégagent du sein des volcans « qui laissent
précipiter le soufre ; d'autres, qu'il est suhlinsé des loyers
volcaniques , et qu'il ^emse déposer sur Jet cratères et sur
leurs bûrds,et^« En effet, le soufre volcanique se ironme déposé
à la surface du terrain à quelques pieds de profondeur , ou
cristallisé en concrétion, ou eu croate, ou en poussière, à la
surfabe des lares ou dans leurs cavités et dans des points où
k sol est encore échauffé. Ses cristava sont irès^eltes et
n'ont guère pk» de deux lianes de longueur^ et odUnsàremmit
les plus simples sont prient otsbasés. On en cite defonne
rhoH^oïde à l'Etna, forme qui seroit nouvelle et qui peut S'ex*
plaquer par la suppression de deux foces opposées de l'oc-
taèdre ^imitî£
La chaleur qui se dégage du cratère et des soupiraux vol-
eaniquesest assez forte pour enflammer le »>ufre ; il brûle
alors avec plus ou moins de vivacité v pendant le jour, on ne
voU , dans les endroitsoîà le soufre brûle , que de la fomée ,
d'un blanc de nuage ; mius pendant la nuit , cette fomée est
remplacée par une flamme bleue légère , presque continue,
quicontribue beaucoup à embellir le tableau imponsni qn'offire
alors le cratère d'un volcan en activité. Cette combustion du
sou 483
soofre donne naissance à de l'acide salfureux qui se répand
dans ralr,et|ie tarde pas à retomber sur les laves et les pierres
voisines ; il sort même da sein de la terre échauffée ; il agit
fortement sor les laves, les altère, et de noires, dures, qu'elles
ëtoient, elles deviennent blanches , friables, terreuses; il se
forme dans lenr sein des sulfates d'alumine et de fer que l'ac-
tion des ploies enlève quelque temps après , et il reste des .
pierres purement arides au toucher, d'un beau blanc, terreu-
ses , qui servent habituellement de gangue au soufre sublimé.
Le fer et l'alumine des laves se trouvant en contact avec
l'acide si^furenz ou sulfurique, sont les causes premières
de leur décomposition. Il y a un fait remarquable , c'est
que la décomposition des laves commence par leur partie
extérieure , en sorte que l'on peut dire que le contact de
Tair est absolument nécessaire pour l'opérer.
Les solfatares ou soufrières naturelles, ou volcans à demi-
éteints,ne sont considérés^en général,que comme des cratères
d'anciens volcans affaissés qui n'ont plus le pouvoir de déve-
lopper les terribles phénomènes qu'on admire dans les mon-
tagnes igpivomes, Le soufre s'y présente de la même ma-
lùère , et dans les deux cas , il est perpétuellement renouvelé
par l'action des feux souterrains. •
C'est surtout aux envîronades volcans k demi-éteints, que
le soufre se trouve en plu» grande abondance , comme on le
vait4ax deux extrémités opposées de l'Islande, où il n'y a
plus de vpkans en activité , mais où la terre est encore fu-
mante : on trouve U , sous la superficie du sol , une quantité
de soufre si prodigieuse, qu'elle «uffiroitpour approvisionner
ie monde entier. Horrebow , qui a fort bien observé cette
tle, dit q«e les deitt endroits où» se trouvent les principales
mines de soufre, sf nt : l'un , auprès de Gris«vig , à la pointe
sud-ouest de l'Islande ; et l'airtre , dans le district de Hys-
wig , vers sa pointe nord * est , tous deux fort près de la
mer» Le &0I, dlns ces deox localités, est sec et aride; des va-
peurs s'en élèvent continuellement, et toujours il va des sour*
4:eschandes aux environs* I« soufre se trouve en Islande, non-
seulement au pied des montagnes^ (qui furent autrefois des
volcans ) , mais encore fort loin dans les plaines environ-
nantes. Il est tou^urs recouvert par une couche de terre sa-
blonneuse et stérile , dé différentes coalenr^^ blanche , jaune ,
verte , ro^ge et bleue. £n âtant cette couche de terre , on
irouve au-dessous le soufre en fragmens détachés comme du
gravier , on l'enlève avec des pelles jusqu'à la profondeur de
^eux on trois pieds ; on ne pentguère creuser au-delà à 4:ause
4e la trop grande chaleur , et , d'aiUears , l'abondance
en est si grande , qà'oa peut en prendre k moins de peine
484 SOU
dans Qoe place voisine : il y a tel endroit où , en une heure 'f
on en prend la charge de quatre-vingts chevaux. Les mines les
S lias abondantes se reconnoissent k une petite éminence que
orme la terre. Ces émineuces sont percées au sommet , et
il en sort une vapeur plus forte et plus chaude qu'ailleurs.
Lorsqu'on a enlevé la croûte de terre , on trouve un soufre
abondance de soufre qu'auparavant. Ce soufre n'est pas tou-
jours pur, mais il est facile de le débarrasser des corps étran-
gers qu'il contient.
Le soufre abonde dans Ttle Yulcano , cratère encore brû-
lant , qui fait partie des Mes Lipari. Dolomieu et surtout
Spallanzani , rapportent qu'il s'y trouve en abondance , et
2u'on en retire il trois ou quatre pieds de profondeur; mais la
haleur est alors si considérable , qu'on est forcé de fouiller
ailleurs.
Le Vésuve , l'Etna , Ténériffe , le volcan de l'tle Bour-
bon , ceux de Java , de la Guadeloupe , de Sainte- Lucie , de
Saint-Domingue , du Pérou , etc. ; enfin tous les cratères des
volcans encore en activité , sont couverts de soufre.
La solfatare de Pouzzole , près de Naples , connue et
mentionnée dès le temps de Pline, est une riche mine de
soufre , où , de toute ancienneté , Ton a retiré ce minéral.
Les volcans éteints sont presque toujours exempts de
soufre , et c'est même une objection que les neptuniens op«
posent aux vulcanistes : maisle soufre n'est pas le vrai cachet
^des volcans ; il est plus que probable que les volcans ne sont
éteints que lorsque le spufre a été complètement brûlé. Il y
a des volcans éteints de tout âge; on en trouve qui ont encore
conservé des laves altérées par les vapeurs sulfureuses , par
exemple, au Puy-Chopine ^ en Auvergne , où M. de Laizer a
remarqué du granité et du trapp blanchi et altéré par des va—
peurs sulfureuses. Au Mont-d'Or, dans la vallée , on observe
encore quelques laves attaquées par les vapeurs acido-sulfii^
reuses , et des pierres qui contiennent encore du soufre. On
sait qu'il existe des eaux chaudes dans cette vallée.
Mais, quelle que soit la quantité de soufre qui se trouve il
4'état ndtif,elle n'est rien en comparaison de celle du soufre
en combinaison avec d'autres corps ^ et l'on peut dire que
le soufre , dans ses deux états, natif et combiné , est la subs-
tance la plus à remarquer dans l'histoire du globe.
Le soufre se trouve combiné dans la nature avec une
petite quantité d'oxygène, c'est-à-dire ,'à l'état d'acide $ah
fureux dans les volcans et dans l'état d'acide, soit libre, com'^
s 0 Ù 4«5
me dans les volcans 9 soit à Tëtat de combinaison avec une
terre oa un métal , par exemple f dans la chaux salfatée , la
baryte sulfatée , la strontiane sulfatée , la magnésie sulfatée ,
la soude sulfatée , la potasse sulfatée^ Tammoniaque sulfatée^ :
et le cuivre , le plonibf le fer, etc., sulfatés; mais de tous ces
sels natifs , les plus abondans sont les deux premiers. Les
sulfates à base terreuse sont les plus communs.
Le soufre est combiné immédidftement avec l'hydrogène
dans les eaux thermales, les éçouts, les licpx d'aisances, etc.,
et il répand alors l'odeur d*œu/pourn;et cetfis comparaison est
extrêmement juste, puisque c'est aijissi k un hydrosulfure
que les œufs gâtés doivent leur fétidité.
Le soufre est fréquemment en combinaispn naturelle avec
les métaux proprement dits : on ne connott pas de sulfure mé-
tallique À base terreuse ou alcaline ; mais tous les métaux , ex-
cepté For, le platine et quelques métaux peu connus encore :
le tantale , le chrome , le schéelin, etc. Tousl les autres mé-
taux sont très-communs à l'état de sulfure : par exemple , le
fer sulfuré ou la pyrite ; le plomb sulfuré on la galène ; le
mercure sulfuré ou cinabre ; le cuivre sulfuré ; 1 antimoine
sulfuré ; l'arsenic sulfuré, etc. La .quantité des deux ou trois
premiers sulfures est fort remarquable. On voit , par cette
courte énumération , qu'en considérant le soufre à l'état de
combinaison , il existe dans toutes les formations , et est loin
d'être rare dans Les Uf rains primitifs.
Ainsi donc , ceux qui ont regardé le soufre comme un des
agens les plus puissans , dont la nature se spit servie dans
la forn^ation du globe , ont une certaine apparence de raison.
On doit , néanmoins ,. faire, observer que le soufre n'est
pas circonscrit au règne minéral , qu^on Ta retrouvé dans les
animaux et leurs productions ; nous avons cité les œufs. Il
existe aussi dans les végétaux , et particulièrement dans les
crucifères; et c'est encore le soufre, combiné avec l'hydrogène,
qui donne aux choux pourris leur odeur désagréable.
On pourroit même penser avec quelque degré de pro-
balité , que Texistence des couches de la terre , par exem-
pie, les couches de gypse, ont probablement dû leur création
à l'abondance des animaux qui vivoient dans les lacs et les
mers où ces couches se sont forjpiées. Nos mers renferment
des sels de toutes espèces , plusieurs sulfates, dont Tacide
n'est très-certainement dû qu'à la décomposition des matiè-
res animales et végétales qui y vivent et naissent en grande
profusion. C'est ce qu'attestent encore les débris d'êtres
organisés qui accompagnent ces couches.
Les usases du soufre sont nombreux et trop connus pour
être détaillés ici.
, Tout le monde connott l'usage qn'oi^ fait da soufre pour
Jfi6 SOU
allomer du feu facilemenl ; mais Sâucr , ààns la Reb^on de
$on Vùfage a^ec k conïmodore Sillings , dît mm les babitms
d'Ounalachka sVn servent , en pareil cas , d um façon assez
singulière : ils en frottea^dem morceau de ^arz , et lors-
qu'ils veulent allumer du feu ^ ils les frappent Tan contre
Tautre , au-dessus d'une poignée de feuilles sèche» : la colli-
sion des pierres enflamme les molécules de soufre , qui tom-
bent sur le combustible , et y mettent le feu.
> liC soufre est un des ingrédiens de la po«dre à cûiod ,
malheureusement trop employée à la destruction des hommes,
nab qui n^en esf pas moins une des plus belles découvertes
des siècles modernes , et qui peut rendre des services très*
importans. Cette formidable composition résulte du mélange
de sept parties de eitre avec une partie de soufire et une
demi-partie de charbon.
Lorsqu^on brûle le soufre lentement , il a'en dégage on
gaz acide sulfureux que sa qualité suffocante rend utile pour
la destruction des animaux nuisibles et des insectes de toute
espèce, qui se trouvent dans une maison ou dans un navire
où il seroit difficile de les extirper autrement ; il suffit d^
faire brûler une petite quantité de soufre , en tenant soi-
gneusement closes toutes les ouvertures^ tout être vivant qui
se trouve dans cette vapeur sulfiireuse ^ périt nécessairement.
Le même moyen est employé pour un objet tout diffé-
rent ; on a reconnu que le gaz acide siÉ^reux avoit la pro-
priété de blanchir parfaitement les matières animales., telles
que la soie et la laine ; on les expose à faction de tet acide
dans un lieu fermé qu'on nomme sottfroir , d'où ces matières
sortent sans taches d'aucune espèce , et d'un blanc éclatant.
Chacun peut faire cette expérience en petit , en prenant un
linge taché par le jus d'un fruit. H suffît , pour le blanchir, de
mouiller la tache , et de promener au-dessous une allumette
soufrée qu'on a allumée.
La médecine emploie le soufre comme un remède très-
efficace , surtout pour le traitement des maux de poitrine et
des affections cutanées. Enfin on prépare avec TacLde sulfu*
rique et le carbonate de soude, une boisson très- agréable ,
analogue pour le piquant au vin de Champagne.
La chimie et les arts trounent dans le soufre et Tacide sul-
furique , et dans leurs diverses combinaisons , des matériaux
qui leur sont d'une utilité journalière. Les beaux-arts même
emploient le soufre (combiné avec le mercure , qui lui donne
une très-belle couleur rouge ), pour lever des empreintes
parfaitement fidèles' dkrs pierres gravées les plus précieuses,
et pour multiplier ainsi à nos yeux les chefs - d'oeuvre de
Tantiquité.
L*on se procure le soufre de deux manières , soit en le
sou 487
recoelUant à«Bs Ub mtits âeso«fire oad«»»s les solfatares oh
il est à l'eut natif, et alors ^ il faut le {mrîfier pour l'avoir
parfaitement par ; soit en décomposant le fer aulfaré ou.
pyrke , et le enivre pyritenx* Il y a beaucoup de pays où
cette dernière méthode est la seule ressource pour se pro-
icurer ce minéral à bon compte. On en retire aussi , en trai-
tant en grand les sulfures métalliques pour les métaux qu'ils
contiennent : alors > rexploitalion des nftkies est plus lif^
crative.
Bolomieu aous a dosné le détail des procédés qu'on em-
ploie dans les EtaU^ du pape , pour purifier le soufre qu'on
tire de différeotes mines qm s'y trouvent. Celles du ducké
d'Urbin ont été formées par la voie humide, c'est-à-dire^
que le soufre a été déposé dans le sein de la terr» par les
eaux minérales. Celles de la province appelée ie ^ammo»i<;
de SairU-Pierre ^ $ont des sublimationi volcaniques : ce sont
d^anciennes laves et autres matières terreuses qui ^ntiennent
le soufre. On les réduit en moreeanx de la grosseur du poing , .
et Ton en- remplit àes jarres de terre, de trois pieds de haut ,
qui ont la base et le col rétrécis ^ et le ventre renflé. On les
place à côté les unes des autres , sur des fourneaux où elles
sont chauffées par leurs flancret leur base ; leur ouverture
supérieure est exactement fermée : «m tuyau de terre , d'un
pouce de diamètre , qui entre dans le vase près de son col ,
conduit le soufre dans u»^ autre grande jarre qui sert de
i^ipieot, et dont on le tire eo bouillon , <^st-à-dire , fondu ,
par un trou . pratiqué dans sa partie inférieure. Dès que le
soufre commence à sentir une i^leur un peu forte , il éprou-
ve une sorte d^effervesoeace, il se dégage de sa gangue , K^m-
. pUt toute Ui capacité du premier vase , monte jusqu'en haut ,
et coule par le eanal daas le second vas^ Il est accompa-
gné d'un courant de fluide élastique , auquel en donne issue
par un trou fait sur Tépaule du récipient , et qu'on laisse
toujours ouvert; il en sort avec violence et sifflement, et-
il fracasseroit tout Tapparetl , «i le trou s'obstruoit. Le gaz
qui se dégage est sous la forme d'une fumée blanche inflam-
mable ^ qui brûle tranquillement en donnant une flamme
bleue. On connoit qu'il ne reste plus de soufre dans la mine,
quand on cesse d'entendre le sifflement de l'air qui se dégage :
alors on Ole le résidu, et Ton met d'autre mine.
C'est par un procédé semblable qu'on retire le soufre des
laves de la Soifaiért voisine de Naples.
Dans les pays où l'on a beaucoup de pyrites ( ou sulfure
de fer ) , on en retire d'abord du soufre pur , et ensuite du
vitriol ou sulfate de fer. Dans l'atelier du soufre, est un
long fourneau de réverbère ^ dans lequel sont rangées des
m sou
files de grandes cornues dans lesquelles on a mis de la pyrite
grossièrement concassée, et Ton fait passer par la distillation
le soufre qui est reçu dans des réctpi#ns de terre. Après celte
opération , Ton soumet le soufre à une seconde distillation ^
pour achever de le puriâcr 9 et on le coule' dans des moules
cylindriques 9 pour le réduire en canons , tels qu'on les voit
dans le commerce. Lts cornues ayant une ouverture par
derrière , on en dte le résidu de la pyrite , et on en remet de
nouvelle. On forme de ce résidu un tas exposé àFair libre,
où, par Faction de Tatmosphère et de Thumidité , cette ma-
tière éprouve une fermentation considérable , pendant la-
Sielle le soufre , qui .y est encore demeuré en assez grande
bndance , se combine avec Toxygène , et passe à l'état d'a-
cide sulfurique qui s'empare du fer ; et ils forment , par leur
combinaison , le vitriol ou sulfate de fer , qu'on extrait en-
suite par le moyen de la lixiviation.
Près des mines métalliques oà les minerais sont très-sul-
fureux , on leur fait si4>ir un grillage en plein air , et dans
cette opération , Ton obtient du soufre d'une manière fort
simple : on dispose le minerai en forme de pyramide tron-
quée par le haut , et qui repose sur une couche de combusti-
ble ; on couvre de terre les parties latérales de la pyramide ,
en laissant les ouvertures nécessaires pour la circulation de
l'air ; la partie supérieure demeure découverte. On allume
le combustible , et le feu s'entretient ensuite de lui-même.
Le soufre, chassé par la chaleur, monte au haut de la ^^
ramide , et se rasseml>le dans de petites*cavités qu'on a eu
soin de pratiquer 4 la surface du minerai , où on le recueille
avec des cuillers de fer. On lui fait ensuite subir une seconde
fusion dans de grandes chaudières , où les matières terreuses
et autres impuretés qu'il contient se déposent au fond , et
forment une masse grisâtre à laquelle on donne le nom assez
impropre de soufi^e vif^ à cause de sa ressemblance avec un
soufre naii/impjiT , qui est de la même couleur , et qui brûle
avec plus de vivacité que le soufre obtenu par le moyen
de l'art.
Quand on veut avoir le soufre dans un état de pureté par-
faite , on le fait fondre k une douce chaleur , dans des vais-
seaux clos , où il se sublime sous la forme de petites aiguilles
imperceptibles, auxquelles on donne le nom àe fleurs de sou-
fre. Quand on opère en ^rand , on reçoit le produit de la
sublimation dans une chambre vaste et bien close.
Le soufre entre facilement en fusion , et cristallise par le
refroidissement. Si Ton en fait fondre dans une petite cor-
nue, et qu'on verse à propos celui qui est demeuré liquide
après ^ue. la cornue a commencé à se refroidir , on voit, éa
sou 489
cassant le col de la cornae» que son inlérlear est tapissé de
longues aiguilles de soufre , qui convergent de la circonfé-
rence vers le centre*
Pelletier étoit adé plus loin; il étoit parvenu à obtenir
des' cristaux. de soufre réguliers et isolés ; en les faisant fon-
dre à un de^ré de chaleur assez fort j dans Thuile de téré^
benthine qu'il laissoit refroidir lentement ; mais ces cristaux
n'avoient que deux lignes de diamètre ; ils étoient d'une cou-
leur brune , et n'avoient point la transparence des cristaux
formés dans les ateliers de la nature. On voyoit dans le ca-
binet de M. de Drée , à Paris , du soufre cristallisé artiJBi-
cielfementy en feuilles de fougère , composées de petits cris-
taux unitaires , c'est-à-dire , en octaèdre émoussé 9 sur deux
de leurs angles solides , latéraux et opposés. On dit que c'est
à i aide de l'esprit-de-vin qu'on l'obtient ainsi, (ln.)
SOUFRE DORÉ NATIF D'ANTIMOINE. V. Anti-
moine oxydé sulfuré. (li9.)
SOUFRE ROUGE. V. Arsenic sulfuré rouge, (ln.)
SOUFRE VÉGÉTAL. Poussière fécondante du Lyco-
PODE EN MASSUE. (S.)
SOUFREE A QUEUE. C'est le nom d'une Phalène ,
Fhalœna sambucaria, (desm.)
SOUFRETEUSE. r.MANGE-BOUILLON.(L.)
SOUFRIÈRE.On entend, sous ce nom, ce que les Italiens
désignent sous celui de solfatara : ce sont d'anciens cratèreè
de. volcans où il se sublime du soufre qu'on recueille pour le
mettre dans lo commerce.
On donne le nom de mine de soufre aux endroits où il se
trouve disposé par couches quelquefois épaisses de plusieurs
pieds , qui ont été , on formées anciennement par sublima-
tion , ou déposées par les eaux qui en étoient chargées.
Tous les volcans briklans et ceux qui conservent quelque
reste d'activité , sont autant de soufrières. Les plus connues
sont celles de la Guadeloupe, du Pic de TénérifFe, d'Islande y
de Kamtsehatka , des Cordilières , et surtout celle de pouz-
zole près de Naples , spécialement désignée sous le nom de
Solfatara. V. ce mot. (pat.)
SOUGHOUM. Race de buffles sauQOf^es^ ainsi appelée
par les Tartares occidentaux , voisins de Tlrtiche 5 et qui se
trouvent daps la grande chaîne Aitaïqne. (s.)
SOUGLOUK. Nom que porte, en Sibérie , la Corneille
FREUX. (V.)
SOUGNIMBINDOU , pi. P. 20 , n.« 3 de ce Diction-
naire. Tel est le nom que les Nègres de Malimbe , dans le
royaume de Congo et Gacongo, ont généralisé à tous les
soui-mangasy et que j'ai réservé pour un des plus beaux oir
490 sou
seaux 4e cette fpmiUe. V. Soui-mahoa sûDgHimbimdou. (t.)
SOUI. V. TlNAMOU. (V.)
SOUl-MANGA, Gimyris, Cuvier; CeHhm^ Lath. Genre
^e Tordre de» oiseaux Sylvaiks, et ée la famiile des K^-
JBOMISES, V. ces mots. Carockres : Bec arqué , quelqQefeis
droit , court ou long , on peu trigone, aigo^ souvent à bords
finement dentelés ; laariaes situées il la base du b^c^ à demi-
closes , en dessus» p:ur «ne membrane un ^eu voûtée ; lai^ae
très-longue et divisée en deux filets du milieu k. la pointe ;
ailes à penne b jitarde très*coiirte ; i.^' et S.' rémiges presque
égales ; 3 « et 3-^ les plus longues de toutes ; quatre doigts,
trois devant , un derrière ; les extérieurs réunb à leur )^ase.
Tavois imposé à cette division le nom latin mélHmga é^a^B
l'analyse de mon ornithologie élântntaire ; mais ce nom
ayant été déjà consacré aux oiseaux-moucbes par divers au^-
teurs, j'ai dû le remplacer par on autre^ afin d'éviter la con-
fusion qui en résulteroit ; et j'ai fait choix de celui que M,
Cuvicr lui a appliqué dans son Règne animal.
Soui-manga est la dénomination que les habiians de Mada-
gascar ont donnée à un oiseau de leur pays, et que Mont-
beillard a généralisée à tous ses «congénères. Linnseus^La-
tham, et d'autres naturalistes , les ont classés dans ladîvision
des grimpereaux , avec lesquels les som-wiangas , n^ont de rap-
ports que par la courbure de leur bec , qui en diffère ce-
l^endant chez la plupart, en ce que les deux mandibules sont
dentelées comme une scie sur leurs bords ; mais les deniefairas^
sont si fines, qu'on ne les aperçoit qu'à l'aide d'une loupe;elles
se correspondent dételle sorte qu'elles s'engrènent les unes
* dans les autres ( V. la pi. i.^*^* , £ 3 ei 6 des Oiseaux dorés*).
Le nom de grimpereau ne peut, en aucune n^anière , con-
venir à ces oiseaux , puisqu'ils ne grimpent point, et qu'ib
ont des habitudes et des mœurs très-opposées à celles des
vrais grimpereaux.
Les sùui^mangas ont aussi été confondus avec les coUMs ,
par des voyageurs et même de» naUiralistes^ mais ils ont des
attributs étrangers à ceux-ci, savoir fdoyze pennes à la qoeue^
le bec effilé et formant un angle plus aigu; On les reconnoît
à la longueur et à la nudité de leurs tarses , à la conforma-
tion de leurs doigts , de leurs ongles et de leurs ailes. De
plus, on est certain, maintenant , que Içs tolihns et les oiseaux-
mouches sont confinés en Ai;nérique. Ainsi donc f tous les
oiseaux de l'Afrique et de l'Asie à qui l'on a donné ce nom ,
appartiennent à la famille des soui-mangas , qui le^ remplace
dans l'ancien continent. De même que les colibris , ces vola-
lilesv ont un plumage paré des couleurs les plus i^cbes et les
plus éciauntes;ce sont les mâles surtout que.la nature décore
sou 491
arec tant de laie ; niais seulement à l^ëpoijne des amours ;
car, en tout antre temps , ils ressemblent à leurs feméHtes ^
au point qti'oxk ne peut souvent les distinguer si l'on pren4
pour guide leur plumage.
Les soui^mangas mnent régulièrement deux fois dans l'es-
pace d'une année , et changent de couleur à chacune de ceà
mues ; mais ce changement n'a lieu que pour les mâles seuls;
les femelles conserirent constamment les mêmes teintes pen**
dant toutes les saisons, une fois qu'elles sont revêtues decelleii
qui caractérisent l'âge parfait. Cependant, je ne crois pas,
comme l'a dit M. Levaillant , que cette loi soit générale pom*
les oiseaux-mouches et les colibris , car j'en ai vu dans toutes
les saisons, et j'ai trouvé, à ces époques y tous les mâles
adulteç sous leur beau plumage : il est vrai qu'il y en a parmi
eux qui ne s'en revêtent qu'après plusieurs mues , mais une
fois qu'ils ont atteint toute leur perfection , c'est pour le
restant de leur vie.
Ce n'est que lorsque les soui-mangas sont décorés de leurs
riches couleurs , qu'ils s'occupent de la construction de
leur nid et de l'éducation de leurs petits ; après quoi ils
reprennent leur plumage d'hiver on de la saison des pluies 9
et le conservent jusqu'à l'approche du temps de leurs
amours , époque où ils muent une Seconde fois pour re-
prendre leur hàhît de noces ; maié durant ces deux mues,
on les trouve plus ou moins bigarrés des couleurs qui
leur sont propres > suivant qu'ils sont plus ou moins avan-
cés dans chacune d'elles. 11 résulte de leur changement de
couleur deux fois par an , de leur bigarrure pendant les
deux mues, de la différence des sexes et des jeunes qu'on a dûv
quand on n'a connu que leur dépouille, faire beaucoup
plus d'espèces qu'il n'y en a réellement ; il faut donc les
avoir étudiés dans la natuf e vivante , comme l'a fait M. Le**
vaillant, mais malheureusement k l'égard d'un petit nombre,
pour avoir une détermination certaine. Ainsi , je ne doute
nullement que , parmi celles qui seront décrites ci-aprèjs , il
n'y en ait pas qui soient purement nominales.
La langue des som-mangas est pareille à celle des coUbris et
des oiseaux-mouches^ et comme ceux-ci , indépendamment
des insectes , ils se nourrissent du suc mielleux des fleurs.
Cette assertion a été rejetée par des naturalistes , qui ont
assuré qu'ils ne pouvoient le faire: leur langue , disent-ils ,
n'y est pas destinée. D'après celte assurance , il n'y a pas de
doute qu'ils n'ont jamais vu la langue des soui-mangas ^ car
elle est de même conformation que celle des colibris , ainsi
que je l'ai dit ci-dessus , et elle est mue par le même mé-
canisme y ce qui leur facilite les moyens de l'allonger et de
*9^ SOU
lareiirer k volonté. ^.pl.B 38 de ce dîclionnaîrc^voL? p. S^a.'
Bli effet , M. Leraiilant qui a observé douze à quinze es^
pèces dans leur p^ys natal , donne sur ce sujet des détails que
nous allons transcrire. « Les parob de la langue des sucriers»
dit-il, sont d^une substance cornée et creusée en gouttière ,
formant une espèce détrompe , dont Textrémité est munie
de plusieurs filets nerveux, qui, par leur nature , sont le
premier sié^e du goAt. Ces filets servent non-seulement à
déguster la liqueur , mais ils servent encore de crible pour
empêcher les matières les plus grossières de passer avec la
liqueur sucrée à travers le tube de la langue qu'elles obstrue*-
Toient. La partie postérieure de la langue qui répond à Fœso-
phage , est munie de deux allonges qui passant de chaque
côté du larynx, vont, en remontant derrière la tète, s^im-
Elanter au (root, et servent, comme chez les pics , à pousser
i langue hors du bec , suivant la profondeur à laquelle l'oi-
seau a besoin d'atteindre pour trouver sa nourriture favorite.»
' Les soui'fnangas ont un chant gai et beaucoup de vivacité;
ils aiment la société de leurs semblables ; tous construi-
sent un nid pour élever leur progéniture , et quelques-
uns nichent dans un trou d^arbre; ils sont connus 'au Cap de
Bonne-Espérance sous le nom àe blom suyger (snce-Heurs).
On pourroit les diviser en deux sections d'après la forme
du bec , qui est arqué et long chez la plupart , droit et plus
court que la tête chez les autres ; mais jusqu'à présent , on
ne connoit que deux espèces qui l'aient de la dernière forme^
savoir : les soid-mangas mignon tX figuier.
Le Soui-MAli9G\ proprement dit , Cinnyris madagascanensis ^
Vieil!. ; Certhia madagascanensts ^ Lath. Oiseau éorés, pi. 18,
de l'hisL des Soui-mangas. La description des couleurs est né^
cessaire pour aider à la distinction des espèces, des jeunes ,
des vieux, des mâles et des femelles; mais si elle devient roo-
notone^ quelque variées que soient les teintes, lorsque ces oi-
seaux sont nombreux , sous un habit à peu près pareil ; com-
bien ne devient-elle pas ennuyeuse pour le lecteur et fatigante
pour l'auteur, lorsqu'elle n'est pas accompagnée de ces dé-
tails intéressans qu'on ne trouve que dans la diversité*de
leur naturel et de leur genre de vie? Tels sont les 5oiu-man^ .
qui ne sont guère connus que par la richesse et l'éclat de leur
plumage.
Le nom qu'on a conservé à cet oiseau , et qu'on a géné-
ralisé , comme je l'ai dit , à tous ceux de cette famille qui ne
vivent que sous les climats les plus chauds de TAfrique et de
l'Asie , est celui qu'il porte à Madagascar, suivant Commer-
soo , qui le premier en a parlé. Quatre pouces font sa lon-
gueur; uni vert brillant changeant en vert-bleu doré ^ pare la
sou 493
«léte j la gorge et les plames scapnlaires ; le reste da dessus
du corps est d'un olivâtre obscur ; au-dessous de chaque
épaule est uue tâche d^un beau jaune ; deux colliers , l'un
Tiolet et l'autre marron , séparent la gorge de la poitrine ,
et font d'autant plus d'effet que celle-ci est brune ; cette der*
DÎère teinte colore les grandes couvertures et les pennes des
ailes ; le ventre est d'un jaune clair; la queue noire , k l'ex-
ception cependant des pennes latérales qui sont en partie
d'un gris-brun ; le bec et les pieds sont noirs. La femelle y
selon Brisson , est d'une taille un pçu inférieure 9 et a le
dessus du corps d^un briin verdâtre ; le dessous d'un jaunâtre
yarié d'olivâtre. Du reste , elle ressemble un peu an mâle.
Le jeune (^pL 19 des Oiseaux dorés ^^ ou plutôt Tindivi-
du que j'ai donné comme tel , n'ayant cependant pour base
de mon sentiment que ses demi-teintes , l'uniformité de son
plumage, et quelques ra^iports dans la forme , et les dimen-
sions du bec et dans la taille , est d'un pUmage généralement
gris, plus clair sur les parties inférieures, plus foncé sur les
supérieures et les pennes de la queue; son»bec et ses pieds
sont bruns. v
Le SOUI-MANGA AUX AILES JAUNES. V. SOUI-MANGA AUX
AILES noaÉss.
* Le Soui-MANGA AUX AILES DORÉES , CerÛiia chrysoptera j
Lath. Cet oiseau du Bengale , décrit par Latham, d'après un
dessin, a, dit ce méthodiste, la langue conformée comme celle
d'un oiseau-mouche ; elle est capable d'être dardée dans les
fleurs (c^est ainsi que l'ont tous les soui*maiigas) ; sa taille est
petite ; sa tête et son cou sont variés de noirâtre et d'or; les
couvertures des ailes d'un be^u jaune doré ; lés pennes des
ailes, celles de la queue , le bec et les pieds, noirs.
* Le Soui-MANGA o'Amboine , CerUUa amboinensis, Lath»
Séba 3, pag. 6a, pi. 2, f. 2: Brifcon a donné cet oiseau pour
un colibri ; mais l'on sait que les c<4P^ris n'habitent que l'A-
mérique ; il a la tète , la gorge, le cou, jaunes et verts ; le
dessus du corps d'un cendré gris ; la poitrine d'un beau
rouge ; le ventre , les cuisses et les couvertures inférieures
de la queue , verts ; celles de dessus les ailes, noires; le bord
de ces dernières , jaune ; les pennes bordées de vert clair ;
le bec jaunâtre. Toutes ces couleurs sont fort brillantes.
Le Soui-MANGA ANGALA mhT^f^Gnr^ns latenius\ ieHi.; CerÛiia
lotenia^ Lath. Oiseaux dorés , pL 3 el/^de Vhist nal, des Soui-
mangas. ht nom. de cette espèce est celui que lui donnent les
Madégasses ; elle est commune dans leurtle, et se trouve
aussi âi Ceyian , ainsi que dans plusieurs parties de l'Afrique,
particulièrement au Sénégal^ où elle a été observée par Adan-<i
son.
<94 SOU
L'angala dian est d'an rtri doré 5ar la plas grande par-
tie de 80B corps. CeUe codeur ^ lrèB4>riUame aum^a tête ,
le gosier, le dos et le croupion, présente , selon les diverses
positions de Toiseaii, des reflets tantètUena, iantdt sombres ;
mais le bleu est ixé sur lebaut de la poitrine ; il se fond en
yiolet sur le bas ; ensuite le noir lui succède sur le reste du
dessous du corps; un violet brillant, se changeant en wett-
doré , pare les petites couvertures des ailes et les snpërieares
de la queue. Tel est le mâle sous son plumage parfait.
La femelle a it$ couleurs moins brillantes «pie le mâle , et
même peu différentes de celles de roiaeau Jeune ; c'eat-à-
dire que la têle est brune , avec des taches de vert-^oré ; que
le dessous du corpa est d^un blanc aab et tacheté de noir ^ et
que les ailes et la queue sont d'un brun verdâtre.
Cet oiseau fait son nid sur les arbres entre les branches
desquels il le place horizontalement ; sa forme est hémî-
sphérique et concave , à peu près comme cette des nids du
serin ou du pinson , et il est composé presque entièrement
du duvet des plantes. La femelle y pond communément cinq
ou six œu£s : elle est sujette à en être chassée pai' nne sorte
d'araignée aussi grosse qu'elle , qui sucé lé sang de ses petits.
( Adanson, Supplém. Encyclopéd, )
Le Soui-MANGA AXJKORE , Cinnyris subflaçus , Vieill. , a le
front vert doré; la gorge et le devant du cou, d'un bleu d'a-
cier poli ; * les parties postérieures d'un belle couleur anrorè
très-vive ; les ailes et la queue vertes ; la tête et le dessus du
cou d'un rouge très-clair ; le bec noir, et les pieds bruns. Cet
oiseau se trouve dans l'Inde.
♦ Le SouiMANGA AZURÉ, Cerihia asiatica , Lath. A l'excep-
tion des ailes qui sont d'un brun noîrâtne, tout le plumage de
cet oiseau est d'un beau blm* Longueur, quatre pouces en-
viron ; bec et pieds noi^
Cet oiseau , auquel l^Anglais qui habitent dans les Indes
donnent le nom de sugareater {^mangeur de sucre) , a été dé-
crit par Latham diaprés un dessin.
*Le Soui-MAKGA A BEC EN FAUCILLE , Cerihia fakata,
Lath. Cet oiseau , qui se trouve dans l'Inde, a le dessus de
la tête, du cou et du coips, d'un beau vert à reflets violets; là
gorge , la poitrine et la queue de cette dernière couleur; le
ventre et les autres parties du dessous du corps , les grandes
couvertures et les pennes des ailes ^'un brun pâle ; le bec
d'un brun sombre , arqué comme une faucille; les pieds bruns ^
et les oi^es noirs ; longueur totale , cinq pouces et demi an-
glais.
^ Le Soui-MANGA A BEC ROUGE, Certhia eiythrorynchoSfltdih,
sou 495
C'esljdaQs V Inde que Vxm trouve cet oiseau , dit Lâthain , quî
le {nremkr en a doimé la description : il a tm peu plus de
cinq pouces; la pointe du bec noire ^ et le i*este i^ouge ; le
dessus delà tête ^et unfi partie du coa, olives; Ja poitrine et le
ventre, blancs ; les aiies^ la queue et les pieds, d'une couleur
sombre. Ce plumage indique un jeune 5ioia-*i7Kz>ijûv; mais comme
dans cette famille ces teintes sont, dans presque toutes les es-
pèces, les attributs du premier âge , il est difficile de déter-
miner quelle est sa race.
* Le Soui-MAi9GA BLEU DES InoBS, Cerihia indka^ Latli. Cet
oiseau est de ceux dont l'existence est douteuse, si on les
voit tels qu'ils sont décrits et figurés dans Séba. Il a quatre
pouces et demi de long; le bec elles pieds noirs; tout le
plumage d'un bleu foncé, excepté la gorge et le devant du cou
qui sont d'un beau blanc.
* C'est d'après Séba qu'on a décrit cet oiseau , qui est
figuré dans son ouvrage sur la pi. 17^ n^. 2.
Le Soui-mâmga a bouquets , Q'nnyns drraius , YieilL
Certhia cirraia , Latfa. Les deux petits bouquets de plumes
l' aunes , que cet oiseau du Bengale porte sur les côtés de
a poUrine , sont des indices certains qu'il appartient à la
famille des som-mangas ; les plumes de la tête , du cou et du
dos sont d'un olive foncé et bordées de noirâtre ; les pennes
primaires , brunes; le ventre, la queue etlebee , noirs; les
pieds noirâtres ; longueur , un peu moins de quatre pouces.
Un tel plumage , dans un som-manga^ indique une femelle
ou un individu qui n'est pas encore paré dy couleurs de
l'âge avancé. C'est d'apré^un dessin que Latliam l'a décrit.
LeSoui-MANGABROKZÉ, CîhttjTÎiceiMiis, VieiU. , pi. 297
des Ois, d* Afrique , de LevaiUant , sous le nom de Su€Ri£)(t
B&ONZÉ. Cet oiseau a la tête , le cou, le manteau , le crou-
Eion , les couvertures dçs ailes et de la queue , couleur de
ronze cbatoyant et changeant en bleu et en vert; les ailes
çt la queue , d'un noir bronzé ; le dessous du corps , le bec
et les pieds noirs. La fen^Ue estd'tmvert-oliVe , sur le cou
et les parties supérieures du corps ; d'un brun -noir olivacé ,
sur le ventre ; d^un brun uniforme , sur le beC et lès pieds.
lie mâle, en iM^it d'hiver, lui ressemble, et n'en diffère que
par la.fbrce et la couleur noire de son bec. Cette espèce ni'
che dans un trou d'ari>re , et sa ponte est de cinq ou six oeu6 ,
d'un blanc rosé , ponctué de roussâtre.
Le Certhia œnea , Lath%, figuré pi. 7S , de la Fasc, 4 ^e
Sparmann , ne seroît-il pas un individu de cette espèce P II
est 4' un vert cuivré, avec les ailes fuHginenses ; la queue ,
d'un noir brillant ; le bec et les pieds noirs.
Le SOUI-M AKGA SRUI7. V. HÉOROTAfRE BAVH.
496 SOU
Le Sori-MJLMGA BRUN et BLANC j Oiêêoux dorés , pi. 8i de
VHist, des soui-mangas. Latham fait de cet oiseaa une variété
du Soui-MANGA OLIVE A GORGE POURPRE» Je ne saîs s^il ap-
fartient à cette espèce , maïs je le regarde comme un jeune.
1 a le dessus et les côtés de la tête , jusqu'au-dessous des
yeux , de couleujr verte ; les petites couvertures supérieures
des ailes , pareilles ; ses pennes, le cou, la gorge et le dos,
de couleur brune ; la poitrine et les parties postérieures ,
blanches ; le croupion , d'un pourpre rougeâtre ; la queue
noire .; le bec blanc et noirâtre.
Le SOUI-MANGA BRUN , A GORGE BLEUE. V. GuiT-GUIT A
GORGE BLEUE.
Le Soui-MANGA A CAPUCHON VIOLET , Gnnyns piolaceus ,
YieM.\ Certhiaviolacea^ Lath., Oiseaux doréSf pi. Sg, de VHisL
des Soui-mangas. Il habite le Cap de Bonne-Espérance. Il
a la tête , le cou et la gorge, d'un violet sombre ( brillant et
changeant en vert, selon Montbeillard ) ; le reste du corps,
d'un vert-olive , ainsi que le bord des pennes àes ailes et de
la queue , dont le fond estJ)run ; le vert du devant du cou
se change en bleu ; le reste du dessous du corps est orangé y
mais plus foible en vivacité sur les parties les plus inférieur
res ; le bec et les pieds noirs ; longueur totale , six pouces ;
queue ëtagée ; les deux pennes intermédiaires plus longues
que les autres de neuf lignes.
La femelle , pi. aga, n.^ a , àes Oiseaux d'Afrigue de Le-
vaillant , est d'un vert-olive tirant plus au jaune sur les par-
ties supériedres que sur les inférieures ; son bec et ses pied&
sont bruns ; elle est privée des deux pennes longues de la
queue , ainsi que le mâle en habit d'hiver , qui alors lui res-
semble. Le jeune est d'un gris olivâtre en dessus, d'une cou-
leur, olive jaunâtre en deaisous. Cette espèce, que M. Levail-
lant appelle sucrier orangé y construit son nid dans les buissons,
avec de la mousse et des lichens , en dehors , et avec de la
bourre des plantes en dedans. Sa ponte est de cinq œufs d'un
blanc bleuâtre piqueté de brun. Le mâle a lin gazouillement
précipité des plus vifs et des plus agréables.
Le Soui-n^ANGA gardinaug^, pL 291 , f. i et a des Ois.
d Afrique de Le vaillant, sous le nom de sucriçr cardinaUn, 3t
soupçonne que cet oiseau est de Tespèce du petit soui-manga
à longue queue , de Congo , mais sous un plumage plus parfait,
en ce qu^il a non-seulement la poitrine , mais encore les
parties postérieures , d'up rouge carmin; la tête^ le cou , le
dos , le croupion , les couvertures supérieures de la queue et
des ailes , sont d'un vert à reflets dorés , de même que les
deux longues plumes de sa q«eue; les pennes alaires et eau-
daieS| noirâtres y et bordées 'de vert doré ; le bec et les pied»
sou 497
îàoîrs; La feineHe est plus peiîlé que le mâle , et en diffère
l^ar la privation des dcux'âl||^s, el en ce qu^elle a ie dessous
du corps jaune. Les jeunes ont du brun plivâlre , au liea
de vert doré, et' le dessous dé leur corps est pareil à celui
d^ la Femelle. Le mâle ^ dans ta saison des pluies > perd se»
filets et ressemble alors à la femelle.
Celle espèce vit principalement du suc des (leurs de Taloè»
dichotôme , et de celui dune es pure dt lis rouge qui croît «n
abondance entre lesrocheï'<s du pays des N^im^quois.
Lé SOUI-MA'NGA CARW^I ITE , ùnny ris ftth'^iTtùSuS , Vîeill. ^
Ois&atix (iorJs , pi. 20 de,r///.v/- d^.s iSùni-mangtis^ Ce joli oiseau
que Perreîn a trouvé à IVÎalimLe, 5ur la côtt? occidentale d'A-
fri(jpe*V à quatre pouces et demi de long^ le bec ci les pfeds
noirs j'excepte le front ', la ^orge , les pet lies couvertures de»
aile's' V^sU'r lesquels brille un violet éclatant;, tout le reste
du plumage est d'une teînte fulïgmeuse veloutée , qui se
èbânge eVi trnn sur les ailes l*! la queue ; elle est plus claire
sur lé cou et sur la partie supérieure du dos. Ainsi que presque
tous fcs oiseaux de cette brillante famille,!! porte* sur lescôlé^
de la poitrine , deux bouquets d'un jaune citron.
La femeUe.cTifTère par dés couleurs plus sombres , et est
prîvjèê de la plaque vïoliçtle qui couvre le front et la gor^
du mâle. . ,
Le'SoUÎ-M'A^GA CARONCULE. V, CkÉADION FOULEHAIO.
.Le Soui-MANGA A CEINTURE BLEUE, CinnyHs peclomlis ^
Vieill. , Ois. dorés ^p\, ip de / HIst. desSoui ma/igas^Cel oiseau
a , dans ses couleurs, ]de Tanalogie avec le soui mutiga àrol-^
lier; mais il en diffère par sa grosseur el sa taille. Il a cinq
ou#es ef demi de long ; le bec.el les pieds noirs ; le dessus
e la tête et du corps , la gorge et les moyennes couvertures
des ailes , d'un vert doré , à reflets éclations; le croupion,
d'un bleu brillant ; une bande de cette riche couleur , sé-
pare la gorge de la poitrine, qui est rouge ainsi que le ven-
tre (dans quelques individus, celte teinte prend une nuance
souci); le bas-ventre et les cuisses sont d'un gris jaunâtre;
les ailes et la queue, d^'un brun-clair, el deux touffes de
plun^s , de couleur citron , se font remarquer sur les côtés
de la paitrine. Cette espèce se trouve dans diverses par-
ties de l'Afrique , depuis le Sénégal jusqu'à Malimbe.
le soui-manga a ceinture marron. f. soui-manga.
Marron pourpré a poitrine rouge.
Le Soui-MANGA A CEINTURE ORANGÉE , Ciimyris virescens ^
Vieill., Ois. dorés .t pi. 34 del'Ifw/. des Soui-mangas. Une teinte
verdâtrefàrefletsbleus^règnesur la tête et le dos de cet oiseau
dont le pays natal m'est inconnu ; le yert doré brille sur la
gorge, les petites couvertures des ailes, le croupion et les
XXXI. - 32
5:
Iq6 sou
barbes extérieares des pennes de la ^aeue ; une bande trans-
versale bleue est sar le haut de la poitrine ; une bande oran-
gée lai succède et la sépare du Air verdàtre qui teipt la par-
tie inférieure et le ventre ; les ailes sont brunes ; la queue est
noirâtre ; deux taches jaunes sont sur les côtés da corps , au-
dessous àe l'aile ; le bec et les pieds sont noirs. Longueuf ,
trois pouces et demi.
* Le Soui-MANGA CENDRÉ , Cerûda cin^rea^ Lath. , a huit
pouces et demi de longueur ; la tête , le cou, le haut du dos
et la poitrine , d^un cendré brunitre ; sur chaque joue , un
trait jaunâtre; le bas du dos et le croupion, d'un vert brillant,
ainsi que les couvertures des ailes ; les pennes brunes ; le
ventre , d'un jaune pâle , mêlé de vert doré , sur le milieu et
sur la poitrine ; le bas-ventre blanc; la queue noire ; les deux
Îiennes intermédiaires ont deux pouces un quart de plus de
on^eur que les autres ; les pieds sont noirs.
Cet oiseau , du Cap de Bonne - Espérance , % beaucoup
d^anàlogie' avec celui que Montbeillard désigne pour la fe*
nielle du grand Schi-manga a longue queue. ( V. ce mot.>
it présume que c'est un jeune mâle.
Le Soui-JiAi!9GA coLiBai. V. Gûit-guit co&iBaf.
' Le Soui-MANG A A COLLIER BLEU , Unnyrischafybeus^yitiM. ;
Ceiihia chalybea , Lath. ; Ois, dorés , pi. i3 de VHisL des Sout-
mangas. Cette espèce est répandue en Afrique 9 depuis le Se*
négal jusqu'au Cap de Bonne-Espérance..
La*femelle n'est pas déterminée. Brisson la distingue da
mâle par left couleurs du dessous du corps , qui sont pareilles
à ceHes du djessus , et mouchetées de jaune sur les flancs ;
d'autres la désignent par une ceinture rouge , plu^te^ue.
Montbeillard croit la reconnoître dabs un som-manga observé
par Qnerhoënt,au Cap de Bonne-Espérance; mais son plu-
mage , tel que le dépeint cet observateur , indique pistât un
jeune oiseau. Le collaborateur de Buffon soupçonn^encore
que ce pourroit être le grimpereau des Philippines^ de Brisson,
tome 3, page 61 3. Enfin , plusieurs naturalistes pensent qu'il
ne diffère pas du grimpereau du Cap de Bonne - Espérance
( Cerâiia capensis)^ que j'ai décrit comme uu jeune, d'après
ses demi-teintes. •
Le mâle, a le bec et les pieds noirs ; le dessus de la tâte et
du cou , les scapulaires , le croupion , les petites couvertures
des ailes et la gorge , d'un vert dqré , à reflets; une tache
jaune sur chaque côté 4e la poitrine, qui est rouge ; un demi-
collier bleu changeant sur le deyant du cou , vers le bas ; les
ailes sont brunes ; les pennes du milieu de la queue , noirâ-
tres; les latérales, d'une teinte plus claire, ëtbordé^ de blanc
saie,àrextérieor. Longtieurtotale,quatre pouces quatre lignes.
sou 499
Le jeune a six lignes èe moins; les parties sapérieares^
û'nh gris roussâtre ; les ioférieares , d^an gris blanc ; les cou-
Tertures , les pennes de la queue 9 le bec et les pieds bruns*
Le SouiMPMdGA A COLLIER NOIR, Oiseaux dorés j pi. 80 de
VHist,desSoui'mangas, Il se trouvé une si grande analogie en-
tre cet oiseau et le sotdmanga à collier^ que je ne balance pas
h les regarder C0Hiin« des individus d^uifc même espèce qui
se trouve en Afrique. A Pexception d^une Ugne noire qui sé-
pare le rouge du cou , le bleu de la poitrine est le trait dis-
tinctif de l'oiseau de cet article. Cette couleur n'occupe qu^
Textrémité des plumes. Le bas-ventre cl les couvertures infé-
rieures de la queue sont d'un gris presque blanc ; le bec et les
pieds brans.*Longuenr totale , quatre pouces deux lignes.
Le Soui-BCAfïGA cossu , Cinnyris pulckelius , Vîeill. ; Certhia
puîcheUa , Lath., pi. agS des Ois. dfAfritiue , de Levaillant ,
sous le nom de sucrier cossu ^ tl^X. enl. de Buffon y/670 , f. i ,
sous la dénomination de g^mptreau à longue queue, du Sénégal,
XTn vert doré éclatant et à reflets rèfi;ne ^ur toutes les par-<
iies inférieures , h l'exception du milieu de la poitrine , qui
est d'un beau rouge ; le même vert dominé sur toutes les
parties supérieures, et borde les deux pennes intermédiaires^
qui dépassent les aufres de deux pouces buit lign^; toutes les
latérales et les pennes des ailes sont noirâtres ; le bec et les
pieds noirs. Longueur totale, sept pouces deux lignes.
La femelle a la tête , le cou , le dessus du corps et les '
couvertures des ailes , d'un gris-brun olivacé ; la poitrine ,
d'un brun olivâtre; le bas-ventre et les couvertures inférieu-
res de la queue , blancs ; les ailes, d'un brun sombre., et
bordées de gris olivâtre; les pieds brunâtres. Les jeunes
lui ressemblent. L'individu donné par Buffon pour la fe-
melle , est un jeune mâle. Oi^ trouve ces oiseaux au Sénégal.
Le SoUI - MANGA COULEUR DE TABAC. K GrIMPEREAU
COULEUR D£ TABA^C.
Le SOUI-MAI^GA A CRAVATE BLEUE, Certhia Jugularis ^'
Lath. , Oiseaux dorés ^ pi. 3i des Soui-mangas. Cet oiseau
étant plus petit que celui à cravaie violette , Montbelliard est
fiorté à croire que c'est une variété de ce dernier, qui n'est
ui-même qu'une variété de celui à gorge pourpre ; Latham le
donne pour la femelle ; Brisson et Lînnseus en font une es-
pèce distincte ; pour moi je le regarde ^ d'après son plu-
mage , comme un jeune à l'époque de sa première mue ,
ainsi que celui dont on fait une ^uiriété ; mais ils n'appar-
tiennent pas à la même espèce.
Longueur , trois pouces et demi ; bec d'un brun noirâtre;
dessus du corps , gris ; dessous , jaune ; une bande longitudi*^
nale, d'un bleu violet éclatant, qui part du bec,se termine sur
Soo SOU
la poitriDe ; petites couvertures des ailes ie ia même con^
leur ; pennes brunes ; queue bleue ; pieds noirâtres.
Le doui-MANGA A CRAVATE VIOLETTE ^ Cerûua eumuxuia 9
Lath., Oiseaux dorés ^ j^. i5 de VHisi, des Som-maagas. Je
rapproche cet oiseau du grimpenau gris des PhiUppinés de
Brisson , quoiqull en difl^e par la couleur d'un gris blanc
des càtés de la poilriue et de la gorge j tan^ que dans
Tautre elle prend une nuance îaunàtre ; mais cette foible
différence est duM Pâee , et indique que celoi'-ci est le plus
îeune , et que tous les deux ont été tuiés h. l'époque de leur
première mue. Longieur , quatre pouces sis lignes ; bec et
pieds noirs ; ailes , vers le pli , d'un violet bronzé ; une bande
violette à reflets métalliques, qui s'étend longitudinidement
Jusque sur le haut du ventre ; bas-ventre et couvertures infé-
rieures de la queue d^un grjs presque blanc; dessus du corps
d'uQ joli gris brun, parsemé de taches violettes sur le crou-
pion , indice de la belle couleur qui, dans uù âge plus avancé ,
doit le couvrir en entier ; pennes des ailes brunes ; pennes
d« la queue noirâtres ; deux petits pinceaux de couleur aurore
-sur les côtés de la poitrine.
Cet oiseau , qui se trouve aux Philippines^ ne peut Acfe une
variété d'âge du soui-manga oUœ à gorge pourpre , comme l'a
i)ensé Montbeillard , pubque ce dernier , dans um état par*
tait , est privé des deux petites touffes de plumes Jaunes , et
•est plus petit de huit lignes.
Le Soui-HANGA CUIVRÉ , Gw^ris pùUtms^ Vieil!.; Cer^
4hia poUta , Lath. Cet oiseau, décrit et figiM'é dans le
Fasc. 3 9 tab. Sg de Sparrman , a cinq, pouces de long^ toutes
^s parties antérieures du corps d^un vert^iourpre thungeant
en or; la gorge et le dtevant du cou d'abord noirs, ensuite
d'un pourpre violet , auquel succède un ruban roux qui s^é-
tend sur le haut de la poitrine, dont toutes les .parties pfSsté*
rieures sont d'un brun sombre ; deux toudes de plfunes jaunes
sont sur les côtés ; la queue , le bec et les pieds soi^ ncûrs.
Je lui trq^uve de l'analogie avec le somnHmgu pourpre^
Le SoUt'MANGA A BOMINO ROUGE et NOIRv ^JIbORO-TAIRE
ICUYATtfEtA. .
Le SOUI-MANGA A DOS ROUGE. F. DiGEE A DOS ROUGR.
Le Soui-MANGAÉBLOUISSAT^T, Cinn/ris spiendidus ^ Yieill. ,
pi. 295 des Oiseaux d'Afrique de LeMiilani , sous le nom de
sucrier éblouissant La tête et le cou sont d'un violet éclatant »
it reflets bleus et pourpré^ ; la poitrine et les flancs pareils ,
et parsemés de taches d'un rouge ponceau , mélangé d'or , de
jaune et de vert; le ventre est de la couleur de la tête ; le haut
du dos , le manteau , le croupion , les couvertures supérieures
de la queue, sont d'un vert brillant , niêlé d'or ; jcelles-ci s'é-
sou Soi
tendent plresqne îasqn'à reztrëmité des pennes caudales qut
sont , ainsi que les pennes alaires , d'un noir velouté ; le bec
et les pieda sont d'un noîr brillant.
La femelle est d'un brun lepreuir en dessus ; d^un brun
olivâtre sur les ailes et sur la queue ; grisâtre en dessous s le
bec et les pieds sont d'un noir brun. Ëlle^ place son nid dans
le tronc veraumlu des mimosas. S|i ponte e^t de quatre ou
cinq œufs blancs.
Le Sout-iUNGA ÉGLATAtST, CiiMiyns splendens, Vieill. ^
'Oiseaux dorés, pi. a de VHtst. nai. disSùui^mangas. Le violet
le plus beau couvre la gorge , ie cou en entier , le dos et le
croupion de cet oiseau i cette couleur est enrichie par de nom>
breux reflets vert dorésj un rouge vif pare la poitrme , et, vers^
sa partit inférieure, il est mélangé de violet ^ une petite
touffe de plumes d'un jaune paille, tranche agréablement sur
le vert qui colore ses côtés ; le haut du ventre est d'un blea
tirant sur le violet , le reste des parties inférieures est noir ;„
les eouverteres de la queue , le bord extérieur des pennes , le-
haul àe» ailes, sont d'un vert brillant ; grosseur du serin;,
longueur d'environ cinq ponces ; bec et pieds noirs.
On le trouve sur la c6te d'Afrique , dani^le royaume de
Congo et de Caeongo.
Le Soui-MAIIGA FiGUi£R , Qnn^ris phfurus, "Viettl. ^ pL
^9^ *■ %' 3 ^^^ Oiseaux d'Afrique de LevaîUaot^ sons le non»*,
de sucrierfiguier. Le mâle de cette espèce vt«^ès-eomroune aij^;
Sénégal , a la tète , le cou> la gorge , le dos et le bord exté-
rieur des couvertures èt% ailes^^nn vevtbronzé, à reflets d'or,,
changeant en violet sur le croupion et swt le», eoavevtures
supérieures de la queue; les peànes. alaires. et^^ caudales d'un^
brun noir ; les deusintermédlaires-de la queue, très longue» ^
étroites , d'une couleur d'or , changeante en violet selon l'in-
eidenee de la lumière ^ et terminées en forme de palette y la
poitrine et le« parties supérieures, è' un [aune jonquille ; le
bec coun, grUe^ presque dpoitet noir; les pieds de celte
couleur, et six pouces de longueur totale ; les deux filets de
la queue dépassent les autres pennes de deux pouces- et
demi.
La femelie difChre da mâle par d^gris rewt lavé-d'olivâtre-
et l^èrement doré sur les parties supérieures , du brun oli-
vâtre sur les ailes et.la queue ,. et en ce qu^eile n^a point de
filets. Le mâle , en nme , lui ressemble. •
^ Le SOUI-MAKGA A FftOIlT BLBU , Cetibiû frotiiédù , li9tihv
Cet oiseau d'Afrique a quatre pouces trois quarts de lon-
gueur; le plumage généralement sombre ,' noirâtre sur les.
parties inférieures , brun sur la télé et le dos , noir sur les
{uennes des ailes et de la queue ; un beau bleu coiofe Ic^ crou*
5o» SOU
v^^^KHi » la fâce et les plames da tour du hee ; cehrirct est
aoir^ ainsi que les pieds.
Le Soui - MANGA A FROllT BOEÉ , Gfwym auraUfrons »
TieiU. , Oiseaux dorés , pi. 5 de VHisl» des Soui-mar^as. Il a
cinq pouces cinq lignes de longueur; la tête d^un vert-doré; la
fiorge et le croupion d^un riolet chatoyant ; une tache d'un
bleu d'acier poU vers le pli de l'aile ; le reste du plumage
d'un noir velouté.
Cet oiseau se trouve dans les contrées voisines du Cap de
Bonne- Espérance. Il est, dans son ^eune âge, d^nn brun
clair sur la tête , le cou , les petites couvertures des ailes et
de la queue ; d'un brun plus foncé sur les grandes et les pen-
nes , et mélangé de noir aui sînciput ; djun gris blanc, tacheté
de brun « sur les pariies inférie^nres du corps. V. pL 6 du
même ouvrage. . ^^
La femelle , figurée sur la pi. 394 9 n.« s, du sucrUr velours
de M. Levaillant , est , selon cet auteur , d'un gris brun oli-
vâtre sur la tète , le dessus du cou et du corps ; néire sur la
gorse et le devant du cou ; d^un gris olivâtre , tacheté de noir,*
sur les autresi parties ; d'un brun noir sur le bec et les pieds.
Le mâle , en habit d'hiver « lui ressemble , et n'en diffère
qu'en ce qu'il conserve sa calotte verte ., et que sa gorge ne
change p^int de couleur. Cette espèce fait son nid dans les
buissons et dans des troua d'arbres. Sa ponte est de cinq
œufs grisâtres , ponctués de vert olive.
Le SoUI-MAIiGA AFBOMT £T^ JOUES GRISES, Certhia idgii-
froHs , Latb. ; c'est par erreur que j'ai dit» dans mon Histoire
des oiseaux dorés, article grimpereau, que ce sowi-maDga
habite T Afnque. V. Guitguit a tête guise.
Le Soyi-if ATiGA GAMToaN ou A coanoif blev, Gnupis
eoUaris , Vieill. -^Oiseaux d'Afrique de Levaillant , pi. 299 ,
fig. I et», sous le nom de sucrier gamlQcin- Le mille de cette
espèce, que ce naturaliste a découvert en Afrique» dans les
environs de Oasatoos» a la léte , le cou en entier » le man-
teau , le croupion , les couvertures Aes ailes et Le dessus de la
queue d'un vert jaunâtre, trèsrdcH*^ ; un colEer bleu sur la
poitrine ; les parties postérieures , d'un jaune soufré vif; les
pennes aiaires bordées de vert doré; le bec et les pieds
noirâtres. - •
La femelle ne diCfère qu'en ce qu'elle n'a peint de collier
bleu , et que sa couleur jaune est moins vive ; le plumage du.
jeune est pareil à celui de la femelle , mais moins, brillant et
moins vif.
Le Soui-MAIiGA A gorge grise, Gnnyris cimrekoUis^
Tieill. Le gris , qui couvre la gorge et le devani du cou de cet
oi&çau , ^eod un ton bleuâtre et s'étend en outre suc i^%,
sou Soi
càiés de la tête et du cou, chez des individus ; on trait noir
part du coin de la bouche , borde le bas des joues et tes côtés .
du menton ; tontes les parties supérieures de^ ailes et de la
queue sont d'un vert rembruni ; la poitrine et les parties pos*
térieures 9 jaunes ; les couvertures inférieures de la queue , .
blanches ; les pennes caudales terminées de cette couleqr et
grises en deyous; le bec, qui est très-long , est noir , ainsi
que les pieds. Cette espèce est au Muséum d^Histoire natu-
relle. Son pays ne m'est pas conna.
Le SOUI-MANGA A GORGE VIOLETTE ET P0ItRIT9E ROUGE ,
Cerihia sperata , Var. , Lath. ; Oiseaux dorés , pi. 3o des Soui-
mangas. C'est une variété d'âge^ de l'espèce du Soui-manga
POURPRÉ A POITRINE RoboE. lien diffère particulièrement par
une taille moindre de cinq ligues , et quelques couleurs au-
trement nnancée^da tête est verte ; le dos et les petites con-^
vertures des aileArordorés ; la gorge d'un violet lustré ; la.
Î>oitrine rouge; le croupion , les (ouvertures supérieures et
es pennes de la queue d une couleur d'acier poli , tirant sur.
le verdâtre ; ses couvertures inférieures d'un vert terne ; 1&
ventre jaune; les ailes, lé bec et lés pieds ,^ noirs. Loa-<
gueur y trois pouces sept lignes. ^
Le jeune , avant sa première mue , a un plumage assez
analogue à celui du petit grimpereâu bleu et blanc d'Edwards ,,
qu'on donne pour une variété du soui-manga marron pourpré ;
mais le brun qui colore les parties, supérieures d^e la tête et'
du corps ne jette aucun reflet ; la gorge et ta poitrine sont;
blanches ; le ventre et le bas-ventre d'un j[auae clair. Lon-r^
gueur, trois pouces et demi.
Le Grand Soui-manga vert a toNGUE (^eue. V. Soui-
MANGA MALACHITE.
Le SoUl-BfANGA GRIS. V. I>ICÉE A DOS VERT;
Le SOUI-MANGA HISTJEIION. V. HÉORO-TAIRE NEGHOBARRA.
lie Soui-MANGA DE L'ÎLE DE LuçoN , Qnnyrîs manUlensis ^^
Vieill. ; Cerûiîa manillensis^ Linn. Montbeliîard a décrit cet
oiseau comme une variété du soui-manga proprement dit.
Latham^ suivi son sentiment; Gmelin a* pensé différem^
ment , et j'ai cru devoir adopter son opinion , car il exista
réellement des différences assez grandes dans les couleufs et.
leur distribution , pour le regarder comme un individtt d'une
autre race. Il est d'une taille inférieure, n'ayant pas quatre
pouces ; il a le tarse plus long, et plusieurs colliers que sem-
blent multiplier par leur jeiî brillant ^ les reflets verts , bleus ,
violets, etdiverses autres nuances de lagprg^,dacou et de la,
poitrine ; cependant on'en distingue quatre plus constans ; le
premier, violet noirâtre ; le suivant , marron, puis un brun ^[
et enfm un jaune; deux taches de cette dernière couleur sont^
5o4 SOU
^ladéssous des é{>aales ) le ventre est d'ni^ grîs oKv&tre ; le
dessus du corps t vert foncé, avec des reflets biens et vîo«
lets ; enBn tes pennes et les couverllires supérieures de la
queue sont d'dn brun verdâtre.
* Le Sout-MANGA A LONG BEC , Certhia lowfirostra , Latb. Il
n'y a pas de doute , selon mol , que cet individu ne soit uil
'jeune oiseau ou une femelle, dont Latham , qu^r^ décrit «
diaprés un dessin , a (ait iine de ses nouvelles espèces. Il a
le bec long de plus d'un pouce ; le dessus de la tète et du cou
d'un vert clair; le dos, les ailes et la queue , noirâtres et
bordés d'un vert olive ; le devant du cou et la poitrine , d'an
blanc qui prend une teinte jaune sur le ventre et le bas-
ventre ; les pieds sont bleuâtres^ Cet oiseau se trouve au Ben-
gale.
* Le wSoui-MAI^GA DE Maca5&aIi , CetT^a macassariensis ,
Lath. Brisson a rangé cet oiseau ave^ljp colibris ; niais
I«atham , d'après Topinion adoplée par presque tous les or-
nithologistes, qu^l n'existe point de colibris 'aux Indes-
QrîentaleS ni en Afrique ^ en fait un grîmpereau. Son exis-
tence est douteuse , car c'est un oiseau décrit d'après Seba.
n a la grosseur du roitelet, quatne pouces et demi de long;
le bec blanchâtre r la poitrint; » le ventre et les couverture»
du dessous de la queue « d'un brun foncé ; le reste du plu«
mage d'un vert-doré. Cet oiseau est figuré dansSéba, t.,i^
^ag. lOo , pi. 63, n.*^ 3.
Le SoLi-MANGA DE Malaoa , Gnnyrh UpîduSy Vieil!.;
Ceiihia lepfda , Lath. ; Sonnerat, Voyage ^ux Indes^ tom. a^
pi. 1 16 , f I. Ce soui-manga , un peu moins gros qu'un serin,
a le front d'un vert foncé chatoyant ; une bande longitudinale
d^un vérdâtrc terreuxquiparldePanglesupérieurdubt^c, passe
au-dessous des yeux et descend sur les côtés du cou , oà elle
finit en s'arrondissant ; une raie d'un beau violet qui naît à
Tangle des deux mandibules et se prolonge )usqu^à l'aile; un
rouge brun couvre la gorge; une teinte violette ^. ayant le
poli et le brillant du métal , s'élend sur les petites couver-
tures des ailes \ \ms moyennes^sont mordorées, les gcandes
d'un brun terreux ; le dos « le. croupion et la queue d'un beau
violet changeant; le dessous du corps est jaune ; 1 iris rouge ;
le bcfc noir ; enfin les pieds sont bruns..
La femelle et le mâle , dans leur jeune %e , sont d'un vert
oliye sale , mais foncé sur toutes les parties supérieures y
et d'un jaune vçrdâtre sur tout le dessous du corps.
Le Soui-MANGA MALACHITE, GimyrU famosus^ Vîeill. ;
CerÛiîa fàmosa , Lath. ; Oiseaux dorés^ pi. '6j et 38 des^souz-n
mangas , sous la dénomination de grand souî-manga à lofigut
queue. M. LevalUant a imposé à cet oiseau le no^de m»UÊr-^
sou ScS
chiley d'après la eoiilenr d« son plumage , qoî en e£fet est*
du même vert qae cette pierre. On le troKre au Gap de
Bonne-Espérance , où il fait souvent l'ornement des voliè-
res. Les Hottentots Tapipellent tofpa (fiel), par rapport à sa
couleur verte. Un trait noir velouté est entre le bec et l'œil
de cet. oiseau, et deux petits faisceaux de plumes faunes^
sont sur lesi cètés de sa poitrine; tout son plumage est d'im
beau vert brillant, qui se change foiblement en bleu vers le
bas-ventre; toutes les plumes sont grises à leur base, ensuite
noires, et terminées par une fringe verte, qui paroît seule
lorsque les plumes sont bien rangée^ et bien couchées les
unes sur les autres ; un noir violet colore les pennes d^ ai-
les et de la queue ; les secondaires sont bordées de vert doré
à rextérieur « et les deux pennes intermédiaires de la queue
le sont des demi cfttés; celles-ci dépassent de deux pouces
huit lignes toutes les latérales , qui sont d^égale longueur e»-
tre elles ; le bec et les pieds sont noirs. Longueur totale , neuf
pouces et demi.
, La fomçlle , ou plutôt Tindividn que je donne pour telle , v
pi. 38 des Oiseaux dorés , est d'un gris cendré jaunâtre sur toù- ^
tes les parties supérieures, ^t dun jaune sale en dessous,
plus clair sur le ventre et les parties inférieures; une petite
tache jaunâtre est auprès d«s yeux ; une ligne jaune part des
coins de la bouche ^t descend sur les côtés du cou et de la
goi^e ; le bec et les pieds sont noirâtres.
L individu, indiqué par Montbellîard pour la femelle, est
un mâle en mue. Le nid de cette espèce est composé de
brios très- flexibles, revêtu en dehors de mousse et garni de
bourre en dedans. La ponte es^e quatre ou cinq owife ver-
dâtrcs. Le mâle a un gazouillcl^ftt fort agréable, et pousse
à tout moment un couo de sifflet qui se lait entendre de irès-
loîn. C'est le groene syykervoogel(^o\%e^U3Xxcriet vert ) des
Hollandais du Cap.
'Le SOUI-MANCIA MARROI^POUllPRé A IKJITRIWE ROtTGE ,^
Cinnyris speraius , Vieill. ; CerÛda speraia , I^th. ; pi. eol. de '
Buff., n.» a46. Cet oiseau, qud habite les lies Philippines ,
â f si l'on en croit Séba , le chant du rossignol. Il a la tête , la
gorge et le devant du cou variés de fauve et de noir lustré ^
changeant en bleu violet; le dessus du cou et la partie anté-
rieure du corps d'un marron pourpré, et sa partie posté-
rieure , d'un violet changeant en vert doVé ; les petites xou-
veriures des ailes de cette même couleur , les moyennes
brunes , lerminées de marron pourpré ; la poitrine et le haat
du ventre, d'un r^uge vif; le reste du dessous du corps, d'un
^aune olivâtre ; les pennes et les grandes couvertures des ai*
les^brutnes et bordées de roux; les pennes de la queue ,iioirA-.
So6 SOU
très, arec des reflets d*acier poli, et bordées de violet chan-'
géant en rert doré ; le bec noir ea dessus , jaune en dessous;
les pieds bruns.
, %Ic rapproche de cette espèce Tindivldu que j'ai fait figu-
rerisous {e nom de soui-mangaà ceinture marron , pi. i6 des
Oiseaux dorés ^ tom. a; il n'en dififère principalement qu'en
ce que la poitrine est d'un beau marron ; le rentre d'un
jaune pur dans son milieu, et d'un blanc argenté sur Les
côtés , au-dessous de l'aile. Longueur totale , quatre pouces.
Quoique l'uniformité et la simplicité soient les attributs
des femelles de ces brilians oiseaux, il en est cependant qui
flattât la vne^ telle est celle du précédent (pi. 17 des Oi-
seaux dorés , tom. 3) ; le vert et le jaune agréablement fondus
sur son plumage, un port élégant , une taille svelte et bien
proportionnée , la distinguent parmi les autods oiseau^. Vue
îaolément , elle est jolie ; vue près du mâle , elle plaît en-
core; un brun léger, nuancé de vert, couvre toutes les par-
ties supérieures , les ailes et la queue de cette femelle ; un
jaune olivâtre colore les parties inférieures ; le bec et les
« pieds sont d'un brun noirâtre.
Le Soui-MANGA MlGrïON, Gnnynselegansy Vieil!., Oiseaux
dorés , pi. jS, sous la dénomination de som-manga à bec droiL
11 a le dessus de la tête , le dos , le croupion , Tes couvertu-
res des ailes et la gorge d'un vert cuivré; les pennes alaires
et caudales d'un brun clair , et bordées de vert sale ; le de-
vant du cou jaune ; deux petits faisceaux de cette couleur sur
les côtés de la poitrine , dont le milieu est d'un rouge pâle ;
le ventre d'un jaune sale , qui s'éclaircit sur les couvertures
inférieures de la queue ; leJ^c et les pieds noirâtres. Lon-
gueur totale , trois pouces flPbmL
Jbe Soui-MANGA MOROORE, Gnnyris ruhescens , Vicîll. , a
été trouvé par le naturaliste Perrcin , en Afrique , dans le
royaume de Congo et Cacongo. 11 a le front d'un vert doré ,
qui se change en bleu éclatant vers le sommet de la tête ; le
capistrum et lorum noirs. Cette couleur jette des reSels mor-
dorés sur les ailes et la queue ; un riche mordoré velouté do-
mine sur toutes les parties supérieures; la gorge et le devant
du cou sont d'un vert doré très-brillant , bordé de bleu vers^
le bas de la dernière partie ; la poitrine , le ventre et les cou-
vertures inférieures sont d'un noir de velours; le bec et les
pieds, d'un noir mat. Taille du soui-manga carmélite.
Le Soui-MANGA namaqÛois, Xani^ris fuscus^ Vieill. —
PL 296 des Ois, d^ Afrique de Levailifant, sous ladénomi--
natidn de sucrier namaquois ou à caleçons blmncs. Le mâle a^
la tête y le dessus du cou et les Tonver tares des ailes d^uu
brun à reflets peu éclataas; la gorge d'un violet à reflets^*
sou . ' 5o7
l>le4iâlres ;.le5 ailes et la qaeue d^oQ brun noir ; le ventre et
les parties postérieures blancs; le bec et les pieds bruns.
Sous son babit d'biver , il ressemble à sa femelle , dont le
dessus de la téte« totutès les parties supérieures, le devant,
du cou 9 les aUes et la queue sont d'un gris-brun cendré ;
le reste est d^un blanc sale.
Le Soui«-lCAKGA. ïlotR A POITRINE RODOE, Gnnyris erythro- >
<&onia? , Vieil!. Cet oiseau, que Ton trouve en Afrique, et
qui a été apporté de la cAte d'Angole par le naturaliste Per-
rein, est un deigttps beaux de cette famille. Il a le front et le
dessus de la téteVun riche vert doré , entouré , près de Toc-,
ciput, d'une bande qui prend un ton jaupâtre; le dessus du
cou , les scapulaircs et les couvertures des ailes, d'un noir de ^
velours, à reflets violets ; le devant de cette partie , la gorge ^ .^
le dos et le croupion' d'un violet éclatant ; la poitrine et le,
ventre d'un rouge rembruni ; le bas-ventre gris ; les ailes et
la queue d'un brun noirâtre j bordé de violet sur les pennes
caudales ; le bec et les pie^ds noirs.
Le Soui-MANjGA. NOIR ET VIOLET.' Quoiqu'on ait donné cet
oiseau pour, un guit-guit qui se trouve au Brésil , je soup--
çonne que c'est un spui-manga, et que sa patrie est l'Afri-
que ou l'Asie-Orientale. F. Guit-guit noir et violet.
Le Soui-MANOA de la Nouvelle-Hollande. V, Héoro-
tairenoir. ' ^ ^
Le Soui-MANGA olive a gorge pourpre V Cmnyris zeyloni'
cusj \ieïlU; Certhia zeylomca^ Latb. — PL enl. de Buff., u.^ 5^
Un violet foncé très-éclatant règne sous la gorge de cet oi-
seaii , sur le devant le cou et sxïx la poitrine ; le reste du des-
sous du corps est jaune ; tout le dessus , compris les petites
couvertures supérieures des ailes , est d'pne couleur d'olive
obscure; cette couleur borde les pennes de la queue et des ailes,
ainsi que les grandes couvertures de celles-ci , dont le brun
est la teinte dominante ; \t bec est noir , et les pieds sont
d'un ceiidré foncé. Longnéor « quatre pouces*. On le trouve
aux Philippines. ^
* Le Soui-MAHGA ouvE DE MADAGASf:AR , CertMa oUm-
eeai Latb. Atonfbeîllard rapporte cet biseau ausoui-manga
olive à gorge pourpre, comme variété imparfaite ou dégéné-
rée^ Il a le bec plus eoavt et la^ queue plu^ longue ; toat le
desmis 411 corps et les couvertures des ailes ^ d'un vert olive
obscur 5 mais plus soinbre sur le sommet de la tète que par-
tout aUleurs; cette teinte borée les pennes des ailes et de la
queue, qui, dans le reste, sont brunes ; le tour des yeux est
blanchâtre ; la gorge et le dessous du corps sont d'un grisbrun; ,
le bec est noirâtre, elles pieds sont bruns. Longueur to-;
Ho8 SOU
laie , qnatre pouces. Ces coulears indiquant une femelle ou
uo jeune oiseau. .
* Le Soui-MANGA oifmcoi.011 , Cêrthia orkmcdor^ Lath.
Cet oiseau, décrit d'après Séba, habite, dit41, Ce^lan.
Huit pouces font sa longueur; un Vert nuancé de toutes sortes
de couleurs éclatantes , parmi lesquelles celle de l'or semble
dominer , est répandu sur loufc son plumage. Ce soroitta plus
grosse et la plus grande espèce de soui-manga, s'il existe
réellement ^â que Ta fait igurer Séba.
^Le Soui-MANGA ORANGÉ, Cûf^ia aiéÊffiai jjliath. Cet
oiseau, suiranl Smeatman , se trouve enAtnque; il a quatre
pouces de' longueur^ le bec noir ;* les pieds d'une teinte som-
bre ; le dessus du corps yert ; le dessofus jaunâtre'; la gorge
orangée ; les pennes des ailes et de la queue noires; les pieds
bruns.
* Le SOUI-MANGA DU PAYS^ DES MaRATTES , CcrÛlia ma-
ratta , Lath. , a des-rapports aVec le soui manga àzaré ; il en
diffère en ce qu'une teinte pourprée couvre tout son corps ,
et que les pennes de sa queue , excepté les intermédiaires,
sont bordées de riolet ; en outre il a, sur les côtés de. la 'poi-
trine , une touffe de plumes jaunes , dont il n'est pas fait men*
lion dans la description de l'azuré.
Le Soui-MANGA Perrein , Cinnynà Perrelni, Vieill. Ce su-
perbe oiseau , que Perrein a rapporté du royaume de Congo
et Cacongo , est d^ (a taille du soui-manga à front doré. Un
ri^e vert doré à reflets i:ègne sur toutes les parties supérieu-
res , les ailes et la queue ; le reste du plumage estM'un noir
de velours ; le bec et les pieds sont d'un noir mat ; la queue
est échancrée.
Le PETIT Soui -MANGA a loi«gue queue de Coî^go, Ctn^
nyris caudatus^ Vieill. , Ois, dorés, pi. 4^ des soui-màngai. Ce
charmant oiseau a la tête, le c6n , le dos , la gorge , les pe-
tites couvertures des ailes , le croupion , les cou^^lufes su-
périeures de la queue et les bords de stes deux pennes inter-
médiaires , d'un vert doré à reflets violets ; la poitrine dHm
rouge saneuin, av^c deux fabceainLtde plumes ^d'tia.b^u
jaune sur les cètés ; le ventre ^ ies suisses , les co^^ei^ui^S'
du dessous de là queue , ^'un gris vuvdâtre ; les pfw^ alai-
pes et caudales, d'un brun changeairt^en violet sur la queue ;
le bec, les pÂeds^ les ongles et li'ms ilairs-; sixpauuts do
longueur totale , et les deux pennés intermédiaires plus
longues de deux ponces à&WL lignes. quelles antees. Cet otseau
a des rappoirts avec le soui^mamga çai doré changeant à kmgu0
(fueue ; mais les ayant comparés l'un à l'autre, d'après lUture^
je me suis assuré que ce sont deux espèces distiactes.
sou 5o9
Le SOUI-M AlIG^i k 9LA5TR0N ROUGE, dnnyris smûragâîriUs ^
Vieille, pi. 3oo, ig. i et a des Oiseaux d* Afrique de Levail-
lant , sous le nom de sucrier à plastron rougCé Le mâle à la
fête , le coa , le manteau et le^ couvertures des ailes d'un
vert értierande, brillant d'or ; un collier, ble«d'aeier poti*^; le
devant du cou, vert doré ; la poilrine, rouge ; le croupioti et
les couverlurcs supérieures de la queue, d'un bleu pourpré ;
le ventre et les parties postérieures , d'un gris-olivâtre ; la
queue^d'un noir glacé de bleu; les ailes,d'un noir brun b«rdé
d'olivâtre; une tache jauno^ sousles aisi^lles; le bec et les
pieds > noirs.
La femelle est plus petite que le mâle , d^un gris-brun cen-
dré en dessus, d'un gris-olivâtre sur la poitrine et sur les
flancs : cette teinte tend au blanc sur les parties postérieures ;
le bec et les pieds sont d'un brun-noirâtre. Le mâle , en
habit d'hiver , n'en diffère que par la tache jaune qui est sous
ses aisselles.
Cette espèce niche dans un trou d^arhre ; sa ponte est de
quatre ou cinq œufs d'un blanc Meuâtre piqueté dio faut^.
Lé mile a de grands rapports avec le som-manga à cMer de
Buffon ; mais M. Levaillant nous assure que ce sont deux
espèces distinctes. Celui-ci diffère principalement en ce que
son plastron rouge est plus large; que le dessous du corps eist
d'un gris-blanchâtre , et qu'il est d'une taille plus forte.'
Le Soui*MAi9GA pftASiNOPTÈaE , Cerffûa prasinopiera , Lath.
Cet oiseau décrit et figuré dans Sparm. «^ Mns. Caris, fasc. v ,
pL 3i , est un coUàri qui ressemble beaucoup au grenat'
Le Soui*MAî<OA A PLUMES SOYEUSES, Cinnyris bomhycinus^
Yieill.-^Oisffaii^ ^r^, pi. 82 des sôm-maûgas. Ce bel oi^au
est nnt des variétés que Latham donne à soh african creeper
{cerâïiatrfra ). 11 a la tête, la gorge et -la poitrine d'un vert
à rcfkts cuiyrés on pourprés selon la réfraction de la hi^
mière ; les petites couvertures des ailes, celles du dessu$ die
la queue, le dos et le croupion, d'un vert doré ; les grandes
couvertures , les pennes des ailes et de la queue, d'un brun
nuancé de verdâlre 5 ces dernières frangées de vert ; une
bande "d'tm ronge vermillon sur la poitrine ; le ventre et le
bas-ventre, noirâtres; les couvertures supérieures de-la queue
ont des barbes longues et soyeuses qui s'étendent jusqu^à
l'extrémité Ats pennes; longueur totale, cinq pouces et demi^
bec et pieds noirs.
Le Soui-MAIIGA POUKPRÉ , Qmiyris purpuraius , VielH. j
CerMa. Oiseaux dorés, planche 11 àe$ soui-mangas. Mont-
beillard a observé avec raison que Brisson n-aùroit pas dA
rapporter cet oiseau au soui-manga à collier , avec lequel il
n'a de commun que les deux bandes transversales du haut
5io SOU
de la poitrine , et ce dernier n^ayant p»* une nuancé de
Eourpre dans son plumage ; ^ntre cela, Ije premier a le bec
eaucoup plus gros, plus long et plus arqué ; cependant,
quoique la Û£ure qu'en a publiée Eldwards le représente ainsi,
Latham et Gmelin ont suivi le sentiment de firisson.
Cet oiseau a le front d'un brun noir ; le reste de la tète
« d'un yert changeant en viofet pourpré , plus sombre sur la
gorge ; deux ceintures sont sur le haut de la poitrine , la pre-
mière est d'un violet brillant (vert doré dans celui d'Edwards,
effet de Tincidence de la lumière); la seconde est rouge-, deux
touffes de plumes jaunes en parent les côtés; les ailes ont leurs
couvertures bleues; leurs pennes noires , ainsi que le ventre ,
le bec et les pieds ; cette couleur prend un ton bleuâtre siir
la queue; bec très-fort , très-arqué , de même grosseur jus-
qu'^ plus d'un tiers de sa longueur ; quatre pouces et demi
de long.
La femelle ou le jeune est d'un eris-brun olivâtre sur toutes
les parties supérieures , un peu plus foncé sur la queue ; ses
deux pennes latérales sont terminées de blanc grisâtre;tontes
. les parties inférieures, d'un blanc jaunâtre ; le bec^t les pieds
noirs. -
Le Soui-MANGA nu prOTÉA, Cinnymicngicaudatus, Vieill. ;
Vpupa promerops^ Lath; Oiseaux dorés ^ pi. 6 des Fromerops.
Cet oiseau, selon M. Le vaillant, n'est point un promerops^
genre dans lequel tous les ornithologistes l'ont classé jusqu'à
présent. En effet, si, comme le dit ce naturaliste très-ins-
truit, il n'en a point la langue , mais s'il a celle des sucriers
(soui-mangas),ondoit l'^n retirer pour le placer ici. De plus,
il a un bec de soui-manga qui , quoique à l'extérieur pareil
k celui des promerops^ çn diffère en ce que les deux mandi-
bules sont évidées dans tout leur intérieur , tandis qu'elles
sont pleines chez les derniers dans toute ia partie qui n'est
pas occupée par leur langue très-courte.
Le nom de sucrier du protéa a été imposé à cette espèce, parce
qu'elle paroit affectionner, de préférence à toute autre, cette
plantç, dont les fleurs contiennent en abondance cette liqueur
sucrée dont se nourrissent tous les soui-mangas en généraL
Les colons du Cap deBonne-Espérance lui ont imposé divers
noms : les uns l'appellent pyl siaeH ( queue flèche ) , d'autres
la nomment suyker\voogel met lang sUert (sucrier k longue
queue), ou staertvoogel (oiseau à longue queue) ; on lui donne
encore le nom de konïng der suyker voogel (roi des sucriers).
Elle construit son nid dans les plus gros buissons de protéa^
lui donne une forme sphérique, le revêt à l'extérieur de
mousse et de lichen, et à l'intérieur de poils et de bourre.
La ponte est de quatre ou cinq œufs olivâires. M. Levaillant
s ou Su.
a conservé long- temps en domesticité plusieurs de ces soui-
mangas, en leur donnant'des (leurs de protéa et d'une autre
plante quHl nomme grande ortie à fleurs oranges j que ces su-
criers recherchent ausâi avec empressement. Â défaut de ces
fleurs, il les nourrissoit avec du miel délayé dans de Teau ;
vc alors, dit-il, j'avois le plaisir de voir ces oiseaux fourrer
leur langue dans un verre pour en humer la liqueur sucrée. »
Le mâle a dix-huit pouces de longueur totale, sur lesquels
sa queue en prend dix à onze; la grosseur de V alouette; le
bec noir ; le sommet de la tête d'un gris roux ; l'occiput , le
dos et les pennes primaires des ailes d'un gris briy ; le crou-*
ÏMon vert olive ; la gorge blanche avec une raie sur les côtés,
ongit6diaale et de là couleur du dos ; la poitrine roussâtre ;
le ventre tacheté longitudinalement de brun et de blanc ;
les couvertures inférieures de la queue jaunes ; les pennes
pareilles aux ailes ; les six intermédiaires longues de dix à
onze pouces , et presque égales entre elles \ les pieds de la
couleur^ du bec.
La femelle ne diffère du mâlef qu'en ce qu'elle est un
Îeu plus petite, e^ que sa queue est moitié moins longue,
lelui-ci porte en hiver une queue pareille à celle de la fe-
melle.
Latham me paroît fondé à donner \t guêpier giis et Ethiopie
de Buffon (^merops cafer)^ pour le même oiseau, et je crois
qu'on peut encore lui rapporter le grimpereau cafre (^cerûiia
cq/ra, Linn., édit. i3).
Le SOUI-MANGA A QUEUE FOURCHUE. F. SoUI-MAI^GA A
QUEUE IVOIRE.
Le Soui-MANGA A 'QUEUE NOIRE, Cinnyris meîanurus\
Vieill. ; Cçihia melanura^ Lath. Ge soui-manga^ auquel Sparr-
mann, qui le premier Ta décrit (yà5c. i , pi: 5), donne le
Cap de Bonne-Espérance pour pays natal , a le bec noir ;
la tête et le dos violets; la poitrine et le ventre inclinant au
vert; les couiterlures des ailes brunes et bordées d'olivâtre ;
la queue noire, assez longue et fourchue ; les pieds de cette
couleur y et les ongles jaunâtres ; longueur ; six pouces ileux
lignes. #
LeSoui-MANGA RAYÉ {Oiseaux dorês^ pi. 9 Ses 5oui-mai^a5).
J'ai donné cet oiseau comme le jeune ou la femelle du 501a-
manga violet à poitrine rouge; mais cette conjecture n'est fondée
que 5ur un plumage moins beau » et c'est à des observations
faites sur les lieux à la confîrqier ou à la rejeter. Du reste , il
habite le même pays , et est à peu près de la même taille.
Un brun clair colore le dessus de la tête et du corps, les
ailes , la queue , la gorge, la poitrine et le ventre ; mais sur
ces dernières parties , cette^ teinte est mélangée d'un blai^c
,ixa § OU
jaunâtre en forme de raies transversales ; elle n^occupe sur
chaque plume que re:|ttrémj[té , mais elle est distribuée de
manière qu'en aperçoit altemattvement une raie de chaque
coulear ; le bec et les pieds sont noirâtres.
Le Soui-MÂNGA ROUGE^DORÉ, Cinnyris nihams ^ "Vîeill. ,
Oiseaux dorés j fi-^^.J des soui-mangas. Tout le pliMfU^e de
cpt oiseau est d un .rouge doré, excepté les petites cjoiixert ares
des ailes qui sont d^un violet brillant, et les pennes qui sont
brunes ainsi que celles de la queue ; le bec et les pieds sont
noirs; longueur, trois pouces trois quaicJts. j$pn pays oalai est
inconnu. * . ,
Le SoUt-MA^NGA DE SlERRA-LÉÛCiA., jCcHkia |«/Mli/il^, Vieill;
Certhia venusia^ Latîi.^ Oiseaucc dom^ pi. 79 de ÏMisIoà-e des
Sow-mangas. Cinq couleurs régnent sur le plumage de ce
sovi'^nanga d'Afrique ; le violet^ aur le s^nctput, le haut A^
la gorge et la poitrimi ; le bleu ji isur le devant du t^»«i et. le
croupion ; le vert, sur le reste ne la tête , le de«»u«-jd« cou y
le .dos et la queue ; le brua, sur les ailes ; le roux, sur le
ventre ; le bec et les pieds sont noirâtres ; longueur totale ,
trois pouces trois qiiarts.
Le SOUI-MANGA ROUX. V, GuiT-GUlT FAUVE.
Le SOUI-MANGA SANGUINOLENT. V, PlCCHION CRAMOISI.
Le SOUMIANGA DE SiERRA-LlONA. T. SoUI-MANGA 9UIN-
TICOLOR. ^ , . ; . V,
Le Soui^MANGA SOLA ^ Cinnyris soia , Yieill. Cet' oî&éan
porte à Poh^lbhery le nom de sola siion , d'où il a été enr-
voyé par M. Leschen^t II se plaît aussi dans d!autres
parties de Tlnde ; car le naturaliste Macé Va trouvé an Ben-
gale. La gorge de ce souiripat^a est dVn bleu foncé, hriUant
et à reflets ; le devant du coi^.et le^ parties postérieures sont
d'un jaune jojiquiUe ; la tête , le dessus du cou > d'an vert
doré changeant ; les ailes vertes ainsi que la queue , jdônl les
deux pennies extérieures sont blanches à leur extrémité. Le
bec est noir; le tarse brun et Ha queue arrondie* ^' ai fait
figurer, dans les Oiseaux dorés , pi. 29 de VHÊÈt, des Sotd-
mangas , sous la dénomination àe souir^manga à gorge bleue^ un
individu, qui présente de grands rap^ports avec celui-ci.
Le Soyi-MANGA SGUGNIMBINDOU^ Cinhyris superhus^WeiW,;
,pl. P 20, fig. 3, de ce Dictionnaire. Le nom q^ej'âi imposé
àWet oiseau est celui que les nègres de^Maltmbie appliquent
en général à tous les oiseaux de cette famille.
Ce souY-manga surpasse tous les atttr^s pat une taille plus/
?;rande , et «des couleurs dont Tharmonie et îa richesse ne
dissent rien à désirer; le triolet pourpré, faewr, le^^rt
p. ^o .
»* * :••
• .* • • • ••• • • • • •
■=r 7-7 \ rrTardi^ic <fc4i//^.
1 . Termine lieue. ^. Sûtme a ^uet4^ rousse
%'• V.- • •:
son 5iî
>
Cuivré , brillenl sur la gorge , et sont séjparës duroage ve-
louté de la poitrine par une étroite ceinture d'un vert doré
éclatant; toutes ces couleurs sont isolées sur les autres par«
lies du corps ; le bleu d'azur couronne la tête ; le yert doré
règne sur Tocciput , le dessus du cou, du corps, des couver-
tures des ailes et de la queue; un rouge foncé teint le ventre
et les côtés ; les pennes alaires et caudales sont noirâtres ;
le bec et les pieds noirs. Longueur totale , six pouces.
he Soui-MANGA SUCRION, Gnnyris pusilius , Vieill. ; pi. âgS
des Ois. d'Afrique de Levaillant , sous le nom de sucrion»
La tête et le devant du cou de cet oiseau, qui est de la taille
du^ troglodyte , reflètent un bleu pourpre-vert ; le dessus àm
cou , le manteau , les scapulaires et les couvertures supé-
rieures des ailes sont d'un marron pourpré ; les pennes
intermédiaires de la queue , et le bord des latérales , d'un
vert bronzé ; les couvertures supérieures et le croupion, d'un
violet éclatant; ia-poitrine et les parties postérieures , d'un
orangé rougeâtre ; le bec et les pieds , noirâtres ; les pennes
primaires , noires et glacées de bleu ; l'iris , d'un marron vif.
La femelle est plus petite que le mâle, et en diffère en ce
qu elle a toutes les parties supérieures d'un vert olivâtre ;
toutes les inférieures d'un jaune très-pâle , plus foncé sur la
poitrine et sur les flancs ; le bec et les pieds noirâtres. Le
«nâle , en babit d'biver, lui ressemble ; mais la couleur jaune
est plus foncée sur le devant du cou.
Le Soui-MAKGA A TÊTE BLEUE , Cinnyns cyanocephaîus ,
Vieill., Ois. dorés y pi. j ^ des soui-mangas. Un beau violet
à reflets métalliques pare la tète , la gorge et le cou de cet
oiseau; la poitrine et le ventre sont d'un gris foncé; deux
petits faisceaux d'un jaune paille coupent cette uniformité
sur les côtés , un peu au-dessous de l'aile ; un vert olive do-
mine sur les parties supérieures du corps , et borde les pend-
ues des ailes et de la queue , dont le fond est brun clair ;
cette. dernière est un peu arrondie à son extrémité ; le bec-
et les pieds sont noirs ; longueur , quatre pouces et demi. Ce
soui-manga se trouve à Malimbe , dans le royaume de Congo
et Cacongo.
Le SOUI-MANGA A TOUFFES JAUNES. V. SOUI-MANGA A
BOUQUETS.
Le Soui-MANGA TRlCOLOR,CwB^m/mro/or, Vieill. ;Ow.dbfvs,^
pl.23des5oiif-maiigY». Trois couleurs décidées se remarquent
sur le plumage de cet oiseau ; une teinte d'un cuivre rou-
geâtre à reflets violets et verdâtres , est sur la gorge , la tête ,
le cou , le dos » le croupion et les couvertures supérieures de
• la queue ; un beau noir , sur les couvertures inférieures , la
poitrine, le ventre , le bec et les pieds ; un brun foncé, sur
XXXI. 33
Si4 SOU
Us pennes de Faile et de U queue ; longiiear totale « quatre
pouces oeuf lignes. On le troure k M^limbe 9 sur la c6te ôc-^
tûdenlale de TAfrique.
Le Soui*MANGA YAKii ^ Ois. dorés , pi. 21 , des soui-mangas^
Les couleurs peu décidées de cet oiseau indiquent qu'il ft'est
pas encore sous son plumage parCaii : mais i quelle espèce
appartient - il ? c'esl ce eue n'a pu décider 1^ naturaliste
Perrein qui Ta trouvé à Malimbe. Sa taille , sa grosseur j la
plaque violette qui omie sa gorge « le pays qu'il nahite, tout
se réunit pour le rapprocher /du som-manga earméiiUo^ de ce-
lui à iéie bieue^ mais ce n'est qu'une présomption, ei c'est pour-
quoi îe l'ai isolé jusqu'à ce qu'il soit mieux connu. Excepté
cette plaque d'un violet cuivré à reflets brillans « tout son
tlumage offre un méUnge de g^is , de brun et de noir ;
\s teintes sont plus claires sur le dessous du corps , et le
jaune remplace le brun ; le bec et les pieds sont noirs. Le
même observateur a rapporté de la mime contrée 4'autres
individus plus ou moins jeunes, et qui paroissent appartenir
k la même race ; les uns ont le sinciput pareil h la gorge èm
précédent; d'autres ont deux rangs de plumas violettes qui
Earcourent en longueur tout le dessous du corps , depuis le
ec jusqu'à l'anus ; enfin quelques-uns ne diCTèrent que par
des nuances ou plus claires ou plus foncées.
te SOUI-MAKGA VE&DÀT&E. T. HlORO-XAiaS V^T-OLIV^
e SOUI-MANGA VERT* V» HÉORO-TAUIE VBRT-OLIVB.
Le Soui-HANGA T«RT-€uivaÉ, Certhia aneuy Latb. V*
SOUI-M AltGA IROKZE.
Le SOUI-VAI^GA YERT-BORi CHANGEAIT A L(»<GU£ QUEV5.
r. Soi3I-MA19GA COSSU.
Le Soci-HANGA VERT ET BRUN, GiM^rù nUoès, yieill.e9
Ois. dor.jf pi. 34 des sotd^mangas. Cet oiseau, que l'on trouve
en Afrique dans le royaume de Congoet Cacongo, a la tète, le
cou , la gorge 1 le dos et les plumes scapulaires d'un joli vert
à reflets métalliques ; la poitrine d'un bleu violet t nuancé
de raug;e tferne ; le ventre , les ailes et la queue bruns; le
bec , les pieds et la taille pareils à ceux du seiui-mi^a varié.
Le SOUI-MANGA VERT A GORGE ROUGE , Gnnyds pirùUs^
YieilL ; Cerûna phidis ei afra , Latb. ; plancbe 847 des Ois»
d'Edw.; et tom. a, pi. 1 16, fig. a, du Voy.aux Ind. dçSonnerat*
M. Sonnerat nous j^rend que cet oiseau cbante aussi
bien que le rossignol ; n^ il a sur notre coryphée des bois
r^avantage de charmer en même temps les oreilles et les
yeux. Paré de riches et brillantes couleurs « son plumagje
offre un vert clair chatoyant sur la tête , le cou , la partie
antérieure du dos et les petites couvertures des ailes; un,
bleu de ciel , sur le croupion ; une teinte mordorée, sur les
sou SiS
ailes et la ^deile , et tin beau tduge âdr là goi-ge ; le b^c et
les pieds Èoni noU-ài Tâiliè dii strîn. Oii irouye cet oiseau âû
Cap de Bonne ^Ëspërâliee^
Lathaita a fait un doublé étfipioî en décrivant Ce som-mangà
une seconde fois, dans lé Supplément dejsôn Gthêràt Synopsis^
sous le noib de hlué ruMped créeper.
M. Levaillant nous a^ùrè ( àtlitie de son Sucr^iet à plàstroh
rouge) que cet oiseau e^ le soUi-màitga à collier^ tifiais qo'otl s'est
troitapé en lui donnant ta gOrgè toOge an lieu de ta poitrine.
Le SOUI-MAHGA VERT ET GftiS ^ Ois. doris , pi. 25 dcS 50111^
mangas. Cet oiseau porte Tuniforme d'un jeune , si Ton eà
juge au piëtf d*écUt ie ses teintés ; c'est pourquoi le nom que
je lui ai donné , ahfSi que ceux que j'ai attribués à plusieurs
ailirea «qui n'étoient paâ décrits, et dont le p^lumagé indiqué la
jeunesse ^ ne doii^ent pad être Véga^dés comme spécifiques ,
mais comme des distinctions purement nominales, oui ieâ dé-
signeront à ceux qui observeront ces oiseau^t dans leur ^ays
natal , pour les réunir 2i Téspèce qui leur convient.
Cet oiseau ^ très-ràré à là tbié d'An^ole sar patrie ^ a la
t^ted'un bleu chatoyant à' reflets cuivrés ; les parties snpé^
fieures du corps ^ le bord éjitérieur des pennes des ailes et
dis Uqoeae somvéfts ; riiitévieur des pennes est brun ; toutes
les parties inférieWes ^ dépuis le bec jusqu'à la queue , sont
d'une teinte gfisé.^ lé beê et tés pieds noirs ; les ongtés bruns,
liongaeor ^ quatre poAces sept lignes. Cet oiseau est décrit
dabslieStippl. to ihe Oên. Sfnops, , de Latham, sous le nont
à-ask hêiiîed €fèeper,
1* Le SOfUMIAiffGA VËttt El'#0^*^ïlÉ, Cerihia totdnigastrà ^
Lath. , a cinq pouces un ^||(rt de longueur ; lé bec noir ; là
illQy le (levant du cou et là j^bitfiné d'un pour'pi'e atftéthyste
tvès-brîliant ^ bordé Mr là poitrine par un ruban d'un rouge
vermillon ; le ventre n^h* ; le bas-veriti'e et les couverture^
inférieures de la quené, d'nn bleu pourpré brillatlt; lé dessus
du coo f les petites couveiinrés des ailes , le dos , lé crodpioti
et les plumes qui recouvrent F origine des pennés càiidafes^
d'un vert doré éclatant i Ife reste des ailes et la queue, d^un
noir verdâtre ; les deux Ou trois pennes extérieure^ frangées
en dehors de vert dofé ; un petit bouquet de plumesf jaunes
atir chaque côté de la poitrine, au-dessous des ailes î les
pieds noirs; On le trouvé en Afrique. '
Le Soui-MANGA VERT A VENTRE hhkVCy'ùnnynsJtucôgasféfy
Vîeilh Cet oiseau de l'île dé Timor, où l'a trouvé té natu-
raliste Mangé , a la tête, la gorge et toutes les partiel supé-
rieures d'un vert doré ; la poitrine d'un bleu d'acier poli ;
le vent^ et les parties postérieures blancs ; leS ailes et la
queue noires ; celle-ci un peu fourchue ; le bec noir et les
^ds bnins. \ "•
5i6 SOU
Le Soui-màuga violet, Ois. derés^ pL la des Som-mangas.
Cet oiseau ne diffère du grimpereau pourpre d'Edw. (pL
aGS, fig. inf. ) que par une bande étroite de couleur marron ,
dont celui-ci est privé ; un beau violet cbangeant en bleu
colore les parties supérieures du corps et le ventre ; ce violet
tire au rouge sur la eorge , le devant du cou et la poitrine,
qui est , ainsi que celle de beaucoup de soui-mangas , parée
sur chaque côté d'un petit bouquet de plumes jaunes ; les
teintes dominantes varient selon Tincidence de la lumière ;
^e bec et les pieds sont noirs ; les ailes noirâtres , et la queue
est violette.
Cet individu , que Ton trouve dans Plnde , sur la côte du
Malabar , a été donné par Edwards comme la femelle du
souUmanga pourpre ; en ce cas , elle ne dififéreroît essen/tielle-
ment du mâle que par un bec moins arqué , moins gros , et
plus court d'un tiers.
Le Som-MAi^GA VIOLET A POITRINE ROUGE, Gnnyris dîscolor,
Vieiil. ; Cerûiia senegalensis , Lath. ; Ois. dorés , pi. 8 des som-
mangas. Un vert doré éclatant couvre la tête et le haut de la
gorge de cet oiseau ; un trait de cette couleur naît à la base
de la mandibule inférieure , passe sous les yeux et se perd
sur les cètés du cou ; la gorge et la poitrine sont variées de
reflets bleus , violets et rouges ; sous un aipect le rouée do-
mine, sous un autre , toutes ces nuances se changent en brun ;
une teinte vineuse rembrunie et veloutée est répandue sur le
ventre , le dessus du cou et du corps ; les couvertures , les
pennes des ailes et celles de la queue sont d'une couleur de
cannelle claire ; le bec et les pieds noirâtres ; quatre pouces
un quart de long. •ÎÉ^
Le jenne mâle prenant son purmage parfait , pL 9 du mér
me ouvrage, sous le nom de saui-manga rayé , a le dessus du
corps 9 les ailes et la queue d'un brun clair ; la gorge,la poi-
trine et le ventre de la même teinte, mélangée de blanc jau-
nâtre ; ces deux couleurs forment des raies transversales ; le
bec et les pieds sont noirâtres.
Le mâle , en habit d'hiver, est d'un brun grisâtre sur
toutes les parties supérieures , sur les ailes et la queue; d'un
gris-blanc, grivelé de bleu, sur le devant du cou et sur la
poitrine^ d'un gris-blai^c uniforme sur les autres parties. La
femelle n'en diffère qu'en ce que son plumage tire au rous-
sâtre.{v.) '
SOUILLE ou SOUIL ( Vénerie). Lieu fangeux où le san-
glier va se vautrer. F. l'article du SAïf glier , au mot Co-
chon, (s.)
SOUJO-QUINTO. Les Nègres, selon Dapper, don-
nent ce nom au sanglier d'Afrique, V. PhascochÈRE. (s.)
SOUKHONOS. Nom qu'à Sysran , en Sibérie , on
sou 5i7
âoiiiie k Véiê de Guinée. Elle y porte aussi celui de Kitais-
KAIA. (V.)
SOULAMEE. Synonyme de Bouati. (b.)
SOULCIE. Nom qu'on a imposé au Roitelet huppé et
à un MOII9EAU. Voyez y pour celui-ci , Tarticle Fringille ,
pagea36.(v.)
SOULCIET. V. Passerine montagnarde, (v.)
SQULGAN C lepus pusillusyh»). Petit quadrupède rongeur
dn genre Pika. ^. ce mot. (desm.)
SOULIER DE NOTRE-DAME. V. Sabot, plante.(B.)
SOUMPE. C'est, au Sénégal, l'arbre qu'on appelle Agi-
BALUJD en Egypte. (b->
SOUN. Nom indien de la Grotalaire jonc , avec laquelle
on fait d'excellentes cordes, (b.)
SOUNSOUIRO. Nom languedocien de la Salicorne ,
plante grasse qui croit sur le bord: de la mer,, et dont oa
tire la Soude, (desm.)
SOUPES ÉCONOMIQUES. V: Orge, (b.)
SOUPHIO. C'est le Cyprin vaudoise , aux environs de
Nice, (desm.)
SOURA-GAÏS. Noms des Taureaux *e Tartarie (5o*
grumens), dans le voisinage de la source du Gange, (b.)
< SOURBÉ. F. Sorbe, (desm.)
SOURBEIRETTE. L'un des noms patois dfe PAxcre-
MOINE, (desm.)
SOURBIÉ. Nom languedocien du Cormier, (desm.^
^ SOURCE. Courant d^eau vive , pour l'ordinaire assez pco^
considérable, qui sort, ou du pied, ou du flanc, et quelquefois
même dans le voisinage du sommet des montaenes.
Les sources^ en se réunissant, forment des ruisseaux;
ceux-ci forment des miires , et celles-là , àes fkwes , dont
le nom remonte ordinairement jusqu'à leuc source princi-
pale* V. FUBUVE.
L'origine des sources a fait long-temps un grand sujet de
dispute entre les savans , parce qu'on s'occupoit à former
des hypothèses , au lieu d'aller observer la nature dans lies
montagnes.
L'un des systèmes qui a fait ^e plus de fortune , est celui
de Descartes : il supposoitque les eaux de la mer serendoient
par des conduits secrets dans des réservoirs placés sous \t3
montaenes ; que làelles étoient réduites en vapeurs par le feu
central, et que ces vapeurs, élevées dans l'intérieur des
montagnes , se condepsoient en eau contre leurs parois , et
que cette eau s'écouloitpar les fentes des rochers , comme
l'eau distillée coule par le bec d'un alambic.
On voit qu'ici , comme dans beaucoup d'autres circons?
5*8 SOU
tances, on voidoit faire agir la oatiirc k U i|tai|i^e Jks
hommes , tandis que ses procédés sont presque tou^ors plos
simples , et l'on a fréquemment sous les yeui^ , un exemple
du moyen (acile qu'elle emploie pour foriper l^s ^mcces et
les fontaines. ^ *
Qui est-ce qui n'a pas vu qu après les fortes geléf^t lors-
qu'il survient tout k coup im vent chaud % lies, vapeuri do«t il
est chargé se condensent et laém^ s« co^gèl^pt opatrç les
murailles ; que bientôt aprè^ , Veaij^ ççku)e e| fQripç muq mSt-
i^ïié de petits ruisseaitx ? On voit a^rriver la même cbose sur
^ne bouteille à la glace iquolqu^'ellç aî^ é^ébic^i) ^|sp.yéQ,on la
voit, un moment après, couverte de pet^çs gouttelettes d'e^u,
30vivent si multipliées, quelles ^ii^nt par couler jq^qa'aa
bas de la bouteille. \
Ces faits si vulgaires rrprésçiD^çi^ au jua^e Vpp^r9li<X9 de
la nature dans la formatioMO, de&^iources.
Lorsque Tair est d'une température chaude , il s« eV^wge
des vapeurs aqueuses qui s'élèvent do la sqrifce ^es f a«x et
de tous les corps qui contiefin^n^ d^e Thumiditéw CS^s r^peturs
montent dans l'atmosphère , et comme elles sont t^i^^^i^an*
sîbles, elles s'étendent de tou^ç^tés; etlc^^c^'çUes r^çcan-
trent les sommets des motl^g^çs qui siupt daipi^ upe région
ou la température est presque toujours auter^nojde \a( glace ,
elles se condensent aussitôt pi^r le contact .4e ceççorpts froids,
elles se convertissent en eau , et coulent le loqg de^ rochers »
surtout pendant la uuit.
On sait qfxç les iiiaut^neii ei^rcent n^ attraction pais-
sante sur tçus Ust corps qqi sç- t^oi|v.çj;it dan^ kuf voisijiijatgip »
et conséquemment sur les vapeurs de l'atmo^pj^^re ; çiais^,
quand cette attraction n'aucplt pas k^u, refTetsçcuU presque
le même ; car , d^ès que les prenûèrç^ vapeufi^ Si^Fpi.eqt con-
densé^ , celles qui les. suivei^t et qui les» pc^ss^p^ p^ leur
élasticité , se trouvant elles-mêmes en con^tct %^eio 1^ mon-
tagne , se condenseroientà leur tour, et ainsi succ^sÂinement
( mais avec moins de rapidité qu'avçç le s^oors^ de l'attrac-
tion )^ et il s'établiroitnéce^sairenç^nt on cçuçaut de v^^urs
qui viendroient de toutes parts aboutir contre les r;04^hQrs , e^
s'y résoudre en eau coulante.
Aussi voit'On les pics isolés, s^n^ cesse en vire^»^ d'une
cciqture débrouillards, formée noo-seuleœeut parlas, nuages
épars dans l'air , et qui sont visibleuient attirés par la nuin-
tâgne , mais encore par les vapeurst répandues dans l'atmo-
sphère r qui étoient d'abord invisibles pendant qu'elles étoient
raréfiées , mais qui deviennent appa^rentes , Ct £aru»ent des
nuages sensibles , dès qu'elles ap(Mrochenl ^sez de la monr
tagoe pour éprouver un comoiencenieut de condeoss^ti^m ;;
sou 5i9
et qui finbsentpar se rëscadite ea eau lorsqu'elles sont par-
venues au point de contact.
La portion de ces vapeurs qui rencontre la neige et les
glaciers qui couronnent souvent eea hautes sommités i sont
non-seulement condensées en eau coulante , mais conyerties
elles-mêmes en petits glaçons , comme ceux que nous voyons
se former sur les murs , ainsi que je viens de le dire ; et ces
glaçons , accumulés sans cesse sur la surface des neiges , corn*
pensent la portion qui se fond dans la partie inférieure du
glacier, qui se trouve en contact avec la masse même de la
montagne qm , pendant Tété , contracte un certain degré de
chaleur capable de fondre cette neige t attendu que dans cette
grande masse elle ne se dissipe point aussi vite que celle qui,
a pu s'accumuter à la superficie des rochers isolés. '
Il suffiroit de voir^ dans la vallée de Chamoum , rabi)â-
dante source de T Aveyron , qui sort comme un torrent de
Tantre de gla^e qu'on admire au bas du giacièr dfs b^is , pour
se convaincre que si ce glacier n'étoit pas coetinuellement
alimenté par la neige glacée ^ue forment chaque nuit k sa
surface les vapeurs de l'atmosphère « il ne pourroit suppléer
à la dépense d'eau qu'il fait chaque jour^ sans perdre con-
sidérablemetit de son volume et sans disparoître même tout-
à-fait.
Lorsque les vapeurs se sont condensées en eau coulante
contre les rochers^ cette eau pénètre dans les interstices dei
feuillets presque verticaux dont ils sont composés ; elle s'y
fraye des routes qui s'élargissent avec le temps) peu à peu les
feuillets de la roche se détachent^ ils tombent ; voilà le com-r
mencement d'un petit ravin , qui s'approfondit iilsensible-'
ment ; les eaux qui découlent des rochers voisins s'y rendent ,
et pénètrent dans les fissures verticales qui sont au fond du
ravin ; elles descendent à des profondeurs plus ou moins
considérables , et finissent par parottre au j<Mir sur le flanc
ou vers la base de la montagne*
Cette structure intérieure des montagnes primitives , qui
sont en g^érai formées de couches presque verticales ^ favo-
rise la réunion des eaux dans un canal commun, par la faci-
lité des communications entre les petits canaux , au moyen
des gerçures fréquentes qui se trouvent dans les feuillets de
la roche y de là vient que dans ces sortes de montagnes les
sources sont bien moins multipliées « mais en même temps
beaucoup plus abondantes que dans tes montagnes secon-
daires à couches horizontales.
Les couches calcaires plus épaisses , plus compactes et plus
continues que les feuillets des roches primitives , ne présen-
tent qu'un très-petit nombre de fiasures verticales » qui» le
Sao SOU
plus souvent , ne se corresponieiit point d^nn banc h Tant re ^
de sorte oue les eaux qui peuvent pénétrer entre ces couches
horisontales, s'y étendent en forme de nappe , et s'échappent
en simples filets par une multitude d'échancrures imper-
ceptibles.
Ce n'est que dans des cas assearares^, et par des circons-
tances particulières, qu'on roit sortir des sources volumi-
neuses de certaines montagnes calcaires, telles que la fameuse
fontaine de Yaucluse, près d'Avignon ; la source de l'Orbe ^
dans le Jura , et quelques autres en petit nombre. Ces faits
peuvent avoir lieu surtout, lorsque, sous des bancs de pierre -
dure et solide , il se rencontre àes bancs plus tendres et sus-
ceptibles de décomposition. Les eaux qui pénètrent par les
fractures accidentelles des premiers , au lieu de s'étendre sîm-
Elément en nappe sur les seconds , ne tardent pas à sillonner
îur substance peu solide , et à creuser successivement des
canaux qui tendent toujours à se réunir aux plus anciens, qui
sont les plus profends; i| arrive alors , dans le sein de la terre,
ce qu'on voit arriver à sa surface , c'est que les petits courans
vont toujours se jeter dans les courans plus considérables.
Ainsi l'on peut regarder ces énormes sources, comme de
vrais fleuves souterrains , qui résultent de la récmion d'une
infinité de ruisseaux.
Quelques auteurs attribuent une grande influence aux
eaux de pluie pour la formation dés sources ; mais comme il
pleut bien moins sur les hautes montagnes que dans les
plaines , et que c'est là néanmoins que se trouvent les sources
les plus considérables , on voit que cette cause a peu d'in-
fluence «Si les pluies grossissent considérablement les rivières,
ce n'est pas parce qu'elles augmentent le volume de leur
source , mais parce que leurs eaux s'y rendent directement à
mesure qu'elles tombent sur la surface du sol ; ainsi qu'on en
peut juger par te- quantité de limon qu'elles entraînent avec
elles, et qu'elles auroient déposé si elles eussent été filtrées
à travers les terres.
Quant à la recherche des sources cachées dans le sein de
la terre , si l'on est sur un soi primitif composé de roches
feuilletées, on est presque assuré de trouver partout, au
inoins quelques petits filets d'eau.
Si l'on est dans un pays secondaire où le sol est composé de
couches horizontales , il faudroit s'assurer , soit par Texamen
des ravins les plus profonds , soit par le moyen de b tarrière,
s'il n'existe point de couche d'argile : si l'on en découvre
une , on est assuré de trouver une nappe d'eau dans toute
l'étendue de cette couche.
Si le terrain ^toit graveleux ou sablonneux jusqu'à la ftù^
sou Sai
fondeur des puits ordinaires, il iseroit inutile d'y chercher de
reau. V. Eaux minérales, (pat.)
SOURCICLE. Le Fringille soulgie et le Roitelet
HUPPE ont reçu ce nom. V. i'arl. RlOITelet. (ln.)
SOURCIL. Onappelle ainsi le Chétodon vagabond. (b.>
SOURCIL DE VENUS. L'un des noms vulgaires de la
Millefeuilijb. (desm.)
SOURCILIëR. Poisson du genre Blennie ( Blenmus su-
percUîosus , Lini^. ). (b.)
SOURCILLEUX. Nom spécifique d'un Lézard, (b.)
SOURD. On donne ce nom à la Salamandre terres-
tre, (b.)
SOURD. Espèce de Lézard du Sénégal, laquelle fait une
guerre ii outrance aux Blattes qui causent tant de ravages
dans les habitations des nègres, (b.)
SOURDE. Nom que des chasseurs ont appliqué à la pe-
tite Bécassine, (ln.)
SOURDON. Espèce de Bucarde. (b.)
SOURICEAU. Petit de la Sourïs. (s.)
SOURIS , Mus musculus. Petit quadrupède rongeur , du
genre Rat. F. Tome xxix. (desm.)
SOURIS. Petite coquille du genre des Cônes, (b.)
SOURIS. C'est le nom marchand d'une coquille du genre
Porcelaine , cyprœa mus, L. (desm.)
SOURIS D'AMÉRIQUE , Sorex americanus , Briss. Ce
petit quadrupède , dont firisson a fait mention d'après Séba,
paroît être de la même espèce que la souris commune*
V. Rat. (s.)
SOURIS BLANCHE (petite). Coquille du genre des
Porcelaines ( ÇyproMt hirundo ). (desm.)
SOURIS DES BOIS. Dénomination très-impcopre ,
employée par quelques auteurs pour désigner les Didel-
PHES. (s.)
SOURIS-CHAUVE ou CHAUVE- SOURIS. Nom
vulgaire de tous les Chéiroptères, (desm.)
SOURIS D'EAU. C'est la Musaraigne , Sorex fo-
dUns. (desm.)
SOURIS GRISE. L'Agaric fuligineux de Baisch,
tab. 6 , fig. a6 et aj de Touvrage.de ce botaniste a été ainsi
appelé en français, (b.)
SOURIS DE MER. Poisson du genre des Cycloptè-
HES. (B.)
SOURIS DE MER. Les Aphrodite» ont aussi reçu ce
nom. (desm.)
SOURIS DE MONTAGNE. Voy. Camepagnol. lem-
mNG.(DESM.) .
S21 S 0 w
SOURIS DE MONTAGNE, A DEUX PIEDS. Mî^
chaëlisy dans ses Questions, tom. 2 , pag. Sao , donne ce nont
à la Gerboise dEgypie ou Gerbo. Voyez Geaboisb. (besm.^
SOURIS DE MOSCOVIE. Dénomînalion faussement
appliquée à la MàRTB ZIBELINE, (s.)
SOURIS A MUSEAU POINTU, r. Musaraigne, (s.)
SOURIS ROSE. Agaric dont Je chapeaa est gris-de>
souris fonte en Cessas, et rose en dessous, et le pédicule
blanc ou gris.
Ce champignon se trouve da^ îa forêt de Senart , près
Paris. 11 n'est pas , nuisible. On en voit la figure pi. 5b du
Traité des Champignons^ àtV^xAti. (b.)
SOURIS DE TERRE. Dans quelques cantons de U
France , on appelle ainsi le mui(^, quand il est petit, et
mulot , lorsqu'il est grand. K Tespiee du Mulot , k Tarti-
cle Rat. (s.)
SOUROUB. Genre de plantes d^AqUei. llaétëréwit
an RuTscHE. (b.)
SOUSAN. Nom arabe, donné en Egypte au Paticrais
MARITIME, plante liliacée. (ln.)
SOUSLIC , SOUSUK , ZIZEL, JEVRASCHKA
ou MARMOTTE DE SIBÉRIE. Noms divers de la
Marmotte souslic. (n£SM.)
SOUTANDA. Nom du liiin'e d Amérique , dans quelques
contrées du nouveau continent F. l^èrKs ^'Akébique. (s.)
SOUTENELLE. On donne ce nom au Pourpier dans*
quelques lieux. (B.)
SOUTESCELLE. Nom de I'Aroche MARitiME. (b.)
SOUTH WELLIE, SouOu^ma. Genre établi par Salis-
bury , Paradisus londoaensis 9 pour placer le TcwSGCHU ba-
XAI9GBAS de Linnseu& Ses caractères $ont : calice à cinq di-
visions linéaires , dont les sommets sont réunis; dix antlières
dans les mâles , réunies au sommet d'un pédicule ; fruit co-
riace , à trois ou cinq lobes ^ à sommets sessiles , et pourvu
d'une caroncule.
Cet arbre est figuré dans le jardin dé la Malmaison. (Rw)
SOUVENEZ-VOUS-EN. Le Myosote ms marais
porte ce nom« (b.)
SOUVEREOU. Ces* le Scamber irachurus ou Sgohbrb
GASCON. V. ce mot. (desm.)
SOVANSA ottSOVfiNSA. D'après Kaempfcr, c^est le
nom d'un métal avec lequel les Japonais font des étriers y
mais^ sur ia< cenap^sition dcufoel nous n''avx>ns aucone donnée
positive. (l'N.)
, SOVEK. N^m danois des Loirs» Myoxus. (desm.)
SOW. Nom anglais de la Truie, (desm.)
-^
s O Y 5aa
(V.)
SOWEIlBAl^E, Somrh^ Qenrede fJaotes établi j^r
Smith , dans l'hexaqdrie .iqpqogyiik ^t la familLe des iîha-
céça. 1} olfre pour c^r^ctQre^ : im^eacoUé ÎBféFÎeure , de àiz
pé^alç»; troi$ gl^tmen^ ^térlte^ aurais fertiles \ cçs derniers
portant ch^evm dQo^ ai^^bèws. . .
. Ce genrç , voisin ^^ ^3PHQ]>]|I4E&, renferme «ne plante
herbacée » à rs^cine^ fif^feit^s ^ è h^mpeniM et à fleura pour*
près , disposées en ombelles , accompagnera èe bractées âcâ-«
ripusç^ , qu'on tro^Yf 0p ÂMtn^Uaie , et qu'on cultive dans
JîOs Urdii^?. (b,)
SOWI^A, Nopi polon^îadi» P*ti3wmc* (v.)
SÛ-XA-MI. Nom chii|ois 4^ une ^Kfkdù^^armomê ( ame^
nmm i^iffcM^Ri^Loureiro), pûnte 4ant tes grainessont échauf-
fâmes ; stomachiques , iUv^^xf^^^ etc. F. Sanbok. (lu.)
SÛYAI^E et PAÏ,MAOXH,CJa. Ceaont, à ta Nouvelle-
Espagne D les no«i&4'm^ panier ( swrp/^ dakù, Kunth ) ,
dont le boi$ très^dn^t ^r^^pe^jant^ ^t employé pour la cons«
truction des^m^is^p^. Qm A^i^des natitesâirctcl^ feuilles de
ce palmier, (in.)
$aXE. F. Soib/(^.)
SOYEUSE. Nom dominé k I'AfOC*» de Syrie, (m.)
SOYEUX GRIS-BLANC Agajwo de trois pouces de
hauteur, 4'un gris soyeux en dessus, rpux 09 bf un w dessous.
Oo le trouve dans les bois des envirp^s di^ Paris. Il pepa-
roît pas dangereux. Paulet l^a figuré pl^ 83^ de $pn Trak^des
SOÏEUX MARRON. Agaric deqaau^ icin^ pouces
de hauteur , de couleur rousse foncée , comme satinées 9 à
pédicule tors , qui çra^ dans les» haï? d;Q& envifo^s de Paris^
^t que Paulçt a figuré pi. Ç3 4e son Tr^Ué de* ÇhampigBms*
$on odeur est celle du bpis pourri. Un'e^tpas dangereux:, (b.)
SOYEUX NOISETTE. Espèce^ d'AiJA^ic 4 ehaperw
relevé en ses hoxd^ , couleur 4e npi^elfte en dessus , roux en
dessous 9 à lames 4^ntelée$ et déçurrentes sur . le pédir
cu^le çui est bl^anç mêlé 4je roux.» et ui* peu tors^ On la
trouve eçi automne dans les bois de* environs de Paris. ElU
exhale » lorsqu'on Teatarae , une odeur 4e petites raves. Le»
animaux, qui en put mangé n'ont p^ ^ incommodés»
Paulet l'a figurée dans son fraiié des. Champignons* (B.)
SOYEUX TORS. Familfe établie par Pautet, dans le
genre Agabic de Linn$eus,qui se caractérise pav un cliiape^i^à
surface sèche , soyeuse ^ et par un pérdiciMe i^r^ Il renfownô
deux espèces, le Soyeux MARaojîî et, le Sotbîix gws-blaKc,
(B.)
Sa4 s P A
SOY-HOANG-TENG. Nom donné, en Chine ^ à une
espèce d'EpiLOBE ( EpUobmm tetragonum , L. ). C^^O
SOY-JE. Nom chinois d'un Héron. F. ce mot. (v.)
SOYKA. Nom polonais du Gbai. (v.)
SOY-KUE-HOA. C'est le nom chinois d'ane espèce de
Muflier ( anûumnum iinaria, Lour. j an Linn. ) , que l'on
cultive, pour F agrément dans les jardins de Canton, (ln.)
SOYMIDA* Ari>rede Tlnde, dont l'écorce. est fréquem-
ment employée en médecine , comme fébrifiige. C'est le
MaHOGONI FEBRIFUGE. (B.)
SOY-QUA. C'est, aux environs de^Cantbn en Chine , le
nom d'une Cucurbitacél {momonUca cylindrica, Lour.) qu'on
y cultive pour ses fruits qu'on y mange. Ils sont cylindri-
ques et longs de deux pouces, (ln.)
SPACK. Dans les salines de Wieliscka , en Pologne , on
nomme ainj^i la soude muriatée solide ou sel gemme souillé
d'arfi;ile. Quelques minéralogistes allemands, ayant remarqué
que le sel gemme ne contenoit pas de chaux muriatée , ont
cm devoir le distinguer , sous le nom de spack , de la Soude
muriatée , qui provient àes eaux des lacs et de la mer. (lk.)
SPADIX. BameaufloraL, dans quelques plantes, comme
dans le Bakakxer. C'est le vrai réceptacle de la fructification,
entouré d'une spathe qui lui sert de voile, (d.)
SPADON. V. Espadon, (s.)
SPAENDONCÉE, Spaendoncea. Nom donné par Desfon-
taines , au genre de plantes appelé Caoie par Forskaël. (b.)
SPAÈRETTE. Synonyme de Spirée. (b.)
SPALANGIE , Spcdangia , Latr. Genre d'insectes de
Tordre des hyménoptères» famille des pupivores, tribu des
chalcidîtes , distingué des autres genres qu'elle comprend par
ces caractères : mandibules bidentées ; palpes n'ofifrapt que
deux articles distincts; antennes insérées au bord antérieur
de la tête, fortement coudées , grossissant insensiblement vers
leur extrémité , de dix articles ; segment antérieur du corselet
allongé et rétréci en devant ; tête déprimée ou plus large que
haute ; abdomen ovale > terminé en pointe.
Je ne connoia que l'espèce suivante : Spalangie koire ,
Spalangia nigra , Latr. ; Gêner. Crust, et Insect. , tom. i , tab*
12 , fig. 7 — 8, le mâle. Elle est noire , pubescente, ponc-
tuée , avec l'abdomen lisse , luisant ; les ailes blanches et les
tarses bruns. On la trouve aux environs de Paris, (l.)
SPALAX ou ASPALAX. Nom grec d'un rongeur voisin
des rats , et qui vit sous terre à la manière des taupes , avec
lesquelles il a été confondu. pendant long-temps. Gulden-
staed, le premier, a établi un genre ^palux qui a été con-
servé par Erxleben , et qui , selon ce naturaliste ^ renferme
s P A Sa5
le véritable aspalaiv des Grecs et un rongeur appartenant
au genre Campagnol. M. Guvier a également adopté ce
genre, en en retirant toutefois le canapagnoi ; et M. de Lacé-*
pède Fa aussi admis , mais en y faisant entrer quelques autres
espèces, et en changeant son nom en celui de TalpoYde«
Dans la première édition de cet ouvrage 9 nous avions divisé
le genre ialpdide en deux, dont un , Vaspalax^, renfermoit seu-*
lement le zemni ou aspcdax des Grecs , et l'autre , le iaipoide ^
les espèces que M. Lacépède lui avoit réunies. Depuis , lUi-
ger , en conservant le genre spalax , a fait de nos talpoïdes
deux genres nouveaux qull a nommés bathyergus et georychus,
£nfiu le genre spalax ou rat-taupe , dans cette seconde édition
du nouveau Dictionnaire d^ Histoire naturelle , ne comprend
que deux espèces seulement , le zemni ou aspalax dçs anciens,
et le zocor qui étoit placé parmi les ^is par Erxleben. Voyez
Rat- TAUPE. (DESM.)
SP ALL ANZANIE , SpaUanzama. Genre de plantes établi
Îar Pollini , pour placer l'AiGnEMOiNE aigremonoïde de
linnœns. 11 a aussi été appelé Amonie par Nestler. Ses ca-
ractères sont : calice double , ^extérieur campanule à dix ou
douze découpures , point crochues ; Fintérieur tubulé , étran-s
glé , à cinq divisions ; cinq pétales ; cinq à six étamines , in-
sérées sur le calice ; un ovaire ii deux styles et k deux stig-
mates ; une semence globuleuse , renfermée dans le calice
qui s^est durci, (b.)
SPALME. Nom qu'on donnoit autrefois an pétrole et à la
malta qu'on faisoit entrer dans le goudi'on dont on enduisoit
les embarcations , d'où est venu le mot espalmer un naçîre^
qu'on a restreint à l'opération qui consiste à le frotter de
suif, (pat.)
SPALTE. F. Spath, (s.)
SPAN. On appelle ainsi la Sakicle , k Java, (b.)
SPANAGHIA. Nom que les Grecs modernes doniient
aux épinards. Il dérive du mot latin spinada. V. ce mot. (ln.)
SPAN ANTHE , Spananthe. Genre de niantes établi par
Jacquindanslapentandrie digynîe et dans la famille des om-
bellilères. 11 a pour caractères : fleurons égaux; fruits ovales,
chargés de trois stries sur leur partie ei^rieure. Ce genre,
qui ne diffère pas du Crantzie de Nuttal , a depuis été réuni
aux HïDaOCOTYLES. (B.)
SPANIARDS. C'est le nom que les Espagnols de Car*
thagène donnent à la grande ÂiquETTE. (s.)
SPAR. Synonyme ao^laisjtu mot Spath. (lIï.)
SPARACTE, 5/tiracto, Vieill. Genre de Tordre des oi-
seaux Sylvains et de la famille des CoixuRiONS. F, ce mot*
Caractères: bec médiocre , très*robuste 9 garni à sa base de
SaS s P A
ioiei dirigées» avAOt^ èofiyet^ ed 6eâstià; mmdîbale sdpé*
ri€ur« échancrée en fornôie d« dent et erodiue vers It boât ;
rinfiérieure dépriÉiëe ^ {ylos courte , etilière ; âdriiies ovales ^
à demi coorertes par les soies ; lâfigaè courte, triangillaire «
lacérée à sa pointe; tarses robustes; quatre doigts, troi^
devant, un derrière; les ettéf'iéurs réunis à leur base; ongles
irèt*croehus, acmniiiés; leS detm {^rentières témigcs les pins
longues de toutes ; rectrices , dix.
Le S^AEACTE ttUPPÉ, 5/)ûrdrtû t:rUtata^ VieîH. — PI. 79 des
Oiseaux d^ Afrique de LevaiiljYtit, sons la déùomînatioli de
hec de fer. La hilppe de cet oiséâu éSt Composée de plumes
étroites 9 inégales, et dont les plus grandes ont nrès de quatre
S onces de longueur et sont creusées en gouttière ; elle s'é*
ive sur le front et se recourbe en arant ; sa couleur est d'art
Boir pur, de même que celle qui dominé sur tout le plumage:
les plumes de la gorge sont roides, dufes et d'un rouge vif
entremêlé en bas de quelques trâîts jaunes; une large bâtfde
de cette couleur, Bambée de quefques lignes rOuges dansie
milieu, et nointillée de 0011* sur les côtés, traverse le milieu
du corps ; le croupion et les couvertures supérieures de tai
queue sont d^un jaune verdâtre ; les pennes moyennes deft
ailes blanches sur leur bord extérieur, ce qui donne lieu k
des lignes de cette couleur sur l'aile , pour peu qu'elle se dé-
ploie ; le bec est d^un gris de fer ; les pieds sont d'un biei4
clair, et les ongles noirs. La taille de cet oiseau est cefl^; du
merle'; mais son corps est plus gros et plus ramassé. Son
genre de vie est inconnu ; on sait seulement qu'il se trouve
dans les îles de la mer du Sud. (v.)
SPARAILLON. Poisson du genre des Spares. (b.)
SPARASION , Sparasion , Lair, ; Ceraphron , Jdrine.
Genre d'insectes de* l'ordre dés hyménoptères , section des
térébrans, faiiiille des pupi^orcs, tribu ût% oxyures > dis-
tingué des autres géore» de cette division par les caractères
swvaDs : antennes înéérées près de la bouche , filif9rmes dans
les mâles , coudées et plus grosses vers ie bout , dams les fe^
meiles , de douze avttdes dans les deus sexes ; tété arrondie ,
avec le front élevé ; mandibules bridewiées ; palpes tnàxillaires
filiformes, de cinq articles; trois^aus palpes hbianx ; «ne
cellule radiale aux ailes supérieure» ; abdomen elliptique ,
déprimé , l'enant au corselet par nue partie de sa largeur , ou
sans pédicule notable^
L'espèce d'après lârquèlle fai étabK ce genre , est le céra-
phroft cefnu èe M. Jurine. Cet insecte éfet petit , noir, très-
ponclué, chagriné sur la tête, qtti tombé brusquement par-
devant, et dent le front est élevé et arqué. J^. la figure qu'il
s P A S27
çn a doBnée dans son oqvrage sur les faymënoptères 5 pi. i3 ^
genre 44. (l.)
SPARÂSSë, Sparassus, "Walckenaër. Genre d'arachnî*
des. V. MiCROMMATE. (L.)
SPARAXIS , Spamxis. Grenre établi par Ker, aux dépens
des IxiES. Il se rapproche des Tritoivies. Ses caractères
sont: spathe membraneuse , sèdie , déchirée ; corolle tuba-
leuse ; trois stigmates recourbés ;. capsule orale.
I^es IxiES TRICOLOft, BtCOLOR, A GRANDES FLEURS et BUL-
BiFERE, entrent dans ce genre. La seconde et la troisième dt
ces espèces sont figuréeir, pi. 1482 et 779 du Botanîcal Maga-
zine ^e Curtis. (B.)
SPARCETTE. On donne ce nom au Sainfoin , dans
beaucoup de lieux, (b.)
SPARCETTE PETITE. C'est le Nard. (b.)
SPARE ^ Spams. Genre de poissons de la division des
TuoRACiQUfis, dont les caractères consistent à avoir la lè-
vre supérieure, nett ou point extenaible ; des dent^ incisives
ou des dents mâTairefr, disposées sur un oq plusieurs rangs ;
point de piquans ni de dentelures aux opercules; une seule
nageoire dorsale éloignée de celle de la queue ; la hauteur
du èorps supérieure ou égale à/ sa longueur.
Ce ffenre , peu nombreux daos la écrnière éditvon du Sys--
iemaNaturm de limueus^ a pris^ entre les mains deBlock et
dtt Lacépède ^ u^e amplitude telle ^ qo^on enciunpte actuel-
lement quatre-vingt-dix-huit espèces^ dont tin très-petit nom-
bre ont été tirées des genres voisins ^ tels que ceux des 1^
bres^^ etc. ; et encore Lacépède a fait , aux dépens de ceux
de Linnaeus, son genre DiPTÉRODON ; Ctfirier, sfcs genres Pi"-
GAREii^ Bogue ^CuRofliis et CASTAcmot.E, ainsi que ses sousr
genres Daurade^ Pagre, SARr.uBet'Ficou.
On; divise les s^nes en trois sections, d'après la forme de
la queue.
• La première division comprend ccox q|«i ont la nageoire
,de la queue fourchue 00 en croissant, tels que :
Le SpÂrb doÀi^^ tS/^anis «um/tt^, Linn. Il a onze rayons
aignillcmnés et k|uaftorze rayons articulés k la nageoire du doâ;
troôs rayona aigmlonnéS' et douée rayons articulés à celle de
Tanns; six dents incisives à chaque mâchoire; un croissant
doré au-dessus des yeux ; une tache noire sur la queue. V»
pi. p. 19, où il e^ ^1^* C^ ^^ trouve dans toutesr les mers
d'Eurdpe, INrincipalement dans la Méditerranée, où il par-
vileni à trois ou quatre pieds de long. On \e trouve aussf , se-
lon Cetti, dans les lacs d'eau douce de Sardàigne.
Ce poisson est célèbre de toufe ancienneté , à raison de sa
Sa8 S P A
beaotë et de la délicatesse de sa chair. Il porte , sar les cAted
de France ^ un grand nombre de noms , entre autres cei|i
de sauguesme, saucandle^ lorsqu^il est très-petit ; méjane^ pou-
merinfue, poumergroQ^ lorsque! est plu^ âgé; daurade^ aou-^
rade , lorsqu^il est parvenu à plus de deux pieds de long ; et
sut*rtdaurade , lorsqu'il est très-grand« C'est lui qui sert de
type au sous-genre de son nom.
Sa tête est comprimée , en pente et sans écailles ; ses mâ«
choires sont d'égale longueur et étroites, peu ouvertes « gar-
nies de dents arrondies, séparées, inégales et placées sur
trois rangs ; sts lèvres charnues ; sa lanjgue est courte , épaisse
et lisse comme le palais ; ses narines ont deux ouvertures
liées par un sillon ; les opercules de sqs ouïes sont unis et
arrondis ; le corps est large , tranchant sur le dos , arrondi
sous le ventre^ couvert d'écaillés bleues en dessus , argentées
en dessous ; sa tache d'or au-dessus des yeux manque souvent.
Il en est de même de la tache noire de la queue.
Aristote et les autres naturalistes anciens ont beaucoup
parlé du spare dorade , qui étoit l'emblème de la beauté fé-
conde , en conséquence consacré à Vénus; et qui passoit , de
leur temps , pour un des meilleurs poissons de la mer. Au-
îourd'hui on l'estime encore beaucoup; mais cependant on
Je recherche moins que les Romains du temps des empereurs,
époque où on en donnoit quelquefois àts prix énormes. On
le prépare, dans les cuisines', au court-bouillon, c'est-à-
dire cuit , après l'avoir vidé et lavé , dans du vin assaisonné
de sel , poivre , thym , laurier , etc., ou dans l'eau vinaigrée,
avec les mêmes assaisonnemens. On le fait rôtir sur le gril ,
et on le sert avec une sauce blanche aux câpres ou une sauce
à la moutarde , etc. On le mange aussi frit. On le fait saler
pour l'envoyer au loin ou le garder pendant l'hiver , et alors
on l'apprête comme la Morue. V. ce mot
Oii pêche les spares dorades au filet et à la ligne amor-
cée de crustacés ou de petits poissons, objets dont ils se
nourrissent principalement. On les prend aussi à la surface
de Teau avec la foène. lis remontent souvent les rivières f
car , comme je l'ai déjà dit , ils peuvent vfvre dans les eaux
douces ; et on les arrête, au retour, dans des enceintes de
filets ou de branches entrelacées. Ces derniers passent pour
plus délicats que ceux qui restent perpétuellement dans la
mer.
Duhamel et Bioch insistent pour qu'on multiplie les spares
dorades dans les étangs, où leur chair deviendroit encore plut
savoureuse que celle des dorades qui ne restent que momen-
tanément dans l'eau douce; et , en effet, il semble que cela
seroît très-avantageux, mais probablement cela ne seroit pas
s P A i^
U'ès-'facile fi^or la plupart àts prôprîéiahrefi cl^éla«igs\y ptns-
que ce poisson canari dès ^^il est soni de l'ea« , et que soa
transport 4ev4eiidr<Ht lort coûteux effort incertalo. Cepen^
dam les anciens Roœaki5 le/faiis^ieiit ^ «t ie fameux lac Im-*-
crin étoit peiiplé âitîfieieKeneÂt ^ chaq}iit aonëe , de ce poisr
son. ,
On trouve ie^ eiiipceiot«s de dorades dax^s les pays à schis-
tes et dans les pays à couches , de sorte quHl doit étce fromré
q^e ce poisse» existoit dans l'aneûnae mer comme dans la
mer actueUe. On y troure aussi > €t bien plus commuoimenl^
coHKmç on peui rimagiiier , kurs parties solides^ piincipa/-
lemeat leurs dents. Ces dernières sont connues des oryc^o^
graphes sous le nom de crapaudùus ou de hifimîies^ let ont étié
autrefois fort recherchées 9 d'après te préjugé , nénéraiement
re^ , qii'il suffîsoit de les porter enchâssées dans une bague,
'dans un pendant d'oreiUe , ou même ii une breloque de mop-^
tre , pour être préservé de plusieurs maladies. JLorsqne ces
délits avoieat, dans letir centre , une tache presque noire ,
, elles prenaient le nom à'ûBil de strpemi ^ et augmentoient sin-
gulièrement de prix. On les cotitreiaisoit à Malte en mettant
sur une dent de ce poissom , nouveilemeat arrachée , une
..goutlte d'acide nkrique. Aujourd'hui, on est revenu de toutes'
ces erreurs , et les dents fossiles de.ce spare ne sont re^
cherchées que par les coUeoteurs d'objets d'histoire natu-
relle.
C'est au printemps que fraient les spares dorades ; et c'est
Alors qu'ils viennent sur les rivages , à l'embouchure âjes ri-
vières , où en en prend beaucoup. Peskdant l'hiver , âls se
tie»aent dansks profondeurs des merâ , el on es poche très-
rareœent. Leur croissance est si rapide, qu'on a dit qu'ils
avig^nentoient du triple chaque amîée ; et leur maltiplicar-
tîon est si considérable, qu'on n'a pu la peindre, aiilsi
qu'on l'a déjÀ r^marqisé , qu'en la prenant pour l'enblème
de la (écoaudité. Ceux qui s4Mit daito les lacs d'eau douce
croissent el multiplient encore plus rapidement ; mais ils
'Sont exposés à périr dans les hivers rigoureux , comme on
l'aiTU en Sardaigne en 1766^ au rapport de Cetti.
lie SpaA£ spaAàilloi? , Spams annulons^ Linn. , a onz^ ^
rajons aiguillonnés et treize rayons articulés k la nageoire
du^dos; trois rayons aiguillonnés et onze rayons articulés i
celle de l'anus ; les dents incisives un peu pointues ; une ap>i^^
pendÂce écailleuse auprès de chaque thoracine ; la couleitt^
\ générale îaunâtre; une tache à la queue. On le pêche dans
la Méditerranée. Il porte sur nos côtes les noms de spargus ,
spurbis ^ ra^aiHott y et de canlé. Sa tête est petite, compri-*
mée, sans écailles; ses mâchoires isont de longueur égale ,
XXXI. 34
S3o S P A
garnies, sur le devant, de dents incisiireSf pointues, et aux
deux côtés de molaires arrondies ^ le corps est aplati , cou-
vert de petites écailles jaunes'Ct argentées , mais le dos , qui
est étroit, est plus brun , et le ventre, qui est arrondi , plus
blanc. On voit de plus des raies transversales, d'un noir brun
et quelquefois une tache noire il la queue. Les nageoires su-
périeures sont noirâtres, et les inférieures rougeâtres bor-
dées de noir.
Pline , qui a fait mention de ce poisson , dit qu'il fraie k
Féquinoxe, qu'il se multiplie extrêmement et qu'il vit de pe-
tits poissons , de frai , de crustacés et de coquillages. On le
voit, à cette époque, arriver en troupes nombreuses sur les
-côtes , chercher à entrer dans les rivières et les lacs , et en
automne disparottre subitement pour s'enfoncer dans la pro-
fondeur des eaux où il passe l'hiver. On le prend en grande
quantité y surtout en Sardaigne, en Toscane et dans l'A-
driatique, soit avec des filets, soit k la ligne amorcée d'un
morceau de» crustacé. Sa longueur excède rarement un pied.
Sa chair est molle , en conséquence peu recherchée sur les
tables délicates ; cependant, lorsqu'elle est grillée, elle n'est
pas mauvaise. Les pauvres, qui, partout, se contentent de
ce qu'ils peuvent se procurer^ s'en accommodent fort bien, et
«n font une grande consommation.
Le Sparë sargue a douze rayons aiguillonnés et treize
articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et
quatorze articulés à l'anale ; huit incisives larges à leur bout;
deux rangées de molaires arrondies de chaque côté ; des ban-
des transversales noirâtres ; une tache noire à la queue. Il
sert de type , selon Cuvier , à un genre de son nom. On le
trouve dans les mers d'Europe , et surtout dans la Méditer-
ranée ; on le trouve aussi dans la mer Rouge. Ou le connoft,
sur nos côtes , sous les noms de sar , sarg , sargo et sarguet.
Aristote et Pline , qui ont connu ce poisson , disent qu'il
fraie au printemps et en automne , ce qu'il faudroit cepen-
dant vérifier ; qu'il vit en troupe sur les rivages , et qu'il re-
monte les rivières. Belon rapporte qu'on en prend une
énorme quantité dans le Nil. Il parvient ii plus de deux
. pieds de long. Il vit, comme les autres spares, de petits
poissons , de crustacés et de coquillages. Sa chair est sèche ,
cependant elle est bonne frite , et on en mange beaucoup sur
toutes les côtes de la Méditerranée. Ses dents , portées dans
la poche , avoient autrefois la propriété de guérir le mal de
dent ^ mais elles l'ont perdue depuis qu'on ne croit plus,
sans examen, les contes populaires.
Lacépède regarde le spare puntazzo de Cetti comme une
variété de celui-ci.
s P A 531
Le Sparè OBLABE , Spams meianurus, Litin. , a onze
rayons aiguillonnés et quatorze articulés à la nageoire 'du
dos; trois rayons aiguillonnés et quatorze rayons articulés à
celle de Tanus; quatre incisives comme tronquées à leur ex-
trémité et dentelées à la ipâchoîre supérieure ; plusieurs ta-
ches et des raies longitudinales de chaque côté; une tache à
la queue. On le trouve avec les précédens , dont il a les
mœurs et la qualité de la chair. On le connoît sur nos côtes
sous le nom de nigroil. 11 parvient à peine à un pied de long.
C^est dans le lac de Cagliari en Toscane et dans TAdriati^
que y tpLOXk en prend le plus.
Le Spare SMAHis a onze rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et
douze rayons articulés à Tanale; des dents incisives , comme
tronquées et mêlées à des dents plus petites et plus serrées;
un grand nombre de pores sur la partie antérieure de la tête;
la couleur générale argentée ; le dos rougeâtre. On le trouve
dans la Méditerranée. 11 est connu sur nos côtes sous le nom
àepicarei et de garou. On en prend' beaucoup qu^on sale, et
qu'on sèche ensuite à Tair. Autrefois on en faisoit , par la
décomposition de sa chair dans Feau , cette liqueur noire si
piquante et si propre à exciter Tappétit , que les anciens ap-^
f^eloient garum , et quUls estimoient tant , que son prix éga-
oit celui des parfums les plus précieux , dans le temps du
grand luxe des Romains. V. au mot Garum.
Une fort belle figure de cptte espèce a été gravée par De-
laroçhe à la suite de son mémoire sur les poissons des îles
Baléares , imprimé dans les Annales du Muséum.
Le Spare mendole , Spams mœna , Linn. , a onze rayons
aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale; trois
rayons aiguillonnés et dix articulés à Tanale ; chaque mâ-
choire garnie d'une rangée de dents très-serrées et sembla^
blés à un poinçon. On le pêche sur les côtes françaises de la
Méditerranée , où il est appelé cagareUe\ juscle , gerle eimun^
doure. Il parvient rarement à un pied de long. Ses couleurs
varient beaucoup ; mais ordinairement il est blanc, avec des
lignes longitudinales bleues et des nageoires rouges.
Les anciens ont beaucoup parlé de ce poisson,, quoiqu'ils
n'en estimassent pas plus la chair qu'on ne l'estime aujour-
d'hui; mais comme il est extrêmement abondant, il a tou-
jours été remarqué. C'est sur les rivages sablonneux on pier-
reux qu'il se plaît davantage et qu'il fait la chasse à tons les
jeunes poissons. C'est aussi là qu'on le pêche à la ligne ou
au filet. On en prend tant h Venise , qu'on le vend par mon-
ceaux. Les anciens ont dit que la saumure dans laquelle on
le met devient purgative. On le consomme firais ou salé ;
53a S P A ^
mai» les gens riches le déda^nenl, comme coriace et insl-
iude. Rondelet dit cependant qu'il est gras en été , et qa*a-
ors, la femelle surtout , est passablement bonne.
Le Spare argenté a neuf rayons aiguillonnés et vingt-six
rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillon-
nés et six rayons articulés à la nageoire de l'anus; des écail-
les argentées sur presque «toute la surface du corpâ; une
tache noire auprès des orancfaies. Il habite les ntéi^ du Ja-
pon.
Le SpaRE nuRTA a onxe i^ayoUs aiguillonnés et douze
rayons articulés k la dorsale ; trois rayons aiguillohiiés et six
rayons articulés à la nageoire de l'anus ; des dents niolaires
arrondies ; les dents antérieures de la mâchoire supérieure
conformées comme des dents laniaîres ettrès-aiahcées; dé%
bandes transversales rouges. Il habite la 'Méditerranée , et
ie rapproche du spare denté. C'est le spent ruhrlUon de Daa-^
benton.
Le SpaREPAgEL, Spàrttstryihrmusy Linn., iai dôutiè irâydni
aiguillonnés et dix rayons articulés à la dorsale; trois rayons
aiguillonnés et neuf rayoàs articulés à Tanale ; un double
radg de dents molaires ; les dents antérieures (brtès et pôià*
tues ; une couleur ronge très-vîve sur presque toute la surr
face du corps. Il se pèche dâi^s ta Méditèrraàée et dans les
mers d'Amérique, où il acquiert un pied de long. On rap-
pelle pageur , pcigeau et pagau sur nos côtes , et haucanigre aux
Antilles. Les auteurs grecs et romains en font souvent men-
tion comme d'un poisson exquis. Aujourd'hui on le regarde
-également comme un des meilleurs du genre. On le mange
^ordinairement frit et arrosé de jus d'orange et épîcé. On le
prend , en été , sur les rivages , et en hiver eii pleine mer.
C'est dans cette saison qull est le plus recherché par les
gourmets. Il vit de jeunes poissons , de crustacés et de co-
quillages, fraie au printemps, mnhipUe beaucoup , et ne
voyage qu'en troupes nombreuses. Sa cotiletir devient grisâ-
tre dans la vieillesse.
Le Spare pagre a douze rayons aiguillonnés et dîk arti-
culés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et neuf
rayons articulé^ à l'anale ; une membrane placée an-dessus
de la base des rayons articulés de la dorsale et de l'anale , et
autour du dernier rayon de chacune de ces deux nageoires ;
deux rangs de dents molaires arrondies ; les dernières de ces
molaires plus grosses que les autres; ie dos roogeâtre; le
ventre argenté. Cuvier croît qu'il doit servir de type à un
nouveau genre. On le trouve dans tontes les mers d'Europe
et dans celles d'Amérique. La Méditerranée surtout en nour-
rit de prodigieuses quatoftités qui virent dans ^tz profondeurs
S\P A ^ 533
pendaBt riûvtr^ qui s^approchent des mages pendant Véié^
et qui remontent même les rivières. Les anciens , qui l'ont
connu, rapportent que sop entrée àsius le Nil ej^t un des si-
gnes avant-coureurs de ripopd^tipn de ce (leuve , et qu'en
conséquepce , il avoit été divinisé par les Egyptien^. )1 par-
vient à environ deux pieds de long, oa cl^air est sèche, mais sa«
Toureuj^e. Ceux qui sont pris dans Us rivières sopt moins bons
que ceux que Ton prend ^ pleine mer, ce qu on attribue à la
moindre quantité de nourriture, ne trouvant p^s dans le»
eaux douces autant de petits poissons, de crustacés, de eo-
quîllages que dans la pleine mer. Il y manque surtout de
frai 4^ 1^ sèche y 4pi?^ î^ parpitiaire son mets favori. On le
mange cuit àTeausalée f avec une sauce aux câpres, ou une
sauce rousse , ou rôti sur le gril , et assaisonné à Thuile el
au vinaigre, offrit et arrosé dç jus d'orange épicé. On le
pêche au fijet ou à Tbameçon amorcé d'un crusiacé. On ei^
prend de très-grandes quantités 4an^ certains endroits ,
principaleu^ent ep Sardaigne. Son co^ps est quelquefois
pourvu 4e bande^ longitudinales jaunes , et d^ deux^ taches
noires de chaque côté, une au-dessus et une au-dessous des
, ouïes»
J^e SpARp poou£ , Spams hoops j. Ltnn. ^ ^ trepte rayops à
la nageoire du dos, et sei^ r^yqns à celle de ranps;les dents '
de la mâchoire supérieure obluses et dentelées ; un grand
noipbre de raies longitudinales; les quatre raies inféneures^
dorées ou argentées. On le trouve ^^r^Ut^lé^j^wr^x^t el^
les mers du Japon. Ce poison ^st long et cylindrique \. son
dos e^t olivâtre et son ventre argenté ; ses. yeux sont très-rer
inarqùa]>lp$ par leur grandeur , et c^st de cette circonstance
que les Grecs, qui Tout connu, onitir^souAnom» qui veut
dire mil de bœuf. Iln'çst point vrai, comme L'ont écrit lespoë-
tes , qu'il fasse eiHendre un cri.
Le SPÂfiE poETE'ÉPLNË a sept rayons aiéuillonné« et dix^
huit ou vingt rayons articulés à la^ dorsale; les. deux premiers-
rayons, aiguillonnés de cette nageoire très-courts ; les cinq
autres plus longs et filiforme^; trois rayons aiguillonnés et
neuf rayons articulés à la nagçroire de l'anus; quatre dent^
incjbives et coniqi^s à chaque mâdmijre ; un. grand nombre
de molaires hémisphérique^ et ^lerrées les unf s contre les
autres ; la cpujeur générale d'un rouge argenté; le dos et
les raies d'ui^e Quançe obscure. 11 se trouve dans la mer
Rogge , oà Forskaël V^ ob^rvé. jl se tient d^ns les li^ux
profoi^d» ^^ v^^|[, e| s'approche très» rarement des ri-
vages.
LA Spau çàTï'^HÈRE a Quze rayons aîguillounés et treize^
iFapn^ 4rtici4é^ à la dorfale» trois ray4)ns aiguillonnés et^
S34 S P A
onze articulés à Tanale; plusieurs rangées de dents; les an*
térieures de la mâchoire supérieure très-grosses ; les anté-
rieures de la mâchoire inférieure fort petites; la ligne laté-
rale très-large ; une vingtaine de raies longitudinales et jau-
nes de chaque côté. Il est figuré dansjlondelet, pag. ii3 ,
sous le nom de canihero. On le pêche dans la Méditerranée.
Il se plaît aux embouchures des rivières et autres lieux va-
seux. Sa chair est peu estimée , comme étant sèche et non
succulente.
Le Spare saupe a onze rayons aiguillonnés et dix-sept
rayons articulés 4 la nageoire du dos; trois rayons aiguillon-
nés et quatorze rayons ariictrlés à celle de Tauus; vingt dents
incisives ou environ à chaque mâchoire , placées sur un seul
rang; chaque incisive de la mâchoire supérieure un peu
échancrée pour recevoir la pointe de celle d'en bas; onze
raies longitudinales jaunes ou dorées de chaque, côté. On le
pêche dans la Méditerranée , où 21 parvient au plus à un pied
de long. 11 s'appelle, sur nos côtes, vargadette lorsqu^il est
jeune , et sopi ou saupe lorsqu'il a toute sa croissance II vit
en troupes nombreuses dans les profondeurs de la mer en
hiver, et sur les rivages en été. Il fraie en automne , et mul-
tiplie considérablement. On en prend dans quelques endroits
d'immenses quantités, au filet ou à Thameçon amorcé de
morceaux de citrouille qu^il aime beaucoup. Il vit principa-
lement de végétaux. Sa chair est molle, coriace, sans goût,
et exhale souvent une mauvaise odeuç.; aussi il n^ ^ ^l^e tes
pauvres qui s'en nourrissent. Les anciens l'ont connu et ont
rapporté beaucoup de fausses notes sur son compte , comme
de dire qu'il déposoit ses œufs dans des nids, qû^il se nour-
rissoit d'excrémens , qu'il avoît l'ouïe très fine , etc.
Le Spare sabre a onze rayons Mguillonnés et quatorze
rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et
enze articulés à la nageoire de l'anus ; les dents incisives ser-
rées et un peu coniques; les molaires nombreuses et hémi-
sphériques ; seize à dix-sept raie^ longitudinales et brunes de
chaque côté du corps. On le trouve dans la mer Kouge, où
îl a été observé par Forskaë!.
Le Spare synagre a seize rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la nageoire du dos , qui est longue et échan-
crée; l'anale arrondie ; la couleur générale d'un violet pour-
pre ; sept rates longitudinales et dorées de chaque côté ; la
caudale rouge. Il se trouve dans les mers d^Amériqae. 11 ne
faut pas le confondre avec celui auquel les Grecs avoient
donné ce nom, et qui ne nous est pas connu.
Le Spare élevé, Sparuslatus , Linn. , a douze rayons ai-
guillonnés et neuf rayons articulés à la dorsale ; trob rayons.
s P A 535
aiguillonnes et huit rayons articules i Tanale ; la hauteur dû
corps égale k sa longueur; la couleur générale jaânâtre; la
tête argentée. Houtuyne Ta trouvé dans la mer du Japon.
Le Spare strié , Spams virgatus , Linn. , a huit rayons
aiguillonnés et dix rayons articulés à la nageoire du dos; deux
rayons aiguillonnés et huit rayons articulés ii celle de Tanus;
le museau arrondi ; le corps allongé ^ déprimé et couvert
d'écaillés conforn^es et disposées de manière à le faire pa-
rohre strié. On le trouve avec le précédent.
Le Spare H\FFARA a onze rayons aiguillonnés et treize
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et dix
rayons articulés à Tanale ; chaque mâchoire garnie de dents
incisives , fortes , émôussées et un peu éloignées les unes des
autres ; des tubercules hémisphériques auprès du gosier ; la
couleur générale argentée ; treize ou quatorze raies longitu-
dinales d'un brun jaunâtre de chaque côté. On le pèche dans
la mer Rouge. Il se nourrit de végétaux j et sa chair est sa-
voureuse.
Le SpARE BERHA a douze rayons aiguillonnés, et onze
rayons articulés à la naseoire du dos ; trois rayons aiguillon-
nés et dix rayons articulés à celle de Tanus ; quatre dents inr
cisives et longues à chaque mâchoire ;.les molaires nombreuses^
et demi-sphériques ;.les plus éloignées du museau, plus granr
des que les autres ; la lèvre supérieure plus longiie que Tin-
férieure ; les écailles grandes et arrondies. Il habite la mer
Kouge , se nourrît de végétaux , a la chair délicate , la couleur
blanchâtre et le corps ovale.
Le Spare chili a treize rayons aiguillonnés et quinze ar-
ticulés à la dorsale ;. deux rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à Tanale; les yeux gros et rapprochés ; les incisives
un peu coniques;iesmolairesémoussées;rensemble du corps
et de la queue comprimé de nuinière ^présenter , de chaque
côté, une sorte d'ovale ; les écailles grandes, rhomboïdales
et tachées de blanc. Il se trouve dans les mers du Chili. Sa
chair est très-bonne , au rapport de Molina. ^
Le Spare éperonné a treize rayons aiguillonnés et dix
rayons.articulésà la nageoire du dos 4 sept rayons aiguillonnés
et neuf rayons articulés à celle^e l'anus ;.un.piquant recourbé
vers le museau au-devant de la dorsale ;. le premier et le
dernier rayon, de chaque thoracine aiguillonnés ; des raies
bleues et tortueuses. Il habite les mers des Indes et d'A-
mérique.
Le Spare MORi^ie , Spams mormyms^ Lmn. , a onze rayons
aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale ; trois
rayons aiguillonnés et dix rayons articulés à l'anale ; la mâr
choire supérieure un peu plusavancée que l'inférieure ; trois
836 S P A ^
^Q quatre rangées d« ()etits fnberènîei aiteiidis , oa de petites
dents molaires, sur le bord iniërîeur de la mâchoire d^en
haut, et d«ux rangées de denté semblables sur le bord inté-
rieur de la mâchoire d^en bas ; plusieurs bandes transversales
étroites et alternativement argentées et noirâtres. On le pêche
dans là Méditerranée, oh il vit de petits poissons et de sè-
ches. Il parvient à la longueur de deux pieds. Sa chair est
molle et peu agréable au goAt. On le coanoît sur nos c6tes
sous le nom de mormind ou marme.
Le Sparb smcTNÀTRE a trois rayons aiguillonnés et douze
rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguillon-
nés et ^ix rayons articulés à celle de Tanus ; la couleur bru-
nâtre. Il habite les mers du Japon.
Le Sf ARE BIGARRÉ a douze rayons aiguillonnés et cpiatorze
rayons articulés â la dorsale ; trois rayons aiguillonnés , et
vingt-quatre rayons articulés â la nageoire de l'anus ; le
corps comprimé et ovale ; Us incisives serrées Fane contre
Tautre ; les opercules revêtus d'écaillés semblables à celles
du dos \ «ne pièce écailleuse auprès de chaque thoracine ;
de grandes taches ou bandes transversales noires. On le pêche
4ans la Méditerranée.
Le Sparb osbegk a onze rayons aiguillonnés et onze arti-
culée à la nageoire du dos ; quatorze rayons â Tanale ; la
mâchoire inférieure recourbée et garnie de quatre dents as»
sez grandes ; la tête panachée de bleu et de rouge ; Ats raies
alternativement bleues et- jaunes de chaque côté. Il habite
avec le précédent.
Le Spare BIARSEILIAIS a douse rayons aiguillonnés et dix
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et
dix rayons articulée k la nageoire de l'anus ; les incisives de
la mâchoire inférieure un peu saillantes au-deÙ àts lèvres ;
le lobe infériewr de la queue plus court que le supérieur ; la
eoulettr générale d'un or pâle ; des raies longitudinales bleues,
tourtes 4 phis ou moins voisines de la* caudale ^ et une ou
plusieurs taches brunes de chaque câté du corps. On le trouve
encore avec le préeédent*
Le Spabe CASTAOKOiE i Sparus rau, a trois rayons aiguil-
lonnés et trente-cinq rayons articulés k la nageoire de dos ;
deux rayons aiguillonnés et trente articulés à celle de Tanns;
le devant de la tête élevé et arrondi; le museau avancé et
arrondi ; la mâchoire inférieure plus longue que la supérieure ;
le dos noir; les cétés bleus ; la partie inférieure argentée^
Cuvîer en fait un sous-genre. On le trouve , maïs rarement,
dans les mers du Nord. Il parvient à une longueur de plus de
deux pieds.
Le Spare bog araveo a douze rayons aiigHillonnés et treize
s P A ^ 537-
ràjoi&s aiilcalés V^A ^('^SA^c 9 trois rayons aiguiUonnés et
treize rayons articulés à FaDale ; le corps aplati , ovale et
argenté. Oiî le pèche dans la Méditerranée.
Le Spare af AH5LNA a dix rayons aiguillonnés et dix rayons
artjcttiés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et
neuf rayons articulés à Tanale ; dix- hait dents coniques et
fortes à chaque mâchoire , les molaires émoussées et larges^^
des dents sétacées auprès du gosier ; la première pièce de
chaque opercule dénuée de petites écailles ; des handestrans"
versales argentées et nébuleuses. 11 habile la mer Rouge*
}^ Spârb BARAK a dix rayons aiguillonnés et treize rayons
articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et
neuf rayons articulés k celle de Tanus ; quatre dents incisives
à chaque mâchoire ; les molaires émoussées et disposées sur
un seul rang; les antérieures de ces molaires larges , les pos-
térieures hémisphériques ; des dents sébacées et nombreuses
auprès de ces dernières ; la première pièce de chaque oper-
cule garnie dé petites écailles ; la couleur générale verdâtre ;
«ne tache noir^re et souvent bordée de brun de chaque càté.
On le trouve avec le précédent.
hé S^ÀKE RAMAK a dixfayôns aiguillonnés et neuf rayons
articulés à la dorsale', trois rayons aiguillonnés et neuf rayons
articulés à Tanale^ ces derniers d'autant plus grands qu'ils
s'éldgnentde la tête ; les dents antérieures un peu plus grandes
que les autres ; la couleur générale d*un blanc verdâtre ; des
raies longitudinales d*tin jaune violet. On le trouve avec le
précédent.
Le Spare grand œil a dix rayons aiguillonnés et ontt
articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et
neuf articulés à celle de Tanus; six ineisives à chaque mâ-
choire ; les molaires larges, planes et courtes ; la lèvre in-
férieure renflée; Pcntre-deux des yeux tuberculeux; la mem-
brane de la caudale couverte de petite*, écailles ; l'œil très-
grand ; la couleur générale bleuâtre. H se trouve encore dans
ïa mer Rouge.
Ii€ Spare QUE^^B ROITGë, Spams eryikraurus^ a neuf rayons
âigUj|tlo«inés , et onz^ ray#ns articulés k la dorsale ; trois
rayons aiguillonné^^ et sept articulés à Tanale; un seul rang
de dents très-petites à chaque mâchoire; la tête et l'ouverture
^e la bouche petîteiè'; les opercules , la nageoire du dos , l'a-
Twie ^t la caudale ^ revêtus en partie â'écaîlles plus petites
qtie Celles^ du dos ; l'aiius plus près de la caudale que de la
♦êtc ; la couleur générale argentée ; le dos bVeu ; les nageoires
rouges. Il est figurédans Bloch, pi. 261 , et dans le Bujfon de
Delerville , vol. 3 , pag. 18. On le poche dans la mer du
538 S P A
Le Spare queue i>*or â dix rayons aiguillonnés , et dix-
sept rayons articulés ^ la nageoire du dos ; trois rayons ai--
J;uîllonnés et vingt-trois rayons articulés à celle de Tanus
*œii très-petit ; chaque opercule terminé par une prolonga-
tion arrondie à son extrémité ; Fanus plus près de la tête que
de la caudale ; là couleur générale d^un riolet argenté ; une
raie longitudinale et dorée , depuis la tête jusqu'il la nageoire
de la queue ; une seconde raie dorée , depuis les thoracines
jusqu'à Tanale ; les nageoires anale , caudale et dorsale do-
récs; Il est figuré dans.Bloch, pi. a6a, et dans le Buffon de
Deterville , vol. 3 , pag* i8. Il vit dans les mers d'Amérique.
Le Spare CUNING a dix rayons aiguillonnés et quinze arti-
culés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et onze
articulés à celle de Tanus ; la mâchoire inférieure plus avan-
cée que la supérieure^ chaque opercule composé de trois
pièces , terminé par une prolongation arrondie , et garni de
petites écailles ; le dos et le ventre carénés ; le dos violet ; les
côtés argentés et rayés d'or. Il est figuré dans Bloch, pi. 263,
et dans le Buffon de Deterville , vol. 3, pag. 12. Il est propre
à la mer des Indes.
Le Spare galonné a dix rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiiguillonnés et dix
rayons articulés à l'anale; les dents serrées ; l'anus plus près
de la caudale que de la tête; le dos violet ; deux bandes trans-
versales et noires* Tune sur l'œil , l'autre sur la poitrine ;
sept raies jaunes et longitudinales de chaque côté. Il est figuré
dansBloch; pi. 263, et dans le Buffon de Deterville. On le
pêche dans les mers de TAméFlque. Sa chair est très-es-
timée.
Le Spare brème a dix rayons aiguillonnés et douze rayons
articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés et
dix rayons articulés à la nageoire de Tanus ; les dents de la
mâchoire supérieure plus larges et plus serrées que celles de
riaférieure; la ligne, latérale large et courbée d'abord vers le
haut et ensuite vers le bas; les écailles placées au-dessus de
la ligne latérale , plus petites que celles qui sont placées au-
dessous; les unes et les autres mdes^au toucher; le do^^is;
les côtés d'un argenté mêlé de doré ; le ventre blanc. T\ est
connu sur nos côtes sous les noms de brème de m^r et de carpe
de mer. On le prend au filet et à la ligne, pendant Tété sur-
tout. Il vit d'œufs de poissons et des petits qui en provieik-
jient. Sa chair est blanche , molle et peu agréable au goût ^
mais lorsqu'elle provient d'individus pris dans des endroits
pierreux, et qu'elle est grillée et servie avec une sauce aux
anchois , elle devient assez bonne»
Le Spai(£ gros œil a douze rayons aiguillonnés- et dix
s P A 539
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et
huit articulés à Tanaie ; le devant de la mâchoire supérieure
garni de plusieurs rangs de dents ; les huit dents antérieures
de la mâchoire inférieure plus grandes que les autres; les
yeux gros ; des raies longitudinales fouges placées au-dessus
de raies longitudinales jaunes de chaque côté. Il est figuré
dans Bloch , pi. 27a , et dans le Buffon de Delerville , vol. 3,
pag. 94 , sous le nom dW/ de bœuf. On ignore sa patrie.
Le Spârë rayé a onze rayons a)f;ulllonnés et huit rayons
articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et -
sept rayons articulés à celle de Tanus; cinq rayons à lamem^
brane branchiale ; un grand nombre de dents ; celles de la
mâchoire inférieure plus grandes que celles de la mâchoire,
supérieure ; trois raies longitudinales et bleues de chaque
eôté , la plus éfevée plus courte. Il est figuré dans Bloch ,
pi. 375 , et dans le Bujfcn de Deterville , vol. 3 , pag. iio. On
le trouve dans les mers du Japon.
Le Spare ancre a treize rayons aiguillonnés et huit rayons
articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et neuf rayons
articulés à la nageoire de Tanus ; plusieurs dents à la ma-*
choire inférieure tournées en dehors et courbées en dedans ;
les yeux très- rapprochés l'un de l'autre ; la couleur générale
jaune ; des bandes transversales bleuâtres. Il est figuré dans
Bloch , pi. 276 , et dans le Bujfon de Deterville , volume 3 ,
page iio. On ignore quelle est la mer ou il vit.
Le Spare trompeur , Spams insidiator, a neuf rayons ai-
guillonnés et neuf rayons articulés à la nageoire du dos ;
trois rayons aiguillonnés et huit rayons articulés , à celle de
l'anus ; le museau très-allongé , en forme de tube ; les mâ-
choires situées à l'extrémité de ce tube ; deux dents droites,
coniques, et plus grandes que les autres, à chaque mâchoire ;
deux lignes latérales; la caudale , en croissant; le dos rouge;
les côtés jaunâtres. Il constitue , selon Cuvier , un soûs-genre
des Labres, soUs genre qu'il a appelé Filou. On le trouve
dans la mer des Indes , ou il parvient à environ un pied de
long. La manière dont il se procure sa nourriture est très re-
marquable. Il vit d'insectes qui n'habitent point dans l'eau ^
mais qui voltigent ou se posent sur les plantes aux embouchu-
res des' rivières. Pour s'en emparer , la nature lui a donné la
faculté de seringner sur eux , avec sa bouche , une certaine
quantité d'eau qui les étourdit , les mouille, et les fait tomber
dans l'eau.
Le Spare porcy , Sparus chrysops , Linn. , a treize rayons
aiguillonnés , et onze rayons articulés à la nageoire du dos ;
trois rayons aiguillonnés , et treize articulés , à celle de Ta-
nos ; la caudale , en croissant ; un sillon longitudinal sur le
Sio S P A
4os; riris doré ; 4^ raies bUues , sur la ttte ; toutes les Ba<-
geoires rouges , exçeipté la dorsale. Il est figuré daos Ca-
lesby , vol. 2 » planche 16. Oa le trouve dans les mers d^ A-
mérique.
Lg Spare Zanthèrs, Spams argyr$ps , Liiiu. « a doaze
rayons aiguilionnés , et quatorze rayous articulés, à la dor-?
sale ; quinze rayons à Tanale ; la caudale j eo croissant ; un
sillon sur le dos ; Tiris argenté ; les dents de devant , coni-
Îues; un long filamept^ à chacun dies trois premiers rayons
e la dorsale. M est figufé dans WiUughby^ ^ipp^ t ^^* ^^ ^^
jie trouve avec le précédent.
^ Le Spaae denté a opize rayons aîguUlonBés , et once ar«
liculés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés , et
huit rayons articulés h celle de Tanus ; la partie supérieure
et antérieure de la tête | dénuée d'écaillés semblables à
celles du dos ; quatre dents , plus grandes que les autres , à
chaque mâchoire ; les yeux rapproché» Tun de Tautre ; la
dorsale , les pectorales , Tanale et la caudale « garnie» « en
parue, de petites écailles; la couleur générée , ou blanche^
ou pourpre , ou d'un jaiuie argenté. Jl sie trouve dans la Mé*
diterranée et dans les mers d Amériqu^.On çn voit de deux
pieds de long; mais communément ils n'ont que la moitié
de cette longueur. On en prend dans la Méditerranée de
grandes quantités qu'on fait saler oi> mariner pour envoyer
au loin.
Le Spare fascé a neuf rayons aîgmlloqnés et onze articu-
lés , à la dorsale ; M*ois rayoqs aiguillonnés et neuf lutyooa
articulés f k l'anale ; cjnq rayons à la membrane branchiale ;
la caudale, en croissant; la ligne latérale , double ;.l£s dents
coniques « et Içs molaires » petites ^t arrondies ( la dorsale ,
1 anale et la caudaU 9 g«^*nie$ , en parlfe , de petites écailles;
la couleur générale , jaunâtre ; six ou sept bandies transver-
sales brunes, Il est figuré dans JitlQch , pL 9S7 , et dansle
Bufan de De^erville , voL 3 , pag- 7 « sons le jEiom de spare à
landes^ On le pêche dans l^s mers du Japon*
Le SpARb FAUCILLE, à quatorze rayons aiguiUonuéa, et ^ept
rayons articulés, à la dorsale; quatre rayons aiguillonnés,
et vingt articulés à celle de l'ariusUa caudale 9 en croissant;
quatre dents, grandes et recourbées, au devant de chaque
mâchoire ; plusieurs molaires , petites et arrondies ; la dor-
sale , l'anale et la «caudale , couvertes , en partie, d'écaillés
minces, et semblables à celles du dos ; les derniers rayons de
la dorsale et de. l'anale , plus longs que les autres ; la tête et
l^s nageoires vertes , au moins eo partie. Il est figuré dans
Blocb, pi. 258 , et dans le Bi^ffon de Oeierville. On le pêche
dan^ la mer des Antilles.
s P A Ht
Le Spab^ japonais â dix rdyoâs «îgaiitonnés et neuf ai^i-
ealds , à ia dorsale ; trois rayons aigouloniië^ y et sept articu-
las 9*À l^anale ; la caudale , en croissant ; cinq rayons , à 1»
membrane branchiale ; là mâchoire inférieure plus aran^ée
que la supérieure ; le sommet de la tête , arrondi et éleré ;
les yeuï rapprochés Ton de l'autre ; le doslinito ; tes c^tés
argentés ; des raies jaunes et longitudinales. Il est ègu#é dan»
Bloch , pi. 377 , et dans le Bujfén àt Deierville ^ vol. à ^
pag. 124^. On le pêche dans les mets du Japon.
Le S^ABE sufttifAH a quinte r^yo^s aiguilloiildésMel treke
rayons articulés , à là nageoire da dos; tftoîs Payons aiguil-
lonnés , et huit articulés , à celle die l'a)ms ; la ligne latérale»
interrompue; la caudale, en efoissant ; la couleur générale»
jaune ; des taches transversales » ronges ; trois iàcheé grandes
et noires, de chaque côté. Il est figuré dansBlock» pi. ^7^,
et dans le Bttjfun de Detervîlle » vol. 3 , pag. i^4* ^ti le trouve
dans les mers de F Amérique méridionale.
LeSlPARE cTNoDOf^ a onzerayons aiguillonnés^ et qualorse
ârtitulës à la dorsale -, trois ravons a^MîoMés, et oui» a^<«
tîculés j k Tanale ; la mâchoire supéHedrè g<rfoie 4e {famVcii
dents plus grandes que les autres, et semblables k celles d^on
chien ; les opercules garnis d^éc ailles petites , minces et lisses
tomme celles du dos ; la dernière pièce de chaque oj)ercule,
terminée en angle; la caudale, eu croissant; le dos, d'un
vert brunilre ; la tête et les côtés , Jaunes f le ventre , d'un
faune ai|;enlé ; les pectorales , les thoracines et la caudale »
fouges. ft est figuré dans Bloch , pi. syf, et dans le B»0oh
de Deterville , toI. 3 , pag. 1^4 ? ^<^^ lè tiom de dentée oMen.
On le oêche dans les mers du Japon.
Le S^ARE TÉTRACANTHE a omse rayons aiguillonnés , et
sept rayons articulés , à la nagmre du dos ; quatre rayons
aiguillonnés , et sept rayons articulés , i e«41e de l*anus ; un
rayon ai^îllotmé, «t sept rayOrtë a^tltrùlés-, à diaqoe tho«
fticine ; le dos violet ; la tête et les iftageoîreîJ , d*ui| vrolet
jaunâtre ; le ventre argentin. Il est figuré' dans Bloch, pi. aTg»
et dans le Bûffon de Deterville , vol. 3 , jVag. 124 1 1^- • i» ^^
le pêche dans les mers d'Amérique.
' Le Spare terik>r a rfbize rayons atgûillotinés , t^ quatoïieê
rayons articulés à la dorsale , dont la partie antérieure est
arrondie, et la postérieure, triangulaire ; quatorze rayons
à la nageoire de l'anus ; chaque mâchotre garnie de detMsilfi-
cisives qui se touchent; la seconde lame de chaque opercnte^
terminée par un ou deux petites prolongeméns arrondis à
leur bout ; cinq rayoris à la membrane des branchies ; la C6u(-
leur générale, dorée et mêlée de vert et de brun ; cinq bandes
transversales cm peu larges et noires. 11 ise tronve tn Im.-
54a S P A
mense qaanthé dans la mer des Indes , au rapport dé Cdna«
merson. Il n'acquiert pas plus de deux oe trois pouces ide
long.
Le Spare mylostome a dix rayons aiguillonnes , et dix-
huit rayons articulés , à la dorsale , dont presque tous les
rayons sont inégaux en longueur ; trois rayons aiguillonnés ;
et onz# articulés à la nageoire de l'anus ; la caudale » un
I»en en croissant ; le sommet de la tête^t le dos, très-relevés i
e fond du palais , paré de deux dents molaires ; sept rayons
k la membrane des branchies r des raies longitudinale» plu-
sieurs fois interrompues, et alternativement bleues et dorées.
Il habite dans la mer des Indes, où il a été observé par
Commerson , qui en « trouvé la chair agréable au goât.
Le Spâae mylio a dnze rayons aiguillonnés, et quatorze
rayons articulés , k la nageoire du dos ; trois rayons aiguil-
lonnés , et dix rayons articulés, k la nageoire de Tanus, qui
est couverte en partie de petites écailles ; cinq rayons k la
membrane branchiale ; tout le palais pavé de niolaires ar«
rondies ; plusieurs raies longitudinales , brunes et interrom-
pues ; deux bandes transversJiles ^ noires , Tune sur le devant
dç la tête , et l'autre sur l'opercule. Il habite avec le pré-
cédent.
Le Spare breton a neuf rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés , k la dorsale ; trois rayons aiguillonnés , et sept ar-
ticulés , k l'analft ; cinq rayons k la membrane des i>ranchîes ;
les plus longs rayons des pectorales , atteignant jusqu'à la
nageoire de l'anus ;• la couleur générale , argentée ; le dos
légèrement bleuâtre ; les côtés parsemés de taches ou de
petites raies longitudinales interrompues et brunes. On le
pêche sur les côtes dé l'Ile-de-France , où sa chair est fort
estimée. Il parvient k environ un pied de long.
Le Spare rayé d'or , a dix rayons aiguillonnés , et dix
articulés , à la nageoire du dos ; trpis rayons aiguillonnés ,
et iieu( rayons articulés , à la nageoire de l'anus ; une écailf*
allongée , en forme d'aiguillon, auprès du bout, extérieur de
la base de chaque thoracine ; deux pièces , à chacun des
opercules , qui sont couverts de petites écailles ; la prepiière
pièce terminée par' une ligne droite ^t la seconde , par une
ou ^eux prolongemens anguleux ; des raies longitudinales
et dorées ; une tache allongée et brillante » d'or et d^argent ,
au-dessous de l'extrémité de la dorsale; toutes les nageoires
rouges. Il se trouve avec les précédens.
Le Spare Catesby , Perça mdanura , Linn. , a douze
rayons aiguillonnés, et dix rayons articulés, à la dorsale,
qui est composée de deux parties 4 la mâchoire inférieure un
peu plus longue que la supérieure ; la caudale noire^ et bor-
s P A ' 543
dëe de blanc ; des raies bleues, sarla tête ; des raies longi- -
tudinales et jaunes , de chaque côté. Il est figuré dans Ça»
tesby, vol. 2, tab. 8, n.^ 2, On le pêche dans les mers de
la Caroline.
Le SpâR£ sauteur , Perça sàhatrix , Linn., a huit rayons
aiguillonnés 9 et dix rayons articulés, à la nageoire du dos;
trois rayons aiguillonnés, et six rayons articulés , à celle de
Tanus ; la dorsale composée de deux parties réunies ; trois
forts aiguillons à la partie antérieur^de la caudale ; le ventr«
jaune et rayé de gris ; la caudale ronge , à Texlrémité; de
grandes taches , d'un jaune obscur , au-dessus de la ligne
latérale. On le trouve dans les mers de la Caroline. Il doit
son nom à ia faculté qu'il possède de sauter verticalement
au-dessus de, la surface de Teau , pour prendre les insectes
qui y volent : je l'ai souvent vu faire cette manœuvre. Il nage
avec une grabde rapidité. Sa chair n^est pas des plus estimées.
Le Spare VENIMEUX, Perça venenosa i Linn., a dix. rayons
aiguillonnés, et quinze rayons articulés , à la dorsale«( douze
rayons à Tapale; la caudale , en croissant ; la dorsale com-
posée de deux parties réunies ; les écailles mioces et unies ;
la couleur générale , brune ; un grand nombre de petites ta-
ches rouges, bordées de noir. Oo le pêche dans les mers dû
la Caroline, où il parvient à plus de trois pieds de long, et
où sa chair passe pour un poison. Il paroît certain qu'elle
produit quelquefois des effets dangereux sur ceux qui en man-
gent; mais il n'est pas probable, ainsi que l'observe Lacé-
pède , que cette faculté délétère soit constante en lui : elle
tient sans doute à sa nourriture , ou au lieu où il habite. J'en
ai entendu parler, sous ce rapport, pendant mon séjour en
Caroline. »
Le Spare ,jub , Perça juh\ Bloch, a douze rayons aiguil-
lonnés , et seize rayons articulés à la dorsale ; trois rayons
aiguillonnés , et neuf rayons articulés , à l'anale; la caudale,
en croissant; les deux mâchoires également avancées ; la
couleur générale argentée ; six raies jaunes longitudinales ,
de chaque côté ; le dos violet ; une bande noire , bordée de
jaune ,. s'étendant jusque sur l'œil ; deux taches brunes , sur
la caudale. Il se trouve dans les mers du Bfé^l, où il passe
pour un des meilleurs poissons de ce climat.
Le Spare saljln. Perça unimacuiaia^ Bloch , a douze rayons
aiguillonnés, et seize rayons articulés, à la nageoire du dos^
trois rayons aiguillonnés, et treize articulés , à celle de l'a-
nus ; celle de la queue , en croissant ; les deux mâchoires
également avancées ; une tache noire , de chaque côté , sur
le corps et au-dessous de la ligne latérale; des raies longi-
tudinales dorées. On le pêche dans les mers du Brésil ^ où
, su s P A
. il parvient à un pied de loBg.li remonte les ritières pendant
Vété. Sa chair est excellente.
lure SPAas MÉL AKOTE, P^rcm co'gtnùUa ,Blocli , a onee rayant
aiguillonnés 9 et seize rayons articulés , à la dor^le ; trois
rayons aiguillonnés I et quatorze rayons articulés à Tanale;
la caudale , en croissant ; Tanus près de deux fok plus éloi-
gné de la tête que de la queue ; le corps allonge; la couleur
générale , argentée ; le dos noirâtre ; les pectorales , les tho*
racines et Tanale , grises , avec la base rougeâlre ; point de
taches. Il est figuré d«as Blooh , pi. 3ii , et dans le Buffon
de Deterville 9 vol. U > p- 68. 11 habite les mers du Japon.
Le SpâRE nifhoïï. Perça /apoaica ^ Bloch , a dix rayons
aiguillonnés, et dix rayons articulés , à la nageoire du dos ;
deu^ rayons aiguillonnés , et six rayons artic«ilés , à celle de
Tanus ; cinq rayons k la membrane des branchies ; la cau^
dale, en croissant; la couleur générale', blanche^ le dos
brunâtre ; les raies longitndinales, jaunâtres, les nageoires,
grîsâtr^. Il est figuré dans Bloch , pi. 3i i , et dans le Bufim
de Deterville , vol. i, p. lia. On le pèche dans les mers du
Japon.
Le Spare demi -lune a vingt rayons k la dorsale; trois
rayons aiguillonnés* et neuf articulés â Tanale; la caudale en
croissant à cornes prolongées ; les pectorales deux fois plus
longues que les thoraçines; la lame postérieure des opercules
terminée par un proîengement n»oft et anguleux; la cou-
ienr générale rou^ ; plusieurs taches 4orées et irrégnlières
sur la partie supérienns des cAtes et sur le dos, qtin est bleu;
nne raie longitudinale dorée r très4arge et s^étendant direc-
tement depms la première pièce de ropercule fUsqii'à la base
de la caudale , vers laquelle elle s'élargit ; la caudale dorée ;
la dorsale dnrée , avec vnm raie longîiadinale large et rouge.
Il est figuré dans Lacqpède , vol. 4 9 f^- 3. Il habite les mers
de l'Amérique méridionale , où il a été observé par Plumier.
Le Spâiie holoctâméosë a onze rayons aiguillonnés et
onz^ rayons articulés à la dorsale; dix rayons à la nageoire
•de l'anus; la caadale en croissant prolongé; les pectorales -
fakifomaes ; les mâchoires paiement avancées ; la tête et les
percutes demies de petites écailles; les écailles du corps et
de la queue, grandes, hexagevies et rayonnées; la couleur
^éuérefe bleue, et sans taches. On le trouve dans la mer des
^lîUies.
Le S^àBBjLBPisuas a dix rayons aiguillonnés et quatorze
rayons articulés àrlé nageoire^ dos; trois rayons aiguillonnés
et sept articulés à celle de l^an«s ; âe petites écailles sur les
opercules ; la seconde pièce de chaqne opercule terminée
^palC un ppolongemem anguleux ; upe^^dt partie de la na-
s P A 5^5
geoire caudale et de Papale recoavente par de petites écail-
les ; deux taches rondes ou ovales de chaque côté du dos. On
le pèche dans le grand Océan équatorîal.
Le Spare bilobé a onze rayons aîguilloniiés et dix rayons
articulés à la dorsale ; quaS<re rayons aiguillonnés* et neuf ar^
ticulés à la nageoire de Tanus ; la caudale fourchue etdivi*
sée en deux lobes arrondis ; la tête et les opercules garnis
d'écaillés; Tentre-deux des yeux relevé en bosse; les yeux
gros ; quatre ou six dents longues, pointues et crochues, pla^
cées au bout de la mâchoire supérieure , au - devi^it d'une
rangée de molaires hémisphériques ; de petites écailles sur
la base de la, caudale. Il est figuré dans Lacépède, v. 4^ pi* a«
On le trouve dans les mers équatoriales avec le précédent ,
et c'est à Commerson qu^on en doit la connoissance. Quel-*
ques navigateurs rappellent le capitaine blanc.
Le Spare cardinal a vingt*un rayons aiguillonnés et douze
rayons articulés àja nageoire du dos; cinq rayons aiguillonnés
et douze articulés à la nageoire de Tanus; une large saillie
rouge entre les yeux, et avancée jusqu^au dessus de la mâ«
choire ; le dos rouge foncé , et le ventre rouge clair. On le
pèche dans les mers de la Chine.
Le Spare chinois a un long filainent au lobe supérieur de.
la nageoire de la queue ; le dos rouge; le ventre jaune ainsi
que les thoracines et les pectorales ; quatre raies longitudi-
nales de même couleur de chaque cMé du corps , et prolon-
gées sur la nageoire caudale. On le pêche avec le précédent*
Le Spare bufonite a onze rayons aiguillonnés et treize
articulés à la nageoire du dos ; quinze, rayons à la nageoire
de Tan us ; la caudale en croissant ; une partie de .cette na-
geoire et des opercules, couverte d'écaillés; le dos élevé; six
dents incisives , grosses et émoussées , au - devant de la mâ-^
choire supérieure ; quatre dents semblables à Tinférieure ;
rintérieur de la bouche pavé de molaires hémisphériques et
très-inégales en grandeur; onze ou douze raie» longitudinales»
Il eaâ figuré dans Lacépède, vol. 4» pl* ^i ^î^^î ^^^ Tintérieur
de ses mâchoires, qui ressemble infiniment à celui à^s mâ-
choires du spare dorade^ mentionné au commencement de cet
article. On le trouve dans le grand Océan équatorîal , où il a
été observé par Commerson. -
Le Spare pjirroquet a quatorze rayons aiguillonnés et dix
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons ai|;uillonnés et dix
rayons articulés à Tanale; la caudale en croissant; Tocciput
et le dos arqués et très-élcvés ; la tète et les opercules dénués
de petites écailles; le museau Semblable au bec d'un perro-
quet; le palais pavé de dents molairps ;^onze ou douze raies
longitudinales de chaque côté. Il se trouve avec le précédent.
3CX2H. 35
546 S P A
La seconde division des spares comprend ceux dont la na-
geoire de la queue est tronquée ou arrondie à son extrémité.
Ce sont :
Le Spare oRPHSy qui a dix rayons aiguillonnés et cjuatorze
rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillon-
nés et dix rayons articulés à celle de Tanns ; les yeux grands ;
le corps d'un rouge pouroré ; la tête roussâtre ; une tacke
noire auprès de la caudale. On le pèche dans la Méditer-
ranée. Les anciens Tout mentionné comme poisson de rivage;
cependant il passe Tbiver dans la profondeur des eaux , dans
UscaTitéssonmarineSfOàil trouve en abondance lescoquillages
dont il se nourrit. Sa chair est dure et de difficile digestion.
Le Sfabs marron , Spams chromis , Linn. , a quatorze
rayons aiguillonnés et neuf articulés à la dorsale; deux rayons
aiguillonnés et dix articulés à Tanale ; des dents obtuses aux
mâchoires ; la ligne latérale courte ; les écailles grandes; trois
petits aiguillons au-dessus et au-dessous de la queue ; la coa«
uur générale brune ; une tache noire à la base de chaque
pectorale ; sept ou fauitraies longitudinales. Un sous-genre
doit être établi sur lui , selon Cuvier. On le trouve dans la
Méditerranée, comme le précédent, et les anciens Font éga^
lement mentionné. Il vit en troupe, et produit un bruisse*
ment -avec sa bouche. On l'appelle castagnole et monaàidU
sur nos cAtes.
Le Spare rboxboïde a douze rayons aiguillonnés et dix
rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et
douze rayons articulés à. l'anale ; les incisives larges , égales
et pointues ; plusieurs rangs de molaires obtuses ; des raies
longitudinales jaunes; une tache jaune entre la-dorsajte et
chaque pectorale. Il est figuré dans Catesby , voi. % , pL 4*
On le trouve dans les mers d'Amérique.
Le Spare bribé a neuf rayons aiguillonnés et onze râjrons
articulés ii la nageoire du dos ; un rayon aiguillonné et quinze
rayons articulél à la nageoire de l'anus; la Âorsalc très-Ion-
Eie ; les deux dents antérieures de la mâchoire supérieifre et
s quatre de l'inférieure plus grandes que les autres ; les
écailles foibleÉient attachées, et ayant une tache blanche en
chevron* On le pèche dans les mers d* Amérique.
Le Spare g aliléen a dix-sept rayons aiguillonnés et qua-
torze rayons articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés
et douze rayons articulés à la nageoire de l'anus; cinq rayons
& la membrane ^t% branchies ; sept rayons ^ chaque thora-
cine ; le dos verdâtre ; le ventre blanc. On le pêche dans le
lac de Génézareth en Palestine.
Le Spare garvose, Lahms rupesUisy Linn., a dix -sept
rayons aiguillonnés terminés par un filament, et neuf rayons
s P A 547
articulée 4 la dorsale ; trdis rayons aiguillonnés et onze arti^
titiéft à Tàtialé ; les plas grosses molaires placées au milieu I
de là mâchoire sapérieure; mie tache brune sur ie bord su-
périeur de k caudale , et souvent sur la partie antérieure de
la dotisale. On le pèche dans la mer du Nord,oâi il parvient
à peine à siic pooces (fie long. Sa chair est blanche et se digère
at^ment. •
Le S^AfiE PXéKf Spamà sasMiUsi Liton.^ a dix huit rdyobft
aiguillonnés, terminés par un ou plusieurs longs filamens, et
Iretfee rayions articulés a la nageoire du dos ; trois rayons ai^
pilonnés et neuf articulés à celle de i'anus; la ligne latérale
îdterroitipue ; les écailles dures et dentelées; la candêle ar-^
rondie ; itne raie longitudinale noire Sur cbitiae i»percule ;
nne tache noire et bordée de blanc auprès de la base de eha^
que pectorale et de chaque côté de Textrémité de la queue ;
Ses taches noires et blanches distribuées sur la caudale ^ la
partie postérieure de la dorsale et de Tanale. V, pi. D. 19 ^
où il est figuré. H vit dans l«s mers dç l'Amérique mértdio^
tiale* Sa chair est blancheyet grasse.
Le Spârë jiAYOïsNÉ a onze rayons aiguillonmés et onsse^artii*
calés à la dorsale ; trois rayotis' aiguillonnés et treize rayons
articiilés à Tanale ; la caudale arrondie ; la ligne latérale
cOrùposée de petites écailles, divisées chacune eu trois ra-
lAeaux partagés également chacun en deux ; le dos vert ; des
stries ou rayons bleus^ jaunes on verts^sur la tête; deux taches^
ruUe pourpre et l'autre jaune, sur les opercules. Il eçt figuré
4atis Llatesby , vol. a , pi. ia« On le pêche dans les, mers de
la Gai^oline. C'est le spah poudingue de Daobenton.
Le SPAftB pfX)MBÉ^ Spànss im/^^ Lian., a dix-huit rayons
aiguillonnés, terminés par de longs filaitienè^ et douze rayona
articulés à la nageoire du dos;trois rayons aiguiilôtinës et dix
rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale arrondie ; des
molaires deriai-sphériques ; la ligne latérale courbe et ensuite-
droite ; la couleur générale d'un brun livide ; le dessous â^
la tète ist le bord à^ nageoires d'un bleu foncé. On le pèche
dans la Méditerranée, où il parvient à plus d'un pied de 1%b^.
Le SPAtiË CLÀVIÈR£ , ÏMbrus varias^ Linn. , a les dents de
la mâchoire supérieure larges et serrées; la caudale arrondie;
la couleur générale variée de pDurpre^ de bleu , de vert et dé
noir ; deux taches d'un rouge de pourpre au bas du ventre. On
lé pêche très-abobdamment dans la Méditerranée. C'est un
irès-beau poisson dont la chair est tandre et délicaie* On te
connoît sous le nom de rocluiu de Marseille. ,
Le SpâAë NOiRy Labnts meiaplètusy Bloch^ a huit rayéns
aiguillonnés et onze articulés à la nageoire du dos ; trois rayons
àiguillonfiésct dix âftieulés à celle deTauus; la caudale ârren-
548 S P A
die ; one rangée de molaires arrondies à chaque mâchoire ^
deux dents linéaires à la supérieure ; deux autres dents
tournées en dehors à la mâchoire d'en bas : les yeux bordés
de pores ; la ligne latérale droite jusqu'à la fin de la dorsale,
courbée ensuite vers le bas , eft , enfin , droite jusqu'à la cau-
dale ; les nageoires, excepté les pectorales, entièrement noi-
res. Il est fi^ré dans Bio«h , et dans le Bujfon de Deteryille,
vol. 3 , p. 289 , sous le nom de labre noir. Il habite les mers
du Japon.
Le Sparb chloroptèee, Lahnu chloropterus^ Bloch , a neuf
rayons aiguillonnés et onze rayons articulés à la dorsale'; deux
rayon^aiguiUonnés et dix articulés à l'anale ; la caudale ar-
rondie ; diaque mâchoire garnie de deux dents allongées ,
saillantes et placées sur le devant , ainsi que de deux rangées
de molaires arrondies et inégales en grandeur; de petites
écailles sûr une partie de la caudale ; la couleur générale
verdâtre ; toutes les nageoires vertes. Il est figuré dans Blocb,
pi. a88 , et dans le Bujfon de Deterviile , vol. 3 , pag. 29a,
sous le nom de labre à nageoires vertes. On le pèche dans -les
mer; du Japon.
. Le Spare Z019ÉPHORE a huit rayons aiguillonnés et onze
rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons aiguil-
lonnés et onze rayons articulés à celle de l'anus ; la caudale
arrondie ; un rang de dents molaires arrondies à chaque mâ-
choire ; les lèvres très-grosses; les écailles grandes et lisses;
de petites écailles sur la première pièce de chaque opercule;
la couleur générale olivâtre ; cinq ou six bandes transversales
brunes. Il est figuré dans Bloch pi. 290 , et daop le Bugoa de
Deterviile , vol. 3 , pag. 3i6, sous le nom de labre à bandes. Il
habite avec les précédens.
Le Spare POINTILLE, Perça punctulaia^ Linn., a dix rayons
aiguillonnés et douze rayons articulés à la dorsale; trois rayons
' aiguillonnés et six rayons arricuiés à l'anale ; la caudale arron-
die ; la mâchoire intérieure plds avancée que la supérieure ;
la pièce postérieure de l'opercule terniiliée par uneprolon-
gaUpn échancréé"; la couleur générale blanchâtre ; presque
tout le corps parsemé de.petites taches ou points bleuâtres ;
du rouge sur le dos. Il est figuré dans Catesby , vol. 2 ^ pi. 7 ;
dans Bloch , pi 3i4 1 et dans le Bujfon de Deterviile , vol. 4 ,
pag. 122 , sous le nom de perche ponctuée. H habite les mers
d'Amérique et de l'Inde. C'est un très-beau poisson dont la
chair est 4rès-délicale , et qui paryîent à environ un pied de
long.
Le Spare sanguinolent , FercM, guUaia , Linn. , a neuf
rayons aiguillonnés et dix rayons drticulés à la nageoire du
dos ; deux rayons aiguillonnés ei sept rayons articulés à celle
u
vS P A 549
de Tanus; le caudale arrondie; Topereule terminé par un
prolongement arrondi à son extrémité; la ligne latérale droite;
presque tout le corps rouge et parsemé ^e petites taches d'an
rouge foncé. Il est figuré dans Catesby , yoI. a, pi. 149 et dans
Itacépède , roi. 4 9 pi* 4* ^^ '^ pêche dans les mers d'Amé-
rique. Sa chair n'est pas désagréable au goût, et sa grandeur
est quelquefois de deux pieds.
Le Spare acâra a quinze rayons aiguillonnés et douze
articulés k la dorsale ; quatre rayons aiguillonnés et huit ar-
ticulés à l'anale>; la caudale arrondie ; le dos brun; le ventre
argenté ; deux taches brunes de chaque côté, Tune au-dessus
de la pectorale , et Taùtre auprès de la caudale. U est figuré
dans Èloch , pi. 3io, et dans le Buffon de Deterville « vol. 4 »
>ag. 112, sous le nom de perche double-tache. On le trouve dans
es rivières~du Brésil. Sa longueur ne surpasse pas six pouces
niais sa chair est bonne, soit rôtie, soit cuite d'une autre ma-
nière.
Le Sparenhoquunds a vingt-trois rayons articulés, et pas
d'aiguillonnés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés
et onze articulés à celle de l'anus ; la caudale arronfle; la ligne
latérale droite ;!iles écailles petites et dures ; la couleur gêné*
raie argentée ; les nageoires dorées ; une double rangée de
taches ovales et noires le long de la ligne latérale. Il est figuré
dans Bloch , pi. 4io, et dans le Buffon de Deterville, vol. 4 9
pag. lia, sous le nom de perche du Brésil. On le pêche avec le
précédent. Il a la même grandeur, et est aussi bon que lui.
Le Spare atlantique a quatorze rayons aiguillonnée et
dix rayons articulés à la dorsale'; trois rayons aiguillonnés
et sept rayons articulés à l'anale ; la caudale arrondie ; la
mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; les écail-
les grandes ; l'opercule terminé par un prolongement mou;^
la couleur générale blanchâtre ; presque tout le corps par-
semé de petites taches rouges. Il est figuré dans Bloch, pi. 3i3,
et dans le Buffon de Deterville, vol. 49 pag. 122. Une de ses
variétés l'est dans Lacépède , vol. 49 pl* ^ « sous le nom.de
perche tachetée. \^ se voit dans la mer des Antilles.
Le Spare chrysomelatse a neuf rayons aiguillonnés et
treize rayons articulés à la nageoire du dos ; deux rayons ai-
guillonnés et onze articulés k l'ankle ; la partie antérieure
de la dorsale arrondie ; trois pièces à chaque opercule ^ la
seconde dépassant la troisième par un prolongement arron-
di à son extrémité; i^ couleur générale dorée ; neuf bandes
transversales presque noires. On le trouve aux Antilles > où
Plumier l'a observé, décrit et dessiné. Il parvient à près de
deux pieds de long.
Le Spare hémisphère à dix rayons aiguillonnés et douze
SSo S P A
rayons arUcoMi ï U dorsale; à^m rayoD3 sôguUlQf lûf^et v^^
torzc rayons articulés à Vénale ; la lêkc arrcMî^ eu d^nù^
sphère 9t 4éiiuée de petites écaiUes* aio» fOÇ Us^ qpiercwLes;
les doQts ^^ieures de U iiil)cboire supérieure plus Ungoes
que les aolres \ ù ligoe latérale double de chaque cOit^ ; U
caudale arrondie ; une bande transversaLç et cpuj?b4e ^ Ve^-
trémité de cette dernière nageoire \ une tacbe noire ^ l^ b^^
de chaque pectorale et à U (partie antériei:^ç d^ lia dorsale.
ILhahite le grand Océan équiQox;iaL
Le SpAHç PA^TacniiH a dix rayons aiguillonnés et cinze
rayons articulés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés et huit
articulés à Tanalç « la caudale arrondie % La no^que relevée et
arrondie ; de petites écalVe» s^r la tête et les opercules -^ ces
opercules arrondis dans leur contour ; la mâchoire inférieure
garnie de quatre dent^ plus grandes que les autres \ cette mâ-
choire relevée contre la supérieure lorsque la bouche est fer-
mée ; de très - petites taches arrondies , noires et inégales,
tépandues sur la t^te , les of erçules et le ventre. Il se trouve
dai^ les mêmes lieux que le pf écédent, et est figuré dans La*
cépède , Yoi 4« pi- ^ 4'après un dessin de CQn>n:^erson*
Le ScAnE BaAcqtcq^ a vi^gt rayons à 1^ naj^aire dorsale ;
quatorze raynns k Ta^alç ; la caudale arronXe; chaque pec-
torale attachée ^ une pirolongation charnue; dix incisives
larges et plates sur le devai^ df la mâchoire supérieure, huit
incisives presque sçfnblahles sur le devant de celle d'en bas;
la tête et (es 0{tcrcu,le^ dénués de petites écailles- On le Irouv e
avec les deiuc derniers^
Le Spabj; méacûa neuf rayons aiguillonnés et dix rayons
articulés ^ la dorsale; trois r^ons aiguillonnés et huit arti-
cuLés à Tapale ; les deux dents 4e devant de chaque mâchoire
plus grandes m^ les autres; les écailles grandes « ovales et
striées; la couleur générale brune; six bandes transver^les
blanches ;, un^ tache grande et brune au milieu d^ la queue
ou de la caudale. Il habite les mers du Japniif Qù. il a, été
observé par Thunberg. qui Ta décrit sou^s le nom de r^uU^Jas^
ciaius.
Le Spaee ANXfULAi&Ba donné lieu à une coo&ision que ,
Delaroche a éc]|9irée , soit mt une ^efcriptiqn, soit par une
figure, insérées, dai^ sopBÎéinoire sur les poissons des îles
Baléares.
Le Spa^e Dj&sfontaikes a vingt trois rayons à la nageoire
du dos ; onze rayons â celle de Tanu»;, une tache noire sur la
partie supérieure du bord pos^rîeur de Fopercule. IL a été
trouvé par Desfontaines dans les eaux thermale^ de CaÉsa en
Barbarie , eaux qui font monter le thermomètre ^ trente de-
grés^mais qui d^^ çontieniHin^ poi^it dç substances minérales*
s P A , S5t
Il ^'ité tronvë également àsûàs les eaux saumâtres et froides
des mêmes contrées. Des faits de cette natare , qui aboient
déjà été mentionnés par Soanerat et autres voyageuf^ dé-
terminèrent Broossonnet k faire des expériences sur lillt|ré
de chaleur que pourroient supporter nos poissons de rivière*
Je n'ai pas le détail du résultat de ses observations , ^oique
î'jaie assisté , mais plusieurs espèces ont. vécu pendant plu-
sieurs jours dans Teau assez chaude pour que je ne pusse pas
y laisser ma main nne minute entière. V. au mot PmssOU.
La troisième divbion des spares renferme ceu|i qui ont la
nageoire de la queue divisée en trois lobes « tels que ;
Le SpaR£ ABiLDGAARByqui a neuf rayons aiguillonnés et dix.
rayons articulés k la nageoire du dos ; les rayons aiguillon»
nés de la dorsale garnis d'un ou plusieui^s nlamens ; douse
rayons à la nageoire de Tanu^ ; un rang de dents fortes à eba^
que' mâchoire ; les lèvres grosses; àts pores auprès des yeux ;
la ligne latérale rameuse et interrompue; les écailles grandes^
minces *€( hexagones ; le dos violet ; la tète , les c6tés et les
nageoires variésvde violet et de jaune. V. pi. P. 19, où il est
figuré. On le trouve dans les mers d'Aménqaejt où il parvient
à une grandeur considérable. *%
Le Spabe qu£UB verte a dix rayons aigmllonnés terminés
par de longs ftlamens , et nj^uf articulés à la dorsale ; trois
rayons aîguîlionoés et huit articulés à Tanale ; chaque mâ-
choire garnie de deux laniaires recourbées et 4^un i^ng de
molaires courtes et séparées les unes des autres ; Topercule
terminé par on prolongement arrondie à son extrémité ; la
ligne latérale interrompue ; le corps et la queue comprimés ;
les écailles larges et minces ; les prenûers et les derniers
rayons de la caudale très-aiiongés; la couleur générale verte«
pïus foncée à la queue. It est figuré èans Bloch, pk a6o, et
dans le Buffou de DetervilLe , vol. 3 ^ pa^ 1%. On le trouve
dans les mers d'Amérique et du Japon.
Le Spare rougeor a neuf rayons aiguillonnés et sepli
rayons articulés à la nageoire da dos ; un ou deux rayons ai*
guiUonnés et neuf articulés à Tanale ; la mâchoire iinérieure
plus courte et garnie de dents incisives fortes et rapprochées 'f
la tête et les opercules dénués d'écaillés semblables à celles
du dos^ la couleur générale rouge de diverses nuances; cha-
que écaille grande, arrondie, bordée d^or et tachée de rouge
brunâtre à son centre. On le trouve dans les mers d'Ame-*
rique , où il a été observé ^ décrit et dessiné par Plumier»
M. Maximilien Spinoia, qui a donné la description et
Thistoire de quelques poissons peu connus du golfe de Gè-"
nes^ a figuré le SPAHETRictJSPiBATE à la suite de son Mémoire.
Les Spar£$ Passerobi» Qaxn, Cai^oti, Alcyon, sont
S5s S P A
des espèces nouvelles, qae Risso a décrites et dessinées dans
son Ichthyologie de Nice. «
Les figures dés Spares a museau pointu et à deots ai-
GUÊs^spèces nouvelles de la Méditerranée, ont été données
par de Laroche à la suite de son Mémoire sur les poissons des
îles Baléares , imprimé dans les Annales du Muséum, (b.)
SPARFHOK ou SPARFHOCK. Nom suédois de TE-
PERVIEIl. TV ^
SPARGÂNION des Grecs. Selon Dîoscoride , celte
planle se nommoh aussi xiphidion et holon : elle avoit les
feuilles semblables à celles du xtphium , mais plus étroites
et penchées contre terre ; les grains naissoient à la cime de
la tige en formant de petites boules bien serrées. La racine ,
prise dans du vin , étoit bonde contre le venin des serpens.
Cette description convient assez bien à nos Rubaniers ;
aiissi ces derniers ont-ils été nommés spargamum par les no-
menclateurs modernes. Cependant tous les botanistes n^ont
pas été du même avis , sur ce rapprochement ; car plusieurs
ont cru que *le jont fleuri {^butomus umbellatus^ L. ) , ou bien
l'iris puante {iHsfœtktà^ L. ), étoient le sparganium de Dios-
coridib. On a encore cité d'autres plantes liliacées ; mais
aucune ne répond aussi 'bien que notre grand rubanier
( sparganium ramosum ) à la description laissée par Diosco-
ride.
Le spary^auion portoit ce n(fm à cause de ses feuilles sem-
blables à des rubans (ce qu'exprime son étymologie grecque),
et dont les nourrices se servoient en guise de ceintures ou de
langes. Pline se contente d^ dire que la racine du sparga-
nium , prise dans du vin , étoit bonne contre le venin des
serpens.
L^on rapporte le spc^amon de Dioscorîde au èulontos de
Théophraste , qui en dislingue deuic , le mâle ou le fertile,
et le femelle ou le stérile : ainsi Ton ne devroît pas le con-
fondre, comme le veulent Tournefort, Adanson , Linnsus,
etc. , avec le hutomus des botanistes modernes ,, qui est une
plante différente des rubaniers. Dodonée^nommoit plata*
nqria^ lespai^amum\ Tournefort a le premier rendu ce der-
nier nom générique. V. RuBANlER. (ln.)
SPARGANON. L'un des anciens noms grecs de I'Ogy-
Mastrum, selon Mentzei. (ln.) *
SPARGANOPHORE , Sparganophorus. Genre de plantes
établi par Vaittawt et rappelé par Gsertner.
Ce genre, qui est de la syngénésie polygamie égale, a
beaucoup de rapports avec les Éthulies. Son calice est pres-
que globuleux , imbriqué d'écàîUes inégales , recourbées et*
écartées à leur pointe ;^sèn réceptacle esi nu, et supporte
s P A 553
des fleurons hermaphrodites 9 tons fertiles ; des semences
couronnées par une cupule presque cartilagineuse et en-
tière.
Il a-pour type une petite plante de Flnde , à feuilles al-
ternes et «V fleurs sessiles et axiliaires, que Linnœns avoit
placée parmi les éthulies. Michaux en a fait connottre deux
autres espèces , qui lui ont été réunies : Tune, le Spargai^o-
PBOHE VERTiciLLÉ, constitue aujourd'hui le genre Sclérolèpe
d'H. Cassini. (B^
SPARGANOPHOROS , de Vaillant. Koy. Spargano-
phore. Adanson rapporte h ce genre le ianacetum annuum et
VachiUea abrotanifolia ^ Linn. (lk)
SPARGELLE. Nom vulgaire du Gekêt sagittal, (e.)
SPARGELSTEIN.Les anciens minéralogistes allemands
ont donné ce nom , ainsi que Wemer , à la chaux phos^
phatée pyramidée du cap de Gates y en Espagne , et d'Aren-
dal , en Norwège , dont la couleur est le vert jaunâtre ou le
vert trun de Tasperge. (ln.)
SPARGET. Nom vulgaire des Getqêts, dans quelques
lieux, (B.)
SPARGOIL ou SPARLIN. Altération du mot sparmllon,
qui désigne un poisson du genre Spare. (^
SPARGOULE , SPARGOUTE. SyWtaymes de Sper-
QULE. (B.)
SPARGOUTINE. Synonyme de Spergulastre. (b.)
SPARRALK. Les Allemands donnent ce nom Siu gypse
en masse ou PiERRE A PLATRE , et à VasparagqKte, V. Chaux
phosphatée, (ln.)
SPARKIES, de Wemer. C'est le Fer sulfuré hlanc
uniquaternaire de Hatty. (ln.)
SPARLIN. V, SrARGOiL.^ts.)
SPARLINCi. Nom d'une plante du Malahar, figurée par
Rhéede , mais incomplètement connue des botanistes, (b-)
SPARRMANNE, Sparrmannia. Arbrisseau à feuilles al-
ternes, longuement pétiolées , pendantes , en cœur ovale,
lobées, dentées, aiguës, hérissées de poils, accompa-
gnées de stipules en alêne, à fleurs disposées en ombelles,
à involncre polypbylle , et portées sur des pédoncules oppo-
sés, aux feuilles.
Cet arbrisseau forme un genre dans la polyandrie mono-
gynîe et dans la famille des tiliacées, qui a pour caractères :
un calice de quatre folioles ; une corolle de quatre pétales
plus longs que le calice ; des et aminés nombreuses , dont les
extérieures sont renflées à leur base , plus courtes et stériles;
un ovaire supérieur à cinq angles, hérité de poils , surmonté
d'un style à stigmate tronqué et maniLelonné; ane capsule
S5< S P A
k cinq Jio^eit himtép àe poils roi4tii i énq lofet dt^
spermes,
La sparrmanne , qui se coltive aujourd^hai dans toutes nés
of angeries 9 est orifpnaâre du Cap de Bonne-Errance. £Ue
est remarquable en ce que son port est celui d^un L^puLicn,
aon inflorescence celle d'un Geraniou , son fmit celui d'nnt
KETMi£;ce qui peut foire dire qu'elle est composée deplnsteivs
Senres. Ventenat , qui en a donné nne superbe igare pi. 7^
u Jardin de la Malmaison , prouve qu'db est réeUomcnt
monadelphe. (b.)
SPARRO W. Nom anglais du Moiwi^u. (v.>
SPARROW- HAWK oh SPARHAUIL Nom anglais
de r£p£avi]&E. (t.)
SPARTE, %ia teuacisùma^ Linn. NoiA d'une plante de
la famille des graminées et du genre Stipk ( V. ce mol et la
pi. P aa ) , utile aux arts, oui a été connue des anciens el
<}ui croît principalement en Espagne , où on la cultive pow
les ouvrages de sparterie. Son caractère spécifique est d'avoir
des feuilles déliées et un panicule à épis , avec àt% barbes
ou arêtes garnies de poils il sa base. Sa racine est vivace et
il œiUetons ; chaque œilleton pousse nn ou deux montans de
deux à quatre pouces de longueur , formant des tuyaux d^où
sortent (es feaillelÉis unes après les autres. Ce sont elles qui
forment le sparte ; on les fait rouir, et on les bat ensmte pour
les réduire en une espèce de filasse». Dès W commencement
d^avrii la plante pousse ses montans, Fépi fleurit en mai, et
la eraine est mûre en juillet et août
On ne sème point le sparte ; il se reproduit et se multiplie
par ses œilletons ou par ses graines, que les vents dispersent
au loin, et dont ils couvrent des champs d'une étendue im-
mense dans les plaines méridioihilesde T Espagne. Le sparte
lève et croit dans les bonnes comme dans les mauvsûses terres,
sur les montagnes comme dans les plaines; mais celui des
plaines^ est plus long , plus nourri et plus beau que celui àts
montagnes sèches et arides,quî est ordinairement plus court,
maigre et dur. On le récolte Houte Tannée; celui du printemps
esi^ le meilleur.
Les feuilles de sparte ont de dix- huit à trente ponces de
long sur environ deux lignes de largeur; plates lorsqu'elles
sont fraîches , elles se roulent en mûrissant , et ne paroissent
cylindriques que lorsqu'elles sont sèches. Elfes ont alors qnel^
que ressemblance avec les £euiiies de jonc;, voilii pourquoi
ceux qui n'ont vu le sparte qu'en cet état, et qui n'ont pas su
Tobserliier, Vont confondu avec le jionc. Quand il est récolté^
oni Texpose^^u ^olçil pendant buitiours,pouc le faire sécher; il
c&t ensiuite imis en hottes et porté angrenier. Ç»VA qu'on dfi|-!
s P A S&5
tt»Q jswK r.«t4^& doîi elfe r<»«i 49rai4 «moie w wigt joqpa»
siiivatit )a 9mQ9f P<M»r ^« rf^i«Î£^« l'eait 4e mer est préftp^^
Ub à V^dm doaoet. I^ iffemi^r^ alfersait la iRAtièce^ la rc«4
Qfirvcii$& ^l lui doRim dQ la feffee ; i'eao. doac« resd le aparté
pba iloi(Uiie 9 1^ dirâe qaiei» 9 mais lui (ait perdre die sa qu»-.
lité ; U' a'iiae plus tà^i U n« r^isto ni aataei» ni ass^ long^
temp^ ai« travail. Apvè§ l'ayoûr Fcttiré du roubaage , on i»
met 4 sécher ; eependant, pour |ih dom^er «me aorte de Qeiur
biUté f[)l le rapproebf de ia filasse ^ il faul le. battre un peu
hmaîde.. Les Ëapagnels n*onti peâqt de moulUi p^ur battre le
sipai?te ; ils se SteiTveiit d'ime bâcbe oa d'un rouleau de boû
de. deinc pieda de iQOgiet de la pfemié^ Merre «nie; lia sont
aHentilii à pe jamais ik^smt 9i Tune ni rautre eaitrémité eu
apari».
Tout le monde sait la grande e^oiMSKimmatien qui se fait à
P^pis de tapis de sparierie , a¥i^4C|l$ qa donne différentes
coMlemrs^ Ils ^pxi^x CQininnnéq^int ver^s , et in^tent le gazon i
ç'^st sans, doute ce qui 9 fait iip^iner d?en envelopper lei^
pot^, de Oeurs qu'op pUce dans les, appartenions sur leacon^
«aoks et, Ie§ cheminées, Rîçn n'es^t plus, fraiiç k l'œil. (P.)
SPAïlTH^E, Spç^rtma.. O^nre dç plantes éubli par
Sçbréber dans, la trîandri.e inanegynie. Ce ge«re est le même
que le Trachyisote de IVIichaux , et le Limnétis de Smith.
LaCRYPSiDE A1GUILL0T9NÉE lui a été réunie, (b^)
SPARÏION , Sparfium, Gençe de plantes de la diadel-
phîe et de la famille àes légumineuses , dont les caractèfre^
consistent : en up calice bilabié , à cinq dents ; une copoHe
papilionacée , dont Tétendard est en cœur renversié , et la
carène diphyile ; dix étamines toutes réunies par lear base ;
un ovaire supérieur , eb long , surmonté d'un stigmate velu
longitudinalement suit un cb\é ;'ua légume comprimé à une
ou plusieurs semences.
Ce genre est si roisin de celui des /Gei^êts , qu^îl peut ,
presque sans inconvénient, loi être réuni, h Pimitation
de Lamarck et de plusieurs antres botamate^. Cependant ,
comme ik sont tous doi|s ahodidans ^n espèces , il est b^Mi
de profiter de la forme de l'étendiard , de lia stroctnre de la
carène, de la viUosité du stigmate^pour les sépavor. Thunberg
a étalifli le genre LstECKiE à ses. c^peps.
Les spartions renferment des arbrisseaux et sous-arbri^^aux
k feuilles simples o^ter|9^^, k siipiules t^a-p^lt^ea, à Oeurs
terminâtes ou axiHaires , selitairea cm disposj^e^ en grappes-
O^ eik compte une vii^giaine d'espèces, don^ les pins sail-
lantes» ou les plus communes sont :
t.^ Parmi ceDts quit ont le3 f<K^mUes^ simples :
Le ^FiOiTiOK JONq , qui # le^ r^^^^aux^oppo^s , cyUijdri-.
556 S P A
cnies , florifères à leur extrémité , et les feoilfes lancéolées
Il ctoii natarellemènt dans les parties méridionales de TËa-
rope. Cet arbrisseau , qui s'élève k dix on doaze pieds , est
▼lugairemcnt connu sous le nom de genA d'Espagne. On le
cultive dans les jardins d'agrément y à raison de la beauté et
de rexcellente odeur de ses fleurs. C'est ordinairement de
semence qu'on le multiplie. Sa tige périt pendant le» biv^rs
rigoureux du dimat de Paris ; mats il pousse de sa racine de
^ nombreux rejetons. Il a besoin d'être tenu en buisson pour
' produire un agréable effet , et donner naissanee à un grand
nombre de fleurs ; mais ce n'est pas en le tondant en boule ,
comme on le fait dans quelques jardins , méthode contre
nature , et repoussée par les gens de goàt comme par les gens
instruits , qu'on y parvient ; c'est en retranchant successive-
ment les jets les plus vigoureux.
Si l'odeur suave que répandent les fleurs du spartion jonc
(odeur telic,qu'ii suffit d'un pieVpour embaumer, pendant les
soirées d'été, un jardin d'une certaine étendue); si leur gran-
deur et leur belle couleur jaune le rendent intéressant pour
ceux qui ne cherchent que des sensations agréables , les
avantages économiques qu'on en peut tirer le rendent pré-
cieux aux yeux des philosophes qui méditent sur la prospérité
des nations.
En effet , on nourrit les moutons avec ses jeunes pousses ;
on en fait des paniers , des balais , àts liens pour attacher la
vigne et les espaliers , et surtout on peut en tirer et on en
tire de la filasse propre à faire de la toile , àts cordes et au-
tres objets de même nature.
Broussonnet, dans le trimestre dt la Sociàé d" Agriculture ,
année ijSS, et dans le Journal de Physique ^ année 1787 , a
fait connoître la culture de cette plante dans les parties méri-
dionales de la France , et l'utilité qui résulteroit de son in-
troduction dans les parties septentrionales.
Dans le Languedoc , on sème le spartion dans les lieux les
plus arides, sur les côtes les plus en pente , dans, des terrains
où aucune autre plante ne peut végéter. 11 forme, au bout de
quelques années, un arbrisseau, dont les vigoureuses racines
affermissent le terrain, et retiennent la terre végétale qui s'y
form<.
On répand la semence ^ printemps, après un l^er labour ;
elle doit être surabondante, parce qu'il s'en trouve blsancoup
de mauvaise , et qu'un grand nombre de jeunes pieds pédssent
avant d'avoir acquis la force nécessaire. Ce n'est qu'au bout
de trots ans écoulés ^ sans aucune espèce d64tulture , que les
pied^sojit assez forts pour qu'on '^puisse couper leurs x^*
s P A 557
meanx, so^poar faire de la filasse, soit pour servir, de nour-
riture aux bestiaux pendant Thiver. „
Lorsqu'on les exploite pour la filasse , on les coupe en août,'
immédiatement après la moisson;pn les met en petite^ bottes,
qu'on bat avec un morceau de bois, et qu'on met rouir ensuite
dans un trou voisin de Peau. Au bout de huit à dix jours on
retire les bottes , on les lave à grande eau , on les bat de nou-
yeaa, on les fait sécher, et enfin on tire la filasse et on la file
comme celle du Chantre.
Le fii qui provient du sparthn peut être filé presque aussi
fin que celui du chawre^ et sert positivement aux inémes
usages. C'est principalement aux environs de Lodèvc qu'on
le travaille. Là, on ne connoît pas d'autre linge que celui qui
en est fabriqué.
Le second objet qu'on a en vue dans la culture de cette
plante , c'est la nourriture des moutons et des chèvres pen*
dant l'hiver. Ces animaux , pendant trois mois , ne mangent
que des feuilles d'arbres sèches , et les branches verles de
spartion ; ou on les leur donne à la bergerie, ou on les mène
paître sur place , selon le temps ; mais il. faut bien se garder
de les laisser entrer dans les jeunes seinb, car ils les anéanti-
roient en une seule fois.
Les abeilles recherchent beaucoup les fleurs de ce spar-
tion , attendu qu'elles leur fournissent une grande abondance
de miel.
Tout doit donc engager les cultîvateifrs qui ont des terrains
peu susceptibles de culture , à y semer du spartion. Ils n'ont
presque aucun risque à courir , puisqu'un seul labour suffit ,
et que les plantes peuvent durer trente ans et plus , sans autre
soin que de les rafraîchir de temps en temps en les coupant
rez terre , ce qui fournit un chauffage qui paye bien . au-
delà les frais ile la coupe et de l'entretien de la clôture , dans
les pays où elle est nécessaire.
Le Spartion HONOSPERMEa les rameaux striés, les grappes
de fleurs latérales , et les feuilles lancéolées. 11 est beaucoup
Elus grêle que le^récédent , et ne s'élève pas au quart de sa «
auiteur* Ses fleurs sont blanches et d'une odeur très-suave. Il
se trouve en Espagne , où je l'ai fréquemment observé.
Le Spartion purgatif a les rameaux striés , les ifeuilles
sessiles , lancéolées et pubçscentes. 11 croît dans les parties
méridionales de T^rope. Ses semences sont fortement pur-^
eatives , et on les emploie quelquefois à cet usage.
a.® Parmi les spardons à feuilles ternées , il faut remarqfier
principalement : . ^ -
Le SpAa.TiON«A balais , qui a en même temps des feuilles
teraées et solitaires , et dont les rameaux sont anguleux. Il se
W« s P A
géDéralement^anstoas les rbàntM teH'ftitis isîHcéikt. Ilattèmt
souvent deukou trois toises dehilkl^eltttie g^d^seâr égèlé àictlle
àtï bfâs d'ufi tii^HHlve fkit G'e^ dki ità )pltt^ HttUfft pPésèùs qM
la âàturè ait faits Httx habitads dM €fltitt»tiè ëHdêS , iS^s l^aV^
incapables àe pfôdiitre d^ft bois et des mégéta^ix )^tôpt«s k là
nourriture. Lie pauvre , dans les pays plu^ ^khes ^ béfiit àussi
la Providence k son snjel \ car i^'est le settl ou pré^qite le %eiil
moyen de chauffage que l*égoïste propriélaîrè lui ftbabdiMnè
g;ratuiteinent. On l'appelle vutgàirèAienl gèhû tùfnm^Oi ou
gmêl à Mais , d'utt de se$ dsages les plus généraux. Daftè
tontes lés parties de la t^rtibceoà il trMlualbrelleiiietit, il sert
à thauffer le fonr,li faire cuire le» AlhiÉein et aok autres usages
économiques du bois. On en fait , lorsqu'il est cOUpé jenàe , de
ta litière pour les bestiàtit. Comme se^ feuilles et &es jéuties
rameaux sont amers , il n>st pas adssi rétherthë de» bésttàat
^e le iptaiioA jonc ; mais il eit cependàfit mangé ^ar ètDt
pendant 1 hiver. On peut « quoiqu'avec moins d'âvatttagès ^
retirer de la filasse de Ses tiges de l'année. Ses jeiiiie» botÉlons,
confits dans le vinaigre , tiennent lieu de câpre» et de coMi-^
chons dans beaucoup de cantons ; et se» âenrs épàiaotûes fodi^
Dissent une couleur jaune propre à Teninmlnure.
Le spartion à balais est Cultivé en Ei^pagne potit le bois
seulement. C'est U que )e l'ai vu accpiérir la grosseur précitée.
EnFrance^on ne le i2\|sse jamais croître plus de trois ou quatre
an» avant de le couper. Il se sème de lui-même , et toujours
avec abondance. La belle^ couleur jaune de se» (leurs le rend
digne d'entrer dans les bosquet» d^agrémetit ; mai» comme
elles n'ont point' d^ôdeur, on lui préfère ordinairement fé
ipafiton Jonc , quoique moins étëgai6t dans son ensemble, (n.)
SPARTltJMl K StARTlON et ^parton. (iiji.)
SPARTON ou SPARïION^et S^rtium w» Sparmm. Le»
•ntiens ont donné ce nom à piusietiri piam^s qni leur ser-
voient à faire des lieoSi
Le spaHiûh , seiôA Dioséoride ^ étoit m atl^risseaii q$ii
}etoit de grandes verges privée» de C^ulUe»^ fermts^ très-ibaU
aisées à rompre et fort propre» k lier la vigne.' Sa fleur tes^
sembloit À celle àûkut&hn}annè(^^téflëéjuuney\\ prodttîsoît
de petites graine» »émblable»à celles de la lentille^ et coftte-'
fities dans Une gouêsé comme celle des phAsiiéioÈ(\Mitël%^.
Ses graines et ses Oeurs étOieKit VMiitive»^ ràais »a<i» danger ;
prise» avec du vin miellé, elles nurgeoients l^|è»de» braitcbes
trempées dans l'eàu et pilées^bu àjeun, étok favorable dang
la sciaf ique et IVsqain^nde , été. Cette dèscTiptieri dti Spiar-
lion de Dio»coride cûnyieftt ^ en \Atû de» points ^ à ceH^ Ira
s 1P A SSj
gêaél d^Espagoè^qve toai le monde con&oil^êl i}^ est le spot*
Uum juncmm à^x botanistes ; aussi croit-on asseàb volontiers
que c'est le spartion de Dioscoride. Cependant^ c^mme^ett^
plante appartient k on genre qni offre plusienrs autres espèeed
auxquelles on ponrroit appliquer paiement La description de
Dioscoride arec une apparence d'exactitude > on ne doit paâ
affirmer que ce soit la même plante^
JPline ( 1. xxiv , ch. 9 ) doute si le ginUta des Latins n*est
pas le sparton des Grecs ^ dont ils se senroient pour faire de^
filets. Les propriétés et le peu que le naturaliste romain rap*
porte du geniê'MySùnt conformes à ce que Dioscoride à dit dtt
rriton; il ajoute que les abeilles aiment il butiner sur les fleurs
genista, 11 parott que c'est encore la même plante que lé
iparliQn de Théopbraste: mais aucune n'est \t spariutn qai fait
le sujet de presque tout le cbapitre a du livre 19 de l'Histoire
naturelle de Pline , car ce spartum est , à ne pas en douter^
le sttpa tenacissima^ L. , ou le sparte par excellence. Pline fait
observer que ce n'est que long-temps après la mort d'Homère
que l'on découvrit le spartum; et sa découverte fut faite parles
Carthaginois , lors de leur première irruption en Espagne*.
Ainsi donCflorsque Homère employoil l'expression de spartoh
pour désigner les cordages^des vaisseaux ^ il ne faut pas croire
qu'il s'agît du vrai sparte^ mais de cordages quelconques,faitS
avec d'autres plantes ; et Pline fait remarquer que les anciens
Grecs ont d'abord construit leurs cordages avec des joncs
(schœnos\ puis avee des feuilfes de palmier, et des écorces de
tilleul. Pline suppose même qu'ils n'ont pas connu l'avantage
du rouissage et du battage , deux opérations qu'il prétend que
les Carthaginois trouvèrent établies en Espagne. Pline tient
encore pour certain que Théopbraste, qui vivoit^go^ns avant
lui , n'avoit eu aucune connoissance «lu spartum d'Espagne.
« Le sparium , dit Pline , crott naturellement sans avoir
besoin d'être planté ni semé : c'est proprement le jonc des
terres arides et mauvaises,c'estune maladie de la terre qui ne
se nrodoit ni ne se propage ailleurs que là (en Espagne).
Celui d'Afrique est petit et n'est d'aucune utilité^ mais dans
une partie du territoire de Carthagène la Neuve, d^ns l'Es^
p^gne citérieure (royaume deMurcie ), il crott avec abon^
dance sur des montagnes mû en sont couvertes. On en fait des
couvertures ou des tapis ,lft8 torches, des i^haussures et des
vêtemens qui servent aux paysans; les sommités des tiges sont
tendres et plaisent aux bestiaux. On l'airache avec peine pour
ses divers usages , et on se couvre les jambes et les mains pour
ne pasétreblessé^eton entortille la plante après des piècesde
bois, pour arracher les pieds avec plus de facilité. Malgré ces
précautions ) il est presque impossible de l'arraeher en hiver;
56o S P*A
mais, pendant les mois de mai et de jàin/on le récolte aisément:
c^est le temps de sa matarité. Après Taroir arraché, on en fait
des bottes , on le laisse sécher pendant ileox joars ^ puis on
l'étenâjy durant an autre jour, au soleil; ensuite on le reiie en.
^ bottes et on le porte squs des hangars où on le fait macérer et
rouir dans de Teau de mer , ce qui est mieux , on , à défaut ,
dans de Teau douce. On Farrose et on le fait sécher ensuite
au soleil ; mais; si Ton étoît pressé, il faudroit le jeter dans de
l'eau bouillante et le sécher après; et lorsque, étant sec , il
se tiendra droit naturellement, l'opération se trouvera ter-
minée ; mais, pour s'en servir, il faudra le battre, surtout
lorsqu^il est mouillé par Teau douce oaTeau de mer. On pré-
fère les cordes de chanvre pour les cordes qui doivent être
sèches ; mais, pour les cordes à mouiller , on préfère. celles
de ipartum^ car il semble se plaire dans Peau , comme pour se
dédommager d'avoir crû dans des lieux arides et altérés. 11 a
l'avantage de se renouveler, et les nouveaux pieds ne font pas
de tort aux anciens ; et, pour embrasser tout d'un coup le prix
d'un miracle de nature aussi grand , voyez de quels usages
Dombreux il est partout : pour l'équipement des vaisseaux,
pour les machines et les cordages des maçons et mille autves
choses qui remplissent les désirs de la vie ; cependant le
lieu qui fournit et satisfait à tout cela a moins de trente mille
pas de largeur et de longueurle long de la côte de Carthage
la Neuve ; les dépenses seules empêchent qu'on ne T^^porte
au loin. » ( Pline , I. c. )
Ces lignes de Pline conviennent au s/i/^a ienacissima qui croit
encore dans le même pays, et qui sert aux mêmes usages. V,
Sparte. Quant au spartion de Galien , il est le même que
celui de Dioscoride.
On trouve, dans Théophraste, un linospartum que Gaza, un
des premiers interprètes de Théophra$te,nomme en latin Uno-
geidsia* Cette version a fait croire qu'il s'agissoit du genêt des
teinturiers (jgenista tinctoria^h); et cependant il parott que c'est
le lygtum sparium que Théophraste a eu l'intention d'indiquer.
Ainsi d#nc il y a eu chez les anciens deux sparium diffé-
rens: l'un de la famille des légumineuses, l'autre de la famille
jàes graminées. Nous avons dit que le premier pouvoit être le
spariium junceum , Linn. On a cit^galement pour tel le spctr-
tlum icaparium , qui peut bien êlXle genista de Pline, et le
spartium monosp^rmum , L. Cet ancien spartion ou spariium
s'appeloit encore lofjo^ , fygo$ et fygaon oulugpn. '
Le second seroit le stipa Ienacissima , L. , et peut-être que
le lygeum sparium étoit confondu avec parles anciens.
L'application de ce nom de spaHum ou spariium a eaégale-
fl^entchezles botanistes modernes deux acceptions différentes.
SP A. tti
ilîsdfifli i^ôiàtdhtott , roA Voit', d'une ^àri , diverses l^gu-
tnincuse3,de.s genres genistâ^ spàrlium, anihyiîU ^ çlc, , qui
reçoîveiîl le'ndm collectif de 5^or//w/» ou rarcmenïspà/iurn ;
et de l'autre part , des espèces àestipa^ de n0rdufif àejiesiuca ,:
^ûnindù^ ^t tjfgêum et mértfe de^ vârecs, qui sdut'âppelëes
^f>aritifh ou gramen spûrtteutnl . '
Tournefort conserva Je nx^, è^e spartium , ç^oif\ïr^ }[ïo^
générique ^ à u« genre de la ifamille des It^gurtiliKiusès qui
avoî^ pouf lype |e spariium junceum , L^ , c'est à-dire 1^ genêt
d'Es^agnô , et dbi^t le caracière cônsîstoit dans leâ feuilles
qui sont très - peu nombreuses^ preâqne nulles ei &]fnp!es-
C'est à ce genre, que Plumier rappork>îi le pietocarpu^ems"
^phyiîum^ Wilfd. ; Vamenfnhum e^crws ^ S\v. , quî est Vas-
palathus éhénus , . L. ; les sçcuridaca vchUits , L. , et 'vir^ala ,
Sw. Cpmrtielîn y râmenoît le borlmtda Icwrrolifta [ Coinm.
horf.; ^, tab. ^8), Plukénel et Petîvér le kbïr.kw sepuma ^
Thunb. , qui , comme plusieurs autres e.^pèreK du . même
gétire', étoîent des espèces de spariium pour LirjDeeus^TSer-
gïus ti AîtoiX.
Linnœus donna au tygeuài^ pour nom spécifique 9 celui de
spartuirfj et il appela sfi^rXium un genre de la famiUe des lé~
guminei^ses , qui,* étant caractérisé âutr^ineni;que celui de
Tourneibrt , se trouve comprendra 1^ spartiém de Tourner-
fort ^ moins les espèces que les autres botanistes y avoiei^t
rapportées , plus à^s genista » des cytisix-genUtu, «t de^s g^nisla
spanium de , Tournefort. Les caractères assignés par Lin-
nœus au spariium le distinguent si peu du genre genisia ,
que divers botanistes ont cru devoir les réunir ; mais le pl\is
grand nombre s'est contenté de modifier ces devait genres en
en retirant quelques espèces qui ont été transposées^ d^op
j;enre à l'autre , ou bien qui ont servi, de type aut. genres
'eleckia et rafnia.
Adabson nomme Hnospartutn le genre fygeum , L. ^ compris
dans les gramen de ToiKioiefort ^ et le spariium' i lÀm. i, se
trovre divisé en deux genres : r.® spariium , qui a pour type le
spariitim scepanum^ L., auquel il rapporte lu spétriitm de Piin«>
mais à tort , les cyiiso-gemsia de 15)urnefort et Vatliytoniu^
Royen. Ce genre est caractérisé par ses folioles^ sivh'plics o«
ternées, par le calice tubuié^ à deuiE lèvres et à oinq:d'6nts id>-
âensibles, et par ses légumes longs, plats , à 6-10 graines.
Ces caractères ramènent à ce genre le spariium juntieutn , L;
a.^ lugos ou fygos auquel il rapporte le spariium mnnosperîkum ,
le gem'sia purgam , Linn. et le sparion de Dioscsofide. Ses ca-
r-actères génériques sont: feuilles simples, étroites; cafi'cehé-
misphéri^iM^ à cinq dents; légume ovoïde à 4' 5 spermes.
XXXI 36
i
56a S P A
Qaaol aux caractères da genre spartium it Lannsus, V.
Tarticle Spaetion plus haut. (Lii.)
SPAftTOPOLlA. Nom donné autrefois à TAmiaiste.
rPlli
SPARTOPOLIS. Pierre noire , mentionnée par Pline ,
et qui étoit plus dure que celle qull nomme poiia^ dont la
couleur étoit le vert-blanchâtre de la plante spartunu Ces
deux pierres nons sont inconnues, (w.)
SPARVERI13S. Un des noms latins de I'Épervier. (v.)
SPARYIUS. Un des noms latins de rËPBaviER. V. ce
mol. (v.)
SPASMA. r. Spasme, (s.) ,
SPASME , Vtspertilio spasma , Linn. , Gmel. (Tesl une
assez grande espèce de chéiroptère , décrite el figurée par
Séba , et qui habite Tfle de Temate , dans T Archipel Indien.
M. le professeur Geoffroy Saiot-Hilaire Ta placée dans son
genre MÉGADERHE. F. ce mot. (desm.)
SPATA ou SPATH A. Nom que les Grecs donnoient à
la gahie qui enveloppe les fleurs mâles du dattier. Les bota^
nistes emploient le mot spathe , qui en dérive , pour désigner
l'expansion foliacée ou scarieuse qui sert d'enveloppe aux
fleurs avant leur épanouissement, et qui se déchire pour les
laisser sortir et se développer. Toutes les plantes n'ont pas
de Spathe. Elle est très-commune dans les monocoty-
lédons, (ln.)
SPATALIE, SpaiaUa. Genre de plantes établi aux dé-
pens des Protées par R. Brown , qui lui donne pour carac-
tères : un involucre de deux à quatre folioles , renfermant
une à deux fleurs ; un calice caduc k quatre divisions , dont
l'une est extérieure et plus grande ; un stigmate oblique et
élargi ; une noix ventrue , légèrement pédicellée.
Les Protées a grappes et prolifère peuvent servir
de type ii ce genre, qui contient quinze espèces, (a.)
SPATALLE. r. Sorocéphale. (b.)
SPATANGUE , Spaiangus. Genre de vers échinodermes
qui offre pour caractères: un corps irrégnlier , ovale on cordi-
forme , garni de très-petites épines , et de plusieurs rangées de
pores qui forment en-dessus des ainbulacres bornés, disposés
ten- étoile irrégulière ; une bouche labiée et transversale près
•du bord; an anus latéral opposé â la bouche.
Ce genre a été établi par Lamarck aux dépens des OuR-
sms de Linnftus , et il a pour type T Oursin spatangue.
Vingt espèces, la plupart fossiles ^ lui sont rapportées par
ce naturaliste, dans son important ouvrage intitulé : HistoUt
naturelle des animaux sans vertèbres. (B.)
SPATH. Dénomination allemande, sous laquelle on n'a
s P A 563
d^abord enteildu parler que de la cIhiux carhonaiee crisiallisée ;
maïs easuile on Ta étendue à un assez grand nombre de subs-
tances pierreuses à structure lamelieuse , qui , eik^même , a
Iç nom de tissu spafthiqae.
Voicijcs diverses espèces de spath :
SPATH ACICULAIRE. C'est, dans Wallerius» une
variété de chaux carbohalée , et dans Gerhard , une variété de
baryte suif Qtée. (lN.)
SPATH ADAMANTIN du Forez. Nom sous lequel
M. de >Baumon a fait connoître le premier VandalousUe du
Forez. F. Jamësonite. (ln.)
SPATH ADAMANTIN.. Voyez Corindon lametteux à
Tarticie Cobimdon. (ln.)
SPATH AMER. V. Chaux carbonatée magnésifère.
(LN.)
SPATH AMIANTHIFORME (Ȃ;,fl/^i/m amiarUho si-
mile ). Woodward a nommé ainsi le gypse Jibnux ou la
Chaux sulfatée fibreuse, (i.n.)
SPATH EN B\RRES ( Stangen spath, W.). C'est la
Baryte sulfatée bacillaire , qui se trouve dans la inine
dite Lorenzgegantrum,.près Freybergen Saxe, (ln.)
SPATH DE BOLOGNE. V. Baryte sulfatée radiée.
' . (LN.)
SPATH BORACIQUE. V. Magnésie boratée. (ln.)
SPATH BRUNISSANT. Fojfz Chaux carbonatée
FERRO-MANGANÉSIFÈRE. (LN.)
SPATH CALCAIRE. PI. P. ^3 , fig. 4 , on a figuré sous
ce nom T Arragonite symétrique. ^. Arragonite. (ln.)
SPATH CALCAIRE. V. Chaux carbonatéë cristal^
LiaÉE, vol. 6, p. i5a. (lisl)
SPATH CALCAIRE PRISMATIQUE. Romé.dc l'Islc
a désigné ain^i PArragonite de Molina en Arragon. (Lit.)
SPATH CALCAREO-SIUCEUX. Sage a donné ce
nom ^^grhs cristaltisé de Fontainebleau, qui est la Chaux
CARBONATÉE QUARZIFÈRE , Haiiy. (LN.)
SPATH DES CB.hM9S(^Spathumcampesirey Lînn. ).
Mauvaise traduction du moXl^Xm feldspath , qui est lui-même
une corruption àefels-^ath ( spath des rochers ). (ln.) ^
SPATH CHANGEANT. F. Diallagé. (ln.)
SPATH CHATOYANT. F. Diallage , Feldspath
OPALIN et Hyperstène. (ln.)
SPATH CHRYSOLITHE (Spathum chrysolithinum , P.
Gmel.) C^estia Chaux phosphatée cristallisée d'Espagne.
(LN.)
SPATH EN COLONNE {Spathum columnare). Linnœu
a donné ce nom à une variété pnsmatique de €?iaux carbona^
tée, et Statz, à la grammatite ^ yariélé de V amphibole, (ln.)**
564 S-P A
SPATH COMPACTE/XUiiims t nommé sfkOhum corn-
factum diverses yariétés de chaux carbonatêe. Une variété de
feldspath est son spathum campactum durum. On a aussi donné
ce nom irla Chaux fluatée compacte, (ln.)
SPATH CRISTALLISÉ. Synonyme de spaO» adcaire ti
de spath pesant enstaUisé^ dans les anciens oavrs^es. (ln.)
SPATH CUBIQUE ( Wurfelspaih, Wern.). V. Chaux
ANHYoao-suLFATÉE. On a nommé autrefois spath civique le
Spath d'Islande. (i>k.)
SPATH DECATËSSAROJS , de Gerhard. C est la
Baryte sulfatée, (ln.)
SPATH DISDIACLASTIQUE. L'an des noms da
Spath d'Islande, suivant Reuss. (ln.)
SPATH DOUBLANT (^/yoMiiiiiiV^aiis, Wall., Linn.;
JDoppêlspath , W. ). C'est la chaux càrbonatée cristallisée , lors-
Ju'elle est transparente , ce qui permet de voir la réfraction
ouble dont elle jouit. Tel est le spiêéh d'Islande, (ln.)
SPATH DRUSIFORME. Woltersdorf désigne ainsi
une variété cristallisée et diaphane de Chaux sulfatée
( fraueneis, W, ). (Lîf.)
SPATH DRUSIQUE ( SpaAum dmsicum ). Cronstedt
applique ce nom à une variété de diaux càrbonatée cnsttdHsée.
(LN.)
SPATH PUR. V. Feî.dspath. (ln.)
SPATH D'ÉTAIN ou STANNIFÈRE. Cest le Schee-
UN CALCAIEE. (LN.)
SPATH ÊTINCELANT. On a donné ce nom au
feldspath , pour le distinguer du spath calcaire , lequel ne fait
pas feu sous le choc du briquet (en.)
SPATH FARINEUX {Spathumfarinaceum, GeA.). Cest
la Ba&tte sulï-atée terreuse, (ln.)
SPATH FERRUGINEUX (: Eisempalh). V. Chaux
CARBONATEE FEERIFÈRE. (Uî.)
SPATH FÊTIDËi C'est la Ce aux carbobatée fétide
BlTUMtNlFÈRB. (LN.) .
SPATH FISSILE. V. CnAUXCARBONATéB nacrée, (ln.)
SPATH FIXË.G'estle/i/d!9MUA,sabs«aBcequinefait pas
'effervescence avec les acides comme le spath calcaire, (ln.}
SPATH FLUOR. V. Chaux fluatée. (ln.)
SPATH FUSIBLE. Cest particulièrement la Bamte
i SULFATÉE. On a égaleqcient appHqué ce nom à la Chaux
fluatée , tx au Felospate. (ln.)
SPATH 0£ GLACE ( Èispatk, Wem. ; Icespaih, Jam.).
Werner a donné ce nom à une substance cristalline qui se
trouve parmi les matières rejetées imacteà par l'ancien
Tésuve. Elle est asseisouvent es masse granulaire iritreusc ,
s P A . set
cellulaire oirpopeiiS€i quèlïmefoîs c'est une «grëgatîon de cris-
taux laittelliforines , qui sont des prismes hexaèdres réguliers ,:
eztréfiiemettt courts , le plus souvent annulaires ; ils n'ont-
parfois que l'épaisseuc d'une feuille de papier; ils se fon-
dent difficilement an chalumeau , leur structure est lamel-
leuse ; le prisme est strié lôngitudinalement
Le spatb de glace en masse est blanc , ou faunâtre ,, ou
verdâtre ; cristaUisé, il est quelquefois aussi limpide que de la
glace , avec des^ gerçures analogues* Cette substance crislal-
lisée paroît être très-voisine de la néphéline ou du feldspath.
SPATH GYPSEUXC SpatJiumgyi^sêum). G^cst la Chaux
SULFATÉE CRISTALUSÉE. (LN.) .
SPATH D'ISLANDE. V.. Chaux CARBONATis cristait
XJSÈE, voL 6, p. l5î. (LN.)
SPATH DU LABRADOR. V. Feldspath opalin, (lw.)
SPATH LAMELLEUX. Voyez Chaux carbonatér
I9ACRÉE. (LN.)
SPATH LUNAIRE ou PIERRE DE LUNE. Voyez
Feldspath adulaire lamelleux; vok tx , ». 3 m* (ln.)
SPATH MAGNÉSIEN. Woyex, Chaux, garbonatée
magnésifêre. (ln.)
SPATH MAGNÉSITE on MANGANÉSIEN. Voye:
Chaux carbonatée ferro-manganésifère. (ln.)
SPATH ONDE ( Spafbum unâmum ^„L. ). Cest la ehau^xy
carhonaiée nacrée à lames ondulées. (LN.)
SPATH OCTOGONE. Gerhaïd^iiomoifr ainsi une va*
rîété de la Baryte sulfatée cristalusée. (ln.)
SPATH PERLÉ. V<^ez, C^aux carbonatée ferro^
manganesifèbe. (ln.>
SPATH PESANT: V. .Baryte sum^atée. (ln.)
SPATH PESANT AÉRÉ. Voyez. Ba^ryte carbona-.
TÉE. (LN )
SPATH PESANT VERT , àer Sage- Voy. Urane
OXYDÉ. (LN.) '
SPATH PHOSPHOR«2UE. C^estla Chaux phospha.
TÉE CRf$TALLi^.£ et la Baryte âui.FA7ÉE RABiÉE de Bolo-
gne. (LN.)
SPATH DE PLOMB ( Bltyspath ). C'est le Plomb car-
bonate, (ln.)
SPATH PYROMAQUE09y»a/Aiim/yromac;fcwOT,Wall.). •
C'est un Feldspath compacte, (ln.)
SPATH DE ROCHE ( Spaihum saxum , Agricol. ).
F. Feldspath, (ln.)
SPATHSAURE. L'un des noms allemands de la Chaux.
, FLUATÉE. (ln.)
566 S P A
SPATH SCHISTEUX. V. Chaux cAEBo«ATiE na-
crée, (ln.)
SPATH SCINTILLANT (^Sfiathum sciaUttans). C'est le
Feldspath. On nomme également ainsi quelques variétés de
QuARZ et le Manganèse carboKaté. (ln.)
SPATH SÉDATIF {SpathumsedathumjStaVz. ). T. Ma-
gnésie BORATÉE. (LN.) *
SPATH SELÉNITEUX. On donnoit autrefois ce nom
à la Baryte soLrATÉE.<i>w.)
SPATH SELÉNITEUX de Sicile, de Romé-de-flsle.
C'est la Strontiaise sulfatée de Sicile, (ln.)
SPATH SELENITEUX RHOMBOÏDAL de Rome-
de-risle. C'est la Chaux carbonatée ferro-maisganésI'
FÈRE. (LN.)
SPATH-SILICEUX , Wallérius. C'est une variété de
QUARZ. (LN.)
SPATH SOlAl>Y.{SpaÛiums(Âidum, Wall.). C'est la
Chaux fluatée compacte, (ln.)
SPATH -SOLUBLE. C'est la Chaux carbonatée ^
parce qu'elle se dissout dans les acides, (ln.)
SPATH SPÉCULAIRE. Variété de Chaux carbona-
tÉE, dans Lînnseus. (ln.)
SPATH STALACTITIQUE. Variétés de ChaDx car-
bonatée concrétionnée et de Baryte sulfatée, (lts.)
SPATHSTEIN de Leisser. C'est la Chaux sulfatée
TRAPÉZiENNE. (LN.)
SPATH EN TABLE. V. Tafelspath. (ln.) .
SPATH TALQUEUX. C'est la Chaux carbonatée
MAGNÉSIFÈRE. (LN.)
SPATH TESSULAIRE. Variétés de Chaux carbona-
tée; CONCRÉTiONÉE et de Baryte SULFATÉE, dans Wallérius
et dans Gerhard. (LN.)
SPATH TRANSPARENT. V. Chaux fluatée. (ln.)
SPATH VARIANT. V. Diallage. (ln.)
SPATfl VERSICOLOR. V. Feldspath opalin, (ln.).
SPATH VITREUX ou VIÏRIFIABLE. V. Chaux
fluatée. (ln.)
SPATH VULGAIRE. Gerhard a donné ce nom à la
BaRYTE sulfatée , CONCRÉTIONNÉE OU CRÊTÉE. (LN.)
SPATH ZEOLITHIQUE. V. Stilbite. (ln.)
SPATH DE ZINC de Romé-de-l Isle. Voy. Zinc
OXYDÉ. (Ln.)
bPATHE , Spaiha. Sorte de calice membraneux qui sert
d'enveloppe aux fleurs avant leur épanouissement, et se dé-
chire pour leur ouvrir le passage aux approcher dç la fécon-
s P,A 567
daUoiL Là spaAe est caractérisliqae dans la famille des pal-
nders et dans celle des Uliacées. (d.)
SPATHS. Brown , dans son Histoire naturelle de la
Jamaïqne y désifi;ne ainsi an genre de plante qdi est le Spa-
THEUA de L. V. Spath£le. (ln.)
SPATHELE , SpatheliaJ?lsinie de la Jamaïque , à fenilles
S innées, à folioles alternes , sessiles, lancéolées > dentées , ii
ears ronges disposées en grappes lâches et terminales , qai
forme on genre dans la pentandrie trigynie et dans la famille
des térébinthacées.
Ce genre offre pour caractères : un calice de cinq folioles ;
une corolle de cinq pétales; cinq étamines courtes ; un ovaire
supérieur surmonté de trois styles ; un^capsule à trois ailes,
à trois loees , contenant chacune une seule semence, (b.)
SPATHION, Spathium. Genre de plantes établi par Lou-
reiro , fondé sur une espèce du genre Aponoget, mais qui ,
en modifiant légèrement Texpression caractéristique de ces
derniers, ne doit pas en être séparé, (b.)
SPATHODEÉ , Spaûiodea. Genre de plantes établi par
Palisot-de-Beanvois , pour séparer des Bignones , les
espèces dont le calice a la forme d^une spathe.
Ce genre renferme la Bignone spathacée de LInnœus , et
neuf autres espècesfigurées dans la Flore d'Oware et de Be*
nin , dans le Choix de plantes de Yentenat , et dans l'ou-
vrage de Humboldt, Bonpland et Kunth , sur les Plantes
de l'Amérique Méridionale. (B.)
SPATHTJLAIRE. Nom que donne Shaw au poisson
appelé PoLTODON par Lacépède. (b.)
SPATHYEMA Genre éubli par Rafinesque-Schmalz
{»our placer le âracontium fœUâum ; mais il n'en a pas publié
es caractères, (ln.)
SPATOLA. Nom donné par S. Yolta à un fossile peu
reconnoissabie de Monte-Boica , et qu'il rapporte au $1-
LUEE ASCITE. (DESM.)
SPATULA ou SPATHULA. Tragus, Fuchsius et beau-
coup d'autres anciens botanistes ont donné ce nom à I'Iris
A ODEUR DE GiGOT (JHsfœtida^ h,\ soit à cause de la forme de
ses feuilles, spit à cause de sa mauvaise odeur, (ln^)
SPATULAIRE , SpaUdana. Genre de Champigron , éta-
bli pour placer rHEtVELiXJAUiïATRE, qui diffère des autres
par son chapeau vertical , comprimé et continu avec le pé-
dicule , sur lequel il est un peu décurrent des deux cAtés. Ce
genre est fort voisin des Clavaires, (b.)
SPATULE , Plaialea , Lath. Genre de l'ordre des Oi-
seaux ÉCHASSiERS et de la famille des Latirostres. V. ces
mots. Caradiits : bec très-long , droit , aplati dessus et des^
568 S P A
30{is, couvert d'une peau rid^à sa base, fleit]blt; PSbi^
rieur des mandibules muni dan» le militti é'utt« canoeld^e
^pr4ée 4e 4en(eli4Fes aiguës et «aillantes ; la supérieure sil-
lonnée en dçssu^ , vers le b^rd,» et terminée par on onglet
crochu; narines situées à la base du bec, dans on siilon,
if ouvert^^e. étroite « obiongue > et bordée d'une beau iDem-
(tranei^^.; taugue très-c^wte 9 triangulaire , pointue; faee
^uie cbe;^ les adultes ; goige susceptible de se dilater en
forme de &ae ; quatre doigts t troia deiant, un dernére ;
les antérieurs réunis par une membrane ^ns ane partie
de leur étendue, ensijifele frangés ^squ'à leur estrémîié ;
ie postérieur ponanl k tefre sur i^resque toute sa Ion-
gUQ^^ ; ongles étroite $ couf I» % peu eaurbés et aigus ; )a
deuxième rémige la plus longue de toutes.
^46 traie le plua saillant delà physionomie des oiseaux est
s^3 cointredU la forme deâ 4jeux pièces de substance coroée
qui font partie .de. la bouche ; dans lea uns, le bec s^avanee
et s'amincit en alêne ; dans d^auires y il se reoourbe et fai>*
^le ; daOs d'autres* il se prolonge et se renfle d'une manière
ipon^trueuseidansjquelquea-uns, ses mandibules représentent
une paire de clséaui^; dans quelques autres, Taréte snpérienpo
eat surch^gée. de protubérances énormes et bizarres , etc.
La nature s'est plu à mouler ie bec des oiseaux sur des ior^
mea très- variées , dont quelques-unes ont pu servir de mo«
dèle aux , instrumens de notre in4usirie. C'est ainsi que le
long bec des spatules , arrondi et aplati à son bout en fameS'
minces , a fourni peut être à certains arts 1 idée de To^ten-
sile très-simple qui porte le nom de ces oiseaux j ce bec res-
aemble en euet k deux spatiiLes appliquées Tune contre Tau-
tje. Cette conformation a valu aux m^mes oîseai» quelque9
autres dénominations, comme celle de palç ^aptdeUe ^ e#
celle, beaucoup moins convenable, de cuUlev ou de hêc à imii-
leVf qui ^it être réservée pour les saoacous^ dont k beo
représente réellement une cuiller. Quelques auteurs o»t eon«
fondu n^l ^ propos les spaiûlès, avec les pélicans', oiseaux
d'espèce et de genre fort éloignés..
Leii spatules ont très-peu de force dans leur bee , a¥e#
lequel elles ne serrent que mol lenMnt; mais eAf.E^isafi4»ivM>iK-
voir les deux nundibules avec. précipitation , elles pr6d«ii-9>
sent, lorâïqu'elles sont animées par la colère oti pâ«*lq arat4^tejt
le mâme bruit de claquement que leis cigomés/ (i)e$ meaw^
Bjk tiennent ordinatrement sur i^&.bords marécageux de la
mer, pour être à portée d/ attraper les poîs&onâ et) lès autres,
animaus aqûaticjues dont îls. font ieui^ nvMirritbre ; U» coos-.
truiseht lemv nid avec des bûcbettte^, au bautr de^grandSi.
j^-brea^ et Lçiir poqte consiste en trois ou quatrécsn&hitaAio
, s P, A 569
châiras. Ce liont , eta gënéral 9 des oiseaux voyageurs , pea
sauvages, et qui ne refusent pas de vivre en captivité.
La Spatule, proprement dite , Plaiaïea leucowdia^ Latk,
pi» P ao , n.<^ 4 9 A^ ^^ Dictionnaire, a deux pieds six pou-
ces de longueur; des plumes étroites, longues et très-fourniea
s'élèvent sur sa tête , garnissent Tocciput et forment i^e
espèce de huppe qui retombe en arrière. Ce panache man*-
qne à plusieurs spatules, et ce défaut indique un jeune oî>
seaa avant sa première mue. Tout le plumage est, blanc , à
l'exception d'une large tache d'un roux jaunâtre sur la poi-
trine ;. cette tache , dont les deux extrémités se réunissent sur
}e haut du dos, sigaale une livrée parfaite ; la peau nue de la
ge4*ge et du tour des yeux est d'un jaune pale ; le bec est
lunr , avee une teinte bleuâtre au fond des sillops et du jaune
à sa pointe ; l'îris rouge ; les pieds sont noirs. Ca femelle di^
fère du mâle ea ce qu^elle est plus petite.
AL TensRiiiick est induit en erreur quand, il dit que sa
biippe est moins grande cl! que la tache jaunâtre du haut de la
poitrine n'est quefoiblement indiquée; car sa huppe est aussi
longue ôt la taebâ de la poitrine aussi prononcée* Il se trompe
eBeore, en disant quVUe n'a pas la trachée artère confor*
méc comme celle du mâle ; au contraire, elle est totalement
pareille.
Le jeune n'a point de buppe ; les plumes de la tête sont
arrondies et courtes ; les pennes extérteares de l'aile noires
le long et dessus leur tige : le bec est d'un cendré foncé ; l'iris
gris ; la peau nue du tour de l'œil et de la gorge d'un blanc
terne.
C'est à tort qn^on a fait de ce jeune oiseau une espèce
particulière, sous la dénomination de platalea alba, 11 paraît
qv'il subît sa première mue fort tard ; car lors de son pas-
sade, à Tautomne^ sur les marais et les côtes maritimes de
la ricardîe, on ne voit sur son plumage aucun des attributs de
y adulte, c'est à- dire , une huppe et u»e grande tache jaunâ-
tre sur la poitrine ; mais aux mois d'avril et de mai toutes lc&'
spatules, mâles , femelles et jeunes les possèdent ;'ces der-
mers ne sont pas, comme Taffirnie M. Temmihck,' trois ans à
parvenir â leur état parfait {Notes communiquées fiar M. Bâillon
j^y' ....
Il egt très-rare de rencontrer la spatule dans rinlérieur
des terres , si ce n'est près des grands lacs , et passagèrement
le long èea rivières ; elle s'éloigne peu de la mon On la voit
arriver sur nos côtes de l'Océan dans le mois de novembre,
et elle y repasse en avril. Elle est plus commune en Hoi-.
lafidièv que dans toute autre partie de l'Europe, et particulîè-
PAndént près de Leyde , dans les marais de Swenhuis ; elle y
uiche sur les arbres qui y croissent. Sa ponte est de trois ou
Syo S V k
quatre œnb blaacs tachetés de roogeâtre. Celte espèce y
quoique peu nombreuse , se répand dans d'aotres contrées
de rÊurope, telles que PAngleterre, la Pologne ^ la Suéde ,
la Laponie , etc. Pallas Ta vue en Russie , sur les rires
de rOka ; elle se trouve en troupes sur Tlaik , dans le pays
des Kalmouclcs , qui l'appellent kolpiza. Lorsqu'on fait
la chasse à ces oiseaux , ils s^élèvent d'en bas à une hau-
teur prodigieuse , volent en lignes ondoyantes , et on ne peut
changer cet ordre quoiqu'on fasse beaucoup de décharges sur
eux. Elle paroît en Toscane et dans quelques antres cantons
maritimes de Tltalie , où ou Ta nommée garza ou beccarwale;
« en Sicile , où elle s'appelle cucchiarone; en Barbarie et sur
toute la côte occidentale de l'Afrique , jusqu'au Cap de
Bonne- Espérance. Sa chair est bonne et n'a pas le goût hui-
leux de celle de la plupart des oiseaux de rivage.
La Spatule ajaja. V, Spatule couleur de rose.
La Spatule blanche de l'Ile de Luçon. Elle est de ta
grosseur de la spaùde couleur de rose. Son plumage seroit en^
tièrement blanc y si les deux plus grandes pennes de ses ailes
n'étoient mi-parties de blanc et de noir. Son bec est d'un
brun rougeâtre i et ses pieds ont une teinte jaune tirant sur
le rouge.
M. Sonne rat a trouvé cette spatule aux Philippines. Les
ornithologistes pensent que c'est une simple variété de la
spatule' d'Europe. Comme on ne fait pas mention d'une
huppe , ne seroit-ce pas plutôt un jeune de la spatule hup-
pée de l'Ile de Luçon ? Nous sommes portés à le croire.
La Spatule couleur de rose , Platalea ajaja , Lath. Elle
est particulière aux climats chauds de l'Amérique 9 depuis
les côtes de la Floride jusqu'à celle des Patagons. On la
trouve aussi sur quelques côtes orientales et principalement
au Pérou. Son nom , au Brésil , est ajaja, tin peu moins
grosse que la spatule de l'ancien continent, elle en diffère
encore par le défaut de panache sur le derrière de la tête ,
et par les nuances des couleurs de sa livrée. La partie
nue de la tête est jaune en dessus , orangée sur les côtés ,
noire sur l'occiput et les oreilles ; celle de la gorge est blan-
châtre ; son plumage est couleur de rose pâle ; le haut de
l'aile et les couvertures de sa queue sont d'un rouge vif; les
pennes caudales , jaunes; les tarses, noirâtres et nuancés de
rose ; les ongles noirs ; l'iris est rouge. Celte spatule est
blanche dans son premier âge , prend seulement vers sa troi-
sième année Tincarnat tendre qui la pare« et qui devient
totalement rouge dans un âge plus avancé. C'est sous cette
dernière livrée que les ornithologistes en ont fait Une variété*
Cet ciseau a une manière de pêcher assez singulière ; il
s P A S71
Fait autour de lui , suivant Tobservation d'un savant voya-
geur espagnol , de côté et d'autre , un demi-cercle avec sa
spatule , et s'en sert avec tant d'adresse , qu'aucun petit pois-
son, vers lequel il dirige son bec , ne peut lai échapper. ( Mé-^
moires phUosophîques , historiques^ etc, suri* Amérique , par don
XJlioa, t. i.de la Traduct. française ^ p. ic3). Cette spatule
n'est pas rare au Paraguay ; les naturels l'appellent ^lam/^Z/a
( oiseau roqge ) , d'autres guir^Ui ( oiseau blanc ). On la voit
seule, quelquefois par couples et quelquefois en troupes nom-
breuses. Elle est assez farouche et se perche sur les arbres.
M.de Azara a souvent rencontré ces oiseaux dans les lagunes,
enfoncés dans l'eau jusqu'au genou , balançant leur bec en- '
tièrement plongé dans cet élément.
La Spatule huppée de l'Ile de Luçon. Cet oiseau a
été observé aux Philippines par M. Sonnerat , ainsi que la
spatule blanche des mêmes îles. Une large huppe de plumes
effilées que cette spatule redresse à volonté, paroîi à Sonnini
un caractère suffisant pour la distinguer comme espèce par-^
ticuiière , quoique dans les ouvrages des ornithologistes elle
ne figure que conoime variété de l'espèce commune. Son bec
est rougeâtre sur les bords , et d'un gris roux sur le reste; les
pieds sont d'un rouge clair, mais terne.
La Spatule du Mexique. Fcy. Spatule couleur de
ROSE.
La Spatule (petite), Plaialea pygmea, Lalh. Bancroft
( Hist. of Guiana , pag. 171)3 remarqué à la Guiane hollan-
daise un petit oiseau pas plus gros qu'un moineau , q«^l a
décrit comme une espèce de spatule. Les terres voisines de
notre Guiane , où les spatules couleur de rose sont communes,
n'ont jamais offert la spatule pygmée de Bancroft , et on la
chercheroit en vain dans les nombreuses collections d'oi-
seaux apportées si fréquemment de cette partie de l'Améri-
que. Ajoutez que l'observateur anglais dit que sa petite spatule
a le haut du bec presque en forme de losange , la queue ar-
rondie , et les pieds entièrement divisés. Ces attributs ne
conviennent point aux spatules, dont le bec ^st arrondi et
plat à son extrémité , dont les pennes de la que'ue sont égales
et les pieds à demi-palmés ; et lorsqu'on se rappelé que dans
les mêmes contrées il existe un petit oiseau terrestre à queue
courte et arrondie ^ à doigts presque libres et au bec ressem-
blant assez à celui des spatules , pour que les habitans de ces
contrées aient appliqué aussi à cet oiseau le nom de petite
spatule ou de petite palette ^ l'on ne peut douter qu'iln'y ait
eu méprise de la part^de Bancroft et des ornithologistes qui
l'ont suivi sans examen , et que la prétendue spatule qu'ils
décrivent est le todier , dont les couleurs s'accordent encore
S^% s P E
aivec relies qaUU ont assignées i la pêtiie ipatule* Vay. le mot
ToDiER. (s. et V.)
La Spatole rouge ( Plaialea ajaja , var. Latb. ), esl la
Spatule cou leur de rose dans Tâae aTancé. (s.)
SPATULE. Poissondiigenre des PÉGASES. F. ce mol. (B.)
SPATULE. Liais fétide porte ce nom dans quelques
liens, (b.)
SPAUTRE. Altération dn mot Epautre. F. Blé. (b.)^
SPEAUrE. Antre synonyme d*EPAUTRB et altéra-
tion de speitn , nom latin de Vepautre, (LU.)
SPECHT. Nom allemand des Pics, (v.)
SPECRSTEIN. T.Stéatite. (LTf.)
SPECKSTEINFELS. NoiéI aUemand de la Serpentine
OLtAIRE. (t1!f.)
SPECKTHON. C'est TArgile a potier, en Allemagne.
^ (LN.)
SPECTRE^ Fespertilio spectrum. Linnaeus a donné ce
nom à nne ehaure-sonrîs d'Amérique , qui a reçu des
nalura listes français la dénominationr de vampyre , parce
' qnVlle Se fixe sur le corps des animaux, entame leur peau et
rjce leur sAiig. C'est te Phyllostome yamptre, Phyllosêoma.
speclrum de M. GeofTroy Saint^^Hilaire. (OESM.)
SPECTR E. C'est le conusproteus de Linn. F. Cône, (b.)
SPECTRE, Specfra, Nous nommons ainsi, avec Stoll^
des insectes qui composent notre troisième tribu de la fa-
mille des coureurs , de l'ordre des orxhoptères. Leur forme
bizarre , qui les fait ressembler tanlÀt à un petit rameaa
de bois, k une branche, à une tige de plante dépourvue de
feuilles , tantôt à des feuilles même ^ est une prenne
de la légitimité de ce nom de spectre qu on lui a imposé.
Les caractères de cette division sont : lèvre inférieure à^
divisions inégales; lèvre supérieure échancrée et à bord
antérieur droit; antennes insérées plus près de la bouche que
du milieu de la tête. Leur tête est avancée, allongée, arron-
die postérieurement, avec les yeux petits relativement à clle^
et les petits yeux Jîsses, souvent peu distincts. Le premier
segment du corselet est court , ou guère plus long que le se-
cond. Les hanches des pattes antérieures sont presque de la
grandeur de celles des autres.
M. de Lamarck, HisL des Animaux sans rerièàres, désigne
sous le même nom notre genre Phasme.
Celte tribu renferme les genres Phyllie et Phasme. (l.)
SPEClTLxVTlON. Coquille du genre Cône , le coiuw ;>i^-
pî'Ao«ar^M5 de Brijguière.' (b.)
SPECULUM ASINI, miroir d'âne, de Matthiole. C'est
la Chaux sulfatée limpide ou spéculaire. (ln.)
s P E 573
SPECULUM-VENEBIS ou MIROIR DE VENUS,
lies Campanula hyhrida et pentagoma , lAun. 9 ont reçu ce nom
autrefois ; mais quant au campanula spéculum , Xiinn. | on ne
voit pas qu^^il lui ait été donné. V. Gàmpaiïule.
Sioane et Rai ont appliqué cette nfiême dénomination aune
^ranrle espèce de Cru3t6lle {rueilia panicuiata^ Linn.}. (tu.)
SFÉË ou CEPEE {^vêrkerUy, C'est uû jeune bois d'un an
ou au plus de deux ans. (s,)
SPEISE SALZ de Gmelin. C'est le Sel. gemme ou la
Soude muriatce solidç. (ln.) : ;
SPEISKOBOLT des Allemands. C'est le Cobalt arse-
nical, (lw.)
SPËISS. Nom que les Allemands dounent au Culot, ms^
TALLiQUE qui se trouve au fond des creusets où Ton prépare
en grand le smait dans les ateliers de Zeil en Sa<e. Cette pofv
tion de métal , qui n'çst point vitrifiée , n'est ifuelquefois qu^
du régule de cobalt pur ; mais souvent,aus8i ce régule est
mélangé de cuivre , d'argept , de fer et de bismaih. V. Cch
»ALT , SaFRE et SHALT. (PAT.)
SPEKHUGGËR. M. Lacépède rapporte ce nom nor-
w égîen à son Dauphin orgue, ou notre Dauphin gràmpus.
V. ce mot. (DE5M.)
SPJELEKTOS. Le Pic dans Hésychius. (s )
SPELLICIOSA. L'un des noms italiens du Seneço»
vukaire. (ln.) • i
8PELTA. Nom latip moderne de TE^utre {triikum
spelta^ Linn. ). Césalpin nomme , et h toft^ speliOf le froment
locular (/ri^iVum monococcutn^ Linn.) Ce froment ainsi que les
hordeum cœleste et zeocnion, a!nt été Considérés pè:i d'autres bo-
tanistes comme des espèces de spelta. (fcw )
SPELYIER. Un des noms italiens dû CoRAaAS, selon
Belon , et du Choucas des Alpes , suivant Gesner. (v,)
SPERBER. Nom allemand dé I'Epervier. (v.)
SPERCHE, Sperchœus.Fah. Genred'insectes de l'ordre
des coléoptères, section des pentamère s, £amilie des palpi^
cornes, tribu des hydropbiliens.
Ce genre est parfaitement distinct du genre hydrophile, àrtc
lequel il a le plus de rapports par la forme de la division et(é«
rieare de ^es mâchoires^ qtti ressemblent à un palpe grêle,
arqué , pointu et soyeux à s0tk extrémité; à raison encore de
ses antennes, qui ne sont composées que de six articles ré a-*
nis, à. partir du second, en une massue cylindrique et perfo-
liée ; «afin parles jambes dépourvues 'd'éperons. Le corps est
presque hémisphérique, renflé , avec le chaperon échancré;
ie corselet presque de U même largeur partout, et le bord-
extérieur des élytrej arquent dilaté.
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/ On ne connott qa^ane seule espèce, le Sperche ÉCHAKcni,
Sperchœus emamnahu , Latr. , Gêner, cntst. et insecL , tom. i ,
tab. 9, fig. 4* ^'^^ ^ environ trois L'gnes de long. Sa tète et
son corselet sont d'un noirâire mat , avec les bords un pea
brans et vagacment ponctués , ainsi que les ély très qui parois-
sent un peu chagrinées, et qui sont d'un rougeâtre obscur;
elles ont aussi quelques nervures longitudinales peu suivies.
Cet insecte se trouve s^vl nord de TÈurope , en Angleterre ,
en Allemagne , à la racine des piaules aquatiques, (l.)
SPERGULA. Du latin spargere^ selon Lînnseus, parce
que la graine de la plante spergula se répand ou se disperse
au loin. Dodonée paroît s'être servi le premier de ce nom
pour désigner la spargoule des champs. Mais avant que cette
plante ne devînt le type du genre spergida de Linnseus , on
lui a associé les arenana rubra, moHHma et saxatiUs , les
phamaceum cerQÎana et cordifoUum , le Unum cafhardcum et le
UmoseUa aquaiica, Dalibard et Guettard ont rapporté an
fjMïTe spergula 9 Linn. , Vholosieum umbellatum, Linn. , et Val-
sine segetaitSf Linn. Les espèces que Linnaeus y rapport oit
sont des alsine pour Tournefort, et une des deux rentre
dans les ahine spergula de C. Bauhin. V, SpERGULE. (ln.)
SPERGULASTRE, Spergulaslrum. Genre de plantes
établi par Michaux. Il offre pour caractères: un calice à
cinq folioles ouvertes ; une corolle de cinq pétales entiers ,
à peine visibles ou nuls; dix étamines ; quatre stigmates ses-
sifes ; une capsule ovale à quatre valves , plus longue que le
calice , qui persiste.
Ce genre , autrement appelé Micropetalon , se rappro-
che des Speroules et a 1 aspect des Stellaires. Il ren-
ferme trois plantes peu remarquables, (b.)
SPERGULE, Spergula. Genre de plantes de la décandrie
pentagynie etde la famille des caryophyllées, dont les carac-
tères consistent en un calice divisé en cinq parties ; une co-
rolle de cinq pétales entiers; dix étamines; un ovaire su-
périeur, surmonté de cinq styles à stigmates simples; une
capsule uniloculaire, et à cinq valves, renfermant un grand
nombre de petites semences munies d'un rebord membra-
neux.
Ce genre réunit des plantes à feuilles opposées , et dé-
pourvues de stipules, ou verticillées et munies de stipules ;
à fleurs axiilaires et terminales peu remarquables. On en
compte dix espèces, toutes d'Europe, dont la plus impor-
tante à connoître est la Spebgule des champs', qu'oH ap-
pelle aussi espargoule, espargouile et sperfule, et qui a les feuilles
verticillées. C'est une plante annuelle qui vient dans les ter-
rains sablonneux des parties les plnsfroides comme des par-
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tîes les plus chaudes de l'Europe , et qu^on sème de temps
immémorial dans {plusieurs contrées pour la nourriture des
bestiaux. C'est principalement dans les pays de bruyère que
la culture de cette plante est ayantaeense. Delue rapporte
que la Westphalie , une partie du Hanovre et le pays de
Zell lui doivent presque entièrement Faisance. Il est prouvé
que le fourrage qui en provient augmente considérablement
le lait des vaches , rend leur beurre infiniment meilleur et
d'une plus facile conservation ; que son fanage enterré au
moment de la floraison , fait un excellent engrais pouic les
terres où l'on veut mettre du blé; que ses semences en^
graissent les poules, les pigeons, etc.^ etc., et accélèrent leur
ponte.
Il est plusieurs manières de cultiver la spergule. Dans les
pays froids on la sème en juillet , surtout lorsqq'on veut en
récolter le foin ou la graine. Dans les pays chauds on la
sèpne plus tôt pour pouvoir la couper avant les labouras des-
tinés aux semailles de l'automne , c'est-à-dire qu'on la sème
sur les jachères. Mais la meilleure méthode est sans contre-
dit celle de là semer sur le chaume immédiatement après la
récolte. Elle pousse encore assez avant les* froids, qu'elle
craint beaucoup, pour pouvoir être mangée en vert. On n'a
pas besoin dans ce cas de labourer le champ ; il suffit de le
herser, et on peut encore, pendant quelques jours, y mettre
Jes vaches et les moutons pour consommer les herbes que la
faucille y a laissées. '
Quelques cantons de la France méridionale et une petite
partie de la France septentrionale , se livrent à la culture
de la spergule; mais, on le dit aussi avec regret, la plupart
des cantons où il seroitle plus utile de la multiplier , ne la
connoissent même pas. On peut citer la Sologne, la Basse^
Bretagne et les landes de Bordeaux , pays où cette plante
croît naturellement, et où elle n'attend que des mains indus^
trieuses pour y amener une augmentation considérable de
richesse.
La Spergule pentanbre ressemble beaucoup à la précé-
dente , et peut être cultivée comme elle ; mais elle se couche -
davantage.
La Spergule noueuse a les feuilles opposées , subulées ,
unies, et les tiges simples. Elle est vivace, et croît dans le voi-
sinage des marai^. (b.)
SPERJULE. Voyez Tarticle >précédent et le mot Spae-
GOULE. (B.)
SPERLING. Nom allemand du Moineau, (v.)
SPERMà-CETI. Ce nom a été appliqué à quelques
cétacés ^ et notamment au Cacbalot blai^cuatiië , au Ga-
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CHALOT Tauiipo et au Cachalot màciogépbalb. (Dsstt.)
SPERMA- CETI, ou BLANC DE BALEINE. CeA
une baîie concrète , blanche p ^^i^^î-^opaqae , qui se troiirt
liquide dans le crâne et l'épine dorsale des cachaiots ( espèee
de cétacés ) , et qni prend de la coasistance à Taîr. On s'eft
sert en médecine et dans la toilette ; aujonrd'hoi on en pré^
pare de belles bougies. F. rarticleCAOHAiX)TctleniotBA^
LEiNE ^ et Blanc de baleivb. (vihet,)
SPERMACOCE, Spermacoce.Gfsnnï de plantes de Uti-
trandrie monogynie et de la famille des rubiacéet^ dont las
caractères consistent : en un calice à quatre dents ; une co-
rolle infundibuliforme à quatre divisions ; quatre étamtnes;
un ovaire inférieur , arrondi , surmonté d'un style à stigmate
bifide; deux semences oblongues, couronnées, ne se séparant
pas.
Ce genre renferme des plantes frutescentes on herbacées^
il feuilles opposées et à flenrs petites , axillaires , quelquefois
▼erticillées ou terminales , et rapprochées en tête. On en
connoît près de quarante espèces , toutes exotiques, et dont
les plus dans le cas d'être citées sont :
Le Speamacoce mtit, qui est glabre , avec les fenîUes
lancéolées, Ifsétamines cachées, les fleur&rerticilléesetles
seraemces hérissées. Il est anmiel, et se trouve ^ la Jamaïque.
On le cultive au Jardin des Plantes de Paris.
Le SPERHACOCB^t'v^EaTfCiLLÉ est'glabre^et a les fenilles'lan^
céolées et les fleurs disposées en verticilles globuleox. Il est
▼ivace, et se tronveen Afrique et en Amérique. On le cul-
tive au Jardin des Plantes.
l4t|SpERMACOCE|ÉPtMEUX est un peu frutes€ent,et aies feuîl^
les linéaires et ciliées par des épîaes. 11 est vivace, et se tronve
en Amérique.
Le Spermacoce hérissé est ramenz, hérissé de poils re«
des, et a les feuilles ovales , lancéolées « les fleurs rannassées
en têtes axillaires , et les étaisines saillanScs. Il est amuel ^
et se trouve en Amérique, (b.)
SPERMADiCTTON, Spmnadiotyon, ArbMtede Thide,
il feuitles elliptiques , o^pposées , k fleurs disposées en om*
belles terminales, qui, selon Roxburg, Plantes de Coro^
mandel, vol. 2, pè. 236, constitne seul un ^enre dans la
penta-ndrie monoi^nie et dans la famille des rubiacées.
Les caractères de ce genre sont : calice à cinq divisions ;
corolle tabulée à éioq lobes aigus; cinq étamines insérées à
l'ouverture du tube ; un ovaire supérieur -surmonté d*up
long stylé, terminé p^r cinq stigma4es ; une capsule à cinq
tubes , renfermant cinq semences pourvues d^une vrille.
Les fleurs de^ cet arbrisseau sont trés-odorsntes* (p.)
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SPÈRMALOÛOS. Kôm grec de la Corneille freux;
SPERMAXYRE, Spermaocyrum, Arbuste de la Nouvelle-
HoHande , à feuilles alternes , sessiles , elliptiques , émar-
ginées ; à fleurs solitaires , axillaîres , pédonculées ^ qui ^
selon Labilla^dière, Plantes de la Nowelle-Hollande^ forme un
genre dans la polygamie monogynie , et dans la famille' des
tithymaloïdes.
Les caractères ^ ce nouveau genre consistent : en un ca-
lice monophyle ; une corolle de cinq pétales dans les fleurs
mâles ; neui étaminés insérées sur un disque , dont six sont
stériles et les fleurs femelles; enuta ovaire supérieur , à style
épars et à stigmate trifide. Le fruit est une capsule unilocu-
laire , bivalve.
Le spermaxyre diffère peu de TOlaxe et du Fissilie^ ^e
Brown. 11 s'éloigne de sa famille par sa capsule qui n'est pas
triloculaire. F.. Crotonopsis. (b.)
SPERME ou LIQUEUR SPERMAtlQUÉ. Cherchez
le mot Semence, (virey.)
SPERME ( Végétal), K Fleurs , Anthère, (t.)
SPERMIOLE. On donne ce nom aux^ œufs de Gre-
nouilles, (b.)
SPERMOBÉE y Spermodon, Genre de plantes établi par
Palissot'de-Beauvois , Essai sur les CypéYacées de Lestiboudois «
Sour placer quelques espèces de Ghoins des Indes > dont les
eurs des écailles inférieures avortent constamment , dont
le style est renflé à sa base , et dont le fruit est arrondi ,
aplati 9 plissé et émarginé à son sommet, (b.)
SPERMODERME, Spermoderma, Genre de plantes de
la famille àts Champignons , qui offre une fongosité très-
simple 9 globuleuse ^ sessile , spongieuse , dont les semences
sont réunies et piquantes comme les orties.
Ce genre ne contient qu^une espèce , qui a été figurée par
Tode, tab. i de V Histoire des Champignons de Mecklembourg. (b.)
SPERNGLASS et SPERGLAS. On donne ces noms ,
en Allemagne, à la Chaux sulfatée Trapézienne. (ln.)
SPERNUZZOLA. C'est, dans Olina, le nom italien de
la MÉSANGE charbonnière, (v.)
SPERONE DI CAVALIERO. Nom italien àts Dau^
phinelles ou Pied d'alouette, (ln.)
SPET. Poisson du genre Esoce. (b.)
SPET. r. Sphyrcene. (desm.)
FIN DU TRENTE-UNIÈME VOLUME.
XXXI. 37
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UNIVERSÏTY OF CALÏFORNIA LIBRARY