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NOUVEAU
DICTIONNAIRE
D'HISTOIRE NATURELLE
CHA— CHO.
,1 _ Google
Liste alpliabâique des noms des Autears , avec l'indication
des matières qu'ils ont traitées.
HM.
B10T....I M.ml,n, a,rt.,llui. —Lm Flijù^c «uia^cH ju. ■» rippoiu ...e
BOSC Xtmhn Ji eimUau. —VOkMn in Bq>i;i« . d„ P*uh., d„ v«i
ddCn^iLlu, •llapirlitBouiiifueiirspipBmdiu. ' '
CHAPTAL. Hinir* </i r/iirtiUf. — La CUmiBetHnii^liiitiin •m ArU.
DESHIREST. . . . Fro/iiMkr AZooijp. i fb-col, .■liin^ir. J-^i/Wt — Let Q>»Jriipt-
DEBLAINTILLB, T'nuî"""'; "*ii"l * ti ni^"W rfti Jcinmi J, f «™ , Kb-J™ A, fa
DUTOUB. J.i«ir_at fUîlMn «•rog.i '-.r FAgrtcE.limrr. — L'ApaEcui» de !•
Bauni^uïil'AirinllueiliiiTltl,. FF •
RUXARD 1liDièrtdteiiuaimL—\.,pvtitVé\tni.tin. La Auïnaiii dsmnliijsu.
L.Ct... r.LAimjlCt,3(.»ilrt J^eiiuUlml. -C«Bch«la™, CenoIllH. MilioJ. ..»-
iin>,MFlGittuiHtri»r^c1«gMi[r>u. .
LATBEILLE Mi-t/^ Ar l'hMm. —VR;,u,in (WrdeitiwUculilH doCruinci.,
LSMAN. MtmhndtlgSoiiMPIiih^niMifiit.tic. ~ Qmlqon iiiidH de Kiniri-
XBCAS >IL> J"ro/«.-.rd- Win*j<iloil. ^^unir J^ rjil,« WiioiCw" ** F.»J™ .
OLIVIER Mmhréjj VlniOau. — Piitie^tn^ncîa liK^ld eoUo^iicB.
PALISOIDEBEAtlVOES. H^mhn <fc M«ii»t. —dT»» uiicl« d*Bai.<ii^.,i'de p],^-
VEùuncint. — L' Aupliumn ije rEf «niimis niril« «i doDCilùiat 1 l'Hii-
urri. p<WHk Al KiMni ir.dii Kt<au. ^ ' -
PiTBIN. M<«Âr<a»a«UibrrxlUi>l. -+Li (ïiillo|i.4il. Mii>ird<>|.'r « |i.(ril
RICHARD IfininiItl'LiUinl. ^DtIiniclU|iiitnaidgliBDUajriut.
SONHim Co/itinaarciir lii l'SùbiIr* aounllc ^ Boif^n. —Pirlig dt l'Uiloin du
Hiraainra, to CKmai;1ndiT»iH cIkuh.
TIIOtlIH.. ...... W^otn </e l'hiliat. — L'Appllai^n da !. Bsuaiqn. â U cnJun •■
(.rdia.;. ,1 1 l'ÉtDQOun T,ath ; l'Hi.MÙ, d.i difTirau. e>p«.i d.
GnKn. ^^
TOLUBDloà... Pnfiiut.r dt Komi^nt •• d, Pt-itofogl. »rfri<afc. — th» .riid« d.
niTiinlopi WgluJe M di |i«idk cMUit, 'i
VIEILLOT AMi.Hr d, li..r; m^rifii 'd'OniMil^^.. — L'HÙ»ire géainila tt pa f
VIBEI DpeKh-» Vld.cl-, . Prof. d-BUl. Itl. , A.Uur>UyUil.ari -..Taft,.
— L« arliclei |éii4nai if rUill. nti. , pulirnliïreniBiil d« l'HAinina ,
An Aaiiuai , d« l«ar «UDCtuB , de laar phjtiolofiaatda I<UB facnJléi.
XTAKT: «isln ib r/«(iui. —VÉcwimitrmHltaioaali-pii.
CET ODTRAGE SE TEODVE AUSSI:
AP^iU, d.BC-R-L. PANCKOU<XE, I»>lM«ir>lÉdibn.r du DiclioDDiin de) Sù»«i
Hidloln. ma Serpente, n.» i6.
A Brogei, rbtt RtutaiT-DiTiiiiTiiii , luprinieui-libKice.
A LToa,chn6i>atr>aetMli»,l!u.c>il«.
. ARoaea.efanFik.iatiii, elB>HiiiLT,Lili»aM.
A Taiin, dnPii.lBoccl, LibriÙH.
A VetdlB, clinBiiriijaiiM, Libraire.
L:,„l,;<,d:, Google
NOUVEAU
DICTIONNAIRE
D'HISTOIRE NATURELLE,
APPUQUÉE AUX ARTS,
A rAgriculture , a l'Écononiie rurale et domestique,
à la Médecine , etc.
PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES
ET D'AGRICULTEURS.
If ouvelle Bdition presqu'endèreoient refondue et conud^
reblement augmentée ;
ÀTEC SES FIGURES TIEÉES. DES TBOIS RicREâ DE LA MATURE.
TOME VI.
A PARIS,
CnSZ DETERVILLE, LURAIAE, KUBBAUTEFZUlLLfi, v^t. .
M DCCG XVI,
i:, Google
1m r'.rïrviir.strfi^
SE UANO
dt, Google
Indication des Pages oh doivent être placées les
Planches du To m e VI, avec la nota de ce
qu elles représentent.
B l4. Reptiles Pag. 8
Cam^^on cemmim. ^Camél^ôn fotrrhu. — Chal-
cide leps. — Chalcide peDtadactjle. — Gxcîlie îbiare. —
Couleuvre ï collier. — Vipire hébraïque.
B 12. AnimauTcnianiniifàres 3a
CmCot. ^Chameau. »Chamoii (antilope).
B 23. Insectes 58
Callidie arqué. — Caatliarîde des boutiques. — Ca-
pricorne musqué. —Carabe eicopelte (brachine}. —Ca-
rabe «ycopbaute (calosoioe). — Ca»ide Tcrte. — Cébrion
géant, — Cérocome de Schiffer. — Cétoine dorée. —
Cbalcis claTipide. ' — Charanson palmiile (calandre). —
Cbaranion des noiaettei (rynchœne). — Chrysii en-
flammé. — CfarpomÈlesanguiii(rie]ite.
B 17. Plantés , ; 2a8
Caue deibpuliquei. — Cane séné. — Cbéne ï la galle.
— Ciste ladaDÎfère.
B 10. Poissons ...'.. ZlG
Cgesiomore bâillon. — Carani tracbure. — Cata-
phracte cotte.— Callionjme lyre. —Cenlritquebecaisc.
— Centroiopbe nègre. — Cbrysosloie lune. ~ Cenlro-
pome sandat. — Cbeline trilobé. — Cbéllodiptère mau—
rice. — Chétodiptère plumier, — Chétodon bordé. — Ch^
lodou à bec.
B l3. Animaux mammifères ... 336
Description des dîrerse* parties du corps du cheval.
B 18. Ànimaus mammifères 351
Coati. — Cheral sauvage, — Chien millet mile. ,
i:, Google
B 20. Poissons "...... ■: 4'4'
Chovalier am^ricaio. —Chimère «nUrclîqué. — C«n-
tronote pilote. — Clupée sardine. —Cobile locbe fran—
ch«. — Gorif aigrettE. — Cory^tae dorada. — GoH^
quadricome. —Colle ^ogaaat. — Cycloplèr* lompe. — ,
Caprin bordclièrc
dt, Google
NOUVEAU
DIGTIONNAIÎIE
D'HISÎOIRE NATURELLE.
■ ■ ■ ■ —m i ■ti.li.lMMi. ni-. ■■■■•■ iiriTi-J- .rtii i'HJ.
t a k
ChAA Ï* tCHA. Kt>IbsOlIàlè(f^eHe^^oÛi^téiV
l)6^4 connu en Em-ope. Il en est faît mention dans le Plnax
it C. BauLin, ourrage qui date de iGa3. Eksberg apportai
Enropt le premier paed vivant , te 3 oclotre lybS. (ln.)
CHA , CHÉ , THÉ. Noms chinois du ThÈ , Aea. Le mot
cha esfrâslé'daûs'la langue portugaise. Lés Cbin ois donnent
aussi ce Ao^ i ui^e espèce de NERPàuïi, rhamnus th^nan^
dô'At les pauvres emploient lès' fëmlles en guise itthe. Voyec
Cbaa, Ché et T&é. (Lis.)
CHA,CHADY. Noms doni^s par les tordes de tartarea
des bords de l'Oby , à TEl-'iCiÀ , Pinui abus , X. (iN.)
CHABAL. Nom patois du chexU, an pied des Pyrénées
m4eiilales. (desh.)
CHAÊASI et CrtUBÈèSE. Noms àrales de la mauve
{^iàalva mtunèijolia, L. > Q.N.)
CHAte ASIE ou CHABAZÏE. Nom dhoisî par M. Bosc ,•
{lour désigner un minéral de la classe des substances ter-
reuses , qui avoît été regardé jusqu'alors comme une variété
de la zéolile ; ce nom est une altération dn mot chabaiion ,
employé par Orphée ) dans son poëœe sur les pierres , pour*
désigner une substance qui nous est inconnue. ( Voy. Journal
ttHist. Nal. , t. 2 , p. i8i et suiv.) C'est la Zéclittta cubes de
Bomé-de-l'lsle et de Faujas ; la Schaiazît de Werner , la
Chabasin de Karsten , et le Shomèo Edrischer Cvhirtl d'Oken.
M. Haiiy et MM. Brochant et Brongniart ont adopté le nom
de Chabasie,
Elle a pour caractères essentiels d'être divisible en rhom-
boïde UQ peu obtus ; ce qui la distingue de l'analcime , qui
YI.' I
L:,.,i,;<,i:,G00glc
a C H A
se divise en cube , et d'être aisément Aisible an cbalumcaa ,
en une masse blaockâtre et spongieuse.
Sa pesanlenr spécifique est 3,jij&; celle de l'analcime est
moins considérable.
Ses rristaux, ordiDairemenl blancbâtres et éclatans, sont
quelquefois transparens , ou opaques et roogeàtres ; ils
raient légèrement le verre : leur voltune est peu considéra-
ble. Ils ne sont pas susceptibles de s'électriser par la chaleur,
comme la mésotype.
On en connoit trois variétés de formes , qui sont :
La chabasie primùîee : rhomboïde un peu obtus , dont
l'angle placé au sommet , est d'environ gS" et demi.
I>a chabasie tri-rhombdidale, qui résulte de la combinaison de
trois rhomboïdes dont deoxsonl situés sur les arêtes et les
angles solides latéraux de rhomboïde primitif
1j> chabasie dùjoinle : modification delapréc^dente, dansla-
quelle les faces du rhomboïde primitif ont disparu. (V. le
TraiUde Minéndo^ de M. Haiiy.)
Ces deux dernières ont quelque ressemblance avec les
cristaux de fer de l'île d'£lbe , et sont plus communes que la
première.
D'après l'analyse de M. Yauquelin, cent parties de Ota-
bttsie de ferW contiennent :
Silice. 43,33
Alumine aa,66
Chaux 3,34
Soude et potasse 9,34
Eau 31,00
Perte o,33
La chabasie n'a encore été trouvée que cristallisée. Ses
qristaux tapissent des cavités dans les roches amygdaloïdes à
base de wacke des terrains de trapp , en association avec des
cristaux de quarz et~de chaux carbonatée. Ils garnissent aussi
l'intérieur de certaines géodes de quarz-agate , comme à
Oberstein, dans le duché de I>enï-Çoms. Les roches de
trapp des iles de MuUetde Skye en fournissent de très-beaux,
ainsi que celles du nord de l'Irlande. Il en existe également de
très -remarquables par leur netteté dans les amvgdalofdes de
l'Islande et de Feroé. Certains basaltes de fà Saxe et de
l'île de Bourbon renferment aussi des cristaux de cette même
substance. (LUC.)
CHABIN. L'on appelle ainsi, dans quelques-unes de nos
îles de l'Amérique , le mulet produit par l'accouplement du
bouc ayec la brebis. Ce mulet a' les formes de la mère et le
dt, Google
C H A 3
poil du père. On le dit fécond ; cepesdaùt l'on ne conçoit
pas encore de race intermédiaire entre la cbèire et la brebis ,
ce qui Dé manqueroit pas d'arriver si, comme on te-pfétend,
iecAaêinaroit la puissance d'engendrer et de se multiplieras.)
CHAfiOK. Nom que les Kalmonks donnent aux Cour-
ges, aicurèùa. (lm.)
CHABOT. Poisson dugerire Cotte, C<4lusgobîo,lÀan. O»
le connoît aussi sousle nom de meunier, A'âae ou àe tiu d'alto
(B.)
CHABIUEA , Adanson. C'est le genre PÉFLis de Lin-
nseus. V. PErâioe. (tw.) '!.'.,
GilABKÉË , Oxabrao. Getil-è de plautes établi par Dé-
candolie , aux dépens des Peudicies. Il présente pour carac-
tères.:.c^Uce'héntisphérIipu, 'iii'oU'f^s <Â>longues , disposées
sur un seul rang ; tieurons do bord plus grands , femelles \
fleurons du cénlre, bemapiirodSies, à deux lèvres' inégales ;
réceptacle jiu; aigrette plninease'iiotigue, caduque.
La CsABKÉE POURPRE a été figurée par D.écaiidolle dans
les Annales du Moséom , tom.' i0,'sous'le nom de Bertboj
lONtE. (B.) • "
. CHABUISSEAU. Les pécheurs de la Rochelle donnent
ce nom à un peti,t poiss.on qui^a use ligne bleue assez large
de chaque câté'du corps. On ignore à quel genre itapparlienr.
On donne au^î ce nom àlat cAminne, espé<^ 4e pois-
son du genre Cyprin , i^priniK je^es.y Lina. (a.) " .*•'
CHACAL, Espèce de quadmpède carnassier do genre
des Chiens ; c'est le çams nureus db Linnaeus. (D£âH.)
CHACAL GRIS, Cams mespmehs. Variété de l'espèce
An Chaca.! , qui habite les environs du Cap de Bonne-Espé-
rance. (11ESM.5
CHÂCAMEL, Craxvoci/emns, Lath.; Pentlope vociférons,
\Aan. , édit. i3. 'Oiachtdacatnàt est le nom mexicain de cet
oiseaa , dont BufTon a fait, par abréviation, -celui de chàca—
mel. C'est iFemandez que l'on doit sa description ; maïs elle
est si'Saooincle -, -qu'on ne peut déterminer que Irès-difiîcile-
meut à quel genre cet oiseau appartient;, cependant, ilparott
à Sonnini être le même que le petit aigU d'Amérique de Buffon,
on le R^CANCA. V. ce mot.
Cet oiseau d'Amérique a le bec et les pieds bIcuÂtres , le
dos brun et le ventre d'un blanc IJ le uâtre. Son cri est celui
de la poule Ordinaire , ou plutôt de plusieurs'/wu^M ; car il est,
dit-on , si fort et ei continuel , qaSin seul de ces oiseaux fait
autant de bruit qu'une faasse-cour emière. C'est de là que lui
est venu son nomde chachalacame^, qui signifie oiseau criard.
Il vit ordinairement sur les qapqnt^gites 1 et y élève ses petits ,
comme les hoccos. (v.)
i;, Google
4 C H A
CUACARILLA. V. CftscxKnu:. (un.)
CHA-CHA. C'eat i'tui fles noms donnas' en France à la
LtlOBNE^ espèce de gmewi *e lourde i^turdus pUartë , L.).
(desm.^
CHACHALACAMEL^T. V. Chacamel. (s.)
CHACHA VOTOTOJLT. Oiseaa du Jfleiïf ne , dune
UBle^m peu aa-dessuâ de ceHe àa chardonneret ^ A a luijketit
Jbec noir ; le dos varié de lileu , de noir , de cendré ; le ventre
jasDe ; les pied» bruns. (,y.)
CHACOÎÎE. Syirônyme dé TocotAYE^ («-)
CHACRELLE. CeM i^ Ci*ça«»u.k.>. Crotm. (b.)
CHACRILJE. F. GAçcfniiiE. (m.)
CHACURU. Koin Haa. Baobb éi PnroMiay. V. ce mot.
CHADARA. EJi.D3Gturiit« ota «^eKe «nii aa «^aa ii-
tigné par Palias sousle Dojr. tenant» 9'i»«m; f'. CmieaU.
(desW.')
CHADARË, CkaJara. Oore â« pbudct éulli par Fors-
kaël, mais qui ne paroît pas sufEsammeot distm(;Hë des
GEEOTiEi^. C'est !<; ti^t£u.vtf# i failles as >EvrfctBK.{B.)
. CllApASCIl. Nomjrabe^del'arïreqw porte la myrrhe.
r. aa mot Ramaiiïeb. C«-)
CHiUpiiffilRt «n CHADDjIEJB. Nom d'iin goSpier
d'Egypte, Gu£nut vESf . V: ce mot (v.)
CHADDËR.' Nom arabe d'une espèce de Boebhavie,
fi.«w*ï.(U(0
CHADE, Mom que donnent à la PâssE^uËpicu, jtiaa
a£ii«,'L., iptetqaes hordes de Tartares. (l14.)
CHADEC. Nom du OmpT^sifE^ de la BA&BApe^ (s.)
CHADET. Nom donné j)ar Adansou au t^iavx ehiaenm
de linnxus , qui fait aujourd'hui partie du geore. Ctsfi«>
. . (B.)
CHADSTJRA.Nom mongole etlwu-ate du sapin, /wiusp^
eea , lino. (LN.)
CHADY. r. Cba. (ln.)
CHAELLE. Nom que les Egyptiens donnent k l'anmi
magus , liinn. V. Ahhi. (ui.)
CHJEN ANTHOPHORÉES. FamiUe de plantes «a-
biie par X>agasca aux dépens, ées Composées. Ce nom ne
paroit oaa devoir être adopté. Vmtet Labia-h fjxhies.
(B.)
CiUËREFOLIUM. Dodonée et quelques autres bo-
tanisles de son tempe Bommwt ainsi le «erfcuîl , scanda
çere/otium^ Lian..(U<0
dt, Google
C H A . 5
CHJEKMAN. Nom arabe Aa VOnva, «a» bdhnt.
(»«■.)
CIiJâR(^HYLLO&. Lu tarées âminoieni ee dob i
tue plante , qse l'aa croit aae espace Ae cerfniit, i causa
Ae l d^«ates»e du feuiUage, etc. C'est pa*t-élr« le cer-
feuil orâwire « xandix eif^eiiÊtn , L. (LU.)
CHiËHUPHYLLUU. Les dmncs |dsRle» <tQl mh reça
ce nom avant liaUetu, te trouTenl nniDleDU* dt^rsëet
dans Ufigenrca scaakAiz, Tii3rrrki(,-eerfeaîl et atlMOiaiite. Un
certaim Bombce , cependant^ fonne le 'gesn etump/^Bmm ^
iiinD. F. C£KPEtilL. (U4.)
CHJËTANTHÇ. v:hswtùaaMM.(%.y
CHjïETAWTHERE , OuxUa^io». Plantes herbacén
4» Pérou, qiiù Corne Ht UD) genre dam»la &yngénésiep«ly|a-
mie anperÛue et dans la faxolle^a ciiij^iftrM.
liça caractères ie ce genre consistent :eD aaclliie «eniBua
polyphyllé, à folioles estérienrCslanoéotoes, ctliée»;^ folioles
intermédiaire» linéAireseC ciliées awBMuniet; ^ folM^esIaté-
mures- lâiéAire& , KaritirtOi sffaacélées et tennînée* par
onftjtoie ; en na réceptxcU nu , portant àasison disquettes
fleurons hermaphrodites , et à sa circnafiSreitoe' âes deinî->
fleurens fein«U«s (ortUesi ^ea semences ovales saratHH^ es
d'une aigrette velue.
Ce genre, dont le g/taM HfUSOLiAinaE éiffkre (art peu , et
dont les caractères seneit figurés, pi.. 33 du Gaaaoàt la ^or*
du Pérou , contient deux espèces.- (B.)
GH.AETAaiE, Oahuut. Genre de graminée» ^tabK par
Palisot BcauTois, aux dépens des -AniSTUDCs de I^nMiti: Le
genre CoaTOPOGON, du mâioe lioianiste, en diffère Ifès-pei»,
Ses caraciiras coosistenl : en yae batle fiorale inféneore
Eloscia moins jHvloBgéeen pointe et terminée par trois srnes
L pluK souyent ^ales ; il ren^evme vinat-cinii espèces à U
tête desquelles se trouve 1' AfiiSTL»E de J' AsCElUlo:» , qui ;^-'
roh avoir s^rvi de type au genre de Lina^iis. (jt.) '
CHJiETIA. (Hut. fftst oiH'ni.) C'est le BiiAoaitNHAV
AÇUATiQUE, espèce de ver. (désm.)
Ca^TpCARPUS, Gnielîn. K L.\bAtib. (m)
CIÏiËTOCHYLE, aœiochylus. Genre .t« pdawtes étabH
par Yahl, mais qui ne dillère:.pisde celiii^des^S^rffVEKHlCS.
: ' -à ■ '<B.)
CHSÉtOCRA/l'ER, Owrtwiiir. Aifcre'dU Péïfon^.^ni
forme un genre dans' W 4éca«dri« noaogvnft. II off*e pour
cacacti^rAs : un calice efiniptattlë, difiaé eA'Aaqpartîiffiôra-
les ; poi^ , ^ç,.c<!>ralle ;. wa, ttibe, évaoé, : eMauraiir k) germe et
conronçniifiiar d^K soîe^; 'dl^étamines^ttitualiVeinont grandes
c( petites , insérées sur le bord dii tulie { an ovaire st^é-
dt, Google
rieur, lrigoiie.,:.àstjrle court etàtrois stigmates capités; une
capsule oniloculaire.
Cet arbre croît au Péroa ; il ne parott pas fort distingué
de I'Anatingue , de la Flore de ce pays. (B.)
CHiETOSPORE , Chœlaspora. Genre éubli par R.
Brown , mais qui diffère fort peu des Choiss. Ses carac-
tères sont : balles imbriquées, les inférieares vides; plus de
■à soies autour de l'oraire ; graine leoticnlaire ou trigone.
Ce genre, qui ne diffère pas du Rbynchoepoke , renferme
plusieurs espèces de la Nourelle-HoDande et d'autres de l'A-
mérique méridionale , mentionnées dans le bel ouvrage de
MM. deHumboldt, Bonplantet Kunih sur les plantes 3e ce
pay».(B.)
CH^&TURE , Oiaiùna. Genre de graminées établi
par Linck, mais qui ne diffère pas du Polypogom. (b.)
CHAFl et ALCHËLB. Noms arabes d'une espèce d'or-
chide, orehis uslulaùi , *LÀnu. (ln.)
CHAFFINCH.Nom anglais du Pinson. (besm.)
CHAFOUIN. VHùloin giaJrale des Voyaga fait men-
tion, sous le nom de chafouin, d'un quadrupède de l'Amé-
rique, qui parott être le CorêfaTE (s.)
CHAGNl. Cbez les Burates, c'est le nom du CocHon.
(DESMi) '■
CHAGNOT ou CAGNOT. Dans plusieurs déparle-
mens maritimes de la France , on donne ce nom au SqdalE
MILANDHE, squaîus galeui. (OESH.)
CHAGRIN. Préparation de la peau du cftwii/, de Vâw
on du mulet t qui se fait en Turquie et en Perse. On ne se
sert pour le chagrin que de la peau du derrière de l'animal ;-
après qu'elle . est tannée e^ devenue souple et maniable , on
retend sur un châssis au~soleil , on en couvre le côté du poil
arec la graine noire d'une espèce A'etrreche^ et non pas avec
la graine de moutarde, comme on le pense assez générale-
ment; cette graine, pressée par les pieds des ouvriers, se fixe
dans le cuir, et ne s'en détache plu» lorsqu'il est sec. Le cha-
grin est lé sagri des Turcs, (s.)
CH AGî*UIRA et CHAGAS. Noms portugais de UCa-
mciNE. (LK.)
CHAHA.-P". le genre .Po»ZAl«. (v.)
CHAHRAMAN. Nom égyptien du Tadorne, (v.)
CHA-HUANT. V. Ch&t-Hoant. (s.)
CHAHYJS. Nom arabe du Faucon, (v.)
GHAIARXAMBAR. Selon Prosper Alpin, çVstleHôm
arabe de U Casse des boutiques, cosïùijîsfti/a. (Lit.) - -
CHAIA VER, Nom indieO'de Vht^ùth awncufanflj.Linn.
y, HÉDiOTE. (us.) ' . .
dt, Google
C H A ;
CHAllASSU. le» Mongoles et les Burates nomment
ainsi l'EplClA ou Sapim BOUGE , pînus abus , Linn. (U*.)
CHAILLERIE. La Camomille puaste porte ce nom
dans les environs de Senlis. (b.)
CHAILLETIE, Chailletia. Genre de plantes établi par
DecandoUe dans la pentandriedigynie et dans la famille des
atnentacées.lleslvoisin des Micocouliers, etrenfermedem
arbres de Cayenne à feuilles ait entes i entières, stipulé es à leur
base et souvent (lorifères sur leur pétiole. Ses caractères sont:
calice à cinq divisions persistantes , velues en dessus ; cinq
écailles pétaliformes ; nn ovaire supérieur; une drupe sèche
à dem loges et à deux semences, dont une avorte souvent.
(B.) .
CIIAINUK. Nom tartare kalmouquedelavachedeTar-
tarie, ou Yak. F. Bffiur. (s.)^
Chair. ( Fauconnerie. ') Être èîen à la diair, c'est lOTsqae
l'oiseau chasse avec ardeur, (s.)
CHAIR FOSSILE. V. Asbeste. (pat.)
CHAITURE, ChaituTvs. Genre établi par Mœncb,pi>ar
séparer des Agripauhes les espèces dont les ëtaMines et l'o-
vaire sont glabres. Il n'a pas été adopté, (b.)
CHAJA ou CHAJALL Noms du Chavaeia auPara-
gnay. (v.)
CliAJA. Les Kalmouks désignent par ce mot le Cou- .
COHBRE CULTIVÉ, cucumis satifftts i Linn.(LN.)
CHÀ-KHOUW. Nom holtentot du Lamantin, (desm.)
CIIALA. Nom kalmouque du Balbuzard ou Aigle de
MER. (desm.)
CHALAZE. Organe de la graine, qui varie beaucoup dans
sa position et dans sa forme , et dont les usages ne sont pas
encore bien connus. 11 n'est visible que par 1 effet de la dis—
section et fait partie de la Rafhe, Gœrtner le regarde
comme un ombilic intérieur. V. FRUit. (b.)
CHALBANE, Dioscoride. Adanson rapporte cette
plante àugaièanum, plante ombellifcre. V. ce moL (ln.)
CHALCANTHEMON , CHALCANïON , CHAL-
CAS et CHALCITIS. Autant de plantes mentionnées par
Dioscoride , et qui paroissent âlre des espèces de chrysan-
thèmes, (ls.)
CHALCAS, Chakas. Genre de plantes qu'on a reconnu
être le môme que le Murkai et le Mabsahe. (b.)
CHALCEIOS, Dalechamps. C'est l'EcHinoPE staiKucÉ-
THALE,' echinops spixrocephaius, Linn. V. Echikope, (b.^T
dt, Google
8 C H A
CHALCIDE, C&i&iilu.Genreâer^tileâdelafamilEetka
L£zÀ[^)$, qpî offre pour caractères,: ud corps, fort allongé,
presque cylindrique , rampant; quatre pattes àpeine 'appa-
rentes, très-courtes , à trois ou cing 4oigts; une l^g^e
courte , échancrée à son eitréniilé.
Ge genre fa'soit partie de& Lézards de linn^^is, elena
été séparé par Broogniart dans son excellent trarail.snr W
caractères des animaux de celle famille ; il Ije les autres.LÉ-
ïARss ans Bipèdes., et parrintennédiaire.de ceusrci am
Sehpens,
En effet , pn jfrendroit , an, premi^ coup d'ϕl , dit La-
treille, les espèces de ce genr^ pp^rdçsserpeiu; ]eurcor|«si
est menu , fort allongé', et se roule sur lui-même ; il est
couvert d'écaillés qui approchent de la forme quadranga-
l'aire , mais qiii varient sans doute suivant tes espèces: leiirs
deux pattes antérieures sont situées près de la tète , et.les
ieax postérieures près de l'anus, ce qui ipet use gr^anidedi*—
tance entre elles ^ leurs pattes sont trëfiruetites, à peinQtpu-
chent-elles la terre ; le nombre de leurs doigts Mf ip sçlon les
espèces; leur tête ne diffère pas sensiblemetlj, parla fo.rnu:
gàiérale , de celle des létards ; leurs yeu|,$ont e,n ,générjil fort
petits , leur trou aîaditif nul ou pea ouvert ; leurs dents sont
c;U('én[if;ii^ent petites et leur langue médracrcment longue ;
leur queue est presque aussi langue que le corps, etfinif en-
pointe ajgtWr '
Les chalcides ont pins. dt rapports avec les Anguis qu'avec
aac,ua.autrft genre de^ 3Çfpe,>>Sj> suit par lenrsjcaractères phy-
siques, sçh par leurs .moeurs.;, leur-queuç se- casse trësrfaci-
Icment. Us vivent d'insectes et d'autres petits apJHUwx, ne
sont point vcnîmeiix, se cac.liient.,spM$.lçs pierre^, dans les
fentes'des rochers, sou; les éçorcesd'iarbres ,,etCr, et s'en-
foncent dans la, terre pendantj'^ver. Ilssoat vjvipares à.la
manière dçs vipères, c'est-rà-dire que If s œufe restent -dans
le ventre, et que les petits .y éclos.eJotaii.noii^^e, de dix<^
douze.
Baudin, auqnelen doit u^travft^l trè^p^irafimdi shT'U
r^xnllle des .L^A.iU)s, dans squ Hisioirf naiiù^e.dos Jiepti_lts ,
mé lemêmenomànn genre qu'il afonpéaveçnneiespç^ce
;elai - ci , une nouvelle , et le Bipède de Lalrellle,;
>rle qu'il entre dans le genre de Daudin, des espèces,^
re pieds et à deux, pieds, ce. qu'il est impQSsible d'ad-
re dans tonte bonne méthode erpéto logique. Il ap-
: seps toutes les autres espèces de cbalcides de; Laireil{e *
>njL les écaîlics verticillêes ; le caractère gt^nériqoe de
iquve^a geoce est d'avoir les éct^ill» imbriquées.
dt, Google
B. i4.-
_ . Coecilù iiiare .
g, Coii/ficore à co/Uer .
.jogic
dt, Google
lies grmcîpalfts. cfpèces ie chalcides. dC' Latreillfe ,
eoDt :
Le Cbaj£ID£seps, qui est strié, giissurUdostraTCcâcini.-
. lignes plus claire^ bor4ées de ooîr;, doDt l'abdomûn esC
blanchâtre avec un rebord aigu et r«courfaé ; ii a, d'après.-
t'observation positive de Lacépède , troië doigta à tontesJes
pattes; sa longueur varie entre sa et.daiize ponces. 11 se troore'
dansles parties méridional*^ de l'Europe et fiUFLe>cât«B de' la-
Barbarie.
Sauvage rapporte qu'une poule ayant aval*! an de ce» vqp»
tUes sans le blesser^ u le vit s'échapper un instant aprâ»par-
l'anus; la même poule le reprit de nouveau', et ilsortitde-
même ; ce ne fdt qu'à la troisième fois qu'il fut tué et aralé^
par morceaux-
On croit qu'ils, causent souvent en Italie les enflores de
ventre aux boeufs et aux chevaux, qui «n maageiHi eu paissant ;
mais ce fait n'est pas constaté.
C'estle type dugenre SePs de.Dandin. K. pi, JB. i^ oit
il est figuré.
Le Ca&LGinE jaunItae est annulé , strié, etn^a- que
trois doigts à^aque pied; sa couleur esl' celle de l'airain-;
sa queue est plus longue que le corps. On ignore qiietleesb
sa patrie. C'est le type du gçnre Cbalcide de fiaudin.
Le Chalcide fentadactyix est le iacerta: cheiades d»
Linnxus, que Lacépède regarde comntâle m^tne q>e> Ifr
chalcide seps, quoique les. cini^doi^g dont i) estpourvHjem-
blent indiquer une espèce bien distincte. Il se trouve dan»
le iriidî de l'Europe et sur le^,c6tes do la.Barbaria P". pi- i4'
oà il est figuré.
Le CaALCiDES£EtP£^TiN. est. strié,, bù;QD dessus i, cendré
en dessous; ila cinq. dojgl»^ chaque pied, etsaJofwuetir'est
de cinq à six pouces. Ses écailles sont inkbriqoéesd'iUM nm-
nîère plus saillante q^e dans les autres «spices. Il «st naturel
àl'îtede Java, etaété^;iirédaBslesecoBd:VolorBedDJVatHr-
forclter, pJ. a, j^arBloch, qui, le pr^^iûefr l'a fait connfdtrej
Le Chalcide, angujb, aie corpstrès-long:, verticillé et
strié ; les pieds écaiUciV', subulés et dépourroS' de doigts. 11
est.Sguré dans Séba, tom-.^., pi. &&i_^, yei 8; Il setrcMixe
dans les caiu f^ngeiisest an Cap de ltooa&-Ëspéirancei H
est trës-dgutcux, que ce soit un vrai.cWcA'e ; il a besoior
d'âtrc de nouveau examiné, p^r un i^turalbbe éclah^. (8.)
ÇHALCIDIÏES, auiki^ltu, tatr; Tribad^nsectes-d*
l'ordre de3 hyménoptères , section des térébrans , fannll»
des puplvores , ayant pour caj'actères; ailes inférieures sans
nervures; antennes des- deux sexes, o»dtt moins celles des -
femellea^ plus girosses rers leur, extréwté, dt4aaze'art>cl'>^
dt, Google
lo C H A
distincis an plus , dont le premier long et formant un coude
arec la tige ; palpes toujours très-courts ; tarière logée , soit
entièrement, soit à sa base, dans une coulisse extérieure et
longitnoinalé du dessous de Tabdomen ; pattes postérieures *
ordinairement propres pour sauter.
Ces insectes sont petits , souvent ornés de couleurs métal-
liques très-brillantes, et ont la faculté de sauter. La tarière
des femelles est composée de trois filets, ainsi que celle des
ichneumons, et leur sert aux mêmes usages, c'est-à-dire, à
déposer les oeufs dans le corps des chenilles, des larves, ou
dans les chrysalides et les nymphes. Quelques femelles, ei-
trémement petites , les pondent dans l'intérieur des œufs des
autres insectes , et même dans ceux de quelques petïls ichneu-
mons déjà placés dans des œufs ; d'autres les placent dans les
gales mêmes, et leurs pelits en détruisent tes habitans natu-
rels , ou les cynips de Linnscus et les diplolèpes de Geoffroy.
Ce dernier me parolt s'élre mépris , en attribuant tant aux
' chalcidites , qu'il confond mal à propos avec les cynips de
Linnaens , qu'à ses diplolèpes, la formation de ces gales ; car
il est incontestable, d'après les nbservations de Réaumur,
de Rœsel, et les miennes propres,' que ces gales sont réel-
lement produites par des diplolèpes, ou plutôt des cynips
proprement dits ; que les chenilles et les larves qu'on élève
sont souvent détruites par des chalcidites , et qu'ainsi , les
larves des diplolèpes se nourrissent de matière végétale , tan-
dis que celles de ces derniers hyménoptères sont carnas-
sières. Degeer, an reste , avoit déjà remarqué que les chalci-
dites , qu'il place, ainsi que Linnaeus , avec les ichneumons ,
étoient les ennemis des habltans naturels des galles , et qu'ils
De les produis oient pas. Il dit même ijue les femelles ne pon-
dent qu'un œuf dans chacune d'elles , parce que la larve du
diplolèpe y vivant solitaire, son cadavre ne pourroil suffire à
la nourriture de plusieurs individus de ces insectes parasites.
Les larves des chalcidites ressemblent à celles des ichneu-
mons ou à de petits vers blancs , à formé conique et allongée,
ayant une tête écailleuse, et dépourvus de pattes, Geoffroy
dit cependant que toutes les larves des cynips ont six pattes
écailleuses, et douze à quatorze pattes membraneuses. Mais
JB présume qu'il veut parler de quelques fausses-chenilles ,
qui vivent dans certaines gales de feuilles du saule.
Il me parott que les larves des chalcidites se changent en
nymphes sans filer de' coque , tantôt sans quitter leur ber->
ceàu, tantdt au dehors, en .■je fixant sur quelque corps voi-
sin , et souvent sur des feuilles.
v^ Les chalcidites composent , dans mon Gâtera crusl. et inSect. ,
U majeure partie de ma famille des CYWPstHES , Cynquera.
dt, Google
C H A il
M. MaitimilîenSpinola, danson bon Mëmoiresur les genres
doDt elle est tonnée {j^nnales ^ Mui.d'Hist. not.'),ii Aé-
signe sous le nom de Diplolépaircs ; mais en obseirant ,
avec raison , que celui de Chalcidies lui conviendroit be<ia-
coap miens, et qu'il seroit à propos de supprimer la déno-
mination de DiPLOLÈPE , qui entraîne une grande confusion.
Il divise cette famille de la manière suirante :
I. antennes de douze articles.
A. Abdomen aUaché à Ve^trémiié poslérieure et inférieure du
milaihorai , de trois anneaux tdarts les mâles , de cinq dam lesft -
melles; tarière recouriée en dessus et cauôhee sur l'abdomen.
Le G, Leccopsis.
B. Abdomen attaché au'dosdu miiaûtorax et rtlevé comme ddiu
/«évaniales, composé de sept anneaux dans les mâles, desixdtais
les fefntlles ; tarière de ces dernières toujours dirigée horizontalement
tl ne remontant jamais au-dessus de taédomen.
Le G. PODAGRION.
C. Abdomen aUnché à l'extrémité postérieure et inférieure du
miiaÛtorax, de sept anneauv dans les mâles, de si^i dans les fe-
melles ; tarière de ces dernières luirizoniale , ne remontant jamais
au-dessus de Vabdomen.
a. Genou des antennes logé dans uae fosse froidale.
* Antennes insérées au milieu du front.
Les G. Chalcis , Suieha, Perilahpus , Crrysolampus.
* * Antennes insérées au bord antérieur de la tête , pris de la
bouche.
Le G. Haltichelix.
b. Antennes libres dans toute leur longueur, le genou n'étant
point reçu dans une fosse du front.
* Antennes insérées au milieu du front.
Les G. DlPLOLEPLS(ouGï//imom<!),HALTlCOPTERA, ClÉq-^
mtMHs, Sphégigaster, Euchahis.
. ** Antennes insérées au bord . anieritur de la tile, pris de la
bouche.
Les G. SPAtANfltA, Encxrtus, StiEuo, Telbas. •
II, Antennes de orne articles.
Le G. Stilbula, .,, , . :
III. Antennes de dix hrticles. '
, Jaca G. Decatoma, Callitula.
; X"^ . Antennes de neuf articles.
Le G. EwRYïOMA. ,,' . ■
dt, Google
» C H A
V. Antennes de hi^ otHclast
IjesG. PTKRoawuj3,Efc4caiiiïiM»MKWrtrao«,
YL AtÉennes àe aie à sept arifcU».
X^.^ G. EULMMHJS ( r. ces mois).
^y«vxfii.\aii.àtakucaim»,e\Ae9scell»3m^»n<^tati1^léa^^
qni seau ioco»-pw-is.aT*e les cémphrone , ccïdÎTers ecnres sont
réunis par M. Jurise i eefei des cAo/cà. Les wpèMs que Fa-
bncius ne rapporte pas au premier et au deinUr, reWlrent
dans celui rpi'il nomme dipUikpu, ousoni associée* a*» depUs.
l>ans la méltio^e Ac Linnœus ,ia plupart Aea.e/ud<;itiùe» foM
paMie de sa dernière division (minuâyàes ielmtunuMA. lieéeer
ies range aosSi avec eui , et les divise en trois oebites fomiJie»
«jui terminent ce genre.
Je distrituff le» el»kiiiik« Am VotStc smvant :
.7'.^^P'*^*^^'"^*'^'^''^C^-g>'''Ȉes, dk forme leaiicidatra
S. éfomies arguées ( antennes de onze à douie articles dis-
tincts, dans la plupart).
J-es genres : Leccopsis, Chalcis, CbibocÈRE.
, II. Pieds piulmeun à raûsas simpk^ ou rmftées et oMenguef ^
âstw r "* *■ aalennes n'ayant aa plus qae dis artîtles:
A. Antennes de neuf à dix arikles.
* -^nfcnncj.^Wsnw*-;»^ è^ w^ka A ta fùct^ mOériture de ht,
X*t G. EOBITOSU, PBRILAiWB, Ency»te, MwecABrPR.
(auparavant cj/ï^j), Ptéromale, Cléomïme.
•* Antennes insérées très-près de la bouche.
Le,G. Spalangie.
B. Antennes de sept artistes au phu.
Ee G. Eîij,OpnE {V. ces mois). (6.)
t-HALClS, Ckaicis. iienre d'insectes, de L'ordre 4ts liv-
ménopières, sectio^ des téréhrans, faïaîUe des puplvores».'
tmmAescha/cidflés, et qui se distingue des autres genre» C0«-
pns dans cette tribu, auï caractères suivans : pieds posté-
tieufs i Guisaes très-rgrasses , cteAiTOe leirticnlaiFe, Compri-
mées, dentelées et marquées d'un sillon au bord inférieort
jambes des »é«es pieds, fartes^ arquées- et reçues en partie
dans la rainure de ces cuisses; ailes toujours étendues; pé-
dicule de l'abdomen découvert; tarière droite et inféfieire.
Les chalcis, ainsi que les leucopsis, diffèrent des autres
hyménoptères de la m^me Iribuiiàir ia. foràie de *««rs plèda.
postérieurs , et leurs antennes coiBpOsiés d« woae 'i âMze-
arucles distincts , au lieu de dix. Mais les chalcis n'ont point
les ades supérieures doublées, comme les leucopsîs } feùrs^
ïnandibules , ou du moins l'une d'elles , offre (rois deole-r
0 H A -,3
Jiine« ; knr txagatUt -t» è peise ^thaacréc ; le segment ai^-
térieur du CM'sekt eM fertcosrt; l'abdomen ne paroît point
seswle , comme «elni 4eaiauo«psis~, il est â'aiUenrs plus pe<
lil, ArdiAaixenKat temiiié en poiate , 4it m tiriére ne rcr-
monte pas sur le dos ; enfia leurs ailes supérieures nVnt point
de itemu'es kie« proanocéos; <it taiie^^tfU'y » absence de
lovtes cellules. Ces dewcMDrea «o reiMMiM^ht 'd'aiMenrs par
leurs antennes courlt»^ jUùéesTtesâ-tfeiprts du milieu de
h iace de U tête, et doMie troinèwe «rlfdeet k^-mnraAs
forment une massue prcsne cylndnque , grMe et ailongée*;
ils om aussi l'un et l'autne SespaJpes,c9«rt9, et lAoBtles marï-
lairet composés de ^mairé artlcàES et les Islù^nx de trois ; les
langueurs relative* de aemt des Bia«ittiaitie«-d4f(èreni cepen-
dant un peu dans les deux genres.
Parmi Uf ckakia, iusvis ont l'atMIoitien porté sumnlong
pédicule , et leurs antemes proponiOaneAnneat beaucoup
plus loBgHes.-Ils K tàetnentdavsKslietii ai{tiatiques , et^a-
roîssent déposer plus particulièrement leurs teufs dMtslèls
nymphes des stratiomes et dans celles de queJijnes autres
diptères, virant dans J'i^au, sous la forme de lârres. H. Spttiola
aétabliaveeces eufétxaaà^atreiptVftey celui de SviÏBK^
CmAiXJsciit''iwèMt^ Chaleâstaflfia,¥A.fl.^. ni. io.de ce
Dict- Il t CBrirtMiiroàli^asdeloag^ ïeHMite«nesDoïnes;'lâ
téteetlecorfieleJd'wDjioîrnatrJtagnD^cela!i-c<fc«deMép«3té^
rieuremeat,; l'abdopoieM Eonrt., «n pe« 'Qotnpnnvé , d'un Rotr
luisant ; les quatre pattes antérieures d'un jause ùmv , arec
uoe.^aade taché brune àla base dès caisses et furle isilieu
des jambes; les cuisses postérieures -d'iMi ronge fasve-, a'rec
une tadie noire à l'extréaaBté; les ^aml^eâ Boires^ artgiiéësi;
les tarees fawves- 1) «st très-cemaitHi Mif ekvfroBS ^de Pïrif .
Le CnaLTJs m»as , 4e Fabrkius (Pmz. f^awi. iftseif.
Gant, fax- 77, Wtii), ^aire espèce de la ni4in^diTi9ion ,
dont Xiaa«eus a fait on si^tk (n^), et)G««ftVAy iane gu^
(b.° lâ), dlflàtrc de la ^écéddite pu- la <eo«leuv j«ia^ du
pédicule de l'abdesKS et des cuisses postéHemres.
Les autres cbalcis ont le pédIraJe de l'-abdomea fort court
et les anteanes moins allna|;ées. On )« tPMAre asr les fleuri
Tel est le Chalcis Nain , Chaicis minuta, Fab. (Paot. , ibiâ.
fax. Sa , tah. 6 ; flceffror , çaéft , n." iS. Il a environ deux
ligsea et demie de long ; les antennes noires , de la longuenf
de la l'été ; la tête d'an noir mat; le corselet noir, cha^in^,
terminé post^ieweincct par 4cui petites pointes courtes ,
avec un point jaune k la naissance des aile# ; l'abdomea
ovale , il'Hn noir luisant; In deux premières paires de pattes
jaunes , avec une UcbcAoire àlabûe desc^Hes, etiBM autre
dt, Google
U G H A
sur le mîUeu ^^ jambes, l«Rpie4sp(»t^rie<irsaoîr9, avècûtie
tache jaune à l'^ilr^miU des cukdes, â fà base et à l'estri-
mité des jambes. Il ett «nccre pliu comman que les précé^
dèns. Je t'ai -quelquefoîa rencontré posé sur des excrémens
homaîas.
.Quelques espèces' de l'Amérique inrirî4î<niale , comme le
CHALcrs k JAR^BTiiHE, ChoUd» anmdata de Fabncias, son
Cba.lc[5PYRAHU>aI^ Chidfis pyràniiâta (e. prodiwia, OÛv.),
_'ont rcxtrémité po^t^riewe d« l'abdomen prolongée en one
.pointe .aâfez l|!>ngue. La première' ydace ses œiuâ dans les
chrysalides d« perUiues phalènes. La seconde les dépose dans
les nids Ati-guipei carloiUèree, et Réanmar a pris ce chalcis
.pour l'individu femelle'de cette gu^e (/«M. 6, pi. io,fig- a ,
et pi ^1, fis. Z). Cl.)
CHALCHITE. K. CoLoreiR fossiie. Cpat)
CHALCÏÏlS. r. Ch*lcamthebio».<ln.)
CHALE. Kom samoïède,quIdé«gBe les poissons'en gé-
•aéral. (desm.) , v"
CHALEB. Nom syrien du saoJe. (lN;)
. CfiALEF,' Ë^im^iM. Genre de plantes de la tétrandrie
manugynie et de. 1? famille des éJéagnoïd» , dont les carac-
tères sont d'avoir : un calice supérieur, monophyUe,% cinq
.divisions , cptqré iiitérleui'enlent et' caduc ; qnatre étamînes
forl.petittsi an ovaire . inférieur <« arrondi, chargé d'un style
à 8tî|imate simple ; uqe .espèce de noix ovale , obtuse ', glû'
iire.,.marquée:d'un poist à son sommet , et qui contient un
.noyau oblong.
Les chalefs sont^des ai^irisseaux à feuilles simples , alternes,
souvent cotonneuseselÀ.fleursaxillaires. On en compte dixes^
péces,doat siidu Japon, trois de laTurquie ctuaede Ceyian.
Le Chaief i FEUILLES ÉTROITES j c'est-à-dire , celui qui
a les, feuilles l.^ncéolëes , est seul bien eonira. C'est un grand
arbris«eai( qu^ l'on Cultive dans les jardins , à cause de l'.i-
^ément de sçs feuille blanchâtres, qui contrastent avec le
vert des autres arbustes, et quisubnstént jnsqu'aux pins
fortes gelées , et encore plus à cause de l'odeur suave de ses
tleprs; odeur très-fiirte, et telle qn'iin seul pied de chatefsufGt
pour embaumer m) jurdin de médiocre étendue. V. pi. B. a6
où il est figuré. ...
On le multiplie par drageons, par marcottes, et smioul.
par boutures ; car il donne rarement des graines dans le cli-
piat de Paris. 11 est, au reste, très - robuste , et supporte
toutes sortes d'expositions > quoiqu'il se plaise mieux an midi
qu'à aucune autrç ..
; L'odeur des fleurs du chalef ne se fait sentir que le soir ,
■t elle se tramfonne en pdem: nauséabonde lorsque la fructi-
dt, Google
C H A. ,5
fication est accomplie. Cet arbuste a cela de comman avec les
cestrauM et quelques autres plantes. Ou l'appelle vulgairemem
olivier de Bohème, parce que sop fruit ressemUe à l'ouve. C'est
en Bohème qu'il croît avec le plus d'abondaDce.
Olivier rapporte qu'on en mange gêné rai ement les fruiu
en Turquie et en Perse, [b.)
CHALEU. IVom l]!,urate de la Loutre, (desh.)
CHALEUR. Ce mot ne désigne ni une substance , ni un
agent, ni un principe quelconque , mais seuiemenl la sensation
produite dans nos organes, et les effets produits sur tes corps
par l'action du principe inconnu que l'on appelle le calorique.
V. Calorique, (biot.)
CHALEUR, situation d'un animal qui en recherche uq
autre de son espèce , mais d'un autre sexe ; cette expression
ne s'emploie ordinairement qu'à l'égard des animaux domes-
tiques disposés à l'accouplement; pour Jes animaux sau-
vages , on di( qu'ils sont en rut (s.)
CHALL. Nom que les ïartares Woguls donnent au
bouleau, (ln.)
CHALLYRITON, Pro^rf. Espèce de Gypsophile. (ln.)
CHALOK. Nom d'un Cyprin en Barbarie, (oesm.)
CHALOTTE. En hollandais, c'est I'ÉchaLOTTE. On
l'appelle également ainsi en Espagne, Atlium asf.aloakum, L.
(LN.)
CHALOUPE CANNELÉE. Coquille du genre Argo-
KAOTE , Argonau/us argo , Linn. (B.)
CHALUNG UBUSSU. Nom que les Mongoles donnent
aupoivre. (ln.)
CHALY desBurates. C'est le Castor. Cdesm)
CHAMA , Pline , Hist. nat. vni , c. 19. Cest le lynx ,
espèce du genre Chat, (besm.)
CHAM.AEBALANUS , Bump, Jmb. C'est l'arachide qui
croît et qui est cultivée dans 1 Inde , et que Loureiro dit
êtreune espèce différente de l'arachide qui croît en Afrique, en
Europe et en Amérique. Il !a nomme avachis asiatica. Le
CHAiLXBALANOsdeSioscorideparott êtreune euphorbe. (lm.)
CHAMiE-BUXUS, hulshumble onbuis couché. Batihln,
et après loi les botanistes , ont donné ce nom à une espèce
de polygate k laquelle Lîunœus l'a conservé comme nom
spécifique, Pofygala cHamœ-buxus. (ln.)
CHAMiE-CERASUS, CerUiernain, humble, ou pe-
tit Plusieurs plantes ont reçu ce nom : i." une espèce
de cerisier de Clusius , Prunus cfmmœ^cerasus , Jacq. ; a.*'
diverses espèces de lonicera, Linn. caractérisées par leurs
Heurs géminées sur le même pédoncule solitaire. Ce sont
les aylosleon et (hama-cerasus de Tournefort. M. de Jussîeu
umiiz^dz, Google
te C H A
en fait son genre XïLOstEos. 'P'ayei CAHEHisiElt. (lN.)
CHAM^CîSSUS. ynchsinWonné ce nota i 1« terrette»
^Glechomahederacea, qni paroh fifre le ckamakissos Ae £>ios-
coride. [l"".)
CHAMJK-CHRYSOCOMA , Bairelier. Cest le Sla-
helina dabîa , Linn.
CHAH/ECISTVS. BeautfMp de plantes o»t iH. ainsi
nODtmées'parC.Bauhin.CInaiaSteic.'Cé sont des cistes, Tazalée
cfracbée, Audeaprocvmbaa, Liiin, ; un rosace , Rhodoàeaâtvn
cltamœastits,li-, elle Tlûinum ïnangu/aire ,1^100. (lu.')
■ CHAM4ECIJSMA. Vamam, Boerhaave , HaHer,
Moencb, donnent ce nom au lierre terrestre, 'C/ecAâniaAaJHii-
«a, Linn. V. Terbettë, (IK)
CHAM,œCMSTA , Peiile créle. Nom donné par Breyae
à deux espèces An genre casse , k Viine desquelles làoneeus a
coaserré ce rtotn , Cassia rliamœçrisfa, et C. jlexuosa , L. (JJ*-)
CHAMiECYPAR!SSUS , Petit cyprès. Espèce de
santolme. Ses feaill'es imbriquées lui donnent quelque res-
semblance arec les cyprès. (^IN.)
CHAM JED APHNE. Catesby , Gxro/. a , t g8 ^ ^/ 17 ,
d.onne ce nom aok kalmia; Buibaume à une espèce 'â'auâro-
■îÀède , anànmeda ccâymlaui , L. ; et Mitchell à un arltrisseau
guj porte maintenant son nom , mitchtffa repais. Camerïitius
Eprît. 938 , figure le dapbné thymelsa sous ce soia. L'on
"croit quele«Aam(B(ïapftiMde Diûscoride est cette plante, ou la
laurëole, Vaphae laureola, L. Colâmelle donne ce oom au
■Tragon épineux , RùsOis aculèatus , L. [IN.)
CHAM^DAPHNOÏDES , iW^- Afy,!», exot. U,
t. 44i appelle ainsi une espèce de dapnné qui croît en Crite ,
■Aiphne oleoides , Linn. (lN.)
CHAM^iEDOHE, Chamaâora. Genre déplantes ébaUÏ par
"Willdenow pour le RoisntE» DE Caracas , Borassus piimati-
fidus , Jacq: , qu'il a trouvé avoir des caractères particuliers.
Ces caractères sont : fleura dloïques; les mâles à six divi-
sions , et à six éta'mines ; les femelles composées de trots
écailles et de trois styles ; le fruit est upe drupe succulente et
aune seule semence, (b.)
CHAMAEDBIFOLIA. Plante \ feuilles de cham^edrys.
Plukenet (./f/m. 96, t. 3^5,/ 6) donne ce qom au neOrZâa
procumbens, L.; plante annuelle d'Afrique etd'Arabie. (LU.)
CHAM^EBRYS et CHAM.ffiDRrOS. Petit cbêne. La
plante que Dioscbrîde et les anciens ont ainsi nommée ,
est, dit-on, une germandrée , feucn'um cAonunf^j , L- L'oa
a ensuite classé , sous ce même nom , des plantes qui avoient
de la ressemblance par leur feuille arec cette germandrée ;
telles sont quelques véroniques dont une en a conservé Le
dt, Google
C H A ly
hom; ta ÀryaÀe,AyaiàeUyKtaia,ïj,, Bommée éuntiaéys pw
Clusius ; piosiears germandrées et labiées ; à I4 bariaie da
Mp£s, et à une espèce de crêle-de-cof , Rhiaatthus trÏTOffi-,
L. TourDe&rt,et nloench aprèt liù , oet fojrné de quelques
germandrées ungenra ckamadtys<^it\n'iaasété adoBU.fLN.)
GUAMiEFICUS,/w««-'w'»,Lob4(Obs. 6ia), l^afje
30US ce Dom UD âgaîer qui paraît uve varût^i du figuier ordi-
naire , Ficus carira , L. (ln.)
CHAMAE GELSEMIKUM , Jasmin, amdu!. C'est le
jasmin de Catalasse ,Jasmiawn graa^Jli>nan , Lina. C'''^'}
CHAM^ GENISTA , PttU Gêné et Genêt couché. Plu-
sieurs fenêta , gaiitia , p4>rtenlce oofu dans les anciens our
▼rages de botanique. Ce sont les gerusla sa^Ulaiis, tridentata,,
et piloaa- (lh.)
GHAM^ IBIS, b-is naine. CameVarîtis, Clusius, Bau-
))in,etc., appellent «insi quelques espèces d'iris , Jris li^orà,
iutts^ens etpwnila, cultîr^esdans noi}ardiQS,eabordure, (LN.)
CHAM^ITEA. Nomdunoé par Camerarius (épit. 108}
k nn petit saule des Alpes. Salix rtiuia. (in.)
CHAM^JASMECPetit Jasmin). Trois jolies plantes
portent ce nom : 1." L'IIopsTONs a fleurs biëues, plante
de l'Amérique septentrionale {jChamizjasmé, Plakenet, Alm'.,
97, maot., 45, tab, 97, % 9); ji" une Ahdrosace, (rii
avoit ce nom depuis C. Bauhin, et à laquelle Jacqiutt ra
conservé; 3.? uucStellère de Sibérie, SulUra chamx
jiume, L. (amm. ruth., 16, tab. ^.) Cette dernière pour-
roit bien appartenir à. un autre genre. (i.K.)
CHA>OE LARIX CP^Ût Mélèze). Kom donné par
Brcyn, Cent., k une espèce d'A3PAL\TH, Aspaluthus chenO-
poda, Linn. (LN.) ■ :
CHAMJiELEA, Chamalaîa. Lés Grecs, et Dioscoride,
donnoicQt ce nom à la CiMEL^E , Cœorarh, tricocà.on, L. CV-
toit le sentiment de presque lous les aiicieos botanistes, et
Toumefort a coBsetyé.àla camelée ce fiom que Llonséus p
cbangé en celui dé iwrorum.Q'^elques espèces' de DAWteÉ',
de (SiUTÉlLE, cluSa', une TragiE, trùgïa chamalea^ utife
ScoPOLiE, quelques PeifLiCA, et le Grdbbie sontnommés
ékanùelea dans différens ouvrages 'de bàtâniqne.-flN,)
CHAMjlEWÏLE, V. Chamj:meloîj. (b.)
CHAftLSEELEA'GiyUS, Ghmneieàgnos , petit «liriet.
Dodo<<asdésigne.ainsite ClRiEiroU GmJÈ, nyrica gale, liaii.',
qui croit dans nos marais. (LN.) ' ■
CHAHiELËOKi'e/â iitm, en grec, parce qneles
plantes auiquellës on a. appliqué ce nom sont hérissées dl^
pinea qui* font qu'on ne peat-les cueillir sans se bjlesser. 'il[ip-
pocrate et Cioscoride mcntionoest cbacun uoe plante de ca
ri.
dt, Google
tt C H A
nom. Celle d'Uippocrale est regardée comme la Cahlitie
S'AN.sTi<]E,(;<iWûui<i/ï)u/ù.Ell«;esttiotnin^eCiiAM.BLEONVLANc;
-par Dioscoride , Matlhiole , Cameraritu fft Qusius ; mais
■elon Colume)l« , ce seroît Valraciylû gumm^n de Linnseus ,
et selon Lobel, la ctntau/faconiftm,- L, (^. Leuzè). Quant
'iUplaalede Dioscoride, nommife ChaHaleon Noia, elle
est rapportée au Carlhame en corymbe, CarOmmus ca-
Xmbosus, L. (K. Brotera.) C'est l'avis de Daléchamps»
aiihin, Dodothis, Morison. Clusias, Hisp. , p. 4^^) en
décrivant le cni^uet acarna , dit qu'à Salamanque, on l'appelle
ckameeion ; mais il ne croit pas que ce soit la plante de Dros-
"coride. Quelques autres cinarocépfaales ont encore -porté
,'Cenom, (ln.)
GHAMaiLINUM (Petit Lin). Vaillant donne ce nom
'au litium radûila f Linn., espiïce de Iav , qui constitue
maintenant' un genre particulier , le K«D[OLa , V. ce mot ,
'gui est le mStegraita de Bauhin e( de Bay, et le Anocorpon de
-nticheli, Lobel avoit nommé ckamœlinum le lin catharlique.
(LN.)
. " C$AMjSELTWON , Oiamalinum. Genre de plantes éta-
Tlli par "Willdenow, pour placer I'Helouias tîainé de Jac-
-quÏQ. Ses caractères sont : calice nul ; corolle de sii pétales ;
éjtqmines alternativement grandes et petites; stigmate sessile;
capsule il trois loges polyspermcs.(B.1
.' , ,CH4MjEMEL0N, Oiamatmdum. Nom donné, par les
GreCs et les La^ns , à. une plante qui avoit l'odeur .de la
-pijnime. L'on a pensé que ce pouvoit être la Chamohilie
.QdUAiNE, anûiemis nobîlis, qui a effectivement une odeur
forte et balsamique , qui se rapproche un peu de celle de la
^pi>m{p^4^ reinette. Au reste, .il y a une grande confusion à
. cet égard dans les auteurs , ([ui ont appliqué le oom de cha-
mamelum à des plantes maintenant dispersées dans les genres
Air-lotide , AchÙée , ^al/temiàe , genre qui les renferme
la plupart; aaacycîe, catute ,. IWteckU , maùiimre, pyi^lhrt
.el ckrysanthime; tous ces genres appartiennent à Ta famille
des CoRYUBtFÈRES. C'çst avec raison que Linnaeus a banni
ce nom de chattuemelum, que Tournéfort avoit voulu con'.
«erver. (ln.)
. CHA^LœMESPILUS (Néflier nain). Deux jolis arbris-
seaux ont été appelés ainsi. Ce sont les mespSus cotaneasier et
ehanucmespiius ,Liuu. (lN.)
CHAMffiMOLY: Petite espèce d'Ail, ^ffùim, décrite
par Columelle {Ceph., 335 et 3a6), et à laquelle Linnteus
a laissé ce nom. Elle croit dans le midi de l'Europe.' Colu-'
%nelle doute aicem'est pasUMoLYdes'ancîenjS. (ln.)
dt, Google
C H A ,9
CHAMiEMORUS (Petit Mûrier). C'est une espèce de
KoncE , rubus chamixmonis , Lina. (l?4.)
CHAMAEMYRSINE des Grecs anciens. C'est, selon
Matthiole, le Myhtilie, vaccinlum myriillus , Linn, (LN.)
CHAMyENERION (Petit Laurose). Nom que les Grecs
ont donné à I Herbe Smnt-Antoine, epUolilum angustif^ium^
li-, jolie plante qai a la fcoille semblable à celle du laurier
■rose, et les flears de m^me couleur. Les autres espèces d'é-
pilobe sont nommées de même dans les ouvrages des bo-
tanistes, jusqu'à Linnaeus, qui a préféré le nom d'épi/obe,
donné aussi anciennement à une espèce de ce genre. (LN.)
CHAM^.ORCaiS (Petit Ortbls). C'est, dans le
PinaccdehBuiiin,Vophiysalpi'na, Linn. Foyez OVRAYDE. (lv.'X
CHAMjHË PERlCLYMENlJM. (Pdû aèrt/cu/iU ).
Ciusius ( Païui. 87. t. 88. ) a donné le premier ce nom au cor-
nouiller herbacé , (cornus suecîra, Linn.) (ln.)
CHAM4EPEUCK (Petit Sapin). Nom que Prosper Al-
pin (Exal., t. 76) donne à une espèce de Stahelihs, à
laquelle Linnaeus l'a conservé. C'est une plante sufTrutes-
-cente qui croti daps le midi de l'Europe, et dans les îles
d'Hyères, sur la côte de Provence, (ln.)
CHAMJSEPIÏYS (Petit Pin). Nom donné par les an-
ciens, à one phnte qui ressemblait au pin par l'odeur; on
l'a rapportée à une Germahdrée , teucrium chamapitys , L.
Plusieurs autres espèces du même genre ont été nommées
chamtcpilys. Scopoti et Willdcnow en ont transporté quel-
ques-unes dans le genre Buglë, ajuga; de ce nombre est
YioeUe oa rgos^haria, Forsl;. liefJiamœpitysie Plukenet, est une
bruyère , {erica. Plidautii. (lm.)
CHAMJERAPHIS, Chamarapiàs. Genre établi par R.
Browa, dans la triandric dîgyaic, etdansia famille desgrami-
nées. Ilestfortvoistn'des P AN ic s. Ses caractères consistent en
des (leurs monoïqufes composées : d'un calice de trois valves,
l'extérieure très-petite, renfermant deux fleurs, dont l'inté-
rieure est femelle plus petite, et accompagnée de deuï écailles
et d'une semence reniermée dans les valves calicinaics.
Ccgenre renferme quatre espèces originaires de la Non-
velle-Hollande , dont l'une est le Barbon écailleux de
LinuKus. (B.)
CHAMjœRlPHE , Chamariphu. Nom que les Grecs
donnaient au chamerops humilis, petit Paluier d'Europe, (a.)
CHAM«;R1PHÉ. Ciusius désigne sousle^nom de cAo-
mceriphe pengrina ,un Polypier dont Pallas a fait sa Gorgvnîa
palma (El. zooph., n.» 120). f.GoRGONE. (desm.)
CHAMAERODENDRON. C'est le Rhododendron
miTict]Jf de Linnœua , celui qui donne un miel purgatif.
dt, Google
ao C H A
Touniefort a donné ce inom aux R6S;^6ÈS et ani AzaLÊEs;
Danslesouvragts, ontTOuve aussi fiuei<{nes di^dmés et le Rho-'
dora, décrits sous ce nom, que\que{oh écrit rhododendros.(i.fi. }
CHAMjSEROPS. Petit arbrisseau en grec. Nom donné
an PalmisU par les anciens. C'est à présent le nom Latin du
genre qui le coinprend. Le palmUu et le dattier sont les deux
seuls Palmiers d'Eubope. (ln.)
CHAMiERUBUS.(Roncecouchée.)C'estlenomdedenx
espèces de Ronces, rubus taxatiiis, et chamamona, iLinn.,
qui oqt été décrites par Bauhin, Clusius, cic. (ln.)
CHAMJESPARTIUM.Bauhin. C'est une espèce de
Genêt, genisia sagUlaiù, L., jolie plante remarquable par
ses liges et rameaux, comprimés et membraneux. C'est, dans
Jes Faioitlesdes Plantes d'Adanson, un genre auquel ce bota->
nbte l'apporte le f^nisia pi/osa et le cytisus supinas , L. (iN.)
CHAMffiSYLE. C'est une espèce d'EupHORBE, euphoriita
thaniasyce, L., le ehamasyce des Grecs, selon Clnsius :
Adanson classe avec les figuiers l'astique chaniœsyce. (ln.) .
CHAMAGROSTIDE, Chamagmsds. Genre de plantes
établi pour placer I'Aghostide uinihb, qui a le calice bi'
Talve, et la corolle uoivalve.
11 a été, appelé Viborge et Struvee. (».) -
CHAMAIaCTE de Dioscoride. CeaiVHiiMiZtsambu"
eus ebuliiSj L. (tN.)
CHAftUlffATOS, Théophraste. Espèce de Ronce, ru-
lus. ( LN.)
GHAMAICISSUS, Théophraste. f^oyes CHASLeci.EHA.
. (LM.)
CHAMAIDRIS , Chamaïdnu et Chameedrops A» Diosco-
Hde. V. Cbam«drys. (lw.)
CHAMAIGYROM de Dioscoride, est rapporté mmx
. Tussilages, par Adanson. (iv.y
' CHAMAILUCON, Dioscoride. La VpRVBiNK est, dit-
on, cette plante. (tK.)
CHAMAIMELON. K Cham^melo». (ln.)
CHAALMMYCTOS, Dioscoride. C'est ime espèce de
Fragon. (lr.)
CHAMAIPHON, Dioscoride. Espèce de Vélar, «y-
timam. (LN.)
CHAÎVLVIZELON. Espèce de Palmier, mentionnée
par Dioscoride , et qui paroît être une variété du Dattier.
(LN.)
CHAMAMILLE et CHAMAMILLA. F. Matriçair»
et Chamomille. (lw.)
CHAMANA. Nom pémrien d'une espèce de Jujubier ,
•elon AdansoD. Cli|.}
L:,<,i,z<,d:, Google-
C H A ai
CHAMARAIS. Arbre des Indes , dont le fhiît est en
grappe et aigrelet, il contient un noyau qui renferme une
amande. Ce fruit se mange, vert ou mùr, confit avec du
Bel, pour exciter l'appétit. On le met aussi dans tes saaces.
1^5 feuilles s'emploient en décoction contre les fièvres; les
racines contre l'asthme. Ces remèdes purgent violemment
par haut et par bas.
On ignore à quel genre appartient cet arhre. (b.)
CHAMARIS. !Nom espagnol delà Mésange bleoe, ^-
rus candeus. (desm)
CHAMARIZ. Nom portugais du PiNsow. (besm.)
CHAMAROCH. C'est le Cabahbolier axillaiKe. (b.)
CHAMARRAS. Nom vulgaire de la Germandréed'ëao,
Teacrium scorâium , Linn. (B.)
CHAM-BIA-TLON. Nom que l'on donne, à la Cochïn.
chine , à UD grand arbrisseau dont t'écorce tenace sert À faire
des cordes et de la filasse, pour boucher les fentes des na-
vires, Loureîro nomme Rkstiaria celte plante, et il croit
que c'est ie ratiana nigra de Rumphius. Voyei Restiaire.
(LN.)
CHAMBRE {Vétterîe'). Endroit de U forft où le cerf se
repose pendant le jour. C'est aossl une espèce de piège que
l'on tend aux loaps. (s.)
CHAMBREULE, Bntfo-cAampj. Espèce de Gaiéope,
Galeopsis ladanum, L. (in.)
CHAMBRIE. Vieux nom français du Chamvse- (ï-n.)
CHAM-CHAN. Nom chinois d'un arbrisseau d«nt les
feuilles et les racines sont employées comme fébrifuge, en
Chine et en Cochincbine, oùil crott. C'est le Dichboa febbi-^
rUGA, Lour. (ln.)
CHAMEAU, Camelus. Genre de qntadrapèdes de l'ordre
desRi;Mm\NS, caractérisés par la grandeur de la taille,
parla présence des trois sortes de dents, la lèvre supé-
rieure fendue, te cou long çtarqué.l'absence de cornes oudVi
bois, uneoudeuilonpes ou bosses surle dos, descallosités nues
auz jointuresdes jambes et àlapartie iiSférieure du poitrail, etc.
Les doigts des chameaux ne sont pas entièrement revê-
tus de cornes ; ils n'ont qu'un- petit ongle à i'extrémîté
et une-espièce de semelle calleuse et fort dure, corn—
niDne aux deux doigts. A la mâchoire inférieure , it y
a six incisives et deux canines; il la supérieure, il y ],
deux incisives implantées dans l'os intermaxiltaire , ce oui
n'existe dans aucun autre nmiimat , et une ou deux cattiaés
de chaque- cAté, qui deviennent assez grandes avec l'âge.
Les chameaux ont cinq estomacs ; mais le cinquième n'est
^une appcu^ce d« la panse > soQuuiqueusageesttdecou-
dt, Google
ai C H A
tf nir une certaine quantité d'eaa, que l'anîmalTaU revenir h
sa bouche lorsqu'il est pressé par ta soif.
Le cenre des chameaux paroSt être confiné dans une zone
de troxs ou quatre cents lieues de largeur , qui s'étend depuis
la Mauritanie jusqu'à la Chine, Des deux espèces qu'il ren-
ferme , l'une ( le chameau à une èosse ou dromadaire ) occupe
toute la longueur de cette zone , du côté du midi ; l'autre (le
chameau à deux bosses , ou chameau proprement dit) ne se
trouve au contraire que dans sa partie septentrionale , et seo-
lement depuis l'ancienne Bactriane jusqu'à la Chine. La pre-
mière, quoique naturelle aux pays chauds, craint les climats
où ta chaleur est excessive : elle finit en Afrique , ainsi qu'aux
Indes , où commence l'espèce' de VétépharU^ et elle ne peut
subsister ni squs le ciel hrûJant de la zone torride , ni dans les
climat'' doui de notre zone tempérée ; elle parott originaire
d'Arabie. La seconde, quoique habitante des climats tempé-
rés , en supporte cependant de plus rigoureux , puisque les
Burètes et les Mongoles la conduisent jusque dans les envi-
rons du lac Ba'ikal. Elle paroh originaire de la Bactriane ,
actuellement le Turquestan, et c'est en effet le pays où elle est
le plus répandue.
Première Espèce. — Le Chameau (Chameau a DEUX BOSSES,
on CbaHEAU de BaCTRIAVE) Camelus hacfrianus, L., fig. a ,
pi. 7; Buff. , tom. 1 1, pi. 23,; pi. B. la de ce Dict. 11 est d'une
Elus grande taille que le dromadaire ; ses jambes sont moins
aales Ji proportion de son corps; son museau plus gros et
pins rentlé ; son poil plus hrun et sa démarche plus lente.
Les anciens Iniavoient donné le nom de chameau de Bactriane
pour le distinguer du chameau à une seule bosse , qu'ils ap-
.peloient chameau SAralie.
Le chameau est un animal d'une figure très- bizarre. lia le
con long et arqué vers le bas ; les jambes aussi fort longues ;
la tête petite; la queue courte, et le dos chargé de deux grosses
bosses qui tombent recourbées sur les côtés du coi^s. Le mu-
seau est fort allongé ; la lèvre supérieure fendue ; les oriiites
des yeux très-sailtantes ; les oreilles courtes; l'a croupe maigre
et avalée. Les jambes sont mal faites ; les jarrets sont tournés
en dehors et fort sailtans en arrière. Les quatre pieds sont
très-gros, principalement ceux de devant. 11 y a une luge
callosité ail-dessous du poitrail , sur la partie postérieure du
sternum : on en remarque de plus petites au coude, augenoa
des jambes de devant, et à la rotule comme au jarret de
celles de derrière ; ces callosités sont nues et fort dures. Les
petits chameaux les apportent ennaissanL
Les'bosses du cbaUeaa sont composées d'onq snhstanca
Jt, Google
en X ^
grasse et charnue de la même conststance à pea pris que celle
de la tt^tine de vache.
Il a , comme le dromadaire , indépenâamment des qnatre
estomacs qui se trouvent dans tous les ruminans , une cin-
quième poche qui lui sert de réservoir pour conserver l'ean ,
qui y séjourne sans se corrompre et sans que les autres alî-
mens puissent s''y mêler ; et lorsque le chameau est pressé par
la soif et qu'il a besoin de déUiyer les nourritures sèches, et
de les macérer par la nucination , il fait remonter dans sa
panse-, et jusque dans son œsophage, une partie de cette eau
par une simple contraction des muscles.
C'est en vertu de cette conformation que les ciiameaux
et les dromadaires peuvent se passer placeurs jours de boire,
et qu'ils prennent en une 3eu\e fois une prodigieuse quantité
d'eau, qui demeure saine el limpide dans ce réservoir, parce
que les liqueurs du corps ni les sucs de la digestion ne
peuvent s'y m^ler.
Le chameau habite- le Turquëstan, qui est l'ancienne Bac-
triane. On le trouve aussi dans le Thibet et jusqu'aux fi-on-
lières de la Chine. Dans tous les pays où il est employé
comme béte de somme, le chameaa d'Arabie ou dromadaire,
est inconnu. Au contraire , dans le midi de la Perse , en
Arabie, en Egypte, en Abyssinie et en Manriianïe, on n'em-
ploie que ce dernier , et on n'y élève ie chameau que par cu-
riosité, et comme un animal étranger.
Le chameau a le pas plus sur que le dromadaire'; aussi se
tire-t~il beaucoup mieui des boues et des endroits maréca-
geux et humides ; mais , dans les terres grasses et les chemins
glissans , il faut étendre des tapis, et jusqu'à cent de suite ,
(selon Tavemier) pour qu'il puisse passer dessus.
Les chameaux qui vivent à la ménagerie du Muséum de
Paris , ont plus de quarante ans ; ils étoîent mâles tons
deux ; ils consommaient chacun trente livres de foin et de
luzerne par jour, sans avoine. Aussi un chameau ne coàte
guère plus à nourrir qu'un cheval , quoiqu'il «oïl beaucoup
plus fort Lorsqu'ils ruminent, ils mâchent aiternalivement de
chaque côté, sansîamaisporterlapelotted'alimensdeui fois du
même. Us boivent en été chacun quatre seaux d'eau par jour.
Pendant tout le temps que ces animaux sont en mt , ils
répandent une odeur insuppoiiable : dans les premiers jours
du rut , et même quelque temps auparavant , ils éprouvent
de fortes sueurs , qui durent environ quinze jours. Lorsque'
ces sueiii^ soat passées, il se formdalorssnr l'extréniitéài-
pérïeure et postérieure de UtSte , derrière les oreilles^ deux
élévations sur la peau , formant nue espèce de coeur , des
par«s d,esqueUes s'écoqlç ime liqiKur noire , visqoeust Jit
dt, Google
^ Ç H A
très-puante, qui sàllt Wf poil et qnl oblige de le conper. A»
soleil ardent , ce suintement se renouvelle momentanément;
maia alors It. liqueur qui s'épanche est d'une couleur rous^
Bilre.
Le membre génital da mâle est, comme celni do fouraiu,
très-Ion^ et trés-mince ; dans l'érection , il tend en avant
comme celui de tous les autres quadrupèdes ; mais dans l'état
ordinaire, le fourreau se retireien arrière, et ]'urine est jetée
«nire les jambes de derrière, en sorte que les mâles et les fe-
melles pissent de la même manière. L accouplement est pé-
nible ; la femelle s'accroupit et reçoit le mâle dans la même
situation qu'elle prend ponr se reposer, dormir et se laisser
chaîner. Le mâle , assis derrière comme nn chien , touche la
terre de ses deui pieds de devant ; il parolt froid pendant
l'accouplement , et plus indolent qn'ancon autre animal.
L'nrine des chameaiu a une odeur trés-forle. Dans le temps
du rut, ils pissent sur leur queue, qu'ils portent exprès entre
les cuisses ; quand elle est bien mouilue , ils la courbent
mr le dos pour s'en arroser, et ils ne recommencent à uri-
ner que lorsqu'elle est redescendue. Ils dorment accroupis
et les yeux ouverts.
Seconde Espèce. — X^ BsoMADAlâE (Craheau d'Arabie,
OuChaheau kviiKS£VL£JiossE'),CanuIusdromedarius,Linn.i
Buffon, tom. it,pl. 9. «Le chameau qui n'a qu'une seule
« bosse, dit Cuvîer, portoit chez les anciens le nom de cka-
tneau d'Arabie; c'est du moins ainsi que l'appellent Arisloie
et Pline, par opposition à celui ^ deux bosses, qu'ils,
namaieai. chameau de Bactriane. Eneftet, la première de ces
espèces est la seule que les Arabes emploient, et qu'ils
4ienl conduite dans les divers lieux, où ils se sont établis,
en Syrie, en Babylonie, et dans tous les pays qui s'é-^
tendent le long Aei câtes de l'Afrique, depuis l'Abyssinie
jusqu'au royaume dé Maroc. Il y a dans cette espèce
une race [hus petite et beaucoup plus rapide À la course,
qli'on appelle en arabe maîhari ou raguahil. Diodore et
Sb'abon lont nommée xuftiihn, ifniisoix chameau coureur,
d'où les modernes ont' fait le mot dromadaire, qu'ils ont
étenda, contre son étymologie, et contre l'usage des Grecs
et des Arabes, i toute l'espèce du chameau d'Arabie. »
Ménagerie du Musàaa aatianal, fascicule second, Histoire du
Dromadaire, pag. 1.
Olivierpense aussi que le nom de dromadaire ne doitpass'apr-
pliqueràrespèceentièreducbameaud'Arabie, mais seulement
. aux individus de cette espèce, que l'on a élevés pour la course.
Ce nattirali&te nous a coBuouniqué, par anticipation, U nOIft
dt, Google
C H A ,5
snîranle , extraite Je son FoyageldaiK Pempire OUùmnn , VÉ-
gjpUel la Perse, (publié depuis) : « Noas devons faire ob-
serrcr, dît-il, qu'on auroit tort 4^ croire que la dromadaire
diffère du chameau d'Arabie, et qu'il forme une espèce
distincte. C'est comme si l'on vouloît regarder le cheval
de selle conmie une espèce d'animal diltéreote du cheval
de Toiiare on de charge. Les Grecs, et après eux les Ro-
mains, nommèrent dromadaire, de &f*fut , chemin , nwfa,
le chameau counia- , le chameau qui èloit élevé à la course ;
celai qui étoit uniquement destiné à porter des fardeaux
et à tenir lien de charrettes , dont on ne fait point nsage
en Orient, conserva le nom, arabe de chamean. L'un et
l'autre n'ont qu'une bosse an dos, et ne diffèrent entre eux
qne par des nuance» peu sensibles. Mais Hs diffèrent beau-
coup du chantean bactrien, qui a deux bosses, et qui les
aurait, quoi qu'en disent des natnralisles célèbres, lors
même qu'on ne chargeroit jamais son dos, ainsi que le
chameau arabe, qni n'en a qu'une , et en a constamment une
seole , soit qu'on l'ait destiné à la course ou à U charge. »
IèC nom de dromadaire ayant été adopté par Linnfeus ,
Buffon , et la plupart des naturalistes , pour désigner l'espèce
entière du chameau d'Arabie, nous avons cm devoir nous
conformer à l'usage , et rapporter à ce nom toutes les notices
des voyageurs en Egypte et en Arabie, sur les cbameanx;
notices qne Buffon a regardées comme appartenant à l'his-
toire naturelle du chameau proprement dit, quoiqu'elles
fiissent destinées à compléter celle du dromadaire.
Le dromadaire, et sartoat» race ainsi nommée, est d'une
moindre taille que le chameau. 11 a depuis cinq jusqu'à sept
pieds de hauteur au garrot; sa bosse est placée sUr le dos,
arrondie et jamais tombante; son museau est moins renflé
que celui du chameau; son poil doux, laineux, est fort iné-
gal et plus long qu'ailleurs sur la nuque , sous la gorge et sur
la bosse. Sa couleur est d'un blanc sale dans la jeunesse , et
il devient avec l'âge d'un gris roussàtre plus ou moins foncé.
Le dromadaire a , comme Te chameau, des callosités dénuées
de poil au genou et au coude des jambes de devant , à la
rotule et au jarret de ceUes de derrière, et une beaucoup
plus grande sur la poitrine. Tout [e corps, à t'excentioa
des parties calleuses , est couvert d'une laine d'un bmn
cendré, frisée et assez dure; cette laine est plus longue
sur ta bosse unique qu'il a sur le dos ; cette bosse n est
point distincte du corps et semble formée par la cuuriinre
du dos.
L'arant-brai est anssi garni de touffes de laine plus longue
et nlu5^ noire ; la t£te est conique-; la lèvre m^rieure est
L:mi,i.d=, Google
a6 C H A.
épaisae , dépasse le nez, et elle est fendac; les ouTerturec
des narines sont ovales , convei^ent et se réunissent presque
en bas « leur bord est comme bourrelé; les lèvres sont
presque nues, l'inférieure «si très-petite, le bord de la supé-
rieure est ^ami d'une rangée de poils droits et blanchâU'es.
L'œil est ombraeé parde longs sourcils noirs; les oreilles sont
courtes, arrondies; Je cou est comprimé sur les câtés, et
son diamètre, près de la poitrine, est presque égal à celui
de la tète ; les poils de la partie Inférieure du cou sont plus
longs et plus noirs-, les doigts sont au nombre de denx à
chaque pied; ils posent sur les deux dernières phalanges; la
semelle des pieds est plus épaisse en arrière qu'en avant ;
les ongles sont courts, arronilîs, courbés, carénés dans leur
partie moyenne; les cuisses sont étroites et laissent voir le
fourreau de la rerge; la qneue n'atteint pas le jarret, et
est terminée par des crins longs.
L'intérieur du dromadaire ne diffère presque en rien de
celui du chameau.
L'espèce du dromadaire est bien plus répandue que celle
du chameau. Elle se trouve en Arabie, où elle est fort
commune. £lle est aussi en grande abondance dans toute
la partie septentrionale de l'Afrique, qui s'étend en lon-
gueur depuis la Mauritanie jusqu'à l'£gypte , et en laideur,
depuis la mer Méditerranée jusqu'au fleuve Sénégal. On la
retrouve en Egypte, dans la Perse et la ïartarie méridio-
nale, et dans les parties septentrionales de l'Inde.
Le dromadaire parott être originaire d'Arabie, et c'est ce
qui lui a valu des anciens , le nom de chameau d'Arabie ;
non -seulement c'est le pays où il est en plus grand nombre,
mais c'est aussi celui auquel il parott le plus conforme par
son organisation, 'c L'Arabie, ditBuffon, est le pays du
mondele plus aride, et oii l'eau est le plus rare; le droma— .
daire est le plus sobre des animaux , et peut passer plusieurs
jours sans boire. Le terrain est partout sec et sablonneux; le
dromadaire a les pieds faits pour marcher dans le sable ,
et ne peut, au contraire , se soutenir dans les terrains hU'
luides et glissans. L'herbe . et les pâturages manquant à cette
terre, le boeuf y manque aussi, et le dromadaire remplace
cette bête de somme ; aussi les Arabes regardent-Us cet
animal comme un présent du ciel, sans le secours duquel ils
ne pourroient ni subsister, ni conimercer, ni voyager. Le
lait des dromadaires fait leur nourriture ordinaire ; ils eQ
mangent aussi la chair, surtout celle des jeunes, qui est très-
bonne il Leur gôfti. Le poil de ces animaux, qui est fin et
moeUeUK, et qui se renojuvelle tous je$ ans, leur sert k laire
dt, Google
C H A ,j
des étoffes dont ils se -valent et se menblent; avec leurs dro-
madaires, ils ne manquent de rien, même ils ne Graigoent
rien; ils peuvent mettre en un seul jour cinquante lieues de
desert entre eux et leurs ennemis : toutes les armées du monde
péfiroient à la suite d'une troupe d'Arabes; aussi ne sont-
ils soumis que quand il leur plaît. » A l'aide du dromadaire ,
ils savent franchir et mSme s'approprier ces déserts aQireui,
que l'éloquent BufTon appelle les lacunes de la Nalure. Us
leur servent d'asiles; ils assurent leur repos, et les main-
tiennent dans leur indépendance.
Sans le dromadaire , il n'y auroit pas de communication
enire l'Egypte et l'Abyssinie , entre la Barbarie et les con-
trées situées au-delà du Saara , entre la Syrie et la Perte ; l'A-
rabie Heurtuseseroît absolument isolée dn^este de la terre.
Peu de jours après la naissance des dromadaires, on leuc
plie les jambes sous le ventre, on les contraint  demeurer
k terre, et on les charge, dans cette situation^ d'un poids
assez fort, qu'on les accoutume à porter, et qu'on ne leur
6te que pour leur en donner un plus fort; au lieu de les
laisser pâftre à tonte heure et boire k leur soif, on com-
mence par régler lenrs repas , et , peu à peu, on les éloigne
à de grandes distances, en diminuant aussi la quantité de
JeuTBourrilure; lorsqu'ils sont un peu forts, on les exerce
à la course , et l'on parvient ainsi à les rendre aussi légers
et plus robustes que les cfaevaui; enfin, dès que l'on est sûr
de la force , de la légèreté et de la sobriété des dromadai-
res , on les fait voyager, ou bien on les emploie aux difFé-
rcns usages auxquels oo les a destinés.
En Perse, en Arabie, en Egypte, eo Barbarie, etc., le
transport des marchandises ne se fait que par le moyen des
dromadaires; c'est, de toutes les voitures, la plus prompte
et la moins chère. Les marchands et autres passagers se
rénnissent en caravanes, pour éviter les insultes et les pira-
teries des Arabes; ces caravanes sont souvent très-nom-
breuses, et toujours composées de plus de dromadaires que
d'hommes; chacun de ces animaux est chargé selon sa force;
il la sent si bien , que quand on lui donne une chaîne trop
forte il la refuse, et reste constamment couché jusqu'à ce
qu'on l'ait aUégé; si on le force à marcher, il pousse des
cris lamentables, et donne des coups de tête fort fréquens à
celui qui le surcharge. Les dromadaires portent un millier
et même douze cent^ pesant, les plus petits, six à sept cents,
et font, qtitsi chaînés, dix à douze lieues par jour. .Ceux, qui
sont élevés pour (a course en font jusqu'à trente : pourvu
que ce soit en plaine et dans un terrain sec. Ils deviennent
presque inaliies dans les pays pien-eux et montueux, et
de, Google
38 C H A
encore dans lès pays tiamides ; fhamidîlé Tenr fait enfler lei,
jambes , et on les voit tomber sabitement.
Les dromadaires de course et ceux de charge peuvent
marcher ainsi huit ou dix jours de suite ; ils se reposent
seulement le soir; on leur dte leur charge, et on tes laisse
Eaitre en liberté : si Ton est dans un pays vert, dans une
onns prairie , ils prennent en moins d nne heure tout ce
qu'O lewr faat pour en vîwe ringt-quatre, et pour rumi-
ner pendant tonte la nuit; mais rarement Ils trouvent de ces
liOQs pâturages, et cette nourriture délicate ne leur est pas
nécessaire ; Us semblent même préférer ant heAes les plus
doaces, l'absinthe, le chardon, l'ortie, le genêt, l'acacie
et les autres végétaux épineux qai croissent dans le désert;
lorsque la route est longne , et qn'on veut les maintenir
en bon état, on y ajoute de l'orge , des fèves, ou des dattes
en petite quantité, ou enfin-, quelques onces d'une pâté
faite de flenr de farine; si on se dispense de ce soin, ils
ne laissent pas d'aller encore, mais ils maigrissent et leor
bosse diminue au point de disparottre presque entièrement.
Le chameaa à deux bosses ne pourroit supporter une aussi,
longue diète. Le dromadaire peut se passer de boire pen-
dant sept ou huit jours. Après une si longue abstinence , it
sent l'eau de fort loin : et s'il s'en rencontre à sa portée ,
ii y coart rapidement, bien avantqa'on puisse la voir. Oa
maintient cette habitude, même dans le temps da repos,
en ne Ini donnant à boire qu'à des époques éloignées. Tant
qu'il ironre des plantes à brouter, il se passe facilement
d'eau.
Ail jjremier signe, les dromadaires plient les genoux et
s'accroupissent jusqu'à terre pour se laisser charger dan»,
cette situation. Dès qu'une caravane arrive au lieu où elle
doit camper, tous les dromadaires qui appartiennent à ua.
seul maître viennent se ranger d'eux-mêmes en cercle et
se coucher sur les quatre pieds, de sorte qu'en dénouant
une corde qui tient les ballots, ils coulent et tombent
doOcement à terre, de côté et d'autre de l'animal; qnand it
faut rechaper, le mfime dromadaire vient se recoucher en-
tre les ballots , lesquels étant attachés , il se relève doucement
arec sa chaîne; il y en a qui se chargent seuls, en passant
la tête sous l'espèce de bât auquel les ballots sont attachés.
On est ohKgé de faire un bât particulier pour chaque in-
dividu , et d'avoir soin qu'il ne touche pas le haut de la bosse,
autrement celle-ci se meurtriroit, et la gangrène et les vers,
s'y mettroient bienlAt :*qaand- cet inconvénient arrive, on
met sur la plaie du plâtre râpé bien fin, qu'il faut changer
souvent. Les dromadaires aiment la mnsiqae, et. c'est eih.
dt, Google
C H A ,5.
cliantaDt qu*oD leur fait faire pins de chemin, lorsqu'on
est pressé; on n'a besoin nî de fouet, ni d'éperon ponr ■
les eiciter à la marche.
On ne laisse qu'an mâle entier pour huit ou dix femeUet;
et tous les dromadaires de travail sont ordinairement hongres;
ils sont moins forts que les dromadaires entiers, mais ils
sont plus traitahles et serrent en tout temps, au lieu que
les entiers sont non-seulement indociles , mais presque fu-
rieux dans le temps du rut. On dit qu'à cette époque ils
se ressouviennent de tous les maurais traitemess qu'ils ont
Tegus, et qu^ils cherchent k s'en venger, si les auteun se
présentent i eux. Ils ruent et mordent, quelquefois ils écra-
sent des hommes sons leurs pieds. Pendant quarante jours
ils ne mangent presque rien, et deux grosses vessies leur
sortent à dttaque instant de la bouche, avec na râlement
très-désagréable.
C'est au printemps que le ml commence; l'accooplement
est difGcile et se fait comme celui du chameau; la femelle
porte près d'un an et ne produit qu'un petit ; son lait est
abondant, épais, et fait une bonne nourriture, même pour
les hommes, en le mêlant arec une plus grande quantité
d'eau. Ordinairement on ne fait pas trarailler les femelles -,
cependant il y a des endroits oit l'on en soumet un grand
nombre, comme les m&les, à l'opération de la castration, '
aSn de les faire U'ay ailler.
Le dromadaire n'a que deux pieds de hauteur en nais-
sant ; mais il croît si vite dans les premiers momens de sa
vie, qu'au bout de huit jours il a déjà près de trois pieds;
îltette pendant un an, et n'a atteint toute sa grandeur qu'à
six ou sept ans. Le dromadairepeut en vivre quarante OIL
cinquante. Olearius assure que le chameau à deux basses et le
dromadaire produisent ensemble des individus infénonds ,
comme les mulets, et que ces indiridus soqt plus estimés
que les races originelles-
La chair du jeune dromadaire est aussi bonne que celle
du reau , les Arabes en font leur nourriture ordinaire ; Us la
conservent da^s des rases, oà ils la couvrent de graisse. Us
Î réparent du beurre et du fromage avec le lait de la fepielle.
.e membre du mâle, préparé , leur sert de fouet pour mon-
ttr à cheval.
Dans ces animaux, lent précède la mue, qnî commence
au mois d'avril : cette mue ne va pas , comme dans le cha-
meau , au point de leur faire perdre tout leur poil ; elle n'est
même pas plus rapide que celle du cheval et des autres ani-
maux de nos pays. Avec le poil du dromadaire , on fait plu-
sieurs sortes d'étoHés, des feutres et d'autres préparations -j
dt, Google
3. C H A
on tond ces animaux en été , on les couvre d'huile , et on les
laisse ainsi plusieurs heures par jour exposés au soleil. Il
n'est pas jusqu'à la fiente du dromadaire dont on ne tire un
grand parti ; on en fait des mottes qui braient aisément , et
lont une flamme aussi claire et presque aussi vive que celle
du bois sec'; elles sont d'un grand secours dans ces déserts ,
oà l'on ne trouve pas un arbre , et où , par le défaut de
combustibles, le feu est aussi rare que l'eau; on prépare avec
la suie qui en résulte une grande quantité de sel ammoniac.
Les paysans égyptiens ont beaucoup de dr.>mad.'<ires ,
dont ils prennent grand soin. Ils Its émpl^'on' au trans-
port des marchandises , ei à tourner les roues qui lé it- ser-
vent à élever l'eau qui sert A arroser leurs ch.>mp . (DESm.)
C HAMEAU. Nom d'une coquille du genre stroiube , strom-
èuslaci/er, Linn. (dësm.)
CHAMEAUTURC.F CHA»EAcproppemenidii.(DESM.)
CHAMEAU D'ARABIE. Nom donné par les anciens au
chameau à une bosse. V. Dromadaire, dans l'article Cha-
meau. (DESH.)
CHAMEAU À DEUX BOSSES. T. Chamead propre-
ment dit (DESH.)
CHAMEAU À UNE BOSSE. C'est le Dromabaibe.
y. Cbameau. (desm.)
CHAMEAU DEBACTRIANE. Les anciens appeîoient
de ce nom te chameau à deux bosses, pour le distinguer de
celui à une seule bosse. V. Chameau, (desh.)
CHAMEAU-LÉOPARD. La giraffe a reçu cette déno-
iDÎnation vulgaire , à cause de sa haute stature et de sa peau
mouchetée comme celle du léopard. V. (Iiraffe. (s.)
CHAMEAU MARIN. Poisson augenreOsTHACiON, Os-
travion turritas , Linn. (b.)
CHAMEAU MOUCHETÉ. Dénomination donnée à la
GiBAFFE. V. ce mot. (s.)
CHAMEAU DU PÉROU. Dénomination vulgaire da
Lama. V. ce mot. (s.)
CHAMEAU DE RIVIÈRE. Les habitans de la Haute-
Egypte nomment ainsi le Pélican, dont la poche membra-
neuse ressemble en quelque sorte , lorsqu'elle est remplie
de poissons, aux outres pleines d'eau que l'on charge sur les
chameaux. Dans la Basse- Egypte , le nom ordinaire du péli-
can citdegha, et quelquefois saklah, c'est-à-dire /wrtewd'eoM,"
cette dernière dénomination est également en usage dans le
Diorbekir et aux environs de Bassara. V. Pélican, (s.)
CHAMEJASME,ffoustoni«ca7u/fifl.f''.CHAM.iJASMË.CLW.)
CHAMEK ou CHAMECK. Espèce de singe de l'Amé-
rique méridionale et du genre des Atèleï. V. ce mot (desm.)
dt, Google
C H A 3r
CHAMEL. a Alexandrie d'Egypte , an rapport d'Hassel-
quist , oa appelle ains! le Sccet , echeaeù neur.rale$. (diâm.)
CHAMÊLAIA , Dîoscoride. y. Chahklea. (i,n.)
CHAMELEAGNUS. V. Cham^eleagnus. (r.N.)
CHAMELMA, L'un des noms arabes du Pélic an.(desm.)
CHAMELEUCE.Cenomestunde ceux donnés autrefois
an popiilage, caltha paiuslrù , Linn. Le chameleuce de Dios-
coridf est un calament pour Adanson. (LN.)
CHAMIRE , Ckamira. C'est une piaule dont Tbnnberg a
fait un genre. Ses caractères sont d'avoir : un calice de tjuatre
folioles droites, dont deux font k leur base une saillie en
manière de corne ou d'éperon ; une corolle de quatre péta-
les; sis ëtamines, dont deux opposées, plus courtes ; une
glande en dessous de la base de chaque ëtamine courte ; un
ovaire supérieur chargé d'un stylé court , dont le stigmate est
obtns ; une siliqae obloogue , biloculaire , bivalve , convexe
d'an càté , droite de l'autre , presque articulée , longue d'un
pouce et demi , et qui contient plusieurs semences ovales.
Cette plante , que Lamarck soupçonne être la même que
I'Héliofrile cincÉOïDE de linnseus , a les tiges herbacées,
foibles , couchées , glabres et rameuses ; les feuill«s alternes ,
pétiolées , en coenr et nn peu anguleuses ; les fleurs blanches
et en grappes terminales.
Elle croît au Cap de Bonne-Espérance dans les fentes de»
rochers, (b.)
CHAMITE. Nom donné par les oryctographes aux co-
quilles bivalves fossiles , qu'îb trouvent avoir quelques rap-
ports de forme avec les Cames, (b.)
CH AMITIS , ChamUis. Genre de plantes établi par Gsert-
ner, et depuis réuni aux Azokelles. C'est le même que le
BoLàX de Jnssieu. (b.)
CHAMLAGU. Nom d'un robinier qui croît en Cbine ,
robinier chamiagu , Uiérit. (ln.)
CHAM LON LA, Nom cochinchlnoîs d'une plante em-
ployée en CliLDe et en Cocliinchlne , pour teindre en un bleu
quine le cède pas pour l'éclat à l'indigo. Cette plante est très-
cultivée pour cet objet ; elle paroît être un spilante , spîlan-
thus tinctoria , Lour. , qui auroit beaucoup de rapport avec
Vabécédaria de Rumph. 1 1 , t. 65 , qui est regardé comme lé
spUanikas aandîa , L. (LN.)
CHAMMA. Nom dii Lion en holtentot. (d^m.)
CHAMME. C'est le nom du mélèze , ^înwt larix , L. , snr
les bords du Jenisei , en Tartarie. (lu.)
CHAM NHO LA. Nom que les Cochinrhinois donsent à
l'indigotier , iadigofem ttndoria , L. {JM.)
dt, Google
33 C H A
CHAMOBYOBETA. Kota ia souci des janlms , caleti-
âiûa ojficinalis , chez les Grecs iDo;dcrnes. (LN^)
CHAMOÇILADI.L'A,L0iJETrE des champs, en grec mo-
derne, (s.)
CHAMOIS. Quaânipède ruminant, vivantdans nos Alpes,
li est remarquable par ses cornes qui sont petites , noires , lis-
tes et recom^ées en crochet en arrière , et par son poil gros-
»ier. Cet animal a été décrit À l'article du genre Antilope
«uquemapparti£Dt,et6guréplancheB. ia.de ce Dictionnaire.
(DESH.)
CHAMOIS DU CAP. SelanM. Cuvîer, c'esl I'Antilope
OKYX. (DESM.)
CHAMOLETTA. Nom que les B«lges donnent i l'irâ
de Perse , irUpersUM , L. (Lt«-)
CHAMOR, Nom hébreu de TAnk. (npsM.)
CHAiyiPAC , Mùhdi». Geni-e de plantes d^ la polyandrie
polygynie, .dont les caractère; sont : d'avoir un calice de
trois folioles obloogues et .caduques; ooe gatne mem-
braneuse qui «nreloppe la fleur dan«s sa jeunesse BQns la Dorme
d'un bouton coniqtte ; .quineç pétaLe^ lancéolés , disposés sv
plusieurs rangs , dent tes extërieiu's soAt ouverts cl plus gran^
que . les autres î 1)9 grand nombre d'étamioes , dont les an<~
(hères sont adnées aux filameos , dans une moitié de leur lou-
gueur; beaucoup d'ovaires globuleux, fort petjls, séparés les
uns des autres , dépourvus de styles , et situés sur un récep^
taclei plusieurs baies, ou espèces de capsules ovoïdes eu
grappes serrées. Ces- capsules s'ouvrent par leur sommet ou
par le câté, et contienaeiPt itrois à sept grain^ rougcâtres,
conTese» d'un calé et anguleuses de l'autre.
Ce genre est formé de deux espèces, qui sont deuxgrands
arbres de l'Inde, dont les feuilles sont simples et alternes, et
dont les fleurs, situées dans tes aisselles des feuilles , répandent
une odeur agréable. La premîèrede ces- espèces, te Chahpac
A ri.EUSS SKWM£,M'c}ùliarJiampar.a, LInn.', est cultivée dans
les jardins; elle à les feuilles lancéolées. La seconde, dont les
ileurs sont moins odorantes , le Micheiia tsiampaca , Linn. , les
a orales. (B.)
CHAMPANELLES. V. Orang-outang. Çs.)
CHAMPANZ££.LssAqg)aisontdonnéce.npmaaJocKOi
V. Oranc. (s.)
CHAMPIDACA, Bontiqs, Jav. ; chanwaUn des Malais ;
espèce de jacquier , polyphema chuwpien , Lonr. (ln.)
CHAMPIË , Ckampia. Genre de plante de la famille des
. ihal^sslophytes, et de l'ordre des floridées de Lamouroux ,
qui avolt été appelé Mertensœ par Roth , et doql les carac-^
dt, Google
i:, Google
dt, Google
C H A 33
lères sont : capsales Bombren5es< prescftie Ordïd^s , sîtaéu
dans des papilles qui s'éUveDt de la tige et des rameaux.
Ce genre, qui fait ie passage entre les thalassiophytes arti-
culés , etjes non articulés, ne contient qu'une «spèce (Ori-
ginaire du Cap de Bonne -Errance, (b.)
CHAMPIGNONS. Faniille de plantes qui, arantlcs ob-
servations réce ni ment faites sur les ai^es, Gommençoit U
série des Tcgétaïu. Elle n'en forlne plus aujourd'hui que
le second chainoa. Elle diffère des autres familles , princi-
palement parce qi^e les espèces qui la composciit n'ont
ni feuilles ni (leuTS,^rce qu'elles n« sont jamais de uatuK
herbacée ,. et parce qu'elles sont plus simpUs datis leur fonne
et dans leur organisatioa ; elles s'en riipprochent seulement
par leur manière de craUre. .
Théophraste , I>io«corid« , Pline, et ed général tous les
anciens, attribuoiént l'origine àes cbampi^onB k une «br«
taise vùcosilé proveoue des rlégélaus par la putréfaclitm. -Ce
sentiment fut celui de leurs commentateurs. L'Ëdusb pré-
tendit le premier q«e les champ igtioils aaissoient de graines.
Boccone, {Vleatzel, Toumefort, Micbeli , e\ dans ces dernier»
temps, Gleditsll, Haller, Hedwfge « LJonieua , Palisot-
beauTois, et surtout BuUiard, se spqt déclarés les défenscars
de cette dernière opinion. . '. k
La découverte dç$ auimalcales donna occasion à plusieurs
Savans, tels que Butper, Weis, Mndler* Scopolî, etc., de peu-
&er que les çbampi^ons av^i^t mie origine animale i «t ré-'
cemment Necker et Médicus , naturalistes allemands , ont
regardé lescbatupigaons, l'un, comAte une nouvelle réunion
du tissu .cellulaire des végétaux ; l'autre-, comme une décom-
position de la. mo^Ue' .et du suc des plames qui changent
de nature au moyen d'^B^ certaine quantité d'eau et de cha-
leur ; ou , pour se sefriç des propres expressions de i'aOf
leur, les c^inpigiK>DS fiont ime cristallisation végétale. Celle
^imoa a été cotnltattue jfikaf Palisot-Beâuvois. V. Joum. de
pkf si^u^, aaué*_ij^,
. PaUsat--Baauvois.~(£A^p/(^- méth^d. arf, Cfumipignon) etBut-
liard, après lui, oAt UvéleB doutes des natui'altste s, endèmon-
ir^at que les cbampi^ons :S»nt organisés à peu près comiH?
les végétau)( st^içipijWQiB ; qu'ils ont des fibres , des rais^-
seaifx, des racinea^ une. QoraisoB, des«spéceS de semencas
■ansle concoure desqpeLUqla rélgénération Me peut avoir lieu,
tm premier déielppp^ment , tm accroissement et uo dépér-
rifsem^ent qui jie M terminent , comme dans tous j^es Ëtr^s
organisés , qu'après avoir laissé des êtres samblftblei i eut)
etqot éprouvent les mâtnes réTolutions.
En etïet , un cbamp^oon quelconque ce peut^«HSt«T, dit
vi. ■ S
C,ql,lt!d=,G00glC
9i C H A
BoUiard, s'il n'est le prbduîl de la graîrie d'dn individu de la
même esjice, et ce qu'on appelle vuJgaireiflent litancde cham-
pigmm C Ca»CITE Neckef) , ïi'est autre ehoae qup la graine
a^lutinée k divers corps. «
Suivant Pal isot-B eau vois , le blanc de éhampigiion est le
premier développement des graines. Les filamens que produit
«e développement donnent naissance à d'autres 6femenspl«s
gros et plus durt. Ceux-ci sont les analogues des tiges de ces
fiantes, et aiiboutd'unteinps plus ou moins long Ils donnent '
naissance à de petits champignons qui s'accroissent et sortent
de terre lorsqu'ils ont atteint une certaînegroMeur.Ces cham-
pignons, paroissantainsi tout à coup, ont donné lieude penser
que ces sortes dfr plantes se développent ^ans une seub nuit.
C'est ime erreur , ils sont déjà tout formés dans la terre oa
le famier , plasieurs jours aVant de paroftre. Ainsi ce
qu'on appelle blanc de champfgtùm est , à pt^iprement par-
ier , la première germination des graines , et les racines qoî
firodaisent d'autres filamens doivent être regardées comme
es tiges. Les champignons qui en proviennent oBt alori
des fleurs et des fruits. Palisot 'Beau vois,, dans un Mémoire
inséré Aratùhs àà Munlum d'histoire naturelle , a prouva
qae pIusieursBYSSES et Himanties ne sont autre chosequedu
blanc de champignon , qui finit paf développer àta a^ariei
ou des ménilts. Suivant le même botaniste , les lanes on
feailletsdesagarics sont doubles commeijjie gousse, et remplie
d'une membraoe réticolaire entre Içs mailles de laquelle le*
graiBes sont. attachées^
Pour i^tenir les graines dé la plupart des champignons /
il suffit de les erposer , dans leur fraîcheur , sur une glace f
la superficie du verre ne tarde pas à s'en couvrir. On le*
obtient encore en secouant dans l'eau des champignons sof
fis amment développes. Cette eau, ainsi changée, seri-â ar-'
roser les couches qui n'en deviennent que plus fécondes.
Ces graines varient comme celles -des autres végétaux, dam
leur nombre, dans leur situation, leur iô^ertion , leur di"
mension, leur foribe, leur Couleur, etc. Les unes sont facile^
à distinguer sans le secoprs de ia loupe, les autres sont si -
fines, que la plus forte lentille dn^icroscope de Dellebarre
peut à peine les faire voir. Ces grainifs , transportées par les
■Tents, s'attachent à différens corps an moyen du glnfendoBt
leur surface est humectée , les pluies les précipitent sin- U
terre, et si des circonstances favorables secondent leur déve-
loppement , de vastes surfaces sont blentdt couvertes de
champignons.
Tonscesfailsrésultent des observations de Palisot-Beanroii
etdeB<4ltardii)aioat¥r<(tf,iiiwUsVp^*i'P^°4'^^^^''"*°1
dt, Google
C H A M
t^ qae les graines des champignons' soient de véritables se-*
mences. G^nlner les regarde ccAïuiic dés espèces de gem--
Bies.J'dvoÏB déjà' proposé cette idée à Balhard , lorsque je
faisoiB avec loi des expériences sur la fécondation des t^m-
pigstHis ; mais elle fut repoussée , quoiq&e appuyée sur l'a-
nalogie.de ces plantes arec certains polype» et snr les ex-
périeocM de- Trsmbley , et antres,' ^ae -je Tépélois aussi
À cette époqoe. ^i au mot Tnom-E.
. Aujourd'hui que j'ai vu wn plus grand nombre d'in^ri-
dns de ces deux dastes ; qne je me trouve appuyé de l'opî-
nion d'un bommcandsi justement célèbrbqne Gartner, jedois
tenir, et en eflet, je tiens plus que jamaiià' cette idée:' je dis
donc que tes graines âeschampigirons sontdeTeritablesbonr-
geons , ou mieux ne sont , en réalité , .que des plantes e^-
cessimaHiit petites, qui. se développent 'pwl'aolioa vé^-'
tante ) sans changer dénature. On- emroit la preuve dans
les NlDD&At&fS ', oàles prétendues seiaences prennent son-
ventnne ligne de. diamèlre. - ,. .
Sans ce système, le^ «rgaaes milcs-et les.orgaiiefi'4^-i
melles, qn\in<préteDd arotr vus dans lesdtaop^OBs, ne
serotent qne Ses ilindons; et certes, il sùlHldelesesamiDer
debonnefoi, pour en être convainca. Cependant noosdevnnfl
rappeler, en ofmosition à cette opinion, les observations ttiéa
cxpériencesdePalkot>>BeBKtoisBtir.les Clavairxs, IcsSM^s-
BIES, les Hipoxtijoiw, lesJQie'iTA IKES^etc. Il a remarqué que te
sommet de ces plûtes eBi<foraû:|»rf'uB mamekm ou bou-
ton d'où sort nne .poussière diversemont oidor^ et qui. s'en
détache de faonne heœ^, et que, sitAt après l'émission
Ae cette poussière , les petits tttbercoles , placés autoui^ de
la partie inférieure , -se resHent et»e renqtlisseotd'nne ma-
tière visqikuse , noire f:.dans la^ne^te (Ha^troare de petits
corps faits en forme de croissant. Ce qoi lui a fait penser
que laaousdèrè snpérienre est l'oi^ane' fécondant et les
tobercnles inférieurs devéritablesxlpsoiMj'Cetteopîaioit^st
fortifiée par l'expérience suivante. Ayantlionpé le sommet de
lriasïenrfeA^paxi^anetcftavaria,avantrémission de la poussière,
les individus se sont desséchés et les. tubercules ontavorté ;
les autre» iodividos ont fructifié, ^oy. au iurplva le Mémoire
APaHaot-Beautioù; Etujd. melh:, oi1.c/iampigrwn, pour d'autres
observations pareUles, notamment sur4es iiYDNES,Voy, encore
Jaani. deBoL, *W: il, pag. i4? • Oôsem.sar les champignon»
etsurleurmaiàtredecndUe, parle même- 11 faut voir, au reste,
a» mot Polype, la manière dont ces singuliers animaux se
produisent uatnrallcineôt, etanxmots Plante et Fruit, la
composition des lîiRAinES des autres végétaux , pour bien
-apprécier 1* vAleor de l'opinion que. je sontieus ici. 11 est
dt, Google
36 C H A
âes .'chiiOpigtiom qiiî sortent de terre dans IVspade <td
cinq à six heures; il- ev est d'antres k qai l'espace d'un an
snffil à peine, pour atteindre' le terfnc de leur dérelop-
peineBt complet. L'aceroîasem^il' se fait par întni ■■ sus*
cepttOB ; c'cstr-à-^irèi'que les champignoBS, au moyen dq
lenrs racines ,■ Rndeff: orgaBes qui en fontleg fanciiattG*
tirent de. la terre;, aifâfia cdrpsinr lesquels ils ont pris nais*
sance, un suc lymphatique ^ï, distribué ,' s eten cerlaines
■newrei', jasqu'aiÂ: plus fines £vî»oas des- Ures charnues
quiles compaienl', augmente, dans tel on tel espace de
temps , lalonguenr et la largeur de cçs fibres , et leur donne
pinson moins de solidité-
Paliaot-Beaavsjs a remarqué qne le diampignon à saial A
«Aet>a/,ntantresseiniilaklflt,au^eDte chaque année d'unemm-
velle production de tuhes qui s'implantent sur l'andcmé , et
qui est produite par les semences sorties de cette derniène :
de façon que pes soats de champiguods seraient composés
commelespolypîersd'une suite de génératùtnt qui accroissent
leârrolame. iLareisàrqaé do pins que ces. couches annuelles
vont loiqonrs en s'élargisgant Jusqu'il un certain point [
qu'eOHiite elles diminusnt en proportion et graduelle»e«l,flB
tortc qne lorsqôe la dernière couche est égaie k la première^
le vi^éul périt Vayei /es oAsaanHaiu ci-desaa cài^.
OaBs les champignons, dont ta stibstaoce est presqae li-
gneuse , l'accroissement est sidiardnniié aux divers mouve»
inenis de la. sére, et il y a élaboratien de la^ lymphe notri-»
t!ve qui est re<;ne dans les vaisseaux capillaires , de mêm*
que les sucs propves ï mab dans les champienons fugaces ^
la Uqueur lymphatique s'ioAhre entre les maïUes de lasuhs-
tance du cnampiguon comme ^e llinile dans du colon,
tandis qne les sucs prtipres circulent daas les Tabseànx ca^
pillaïres. />
Les champignons , ^ont l'organisâtiiiui est si différente de»
antres régétaus, donnent -aossi à l^oalyse des produits par*
tÎËuliers. Les r^oltais de leur décomposition artificielle,
f omme ceux de letir décompasition naturelle , sont fort ana-
logues à ceux des matières. animales. Sous l'eau, ils doniient
du gaz hydrogène, dugcu azote et du gaz acide cârhoniqne.
A la suite d'une analyse des champignons , insérée dîias
&s ,/hm. de Chimie , tout, ya , Bracconnot conclut qu'ils sont
moins ^nimalisés que le gluten , et qu'ils' contiennent qad-
suefois du soufre , et d'antres fois du sucre qu'on obtient par
l'alkool.
Quelques champignons sont employés dans las arts; plu-^
sieurs servent k la nourriture ; d'autres sont des poisons , et
la plupart ne sontutî^es à rien pour l'homme ; mais [Hvsqoe
iiit/trGoogle
C H A 3;
tous recèlent its légictfi de larves d'hise^ctes qui vivent à
leurs dépens.
II est difficile de donner d«i ïtfdîctttidiié générales propres
à faire éviter leri tdaovats cbMiftlgtioin. hi cotinolssatice des
espèf^s peut seule eSidM' dan^ ce cas ; eîfcore sont - elles sî
nqettes k varier , qu on Ae peut p» ionjoars être sàr dé son
faiL Je n'entreppendr»r pas ici d'éloignerd'tmalhnedt qUedes
peuples entiers recherchent avec passion ; mais je ne puis me
^spenser de fair« remarquer que ï*s champignons ne four-
aisseat point ou presqtie poiat de chyle , qU'us ne servent par
conséquent en aucune Mantère il fa nourriture. La fàcililé
avec laquelle ils se trituren! dans la plupart des estotfiafs, fait
croire qu'ils se di^lienf , mais ils ne font réellement que pas-
ser à travers les intestins. On doit donc ne les considérer
que comme propres 1 servir d'assaisoznciemeiK aux autres
mets.
Lorsqn'on veut ramasse^ êa AampiptOvrs pouf' Ta table ,
U &nt repoue«P cefcï qtf so*l trop'vieui; car il est de fait
que teHe espace qai étoit saine dans sa jetinesse , devient dan-
gereuse dans sa vieiAesse ; d'aille«r»f leur faveur se perd lorïi
que la fécoadattOH est «pètée^
Ccmnne c'est dam k partie <Sft se fontrentf les bouVgeons
létnÎBÏfonnes, les lames oA leï tubes de la partie inférieure ,
<pK réside le principe rénénéiM Ses champignons , on peut
rendre tous les Agakics tH Iç» Bolets salubres., en leur
enlevant cette paMie qui, câ générât, le détache irè^-facilc-
ment : c'est ce ^*on pratique dans beaucoup de lieux, e( ce
qu'on y appelle /air» /«yoài , en comparant cette opération.
à celle analogue tpÀ a lieu sur les arlTchaiits.
Il est reconnu, par des suites d'expériences positives , que
les acides végétaui sont les cont^e-poîsMis des cti'ampignons ';
ainsi donc , ïersque tftfet^u'un sera soirpronné d'avoir été
empoisonné pftr eitt , od le fera aFfemativement vomir et
prendre dw vinaigre mélë ffVCc de l'ean; ainsi doiVc ; lorsqu'on
voudra mang»- *;■ champignons suspt^cts , on ^vra' Tes faîrç
utacérer pendant quelques hourcs dans le vinaigre.
Les symptômes qoi SoMla Suite d'une erreur dans ïe choix
des champignons destinés à ta oofli-ritiire , sontle voiftisse-
ment, l' oppression , latwMioh'dé'l'estomacetdiilfds-ventrc,
L'anxiété , les tranchées , la soif violente' , là' (*'afilî41gié' ^ là
dyssenterié, l'évaDonisseK^Uï, t^ faàqAef,' Te trentmÊmënt
général ,!»■ ga«grède et la *oi* * ■' ■ ■ * ' ; '
Le goftt décide- de' quel qties ànlcfteurs Ae s't^st pas c'o^Ktpté
de ceux que foui'lflt aatuMlefnent; ta" campagile; 'il a, de
plu* créé l'art ■#*« ïailfë>eil!f srfr couclic' peudarii'loulfi
l'année. Poq^cctuv t"> ^>t^ *i° méfemgé'diîcrouinat cheval,'
dt, Google
3» C H X
^e fumier pouiî et de.terrean,,et on ledispiose eQ coochea
d'un pied et dem! de laideur et de hauteur : on sime sur ceti
çoucues des graiqes de diampignoBs , c'est-à-dire, de la
ieiTe d'une aucienoe couche qui eu est imprégnée; on re-r
couvre le tout de fomier non consommé , et on arrose larges
ment. Aubput de trés-peude jours, cesconches commencent
à donner des champignons, et continuent à en donner )U»<
qu'aux froids.Âtqrs, si on veut en avoirpeidapt l'hiver, on les
transporte dans ime cave ,, oi^ juie^x., on y en fait de nou-
velles , ou dans tout autre. lieu où la température «e soutient^
environ dixdegrésde Réaumur. CeBiVàgarie esgiJtfil de Lôn-
jiseus , YùnuuuU acaftrd de Lamarck que l'on multiplie exclu-
sivement ainsi; les autres ne se prêtant pas aussi facUonHeqt
que lui aux fantaisies des hommes.
Mais il est à remarquer q^ece çhainpignen dégénère par
cette culture; il n'a plus la même odeur musquée ni la même
saveur|qae celui qui croh à l'air Ubce.
Be^uvois a proposé à l'InstiUft, eu i8i5, un petit otwrage
contenant la dcscrip.tion exacte et la représentation fidèle ,- 4
figures coloriées, de vingtTune espèces de champignons, let
seuls reconnus bons qui croissent en France. Ce petit ov-
yrage , par la modicité de son prix , eût été À la portée de tout
le mqnje et très-utije. Il eAi eippêché sans doate les malheur^
et les empoisonnemens qui se. renouvellent chaque année- Le'
gouvernement devoit le faire 'inpprimer i.ses. frais , mais lea
circonstances ont empêché celte publication viaiment utile.
Les ouvrages àconsulterpo^r les cham.pi^ons, sont ceux de
ï)illenius, Battara, Mîcheli, Schœffer, Batch^'Bulliard, Pér-
soon , Paulet, et la Flore française d^ I>écandotle. Willde-
nowa proposé une nouvelle dislrihutioq^e^ champignons en
quatre familles; savoir: \es Xylomiquea^\tx Fongufttii^^ti Gas-
teromi^ies et les B/fsa. Une mort préiqatiirée et inattendue ,
en privant les sciences d'un de ses lélé^ partisans et des plus
laborieux^' a empêché la publicité de ce travail, qui , bous
avon^ lieu de le croire , auroit contribua k leur fair^ faii% de
nouveaux progrés.
Les meilleures espèces de champignons seront mention-
nées k leur gpnre , et ceux. qui ont des noms vulgaires seront
rapporté^ , pa.r renvoi , J ce» mém«s genres ; «insi , il est
{nutîle.d'en.parier ici.
Les'oiiampignoDs croisse|it sur la terre , ou soqt parasites ,
c'est-à-dire, vivent sur d'autres plante» et à leurs dépens. Les
premier^ sof.lqnt du sein de la l erre, tantôt nus, a»'ecous»ns
Soltet, tantôt renfermés dans une coiffe tRÛ W5 ttrie pas à se
déchirer; c'est le VoLVA. Lasubstancf desiBûsertsubéreuseou
jigneuse^eUedcsauuese^î^plIe, charpif&t^olquefpismuci-:
dt, Google
C H A 3,
I^nûciue. Il est des charapigDflns qui unt simples, il en est
qui sont rameui; la plupart sont couverts d'un chapeau stipiié
oa sessUe , tantdt orbîculaire et petté , tantàt semi-orbiCO'
laire oa attaché par le câté; ilen est dont la saveur est amère ,
poivrée, acre etcorrosive; d' autresquii'oiit douce, sucrée, tris-
agréable augoAt: dans la plupart elle est insipide. Quelques-uns
laissent flueruQËliquearblanchelorsqu'obles entame, d'autres
changent de couleur dans le mSnie cas; plusieurs répandent une'
odeur snave \ mais la plupart sont inodores et bea|icoup sont
nauséabonds, lorsque , surtout, Us comn^encenl k se décom-
poser. Cette décomposition, comme on l'a déjà dit, a plu-
sieurs des caractères de celle des substances animales, et elle
attire les insectes qui vivent dans les cadavres.
La fameuse pierre à champignon de Maples, dont j'^î pos-
sédé plusieurs fois' de gros fragmens , est nn tuf volca-
nique imprégné de carcite de deiû espèces de champignons ,
l'un le Bolet tubÉhastre , et l'antre un Agaric voisin de
I'Obohgk par sa couleur. Ce deFuier^ je l'ai ru se reproduire
sur une des pierres dont il vient d'éb-e question , que j'a?oÎ3
placée dans une serre dç Pari^.
Sans la famille des champignons , qui est la première de la
classe première duTaileau Ai Signe végéal, par Tentenat ,
et dont les caractères sont ligures pi. i, n.** 4 do mime our
vrage , on compte dix-neuf genres sous quatre divisions,
' i." Les genres dont les semences sont dans riotérieurdil
champignon: La Trcffs, Iq m^if.ULAiiiE, la Moi^i&SURE,
la Capillime , le SphéIiocabpe , la Tesse-de-loup , la Nt-
nuLAiBE ^ l'HtîDXVLLON, la Variolaire , le Clatbre.
3." I^s genres dont les sêmeoces sont sur tous les points de
la surface du champignon : La Cuvaire , la Tbehelle.
3.> Les genres dont les semences sont dans la partie supé-
rieure du champignon : La Pezize et ta Morille.
4-' Les genres dont les graineâ sont dans la surface infë—
rîeure du champignon ; L'AiiRi<~<ntAtRE, VHelvblle, l'Oit-
cHis , la FisTiJLiNE , le GcËPiER, le BotifT'et 1' Agaric.
M. Ralînesqne à établi daiis -cette famille les nouveaux
Eenre^ Acimophosê , Céropboke , Pboriiue , ëhdacin ,
UhALTCCS et ACFIGÊE. (b.) 1 . .
M. Persoon a divisé les champîgutfns eii deux classes et
six ordres ; savoir : . ■:■!
L" CtASSE. -7 Les GyspiocÀliPES, ,cIiamplgnons fêrrotSs ,
ou dont les semetices sont contenues .dans l'mtérieurde la'
substance.
Pt^mûr ordre. — Les $cbÉiiQCUPe$,_/:bft>np^mons solides ,
dura jt l'^i^tiïiAur , M*9tanc« de l'int^fieur. içolle, — iQerires :■
dt, Google
^o C H A
Spasme, StitBOsKtsE, Nshaspoke, TdbbBcclairk, Hys-
TEIUON, XlLOHE, VsItHICULAIHE.
Deuxième ardre.— \a6 SARCOCARPES,châiripigDoaschaniiis,
pleins. — Genres : Sclerote , ÏRUFFE , Pilobole , ThÉLÉ—
ROLE , SpRËROBULE.
Troisième ordre. — Les Bermatocarpks , champignons
membraneas , coriaces on velus, remplis de pom&ière ialé-,
Tieiirément. —r Genre* : Battabée, Tuldstome, (iÉastrk,,
Boviste, Vesse-loup, Sglérodebhej Lycogai-e, FctJGO,
SpUHAIRE, DlDiERHEiPaïSAIllJH, TrICHIE, AkcYRIE, StÈ-
MONITlSfCllIBRAIHE, tlC^E,TuBULlNE, MoiSISSlIRE(mucOr),
OnYGÈNE, AECIDIE, UrÉBO, PcCCmiE, TftlCHODERKX , Co-
NOPtÉE, PyRENION, CyATHE.
a.' Classe. —• Les Angiocarpes , cIianuûgQona charnus ;
semences conleauesdansunréceptacle visibUeitérieHreinent.
Qtmtriim» ordre. —•- Les SytbothËQuxs, membrane fructi-
fiante devcDUit oa r^eau. i— Genres : Ci,athb£ , Satyiis ,
Uqriue.
Gnijuième ordre. —• Les Hw^nOTb^TTES , membrane non-
changeante, chargée de f/wru/u.—Genrej; Amanite, Agaric,
Méruie, Dâe»alée, Bolet, Ststotrèwe, Htom!, Thélé-
FHORE, Mériske, Clavaire, Spatrclairb, Léotie, Hel-
velle, TREiqEiLE, Pezize, Ascobole, Helotiom, Stilbon,
.AEgérite.
Sixième ordre, —, Les Î^^MATOTHtQUES, champignons Byst
^ÏDES. — Genres; AsCOPHOHE, PÉRICONIE, Is aire ,^ MoNI LIE,
Dem^tion, Erinéè, Racoi(IOn, Himantie, Mésentérique,
RmZOHORPHE. '
. jLe m^Hte bqtjuùste« dws on mémQlre iats^i Joum. àot. ,
tom. 3, pag. Set swv. , a pt^iidqnouveanigtsf est, savoir:
M. Décandolle, dans son Synopsis , a. étaUÀ une nourellê
famille, les Hypoxyles, composée de quelques cAant/i^iiofu
tttde quelques lichtnées. Par&n les.cAom^ntNV, '^ a.{u'Opo^é
lesgMiresGYsiwosPOR^îif*;,. STi^rwetliRiaKWï; etparmi
lés Hypoxyles, le genre HYFODERi|E,.qui4^.ra«gc pAroû-ies
^im^HgnoM de Perspon. ■ ' ....';
Le docteur Paalet , le dernier qui ait écfit fiw les ehatn-
pis^oQS-, Vêtant refu;^^ à adopter l» octuwnclatucç.aujioiir-
d'hni généralement admise, à.recÔQDoilxe les av^ntag^s de.
la dirisîoh en genres fondés sur des caractères fixes , a ceu^u
ses immenses travaux moins utiles pour la science et sa rë-
pu(aiion,'que«^«àt pirocédé dW^ntmenr; mno'son Traité
4t& Chan^ngaort* y ^f^i^ graod' ftondre d'«$p<èees nouTettes
dt, Google
5"
C H A 4,
Ïn'il £ilt connnttn , par l'exactilotle et la bonne eitfctnîon des
lancbes qui l'accompagiieiit , sera une laine oA les bota-
niste» puiseront arec frait. Comneje ne pourrois développer
le fiaa qu'a adopU ee médecin, sans le critM]uer sanscesse , ce
qui ne seroit d'avciin avantage pourle public, je n'en parlerai
pas ; mais j'indiquerai (|iielq»es-nnes de leq divisions aux ar-
ticles des aoma qu'elles portent, (b.)
CHAMPIGNON CHABANE. Agaric qui croît sur les
racines de» peap tiers, des chênes, des noyers, et quî se mange.
C'estta PEiTnjÈiiEBRURE de Panlet (V.)
CiiAHFlGKOn Cb&ir de BaviÎre. Champignon couleur de
chair et très-bon k manger , qui paroh propre à l'Alleviagae.
C'est VAgaricus a^reçatus de Schoeffer, tab. 3o5 et 3o6. (B.)
CHA.HPiGfiQN Chapeau CANEI.LE. E^èce d' Agaric placée
Sar Paulet dans sa famille des Juii^ux , parée qu'elle croît
eux par deux. On U recounoit et répaiss«ur de son cbapeaii
et de son pédicule , et i la couleur fauve , roii^âtr»<laire de
toutes ses parlies. On la mange. V. sa âgure pi. 4q du Traita
des Champignons de l'auteur précité. (B.)
Champignon CHAaTKEUx. Ao*aic d'un gris blcnlire k sar-
face couverte de poils noirs, qiû sC' trouve aux environs de
Paris , et dont la substance est délétère. Paoiet l'a figuré
pi. 89 de son Traité des champignons, (b.)
Chahp^non Cn^tEB. Agabic qai croU sous les chênes ,
dont la couleur est d'un roaa foncd , dont les lames sont
inégaies et décurreutes sur le pédicule, (b.)
CaAsmeitOHS a l'ail. C'e«t I'Agaric alliacé de ButKard ,
qui sent fortement l'ail , et qui se trouve très-abondamment
dans les bois, en automne. Sa coaleur est celle de la corne.
Paulet Va figuré pi. io4 de son Traité des Champignons- (B.)
CHAnnG?(on anbeosace. Petit Agaric à chapeau très-
mince , sillonné, gris ^ à pédicule grg le et noir, qui croît sur
les bois pouris. Il n'est point dangereux. Boccone, ScIutQer
et Paulet l'ont. figuré, ce demicr pi. 98 de son Traité des
Champignons, (b!)
Champignon anonyme. C'est , dans Lécluse , U Pbzizk
GOBELET, la N1DUI.AJRE de Ijamarck, Le Cyaihe de Jussieu.
. , ■■ c«o
CHAïlpiGNOlf DS l'Acns. Aqmox. qw CTotl en iDHffe au
pied des aunes. 11 est confeiw de,sa£ran e» desos et faune
en dessous. Sa hauteur est de trois ponces. li'ade«|r viru-
leiUe doqt «1 e#t'pourvu,'>nmiie<t9es ataoyaises. qualités. Pau-
let l'a figue pU,^4^4«ft9i9Ti)aité d«S' Chass^gnois. (b.)
CBAiHPtatiON-iKi gAvu. Paulat^dvanect'aoïn.^ unAGAitKr'
dt, Google
i. C H A
fott voisin Se celai ides Couches, et qni crott natarellement
dans les caves humides, ainsi que dans les champs. On voit,
sa figure pi- i33 du Traité des Champignons, (b.)
Champignon DE B&uyÈas , {ou Boule de nage,'} Espèce
di^agarîc fort rapprochée du CflAMPiGltOBT SE couche ; mais
qui s,' en distingue par son pédicule plus droit; par son cha—
Ïeau plus globuleux , plus blanc ; par ses lames plus rouges,
llle se trouve dans les allées des jardins, des parcs, etc. On
lui reçonnott une odeur bien décidée de ce^uil. C'est une
des meilleures; aussi eq faiL-K)i] une grasde ççnsctmmation
dans presque toute la France. Paulet l'a figurée , pi. i3^ de
son traité des Cbampignons. K.au mot Paturon blanc (b.)
Champignon aurore bes arbres. Agaric qui croît aç
pied de différens arbres , et qui est figuré pi. l^o du Traité
des Champignons de Paulet. Son chapeau est soyeux et cou-
leur de feu en dessus; ses lames sont d'un roux rif et son
pédicule jaune. On ne le mange pas. (b.)
Champignon de CnêNE. Petk Agaric de couleu- noisette
en dessus , couleur de chair en dessous , qui crott sur les ra-
cines des chênes, et qui est figuré pi. ^o du 4'raité des Cham-
pignons de Paulcl. Il ne paroit pas malfaisant. (B.)
Champignon ou serf. Agaric laiteux, dont le chapiteap
est velu. et couleur marron, et les lames, ainsi que le pédi-
cule, couleurchamois. 11 est figuré pi- 73 du Traité desCnam- .
pignons de Paulet. On le trouve aux environs de Paris. Les
Allemands le regardent comme un puissant aplirodisiaque.
■ ■ (■■)
Champicnon de chicorée. Agaaic qui croit sur la chi-
corée qui se pourit, dont le chapeau, qui n'est qu'mie mem-
brane , est gris -noisette sur les bords et blanc au milieu. Son
pédicule est de cette dernier? couleur. Il se résout prompte-,
ment en liqueur noire. Paulet l'a figuré pi. ia3 de son Traité
des Champignons, (b.)
Champignons de couche. Nom de I'Agahic qu'on cultive
sur les couches des jardins.
Paulet a consacré une planche entière, la i3o.' de son
Traité des Champignons, auxdifTérens étais de cette espèce.
V. aux mots Agabic et Champignoh, (b.)
Champignon de couche bXtard.' Paulet donne ce nom à
un champignon qu'on trouve en automne dans les bois , et
qui diQJère fart peu du champignon de couche ordinaire , au-
quel il paroh infériear en saveur. On le voit figuré pi. i34 de
l'ouvrage précité, (b.) ■' ' '
CHAHKiiGNON DE COUCHE HÀRROKv C'est, sAlon Paulet, un
Agaric, fort voisin de celui des ceaches, mais de couleur
mûforwe, qu'on reaconb^ dans les boia; et'<^ «at fort bon
db, Google
C H A 43
à maBger. Ce méâecîii l'a figtu-^ pi. lii de son Traité des
CliainpignonR. (B.) >
Chahpignok d'épicb. Paolet appelle ainsi les Agabics
qui se font remarquer par une forte o'deur. Il en compte ârax
espècesqu'ilafiguréespl.Sa de son Traité des Champienons :
La TÉfLÉBEKTHiME , qui sent la térébenthine, et le Mou-
TASSIER , qui sent la moutarde, (b.)
Champignon des fossés. Agaric indiqué par Léchue , et
figuré par Pauiet, Traité des Champignons, pl.6i. Il est gris
en dessus et jaanâtre eu dessous. Ses lames sont décurrenles
sur son pédicule, qui est tortaetuc et mêlé de jauDe et de
blanc. Il ne se mange pas. (B.)
. Champignon de fumikb. C'est an Agaric blanc, couvert
ie poussière de même couleur dans sa jeunesse, qui se résout
promptement en liqueur noire, et qni croit sur le fumier. Il
n'est pas nuisible , mais ne peut se manger, Paulet l'a figuré
pi. 13^ de son Traité des Champignons. (B.)
Champignon gris du Mûrier. Agaric qui croît en touffe
an pied des mûriers dans les parties méridionales de la
France. Sahaateurest d'environ trois pouces. Il est gris-roux
en dessus et gris- pile en dessons. On ne le mange pas. (b.)
Chamfignoh du Houx. Synonyme de grande Gyrole.
(B.)
Champignon d'itoire. Petit Agaric tout blanc, luisant,
k lames décurrentes , qu'on trouve en automne dans les fri-
ches. Il est dangereux. Sa figure se voit pi. Sg daf railé des
Champignons de Paulet (b.)
Champignon lavure de chair. Agaric couleur de chair
dans tontes ses parties extérieures et intérieures, à lames dé-
currentes , À saveur piquante , qui croît aux environs de Pa-
ris. Il n'fest pas malfaisant. Paulet l'a figuré pi. iit de son
Traité des Champignons. (B.)
Champignon \ ix>re$. Synonyme de I'Agaric cinq parts
de' Lionaeus. Ce champignon , dont le chapeau est iaune-sale
en dessus et blanc en dessous , n'est pas nuisible ; mais il ne
se mange pas. Paulet l'a figuré pi. 55 de son Traité des Cham-
pignons, (b.)
Champicmons vms. Paulet nomme ainsi les champignons
dont le ckapeav est absolument uni partout , et dont les bourgeons
sémiiàformes se dèoelùppeat m dessus. Ils sont tous parasites des
autres champignons. Une des espèces de cette famille croît
snrlaRoUGEOTTE, qui se gâte, etestfigiu-éepl. i83 do Traité
des Champignons de Paulet. (b.)
Champignon de Mithridate. Petit Agaric de l'Asie mi-
neure, mentionné par We^sch, et rappelé par Paulet dans
■on Traité des Champignons. C^)
dt, Google
« CHA
CHÀHnc»ON i uoiroBB' On 'donné sonrest ce nom h VO-
RUNGË FAUSSE, Àgarkus muscarius , LiuD. (B.) ■
CBA»tPLGH(W9 POREUX.' Les Bolets , et principalement les
Geps, portent ce ijoni- (b.)
- GHAHFiG«oti ^U!>iE BB Mtwsixua. AfrAKK à diapCMi bnirr
violet en dessus, saupoiMlré de gris et blanc «s dessous, qui
croit en touQe daos les bois. Ilest figoré pi. 53 bt Traité des
Champignons de Paulel. (b.)
Chahpk^oh RÉeussfi. Asabic coounun dans les bots des
enrirons de Parts , dont La couleur est celle de la riglisse. Il
ne se mange pas , «uoiqa'U paroisse sans danger. Paulet l'a
figuré pi. 46 (le son Traité des Cbampignons. (b.)
Champigmon rou&ë bord. Agabig i, chapeau ea entonnoir,
conlenr de lie de vin en dessus et blanc en dessous, atasi que
le pédicule. Il est visqueux et peu propre à être «ange , quoi-
qu'il ^'annonce pas être dangereux. On le trwive asseï fré-
quemment dans les bws aux environs de Pari» Paulef l'a
fi^é |ri. 60 de' son Traité èes Cbampignons. (ik)^
CBAMnGNON noex. Etc MuHfEk. Agaric qui croît sur le»
racine» des mûriers dans le midi de la France. Il est roox et
s'élève il quatre à cwq pouces. Il esttrè»4>0H à manger, (b.) '
Chahpk^on du Saule. V. Coulehelle et Bolzt obo-
bawt. (b.)
Chaï* Ei6NONsoua BU N<ïïEH.Ac«Ricqiaïer»tisM-le noyer,
et qui ne paroit pas nuisible. Sa coutcnr estenfessos ceUe dn
soacLOU de'la capucine. Il est roui en desseu». Son pédicale est
blanc. Paulet l'a figuré pi. 4fi de son Traité desCbampùnons.
(B.)
CsAMCiaNfu^ nu Sureau. Petit Agaric qui croH sur le
tronc des sureaux, et qui ne paroît pas éaisgereiH. U est
blanc, mais de averses nuances sur chacune de seS parties'.
Paulet l'a figuré pi. 85 de son Traité des ebampi^ods. (B.)
Championom tïPOOïAb. Agaric à chapeau presqae cylin-
drique-, comme ta Massibite, Typka, Linn^, qui erolt iso-
lément et se fond peu de temps après son 'développemoit en'
une couletkr noira. Il vanle en- blanc, en brun, en violet, et
dans toutes les nuances intermédiaires. On ne le mange pa».j
Paulet l'a %urë pl> 1-4.7 *^ *4^ ^^ ^0° l'raité des<Cbampi-
gnons. (E.) 1
CHAMPIGNO-N' DE. MAtTE, C'est le Gykomoi*. (b.).
-CHAMPfGISONDEMER. Nom que les pécheurs don^
nenl. à «bUTéretities prodoctions polypiËeres , qm ont. la former
d'un champignon. Des noms aussi vagues ne méritent' pas
l'attention :des nMunitiefias;: aiasi ,-on nechevcberaïpas. k âé-
termînei^icijejgenft de*«apèc«3i|«i)'oMp«vté^, espèccs^î.
varient d'un lieu à un âutrej 4'!-)'. .:.'■'.■ ^ .
dt, Google
CHA 45
CHAMPLURE. MaUdie des aAre». (tol.)
CHAMPO. Nom brame da champaeam des Malabares ,
Mich^ia chtmaaca , L. ^lh.)
CHAMP$AN,pouri!i>ruiiA.NomarabeqaelernKadiïepone
en Egypte; les ancicos Egyptiens l'appeioieDti-Atanis^fDKSM.)
CHAMSARATEI^ARVSE. Nom égyptien d'une espèce
d'astraaaU, Mlragaiiatrimairù , selon Forokaël. (ln.)
CHÀMYS. Nom circassien de I'If, Taxas baccata, L. (ln.)
CliAN. L'Oie , en doriqoe. (desu.)
CHAI^^CËLAGUE. Plante célèbre du ChUi. Holina la
rapporte augenre des Gentianes ; mais il parott par la figure
de t'euillée , que c'est une Chibone ; ce dernier l'appelle
cachai , et le premier cadiaiaiuun: (s.)
CHANGH ouSANCH. Noms arabes du pêcher (ûrors-
dalus persica, L.). (IN.)
CHANCHA. Nom indîen^n nautile (naiOSuspompHàiSf ■
Lino.) (LS.)
CHANCHEN A-POU. Nom malaban; de la Badhikix
TOHENTEDSE, fignrée par Hheede , Malab. i, L 35^ et «pi est
ao^i nommée manàtùit, (b.)
CHANCtiO-NALAK. Ou dit que les Kalmoocks ap-
pellent ainsi la Tadoske, espèce de canard. (DliSH.)
CHANCISSURK Synonyme de MoisissoE. (b.)
CHANDEL, HANDELon HALANDAL. Uésîgnaiions
arabes de la coloquinte (cuaam't colocynâàs, Linn.). (LR.)
CHANDELIER. Porterie chandelier; c'est lorsqu'un vie m
etrf a le b^at de la tête lai^c et créai. (&.)
CHANDIROBA , Marcgrave. V. Nhasdieoba. (lw.)
CHANCAF. En tébreu, c'est l'HiRONnzu.K. (s.)
CHANGAU. Nom àacan^aita{robimacaragaMà,\Àaa.\
chez quelques hordes de kalmoncks. (LN.)
CH ANGE. -Les cbasseors disent i^u'KtckïeBonnaobe^
de vol prend 1« change , lors^'its se mettent i pou-snivre tu
aotire gibier que ceiui qu'ils avoiest commencé à chasser; ils
gardent au contraire le change, quand'its ne sedétonment
point àt i» traoe 'ou de la voe dn gibier , quoiqu'il s'en pré-
sente d'antres, (s.) .
CHANGEANT , Tnpekis. ^enre de reptiles établi par
Cnvier , snr une ei^ce tronvëe en Egypte par GeoSroy »
et figurée pi. 5, n.'^'i et 4- dn grand oorcage sur cette coh;-
irée. Il est intermédiaire entre lesAs^kES et lesSTSKLiwiâ,
d(M)t il diffère par des écaiUes tautes très-petites , hsses it
SUIS épines.
Le Cbakgeànt n'ËGvrn est de très-pelîte taille , et se
fait remarque r'par ta rapidité d^ changement doses cat^nr&
F. Camél^h, (b.) •.,.-,
dt, Google
46 C H A
CHANGOUN. V. ie genre VAtj'^tjR. (v.)
CHANH-COl-DO. Plante parasite des arbre* en Co-
chinchine. C'estVheiixanlheraparasiticaàe hoareiro. P~. HÉ-
UX&NTBÈHE. (Ls.)
CHANH-^COI -TLON-LA. Nom cochinchinois d'une
plante parasite des arbres, et que Loureiro nomm^ pa-
iietta parasidca. Il ne parott pas que ce soit une espèce de pa>-
t>a. (I.S.)
CHANI, en turi{ et en arabe. C'est, suivant ForiAaël, le
MuGB od niuUet. V. Chanos. (desm.)
' CHA1S-IDAHM, numgerde roi. Quelques peuplades mon-
goles appelleBt ainsi le Cassis (jibes làgnun, L,). (lis.)
CHANKE. ï^om japonais du giroflier, (ln.)
CtîANON. Adanson donne ce nom à la Moule hironde*
qui fait aujourd'hui partie du genre AvicULE. (a.)
GHANOS , Çhaitos. Genre. de poissons établi par Lacé—
pède, pour placer le Mugil ghani de Forskaët. Il ofEre pour
caractères i mâchoire inférieure carénée en dedans ; point
dedentsauxmâchoirës; les écailles striées; une seule nageoire
du dos , la caudale , garnie vers le milieu de chacun de ses
cdtés , d'une sorte d'aile membraneuse, (b.).
CHANSIËR. Les Kalmotd» nomment ainsi le cornouil-
ler sanguin au bois punais (cumus satigiâaea, L.). (i.M.)
CHANT-, se dit particulièrement de Li voix des oiseaux
de l'ordre des Fasseesaux et des Pies de Linosus. Cmuulte*
le mot Voix, (virey.)
CHANTAGËM. C'est le nom des plantains (/(/aiiiii$o)eB
- Portugal (LN.)
CHANTERELLE {Omithoiogie). Nom qu'on donne à la
femelle d'un oiseau quelconque « destinée à réclamer ou à
appeler, par ses cris, les oiseaux de son espèce. C'est p<rt>^
premeot une femelle de perdria: ou de caille^ apprivoisée ,
qu'on nourrit en cage , et dont on se sert poor. attirer \és
mâles. On nomme ^peltuii \t»fejne][cs. ou les lnâles^dont
on se »ert pom- les petits oiseaux, (v.)
CHANTERELLE , CatahartUm. Champignon du gehr«
des Agarics de Ljnnseus , que Lamarcl regarde comme le
type d'an nouveau genre, ddot lés caractères sont d'AVoip le
cnapeaugaml, en dessons, de plis rameux ^ décurrens surle
pédîcnle , et ressemblant k des nervures. . '
La chanterelle est petite j d'im jaune rousaâtrc, un peu
pâlci et a sa chair assez ferme. Son chapeau est régulier.»
convexe et orbiculaire dans sa jeunesse \ mais il se relève i
mesure qu'il se développe, et finit parformer l'entonnoir. On
la trouve , au milieu de l'été_, dans les hoiâ et les prés seiis ;
elle est bonne àmanger et répand une odeur agréable. Quand
dt, Google
CH A 4j
on là Mâche , elle pique d'abord un peil la lanene, et laisse
ensuite dans la bonche un ^oût exquis. J'en ai fréquemment
mangé et ne lui ai reconau supérieur que I'Agaric housse-
son. Boiliard dit qu'il y a des cantons où les habitans en
font leur unique noarriture pendant aa saison.
Ce genre aété appelé nurv/epar quelques auteurd, ou mieux
on l'a réuni an.x MinnLES.
Panlet regarde ce Champignon, qu'il a figuré pi. 36
de son Tnulé da Champignom , comme le type d'une fa-
mille qni renferme , de pins, la Gtroli: fuseau, qui est
plus p(!tite et nioins jaune que la chanterelle, et Ja Gybole
PBUINÉE , qui a le chapeau bleu-brun et le pédicule jaune.
Cette dernière est dangereuse. V. pi. 3^ de l'ouvrage précité.
Quant à la Gyrole oeAtelle, figurée même planche ^
voyez Dentelle, (b.)
CHANTEURS , Canon. Famille de l'ordre des oiseaux
Syltains et de la tribu des AmsoDACTifLEs ( V. ces mots).
CaraOères: pieds médiocres ou un peu allongés; jambes tota-
lement emplumées , rarement en partie nues ; tarses annelés,
glabres; doigts extérieurs quelquefois réunis jusqu'au milieu,
ordinairement à la base seule ; pouce épaté ; bec médiocre ,
presque droit , comprimé par les côtés , subulé , quelquefois
entier ou dentelé , le plus souvent échancré , à pointé cour-
bée on seulement fléchie ; mandibule inférieure entière, re-
troussée à la pointe chez que^ques-iins, droite chezlesautres^
13 rectrices. Cette famille contient les genres Merle , Es-
clave, Spécothère, Mabtin, Psahoïde, Gralline, Aguas-
siÈRE , Brève , Grallahie f Myrhothèhe , Pégot , Mou-
CBET, MOTTETJX, AlOUETTE , PiPI, HOCHE- QUEUE, MÉ-
MOS , .SEgithine , Fauvette,' Roitelet , Troglodyte.
K. ces mots. (V.)
CHANTEUR CPETIT) DE CUBA. V. Pwserihe. (v.)
CHANTRE, CHANTEUR. Noms d'un Pouillot,
qne je^npçonne Atre le Pouillot fitjs ou coi,LYfi*T£. (v.)
CHANTRANSIE , C^ùtUnmsia. Genre éuUÎ aux dépen*
des CoNFEBVES, par Vaucher , sous le nom de Prolifère.
Bory-£aint-Vincent , l'a appelé U:hk»ée, Palisot'Beaawila
Trichogonon. Il renferme six espèces. (B.) ...■-. ■
CHAN TSU. On donné ce nom,' en CUne, k I'Oxalide
SEHSrriVE , ox<Jû seiiaitiva. (tu,)
CHANVENON , CHANYRET. Noms français anciens^
dnCHANVBÈ.
CHANVRE, Cannabis, Linn. (_dioécie pentandiif'^.Gçan
de plantes herbacées, de la famille des urticée», qui ^ de»
dt, Google
48 C H A
rapports avecles orties et le houblon, et*^^daii$ Icqael les fleurs
sont ïmcomplèlea et unisemelles. Les màlet et les femelles
naissent sur différens pieds ; mais quelquefois 'On trouve les
deux sexessor le même iodivùlu. Les fleurs mUes sont dispo-
sées en grappes ou eu panicules aux aisselles des feuilles et i
l'extrémité des tiges; elles out un calice coDcare i cinq folioles,
et cinq courtes étamines. Les (leurs femelles asnt aussi axît-
laires', presque sessiles , et viennent 6ur les jeunes rameaux f
leur calice est formé d'une seule foliole ofalongue , poînlut!,
et qui s'ouvre d'un côte dans tonte sa lougueuf ; elles ont us
petit ovaire conique , surmonté de deux styles looas , velus et
a stlcmates simples. Le fruit est une coque ovpïde , lisse , Ji
imeloge, et formée de deux valves qui ne s'ouvrent point':
cette coque renferme une graine arrondie , blanche , douce
et huileuse.
Le chanvre a la tige droite , rude au toucher, etdes feuilles
dîgitées, munies de stipules; ces feuilles sont opposées et al-
ternes danï Celui d'Europe , et toutes constaminent alternes
'dans la variété gigantesque qui vient des Indes.
CbÂT4TRE cultivé, Cannois sainra , Linn. On le' croit
originaire des Indes ; selon Linnsus , il vient naturellement
enPerse. Comme on le cultive beaucoup en Europe, et depuis
très-long -temps, il s'y est' presque naturalisé, surtout en
Italie, dans le Piémont, en Suisse et en France. C'est une
jplante annuelle ; sa tige est velue, quadraogulaire , fistuleuse,
et ordinairement simple. Elle s'élève depuis quatre jusqu'à
hait pieds. Elle est garnie de feuilles portées par un pétiole ;
les Iiu'érieures sont opposées , les supérieures alternes. Elles
sont découpées en cmq folioles lancéolées, aiguifs, et de
grandeur iné|;ale dans le mâle ; les deux folioles extérieures
sont plus petites et entières', lés trois autres sont dentées eu
scie. La plante femelle les a toutes dentées; les feuilles (loralès
eOnt quelquefois simples. Les (leurs du chanvre ont une cou-'
leur herbacée. Les femelles sont moins apparentes que les
iDÂIcs^ et se font pourtant rèmarquerbiéntdt'pafléunslyled.
ije peuple appelle improprement cAonuKind/c celui qui porte
la ^^ine , et chtnvreJaniUe celui qm ne -porte qtte dà fleurs^
dans i'ub.et l'autre^ ce sont les filamenS de l'écofoe qui miv-
Tcnt à faire de la toile. -
, L4 .'tl^livrQ est d'uite utilité si reconnue et si.générale,
qu'on le cultive dans presqne^lOus leS pays. Avec lee4LameD»
qu'on retire de ses t^;», on fait partout, <m des cordes et
cordages , ou des voiles pour lés vaisseaux , on de£ toiles plus
ou mpius belles. Sa qualité dépend beaucoup Sm terrain ou
il à ml^'dés'préparation's qU'on a données à la terre , de celles
^'if à reçues après eh avoir été arraché , de la bonté de lit
dt, Google
CHA 4,
graine, Su pays , et eâfin du temps oit il a Aé récollé. Noos
alloQS donner une idée de sa culture , et faire connoître tes
dilTiérentes Hiuiières dont on le prépare, soit après sa ré-
colte , soit lorsqu'il a été roui et sécbé.
La graine du chanvre a une tendance sùigulière h rancir,
et n'est plus bonne à renier après un an; il faut donc, avant
lout , s'assurer de sa qualité. On en brise la coque avec l'on-
gle ou avec les dents, et on goftie l'amande dépouillée de sa
|>elltcule. ai elle est douce, la graine est bonne; mais si «lie a
déjà ranci , la graine ne germera pas.
Le choix du terrain n'est pas mains important. La rAcine du
cbanvre pivote beaucoup ; u faut donc qu'il soit léger, bien
meuble , et pourtant très -- substantiel. Sa préparation se
réduit aux labours et aux engrais. Trois labours au moina
sont nécessaires. Le premier se fait avant l'hiver : il doit
Stre profond. Le second a lieu au printemps , quand les
herbes commencent à croître. Le troisième est dét£muai$
Sar l'époque où l'on sème le chanvre , et doit se làire un on
eux jours auparavant, vers le commencement de mai oa
de juin, plus tôt ov plus tard, selon le pays on le climat.
îx choix des engrais dépend de la nature du sol sur lequel
ils sont répandus. Le fumier de cheval, bien mélangé avec
quelques autres, convient aux terres pesantes; celui de vache
et de mouton, est préférable pour tes terres légères. Le plus
naturel des engrais , le meilleur et le plus économique , est
celui qu'on peut former avec tous les débris du chanvre , lors-
qu'il est arraché, roui et préparé.
Quand on se dispose à semer, il est bon de tracer dans U
chènevière des sentiersou rigoles d'une certaine largeur. Us
sont utiles pour empêcher qu'on ne brise une partie du
chanvre femelle, quand on récolte le mâle; ils servent en-
core à l'écoulement des eaux .dans les temps de pl^iie et
d'orage , et lis entretiennent une plus grande circulation d'air
autour des plantes. Il est impossible et inutile de fixer le
temps précis où il faut semer; car l'usage prévaudra
toiqonrs. On sème dru ou clair , selon l'usage auquel
on destine le chanvre. Si on veut en fabriquer des toiles ,
on sème épais; le brin alors est, dit-on, plus fin, et la
filasse plus douce et plus soyeuse. S'il doit être employé à
faire des cordages de marine , on sème plus clair, et l'on
prétend que dans ce cas la tige a plus de hauteur et de gros-
■eor , une écorce plus grossière , et des brins plus longsw
Quand le chanvre a pris deux feuilles, il faut sarcler: c'est
l'oovrage des femmes et des enfans. Au bout de ^elquc
temps, on peut le dégarnir s'il a été semé trop épais; mais
celte opération est 4élicate ; en jirracbaut'les plantes sumu:;
dt, Google
So G H A
miraireï , on doit prendre garde de d^cbauMer les rot-
sities. Le chanvre, une fois parvenu à une certaine hauteur »
croit ratpidement. Le mâle' et la femelle paroîssent en-
semble , mais le premier domine toujours jusqu'aux environs
de samalnnlé; ^ cette époque, il s'arrête, il fleurit, ett-é^and
ntr la femelle une poudre jaune qui la féconde; le aomrâct
desatigecOBimencealorsJi s'incliner; elle devîentjaoneTers le
haut, et blanche auprès de la racine : c'est le moment ie
l'arracher. Cette première récolte a lien communément dans
les quinze derniers jours de juillet-
Toute i^ptnre est nuisible au chanvre , quelle que soit la
méthode qu'on adopte pour le préparer. Ainsi , pour ne
(tas le briser en le cueiilant , il faut le tirer droit hors de
terre, hrin à brin, et le jeter sur le bras gauche , jusqu'à
«e qu'on en ait cmîron obe poignée. On secoue alors lé-
gèrement la terre qui tient aux racines ; on y met deux
Sens, et la tige reste entière. Ces poignées sont portées
liors de lachènevièrC; un homme muni d'un instrument
tranchant, les' prend l'une après l'autre , et les posant ^or
une fonrche fic&ée solidement en terre, il coupe toutes les
racines nn peQ au-dessus dn collet. Ce moyen est si expé*
â^f , qn'il peut en' couper , de cette manière , huit cents pot'
^éesparjour, parce que le chanvre est encore vert; s'il étoit
séché , il n'en cmiperoit pas la moitié. On conçoit qu'il est
inutile de lui laisser sa racine, qui n'est propre qu'à entre-
tenir l'humidité de la tige. Le paquet de feuilles qui cou-
ronne chaque poignée , doit être aussi supprimé ; autrement
il occasioneroit une fermentation très-nuisible k la plante.
Cette opération peot être faite en peu de temps , par l'homme
^nî eoope les racines. Arec un sabre de bois qu'U fera glisser
h long de la poignée, pour ne pas offenser les tiges , il abattra
toute&les feuilles en quatre ou cino coups. Voilà le chaorre
mâle en état d'être préparé , selon fa méthode qu'on a adop-
tée, et suivant les moyens et les facilités qu'on a.
Le chanvre (émetle , dépositaire de la graine qui doit pei>-
Ïétner son c^ce, a besoin d'une existence plus prolonge.
)n ne le récolte qu'on mois environ après l'antre , et aa
m«ment où on voit ses feuilles se desséeher , et s« tige jaimir.
C'est ordinairement dios le conrani de septembre. On le
cueille partout il la mal», eomme le mâle. Pour écoBonnser
le temps et la main-d'œuvre , et pour conserver les tiges , on
ferait peut-être mieux de faucher le couvre femellQ en dewE
jours, tin hon faucheur pourra en couper no a^nt; il sera
suivi d'une ourùére, qui en fera de erosees poi^ées , et qui
les étendra sur le sol. à meiure, Lûiégaltté des tigas, en
dt, Google
CH A 5,
fcrosseita- et en faantedi', cittt^bietonjaursimrâliiBSage Inégal;
îenr triage est donc nécessaire.
Lorsqaé le clumerè a éit arraché , il faut le faire ronir.
LVcorce de celte plante renferme , comme on sa!t , une
snbstance ginlino - gofnmênse , qui non -seulement unit ■
ses fibf^s entre elles „ rtiiîs qui les tient en même temps
collées à lâ partie ligneuse de la tige; il faut donc dissoudre
cette lAâtière podr Opérer leur séparation. C'est là l'objet du
rdOÎÂsa^. Là fermentation qu'il procure , met en fdsiftn ce
^Uieil , ^liî st détache plus tdt ou plus tard et plus nu moins
facilement , selon une foule de circonstances qn'it serait trop
loDf; Se détailler. De quelque façot^ que cette fermentation
xA liea , peu importé. L'essentiel est de l'obtenir d'une ma-
tiiére sÀre , {trompte , économique, et de connottre surtout
le degré nécessaifé pour dépouiller U tige sans altérer la ft-
la^e. Mais les variations de ce degré convenable , en ren-
dent les principes difficiles à établir. Si le chanvre est trop
roui, il se pourit et le fil est folfale ; s'il ne l'est pas assez,
le gluten y reste en partie attaché, et les préparations snc-
cessires qu'il doit recevoir, en sont plus embarrassantes et
plus dispendieuses. Lé cultivateur, que l'eipérience gnide ,
peut seul trouver le point juste. Les -uns portent lear chanvre
an i-ouissage atissitât qu'il est cueilli; d'antres le font sé-
bher auparavant. La ^reinière méthode est reconnue la meil-
leure. Quand ia plante egt eûcore verte , la gomMe est plus
facliemtilt dissoute ; afissi , né faut-il que quatre jours pour
son rotàssa^ ; tandis que celui du chanvre séché en dc-
Diande huit ou dix. On le met rouir dans l'eau courante
on tranquille, ou en l'étendant sur des prés. Ou en l'expo-
fiant S la rosée et an soleil , contre des haies et des murs «
bu enfin en le plaçant debout dans une fosse humide et cou-
Verte. L'eau courante dontte ^A chanvre plus btafaé , mieux
condltioitlié , éi dûnt il sbrt moinâ de poussière au battage.
La médiode de faire rouîr sur des prés , n'est pas nuisibU ^
l'herbe de dessous «n végète tniéux; mais cette méthode est
\ittu et donne nn résultat inégal. Cépendiint ce rouissagebîen
Itécirté, est pt-éférable i CelnidU chanvre placé cotitreunbuî»-'
Koa oii contre un mUr. Ces moyens ne sont coniniUnément
ctnpioytfs ^e par les culfifâtenrs dans le toisinage dés-
uets u lié se trouve ni mare , in nisseflu , ni rivière.
Yoici , séltm Bralle ^ la Manière la plus convenable de
I^at*!* fe (Siaiïtre a l'éatt. On pVéild deux perches jf arallèles ;
nii éteufl desirns' le^ poigil<ées dé châtré , aprés-én avoir Afâ
les liens, caf Ms nuisent à TëgalHé du rouiitsâge, ôCcasionenf
an engorgeméiit et empêchent le gluten de fluer vers le haut
de la tige. AjrrèsavoirforméuAlkde ces tige», haut d'un pied
dt, Google
s. C H A
d'épaissear, fit long ii volonté , on place dessus deux anlrei
Ferches qu'on attache aux ioférienres par iesqiub^ bouts, et
onmetunlien dans le initiea;-U faut que cet assemblage
soit préparé sur les bords do rwuûnpù- on rtiloir ( c'est le nom
■ qu'on donne k l'endroit oà l'on fait rouir le chanrre). On
le pou^e en ayant à l'eau, et on l'y plonge à la prûfoadenr
de deux 09 trois pouces, en le couvrant en partie de quelques
bûchesoupierres. On ne doitjamats mettre ni vase, ni gazon,
sur cette espèce de paillasse. Ces matières terreuses, en se
déliant, pénétreraient dans l'Intérieur des tiges, fermente-
roîent avet le gluten, et coloreroient la' filasse.
li est impossible de fixer le temps que le chanvre doit rester
dans l'eau. Ce ,temps est déterminé par les circonstances qui
ont accompagné la végétation de la plante , et surtout par
le degré de chaleur pendant son rouissage ; or, ce degré varie
selon la qualité des eam, leur situation, leur stagnation et
leur courant. On connoit que le chanvre est roui au point
nécessaire , lorsque l'écorce ou filasse se détache aisément
de la tige, qu'on appelle chèneyçttes. Quand le rouissage est
prompt, il est toujours inégal, et le chanvre perd de sa
qualité. C'est pourquoi, lorsqu'on le met rouir dans des
mares , fossés , ou eaux stagnantes sur lesqneb le soleil
plonge , il convient de te couvrir d'un peu de paille on
de quelques roseaux, pour en intercepter les rayons qui roui-
xoîept celui de la surface avant celui du fond.
Le chanvre étant roui et retiré de l'eau , soit courante ^ ,
soit dormante , on le lave aussilât pour entraîner la gomme
et la va^ qui y restent attachées. Ou le fait ensuite sécher
au soleil ou dans des séchoirs particuliers; dans quelques
iendroits , on se sert pour cela de fours. Dés qu'il est sec^
on le serre dans des greniers ou autres iienx aérés , et peit-
dant les veillées de 1 hiver on le tei'iie. C'est une opération
qui consiste k en rompre les brins l'un après l'autre par un
bout, et h détacher, dans t,oute sa longueur, l'écorce des
chèufvottes. Ce travail est confié aux femmes et aux enfans;
il est facile, mais très-long: aussi ne teille-t-oole chanvre
que dans les pays où on en recueille une petite quantité. Paiv-
(outoùcetteplanteforme une branche de cultureconsidérable^
on préfère d'employer lamacbe nu sérauçoir. C'e$t un instru-
ment deboîs fait exprèsjcomposédedeuxespècesde mâchoires,
l'tme inférieure et fixe, l'antre supérieure et mobile. !En éle-
vant et abaissant celte-ci rapidement et k plusieurs reprises,
on brise les tiges sous l'écorce qui les environne ; puis » en
iirant le chanvre entre les deux mâchoires, on oblige les chè-
nevottes à quitter la filasse. La partie la plus grossière tombe
CjUmineane espèce de son , et la p^ifs fine se ^ipe es Taîr.
dt, Google
C H A 55
Cette pomsïère ligncnse qni s'ëchappe di*thanvre ésksnf-
focante et dangereuse à respirer. Elle est formée de petites
a^uilles imperceptibles , qui s'insinuent dans la trachée-ar-
tère , dans l'œsophage et jusque dans les vaisseaux du pou-
mon ; les ouvrières qai battent le chanvre en éprouvent
soaveat de fimestes effets. C'est sans doute ce qui a porté
Bralle k imaginer une nouvelle méthode de rouir, et surtout
de préparer cette plante , sans ancuD danger pour ceux que
ce soin regarde. En voici l'extrait.
Le chanvre encore vert, la tête et ta racine coupées , est
mis , par couches séparées , dans une fosse de seize pieds' en
carré , de hnit pieds de profondeur , dont l'eau se renouvelle
sans cesse , mais lentement , par un petit filet d'eau continn.
La poignée mise ensuite dans un. aoget rempli d'eau, y est
retenue par des pointes qui sont dans le fond , et deus cordes
chargées à'an poids , qui passent par-dessus. On retire par
le gros bout la chhuoaite brin à brin : la filasse reste. On la
lave dans une eau courante; elle est alors très-blanche, ^oy.
dans l'ouvrage même de Bralle les détails des procédés inté-
ressans dont nous n'avons pu donner dans cet article qu'un
foible aperçu. Cet ouvrage a pour titre : Attalyse pratiipu sur
la culture et la manipulation du Ckanorey inS.", 1^80.
Lorsque le chanvre est séparé de ses tuyaux ou chiaevotUs^
on le passe à plusieurs reprises par le séran , instrument
garni de pointes de fer rangées à peu près comme les dents
d'nn peigne ; elles font le chanvre plus fin , selon qu'elles sont
plus ou moins serrées. Plus cette opération est répétée sur les
différentes sortes de peignes , gros , fins et plus fins , plus le
chanvre en acquiert de douceur, de blancheur et de finesse.
Lorsqu'il a été ainsi bien peigné, et qu'il est propre et clair,
OD le met en bottes , ou pour le filer et faire des toiles , ou
pour le vendre suivant les usages du pays.
S'il est un moment où l'on doit apprécier l'importance de
cette culture, c'est celui , sans doute, où le gouvernement
s'occope de remonter notre marine. Les pays du Nord o»t
toujours échangé , à gros intérêt , notre numéraire contre leur
chanvre. Cependant le chanvre que la France produit est le
meilleur connu , quoiqu'il ne soit pas le plus long. Mais ce
n'est pas dans sa longueur que consiste sa bonté , c'est dans
le nerf et la (inesse , même pour les câbles de plus grosse di-
mension. C'estpeut-êtrc cet avantage local qui afait négliger en
France les perfections que l'art pouvoit loi donner , tandis
que les Hollandais et les Suisses , à force de recherches ,
sont, depuis long-temps, parvenus dans la préparation de
leurs chanvres , i une supériorité que nous n'avons égalée
^e daps des essais en petit , et qui n'oftt été m encouragés.,
.,,!:, Google
H C H A.
pi rëfompensés. -Outre remplQÏ du chanvre poçr les c&bles;
cordes et voilures des vaisseaux armés dans nos poris , îi s'eq
fait luie grande coosoœcnatioa par l'aiif^ment^tiop prodi-'
gieuse du luxe ea fit , toile pi linge de toute espèce-
La graine de chanvre appelée ckèntvfs , nourrit I4 rol^Ue.
C'est la seule partie de celte plapte ipii sqit employée en }»&•
decine. Qn en lire par expression uue huile assez douce , qui
entre dans I9 composition de plusieurs remèdef extérieurs ,
et dont le marc engraisse les hçst|auf . X^'infusioD de$ feaille^
du chanvre , surtout rertes , et le suc qu'on en exprime , fut
nue propriété eqîvraute et assoupissante.
Chakvbe des Isdes, CarniaHs indica, Liun. Cette rariétë,
qui croh naturellement aux Grandes-Indes , diffère du ehaiiort
cultioé par ses feuilles qui sont toutes alternes et à folioles
trés'étroîles , et par sa tige plus haute ,^ plus rameuse. Ella
s'est élevée à près de quinze pieds dans, les jardins de Paris^
li'écor&e dont cette tige est rerâtue , est trop épaisse pour
fournir de lifibuse. Le plus grand usage qu'en font les In-
diens I est de la mâier avec le suc exprimé des feuilles et des
graines de iA nt^iue plante , pour en composer une boisson «
qui lés enivre agréablement. Quelquefois', afin de se procurer '
Ja mâme ivresse , ils sucent lés feuilles sèches aTec «ii tabac ,
OU ils en fument une pipe. Quand ils veulent faire des rêves
agréables , ou se livrer à un profond sommeil , ils ajoutent
au sac de la plante un peu de muscade , de girofle , de cam-^
phre et d'opium. Cette composition, qu'ils appellent ma/ut^
est, selon ClusiuB, la m^me que le mo/ocA des Turcs. (B.)
CHANVHE AQUATIQUE. C'est le Bideht tripah-
tite.(b.)
CHANVIVE DE CANADA. Espèce d'Açociw , apoci-
tatm canaiiaum , Lmn. , de la tige de laquelle oq retire de I4
filasse propre i faire de la toile. (B.)
CHANVRE DE CRÈTE. F. CA(™ABiifE.CB.)
CHANVBIN. Nom vulgaire A'an Gal^oçe , galeopàt
fetrahU. (llf.)
Chaos. Ver Infusoirç du genre des Vibbiohs. (pesu.) ,
CHAOS. Les ancieqs ont suppo^^ qu'il a été uç temps ^ -
où ce qu'on appelle improprement les élémens , c'est-^-dirç.
l'eau , la terre , l'air et le feu étoient confondus , et qne c'est
en débroaillant le chaos que l#is dieux oa\ donné l'eusteucie
régulière à l'univers-
U est p^lé du chaos dans le; libres sicr^s ■ c'est là qfi'on
apprendra ce qu'on doit ep savoir. (P*T.)
CHAPEAU. Partie supérieure lile la plupart des C.BAM-
WGNOHS. f. ce mot et ceux AcAHic çt BpjLET. (8.)
Google
C H A 55
CHAPEAU CANELLE. r. CHAXPiaNon'cBAPEAD c&-
BELLE. (B.)
CHAPEAU CARNU. Oo donne ce nom aux MibusES,
_ ^ ^ (desm.I
CHAPEAU D'ÉVÊQUE. NomTulgaîre 4c I'Émmèm
BES Alpes. On appelle aussi da m^me nom le fnilt du Fo-
SAIM. («.)
CH\PEAir-ROUX. y. Fringille à tête rousse, (v.)
CHAPERON CfawronM/M.). Espèce de bosiret de cuir
dont on couvre la tête des oiseaux de proie, (v.)
_ Chaperon k rost. C'est le chaperon qu'on met ans
oiseaux de proie qui ne sont pas dressés, (y.)
CflAPERON , (^pgus. Ljnnaews a donné ce nom à la
partie supérieure et antérieure de la tête des scarabé^es, des
haonetops, de» cétoines, i came de sa forme. Dans presque
tous les autres insectes , Fabrîcios désigne par ce mot la
Îartie qui termine le front et qui se trouve au-dessus de la
ouche;maisonnedoitpas confondre, commeaCail cet auteur,
le rjypeus ou chaperon avec la lèvre supérieureou lebbre , qui
est une pièce mobile et plus avandèe , tandis que le chaperon
Ïiroprçment dit est fiie et, fait partie delà tête. Presque ton*
es auteurs ont aussi désigné par ce mot la partie supérieure
du corselet des boucliers , des cassides , etc. , qui déborde ,
comme on sait , la tête , et forme une espèce de chapeau ou
de bouciier, (o.)
CHAPERONNER. Mettre le cbaperon aux oiseaux in
proie. (T.)
CHAPEBONNIER. Oiseau qui porte bien le chaperon.
CHAPON. Poulet mâle auquel on a enlevé les testicntcs,
afin de lui faire prendre une thair phis déKcate et plus savou-
reuse. V. Poule, (s.)
CHAPON ou POULE DE PHARAON. Nom que les
Enropéeus qni fréquèntoient l'Egypte oirt donné au Vautoor
d'Egypte, (s.)
CHAPPACH. Nom tartaredes Courges, eucurMia. (m.)
CHAPPE iPkaUne). V. Pyrale. (l.)
CHAPTALIE, Cft.7eafo. Plante à feuilles radicales,
oblongnes , disposées sur deux oa trois rangées , amincies en
pédole à leur hase , un peu nbtuses à leur sommet , d'un vert
fedcé en dessus , blanches et cotonneuses en dessous ; à
hampes au nombre de trois ou quatre , hautes d'un derai~
pied, velues, portant chacune une sente fleur blanchâtre,
dans le disque , et d'un violet- tendre à la circonférence.
Cette plante ferme dans ta syngënésie polygamie nécessaire
Cl dam la launUc dea corjntBbifères , va genre établi par Ven-
, Google
SS C H A
tenat, ctfigurépl.Ci ies^DesenpHondeiplanUsdujardiadeCttr.
11 offre pour caractères :un calice commun obtong, imbriqué
de folioles lancéolées meoifaraiieases en leurs nords et à
leur exuémlté', un réceptacle bu, plane , ponctué, portant
dans San ^ÎSV*^. ^^ fleurons mâles , bîUbiés , k lèvre infé-
rieure ouyerte ,■ ovale , tridçntée , à. lèvre supérieure courte ,
recourbée, divisée en deux parties linéaires; les demi-IJeu-
roos de la circonférence femelles fertiles , sur dent rangs; les
enérîeurs ligules , irldentés \ les ûnérieurs très-petits.
Le fruit est composé de plusieurs semences coniques i
glabres , surmontées d'ui^e aigrette sessîle , capillaire , iité-.
gale , et anuelée à sa base. , ;
La chaptah'e est vivace. Elle croît en Caroline , da»* les
lieux an peu humides , fleurit dès les premiers jours du.prin-
temps, et produit, ainsi que je l'ai observé, un beaucoup plu»
agréable effet quç la petîU maiguerile de aos psés , à la même
époque. Walther l'a mentionnée dans sa Flore de la Caroline,
sous le nom de perdicium senùfiosctUare. Elle est cultivée chez
Cels , de graines apportées par moi. (b.)
CHÂQUËVE. Nom delà PaÈtE,J^uùefian, dans quel-
ques endroits, (desh.)
CHAR, Gîoenia. Genre établi par Bruguièrei, d'après
GîoénitP<^iali. les coquilles mnltîvalves; mais Drapamand
a reconnu depuis, que la seule espèce qu'il £onten oit, n'élolt.
autre que l'estomac d'une Bulle. V. ce mot (b.)
:,GHAR DE NEPTyNE. C'est le Madnpora murlcata Ae
Linnseus, Madrépore corse de CEBF de Lamarck. (desu.)
CHABA. Nom des corbeaux enlanguekalmouque. (DESU.)
CHARA. Nom latin de Charagne ; il vient du grec, et
sîgnifie/ote, parce quq les plantes de ce genre s^ plaisent dans
l'eau, et s'y multiplient au point de remplir totalement le»
ruisseaun en quelques mois, (ln.)
CH ARA-BEBKOE. Nom moi^ol d'une espèce de Bou-
leau , bdala duvurka , PalL Arbre qui croit en Sibérie et an
Canada, (lt'.)
XH^RAÇHou CHARAH. Nom d'une Pie gbiècbe da
Bengale, (s.)
XHARACHER, Ckamchera. C'est un arfirlsseau i ra-
meaux diffus, à feuilles opposées, pétiolées, lancéolées et.
entières, à pédoncules axîllaires, chargés de fleurs bleu&tres
disposées en épis , imbriquées sur quatre rangs , et accompa-
gnées de bractées.
Chaque fleur a : wo calice de cinq folioles ; une corolle mo-
nopélalc irrégulière , à tube ventru et à limbe unilatéral oa
dépourvu de lèvre supérieure; quatre étanùncâ, dont le»
fiiamens, attachés au tube de la coroU« , porleiit de» aji~
dt, Google
C H A
5?
thères linéaires; nn ovaire supëriear, cylindrique , chargé
d'un style filiforme dont le stigmate est à deux dents.
Le fruit est une capsule oblongue , pointue , tétragone , k
deux loges, et qui contient deux semences dans chaque
loge.
Cet arbrisseau crotten Arabie , et ne s'élève que de quel-
ques pieds. Forskaël, ii qui on doit sa connoissance , eu men-.
ttonne une seconde espèce. 11 doit être placé parmi les Ca.—
MARAS, selon Walil. (b.)
CHARACHO bu CARACO. Espèce de Rat. (desm.)
CHABACIAS. Espèce d'EupHOKBE ugngdse qui croit
en Espagne , en Italie , dans le Midi de ta France et en
Afrique; c'eslV euphorbia charatias. Ce nom a été donné an—
cîéimement à plusieurs espèces <i'EupIiorbes. V. Lobel. (ui.)
CHARACIN , Charar.inus. Genre île poissons établi par
Lacépède , aux dépens des Salho«£S de Linnseuâ. 11 oure
pour caractères : une bouche à l'extrémité du museau ; une:
tête comprimée; <tes écailles très-visibles ;' deux nageoires
dorsales , la seconde adipeuse et dénuée de rayons ; quatr*
rayons au plus à la membrane des branchies.
Ce genre renferme seize espèces , toutes étrangères \
l'Europe. L% seule dans le cas d Être cit<5e est le dlAHACm
SENTE , salmo àentex , Linn. ,. ou Phager des ancieDS ,
qui a dis rayons à la première dorsale , vingt-sîi à l'anale ;
les dents très-grandes; des raies brunes. Il se trouve dans le
NîL II est figuré avec trois autres dans le superbe ouvrage de
la commission de l'Institut d'Egypte , sur cette contrée, (b.^
CHARADRITJS. C'est dans Lionœus le nom générique
du Pluvier. V. ce mot. (v.)
CHAKAGAI.NombaschiretkalmouqaeduPiEiSAUVAGEr
jRiniM sylveslris , L, (nu.)
CHARAGANA. Nom Valmouque d'uiie espèce de Robi-
HIER {Robiiiîa caragana , L-) C'est l'origine du nom corn jon
que nous donnons à cet arbrisseau, (ln.)
CHARAGNE , Chara. Genre de plante de la monoécie
monandrie et de la famille des fougères , dont les caractères
sont, selon Linnseus, d'avoir les fleurs mâles uniquement
compo&ées d'une anthère sessile, globuleuse, située à la base
antérieure de la fleur femelle , et les (leurs femelles formées.
par un calice de quatre folioles inégales et par un ovaire supé-
rieur, turbiné r dépourvu de style et chargé d'un stigmate à
cinq divisions.
Le fruit est une semence ovale , présentant cinq stries en
spirale et recouverte d'une croûte adhérente qui tient lieu
de capsule.
Haller et Gœrlner ne croyent pas que ce que lànnœus ap-
i :, Google
58 C H A
pelle Vanikire , soit rëellement l'organe mâle , et leurs raî-
soDS sont très-pUusIbles.
Od compte commune ment quatorze espèces de diaragnes,
toiUes croissant au milieu des eaux, et ayant des rameaux ver-
ticillés, articulés et dentés dans leurs articulations.
La plus commune est la Charagne fétide , dont les tiges
sont unies et les feuilles dentées du cdlé intérieur. Elie est
appelée le lustre d'eau , à cause de la disposition de ses
rameaux. On la trouve au fond des eaux stagnantes , où elle
forme souvent des touffes fort denses, d'une odeur trës-fé-
tide, analogue à celle du foie de soufre.
Les autres espèces remarquables sont les ChÀraones HiSr
PTDE , COTONNEUSE et LUISANTE , que leurs noois caractérisent
suffisamment, et qui tontes se trouvent aux envïrops de Paris.
Plusieurs botanistes en indiquent d'autres espèces, égale-f
ment d'Europe , mais ou très-rares ou trés-mal caraeléri—
sées.
Il parolt que lé; poissons , et surtout les CaRPES , aiment
beaucoup les graines de ces plantes; car on a remarqué que ,.
toutes proportions gardées , elles devenaient plus grosses
dans les étangs où il y en a.
ftf. Léman areconnu , d'après la descriptioifexactequVil
adttnnéçmon collaborateur Sesmarest, que le fossile appelé
par Lamarek GYftOÇONiTE , et pris par lui pour une co^
quille étoit la graine d'une espèce de cnaragne.
' Le véritable chara de Jiucs César, dont la racine so
mange , est , selon >I. Tbiébaut dç Berneau , le Ckaubé bE
Tartarie. (b.)
CHARAMEl. Nom que les portugais de l'Inde ont d<uiné
an Carahbolier. (ln.)
CHARAMELA. Nom donné par Rum[^us h Vvaenrhoa
acùia, Linn. C'est aussi le nom indien du Caramboliez. (l-N.)
CHAHA-MODON (^fi« noir). C'est le nom que les.
Kahnoucks donnent au CtiɻE , ^uercus robur. (ln.)
CHARAMOK.Nomkalmouqued'unecspècedeN(RPliUNi,
thamnus erythroaylum , Pall. (iN.)
CHARANDA. Nomkalmouquedes Hirondelles. (DESH.)
CHARANSON, Otrculh. Fab., Oliv., Lat. Geifre d'in-
lectes, de l'ordre des coléoptères, section des téVamères»
Camille des rhinchop bores.
Depuis les travaux de M. Clairvitle, sur cette lâmUte de
coléoptères, le genre Aes. charanions, quoique très-nombreux
encore, est beaucoup plus restreint qu^anciennemeat,, et
d'ufae étude plus facile. Il ne comprend plus que les espèces
dont les antennes , composées de onze articles , sont insérées
à l'extrémité d'une espèce de trompe , formée par U prolon-
i;, Google
C H A 5g
geinenfc et le rétrécissement dn devant de la tite , tonjoars
courte et épaisse (]esBRÉV!aosTREs,ir«'ir(isfres), et qui ont
le premier article fort long, et les trois derniers réuais en
une massue ; le péoujlièinp article 4eS tarses ittt toujours l>î-
lobé; la trompe 9, ie ç^aqae côté, yoe rainure oblique oik
se loge la partie iuférieurp 4u prenfier arliclE des antennes.
Le corps est le plus souyent ovoïde i rétréci en deraot. avec
l'êcussoutrès-petitoupresque nul-, l'abdomen volumiseuSiePh
brassé latéralement ^r les élytref qjii sont c^nveies oufaamT
bées, etlesp(ed4Fo)ii)i5tçs, et doptlet cuisses sont ee massue.
Le gçiira curcuiip de M- CUirvtlle , cqppreqd , outre lea
espèces dout nous Tenons d'exposer les caractères généraux,
celles doQt les auten^es également composées de onze ai^
tides et terminées en massue, sont insérées vers le mitieq
d'une iroBipe allongé^ , espèces qu'on a désignées par l'é-
pithèle de Longisostres, foffgirQstn». Fabrifiiis )e^ en a pe-
parées, et en a formé les genres LiXE et I^hy^Ch^NE. Oli-t
vier a distrait de celtù-ci' quelques espèce^, celUa de son
genre l^PARE, ^partis; m^is il faut obsejrçr que wj. Clair-:
»iUe ne capporte à son genre rhiyqçbé'^e, que les chanuuçia^
sauiairs j Liiapseus- V. Orcq^ste
Fabmcius, en donnant pjus d'étendue à c^ttedepiière conpBj^
s'est écarté 4es pnncipes de M. Clairrille, etaietédelaconfur
siôn sur la noiQeii clôture ', car le genre lUiyDcbènc ne répon4
Plus maintenant il celui de ce deniiernaturalisle. C'est daa^
intention d'obvier à cet embarras, qu'en divisant le geni^
des charansOQS à la manière ip Faltricms^î'^vpia conservée^
nom générique aui espèces k JpngBP trompe:, et que j'aroif
appelé Brachykhine, Brarhyrhinus , celle oùelle est courtCf
ou les brévirostres- Mais la noni^ti clôture de Fabricius ayant
préralu , j'ai abandonné la mienne, et mpn genre ciuxuiîù^
celui qui fait le sujet de cpt article , est le gjénje que Ip sieg
et celui d'Olivier, Quelques naturalistes alleNi.a:nds ÇOluer:r
vent cepeJidant le aiQt de br^chyrbine, e( l'afwîigu^nt jt
nn nouveau groupe démeçibré des cliaran.spns de^ahriciuSf
M. Germar, professeur à Berlin, et qui continue le l^agat/if
entomolagique d'iljiger, publiera î ne e s sanun eut le résultat àf
ses pcofqpdes recherches si)r l,es insecte; de celte famille.
Les particiilarilds historiques qu'on a présentée? à l'artïclif
Charqnson, de la première édition 4^ ce ])^cli,oniiaîre , ne
peuvent plus , depqls q«e çp genre a étji nu>4J£é,' étre.réu?
nies dans un même cadre- Je WÇ bornerai ^ d'f^P quf t^{
qu'il est aujourd'hui , ce genre est composé des plus grandes '
espèces , de celles surtout que les amateurs préfèrent, à rai-,
son dçl^urs fermes agréables, de leurs couleurs très-variées,
Sourent très-brUlastes «t produites par dçs écailles ùnbri-
.,,!:, Google
6o c ir A
qaées , analognCs, par leur disposition , i celles des atTes des
lépidoptèVes. La plupart de ces belles espaces,. fcomme le
Toytd, l'impérial, le sompluéux, le ckrysis, \efastueaxy sont
propres au Brésil et au Pérou. Celles de l'ancies continent
sont généralement pins petites et moins ornées. Quelques—
HDes cependant, telles que celle da tamaris, le vert, l'or-
genU, celle du poirier, etc., se font encore remarquer par le
Ime de leur paitire. Les charansons sont d'un naturel lent
et tin» de. Ils se' nonrrisâent de feuillet; il en est même,,
comme cehii de la Uvècke, qui, par leur multiplicité dans le
même local , ravagent quelquefois les champs ensemencés
de plantes fouragères. Leurs larve» doivent aussi se nour—
lîr de Tégétaox; mais les observations nous manquent à cet
I. Cuisses amples.
Ca'iMKVsanAOYXi.,t:urculioFegalis,'Fah.; Ollv., Eatom.t
Charanson , pi. 1 1 fig; 8, a. b. Trompe et corselet noirs ^
avec des écailles bleues et dorées ; élytres d'un vert dor'é > .
avec la base et trois bandes transverses, d'un rouge doré ;
dessotis du corps d'un vert doré très-brillant. Au Pérou.
Charanson, IMPÉRIAL, Curculio imperialis, Fab. ; Olîv. ^'
ihid., pi. I , fig. \, a. b. c. Plus grand que le précédent, et
ayant quelquefois près d'un pouce et demi de Jong ; noir,
mais couvert d'écaillés dorées ; deux lignes noires sur la tête
et sur le corselet ; élytres anguleuses à leur base , terminées
en pointe , avec des stries élevées , noires , luisantes , entre-
inëlées alternativement d'autant de rangées de gros points
enfoncés , d^im vert doré très-brillant. Au Brésil et au,
Pérou. \
Charanson TASTtiEcx, CurcuSofastuosus, Oliv., ij/d-pl. 5,
fig. 5i. Voisin, pour la taille, dn C. impérial. Elytres d'un
noir verdâlre , avec des points enfoncés^ formant des lignes
et des tacbes dorées. Au Brésil.
Charansoji VERT, Curculio vtnJis , Fab.; Oliv. , ii«/., pi »,'
fig. i8, a. b. Verdâtre, avec les côtés du corselet, dea
étuis et le dessous du corps jauaâlres. Rare ans environs de
Paris ; commun, en Allemagne et dans le Piémont.
. Charanson du Tamaris, Curculio laman'sci, Fab.; Olîv-,
ibid. , pi. 6 , fig. 'j, a. b. Petit ; couvert d'écaillés d'un vert
doré brillant , avec les élytres mélangées de vert , de cendré
tt de ferrugineux. Sur le tamaris ; dans les départemens de -
la France situés sur la Méditerranée.
II. Cuisses dentées.
Charanson DE LA LivtcHE, CureuUoliguiOidy'Fab.; Oliv.,
âiid.,fl. j, fig. 77. Long de six lignes; cendré, un peu noi^
i;, Google
B.23
, '"«'«^rrdr tiv àoii/iquAf.i. Çfârron aratit. _ la. (nai-àttuyin^ lurif/ttrà
, Google
Ç H A Gi
rivet î ttoe ligne éUvée sur la trompe ; conelet arrondi ,
cbagriné ; abdomen ovale ; ëlytres finement chagrinées , sans
stries. Très-abondant dans les environs de Paris, surtout
au printemps ; les chemins et tes murs en sont quelquefois
couverts.
Charanson du Poirier, Cunmlio pyri, Fab. ; OUt. , lïà/.,
pi. 3, fig. 3o, o. b. Noir, mais couvert d' écailles bronzées
ou cuivreoses , avec les antennes et les pieds fauves ; des
stries poîntillées sur les élytres. Snr les feuilles du poirier^
du pommier, etc. •
Cbaranson ARGEHIJÉ, CwïuAb aT^aOatm , Fab.; Oliv.,
îbùj., pL 5, fig. 56, a. b. Couvert d'écaillés d'un vert ar-
genté et parsemé de petits poils élevés; antennes, iambe*
et tarses, quelquefois même les cuisais, jaunâtres ; trompe
cylindrique ; dents des cuisses fortes. Sur le bouleau et sur
l'ortie.
Vofez , pour les antres espèces menrionnées dans la pre-'.
■nière édition de cet ouvrage , les renvois suivans :
GSAAANSON DE L'OSIER OrCHESTS.
Charanson du blé; celui du riz, et le) j-.
CflARANSONI.AI.HISTE . . .J CALANDRE.
Charanson pahaplectique LiXE,
GbARANSON de la SGROraULAIBE ClONE.
CbaHANSOK des KOISETTESetCBARAnSOn}
DE l'oseille
Voyez aussi l'artiile Rbinchofhores, et les genres qui j
sont indiqués. (L.)
CHARANSON. C'est le Côme pavé de Bn^ères. Voyez
CÔNÉ. (R.)
CHARANSONITES , CurcuUoidUs, Latr. FamUle d'in-
sectes de l'ordre des coléoptères, composée du genre Cha-
ranson, Curculio, deLinnœus, et de ce lui des Attela SES, AOe-
laèas, de Fabricins. Elle comprend maintenant dix-huit
genres, dont on trouvera Us noms k l'article RbinchophoRES,
dénomination sous laquelle je' désigne maintenant (^Règne ani-
mai de M. Cuvicr, tome 3 ) cette famille réunie à celle des
SftUCRELES. (l.)
CHARANTIA, Kodonée. C'est une MoMORDiçirE , Mo-
inordir.a balsamina , 'Linn. Linnœus donne ce même nom à
Dne autre espèce, Mutnordicacharaniia, Lion- (ln.)
CHARA-TOSGHU. Nom que les Kalmouts donnentà
l'espèce de groseiller que nous nommons Cassis , Bibes ni-
fnan^ Linn. (ln.) '
CHARAX. Gesner donne ce nom à un poisson du genre
CiPUN, Cypriaut iqnmus.f Liso- , et Gr^novius l'applique à
{RHnsCHÈNI.
dt, Google
6, C H A
àeraespiltB ieSKVWyVSfSdlmù gibèotks et iimdcalaUis,làa1i'
(DESH.)
GHARBE^ CH AB AID etGHERBACHEM. Noms ara-
bes de TELLiBORE BLANC ,*e»(iècb Ae Véraike, VenUmm
aibum, Li&n. , et de I'Ellébohe noir , ElUboms niger, LinD.
(LS.)
CHARBOK. Maladie propre aiËt plantes de U fsmiilê
des GitAHtNÉES , et qui se fecomiott à odë poussiÈre naire
«fui reiAplacê la fariné. ËUe éSt dne k aO. cbampigaon para-
site interne. '
C'est l'avoine qai , pàrtni les béréaleï , est la plus sujette
an cltBrttdii. Il est des tient 66 toutes \eS années , une plur
fin moins, grande partie de U récolte est perdue par son
fait Dana des annëe<l''j)lnt^ieiisés , la praduclion du charbÔD
est plus abondante en tous lieni.
On confond souvent le charbon avec la Carie, mws cette
dernière , qui attaque , et se niôtitrè plds fréquétnmeQl sni"
Je froment, s'en disfingue à Sa conleur rtioins noire , à sa
consistance lAoins sèche -, i -son- ofleW nauséabonde , et j^
8on influence nuîsihie sar la Santé.
bn reste , ces champignons- apparSénnént au même
genre , ai» genre UrÈDE.-
Quelques agriculteurs sb l'efiiseni ëncbfe Jtrecditn«lt^eqae
le charbon soit produit par nne plante , snos la considéra^
lion qu'on trouve quelquefois ^e s. graines de céréales qoi n'en
sont attaqnées qu'en partie. Je ne croîs pas que celte cir-
constance soit suffisante pour anéantir la masse des preuve»
qui sont énuoaéréeS ans articles _clté3 plus haut, (b.)
CHARBON DE BOIS. V. l'article Caubosb et plus
bas. ...'.„. „
CHARBON MINERAL , Charbon m tehhb on Char,-
BON DE PIERRE. V. HoUILLE. (PAT^ ^
Charbon végétal ou dé bois. Tout le monde
connoît ce résulut de la combustion jncoai,plète des végétaux,
et l'usage dont il est dans l'économie domestique et dans
une fooie d'arts ; aussi n'en entretiendrons nous pas lon-
fuement nos lecteurs. Nous recommanderons seulement à
leur attention ^ le mémoire de M. le comie de Eumford,
publié en i8ï3, sous le titre de Br.chervhes sur Us Bots et U
ehâîion ', et cens qee M. Croust a insérés dans les dernières
années du" Journal de Physique , sut la poudre à canon , ma-
tière dans ia composition delaqûelle le charbon entre pour'
uîié proportion nolàblé , et de la bonne qualité duquel dé-
pend une partie de ses effets. V. Potasse nITbâtée. (lijC.>
■ CHARBON VÉGÉTAL FOSSILE. On a donné c«
nom, aune variélti de charbon fibreux , tachant te» doigts*
dt, Google
CH A 63
e t très-friable , qni se tronve dans certaines hoailliires,
enire les lits du charbon grossier, et qui brûle à peu prés
comme le charbon de bois. V. Houille.
Les tufs Tolcaniques, et U lave elle-m^me, renferment
quelquefois des portions de végétaux conrertis en charbon.
11 existe , dans le Cabinet d'Htsioire Naturelle do Roi , ml
bloc de tuf volcanique d'Andemacb , qui présente cet acci-
dent. (LUC.)
CHARBONNIER, oaRsNAaD cHASBOionEa. V. Chiek.
( DBSM. )
CHARBONNIER. Nom vul«ire dn chardotaunt, da
rossignol de murailte et de la grande hirondelle de mer. (T.)
C HARBONNIËR. Nom rnlgaire d'un poisson du genre
des G-ASES : on l'appeUe aussi monte naire. (t.')
CHARBOÎ^NIERE, Petite CHAaBONMÈRE. Voy. Mé-
AAItOK, (v.)
CHARBONNIÈRES Cf«»^'w). Ce sont des terres
^aises et roueelO'es , auxquelles les cerfs vont frapper leurs
t£tes quand ils touchent aus bois , et dont les télés prennent
la comeUr, (s.)
CHARBUSAK. Nom arménien du melon, cuaanîs meh,
liim. (LN.)
CHARCHOR. L'an des noms kalmotiqaes de la Mxa-
MOtTB SOUSUK. (DESM.)
CHARCHYR. Nom que porte, en Egypte.ta Sarcelle.Cv)
CHARDEL et C ARDEL. Noms que les Arabes donnent
il on sénevé , Sinepisjùiicea , Linn. (lT(.)
CHARDERAULAT. Nom savoyard du Crardoni^ebet.
(s.)
CHARDON , Carduiu. Genre de plantes de la syngé-
nésie polygamie égale , et de la, famille des cinarocéphales , .
dont tes caractères sont d'avoir : un calice commun , ovale, un
peu vemm, imbriqaé d'écaillés nombreuses, lancéolées et
termndcl par tme épine ; une grande quantité de fleurons
tubulés , qaioquéfides , presque réguliers , et tous herma-
phrodites , poSéB sur un réceptacle commtra chaîné de poils ;
nno gftttde qitantié de semences allongées , nn peu tétra-
goMB , gamies d'une aigrette sessile.
Ce genre diffère des Sarkètes, en Ce que ses écailles ca-
licmal«& MM épioewés ; àei GàaTHAiIrEs , en ce qu'elle^ ne
sont pas appendîculées ; des Onopoases-, ed ce que son ré-
ceplacl* tat ch^é d<f ^olls,' des CElVTAUitÉËs , en ce que
ses Beurons sont fOttt beiWaplûodîtes ; cependant toutes
les plantes de ces genres dont valgairemenf appelées des
duadam^ fa/marci Im i réfisi les Qt3EDauiï.LES de Unneeus ,
<t qatlqocv S&iiKÈTES ; laBdls q[ue d'antre^ auteurs en ont
dt, Google
«4 C H A
,6téim grand nombre d'espèces, pour rétablir {'ancien getm
ClBSË , Cinium de Tournefort , augmenter le genre QtJE-
nouiLLE , et faire le genre Silybe, sous la considération que
ces espèces n'ont pas , comme les autres chardons , les
écaiQes dn calice épineuses , le réceptacle garni de poils
£ns , et les aigrettes simples.
Les chardons sont fort nombrenx ; on en connoît en ce
moment une centaine d'espèces , et il est probable qn'it y
çn a bien davantage dans la nature , car plusieurs motifs ont
empêché de les étudier dans les pays étrangers avec autant
de soin que d'autres genres , principalement leur grandeur
,f t la difficulté de leur dessiccation. Parmi les espèces euro-
péennes mêmes , ilya encore bien des doutes à éclaircir,
ainsi qu'on peut le voir dans les ouvrages de Yillars et
d'Allloni. •
On divise les chardons en deux sections : ceuiqui.ont les
feuilles décurrentes , et ceux qui les ont simplement sessiles.
Les espèces les plus communes de la première section ,
sont:
Le Charbon lancéolé, dont les feuilles sont pioDali-
fides , hispides , ont leurs découpures écartées et épineuses ;
dont le calice est ovale , velu ainsi que la tige. Il se trouve
très- fréquemment sur le bord des cbemins et autour des vil-
.laces.
Le Cbardok ;iTËTEPENfîH£E,CanZuu«RuAuu,Linn., dont
les caractères sont d'avoir les feuilles épineuses , les fleurs
grosses et recourbées , et les écailles supérieures du calice
plus ouvertes que les autres. Il se trouve aux mêmes endroits
que le précédent, et n'est pas moins commun.
Le Chardon acavthin , dont les feuilles sont sinuées et
épineuses en leurs bords , les fleurs ramassées en bouquets
et sessiles. Cette plante est commune dans les lieux incultes ,
sur le bord des fossés , aa pied des murailles. Ce n'est pas
celle que Linnseus a décrite sous le même nom dont il est ici
question ; c'est celle de Lamarcl.
Le CflARBON CHÉPu , dont les feuilles sont singées , épi-
neuses en leurs bords, crépues en leur surface , et dontles
fédonculessontuniflores, avec des ailes épineuses et courtes.
1 se trouve dans les champs incuites , autour des vignes , et
dans les taiflls. Il est moins commmi que les autres , mais
annuel comme eux. >
Le Chardon des marais , dont les feuilles «ont dentées *
épineuses en leurs bords , crépues ,. tomeflteuse s en dessous ,
et dont les fleurs sont réunies en têtes terminales , et ont les
écailles du calice non piquantes.. U se trouve très-rcosamuné-
ment dans les marais et les prés huuùdes. Lawacck lui a
dt, Google
C H A 65
réuni , comme sîiàple variété , le tarJuiU paifatOhemoa àé
Lionjeus. Il est vivace.
Le Charbon de AIomtpelueh , 4ont les feuilles sont
lancéolées, glabreci inégalement eilléet-, le« pédoncvlesalter^
nés, et les écaillet caiicinales bod piquaMec. Cette espèce est
virace. Elle se trourè dans les parties nérSéienales de la
France : elle éioit le type des àrùnm des ascieiH botanistes,
lesquels ne dilTéroient des cbardons ^ne parée qne leurs
écailles caiicinales n'étoient pas piquantes.
I^ Chardon BiHO&aoïDAL , Senatuia mvauisi Lion. , qw
a les feuilles lancéolées , irré^ièrement dentées , épinesses «
les fleurs ramassées plusieurs eniemble , et les calices non
épineux. 11 se trouve dans les champs , surtout dans c«uz ^i
sont gras et humides : et devient la peste des moissons. Ses ra-
cines sont vivaces, tra^ntes et très-prafondes. On parvient
très-difficilement k en débairasaer un canton , soit par cette
raison , soitparce que leurs semences sont transportées au loin
par les vents. Chaque année les cultivateurs soigneux sont obli-
gés de payer des jouméesde femmes el d'enfans pour faire cou-
per ses pousses entre denx terres, à l'époque où les blés com-
mencent à monter. La médecine le regarde comme apéritif et
résolutif. On l'a appelé hemorroidal , non parce qu'il est bon
contre les hémorroïdes, mais parce quelapi^Urc d'un insecte
(K. an mot Galle) lait naître sur ses tiges des renilemens
roûgeâtrcs, qui ont l'air d'une veine gonflée.
Lesespéceslesplusintéressaotesdela seconde section, saut:
Le Chardon poly acanthe , C^rduua eaiabonai, Linn. f
dont les ferjlles sont lancéolées, entières, velues en dessous,
ont des épines temées sur leurs bords, elles fleurs en épis.
C'est une très-belle plante qui crott dans les parties méridio-
nales de l'Europe.
Le Chardon LANUeiNEUX, Carduus enophoms, Linn. , rai-'
gairement le chardon aux Ana , dont les caractères sont d'a-
voir les feuilles pinnatifides, sar deux ranu , les découpures
alternativement relevées , très-épineuses, le calice globuleox
et très-velu. Cette belle plante s'élève à hauteur d'homme,
et se trouve sur le bord des chemins , autour des villages,
dans les Henx incultes. Les gens de la campagne , et surtout
les enfana , en mangent les réceptacles comme ceux des arti.-
chaots. Elle passe pour apéritive et aolicaocéreuse. Les ânes
la rechlerchent.
Le Chardon nain , Cardwus acaulù , Linn. , qui est pres-
que sans tige , et dont le calice n'est pas épineux. Il se iroave
dans les pâturages areilenx , snr les pelouses : il est cooi'
muQ dans les lieux qui lui connennenL
■ Tous ces chardons sont peu utiles à lliomme , et quelque^
dt, Google
66 C H A
fois Ini sont iraisiblea par leur abondance. Les vaches les
tnaneent au prialemps, lorsque leurs tiges ne sont pas encore
développées , et les iaes les recherchent jusqu'après la flo-;
raison. Les bonces ménagères , dans le pays où le bois est
rare, ont soin d'en ' ramasser les liges en automne pour
chaufler le four pendant i'hiver. On peut, en les brûlant d'une
manière convenable, tirer nne quantité de potasse de leurs
cendres, suffisante, non-seulement pour dédommager des
frais de lear récolte , mais même procurer un bénéfice im-
portant. Les oiseaux granivores, principalement les chardon-
nerets , vivent de leurs graines une partie de l'automne. (B.")
CHARDON. Poisson du enre des raies, le rajaftdloaka
de Linnseus. (b.)
CHARDON ( PETIT ). C'est une coquille du genre Ro-
CB£K ( mu€X> âenticosum ). (dESH.)
CHARDON ACS.ANES. C'est principalement le Chah-
bon LANUGISEUX. fB.)
CHARDON, BÉNIT. C'est la CENTAtiRÉE bénite, (b.)
CHARDON BÉNIT DES ANTILLES. On appelle
ainsi I'Argemone dd Mexique, (b.)
CHARDON BÉNIT DES PARISIENS. C'est le Cab-
THAHE LAINEUX. (B.)
CHARDON BLEU. V. Patocaut améthyste, (b.)
CHARDON BONNETIER. Nom vulgaire de la Car-
»ÈEE A FOULON, (b.)
CHARDON DU BRÉSIL. C'est I'Ananas commun, (b.)
CHARDON DORÉ. V. Centaurée solsticiale. (b.)
CHARDON ÉCHINOPE. f'.lemot Éch[t;-pe.Cb.)
CHARDON ÉTOILÉ.C'est UChausse-tbape étoilée.
CHARDON À FOULON. F. au mot Cabbère. (b.)
CHARDON MARIE. C'cstle GmftHWmarônwde Un-
naus. V. les mots C*RTHAME et SlLYBE. (b.)
CHARDON DE MER. Nom donné à I'Oursin escij-
ij;nt. (b.)
CHARDON PEDANE. On appelle ainsi I'Ohoporde
i FEUILLES d'acanthe. (B.)
CHARDON PRISONNIER, noravulgaire de r.«nw-
^lis canceUata , L. V. AtractylidE. (LN.)
CHARDON ROLAND. C'est le Panicaut commuw-Cb.)
CHARDONNEAU.NomduCHABDONNEHirreoGuicnne.
CHARDONNERET. V. le genre Frinoille, article
des Chabsotïnebets. (t.)
CHARDONNETTE. Nom vukairedti Chardonneret
dans quelques départemens de la France. (de^H )
dt, Google
C H A 67
CHARDONNETTEGOMMEUSE. V-Atmctylide gum-
mijère. (lN.)
CHARDOUSSE. Nom que l'on donne , en Dauphiné, k
une espèce de .carline (^tarUnaacandfoUa, ÈMiavî), nommée
ntzka dans la Camiole. ih^-)
CHARSRIER. Dénomination da CHABi>onKER£T , eo
Guieane. ^S.)
CHAREEonCHARHÉE. Oa donne ce nom, dans quel-
ques cantops, aoE larves des Fkiganes, employées pour
amorce dans la pêche à La ligue des poissons d'eau doace.
(B.)
CHARENSON. V. Charasson. (s.)
CHARFI, CHARFS et CHÈRES. Divers noms arabe»
du persil des jardins (^^um petroseUaum^ L. ) (ln.).
CHARGANA. Nom mongole du robinier féroc«*( ro Jâua«
finx , Pallas. ) (m.)
CHARI. Nom que porte Yépida ou pcsse , chez quelques
peuplades des bords du Jenisey en Sibérie, (ln.)
CH\RIB£, Charybs. Genre de coquille établi parDenys
de Montfort , aux dépens des Polythalames de Soldani. Ses
caractères sont : coquille attachée sur les autres corps , en-
tièrement plate , uniyalve , cloisonnée ; ouYertm"e ronde »
entaillée par-dessous; cloisods unies; &jphon inconnu.
Ce genre ne renferme qu'une espèce qui se trouve dans
la Méditerranée , et qui atteint rarement plus d'une ligne
de diamètre. L'entaille de son ouverture la rend principa-
lement remarquable. V. Pleuhotohe et Fissvrelle. (b.)
CHARIUS. Nom russe d'un poisson du genre saumon ,
que l'on rapporte k l'espèce de l'ombre de rivière ( salmo
thymaltui). (OESM.)
CHARJA-BESS. Nom donné par iêspeuplades des bords
do Jakut en Sibérie , àtapesse ouépicia (pinus abieg, Linn.).
(LU.)
CHARKUSCH. En Rukarie, c'est le Uèvre; on le
nomme aussi kujak et dooJaî. (BEsu.)
CHARLOCK. Nom anglais du sénevé des champs
(^smapis anrensi's, L.). (l.N.)
CEI ARME, Carpinus, Linn. (MonoÀie polyandrie.') Arbre de
la famille des amentacées , qui a des (leurs mâles et femelles,
placées séparément sur le même pied. Ses fleurs mâles sont
rassemblées surun chaton cylindrique formé if écailles ovales,
coi'caves et ciliées ; chaque écaille renferme ou couvre une
seu'e fleur incomplète , qui n'a ni calice ni corolle , mais seu-
lement depuis sis jusqu'^ quatorze étamines , réunies deux i
denx par lés filets. La disposition des fleurs femelle» est la
dt, Google
m C H A
même ; les écaïUeB Su chaton ^ les porte tout tneinbra-
neiises , veinées , entières on divisées , et chacune d'elles re-
couvre une petite fleur ayant un calice à six divisions , supé-
riettr et persistant, et deux ovaires surmontés l'an et l'auU'e
de dei» longs styles. Le firuit est une petite oois ovoïde , an—
gnlaire, couronnée par les dents du cuice , et renfermant une
Efcule semence. Le genre Ostrte a été établi aux dépens de
celui-cL
Les charmes ont leurs fetdlles simples et alternes ; ils cons-
tituent «B genre qin a des rapports avec les Bouleaux et
les NomrriEIis , et dans lequâ on ne compte que six à
huit espèces.
Chabme comhuk; Carpinus betuha , ÎAaa. C'est on arbre
qu'on troirre daas les forêts et les bois taillis de l'Europe. Il
n'est pas communément d'mie grande beauté ; son Uonc est
court j soorent mal proportionné , et quelquefois défiguré par
des espèces de cordes , qui , partant des principales racines ,
font corps avec lui et interrompent sa rondeur. Il est recou-
vert d'une écorce grisâtre , tachée de blanc , assez unie , mais
chargée ordinairement d'nne mousse brune qui la dépare.
La tête de cet arbre , trop grosse pour le tronc , est formée
d'une grande quantité de branches disposées confusément ,
et parmi lesquelles oii remarque h peine la tige principale ;
les feuiUes qui les couvrent sont pétiolées , ovales , plissées ,.
nerveuses en dessous et bordées de dents inégales et pointues.
C'est à leurs aisselles et vers le sommet des rameaux que vien-
nent les chatons mâles et femelles ; les premiers paroissent
au printemps, sn,peu avant le développement dês~fietiiUes ',
les seconds portent 4es fruits , embrassés, chacun, par une
écaille verte , découpée en ^trois lobes inégaux , celui dn mi-
lieu étant plus grand que les deux antres.
Cet arbre , qui peut être mis au second t-ang des arbres de
nos forêts , réus»t dans presqae tous les terrains et toutes Ie9
situations , même dans les lieux ombragés ; quoiqu'il s'élève
beaucoup quand 11 se trouve sm- no bon sol, néanmoins son
tronc n'acquiert jamais une grossenr proportionnée à sa hau-
teur.
<> Des arbres h feuilles tombant avant l'hiver, qne l'on con'
nott, le charme est le plus propre de tous k former àee palis-
sades ( auxquelles on a donné le nom de cftarmiUes), des baies ,
des portiques, des colonnades , et toutes ces décorations de
verdure qiù font iepremieretleplusgrandembellisseraent d'un
I'ardin bien ordonné. Touteslcsformesqu' on donne icçtarbre
ni deviennent si propres , qu'il se prête k tout ce qui y a
rapport : on peut le transplanter k cet efjfet, petit ou grand ;'
il souffre la loature en él« comme «obiver, ctU souplesse de
dt, Google
CH A 63
ses rameaux favorise la forme qu'on en eiig« ,' et qui est
complétée par leur maltiplicitê. » Entycl.
Depuis que le goût des jardins paysagistes a «zcla de oqs
bosquets ces ornemens recherches , qui déparent U nature
an lieu de l'embellir, l'emploi du charme et des cJumiîUea est
moins fréquent dans les plantations d'agrément. Cet arbre
ne doit pas moins y avoir toajonrs une place distinguée à rai'
son de son fenillage d'un vert agréable , qui se montre âe
très-bonne heure au printemps , et qui , conservé fort avant
dans l'hirer, sert, dans cette saison, d'abri aiuoiseaiuc et t^
arbustes ou atct plantes délicates , qui redoutent les vent« et
le froid. D'ailleurs son bois, fort dur, est précieux poqr le
chauffée , et pour d'autres usages économiques ou relatifs
aax arts ; i) donne beaucoup de chaleur, et fait un cbïrbon
qui conserve long-temjis un feu vif et brillant. On s'en sert
par préf^mce à tout autre dans la fabrique de OQudn à
canon de Berne , qui est si estimée-
-Le bois de charme est surtout employé au charronj>age rus-
titjue , auquel il est très-propre , et aux ouvrages de tour ; on.
ne doit l'employer que très-sec ; mais comme il est alors
fort dur , les ouvriers n'attendent pas qu'il ait acquis le dc^ré-
de siccilé convenable. Il sert pour la monture de différent
outils; on eo fait aussi des battoirs, des masses, des maillets*,
des vis de pressoir, des dents dje roue pour les moulins , eU^
M Rarement, d>t M- de Feuille , le tronc du charme est
bien filé , plus rarement encore il est bien arrondi. La con—
texture de ses fibres est singulière. Ses couches annaelles ne
suivent point une ligne uniformément circulaire comme celle?
des autres arbres ; les couches du charme sont ondulées et
«n^zigzag, et ses fibres transversales, qui vont de la eirconfé-
rence au centre , laissent entre elles 90 grand intervalle, he
charme est par conséquent difficile à travailler, il est rebours »
il s'élève par esquille sous l'outil. M.ais si ses fibres dures et
sa tendance à faire retraite le rendent peu propre aux ou-
vrages de menuiserie , elles le rendent supérieur à tous les
antres bois pour en construire tous les instrumens qui doivent
ou frapper on grand coup ou opposer une forte résistance. Ls;
conleur da bois de charme est d'un blanc terne; son grain est
serré , mais son poil e«t mat. Ce hois enfin , plus utile qu'appa-
Kent, plus rnstiqUe qu'agréable, n'entre guère dans l'enceinte-
des villes que poi|r y être consumé, et quoiqu'un peumoiqs
dense que le hêtre , il dure davantage au feu. Quand i| est
sec, il pèse cinquante-une livres neuf onces par pied cube »,
On mahipUe cet arbre de semence ou de bouture. Dans
□os forêts il se reproduit facilement lui-même avec sa graine.
<Ie sont ces semis naturels qui fournissent gourrocdinaire les.
dt, Google
,„ C H A
jeunes sujets destinas aux palissades , etc. ; matE comme ces
sujets sont mal tournés , et ont souvent leurs racines écourtées
ou mutilées , ou il en périt une partie dans la transplanta-
tion , ou ils réussissent mal. Pour éviter cet incoavénieDt ,
on a recours aux semis et aux pépinières. C'est en automme,
et dans un terrain frais et ombragé , qu'on sème lagraine du
charme, aussitôt qu'elle estmûre. Si on atlendoit après l'hiver
sans la mettre en jauge, elle ne lèverait que i'anDée suivante.
Ces semis n'exigent d'autres soins que d'être arrosés el sar-
clés à prapos. A deux ans les jeunes arbres sont en état
d'être transplantés. On les espace plus on moins , selon V»i~
sage auquel on les destine. Après la sixième ou septième an-
née , il est temps de les transporter dans le Ueu où ils doi-
vent rester. Le moment de cette seconde transplantation est
- indiqué par le dessèchement de leurs feuilles ; la sève alors
est arrêtée , et les boutons à bois sont bien formés. On taille
communément ces arbres au croissant et au ciseau , avant le
renouvellement de la première ou de la seconde sève.
l-« CHARHEDEYiRGiNiEestquelquefoiscoafonduavec celui
dont il vient d'être question , mais il constitue bien certaine-'
ment ane espèce particulière.
Chakme boublon , Carpirms oslrya , Linn. Cet arbre a l'as-
pect du charme commun ; mais il est plus petit , ses feuilles
sont moins plissées , et sa fructificat4on est différente \ les cha-
tons mâles sont longs , pendans et en faisceaux ; les chatons
femelles ressemblent k ceux du houblon; ils sont composés
d'écaillés enllées, fermées de toutes parts et velues à leurbase.
Les fruits ne sont point couronnés comme dans les autres
espèces de charmes, caractère qui , faisant exception au genre,
laisse à chacan la liberté de faire de cette espèce un genre
particulier. Cet arbre croit en Italie. Le charme houblon de
Virginie , qu'on appelle bois d'or au Canada , s'en rapproche
beaucoup, mais forme une espèce distincte j l'un et Vautre
ont un bois dur et brun, qui est très-estlmé.
Charme du Levant , Carpinas onentalis , Lam. Cette es-
Sèce , qui s'élève k dix-huit ou vingt pieds , a un tronc pea
roîl, très-DOueux, et revêtu d'une éeorce brune, des ra-
meaux fort rapprochés et des feuilles plus petites que celles
du charme commun. Ses fruits sont aussi très-petits ; ils vien-
nent sur de courtes grappes, et chacun d'eux est couvert d'une
écaille plane , "nerveuse et dentée dans son contour. Ce çhar^-
me croît dans le Levant; ses feuilles tombent avant l'hiver.
On peut multiplier et éleverces quatre dernières espèces dç
la même manière que le charme commun , sur lequel on greffe
quelquefois le charme houblon, (d.)
CHAKM£ !NOIIV. Kom doDoé dans quelques pays , et
L:mi,i.d=, Google
C H A 7,
Boiamment en Italie et dans le midi de la France , au tilleul
sauvage , TUia eumpœa sylveslris , L, (LN.)
CHARMENS et KERMÈS. Noms arabes d'une espèce
dechéne, le kermès, Quercut coccifeiti, L. (LN.)
CHARMS. Selon Hasselquist ^ c'est le nom arabe d'une
Perche dn Nil , Perça agyptàtca. (DEJH.)
CHARMTJT. Poisson du genre SlLURE, SSiina angial-
taris , Linn. (B.)
CHARNÀItTRE. Race de chkiu issue da lévrier et du
chien courant , dont ils Ont les oreilles pendantes ; ces chiens
métis , qui se trouvent en Espagne et en Portugal , sont fort
bons pour la chasse dans les plaines incultes ou couvertes de'
broussailles : ih bondissent plutôt qu'ils ne courent, (s.)
CHARNECA. Nom basque et espagnol du lêntisque ,
Piilacia Uiàiscus , L. (lH.) '
CHARNIERE. On entend par ce mot, en concljylîologie,
la partie la plus saillante et la plus solide de la circonférenee
des coquilles bivalves , celle sur laquelle se font les mouve-.
meus des deux ralves , et qui est presque toujours armée de '
deWs, V. au mot Coquilu:, (b.)
CHARON. Nom donné par Muller à la larve de VSs~
GULE FOLIACÉE, qu'il a prïse pour une autre espèce. (B.)
CHAROTTE. Espèce de hotte en forme de panier, dans
laquelle les chasseurs aux pbivien , vanneaux, ortolans ^
aUeuettes , portent leur harnois. (v.)
CHARPENTIER. Les habitans de nos colonies dési-
eneat ainsi tontes les espèces de Pics, etmSme d'ÉPEicuïs.
- ■ («0
CHARR. Nom anglais de's^rai^, poissons du genre dA
SfcUMOKS. (desm.) .
CHARRAPOT. C'est la CHAa\GNB. K ce mot. (b.)
CHARRÉE. Insecte. V. Fhigane, (s.)
CHARRÉES. Cendres lessivées^ Cb)
CHARRIER. {^Fauconnene). C'e« ainsi que les faiicon-
niers appellent un oiseau de Vol qui emporte la proie qu'il
a saisie, ou qui se laisse emporter liû-ipêine dans la pour-i
suite de cette proie, (s.) ,1. > -
CHARTHAN , KART AN et KORTHOJH. C« sont les
noms arabes du safran bâtard , Carlhantus lUuiorim , lÀaa. ;
d'où vient le mot de carthoau. (LW) ■ ■ .
CHARTIS. Ea arabe, c'est l'uu Atsé noms du RuiHO-
CËKOS. (l>£SM.)
CHARTOLOGOI, Nogossum et Boromtgossum. Noms que
les Mongols donnent au ■Canabd a. ailes en faucille, (v.)
CHARTREUSE. CoquiUe du g#pre des Hélices. (bOi
dt, Google
^a C H A
CHARTREUX. Race de ChiTs dorit le poil est gris
bleuâtre, (s.)
CHARTREUX. Nom ynlgaire de l'agariaus Uueophttua
de Scopoli. V. Champignon cstaTiiEtix. (b.)
, CHARU. Nmb du inélise , Pmaslarix , L. , chez les
hordes tartares des borda de rCHiv. (lr.)
CHARUA. L'uD des noms araoes da Ricra , Bkinus cem-
munis, L. (LN.)
CHARYBS.NomlaUa des coquilles dagenreCHARiBDE,
(bksm .)
CHAFATHetKESSUTH. Noms arabes delà cuscute ,
Cuscuia epithynuun, (Lia.) '
CHAS et CHERRAS. Noms arabes de la Laitue, (lh.)
CH ASC ANON, Dioscoride. C'est, sans doute, une lam-
pourde , Xanihium stnimarium , Linn. (LN.)
CHASCHA. Nom tiux do ch£ne roore, Quercus rohar^
Linn. (lnO
CHAS(:OLYTRE, Chasoolyùvm. Geare de gramin^e»
établi par Desvaùx pourplacer les Bbizes iaoitc et PRESQUE
AHISTÉE de Lamarck. Ses caractères soat : balle calicln»^
muitiSoFe, à vaJves ovales, mutiques; balle florale à ralve ÎM-
férieure ovale , en cœur , mucrooée^ oa l^èremeat aristéa ,
à valve supérieHre très-courte, ovale, »ipië. (b.)
CHASEN. Nom que les Tartares de Jakoit domteu aa
bouleau. (lN.)
CHASIM. Nom que les KaimoulLs donaent an PiaSEttur,
Tarojiaaim vu/gare. (lN.)
CHASME. Genre établi dans la famille des proléacécs
Sar Salisbury, et qui r-cnlre daas le léucadenânm de Robert
irowu. Celui-ci u est i^u'an démembremeflt du genre Pbc^
TÉE. F. ce mot. (ln.) , .
CHASSE. C'est l'art de 'prendre les quadn^èdes et les
oiseaux. La chasse qui se fait aVec des chiens , s'appelle
vénerie; celle dans laquelle on emploie les oiseaux de proie ,
se nomme fiMconMHe. Le mot vëHerie ne s'appliqae qu'à la
chasse des bêtes fauMs, dans laquelle on emploie mi grand
n««Afe de cbiens. La chasse reçoit encore qaelqnes noms
difTérens, selon les animaux qu'on veut prendre , les moyens
do*t rtt) se sert', i'heàre à Jaquefle on cha»se. Ainsi, par rap-
port atu bécasses, o« va à la passée; si , ayant disposé sur
un arbre des rameaui couverts de gla , on y attire les
petits oiseaux par les cris réels ou imitéB d'une chouette ,
c'est la pipée. On chasse les oiseaux en général avec le fusîl ;
les oiseaux de proie, tes plus grands surtout, peuvent Se
prendre au piège. On prend aa fièet , i la (;ln, ao lacet , au
çollçtf les autres pisç^ox.
dt, Google
C H A yj
y. les articles Bécasse, Perbrix, Canard, Pigeon, Fwn-
CILLE, BRUANT, BOUVEEDIL , ChaRDONNEKET , AlODETTE,
Ï'auveite, etc., dans lesquels les diverses chasses sont dé-
crites, (v.)
CHASSE-BOSSE. Nom vulgaire de la ListXAQtrB. f»!
CHASSE-CRAPAUD. Nom vulgaire de I'Ekgocle-
VENT. fV.)
CHÂSSE-FIENTE. Nom que LevaiUani donne i un
vautour des Terres australes de l'Aiiiaue. V. Vautodb
FAIIVE. (S.)
CHASSELAS. Variété de Raisin. V. Vigne, (b.) .
CHASSE-MERDE. Dénominatioa aussi impropre ^pK
dégoAtaote, appliquée au Labbe , oiseau de mer aussi sp-
pelé Stercoraire (^larus parasiticus) , qui poursuit sans rellcbe
une petite espèce de moueOe, pour lui faire rejeter le poiuQn
qu'elle a avalé , et non pour se nourrir de sa fiente , ainsi que
les navigateurs hollandais , dans les mers du Nord , l'avoient
imaginé ; d'où ils avaient donné au labbe le nom de slrond-
' jager, répondant à celui qui (ait le sujet de cet article. fS-)
CHASSE-PUNAISE. V. au mot Cisucaire. (b.)
«HASSE-RAGE. V. au mot Passebage. (b.)
CHASSER. Nom arabe d'une espèce de carmaotine ,
Jfusfkia vin'dà, Fôrsk. (m.)
CHASSETON. ^!^'est , en Savoie . le nom du Gbaeld
pDC. (■•.) ,
CHASTEK. Nom tartare da robinier fhitescent, Bobùàa
fivUsetm. (lu.)
CHAT-, FàU , Llnn. , Brîss. , Schreb. , Cnv. <ienre de
mammifères carnassiers digitigrades, ainsi caractérteés : tCtc
et museau arrondis ; mâchoires courtes ; six incisives sur
une m@me ligne à l'une et l'autre mâchoire ; deus canines
très-fortes ; quatre molaires de chaque câté , à tranchant
lobé, à la mâchoire supérieure, les deux pf'em! ères coniques,
assez épaisses , la troisième très-grande à trois lobes , la
dernière tuberculeuse et plus lai^e que Longue ; trois seule-
ment à l'inférieure , dont les deui premières sont compri-
mées et simples, et la dernière bicuspide -, cinq doigts auc
pieds de devant et quatre à ceux de derrière ; ongles ré-
tracdles, surtout ceux des extrémités antérieures , relevés
dans le repos et couchés dans les intervalles des doigis; lan-
gue couverte de papilles cornées qui la rendent très-rude -,
verge des mâles également munie de papilles ; intestins
trèa-«oiut8 ;, arcades zygomatiques très-voûtées , etc.
Tous ces -minuut ont le corps musculeux , les membres
Irèa-sotiples e* très-robusies. Leurs nombreuses espèces va-
fieat peu eoire elles par leur organisation ou leurs 'formes
L:mi,z.d=, Google
74 C H A
extérieures , maïs bien par leur taille et ia ^stribmion dei
couleurs de leur pelage. '
Les chats sont les plus vigoureux de tons les mammifères
carnassiers. Ils sont tellement armés , qu'ils attaquent et
saisissent leur proie avec la plus grande facilité.
Les plusgrandes espèces attaquent les buffles, tes rhinocé-
ros, les éléphans, et fontleur gibier ordinaire des gazelles, des
chevrotains et autres ruminans paisibles. Les petites
montent sur les arbres pour surprendre les oiseaux dans
leurs nids, ou recherchent les moindres espèces de maiu^
miCères. Tous ont ane manière de chasser commune , et
qui consiste à se blottir, soit dans un buisson, soit dans des
lieuï cachés , et à se jeter subitement Sur leur proie lors-
qu'elle se trouve à portée. Ils sautent avec une force ex-
trême , montent sur les arbres avec facilité , mais ne peuvent
courir aussi bien et aussi long-temps que les chiens. Ils dé-
daignent la chair corrompue, que ceux-ci recherchent avec
une sorte d'avidité. Ils sont plutôt nocturnes que diurnes, ce
qu'indique assez la conformation de leur œU, dont la pu-
pille se contracte en long pendant le jour, et prend me-
forme ronde dans l'obscurité , etc.
-h. Us habitent les deux contînens.Les plus grands sont des coq-.
trées chaudes,et les plus petits, au contraire, des climats tem-
pérés. Une d'elles, le lynx, préfère les pays septentrionaux
ou les hautes montagnes , dont l'air est toujours froid , etc.
M. Cuvter a subdivisé les différentes espèces de chats d*a->
près la distribution des couleurs de leur robe.
CaAT.CottsidératioRsaa^omtques. — Le genre chat ou/é^û, par
l'ensemble de son organisation , et surtout par la considéra-
tion du système nerveux encëphaKque , appartient au troisième
groupe naturel qu'on peut former parmi les animaux mam-
mifères (f , ce mot) ; c est-à-dire , que beaucoup plus rappro-
ché de l'homme que le groupe des rongeurs, il s' en éloigne bien
davantage que les singes et les makis. Il doit cependant être
' placé après la petite famille des ours , et à plus forte raison
après les véritables chéiroptères.
Les différences qu'il présente avec les autres carnassiers ,
tiennent , comme on le pense bien , aux mœurs et aux habi-
tudes des animaux qui le composent, et les expliquent d'une
manière très-satisfaisante.
Parmi les organes des sens, le plus parfait, chez les chats ,
est évidemment celui de l'ouïe; aussi l'appareil intérieur de.
culte fonction et surtout la caisse du tympan qui est fort
itfi'ge, comme double » et à parois extrêmement minces ,
dt, Google
C H A ,5
esL-il fon.déreloppë. La conqne auditive, par la brièretë du
tnéat auditif esterne , par sa grande largeur détenninë*; par
celle de Touverture du tympan , par le grand nombre de ms
anfractuosités , dénote également une ouïe fort délicate.
Les yeui sont aussi remarquables par leur grandeur , leur
direction antérieure , et un peu oblique de bas en haut, et
de dedans en dehors, par l'étendue et la sensibililë de l'iris,
l'abondance des nerfs qu'elle reçoit, enfin par la couleur d'un
jaune doré du tapis ou du fond de la choroïde ; qualités dont
la plupart annoncent an organe disposé pour voir dans une
obscurité presque profonde , et au contraire trop de sensibi-
lité pour le grand jour.
L odorat ofCre , ati contraire , beaucoup moins de finesse
que dans les autres genres de ce groupe- En effet , le nez
en totalité est fort court; et quoique les comels ioférieura
soient assez multipliés, cependant l'étendue de la membrane
sentante ou pituïtaîre est peu considérable. Ajoutes à cela
que la partie nue qui précède ou entoure l'ouverture des na-
rines est très- petite , presque sèche en comparaison de ce
qui a lieu chez les chiens.
L'organe du ÇoAt parott aussi assez peu délicat ; en effet ,
une grande partie de son siège ou de la langue a ses papilles
revêtues de petits ongles , c'est-à-dire , de pointes crochues,
aiguës , coTnées , qui l'ont transformée en une sorte de
râpe.'
Quoique le sens du toucher et du tact doive aussi être
assez obtus , f>n conçoit qu'il reçoit un certain perfectionne-,
ment de l'existence et du grand développement des mousta-
ches ou vAnuœqui se trouvent sur la lèvre supérieure, et en
deux ou trois antres endroits de la face. Ces espèces de poils
qui sont encore plus importans chez les phoques , ont toute
ta structure des vériubles poils. ( V. ce mot. ) Le nerf que.
chacun d'eux reçoit est fort gros ; aussi le trou sous-orbitaire
par où passe le tronc qui Jes fournit, est-il très-grand. I,es ex-
périences de Frolîch prouvent évidemment l'importance de
ces organes , au inoins pour les chats.
L'ensçmble des organes de la locomotion n'indique pas
une marche prompte et rapide , puisque le tronc fort allongé
est porté sur des membres c'ourts , surtout dans l'état de
flexion où ils sont habituellement Au contraire , tout le
squelette est évidemment disposé pour exécuter des sautk
brusques et considérables comme par une sorte de ressort.
Toutes les pièces dont se compose la colonne vertébrale
sont en effet articulées et réunies d'une manière fort lâche et
mobile dans la flexion de haut en bas, et au contraire, d'une
manière serrée dans celle de côté j par l'enchevêtrement dei
dt, Google
j6 C H A
apophyses articulaires des vertèbres lombaires et dorsales. .
Le nombre des vertèbres lombaires qui agissent le plus dans
la flciion du tronc est assez considérable , et elles sont fort .
allongées ; celles de la poitrine ou dorsales peuvent aussi
s'arqaer très-aisément, et elles sont aidées dans ce mouve-
ment par l'étroitesse des cdtes presque carrées , et celle des
Cièces du slermim. La région cervicale est courte , pour qu«
1 tête armée de mâchoires faisant souveni l'office de pinces,
soit plus favorablement placée ; la seconde vertèbre ou axis
à une apophyse épineuse très -saillante , en forme de fer de
hache , et les apophyses transverses de l'atlas sont encore
beaucoup plus fortes.
La colonne vertébrale se termine en arrière par un grand
nombre devertèbrescoccygiennes très-mobiles en tous sens ,
formant une longue-queue conique, pourvue de muscles puis-
sans, qui font de cet organe, sinon un instrument de défense,
au moins, par ses mouvemcns nombreux, un indice certain
des passions dont l'animal est agité.
La tète , considérée en général , est fort courte ; son arti-
culation avec le tronc, formée par un gynglymetrès-ser^é, se
fait tout à l'extrémité de son diamètre longitudinal ; elle est
entourée de crêtes sagittales et occipitales extrêmement sail-
lantes.
Toutes les puissances musculaires qui doivent exécuter les
roouvemens pour lesquels tout le tronc est di^osé , sont ,
par suite , proportionnellement développées ; aussi les
muscles qui déterminent la flexion du tronc , comme te long
du cou , le petit psoas, le carré des lombes , etc^, sont-ils
assez forts, quoique beaucoup moins que les extenseurs de
la cfdonue vertébrale. En eft'ei, le long dorsal, le mulli-
fidus, les muscles postérieurs du cou qui suppléent à la peti-
tesse du ligament cervical , et spécialement les complexus ^
sont extrêmement épais-, l'oblique inférieur de la tête est
réellement énorme , et en général tous les muscles qni s'at-
tachent à la crête occipitale et qoi soutiennent la tête de.
l'animal quand il emporte sa proie , sont très-forts. C'est
ce qui rend le cou de ces animaux si gros et si rond.
Les membres, en général, sont fort courts , susceptibles
de flexions très-grandes , et remarquable s par la facilité avec
laquelle ils peuvent se débander subitement, et par consé—
^ent projeter le tronc de l'animal avec les armés dont les
pieds antérieurs et la gueule sont armés , sur la proie.
Les antérieurs , beaucoup plus courts que les postérieurs »
comme cela a presque toujours lieu chez les animaux nam-
mifères, sont composés d'une large omoplate, avec une fosse-
sus~épiiteuse assez grande , sans presque aucune trace d'apOi:
dt, Google
C H A „
physe coracoïde : il n^ a pas de ciavicDle proprement dite ;
on trouve seulement à sa place un petit os arqu^ , suspendu
dans les chairs et dans ses rapports' ordinaires. L'humérus,
en général court et assez fort , est terminé inférieure ment
par une surface articulaire , ne formant qu'une seule conre
assez profondeîcomprise entre deuK émineoces; la première,
analogue du condyle en dehors ; la seconde, de l'éminence
interne de la trochlée en dedans. Il y a, en outre, constam-
ment à la tubéroslté interne un trou oblique pour le passage
d'un ner£ Les os de l'avant-hras , bien distincts et bien com-
plets, indiquent cependant, par leur disposition articulaire,
moins de mobilité que dans Tours; ainsi, la tête supérieure
du radius est beaucoup plus lai^e que dans celui-ci ; la sail-
lie marginale antérieure esta peu prèsde même forme; lecu-
bitus, porté plus en arriére, n'occnpe plus que le tiers in-
terne de ta totalité de la surface articulaire de l'himiénis. Sa
tubéroslté si^érieure ou olécrioe est fort langue.
Les os du caq>e n'offrent rieu de bien diOerent de ce' qu'ils
sont dansle groupe en général; le pisiforme est cependant
si gros , qu'il forme un petit talon. Ceux du métacarpe sont
au nombre de cinq ; celui qui porte le pouce est trës-couii ;
les qnatre autres sont assez longs proportionnellement arec
les doigts , qui paroissent encore plus courta qu'ils ne lont '
réellement , à cavse de la dispositioa singulière des phalan-
ges onguéales-
C'est.ict un des caractères les plvs remarqwAlea de t«
genre d'animaux. Leur habitude étant de se jeter brusque-
ment sur Icnr proie , et de la retenir au. moyen d'ongles fort
aîgoâ, faisant l'office de crochets, il étoit essentiel que ces
oncles ne pussent user la pointe acérée qui le* termine , et
qu'en même temps ils fussent solidement et jirofoadément
implanlés, afin que les efforts de la proie qui se débat ne
pussent les arracher. Il falloit, en même temps, qaelagriCfepât
s'étendre le plus possible , alin de mieux saisir et de retenir.
* Pour obtenir le premier point , c'est-à-dire , afin d'em-
pécber qu'ils s'osassent par U pointe, et qu'ils fissent l'ofBce
de grappin , il Ealloit qu'us ne servissent que dans le moment
où l'animal se jette sur sa proie , et que dans U marche ils
pussent être relevés et conservés dans une sorte de gatne ou
d'étnL Pour cela , ils ont été disposés de manière que dans
l'état de repos ils ae sont pas k l'eitrëmité des dernières pha-
langes, comme dans tous les autres animaux, mais presque
à coté , ce qui , comme nous l'avons dit plus haut, rend la
Eatte de ces animaux fort courte. A-ussi les dernières pha—
inges sont-elles comme tordues, ou mieux, fortement ex-
caréfts Jt leur côté interne ; «t la hxiiMèmc phalange ou v»-^
i;, Google
78 . C H A
guéale dans l'état de repos , se renverse de manière ^ ce que
son dos ou la partie la plus convexe se loge dans cette ex-
cavation , et qu'alors la pointe est en l'air. Cette phalange
onguéale, du reste, a là forme de l'ongleiLeaucoUp plus haute
quelat^e, elle est arquée, très-comprimée, pointue; ài sa base,
' et dans presque toute sa circonférence elle offre une sorte
de lame séparée du corps de la phalange par une rai-
nure profopde , dans laquelle la racine de Tongle est soli-
dement implantée. D'après cette disposition, il est évident
que l'ongle ne peut toucher à terre ; et en effel l'animal
appuie sur une grosse pelote dont il sera parlé plus bas,
qui occupe le milieu de la patte, et sur d'autres pfus petites
qui correspondent à l'articulation des dernières phalanges.
Dans l'état d'activité , il n'en est pas ain.« ; la phalange on-
guéalp, et par conséquent l'ongle qu'elleporie, est fortement
abaissée par les muscles fléchisseurs, des doigts , et pénètre
plus ou moins profondément dans la proie : mais pour revenir
à son état de repos , il n'est pas besoin d'efforts musculaires ;
la nature a employé ici une disposition qui se retrouve dans
plusieurs parties de l'économie des animaux vertébrés, c'est-
à-dire , qii'elle a eu recours à l'emploi du ligament jaune ou
élastique. En effet, outre les ligamens ordinaires des deux der-
nières phalanges, qui existent à peu près comme dans les
autres animaux mammifères , on trouve plusieurs ligamens
élastiques, l'un en dehors, l'autre en dedans, et un troi-
sième au-dessus, qui se portent de la tête antérieure de la
première phalange à la racine de la troisième , et qui taillés
Iiour ainsi dire , dans l'état de repos , ou , quand la pha-
ange onguéale est retournée en haut, deviennent trop courts,
quand les fléchisseurs l'abaissent, et sont par conséquent ti-
raillés ; aussi, ^ peine l'actionde ceux-ci est-elle finie, que par
leur élasticité, tendantàreveniràleurpremîer état , ilsentral-
ncntavec euila phalange onguéale, et par conséquent l'ongle
qu'elle porte dans sa première situation. Cet ongle , outrp
celte disposition vers le ciel, est encore enveloppé dans une
sorte de gatne ou d'étui, formé par la pç.au, de manière à
être à l'airi du contact de tout corps extérieur ; c'est de tout
cet appareil que l'on entend parler , quand , en zoologie , on
dit des ongles rétractiles.
Tous les mnsdcs des membres antérieurs sont en rapport ,
comme on le pense bien , avec la disposition du squelette.
Ainsi , en thèse générale , les muscles de l'épaule , les ab-
ducteurs surtout, sont très-peu développés. Dans les muscles
du bras , les extenseurs sont très-puissans ; dans ceux de
l'avant-hras, les fléchisseurs du carpe sont très-forts , et sur-
tout le cubital antérieur, parce que ce sont eux qui appliquent
.,,1 , Google
C H A jr^
la ^tte. Les fléchîssears des doigts sont dans le même ca&,
mais ils sont peu séparés et distincts entre enx , devant agir
dans le même but, et tous à la fois ; les interossei^s sont re-
marquables par leur grande épaisseur; et, en effet, celant
eux qui , écartant les doigts, dont les ligamens transversaux
sont peu serrés , élargissent la surface de la griffe.
Une autre faculté dont jouissent les animaux de ce genre ,
est de marcher sans faire presque aucun brait; cela estencore
explicable par l'organisation : d'abord les ongles, comme
nous l'avons va , ne touchent pas à terre , et ensuite tonte la
main , comme le pied, est, pour ainsi dire , matelassée par
des pelotes fort molles , élastiques, composées à l'intérieur
d'une grande quantité de fibres tendineuses , formant des
aréoles remplies de graisse. La plus considérable occupe U
paume de la main , et il y en a , en outre , quatre autres ré-
pondant à l'articulation des deux dernièret phalanges enir*
elles.
Les membres postérieurs, toujnurs fléchis à* angle aigu,
sont encore beaucoup plus susceptibles d'être déployés su-
bitement que cetu de devant, qui ont surtout été modifié* ~
pour être des organes d'accrocbement et de rétention. En
efiet, la cuisse, assez longue, articulée avec un bassin fort
étroit, allongé, est jointe à une jambe assez élevée , compo-
sée de deux 04 bien complets.Les os du métatarse sont surtout
assczlongs, au nombre de quatre seulement, du moins à l'eilé-
rîenr , très-serrés entre eus , de manière à imiter , quand il*
sont recouverts par la peau, une sorte de canon; les doigt«
qui les terminent sont encore très - courts ; ils offrent à peu
près la même disposition qu'aux membres antérieurs , mais ji
un degré bien moindre ; aussi les ongles s'usent-ils un peu.
La proportion des différens muscles de ces membres dé--
note aussi quel est leur principal usage ; ainsi les muscles flé-
chisseurs et surtout extenseurs sont très - prononcés , ce qui
rend la cuisse plate, large, collée contre le tronc; les gastroc-
nemiens sont très-forts, remontent fort haut à la cuisse,
et se terminent à un calcanéum très-saillant.
C'est dam la disposition à laflexîon des membres, et surtout
des postérieurs, ainsi que dans l'existence despetotes qui sont
sous les pattes , que se trouve encore l'explication du ^it ob-
servé,que les chats peuvent tomberde fort haut sans se blesser.
C'est, au contraire, la disposition de leurs ongles, qui
leur permet aisément de grimper, mais non de descendre,
on au moins les force de descendre en arrière, c'est-à-dire,
en s'accro chant.
Les organes de U digestion offrent toutes les conditions
les plus favorables {tour une nourriture entièrement aoimaU
et vivante.
dt, Google
8o C H A
L'emembte des mftcboires, oumîeos de l'appareil mastica-
teur,est court, mais- il est excessiveHient fort; aiasî l' étend ae
des crêtes occipitale et sagittale, la largeur et la profondeur de
tarfosse temporale, la grande saillie en dehors et en haut de
l'arcade zygomatique, indiquent de puîssans élévateurs de la
mâchoire înférienre; ce qui est encore confirmé par la grande
élévation de l'apophyse coronoïde, par la largeur de toute
la branche montante de cet os, et par la profondeur de la
fosse d'insertion du masseter.
Par la disposition des dents, on voit qne l'animal n'est pas
fait pour ronger de la chair, ni m£me pour la mâcher; en
effet, les dents incisives sont très-petites, sur nne même
ligne terminale , et presqne entièrement cachées 'par le grand
développement des canines, qui sont de véritables crocheta,
dans leur forme et dans leur usage ; les molaires ne méritent
guère ce nom, car elles sont comprimées, tranchantes et
dentelées conmie une scie; au lieu de se toucher par leur
sommet ou couronne, elles se correspondent par leur face,
à ta manière des lames de ciseaus; ce qui provient de ce
que, la mâchoire inférieure, beaucoup {rfns étroite qne la
supérieure, place les dents, dont elle est armée, en dedans
de celles de la supérieure ; aussi les mouvemens d'abaisse-
ment et d'élévation sont presque les seuls permis , ce qui dé-
pend de la disposition du condyle de la mâchoire, inférieure,
qtù est entièrement transversal, et jone dans une rainure ou
sillon horizontal de l'os temporal.
La petitesse des glandes salivaires explique la grande soif
dont 'ces atiimaui sont presque toujours tourmentés.
XjC reste de l'appareil digestif esl parfaitement en rapport
avec ce que noua venons de voir dans les organes de la mas-
tication; auasi, la brièveté proportionnelle, l'étroitesse du
canal intestinal sont-ils remuqoabtes; ce qui doBUe au ventre
de ces animaux une maigreur presque codktaote et une ar-
qHre en sens inverse de ce qui a lieu chezles herbivores, par
exemple.
L'estomac , en général peu développé , asses court ,
n'offre qu'un très-^tit cul-dê-sac splémque^ il n'a presque
ancun repli à l'intérieur : le pylore est peu épais ; l'insertion
des canaux hépatiques se fait très-prés de l'orifice gauche
de l'e^omac : l'intestin est surtout extrêmement grêle et
court , au point qu'il seroit quelquefois assez difficile de dis-
tinguer l'intestin grêiedugros, s'il n'y avoît un rudiment de
caecum fort petit qui les sépare. De chaque côté de l'anus est
une glande ou on amas de cryptes muqueui qui sécrètent une
sorte de matière sébacée fort odorante; ce qui donne aux; ex .-
dt, Google
G H A: Si
'eriftacBi <le «ta uArnittgvmc odeur st pénétrante; qu'ils sont
obligés de leE enfouir, très -probable ment pour ne pxs Être
aperçus des anîmaux qui doirent leur; servir de proie.
Comme La rie est, ra général, fort xctire dans ces ani—
niaox, la respiration eat b-ës-nécessaire , et ils s'asphyxient
aisément : la circulation est très-rapide; aiusi le cœur est-
il proporlionneUement très-gros, et les artères ont-«lles des
parois fort épaisses.
L'^pareîl de la dépuration nrinaire paroît d'une grande
importance chez ces animaux , probablement k cause de leat
nourriture {luremeot. animale; mais du reste il n'oflce rïen da
bien remarquable i les reios sont grands, la vessie médiocre ;
leur urine se putréfie aisément, ei répand une odeur infecte
^ui les porte aussi à uriner en caichette et à la recouvrir.
Les organes de ta génération ne pri^scnleot aucune autre par-
ticBlarUé bien notable, que celle qui rend raison des cris que
la femelle de plusieurs espèces jette pendant l'accouplement i
et qui dénotent une grande douleur ; il parolt que cela tient
à des e^èces d'épines ou de crochets dont le gland de l'or^
gane mile est armé ; du reste , la verge congpnt un os, quoi-
que beaucoup plus petit que dans Tours et le chien. Les tes-"
ticules assez petits , sont toujours extérieurs ; il n'y a point
de vésicules séminales; ce qoi e^Ûque peut-être la longaettf.
de l'acceupleHient.
Le système nerveux oU d'incitation se trouve, comme OD
le pense bien, développé dans ses différentes parties , pro-
portionnellement à l'organe que chacune d'elles doit animer.
On remarque que le repli de la dure-mère qui sépare le
cerveau du cervelet , est attaché !i une lame osseuse très-:
saillante à l'intérieur du crâne.
Qnant à la partie de l'encéphale qui> dans le système de
iU. Gall, doit exciter ou dé termine ri 'action et l'emploi de la
poissance exécutrice, et qui est ici nommée organe dumeurtrâ»
OU penchant  détruire ou à se nourrir de chair,M. Gall en met
le.signe extérieur sur les côtés de lalête , immédiatement au-
dessus des oreilles ou de laracine de l'os zygomatique ; ce qui
cOrrespood à la partie latérale du lobfe moyen du cerveau; et
n effet, le crâne offre en cet endroit, dans ce genre, un
.élargissement ^rés-marqué ; mais je n'ai pu remar^qi^er pW
de saillie dam le tigre que dans le chat, (bv.) . ^
S \.** Grands Chais fiaiffès et sans Uuiteé. ' ' '' '^
frenv&^E^ictt -" Le LlON., FeUs leo, Linn. , En:!.,, Ca.^
ner,«tc. BufEbn, tom.8, pi. i.et;a. etpl.G.q.de.ceU^eÇ
Grand ç}\ç^£mwe à ^ueue flocotatruse c^ bout, â cou du màU {duîte
garni à'ime épaisse crinière. Cuv. ■ ., :• i:
■ --<'Saas4é«-pays-cJ;iauds, dit l'élogmat Baffon, Us animaim
TI.
Ciooglc
8, C H A
terrestres sont plus grattdï et plus forts <}tte iitts l«8 payt' froids
ou tempérés ; ils sont aossi pliu bardis, pins féroces ; toutes
leprs qualités semblent tenir de l'ardenr da climat. Le lion,
flé sons le soleil brûlam de l'Afrique on des Indes , est le plus
fort, le pins fier, le plnsiemlile de tous. Nos loups, nos autres
animaux carnassiers , loyi d'être ses rivaux , seroieot à peine
dignes d'être ses pourvoyeurs. Les lions d'Amériqne' ( cau-
guan ), s'ils méritent ce nom, sont, comme le climat, infini'^
ment plus doux que ceux de l'Afrique; et ce qui prouv'e évi'
demment que l'excès de leur férocité vient de l'excès de la
chaleur, c'est que, dans le même pays, ceux qui habitent les
hautes montagnes, oili l'air est plus tempéré , sont d'oii natu-
rel dîffêrent de ceux qui demeurent dans les plaines où la ch;i-
leur est extrême. Les liuns du mont Atlas, dont la cime est
S|uelqnetbU couverte de neige, n'ont ni la hardiesse ni la
érocité des lions duBiledulgeridoudu Zaara, dont les plai-
nes sont conrertes de sables brûlaos- C'est surtout dans ces
désertsardensquC se trouvent ces lions terribles, qui sont l'ef-
froi des voyageurs et le fléau des prorinces voisines : heureo—
semenl l'espécdVu'en est pfls très-nombreuse ; il parolt même
qtj'elle dîmmue tous les jours ; car , de l'aveu de ceux qui ont
t>artonru cette partie de l'Afrique , il ne s'y trouve pas ac—
taellemeot atrtantde lions qu'il y en avoit autrefois. Les Ro-
mains , dit M. Sbaw , tiroient de la Libye , pour l'usage des
spectacles , 'cinquante fois plus de lions qu'on ne pourroit y
en trouver aujourd'hui. On a remarqué de même qu'en Tur-
quie (t), en Perse et dans l'Inde, les liODs sont maintenant
hbaUcoupmolns communs qu'ils ne l'étOient anciennement-, et
comme ce puissant et courageux animal fait sa proie de tous
les autres animaux , et n'est lui-même la pntie' d'aucun , on
ne peut attribuer la diminution de quantitédans son espèce ,
ipi à l'augmcolation dans celle' de l'horanie ; car il faut avouer
^ué la force de ce roi des animata ne tient pas contre l'a-
dre^e d'un Hottcntot ou d'un Nègre , qui souvent ose l'alta-
iquer tête à tête avec des armes assez légères. Le lien n'ayant
'd'aulf e ènnfcmi que l'homme , et son espèce se trouvant au-
jourd'hui réduite à la cînquatitième , ou , à l'on veut, à la
dixième partie de Ce qu'clle^ étoït autrefois , il en résulte que
Pespécè humaine , au lieu d'avoir souffert nne diminution
considérable depuis- le temps desfiontàiiis (comme bien des
gens le prétendent) .,.s'cst. au cooVaire aij|gmentée , étendue
éteins nombreusement répandue , même dans des contrées
tomme la Lyble , où la puissance d^ l'homme |parott avoir
^^Cjùnib grande dans ce ternes i qui étolï à peu poésie- siècle
de Caiiihage ; qu'elle ne l'est àms le siècle présent de "Tmiis
eid'AJger, »
•" ••<î^- < II- -.' — t— -i- ■ • .
(i) AclHelIemeDl ÎL u'en iiiste plu» du tuut eu Tiirquie.
..,1 .CcKV^Ic
C H A M
nous iKtisoilS GepCndant avec LacJpèJe « ^'îl ne faut
|ia; croire qu^ Taccroisgement de la population ^e rhomme
goit la seule cansç de )a dimiaution du nombre des lions. On
entrouvemaintenantbeaucoup moins qu'on n'en rencontroit,
il y a une vingtaine de siècles , dans l'Asie méridionale , dans
les montagnes de l'Atlas , dans les bois voisins du grand dé-
sert de Zaara , et dans les dïEférens pays plu§ ou moins rap-i
procbés du nord de l'Afrique. £t cependant tout le monde
sait que ces contrées asiatiques et africaines éloient bien plus
peuplées, il y-a deux ou trois mille ans, et lorsqu'elles étoient
Habitées par des nations que leurs richesses , leur induslrio
et leur puissance ont rendues célèbres , qu'aujourd'hoi oit
elles ne nourrissent que des peuples afToiblis, pauvres, igno-
rans, et k demi-barbares. On doit suppo&erque leclimat^
éprouvé, dans ces portions de l'Afrique et de l'Asie, descban-'
gemens funestes à l'espèce du lion. Des bois péris de vétoslâ
et non renouvelés par la nature, les terres des banteurs en-
traînées dans les plaines, les montagnes abaissées, les pluies
devenues meîna abondantes, les sources taries , la stérilité
augmentée , ont dinùnoé les asiles du lïon et les troupeau»
d'animaux asiatiques ou afHcains dont il se nourrit. £t d'aile
leurs l'invention des armes à feu a centuplé la puissance de
l'homme , son ennemi le plus dangereux. » ( Ldcép. Miaag,
et Muséum , deuxâéne livraison. )
«L'industrie de l'homme augmente, continue Buffon,
avec le nombre ; celle des animaus reste toujours la même ;
toutes les espèces nuisibles, comme celle du lion, parois-
sent être reléguées et réduites à un petit nombre, non-seu-
lement parce que L'homme est partout devenu plusnom-
breus, mais aussi parce qu'il est devenu plus baMe et qu'it
a su fabriquer des armes terribles ausquclles rien ne peut ,
résister. Heureux, s'il n'eût jamais- combiné le fer et le feu
que pour la destruction des lions ou des tigres ! Cette supé-
riorité de nombre et d'industrie dans l'homme, qui brise U
force du lion, en en ery* aussi le courage : cette qualité^
quoique naturelle, s'exalte ou se tempère dans l'amimal,
suivant l'usage heureux ou malheureux qu'iifaitde aaforcet
Bans les vastes déserts deZaara, dans ceux qui semblant se-
Earer deux races d'hommes très^ffé^entes , les Nèsres et
!3 Maures, entre le Sénégal et les extrémités' de la Mann--
taal-e , dans les terres habitées qui sont au-dessus da pay.s deï
liotteotots, et, en général, diûis toutes les partibs-méri^io-^
nales de l'Afrique et del'Asie, oùl'bonime a dédeigaé d^a^
faiter, les lions sont encore en plus grand' nombrC'V ôt sont
têts que la nature les 'a produits. Accoutumés à mesurer 1 en rs
forces avec tous les animaux qu'ils rencontrent , l'babituda
i:, Google
8; , C H A
lie vaincre les rend intrépiSes et terribles ; 'at eôniloîssiltot
pas la puissance de l'homme, ils n'en ont Dulle crainte t
n'ayant pas éprouvé La force de ses armes, ils semblent lea
braver; les blessures les irritent , mais sans les effrayer ; ils
ne sont pas même déconcertés à l'aspect du grand nombre ;
un seul de ces lions du désert attaque souvent une caravane
entière ; et lorsqu'après on combat opiniâtre et violent , il se
sent affaibli , au lieu de fiiir il continue de se battre en re-
traite , en faisant toajoars face et sans jamais tourner le dos.
Les lions , au contraire , ijoi habitent aux environs des villes
et des boAreades de l'Inde et de la Barbarie , ayant connu
l'homme et la force de ses armes , ont perdu leur courage au
point d'obéir à sa voix menaçante , de n'oser l'attaquer , de
ne se fcter que sur le mena bétail ; et de s'enfuir en se laissant
poursuivre par des femmes ou par des enfans qui leur font, à
conps de bâton, quitter prise et lâcher indignement leurproie.
« Ce changement, cet adoucissement dans le naturel du
lion , indique assez qu'il est susceptible des impressions qu'on
lui donne , et qu'il doit avoir assez de docilité pour s'appri—
Toiser jusqu'à un certain point et pour recevoir une espèce
d'éducation ; aussi l'histoire nous parle de lions attelés k de»
chars , de lions conduits à la guerre ou menés i la chasse , et
qui, 6dèles k leur maître, ne déployoient leur force et leur
courage que contre ses ennemis. Ce qu'il ^ a de irès-sâr, c'est
que le lion , pris jeune et élevé parmi les animaux domes-
tiques , s'accouttune aisément k vivre et même k jouer Inno-
cemment avec eux, et qu'il est doux pour ses maîtres et même
caressant , surtout dans le premier âge , et que si sa férocité
naturelle reparott quelquefois, il la tourne rarement contre
ceux qui lui ont fait du bien. Comme ses monvemens sont
très-impétueux et ses appétits fort véhémeos , on ne doit pa>
présumer que les impressions de l'édncation puissent iou~.
jours les balancer ; aussi y anroit'il qaelque danger à lui lais-
ser souiTrir trop long-temps la faim , ou £ le contrarier en le
tourmentant hors de propos ; non-seulement il s'irrite des
mauvais traitemen s , mais il en garde le. souvenir et parolt en
méditer la vengeance , comme il conserve' aussi la mémoire
et la reconnoissahce des bienfaits : on pourrolt dire aussi que
le lion n'est pas cmel , puisqu'il ne l'est que par nécessité ;
qu'il ne détruit qu'autant qu'il conaomiBe> , et que dès qu'il
«st repu ,.ïl est en pleine paix; tandis que le loup et tant d'au-
tres animaux, tels que le renard, la fouine, le putois , le fo-
ret , etc., donnent la mort pour le seul plaisir de la donner,
et qtiev dans leurs massacres nombreux, ils semblent plutôt
rouloir assouvir leur rage que leur faim.
" •'.L'extérieur du lionne dément point ses grandes qualités
dt, Google
C H A 85
ÎDt^rîeares -, it a la figure imposante , te regard assnr^ , la àé-
marche fière, la voii terrible ; sa taille n'esl pas eict^ssive
conmK celle de rëiëphani ou du rhinocéros ; elle n'est oi
lourde comme celle de l'bippopotame ou duhoBiif, ni trop
ramassée comme celle de l'hyène et de l'ours/ni trop allon-
gée, ni trop déformée par des inégatllés, comme celle du
chameau ; mats elle est , au contraire , si bien prise et si bien
Eroportionnée , que le coq)s du lion paroh être le modèle de
1 force jointe à l'agilité; aussi solide que nerrcux, n'étant
chargé ni de chair ni de graiïse, et ne contenant rien de sur-
abondant , il est tout nerf A muscle. Celte grande force mus-
culaire se marque au-dehora par les sauts et les' bonds pro-
digieux que le lion- fait aisément, par le mouvement brusque
de sa queue , qui est assez fort pour terrasser un homme , par
la facilité avec laqueUe il fait mouvoir la peau de sa face et
surtout celle de son front , ce tpii ajoute beaucoup à sa phy-
sionomie on plntdt à l'expression de la fureur, et enfin par
la faculté qu'il a de remuer sa crinière , laquelle , non-seu-
lement se hérisse, mais se meut et s'agite eu tous sens lors-*
^'il est en colère. ■
Les lions de la plus' grande taille ont environ huit ou neuf
pieds de longueur depuis le mufle jusqu'à l'origine de la
queue, qui eSt elle-niSme longue d'environ quatre pieds ; ces
grands lions ont quatre pieds de hauteur environ. Les lions de
petite taillé ont à peu près cinq pieds cl demi de longueur sur
trois pieds de hauteur, et la queue longue d'un peu moins de
trois pieds. La lionne est, dans toutes les dimensions, d'en-
viron un quart plus petite que le lion.
La couleur du li&n est toujours fauve en dessus , et blan-^
châtre sur les c6lés et sous le ventre ; cepeiftant JiËlien et
Oppien ont dit qu'en Ethiopie , les lions étoient noirs comme
les hommes; qu il y en avolt aux Indes de tout blancs, et
d'autres rayés ou marqués de différentes couleurs rouges ,
noires et bleues ; mais cela n'est confirmé par aucun témoi-
gnage qu'on puisse regarder comme authentique. La crinière
an lion est formée par un long poil qui couvre toutes les par-
ties antérieures de son corps , et qui devient toujours plus
long à mesure que l'animal avance en âge. La liouoe- n'a pas
ces poils , quelque vieille qu'elle soit (i).
Buflon a peint le lion avec cette chaleur de style qui carac-
térise ses immortels écrits. Lacépède , son digne continua-
teur, a tracé, avec non moins de force et de vérité, le por-
trait de la lionne. •< Le lion , dit-il , a , dans sa physionomie^
(i) Il pnroit certain qu'il eiUte daoi la Perse méridionale . une
caf<^ de Uaa suv criniËrç , dont ArUtole a^oit recounu l'etiitencBi
dt, Google
86 CHA
un mélange de noblesse, de gravité et d'audace, qui décèïe,
pour ainsi dire , la supériorité de ses armes et l'énergie de ses
musciea- La lionne a la grâce et la légèreté ;'sa tête n'est point
ornée de ces poils longs et touffus quî entoureat la face da
lion et se répandent sur son cou en flocons ondulés ; elle a
moins de parure ', mais, douée des attributs distinctifs de son
sexe , elle montre plus d'agrément dans ses attitudes , plus de
souplesse dans ses onouveiuens. Plus petite que le lion , elle a
peut-être moins de force ; mais elle compense , par sa vitesse ,
ce qui manque à sa masse. Connue le lion , elle ne toocbe la
terre que par l'extrémité de ses dfigts ; ses jambts , élastiques
et agiles, paroîssent, en quelque sorte, quatre ressorts tou-
jours prêts à se débander pour la repousser loin du sol, et la
tancer à de grandes distances ; elle saute , bondit , s'étaDce
comme le mâle , franchit comme lu! des espaces de douze ou
quinze pieds i sa viracité est même plus grande , sa sensibilité
plus ardente, son désir plus sébémenl, son repogplus court,
son départ plus brusque , son élan plus impétneus. Elle offre
-aussi cette couleui' uniforme et sa/as tache, dont la nuance
rousse ou fauve snfBroit pour faire reconnaître le lîoB au mi-
lieu des autres carnassiers , et pour le' séparer même du cou-
guar, ou prétendu lion d'Amérique u.
: M- Lacépède termine son article de la lionne par l'his-
toire de celle qui a produit à la ménagerie do Muséum
d'Histoire naturelle de Paris, et dont voici l'extrait : Elle
n'avoit que diï-buit mois lorsqii'elle fut prise dans uo piège
k bascule , avec son mâle , qui était du même âge qu'elle ,
et qui vraisemblablement étoit de ia même portée. Ce
. rapport et l'habitude d'être ensemble d^s ^e commente—
ment de leurVie, n'ont pas pea contribué sans doute i
l'afTcclion qu'ils éprouvoient l'un pour l'autre. C'est dans
un bois voisin de Constaotioe, près de la càte septentrionale
d'Afrique , que commença la. captivité de ces deux- lions. Un
an après, Félix Cassai, I'uq des gardien» de la. ménagerie du
'Muséum de Paris, qui, à cette époque, voyageait en Bar-
barie par ordre du gouvernement, pour y- acneler des ani-
maux rares et intéressans , parvint à les acquérir pour le Mu-
séum , et, avant peu de mois , il les conduisit à Paris.
On savoit depuis long-temps, par Gesner, qu'il étoit né
des lions dans la ménagerie de Florence; WiJJughby avoit
écrit qu'une lionfle , r«9ifermée àNaplesaveçuQ lion, avoit
produit des petits ; d'autres lionceaux éloient nés en Angle-
terfe-, on espéra de voir les deux lions, amenés d'Afrique,
s'accoupler et produire. Cette espérance ne fut pas vaine.
Lorsque la lionne eut six ans, elle entra en chaleur. Les
.signes de cet état furent les mêmes que ceux de la chaleur de
dt, Google
CH A 87
la chatte , dont l'espèce est U ieule , parmi lu aaûaniik âe ce
genre , qu'on ait pu , jusqu'à prirent , bien observer et liiett
coDDottre ; le mâle la couvrît ; l'accoupU^eat eut lien de la
même manière que parmi les chats j et, comme 1«b ébatte*,
la fenaelle jeta de grands cris.
La lionne devint pleine ; mais an boiit de deux mois elle
avorta et mit bas deux fœtus qui n'^voieBlpas de poil.
Vingt et on jours aprésaonavortemeut, eUereriDl encha-
lem', et, dans le paênie jour, reçut cinq fois le mâle. Son
ventre devint assez ^os pour qu'on pût bcilentest s'aper-
cevoir qu'elle étoit pleine ', et, au boutde cent huit jours,
dès sept heiu'es du matin, ses douleurs cqnuuencèTenti £lle
alloitet venoit d'une loge à une autre, «d te plaignant et en
fjépaudant par la vulve une liqueur blanche et claire. A cinq
heures du &oir, ten)|(3 ardinaire de son repas, on loi présenta
des- alÎHiens qu'elle s'efforgoit en vain de manger ; k ehalque
instant ses douleurs l'obJigeoient à les délaisser. Son gaccQen,
Télix Cassai, entra dans sa loge et lai £t avaler de llmile
d'olive. Enfin , à dix heures, elle mit ha^ un, petit lion mâle
et vivant. £Ue le laissa enveloppé, penAant dix mi nattes ,
dans ses menibranes, qu'elle ouvrit ensuite, et qu'elle déyora
avec le placenta- Un second lionceau naqnit k dix faenrei et
demie , et un troisijème k onze henres un quart.
L un de ces trois jeunes lions a^oit^.cinq ,jours apris sa
naissance , environ un plçd depui^^tg «levant du froai. jusqu'à
l'origine de la queue.; quatrepoq^fsdgptiieléboutduBiaseaa
i'usqu'à l'occiput; deux, pouces ohm lignes d'une oreille k
'autre ; quatre ppiices cinq ligues dc^puis le coude jiiequ'.ao
bout des doigts dîes paUes de devant; troispouces cii«q Tl^wb
depuis la rotule jusqu'au ulon ; trois pouces deux lignes de-
pois le talon jusqu'au bo^t des doigts 4e la pa(^ de derrière;
cinq pouces dix lignes depuis l'origioe de la quene Jiisqu'i
l'extrémité de cefte partie. Iiorsque ces lionceaux sont venus
ila lumière^ ib n'avoientpas de crinière. £t, en «Cet, nous
{Savons maintenant qu'elle ne commence à parottre sur le cou
- Ht .autour de la face des mâles , que lorsqu'ils ont trois mis
Ofi trois ans et.denù , et.qu'eik ne croit qu'avec l'âge de l'a-
mmal. Mais d'ailleursies trois jeunes lions n'avaient pas, an
Jj'aut de la queue , ce flocon qui appartient à la lionne aussi
bien qu'au Uon- Leur poil étoit laineia et n'oSroit pas encore
la couleur de leur père; il présentoit, sur un fond mêlé de
gris et de roux, un grand nombre de bandes petites -et brunes,
qui étoient surtout très- distinctes sur l'épine dorsale et vers
l'origjine de laqoeue , et qui étoient disposées transversalement
et de chaque côte d'une raie longitudinale brune et éteiKlue
depuis le derrière de U tâte jusqu'au bout de la queue.
dt, Google
88 ~ C H A
Les UoBceanx ont donc nue IWrie, ou des conteurs qsï
leur sont particulière^,- et il est possible que cette àisposition
Ûe 'ledrs ouauces, -qui forme des bandes et une raie, et quî**
.Hionire leur parenté avee plusieurs autres chats fascés et
rayés, observée par d.es voyageurs sur de jeunes individus,
etaltribuëe ensuite à des individus adultes, ait contribué à
faire croire îi quelques anciens observateurs, et à faire écrire
à j^ien, ainsi qu'à Oppien, qu'il y avoit dans l'Inde une
iscede lions rayés. A mesure qa.c les lionceaux grandissent,
4ts nuances de leurs couleurs resseniblent à celles des Uons
Cultes ; leurs bandes et leur raie disparoissent , et les pro—
Îortiona de leurs diilfërentes partiesse rapprochent de celles de
:urpère ou de leur mère. A l'âge de neuf mois, les jeunes
-mâles, nés dans la ménagerie, avoîent encore laraie loiigiili^
. dinale et les bandes transversales sur le dOS' '
C'est en novembre t8oi que les lionceaux sont nés ; vers
la fin de mars de l'année suivante , leur mère a été couverte
par le mâle , et le iS juillet l8o2 , elle a donné le jour k deux
jeunes lionnes. Elle a porté ces deux femelles pendant un
.temps égal ^ ou à peu près, à celui pendant lequel elle avoi^
porté les trois lionceaux mâles. !Noas connoissons donc main-
tenant,avec précision, levéritable temps de la gestation deift
lionne. j^Elien a écrit que ce temps ctoit de deux mois. Phi—
Jostrate parmi les anciens , et Etienne "Wtiot parmi les mo-
dernes, ont cru qu'il étoit beaucoup plus long, et qu'il pou-
voit aller Hisqu'à six mois. Buffon incliaoit pour cette dernière
opinioo. Nous pouvons dire aujourd'hni , avec certitude, que
la.lionne porte ses petits pendant cent bu(t ^ours , ou un peu
pins de trois mois et demi' La chatte porte les siens ordinai-
rement pendant cinquante-cinq ou cinquante-sis jours, et,
par conséquent , la durée de sa gestation i^'égai^, À très-pcà
près , que la moitié de celle de la lionne, ■
Aristote croyoit que )a lionne produit cinq on six petjts
lors de sa première portée , quatre ou cinq à la seconde , troîs
.ou quatre âla troisième, deuxonlrois àfaquatrièinê, un'ott
deux à la cinquième , qu'il r egardoit cojmne deVanf être l'A
dernière. Selon Willùghby, la lionne qui engendra dans'fa
ménagerie de Naples, donna le jourà cmq lionceaux, d'une
«eule portée. Il parofl qu'Aristote a été mal informé , amsi
que BufToD l'a conjecturé , et que Willuehby n'a pas été mieux
instruit, puisque la lionne de la ménagerie a en , ainsi que nous
venons de le voir, deux lionceaux k sa première portée , trois
à la seconde , et deux ^ la troisième.
Peut-être les naturalistes ont-ils été aussi dans l'errenr ,
lorsqu'ils ont dit qne la lioaoe ne mettoit bas qu'une fois par
«a ; cela nlttt vra^ du wom tpt Auta l'eut d« nature ; ç«is-:
dt, Google
C H A Sj
■quOf dans l'état de domesticité, laNonneduMnséamadonné
le )Onr à trois mâles , en novembre 1801 , et à deux femelles y
le i5 juillet 1803.
Peu de temps après la naissance de ces deoi femelles , les
btiis lioDceaus étoient déjà devenus méchans. Un de ces jeiK
nés lions , qa'on aroit conpé pour tâcher^e savoir quel peut
être l'effet de la castration sur des individus d'ano espèce aussi
leirihle que celle du lion , paroissoit moins trattable que les
antres. Un jour, -où Félix Cassa) aroit vobIu le faire marcher
fK force dans les jardins du Muséum , ce lionceau s'étôit jeté
avec colère sur sou bras et avoit déchiré son habit ; on n'a pn
Hiivre, sur aucun de ces trois lions, les progrès du dévelop-
pement du caractère. Ils sont tous morts , et il paroh qu'ila
ont succombé aux premiers effets de la dentition. Les deux
jeunes lionnes de la seconde portée périrent aussi i la même
époque.
La lionne , son mâle et les aatres lionnes de la ménageriç «
ne mangent qu'une fois eu vingt-quatre heures. On leur
donne à chacun huit OU ^ livres ^ viande et deux pintes
d'eau.
Le rugissement du lion est composé Jde sons prolongés ,
assez graves, mdlésjde sons aigus et d'une sorte de frémisse-
ment Il varie , et ponr la durée , et potv la force , et pour la
hauteur, et pour la gravité des tons, suivant l'âge de l'animal,
les affections qu'il éprouve , les passions qui l'agitent , la co-
lère qoi l'anime ,.les besoins qui le pressent , U chaleur qui
le pénètre , le froid qui l'iucommode , et les échos qui répè-
lent ses cris relentissans.
Le mâle de la ménagerie commence de rugir à la pointe
du jour : toutes les femelles l'imitent , et leurs rugissemens
durent a peu près dix minutes. Ils re comité u cent, après leur
repas, leur singulier concert , çton dîroit que leurs cris sont,
à ces deux époques, l'çxpression du plaisir (qu'ils éprouvent
lorsqu'ils ont apaisé leur faim 00 lorsqu'ils revoient la lu-
mière du jour. Ils ne rugissent d'ailleurs que dans le jour,
quand le temps est près de changer , ou quand leur gardien
est éloigné d'eux. /
Dans l'état de nature , le lion sort le plus souvent de sa ta-
nière pendant la nuit , pour éviter les effets ftinestes de l'ar-
4eor des rayons dn soleil sur ses yeux délicats comme ceux
des chats, et de pins pour surprendre plus facilement sa
Îroie, eu lui dérobant son approche au milieu des ténèbres,
l'est donc dorant U journée qu'il dort dans sa caverne. Mais
dans l'état de domesticité, il n'erre pas pendant Tobseurité
pour chercher sa nourriture ; l'abri qu'on lui donne le pré-
ji^ire dans le jow d'une lutaiière trop vive ; el voik pourquoi
dt, Google
9« C H À
la lionne , son mâle et les autres Uonnes du Muséum , «loi^
ntent pendant Uuuit.
Les excrémens de ces animaux sont semblables h ceux do
chat, et trjs'félides- Le mâle ne se débarrasse des siens^'une
seule f^U nar jour ;'S0D urine est aussi trés-puante , ainsi que
celle de^ lionnes. Mais leur baleine n'a pas ['odeur forte , que
plusieurs .auteur^ ont attribuée ^^ l'haleipe des lioss. (Lacé-
pède , Ménagerie r^.iUusÀun^ïuu^i'ena/, seconde livraison.)
. CluHteduUon. — Qaelqae terrible que soit cet aninial , on
ne laisse pas de tu! donner la cliasse avec des chiens de grande
taille , et bien appuyés par des bommet à dievat ; on le dé-
loge , on le fait retirer ;.mais il:fatit que les cbieng , et même
Jes cbevanc , soient agnerns auparavant ; car presque to«s les
aniaiaui frémissent et s'enfuient i la'sede odeur du tion. Sa
peau, quoique d'un tissu ferme et serré , ne résiste point à la
balle , ni même au javelot ; néanmoins on ne le tue presque
jainais d'un seél coup; on le prend «onvent par adresse,
comme nous prénons les^i^s^'en le f>>iai|l tomber dan&
.utte ^sse iprufodde ,;q&'oB reoonvrede' matières légères au-
dessus desquelles on attacbc un animal vivant. Le lion de*-
vient.dom dis qu'il «st prâs , et si l'on profite des pretaiers
mom«BS' dé sa EurpEise ou dç::!a-hoat«'', -on peut l'attacher,
iè onaelcr, et Ie'Co«daiile oà l'-nn vèat.
' Vèuxiiine Espèce. ^ Lé CouGUARJ Fefù comolor, Linn.;
BiilT.gtom. 8,pl. iQ,'Pouma, oupuma, ou lion des Péruviens;
CuguacaamnaAes'BréàrileasyGoiuiîotiara dû P.araguay , d'Â-
Êara ; Fdis concolor' éi di^olor, Scbrcber ; grand' Chat fawe ,
sansciittière, ni Jl(u:on au bout de ta queae , Cuv.
C'est, après le /a^uar, le plus grand mammiEùre camasder
de rAniérique ; il a quatre à cinq pieds de long, deux pieds
et dçml dé Uauleiir, aux jambes de devant, et deux pieds
^uit, pouces aux jambes de derrière; ausû sud corps et ses
membres sont-ils beaucoup plus grêles que ceux du lion. Sa
léte ronde ressemble beaucoup à celte Ju «bat; cependant
le nez est plus lai^e et .jjus éfevé entre les yeux j la queue
est très-longue.
Le ..{^oîl du couguar est tr^s-seirré-, Is^g (d'un pouce, et
très-doux; depuis la tête jusqu'au bout de U flU(A«e, ce poil
est rouss4tre gu mélangé de roux et de noir ; les idancs sont
de couleur roqsse moins foncâe,.-etle ventre Q&t blaac, avec
une légère teinte de couleur casne^. Jl y a une taohe Aoire
de la,lafg«ur d'an écu de six francs, au ^int où naâssent
les moustaçbes; on en remarqueuafi autre derrière chaque
oreille ,„ l'extrémité .des oreilles est noire ; les.lèvres , la mâ-
xhoÎTc iot^ieure , reptre-dsijx des quati:^ j^Ab^s ^ mu tache
dt, Google
C H A 5,
au^essiu de l'angle anUrieur de l'ceil, etune autre située
au-dessous de cet ande , et qui s'étend en longueur vers le
bord antérieur de Iwil, tont blancs , ainsi que les longs
poils de l'intérieur de l'oretUe; le bout de la queue est foncé.
Le puma ou couguar, qui a reça , mal à propos , les noms
• de lion d'Amérique et de tigre roux ou tigre pobron, se rappro-
che un peu du jaguar par la grandeur et la forme ; mais il
eo diffère par la couleur de sa robe et par ses habitudes;
il est très-différent de l'ocorwne des Moies du Pérou, avec
lequel on l'a quelquefois confondu. Ce dernier est le RatON
Cet animal est moins féroce et plus facile à tuer que le
jaguar fies Paraguaisins Vont presque fait disparottrc de leur
terre; cependant on en trouve encore quelques-uns dans
les grandes plaines, dépourvues de bois, des environs de
Buenos- Ayrcs ; il se cache dans les broussailles , sans ja-
mais s'introduire dans les cavernes , comme fait le jaguar.
Il^Impe ans arbres, quorqu'ils soient drQÎts; il ne cherche
pomt à faire de mal à l'homme ; il a .beaucoup de tiipidité,;
il ne tue ni les vaches, ni les chevaux, ni les mulets, et tl
ne SE hasarde qu^ avec les jeunes poulains, les génisses et les
brebis, et d'autres animaux moindres encore- Il .est féroce
et cruel sans nécessité , puisque , lorsqu'il en trouve l'occa-
sion, il tue cinquante brebis et plus, pour en lécher le
sang. ,
On dit que le cougnar ne fftit' r^ dens on trois petiti-
Cet animal , pris )enne et châtré, fcvrent aussi domt qn'au-
cmi chien puisse l'être, et in paresseun, qu'il passe la ma-
jeorc partie du temps étendu et dormant; !l joue comme le
chat, et use des mimes ruses et des m^mes gestes qqe cet
animal; lorsqu'on le caresse, il S'étend et fant entendre le
mâme rou rou que le chat faft entendre en pareil cas. Il cache
l'excédant de la viande qa'on hii donne ; avec du sable oU
de la paille," et la reprend ensuite lorsqu'il a faim. Il lèche
sa proie pour la manger ensuite, à la manière deschats,
c'est-à-dire, en commençant par un bout, et continuant
sans dépecer, sans tirailler ffi secouer.
Le couguar se trouve daus toutes les oontcées 4e- l'Am^
rique comprises entre le p^ys des Jro4)uois et la txrre dfts
Patagous; mais il est plos conuntHi dans la partie méridio-
nale de ce continent, que dans la septentrionale, Le cou-
guar de Peosylvanie, décrit par CoIInson, bliick tiger de
Shaw, ne paroît être qu'une ïia»plc variété de l'espèce dti
cpi^ar. (DESSt.)
dt, Google
g, C H A
§ 3. Grands chats à bemdes iransverses âe cotûeurfone^
Trvisième Espèce. —■ Le TiGRE, Fdis figm, Linn., En). ^
CuT'., Méin.du Mus. Tigre royal, BnfF. , tom. 8, pi. g.;
grand chai fauve , ir^ti en traveix de boadet imguliirtî mira ^
Cuv. •'
La dénomination de tigra a été donoéc à plusieurs anîi-
maus carnassiers d'espèces différentes. Tous ceux dont, la
peau est tigrée, c'est-à-dire, marquée de taches distinctes,
ont été appelés t^res, et le sont encore da^is l'usage com-
mun. ijapanihire,le iéopaidi le jaguar , elmêiaele couguarf.
aussi bien que plusieurs autres animaux à poil court et varié
de taches arrondies et séparées , ont ret^u égalemenLte nom
de i^re ; maïs quoique celle façon de s'exprimer puisse suf-
fire dans le langage ordinaire , il est aisé de sentir qu'elle
est inadmissible toutes les fois que l'on voudra employer
des désignations précises, et qu'elle ne peut convenir à Vexac-^
titude de l'histoire naturelle.
AGn d'éviter les équivoques qui résultent de l'extension
ou platôt de l'abjis d'un nom unique , appliqué k des êtres
divers, les naturalistes ont établi des distinctions qui sé-
Parent nettement des animaux que l'on a souvent pris
un pour l'autre , parce qu'ils étoient désignés par une
dénomination commuae. ) Aucun de ceux dont la peau est
tigrée n'est un tigre ; le nom de tigre est exclusivement
réservé à l'animal féroce que les zoologues ifléthodistes ont
placé dans le genre du chat, et dont la robe à poil court,
au lieu d'être parsemée de taches , est rayée de bandes noires
sur un fond de couleur fanve. C'est là le vrai Ugre , le ^gm
des Indes- orienta/es , le tigre royal. Les autres ont été fausse-
ment nommés tigres , et leur description se trouvera ci-apris,
.sous Us noms deLÉoPARD, Panthère, Jaguar, etc.
1* tigre ou tigre royal est un animal rare, qui fut pew
connu des anciens. Aristote n'en fait aucune mention. Ce
,que Pline en rapporte est trop vague pour que l'on puisse
être certain que c'est du vrai tigre qu'il a entendu parler-
Op^îen et Soliu pnroissent être les premiers qui eu aient
indiqué clairement les caractères.
Une atitre erreur produite par la fausse application dn
inëme nom, a fait croire que le tigre se tronvoit non-seule-
ment dans plusieurs parties de l'ancien continent, mais
encore dans les contrées méridionales du Nouvean-Monde ;
tandis que c'est un animal particulier aux contrées méridio-
nales de l'Asie, situées au-delà de l'indus, et s'étendanl
jusqu'au nord de Ja Chine.
Si l'ott ne jugeoit de la taille du tigre que jpar les iodi-»
dt, Google
C H A g3
Vidus de cette espèce enfermes dans les loges étroites Se nos
ménageries , l'on preadroit une fausse idée de ses dimensions
et de ses proportions. Les animaux resserrés dans de petits
espaces, où leur coqps et leurs membres ne peuvent s erer-
ccr, restent toujours au-dessous des dimensions de la nature;
leur caractère même ne peut y actpiérir tout son dérelnp-
pement; il se déforme, pour amsi dire, autant qne le corps;
d'où il résulte que ce n'est pas toujours na moyen bien sur
de connoitre les habitudes des animaux , que de les observer
en captivité et en climats dilfércns de ceux où la nature les
a placés , pas plus quUl n'est possible de s'assurer de leur
vraie grandeur en les mesurant d'après leurs proportions
contraintes et rapetissées. Des voyageurs ont comparé le
tigre, pour la stature, à un daim, d'autres à un cheval, d'au-
tres à un bufile , ce qui pronve qu'il y en a de différentes
grosseurs. M. de Lalande-Magon , cité par BofTon , a vu ua
tigre de quinze pieds de longueur totale; l'abbé Richard dit
qu'au Tonquin il y a des tigres longs de huit à dix pieds
ÇHisloire du Tonquin ); leur hauteur moyenne , selon Fouché^
d'Obsonvitle (£usù sw les maurt de durers Animaux'), est de
quatre pieds ^uit k dix pouces, et leur longueur, prise da
haut du front k la naissauce de la qneue, d'environ neuf
pieds 1 le même voyageur ajoute qu'il a vu une peau de tigre
qui avoit plus de du cordées ( quinse pieds ), depuis le bout
du museau jusqu'à celui de la queue; enfin, M. de firaodpré
( Voytige dans finde et a» BengaW) rapporte qu'au Bengale
l'on voit des tigres qui ne sont pas moins grands qu'un
Ces animaux, dont la taille est, enge'oéral, à peu près égale
i celle des lions, sontplus grêles, plus bas sur jambes, et leur
tête est pins arrondie. Leur queue est d'un tiers plus courte que
le corps , et variée de cercles ou anneaux noirs. Leur poïl est -
tas , d un laure vif, et rayé de bandelettes noires , variant
par le nombre et la laideur , qui descendent du dos vers le
ventre et autour des cuisses ; le ventre est blanchâtre.
Le nom de tigre , suivant Varron , est un mot de la langue
arménienne , qui signifie une fiéche : aussi l'a-t-on donné k un
fleuve très-rapide. Ce n'est pas , néanmoins , que la démar-
che et la course dti tîgre soient d'une grande célérité ; mais
c«t animal, plein de force et de souplesse, peut faire des.
sauts de plusieurs toises , et , par ses bonds prodigieux , com-
penser et au-delà ce qui loi manque en vitesse réelle. Cette
étonnante agilité , qu'accompagne une férocité excessive , rend
le ti^re très-redoutable dans les contrées les plus chaudes de
l'Asie orLenUle , telles que le Bengale , le royaume de Siam ,
celui de To^iq^ ^ etc-., etc. 1) se retire dans les forêts et le»
L:,<,i,z<,d=, Google
94 C II A
montagnes, o& îiestdîfËcîle'del'aUciadre, et d'oùllnesort
que pour porter l'épouvante dans les campagnes. L'homme
tremble i son approche ; tous les animaux fuient k sa vue ;
aucun n'ose l'attaquer, etilenestpeuqnise défendent contre
lui. Cependant , il n'est point courageui ; mais sa cruauté le-
rend formidable à tout être virant, lln'estpas seulement on
X~ ran atroce , an monstre affamé ; c'est un bourreau altéré
I sang qui cherche partout des victimes, qui rugit de l'exé-
crable joie de la rage lorsqu'il en rencontre une , qui la dé-
chire avec mie fureur aveugle , au point de ne point épargner
SCS propres enfans , en savoure le sang , s'en enivre , mais ne
s'en rassasie pas , et ne quitte. sa proie que pour voter à de
nouveaux massacres et poor ouvrir de nouvelles sources k
l'horrible breuvage pour : lequel sa soif ne s'âteint jamais.
Toujours furieux, toujours féroce, le naturel du tigre ne
peut se fléchir; c'est K seul des animaux que l'on ne puisse
dompter, ni même apprivoiser à demi ; sa férocité est le der-
nier terme de comparaison lorsque nous voulons peindre un
de ces êtres sanguinaires , cmels , qui se sont fait une habi-*
tude du carnage , qui se montrent quelqnefois , à la honte et
au détriment de l'humanité , et dont l'histoire , de même que
celle du tigre , ne peat s'écrire qu'avec dégoût et effroi, et
par une plume trempée dans le sangi
Dans les cantons où tes tigres ssnb communs, on les voit
souvent en troupes ; mais ils marchent ordinairement seuls.
Les voyageurs ne s'avancent qu'avec crainte dans les gorges
des montagnts qui servent de retraite à ces animaux , et
pendant ta nuit ou pousse de grands cris et l'on allume des
feus poor les éloigner. Ils égorgent souvent des hommes :
Marsden dit que dans l'île de Sumatra ; le nombre des per-
sonnes .tuées par les tigres est incroyable , et que l'on a vu
des villages entiers qu ils avoieot dépeuplés. ( Histoire deSu-
mtâno. ). Les ravages dont ils désolent les provinces de la
partie montueuse et boisée du Tonquin , ne sont pas moins
terribles. L'abbé Richard a rapporté qu'Un ti^e entra dans
un bourg , et y dévora (jtutre-vingt--ciRq personnes sans qu'il
fût possible de l'arrêter , ni même de l'attaquer , qu'en s ex-
posant <i une mort inévitable , parce que dMis ce pays il est
absolument défendu de se servir d'anAes à^feu: M: de Grâild-
pré a vil, en remontant la rivière d'Ougli, qoe l'on peut
considérer comme une branche du Gange , enlever un homme
de son équipage par un tigre, à une petite distance dU ri->
vage. Ijîs bois de Sundry , sur ta droite de la même riyi*re ,
sont fameux par le séjour des tigres dont ils sont rerinplîs ;
ces terribles animau!< recherchent leur proie Svee une t«Ue
ardeur , qu'on en a vu se jeter à l'eau et na\t \ ta nage atta-
dt, Google
CH A j5
(joer des baieanx qoi naviguoiem. Le i«ifricheiïieirt Se quel-
qnes eantoD? a coàté la TÎe à quantité d'Indiens décorts par
les tigres , qui s« jetoient sur les travailleurs à mesure qne
l'on dètruisoit les bois. « Et ce qui paroitra fort estraordi-
Baire, dit M. de Grandpr^ , c'est que les Indiens ne son-
geoient jamais à se défendre , quoique leur nombre excédât
quelquefois cinq centâ. Us étoienl persuadés qne l'animal n'en
emportoit qu'un , et qu'alors il ne reparoîtroit plus. En con-
tétpKUce, ils ne l'aperce voient pas plus tôt, qu'ils gagnoient
an pays dans le plus grand désordre , chacun tirant de son
côté f et se livrant à l'agilité de ses jambes ; tant pia.pour le
moins alerte , le tigre l'emportoit : après quoi chacun rerc-
aoit à l'ouvrage , persuadé que la part dn tigre étant faite ,
ils ne couroient plus aucim danger. Cette scène se répétoit
tous les jours , sans que les Indiens dijaiaa3S6«nt de pusilla-
nimité; et ces alertes continuelles n'eussent pas coâtélavieÀ
un seul de ces monstres , si quelques Européens , bien ar-
més , qni dirigeoient les tratani , ne les eussent par fois atta-
qués. » Les troupeaux d'animaux domestiques sont souvent
dévastés par les tigres , qui peuvent égorger les èaufo et tes
balles. Ils mettent à mort toutes les bfites sauvages ; ils atta-
quent même les élèphans et les rhinocéros; ils arrêtent les
grands animaux en leur brisant une jambe d'un coup de patte;
us les égorgent ensuite , s'abreuvent de leur sang , et ce n'est
que la seconde nuit qu'ils entraînent leur proie dans les forêts
pour la mettre en pièces et s'en repaître à leur aise.
Chez les Indiens , le tigre passe pour âtre plus fort que
l'éléphant. Dans les combats que les princes de ces contrées
donnent en spectacle , l'on a soin de couvrir , avec une sorte
de plastron , la tête et une partie de la trompe de l'éléphant,
et même de retenir son adversaire par des liens.
On voit souvent le tigre s'approcher des bords des rivières
et des lacs ; mais c'est moins pour y boire que pour y atten-
dre les bêtes sauvages qui, sous un ciel brûlant , viennent s'y
désaltérer. Quand il aperçoit une proie , il frémit , fait mou-
voir la peau de sa face et grince des dents : ce sont en grand
et d'une manière effrayante , les mouvcmens du chat lors-
qu'il aperçoit un mtâneau qO^I voudroît-attraper. Le son de
ta voixduligreestVès-^fortëtrauqne. Son rugissement com-
mence par des intobatlbns graves et traînantes ; elles devien-
nent plus aiguës ; ptris se renforçant tout k coup' et entrecou-
pées de longs frémissemèns , elles ferment dcs'sons éclatans
qoi àéchireiit ForéiHe. C'est pàrttcalièrement pendant la
noit que i;«s rugissfemens se font entendre , et sont répétés
an loin par les échos 'des montagnes.
Tout est horrible et rebutant dans les habitudes naturelles
dt, Google
^ C H A
do tigre. Ses smoars , si l'on peut donner ce nom avât eDi^^
portemens occasionés par le besoin de se reproduire, n'a-
doucissent pas sa férocité ; ii dévore sa progéniture , et quel-
quefois la mère qui la défend. La tîgresse produit , comme
U lioaaey quatre ou cinq patits , etl'ou^eut présumer que 1»
durée de fca gestation est la même. £ile est furieuse en tout
temps ; mais sa rage devient estrâme lorsqu'on lui ravit ses
Pietits.
La peau de ces animaux est assez estimée en Chine ; oa
en fait des housses .pour couvrir leS'Siéges et les coussins. Ea
Knrope , cette fourrure , quoique rare , n'est pas d'un grand
pris. Licnr graisse passe dans l'Inde pour une panacée uni-
verselle , et leur tangue , réduite en poudre., pour an remède
spécifique dans les raaui de nerfs. Il n'est aucune de leurs
parties qui n'ait quelques propriétés aux yeux de l'Indien
crédule er superstitieux. Mais toutes ces vertus , fussent-eltea
aussi réelles qu'elles sont imaginaires , ne pourroient entrer
en comparaison avec les manx trop réels que causent les
tigres dans les contrées qu'ils infestent , et qu'ils remplissent
de teiïeur et de massacres.
Chasse du tigre. — Dans l'Indoslan on' lait la chasse ans
tigres de deux manières : l'on se met à l'affût dans une fosse
près des endroits où l'on sait que ces animaux viennent boire,
ou l'on s'avance dans une charrette tirée seulement par deui
bœufs. Mais il est nécessaire d'ajuster le tigre au front , pour
l'abattre du premier coup ; car s'il n'est pas tué roide , if s'é-
lance sur le chasseur qui n'a pas le temps de recharger son
arme , et le met en pièces.
On place aussi un Vase plein dVau saturée d'arsenic, près
d'un animal que l'on attache à on arbre. Le tigre, après
avoir déchiré sa victime, court étancber sa soif brûlante et
s'empoisonner.
DifTérens pièges , diverses machines ont été inventés pour
détruire les tigres. On leur fait souvent la guerre avec grand
appareil , et des corus de gens armés les enveloppent dans
une vaste enceinte etles attaquent avec toutes sortes d'armes.
On emploie encore pour cette chasse , ou plutôt pour celte
guerre , des éléphans dressés , qui , appuyés par des hommes
et des chiens , saisissent le tigre de leur trompe , l'enlèvent
avec adresse et l'écrasent sous leurs paeds, .
Les livres de voyages donnent plusieurs descriptions de ces
grandes chasses Aux tigres ; mais à quelques circonstances
près , qui tiennent . plus à l'intérêt de la narration qu'à la
chose même , ces chasses se réduisent k ce qu'oo vient d*
dire. (5.) i . . - , *
i:, Google
C H A ^j
§3. Granés chais fawa, à tacha nmdes, hnatef ou noires.
Quatrième Esp^. — Le Jagdar , Felis oma , I^inn.; Jagaa^
ra des Brésilieos ; Onza de Marcgtave ; ; TloÙauqui-ucdolJ j
Hernandez ; Tigris americana , Bolivar; Tigre dr. Ccyeime^^
Desmarchais ; Ja^arèlé , d'Azara ; Qrande panthère des four~
reurs, etc. ; Pardhère femelle , Bufî. , tom. 9 , pi. 42 .'' Gran^
chat fauve , à taches en forme d'ail , rangées sur ifiutire iignes de
thaqut côte, Cur.
C'est depuis quelques années seulement que l'on recon"
nott que celte espèce) d'Amérique, est bien réellement dis-
tincte de celles de l'ancien contiaeot , connues sous les
noms de panûihre et de létipaid, quoique sa peau fât , depois
long-temps , un des plus importons objets du commerce de
pelleterie.
Le jaguar est le plus grand de tous les chats , après le tigre.
Sa longueur , mesurée depuis le bout du museaii jusqu'à l'on-
eine de là queue , est de près de quatre pieds ;- sa hautetlr est
de deux pieds et demi ; sa queue est longue de vingt-deux à
vingt-quatre pouces : elle descend jusqu'à terre , mais ne
Iraîne point comme celle des espèces suivantes ; les tacheS
de l'épitie s*y continuent, etformetit,' vers lelout, quel-
ques apparences d'anaeaux sur les côtés et en dessus; l'ex-*
trémité en est noire. Tout le dessus du corps est fauve , nuan^
ce sur la tête , le coU et les quatre jambes , de taches noires ,
pleines et irrégulières et notablement plus grandes aui
^imbes. Du haut de l'épaule à la queue, court une bftnde
noire formée de petites parties , et qui se divise en deui au^
dessus de-la croupe ; les flancs n'ont que quatre aii plus , et
rarement cinq taches par ligne transversale ; du reste , ces
taches le plus souvent œillées, c'est-à-dire , en anneau presque
continu, avec un point noir au milieu, sont aussi quelquefois
en simple rose sur certaines parties du corps ; elles n'ont
firesque jamais une régularité parfaite, et elles varient pour !a
afgeur et la teinte plus ou moins foncée du noir , comme le
fond du pelage pour l'éclat de sa couleui* fauve. Le jaguar
a en outre une bande étroite et noire sur la poitrine. Le resté
du pelage-, c'est-à-dire , la partie inférieure du corps , ainsi
que la faée intérieure des membres , est d'un beau blanc par-
semé de be'aucoup de taches noires , pleines , la plupart ar-
rondies, quoique irrégulières et graiides. Telle est la deserip*
tion du jaguar , d'après d'Azara et M. Cuvier. D'Azara' ,
particulièrement , a remarqué dans beaucoup de peaiu de
jaguars des variétés dans la distribution des taches, et, dit-il,
dans le même individu, elles ne sont point égales ni eiaete-
■vi.
i., Google
,8 C H A
ment «ymétriques 'ou correspondantes les ânes flux antres sar
l'un et l'jHUce «Aie de l'HiMtaL
Le jaguvje trouve au Brésil , aa Paraguay, auTucmnan,
îlla 'Guy-Mre g aa pays des Amazones , au Mexique et dans
iostcsles cmurées mirïdnraales de rAmëiîqae.
SonnÎDÎ a Eah plasienrs bosnes cfbservatîfnn sur les hd>i~
tnâe« des jagoars ; fl les connrnniiiïira à Bnffim , qui les inséra
fianssonsopfflémenlàrartidedujagnar, «Cet animal, dît-il, -
n'estças anssî tlmidewi auMÎînàoleni que qnelgaes voyageurs,
et d'après eus M. de Buffon, l'ont écrit: il se jette sur tous lei
«hie»s-(tD'ilrenEontiia,iQiB-d'e« a»i«irp«iBr;>(l fMtbeauooi^ de
'dégât idwslestrMRpeaBi; ocw ■pn'kaliitcstdaBslei'dëaertB
dela'C'ayave, .so>t vatuat liMigeFeui pour les faMBines. fiai»
an voyagé qiK i'u Eût -dans «ce grandes forets , «ont fltaM»
««onneiilés pendant detis «ita <éc «U)»e |iar «■ figMin-; madgré
un très-^and feu que l'on avoït eu soin d'allnmer et d'entre-
tenir , il râdoit ■eoMifiafiUejuant JoUour'de hohs^ il aoua iai
ÏH^ossiMe de letii%r ,.Gâr.dé£i<pi'ilie«»yMtcouch4-eiii]aiiea
il se olissDÎt.d'iBi^nuiùÈce^^Qn^e^ gu'il disparoiuoit
jpour lé ununeittj il .rerfooit ensuite ^'nn .autre odt^, .et
nous t^noit ^ùofii coatiuaeUejaait eq .alerte. Malgré «otr*
vi^lance., nousite ^OaLes jamaù venir àJMiU Je Je ûstari ii
CDuluiua «on juanéfie p^iâant >deui: nuits ■eatiëves ,: la Iroi-
ShËme il-re.vâiL4 iHaislà6fié.<Q^renuiLeBt dejie^auvoirv«ur
à bwit de fon.pn^et-, et vioyaDt d'-ailleurs ^e sons bvmbs
augmenté le taa. , ^)|[uel il cr-aignoit dlappnocbar .de trep
f réS', il-naus laissa •eniuirlDntd'uue [aajaiece<effi^yaUe„Saja
cri iuMiaiutua , a quelque nàiose .de }ilaii>tif ,; il «st granc et
ioEt conuae -telui du boiul ."
CeUi des -panthères , avecies^dles le jaguar a ét^iang-
leuips GDjafoBdu, ressemble au jiruit 4'iine scie.
Ijes-jagoars, dit le saéne voya^ur, soBt.d'iiBe agilité hb-
goE^e ; jJls^impent avec beaucoup de lé§àroté «ur les aAte^
Ibs^us élevé&i il ara au milieu dêsXorËls de la l^yaue les
ei^preinteA -que Jes griCfes d'un )aguar -a/fwaA laiûées sur
l'ëcarce lisse d-un arbre de -quarante À cinquante pioda fde
Itaot., d'environ nn pied et jdemi'de tDarq^lsai B'«wil<dc
branches .que vecs aa^iime. ILéloilaiséde Hiù«re.lwéIfiM=tsiflie
i'aiûmal-avoit.faitsjwuf arrii°er jusquJauxJbraafibes.; ,^u>Â|h'à1
enfonçât fartemeutsos jtogleg dansle.carps^ J'AThw;, il»ri»it
^isaé plus d'une CaÎB, tnais it remuntoit taujïHWSi; ■ot&Uiréuw
doutejpar queL|ue|pr^Me„ il élcût.amvé «i ^UuddeJ'jK^w-
' On« prétendu ri^ulement «jw Jes,^auars ftcéféncàent i«
chair 4es.jutureb4u pays .à celte des nègtH au ides .£uo-
jtéens.
ûn-a 4it aussi ^ue le^jaguar-pend scui <iaaxagft .loisqa'U •9Mt
Jt, Google
CHA gg
rxsunë ; c'^uiicem)ir:ievrai«ft ^, seiroàvanti-epn,
^ ne jomnatnt fia» Ae doaunagea , «t qn'iâ ]^ au contraire
toute rencontre ; et ce n'est pas qu'il manqué 4e force ou de
nleur.
' l.a femelle du Jaguar ffît, dit-o^, deux itetils , dontlepo^
est moins lis^ et inoinsbep^ que dans les adultes. La mère les
^ide d^s qu'ils peuvent la si^vre , les pro^ég^ et les défend ,
en attaquant mémesans calculer le périr Cet anlmalfréquent,e
tes endroits marécageux et les grandes forêts , en préférant lé
vùùinage des.srandes ririères, qi^il ù-arerse «a nageait avec
fiizeue.etii^ldé. Il donne la diasse aux veauï, aux génisses,
am -«ackof «t jnême aux taojre^uK de quatre ans , aux ânes ,
' «DE jcbcraus , auf midets , ^us <^ens ou à de moindres ani-'
flAMix , el Jl ies tue d'a^ naani^e Aran^e , parce qu'il lenr
i&atesBLTilecon, et ^'«n leur posant une p^e de devant sur
t'occipat , ei-de l'aulce «aisissam le musead , il jéve sa victime
etifûIbEise Uj^sque en «n moment. Personne , dit d'Asara ,
B^g^oBc au Pjiragiiay , dafacdit^ avec laquelle \ejagoaaré6-
(jaguar') i traîne on deval ou un taureau mort , ^t le con-
duit dans les hois.... il diasse en sur|irenant , comme le cfaat
par rapport au rat ; quoique trës-prompt dans son premier
uaaTea^ot et (Ar dé sa proie, il est trés-peù léger quand
il taM. se retofirpar on courir.
L>e jaguar est féroce et incapalite d'être jipprivo^é ; et ceux
qm 4',ont élen! dejiuis sa tendre enfance , et adouci jusqu'à
jQneravec^ni, <;no:çitsoavepat reçy la mort.
]>'>|^axa décrit la n^anière dont on eibasse le jjtguar : « 11
fliriye .qu^gnelTois , dit-jl , ^que le jagouarèté ,e^e diûas jun na-
iaiUil(Uew reauplide brû\issaille*)ou ^a^sonbois, o^ I pa
^e^e^ntp^S l'enlî\cer, et dont i^^ncyeiit pas ^.prliM' ; il y a de^
ibommes .si téméraires , ^'^vf^^p^^t^ur ^^a4gT^>cbe .d'une
^cftu de btebis non jij;^arée , ils J'atta<ivent pvtic jiiie lance
^'eari^qn cinq i^'^ds , ^^u'il^ lui «j^ÇajOc^ àjuasj^ poÛLr^ne,
^ïjtMt sftp ji;effli(V".éUijàayeciaj«!^,g^rjQRertlelain.e, et esr-
r'vjUktle^OJ^s;^ ^ favorise l'^tov"'' '* t^"" U s'élève sur
deW pied* de dewSirepqur^ jeter fn ^yant, et s* lan^e
d'jme m^^e dr^te, ce qui ^Qone Je temps de .«epréparw
«tW^.WJie SflÇffli^ ftttsque, J3ndis qu'il.se.reMwqe. Q.uelijue-
îftjs le Itmei^ ei^t ,a(;coinjMg|9(é ^'we ^«tre pers^pe .^rinée
d',Wie|bviçcbedeJ>oîs, ?«cc Jj»aHeillc ïile i;^pwne «t arrête.
Jt j^gqïWil^ » Wsqu'Ji va f^t^ter ; ,s(tf^s ceu* «mi .sfi llvrfl«t ^
.(jes.H^c^ .d'at^daçe,, Sfù^tial-ÇAr y ^^ccomber. Qp {«rend
.^ÎKP^i'^W'.de M»^ra.r«âercttt,Aa.dired£ cet auteur,
i|eU'1|àwe^^'l^>^au^'»D V>,.«t.(;ffa6titaerait peut-être une
dt, Google
M.O C H A
espèce. Cet animal n'a point été mentionna depuis, flani les
écrits des voyageurs et des naturalistes, et son eiistcnc* est
au moins douleuse.
Les chasseurs du Paraguay assurent qu'il'enste dans ce
Says deuï autres espèces différentes do jaguar proprement
it : l'une plus grande et i jambes plus fortes et plus robustes,
qu'ils noiameDt jaguarèlé-popé, et l'autre plus petite qu'lb ap-
pellent onza. M. d'Azara se refiise à admettre l'existence de
ces deui espèces.
CmquHme E^ice.—hi PiSTHÈRE ou pARDAliS des an-
ciens; PaniA««, CuTier<Mém. duMus.);/ees/»fljrf(«, Linn.;
Panthère mile, Buff., tom. 9,pl. ii; Omce du même auteur.
Cette espèce , dont la sj-nonymic a été le plus sourent com-
pliquée de celle du jaguar d'Amérique et de celle do l^o-r'
pard et du guépard de l'ancien continent, a été dutîi^ée
par M. Cuvier. Ses caractères principaux consistent dan»
les taches en rose , an nombre de six ou sept , par lignes
transversales , qni couvrent ses flancs ; dans la longueur
extrême de sa queue ; dans sa tête moins large que celle da
jaguar, et dans le fond de son pelage plus pâle.
Un des in'dîvidus qui ont vécu k Paris dans la ménagerie
du Muséum d'Histoire naturelle, avoit le fond do poil d'nn
fauve clair sur le dessus et les côtés du corps , et sur la face
externe des membres ; leur face interne et tout le dessous da
corps étoit d'un blanc un peu tirant sur le cendré; toutes ces
parties étoient couvertes de taches, excepté le nez qui étoit
d'un gris fauve uniforme ; les taches de la tête , du cou , du
haut des épaules et des quatre jambes étoient pleines, fletite s,
et ne formoient ni anneaux ni roses; elles étoient pluâ|T8ndes
sur les jambes de derrière qu'ailleurs ; celles des parties pos-
térieures du dos étoient en forme d'anneaus noirs inter-
rompus , et dont le milieu étoit un peu plus foncé que le reste
du poil ;"celles des côtés du corps formoient des anneauï plus
pelits ei plus interrompus que les précédens. Tout le dessons
du corps et le dedans des membres avolent de grandes taches
noires , simples et Irrégulières ; elles formoient sous le coo
deux ou trois bandf s noires , interrompues. Les taches du
bout de la queue étoiefit plus grandes que les autres, et pla-
cées siu-nn-£ond plus pâle. La mâchoire inférieure étott
blanche , avec une grande tache noire sur chaque cfllé , qni
çontribuoit beaucoup à donner du caractère k ia pby3Î<^—
nomie ; la mâchoire supérieure étoit fauve et avoit des lignes
de points noirs disposés très— ré gulièrement. Les couleurs âa
pelage varient d'ailleurs d'intensité , et l'on connoît notam-
ment des panthères blanchâtres, appelées on>^ par Bnffoo , et
-qui sont peut-être , ainti qu'on le pense , le tigre chassenr ioi
i;, Google
C H A
IO>
Fersins ^ si ce tiere n'est , comme ie pr^same "M, Covier, u
Yëritable lynx ouïe caracal.
La panùièn se trouve dans les parties septentrionales el
occidentales de l'Afrique. Elle nous est. apportée d'ordinaire
des cdtes de Barbarie , et se prend, dans les forêts du. mont
Atlas. Suivant le témoignage des anciens , on U tronvoit
autrefois dans l'Asie -Mineure. Elle se plairdans les forêts
épaisses, et fréquente le bord des fleuves et les environs des,
lieux habités, où elle cherche à surprendre lesvnimanx do-
mestiques et même sauvages qui viennent chercher les eaux ,
notamment les singes , les antilopes , les buffles , etc. Elle se-
Ï'ette rarement sur les hommes ; elle grimpe a*ec facilité sur
es arbres. Les voyageurs prétendent que sa chair est bonne
i manger ; les Indiens et tes Nègres la mangent , mais ils pré-,
Cirent celle du chien. Xéoophon, Aristote et Oppien , ont,
décrit la panthère sous le nom de pardaUs. Le nom de ptm-
ihera qui lai a été appliqnépar les Romains , appartient à
la hyhm tacheUe , selon AI. Cuvicr , et non au chacal comme
on 1 avoit cm pendant long— temps. On en vit un grand nombre
dans 'les jeux de Rome; Auguste en fit parottre quatre cent
vingt i la fois , et Pompée seulement quatre cent dix.
La panthère, d'un naturel très-féroce, ne se laisse pas ap-
privoiser facilement ; sa fourrure et celle du léopard sont
trés-estimées.
Sixiime Espèce. — Le LÉOPARD, Fdis lêopardas, Cuv. Grùnd
chat f autre , a>e.c des taches en rose beaucoup plus namèreuses qu»
ctUesdelapanlhère, au moins au nomhre de dix par ligne tratwfet^
MÛCy Cuvier. LioPARB , Buffon , tom. 9 , pi. i^-
Il est plus petit que la panthère ; mais ses proportions
sontles mêmes; et quoique eogénéralil loi ressemble beau-
coup , M. Cuvicr s'est assuré que ce n'est point nne diffé-
rence de sexe, et qu'il n'y a point de variélé intemnédiaire
entre ces deux espèces. Elles sont connues l'une et l'autre des
fourreurs sous le nom de tigre d'Afrique. En effet , il paroit
que c'est principalement dans le Sénégal, la Guinée,, et quel-
ques antres parties de l'Afrique méridionfJA , qu'habite cette
espèce jusqu'à présent confondue avec c^l^de la panthère^
Seplihne Espèce. — Le Guépard , Felis juhaia , Linn. ; tigre
chasseur, léopard à crinière.; Guépard , BuEf. suppl. tome 3 ,;
pi. 3o. Giwiàchat à lachss petites , rvndes , également placées, et
non nkmies en roses , à jambes hautes et à crinière, Cuv.
Un individu de cette espèce , conservé dans la colfec-
tion du Muséum d'Histoire naturelle de Paris , nous a pré-
senté les. caractères snivans. Il est plus petit de corps que Ifi
Léopard , mais plus Imut sur ïambes ; à a le fond du pèlagiï
dt, Google
loj .C H A
ftare-ciàtr , un ptn fitte himuMlrt: aavli K védif e et Mit Uii
parties întërîeures des membres i sOn âb^ ti tes flàats frê~
ietMtn de |»etites! tacbeà nàitea orbîcftlairc» et pleritèi ; sén
ctfrjs ési ilmté ; ses jvmbes longuds; sa tête pelké j tttaf^
'ffaée d'om batid« noire,' alUàt iti l'ebil ad tfHà Aè H
bo«c)i<: ; les poils in Cessas âd tntt xontpMxs lôngï ,' et-fcn'-
ifKOt un» Sorte de crlttiére coinme âms la Ityètie t^cliet^t!!
A^c laquell» oit l'a conrondu ; M <{iiëiit tst inif^bé -, fmVé
aie'e Ots p6iHti lioiirt i et àOtielée ië hUvœ et de âdir î son
extréitûté. Il n'y a pai dé iitbti soiis Te méntoïi ; l£s ^dils Ai
Veiître sont ut) peu {Hns lot%s qne ceux du dos ; les oreilleit
iam totirtèï.
hé guépard se tronVé iini l' Ittde. Cet itàtùii «st tin c&assêdr
tr*i-l*gé*- et trè*-adrtfit; H n'est point jdit-oftj diHcilÉ k
i/pprivàtsér , ni adresser pour fa chasse ctirinttiï le chien.
§ i. Oiaismajreja, à^ AiMritfùe , à tachèafaa>t3 , borSétt àe noir.
fïuSiêrhe Éspice. — Lé ÇHÎBiGOiiAzàc ded'Azarâ, Fdispar^
-.?i/w, Lihi.; Océl6t deBufir., lom. i3, pi. 35 et36. r. pi. M. I ,
decëllict. — Chatde moyenne ùuSe , gris^kn, àtàrkes làijfètj mî-
mes en bondis loiigiludïnales faiioes , bordées de noir,, CÛV.
Cette belle espèce , commune dans les collections , a été
le plits souvent conrôndiie arec la suivante sôùs le nom a'ace-
loL La distinction en est due à M. Curier qui , en cétà , esi
dppoàli à l'avis de d'Azàra, qoi ne les cofisidèré qiie côniâie
detu rariétés d'une même espèce.
' Le cMbigottoxau est beaucoup pltis petit que le jeigmr et 1b
eouguar. Son corps , mesuré du bout du nés à l'origine de la
queiiefatrente-Hpiatte poncés de longaenr dans le ^hiSgraiid
nomWe des indiridiis ; sa qneae est Ibngne de treize pouces ;
&A hautenr cA de dix-huit à dîx-Dcirf pcmccs. Le pelage de cet
animal est trës-beaû ; le fbnd j dans toutes les paitiés inté^
rietares ; est blanc , marqué sons ta poitrine, sous le rentré j
et entre les iimbe's de derrière , de taches noires i entre les
îahibeS de devant sdnt de pareilles marques ,' inais îrrëea^
fières et plus uras^s. De i'épaole à la qnèae , en suivant t é-^
pine du dos , .soflP deux bandes noires interrompaes , sem-
blables à deux rangs de taches pleines « très-rapp roche es en-
tre elles siii- un Tond d'un blanc roussâtre. Après une peOte
s^aralion i^e formé lé fond du pelage , vient de chaque
cflt'ë nia àu^e rang de tachés très-ëcartées , lesquelles , de-
puis la moitié du corps en allant par derrière , sont en an-
neaux vidésdisposés en manière de chaînons, et l'intérieur de
ces anneaux est cannelle blanchâtre'. Ces dernières taches oc-
cupent lé reste des cété's de l'animal, sur unTond grisâtre.
La queue est blanctie en dessous, et par-diessu» eue es*
...1 .Google
connne lepolaçe 3b hlnt *i dos ; niîfîs elle en Irès-fachetée
Renoir, (fa TOiCsur fa iiii<iue qoatrc bandes noires et longuei
«{(d comvKneeDt entre tes oreStes e1 «ont sar le coa ; sur
l'épaule , il y a beaotoap âe taches noires irréguIÛres. La
face exMmare des qaatre membres a de» marqués fionres.
Vopeille est Morte , sans pinceaa de -paSa ; elle est noire ï
Vextérieitr, avef me tatJte Manche assez grnidrdaDS son
mSicB ; anMor des oreîHes ; et dam Tinteryalle de Vmtt k
faoire , iMh aoe bande iroîre de chaque cité, qui r» jasqne
rers tes fe«x, et entre VarK et Tanire bande t)n TOrt pfu-
swnrs |»etttes taches noires qui, parleur desaïn, ornent asJez
le frmM. De la partie ertérteure de Vtn'A , naft tme bande.
newe qui s'unit au^dessan» de Foreitte arec dtie baBd« qui
Tient du tour des moustaches ; celles-ci sont noires ci blan-
ches , et les plus longues ont quatre pouces.
D'Azara , d'après qui nousvenons de donner la desorïptîao
du chibigooazou, des Guaranis, rapporte quelques traits de la
maaière de vivre d« cet animai , qni lui ont été cAmnmiqués
par «on ami Noséda.
Le ehihigoaaKov est si comnuo ait Paragaay, qm daw
deux lieoes aatow dn bourg de Saint-Ignaec , on ea' a pri*
^x-bmt «1 deux aas ; cependant il est peu cobbb , pwcc ^uc
los chiei» m le troareot Umais, et qu ils m peaveiU ^as pé-
sAcer dwM ses retraites. Il passe les josmées daas des- taillii
impénéirahlks , et U sort poar chasser pendant les bwIi
OMcures et temp^toeuMs , ca s'introduisaot jusave daM les
enclos (t le* cours , sans que janaisles chiens a en ^er{<M-:
vent. Lofsqa'il fait clair de lune , il ne va pas dana les lte«
habités , et il ne tâtnbe pas dans Us piégea ; c'est en vain
qu'on l'auend avec le fwil , parce qu'il gueHe le «basscor , et
qu'il prend la fuite «tant que celuv-ci ne 1« pwsse m'a. Il
monte sur les arbres pour y sainr les aiseaui dcNMsiiqaeâ «
Tevient 1 pluiiaors reprises dans une nuit ,. et laisse parfois
qnelques-nns de ce» wseaiuc moris. Il parott ^e chaque mi-
nage de (jiibigoaazoa «son district séparé, conuoeon l'induit
de ce que l'on prend toujours un ntÂle et une femelle dans le
même lien. Ils font deux petits , et le temps de la chMeor
commence en octpbre.
Pris au piëge et réduit es captivité , cet animal passe pres-
que tout le jour conché en rend ; il n'a pas la propreté des
chats , et d'Âzara a remarqué qu'il dépose de préférence ses
excrémens dans le vase oA. l'on lui sert de l'eau. Nouvelle-^
ment pris , il mange cinq livres de viande , et ensuite , trois
livres lui sofKsent.
La ménagerie du Muséum d-Hîstoire naturelle de Faris
a possédé plusieurs individus de cette espèce..
dt, Google
toi C H A
NaiBÛme Espèce. — Ij'Ocelot ea Tlatco- QcEtOTL, oo
Çatus pardasmexicanus Ak Hemandez; Felis pardalis, Linn. ;
Cfmt ligre du Mexique , Biiff. , tom. g, pi. i8, et (suppL , t. 3^
pt. 39, figure sous le nom de jaguar), pi. Sg. L'Ocelot,
L'ocelot a , comme le précédent , des taches fauves
bordées de noir ou de brun sur un fond grisâtre ; mais elles
sont plus^etites et p)u£ oombreuses, et ne forment pas,
comme ^aas le cfàbigquazou , de grandes bandes loagitudi-- ,
nales. Ces deux chats, d'ailleurs très-semblables, ontétécon-
fondus par tous les voyageurs et la plupart des Daturalistes,
II; habitent les difTérenles parties de l'Amérique méridioDale,
ef notamment le Paraguay, -où le chibigouazou paroltplus .
commun , et le Mexique , où l'ocelot se rencontre plus iré-"
quemmçnt.
§ 5..CAa£s de moyenne taille , à pelage noir, marqué de taches
plus noires encore.
Dixième Espèce. — Le MÊLAS, Felis mdas, Péron, Cet
animal , qui a vécu à la ménagerie du Musëum d'Histoire
. naturelle de Paris , n'est connu que par. la description sui-
vante qu'en donne M. Cuvier. « 11 est noir, tacheté de noir
Ïlus foncé ; ses yeux sont d'un gris d'argent presque blanc.
1 avoit été apporté de Java à l'Ile-de-France , et envoyé de
là par le général Decaen à l'impératrice Joséphine, qui l'a
donné au Muséum. Ses jambes étoient plus basses que celles
de la panthère et du léopard ; mais sa taille étoit à peu près
la même. Comme ses taches étoient, de plus, rondes et sim*
pies , au lieu d'ëlre en rose ou en œil , on ne pourroit rappor-
ter cet animal à aucune des espèces k fond fauve , et il est:
difficile de se pas le considérer comme une espèce particu-
lière. Cependant sa tête osseuse ressemble beaucoup k celle
de la panthère." (Cuv., Recb. sur les esp. de chats).
. On doit vraisemblablement rapporter à cette espèce, une
S anthère JUHredoot M. Delamétherie donne ta description
iasXç Journal de Physique Ae juillet 1788. Cette panthère, en.-
royée du Bengale k Londres , étoit haute d'environ deux
pieds deux ou trois pouces. Sa longueur étoit de cinq pieds;
sa queue longue et bien fournie. Sa tête- avoit les mêmes
firoportîons que celle de la panthère. Son museau étoit
arge ; ses oreilles courtes i ses yeux petits avec la prunelle' ■
d'tm gris clair, et le reste d'un gris jaunâtre. Sa robe étoïl
d'nn brun très-foncé , et marquée de taches d'un brun encore
plus noir, et qui ressembloient à celles de la panthère.
S, l'occajûon'de cet animal, ^L Cuvier fait Tobservation
que la figure jointe à la descrii^tibn qu'en donne M. DeU-:
dt, Google
C H A ,„5
mjtherie, n'est antre qâ'ime figure de la panthère de BnSbn
aoircie.
On ne saorolt placer dans ce paragraphe le jagutuilé de
Marcgrave, grand chat d'Amérique qui u'est qu'une variété
noire de Vesçict jaguar, connue des auteurs sous le nom dq
jagaar noir. ^V. cette espèce. )
§ 6. Chats de moyenne taille , kaits sûr jambes , à oreilles gar^
nies de. pinceaux àe poils à textrémiié, à queue maytiax ou
très-courte (les lynx)-
Onzième Ewice. — Le LysxDES ATiClESS,'aaChRKCkL,felis
caracal, L.)i Lyns DE Barbasie, L\I4x du Levant ; le Cora-
cal, Buff. , tom. g , pi. aij., et suppl. tom. 3, pi. 4^. lyna d une
amieur umforme d'un roux vâneax , à oreilles noires en dehors ,
hlanches en dedans , ei dont la queue aittiailes talons. (Cuv.)
Ce chat se rapproche beaucoup du lynx par la grandeur
fit la forme du corps , par l'air de la tète , et encore plus par
lelong pinceau de poil aoir qui est k la pointe de ses oreilles;
cependant le caracal n'est point moucheté comme le lynx ;
il a le poil plus rude et plus court, d'un gris roux uni-
forme « plus clair sous la poitrine et le ventre; la queue a
le tiers de la longueur du corps ; le museau plus al-
longé , la mine beaucoup moins douce , et le naturel plus
(eroce. Le lynx n'habite que dans les pays froids et tempérés;
le caracal ne se trouve que dans les climats chaudsde la Tur-
quie, de la Barbarie , l'Arabie, et la Perse. Comme le lion
et la panthère , il vit de proie ; mais éUnt plus petit et
bien plus foible , il a plus de peine i, se procnrer sa sub-
sistance; il n*a , pour ainsi dire ^~ que ce que les autres
lui laissent, et souvent il est forcé de se contenter de
Içurs restes. Il s'éloigne de la panthère , parce qu'elle
exerce ses cruautés lors même qu'elle est pleinement rassa-
siée ; mais il suit le lion, qui, dés qu'il est repu, ne fait de
mal à personne; le caracal profite des débris de .sa table ,
quelquefois même il l'accompagne d'assez prés, parce que
grimpant légèrement sur les arbres , il ne craint pas la co-
lère du lion qui oe pourroit l'y suivre'^ comme fait la pan-
ibère. C'est par toutes ces raisons que l'on a dit du caracal,
qull étoit le guide aule pofirpoyeur du Âbn; que celui-d, dont
l'odorat n'est pas £n, s'en servolt pour éventer de loin les
autres animaux, dont il partageoil ensuite avec lui la dé-v
ponille.
Ce quadrupède carnassier ne s'apprivoise que très-<U£Sci-
dt, Google
fo& C H A
kMKtil^ «kpeAdiMr kn^il ett fài ^ejaM «-^ert amc soin ,-
on peut le dresser k la chasse, '
Le earacal à, longue queue du Bengale, Gçiré par Edtvards,
et' edsuitepar Baffon, sujfpl. tom. j, pt. ^a, est vraïsemBU—
Ë^léineat ^fférbat du caracaf proprement dit , et c'est peat-
Arff fe Itti qu'anse sert aui fiides pour prendre les lièvres ,
les lapins, et même les grands oiseau, qu'il surprend et sai-
sit arec une adresse singulière.
Le' caniCaF, sefon M. Cuvîer, Te vrai lynx des anciens, dont
ib- fAK'dit que ïx Toe- étoh assez périmante pour p^dtrer les
corps opaques, et dont l'urine avoitlamrTreiftfuseproprifté
de devenir un corps solide , une pierre précieuse , appelée
lÊfdi ^MÊàém, m m aniusFt f>k»fe«)t, aussi bnH'qae toMes
ieaftapniti» tfa'^a lui'MtribtM. Ce lynx imaginMW n'a' atc
«■■ rnfKirt. »ec le «rai l^nx, ou pfocAt avec te caracat,
qmt: cen» à» wm. 11 ae faut doae pas , comme font bit la
plupand«iitMsraKit«», attÀ)Hieràcdtti~ei,qm eMtwStre-
yëel, le» pTOpriélés de cet aaimai nnagnaîre, 1 l'existeiKe
ddoori Fine uù-Btéme n'a p» L'air de «ran.pvifm'UB'ov
pane que «natpc: d'âne béte «straovdiaMrc , ei qu^ b! auv
k la t£te des rs|^jfia, des pé^aws , des licornes etfcs «ttre*
prttdigcs' ou inoastre& qn'eaGmtc F£thiopie.
Doutiime Espèce. — Le Ly«X OBl>HtA»B (/(£f fy)U>)t, tinn.
Loup cekvieb des Caorreurs; Lynx Su^ faute rouâiltnt U
plus soaeeai moMekeié de bnut ou de neir , à tfueue trè>-caurU^ ,
noinàfexMmké, Cor-v U Lym, BaS^ tom. 8 , pi. ai.—
Sc(m^ Saugth. pi. log. pi. £. aS de ceSkt.
L« IfOE se tiionyff daas lei^Fondes &Trtts'dn b«vA de l'M*
le«Mga*, dB U LilbuxuèCr de la Moictivte, d6 la Sibérie «I
da toBtts Itn parties leptentrÏMiateg de l'ancien cOfl&'Acilt,
eEneikrilpas êtncmfondaawcUsIyaKdtrLevantjdeUBar'
iMtîe, de r Aiabia et des antres pays ekaods, qulsom d'âne coo-
Icv nnifarai» et aaB» tacke, et appartiamedl k l'eipàee du
ectraul. { V. Fnpièec précédente:) Pthte dît qoe les premier»
Lywc ^'oa vit éi Rone , avoiest éti^^ envoyé» des Gaules.
llaintoasat ilii^ en «plu» e»Ëarap«,si c^n'estpeoti'âtw
q«Belqae>-«Dfe dans le fiâmes dïaJnes de woniâgaeE.
E cid de la Kutte' da renard' , et pèse environ visgt-^inq
UVfM. L'iadi«Mii-dédni parï>aiÀt«(tton et figuré dans l'flis-
tdir* naOsnUe d« Boffon y étoit grinérakment d'tH>e câuieup
Céuv* f oànte« «n. dUMB «i ii» tes flancs , Mia>r^ de pe-
titin tacka «t prtcqnc d« peii»» bande» Wiaea pt«H app«-
renlcs sur l'épaule et sur la cuisse , et presque noife» sur
InUVres^ ptiBcipaUnent à l'eadroit des floouaUches* sur
l'aTant-bras et sur le devant de la jambe. Le bord des pao-
i:, Google
C H A tof
ptères étott Àoir; les ot«i)lei niMlres i la base et noîres
près des bords et de la pointe; le d(!datis éMt Une; hr
qneue , loo^w de six pouces , étoit fanve k Ift base et airoit
sa dernière nMHtîé noire, l-es poils étoieiit doiuc et loofj/t d'un
ponce et demi aa pfns, etc.
Le lonp-cemer a été confondn Kvec tontes tes sntres es^
pèces de lynx ,*dont la disdoction est due À MM. Cteoifroy
et Cuvier. Il vit isolé daas les forêts comme le chat sauvage*
« Il n'a Hen du loup , qnVne espèce de nurlemebt , qui , te
faisant entendre de loin , a dû tromper les ckasseurs , et leur
faire croire qu'ils eniendoiènt iin lôup. Cela se«l a peut-être
suffi jp6iir lui faire donner le nom de toap, auquel ,^ poor le
distinguer du vrai loup , tes chasseorS ont ajouté l'épithéte de
deivîer, parce qù' il attaque tes cerfs, ôô plutôt parce que sa
|ieaii est variée de taches â peu près comme celles des jeunes
cëffs , lorsqu'ils diit la livrée.... Le lynx ne coarf pas âe swile
fômmè le loup : il Marché et saute cotnihe le chat ; il vît (le
chassé et poursuit son gibier jusqu'à la cime des arbres ; tel
chats sauvages , les martes , les hermines , les écureuils n«
peiiVent lui échapper ; il saisit aussi les oîseaîu ; il attend les
derfe , les chevreuils , les lièvres au passage , êl s*élance des-
sus ; il les pretd h là gorge ; et lorsqu'il s*est rendu qlaftre
de sa victime, il lui suce le sang, et lui ouvre la tête pour
nlàligêr là cervelle i après quoi , souvent , JI l'abandonne pour
en chercher une aiitf e ; rarement il retourne à sa première
?roïe; et c'est ce qui & fait dire que, de fous les animaux, I0
fax é toit celui qui âvoit lê moins de mémoire. Son poil chdnge
de couleur suivant les climats et les saisons ; les fourrures d'bi-
f er soiït plus belles , meilleures et mieux fourrée* tmfi celles
à'été ; sa chair , Comme celle de tous lei animaux de proie ,
n'est pas bonne à manger, Buffon. »
TTeUSmeEspice.-~ha Gbat-CBBVîMi des foftYeiirt , ftlà
f^nfLitm., Goldenst., Petwant, Schreb., pi. 109 B.
Celui-ci est un peu moins grand que lé prtCêdMlt ; sa tétè
M sBD aos BOTrt d'Mh i-Wi^f&iWé, »«»!«« f ««tes tooach (-tares
d'à» bi^il twirâtt* \ sa gfiVge blanchatt-é \ sa poitritie et s»*
ventre blanc i-ÔBSsMrt claî*- ( *eê Ifteififeres , é* Vtktht WW
■que le dos , avec des ondes brunâtres légères i sa lèvre s^é-
Keore a quelques lignés BÔirJtre» sur un fohd blanc rflus-
sitre ; le nez eii tout rotissâtte , et Ite tour de l'œil blanchâtre.
Cette espèce, que M. Cùvier âédrit ainsi, est commune dafls
les Élâtï-Unis d'Amérique, et Sèspeaux sont Ifès-abondantes
âà^ le commerce. M. Base Cn a rapporté de ta Caroline.
Le Ipà âa. Missiuipi de Èuffen , l. 8 , pi. 53 , se rapprftchfc
^fciat dé tette espèce que de là suivante ; mais ta description
c,qi,it!dt, Google
„S C H A
de celnî-ci est trop incomplète ponr qa^oa puisse se déter-
miner à l'y rapporter défiaitivemeot.
Quatorzième Espèce. — Le Lywx DD Canada, j FeUseanadensiSf
Geoffroy , Cuvier ; est de la taille du lynx avec lequel il a été
confondu. II lui ressemble en effet beaucoup ; mais le fond
de son pelage ^ aa lieu d'être fauve roussâtra , est d'un gris
blanc. Les mouchetures sont d'un brun pâle , ou même ne
paroîssent pas ; le pinceau des oreilles est noir ; la queue est
courte et terminée de noir.
Uq individu de cette espèce, conservé dans la collection da
Muséum d'Histoire naturelle de Paris , n'a que deux pieds
deux pouces de long depuis le bout do nex jusqu'^ l'extré-
mité du corps , qni n^est élevé que de douze à treize pouces ;
la t&te 3 six pouces de langueur , et sa queue seulement cin<|
]^ouces. Le corps est couvertde longs poils plâtres ni£lé& de
poils blancs; il est moucheté et rayé de fjtfve ; les taches sont
S lus ou moias noires; la tête grisâtre, mêlée de poils blancs ou
'nnlauve clair, et comme rayée de noir en quelques endroits.
Le bout du DCï est noir, ainsi que le bord de la mâchoire infé-
rieure ; tes poils des moustaches sont blancs , longs d'envîroa
trois pouces; les oreilles, assez grandes , sont garnies de poils
blancs en dedans et de poils un peu faares sur les rebords x
elles sont terminées par un pinceau de poils noirs de sept li-
gnes seulement de hauteur ; la queue , qui est grosse , courte
et bien fournie de poils , n*a que trois pouces neuf lignes de
long; elle est noire depuis l'extrémité jusqu'à la moitié , et
d'un blanc roussâtre à la base. Le dessous ou ventre, les jam-
bes de derrière, l'intérieur des jambes de devant et les pattes,,
sont d'iA blanc sale ; les ongles sont blancs , et ont six lignes
de longueur.
Un autre a les poils beaucoup plus longs , les taches moins
visibles , et paroit jaunâtre glacé de blanc.
Les poils des joues surtout ont beaucoup de longueur et
Svnt termiaés de noir.
On ne sait rien de particulier sur les habitudes naturelles
du lynx du Canada; mais il est probable qu'elles sont très-
semblables Scelles de notre lynx, ou du caracal.
QumzUme Esj>ice. — Le Chaus des Anciens , FdU chaus^
puIdenst;leLi[NX botté, Bruce, Voy. tom. 5, pi. 1io;.Felàlt'
fycus, 01iv.,Voy. en Égypt, in-4°, p- 4*i Geoff., Égypt
De toutes tes espèces comprises dans ce paragraphe, an-
cnne n'a la queue aussi allongée que celle-ci : cette queue va
jusqu'au calcanéum. Cette espèce est aussi remarquable par sa
taillé intermédiaire entre celle du Ipiz et celle, du chat sauvage^
dt, Google
C H A ,<g
par son pelage btun, jannâtre en-dessns, plu clair en-des-'
soTos , présentant dem bandes noirâtres , an-dedans des bras
et des cuisses ; trois anneaux noirs au bout de la queue, et
le derrière des mains et des pieds noir comme te boot des
oreilles.
Gilldenstedt(JVm'. Comm./w^/i, i^^S), a tepremier, bienfait
connottre le ckaus, qu'il a?oit obseiré dans les lieux inondés
et marécageux des yallées du Caucase, oi^ cet animal cbasse
les oiseaux aquatiques, et poursuit les poissons et les gre-
nouilles. Bruce l'a rencontré ensuite en Abyssinie, et eo a
donné une figureet la description suivante , dans son Vcjrage
auB sources du Nil.
« Le lynx botté n'a pas plus de vingt-<leux ponces de lon-
eueur depuis le bout du nez jusqu'à l'origine de la queue; sa
hauteur, prise depuis le pied de deTant jusqu'à l'épaule, n'«t
que de treize pouces neuf lignes; et depuis le pied de derrière
I'osque sur ie dos, de quinze ponces trois lignes. Il a le dos^
e cou et le devant des pieds d'un gris sale; le ventre d'ua
Itlanc sale tacheté de rouge ; l'iric jlune , et le dessous des
yeux, aussi bien que lés côtés du museau, d'un rouge-brun,
qui s'étend, mais avec une teinte plus foncée , sur l'extérieur
des oreilles; le dedans des oreilles est rempli d'un poil
blanc très-fin, et un bouquet de poîls s'élève à leur pointe.
La queue, dans nn peu plus de moitié de sa longueur,
est variée d'anneaux noirs et blancs, et dans le reste elle
a là mSme couleur que le dos.
n Le nom de fynx ou de chai boUé a été donné à cet ani-
mal , à cause des marquas ou raies noires qm forment en
quelqne sorte> stu* le derrière et au bas de ses jambes,
des bottines, plus longues à celles de derrière qu'à celles
de devant.
' CI Ce lynx habite le Kas el Féel. Il se nourrit des débris
des grands animaux de ce pays, maïs principalement de
peiatades, qu'il surprend en se tenant en embuscade aux
endroits où elles vont boire. Un dit qu'il est assez hardi
pour se jeter sur l'homme , s'il est pressé pgr lui. Quelque-
fois il monte sur les plus gros arbres , ou se cache sous
les buissons, pour attendre sa proie et s'élancer sur elle. »
Olivier a revu fréquemment, dans la Basses-Egypte, aux
environs du lac Maréotis, le même animal (qu'il nomme
fdisUhffcus) dans les fèves, dans les fromens et dans les orges,
faisant la guerre aux petits oiseaux, aux rats et aux gerboises.
Timide et fuyant au moindre bruit , il se tient dans le désert
' et habite sous quelqne arbre toufEu, ou dans quelque cre-
vasse de rocher. La description de celui-ci ^(Fère de celte
du lynx botté de Bruce , en ce qu'elle indice des dimensions
dt, Google
jjg r, H A
pW peJttea , pt'itpi'eUe ne faitiioiat mentioo ^ rai^f J(uuc/ei
pu liât^^es ^ i^fxactériae^t pet apj^al.
End), M- Op^^fv * Hi^emM i* cjm" ^sm ji^e .d^
^uOme E»ptee.-^\ji %&KWK1. S'AcrtMQ.œ, ■P<'b «moA,
ÏJHi. ; Oiat-pard, Mém. de 4'Aca4., tam. 1."^ te Sawdj
Btd^a, «t. i4, tom. i3,pl. a6.f.pl.P.a7 decel>iet-i
CuTÏer, Ménagerie duMuséam. '
■^as ce nom in ^tvat , ptosieius espèces 4e chais paroîs-
wnt«voir été confixi^aes , ^ puripi c.es .espaces. de nz jiriaci;-
^ies- eut été Aiaûnpée? par M. Cvrïer.
^ja preojîère à laçmelle nous laisserons ce nom, a pour
tyjie Tapinial qui a vécu aa tt^éum â'Hî.stoiiie ij3'^''Ç.l,lë de '
ÎParis, et ïuii ^ été figur^ par Illaréchal et décrit par Jja.. Ç\if
vîer 4aïis l'ouvrage intiture Ménagerie i/" Muséum.
jS.a ji>atrje étoit iiq,c.wnue : U étoûinâle ; jt.ap^ssié sa.fifia/efi
JlT.r^nce , dfuit tr.pîs .à U W/éxidgtfifi i >ans éprouver Àe f lijU--
gemeot.ççtable ,4ap6 Ij laill.e et .ijajos.les jcovieu^s- PÙiwwJ 4a
n^$çavi laracjnçde Uqiieuç,il.arai^deHXpje4s;<saJ^t^^
iW^a.froîéI,»it4Vn pied,; .U Jppgiiejw.de sa tête^éHy' ip flF^irp
Eouces, etsalargeurde âeuspouQes.on^eiigDess^SgiuaieétOjit
- 'J^e 4p «.^i'Wwçes- U iifiit d'im .guArt plu? pétU fl\i un
JyiW .Çtti ^voU il Ja ipépagerie il» wftine époçuej ^ajj^
qD«^.e étoit d'tfn jiers j)l|is l<H)SHe qpe civile de ,ce Ijfl^ Soft
ftwl .étoitépals, ^a»f^ loqg ,et très-dai^; celui dp reptce pl^a
ong et plus laineux que celui des autres parties da,car)ps ; sefi
.oreilles dé p«.lU-vi;^es.d,epiiiçe;9UX 4e J>(vlâ;Vfoii44£l!a.catiileui'
4e sa robe d'«a jftfluç-limT^ cJal*".) Urapl un pefi ^ui fe
^s _ei pâlissant ^ la ^a^e ia^i;iqiu-e ; le des^qus 4e f» mi-
-cbQM'e inf<Érieure <t(>it:bt^9Ctet âéparé d» reste par go^nes
taches soires : le dos préjumtoU dans A^j9i^eur4eWf toeS
jRoirçp étrpîtes ; .deuï autres, jiius .largea,, iolevompfiee dies-
jpafififiv «sp^QB, s'éte^doient obliguemeat surtes,c£K^, et
ifUe troisième eacoce plus oblique et p^us div^ée , ,<^qc4ipoit
^a pArUe flupéoieure de ll^ftule s«;ulemepti tfiiat le t/ùifs d^
corps éteit parsemé de petites t^che^ jrqégi|liëcefi,,Àn4^sW*
plemefi, d'.onaoir iboce ; .celles qui ^toievt^wr îles j^t^ei y
Jorntot<vtt dos espaces de cub^s tran^v^râes; la.qflttae 4e|^ii-
d.QÎt jusqu'aiis jiH3etA,,et étoit mai;suéË4^uas,tpvt«.sa4(Wgpqitr
4'aimeai)x i)»t^s;aer na-fiutd 44Hve.
dt, Google
G H A „,
Tiuuâetiftiimûuot; cepomUnt il ^oît gae cflut Jeetaotu
venons de rapporter la description , appartient à l'Am^rjque
ménâîMi^^^ iu moim w ïou «« «rait ig Unelnage de
H- d'Azw»4 ^oi a re^osim 44w «c m/tam imm»iï,m^m
ipi'il a déciSte dans «ab M^mge i^w 1^ uq» 4« nfonco)» ,
aou tpte BnSbn ctofoititse -fiel)ii.dii diAt qtf'^-f uppjëwMifr
M. Cavierpenievv c'est àJ'fipW •d«'QCM«w'4'jH«^
r^ue jp'il Cutt «^^korter le «luri «îr miwltifiw Ae Pniirt ,
^«4 ui£Sel4'ÂÛéri9oe,«t Ir 'f"i' ^tnrf rlin ifiaÂi'rairicini
jepjrû^ dont les tackée MBt jw>i«s atmiktmitti qut je*
ueuiea. JLe ecival figsré du» SuffMi ceMunUe «umù faevi-
coopA celui.de U méftig^a mus ce àdwinrji lattchM
woos jé^gBixèxxmtjA xasdec
tuSm de Collioimi <¥. SwCT- «ifi^il. 3), iM «a réMétoPOÎt
ou pe 4tHiPwir »« idiffiéDerDàt |whbi d'>caf^e.d« Bo4Pe4wvaI.
Gepesdant î^ e»t faéaNemq» pfats 'fffUt, ftuaqa'il ■*« «pe
jâ^raenf puKesids kwgwnrj foiaque le(JMtrei«ii'OQt9Fingt>
vutre à «nai(«, ^
ITBlrfnU -ce ^hat iîgtt de. la Carttiae t'étstO, ^miuHAi en
litn<é'icsfèce, sousne c«>]Ms p» iMiâle de rajiponer
id at .descr^OMa. 11 ^abtte les forAts 4e l'Améflqne
. Xe ntUe cM^ 4a .gr«i4ear ^''So «hM -côm-
; sa couleur est d'un brun clair, mSIé de poils gi4s;
on jjemar^pie d«s caicâ Aaices .asâei larges^ ^acéos .en jTfinne
de rayons tout le Jo9jgd««oncqrps^.aiu' les j:ûl^,, fkffvisil»
tSte ')usqu''Jl la queue, qui qst atmalëe 4e AOÎrft^eblMU'.fic
feutre est d'usé pcutlAaricJwe^ awc Ma tadwesmwroi- Ù y a
deux larges taches poires.sous les yewi.de çbaaue cdt^4u^eill
les inoDstaches sont composées de poUsiroiidA st nmIiï). J^
femelle est de taille ^plos mince; eEeie»t taïUe «Mi^Fe dW
pis roassâtrcuDs .aucune tacbeiSJV^edt^jÂU jiBeLaiÊbe«»fiiii»
surje Tentrc, ^ estd'iHii>lapc isale.
Qiuuit.àia {Uktrieid» servRl défrit dam cctiMicle., 'sip
comme il y a lieu4e le croïpe, M.id'Àz»eii«fti*«;i«eD«aBu.«s«.
iniaraazya dans cet animal , it resteroit certain que c'est dwu
lePaufguAy^et JesâutiosjNU'iiieis dc^'^Aotéri^tËaB^ôdianal»
curirttaïuntra.j.ga'ilXertùtja-AwHiWtiAalaîtB^.
Le wi<nl-deda>ràiiiige»càoi^<d'iiite<fëntci«é et^lyne«gi-
iiMi4trtriui!iflÎM0m--ilf)e^anoitque ia noit, <et -ooitcfaé sur
itîtrtlrt 'Pjiàfalitilr îniir. ilifnimit inm rrnir Am niTtln pr*ti-
gienx.
dt, Google
>» c n A
Shaw, tooi. i,pl. S8; panlhin its itiAétaïâms de Paris/
t. 3, pi. 3.
Cet animal, qui existe aassi dans la collectîan âfeMoséuid
d'Histoire naturelle de Paris, est un peu plus ^etit que le
précédent, auquel il ressemble beaucoup, puisque son corpd
a'a que ringt-^sîs pouces de longueur. Ses taches sont pluâ
grandes, moins nombreuses , formant des bandes trèg-mar-
qaées aux épaules et aux jambes de devant'.
Buffon rapporte à son serval , i." le chai^dgreàu Cap , de
Kolbe ; mais M. Cuvier regarde comme insignifiante la des-
cription de cet animal, et voit plutôt dans sa figure une hyène
tachetée , qu'un quadrupède du genre deS chats ; a." le çhat^
tigre du Bengale , de Lhuilier ; mais cet animal ayantla taillé
du mouton, est plus grand que notre serval ; S.° enfin le serval
du Maiabar, de Vincent Marie , qui , étant moins grand que
, le civette , est trop foible pour notre animal.
La notice quft donne. BuQbn sur l'histoire du serval , ap-
rartient à ce dernier , qui se trouve dans les montagnes de
Inde , et notamment sur la c&te de Malabar, o& il a reçu
des habitans le nom de marapaié , et des Portugais qui y sont
établis , celui de seival. 11 se tient presque toujours sur les
arbres, où il fait la guerre aux oiseaux. Il est très- leste et
très-adroit ; son naturel est féroce ; cependant il craint
l'homme et le fuit, à moins qu'il ne l'irrite. Une s'apprivoise
pas.
Dijs-huùiènu Espace. — CfiAT SAOYASE DE LA Nouvelle^
ESPAGNE {FeHs Titexicana), Nob.; Chai sauaage de laNoweSe-
E^agiw, Buiî,, snppl., t. 3, pi. 43.
Selon M. Curier, c'est à tort queBuffon a réuni à l'espèce
du serval cet animal, dont on lui avoit envoyé d'Espagne un
dessin colorié avec la notice suivante : •< chat ti^e , chat des
bois ou chat sauvage de la Nouvelle-Espag;ne , dont la hau-
teur est de près de tïois pieds ; la iongueuf, depuis le bout
du nez jusqu'à la naissance de la queue , de plus de quatre
pieds ; dont les yeux sont peUts et ta queue assez courte ; le
{toil d'un gris-cendré blanchâtre , moucheté de noirâtre ,
etc.
Cette espèce n'étant fondée que sur une notice ans» peu
circonstanciée , ne sauroit être admise définitivement ; ce-
pendant M. Cuvier pense que si cette notice a quelque choâe
de réei pour objet , ce chat sanvage de la Nouvelle- Espagne
devra constituer une grande espèce, très-différente de toutes
celles que nous connoissons.
DLe-oamime Espèce.— he MAmiL ou MaHooi. (^Fdis manut),
Pallas ; Gmel. Chat distingué par Pallas , mais peu connu ,
dt, Google
C H A „3
et dont il n'esiste pas de figure. Il a élé confondu assez lé-
gèrement avec notre chat sauvage. Il paroh ressembler an
lyoE à pelage roux sans tache ; mais sa queue est proportion-
nellement plus longue. Sur le sommet de sa tête sont deux
points noirs'; il y a deuzbandes noires parallèles sur les joues;
la queue est marquée de six anneaux noirs.
M. Cuvier le place dans la division des chats proprement
dits , parce que , dans sa description , il n'est point dit qu'il
ait de pinceaux aux oreilles ; ce qui te feroit reporter dans
la dirision des lynx. /
Il est de la Mongolie. Ses habitudes naturelles sont in-
connues.
Vin^meEspice. — Le Jacuajiondi ou ¥a.Gua.ro(1Di. D'Aï
zârai Voyag., pi. lo; ( Fdisyaguarondi') , Lacép. La connois-
sance de cette espèce est due à M. d'Azara ( Essaisw l'His-
toire naturdie des Quadrupèdes du Paraguay , tom, i de la Tni'
daetîon fiaaçeàse , pag. 171 et suivantes ).
Ce fjiat, qui a de grands rapports avec notre chat saurage*'
a prés de trente-sept pouces de longueur , et sa queue en ^
environ quatorze. Son corps est proportionnellement plus
long que celui du chat d'Europe , ce qui lui donne en petit
quelques rapports de formes avec le couguar ; son ventre est
moins gros , sa tête plus petite , plus courte et moins jouf-^
flue ; son museau plus allonge et sans enfoncement entre le«
yenx; sa qneue plus touffue, ses jambes plus épaisses; ses yeux,
qui sont petits, conservent la pupille arrondie, quoique tour-
nés rers le soleil. Son pelage, qui est doux et propre à faire
de bonnes fourrures , a une nuance sombre et uniforme, qui
résulte de ce que chaque poil est alternativement rayé de noir
et de blanc sale. Les mêmes raies se remarquent sur les mous-
taches, qui sont moins fournies que celles du chat commun.
Le jaguarondi 'ressemble encore au chat sauvage par
labitudes et ses mouvemens. Il . vit seul ou par couple 4
les bois et les halliçrs , et ne s'expose point dans les lieux
d^ouverts. Il grimpe avec agilité sur les arbres, et ne chass*
qi^e ta nuit aux rats , aux insectes , atu oiseaux, et même
aux volailles. Bien , dit-on , ne le fait fuir , et il s'attache aux
fesses des cerfs et ne les lâche point, malgré la vitesse de ces
animaux, jusqu'à ce qu'il Us ait tués. M. d'Azara ne doute
pas que l'on ne puisse apprivoiser facilement cette espèce , .
parce qu'il a vu un iodividu , pris adulte , qui se laissoit tou-
cher après vingt-buit jours dé captivité.
Vi:^- unième Espèce. — Le Marga.Y {Fdts iîgnna) ,
Linn. , Erxleb.; BuCfon , tom. i3 , pi. 37. Le margay est
beaucoup plus petit que l'ocelot; il ressemble au chat sau-
VI. »
dt, Google
..« C H A.
vage ponr la ^ndeur et la figare da cor}» ; il a seulement la
tête plus, carrée , le museau moins court , les oreilles plus ar-
rondies , et la queue ptus longue ; son poil est aussi court que
celui du chat sauvage , et il est d'un jaune blanchitre marqué
de taches dont la direction est senohtable à celle des taches
de l'ocelot, mais qui en dififèrent encequ'elies aontd'uti brun
noir tiniforme , et non 'pas d'no faave bordé de noir. 11 a
le ventre d'une couleur plus claire, les oreilles noires avec
une -lâche blanche.
Le maigay est très-commun à la Guyane, an Brésil, et
dans quelques antres provinces de l'Amérique méridionale ;
c'est un animal très-vif, très-féroce et très-destructeur. 11 ne
paroh pas craindre beaucoup les hommes , dont les réunions
même semblentpeu l'effrayer. Dureste, on ne possède encore
rien de bien certain sur la manière de vivre de ce quadrupède^
que beaucoup d'auteurs ont confondu avec l'ocelot.
C'est peut-être à une variété noire de cette espèce qu'il
faut rapporter le nègre de d'Azara , qui seroit no peu plu5
graod que le chat sauvage , et tout noir.
Vingf-datxQme Etpice.^VEiRK de d'Azara(f>/û£ïm),Nob.
Ce chat, qui n'a encore été vu que par d'Âzara et qui n'est
point figuré , a trente-un pouces de longueur , et sa queue en
a onze et demi ; elle est plus tonHiie que celle du chat.
Tout son pelage est roox-clair, ainsi que la mâchoire in-
férieure; il a les moustaches et udc petite place de chaque
câté du ncE, blanches. Son poil ne diffère ni en douceur ni
en longueur de celui de l'yaguarondi , et parott très-propre
k faire des fourrures. Il est du Paraguay.
VmgtiroisHine Espict.r— Le pAJEROs de d'Azara; FeKspaJe-
ros, Nob., est aussi un animal du Parae;uay (non encore figU'
ré) , de la taille du chat sauvage, dont le poil estlong, douxet
f;ris-bmnen dessus, avec desbandestransversesroassjtrcssous
a gorge elle ventre , et des anneaux obscurs sur les pattes.
Le chat Pampa , du même auteur , ne paroh pas en diffé-
rer.
. yùigt-çuaùième Espice.^lje Guigma , F^is guigna , Molina.
Mulina, dans son Histoire naturelle dn Chili, appelle
ainsi un quadrupède du genre des chat», que l'on trouve dans
les foréta de cette contrée de l'Amérique méridionale. Il
ressemble au chat sauvage par la forme , et au snaigay, par
sa belle robe, qoi, sur un fond de couleur fauve, est mar-
quée de taches noires , rondes , d'environ cinq lignes de dia-
mètre, et s' étendant le long du dos jusqu'à la queue.
M. Cuvier, rappelant que Moliaa, auteur peu fidèle, a
dt, Google
C H A „5
^cnt de mëpioife , en Italie , Son Ftiâtoîre naturelle do Chili
soupçonne qu'il a voulu parler ici du margay. '
Vuigt-cinçuième Espèce. — Le CoLOcOLtA, Fdïs calocoBa .
Molina. '
Suivant la notice de Molina , celui-ci ressemble au chat
sauvage; mai^ son poil est blanc, avec des taches noires
et jaunes irréguiières ; sa queue est rayée jusqu'à la pointe ,
de cercles ou d'anneau^ noirs. Il vit commele guigna dans
les forêts du Chili, et il a les mêmes habitudes.
Selon M. Cuvier, ce colocolla pourroit bien n'Être oue
1 ocelot. ■ ■ ^
Vingl-sixième Espèce. — Le Chat D£ Jwa , FelU /oponen-
sis, ÎJob. ,
Ce chai, long de seize à dix-sept pouces , avec une queue de
nuit pouces et demi, est d'un peu moindre taille que notn;
chat domestique, maïs il est de même forme. Sa couleur,
dit M. Cuvier, est gris -brun clair dessus, et blanchâtre
dessous, avec des taches brunes, peu marquées et rondes,
jparses sur tout le corps; celles du dos sont allongées, et
forment quatre lignes plus brunes. Une liane, partant de
l'œil et allant en arrière, se recourbe pour Faire une bande
transverse sous la gorge, que suivent deux ou trois autres
bandes sous le cou. Ce dessin de la goi^e se remarque éga-
lement dam les ocelots et dans les margays. Cet animal
a beaucoup de ressemblance avec le tJial de Bengale, de
Pennant et de Shaw.
Il a été rapporté de Java par M. Leschenault de Latbur.
" Vingt-septième Espèce. — Le PETIT Chat sauvaoe de
i'Imde , Felis undata, Nob.
Cette nouvelle espèce est plus petite que la précédente ;
son pelage présenle des ondes plutôt que des tacbes, et l'on
pourrolt la comparer au chat sauvage Indien de Vosmaer
{Monog^^hie, pi. i8), si celui - ci n'étoit enluminé d'une
teinte trop bleue. (Cuv.)
yingt-haùième Espèce. — Le Chat proprement dit, ^Ïi/m co/iu,'
lion., etc. Erxles, etc., le Oud, Ba&l tom. 6. pi. i et suiv.
Le chat sauoage est très - grand ; sa longueur , depuis le
bout dp museau jusqu'à la naissance de la queue , est de
vingt i vingt-deux pouces; celle de la queue est de neuf
on dix. 11 en a quatorze à quinze de haut ; son pelage varie
peu ; son poil est long et touffu , principalement sur les
côtés des joues , caractère qu'il a en commun avec le lynx.
11 est presque toujours d'an gris-brun , assez semblable a-
dt, Google
,i6 C H A
la couleur du lièvce ; ube espèce de bandé noire règne le
long du Aos i on en remarque aussi plusieurs sur les cAtés
du corps et sur les joues. Sa queue est très-velue et annelée
de noir; les lèvres sont noires, et les oreilles sont plus
roîdes que celles des chats domestiques.
Le chat saurage se troure daAs presque tous les climats de
l'ancien continent; il n'existe point en Amérique; etc'est par
«rreur que Les naturalistes ont dit et que nous avons répété
nous-mêmes, daosla première édition de ce Dictionnaire, que
le chat sauvage habite le nord du nouveau continent. Cette
méprise est venue du nom de eeiid~cal (chat-sauvage), que
les Anglo-Américains donnent au lynx , et que l'on a ap-
pliqué à tort au vrai chat sauvage , qui est an animal par- -
'tiGolier à notre continent. Il est devenu très-rare dans nos
climats, et on ne le trouve guère que dans les forêts d'une
certaine étendue. 11 produit avec le chat domestique , et
il n'est pas rare de voir des chais mâles et femelles , quitter
les maisons dans le temps de la chaleur , pour aller dans
les bois chercher les chats sauvages, et revenir ensuite à
lear habitation.
Le chat est le plus petit et le plus joli des animaux renfer-
mlfs dans le genre qui porte son nom; son corps, allongé et
souple , est soutenu par des jambes courtes ; sa tète est
arrondie ; son mnseati court , et ses oreilles droites ; son
nez est saillant, nu et rude an toucher; sa gueule est pe-
tite ; de longues soiçs roides forment des moustaches de
chaque c6té du museau ; il y en a aussi d'autres un peu moins
longues au-dessus des yeux.
Les yeux du chat sont grands et rapprochés l'un de l'autre ;
la pupille, qui, dans l'obscurité, est grande et ronde, devient,
au grand jour, longue et étroite comme une ligne ; il y a
contraction continuelle dans l'iBil de cet animal pendant te
jour , et ce n'est , pour ainsi dire , que par efîort qu'il voit
â une grande lumière ; cette difficulté de voir au grand jour
rend les chats plus disposés à dormir durant ce temps que
{tendant la nuit : l'iris des chats est bleu dans les jeunes ,
vert dans ceux d'un âge plus avancé , et ordinairement
jaune dans les indivldns adultes.
La langue est mince et large à son extrémité; elle est hé-
rissée de petites pointes qui la rendent fort rude , particu-r
lièrement lorsqu'elle n'est point humectée d'une salive aben-
dante. Les chats ont les pattes de devant divisées en cinq
doigts , et celles de derriÈre en quatre seulement ; les on-
f;les sont crochus , longs et aigus ; le chat les retire à vo-
ODté , et les tient cachés dans leurs étuis , de sorte qu'ib ne
s'osent point en marcbant, et l'animal ae les fait sortir que
dt, Google
C H A ,,7
lorsqu'il vent saisir une proie , se dëfendre on attaquer , et
s'empêcher de glisser.
Le chat est joli, l^er, adroit, propre et volaptueux ; il
atoie ses aises, il cherche les meubles les plus mollets
pour s'y reposer et s'ébattre ; il est aussi tris-porté à l'a-
mour, et la femelle parott être plus arJente que le mâle ;
elle l'invite , elle le cherche , elle l'appelle , elle annonce
par de hauU cris la fureur de ses désirs, ou plutdt l'eEcès
de ses besoins; et lorsque ie mâle la fuit ou ta dédaigne,
elle ie poursuit, ie mord , et le force , pour ainsi dire , k la sa-
tisfaire , quoique les approches soient toujours accompagnées
d'une vive douleur. La chaleur dure neuf ou dîi jours, "et
n'arrive que dans des temps marqués; c'est ordinairement
deux fois par an , au printemps et en automne , et souvent
aussi trois fois et même quatre. Les chattes portent cin-
quante—cinq 00 cinquante-six jours ; elles produisent ordi-
nairement quatre ou cinq petits , qui viennent au monde
les yeux fermés et presque sans oreilles ; au bout de neiiF
jottrs les yeux s'ouvrent; quelque temps apr^s, les cornets
des oreilles prennent un accroissement assez prompt , et se ■
redressent.
Comme les chats mâles sont sujets à dévorer leur progé-
niture , les femelles se cachent pour mettre bas , et lors-
qu'elles craignent qu'on ne découvre ou qu'on n'enlève leurs
petits, elles les transportent dans d'autres lieux ignorés ou
inaccessibles; la manière dont elles exécutent ce transport
est curieuse : d'abord elles les lâchent dessous le cou , comme
pour les préparer à Être saisis par la mâme partie ; elles les
serrent ensuite avec leur gueule , de façon à ne pas les lais-
ser échapper, mais pas assez fortement pour les faire crier;-
ainsi chargées d'un fardeau qui leur est cher , elles marchent
la tête haute, afin que le petit ne frappe point contre terre,
et le petit ne fait aucun mouvement et laisse pendre son
corps et ses pattes comme s'il étoit mort ; la chatte , en te
déposant , le lèche de nouveau sous le cou.
La chatte, après avoir allaité ses petits pendant quelques
semaines , leur apporte des souris , d« petits oiseaux, etks
accoutume de bonne heure À manger de la chair; elle ea
a le plus grand soin ; lorsqu'ils commencent à marcher elle
les accompagne partout , les appelle près d'elle par un miau-
lement doux et particulier , et lorsqu'ils n'y répondent pas ,
elle miaule de nouveau ; sa physionomie prend un caractère
d'inquiétude, elle fait quelques pas dans, le chemin qu'elle
voudroit faire suivre à ses petits » les appelle encore , et re-
vient k eux; elle tâche de les emporter; s'ils sont déjà un
peu grands ; fille 1(9 traîne les vins aprè» les autres } et se
.ogic
,48 C II A
repose de temps en temps. Vieot-il à parôttre un chien ,'
celte bonne m^ère craint ^our ses petits , elle se prépare à
les défendre ; sa physionomie, qui est celle de la douceor ,
change encore de caractère , elle devient celle de la fureur
et de la férocité ; elle s'élance et se place fiëremeDt entre le
chien et sa chère progéniture ; ses, yeox s'enflamment , sa
Supille se dilate fortement, elle ouvre la gueule, montre les
enU ; son museau se fronce , ses moustaches sont agitées
d'un petit Irentblemeat , qui est celui de la rage ; elle soufdc
avec véhémence une odeur de chou gâté ou de mauvais musc,
et semhle cracher contre l'objet de sa haine -, son poil se
hérisse en même temps, ses oreilles se couchent , sa queue
se gonfle, son dos s'élève en se courbant, elle roidit ses
jambes ; dans cet état , elle exécute quelques petits sauts
devant le chien, comme pour l'effrayer etrefigagef àprcn-
dre la fuite ; elle se présente à lui en se tenant de calé ,
comme pour lui faire remarquer sa grosse queue et les au-
tres signes de sa fureur , et l'intimider davantage ; s'il avance,
elle saute sur lui, et lui fait souvent un mauvais parti; s'il
reste en place, elle a quelquefois le courage de l'approcher;
s'il fuit , elle court après , sans autre dessein cependant qu«
celui de s'assurer de son départ et d'empêcher son retour;
après avoir quelque temps fait sentinelle , elle revient à ses
petits ; souvent elle les trouve cachés dans différens coins,
où ils se sont réfugiés au moment de la fuite da chien ; elle
les appelle, et alors ils sortent tous de leurs cachettes et
s'approchent ; elle leur prodigue mille marques de tendresse,
les serre dans ses pattes, les lèche et leur donne k téter.
Les chattes sécrètent k nourrir de jeunes animaux d'un
tout autre genre , et même d'espèces ennemies. Les jeunes
chats sont jolis , gais , vifs, et surtout fort curieui ; du ma-
tin jusqu'au soir ils ne font que jouer ; leurbadinage agréable
et léger n'est pas toujours sans malice ; ils se mettent II l'afTâl
près d'une cage ; ils épient les oiseaux qu'elle contient ,
vivent des yeux tous leurs mouvemens ; ils guettent les
souris et les rais , les attrapent , les tuent après s'en être
joués long-temps, et finissent ^uelqu(;fois par les manger.
On remarque que les chats bien nourris ne mangent point
les peliU animaux qu'ils tuent. Au contraire,, les chats mal-
traités par lenrs maîtres ,' chassés des cuisines , n'ont d'au-
tre ressource , poar soutenir leur existence , qne la chasse ;
aussi s'y livrent-ils avec nn« ardïur égale à leur faim , et
V devtennenl-ils enx-mémes, sans y être dressés, pins ha-
bileï que les chiens les mieux instruits. Ils manquent de
finesse dans l'odorat ; aussi ne pouriuîrent~ils pas les ani-
maux qtf ils ne voient ploS) maifi ils l«s attendent et le» ait»'
quent par eurprise.
L:,.,i,;<,i;,G00^li:
C H A „g
A quinze oa âix-tiuit mois , ces aaîmanx ont pris toute
leur croissance; ils sont aussi en état d'engendrer avant i'âgp
d'un an, et peuvent s'accoupler pendant toute leur vie, qui
De s'étend guère au-deU de dix ji douze ans ; ils sont ce-
pendant très-durs et trèft-rivaccs , et ont plus de nerf et de
ressort que d'autres animaux qui vivent plus loQg-tempsi^Ils
peuvent même supporter un long jeûne ; l'on cite plusieurs
exemples de chats qni sont restés enfennéB ,. sans aucune
nournture , pendant vingt et vingt-quatre jours , et que l'on
a retrouvés vivans, mais extrêmement maigres et avec un
grand fonds d'appétit.
Les chats ne peuvent màcber que lentement et très-diffici-
lement; leurs dents sont si courtes et si mai disposées , qu'elles
ne leur' servent qu'à déchirer et non pas à broyer les alimens;.
aussi cherchent-ils de préférence les viandes les plus tendres :
ils aimen} le poisson et le mangent cuit ou cra ; ils boivent
fréquemment.
Leur sommeil est le plus aouvenJ fort léger ; mais lorsqu'ils,
reviennent d'une longue expédition , ou quand ils ont nien
mangé , leur sommeil est si fort que c'est une espèce de lé-
thargie dont on ne les fait sortir qu'avec assez de peine. En
s'éveillant, s'ils se lèvent tout i coupenroidissant les jambe»
et en élevant fortement le milieu du dos, ils ne manquent pas
de se recoucher à l'instanL
Un nuirmure sourd et continu est l' expression du conten-:
tement , de l'affection , et mâme des désirs des chats. 1^ ont
encore une autre manière de marquer les sensations agréa-
bles qu'ils éprouvent, en élargissant les doigts, et en posant et
relevant alternativement les pieds de devant ; mais cette es-
pèce de pélrisgement n'a lieu que lorsqu'ils se trouvent lur
quelque meuble mollet , comme un coussin , un lit , ou qu'ils,
appuient leurs pieds sur les vËtemens de la personne qiTiJs ca-
ressent. Les, petits chats, dans le moment où ils teltent avec
le plus de plaisir , pressent de la niânie manière les mamelles
de leur mère.
. L'agitation de la queue est on signe de colère ou de pas-
sion violente , dans les chats. Ils la tiennent relevée et droite ,
en marchant vers un.ob)etqni les flatte. Lorsqu'ils sont assis ^
ils la font ordinairement revenir en rond sur leurs pattes de
devant , et lorsqu'on les relient de force, ils témoigna' 'cor
impatience par le mouvement de balancement qu'ils donnent
<l son extrémité.
Les chats sont très-curieux^ on les voit Saîrer tons les
meubles d'un appartement, toutes les plantes d'un jardin , et
^elte manière de reconnoiire les objets leur sert davantage
que leurs yeux dans le grand jour. Ib craignent l'eau , le iroid
,i,i''.dt, Google
_,i6 C H A
«t les maoyaises odeurs ; ils aîmenl à se tenir au soleîl ; îb
cherchent à se gtter dans les lieux les plus chauds , derrière
les cheminées on d^ns les fours ; ils aiment aussi les parfums ,
et se laissent volontiers prendre et caresser par les personnes
qui en portent : l'odeur de la plante qu'on appelle Vherfie ait
thaï ou cha/aîre^Mpeta cataria,L.'), leur fait éprouver une sen-
sation si délicieuse , qu'ils paroissenl transportés de plaisir.
Od est obligé , pour conserrer celte plante dans les jardins ,
de l'entourer d'un treillage fermé : les chats la sentent de
loin , accourent pour s'y frotter, passent et repassent si sou-
vent par-dessus , qu'ils la détruisent en peu de temps. La va-
lènane et le mamm leur plaisent aussi beaucoup.
Les chats marchent légèrement , presque toujours en si-
lence et sans faire aucun bmit ; ils se cachent et s'éloignent
pour rendre leurs excrëmens , et les recouvrent de terre ) de
cendre , ou de toute autre matière pulvérulente. Comme ils
sont propres , et que leur robe est toujours sèche et lustrée ,
leur poil s'électrise aisément, et l'on en vdit , surtout pen-
dant les grands froids, sortir des étincelles , lorsqu'on le frotte
avec la main.
Il est impossible de retenir le chat mâle , dans la saison où
les femelles sont en chaleur. Il s'écarte souvent fort loin de
son habitation , et ne revient qu'au bout d'une quinzaine de
jours et même d'un mois , les oreilles déchirées , la face et le
corps couverts de coups de griffes, marques snngtantesde ses
combats amoureux. Si l'on veut conserver un chat mâle dans
toatesa beauté, il est nécessaire de le faire couper. Parla cas-
tration, il devient sédentaire , sans cesser de faire la chasse
aux souris ; il acquiert plus de grosseur, et il perd l'habitude
de lancer en arrière son urine acre et d'une odeur forte , sur
les meubles et sur tout ce qu'il rencontre.
Dans leurs courses sur Tes toits les plus escarpés , les chats
sont exposés k tomber de fort haut ;'maîs ils se trouvent tou-
jours sur leurs pieds , de sorte que la chute est pour eox sans
danger. Mais ce n'est que dans le cas où ils tombent d'enx-
mâmes que les chats sont à l'abri des accidep ; ils se bles-
sent el se tuent pour l'ordinaire, qifand on les jette d'un en-
droit élevé.
Après avoir mangé , les chats passent leur langue de cha-
que côté des mâchoires et sur leurs moustaches, pour les net-
toyer. Comme ils ne peuvent atteindre , de leur langue , les
côtés de la tête , ils mouillent une patte de leur salive , et la
frottent ensuite sur ces parties pour les lustrer.
A la sortie de leurs dernières dents , les jeunes chats sont
ordinairement malades ; on les volt alors souffrir beaucoup ,
languir et maigrir. Ui sool sujets aux yomisaeaifiiis , qu'ils
dt, Google
C H A rit
font précéder de crîs doulonreux ; ils fonl de grands efFortS
pour romir. Comme les chiens., ils mangent le r^ren-denl et
quelques autres graminées. L'esprit-de-vin et l'opium sont
pour eux des poisons mortels.
C'est à tort que l'on pense général ement que le chat n'est
pas susceptible d'attachement. Quelque perverses que l'on
suppose ses inclinations, elles se corrigent, elles acquièrent
nn caractère aimable de douceur, lorsqu'il est traité avecmé~
nagement, et qu'on l'a hctbitué aux soins, aux caresses et à la
familiarité. Le chat étoit , parmi les quadrupèdes, celui dont
.les Egyptiens 'punissoient le plus sévèrement 4a mort , soit
■qu'on Peut donnée par inadvertance, soit de propos délibéré.
. On étoit toujours criminel quand on tuoit un chat , et ce
-crime'ne s'expioit que parles plus cruels supplices. « Quand
« le chat meurt de sa mort natqrelle , dit Hérodote , tous les
- gens de U maison où cet accident est arrivé se rasent les
- ■ sourcils , en signe de tristesse. " On embaumait le chat, et
on l'enscvellssoit k Buèaslis , actuellement Basta. La véné-
ration des Elgyptîens pour cet animal , étoit fondée en partie
sur l'opinion qu'ils avoient , qu'Isis , la Diane des Grecs ,
voulant éviter la fureur de Typhon et des Géans , s'étoit ca-
chée sous la figure du chat. Ils représentoient le dieu Chat ,
.tantôt avec sa forme naturelle , et tantôt avec un corps
d'homme portantune tête de chat. Le «ilence des naturalistes
grecs , au sujet du chat domestique , semble prouver qu'il n'y
en avoit pas autrefois dans la Grèce.
Les variétés de l'espèce du chat ne sont pas , à beancoup
près , aussi nombreuses que celles de l'espèce du chien ; les
différences de forme qui existent entre elles, sont aussi bean-
coup moins remarquables.
Les chais smwages varient beaucoup , quant à la taille et
an fond de leur pelage plus ou moins gris, plus ou moins
roux; mais leurs marques ou bandes sont toujours sembla-
bles. Quant aux chats domestiques, iears différences prin-
cîpales sont les suivantes.
Pallas a observé une race singulière de chats , dans la
province de Pensa , en Russie. (Nouveau Voyage dans les gou-
vemanaa mériàiojiaua: de l'empire de Russie , pendant les années
1 793 et 1794 1 traduit de rtdlemand , 1801.) La forme de ceS
chats , et surtout la qualité et la couleur de leurs poils y
présentent , dit-il , quelque chose d'extraordinaire- Leur
grandeur est moyenne , leur tête allongée et effilée vers le
museau , et leur quene trois fois plus longue que la tête ; les
pattes sont plus petites qne celles des chats communs ; le
poil ressemble À celui de \a fouine , et il est un peu moins hé-
ri&sé que éelm du chat cpounua ; celui dont la queue rst-gar-
dt, Google
nie , uniment roQclié , a quelque anaiogje arec les pluro«a ies
oiseaux. Une leinle de châtain clair est à peu près la même
aur tout le corps \ elle est un peu plus noire sur le dos , par-
tirulièrement au mâle , et plus pâle en dessous ; cette teinte
devient plus blanchâtre sur la gorge. Le noir dont le miiseaa
«si couvert, s'élargit jusqu'autour des yeux , et se prolonge
encore en poiple vers le front ; les oreilles sont également
noires , de même que les pattes et la queue. La partie lai-
neuse du poil est d'un gris blanchâtre. La femelle porte une
tache blanche au cou.
Cette race singulière de chats, que PaHas soupçonne
être produite par le mélange de deux espèces d'animaux, a
l'odeur et presque tontes les habitudes des chats communs ;
mais cent de Pensa étoient Uès-sauvages dans les coromen-
cemens ; ils chercboient les troos , les caves pour s'y cacher ;
ils alloient même jusqu'à s'enterrer , et ils n'ont encore rien
aujourd'hui de la sociabilité de notre chat domestique appri-
voisé.
Kolbe dit qu'il se trouve des chats de couleur bleue, aa
Cap de Bon ne -Espérance. Cette race de chats biens, on
plutôt couleur d'ardoise , se retrouve en Asie , dans la pro-
vince du Chorazan. Le poil de ceui-ct est fin, lustré, dé-
licat comme de la soie , et long de cinq i six doigts sur la
queue. Ces chats ressemblent par la couleur à ceux que nous
appelons chais chartreux, et, à la couleur près, ils ne difTèrent
pas de ceux que nous appelons chais d'Aagora, dont la beauté-
vient de l'influence particulière du climat de l'Anatolie Soit
ils sont originaires; comme les Chais d'Espagne , qui sont Ton~
? es, blancs et noirs, et dont le poil est aussi très-doux et irès-
ustré, doivent cette beauté àl inHuenq^daclimat d'Espagne.
Il passe pour constant que l'on ne trouve point de chat
mâle de trois couleurs; mais cette observation, si elle est
exacte , ne peut s'appliquer qu'à la race d'Espagne. Dans le&
chats domestiques de la race commune, ce mélange de troi&
couleurs, quoique rare , se remarque quelquefois sur le pe-
la^ des mâles.
£n Chine , il y a des chats ji long poil avec les oreilles,
pendantes , que les dames chinoises aiment beaucoup , et qui
ne paroissent pas di0iérer de l'animal que les voyageurs
nomment sumx-a. Leur couleur est noire on jaune , et leur
poil extrêmement luisant. Les Chinois mettent à ces' ani-
maux des colliers d'argent au cou, et tes rendent extrême-
ment familiers. Comme ils ne sont pas communs, on les
achète fort cher, tant À cause de leur beauté, que parce.
qu'ils font aux rats la plus cruelle cuerre.
L«s chats ne sont pas, comme les chieoStSiqets às'ajtérec-
dt, Google
en k ,,3.
et k dégénérer Ior*qu'on les transporte dans des climais
chauds. Les chats , transportés dans les Antilles et autres ties
d'Amérique , ainsi qu'en Guinée , s'y sont infiniment multi-
plies, et y ont conservé leurs couleurs et leurs formes.
Les peaux de chats forment une branche assez considé-
rable do commerce de la pelleterie ; l'on en prépare des
fourrures. L'ÏLspagne en fournit beaucoup; mais la ^lus
grande quantité de ces peaux se tirent du Nord. La Russie
en vend non-seulement à l'Europe , mais encore aux Chi-
nois , grands amateurs de fourrures. Le poil du chat d'An-
gora, ainsi que celui du lapin d'Angora, est susceptible d'être
filé; on eu fait des gants, etc. On emploie les boyaux da
chat pour faire des cordes à violon , et notamment des chan-
terelles, (besm.)
CHAT. Ou dount! ce 00m à un poisson du genre Si-
lure , qui se trouva dans U mer et dan» les rivières de I9
Caroline , c'est le siliwtfilis de LionceuB. On ne le mange
pas , quoique U chair , tHte , ne soit pas désagréable au
gofti , ainsi qoe j'ai pu en juger souvent. (B.) .
CHAT. Petite espèce de G&B&NCS qoi croît k la côte
de Malabar, (s.)
Chats fossiles. Des âëhm d'one grande espèce de
chat ont été trouvés dans les cavernes de (îaylenrentb , en
Franconie, avec de nombreux ossemens d'ours. M. Cuvier,
après un examen attentif de ces débcis, pen»e qu'ils ng
proviennent ni dn lion , ni de U lionne , ni du tigre , encore
moins du léopard et de la petite panthère des montreurs d'a-
nimaux; et que si l'on voirait la rapporter à une espèce vi-
vante , ce seroït au seul Jaguar , ou grande Panthère
ttillée de l'Amérique méridionale, (desm.)
CHAT SAUVAGE a bamdes noibes dbs Ihbes. Sous
cette dénomination, M. Sonnerai a décrit un animal des
Indes, qui, d'après la description même qu« ce voyageur
en donne, n'est point préciaérnent du même genre que le
Chat : il ne me paroH pas difl^rer d< la Civette de l'Inde.
(s.)
CHAT-BIZAAM. Voyez Civette, (oesm.)
CHAT-CERVIER. C'est un Lynx. f. Chat, (de^w.)
CHAT^CERVIER DÛ jCANADA. K Lynx, (desm.)
CHAT-CIVETTE. V. Civette, (desm.)
CHATDE CONSTANTINOPLE. r.GEi«ETTE.(DESM.)
CHAT A CRINIÈRE. Cestle GuÉPAiiD.r. l'an. Chat.
(D£SH.)
CHAT EPINEUX. V. Coenoou. (desm.)
CHAT GENETTE. C'est la Genettb , espèSfc de mam-
mifère du genre Civette. C_desu.)
dt, Google
-' 124 'G H A
CHAT HARRET. C'est le Chat sauvage. (DES».)
CHAT MANOCL. Espèce de Cbat. (desm.)
CHAT MUSQUÉ. V- Civette, (desm.)
CH4T A OREILLES NOIRES. K le Caeacal, espèce
particulière du genre Cbat. (desh.)
CHAT-PARD. C'est le Sertai. (desm.)
CHAT DE PENSA. V. Chat doméstiqde. (desm.)
CHAT yOLANT. K Galéopithèque. (desm.)
CHAT SAUVAGE de U Nouvelle J^spagnc. V. Serval.
(desh.)
CHAT DE SYRIE. K Caeacal. (s.)
CHAT-TIGRE. Nom donoé au Seeval , au Margay
et k i'OcELOT. (s.)
CHAT-HUANT. Dénominadon rutgaire des HiBOus
et des Chouettes d'Europe ^ et que l'on a généralisée à
beaucoup d'espèces exotiques. C'est, dans Bnsson, le nom
générique des chouettes ; dans le B^m animai de M. Cu-
vier , celui d'une division des oiseaux noctumes.
Le Ckat-bbamt proprement dit. F. Chouetts-Chat-
HUANT.
Le Chat-hoaht de ia baie b'Hddsom. V. Chodette-
ÉPERVIER.
Le Cbat-rcaikt de RrdsÈRE. Nom vulgaire que l'on
ioaue en Sologne au Hibod a aigrettes courtes.
Le Cbat-bdamt blamc de la baie o'Hvdson. V.
Chouette rarfang.
Le Chat-buaist dd Canada. V. Chouette funèbre.
Le Chat-hoant de Çayewne. K. Chouette de Cayemne.
Chat-huaiit cornu. On a donné quelquefois ce nom an.
lûbou on moyen duc. F. ChOUETTE. (DEsH.)
Le Cbat-buant (grand). V. Grand Hibou, (y.)
Le Chat-huant nu Mexique. V. Chouette chicbictli.
Le PETIT Chat-huant. V. Chouette effraie.
Le Chat-huant ïLOMBÉ. C'est, dans Belon, la Chouette
effraie.
CHAT MARIN. C'est la Roussette. F. au mot Squale.
(B.)
CHAT-OISEAU. V. Grive rousse et noirâtre, (v.)
CHAT ROCHIEa Poisson du genre Squale , Sgualiu
sl^larit , Linn. (b.)
CHAT TIGRE DE LA CAROLINE. V. Cbat de
Virginie et Coase.
CHAT-VOLANT. F. Poi-atouche-Tacuan.
CHAT-VOLANT DE TERNATE. C'est le Galéo^
vithèque. (desh.)
dt, Google ,
C H A „3
CHATA. Nom arabe du Ganba. (v.)
CHATAF. Nom hébreu de I'Hirondelle. (s.)
CHATAIGNE A BANDES. Nom vulgaire d'une co-
quille classée Aans les Bochen par lÀaaxus, (^mairxnodosus').
(DESH.) '
CHATAIGNE du Brésil. C'est le fruil de la Berthol-
LETiE qui se mauge, et dont on retire une exc^lente huile, (b.)
CHATAIGNE. C'est le fruit du Châtaignier, (b.)
CHATAIGNE. Dans le cheval, c'est une partie dénuée
de poil , et de nature de corne molle et spongieuse, placée
au-dessus de chaque genou à la partie interne de l'extré-
mité inférieure de l'avant-bras dans les jambes de devant, et
au-dessousde l'articulation dujarret à lapartie latérale interne
et supérieure du canon des jambes de derrière. V. Cheval.
(desm.)
CHATAIGNE. C'est , k la MarUniqae , le fruit du
Sloane d'Ahérique. (b.)
CHATAIGNE DE CHEVAL. Frait duMAHROiroiER
d'Inde, (b.)
CHATAIGNE D'EAU. C'est la Macre. fB.)
CHATAIGNE DU MALABAR. F. Castanea. (ta.)
CHATAIGNEDE MER.Nom vulgaire des OuBsiNS-fB.)
CHATAIGNE (la) NOIRE. Geoffroy donne ce nom
à un insecte qli'il place dans son genre aiocère , et que les
autres auteurs ont rangé parmi les hispes. V. HiSPE. (o.)
CHATAIGNE DE TERRE. V. Tebhe-soix (B««w«
bulbocastanum , L.). (L^-)
CHATAIGNE DE LA TRINITÉ. C'est la Cabolinée
INSIGNE, (b.)
CHATAIGNIER, Castofiea, lam. {Moniufae pufyandrie.^
Genre de plantes de la famille des amentacées , qui se rap-
proche beaucoup du HËTHE, et qui comprend de grands
arbres et des arbrisseaux ayant des fruits épineux et des
feuilles simples et alternes. Leurs fleurs sont incomplètes et
unïscmelles. Les mâles elles femelles viennent séparément
sur le même pied. Les premières sont groupées le Tong d'un
chaton cylindrique et azillaire; les secondes , qui sortent des
mSmes bourgeons que les mates, sont le plus souvent si-
tuées au-dessous d'eux.
Chaque fleur m&le a un calice à six divisions et depuis
cinq jusqu'à vingt étamines , dont les filets, plus longs que
le calice, portent des anthères arrondies. Les Heurs femelles
naissent dans une espèce d'involucre sphértque et persistant,
qui en contient ordinairement trois , quelquefois une , deux
ou quatre. Chacune d'elles est pourvue d'un calice à cin({
dt; Google
' laS C H A.
on sis dents , fait en forme de bouteille et adhérent 4 l'in-
TolBcrc ; ce catice fait corps par sa base avec l'ovaire , qpj
est surmonté de s'a styles cartilagineux, à stigmates simples.
Après la fécondation des germes , l'involucre prend de la
consistance , et devient one partie du fruit , lequel est une
coque ou une capsule pins ou moins ronde , bérissée k l'ex-
térieur de pointes , s'ourrant en deux ou quatre parties , et
renfermant-, dans une seule loge , autant de grosses semences
qu^il y avoit de fleurs dans l'involucre. Ce sont ces semen-
ces qu'on appelle châtaines. Elles sont d'une forme orale-
arrondie , plates d'un côté , conveies de l'autre ; leur som-
met est 4égërement pointu , leur base élargie , leur peau co-
riace , lisse et brune, et leur chair blanche et ferme. Dans
les coques. qui en contiennent trois, celle du milieu est
aplatie des deux côtés. L'involucre du marronnier ou châtai-
gnier cultivé , qui n'a ordinairement qu'une fleur , ne ren-
li^rme aussi par conséquent qu'une seule semence: ou l'appelle
marron^ elle est plus grosse et moins plate que la cliftlaigue.
Le marron, n'est donc qu'une variété, souvent mgme
qu'un accident, résultant de l'avortement de deux des ovai-
res; aussi peat-on s'en procurer, en les ch,oisissant dans tous
les pays ou les châtaigniers croissent avec vigueur.
Châtaignier cohuun , sadvage et cultivé , Castanea
vulgaris, Lamarct; Fagus castanea, Linn^us. Ce châtaignier
tient un rang distingué parmi les arbres forestiers indigènes
h la France. Sa hauteur, la beauté de son pbn , l'ombrage
agréable qu'il procure à l'homme et aux animaux , sans
nuire aux grains , l'emploi qu'on tait de son bois dans les
acts , la bonté surtout de son fruit aussi sain qu'abondant ;
tous ces avantages le placent , sinon à côté du cbéne , du
moins après lui. 11 lui est préférable comme arbre d'orne-
ment ; ses larges feuilles temtes d'un beau vert sont plus res^
pectées par les insectes que celles du cbËne , et ne tombent
que fort tard en automne. Comme arb^'e utile , il n'est pas
moins précieux. Il se plaît singulièrement en France. Pour-
quoi donc n'y est-il pas aussi commun qu'autrefois ? On le
croit du moins, et ^usieurs auteurs l'assurent. Si cela est
vrai, quelle en est la cause ? 11 seroit intéressant de la cher-
cher. Cette opinion , bien ou mal fondée , a peut-être sa
source dans one erreur. Ou 4 pensé jusqu'ici que les char-
pentes des anciens édifices publics, tels que le Louvre et
beaucoup d'églises , étoient faites de bois de châtaignier ;
et, comme on ne troave plus ou presque plus de châlai'
gnîers dans les forêts des pays où sont ces édifices , on en
a conclu que la culture de cet arbre y avoit été abandonnée.
La conclusion pourroît êtrç juste , si l'obserTalion qui y a
dt, Google
C H A ,,7
donné lien l'étoit. Mais Dauhenton , philosophe qui'savoit
doater , et qui a fait beaucoup de recherches sur U nature
et la structure des bois , s'est coOTaiacu , par l'absetration la
plus rigoureuse , que la charpente du Louvre étoît faite ea
bois de cbëne. Avaift lui, Buffon avoit déiriontré que le bois
du chêne blanc , aprâs un grand nombre d'années , acquiert
le grain et le coup d'œïl du bois de châtaignier.
Quoi qu'il en soit, cet arbre mérite toute notre attention,
pour les ressources , surtout , qu'il offre pendant une grande
fartie de l'année, auK habitans des montagnes da midi de
Europe. Bival du ch^ne et du hêtre , comme eux ii habite
les forâts.
Le châtaignier aime les terres légères ; il vient dans les
tiens secs et stériles , sur les rochers, les pierrailles ; mais il
redoute les marécageuses , surtout les nlaaîres. Les col-
lines sablonneuses des environs de Pwu.'^n sont cou-
vertes , et on ne peut le cultiver dans cette ville ni dans
les plaines environnantes. Il se plaît surtout sur le pen-
chant des coteaux , où , par sa position naturelle , il a
la faculté d'étendre ses branches , et de prendre la forme
d'oranger si agréable aux yeux des amateurs. On compte
{ilusleurs variétés de châtaigniers qui ne fructifient pas éga—
ement k toutes les expositioQs. Les uns ne prospèrent qu'au-
tant qu'ils sont au nord ; les autres s'accommodent pliis vo^*
loatiers des aspects du midi et du couchant.
Cet arbre se cultive en grand , et se multiplie par le semis.
Il y a deuï espèces de semïs : le semis à demeure , pour
former des taillis et des forêts , et le semis en pépinière ,
pour avoir des sujets qu'on transporte ailleurs. Pour l'un et
l'autre , on doit choisir les plus grosses et les meilleures châ-
taignes qu'on sème à deux époques, ou dans l'automne ,
aussitàt après que le fruit est tombé , ou au printemps après
les plus fortes gelées. On doit préférer la première époque,
à moins qu'on ne mette les chataïgaes en jauge , parce qu^
c'est celle \ae choisit la nature. Mais il faut , autant q>i'il
est possible , prendre le moment oà la terre n'est pas trop
humectée ; parce que , toute châtaigne ensevelie sous une
motte de terre , commence à moisir, pourit ensuite , et est
hors d'état de végéter au renouvellement de la belle saison.
Suivant Parmeatier, on peut em'ployer deux méthodes
dans le semis des taillis de châtaigniers. Les voici telles qu'elles
ont été décrites par lui-même, dans un manuscrit que cet
estimable savant m'a cooununiqué , et dans lequel j'ai puisé >
une partie des choses que renferme cet article.
Première méthode, a On sème de trois sillons an , e( toujours
i:, Google
„8 C H A _
deux chitaïgnes k la fois, ce qui forme i peu près trois
pieds de distance; et l'on conserve le même éloignement
en tous sens. Cette méthode offre l'avantage S'avoir beau-
coup de plantes sumumëraires qu'on enlève À la seconde
et troisiëiQe année, soit afin de débarrasser le terrain, soit
' afin de remplacer les 'endroits où les germes ont péri. I)éa
3ue le rang intermé^aire est supprimé , le rang voisin sera
istant de Vautre de six pieds , espace suflisant à l'extension
des racines. A la huitième année , on supprimera encore un
rang ; et , sî les racines ^ont bien ménagées , chaque pied
sera dans le cas d'être planté de nouveau. Par cette suppres-
sion, voilà un espace de douze pieds bien suflisant, et pro-
portionné .au volume de l'arbre et k l'accroissement que
doivent prendre les racines. Si on ne veut pas replanter les
arbres arrachés^ i'^ feront de bons échalas ou des cerceaux.
Dès que les brai^d^s des arbres laissés sur pied commence-
ront à se rappreéfcer et à se toucher, c'est le cas de sup-
primer encore un arbre â chaque rangée ; ceui'qui resteront
en place, se trouveront éloiggés les uns des autres de vingt-
quatre pieds. Enfin, le temp$ venu, on les espacera de qua-
ranle-huit pieds, et l'arbre acquerra ta plus grande force.
Deuxième méthode. Elle consiste à défoncer la terre et à
la herser au moment de la plamdlion. Alorj , avec un cor-
deau, ou au moyen de quelques piquets d'alignement , on
fixe des raies égales pour la distance , et tous tes six pieds
on ouvre une petite fosse de huit à dix pouces de profon-
deur sur autant de largeur. La terre sortie de la fosse et
relevée sur les bords , sert à ensevelir la châtaigne. Oq en
place une à chacun des quatre coins , de manière que les
châtaignes soient disposées en croix. Comme la terre 4e
dessus est bien ameublie , le fruit germe aisément, et la ra-
' dicule a la plus grande facilité pour pivoter. La petite fosse
restée ouverte , a l'avantagç decooservsr l'humidité et de re-
tenir la terre végétale entraînée par l'eau des pluies , ainsi
que la poussière fine et les feuilles chassées par le vent. Lors-
que les germes seront bien assurés, que les arores auront
pris de la consistance pendant une année , on laissera sub-
' sister celui des quatre qui promettra le plus , et les antres
' seront tirés de terre , en observant de ne point endommager
les r^acines de celui destiné à rester en place.
La pépinière de châtaigniers denïande un terrain sablon-
neux , abrité des vents par des haies vives ou par des arbres
placés à certaine distance. On le prépare, on l'ameublit ,
on le dispose en planches, et on plante les châtaignes deux
à deux , le germe en haut , sur des raies droites , à six pouces
les tmcii des autres , et à trois de profondeur. Ce semis se
L:,<,i,z<,d:, Google
C B A „j
fjît en octobre , oa ihïeiïi en février. Sî la terre a de la
consistance , il faut bien se garder de l'amender et d'y mettre
aucun fumier. La végétation du jeune arbre en seroit , il est
vrai , plus forte ; mais, destiné k être planté dans un terrain
plus maigre , sa reprise serôit plus difficile. C'est la seconde
année qu'il est transplanté dans des fosseS ùavertes depuû
un mois ou deux : il ne doit point alors Are étalé. Il reste
5ans cette seconde pépinière jusqu'à la quatrième ou cin-
quième année ; et quand il a accfuis cinq à six pouces de
circonférence à unpîedetdémi de la racine , oa le transplante
enfin à demenre , el on Tététe ; mais on doit conserver soi-
gneusement le pivot. Ces dens transplantations se font à la
chute des feuilles ou à la fin de l'hiver : la première époque*
est plus convenable^
A peine le jeune châta^îer a-t-il été mis k la place
<jn'il doit toujours occuper, qu'on l'entoure d'épines pour
en éloigner les animaux; et au printemps, on le couvre de
paille pour maintenir sa tige liratche. Dés qu'elle a poussé des
jets de la grosseur du petit dotgt , on le greffe en flûte : cette
opération se fait en mai , aussitôt que ta sève est montée. Le
châtaignier non greffé s'élève k la hauteur des plus grands
arbres ; mais son fruit est rarement aussi abondant , et aussi
gros que celui du châtaignier greffé.
Cet arbre commence k rapporter la quatrième ou la
cinquième année , après qu'il a été greffé , et son produit
augmente tous les ans. La récolte de ses fruits est plus on
moins abondante , mais elle manque rarement: Dans les
mois d'octobre et novembre , on va tous les jours au bois
; pour ramasser les châtaignes ; on en fait un las pris de la
maison ; et quand on aperçoit dans ce tas un commence-
ment de fermentation , oh les serre dans le greniei^, après
en avoir séparé celles qui sont disposées à se gâter. Cette
méthode , quoique généralement adoptée , est vicieuse. Par-
mentier , dans son excellent Traité de la Châtaigne , en pro-
pose une qui lui est préférable.
« Les châtaignes, dit-îl, et les marrons ramassés an grand
soleil , exposés ensuite à I'' action de cet astre pendant sept
à huit jours , sur des claies que l'on relire tous les soirs , et
que l'on pose les imes siir les autres dans l'endroit le plus
chaud de la maison , acquièrent la propriété de se con-
server très-long-temps , et même de supporter les plus longs
trajets , sans rien perdre de leur saveur agréable et de leur
faculté reprOductHe. » '
La châtaigne est une excellente nourriture pour Jes hommes
et les animaux. Quand elle est fratche , on lamange ou cnite
»ous la,cendre chaude , ou boutUîe il l'eau ou »u lait, ou glacée
dt, Google
,3o C H A
aa sucre , oa plm commiuétnent râtîe dans nue potle pere^
de Uous et expoi^e ^ un &a clair. Se tovteA ces manières dé
la préparer , la première est sans doate U plus ancienne et la
plus natiu-eUe -, mai* elle est audsi plus uoparlaite que les
trqii autres.
Pour Hun^r ce firoit plus sain et pour le trouver plus
agréable , il vaut mieux employer la méthode suivante , de
tout temps CB usage dans le Limousin. On eoléve' aux cliâ-
tugnetrcn les pelant, leur peau extérieure et coriace -, on les
net après -daH Teau booiUante; elle péuétre , ramollit la
peUieole amère ^ni les recouvre , et la dispose à se détacher
de la substance farineuse. Quand les châtaignes , comprimées
vUra les doigts , se dépoaillent facilement de cette pellicule
qu'on appelle tan , on ôte le pot du feu ; on y introduit no
iostnimeut oa bâton brancha , k l'aide du4]uel on les remae
fortement et en tous sens :bientôt le tan se détache de learsnr-
face et s'en sépare tout-à-fait. Dans ce moment on les retire ;
«t après les avoir secoaéeg dan& un crible fait exprès , on les
lave à l'caa froide , pour emporter , avec ce qui reste de Un ,
l'eau amère qu'elles pourroient avoir conservée. Alors on les
lait cwre , sans «a« ,. dans nu vase bie|i couvert et sur un feu
doux, .
Parmentîer propose une recette pour manger la châtaigne
verte toute l'année. « Elle consiste à faire bouillir ce fruit
pendant quifflv ou vingt minutes dans l'eau, et à l'exposer
emtùte à la chaleur d'un four ordinaire , une heure après
qnc te pain ca^éié tiré, far cette double opération , la châ-
taigne acquiert un degré de cuisson et de dessiccation propre
il la conserver très-long-temps, pourvu qu'on la tienne dans
na lien extrêmement sec. On peut s'en servir ensuite en la
mettant j-écban£fer au bain-marie ou de vapeor. Ceux qui
aiment mieux la mauger froide, u'ont besoin que de la laisser
renfler k l'humidité pendant un ou deux jours. »
On fait aussi sécher les châtaignes sur des claies, i l'aide
du feu. La méthode employée i cet eOet dans les Cévennes*
L'emporte sur tontes les autres , et devroit être répandue dans
tons les pays où ce fruit sert de nourriture au peuple. La
diâtaiene autsi séchée , se conserve d'une année à l'autre ; on
pcartaioni, si l'on vent* la convertir en fzt-inc, et en faire ,
jt4a maûère des Cônes et des luliens , de la bouillie on des-
galcttcs qui tiennent lieu de pain. Mats quelque apprêt, quel-
que forme qu'on lui donne , oq ne parviendra point, dltPar-
mentier , ^ la transformer en pain levé ; et le boulanger le
plus éclairé , en appliquant les procédés de son art à 1% Cn-
rine de ce fruit , b en obtiendra jam^ qu'un aliment bïeB.
iottrieur k celui qù résulte de la préparation à la lùmmine.
i:, Google
C H A ,3,
lies cMlaigaea,' sècbet ou fi-atches; sont rentenses; les
fraîches surtout contiennent une si grande quantité d'air,
ou'oQ est forcé d'entailler leur peau avant de les faire rAtir.
Ce fmit , desséché et brisé , sert de nourriture aux bestiaux et
à la volaille ; on peut en faire une boisson fermentée , et sa
première peau peut , dans la teinUire , remplacer U noix de
galle pour les noirs.
Onretire une assez grande quantité de sucre de la châtaigne
pour qu'il soit , dans certaines anniées d'abondance , écono-
mique de l'employer sous ce rapport.
Le bois de châtaignier est employé à beauconp d'usages ;
il est excellent pour la charpente , et tient souvent lien du
chêne. La propriété qu'il a de conserver toujours son volume
égal, sans se gonfler ci se resserrer, le rend surtout très-pro-
pre k contenir toutes sortes de liqueurs ; il laisse moins éva-
porer leur partie spiritueuse qneleboîsde sapin ou de châne>
farce que ses pores sont plus petite et plus serrés : aassi fait-
on partout , avec le châtaignier , des cerceaux et des futailles
de toutes les grosseurs, dans lesquelles le vin conserve sa
qualité et se perfectionne même. On devrait, parcetteraison,
cultiver cet arbre dans le voisinage des pays de vignoble ;
d'ailienrs il procure un ombrage agréable ; il a une très-belle
forme , et il est préférable au chêne pour garnir les parcs et
les plantations d'ornement; mais il ne tàut pasle plairter trop
près des habitation» , parce qu'il répand , lorsqu'il est en
fleur , une odeur désagréable et même nuisible.
Il croît sur les montagnes , dans l'Amérique septentrionale,
un châtaignier qui ressemble si fort au nôtre , qu'on ne peut
lui donner de caractères spécifiques particuliers ; on en fait
le même nsage t^iie de celui d'Europe.
Chitaigmier nain , ou Ceataignier i CRAnES , ou Chin-
CkVlS , Fagus pumûa ^ Linn. C'est un arbrisseau de l'Amérique
septentrionale ; il y est commun. Il s'élève -ordinairement à
huit pieds ou dix pieds i quelquefois plus haut; il prend en
proportion plus de grosseur que d'élévation. Les châtaignes
qa'il produit, sont de la grosseur d'un gland , douces et meîl'-
leiires que les nôtres. Les Sauvages, qui en font usage , tes
ramassent pour leur provision pendant l'hiver. On Je multi-
plie de semences , qu'il faut mettre en terre aussitôt qu'elles
sont mAres , et de marcottes. Oo peut aussi le greffer en ap- '
proche sur le châtaignier ordinaire ; mais il réussit rarement
par ce moyen. ...
Châtaigne d'Ahébique , à larges feuilles et à gros fruits.
C'est le Sloajtea^i^ata , Iimi.Les châtaignes ^e donne cet
ajl>re sont moins ^opses que les nôtres, très-douces et fort
saines ; l'enveloppé qui les recouvre est a^issi épineuse ^ue la
dt, Google
.3» C H A
peau d'un hérisson. Il fâul le scmer comme ïe ckâaapù^ Voj.
a» motQuAPALiïR. (d.)
CHATAIGNIER DE SAINT-DOMINGUE. V. au
mot CuPABi. C*-)
CHATAIRE, Nepeta. Genre de plantes de ladidynamie
gymnospennie et de la famille des Labiées , dent les carac-
tères sont d'avo!r: un calice monophylle, tabulé, ^ cinq dents
pointues et inégales; une corolle nLonopélale, labiée , i tobe
cylindrique, courbé, et à limbe composé* d'une lèvre supé-
rieure échancréc , et d'une lèvre inférieure ^ trois divisions ,
dont celle du milieu est grande , concave , arrondie et.cré-
selée ou dentelée; quatre étamlnes, dontdeuxplusgrandeset
rapprochées; un ovaire supérieur, partagé en quatre parties,
du milieu desquelles s'élève un style filiforme , dont le stig-
mate est bifide ; quatre semences nues , ovoïdes , situées aa
fond du calice qui leur sert d'enveloppe.
Les chatairei sont des plantes vivaces , la plupart indigènes
aux parties méridionales de l'Europe. Lenrs fleurs sont on
vcrticillées , ou disposées en panicules , ou en épis termi-
naux ; leurs pédoncules sont multiflores. Quelques espèces
ont de larges bractées. Leur caractère se lire de la crénelure
du lobe moyen de leur lèvre inférieure et du rapprochement
de leurs élamines (pour les distinguer des Mélisses et des
HvssOPES , avec qui elles ont beaucoup de rapports).
On compte une quarantaine d'espèces dechataires, tontes
plus ou moins fruticuleuses, ayant une couleur blanchâtre el
une odeur forte. La seule dans le cas d'être citée est :
La Chataibe COMMUNE, JVfTiefeica/iinii, Linn. Ellcestcé-
lèbre par la passion que les chats ont pour elle. On est obligé,
si on veut en conservée dans les jardins , de les empêcher
d'en approcher , car dès qu'ils la sentent , ils accourent de
tous côtés , se roulent dessus et la déchir^ent i belles dents.
On la trouve dans les' parties méridionales de l'Europe. Elle
passe pour emménagogue , antihistérique et carminative. Son
odeur n'est pas aussi agréable que celle de quelques autres
espèces.
oioench a séparé de ce genre les espèces à feuilles dé-
coupées,, et dont le calice se ferme de poils après la flo-
raison, pour établir son genre Sausschie. (bO
CHATAL. Le.CHACAL en Barbarie. V. Chien. (desm.)
CHATAS. C'est l'hirondeUe , «B hébreu, (s.)
CHAT CHUUR. Nom mogol du Cassis, ribesrugrum,
linn. (LU.)
CHATË et CHETHETE. Noms arabes d'une espèce de
concombre , cucumù dtalt , . Li&n, , figurée par V, Alp.
Mgypt.,\xA>. ii6. (LS.)
dt, Google
C H A i33
CHATE PELEUSE ou CHATE PELUE. Vua des
nams rolgaires du Caiandhe DES GRAINS , ou CwcuUo grana"
lin, Linn. V. Calandre. (desh.)
CHATHAL ou CHACAL. V. l'art. Chiew. (desm.)
CHATLACELLA. Nom caraïbe d'une esftèce de bident
seioD Adansou, qui U rapporte à sou ^nre Ukakou. C^n.)
CHATILLON ou CHATOUILLE. On doDOfrce nom
ï la p^iu lampmye , ou Petromyzon branchial, (b.)
CHATON. Lorsque plusieurs fleurs jniies ou femelles
MDi auchëes à un ase commua, mou, pliant, plus on
noins allongé , on donne k cette réunion d'e fleurs le nom
àtchaUm, parce qu'elle a quelque ressemblance avec la
^neue d'un chat, (d.)
CHATOUILLE. C'est le Pétromtzoîi branchial, (b.)
CHATOYANTE. Nom donné par les lapidaires à des
pierres de nature tréâ-dilTé rente , mais qui possèdent toutes,
la propriété de produire à leur surface des reflets de lumière
pitu ou moins Tifs et qui parlent d'un point commun et di -
Tei]gent, ouun simple retlet d'une couleur beaucoup plus claire
4|ae celle de la pierre. Ce point lumineux, mobile avec la
pierre elle-même , disparott sous certains aspects ; il est or-
^oairement placé vers le milieu de la pierre , d'après le soin
que prennent les artistes de la tailler en cabochon ougnutte de
SDJf Celle forme est celle d'une lentille ordinairement épaisse
ou d'une demi-splière. Le quarz-agate i;Aa/<iT<in'i vulgairement
nommé eeU de dial, et le feldspath qui présente le môme acci-
dent, sont souvent confondus ensemble dans le commerce. Les
marchands de pierres ânes distinguent les variétés de co-
rindon brun et d'un vert de mer qui sont quelquefois cha-
toyantes , en les désignant par L'épithète A^ orientales. Voy.
QdAKZ - AGATE , FELDSPATH et COHINDON CHATOYANT.
On a aussi noruvaé chaulantes , àts astéries ou corindons
étoiles , dont la couleur des rayons ne Iranchoit pas sur le
fond de la pierre et ne formoit a sa surface que des traits lu-
mineux. V. Astérie.
H résulte de ce qui précède quet'on.ne sauroit assigner de
valeur exacte aux diverseschatoyantes.Ettes s'estiment àt œil,
suivant l'expression des îaailliers, et en raisoU de leur gros-
seur qui est peu, considérable , et de leur dureté ; les orien-
tales sont les plus estimées, (luc)
Chatoyante agathine. M, Delaméiherie nomme ainsi
le fiuaiz -■ agaihe chatoyant ou œiï de chat. V. plus haut.
Cbatotante ORIENTALE , variété du corindou-hyalin ,
nommé aussi saphir oeil de chat dans le commerce. ^Lcc.}
CHATTE. V. rai=iicle Chat.
dt, Google
lU C H A
CH ATUKAN. Les Jalontz donnent ce nom à on poisson
du genre des Ëstvrceous, ùccipmser stdialus. (DESH.)
CHATUTE MEKELE. On a rapporté ce nom kal-
mouque à la T(»itde bovrbevse, espèce de
(DESM.)
CHATYNG,CHASEN, CHALL, DifKrens noms da
bouleau, beiuia-aièa, Linn., dans diverses parties de la
.Tartarie- (iN.)
CHAUCHE-BRANCHE. Nom de I'Encooliviht en
Soloene , suivant M. Salerae. (s.)
CHAUCHE-CRAPAOUT. Dénâiai«ation provençale
de TEngoulevent. (s.)
CHAUCHE-POULE. C'est lenom donné an Muan ,
en Champagne, (desh.)
CHAUD, r. Chaledr-Cs.)
CHAULlOpE, CAtniJWiu. Genre.de poissons établi par
SchAeider, et regardé comme an sons-genre des EsocES
par Cuvier. Il renferme une seule espèce, l'EsocE stokias
de Shaw , prise près de Gibraltar. Ses caractères sont :
deux dent* qui se croisent sur chaque mâcboire,. (b).
CHATJUODE, Cliaalïoda, Lat. Genre d'insectes, de
Tordre des nérroptères , famille des planipenneSf tribu des
hémérobîns , ayant pour caractères : cinq articles à tous les
tarses ; ailes presque éaales et couchées presque horizonta-
lement; palpes au nombre de quatre, et âiiformes ; segment
antérieur du corselet plus grand que le premier, presque
carré ; trois petits yeux lisses ; antennes (Uminuant de gros-
^urde la base à ta pointe, pectinées ; mandibules courtes
et dentées.
J'ai établi ce genre sur rHÉMÉROBB racTiiricoRNE, He~
jnerohius pectinicomis de Linnseus e l de Fabricius , représenté
Sar Degeer , ainsi que par mon collègue et ami, M. Paliiot
e Beauvois ; dans sou bel onvrage sor tes insectes qu'il a
rapportés de ses voy^es en Aménque et en Afrique (^iÔToi-
S01 1 T near. , pi. i , jtg. 2 '). Elle se trouve aux Etats-Unis.
J'ai vu, depuis, une seconde espèce plus petite que la pré-
cédente , et dont les ailes sont noires , avec des taches blan-
ches. Eue vient des m^mes contrées. (JL.')
CHAUME , Cuimua. î^om particulier dont on disUngae,
en hoUmi^ue, la tige des graminées de celle des autres plantes.
C'est une tige herbacée , simple , garnie de plusieurs ncends ,
ordinairement £atuleuse , et quelquefois pleine d'une moelle
légère , surtout vers l'extrémité , près de la fleur. Les feuilles ,
en petit nombre , qui l'accompagnent et qui t'enveloppent par
leur base , sont un prolongement de son écu-ce. Le chaame
a un épider^ie , une substance corUcale ; et à la place du
^•oo\i
■ C H A ,35
bois, son intérieur est tapissé d'one grande qaantïté de Tais-
team de toute espèce.
£d agriculture, on appelle chaume cettepartie de la tige des
gramioéesqui reste sur le champqnatidon a fauché ou scié les
bl^s etantresplaDtes ct^réates. Le meilleur usage qu'on pnisse
faire ducliaume,estdel'enterrerayec la charrue, aassitôtaprèa
ta récolle. Possédant alors tous les principes de savég^tatian, il
servira d'engrais à la terre ; et la tenant soulevée peudant
quelque temps, il ta disposera à être plus facilement pénétrée
par la chaleur du soleil et par l'air de l'atmosphère, (d.)
CHAUNA. Genre d'oiseau de rivage étakU par lUiger ,
et qui comprend le Chaja de d'Azara , parra chaauria , Lion.
(desm.)
CHAVS 4eâ anciens. C'est ub mammifère carnassier, du
genre des Chats et voisin desLYK]i.(MSif.}
CHAUSËL. Les Arabes nomment ainsi le PiLiCAM.
(desh.) ^
CHAUSSÉE r>ES GÉANS. V. X. 3, p. 188 et salv-, a»
mot Basalte, (luc.)
CH AUSSE-TRAPE. Coquille du genre des rocAws. (b.)
CHAtSSE-TRAPE,CiiA:-iïipo,Linn.(^iig««aVpo^-
ga/nie fruslranee.') Genre de plantes de la famille des cinaro-
céphales , qui a dm rapports aret; les Cemtavbées , et qui
comprend des herhes à feuilles simples ou allées et k fleurs
composées fiosculeoses. Dans chaque fleur, les fleurons du
disque sont hermaphrodites , et ceux de la circonférence sont
femelles et stérilet. Les uns et les antres sont entoures par
un calice formé d'écailtes imbriquées , cartilaginenses , ter-
minées par une épine ailée ou épmeuse sur ses cÂtéh Le ré-
ceptacle est garni de soies roides ou de paillettes. Les semen-
ces ont des aigrettes ofâinairement simiplesi
CaATJSSE'TKAPS BTOIlÉK , OU Chaesom ÉTOILE , Cemiaifrea
eakilrofM, LinnEtos.. Cette plante indigène el auDuelle ,
qu'on trouve fréquemment dans les champs et le long des chei-
mins, aété, dit-on, appelée ainsi, parce que sen calice
fleuri ressemble aux chausse^-traaes de guerre, tille a des ttget
anguleuses , brancbues et épineuses , des feuilles sesiiLes ,
molles et verdàtres ; les latries étroites , linéaires , ailées et
dentées ; les radicales en lyre , arec un lobe terminal élargi
et aussi denté ; des fleurs purpurines, quelquefois blaoehes ,
jpl^cées ma. ertrémités des rameans. Cette plante fleimt en
juin et juitlet. Elle est diurétique , vulnéraire et fébrifuge. Ses
leuines sont amères, et sa racine a une saveur douce. Les
Juifs en emplo^oient les fwùlles pour assaisonner l'agneau
pascal; on en mange encore en Egypte lés jeunes pousses. Les
' enlâns mangent en France les réceptacles de ses fleurs avant
'i36 CITA
l'^panouisseineDt de cas dernières, som le nom àepttàarti-
chaul sauvage.
CbAUSSE-TRAPE SUDORIFtQCE OU ChARDON BÉIllT , Cen-
taurea benedicta , Linn. Les larges bractées qui environnent
ses fleurs , distinguent celte espèce de toutes les autres. C'est
une plante annuelle , très-connue par Tusage qu'on en fait en
médecine. Elle est originaire d'Espagne , et croit aussi au
niîdi de la France et dans les ilcs de l'Archipel. On la cultive
dans. les jardins. Ses feuilles înférieares sont sinnées , et pres-
que découpées comme celles du ^ùscnZff;les supérieures sont
oblongues , dentées , velues ," d'un vert clair , traversées par
'utie nervure blanche , et à peine adhérentes à la tige ; des
épines molles et courtes terminent les dents de ces feuilTes. (D.)
CHAU-TU. I4om que Us Cochinchinoîs donnent À une
espèce d'orange douce, et à pulpe vésicaleose, qui croît
aux environs de Canton en Chine, oik elle est connue sons le
nom de CguT-sO , ciirus margarita, Lonr. (tv.)
CHAUVE-SOURIS. C'est le nom commun de tous les
mammifères qui ont la propriété de s'élever dans l'air , au
moyen de grandes ailes Formées par des membranes étendues
entre leurs doigts excessivement allongés. Bans les méthodes
3 a été remplacé par celui de Chéiroptères. V. ce mot.
CHAUVE-SOURIS BARBASTELLE. V. Oreil-
lards, (l.)
CHAUVE SOURIS BEC DE LIÈVRE; Vesp. lepo-
rinus. V. NocTiLioN.
CHAUVE-SOURIS CAMPAGNOL VOLANT. V.
Ntctére.
CHAUVE-SOURIS CÉPHALOTE. V. Céphalote.
CHAUVE-SOURIS COMMUNE. V. Vespertilion.
CHAUVE-SOURIS CORNUE ùu VAMPYRE. V.
Phyllostome.
CHAUVE-SOURIS DE LA GiriTANE. r. Molosse.
CHAUVE-SOURIS FER A CHEVAL. r.RHmoLOPBE;
CHAtrVE-SOURIS FER DE LANCE. V. Phyllos-
TOHE.
CHAUVE-SOURIS (granbe) FER DE LANCE DE
LA GUYANE. V. paifLiosTOMË.
CHAUVE-SOURIS FEUILLE, r. Mégadehme.
CHAUVE SOURIS KIRIWOULA. F. Vespertiliow.
CHAUVF^SOURIS (grande) SERROTINE DE LA
GUYANE. V. ^^ESPERTiLion.
CHAUVE-SOURIS LEROT VOLANT. TTaphien.
CHAUVE-SOURIS MARMOTTE VOLANTE. V.
Vespertilion.
CHAUVE-SOURIS MULOT VOLANT. V. Mommsk.
L:,<,i,z<,d=, Google
C H A t37
CHAUVE-SOUmS MUSARAIGNE. T. Phyllos-
TOME.
CHAUVE-SOURIS MUSCARDIN VOLANT. F.
Vespertilion,
CHAUVE-SOURIS NOCTULE. T. Vespebtilios.
CHAUVE-SOURIS OREILLARD, r. Oheulabus.
CHAUVE-SOURIS PIPISTRELLE. V. Vespèrti-
UOH.
CHAUVE- SOURI S'RAT VOLANT. V. Mtoptèbé.
CHAUVE-SOURIS SERROTINE. r. Vespeutilion.
CHAUVE-SOURIS DE TERNATE. K Vestorti^
LIOM.
(OESH.)
CHAUVE-SOURIS.Nom d'un poisson dugenreLoPHiE.
On appelle aussi quelquefois de ce nom la Modrine , mia
qçui/a , Lînn. (B.)
CHAUX, (Terre calcaire, Oxyde de Cal-
cium) aussi nommée chaux vioe dans les arts. Dans l'an~
cien langage chimique, on donnoit encore le nom de
chaux aux* substances que nous nommons aujourd'hui des
oxydes métalliques , parce que la plupart dtoient obtenues
à Taide de la chaleur, et par la calcination des mélaus
qui lés fournissent. De même on disoit en minéralogie ,
Chaux-d'anlîmoîne , d'anenic , de bismuth, de cohçU, de ruiere, etc.
( V. ces mots. ) La chaux , considérée comme un corps
simple jasqu'à la découverte du potassium et du aodittm, est
connue dès la plus haute antiquité , et joue un r61e très-im~
portant dans la nature. On ne l'y rencontre cependant pas
à Tétat de pureté ; du moins est-il fort douteux qu'elle ail
jamais été trouvée sous cet état. V. Chaux native.
Elle est toujours mélangée ou combinée avec d'autres
corps , surtout arec des acides , et notamment avec les acides
carbonique et snUîirique.
Les minéraux connus vulgairement ,sons les noms de
marbra, S.C pierres et de terres calcaires, de stalaoHes, de
craie , de spath calcaire , etc. , sont des combinaisons de
chaox et d'acide carbonique. Ils contiennent environ ^3
{lour loo de leur poids de ce dernier principe. Quand on
es calcine , ils deviennent caustiques, et forment ce qu'on
appelle de la chaux vire ; cette calcination, snirant l'opi-
nion actuellement reçue , a pour objet d'enlever k la
chaux son acide carbonique et son eau de cristallisation ;
de sorte que sur cent livres de pierre calcaire ou carbonate
de chaux ordinaire , il ne reste que cinquante -cinq livres
«QviroB de chaux vire et caustique.
L:,<,i,z<,d:, Google
i38 C H A
Dans cet état, elle absorbe l'eau arec la plus grande
avidité , et il se fait alors un dégagement prodigieux âe ca-
lorique ; si on ne l'arrose que peu à peu avec âe l'eau ,
elle paroit rouge dans l'obscurité , et met le feu ans corps
combustibles avec lesquels elle se trouve en contact.
La chaux caustique est tant soit peu soloble dans l'eau ;
mais pour dissoudre une partie de chaux , il faut six cents
' parties d'eau , c'est ce qu'on appelle eau de chaux , qui est
un fort bon réactif pour connottre la quantité d'adde car-
bonique contenue dans une eaa gazeuze ou acidulé ; elle se
combine sur-le-champ avec cet acide , elle devient par-là
terre calcaire régénérée , et se précipite sous la forme de
carbonate de chaux pulvérulent -, la quantité de ce précipité
indique avec précision celle de l'acide carboiaique contenu
dans l'eau minérale , puisqu'on sait que la diaux en prend
les -f^ de son poids.
M. (xay-Lussac avoit reconnu, en 1807, en opérant la
décomposition du cKlorure de calcium ( muriate oxygéné de
chaux), par la pile de Yolta, que la chaux cristallisait,
en prismes hexaèdres réguliers. 11 est parvenu plus récem-
ment k obtenir de semblables cristaux de l'évaporation de
l'eau de chaux , en plaçant sous un récipient de verre , une
capsule renfermant de l'eau de chaux , et près d'elle un vase
contenant de l'acide sulfiioquc concentré , que l'on (enon-
velle et qui absorbe rhumitlit^ surabondante.
■ Ces cristaux , ^it-il, sonttransparens et se divisent , avec
la plus grande netteté , paralltiement à leurs bases , en
lames hexaèdres , présentant quelquefois , lorsqu'on les briae,
des fragmens rhomboïdaux : ils conservent à l'air leur trans-
parence pendant plusieurs jours ; mais ib finissent par se
changer en carbonate de chaux. » Ils sont composés d'en-
viron 89 parties de chaux et de 11 d'eau, et «envmt être
considérés comme un hydrate , ou naneni m aydronrc de
(^aux. La chaux vive absorbe , pour s'éteindre , cette atéme
quantité d'eau. ( Aon. deCh.t. t , p. 33^ , i8i5.)
La dissolution de chaux évaporée avec le contact de l'air,
ne fournit pas de cristaux , mais de simples pellicules de
carbonate de chaiit , dues à l'absorption rapide de l'acide
carbonique de l'atmosphère.
La chaux caustique se dissout sans eSerrescence dans les
acides , mais avec un dégagement de calorique plus ou moûis
considérable , suivant l'acide qu'on emploie.
Elle forme avec eux des sels pour la plupart insolubles ;
le muriate de chaux fait exception , car il «st même àéii*
quescent.
dt, Google
C H A ,33
Elle se combine arec !e phosphore , le soufre, verdit
le sirop de violettes, etc. V. la Chimie de Thénard.
TâQt qu'elle est pure , elle est absolument infusîble , même
arec te secoors d'um courant de ^az oxygène ; mais elle se
vitrifie dès qu'on y joint d'autres terres, ou qu'on la com-
bine arec certains acides.
L'usage le plus général et le plus important de la chaut
caustique, est de servir à fopner le mortier qu'on emploie
aux coûstractions , en la mêlant avec do sable ; on en fait
aussi diGTérens cimens , en y ajoutant , soit de la brique pilée,
soit de la pouzzolane ou autres matières qui contiennent de
l'argile cuite , et surtout de l'oxyde de fer ou de manganèse ,
qui sont tes agens les plus propres à opérer la cohésion des
substances terreuses.
L'un des plus eicelleos cimens modernes, et^ï approche
beaucoup de celui des anciens, c'est le ciment de ïorîot ,
qui se fait, de la manière suivante :
On mêle ensendiie deux parties de chaux anciennement
éteinte , deux parties de »abte de rivière qui ne soit point
terrens , une partie de Wiqae pllée et passée au sas ; on fait
du tout un Bortier clair , et i) mesure qu'on travaille, on j
ajoute, dans i'aoge même, une partie de chaux vive es pottdre,
la plu récente qu'il est possible, et l'on a soin de la gdcher
kioi également dans le nfonier.
C'est principalement dans l'addition de cette chaux Tire ,
que consiste le sepret ; cDe absorbe subitement l'eao super-
flue , et il s'opère sur~le-champ une cristallisation conAise
de toute la masse , qui se trouve plus sèche au bout de dem
iours , qu'on mortier ordinaire ne l'est aprÀs plusieurs mois.
On extrait la chaux vive , si communément employée dans
les arts, de différentes sortes de chatu carbonatîies.qw por-
tent alors le nom de pUrres à chaus.
Les diverses variâtes de ce minéral ôe svxA pas toutes
également propres à fournir de bonne chaux par la calci-
aatîon. Ija meiOeure , sans contredit, seroii le marbr« Uiuoc;
mais il est trop rare dans nos contrées pour y être appli-
qué à cet usage. Elle est d'ailleurs presque complètement
remplacée à cet égard , par la chaux carbonatée C9inpacte
grise. La chaux que l'on estime le plus à Paris , vient des
environs de Sealis et de Champieny, de Gorbeil, d'Es-
sooes , etc. On fait encore d'excellente chaux avec des co-
quilles , comme en Hollande, et avec des polypiers pierreux
ou madrépores , dans plusieurs îles de l'Airîque.
Les ouvriers qui emploient la chaux en distinguent deux
espèces , auxquelles ils donnent les noms de chau% grasse et
de chauj} maiffv. La première , après avoir été calcinée ;
i:, Google
,4o C H A
c'e8t-i-(lire , réduite en pcniâre , soît par Pexpasiiioa à l'air,
sait qu'elle ait été éteinte par immersion , occupe un volume
doable de celui qu'elle aroit auparavant, et ne laisse près-
que aucun résida après sa dissolution. Elle entre dam la
fabrication des mortiers communs , pour les ouvrages ex-
posés k l'eau , dans la proportion de deux parties sur une de
. sable.
La seconde , ou la chaux maigre, n'augmente après l'im-
mersion que du ^art ou du tiers, et tout au plus de la moitié
de son volume. Elle exige un excès de chaux dans la compo-
sition des mortiers ordinaires , où elle entre avec le sable ,
pour les travaux sous l'eau, dans la proportion de a à 4- par-
ties. Sa dissolution est incjimplëte. On a remarqué aussi que
les pierres k chaux qui fournissent cette dernière qualité ,
demandent, pour leur calcination, un temps double de celui
qui suffit pour les pierres calcaires i chaux grasse.
Une remarque très-importante a é\£ faite par les ouvriers
et confirmée par des expériences directes , c'est que l'eau fa-
cilite la calcination de la chaux. Les pierres récemment ex-
traites de la carrière , se calcinent mieux que celles qui en
ont été extraites depuis long-temps ; l'on est même obligé
d'arroser ces dernières avant de les faire cuire. Douze à
quinze heures suffisent ordinairement pour cette opératiop.
La masse entière soumise à l'action du calorique , doit être
amenée au rouge blanc, et la flamme qui sort par le haat
du fourneau, avoir une couleur claire.
Les marbres , la pierre calcaire compacte , les madrépores
et les*coquillesfotiniissent de la chaux grasse ; les pierres
calcaires grenues ou tufacées, les marnes calcaires , et en
général les variétés de chatix carbonatée cjui ne se dissolvent
pas en entier dans les acides , donnent de la chaux maigre. 11
faut chauffer un peu moins que les autres , les pierres k
chaux qui csDtiennem de la silice, dans la crainte de brûler
la chaux , c'est-à-dire, d'opérer sa combinaison avec la silice;
«ar alors elle ne s'éteindroit pas dans l'eau et ne pourroit
servir aux constructions.
Certaines pierres calcaires , mélangées de silice et d'ar-
gile, après avoir été calcinées , donnent sans aucun mélange
un ciment solide et imperméable. Telle est celle qui se
trouve aux environs de 'Boulogne-sur-Mer, et qui a été dé-
crite par M. Lesage, sous le nom de pi Sire -ciment. V. le
la du Journal des Mines, et Chaux carbonatée calp.
La présence du manganèse a encore él€ regardée comm»
favorable i la bonne qualité de la chaux-, suivant Bergman
et GuyloQ.
dt, Google
CHA ,4,
Quant à la fabrlcatioo , ou, comme on dit , la cuùsan de
la chaui , on l'opère avec le bois , le charbon de terre ou
la tourbe, dans des appareils appropriés à cet usage, que
l'on Domme^are, et dont la coDStnictiou varie d'après la
nature du combustible. Ce sont ordinairement des ellipsoïdes
ou des cônes réservés d^s un massif de maçonnerie en
forme de cylindre. La forme que l'on doit donner aux fourj
àchaux, n est nullement indifférente , et a occupé des éco-
nomistes célèbres , au nombre desquels , on compte lord
Stanhope et le comte de Bumford ; le fourneau inventé par
ce dernier est à la fois un des plus^ommodes et des moins
dispendieux. Il offre particulièrement ce grand avantage, que
l'on pent en retirer, par le bas, la portion de chaux qui est
cuite , tandis qu'on le charge , par le haut , d'une quantité
équivalente de pierre non calcinée, et qu'ainsi il peut élre
constamment entretenu ; ce qui offre une grande économie
pour le combusltble. Dans les fonrs à chaux ordinaires, on.
Lisse entièrement éteindre le feu et refroidir le tout avant
d'en retirer la chaux ; ce qui occasionne à la fois une grande
perte de temps et de caloriqne.
L'Art au chai^oumier est décrit dans la collection des Arts
et Métiers , publiée par l'Académie ; nous y renvoyons ceux
qui désireroient de plus grands détails à ce sujet. Ils pourront
encoce consulter avec fruit V Encyclopédie mèihodùjut et les
Mémoires insérés dans les n." ^l^., -j-^ et loo du Bulletin
de la Société d'Encouragement.
AL Sage a publié sur cette matière , il y a quelques an-
nées, un mémoire très-curîeux, dans lequel il dit que la
meilleure manière de préparer un mortier solide , propre
à toutes les constructions , et qui ne se délaye pas dans
l'eau, c'est d'employer à sa confection de la chaux éteinte
far immersion, et simplement X''^''i l"^ ''"i* conserve à
abri du contact de l'air, si on ne veut pas l'employer de
suite, et que l'on mêle après avec trois parties de sable,
ou de pouzzolane, suivant le lieu, en y ajoutant assez d'eau
pour former du tout une pâte molle , susceptible d'être
maniée et employée comme à l'ordinaire. La chaux vive
éteinte dans une grande quantité d'eau, et délayée comme ,
on le fait communément, ne donne pas , suivant le même-
rhimiste, des mortiers aussi durables. Ce savant a réussi à
composer un stuc plus solide que le stuc ordinaire, en
combinant ensemble deux pardes de chaux vive , éteinte par
immersion, avec trois parties de craie très-fine, ou blanc
d'Espagne, le tout délayé dans assez d'eau pour former une
bouillie claire. Il s'est servi de ce mélange , auquel il donne
le nom de mannoniio, ou de pierre calcaire régénérée par
dt, Google
,4, C H A ^
le concours âe l'eau, pour moaler des médailles et de petits
faas-reltefs, qui venoient très-bien.
La préparation des mortiers ou ciment a, dans tous les
temps, at^ré l'attention des grands architectes. . Vitruve
en parle fort en détail , et , dans les temps modernes , M. de
la Faye, Loriot, Bergman et Guytoo s'en sont également oc
capes. La solidité des édifices anciens partit dépendre du choix
de la chaux et du soin avec lequel on gâchoît les mortiers.
L'ingénieux et hardi constructeur du ttnat d'£dystone(i) ,
M. Smeaton , y a apporté une attention toute particulière.
Le mortier ^'il a emplo^ à la construction de son étonnant
édifice, étoit un compose de denx parties de chaux maigre,
CD rolinne,snr trois de sable bien pur, et une de irass.
Nous voyons , par ces divers exemples , que l'on peut eom-*
poser des mortiers également bons, dans des proportions
assez différentes ^ et qu'il n'y a rien de fixe 1 cet égard.
L'empoî qu'on en doit faire, d'ailleurs, pour des construc-
tions ordinaires, ou pour des travaux sous l'eau, détermine
encore de nouvelles variations, qui sont, en outre, causées
aussi par la qualité de la chqux elle-même.
On donne le nom de béton au mortier solide destiné ^ ^tre
employé sous l'eau.
Ne pouvant entrer ici dans de plus grands détails à ce sujets
nous recommandons à l'attentionde nos lecteurs le Mémoire
publié par M. Daudin, ingénieur en chef des Ponts et Chaus-
sées , sous le titre d'Ëcomen anaXytiipie dés carboneiies de chaux
grasses tl maigres, etc., au Mans, en avril 1810. Nous lui
avons emprunte quelques-uns des faits rapportés pins haut.
La chaux est aussi employée en agriculture et dans l'é-
conomie domestique. On s'en sert pour enlever l'acide car<
bonique à la potasse et à la soude du commerce , etles rendre
propres à entrer dans la composition da savon. £lle augmente
la causticité des lessives et leur action sur lé linge. On l'ent»
Sloie dans les laboratoires, pour décomposer le muriate
'ammoniaque , afin d'obtenir l'alcali volatil , etc. , etc. Cer-
tains peuples de l'Amérique et de l'Inde, et les habitant des
tles de la mer du Sud, la font entrer dans la composition de
diverses préparations qu'Us mâchent avec délices. C'est par
son moyen qu'on enlève les poils des peaux que l'on destine jt
être tannées ou mégissées ; qu'on anéantit la cause de la carie
ou du charbon dans les céréales ; qu'on assainit les lieux dont
(■) Voyez relativement ï son histoire et aux de'Ialls A
lion et des sciitis infinis qu'il a fallu prendre pour en établir les assises,
pour protéger les ouvriers coDtre la fureur des flots, etc. , l'intéres-
sant ouvrage publie à ce sujet par M. Smealon lui-m^me eA 1797 ,
nu l'analyse qui en a été faite dans la f/fA'0/^f««'/-/teirff/rBf, I. i-
dt, Google
C H A .y
l'air est rkiéparracide carbonique, comme les hÀpîtaax , les
prisons, les écarîcs trop basses ou trap peuplées ; que l'on
désinfecte les latrines qui eibalcnl une odeur forte, etc., etc.
Les anciens s'en terroient pour amender les terres. Olirîer
de Serres , le père de notre agriculture , eu recommande
Teinploi. Les fermiers anglais en font un grand usage ; ceux
de France , beaucoup moins.
Elle est particulièrement utile dans Us terres argileuses
oa safaloiiBeuses , et dans les landes ou len-ains Ji bruyère ,
lar lesquels on la répand, dans la proportion d>Qviron cent
livres par perche tarrée. M. Bosc pense qu'on obtiendroït
des rësultiats avantageui de aan emploi pour les vignes plan-
tées aux environs de Paris. En général, elle parott conve~
nir surtout âia& les pays froids et humides, car on ne s'en
sert pas dans tes pays mérîdtonatix.
Une observation très-inportaBte , relative â l'agricnltare,
c'est de ne pas employer de chaux provenant de fa calcina-
tion de pierres calcaréo-magné siennes, M. Smithson-Tennant
ayant observé que des terres amendées avec de semblable
cnaux, prèsdeDnncasteretdeDcrby, en Angleterre, avoient
été frappées de stérilité pendant plusieurs années. Vo^et le
Dictionnaire d'agriculture, publié par Deterville , en 1609.
Les combinaisons naturelles de la chaux sont assez nom-
breoses , mais non pas également abondantes. Deux d'entre
elles seulement forment de grandes masses à la surface de
notre globe , la première surtout : ce sont, la c/iaun; carbo-
lulée et la chaux sidfatée. ËlUs composent un genre dans ta
méthode miséralogique , auquel appartiennent Tes substances
connues vulgairement sous les noms de spath calcaire, de mar-
bra, de pierres calcoires, de craie, de gypse et de pierre à plâtre,
de spaâifiaor, i'apatile, etc. Vcrfet plus bas.
Le Schéelin calcaire est aussi une combinaison de cette subs-
tance terreuse avec l'acide schéeliqne; nous en parlerons en
traitant de ce métal. V. Schéelin calcxibe.
CllAT7X AÉRÉE. Bergman et Seborn nomment ainsi le
carbonate calcaire. V. Chaux CARBONATÉE.
CHAUX ANHYDRO- SULFATÉE, Haûy. ( Chaux
salfatine, Brongniart; Chaux sulfatée, Bardiglione , Bout-
non; fVuifeispath mMuriacit, Anhydril^Weraei:.')
Le nom de Chaux anhydro-sulfaice , que porte cette e^tèce
particulière du genre Chaux, indique l'absence de l'eau dans
sa composition ; nous verrons bientôt que la privation de ce
principe lui donne des propriétés toiit-ji- fait diOiérenUs de
celles de la Chaux sabotée ordinaire. M. le comte de Bour-
non, pour indiquer cette disttm:lion, nomme simplçmeni'
.Google
Chaux sulfatée ou hard'igUone, ta Chaux arAydro-siûfalèe , et
Chaux hydro-sulfalée , ce que nous nommons coiumunémeot
Chaux saifalée ou gypse.
On peut encore- adopter, pour abréger, le nom à'anfy-
àrite , que lui donnent les minéralogistes étrangers , Werner,
Jameson , etc.
Ce minéral est plus dur que U chaux carbonatée com-
pacte,'et, à plus forte raison, que la chaux sulfatée ordi-
naire , qui est rayée par l'ongle. U est aussi plus pesant
que cette dernière ; sa -pesaDteDr spécifique est a ,96^ , dans
i'état de pureté : il possède la dotûile réfraction à un haut
degré. Selon M. Hatiy , l'anhydrite a pour forme primitive,
Xm prisme droit à bases rectangles, divisible dîagonalement
par des plans qui font entre eux des angles de loo' 8",
et 79 ' 56 ", et dans lequel le rapport entre les côtés de
la base est à peu près celui de 16 à i3.
Ses couleurs varient peu; elle est ordinairement blanchâtre
ou grisâtre : on en rencontre aussi de violette et de bleue.
Xi'eau en dissout à peine un cinq centième de son poids.
Si on l'expose à l'action du feu, sur un charbon allumé, elle
ne blancliit pas, ni ne s'exfolie, comme le fait la' chaux sul-
fatée ordinaire.
Suivant M. Vauquelin, la chaux anhydro-sulfatée lami-
naire contient pour 100 parties : chaux , 4o ; acide sulfurique ,
60 ; résultat qui s'ëtpîgne très-peu de ceux qm ont été obte-
nus par MM. Klaproth et Berthier , mais qui diffère
assez de celui de M. Chenevii, d'après lequel ce seroit ,
pour ainsi dire, l'inverse; car 100 parties devroient renfer-
mer 55, la de chaux et 44?^^ d'acide sulfurique. (V, le Joum.
ies Min., t. i^, pag. 4-30.)
Nous n'avons eu occasion de voir qu'un petit nombre des
variétés de cette substance , qu'il est très-rare de rencon-
trer sous des formes cristallines nettement prononcées ; il
en existe' huit de ces dernières, d'après M, de Bournon
(^Foyeiïe catalogue de sa collection); les plus communes
sont les variétés primitive et périoctaè4re , qui se trouvent dans
ies salines du Tyrol.
La chaux anhydro-sulfatée laminaire limpide, et plus
ordinairement nuancée de violet, est assez commune danâ
les collections, et vientdu même pays. Elle contient souvent
une certaine quantité de soude muriatée.
La variété lameiiairê, qui présente aussi fi^qnemment ceB
accident, est d'une couleur grise, et ressemble, au premier
aspect, à certains marbres que l'on a nommés saiias i. cause
de leuç grain : c'est elle que M. Weriier désigne partîculiè-
renient sous le nom à'anhydrile : elle abonde dans ies Alpes,
dt, Google
C H A .y
On en irouTC àe.' fibreuse et de raXé^, d'one couleur ronge
de brique , en Espagne et dans le ïyrol,
La plus intéressante des variétés, 8OU3 le^apportdes am'
est celle qui vient de Sulz, sur le Necker, dans le royaomé
de Wurtemberg. Elle est compacte ot^anh-lamtUaite , demi-
transparente et d'une belle couleur bleue cUice..On ea lail
des vases et autres objets d'ornement.
Une autre variété Uèa-remarquable , de U, même subs-
tance , est celle qui est conpue sous le nom de fûem de iripea
on d'iDteslins, par les mineurs, et que de Born regardoit,
comme de la baryte sulfatée ; il l'a nommée baryte compacte
stalactique tortillée en zigiag : c'est la chaui anhydro-sul-
faiée concrélioniièe-cotiioumèe de M. Hatty. Elle est blanebe
et se trouve dans l'argile , à Wieliczka en Pologne,
La chaux anhydro-sulfatée occupe ira rang parmi les es-
pèces minérales qui forment des rocbes. Elle se trouve en
couches subordonnées , og en veines, dans les montagne*
stratiforme^s, avec la ;cha<ix sulfatée ordinaire, T argile et U
soude murîatée. On la rencontre aussi, mais beaucoup plus
rarement, dans les veines métallifères. Elle est très - abon-
dante dans la Tarentaig^ et la Maurienne, et k Pesey en
Savoie. Celle de Gebrulatz, aux Allues, renferme du soufre :
/ elle est employée comme marbre, à Vizille et à Vaujaùv "
déparlement de l'Isère (^HémHui^-Thwy.). Le roc salé!
dArbonne, préa de Samt-Maurice , dans la ïqrenlaise en
est entièrement com^sé. Enfin, e' est dais une masse
énorme de cbans anhydro-sulfatée lamellaire, qu'ont été
percées ces longues galeries par lesquelles on a ét^ i la
recherche des sources salées, ans environs de l'Aigle, dans
le cant^m de Vaud, en Suisse. Elle accompagne Te plomb
sulfiiré, et la chaux sulfatée épigène ( Va/et ce mot ) , dans
la mine de Pesey; et a é(é observée avec l'amphibole et le
enivre pyi^leiw en Sué;de. ( Boamon. )
,Les variétés lamaiaire et lamellaire sont presque toujours
imprégnées de soude muriatée : la dernière est, de plus
quelquefois fétide. Koyet, ci-après. '
Chaux AMHïDRO-svLFATÉs MDRiATiFÈRK; Sonde muriatéa
gypsijère du Traité ; Chaux sûlfatine spathique , Broneniart •
tViâfeispalk et Muriacit, "Wemer. 01
Cette sous-espèce ne diffère de l'anbydrite par aucun de
ses caractères essentiels^ seulement, comme son nom l'indi-^
qrne.elle est io^ré^ée d'une quantité notable de sonde
muiàatéc,lqui lui communique sa saveur particuUère.
On l'a trouvée d'aborddans l'argile des salines de Hall, en
Tyrol, et depuis, à Ischel.en Haute-Autriche, à Bex et
aiileui^^ .
i:, Google
,46 C H A
Chaux- AMHfBSo-soiFATÉE qvauzifIse; Otaùx sidfat^
quarzifece du Traité ; Chaux stdfatme qaarùfère, Brongniart ;
i%/TK J» K«J^ÔMJ^-Fleurian; f'iw^iniï, Werner.
. La coiiTibis»ace de cette sous-esp^e est due à M. Flea-
riàa-de-Bdle^ne , qui en a doimé la description et indiqué
|«9 caractère», '"dans le Jonmal des Mines, t. -6, p. 8o5
et soir. '■ .
Elle »e trouve ^- Ynlpino, à qninze lienes au nord de
B«rgainê : on l'einfiloie , à ftlilaii, 1 faire des tables et des
FCTfitemens de cheminée; elle y est connue «ous le nom de
marire iardiglio de Bergame. On l'extrait en blocs asset con-
sidérables. '
Sa peaantenr spécifique est dé 3,8685, et sa conleor, le
blanc grisâtre uniforme, on veiné de gns bieuAtre.
Elle a un tisan eFano-lamelleas, et est susceptible rie re-
cevoir uo beau poli-i sadiireté eSI i peu prés i^le à celle
du marbre. Rédmltê en poudre et pr(^elée snr un fer rouge ,
elle est anpeB]pli05pKorcscente ; enfin eUe ie fond, avec une
grande facilité, au chaldmeau, en une fritte blandie et opa-
que, et forme un verre transparent arec le borax;
loo partiescoiMtenBent, A'aiif^d- l'analyse de M. Vauque-
lin : chaux âaHhtée anhydre ^ ga ; silice, 8.
■ Suivant JavnesoH, elle accompagne la pierre calcaire gra- '
Biliaire feuilletée,' et est quelquefois associée avec lé quarz,
et accidentellement avec le soufre.
' Chaux argileuse. Carbonate deckauxunî lunepropoi^
lion considérable d'argile. V. MkKfO..
■■ CHAUX AKSENÏAÏÉE , PhanrnuoUAe , Karsten ; Ar-
seiùkbimke, Werner.
Ce minéral, qui est fort rare, est- sâffisamment caractérisé
par son insolubilité dans l'eao; et par l'odèiir (Pail qu'il
exhale par l'action du chalumeau. L'acide nitrique te'dissont
sans effervescence. Sa pesanteur spécifique estdê 3,536^ Sui-
Vànt-Patrin,ilan3 une variété du Fartemberg, elle estde a,64,
: Il eat tendre et d'un blancmàt; l^ntérietir dt ses mame-
lons est légèrement nacré et strié- du centre ii la circonfé-
rence. La couleur rose qu'ils préeentent quelquefois, est
Jue au cobalt arseniaté. -
M. Selb, directeur et conseiller des Mines du ducbé de
Bade, à qui Ton déil la découverte de cette substance, que
M. Karsien a nommée pharmacotOtu ou pt'em empoisonnée, en
dtslingue trois variétés. 11 nomme la première r Ph. vâraise;
la seconde, Ph. Jihrtuse ; et lâ troisième, Ph. terHtae.
Le Cabinet d'Histoire NatarcHe lui est redevable des
beaux morceaux qu'il renferme.
loo parties de chaux arseniatée de Wiltichen renferment ;
dt, Google
C H A ,,4j
çhaniT a8; acide arsenlque, 47*54^ eau, a4,46. {Klaprolh.')
lïa cbaux arsenialée a été trouvée d'abord à Wklichen.,
flans la.prqicijiauté de Furstemberg, daché de Bade, sur un
granité ^rus grains • dans un (ilon de la mine de Sainte-
Sophie. Elle y est accompagnée de baryte sulfatée, de quaiz
çtde cobalt arsenical et arseotaté. Onrareacentréedepuis
à Andreasberg au Harlz , à Aiegelsdorf et à .GlucksI^aino eç
Xburinge. ÇJamesoa.}
On en a reconnu aussi dans des nunéraiH, qui renoient de
Satnte-Marie-ans7Muie£. Il accompagne l'arsenic natif bacil-
laire, ^e a T.)
Chaux ù' arsenic. K Aksenic oxydé, tom. a, pag. 56o.
Ghaux ou OchE SE BismuTH. V. Bismuth oxtbé.
Chaux BOÉ.vcîQUEoàBORATÉÈ, Borate calcaire. Noms
donnés anciennement à ïi Màmisùboratét, que l'on croyoit
cofnBOg^ de 'chaux et C^c'^le '•^raciqûe. ' Fbjet Magnésie
BOItA.JÉa.
Gmtws itiTUHiNa«»e, Be Born. F(yei Chaux carboIjatée
■ ITUMlNirÈRE. ■
CHAFXBORATÉE SILICEUSE <w DATHO-
HTHK- Dalkolithe , Esmaii , Wcrnet*, KarsteB ; Chaut
dattioiîte , Brongniart. Ce minéral n'appartient pas av
genre Chaux, mais il forme le lypt? d'un genre parfîçnlier
du mSm? ordre , dont la baae est double ; Oianor- et SUice.
il n'est connu que depuis l'année iSt>6, époque de s» dé-
couverte par M. Êsmark, savant minéralogiste de l'école de
Wemer/et depaîs tors !i a été le sujet des observations de
MM.KIa^roth, Vauquelin et Hatif. On en reeonooU deux
variétés principales doHt les éta-angers font deux espaces,
Mus les noms de DaÛiolUhe et de BotryoUtke.
Le datholilhe est d'uni; coulear blancbltrc , plus on moins
tetlée de vert) Sa pesanteur spécifique est i,g8o, «t M da-
feté un peu moindre que celle du feldspath.
II se trouve ordinaîretsest ett masses composées d« gros
grains JKïolés tes uns contré les antres, et dont Usurfaoe n'a
qu'un tris-foible éclat. Sa cassnre est vilreiise, irapariaite-
ment conchoïde , et d'un éclat nii peu gras ; quelquefois il est
cristallisé.
It a pour forme primitive , d'aprds M. Haiiy, un prisme
droit k basciï rËombes de lOq* a8' et 70" 3a', dans lequel
l'un de» oâtés de ta base est i, la hauteur , à peu ^ rès comme
i5 est à x£. L>es jolnis aaturets ne sont sensibles qu'à one
vive \aiiùikt».{JmaTtal des Mina, tom. 19, pag- 36a.)
SoBBÙs à l'aptlon du feu du chalumeau sur un charbon ,
le datholithe commence par se boorsoii01er, en devenant opa-
que, .et finit par donner un ^obulc yitrejix transparent : ses
dt, Google
i48 C H A
fragmens exposés i la simple flamme d'tmê bongie j devînt^
Dent d'un blanc mat, et faciles à pulvériser entre les douta.
Il est facilement attaqué par les acides , mfrme éteadux
d'eau , qui le convertissent en tine masse gélatineuse , trans-'
parente {VauqiuUn). Sa dissolution évaporée àsiccité, laisse
un résidu qui, délayé dans l'alcool, lui communique la pro-
priété de brûler avec une flamAie verte (KlaprotK).
D'après les analyses de MM. Klaproih et Yaaqnelin , ce
minéral est composé comme il suit :
Silice 36,5 . . . 3f,66
Acide borique a^i» ■ • • 3i,$7
Chaux. 35,5 . . . 34, o
Eau. 4,o . . . 5,5o
Perte o,o . . . 1,17
too,o too,oo
La seule forme décrite par M. Hauy , est tm prisme droit
décaèdre, doBt deux angles solides opposés sur le contour
dechaquebase, soatremplacés parles facettes qui formeut^
par leur rencontre avec les faces latérales, deux pyramides
qoadranguUires surbaissées : il l'a nommée sexàécimaU, d'a-
près le nombre de ses faces. (Jourru^ des Mines, cité.)
La rariété i gros grains se trouve en masses assez con-
ridérables , dit M- ^mark , pour qu'on puisse placer cette
nibstance au rang des roches. 9bivant Jameson, elle est
associée à ta chaux carbonatée gra no-lamellaire , et plu
rarement i la chaux flnatée, d'un violet bleuilre ; quelque-
fois aussi à la préhnite vert-pomme , avec laquelle on la
rencontre en veines dans un schiste micacé , subordonné av
gneiss, à Arendal, euNorwége. Elle a aussi été trouvée en
petites veines dans le Grunstein, sur le Gcisalpe, près de
Sontlu>fen(Afûien)/c^, tom. a , pag. aSg).
Le BoUyolUbe de Haussmann, qui n'est qu'une variété cou--
créUamèe-mameloitnée de chatix boratée siliceuse,. est sous 1»
forme de petites grappes, d'un gris de perle, ou jaunâtres,
ou d'un rose pâle, dont la cassnre est écaîlleuse et le tissa
fibreux, et à couchas concentriques.
Cette variété a d'abord été décrite par M. Abiigaard dé
Copenhague , sous le nom de Zeoliûie senU-granulmre; mais
depuis lors , MM. Gahn et Haussmann, ont prouvé qu'elle
ëtoit composée de chaux , de silice et d'acide boracique. Elle
se comporte an chalumeau et dans les acides , comme le da-
tholithe , et doit lui fitre réonie.
ËUe contient, •nr 100 parties, soiraot l'aa^lfse dsKIa-
i:, Google
C H A ,43
prMh : silice, 36 ; cliaax, 39,5 ; acide boracique, i3,5; fer
oxyié, 1 ; eau, 6,S.
On la trouve dans la mine de Kjcnlie, près d'Arendâl ,
avec le quarz commun, le pyroiène , le spath calcaire, le
fer sulioré et le fer oxydulé, en veine dans le ^eiss.
Les échantillons de chaux boratëe siliceuse sont encore
assez rares dans les collections de la capitale, (luc.)
CHAUX CARBONATÉE CCabbonatx calcaihe des
Chimistes). S'il est nne substance minérale qni doive l'em-
Forter sur les autres par l'intérêt que son étude inspire, par
importance des considérations dont elle est l'objet , soit quç
l'on se borne à l'examen des formes variées qu'elle présente ,
soit que l'on s'occupe de déterminer son origiqe et les di-
verses époques de sa formation ; c'est sans contredit la chaux
carhonatée. La facilité avec, laquelle ses cristaux se divisent
mécaniquement, a fourni les, moyens de soumettre au calcul
les lois suivant lesquelles ils se forment , et d'expliquer les
énigmes que présentent leurs nombreuses variétés. C'est elle
quia donné naissance àlacrù^a/fofn;/)Aû,sur)aqueUe se fonde
- atqourd'buî la science minéralogique elle -même. ^
•< On chercberoit ep vain dans tout te règne minéral , dit
U. Haiiy , nne espèce qui se prêtât davantage que celle-ci k
voe étude approfondie de la cristallisation. Abondance de
cristanx, diversité de formes, netteté des coupes qui résultent
de la division mécanique ; tout se réunit pour offrir en mëiQe
temps au naturaliste un but digne de son intérêt, et des
moyens propres à seconder ses efforts pour y atteindre.
Mais ce qui est surtout digne d'attention dans U cristallisa-
tion de la chaiu(carbonatée, ajoute plus bas ie même savant,
c'est la série de propriétés géométnques qui se développe ,
au moyen de la comparaison des formes, oriffinaires de cette
substance , propriétés qui sont autant de résultats d'une géo-
métrie qui parottroit mériter d'intéresser par elle-même ,
c-omme simple objelde spéculation, indépendamment de seS
applications k des êtres réels% Les considérations qu'elle offre
au géologue sont également importantes. Tout concourt donc
à lui assigner le rang qu'elle occupe- dans la m'éthode miné-
ral<^iqne. C'est la première espèce , du deuxième ordre de
U classe des Substances acid^irtî. V. le Tableau des Espèces,
minérales , au mot MlMÉBALOGlE.
Les cristaux et les masses laminaires de chaux carbonates
sont le plus souvent d'une couleur blanchâb'e et quelquefois
fimpides, ou jaunâtres on rougeâtres, ou noirâtres. Ces
dernières teinteS sont presque toujours superficielles oo
dues à desmatières hétérogènes interposées, comme le fer et
le tûtume. Ils se divisent avec une grande facilité en rttotn-
dt, Google
xii C H A .
boVdesobtuB, dont les angles plans sooi dé loj'etdemi ét^S" et
dun^i environ (,i). Cçsl là le caractère essentiel dfel'espèce: ce-
loi qui I^ distingue de Varragonile , dont la composition est là
même , mais qui ne présente pas cette forme , indépendam-
ment de ce qu il .est plus dur , n'a^t pas de même sur la lu-
mière , etc. F,' ARRàCOWlTE.'Les différentes variétés de chaux
carbonatée qui n'affectenlpasde formes déterminables se re^
cennoissetlt ordinairement à l'effervescence plus ou moins
vive qu'elles fotit en se dissolvant dans l'acide nitrique , on
lorjqii'&n en verse quelques gouttes sur leur surface , et par
le propriété de donner de la chaux vive à Taïde de la calci-
nation ; (bcultés qui leur sont communes avec les cristaux et
les masses laminaires connues vulgairement sous le nom de
spalh calcaijt.
Sa pcsantenr spécifique varie de 3,3 a 3,6; elle «st'un
peu plus foible que celle de l'arragonite ; *a dureté est aussi
moins grande que celle de la chaux fluatée , maïs snpérienre
k celle de la chaus sulfatée. Sa réfraction est double à un de-
gré trés-marqué , même à travers deux faces parallèles ,'
pourvu que ces mêmes faces ne soient pas situées perpendi-
cnlalrtment à l'ase du rhomboïde primitif, comme cela au-
roit lieu en regardant à travers les deux bases d'un prisme
hexaèdre régulier ; car dans ce cas l'image observée parott
simple. Le caractère de la double image est très-facile i ob-
server dans la variété de spalk cakaire rhomèdidal, connue^
particulièrement sous lé nom de spath d'Islande , et qui est
rarement le produit d'une opération immédiate de la cristal-
lisation , mais presque toujours celui de la division méca-
nique d'une masse laminaire limpide de cbaus carbonatée.
V. plus bas.
Les cristaux prismatiques de chaux carbonatée se cassent,
(t) SuiTMit M. WollastOB qui a mesiiri de noureau l«i angles du
rfiombaSde de la cfaaax cwboDalée limpide, dite ipa/k d'Ileadt, et ani-
vai)t Ml Milasqui a fait de la mémq subataoce leaiqet de recliercbei
trài-taitéceMantea, et qui ontouvertiinenouvelle route aux physieiena,
relativement aux IpU qçe suit la lumière polarisée , en se réfl^c.hissaDt
OM se leTr'arlânt à laaurface ou dans t'intérSeur des corps, If grnad
angle du/hoaiboïilfi.ptimïtif est de ioS° 5' et non pas 104'' a8' ,
^omnteM.-Hafiyl'aVoit admis sur l'autonté delà H^re. Ce r,<BullBt
iqui lêndroit à modifier les valeurs des ai>f;les secondaires-, ne porte
aiM^uprï^udïcere'ei ilatbe'orie, dit M. Haùy , la correct! on dont il
Vagit 4aikMnt intaclta tbutes les prQpriët^s d)> rhomboïde, doot la plu.
parlse trouvent rëallsées par la crîslallisalLou.fo/u la note première
de B^a TaiUau comparatif , dan» laquelle lei conséquence» qui
peuvent èlre dt^duilrs de l'admlsMon de ce nouveau r^sidtal, sont
' ' et discutées sous le double rapport de la geomêlrie et de la
dt, Google
cristallisation. (i.vc.-)
r. H \ ,s,
oa platdt se dîvÎMnt transversalement , dans ie bcos d'un
plan oblique à l'ase et qui présente une tnrface lisse et mi-
roitante ; timdis qne ceux de l'arragonite »e brisent perpeo-
diculairement k leur ase , et oSreot une cassure ondqlée ou
vitreuse.
Certaines variétés sont phosphorescentes par Tii^ectioD
de leur poussière sur des charbons ardens , surtout celles
qui se rencontrent dans des filons coquiilers {Boumon) ; d'au-
tres manitestcnt cett« propriété à l'aide du. frottement.
La chaux carbonatée est infusible sans addition ^ arec le
contact de l'air ; mais sir James Hall a lait voir que si, par
un moyen analogue à celai d'une forte compression , on em-
pêche Le dégagement de son acide carbonique , elle fond et
même cristallise par le refroidissement. Nous verroas par la
suite quel parti on a tiré de cette observation et de plusieurs
autres du même savant , sur l'action de la chaleur modifiée
par la compression , pour la théorie des volcans.
D's^rëslesanalyses, loo parties de chaux contiennent de
56 À 5y de chaux et 4^ ^4^ d'acide carbonique; proporliom
sembl^les à celles de Vairagonite, dans certaines vJriétés
duquel, ilestvrai, ona trouviédes à 4.centièmesâe. carbonate
>de strontiane. Mais comme elles n'en conticoBent pas tontes
( suivant des analyses récentes qui n'ont été connues qu'après
l'impression de l'article Arragonite dans ce Dictionnaire ),
il faut encore renoncer à ce moyen d'opérer la division des
deux substances , suffisamment distinguées d'ailienrs par U
cristallographie.
Tels sont les caractères qui conviennent à la cbam carbo-
natée proprement dite , ou ne renfermant pps de principes
étrangers qui modi^nt d'une manière notable ses propriétés,
comme cela a lieu dans les sous-espéces de cette substance ,
que nous examinerons à ^a mite , et notamment pour la
Chaux carisnalee magaésifirè ou Dolomie , la Chaux ctûionalA
Jfnv-mangattàifire OU Brauu^taA, etc. Qnant à la.forrae pri-
mitive , elle est invariable , et la même pour ces divers mé-
langes, dont on continue de faire autant d'espèces dans Is
plupart des ouvrages pi^liés chez l'étranger.
VabiÉ^CÉs D€. FOaU£S. Nous n'eotreprendrMis pas de dé-
• crire ici la <piantîté considérable defbrcuesfégultères et sus-
ceptibles d'être déterminées géométriquemeni , dont les ob-
servations des minéralogistes crïstallographes oat enrichi la
science depuis quelques années , cl ce , par les motils que
Boos avons énoncés (t. i ', p. 4-^3) en traitant de VamphUiole^
d'one psrt , et de l'autre, parce qu'un pareil travail est an-
dessns.de. DOS forces. Ce n'est pas d'ailleurs dans un euvraga
de la nature de celnl-ci ^ne cette matière peut âtre b-aitée
dt, Google
,5, C H A
arec l'importance «t 1«3 développemens qu'elle m<!rîte. On
en sera coDvamca qnand on examinera dans quelle pr<^es—
sion rapide le nombre de ces rarîét^s s'est accru < depuis
quelques aimées seulemenL 11 éloit d'enriron quarante dzna
la nouvelle édition de la Cristallographie de Bomé-Delisle ,
publiée en 1783; M. HaUy, dans son Traité de Minéralogie,
qui a paru-en j8oi , a prrrté ce nombre k ^uanmie-sept, et l'a
augmeolé depuis jusqu'à celui de Mttt ciR^aanA!. Enfin, M. le
comte de Boumon , dans un savant ouvrage publié à Londres,
eni8b8, sous le titre de Traité complet de la chaux carbonaiée
êl^l'armgonUe, 3 vol. )n-4..*, dont un de. planches ,eiiadécrit
et figuré près de s^l cents. C'est à ces ouvrages qu'il faut
avoir recours pour se reconnottre au milieu de cette immense
quantité de cristaux, tous originaires pourtant d'une même
forme primitive , et que la Nature produit à l'aide de lois
quelquefois très-simples. La méthode que M. de Boumon a
suivie pour leur détenqination, est différente de celle de
M. Haiiy , qui l'a examinée et discutée dans un mémoire
Sarticutier , inséré dans le tom. iS des Annales du Muséum
'HiJtoire Naturelle.
Formes délerminables- ~~ Werner et la plupart des minéra-
logistes étrangers , à son exemple , décrivent, sans leur donner
de poms particuliers, environ trente de cesvariétés qu'ils rap-
portent k cinq formes principales, dont les autres ne sont que
des modificatîens.Cette méthode, quîpeut à peinesnffire quand
on se home, commenous le faisons ici, à donner ijne idée de la
figure des cristaux d'une substance, n'est nullementrigoureuse
einesauroitétreèmployéepour les décrire exactement; enoore
moins peut-elle remplacer la méthode ingénieuse et concise ,
inventée , à cet effet, par Ms HaUy. F., son Traité, tom. 1 ,
pae. log et suiv.
Ces formes principales sont; i.* la pyramide à six Jaees ;
a." le prisme à six fores ; 3." \a table à six faces ; 4-° l* pyramide
à trois faces ; 5." Vkexaidre tiai comprend les dioers rhomboùies.
Les pyramides à trois faces simples sont des pointes ou som-
mets de rhomboïdes , dont l'autre sommet est engagé dans
une gangue , et les pyramides à trois faces doubles sont de vé-
ritables rhomboïdes complets , qui sont quelquefois considé-
rés comme des hexaèdres ou solides à six faces. Les pyramides
iisian faces simples ne sont également que les sommets de
dodécaèdres bi-pyramidaux , non régufiers, mais symétri-
ques, etc. (V. Bntchant, Minéralogie, tom. i , p^. ^3 et 537.)
M. HaUy partage les diverses variétés de cette substance
en trois groupes sons les désignations de formes détermina-
^iles, ou susceptibles d'Être déterminées géométriqueroent,
et figurées ou imitées en bois; d'indéterminables (g^ométri-
L:mi,i.d=, Google
qaement); telles sont les. variétés grtmulaire, sacclùm'ùk ,
compacte , Urreiue , etc. ; et XînùUitioes ou re&semblaDt à des
corps organisés ou autres , parmi lesquelles il comprend les
pseùJomorphoses qui se rattachent aux eoncrétùms. Nous soi-
rrons le même ordre en indiquant ou décrivant les princi-
pales variétés de ce protée du Règne minéral.
Chaos carbonatée crislallâée; spath calcaire, KalkspaA,
Wemer; Spaethiger Kallutmn, Karstenj Calcaire cristallisé,
Selamétherie ; Chaux caiiionatée pure spathique, Bron-
I. Chaux carbonatée primitive; en rbomboîd^ obtus,
semblable an primitif. V. pins haut.
Cette variété , qui est assez rare , se trouve dans la vallée
de Chamouni , parmi les nombreux débris de roches que les
glaciers charrient et auxquels on donntf le nom de moralités;
elle est accompagnée de cristaux de quarz-hyalin , tantôt
limpides et tantât souillés de talc cblarite, sur un schiste mi-
cacé : il en vient également des snvïrons d'Allemont, dé'
parlement de l'Isère; de ceux de Chàlonnes, département de
oJaine-et-Loire -, de Ratieborztiz en Bohème , et de Kons-
berg en Norwége.
Le sptiûi calcaire rhûmèdidal, dit spaA d'blande et ^jatk dou--
blaat (jJoppebpalh des Allemands), n'est pas particulier à l'Is-
lande; maison l'y trouve en masses limpides d'un volume con-
sidérable , et ootamment dans le W estfiord , près du rivage
de Breede&ord ; daqs ta montagne dé Tindastol , au nord de
i'tle, et près de Helgestadt, district de Mule. Il existe à
Mazac, croisse de Saint-Alban , à une demi-lieue d'A-
, lais , un rocher de cristal dlslaïuk, qui a la double réfrac-
lion , et dont on orne Jt Montpellier les cascades ( Saueaga,
Acad. de Montp., tom,3, p. i4) ^I- 'e conseiller privé
de Nartof a décrit dans le onzième vol, des Nouoeaux Ar.Us
de l'académie de Pétersbourg, celui qui a été observé dans
les fentes d'une roche prés du village Sargouba, sur la li-
mite du village Julscba, à vingt verstes de Pétrosawodsk ;
il est transparent et d'un beau jaune roossâtre , comme cer-
tains cristaux de gypse de Montmartre. Le tlartz en prodcdt
également qui est nuance de violet.
3. C. c. équiaxe ( sp. cale, lenticulaire') , en rhonihoïde tr^'
obtus, dont l'axe est égal à celui du noyau qu'il ^enferme ,
et dont les angles plans sont ii^d 18' 56" et 65" l^t' 4";
elle est plus commui^ que la variété primitive.
Les mines du Harte et celles d'Angleterre en fournissent
de beaux groupes; «lie accompagne le quarz^^émathoïde , à
Qileabai^ya en Transylvanie, le plonib sulfuré en Saxe ^ etc
dt, Google
i5i G H A
M. Duvenrin i de Vielle-Comte , â découvert cette vart^tc
en beamcristatiiisolés, de quatre centlviëtres^suru&erocbe
argilo-calcaire très-dure , renfermiiiit beaucoup de coquilles
onivalves fassiles, àiabase S.-O.da.Puy-^e-Saint-fionaain,
près du villsee de Lissac , sur les bords de l'Allier , à xpi^-
tre lieues S.-E, de Clemi6nt-rerraiïd. On en trouve d'à peu
près semblables aux cavirocs de Grenoble , mais dont les
faces sont cbargées de ^ries nombreuses et les bords arron-
dis ; ce qui les rapproche de la >'ai'iété lenticulaire .pro-
prement dite. Ilile est associée k la stîtbiteet au plomb sul-
furé, au Hartz ; et à la chaux ferro-raaoganésiftre perlée
blanclie et au quarz dodécaèdre,' en An^eterre.
3.*Ch. c. inverse (Sp. cale, ranno^'yuc, Romé-Delisle), en
rhomboïde aigu qui présente l'inverse de la forme primitive .
c'est-à-dire , que les angles plans des rhombes sont égaux
aus incidences mutuelles des faces du noyau , et réciproque-
ment les incidences des faces sont égales aux angles plans
du noyau ; de là re'pitbète tVim/erse ( Uaiiy^. Le nom de
spath calcaire muriaiiyue qu'elle portoit autrefois, vient de ce
qu'on la rencontre assez ordinairement dans l'intérieur des
coquilles marines fossiles ^ ([ui renferment aussi d'autreï
variétés.
On la troave en pclits cristaux jaunâtres dans certaines ca-
vités des bancs cal<?aires de Neuiiiy, aux environs de Paris,
oùelleestassociéeàdescristausdequarz; éncrlstamlrès-pro-
noncés, quelquefois limpides, dans ia roche calcaire coqui I-
lière de Cousons, près de Lyon, et dans celle dc'Vougy',
près de Roanne ; à Hutleberg , enCarinthie, avec le man-
ganèse oxydé fibreox , noirâtre ; à Baveno sur \eS bords du
Lac Majeur, avec le feldspath' rose et le mica; en Corse,
à Iberg au Hartz i dans les fisSares et les cavités de la
pierre calcaire grossière de Gisfly , la Ville-Dieu , Ch^teaiï-
Larclier , et aux environs de Poitiers , suivant l'observatioti
de M. Desvaux; aux Chalanches, département de l'Isère ;
en Angleterre dans les filons duDerbyshire et dans les envi-
rons de Bath, ainsi que dans la plupart des calcaires co-
quiliiers de ce royaume (de fiou/vwn) ; et dans plusîeUirs au-
tres iieùï.
^. L'on coonott plusieurs anireS rhomboïdes secorndaires
" dé chaux carboiiatée {F. Haiif , Booraon), parmi 1 esquels
'deux soHt plus atgus que Vitwerse , et un qui se rapproche
tellement du cube , qu'il a été rapporté à cette forme par la
plupart des auteurs. M. Hatiy donne à ce dernier Te -nom
de eulàiâe.
Cette variété n'est pas très-rare ; le Cabinet du. Roi en
renferme un groupe , dont les cristaux ont- jiUqu'à iiix centi-
dt, Google
C H A ■ ,53
mitres (plus de deux pouces) J'^paissenr , et dont'ies fa-
ces sont parsemées de petits points brillans de fer sulfuré ;
il Tient' dé Fatzbay en Transylvanie. M. FleuTinu de BeJIe-
vae l'a observée dans 1^ amygdaloïdes à base de wacice ,'
d^ Vicentin , en cristanx ^'nn vert clair, et i'a déerile sous le
nom despalhcalcaire cubique. Elle »e trouve aessi auï Cba-
lanches , d'après M. de Tbary; dan» le calcaire globulïfortne
des envirwià dé Cbauvigiïy et de Saint-Martio-Laririère ,
près de Poitiei^ ( Detoaux) ; en Auvergne , snt- le monticule
calcaire nommé le Poujet, près dn village d'AntbeSat; dans
les-filons d' André asberg, aVeele plomb sulfuré , etc.
5. Ch. c. mélastalîipie. (vulgairement Sp. cale, àdetd de co-
chon,wi à dent de chien'), c'est-à-dire ,'<ie transport; dodé-
caèdre bi-pyramidal , à faces triangulaires scaléncs. dans le-
quel l'incidence de deux faces voisinas , k l'endroit des plus
courtes arêtes , est égale à celles des faces du noyau, prises
vers an même sommet: propriétés qui produisent une espèce
Ae métastase , ou de transport des angles du noyau sur le cris-
tal secondaire , ce qui a donné naissance au mot mélaslaiîquè
( Haily ). Ce solide est encore reroarqUalile , en ce que son
'axe est triplé de l'axe du noyatt; d'où il suit que sa surface
est double de celle de ce dernier', et que la sbiidilë de toute
la partie du cristal secondaire qui cnvélOpp'e le 'noyau est pa-
reillement double de la sienne (f. le Traité). Cette modifi-
cation , dit M. de Bouraob , soit h l'élat de ilodécaèdre com-
plet , soit <i l'état de combinaison de ses plans avec ceux de
presque toutes les autres modifications , donne naissance aux
cristaux les plus communs de la cbaux carbonatée. Le volume
de ses cristal» est le plus considérable : j'en ai vu , extraits
des mines du Derhyshire , dont le poids surpassoit un quin-
tal ( Traité , L a , p. 64 )■ Ils sont assez souveat maries on
transpoiés. Leiir couleur est ordinairement jaunÂtre ou blan-
châtre ; il y en a de limpides.
. On en trouve de blanchâtres dans le feroiydé concrétîonné,
à Huttenberg en Carinthie, aux Cbalanches, à Offenbanya
en -Transylvanie , près de Grenoble , et dans la pierre cal-
caire gfosàîère de BerlevîUe-^ur-rAise , près de Caen. Elle
tapisse assez souvent l'intérieur de certaines géodes calcai-
res , de manière à ce que chacun dt^ cristaux ne présebts
qu'une de ses pointes , et que leur assemblage compose une
sorte de râtelier ; d'où lui est venu son nom de sjiath calcaire
âdents de cochon. T«UeE sont les géodes que l'on rencontre
dans les bancs calcaires qni bordent la Clôuère , près de Châ-
Iteaa—Larcber , départementdclaHaute-Vieaae.
6. Ch. c. basée, laforme primitive dont les deux somimelcdoiit
dc, Google
,56 C H A
iniercept^ï pkr Aevx faces triangulaires , qui servent coinin<
de bases au cristal.
7. Ch-cprismée, lerhomboïdeobtos primitif^ dontlesbor<U
inférieurs sont remplacés par des faces, ou simplement ëmai^
gînés. Ces deux modiScatîons se trouvent en Angleterre dans
le Gumberland ; la seconde existe aussi en Piémont , danj I4
mine de fer oiydulé de Traverselia.
8. Ch.c./immab'fiM, Le prisme hexaèdre régulier pTOdqit par
deux décroissemens dont l'un agit siu* les bords iafërieur; du
rhomboïde pour former les pans , comme danTla variété pré-
cédente , et l'autre sur ses deux somqiçts , pour produire les
bases.
Celte> variété se présente tantdt sous la forme de prismes ^
dont toutes les faces latérales sont égales , ou alterna tivemeni
larges et étroites, ettantàt sous celle de simples lames hexa-
gones. £lle est assez commune dans les collections. Les plus
beaux groupes viennent des mines du Hartz et du Çumber-
land en Angleterre. Qn la trouve aos^i en France 1 en Saxç
et en Hongrie.
g. Ch. c. dùdéceâdre, prisme à six paos terminé par des som-
mets à trois faces , appartenant à Veouiaxe ^ V. plus haut),
Bomé-Delisle la définissoit ainsi : dodécaidre k plans pen-
tagones égaux et seçiblables , six ^ six ^ les uns verticaux , leSi
autres inclinés.
Elle est , comme la précédente , une des plus communes
dans les cabinets , et présente aussi des modifications anals-
gués aux siennes. Quand elle est très-déprimée on la nomme,
communément spath calcaire en rffe de clou ; c'est la sousrva-
riété dadècaiâre'racr.ourr.iê de M. Haiiy. Ses sommets sont sou-
vent sillonnés par des stries parallèles à la hauteur des penta- -
gones , et qui indiquent très-sensiblement la marche du dé-
croîssement sur les bords supérieurs du noyau. Les veines,
métallifères de l'Angleterre , du Hartz, de la Saxe , de la
France , etc. , renferment des groupes des diverses modifi-
cations de cette variété ; ses cristaux sont quelquefois d'une
grande dimension.
ta. Ch. c. /rAftcoMv, prisme hexaèdre régulier , terminé
par des pyramides à six faces, comme dans le quarz; des en-
virons dé Grenoble , département de l'Isère , oà elle a été
découverte par M. le vicomte de Thury- Le Cabinet du Roi en
possède un beau morceau dont il est redev;able au savant qn&
nous venons de citer.
1 1 . Ch. c. bisalUnie, la variété m^iskOùpie angmentée de six-
faces verticales , dont les angles aigus sont tournés tdUmalii»~.
maiivers l'extrémité supérieure, et vers l'eArénutéinférieure-
de l'aie.
dt, Google
C H A ,5,
On la troore sur le jplomb sulfuré , qil en cristaux gronpé s ,
en Angleterre et à Fauenstein dans le Tyrol,
II. J^oos terminerons cette description sommaire des va--
tiétés tes plus simples de U Ëhaux carbonaiée , par riodic»-
tion de celle qne M. HaQy nomme analogîgae; ji cause des
tiombreoses analogies ^ui la rendent remarquable. £tle est
composée de Véqaiaxe, dfi Tn^astatigue , tt à.a prismatùpi^.'EMc
est susceptible d'éprouver une hémUmpte, qui', en renversant
les deux moitiés da cristal , donne au nouveau solide l'aspect
d'un cœur , d'Oà lui est venu le nom de spaik calctàit en cœur^
qne lui ont donné les marchands. Elle est rare et,vient du Het-
byshire. «
fhnriaindàermùialila, en cristaux irréeuliers.
I. Chaux ca rb on atéeDmnâwe'CtirHvx^, lerhomboïde primitif
dont lesfaces sontbombées et les arêtes arrondies, à peu près
comme daps le diamant sphéroïdal ; ce qui lui a fait donner
l'ëpilhète de diamanHforme ( Boumon , pi. a , fig. 6 ). Etîe
est d'un blanc verdâtre , et se trouve en Angleterre dans la '
principaoté de Galles.
a. Cb. c. ïentioâliùrt , en cristaux solitaires ou groupes dé-
rivant ordinairement de la variété éguiaxe, dont les arêtes
sont émoussées et les bords curvilignes. On l'a aussi nomméef
Spaih calcaire en crée de coq ou m rose, suivant le mode de
groupement.
C'est une des variétés les plus Communes de la chaux car->
bonatée.
3. Ch. c apicuiaire on en épi, modification du rhomboïde
contrastant, qui s'aiguise et s'élance plus ou moins, et qui
forme , en se réunissant , des espèces d'épi , d'où lui est venu
son nom : les faces de la pyramide trièdre sont «onvent
creusées en sillon bu en gouttière {Hatiy'). Nous en possé-
dons dés échantillons venant d'Iberg, au Hartz.
4- Ch. c. lamell^orme , blanche , en lames minces , airon-^
^es , on de formes indéterminées , j^acées de champ et se
croisant sous des angles trés-yanés , de Jaachimstal , en
Bohème ( CAimcei)'
La chaux carbooatée présente qnciquefob des variétés de
groupement très-curieuses. M. Ha'iiy en possède un de ce -
genre , dont la forme bien déterminée est celle du rhomboïde
inverse , et qui est entièrement formé par l'assemblage de
cristaux métastatiques. D'autres fois, comme cela a lieu dans
l'émerande et la tourmaline, des prismes hexaèdres de chaux
cariionatée , k pans lisses , sont terminés aux deux extré-
mités par des cristaux qui se séparent et prennent un aspect
presque fibreux ; tek so&t ceux que l'on a, trouvés à Jnver-
neis t ea £cos;|e , et «{ne cite M. U comte de Boumon,
dt, Google
.58 C H A ■
5. Ch. c acicuUûre , en aiguilles plus ou moins ^^fées ,
qui aiUièrent entce cUes parallèlcmeot k leur lougueur , ,011
jqiii jdivecgent en partaot d'un centre conunuu.
Les intervalles que laissent entre elles les couch^ de pierre
calcaire qui cotnposeat les mojit^aes de Gaëte , iotA soc-
vent remplis par des cristallisation^ de.spatix calcaire, \t plus
souvent radiées {_ Bi^isltik ). .
6. Ch. c. j^hrxuse cûn/omU, à fibres fiq&a et serrées, d'im
éclat soyeux. ' .
Celte jolie variété se trouve dans Le Cumberiand , oà elle
forme de petite^ veines d'un à deux pouces d'épaisseur, d»QS
une pierre argilo- calcaire schistoïde, qui renferme ^souvent
des veinules de fer suUiifé ( ffou/vof). Elle est «;i&cf|Ftible
de recevoir ait heaix pull, ce qui ia-, f^ît employer ea Ai^le-
terre et en FraQc.e , par les Jbj^ati^rs, poi>r des |>eD£ins
d'oreilles, des plaques de colliers , etc.
*' * £11 Masses. — i.jQU^w^ carbonate Uunùiaire; en m^ss^
irréguliëre oient teruvoées, mais doiU la texture est Ivael-
leuse et présente des lames continues. £Ue est ordin^ire-
jdent blanchàtf-e et translucide ; qi^iquefois limpide (^ V-, plus
baat, spath disla/ide, g. t.^), o», dirersenaent coloré» ^^u*Ae,
en rouge , en vert, Çtp. ,
. C'est le s^t)i calcaire i^forni^ I^dmII^us d/e De Boro,
le Spaelhiger Kalksteia de Karsten, et la pierre «alcair*. la--
jueUçuse , Bla^n^erKaiksIem de Brophaot,
On en trouve des morceaux d'une transparence, pivCaile
.et d'an grand volfp^, en blinde ;, Ag. jaunç , en Busste .; de
rouge et de vertç , en Suédf; , ^tC-,I^S v^ive^ de pi^^^ du
.Hartz fournissent unie variété df *(h- bÇ; la^ùn^iFc. grise ,
nu3ucé,e de roussâfre , qui &9n t\^-jB,èmi ^sse) sOf)«c^t, de
gangue aux cristaux calcaires de celtf) cqptrée , à la stilbite ,
à l'argent rouge et à la galépe. La vviélé. blaocbjlM'e est la
plus con^mune de toqtçs , et s^ trouve d^ps une mulli^itde de
lieH^. Les triasses d'albâtre it^tAjaitfi qoug présçqjl««nt des
exemples de celle ya^i^0, )^^ s? rencontre aussi d^ns ks
roches amygdaloïdes qui faut-nissent les'agath«s> et^ii
a. Ch. c. iafi>£ll^ire (variété Aa Kç^igtr Haikiiiçiit, de ■
.Werner , Marbrie grec: ou sslin ).4 of-diiuir^p^jit bliUiche
et composée de petites passes cristallisée s , doqt l'atirft.nge-
ment irrcgulier f^it qffe sa ^ass^re présent* une ipiil.l^Qde
de facettes diversement incltaées (tit^)^.
C'est k cette variété que se rappprte. 1^ viariire de Paras ,
employé par les statuaires anciens , Wus tq n^m de lychfûits.
Les célèbres figures de la Venus die ft(édtcis et de celle du
Capilole , la Pattas de Velletii , U Bt^se cbasseresse , etc.,
sont, de ce i^arbre, V. Mai^lbres.
dt, Google
C H A . ,;,
La chaux carboQ^tée aacîçnqe, résultat ivoe crètallua-
tion confuse , est oi;dinau'eBtent homogèae , et susc^tible
d'un beau poli ; ses gFaîqs avèrent rorteatest entre eux , et
la masse qui résulte de leur agrégatloD a beaucoup de so-
Udité ; ce qui n'a pas lieu pour la chaux carbouatée à petite»
latQes, qui a ëlé déposé^ .par in^tratiaii .daiiâ Jee carités
des rnches calcaires plus récentes , ou dans celles des co-
quilles fo^iles, ou. qui forçjie des veinules dam le caJeaîrc
compacte. Les lamelles de cette dernière sont plus miroi-
tantes, denû-transpareotes, au lieu d'âtre siuiplement trans-
lucides, etbeaucoup moins adhérentes entre elles.
M. B^iUet cite à ce siùeb la chaux carbonatée lamellaire
des bancs calcaires de Neydani , près Cbâtenay, dé|>arte-
nient Je la Haute-Marne , dont le fond est jaunâtre , et qui
ressemble anpremier aspect àia chaux carbouai^e lamellaire
anoîenne, à grandes facettes {Broagniarl).
i. Cb. c. sacdtàrdide , c'est - à - diri; , ayant Vappa~
rtnr.é au sucre ofvfûuure ( vulgairement , marbre de Carrare,
marbre statuaire des modernes); elle est à grains lins etbrîl'
lans; dure et susceptible de recevoir iin beau poli , et ordi-
naire ment bl an che .
Les statuaires anciens ont connu et travaiili! ce marbre ;
mais ils employaient dé préférence celui de Paros, et d'au-
tres yariétés venant de I Arcliipel. Les inodernes, au con-
traire ,' se servent exclusivement de cfluî-cî , dont on exploite
les Carrières entre Sj*ecia et liucques , Siir là côte de Tos-
cane. Il renferme cpieïqUefois des cristaux de' quarz d'une
forme trés^nette et parfaitement limpides. .
ïit marère ééeutttr^uin, qu) vient de Silifi, en Mauritanie ,
appartient à celte variété. 'Suivant M. 'Fond!', il. doit sa coc-
leur bleue^sÂtre À l'ampKMtele.
4. Cih. c. suA-ltimeOaire^wi-éeaûleuie, roiae ou 3^in ronge
de chair pins- ou moins Sù&cé. •
Cette intéressante variété vî«it de TSry, Be de PEcosse,
sur la côte de l'Àrgyleshyre. Elle est compacte, et prend
uit trés-beaii poli , ce qui la fait employer comme marbre.
Oa en fait eu Angleterre des takles et èes chambranles de
chemisées. Elle renfèrne des graiiia lamelleux d'amphibole
verdâtre. M. Delamélherîe l'a décrite anciennement , sous le
nom de màt^K ichor/içue d'Ecosse. ( V. son édition de lAScia-
fni/)Aie.deBergmann, tom. i,p. 180.)
5, Ch. c, cômparle {ûkl^er Kalskstein, Werner; pierre
calcaire compacte et marbre de Hesse ; calcaire stra-
tilbrme ou secondaire , etc. ). Le grain de cette variété est
très-serré et indiscernable à t't^il, ce qiri la rend propre i
recevoir on certain degré de polt et la rapproche des map-
d,t, Google
,6o G ÎI A
bres que rotlS considérons comme ides roches, et dont elle
n'offre pa's les conleurs variées. (F. Mahskes et Rocbe
CALCAiKE.) Sa cassure est terne , lisse , tirant un p6u sur
l'ondulée , quelquefois snb-écailleuae ; ses couleurs varient
enti'e le blanc jaunâtre , le gris , le bleuâtre et le brun. Ces
dernières teintes sont dues k l'argile et au fer; aussi au
bitome.
ËllefoÂDe des bancs, souvent très-épais, daUs le voisinage
des montagnes primitives , et renferme assez ordinairement
des coquilles ou d'autres corps marins fossiles. Les monta-
gnes des Alpes et des Pyrèqées , la cbafoe du Jura, et tant
d'autres lieux, en offrent de nombt'eui exemptes. F*. RocBES.
£[Ie est ordinairement maSswe. La variété connue sous le
nom àe marbre de Hesse , est li'ès-sbuvent dendriiîque ou aroo—
ris^. y. Arborisatiohs et DenURites.
La pierre calcaire compacte dont on se sert \ Munich, i
Vienne , à Paris, etc., pour la liûiographie, appartient Jt cette
variété. V. plus bas : Usages de la Ouuim carbonalée.
La chaux carbonalée compade de la montagne du Bon-
Homme, aux environs de Moutîers , en Savoie, est d'un
blanc-jaunâtre , et contient de petits cristaux de feldspath et
dequarzqui lui donnent une appareuce^rpA^W^ue. Les veines
DU fentes qui traversent ses blocs sont t^issées quelquefois
de cristaux caléajres, dont les faces rhomboïdalessoot striées.
Celle qui se tronve \ Grasse , dans le département du Var,
présente de nombreuses empreintes de coquillçs.
Cette variété, qui est une des plus communes de l'espèce de
rhaux carbonatée , se rencontre aus$i aux environs de Paris,
et notamment à Lagpy, où elle a l'apparence d'une brèche «
à Château-Landon, etc. Elle fournit de très-bonne chauxi
V. plus haut. Nous revisndrons sur son histoire au mot RoCHE
CALCAIHE , où nous traiterons comparativement , et sons te
rapport de la géologie , des diverses substances calcaires que
nous n'avons considérées ici que minéralogiquement.
Elle est quelquefois pseudojnojjihique ou modelée en co-
quilles; telle est celle qui a été observée par M. Tondi, anx
environs de Sellet, entre Benols et Olet, dans la princi-
pauté de Catalogne.
6, Ch. c, laassiot^lobuUforme, Oolithe ; Bogenstan dc Wer-
ner , formée de la réunion des globules compactes ,
réunis par un ciment de même nature , et dont la grosseur
varie depuis celle d'une graine de' pavot jusqu'à celle d'aà
pois. Elle diffère de la pisolùhe en ce que les globules de celte
dernière sont teatac^s ou composés de couches concentriques.
V. plus bas.
i:^ Google
C H A ,G,
On trotiT«de l'oolithe en Suède , en Suisse, et surtout en
Thnringe, oà elle forme des couches assez puissantes, et
est employée- comuje pierre à bâtir. Elle se d^ompose et se
dégrade facileinent ; dans cet état , elle sert ï l'amendement
des terres. Quand elle est très-compacte et à grain fin , elle
peut recevoir le poli et servir comme marbre. {Brochant.)
L'opinion qui faisoit regarder Jes oolillf es comme uner^n^
nion d'ôeuls de poisson pétipifîés , est entièrement -aban-
donnée ; mais l'on n'explique pas bien encore de quelle ma-
nière elles oot.pu se fornter. Suivant plu.ùeurs naturalistes ^
parmi lesquels on compte Daubenton , Saussure , M. Gillet
de Laumont , c>$t de la chaux carbonatéc qui a été granulée
parle mouvement des eaux et agglutiuée ensuite : la conlenr
des grains est sourent un peu plus foncée que celle de la pâte,
qui est communément grisâtre , ou d'un bran sale , ou d'un
blanc jannâtre.
•7. Cb. c. grossiire ( Pierre calcaire commune ., Pierre
à bâtir des parisiens, Pierre.de taille et Moellon),
Sa cassure est gcenue , terne, et son grain ordinairement
grossier ; on la taille assez facilement ; niais elle n'est* p^
susceptible de poli : ses teintes sont^les etvarient dv blanc-
jaunâtre au jaqne-isabeUe. . ,
On peut la considérer comraq im mélange de fragmena
calcaires et de débrïs.de coquilles;, quelquefois même elle en
renferme une si grande onantilé ^ qii'eUe parïitt en ét«-e en-
tièrement composée. Celle des environs dg^Paris en contient
beaucoup qui appartiennent an genre Ctrùe. Siceplé quel-~
que s coQf; relions quarzeuses et du fer oxydé, 1,^ pierre calcaire *
grossière est^exf n^pte de mélangt; d autres substances miné-
rales. Ses banc^ varient beaucoup dans leur - ^aissenr, et,
en général, on a remarqué qu'ils sont plus épais dans U
pierre tendre, que dan^ la dui;e (^Brongmait). Ils sopt très-
distincts, horizontaux et jamais contournas, ni plies comme
ceux de la chaux carbonate e alpine. Us, ne formant ^pas non
plus de montagnes, mais dé simp|le.s vcollines, arrondies, et
font beaucoup plus fréquemment ta base de grandes plaines ^
comme celles qui' se trouvent aux environ^ de Paçis , de
Caen, etc.
Certaines pierres calcaires grossières ont assez de finesse
poar èae employées en sculpture. On en a trouvé de ce genre
à Namérrc, près de Paris , et aux environs de Tonnerre, en
Bourgogne.- Cette dernière en particulier, qui est très-blan-
che , pourroit Stre considérée comme une sorte de craie d'une
grande compacité ; elle est solide et résiste très-bien aux in-
D'autres ont le grain plus grossier et àe servent qu'à U
L:mi,z.d=, Google
.6. C H A
coasinietiàn des édifices. On disdngae parmi c«s deraiirej ;
celles qui ne peuvent gtre employées que dam les fondations,
celles qqi forment les premières assises d'un bâtîteent , et
«elks qui en composent!» corps, etc., etc. La pierre de
Saîllanctibrt , près de Ponioîse , malgré sa texture li(^ et
son grais grossier, est asset dore et jouit d'une' grande soli-
dité. Ses bahcs sont d'une épaisseur si considér^le , -que la
carrière semble coupée dans une s«de massff de pierre. On
la réserve pour les travaui des poats et ckamséeis. ( V. ta
Minéralogie de M. Brongniart, tom. i, etle Tràté dél'Art
de bfttir de M. Rondelet). Ett6n, parmi ces pierres, il.y tia
a de géllss&s, c'est-à-dire, de susceptibles de se'feiidre par j
l'action de la gelée ; d'aritres qui y réstsieut. V&yez'iu mot ^
flERBE Â B.Itir , l'énumëration de c'es diffitrentes sortes de
calcaire grossier, et l'indication des usages auxquels as sont
plus particulièrement propres.
ft. C. c. crayaue. Craie. Terre calcaire compacte ; Kreide,
..Wemer. Elle est presque toujours blanche , rarement gri-
sâtre. Sa cassure est terreuse. Elle est trës-lendre, friable,
miûgre au toucher, et happe l^èrement i la langne.
Cette substance se trouve dans une foule de lieux de la
France , de l'Angleterre et de la Pologne , où elk forme te
Bol de vastes provinces. Elle abonde en Champagne , snt les
côtes de la Manche , anx environs de Rouen' et prCs de Paris,
iBongival, Meudon, etc. Elle contient une adsez grande
Jiiaotilé de sablon-qnarzetu: disséminé , et renforine en otttr«
n fer sulforé radié et'des débris de corps organisés fossiles ,
tels que des oursins , dés bélemnites , des pinues , des am-
monites et autfesgcBTes de coquilles que l'on' a nommées
Féiasgbmtea. Quelques-unes ' d'entre elles,' comme lès vis et
les oursins, sont assez fréquemibn^it cànve^leS en ïfln^ Ëes
bancs de la craie sont épais et peu distîficls,' et WdinalT^-
ment séparés par des çoaches de quarx-agatbe pyrôhiaque ,
eo rognons distincts, quelquefois aussi en-Modieï Milices-,
comme aux environs de Beauvàis , et à lit 'Bbuiltte pr^ àe
Rouen.
Sa formation est antérieare i celle de^ là Htàox carbonatéie
grossière qui la recouvre en beaucoup d'endroits ) et n'tn eit
'oéparée qiie par une contre mince ^argile gUise.
Nous renvoyons au mot Craie, ce qui concerné l'origine
de cette substance. 1
g, C. c. spongieuse. Terre caldaire spoi^ense ', et Moelle
de pierre ; Agaric minera, AVemer. Bergnâicki Lait d« akVïï^~
tagne.
Cette variété est blanche , douce au toucher, trts^acile- -à
'réduire en pondre f et fiait eateDdré on légor- fréuùssement
dt, Google
3;
e H A ,63
qDBnd OB la plodgâ âans l'eau , qu'elle sum^ge nn instant.
y. Agaric MntËRAL. ^
lo. C c. puMmlaifc: Terre csleafre en poudre, ou Farinft
fossile des' anciens minera lo^stes -, Craie' farineuse , ùt
Born ; Var. 4a Bet^milch de Werncr.
On la troore à la surface de certaines coticbes de pjetré
calcaire gMssfère, sons la formé d'anendiiit «trèmi^tneiil
lé^er et â'ul]ebIancheH^éclatante, d'Uta travers Vie dpigf d'é-
paisieur, lequel t%ssenibte à une effktrescence cotonneuse-
Elle est assee Értrimuac ans environs de Paris', et su^çt
dans les carriètés de Nâtitétre.
i^owiM/mftflifcej. — GotilrétloBs, Sédittiensjcie.' ■'■ ■ •
I. ChfiUï eàrbonalée fUncrWonnÀ; (SpkA 'calcaire ea sta-
lactites et stalagmites, Home de rislr-; Concnttions sta^
ladites, Albâtre calcaire, DaiAeritOB'; Kalksïtiiêi', W^mer)
Sîntriger Kalksldn , K».nXeQ\ Ftariga- Ki^ksOin , la 5tafac-
lile calcaire, oa la Pienre calcaire fiïireiise , Brod^ant.
Les modifications de fdwnes de cfetterariété sont tp軫
nombreuses, et ottt été partagées en sons^ariétés que nous
allons esainitieï- sueceïsivement. Lei troiï pi'ehllères', con-
nues généralement soiis les noms de slaiatiîla, de sta/agmbet
et d'iàèdlre , ont pris naissance dans l'iriténeor de certa^aà
caVilé« soaterraiaes'j-de Impartie supérieure desquelles ^^p
|Mndent sans la formé de tubes, de cyti'ndrés solides oixm
cdues ( les sulactites ) ; ou dont elles revêient'le soi sous dei
formes k peu pria semblables , maî«'p)ui obtiisè'i C 1^ stalag-
mites) ; Ou bien , enfin , ^i fapissettt leurs parois de concré-*
tions ondulées, dbfit Paecnmuratlon fbtirtrit cet' nnasses con-
mes 9»as lendmd'anfttn:.'^. ce mot^ '
' a. Gh. c. -t. fi^iHdht, conique bu cyiihdHqiie , ayant oa
cMal intérieur à ta'plsee de son axe, inils qiii, est sujet 1
s'oiMtreer pendant t'Mc^t^IsseMentdè la concriiî^n. (Ha^.'j
• Oatro^rede ée^ doi)«iébobs fistnlairev en longs cj^jidres,
qmont quetqaè l^i^AHblAncv aVec uaihfaM dbvrhime: 'ÉXtei
flftdttranspareBtMi'et^e'^ity à de VeAkiri^qal^t: , dies se
diriseni'miéeatllquetti^iit coinmê le''flri=<t»)t-un cynodre «olide
ée dMiaeari>c«atee^QtiéI^aes-~nnes^ât'té^inée3par detf
fRees qtd apparâeosèot , soit an riiomboïde înrèrse, soit à
t'équîme'; il en vîétat de Mailock , dans U Serbyshirtf
( Baumoit ) - d'âOtres , eïifin , au lieu d'être slfijpletnenl co^
Biques im cyKodHquei^, comme cela a'iieule plus ordinai-
rement^ *ont garareS'à t^ur partie intèrienre d'une esi^iéca
de rondelle on diS^piev W»* bérissé dfr pointes. Quand la sta^
lactrte terminée' de cette sorte est fracturée et placée dans
tme situation- inrerie , elle' ressbéoble assez bien à un cham—
pignon, d4n« Ir'^mtrpr'^ \k Mahctite formé le pédicule, et fa
dt, Google
i64 C H A
rondelle terminale le chapeau. Nous avons en occasion d'eiar
miner, en place , dans la grotte calcaire de Saïnte-Catherine
OU Caumont , près de la Bouille , à cinq lieues de Rouçn ,
des stalactites calcaires qui préseotolent cet accident , et
d'autres dans lesquelles il éloit répété plusieurs fois. Nous
nous sommes assurés aussi qa'il n'aroit lieu que quand la
fartie inférieure de la concrétion cylindroïde plonseoit daaa
eau. Il indique même la dimination graduée de Teau dans
l£S cavités où elles se sont formées; observation qui a ét^
iaîte ailleurs par M. le comte de Booroon. Voyez son
Traiié de la ChaiLn carbonatée, p. 170.' Les parois de eelte
même gratte , si intéressante, quoique, peu célèbre, sont
chargées de masses Itères de concrétions mamelonnées,
ressemblant assez bien k des grappes de raisin enveloppées
par une croftte cristalline. M. Haîîel , peintre , avantaêeii-
^ement connu par ^g voyaeçs en Sicile et i Malte , a publié
dans le iiC' puméra du Josimal da Arts, une description
pittoresque de cette même grotte.
La couleur la plus ordinaire des stalactites, est le blanc
jaunâtre ; il y en aussi d'un blanc mat , de grises et de ropar
sâtres. Les petites ^ont quelquefois transparentes ; mais le
«communément , elles sont seulement translucides oa
ne .opaques. Leur surface est , ou lisse ou mamelonnée j
hérissée de cristaux. Leur tis$u est en général cristallin.^
Cassées transversalemeqt, elles paroissent formées de cou-,
ches concentrigues , i texture fibreuse, ou de rayons qui
partent en divergeant du centre À la, circonférence.-
. , Elles sont produites par l'in<ra'tioQ ds l'eau À tr<^er* le*i
parois des masses calcaires qui les r^ifennent, infiUratioi^
^ui doit être leotj; et proportionnée en quelqtie sorte à t!é-
^poration qu'elle doit éprouver ensuite «Utand elle est an
rivée dans la cavité souterraine , afin, que {es molécules Qal-i
caires qu'elle entraîne ne soie^ pa^ précipjt^ées^avec elle
dans le fond de la cavité, mais puissent, s'arranger d'un«
manière symétrique pour produire ces .corps de formes si
v^rié^, qui font l'ornement des. gn^ttes qui en :ContibB-
nept, parles formes bizarres et variées qii'^es pr^s^Qtent.
Ouand'Ies concrétions coniques , proânitef. aux d^Ws d«
excès de matière calcaire , ^ui distille de.la. voû^ ipo^ur for-'
merles stalactites, ont acquis une éiévatjpfl; ^asse^i grande
{tour rejoindre cette dernière ,.eUe^ fpri^çnl^..^W eues c^s
{iliers ou colonnes qui font toujoi^ l'étoifneDfi^nt de. cei^
qui visitent pour la première ioift ces,admîra^eS'FlteU^rsâe
u nature. La distillation de .l'eau chargée, d« moléçides. de;
carbonate calcaire , produit encore. 4es masses concré^O^
néeii qui ress«i^l«Qt tellement 4 4^itb'W''f'W^9^^ defty^é-.
dt, Google
Te
C H A ,G5
tain , qne Tonmefort , en les voyant , n^a pu se défendre de
croire i la végétation des pierres ; il semble , dit Fontenellé,
en relevant cette erreur d'un habile botaniste) qu'antant
qu'il pouvoit il transformoit tout en ce qu'il aimoit le mieux.
M. Patrin avoit adopté la qiéme opinion , comme nous le
verrons au mot Stalactite , auquel nous renvoyons éÉale-
ment la description des grottes les pins remarquables parmi
le grand nombre de celles qui présentent ce phénomène.
Suivant plusieurs naturalistes, la chaux carbonatée est
tenue en dissolution dans l'eau, k l'aide de l'acide carbo-
nique , et c'est au moment où il se dissipe par le contact de
l'air, que la précipitation des molécules cristallines a lieu.
i. Ch. c. c. stratiforme ; en couches' qui s'étendent en for-
mant des ondulations plus ou moins sensibles.
C'est pins particulièrement k cette modification qu'appar-
tiennent les matières connues et employées dsas les arts sons
le nom d'atbdtre , et dont les couleurs varient beaucoup , soit
dans leurs temtes , soit dans leur disposition. V. AlbAtbe.
Leur structure est tantôt laminaire et quelquefois lamellaire
ou fibreuse , et à grain fin et serré , suiraot la manière lente
on tumultueuse dont les masses qui présentent ces diversités
ont été formées. Quand elle est pure , sa couleur est blaiH
ehitre ; mais ordinairement elle est colorée par des' oxydes
de fer en jaune de miel ou en roussâtre , en brun et en
y rouge : ces teintes sont rarement uniformes.
■ c. Ch. c. c. tuheradease ; en mamelons on tubercules SO"
lides , à cassure lamellaire , ou fibreux , on composés de •
couches concentriques ; rareme A isolés , et fré4|uemment
groupés.
d. Ch. e. c. rameuse ou coraBdide ; en rameaux contournés
dans drfîérens sens , et qui s'entre-croisent de manière à imi-
ter parfaitement certains végétaux ou des madrépores.
Cette disposition est analogue À celle du minéral ancien-
neitient connu sous le nom Aeflos feni.
M. le comte de Boumon, dans no Mémoire lu à la So-
ciété royale de Londres , en i8o3 , a fait voir que cette
dernière substance n'éloit pas de la chaux carbonatée ordi-
naire , et qu'elle appartenoit à Varroffimte. La grotte de
Matlock , dans le Derbyshire , a fourni de très-beaux échan- '
Ullons de Ch. c. c. rameuse , ainsi que de presque toutes
les autres variétés de cette même espèce.
■ t. Ch. c. c. globulifoTTne-testacée , PisoUlhe ; vulgairement.
Dragées de Twoti ; Erhstnstein , Werner ; Erbsfarmiger KaU-
tàn, Karsten; Slalactàe globalease , DeBorn,-^ PisoUlhe ou
pierre -de pois'. Brochant.
On a encore donné il céâ concrétions le nom SOoliAes ,
qui appartient i nne autre formation (f^. plus baàl Ch. c.
_,,!:, Google
i66 CHA
glol/id^orme-càmpaeie'), et ceux A'ammitts, mdeotâU», taxtii-
to , etc. V. AwMiTBS.
Les pisplithtsKtat ordinairement blanches; Jeur grosseor
moyeiiDC est celle d'onpoû, et elles ont presque toujours ,
pour noyau , un gram 4e BalfLe , autonr duquel se sont for-
mées^es couchas coaceDtriqKe« j^ les cofnjtosent. Elles sont
tantât libres et tantôt acglu^ées f»r an cunent calcaire oa
ferrugineux ; quelquefois même disposée» ea couches assez
étendues, notamment aux environs de Carl^ad en Bottéme.
Il s'en dépose aussi abondamment de l'eau des bains de
Saînt-Plû(ippe , en Toscane , dans les parties du ruisseau
où l'eau éproure le plus d'asilation et une sorte de toorooie-
ment ; celles-ci sont d'un blanc mat.
Ce qu'on a nommé béioard fossile ou atâféml, est une con-
crétion calcaire globuleuse ou réniforme de cbans carbonab^e
blanchâtre , et d'un tissu lâche , analogue k celui des calculs
qui se forment dans U vessie de l'homme et dans ceUe de
certains animaux.
f.Ch.c- c. iiKrustatOe oa«eifiWn&)t'iie; Inc^uttaRoDcatcaû'e,
Tuf calcaire, Sinter; Ktdkb^, WeraM"; Tuffmiiser KidktUin^
Karsten ; Pierre calc»re touveuse ou tof, de Boumoo. ■
Nous réunissons sous ta même désignation A'mcrustanie on
de sédtmeniaire , deux modifcatioUbS de )a chaux carboaaté«
de dépût , qui ne difTérent entre elles que parce que la pre-
mière enveloppe ordinairement des corps organisés , tels que
des végétaux , sc^t herbacés , soit lignenx , et que la seconde
, se dépose à la surface du sol. Lorsque ces dépôts se sont laits
sur des yégétapx >t tig^ Sylindrique et d'us volume sen-
sible , ils ressemblent assez bien à des os d'animaux , d'oà
est venu à ce genre d'incrustation le oom XosléocolU oapieire
des 01 rompus , parce qu'on lui attribuoit en outre la pr<»pnété
de faciliter la formatioii Àv eal dans les fractures t Ils ont lien
sur tontes sortes de corps ; sur les parais des canaux qui con-
duisent l'eau , comme à Arcueil près de Paris , à Bougîval
près de SaintrGermain-^n-Laye, dans le bois de Salency ans
environs de Koyon , etc. La fontaine incrustante de Sainte-
Akllyrc ,^dans un des faubourgs de Qermont-Ferrand , offre
nn ei;em*p|e remarquable de Vaboodance àç ces sortes d'in-
crustations , et de la r^Qiidilé avec laquelle elles se forment
quelquefois. On place dans son bassin , ou encore miens ,
1 on expose sous sa chute , des œufs , des grappes de raisin,
des ni^ dans lesquels on met un oiseau mort , et tons ces
objets sont recouverts eu peu de temps d'une croftte terreuse ,
st)lide, d'un j^Rine roassâtre.
Les plus abondans de ces dépdts , et eo«âme.teBi{i$c«ux
qui donaeVn^issfmce à.des masses s^tjiides, "une dureté ^oeU
qaeCu^ Gonçidéf able j proriennent im 84<M^s .«I^vdes- Te)
C H A ,67
Ut U tnf calcaire iépo%é par. les eaux âç l'Aaio ou .TcTerone
et de U Solfatare A Tivoli, que les Italiens nomment Trava^.
lùto, et dont la plupart des édifices d< Rome sont GOastniîM.
Tel est encore celui que don UUoa a trouvé en Am^ri^pio
dans la contrée de Guancavélica , oit il est également ent-
ployé pour les constructions.
KL le docteur Vegni a. tiré un parti très -ingtSnieuE de
la iacullé dont jouissent les eaux thermales de saint-Pb!—
lippe, de tenir en dissolution et de déposer facilemeitt la
cuaus carbonaLée qu'elles renferment , pour en fabriquer
des médaillons, des bas-retieEi , etc., d'un blanc éclatant efc
d'une assez grande dureté. F- le Journal de Pbysique
( L 7 , p. 4^3 et suJT.) , dans leqael M. Ch. Latapie «
doDoé U description dea procédés eotplqy es dans cet art.
I^e tuf calcaire se rencontre dan» une multitude d'en-
droits, et principalcmeqt duis le fond des vallées cpii sont
dominiées par des montagnes calcaires , ou dans 1« voisinage
des eaux cfaandes , abondantes, en acide . cariranique , qui
wurdent de terrains de la même nature , comme celles d«
£arl^tad enBohème , en Italie, ey Sicile, e^ Amérique, etc.
E preraLicc est souvent grossier, cr&Ié de pores et souillé ds
maires étrangère^, d'une couleur sale et ocrense.
g. Ch. c. c. géodîaue , Géode calcaire , Rome de l'Isle. (>n
donne ce nom , sott à des masses spbéroïdales de chaux ear-
boualée renlênuant des cristaux de la même substance, de
formes variées; soit k des eavités qui existent dans les banc«
calcaires de diverses époques, qui sont également tapissées de
cristaux qui appartiennent assez fréquemment k la variété
méioftaiùfue ( F. plus baut), oi^ Vimierse, etc^ Les environs
' de Poitiers, ceux de Paris, deVaen , de Grenoble, foar->
^ssent des exemples de ces deux mafliérea à'ilrt de la va<<
ciété géodiqoe.
2. Cb. c. c.pseKdemorfkique, c'çst-à-dtre , âgtcaU ume^gurt
fausse et trompeuse.
La cbnux car^inatéc ^assiére, ^te pierre h bâtir des en-
yiroDS de Paris , renferme souvent des moules de coquilles
qui sont encore quel^f fois recouverts de leur «Dveloppe, et
d'autres qui l'ont perdue. Lesiqasses^etacées 1^ composent
les falaises' de Uv Fra^kce et de L!Awl«terrc , eu coBtienoent
de semblables q^ se sont qioul^eis daxu des cavités de nqu-
tilltes, d'ammonites, d'oursins , etc. ;. «es difféieus ooFfu ap-
partiennent à,cette sous-variété. '
. Rarement ces ^j«AMii>nii»pAcis>u' ont un tissa crtrtgHin , ana-^
logue à. cf lui de la var. lamellaire de iNoydant qHM nous avooft
ciiéeplud^autip. iSg^eUettontpresque toujoiirt Udï^ses
«^.i-ïroB crains, ',,v . . , :, ■. .;■,,;:. m..!
L:mi,i.d=, Google
■68 _ C H A
■ Noa^ tenhineroTis ici ce qni regarde les ijiff^rentes rariét^s
de la chaux carbonatée , sur lesquelles nofls anrions pu nous
arrêter bien plus long-temps, etqulonlen effet tant de droits -
à DOlre intérêt, par leurs caractères, leurs propriétés ' et
lear^ difTérentes manières d'Ilre à la surface dn globe , sujet
sur lequel nous reviendrons ( V. Roches), pour passer jt
f iadicalîon des usages auxquels une partie d'entre elles sont,
employées. Nous suirrons dans cette matière l'ordre général
dans lequel ces mêmes variétés sont disposées ci-dessus.
Mous indiquerons ensuite, d'une manière sommaire, les
gisemens générani de cette espèce.
^ ûfe/n cAfiuxcarAoRotô;. — Les usages de ta chaux car- ,
bonatée sont en général si connus , qu'il ne sera pas néces-
saire de nous arrêter long-temps sur la plupart d entre eux.
Le plus étendu de tous est de servir à ta construction des
édifices , en fournissant la chaux , base du mortier , qui sert
à lier entre elles les différentes assises des pierres qaî les
composent. On connoît également celui des différentes va-
riétés en masses lamellaires ou compactes , de couleur uni-
forme ou mélangée, et susteptibles de recevoir on beau poli,
auxquelles on donne te nom de marbres , et parmi lesquelles
nous comprenons ici les èrèr.fits , les brocatelles , Y albâtre , etc. ,
dont on fait des statues, des vases , des tables, des cham-
branles de cheminée , etc. V. ces mots. '
Les variétés plus communes , telles que la chaux carbona-
tée coqnillière grossière et le tuf, sont employées comme
pierre à hâtàr. Aucune ville ne paroit mieux située sous le rap-
port de l'abondance et du choix des matériaux propres à la
construclion des maisons, m^ la ville de Paris, qui renferme
dans son sein et possède dflfs son voisinage de nombreuses
carrières de pierre cafcaire grossihe , et d'autres non moins ^
importantes de pierre à pîâlre. Cet avantage n'a pas peu con— -
tribiié i son étendae. V. Chaux , Pie&he i bItih et Piehhb
À PLÂTRE.
Mais il est un at^tre usage moins répandu de cette subs-
tance qui promet de devenirun jour d'ijRe haute importance,
et d'exercer une inFluence marquée , tant sur les arts du des-
sin , et en parliculitr sur celui de la gravure , que sur celui
de' l'imprimerie elle-même. Je veux parler de la IHhographù,
art lofA Bôèveau, dans lequel la pierre calcaire est snhslituée
au cuivre', il'étain et au'boîs, dont on fabrique des planches
destinées Ji l'impression des copies des chefs-d' œuvres des
grands mattres , ou des simples élémens dn dessin , ou bien
ïcetledês compositions musieales, des pièces d'écriture,- et«.
Il.a été'déeeuvert, en i8op , p^ Aloy* Sennefelder, chan-
teur dansieschœurs du théâtre de IVIanick, et a pour base
dt; Google
C H \ .Sg
te Ite simple observaiîon, qae certaines pierres calcaires
compactes et i grain très-fin , comme celles des environs de
Pappenheim et de Ratîsbonne, sont susceptibles de se laisser
imbiber d'eau, et se refusent alors à l'impression des corps
gras que l'on voudroît appliquer à leur surface , tels que
l'encre des imprimeurs, par exemple. Cet art a été pratiqué
d'abord à Munich, à l'aide des encouragemens accordés h
Ion auteur par le roi de Bavière. M. Manlich, peintre dis-
lingaé de la même ville , a publié bientAt après , par ce pro-
céda, une suite de modèles de têtes et de paysages, destinés
aux écoles de dessin , ainsi qu'tine colleclion de portraits de
peintres allemands , et diveiC autres ouvrages , dont il a
adressé, dans le temps, des épreuves à l'Institut de France. De
la Bavière , cet art a passé successivement en Autriche , en'
Italie , en Angleterre , en Kussie , et même aux Etals-Unis.
11 a aussi été introduit en France , vers 1807 , et appliqué
Îar M. Choron à l'impression de là musique. M. le colonel
lOmet et M. Baltard ont essayé ensuite de l'employer à
d'autres genres de gravure; mais, soit qu'on ignorit alors la
composition des crayons et de l'encre etnpioyës en Allema-
gne , ces divers essais laissoient encore beaucoup à désirer.
JDepuis, M. Marcel de Serres a publié dans les Annales des
Arts et Manufacttu-es , toœ. 5i et 52, un mémoire très-
^tendu sur cette matière , dans lequel il fait connoltre la
composition ^e plusieurs de ces crayons et de ces encres à
base de graisse et de résine , et dans lequel il décrit avec
soin les procédés usités en Allemagne , tant pour dessiner
aur la pierre , que pour y transporter des dessins tracés sur
le papier, et donne jusqu à la fièvre des presses employées au
tirage des épreuves. Enfin, M. ie comte de Lasleyrie, dont on
connoît le zèle pour tout ce qui tient & la propagation des
lumières on promet d'être utile k l'humanité , a fait plo-
sieurs voyages en Bavière pour étudier tous les procédés de
ce QOuvel art , et est parvenu à se les rendre très-familiers.
lia même composé un ouvrage destiné à en répandre par-
tout la connoissance , et qu'on doit désirer de voir imprimé.
Nous ajouterons qu'un établissement dans lA^uel on cxé-
eute avec beaucoup de succès la plupart des geiwes de Çra-
vnre auquel la pierre peut' se prêter , rient de s'établir à
Paris (me Cassette , n." 18, F. S. G. ) , sous la direction de
AI. Engelman^de Mnlhausen, qui a soumis les résultats de ses
irâvaoxà l'Académie royale des Béà«x-.\rts. Il parott, d'après
Je rapport très- intéressant quiluienaété faitparM. Castel-
lan, dans sa séance du a6of tobrc 181 G, que cet artiste, élève de
l'an denosmeillenrs peintres. M: Kegnault,apcrfcctionnéplii'
sieurs parties iniportantes de la lithogtaphie. Mais, il faut Va- ,
17» . C H A
Touer, si ce nouvel arti auquel lesADglalsdoBiieQtleiioni de
pofyautographie , parce qu'tt peut en effet fournir immédiate-
ment un gFand nombre d'empreintes, en quelque sorte origi-- \
nales , et , pour ainsi dire , la pensée de l'artiste , it faut
l'avouer , dis-je, malgré le grand nombre d'usages auiqveU
il peut servir , il ne remplacera jamais complètement la gra-^
vure en taille-douce.
Voici , en général, commeot oy procède en lithofçraphie ;
la pierre étant uoie et biendressée, onla doucîten lapasiuit
dans de l'eau aiguisée d'un peu d'acide nitrique, quilui âte la
poli vif , sans cependant former de traits à sa surface. L'é-
paisseur des pierres varie suçant leur grandeur et L'effort
qu'elles ont à soutenir lors de l'impression; en géttéral , elle
«st de deux à trois pouce s. Quand elle est bien sèche, on dessino
dessus avec ie crayon préparé , la plume ou, le p^iCeau , les
diEFérens objets que l'on, veut reproduire ; puis oi) la souinel
à l'imbibitian de l'eau. Les parties couvertes par les tr^ts-dv
dessin, repoussent cette dernière et restent propres à recevoir,,
aa contraire, l'eDcre d'impression que l'on applique à l'aida
déballes ou tampons, comme dans l'imprimerie ordinaire; les>
parties de la pierre qui ont absorbé la quantité d'eau suffi-
sante,au contraire, ne se iaissentpas-recouvrir parellb. On
tire des épreuves de cette planche , ainsi préparée , seloo lî^
m^diode ordinaire. Tout cela se fait très.^vite , et l'on pe(d«
en quelques heures , obtenir un grand nombre^de copws do
lettres , d'ordres du jour , cpi'il est important de taire con—
nohre sur-Le-champ. Les armées étraogàres qui sont sBtvée^
en France en i8i4 et en i8i5 , avoieat à leur suite de sei»^
blables imprimeries. Od peut encore , au lieok de d^seiner
immédiatement sur la pierre , transporter dessus un autro
dessin , pourvu qu'il ail été tracé Mrec l'encre préparée , oa
bien encore le calquer, siûvant l'usage deS: graveurs en taiJAe-L
douce. Pour lors, on cecsovre la surlacc de la pierre â'ui^
enduit eommeux , et l'on suit Us traits axec la pointe Ààch« *
et on us repasse à L'encre grasse. L'enduit gom«»eux e$C
facilement enlevé par l'eaa. Ongravç également suc la pierre
à l'aide de l'aau foFte , <^ès avoir couvert sa sqr&$e d'mi
vernis résineux , on bien encsre k la pointe , etc. , etc. Ici y
les procédés de la lithogra^ie rentrent dan» ceux de La gra->
vure en taiUe-douce. ( V. sur ee sujet les ouvrages cités. pLua.
haut, et le Bulletin de la Société d'encouragement 4* iSfS.)
Ealin, M. Buplat, graveur en bois (cloître Saiqt-BeB^.*
n.« aG , à Paris ) , a imaginé de grav«r ep. relief sur la ^erre
de Pappenheim, et de sc^scrvif ensuite àe la planche-fterre »
comme d'une sorte de. coin, pour en frapper des inab-kc«s«
ilont il obtient, à l'aide des pr^téd^f UEiités fWiVi^p<lfy*y/*^f^f-
C H A
171
its eSchà propres i rïmpriiiieri«. Il a remporta le prix qui
aroît été proposé , en 1810 , ponr la gravure en Uiile de re-
lief, par la Société d'encoaragement, pour l'indostrie nstio'
Date, et a obtenu, en onire, un breret d'invention pour l'ap^
plicaUoD de ses procédés.
Les gravures qui ornent les éditions récemment publiées
par M. Aenooard, libraire , des Fables de la Fontaine, de
celles de Floàan et des Lettres à Emilie sur la Mytbol<^e ,
ainsi que celles de la'Biblc des Trâres Mame , ont été faites
par AT. Buplat. Cet artiste , d'un mérite distingué , a encore
Serfcctionné , depuis , les wwyens d'eiécytion de ce genre
e graviU'e , qu'il applique à des objets très-délicats , et par-
ticulièrement à l'Histoire naftu^lle. 11 s'occupe , en ce mo-
ment, de graver, pour ce Sictionnaire, deux sujets de zoolo-
gie -qui seront donnés avec une des prochaines livraisons ,
soit à l'artiole Histoire vatuhklle , soit an mot Pierbe
Lll^ocmAPSlQtlb II exécute également sur pieire les axorea
genres de gravure , d'après les procédés nsilés en Allemagne.
Quant aux osaeesdes autres variétés de chaux carbonatée ,
ils ont été , pour la plupart, indiqués k chacun des articles qui
les concernent. Voyet plus haut,
Gisemeas. — La chaoi cai4>eBBtée, dit M. Hafiy , est la
substance minérale la plus abondante de tontes celles qui
cxislent 4 la surface du globe. Elle appartient À toutes les
époques, et occupe des domaines dans tontes les espèces de
sols. La nature l'a travaillée , t'a modifiée dans tous les
temps , et continue ^e la faire concourir à une foule de ses
opérations actuelles. Dans l'ancien sot ou sol primordial ,
non-seulement elle.emre parini les principes constituans de»
substances qui produisent les roches ; mais encore elle se
présente solitairement en masses ou en bancs immenses ,
dont le caractère particulier est d'avoir une conteïture la-
mellaire on écaillcuse , qui annonce une cristallisation con-
fuse. Elle domine encore davantage dans le sol secondaire,
dont plus de la iboitié lai doit son existence. Elle se trouve
dans ieS terrains tertiaires, associée avec l'argile , et y cons-
titue les marnes. Elle tend* remplir une infinité de grottes,
vit elle est «menée par llnfiltration. Elle incruste souvent
l'intérieur dés canaux qui servent à conduire les eaux, Ï31e
es* eu callkMix TOiilés et en brèche dans le sol de transport,
et ta la retrouve dans le sol volcanique , où elle a été mise
à découvert par les agens qui ont produit îesVXplosioris.La
cfaaàx carboiiatée cristallisée occupe les cavités des masses
«alcàiresdetontes les époques. Elle existe dans presque tous
les filons. Les diverse^ contrées semblent se l'approprier à
t'invi l'âne 'deTântre. LaSàxCafAritileterre, ainsi quePEs-
lya c H A
pagDé , l'Italie et la France ,. ont maublé les cabinets des
amateors de superbes cnsianz solitaires ou groupés de chanx
carbonaiée, dite tpaâi caicmre;iel il seroit aussi difficile de
citer des contrées où elle ne se trouve pas, que de faire lé-
numération de tous les lieux où elle se trouve. ( Traité de
Minéralogie , t. a , p. 190.)
En un mot , la chaui carbooatée remplit , à elle seule , le
tableau de toutes les manières d'être, snirant lesquelles un
minéral se rencontre dans la nature , en formant & elle seule
desrocbes, ou comme partie intégrante d'une roche com-
posée, ou accidentelle, ou faisant partie d'un filon, ou enfin
en dépôts parasites qui ne se rattachent k rien de déterminé.
( Le même , Cours de Minéraiogèe de 1816. )
L'Ouvrage de M. le comte de Boumon , indiqué ci-dessns,
p. iSa, renferme, indépendamment de la description des
formes cristallines de la chaux carbonatée , celle de ses
autres modifications, et une foule de faits curieux relatifs à
l'histoire géologique de cette substance ; nous y renvoyons ,
ainsi qu'aux articles Calcaire , MarB&es, Brècbe , Pierbe
CALCAIRE et,R0CBEâ CALCAIRES.
' On trouvera 1 l'article Chaux carbqnatée mélancée, U
liste des sous-espèces, dont l'histoire complète celle de la
Chaux carbonatêe. (loc.)
Chavx cahbonatÉe alcminifère. Une première analyse
faite de la Dotomie, avoit engagé M. Haiiy à nommer ainsi
cette substance, que des analyses posténeures loi ont fait
rapporter depuis à la Chaux carbohatée haghésifâre.
V. ce mot. (lm.)
Chaux carbomxtée' AMCicnnE. V. Calcaire et Rogbe.
Cbaux carbonvée aroilifère. V. Marne, (luc.)
C^UX carbonates ARGILO-BnUMtNIFËRE. V. SCHlSTE
maxmo-hituminEux. [luc.)
Chaux carbohatée arraconite. V. Arragonite. (lb.)
Chaux carbonates bituhinifère , et Calcaire bitumi-
neux (vulgairement Pierre PuanU et Kerre de Porc, Lapu
suiilus, SUrcm diaboW). On reconnott facilement celte pierre
à l'odeur de bitume qu'elle çibale lorsqu'on la chauffe , ou
même lorsqu'on la frotte. Ses couleurs les pl^ ordinaires
sont le noir et le brun ; il y en a cependant des variétés jau-
nâtres et blanches. A un feu vif, elle blanchît , ce qui est dû
Si la volatilisation du bitume qu'elle contient, et dontlaprér
aence la distingue de la chaux carbonatée fétide , avec la-
quelle elle est réunie dans le système de Werner , sous le
nom de Stifikittin , et qui reçoit les mâfnes noms vulgaires.
Elle se dissout avec effervescence dans l'acide nitrique, enlais-
santsumdger.le bitume qui ne devient appareqt que lors-^
qu'elle en contient une grande quantité. Outre ces prinûpes.
C H A ,73
la cldinié proare qu'elle renferme une eerUine dose d'ar-
gile.
On peut en distipgaer trois variétés principales.
i." La ,C. c. bùam. crîstaliiae. Elle ^t à structure lamel—
leuse j et accompagne la variété suivante. Sa couleur varie
du noir angris- Dansl'tle de Bombolm, enDanemarck , on
trouve dans une C. c. bitnaiinîfére , des masses globuleuses ,
dont la structure intérieure est aciculaire radiée. {Lucas). •
3.* C. c. èîL compacle. Elle est souvent coquillière et madré-
porîqne.Cepepdant il en existe des variétés sans ancuu mélange
de coquille etpolissables. Elle est extrêmement répandue dans
la nature. Presque tous les- marbres coquilliers, etsurtoat les
marbres noirs de Flandre et de Belgique, qui ont fait le sujet
des importantes observations de Mi d'Omalius d'Ilaltoy, en
sont des variétés. M. Palassaa en cite dans plusieurs endroits
des Pyrénées ^ et Palrin dans les monts (Jurais en Sibérie.
Elle est souvent dans les terrains à houille.
3." C. c. bU. ferreuse, grossière. Elle est compacte , tantôt k
grains terreux , tantôt à grains serrés. Telles sont les cooches
du calcaire terreux blanc ou imbibé de- bitume ( qui le rend
brun) , qui accompagne le dysodiie , à Melilli, près de Sy-
racuse et quin'onre point de débris de corps aiga aisés; tandis
que le dysodiie présente quelquefois des empreintes de pois-
sons et de végétaui.-TcHessont encore quelqucs-uqesilescou^
ches supérieures des carrières du Montc-Bolca, près de
Vérone , si riches en poissons fossiles , et qui présentent
encore le dysodiie , mais moins leuilleté- que celui de
Sicile.
La Chaux carbonatée bifumlnlfére appartient donc aux
terrains secondaires. Ou a remarqué qu'elle étoil partlcu"
liëre à c^ui de chaux sulfatée et de soude muriatée.
Lesm^rbres bitumineux sont employés dans tes artJ.Tout
le monde connoitle marbrenoir de Namur, celui.de JDinan, et
celui des Eéaussines , près de Mons , qui est rempli de fr3g-
measde coqailles, etqu'on nommeàParîsPr^-GrYmife.Parmi ''
les monumens français du quatorzième siècle , conservés
dans le Musée des MoDumeiis français, on distingue un grand
.bas-relief en marbre de cette espèce de chaux carbonatée :
il représente les douze Apôtres. 11 décoroit le portail de
i'églite des Maihorins , i Parîs. Suivant l'obsirvation de
M-^Tondi, consignée dans it Trœié étémeniaire de Minera-
iogie de M, Broogniart, on trouve enDalmatie une variété de
cette pierre tellement imprégeâe de bitume, qu'elle se laisse
eouper.au cout^u ^iOmiBe du savon. (Nous arons observé
la même «Jiose pofir la pierre bitumineuse de MeliUi , près de
Syracuse.) P^. «a çon»truît cependant deâ mata»as , et Lors-
dt, Google
,74 C H A
que U nt{onaeri« est fùit , on y met U fea ,' et la pien%
blanchit. On lennise ensuite la constmction. En Irlande,
dans le comté de Galway, il' existe one jnerre calcaire
biiuntinifÉre , iasez iinbibéc de bitame pour servir de com-
bosUblie. (Kirw.)
Bergmann rapporte qu'en AVettrogoUiie ( Hnoneberg ) ,
on troure de très-grandes mKMs de calcaire bitutninenz que
l'on convertit en cbaox. Il suffit pour cela de metttfte le' feu
jila pierre. Son bitume devient le combostible nécessaire
pour cette opé ration , qni , comme on le voit , ae petit pas
£tre faite plus économiquement. (U).)
Chaux cakbonatêe BHUKissÀB'rB. f^. Cbauxc^hbohatéb
rE&nO-HASGAHÉSIFÈRE. (Ltl.)
Chaux carbokatée c0-p, Brong.— ' Calp , Kirw. M. Bron-
gniart forme de cette chaux carbonatée une sons-espèce j elle
a pour type la pierre h bàlir des carrières de Dublin , qui
sont à l'ouest de cette capitale de l'Irlande ^ dans le' voisi"
nage de Lucan et de Milllown.
Elle est en masse compacte, d'un gris bleuâtre d'ardoise,
entremêlée de quelques veines de chaux carbonatée lamel-
laire. Sa cassure est plane ou un peu conchoïdè. Elle se di-
vise assez facilement en larges parallélipipèdes. Lorsqu'on
la raye , la trace est blanche. Eue exhale Todeur argileuse,-
lorsqu'on porte l'haleine dessus. Elle ne fait pas feu sous le
choc du briquet. Sa pesanteur spécifique est de 2,Ç8,
■ Analysée par M. Knox, eUc a présenlé nn nélange de
Chaux carbonatée • • O4680.
Argile. ...'.'; 0,07$:
Silice 6,100.
Fer. . . , o,oao.
Bitume, environ ' 'o,o3o.
Eau .....' o,oi5'. ■
Elle jaunit et se délite en JeifiUets minc«a par U calc»-
aalion ; mais elle ne donne point de chaux, vive.
lyiM. Kbox et Stephens (^ MintroL ttf. Dubl. ) àébmtiR le
gisement de cette pierre à Mitltown et il Lacan. On la
trouve immédiatement Jk la surface du terrain ou aune cisrtaînc
fnrofond«iir , accompagnant des Cts de marne o« de chaux
«arboaatée' compacte et - de atariare. Tontes ces safaatanMB
offrent des passages de l'uno^à J'autce.
M. Brongniart croit qu'on peut- rapporter à 1* «Aaafcai*-
bonatée cj^., des p^rres'calèftif<« Bssez'ctmmniies; qu'on
trouvq roiMes oo m ffagmeos épars , qui sftftt presqiK tou-
jours cnvel«^pëi d'âne écorce assee^ épùsse, dW jaune p&le,
dt, Google
CHA ,^5
le milieu senl étant resté blenitre, et qu'il a observées sur
la «Mlle d'Auxerre à Dijon, prè» Chablis; entre Bonlogne
et Calais ; et en Angleterre , entre Blenheim et Sonthato,
Noas avons trouvé de semblables caîllotlz dans les sablon-
aléres des environs de Paris ; et nous avons remarqué qu'ils
cshAlent mi^ odeur fétide lorsqu'on les frotte avec un corps
dur , et qu'ils font souvent feu . au briquet. Ils font le pas-
sage à cette pierre calcaire , nommée Plâtre- dmeitt,^i est
on mélange de chaux carbonitée et de stiica, et qu'on trouve
partent aux environs de Boi^ogne et parmi les galets de la
côte. £lle porte dans le payv le nom AKfauxgrèt et ftutx
marbre. Elle diffère du calp par la propriété qu'elle a de
donner d'excellente cbâux k 1 aide de la calcination. G'eat
une pierre compacte, roogeâtre ; elle fait effervescence avec
les acides, et étincelle sous le chOc du briquet Suivant M. "Le-
vage , ingénieur militaire , cette pierre , réduite en pondre
après avoir été calcinée, donne, sans addition, un mortier qui
s emploie comme le plâtre, et qui devient extrêmement solide.
La chanx carbonatée calp peut être coQsidérée comme
nne cbanx carbonatée silicéo-bitumineuse ; elle se. distin-
one de la cHatu: carbonatée- bituminîfèré par la présence
de la silice , et de' la chaux carbonatée ^firzifère parla
présence du bitanoe. (ln.)
ChaGX tlMŒOVkTèe. GOHPAGTB , -^ CONCKÉrmmiÉË ^ -^
CRISTALLISÉE, — QHOSSlàBS, etc. Fo/fl OHhUXeVnBONA'rÉÈ.
CHAQXCAI^OIfATÊEDÉPRESSÉB(B0lIirn0n, {TmU. p. i8a).
C'est la Chaox carbosaték Kachée, (ln^>
Cbaux carbonatée excentrique [Kai-stOTi). F^. AïiRA-
coNiTE. (i,aO
Chaux carsOsatée ferrifère. Elle a été long-teoips
confondue avec la chaux carb ouaté efïtro'-mii^anéislfére ou
^aihperiè. M. Vauquelin a décoartù-t, 1« premier, qu'elle en
différoit par l'absence du manganèse, et a reconnu «t.owtve
que c'étoit de la chaux carbonatée pi^naée ivttoHK grande
?uantité d'oxyde de fer et un peu de silice. M, Haiiy, en
àisant ensuite une étude particulière *de cette sub.slance
(,^of. Annal. Mus., t. a, p. loi), a pensé qu'elle devoit être
distinguée du spath perlé , et de la chaox fluaiée, avec la-
quelle Rome de l'Isle l'avoit réunie.
La chaux carbonatée ferriTére n'a encore été trouvée qu'en '
Eetits cristaux qui se rapportent pour l^s formes à celles de
i chaux carbonatée. Suivant l'observation de M. Hatîy,
ils se divisent avec facilité en rhomboïde semblable au
diomboïde primitif de la chaux carbonatée. Leurs formes
•ont : 1." l'uni-lemaire ; c'est le rhomboïde de 65" ^i' 4"
Mt 114* 18' 56" arac les angles solides aigus tronqués.
dt, Google
i^e c II A .
et a.*le lemo-bisunïtalre, la forme précédente éhezlaqnellc
les six bords ioTériears do rboiuboïde sont reniplacés par, six
&celtes.
Ces cristaux ont la surface lisse et un peu miroitante , mais
elle n'a iamaïs l'éclat perlé ou nacré.' Leurs couleurs sont
le noir et le brun, ou le rougeâire. Ils rayent fortement la
cliaux carbonatée pnre^ pulvérisés et mis dans de l'acide ni'
trique, ils s'y dissolvent avec beaucoup de lenteur rt une
très-légère eifervescence ; ils ne noircissent pas au feu; mais
.exposés à la flamme produite par te ctialumeau, ils se foD-
deùt en on verre noir qui attiae l'aiguille aimantée. ' -
Cette variété est rare , et n'a été observée jusqu'à présent
qu^nTyrol et en Espagne.
En Tyrol, elle se trouve dans les environs de Salzkourg,
en cristaux très-nets qui ont quatre â cinq lignes de longueur,
etavecunecouleurgris-sombre inégale, llssont disséminés dans
de la chaux sulfatée grise en partie laminaire , ep partie com-
pacte et souvent pénétrée de soude muriatée.ftl. Luc^s afait
remarquer qu'on y voit aussi du soufre. ,
En Espagne, la chaux rarbonatée fenifère se trouve dans
deux endroits : i," à Carihagène , dans le royaume de Mur—
cie. Elle est disséminée en petits cristaux noirs ou gris , dans
de la chaux sulfatée eO-masse , variée de blanc , de gris et de
rougeâtre ; a." à Saint-Philippe, dans le royaume de Valencei
elle s'y observe sous trois états ; en petits cristaux bruns
ternes, formant masse; en petits cristaux rouge-hémathoïdesi
Mt en cristaux verts-jauiiâtres, réunis en masses compac-
tes. Ces diverses variétés en ont été rapportées par le sienr
Launoy. •
M, Lacas ÇTaèl. desEsp. min., t. a, pag. 507), rapporte ici
une chaux carbonatée ferrifère laminaire, d'un noir grisâtre
à reflet nacré et qai est légèrement bituminifère. Elle se
troare an Saa-Alpe en ïyrol.
Chaux CAaBONAVÉEFERRO-UANGANÉSIFÈRE, HaUy; Spalh
perlé, Romé-Delisle ; Braunspalh, Wem.; Qiaux carbonatée
brunissante, Brong. Elle est plus dure que la chaux carbd-
natee ordinaire, qu'elle raye plus ou moins fortement. Elle
jaunit par l'action de l'acide nitrique, et ne se dissout qu'avec
une tres-lenle effervescence dans ce même acide. Au chalu-
meau elle noircit, et devient attiralile à l'aiguille aimantée.
Sa pesanteur spécifique est au-dessous de 3, 000. L'analyse
démontre qu'elle est composée de chaux carbonatée nnie k
du fer et à du manganèse oxydé en proportions extrêmement
variables.
dt, Google
CHA ,„
jimilyus de la Chaux fenxhmangaadaf ère.
Par Bei^mann. Wonlf. BerthoUet.
Gbanz carbooatée. . k . 38 ..... 60 q6
Fer oiydé , . 38 5 ( ,
. Manganèse a8 ...... 35 \ *
La chaux carbonatée ferro-maiiBaiiésIfère est ordidaire-
mcDt en très-pelits cristaux, dont les formes rentrent dans
celles déjà observées dani la cbaus carbonatée , et qui sont
commiuiément ie rhomboïde primitif, i'éqiiiaxe , Pinverse et
le contrastant. Ses cristaux, rarement isolés, sont commoné-
meot confusément groupés ou imbriqués, et quelquefois iU
foraient des druses allongées , droites ou diversement
contournées. D'autres fois ib recouvrent des cristaux , et
particulièrement ceux de la chanx carbonatée métastatique ,
oaduqoarz. Gélte substance jouit d'un aspect perlé ou argen"
tia qui l'afait nommer j^offt peiiè. Ses couleurs sont le gris, le
jaunâtre , le brun et le blanc nacré. Le temps altère ces
coaleors; et quelques variétés de spatb perlé jaunissent, bru--
nissent ou noircissent à l'air. On connott aussi de la chaux
carbonatée ferro-manganésifère fibreuse ou en masse com-
posée de grandes ou de petites lames.
La 'chaux carbonatée ferro-manganésifère est très-abon-
dante dans presque toutes les mines ; il existe peu de filons
qui n'en contiennent, surtout ceux riches en métau*. On la
trouve enFrauce, à Baigorry, dans tes Pyrénées, associée
au fer spathique , à l'argent gris et aux diverses autres subs-
tances qui s'y trouvent ; à Sainte-Mane-aux-Mlaes, dans les
Vosges , sur les cristaux de chaux carbonatée , et à Framont
dans du fer oxydé; dans le pîiys' de Luxembourg oà elle se
trouve avec le cuivre pyriteux ; dans les différentes mines 4e
la Saxe, et notamment à Freyberg, associée avec la baiyte
sulfatée et le plomb sulfuré ; à I^pnik, en Transylvanie ; ea
Hongrie, i Schemnitz et Kremnitz, mines de TËurope qui
foamissent les plus belles variétés de cette substance pour
l'éclat nacré ; en Bohême, en Bavière , en Suède , en Angle-
terre , dans le Cmnberland , le Northnmherland et le Der-
byshtre. Elle est rare dans les mines de Sibérie , et très-
abondante dans les riches tiloos d'argent de Guanaxuato , au
Mexique , qui foumissetit des échantillons de la plus grande
beauté et les variétés les plas extraordinaires.
Le qnarz, la chaux carbonatée, la chaux fluatée, la ba-
ryte sulfatée, le fer spathique , le cuivre gris, le plomb, le
fer et le rinc sulfuré, le fer oxydé , l'argent, etc., accom-
pagnent la chaux carbonatée ferro-manganèsifèrc.
Beaucoup de naturalistes ont çcniùdérâ celte eubjtanct
i:, Google
i7« C H A
comme une simple variété Aa fer spaUiîque y m *ice vend. La
chimie ne peut fixer aucune limite entre ces deux substances
minérales. M. Brongmart ne cousiâère cOmme devant ap-
partenir à la chaux carboùatée ferTd-itianganésifôre , que les
variétés qui ne ciontienàent qiie o',fo' aii'pluS, de fer et de
manganèse ; celtes pitis riches en'cès lùéiaut (dont la pro-
portidn va jusqn'à 0,60) , appartiennent la fer apathique.
y. Feu spathhjue, (lh.)
Chadx c&hbonat^ TixvŒ, JEHe reçoit, comme nous
l'avons déjà dit , les mêmes DoinB vulgaires que la chaus
carbonatée bitnminîfëre; mais elle «B est irès-diffi^rente. L'o-
deur qu'elle exhale par le frott«ment ett celui de l'hydrogène
•ulfuré , et non pas celui du faitutne ; car elle n'en renferme
point Beaucdup de Variétés de c4i»mx carbonatée , soit cris-
tallisées, soit en masses fiacrharftîdes, ssH compactas , ont
ce caractère. Leur gisement est aussi variable. Noa< ci-
terons pour exempte : i .°la chaoxcaritoaatée iMaellaire bleuà •
tre de Paros (Luc. , Tab.)
3.0 La chaux carbonatée laminaire grise au milieu des do-
lomies du Saint-Godiard. .Une aotrevariété est blanche, faci-
leAient divisSiIe sn rhomboïdes striés dansie sens des gran-
des diagonales ; elle vietil de KrotendoH* , près dé Scheiben-
berg, en Saxe.
3.° L^ chaux' carbonatée en masse saccharoïde, &\t marbre
hUu larquîn, et quiesl le bardiglio di Starema et di Saravezza ,
sur la côte de l^énes, et employée dans les arts.
4-° Le é^oo/i^odef Italiens, sorte de marbre saccharoïde k
gros grains , très-employé par les anciens. On en trouve k
Kome des fragmens, qui sont des portions de colonnes. Il
paroit que les Romains tiroient ce marbre de Cambo, près
ilayonne, où Al. Brongniart et M. Prëvot l'ont observé : on
voit encore dans ce Heu des restes de travaux qui vien-
nent à l'appui de cette o;^nïoa. On rencontre aussi ce
marbre dans le Bugey ; îl n'a jamais offert de débris de corps
organisés, et il est souvent pyriteux.
Lés eaui chaudes de Bagnières sortent de montagnes en
partie formées de chaux carbonatée fétide, «{aï dtmnent,
après la.calciaatioB, une esceUeAte cfaaux. P»'mi les-matières
rejetées par le Yésuve , on rencsnloe des blocs de calcaires
saccharoïdes oulamellakes, qui, parle frottement, laissent
floureht dégager une odeur foihie , hydro-suifurée , vu peu
analogue à celle que donnent Jes quara fétides de Idmoges «
de Nantes-et du Saiot-Goib^.
La çhani carbonatée fétide se tronve particulièrement
Aaiis les mttotagnes anciennes ; elle est rar« dans les ter-
dt, Google
C H Jt
'»
tains MCOndaires. L'inverse a lieu pour la chaàx câÀonatée
bittiminifère. D'après l'obse^atioD de M. Haiiy, celle-ci ac-
quiert l'éleclrîclté résineuse par le frottenent ; tandis
cnie la première, étant isolée, présente l'ilectricité TÎtrense.
Toutes deux sont solubles dans l'aciile nitrique , aVec une
vive effervescence, et pcfdent leur odenr au chalnmean ;
celle de la chaux carbanalée a été attribuée) par M. Vau-
qnelîn , à la présence de l'hydrogène suJfnré. (ln.)
Nous regarderons cooime une variété de cette espèce, la
Ch. c. f. bacillaire-conjoinU , noirâtre, en masses composées
de prismes jcylinJroïtles, qui, parla manière dont ils sont
groupés, ressemblent assez à Certains madrépores.
C'est à cette Tarlété, qui a été trouvée d'abord dans la
Vallée de Russbach , pays de Salxbourg , que l'on a donné le
nom de ttuidrtpurite ou pierre de madripoTe, ( AnUïraconile dé
Haussmann). M. John de Berlin a trouvé que la copaposition
de ces trois sortes ^toit anaio^e à celle 4u marbre aoii-
{ iuculiile commun AaJaiaesqD, t. s, p. i8i et suiv. ).
M. JamesoQ fait de cette variété et de deux autres qui luî
6ont analogues , et qui vieuDent, l'une de Suède, et l'autre du
Groenland , une sous-espèce de la chaux carbonatée fétide ,
sous ie nom de luculllU prismatique, (lcc.)
Chaux CARBOKATÉE graphique. M. Tond! , dam sa Distrî-
bulioa méi!iodi<pie des roches , insérée daùs notre tableau des
espèces n>inérales , t. a , ^. S19 à 545 , donne ce nom à la
craie, (luc.) ,
Chaux carbonatée grossière. F. Chaux carbonatée ,
p. 161. (LU.)' " *
CaAUX CARBONATÉE HY^RO-SUIFURÉE. K C^ADX C&RBO-
BATÉE FÉTIDE. (LUC.)
CbAUX CAKB0NATÉ£ LENIE. V. CsÀJO^ CMPONATÉE HACHÉ-
SIFÈHE. (lVC.)
Chaux carbonates MAQWËrOUTE. ^.CKàI)X.QAaSONATÉB
rÉTIBE. (LIK;.)
Chacx CARBONATÉE HAGNÉSIFÈ^tHaây (Ch.carhon. Unie 1,
Brong. ; Doionàt, Karst^ ). Le caractère ess«oticl de cette
sous-espèce de chaiu cariioBatée, est dans la m»iière dont
elle se comporte avec les acides. Ua fragment >eté Jons l'a-
cide nitri^iue ne coHOoenCe à en1r«r en «tfervescepce que
quelques instans après, et cette efTervesceoce continue très-
lentement; elle est un peu plus accélérée lorsqu'on figit sur
des morceauE pulvérisés , ou si l'on ohauffe un peu le mé-
lange. '
"^llf est plus dure que la chaux carbonatée pure , et plus
loilrde, sa pesanteur spécifique étant de a, 8 à 3, 000. Elle
dt, Google
e
i«o C'HA
fait quelquefois feu sons le cboc dubriqaetSes principes COIN
stituans sont la chaux carbonal^e , la magnésie carlionatée,
le fer et le manganèse.
Nous diviserons cette espèce en trots variétés, comme
l'a fait M. Brongniart :
i," Chaux c. magn. BiUerspa&(V\zùte, Brong, ; Blnmen-
' bach. -r* Maricalcite , Kirw. — Spatli magnésien, Broch. ;
Rantenspath, W.). Les Allemands lui ont donné le nom de
£i!{&n(pa/A (spath amer), parcequ'elle contient de la magnésie,
hase àaselamer, ou magnésie sulfatée. Le bîtterspatli est bnm
Jaunâtre ou grisâtre , ou rotigeâtre. Il est presque toujoars
cristallisé , soit régulièrement , son confosémeat , soit en
masse laminaire. Il est divisible en rhomboïde, que M. Haiiy
regarde comme le même que le rhomboïde primitif de la
chaux carbonatée , et qui, suivait MM. Wollaston et de
Boumon, en différeroît un peu; il seroît de loG^iB et
S'iSB, On auroit alors an caractère de plus ; néanmoins ,
esformes secondaires observées par M. Haiiy, ont leurs ana-
logues parmi celles, de la chaux carbonatée : ce sont les formel
primùiee, prismée et uaiUmaire. Quelquefois le hltlerspath est
assez transparent pour laisser observer la double réfraction.
iHaify.)
Il en existe plusieurs analyses que voici:
' Klaproth. Mm.
Bitterspatli du Tyrol , de Tabeiç en Suède.'
ChaoK cariionatée ^ Sa i ^3.
Magnésie carbonatée .... 4^ •■■■•■ - ^5.
Oxyde de fer et de manganèse. 3 9,35.
Le bittcrspath se trouve dans les roches talqneuses , ser<
pentlneuses , de stéatite , de chlorlte et de ch. carb. magné- '
sifére, do/onue.Les principaux lieux où elle se rencontre sont:
le Tyrol (au ZUIenhal et à l'Oherwald) ; elle est en|cristaux
engagés dans du talc laminaire verdâtre, ou dans une espèce
de serpentine, quirenfermeaussideslamesdemica, ou dans du
quari. En Suisse, à Briens. Au Cap-Corse, en Corse, où elle a
été découverte parDolomieu dans la roche de chlorite schis-
teuse , qui contient les petits cristaux de fer oxydulé, et aussi
dans une roche stéatiteuse. £o Suède , à la montagne de
Taberg , province de Wermeland , dans une roche stéati-
teuse , avec du talc en grandes lames vert bleuâtre, et du fer
sulfuré. En Ecosse , sur les bords du Loch-Lomond. Au
Saint-Gothard , va|lée de Bine , le bitterspath est dans
la ch. c. magn, dolomie; il y est accompagné de grammatite
dt, Google
. CH A ,5,
de laïc, de fer snlfiiré , de cuivre gris, de zïbc suUiiré , d'ar-
senic sulfiiré , etc.
Entre A^bach et Gurbos , en BasSe- Autriche , on voit ,
daus une roche serpentinense , une substance nommée gur--
hosiao parKarsten ; elle est en masses compactes d'an blanc
de neige-, à cassure concboïde, et suivant Klapfotbelte ren-
ferme 70,5 de chaux carbonatée, et 3g,5 de m^pésie car-
bonatée. Sa pesanteur spécifique est de a, 176; ce seroll un
bitterspath exempt de fer, qui , avec les cnstaux blancs dé-
crits par M. le comte de Boumon ( Traité de la ch. carb. i.
p. a65, n." i), seroient les typespurs du bitterspath. Les cris-
taux cités par'M. de Boumon rayent la chaux Ouatée avec ~
«ne très-grande facilité, et leur pesanteur spécifique est de
2,754.
3.° Chaux caihonatée magnésifire , Miéhite ( Miémite
Thomson; variété verdâtre de la chaux carbonatée magné-
àfère , Hially , Lucas). Elle se distingue du bitterspath par
sa couleur verditre. Ot^ la trouve en cristaux réguliers et en
masses radiées ou compacte s, Lesformesdescrislaox observés
parM.Haiiy,soatIa forme unitaire CHaily,Mn., pi. 33, fig. 3)^
et la lenticulaire. Les principes constituans sont les mîmes
que ceux du bitterspath.
M. Thomson a reconnu le premier la miémite , qu'il dé^
couvrit dans des masses d'albâtre , âi Miemo , en Toscane ;
elle y est, ou cristallisée , ou radiée , ou en masse compacte,
M. Kampasse en a rapporté de Corse une variété en masse
formée de petits globules radiés. M. Karsten a donné l'ana-
lyse d'une miémite cristallisée du pays de Gotha : M. Linz
en a découvert dans les environs de fràves. D'après quelque^
minéralogistes , on voit que la Saxe et la Hongrie offrent dei
cristaux verdâtres dans des gangues métallifères, qui ont été
confondus avec la chaux carbonatée ; sans doute qu'ils doi-^
vent appartenir A la miémite.
3.° Cbaux carbonatée magnésifèke nOLOUIE , vulg.
DOLOHi£ (Marmor tardum, Linnseus). Elle esten masse, ordi-
nairement de coideur blanche , quelquefois grise et à grain,
fin; elle a la propriété d'être phosphorescente quandon lafrotm
avec un corps dur , et de ne produire qu'une effervescence
foîble et lente dans l'acide nitrique, quoiqu'elle finisae.par 'y.
dissoudre entièrement, on en ne laissant qtt'un léger résidu.
La consistance des dolomies varie beaucoup : les unes s'é-
grènent sons le doigt, ou bien leur grain est très-gros et la-
mellaire ', d'antres ont à'peu prés la dureté du marbre.
La pesanteur spécifique de cette pierre est , suivant Sau»'
gare fils, de 3,803 : Dolomieudil^'eUeappcQchede^iiOoa.
i., Google
,8. C H A
Celle des .inari>res est ud .pea moindre, et varie Aé 2,700 i
a, 800.
Le célèbre observateur Dolomiea est le premier qui nous
ah fait connoitre les propriétés de cette substance , et Sans-
sure fils a cm devoir la consacrer à cet illustre géologue,
dont le nom doit durer aussi long-temps que les substances
minérales , sur lesquelles ses travaux ont répandu tant de lu-
mière.
C'est parmi les momimens de l'ancienne Rome , qne Dolo-
mieu fit ses premières observations snr cette espèce de pierre.
Il y vit un marbre qui loi présenta des caractères extérieurs
unpeu.diilférensâesmarbres statuaires, et il«bservala lenteur
de son eflervescence , quoique sa dissolution finit par £tre
complète. "
Il vit ensuite dans les Alpes du Tyrol leméme marbre for-
mant des couicbes immenses et verticales , qui 3''élevoieDt jus-
qu'au sommet des montagnes , et il reconnut qu'il était évi-
demipent primitif. C'est ce marbre qui réunit k la propriété
(te la lente effervescence , celle d'être pkosphoresceni par frotte-
ment ou par collision ; propriéld qu'il partage avec presque
toutes les variétés de dotomie.
A Sterzing, prèsdeBrixen enTyroI, on fait de la chaux
avec ces dalomies , qui ne diffère en rien de U chaux faite avec
l'es autres pierres calcaires.
Saussure a ribservé que presque tontes lespierfes calcaires-
primitives du Saint-Gothard sont des dalom[es ; tantôt elles
sont pures, fort translucides, d'un beau blanc, 4 gi'3'°s^^^~.
fins , mais peu cobérens ; tantât elles sont mélangées de petits '
cristaux de Irémotile, ou renferment des couches d'un beau
mica vert : celles-fi sont ordinairement sous une forme schis-
teuse. (S. igag.)
Un observateur très-réclairé, Fleuriau de Bellevuc , a dé-
couvert à Campo-Longb, dans la vallée Levantine , qui dépend
du Saint-Gotbard, une dolomie schisteuse, qui a la propriété
d'être flexible et élastique comme la fameuse table du palais
Borghèse à Rome. Cette découverte a conduit cethabîle na-
turaliste k des recherches très -intéressante s sur la cause de
cette flexibilité et sur la manière de la communiquer par le
moyen d'une chaleur sagement ménagée , aux pierres qui ne
l'ont pas naturellement.
J'ai rapporté de Sibérie une des plus belles dolattdes que
l'on puisse voîr : elle est d'un grain excessivement fin , É'one
blancheur parfaire , et aussi translucide que le maAre de
Parus. Elle est toute parsemée de rayons ou de globules de
trànoliu soyeuse, dont l^i cassure présente des étoiles lenabia-
bles jt celles de la zéolite.
dt, Google
CeUebelle roche, qui esta peu près anssi dure que le mar-
bre , fait partie de la moatagae où >e troure le filon d»
piomb, ricbe en argeot, de la ptme de KaJttàak, prêt du Senre
Amonr. On y a percé une galerie de 70 toises, dont les paroî«
sont d'une blancheur admirable-
Les roches çalanàm. ^mnâAv* se sont pas les seules qui
présentent le phéopm^e de la lente t^eiwsceace. Dolomieu
quittant le Tyrpl pour entrer en Italie , vit, entre Bolsano et
Trente , des coucnes d'une' pierre calcaire compacte, de la
variété que' je ifoinine calcaire aneien, qui se dissolvait sans
efiervésceiice , en laissanit séuleinsnt échàppei' quelques gros-
ses bulles; mais cette* pi erre n'est atAXttaêai phosphorescenU.
\iA pKosphQrescence d^s aolomies primitives est probable-
ment due À leur m^anee avec la trémolite (gràmiiiatite ou am-
phibole hlancUâtrc) qut est çU«-(néme trés-phogphorescente.
(pat.)
Les variétés de dolomie les pltu communes dans nos cabi-
nets, sont:celle3 duQrçnnerenXyroli elles foat quelquefois
très-compactes, à graÎQS^F-ëï^DS, et peuvepttré^-bien rempla-
cer la pierre employép pour aiguiser 1 ^tqa'oii nomme /M'errv
(& Zwa7tf;.les,vitriétés du Saint-Gpth4rd, tfès-ntultipliées à
cause 4eB Aqbstaqces v^rié.e) qu'elles oQreDt, et qui sont prin-
cipaleoient la chaux carbonalîe , le bitterspath , le quarz féti-
de, la variété d'amphibole qomiRéegramnlatite qui estbianc
jaunAtrc , o» gris de çeadre , on m^me verdâtfe et cristallisé
en prismes isolés , our^auls en groupes radiés ; la tourmaline
. verte , le corindon byaljn rose , seiôblablc ii celui du Pégu ; ,
l'asbeste , le talc blanc laminaire , le mica écaitleux opaque
ou transparem, le fer osydulé ; le fer sulfuré , le cuivfc gris, le
zinc suluiré jaune de cbry^glithe , l'arsenic sulfuré ro»ge , etc.
M. Cordier a obserrt la dolamie sur la Maledetta , mon-
tagne des plus élevées des Pyréaéet ; elle y forme iea cou-
ches entremé(^écs de lits de schï»te-ai|;ileDS. U. KafDondl'a
découverte aussi dans les Pyrénées, 4 Senès, aapicd'£res!iu,
entre des feuillets de schiste magnésien.
Le Vésuve an offre parmi les matières (Hi'il rejf ttp : on en
trouve dans les environs de New-Yorck, en Amérique, et au
Bengale, etc.
Les anciens ont 'employé la dojomi^ pour TgrAernent de
leurs temples et de leurs édifices. Nous rapporlofis plus bas
l'analyse d'un marbre antique , faite far Al. Si^thson-
Tennant, guile prouvc-
M. de Cubières a nommé marhregrecjnagnésien, un marbre
antique , pins dur que celui de Paros , duquel il se rapproche
par son grain lameU«u3 et gros. Il se trouve pv»î Us raiw:&
dt, Google
■Si C H A
du temple de JapUer-Sërapis, à Ponzzoles. On voit' an Vati-
can plusieurs statues faites avec fit marbre.
Nous terminerons cet article par l'exposé des analysesqu'oQ
a faites de diverses dolomia,
jinafys«t de differset Jolomies , par K&^nth >
St-Golbird. Gariothie. Tcnedci*.' Caitelam*r«,
Cbaœt ...... a8, 5. .. . ag3 . » . ag . . . . 3a
Acide caH>onique ai, 5. . . . a3,7 ... aa .... a6
Magnésie 6, 5. ... 48 .... 4» ... - 43,5
Fer. ,. o, 5. . . . a . . . . o . . ■ . o
Manganèse . . . o,a5. ... o ; . . . o . . . . o
Perte 0,7$. ... o . . . . o . . . . o S
Analyses de âioena dolomiespar M. SirôAsonTemuml.
Marbre antique de.Bome , du Vésuve, Ecosse (/(»ia)<
Acide carbonique. ... 48 ... 48 ... 48.
Chaux 3o,33 .«■. 34to3 . . . 3i,i3.
Magnésie ai, 43 . . . 18,37 ■ ■ * i7(o6>
Fer i;t alumine o,4o . . . o,a4 ■ .
Matière insoluble 4><>-
100,14.. • ii>o,S4 ■ . 100,18.
D'après ces analyses, on peut juger que l'almnine et le fer
ne sont presque pour rien dans la composition des dolomies.
M. Tennant donne encore une suite d'autres analyses de
pierres , dont les localités citées pour la plupan par M. Bron-
gniart (Traité élém.idemiqérat.), comme cellesrà l'on trouve
fa dolo mie, semblent indiquer que ce minéralogiste les consi-
dère comme de véritable dolomie. M. le comte de Boumon
a jugé qu'elles devaient former une sons-variété distincte.
Voici le tableau abrégé qu'il donne des analyses faites pu
M. Smithson-Tennant.
Chaux cfpiuinaUe magnésifire. Cbaux. Magn. Fer et argile.
' Brédon (Derbyshire). . . 31,71 . 3o,a8 . .
Matlock , idem a3,55 . aa,cio . . .
WanswortbCYorlshire).. 30,36 . 33,44 . .
Catbéârale d'Yorck , td. . 33,o4 . i3,36 . .
Sherbrun, û£ ...... . 3o,a4 * ao,3a . .;
AVorksop (lSottinghamsblre)3a,q8 . ao,4i
Abbaye de Westminster. . 33,48 . 17,76
Les dolomies sont très-abondantes en Irlande et en Angles
terre ; elles p^rconrept dans le î^ottisghamshire une étendue
t, Google
C H A ,85
de trente à quarante milles. Dans le Derltyshîre elles sont
souvent mélangées de coquilles , et elles se moalrent, d'après
l'observation de M. Tennaat , jusque dans les filons de plomb
de cette contrée.
M. Tennant nous apprend aussi que dans le comté deDon- '
casier , dans l'YorksIure , on avait nui à ta borné du terroir
en répandant sur les terres , et comnae engrais , ces dolomîes
calcinées, (ln.)
Chaux carbot^atée uakganésifèiie. On la reconnoh fa-
cilement à sa couleur rose, plus ou moins foncée. Elle ne
dïETère d'ailleurs de la chau; ferro-manganésifère que par
l'absence du fer.
On la trouve à Kapnick et k Kagyag, en Transylvanie.
£Ue cristallise en petits rhomboïdes primitifs , brîllans et
d'nn rose pâle , disséminés dans les cavités de la gangue
' qui contient le tellure , et y forment des mamelons contour-
nés ; cette variété entre dans la composition de la gangue
elle-même, qui est alors une masse compacte rose. C'est elle
qui a été analysée par Klaproth , et qui a offert à ce chi-
miste les principes suivans : i3 de chaux carbonatée, 34 de
manganèse carbonate, et 54 de quarz. Mais l'on ne doit pas
douter que la chaui n'y soit en plus grande quantité, sîion
songe que cette analyse n'a pas été faite *sur des cristaux.
M. le comte de Bournon a remarqué que toutes Les variétés
de cette chaux carbonatée (qu'il comprend avec la chaux
carbonatée ferro-manganésif Ère), soit d^ine belle couleur de
chair, soit d'un ronge foncé de Kapnick et de Nagyag , at-
tirent sensiblement le barreau aimanté ; ce qui, contre l'a-
nalyse, y indique la présence du fer : alors cette chaux
carbonatée auroil été réunie , avec raison , à la chaux
feiTO-manganésifère , de laquelle elle a été séparée par
M. Haiiy.
Il existe dans la mine de Travcrsella, en Piémont, une
chaux carbonatée manganésifère rose laminaire, accom-
pagnée de quarz', de manganèse oxydé métalloïde et d'épi-
do te vioFet.
Nous rapporterons ici une variété de chaux carbonatée en
grandes James roses , opaques , qui accompagne l'argent
sulfuré dans la mine de Guanaxuato au Mexique. On voit
encore dans les cabinets de minéralogie une chaux car-
bonatée manganésifère , d'un violet pourpré et en masse
cristalline , qui vient de la Sibérie ; elle ne doit pas être
confondue avec le manganèse carbonate rose de cette même
contrée! (lu.)
Chaux caiibo!(IATée martiale , Bournon. Voyet Chaux
VABBONAI'ÉE F£ESIFÈa£. (L».) .
dt, Google
,86 C H A
Chaux carbomatée mélangée. L'on entend par ce mot
différens mélanges produits par l'association de la chuis car-
bonatée avec d'autres substances. Us peuvent être réduits à
un petit nombre de sous-espèces : ce sont la Ch. carbonates
FEHSIFÈIŒ ; la C. c. HANGANESIFÈRE ; la C. C. FERRO-MAN-
«ANÉSIFÈRE; la C. C. QUARZlFÈRg; la C. C. MAGNÉSIFÈRE;
la C. C. NACRÉE ; la Cbaux carbonatée fétide ; la Cb. c. bi-
TDMiFÈRE, et la Chaux CARBON ATÉE CALP. V. Ces mots, (vu.)
Chaux métallique. V. plus haut, Chaux.
Chaux carbonates nacrée , Haiiy, Brong. Aphiîl, Karst.
achi^er spath- Cette cbaux carbonatée se reconnoît à son
éclat brillant semblable k celui de la naere, età sa structure
très -feuilletée , et dont les feuillets soift quelquefois aussi
minces qn'nne feuille de papier ; c'est à cause de cette struc-
tore qne Wemer et les Allemands ont donné à l'une de ses
yariétés le nom de schi^er spath ou spath schisteux. La cbaux
carbonatée nacrée , mise dans de l'acide nitrique , y excite
une violente effervescence qui continue jusqu'à l'entière dis—
§.olutîon de la substance. Cependant, nous devons faire re-
marquer que celte effervescence est quelquefois très-foible ;
on peut présumer qu'une matière étrangère, interposée dans
les lames de la suhstance , peut fitre l'origine de fa structure
de la chaux carlwfiatée nacrée. Nous en avons vu des échan-
tillons de Kongsberg, en Korwégc, qui appartenoîent à
M. Neergaard , et qui contenoient des lames de stilbtte en-
tremêlées avec des lamelles de chaux carbonatée nacrée
schisteuse. Ne peut-on pas penser que la stilbîte ait contri-
bné à donner au scbiefer spath de Kongsherg sa structure
feuilletée ? On sait qu'elle a elle-même une disposition très-
particulière à se présenter  l'état lamelieux et nacré, et son
association avec le calcaire n'a rien d'extraordinaire. Au reste,
la structure schisteuse de la chaux carbonatée nacrée est
' peut-être du« à une autre substance, comme les mëmesTnor'
ceaux de Kongsberg nous l'ont démontré. L'un d'eux , d'unp
Structure complètement feuilletée, beaucoup plus dur, jau-
nâtre ou roussâtre , et accompagné de stîlbite , mis dans de
l'acide nitrique , s'est comporté comme la diaux carboiiatée
Cerro-mancanésîfère ; il n'a jeté d'abord que quelques bulles,
, et sa dissolution ne s'est opérée que fort lentement. Un frag- ■
ment essayé au chalumeau est devenu ^is-noirâtre. Ce mor-
ceau nous do&ue l'occasion de faire remarquer que les mines
de Guanatîtalo , au Mexique , présentent des schiefer spath
très'caractérisés , qui doivent être considérés ainsi que celui
de Kongsberg, que nous décrivons, comme une variété schi^
teuse de la chaux carbonatée ferro-manganésifère. La belle
suite qui en existe dans la collection de AI. de Drée , vient à
dt, Google
C H A ,8,
l'appai de cette opInioTi, et démontre la justesse de l'ex-
plication donnée par M. le comte deBournon,de la manière
dont on peut concevoir la formation des feoillets qui compo-
sent le achieftr spaût , nommé par lui chaux eafbûnaiée é^rti-
sée, et considéré par In comme une variété de chaax
carbonalée pwe.
On voit , par ce qui vient d'être dit , qoe la etianx caiiro-
nalée nacrée schisteuse olTre des variët^s qui rentrent dans
la chaux caritonalée pare , ou dans la dianx carbosatée- fer—
ro-maDganéstfère , presqac toujours ornée de l'éclat de la-
nacre.
La chaux carbonatëe nacrée est tantAt très-sehistense et
i feuillets onduleux qui se bment lorsqu'on les pKe ( Otaux
carioaatée nacrie tettacét, Haity; chaux tarionatée nacrée ar-
gaUine , Brong.}, et tantôt ses feuillets sont épais , et [V esque
planes. M. Haiiy a remarqaé qu'elle oâîroit des joints natu-
rels dans le sens des faces du rhomboïde de ceat on degrés et
demi : il a aperça aoSsi des joints soranmêraires perpendicu-
laires à Taxe du rhomboïde, ei qu'il présuote ttre dus à la
présence d'une matière particnlière interposée dans la lobs-
tance principale, et que M. YanqueUn regarde comme une
substance talqueufie.
La diauz carbooatée nacrée se trouve aassi cristallisée : il
en existe à Guanaxualo , au Mexique, en crtstaox leittknlaires
excessivement minces , fort étendus, ^merlingue en cite en
prismes courts, hexi^èdres réguliers, et M. Hatiy en rbombcA'de
primitif de la chaux earbonatée. On trouve cette substance
dans les filons métalliques et dans les montagnes primitives :
k Saintc-Marie-aux-Mines , dans les Vosgesi àBermsgnin^
près de Schwartzemberg et Rittersgrun, en Saxe ; à Konss-
berg, en Norwége ; k Iglesias, en Sardaigne; et, seion
M. de Boumon, en Suéde, en CosniHiailles et à Strontïane,
en Ecosse.
L'on a long-temps distingué du sdàtfer spaih un minéral
nommé par les Allemands idiaum eiàe, c'est-à-dire, écume
de terre ( ch. carb. nacrée talqueuse , Brong. ). M. Hauy a
reconnu qu'il appartenoit k la chaux earbonatée nacrée :
^ 'en est une variété plus nacrée , friable et lamellaire , ou
quelquefois pulvérulente comme la chlorite blanche. Elle se
trouve k Géra , en Misnie ; k Eisleben , en Thuringe , et à
KoDgsberg,eD Norwége, dans les mêmes circonstances que
le schiefer spath. Celle d'Eisleben est dans une montagne de
chaux earbonatée stratiforme , appelée , dans le pays , '
Rauchwacke. (t>s.)
Ca&UX chRBOKATÉE PERLÉE. V. OiaiO; corbonolée ferre- _
mattgan/éàfire. (wf.)
dt, Google
.88 C H A
Chaux carbokatée qdabzifèoe (yulg. Grès cristallisa^
Fontainebleau ). On peut r£gariler cette espèce comme un
véritable sable dont les graÎDS quarzeux sout unis par de la
chaux carbonatée , que la suraboadance du, quan nVpas
Qmpéché de crUtalUser. ËffectiTem^nt , ce grès qui est blanc
srisâtre se troure en cristaux qui appartiennent au rhomboïde
inverse {Haiiy). Ils sont tantôt isoles, et alors ils ont depuis
iine ligne jusqu'à trois pouces dans leur plus grande dimen-
sion ; tantôt , et le pfus ordinairemest , ib sont groupés
entre eux et forment des masses plus ou moins considérables.
Quelquefois une partie du cristal est quarzifère et blanche ,
et l'autre est en spath calcaire jaunâtre transparent. Lors-
qu'on casse les cristaux de ^ès , ils offrent un reflet miroî"
tant dft aaxiames de la chaux cariionatée.
Ce grès se trouve aussi en boule , en concrétions mame-
lonnées et en masses sans forme. Il se rencontre dans des ca-
vités remplies de sable , au milieu des bancs de grès qui hé-
rissent la forêt de Fontainebleau , et principalement dans 1%
carrière dite le Roclier-Germaîn à la Belle-Croix, où ces bancs
sont recouverts d'une coucbe de chaux carbonatée grossière.
Il existe aussi dans les grès de Nemours , qui ne sont qu'une
continuation de la chaîne des grès, de Fontainebleau. Dans
lés grès d'Ëtampes , qui sont dans le même cas , on voit une
variété concrétionnée en forme de grappe.
M. Lardenay, minéralogiste instruit, a retrouvé ce même
grès quarzifère cristallisé en très-petits rhomboïdes inverses f
k trois lieues de Bourges, en allant i Mundun (Cher). *
M. Lacas {Taht. des &pices nânémies) rapporte àla chaux
carbonatée qnarzifêre : i.'le grësen stalactite, àgrainsronds
nnis par an ciment calcaire , de Pukersdorf en Autriche , cité
par de^Bom ; a." le grès calcaire , qui forme , d'après Sanli ,
les collines de Monte-GiOvi , et de Pîgitella, près de Piano,
flans le Siennois ; 3.° les géodes de grès calcaires de Couson ,
Srës de Lyon ; 4'* l^ chaux carbonatée quarzifère ( millelsUin
esAllemands) Aimii/ibvv et blanche, des environs de Mous-
tiers en Tarentaise. (lk.)
Chaux carbonatée secondaire. K Calcaire et Roche.
[LN.)
Chaux CARBONATÉE sii.iaFÈHE. K Silicicaixï;. (us.)
Chaux carbonatée statrique. M. Brongniart nomme
ainsi la chaux carbonatée dont la struclure est lamelleuse ,
sans apparence de couches concentriques, (ln.)
Chaux cabbonatée sthatiforme. F. Caicaire et Roche.
Chaux carbonatée testacée (Schat^eia , W-). Elle est
dt, Google
CHA ,Sj
blanchâtre, jamâtrcï verdâtre oarougeâtre ; elle a un éclat
nacré; sa cassure est imparfaitement lamelleuse, etprésente
des pièces ttstacées très-minces. Elle accompagne les mine-
rais de cDÎTre du Baonat àe Temes^var. C'est la substance
nommée ÏAFELSPiTH. V. ce mot. (is.)
CaADX DATHOLiTE(Brong.). V. Otaux borate sHiceuse. Cu<-)
Chaux fluÀtée (Jluaie de chaux des chimistes , tpafhfit-
sible , ^lath vUreux , SpaÛi-fiuor , spaût phospkari^ui , Fluss. ,
Wern., Kars.) C'est une des espèces minérales les plus inté-
ressantes. Elle résulte de la combinaison de la chaux avec
l'acide flaorîque , dont la présence est décelée par une expé-
rience bien simple : il sufSt de mettre de la chaux fluatée en
poudre dansdeTacidesulftirique;' on chauSe et on expose à la
vapeur qui se dégage une lame de verre. La vapeur contient
l'acide fluorique et corrode sur-le-champ la suiface du verre.
Xa chaux 9uaté« réduite en poudre et jetée s^r un charbon
ardent , ou sur une pelle rouge , décrépite et répand une
lueur phosphbrique bleuâtre ou verdâtre. Nous voyons cer-
taines variétés jouissant de cette propriété à un haut de^é ,
puisqu'elles l'acquièrent par la simple chaleur de la main ,
ou par celle qui leur est communiquée par l'eau bouillante
(Pallas). D'autres, au contraire, ne sont point pho^
pboriqaes. Deux morceaux de spath-fluor frottés l'un contre
l'autre, brillent dans l'obscurité.
Lorsqu'on expose un fragment de chaux fluatée à la flamme
du chalumeau , il pétille d'abord, puis donne un émail blanc
déneige ethoursouiQé,niais qui n'estpas un verre transparent.
C^ui-ci ne s'obtient, d'après l'expérience de M. Ac Mon*
teiro, que lorsque le fragment a été fixé sur un filet de dîstè-
ne. Monnet et Cronsted avant lui , avoient déjà reconnu que
cette substance fondoit très-difficilement , et que par cette
propriété , le nom vulgaire de spath fiisihle ne lui convenoit
gaère. Les principes qui composent la chaux fluatée sont :
Suivant Scheele, ch. carb., 87; acide fluor., 16; eau, 17.
Klaprotb;ch, cari>. 67,75, et acide fluor. 3a, 25
— — Richter; ch. carb; 65, acide fluorique. 35
.■■' Thomson ;cb. carb. 67,34* acide fluorique. 3a,66
Cette substance ne se présente guère qu'à l'état cristallin,
(Jluss ipaih , W. ; Vulg. ^(KA-^^or , ) et sons les couleurs
aussi brillantes que variées'des différentes pierres gemmes:
on la voit revêtir tour à tour le vert velouté de l'émeraude
et celui de l'aiguë marine , le jaune doré de la topaze , le
pourpre violet de l'améthiste , le rose du spinelle , et te blanc
. umpide du quarz. Aosii lui S'-t-on donné ces noms avec
dt, Google
.go C H A
l'épithite de faosse ; qoelqaefaù les cotdeors sont m^lane^es
et panachées. La chaux floatëe cristaUIsée raye ta efaaus car-
bODaLée , quelqucCals le verre ; elle fait quelquefois aussi fea
au briquet , mais ce cas e^ rare. Sa réfraction est simple y
et sa pesanteur spécifique de 3,og à 3, ig. Elle se clive très-
facilement dans le sens d'un octaèdre régulier, qu'on peut
convertir en rhombe et en tétraèdre réguliers , suivant que
l'on opère le clivage sur certaines faces. M. Haûy adopte
pour la forme priuùtive des.cristaui cet octaèdre régulier ,
et pour sa molécule le tétraèdre aussi régulier. Beaucoup de
formes cristallines semblent être déduites du cube, mais la
théorie ici doit l'emporter Htr l'apparence. Les principales
formes et le« plus communes sont: i "l'octaèdre régulier; c'est
la chaax^uatrfeDfWiNiMw, Haiiy. Parfaite, elle est assez rare
dans!anatm:e. L'on es trouve i£es cristaux limpides Ji Kongs"
berg en Norwége ; des crislam d'un beau rose À Chamouny,
on d'fin rose tendre k Baveno ; d'un beau vert en Cor-
Bouailles ; d'un vert bleuâtre oa Mexique, et de pourpres en
^orwége. a.* L'octaèdre d,t»A les angies sont tfonq»és (ouïe
cuio-<icftièd[r«,Haiiy). 3.''Lecabe(cb.f.cu&iftt«, Hany); c'est
la forme précédente, moins les faces primitives. C'est
l'une des plus comoMmes : elle se présente aussi modifiée
par des faces qui naissent sur les ar£tes ou sur les angles.
4." Lorsque lesarêtes sont remfdacées par nne seule facette, on
a le cuèo-âodéoaidre ; par deux arêtes égaiemeot iselioées suf
les faces adjacentes do cube, on obtient la variété 5.° bordée; et
lorsqu'elles ont atteint tout leur accroissement , le cristal est
représ enté, par un cube doat chaque face est cachée par une
pyramide À quatre Uces triangidaires, c'est &^ l'hextOéiroiàrv
4e M. Haliy. La nature offire ^usiears heialétraèdres dififé"
rens par l'incidence des laces.
L'on rencontre encon des octaèdres dnrt les arêtes sont
remplacées par des faces (_C\LS.^maigmée, HajUy), qui, si
elles attcignoient leurs limites , ce qui krrive quelquefois,
donnent le dodécaèdre à plans vhombes. Les angles, soit de
l'octaèdre, soit ducube, présentent encore de nouvelles fa-
cettes, qui donnent naissance À des cristaux bès-coupli-i
<qaés.
En général ,' le cube est la seule de tontes les formes tris-
iallinesde la chaux flfiatée qui soit le pins conimiiBàBent par-
faite. On en voit des cristaux qoi lisent apercevair dans leur
centre un cube très-petit , blanc ou jaimâtre , eoclaré dans
nn cube violet, celui^i danstm cube )aane , lui-même dans
Qn cube blanc ; ce sont les divers accroissemens du cristaL
Si l'on remarque leur surface , on voit que ces accroissemens
tonldusà deslaniesforméesdepetitscnbes.l<aBature, dans
dt,GoOgk'
C H A ij(
cette substance comine Jans beaucoup d^antres , semble oa-
blier qa'elle ait donné parle clivage une antre Sonne primitive.
Ad reste, on trouve aussi des cristaux de chaux flualée octaè-
dre, surcbai^és de petites facettes, qui sont enz- mêmes
composésd'une multitude de petits cristaux absolument sem~
blables , sans que l'ordre et la symétrie soient troublés.
La grandeur des cristaux de chaux fluatée varie depuis un
quart de ligne jusqu'à deux ou trois pouces de diamètre ; leur
iurface est ordinairement éclatante , mais ils varient pour la
transparenee. On en couiK^t de parfaitement opaqaes.
La chaux fluatée existe aussi en masse laminaire , on coo-
crétionnée, bî^airée de couleurs diverses, ^i'imitcnt des
festons ou des bgnes parallèles , semblables 4 des tracés de
fortifications. Dans d'antres cas, elle a l'apparence d'nne
brèche. On fait quelquefois des taîtlesctdes petits ob)ets avec
cette variété : elle porte chcB nos maibriers le nom d'o/id^
vitreux.
Les modernes n'ont pas seuls employé le spaih-^uor dans
les arts. De Bom estisn de s. premiers qui aient dit que c'étoil
la matière des fameux vases munhwa, si célèbres dans l'an-
tiquité ; et M. Rozière nous semble l'avoir prouvé , d'une
manière 4 ne pouvoir (tre contredit, danstu Mémoire très-
intéressant, ipti se trouve isséré dans le u." 3i3 du Journal
des Mines, (LN.)
La chaoi fluatée n'est pas une subsUnce rare ; oo la trouve,
dans presque tous les pays de mines , et elle accompagne
aortout les filons d'argent et de plomb, ceux d'étain , de
zinc sulfuré , etc. '
On en voit aossi quelquefois dans 4es roches prinltives ,
soit en filons , soit «n grandes masses , qui paraissent aussi
anciennes que les moBt^gnes mêtnestisi lus renfermeiU , ainsi
qn'on l'observe dans le î'ilrez , «n Aiiv«rgae etdans d'autres
contrées. Celai qu'on trouve dans ces sortes de roches est
pour l'ordinaire en masses compactes, d'ime Jerme indéter-
miaée ; cependant le célèbre Marc -Auguste Pictet bous ap-
5 rend que dans lesmontagnes priHÛtires voisinesde la vallée
e Chamouni, qu'on appelle les grandes Jonutet, il y a du
spidh-fiuor Couleur de rose , cristallisé en octaèdres d'un
pouce de diamètre , qui sont groi^és avec des cristaux de
jeld-spaik, de ^uarz et de ^mih calcaire. 11 ajoute qu'on en
trouve de semblables an mont Sùnt-Gethard, mais plus
petits. ■
La Saxe, la Bohème, le Hartzr, la H<mgrie , la Bavière,
la Suède , plusieurs parties de la France , abondent eospaiii-
fiaor; mais aucune contrée n'en est aussi richement pourvue
que l'An^eterre, surtout dans le Derbysliire , le Morlhiiai'
i , Google
igi C H A
berUod, te Camberland, le Leîcestershire et le Comonailles.
Bans le Derby«hire , la ciiaux (Inatëe forme de ^luissans filons
obliques dans ane momagne calcaire compacle , coqaillier
marin i c'est là qu'il se présente sous toutes sortes de formes
et avec les plus heureux a ce ideps. Indépeudamment de celui
^'en trouve en groupes de grands et maeaifiques cristaux'
tnélés de plusieurs antres cristallisations brillantes de quarz,
4e siMilh talcaire, de pyriUi , de gaiènes, etc., les mines de
plomb de Gastleton en Derbyshtre fournissent des rognons
de plus d'un pied de diamètre , où le spath-fluor , confiisément
cristallisé et mêlé de spalk pesant, présente des zones blan-
ches, jaunes et TioUtles, qui le font ressembler au plus bel
albâtre oriental ; aussi Romé-Delisle lui avoit-îl donné le
nom d'aibâire vitreux. Ces masses sphéroïdales de spatli-jîuor
présentent fréquemment unaccident singulier : quand lapierre
est polie , on aperçoit dans son intérieur des compartlmens
polygones qui ressemblent à des rayons de miel : ce sont di-
verses rangées symétriques d'alvéoles formées d'une subs-
tance presque opaque , remplies d'une matière transparente.
Ces rognons de sp<âh-Jluor ont pour gangue le aiuik , qui est
une marne mêlée de beaucoup de baryte terreuse.
L'industrie anglaise a su tirer parti d'une manière très-
avantageuse de ces rognons àe^adt-fluor. Ilssont, pour cette
contrée , ce que sont les agates pour les cantons voisins
d'Oberstein-OnlestravailleàDerby, aMatloclc, à Ashfort :
l'on en fait une immense quantité de vases et autres ome-
mens qu'on envoie à Birmingham, où ils sont montés sur
métaux.
L'une Aés plus belles fabriques en ouvrages de spatfa-ftffor,
est celle de M. John Mavre, dont les atdiers sont établis
principalement à Derby et à Castleton. Ce savant minéralo-
giste a publié, en i8oa, une Mîiufralogic da Derfyshire et de
plusieurs antres provinces d'Angleterre : c'est lui qui a depuis
peu enrichi nos coUecUons des plus intéressantes productions
minérales de ces différentes contrées.
Ne pourroit-on pas introduire en France cette branche
d'industrie des babitails de Derby, pour mettre à profit nos
spath-fluor des Vosges, d'Auvergne et du Foresi'
Si l'Europe abonde eit spatb-ftuor, il paraît qu'il n'en est
pas de même des autres contrées de la terre. Parmi les nom-
breux échantillons de cette substance mentionnés par Romé-
Deltste, pardeBom et autres naturalistes (qui avoientsoin,
avec raison, de noter le lien de leur origine), on n'en voit
aucun qui vienne des autres parties du monde.
A l'égard de l'Asie boréale, dont j'ai observé les produc-
tions, mmé raie s pendant nombre d'audées, je n'y connoit
dt^Googlc
C H A ,gj
qoe deux iocalUis p& l'on trouve du spath-flaor, «t encore
n'est-ce qu'accidentellement et en très-petite quantité. L'une
estla mine d'ai^eat de Zméof, dans les monlâ Altaï, où. je
ne l'ai jamais vu autrement que disséminé en petites vetnes-
dans le horn-steîn , le spath calcaire ou le spath pesant, qui
forment la gangue du mÎDerai.
L'autre est une mine de plomb argentifère de la Sibérie
orientale ou Daourie , où l'on trouve , dans une gangue ter-
reuse, de petits morceaoi épars de spath-^duor vert, ordi-
nairement d'une forme irrégulière, mais très-pbospfaoresceiit.
Dans une montagne granitique du voisinage , on voit des por-
' tions de la rocbe, où sont disséminées des parcelles de spalb-
6nor violet, qui a ^propriété de ne pas décréplter sur les
cliarbons ardens , et ae donner alors une belle couleur verte;
ce qui l'a fait nommer CBUiao^ANE.
J'ai rapporté un échantillon de cette rocbe , qui est com-
posée de feld' spath blanc opaque, de quelques grains de
quarz grisâtre , d'une assez grande quantité de mica argentin,
le tout parsemé de petits fragmens de cblorophane de deux ou
trois ligues de diamètre. Dans une partie de la roche, qat
^toit devenue friable par la décoaqwsiiton du feld-spath, je
lixiuvai un morceau de cblorophane pure, du pQÏds de deux
onces, qui paroSt Être une rareté, car on n'en voit dans les
collections qUe de très-petits fragmens ; mais , au reste , je ne
considère cette substance que comme une très-petite variété
Aa spath-fluor ordinaire.
C est dans la même contrée que se trouve la montagne
d'Odon-Tchélon , qui renferme les mines d'émeraudes de
Sibérie , qui se trouvent quelquefois mêlées avec du spath-
fluor , qui leur est tellement semblable à certains égards , que
l'ai vu d'habiles minéralogistes y être trompés au premier
coup d'oeil.
Je ferai observer, à cette occasion, que quelques auteurs
ont commis par mégarde une petite erreur, en supposant
que les pierres qu'on apporte d Amérique sous le nom d'é-
meraudes morillons ou nègres-cartes , sont des cristaux de
spath-Quor. Jamais assurément on ne s'est avisé de mettre
une matière aussi vile dans le commerc/; de la joaillerie. Cette
çrreur est toute semblable à celle <^ Home -Delisle, qui
croyoit que le phosphate de chaux cristallisé qu'on trouve
en Espagne , étoit la chrysolite proprement dite des joail-
iierg; erreur qui a été relevée par ceux-là même qui re-
gardent les petits cristaux verts de spath - fluor comme des
émeraudes morillons, tandis que celles-ci sont en effet de
véritables émeraudes, mais de peu de valeur, par leur dé-
faut de volume ou leurs imperfeclioiis. Il a pu sans doute
i3.
dt, Google
134 C H A
s'y trouver accMentelleEnent mélis quelques petits cristatu de
spath-f]aor,Hiais qu'on auroîlii coupsûrrejetés. dès qu'on les
auroît aperçus: on n'aaroit pas liesoin de tirer d'Amérique une
matière aussi commune en Europe qne le EpatK-fluor. (pat.)
A Madrid , on trouva , ches les pLarmacïens , des cris-
taux verts de chaux fluatéc , mêlés avec ceux d'émeraude.
Ils viennent par la voie de Carthagène, et probablement dv
Quito. Ce mélange est une fraude mercantile qui n'a plus lien
depuis que l'usage des émeraudes en médecine n'existe plus.
L'Amérique a ofTert la chaux fluatée ; au Mexique ; i
Middletotvn dans^le Connecticut, elle est en veines et cristalli-
sée en cultes de dîITérentes couleurs , accompagnés de quarz ,
decbauxcarbonalée, de plomb, defer et db zinc sulfurés ; dans
le comt^ deSussex, àFrankliB-Foraace,iFYaune pierre cal-
caire micacée qui renferme dn graphite et de la diaux flua-
tée pourpre.
La chaux flnatëe a été découverte, dans ces derniers
temps, dans les couches calcaires des terrains secondaires;
nous en avons parlé plus haut^ l'on a même trouvé des
corps organisés convertis en cette substance. M. le comte
de Bournon , dans le catalogue de sa collection de miné-
ralogie, cite une portion d'entroque , longue de deux pouces
sur dix lignes de diamètre, qui, dans toute sa longueur, à
f.artir de l'axe , est mi-partie convertie en chaux carbonatée
ametleuse , et mi~partie en chaux fluatée ; la structure pro—
pre à ce corps organisé n'en a pas été altérée ; ce morceau
vient du Derbyshire.
Déjà M. Morédiini avoit trouvé dans l'émail des Jeni»
dcTéléphant, la chanx fluatée unie àlachauxphosf^atéeet à
la gélatine.
M. Lambotm, l'an de nos marchands de minéraox les plus
instruits, \ découvert le premier, aux environs de Paris, la
chaux fluatée, en cubes jaunâtres très-petits; elle se trouve
dans une des couches calcaires qui couronnent la formation
du calcaire coquillier marin de notre sol. Des fouilles acci-
dentelles, faites dans Fintérieur de Paris, au Marché aux
Chevaux, ont d'abord présenté cette substance , qu'on a de-
puis rctrotrvëe à Neuilly-sur-Seine , à droite de la route,
du côté de Courbevoye. La coitche qui la contient est for-
mée d'un calcaire cristallin grenu, avec des cristaux de quar;.
L'on n'y trouve point de corps' organisés fossiles.
M, MoBtetro a reconnu éaaiement la chaux fluatée dans
les matières rejetées par le Vésuve. (LN.)
C'est le cdèbre chimiste Schéelequiadécouvertquel'acid*
qui entre dans la composition ia spath-fluor, étoitun acide par
ticutier, qu'on a nonné actde (fawriqtte, le s«al, combiné avoe
,i.d=, Google
C H A i05
ius<tu'j>préïent,iilaiisIequel(tt)ïUt^ec&niitila propriët^cEe dis'
ïoudre la !ilice.Depiiis,l'onaretroo»é l'acide floorÉquecombin^
BTcc l'alumine (ayvlilhg), dans la topaze et dans le walwçUite.
Poor obtenir l'acide fluoriqiie, on met dans une cornue Aë
plomb trois parties d'acide sulfuriiiûe concehtré, sur aoc
partie de epath-fluor réduit en poudre; l'acide sulfuriqùè
Bempare de sa base calcaire , et l'acide est dégagé ; ihaîs
comme l'acide fluoriqne a la propriété, non -seule ment de
dissoudi^ la silice , mais encore de la rendre volatile et de
l'emporter avec lai, quand il est réduit à l'état de gaz, pour '
l'aroir par, on doit se servir de vâîsseaux de méfar; car, si
l'on en fait la distillation dans une cornue de verre , elle est
fortement corrodée par l'acide (luorique , qui , en passant
dans le récipient, y dépose la teire silicée du verre, à l'ins-
tant où il se trouve en contact avec l'eau du récipient.
Ce phénomène avoit fait p^ser à Beigman , que c'éloit
l'acide fluorique luî-mSme qui , par sa combinaison avec
l'eau , se convertiftsoit en terre silicée; il ne souptjonttoit pas
que ce Skt la terre contenue dans le verre de la cornue qui
eût été volatilisée ; mais c'est ce qui a ét#Mémoritré par
l'expérience de Meyer de Stettin.
Cet ingéaieax chïmiate mit du spatbfluor et de l'acide
- Avlfmriqiie dans plasieurs vaisseaiu d'étain , dont le couvercle
était garni ïntérieuremeut d'une éponge mouillée. Dans quel-
qnea'^ns il ajouta de ta terre stiicée ou des matières qui en
contetioient , «t il n'en mit point dans les autres.
Quelques heures après l'on visita les difTércns vases : tous
Cens où l'ob avoit mis quelques substances quarzeuses ^
aroieet leur éponge couverte d'une poussière tlancbe qu'oii
reconnut pour tïtrc de la silice : les vases où l'on n'avoit rien
«joaté de siliceux 4 n'en offrirent pas un atome , même aii
beat de ptusieurs jours.
J'ai vu faire à Pétersbonrg , en 17^8 , une jolie espérSencé
dans le même genre, par le docteur Guthrye , médecin dé
CatHeritie II. Il mit dans un matras du spath-fluor mClé de
Verre pulvérisé) et par-dessus une quantité suffisante d'acide
sulfarique. Le matras étoit échaufTé par une lampe , et lé
Çaz fliMrique ^î se dégageoit , chargé de la tnre silicée du
Terre , MasBoit , à l'aide d'un siphon, dan* l'eau d'une cu-
TCHte adaptée k l'appareil. Chaque bulle de gaz qui s'échap-
frait, donneit One vésicule de matière silicée, de la gfos-i
•eur â'nnpoii, qui nageoit stirl'eau, mais qui étoit très- friable.
L'action corrosive du gaz fluorique sur le verre est si puis-
facte^ qtl'mi Mnateur s'ëtant amusé à faire avcC ce gaz quel-
ques expériences datis nn salon, bti trouva le lendemain
toutes les glaces dépolies^
dt, Google
igB C H A
L'artiste Paymaarin a sa lirer parti de cette propriété An
l'acide fluorique ; il l'a employé k graver sur le verre , en
siiÎTant le même procédé dont OQ se sert pour graver sur le
cuivre avec l'cau-forte. Mais on a ensuite perfectionné ce
procédé : au lieu de verser l'acide sur la glace enduite de
vernis où le dessin est tracé à la pointe , on 1 expose à faction
de cet acide réduit à l'état de gae. A cet effet , l'on met dans
nu vase de plomb ou d'étain du spath-fluor en poudre , on
y verse de l'acide sulTurique , et l'on couvre bien exactement
le vase arec la glace même qu'on veut graver; le gaz flnorîqae
mord sur le verre plus vivement que n'eût fait l'acide liquide,
nécessairement aflbibli par l'eau qui s'y trouve mêlée.
L'odeur de ce gaz a quelque ressemolaoce avec celle du
gaz acide marialique ; mais elle est beaucoiqi plos vive et
plus suffocaute. C^at.)
Pour terminer l'histoire delachaax Ouatée, il nous reste àpar-
lerdesvarîétés terreuse, compacte, aluminifëre et fluo-arsenia-,
tée. La chauilluatée terreuse {fiussenU)rtssemhle à uneràsfria-
ble; ses couleurssont le violet lie devin, avec des bandes blan-
chàtres'ou feripgineuses. Elle se trouve en Angleterre. On en
trouve une variété pulvérulente à Kongsberg en Norwége.
La chaux fiuaiée compacte se distingue des précédentes, en
ce qu'elle est parfaitement compacte , sans trace de cristal—
lIsatioD ; elle a l'apparence de la cire. Ses couleurs sont le
blanc, le gris, le brun, le violet et le verdâtre; ordinairemenf
toutes ces couleurs sont mélangées. On en. trouve en Angle-
terre, au Hartz ( Stollbei^ ), en Suède C^^(>) ^^ '° Sibérie.
M. John a trouvé dans une variété qui existe à Ratoska:
chaux, ao; acide tluorique, 49io5 ; fer, 3,7S; eau, io;suUate
de chaax, a..
La diaux fiuaUe aliam'nîfèn n'a été trouvée, jusqa'i pré-
sent, qu'auprès de Buiton en Angleterre; elle est en petiia
cubes isolés , gris, opaques. C'est une chaux Ouatée souillée
d'ai^ile. (LU.)
Chaux fiuo ■ aneniaUe. Ce minéral, qui n'est connu que.
'depub peu de temps , a été découvert à Fimbo, près Fah-
lun en Suède , par M. Berzelius.
Ilestenmasse, à tissu laminaire peu apparent, d'une cou-
leur grise claire , tirant sur le gris de lin , et quelquefois
rougeâtre. Sa pesanteur spécifique et sa dureté sont à peu
près celles de la chaux (luatée ordinaire , dont il est solEsam-
ment distingué, d'ailleurs, par l'odeur d'ail, qui caractérise
toujours la présence de l'arsenic.
Le Cabinet d'Histoire naturelle de Paris en possède tm
morceau , dont il est redevable au savant chimiste suédois.
U faisoit partie d'une suite isléressantii dl subsUnces rares
dt, Google
C H A ,57
du taèiae pays, adressées par lai an Mosémm, rannée
dernière, (nie.)
Chadx FLUOREE. F. Ghavx nvK'iÈE. (ltt.)
CHAUX NATIVE. WaHerius rapporte que l'on a retiré
delarfiduxyûvclelainer, an moyen delà sonde, sur les c^es
de Maroc ; et Monnet assnre en avoir rencontré dans les vol-
cans de la Hante -Auvergne. Enfin Kinvan , dans sa minéra-
logie , décrit sous ce nom de chaux ftalîee, une pierre molle ,
de couleur grise, qiù a été trouvée près des eaux de Bath ,
en Angleterre, Elle est, dit-il, en partie soluble dans l'eau,
à laquelle e)le conimunique le eoftt de chaux , et fait en m£me
temps effervescence avec tes acides ; ce qu'il aUrilme i un mé-
lange de chaux carbooatée. Il ajoute qu'elle se durcit À l'air,
en attirant une suffisante quantité d'acide carbonique. Voyer
■es Ëlémensde Minéralogie , t. i, p. -jl^. Cependant, maigre
ces diverses autorités ^les minéralogistes s'accordent à regar-
der comme très-douteuse l'existence de la chaax à i'élat
caustique ; maïs ne se pourroit-il pas qu'elle existât dans quel-
ques lieux particuliers , À l'état d'hydrate P (luc.)
CHAUX NITRATÉE.NlTEATE CALCAIRE; Chauxnilrée,
de Bom. Ce sel terreux est en aiguilles déliées , ou en efFlo-
rescence à la surface des vieux murs et sur les parois des caves ,
desétables,etc. , où il se forme joumeltemeni. La lessive des
plâtras en fournit une grande quantité; on le trouve aussi dans
qoelques eaux minérales.
Sa saveur est amère et désagréable. Il est déliquescent et se
liquéfie sur Le charbon , en détonant lentement à mesure qu'il
se dessèche. Calciné etporté ensuite dans un lieu obscur, il
répand une lueur pbospnoTÎque.
Xa chaux nitratée n'existe qu'en très-peiî te quantité dans la
nature où elle accompagne ordinairement la potasse nitratéc.
Celle qu'on extrait parla lixîviation des décombres des vieux
édifices ^oude la terre des caves, fournit l'acide nitrique à la
potasse de la lessive des cendres , et sert ainsi à la fabrication
du salpêtre ou nitrate de potasse. Voyez Potasse nitratée.
(LUC),
CHAUX PHOSPHATÉE, Phosphate CALCAIRE des chL-
Diistes ; Chaux phosphores , de Bom. Combinaison de l'a-
cide phosphorique avec la chaos ou oxyde de calcium , dont
IVI.KIaproth a, lepremier, reconnol' existence dans un minéral
anciennement naaaaé Apatiu (F. ce mot). Cette découverte
date de ij^SS; on ne sonpçonnoit pas alors que te phosphore
put appartenir aussi au règne minéral. MM. Proust et Vau-
<|ueliD, ont fait voir depuis, que celte même combinaison avoit
keu dans one substance terreuse de rEstramadore , q,ue M*
- ■ .,,1-, Google
jgS C H A
Werner pomme auymrà'hm phû^hontt , et dans le Spargel-
stein du même auteur.
La théorie de la structure de> cristaux avoit devancé lacite-
nient la découverte qui réuaisaoit le Sporg^s/tht à VApoiiie^
eaioSme temps qu'eUe le séparoîtd^péridot; M. Haijyayant
trouvé que la forme primitive des deux substances éloit lit
fnêine , seulement il avoit uégligé de comparer ses résnltati.
{V. son Traité de Minéralogie , t. 3 , p. 3^3 et suirantes.)
La chaux phosphatée est soluble très-lentement ^ et sans
eCfervescence dans les acides nitrique et snlfiirique ; en quoi
^lle diQîère de la chaux carbonaiée, indépendaminent de sa
division mécanique qui a lieu parallèlement aux pans et aux
))ases d'un prisme hexaèdre régulier.
Sa pesanteur spécifique est de 3,og8a à 3, a. Elle est plus
dure que la chaux (lualée, mais u'éiincelle pas sous le bri-
quet: certaines variétés rayent légèrement le verre. Sa réfrac-
tion est simple.
Elle est lofusible au chalumeau. La poussière des crîslau^
terminés par au plan perpendiculaire <i l'axe, et celle des
masses infonnes et terreuses, projetée sur un charbon ardent
ou sur une plaque de fer rouge , donne ime phosphorescence
d'un beau vert-jaunâtre. (^Haiiy.')
La couleur des cristaux el des masses de çbauz phospha-
tée varie beaucoup ; il y en a de limpides , de violets, et de
yerdâtres ; de jaunes verdâtres , de bleus , de bleus verdâtre»
et de bruns : les variétés terreuses sont cominun<Unent opa-
lines et d'un blanc jaunâtre.
Cent parties de chaux phosphatée cristallisée de Bohème,
dhtJpaiile, contiennent, d'après l'analyse de Klaprolh:
chaux, 5S ; acide phosphorique , 4^.
Ce résultat est presque le même queceluiqïi'aohtenuM- Vau-
Îaelïn, en analysant des cristaux pyramides jaunes d'Espagne.
Is lui ont donné : chaux, 54,38 ; acide phosphorique , i5,ja.
La variété terreuse de l'Estramadure renferme 5^ de
cbaox, et 35 d'acide phosphorique, aveca,5d acide fluonqae,
3 de silice et un-peu de fer.
Variélés de formes. — Le nombre des variétés de formés
déicrminables de cette substance , décrite» par M. HaUy , est
actuellement de dix : une partie d'entre elfes sont terminées
en pointe, et plus ordinairement allongées ; les autres n'on|
pas de pyramides; les premiers appartiennent an Gemeiiitr
àpalà de Werner , et les seconds i son Spai^sUin. Ce nom,
qui signifie pîerrt d'asperge, est tiré de la ressemblance que la
couleur des cristaux observésd'abord, avaitoffert avec celle do
l 'asperge. On en a trouvé depuis qui offrent les mêmes Tariélég
déformes, etqui sont d'une couleur orangéej et d'autres dui^
C H A ,35
bien vertlltrc, pins on moins foncé , et d'Un brun DOÏr^lrc ,
qui ont été nommés Moroxit, par M. Benss.
• Cristaux non-pyramidés. — APATITE,
I. Chaux phosphatée primiliçe , en prismes hexaèdres réga-
liere , très-courts : Cette variété est fort rare.
a. Ch. p. péii^décaidrt ; Ai variété précéilente , dans la-
quelle les arêtes du prisme sont remplacées par des facettes.
3. Ch. p. lamultùrt; la variété primitive dont les arêtes , aa
contour de chaque base , sont converties en facettes qui for-
ment comme an anneau antonr d'elle. .
4. Ch. p. énarfiitée ; prisme à douse psns , dont les - arêtes
des bas«a sont tronquées.
5. Ch. p. wuiMtaire ; la vàtrété aanslaire , augmentée k
chaque sommet de six facette^ qui naissent sor les angles so-
lides de la forme primitive.
Ces différeBtes variétés se irfHivrat en Saxe, en Bohème
et CD Angleterre , dans les filons d'étain ; leur couleur est
communément le hlanc verdâtre , le violet ou le bleuâtre.
ËUes sont décrites et figurées dans le traité de M. Haiiy.
6L Ch. p. progressif; modification déforme de l'unibinaire,
dans laquelle le eonlour de chaque base offre trois facettes
au lieu d'une , comme dans cette dernière.
7. Cb. p. tkntUtmie; la préeédeirte modifiée par des facéties
trapézo'ùlales siltuées an-dessons des' faces qui interceptent
les angles solides du prisme hexaèdre.
La pfeaûère de ces dctn aenvelles variétés a été décrite et
figurée par M. Haiiy, dans le douzième volome du Journal
des Mines, et la seconde dans son Tableau comparatif. Elles
ont été décoorertes par M. Camper Bis , an Saint-Gotbard ,
où elles sont associées à d'antres crittanx de feldspath nacré ,
et au HÙca , sur un feldspath compacte on mélangé de talc
fibloiite.
& Ch. p^ ivM-^sntuiaHfl,' prism« i» sm pans , terminé par
des basiïs bordées de deux raonfes de facettes.
Cette nouvelle variété que iVI. HaUy a fait voir dans son
cours de nùriéraJogie de cette année , vient de Sungangar-
sok , dans Le (vroënland ', elle rst engagée dans <ao mica schis-
ftû'de nsir vfirdâlre.
Le même savant possède d'autres cristaux de cfaanx phos-
phatée , d'Hhe eemleur brune , disséminés dans la pyrite ma-
gnétiaue , et ^î lui ont été envoyés de New-Torck : ils res-
semblent beaucoup , au premier aspeet , à certains grenats.
** Crhtaux pyramide; Spargelsteiit de AVerner.
9. Ch. p. pymmidée; en prismes hexaèdres allongés, ter-
minés par des pyramides à six faces.
,i.d=, Google
10. Ch. p. êodèr.aiâre ; la variété précédente , dans laquelle
le prisme a douze pans au lieu de six.
Ces deux variétés omét^obserrées d'abord SOT des cristaus
d'un Janne vcrdâtre , quelquefois transparens , qui se trou-
vent à Jumllla , près du Cap de Gates en Espagne , dans
une gangue argileuse , d'un blanc rongeâtre , criblée de pores
et qui renferme en même temps des lames de fer oligiste ; ce
qui a fait penser k quelques naturalistes qu'elle étoit d'ori-
f^ne volcanique. Komé-Delisle et de Bom les ont décrites
sous le nom de ckiysoUthes, en les rapprochant du péri dot
dont la composition est trés^iffé rente , comme l'ont fait voir
les analyses de Klaproth'el de Yauqnelin. On les a retrou-
vées depuis en Norwéee, dans les mines de fer d'Arendal, en
crisUux d'un bleu ^omore , on nuancé de verdâtre , et brans.
{MorocdlAe Benss).
*** Variétés ùtâèiermiiuihles.
11. Ch. p. ly^ndrmde (agusl^. F. ce mot); en prismes can-
nelés d'un bleuâtre clair, engagés dani un feldspath com-
pacte rougeâUe de Saxe.
13, Cb. p. lamiaairt; en masses il tissa lamelleux très-ap-
parent , d'un vert sale et nuancé de rougeâtre ; de Norwége.
i3. Ch. p. ;7«i«H!am«A^K, -bleue claire, verdâtre, vert noi-
râtre et rougeâtre : du même pays.
1^. Ch. p. concrétîo/mée-Jiireuse; composée de couches con-
centriques, mamelonnées et à tissu fibreux, d'un blanc mat,
nuancé de jaunâtre , quelquefois dendritique.
i5. Ch. p. jTUtsswe-temuse ; en couches d'épaisseur variable ,
blanchâtres ou jaunâtres ; de Logrosan , en Espagne , comme
la précédente.
On trouve cette pierre , dit M. Pronst, non par veines,
mais formant des collines entières , aux environs de Logro-
san , dans la juridiction de TroxiUo , province d'Estrama-
dure. Elle est disposée par couches, entrecoupées déveines
«le quarz , et qui ressemblent beaucoup à certaines pierres
calcaires à gram fin. ( J. de Ph. de 1780.) Elle est employée
pour bâtir.
16. Ch. p. pulvéndtnte , blanche ; mélange de finate et de
Shosphate calcaire qui a été décrit tantôt comme une chaux
uatée pulvérulente , et tantôt réuni à cette espèce. Elle est
de Marmaros«Ji en Hongrie.
I^a cbaux phosphatée se rencontre également dam les ter-
rains d'ancienne formation , et dans ceux qui leur sont posté-
rieurs. Ses cristaux tapissent des cavités qui existent dans le
granité , comme aux environs de Nantes et en Amérique ;
dans les veines d'étain de la Bohême , de la Saxe et de l'An-
gtetenre , ils accompagnent le quarz, la chaux Uuatée et la to-
dt, Google
C H A 301
paze. On en trouve de disséminée dans le qaarz , au Sîmplon
et dans les environs de Limoges , et avecla tourmaline et le
mica dans les Pyrénées; mais nulle part en si grande abon-
dance qu'en Espagne , où la variété^erreuse forme de grandes
masses ( V. plus haut. ). Cette substance existe encore sous
la forme d'aiguilles pyramidées , blanchâtres , dans des mas-
ses de pyroiène granulaire et de mica , sus environs d'Al-~
bano , dans la campagne de Kome , suivant M. Gismondii
11 en vient de Zillertbal en Tyrol , qui est en petites masses
d'un beau jaune verdâtre clair, engagées dans un talc. Enfin,
ce dernier pays en a fourni récemment une variété concré-
tîonnée compacte , d'un blanc mai.
La collection de M. de Drée renferme une belle Siùled'é-:
chantillons de ce minéral.
Chavs phosphatée quarzifère. Cette sâus-^spèce de
cbaux carbonatée se trouve à Schlackenwald en Bohême, où
elle fait partie de la gangue des mines d'étain.
Elle est en masses poreuses et comme cariées , ou com-
posées de lames entrelacées. Sa cassure est grenue , terne ou
foiblement brillante, et sa dureté assez grande. Elle étincelle
parle choc du briquet, et donne une lumière phosphorique
trés-briltante et d'un jaune doré , jiar l'injectioii de sa pous- -
sière sur des charbons ardena. Sa couleur est le gris sale
nuancé de riolel-
Nous sommes redevables de la connoissance de la chaui
phosphatée quarzifère à M. Tondî. (loc.)
Chaux phospborée. V. Cbaox phosphatée, (m.)
CHAUX SULFATÉE, HaUy, Brong. (^Ch.kyAv-sulfiO^,
Bourn.; gyps, AYerner, vidgairement sulfate de chaux, sélinite,
gypse, pttrre à plaire. ). C'est la combinaison de la chaux avec
l'acide sulfiiriqne , et l'espèce de ce genre la plus abondante
après la chaus carbonatée. Elle s'en distingue facilement k
l'aide des caractères suivans. Elle se trouve cristallisée , ne
fait point effervescence avec les acides. Elle est tendre au
point de se laisser rayer par l'ongle. Sa pesanteur spécifique
est de 3,3i , au plus. Au feu, elle décrépite, s'exfolie, blan-
chit et devient friable. Au chalumeau , elle fond en un émail
Liane, lorsque la flamme est dirigée sur le tranchant des
lames. L'émail n'est pas de la chaux vive; il tombe en pous-
sière en peu de tempç. La chaux sulfatée cristallisée a pour
forme primitive un prisme droit , dont les bases sont des pa-
rallélogrammes obliqqaiigles de i iB^S' et GG^Sa'; les longueurs
du petit câté de ta b^e , du grand cdté et de la hauteur, sont
■ dans les rapports dé la , i3 et i4, M. Hafiy a observé en
outre dans des variétés laminaires, des joints dans le sens
des diagonales des bases j ou qui formoient avec tes grandes
dt, Google
20» G H A
faces Aa prisme,' des angles k peaprts droits k l'ceil. La
cham sulutée a la réfraction double ; ce goi se recoimoît en
observant an petit objet k travers une facette artificielle bitc
sor l'un des angles solides obtus, et la base opposée.
Cette sobstance est goluble dans cinq cents fois sou ptrids
d'eau. Elle est camposëe , suivant Bergman, de cbatrc, 5i,at
d'acidesulfurîqHe,4o,8;etd'eau, a3.Fourcroyatroavé:cbam,
33; acide, 46, eteau, aa. MM.Berthier,WardenelBucholz,
ont obtenu tes mËmes résultais.
I. Chaux sulfatas cristallisée ( SpaAïffer gyps , K. —
Gt, suif, aâéjûit, Brong.). On lui donne volgurement le nom .
de séléoile , ou bien parce que ses lames ont l'éclat argentin
de la loue , aéHat ensrec, ou bien de ce que l'on peignoit
dessus des images de Ta lune. Elle se divise très-facilement
cm lames qui ont une certaine flexibilité produite par leurs
TOoléjcales, qui, ne se séparant pas sor le roéme plan , res-
tent après la fracture engagées l'ane dans l'autre. La pièc«
ne peatsouteBtrune seconde épreuve sans se briser. Les for-
mes de la chaux sulfatée sont peu nombreuses, et souvent
lenr& faces s«nt curvilignes. Les plus remarquables sont t
s." la trapiuttmê. C'est un prisme it six pans, à sommets ^
deux faces trapézoïdales, réunies en biseau oblique , on bien
la table rboipboïdale av«c les bords biselés. Cette forme
prend différens aspects, suivant que les faces du prisme se
sontplusdéveloppées dans un sens que dansI'aMre. a." L'equf-
«aUnie. La forme précédente avec un sommet à trois faces,
3.° \jHénUmpt. Le& précédentes , doDtnQe,moîtié étant sensée
avoir tourné sur l'autre', a produit un cristal dont un bout
offre un angle rentrant , et l'antre un sommet pyramidal,
{.■ La Pmtndtoudlc. La précédente, dont le prisme est défignrë
par dt:s stries , et les sommets oblitérés ou convexes. &." La
MixitUgne. Les fomtes i et a présentant i la fois cl des faces
planes et des faces curvilignes- 6.° La L^ikulaire; en forme de
lentilles, qui ont depuis une ligne piaqu'à un ^d et plus de
diamètre. Les cristaux de cette forme sont rarement soli-
taires; ils sont ordinairement groupés. La réunion de ^us
présente , dans la coupe , la iorne d'un fer de (Wcbe ; c'est
ce qui les a fait ;^pel«r ^ Moatmartre , 011 ils sont très-
obon^aus, gypse tafadtfiirhe, onde lance; et comme ils se
, divisent aisément en Lame transparente , on ks a sppetée mi-
roir d'âmt, en Tbonneur d< ces animaux nui font le serriee
des moulins qui couronnent cette cottiBe. On appelle gfpseen
crée de (Of Les croupes formés de pluûeurs de ces lentilles ,
et qui sont or^nairement spbériques.
rions ^stinguerOBS encore, 1." la chaux sulfatée laminaire.
C'est ce^e qui est e^ wawes lamelleuses ou en crawles L«Die»
dt, Google
C H A ,„3
transparentes oa nacrées ; a." la ch. sulf.fihmae ou njretue
(gypse soyeux); elle a la texlure fibreiue , et l'écUt de )a soie
Qu du aatin; 3,° la ch. su^. itaneuse; ell« est en petits ramexmt
contonroés, qui imitent de petites chicorées ou des vrilles 4c
ulantes ; on la trouve à Matinckbatht dans le Derbyshlre; aq
Hartz, en Hongrie; ^."luck. suif. /compacte; elle «st en ma ma
csmpacle ou grenue , qui imite le marbre blatte i S.° la ch.
suif, nivifarme, formée d« très-petites lanaelles d'un blanc
de neige , lâchement noies ; elle se trouve dans les banca d«
Alontmartre , adhérente au^ cristaux de cbaux sulfatée lenti-^
culaire ; 6-" la terreuse ; elle ressemble À de la craie , cttarite
les doigts comme elle ; on la trquve à Zella et Oefùtz , es
Saxe; elle sert à amender la terre; 7.'')a ch. stlf. ennac»»; eU«
ressemble à un sablon fin et gris ; cbacun de ses grains est us
petit cristal. On t'observe dans les cflUines qui sent près des
salines de Roquetas , eq ARdalouste. Nous l'avom vue dan»
la collection de IVI. Lucas.
On Domm«>encare chai^ nUfiOét coacrtiionaée, des concré-
tions et des dépôts de cette sukstaBce , qui se forment dani
les carrières et les bancs de gypse. Ce sont des espèces d'al-^
bâtres , mais qui n'ont pgiot le brillant des couleurs et la
dureté des albâtres calcaires.
La chaux sulfatée est ordinairement blanche ou grise. Il y
en a de limpide, de blanche opaque, de gris-noirâtre^ de
jaunâtre et de jaune d'or. On en trouve de violette àLagny;
de jaune cbrysolitbe dans le Derbyshire; et de blend'azor Ji
Sakhofeo , pays des Deux-Pont£ ; de vert d'émeraude , ca
Egypte ; de rouge , à Torda , en Hongrie , en Espagne ; de
rose, à Eisleben , en Thurioge.
H. Chaux sulfatée caicarifÈbe {pitrrt àplàiM, mse").
'£lle est en masse , à grains grossiers jaunâtres ou d'un blanc
sale. Elle fait un peu effervescence avec l'acide sulfuriquc,
parce qu'elle contient une petite quantité de chaux carbona--
tée ; elle est surtout reconnoissable à l'odeor Ëé^de qu'elle
exhale quand on la frotte. Elle constitue une formation par-
ticulière. On la trouve aux environs de Paris , d'Aii en Pro-
yenee , de Strasbourg P en Aragon , aux environs de Madnd ,
iCatalgirone en Sicile, et dans lesdéserts de l'Egypte.
La chaux sulfatée en masse , en gypse , est trèa-abandaBt«
Jana la nature. Elle paraît £ire, en général , de fumatioD
modemft quoiqu'on puisse en distinguer de /MÛuAW,de*>Bs»r
tion ou sfvndatréi, et de krtiami. Des circoinstancesiiidépeodaiiT
tes denotFevtKlouté,nousforcentànedonnerqu'unaperçude9
gissemeis de la chaux sulfatée. V- Rochesgyfsevses, Gipsk.
i." Le gypse pn'miiifrtcoarwe les dernières formations des
terrahia priaùtiis (\es Alpes) ; 2." celui de iransititm est adossé
dt, Google
,o4 C H A
aux montagnes primitives, on reposant sur des bancs cal-
caires on reconverts de couches calcaires , et souvent dans
des rocs salifères', it forme des couches irrégulières contour-
nies ; son grain est moins fin que celui dugypse primitif; l'un
et l'autre n ont jamais ofTert de débris de corps oi^anisés fos-
siles , et leur conteitnre a l'apparence du sucre ; 3.» le gypse
tertiaire ( celui des environs de Paris , par exemple ) ou gypse
cakarifire^i forme des bulles, ou suite de monticules, loin des
montagnes primitives. Il est en bancs épais , alternes , arec
des lits d'argile ou de marne, et des calcaires, qui renferment
devfossiles; le (^se tui-mëmeen renferme quiont appartenu
à des animaux inconnus. V. Paieothenum, Anoplolhtrium, etc.
Ce gypse est fétide. Ses grands bancs sont divisés en prismes
comme le basalte : c'est ce qu'on nomme, à Montmartre, les
Havts-PHiert. M. De'smarest en a donné une excellente des-
cription. Çy. aussi l'ouvrage de MM. Cuviér et Brongniart,
flur les environs de Paris.)
X.es cristaux de gypse se trouvent noQ-senlenent dans les
couches gypseuses et les couches argileuses qui les accom-
p agnent , mais dans les filons métalliques , tels qu'à Guana-
xuato , au Mexique, auHartz, en Suède, dans presque tous
les lieux où l'on trouve du soufre, et dans les volcans; à Li-
pari , il forme des incrustations qui recouvrent les laves.
L'on trouve les plus belles cristallisations de chaux sulfatée
dans les mines de soufre de la Sicile et de la Sibérie ; dans
les salines de Bex et de Wielîcksa; en Aragon; à Oxford,
en Angleterre; à Beziers, en Languedoc; àCarpentras, et
près de Genève , on trouve de beaux gypses soyeux. Le pays
de Gotha en Allemagne, et les filons d'arçent de Guanaïuato
an Mexique , offrent des cristaux exlrf mement volumineux et
limpides. Les marnes ou argiles qui alternent avec les cou-
ches et les bancs de gypse de deuxième et troisième forma-
tions , en renferment ordinal rementh^aucoup, et les collines
gypseuses des environs de Paris en son^un exemple frap-
pant. Les variétés compactes sont communes dans les Alpes,
 Lunébourg , en Saxe , en Bourgogne , etcr--.
Les nsages du gypse ne sont pas très-variés ; hiais il en est
un qui l'emporte surtout, et qui rend cette substance très-
précieuse : c'est de donner par la calcinatîon le plâtre dont
tout le monde connoît l'emploi comme ciment. Il entre dans
la composition des stucs, et sert à amender les terres hu-
mides. Le meilleur plâtre est celui qui contient une petite
Quantité de calcaire ; c'est ce qui fait la bonté de cefni d«
lontmartre.' (V. Pierre à plaire.) Dans les pays où la chaux
sulfatée calcarifère est abondante , on s'en sert de pierre k
bâtir i tel «st à Montmartre , CatalgîroDc, ea Sif lie, Arra-;
,i.d=, Google
C H A ,„5
gon 1 etc. Les rari^Ws compactes on lamellaires en masse ,
sont nommées albétrea gfpseux; on en fait des tables et îles
vases , ou de petits objets qui demandent un soin particulier
pour être conservés , ces albâtres étant fort tendres , et se
ternissant à l'air. Celui de Volterra, en Toscane , est le plus
employé ; il a une translucidité remarquable , semblabk à
celle de la cire blanche, (f. Phemcites.) C'est avec les cris-
jtaux de gypse calciné qu'on obtient le meilleur plâtre pour
mouler et pour avirer les métaux ternis, etc. (LI>.)
ChADX SULFATÉE ANCIENNE. V. C BAUX SULFATÉE , GyPSE.
Chaux sulfatée calcabifèoe. V. Chaux sulfure,
GïPSE et Boche, (lu.) '
CHAUX SULFATÉE EPIGÈNE, HaUy. C'est delà
chanx anhydro-solfatée, qui, par son exposition à l'air, a pris
de l'eao. Elle a néanmoins conserré la structure cristalUne
de la diauz anhydro-suUatée , car elle se divise assez souvent
eu parallélipipèdes rectangles. Elle est d'un blanc opaque y
ayant la coutexture presque feuilletée (suifa»uJWr«, Hady.),
on compacte et grenae : elle est plus tendre que la chaux
anhydro-sulfatée , et donne du plâtre par la calciuation. La
chaux sulfatée épigène se trouve dans les filons de plomb de
Fesey , avec la chaux anhydro-sulfatée. M. Haiiy cite un
morceau qu'il possède , dont une partie est à l'état de chaux
anhydro-sulfatée lamellaire , d'un écbt nacré , encore in-
tacte , tandis que l'autre partie a passé à l'état de chaux sul^
fatée épigène par l'intermède de l'eau qui s'est introduite
dans son intérieur. Eo méuie temps , la substance a perdu
de sa dureté, et son tissu est devenu plus lâche. Suivant l'ob-
servation de M. Hassenfratz , dans certaines galeries d«
Pesey , qui ont été percées dans la chaux anhydro-sulfatée ,
la partie extérieure, pénétrée par l'humidité, a subianren~
flement considérable.
M. Haiiy place cette variété comme appendice à la suite
de Ja chaux anhydro-sulfatée- (LK.)
Chaux sulfatine. V. Chaux anhydro-sulfatée. (lh.)
CHAYAMT. Kom vulgaire du Chat-huant aux environs
de Niort, (v.)
CHÀ VARIA, Opùlolophus, Vielll.; Pbmi , La^. Genre
de l'ordre' des oiseaux Èchassiers , et de la famille des Un-
CtaoSTAES. F. ces mots. Caractères : bec msias long que la
tête , garni à la base de plumes très-courtes , conico-con-
vexe^ mandibule supérieure un peu voûtée , plus longue que
l'inférieure, courbée à la pointe ; narines glabres , ouvertes;
ùavmfiai tarses robustes , épais; quatre doigts, trois devant
allongés , les extérieurs unis k la base par une membrane *
ponanti terre sur le bout ; ongles pointus , carénés, canalî-
- .,,!:, Google
,a6 C H A
cnléf CD âeitOMi l'iiiiemiédtaire presque dmit ; leslatértoz
on peu crochus ; le postéricar droit ; aÙes trè8-loiigu«s , gar-
nies de deiu ^perans , robustes , tiii pea courbés en haut et
pointus i tes troisième , quatrféitae et cinquième rémiges leï
phu loà^es de toutes ; q^eue ^tagée k quatorze rectnCeS'
Ce genre n'est établi que 4'après lu description de II aeate
espèce qui le fompôsË; car j«ne l'ai jamais yh, et iln'ekisltf
dans aucune «oUeclion, qae je sache.
Le ChavaIiia trioÈLE, OpahlofitafideHs, Vieill. ; Pérra eha-
muâ), Lath. Dans ks contrées saur âges et à peine habitées
de l'Aiftérique méridionale , plusieurs espèces d'animaux se
fbtlt remarquer par des qtUlïtéâ Aimables et précieuse!. La
tranquillité qui règne dans ces «astes solitudes , înllue sur 1«
naturel paisible des animaux que la nature n'a pas condam^
aé« à dét-ore* des chair? palpilantes ou des catiavfes iofecls;
et i étandier leur'soif dans le sauf; ; mais cette douceur de
éaractère prend un noureau degré d'intérêt lorsqu'elle s'allîe
à l'iDStinct social , à l'intelligence , et , ce qui est d un pri*
Elus relevé, parce qu'il est plosrare > à rattachement et à
I recoïmoissance enrets ceux dont Os reçoit des bîetifk^.
Telestle chavaria , <fii , dans l'état de liberté , fréqoenie ,
jnais ne trouble point par ses rapines , ni pat- de sanglaU»
combats, les savanes noyées des climats chauds de VAmé--
rique , et particulièrement lé pays de Carthagène , près des
bords du fleuve Sinu. Familiarisé avec l'homme , et iitvestî ,■
peur ainsi dire^ de su confiance , il devient un domestique
fidèle > actif et intelligent, un gardien vigilant et incomipti'
ble. Kourridans les basses-cours, il est l'ami et le proiec-
tetir de la volaille ; il demeure constamment au milieu d'elle,
l^suit duos ses conrses journalières , l'empêche de s'égarer^
et lu ramène soigneusement k l'entrée delà naît. Aucun des
oiseaux de proie , si communs dans des pays encore sau-
vages, ne peut approcher du petit troupeau que le chavaria
d^èflt chaîné de défeodte. Si un de ces brigands, attiré paf
l'abondance de- ta proie , parott k portée de la basse^oor t
le vigilant gardien s'élance vers lui, déploie de longues et
de fortes aâes, porte à son ennemi les coupsles plus rudes,
et le met bientôt en fuite. Son dévouement est enUer , il est
pur ; nulle vue intéressée be le souille. Quand le philosophe
ne sera-t-il plus forcé de renvoyer les hommes k l'exemple
dés animaux , pour y puiser des préceptes de Vertus sociales,
sat» lesquelles notts ne pouvons espérer d'être henrem?
Le ch&vària n'est pas plus. gros qu'Un coq commun ; il est
haut monté sur se» Jambes , ce qui lu! donne la facilité de
s'avancer dans les marais et-de les traverser. La Uature-ltt en!
effet destÎD<é à Vivre dans les lieux aquatiques , en le coAH-anl
d'une robe épaisse , d'un duvet tellement serré ) qu'en j apt
C H A ,„,
payant U main , il rend un btiiît ou nn craquement asseï
fort. A terre , la démat^che do diavaria «st lotn-de ; et s'il
reut la presser , U étend Ms ailes et se soutient par ane sorte
de demi-roi.
Cet oiseau est racore rvmarmiable par la longueur de son
cou, la brièteté de sa qtie»e, la grossenr Se sa jamte , la
longueur etceuire de âe« doigts , la membrane rooge qui oc-
cupe une partie des cAtés de sa tfte , une fauppe composée
de douze plumes longues de trois pouces au bas de l'occiput ;
le duret court et serré , dont son cou est revêtu ; enfin , par
deux longs éperoAï, fort solidement îmglantés au pli de
chaque aile. Son plumage est sombre et presque uniforme ;
il est généralement d'un noir nuancé de gris, à l'exception
du cou , qoi est d'rni noir pur , et de la huppé noirSire ; l'iris
de l'ceil est brun ; et ses pieds, de ntëoïe que lej doigts, sont
d'un jaune rougeitre.
La description que 'Sonhini a faite d'na oiseau aussi inlé^
ressant, est ttrée dn Voyage de Jarquin ; mais nous deroos
d'autres détails k M. de Azara , qui a observé le c^araria au
, Paraguay , où le mâle porte le nom de fhaja , el la femelle
celui de cht^, d'après leur cri , lequel est très-fort , aïga
el clair; ils le jettent assez soureDt, non-seulement pendant
le jour, mais encore dhns la nuit, payar peu qu'ils emendent
quelque bruïL; et ils Se répondent akemalivcmem. Ces oi-
seaux se lienUent tantât seuls , tantdt par paires, taatftt ca
troupes nombreuses; ils ne fréquentent que Les marécage»,
et si quelquefois on les rencontre sur le bord des rivières ^
c'est dans les endroits où l'eau est basse et peu caurante ; ils
ne nagent point, maïs ila entrent dans l'eau c«mme les hé-'
ronS ,.non pas pour manger les poissons, les greaduitles et
autres aquatiques, car ils ne se noarrissent que de plantes
quatiques. Le chaja se perche à U cime des plus grands
arbres ; à terre sa démarche est grave ; il tient le corps hwi-
zontal , les jambes fort ouvertes , la tète et le cou en ligne
verticale , le bec un peu baissé. Il s'élève quelquefois àa/aa,
tes airs, en faisant de longs circuits, jusqu'à ce qu'An- le
perde de vue. On dît que cette espèce iait na nid M>a— :
cieux avec des petites branches, sur les buissons Au «fans
les joncs entourés d'eau. La ponte ejt d« deux eeoiii , et
les petits suivent leors père et mère, quoique revêtus d'wn.
simple duvet. A plusieurs attributs , particuliers au cari*-
ma , il faut encore ajouter celui d'avoir la peau du cotps
séparée de la chair par un intervalle d'une lifine «t deme.
rempli par une infinité de petites ceUules qpii coDtienti«nt
du. vent; le tarse et les doigts participent à cette même dis-
position de U chair, en MMe qull paroît démesurément gros.
dt, Google
ao8 C H A
et qa'en lepresiantdadoigt,la peau prête et s'eafaace pour
revenir siir ellcraêine , dès que la compresiioa cesse.
Les longues plomesderoccipot sont déconutosées, étroites
et dirigées de manière à passer entre l'oeil et les narines , de
sorte qu'elles forment une sorte de diadème immobile. La
longueur totale de l'oiseau est de trente-un ponces ; il a les
plumes de la tâte et du haut du cou, courtes et cotonneuses,
d'une teinte plombée claire ; deux colliers lai^s de neuf
lignes autour du cou, au-dessous de cette teinte ; le supérieur,
qui est sans plume , d'un blanc roussâtre , et les plumes du
second noires ; le reste du cou , toutes les parties supérieures
et inférieures d'un plombé blancbâtre ; la queue , les pennes,
les grandes couvertures supérieures des ailes et les scapn-
laires noirâtres ; les autres couvertures brunes , noirâtres ,
blanches ou de conteur de plomb ; celles du dessous des ailes
blanches ; le haut de la jambe et le tarse couleur de rose ;
les ongles noirs ; le bec noirâtre ; la peau nue du lorum et
dutour de l'œil d'un rouge sanguin ; l'iris d'un bnin noirâtre ,
la queue étagée et longue de neuf pouces, (s. et v.)
CHAVAYER. Plante de la famille des rubiacées , dont
on emploie la racine dansl'Inde pour la teinture des cotons.
On soupçonne que c'est un Gaillet. (b.)
CHAVOCHE. Nom vulgaire de la Chouette, (v.)
CHAW-STICK. Nom anglais de la Gquamie de Saint-
BoMIIfGUE, Gouania domiiigensis , L. (ln.)
CHAWUSTYN. Nom que les Kalmoucks donnent au -
CaOV ,.Brassica oleracea, L. (LN.)
CHAYA. Plante de l'isoïde, dont la racine sertilatein^
ture. C'est une Gahahce ou un Gaillet raie Aigle, (b.)
CHAYOTE, Ckayoùj. Plante annuelle du MesiqUe, à
tige grimpante, k feuilles en cœur, anguleuses, rudes, à
fleurs aiillaires , qui seule forme un genre dans la monoécie
monade Iphie.
Les caractères de ce genre sont i calice k cinq divisions ;
corolle à cinq divisions avec cinq excavations nectariformes ;
dans les mâles , cinq étamines réunies par leurs filets ; dans
les femelles, ungerme inférieur, velu, à cinq sillons , sur-
monté d'un style à très-gros stigmate quînquéfide ; un fruit
très-grand , ovale , à cinq sillons , inégalement bossue à son
extrémité , couvert d'aiguillons non piquans , renfermant
nne amande de la grosseur d'un ceuf de poule ; on le mange.
On cultive cette plante au Mexique ; mais elle n'a pas en-
eore été transportée dans nos jardins, (b.)
CHAYOTILLO. Nom du Calboa, au Mexique, (b.)
CHAYQVE. ViPÈEB i>'Asi8. (b.)
dt, Google
OHE i„,
CHA'YR. N«oi arabe ierOR*B,Horrf«im)Ju^iire,Linn.
(LI..) -
CHAZiin.- Non hébrea iit Pônt&AU , .^un ponwn,
CHÊ- Nom cocbincbinoîs du Thés, hœxttirù en indique ,
trais espacées. ; U preuière «A le ChAaii ham, ari>re dé
huit pieds de haut , saura^ et cultivé ; l'inftision de mi
feuilles est un ^ luseant Budorifique , dont les Cochiachîooîs
font un usage imiBodéré, qui occasione les obstructions
dont ils sont affliges; 1a deuxième espùce est le Cat TAU)
noinniË en Chipe Ho uvm chà yang; c'est \ta arbrisseau de
quatre pieds de. haut, sauvage et cultivé aux «ayU-ons dit
Canton. Loureiro fait observer qii'il est avec Ip tW < qac 1«»
Européens nommeot Thé su chorg ( le iiaà choag cha de»
Chinois),. beaucoup plus odprant. Ces deux ihés s,0Qt pias
précieux que Je thé boa , qui crgtt dans la proviiLce de Fo-kien ,
et qui est le plus commun. Le ihé vtii est propre à la pro'.-
vince de Kiang-sî. Loureiro pense que tous ces thés cultivés
peuvent fort bien n'être que des variétés d'une seule espèce,
Crè d'e&Ù est le qom cochinchinois d'un thé qui croit
aussi aux environs de Canton , et dont les fruits doniicnt
une htjile qui sert it l'éclairage et pour faire frire divers ali-
mens. ClN-) -
CHEB EL-LEYL'. Nom arabe de la Belle de nuit^
MirahiBs ialappa , Linn..(LN,)
CHEBin^. Nom arabe dn Fenobil et de F AChe , une^
ihum gronec-lms \ tes graines portent celui de Chamar. (ls.)
CHÊBET-EI^GEBEL ( Ffnùull ffu désert ). Nom arabe
d'une espèce de Bobon, Buhon tariuosum, Desf. (LN.)
CHECHI&HASHISH. Nom que les naturels de la baie
d'Hudson donnent au ChbvaiiïR crivelé.
CHECQUERED BAFFODIL. Nom anglais de la
Fhitill*IBE ■MÉl.ÉAGEE, f^tiltaiiii meleagns , LInn. (LU,)
CHE DE CHUCA. V. Tatou Cachicame. (s,)
CHEELA. r. le genre Pygargue. (v.)
CHËEK. L'un des nomi' lapons d'une FoVGÈRE , Osmuada
lUvthhpteris, Linn. (DESM.)
. CHEESE-RENNET, Nom anglais du Gaiilet jawhe^
Galium perum, Lînn. , nommé aussi cheeserennig eXyeUot» la-
die's beditnia>. (LN.)
CHEFCHOUF et DERYREH. Noms arabes de l'A-
BISTIDE FLUHEUSE, AiisUda plumosa , Linn. (tn.)
CHEFEALLIMAR,KArEALLHENEÏ etCHET^
ALHAMAR. Ce sont les noms que les Arabes ont donnés i
-I'ElaterIUM, Momardka elaterium, Linn. (L!!.)
ÇHËFËRi Dans l'ancieiiDe hmgue tenlonique, c'est le
VI. ï4
C,ql,lt!dt,G00glC
310 CHU
nom des Scarab£s , on , ptos génëralemeot ; i€i insedet an
Uoptères. (desh.)
CHEIIANTHE, Oiolantha. Genre de plantes ^ubU
par Swartz , aux dépens des Adiawtes , des Poltpodes , des
PtÉbides et des Lonchites de Linnsens. Ses caractères sont :
fnictificatioHS rares , mai^nales ; enveloppe en forme d'écail-
lés, s'oan-ant par le côté interne.
Ce genre renferme mie vingtaine d'espèces, dont doe seule
est propre k l'Europe ; c'est le CheIlantbe OlKHtANt (Plert$
acrosticha, Batbis), qui croît dansles Alpes du Piémont. ^B.)
CHEILINE, Otaiima. C'est le nom que Lacépède a
donné à nn genre de poissons, qa'il a établi parmi les
Aorachûifaes, pour placer ^eui e^èces , dont l'une avoit
évi rapportée aux Labres par ÏJnnaem.
Les caractères de ce genre sont leS suivaUs : nne lèyre
sapérieure extensible i des opercules braDchiaut dénUéi
de piquans et de dentelures ; une seule nageoire dorsale.
Le pins connu des cheiliues est le Cheilimb scare , La'
hms scarus, Linn., qui a des appendices, autrement de
Saudes écailles sar les côtés de la qneue. Il se trouve
nS la Méditerranée , et est connu sur nos côtes sous 1«
nom .de dad^. Sa longueur surpasse rarement un pied ; sa
couleur est blancfaàtre, mêlée de rouge ; ses écailles sont
très-grandes et transparentes.
Ce poisson a été célèbre dans l'antiquité. Àristote , .AEUiea,'
Oppien, Athénée et Pline, ont vanté ses bonnes qualités
vraies ou supposées; Oppien surtout, comme poé'te, s'est
Ïlu à exagérer les contes populaires dont il étoit l'objet.
>n le regardoit comme le meilleur poisson de la Méditer-
ranée, et, on le paypit des prix exorbîtans dans le temps
du grand luxe des Romains. On croit qu'on le transporta des
côtes de la Grèce, où il se trouvoit d'abord exclusive-
ment, sur celles, de la Campanie, où il se multiplia el
se conserva.
Mais si le cheiline scare, quoique toujours d'un es.-.
cellent goût , a perdu de son antique célébrité aux yeux det
gourmets, il n'en est pas moins encore très~intéressant à
ceux des naturalistes. £n effet, il est constaté , par les ob-
servations des anciens et des modernes, que ce poissoit,
n'est pas carnassier, comme la presque totalité des autres;
qu'il vit de varecs, d'olves et d'autres plantes marines
qu'il coupe au moyen de ses dents larges et plates, sem-
blables aux incisives des animaux ruminans , au ra[>g des-
quels les Grecs l'ont mal à propos placé. H parott même
qu'il aime aussi les végétaux terrestres , et qu'un des
L:mi,z.d=, Google
C.H E ati
des moyens les plus certains d'en prendre, est de jeter dans
là mer des feuillea de pois, de fèves, et autres plantes
anaiognes. ,.
Le Chuline trilobé a deux lignes latérales , et la na-
geoire caudale trilobée. Il est figuré pi. 3i du troisième
volume-desPoùjofu de Lacépéde, IJ se trouve dan^ la mei'
des Indes, où il a été observé , décrit et dessiné par Com-
merson. Il est d'un brun bleuâtre taché de blanc, de jaune
et de rouge ; sa grandeur ne surpasse pas celle d'une carpe
moyenne. (B.)
CHËILION, Châîlio. Commerson, dont la France ne
peut trop regretter la perte prématurée , a donné ce nom à
un genre de poisson qu'il a établi dans la diwion des th»'
nKÂi^iu», pendant le cours de ses voyages, genre qtae Lacé—
pède a fait connoître dans son importante histoire de cette
classe d'animaux, trente ans après la mort de son auteur.
Les caractères des cheilions sont d'avoir le corps et !a
^eue très-allongés ; le bout du museau aplati ; la tête et les
opercules dénués de petites écailles; les opercules sans den-
telures et sans aiguillons , mais ciselés ; les lèvres , et surtout
celle de la mâchoire inférieure , très-pendantes ) les dents
très-petites ; la dorsale basse et très-longue ; les rayons ai-
guillonnés ou non articulés de chaque nageoire, aussi mous,
ou presque aussi mous que les articulés i une seule dorsale ;
les thorachiques très-petites.
Ce genre renferme ^eux espèces : le Cheiuon DorÉ,
qui est entièrement doré, à l'exception de quelques points
noirs qu'on remarque sur la ligne latérale; il n'a qu'une
rangée de dents; ses écailles sont arrondies; ses opercules
composés de deux pièces et terminés par un appendice
membraneux; sa caudale arrondie. Il atteint un pied de
long, et sa chair est agréable au goût.
£e Cheilion BRtii4, qui est d'un brun livide, avec les
nageoires thorachiques blanches, et des taches de même
couleur sur la. dorsale et l'anale. Il est plqs petit que lé
précédent.
Ces deux poissons habitent les mers de l'Inde, (s.)
^HEILOGOCGA, Salisborry. F. Plattilobe, Plafylc-
ISlm, Sm. (ln.)
CHEILODACTYLE, Otalaâadyhs. Genre de poissons
établi par L^épède dans la division des Ab^WMINADX. U
a pour caractères : corps et queue très-compriméS ; lèrre
supérieure double et extensible ; les derniers rayons de
chaque pectorale très-prolongés au-delà de la membrane
qni les unit; une seule nageoire dorsale.
Ce genre ne contient qu'une espèce , qui vient de la mer
L:mi,z.d=, Google
Aea Inâes , qnî « sept fascies brunes sur le corps , et tlnq
sur la nageoire de U queue. (Bi)
CHÉILOPIPTÊRE, OuûloApUnts. Genre de pois-
sons inûoduit par Lacëpède dans la division des thora-
chùfuOf et qui réunit quelques espèces du genre Labbe el,
SciÈKB des autres auteurs , k un plus grand nombre noir en-
core publié. Voyez aux mots Labre el SciiNE.
Ce genre offre pour caractères : une lèrre supérieure ei-
tensible; point de dents incisives ni molaires; les opercules
des branchies dénués de piquans et de dentelures ; deux na-
geoires dorsales. It contient neuf espèces.
La première division des chéîlo diptères renferme ceux qnï
ont la qneue fturchue , tels que : '
Le Chêilodiptèke hept acanthe, qui a sept rayons aïgutl^
lonnésetplus longs que la membrane mtermédiaire, à la pre-
mière nageoire du dos ; la caudale fourchue ; la mâchoire in-'
férieure plus avancée que la supérieure ; les opercules cou-
verts d'écaillés semblables k celles du dos. Il se trouve dans'
ta mer du Sud, oà il a éié observé par Commerson. On
en a fait un genre sous le nom de Temnodon.
Le CnÉiLopiPTÈRE CHRYSOPTÈRE a oeùf rayons aiguil-
lonnés à U preinière dorsale, qui est arrondie 7 la caudale
en croissant; les deui mâchoires à .peu près aussi longues
l'une que l'autre; la seconde dorsale, l'anate, la caudale, et
les thorachiques dorées. I! vît dans les eaux de ia Marti-
nique, où il a été observé, décrit et dessiné par Plumier.
II est figuré vol. 3, pi. 33 de l'ouvrage de Lacépède.
Le ChéilodiptÈBE raté a neuf rayons aiguillonnés h la
première dorsale ; la caudale en croissant; la mâchoire
inférieure un peu plus avancée que U supérieure ; les dents
longues, crochues et séparées l'une de 1 autre; une bande
transversale, large et courbe, auprès de la caudale; huit
raies longttudïn^es de chaque cAté du corps. Il est figuré
dans l'ouvrage de Lacépëde, vqI. 3 , pi. 34. Il babïte avec
le précédent. C'est un poisson' dont la robe jette le plus
grand éclat lorsqu'il nage à la surface de la mer, et que
le soleil brille.
' Le Cr^ilobiptère M^crtce , Sa'arui MaupHi, a ttéjit
rayons aiguillonnés k la preniière nageoire du dos; quatorze
rayons k. celle de l'anus ; ta caudale en croissant ; la tête et
les opercules demies d'écaillés semblables à celles du dos ; la
couleur argentée et uniforme. II vit dans la mef du Brésil,
et est figuré pi. B. ïo. '
La seconde division des cbéito diptère s renferme cens qui
ont la queue arrondie et non échâncrée. On y trouve :
Le Chéilodiptère acOUPa; iUdix rayons aiguillonnés à la
dt, Google
C H E „3
première âorsalella Candale arroodie; la mâchoire infé-
rieure pins aFaocée que la supérieure; plasieurs rangs de
dents crochues et iné^les ; plusienrs rayons de la seconde
dorsale terminèa par dee âUmens. Il se trouve arec le pré-
cèdent.
Le CnÉiLODipriRE boops a cinq rayons aiguillonnés à la
première dorsale) les yeux trés^os; la mâchoire ioférièare
plus avancée que la supérieure. C'est U lahnu baapi de Hôut-
tuyn. Il habite ies eaux du Japon.
' Le CBËiLODiPTiBE fiTACBOUÉnnoTE , Seujata macrolepidotax
Bloch , t»h. a^8, fltB^^deDeterviUe, vol.4., p. 36. U
a sept rayofls aigoilliutnés à la première na^geoire du dos; la
caudale arrondie; la mâchoire inférieure un peuplas avancée
que la supériewe; l'entre-Jeuxdes yen très-relevé; les oper-
cules et la tête garais diécailles de même %ure que celtes
du dos ; le corps et U queue revêtus de grandes écailles.
11 habile la mer des Indes. '
Le Cbéilodiptèbe TAcnCTÉ, S^iana maaiiaia, BLocb,
pi. 399, et Bv^on de Deterville. vol. ^, pag. a6, a sept
ravons aiguillonnés à la première nageoire du dot; la eau-
date iiànci^Aée; les nnjchoircs ^ales; de petite^ taches sur
les deux dorsales, la caudale et la nageoire de l'anus. On
ignore sa patrie. (B.) '
CHEIMODYNAMIS, Dioscoride. Voftt. ViLÉRiiHB
GCECQUE, Poiemormm atrvUam, Lina. (LH.)
CHEÏR, Dioscoride. Hânte rapportée aax Cardères
^ évacua') par Adanron. {IN.) '/
CHÉIRANTHOÏDES- Nom d'une division de 1» famille
des plantes Crucipères. ^oy« au mot CrugifÈre. (b.)
CHÉIRANTHOPEJVDKE, àieù^mliwdemirou. Genre
de plantes, synonyme de Cheirostemon. (*,)
CHEIRANTHUS. Nom latin des giroflées; il tire son
origine, soit de deux mots grecs, qui signilieroienl ^rar en
forme de ntain , ou bien du mot grec atdhos, fletir , et de iJreiri,
nûm arabe de plusienrs espèces de ce genre. Ha été appli-
qué principalement À des plantes cru nlfères dispersées dans
lea çenf^ Vélar (^eTj'iimttm'), HiliofRUX et Asabette.
VaiUaat iwimmoît Chejrantbos, le genre. HiB,ENSTBElTil5
de Linn^eus , cl Conmeliu appeloit aussi de ce noni uni;
espèce de Manuisb (^rnMuIea è/itiraxlJius , Linn..) (u^)
CHEmi,KE[RI et ALGHlEIKI-iNoms arabes des
giroâéu rtMiges, hlancief on jftooes, cultivées dajis les jar-
dins. L1iin.Tus a lai-fsé le premiernora à l'espèce i fleuiç
jaunes ( cieinmJtais rJuiâ^ Lian'..). (jLK.^ ■
CH£|Ï1103'1X5. On a çompasé ce.nomgireCf qui signi£c
;<»j=, Google
„i C H K
rai à main, pour désigner l'animal de Maclagascar, appeM
Aye-aye par Sonnerat f^oyet ce moL (desh.)
CHEÏB.OGALËUS ( de x'k main et r.AÏ chat. ) fienre
'de mammifères quadrumanes , «itabli par M. Geoffroy-St-
Hilaire ( Àrai. du Mus., tom. ig , p. i^i ), sur trois desùns
de Commerson , qui a'étoîeat accompagnés d'ancou ren-
seignement sur les caractères , les mœurs et la patrie des ani-
maux qu'ils représentent. Ils paroissent aroîr, comme les
chats, la t£te ronde,lenezetlemnseaDC0art,[eslèrresgamie8
de moustaches , les yeux grands , saillans e t rapprochés , et les
oreilles courtes et ovales. Leur queue est longue, touffue , ré.i-
gulièrementcylindriqne, se ramenant naturellementen devant,
s'enroulant tantôt sur elle-même et tantôt autour du tronc. ~~
Xieurs quatre extrémités sont terminées par de véritables
mains , ayant un pouce mpsi écarté , aussi distinct et ansn
susceptible de monvemens propres , que celui des maiis. Ils
n'ont d'ongles larges, courts et aplatis, qu'à ces pouces
seulement; les on^es des autres doigts sont étroits , grêles,
aigus , et dépassent de beaucoup la dernière phalanee ;
ils ressemblent à ces oneles snbuléB, qsi, dans les m^s,
ne garnissent que le sent deuxième doigt des pieds de der-
rière.
SI ces caractères qu'offrent les %ures de Commerson,
sont exactement représentés, ces animaax doivent, selon
M. Geoffroy , former une famille particulière dans les quar
drumanes ■, laquelle feroit le lien des makis aux carnassiers.
M. Geoffroy établit provisoirement trois espèces d'après
ces trois dessins , savoir ;
Premiire Espètx. — i Cheïrogaieus hajos. Sa taille est de
onze pouces environ ] son pelage est rembruni , particuliè-
rement sur le chanfrein.
Seconde Espice. -— CaEÏaOGAlf VS B^DICS. \\ a huit pouce;
et demi de longueur ; ses couleurs sont moins foncées; ses
yeux sont entourés d'un cercle noir ; son chanfrein e?t ap-
parent en clair.
Troisième Espèce. — CheÏrogalècs itraoH: Il n'a gnèr«
que sept pouces ; ses couleurs sont encore plus claires que
celles du précédent; un cercle ooir entoure les ye<^, et le
chanfirein est également en clair. M. Geoffroy présume qu«
fennant a connu celte dernière, qu'il regardoit comme ne
différant pas durât de Madagascar ( Lmtw rnadagasauiensis ')■
V. Maki.
£n donnant les détails que nous venons de rapporter, sur
\es mammifères figurés dan& les dessins, de Commerson ,
f;
C H E 1.5
M. Geoffroy (àii connoftre qu'ît ne prétend" pas attribuer
il cette nouvelle famille une pnis forte consistance, que celte
qne lui donnent' les matériaux qui sont à sa disposition. Il
pense que ce seroit k tort que , iès À présent , on vondroîE
la faire entrer et prendre sang dans le système de la nalWe.
(BESM.)
CHÉIROPTÈRES. Famille de mammifères earnassierv
renfermant les animaux vulgairement connus sous le non»
de ehaaiMM-sourU , lesquels sont particulièrement caractérisés
>ar la acuité qu'ils ont de s'élever' et de se soutenir dans
'air , au moyen de larges membranes qui garnissent leurs
flancs, et se prolongent entre les doigts de lews extràni—
tés antérieures, qui sont prodigieusement allongés.
Ces animaux ont les trois sortes de dents : les incisives
varient en nombre ;.tantAt on en compte si:^ m bas et-quatre
CD haut; d'autres fois, ce nombre se trouve réduit Jt quatre
ou bien À deux , à l'une ou l'autre de ces màcboù-es. Il ar-
rive même qu'elles manquent tout-à-fiiit. Les canines sont
plus ou moins fortes ; elles le soBt beaucoup dans tes espèces
dont le nombre des incisives est très— réduit ; elles sont
moyennes dans celles, au contraire , qui ont le plus de dents
de cette première sorte. Les molaires sont assez nombreuses ;
quelquefois leur couronne présente des tubercules moasses*
comme dans les rausieUei et les cépfudotes, qui vivent de fruits ;
mais, le plus souvent cette couronne est hérissée de pointe»
très-aigui^s , qui appartiennent esflusivement aux mamnù'^
{ères dont ta nourriture se compose d'insectes : jce qu'on re^
marque atrineipalement dans les vespertilioos , les rhino—
iophes^les phyllostomea, les. molosses, etc.
Leurs* mains , beaucoup plus longues que le .corps, ont
les quatre doigts., pour ainsi dire , palmés ou réunis pas
une membrane iae et double , qui n'est qu'une expansiOQ
de la peau des (lancs , et qui les joint aux membres abdomi'
«aux dont les doigts sont courts et propoctionàés.à U taille
de t'animai.
Le ponce des mains est séparé-, court , et toaionrs aiinâ
d'un ongle très-crocfanv tes antres doigts sont ordinaire-
ment dépourvus d'ongle , si oe n'est lindex, qut^ dans
deux genres seulement, en est armé.
La plupart des chéiroptères, n'ont qne détn manelle»
pkicées sur la potirîne. Les mMes ont la verge libre et' peit-
dante; caractères qui les rapprochent des mammifères de l'or^
^e des qnadm
Les gatéopitbèques , ^ui forment le passage de ceux-ci
wx chauve- souris , ont bien, la geau des flancs éteodua
I _,,!:, Google
a,6 C H E
entre les extrémités antérieures et les postérienres , maîsnon
prolongée entre les doigts; et ces doigts son', courts, re-<
bnslesi tous armés d'ongles très-crocbas et semblables en
cela 1 ceui des maiûs.
Ce geBre anomal présente â* «ombreui caractères qui le
rapprochent principalement des quadrumanes , avec lesquels
M. de lUaînriHé ricBt de t* réunir. Aussi la lacallé de roler
véritabtesieat appartient seaiemenl ma chéiroptères propre-
ment dits, ou chauve-souris. Les galéopillièques, ainsi que les
écureuils volans on polalonches , et les pbalangers, ne pca-
»ent se serrir des peaux épaisses peu tendues , toutes cou-
vertes de poils 1 qui garnissent leurs flancs, qne comme
d'une sorte de parachate. Ils n'ont pas la facilhé 'de s'élever
ao-dessus du point d'où ils sont partis , et ne peuvent même
Conserrer l'horlïont alité ; ils «out obligés de céder à la loi
de lagravitation. Les chauves-souris, dont le vaste steminn
donne attache à de puissans muscles pectoraax , dont l'é-
paule est consolidée par de lar^s omoplates et des clavi-'
cules robustes,' et don! les aîks ont autant. de sarfabe que
de légèreté ) sont douées la plt^rl de faculté de se ^uienir
en l'air pendant un temps considérable , de se porter arec
rapidité dans tous les sens imannables , pour saisir les petits
insectes dont elles font leur imique nourriture.
Le corps des cbéiroptères est généfalement petit (i) et
converl de poils assez longs et doux; la tite est grosse, te cou
CDOri , les oreilles nues , ordinairement très-varsu^s , et quel-
quefois presque aussi longues que lé corps. Lear phvsîoftomie
est variée selon les espèces : les unes ont !cs oreilles réunies
k ia base, sur le front; le plus grand nombre les a écarte es;
Le tragus de cette oreille, qui a reçu te nom d'orèUlm, man-
i(ue quelquefois; mais lorsqu'il existe, il est snsr.eptihte de
prendre diverses formes : tantôt il «at aigu ou arrondi; tantôlt
il est si déveldj^é, ^a'onlepi^ndroitpourune seconde con-
que eoriétiUire. Le musean est plus- au moins lar^e ; la lèvre
supérieure quelquefois renflée ou fendue ; la bouche fort
grande, ^mte don appareil dentaire asseï compliqué, et '
quelquefois inimie d'^ajoaes commiiuiquant avec des sacs
aériens simé^ e^re cuir et dMiK Les ouvertures des narines
sont simples ou composées dans un nombre à peu près égal ,
d'eipèce» ::daas le derpïercas, elles sMit entourées de pro-
duetjanS' mEmabrapoUses de formes variées. Les yeux sont
(i) Le* rorfB»eH«« »c*|«ièMnl toul iu (ilus I» laîUe d'un gros c*r-
btaa.
dt, Google
C H E aïy
tris'-petits , et la pliipirt du temps ciicWa dans le poil on son!
les eipansioDS des oreilles^
L«fi ailes sont au meins quatre fois aussi )onf;ueE que \t
corps; les membrattes qu! les forment sont tiue^, ont t'épi~
derme trés-naince , et présentent plus ou moini de rides qui
figurent une espèce de réseau k mailles polygOBca : leur au
tache aui extrémités postérieures se fait à l'aide d'un osselet
eu forme de stylet , ^ t qui s'est autre chose que le calcanéum
ou l'os du taloa.
Entre les deux extrémités postérieures, tantôt if n'y a que
des rudifnens de la membrane appelée , ii cause de sa posi-
tion , îhtetfémarale , et c'est lorsque la queue est niâimcntaire
oir nulle : lantdt Cette membrane est entière, et comprend ,
en totalité ou CD partie, la queue qui est ^us ou moins longue,
Guiranl tes genres ouïes espèces.Lescomenrs du pelage de ces
animaux varient du roux au bnui , au gris et au fauve; le des-
sus du corps est toujours d'une teinte plus foncée que le des-
sous; ce qui se remarque dans la plupart des quadrupèdes.
La membrane des ailes des chauve-souris est souple et a si
peu d'épaisâenr, qu'elle est à demi-transparente; elle est si
forte qu oA a peine à la déchiter. En regardant à travers, on
y aperçoit quelques vaisseaux sanguins et des fibres muscu-
leuses qui la froncent , lorsque les ailes sont ptiées , et quî
y forment , dans cet état , de petites cavités placées en files
comme les mailles d'un réseau. En déchirant cette membrane,
on elSle des fibres blandiÂtres qui découvrent-lc tissa dont
elle .est composée.
Tous les chéiroptères cherchent à se cacher, fuient la
lumière, n'habitent que les lieiK ténébreux, n'en sortent
i|ue la nuit, y rentrent au point du jour, pom- demeurer col-
lés contre les murs ou dans les creux des arbres. Leur mon-
vement daus l'air est moins un val qu'ime espèce de voltige*
ment incertain qu'ils semblent n'exécuter que par effort et
d'une manière gauche : ils s' élèvent de terre arec peine, ne
voient jamais ^ une grande hauteur, ne peuvent qu'impar-
faitement précipiter , ralentir ou même diriger leur vo] : il
n'est ni très-rapide , ni bien direct ; il se fait par des v^tra-
lions brusques dans one direction obllqtle et tortueuse. Leurs
petits yeux enfoncés ne leur sont pas nécessaires pour se di-
riger dans leMF vol. L'on sait , par les expériences de SpaU '-
laozani , que Us chéiroptères aveuglés volent aussi bî«u
flue ceux qui ont des yeux; qu'ils évitent avec autant d'a-
dresse les corps les plus déliés, teb que des' fils de soie,
tendus de manière à. ne iais^r. entre eux qae l'espace néces-
saire à Wr passive a*«c les ailes déployées; qu'ils serrent
leurs ailes si ces fils sont plus rapprochés , afin à^ ne pas Us
û,.,li;<»i:,G00glc
,,» C H E
toucher; qa'îla mreat la direction des rentes des soutef-^'
rains, qu ils passent an travers des l>ran<^es d'arbres qne
l'on y a placées , sans les frapper de leurs ailes ; ^'ils
s'introduisent dans les trous; et qu'enfin ils s'accrodient
aux saillies des voAtes oa des plafonds. SpaUanzani a privé
flucce^ivfnient des chéiroptères, dont il avoit détruit les
veni, des organes des antres sens, et ils ne turent ni moins
Bardis ni moins adroits dans leur vol ; d'sù ce célèbre obser-
vateur conclut qu'il doit y avoir dans cette famille d'animaux-,
nn antre sens , un nouvel organe, nu agent inconnoqoi sentble
les guider et tes servir si enicacement pendant ïenr aveugle-
ment.
Dans leur vol, tons les diéîroptères , i Teicepiion des
roossettes et des céphalotes , dont le régime est végéta] ,
fnt laissent pas de saisir les moucherons , les cousins, et snr^
tout les phalènes qui ne volent que la nuit ; ils les avalent ,
pour ainsi dire , tout entiers , et l'on voit dans lenrs escré—
mens les débris des ailes et des autres parties sèches qui ne
Jieuvent se digérer. Les grottes, les cavernes, nnîqnement
i^quentées des chéiroptères, sont souvent remplies d'un©
e^èce de terre noire totalement composée des déjections de
ces animais.
Les feraellesdes chéiroptères de nos contrées ne portent que
deoK petits, qu'elles allaitent et transportent, mime en vo-
lant. C'est en été qu'elles s'acconpient et qu'elles mettent bas.
Ces animatu sont engourdis pendant l'hiver : les uns se recou-
vrent de leurs ailes comme d'un manteau, s'accrochent à U
voûte de leur sonterrain , par les pieds de derrière , et de-
meurent ainsi suspendues ; les antres se collent contre les
murs ou se recèlent dans des trous; ib sont- lônionrs en
nombre pour se défendre du froid : tous passent l'biver sans
bouger, sans manger, ne se réveillent qn'au printemps , et se
recèlent de nouveau vers la fin de l'antomne. Ils suppor-
tent plus aisément la diète que le froid ; ils peuvent passer
plusieurs jours sans manger, et cependant ils sont du n
bre des animaux carnassiers; car lorsc
Eorsqn'ils peuvent entrer
dans na office , ils s'attadient aoi quartiers de lard qui y
sont suspendus , et ils mangent aussi de la vi^de cme on
cuite , fraîche ou corrompue.
M. Geoffroy divise les chéitopàra en quinze genres; savoir:
Vesperteliom , VespertUio; Oreiixakd, PAr«*/i«,«NTCTfeRX,
Nyctitns; Rhinopohe, BAinopoma ; frlOLOSSE , ou Mulot
VOLANT, Molossas; Myoptère, Myopttris; TAPntEN, Ta-
^ogous; NocTiLiOM ou Bec nE Ll£vnE, Noditàt; NVCTI-
NOME, NyclùwmuM; Sténodeskb, Stmoâama; PhtlU)S-
TOME, PhfUosInma; MÉGAD£&BfE, McyoïJnina^ ROUSSETTE,
dt,GoOglf
C H E ti4}
Pteropvs; CÉPBALOTE, Cephaloies. M. BafGnesque Schmalti
« augmenté le nombre de ces genres de celui qu'il nomme
At^laph*. V. ces mots, (desm.)
Chéikoptèbes. ( OrgoMÙaiion. ) ^ Les chéiroptères on
chanvesrsoaris , qn'un exameâ superficiel a fait long-temps
regarder comme des espèces d'oiseaux , ont cependant tous
les caractères des véritables mammifères , au troisième
groupe naturel desquels ils appartiennent.. Ils doivent même
être au premier rang de ce groupe , par l'enBemble de l'or'
ganisation. Leurs mœurs et leurs habitudes sont cependant
assez remarqaahles pour avoir iMcesslté des modifications
importantes dans les organes des sens et dans ceux de la lo-
comoUon. Tout le monde sait que ces singuliers animaux se
dirigent avec la plus grande adresse et dans la plus grande^
obscurité dans les espèces de labyrinthes ou de cavernes que
souvent ils habitent ; on a attribué cette faculté remarquable
tantAt jt un sens , tantôt à un autre. Enfin , ud observateur
embarrassé, Spallanzani , a fini par' créer pour eux nn
sixième ou septième sens : personne n'a cependan'i été tenté
de l'attribuer à l'oi^ane de la vue. En effet , les yeux de la
plupartdescbauTe-sourissontfortpetits, les paapières peu fen-
dues; le cristallin m'a paru sensiblement plus aplati que dans
lesautres animaux mammifères terrestres, et surtout en avant.
Ils n'ont pas de muscle suspenseur du bulbe de Toeil , etc.
Le sens de l'ouïe est au contraire très-développé , et
présente des particularités dignes de remarque. Ainsi , l'ap^
pareil intérieur , du moins dans les espèces insectivores ,
n'est pas enveloppé dans une substance osseuse à la-
quelle sa dureté a valu le nom de rocher ; en effet , on voit
presque à nu le limaçon et les canaux semi- circulaires , et
assez pour pouvoir compter le nombre des circonvolutions
du premier. Une autre singularité est que cet os est , pour
ainsi dire , libre et Sotlant entre l'os occipital et le sphé-
noïde , comme cela se voit dans les cétacés , tes animaux à
sabots , etc. Mais ce qui ne se trouve , je crois , que dans nos
fihaaves-souris , c'est que la caisse du tympan , en grande
partie membraneuse, et assez petite , n'est soudée avec.au-
cun des os qui l'environnË, À moins peut-être que ce ne soit
chez des individus très-âgés. L'appareil ettérieur est souvent
non moins remarquable par la grande dimension qu'acquiert
dans certaines 'espèces la conque proprement dite , puis--
qu'elle peut être aussi longue que Paniinal ; elle est , en
général , fort mince , dirigée par des muscles nombreux g
elle est encore augmentée par le développement considéra-
ble que peut prendre le tragus , de manière À simuler uns
secQndfl eosquo ; du reste , le méat auditif extérieur est fbct
i:, Google
J30 C H E •
grand , fort large , et dénote une ooïe tris-fine ; ausat n'y a-
t-il ^ère de doute qu'elle ne serve beaucoup à ces animauK
dans U chasse des insectes.
L'odorat doit ëlre beautou^ moins développé ; en «fFet ,
la carité nasale est le plus souvent fort courte et tris-déprt'
mée ; les cornets inférieurs sont assex peu subdivisés ; l'ou-
verlurc postérieure est petite , très-surbaissée; l'antérieure
également fort étroite « paroit poutoir être fermée ou ^îeux
o(iverie à la volonté de l'animal , peut-être pour retenir dans
la poitrine une grande quantité d'air, et par-là acquérir une
légèreté spécifique plus gruide, en même temps que fournir
on point plus fixe aux musclts de Tépaule. Cet orifice des
narines est souvent accompaf;né de très-singnlières produc-
tions membraneuses de forme Irés-bizarre , dont on s'est
servi pour caractériser quelques petits genres de cette famille,
mais dont on ignore entièrement l'usage ; ce sont évidem-
meot des replis de la peau, mais non couverts de poils , et
qui ne semblent guère devoir augmepler la finesse de l'o-
dorat.
Quant an go&t , la langue , assez largCi est souvent épaissie
en amère par une sorte de tampoii ou de renflement qui
pourroit servir à fermer Ua fosses nasales pendant l'hiber—
nation. Quoi qu'il en soit , la partie antérieure est assez sou-
vent garnie de petites épines , et il est k remarquer que les
espèces 'où cette disposition est le plus «léveloppée , comme
les roussettes , ne se nourrissent que de fruits.
La peau, presque tout-à-fait semblable sur. le corps ,pro- .
prement dit, à celle de la musaraigne , présente dent les .
parties qui servent à augmenter la surface de l'animal , et en
outre i voler, une disposition particulière-; elle est tout-à-
fait nue , eEtrëmemcnt fine , mince et transparente ; les nerfs
qui s'y rendent , comme le muscuto^cutané et le cutané in-
terne pour les membres antérieurs, m'ont paru aussi gros que
le nerf médiat) ; elle offre, en outre, dans toutes ces parties
des espèces de petits tendons ou fibres ligamenteuses élasti-
ques trés-fincs, dirigées dans presque tous les sens, se partant
des os k ses bords et le. long desquelles elle se plisse, de ma-
nière à ce que , lorsque rextension vient k cesser , lotîtes les
£Brti«s de la peau se replient, se crispent sur elles-A^otes.
a grande étendue de -Cette peau nue , sa finesse , les uerEi
nombreux qu'elle reçoit , ont fait admettre t5oinme probable
que c'est elle qui est le siège de l'or^^e A'où dépend la fa-
culté qn'oQt les cbauve -souris de se dirjieerdans l'obs^Brîté.
Mais c'est surtout daris les organes -m it locometioA que
tes chéiroptères offrent la plus grande anomalie \ coaime
chez les oiseaux , le tronc , en général > a été modifié pont '
dt, Google
C TI E
voler à l'aide des membres aotérieura ; ce sont toujours les
mêmes moyens pour arriver au même but, mais avec des
matériaux primitifs ou des élémens dlfférelis.
Pour la structure anatomiqHe 3«s os, il y a analogie avec
ce qui existe cbez les oiseaux, en ce qu ils sont spécifi-
quement plus légers que dans les autres mammifères ^
leur cavité est bcauc'onp plus grande; le tissu diploVque ntU
on presque nul ; ['épaisseur de la partie compacte beaucoup
ny>inére , sartout dans Tbamérus et le radius. Du reste , iU
sont fertiptis de moelle , et l'air ne pénétre point dans leur
intérieur comme chez les oîseaus.
Quant à leur disposition générale , rien ne ressemble
réellement aux oiseaux.
La colonne vertébrale , trés-fvïble en général, secom-
pose de vertèbres fort mobiles dans la région lombaire, et ait
contraire presque sans mouvement dans celle de la poitrine'.
Lenr corps est esti-êmemeot petit ; l'anneaa qui entoure ii
moelle épînière" fort large, tôut-à-faîi plat supérieurement ,
sauvent sans aucune trace d'apophyse épineuse , et se sol-
dant latéralement avec les c6tes. Celles-ci sont taises, forte-
ment arquées , surtout à leur partie supérieure. Jjeurs caN-
lilages s'ossifient de très-bonne heure ; le sternum est long^
t^omposé de pièces carénées inférieurement , surtout i'anté-
ricnre qui est très-forte, de -manière à former une sorte dé
brèche à peu près comme dans les oiseaux et pour le même
but , c'est-à-dire , pour offrir une plus grande surface d'iit-
sertîoD au muscle grand pectoral abaissenr de l'aile.
D'après cette disposition de la colonne vertébrale, des
côtes et du sternum à la fixité , l'oa ioit bien penser que les
mnscles de la gouttière épinière sodt fort {)etîts, et c'est en
effet ce qui a lieu : ceux du cou, on platdt de la tête, sont
cependant assez épais.
Les membres antérieurs, quoique servant de véritables
ailes comme ceux des oiseaux, sont cependant toiit-Waît
composés comme danstles mamnlifères ; ainsi l'épaule n'est
formée que de deux oa ; i'." une clavicule très-forte, très-
longue et très-arquée, dépassant beaucoup l'épaisseur dn
tronc, et par conséquent repoussant l'extrémité antérieure
de l'épaule, de manière à former une profonde gouttière aa
milieu du dos; a." une omoplate grande , large, s.vec une
apophyse coracoïde arquée et très-longue, ontre l'aeromîon;
arec laquelle s'articule la clavicule. L'huri^rus, assez long,
droit, offre des apophyses et des crêtes d'insertion très-pro-
noncées à son extrémité supérieure, et j) l'inférienre une
doublff gorge ou poulie articulaire. L'avant-bras est extrê-
meipent long : dea deux os qui entrent toujours dans ^a
dt, Google
c
San Ç H Ë
formation, le cubitus, tout-à-faît rejeté eu arrière (
dans les animaux k sabots , est réduit à u'Ëtre plus qu'une
simple apophyse styliforme , qni n'atteint pas le tiers du ra-
dius ; celui-i'î , très-arqué , a ses deux têtes fort larges : I2 su-
périeare , disposée en sens inverse de l'humérus pour former
un gyag'yne trés^erré ; l'inférieure, offrant une cavité sig-
moïae pour l'articulation assez mobile du carpe , qui est
fort petit. La main proprement dite , ou les os qui la com-
posent, sont encore plus allongés i mais ils sont réellement
presque en même nombre que de coutume. Le pouce, très-
court , forme, avec l'ongle qui le termine, un véritable cro-
chet, dont ranimai se sert dans son mode de marcher, ou
mieux, de se traîner ; le dernier est le plus court des /[uatre
autres , et semble formé d'un seul stylei ; quant aux trois
autreS) dont celui du milieu est le plus petit , on trouve que
chacun est réellement formé de quatre os ; savoir : un méta-
carpien et trois phalanges. On trouve aussi qu'ils sont articulés
entre eux par arthrodie et par gynglyme oomme chez les
autres mammifères; mais le plus .sauvent ils n'ont pas d'ongle>
Ces différentes parties du squelette sont réunies par l'ex-
insion cutanée dont il a été parié plus haut, en sorte que
tes doigts des chauve-souris sont essentiellement palmés.
D'après la disposition de leurs membres antérieurs, et leur
usage, on peut, pour ainsi dire, deviner d'avance quels sont
les muscles les plus développés : ceux qui attachent l'épanle
au tronc devront d'abord être assez forts, et en effet deux des
portions du trapèse, le rhomboïde, l'angulaire de l'omoplatte,
«t surtout le grand dentelé et le soas-pTavier, sont assez puis-
«ans ; il n'y a point de petit pectoral , et encore moins de re-
leveur de l'aile, comme chez les oiseaux; mais conune chez
eux , et pour la même raison , il y a un très -gros muscle
grand pectoral de trois portions, doDt une antérieure elavï-
«ulaire , qui vont se terminer à une crête assez forte de l'hu-
mérus ; les deux portions externesdu deltoïde sont aussi assez
marquées ; la troisième , ou claviculai^e , offre une disposition
qu'on ne retrouve encore que dans les oiseaux : assez foible ,
à son origine, elle se change bientôt en un long tendon grêle,
jaune, élastique, qui suit le bord libre de la membrane in-
terbrachiale , et va se fixer au carpe ou au poignet , dont il
est on puissant extenseur ou abducteur : la peau se plisse
dans toute salon gueur , absolument comme dans les oiseaux*
de manière que dans le déploiement de l'aile , te tendon ti-
raillé étend la membrane , qui se referme ensuite par la seule
élasticité de celui-ci. Du reste , les autres muscles du bras ne
présentent rien de bien remarquable : on les retrouve tous
aisément ; le coracobracbîal est cependant extrêmement pe-
L:,<,i,z<,d=,GoOglc '
"* C H E „5
tk; les mascles fléchisseurs de l'arant-bras sont comme
dans les mammifères : le biceps a deux têtes bien dis-
tinctes; le brachial antérieur est fort peu considérable,
il se réunît au tendon du biceps. Ce sont les muscles
de l'arant-bras qui sont tes plus difSciles à aperceroîr; ils
existent cependant presque tous, si ce n'est le carré pro-
nateur; les plus puissans, ceux qui agissent le plus , sOnt
ceux qui ouvrent ha ferment le poignet, comme le long sapi-
natenr, confondu avec les radiaux externes, le cubital anté-
rieur et le postérieur ; le long extenseur du pouce est aussi
assex fort. Quant aux autres, comme le radial antérieur, le
rond pronateur, le court supiuateur, ils ne sont presque que
des vestiges : il en est à peu près de même des Héclùssenrs, et
surtout des extenscifrs des doigts. On les retrouve cependant ,
et l'on peut suivre leurs tendons jusques sur les phalanges :
le pouce a même un adducteur, et 1 on trouve sous chaque
os du métacarpe de petits filets musculaires qui se joignent
an tendon du lléchisseur commun.
Les membres postérieurs présentent aussi , dans les
chauTe-souris, certaines modifications dépendantes égale-
ment de leurs usages. On a pu voir qu'ils ne servent guère
i la locomotion quadrupède, mais qu'ils font plutAt l'office
de crochets pour suspendre l'an'-nal k la voâte des cavernes
qu'il habite. Ils semblent d'abon avoir été diminués ponr
faire que le centre de gravité filt porté vers la racine des ailes ;
mais ensuite, pour servir de crocbets, ils ont, pour ainsi dire,
été retournés , la pointe des ongles étant en arrière et le talon
en avant, en sorte qu'ils ont, sous ce point de vue, quelques
rapports avec ceux de certains reptiles. Ils en diffèrent ce-
pendant au premier aspect , parce qu'ils sont terminés par
cinq doigts fort courts et presque égauS , armés d'ongles forts
cl crochus. Les membres postérieurs entrent aussi dans le
système du vol, ou au moins dans celui de Sustentation dans
1 air, en ce qu'Us sont joints aux antérieurs et même quelque-
fois à la queue , ou entre eux , par nne e:Cpansion cutanée
fort large, analogue à celle dont u a été parlé plus baut. Leur
Structure est, du reste, assez semblable k ce qui a Heu dans les
autres mammifères; la différence principale, dans le squelette,
consiste dans la brièveté du tarse et du métatarse, dans leur
disposition, quî-les fait ressemblera une main plus qu'i un
pied, et dans l'addition d'un os ou d'un cartilage qui s'ajoute
au cdté interne du tarse pour soutenir à son bord postérieur
la membrane interfémorale. Quant aux muscles , ils oSrent
aussi quelques dispositions assez singulières , mais dont l'ex-
position ne seroitgaères convenable ici.
Le reste de l'oi^anisation des chéiroptères se trouve en
dt, Google
aa4 , C H E
rapport aT«c U place qoc nom lear aroAs assignée dans la
série) U forme et la. disposition de5:d«nU denoleotdes ani-
maoK o« frugivorei ou insectivores ; te canal Intestinal qui ,
dans les preniters , est assez lonc , avec nn large estomac, un
long ccecumt est an contraire ^rt court dans les derniers ,
et sam auciuie trace de caecum.
La poitrine, dont nous avons vilIs partie osseuse loul-à-
fait semblable à celle des mammifères , quoique en général
plus solide , est entièrement fermée par un diaphragme bien
compl«t; les poumons sont tout-à-fait ceux des autres mam-
miCères , ainsi que la disposition et la distribution des or-
ganes de la circulation.
Comme dans tous les animaux dormeurs on trouve autour
du cou, en-dessus comme en dessous, et surtout dans l'es'
pèce d'excavation formée par les épaules , une quantité con-
sidérable d'une substance comme glandulaire tout-à-fait ana-
logue au thymus.
Jjes organes de la génération ont cela de plus remarqua-
ble, que leï mamelles , assçz souvent au nombre de deux ,
sont placées sur la poitrine ; que l'organe excitateur mâle
est libre et pendant comme dans le deuiïjcme degré d'orga-
nisation des animaux maiùmiféres , et qu'il n£, cootienl pas
d'os d'ans son intérieur.
Le cerveau offre réellement au premier aspect une cer-
taine ressemblance avec celui des oiseaux ; il est cependant
beaucoup plus gros proportionnellement; mais les hémi-
sphères sont triangulaires, pointues en avant, sans aucune
trace de circonvolution ; le corps calleux est fort petit; les
tubercules quad rij urne aux , et surtout le cervelet fort gros;
l'appendice vermiforme canaille , beaucoup plus fort que les
masSes latérales ; les ganglions olfactils. sont petits et poïn-
tus ; les ganglions d'origine du nerf acoustique sont au con-
traire très-gros et logés dans une profonde excavation du ro-
cher; la moelle épinière est .également d'un diamètre consi-
dérable, (bv.)
CHEIROSTEMOl^, CheùvsUmoH- Arbre de l'Amérique
méridionale, qui seul, selon Bonplaod, constitue un genre
dans la monadelphie monandrie, et dans la famille des
malvacées.
Ses caractères consistent: en on calice à cinq décoiqtures,
muni de trois bractées; point de corolle; einq filamens à
anthères linéaires , réunis en tube ; un style ; une capsule à
cinq loges.
Cet arbre se voit dans les jardins de Paris. Ou l'a aussi
appelé CBilSXHTBOOENDROH, (»■)
dt, Google
C H F. . „5
CHEKAO. Nom que les Chinois donnent à une espèce
de spath quHb emploient dans la fabrication de leur porce-
laine, (s.) •
CHELASON on CHULON. C'est le nom du Lynx,
en Tartane. V. Chat. (deSm.) ' ,
CHELIDE, Oteîys. Genre établTparDuméril, pour pla-
cer la Tortue matamata de Bruguières. Ses caractères sont :
mâchoires plates , sans bec de carne; pattes palmées,
membraneuses. (B.^
CHÉLIDOINE, Qididomum. Genre de plantés de la
polyandrie monogynie , et de la famille des Papa^éracÉES,
dont les caractères sont d'avoir : un calice de deux folioles
ovales , concaves , et qui tombent dès que la (leur s'épanouit;
quatre pétales ovales, arrondis, planes et ouverts; vingt ou
trente étamines; un ovairt supérieur, cylindrique i dépourvu
de style, et terminé par un stigmate bifide ou tri6de ; une si-
lique linéaire , à une ou deux loges polyspermes , et qui s'ou-
Tre par deux ou trois -valves. ,
Ce genre comprend six espèces remarquables par leur suc
propre, coloré en jaune et fort acre. Ce sont des plantes
vivaces , particulières aux contrées méridionales de l'Europe ,
on moyennes de l'Asie, doot les feuilles sont alternes etpins
ou moins découpées.
L'espèce la plus commun? est la GnA;i4l)£ ChélikoiKE/
connue vulgairement sous le nom à'éclaire, dont le caractère
est d'avoir les fleurs disposées en ombelle pédoncuiée. Elle
se trouve dans les lieux frais ombragés , shc les vieux
murs. Elle offre plusieurs variétés. On la regarde comme
diurélîqile , apéritive, propre pour les obstructions, la \a\i-\
Disse, l'hydropisie, etc. On se sert du stïc de sa racine
pour faire passer les verrues. Cette plante ne doit être em-
ployée que par des hommes éclairés , car son usage a des
suites graves, lorsqu'il n'est pas bien dirigé.
La Chélidoine glauque , vulgairement appelée le paoot
canal, (^cheliàonium glaifcium , Lïnn.) Elle est moins cqm-
mune que la précédente. On la trouve dans les terrains sa--
blonnenx. Elle a leS pédoncules unillores , les feuilles am-
plexicaules, hispîdes, sinuées, et les tiges glabres. On' lui at-
tribue les mêmes propriétés qu'à la précédente. Elle laîsje
couler, lorsqu'on la blesse , un suc semblable, mais d'une
odeur encore plus mauvaise, et d'un goAt plus Acre et plus
amer ; ses feuilles sont presque blanches. Tournefort avoît
, fait de cette espèce un genre distinct, qu'il nommoil^/duriutn
et que Ltnnaeus n'a pas consep-é. Jussieu, Smith, Mœnch
et Persoon l'ont rétabli. Outre le tihelidonium glaùcium , il
faut y rapporter les chdidomum cormuiatum , Linn. et le die*
VI. l5 ■ " '
Li. ..... Google
•t36 chu:
lidonittn hybriâum , l^no. Ces plantes âiffëfentdea vraiei ch^>
lidoines par leur sUiqne à deai loges et surtout par leur port>
£llet croissent toutes en Europe. V. Glauciense. (b.)
CHELIDOINE (PIERRE DE) oa PIERRE D'HI-
ROSDELLE. V. AfiATE. (PAT.)
CHELIDONIA. BaHhin ( Pin. S7 ) donne ce nom à la
FlCAlAX , Banuanuiia ficaria , Linn. C'est aussi celui da
Cardahine à feuilles de chélidoine^ Caniamine cheti^miàt
Linn. (lïT.)
CHÈLIDONIUM. Nom laUn du genre Chéudoine. Ce
Bom a été donné, par Fucbsiua, À la Ficaire ou petite
Chélidoine ; par Slo^e, k U Boccone fsutescente, et
par Comuti ,' Moriaon et Ray , à. la Sang.UINAIKE DO Ca-
BADA, Sanguinaria canadensis, Linn. Dïoscoride nommoit
theliàoniaa , la Cbélidoime (Oulid^majas'). Linnseoi Ta con-
servé ponr nom générique. Il signifie hirondelle , et les an-
ciens f'aToient donné k celte plfigte , parce qu'ils croyoieut
qneil 'hirondelle gaérissoit les yeux malades de ses petits,
Mvec son suc laiteux. (LN.)
CHËLIDONS, OieUJones. Famille de l'ordre des oiseaux
Sylvains et de )a tribu des Anisodactyles. Foyet ces mots.
Caradèra : pieds courts, grêles ; tarses annelés ou nus ou em-
plumés; les trois doigts antérieurs on unis à la base par une
inembrannte , oa totalement séparés et le ponce dirigé en
avant, ou les deux ettérienrs joints seulement i l'origine, et
le postérieur toujoors tourné en arrière; bec petit, à base
déprimée, onctUée ou glabre, ï large ouvertare, et i pointe
^chancrée et courbée ; ailes très-iongues ; quene à dix ou >
à douze recrices. Cette famille se compose des genres Hibon-
CELLE, Maetinst, ËNGOSLEVEitT, ^iJAD, et d'une noaTclle
division établie par M. Cavier,sous4enonïde Podargue.
. CHELIFER. Mom latin des insectes du genre Pince.
Vofet ce mot. (l.)
CHELIOC. Nom dn Coq, dans U province dé Cor-.
uonaiUes es Angleterre, (desk,)
CHEUSCOTHECA V. Obeliscotheca. (un.)
CHELODONTES, ChdodoiUa. Nom qœ j'avois donné
& nn ordre de la division des insectes a^^ères, ou de la classe
actuelle des arachnide» , et qui comprenoit ceux de ces ani-
maux dont la bouche ne forme point de tube, et qui offre
des mandibules. Telles sont les arachnides pulmonaires et
la plupart de celles qai composent la troisième famille des
arachnides uacbéennes , celle des holètrea. ( Foyat ces ar-
ticles. ) (L.)
CHÉLONAIRE, Chdonanum, Fafc. Genre d'insecte*
de l'iurdre des coléoptères, section des pentamèrcs, famille
dt, Google
C H £ §^11
des claTÎconieg, caractérisé pqr «a tête cich^e sons tin cbr^elei
^eBÛ-circulaire, et par ses anieimes, qui se logent ^anf dts
nimires pectorales, avec les second et troisième anîcled
Irès-^anda, comprîmes^ et les suiraDs très-courts." ■-' ■ ' ~
Les chélonaires sont dt petits iiuectes dé forme "ovale ,
assez Toisios des byrrfaés , dont ils difTèrent cependant par les'
antennes. Leur tele est petite, arrondie , •cachée sons le
^rd antérieur du corselet; les antennes sont naoniliformes,
insérées en avant des yenx ; le corselet est plane , tiordé -, ses
bords sont presque réfléchis ; il est prolongé et arrondi an-
térienrentent; l'écusson est petit, arrondi, veinules éiytrei
sont roides, de la Inngaenr de l'abdomen) leurs bords em-
brassent les élytres ; les pattes sont courtes , fortes , compri-
mées; tous les tarses sont composés de cinq articles.
Les habitudes de ces insectes, apportés de l'Amériijtie
méridionale, nous sont entièrement inconnues, ainsi que
l'histoire de leurs métamorphoses. Les deux seije& espèces
de ce genre, décrites jusqu'à ce jour, sont :
Le CiiéLONAlitE TRÈS- Nom ; il est d'im noir brillant; ses
Battes antérienres aenlement sont d'un brun approchant de
la coulew de la poix. Cette espèce est ir^s-voisine du ehé-
lonaire de BeauKois, décrit et figuré par LatreiUe, Eeaer,
cnuL a ùuect. -, tom. a , pag. 4^ t et tant r,pl.&, jSg. j. ] ,
Le ChÉLONAihe ponctué; il est brun; ses élytres sont .
parseBiée» de points blancs, formés par des poils et qui s'ef-
facent très- facile m en t. (o. et L.)
CHËLONË. ïtoîn donné par Alezandr* Brongnfart , dans
sa Métbode d'Erpétologie , aux torftws de mer dont il a-fait
un genre, fondé sur la disposition des pattes qui sont en na-
geoires, et sur d'autres caractères moins importans. Par suite
il a appelé ChéloNiens l'ordre de reptiles qui Comprend
Ce genre et le eenre tortue, f. Reptile et Torïoe. (b.)*.
CHELONE. F. &gaipb«. (i.)
CHELONION, Dioscoride. C'est le Cyclame ou Paim
tiE POCBCEAU, Cyclamen eumpaum, Llnta, (L«.)
CHELOISISCUS. Colnmna donne cenomauxTÂTOvs.-
11 signifie Tortue-ctoporle. (DESH.)
CHÉLOSTOME , Oidostoma , Lat. Genre d'insectes de
l'ordre des hyménoptères, section des porte-aiguillon , fa-
mille des mellifËres, fribu des apiairts, très-rapproché da
genre des mégachiles par l'allongement et la forme du labre ,
ainsi que par la brosse soyeuse qui garnit le dessous de l'ab-^
domen des femelles; mais les chéloslomes ont le corps plgi
étroit et plus alloi^é, oii in-esque cylindrique ; les troispre-
nriers articlei des palpes labiaui sont 'continus, et ie qua-
..» C H E
triéiine on le dernier, et non le troisième; est insère sonA
l'eiU-^WÎ^ «térienre du précédept; les palpes maxillaires
•ont ;1^^ s -courts et composés de trois articles ; les mandibule»
(Ont très-avancées, particulièrement dans les femelles, ar-
qué ea.e^fourcbue s ou bidentées ^ leur cslrémité.
Je ne connois encore qu'une espèce, dont la femelle a été
placée par Fabricius avec ses Antuophores (^irunconan')i
c'est Vapïs maxiilosa de Liniiieus; elle est noire , arec le bord
des anneaux de l'abdomen blanc ; la brosse soyeuse du ventre
est cendrée. Je soupçonne que Linnœus a d«éslgné le mâle sous
le nom de^umomnù; Faliriciusen fait un hy^e. Cetinsecte
place son nid dans le tronc des vieux arbres. (L.)
CHË-LUM. Suivant ]!jOureiro, les Chinois donnent ce
çom k un Nerprun, Bhamnus Uneatus, Linn. (u(.) '
CHELYS. F: Chelide. (DESM.)
CHEMAN. Nom arabe d'une espèce de ConcoiibrE,
Cucumis Dudaim , Lînn. (ln.)
CHElVIIS.NamqucrondoQne,enEeYpte,auPARArs,(;LH.)
CHEMNITZIA. Nom donné par Heister à !a Lagœcib
COMlNOÏDÈ. (LM.)
CHEMPS, HAMOS et HALHAMA, Noms.arabes
du Pois chiche ( Gcêr arietinum , Linn.) suivant Camerarius.
Ijes-Arabes modernes nomment cette plante malaneh^' lors-
qu'elle est chargée de fruits encore rerts >, quand ceux-ci sont
«ecB, ils les appellent homnuâ. (ln.)
■ CHÉNA. Dénomîilatlon générique, en grec moderne, da
Cahard et de là Sarcelle. (S.)
CHENAIE. C>st un lieu planté en Ch^bs. (s.)
CHËNÂLOPEX.. Oie ou canard révéré des anâens
Ej^tiens , À cause de son attachement pour ks petits. C 'est
le nomgrecde \Atardone; mais Maiwing l'a appliqué au gnaid
pia^auin. V: QanARD. (V.) , > .
CHËNANË. Oo.appelle ainsi, dans le. département du
Loiret, une terre ai^euse, m41ée de sable, peu propre i
ta culture, (B.)
CHENAR. Ari>re qu'on cultive beaucoup en Perse. Il a
une écorce ymx et blanche ; ses feuilles sont ramassées k
l'extrémité des rameaux, et d'un vert brillant. J'ignore qtiel
est le genre imquel il appartient, (s.)
CHENARD. Synonyme de Chenevis. (b.)
CHÊNE, Quercui, Linn. {^Moitoéck polyandne.) Genre de
plantes de la famille des amentacées , qui a quelques rap-
ports avec le cbiftaignier et le noisetier, et qui comprend
de grands arbres et des arbrisseaux indigènes ou exotiques,
À feuilles simples et alternes , ordinairement découpées , et
à fleurs uoisexùelle». Les fleura mâles et les llemrs femellei
dt, Google
ftrj-xe- J'en/'. 4 ■ ^-^^^ laJofi^eri
o^^Ic
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OHE „3
viennent snr le même individu ; elles soitt incomplètes et
lans pétales. Les premières naissent plusieurs ensemble snr
des chatons minces , lâches et pendans, situés aux aisselles
des feuilles inférieures des jeunes rameaux. Les secondes
sont solitaires, ou groupées en très -petit nombre sur les
mêmes rameaux et dans les aisselles des feuilles supérieures.
Elles sont tantât sessiles > tantôt soutenues par nn pédoncule
commun plus on moins long.
Chaque fleur mâle ofTre : un calice membraneux formé
d^une seule feuille découpée en quatre ou cinq segmens ;
quatre àdix étamînes dont lesfilamens, très-courts, portent
des anthères- assez larges et jumelles. Chaque (leur fe-
melle présente : un involucre resserré au sommet , et pres-
que fermé avant la maturité du fruit ; un calice très-petit
à six deots aiguës , appliqué à la base du style ; et un ovaire
à trois loges con&ses , portant un style court , terminé par
trois, quatre ou cinq stigmates sillonnés et réfléchis.
Le fruit , qu'on non>me gland, est nne espèce de capsule
ou de coque ordinairement ovoïde, quelquefois spbérique,
enchâssée par toute sa base dans une coupe 'ou cupule hé-
misphérique assez épaisse, lisse an-dedans, écailleuse, ta-
bercoleuse (*u hérissée en dehors, produite par l' involucre
qui s'est atcru. Cette coque , qui est formée d une peau car-
tilaginense et très-polie, ne s'ouvre point; elle contient nne
amande de même forme , dont la substance est assez dure ,
communément d'un go&t âpre et anstère , et se partage en
deux lobes. Ces caractères sont figurés dans les Ulustralions
de Lamarck,'[^, 7^^.
De tous les arbres qui peuplent nos forêts , il n'en est
point qui ait un aspect aussi imposant que le chêne, et qui
annonce autant de vigueur. Il est l'emblème de la dm'ée
et de la force. Son élévation , sa grosseur et l'épaisseur
de son feuillage attestent sa supériorité sur tous ceux qui
croissent autour de lui. C'est le premier, le plus appa-
rent et le plus beau de tous les arbres indigènes à l'Europe.
Dans raDti<|uité , il fut un dbjet de véuéraiion pour ces
peuples qui prêloient une âme à tontes les productions de
la nature. Les chênes de la forêt de Dodoue rendirent des
oracles ; depuis , ceux des -Ganles servirent d'autels à ses
prêtres : c'étoit sous leur ombre sacrée que lesDruideschan-
toient des hymnes à l'Étemel. Chee les Grecs et les Ro-
mains , une ■ branche de- chêne , tressé© en couronne , (ut
toujours regardée comme la plus belle récampense qu'on
pût oflrtPà la vérin; et:L'estiniaUe citoyen ^ui l'avoît mé-
ritée, s'en tenoitplns honoré' quâis' il- avoit été comblé de la
faveur des rois. C:Ëst. ainsi que tout étoit ennobli et agrandi
par l'imagination vive de ces faoïtuaes > qui nous ont pr^f»
,3o C H E
cédés de vÎDgt stècles. Anjourd'Iini noos ne voyons dam le
chêne qu'un simple objet d'utilité ; et cet arbre mperbe ,
consacré autrefois à Jupiter^ et <pâ re^t jadis tous les bon-
nears des mvstéreg , ne présente maintenant à nos yeux
<gue de froids matériaux pour nos ■ édifices , pour notre
marine «t pour nos dirers usages domestiques. Cette vul-
niére de l'enrisager est moins brilUnte , il est vrai , que celle
des Grecs , mais elle est plas saine ; et si, considéré sons ce
point de vue, il n'obtient pas les éloges pompeux des anciens,
ceux qu'il mérite sont au moins plus réels et mieux fondés.
Ce ^ure est si nombreux , qu'il a fallu le partager en plu-
■iears sections. Leurs limites n'étoieot pas faciles à tracer.
Quelques botanistes ont divisé les cbéneS en chênes d'Eu-
rojfe et'en chênes d'Amérique. Cette distinction ne présente
pomt de caractères assez positifs , comme on peut facile-
ment s'en conraiacre, J'ai cm trouver, dans la forme
assez constante des feuilles • un bon caractère pour rassem-
bler, sous un même paragraphe* un certain nombre d'es-
pèces; et je me suis arrêté î ce plan. Il offre, selon moi,
un grand avantage à celui qui étudie la nature , puisqn'en
voyant un chêne il peut , k l'inspection seule de ta feuille ,
dire tout de suite à quelle section il appartient. L'ordrç
dans lequel les espèces se trouvent successivement décrites '
dans: cet article, est tel, qu'il correspond graduellement,
OU à peu près , i la forme des feuilles , selan leur plus ou
moins d'irrégularité. Ainsi, )'ai placé en tête de. la série,
les chênes qui ont les feuilles découpées très-iiTégulière-r
ment , et à la fin , ceux qui tes ont tout-À-fait entières.
I. Chênes dont les feuH/es sont d^cqupées en loba iifé^tiuaif
obtus ai carrés , et plus ou moins profonds.
CniNfe A U>NG$ PÉSOMCULES , vulsaîrement le chêne
blanc, le gtavelin, (^iercusracenwsa, Lam. C'est un très-
grand et bel arbre, qui vit fort long -temps , dont le bois
est d'une etcellente qualité , et que l'on peut regarder comme
le plus utile et peui^tre le plus beau de ceux qui croissent
en Europe. Il lait', avec le chêne roure , le fonds de nos
forêts. Dans les.bons terrains, il s'élève jusqu'à quatre^ingl-
dix pieds. Son tronc est gros , droit et bien proportionné ;
sa cune majestueuse est ample et oblongne , sans être conique
ni pyramidale. Dans son jeune âge , ton écorce est lisse et
d'nn blanc cendré; avec le temps, elle devient épaisse, ra-
boteuse , crevassée , brune ou grisâtre^ Cet arbre porte des
feuilles ovales, obloneues , soutenues par de très-courts pé-
tioles; elles sont plus larges vers.lenr sommet, et découpées
jusqu'à moitié ea segmens obtus ,- arrondis et sinneux; leur
L:,.,Li;<^ti=, Google
- C tl E »3»
Borface sap^rieare est Miie et d'un beau vert tbttti , rinfé-
rienre est Masque glauqne. Elles toàibent tons les ans , oa
restent séoies «ir l'arbre pendant l'hirer. Les fruits sont
soMtendns k de longs pédoncules , aunombre d'au , deux on
trois; ils oUirem des glands toojoars oblon^f mipeu cylin-
driques , plus on moins gros , et enchâssés dans une cupule
qui embrasse 'le quart di^land , et qui est fermée de petits
tubercules terminas par quelques poils.
On voit de très-beaux chênes blancs dans les fbréls des.
prpvinces de Picardie et de Flandre, et dans celle de Fon-
taineblean. Ce chêne est moins sujet k varier que le chén»
roure. Presque toutes les expositions, t^p les terrains Inv
conviennent : le fond des vallées, la pente des collines, la.
crête des môntacnes, le terrain sec et hnibide , la glaise,
le limon , le sable ; il s'établit partout ; maïs !1 en résulte
de erande^ différences dans son accroissem^ et dans la
quaBtédeson bois. 11 se platt et réosùt mieux dans les terre»:
douces, limoneoses, profondes et fertiles; son bois alors tst
d'une beUe renne, bien franc, et plus traitable pour la fente-
et la menuiserie ; il profite très-bien dans les terres dures et
fortes qui ont du fond, et même dans la glaise ; il y croll^-
lentemenl, Ji la vérité, mais le bois en est meiUeor, tien
plus solide et plus fort ; il s'accomnwde aasai des terrains.
. sablonneux, crétacés ou gravcleus, pourra qn'ilyait asses
de profondeur. Il ne craint point les terres grasses et
humides , oà il croit taétae très'promptement ■,. mais c'estj
an désavantage du bois qui , étant trop tendre et cassant,,
n'a ni la force ni la solidité requise pour la charpente.
Nul bois n'est , en Europe , d'nn usage si général que celui.
de chêne ; il est le plus recherché et le raeilleor pour la.
charpente de» bâtimeng, la construction des navires; pour la
structure des moulins., des pressoirs ; ponr la menuiserie, 1»
^ charronnage; poui des treUlages , des ëcfaalat, des cercles;^
saur du bardeau ,. des éclîsses , des lattes , et pour tous..
les ouvrées où It^ &at de la solidité, de la force ^ du volume-
et de la durée; avantaee particulier jt ce' bois, qui l'emporte^.
i cet égard, sur tous les antres bois que nous avons en £n-.
rope. Comme le chéné blanc a très-pea- de nœuds, il se
fend aisément en douelles, et il est unique pour. faire des
tonneaux, des r^ives, des ftniloin et autres ««ses nécessaires
à la confection du vin.
Le désavantage de ce chêne, ainsi qa&^ chêne ronre et;
de quelques antres, est d'avoir beaucoup d'aûbîer d'une,
qualité bien inférieure k celle du cœur du sois. Cet aubier,.,
qui est tris-marqqé et d'une couleur particulière , se pourit
j^romptentcnt dans les liem hiinu4çi i.et qaaqd.il'esj ^ac.^
n, Google
sèchement, il est bicotAt vermoula, et corrompt tons lea
bois voisins. Il faut donc J'eniever avant d'employer le bois,
li'écorce de chêne pîlée et réduite en poudre , forme le meil-
leor tan pour la préparation des cuirs. Quand elle a servi i
cet usage, on-rempîoîe ^ faire des couches dans les serres
chaudes.
Cet arbre, comme beaucoup d'autres chênes, sert d'faa-
bîtation à une quantité d'insectes qui aiment à se nourrir de
ses feailles et de ses 'chatons. Ces animauz produisent des
galles de différentes formes , qui ressemblent quelqueUois
i des fipuils. H y a quelques espèces de ce genre dont les
?;alles font un <ibj|| de commerce , et sont employées dans
es arts.
Les feuilles, l'ëcorce , i'aubîer, le bois, les ^laT^às^n chêne
et les autres productions particulières que l'on trouve acci-
dentellement sur cet arbre, telles que les galles, les guis, etc.,
sont d'usage en médecine : leurs vertus sont en général stip--
tique6 et astringentes.
Cbêne rodre on rouvre, Cbêne cohhch a glands
8ESS1LES, Quercus roèur, Lânn. Il n'est pa^moîas commun
dans nos forêts que le ckéne à grappe , mais il lui est inférieur
dans la qualité de son bois. Ce chêne, qui forme une espèce
Irès-distincte , varie beaucoup dans plusieurs d« ses parties.
La grosseur différente de ses fruits, les découpures de ses
< feuiUCs plus ou moiss profondes, lenrs surfaces inférieures
tantôt lisses , tantât chargées de poils , la coalenr rouge ou
blanche de leurs pétioles et de leurs nervures, etc., pro-
duisent plus de quarante rarîétës, qui, pourtant, peuvent se
réduire aqs six suivantes, savoir:
Le Ckéie mure à larges feiàllês , vulgairement le àurelM,
bel art>re à feuilles lisses , et ayant des découpures peu
profondes et arrondies. Son gland est gros, court, pres-
que sessile, solitaire, et à cupule raboteuse. Le chine roure
ktdnié, arbre médiocre, dont les feuilles sont lisses et à dé-
coupures ondulées et comme crépues, et les glands petits et
disposés par bouquets. Le chérie nuire noirâtre , grand et
gros arbre d'nn beau port, ayantdes feuilles ovales, coriaces^
à sinuosités peu profondes, et de gras glands solitaires, i
clipule tuberculeuse. Il est commun dans la ÎOrët de Fon-
tainebleau. Le ehêne roure laitugineuic , .arbre de grandeur
médiocre , qui se trouve en abondance au hoi» de Boulogoe
et à Sainte-Manr , près'de Paris. Son tronc est souvent tor-
tueux,sa cime irrégulière et mal garnie; il a des feuilles d'un
vert mat en dessus, chargées en dessous de poils, et des
glands assez petits, réunis par groupes de deux ou trois ; leur
cupule est courte etlégèrement tobercnleuse. Lx-cynèmureà
i:, Google
CHE .33
Irocheb; II s' élève p«u , a des fennies à peu près semblables k
celles de U précédente variété, et porte de petits glands
oblongs, et terminés par une pointe : on trouve ce chêne
dans la forêt de Fontainebleau. Il croît en Alsace un petit
cbêne, variété da roore, aue les babitans du pays nom-
ment cbéne de haie. Il reste petit, a le gland fort enfoncé
dans sa cupule, et les fibres de son bois entrelacées comme
celles de l'otme tortillard.
Dans ces six variétés de chêne roure , on distingue la
première À larges feuilles , qne l'on nomme quelquefois
chin£ mâla ; et la troisième qui , dans quelques pays, porte le
nom de chéaenoir. Le tronc du cbêne mâle déploie plusieurs
* maîtresses branches qui ne s'en éloignent qu'insensiblement
et en s'élevant toujours. San bois est plus pesant que celui du
chêne blanc on à grappe, et offre une plus graj|^e résistance :
les boulets le percent et ne le fracassent pas. iffoumlt plus de
pièces courbes propres à la construction des vaisseaux, qut le
chêne blanc; il ne réussit que dans leshons terrains, mais il
y vient aune hauteur et ànnegrosseur prodigieuses; il a de for-
tes racines pivotantes, obliques et horizontales. Le cbêne noir
• ou chêne roure noirâtre naît très-bien , subsiste et croît dans
les terres arides , y pousse de fortes racines rampantes, qui
vont chercher au loin leur nourriture ; ses bourgeons et ses
feuilles parois sent plus tard que ceux du cbêne blanc-, il est,
par cette raison, moins sujet à être gelé, et moins attaqua
aussi par les vaches et les brebis. Mais son bois est rejeté de U
construction des vaisseaux; il se tourmente beaucoup, s'il n'a
pas séché cinq à sis ans ai moins avant d'être employé.
Pour corriger cette mauvsfll qualité , il faut le laisser sécher
dans son écorce ; il a encore plus d'aubier que le chêne blanc.
Dans sa force, il est beaucoup pAs dur que celui de ces der-
niers; mais l'excès de sa dureté est un défaut : il brise les
outils; et, comme il est rempli de noeuds , il ne peut être
' employé Â autant d^usages. Quand il est jeune, il. est plus
flexible que l'antre ; avec le jeune boi» de chêne noir, on peut
faire des cuves .■ on ne le peut pas avec le même bois de cbêne
blanc. I^e to^s nos chênes communs, èelui qui donne le
meilleur bois pour le chauffage, est le chêne noir; il fait un
feu plus ardent et plus durable que le bois du chêne k grappe
on du cbêne mâle. Ce dernier, qu'on appelle â Bordeaux
rkêae. bâtard, participe des bonnes et des mauvaises qualités
du chêne blanc et du 'chêne noir.
Le CtlÊNE DE L'ApEWNIN , OU CflêNE A FEUILLES HIVER-
nu.E$, Queivus apemùna, Lam. Il a- beaucoup de rapports
avec le précédent. Ses feuilles sont plus larges et moins
profondément découpées; elles conservent leur verdure pea-"
i , Google
a34 C H E
dant l'hiver. Ce ehéne crdi en Italie rar \t» montagnes de
l'Apennin, aux enriroQS de Lyon, en Sonabe et en Porbigal.
CninE SEsPYRtHÉES, ou Chêne Cyphè^^ Quemafa^
giaUi, Mas. nat. Ses feoillea sont oblongues, ovales, pro-
fondément découpées en lobés obtus, et presqae sessiles ;
elles tombent toutes dès l'entrée de l'hiver; ses branches
ïont relevées-et resserrées presqne comme celles du typris. 11
croît dans les Pyrénées et dans la Basse-Navarre.
Chêne grkc on «etit Chêne, Qtarais esatha, Lànn. On
le nomme aussi chine-hêtre. C'est Yeicuhis de Pline. Cet arbre
est petit , a des fruits sessiles et des feuilles lisses , décoa-*
pées jusqu'à moitié en lobes un peu dittans , les uns ëmous- •
ses , les antres pointus. Il se dépooilte tons les ans , et porte
deselands lo^s , assez doux, k cupnte nn peu piqnante.
£n Grèce , en Dalinatie et en Italie , où croit ce chêne ^ les
padvres gens rédoisent ses glands en farine, et en font an*
espèce de pain dans les années de disette.
Chên& obtusilobé ou Chêne gris, Qu«mu çAbaUobai
, Mich. C'est nn arbre qui s'élève à cinquante pieds , avec un ,
tronc droit; spn écorce est blanchâtre, sa ramification ré-
gnlière ; ses feuilles à cinq lobes tronqués et écbancrés , i
sinus profonds , à base aiguë et à pétiole court; ses ^ands
ovales, d'une grosseur médiocre, enchâssés i moitié dans'
leur cupule. Ce cbéne croit dans' l'Amérique septentrionale.
Sa fructification est annuelle et abondante ; et son-boîa très-
estimé pour les usages économiques.
' ChÊI4EFIUSÉOqCh$NE ASacMnOlT, QiMrcil>»M(7«£«sa,
Mich. Sa hauteur est de soixante à quatre-vingts pieds. U a
une écOrce lisse et peu gercée , même dans l'âge adulte ; des
feuilles drapées , À sinus profonds et k lobes obtus et comme
crénelés. On trouve ce chêne dans le nord de 1 Amérique,
i l'ouest des monts AUéghanis. 11 donne ses fruits dans
l'année. Le gland est ovoïde , fort gros , trèft-enfoncé dans
sa cupule dont le bord est chevelu. jLorstpie cet ail)re croit
dans les lieux élevés , son bois est de bonne qn^té ; ses-
feuilles portent de petites galles très^velnei.
Chêne blanc aquatiqoe, Quema fyralày Mlcb. Celui-ci
vient dans la Caroline méridionale et la Géorgie. On le
trouve fréquemment dans les lieux aqaatîques et bas. Il s'é-
lève à cinquante ou soixante pieds, it présente une écorce
-unie et des feuilles lisses , À sinus obtus, et à lobes comme
carrés , et bordés d'angles aigus ; le lobe terminal a trois
pointes. Ses glands, qui mûrissent dans l'année , sont enve-
dt, Google
C H E . ,35
loppés presque eiKîèreinent par la cupule , qui csl hérissée
-de tubercules aigus:
Chêne noib, Quema râgra^ Linn. On en distingue trois
rariétés , qui sont peut-être des espèces distinctes ; savoir:
Le chêne noir a/fuotique, Lam. C'est le chêne oquaëque de
Michaux, qui croit en Amérique, depuis le Maryland jus- '
qu'à la Flonde. Il s élève de cinquante -cinq à soiiante pîeds.
Sa fructification est bisannuelle : ses (leurs mâles ont cinq
étamines, et ses fruits sont presque sessilea et à peu prè»
. spfaérîques. Son bois est peu estimé.
La plupart des chênes de l'Amérique 3eptentri<»iale , dit
Michaus , produisent dans leur jeunesse des feuilles diffé-
rentes de celles de l'arbre adulte. Mais la nature a tellement
prodigué ses variations sur le chéue aquatique , qu'on trouve
souvent sur un même individu adolescent des feuilles obtuses
et des feuilles aiguës ; des feuilles lancéolées et entières, mê-
lées avec d'autres qui sont sinuées. Quand cet arbre est daus
toute sa force, ses feuilles sont communément en fonne de
coin , et leur sommité est sinueuse on à lobes peu sensibles.
Son bois est peu estimé. Il seroit cepeudant d'un bon usage,
si on le coupoil lorsque la sève est interrompue ; mais cette
métbodén'est pas pratiquée en Amérique. On y abat indiffé-
Amment les arbres en été comme en hiver, pour les em-
ployer immédiatement à la construction des maisons et desna-
vires. On a souvent confondu cette variété avec la suivante.
he/Aéne noir à larges feuUtes, Lam. , ou simplement le cft^
noi>, Mich. Il s'élève beaucoup moins que le chêne aquatique.
Ses feuilles sont coriaces , en coin, à base obtuse et à sommet
très-élargi. Sa fructification est, bisannuelle. Il porte des
glands ovoïdes placés dans une oQpul^ écaillense et faite en
fovme de toupie. On trouve ce chêne dans la Nouvelle-Jer-
sey. Son bois est ma&vais , el n'est employé que pour le
chauffage. \
Le chine noir à feùSles sinuées, Lam. fl a ses fenilles pro-
fondément découpées comme celles de certains mûriers , et
chargées en dessous d'un duvet rare et très-court.
Ch£nE QUERClTaON Ê IXUILLES ANGULEUSES , (^erCttS tÙU>-
ioria angidosa, Mich. I) croit sur lesbofds du lac ChampUîn
et dans la Pensylvanîe , s'élève jusqu'à quatre-vingts pieds , a
une écorce noirâtre et des feuilles ovales très-larges , à lobes
peu profonds, bordés d'ansles terminés par de petites pointes.
Son trOnc a de trois à neufpieds de diamètre. Cechênedonne
ses fruits la seconde année après la floraisoti. L'écorce de
cet arbre est employée' en Amérique par les tanneurs ; eU#
fournit une écorce jaunâtre..
dt, Google
W. Chines dont let feuilles soiU âéeoupées pha ou tnoùuprofon^
démeitt en lobes inégaux à ienninès en pointe.
' Chêne A CUFUI.E CHEVELUE , Quercuf crûiûti , Lam. On en
connoît quatre variétés, qui sont:
Le chrne à gros glands ckei>elusoV[\tt:kéne4i Bourgogne. Grand
et bel arbre qu'on distingue aisément du chêne à grappe et àa
Mne mure , par ses feuilles oblongues' , jprofondémcbt décou-
pées, presque en lyre, et par ses stipules nombreuses et li-
néaires, 11 porte des glands presque sessiles et assez gros , qaî
viennent deux ou trois ensemble ; leur cupule a ses écailles en
filets allongés, terminés eu pointe. Ce chêne croît dans la
Franche-Comté, aux environs de QuAigey ;ob le trouve- aussi
dans une grande partie de l'Asie mineure et de la Syrie. 11
s'élève à une grande hauteur, et fournit un bois excellent. Ce sf
le quercus orientalis lailfolia, glande tnajiimâ , cupidâ rriniid de
Tournefort, et celui qu'an apporte k Constant inopte , des
côtes méridionales de la mer Noire , pour être employé k la
construction des maisons et des navires.
Le chêne remis , t^uercus cerris , Linn. Arbre moins grand et
moiasbeau que le chêne de Bourgogne , àfeuilles découpées à
peu près de la même manière , mais moins longues. 11 croit
dans les lieux pierreux et montagneux de l'Europe australe. #
Ue chêne à petits glands chevelus , querrus orienialisangusli/blia,
glande minori , cupulà cn'nHâ , Toum. Ses feuilles sont un pen
.étroites, à découpares sinueuses ; ses glands petits , courts ,
sessiles, et à cupule comme chevelue : il vient dans le Levant.
Le Chéns ANGouHOis , appelé quelquefois cA^fM ^uswi.'
Arbre d'un beau port, dooi les feuilles sont molles et velues,
et très-profondément découpées, en segmens émoussés à leuc
sommet , tantâl simples , tantôt munis d'angles. Les glands
sont sessiles , et la cupule hérissée. 11 crott dans rAngoumoïs,
les landes de Bordeaux , et en Espagne. Il est le seul des
chênes d'Europe qu^ pousse des re)etans de ses sacines. Son
écorce est excellente pour le tannage.
' Chêne BLAMC A, FEUILLES PIHIUTIFIDES, Quercus olba pirma-
Ufida, Sa hauteur est de soixante pluls ; il est revêtu d'une
écorce blanchâtre , et se couvre &ç feuilles presque unifor—
mément découpées en lobes très-profunds et opposés, entiè-*
rement couvertes de poils blancs dans leur jeunesse. Sa fruc-
tification est annuelle ; il porte des glands ovoïdes assez gros,
et à cupule'tuberculeuse.l)ans l'Amérique septentrionale, o£i
cet arbre croit , on préfèi:e son bols à celui ^e tous les
autres chênes , pour la construction des maisons et des na-
vires; il sert à tous les usages économiques , et fournit un.
excellent merrain pour les tonneaux à liqueurs spiritueusest
L:,<,i,z<,d_:,Go'oglc
C H E a37
. CbÈrzhovgv., Queraaruhra, Linii. On en disUngae deux
variétés , savoir : le ckéiie rouge àlarges feuilles , Lam. , qui
s'élère jusqu'à quatre-vingt-dix et cent pieds , et qui vient
naturellement dans la plupart des contrées de l'Amérique
septentrionale : les Américains l'appellent reJoaA.Ses feuilles*
qui rougissent avant leur chute , ont de très - longs pétioles ;
elles sont élégamment 4*!conpées en lobes assez profonds \
subdivisés en plusieurs segmens aigus, et terminés par des
pointes sétacées. Ses fruits ne mûrissent qu'un «^eprès l'ap-
parition des fleurs femelles. Le gland est ovoïde^coart, assez
gros , surmonté d'une petite pointe , et enchâssé au quart
dans une cupule en' soucoupe, et un peu unie.
Cet arbre, qu'on trouve depuis le Canada jusques dai^ Ia>
Géorgie, est, dit Michaux, un de ceux qu'il seroïtteplus
avantageux de cultiver dans toute l'Europe, Son bois , quoi-
que inférieur en qualité à celui du cliêne blanc, est cependant
très-employé pour la charpente et le charronpage.Sott écorce
est préférée à celle de toutes les autres espèces pour' le tan"
nage ; elle contient un principe beaucoup plus actif que celle
des chênes d'Europe employée au même usage. Il croît ra->
pïdcmentdans les terrains sablonneux, ferrugineux etfrdîds.
Ceux qui ont été envoyés d'Amérique , et plantés k Ram-
bouillet , au nombre de plusieurs milliers , sont parvenus ,
en moins de dit ans , à plus de trente pieds de hauteur , et
cependant ils avoient été replantés deux fois. Cet arhrË est
naturalisé dans la terre de Duhamel ; il y fructifie tous les,
ans , et s'y reproduit sans culture.
L'autre variété est le chint rouge dieséqué de Lamarck, que
Michaux appelle chêne des marais, querr.us palastrii. C'est, de
tous les chênes d'Amérique, celui qui varie le moins :.on le
trouve depuis la N ou velle-Angre terre jusqu'en Virginie ; il
est particulièrement employé à faire des roues , des pieux ou
goteaux, etc. 11 ne s'élève qu'à trente o.u quarante pieds,
es feuilles sont découpées pn sept .lobes oblongs^, et à sub-
divisions aiguës i.sa fructi&catian est la même que celle du
cliine-saide.
Chêne écaelate', Quercus coccinea , Michaux. Arfare de
soixante-quinze à quatre— vingts. pieds de baut, quicroîtdans
la Virginie et la partie élevée des deux Carolines. Il porte
de très-belles feuilles à pétioles très-longs, à sinus trés-arron-
dls , découpées en sept lobes , comme celles du c/iéfie des
marais, mais beaucoup plus grandes; chaque lobe est terminé
par plusieurs dents aiguës. Sa fructification est bisannuelle ; .
le gland est ovoïde , surmonté d'une pointe , et enchâssé aux
deux tiers dans une cupule faite en toupie et très-é caille use..
Les feuilles de.ce chËue prennent, à l'approche^de l'hiver, une
i:, Google
338 C H E
conlear ronge. Son bois est prétéTé à celui du diéM rouge;
maï&son écorce est moins estimée pour le tannage;
CnâNE DE Catesbt , Querriu Cattsbai , Mich. 11 s'éUve à
trente ou quarante pieds , à une écorce noirâtre ; t raboteuse, .
et des feuilles coriaces , (isses , luisantes , rétrécies à lenr
base, et découpées profondément eu trois ou cinq lobes, sub-
divisées en angles pointus. Son gland est presque sphérîque,
et recouvert à moitié par la cnpme, dont les écailles du bord
sont replidrfKntériearement. Cet arbre croU dans les terraîna
secs et aridSdu Maryland, de la Virginieetdes Carolines:
son bois n'est bon que pour le chauffage.
.CHÊNE VELOUTÉ, Quereiu f^cota , Mich. Sa hauteur es I
de ^nquante à soixante pieds ; sa fructification bbanmielle ;
son gland peUt; ses feuilles sont pétîolées, et découpées
en lobes très-ouverts. Ce châne croit dans l'Amérique sep-
tentrionale.
CaiNE DE Banister , ou VEiTt Chéiie velouté , Quer-
eus Bamsteri^ Mich. C'est un eh^ne qui ne s'élève pas axi-
deb de neuf pieds'; il crott dans l'état de Massachusetts ,
de New-Yorck et de New-Jersey. Ses feuilles ont de longs
pétiDIes, sont drapées en dessous , et divisées en cinq lobes
entiers et aigus.
Cbêne TRILOBÉ , Quercus trUobà, Mich. Une haatenr de
cinquante \ soixante pieds ; une écorce unie ; des feuilles en
coin allongé , à trois lobes placés il leur sommet , et bordés
chacnn de trois pointes ; une fructification bisannuelle ; un
glaiid petit', tout-à-faitsphériqne; une cupule en soucoupe:
tels sont les caractères de ce chêne, qu'on trouve depuis la
Kouve lie-Angleterre jusqu'en George.
III. Chines dotfi lesfaMa tord denUUes ou crénelées.
CatmKaKossESCUPOLE3,CBtsK-rELA.m,Quercuscegilops, L.
C'est un ari>re qui ne s'élève pas tont-à-fait à la hau-
teur de nos chênes roures. Ses feuilles sont d'un vert
riair , ovales -obi otigues , et bordées de grosses dents ,
dont chacune est terminée par une pointe. Son gland est
gros, court, un peu creusé à son sommet, et enfoncé dans
,une cupole sessile , fort lai^e , et hérissée de longues écailles
obtuses; c'est cette cupule qui est la yelonède du commerce.
L'arbre qui la produit croît dans les îles de l'Archipel et dans
d'autres parties de l'Europe australe et de la Torquie d'Asie :
oo en voit une très-belle figure dans le Voyage d'Olivier
dans Tempire ottoman. Les Orientaux, les Italiens, et. les
Anglais emploient la velanède dans les teintares, ainsi que
la noix de galle.
GlÊNE * miiu.ES 01 Ca&TAlGinEB, Çuern» pnims , Unn.
M
C H E ,3,
On connott cînq variëtéi Ae ce chêne | tontes croÎMcnt dans
l'Amériqne septentrionale', leur fructification est annBclle ,
et Teur fruit pédoncule. Ces rariétés sont ;
i." lie Chêne diâbaofgrdes ammpi ou desHaee boa , Qaer-
cus prima pahatris , Uich. Il est appelé par quelques bo-
tanbtes , chAu à écorce de platane. C'est un ari>re de la hau-
teur dé soixante-dix ^ quatre -y ingt-dix pieds , dont l'é—
corce blanchâtre se détache par bandes longitadînales, lors-
qu'il est parvenu i l'ige adulte. Ses feuilles sont pélioléeSf
oblongacf, orales, élarnesTcrsIe sommet, et bordées de dent*
larges et un peti inégales; elles tombent chaque année.
Ce chêne croit dans les forêts humides de la partie basse
des deux Carolines , de la Géorgie et de la Floride. Jl est
remarquable par la erosseur de ses glands , qui sont dom ,
abpndans, et recherchés par les animaux sauvages. Son boi^
est «KcelleM et très-employé pour le charronnage : il est sus-
ceptible de se~ diviser î os tel point, qu'on en fait des cor-
beilles et des balais.
a.* Le Chine châiai^ier des monlagna , ^iervûs prima
tnorOicola, JAich. Ilest demoitiémoiashaut qucle précédent,
et a des feuilles presque rhomboïdales et i dents à peu près
égales. Il crott en abondance sur les plus hautes montagnes
ûe l'Amérique septentrionale. Son bois est aussi bon que
celai du chtoe blanc , et son écorce est très-estîmée par les
tanneurs.
3.* Le Chine chétaigider des IBinoit, Querçua prima aai\
nûaata , Mich. Les feuilles de celui-ci sont ovales , allongées^
lisses et glauques , quelquefois blanchâtres , i longs pétioles
et il dents très-aiguës. Il croît iusqu'i la hauteur de quatre-
vingts pieds dans les contrées fertiles situées à l'ouest des
monts Alléghanis -,.la température de cette partie de l'Amé-
rique scpleutrionalc étant la même que celle du nord de
l'Europe , on pourroit y cultiver ce chêne et le précédent.
Ils portent des glands doux , comme les autres variétés de
cette espèce ; leur bois est excellent , et leur écorce très-
employée ponr tanner.
4.' Le Ûténe (^iiuptaptn , Quercus prima pmtula , Hîch. On
le trouve en Virginie tt dans la Caroline. C'est un des
tins petits chênes connu. Il a tout an plus trois pieds de
aatenr. M. Bosc, qui l'a obserré en Caroline , le regarde
comme me espèce distincte.
5.* Le Oiae chéta^mer vebt , Çimtcus prima tomaitcua ,
MIcIl 11 croît dans le pays des Illinois. Ses feuilles sont dra-^
pées , prosqne ovales , à àtMa très-ohttises. Son gland est
doux et bon àmangcr.
CBfiHB DE Xk OUIB 01^ «OIWBUa, Qwvus ù/tetoHa^
dt, Google
»4o C H E
Oiiv. , figuré pL B, 17. Ce cMne , dit Olivier ■( Vr^of^ âans
fempire ait.), porte une tige tortueuse ; il atteint rarement
la hauteur de six pieds, et se présente plus souvent sous
celte d'un arbuste'que sous celle d'n^rbnsseau. Ses feuilles
so^t lisses , d'un vert clair , tant en dessus qu'en dessous ,
portées sur nu pétiole assez court , et bordées de dents ter-
minées par une pointe peu aiguë. ËUes tombent cbaque an- '
née à la fin de l'automne.
On trouve cet arbre dans toute l'Asie mineure , depuis
IS'Bosptiore jusqu'en Syrie , et depuis les côtgs de l^rc1up«l
jusqu'aux frontières delà Perse. Il produit des galles em-
ployées à la teinture.
Chêne nain , Quercus humilù , Iiam. Selon Bauhin el La-
marck , ce chêne s'élève k peine à la hauteur de trois pieds;
ses feuilles ressemblent à celles des chênes verts, mais
elles tombent tous lesans; elles sont oblongu^, bordées '
dé dents un peu grosses, et ont un fort court pétiole. Cet
arbuste ou arbrisseau est commun ^n Portugal.
Cq;ËKE DE Portugal, Çuerciu /i«ûûnica,Xam.'C'est un
arbrisseau, fort bas, sujet à porter des galles. H varie dans
■es feuilles qui sont petites , dures , tantôt ondulées en leurs
bords avec des dents pointues, tantôt crépues ethérissonnées.
Chêne LIÈGE, Quercus suèer, ' Linn. Il est de moyenne
. grandeur , toujours vert ci très-ràmeuxi Ses feuilles , grandes
à-peu-prèscommecellesdu chêne vert, spnt ovales , oblon-
gues, entières, dentées en leurs bords, et un peu cotouneuses
en dessous; elles ont de fort courts pétioles. Ce chêne croît en
Italie , en Espagne et dans le midi de la France. 11 porte des
glands quiressemblentfortà ceux du chêne commun.Ilests'en-
sible au froid; son écorce se fend et se détache d'elle-même,
quaqd on n'a pas soin de l'ôter. C'est elltf qui forme le liège.
On l'en dépouille tous les huit ou dix ans ; brûlée daOs des
vaisseaux fermés , elle donne une poudre noire ) appelée
noir d'Espagne, qui s emploie dans les arts.
Chêne d'Espagne, Quercus hUpanir.a, Lam. Cette espèce^
qui a beancoup de rapports avec la précédente , comprend *
suivant Lamarck, trois variétés, savoir : le chêne de Gùtrailar,
à feuilles ovales, en lance , grossièrement dentées. Le chêne
àfeuiiies tTœgilops , et qui sont bordées de dents plus grossières
et plus profondes. Le ckéiie tumère, à feuilles ovales, un peu
coriaces , très-planes et denté^. Le gland de ces trois chines
se mange.
Cbêne VEKT ou Yeuse , Quereus Uei , Linn. On en dis-
lingue plusieurs variétés : à feuiUes oblongues, à JeuUIes
élroites, ii feuilles laides , ii feuii/ff de houx. Cea arbres sont
i:, Google
c
C H F. ,4.
[lea élevés croissent lentement ; leur bois est diir et pesant,
eur écorce un peu crevassée , leur feuillage d'un vei\ sombre;
les feuilles ont unesobstance dure et curi.ice: elles sont petites
et bordées de dents piquantes et presque épineusrs. Elles ne
tombent ptnnt en V^^r, quelquefois le grand froid en fait
périr une partie. On trouve les r/iérus verts dans les contrées
, méridionales de la France , en Italie , en Espagne. Dans ce
dernier pays , il n'est pas rare d'en voir dont Ic^ronc a qua-
rante pieds de hauteur. Ils y sont très^employés poùt lés
ouvrages qui demandent de la force. Lesglands qu'ils portent
aont plus petiis que ceux du chine commun, mais de la m£me
forme.
ChÊKE a CoCBE^llXt, Quercus coccl/era, JAtni. ; Qiêne
kermès, vulg. le keimh. C'est un arbrisseau qui s'élève en
buisson , et dont les feuilles sont petites , nombreuses , lisses
des deux cûlés, luisantes, ovales, entières et bordées de dents
épineuses ; la cupule des glands est hérissée de très-petiles
pointes ouvertes et un peu roides. Ce chine vient spontané'
ment en Italie, dans le midi de la France , en Espagne ^
dans le Levant.. C!est sur cet arbrisseau qu'on recueille le
K£DHÈ5 {V. cem^.) employé en médecine et dans la teinture.
Chêne BALLOTE , Qtûrcus ballola , Desf. Il s'élève de trente
à quarante et quelqties pieds , a une écorce sillonnée et
brune , et des rameaux raboteux disposés en ime léte ovaley
ou quelquefois sphérique. Ses feuilles sont elliptiques , persis-
tantes ^ entières , légèrement dentées et cotonneuses en des-
sous ; leur pétiole est court. Les fruits sont sessiles ou portés
par un très-petit pédicelle. Le gland est allongé ; 11 a une sa-
veur douce , qui approche de celle de la châtaigne.
« Le baUale , dit I)esfontaines , crott en^raude abondance
dans les royaumes d'Alger et de Maroc ; il y em a d'immenses
forets sur les montagnes de ^élide , de Ajascar , de Tlem-
sem, etc. On le rencontre quelquefois dans les plaines^^r^us
en petite quantité ', on en vend les,. fruits dans les marchés
publics ; les Mam-es les mangent crus ou grillés sous la
cendre ; ils sont t^s-nourrissans , et n'ont aacuoe amertume-
Dans quelques cantons de U Barbarie , on eO exprime une
huile très-douce. Le boîs estdur, compacte et fort pesant; il est
excellent pour le chauffage ; on pourrait l'employer utilement
pour les ouvrages de charronnage et, de menuiserie; oh s'en
serviroit aussi avec avantage dans les constructions navales ^
civiles. Il seroit facile, et en même temps très-utile, d'accli-
mater et de multiplier en Froncé cet arhre.précieux ; il réus-
siroit sur les montagnes des parties méridionales delà France,
dont la température approche de celle des lieux où ii croît oa-
turelicmeDW ^
16 -
dt, Google
44» C H E
ChÊHE à feuilles BOIidEiï, Quercus rotuadifolia, Lam. ;
eu cbéne d'Espagne à glands doux. Ses rameaux sont nn
peu cotonneux et garnis de feuilles ovales , arrondies , pé-
tiolées, bordées de denU épineuses dans leur jeunesse. Il y a
quelques motib de croire qu'il ne diff^e pas dnchénebal-
. lote. Ses glands sont bons à manger.
IV. Qiines dont les feuiUa sont entUrtt.
' CaÈsv^kVLE, Quercus phelliK , Linn. Dans les principales
Tariétés comprises sous celte espèce, la fi-nctiii cation est bis-
annuelle ; les fruits ïent presque sessilés , et les feuilles très-
entières et plus ou moins allongées. Ces variétés sont;
Le chéne-^auie à feuilles longues , Lam.; à feuilles caduques ^
Alich., Quercua phdlos sylaaiîca. 11 s'élève de quarante-«inq jt
cinquante pieds, et porte des feuilles étroites, lancéolées,
aiguës par les deux bouts, k court pétiole. Ouïe trouve dans
les lieux humides de l'Amérique septentrionale ; il réassit
très-bien en France.
Ij^cfiéne-saule à feuiUes persistantes, Qùerais phellos marùâna ,
Mich. Il diffère du précédent; en ce que ses feuilles ne
•tombent point , et qu'elles sont Irés-courtflf. Oo le trouve en
^Caroline, près du bord de la mer. 11 fructifie à moins de trois
:fieJs de hauteur.
he chAie-saulenain, ou \eehtne stohmJire/QuercuspheÛospu-
miïa, Mich. tls'élève auplus de deux pieds.
Le ehéne àfeii3les nïbttsses , le chêne vei-t de Canilne , le rhêne
marùime, appelé aussi ckéné vif ^Amérique, Qiierats pkellos
■vètusifalia , Lam. ; Q. virais , Mich. Il s'élève à la haiitenr de
quarante pieds. Ses feuilles sont ovales-oblongueS, coriaces ,
persistantes, et portées sur des pétioles courts et rongeâtres,
ainsi que les nervures; les glands sont petits, oblongs et
enchâsses dans une Cupiilc faite en toupie et assez unie. Ce
'Ehéne croît depuis la Basse- Virginie Jusqu'à la Floride et Je
Misstssipî, à peu dèdtstatice de la nie'r; les -sauvages dç'lâ
-Floride retirent de' soin fruit une huile qp'ils mêlent dani
leurs alimens. Son liois est d'une escêllr nie qualité : d'ans le
'Midi des .Etals-lTnls", onl'êmplbie' à la conslniclîon des na-r
vires , qui sont «l'uriegrande aun'e. Le chêne manïwne croîs- ,
sant nature Ile ment dans un sol semblable à celnides Landesde
fiord'èauxi mërîïeroit dé filer l'^at'tention du gouvernement;
il offre nn moyen de mettre eK valeur ces plages incyHes.
■■ LecAAwvsûu/é rfhôW, Çwreuî; .fc^Wea , IVlich. Cet drbre ;
■^ontlahanteurëslMcqtiinzèàvingt pieds, a nne forme désS-
Çpéàble. On' le fictive dans là Cârrflirié ef la' GéOrgî^ ; soô
bèfe nVst'ëiiiplèyé qtie pour le chaAfiagé. SesfeûilleisioiiJ
f Étiolées , en lance , el aiguïs, ' ■■--• ^siu ' '
d=, Google
C H E ,iî
.Cjafiins i L&TTËS, QuenciM tmbncaria, Mich. I) a de» feuilles
prescrue sessîles, grandes, orales-obloiiguesetaiguës.JlvIent
- aanS r Amérlt^e septentrionale, à l'ouest des monta Allégha-
ois. On fait avec son hpis des lattes nommées essetUes ou iar-
dtaux, qui servent à conrrij- les maisons. Sa haateor est de
quarante pieds.
Cb£ne-labkieb., Queraa laurifiiSa , Mich. Il crott dans la
Caroline niiéridionale et la Géorgie, au bord de la mer et
dans les Sarina omdiragées. Son élévation est de «Disante
pi^s; son écorce estnaîe; ses feuilles, presque sessilM,'ont la
forme de. celiu du laurier.
GuJ^NE 9ES MwfJQiTËS , Quercus molucca, Linn. Ses bran-
ches sont redressées et m.0Dtante3 ; ses feuilles pétiolées el
orales -lancéolé es ; ses glands courts, gros et k cupule un peu
raboteuse ; son bois est dur , noueux et pesant (i).
Cuiiùrt du Qéim. — foutes les tempdra tores, tous les cli-
mats ne conviennent pointancA^. Lachaleur esccssive lui
est contraire ;- on n'en trouve point soiis la zone Torride ;
s'il Y en a, c'est siv les montagnes, à l'exposition du nord,
où r«ir est moins brûlant Les froids extrêmes ne lui sont
pus plus favorables; au-delà de SlnckAolni et en Laponie on
n'en voit point : il faut donc à cet arbre un climat tempéré.
Le degré de chaleur de l'Espagne et du midi d« la France
semble être celui quiluicooTicnt le mieux: -
LeMâxnase multiplie que de semences. 11 faut mettre le
gland en terre au moiuent de sa chute , qui est celui de sa'
pleine maturité.
Le terrain destine ausemÎK, doitâtre clos et bien préparié ;;
plus la terre, est meuble , mieox les arbres «iennanir; et comme
le chine pivote proftmdémefit, il vautmieuc défoncer le sol
oà il doit crottM avec la pioche qu'avec la ' charrue. Un
pareil travail fait à bras d'hommes, est plus coflteai sans
doute et plus long ; mais on travaille pour un siëde. ^Bsème
le gland à la volée, ou dans la direction des ailloitS', à de-
meure oii «n pépinière. Quelque méthode qu'on adopte , il
laut laisser des chemins dans le samis, saùier épais, faîre la'
part de» mulets, et ne pas trop en ter cer le glandt àsixpoctcës-
il pouril , à cilaq il< jaunit , À' trois «u quatre il lève mieux^
■ (i) La plupart d^i varidlrfï rilëei danï 'cel artW* , 'ioiit i» vtfrîlâ-'
bleseapècUi'aibiiqtnf^et'ri prouvé Jânimontnëmcrir^sift-le'ttf^flrf^
imprime dont faeoUkctÎHi'de ccuB'dèriàMiUL;'
; Née; l>iOtsiii>t«;^9jiapMij, a publié, S Madrid, la 'd«Rcri^t^n d'ai^
api^ilMui aQ^iitTpà,K.ciÂaei.à.a,\ Krafruiia mâricKotnMI ^iiaJ>fllilt
et BonpUiulr,il4oiilue venui aprèi,lui,,.en odI encore SAaixi. vingt-
d'eui ijbuv'élVei, origïnairéiiiles inoiilagnes du Mcxltiue, âïns lêiiriu.
perbc ouyragfi , ialiXaM Plealei ijuineiiahi. {Hôte de M. Base,)
dt, Google
»U C H E
Le chShe reprend difficilement lorsqu'il est transplante;
son long pivot en- est U principale canse : cependant une
bonne culture lui donne un chevelu qui assure le succès de la
transplantation. Pour la faire mieux r<;ussir, on doit préparer
, les fosses un an d'arance. On peut transplanter les chênes
depuis l'âge de deux ans jusqu'à cinq ans , et à deux époques
de l'année, suivant la nature du soL Dans un terrain humide
et frais, il ne Jaut les planter que pendant les mois de février
et mars , parce que les pluies abondantes de l'automne et de
l'hiver pourroiént nuire aux racines de ceux qui auraient ^té
plantés dans la première de ces deux saisons. Dans un terraia
sec , on peut commencer à faire les plantations depuis que le
fland est mur et que les feuilles commencent k tomber dans
automne ; à l'une o» l'autre époque , on doit prenne les ,
précautions suivantes.
Une faut jamais déraciner les jeunes chênes lorsqu'il gèle,
ou que le vent du nord soufUe avec violence ; car si ce vent
saisit les racines , surtout à la fin de l'hiver , que la sève
commence à circuler, elles sont , pour ainsi dire , desséchées
dans rinstant , toute ctrculation est interceptée , et les ar-
bres périssent Telle est souvent la véritable cause du défaut
de réussite. U vaut mieux les arracher danson temps de plliier
«t les planter dé soite.
Quand on a mén^é les racines des chéiuwtx, en les re-
plantant, il est inuUle de les recéner-, quand ooleiaécour-
téês t le recépage est avantageux. On peut faire un choix, re-
céper les arbres viciés , et non Us autres. Dans les forêts ^
leurs branches latérales périssent; lorsqu'ils sont isolés, elles
doivent être élaguées jeunes ; trop grosses, elles occasionent
des plaies à la tige , qui détruisent son intérieur. Si- on veut
que les chênes plantés en avenues, en bosavels ou en forêts^
prospèrent, on ne doit pas épargner les lahours pendant les
premières années.
Le chêne parvient, avec le temps , à ane hauteur Irès-
considérableiet à une grosseur prodigieuse. Plot , dans son
Histoin nalwdU âOxforâ , parle d'un chêne dont les bran-
ches, de cinquante-quatre pieds de longueur^ mesurées
depuis le tronc , pouvoient- ombrager trois cents cavaliers ou
quatre mille piétons. Ray rapporte , dans son HisUtiFe géné-
rale des piantes , qu'on voyait de son temps , en "Wes^jbalie ,
plusi«jirs;chêaes monstrueux, dont m) servoit de citadelle, et
dont un autre avoit tventa pieds de diamètre sur cent trente
pieds de hauteur. On peut juger de l'^borme grosseur de ces
arbres, ^E^Ptehii d<nit furent tirées les poutres-tt^oisversales
du fameux raîsseaa appelé It Bayeà DoDtrihg ^ ëonstnnt'soiu
dt, Google
C H E ,;î
tïbarles I^ roi d'Angleterre. Ce'cbéiie foninit qnatrejKMilrea,
chacaDe de quarante-quatre pieds ^ tongueur , sûr quatre
|iled& neuf pouces de diamètre.
Propriétés ei usages du Qtêne. — J'en aï dë)i fait conaohre
nue partie au cammeDcenient et dans le cours de cet article^
Ce qui me reste à en dire est peu de chose. Le bois de cb^aer.
naturellement dur et soirdc , durcît encore plus lorsqu'il est
éçorcë sur pied , ou parsonsé}our dans l'eau; ils'y conserve
des siècles , y acquiert de la dureté et la couleur de Téhènei
Aussi est^il employé dans lespilotis, pour les écluses, eidans
les machiner hydrauliques. Quelquefois ie tronc d'uii vieux
chéue se tortille ; it devient alors très-propre à faire des piliers
et des colonnes destinés à porter de grands poids.' Les plan-
ches de chêne sont ordinairement plus solides, mieux veinées,
quand en les refend sur la mailie. Quoique l'aubier, dans' cet .
arbre , soit épais et tendre t il Y a des moyens de lui doniMn
presque autant de force et de dun'
y. à l'article du BoiSL
presque autantde force et de durée qif'en a le coeur du bois.
Lorsque le bois de chéoe est coupé dans une saison ^çnve-
nable , et employé bien sec, il dure très-long-temps, pourvu
qu'il soil i, l'abri des injures de l'air. Pour le préserver de la..
pouriture , des crevasses et des vers , il faut t ." n'abattre le ,
chêne que dans le temps de l'année oii. i] a le moins d'h^mi" ,
dite intérieure , c'est-à-dire , en hiver: a." ëquarrir l'arbre
aussitAt qu'il est abattu -, 3." en plonger Ie4. pièces pendant
qnelqne temps dans de l'eau salée ; 4'" 1^^ mettre ensuite à,
couvert et les disposer de manière ^e faïr (et non, le soleil)
puisse les frapper librement Le bois dech^ae rougit quand' .
il est sur le retour. ' , . . _
Les feuilles de cet arbre ùourrisseQt lès animaux., 'pou-r
rissent lentement, et quand elles sont entassées, donnent une
chaleur plus durable que celle du fumier. Son écorce p'Aén
et réduite en poudre , fonne le ^eilleur ton pour ta prtf pa-
ration des cuirs ; quand elle a servi à cM usage, on l'eqipleie
à faire des couches dans les serres chaudes et des mottes à.
brûler. L'écorco du chêne fournit aussi une couleur fauve ,
et remplace , ponr le noir ,. dans la teinture et la chapelle-
rie , ses cupules et ses gales. Son fruit peut s'adoucir par
des lessives, la torréfaction et la germination. On a vu qu'il
est naturellement doux dans queltjues espèces , et qu'il se
trouve en Espagne , en Amérique , en Afrique et dans l'Asie
miifeure , des glands qui servent d'aliment au peuple.
Les glands frais ou sèches engraissent Ifts porcs et d'autres
animaux. Quand ils ont été ramassés aussitôt après leuc
i:, Google
,i& C H E
cïutf, pendant lé plus.foFl! soleil f et séchas eosurtn !i l'air mt
anfonri^ls^e conserVedt plusieurs années. Si on lê«fa!tma
,cércr dans l'eau trois ou quatre jours, et avant leur dessicca-
tion , ils perdront une partie de leur qnalité astringente
fifbyés, lorsqu'ils sent secs, etmSl^savecle son , ils servent
de. nourriture à la vol.iille , et penvent, dans cet état, être
aussi donnés auï chevaux, (n.)
. CftÈNEFHANÇAISi C'est, àCaxenne, le Chignon, (b.)
CHENE GREC et PETIT CHÊNE. C'est te Quercus
eseuié, Ltùn. K. CnêkE. (lh:)
CHÊNE MARIN. Espèce *i genre Varf.c, (b.)
CHENE .NOtlR. C'esulaBiGNONE A feuilles ombées. (b.)
CHENETTE «PETIT CHÈNE. C'est une espèce de
GerHandAE ( Tfueriam chaTttmdryt-, Linn. ). (LR.)
CHENETTE. f>t*e au mot Driade. (b.)
CHENEÎJSE: Nttrti flonné, dans quelques lîenx, à ï'Ar.ai-
FAirHKl(£«i)»nnu r.ar^laea, Linn.) Cln.) '
GHENEVILLE, eKÉNEVOTTE. T^e dn Cbawvrs
dépouillée de sa Filasse, (b.)
CHÈNEVlS.Cest'U^aine du Chanvre, (b.)
CHÈNEVOTTE. C'est la partie du chanvre que Toq
ronipt pour en lîrcr la filasse ; l'on fait, avec les chSnevottes,
de fort bonnes allumélfes dans les pays où l'on cultive beau-
coup de Chanvre, (s.)
CHÉNlER.' >'; Champignon CHÊNiER. (b.)
CHENILLE, Eruca, Lépidoptère dans son premier état,
on depois sa sortie de l'œuf jusqu'à sa transformation ei^
chrysalide. Il est , sous cette forme , un des animaux les plus
destructeurs, un objet de Kaine'pour l'économiste agricul-
teur , et un sujet d'observation des f\m .curieux pour le na-
turaliste pli i) os ophe.
Oiservatiçtis générales sur. les GteiùUes ^-TdathemeiU mi± ^era
caradins di^inetifi que ^ear forme evUrmait présenU.
Un Corps allonge , cylindrique , composé de douze parties
qu'on nomme onnenux; une tête écailleoge garnie de deux
dents; sc>2e,pattes au pltis , et jamais moins de huit, dontU^
six premières au antérieures, som écailleuses, et incapables
de s'allonger on de se l-accourcir d'uoe manière sensible,
quoiqu'elles puissent plus ou moins se recourber, et dont ïes,
autres, allongées ou raccourcies, gonllées ou aplaties an |ré
de l'insecte, varient par leur nombre , relativement aux dif-
férentes espèces , el sont membraneuses : lels sont les carac-
tères généraux et ifi plus apparens , qui ' '
guer an premier coilp d'oeil les chenilles
5 1, Google
Z H E ,,^.
-EnobseiTftDtmijieaidusparrïcaliirenient; niltts trouvons
qije les anneaux doQt le corps de la chenille est composé, et
qui, en se réunissant ou en s'éloignanl les uns. des autres,
servent à la marcbe , -saot assez sembl^les , à l'exception du
dernier- soMS lequel cat l'aons; leur circonférence est assez
sauvent circulaire ou ovales leur partie inférieure esiméàn-
nr^ÙM, pour l'ordinaire, plus aplatie ^ue la supéireure. II y
a des chenilles dont le milieu du désons de chaque anneau
fortno une espacé île luigiiette quÎTa ncourrlr l'anneau nui
le précède ; dans d'autres , les anneaux sont comme eutalltés.
dans cet endroit. Enfin , Le contour sinérieur de l'anneau-,
dfinsçluMeura espèces, a différentes inflexions. La. figure or-
dinaire de l'auus est um espèce de prisme à faces inégaleiï ,
ttonqué à son esb-émlté , et le plus s oavenl recouvert d'un
p^tlt ch^pero» chama..l.es ameSRix.s<Hitloas mBmhraiieux :•
c-e^t même ce qui distingneles chcniUes dêdlters autres in-'
sectes qui, comou clka., gut le coirpa allongé et composé de-
douze anneaoxj mais écaiUeux. ' "
' LatSte.est formée par deux espèces de calottes sphérïtpies^-
dunes et écaîlLeuses; on y remarque,' de chaque cAtë-, six
ppîuts noirs. eu ^orac de tubercules hémisphérique #i sem^-
niables à de petits yeux lisses, et & chacun desquels aboolit une
branche du nerf opaque; mais il «st douleur qaeces corpr
soient l'organe de la Tision; car' les. yeux que doit amirl'i»-;
secte parfait, sont cunrerts, dans ta dienDle, par tes denz-
calottes de la tjte. A la partie antétlewe.de la tët« est4»
bouche,. qui est. composée dedeux£bLrteSit(aadib|iles-, dures^
aiguës et tranchantes i avec lesqueltes la chenille coupe'if
luiurriture; de deuxmàchoires, portant chacune un pfilpe:fbrt
lifHirt, de figure conique, et d'une lèWslaférîenre ,. sur la'-^
<^elle on «Sertie deux autred pdlpasisébMables.-A' s<wex—
tréeaiié supérieure est unnianelon e^Endrique , percé d'un
petit trou, par oùnirt la soie que la obenilËetie, etquîoD
nninmelajî/^. La tâteoflreencoredeuxtréffipetîtes antennes^
d'une forme analogue à celle des paLpes.
' Sur les deux cdtés de .la chemlle , ott:v«it de petites ouver-
tures obLongues, en forme de bontonnïères, posées oblique
ment. Ces trpus, nommas st^fnaiesi soatTegardés comme les
. .<)rgànes qui servent k la Fespiration. U yen a dix-hnit snr la
longneùr de la chenille, neiïf d£ chaîne .c6té. Il^en a deux
sur chaîne anneau, excepté ^le -sétÂnd , la teoisième et le
demierquin'eniint pas. Les demipremiers trous, placés sur
le premier .anneau i répondent â cenx qui , par la suite , sa
trouveront sur le. corselet chi papiUon ; et les seixe autres , qui
sont depuis ^e .quatrième iiuqu'aa oaxi^me anneau inclusive—
aun^ uU%lct>uTetttsiirrabdiMn,enâe l'insecte, dans cedemie^
dt, Google
a^S C H E
Lessîxpaitei nenaaitiécaiHeutes, Bont dores, fizM, etter-^
miDéea en pomtes; elles servent d'enveloppe aux six pattes
que le papillon doit avoir. Quant aux autres appelées mem-
braiieiues , qui varient pour Te nombre et la figure , ce soBt
des espèces de mamelons larges; mous, armés souvent de
. plusieurs petits crochets durs, formant une couronne pins on
moins compile , pour s'attacher et se cramponner au besoin}
elles disparoisscm dane Tétat parfait.
Parcourons maintenant les principales varioles qu'une ol»-
tervalion plus suivie doit nous présenter sur l'extérieur des
chenilles. 11 n'y^a aucun genre d'animal Hont les espèces soient
formées sur autant de modèles , et si diiférens entre eux. Un*
des variétés , non pas les plus apparentes il est vrai, mais les
. plus ramarquabies , c'est que parmi les insectes anaquels on
ne peut s'emp£cher de donnevle même nom, il y en ait qui
ont plus depatlestesuns que les autres: cette variété nés»
rapporte' pas aux nattes écaÛleuscs, ou recouvertes d'un car-
tilage luisant, mais seulement aux pattes membraneuses , ov-
envelojfipées d'une peau flexible et molle. On appelle ces
pattes. qui varient par le nombre, et qui sont placées entre les
sis premières écailleuses et les deux dernières postérienres,
poUKiatensi^oires. Ily<a des chenillesqui ont huit pattes ioter-
médiaipes:,' quatre de ohtique cdté, ce qui fait, seize patlesea
twU.' Ces huit pattes intermédiaires sont attachées il quatre an-
ncads cdmécutifs ; quatre autres anneaux en sont déponmis;
aairAic : detix entre la dernière paire de pattes écailleuses, et'
la première paire d'intermédiaires, et deux entre les dernières
paJi^S'de pattes întermédiaires, et la paire de pattes posté-
xiBilrea' On trouve cttle distribution sur les plus grandes es-
pèces, de chenilles et les plus communes. D'autres n'ont qoe
trois pa1t«s intermédiaires'dechaipie côtév et quatorae pattes
«n.taut. ËUes ont trois anneawa de suitèsans.pattesr niais ces
troix ailweaur sont entre la dernière. pairedcs écailleuses et
laprsmi^c des membraneuses, on entre la' troisiénie paire-
de pattes postérieures etladeruière des pattes iotermédiairesl
21 y a des chenilles à-quaLorze pattes, qui demandent encore
une âuention particulière- Les deux pattes postérieures leur
masquent, mais le derrière' se termine souvent par deux Ion-,
gués cornes , qui ont de la solidité , qui peuvent s'approcher,
s'écarter plus ou. moins l'une de l'antre , se diriger en haut et
en bas v à droite et àgauehe , sans pourtant se comier sensi-
blement. Ces espèces de cornes ne sont qoe les étuis de véri-
tables cernes ch»iiBes, qui ont quelque ressemblance avec
celles des limaçons , et que la chenille. ne fait sortir d« ces
étuis que quand il lui plaît On ne compte dsBs jdusîeurs es-
pèces de chenilles qne quatre pattes iutermédiaireï^a ^tam
dt, Google
C H E ,^
pattes en tout, et i»iu d'antre» ^e dix pattes en tout; deux
intermédiaires sealemeiit. Les unes ont quatre et les astres
ont cinq anneaux de suite dépourvus de pattes, qui sont placés
cntreles pattes écailleuses et les intermédiaires. Ces chenilles-
«nt une démardie très-différente de ta démarche d& celles qui
ont hait pattes intermédiaires : ces ornières portent ordt-
■airement leur corps parallèlement au plan sur lequel elly
le font avancer , et leurs pas sont petits. La distribution des
{laltesdes autresles oUige à- marcher à plus siand s pas. Entre
es paltes écailleuses et les intermédiaires, il y a une étendue
de quatre où de cinq anneaux aii le corps n'a point d'appuL
£i une de ces chenilles, tranquille et allongée , comme elle»
le sont Kiavent , se détermine à mdroher , elle commence par
se laire une ^ortede bosse , en couHiam en arc la partie qui
n'a point de pattes; elle élève lemilleu plus qne le reste; elle
courbe cette partie de plus en plus , jusqu'à ce qu'elle ait ap-
fiortélesdeuipattes intermédiaires centre les dernières ëcail-
eas*s.Alor8clle cramponne ses pattes intermédiaires et pos-
térieures, et elle n'a plus qu'à redresser, qu'à remettre en
l%ne droite les cinq annéaur qu'elle a courbés en forme de
Loucle , et porter sa tête en avant à one dislanee égale k la
langueur des anneaux. Voilà le premier pas complet : pour en
&ire un second, elle n'a qa'à répéter la même manœuvre^
et elle l'eiécate assez promptement pour courir pins vite que
les précédentes qui ont plus de pattes. Cette sorte d'allure a
bit nommer ces chenilles des géomètres ou des arpenteuses ;
elles semblent mesurer le chemin qu'elles parcourent;, ailes
<p^iquent Air le terrain la partie de leur corps qu'elles
Courbent, comme an arpenteur y applîqneroit sa chaioe. La
plupartdecescbenilIesDegonfleatpoiot, ne contractent, n'al-
longent, ne raccourcissent point leurs anneaux ; elles res-
«emblent presque à un morceau de bois sec ; aussi sont-eltes
appelées desjirpeitUuses m bâton. Leur corps oblone, roide, et,
dans quelques espèces , de coidenr de bois , les fait souvent
prendre pour un petit bâton. Ce qui aide encore à les faire
méconnoHre , ce sont les atiitudfis dans lesquelles cUes se -
tiennent immobiles, et qui supposent nne force étonnante
dans les mitscles. On en voit qui embrassent use petite tige
d'arbre , la qoene d'ime fenitâ , avec les denx patteS posté-
rieures et les deux intermédiaires qni en sontprot^eS, et
q^n'elles cramponnent : le rcstedueorps.^levé verticalement,
demeure roide et immobile pendant des demi-theures et.det
heures entières. "D'autres soutiennent pendant aussi loug-
tehips leur corps dans une infinité d^autres attitudes., qui
demandent incomparablement plus de force ; car o& en vQÎt
^ aut]«i>eorp8etti'aîr, dans tontes les |^oâlioiis..£Ues sou-
dt, Google
,5o C H E
ijenneiA db mène leur c«rps ùoBiôbUet'apBès^luî avoir faitr
pi^eilflre -^Verses ooarbitres tout-À-fait bizarrei , aail le T«ntre!
4^n bas, s<nt en. bauL, Lies musclas qui ont soutenu )es.ebe-i
nilles vivanies dans ées attitudes singolière^ , les y maintien-;
tient apT^s leur morL Vientaent enfin. les chcnillea qui n'onb
que huit pattes en toot , Jcs six écaîUenses et les deux po^
térieurea. Ces demiérei aent les plus petites dr toutes, h*.
plupart d'entre elles appartieaaent à dea teinies, qui selogeQt
Ardtnaîrenent ou dans des Coorreaus qu'elles se forment de
différentes matières ,' ou dans l'intérieur des feuillet ) deÀ
fleurs et d'autres substances semblables, et:quî, dÈs-4ors ,
n'ont pas besoin ée pattes intermédiaires. Paia»i l^aulrêa
larves dont le nomlire est beaucoup plus conaidérable.qne
.aelui des phéailles, il y eaa.4m« grande quantitéqui parais-;
'sent avoir huit pattes; mais les deusposlériearesnla Bont.qnn
deax sortes de mamelons fonséspar l'aDu»proloaeé,.etqoi
ne sont point teraùnés par des pièces anaées.d oa^ea on de
rrochets , comme le sont ceux des pattes postérieures et in-^
termédiarres des chenilles. ■■,-.-
Une variété ensuite la pins capable de aoosi&apper, c^est
celle qui résaite de la.graDdeor. £lle se présente sous bied
des degréï différens dans l' échelle des chenilles. O» peut ce-î
pendantlea réduire à trois: les chwites du degrér moyen on
de moyenne grandeur, ont environ doute ou treize lignes de
long lorsqu'elles ne s'étendent que médiocrameU, et le dia^!
l'outre de, leur corps a un peu moins de troisilr^es. Celles
qni sont sensiblement plus graedes, sont delà jnemièregran:*
denr; et celles qui sont sensiblement plus petifca, son^da
dernier degré de grandeur, ou des petites. - >
La grandeur de la chenille est prodigieuse par rapport k
l'oeuf et ans petits. Quand on compare une chenille naissante
qui n'a qu'environ une ligne de longueur , et une autre qui m
font son accroissement, et Qui estlmigne de trqis ponces et
demi , cette augmentation d^ v&lame , dans un m^nK animal y
doit pafoltre bien' considérabls, quoiqu'elle sottpeu de chose
en comparaison de celle qu'on peut observer dans les-poisn
Stras. On a calculé qu'il falioit truite -SÏk mille cra&|)Onr fain*
ï« poids d'une chenille.
Leschenilles dont l'extérieur est le plus sioiplia , sont celles
dent la peau n'est point couverte par des poiis ou par des carps
atialognes aex puQs , et qu'ont appelle cheumea raset. Il y ea
a'46nl I» peau est si mince bt si transparente , ^qu'elle laisse
apercevoir tute partie de l'intérieur de l'animal ;' d'iaulres- Mit
une peau plus épaisse et plus opaqae. Entre .cnlles-'ci , l«k
unes l'ont Itsae , laisante , comme siielle ploii.vefnie f.d'au*
très l'oittinaAe. Lies;ebenUla9jdamJa-péae,esl^teDdreviraiiip-
dt, Google
C H E 2!;.
ftarente et â' une couleur blanchÂb« ôurougeâire, qnîiire sur
a. (;ouleur de chair , sont celles qu'on a le plus souvent con-
fondues avec les larves. Au contraire , les autres larves qni
ont la peau plus opaque et jaune, verte ou brune,. ou rayée
de ces différentes couleurs , ont été nommées des ch^n^Ls ,
quoiqu'elles n'aient ni tête écaillelise , ni pattes , -ni aucuns
des caractères dîstînctifs et propres à ces deraièreÉ.
Ce sont sans doute les coulevuv qui doivent le plus faire
remarquer les chenilles. Uo voit sur leur corps toutes celles
qui nous sont connues , et une infinité de nuances dont il se^-
roItdifGcîlede trouver ailleurs, des exemples. Les nues ne sont
que d'une «eule couleur ; plusieurs coulburs différentes, très*-
vives , trèfi-tranchées, servent de pMure à d'auires. TantAt
elles y sont distribuées par. raies ^ par jbandes qni suivent la
longueur dn corps ; Ijtatèt pbr raies ou buides qui suivent le
contour des anneaux. Tantôt elles sont par ondes Mi par
taches , soit de figu-e Taulière ou irré^lière ; laaiât par
points, ou avac des variétés qu'il n'est [>as possible de décrire
en général : on peut à peine.les rendre dans les descriptjfas
parUcuUères.
Entre les chenilles rases, lesunes le sont pins que lesautres^
ce nom n'est pas donné seulement k celles qui sont egitière—
. ment dépourvues de poils , mais aussi à celles dout les poils
sont en petit nopibre et pen aeiisibles , et qu'on ne voit-quc
quand on cherche à les voir. La peau de la plupart des «he-
jôilles rases est douce an toucher; mais il y en a d'autres dont
la peau est hérissée d'une infinité' de petits grains durs, qui
font sur le doigt qu'on passe desstu la même impression que
feroit du chagrin ; et on les appelle chmiiia chagnnéea. Quand
on observe attentivement ces ,' petites éminences , on voit
Îu'elles sont rangées avec ordre : ces points semldent être
une matière ossetçe -ou At corne. Si on les ofasevve à la
loupe , ils paroissent de petite mamelons , qui. partent d'une
base circulaire.!
Plusieurs chenilles chagrinées sont encore plus reinar-
Stables par une corne qu'elles portent sur le onzième anneau.
Ile est ordinairement dirigée vers le derrière et un peu
courbée, en arc ; telles sont les chenilles des sphinx. La ligure
et la direction de cette corne ont fait imaginer qu'elle étoït
çne arme ofTensive ou défensive ; mais l'observateur ne voit
Ëas l'insecte s'en servir potir attaquer ou pour se défendre.
) ailleurs , ce^tte partie , qui n'a de commun avec son nom
que sa ^ure et sa position., eslf de substance charnue , et
iTOp molle pour pouvoir lui donner une pareille destination.
On peut croire que la nature n'a pas toujours fout fait pour
un usage fixe , .et qu'il y a souvent bien des parties qui ne-
dt, Google
>S> 'C H E
sont qu'k lit snite it l'oi^anisat!on de Taiiiinal , sans laS
être d'aucune otilité ; alors , nos rechercttes ne peuvent être
qu'aussi înatiles. Ces cornes sont pins on moins courbées r
toutes le sont un pen vers le derrière de Fînsecte, qniles
tient tantôt plus droites , tantôt plus inclinées. La loupe y
fait apercevoir an travail qae la vue simple n'y découvre
point. Elles ont une infinité de petites semences épineuses ,
arrangées k la manière des écailles , dont elles ont quel-
quefois la forme -, on croit même y apercevoir des articnla-
tions ; maïs s'il y en a , ce n'est par pour servir am flexions
de ces cornes , qui ne se plient en aucun endrtnt. An reste ,
toutes les chenilles chagrinées n'ont pas nne corne ,'et elles
ne sont pas les seules qoî l'aient ; d'antres chenilles rases
et non chagrinées, en portent une semblable. Communé-
ment les chenilles i cornes ont le corps ferme -, il parott dur
-sous le doîcL
On considère encore c«mme des chenilles rases, celles qoi
sont asseK remarquables par des tubercules arrDndîs ordinai^
re|pent en portions de sphère , et distribués réguHèrement
sur chaque anneau , les uns au-dessus des autres : cenx-des-
différens anneaux sont disposés en différens rangs , sur des
lignes parallèles à la longueur du corps. Plusieurs des grosses
espèces de ehenilles , et celles qui -donnent les plus beaux lé- -
pidoptères, en sont pourvues. Ellles sont véritablement ornée»
tardes mêmes tubercules. Les nnes les ont d'an très-beau
leu, qui lait le plus bel effet sur une pean d'un bran np pen
clair; il y a aussi des chenilies d'iln vert un peu jaunâtre,
qoi ont de ces tubercules de conlenr de turqnoise ; d'autres
chenilles vertes , plus petites que les précédentes , mais qui
sont pourtant an^ssus de eelks de moyenne grandeur, ont
de ces tubercules d'une couleur de ebair vive , qui tranche
merveilleusement sur le vert tendre de leur peau. Des poils,
partent de chacun de ces tubercules , mais en petit nombre
et trop courts pour qu'on ne place point parmi les chenillea-
' rase?, celles qui en sont pourvues.
Des chenilles rases ou chagrinées , nons passons à celles
qui sont hérissées de poils si gros, si durs , si seiAblables It
des épines , qu'on les a nommées rJiaûttes épiiicases. Ces gros
/ poils, qui sont assez durs pour être piquans, ressemblent eO'
core aux épines des plantes parleur forme. Les unes sont des
épines ùmples, depeis leur base josqa'à leur sommet. Elles
vont en diminuant pour se terminer en pointé; souvent cette
épine est une tige, d'M^ partent divers peils longs et très-fins;
d'autres épines sont composées oubranchups'; latigeprinci-' '
pale jette en divers sens plusieurs épines , qni ne sont pas
moins considérables que celle par laquelle elle se termine
dt, Google
C H E ,SJ
clle-nâme. 11 y a des dienilles dont les épines ne sta^ qn'nne
■edle tige qai.s'élère en diminnaat de erosseiir, et qui se
divise ensuite pour former une fourche. Le microscope fait
voir que toutes les pointes des épines branchnes ont cba-
CQue leur base engagée tians une partie qui forme autour
d'elle une espèce de bourrelet ou de manche. Les figures ,
les couteiu-3 , lesgrftdcors , la quantité des épines, varient
suivant les difTcrentes espèces de chenilles épineuses. I) y a
des épines brunes, noires, jaunâtres, violettes , et de bien
d'autres couleurs. Quoique une chenille en so!t quelquefois
chargée , il est aisé de reconnottre qu'elles sont arrangées
avec ordre , tant selon la longueur du corps, que seloil soa
contour; et il y a des chenïQes qui n'en ont que quatre :
d'autres en ont cinq , six , sept , huit sur chaque anneau ;
ton» les anneaux d'une chenille n'ont pourtant pas te mSme
nombft d'épines ; les pld! proches de la tête et les derniers
en ont quelquefois plus ou moins que tes autres. Les che-
niHes des papillons de la division des nymphales nous offrent
plus particulièrement ces appendices épineux.
Enfin, les chenilles les plus communes, et qui sontles plus
belles ou les plus hideuses , selon qu'on est disposé pour elles ,
■ont les velues. La quantité , [^ longueur , la disposition de
leurs poils , peuvent servir à les faire distinguer les unes des
autres : il y en a qui ne sont que demi-velues ; elles ont quel-
ques parties de leurcorps assez chargéesde poils, même longs,
tandis que d'autres parties en sont dénuées , et que leur peau
«st presque partout ailleurs à découvert. Ëatre celles quisont
entièrement velues , c'est-ï— dire qui ont au moins quelques
touffes de poils sur chacun de leurs aniieaus, il y en a de
velues i poib courts ou à poils ras. Des chenilles , dont le
corps plus court par rapport à son diamètre , et plus aplati
en dessous, leur a fait doi^er le iiom de ekenUies-cloportea ^
jont leurs poils courts , durs , raif^és les uns près de£ autres.
D'autres chenilles ont lenrs pom piv doux et encore pins
pressés les uns contre les autres , comme le sont ceux d'un
velours bien fourni et bien coupé ; ce sont des chenilles ve-
- loutées. On nomme veloutées à poiîs longs, celles dont lapeau-
est entièrement cachée par les poils, quoiqu'ils soient de lon-
gueur inégale , pourra qu'ils paroissent partir égalenrent de
tous les endroits de la peau ; sur quantité d'autres chenilles
lespoils ou le gros des poils parott disposé par bouquets, par
bouppes, par aigrettes; et il l'est réellement ainsi sur bien
d'autres,où cet arrangement ne se fait pas remarquerd'abord;
{lour peu qu'on les considère , on remarque sur la plupart que
s» Kmflestde poils, partent de tubercules arrondis ; le nombre -
4e CCI tiib«rct>le3 décide de c«tai des hoappes de poils do««
dt, Google
,54 C H E
aas chej^illes velues sont courertes ; chacun ia ces-iubevcùles
semble pKrcé comme un arrosoir, pour laisser passer lespoits
sur les endroit» od il n'y en a point ; on y Toit comme les
trous et les places où il devroit y en avoir ; ces tobercules ^
qui servent de base aus poils , sont alignés tant suivaot la
longueur du corps, que suivant la courbure de la partie su-
périeure de chaque anneau, c'est-à^re de cette partie
d'auneaui; qui se tenoine de part et d'autre à la hauteur de
L'origine des pattes. Il y a des chenilles qui, sur chacun de-
leurs anneaifK, ont douze d^ ces tubercules, ou douze tonSea
de poils; d'autres n'en ont que dis ou huit', sept, six^oaméme
que quatre. Sur certaines chenilles, tes poils de chaque tonde
sont à peu près également longs, et sont comme autant de
rayons qui se dirigent vers le centre de la sphère , dont te tu-
bercule est une partie , c'est-à-dire que chaque poil est per>-
pendiculaire à la surlace du tubercuro; ils forment des Apëces
d'aigrettes plus ou moins fournies dans difTcrenles chenilles ,
mais de figure assez régulière ; d'autres chenilles n'ont pas
les poils qui forment leurs touffes perpendiculaires k la sur-
face du tubercule , l'axe du tubercule est incliné au corps de
la chenille , et les poils se dirigent tous vers la queue ; les
poils des houppes ou des tubercules antérieurs , c'est-à-dire
de ceuK des premiers anneaux , se dirigent du cdt« de la tête
dans quelques chenilles , et ceux des autres anneaux s'in-
clinent vers le derrière. Mais ce qui est le plus à remarquer
dans la direction des poils , c'est que dans certaines chenilles
vfie moitié ou plus dâ ceux d'un même tubercule tend en
bas, et l'autre moitié tend en haut , et avec cette circonstance
que partie de ceux qtii montent s'appliquent sur le corps de
la chenille, le ceignent, et que les autres s'élèvent et tendent
à passer par->delà le milieu du dos , où ceux d'un cdté sont
rencontrés par ceux qui viennent^ c&té opposé. Une antre
T.ariétë des chenilles velues , c'est que les poils de ta moitié
d'un des tubercules sont longs , mâme très-longs , et tendent
en bas , lorsque les poils de ta moitié du mfime tubercule sont
ta courts qu'ils n'ont pas la septième ou huitième partie ^ de
la longueur des autres , et sont même' d'une antre couleur.
Enfin , il y a des ckeniUes dont les poils se dirigent presque
tous en bas, qui par-là sont très-velues autour des pattes, et
qui ne le sont pas sur Le dos. ■ \ • >
Quelques chenilles ont des touffes de poils qui' ne partent
pas de tubercules apparens ; ils tirent letir origine d^endroits
aussi peu élevés que le reste de la peau :.mais ce (furrend ces'
bouppes remarquables , c'est qu'au ^u que lesiâutres s'épaM
nouissent en a' éloignant de leur base, celles-ci, au contraire,
dii0Ûi>u«nt de grosseur à mesure quleUess'étdvvat-; les-poUâ'
dt, Google
C H E 453
qm partent d'nnê bue asiez laq>emonteitt en cherchant à sa
réunir, et leur masse forma un pinceau. Nous arona dit que
les tubercules sont arrondis en portions de sphère ; mais
quelques chenilles en ont de charnus , faiu en pyr-amide co-
nique , qui s'élèvent davantage': des poils partent de toute la
surface d» cdne. - '
L'arrangement des poiU met encore d'autres distinctions
très-sensibles entre les chenilles reines ; il y en a qui ont sur
lenr dos des hoilppes de poils , qu! ressemblent parfaitement
à des brosses , qui leur ont fait donner le nom de chenilles à
hroue3;\ti unes ont trois, le» autres quatre, cinq de ces brosses
E lacées sur difTérens anneaux. Enfin , parmi les chenilles k-
rosses, il y en a qui portent sur leur premier anneau, et' qui
semblent porter sur leur tête , deux aigrettes dirigées comme
lies antennes de la plupart des insectes ; ce ne sont pas de
simples poils qui forment ces aigrettes, ce sont de vraies
plumes. Des barbes sont attachées les unes .au-dessus des
Autres , ans cAlés opposés, d'une tige commune ; sur la plus -
grande partie de la tige , les barbes sont égales ; mais celles
qui approchent du bout supérieur croissent et décroissent
ensuite , de manière que ce bout a la forme d'on^écran. Ces
barbes sonAussi de véritables plumes, c'est-à-dire que comme
celles des plumes ordinaires ,■ elles sont chacune une plume
en petit iJe microscope fait voir à chacune une petite tige
commune à d'antres petites barbes , qui lui sont attachées de
part et d'autre : l'aigrette est un faisceau de pareilles plumes
de différentes longueurs. Le» mêmes chenilles qui portent
deuï de ces aigrettes au - devant de leur tête , en ont mie
posée snr le même anneau , et dirigée comme les cornes de
quelques antres chenilles dont nous avons parlé. Il y a.encore
de ces chenilles qui ont deux autres aigrettes semblables , qui
tirent leur origine des anneaux antérieurs, et disposées comme
.les bras d'ijne croix, dont le corps de la chenille seroit la tige ;
H y en a même d'antres qui de chaque côté ont deux de ces
aigrettes. Nous devons dire aussi que les poils des chenilles
n'ont pas toujours des formes aussi simples que celles sous
lesqueties ils paroissent à nos yeux ; ils nous semblent des
corps unis et lisses , tels que des cheveux courts et fins ; si on
les observe avec un microscope quigrossisse beaucoup, on a
peine à trouver de ces poils lissés ; ceux qni le sont se ter-i
minent comme une épingle, par une espèce de pointe ; les
antres xtaroissent une t^ arrondie et aplatie , c est-à.dixe ,
S [ni a plus de diamètre dàn? un seoi <^e dans'l'Butre;.dje dî^-
érens endrûits'de cefte lige sortentrdt petits 'Corps qui la. font
ressembler à une tige d'arkfeoude'plante; «es jtetila corps
qui se trouvent sar-la ti^despoilj de-di£fârflates«ipèGes-de
dt, Google
•SB . C H E
chenilles , dlffèreot svrtoiit par les proponionS'de leOrloB-
fieur à leur grosseur > ci ^ar la manière dont ils sont dis^î-
aés ; quelques-uns sont si fins , que le microscope ne les Tait
^ paroilre eux-mêmes que comme des poils, et enlre ceuzqiv
S arlent de^ différentes tiges, îlyen â de différente grosseur!
'autres plus gros paroïssent de. véritables épines, dont la
pointe se dirige du même côté que celle de la tige; il y a telle
tige de chaque c6té de laquelle il part à même hauteur une
épine , comme partent les feuilles qui sont rangées par paire»
sur les liges de certaines plantes ; éur d'autres tiges les épines^
les piquans , sont distribués alternativement sur diffërens en-
droits des deux cAlés, c'est-à-dire , que l'orieine d'un de ce»
piquans n'est pas vis-à-vis celle de l'autre. Il y a des poils oik
ces piquans sont assez éloignés les uns des autres ; il r en a
où ils sont trés-proclies j ces piquans, sur d'autres poils , ne
paroissent que comme les boutons, les yeux des branches des
arbres à fruits.
Les différentes couleurs des poils peuvent encore serrir S
nous faire distinguer les chenilles ; ceux de quelques-unes
sont tous de ia même couleur ; ceox'des autres sont de cou-
leurs irès-variées et mêlées très-agréablement ; il y a des poils
blancs; il y en a de noirs, de bruns, de jaunes , èe bleus, de^
▼erts, de rouges, en nn mol de toutes les couleurs et de toutes
les nuances de couleurs. Quelques chenilles k brosses ont
leurs brosses du plus beau jaune , d'autres les ont blanches*
d'autres les ont de conteur de rose , pendant que leurs autres
poils sont de différentes couleurs. Les bouquets de poils sont
disposés sur le corps des chenilles, comme les arbres le sont
dans nos bosquets plantés en quinconce ; souvent la peau qui
Cstentre ces rangées de poils n'est pas cachée, elle a elle-même
ses couleurs propres , quelquefois belles et diversifiées ; alors
la variété des couleurs des poils , jointe à celle des couleurs de
la peau , forme autant de couleurs si singulièrement mêlées,
X[n on.ne peut s'empêcher d'admirer la beauté de certaines
chenilles, pour peu qu'on s^arrête k les considérer.
Sur te corps de diverses chenilles velues on peut observei'
quelques mamalons qui méritent d'être remarqués, et que .
l'on prend pour de petites touffes de poils quand on ne les
cherdie pas^ ils sont cependant charnus , dépourvus de poils
et posés sur les neuvième et dixième anneaux : or les voit
s'élever tantât plus , tantôt moins, sur le corps de l'insecte :
soavent-ils. sont de petits cônes. Quand la chenille veut les
raccourcir,: elle relire leur sommet en dedans, et afors pa
TOit un entonnoir où on voyo^t auptir^aot une. pyramide
conique.. O^ remarque sur.le dos dt; diverses autres cbeniUes
des manuvelont ybampai q|uî ont. une forme fixe ; et qui ntt
dt; Google
C H E -,5,
reatrent point en «u-mémes comme les pt^cédens. Il y à
^escheniuesqni, snr le même aoneati ou lur d'autres anneans;
ont des mamelons plus courte ou plus longs ; quelques-unes
les ont refais et d'autres les ont ras; ceui^e quelque s -unes
ressemblem inné vraie corne. Eofmily eO aqui ont plosieurs
.de ces mamelons. Entre cellas-<Jt>î en ont 'Aeux, ceux de q'ael-
que»-anes sont places sur la ligne du milieu du dos <(ni va de
lat6leàlaqneue,etceuxâe quelques autres sont poses 5 cAti
Viiat de l'autrci, sur le même arc duméme anneau. Enfin ils
sont disposas sur difTérens anneaux d^ différentes chenilles^
Plusieurs chenille rases, telles que celfes des papillons de la
■iivWMaitiehès>aliirT{e^aùes), ont une espace de cerne cbar^
jHK. .plus- singtdtère; qui sort de la jonction dn premier anneiiil
.arecle col; elle a La 'forme d'un Y, osde deui branches pHp^
.Uni d'une tige comnmne; ces branches et U ^ge même t cflmme
ies cernes du Umaçon, rentrent au gré de U cbemllej de itia->
oière qu'on ne voit plus aucun veetige de corot. Elle ne
naontre cette cortfe singulière que quand il lui pl^t ; etle^saë
des jounnéesemiâreE sansla faire roir, 'lorsque te temps deSt!
métamorphoser approche. ■ -'
• : Les formes du corps des chegilUs n«as fournissent encore
defHoi'Ies distinguer; les unes ont' la partie amé^ienré
{tins délire que la posUcienrc ; d'antres ont la partie posté^
jieureiieailQDnpDiiniis'groBse que l'antérieure; la figure db
xQif s ressentie à celle du corps d'un poisson'; te deirîèfti
je quelques-unes se teimine par une- èspëcede fourche ; le
icorps dé direrscs autres , plus communes, a an diamètre' à
peu' prèségal dans tooU son étendue.
• MattMée.rivrettbaèiliAsda KheniSet. '
.,■■ . 1. , . . ■ ■ .-■■-■
La iB^^v de TÎprejdes chenilles est presque atusf Turi^ia
jque^e»«sp4ceB; il 7~:enia. (jni aiment à vivre seules dans les
.retraites qu'clks (Jinisiscént; d'âuttes se plaisent ensemble et ~'
donnent deiaociSt^s. On trouve des espèces qui vivent 'dans
j«tQrre,,'dM)3 l^^térieur des plantes, dans les troncsd'arbres,
.dwtf les racines; leplns grand nombre se platt sur les feuilles-,
iesarbres, lesplajites,,À'portéc des alimens qui leur sont né-
«eMaires.. Elles n'ont d.' autres précaytiaos i prendre pour se
^artntirdes îninreB du mauvais temps, que de se cacher-'Souï
les.feuilles, sousles.branches, josqu'àce qu'elles puissent re^
:pju^ttre sans danger ; qnelques-nnesi'pour se mettre en
pureté , roulent des feuilles pour se retirer dans la cavitë foi^
jnée par les pUs ; d'autres, d'une très-'petite espèce , kabHent
jBt vivent mène dans l'intérieur des feniHes. qu'elles minent ^
et oà ellei ne sont point aperces des énnuois qu'ellesont
Vj. 17
c,qi,it!dt, Google
, :.5» C H F. '
^ craindre *, il y «n a enfin tpù te (onnent eka'cteiiient une
luaisonneUe en forme de Inyau , qai les rend ïnrùibles et les
aceompagne partout:
■ Çberenons malDlenant dans la roâDière de rirre des cHe-'
niUes les différens poims de rue sous lesquels on peut les con-
sidérer plus particui^rement , et qui doivent serrir ^ les faire
distinguer entre elles. Celles dont l'extérienr est assez sembla-
ble , et qui montrent dans leur genre de vie des diffêrcDces
oaractérisUques , doirent être rangées parmi des espèces dif-
férentes. Ainsi 4 il 7 en a qw sont solitaires pendant tout le
cours de leur vie , et qui semblent n'avoir aucun .commerce
les unes arec les autres ; d'autres passent là plos gr^adé par-
tie de leur rie en société : elles ne se séparent que quané^
après leur accroisseakent , elles sont prâtés à subir leur pre-
mièro traosEormation. Ea&n d'antres »e se quittent poiaty
restent mdme les unes auprès des autres lorsqu'elles se traus~
forment en cbrysalideSf etne se séparent qu'après aroirprU
lafonoe de pupillons. Les dïrerses substances qm leur ser-
rent d'aliipeas doivent aussi nous les présenter sous les. di-
vers aspects qui leur sont propres.
. La première loi que ta nature impose à tous les êtres en
leur donnant la rie, c'est celle de rirre ; ilsontlesmoyettsd*
suffire ^ cette loi dès qu'ils existent , et ils ontles mtmesdroîta
i l'existence dès qu'lb ont les moyens d'exister. Cessons donc
de croire ^ue U natm-e n'ait Aà penser qu'à nous , et de nous
Slakulre des êtres qui send^ient virtr à nos dépens. Cessons
enous étonner si ces chemlles,dont lamnlliplication est si
prodigieuse et l'accroissement si prompt y exercent tant de
ravages , sont À-la-fols le fléau des Vei^ers, des jardins, des
forêts. Il y a très-peu de plantée vpie les ch^alUes n'attaquent
et ne dépouillent de leurs feuilles , quand elles sont en grand
n(»i^e. Elles sont si commonès pendant certaines unndes ,
qœ très-peu de plantes échappent k leurs dégJMs. En ron^enM
lesfeuilles des arbres, elles les réduiseiit dans un état pres^
que AUSSI triste que celui où nous tes voyons pendant l'hiver ;
avec cette différence que la perte de leurs feuilles, dans cette
saison, ne leur cause aucun dommage, nennitpoitatà laré-
gètatiiw î au lien qu'au printemps , en été , ils souffrent d'^
ttre dépouillés. Quand les chenilles cmt dévoré la verdnTe^d*ttn
arbre, eltesnerabandonnentpas toujours, quoiqu'il semble
oe pins leur offrir de quoi rivre ; elles attendent la seconde
pousse pourroBgerlesbouFgeons. ïijx cependant des espèces
mû l'abandonnent pour aller chercher de quoi vivre ailleurs.
Paraû les animaux de la plus grande espèce , on n'a pas
d'exemple d'une voracité qu'on puisse comparer i telle des
ckenîllei i ,11 n'en est aucune qui ne mai^e , dans l'espace Jë
i:, Google
C H E aSg
VÎngtHciaalre benres , plus pesant de feuilles qu'elle ; quelque
unes mangent au-^deU àa double de leur poids. Mais on est si
accoutumé à ne roir vivre les chenilles que d'herbes et dé
feuilles T que quand on trouve des arbres criblés de trous,
quand (m les voit sécher ^r pied, et même rompus et ren^r-
Tersés par terre, on se s'avise gu^re de penser que ce so)t là
l'ouvfBge des chenilles. .
On a cm , et l'on croît encore assez ordinairement ,. quf
chaque plante a son espèce particulière de chenille qu'ellç
nourrit. On pourroit plutôt douter s'il peut y avoir une seule
espècede cheailieà qui la nature n'ait assigné pour alimen^
qu nue seule e^éce de plante ou une seule wèstance. Si celfi
eûste , ce n'est sans doute que dans ces espèces que leur
petitesse dérobe entièrement k nos yeux , et leur permet dé
vivre partout où elles w trouvent. Nous voyons une chenille
velue et rousse , nommée chmiile de la vigne , parce qu'ellf!
se Dourrit communément de ses iîeailles , manger encore
pbis avidement des i«uilles du coq des jardins. Elle tire ggi
nàurritur», et des fdiiillés qui nous semblent tr^-insipides ^
et des feuilles aromatîqaes> On en voit des espèces qui rongeOjt
indifféremment les feuilles da chêne , celles de l'orme, celted
de l'épine, celles des poiriers, des pruniers, des pêchers, etc.
On en voit d'autres espèces qui mansenl «également lesfeuîlleg
de la mauve, du soleil ou hclianim», de la pimpreneÛç ,
desgirofléesjannes , des oreilles d'ours , de la lavande et d«
lOates les plantes potagères. Il paroh cependant vrai qu'il n'y
a qu'un certain nombre de plantes ou d'arbres analogues, qui
conviennent^ehaque espèce dechenilles. ^Que deviendroient
nos moissons, si les chenilles qui ravagent, les bois, pouvoïent
de même se nourrir de^Wé vert? Ainsi les plantes sur lesy
quelles les chenilles vivent , peuvent an|si serrir k les faire
distinguer -. une cheniUe de même fbrpne et de même couleur,
sur (m chêne et suc un cheu, doit nous faire plus qu* sçup-
çoooer qu'elle n'est pas de la môme espèw.
On pourrojt troovçr étrange que la nature ait assigné pour
aliment à quelques cheniOes , non-seulemept des plantes dont
l'amertume nous ^roit insupportable , mais des plantes rera-
plies d'une liqueur acre «t caustique, .s! Von ne savpit pas que
les qualités des corps ne s'esercent qu'en raisen de leurs rap-
ports respectifs et de leur action réciproque. Ainsi des che-
nilles vivent des feuilles decartaios tilhymales, malgré la
qnalitë corroaive du lait qu'elles renfermeut. Les condaiu
par oA l'insecte fait passer ce . suc , t»«t pctiu qu'ils sont et
quelque délicats qu'Us «cmbient être , ne sont aucunemeni
altérés par une liquenr qoiagjt bien différemment sur notre
langue. U doit paraître amui extcaordinaire «u'U y ait de*
dt, Google
^ C H E
cfacDilles qui rlreat sur l'ortie. Plusieurs espèces qu'on ti'onre
sur cette plante, sont à la vérité armées de ioneues épines tfoi
pourrotent sembler Décessaires pour tenir ceUss des EeoilleB
éloignées de leur peau ; niais on trOUTe aussi sar l'ortie pln-
sieurs espèces de cheiùUesTOars , et dont la peatiparohm^aw
plus tendre que celle de quantité d'autres chenilles qui se
tiennent sur des plantes dont les feuiUes'sont trés-dovces an
toucher. Ces châiHlâ des orUes mangent dts feuilles: armées
de piquans , qui , dès qu'ils ont atteint notre peau, y ca^ebt
des démangeaisons cuisantes. Le palais et rcesophagê de <.t%
chenilles, que nous deréns pourtant juger très-délkats, ae-
roient-ils puis à l'épreuve de ces piquaOs f Pent'^tre que c«s
chenilles font entrer ces pi^uans dans- leur bouche par- letu-
base, et dans nn sens où ils ne peuvent les piquer.
' La plupart des 'chenilles vivent sur les arbres et sur lés
plantes pour manger leurs feuilles , quelqaes-unei Totmt.
rongent leurs fleurs , d'autres n'épargnent pas les fruits , les
racines enfin sont attaquées i mais combien taest-il encMrp
qui vivent dans l'intérieur nâœe des différentes parties des
arbres et des plantes? La peau de ces àcnutTei cheaSUi rasè»^
transparente , ordinaire mentons tendre qné Mlle des aiitrc^
n'est pas aussi en état de résister ï l'otite de i'^ir; si elle I^
étoit exposée, elle dessécheroittrop; p'iest dam des retraites
obscures qu'elles doivent se cacher. Les unes se tiennent dans
l'intérieur des brattches, des tiges, ordinairemnit dans l'au-
bier. La sciure qtte l'on peut voir joamellement sortir par
on trou dont l'ouvertiu-ê est à la surface «stérieure de l'ëcorce,
avertit qu'il y a un insecte qui hache'les fibres intérieures.
£nb-e les chenilles qtii virent debois^ily enaà qui les. boit
de différentes, espèce s d'arbres conviennent; comue enti<e
celles qui mangent 'des- 'feuilles déplantes difTéreàtes.' LiCS
•fruits que nous trouvons les pins siiccidens.et les plus douXi^
'ne nous ont pas été accordés â nous iimls ^ la nmtare a voul^
que des insectes de différons genres leS'partageassent ^avef:
Qons^ Des poires i des gommes , des prunes , etc., ijuisoiït
-pins tôt à maturité que les autresfruits deîdÉme espèce, tombant
tons les ans dans nos jardin», et ces fruits i^ sont devenus |^t^
'-précoces, et ne sJinttïirBbés, queiparc^ que<[uelque ioseicte
~a crA dans leur intérieur. Les plus impertans de nos fruits i
ceus qui sont la base de nosahmens \ ne «ont pas encore, en
sAreté après que la récolte cna été faîte./Uii ne sait que tfop
que nos blés de toutes espèces, nos frbnienB, net sei^s; 4^3
'orges, etc., sont'qoelquefois entièrenjent consommé» d^ns
' les greniers. Outre bien deséspèces defeirres et d'insectes paf-
' faits de diffêrens genres, ilyi on grand nombre de chenilles
-fgû attaquent Us friuli. Gominc- entre lc«<ctiemUeS qiù vivent
L:mi,z.d=, Google
C H E aSi
de feuilles , les imes rongent celles de liertaines plantés on
Ae certains aiiires , auprès desquels d^autres chenilles mour~
roient de faim , de m^me certaines espèces de chenilles
mangent des fruits qai ne conviennent pas ^ celles de plit>
sieurs autres espèces. Celles quLs'étèvent dans les poires , pé-
Hroieut apparemment dans les noisettes, et réciproquement
celles qui croissent dans les noisettes , périroient dans les'
poires. Nos différentes espèces de Iruits ne sont pas ponrtaM'
aussi généralement attaquées par les chenilles, que le sont'
les feuilles : on ne sait pas s'il y adesïeuillesde quelque plante
qui soient épargnées par Us chenUles; mais il y a des espèces '
de fruits dans lesquels elles ne s'élèvent point du tout , ou-
tre s -rarement. 11 ne seroit pas plus aisé de donner la raison
pourquoi certaines espèces de Gruits sont épargnées , pendant
que d'autres espèces sont maltraitées, qne de rendre raison'
pourquoi les feuilles de c^ou sont pins attaquées par les che-
nilles que les feuilles de la poirée ; pourquoi beaucoup pins'
d'insectes vivent sur le chêne que sur le tilleul. Les prunes'-
BfMit très-sajettes k être verreuses ; une espèce de petite che-:
oille croit dans leur intérieur. La pèche et l'abricot ne pré-
sentent ni larve ni chenille qui s'y élèvent. On sait que les lépi-
doptères ne jettent pas leurs œufs à l'aventure. Leur principale
attention est de les déposer dans des endroits , tels que leS'
chenilles qui en doivent sortir puissent trouver ,, dès r instant
de leur naissance , des alimens conven^lea et tout prêts.'
Ainsi les lépidoptères dontles cheniUei doiventse nourrir de
Cniits j collent leurs œufs sur ces fruits-, souvent si jeunes )
que les pétales de la fleor ne sont pas encore tombés, et c'est
quel^tefois entre ces pétales même , qu'ils les laissent contre
le pistil , qui est l'embryon du fruit. Les chenilles qui ne sont
pas long-temps àéclore, se troorentdés leur naissance pla-
cées sur un fruit tendre qu'elles percent aisément ^ et s'in-
troduisent dans son intérieur ; là, elles se trouvent au milieu
des alimens qu'elles aiment , et bien à couvert. L'endroit
même par ofi elles sont entrées se referme quelquefois, de
lâçon qu'il est difficile. ou même impossible de retrouver le
petit trou qui leur a donné passage. Les chenilles qui vivent
^ans les fruits sont comnumément petites, bien au-dessous de>
celles de grandeur médiocre. I^s petites chenilles qui vivent
dans les gousses, ne cherchent point à se cacher dans le fruit
qu'elles mangent, elleS'Cn sont dehors en partie ; mais «lie»
qui mangent des fniits qui ne sont pas renfermés dans des
gousses, se tiennent toi^ours dans l'intérieur du fhiit. Une re-
marque qui ne doit pas être omise ., et qu'on a faite depuis
longrtemps par rapport aux larves d'inaectes , c'est que dans
chaque fruit on oe trouve jamais , ou presque junaîs, qu'oDA ,
i:, Google
96x G H E
«^niUe. Si l'od reil qUelqaelbts dansnn finit deux habïtans,
l'np <el: une cbenillft et l'autre une iarre. Il y a de petites
cbenillesqoi se logent dans les grains; des tas de froment on
â-orge peurenl en être ranpfis, sans qu'an s'aperçoive qu'il y
•A ait une seule qui les ronge. Les grams dans lesquels elles
sont k>gées , et dont elles ont dans an certain temps mangé'
tmite la gubsUsce , paroisseat tels que les autres. Ib n'en sont
Bjrnnrmrnt dîfférens i^l extérieur, parce qu'elles en ont épar^
^é Técorce. Mais qu'on presse entre denx doigts diCférens
grains , on distinguera dément ceox qui sont habités , ie
ceiu qui ne le sont pas.; on reconnoltra intinie , jusqu'à un
certain point, l'âge de la chenille qui est dans le grain. Si le
araîn cède de tontes parts sons le doigt qui le presse , il ren-
unne une Gtieoille qui a pris tout son accroissement , ou ta
duysalide de cette chenille. S'il y a seolement quelque eor
droit du grain qui se laisse aplatir „ia chenille n'a pasencore
mangé toute la subtiance intérieure du grain , elle a encore
h croître. Un grain àe blé eu on grain d'orge contient la juste-
prorision d'alimens nécessaires poar faire vivre et crotbv
cette: dienilie depuis sa naissance jusqu'à sa transformation >
Si l'on en ouvre un qui renferme une de ca chenilles prSte k
se ttélamorphoser , on voit qu'il n'y a plus précisément qne
l'ééocce ; toute sa substance farineuse a été mangée. Le be-
soin déboire ne parott pas nécessaire aux chenilles, ou, pour
mieusdire , la plupart savent extraire leur boisson de leurs
aUnteos , et semblent ne se nourrir qoe do suc dont les
fjsniUes sont pénétrées. Il est un fait qui ne doit pas être oublié
dans la maniéré de vivre des cfaenittes, quoiqu'il les présente
sons le jourJe plus odieux. La maxime si souvent citée contre
nous , qu'il n'y â qae l'bomine qiiî fasse la guerre k l'homme,
que les animaux de même espèce s'épai^ent , a été avancée
Ear des personnes qnî n'avoient pas étudié les insectes. Leur
istoire fait voir en plus d'un endroit ,' que ceux qui sont car^
nàssiers en mangent fort bien d'antres de leur espèce. Mais
ce qui est pire et particulier à qaélques chenilles , c'est que'
quoiqae faites, ce semble^ pour vivre de feuilles, quoiqu'elles
les aiment et qu'elles en ^sent leur noOTritnre ordinaire -,
elles trouvent la cbair de leurs compagnes un mets préférable;
elles s'entre-maogent quand elles le peuvent.
Lé temps où les chenilles prennent leurs alimens, peut
encore aider à les distinguer d'avec d'autres qui sont d'ailleurs
très -semblables. 11 y a des chenilles qtrî mangent k toutes leai
heures du jour, il y en a qui ne mai^ent que le matin et la
soir, et qui se tiennent tranquilles pendant la grande cha-
leur ; il y en a enfin qai ne mangent )amais que pendacft la
nuit. Ainsi , ^armi les chenilles rases , il y en « 4e bmiiwr et
_,,!:, Google
C H E .M
«le vertes qnî TÎTcnt iw Ip chon, qai l'ahandoiraeiit éta le
matin , pour se cacker.daiis la terre pendant U jota , qui n«
sortent ie leur retraite que le soir, et ne rongent les fewile*
que pendant la nuit : aussi le jardinier qui rent les échMillep
et le naturaliste qui veut les ofaiarrer, oe doivent les cker*
cher qu'à la chandelle. Combien d'autres espaces qui dovrent
•e caâier dans certaùs temps de la nuit «u do jour, et qu'on
ne peut décôuTrir qa'au moment de leur sortie ! Il y a des
cheniUos, et le faitestmoinssin^ier, qui aiment les racinei
des plantes, et se tiennent constamment sous terre. Les jar->
diniers conncùssent beaucoup l'eM^ce qui mange les racmes
des laitues V et les cultivateurs fln houblon celle qui ronge le*
mfanes parties ds cette plante et y fait souvent de gcxaàs .
ravages.
La manière dont agissent différentes chenilles, lorsqu'on
veut les prendre , peut encore nous aider à établir plnsieurs
amivelles distinctious entre plusieurs espèces. Les unes se
roulent en anneau dés qu'on les touche, et restent inimeliilet
comme ai elles ëtoient mortes; celles qui sont velues se con-
toament de cette manière , prennent alors la forme d'un hé-
risson ; d'autres se laissent-tombe r À terre', dès qu'on tonehe
les feuilles sur lesquelles eUes sont posées; d'autres cherchent
i se sauver par U tîiite : parmi celles-ci , il y en a de remar-
quables par la vitesse avec laquelle elles marchent; d'autres
plus courageuses semblent vouloir se défendre ; elles (ixent la
moitié de leor corps, et agitent l'autre en des sens contraires
comme pour frapper celulqui les inquiète : c'est la partie
antérieure de leur corps que les uoet mettent alors en mou-
vement , d'autres y mettent leur partie postérieure. Enfin il f
eu a qui, quand ouïes touche, font prendre i leur eorps des
inflexions semblables à celles des serpens , qui ies'c4iangent
avec vitesse et un grandnombre de fois en des sens opposés ,
cela,; non pour marcher, mais comme pour marquer leur
impatience.
Quoique toutes les <^enilles, en général, soientle Beau des
végétaux, il faut cependant avouer qu'elles ne sont pas tontes
également nuisibles aux arbres et aux plantes : il y en a des
espèces si petites et si peu multitdiées, que l'on peut r^arder
comme nais les dégâts qu'clies font ; d'autres vivent sur cer-
^ines plantes que nous sommes peu intéressés à conserver;
mais malheureusement il y en a des espèces dont nous avons
si fort À nons plaindre, et qui causent tant de dommages aitx
plantes qui nous intéressent , qoe notre hainC pour elles s'é-
tend à tout ce qu! porte- lu nom de chenille. Les d^Sts dont
nons avons à n aus' plaindre , excitent tellement notté' ven-
geance envers cm insectes destructeurs , que nous nb dési-
dt, Google
,64 C H E
voas les coonoître qu^afin de lesd^trnîre, pour nons Venger
ie tout )e mal 'qu'ils nons ont fait.' Les ravages qne font les
cheitUles,'D'mit pas été-le seul moiîf qni nous ait pr^emis
contre elles -, pendant long-^temps on a cra que cet inaecle-
étoit' venimeux; c'est .une erreur qui n'a d'antre fondement
qne )e préjngé et l'horrejur qn' excitent ces insectes, à quantité
âe personnes q&i Les craignent. Les volatiles -d^rarent les
chenilles,; ils en fonl-de très-bons repas qui ne leur sont pas
dangereux : on a vu des enfaas manger des vers à soie , san»
en lire incommodés ; ceux même qu'on a .Aoonés-^ la to-'
laïUe , parce qu'ils sent malades , ne luî causent -aHouo mat.-
Quoiqu'il y ait de grosses cheuilles doiit l'attouchement' £aîl
naître des boutons sur , la pean, quiejfitcot des^dëmangeai~
aons , il n'y a cependant jamais d'effets dangereux à craindre ;
ceïhoutons sont dus k leurs poils , qm s'implantent dans les
pores de notre peau j . et y prodoiseitt la même 'sess^ttek , les
n^mes élévations que celles occasionées par l'attouchemeat
de l'ortie. Jam^ chenille rase n'a produit de semblables
effets,,- :...-■:■
Mais lorsque ,' dépouillé de toule.espiice de pr^ngéet de
eratate , animé du désir de connoître la nature dans 'tans seÀ
ouvrages , on porte ses ragards sor les chenilles , on examine
leurs diflÉérentes propriétts, leurs habitudes , leur instinct ,
leurutiUté même, comme on a blentôtoublié le mal qu'elles
semblent nous faire! comme, après le tr&ut d'admiration qui
leur es\ dû , on est tenté de If s aimer ! On ne s'étonne plus ,
dAsIors , qu'elles aient pu attirer et fixer l'attention des obser-
vateurs les plus profomls et Ids plus dignes d'être admis an
rang de philosophes. .
£â nature emploie , à Uiconservation de ces insectes d'une
année i l'autre et dans la saison rigoureuse, quatre moyens
très-différens, idaÙ! tous, d'june. sûreté convenable. 11 y en a
qui passent l'hiver sous la forme ou sous l'enveloppe d^œnfs}
d'autres sous la forme de chenilles; d'autres sous celle de
chrysalides., et enfin d'antres le passeBt:dans l'étal de pa-
.pillons. .-.
Les chenilles qui passentl'hiver enfermées dans l'œuf, sous
la forme d'embryon;, après aroir quitté leur enveloope , vi-
vent SQUS If-fomfi de chenilles une partie de l'étéila coque
des oeufs est faite de manière que le froid ne sauroit détruire
l'embryon quielle renferme ; et cesiœufs, destinés à résister '
ai|x rigueurs de l'hiver, soqt aussi pondus! dans des endroits
convenables à cette £n.
Xt'uviiffis chenilles , échappées des oeuft vers l'autooiDe , et
lorsqW 1^ feuille^ ifis plantes neijMinl'.pas encore.pasaées ,
s'eanfHun^eot.^usfi.long'tcmps q(i»iû'«iWon le permet, et
dt, Google
C H E j63
Il y en a des espèces ^ai parvieDoeat de cette manî^re avant
l'Urer, environ à'ia moitié de leur gruidear complète; d'au-
tres, qui sortent plus tard des otafs, ne croissent que fort ^eu
la même année. Quand l'hiver commence à se faire sentir ,
nos jemies chenilles emploient les moyens qui^eur sont pro--
près pour se mettre à l'abri du grand froid. Au printemps
suivant, quand l'air devient plus tempéré, quand les piaules
et les arbres commencent à se convnr de nouvelles feuilles,
nos petites Chenilles quittent leur asile, et vont chercher leur
nourriture. On trouve, aacommencementde la belle saison,
bien des espèces de chenilles qu'on est étonné de voir alors
si grandes et si avancées ; mais l'étonnement cesse dès qu'on
se rappelle qu'elles ont déjà pris nne partie de leur accrois-
sement , et vécu sous cette forme une partie de l'automne
précédent. Les retraites pour l'hiver, que ces cfaenities se
choisissent ou se fabriquent elles-mêmes avec beaucoup d'in-
dustrie , sont très-différentes et très-variées. Les solitaires se
cachent simplement sous des pierres , entre Técorce des vieni
troncs d'arbres abattus qu'elles rencontrent, ou bien elles se
retirent dans la terre, et à une profondeur convenable pour
que le trop grand froid ne puisse les atteindre. Les chenilles
qui doivent passer l'hiver en société se font des espèces de
nids très-remarquables, construits de plusieurs feuilles qu'elles
lient ensemble avec de la soie, et qu'elles attachent au haut ■
des arhrp s. Les petites chenilles habitent ensemble l'intérieur
de ce gros paquet de feuilles , où elles sont parfaitement à
l'abri du £r«id. Bien des chenilles se servent de cette tn-
dostrie.
Les chenHles qui passent l'iùver snos la forme de chrysa-
lide , sont' les plus nombreuses ; c'est vers la fin de l'été ou
dans l'automne, les unes plus t6t , les autres plus tard, selon
knrs différentes espèces, qu'elles cessent de Ranger et se
préparent^ la trApsformation. Un grand nombre de ces che-
nilles entrent alors dans ta terre pnur y prendre la forme de
chrysalides ; d'autres cherchent des retraites dans les trous
des vieux murs ou des arbres , sous les pierres qu'elles ren-
contrent; d'autres se font des coques de soie ou d'àutres-ma—
tières étrangères, qw garantissent les chrysalidesr contre tes
dangers de Thiver. ïly en a qui n'ont pas besoin d'être àcou-,
vert, c'est à l'air libre qu'elles prennent la forme de cnrysa-
Udes, et qui résislenj parfaitement au froid. . '■
Les chenilles qui vivent ensemble viennent touïea.des œufs-
d'naméme lépidoptère, qui oatété déposés les uns auprès An.>
antres, ou entasses les uns sur les autres, pour fonnér uné^
e^èce de nid. Les petite s/cbeniifcs édosent presque toutcÉ-
dans le même jour : e» naissant , eUet sâ lr«uweBt ensemble , >
L:mi,i.d=, Google
j66 C h E
et elles cMtiniKnl S'y vivre autant que leur iDstinct U lenr
prescrit Ces sociétés,pour ainsi dire de frères et de. soear»>
sont assez nombreuses pour composer quelquefois une répu->
bliqiie de six ou sept cents chenilles, çt communément d«
deux on trois cents. Les unes ne se séparent que lorsqu'elles
sortent de leurs dernières dépouilles de ^luysalide , «t elles
forment presque des sociétés à vie ; d'autres ne vivent en-
semble que jusqu'à ce qu'elles soient parvenues k une certaino
grandeur, et elles ne forment que des sociétés à temps.
Parmi ces dernières, il faut placer la chexiiHe nommée
commune, parce qu'elle est, en effet, de jceUcs qu'on ren-
contre le plus fréquemment, si connue par ses dégâts, de
grandeur médiocre et velue , à seize nattes^ et de couleup
brune. La femelle du bombyx â qui elle appartient, dépose
ses «ufâ sur une feuille vers le milieu de l'été . et les enve-
loppe d'une espèce de soie jaune. De chacun de ces œufs «
dont le nombre est d'environ trois ou quatre cents, sort, an
bout de quelques jours, une très-petite chenille , qui bientAt
est succédée par d'autres. Loin de se disperser sur les feuilles;
voisines, toutes demeurent rassemblées sur la mËme feuille
qai les a vues naître. A peine sont-elles écloses, qu'elles se
mettent à manger et à filer de concert. Elles se construisent
on nid oli elles se retirent pendant la nuit, et qm doit aussi
leur servir de retraite pendant le mauvais temps, et surtouf
pendant l'hiver. On né voit que trop de ces nids sur les arbre»
fruitiers, en automne , et encore mieux en hiver. Ce sont de .
grospaqaels de soie blanche et de feuilles, dont la fqnne éx^ '
térieare n'a rien d'agréable ni de constant. A mesure que lea
Î'enoes chenilles prennent leur âctroissement , elles étendant
eur logement par de nouvelles couches de feuilles et de soie.
Chaque nid se troave composé de plusieurs enceintes ût
toiles, qui forfnent autant d'appartemens, et chaqae enceinte
de toiles a. ses portes, jamais embarrassées , -et qui, sans jtre
di^osées en enfilade , permettent toujours aux chenilles de
passer d'une enceinte à l'autre. Les toiles , composées d'nix
nombre prodigieux de fils étendu les uns sur les autres ,' ren-
dent ces nids capables de résister à toutes les attaques du vent
et k tontes les injures de l'air. La phiie ne peut point entrer ,
parce que tontes les issues sont en bas; de sortequ' elle glisse
sans pénétrer le tissii soyeux. Le temps oà ils ponrroient âtra
le plus dérangés, ce seroit an printemps, si les tiges qu'ils;
enveloppent venoient à se coiHcir de nouvelles feuilles, k
CToBtre elles-mêmes; mais les dtenillcs, eu rongeant lesprin-s
cipaux bourgeons de la tige , la mettent hors d'état de pottS30r>
B'dprès cfS détails, xrét ^[Uelle satisfaction on doit s'appro-'
cher du nid à* «0» ohdDill^»', ;M.lesvotf-.6onir|par lents pe —
dt, Google
C H E a67
fîtes portei , pour renir jouir soi- la toile de l'air 6a An soleil!
Qaeujaes-niies ne tardent pas à prolonger leur promenade ;
mais elles ne s'éloignent du nid que de la longueur de la
branche qui le porte. £n marchant, elles tapissent leur che-
mio , et ne vont pas an-delà de l'endroit oà ces traces de soie
se tenaillent. Quoiqu'elles ne paroissent pas observer une
Sande police , elles ne sont pas cependant sans discipline.
Ues ne manquent pas de rentrer toutes dans l'habitation k
l'approche de la nuit ou du mauvais temps. C'est un spectacle
très-amusant que de voir ces petites chenilles aller et venir,
les unes d'un c^té , les autres d'un autre , sans confusion, et
s'entre-baiser comme les fourmis quand elles se reDContrent;
de les voir descendre en grand nombre la branche qui porte
le nid, et s'arranger les unes àcdté des autres sur le dessus
d'une feuille, pour la fanrrager.Le son de la roii ou d'un ins-
trument parolt leur être incommode, et an plus léger mou-
rement, occasioné dans les environs.de leur demeure ou sur
les feuilles où elles sont établies ,. elles sont bientAt déter-
minées à regagner leur gîte. Enfin , après avoir changé de
peau plusieurs fois, le temps dé leur dispersion arrive ;la so-
ciété se dissout; chaque chenille lire de son côté » et va'pas*
ser le reste de sa vie dans la solitude.
Les forêts de pins nourrissent des chenilles d'une aatre es-
pèce, qui passent une grande partie de leur vie en société,
et qui paroissent plus dignes d'attention que les précédentes,
par }a quantité et. la qualité de la soie dont est fait le nid
qu'elles habitent en commun. Ces nids sont quelquefois plus
'OS que la tSte d'un homme ; la soie est forte et blanche.
es dégâts de cette chenille ne doivent ni exciter ni mériter
notre vengeance; peu nous importe qu'elle ronge les feuilles
étroites et pointues du pin , qm est le seul arbre qu'elle atta-
que. Loin de nous nmre , elle construit des cocons avec la
soie qu'elle file , qui pourroient Atre d'une grande utilité , si
on prenoït les soins nécessaires pour les préparer et les mettrez
en état d'être cardés. Les chenilles de grandeur médiocre , à
seize pattes , et dont la peau est noire en dessus et très-velue,
Tivent en société dans un nid que toute la famille a contribué
k constraire ; elles s'y retirent pendant la nuit; dès qu'il fait
jour, elles en sortent pour se répandre sur l'arbre et en ron-
ger les feuilles : leur marche est dans le même ordre que
celle des chenilles nommées processionnaires. Peu de temps
après leur naissance , elles travaillent de concert i se faire
an nid, 'd'abord assez petit, et dont elles augmentent l'en-
cein^', 'enflant de nouvelles, toiles , ik mesure qu'elles gros-
Bissent; totit l'intérieur du nid t&i rempli detoiles dirigées en
diffiérens sens, qni formenl divers logemens, ayant appa-*
.<,i':, Google
r;
afis c n E.
remment la même comunuùcatioiiiiiie^euuC'de.la-clMiiillB
commune. La principale entrée n'est pas consjtanunent dan*
le même endroit , et on peut en observer d'autres plus pe-
tites. Ces chenilles marcbent fort vite , el ne s'écartent d'a-
bord un pea que pour aller ronger quelques feuilles placées
aux enrtrons. Quand elles viennent i se déraler , elles se ser-
vent d'un fil de soie très-délié comme d'une échelle , pour re.-
monter à leur nid. Quoiqu'elles paroisseot sortir plus volon-
tiers la nuit que le jour, et senihlent fuir la lumière, on en
voit néanoiolns qui sortent k toutes les heures du jour. Elles
marchent en procession , à la file , et dans le plus bel ordre.
Elles défilent toutes une k une , d'un pas égal et assez lent ; la
file, souvent très longue, estpresque partout continue, c'est-
à-dire, que la tête delà chenille qui suit, touche le derrière de
U chenille qui précède. Tantôt elles défilent sur une ligne
droite , tantôt elles tracent des courbes plus ou moins irré-
eulières , qui imitent quelquefois des festons ou des guir-
landes , d'autant plus agré^îes à l'œil , que toiftes les par-
ties de la guirlande sont en mouvement et raiient sans cesse
leur aspect. Quand plusieurs de ces sociétés s'avaisinent, et
que les processions partent de différens nids, les guirlandes,
ou les cordons se miutiplieat et se dirigent en diCTérens sens ,
tracent une multitude de figurés , et Te spectacle en devient
plus amusant encdre. Elles s'éloignent souvent à d'assez
Eapdes distances du nîd ; les files de chenilles sont alors fort
ngues. Tandis qu'une procession suit la même ligne droite »
d'autres se détournent en différens sens. Les unes montent»
les autres descendent. Toutes les chenilles d'une même pro-
tession marchent d'un pas uniforme et presque grave, aucune
ne se presse de devancer les autres, aucune ne demeure ea
arrière dans l'iatérieur de la file. La chenille qui est à la tête
de la procession , détermine les évolutions de toute la troupe.
Chacune garde sa place, et dirige sa marche sur celle de la
chenille qui la précède immédiatement. Lorsque les pre-,
miëres chenilles d'une procession font halte, elles se ras-
semblent ordinairement les unes auprès des autres et les ânes
sur les autres en monceau , et se renferment dans une espèce
de poche à claireyvoie , assez semblable à un filet pour pren-
dre les poissons. Lorsque nos processionnaires reviennent à
leur nid, c'est par la même route qu'elles ont suivie en s'é-
/foignani. Souveptelless'éloigneat beaucoup de leur domi-
cile, et par différens détours; cependant elles savent tou^,
jours le retrouver, et s'y rendre au besoin. Ce n'est ^ as la vue
qtii les dirige si sûrement dans leurs marches ; oel^ pst ,tr^-,
prouvé. La nature leur a donné up autre mo};eB de fega^^r
leurgiie. Nous pavons nos chcmips} dos dienîlUs upissen^
C,ql,l.d=,G00glC
C H E aC^
les lenrs et ne marchent jamais que sur des tapis de soie.
Toas les chemins qui aboutissent à leurs nids sont couverts
de fils de soie. Ces fils foiroent des traces d'un blanc lustré ,
' qui ont au moins deux ou trois lignes de iaigeur. C'est en
snirant à la file ces traces , qu'elles ne irtanquerit point le
Ijhe, qaelqufa tortueux que soient les détours dans lesqnek
elles s engagent. Si l'on passe le doigt sur la trace, l'on rom-
pra le chemin , et l'on jettera les chenilles dans le plus grand
embarras ; on les verra s'arrêter tout à coup à cet endroit , et
donner toutesles marques de la crainte et de la'défiance ; U
marche demeurera suspendue jusqu'À ce qu'une chenille plus
hardie ou plus in^atienle que les autres ait franchi le niau^
vais pas. Le fil qu'elle tend en le franchissant, devient pouf
une autre un pont sur lequel islle passe , celle-ci tend en pas-
sant un autre fil; une troisième en tend un autre, etc., et le
chemin est bientôt réparé.- Les procédés industriel^ des in-
sectes, et en général des animaux, s'emparent facilement d<
notre imagination. Nous nous plaisons à leur prêlér nos rai-
sonnemens et nos vues. Nos chenilles sans doute ne tapis^
sent pas leurs chemins ptfur ne point s'égarer; mais elles ne
s'égarent point, parce qu'elles tapissent leiirs chemins. Elles
^ent continuellement, parce qu'elles ont continuellement
jjesoin d'évacuer la matière soyeuse que la nourriture repro-
duit', et que leurs intestins renferment. En satisfaisant à ce
besoin , elles assurent leur marche sans y songer, et ne le font
S le mieux. La construction du nid est encore liée à ce besoin,
on architecture l'est à la forme de l'animal, à la structure
et au jeu de ses organes , et aux circonstances particulières
où il se trouve. Lorsque ces chenilles' ont pris leuriaccrois-*
sèment, et que le temps de leur' métamorphose approche,
elles abandonnent leurs nids, se séparent et vont se'cohs.^
truire dans ta terré des coques de pure soie, qui ue répoiidenl
' pas à ce qu'on atlendoit de si grandes fileuses. On doit se dé*
fier des poils de ces i^enilles.
haduniUe àiti>rée,-3iiasi nonciin^ À causé des liandes lon^
^tudinales de diverses couleurs qoi parent son cdrps 'tt'taî
donnent quelque ressemblance k Xtn ruban , est ti^'^com^
mnne dans les jardins et dans lés vergers^ Les feuilles ' dés
arbres à fruits, et celles de plusieurs autres, sont 'de' site
août II y a des aimées où elle est ii commune^ qu'elle faii
les plus grands dégâts, qu'elle dépouille de'letlrâ fettilles
tous les arbres fruitiers sur lesquels eJle s'établit; il séroit
«ans doute très-intéressant de' détruire les' coùvéeâ dé ces
insectes; mais l'industrie des femelles lesdéro/be soiivent
à nos yeux et à nos recherches. La femelle dfl bombyx ■ au-
quel appartient «ette eheoille f dépose ses «u&sialour des
dt, Google
ayo G H E
jeuies branches d'arbres , et les arrange en^fiinsne Jespi-
raie , ijuetquefois au nombre de denz ou trois cents ; aa
retour du printemps, tous ces œufs écloseqt ■ il en sort des
chenilles qui vivent en société pendant leur enfance ; elles
filent ensemble une toile qui leur sert d.e tente , sous la-
quelle elles ont soin de faire entrer quelques feaï Iles pour
K nourrir. Dès qne la prOTfsion est finie i la famille se
transporte ànn autre endroit de Tarbre où elle 'peut tniurer
d'autres proTÏsions ; là , elle s'établit , en fumant de nou-
veau avec sa tente, une toile qui enveloppe tes feaillei qaî
sont à sa portée. Ce petit manégé , qui dure tout le temps
que les chenilles sont jeunes , suffit pour dépouiller un arbre
entiëremeiit, quand il j a: deux ou trois de ces familles
nombreuses. A mesure qu'elles preoneut leur accpoissement,
elles se dispersent de côté et d'autre , pour aller filer leur
coque solitaire. Oublions maintenant les torts qu'elles peu-
Tent nous causer- Quand , vers le printemps , la chenille
renfermée dans l'oe^ est devenue assez forte, elle perce
avec une de ses dents le couvercle que l'on pentremarquet^
et dés que le trou est ouvert , elle est en état de .travailler
arec succès i l'agrandir , et à se faire un passage par oà tout
son corps puisse sortir ; ordinairement ifse passe deniiouri
avant que tontes celles d'un m£me anneau soientnées. Celles
qui sont écloses le matin , dès l'après-^nidi du même jour^
ou au plus tard le jour suivant , vont chercher de la iiour-
ritnre. Elles attaquent les feuilles qui ne commencent qu'à
pointer , et si les feuilles ne paroissent pas encore , elles n'é'
pargnent pas les fleurs. A peine ont-eJles cessé de manger,
qu'elles s'occupent <k filer ; elles travaillent de «oncert à de»
toiles qu'elles étendent, et qu'elles attachent aux an^es d'où
partent les rejetons qui leur donnent des feniiles. Pendant
la nuit , elles reviennent ordinairement dans l'intérieur dn
nid; mais dans le jour elles se rendent sbt sa sarface, et
s'y arrangent les unes au-dessus des aulnes, eOmme sur. use
teirasse ,poar y prendre l'air ; s'il rient à pleuvoir , elles sa-
vent trèS|-bien se retirer sous la surface opposée. Lorsqu'elles
commencent k s'éloigner de leur habitation , leur marche est
encore sin^lière ; elles vont, comme les précédentes, en pro-
cessiop i ài la £le les unes des antres ; mais leur Ele n'est
pas si continue , et les rangs ne sont pas égau^ Souvent la
procession est. interrompue dans sa marche par des cheniUet
qui retournent au nid,, ou par d'autres qui font halte. Après
avoir fait un certain chemin , souvent les processions s'ar-
rêtent, et les chenilles' s'aunoi^ent; ensnîte les unes retour-
nent par le même chemin , tes autres continuent leur route ,
toujours d'un pas assez l«Dt , et sans la moindre cooËision.
dt, Google
C H K a-,
On âeràté le procède au moyen duquel elles retrourent
toujoiH'a le chemia de leur faauiutkin ; la chenille 4u pin
nous a dé)à instruits. De petites comj^gnies de six à sept
chenilles vont lourent à U quête ,- à une grande distance
du nid. On- peut quelquefois prradre plaisir k toucher l^è-
ren^nt du doigt celle ou celles ^fui marchent les preinières.
Elles secouent aussitftt U tête à plusieurs reprises et rebrous-
sent avec ritesse, sans être arrêtées dans leur fuite par
celles qui suivent d'un pas tranquille la premî'ère route. Lors-
qu'on enlève aussi av«c le doigtwi peu de la soie qui tapisse
le chemin de nos processionnairt^ , t^n peut jouir de leur
effroi, de leur embarras, de leur tâtonnement , de leur
inquiétude , jusqu'à ce que la Toie ait été entièrement ré-
parée ; il n'y a pe»rt-être rien de si joli que les cordons que
nos chenilles forment par leurs érotutions diverses , îb pa~
roissent , k une certaine distance , des traits d'or ; mais ces
traits sont to^ en mouvement , et les uns sont tirés en
li^e droite, tandis que let autres représentent des courhes
à plusieurs inflexions. Ce qi£ rend le spectacle plus agréabifc
encore , c'est mie' lé c«'doQ d'or, est couché sur un ruban
de soie, d'nn blanc vif et argenté. Quand les feuilles des
environs de leur habitation soiit rongfées , nos iii>reii vont
plus loin filer de sonvclles toiles auprès des feuilles qu'elles
se proposent de manger dans la snile. Après leur seconde
HUM, ordinairement elles n'observent plus la.ntéme disci-
pline; elles errent de côté et d'antre sans aucun ordre , et
bientôt on ne les trouve plus que solitaires.
Oq voit dans den prairies ) en automne, certaines touffes
d'herbes qui sont recouvertes de -toiles blanches , qu'on est
d'abord tenté de prendre pour des toiles d'araignées ; mais
qnaD4 on leS' regarde de plus près , on raconnoît qu'elles
ont ét^ faites par d'antres ouvrières et pour d'autres usages.
Ce sont des espèces de lentes, âu-dessoui desquelles des
chenilles mangent, se reposent^ et changent de peaU toutes
les Ibis qu'elles en ont faesorâ. La disposition de ces toiles
n'a rien de régulier; l'intérieur est comme partagé par plu-
sieurs cloisons en ^fférens logemens, qui s'élargissent en
^'ap^prochant de la base. Quand les chenilles ont rongé tout
ce qui est renfermé sous la tento , elles abandonnent ce pre-
mier cama pour en aller établir nu autre sur une tonffi;
d'herbe plus fraîche. Elles se construisent ainsi une suite
détentes, qui sont des lo^mens suffisans pour la saison.
Alab lorsqu'elles sentent les approches de l'hiver, ellet
songent à se loger plus chaudement, elles se font im loge- '
ment plus solide dans l'intérieur de la principale tente , en
forme de boorw. Elles y sont les unes sur les antres; et
dt, Google
a7a
C H E
chacune y tst ronlée. Aa retour de la belle saison , elles
se font de nouvelles tentes âe soie , qiû Knrênt à lies dé-
fendre contre la pLu^e. C'est surtout pendant que le soleil
brille , qu'elles traraill^t à étendre et à fortifier ces lentes.
£lles se réserrent dans les toiles , dircrses ouvertures di-
rigées obliquement, par où elles peuvent rentier ou sertir,
à leur volonté. Lorsque, les nuits sont douces , oo les voit
souvent hors de la tente , attadiées les unes auprès des an-
tres , et même les unes sor les autres., contre une tige de
gramen ; mais quand les nuits sont froides, elles ne resteqt
pas ainsi exposées aux injures de l'air. Ce ne sont pas seule^
ment les chenilles d'une même famille, qui sont déposées à '
vivre ensemble ; on voit- souvent les chenilles de différent
nids , se réunir pour travailler en conminn - k une niSme
tente. £nlin , après s'Stre dépouilfées vers le milieu du prin--
temps, elke se dispersent, elles abanâonntBt. leur tente
flans songer à s'en faire une nouvelle ; chacane va de son .
câté pour vivre en particulier , et se préparer k ia métanoT'-
phose.
On :tronve sur -. l'aidtépîae , le prunier sauvage « ou an-
tres arbrisseaux, des nids , ordinairement' de pure sois
trës-blanche , construits auionr des lige» ou des'branchasj'
et bien plus grands que ceux.. des lEûm»- ou . des oomnuaua ;
aussi sont-ils habités par ^de plus grandes et de plus grosses
chenilles. C'est dans le niois de mai qn'il.&uties cher-
cher; ils ne sont pas rares .sur les haies. On voit à la siv—
face du nid quelques ouvertures oblongnes, d'inégale gran-^
dear, et qui sont les portes de rhabîtation. On y découvre
queltpiefois deux chemins principaux, tapissés â'uacfaelle
soie blanche , et l'on croit voir les principale^ awnaes Â'nâp
grande viUe : l'un se dirige en ligne droite-: et en bas, et
aboutit à la grande porte do nid; l'autre serpente snr lo
dessus de la baie , s'élève , s'abaisse , se relève pour s'idbaisrJ
ser encore e\ se plonger enfin dans l'^atas^nr de la faain./
À nn oertaine distance du oàd ; d'autres ch^nîns<, moins
marqués , plus tortueux , et qui sont comnte des chemina
de traverse et des routes détournées, viennent aussi aboutir
à l'habitation par divers côtés. On peut voir nos. dienilles
sortir et rentrer À certaines heures, par les ouvertures: da
md. Elles en sortent pour . aller prendre leur repas sur les
feuilles detf environs , et y rentrent après l'avoir pri; ^ à peu-
près dans lemême temps. Lorsque le soleil darde ses rayons
sur le nid, elles sont dans une grande agitation,- et con^
' renl fort vite de tous cdtés^'£lles augmentent chaque jonr lea
dimensions du nid par de nouveaux fils, qui. forment des
toiles superposées et plus on moins épaisses; Après avoir
dt, Google
C H Ë ,,j
chïngé deiA on' ti^is fois de pead^ elles Commeiiceiit i
abandonner leur nid et à se séparer.
Vers le mois de juillet , on peut aperceVoir sar les feuilles
d'aubépine , de prunier sanrase , ou d'autres arbustes des
haies, un petit amas d'œufs , dont la forme est pyramidalti
et cannelée. Chaque pyramide repose sur sa base , et
toutes sont arrangées adroitement les unes k calé des autres,
dam un espace circulaire. Ces œufs paroissent pins jolis en-
core considérés à la loupe; on y compte sept cannelures;
le sommet de la pyramide présente jme surface plane , où les
sept cannelures tracent la S^re d'une petite étoile à sept-
rayons. An bout de quelques ) ours on peut voirie beau jaune
de ces œufs s'altérer de plus «n plus. Le point brun, placé au
centre de La petite étoile, se rembrunît, devient d'un noir
assez foncé; alors parott à décDavert la téie, et bientôt tout
le corps d'usé chenille de conlear grise, demi-velue et à
seize pattes. On est biestdt instmit que les petites chenilles
dérore«t la coqoe des œuis dont elles viennent de sortir »
et qu'elles vont encore ronger la coque des œufs dont les
cheniOes ne sont pas écloses. Il y a tout lieu de croire que
leur intention n'est pas de les aider à en sortir, et qu'elles
n'ont que celle de satisfaire leur goût. 11 est pourtant vrai
que celles dont les œnËi sont ainsi rongés au-dehors , sont'
pins facilement édoses. Quelques jom^ après , nos petites
chenilles rapprochent , avec des £ls de soie , les jeaneS
feuilles dont elles ont dévoré le parenchyme , et qui se
■ont desséchées ; elles les lient, et ces premières feuilles,'
qiù sont ordinairement celles sur lesquelles les ceufs ont étâ
déposés, doivent être regardées comme le fondement du
peUt édifice. C'est ordinairement du côté du pédicule,'
que nos jeunes chenilles commencent à ronger le dessos
de la feuille. Elles sont alors^angées les unes auprès deï
antres, sur une même ligne droite .ou courbe,, et s'avan-
çant peu à peu, comme en ordre de bataille, vers l'autre
extrémité de la feuille, elles en fourragent ainsi toute la bih-—
face- Les nids sont donc composés la plupart d'une seule
feuille sèche, pliée en deux; un £1 de soie assez fort parott
tenir an pédicule de chaque feuille; ce fii va s'entortiller
autour d'un des boulons de la branche ; là il semble plus
épais , et l'est effectivement, parce que les différées tours
^ &I se recouvrent en partie les ans les autres ; et ces nids
Bodt si bien suspendais , que le plus grand vent ne sauroit les
détacher. Dès que les chçnilles ont dévoré toutes les fëinlles
sorties du même bouton , elles vont ronger celles d'un autre ;.
et telle est l'origine des différens nids qu'elles habitent suc»
eessivement. L« paquet de feuilles qu'eues ont rongé le der-
vt j»
c,qi,it!dt, Google
aji C H E
nier, compose le dernier nid, ou celui dxDS lequel elle»
doivent passer .U mauvaise saison. Ota a encore observé que
lorsqu'elles abandonnent le nid qu'elle* ont constniil le
premier, elles commencent à se diviser eo sociétés plus
petites ou moins nombreuses , qui se subdivisent elles^mêmei
en sociétés moins nombreuses; et c'est ainsi qu'il arrive que
lorsque l'on ouvre de ces nids pendant l'hiver, on les trouve
8t inégalement peuplés, les uns ne renfermant que deux che-
nilles, tai^s^e d'autres enont quatre, huit, quinze, etc.
Mais en ouvrant alors ces^nids , on est singulièrement élonflé
de trouver constamment dans chaque , de très-petites es-
pèces de coques d'une soie blanchâtre , adossées tes unes
contre les autres, qui renferment chacune sa chenille. Des
coques plus on moins nombreuses sont distribuées par pa-
quets en difTérens endroits de l'intérieur du nid. Ce n est
apparemment qu'à la fin de l'automne que nos chenilles
filent ces petites coques , où elles se renferment jusqu'au re-
tour dn printemps. Alors elles ne tardent pas à sortir de
leur coque et de leur nid ; on les voit chaque jour se, pro-
mener sur la branche et aux environs. Elles se reti—
rent de temps en temps dans leur habitation, et s'y ar-
rangent les unes à câté des autres , de macère que là tète
de toutes regarde vers le même endroit. Quelqae temps
après leur seconde mue , elles abandonnent le nid et se
dispersent. Ou trouve ordinairement dans ces petits nids ,
une sorte de poche on de sac, qui est entièrement rempli
d'eicrémens; ce qui peut faire juger que ces chenilles ont
loin d'aller déposer leurs cxcrémens à part.
Nous devons, maintenant, faire connoitre quelques es-
pèces de chenilles t qui, non-seulement vivent en société
tant ique dure leur vie de chenille , mais qui restent encore
tantes ensemble sous la forofr de chrysalide.
De toutes les républiques de chenilles, les plus nombreu-
ses srfot celles d'ane espèce qui vit ordinairement sur le
chiner., et qui a été nommée particulièrement processionnaire
ob éoolutùmnaire ; elle est de grandeur médiocre , de couleur
presque 'noire au-dessns du dos , avec seize pattes , et cou-
verte de poils-très-dilancs et presque aussi longs que le corps.
Chaque couvée cogoipoee une famille de sept à huit cents in-
dividus. Tant que ces chenilles sOnt jeunes , elles n'ont point
d'établissement fixe ; les différentes familles campent tantAt
dant un endroit, tantât dans un autre , sur le même arbre
ou ielles sont nées : eHes filent ensemble pour former dea
nids qui leur servent d'asile. A mesure qu'elles changent
de peaif , elles quittent leur ancien établissement pour en al-
ler former un autre ailleurs. Quand elles sont parvenues vu
dt, Google
C H E ' S7S
terme de leur accroUsemenl , rbabitation qu'elles cboîsis-
serft alors est fixe. Les nids propres à contenir des familles si
nombreuses, doivent être assez considérables; lear figure n'a
rien de singolier ni de bien constant. Plusieurs couches de
toiles, appliquées les unes sur les autres, forment les parois;
entre le tronc de l'arbre et ces parois, est la cavité où les
chenilles vont se renfermer de temps en temps, qni n'est
partagée par aucune cloison , de sorte que ie nid n'est qu'une
espèce de poche au haut de la toile ; près du tronc de l'arbre,
est un trou par où les chenilles entrent ou sortent à leur gré.
Malgré le grand volume de ces nids, quoiqu'il y en ait quel- '
quefois trois ou quatre sur l,e mJme chêne , i^oiqu'ils soient
attachés à une tige une et À hauteur des yeux, on ne les
aperçoit que quand on cbercheàles voir; autrement on lescon-
fond avec les tubérosilés, les bosses de l'arbre même ; la soie
,qui les couvre de vient d'unblanc grisâtre, qui n'Isnitepasmal la
couleur des lichens, dont les tiges des chênes sont Ordinaîre-^
ment couvertes. Il est rare d'en trouver dans le inllieu des '
forêts. C'est ordinairement sur les grands chênes- et sur les
lisières , qu'on rencontre ces sortes de républiques. Quand
ces insectes quittent leur logement pour aller s'établir ail-
leurs , leor marche présente le même (Irdre que nous avons
déjà aperçu dans une espèce précédente , mais qui mérite
ici d'être de nouveau remarqué. An moment de leur sottie ,
nne chenille 'ouvre la marche , les autres la suivent à la file ;
la première est toujours seule , les autres scuat quelquefois
deux, trois, quatre de front. ' Elles observent un alignement
si parfait, que U tête de l'une ne passe pas celle de l'autre.
Quand la conductrice s'arrête , la troupe qui là suit n'avance
point ; elle attend que celle qui est à la tête se détermine à
marcher pour la suivre. C'est dans cet ordre qu'on les voit
souvent traverser les chemins , ou passer d'un arbre à l'au-
tre , quand elles ne trouvent alos de qUoi vivre sur celui
qu'elles abandonnent. Ont-elles trouvé une branche de
c^éne converte de feuilles fraîches , alors les rangs se for-^
ment autrement, ils se fortifient; les chenilles se %9tribûent
sur les feuilles, et elles sont si contiguë's les unes aiux antres,
que leur corps se touche dans toute sa longueur. Onl-elles
fini de rongep les nouvelles feuilles , et terminé leur repas >
elles regagnent leur nid dans le m^e ordre; niie d'entre
elles se met en mouvement , une seconde Ifi «uït en qnene ,
et ainsi de suite ; elles commencent ài défiler, loujotirs sî pro-
ches les unes desi antres , qa'il n'y a pas plus- d'intervalle
entre les difCëreqs rangs qu'entre les chenilfes'de -cJtaqné
rang.. Souvent le petit corps d'armée fait une infinité d'évo-
lutions tout-ji-fait singulières ;- il ec forme sous une infinité
i:, Google
»,6 C fi E
de figures différentes ; maïs il est toujours conduit (tar une
seule chenille. La tête du corps est toujours angulaire? le
reste est tantôt plus et tantôt moins développé ; ily -a quel-
quefois des rangs de quinze à vingt chenilles. C'est un vrai
spectacle pour qui sait aimer celui de la nature , que de se
trouver dans les jours chauds d'été , T«rs le coucher du soleil,
dans un hois où il y a plnsieurs nids de nos processionnaires
sur les arbres peu éloignés les ans des autres. On en voit
sortfr une de quelque nid , par l'ouverture qui est à sa partie
supérieure, et qui suffiroit à peine pour en laisser sortir deux
de front. Dés qu'elle est sortie , elle est suivie à la file par ,
plusieurs autres ; artivée environ à deux; pieds du nid, tantôt
plus prés, tantôt plus loin, elle fait use pause, pendant la-
quelle celles qui sont dans le nid continuent d'en sortir \ elles
prennent leur rang , le bataillon se forme ; enfin la conduc-
trice marche , et toute la trotqie la suit , entièrement subor^
donnée à tous les mouvemens de son chef. La mSme scène
se passe dans les nids des environs : on les voit tous se vider
à la fois; l'heure est venae où leschenilles doivent aller cher-
cher de la nourriture; ainsi, triNt pendant la nuit qu'elles
se promènent, qu'elles rongent les feuilles firaîches; pendant
le jour, et surtout lorsqu'il fait chaud , elles se tiennent ordi-
nairement en repos dans leurs nids. En commençant le nid
qui doit leur servir de dernière retraite , elles tni donnent au
moins en largeur et épaisseur toutes les dimensTons qu'il doit
avoir ; mais il leur arrive quelquefois de l'allonger , qnand
elles ne lui trouvent pas assez de capacité. La distance de
là toile à l'arbre ne laisse pas de supposer une sorte d'in-
dustrie; car la chenille ne sauroit être posée sur l'arbre,
quand elle construit la partie du cintre qui s'en éloigne le
, pins; il faut qu'elle soit sur le nid commencé., et que la por-
tion la dernière faite serve d'appui à la portion qu'elle veut
faire plus cintrée; pour la tenir plus éloignée de l'arbre.
.Elles ont encore k changer une fols de peau; les dépouilles
attachées ù la toile épaississent et fortifient l'enveloppa ,
d'autant plus que les chenilles les lient encore avec de nou-
veaux fils; et le tissu qui est d'abord transparent, au bout de
quelques jours est entiècNnent opaque. C'est dans le même
nid qu'elles doivent chacune se filer une coque particulière,
pour y prendre la forme de .chrysalide. Quand on vent dé-
tniire, on qu'on est siinplement curisux d'examiner les nid»
de la chenille processionnaire, il faut les toucher ou mSme
les observer avec beaucoup de précaution, ù eause des dé-
mangeaisons violentes, suivies d'enHures , qu'ils sont capable»
de produire; l'air mCmequi les environne, peut Être rempli
de la poussière des poils de ces chenilles ; ou il suffit ^oel-
,Coo'îlc
C H E 37^
qaefbU de se reposer «u pied d'un chtneft&eHes se sont
établies , poar éprouver bientôt des démangeaisoDS tris-in—
commodes.
Une espèce de chenille , que l'en n'a piss besoin d'aller
chercher aillenrs qde dans nos jardins fruitiers , ibnmit un
second exemple de celles qui restent ensemble , même sotut
U forme de chrysalide. On les trouve au printemps sur les
(euilles de pommiers ; on peut les trouver aussi sur divers,
arbustes, qui croissent dansles haies , tels que le prunier sau-
vage, te fiûain, etc. Cei chenilles, un peu ao-dessous de celles
4e moyeune grandeur, rases et à seize pattes, d'un blanc à
teinte jaune et marquées de points noirs, se tiennent dan»
des espèces de branles ou de hamacs qu'elles savent se cons^
bruire , et doiveât non-seulement s'y reposer comme les au-.
très dans leur nid , mais y trouver leur nourriture et y fâire-
teur repas. Elles ne mangent que le parenchyme de ia surface
supérieure des feuJHes; et , ce qui est assea remarquable ,
leur corps ne touche jamais la feuille qu'elles rongent^ comme
s'il ëtoit trop délicat pour supporter cet attouchement : it
i^'est au moins recouvert que d'une peau très-molle etâonéo
d'une grande sensibilité. Pour p«a qu'on touche ces chenilles»
elles avancent ou reculent dans leur hamac avec une estrém»
vitesse. On est sui:pris de voir qu'elles ne se détournent ni jk
droite ni à gauche-, tandis qu'elles QKécntent des motivemenfc
si prompt ; mais on cesse de l'être, dès qu'on vient à dé-
couvrir que chaque chenille est logéedans une sorte de très—
langue gaine i claire-voie, qne roeii ne démêle pas, et
qu'elle s^est eUe-sftême filée. Tout le nid ,^ on tout le- hamac *
est fonné d'un assemblage de ces gaines , couchées parallèle-*
ment les unes snrlcs.autresi dans cbacome desquelles est ren-
fermée une feuille. Le nid envelo[uie un certain nombre de
^oenus [ets ou de feuilles , etqoand le parenchyme de toutes-
ces feuilles a été consomma , les chenilles vont tendre nn-
antre hamac sur les feuilles voisines* ËUes en tendent ainsï
glosiears successivement dans le cours de leur vie. Ou les
prendrait, au premier coup d'oeil, pour des toiles d'araignées.
On n'aperijoit qu'un assemblage confus de toiles de fermes ir-
tégulières et très-transparentes, Lps chenilles sont couchées,
dans ce nid cotmne dans une- espèce de branle très-^mollet ,
par-delà lequel elles alloogent ùur t4tp. I^eur nid a son ori-
gine à certaines feuilles^ etllnit à d!autres plus ou moins éloi-
gnées. Quand, elt^s l'ahapdoon^n^ , le nouveau- qu'elles se.
construisent. est tonjouts.à peu.de distance du premier. Toutes.
s'y occupent à ta fois , et chacune fournit un grand- nombre,
de fils. £nfin , c'est À un des bouts de leur dernier nid qu'elle».
K (;oD|itciiigent chaçnD.e une coque 4c wis Uèi-l^cbfit^
L:,<,i,z.d=, Google
3^8 C H E
àiua laquelle elles se reorennent pour prendre "^la forme de
chrysalide.
Les chenilles ne sont pas trop regardées comme des êtres
sociables. Le pins gr^d nombre vit sans parottre avoir au-
cune communicalioD avec ses semblables ; et celles qui vi-
vent ensemble , provoquent le désir de lies détraire plutôt
quf celui de les observer. Après avoir recueilli ce qu'il peut
y avoir de plus^Dléressant dans le genfre de vie de quelques
espièces les plua communes qui vivent en société « nous devons
ipaiaUUant attirer l'aitentioD sur qnelqaes-iines^ de celles qui
vivent 'Solitaires , et qui nons déeouvfeot néanmoins une in-
dustrie aussi digue d'être admirée.
Il y a des chenilles qu'on trouve souvent cu grand nombre
sur le Inëme arbre ,' sur la même plante , que nous devons
regarder comme solkaireB, parée qu'elle* ne font point d'on-
i!rages en. commun , que les trâvaus des unes n'influent point
sur ceux des antres ; elles vivent en cdmAin comme si elles
étoient seules .- telle» sont les chenilles dont le marronnier
dllnde est quelquefois toiit couvert , celles qui' mdngent les
<^ou^,etc. Mais il yen a qui sdtit bien pltls^olitaires; elles
S,e font successivement plusieurs habitations , où elles se tien-
nent renfermées i sans se mettre à portée de communiqnSr
ayec les autres -tant qu'elles sont chenilles. C'est dans cette'
grande aotitnde que vivent presque toutes celles qui plient on
qui roulent. des feuilles pour s'y loger, ei toutes celles qui
jlent ensemble plusieurs feuilles pour les réunir dans un pa-
quet , vers ie centre duquel elles-se lielinenl.
, Nos poiriers, nos pofrCmiers, n4s groseiffiers, lios rosiers,
«t bien d'antres arbre* ou arbrlsseata des jardins et des bois ,
niême de simples plantes , mettent cbaque jour sons nos yeux
its feuilles simplement courbées , d'autres pliAes en deux ,
d'autres roulées plusieurs fols sur elles-mêmes , d'autres en-
fin ramassées plusieurs ensemble dans uil paquet informe ;
on peatbienlâtremarquerqne ces feuilleïsttnttenues dans ces
difFé/ens états par un grand nombre de fils, et que la cavité
que. ces feuilles renferment, est ordinaîrement occupée par
une chenille. Si l'on considère surtout les feuilles des chênes
vers le milieu du printemps, lorsqu'elles se si»m entièrement
développées , on en aperçoit plusieurs plîëes et rouléeS de
diiTérentes manières et avec une régularité bien étonnante.
La partie supérieure du bout des unes paroît avoir été rame-
née vers le dessous de la feuille , pour y décrire le premier
tour d'une spirale, qui ensuite a été recouvert 'de plusieurs
autres tolirs fournis par des roalemetis successifs, et poussëls
quelquefois jusqu'au milieu de la feuille , et quelquefois par-
delà. Nos oublis ne sont pas mieux roulés ; le cc-otre du rou-
dt, Google
^,
C H E ayg
leau est riâe ; cVst nn tuyau creux, dont le diamètre est pro-
-^ortionné à celui do corps de la chenille qui l'habite. D'autre&
ïuîUes des mêmes arbres , mais en plus petit nombre , sont
roulées vers le dessus , comme les premières le sont vers le
dessons ; d'autres , en grand nombre , sont roulées vers le
dessous de la fenïlle comme les premières , mais danâ des
directions totalement difîérentes. Là longueur, l'axe des pre~ ■
miera roaleaux , est perpendiculaire à la principale cdte et ^
la-qaene de la feuille ; la longueur de ceux-ci est parallèle à la
mâme c6te ; le roalement de celles-ci n'est quelquefois ponssé
qae jusqu'à la principale nervure, et quelquefois la largeur
de la feuille entière est roulée. Les axes on longueurs de di-
vers autres ronleaus sont obliques à la principale' nervure ;
leurs obliquités varient sons une infinité d'angles, de façon,
néanmoins , que l'axe du ronlean prolongé , rencontre ordi-
nairement la principale nervure du i^ôté du bout de la fenille.
Quoique la surface des rouleaux soit quelquefois trés-nnie j
et telle que la donne celle d'une feuille assez lisse, il y en a
pourtant qui ont des inégalités, des enfoncemens, tels que les.
donneroit une feuille chiffonnée. Quelquefois plusieurs feuil-
les sont empl4lyéés àfaire un seul rouleau. De pareils ouvtages
ne seraient pas bien difficiles pour nos doigts; mais les Che-
nilles n'ont aucune partie qui semhlt^ équivalente. D'ailleurs,
en roulant les feuilles , il faut encore les contenir dam un état
d'où leur ressort naturel tend continuellement à les tirer. La.
mécanique ài laquelle les chenilles ont recours pour cette se-
conde partie de l'oitvrage, est aisée à observer. On voit des
paquets de fils attachés par im bout à la surface extérieure du
rouleau, et par l'autre , au plat de la feuille. On imagine
assez que ces petits cordages sont suffisans pour conserver à
la feoiïle la forme de rouleau ; mais il n'est pas aussi aisé de
deviner comment les chenilles lui donnent cette focmé, com-
ment et dans quel temps elles attachent les liens. Tout cela -
dépend de petites manœuvres, qu'on ne peut apprendre qu'en
les voyant pratiquer par l'insecte même.
I^ n'y a guère d'apparence d'y parvenir en observant les
chenilles sur les chênes qu'elles habitent ; le moment où elles,
travaillent n'est pas facile à saisir , et la présence d'un spec-
tateur ne les eicite pas au travail. On peut faire choix d'un,
moyen plus facile : on pique dans un grand vase plein de
terre humide , des branches de chêne fraîchement casses ;
on distribue sur Ibnrs feuilles une certaine quantité de che-
nilles, que l'on tii^e des rouleaux qu'elles se sont déjà faits :
elles souffrent impatiemment d'être à découvert ; elles sentent
qu'elles ont besoiù d'être à l'abri des impressions du grand
air, car toutes Jes rouleuses sont rases; aussi se mettent-elles
bîent6t>itrav<ùUer dans un cabinet, et soos vos yeux ■^comoM!
logic
,i8p C H E
plies peoveol le faire en plein bois. Ordinairement c'est le
dessiu de la feoille qu'elles roulent vers le dessous ; mais les
unes commencent le rouleau par le bout même de la feuille^
fi les autres par une des dentelures des cAtés. La tète de Ix
chenille va s appliquer cnntre le dessous de la feuille tout
prés du bord, et de là, le plos loin qu'elle peat aller , da
càté de la principale nerrure. Elle retourne sur-le-champ
^'oùelle étoit parUe la première fois, et revient de même re-;
toucher ensuite une seconde fois l'endroit le plus éloigné da
bord. Ainsi continue-t-elle à se donner successivement plos
de deux ou trois cents mouremens altematiis ; chaque mon-
vement de tête , chaque allée produit on fil, et chaque retoop
en produit on autre , que la chenille attache par chaque bout
aus endroits où sa tête paroh s'impliquer. Tous ces fils for-
mant une espèce de lien , et ayant donné une augmentation
sensible de courbure à la feuille vers le dessous , la chenille
ya en commencer un autre à deux oa trois lignes de distance
^u précédent. La partie qui est entre le premier lien et le
second, se recourbe davantage ; et ce qui est parTdelà déjà
recourbé, le sera encore plus par un troisième liei). L'étenr
due de la partie qui doit former ]e premier tour du rouleau
n'est pas grande. Il eq est ici comme d'un papier qu'on roule
en commençant par un des angles : aussi trois ou quatre pa-
quets de fils suffisent pour donner la courbure à tout ce pre->
inier tour, C'est encore an moyen de pareils fils , de pareîU
liens, qife le second tour doit se former- Cependant, quoique
la feuille se CQurbe de pluâ en plus , à mesure que chaque.
|ieq se finit, on n'aperçoit pas encore la cause de ce rocde-.
ment. Après aroir coinsidéré chaque lien comme formé de
fils à peu près parallèles, pour s'en faire une idée plus exactei-.
on doit le regarder comme composé de deux plans de fils
posés l'un aa-^essous de l'autre : tous les fils du pian supé-
rieur croisent ceux du plan iqférieur. Le paquet est plvs
large à l'un et à l'autre de ses bouts, qu'il ne l'est au miben;.
le nombre des fils du milieu est pour^tan^ ^a' à celui des fils,
des boqts. FoL^rquQi y occupent-ils moins de place ? C'est
qu'ils y sont plus serrés les nns centre les autres , c'est qu'ils
(S y croisent Sj nous suîvûns maintenant la chenille pendant
qu'elle file les filsdechacun de ces plans, nous découyrirona
le double usage de ces deux plans , de ces deux espèces de
toiles. Les fils dupremier plan étant tons attachés à peu prè;^
parallèlement les ans aux autres, la chenille passe de l'autre
cdté pour filer ceux du second plan; pendant qu'elle file,
elle ne peut aller de l'une à l'autre extrémité de ce second
nlan , sans passer sur les fils du premier ; et loin de chercher
gf les éviter , ç^c y »ppliqi|e «a t^te et uqe partie de son
dt, Google
C H E Î8i
torps; lès fils de ce plan sont une espace de toile on de
chaîne de toile, capable de soutenir cette pression ; ils tirent
pat conséquent les deux parties de la feuille l'ime vers l'autre :
celle qui est prés du bord cède , se rapproche , et la feuille se
coari>e. Il n'est plus question que de lui conserver la cour-
bure qu'elle vient de prendre , et c'est à quoi sert le nouveau
fil que la chenille attache. Ainsi il n'y a que les liens du der-
nier tooT, ou plutât qoe les fils des couches supérieures des
liens dn dernier tour, qui conservent la courbiire de la
feaille. Une chenille qui doit rouler une feuille de chêne
épaisse, dont les nervures sont grosses, pourroît ne pas filer
des fils assez forts pour tenir contre La roideur des principales
nervures, et surtout de celtes du milieu; mais elle sait les
rendre souples : elle ronge à trois ou quatre endroits diffé--
rens ce qne ces nervures ont d'épaisseur de plus que le reste
de la feuille. Quand , après avoir roulé une portion de la
feuille , elle trouve une grande dentelure qui déborde beau-
coiq», au lieu de la rouler elle la plie par les fils qu'elle atta-
che au bout; et dans la suite elle en forme un tuyau d'un dia-
mètre proportionné et très-bien arrondi : pour cela, elle a
besoin d'avoir recours à deus mancènvres ditférentes. D'abord
elle raccourcit ta partie pliée ; elle en retranche , ponr ainsi
dire , tout ce qu'elle a de trop d'étendue, sans en rien cou-
per néanmoins ; elle en attache une portion à flat cAntre la
feuille par un millier de fib. Ce qui reste libre est trop aplati ;
c'est k coups de tète qu'il paraît qu'elle t'arrondit. Outre les
Jiens qui sont tout le long du dernier tour du rouleau, l'in-
secte a souvent besoin d'en metb'e ans deux bouts , ou au
moins i un des bouts ; mais ils sont tellement disposés , qu'ils
ne lui 6tent pas la liberté de sortir de l'intérieur de ce rou-
leau et d'y rentrer. C'est là son domicile, c'est une espèce de
cellule cylindrique, qui ne reçoit le jour que par les deux
bouts ; et ses murs doivent fournir la nooniture à l'animal
qui l'h^ite.
Les diverses espèces de chenilles qui roulent les feuilles de
chêne ou d'orme , ou d'autres arbres , n'ont pas un art diffé-
rent , et ne doivent pas nous arrêter. Les plantes ont aussi
leurs rouleuses ; il y en a plusieurs qui mangent les feuilles de
l'ortie, après les avoir roulées. Eji général, presque toutes lu
rouleuses sont d'une très-grande vivacité. Il y en a une qui ,
quoique des plus petites , mérite que nous en fassions une
mention particulière , par la manière dont elle roule une
portion d^une feuille d'oseille. Le rouleau n'a rien de sin-
gulier dans sa forme ; c'est une espèce de pyramide conique ,
composée de cinq ou sis tours qui s'enveloppent les uns les
autres; mai^c'estla position de ce rouleau qui est singulière;
Google
=S. C H E
il est planté sur la feuille comme une qaille ; outre le travaî
de contourner la feuille, comtDon à toutes les rouleuses, celle-
ci eD a donc un particulier, qui est celui de dresser le rou-
leau , de te poser perpendiculairement sur la fenilte. Pour
voir comment elle y parvient, on peut employer le même
petit expédient que nous avons désigné ; on plante dans oo
pot plein de terre un pied d'oseille , sur lequel oo met plu-
sieurs chenilles tirées de leurs rouleaux ; on Ja'a pasun^art
d'heure à attendre pour les voir traTailler.C'estordinairemenl
au mois de septembre qu'oD les trouve plus communément.
La position que cette chenille veut donner , et qu'elle a appât
remment besoin de dodner k son rouleau , ne loi permet paa
de rouler la feuille telle qu'elle la trouve : elle coupe une
bande , une lanière de cette feuille, mais elle ne l'en d^acbe
pas entièrement ; la plus grande largeur de la bande coupée
formera la hauteur du rouleau, e( la longueur fournira k
tous les tours qui doivent y être. Après avoir entaillé la feuillu
selon une direction perpendiculaire à la côte ou grosse ner-
vure , elle la coupe selon une direction presquA parallèle à
cette même cAte, et c'est cette dernière coupe, qui détache
nne bande du reste de la feuille. Dès que l'entaille transver-
sale a été faite , la chenille commence k contourner la pointe
de la jpartie qui est entre l'entaille et le pédicule ou la queue
de la ffftiille ; elle attache des fils par on de leurs bouts k cette
pointe, et par l'autre bout, sur la surface de la feuille : c'est
en les chargeant du poids de tout soD corps , qu'elle oblige
cet angle , cette pointe k se recourber. Quand ce bout s'esl
contourné , elle commence k couper la feuille dans une direc*
tion parallèle à la cdte (il li'est pas besoin idedireque ses dents
fonti'ofHce de ciseau); k mesure qu'une portion de la lanière
a été détachée, elle la rouie , et en même temps elle re-
dresse un peu le rouleau qu'elle commence k former, et cela
par un artifice qui consiste dans une traction oblique", k la-
quelle nous aurions recours , si nous voulions élever perpen-
diculairement une pyramide, ou un obélisque qui seroit très-
incliné k l'horizon, bile attache des fils par un de leurs bouts
vers le milieu de ce rouleau , et même plus proche de sa par-
tie supérieure, et elle attache les autres bouts de ces mêmes
fils le plus loin qu'elle peut sur le plan de la feuille; elle chatte
enjuite ces fils du poids de tout son corps : on voit assez que
l'eiFort de cette charge tend k redresser le ronleau sur sa base.
Quand il est fini , il n'est pas loin d'être- posé aplomb sur la
feuille. On remarque pourtant que la chenille achève de liû
faire prendre nue position bien perpendiculaire , en sepla—
Çant dans le vide qui est k son centre , qu'elle le pousse aTors,
qu'elle lui donne même des coups qtù forcent l'ifé k a'^Ioî:*
(Jncr du côte vers leqiiel tlinclinoit..
Liriirt^v Google
C H E ,83
, Il y a encore mie espèce de rouleau fait par nne chenille
da chêne , qui , par sa conttructîoa , ne doit pas être oublié :
il est petit ; il est formé d'une partie de la feuille comprise
entre deux découpures, et conloumée en manière de cornet ;
la chenille ajuste une autre portion de la feuille contre la base
ou le gros bfut de ce cornet, pour en boucher l'oaTerture ;
divers liens de fils , qu'cHQ voit en dehors , terrent à tenir le
cornet roulé « et à le tenir appliqué contre la partie de la
feuille qui le ferme.
]Sous devans parler des chenilles qui , au lien de rouler
les feuilles , se contentent de les plier : le nombre de ces
plieuses est plus grand que celui des rouleuses ; leurs ou-
vrages sont plus simples , mais il y en a qui , malgré leur
simplicité , n'en sont pas moins industrieux. Le chêne nous
offre encore de*ces sortes d'ouvrages ; on voit de ces feuilles
dont le bout a été ramené ; îl y a été appliqué et assujetti
presque à plat, il ne reste d'élévation sensible qu'à l'endroit
du pli. On observe da ces mêmes feuilles , où tout le contour
^e la partie pliée est log^ dans une espèce de rainure que la
chenille a creusée dans plus de la moitié de l'épaisseur de U
feuille ; sur d'autres feuilles du même arbre , on voit que
leurs grandes dentelures Ont été pliées de même en dessous.
Xia plupart des autres arbres nous offrent aussi des feuilles
pliées par les c^tenilles; mais il n'y en a point où.' on en
Îuisse observer plus commodément que sur les pommiers.
Is en ont de toutes espèces à nous faire voir : de seulement
pliées en partie , ou simplement courbées ;. de pliées entiè-
rement , c'est-à-dire , oii la partie pliée a été ramenée à
plat sur une autre partie de La feuille ; de courbées oit pliées
vers le dessus ; de courbées ou pliées vers lo dessous. Entre
ces dernières , le pommier même en a qui ont une singula-
rité qu'on p'observe sur aucune de celles dés autres arbres
que sur les feuilles du figuier. Tout autour du bord de la
dentelure de la partie repliée , il y a un bourrelet comme
cotonneux, qui est pourtant de soie d'un jaune pâle.
Si les rouleuses habitent des rouleaux, les plieuses se tien-
nent dans une espèce de boite plate ; elles n'y ont pas on
grand espace , mais il est proportionné à leur corps : ordi-
nairement elles sont des plus petites chenilles. Chactme est
bien. close; il reste pourtant tpielquefois une ouverture à
chaque bout , mais à peine ces ouvertures sont-elles appa-
rentes. Elles se renferment ainsi -pour se noarrir à couvert.',
elles ne mangent qu'une partie de l'épaia^nr de la feuille ; car
si elles en rougeoient, comme foiil les rouleuses , l'épaisseur
entière , leur Ipgement seroit bientôt tout à jour ; au lieu que
Uat (^u'eUesydemeoreat, jamais on n'y voitde trous. CeUes
.Google
,84 C H E
qui plient les feuilles en dessons , ^argnent la membrane
qui en fait le' dessus. Les unes et les autres n'attaquent point
les nervures et les fibres un peu grosses ; eHes savent ne dé—
; la plus molle , le parenchyme qui est
renfermé dans le réseau fait l'entrelacement des£bres. Celles
qui habitent des feuilles bien pliées , commencnit à ronger
la substance de la feuîllo à un des boots de l'étui ; la partie
qui a été rongée la première , est celle sur laquelle elles
déposent leurs excrémens. Elles continuent de ronger en
avançant vers l'antre bout ; mais elles ont la propreté d'aller
jeter leurs eicrémens dans l'endroit où sont les premiers :
ainsi Ils se trouvent accumulés en un point , et jamais Ils ne
sontép^s; c'est au moins ce qu'observent les pKeuses de
nospommiers^ dont les étuis sopt bordés d'un cordon soyeux.
On peut voir avec plaisir manger les chenilles qui se con->
tentent de courber des feuilles , Surtout si on les considère
avec la loupe : ce sont celles qu'on peut plus aisément obser-^
ver dans leur travail ; et quoique le détail en fût aussi inté-
ressant , nous nons contenterons de renvoyer aux ouvrage*
pltu étendus, ou mieux encore k la nature. Une petite che-.
nille d'un vert clair , qui aime à ronger le dessus de la feuille
du pommier , pourra aisément satisfaire la curiosité i ce su-,
jet , et donner par son travail une Idée de toutes l'es antres.
Ici nous observerons que si , entraînés parle désir de fair^
connohre ce qui mérite si bien d'Stre connu , et ce qui ne
l'est pas assez , l'Industrie ou plutôt l'instinct des chenilles ,
d'y attirer l'attention et de la satisfaire entièrement , nous
nous sommes livrés k des détails assez étendus , noos allons
nous renfermer dans les bornes qui nons sont prescrites , e*
parcourir plus rapidement les généralités ou observati<His
assez nombreuses qui ne dolvenf point être omises dans cet
article , sans doute l'un des plus intérMSans que i'bistoire
naturelle ait k offrir.
Quanti té de .chenilles, plus petites encore qoeles dernières,'
ne se contentent pas de rouler ou de plier une seule feuille' 7-
elles en réanissent plusieurs dans un marne paquet. On,
trouve, de ces paquets sur presque tous les arbres et arbris— .
seaux ; Us sont composés de feuilles assea différemment ar-n
rangées., et presque tanjours irrégulièrement : elles sont
attachées les unes contre les autres , dans les endroits par-
où la chenille a eu plus de facilité pour les obliger à se ton->
cher. Nichée vers le milieu du paquet , elle se trouve i cou-
vert et environnée de tontes parts d'une bonne provIsion>
d'abmens convenables. On voit fréquenMnent sur les poirier»
de ces paquets de fenilles , qui ressemblent assez aux nids,
des chenilles communes , k cela près qu'ils ne sont pa; cour^
C H E ,85
Terts de toiles; quelques fils seulement sont employés pour
les contenir. On observe aussi de ces paquets de feuilles sur
la ronce , l'épine , etc. Ceus faits surle rosier , sont souvent
composés de ptntieurs feuilles, chacune' pliée en deux, et
appliquées les unes sur les autres assez exactement , maïs en
paquets' de feuilles : rien de si bien fait peut-ëti'e que ceux
• que l'on trouve sur cerUines espèces de saules, et surtout
sur une espèce d'osier. Ufte autre espèce de r.hemfU lieuse ,
qui aime le fenouil el qui vit de ses fleurs , fait encore un
assez joli ouvrage en Ce genre. Une des premières lieuses de
feuillet qui paroissent au printemps , et qui est très-com-
mane, rassemble en paquets les feuilles qui se trouvent au
bout des jets ou des pousses du chêne ; le centre du paquet
est occupé par un tuyau de soie blanche , dans lequel la che-
nille rentre toutes les fois qu'ellessent qu'il se fait quelque
mouvement extraordinaire autour des feuilles qu'elle a réu-
nies. - -
Nous avons fait cou nottre les trois genres de cKenîHes soii-'
taires, qui comprennent les rouleuaes, les plieuses et les
lieuses. Nous dirons maintenant que toutes Içs rooleuses ne
vivent pas dans une parfaite solitude : en dépliant et en élen-
dant des rouleaux de feuilles de lilas, on trouve pour le moins
cinq ou six chenilles dans chaque rouleau. Des rouleuses
fort adroites s'établissent aussi en commun sur les feuilles
du troëne.
Toutes les chenilles arpenteuses qui n'ont que dix paites ,
c'est-à-dire, celles gpii n'ont que deuxpattes intermédiaires,
vivent ordinairement solitaires ; elles sont communément
assez petites. Elles rong,ent les feuilles de tous les arbres le^
Îlus communs, dès que ces feuilles commencent à pousser,
la plupart ignorent fart de les rouler , de les plier , de les
rassemibler en on même paquet ; l'expédient dont elles se
servent est plus simple , et est le meilleur de tous , si elles ne
se proposent que de se cacher à nos yeux. Elles se tiennent
entre deux feuilles , appliquées à plat l'une sur l'autre en en-
tier ou en partie ; ces feuilles sont retenues en cet état par
des fils de soie collés contre les deux surfaces qui se touchent.
Il y a aussi des chenilles à seize pattes , à qui cette nise , pour
se cacher , n'est pas inconnue.
La plupart des arpeaUuses se laissent tomber , lorsque la
main qui les veut prendre agite les feuilles sur lesquelles
elles sont; en repos , en mouvement , on occupées à man-
ger , elles se jettent aussitôt À bas pour se sauver^ Néanmoins
elles ne tombent pas ordinairement à terre ; il y a une corde
prête à les soutenir en l'air, et une corde qu'elles peuvent
allonger à leur g^é. Cett««orâe a'eat qu'un fil très-Sn , mais
dt, Google
a86 C H E
assez fort < qui se trouve toujours attacha assez près de l'en^*
droit où est la chenille , et qui par son autre bout tient k la
filière. Mos arpenteuses se servent aussi d'un semblable fil
pour descendre des plus hauts arbres , et pour remonter jus-
qu'à la cime des mêmes arbres. Ce que dous devons remar-
querd'abord, c'est que la chenille est mahresse de ne pas
descendre trop rite : elle descend à plusieurs reprises ; elle
s'arrête en l'air quand il lui^lah*: ajssi eUe arrive à terre
sans jamais la frapper rudement , parce qu'elle- n'y tombe
jamais de bien haut. Cette manoeuvre nous apprend que tant
que le poids n'est que celui de la chenille , elle peut empê-
cher de nouvelle matière visqUeUse de passer par la filière ;
d'oiï il parott que cette filière est musculeuse , que son bec ,
au moins , a un sphincter qui peut presser la partie du fil qui
tient à son ouverture , et s'y arrêter, ^ous appreooRS encore
que la matière visqueuse , avant d'être sortie de là filière, a
acquis le degré de consistance nécessaire pour former le fil
de soie. Cs même fil qui a servi à notre dieoille pour des-
cendre du haut dW arbre » lui sert aussi pour y remonter ,
mais par une manœuvi'e tout-à-fait différente de celle de
l'homme quierlmpe le long d'une corde. Pour se remonter,
elle sai^t le fil entre ses deux dents le plus haut qu'elle peut
le prendre , et ou la voit , la tête s'iaclinant alternativement
de Vun et de l'autre côté , et se redressant l(»-sque le fil a été
saisi et roulé par les dernières pattes. Si on la prend arrivée k
son terme, au plan sur lequel elle peut marcher, on lui voit
un paquet de fils mêlés entre les quatre dernières pattes écail-'
leuses. Ce paquet est plus ou moins gros , selon qu'elle s'est
plus ou moms remontée, DèS qu'elle peut marcher , elle en
débarrasse ses pattes , et elle le laisse avant de faire un pre—
mier , ou au plus un second pas..
Quoiqu'on n'ait encore observé que peu d'espèces de che-
nilles d'eau , on en a trouvé cependant qui mërilcnt une
place parmi celles qu'on peut qualifier d'industrieuses. Une
Slante nommée par les botanistes ^o&»no^«{r»i , qui croit danft
;s mares , peut servir de preuve. On observe sur ses feuilles
une élévation dont le contour est ovale , et qui est formée '
par une portion d'une feuille de même espèce ; en tirant
doucement la pièce de rapport, on reconnott.que les liens
de ^q'k sqnt attachés i tout le contour. En forçant ces liens ,
en sQuIerant un des bouta , on voit tune cavilé dans laquelle
est logée une cheuHIerasc, d'un blanc luisant, avec «eize
pattes. On trouve sur ces mêmes feuilles , des coques faites
de deui pièces égales et semblables, proprement attachées
Ï'une contre l'autre , et qui supposent bien de l'adresse et de
'inlelligeDce Aaaa l'insecte qui.l«« a ainsi disposées pour se
dt, Google
C H E ,Sy
mettre k couvert. Cett« chemlle, qui vit «u milieu de J'ean
a l'art d'y tenir saa cgrps dans une cavité pleine d'air; la
tête sait sortir de cette cavité et y rentrer , sans donner de
passage k l'eau : elle peut donc se tenir dans l'eau immédia-
tement , et cela lui arrive au.inoins toutes les fois qu'elle a
besoin de se faire une coque , et elle s'en fait plusieurs fois
dans la vie. Elle sait toujours proportionner son logement à
la grandeur de son corps. Une des plus petites plantes est la
lentille aquatique ; les eaux qui croupissent sont souvent cou-
vertes de cette plante qui forme un beau lapis vert sur leur
surface. En dessous de ces tapis , on trouve une chenille plus
petite que la précédente , rase , d'un lîrun un peu olive , et
logée dans une coque de soie blanche , recouverte de toutes
parts de petites feuilles. Nous devons regretter de ne pouvoir
rapporter dans leurs détails ces deux exemples d'une indu»^
trie vraiment intéressante, pour annoncer quelle nouvelle
source de phénomènes curieux l'histoire des chenilles pour-
roît fournir am observateurs, s'ils vouloient entreprendre de
les coanoitre dans tous les lieux qu'elles habitent, et cher-
choieot à les étudier même au milieu.des eaux.
Les cheuUlei tociétaires sont sans doute plus aisées â décou-
vrir dans leur domicile ; mais parini les soUlaires , outre que
leur habitation et leur petitesse donnent moins de prise à la
vue , Ja plupart vivent dans l'intérieur même des diiférentes
Eartîes des arbres et des plantes. Les unes se creusent dans
!s branches ou dans les tiges , un long tuyau qui n'est cou-
vert que par l'écorce et par une couche de bois assez mince.
A peine a-t-on mis la chenille à découvert , qu'elle travaille
À se cacher. Elle détache de la sciure avec ses dents tran-
chantes ; elle apporte les grains détachés au bord de l'ouver-
ture que l'on a faite., elle les y lie avec de la soie ^ etenfm,
au bout de quelques heures , sa cellule est encore close. Sî
elle se nourrit de la moelle de la tige qu'elle habite , où elle
s'est creusé un canal , et si on sépare les parties de la tige
oii. se trouve son habitation , elle ne re'^te pas loqg-temps
sans continuer de la creuser ; elle apporte des fragmens de
moelle au bord du trou ; elle y jette aussi des excrémens : ces
divers grains sont liés avec des fils , et forment un bouchon
de plusieurs lignes d'épaisseur.
Ûd n'a pas besoin d'être favorisé par le hasard , pour par-
venir à trouver les chenilles qui vivent dans les fruits qui
sont le plos de notre goût , ou m^me qui nous sont les plus
nécessaires. La vie d'un insecte renfermé dans lintérieur
d'un fruit, ne sauroit fournir beaucoup de faits; aussi a-t-on
peu à rapporter des chenilles qui vivent dans les pommes ,
dans les poires,, dau} les prunes , etc. Tout ce qu'elles font,
dt, Google
a88 C H E
c'est de mangea, Ae rejetei* des eicrémém, et de filer. Il
semble qu'elles ne filent alors que pour lier ensemble les
grains de lears excrémens ; ainsi assujettis les uns contre les
autres , et contre le fruit , ils ne les incommodent pas comme
ils feroient , s'ils rouloient de diftérens cAtés , toutes les fois
que le vent fait prendre différentes positions au fruit. Il n'est
personne qui n'ait va cent fois les petits tas de grains dont
nous parlons , sor plusieurs espèces de fruits , qu on appelle
venvucc. Au lieu de ce petit tas de grains , on voit souvent un
petit trou bordé de noirâtre ; les grains sont tombés alors ,
et l'ouverture par laqnelle ils sont sortis de l'intériotir du
finit 1 est à découvert. Ces grains sont encore ordinairement
des escrémens de la cbenille. Il vient nn temps où elle les
jette dehors, parce qu'il arrive un temps où celle qui s'étoit
tenue vers le centre du fruit, s'ouvre nn chemin jusqu'à la
circonférence ; elle entretient ce chemin ouvert, et vient pen-
dait quelques jours de suite jeter ces excrémens k l'endroit où
il se termine. Celle qui se métamorphose dans le grain mé'me
où elle a vécu , ne présente pas les mêmes considérations.
Le trou par où elle sort du fruit , et qn'elle a agrandi À nn
point convenable , n'est pas , comme on le pourroit croire ,
celui par lequel elle y est entrée. On voit , par exemple , que
ce trou est mdifféremment placé sur difTérens glands ; *majs
jamais il n'est percé dans la partie du gland qm est contenue
dans le calice. Malgré la dureté de leurs enveloppes, les par-
ties de divers fruits ne sont pas assez défendues contre les
chenilles. Ces enveloppes sont percées, soil parla mère de
l'insecte , soit par l'insecte même , dans un temps où elles
sont tendres. Lorsque la coque de la noisette est devenue li-
gneuse , la chenille qui l'habite a pris tout son accroisse-
ment ; ses dents sont devenues assez fortes pour agir avec
(uccès contre les murs de sa prison.
Nous avons cru devoir donner une idée du génie des che-
nilles qui vivent d^s l'intérieur des fruits , ainsi que sur l'ex-
térieur des feuilles. C'est surtout à Ictu- premier et véritable
faistorieif, l'illustre Réanmur , qu'il faut recourir ponr être
réellement instruit sur les particularités de leur indusbrie.
Combien o'avons-noas pas aussi k regretter de ne pouvoir
Sr^senter les expériences que cet observateur, aussi digne
e les décrire que de les faire , nous a transmises sur une es-
Séce de chenille qui vit dans le chardon à boruieder ! Cepen-
ant, combien de nouvelles observations «t de nouvelles
expériences apporteroient encore des découvertes aussi îns-
tmctives qu'intéressantes ! Et combien ces découvertes pour-
roient être aussi faciles que peu coûteuses ! En renfermant
les in^ctes dans des poudriers , comme-OQ » coutume de le
dt, Google
C H E iSg
fuîre , on gène , il est vrai , plus ou moins leurs manœuvres
naturelles , parce qu'on les place dans des circonstances qui
les éloignent plus on moins de lear genre de vie ordinaire ;
mais on n'en aperçoit que mieux combien est étendue et sus-
ceptible de combinaisons diEférentes, l'indoslrie <iae la na-
tare leur a donnée.
Mues et transformation da chenilles. — Parmi les faitj que les
chenilles nous font voir dans le cours de leur rie, il n'en est
guère qui méritent pins d'être examinés , que ienrs change-
mens de pean. Ils ne sont simples qn'en apparence ; ce ehau-
gement de peau n'est pas seulement commun A toutes les chc
nilles , il l'est aussi à tous les insectes qui , avant de parvenir
i Jeor dernier tenue d'accroissement, doirent se dépoutUet'
une on plnsteurs fois. La plupart des chenilles ne changent que
trois ou quatre fois de peau avant que de se transformer en
chrysalide ; mais il en est qui en changent jusqu'il hait et même
aeMfois. On peut observer que celles qui donnent les papil-
lons de jour , ne changent communément que trois fois de
pean , au lieu que celles d'oiï sortent les papillons de nuit ou
phalènes, en changent ordinairement quatre fois. Ce sont ces
mnes qu'on nomme maladies dans le rer-à-soie , et qui en sont
effectivement, puisque quelquefois elles lui font perdre la vie.
Ce qu'il est important de remarquer, c'est que la dépouille
que la chenille rejette à chaque mue est si complète , qu'elle
parott elle-même une véritable nbenilie. On lui trouve toutes
' les parties extérieures qui sont propres  l'insecte : poils ,
faarreans des pattes, ongles, crochets des pieds, même toutes
les parties dures qui enveloppent la tête, crâne, mâchoires
et dents s'y trouvent attachés. C'est assurément une grande
opération pour un animal , que de tirer tant de parties des
fourreaux où elles étoient contenues. C'est par divers mou-
remens et par la diète , que les chenilles se préparent k quitter
lenr déponille. Celles qui vivent en société ne manquent pas
de se rendre dans leurs nids pour se dépouiller ; elles accro-
chent les ongles de leurs pieds dans les toiles des nids. Les
solitaires filent aussi pour la plupart des toiles légères , lorsque
le temps de lenr mue approche. Il est plus aisé aut chenilles
de se tirer de lenr vêtement , quand elfes l'ont ainsi arrêté.
A mesure que le temps où une chenille vase dépouiller ap-
Soehe , ses cooleurs s'afFoîblissent ; la peau se dessèche et se
id gnr l'anneau qui agit le plus contre elle : c'est au-dc^ssus
du dos, sur le second ou le troisième anneau , que ta fente
l'ouvre. L'insecte continue À gonfler la partie de son corps
qui est vis-i-vis la fente , et parvient ainsi k l'étendre , jusqu'i
ce qu'il ait une ouverture suffisante pour le retirer de soii
•ociea fourreau. Après avoir dégagé la portion supéneure-
TI. 19
C,ql,lt!dt,G00glC
,snp C H E
du corps , il allonge U partie postérieure poar la dégager de
même , et la laisse retomber i sod tour sur la dépouille : tonle
laborieuse qaesoitcetleopération,elleest finie en moinsd'one
minute.
Les chenilles qui sont couvertes d'une nouvelle pean , sont
très-reconnoissables ; leurs couleurs sont plus fî-alcbes et plut
belles. Quelquefois , ce n'est pas seulement par la vivacité et
le degré de nuance , qne les couleurs diffèrent , c'en sont de
lout'à-fait différentes. En tondant , m tout ou en partie, une
chenille prête k se dépouiller , les endroits qui répondent à.
ceux dont on a coupé les poils , en sont également fournis ;
d'oii il suit que ces poils sont placés et couijiés entre la vieille
et la nouvelle peau. L'accroissement des pails se fait tout en-
tier entre deux membranes ; quand ils paroissent au jour ,
ils ont acquis toute leur grandeur , et dès lors ils cessent dé
croître. Nous devons donc concevoir qu'une chenille qui a
à changer de dépouille quatre ou cinq fois dans la vie* a
quatre ou cinq peaux les unes au-dessus des antres , dans cha^
cune desquelles des germes 3e poils sont , pour ainsi dire'^
semés. 11 en est de même des chenilles appelées raja , dont
la peau dans toutes est remplie de mamelons. Quant aux or-
ganes plus essentiels , les nouveaux sont véritablement logéH
dans les anciens comme dans autant d'étuis ou de fourreaux.
SI , à l'approche de la mue , on coupe les premières pattes ih
la chenille , elle sortira de la dépouille , privée de pattes.
Mnsi un însectc^ui doit muer cinq fois avant de revêtir là
forme de chrysalide , est un composé de cinq corps organisés',
renfermés les uns dans les autres , et nourris par des viscères
communs, placés au centre. L'insecte est toujours très-foible
an sortir de chaque mue ; tous ses oigancï se ressentent ent-
core de l'état où ils étoient sons l'enveloppe dont ils viennent
d'être débarrassés. Les parties écaïtleoses , comme la tête et
les pattes , ne sont presque que membraneuses , et toutes sont
baignées d'une liqueur qui se glisse avant la mue entre les
deux peaux , et en facilite la séparation. Mais peu à pea ceths
humidité s'évapore ; toutes les parties prennent de la con-
sistance , et l'insecte est en état d'agir. Les parUïs solides ne
croissent plus dans la suite , c'est le corps seul , ce sont les
parties molles de l'animal qui croissent et s'étendent , an
moyen des alimens , jusqu'à ce que , devenues trop grandes
pour les parties solides , la nature y supplée par une nonvelte
mue /où, déposant toutes ces parties, la uenillc en revêt
d'autres plus convenables à sa taille.
Après avoir pris tout son accroissement , et après avoir
passé par toutes les révolutions périodiques qui lui sont prO'
près , la chenille 4 encore un dentier vêtement dont elle doit
dt, Google
C H E agi
se dépouiller pour parottre sous une autre forme, et êirè
désignée sous un autre nom. Dans l'approche de ce temps
critique , toutes les chenilles agissent comme si elles savoient
quelles en doivent être les suites; mais diËféreutes espèces ont
recours à différeus moyens pour se préparer à cette méta-
morphose , pour se mettre en état de l'exécuter sûrement , et
pourseprëcaationnercontre les apcidensqui la peuvent suivre.
L'industrie des chenille) , qui se filent des coques de soie
oh elles se renferment pour subir leur transformation en sft-
reté , est généralement connue. A qui le ver-à-soie , qui est
véritablement une chenille, ne l'a-t-Il pas apprise i* Mais it
y a bien des variétés dans la structure , dans la figure des
coques , dans ta manière de les suspendre , de les attacher,
de les travailler , qui méritent sans doute d'être connues.
D'autres cbenilles ignorent l'art de se faire des coques de pure
soie ; elles s'en bâtissent de terre et de soie , ou de terre seule.
Lorsque le temps de leur transformation approche , elles vont
se cacher sous terre ; c'est là qu'elles quittent leur forme de
chenille , et que les chrysalides restent tranquilles jusqu'à ce
qu'elles soient prêtes à paroître avec des ailes. Enfin , plusieurs
espèces de chenilles ne savent ni se faire des coques , ni s'afler
cacher sous terre ; pour l'ordinaire , elles s'éloignent néan~
moins des endroits ou elles ont vécu : c'est souvent dans des
trous de mur, sous des entablemens d'édifices , dans des creux
d'arbres , contre de petites branches assez cachées , qu'elles
vont se changer en chrysalide. Sans avoir songé à observer
les insectes , on a pu voir souvent de ces différentes chrysa-
lides immobiles dans des lieux écartés. On a pu remarquer
les différentes positions dans lesquelles elles se trouvent , et
comment elles sont retenues dans ces positions. Les unes sont
pendues en l'air verticalement , ta tête en bas ; le seul bout de
leur queue est attaché contre quelque çcnps élevé ; d'autres",
au contraire , sont attachées contre des rnurs , ayant la tête
plus haute que la queue : il s'en présente de celles-ci soUs
toutes sortes d'Inclinaisons. D'autres sont posées horizontale-
ment, leur ventre est appliqué contre le dessous de quelque
espèce de voûte, ou de quelque corps saillant, et la plupart y
sont fiïées par le bout de leur queue ; cette seule attache ne
&u£Broit pas pour retenir leur corps, mais un lien singulier ,i
une césure embrassant leur dos , et bien en état de le sou—
tenir. Cnacun de ces boutsest collé contre le bois ou contré la
pierre , à quelque distance de la chrysalide. La force de cette
espèce de petit câble est^bleu supérieure à celle qui est né-
cessaire pour tenir suspendu le poids de l'insecte dont il est
chargé ; it est composé d'un grand nombre de fils de soie
jLrès-rapprochés les uns des autres. D'«tt|rçs chrysalides setn-
dt, Google
ags C H K
btent dtre attachées avec moins d'artifice ; elles paraissent
c«li^eB par qoelqne partie de lear rentre contre le corps
mr lequel elles sont friées. Ponr peu qu'on y pense , on rott
qu'il doit y aroir en tout cela bien de l'industrie : qu'on ne
eoniidëre même quç les stlSpensioas les plus simples , on verra
qu'elles supposent des rnsnoeun-es qui ne sont pas aisées à de-
vincr.
LorMjne le temps de la métamorphose approche , les che-
bUIci qwttent murent lea plantes ou les arbres sur lesquels
«lies ont Téca. Après aroîr cessé de prendre des alnneni j
«Iles le rident copieusement ; eties rejettent même lamem-
brJme qui double tout le canal de leur estomac et de leurs .
imestins. Il y en a qui changent totalement de couleurs ; mats
ce qoi est plus ordinaire , C est que leurs couleurs sVfîacent.
Les chenilles qui portent une corne sm* le derrière ont un
signe certain 1 on remarque que d'opaque qu'elle étoït, elle
derient transparente. Les stigmates semblent anssi se fermer,
quand l'instant de la transformation approche.
Les coques des rcrs-à'soie sont sans doute des plus belles
de celles que les chenilles noos fontroir, soit par rapport k U
matière dont elles sont composées , soit par rapport àja ma-
nière dont elle est mise en œuvre. D'autres chenilles pour - *
tant en fabriquent de moins utiles , mais plus remarquables
par leur fortne et par l'intelligence que leur constmctioa
semble supposer dans les ouvrières. Quelques espèces de che-
nilles se contentent de remplir nu certain espace de fils qol
M croisent en différens sens , mais qni laissent entre eus beau-
conp de vides. L'insecte occupe le centre de cet espace ; les
fils servent k le soutenir , mais ils ne le cachent pas. D'antres
chenilles se font des coques un peu mïeds formées, mais dont
le tissa, encore peu fourni de fils, laisse apercevoir l'ani-
mal qu'il recouvre. La plupart de celles qui font entrer peu
de fils et écartés les uns des autres dans la construction de
leurs coques, qui y sereient presque k découvert , semblent
pourtant ne pas aimer k y être vues , et elles réussissent à se
cuber assez bien. Tantftt elles attachent lenrs fils à phisîeurs
fenilles assez proches les imes des autres , et qu'elles rap-
prochent encore davantage. TantAt c'est entre deux on trois
léuillcs seulement qu'elles forcent k venir se toucher par lenrs
bords , qu'est le tas mSme de fils qui les a contraintes l^endre
et k garder cette position. TantAt ce tas de fils est couvert par
tine seule feuille qu'il a obligé à se couiberet k se contourner.
Quelqsefois, sous le même paquet de feuillet, i) y a plusieurs
coques de chenilles de la même espèce. Quelqnes-nnesmême ,
qui arrangent leurs fils avec plus d'ordre , qui les pressent da-
vantage les niu contre les autres, en un mot , qni en fout une
dt, Google
C H E .gj
coque bien arrondie , la recsavrent Jei Ceollles de l'arbre on
de La plante sur laquelle elles ont vécn.
lies coques de pure soie sont celles qui sont plus soorent
ezpss^es â nos yeux. Leurs figures ordinaires sont des ellip-
soïdes, desespicet debonlesplusonmoinsftllnngi^es. Ily en
a d'autrei^ qui sont presque des cylindres , ou de petits fAts de
colonnes , arrondis par les bonis. Entre les coqnes de pure
soie et de figure arrondie , les unes ne semblent formées que
d'une toile fine , mince et très-serrée : telles sont celles que s6
font quantité d'espèces de chenilles de grandeur au-dessous
de la médiocre. D'autres pins épaisses et plus soyeuses res-
semblent i de bonnes étofïes ; telle est la coque du ver-à-soie :
d'autres, quoique assez fermes et épaisses, paroîsseot des
espi^et de roseaux. Ce n'est ponrtant qu'en apparence que
ces tissus ressemblent ans nàtres. Les coques les plus gros-
sières I comme les mieinc finies , ne sont composées que d'un
senl fil copUdu , s'il n'est point arrivé 1 l'ouvrière de le cas-
ser pendant qu'elle l'eraployoit ; et c'est ce qui ne Inï arrive
guère, Nos tissus dolrent leur s<didîté à l'entrelacement du
fil de la trame arec cess de la chaîne ; le fil qui forme le
tissu des coqnes n'en rencontre pas d'autres avec lesquels il
paiiM s'entrelacer ; ce ne sont que différens tours et retours
de ce qlme fil , appliqués les uns contre les autres , qui com-
posent le tissu. A. mesure qu'une nouvelle portion de fil est
tirée 4e la filière ., la chenille la pose dans la place ont Iqi
«fit conresable , et elle l'y attacbe en même temps ; le fil non-
vellement Utrû est tomoiirs ca ^tat d'être' attaché au corps
contre lequel cUe l'appUqae ; il s'y colle , parce qu'îdors il est
encore f buiit. Maïs il est beoreos pour no^ qne les différens
tours de fil , doBt est faite la coque d'un ver-à-soie , ne soient
pas collés entre eus par nue colle trop adhérente. Si leur
union éloit plus parfaite , il ne seroit pas possible de dévider
ce fil , qui se dévide cependant comme un peloton , si on a le
sots de tenir U coqœ dans l'ean chaude. L'espèce de gomme .
dont la soie est iMprégnée , a pour une de ses qualités essen-
tielles de téektr très-promptenient; presqne dans l'instant
mèaat qs'elle vient de sortir , il ne lai reste assez de viscosité
que fovr s'attacher Légèrement aux fils an'elle touche, il y a
des coqncs de diverses espèces de chenilles „ dont il n'est pas
possible de dérider le fil . qui apparemment est collé par nn
glatan qui sèche moins vite et devient plus tenace : la res-
source est de Le* carder, ftlais il y a des couues dont les diffé-
r«w toofs de Ua sont si parfaitement collés les uns contre
les antres , qn'on les réduiroît en fragmeos trop courts en les
cardant. Dans chaque coque de ch^illes de plusieurs espèces
difTérentes ^ il y a deux arrangemens de fil seDsiblemeni diffé'
Coo'jlc
agi C H E
rens. Les tours et les retours Ae celui qoi est le pltis près de la
surface extérieure , ne forment point un bout qui ressemble .
à on tbsu ; ils ne forment qu'une ou plusieurs couches assez
semblables à celle d'une matière .cotonneuse ou d'une espèce
de cbarpïe : c'est ce que les coques du ver-à-soie font assez
voir ; avint que de parvenir à l'endroit où le fil peut être dé-
vidé, on en enlève une soie qui n'est propre qu'i filre cardée.
La coque ne commence , à proprement parler , qu'où le tissu
âevîent serré; lereste lui sert d'enveloppe. Quelquefoisle tissu
extérieur est plus serré , il est lui-même une première coque
Î[m renferme la seconde. Des feuilles courbées, des fourches
ormées par plusieurs petîteâ branches , fournissent des appuis
aux coques de plusieurs espèces. Lorsque la chenille est cram-
ponnée dans ces fils lâches qut doivent servir d'enveloppe et
de soutien à la coqtM , on voit sa tête se porter et s'appuyer
successivement sur des côtés opposés, en lui faisant décrire
des arcs de cercle. Elle file ainsi des portions de fils qui for-
ment des espèces de zigzag tant qu'elle resté en place , et
qu'en s'allongeanl ou en se recourbant , elle fait mouvoir sa
t^te en difTérens sens: de là, elle va dans un autre endroit
pour le remplir, de pareils zigzags. Quand elle a rempli de
tours de fils cette surface concave , qui doit terminer celle de
ia coque , la première couche est faite , et tout le travail qui
reste se réduit à la fortifier, à l'épaissir, et cela en répétant la
même manœuvre. On a pu distioguer sîv couches différentes
à la coque du ver-à-soie , et on a trouvé plus ^e mille pieds
k la loDgueur du*fil qui peut se dévider. On a détf uvert aussi
que le fii est composé de deux brins , fournis par deux réser-
voirs ou vaisseaux à sgie semblables , qui vont aboutir égale-
ment par un filet délié à la filière commune.
Les couleurs les plus ordinaires des coques des différentes
espèces, de chenilles sont le blanc, le jaune, le brun ou le
roux ; mais on leur trouve des nuances de toutes ces couleurs,
extrêmement variées. Il y en a encore dont la soie est d'un
Itleu presque céleste , et d'autres dont la soie est verdâtre. Le
ver-à-soie emploie quelquefois deux jours et quelquefois trois
à finir sa coque ; mais il y a des chenilles qui font les leurs
en nn seul jour , d'autres en font de très-bien travaillées en
quelques heures. Plusieurs espèces ne recouvrent point leurs
coques d'une bourre ou espèce de coton de soie ; efles en font
le tissu si serré ; qu'on les croiroît plutôt composées d'une
membrane bien continue, d'une sorta de cuir, que de fils
appliqués les uns contre les antres. Les grandeurs des coques
ne sont ruilement proportionnées à celles des cbenilics; il
convient aux unes des logemens plus spacieux, et des lôge-
mcns étroits valent mieux pour d'autres.
.Google
C H E ,35
' II y a des clienilles qni , nonr rendre lenrs coqaes plus fer-
mes , les mouillent d'une liqueur différenle de celle de la
Eoie, qu'elles jettent par l'anus ; d'autres , n'ayant point assez
de soie pour fournir à la construction de la coque épaisse ou
opaque qui leur est nécessaire , la courrent d'une poudre
jaune qui se trouve répandue dans tout le tissu. Un grand
nombre de velues savent trouver sur elles-ménies une autre
ressource ; elles s'arrachent leurs propres poils , elles les em-
Elolent poar fortifier leur coque et lui flter la transparence,
''autres qui n'ont ni assez de matière soyeuse, ni assez de
poils pour y suppléer, ont recours il des matières' étrangères. .
Quelques-unes lient ensemble les feuilles de la plante même
sur laquelle elles ont vécu; d'antres nous font voir encore
des coques recouvertes de feuilles arrangées avec plus ou
moins de régularité , selon que ces feuilles étant plus oa
moins étroites, sAat plus ou moins aisées à ajuster; d'autres
font pénétrer dans les mailles une matière plus ou moins
grasse ; d'autres rendent leurs ouvrages plus solides encore^
en y insérant des fragmens de bois ou des grains de sable.
On ne pourroit asseï présenter à l'attention et exposer k
la curiosité , jusqu'où les chenilles portent l'industrie dans la
construction de leurs coques , soit par rapport au choix des
matériaux, soitpar rapport à la manière de les mettre en oeu-
vre,soit enfin par rapportant formes qu'elles savent leur faire
prendre. Plusieurs espèces ont fourni des faits bien dignes
d'être connus : comme une chenille velue, à quatorze pattes,
qui s'enveloppe des fragmens qu'elle détache de l'écorce de
quelques branches de chêne ; celle de grandeur médiocre, à
seize pattes et d'un beau vert, qui se fabrique sur une feuille
de chêne nne coque en bateau , de pure soie , dont la forme
est plus recherchée que celle des autres , et dont la construc-
tion plus compliquée demande plus d'industrie ; J^e dont
lacoque en grain d'orge est attachée contre une t^Pdegra-
men ; celle dont la coque en grain d'avoine est suspendue au
lâilieu des feuilles du frêne roulées très^artistement en ma-
nière de cornet. Mais ne pouvant reproduire Ici la connois-
sance de ces faits, nous invitons aies rectieîUir à leur source
même , on dans l'ouvrage de l'observât eur-historien , qui a
' su les rechercher avec tant de patience , les décrire avec tant
d'intérêt, ou même les faire naître avec tant d'art On ne
pourra s'empêcher d'admirer le procédé industrieux de lu
grande cbemlle à tubercules du poirier; la grosse coque
qu'elle se consbiiit est d'une soie très-forte, très-gommée et
. d'un tissu serré et fort épais. Le' papillon y demeureroit in-
failliblement prisonnier, si la chenille ne prenait la précau-
tion de la laisser ouverte pao: one de ses extrénùtés. Cette
dt, Google
agô C H E
«strémtt^ est effilée ; si on re^rde de près , et raisin encore,
gî od ouvre la co^u£ suivant sa loDgueur , on reconnottra que
ions le£ fils Toot se réunir vers ronverture à la manière des
baguettes qui composent les nasses dont on se sert poor
prendre le poisson, lies fils d« la coque forment donc là one
iorte d'entonnoir; ils y sont plus forts, ^us roides qu'ailleurs.
L'adroite ouvrière ne se contente pas même d'un seul en-
tonnoir; elle en construit un second sons le premier, et les
fils de celui'li sont encore plus serrés que les fils de ceini—
ci- On voit assez l'usaf^e de ces entonnoirs; ils servent k in-
terdire l'entrée de U coque aux insectes ràdeurs et malfai-
pans. Ils sont poar ces iosectee ce que sont les nasses pour
' les poissons qui en veulent sortir -, et ils sont ponr le papil-t
Ion, ce que sont ces mêmes nasses ponr les poissons qni s'y
présentenL II doit nous en coàtef de ne pouvoir donner ici
une Idée de la manière dont la chenille s'ttprend pour exé-
cuter son entonnoir, qui est la partie la plus intéressante de
son travail ; car la disposition et l'arran^ment des fils qni le
conuMsent, ne ressemblent point du tout k ceux d« antrea
fils de la coque , et supposent manifestement tmé tonte autre
manière d'opérer.
Bien n'est plus propre suis doute i intéresser la cnrioiité
d'mi observateur i^ilosopbe , que ces variétés si remarqua-
bles dans l'arcMtedure des insectes de la même daue. non-
seulement on observe des ^fféoencea fra{q»anteB dans la ma-
nière de bâtir de ces iasecles, mais on peut encore en occA'
sioncr de nouvelles cbez les individus d'une même espèce,
soit en les privant de mat^^riaux dont ils ont conlnme de M
servir, soit en leur en substituant qu'ils n'rat pas accootmné
de mettre en œuvre , soit enfin eo les plaçant dans des cir-
s où ils ne se seroient pas trouvés s'il n'avoient pas
été laiss^ à emc-mêmes. Les «bservalions apprennenl bien-
tAt que Jfs procédés des insectes se diversifient en rapport
aux nouvelles situations dans lesquelles rabservalear sait le*
placer. Ainsi , une espèce de chenille qui recouvre en parlln
sa coque de er^ines dont elle se nourrit, a oflbi des pro-
cédés bien dignes d'£ti-e comus à l'observateur qoi s'est a^-
iacfaé k suivre ses raaDOBUvrea. On la voit se construire lUe
coque avec de petits morceaux de papier, les transporter,
les mettre ep pl«% , les y retenir d'abord par des fils de sois
peu serrés , les y assujettir ensuite par des fils plos serrés et
plus multipliée , et diKiner à tout l'ouvrage une propreté et
une solidité bien remarquables- Elle ne se contente pas d'a»^
sembler et d'unir aussi prompteatent que Bolidemenl cntrB
eux les divers morceanx de papier, elle ratisse encore arec
ses den^sla surface de plusieurs; elle tu détache de très-;
dt, Google
C H E ,„
pelUs -fragmens qa'elle mélange arec la soie , «t dont elle
garait -tous les vides de la coqrte. EU* remplace arec le
même art undei morceaux de papierqn'onlmenlèreàdessein.
Il arrive quelquefois qae les insectes semblent commettre
des méprises dans l'exécHtioa de lenrs oarragessetcefaîtest
un de ceux qa'on poorroit alléguer pour prouver, s'il en est
besoin , qu'ils ne sont pas de pnres machines. Les chenilles
nous foamissent divers exemples de ces méprises Au de ces
sortes d'irrégularités qu'oc croiroît des méprises. C'est ain^
qae l'on peut trouver deax on trois vers-4-soie renfenoés dans
une même coque, et qui t ^nbissenl heureusement leur dou-
ble métamorphose. Ufandroit voir, sans doute, si les conches
de soie de cette coque extraordinaire j sont mnhiplîées pro-
portionnellement au nombre des chenilles qui ont concoora
à la construire- Que sait-on h elles n'ont pas cherché à cons-
truire en commun cette coque, pour suppléer à la soie qui
auroit pu leur manquer, à chacune s'étoit construit mie coque
particnlière i*
Il n'est pas étonnaat que des chenilles qui mandent les
racines de diverses plantes potagères, que celles d« chon,
qos ne viennent sur cette plante que pendant la nnit , et qtâ
entrent en terre dès que le ionr parofc , «illent amsî s'^ trans-
former ; ntais il est asseï; singnlier que des'chenilles qni sont
nées et qui ont passé toute leur TÎe sur des plantes, sur des
arbres , aillent faire leoni coques assez avant dans la terre.
Cependant , il y a peUt—étre autant ou pins de chenilles , soH
rases, soit veUes , qui font lem-s coqoes dans ta terre , qu'il j
en a qui les font au-debora. Parmi celles qoi doivent se mé-
tamorphoser dans la terre , qnelqaes-nnes semblent négliger
de s'y faire des coques : il leur saflEt d'être environnées de
tous càtés d'ijBe terre qui se soutient , où elles s'y font des
coques très-imparfaites, et qu'on ne peut reconnoîlre. Mais
la plupart s'y font des coques : ce sont des espèces d' ouvrages
de maçoauerie, qui tous se ressemUenl dans l'essentiel. A
l'extérieur, toutes ces coques paroissent une petite motte de
terre , dont la figure approche de celle d'une boule plus ou
moins allongée. 11 y en a pourtant dont l'extérieur est très-
iofbnBe, et d'autres ipn sont mieux façonnées. Au milieu
est la cavité oc<^ipée par la chenille ou la chrysalide. La sur-
face des parois ^ la cavité de tontes ces coques est lisse et
polie. Ce poli , ce éisse de quelooes-onek est précisément tel
que celui d'une tefTegrasM, qui, après avoir été Irameclée
et pétrie, »é\ié uaie aiwcsoîn, ce qni loi donne un luisant
qn a aussi l'intérieur de ces coqoes. Si on observe avec at-
tenlÎDQ la surface intértewr de quelques-unes, on aperçoit
de plus qu'elle est tapissée de fils, mais qui y sont si bien ap-
ni,z.d=, Google
^9» C H E
pliqués et qni forment une toile si mince, qn'eHe n'est tÎ^
sibfe que quand on cherche bien à )a voir. L'intérieur de
quelques autres est convert d'une toîle de OU de soie très-
sensibles. L'épaisseur de la couche de terre qui forme la co-
que , est plus ou moÎDS grande dans des coques différentes ;
mais communément elle paroft faite d'une terre bien pétrie,
dont tons les g;rains ont été bien pressés et bien arrangés
les uns contre les autres. 11 y en a pourtant de plus mal faites,
dont les grains de terre ne sont pas arrangés arec autant de
soin et sont mêlés avec plus de sable ou de gravier.
Quoique la construction de ces sortes de coques soit simple
en apparence, si on fait attention an travail auquel elles en-
gagent , elles parottront supposer une suite de procédés assez
înduslrSeus, dont on peut voir quelques-uns, et dont on ne
peut que deviner les autres ^ même à travers un poudrier
transparent Dès que la chenille s'est enfoncée sous terre et
qu'elle est arrivée à l'endroit qu'il lui a plu de choisir pour
J' construire sa coque , le premier travail doit Être d'agrandir
e vide qui est autour d'elle , ce qu'elle ne peut faire qu'en
soulevant la terre ou qu'en la pressant. Le premier parti n'est
praticarile que lorsqu'elle ne' s'enfonce pas bien en avant, lie
second parti, celui de presser la terre, répond mieux d'ail-
leurs À toutes ses vues. La terre doit faire autour d'elle une
voûte qui se soutienne ; pour la solidité de cettevoùte , la
chenille ne s'en repose pourtant pas à la seule viscosité d'une
terre liun^de et pressée, cette terre pourroit se dessécher
par la suite, pu, au contraire, s'humecter trop ; car une
coque qui doit rester neuf à dix mois en terre , est exposée k
bien des vicissitudes de sécheresse et d'humidité. La voûte
s'ébouleroit peut-être ; il seroit au moins presque impossible
qu'il ne s'en détachât des grains qilt tomberoient dans l'es-
pace que la chrysalide habite , et qui l'y inctnnmoderoient.
Quoiqu'une coque ne paroisse faite que de pure terre et bien
compacte , les grains de cette terre sont liés ensemble par
des Sis de soie. Qu'on ne croie pas que les fils ne sont em-
ployés qne pour tapisser la surface intérieure de la voAte ,
qu'ils ne loi donnent de la liaison que parce qu'ils retiennent
les grains de terre de la dernière couche; ceux de la couche
extérieure sont de même liés ensemble. Les manœuvres de
la chenille ne se réduisent pas encore à lier avec des fils dé
soie les grains de terre , eUe n'en feroit pas un tout assea
serré, dont la surface intérieure seroit luisante. Pourasseiu-
bler les grains de terre- de façon qu'il ne reste entre eux que
lemoindre vide possible, elle est obligée de pétrir la terre ,
et pour pétrir une tene qui est sèche, elle est dans la néces-
.Mté deJ'bumecter; c'est syec ses dei^ts qu'elle- la- manie >
dt, Google
ïj H E ^ ac*ï
qu'eue la presse, et la bonche foarii!( la Kqaear qui la ra-
jnollit.
Il est diiËcile de voir la suite d'un travail qui se passe sous
terre ; mais on peut se ménager des circonstances qui met-
tent à la portée des yeux ce que les différentes manœuvres
de la construction des coques ont de plus singulier. On peut
se procurer aisément la connoissance de faits aussi instructifs
qu'intéressans , toujours avec les variétés relatives aux nou-
velles circonstances , aux nouvelles positions, ou même à
l'atleation de l'observateur. Les expériences faitevpar Réau- ,
mursurune chenille assez commune sur le bouillon- blanc,
.pourront servir de preuves.
Diverses espèces de chenilles, qui, n'ayant point de soie
^ mettre en œuvre, ne sauroient lier ensemble les grains de
terre, ont été réduites k n'y employer qu'une sorte de colle
plus ou moins visqoeuse et plus ou moins abondante. Les
coques construites de la sorte ne sauroient être maniées
sans se rompre, et cèdent aus plus petits chocs. Cette cons-
truction est fort simple; tout l'art de l'ouvrière paroît con-
sister k pratiquer autour d'elle une cavité proportionnée à sa
grandeur, et à donner aux parois de cette tavité, une cer-
taine consistance. Pour y parvenir, elle humecte la terre
arec sa liqueur , et par des hattemens réitérés de son cT>rps ,
elle lui fait prendre la forme d'une voùle. La même ma-
nœuvre qui produit la voûte, en lie les matériaux et les re-
tient en place. Le dessèchement de la colle fait le reste.
11 est encore des coques qui ne sont, pour ainsi dire, que
des demi-coques de terre , qui n'ont que le fond et une
partie du contour qui. soient de terre. Les chenilles qnî les
construisent , creusent peu avant , et elles ne creusent qne
pour faire une cavitéégale à peu près à celle de la moitié de
leur coque. Four le renfermer, pour en former le dessus ou
la voûte , elles se servent des racmei et des herbes qui sont k
la surface de la terre : elles en lient les petits morceaux avec
«ne toile de soie assez épaisse; elles portent mênre contre
cette toile et y arrêtent divers grains de terre.
La chenille du saule, devenue fameuse par la description
aDatomique qu'en a donnée Lyonet, est une de celles qui doi-
vent subir leur transformation dans le bois des arbres sur
lesquels elles ont vécu. Son premier soin est de chercher si
. l'arbre n'a pas quelque ouverture pour donner issue à la
phalène ; si elle n'en trouve point , elle fait à l'arbre une
ouverture ronde tout exprès, et elle la compassé si juste ,
mi'eiie est presque toujours égale k la grosseur qu'âui^ sa
cnrysalide, et qu'elle n'est jamais moindre. Si elle trouve
l'arbre percé de quelque ouverture suffisante, elle s'épargne
i:, Google
3o<» C H E
la peine d'en £alre une; et pris de l'onvertiiM tronviÇe oa
faite , elle commence k constraire sa coqae , ce qu'elle fait
en coapant de l'artre det écIaU de bois fort menus, qu'elle
réunit les uns aux antres arec de la soie. Elle ne manque pM
de diriger l'ouyrage de façon que l'une des ertrémîtés de
la coqne est pointée vers l'onrerture de l'arbre : après s'élre
ainsi renfermée dans ce réduit de cbarpente , elle travaille k
s'en faire un logement commode , qtu la mette k l'abri de
toute instdte d'insectes. Elle en tapisse, pour cet eOèt, tout
le dedans, d'une tenture de soie très^mie, et partout très-
épaisse et trés-serrée , à la réserve de l'exb-ëmitë qui fait
face au trou de l'arbre , où elle a soin d'en rendre le tissa
moins lié, afin qu'elle puisse plus aisément se faire four an
travers, quand il en sera temps. Tout l'ouTrage étant achevé,
sou dernier soin est de se placer dans la coque de fa^on
qu'elle ait la tête tournée vers l'ouverture de l'aiiire : atten-
tiop qui ne lui est pas indifférente.
Beaucoup d'espèces de chenilles, lorsque le temps de la
transformation approche , te pendent la tête en bas , et sont
tmiqnement arrêtées par reïlrémité postérieure de leur
corps ; cette ûf on e«l généralement commune k toutes les
épineuses connues, et il y en a aussi de rases, qui sont
semfciablement posées. L'industrie k laquelle elles ont re-
cours ^our se pendre de la sorte , est plus simple que tout
ce quon avoil imaginé, et plus convenable à la suite de»
manœnvrei qu'elles auront k faire. La chenille commence
par couvrir, de fils tirés en diiférens sens, une assez grande
étendue de la surface du corps contre leqael elle veut se
fiier. Après l'avoir tapissée d'une espèce de toile mince ,
elle ajoute difiïrentes couches de fils sur une petite portion
de cette sarface : la disposition des nouvelles couches est
telle qnc la «upérienre est toniours plus petite que celle sur
laquelle -elle est appliquée ; ainsi, toutes ensemble forment
une espèce de monticule de soie , de figure k peu près co-
nique. Une autre circonstance ii remarquer, et importante
pour la suite , c'est que cette masse est un assemblage de fila
qui oe composent pas nu tissu senré, mais de fils qui sont
comme floUans, ou mal entrelacés les «as avec les autres;
enfin, chacun de et» fils est une espèce de boucle. Dès que
la chenille a préparé la petite masse de fils de soie , c'est
avpc les crochets de ses deux derniers pieds qu'elle s'y cram-
ponne ; elle n'a qu'à presser ses deux pieds contre le pelît
>iwiiti<»ile, daas l'instutt plnsiears de ces petits crochets dont
iU sont hérissés s'y embarrassent. Quand elle sent qu'elle y
est solidement arrêtée , elle Ui«se tomber son corps dans
One position verticale ; sa tête se tronve par conséquent en
i:, Google
C H E So,
bas. Alors elle semble n'itre tenae et attacbée que par le
derrière, parce qoe lei deiuc dernières pattes l'excèdent de
peu, et qu'elles partent da dernier aanean. Comme le reste
de Topéra^oa touche de plu» prés la chrysalide , nous ren-
voyons i ce mot.
Économie vitale ei animale des CkeniBes. ■
Quand on fait attention au sombre et à la simple organi-
sation des stigmates dont la cbenille est poorrae , rieo ne
parolt plus naturel que de les regarder comme des organes
propres i la respiration , et de conclure que la respiration
doit être bien pmi nécessaire Jt ces insectes qu'aux grands
animaux, puisqu'ils ont bien plus d'ouvertures pour donner
cBtrde 1 rair : on est encore plus convaincu de cette néces-
sité , quand on décourre cette pqodtgiense quantité de vais-
scain destinés k recevoir et distribuer l'air introduit par les
stigmates. Quelles que soient cependant les ramifications des
trachées , tl en est deox principales, partout à peu près cy-
lindriques , étendues en ligne droite le long des cAtés de l'in-
secte et À la hantenr des stigmates on des bouches extérieures
desùoées k introduire l'air. Vis-à-vis chacune de ces bouches,
qui , comme il & été dit , sont au nombre de neuf de chaque
cÂté , la trachée principale fournit un paqoet de trachées su-
bordonnées, qtd .ont reçu le nom de bronches , et qui , en se
divisant et en se son»-divisant , fournissent des rameaux à
toutes les parties et même aux plus petites. Quel que soit
l'appareil de ces organes, nous ignorons quelle sorte de res-
piration s'opère dans la cbenille : nous savons seulement
qu'elle ne saaroît respirer A la manière des grands animaux,
paîsqoe les parties qui font chez elle Toftce de potuions,
août répandues dans toute l'habitude du corps , et jusque
dans le cerveau. Il est au moins certain que l'air est néces-
saire à sa vie , et qu'il influe même sur les monvemens mus-
culaires. L'homme extraordinaire, Lyon et , qui a décrit,
dessiné, dénombré les muscles, les troncs des nerfs de la
chenille du saule , et leurs principales ramifications , n*a pas
manqué d'exécuter le même travail sur les trachées; et il nous
apprend que les deux maîtresses trachées fournissent deux
cent trente-six tiges, qui donnent elles-mâmes naissance à
treize cent trente-six bronches , auxquelles il faut ajouter
deux cent trente<deux bronches détachées.
La respiration et la nutrition, de quelque manière qu'elles
s'opèrent dans les chenilles, sont, comme dans les autres ani-
maux , les principaux soutiens de leur rie. C'est par le mou-
vement alternatif de leurs dents on mâchoires , qui toutes
deux s'écartent l'une de l'autre , et qui toutes detix viennent
ensuite le rencontrer , que nos insectes hachent par petits
dt, Google
3o» G H E
morceans les feuilles <|ui leur doiveut tenir de nonnîtore. Il
y en a des espèces qui , pendant toute leur vie ^ et d'autres
seulement qui , quand elles sont jennes , ne font que déta-
cher le parenchyme des feuilles , et en épargnent tontes les
fibres ; mab le plus srand nombre attaque toute répaîsseur
de la feuille. On a observé qu'un ver— i-soie mange souvent
dans une jonmée aussi pesant de feuilles de mûrier qull
pèse lui-même. Il y a encore des chenilles qui mangent dans
an jour plus du double de leur poids. Le canal qui reçoit les
alimens et où ils se digèrent , où se U-ouvent les différentes
capacités analogues à Fcesophage ,' à l'estomac et aux intes-
tins , va en ligne droite delà bouche à l'anus. A une assez
petite distance de la bouche , il s'élargit considérattlemeot ;
il conserve cette grande <^pacité dans près des trois .quarts
de la longueur du corps , après quoi il se rétrécit subitement.
Il se rende ensuite un peu ; ce renflement est suivi d'an se-
cond étranglement , après lequel vient un nouveau renfle-
ment, auquel succède un troisième étrangement; enfin, le
canal s'élargit encore. un peu pour former le rectum, et aller
se terminer à l'anus.
De toutes les parties de la chenille , le corps qu'on a appeld
graisstui^ est celle qui a le moins de consistance et le plus de
volume. Cette espèce de fourreau de graisse sert surtout à
couvrir presque toutes les entrailles. On s'aperçoit, de plus,
en le suivant , qu'il s'introduit dans la tête et entre tous les
muscles du corps , et qu'il remplit la plupart des vides que
les autres parties laissent entre elles. Sa couleur est ordinaire-
ment d'un très-i)eau blanc de lait , et devient jaunâtre lorsque
le temps de la métamorphose approche. Sa configuration tient
un peu de celle de notre cerveau. Sa substance est mollasse
et facile. à rompre : on a fait inutilement des essais pour en
découvrir ta contexture.
Le cœur ( le vaisseau dorsal') de la chenille dilTère encore
plus de celui des grands animaux , que ses trachées ne diffè-
rent de leurs poumons ; ou plutAt elle n'a pas proprement un
cœur. La partie qui paroit en faire chez elle les fonctions,
est un vaisseau couché le long du dos, qui s'étend en ligne
droite de la tête k l'anus , et dont les battemens alternatifs
s'observent facilement au travers de la peau , dans les espèces
qui l'ont un peu transparente. L'origine ou le principe des
battemens est près de l'auus. Ce grand vaisseau , le puis re-
marquable de tous par ses mouveinens perpétuels de contrac-
tion et de dilatation , semble être pluldt une maîtresse artère ,
qu'un véritable cœur : aussi lui a-t-on donné le nom de grande
artère. Mais une maîtresse artère suppose des artères subor-
données ; celles-ci supposent des ramcaui de veines auxquelles
dt, Google
C H E 8o3
elles aillent aboutir, et ces raineaas supposent pareillement
un principal tronc ou une maîtresse veme. Mais n<ftre grand
analomiste n'a rien aperçu de tout cela : ayant même très—
inatilement injecté la grande artère avec des liqueurs colo-^
rées , il n'a jamais pu parvenir à y découvrir aucune ratai—
âcatioD. Comme toutes les jpartîes communiquent par une
mollitude de fibres et de fibrilles avecJin amas de graisse gé-
néralement répandue dans l'intérieur , et auquel on n'a pres-
crit aucun usage , il présume que cette substance grasse est i
toutes les parties ce que, la terre est aux plantes qui y crois-
sent, et en tirent leur nourriture. Les observalions d'un ana-^
tomiste non moins célèbre , M. Cuvier, ont en effet prouvé
que les insectes n'avoîent point de cœur proprement dit, et
que le fluide nourricier se répandoit dans leur corps par une
sorte d'imbibition. '
C'est k l'aide des difTérens ordres de. muscles dont ces cfae*
nilles sont ricbement pourvues , qu'elles exécutent les mou-
vemens qui leur sont propres ; nous devons regretter de ne
pouvoir faire connottre les parties qui servent principalement
an mouvement progressif, ces pattes écailfîuses et membra-
neuses , dont la structure ménteroit d'être remarquée dam
tous ses détails. Des matières qui par leur dureté sont analo-
gues À la corne et k l'écailte , qui sont plus que cartila§ineiK
ses , tiennent lieu d'os aus insectes. Excepté leur tête toute
couverte d'écaillé , et leurs six premières pattes , qui sont
écaillcuses , il n'entre rien ou presque rien d écailleui dans la
airucture du corps des chenilles ; leurs muscles ne ressem-
blent point à ceux des grands animaux , ce sont des paquets
de fibres molles, fleiiblcs , et d'une transparence qui imite
celle d'une gelée. La plupart n'ont point de ventre ou ne sont
point renflés dans le milieu de leur longueur ; ils ne se mon-
trent que sous l'aspect de petites bandelettes on de petits ru-
bans , dont répaissaaret la largeur sont partout assez égales ;
chaque bandelette fl« formée elle-même d'une multitude de
fibres parallèles les unes aux autres. P'est par leurs extrémi-
tés que les muscles s'attachent à la peau , ou aux parties éc^l-
leuses ou membraneuses qu'ils sont destinés à mouvoir. On
est étonné que la patience de l'observateur ait suffi â faire le
dénombrement de la totalité de ces muscles, et l'on n'ap-'
prend _^ point sans surprise qu'il en a compté deux cent vingt-
Duit dans la tête, seize cent quarante - sept dans le corps,
deux mille cent soixante-sîx dans le canal intestinal , en tout
quatre mille quarante-un, tandis que les anatamisles n'en
comptent qoe quelques centaines dans l'homme.
La moelle épinière de la chenille diffère par des caractères
bien sailiaiu de celle des grands animauxi daas.ceuxTci dl«,
dt, Google
3o{ CHE
est placée du c6té du dos , et logjée dans on tuyau osseta; dans
celle-là; qiù n'a rien d'osseux, elle est enltéremenl à nu,
et couchée le loi^ du ventre ; elle offre de distance en dis-
tance des espèces de nœuds, d'où parlent différeas troncs de
aerfi -, on compte treize de ces nœuds : le premier , qni est
le plus considérable , constitue te cerveau, et cette espèce
de cerveau est si petite , qu'elle ne fait pas la cinquantième
partie de la tête ; les douze autres noeuds poarroient être re-
gardés comme autant de cerveaux subordonnés. Le patient
observateur a compté quarante-cinq paires de nerfs, deux
nerfs sans paires. La «^enille a donc quatre-vingt-douze
troncs de nerb , dont les ramifications sont innombrables.
Les muscles sont de toutes les parties celles oà les nerfs
abondent le pins.
UtiElé du UwatI des Oiemlles. — De toutes les actions àf.s
chenilles, et même des autres insectes , la plus utile est celle
de filer ; ou n'en coanoti point qui ne file dans quelque temps
de sa vie. On devoit être, curieux de connottre les vaisseaux
dans lesquels se prépare la liqueur soyeuse qui fournit tant
i nos besoins et anotre luxe , lorsqu'elle est sortie par la fi-
lière. Ou a aussi déterminé ta position et décrit la figure de
cette filière ; mais quelque intéressans que puissent fitre en-
core jes détails , nous ne pouvons les ronsigncr ici.
L>a nature ayant donné aux chenilles la faculté de filer y
les a pourvues , pour cet effet , de deux vaisseaux où se pré-
pare la matière , qui , étendue à l'air, se fige et se convertit en
£1 ; ces vaisseaux sont parfaitement semblables et très-appa-
rens ; tons deux vont se terminer à la filière ; avant que d'y
arriver ils deviennent si déliés , que ce ne sont que deux filets
parallèles l'un à l'autre. Chacun de ces vaisseaux est rempli
d'une liqueur épaisse et gluante , de différente conlenr, selon
celle de la soie des chenules , d'un jaune d'or dans les unes ,
on plus pile dans les antres , ei dans d'autres presque blan-
Combîen ne devons-nous pas regretter que parmi tant de
cbenilles qui filent et se constmisent des nids on des coques de
soie, nous n'ayons pu encore tirer parti que du travail de trois
iqualre espèces. (F.Bokbvx.) Dans toas les pays, la soie que
la chenille , connue sous le nom de vei^-ù-soU , fournit , n'est
pas d'une é^ale beauté ; celle de la Chine est renommée par
sa finesse ; il y a des pays où la sole est très-grossièrA, ce qui
dépend sans doute de la différente qualité des alimenS. On a
remarqué que dans un même endroit les vers qni sont nourris
de feuilles de marier blanc filent une soie plus fine quexelle
des vers qui sont nourris de feuilles de mûrier noir. Entre les
chenilles qui filent inotilement poor nous, il y en a des es-.
dt, Google
t
. C H E SoS
>èces ^vivent sar be^uCoop Ae iiStéreiiibs- tsfit.e$ A'tir->
1res ; on a obsefré que , quoique communément Jes coques
qu'elles ibnt soient d une soie trop foible pour être employée
à DOS tissiu , on en trouvoit.qui é^iient composées d'u^e soie
propre ^ se laisser mettre en œnrre. Cette différence renoit
^ans doute 4e la diETérente qualité des leuil|es , et elle 4evrqjf
nous engager k éprouver si nous ne ineMrÏQns pas ces che-
nilles en dtat de traraiHer utilement pour nous , en ne J^s
nourrissant que de certaines feuiilcs-
Combien d'autres r^cb^sses nous jraudroient les çlienJUes ;
(à nous entreprenions de mettre en œuvre taules les coqu^^
de soie qu^elles savent se construire ! l^s coques qui ne pour--
roLent pas âtre filé^-p^uNToient être cordées , et servir utile-
ment à diEférenles fabriqijes , telles que celles d«s bas , des
:dr3ps , des feutres , des ouates , du papier, etc. Les épreuve?
qu'on a déjà faites en quejques unes de ce genre , sont f-rès-
firopres ^ encourager Jes Si^nù des arts. Ce ne sont pas seu-
ementl^scoqu^f, mais les nitlsn^mas de /quelques cbeniljes
fermés de pufe «oie , qw pourroient donner lieu à des essais
utiles. L'illustre Réauniur, qui s'étoit tant occupé de la pra-
tique defaris, n'a pas manqué d'insister là-ilessus, et de 1^ ire
sentir tout J'avant^^e qu'on pourroît s'ep promettre. Cepen-
dant, quoique ^t objet ijepne de près k Tulilité la plusre-
cUerchée , on est bien loin d'avoir ta>t des expériences asse^ '
nombreuses e^ assez variées po^r tâcbcr de le rendre encore
plus jrti|e.
L'<ei,ainen fffèfite de la )>queur k saie anrait dA beaucoup
Îilus e)tercer cei^ qui aiment la physique et ceux qui aimen^
es art^'. £Jlc a des qualités qui invitent à. des reclierclies jéga.-
. lement curieiiSiÇS pt utiles ; elle est siAftout remarquable nar
trois ijuaiités : p^r ceiif 4e ^ séx^er presque dans ujD iustau.t y
par celle de ne pe ^«isser d^soudre ni par l'eau ni par a^cuii
des diâsoirans Jes plus a,cliti ^^qu'elle est une fois desséchée t
SBÛft p.ar fiellç f^'elje a «oçore lorsqu'elle est sécbée , àeftç
se point laisser raniollir par la chaleur. Ce sont ces tr^pis ^qy.a-
tijtés quj rendenX cette liqueur si utile pour nous comJtDe pour
les dteuilles. Si la premier^ qualité lui manqupit , JLes fils se
roraproient peu après ^e ^rl^s de la filîèrp , ou ces fils
£' lans , dévidés le^ uns sur les fiutres , .se colleroient au point
composer uw s/ofif ,wa^3« , 4o'?' ao^^ m powrion^ faire
aucifii usage. Enfin de quelle utilité nous seroiejpt ces £b ,
e'ils n^avoieat pas les deui autres qualités , si l'eau pouroit
les dissoudre, comme elle dissouttant dégommes saches fou
si Xi chaleur les ramollissoit conunte elle ramollit tant ,de rpr
siof s ? nous ne pourrions faire sans doute ni habits ni meu-:-
bles d'étoffe de soie. (<' auteur juste ment célèbre , dons les mé>
dt, Google
3o6 CHE
moires duquel nous avons âA tanl puiser, a pn^senlé quelques
vues d ulilitif nourelle qu'on pourroit retirer de ces insectes;
SI nous pouvions, ait-î), tireriaUquenr soyeuse des vaisseaux
OÙ elle est contenue , et si nous avioiis l'art de l'employé*- , on
èrt fcroit les plus bcanx et ies meilleurs vernis , les plus fleni-
btes, les plus dors , les moins altérables par la chaleur et par
l'hutnidilé. Dés qu'une espèce de cIienîDe nous Toumit seule
iine si prodigieuse quantité de soie , il paroft que s'il y avoil
des gens occupas k tirer du corps de quantité d'autres espèces
de chenilles la iîqiieur soyeuse qui s'y trouve , on en pourroit
faire des amas considérables , surtout dans les années oAi cer-
taines espèces sont si communes.
L'idée de tirer des vernis du corps des îrïsecles n'est pas
nouvelle. Réaumur fait mention du procédé dont les Mexi-
cains font usage pour retir^rla matière de leurs admirables
vernis dii corps de certains vers. Une autre idée assez Singu-
lière , ce seroit de faire avec nos vernis soyeujc des étoffes qui
ne fussent nullement lissues. l*our se procurer de pareilles
étoffes , tout semble se réduire k avoir le secret d'enlever de
grandes pièces , de grandes feuilles de vernis , de dessus les
corps sur lesquels on les auroit appliqués. Oh prépare avet
cette matière soyense certaines lignes dé pêcheurs , qu'on dé-
signe dans le commerce sous le nom de toànei, et qui nous
viennent des Indes orientales.
EnAemJs des rhenilles. —^ Quand la nature a fendu certains
genres d'animaux prodigieusement féconds , elle a pris soin
en mime temps d'empêcher leur trop grande multiplication ,
en produisant d'aiifres animaux pour les détruire ; ainsi , les
chenilles sont destinées à nourfir quantité dé grands et de
petits animaux,; elles ont un prtodîgieui nombre d' ennemis; -
les uns les mangent toutes entières; les autres les hachent,
les rongent; d'autres les sucent peu à peu et ne les font jpas
moins périr. Quelque grand cependant que soit le dombré
de leurs destructeurs, on le trouve toujours trop petit, lors-
fu'on ne fait attention qu'aux ravages qu'elles nous causent,
'ont ce que nous avons pu rapporter à leur éloge ne ^au-
roit faire changer lé sentiment de haine qu'on leur ^orte ;
on voudroit pouvoir les détruire tontes sur-le-chalhp , et ne
laisser pas la moindre trace de leur existence. Cependant ^
li nobs aimons à voir les arbreS de nos Jardins et de nos bois
ornés de feuilles, nops aimons aussi à entendre le ùiant et
le ramage des oiseaux qui vivent sur ces mêmes arbres; fai-
sons périr toutes les chenilles, et nous nons priverons bien.^
tdt de la plupart de ces espèces d'oiseaux; ainsi , nous ne
voyons pas tous les rapports que tant d'èlres différens ont
les uns arec les autres: On a pour «lies d'aiUem's une iiainé
i;, Google
ï
C H E 3„;
t^op gën^rale , qui enveloppe îles milliers d'esjiices îddo-
ccotesaTCC quelques espèces coupables, seloù notre manière
de juger. On a dû prenilre udë idée du nombr'e prodigieux
d'espèces de chenilles que l'on peut trouver dans ces con-
trées; ce(lendant il n'y a peai être pas une "douzaine d'es-
pèces qui nous soient véritable ment nuisibles et ïhcommades ;
si on pouvoit les détmirc, celles qui paroîlroient sur nos.
. {illanteâ et sur nos arbres n*^ ferbieïit pas de dégât sensible «
et foumiroient on spectacle intéressant et agréable autf yeux'
Que li que soîentles dégâts, souvent trop funestes II est
vrai, qu'occasîonenl les chunilles k nos dépens, ils seroient
bien plus considérables si les fortes gelées d'hiver, et surtout
tes pHiies froides du printemps j n'en faisdîent paçmoiiriruné"
partie- Les oiseau* leUr font cootiiiiic^lenïent U gUérré ; ils
fcn détruisent des quàtitîtés {Prodigieuses qdand elles sont
jeunes; elles sont un mets friand pour le fOssîgnoI', la fau-'
Velte, le pinson, etc.; le moineau surtout en détruit un très-
grand nombre pendant ses nichées; lés lëzaVds,' les gre-
nouilles eu font aussi leur proie. '
J)ans sa prdpre espèce , la «iKénillé a dés ednediîs acharnés
à la détruire ; on n'a pu en'coré découvrir gue deux espèces
capables de s' entre-manger, et On a observé qii'eltès ne sonï
jias de celles qui vivent en so'ciélé : dés goûts pareils ïié pcu^
vent point régner dattS ife sein d'uiie fainlUe. '
Les chenilles ont ètlcore d'autres éntiemis extérieurs, tel^
Ipe la punaise des bôîs, la guêpe, et surtout la, iarvèd'iiii
Carabe; enfin elles ont des ennemis qu'il n'est gu'ire possible
de connoîlre sans un cours d'observations très-exactes^Tellé
chenille qui nous parolt'enbon état est souvent rohgéétout^
*ive par deS larves , qui se Nourrissent et croissent aui dépens
de sa propt-è substance : il y a de ci^s larVes qùise liêiiftétitsuri^
fcorps de la chenille , qu'elles percent pOurle sàWf; (l'autre^
sont si bien cachées dans sera intérieur, qvPonrië. se ionieroH
Ï' as qu'elle en ait une , quoique son corps eift soît tout fàrcL
^nfin, s'il est des insectes qni attachent leurs o^iife 'iiiiia là peati
ou les déposent dans le corps, H eu est eiifjbré'^l^dnt" dépo-
ser leurs oeufs ou leurs larves dansles œufs mÈrtii^ des p^apillons;.
ïîdsi. Il yaflesinsectes qui mabgeitt les chenilles avant qu'elles'
soient nées. f^. IcBSEultOM, Sphex, Cimpsj CALcrniTES.
Moyens de détruire les Chèrùi&s. —^ NoUB né pou'frons safis^
doute noiis dissimuler qrie tout ce que nous avOnsdit^ et tout
ce que nous pourrions dire encore en faveur des cbeifilles,'
ne sauroît jamais dissiper Fimpression désavantageuse à la-
quelle elles ont donné et donnent sans cesse lieu ; et dès re-
£eltes silres pour les détnUre, serdieotpliia idUteSSaHlâd qiljf
i:, Google
3<,8 C H E
toutes les menreUl» qn« nom avons rapportées «nr leur
compte. Pour être du moim justes dans notre haine , rap-
pelons-nous qu'elle ne doit tomber ^ue sur un petit nombre
d'espèces i qui sont véritablement nuisibles à nos propres in-
tërôts, telles que la chenille nommée afmmuim, la Imrie , la
pncessioanaîre , celle à oreUles , celle iju^in, Afchaïf, desgraûu,
f|uelques .if/-paiteuses , et pn général la plupart de celles qui
rivent en société, pour renîr à hout de nos desseins deslruc-
fears , il faut attaquer ces sortes d'ennemis d>tns leur hei'?
ceau ; si nous attendons que l'âge les ait affranchis des en-
traves de Içur epfïpce y tous nos eETorts seront inutiles ; mal-
gré nous ils feront le mal dont ils sont capables. ,
Dans le dëtailde^ chenilles les plus communes et le^s phu
à cr^jûidrc , nous avons yu qu'il y en avolt qui formaient des
''nids en filant ime e^èce ^e coiiue, dans laquelle elles se re-
tirent pendant la niiit tors qu'il, fait froid ou qu'il pleut ; ToiU
donc le berceau où nroissent , oi^ virent les ennemis que non»
sommes si intéressés à détruire- Pour y réussir d'une manière
efHcace , il faut couper les extrémités des branches sur les-
quelles les nids sont placés, et les jeter au feu tout de suites
parce que §t on les -f^ssoit ^ Lerre^ le? jeunes chenilles qui
ont été secouées sortiraient et se rép^ndroient partout. Ces
nids ne sont pas toi^ours à la portée de notre main , qucW
ques-uns sont placés à l'extrémité des hrajiches des arbre^
très-élevés; dans ces circonstances on ^e pourvoit d'une IoDt
giie perche ■ 4U liout de laquelle on attache d^s ciseaux nom-
més ëcheniOàirs. .Le temps le plus propre pour écheuiller, c'est
lorsqu'il fait froid, parce qu'alors toutes les jeunes chenille^
jont rassemblées dans leqr ni4- S\ on n'a pas cit la précau-;
{ion djécheniller pendant l'hiver, ou ne; pent plusle fair^
qu'ipifo^diatenient après une forte pluie, qi^ a fait rentrer
les chenilles dans (ei^r domicile : cette lËéthode de les dé-r
traire est là nieil|e]^c et la plus efpcace de toutes celles qu'on
(ïeqt indiquer; Ifs autres n'attaquent que quelques individus ;
mais celle-ci tend k la, destruction générale de l'espèce , en
(aisant mourir à la fois de nombreuses familles , qui auraient
des générales k l'infini si ott les Uissoit subsister.
Il ôe sjf fUt pas d'attaquer les chenilles sur les afbres frui-'.
tiers , il faut encore les chercher dans les haies voisines des
vergers et des jardins ^ si on n'avoit poi^t cette précaution x
après qu'elles it|jroient ravagé les arbustes sur lesquels elles
naissent, 09 {çj v^rrçit bientAt se retire en roaie pour aiv
river sur |es arbfp^ qui, \enr fifCrjrweçt de quoi vivre. Cet inr
secie se répand partout où ii peut se nourrir et pqo* nuire î
ainsi , quoiqu'on ait bien pris ta peine d'échenillçr chez soi ,,
si les vo.\sifis^'antpo.\qt et; les mimes précautions, après que
i:, Google
C H E 3o9
les chenilles auront tont racagéchereuit, (^*éTles neîrouTe-
rontplosdequaiy virre, etlés viendront dépouiller les arbrei
de celui qui aara pris les plas gfdnds soms pour S6 mettre k
l'abri de leur» dégâts.
Il cxistoît une loi, long-temps provoquée par rinslructîon,'
cOticëriiant l'ëchenillage ; mais on la i-egardoil comme abro-
gée, et rigaorante prdféroîf d'opposer aux cbeoilles des cé-
rémonies ou des eîorcismes. Une autre loî , du aG rentose
an 4< ordonne à tous propriétaires d'écheniller en temps utile
les arbres et tes hdïes de leurs possessions, et l'on nepeilttUs-
simuler ^e l'insonciance est encore plus puissante que cette
loi, qndiquA souvent rappéléepâtlegotiVërtiement, étqnoi- ,
qui ii directement et si nlifemeiU liée à l'intérêt de tons.
Quand on craint qu'un arbre ne soit attaqué pat ICs che-
ftillcs répandues dans le voisinage , on peut enduire tout le
tour du tronc , à la largeur de deux poueeS , avec du miel OU
avec toute autre matière gluante et visqueuse ; lorsqu'elles
veulent trarerséf cette barrière , leurs pattes s'y attachent et
elles ne neaveot fias avancer ; alors il faut avoir soin de vi-
siter l'arbre de temps en temps ,- aSn d'ôler celles qui sont
prises an piège pour les écraser; si on leilaisioit, lent corps
serviroit de planche k d'autres pdnr traverser Ift barrière sans
s'engluer. Quelquefois on réuâsît k faire tomber les chenilles
d'un arbre qui en est couvert, en brûlant au bas de la pailla
mouillée ou celle de la litière des chevaux, qui occasione une
fumée très-épaisse qui les étourdît; lorsqu'on mélo à ce feu
un peu de soufre , la fumée est bien plus propre i les étour-
dir; on tie doit ftoint leur donner te temps de reveûir de cett»
sorte de convaTskrfi , il faut les écraser tout de suite i mesOre
qn'elles tombent , aiitrement elles f egagnenHent bientôt les.
arbres. On a encore amtoHcé afle eati de davon âMc laquelle
Oh arrosé le* plantes ; mais, quelle que soit l'eificacilé de tous
ces moyens, au lieu d'attendre la belle saison pour en faire
~ «sage 4 il est (o^Ours fiai prUd»nt et j^us sAr d'étïteniller
pendant l'hiver.
Dioilion 4es Ùiiaatêi. — Si leé cheflilles méfîtolêtit d'être
connues, il falloit aussi recourir au seul moyen de les bir^
reconnoître ; le nombre différent de leurs pattes étoït un ca-
tàflè^e trop &appânt et trop cûftstam pour ne pas servir à les
faire dîstiftgtlér entré eiléS. D'après le nombre de ces pitiés,
on a distingué toutes les tfieùilles en cinq classes : cefles qrf
en ont seize , forment la première ; celles de quatorze , \k
Mcotade ; lÈeXXti dé doûire, la troisième! celles de dix;, la
quatrième ; et caén Celles de huit pattes seulemettt', la cin-
quième et dernière cUise. LM seules pattes tt«aibra«e«»es y
■ _,,!:, Google
p,« C H E
qui varient p»UF U nombre comme poar la figure et la pOEir '
' fioq , ont dû servir de base k cette classification, (p. L.)
Chenille i aigbettes , Bombyx dispar, Fab,
Chenille A BROSSES, Bombyx pudibunda; B.^l^^i^^ay Fab.)
Noduaaceris, du même, etc.
Chenillk a coaNES , celles des Sphinx, Nocluapsi. , Fab.
Chenille i fourreau. F. Tinéïtes et Psyché.
Chenille i forme de poisson, F. Pyeale.
Chenille ans III,aire qu Livrée , Bombyx neustria , Fab.
Chenille à qpeue fourchu^ , cellç du Bomfyx vimda ,
fab.
ChENIM^E ARl^EHTEUSE, pq GÉOHÈTRE- F. PhALÈNE.
Chenille iTCBERcULES, celle au Bombyx pofonia, Fab.»
e^ plusieurs autres.
Chenille BÉDEÀii , oÛBédeacdEi celle àuPapilio C. air.
^^m , de Fabricius.
Chenille. CLOPORTE. F. Polyommate.
Chenille cochonne, celle du Sphinx elpkawr de Fab.
Chenille commune , celle du Bombyx ckrysorhcta de Fab,
Chenille des grains. F.. Teigne , Œcofhore.
Chenille nu chou; V. Piéride.
Chenille du saule. F. Cossus.
Chenilj^ en bâton, r". Phalène.
Chenille épineuse. ^. les genres Nïkphale , Vanesse .
Argynne , Danaïde. '
' Chenille hérissonne. F. plus bas Chenille martre.
Chenille lièvre , celle au Bombyx lubricipeda de Fab.
Chenille livrée , celte du Bombyx neuslria de Fab.
Chknillçlikénéeoulichenée, celle de la NodaeUa^nsu
de Fabricit^ , ainsi que plusieurs autres analogues.
Cq^I),LE HART^ on MABT^, celle du Bomfyx caja dç
Fab. , . /
Chenille !^TiCULEU;^E, celle At\ANaclueUa meliculoioA^
Fab.
Chenille processionnaire, celle du Bombyx processionea
4e Fab.' ■,,.., -^^
F. rarticle Lépidoptères, (l.)
CHENILXEÀQCATlQUE.Noin que quelques auteur,
" ' ' ' lu cenre BRi
ont donné à dne espèt:e d'animalcule du genre
C'est le brachiomts cirrpaius de MuUer., ftyes le mot Bra-
CBION. (b.)
CHENILLE. Plusieurs espèces de coquilles dugenre CÈ-.
RITE, s'appellent vulgairement ainsi. 11 y a la Chenil^ blaMt
çiiE , sTR.il^ ,. fa Chenille bariolée, (b.^
L:,.,Li;<^ti=,G©Oglc
C H E 3i,
iGHBNaLE DE MER. N«m qae te» pâchçucs donnent
^ I'Aphrodite hébissée. (b.)
CHENILLES (FAUSSES). K Tehth«édime$ ou Mou-
ches À SCIE. (o. et L.) ,
CHENILLETTË , Storpiums. Genre de plantes de la
diadelphie décandrie, et de Iq f4niiUe des l^u mineuses ,
d^nt fes caractères lont : un calice moBophylle persis-
tant et à cinq découpures droites et pointues ; une corolle
papilionacé^ , composée d'un étendard arrondi et un peu
relevé , de deux ailes presque ovales , à appendices obtus ,
et d'une carène semi-lunaire , un peu ventrue dans sa partie
moyenne , et divisée à sa base ; dis étamines , dont neuf
sont réunie^ à )eur base ; up ovaire supérieur, oblong,
cylindrique , un peu courb^ , à style court et à stigmate sim-
ple ; une gousse presque cylindrique , articulée , poriace ,
contournée en spîr.ale , et qui cQntient i^ne scmeilce dans
chacune de ses articulations.
Ce genre renferme quatre espèces selon Linnseus ; mais
Lamarck les a réduites à deux, en ne considérant les
deux dernières que comme des variétés de la seconde. Ce
sont des herbes -rampantes , annuelles , à feuille^ ^impies ,
rétrécies en pétiole à leur base.
La CHE!)ii4.ETri: ter^iculék a le pédoncule unîBore , et
la gousse couverte d'écaillés obtuses. On la trouve dans les
parties australes de l'Europe.
La Cheniixette hérissée , qui a les pédoncules mul-
tiflctpes , et la gousse chargée d'aspérités dentées et piquan-
tes. On la troUrc dans les mêmes endroits que la précé-
dente.
Les gousses vertes de ces plantes , mises dans une salade ,
paroîtront , à presque tout 1» mon4e , être des chenilles ,
tant elles leur ressemblent, (b.)
CHENISKOS, ou CHENION. Noms grecs de l'OiE.
(desh.)
CHËNNA et KENNA. Noms arabes et turcs du cyprès
{tmpnssuê srnnper inrtns, L.). (lh;) , "
CHENNIE , Chemrnm, Lat. Genre d'insectes, de l'ordre
des cole'oplères , section et famille des diiuères, très-voisin
du genre Pjif/a;)/ie. Il en diffère par les palpes qui sont tous
très-courts, et parles tarses, dont l'extrémité est armée de'
deux crochets , tandis qu'où n'en voit qu'un à ceux des psé-
laphes. Les antemies sont composées de onze articles , dont
les dix premiers à peu près égaux sont lenticulaires, et dont le
dernier plus grand , est presque globuleux.
dt, Google
3„ C H P,
La CliEmiis irivKÉHGvtiE , Chehtàum bHiibefculatum , est
lougue d'enviroD deax lignes , et d'un faUve marron. La tête
fifli-e S0U9 chaqae anienae un tubercule , ube éminence
inégale sur le front et une impression sar le Tenez. Le cor-
selet est cylindri^e , corami! bordé et cilié en devant , arec
une petite ligne enfoncée et arqade k chaque câté posté-
rieur. Les étuis sont unis, avec deiis petites sttie& , l'une aa
bord extérieur, et l'antre à la gotnra. Les banches sost alton-i
gées et pédiculées. C'est la seule espèce tonnne. Je l'ai
trouvée saas Atè piePrss « dras le âéparteoteot de la Cor-
rèze. (L.)
CHEN0,KE50. Le Cartbame hineos (drtfiiftitf fanor
tus) porte ce ndra en Egypte. Columelle pense ^ue c'est VA-^
tracfyUsAt Théopbraste. Adailsdii, Hallef, Scopolj, en adop-
tant cette opinion , conservent le nom d'Alractylis k un genre
dans lequel cette espèce est comprise, et que M. Decan-.
dolle a nommé depuis KentropfiySe. { f. ce mol.) \2AthiCtylis
de linÙËËils est du geni'e Vdiâib. V. AtsacttlidE et Acarre, ■■
(LS.)
CHENOLE, Chehoka. Geiité de plantes établi par Thun-
bcrg, pmirone plante du Cap de Bonne-Espérance , qui a
de grands rapports avec les Soudes. Ses caractères sont
d'avoir : un calice de cinq parties ; point de corolle -, cinq
Staminés ; nn ovaire sormoaté d'un style filiforme , à stig-
mates bifide et recourbé ; une capsale ombilîqnée , k une logo
monosperqte. Elle a les feuilles (^posées, sessiles , Ovales ,
cbarnues , couvertes de poils blancs , les fleurs asUlaîres et
solitaires i et la tige frutescente. Elle n'a pas été figarée. (b.)
CHENOLITE, ou PIERRE DE FOUDRE, roye»
Globe defe«.(pat.)
CHÉNOPODÉES,.A»V'««*'J'>ssieo.FamJlIe de plan-
tes dont la fructification est cAnlposée d'an calice AVono—
phyllé , jouvent divisé profbtadément ; d'étamines en nombre
défenniné , insérées à fa base du calice ; d'un ovaire simple ,
libre; d'.un.si^le ordinairement builtipje en nombre dé-
terminé, quelquefois simple on n(it;\d'uii stigmate ponr
chaque style , rarement deux ; d'une seule semence nae ou
recouverte par te calice, ou renfermée dans un péricarpe
à périspenhe farineux, central, entouré par l'embryon,
qui est circulaire ou roulé en spirale , et dont la radicule
est inférieure.
Les plantes. de cette famille, ordinairement herbacées,
quelquefois frutescentes , ont des racines fibreuses , en géné-
ral tortnêilses et très-longues. Leur lige , presque toujours
droite , rarement grtmpatile Ou volubtc , porte des feuilles
.,,1 ,Googic
C H E 3,j
qui sont le plus ionvent ailenKs. hei fleurs ctnnmatiëment
hermaphrodites , affecteot différeiiMs dispositions. ,
Yentenat rapporte ji celte Camille , qui est la sixième de la
sixième classe ae son Tableau da Bi^ végétai, et dont les
caractères sont 6gurès pi. 7,0." 3 du même onTtage , seize
^fires , sous cioq dinsloits.
La première comprend les genfes qui Ont atte baie : le
Phytolaca , la Rivike , la SAtTAboHE et la Boséë.
La seconde , cent qui ont une capsule : le tÉTiTEH , le
PoLYcufeME et la Cahpbréë.
La troisième , ceux dont là Semence est recouTcrte par le
calice t et qui ont cisq tftamines : la BAseiiife , la Soude ,
I'Epinard, la Bette, I'Ansebine, l'AttRocafe.
La quatrième , eem dont la semence est recouverte par
te calice , et qui n'ont qu'une ou deux ètamines : la BlettK
et la SalicokKe.
Enfin la cinquiJimc , le sedl genre qui ail les semences
nues , c'esl-à-dire le Corispeuhe. (b.)
GHENOPODIO-MORUS. Nom doftoé par Boerhaare
à rarroche-fraise ( bUban càpHafum , L. ). Il a été diangè par
Adanson et Scopoli en celtfi de momcarjms. Le nom de blitiim
étoit donné par Adanson & un groupe de plaines qui est
réuni fnaintenant attx amaranthes, et dans lequel se trouve
l'espèce regardée comme lé ilùvn de Dio$coride.(Ll4.)
CHENOPODIUM (paUe d'oie èh gi-eè-). Kora générique
des AnseIhnes. f. ce mot. Il a été donné aussi à quelques
autres plantes de la famille des ârroches ou ch^nopodées ,
telles que dessoudes (salsula), et despBronyques(parDRyrAùt
et iliecebhttn ) , plantes qnî appartiennent à la famille des
amarâtiihed. (LN.)
CHEl^ÔPÛS , Pline. Plante rapportée à une espèce
d'anserine (chenopodium album). (lS.)
CHEPU. En Galice , on donne ce lioûi k l'oblade , es-
pèce de SpAftE (spaAis Ttidamtrus). (6ÉS«.)
CHERAMEI, CHERAMELA. N&msdonHès* nar les
Portugais, an Cararnbolîer {Otitrrkoa mMmbbia ,h.). (lw.)-
CHERAMELLE , CHERAMELLIER où CHER-
MËLLÉ. C'est le CiCCA DISTIQUE. (B.)
CHERBACHEM. V. CHARBEGHABAlD. (m.)
CHERRAS. V. Chas, (lh.) .
CHERC-FALEK, c'est-à-dire , Are-er^iel<mltù, Nom
arabe d'une belle esjtèce de liseron à (leurs pouqtres ( cor-
wlvidus ceancùs, iJnu. ), qui croît en ËgVptê au milieu deS
.,i .Google
3a C H E
roseaux, sur les bords du Nil et dans les iardins. Selon M. De?
lille, c'est aussi le nom de la passiflore blew {pa^fiom cat-
rulea, I-. ). (I.H.)
CHERDA. Nom donné, en Afrique, i une espèce de pa-
nicaut (^^^n^ùua marùùnum, L.). (LM.)
CHËREDBANON , Dioscoride. Plante rapportée auf
prèles, e^uisetum, L. (dESM.)
CHEREMBELIER. C'est le Cicc\ distique. (b.>
CHÉREN. Nom arabe du Martin-Pêcheur, (s.)
CHEREPHYLLUM. V. Ch^rophtlldm. (hs.)
CHERES, r^. Gbarîi. (ln.)
CtiER-FA. Nom hongrois du cbSne d'Aotricbe , quercu$
austriaca , Willd. (lm.)
CHERIC. Nom d'une Fauvette de l'Ile-de-France. V.
ce mot. (s.)
CHERIWAY. V, l'article Caracara. (v.)
CHERLERIE, Chaieria. Genre de plantes de la décàiH
drie trigynie et de la famille des caryophyllées, dont les ca-
raclèrçs sont d'avoir : on calice de cinq folioles lancéolées ,
striées sur leur dos ; cinq écailles très-petites , échancréeg ,
et qui tiennent lieu de pétâtes ; dix étammes , dont cinq sont
portées sur les écailles, et les cinq autres, dans leur in-
tervalle , sur le réceptacle ; un ovaire supérieur, ovale , sur-
monté de trois styles ; une capsule ovale , Irilocnl^ire y tri-
valve , et qui contient trois semences.
La cherlerie es^ uqe petitç plante vivace , qui forme sout
vent des gazons ti^èsd^nses. Elle a les feuilles linéaires, poin-
tues, glabres , très- rapprochées et disposées en rosettes qu^
se développent en tiges longues d'un pouce au plifS, garnies
de feuilles opposées , et terminées par une fleur verdltre.
Oâ tronve celte plante sur les montagnes des parties mé-
ridionales de la France , dans les fentes des rocbers. (b.)
CHËRMËS. Genre d'insectesde l'ordre des hémiptères,
désigné ainsi par Linnaeus , et qui est le même que celui qu^.
nous appelons Psylie. V. ce mot.
AL Sumérîl, dans sa Zoologie analytique, mentionna
sous la dénomination de Cherhes , un autre genre du même
ordre , et qui est, à ce que je soupçonne , celui que favoi^
nommé LlviE. V. ce mot. (l.)
CHERMÈS , KERMÈS. Nomi? arabes du Chèîie Ker-
mès , Quercus coccifera. (r.)
CHERNAouCIIERl-A. Noms espagnols d'unpoisson du
genre des Perches, Perwi scriba , Linn. (dêsm.)
dt, Google
C H E ?,5
CHËROLLE- C'est la VescE À ÉPI d^ns quelques lieux.
CHEROPHTLLON. F. Cb^kophyllum. (i-m.)
ÇHEROPOTAMUS. L'unaesnoinsderHippoPOTAME.
• (bïsm.)
CHÉROSO , oa RAT ODORIFÉRANT. Dénoiiiina-'
tioo que lej Portugais opt donaétktmnUà'Inde, qui répand
une odeur de mvisc , et que , par cette raison, on a aussi ap-
pelé rat de senleur, (S.)
CHERRY et CHERRT-TRÉE. Cerise «t cerisier en
angtais. (I.».)
CHERSÉA. Nom de la Yip^kje rodge , ou aesping des
Suédois. Cb-)
CHERSYDRE, Cher^ânts. Sous-genre de serpei^s , éta-
bli par Çuvier , parmi tes hydres, aux dépens des Achro-
CHOitDES , dpnl il diffère parce qu'il a la lête et le corps éga-
lement couverts de petites écailles. Il ne contient qu'une
espèce très-venimeuse , qui vit dans les rivières de Java , où
on l'appelle oular limpè. [s.)
CHERT. Nom que quelques minéralogistes anglais don-
nent au Horb-Stein. (pat.)
CHERJJ, des Malabares. V. Catou-Tsjeroe. (ln.)
CHERUNAou GIRON. EnLaponie, on appelle ainsi
le LAfidpÈDB ou Gelinotte rlakche, Telrao îagopus. (desm.)
CHERÙTSCH. U SpiRÉE i feuille de chamœdrys.
porte ce nom 3i| Kamtscbatka. (ln.)
CHERYA. Nom àrate du Ricin ou Palma-Christi. U
est donné aussi à' I'EpuRge , Euphorbla lathyrls , L. {f-TH.)
CHERVI. C'est le Carvi. V. ce mot et celui de Seseu.
(B.)
CHERVIL. Nom anglais du Cerfeuil , Scandix cerefo-
lium; Needle chervil, celui du Peigne de Vénos,
Scand. pecten Veneris , L. ; Willd cbervil , celui du Cer-
feuil SAUVApE , ChanphyUum sylfeslre , L. ; Great Chervil ,
celui du Cerfeuil musqué, myrrhù odoraia, etc. (UJ.)
CHERWENY SWONCEK. Nom que l'on donne, en
Sohème>, au MILLEPERTUIS vertorÉ , Hypeiicum perforaium ,
JjTnn. (LN.)
CHESNEA, Scbpoli. V. Carapiche. (ln.)
CHENUT et CHESNUT-TRÉE. CWtaïgne et chital-
gpier en anglais. (LN.)
CHET.-SEA. Nom donné par Jacqoin k I'Aïënia , Linn. ,
ou Dayeda , Adanson. (LN.)
■ CHETETE. r. Cbate. (lnJ
. ÇliÉTOCÈRE^ ou SÉTICORNES. FanùUe d'iasec-
i:, Google
irë C H E
tes , ié ¥màr« des Upidaptères , établie par M. Dnmérll ,
et eoiAposéede ceux dont les antennes sont en soie et rare-
ment geclTiiéeà. It y rapporte tei genres : LtTROSiE, Noc-
tuelle, CUftMBÈ, PaALfiMEj tïKAtfi, TtÉOSE , AtCCiTB
et PtÉROhiORE. (L.) * .
CHÉTOCHILE. Chaiochliws. Arbrisseau dn Brésil, ii
feuilles àltei^ËS , p^IMées, avales et entières ; à fleurs so-
litaires, oppdsées itiX feuilles « qni forme on geOre AMi U
diaudrie monogyqie.
Ce genre ôftre poar carattèrcs : tia caKce Hlabié et à cinq
divisions^ une corolle tabulée à cinq divisions linéaires , dont
les deiUt supérieures sont plus courtes ; deux étamines ; un
ovaire supérieur ; une capsule i quatre dents à son somiAet,
à Aem toges et à plusieurs semeaceâ. (K.)
CHÉTODIPTÈhE, Chelodiplerus. Lacépède a établi,
sans ce nom, on genre de poissons , parmi les thp^tlùque»,
d'après une espèce que Plumier avoit décrite et dessinée
3 la Martinique , que Bloch avoit réuni aux ch&tdoni , et
figuré pi. ai de son ouvrage , sous le nom français de Ban-
daultère àe Plumier.
Ce ceure offre pour caractères : les dents pefiteG, fleilbleS
et mobiles ; le corps et la queue très-comprimés ;'de petites
ëeaitles sur la dorsale et sur d'autres nageoires ; la hauteur
du corps presque égale à sa longueur; l'ouverture A6 labou-
die petite; le niùscaU saillant; point de denteldres ni de
ptquans aux opercules; dé uf nagé OiCes dorsales.
Le Chéti^diftÈRE fluhier a cinq rayons aigUllloilAés à
la première dorsale ; trente-quatre rayons articulés i la se-
conde ; deux rayons aiguillonnés et vingt-trois articutéâ à
celle de l'anus v la tâte dénuée de petites écailles ; la caudale
en croissant. Sa couleur générale est d'un vert mêlé de jaune,
sur lequel s'étendent , k droite et àgauche , six bAndes trans-
versales , étroites , réfpillères , presque égales tes Uâes aut
autres , et d'un vert foncé. V. pi. B. ïo , où il est flgiifé. (8.)
,CHÉïODON, Chalodsn. Genre de poissons de U Aï-
viSÎonAesÛiaruc/iigUes, établi par Linhsens, mais dâ&t teS ca-
ractères n'avoient'pas été précisés d'une manière Satisfai-
sante , et qui , par conséquent, renfermoit un grand nombre
d'espèces susceptibles d'en être séparées paf des cOùsidéra-
iioiis pliis ou mqins iinportântës. '
L'amélioration' que-, à cet égard, l'étai actuel de !d scieUtie
demandoit, et que sôllicitoieui les iialuvalistes , a été e*é-
culée par Lacépède. Das son HlOoiré naturelle dts Poissâm,
il d'établit douxe genres aux dépéuS des chéltxhtiS de Lln-
iiaens, ou deâ espèces qiïi leur avùlent été réuaîts depuis
i:, Google
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'y tv!rÇ!rn'J/,'..^7,'-/{^'''. ''»'. H^mZ'/^Ï-X "XJ'i.
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G H E 3i7
par dlffërem aotcort , 09jw : Akcb AKTtMM>iD > f^BérooiPTÈREt
PoH&CENTitE, PomacantHë, HQt,&qAKTHE, Énoplose, qui.
ont des dente seUoées comme les rdritabUs i;héladons, et
GlYPVICODON , ACHAHTUHF , AsFfSyHE , AcAKTBOPOflS ,
Cbevaijee et Naspn, qui ont des dents de fonse différente.
l^s chétodqiu actuellencDt reconnus jcopuiie tuls par W
cépèdei et par toi» ceuF qui adoptent soti e^cvUept travail,
sont donc réduits à ceux qui ont pour caractères : des deots
petites, Sexiblea et ni«bilês; le c^rps et la queue trës-com-
priniés; de petites écailles sur ta dorsale Omsur d'autres na-'
§eotres ; U oautenr du cqrps si^érieure , ou au mpins ^galtt
à sa longueur ; l'ouvertvre de la bouche petite , le museau plu;
ou moins avancé ; une 4eule nageoire ^r*ale \ point de deu-*
telures qi de piquass aux opercqles.
Cependant ces ch^doos, que Blocb et jutres auteum
ont appelée ioB^i^irs, rtaferment esf^ore quarante-deuK
espèces, qui, pour la plupart, sont remarquables par 1»
singularité de lews formes, la beauté de leurs couleurs et la
vivacité de leurs mouvemeos. Toutes ces espèces ne viveol
que dans Us wers peu éloignées de l'équaieur. Cepepdanl
on CB trouve fréquemment da fossiles, au MontBoIea pr^
Vémnne, etdaos d'autres parties de l'Europe' U eft très-atsd
de les conserver dans les collections, k raison de ta dureté
de leur peau et de la s^cberesce de leur cbajx, dont la qua-
lité comestible varie selon les espèces.
Oq les divise en chétoitta à gueue/wrchu Vi m craîaiçnir
et en ehMoénu à qmwe entière.
On trouve dans la première division :
Le Cbétûdon bords , qui a douze rayons aiguillonnas et
treize rayons articulés à la nageoire du dos; seize rayons
articulés à l'anale; huit rayons articulés i cbaqne liborBciaet
toutes les nageoires bordées d'une toaletir t«ts-fon€ée. lî
est figuré dansBloch^pi: ao^, et dam VHi^nf minrtlU et»
Poissons, faiwnt stiite au £^^00 , édition a« Oeterville , roi. 3 .
pag. 319, pi. B. 10. On le trouve dana la met des AntUle».
C'est un très-bean peilssim, qui acquiert enviroo un pîed ils
long , et dom la chair est agréable au ^t.
Le CaÈTOQQS CURAÇAO a treize rayoi^ aiguillonnés, et
douze rayons articulés à la nageoire du dos ; deux ray«iii
aiguiUowtés et qnatorae rayons articulés k caUe de l'anus;
un seul orifice 'i chaque narine; Us deù mâchoires égale-
ment avancées ; les lèvres épaisses; toutes les nageoires jaft-
nés. B est figuré daae Bloch, pi. aia, et dai» le Bu/tw df
Deterville, vol. a , pag. 3it. Il ae trouve dans U n»er des
Antilles.
Le Chétodon hadiuce a onze rayons aîgailloanés et dowe
dt, Google
3.8 ' C H E
rayons articulés à la nageoire dorsale-, trois rayons aiguil-
lonnés et dix articulés k celle de l'anus; l'eitrémité des na-
geoires du dos et de l'anns arrondie ; la Couleur générale
bleuÂtre; six bandés transversales, étroites, et d'une cou-
leur très-foacée de chaque côté. Il est figuré dans Bloch ,
pi. 3i3, et dans le Siiffon de Deterville , vol. i , pa^. 3ayl II
se trouve dans la mer du Brésil, et atteint deur pieds de
long.
Le ChÉTODON ' BEïIG&LI a treiae rayons aiguillonnés et
douze articulés à la nageoire du dos; deux rayons aiguillon-
nés et dix rayons articulés à l'anale; la derui^e ^[^tce de
chaque dpercnie terminée en pointe, ainsi que reitrémité
de la nageoire du dos 'et de celle de l'anus; la couleur géné-
rale bleuâtre ; cinq baudes jaunâtres transversales et éten-
dues jusqu'au faoHrd inférieur. Il est figuré dans Bloch, pL 3i3,
ist dans le Buffùn &t Dèterville, vol. a, pag. S:>7. Oole
trouve sur les côtes du Bengale. , ■ i- .
■ Le CeÉTODO» Fa.UCheur, Chautdon punctattia,' 'Liiat:, a
huit rayons aiguillonnés et vingt-deux articulés à' la- dorsale ;
trois rayons aigui lionnes et dii-s«pt arbculés à l'^naltr; 'les
pectorales en forme de faux ; la conteur générale argewiée ;
un grand notnbre de taches ou points bruns. Il habite les
mers d'Asie.- ■ ■
Le GhÉTOBOn fXfSVE,\JLT.;Otêetodonrotunâattu, Lii]n.,'qui
a vingt-trois rayons aiguillonnés et trois articulés àla nageoire
du dos; tr-ois rayons -aiguillonnés et dix-seuf articulés à celle
de l'anus; la couleur générale grisâtre; avec cinq bandes
transversales. Il vit dans la mer des Indes.
Le CbÉTODON SAKSOïOe a treize-rayons aigullldnn^s à la
dorsale; un rayon ^aiguillonné <■ chaque tboratine ; un en-J
fonCemeDtaU-deTaStdes yeux; l'ouveMorede la bouché très^
petite; la lèrre supérieure gro6se; ia'dfemîère piété de dw-
que opercule arrondie, ainsiique l'extrémité des nageoires
du dos et de l'anus ; les pectorales et les thoracines'sans bor-
dure. La bordure dt> la dorsale , -de l'anale et de la cacidale ,
d'un beau violet; six bandes Iran svefBd«4f àla tète. Il se trouve
dans les mers d'Amérique, où il a été observé ^var Plumier. ■
Le Chétodon COBTJU a trois rayons aiguillonnés et qna-
rante-ua rayons articulés à la nageoire do dos ; le troisième
rayon de cette nageoire plus long que la tête , te corps et la
Ymeoe pris ensemble ; la caudale en croissant ; le museau cy-J
hndrique. Il se trouve dans ta mer des Indes, et est connu
soos les noms de héron de jner.ei de inmdtair par les naviga-
teurs firançaîs, qui louent beaucoup la bonté de sa chair. La
coulenr de cette espèce est argentée , avec tf ois larges bandes
dt, Google
C II r. 3,g
tranirerse^t noires, lïseréés de blanc, dAiit l'une passe sur
les yeui-, l'autre, sur U partie postdriènre, du corps , et ia
troisiènoe couvre presque ' entièrement ta nageoire de la
he CaÈTODO!iiT\cviErÉ,ChœUdongulialus., Linn., atreize -
rayons aigoilloiinës et dix rayons articuiéà à là nageoire Aa
dos; sept rayons aigoitioanéd et dtXTayons articules à celle
de l'anus; le premier et' lèsecond' rayon de chaque thora-
chiqne aigoiUoonés ; le second, -le troisi^me'ct le' quatrième
articulés; la caudale -en croiissant; denx orifices à chaque
narine; le corps, Uquèue^et ta^atidale parsemés de tacites
presqae .égales, petîtfs, rondes et d'un rouge brun. Il se
trouve daps les mers du Japon, 'C'est le xoCme poissou que
celui. appelé feufj^ûyuMi par LinafeifS;
Le Chétodon Tacbe «ÔIHe, 'ChMoàon tiignf-moKulatus, a
treize rayoiis aiginHoninés'et vingt^eai rayons ^articulés à 1^
dorsale ; trois rayons aiguillouDés et vingt articulés k. l'anale ;
la caudale en crftissaat; dci^ orifices à cbaqtie narine; une
bande transversale, large 'et noire -an-dessua de la nuque,
deTceil et de l'opercule; une tache noire, grande et arrondie
Gurla li^çlatdraie. Ilest'figuré dans Bloch,.pl. aoi, eldana
le Bu0OH de Deterville , pag. 246, r;" 3. Il habite la mer des
Indes. • ■ ■ ■
Le CnÉTOoOM soofflf.T, ChaUtdon Itm^roslrîs, Bronason-
net4 3 onie rayons aiguillonnés et vbigt-qoatre rayons arti-
culés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguillonnés et dix-
neuf l'ayons articulés k la nageoire de l'anus ; la caudale en
croissant; le museau cylindriqlie 'et très -allongé; l'ouVerture
de la bouche petite; la couleur géitérale citrine, atec té
dessus de la (Ëte brunâtre; les nageoires dorsale et anale
bordées de blanc et de noir; une tache noire œillée à cette
dernière. 11 est figuré dans la Décade de Broussonnet, et
habite les mers des Indes. Sa chair est saine et de bon
goût-
Le Chétodoh fankelé a treize rajrons aiguillonnés et dix
articulés ^ la nageoire du dos; sept rayons aiguillonnés à
l'anale; un seul rayon aiguillonné k chaque thorachique;
tous l6s rayons aiguillonnés plus ou moins cannelés; la cou-
leur générale d'un jaune verdâtre ; un erand nombre de
taches. Cette espèce a été observée par Musgo-Parct , dans
les mers de Sumatra.
Le Chétodon fentacantbe a cinq rayons aiguillonnés et
trente-rdeux rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons
aiguillonnés et vingt-un rayons articulés à celle de l'anus; la
caudale en croissant; la mâchoire inférieure plus avancée
dt, Google
3.0 C H E
que U 8tq)<rieiire; la seconde pièce de diaqiie opcrcale ter-
minée par tm appeadice triansolaire.
Il habite U mer du Sud- On 1« voit 6guré dam Lacé-
pède, vol. a.pl. lî. .
. Le CaÉTODON ALLONGÉ a treDte-«ept rayons à la nageoire
da dos; vingt-^nati^ à l'anale; la caudale en croissant; la
nuqne très^levée^ le corps et la qoese uo peu atfooeés;
l'ouTertore de la boocfae très-droite ; les écailles très-petites.
Il se trouve arec-le- précédent-
Le Chétoikh» iodi.ga. a neuf rayons aigulUoncés, et
ifnatorzc articdiés ^ la nageoire du dos; deux rayons aiguil-
lonnés et quinze articulés à l'anala t la caudale an peu en
croissant; trois bandes transversales noires «t étroites de
chaque côté. U se trouve avec U précédent-
La' coBBnissaAce de ces trois dcrmières espèces est due k
Cogaraerson., dans les manuscrits duquel Lacépèdc les a
, Le ChÉtodon POIST'O, Chaiodon ammi/uOiu, tf^ a ti^ois
rayons aiguillonnés et vingt-cinq jirticulés Ik ta dorsala ; trois
rayons aiguillonnés et seize articulés » i'anale; le troisième
rayon de la dorsale trèsiallongé ; trois handes transversales
brunes. Il habite la mer des Indes.
- Le ChÉTODOH quetje blanche , Oiatodon leucumt , a neuf
rayons aigoillonnés, et vingt -deux rayons articulés ik la
nageoire da dos; trois rayons aiguillonnés, et dix-neuf ar-
ticulés à la nageoire de l'anus ; le premier rayon aigoiUonné
de la dorsale cooché le lox^ dn dos; le corps noir; la queue
blanche. On le pêche dans les mers d'Amérique.
Le ChÉtodon citAimE écaH-le, C/uOodon macrrdtpiêptùs,
s onze rayons aiguillonnés et vingt-trois rayons articulés
à l'anale; le quatrième rayon de la dorsale terminé. par
nn filament plus long, ou aussi long qUe le corps et la
queue; les écailles grandes ; deux bandes transversales très*
lavgieB. Il est figiuré dans Bloeh, pi. lOOj dans Lacépède,
«ol. 4< pl' 13) etdansJe£u^undeIj«terville,vol.' a, pag. a6o.
On le pAdte dans la mer des Indes, oà il parvient À une
grandeur coniîdérabic. Sa chair est grasse et de trèS-^on
godt.
Le Chétodoh ahOus aonseravons-aiguiflonnés, etvingt-
sept rayons articulés À la nageoire du dos; quatre rayons
aiguillonnés et quatorze article à l'anale; le corps et une
grande partie de la queue très-élevés; de« orifices à cha-
que narine ; la couleur générale violette ; «n grand nombre
de taches arrondies , petites et brunos- U vit dans les mers
dt, Google
C H E 3„
de l'Inde. Cependant mi a Ironr^ l'empreinte d'nn poisson
très-aemblable dans les marnes da mont Bolca, près Véronne
«n Italie.
Le Ca£T<»ONVAGAPOifD 3 treize rayons aiguillonnés, et
vingt rayons arliciilés à la dorsale; trois rayons aiguillonnés,
et dji-sept articulés à l'anali; ; la tête et les operciries couverts
4e petites écaiUes ; deux or'dees à chaque narine ; te museau
cylindr^ne ; La couleur générale jaun^re ; une bande trans-
versale noire au-dessus de chaque œil. Sa chair est très-
bonae k manger. On 1 appelle quelquefois princesse ou sounil.
Le CsËTono» ro«4 BnoK , Chœtodonfaber , Linn. , a neuf
rayons aiguillonnés etriD^i-deuxrayoosarticulésâ la nageoire
du dos ; trais rayons aijliuiUonnés et vingt -un rayons articulés
à l'anale; le troisiëwe rayon de la dofsaie beaucoup plus long
jque les autres ; sis bandes transT^rsialeS inhales en îar^<ear ,
id'un bleu très^oncé, ainsi sue la dorsak, la caud^ et l'anale;
les pectorales et les thoraxliiitnes noires.
Il TÏt âa»s les iners d' Amérique. On l'appelle le aiêir9i<ain
jOU ie nurâeux, parce qu'on k prend ràmnoBément au bas
des lalri^^ des vaifseausi dû il cherche sa aourrîliire. Sa
chair est d'un très-bon goût.
Le ChÉTQDQN w: Cbjli a onze Voyons aiftsUloBnës et vingt-
âeux articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et seize
articulés à l'anale; deux rayons aiguillonnés, et trois articula
à chaque thorachique ; le museau allongé ; la couleur générale
dorée, arec cinq bandes transversales brunes. On le trouve
dans les mers du Chili.
Le Ghétodots Va^^^ES, Chaladou fatciabis, Forskaë'l, a
douze rayons aiguillonnés et vingt-quatre rayons articolés à
la nageoire du dos, trois rayons aiguillonnés et dix-neuf
rayons articulés À la nageoire de l'anus; six rayons i J^
membrane des branchies ; la partie antérieure de la do.rsalip
placée dans une fossetle lon^odioale; les écailles arrondies;
la couleur générale jaune; une bande neire sur c^ que oeil
et huit bandes brunes, obliques, sur I« corps. 11 habite la mer
Rouge. ,
Le Chétodon cochea. CAastodon anHg», Forsfcaël , a treize
rayons aiguillonnés, et vingt-quatrc rayons articuilés k la o4-
geoire dn dos ; trois rayons aiguillonna et vingt-un rayons
articulés à l'anale; lecin^vième rayon aiguillonné delador-
sale, terminé par un Clament très-long, semblable à un fouet;
les écailles rhomboïdales; la couleur générale bleuâtre; quinze
ou seize bandes courbes, bmnçs , et placées obliquement^
cha'nue cdté. On le tronve dans la mer Kouge et dam celle
des Indes. .. _ ■ ■
Le CaÉTODON adjan| Oueiodon maoleucos , Forêkaiil, a
dt,Googlc "
s,. C H E •
treiae rayons aiguillonnés , el vingt-quatre articules à là Hot-
sale; trois rayons aiguillannés, et dix-neuf articulés à l'anak;
les écailles rhomboïdales , grandes et ciliées ; la partie anté-
rieure de l'animal blanche , la postérieure brune ; douze
bandes transversales noires sur cette dernière. 11 vit dans la
mer Rouge-
Le CaÉTODQN PEINT a treize rayons aiguillonnés et vingt-
cinq rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguil-
lonnés et vingt-un articulés à celle de l'anus ; les écailles
larges et dentelées; le museau avancé ; la couleur générale
blanchâtre , avec dli-sept ou dii-huit raies oblique s et violette»
de chaque côté. On le pêche dans la mer Ronge.
Le CHÉTOnON i bec, Chatadon rostraius , Linn. , a neuf
rayons aiguillonnés et trente articulés à la dorsale ; trois
rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à l'anale; la cau-
dale arrondie ; le museau cylindrique et plus long que la cau-
dale;cinq bandes transversales noires et bordées de blanc de
chaque eôté ; une tache noire , ovale , grande et bordée de
noir sur la base de la dorsale. V. pi. B. lO. On le pêche dans
la mer des Indes i surtout à l'emboucbare des rivières. Sa
chair est saine et de bon goût.
Ce poisson est très-beau et fort remarquable par ses mœurs.
Il vit principalement de moache» et d'autres Insectes qui ha-
bitent hors de l'eau , et voici comme il s'en empare : Lors-
qu'il a vu un insecte sur une plante ou sur un rocher , il s'en
. approche à la dirtance de cioqà sii pieds, et de là, 11 seringue
de l'eau sur lui avec tant de force , iju'il ne manque jamais
de- le faire tomber dans l'eau. Comme le spectacle de cette
manœuvre est amusant , les gens liches de l'Inde nourrissent
de ces poissons dans des Tases pour se le donber à volonté.
Hommel , qui a donné à Bloch les renseignemens relatlls à c«
poisson , rapporte qu'il «n avolt fait mettre plusieurs dans un
grand vase plein d'eao de mer , et qu'au bout de quelques
lOars, il attacha une mouche avec une épingle sur le bord da
vase. Alors il eut le plaisir de les voir chercher à l'envî à s'em-
parer de la mouche , et lancer sans cesse et avec la plus grand*
vitesse, de petite )ets d'eau sur elle sansjamais manquerle but,
V. Abcber. ,
Le Chétodon orbe a septfayons aiguillonnés et vingt-ua
rayons articulés à la nageoire du dos ; trois rayons aiguil-
lonnés et seize rayons articulés àl'-anale; la caudale arrondie;
'lé corps circulaire, im seul orifice à chaque narine; le secon(|t
les troWème«t quatrième rayons de chaque thorachJcjue , tep-
■mïiiés'pàr un long filament -/la ligne latérale deux fois (lécVe
Tcr» le baeiU«9«Jçitf géairaiellUii^JrfaU^sl figuré. 4ans
dt, Google
C H E 3,3
"bioch , pi. ao3, et dans le BuffmAt DeMrtîllè, vol. 3, pag.
à5o. Il appartient aux mers des Indes.
Le Chétosom zèbhb, QuUodoastrùiùis, Lion. , a treize
rayons aiguillonnés et dix-neuf rayons articulés ï la dorsale ;
trois rayons aiguillonnés et vingt' deus rayons articulés à la
nageoire de l'anus ; la caudale arrondie ; la tête et les oper—
cales eooTerts d'écaillés semblables à celles du dos; deux
orifices à chaque naseau ; l'anus plus près de la tête qae di;
la caudale; la couleur générale jaune; quatre ou cinq bandes
transversales , larges^et brunes ; les pectorales noirâtres. Il vit
dans les mers d'Amérique et de l'Inde; sa cb air est très-^
agréable au goAt. On l'appelle quelquefois Vonagre.
Le Chétodo» bridé, Ouetodon capistratas , Linn.^ atreîze
rayons aiguillonnés et vingt rayons articulés à la nageoire
du dos; trois rayons aiguiUonnés et seiae articulés à l'anale ;
la tête et les opercules garnis de petites écailles; la caudale
arrondie ; la couleur générale d'un jaune doré ^ la ligne la-
térale se courbant vers le bas, se repliant ensuite versie hanl^
et suivant une partie de la circonférence d'une tache noire «
grande , ronde , bordée de blanc et placée sur chaque cAté
de la queue ; des raies étroites , paraÛèles et brunes , dispo^
sées obliquement sur chacun des câtés ; les raies de la partie
supérieure descendant de la dorsale vers la tête , celles de la
partie inférieure remontant du même côté etpartant de l'anale
et des thorachlques; une bande transversale sur l'ccil. On Ifj
Îéche dans les mers d'Amérique. On l'appelle coçuette èi Saint-
lomingue. Il parvient au plus k deux ou trois pouces de
lotig.
Le Chétodotj VESPERTiLiON a cinq rayons aiguillonnés el
trente-six articulés à la dorsale ; trois rayons aiguillonnés et
trente articulés à l'anale ; l'une et l'autre triangulaires et com-
Îiosées de rayons très-longs ; les tborachiques très-allongées;
acaiidale arrondie; ta tête et les opercules dénuées de petites
écailles ; le corps très-haut; une bande noire et transversale
sur la base de la nageoire de la queue^ Blocb le nomme èaii~-
douiièfe à nageoires larges. Ou le pêche dans la mer du Japoo^
et on a trouvé un poisson fosslFe, qui a tes plus grands rap-<
ports avec lui, aumont Botca, dans les environs deVéronne.
Le Chétodon écaillé a deux rayons aiguillonnés etvingl-
deux articulés à la nageoire du dos; trois rayons aiguillonnés
et dix-neuf articulés à celle de l'anus ; la caodale arrondie; Id
museau un peu avancé; la tête couverte de petites écailles;
deux orifices à chaque narine ; deux lignes latérales de cha-
que côté, dont la plus haute va directement de l'œil au milieu
de la nageoire du dos, et l'inférieure du milieu de lalonguenr
de la queoe à la caudale ; one grande tache hrqne bordée d«
;., Google
3a4 C H E
blanc sur la dorsale. Il est figuré sous le nom SaS àe paon-
C'est dans la Mer des Indes qu'il se trouve.
Le ChÉ'i'odos htjit basses a onze rayotis aiguillonnés
très-forts, et dix-sept rayons articulés à la dorsale; trois
ravons aiguillonnés et treize articulés à l'anale ; la caudale
arrondie ; le museau un peu avancé ; un seul orifice à chaque
narine; de petites écailles sur la tête et les opercules ; laligne
latérale très-courbe et garnie d'écaillés assez larges; huit
bandes traDsrersales brunes , étroiles et rapprochées deux par
deuK de chaque cAté. 11 estfiguré dans Bioch, pi. ai5, et dans
le Buffon de Deterrille, vol. 3, pag. 334. On le pSche dans
la mer des Indes.
Le Chéto&on collier adouze rayons aiguillonnés et rlngt-
buit rayons articulés à la nageoire du dos; trois rayons ai-
g;iiillonnés et vingt^deux r^iyons articulés À l'anale ; la caudale
arrondie ; le museati un peu avancé ; une membrane sail-
lante au-dessus d'une partie dn globe de i'ceit ; un seul orifice
à chaque narine ; deux lignes latérales de chaque cdlé , dont
la supérieure s'élève de l'opercule à la dorsale, et la seconde
s'étend du mitien de la queue à la caudale ; la nuqne trés-
élerée; deux bandes transversales blanches sur la léte. On
l'appelle Yamttau. On le pêche au Japon , où sa chair est
fort estimée. *
Le Cbétodos TEIRA, Oiatodon pinnaius, Linn., a cinq
rayons aiguillonnés et vingt-trois rayons articulés à la dorsale;
troisrayons aiguillonnés et yingt-troisrayonsarticulésà l'anale,
les premiers extrâmement longs; la caudale arrondie; deux
orificesà chaque narine ; les écailles très-petites et dentelées;
trois bandes transversales noires et très-longues; les ihora-
chiques noires. Il se trouve dans la mer des Indes et dans la
mer Rouge. Les Arabes l'appellent <jàa^r quand il est.vieux,
c^est-à-dire quand il est parvenu à plus de trois pieds de long]
sa chair est excellente. On trouve un fossile dans les mameS
du mont Bolca qui lui ressemble beaucoup.
Le ChéTodom de Suaate a dix-neuf rayons aiguillonnés et
^ODZe articulés à la nageoire du dos; treize rayons aiguillonnés
et dix articulés à celle de l'anus; les rayons articulés de ces
deux nageoires garnis chacun d'un filament ; le museati un
peu avancé; un seul orifice à chaque narine i la ligne latérale
interrompue ; la caudale arrondie ; six bandes transversales
brunes; un grand nombre de points argentés. Il est figuré
dans Bloch, pi. a 17, et dans le Suffon de Deterville , vol. a,
pag^ 341. 11 habite la mer des Indes.
Le Cbétodon chinois a quinze rayons aiguillonnés et
neuf rayons articulés À' la dorsale ; dix-huit rayons aiguil-
lopnéset dix articulés à l'anale; cette denriére très4ongue;
dt, Google
C H E 3.5
. U caudale arrondie ; dix bandes trâosrersales et branes ,
dont pltuieurs se divisent en deux de chaque côté. Il est 6guré
dans Bloeh, pi 318. Oa le trouve dans la mer des Indes.
Le ChÉTODON KLEIN a dix-sept rayons aiguillonnés et
vingt-deux articulés k la dorsale ; trois rayons aiguillonnés
et quinze articulés â l'anale ; la caudale arrondie ; Te museau
no peu avancé ; deux orifices à chaque narine ; la It^te el les
opercules couverts de petites écailles; une bande transversale,
courbe, noire et bordée de blanc, placée sur la tfte, de ma-
nière à passer sur l'ceil; deux taches noires, grandes , borduLS
de blanc , sur l'extrémité de la nageoire du dos. Il est figuré
dans Bloch, pi. ai8, et dansie fiu^ondeOeterville, vof 2,
pas. 34-'. Il v't dans la mer des Indes.
Le Chétodo» bimaculé a dou^e rayons aignïlloïinés et
vingt-deux articulés à la dorsale ; trois Tayttns aiguillonnés el
quinze articulés à l'anale ; la caudale arrondie -, le mûseau
on peu avancé ; deux orifices à chaque nadoe ; la (été el les
opercules converts de petites écailles ; un^ bande transversale
courbe, noire et bordée de blamc, (raversant l'oeil; deux
taches noires, grandes et bordées /te htsiK, strr Fextrémilé
de la nageoire du dos. Il est figuré daùs Bloch , pi. aiq , et
dans le Bufon de Seterville, vol. 3 , pag. 3^i. I) habite la
mer des Indes. 11 constitue aujom-d'hm le genre PittunADE.
Le ChÉTODON CALUNEaun oudeuxràyons^aîgurnonnéset
trente-neuf articulés à la nageoire du dos; vîngt-Wîtrayoosà
la nageoire de l'anos ; deux orifices k chaque narine ; la cou-
leur obscure; deux bandes transversales rioîi'itres, doflt la
première passe sur l'œil. Commerion Ta observé dans la mer
du Sud.
Le ChÉTODON tbo» bandes a treize rayons aiguillonnés et
vingt-quatre articulés à la nageorre dudOs; trois rayons ai-
guillonnés et dix-huit articulés à celle de l'anns ; la caudale un
peu arivindîe; tes écailles ciliées; «eize raies longitudinales
brunes, et trois bandes transversales noires et bordées de
jaune sur les côtés. Il ie trouve * S«maWa.
Le ChétoBon TétkaCantbe a onie rayons atguitlonnés et
quatorze articulés à la nageoire du dos; deux aign^lonnés et
quinze articulés à celte de Tanus ; la caudale un peu en crois-
sant ; trois bandes traasversates , noires et étroites, de chaque
côté de l'animal. Il habite la mer des Indes, (s.)
CHÉTOLOXES ou LAÏÉRALISÉTES, Bum. Fa-
mille d'insectes , de l'ordre des diptères , et qui est ainsi ca-
ractérisée : suçoir nul ou caché ; bouche en trompe , rétrac-
tîle dans une cavité du front ; antennes à poil isolé , latéral ,
simple 00 barbu. Elle comprend les genres : I>ouchope ,
Cexs', Tétanocëre , Cérqcuèt£ , Cosuifi, Théhève,
' ^ ' .,,!:, Google
3a6 C H E
ËcuiNOHYiE, Sarqe, Hcuom , Strpbe , C£no6astre et
Mouche, (l.)
CHE-TSIEN-TSAO. Nom que Ton donne en Chine ,
selon Lonreiro , aat^RAND Plantain, P/on/afo mo/or, Lînn.
(IN.)
CHEUDSUR et GHANDSOER. Les Arméniens don-
nent ces noms à la Pohhe et an Pommier, (ln.)
CHEU LU. Nom chinois d'une espèce d'ORPiN , Stdum
slellaium, Lour. , qui croit en Chine, (lh.)
CHEUQUE. Nom espagnol de ! 'Autruche d'Amérique
ou TOUYOU. (desm.)
CHEVAL, E}uiu, Lînn.,.Enl., Cuvier, etc. Genre
unique de mammifèces de l'ordre des Solipëdes, ainsi carac-
térisé : les quatre pieds monodactylea , avec un seul oogle ou
fiabot entier ; des vestiges de deux autres doigts sous la peau :
sis dents incisives k chaque mâchoire , marquées, dans la
jeunesse , d'un sillon transversal , qui disparott ensuite : de^
canines dans les mâles, manquant le plus ordinarement
dans les femelles; siï molaires de chaque côté, à l'une et
l'autre -mâchoire , à couronne plate et marquée de nom-
breuses circonvolutions d'émail qui y forment des lignes éle-
vées , séparées des dents incisives ou des dents canines, par
^ne barre ou espace. interdentaire. Point de mufle. Lèvre
supérieure grande et mobile. Oreilles médiocres, pointues, en
forme de cornets. Corps élevé , musculeuxetcouvertdepoil.
^ Jambes fines et nerveuses , disposées pour la course rapide.
Queue médiocre , garnie de longs crins dans toute' sa lon-
gueur, ou seulement terminée par un flocon de poils. Deu^
mamelles inguinales peu apparentes. Un estomac simple et
membraneus. Des intestins excessivement développés. Uif
grand cœcum , etc.
Ce genre, composé seulement de cinq espèces bjeo dë-
terminées, est particulier à l'ancien continent : trois de cefl
espèces sont originaires des plateaux élevés du centre àt
l'Asie , et les deux dernières soint propres aux contrées les
plus méridionales de l'Afrique.
L'Amérique et la Nouvelle -Hollande, avaht la déconrerta
qu'en firent les Européens ^ ne possédaient aucun animal
qu'on pût rapporter i ce genre ; car il faut Cesser de regarder
leguemui ou huemul du Chili , décrit par MoUna, comme étant
Hn cheval bisulqueow à pied fourchu. Tout porte k penser que ce
ne doit être qu'un ruminant dugenre des lamas, si ce n'est le
lama lui-même.
Les chevaux que l'on troave maintenant .saavages en Amé-
rique , proviennent des chevaux de l'ancien conlineitt que
,Cbo^^ic
C H E 3a7
IVw y <t mnspoM^s et abandonnés dans les vastes plaines du
Brésil et du Paraguay. Il paroit également que ceux que l'on
rencontre dans les déserts de la Tartarie , ont pouF ori^ne
des anûnftnx domestiques rendus à Tétat de nature.
L'espèce' de l'ine, an contraire, ne parott pas avoir été
totalenLent domptée , et sa souche ori^naire, l'onagre, com~
pose encore des troupes très-nombreuses qui se repaissent
des plantes sèches et ëpineues des grandes plaines de la
Tartarie.
£o général , t«Bs c«s animaux aiment k vivre ensemble ,
et sous la conduite d'un vieiU mâle. Us se' défendent ' au,
moyen des mades qu'ils lancent avec lenrs toîëds deder-'
rière. Leur course très-rapide tes abientât éloignés des aiii-
maux qui les attaquent, lesquels étant le plus souvent àv'
grandes espécep du genre deschats, comw^ 'le tigre , le lion,,
la panthère, etc. ,;ne sont nullemeitf' «<^nâtitués powiUS'
suivre de près et Ips attei4dce. Leur naturel est pisUiltU (
leur nonrriture con^ste uniquement en herbes qu'4s.arrl^
chent k l'aide de leur lèvre supéraeore ; ils ne runûuent poial.
Ils boivent en hamant l'ean. Les femelles portent ou?;e inoiï
environ , et ne font qu'un seul petit à Ebaqi|e portée , qiû ,
presque en naissant , peut se tenir iJebout. La durée de la vie
est variable , selon les espèces : celle du cheval est 4 un peu
plus de trente ans; celte de l'âne est un peu moindre , etc.
Lescbeyauiforment te premier genre de l'ordre des Belliux'
Hfi Linnseus et d'Erxleben , qui renferme aussi V hippopotame^
le tapir t:t\ea cochons. Boddacrt tes place dans sa. division des
mammifères, qnî comprend les «n^A/^nranunflfW, avec le ç
cochons, le tapir, le rhinocéros et les éléphans. Slorr et
M. Çuvîer en avoient fait un ordre à part , sous le pont de
sqlipèdes; mais depuis, ce dernier, . suivant L'exemple de
ÎAiinxus, les réunit aux pachydermes, mais les. considère tou-
jours conime formant une famille distincte, llliger, en con-
servant l'ordre des solîpèdes, en a changé .le nom en celui.
de solidungula. (pEsis.) ',
Première Espèce. — LeSsiGGETAI où Czicitai, Eqiaa her-.
immia,- Linn.^'ËnL.,'etc. Pallas, Voyag. m, p. ai 7, et
Nov. Com.PetrOp. 1. 19, pi. •j.^MuktsOMitiage des anciens î*
. Il a, eij hiver, le poil très-long, el, an contraire, ras, en
été , d'une couleni; isabetle uniforme , noir sur la ligne du dos.
Sa 4^ue est terminée par un flocon de poils noirs assez longs.
. Le no;n ajgiuù, ou plutôt dshlggelai, dans la langue des
Mongout, signifie^wi^ oreille , et ce^ peuples l'ont donné
jlcelbe v^kKt:àficiiewlvm>aee de leurpays, qui aies oreilles
i-, Google
SsS C H E
plus lonf^des que c«Ilea 3a tka^, mais "pins ilrnitc» (tmicHk
faites que celtes du mulet. Sa sonforrastitm pronve qu'il
tient, dienime «|4ie le mttUi, etànefureal etàeldme.S» télé est'
forte et un p«n k>an)e,sonfrDntapJati et étroit, son encolure'
très-fine f soB poilraïl large et carré du bas * toiï dos lona et
carré, ,1'^pîn^ cooiçavp, Wsse et raboteuse, la croupe effilée,,
le safapl semblable à celui de Vàne, la crinière courte, et
épaissit sa queue longue de deux pieds, est ubc vraie queue
de vache; ses épaules sont étroites et peu rhamues; il a beau-
coup df soi|ple$$9 ^aps totts j[e» metubMâ. &»■ taUle est ceHe
d'un !9ukl df .moyeBBe grao^eiur, »a lodgiieor de plal de ciii<|'
pieds , et SDH poids 4e quatre i cîrtq cents liwes.
La eoul«iBrdocniliaAte duiri^ai'est te brun l^iirâtre; un
iaàné-rowf eoovre le devant de la lAte e1 rintérieur de» jam-
Mt] U eriniére et la qtieue sont noirâtres, et ri v S le Içug dn
dort dite bande de brob foncé, qui s'éldi^ilun ^eâ an défaut
de»'r«t6», et Se Tétrécil beaucoup vers la queu«. feiidaAi.
PMvé^ , .le poil est long de six ponces , frisé , ondoyarrC , et '
ptaBrousqlt«pcUdSAtrëté:il est ras et lustré danscetfe jer-
mèr«;^i90h.
Ces aiiimau^ errent en troupes dans les' vastes déserls.des.
iK, el principalument dans celui de Gobée, quis'éteiidt
jus^u
I Cbîné el dn Tl)îbet : ils' aiment Les
plaines découvertes, abondantes eu tierbes salées; ils n^ ap-
prochent jamais des forËts ni des montagnes couverlesde
neige. Dans Wtatf (te repos, ils portant la fêle très-droite, et-
en courant ils l'ont louiri-faît au vc'nt ; ce sont des coursier»
Fias rapides que les meilleurs chevaoK. ïïs oïiï fes sens de
ouïe et de l'odorai; d'une délicatcs5ele:(trËlfie' ; létir heuaisr
sèment est plus éclatant <{ue cclnrdii'4^1ievdl; ils sont timides
et très-farouches; Irur "jtriticipalé défense éoAsisIe dans là
rapidité de lenr COlirJC; cependant lorsqu'ils sont pressés:
ou poursuivis parqu'ul(ibe ennemi, ils «é défendent dés dents
et des pieds. C'est au mois d'a-oût que Jirs cagâats ressentent
le besoin de se reproduire; au printemps , les femelles met-
lentbasunpoulaiu,elrarement dcu^. -._ . ■
Le Daturel des exilais est paisiJble eX.S0iuel.; leurs Ironpcr
sont communément Ai vingt ou tre«te,t «t ^àlqaef<i}is. d£
cent ; chacune a son chef qui veilte à sa sûreté , la conduit et
donne, d^ns le danger, \k signai de ia fuite. Ce signal d'alarme
consiste à sauter trois fois en rond autour de rob)e( qui'int-'
pire des craintes. Si le /.z^^jVai ctief est tué, ce qui arrive sott'
vent , parce qu'il s'approche plus près des chasseurs , alor^ la
bande se disperse , et donne la facitiré d'en tuer plusieurs aà-
tfes. X-»i Mongpux , les Tuoguses et d'autres nations roinne»
dt, Google
C H E 3=9
du gMBd Ddsert , - font la chasse à ces airimatix, podr en man-
ger U cba!r, qui est à leur goût une vjandc délicieuse.
Mais ces mentes peuples ne sOBt jamais j^arveims k apMÎ"
TOÏser àe& ctiffiiait., rnétov ea les prea%al iert jeunes. Ces
aoiwaux seioitaL, s^ns co Dire dit , les meilleurs bidets dii
monde , s il était pass^le de Us soumeltre À la domcsUeilé.
Lear caractère est absaLumcDt ii^oaiplable , et ceux ^e l'on
a tenté de réduira s^ sont lues dans leurs eatraves , ptirtôt
que de les sauECrir, en sorte que l'homme ^uira kieti avec
le temps détroife i'espèce du ctigùai, mms elle aura eosgeiré
son iadépendauce jusqu'à son entier attéaiUisseaMat. (s.)
Seeonde Etpire.—'ljv7ABHZ,^aus ieèra, Linn., Ënleb-,
BnQbn, toni. la, pi. i. ^^ Ménagerie da Muséum.
Il est , en général , plus petiï que le cha?al et ^uti gra&d
que l'âne, auqi^el il ressemble surtant par ses fennes. Tout
son corps est marq^ de bandits ou de fascies alternativement
blancbcs et brunes ou'noires, disposées avec beaucoup ds
régularité. Sa queue est tenuiaée par ua ftocoa de poilsliiMgS.
La peau de sa gorge est làcbe, et forme n&e s«h1« d«^ petH
fanon que I'oq n« remarque pnint «L^ns Us autr«8 espace» du
genre.
n Le iibre , dit BitHaa « est pent-ff ^ 4e tous les animamt
quadrupèdes, U mieux fait et le plus élégammcDl vétn ; il a
la figure et les grâces du cAaW , la légèreté du ctrf, et U robe
' rayée de rubans nnrs et blancs , disposés alienaalivfrmenl
avec tant de régularité et de symétrie , qu'il semble qiM \»
nature ait employé U règle et U compas pour la peindre- Ces
bandes aUeruabves de noir et de blanc soU d'autadt plnsHn-
guliéres , qu'cUes sont étroites , naraUèUs et très-exïetottieiit
séparées, comme dansjuae étÀue^ayée; que d'ailUnrs elle»
fi'^teudent nop seulement Sur le corps , mais sur la t&K i snr
les cuisses et Les, jambes, et jusque sarkspiMlUs et laquene,
en sorte que ^e \ow. c«t aniittal pareil cMume »^U dt^k en-
vironné partout de bandelettAs qu'on awbit pris plaisip ef.
employé beiaucoup d art à dispo;«f r^gubèrtment Suf tatites
Us parties de son corpsj eUes en silûvent les ceAtVurs , el eu
marquent si avantageusement la feFa4evq»'«fi€i»eB4o««AneDt
les mnscUs en s' élargissant plus> ou mOKls (tw iM particis
plus ou mqip4;4;barmeB et plus wi moins art-ondi^fc Dans la
iemelle , ce;; l)and^ sont alternaiNemEAt neireS' et biaot^ies',
dans Içjul^e,, elles Font amre» et j.au*e9 4 ina<6 tiH^etirs d'une
nuance vive et^irilûntasar uRpiùl io^urt, fiif AfeMmî^ dont
U lustre augmente encore la beauté des eoultjura. » (Hùé.
nabatUe des Quadruflides.^ {
Cette espace lemble éfere Ipr^senf ««nfioée dani léB terres
i:, Google
33o C H E
méridionales de l'Afnqne «surtont dans celles de la pointe ds
cette grande presqu'île. Cependant les zèbres sont communs
dans le Congo et en Abys^inîe , an rapport de Lndolpfae.
Les zèbres vivent en hordes 'ou troupeaux sauvages, et'
paissent l'herbe dure et sèche qui croit sur la croupe soli-
taire des montagnes. Leurs jambes fines se terminent 'par un
sabot fort dur. Ils ont le pied plus sûr que le cheva! et mSme
que l'âne , et ils courent avec une grande Ugëreté.' Ils ont
aussi beaucoup de force , et ils se défendent nvement par de
vigoureuses ruades. Levaillant compare leur cri au son qu«
produit une pierre lancée avec force sur la glace.
Quoique le^ terres du Cap de Bonne- Espérance, qui pa-
roissent être la vraie patrie du zèbre , aient été visitées par
un grand nombre de voyageurs, nous n'en sommes pas
mieux informés des habitudes naturelles à cette espèce , dif-
ficile à observer, sans donte, dans les lieux âpres et à peina'
accessibles qui lui servent de demeure et de pâturages ; et
cette difGcolté est encore augmentée par le caractère eices-r
sivemeni défiant et farouche des zèbres. L'on a fait en vain ,
dans la colonie du Cap de Bonne-Espérance , des tentatives
pour dompter ces animaux et les accoutumer aux mêmes
exercices que le cheval , qu'ils remplaceroient , avec da'
grsnds avantages, sur un terrain montueux, ne produisant
que des plantes peu succulentes et dédaignées par les che-
vaux, irop délicats sur la nourriture. Sparmann {Voyage au
Cap de Bonfte-Espérance , tom. i de la TraAtdwn française ,
p. 3^) raconte qu'un riche faoui^eois d«s environs du Cap
avoit élevé et apprivoisé quelques zèbres , dans, la vue de les
faire servir à l'attetaee ou à la monture , et qu'une fois il'
s'étoit inis en tité de les enharnacher tous à sa chaise , quoi—
qn'ils ne fussent accontnntés ni an hamois , ni an joug. La fii)
de cette imprudence fut que ces anîmanx retournèrent à leur '
écurie , entraînant et la voiture et leur maître avec nne si
terrible furie , qu'elle lui dta , à lui et à tout autre , le désir
de recommencer jamais l'expérience.
' Cependant Jolm Barrow, qui a été long-temps auditeur-i
eénéraJauCap de Bonne-Espérance, tout en' convenant Ijue
fè zèbre est vicieux et opiniâtre \ l'excès, soupçonne que
rûnpossibilitâ de le dompter ne provient , dans cette colonie,
que des moyens imparfaits ou peu jadîcieui que l'on a em-
poyéspour y parvenir. « Il faut', dit-il , plus d'aptitude au
travail , plus d'adresse , dé persévérance et de patience qu'un
paysan hollandais ne semble en avoir en partJtge pour domp-
ter un. animât natnrellenibnt courageux et' lieir, où pour l'ap-
privoiser s'il est timide. Ce n'est ni avec le' fouet , ni àvcclït
pointe d'oB cOntfiaOj qa» l'on yîent à bout 'il'an ^niitial fi-
dt, Google
C H E 33,
etenxpris dans l'état de nature; il sonBi-e pins impatiemmeiit
que ceux dont l'éducition a rendu le caractère' docile , en les
accoutumant aui cruautés que l'homme exerce envers eux.
Les blessures et les mauvais traitemens ne font qu'au^euter
■a résistance et son opiniâtreté.
L'on a transporté quelques zèbres en Europe , où ib ont
vécu assez long-temps sans paraître souffrir de la difTérence
du climat , mais aussi sans s'apprivoiser entièrement ; car ,
quoique ces anhnaux , pris dans leur première jeunesse et
élevés en captivité , paroissent familiers , ils conservent tou-'
jours l'empreinte de leur naturel indomptable et revêcbe , et
Une faut pas trop se fier à une apparence de douceur et de
docilité, ta ménagerie de Schœnbrun , près de Vienne ,
reufennoit i il r a vingt ans environ , deux fort beaux zèbres ,
mâle et femelle , qui n'ont point produit : l'on ne dit pas
même qu'ils se soient accouplés. Un zèbre mâle, âgé de
quatre ans , qui étoit en 1761 k la ménagerie de Versailles,
dédaigna les énesses en chaleur qu'on lui présenta, quoiqu'il
fAt très-vif, et qu'il jouât avec elles et les montât, mais sans
aucun si^e extérieur d'émotion.
11 existe néanmoins trois exemples de la puissance d'en-
gendrer conservée par des zèbres femelles. Le premier s'est
présenté en Angleterre. Lord Clive , en revenant de l'Inde ,
svoit amené une femelle zèbre , dont on lui avoit fait pré-
sent au Cap de Bonne-Ëspérance , et il la fit mettre dans
nn parc. On voulut d'abord essayer de la faire saillir par un
cheval arabe ; elle témoigna une extrême répugnance , et re-
çut à grands raups de pieds le bel animal qu'on lui présen-
toir Les ânes qu'on voulut lui donner ensuite ne furent pas
mieux accueillis. Enfin , l'on s'avisa de peindre un de ces
ânes comme un zèbre , et ce stratagème eut un entier succès.
Vaincue par les yeux , l'indocile femelle se rendit aux appa-
rences ; ses caprices et son courroux s'évanouirent devant
une parure d'emprunt, et l'accouplement entlien, 11 en ré-
sulta un poulain qui ressembloit tout â la fois an père et à la
mère ; il avoit la forme du premier et la couleur de la se-
conde ; seulement les teiptes n'éloient pas aussi fortes , et
les bandes snr les épaules étoient plus marquées qu'ailleurs.
Lord Clive étant mort dans l'.année qui suivit celle de la nais-
sance de ce petit mulet, on l'a perdu de vue , et l'on ignore
ce qu'il est devenu ; l'on a seulement appris , mais vague-
ment', que l'on avMl souvent essayé de le faire accoupler
avec des ânesxs , mais qu'il n'en est jamais rien résulté.
Le second exemple s'est renouvelé â Turin , en l'an ii.
Une femelle de lènre saillie , sans difficulté , par un âne^
inilbas, au bout d'un ao.et quelques jours, un petit qui' fut
dt, Google
33* C H E
trouvé mort , ^nl le pelage étoil, selon ta description qu'en
dooaa M. Giomaf â'un fauve châtain sur la télé et sur le
dos I el allolt ea, s' éclair cissant sur le ventre et le dehors des
cuisses; celles-ci étoient blancbes en dedans. La crinière
t'élendoit de la nuque jusqu'à la qaeue. £lle étoit mélangée
de gris et de noir jusqu'au garrot; toute sa partie dorsale
étoit noire. Les raies noires du cou et du corps étoient fort
étroites et en grand nombre ; celle qui partuit du garrot pour
aller à l'épaule , étoit quatre fois plus lai^ que les autres ,
et se partageoit et; ti-(ris à son extrémité iniérieure. La crnape
ofl'rolt plusieurs raies parallèles confusément nuaneées avec
le fond ; le£ raie^.des cuisses étoient plus nomlireuses qu'au
zèbre ; mais celles des jambes étoient semblables. Il y en
avoit quantilé de petites sur la ganaebe. Xie chanfrein en avoit
de fines, grisâtres et parallèles, qui devenoient convergentes
vers le front ( Cuv. , 3iém. du Muséum. )
Le troisième fait a en lieu à la ménagerie du Muséum
d'Histoire naturelle de Paris, et a été publié par M. Frédé-
ric Cuvier , dans les AhhoUs , tom. 9 , pag. aJy el suivantes.
La femelle du zèbre qui a vécu dans cet établissement, en-
troit fréquemment en chaleur , ce qui donna d'abord l'idée
de la faire accoupler avec un âne originaire d Espagne , âgé
de trois ans , d'une taille des plus élevées , et dont Te pelage
étoit entièrement noir. L'accouplement ent lieu^ansU moin-
dre répugnance ni de part ni d'antre , les i& févriii* et a
mars i8o5 , et , le i3 mars 1806, le zèbre mit bas un mulet
femelle fort bien cenformé. Cette femelle tévioigna d'abord
de l'éloignement poDu* stm petit ; mais à force de caresses ,
oa l'engagea, à le soufFrir auprès de ses t«ttes. Aussitôt qu'il
eUttété, elle le prit en .grande affection, et marquoit
beaucoup d'inqtûétude et de défiance lorsqu'on en a^rorhoit.
Ce petit animal téta un aa , et devint de deux pouces' plus
grand qae sa mère; à mesitre ^il croissoit ses formes se
rapprochoiem de plas ea phis' de celles de son père ; il en
avoil la iku , le» oreilles et la croupe. Le pelage éloît gris ,
couvert débandes transversales très-nanpjées, sur les jam'
bes, as garrot et sar )»ttie , mais bien plus élroites«t moins
tranchées sur 1« reste du corps. Une autre bande régnoit le
lo^ de l'épiHe du dos. Son^alurel étoit fort indocile.
Le 5 BO&t 1S07 , te même zèbre femelle étant en chaleor,
se laissa sailUr uns plw de ^fficnlté qu'elle n'en avoit ap-
posé à l'âne , par un cWval de taille moyenne , bai brun ,
d'une race à poil frisé , el âgé de sept i huK ans. La concep*
tioB eut lieu ; mais le 6 xnA tSo8 , dans le huitième mois de
la gestation , elle fut tout à coup saisie , et sans cause connue,
d un mal violent qui l'emporta au bout 4'<uie heitre. On l'oa*
dt, Google
C H E 333
TTÎt , et l'on trouva un fœtus mâle , enjcore sans poil , mais
dont la tête étoit marquée de bandes noires et blanches , qui
îadiquoicnt que cetle partie , du moins , auroit été zébrée.
M. Frédéric Cuvier , en remarquant que c'est sans doute
la première fois que le hasard a donné les moyens de faire
produire à un seul individu deux mulets d'espèces différentes,
remarque qu'il auroit été utile , pour la science , de tenter
l'accouplement de ces deux mulets , qui auroienl donné nais-
sance k une race doublement bâtarde. (nESM. et s.)
Tnâsîime Espèce. — Le Cou&gga, Equas t/uagga, Linn. ;
Bu(f. , suppl. , tona. j , pi. 7 ; Cur, , Ménag. du Mus.
Cette espèce est très-voisine de la précédente ; et les res-
semblances extérieures qui les rapprochent, ont fait croire
à quelques naturalistes que le couagga étoit la femelle du
zèbre. Cependant ces deux animaux diffèrent à plusieurs
égards- Le couagga est beaucoup plus petit que le zèbre; il
est d'an brun foncé ; sa crinière est noire i des bandes très-
régulières de la même couleur, se peignent avec une élé-
gante symétrie sur sa tête et sur son cou , depuis le bout du
ffluseaa jusques au-dessus des épanles; ensuite ces bande-
delettes commencent à perdre de leur longueur, vont tou-
jours en diminuant, et finissent par disparoitre sur te ventre,
avant d'arriver jusqu'aux cuisses; l'entre-deux de ces raies
est d'un brun plus clair, et il est presque blanc aux oreitlcsi
le dessous du corps, les jambes et la qnene sont d'un blanc
pur: la corne des pieds est noire ; elle est aussi plus dure
et plus ressemblante k celle du cbeval que le sabot du
zèbre ; la quene, garnie de cnns Ji sob extrémité, est un peu
aplatie. 11 n'y a de différence entre le mâle et la femelle ,
qu'un foad de couleur {dos vif sur la robe du premier.
Les coaaggas marchent en troupes , dans les cantons soli-
taires des parties australes de l'Afrique, et ces troupes sont
souvent de plus de cent; elles ne se mêlent jamais avec celles
des zèbres, qui habitent les mêmes déserts. Leur cri imite
parfaitement l'ahoiement du chien, et l'on peut distinguer
dans ce son précipité, les syllabes Iwah, kvah , qui forment
le nom de ces animaux chez les Hottentots,
Ce qui éloigne principalement le couagga du zèbre , c'est
l'opposition du naturel. Le zèbre est presque indomptable;
l'on n'a que très-rarement pu parvenir à le rendre docile et
propre aux usages domestiques -, au lieu que les colons du Cap
de Bon ne-Espérance attellent les couaggas à leurs voitures.
Les Hottentots tuent et mangent ces jolis animaux, dont
ta chair n'est pas meilleure que celle du cheval. ($,)
i:, Google
434 C H E
Quatrième Espice. -^ L' AlŒ , Equus asinus , Linn. ; I'Ane ^
Buffoo, lom. 4-1 pl- ■!■
L'âne, originaire de l'Asie, est caractérisé par sa qneue,
terminée par un Hocon de poil comme celle du zèbre, par
la loçguenr de ses oreilles , et par la coulem- de son pelage,
d'un gris plus ou moins foncé, avec une bande noire dor-
sale , croisée sur le garrot par une bande transversale àfi
même couleur. Viyez à l'article Ane, l'histoire de cette
espèce, (desm.)
Cinquième Espèce. — Le CuEVAt, £yuuf caèaUus, Linn. }
Buffon, tom. 4, pi. t.
L'espèce du cheval , aussi ori^naire d'Asie , se distingue
des précédentes par sa queue , couverte de très-longs poils
ou crins, depuis sa base jusqu'à l'extrémité ; par ses oreilles
de moyenne grandeur; par sa robe dépourvue des bandes
régulières qu'on remarque sur celle des deux espèces d'Afri--
Îne, ou de la croix noire qui caractérise la précédente.
'oyez l'article suivant, (desm.)
Chevaux fossiles. — Les osseinens fossiles de che-
vaux sont très-communs dans les terrains meubles , et ne
peuvent se discerner des os des chevaux vivans , quoiqu'ils
se trouvent certainement dans les mêmes couches qui recè-
lent des animaux inconnus , tels que les éléphans nommés
mammouâis, les masiodonies et les rhinocéros.
Parmi les lieux cités par M. Cuvier, comme oflirant AeÉ
débris de chevaux bien constatés , on remarque : i." Cens-
tadt en Wirtemberg , oii ils sont mf lés arec des débris d'é-
léphans, de rhinocéros, de tigres, d'hyènes; a." le canal de
l'Ourcq, aùilsgisent avec des os d'élépbans ; 3." Fonvent-le- -
Prieuré { Haute-Saône ), oh ils accompagnent des éléphans
et des hyènes; 4." le val d'Amo, dans l'Italie supérieure,
où ils ont été déterrés avec des os de rhinocéros, d'élépbans
et de mastodontes à dents étroites. Enfin , selon M. Cuvier,
il n'est presque point de vallée où l'on puisse creuser dans
quelque étendue, sans en rencontrer dans les dépôts des
rivières ; la vallée de la Seine , celle de la Soomie , et bien
d'autres sans doute , en fourmillent, (desh.)
CHEVAL, E^us Cahallus. Voyez l'article précédent-
Tout le monde connott l'élégance de la conformation de cet
animal, que l'homme s'est assujetti de temps immémorial^
et qu'il emploie à un si grand nombre d'usages utiles et agréa-
bles. Il n'est personne qui n'ait admiré mille fois la régu-
larité et l'e;cacte proportion de ses mcmbrçs , la majesté ds
dt, Google
Ç H E 33S
S3 taille , la fierté de son regard, la noblesse de son main-
tien , la grâce et ta précision de ses raauvemeiis, et qui n'ait
été frappé de son intelligence, de sa mémoire, de son in-^
trépidité , et de tontes les autres bonnes qualités que lui «
départies la nature. Aussi, son éloge retentlt-il daus toutes
les bouches et fait-îi l'obiet de noi^re d'écrits tant anciens
que modernes ; aussi les poë'tes , les prosateurs et les peintres
> I ont-ils souvent pris pour objet de leurs travaux ; mais quel-
que perfection qu'ils aient mise dans lenrs ouvrages , tous .
sont encore loin d'avoir atteint leur modèle.
L'utilité du cheval, chez les peuples sauvages on à demi-
sauva^^s , se borne à porter son mattre et ses propriété»
mobilières , à lui rendre la guerre plus facile et moins dan-
gereuse ; mais chez les peuples policés , elle est de la plus
vaste étendue. 'Cous les arts et métiers s'applaudissent du
service qu'ilseutirent : il est devenu sinécessaire aux diverses
nations de l'Europe, que leur richesse et leur sûreté con-
sistent en grande partie dans la quantité et la qualité de
leurs chevaux. Sans eux, l'agriculture , le commerce et la
guerre seroient privés d'uite InGuïté d'avantages. Celle qui
perdroit en même temps ses chevaux et les moyens ^'en
faire venir de l'étranger, tomberoit en peu de temps dans
la misère et l'assujettissement.
C'est par toutes ces considérations , que les états bien
réglés ont toujours regardé l'éducation des chevaux comme
un objet important et digne de la plus sérieuse attention ;
qu'ils ont fait des lois pour en molliplier le nombre , en
améliorer l'espèce, etc., etc. >
Dans un aussi riche sujet , on n'est embarrassé que du
choix des matériaux; mais ce choix est fort difficile lors-
qu'il s'agit de rédiger un article aussi circonscrit que celui-ci
doit l'être , d'après le plan adopté. Je le divise en trois
chapitres.
Dans. le premier, j'indique les différentes parties qui
composent le cheval, ses proportions, son âge , ses allures,
ses sensations; enfin , le choix que l'on en doit faire pour
les différens services auxquels on l'emploie.
Dans le second , je parle des chevaux sauvages, de ce
que l'on sait sur leur manière de vivre : je passe aux races
qui leur ressemblent le plus ; successivement , j'examine les
principales , et enfin celles de la France en particulier.
Dans le troisième , je dis un mot des haras , du choix des
animaux pon^ la reproduction , de la monte , de la gestation,
du poulam ,.étc. ; de l'âge auquel on doi^ assujettir l'animai
au travail ; des moyens à employer pour l'instruire , sur- ,
^tt^ Le (LbsYil de f^ej.de l'écurie ^ et i^ soio« que dot-
dt, Google
J36 CHE
•^ent OToir les garçom 4'écnrie ; àe la naarritare d« chevaf ,
dn trarailt-da repos; je passe Ji quelques données sur plu-
sieurs opérations auxqueUes on est dans l'usage àe les sou-
mettre , ^les que la castrarion , TopératioD de la queue jl
l'anglatse , et la manière de les marquer ; enfin , je termine
par les prodoits qne l'on en retire après leur mort.
Proporliens. —Le (Aeval est, de tous les animauS, celui qui,
areC une grande taille , réunît les plus exactes proportions
dans toutes ses parties. L' élégance de sa ttte et la manière
dont il la porte , lui donnent on air de légèreté qut est bien
■Boutenn par la beauté de son encolure. Ses yeux sont vifs
et bien ouverts-, ses oreilles gracieuses, et sa crinière flot-'
tante augmente la noblesse de son maintien. Tiontes les au-
tres parties de son corps concourent, chacune pour ce qui
la concerne , à l'embellir. 11 n'y a pas JMsqu'à sa queue ,
garnie de longs crins , qui ne lut donne de la grâce. Aussi ,
peu de personnes peuveut-ctles résister à l'attrait qui les
attire vers un beau cheval , qui , n'ayant pas été dégradé
dès son enfance par un travail forcé , a consen-e tous ses
avantages naturels.
La beauté de chaque objet réside dans la éonvenance
et le rapport des parties. Chaque homme, doué d'un peu
de tact, la seqt aisément lorsqu'il n''e3t pas aveiiglé par des
préjugés; mais il ne peitt pas toujours la définir. C'est ce
3ui a engagé k fixer ce qu'on appelle des proportions aux
irers êtres, afin de pouvoir les comparer entre eux sans
les foir. Dans l'homme et les animaux , c'est la tête qu'on
a prise pour type de leur mesure i mais comme celle partie
^rât i*lfe-m£ma pécher par défaut ou par excès , il a
ullit en fixer aussi la mesure par rapport au corps. Ainsi ,
1 que dansie cheval, le corps devroll avoir
longueur , en comptant depais la pointe du liras jusqu'à
la pointe de la fesae , et eu hauteur ^ depuis la sommité
du garrot jusqu'au sol , deux têtes et demie ; aibs! dès que
la tite d'un tel individu donnera plus que cette mesure,
elle sera trop longue , et si elle ne les donne pas , elle sera
trop courte.
' La longueur d'une tète bien proportionnée , ainsi fixée,
on ponrra la prendre ponr terme de comparaison poui-
tautes les autres parties du corps.
Corpj dû. chefial. '■—- L'on divise le plus comiminéntent le
corps dû cheval en avant-main , corps et arrière-main ; mais
comme celte division pepeut Concerner que le cheval de selle',
nous le- diviserons en )êté,,corps et extrémités, ff.pl- B. i3.
La tête comprend la nuque (i),, le toupet fi),*
^3), le front (4), les salières (^), les yeuS t6),'Us lâfmiet^
dt, Google
i:,GpOglc
dt,Cooglc
(y), le chanfrein (8), les naseaux (g!). le nei; (io% les lèvn ,
(il), le mentoib (la), la barbe (i3), les jo)ies'(i4), les ga-
naches (i5) et-Vatige (i6).
Les seuls de ces teimes qui méritent d'être expliqués, sont :
les salières, qui sont des enfoncemens plus ou moins profonds
que l'on remarque au-dessus des yeuii les larmiers, qui sont
. , de petits enfoncemens à l'angle interne d^ chaque ceil ; le
ckfin/rria, qui est la partie qui s'étend depuis le bas du front
josqu'aux naseaux ; le ntenUm, qui est cette petite protubé—
rance environnée par la lèvre inférieure; la barbe, qui est
immédiatement au-dessus du menton et l'endroit oii porte la
Gourmette ; enfin Vauge , qui est l'espace compris entre les
eux ganaches:
. Le corps comprend la crinière (17), l'encolnrc (18), le
poitrail (19), les ars antérieurs (20), le garrot(ai), le dos
(ai), les reins (a3), les c6tes (a^). le passage des sangles
(aS), le ventre (36), les flancs (27), les ars postérieurs (a8),
la croupe (39), la queue (3o), les hanches (3i), les fesses
(3a), enfin les organes de la génération (33), soit du mâle «
soit de la femelle.
Les ara aiOérieurs {^a) som les replis de la peaa, qui, de
là partie inférieure de la poitrine sous le sternum , gagnent
chaque extrémité aniérieure-
Le garrot (a i) est cette partie élevée, plus ou moins tran-'
chante, située au bas de la crinière, formée par les apophyses
épineuses des cinq Ou six premières vertèbres dorsales.
Les ars postérieurs (a8) sont les replis de la peau qui., du
ventre , gagnent chaque extrémité postérieure, et qui corres- ,
pondent À la partie appelée aine dans l'homme.
Les extrémités se divisent en antérieures et postérieures;
cbacuoe des antérieures comprend l'épAle (34), lebras (35),
le coude (36), l'avant-bras (37), la châtaigne (38), les genoux
(39), le canon (4o), le boulet (4i), le paturon (4a), la cou-
ronne (43), le sabot (44)-
La châtaigne (38) est une espèce de conte placée au côté
interne k la partie inférieure'de i'avant-bras : elle manque
souvent dans les chevaux fins.
Chaque extrémité postérieure comprend la cuisse (45), le
grassetou rotule (46), la )ambe (4.7), le jarret (48), et comme
dans les extrémités antérieures, te canon (49). le boulet (So)^
le paturon (5i), la couronne (5a), le sabot (53).
Il se trouve aussi souvent une châtaigne (54) dans les eiV
trémités postérieures ; elle est située à la partie interne et
supérieure de chaque canon au-dessous du jarret. A la partie
postérienre et inférieure de chaque boulet , il se trouve en-
core souvent. nne petite ewfoiseance cornée, c'est ce que
jt, Google
338 , C II E ■ .
l'on nointnê Vtt^at. Il est {ire8(]tle louionrs recouvert par
une Uiaffe it longs et ferta poils que l'on appelle le f»-
non (55).
Le sabot od l'ongle est té qui pose snr le sol. La partie
supérienre qni touche il la couronne s'appelle le biseau (56) ,
la partie antérieure la plm^ (S?)* les parties latérales les
quartiers (5S)> les parties jpostèrienres les ialimi (5g) ; la soit
{66} est tonte U partie inférieure et cave du pied, et Itt/our-^
ehMt (6i) une élératioD en V, qui se troure au milieu de U
sole et à la parUe postérieure. -
Des poiLs cDurre&l le cheral presque partout «m corps ;
ceux du deasos du cou et de ta queue soBt conslderablenient
plus gros et plus longs que les autres , et s'appellent erùu. 11
y en a encore qnek[ues-4Ug tout aussi forts, mais iBoîus
lonp , qoi sout diuéminés amour des yeoK , ^ nés et des
Uvres , et ils sont en plus eraud nombre au menton et A U
barbe ; quelques races de chevat» domestiques ta ont aussi
en touffes épaisses à U partie postérieure de chiquc Canon *
et qui se confondent avec ceux, du £inos.
Il est quelques chevaux qui n'ont point OS preaqne point
de poils aor la corps , qooiqn^itft aient des oriia \ «n les ap-
pelle improprement cAwaiw tara , car ils ne viennent pas de
Turquie, et plus proprement lAi^aux laérts. C'est une va-
riété qu'on ne cfaeràte pas à multiplier , pai>:!e qu'elle n'est
rien moinS' qUe belle , mais qui se tait remarqtier par sa sin-
- gularité. 11 en est d'autres qui ont tepoiltrès-^lo&get frisé k
peu près comme les ekameata:. Cette variété ttX ^galcmenf
tort rare, «tnese fait pas plus rachercher. Entre ces deux ex-
trêmes se trouvent toutes les nuances possiblea de longueui
et degrssteiir) mais on ettiise davantage celai quitstcoun^
fin, égal, et par codbéquent nui et luisant, âtous les autres.
A l'entrée de l'hiver , U pousse à la plupart des chevaux va
poil lobg, souvent rade , destiné par la nature klesgarantir
du froid : ce poil , qui altère la beauté de leur robe, too^ à
la mue du printemps , et est souvent enlevé artificieUcment
eux dieranx fins i mesure qu'il parott.
La couleur natoretle du poil des chevaux est le gris-'rouge
it di£fôreates nuances t on dit alors que le cheval est aifeson,
si ta crinière et la queue sont de la m^ie couleur qae le*
poils -, mail si elles sont noires, ators on dit qu'il est £01 oa ■
qu'ilestsDUspoilhai,ouDH'ilaunert^baieou*leK&M , etc.
L'étatde domesticité amuliipliébeatKOupcescoideurs : lesuns
MBtd'une couleur, d'autres de pJiaienfs, avec tmitei lesntun-
«es possUileS , et la plupart portent des Doms paniculiet«>
Les principales couleurs sont le bai , le noir et l'^esaik
Lespreoùéres douille bai ou t'alwanicb&Uin^tlof^, bran.
L:,<,i,z*dc,GdOglc
?;
C H E 33»
Blli^^; IsMconâe foorait le mal noirUint, Unoù^jai et le
miraité; la troùième prévenu le gris mIc, le grà argentin,
le gris sangDÏn, le gris-bnin , le gru chariKHiaé, le grislruitéy
le nîs souris , le soQpe au bût, le grii pom^lë, etc. .
On noiaaie ntuon, celtn dont les poils sont mîtes de bluie>
de grâel debai ; iioM/a, celui qui est jaane et blanc ; ^,
cclni qni estconpé par de grandes tackes d'na poil tont~à-&ît
difEérent do reste , sarloat à l'épanle et i la croiq>e. La con-
lear se fsàt qiu d^tenniBer l'ëfHdtite ; om dit ^ mair, pv
aittam, etc. ; btdamtef ceint q<û a nn, dem, trois , ou ton»
lespieds Uancsi leur partie inférienre.
BeanctMip de cbeTam, on mieu la plupart des cbcvanx,
ont SMT la tCte , aindcisous do front, nne tacite blanche ^
1^ on moiaa grande , qai les fait appeler manfués en téti.
CeBX qui n'mt qu'une coulear simple , sansanconcmarqaeT
porteM le bmb de uùu. 11 est des pcnples qvi estiment beaa-
coof plus ces derniers ; d'autres les repoussent conune li-
âeoK. il est inatîle de ckercher à pronrer le ridicule de ces
préingës , ainsi qae eenx qui naissent de la cooleor dn poi) ;
les hnnières actuelles ne permettent , an pins , que de les ci-
ter. La conlenr du poilnaetnepeut avoir d'action sur les
[ualités d'un animal , et tous les faits qa'm cite à l'appui de
c^aion contraire sont , ou coalrourés , ou résultaas de
canuei différentes. Il est cependant nn cas oti la couleur du
poil annonce, dans tous les animaux , nn certain degrë d'af-
foiblissementdanslesOrganes; c'estlorsqn'ilssoQttonthlancs,
et qn'its ont les yeux de mtme couleur. On ne connott bien
cette remarquable variété, qui s'obserre aussi dans I'Homme
( y. ce mot), que depuis uu petit nombre d'années , quoi-
que les individus oà elle se remarque soient très-communs
parmi les duOi , les lapùu, etc. Les chevaux o/iÙKM ne sont
pas très-rares ; on les estime peu' ; ils ont cependant la.
faculté de miess voir pendant la nuit que les autres , faculté
qoi a quelque mérite ponr certaines personnes et dans quel-
ques circonstance*.
Les poils des cbevanixsontsnietai ne pas prendre , dans
certains endroits, U direction qa'ib doivent avoir. Dans ce
cas , on dit qu'ils forment no épi , parce que la fioure qu'ils
offrent a qœlqac ressemblance avec an éfri de blé. Quel-
quefois ces épis font un effet désagréable , d'autres fois ils
embellissent un cheval ; cela dépend du lien oà ils sont pla-
cés. L'ignorance et tes préjugés ont jadis mis beaaooup d'itn-
aortance à ces épis ; aiqonrd'hai on n'y fait attention que
lorsqu'ils difforment la'robe d'un cheval.
Une fois la longueur (r) de la tête (c) donnera U longueur
iil |'«iicolare,- U hauteur (o) de» épaate»> l'épaisKur et U
dt, Google
34o CHE
lareenr («) du corps; cette même hauteur ^ moins la fente-'
de la bouche, la longueur (/), la hantear(/) et la laideur (fy '
de la croupe , la longueur (g) latérale des jambes posté-
rieures, l9 hauteur (A) perpendiculaire de l'articulation in-
férieure du tibia au sol, et la distance (i) du sommet dugar-
rot à l'insertion de l'encolure dans le poitrail. Deux tiers de
la longueur de la tête égalent la largeur (A) du poitratL Un
tiers de la longueur de la tête est égal i sa laideur (/) et if
la largeur latérale (m) de l'arant— bras ; les deux néurièmes '
de la longueur de la' tête donnent l'élévation verticale de U
pointe du coude au-dessus du niveau de la pointe du ster-'
Dum , l'abaissement du dos par rapport an somntet du garrot,
la largeur latérale des jambes postérieures, la distance de» '
avant-bras d'un arc à 1 autre ; un sixième de la longaeur de la
tête égale l'épaisseur de i'avant-bras , le diamètre de la cou-
ronne des pieds antérieurs , la largeur de la couronne de»
pieds postérieurs, la largeur des boulets postérieurs, la lar-
Î;eur des genoux, l'épaisseur des jarrets. Un douzième de la
ongueur de la tâte donne Vépai^eur du canon de l'avant-
main. Un neuvième de U largeur de la tête , égale l'épais-
seur de l'avant-bras, près du genou , et l'épaisseur des patu-
rons postérieurs vus latéralement.
La hauteur du coude au pli des genoux (n) est la même
que U hauteur (o) de ce même pli jusqu'à terre , que la hau-
teur (j}) de la rotule jusqu'au pli des jarrets, et que U hau-
teur (ff) du pli du jarret jusqu'à la couronne.
La sixième partie de cette mesure donne la lavgenr du ca- '
non de l' avant-main , vu latéralement, et celle du boulet vu
de face.
Le tiera de cette même mesnre est à peu près la lat^ur da
jarret ; le quart, la largeur et la longueur du genou.
L'intervalle, des yeux d'nn grand angle à l'autre , égale la.
largeur de la jambe de derrière vue latéralement ; une moitié
de cette distance des yeux donne la largeur du canon posté-'
rieur vu latéralement , la largeur du boulet de l' avant-main'
TU de même, enfin la différence de la hauteur de la croupe
respectivement au sommet du garrot
Telles sont, à peu de chose près, dans le cheval, toutes
les parties correspondantes par des dimensions réciproques.'
L'oeil exercé à ces différences , les transporte sans le secours'
d'un instrument quelconque , sur les parties dont il veut juger
les défauts par l'appréciation des mesures , avec autant de
facilité que le peintre en trouve à réduire les dessins ou à les
agrandir.
Il ne faut pas croire, au surplus , que ces différentes pro-
portiona De coasUtaCDt que ta beauté ou U ré^arité des
.Google
CHE 3<,
formes ; sans éonte elles ne doivent pas être prises rigoureuse-
ntent, mais elles litSuent beaucoup plus qu'on ne le croit
généralemeot sur la bonté, et principalement sur la durée da
seirice de l'animal en qui elles ne se rencontrent point.
Le cheval dont la tête «t l'encolure sont trop longues,'
pèse ^ la main, fatigue le cavalier ou le cocher, porte bas,
«t s'use plus promptement sur son devanL Celui dont le corps
estti'opcourt est dur sous l'homme, aies reins roides, allonge
.peu au trot, tourne difficilement, et est ordinairement dur
de bouche. Quand , an contraire , le corps est trop long , le
cheval se berce , il est presque toujours ensellé , il a ses reins
foîbles ,*et est d'autant plus Sujet aux efTorts de cette partie ,
que les muscles ont une plus grande résistance à vaincre pour
ramener en avant le train de derrière, surtout lorsqn'en
même temps il faut tirer et porter un fardeau. Celui dont le
devant est trop bas, toujotirs surchargé par la chasse du poids
du traifa de derrière, ne peut quitter le terrain, est sujet à bu-
ter; il forge, est dangereux pour le cavalier qu'il met, k '
chaque instant , dans la crainte de tomber , et dont il fatigue
la main employée à le soutenir. Si le devant est trop haut,
ou le. derrière trop bas , le cheval trotte sous lui, n'avance
fioint , le train de .derrière ne peut chasser celui de devant ;
a facilité d'enlever cette partie et la difficulté de faire quit-
ter le sol à celui de derrière , l'oblige à se défendre , à se car
brer, 4 se renverser >nëme quelquefois. Il en est de même
lorsque le& jambes soiit trop fortes ou trop foibles. Ce petit
nombre d'exemples suffira pour faire sentir les avantages d'un
cheval bien proportionné , sur cefui qui pèche par excès On
par défaut dans quelques-unes de ses parties , et par consé-
quent la nécessité de l'étude de ces proportions.
Tels sont seulement les principaux rapports qui doivent
exister entre les parties du corps d'un ehevel bien conformé.
Quand on rencontre ces proportions générales et les plus
.essentielles, il est bien rare que toutesles parties en particu-
Jlier ne soient pas dans des rapporta assez exacts , et ne for-
mant pas un ensemble régulier. Il est très^difficile de me-
surer èi d'assigner lès dimensions réciproques d'un grand
nombre de ces parties; mais l'œil exercé à comparer et à
mesurer , pour ainsi dire , sans le secours d'un instrumsnt ,
les transporte sur les parties dont il veut juger les défauts, et
&e tron:^ rarement.
Age. — Le moyen de s'assurer de l'époque de la naissance
des chevaux , c'est-à-dire , d'en connoltre Tâge , est trop im-
portant pour que nous ne nous y arrêtions pas quelques Ins*
tans. C'est par l'inspection des dents qu'on parvient à cette
^connoiâsaace. Le cheval adulte a trente-six dents , dix-^toit à
i., Google
3ii C H F.
chaqne mldioire, savoir seize incinvn antérîenre*, ei doute
molaires po«térieare«, dont six de chaque cMé. Ce« dernières
Miit'«épeHe« des iDcisirefi par an espace asses considérable
que l^oo nomme les hanrt, et sur lequel poM le mors. Ootrc
ces denU, leschepMii et quelques jniDeiis ont d'autres espèces
de dents an nombre de deux à chaque mâchoire, un« de chaque
kAvé, et qui viennent dans l'espace appelé les hams; ces dentt
■ont appelées ie^auguiaires on\t% crochet»; elles ne serrent point
à mai^er, mais c'est une amie ofTeiiKÎre déplus que la na-
ture parotl avoir voulu donner an mâles.
Les molaires so«t trop profondes, et les drSîérens ckan-
cemeBs qu'elles éprouvent sont trop difficiles i conAater sur
ranimai rivant pour sernr à la connoissanee de l'flge; les
tnckires seules nous en d«DBent le moyen ; elles sont en
4emî-eercle, aplaties de ddwrs ea dedans, et présentent une
table exteraé , an miliea de laquelle est one cavité phu on
moins profonde , selon l'âge {dûs oa moins avancé. Le fond
lie la cavité est qbir, et on appelle cette tache germe âefife.
LesposlaiBS, eni)aissaot,apparteMqaclq(ieCatsdesdeBte,
mais souventc'est aubont de ^«qoes jours qu'il sort à ehaqne
niicliolre deux dents , qui sont celles du milieu , et que 1 oa
appelle les piwxs ; à trois mois et desiî , quatre mois , dAiK
autres dents sortent de chaque cAté des premières , ce sont
les mîtoyenaes ; et il six mois et demi, sept mois , et même
Imit mcMS , les deux dernières , que l'on nomme fn e«ins.
Ces dents sont les dents de Uii , et se distinguent des dents
adalles, en ce qu'elles sont ordinaireinent ^ns blanches,
toujours plus courtes et plus réfrécîes à leur hase , auprès de
la gencive. Ce rétrécissement s'appelle coQtL
De treize * seine mois, les pinces rasent , c*esl-fc-^re , que -
la cavité de la trirfe s'efface , de seite k vingt' mois les mi-
toyennes rasent i leur tour; enfin tes coins de vingt à nngt-
quatre mois.
L' éruption et l'acur des desis de lait n^ayant point tou-
jours lieu k la mtme époque , et variant senmblement , Ton
BC peut pas «e fonder sur ce renseignement d'une manière
certaine.
De denx ans et demi it trois ans , les pinces de lait tmn-
Itent pour faire place à deax dents â'adrites qui sont beau-
coup plus laides.
De trois ans et demi à quatre ans , les laîtoyemte* de lait
font place aux mitoyennes adultes.
Enfin , de quatre ans et demi À cinq ans , les coins tombent
tt sont remplacés par les coins adultes.
A cet Ige , les dents de la mâchoire inférieure rasent »
c'est-^-dire , que la cavitd du milieu commence à s'eflàcer;
C H E 3a
ce sont les pîoeef tpi h$ prinûirea penlevt lenr canUi c'est
de cinq k «ix m», 4fl û fr Hpt u» les mitoyenneis, et enfin de
«ept à boit ans I9S coins, het dent* de U inldioire uHérienrs
#'DseDt bien un pqn en mAmc temps que Ici denU de la mâ->
chaire postérieure ; mais commt ccûe mâchoire est inmo-*-
bile , tandis qne l'uitre est mobile • les denu ne s'asrat qne
^«aiuonp fiââ lentement ; aussi ce n'est que de buit à aenf
au que la carité des pinces s'efface entiiremeot, de neuf
1 d» qne celle de* mitoyennes dîsparett , et de dix à onsc et -
i diMue que celle des coins est totalement enlevée. ,
Passé cette époque , on ne peat plus juger qa'approsima-
tirement de l'tge ^ ranimai < par la forme que prennent les
dents: ainsi) d'aplâtics qu'elles Ploient de dehors en dedans «
elles deviennent d'abord triangulaires , et eoiulte rvndes , it
mewre me r«Bin»l wasce en iet ; quelqueEajs elles s'aU
longeM £eauc«i^ , d'autres fois elles s'usent jusqu'à la gen-r
cire, «vfiii elles denennent plus jaunes , et des eannetuFes
se font remarquer sur leur Langueur; alo^s la personne U
phuhabitv^e peut lacilement se trsn^r de quelques aontfes.
Anaai , w fois qa^w cbcral est hors d'âge , ce n'est plna
les dents qoi deiveiM diriger pour juger des ecrrices qu'il
peut reiadre, «1 «ont ses estrémt^si et presque toujours celui
<pû a les neiUeiu'CE et qui est le moins usi , qooiqee tris-r
riew, raM ntem qn'im plus )eue d^ miné et fatigué.
Cfirtains chevaux «t iimcns conseryeat la cavité de le«n
dents fins long-^mps que d'autres , et marquent un Aga
beaaeoMp moins aranc^ que celui qu'ils ont en cGM i cela
est dA à ee <pie les incisives ne portci4 plus les tues sw
les antres , et ne s'usent pins ou que très-peu par les mon—
vemeM de lamidioire. On trouva, niaWié c«u , dms l'ins-
peclû» de la figure , de la largenr , de la longnenr et de U
forme des dent* , 4es marqse* de leur l|ge , pour peu qu'on
ait l'habitiide de les observer; mais an siiuple acquéreur
peut y être très-faeilemnit trompd. Oa nomme ces chevaux,
chevam Ugia , et on dit eberal bégu des pinces, c^val feégu
des mitofcsnes , etc. , selon qne ce sont tsllea ou telles
dents qtii ont conservé leurs eavitéf-
QoebiHes maqnignons^ pi^ff foire enûrc lenrs chevatnf
pliH jeune* qn'ils w fivnt réellement, creiuent avec on burin
l«a dent* deîs chevaux oses , colorent le lias en noir avec
quelques substances , et Us vendent comme de jeunes che-
vaux; on reconnoît bien vite ces efaevsui, ipse l'on ^pelle
cotOivinar^uès , à. ta forme de la der; et de la cMÎté.
Si les deels molaires éloîam facilement apereevables , on
pourrait aussi «n tirer des notions certaines pour U connois-^
saace de Vi%t des chevaui ; mais comme cela est f
i;, Google
3U C H E
impossible 1 nous n'en parlerons point ; nous dirons seiile-
ment qu'il n'y a que les trois premières molaires de chaque
côté de «haque mâchoire qui soient caduques , les trois autres
sont permanentes et ne tombent jamais que par maladie on i
la suite de quelque accident.
Allures. — On appelle aiiures les djfFérens monremens pro-
gressifs , au moyen desquels le cheVal se transporte d'mi lieu
à un autre : on en compte de Irais sortes , les aUures natu-
relles, Ui allure» défectueuses et les aJlures artificielles , c'est-à-
dire , celles que la domesticité ou plutôt l'éducation doDne.
Lés allures naturelles sont le pas , le trot et le galopa
Le. pas est la plus lente de toutes les allures ; on compte
quatre temps dans ce mouvement : si la Jambe droite' de
devatit part la première., la jamhe gauche de derrière Eoit
un instant après ; ensuite là jambe gauche de devant' part à
son tour pour être suivie de la jambe droite de derrière ; ce
qui fait un mourement en quatre temps , dont les deux du
milieu sont plus brefs que le premieret le dernier.
Le trol ï^sécute en deus temps, parce que deuz extré-
mités agissent en même temps et posent à terre ensemble :
si Ic' cheval entame le terrain de la jambe gauche de devant,
la jand>e 'droite. de derrière part en même temps, tombe en
ménie temps-, ce qui fait le premier temps ou la 4>re-
mière battue ;- les deux autres eitrémitës agissent après de
même', -et foroient le second temps ou la seconde battue.
Il doit être ferme , prompt et également soutenu. Le che-
val , dans cette allure, élève plus ses jambes que dans la
précédente, et les pieds sont entièrement détachés de
Dans légalop , les jambes du cheval s'élèvent encotre plus
que dans le trot , et les pieds semblent bondir sur là terre. Il
'- a ordinairement trois temps', c'e$t~ â - dire, que la jambe-
gauche de-derrière effectuera la première battue, là jambe
droite de derrière et la jambe gauche de devant la seconde, et
la jambe droite de devant la troisième; mais la vuelaplusper-
. çante s^égare bientAt , lorsque pour fixer la durée des appuis , ~
elle court de ^mbe en jambe. Il n'est pas douteux, et tout
le moiidé en convient , que le galop est une sorte de sant en
avant; l'élancement de l'animal, dans cette action, en est
d'ailleurs une preûve.Oncompteplusieurs espèces de galops,
qui ne diffèrent que par leur allongement ou par la rapi£té .
- du retour des mêmes mouvemens.
Ces allures , au surplr.; , ne sont pas particulières au che-'
val ; on les retrouve plus ou moins caractérisées dans tous
les quadrupèdes , et surtout dans le chien. Si on les a mieux
étudjées^plus suivies dans le cheval, c'est que > destiné par
, Google
C H E 345
l'homme à le porler, et s'îdentîGant , pour ainsi dire , avec
lui , elles oe poavoient lui être indifférentes . et que de leur
régularité , de leur douceur et de leur juitesse , dépendoient
une partie de ses jouissances et la conservation de sa vie.
La vitesse de la course de quelques chevaux est incroyable.
lies annales de New-Market , lieu célèbre des courses en
Andeterre , produisent des exemples de chevaux qui , au pied
de la lettre , cooroient aussi vite , on même plus vite que le
vent II y a , suivant ces annales , de ces chevaux qui ont fait
souvent plus de cinquante-quatre pieds par seconde. On tv-
snre même que le starbing , le childers et le germain , fa-
meux coursiers an^ais , ont fait plusieurs fois un mille , ou à
peu ^rès , en une minute i. c'est qaatre-vingt-deui pieds rt
.demi en une seconde. Or , la vitesse du vent le plus idtpé-
tueuz en Angleterre, selon le calcul de Derham , est de
soiiante-sis pieds par seconde.
La persévérance dans la fatigue est encore très-remarqna-
fcle dans le cheval ; on sait que les arabes font souvent cent
milles eu vingt-quatre heures. Ceux de Tartane supportent ,
dès l'âge de six à sept ans , des courses de deux ou trois
jours , sans s'arrêter, même sans manger ni boire \ on en ne
mangeant qu'mie poignée d'herbe.
Pour accou&mer ces derniers à un aussi violent service ',
ou mieux pour juger s'ils seroient capables de le supporter
dans l'occasion , on les fait passer par une épreuve qu'il est
' bon de rapporter.
Lorsqu'un cheval , dans la force de l'âge , est choisi par
DU chef pour sa monture ordinaire , on lui fait faire d'abord
mie course très-forte ■, ayant son cavalier sur le dos ; le lende-
main on lui en fait faire encore une plus forte , et on Ihx
retranche une partie desanourriture; ensuite on augmente
le poids qu'il porte , et en même temps on.dimimie encore
sa noumtiû'e. Ce n'est que lorsqu'il a supporté, pendant
on certain noinbre de jours , ce rude apprentissage de tra-
vail et de privations forcées , qu'on le juge digne de s<Ai em-
ploi. Alors il est distingué des autres , bien nourri et bien
soigné.
AUures défectueuses. — Ces allures sont l'amble , l'aobin , le
- pas relevé ou l'entre-pas.
L'amble est une allure infiniment plus allongée que le pas,
et que le cheval exécute en deux temps , un pour chaque côté
du corps : ainsi les deux jambes du même cdté , celle de de-
vant et celle de derrière se lèvent en même temps , se por-^
tent ensemble en avant et se posent ensemble i terre ; les
jambes du câté opposé exécutent ensuite le même moùre-
IBÇiit, qui se continue allematirement.
L:,<,i,z<,d=, Google
346 C II E
Ceue alhire e«t te plus ordiaa!re»Mirt Le rjsnlut de Véinh
cation ; comme elle oc fati|pie noUsninit le caralier , qu'elle
e(t usez prompte, beaticcnp d'agrienlteors, obligés d'être soa-
vent À cheval, la préféreiit k loales les astres, et ponr y ha^i-
toer lears cheraiu ils lenr attadient , quand ils sont encore
jeitnefi , Us jambes du mJme ctaé ensemble. Qnelqoefoia aosn
KS jeunes aginuiix prennent cette allure eux-nSnes , partl-
culiè rement ceux qm pnmeaaent de pires et mères ambUors;
enfin quelauefois elle est le résolut de I'usotb et de la rràw
i» l'animaL
. L'aobio «st gpe allure dans laqoaUe le cheval, en galopant,
avec le* jambe* de devant, trotte avec les jambes de derrière;
cette allure est très^vilaine , c'est le train des chevanc qui n'ont
point le train de derrière anssi fort que celui de devant , e«
qui sont estr^menient fatigués à la suite d'nne longue ceorse.
Le pas relevéouremre-pas,estnne espèce d'smbleTompBi
dans cette allure connae dûis le pu , il y a quatre battae s, mais
elles ^'es^aient dans l'ordre smvant ; si c'est la jambe' gaocbc
de derant qui part la première , elle est solvie de la jambe gaa-
cbe postérieiire , U jambe droite antérienre vient ensoite , et
eBfinc«l)e4roitepD3térieHre.Cetteallnre,qaBnd ellen'e«tpa«
la suite de l'usure , rend les cltevaux trës^olides dans les ctte-
nùos pierreta , ralMteux; comme ils ont presque loojoars trois
pied* à terre, ijs ont bean buter, ils ne tembentpas, et leihabf'-
tans des campacne* les recherchent i canse de celte qualité.
Quant aux allures artificielles , elles som le srodatt d'une
-édocation soignée , ce sont des moavemens pins on moins
C«4cne^* que l'on Ibrce le cheval à prendre , pour le rendre
phw léger, plus agréabla àmanier, puisjoli J) la vue. ^teraae
04 nan^e «n les appelle ain , et on les a divisé* en «ws itn
«i|^4kln>T«; tels sont hs passage, IcpiafCer, la galopade,
la passade , la pironette , etc. ; et en airs rtieoés ; tels sont la
peâade, le mesair, lacmirbette , ia cronpade, la bsUotude, la
CialHiiole,, ^c. Comme la descrïptîoo de ces différens monve-
hmvs bous en^abieroit beaucoup trop l^n , et que c'est plu-
tôt ponr l'ap^wst que pour l'utilité réelle qae les eke*a«(
y sont exercés , nous renvoyons nos lecteurs aux livres de ma-
i)te« <9ai ^ brtttat.
SetâtOioni. — Le cheval, comme les asire* 'qoadrapèdes ,
a dfs insoins et des passions , et comme eox il a des sens et
difiUreos signes ponr e^rimer les sensations qu'il prouve.
Les dicraù ont reoife très-Ane ; il parott q« c'est dwx
enK le sens le pku parfectionaé. Lorsqu'il* marchent, ^ por-
tent lenns «rcille* onrertes en avant. Dés qu'ils entendent
qaelqw bmîtt iU les tommeot avec vivacité du cAté «A tl
vient. . _
dt, Google
C H E 347
Aprit le BCBS 4e l'oitfe , le meilleni' chez eux eit celni de la
vue : ils simt i cet éfarà snpérienn Ji l'homme le jour comme
la nuit. Mais leurs yetu , dam l'état de domeiticité , soat tn-
}ets 1 des ahérationi nombretues , qu'il est soment assez dit
ficîle de rwonaohre. Dans mt oeil sain , on doit apercevoir
deux oa trais uches noirÂtres an-dessus de la prunelle ; car,
pour les apercevoir, il fant qoe la cornée soitdaÎTï et nette ;
•i elle parott troidilê et 4e aaaavuke cooleur, l'oeil n'est pas
In» ; la nmieUe petite , longne et étroite , on environnée
d'nn cercle blanc i désigne tuiai un mauvais «il ; et lorsqu'elle
a ime conteur de bien verdStre , la vne est certainement trou-
ble. Les cberaui qui ont les yem enfoncés , on l'uii pins pe-
tit que l'antre , ont aoHsi Ordmairement la vne manvahe.
 en juger par les soins que prennent les chevaux de flai-
rer tous les <rf>)ets qn'oelearpréseBte à manger, avant de les
r rendre avec leurs dents , il y a lieu de croire que le sens de
odorat est aassi trëi-délicat chez enx. It n'y n pas de doute
^'ils ne sentent les femelles en chaleur à me grande dis-
tance , qu'ils peuvent mtine les suivre 4 la piste an bout de
l^usieurs jours. Tout le monde sait le stratagème «ne l'écoyer
■Ak Darius emidoya pour donner à son maître le trtee de
Perte. 1" ' ï™
Qttant angofttet autoscfaer, ils ne sont pas, ibéanconp
vrès, dans le cas d'hre «oraparés au métnes sem dans
l'homme ; mais cependant ler4eval est trè*~délîcat sur son
manger , et est eslrâmenent susceptible 4ec impressianB ex-
térieores.
La v(Hx dn cheval s'appelle son Aamistement. On en dïs-
lingoe de cinq sortes , relatitâ i autant de pas*i<ms ^uî le meo-
▼ent : !.■ le heimisseiaeM d'ay^;resse , dans lequel la voix
se fait entendre assez longuement , motUe et finit à des sons
phu aîgns ; ie cheval rae en même temps , mais légèrement et
ne cherche pas à frapper ; 1." le benniseemeoi dn désir, s«it
d'amour, soit d'attàenement , dans leqnel le difval ne nw
point , et oà la voix se fait entendre longuement , et finit par
des sons plus graves ; 3.° le hennissement de la «olèrC , dans
lequel le 4^val rae et frappe dangerensemeni , est très-court
et aign ; i." celui de la erambe , pendant lequel il rue aocti ,
n'est guère jias long qne «ehii de la colère ; sa voû est grave,
ranque , et semUe sortir «n entier des naseau : elle se rap-
proche ds ragiseennit 4n lion ^ S.* celni de la doolenr, qm
est moins an hennissement qn'un gémâssement oai toosMaieot
d'oppresNon qni se feil à voix grave et snit les allenatini de
la respiration.
Les chevaai qrâ henmssent le pins soovMt, surfont ^al-
légresse et de désir, sont les meillears et les ^nt {(éeéneax.
i , Google
34» G H E
Les chéraiix hoi^res' et les jumeâa ont la Voix plus foiblè et
, henoisseDl moins fréquemment. Dès la naissance y les mMei
ORt la voii plus Eorte que les femelle».
- Lorsque le cheval est passionné d'amour, de déair oad'ap^
petit , il montre-les dents et semble rire ; il les mastrfi «ussî
dans la colère et lorsqu'il veut mordre. Il tire quelipefois 1«
langue pour lécher son mattre , lorsqu'il en est traité avec
idoaceur. Il se défend paf la rapidité de sa course, par tes
ruades de ses pieds de derrière et par ses morsures. Dans ces
. deux derniers: cas , on est: toujours prévenu de ses intentions
Îar l'<d>aissemeat de ses oreilles en arrière. Il se souvient trè»-
>ng-temps des maatais traitemens. On a des exemples de
vengeaice de sa patl , quj supposent des combinaisoiu pro-r
ibndes> i ' -
Le cheval est aussi susceptible d'attachement pour l'homme
lorsqu'il en est constamment bien traité , et surtout quand il
ne change pas souvent de maître. Ce que l'on rapporte de
quelques-uns de ces animaux, tient même un peu du mer-
;T%illeui ; tel est , par exemple i, le zUe du fameux Bucéphale
pour Alexandre , dans les occasions périlleuses ; tel est ce
qu'on dit du cfceval d'un prince sCythe qui se jeta stv le meur-
trier de son maître et le foula aux pieds.Telle est enfin la dou.-
leur du chèYat de Nîcomède , qui , à ce. qite l'on rapporte ,
se laissa périrdefaimaprèslamort de son maître. Ces^anec-
.dotes, à cause de leur ancienneté , peuvent afoir ét^ un pen
amplifiées ; mais la suivante est trop récente eii eu trop de
témotus pour qu'on puisse en douter. Dans une des.ioKurreo
tià&sdeslYrolîeas, en i&og, ils s'étcûent«mparés de quinze
-chevaux bavarois ;, ils Les firent monter par autant de-cava^r
liers ; mais à leur rencontre arec un escadron du régiment de
JBubenhoven , dès que ces chevaux ent«ndirent la trompette
et reconnurent l'uniforme du régiment , ils prirent le'galon,
malgré tttus les efforts de leurs nouveaux cavaliers, qu'iw
amenèrent jusque dans les rangs bavarois , où ils firent (ails
prisonniers. Il seroit facile de recueillir une. grande «{uantiti
:de tait&'sèmblàbles..
" Ckoicc d'ua cheval. — On a fréquemment cherché à décrire
un cheval parfait ; mais chaque écrivain , abusé parles pré*-
jugés de son enfance , n'a jamais tait connoître que le cheval
qui passoit pour le plus beau dans son esprit : aussi trouve-
:t-on, dans les'auteurs, les plus grandes disparités à'cet égard,
on un vague d'expressions, tel qu'on n'est pas plus avancé
après les avoir lus qu'auparavant. Le vrai est qu'il y a dans
chaque race , comme dans chaque genre de service parti.-
culier, des beautés propres j qni sont des défauts dans one
autre. Des \Amhes fines et larges sunl l'apanage des çjuvm»
dt, Google
CHE 349
itfectninte, et dés jambesfortescehii des caecaux ^«fnw!. Il faut
donc choisir les individus les plus approchans de la perfec-
tion de chaque race , et s'en servir comme de type pour juger
de la beauté des autres ; mais c«s races, comme on vient de
' le voir, varient sans fin ; de sorte qu'on ne peut pas établir de
règle absolue. C'est l'habitude de la comparaison , et la con-
Boissaoce de. sa .destination, qui. seule peut guider dans le
chois d'un cheval. Tout précepte général n'est donc qae le
fruit d'une présomptuense ignorance. Cependant, on peut
dire qne , dans tontes les races , une construction solide ^
qui se manifeste par l'aplomb des extrémités sur le terrain ,
par la franchise et la liberté des mouvemens , par la légèreté
et la diversité , par ta vigueur soutenue dans l'exercice , quel
qne soit celui auqueiranimal qu'on choisit doit être employé ;
des muscles qui se prononcent bien , et qui ne sont point,
empâtés dans la graisse ou cachés sons l'épaisseur de la peaa;.
le poil fin ; les cnns dam et peu abondans , doivent distinguer
particulièrement les animaux de chois.
Ainsi donc , la beauté d'un cheval de seik ne sera pas celle.
à'uacheixii de carrosse; Taai&ious deux aaront une beauté propre
qui résidera dans la convenance et le rapport de leurs diverses
parties , comme celle de tout édifice bien proportionné. Dans
ce cas , Je sentimentdugoÂt agit autant que les connoissances
acquises; et l'homme ignorant, dont le tact est fin, peut sou-.
vent mieux se déterminer dans l'achat d'un beau cheval, que
l'écnyer le plus consommé ; mais il ne peut se passer des
lumières de celui-ci pour connoître ses défauts , distinguer ses
qualités réelles, et apprécier par conséiquent sa valeur.
On demande que le cheval de manège ait de la beauté et de.
la grâce; qu'il soit nerveux, léger, vif et brillant; que les
mouvemens en soient lians ; que la bouche en soit belle , et
Hutoat que- les reins et les jarrets en soient bons.
Dans le cheval de voyage, on exige une taille raisoimable ,
on âge fait, tel que celui de six ou sept aiHiées; des jambes
s&res ; des pieds parfaitement conformés ; un ongle solide ;
une grande légèreté de bouche ; beaucoup d'allure et une ac-
tion simple et douce.
Le choix du cheval de guenv- n'a que trop souvent coûté la.
vie À celui qui l'a fait , ou à celui pour qui il a été fait. La taille
de celui consacré k cet usage ne doit être ni trop haute, ni
trop petite. Il faut qu'il soit bien ouvert et non chargé d'é-
paules, paisqu'alors il seroit lent dans ses mouvemens ; qu'il
ait la bouchcbelle et l'appui à pleine main, afin qu'il obéisse'
assez promptement, sans cependant s'effaroucher de quel-
Ees mouvemens irréguliers du mors dans un jour de combaL
t jambe sera bonne ; le pied excellent 11 doit exécuter tontes
dt, Google
35o C H E
ses actîoiH trce ftcâlîté et promptifaiâe. II sera facile an partir
de la main, et Ruseeptible d'unretooraùé ànDgalopécouU,
ainai qn'aa trot et an pas. Loraqn'il sera arrêté , il ne tënn»-
gnera ancnne inqni^tiiâe , et restera immobile i la même
place. Il importe encore qu'il neredonte aocmi des objets qnï '
penreat frapper son ouïe et sa vue , qu'il ne crai|;ne ni le feu
ni l'eau, qu'il ne soit pas méchnt enrert les antres che-
On désire dans te chtMildeehaaae, dn fond et de l'IuleiDe,
que les épaules en soient plates et très-libres , qu'il ne soit
pas trop raccourci de corps, que la bouche en soft famme »
Jn'elle ne soit pas trop sensible , qu'il soit piutàt froid qu'at^
ènt à s'animcft qu'il soit doué de légèreté , de viteisc , etc.
Onant aoK bidtU de /Mufr, on doit pimât considérer la bonté
de leurs jambes et de leurs pieds, que leur figure et qae ta
qualité de leur bouche. Il faut nécessaire ment qu'ils galopent
arec aisance , de manière qu'ils n 'incommodent pas le cava-
lier. Trop de sensibilité seroit en eux un défaut, à rais<» de
la nature de leur service. •
Ses cberanx bien tournés et bien proportionnés, de lé
taille de cinq pieds ou de cinq pieds quelques ponces , dont les
épaules ne seront pas trop chargées , dont les jambes seront
plates et larges, le jarrets amples et bien conformés , dont les
{lieds seront bons , qni auront de la grice et de la liberté daaa
eurs moavcmcm, formeront des cneram de carrosse excet-
lens. Une s'agira plus que de les appareiller de poil, de graa-
dear, etc.
Certains chevaux de cAsûe, comparés aux cberaux peu dé-
liés qu'on emploie orâinairement , pourront être considérés
comme des cheraui fias. Le cAoWdtAnnaeffnJ sera bien étoffé,
d'nnetaille raisonnable et non trop élevée. Il trottera libre-
ment et diligemment, tandis que le Arùafier, qui sera bien tra-
versé , mais qui aura moins de dessons que lui , sera capable
de fournir avec facilité un galop raccourci.
Les autres chtMoixdéfmîge seront plus ou moins ct^smuns,
selon leur stmcture , leur épaisseur , la largeur de leur poi~
trail , la grosseur de leurs épaules plus on moins diansues i,
leur pesanteur, l'^>ondance et la longnenr despoils de leurs
jambes , etc. 11 en sera ainsi des différens rhepaïus dehàtoadt
aottune , qni doivent av(Mr beaucoup de reins.
C'est en conséquence de ces données qu'il faut examiner le
dieval qu'on veut acheter pour tel ou tel service. On doit le
considérer dans l'état de repos et en action. D'abord on étu-
diera les pieds comme le fondement sur ieqncl repose tout
l'édifice , ensBÎte le devant, puis la croupe , enfin la tête. On
jagera le tout séparément et dans l'ensenîble. U sera aussi né-
dt, Google
dt, Google
Jî.lô.
Mu/et ' mâle .
'>oi^ic
C H E .351
cesMÎre de chercher i recùBoottre les tromperies auxquelles
on o'Mt naalheureutemeot que trop exposé de la part de cer-
tains marchanda et maquignons.
CheMtWB saunaga. — Suivaiit Gmelio , Pallaa et autret Toya-
genrit <>» trouve encore des chevaux saurages dans les vaite«
déserts de la basse Arable et de la Tartarie ; mais c'est dans
l'Amérique méridionale où ils sont en plus grand nombre.
C'est U que des cheVaux transportés par les Espagnols el
abandonnés t ont muttipUé et ont produit ceux que l'on v
trouve maintenant. Da&s l'Hurope , ÏI n'y en a point. Ses dif-
férentes répons sont beaucoup trop peuplées, et les hommes
ont chassé ces anciens bdtes ou les ont réduits en esclavage.
Ces animaux , dans l'état de nature , août si sauvages , qu'on
ne peut que ' dif&cilemeat les étudier. Quant ji leurs mœurs ,
l'on peut en avoir une idée assczprécise, mi les étudiant dans
les hWa* saorages , dont il existe elKore quelques-uns en Eu-
rope, en Polo^e eteniVossie, et beaucoup eil Amérique.
. Moos savons néanmoins qu'ils vivent en trotfpe , qu'ils ne
#ODt pas aussi beaux que ceux réduits à l'étal de domesticité ;
qu'ils sont, en général, beaocoup plus petits; qn'ib ontla
tète grosse , ftwte ; que leurs éminences osseusies sont trèa-
«aiilantes, leurs ex^émîtés très^écbes, et les poils de leur
corps longs et peu fins ; qu'Us sont très-légers h la courte ,
indomptables quand on les prenddéjà âgés; mais que ceai que
i'on parvient i maîtriser sont infatigablea, beaucoup i^usforli
et plus sobres que ceux de nos races diHnestîques.K. pi. B. 18.
Lies animaux qui les composent , et que l'oli y laisse pour
la reproduction , sont entièrement dans l'état de nature.
Comme ce que l'on connoît de la manière de vivre des che-
vaux sauvages, est entièrement en rapport avec celle des.
cbevanxde ces haras, il est. à présumer que «e que l'on ne
comiott point s'y rapporte également.
Ces animaux, abandonnés à eux-mâmes dans de vastes ptr
turages , vivent en troupes séparées qui ne se confondent
point , qui occupent diacune des parties de terrains , pour
ainsi dire en propriété , et surlesquelles ils ne souffrent point
^'autres animaux. Ces troupeaux reconnaissent un chef mû
«st tou)ours le cheval le plus vigoureux de la bande ; c'est lui
qui conduit dans les pâturages leur course errante ; c'est lu^
qui ie premier tente le passage d'un ravin , d'une rivière ,
d'un bois inco^Mi : parott-il un objet extraordinaire , c'est lui
■qui se chaive de le reomnoitre , qui l'af&onte le premier, ef
jqui donne PexempLe de la confiance, oulejignal de la fuite,
p'il y a quelque danger.
S'il s'expose ainsi le premier aux divers périls pour les
^anima^ qu'il copdoit, il en. est bîea réçOB^ensé par le$
dt, Google
35. . C H E
plaisirs qui ne sont réservés qu'à lui. II est le soltâii an
-toutes les cavales, lui seul a le droit de jouir de toutes leurs
caresses; malheur au téméraire qui riendroit le troubler
' dans ses amours 11 ne respecte rien, et ;1 l'attaque, le con^
bat , le force à s'éloigner , et quelquefois même lui fait payer
de sa vie son audace : le plus souvent, vainqueur superbe, il
baigne l'admettre à sa suite, comme pour être le témoin de '
ses plaisirs. Il ne seroit peut-être pas si généreux s'il pouvoit
réfléchir et prévoir que cet ennemi vaincu aujourd'hui , sera '
un jour vainqueur à son tour, quand un âge plus avancé atira
augmenté ses forces et doublé son courage : heureux s'il peut
obtenir alors la même pitié , et ne pas payer de sa vie les
aAronts qu'il aura fait essuyer à son rivât.
Ces troupeaux n'ont point de lieux de repos fixes ; ils con-
cbenitantAt dans un endroit, tantôt dans un autre; ils choi— -
sîssent un lieu sec et à l'abri du froid ^ au pied d'us rocher -
on sur la lisière d'un bois, où ils pnissenWtrc à l'abri des
vents. Ils redoutent les orages comme presque fous les autres
animaux. A l'approche d'un de ces grands phénomèaes, ils
sont inquiets, agités; ils cherchent les lieux lesplussanvages,
les plus abrités , pour s'y cacher ; et si l'orage vient à éclater
auparavant qu'ils s'y soient retirés , si un coup de tonnerre
violent vient à se faire entendre , la troupe épouvantée prend
la fuite , et ne s'arrête pas qu'elle n'ait trouvé un abri fa-
vorable, DU que la terreur ou l'orage soit passé. C'est dans
ces courses forcées , ou bien quand un ennemi trop redouta-
ble apparoît dans le voisinage, que la troupe abandonne son
canton , pour en aller chercher un autre ; il n'y a guère
qu'une de ces causes , ou le manque de nourriture , qui force
ainsi nn troupeau à aller chercher d'autres pénates.
Les mères qui ont des petits, ne quittent point la troupe.
Les jeunes animaux, presque dès leur naissance ^ marchent
et courent ; et s'il se présente un ennemi , ils sont défendus
courageusement par leurs mères, parlechef.etpar les aujres
mâles de la troupe : rarement il en pérît par la dent des
animans carnassiers. Si l'ennemi est redoutable et qu'ils
n'espèrent point échapper par la fuite , ils se réunissent en
peloton serré et circulaire, rapprochent leurs têtes, présen-
tent .leurs croupes,' et distribuent de redoutables ruades.
Lorsque, au contraire, leur ennemi n'est pas dangereux, on
pour s'amuser , ils forment autour de lui un grand cercle ,
qu'ils rétrécissent successivement en se rapprochant , l'ero-
pêchent de sortir, et finissent par le tuer en le foulant aux
pieds.
Us recherchent les pâturages secs, les terrains fermes,
garnis d'herbes peu élevées, mais fines; ils mangent les
dt, Google
C H E zsi
bourgeons et l'écorce dé plusieurs arbres* et l'hiver, les
feuilles mortes, sèches, les mousses, jusqu'aux jeunes, bran-
ches des arbres, et des fruits sauvages de difTérenles espèces;
Ceux des haras sauvages sont surveillés, dans les cantons
qu'ils habitent, par des hommes qui n'ont que ce seul .em~
ploi, qui sont montés sur quelques-uns de ces chevaux déjà
dressés, et qui ramènent la troupe sur les terres du proprié-
taire, lorsqu'elle s'en écarte. Ce sont ces mêmes houimcs qui
sont chargés de les prendre quand on veut en avoir quelques-
uns. Ils montent achevai, acculent la troupe dans un endroit
dont elle ne peut s'échapper, se mêlent parmi eux, ar-
més d'un lacet de corde. Ils le jettent au cou de l'animal
qui, se sentant pris, semé lui-même les nœuds , et tombe
quand la respiration lui manque. Ces hommes se jettent
slors dessus lui, le garrottent, et lui passent un fort licou.
En Russie, les propriétaires les font amener dans les en-
droits où ils veulent s'en défaire ; et c'est l'acheteur qui lés
fait prendre, et qui les dresse ensuite à sa fantaisie.
Cheval domestique. — Ce caractère presque indomptable
que noua avons reconnu dans le cheval sauvage, est bieli
modifié par nos traitemens. Le plus grand riombre, au lieQ
de cette fierté, de cette vivacité naturelles , ne montre
qu'une crainte servlle, obéit eii tremblant au despote quij
toujours le châtiment â la main, trappe le plus souVeiit sans
aucune raison, et par l'habilude^eule de frapper. Cet atiimal,
que nous devrions considérer plutôt comiHe on serviteur fidèlt
que comme un esclave , et que les peuples nomades regardent
comme compagnon de leurs travaux, est plongé, dans nos '
villes et dans nos campagnes; daOs'le dernier avilissement j
mal noliîTi, maltraité , accablé de travaux, auparavant mfimè
que l'âgé ait développé ses forces ! il passe sa vie dans la dou-
leur , assez malheureux pour trouver dans la pitié avare de
son mahfe , une nourriture suffisante pour réparer ses forces
et prolonger ses souffrances. Malheur à celui ijui conserve en-
core quelques tracés de son caractère allier, et qui se ré-
volte contre des châlimens injustes, il est contraiàt, pat-
mille supplices, à obéir; et s'il s'y refuse constamment, c ert
ùné rosse <pii n'est plus bonne à rien', qui est condamnée & .
mourir. Ce cheval , s'il avoit été bien traité et condnît pat-
des inains habiles , auroit cependant été le plus doux, le plufi
courageux et le plus propre à supporter lès fatigue^.
Tous les chevaux ne sont pas Cependant réduits à Cet état
d'avilissement dont je viens déparier; il en est qui ont con-
servé une partîe de leurs qualités ; d'autres, même ,' qui en
ont acquis que l'on ne rencontre pas parmi les chevaux sau-
vages : c^ sont ces qualités qoi les rendent plus partrcitliéré-'
VI. a3
L:mi,i.d=, Google
354 en E
mest propres h tous les besoins de la société. L'homme, es
réduisant cet animal h l'état de domesticité , l'a donc mo-
&ài , pour ainsi dire , de plusieurs manlëre« ; et suivant l'é-
ducaUon qu'il lai donne , les alimens dont il le Dourrit, et
les pays qu'il le force d'habiter , il ac^é les races si nom-
breuses que l'on trouve sur la surface do glob«, et dont le
plus grand non^re n'existeroit point, si l'homme lui-même
n'eiistoit pas.
HACES DE CHEVAUX.
Cheifaux tattOTts.—Sc comprends sous te nom de tartares
tous les peuples nomades du centre de l'Asie , c'est-à-dire ,-
ceux qui n'ont point d'habitations fixes , qui vivent sous des
tentes -, du produit de leurs bestiaux , et qui , quand ils ont
fait consommer tous les pâturages d'un endroit , vont en
cherdier de nouveaux dans un antre canton.
Nous né connoissons les chevanx de ces peuples que par
les relations des voyageurs qui les ont visités ; et ces relations
sont toutes plus ou moins incomplètes : nous en savons ce-
pendant assez pour juser que , de tous les chevaux , ce sont
ceux qui ressemblent Te plus aux chevaux sauvages : vilains ,
petits, mais sobres et infatigables, voilà leur ^omrail. Si
nous croyons même quelques relations , de tous les chevaux,
ce sont les plus propres à supporter les courses les plus vio-
lentes et les plus longues, sans boire ni manger. Élevés avec
tous les autres animaux de la horde , exposés dès leur enfance
à toutes les intempéries des saisons, k se nourrir de fort peu,
ft k suivre leurs mères dans les courses les plus longues et
es plus rapides , ils deviennent infatigables. D'ailleurs , ceç
peuples , qui ne les estiment que par leurs qualités réelles ,
qui se nourrissent en grande partie de leur chair, ne con-
servent que les plus vigoureux ; les autres ne pouvant pas
(upporter les épreuves auxquelles on les soumet, sont bientôt
tués ou mangés, pour qu'ils ne consomment pas la nourriture
d'animaux plus précieux. Les chevaux les plus vigoureux ,
ceux qui subissent les épreuves données , étant l^s seuls con-
servés pour le service et pour donner des productions , ce«
productions doivent nécessairement se ressentir de la vigueur
des pères et mères , et leur race doit rester une des meil-
leures 1 peut'Ë^e même la meilleure de toutes pour supporter
les fatigues.
Leur éducation n'est point soignée. Abandonnés, pour
ainsi dire , jusqu'au moment où on les prend pour les dres-
j^er,ilâ sont i^lfiule^ et souvent même réûfsi. mais le Tartare
dt, Google
C H E 355
ne leur demande que de courir vite el long-temps , et s'em-
barrasse peu du resie.
Chevaux arabes. — Les chevaux arabes, plus que les che-
vaus tariares, ont dégénéré de la race primitive , et se sont
améliorés par rapport k Thomme. Nous verrons cette espèce
de dégénéraiîon augmenter à mesure que nous nous éloi-
gnerons de l'Arabie , et que nous parcourrons des régions
od le cheval est plus commun , et destiné à plus d'emplois.
Les Arabes , un peu plus civilisés que les Taj-tares , font
déj^ la différence d'un bon cheval et d'un beau cheval , et
tontes choses égales d'ailleurs, ils sauront bien choisir le
dernier : aussi prennent-ils beaucoup plus de soin de leurs
chevaui, les nourrissent-ils mieuï, et habituent-ils d'assez
bonne heure , ceux de leur bonne race , au service auquel il
les destinent, qui est le service exclusif de la selje.
Déjà ces chevaux sont un peu plus grands el plus forts <fue
les chevaux tft-tares ; déjà leurs formes sont plus rondes , plus
agréables, et enfin leur caractère beaucoup plus docile ; et
comme ils joignent à ces qualités presque autant de vigueur,
c'est à juste titre qu'ils sont regardés comme les meilleurs
chevaux du monde pour le service de la selle.
Les Arabes divisent leurs chevaux en deux races : ils nom-
ment l'une kadisckl, c'est-à-dire , chevaux de race inconnue, et
De l'estiment guère plus que nous n'estimons les nôtres ; la
seconde espèce se nomme kochlani ou kohrile , c'est à-dire ,
chevaux dont on a la généalogie depuis deux mille ans. C'est cette
race que les Arabes disent venir originairem.ent des haras de
Salomon , et dont les individus se vendent quelquefois à des
prix si exagérés , qu'on n'ose y croire. On les vanie comme
fort propres à faire, avec une incroyable rapidité, de très-'
grandes courses , â soutenir les plus grandes fatigues , à
passer des journées entières sans nourriture. On dit qu'ils
se jettent avec impétuosité sur l'ennemi , restent auprès da
> leur maître lorsqu'il est blessé ou tué , etc.
On prend , lorsqu'on fait saillir des chevaux kochlani , des
précautions telles qu'on ne puisse pas être trompé sur la
eënéalogie du père et de la mère ; un constate la naissance
du poulain qui en provient par un acte juridique; et toutes
les fois que les formalités prescrites n'ont pas été rigoureuse-
ment exécutées. Le poulain est réputé kadischi , quels que
' soient d'ailleurs les avantages qu'il peut avoir, et il perd en
conséquence considérablement dans l'opinion. 11 est extrê-
mement rare que Les Arabes vendent leurs jumens kochlani ;
tuais ils ne font aucune difficulté de vendre leurs étalons ,
lorsqu'on Lear en offre un prix suffisant , qui est toujours ,
cgmme on L'a déjà dit, «xtremcment élevé.
dt, Google
35G OHE
On peut aroir quelquefois des chevaux de U race Icochlani
â très-^on marché; voici commeDt : les Arabes, encore plus
qtie les autres peuples , sont superstitieux , et ils regardent
ces épis , qui se trouvent sur les chevaux , comme des si^es
de bonheur ou de malheur ; ils vendent souvent à vil prix le
plus beau cheval quand il â un épi de malheur , taudis que
celui qui a un épi de bonheur, quelque défectueux qu'il soit ,
lui est souvent préféré.
hes peuplades d'Arabes , errans ou nomades, faisant con-
(lister lear bonheur dans la possession de bons chevaux ,
sont beaucoup plus attachés aux leurs que les Arabes des
villes ; ce sont pour eux des compagnons plutôt que des ser-
viteurs, et ce n'est qu'avec la plus grande peine qu'ils s'en
défont. Leurs chevaux, quoique moins beaux, sont plus vites ,
plus sobres, et supportent mieux les fatigues.
Chaïaux persans, lares , barbes. — ■ Si de l'Arafcie BOUS pas-
sons dans la Perse , la Turquie et la Barbarie, nous voyons
les chevaux plus nourris , mains accoutumés aux fatigues ,
acquérir plus de taille , plus d'agrémens , et même plus de
force matérielle; maïs aussi leur énergie est diminuée en pro-
portion ; ils ne soutiennent plus aussi long-temps les courses
violentes et rapides, et ils périroient s'ils étoient soumis
quelque temps aux travaux qui sont le partage des races
dont nous venons de parler- En récompense, quelques-uns
ont assez de taille , assez de corps pour pouvoir traîner des
attelages, et rendre un service de plus ^ l'homme.
Chevaux européens. — Les habitans de l'Europe plus civi'
Usés , au moins aussi nombreux , mais rapprochés entre eux
dans un espace beaucoup plos circonscrit que les peuples
dont nous venons de parler, n'ayant point d'autres aiiimauy
capables de faire le transport comme les chameaux et le)
dromadaires, n'ayant point de déserts à franchir pour sç
communiquer, ayant plus de fourrages pour nourrir leurs
chevaux , n'ont pas eu besoin de trouver, dans ces animaux,
une sobriété et une légèreté qui leur étoient inutiles pour les
, travaux les plus communs. Ils ont recherché ceux qui , par
leur taille plus haule , leur masse plus forte , pouvoient tral-^ /
ner ou porter les fardeaux les plu£ pesans ; et l'on a réservé
les plus fins , les plus légers , les plus jolis de ces chevaux
pour le service de la selle. Bientôt on a perdu de vue l'on—
giae de ces animaux ; on a négligé les sources premières
d'oi ils étoieut venus ; on n'a plus considéré les régions qui
étoient les plus favorables pour leur conserver les formes et
la constitution que jeur a donnée la nature ; on n'a plus fait
attention à l'éducation qu'il étoit le plus convenable de
leur donner pour remédier aux înl]<i€ilccs «î'iyi elimat moins
C H E
33;
cliaud , moins sec, fl'one noturiture plus abtMidante , mais,
bien moins stimulante , et qui donne plus de niasse au corps
sans lui donner plus d'énergie , et, peu k peu , le type ori-
ginel est disparu, les chevaux se sont changés en cheyaux
de trait , et fes premiers sont devenus eïtrêmement rares.
Cette dégénération a affecté tous les chevaux de l'Europe
plus ou moins , selon les régions , selon les mesures prises
par les gouvememens pour y remédier, et seloD l'esprit d«s
peuoles. ^
Ôteaaux espagnols, —y Les cheyaux espagnols, dont la taille
est ordinairement de quatre pieds six à huit pouces , et qui ,
à des mouvemens très-souples et des formes Lien prises ,
joignent beaucoup de grâces, de docilité, de courage, de
feu et d'actkin , ont été long-temps les premiers chevaux de
l'Europe ; mais le peu de. soin qu'on prend pour maintenir
la race pure , les rend déjà très-rares , et fait craindre que
bientôt ils ne disparaissent entièrement. L'Andalousie est
la province qui lient le plus à la conserver ; aussi ne dit-on
déjà plus les chevaux espagnols , mais les chevaux andaloux:
Od Tend aujourd'hui jusqu'à a5,oqQ francs un étalon bien
étoffé de cette race pure. Les reproches qu'on fait le plus
communément aux chevaux espagnols, qui, du temps ^cs
Romains , jouissoicnt déjà dVne ' grande célébrité , ti«^nncn(.
plus à l'imperfection de l'éducalion qu'on leur donne , auit
vices de leur ferrure , etc. , qu'à de mauvaises qualité/i réelles.
Les chevaux d'Italie étoient autrefois beaucoup plus ré-
putés qu'ils ne Le sont en ce moment, soit pour le manège ,
soit pour l'attelage. Ceux du royaume de Naples étaient sur-
tout recherchés ; mais ils ont dégénéré, depuis qu'au lieu de
renouveler les races avec des étalons arabes, pu les a croi-
sées avec des chevaux allemands, français, anglais, etc.
Les chevaux allemands n'ont jamais été fort recherchés ;
mais depuis prés de cent ans , on s'efforce de les améliorer,
et on y est déjà parvenu jusqu'à im certain point. La Prusse ,
surtout , au moyen des dépenses qui ont été faites pour avoir
des étalons arabes , turcs, barbes et espagnols , commence
à en posséder beaucoup d'assez h^aux pour être cités avec
éloge , et pour ùonner lieu à des bénélices importaiis.
La Suisse possède une assez bonne race de chevaux de
trait, dont beaucoup d'in^vidussoutdîstinguésparla beauti:
de leur forme , et peuvent servir au cabriolet et au carrosse-
Ces cheyaux sont forts, bien membres, ramassés, sobres,
et tirent leur origine des anciens étalons Italiens.
Plusieurs personnes prétendent que nos chevaux normands
firoviennent de ceux que les Danois amenèrent lorsque, sous
e nonri de Normands , ils firent la conquête d'une portion
i-, Google
358 C H E
An la France. On ne peut se 4îssimuler que ces deux races
ontbeauconp de rapports; mais, cependant, lorsqu'on avoulu
croiser nos chevani avec des étalons du Holstein , les résultats
n'ont pas été heureui. Au reste , le cheval danois est bien
fait , largement étoffé ; ses formes rondes et son trot aisé ie
rendent très-propre au carrosse.
Les chcvaax hollandais sont également bons pour le car-
rosse et pour le trait. Ilâ tiennent, quant aux formes, le mi-
lieu entre les danois et les normands. C'est par les pieds *
ordinairement très-larges, qu'ils pèchent le plus. On ieor
reproche de ne pouvoir pas résister à la fatigue , de manger
beaucoup , et d'être sujets k un grand nombre de maladies.
Cheuaûx anglais. — Les cheraul anglais éloient.^uparavant
leur régénération, totalement impropres à la selle; et les
Anglais venoient en Espagne, et surtout enPrance, acheter
ceux donL ils avoient besoin. S'étani aperçus que le croise^
meni de leurs jumens avec des chevaux arabes , turcs , perses ,
donnolt des productions égales et même supérieures k
celles qu'ils se procuroient chez l'étranger , ils achetèrent
des étalons de ces pays , les accouplèrent avec leurs ju-
mens , et se formèrent , par des croisemens bien dirigés , la
race qu'ils ont maintenant. Ils tombèrent néanmoins dans
un excès qui leur a été nuisible , à force de vouloir des che-
Tauï coureurs et de ne choisir que ceux que leur conforma-
tion rendott plus propres à cette action ; ils ont fait des che-
vaux coureurs, mais qui, comme chevaux de selle , ont des
défauts qne lout homme de cheval ne peut se dissimuler.
" Les plus beaux chevaux anglais , dit BuiTon, sont, pour la
conformation , assez semblables am arabes et aux barbes ,
dont ils sortent en effet ; ils ont cependant la tête plusgrande
mais bien faite , et les oreilles plus longues ; mais la grande,
différence est dans la taille; les anglais sont plus étoffés et
plus grands. Ils sont généralement forts , rigoureux , hardis j
capables d'une grande fatigue, excellens pour la chasse etia
course-, mais il leur manque de la grâce et de la souplesse :
ils sont durs et ont peu da liberté dans les épaules. »
Ce tableau, tracé dans le milieu du siècle dernier, est
encore très - ressemblant aujourd'hui. Les chevaux anglais
sont rebelles au manège , mauvais ^lour la cavalerie , et n'ont
pas, en général, la réunion des qualités qu'on doit désirer
dans un animal de cette espèce.
La régénération des chovaux anglais parott être aujourd'hui
portée à son plus haut point , au dire des écrivains de cette
nation. Depuis quelques années, observoit Georges Culley
en 179^,00 n'importe plus, ouquetrès- peu de chevaux ara-
' ))es,ou autres, enAngleterre: ceux qui élèvent des chevaux de
C H "E 359
race, ayant reconna qu'ils obtiennent une amélioration pi iis
marquée , ea se servant des meilleurs étalons anglais seule-
ment , c'est-i'dîre , des étalons anglais de race régénérée ,
appelés dans le pays chevaux de sans {Blood Hone).
Au reste , le croisement du cheval arabe , ou autre voisin ,
avec i'aticienne race indigène , . et 11 croisement de leurs pro-
ductions entre elles ou avec la même race , ont produit unb
division de tous les chevaux anglais en cinq classes , bien
tranchées et bien caractérisées , qui se conservent en se fon-
dant successivement Vnne dans l'autre.
La première est le cheval de course , résuhat immédiat
d'un étalon barbe ou arabe et d'une jument anglaise , Ai)k
croisée àf barbe 00 d'arabe , an premier degré ou le résultat
de denx croisés an m^me degré , que les Analais appellent
premier sang , c'est-À-dire , le plu* près possible de la souche
étrangère.
Lia deuxième est Je cheval de chasse , résolut du croise-
ment d'nn étalon du premier sane et d'une jument d'un degré
moins prés de la souche. Cette classe est la plus multipliée ;
elle est plus membres que la première , et d'un travail ex-
cellenL
Lia troisième est le rësidtat du croisement d'an cheval de
chasse avec des jumens plus communes , plos fortement
membréea, pltu approchant de la race indigène qne les pré-
cédentes i elle forme le cheval de chaise ob de carrosse. Ce
sont les chevaux de ces deux classes que les Anglais eipor*
tent le plus partictUiérement en France.
La qtiatrième est le cfaeval de trait, résultat du cheval
précédent avec les plus fortes foment de ce pars. Il ya de
ces chevaux tpâ sont de la plujs grande et de la plus forte
taille. Leur moule est , en quelque sorte , celui d'un cheval
de bronxe , et les membres en sont bien fournis. On peut
les comparer aux chevaux des brasseurs de Paris , et ils sont
employés an même service Ji Londres.
La cinquième enfin , qui n'a aucun caractère particulier,
qu'on regarde comme bÂtarde ou manquée , est le résoltat
de tous les croisem^K des classes précédentes avec des ju-
mens communes.
Quelque soit, au surplus, lemélangedetoutes ces classes,
on reconnoil jusque dans les individus les plus médiocres de
ia dernière , l'inlkence du sang arabe , malgré l'état plus ou
moins avancé de la dégénération. Cette influence se fak
apercevoir dans la conlomiation de certaines parties do
corps , ou dans la conservation de quelques qualités.
Les chevanx de course ou de la première classe , sont , en
Angleterre , un objet de luie et de dépense. Mai« s'ils doi>-
i:, Google
?6o C H E
Dent lieu souvent à de grandes folies , s'ils minent quelque-^
fois leurs propriétaires, ils sont aussi, d'un amtte cdté , la
source d'une richesse immense pour le pays, par l'amélio-
ration des classes inférieures qn ils croisent et qai sont ven-
dues à toute l'Europe.
La France , plus que toutes les autres nations, a, en abon- .
dance, des chevaux propres à tous les genres de services ; au-
trefois même, quelques-unes de ses races avoient une grande
réputation en Europe , et il se faisoit en conséquence an com-
merce d'expoilation très-considérable. Ces races, par leur '
mélange avec des races moins parfaites , suite du peu de lu-
mières des propriétaires ou des erreiirs du gouvernement , s*
sont beaucoup détériorées ; ou mieux , le nombre ,des indi-
vidus parfaits qui les composent en ce moment, est considéra-
blement diminué ; mais le type en existe toujours : il ne s'agit,
comme je crois l'avoir prouvé dans mon Instruction surf amé-
lioration des chevaux en France, imprimée par ordre du ministre
de l'intérieur Chaptal , que ^e prendre quelques mesures gé-
nérales pour les relever.
Pour se convaincre de cette vérité , on n'a qu'à passer en
revue les rajces de chevaux que foumissolent ses différentes
parties, et on verra combien de ressources en ce genre elle
possède encore.
La Elandre fournit d'excellens cheraux pour l'agricidtare „
les charrois , l'artillerie et le carrosse. Ceux de Tarrondisse-
ment de Toumay surtout sont d'une forte taille , mais le cè-
dent encore à ceux des environs de Fumes , qui sont d'une
forme colossale. S'il en est , dans quelques cantons , qui
soient inférieurs sous les rapports de la grandeur, ils peuvent,
fiar' des croisemens bien entendus, fiiurnir bientôt d'excel-<
entes espèces.
Les plaines de la fieauce étoient et sont encore labourées
fiar des chevaux entiers duVimeux, du Boulonnais, du Ca-
aisis , de l'Artois , du Santerf e , que les cultivateurs achètent
a deux ou trois ans, et qu'ils revendent à sis ou sept pour ie
service des messageries et des postes.
Ce qu'on appeloit V He-de-France , qui forme aajourd'buï
les départemens de l'Aisne , de la Seine , de Seine ;et-Oise,
de Seine-et-Mame , etc. , donne de très-bons cbevaus de
trait pour l'agriculture , l'artillerie et les charrois.
La ^Normandie a toi^ours fourni d'excellens chevaux de_
carrosse et de selle pour la chasse , le manège et pour les
troupes.
La plaine de Caen et le Cotenlinparoissent être plus parti-
culièrement destinés aux premiers , et la plaine d'Alençon
aux seconds.
dt, Google
C H P 36.
L< pays â'Auge donne des chevanx de trait d'une bonne
tournure , quoique leur tête soit un peu forte et leurs jambes
chargées.
Ces cantons sont encore la partie de la France la plus re—
commandable pour relève des chevaux , les races y ayant «Sté
conservées plus pures , malgré l'introduction qu'on n'a pas
cessé d'y faire, depuis quelques années , de métis étrangers.
C'est à La bonté de ses aboodans pâturages, à l'industrieuse
activité de ses habitans, qui, de temps immémorial, se livrent
à l'éducation et au commerce des cbevaux , que ce pays est
redevable de cette branche importante de son économie
rurale.
• L'Anjou, le Maine, la Touraine et le Perche, élèvent
une assez grande quantité de chevaux de trait et de chevaux
propres à remonter la cavalerie légère; il s'en fait, surtout,
d'excellens , le long de ta Sarlbe et dans les environs de
Craon.
La Bretagne est , après la Normandie , le pays le plus
propre à la moltiplicalion des chevaux; elle fournît k cette
dernière province une très-grande quantité de poulains qui se
revendent ensuite comme chevaux normands , lorsqu'ils ont
acquis du corps dans de plus riches pâturages ; elle donne des
chevaux de carrosse, de trait et de cavalerie. Le cheval breton
n'est pas aussi beau que le cheval normand; mais il est plus
solide et résiste plus long-temps au travail. Le Morbihan a
de doubles bidets, presque infatigables, qui malheureusement
ne sont pas assez, multipliés pour l'usage des postes.
Le Poitou , l'Auûis , la Saiotonge , l'Angoomois , l'Anjou ,
fournissent de bons chevaux pour tous les usages. Ils en sor-
tent ordinairement avant trojs ans , pour aller s^amëliorér en-
core dans les gras pâturages de la Normandie et de la Beauce.
La Gatine , dans le département de la Vendée, avoit quel-
ques haras particuliers qui élevoient d'e^cellens chevaux de
chasse; mais ils sont détruits.
Le Berri produit des chevaux de trait et de troupes, que
l'on peut facilement améliorer.
Le Limousin , l'Auvergne et le Péri^rd, ne peuvent être
comparés à aucune autre partie de la France pour les cbe-
vaus de selle. La race , connue sous le nom de limousine , est
aussi distinguée par la figure que par la vigueur, la légèreté ,
la finesse et la durée. Elle n'est en état de rendre un service
utile qu'à six ou sept ans ; mais elle est encore bonne à vingt-
cinq ou trente. Cette race a été beaucoup altérée dans ces
derniers temps par l'introduction de chevanx étrangers, et
par un service prématuré; mais elle se conserre encore
i:, Google
3Ga C H E
pur* daos qnelqDes rejetons ; et il est très-facile àe la relever
La Guienne, ia Navarre, le Béam, le Condomois, le_
pays de Fois , le Boussîlloii , et quelques autres provinces
voisines , possèdent une excellente race , recommandable par
sa tigaeur , sa souplesse et sa légèreté , et qui se ressent en-
core de son origine espagnole. Les chevaux nafanins, surtout,
jouissent d'one grande réputation pour le man^e et pour la
guerre.
Le Roaergue et le Quercî ont une race de chevaux appro-
chant des navarrins, <jui acqurèrent beaucoup de viguCûr, de
nerf et de légèreté lorsqu'ils sont attendus.
La Camargue a une race de chevaux qui y vit en liberté
toute Tannée , et qui sont extrêmement sauvages. Ils sont
petits, mais vi£s et vigoureux.
L'tle de Corse possède aussi aneexcelleate race de chevaux,
petite , mais très-sàre de jambes et très-forte , qui convient
parfaitement au sol montueus sm* lequel elle vit.
Le pauphiné élève faeaucoi^ de chevaux pour U cavalerie
légère , et qui ne sont pas sans mérite. Il en est de même de
la Franche-Cooiti^. Ceux de cette dernière province sont
pins particulièrement propres k l'artillerie et aux convois.
La haute et basse Alsace ont tonjonrs fourni des chevaoX
propres à la culture des terres , à U cavalerie et h l'artillerie.
La Bonr^t^e , le Bourbonnais et le Nivernais en élèvent
de bons pour les différens services ; mais ceux de la Cfiam-
pagne et de la Lorraine, quoique très - nombreux , sont de
petite taille et n'ont point de figure. Ces chevaux, que l'on
iie connoissoii point à Paris avant i8i3, ont été amené!
à cette époque (faute demeilieurs) peur monter les régiment
d'éclaireurs que l'on formoit alors. Ces chevaux, petits, très-
mal nourris chez les paysan^, ont gagné beaucoup quand ils
ont été mis à la ration militaire , ont fait les rudes campa-
gnes de i8i3 et du commencement de i8i4; et lorsque f'on
a licencié ces régimens, ils avoient résisté aux fatigues , étoient
en bon état, ei beaucoup ont été vendus et pissoient pour
^es chevaux cosaques.
Lès Ardènnes possèdent des races de chevaux bien carac-
térisés , OH faciles it reconnottre , très-utiles à l'agriculture ,
au commerce et à tous les usages de la guêtre. On les appelle
généralementanrîninoû. Ils sont uervenx, sobres, durs au tra-
vail, et du meilleur service. Cette race est très-si^ceptible
d'amélioration.
On voit par ce tableau des f3ieoau% fronçait, que SOtre pays
est >m de ceux de l'Europe le plus susceptible de fournir et
d'élevei' les races les pins belles et des meillenres qualités ;
.,,!:, Google
C H E 363
que , par U nature variée de ses pâtnrages el de son sol , il
est le plus heureusement situé pour établir des haras , prin-
cipal rtioyen , comme on le verra par la suite , de les amé-
liorer ie plus en pins.
Il nous reste à dire on mot des chevaux de l'Amérique : les
premiers qu'elle ait eus lui furent porlës par TEspagne , ainsi '
qu'on l'a déjà dît ; ce n'esl qu un siècle après, que les Anglais
en envoyèrent, dans l'Amérique sepientrion^le. La France
en a aussi foumi^es possessions du Canada el de la Loui-
siane. Le» Antilles en ont eu, â leur tour, provenant des sou-
ches originaires d'Espagne , mêlées avec celles dorlgine an-
glaise on fraitçaise , tirées de l'Amérique septentrionale.
Les chevaux de pure race anglaise qu'on voit actuellertient
dans les Etals-Unis de l'Amérique , ont en général la croupe
plate et carrée , ainsi que M. Bosc l'a remarqué pendant son
séjour dans ce pays; mais ils sont bien faits d'ailleurs, et très-
bons conteurs, lis ont en général les bonnes qualités et les
défauts des chevaiir anglais. Comme on fait peni-âtre antant •
d'efforts dans ce pays , pour améliorer lajiace des chevaux de
course, qu'on en faisoit autrefois en Angleterre, et qu'on s'y
occupe fort peu des chevaux de trait , il est probable qu'il se
conservera lon^-temps , surtout daos la partie maritime , des
chevaux de petite taille et de foible service pour les travaux
agricoles et les transports.
On dit, surtout dans les parties maritimes, parce que les
chevaux de celles de l'ouest , tels que ceux des états de Ken-
tncky et de Tennessee, qui proviennent dn mélange de la race
anglaise avec la race française , sont en m^me temps fort vift
et d'une forAe très- agréable. Je ne doute pas, d'après les
observations de M. Bosc et les renseignemens que j'ai pris,
que les chevaux de l'immense vallée où coule le Mississipi,
ne soient un jour mis an nombre des plus beaux cbevaox de
l'univers ; car les soins que l'on prend généralement pour les
perfectionner, et les Idées saines qu'on y a de la beauté et de
la bonté d'un cheval, idées dues au mélange des Anglais et des
Français qni ont commencé k peupler celte contrée, doivent
produire cet effet.
Les chevaux espagnols on portugais qui ont été transplantés
dans l'Amérique méridionale, ne paroissent pas y avoir dé-
généré ; mais on est fort peu instruit sur leurs bonne* ou mau-
vaises qualités , parce qu'on n'en permet pas l'ettraction , et
que peu de voyageurs en ont parlé : on sait seulement ou'ils
sont devenus sauvages dans les grandes plaines du Brésil, et
du nord du Mexique, et qu'on va les chasser, pour les j;)rendre
viyans, avec de» lacets de. corde , ou pour les tuer , avec des
armes À feu on des laQCCs , comme les bêles fauves , anic[ue^
364 C H E
ment afin d'avoir leur cuir , qui faî( pour ce pays l'objet d'un
commerce 3e quelque importance. ^
Haras. — On a beaucoup écrit sur la question de savoir
s'il dtoit plus arantageux de laisser à l'industrie particulière
le soin de travailler librement à la reproduction des chevaux,
ou si les gouvememens dévoient s'en charger ou l'assujettir à
des réglemens propres à relever les races , etc., etc. Cet ob-
jet , qui n'est ici que secondaire , a été spécialement traité
par moi dans l'instruction que j'ai déjà cit^sur YamèUoralion
descheeaux en France, pubhée par ordre du ministre de l'inté-
rieur en l'an lo, et qu'on trouve à Paris, rue derEperoo,
n." II. Je crois avoir prouva, dans cet ouvrage, que c'est
principalement k la vicieuse administration de nos anciens
haras, qu'on doit la dégénération des races de nos chevaux,
dégénération qui a encore augmenté pendant la révolution,
Ear suite des réquisitions d'étalons et d'autres chevaux de
elle espèce propres à ta reproductioii ; que nous devons
, chercher à relever nos aiiciennes races , en n'accouplant en-
semble que les plus beaux individus , plutôt que de tenter de
nouveaux croisemens qui n'ont jusqu'à présent produit ches
nous que des effets désastreux, par (a mauvaise manière dont
ils ont été dirigés ; que l'instruction , l'encouragement et U
liberté sont les élémens les plus certains pour y parvenir ; quç
deux établissemens de haras aux deux points opposés de la
France , faits par et au compte du gouvernement , suffisent
pour toutes les expériences qu'on jugcrolt à propos de faire
sur l'introduction de races étrangères, les croisemens, et
pour donner l'exemple aux grands propriétaires qui vou-
droient spéculer sur des haras ; que des récompenses doivent
être données dans chaque, déparlement aux propriétaires des
haras particuliers , qui auront mis dans le commerce les plus
beaux élèves, aux cultivateurs qui aurqnt montré le plus de
zèle pour améliorer la race, etc.; que des courses, appliquées
à toutes les allures , à tous les genres de services auxquels on
assujettit les chevaux , doivent être établies dans un certain
nombre d'endroits, et exécutées avec l'appareil propre à y
attirer un grand concours de spectateurs , et k augmenter la
gloire des vainqueurs auxquels on donnera des pnx propor-
tionnés à l'importance de la race qu'ils produiront , et aux
dépenses qu'ils auront été dans le cas de faire , etc. , etc. Je
renvoie k cet écrit tous ceux qui désireront des détails sur ces
objets.
On appelle haras la réunion ou plutôt le lieu de réunion
des mâles et des femelles pour la re production. _
On distingue plusieurs sortes de haras : des haras sauvages ,
des haras parqués , et enfin des haras domestiques.
C H E àG5
i." Lestaras sauvages sont ceux où les animaux, aban-
dopnés à eux-mêmes dans uu espace circonscrit, sont dans
l'état de nature, jouissent d'uae entière liberté, se repro-
duisent sans qile l'homme s'en occu|(e , et enfin n'en sortent
que ({iiand on parvient à s'en emparer pour les rendre do-
mestiques. Ce genre de haras est très-rare en Europe, et l'on
n'en trouve que dans quelques contrées du Nord, Les ani-
maux qui en sortent sont accoutumés à toutes les intempéries
des saisons , sont sobres , légers , durs à la fatigue ; mais ils
se ressouviennent toujours un peu de leur premier état de
liberté; le plus grand nombre est rétif; d ailleurs , il est
très-difficile de s'en emparer, de les dresser ; et dans
ces deux opérations, il y en a toujours quelques-uns qui sont
mis hors d'état de rendre jamais service. Dans la France,
quelques particuliers tfnt tenté d'en créer dans degrands
parcs ; mais leurs efforts n'ont point été couronnés du
succès; ils ont été obligés d'y renoncer. Ces haras ne sont
bons que dans les pays oii de grands espaces de terrain ne
sont point cultivés, et oii les chevaus qui s'y élèvent seuls,
et que l'on y prend, forment une espèce de revenu éventuel,
sans aucune mise de fonds.
3.° Les haras parqués sont ceux où les animaux sont élevés
, dans des parcs peu étendus, mais assez grands cependant pour
qu'ils puissent y développer toutes leurs forces : ces sortes de
haras sont les plus avantageux, ceux qui fournissent le plus
de cbevaux; et quoiqu'ils ne soient point en général aussi
énergiques, aussi durs que les chevaux sauvages , on a l'a-
vantage d'y éleverla race dont on a besoin, ou celle que l'on ,
croit devoir convenir plus particulièrement au sol et au genre
des pâturages; d'ailleurs les animaux, continuellement sous
les yeux et sous la main de l'homme , s'habituent dès leur
jeunesse k vivre avec lui , sont bien plus faciles à dresser ; les
mâles 1 les femelles et les jeunes animaux étant séparés les
jiDs des autres , ne peuvent se battre , se blesser ; et les ani-
maux qui les composent , quand ,on en a besoin , travaillent
aux différentes occupations auxquelles ils sont propres*, .et
rendent ainsi un doidile service.
3." Dans les haras domestiques , les animaux sont presque
toujours renfermés dans les habitations, y reçoivent leur
nourriture, et n'en sortent que pour les travaux ou pour pren-
dre de l'exercice. Ces haras, quoique bien préférables en-
core ans haras sauvages dans les pays extrêmement peuplés,
sont bien moins avantageux que tes haras parqués. Les ani-
maux, accoutumés dans les habitations à une températuw
douce et uniforme , sont bien plus sensibles aux ebangemens
dt, Google
366 C H E
de l'atmosphère , el par conséqaent plas exposas aux mala-
dies qui en sont la suite.
Le terrain le plus propre à un haras parqué , est celui qui
est un peu montueux , sans 1 âlre trop , pour que les animaux
■'exercent de bonne heure à monter et à descendre ; cet exer-
cice leur donne heaucoup plus de souplesse et de Jégèreté
que celui qu'ils preonent sur un sol plat et uni ; il est surtout
nécessaire, si on se propose d'y élever des cheYaui de selle.
Il faut ensuite qu'il suit divisé en camparlîmens ou parcs,
pour que l'on puisse séparer ces animaux., pour que Ton
puisse les empêcher de gâter trop de pâturages à la fois,
enfin , pour qu'ils soient garantis de tous leurs ennemis. Les
Îilus avantageuses de ces clôtures sont celles formées par des
■aies bien entretenues , parce qu'elles sont les plus écono-
miques , et fournissent de l'ombre e^de la fraîcheur aux ani-
maux. Quoique ceux nourris au vert ne soient pas beaucoup
altérés , cependant ils ont besoin de boire de temps en temps ,
surtout dans l'été : il est donc nécessaire qu'il y ait parmi
leurs pâturages quelques pièces d'eau où ils puissent se dé-
saltérer et même se baigner i ce bain augmente la vigueur et
la souplesse des membres, et entretient la santé. L'eau cou-
rante est bien préférable dam les endroits où ces animaux
passent toute l'année , et par conséquent toute la mauvaise
saison dans les pâturages ; des hangars doivent nécesiaSremept lit
Y être établis pour mettre ces animaux à l'ahri des pluies froi-
des el continues dans cette saison , et d'i^n froid excessif, tou-
jours nuisibles quand l'animal n'a aucun moyen de s'y sous-
traire ou d'en diminuer les mauvais effets. Aussi exigent-ils
des soins beaucoup plus grands de ta part de ceux qui les gou-
vernent. 11 est encore à craindre qu'en ne prenant pas assez
d'exercice , ils n'acquièrent pas toute la forcé , la vigueur et
la solidité qulls seroient dans le cas d'acquérir, et que leurs
mouvemens n'aient pas cette grâce, cette hardiesse que l'on
rencontre dans les animaux élevés dans les haras parqués.
Pour remédier à cet inconvésient , il est indispensable d'a-
voir à portée un enclos oà les animaux qui ne travaillent
point encore puissent passer la plus grande partie de la journée
en liberté, et s'y livrer à tons les mouvemens possibles. Avec
ces précautions, ils deviennent tout aussi bons, et plusieurs
prétendentméme qu'ils sontmeilleurs; nos voisins nous don-
nent encore l'exemple i ce sujet. Le plus grand nombre des
chevaux de prix en Angleterre , est élevé à l'étairie , et ,on a
assez généralement reconnu que, dans cette manière d'éle-
ver les chevaux, ils étoient moins sujets à la gourme et k
«Aires maladies contagieuses , qui font quelqueloii de grands
âges dans les pâtures.
i;, Google
C H E 367
On peut élever âea cheTam panonl et sur tous lès teiraÎDs ,
excepté sur ceux qui sont trop humides ou inondés ; il ne s'agit
que d'avoir de l'intelligeuce, du soin et des sources où l'on
puisse puiser de boas principes. En faisant travailler les pères
et Us mères, eo faisant travailler les enfans aussitôt que leurs
forces le leqr permettent, et en raison de ces mêmes forces,
it n'est point de ferme un peu considérable oii l'on ne puisse
(Slerer des chevaux avec quelques avantages. Un travail, même'
Da peu fort, leur est beaucoup moins nuisible qu'un repos
absolu. SI cette venté étoit- plus généralement répandue , un
plus grand nombre de cultivateurs, qu! sont persuadés que les
pères et mères destinés à la reproduction ne doivent rien
faire , se livreroient à l'éducation de ces animaux , et cer-
tainement l'envie d'avoir de meilleurs - chevaux ne pourroit
que contribuer à l'amélio ration de nos races. C'est par le
plus absurde oubUde toutes le* lois de U nature-, que le pré^
jugé contraire s'est établi.
Choix da Animaux pour la reproduclioit , etc.
Lorsqu'on propriétaire désire se livrer à la propagatioa
des. chevaux, U faut qu'il cherche d'abord k se procurer un
étalon qui se rapproche le plus de la perfection. Cet étalon ,
dans la race qu'il se propose de multiplier, doit être exempt
de défauts corporels , de toute mauvaise qualité. On a lon-
guement écrit sur cet objet, sans produire aucun efEet Dtile,
parce que les préceptes indiqués n'étaient fondés sur au—
cune base solide. En effet, cuaque race de chevaux a ses
avantages et ses désavantages, et toutes les fois qu'on en
prend une pour type, on repousse toutes les aiKr.es, peut-
être plus intéressantes pour celui qui cherche à s'éclairer.
Quel est le cultivateur assez dénué de bon sens , qui, en
lisant la description d'an cheval de course anglais, par exem-
ple , ne jugeroit que des jambes fines ne conviennent pas à
celui destiné à labourer les terres fortes qu'il vient de prendre
à ferme ? 11 faut donc se borner à conseiller à ceux qui veu-
lent se livrer à l'élève des chevaux, At choisir pour étalons
et pour jumens poulinières, les individus les plus près de la
souche pure, tant par les formes que par le caractère qui
la distingue p articulière nAit. H n'est pas de propriétaire qui
ne connoisse bien la race clTson pays, et il n'y a jamais qu'une
économie mal entendue qui fasse préférer des animaux. in-
férieurs.
JSos voisins les Anglais, qui, comme on l'a déjà dit, doi-
vent une partie de leur prospérité aux soins qu'il se sont
donnés pour perfectionner (a race de leurs chevaux, savent
qu'Un sacrifice pécuniaire daas ce Cas , n'est qu'une avance
dt, Google
368 C H E
3ui doit uiljtnir rentrer avec de gros iùtrfrês ; aussi, donnént-
3 souvent des sommes éDormes pour le loyer de certains
étalons célèbres par leur beanté et tears bonnes qualités. Par
exemple , on sait que les sauts de l'éch'pse, fameux coureur ,
qui av(fît partout gagné les prix, d'abord portés â vingl^cinq
guinées, le furent ensuite à cinquante-deux parinmenl;
qu'il en a été de même de snapi de chrysoliU, de masque; que
les sauta de ce dernier et de chiilahy, éloient, eu 1776,
de cent guinées, et qu'à ce prix , ils servirent chacun trente-
deux jumens, et valurent par conséquent chacun trois mille
deux cents guinées , ou à peu prés 70,000 francs à leurs
maîtres , cette année.
Une indication générale du bon choix des étalons et des
jumens, est la vigueur soutenue dans l'exercice; et cepen-
dant elle est oubliée paf presque tous nos auteurs. Quelque
beaux qu'ils soient, ils ne doivent pas être préférés, j'ils ne
sont en même temps les meilleurs. La douceur, la docilité,
l'aptitude au travail , sont également dans le cas d'être con-
sidérées; car ces qualités se propagent presque toujours par
la génération.
Le choix varie nécessairement , quant à l'âge , relative-
ment à la race et au genre de service. Les chevaux fins étant
bien plus long-tempsà se former que les chevaux de trait, ïls
doivent être attendus davantage -, et la règle générale , à cet
égard , est de n'employer à la propagation , que des chevaux
et des jumens qui Ont pris tout leur accrofssement. L'expé-
rience a prouvé que des étalons et des jumens trop jeunes
pouvoient donner de belles productions, mais qu'elles étoient
foibles et ne' duroient pas long-temps. C'est principalement
par cette cause que nos races se sont promptement abâtar-
dies. D'un autre côté, ces étalons et ces jumens durent eux-
mêmes moins long-tcmps.
Si toutes les tares, si tous les vices de la conformât ioti
doivent faire proscrire des haras les étalons et les jumens
qui en sont afl'ectés , il est des accidens qnî laissent toute
l'aptitude nécessaire , et ne doivent pas conséquemment les
en faire rejeter; tels que ceux qui les ont rendus boiteux ou
aveugles.
La nature a £xé a'ux animaux une époque fixe pour en-
gendrer, et elle a été basée sur la plus grande abondance de
nourriture que doivent trouver les femelles, ou leurs petits ,
à l'époque de leur délivrance. Cette loi a été intervertie
pour quelques-uns de ceux qui vivent prés de l'homme, et
qui y trouvent toute l'année une nourriture égalettient abon-
dante ; mais le cheval, quoique domestique depuis aussi
long-temps peut-être, s'en écarte peu encore. C'est donc
ordinairement dans les premiers jours du printenups, que
CH E 36,
|ec jameDS mettent bas, et comme elles portent une année
entière , c'est à celte même époque qu'elfes entrent eu cha-
leur, c'est-à-dire, qu'il SlC fait en elles une révolutiou qui les
rend propres à concevoir.
On a beaucoup disserté pour saroir pourquoi on animal
entrolt en chaleur, et comment il y entroit; mais ces ques-
tions , comme toutes celles qui ont trait À l'acte de la géné-
ration , ne sont pas encore résolues. Il suffît ici d'indiquer le
fait, et d'en développer les suites.
Lorsque les jumens sont en amour, elles deviennent fort
inquiètes ; elles aiment à s'approcher des chevaux; elles hen-
nissent dès qu'elles en voient ; elles lèvent leur queue ; le bas
de leur vulve se gonfle, et elles jettent par cette partie one.
liqueur gluante et jaunâtre. Ces signes s observent pendant
quîuze ou vingt jours, et c'est le temps précis ou la nature
demande l'accouple me nt-
' Beaucoup d'auteurs recommandent une foule de précau-
tions pour exciter la dialeur dans les jumens , et la fécondité
dans Pélalon; mais tout moyeu contre nature doit être pros-
crit dans ce cas conune dans tant d'autres. IlsufSt, à cette
époque, d'augmenter la nourriture de l'étalon, ou de la lui
donner meilleure. ^
L'acte de la génération , qu'on appelle la moitié, se fait *
dans les haras , en liberté ou à la main.
Dans la première , Tétalon est lâché dans le parc avec les
jumens , et il les saillit aussi souvent qu'il veut ; on retire les
]umens à mesure qu'elles cessent d'être en chaleur.
Cette méthode, qui est la naturelle et la plus certaine
pour la fécondité , a quelques inconvéniens , prmcipatement
pour l'étaion qui s'épuise" inutilement. On peut les prévenir
en mettant l'étalon dans un enclos, et en lui lâchant succes-
sivement les jumens qu'on veut qu'il couvre. En lui en don-
nant ainsi deui par jour, qu'on Ifi feroit successivement re-
passer si elles n'avoient pas d'abord conçu, on rempKroit
parfaitement le but Aussi est-ce la méthode qui doit être
préférée.
Dans la monte à la main ongarrotte la jument par la tête et
par les pieds, on l'attache entre deux pieux de manière qu'elle
ne peut se remuer. On amène l'étalon. Ou conduit enfin tous
ses mouvemens, comme si la nature ne saroit pas le guider
dans cette grande opération à laquelle elle incite tous les ani-
maux.
On a prescrit de jeter, après la monte, de l'eau froide sur
la jument ; de la faire trotter , de la frotter avec de la paille , .
elc. ; tous procédés aussi ridicules les uns que les autres. 11
£iut, au coatrùre, larentrerdans l'écurie, et l'y laisser tran-
dt, Google
370 C H E
quille aa moins pendant qnelqacsheures, pour qae ta concep-»
tionne sohpointtroublée.
Les-Écrirains ont fixé de TÎngt à trente le nombre des ju-
mens qu'oo pouvait donaer par monte i chaque étalon : tnais
ce nombre doit itre subordonné à l'âge de l'étalon, à la nature
de sa race , on au serricc qu'on se propose d'en tirer. On sent
en eBÏEt, qu'un cheval, ienne on Tiem, doit être pins ménagé
qu'on dans la force de l'âge ; qu'an cheval fin demande des'
précautions snpérleures à celles d'an cheral de trait de peu de
râleur.
Jjt premier signe qui annonce qae la jument a conçu on
qu'elle est pleine , c'est la cessation de la chaleur. Ceux qui
lui -succèdent sont l'amplitude du ventre , qui descend en
nrfme temps que la partie supérieure du flanc se creuse.
Le moyen de s'assurer de la présence du poulain avant -
le sixième mois, c'est d'introduire la main et le bras, bien
huilés , dans le fondement de la mère , et de tâter si la ma-,
trice est pleine ou non.
La durée de la gestation n'est pas plus certaine dans la ju-
ment que dans les femelles des autres animaux. Elle porte
cependant assez généralement son poulain un an; c'est-à-
dire, qu'elle met ordinairement bas aans le douzième mois ou
aU commencement du treizième.
L'état de plénitude ou de grossesse ne s'oppose point au
travail des iumens, il est même utile de tes occuper; mais on
doit les ménager, les bien soigner et les bien nourrir.
. Les jumens pleines doivent Être placées plus au lai^e
dans les écuries. 11 est même prudent de supprimer les
barres.
Un travail forcé on trop fatigant , des coups sur lea
reins, sur ie ventre, des heurts de brancards ou de li-
mons, ou contre des portes, d'écurie, une boisson trop
fraîche, etc., produisent quelquefois l'aronement. Les ju-
mens d'an tempérament lâcbe et mou, celles qui ne font
qae peu ou point d'exercice , y sont plus exposées que les
autres.
Il est des jumens pour qui l'avortement est sans consé-
qoence ; mais il en est aussi pour qui il est une véritable
maladie. Lorsqu'il est difficile , il faut aider arec la main
la sortie du foetus et de ses membranes, et fortifier la mère'
par une ou deux bouteilles de vin ou de bière. Lorsqu'il
est accompagné de putridité, on doit , après qu'il est ter-
mina, faire, dans la vidre , des injections avec une iniu-
sion de plantes aromatiques , aiguisée d'un peu d'eau-
de-TÎe on de vinaigre. Enfin, lonqu'il est suivi d'une pro-
dt, Google
CHE 3yi
jtlCiioii de lait , H fm&ra traire la )timent pe^^ '^tque
temps.
L'acconcheinént Oti la'Aâse-bés des jiïmetis est prédqne
toujours sans accident. LVpôqaé de son arriviéé s'antt'oDcb
DOD-senlen*nt par le ventre qui tombe ehUtreitiefif l-{ par
l'amplitude des mamelles , mais encore par Kengoi^HeiJt
des jambes de derrière, par la dilficnlK dl: ^tnârchet , par
l'agitation continuelle, par le goti^émient de ta ttrirë; par
l'écoulement à'une humeur séreuse .rouge âtre , etc. Aldrs ta
jument doit BtTe laissée libre dans utae écurie tsseit^aMe^
garnie d'une litière épaisse et sèche , et bibn st gaf-dër ïi Ui
donner des bredvages et des alimens iinusîtés. Tout aà plus,
si elle est éonstipée , se penrttttra-t-on de lin doiinët- tW oti
deux lavemens d'eau tiède , ou. de lïri rétitér les txdrëOtttia
arec la main huilée.
La jument pouline debout on corichée , et n'a beïoin dli
secours de rhomnle ni dans Ion ni dans I iutre cas. Le tOr-
doD ombilical se rompt ordîitaireittent lors de )a IdHié dti
poulain , si la jument est debout, 6t> lorsqu'elle se relfevé , si
elle est couchée. La «ecbusse que cette rupture occdsione ,
facilite la sortie de l'ârrière-faix ou du délÎTre.
Si la niptlirb n'a pas lien nature lleihent , la jument itldché
le cordon et le coupe. Elle mange aussi, à l'exemple désl^-
méllcs des autres aniihaux, le déUvre.
Il suffit , après la mise bas , de bouchonner , de rouvrir la
jument , et de lui donner quelques scaus d'eau blanchfe d<-
f ourdie; si elle parolt fatiguée, on lui donnera une ou deux
outeilles de vin ou de bière. It est important de ne pds la
tourmenter. On doit la laisser seule et tranquille. •
La jutnent qili a mis bas doit être bien nourrie , et elle pept
fecommencerà travailler ail bout de htit) jours, et itiëtde plus
tôt , sans inconvénient.
Aussitôt que le poulain est àê ; sa mère le lèche , pôvr le
difbarraïsèr d'Unfe espèce de crasse visqueuse qiii l'encroûté
5our ainsi dire. 11 essaie d'abord de se meltré sur ses pieds
a quel4uefois dé la peine à réussir , cependant ordmaire-
fdent il y parvient pourpeu qU on l'aide. 11 cherche ausiitOt
la ntametu dé la mère. On peut entore l'aider datts cettfe
recherche ; et il est bon , lorsque c'est un premier h^^ tlfe tenit-
là mère , qui eSt plus ou moins affectée doùlourebsemétit rft
la première siiccion.' ■
C'est un préjugé qUe de né pas làisJiér tëlér âii p'àiiiim tt
prejhièt tait, çui est séreux et destihri à purger h iiii^àiilinu:^
B'ilparphfolble et ne tette pas, on peut lui donner un peu d^
vin eta'éatl dégourdis, ou traire la mère, ellrn firtrè avdler
le Idit. C'est kikeiUeur de tous les remèdes. Il fa(it'â''jùQçurft
i:, Google
a^a C H E
le leair chandeuent auprès de sa mire , et ne le point toiir-^
menter.
XjC poulain peut suivre sa mère quelquesjours apr^ sa nais-
Bance , soït au piturage , soit au travail. Il tette chaque fois
qu'elle s'arrête ; mais quoique souvent on en ait ^u faire plu-
sieurs centaines de lieues de suite , à sis lieues par jour, sans
incODvésieas I on sent qu'il est bon qu'il ne marche qu'àpro-
. portion de ses forces. On doit donc éviter de longues traites,
et surtout des traites rapides à la mère.
Si quelque accident empêche la jument de nourrir son
Soulain, on peut l'élever sans téter, avec du lait de jument,
e vacbe ou de chèvre. Où l'habitue aisément à boire, seul. 11
suftt, conuneaa vea^rde lui mettre le doigt, ou un chiffon
trempé , .dans la bouche.
La jument qui allaite et qui travaille, doit être bien nourrie.
L'économie, dans ce cas, est une véritable perte. Le lait agit
être abondant, et il ne peut l'être qu'autant qu'une iiuurri-
ture abondaote en fournit les élémens.
A deux mois, le poulain commence à manger des alimens
solides, soit ^ la prairie, soit à IJ^curie. Dans ce dernier cas,
le fourrage qu'on donne à. la mère , et daifs lequel le petit
s'amuse à chercher quelques brins , doit être fin et délicat
autant que possible.
On sèvre ordinairement les poulains à six on sept mois; et
pour cela, ou les séquestre peu à peu de leur mère, en aug-
mentant leur nourriture.
Le poulain sevré k l'herbe , n'a besoin d'aucun change-
ment dans sa nourriture. Celui sevré à l'écurie, et qui n'est
ÎiS encore accoutumé augrain, exige quelques méoagemens.
I ne faat pas d'abord lui donner l'avoine ou l'orge entières,
mais concassées. Il sera bon aussi de lui faire boire de l'eau
blanche, etc.
- Le son est une mauvaise nourriture pour les poulains ; en
conséquence, on abandonnera aux cochons ou aux volailles
celui qui a servi à faire de l'eau blanche.
Les poulains élevés à l'écurie ne doivent pas séjourner sur
le fiimier, sous le prétexte qu'ayant encore les pieds tendres,
ils seroient tàtigués sur le pavé. Cette mauvaise méthode, qui
est suivie dans beaucoup d'endroits, est peut-être la seule
cause de la mauvaise construction des pieds de beaucoup de
chevaux. If faut les accoutumer de bonne heure , non k être
étrillés et bouchonnés ,- leur peau trop tendre souffriroit de
ces opérations , mais à être brossés au moins tous les deux
jours.
On ne mettra ensemble, autant qu'il sera possible, dans les
pâturages, que des poulains de même âge. On les séparera
dt, Google
C H E ' 373
<lès qu'on s'apercevra qu'ils sentent leur sexe. Alors on les
attachera; mais pour les y accoutumer, 00 leur mettra, quel-
ques jours auparavant, le licol seul et sans longe. Us exigent
d'être surreillés dans les premiers temps qu'ils sont attachés y
parce qu'ils se tourmentent beaucoup , et qu'ils peuvent se
tuer ou s'estropier par suite des efforts qu'ils font pour se
mettre en liberté.
Plusieurs auteurs recommandent de saigner, purger, më^-
dicamenter tes poulains et leurs mères lorsqu'ils quittent les
pâturages panrrentrer à l'écurie ; mais toutes ces précautions
sont dangereuses , la nature est le meilleur médecin ; une
bonne nourriture et un exercice modéré est ce qui leor con-
vient le mieux.
De rage auquel ranimai dok tmfaiHer. — L'âge auquel on
doit assujettir un cheval au travail , ne peut être filé d'une
manière absolue, parce que cela dépend de la race , du cli-
mat et du genre de service. En principe général , il ne faut
pas les faire travailler trop jeunes. L'époque de la cessation
de la croissance est assez généralement celle- qui doit servir
de terme moyen ; mais on gagne toujours à ne ta pas devan-
cer ; les chevaux en seront plus forts , de meilleur service ,'
et dureront plus long*temps. Il est de faitqae c'est çrincîpa-
lement parce que l'on a trop suivi la méthode contraire en
France , qae l'on en voit chaque jour diminuer le nombre et
altérer la valeur intrinsèque. Un bon agronome ne cherchera
donc jamais à mettre au travail , avant trois on quatre ans,'
les poulains de race commune , et avant cinq ou six ans ceux
de race fine. Il les accoutumera lentement au service pour
lequel il les destine, de manière à ne pas les rebuter, comme
cela arrive souvent lorsque dt l'extrême liberté on les fait
passer subitement à un travail forcé et à l'excès des mauvais
traitemcns. En conséquence, les chevaux de selle porteront
d'abord de temps en temps une selle légère , puis on leur
mettra un bridon. On les habituera à se laisser toucher toutes
lesparties du corps sans fuir, surtout àlcver les jambesen
arrière lorsqu'on les prendra à la main. A trois ou quatre ans
on commencera à les monter quelquefois, d'abord sans les
faire marcher , ensuite en leur faisant faire quelques pas.
Toujours il faudra s'arrêter dès qu'on s'apercevra qu'ils s im-
Iiatientent, et les bien caresser lorsqu'on les approchera ou
orsquVn les quittera.
Moyens d'instruire les Ckaïaùx. —Le cbeval qui, par sa gran-
deur, sa force et sa fierté , parott devoir être indomptable ,
est à peine accoatumé an mors et au hampis , qu'il se prête
h tout ce qu'on exige de lui. Il fléchit sons la main qui le
gouverne , ne se rerase à fién , se sert de .toutes ses forces p
i:, Google
i,(. CHE
sVxcàde vtktxe soavcst, et meurt pour mieux pb^ir. C'est
snrtoat au mvaé^ qu'il montre son admirable docilité. O4
tcouve dans EUeç et d4^s Pline , qae toute la cavalerie des
Sibantes étott dressée à danser au son d'une symphonie.
X>es PerteB apprenffient ^lu leurs à s'accroupir lorsque le ca-
valier vyiiUût les monter. Quelques chevaux turcs, sur l'ordre
de leurs maîtres , prennent à terre, avec les dents, udç mas-
sue, lise houssine , Un Ei^re , et le leur présentent. I^es Nu-
mides cttwoiem à ou sur les leurs , et en étoîent obéis
comme no«a le spmmes par nos chiie^ Nous ^vous vu des
Cosaques en conduire avec un simple licou , sans bride ni
bridon , sans rien qui leur passât da;^ la houcbe ; enfin ,
aujourd'hui , fie voyons-nous pas des chevaux dressés à faire
tsutés les choses qui vi,enaent d'être rapportées , et beau-
coup d'autres encore plus iucroyaltles ? et il n'est personne ,
dans les diverses, capitales de l'Europe, quin'ait pu apprécier
ptH- kù-mëuue )'i«telligence \e. ceux d'Asliey et de Franconi,
Mas ce a'eït paa s^^is peine et sanseuorts qu'on y par-
vient ; il est des chevaux d'^n caractère intraitable , et qui
exigent des précautions infinies ; les caresses d'un côté ,
la pcivAtian Aii wwmeîl *t de nownlure de l'autre, du(
pain et du sucre , sont en génécal les moyens de les sou-
mettre, siirtont potu' les«heva«:^ presque sauvages qui n'ont
point été habitués dans leur jeunesse à l'boqame , et à co&r
^îtra s« puiassACe.
Ijbs dievaux communs qUe «pus élevons pour les labours
et Us <^rrois,,ne sojM pa^.très-dii&ciles, à dresser pour leur
emploi. Ces travaux , qUAnd ils sont sagement dispensés , ne
pouvant pas nuire aux jeunes animaux et aux forces qu'ils
doivent acquérir avec l'âge , on les y soumet de très-
bonne :beure , auparavant , pour ainsi ,4ire , qu'ib aient
)a connoâssaoce de toutes Leurs forces , et qu'ils prissent les
employer dans, des défenses dangereuses 1 ii^s'y ^coutument
ainsi insensiblement , et quand ils sont piarvenus it l'âge oà
ils ont toutes kiirs forces , ils. ne font pas difScuIlé de les
employer à des travaux accoutumés. I)'ailleurs, ces ani-
maux , par lêUr genre de service , ne mettant point en
danger là Vie de rbomme , il n'exige pas d'eux la réunion
de toutes les connoissam^es et de toutes les qualités qu'il de-
mande aux chevaux destinés au SQrvij;e de la selie.
Les chevaus d'attelage exigent un peu plus de soîn ; mais
comme lenrgenrê de service est k peu près le m^me que
celui des cbextux i4e trait , %\ que , dis leur jeunesse. , ils y
soDtégaleiiieath^itUiél, leur éducation est fort facile \ il n'y
à que Icfl viefix cikevaut ^ui ont U>uiPH''s été au serri,ce de la
^Ùe ^ «iig$nicf «clqwi «fipfi. ; «iicore .avec on ^vf. ie pa-
dt, Google
C H E . 3^5
tîeace et de bons traîtemeiu, en rient-oniibout: musce
n'est qnelqnefob p» sans beaucoup de peines ; quelques cLe-
vanx même s'y refusent constamment.
Le dkeral que l'on destine au senrice de la selle , demande
beaucoup pins de soins pour son iustraction ique ceux dppt
nous venons de parler. Comme ce service eùge un ^and
concours de forces , et que l'on ne peut pas y soumettre de
bonne beure les animaiu , sans les fatiguer beaucoup , sans
nuire an déreloppement de cet mêmes forces , on est obUg^
d'attendre que I animal ait toutes celles qu'il doit avoir ;. par
xette raison, il est plut lon|;-temps sans être soumis à la puis-
sance de Tbommc'; il a beaucoup plus de forces pour se dé-
iendre, et son éducation exige beaucofn plus de soîn^, et
des soins bîeomienx entendus. Cet nt,4ten>9M¥beauc<Mip
Elas d'iétudes que Ton ne pease , et le pe^ de chevaux agréâ-
les Jiinanîer que r<m rencoatre , est bien une preuve suffit-
Bante de ce que favaitce.
L'art de dresser nn cheval coaeiste ^ lui faire comprcn--
dre ce que l'honime lai commande , et ensmte i le rendra
obéissant à tous ces cosamandeinens. L'animal , pour êti^
regardé c*»me bien dressa , d«it donc , pour ainsi dirç , ^ire
toujours aux écoutes de ce que veut te cavalier , et l'exécuter
.aiusitât le coaimaadement. Je vais donner aussi brièvement
que poesibic , la méthode que je crois la plu* avantageuae
pow faire parvenir le cheval À ce degré d'obéissance.
Ob habitue d'abord le cheval à souffrir la selle , la bride ,
le bridon , k se laisser facileaaent approcher par l'homme , 1
ne pas le craindre , etc. Tout cela estr^ffaire de fort peu de
temps, quand on emploie les caresses et tes bons traitcmeiM;
conuae les chevaux de selle , ceux de race , j'entends , ne
doivent conmeucer h être montés qu'à l'iap de cinq aaft ,
si l'on veut en jouir longtemps , on a tout le temps uécea-
saire pour h:s accoutumer à tout cela ensuite.
Premièral«Ç9aa;extKÛ:tàlalonge. — On passe uabridondaw
La bwicbc 4aL)finae cheval ; on lui pose un caveçon par-dessus ;
on y attache une longe assez tonguct et l'on fait exercer le che-
val aubim de stn. Cetexerckoese fait dans ua manège ou dans
vmt plaine ; mais le manège vairt beaucoup mieux; l'aoiwal
ne peM point s'y défendre conme dans une plaine , ni s'é-
chapfwr de la main de la personne qui le tient Voici les
avantages qui résniteat de cet exercice. L'animal a toujours
la lêle towrâée du cdté de la personne qui le guide , et la
voit tonjoiwfl , et il s'habitue à ne s'ocoqter que d'elle seule,
jk suivre tons ses mouveuens , et it lui obéir au moindre
signe- 4e la vois ou de U main arptéc de la chambrière. De
dt, Google
3,6 • C H E
plos, l'animal o&ligé d'aller toujours en ronil , alternafir»^
ment, BUT chaque càli , et autant sur l'un que sur l'autre r
acquiert pluf de souplesse , plus de facilité k tourner , plus
'tté" ^ïce ,- plus d'aisaDce dans ses allures , et par suite plu»
'd'assurance e( plus d'aplomb. Quand le cheval commeuce y
qu>î('rië sait pas encore ce qu'on lui demande , craignez de
le frapper; les ' mauvais Ira îiemen s le rehutent , et souvent le
-^t'entpÔin>' toujours; laissez-lm passer son premier feu, en te
faisant tourner d'abord à la main , et ensuite éloignex-TOOS
'Buccéssivëirieot de plus en plus de lui , -en ayant soin de pré-
venir, ^tànt'quc possible, les écarts qu'il roudroit tenter de
"laii^', '^r une légère secousse de la corde du caveçon.
- ' -Le'gi'aBa'art d&H'homme de cheval ne consiste pas tant i
'corrigëfraT^ïnat des fautes qu'il fait, qu'àprévenir ces mêmes
fautes, en lui Ôiatitl tous les moyens d'en commettre : a-t-il
bien trotté ^<rti marché , ou même galopé ? arrétez-le , faitesr
le venir au milieu du cercle , Qattez-le , donnez-lui un pen
'de pain ou de sucré , et Tecommencez à le faire tourner de
l'autre côté ; accoutumez-le petit à petit À prendre telle on
telle allure que vous désirerez. S'il va le galop on le trot , et
que votû vouliez qd'it n'aille que le trot ou le pas , en se-
couant la corde ,du caveçon , vous ralentirez sa marche , et
le ferez changer de pas. -Aussit^ qu'il a obéi , lors même que
vous voyezqu'il va obéir, cessez, et sitAt qu'il a fait quelques
pas à cette nouvelle allure , arrêtez-le et caressez-la ; s'il va
trop doucement , montrez-lui la chambrière , et souvent un
mouvement seulemeat de la main qui le porte , ou an léger
appel de lai bouche , sufSt pour le faire partir du pas au trot
et du trot ^an galop.
Les premières leçons doivent être très-courtes, et l'on doit
les prolonger k mesure que le cheval entend mieux ce qu'on
loi demande : ose caresse à propos fait plus d'effet que tous
les châtimens ; le cheval ne fait pas ce qu'on loi demande ,
on parce qu'il ne le comprend pas , ou parce qu'il ne le
peut pas; et dans l'un et l'autre cas , le chttiment ne lui ap-
prend rien.
Aussitôt qu'il commence à entendre ce quevous lui deman-
dez, mettez-lui la selle, et successivement nnbridon, un doÎN
ble bridon , et enfin la bride armée d'un mors très^oui.
Levons des pUiers. — Votre chsval est-il bien docile aux
leçons de la longe ; ses épaules et ses hanches sont-elles
bien assouplies ; ses allures sont-elles libres et franches dans
un cercle raccourci ; s'embarque-t-il franchement du pas an
trot , et du trot au galop , et repasse-t-il bien du galop aa
trot , et du trot au pas .'* vous avez déjà fait beaucoup : vous
avez gagné une obéissance prompte et facile ; il s'agit main-:
dt, Google
C H E 3,,
tenant d'exiger on pen pins de l'annnal. Quand ce premier
exercice est fini , on t'attache tout seUé et bridé entre les
deux piliers , pris par les deux langes du cave^an. En se
plaçant derrière , on lui apprend avec la houssine à fuir ces
coups , en le faisant marcher toat doncement d'un cdté , puis
d'un autre. 11 faut aller, dnns cette opération, le plas dou-
cement possible : le cheval , dans ce cas , De pouvant ni re-
culer , ni avancer , peut facilement prendre de l'humeur , et
. c'est ce qu'il fant éviter; quand il commence k comprendre
ce que l'on vent de lui , alors on lui donne un peu plus d«
liberté dans les piliers , afin qu'il puisse agir plus fi-an-
-chement.
Pendant ces leçons , on ne doit pas négliger celles de la
longe , et il faut les continuer ensemble , jusqu'âr une par-
faite connoissance de la part du cheval , de tout ce que l'on
e.xige de lui ; ce qui n'est l' affaire que de quelques jours, quand
on s'y prend sagement.
Leçons à la lange , aoer, un homme en selle. — Arrivé k celte
époque , il ne faut plus-faire difScnlté de mettre un homme
en selle ; mais il faut choisir une personne sage et solide à
cheval, afin , que l'animal n'en soit pas tourmenté , s'il lut
arrive de se défendre ; ce cavalier ne doit pour cela avoir ni
éperon, ni bride ; un double bridon on un simple bridoti
même suffit : encore le cavalier ne doil-îl pas s'en servir ,
auparavant que le cheval ne soit bien persuade que celui qui
est dessus ne |ui veut aucun mal , et qu'il s'^en laisse facile-
ment approcher et monter.
C'est alors qne le cavalier commencera à se, servir du
faridon. 11 raccourcira doucement les rânes , afin que le che-
val s'accoutume peu k peu à sentir la main , et à s'y laisser
conduire. Mais il faut que le cavalier prenne bien garde d'in-
commoder l'animal , surtout lorsqu'il se servira de la bride.
Il doit agir avec beaucoup de prudence et de discernement ,
suivant le plus ou moins de sensibilité de l'animal ; puis selon
l'obéissance qu'il marquera , il le caressera , le flattera , et
le renverra à l'écurie.
Toutes espèces de leçons , dans les commencemens , doi-
vent être courtes , et suivies de qaelques friandises : il ne
bat pas rebuter les chevaus ; ils ne comprennent plus ce qu'on
leur demande , si on les châtie alors mal àpropos, et ils per-
dentane partie de l'assurance qu'il s doivent avoir, deviennent
craintifs, etc.
Quand le cheval souffre la main ; quand il prend on appui
ferme et léger, et se laisse conduire facilement au gré du
cavalier ; quand celui-ci Tembarijuie franchement aa trot ,
dt, Google
z,a C H E
au galop , et qu'il Ic reout facilement it l'allure qu'il vent , it
est k propos qu'il cbercbe à le faire ob^ir à la pression du
^as des jambes , et À le faire ranger ainsi d'un côté ou d'un
autre. S'il s'y pné^estA facilement , il Iç lui fera sentir par
ies caresses , et l'eittretieiidra dans cette cadence -de temps
en temps , pour l'y habituer peu à peu.
S^aai entre ùs oiiien • wee un homin4 en. teSt, •— Sï le
cheval se compreiid pas ce qu'on lui demande , il faut le
remettre dans Ifs plUera ; et ea même tewpi que le cava-
lier lui approche la jambe d'un côlé, il lui fait l^rement
sentir la, houssine dé <e c6lé; s'il en est même b<soin,
l'homme qui tient la chambrière |ieut l'aider en même temps
de cet instrument : au moyen de ces leçons, l'animai s'habi-
tuera vile à obéir à la pression du gras de l'une et de l'autre
.jambe, et en mâioe temps à fuir la gauJe avec promptitude
et facititf^. Ces leçons doivent être coniinuées jusqu'à ce que
le cheval y obéisse, pour ainsi dire, sams.s'en douter.
iiegonspour agprendre à obéir aux talons. — C'est alors que
pour l'emharquqr au galop on lui fait sentir pour la première
fois les talons. Si cette nouveauté l'oblige de se défendre , U
ne f^ut pas redoubler des éperons, mais bien loi faire peur
de la chambrière- Voici ce qu'il faut faire : On laisse le
chevcd se remettre , et, en cbemioaot au pas, au moment où
le cavalier fera un ^^ui ferme de la main et lui fera sentir
Içs éperons pour l'enwarquer au ^alop , un mouvement de
la chambrière , ûu même lU léger coup, le forcera à partir
auparavant qu'il ait fait une défense. Si on pratique cette
leçon avec intetligence , le cheval connottra bientôt qu'il
faut qu'il farte k la pression des talons , et il le fera
franchement : le plus souvent même îl n'attendra pas qne
les éperons le touchent , quand il se sentira serrer entre les
deux, gras des jambes, en répétant cette leçon de tempi! en
temps et approchant alternativement l'un on l'autre talon ,
et en même temps Ia gaule dn même côté , il s'accoutumera
' peu à peu à obéir et à se ranger d'un cAlé ou d'tm autre ,
selon qu'il se sentira serrer à droite ou k gauche. Hientdt
i;n{|me il fuira les talons avec liberté et grâce, larsqs'en faii
approchant le talon d\in cAté , mi hii tiendra ta tête ferme
e\ un peu tournée de l'autre câté. 11 ae faut jamais serrer
brusquement les talons à un cbevid : on approche graduelle-
msnt la jambe , et le plus ordinaire ment m cheval bien
dressé obéit auparavant tf atoir senti l'éperon ; «i Voà agi(
différemment , le cheval perd sa finesse et n'obéit pJu». Les
épcrtms sont un cMitiment dcmt U faut êlrè \e plus a«r«re pos-
siMe , qu'il faut métiMer poar le setrower au besoin ; en
gêné pal, t'animai qui ofc^it par douceur, tb^it mieur:. et ïtoc
d=, Google
C H E 3,5
bcaocoop plui de grîce , que celm qui ^'obélt que n«r
crainte et par cbâtîment.
Qoand le cheral est parrenu i ce point, op Le fait monter
dans ttfi maoé^e ou dans un enclos en liberté , et 4 chaque
leçon, le cavalier doit exiger de lui tout ce qu'il aait faire; et,
s'il se refuse k quelque chose, il doit recommencer les leçoD*
qne nous venons d'indiquer, iiisqu'Ji ce que l'animal n'eu ait
plus aucun besoin.
La meilleure méthode, à ce qne >e pensç , de dresser les
chevaux de selle, est celle que je viens d'îndiqqer; c'est à l'homT
ine|nstruitàenfairenii&ageet|irude^tusage;ilparviendrasaiu
danger pour sa rie , sans lisque de tai'çr eu aucune manière
J'fnimal, i di^sMr les plus a^urages ausorrice (e plus agrâahJe
qu'ils puissent rendre À l'homme : ç'eat encore à lui ,
4ès les premières lejons , ^ iuger ce que peut fiù.re l'animal
qui lui est confié,et à n'en exiger que ce qu'u peut en fUeadre,
L'ait du mad^^e s'étend beaucoup plus loia ; il exige , des
jtitnna^, l'emploi de toutes leurs forces pour différeas exer-
fices dans lesquels on voit leur vigueur et le^r ohéissaQce
dans tout leur jour, et l'adresse du cavalier dans tout son
^dat; mais cet article est d^ji long ; nous «von& indiqué Ig^
ce qu'il est îjadiapensqhie d'tpprendre i an ok^vÀl de selle ,
pour es faire un animal i^lc et m^e agréal^le , nous B«q«
arrêterons 1^
Soiaa qiu Cou doit aaoir des c&eMWo^ --- On a d^)à vu les
soins que quelques peuples ont de leurs chevaux, et on les a
sans doute trouvés exagérés; mais si on peut en blâmer l'ex-'
ces , il ne faut pas croire pofic cela (pie cas auju^am doivent
<tre abandonnés à la nature, lioraque nous exigeons d'eux im
genre de vie et des travaux anaqi^la elle ne leâ 9 pas as-
treints.
L'homme civilisé a b«3oin qUi* set eLreraut soient cM>st^^
«hem auprès de lui \ ainsi il ne p«ut que ^ aren^çni, les laissée
en liberté paitre dans les chÂmpâ et dai^ les boi^. IL a donc
fallu qu'il les logeât dans des enceintes, ou mâme d^os def
bâtimeni où il pHt les preo^ à «baq^e instant , et oà ilf
fussent en sAreté ; il a donc faUumi'ilsechftrgeâAdetesiwujr-
fir et de W servir pendant touM rajqnée-
, La plimart des peuples d« l'iBuf^ope les plaeeat dafls de* .
bilimensconstruils exju-ia pow euid bÂ^^iew ^'pb appieU*
éfMHes.my français.
La poBHtion at la oonstcBctïi»! d'imo écwie 4e dép.f»id«9t
pas tM^ourj du propriétaÎFs , surtout dans les villes y mai)
luDtqu'il y a posaÔsilité de ebioiàr, il eat bpn de i^i^e ^Weet"^
. ti&naiixtaastdécatioMft^opres à assurer ta:s^té-4f^chpvau¥/
U s'est pieraosne qui n£ teitte ^'ua ^^ hl<^i4^. t 4^otd « çt
i.:, Google
386 _C H F.
iamsùs rcnotarel^ ; \c voisinagt^ d'eaux croupiss ailles on «te ma-
tières en décomposition ; une disposition intérieure non cal-
culée sur le nombre et les besoins journaliers des cbevaax,
ne soient des circonstances défavorables. On doit donc cher-
cher à bâUrson écurie sur un sol élevé et sec , l'orienter k
l'est, la percer d'un assez grand nombre de fenêtres, opposées
aux têtes des chevaux , pour que l'air y circule librement. Sa .
largeur dépendra du nombre de chevaux qu'elle doit conte-
nir, «tsa hauteur lui sera proportionnée, mais ni trop grande,
ni trop petite. Les voûtes sont préférables ans planchers «
parce qu elles entreti^nent une température plus égale, et
^e d'ailleurs elles craignent moins le feu. Le sol peut ètrer
pavé, ou simplement battu. Ce dernier moyen , qui est le
moins coûteux , est encore le meilleur, lorsqu'on a de bon»
matériaux à sa disposition, et qu'on a soin de surveiller Ie9
réparations.
On met on tm seul ou deux rangs de, chevaux dans 1 a
même écurie, Dans ce dernier cas , il faut qu'elle soit d'una
laideur telle que les deux chevaux opposés ne puissent pas se
donner de coups de pied , ni à l'homme qui passe derrière
eux. Dans l'un et l'autre cas , les murs vis-à-vis desquels sont
tournées les têtes des chevaux, sertmt meublés d'une auge et
d'un râtelier, c'est-à-dire, d'un canal en bois ou en pierre ,'
d'environ un pied de large et de profondeur, éleré d'un peu
plus de trois pieds, dans lequel on met l'avoine et les autres
graines dont se nourrit le cheval, et d'une espèce de grille ou
d'échelle de deux pieds de hauteur, dont les fuseaux dis-
tans de trois k quatre pouces , tournent dans lei trous qui
tes contiennent , a6n que le fourrage que ces râteliers sont
destinés k supporter, puisse en être tiré sans efforts par les che-
vaux. Il est bon de disposer ces râteliers de manière que ta
poussière de ce foin tombe hors de l'auge et loin de la tête du
cheval , afin d'éviter les graves inconvénjens qui sont la suite
de la construction contraire, malheureusement presque par-
tout en usage.
Chaque cheval doit être séparé de aes voisins par des barres
ou des cloisons , afin qu'il joaisae de tout l'espace nécessaire
à ses mouvemens et au besoin qu'il a de se coucher, sans être
dans la nécessité de se battre avec cUx;ces séparations aaront,
BU mdnns , quatre pieds de lar^e. Les barres qui les forment
sont de gros morceaux de bois bien ronds et bien unis , atta-
chés par uOe courroie à trois pieds de terre, d'un câté au
bord de l'auge , et de l'autre k une console ou pieu également
robd , de quatre à cinq pieds de haut , solidement enfoncé
dans le sol. Quant aux cloisons , elles sont faites de plandies
tris-épiusses , solidement fixées, soit dans le sol , soit à des
C H E J8,
colonnes qu! y sont implantées; leur bord sopérieur doit
être bien arroadi, et leur hauteur maycnne de trois pied^;
on dit moyenne, parce que quelquefois ou ilive davantage
l'eitrémité qui pose sur 1 auge , afin que les chevaux ne puis-
sent se mordre , ou mâme se disputer le foin. Ces cloisons
doivent être plus espacées que les barres ; la règle générale à
cet égard, est qu'elles doivent avoir en largeur un peu plus
que Ta luuteur du dieral, pour qu'il puisse s'y coucher à '
1 aise.
Depuis quelque temps, dans les écuries k double rang, on
place les chevaux tête contre tête , c'est-à-dire qu'on établit
une cloison longitudinale en planches , contre laquelle sont
fixés l'auge , le râtelier et les cloisons de sé^paration. Cette
méthode , qui nuit un peu au coup d'ceîl , a l'avantage |de
pcrmeure de pratiquer un plus grand nombre de jours sans
fatiguer la vue des chevaux, et de fournir les moyens de
ranger, à des crochets insérés dans les murs, les harnois et
cintres objets de service.
11 est bon qu'il y ait, si cela est passible, en dehors, peu
loin de la porte de l'écurie, une ou plusieurs auges de pierre^
dans lesquelles on puisse faire boire les chevaux et puiser
Teau nécessaire pour les laver, lorsqu'.on n'a pas une rivière
ou un étang à sa portée ; et , à la plus grande distance pos-
sible, un trou oji l'on puisse déposer tes fumiers.
Les écuries doivent être tenues dans un état conslam de
Fropreté : en conséquence, tous les jours on leur donnera de
air, on les garnira de litière nouvelle , on les débarrassera
de celle de la veille , on balayera les endroits de pas-
sage, etc., etc. C'est par suite de préjugés, repousses au-
fourd'hui par les homn^es éclairés, qu'on a long-temps cm
qu'il falloit bisser pourir la litière sous les chevaux , se gar-
der de détruire les araignées, etc., etc.
Mais des écuries bien saines ne suflisent pas encore pour
conserver les chevaux en santé , il faut, aussi les entretenir
eux-mêmes eu état de propreté : c'est l'objet de ce qu'on
appelle le pansement à la main.
Les instrumens nécessaires à cette opération , sont l'étrille,
la brosse , l'époussette , l'éponge , le peigne , le bouchon de
{laille, le cure-pied, les pinces à poil, le couteau de chaleur,
es ciseaux , etc. Les quatre premiers de ces instrumens sont
successivement employés pour débarrasser la peau du cheval
de la crasse , qui est le résultat de la transpiration insensible,
on qu'il a ramassée dans le travail ou sur le sol de l'écncie :
cette opération est aussi avantageuse à la santé qiji'à la beauté
de l'animal. Ensuite, avec l'éponge, on lave ses pieds, sa tête
et ses crins ; vre% U peigne ou les démêle ; le cure-pied seit
dt,.GoÔglc
381 ' ' C H E
À Ater toutes ttïs ïitinioacllces qui se sont accuibiJées entre Ifi
fer ou le pted ; ou dans U atlté de la fôdrchette ; les pinces
i poils s'emploient pour arracher tous les pnils qui dépas-
sent lei autres , surtout âuk pieds et à la tête ; le couteau dé
chalear, k abattre U sueur au retour d'une course ; les ci-
st^aux , à leur couper le tioll des oreilles , du paturon , etc. ,
ainsi que le crin de la cnnière et de la qtfeue , lorsqu'il de-
vient trop grand.
Toutes les foi* que les chetrau rentrent après le travail, on
âoît leur enlerer la boue dobf ils stfnt ctrar^^s. Les bains de
tirière sonttoujonr'seTcéllêUs, àmojtas que ces anibiaux ne
soient en sneni-, et on ne doit pas les léUt épargner lorsqu'on
est k portée ; mais il faut avoir soiti de leur abattre l'cau à
l leur retour, et de les bien bouchotioer. ' ^
Les soins qu'exige le cbeval en rorage, sont en granti
nombre ; cependant on ne doit pas tés nè^ig'er. tl est bon d<
le mettre eb train plusieurs jont'S à l'àvaDCË, en loi lâisant
faire de petites promenades; de n'exigtr d'abord qUe de
coortes journées , et pendant lesquelles on ne tili prodiguera
pas la nourriture. Si on fait sa journée tout d'Uné traite, ce'
qui est préférable, on la commence en été de bonne beUre,
et en hiver uà peu tard , pouf qu'il ne soit pas affecté par I^
iPOp grande chaleur ou par le froid dâ marfn. A mesure
Sn'on approche du li^u où on projette de s'arrâter, il faut
iminuer la vitesse de ion allure, pour qu'il ne Soit pds,'en
arrivant, saisi d'Un refrAidissement subit. Dans beaucoup
d'endroits, les gardons d'auberge ont soin, anssitAt qu'un
£heval leur a ét# remis, de le faire prOmener jusqu'à ce qoC
la gt-ande chaleur soit apaisée; ensuite ils le dessellent,
abattent la sucor avec \b couteau , te bouchonneM , le cou-
vrent d'une couverture, lui lavent les jambes am de l'eâii
fratche, les sèchent bien ; ensuite , en le frottant avec de la
paille , ils lui JoufHent quelques gorgées dé vin dans les na-
seaux. Cette pratique est etcetlente , et contraste beaucoup'
av«c ceUe qu^on emploie le pins communément , et qui ne
tend tni'i répercuter les humeurs fit occasioner de gravéS'
maladies.
' Après que lé cheval s'estreposé Une hed<-e et plai , oii Idi
donne lé foin ; ensuite on te fait boîré ,' et on lui donne
i'aVoine. Il n'est pas nécessaire de Ure qu'on doit rigotirfeu-
sement inspecter et la quantité et la qualité des alitnenS.
Le soir, il faut qUé le cheval soii attaché dé manière qu'il'
puisse se coucher ahéitlênt.
Le mors de la bridé doit être lavé cKaqué fols, afiti^'Altr"
la fétidité qa'occasiâne le séjour dé la salltfé.
' Onestdtvisd sUr la question désdvoirVitfaUt Arieux Uis-'
dt, Google
C H E J8J
Ser boire le cbevalnsar 1« ch«mîn, que d'atlesdre qu'il soit
arriré à fleurie ; mais il semble que la auste des raisons
pour en cootre , Aoit engager à oe le Caire Loire qu'après
qa'il a mangé. ' •
Enfin, le repos, la bâtme nourriture, la Hfière fratekt,
l'extracUon des deux clous postérieurs de lalcmirc, la terre
elais« appliquée deus fois par Jonr sur la sole, de Iréquenta»
lotions d eau fratcbe acidulée sur les jambes, de l'eaublanclua
avec la farine au lieu d'avoine , qnelques laveroens d'eau
sim^e , iég^rement déeonrdie , sont les moyens de rétablir
promptement un cheval fatigué d'une trop longue course.
Noarritaye. -^ Le cbeval est essentieuemeat herbivore;
mais il est plm difficile sur le choie de sa noaniure qne
les autres animaux dàmestiqoes iftà le SOM également. Dans
les prairied , il rèîetie beaacoap de plantes dont le bœuf
se contente. Ciimeeas & trouvé qs'en Suéde il en tnangc
Aeux cent soixantt^'drax espèces , et en rejette deux cent
douze. Il est probable qu'en Fraace la même proportion «
lien; mais il n'a pas été fait d'*bsertatians constantes' à cet
égard. _ . ''
En général, ce sont les plantes des plaines que le cheval
préfère; il maigrit, et quelquefois m£me périt en peu. d»
temps dans les pâturages marécageot. -
L herbe verte soffit au cheval qui n'eSt point condamné à
des travaux péaibles ; mais elle ne nourrit pas assez celui
qui y est obligé-: ce dernier demande une nourriture plus
substantieUe ëous m plus petit volume i c'est «e qu'il trouve
dans tes diverses espèces de graines qu'on eat dans l'usage de
lui doonef.
Le cheval noerri k l'écurie , mange presque exchisivemeat
du ibuTrage sec , c'est-à-dire du foin 00 de la paille ; mais il
est'fcon , au printemps sortom, de le meitrc quelque temps
au. vert, soît en- l'êavoyam à laplture, soit en lui fournis-'
sant de l'herbe nouvellement coupée. On trouvera au mol
PoiK , les quaiiois qu'on doit désirer dans celte espèce
d'aliment.
Outre leii prairies naturelles, qnisontibnDéesdamélanBa
d'uae grande qnatttité d'espèces d'herbes^ amrtoat de grami-
nées; il y a eacon les prairies artificielles qui n'en con-
tienbeni qu'une on deux espèces. C'est ici le cas de consi-
dérer particulièrement tes effets desplaotes qs'An y Active '
le Blus généralement. ■ •
La LoZEliTC ( P'ojret Ce mot ) e8t »ne des principales.
Donnée en vert, sans mélange, sans discrétitm, avant l'épa-
nonissemeot des flenn, eUe occasione souvent des tranchées,
des indigestions, de« météorisatioBs, etc. Le mélange qu'on
dt, Google
sa4 . C H E
fait âe cette plante avec de la paille , ne fait qae âîrointier cetf
accidens Lorsqu'oa n'en règle pas la quantité. 11 faut. donc
habituer petit à petit les cheTans à cette nourriture, qu'ils
aiment avec fureur, et ne jajnaU outre-passer la dose de
T>Bgt-quatre lîrres par jour : il en est de même de ce fourrage
donné après sa dessiccation; ilprodoit des eOets funestes lors-
qu'on le donne en trop .grande abondance. On a observa que
trente lirres suffisent pour le plus fort, cheval de travail pen-
dant vingt-quatre heures. ,
Le Sainfoin ( Voyez ce mot ) n'est pas d'un usage aussi
périlleux que la luzerne ; mais il est bon de Le mélangt»' avec
des pailles , et de ne le donner, soit en verd, &aît «h ^c, qu'à
des animaux qui travaillent C'est un aliment trisrnoiirri»-
sant, t^ès-appé tissant et tr4s-échau£faDt.
Les diverses espèces de TaÈFLES ( Feyes ce mot: ) pn>-,
duisent à peu près les mêmes effets que la luztm.e ; le cheval
en est si friand , qu'il en mange toujours avec «xcès quand
il est libre. Cette plante, dont l'usage iqodéré le rafraîchît
lorsqu'elle est verte, et l'engwisse lorsqu'elle est sèche, :doît
lui être ménagée , et toujours donnée mélangée ; elle con-
vient surtout aux jumens poulinières dont elle apgmente le
lait.
Quant à la paille , on en distingue en France de quatre
espèces'; savoir : celle de Fkohenx, celle d'AvplttE, celle
d'OsGE et celle deSEiQLE..F'. ces diSiérent mots.
La paille de froment est un exceUeot aliptent lorsqu.'elle
est blanche et qu'elle se trouve réunie avec les plaqles qui
croissent ordinairement dans les champs- Si te foin convient
mieux aux chevaux qui fatiguent beaucoup, la paille .est phis
propre à entretenir en bonne santé c«âKde«elle,de citragBe,
etc. ; mais il faut qu'elle ne soit pas 'altérée par la moisj^re,
la pouritnre , etc. Il faut aussi qu'elle ne soit pas trpp ja-
velle, car dans ce cas elle cause destranchées aux animaus,quî
ça mangent. -, , h .: .
Il est prouvé, par l'exemple.des Allemands et des Aqgipîs,
qu'ily-a Infiniment plus d'avantages à donner aux cfaîçvatix
la paille hachée menue et mouilléç, qtie d^ la donner ^-
Itère; mais qnebpies efforts que JeS|igrQliiw«S français 4iep(
faits pour engager leurs compatriotes à mi.Y.to, cet exei^ple.,
ils n'ont pas encore pu parvenir à les y amener. La c^tis^
de cet entêtement est, dans Us dépan^meris, rattachement
À la routine , et k Paris l'intérêt des p.aJie deniers,, qui ven-
dent aux nourrisseùrs de bestiaux la paille fjne perdent cha-
que jour les chevaux confiés à leurs soinsi ce qa i|s ne poor-
roient plus faire si elle étoit hachée. 11 faut fiussi que les ani-
maux y soient accoutumés d«£ leur jeuDe âge; saup^quoi
dt, Google
C H E 385
fUe le^ ÎBComuode qnelqnBfoû.'OD a ÎDVc«t^, pour ac-
célérer la conpe de U paille , des machines fon ingénieuses,
dont plusieurs ont «té décriles et figurées dans les Mémofrtt
de fanq'tftM Socié(é 4'JgTicuÙure, dao^ le Jnumal 4e ^yd-^
tpie, etc.
QuoMfue la paille de framutt soit presque la seule dont
QP »e fepve , c est oepeadant.ua abui grossier <)ue de reje-
ter celles d'orge e1 d'araine, (jae les chov^uv mangent très-*
Iffpil quaiid «liés n'ont pas de mauvais go&t , et surtout lors-
t^'eUe^'oiil été stratifiées avec le foin dès le moment de la
^COlte de ep dcmlet-- Ces pailles , ainsi que celle de froment,
s'imprégqeDt (îwteBWDl, par cette opératioa, de l'odeur et d^
gofti du fpin-
■ Jly K troia pianiéres.d'eniploT'er la paille d'avoine pour
La vow'n^itr* Ât^ «hevanx- On la leur lait manger en fert,
04 eoup4e ausaitdt que le 'grain "est formé , et séchée en-
suite , «w enfin après qu'eue est' nAre et qu'on a retiré
t graii).
.{^ teiBpfl de'.coifper l'avDÎne ep vert est marqué par la
floraison. On la donne chaque jour aux chevaux qui l'aiment
be«vcoaB,d<UllcUje tient le ventre libre et qu'elle, rafraîchit;
lAjtis il tajut M.lenrméoager, car l'excéf teup occasione deâ
nràéon^twns, et antres maladies.
Xi4 sMORde fispéee ne diffire de celle-ci que parce qu'elle
^ coupés ua.V^ plus tard et séchée; elle otfre une res-
source très-précieuse au pays secs et chauds , qui manquent
4e prainés. C'est éedcvent un excellent fourrage, que Ic^
b^^ÙflK ÙBUDl aussi beaûcoi^ .
: \tA troisième , donl aa. a é^k parié plus haut , n'est pas
}gM) VQBrriMaBte, .raaii elle ettd«mdiA'e mangée avec plai-
sir, et entretient en bon état le corps des aniibatix qui en
font usi^.
QtMRt ,nix fltailles. d^arf e et dé *eigle, elles sont peu en
i|s^, surtontu deraiéife, paurlanourp)tiire des chevaux.
Ëft Fect, l'wne.Bt' l'autre purgent et rétablissent sauvent ceux
gjV §pat.»»lad0s. . , : . •-
Dans les pays où on Cultive le maïs, on en donne ^ns
ç^evawE tes jettittes. cueillies avani leurd^sséchement, sOiten
y^rt, %4Îtjni léD^iU tes aineàt avec farem-i fc raisMkde kuc
sef«pr])unéfl^etkâ)Btcn3, taM qi^ en «nt, t»ute antre
Pllf^ d''aÛn«t.'
. : ËnFxMcwtatdfoa tout le nord de l'Eçrape , l'avoine est
f$^grainii}0e r^ donqe l« pflhs fréqnemipent an cheval; elle
IvipracureitU {a.fs^cie, de longueur-, te tient en haleine et
dispos pour le travail. (Koyes au mot AvoiSE.) Mais quel-
^iCoEAutaii;» que HÙeni les bqina- effets de ce graîntl»quan-
L:mi,i.d=, Google
m ' C H E
tité en seroit pr^adiciable i des cherant trop îeuiies, li AeS
chevaux trop ardens, «te II est conmiable de ne leur en
point donner, ou de leur en donner peu, lorsqu'ils ne tra-
raillent point , parce qa' alors elle peut proro^ier k la foor-
bare.
' Toutes les fois qu'on donne de l'avoine aux cheraus, il
fant la cribler et fa ranner pour la débarrasser des corps
étrangers et de la poussière qu'elle contient.
L'aroine étant recouverte de sa bat)e intérieure lorsqu'on
la donne aut chevaux , selon la méthode ordinaire, il arrive'
souvent, lorsqu'elle n'est pas bien mâchée ou que les sac»
digestifs ont pea d'énergie , qu'il en passe un certain i^ombre
de grains entiers et sans utilité pour l'animal. Cet inconvé-
nient, sans doute grave, a donné lieu à la publication de
plusieurs procédés propres k l'éviter, tels que de faire ra—
moUir l'avoine -dans l'eau , de la rédijire en pondre gros-
sière sous la meule d'un moulin, mtme d'en faire du pain ;.
mais tous ces procédés sont coûteux, et ont produit d'autres
inconvénîens encore plus graves : on y a , en conséquence ,
renoncé.
L'orge est préférée k l'avoine dans toutes les parties mé-
ridionales de FEurope^en Asie et en Afrique, pour la nour-
riture des chevaux. Ce grain, sans doute plus nutriUf qiie
l'avoine , ne paraît pas cependant procurer en France autant
de vignetur aux chevaux; il est, malgré cela, très -avantageait
de leur en donner de temps en temps. ...
Le froment est très-nourrissant, mais^il étouffe beaucoup
les chevaux , et donneroit lieu à la fourbure s'il étoît employé
seul. On en fait manger une ou deux poignées tons les jours
aux étalons pendant la monte, et ^nx-vieuz chevaux dont
l'estomac est affoibli.
En France , on donne rarement du seigle aux chevaux ;
ntais en Italie, en Allemagne, et surtout' en Sanemarck,
on en fait usage , pour cet objet , trés-'fréqUemment. -On a
remarqué que les chevaux nounîs avec ce grain éto lent plus
gras, mais aussi plus Aous et bien moins vigburevx que les
autres.
Le son a été employé de toute anoienneté p9iv «onrrEr
ci rafratchir les chevaux; on le trouvé mentionné dans les
vétérinaires grecs et romains : on en fâitencore un très-
ifréquent usage , soit comme aliment, soit «omme remède.
Il est 'plusieurs espèces de son qui sOntpliA ou moins nu-
tritives , selon la quantité de Mnac qui y reste adhérente.
On les nomme gros son , recoupe , -recoupâu , son gras , ires-
Les artistes vététinaùres , qai ont niri Us cfieti da Ma
dt, Google
^ H E 38^
coimue aliment, ont remarqua qu'il f^^ presque entièrement
in digestible pour Les chevaux, qa'il donne lieu k des tran-
chées, à des m^téorisations , qu'il retardoit la ctire de plu-
sieurs maladies chroniques , etc. , etc. On doit donc, oe le
donner que modérément , et seulement comme remède. C'est
avec lui qu'on fait l'eau blanche , très-employée dans la mé-
decÏMe vétérinaire , çt réellement très-bonne ; elfe se fait en
agitant du son dans de l'eau qui se chaîne de la farine qtlî loi
est adhérente ; mais d'après les données précédentes , il fabt
ta décanter de dessus le son , lorsqu'on veut la donner aux
idiavaux malades ou aux poulains. v
Dans les pays oii l'en cultive lemaâ, on en dormele grain
«uic. chevaux «n place d'avoine ', et on s'en trouve fort Bien.
Il leur en faut très-peu pour les bien nourrir ; mais peut-être
pent-on l'accuser, comme le seigle, de les rendre raoUs.
L'uDÏque but q^'on doive se proposer âa^a ta dispensatioa
des aJimens , c'est de maintenir les animaux en chair et en
état de travail. Ils ne doivent être ni trop-gras ni trop iitai-i
grès , si on veut en tirer tout le service , et jnéme conserver
leurs belles formes. On devroit donc les entretenir tonjoura
dans cet ^tat moyen j. mais il est difficile de juger ce qu'il
convient de faire pour y parvenir. Tel aaimal mange beau^
coup, et se nourrit cependant moins que. celui qui mange
peu. Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il faut avoir égard.,
dans la dispensation de la quantité et de la qualité des ali-^
mens , iT l'âge , au tempérameni et ^ la taille de ranimai.
Le cheval dans la force de l'âge , et qui travaille joumelle-*
ment , doit être plus fortement nourri que le jeune ou que le
vîeuï. Dans ce dernier, les alimens doivent être plus sul>s~
tantiels et de plus facile digestion. Le cheval ardent, vif et
sanguin, doit être nourri modérément; il faut lui ménager
surtout l'avoine et le foin. On préférera pour celui qui est
flegmatique et mou, les alimens secs et peu natritifs. Quant
k la taille, si par exemple 'on accorde à un cheval de carrosse
ie cinq pieds, assujetti à un travail continu , mais modéré ,
une botte de foin du poids de dix livres , deux bottes de paille
de m3me poids , et trois quarts de boisseau d'aVoine, on doit
en donner davantage au fort cheval de charrette , et moins au
bidet. On l'augmentera, en général, à proportion de l'aug-
mentation dt) travail, mais en considérant, cependant, que
la surabondance des alimens les plu» convenables est plus
nuisible que leur manque ou leur mauvaise qualité. Toute
fixatioi; précise ne peut être établie, parce qu'elle résulte du
climat , du sol, des saisons, de la nature et de la qualité plus
on moins nutritive du fourrage , de la graine , etc. , etc.
L'eau est i« boissoo or^naîre des chevaux. Hi» le tempa .
dt, Google
3S8 C H E
d' Aristole , on crtfyoit et od croît eacon qa'Bs aîiiient mieux
l'eau trouble qne 1 eau cUire , et on eu a conclu qu'ils tron-
Lloîent l'eau claire avant de la boire. Le fait est qu'ils boirent
,l'«îiu telle qu'ils la troqreqt, et qu'ensuite ils l'agitent pour
en faire jaillir des somUs sur leur corps ; que même ils s'y
couchent si on le leur permet. C'est «405 doute ce même
instinct qui engage Ifs chevaux à plonger plus ou moins pro-
fandéihent leur tête dans le seau ou daps l'auge qoicoDtient
la boisson, lorsqu'ils n'ont paa tràs-^oiL Pline même aasorc
que plus le cheval a de feu, et plus il plonge pr^ondémefA
■es naseaux. Cette conclusion est trèsr^rideianent erronée ;
par le cheval hiime es Ituvant', et il né -peut bumer si l'air
n'entoe dans sa poitrine par ms wueaax, ainsi qu'on peut
ji'en assurer sur soi-même.
Tout doit déterminer k donner aux chevasit une boisson
claire et pure; mais il faut leur Faire éviter les eaux trop
rives on trop fratohes, parce qu'elles peuvent susciter, sur-
tout larsqne ranimai est échauflM, de fortes tranchées, etc.
Ijea eaux de nei^ et de glace produisent les mêmes effets, et,
de pins, ne désaltèrent pas à raison du peu d'air qu'elles
tiennent en dissolutiOD. Celles des paifs sovt souvent cnai^^es
de sélénit*, de terre calcaire, dont l'effet est nui«ble. En
général, il faut éviter de donner aux chevaux des eaux de
puits ifui n'aie» t point été exposées an soIeH ou à l'air, au
moins pendant vingt-quatre heures. 11 faut, lorsqu'on ne
peut faire autrement | les -eofrîger par l'addition du vl-
eaigrc, etc.
-■ Le temps et la manière d'abreuver les chevaoK sont deg
Joints qui intéressent essentiellement leur cotise rvation. Ainsi
n De doit jamais les faire boire lorsqu'ils sont éËhaufTés par
un exercice violent. L'économie ammjLlp en est troublée i
Taction progressive du sang est arrêtée sur^lc-çhamp ; toutes
les sécrétions sont suspendues. Il survient des inâammations
inortelles dans les viscères vasculeui , comme le poumon , I*;
foie, la rate, dés pleurésies, des tlùxlons catarrbales'iaflani-
inatoires , que suit fréquemment la morve ou une fourbure
indomptable. Ces tristes effets sont quelquefois analogues 4-
ceux'des poisons , taiit ils sont rapides.
, L'heure la plus convenahle pour abreuver les cherauK, e#
celle de huit k n^uf heures du matia , e\ d^ s^pt k huit he^r^^
du soir; cependant il ne faut pu s'astreindre à des épof|ue<
pgoure use ment les moines. Il est bon , lorsque l'on ^ ii
portée d'une rivière , et fu'oji e.st sAr des personifes. qui les
soignent , de les r envoyer de préférence , excepté A^^a I<s
femps de gelée. Ë^ généra , coaa^ Q^ l'« àéj^ dit, l'eau
dt, Google
C H E 389.
froide est aiifeiïile-xuxcheTaai, et il faut, atituit que pos-
sible , la leur ddiuer krafours à ta même température.
11 est des dievaiu qiti Wirent peu, d'adtres qui boirent
beaucQi^ ; cela dépend , chez eux comme chez l'homme ,
de leur tempe i-sofeot et (le la oeture àe lenrs alimens. En
général-, il cat iweai de leur làUser la plus Grande liberté à
cet égard, ^^e 4e les gêner ; mai^ lorsqu'il n« veulem pas
boire , il est bon de réveiller en eus le désir de Je faire , par
quelque* poignées die foin , ou du sel mis Auas l'eau qu'on
leur préseilte.
Le cheral., abandonné i lui-même , eat touJAurs en mou-
vement 1 at»Ki , dans l'ëtat de domestitit^ , l'exercice lui est
plus nécessaire qu'aux autres animaux. Le repos dbsoln a
fiour lai des înoonv^ntôn^ bien plus graves lorsqu'il est pro-
ongé , qu'un travail forcé. 11 faut donc , lorsqu'on ne peut
l'employer utilement, lui faire faire ié? promenades )aur-
naliëres. Ceux qiil ne font absoluincnl rien, qui sont ^an-
donnés dans les écuries, sont affectés de plusieurs maux,
tels que l'entiure des JBmbes , l'obésité , le gras-fondu , la
foufbure, et diverses maladies cutanées.
Mais si If rejpos absolK lui est nuisible lorsqu'il est trop
prolongé, il lui est indispensable après le travail. Un homme
sage doit toiijours proportionner I un à l'autre. Cette vérité
est si évidente , si triviale même , qu'il semble inutile de la
mentionner. Cependant ia quantité de chevaux qui périssent
annuellement par la privation. du repas, après 1 excès de la
fatigue , est réellement incroyable. Il semble que beaucoup
d'hommes sont affectés de vertiges ; car, dans Vcspoir d'une
très-petite augiti enta tien du gain , ils risqueni journellement
des pertes considérables.
Le sommeil est encore plus propre k la réparation de&
forces que le repos. Il rend ad cheval, comme a tous les au-
tres animaui, sa vigueur, son agUité. H dispose de nouveau
toutes ses parties à l'eiercice de leurs fonctions, favorise
la dige^ion , la transpiration et la nutrition.
Le cheval , pat sa nïlure , ne doft p.is Si loiig-têntps que
l'homme. Quatre i'six heures de Sommeil suffisent a là plu-
part ; les uns dl>rinent couchés , les autres constamment
debodt.
Queui à r anglaise , castrtidbn,rhimptes,t\c. — Tolitestbieii
ed sortant des mains de la ff atnre , -a dit 3.-3. Rousseau ,
tout dégénère entre les mains de l'homme; il mutile son
cheval, eUi ; et en efî'et, la queue do cheval lui sert, non-
fteMement d'V>rnement^ mais encore de moyen de défense.
11 n'est personne qui n'ait observé mille et mille fois com-
b>e(i<elle lui est nlile. pour chasser les mouches qui cher-
Sgo C H E
chent k vivre ans dëpens de son saog, el le font sonrenl
cruel Lementsoufirir. D* plnpart des peuples laissent la queue
i leurs cherani. Les Arabes en font si grand cas , qu'ils sont
dans l'usage de la tondre jusqu'à l'âgC de trois ans , pour
fue les crins en deviennent plus beaux et pins tooflns ; et
amputation de celle des chevaui qu'on lenr acbète , est le
seul moyen qu'on ait pu imaginer pour les empêcher de les
▼olcr ; cependant on la coupe généralement en Europe. On
a cherché à justifier cette opération ; mMS toutes les rai-
sons alléguées sont plus frivoles les unes que le» antres. ,
Si une longue queue est quelquefois gênante pour un cava-
Ker ou on cocher, il doit la relever, et non outrager la na-
ture, en l'amputant, surtout en l'amputant à la maniera
anglaise , gni est nn raffinement de barbarie et d'absurdité.
Quoi qu'il en soit, l'opération k ranelaise a non-seule-
ment pour but de raccourcir la queue des chevaux , mai»
encore de la faire relever ; pour cela , avant de l'amputer ,
on fait , en dessous de la partie qu'on veut conserver, quatre
à sn incisions transversales , dont Vobict est de.conper les
muscles abaisseurs , afin de donner tout le pouvoir a leur»
■ antagonistes. Elle a rarement des suites dangereuses, mais
elle fait cruellement souffrir l'animal, attendu que non-
seulement il supporte les incisions , mais qu'encore le tron-
çon de sa queue doit rester suspendu à une corde qui roule
sur «ne poulie' jusqu'à parfaite guérison , e'est-à-^ire , an
moins pendant quinze jours. Autrefois on employoit un grand
appareil de bandages , d'onguena et de baumes ; aujouid'hui
l'expérience a appris que l'némorragîe étoit peu à craindre.
Et on se contente de bassiner les plaies récentes , avec de
l'eau-de-vie saturée de se) marin. On appelle catoyan , les
chevaux dont la queue est coupée très-courte.
Les oreilles du cheval sont naturellement bien faites et
d'une juste grandeur , sans Être courtes et laides comme dans
quelques animaux , ou longues comme dans d'autres. £llea
indiquent , par leurs mouvemens , tes impressions qu'il
éprouve , les desseins qu'il médite , et qu'il est si souvent
important de connoître pour les prévenir ; cependant on ne
les respecte pas plus que la queue , on les coupe , on les
taille sans aucun objet réel , oo martyrise et on déforme
l'animal , pour le seul plaisir de suivre la mode > de contra-
rier la nature.
Cette opération , au reste , n'est pas aussi donloureuse
que celle de l'amputation de la queue ; elle a rarement des
suites graves. On la fait tantôt à nu , c'est-à-dire qu'on coupe
latotaiiié de l'oreille aras de la tête, taat^ÂorcUle garnie,
.,,1 vCoo^^lc
CHE 3s.
eVst-i-dire qu'on la uîlle dans la fonne , ou !i peu près
dans la Corme naturelle ; on ne (ait que la raccouvcir.
Cette ridicule manière de mutiler nos cheraux nous vient
de l'Angleterre , où elle existe depuis long-temps , et où elle
a même- été proscrite , il -y a plusieurs sièaes , par un
concile , comme antïnaturelle et barbare. Mous l'avons
adoptée , uniquement par imitation , comme tant d'autres
modes anglaises relatives ans chevaux ; modes qoi ont
rainé et abâtardi l'espèce en France , qui se sont oppo-
sées aux progrès de l'art vétérinaire , i notre commerce et à
nos arts.
C'est à peu pris vers le miliea du siècle dernier, que
l'anglomanie s'est introduite en France. On a vifutu des
chevaux anglais , qui , sous la plupart des rapports , sont
inférieurs aux nètres ; on a voulu les monter à l'anglaise ,
manière aossuidicule pour le cavalier, que fatigante pour
le cheval ; dtW raulu des palefreniers anglais , des jackeis
anglais, des étalons anglais, des selles et des brides an-
glaises , etc. , etc. Que de folies ont été faites pour les che-
vaux anglais ! Cependant on sait que c'est aux chevaux
arabes que l'Angleterre doit l'amélioration 'de sa race , et
que le premier étalon qui y a été employé , a été acheté
à Paris , par le lord Godolphin , comme cneval de réforme,
poar dix-huit louis , et que nous avons acheté ses descen—
daïis k des prix effroyables. Il est bon de citer , par exemple ,
le roi Pépia , acheté dix-sept cents louis , et revendu an
marché aux chevaux , pkur trois louîs , les premières an-
nées de la révolution. D un autre côté , si on réfléchit que
c'est avec nos chevaux que les Anglais montent leurs ma-
nèges; que la plupart des écuyers anglais ne se servent pas
des lenrs , on ne peut qu'être étonné de notre blâm^le
manie pour ceux de ce pays. '
Le sabot croit pendant toute la vie de l'animal ; cËluî
des chevaux qui sont dans l'état sauvage, ne s'use pas
plus vite qu'ih ne croit ; mais dans l'état de domesticité , il est
exposé à des frottemens violens sur les pavés, et il est indis-
pensable de le garnir d'une lame de fer, sans quoi il se-
roit bientât hors de service. Cette nécessité dé garantir
l'ongle des chevaux, a donné naissance k l'art de la ma-
r^challerie, c'est-à-dire à -celui qui a pour but de forger les
fo-s propres aux chevaux , et de les Sier par des clous. ,
On ne devroit ferrer les poulains que lorsqu'ils ont quatre ans
accomplis; maison les ferre commanémentbeaucoup plus tât.
La première fois on ne les ferre que despieds de devant, et six
mois après des pieds de derrière. Cette ferrure est une affaire de
graade importance i car c'est d'elle que dépendent, poorrordi'- '
L:,.,Li;<»i:, Google
39» C H K
naire, labi>ntëoalesdëfaatsdespieJs;il fautMense^&r^erd^
confier Us jeunes cheratix à des martScbaux ignorans oumal-^
adroits.
Cet art à des règles nombreuses et doDt. rexécnlioD est
assez dlIËcile pour qu'il soit rare d^ trourer un bon ma-r
féchàl; ihais il sort de l'objet de cet article; il suflQra de
aire qu'on ne doit employer un fer ni trop nioa ni trop cas-
sant, que la forme doit être différente pour les pieds de
devant el pour les pieds de derrière, ainsi que pour cer-
tains services et certaines allures, et qu'il est de In plus
grande importance qu'ils soient assujettis avec solidité,- et
de manière à ne pas bleèser le cbeval; c'es| dans le Guidé du
aidrrr.hai par Lafosscy et surtout dans YEasai surlaferrurt,
par Bourgelat , qu'on pourra trouver I9 théorie et la pratique
ie la ferrure.
Les maréchaux ayant cltaqde jour occasïoïi de voir les
cbevaux, en sont naiurellemeni devenus let ^Secïbs; mais
comme, en généra), ils n'ont que fort peu d instruction *
leurs méthodes de traitement sont sans principes* souvent
même diamétralement opposées au but qu'ils se propo~
sent; des recettes plus absnrdes les unes que les autres*
en sont, la plupart du temps, la base; aussi des milliers
de chevaus sont-ils cbaqne année victimes de leur ïgao-
tance, quoique l'établissement des écoles véléfinaires, ea
formant des hommes véritablement instmils , ait nus tes pro-
ftriétaîres de chevaux en position de n'être plus involontaire-
ment leurs dupes. Qiiant à la description des différentes mal^
die^ du cheval , et des moyens les plus proprés pbur les com-
battre et les prévenir, veyet Médecike vétékinaire.
Le cheval , quelque doux qu'il soit ordinairemésl, devielil
?uél<|uefois dangereux lorsqu'il ressent les impressions àé
amour : alors rien ne l'arrête, si on veut s'opposer an
violent besoin qui l'aitirt vers une femelle en chaleur : il
résiste au mors et aux coups. Les inconvéïiiens qui s<Hit lâ>
suite démette disposition, pj^ligetit de châtrer^ ou hoiigrer,
pour se servir de l'expression usitée, toaa les chevaux qiû
sont destinés à être montés, à être attelés aux carrosses 4
ou qu'on destine ^ quelques espèces d'autres services. Cette
op^atioii adoucit sruQ caractère , mais elle diminue oonsidé-
râblement ses forces : en consétjuence 00 ne l'emploie poittt
Sour les chevaux destinés à de rn^les travaux , tels que ce«x
u roalaji;e, des mess^lgeries , etc., et qui en même temps
•ont constamment surveiHés.
Ceux qui sont assez malheureux polir être destinés à la sa-
bir, doivcor être opértfs,^, d'eux at>s et demi ou trois ans aa
pJm tard- C'est toujoufiâ. aux dépens des bonnes qualités dv
dt, Google
C H E 3gl
cherâl ^'&D la >etarde: le priotiemps et l'anlôrané sont les
saisons les plits convenables, le froid et le nhaud lui ëiaot
égalemeai contraires.
On execule la castralion des cheraui de cinq manières,
savoir : par les billots, par la ligature, par le feQ, en frois-
sant les testicules et en les bistoumant.
Dans la première manière , qni est appelle par les billots,
et qui est, sans contredit, la meilleure de toutes, on iettç
l'aniinat par terre, après l'avoir garrotté pour qu'il ne
puisse pas se défendre ; on incise Te scrolsm , on en tire
les testicules; on applique sur les câtés de chaque cordon,
denx moitiés d'un bâton de cinq pouces de long et d'un
Eouce de diamètre, il on les lie bien fermes par les detis
ouïs, où il y a des coches destinées k recevoir la ficelle ou
le £L Celle opéraiîon faile snr les deux testicules j on les
coupe.
Dans la seconde manière, on fait entrer une aiguille
courbe, garnie de f^os fil ou de^ petite ficelle cirée, i tra-
vers le cordpn spermatiqUe, à un travers de dolgl du testi- .
cule, en faisant attention de ne pas blesser le nerf sper-
inatique; et on conpc le testiclile à un pouce aa-dessous
de la ligature.
Dans la troisième manière, oti coupe sans précadtioo
ie testicule , et un appii(]iie uVi bouton de feo sur l'orifice
de l'artère. Les deui autres Aianières sont trop vicienscs
pour mériter d'être mentionnées ici.
Après cette cruelle opération, il faut bassiner la phie
avec Ait tin chand , donner Ji l'aninial une nourriture choi-
sie, et le promener chaqne jonr, jusqu'à ce que la cicatrice
soit parfaiiement consoHdrie.
Beaucoup de propriétaires de haras veslent que leurs
efaevam Boient mafqtids pour distiagner les familles, et
empâchtr «p'au ne vfende des productions défectueuses
«oUs leur nom. Beauconp d'administrations publiques et
panïcoliètes les font également marquer' pour pouvoit- les
recounohre prin«gi, au Cis qu'ils soient rolés. Il y a tr«is
Bimiéres de las marquer, par iineinciiioD,avec un corrosii,
en avec un fer chaud ; malt la plus prompte , la plus sAre et
la moins donlom-euse des nTaN|HeS, est celle avec on fer
chaud. Il ne s'afjit ique d'avoir dn fer oA les lettres ou les
figures seront, gravées M relief d'enViroa une ligne de
largeur, et qui sera attaché au bout d'un manche de deux
à trois ^îeds: On le fait roù^r'et on l'afptlqM sMrlapeau
de l'aiiidial, en le pressant nt'ti^ni trû^jleu. llseforiu«
«ne cscare qiti tombe en peu de )durs, et il reste ans
Marque ^1 eM iaisEb^ablë; he» «udroiu da c«rpi Mi l'o*
_,,!:, Google
3,4 C H E
marque les chevaut, sont U ganache, les faces latérales de
rcDCoJurè, le garrot, les cuisses et les fesses, (huzard.)
CHEVAL DU BON DIEU (Petit). L'un des noms
Tulgaires dn Grillon des champs, Gryllus campatris. (desh.)
CHEVAL- CERF. Le P. Duhalde dit que c'est le nom
d'un animal qui vit dans le» déserts de la province de Chensi
en Chine , et qui n'est , suivant ce jésuite , qu'une espèce de
cerf, guère moios haut que les petits c^ievaux des province!
de Se tehuen et de Yun nanc ^Description delà Chine , tom. i,
pag. 33.). Le cheçal-<erf ie» Chinois est, selon tante appa-
rence , le même quadrupède que le gnon. V. Antilope, (s.)
CHEVAL CHAMEAU. Ausone parle , sous ce nom ,
-d'un animal qu'il ne fait pas connoîlre. (s.J
CHEVAL DE FRISE. C'est le Rochee chai:sse-thape.
(B.)
CHEVAL-MARIN. Nom que des voyageurs au Nord
ont donné an Mobse. (s.)
CHEVAlr-MARIN. Nom vulgaire des poissons du genre
Syiwnatbe , et plus particulièrement de l'espète commune
dans la Méditerranée, Syngnalhiu hippocampus, Lina. Voy.
an mot Syhgsathe. (b.)
CHEVAL DE RIVIÈRE. F. Hippopotame, (s.)
CHEVAL-TIGRE. Dion Casaius a parlé , sous ce nom ,
d'un quadrupède qui, selon toute apparence, est le même
que la GlHAFFE. (s.)
CHEVALET. C'est le Gouet commun, (b.)
CHEVALIER, Totams, Briss. ; Scolopax et Tnaga,
Lalh. Genre de l'ordre des oiseaux Echassiebs et de la fa-
mille [les Hélonomes. y. ces mots. Caraeièrei : bec 'aussi
rlong ou plus long que la tête , quelquefois assez robuste ,
presque rond, un peu bâillant vers la pointe chez plu-
sieurs ; mandibule supérieure sillonnée latéral»nent , lisse ,
étroite et courbée à la pointe ; l'inférieure pins courte ,
droite , quelquefois nn pen retroussée vers le bout ; aarines
linéaires, situées dans ude rainure ; langue filiforme , m^
diocrej, pointue ; quatre doigts , trois devant , un derri^v ,
grêles , lisses en dessous ; les antérieurs chez les uns , les
extérieurs chez les autres sont réunis à la base parnne mem-
brane ; le postérieur mince , portant à terre sur le bout ;
ongles falcuUires ; la première rënûge la plus longue de
toutes.
Brisson , le premier , a is<^ génériquement.leà Cheva-
liers ; mais il leur a joint dès oiseaux qui n'enoat pas les
caractères , tels que les mauèéches , les âlotidiest de mer tt lem
tomb9t6»u. C'est dans Lioiueiit «t. Gnulia une teUe conâ).-*
C H E SjS
sîon; qu'il est dîfBcile de s'y reconnottrc. En efièt on
trouve des cheoaHen dans leurs genres scolopax et tringa , ac-
^lés dans le premier arec les bécasses, les bai^ et tes
courlis , et dans le second avec les mauMckes , les ahudUi
àe mer, les taume-piems , les combaUans , les phalaropes , les
vaiauaax , et l'on voit quelquefois la même espèce dans les
deux genres ; Latham s'est conduit de même pour tons , Jt
l'exception des phalaropes. Deux espèces de cbevatiers ont
été données m^ à propos pour des barges, le cheoalUr brun
et le chevalier aux puds verts. Ce dernier présente avec celles-
ci des rapports dans son cri, sa démarche, ses moeurs , ses
habitudes ; mais il a te bec autrement conformé. Tous les
chevaliers ne l'ont pas de ia même force; il est grêle et
foible chez les uns , robuste et dur chez les autres ; mais tons
ont la mandibule supérieure plus ou moins courbée à son
extrémité , et chez plusieurs, la pointe inférieure se retrousse
en haut, de manière que le bec reste un peu entr' ouvert vers
le bout 11 enestencore quelques-uns dont la mandibule sup^
rieure forme dans le milieu une sorte d'enfoncement; ceux-ci
ne se trouvenipoint en Europe. Enfin tous ont le doigt înter'
médiaire uni à ta base avec l'exlérieur et quelquefois avec
l'intérieur. La réunion de ce caractère et celui tiré de la cour—
Iture de l'extrémité du bec, suffisent pour que l'on ne puisse
confondre les chevaliers avec les larges , les bécasses et les
tringas. Il est très-ditficile de distinguer avec exactitude les
espèces de ce genre , À moins qu'on ne les ait étudiées dans
la nature vivante, aux différentes époques de leur vie , at-
tendu qu'elles se ressemblent presque toutesparla distribution
et les nuances de leurs couleurs. Les teintes du bec et des
pieds , dont on a tiré quelques dénominations, et celles du
plumage , ne sont pas toujours les mêmes en hiver et en été
chez les adultes , avant et après la première mue chez les
Jeunes ; outre ce qui résulte de la diversité des sexes. Quoi-
que j'aie indiqué plusieurs chevaliers en double emploi , et
d'autres qui font partie d'une espèce d'un autre genre ( le
'comèatlant'), je ne garantis pas qu'il ne s'en trouve encore
parmi les espèces étrangères. Les distinguer parfaitement,
c'est , pour les nomenclateurs les plus exercés, un écueil qu'il
leur est très-rarement permis de franchir.
Il n'en est pas des cheoaiiers comme des barges ; chez eux
la jcmelle et le mâle ne présentent ingune diflérence dans
la grosseur et dans la taille. La plupart se tiennent de pré-
férence dans les marais , sur les rivages , et nichent A terre
dans les heri>es. Leurs petits quittent le nid presque aussi-
tôt qn'ib sont éclos. Je ne sache pas qu'^ y en ait qui soient
polygames; ils vivent par paires ^ l'époque de la ponte;
SgS C H E
lesuDS se réanîswnt en troapfts i l'ailtothAe; y testent fiu-
qu'au printemps ; d'autres , mais eA ntOiiMre nviobre ,
vivent solitaires aiusitât sprte la satsoa èéa amours. T0119
oa presque tous voyagent , et ne tont ^ut de ptstage dans
les pays tempérés de l'&iro^ et de l'Aibéri<pie.
Le Chevalier proprement dit , Trùtga equeOnê i Lath. ,
pl. eol. n." 844-1 ^^ *i° <n^e lous sa livrée d hivers ou une
' femelle , ou un yemat de l'espace do eambaUmd. V. le genre
Tkiivgk.
Le Chetaubh abotecr de M. Themriiîrtct: , eit le Che-
valier AUR PIEDS TERTS. (f. ce fliM^ tnais non pas la hargt
^byoÊse cit^e dans sa synonymie. Il parott qtié cet anteur
, a été indoit en etrenr par la planche enluminée , n." 876 ,
qui, dansle texte, est indiquée con^me représenlBWUwnse
ahoyeuse , etqui réellement offre la figure de son Chevalier .
1.R0TEVR.
Le, Crevauer à ailes blancbes , Totamis leuroptenis ,
Vieill. ; Scolopax leûroptfta, pl. enl. n." 8a, du General sy-
nopsis of hirds Ak Lath. , a la (été, le dos , les pennes des ailes
d'an brun foncé; lecroiipion, le dessous du corps et une petite
bande an-dessus desyeuide couleur rousse ; les petites couver-
turcs des ailes blanches ; la queue rayée transvçi-salement de
noir et de rooï ; longueur , huit pouces.
Latham fait mention de plusieurs variétés d'âge o» Aè seie ,
fleni l'une n'a point les petites couvertures des ailes blanches ,
itiaisles a d'un brun foiicé; les quatre pennes intermédiaires de
?a quene sont d'iin bran-noir : une atitre a le dt^ssus de la
lête de cette dernière couleur , et une nuance Ferrugineuse
r^nc sur tout son plumage; son bec et ses pieds sont jaa~
nStres ; dans d'autres , le bec est cendré ; les pieds sont d'un
vert sombre , mais toutes ont les sourcils ronx on ferru-
gineux. Cette espèce est un double emploi dans l'édition de
lluffon par Sonnïni , sous les noms de bécasseau à lùics blan-
dits et de Vanneau aux ailes blaiwhta.
. On trouye de ces oiseaux dans les lies d'Oia!iïi eb
d'ËImo. On tes désigne, dans la première, par le nom de
'torôaiè , et dîlns la seconde par celui de tee-te.
Lé Chevalier ari^quIn. C'est, dans le Manuel d'omilba-
Ogie, le Chevalier brun de ce Dictionnaire.
Le Chevalier AIJ8TRAL, TotemuoiuAn^B, VieîU. ; Tringa
ausb-aiis, Lath. Un cendré varié de brun et dejaunc est répan-
du sur le. côu, le dos , lesscapulaires, les couvertures des ailes
et le croupion ; mais snr ce dernier il est rayé dé ndirâire;
tfis pennes alairea et caudales sent de cette deriHère lehite';
.les couvertures de tfi qneae s'étendent JRi^'JI «m extrémité;
_<d=, Google
C H E 3j,
le bec et lea pîedâ sont noirs ; le Eonimet it la télé est rayé
de bran. On trouve cette espèce k Cayenne.
- Lathatp lui rapporte au mdividu qu'il a reçu de la baia
d'Hudson ; il ne AiSére qoe par un pouce de yiu^ de lon-
gueur, et un bec un peuplai court.
■ Le GBKVAllBaBA&iULË, TolaniuvaTiegatusiVitilh , setronvc
dans l'Amérique leptentrianale et aux !les Antilles. Il a le tes-
tas, de la tête et du cou, le do8,les ecayuUires, }es courer-
tares supérieures et les pennes .secondaires des ailes variés
de brun et de noirâtre sur un fond gris-sale , plus pur, |>las
etair et rayé transversalement de noir sûr les deux der-
nières parties ; les pennes primaires d'un brun soinbre ; le
cmUpion noirâtre dans le milieu et blanc sur les côtés ; les
reuthccs intermédiaires d'un b{-uD qui s'éclaircit par )^Fada>
tîoD sur les latérales jusqu'à la plus extérieure ; toutes ont
en dessus' des tacbes et des rates transversales noires , et
«ont blanches en dessous ; le iorum est roussâtre ; U^or^ ,
)• derant dn onu et la poitrine sont d'un Uauc teiaie avec
des rates noires longitudinales sar le devantda cou , et trans-
versales sur les cdtés et sur les flancs ; le ventre et lés parties
postérieures sont d'un blanc por ; les pieds jaunâtres ; les
«ngles noirs ; le bec est de cette teinte en dessos,;de cou-
leur de corne sur les cétét et en dessous ; la queue est ar»
roadie; tongneur totale , cinq pouces neuTlignes.
Le GhevalIEES^ASSEAU, Totanusocttropuu ,Vieiii. ; T/ingm
Otihrapvs , Lath. , çl. enl. de BafC , n." 843, jeune ; tes vieui
ont toutes les parties supériemvs d'un bru» olivâtre À reHets
verd&iras ; le dos , les scsputaireg et les couvertures des ailes
•avec des p«ittl3'pointsblanchâtressur les bords des plumes; le
croupion , la goi^e , la poitrine et le ventre blancs ; deux
traits surle /wiûn, Tua blanc, l'autre brun; les flancs cendrés ;
4es pennes des aUes noirâtres en dessus, tadietées de blanc
«D dessous *, la.qnene ray<ée transversalement de blanc et d^
voir ; Ift base du bec d'^in noic-rerditre \ l'iris d'un brun
Soa^ ; les pieds d'un cendn: verd|tre ; longueur totale ^
4iùit pouces et demi. Le ^nne a taules les parties Bupérieurec
d'une couleur plus cluce et cendrée; les pbunBs bordées de
troussttre ; iespoints des couvertures jaunâtres.
Cette espère niche.dans le sable , au bord de l'eau;, sx
ponteest de trois àcinq cents d'un vert ti-ès-pâle et tacfaeté de
^run. Elle est rémanAie dans toute l'Europe, dans les !les de
l'AïUiïpcAetgn figyple. Elle fréquente les rivages de la mer
et das arides' rieières, se plaît inr \^ bords des luisseaux
.d'eaanile, où elle (ujnrt en secouant saift cesse la queue;
-rase an vol la surface de l'eau ; jette un cri en partant, et
rate en fcap^aat l'air pfr .coofis détacha. 1« .'
dt, Google
39» C H E
plonge quelquefois dans l'eaa , lorsqu'il n'est qae blessé oQ
poursuivi. On le rencontre presque toojoars seul , à ce n'est
au temps de la ponte^ ofi le mâle et la femelle ne se quit-
tent pas , et en petites troupes lorsqu'ils voyagent. Soo cri
est uu petit sifflet fort doux , madulé et langoureux. 11 se
nourrit de menu frai de poissons et de vermisseaux aqoa-^
tiques. Cet oiseau est méfiant , difficile k approcher , et
exerce la patience dn chasseur, en passant d'une rire à
l'autre, soit d'un étang, soit d'une rivière. Sa chair est
trèi-délicate.
Od chasse le bécaueau an/ust/, et an le prend à Vappeau
avec des joncs englués , prés des rivières , des ruisseaux , des
étangs, ^c. Il arrive quelquefois que l'on prend des bécas~
leaux! dans les pièges dressés pour les bécatses sur le bord des
fontaines, (s.)
Le CHEVJU.IEIL BLAitr, Tatama rjmdiâia,y\t<A!k. ; Scoiopax
candida, Lath. Tout leplumage est blanc et il est onde de bmn
sur le manteau ; Les pieds et le bec sont orangés. On le
trouve à la baie d'Hudson. N'est-ce pas une variété acci«
dentelle ?
Le Cbetaliek blanc et nom, Tolamu mdanoUucus ^
TIeill. ; Scoiopax mdaaoUuca , Lath. Sa grosseur est double
de celle de la bécassÎM; le bec est noir. A l'exception de la
queue er du croupion qui sont rayés de noir et de blanc «
tout le reste du corps est parsemé de taches noires et blan-
ches; les pennes primaires sont noirâtres ; les pieds longs
et jaunes. Cet oiseau se trouve en automne sur les côtes
basses du Labrador , et particulièrement . à la baie Au
Château, où les Anglais l'appellent lione curUna {anaiis de
tare). Il remue sans cesse la tète.
Le Chevaliea blakche queue. Dénomination donnée
par quelques-uns au jean-ié-b/anc , peut-être dit M. Salemc |
parce qu'il est un peu haut monté sur jambes, (s.)
Le Chetalieh DES BOIS , ToUima glareolus, Yieiil.; Tringa
^anala , Lath. , pi. ig , fig. a5 des Oiseaux de Naumann.
Lomm brun ; haut de la tète et nuque rayés lonj^dinale—
ment de bmn et de blanchâtre ; côtés de la tète , devant du
cou , poitrine et flancs d'un gris-blanc rayé en longueur de
brun ; sourcils, gorge et milieu dn ventre d'un blanc pur;
plumes du dos et des scapulaires noirâtres et bordées par des
taches blanches et brunes ; couvertures des ailes d'Un bmn
cendré ; pennes de la queue avec des raies altemativement
brunes et blanches; ffecnoir, verdâtre à la base; pieds de
cette dernière teiflte ; oeil entouré' d'une pean nue et hianche.
Longueur totale , sept pouces six lignes, il se trouve , pen-
dant l'éti 2 ^3^ ^^s "OÙ narécageux da nord de l'Ënrope. 11
dt, Google
C H E . Sg,
est de ipassage dans Axs provinces de l'Allemagne , et quel'
quefoû en Suiise. On tronve son nid dans les marais sous le
cercle arctique. Sa ponte est de qaatre. oeufs d'un jaune ver-
dâtre , tacheté de brun.
Le Chevalieb branle tête, Totanut nuton^, VIeill. ;
Scolopax mitoBs, Lath. 11 a l'habitude de remuer sans cesse la
tête; a la taille de la bécasàne commune ; la tète, le con , les
âcapulaires rariés de noir , de cendré et de rouge ; le de-
rant du cou et la poitrine ferrugineux , avec quelques taches
noires ; les couvertures des ailes et les pennes secondaires
d'un cendré foncé ; l'extrémité de celles - ci , le dos et le
croupion blancs ^ies pennes principales noirâtres et bordées
de brun ; la queue rayée transversalement de noirâtre et de
blanc ; le bèc noir ; les pieds d'un vert foncé. Des individus
ont les iirandes couvertures des ailes noirâtres et bordées de
bi^un; la queue rougeâtre vers l'origine, et rayée en travers ,
de blanc et de bruD ; les pieds Verdltres.
Le Chevalieb brun, Totaausfiiscus, Vieill.; Scolapaxfuaca,
Lâth., pi. cnL de BufF. n." 87S. Cet oiseau a été, comme je l'ai
déji dit, présenté mal i propos , pour une bat^e , et est en
.double et triple emploi dan s Latham et Gmelin. Ëest, pendant
.rdté,noirâtresurtouteslespartiessapérîeures, avec de petites
tachei et. des lunules blanches sur lesplumes du dos, les
scapulaires et les couvertures des ailes; d'un cendré noi-
râtre en desAïus , et de même varié de lunules très-étroites
sur la poitrine et sur le ventre.; rayé transversalement des
jnémes couleurs sur les parties postérieures et sur les pennes
de la queue ; le bec est rquge À sa base ; les pieds sont ro(i~-
feâtres. Longueur totale, ifpoaces3à6 lignes. C'est la barge
nuieie Brisson et de Bu0on, et leiringaatra de Latham,
. ^insi que le cheoalier noit de Belon. La femelle ressemble au
jnâle. Les mËmes ont, en hiver, les plumes de la tête,
du dessus du cou, du dos et des couverture j supérieures
des .ailes noirâtres sur la tige, et d'un ^ris cendré dans
.le reste; le croupion; la «orge , la poitrine et toutes les
parties postérieures blanchâtnes ; le hrum noirâtre; les
côtés etle devant du cou ondes de cendré; les couvertures
supérieures et les pennes de la queue rayées transversalement
de noirâtreet de blanc; les pieds rouges ; teii sont les scoiiqmx
cwornica , amiabrigiatsis de Latham et jle Gmelin.
Le jeune , avant sa première mue, diffère des précédens
cil ce que ses parties supérieures sont d'un brun olivâtre ;
que les plumes du dos sont bordées de blanc , que les scapa-
Isires et les couvertures supérieures des ailes ont quelques
petites taches blanches , triaogolaires , et que les parties in-
. . Kiiçures sont bUnchâtre), avec deszigzags et des taches peu
dt, Google
4oo ^'^.^ .
^stinctes d'an cendre remlinmi ; Us pîeds sont oranges. TeV
«st le scohpax lotatua de Latham et de Gmelto. Lorsijue cet
oiseaux mitent, ce qui arrive Jeux fois par au., à'I'automas
et au printemps , leur plumage présente on mélange'' do co&->
leurs d'été et d'hiver.
Cette espèce est répandue en Europe et dans le nord de
rAmérique; t;llc n'est que de pasg^ige en France, et elle se
tient sur les bords de û mer, das fleuves et des lacs. Son
nid et ses ceu& sont inctuiiias-
Le Cdevaliee cptmaé, Tolanui incanns, VieîU. ; Scolopa»
iacana, Lath. , se trouve aux lies d'Eeiino et de PalnwstroD,
11 a dix pouces de ioiwuéur totale; le lon^ Llanchàire; la
tête ^ le dessus du cou et du corps , la noitrinp et les Sancs
cendrés ; la gorg^ ombrée de brun \ le inenton ^ le. devant du
cou et le milieu de l'abdomen blancs ; le bec noh- et les pieds
d'un vert jaunâtre. ■..,..
Le Chevalier ccinutÉ k baies kouge». F. CasvALiEH
SRAtILl: T$tE;
Le CHEVALiËft DES CHAUPS, Tolonùa campétùis., Yieîil.,
aies plumes du dessus de la tête, du corps, et des petites
touveftures inférieures des ailes, noirltreselliordéesdeblanc
roussàtre; celles des calés de la têle et du dessoUE dacorpi
presque blanches, de même que celles du dévast et'des eûtes
du cou, dont letuiljeuest presque nair; la p.- nie eil^riçure
de l'aile noir&tre, avoc des bandes transverssffe&fetanches ,
excepté sur tes deuxième, troisième et quatrième pennes;
et toutes les autres, à compief de la cinquième tnrlustvement,
sont terminées de blan<f; les grandes couvertures sapériearesv
les plus proches du corps ont leur milieu bn)n, les bordv
roossÂtres, et des raies noires trausvevsalts ; les deux pennes
intermédiaires de la queue sont rounâtrés et fcublement boiV
. dces de blanc, avec desi It^ss trausiversales nôtres et in^
terrompues ; les autres teiiniti^es par du blanc et àa noir ; le
l>ec noirâtre en de^ns , coulant' de paille eu dessous , ainsi
qneles pieds; la queue étagéç. Longueur totale, ii pouces 3
lignes. Cette espèce, qui se trouve au Paraguajn, ir'y «Et que
de passage; elle y arHve dans le mois de septembre, en
troupes de dix à vi^ , et se tient dans les plaines dècotù'erles,
séc^bes on bumides , et jamais sur les bords des rivières et des
lacs. C'est le chorUlo • rîbdoi hlaaoos aatHoUJot deiJM. de
Le Cbetauek a coiffe bbdve, TobauuJusçocapUluf. VîftiU.
Lon^eid' totale, lo ponces; de«sii»delB(£w et du cou, dos et
ailes brans; ««uverturM supérieures poiatitlëes de blàa-
-chStre; (JeUstMils, dont l'un blanc et l'autre noir, Antre le
b^ eirtéil; ^i^ étagée; giedtA'un javac n£ Cet £MMWi
dt, Google
C H E io,
st troaVe au Paraguay. M. de Azara l'appelle chaiiHa pardo
Le CbetaLter a cou terrugine^, Totatais femi^net-
collû, Viéîll. ; Srohpax noveboracensà , Lâth., je trouve fré—
qoemment sur les bords maritimes de l'état de New-Yorclr. Il a
dooze ponces de loDgueur totale; la lële, le dessus du cou et
les scapulaires variés de noir, de cendré , et de fermgîoeaxï
le devant du coa et la poitrine de cette dernière teinte , foi—
blement taclietés ie noir ; les couvertures et les pennes se-
.condaire's des ailes, d'un cendré foncé ; les dernières termi-^
nées de blahC; le dos et le croupion de la dernière cOulenr;
la tjueue rayée transversalement de noirâtre et de blanc ; les
pieds d'oareft profond obscur. "
Le Chevalier de Covrlande, Srohpacr- curonica ^ Lath. ,
est le Chevalier brun sOus sdn plumage d'hiver.
Le Chevalier criard, Totanusvodfirus, VXtiW.. , Scolo-
pax mtlanohuca, Lath. Taille de la bécassine : bec grêle , long,
noir ; dessus de la tête et du dos noirâtre et strié de rougeâtre;
cou et poitrine d'un cendré mélangé de couleur de rouille,
et de taches obscures ; ventre blanc ; plumes libiales marquées
de noir; petites couvertures des ailes cendrées ; les gratideâ
noirilres et bordées de brun ; les pennes de couleur sombre ;
les secondaires terminées de blanc ; le bas du dos blanc et ta-
cheté de noir ; queue bordée de cette couleur et de blanc , ef
terminée de rougeâtre ; pieds verdâtres. Cet oiseau a de
grands rapports avec le cheaaiter ferruginitix. On le trouve
sur la câte du Labrador; il branle continuellement là tête.
Le CsEVALiEa a cboiîpion noir, Tolanus mdanopfgitts ,
ViellI. On rencontre cette espèce au centre des Etats-Unis^
dans les ntoisd'octobre et de novembre, et à la Louisiape peu-
dant toute l'année ; elle eât-brune et roussàtre sur la lëte , le
cou, le dos et les ailes ; la pï-emièr^ couleur est sur j|e milieu
de la plume, et l'autre sur les bordai .les rectrices intermé-
diaires et les grandes rémiges so^t grises i le bas du dos'4
le croupion et les cou.veriures supérieures de la queue noirs;
le devant 4u cou et le haut de la poitcii^e , marqués de
brun sur un fond blanc ; cette couleur domine seule sur les
parties postérieures; lebecesibrun, les pieds sont d'un jaune
orangé. Longueur totale, huit pOucea.
Le Chevalier a croupion verdatre. Tournas chloropjrgius,
Vieill.; Tringa ùrbrapu^, Lath. Les ornithologistes ^ ayant
trouvé des rapports entre cette ebpèée et le bécasseau, les
ont réunis; cependant ils diffèrent essentiellement parla
couleur du croupion, qui est blanche chez le bécagseauel
rerdâtre- diez ce chevalier} leur plumage présente eucerc
Yi. a6
c,qi,it!dt, Google
i„. C H E
qnelqaCs «ntres AtssemUanees q«i ne san^ les «fïrtc ni et
l'ige ni des sexes. Le mâle a sur les cAtës de la télé ,. déua
raies longïUidinafcs Ltanclies , l'une ao-de&âiu d« l'œil , et
l'antre au-dessous; ta, t^ie, le manteau, It CffoupLon . le^
converuires supérieures qt les pennes secondaires des ailes ,
lescfluverturesdelaqiMue, etlasdeusrectricesintermédiaires,
d'unbroB verdâtre, tirant am grissur le cou et sur les côtéâ,
très-lustré sur le dss, parsemé sur le^ premières parties ^
de uclkes blanches, peu ^parestea turla tête , «llopgées a*f
la cou, plus nombreuses sur Us ailes , nulle^ ^af le croi^Mw
et les pUintes qui recouvrent la cpi eue ; les trois peoqes.secon-
daires les phts longues, tachetées et guillocbées de bianc sui
les bords extérieurs ; te haut de l'aMe et ses pe^uMs prnoatres
noirs, les pennes ÎDtennëdiairestef[aiBëesd£ blanc, les gran-
des couvertures inférieures rayées alleraativeinetit dç ces
deux teintes, et les petites marquées de blanc ; la gorge et le
Sevant du cou, de cette couleur; La poitrine grise, avec
quelques taches blanches; le reste du dessQtit du corps et les
pennes latérales de ta queue blancs; celles-ci tachetées de
noir; le bec brun à la base , et noir dans le reste ; les pieds
d'un rouge verdâtre ; longueur totale, huit pouces.
La femelle et le jeune ont le dessus du corps glacé de ^îs.
Cette espèce est répandue dans i'.\mérique septentrionale ,
depuis la baie d'Hudson jusqu'À Saint-Domingue.
Le CSEVAUBR A DEMI-COLLIER, Tutanussemi-collans,Yie'M.
bcssuâde la tSte noir, avec un trxtWanckâtre sur le milieu;
côtés de la tête etcnubruns; uiie ligue blanche au-dessus des
yeus, qui s'étend sur l'occiput; une autre très-courte el de la
même couleur pfés des narines; -de la turis^tance d'une aile à
l'autre, mi denri-coUier mùrittre ; nn autre ao-dossous, d'un
blanc de neige , laîssasi on intervalle sor lé devant du cou , et
se dirigeant sur le milieu dn dos où il prend une teinte rousse ;
poitrine, ventre et couvertures inférieures des ailea blancs ;
quelques-unes des plmnes scapulaires de la même conleur ,
les autres noirâtres ; tes petites eourertures supérienres de^
ailes variées de brun et de roux , les grandes BMrdires, avec
des tachesrondes et blanches; les penaestscbetéee de m^e^
mais de blanc mftins pur; dos et q«eg« 'd'niâ bnia clair,
avec des raies fines d'un noirâtre foncé ; les pennes candale»
étroites , étagëes , r*ïtérieure -plus courte de dis lignM
que les interm^iaires qui ont la tise tr^foible et sbnt
terminées enpointe aignë; lespiedset lebee, à l'exception de
son extrémité qui est «livhre^ sonlverts; l'iris eat noir ; luiv-
gueurtbtala, huit pouocïtroôs lignes. £ettc ospèee àa Pa-
raguay, uùellepartrft'très-rare, est ia.Chor/ilo goiaoiacura ji
i/iMcade-lkL deAzarai niai&iisi^tdeH^crtpiJont etmrr
dt, Google
CHE ^
^Mqini , Tmbictffviçfliifi, qui jn do^rttç pot» U p^^ «^
Utfc ttUenn^ ^ noir et dp JilADf ; 4^1 (»cl)e^ ai^tg £fi {^r^fi
(Le fer da Iwcn ; TéwnAtr* sw i/i foti^ fmjra 4« d^^Hi du
cocpflî Uiàsmm btsnc , a«rc <^* HK>iK&«tfres qpifCf siip jg
pÉtltrme et dèa-raieB u-ail*Tçrsïless(H-f«ilP9P^iïi Wiç b^jqde
bJanAe è tr^rars les aiU« i ««tiesrrci Bftirltr^sî )#| p*An^
txtétieitrasib U (pMii« Witnàte»,ha inierBi^iiaÎFP* psp^^^^
et rayées denpiri. le bec et lea piedf ai«r3(fç«j lôflgupi^
«aiaiB , ^katonie pimces. H m troure dans i'Amérjque aty-i
tcïariDiiirfg,p»rtJcalièr«ii)eot WKepwoBs ^ M^vv-yorc^:,
Cet «ÎMtM ayant U bec r«i»«st* et gr »s , i^p garnit, qftftif.'
que ns pe» pliu grand, ^athtekk J'o^pa du ehvoiifr ë
gnabac, .daïit. U a'ent peiH-^tTe qu'gpo rarié(^ de #i)ffip{),
fig. 3, t 18; i:e3 OueaiH de ^aWHAAti. )) a., pe»d#pt4^^t^ ,
. U i»™», la gorge, le m\\m9 4« (a [witriw ^ h ifmtë»
MaocE î les tempes , le Sécant &v «on , 1^ fl^i^fif j
We câtés de ia ^trme, le» cpwcr»ures An6(f4furss dp jj
dwaleaoire curtàai^s pJuHae; )et?J"t de la JÔte eitianvot»
Rayés eo loagneor .4s n»(r mf ua foqi grie^aoc ; k lM*rt
du Aoi , l«s acarpMlaîres et leg griiBde« c«iiVËrtures , d ''m jcgçi
dite vmtgeâue, arec des bandes .trwâversala» Aojret j fies
dcmc peiwfs dH KÛlieù de lit. 4[He«e, ceudrécâ «t ray^^ ^
Wot) ; les autres, bUnches^ enec idfl* WMgs f;Q(^It^dinjk^
9vr les fcarbM «MéiiciiffeR ; les piejb fferdlAree ; j'Wis tiï"» d
le bec «oir, «èaAitle et .trèfc-daitii loBgBejar^ V^ pcfcî
neuf pouc««. '" ^
Le mime, «n haUt d'iùrer, a. les Aow&ïs, J? 4V^.f Jtp
nviiieu du dosjia^ar^.M t«Mte«ie3pïrlM« jpféi^fitfcs d'iwi
Mane pu-; 4a nuque cMjie J.oa^ta<lwi<lcwie«t de \i^ia et 4|<
falasc, ledflsras de la «été, le ba«t du éfff,, i^ sCi^H)aù\eii
etl«BgranAes coureiiuresideB aiSas, .d'tuic^aitk^ <^'Fj i>9rd^
dfi bUncditoe ; las petiles cfmyartmtiHB <^ le poignet' i^ i'<^
4'i^ grisBoirJHre; Lesc&téa du cou et 4ée i»^i,t^ae„:^^)^'^
châtres, a<Fee do fieâtes taches bnmes; la .^ueiy; ttWfflâblI
et rayée de bnin^ le bee neùAtne^; àes fieà^ à'ipi,;itfii^
Le jennef atant la«iue, diJtïwe:id[).yfféeéd4iW'.i ^ «!«'««
que les'plwnes 4n>9tMntnrt de laiétel* duibgtit.lluillpf t-dq^
scapTlLaires «t'deB couveârlunés desaîlt!S.iiSM«t,^';lin.bciW tioir
râtre & ËiMeucÉe5id9iaBnâtr«; ljSTpliie'gï«i*^iW>pr^ur^
df, Google
m C H E
Aet Ailes sotit d'un hrua très-foncé; on remarque Ae tfis'
petits points bruns sur Ik face et sur les cftféa de la tête ; en-
fin , les pennes alaires sont terminées de blanchâtre , et le»
fieda d'un cendré verdâtre. Cette espèce habite le Nord de
Europe, et se tient sur les bords de U mer, des fleuves et
des étangs; elle passe l'hiver dans les contrées orientales
jnsqn'à la Méditerranée, et ne se trouve point sur les côtes
maritimes de l'Océan. Son nid et ses œufs sont inconnos.
Le CtiEVALiEaFEitROG[RBux, Tolanusfemigùteus,yieîll.;
Tringa Islandica , Lath. On rencontre cette espèce en Islande
et en Amérique «où elle ne s'avance guère au-delà de l'état
dé-New-Yorck. Elle aie bec brun et longd'un ponce et demi;
la' tête, le dessus du cou et le haut du dos noirâtres et
mdrqués de ferru^neus; le devant du' cou et la poitrine,
d'un cendré mélangé de ferrugineux et de taches noires peu
distinctes-, les petites couvertures des ailes, cendrées ; le crou-
pi on blanchâtre et onde de noir ; les pennes alaires noirâtres ,
et lessecondairesterminées de blanc; le' ventre et les parties
postérieures de cette doulenr; les deux rectricçs intermé-
diaires noirâtres, les autres cendrées ; longueur totale, oeuf
pouces. La femelle diffère du mâle en ce que la poitrine est
d'un brun rougeâtre, mêlé de noirâtre. Cet oiseau a, dans
ion plumage , des ranporls avec le cHevaiierà coufernigioeux;
tnais il est d'une taille inférieure. Il a encore, dans sa cou-,
leur e^ dans 'sa taille, iine grande ressemblance avec le
ck'êvùJîér criard: p(!at-étre appartient-il à la même espèce.
■ LéCHEVAMEn AFHOSTRODX, Toloma nififrons,\\r:ï\i.,sei
£s^)guépartic»lièremcnt de ses congénères, en ce queles deux
pennes latérales el lès denx intermédiaires de sa queue sont
un peu ' plus courtes que les autres; en ce que la. tête est
^us grande-, proportion gardée, et- le «ou plus gras. Il »
douze ponces et demi de longueur totale; le bec foible, noi-
râtre, entouré de roux ; les paupières , i'e croupion et le des-
sous du corps, blancs ; la tête , le cou entier et le dos bruns,
avec une bordure noirâtre à chaque plume ; la queue pres-
que noire et'terminéc de cendré; les couverturessupérieurea
desailes, brunes, à tige noirâtre , avec du blanc i l'extrémité
des grandes les plus extérieures; les pennes à tigebUnche,
bt|un es len' dessus et argentées en dessous; les pieds sont de la
esuleu'r do bec. U se trouve au Paraguay , oàîlparottn'ê-
trt-iqtrt'iâè'passage. M. de Azara l'appelle cAo^^'to acanaledo.-
Le Chktalieii gambette, Toianus calîdris , Vieill. j Sco-
^)Xàcaiaifis-i'haA:i'^\:enlàe.BuSou,'-a.' 843, a,- pen-
dant VAéi'la tftte,'-le datsasdu-conet djidos, Je.s scaptilaires
^t les couvertures- des iaîles d'nn.-^run cendré, olivâtre,
Variés d«-<ftl»B*t?ire*jQi!^iidioâLe*; et de - lignes trfjtsyer-
dt, Google
C H E 4o5
sales seulement snr tesdcox diernîtiei parties ; les penne»
primaires noires, les intenoédUiresmoilié de cette teinte et
moitié blanches.;, lecroupiondelAdemijère couleur, ainsiqiif
les côtés de la léte , lagoi^e et toutes lesparties postérieur]»,
mais couverts, de taches longitudinales d'un-brun. noirâtre; les
pennes de laquelle ràjées entrayejs, saroir, les quatre
ioteiméiiairos de cendré et de noir ,,et les aatrei d^biapc;
le bec rouge; et noir à U pointe; les pie^srougcis. Longueur
totale , dix pouces environ. Tels sont les cheàatiav ruùgt t\
Utckelé àt Brisson, .le scolopaa! adidrif etifitrifga gip^ietiaàf
Xatbam et de Gmelin- i.);i,, !
Le plumage de cet oiseau est ^ en hiv^i;,:d'un ceçdré pHtl
.bu moins rembruni., avec un j^et^p tcagt plu^ fonce aor I4
lige des plumes de la tête et des pai^ti^ supérie,ures„nnl.ai|
peu apparent dans que Iq^ea individu;!; Je. ^rpnpion^ Le s^ peonef
intermédiaires des «iles dans une partie dçJeuç4<>^>i?^^>u'i:Ct
le verutre , sont d'ui^ blanc pue.;, cçtlp.floùleur est n^élfuigéc
3e gris sur les autres parties iaférienres ; les penoea^de 14
.qn^ue ont des raies transversales blapches et noiritres.;^de9
pieds sont d'ub reug^ pâle. , ,. ■,, ' , .-
Lé jeune a le beç et le Awwn'bruns ; lejï pli^piés du. SOTOt
met de la. tête ^é la même couleur et .finement bordéeq
jde Jaunâtre; la' nuque -cendrée ; ïe dos et lesscapulairef
bruns , avec le bord despiumes roussâtre; les qpuverturessa-
Sërleures des ailes .d'unbnm noirâtre,. bordées et terminées
e bl<tac jaunâtr^e; la gorge bla^qchâlre avec de petits pq^int^
bruns; lés cél^s ducoiietïa po!*riae. cendrés et rayés Jongi-
tadinaleméi)t,âe brun ; le ventre blanc ;' les ffancs. et le^
.ConvertureS'kifépçures dje la <piê»e tachetés de brun ; Jef
pennes caudal es, ijônssâtr es à .l'extirémit^ ; le bec d'utte.teintf
Jiviâe i sa base^et brun vers 1^ bfl|itj^|^s pieds d'iu jaune
orangé, Le chevalier rayé de Brissor|' et dé Ëuilb^n , p),.ei^
8a^ , et lé inngait/ïataAè Gmelio.çt de Latham, sont|'Âef
jeunesenmne. , .
Celte espèce , 'qui se trouve 'également en Europe çt eif
i^mérique, est tré^Vépaindué dàna.lè' Groenland parles ri-
vages de laincï, et se, lr,ou.ve pendant l'tiiver dans les Eiats^
^nis. Là , cbminé la pTapart.dÇS oiseaux. erratique 3 çontinuDa
aux deux continenSj les chevaliers, sont peu méfians , et se
laissent' aisément approcher, torsqii'ils'ne sont pas effarou-
chés par nn trop grand nombre de chasseurs. Ils se re-i
.tirent pour tiicher au fond des golfes et des anses desmer^
du Nord. Ils placent leurs nids sur la terre, près de la cale, l^
composent de racines flexibles, et de petites plantes gra-
minées arrangées sans art. Le; œufs que la femelle y déposa
Aaoa les premiers jours de ^uin , sont au nombre de quatre
dt, Google
iȑ C II B
A ilK , dft [(éif ^1 ^Âi <îUé GéHit d^ t^lMrntmi , ^otnms i
tthbtmtj et d'rïA bbttèïâle, iJicK^lj^dfrMrL Cci oiseaux, qirf
PMbilt avet fs^fidlté Itf^ i*agdcs de !h rtié^', dut la Maniai'» ht
Ttllfe*- <t itï Ért éè rWrt)#dWfc Héjètiéht; Hi Viràit de petits CtHSi
IBtéi , ai ivH inM-itis, cl mangeht quelqwefWs &e l'algUé.
■ Le Gë*ND CflfiVAtIÈB D'ItAUE.y. EcikAssE. ■
: Lt CaiïnilciicitlSÀTiUi , î'oUnflj^tfeio, Vieltt-ï^dito-
fa^ ^M , Laih. tJne teinte d'uti beau bmti celid^ et tinl-
Ibi^è ttptt sut- I4 tïté , k cou tt les ^capillaires de ct:t oi-
Sfe^ i àa Irait blàBC J>art de La base do bet et passe au-dcv
sus des yeux ; \es couvertures et les Heiittbs priftiaireS des
'%Sits''3ffhf d'Uh'braa'Bii'^fe S ' Its stct)nd&îtes s f îtts pAlts .
et "fcèrdgès de blatte 1 tettfe demiÈt-e -qtftJïui- est pure suf
JpJilset le vtrrtrc , inëïangée de brUn Shr la poitrine , ira-
*Wi«« ^é' iioîr ittf île CTOUtolim et U inÈorewe ; enfin , le bi-nn
t%\MA M bet fct esi pWisfùiiÉeWllB^îee- Lij^cill-TOtale , ait
ftïWtfe'êetit lignes; Ttét,iftifi;j>-oueesltn'qitîirt. Cette espèce
!U€«tVlitiEàt;htVÉli:VT(fltol«)fcaiAJbyii*,Viertl,;5^"f^
fnfl«(/uni7, Laih.,pl.^^7,fig.j.desO!f»atfrftlilvi^rds;alebe*
tWll^dt dfe cbaWi -la base' et l'hait 'da'ni l8 rèsfe ; les sour-
fcife bfatats ; !a lïtev^le ifXSsàa àû vou et Vé doS oHv5treS Ct
tâèHvtëï de bitir';' eé& tâi^és soflflQtagAa/fnhallésiet iietites sttf
ià tîlc,' oïl pen Moins sur lé flos ,,- ei tfàtisvBV&ai*^s Stir ïcB
Sc^Bulaîris fct les tffctrftVs ifiipérleUt-èB désâlies; le cTOiipSà»
ttt hif ÉonrerloresstipélneHfesde ïa ^]lifeu6"a'xin'611viltre'\iitl-
fbrniè ;■ la gôtg^ et tont , le AesîOns a(i"ëoyps bli^Hcï Et pnrs-è^
tà^és Ae taclies tidîrÈï, ofl rondeS, otl ùïipeiiïtrt-iKfotKnESi
Ici r^mîgfesdetettèdferiiïèf'ecftûleiïr, eiato^Wt SalèSlif
les bords; les ptutiÉS itftercnëfiaitès ^e'I^ qwéil'é tîivâïr'èi
à*'ec«fae bande ti-iltie ti-âiisvèrtaié i \'étli-èiiiité ; teiifiti'eï
iAiaAffs et rayée^ de tiftirAtrè: les iiïeds éô\ilenh de Aâlf ;
tes oViglïs noirs. LoiûgWeUi- totale, '^pO»iieS*(uft1riii§rtèït
La femelle ne diffère qu'en ce qu'elle .a moitis Je mouche'-
bA-tà , pàrticulièrettieUt sai'.les parties i'nïé^tiïr^. ' Ces cbe~
v^fèYsW.tÏÉlïtiÈïit au bora des WaûxcourâWti's,' et /iveAt Isolés
aàSlsits'p^tâtscambYfs'qit'iï^'se^U'taJtpir'Ojiii^ïelongd'unrflis^
%feaa tfù^'Wfie TpetlTe i-Mère. Ônlps triiuve 'âkfis Tfîtrierlqtte
Bfept'eirtriïiïiaîè , 'elfeliÉùrrtpèX'ës'tra>**"àWacIr^teiii.; '
L*tïtVXtr£R AVîkôsSÊC, Tdtoi^CTàisirôAfriw, Vieiti.j'se
frbUVt i là Louisiane. Il a le dessus' dé la >@lè ,~ du tdu, ia
tOiïp's et des ailes d'ungris uimfbrnie; ïêScouvertùres moyeunés
des ïiles grises et tilancbes ; àtie itioîtië des grandes, 1)1 an ctie
et Tau'trfe d'ttii gris-'b'run. borde àe blanc ; les pennes prî-
T&aire^ blanclie's et taoîres ; les ttcti'îces lilandies à l'origine
dt, Google
C H F.
toj
ft«a*ÉiWTlrî^«» Jcfils', la gOiigc^l tMlesIts parties pottc-
FMKrcB bUocbes; 1« b«c r-olntst« , t-rès-épaiB, rougeàire 4e
l'or^;ioe .au MÎliea, bri» daae le reste et long de difux petH
cefljCtdertt!; Ics^îe^ a«wrâlFesdaBB l'^iecauempatUé, «t les
tMÙt doigta i-mH l'xieur» k Acaù-ftim^e^. I^ooguiew 4otale« douu
à b-eûe p«iices. . i
, Le CsETAueii. qujgbxtte , TWoniu A^^ileuci», VieJU. t
Triag» h^poiatcQs, hfàh^ f»l. eut de BuGEdb, n." S5o. Greaseur
de ValûueUe de mer; longueur, sept pouces et d«nnj; beciuwii;
leèplaïqcfl de lalëM et du destiu <i}« cou ont leur tîfe^d'un
brm foDcé toi u^ ibiMâ'plitt clair; celles des autres |»brt«es
SDpériewes iODt.de phu des lâgn es transversale» et«B zispags*
«t aoU d^tm ^s-J3naD à redets.; ceJi«B de lagot^, d« a<Nv>aat
du c<m,«le:la pailcine,. sont d'uu blanc par, aisai qMl«i
■OBFcifa et le reste <hi cerpè ; l«s|flu»eB d«s cdlés du cou lef
de la poikîaeirayéM iMigitadtDalêineiH debrwt Mt IciinîtiMit
les cOBVertures tt' les «qihmw deB -.niLes brwoeâ, bord^
et tenMDbéeE de bibnc ; Lrs qualrc Mt»màdtatr«s de la qiieiW
tonipareittesandos, etksaiitmebordéesettBdMiéeadeUwcj
lebec nadné ; j'iriscovleur de Doôsetle; les ^eds et les ««gles
d'uDbr«i>rei^âtrc;-tai{Mueétagée. Les jeuaes diQ<èreBl|Mrti-
otlièrencBt des vMOKien ce qulâs ont les plumes du dos boF'-
déea de toax et de .«oicître i les coKvertitres des ùles pin»
foncées «t temuDÂes de roux. La EeiitteUefMaeii^bte au ntlle ;
elleplace son ntddansdes b>0U3 4urlcs rivées, et y dépose
ordmairement cinq œiifi d'un rens tetAttre , parsemé de
petites taches uoirâices, qui se rénnissent au gros bout.
.Celte «spèCe vit aolttaine sur les gnèwca et rivées sabloncux;
comme ie bdeasvmm , elle secoue la i^eae en marchant., et
^e part de l«i& es^etant ^elqnes cris;, on l'entend ansii
«fier pendant 3a suit d'au voix géaatssante. La gmgheUt pé-
jiètiKasses avHt dans le !Mord ; «n la. trouve aus» en Sibé-
vie et au KaantaAaAa.
JjcÔBKVftUEa d^UCS^ÉE, TalaBUs kucophixas , Vieill.,
3e tRHive daos rAnwriqoe sepleniriaiide depuis la baie
d'Uodaap juaqu'au Mexi^e. Il a toutes les parties m^-
■TieaDM mélangées de gris £\. de blancbâtre ; la preniére
.Cflvlev duMaine MT ila^Ële, le corps et aur les ^iles ; la
desdènue borde >les .plumes des denx côtiés , est prestpie
^ulLe MK le- haut -doi/dAs^ iorme de -petites mouchetures
isolées sur le corps, les couvertures supérieures «t les
-pennes secondaires du ailes; ceHes^ci ont, de plus, des
|inialft kwis'; les pennes prinaires Mnt aoirfttres en des-
ans'GA.^iscs «A dessous; leurs couvertures iaferienfes sont
blaocbas .«MC des Radies d'un grts Sonoé et en ferme de fer
-èrUube; oelloAde la tpene d'un blanc -pur, si ce n'est il'ex-
dt, Google
■4o8 C H E
trénùt^ des plus longries qoi est festonnëti de gris ; Ui
rectrices intermédiaires cendrées et rayées transversale-!
ment de' brun et de blanc sur les faorog ; toutes les 1»^
térales totalement rayées de même; le /orum,'la gorge,
la poitrine et tonteslee 'parties postérieur-e s d'un beau blanc,
avec de petites lignes cendrées sur le devant du cou et sue
les dan'cs; le bec brun, long de deux pouces deux lignes ;
les pieds d'un rouge orangé. Longueur totale, douze t»oaces
deuK à trois lignes. i
Le Chevalier LEur«raRy&, ToUums ieutapkrys, Vieill.
Becibrun, noir à la pointe; long de ^ùx pouces trois lignes;
léle grise et tachetée de brun ; dessus et càtés Am coii rayés
longitudinalement de noirâtr-e et de blanc; dos gris et fine-
ment marqué de brun sombre et da blanc;- couvrâ^res et
pennes secondaires desailçs pamtles , tes plrîmaires noires ;
les plumes du croupion brunes et terminées de blanc; )es«ou-
vertures supérieures de la queue rayées eb travers de brun ;
sourcils , gorge et toutes les parties postérieupes d'un beau
falane , varié sur le devant du cou , sur l'estomac elles flancsi
demoucbétur«s et de raiesnoàres; parmi les cduvertnres infé-^
rieures des ailes , les unes sAnt blanches et tachetées d^
brun, les autres sont brunes et terminées de blanc ; pieds
d'un rouge orangé. Longueur totale:, onze pouces sis lignes.
Le Tringa nooeborar.cjais de Latham a degrands rapports
avec es chcoaîier ; peut-être les différences qui se trouvent
entre eux sont-elles dues à l'âge ou au sexe. Cette espèce se
trouve dans l'Amérique siepten tri on a le.
Le Chevalier nAR«»É , Tolama marmoraius , VieilL , a
la tête et le dessHs ^ cou noirs et rayés en longueur de
blanc; la gorge' et le deVant du cou lN*uns et tamelés de
noir; la poitrine, les parties postérieures , le croupion, les
couvertures supérieures et les pennes de la queue blancs <,
avec des raies transversales sur les cdtés du ventre , sur les
tectricessupériearésetsurles rectrices; le dos, les scapùlaires,
les couvertures supérieures et les penne s seconda ires des aile*
marbrés de noir , de gris et de blanc ; Ifs pennes primaireâ
noires, le bec de cette couleur, et long de deux pouces trou
lignes; les pieds rouges. Longueur totale^ treize ponces.
Il se trouve aux Antilles et dans l'Amérique, septentrionale.
Le Chevalier horikiré arué. C'est , à Saint-Domingue,
le Jacana. (s.) ...
Le Chevalier moucheté , Toimais guitalusi Vieill., est
d'un gris clair tacheté de blanc sur ta tété et' le dessus du
cou, d'one nuance plus foncée sur le-dos, les couvertores
supérieures eX, les pennes secondaires .des ailes, avec des
moncbetures blanches; gris sur le devant du cou et moo-
dt, Google
C H E ^og '
chetë àe bnm; d'un blanc tmifonne sur le haut ic ta goree,'
la poitrine et sur tontes les parties postérieures; brun snrles
rémiges primaires; rayé transversalement de blanc et de
brun sur le croupion, les couvertures supérieures et les
pennes de la queue ; celles-ci sont totalement blanches en
dessous ; le bec est brun et long d'un pouce six lignes ; les
pieds sont orangcq ; longueur totale , neuf pouces. 11 se trouve
9UX iles Antilles et dans l'Amémque septentrionale.
. Le CuEVALlEa HAGEUa, Toùmus naùUor, VieiU. , a le
lorum noù-âtre, aitec un petit trait blanc; la paapière infé-
rieure de cette, couleur, amsi que le dessoBS du corps et Us
couvertures si^rieures de la queue, dont les plus grandes
ont quelques raies brunes; les plumes des cAlés de la tête
«t du devant du cou tachetées, en longueur, de brun sur un
fond blanc; le dos, toutes les couverture^ supérieures de»
ailes ef les pennes secondaires d'un brun foncé et piquetées,
sur les bords, de blanc et d'un peu de noirâtre; les grandes
pennes, de la demlèreteinteilespetites couvertures inférieures
blanches et traversées de brun dans leur milieu; les grandes
de couleur d'argent, avec des bandes brunes peu apparen-
tes; la queue barrée de blanc et de brun. Des individus ont
les flancs rayés de bran. Le bec est d'un vert noirâtre sur
le premier tiers , noir sur le reste , un peu enfoncé à sa base
et assez. fort. J'ai remarqué que cet enfoncement a lien sur
le bec de plusieurs des grands chevaliers de l'Amérique. Les
pieds sont jaunes, et la queue est étagée: longuem* totale,'
douze pouces un quart. Ce chev.alier se tient, à toute heure
de la journée, dans les lagunes du Paraguay, et entre dans
l'eau jusqu'aux genoux. Il paroît qu'il nage avec facilité ; cai*
un de ces oiseaux, auquel M. de Aaara avoit cassé une aile,
s'échappa de cette manière , et il eut beaucoup de peine à le
prendre. Ce naturaliste l'appelle ekoriito pardo.
Le Chevalieb noih de Belon, me parait être, d'après
sa description, un individu en mue de l'espèce duCiiEVA-
LiHKBHUN. Il enest demémeduA^'n^aotra deLathadi, que
l'on a trouvé sur les bords du Khin.
Le CaEVALiËK NOiEi de Sleller , i'caJio/uix rugm, Lath., est
un de ces oiseaux cpi'îl faut voir en nature ponr déterminer
la place qui lui convient Tout, son plumage est noir, le beo
et les pieds ' sont rouges. Steller l'a vu dans les lies situées
entre l'Asie boréale et l'Amérique.
Le Ch£ValI£B NOIkatre, fotanus nigellut, Vieill., s'^
loigne des autres, en ce qu'il a les doigts totalement séparés,
ce qni le rapproche des Iringas; mais son bec pointu , com-.
primé sur les cfttés et fort, ne permet pas de le classer par-
if», ceux-ci ; c'est 4oQC enco» un. de ce& oïs^anx tpi'il fau^
dt, Google
4io Ç H E
vdîr''en àMnre, pour, le ^cer convenablement, ila inifidî-
h^e suféneure ^ant faeaacovp phu ^ooc qae l'arfiArïeHreV
présente un caractère qui lui «st MTticaltcc. Id a te £rtmt
lUncèitre ; les pkinMB de U tête }>oidées de. cette teimfi
*iir MB fooi bnw; ceUes <4lc la Marlie amténenFé et ieeuBm
■ i* coH Dotritres et frangées de Uanc ; le. icate ' A> ^^Mt^ en
dessus f les scapilairesy le dos, le* coaTerbves seférieures
de la quene, le destoos dn «orps, nae partie âa«r<mpio»f
dé la dernière cwaleor; les arandes coavertares ataïMs, les
pias proche! dacoppa, tenaiaiin de bl^o-. Ici aatresnoi-
ritreset à tige noere; les peimec ■•iritrcs et à ti^ blMidie;
«elles du nuliea, Uancbes à l'estrémité; la ijaeoe de la
tsÀme couleur i ia base et à la pointe, asii^tuc dans la
reste; le bec ooiri les pieds orange. Cette éafèat eétnum
aa Paragsay. M. de Azara ia aamnM nlmnlù» pks mnm.
LeCsEVRiLiE» AtixnEJK DotiKTS, Totaitm itwoipa, VietU-,
aie bec très-conqM-imé, rafeoste, tends, un peu coarbéseule-.
Hteat à laftmate de sa partie supérieure et poBgeÂbx;^ Mates
les parties flupérienres grises; Wsptuaaes^aderantducois., de
la poitrine et des Sancs blanchâtres, et tei«iîaées par des ba-
nales ^ises; deux traits sw^le«c4tésdei)a»CteTl'iinblaBC an-
desfius de Vm'A , i'aota-e bran sur le iomm; lesyiedsaaMlgrâs,
éane l'eiseaa empatUé ; taiile de ia nMuMAf. r^ incaana.
Svolopaxfimapks, Latk.,s«lT«aT«4an£Jenoiid-âe l'Aanéià^e.
I^ tête et le desausda corps sont variéfrdeblawtiinie, ^ brân ,
de ghè et de Éiolfittre; lenoiret le blanc^niineaasorlapoi-
tf»fc ; keUanc r-é^ne seul sar le Bente« , le ventre , ie crou*
IMOO «t les caisses; il est ooapé sar la yeae par huit baades
bnlne» ôrrégaliéres; enfin il }>orde îles pranes des aUes , dont
^el^paés-unes sont brutes et liserées ^ blanc; iris i^ndré;
bec d'un brun rert ii la base él nairitre ila pointe; pied*
ÏMMes;. Igagaenr totale^ Juiit ponces et demi. Celtç evèce
aoTTTBiâans le meis-de septembre aiucenvironsdeNew-Vorci
&t daçslaCarolme. ËUe iréqueoie les marais au il y a pea
d'eau , et s'y tient par bandes pe« aambiKUses.
Le Chevaùeb s.i)x vieds notices. Mon t{*is i'sB yevX
appliqacr à plasiearB e/ueaUtrv, mais qoi , 'dans BaJian, i»-
diqae le Chcvauer cAnieTTE. V. ce mat.
ijcCasVAUES A»s HBD6 Vbhts, TolanuggioUii , Leâster,
a été donné pour unebai^,ipar Brisaon et UufSaa; mais tl
suffit 4è roir les figure s-queeee auteurs ont pablïéee, pour s'^s-
sarer.que'c'est un vrai chevalier, d'après UJanne-da%ec(^.
pl-33,fi^iderOrnith(^og;iedeBriss9a, et la pi. eiil.876d«
ilnifan). Cesideuxfigurespréseatanlce<lieTalierioaison^j>l«-
ma|;ed'lBKr.iin«isceB'-estpoiBtiBi(iiBv^(9!<uM4e BwMi
dt, Google
CHE 4u
comiBf le dît M- Themmiock , la(|ucll<: est, êc même que ,
i^ gronde kargtffiteAe Brit&oa, celle i^fucM rmfte, tous ton
lubit de l'arnère-saimn.
Cett«-e8|>^Cc , dMit le bac est robuste , un peu fléchi ytr&
Je.railîeu et courbé i la fM>inte de sa partie supéneore , «t non
P» droit , comme.ie dît M. Theiominck , tiont far ce der-
nier caractère au cbevatiers ; mais il en difiere par ses at-
titudes, ses nutors et soo cri, ^i ,soot les ia<n»«s que ce«x
des barges ( observation que je dois ià M-BaUleu). Soo plu'-
iBage.est , pendant Vite , rayé lonsitudiBalemeiU de weir me
la tâte,«tMrle defisas du«9Ui4'uBbeMblanc. pareenéde tft-
cbes «Talfis , sur la gorge et les parties infériewies jwH|H'a«x
,COuvertares de la ifueue , les^peUes ont la tige aoire ; les
plamcsdudoset lesscapulaires sonlde c#Ue deruièn^ coulebr,
hotAét% de klMc sur la première {wrUe, et de ud»s roa-
fejttres sur l'autfie \ les ^asdes couvertures et les pe*MWS se-
^adaires des aîlei d'iKi §ris rougeâtrfi avec des li^es longi-
lodipales nôtres BUrle mlMO de chaque plune i tes pnemièrefl
ont W bords UuN»^ leiaotrasde petits traits aMrâtres; ks
.deui pMM^ intermédiaires de la quiMe sont cendrées et trar-
yersées pv «me teinte b»ne disposée en ferue de K^ufss ; Ir
becest^ris^M, les pieds som««|-U.IfMi^etir totale, dMiae
pauc«sejaviroa. £Jtea,aprèsla tnSed'a«teiliBe, le dessus de
latdtteldHCKiad'inibniB sombr^nnédeblancbâlrei JeliaRt
du dosdVli iiru-^tn», avecde f^sndcs taches itoirâlreâ; les
plumes scMRlaiires du même gris -et bordées ^ bUnc)>âtre ;
la ^orge blanche , le devant du cou et la ftoitrine pareils,
avec une ,l)|^1KMrâtr« sur la tildes plumes; l«fi ^rtios pos-
4erieur«s,, le bas d<f dos et le €fo<^ioi) d'un Maoc uaifonne ,;
ies ,£oav«rtwes s«périeore« de la «oeoe rayées transversa-
lement de brun ; les petites couveruires des ailes brusAs et
bortlé^.ikt kiUnflito^; in» moy«ltioes d'un eris reeonibcani ;
les grandes Doïrilres ; 4espennes primatrcs, de celte leni>e>,
les autres i^'^onif^û^mni; ks pennes de la ^ueœ Planches
sf.., fa,y^tit transversale Memt de kmi ; les pieds d'un gris
jjïrdibie.. ■ ■ ' , .
Ge)Dhe¥^ter'vitiH]léawBt sur4e«boFd«.'<ksfle«ireset4ela
xatxi il n'est -qnc 4«pM0^e-en Fira«i« <, «t Vy est^iistrèt^
commua ; son nid et ses oeufs snnt inconnus.*
.' .AWo.C'^st pair bruenr^pie l'on fe neBvoyédaaS'OelJictiian-
JiaiTe ia iars* ènme i -o^t .artide. j^ Jieu 4u Ôuvau«% â
«KBS VEBTS , 'il iaut lire CkevKUEH «son. . I
.. :IjeCH£V;AxiBK.(i£'na')- C'edtK «n J^koardie., le <^eTauc«
]»^rtStiFML . , '
Lie GttBVKUBfL ««irtHil., Tiéants ffune/aliit., Vieili , ae
t|«awa«Pail^lM^,Mr4eb9rd'dtoeaiK, oàilwtienteenl vu
dt, Google
4ia C H E
par couple. Soô bec est étroit, noîritre en dessus 'et' d'un
▼ert pile dans le reste ; ]ei sourcils sont bl»ics ainsi qnè le
bord des paupières et les parties inférienres i les plumes des
cAtés de la tête et du devant da cou Brunes dans le milieu et
blanches sur les bords ; les couvertures inférieures des ailes
rayées de blanc et de noirâtre , les plus eitérîeures entière-
ment dé cette demière couleur ; des points blancs se font re-
marquer sur le fond brun du dessôs dé la t^le->, du dos , des
couvertures supérieures des ailes et des pennées les plus pro-
ches du corps -, les pennes extérieures- et intermédiaire de 'la
queue sont brunes, et les autres avec dés bandes blanches et
noirâtres; les pieds jaunes et lés pennes de la queue égaler.
Longueurtota)e,huitpouces trois lignes. C'est le èhorlitoparâo
minor de M. de Azar«.
Le Chevalier py«hée , TolanusptisilIus,Weî\\. ',-a ta têW-,
le dessus dn corps, les pennés secondail'ed desailes , les cou-
vertures supérieures et les huit pennes intermédiaires de la
queue d'un briin verdâtre sale et uniforme; les petites couver-
tnres des ailes terminées par une ligne transversale noiratiï ;
lesinférieuresbrunesetblanchés;lespenne5brunes;le!ideuila-
téralesdechaquecdté de la queue blancheset tachetées de brun
verdâtre; toute^les parties inférieures d'un beaublanc^vtcune
teinte grise sur les cAtés de la poitrine et sur les jambes ; le^
{lieds orangés ; le bec noin à la pointe et bmn dans le reste ;
es ongles îbruns ; le doîgtinternlédiaire est «ni aiJ^oigt exté-
rieur par une membrane qui s'étendjnsque sur la deuxième artir
culation, et au doigtintérie^irseulementàlabase. Longueur to-
tale, cinq ponces. C'estla^cAïfa/0iidte(^emïr(£«jteW'J>omin^u«',
dans l'Ornithologie de Brisson, rapportée mal à-propos as
tringa pu^Sa. Elle est répandue dans tonte l'Amérique âeptei:^
trio'naJe.
Le Chevalier HAYE, Tri^astnaik^ Laib,, pl.Ml.ii.'8i7-;
est nn jeune Cbevaliergambetxe. K. ce mot.'' ■' •
Le Chevalier bouge.- V. Chevalier gambette: ■■ ■ :
Le Chevalier sasashew, Tatama saïasheiv, Vieilli ^ ^^
crit par Forster , dans les Philosoph. Transacl. , sous U dénA^
mination de spotud tooo^ock. Lathan en fait ùnéV#iété de
son seo/opax iotanm ; mais' je lerégarde comme une eipice Ai»-
tittcte. * -'
Ce chevalier se trouve dans le nord de l'Amériqde , parti-
calièi-enient à la baie d^Hudson ; les indigènes lui Ymt 'im~
posé le nom sous lequel je le décris. Les Anglais de ceflfe
colonie l'appellent yéllotoshaiiks, (pieds jaurié») Il ■f arrive à
la fin d'avrU ou au commencement de mal , y reste iiteqU'aia
mois de sept-embre ,>.époqtw À laquelle îlparoh'dins l'éïa* de
J*6W-ïo«V, inàif il &'«a éloigna l'arô^e-^itijiMlpOHr l» f asi
dt, Google
C H F, ;,3
■er dans des contrées plus mérlditmales ; on t'y appelle htani-
libes, nom que l'on généralise aux petits oiseaux de rivage ,
tels que les cheualiers , Iringas et bécassines.
Cette «spéce a prés de quinze pouces de longueur totale ;
!e bec brun , long de deux ponces et demi ; les orbites , la
eorge et une ligne entre le bec et l'ceil , blancbes ; les joues «
le devant du cou pareils et striés de noirâtre ; le dessus de la
tête et du cou bnin et rayé de blanc ; les ailes noires , mar-
quées de tacbes triangulaires blanches ; la poitrine et le ventre
de cette couleur ; les pieds rouges.
Le Chevalier solitaire, Tplanus soUtarius, YieilL, se
trouve au Paraguay , où il est sédentaire et rare , et oii il se
tient seul sur les bords unis des lagunes. Il a treize pouces
huit lignes de longueur totale ; le bec long de deux pouces
deux lignes e le tour de l'œil , la gorge , le dessous du corps ,
une grande partie des côtés et 4e croupion , blancs ; le reste
de la tête et le cou bruns et veinés de blanchâtre ; les plumes
scapuiaires , les rémiges et lé^ rectrices brunes et bordées de
Îiquetures noirâtres et blanches ; le dessous des ailes et de
1 queue blanc et varié de brun.; les flancs rayés transversa-
lement de noirâtre sur un fond blanc ; les pieds jaunes ; les
deux pennes intermédiaires et les latérales de la queue sont
égales et nu peu plus longues que les autres ) le doigt du mi-
lien est joint au doigt extérieur par une membrane Jusqu'à
la première articulation et un peu avec l'intérieur. C'est le
choriito rabaàiUa blanca de M. de Azara.
Le Chevalier tacheté , pi. i8 , fig. a , de Brisson , est un
individu de l'espèce du Chevalier gambette.
Le Chevaijer a tête bavée, Totanus virgatus, Vieill. ;
Trmgavîrgaia , Lath. Tail|e de la i<;^i7£«'n«; bec noirâtre ; tête
et cou blancs , avec des raies nombreuses longitudinales et
noirâtres ; dos de cette dernière teinte ; chaque plume bordée
debbnc; scapuiaires frangées et tachées de ferrugineux; bord
du croupion et queue d'uncendré obscur; couvertures desailes
d'tm cendré plus clair ; pennes des ailes d'un brun sombre ;
couvertures de la queue et tout le dessous du corps , blancs j
flancs Uchetés de noirâtre ; pieds teints de jaune sale.
Le Chetalieh titarÈs , Totenus titans , Vieill. ; Scolopax
totanus, var., Latii., est commua dans l'Inde, où il porté le
nom que je lui ai conservé. Il a le bec noir et rougeatre à la
Itase ; l'iris bleu ; la tête , le dessus du cou et le dos grisâtres ;
le menton, la gorge, lapoitrineetle ventre blancs ; lés' cfllés
' des trois dernièrespartiesavec des peiitestaches noirâfrés ; les
ailesde cette teinte; les couvertures supérieures des ailes et les
pennes secondaires traversées par des bandes noires et blan-
.cbe&swtes bords t:;^i'ieursî la lige des grandes pennes blao-
dt, Google
<U ' C H É
che ; le croùpionet la qaeat nyéi de notr 4t âé Hl^aa j tes
pieJs orangés. Les auteurs ont danné cet -ois^sii pour une
variété da chevalier gamhetfe ou à pieâs rouge» f «(«{s cclni-cJ
ayant à toatige le croupion blanc, ce earacGèpe tneparott dtfci-
sifpoarDepasl.e9réuniraous«||Be^uedénoaûnBlîanqueces»it.
Le ChevaLieh VAmi, Tnn/^aKflorea, Lath., pi. en). , n.«3oo
deBnffon, estun jewneconibattMt.r. TuFGA OmtkVtMrx.
Le Chevalier Veat, Ralùts bengiàenth, Gm.' V. le ^gearo
CllOll1.tTTK. fv/)
CHEVALIER , Eiftm. Gear« de ^saôds de ta division
êesTHORKCilQUES, dOiitlescaractèresconsiciteirteaplusiMir*
rangs de dents à chaijue mâchoire ; d«ux ■■geo(r«a dorsntee ,
dont la première est pres<|«e aussi hbitteque 1« eorpB ; irian.'
gnlaire ^ gal-nie At très-long* fil anifen 6 à Veitréntt^ d« eha-
cnn dê'stisrayon^t'et .ia'sècotide \ liasse «t tpès-ibngac; l'anale
très-courte , moins grande ^e chacune des tltAracU^ujes, et
conrerte , ainsi qne les deux dorsales et la caudale , 'de petites
écailles; l'opercnle sansp^uans si dedttflurea ; W écaiUst
grandes et dentelées. t Y
Ce genre ne contient ^'un« esp^e, le tAeça&r^itaénimii,
que Linnaus aToit placé parmi les CbÉTOdutis , cous te nom
de chitiodon leiKeolaUu , ei qaî habite les laors de l'Amérîqae.
( f. pi. B. ao. ) C'est un três-l>eaH poisson, dont le faod
de la couleur est d'un faune d'or, avec le dos brun et trois
bandes noires bordëes du hlanc; savoir , u»e étroite «jin
passe par les. yeux, «ne autfe <^as large ea xrMUdes -Mh-
geoires abdominales, et U troisième «bcopc plus lan^ , ^ui
natt de la partie antérieure de la presnière nageoire âorsiÀe,M
qui se tenoine enserëtrécissant à l'entréinifé de la qiieae.(B.)
CHEVALIER NOIR. Dénomination donsée^ar^vC-
froy aapaTioifife granfi^mx. V. Panache, (t.)- j . .
CHES^ALIER rouge. Nom donne f»t Gaafiroy m
carahèbipusbJé^t Fal)ricius , 'placé mamtenant d«aslc ^enra
Badiste. V. ce mot. (t.)
CHEVALIERS, iR^/ÔM. Nom doimé par LioMtnxà «»e
division de son senre papi£e. V. ?apiï*ON. (l.)
GHEVALON. Dans quelques iiem , c'iertte «iiBtr.<B.)
CHEVANNE. Poisson da genre CïWiIn , ^m ApftfUe
aussi meunier , vilain, talard , et qtt'ov'troi^e daas4as<inMeï
elles ruisseaux j c'est le lypriruitjesei'ie IiiniiEsas , M'iaoB ix
r^prinitsjxphalttsàn mente auteur , c«atHK DiâMmeJel aotra»
l'ont ttn. V. au mot C'ypmn. i;b.3 ■ . - .
CHEVAUCHEES. On appëHe «nsi, idMis-iruetqaMetti*
tons toutes les HEliEESnuisîbfesaiBtmflîssMs. Çb^) ■'' -
CHEVAUCHER. (faii«nFKT&.)Qnand un ouesa -^
lève par secousses au-dcssudu veot «outre 'leqbeli^TOfe^'ii^
dt, Google
r'i-ii/iviio/f ai7iifp . -7. iiiri/fi/irlif tfai-aifr n. ("uvi-in èoiitef/mv
dt, Google
C H E 1,5
CKŒIVÉCHE. y. l« genre Cbovettk.
Ia i^JttilK ChEVÉCHB. V. HlkOt} a AIOlUiTTU COOKIES ,
au mot Chouettb.
Jf\ Chevêche KitLHhiil.T. C'est^ dans BeU», le Hiaou À
AK.R£TTE& COUKTES.
La CbetÂche Lk»m. V^ Cuouette bs cqquihbo.
La. Petite Cheyéchs bu»lano£. Vaf, CnouETTE ikng-
HALH. (V.)
CHEVECHETTE. K Chotett* chEvecheiot. (v.)
CHEVELINE. C'est la Clavaihe coraixoïde. (».).
CHEVELURE DES ARBRES. On a donné ce non
àl'HiiDNËiiAMEUx de Bulliard, (_K.)
CHEVELURE DORÉE. Mom rulgaire de la Chrïso-
COME (B.)
CHEVET , LIT, ou MUR D'UN FILON. Voy. Sal-
BÀNDÉ- (pat.)
.CHEVEUX. Ce sont des poils loags qui naissent au
' derrière de la tête , comme tout le monde sait. Ils sont plus
longs dans les femmes que dans les hommes , pour l'ordi-
naire. Les Nègres ont des chercux crépus comme de la
laine noire. Dans le Nord, les chcTeux des hommes sont
lisses et tirent sur le blond ; tan*s qu'ils sont plus noirs
dans tes pays méridionaux. La couleur des cherenx a beau^
coup de rapports avec celle lîe la peao ; car les bruns les
ont noirs, et cens qui ont une peau blanche ont des che-
reus blonds on châtains. Nous eiamlnons toutes ces diffé-
rences au mot Homme , qu'on pourra consulter. On pourra
voir au mot Poil qnelle est Tor^nisation intérieure des
cheveux , leur maniire de croître , etc. L'homme seul a des
cheveux propremeut dits ; dass les quadrupèdes , on ne trouve
que des poils , des soies , des crins , de la laine , etc.
On a vu des cheveua très-longs et s'étendre à huit ou
neuf pied», sur-tont chez l«s femmes, las personnes Momies,
d'un tempérament bamide, et dan» tes climats froida prin-
cipaledaefii.Cesproduclionss'atlongent «i se multiplient ^us
les bonnets ^paîs et gras qui recouvrent la li\e des babitans
du Nord ;' et lorsque les cheveux ne smit pas soignés, la
crasse et leur entre mal entent les réunit en mèches, en es-
pèce de tissu feutré , on de tignasse , sons laquelle pullulent
des myriades de poux. Ces insectes creusent dans le, cuir
cbevelu , è&S ulcères, des achore», qUie l'em a'im^^ne £tre
salutaires aux cofans, mais qui ne sont rien moins qde
cela.
Laplîqne^e Pologne, d'Ukrainaetd'Hib«spàyi,p«rojltAtr«
Wvrairésahatde cette malAroprené|;Jsgencede se peignek- «t
de décrasser la ttte , diez les kabiians de la Lithaanie , de
dt, Google
4i6 C H E
la Livonîe , et d'autres contrées septentrionales, qui portent
des bonnets épais de poils, d'où sont venus ces bonnets de
grenadiers que portent plusieurs militaires.
Le bulbe de chaque chevea est situé dans le tissu cellu-
laire sous-cutané ; il a une capsule extérieure qui l'eiiTeloppe,
puis une autre gatne qui entoure la racine du cheveu. Des
vaisseaux d'une extrême ténuité nourrissent le cheveu à sa
racine , et le corps conoïde rougeâtre qui est à la base du
poil dans le bulbe radical.
Le cheveu est formé de deux parties , d'une enveloppe ex-
térieure tiibuleuse , iôcolore , et dans l'intérieur , d'une nia—
tière cornée plus ou moins colorée en blond , ou rougeâtre.
Ou châtain, nu noir, qaï donne la nuance au cheveu.
Cette partie intérieure peut cependant changer de couleur,
puisqu'on ,voit des cfiagnns vifs, là Vieillesse, etc., faire
blanchir les cheveux, mênoe en peu de temps. .
On dit quelquefois que les cheveux deviennent sensibles
lorsqu'on les touche ; c'est une erreur : le cuir chevelu seul,
dans lequel ils s'implantent , éprouve de la douleur , parce
qu'on secoue les racines de ces cheveus.
Les voluptés vénériennes , les veilles , etc., dessèchent la
racine des cheveuï qui tombent alors. La calvitie commence
toujours par le front, et s'étend rarement jusqu'à la nuque.
Comme les cheveux peuvent s'allonger ou se raccourcir,
selon les degrés d'humidité , on en a fait des hygromètres ,
ou mesures de l'humidité atmosphérique. Ce sont, au reste ,
des matières imputrescibles , ou du moins qui peuvent se con-
server sans altération pendant plusieurs siècles.
M. Yauquelin a trouvé , par l'analyse des cheveux, qu'ils
contenoîent :
i." Une matière animale formant la plus grande partie;
a." Une huile blanche concrète, en petite quantité;
3." Une huile noire verdâtre , plus abondante ;
4.° Du fer dans un état d'oiydation assez incertain ;
S." De l'oxyde de manganèse , quelques atomes i
G.» Du phosphate de chauxi
7.° Du carbonate cfdcaire , très-peu ;
8." De la silice en quantité notable ;
* Du soufre , i peu près comme la précédente.
Les cheveux rouges ne. diffèrent des noirs que par la cou-
leur de leur iuiile , moins de fer et plus de soufre.
Comme les acides ( chlorique ou muriatique oxygéné )
blanchissent ies chereux , M. Vauquelin a pu présumer qu'il
■e formoit un acîde propre à décolorer ces productions ^
dans le chagrin ou la vieiUcsse ; mais il est plus probable que
dt, Google
Les
C HE • 4,,
cela tient à un défaut de eécrétlon de la matière colorante ,
noire ou -châtaine , du chevea.
La substance ^îmale ^ui compose le cherea , est de la
nature des mucus» qai conoposent^gaiemem les ongles, leb
cornes , la laine , les poilA et l'épiilerme des animaux. Ce
macus est aussi couliioé naturel lera eut à «ne sorte d hidie
qui lui donne de la souplesse et de IWastidl^.
Nous avons montré, dans le Joum. de Pfiarm., an t8i5,
p. ^70 , que diverses lotions muclUgineuses éloient propres k
prolonger les cheveux ou faciliter leur accroïssem^t. f. PpiL,
Les alcalis dégraissent nan-«eaiemcm c«h productions,
mais leur donnent une couleur Monde ; tandis que le nitrate
d'argent, l'acétate de plomb, etc., les noircissent. T^ayn
Jean-Philippe Laiw. Withof, de Pilo, in^."; et «ne thèse de
Jean-Jacob Bayer ( présid. itodolph. Kranse) De Capil/is ,
Jena , 1^00, in -4.°; Thiers, Histoire des pemujves , 1690;
et De Guérie, Eloge des Penv^es, P»rîs, 17991 în-S" On
peut aussi consulter J.-Baptlste Ulml , P/^sio&gia harfnx hu-
mana , Bologne , i6o3, in-fol. (vihey.)
CHEVEUXD'ÉVÊQUE. Mom ™igaire d« la Rapon-
CULE ORBICULAIRE. (B,]
CHEVEUX DE VÉNUS. Les mafefemds d'objets d'his-
toire naturelle donnent ce nom an Titane o^d^ aciculaîre, en
aiguilles déliées d'un jaane doré , engagées dans un quarz
hyalin transparent. V, TlTAME oXYDÉ. f lcc.)
CHEVEUX ©E VÉNUS. Voyez Niceixe Be Damas.
CHEVILLES. V. Andouillers, à i'article Cerf.
Les veneurs disent encore .qa'un cerf est chevillé, quand
il porte plusieurs dards ou cameaox à l'eKtrémifé de son bois.
CHEVILLURES. V. Chbvilies. (s.)
CHEVIN. Nom anglais du c^princhevamie(cr/tnRiuy(uef.)
(desm.)
CHEVRE, Gvro,Linn., Encleb., Cuv., etc. Genrede
mammifères de l'ordre des Ruhinaks, et de ta division qui
comprend ceux de ces animaux dont les cornes sont creuses
et persistantes.
Les chèvres , comme Ja plupart des mipînans , n'ont point
d'incisives supérieures , et leur mâchoire inférieure en offre
huit. Elles n'ont point de canines : leurs molaires , au
nombre de six de chaque c6té , tant en haut'qu'en bas , ont
la couronne marquée de rubans émailleux très-contoumés
et saillans. Leur chanfrein droit on presque concave , est
terminé par un mafle. Leurs cornes, longues et persistantes,
sont anguleuses , ridées transversalement ou marquées de
nœuds ; dirigées en haut et en arriére par nne simple cour-
Ti. a?
c,qi,it!dt,Gopgle
i,S C H E
bure ; leurs oreilles médiocres et ^oîntaes ; leur lAentbti li
plus sourent garni d'âne longue barbe ; leur poil ordinaire-^
ment long et se* , jamais frisé ; leurs mamelles , au nombre
de deux seulement , placées dans les aines , etc.
Ce genre , très^toisin de celui des moutons , ne présente
que de légères différences dans la forme du chanfrein, plus
bombé dans ces derniers , et dans la direction des cornes,
qu'ib ont recourbées latéralement en spirale : aussi ces
animaux ont ils été réunis soos le nom générique commun
de capra , par lUiger.
A Fétat de oatura, ces animaux , très-vifs et très-pdtu-
lans , habitent les sommités des plus hantes montagnes de
tout l'ancien continent ; ils vivent en petites troupes , se
nourrissent d'herbes et de bourgeons ou de jeunes branches,
et font deux petits à chaque portée. Ils se tiennent de préfé-
rence dans les lieux les plus inaccessibles , et où il est difficile
de tes chasser ; néanmoins, ils descendent quelquefois de leurs
montagnes et viennent se mêler aux troupeaux de chèvres
domestiques ou de brebis , avec lesquelles ils produisent.
On n'a point trouvé d'espèces de ce genre en Amérique.
(desh.)
Première Espèce. — Le BoUQUETlM des Aines, ou Bou-
.QUETiN proprement dit (capra ibesc.'), lânn. , Ërxl. Le Buu-^
QUETiif, BuQbn, tom. la , pi. i3,
11 se distingue principalement des autres animaux de ce
genre , par la forme de ses cornes , qui sont , surtout dans
le mâle , très - longues , très -grosses et à coupe presque
carrée , présentant une face large et ridée en avant , avec
l'angle interne garni d'autant de nodosités qu'il y a de grands
plis sur cette face. Sa tête est courte ; son museau épais
comprimé ; ses yeux sont petits , mais vi& ; ses cornes ont
une couleur livide noirâtre ; ses jambes sont minces, sèches et
nerveuses ; sa queue très-courte , d'un brun-noir en dessus et
blanche en dessons ; son pelage gris brunâtre , avec une raie
noire le long du dos , et une^ande brune sur chaque flanc
qiii va du coude au genou ; ses fesses et le dedans des
quatre membres blancs. En hiver , ces animaux sont recou-
verts de poils longs et rudes, entremêlés de petits poilstfins
et touffus qui conservent la chaleur ; mais ils se dépouillent
en été, et alors la ligne noire du dos disparott. Les jeunes
bouquetins sont d'un gris cendré. Ces animaux ont environ
trois pieds et demi de longueur, sur deux pieds huit pouces de
bauteur ; néanmoins cette taille est celle des bouquetins de
nos Alpes ; ceux de Sibérie , décrits par Pallas, sont beau-
coup plus grands , ayant jusqu'à quatre pieds et quelques,
pouces de longueur sur nne hauteur proporiioauée.
i:, Google
C H Ë i,9
L*oil rencontre des bouquetins sur toutes - les grandes chaî-
nes de inontagnesde l'ancien continent, sur les Alpes, les Py-
rénées, les Apennins, le Tyrol, le Jura, tes diverses mon-
tagnes de la Sibérie et du Kamtsehatka, et, dit -on aussi, dans
lachatne du Liban, l'Ararat, le mont Taurus,le Cautïase, etc.
Le nom de bouquetin vient de deux mots allemands 6ock,
un bouc, elsiein, une roche, une pierre, c'est-à-dire,
6ouc de rochers. £n efJTet , ces animaux ont la forme de nos
boucs, et ils ne sa rencontrent que sur les rochers les plus
arides et les plus escarpés.
Ils aiment à paître en troupeaux ainsi que les chèvres do-
mestiques , dont ils ont d'ailleurs toutes les habitudes.
Les mâles entrent en rut vers le mois de novembre; les
femelles portent cinq nlois et demi comme les chèvres, et
mettent bas vers les mois d'avril ou de mai. Elles produisent
ordinairement nu ou deux petits cabris, au plus.
Voici ce q)le rapporte un vieil auteoi^ ( Ciaston Pbœbns )
■ar la chasse des bouquetins : » Les boucs sauvages sont
« aussi grands qu'un cerf, mais ne sont si longs ni si en-
n jambes par haut , ores qu'ils ayent autant de chair ; ils
te ont autant d'ans que de grosses raies qu'ils ont au travers
« de leurs cornes , fesquelles sont grosses comme la jambe
« d'un homme, selon qu'ils sont vieils. Ils ne jettent point
1' ni ne muent leurs têtes Ils ont une grande barbe et
n sont bruns, de poils de loup et bien velus, et ontone
« raie noire sur l'échlne et tout au long des fesses , et ont
« le vcntfe fauve , les jambes noires et derrière fauve ; leurs
H pieds sont comme les autres boucs privés...;. Leurs os sont
w i l'advenant d'un houe privé , lorsqu'ils sont plus gros.,..,
M Ils vivent d'herbes , de foings comme les autres bestes
tt douces.... Leurs fnmiîes retirent sur la forme des fumées
« d'une chèvre privée. Les boucs vont au rut environ la
■ Toussaint , et demeurent un mois en leurs chaleurs , et
« puis qne leur rut est passé , ils se mettent en ardre , et
« par ensemble descendent les hautes montaignes et rochiers
■ où ils auront demeuré tout l'esté, tant pour la neige que
« pour ce qu'ils ne trouvent de quoi vîander là sus ; non pas
« en un pays pla^n, mais vont versées pieds des montaignes
« quérir leur vie ; et ainsi demourent jusques vers Pasques ,;
« et lors ib refnonteot es plus hautes montaignes qu'ils trou-
« vent, et chacun prend son buisson ainsi qne font les cerfs.
« Les chèvres alors se départent dés boucs , et vont de-
•< ntourcrprès des ruisseaux pour faonner Lorsque les
« boucs sont hors d'avec les chèvres. ils courent sus aux
« gens et aux bestes , et se combattent entre eux, ainsi que
1 les ceris , mais non de telles manières : car ils chantent
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420 C H E
n plus laidement. Le bouc blesse d'un coup qn'll donne , non
« pas Au bout de' la teste , mais du milieu , tellement qu'il
« rompt les bras «t les cuisses de ceux qu'il atteint , et en-
V core qu'il ne fasse point de playe , si est-ce que s'il accule
v un homme contre uo arbre ou contre terre , il le tuera.
K Le bouc est de telle i^ature , que si un homme , quelque
« puissant et fort qu'il soit , le frappe d'une barre de fer
Il sur l'eschine , pour cela il ne baissera , ne ployera l'es-
ci chine. Quand il est en rut , il a le col gros à meireilles ;
a voire e&t de telle nature, que encores il tombas! de dil
" toises de bault, il ne se feroit aucnn mal Pour ce qu'ils
II ne trourent rien, en hiver, ils mangent des pins , et des
■ sapins es bois qui sont toujours rerds , ce gui leur est
II réfreschissement. «
A l'époque du rut , les boumietins exhalent une odeur
forte, comme les boucs; ils marchent en troupes oa hardes,
et un mâle suffit à plusieurs femelles.
Quoiqu'ils aiment beaucoup leur liberté, cependant ils
s'apprivoisent facilement lorsqu'on les prend jeunes. Ils
peuvent s'accoupler avec les chèvres domestiques, et pro-
duire des individus métis.
Le sang de cet animal passoit jadis eu médecine pour
spécifique contre les pleurésies , les péripneumonies et au-
tres affections de la plèvre et du poumon. Aujourd'hui ses
vertus sont décréditées avec rabon , parce qii'elles étoient
fondées sur quelques motifs absurdes qu'il est inutile de rap-
porter ici. tOESM. etVlREY.)
Chasse du boa^uetùi. — L3 chasse du bouquetin est trèst
pénible , souvent même elle est dangereuse v car lorsque
cet animai est pressé , il accule un faoaune contre un arbre,
et l'y serre à l'étoeSer. Les cliiens sont presque jn^^| es à
cette chasse , le bouquetin n'habilast que les lieux escarpés
de& plus hautes montagnes , en sorte que te diasseur qui
se fatigue à les gravir , ne peut devoir qu'au hasard la reo-
conlre d'un gibier qui hii échappe par sa lôgèreté , s'il n'-a
l'adresse de le jeter bas du premier cot^ de &fiil. (s.) .
Seconde Espèce, — Le BobQUETiN dC Gaoçase, Capracau-
taska, GHldenstedt , Act. Petr. , 1779, pi. ï6, 17 ; Caprii
agagras, Variet., Shaw et Pennant. Cet animal, au lien
d'avoir lescomeS à peu près carrées, connue te'ffrécédeiU,
les a triangulaires , el présentant en avant un ^ngle obtus à la
place de la face ridée qu'on remarque dans les premières,
nlles sont d'ailleurs aussi grandes , et marquées des mêmes
nodosités e( des mêmes rides transversales. Son pelage res-
semble beaucoup k celui du bouquetin ;- il est fauve comme
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C H E
<»>
celui ducerf en dessns, blatidiâvc o dessous; ses piedf ,
nez et le tour de sa bouche sont noirs ; le rest# de sa tête
cris; iapoUrine noire ; une ligne brune le long du dos, et une
blanche derrière chaque canOQ-
Cett^ espèce se trouve sur les- sommets des montages du
Caucase , et parlicutièrement aaprès des sources des fleuves
Terel et Caban; maiselle estsaos doute commune <i toutes les
autres chaînes de celfe partie d« l'ancien monde', et c'est
vraisemblable ment à elle plutdt qu'A celle du bouquetin qu'il
faut rapporter c£ que dit Belon des bovcs eslâins de l'Be de
Crète , dont il y a une grande quantité , errans par. les
montagnes, et que les habitans nourrissent avec des chèvres
privées , afin de les apprivoiser. Du reste , cette espèce est
peu connue.
Troisième Espèce.-~-ïjA ChÈVHE proprement dite , l'iËGA-
GRE ou le Paseng, capra agagrus , Linn. ; CiÈTae DU
Bézoa&D de Kœmpfer ; le paseag. Ménagerie du Mus. ; le
houe et la chèvre, Buffoa, tom. 6 , pi. 14.-16. Cett« espèce, à
l'état sauvage I est particulièrement caractérisée par ses
cornes comprimées latéralement , 'tranchantes par-devant ,
arrondies par-derriërç , ridées en travers , légèrement ar-
quées en arrière, plus grandes d^ps les mâles que^ dans les
femelles. C'est Vcteapv des anciens et le paseng des Persans.
Elle habite , dit M. Cuvier {Ménag.'), sur toute la chaîne de
montagnes qui traverse le nord de la Perse et de l'Inde ,
jusqu'à la Chine , c'est-à-dire , sur le Caucase et le Taurus ;
on la trouve encore dans les deux presqu'îles de l'Inde et
jusque vers le cap Comorin. Le paseng surpasse en grandeur
toutes les variétés domestiques , et ses habitudes naturelles
p;iroissent , d'après le peu qu'en ont rapporté les voyageurs,
ne pas difTérer de celles du bouquetin. C'est dans l'estomac
de cet animal que se prouvent ces fameuses concrétions con-
nues sous le nom de béutards , cl auxquelles on attribuoit
une foule de propriétés merveilleuses ; et c'est à tort qu'on a
dît qu'elles provcnoient d'une espèce d'antilope {anlilope oryx)
de l'Afrique mëridionale, mal à propos appelée pasan ou
paseng par Buffoa , nom qui appartient exclusivement , eu
Perse , k l'îrgagre , ou chèvre sauvage. Cet segagre , ou le
paseng, dont l'espèce a été rétablie par GmelJn le jeune , a ,
selon cet auteur , la tâte noire en avant , rousse aux cdtés;
la barbe longue et brune, ainsi que la gorge ; le corps gris-
roussâtre , avec une ligne dorsale , et la queue noire ; les
cornes telles que nous venons de les décrire, etc.
Pluiûeurs animaux amenés des Alpes de Savoie , et qiii
ont vécu à la ménagerie du Muséum d'Histoire naturelle de
i;, Google
«„ C H E
Paris, eut fourni À M. Cavier l'occasion d'ëclaircîr l'kîs-^
mire d«5 Chèvres sauvages , jusqu'alors trés-coafuse. U
les considère comme pouvant être des segagres ou chèvres
sauvages, dont ils ont en effet les cornes. La description qo'i)
en donne s'accorde parfaitement avec ce que Gmelm le jeune
dit du paseng , à quelques omissions près : par exemple , les
mâles sont marqués d'une bande plus foncée que le fond dn
pelage , sur les épaules et en avant des aines ; les fesses sont
blanches, les pieds bnms comme la tête et la barbe, la queue
noire, etc. M.Cuvier, néanmoins, malgré ces resseihblances,
pense qu'il se pourroît aussi que les gens qui ontvendu au Mu-
séom ces animaux, aient frauduleusement donné pour saura-r
vages, desêtresqu'ils auraient fait produire à leurs chèvres do-
mestiques, en les accouplant avec un vrai bouquetin. Ces ani-r.
maux étoient doux .privés; ils vlvoient ensemble dans )a meil-
leure intelligence, "routes leurs habitudes étoient celles des
' cbévres. Leur odeur étoit moins forte que celle du bonc.
Le pasengparott être, selon M. Cuvier, ïhippeiaph^ d'Aria
tote et le tragélophe de Pline , dont la patrie , indiquée par
ces aotears , est la même que celle de cet animal , et dont
les descriptions lui conviennent également.
ISous nous dispenserons de décrire avec détail le bouc et
la chèvre domestiques. Nfcis ferons rem arquer seulement que
ces animaux ■, tout voisins qu'ils sont des moutons , en ^■~
lurent beaucoup par leur physionomie pleine de rivacité, par
leurs formes plus senties , plus sveltes , et surtout par leur
démarche , leurs allures remplies de pétulance , etc.
Le chanfrein dq bouc est moins avancé que celui du be^
lier ; le front est plus relevé ; les os do nei sont plus droits ;
la mâchoire supérieure est pbis large à proportion, et sa
courbure est plus concave sarlesbords de roovertnre dunez.
Les yeux sont grands et vifs , et leur iris est d'une belle cou-
leur jaune. Les oreilles ne baissent point horizontalement
comme celles du bélier ; elles sont droites et proportionnées
à sa tête. Les cornes , au lieu d'être régulièrement arquées
comme celles de Tsegagre, on souche primitive de l'espèce,
offrent dans la plupart des individus des dissemblances
très-remarqnables ; mais cependant elles s'élèvent le plus
souvent en ligne droite du sommet de la tête , et s'allongent
ensuite en se recourbant en arrière ; elles sont aplaties et
marquées par des cannelures transversales qui en couvrent
la surface. Jamais elles ne sont contournées en bas comme
celles du bélier.
Le bouc a le train de derrière trop gros,' et les jambes de
devant trop courtes, en comparaison du reste du corps; les
genoux tournés en dçdans ; toi^tes les cuisses égales en loo—
C H E 4,5
gaeur; les -gitrds de deyant plus gros que ceux de derrière ;
en6o la queue courte.
Les coalenrs les pins ordïoaires du liouc et de la chèvre J
»ont le noir ou le blanc. Il y en a qui sont pics de blanc et de
noir, ou de brun ou de fauve. Leur poil n'est pas également
long sur toutes les parties du corps ; il est ferme , mais moins
dur que le crin de cheval. Toutes les chèvres n'ont pas de cor-
nes. Celles qui en sontarmées , lès wil comme le bouc, creu-
ses , comprimées et ridées traasversaUmeni; mais elles sont
.beaucoup moins longues. Le nombre de leurs dents incisives
n'est pas constaot; elles en ont, pour l'ordinaire , quelques-
nnes de moins que les mâles. Des espèces de verrues, qui ne
sont que des prolongemeos de la peau , couverts de poils
comme le reste du corps , pendent sons le cou de la plupart
des chèvres^ et même de quelques boacs^
Buffon considère le bouquetin, le chamois et la cbèvre do-
mestiqtte , comme une seule et même espèce , dans laquelle
les mâles ont subi de plus grandes variétés que les femelles; et
de plus, il pense que le bouquetin est le mâle dans la race
originaire de la chèvre , et le chamois la femelle ; cependant
it avoue que Je fait le plus important de tous , et qui seul ,
selon lui , décideroit la question , ne lui est pas connu; il n'a;,
pu savoir , au juste , si les bouquetins et les chamois, produi-
sent avec les chèvres. On sait maintenant que les bouqueUns
produisent avec les chèvres et qu'ils sont la souche de Tes-
pèce , et que ft chamoà, est une espèce bien distiacte, d'un,
genre particulier. Voyez Antilope.
La chèvre a , de sa nature , plus de sentiment et de res-«
source ijue U brebis ; elle vient à l'homme volontiers ; elle se
familiarise aisément; elle est sensible aux caresses et capable
d'attachement ; elle est aussi plus forte , plus légère , plu*,
agile et moins timide que la brebis ; elle est vive, capricieuse ,
lascive et vagabonde; ce n'est qu'avec peine qu'on la conduit
et qu'on peut la réduire en troupeau ; elle aime i s'écarter
dans les solitudes , à grimper sur les liens escarpés , à se pla-.
çer et même k donuip sur la pointe des rochers et sur le-
bord des précipices; elle cherche le mâle avec empresse-
ment ; elle s'accouple avec ardeur et produit de très^-bonne
beure ; elle est robuste , aisée à nourrir ; presque toutes les
herbes lui sont bonnes , et if y en a peu qui l'iocommodent ^
elle mange la ciguë, les diiférentes espèces d'aconit,, et
d'autres plantes vénéneuses , sans en être indisposée.
Le bouc peut engendrer à un an , et la chèvre k l'âge de-
sept mois ; mais les fruits de cette eénération précoce sont
iloib.les et dqfeQtusivc, et L'on attend ordîQilîrenent que llun*
.Google
4.4 C H F.
. et l'autre aient dix-huit mois ou deux ans avant de leur per-
mettre de se joindre. Le bouc est Irés-vigoureux et très^
chaud; un seul peutsnCQre k cent cinquante chèvi'es pendant
deux ou trois mois ; mais cetie ardeur qui le consume , ne
dure que trois ou quatre ans; et ces asiuiaux sont énerrés,
et mente vieux dèsVâge de cinq ou s'n an$. Lorsqu'on veot
doQC faire choix d'un Voue ^our la propagation , il faut qvll
soit jeune et de bonne £^re , c'est-à-dire, âgé de deux ans^
la t,iille §rande, le cap coiu-t et ehamu , la té(e légère , 1»
oreilles pendantes, les. cuisses grosses, les jambes fermes, le
poil noir , épais el doux , la barbe lof^iie et bien garnie On
préfère te bouc noir. II y a moins de choix ^ faire pour les
chèvres ; cependant on prend ordinairemenl celles dont le
corps est grand, la. rroupe large, les cuisses fouroies, la dé-
marche légère, tes mamelles grosses, les pis longs, le poil
doux et touffu. Elles sont ordinairement en chaleur aux mois
de septembre, octobre et novembre ; et même, pour peu
?u' elles approchent du mâle en tout autre temps , elles sont
ieOlAt disposées à le recevoir, et elles peuvent s'aceoupler et
produire dans toutes le» saisons; cependant elles retiennent
plus sûrement en automne , et Ton préfère ce temps, pour
leur accouplement, parce que les jeunes chevreaux qui ta
proviennent , trouvent de l'herbe tendre lorsqu'ils com-
mencent à paître pour la première fois Les chèvres portent
cinq mois, et melti-nt bas au commencement du sixième ;
elles alailent leurs petits pendant un mois ou cinq semaines;
ainsi l'on doit compter cinq mois et demi entnc le temps au-r
quel on les aura fait couvrir, et celai où le chevreau pourra
commencer ji paître.
Le bouc s'ar.coupte avec la brebis , et produit avec elle
des métis, qnî ne diffèrent gnère des agneaux que parla
toison , qui, an Keu d'être de laine, est de pnil. Ces indi-
vidns, que l'on cHt féconds, portent en Aménque le nom de
ehaèins.
Lorsqu'on conduit les chèvres avec les moutons, elles ne
restent pas à leur snhe ; elles précèdent toujours le troupeau.
1! vaut mieux tes mener se parement' paître snr les colhnes ;
elles aiment mieux les lieux'élevés et les montagnes même
les phis escarpées ; elles trouvent antant de nourriture qu'il
leur en faut, dans les hmyères, dans lès friches, dims les
terrains incultes ou stériles. Il faut les éloigner des endroits
cultivés, les empêcher d'entrer dans les blés, dans les vignes,
dans les bois ; elles font an grand dégât dans feS taillis ; les
arbres dont elles brontent avec avidité les jeunes pousses et
les écorces tendres, périssent presque tons. On a été obligé
de sévir contre ce Qé«ï; plnsiews orâmmaBces et comumei
i:, Google
C H E
4.5
contiennent des dispositions relatives ara chivres. Quelqaes-
nnes défendent d'en nonrrir dans les villes; d'autres en—
foigncnt , sous peine d'amende , de ne les point mener dans
les vignes, gagnages , vergers, etc.; enfin, d'autres plus
cnielles, commandi;nt lenr destruc tioTi. " Mais sil'écoiHtmie
publique, dit Soniiini , met des obstacles à la trop grande
multipliiation des ckévres, dans les pays de plaines où elles
dévorent les jeunes pousses et les bourgeons des arbres et
des baies, I humanité , devant laquelle toutes les considéra-'
tions doivent disparoître , réclame leur conservation , par-
tout où le malheur a des victimes. C'est sous la chanmière
du pauvre que l'on apprend à connoître le priï d'une chè-
vre. Compagne de la misère, elle s'allaehe aui infortunés
qui l'oDt élevée et dont elle sonlage les besoins. On la voit
contente d'une nourriture grossière et facile , en prodiguer
une de ckoii i la famille au milieu de laquelle elle vit fami-
lièremeot, devenir la nourrice de lenfant qui vient de
naître, et auquel le sein de la mère flétri par la pénurie ,
refuse l'aliinent de la nature. Des hommes gorgés de ri-
chesses , et auxquels il ne manquait rien qne Fa compassion
envers le pauvre, ont prononcé, en plusieurs occasions,
■ la destruction des chèvres dans plusieurs cantons de la '
France. Des ordonnances ont impitoyablement privé le
malheureux d'une ressource à laquelle il lui étoit impos-
sible de suppléer, comme s'il n'eiistoit pas des moyens de
ménager I intérêt public et celui de l'infortune*, comme si
des lois qui prescrivent friûdement à une classe d'hommes
de périr de faim , n'étoient pas odieuses et barbares 1 •
Les chèvres craignent les lieux humides, les prairies ma-
récagcuses , les pâturages gras : on en élève rarement dans
les pays de plaines; elles s'y portent mal, et lenr chair est
demailvaise qualité. Dansla plupart desclimatschands, l'on
nourrit des chèvres en grande quantité, et on ne lenr donne
point d'étable ; en France elles périroient, fi on ne les met-
toit point à l'abri pendant l'hiver. On peu* se dispenser de
leur donner de la litière en été , maïs il tenir en faut pendant
l'hiver; et comme toute homidité.les inconmiode beaucoup,
on ne les laisse pas coucher sur leur fumier, et on leur donne
très-souvent de. la litière fraîche. On les Cait sortir de grand
matin pour les mener aux thamps : l'herbe chargée de rosée ,
qui n'est pas bonne pour les moulons , fait grand bien aux
«Àèvres. Commeellessont indociles et vagabondes, un hoiçme,
quelque robuste el quelque agile qu'il soit , n'en peut guère
conduire que cinquante. On ne les laisse pas sortir pendant
les neiges et les frimas -, on les nourrit à 1 étable , d'herbe et
de petites branches d'arbres cueillies en automne, on de
i:, Google
<ae, e H E
choux, de navets et d'aatres légumes. Plus elles mai^eiit ^
plus la cpianUté de leur lait augmente ; et pour entretenir oa
ausmenler ceite abandancfi de lait, no les (ail beaucoup
boire , et on leur donne ifuelquefois du salpêtre on de l'eau
salée. On peut contmencer à les traire quinze jours après
qu'elles ont mis bas ; elles donnent dii lait en quanlilé pen-
dant cinq ou six mois , et elles tu donnent deux fois par
to„. ', . >
La chèvre neprodoit ordinairement qu'on seulpetîl, qoel-i .
,quefais deox, très-rarement trois , et presque jamais pltts de-
quatre. L'on, coupe à l'âge de six mois les jeunes chevreaux
mâles, afin de rendre leur chair plus succulente et plus ten-
dre. On >es«ngraisse de la même maniàre que l'on engraisse
les montons. Mais, quelque sola qu'on pi-enne et quelque
' nourriture qu'on leur donne, leur chair n'est jamak aussi
bonne que celle du mouton , si ce n'est dans les climats
trés-chaudsoùlachairdumoutonest fadeetde mauvais goût.
L'odeur forte du bouc ne vient pas de sa chair , mais de sa
peau. On ne laisse pas rielUlr ces animaux, qui pourroient
peut-être vivre dix ou douze ans ; ,on s'en défait dés qn'ils
cessent de produire ^ et plus Us, sont vieux,, plus leur- chair
est mauvaise.
Les chèvres coûtent peu it nourrir, et donnent un produit
considérable i'elativement à leur taille. D'abord elles font un
fumier qui est chaud comme celui des moutons. Elles foni^
nissént un lait abondant^lus sain et de meilleure qualité que
celui de la brebis. On l'ordonne en médecine pour rétablir les,
estomacs délabrés. Il tient le milieu entre le tait d'ânesse et
celui de vache. Dans les parties méridionales de la France , OU
fait beaucoup de fromages avec le lait de chèvre ; il n'est pas.
assez gras pour donner du beurre ; ce qu'il en donne est tou-
jours blanc et a le goût de suif. Le fromage de chèvre sert,
d'appât pour prendre le poisson. On assure que des chèvres
bien nourries, peuvent donner jusqu'à quatre pintes de lait
par jour. Les chèvres se laissent aisément téter par dies ani-
maux beaucoup plus grands qu'elles , et d'un genre fort éloi-
gné , même par des enfans.
Le poil de chèvre non filé est employé par tes teinturiers ,
i la coinpositioD de ce qu'ils nomment muge de bourre; îL
entre dans la fabrication des chapeaux ; lorsqu'il est filé , oa.
en fait diverses étoffes, telles que ie camelot, le bouracan, çtc.
des couvertures de boutons, des gance.'ï et autres ouvrages,
de mercerie. Le suif du bouc et de la chèvre est employé y.,
comme celui du mouton et du bœuf, pour faire des ehaa-
delles. Les corroyenrs s'en servent pour l'apprêt des cuirs^
dt, Google
C H F, . (,j
Avec la pean de la cliè?re , on fait du maroquin, du par-*
cheouD et des outres.
Les dtëvres sont sujettes aux mêmes maladies que les mau'
tons. Od eu excepte ordinairement l'hydropisie, l'enSure et
le mal sec. «
L'espèce de la clièrre est beaucoup pins répandue que celle
de la brebis , et l'on trouve des chèvres semblables aux ndtrea
dans plusieurs parties du monde. Elle renferme un petit
nombre de variétés, dont nous allons faire connoîire les
principales:
Les Cbêvaes d'Angoha, enNatolie Capraagagnts aagorat'
fis , ont les oreilles pendantes ; les cornes du mâle s'étendent
horizontalement de chaque côté de la tête, et forment des
spirales k peu près comme vu tire-bourre ; celles de la fe-
melle sont courtes et se recourbent en arrière , en bas et en
avant, de sorte qu'elles reviennent auprès des yeux. Elles
ont le poil très-long, très-fourni et-« fin, qn on en fait
des éton'es aussi belles et aussi hisirées que nos étoffes de
soie. On les élève , dans leur pays natal , avec le plus gf anb
soin ; lenrs toisons y sont toujours préparées , et n'en sortent
quefilées oa fabriquées en ces belles étoffes, connues sons le
nom de cunukis ^Angora.
La Chèvre de Syrie , ou Cbèvhe hambrike , Capra aga-
. gnta mambrica, I^nn. , a le corps élancé , la tête plus allon-
gée que dans les antres variétés et plus arquée en devant, ce
qui donne à l'animal une physionnomie plus déoagée, mais
en même temps un peu niaise ; ses oreilles sont ^rt longues
et pendantes ; ses cornes, qui n'ont pas plus de deux ponces
et demi de longueur , sont un peu courbées en arrière ; enfin
ce qui la distingue le plus de la chèvre d'Angora , c'est
qu'elle a le poil ras e( d'une couleur rongeâtre claire.
Le nom de chèvre mamhrine vient de ce que cette raee
est commune sur la montagne de Mambré, on Manrée, si-r:
tuée à la partie méridionale de la Palestine, aux environs
d'Herbron; c'est la seule qui soit répandue dans l'Egyplo
inférieure. On a dit que ses oreilles étoient si longues
qu'elles tratnoient k terre , et que les Orientaux eu cou-
poient une, afin que la i^èvre put paître; mais c'&st une
exagéiatioa «t une eireur; ces oreilles ne tombent pas jus-
qu'à terre, et on ne les coupe pas.
La chèvre mamhrine , que l'on nomme quelquefois chèvre
duLtotmt, se trouve aos Indes Orientales, aussi bien qu'en
Syrie. Elle donne beaaconp de lait , que les Orientaux
préfèrent à celui de la vache et du buine.
Le Bouc DE JuDA, Capra ttgagrus reversa, Linn., qui est
commun e^ Guinée, à^gole et sur les autres cotes d'A&i-
;,8 • / C H E
que, De diffère de notre booc qu'en ce qu'il est plus petit,
plus trapu, plus gras ; sa chair est aussi meilleure à manger;
on le préfère dans son pays au mouton , comme noos préfé-
rons le mouton i la thèvre. Cette race, selon Sonnini, est la
seule qui entre dans les troupeaux de la partie supérieure
de t'Egypte. Elle est beaucoup plus petite que la chèrre ■
mambrine, la seule i^i l'on voie danslarbasse Egypte; ses
cornes déliées et agtv-L^blement contournées, son poil long,
bien fourni et presque aussi doux que la soie, de même
que quelques autres rapports dans les Forme!^, rapprochent
cette chèvre de celle d'Angora. Elle est très-vive et leste, et
fait entendre continuellement son bêlement , dont le son ne
peut être mieux comparé qu'aux cris d'an petit enfant.
La CnÈVRE naiîie, Capra etfjçgrus dtpressa, Linn., on
BotTC d'Afrique, n'est qu'une simple variété de l'espèce
de la chèvre , remarquable par la petitesse de sa taille et par
' ses cornes qui soat très-courtes, très-rabattues et presque
appliquées sur le crâne.
Cette race , transportée d'Africpie en Amérique, s'est
maintenne dans le nnuvean continent , sans autre altéra'
tion que celle de la taille, qni est devenue encore plus petite.
La Chèvre cossus, Capra irgagrus cossus, est une variété
de rinde que M. de Blainville a fait connoître dans le nou-
veau Bulletin de la Société Philomatiqae , i8>6, d'après
nne description et une belle Oenre faites sur les lieux , qu'il
a eu occasion de consulter ^ Londres. Elle est entièrement
blanche , courerte par torut le corps de poils fort longs , lom-
bans , non ttsés, soyeux; les oreilles sont horizontales; les
cornes courbées en arriére et en dehors à la pointe, sont ser-
rées contre la partie postérieure de la tète ; le front est asses
busqué ; il n'y a pas de barbe proprement dite sous le men-
ton , et les poils de la face , fort longs , se portent k droite et
à gauche, partant de la ligne moyenne du chanfrein.
La Chèvre imberbe, Capra imberhis barbara, du même
pays , a été décrite par le même naturaliste, et sur des ren-
■eignemens analogues k ceux qa'il s'eet procurés sur la précé-
dente. Elle a beaucoup de rapports pour la forme générale
avec le bouquetin du Caucase ; son corps est épais, allongé,
le cou court, très-large ; les jambes asset élevées et cepen-
dant fortes; la tête a beaucoup de ressemblance arec celte
du bélier; le chanfrein est arqué, le front bombé, tes oreilles
horizontales, médiocres; les cornes très-comprimées, ridées
transversalement, se touchant presque à la base, s'écartaot
ensuite en dehors et en arrière, en se tordant un peu:
elles sont plus petites et moins comprimées dans la femelle:
' la queue est recourbée en dessus; le poil eat, en générait
,Googic
C H E <,g
court et sercé ; îl est plus Jong et fonde une sorte âe crinière
noire sur le cou et la plus graade partie du dos ; il n^ ^ point
de liarbe sous la menton, mais une espèce de fanon ou de
Êeau peuilante sous la ganache; la couleur générale est
ariofiïe de noir, de roussâlrc et de blanc dispersés d'une
manière assez irréguliére; ce qui pomToil fak^ .présumer
qoe l'individu qui a servi À celte oi>£raTaitioD , était À l'état
de domesticité, (besm.)
CHÈVRE DES ALPES. Quelques auteurs donnent ce
nom à I'Antuope chamois, (desm.)
CHÈVRE RLEUE. C'est une es^ce dANiM-OPEj An-
iilope UucopkcEa. (desh.)
CHÈVRE DU BÊZOARD. Uoe espèce d'ANTiLOPE
a été nommée ainsi, parce que l'oi^ si^iposoit ^ue c'étoit
elle qui fournissoit les fameux bézoariLs orientiMu; mais
c'est à tort .■ la vraie chèvre du Béz»ar4 est le Pas£»g
ou JEgagile, type originaire de notre chèvre di^mestique.
(DESM.)
CHÈVRE DE CONGO, de Kolbe. C'est le roi des
Chbvrotains, ou Guevei, espèce d'ANinxoPs. (dë$u.)
CHÈVRE GRISE , gri^M. C'est, au C^de Bonne-
Espérance, le nom d'une espèce d'AMiïLOPE. (mes.)
CHEVRE DE GRIMM. V. Ahtilc*e grimm' (itesM.)
■ CHÈVRE JAUNE des Chinois. C'est I'Antilope coi-
TREDSE (^h. guituivsa') ouDseren des Mongoles. (DESm.)
CHÈVRE DU LEVANT, Capra oiiadaUs. C'est^ ainsi
que le Moufflok est désigné dans le Bigne animal de Brisson,
V. Mouton. La variété de chèvre appelée Chèvre maabriae ,
porte aussi ce nom. (desm^
CHEVRE DE LIBYE. Quelques auteurs ont appelé
ainsi PAntilope gazelle, (desm.)
CHEVRE MAMBRINE. C'est une simple variété de
l'espèce de la Chèvre proprement dite, (DESH.)
C HÈVRE A TVIUSC , Çapm mosd, Aldrov. C'est le Musc
y, Chevrotain. (besm.) '
CHEVRE NAINE. C'est la femelle duliouc d'Afrique,
variété du bouc commun. Foj'ea Chèvre, (desh.)
CHÈVRE PALE, AM-iocft.ÀuCapdeBonne-Espérai>ce,
c'estui'e variété de l'Autilope naoguer. (desu.)
CHÈVREDE PASSAGE des Hollandais du Cap. C'est
I> antilope Sprmghock , ainsi nommé }t cause de ses oûgra-
tion». Cu&s") •-'
CHEVRE PLONGEANTE iDuyker bock des Hollan-
dais). Espèce particulière d'AfiTiLOPE. (sESM.)
CHEVRE SAUTANTE du. Cap de Bonnc-Espirancc.
.K. ASTIWPE SMIHGBOCK. (OESM.)
dt,G00glf
t3o C H E
CHÉVKE SAUVAGE du Cap àe Bonne-Espfrance ,'
de Kolbe. C'est I'Antii-ope coesdoes. (desm.)
CHÈVRE VOLANTE. Nom que l'on donne àU bé-
cassine comnmne, parce qu'on trouve quelques rapports
dans son cri avec celui de la chèvre, (v.)
CHEVREAU. C'est le petit de la Chèvre, (désm.)
CHEVREFEUILLE, Loimnv, Linn. {^PentandriemoMo-
gptù.') Genre de plantes de la famille des «aprifoliacées, et
dont les caractères sont : un très-petit calice i cinq dents;
une corolle monopétale en tube , plus ou moins irrégu-
lière, et à cinq divisions ordinairement inégales ; cinq éta-
mines avec des anthères obloogues ; un ovaife inférieur et '
Un style couronné par un stigmate obtus. Le fruit est une
baie o^ale oa ronde , Communément à deux loges , et con-
tenant plusieurs semences.
Jussieu et Ventenat ont divisé le genre Chèvrefeuille en
quatre genres, que j'ai cru devoir réunir de nouveau en un
seul , àl'exemple de Linnseus et de l'auteur de la Flore fran~
çtme. V. Xylosteon , DIeetille et Sthphori carpe. Les es-
pèces qu'ilcomprend sont des arb risse aux itidigè nés on exO'
tiques , sarmenteux ou droits , qui ont les feuilles simples et
opposées , et des fleurs de dîfféreiites Couleurs , quelquefois
4'ime odeur suave. TantAt elles naissent deux j| deux, oa plu-
sieurs ensemble, sur un pédoncule commun: tantôt elles sout
sessiles sur les branches et disposées en verticilles ouentéte;
elles forment alors des bouquets à leur sommet. On compte
une trentaine de chèvrefeuilles, la plupart cultivés dans les
jardins, qu'ils embellissent et qu'ils parfument
Le CHÈVREFEOiliE DES JARDINS OU d'Italie, Lomcera ca-
prifoiium, Linn., est le plus commun et le plus recherché.
C'est un arbrisseau grimpant, qui croît dans les haies du midi
de l'Europe. Sa tige, qui n'est qu'uâe souche ligneuse, pousse
tme quantité de rameaux cylindriques, longs, lisses, colorés
et tfès-flexibles , qui s'entortillent aisément autour des ar-
bres voisins ou des supports qu'on leur présente ; ils sont
garnis de feuilles sessiles, entières et glabres, et leur sommet
est couronné de belles fleurs disposées en rayons , grandes ,
très-odoranles , tantôt blanchâtres , tantôt jaunâtres ou rou-
ges. A ces fleurs succèdent des baies molles , semblables 1
celles du sureau , et divisées en deux loges. Cette espèce a
plusieurs variétés, auxquelles les jardiniers donnent les noms
Ae chéorefeuiiies précoce, tardif, à fleurs écarîates, eX. àe chivre--
ftuiile toujours vert. £n les réunissant et en les mêlant avec
goftt dans un jardin^ on peut jouir de leurs fleurs charmantes
pendant toute la belle saison. Ce chhrefeiUlU se multiplie fa-
cilement , et croit fort vite ; il s'élève assez haut pour garnir
des murs élevés, des palissades , des berceaux, des cabinets.
>oglc
C H E <3.
On peut aussi le réduire en buisson , l'arrondir en tête , on
en faire des cordons et des haies. Placé au pied des arbres ,
dans les màssiCs ou les arenuCs, il moote et serpente autour
de leur tronc, s'entrelace dans leurs branches , et retombe
en formant des arcades et des guirlandes qui flattent agréa-
blement la vue et l'odorat.
Le CHÉVREFEUlLtE DES BOIS, YELU, GLABRE OU A FEUILIJeS
DE ch£k£ , Lofàcera perkfymtnutn , Lion., arbrisseau sarroen-
teas de nos climats , est commun dans les bois et dans les
haies. Il porte , pendant tout l'été , des fleurs grandes et
belles , très-odorantes , jaunâtres en dedans , rougeâtfes en
dehors, et de la même forme que celles du précédent. Ses ra-
meaux sont plus on moins vigoureux , ses feuilles pubesCentes
ou lisses , un peu pétiolées , pointaes aux deus bouts dan&
les deux premières variétés, sinuées et panachées dans la
troisième, qui est plus curieuse que belle.
Le Chèvrefeuille de Virginie, Lonlrera samervirem y
Linn. , qui croit dans plusieurs parties de l'Amérique
septentrionale, est encore un arbrisseau grimpant, très-
recherché pour la belle couleur de ses fleurs et pour leur
durée. Elles paroissent au printemps, et se succèdent )us-
qn'en automne. Elles sont presque régulières ; leur intérieur
est jaune , et l'extérieur d'un rouge écarlate très-vif. Cette
espèce a l'avantage de conserver, en hiver, une partie de ses
feuilles; elles sont entières, ovales et lisses. Ses rameaux
ont une couleur pourprée ; ils ne peuvent se passer d'appot,
<tant grêles et très-foibles.
Le Chèvrefeuille de' la Jamaïque ou Buisson a baies
DE KElGE, Chiûcocca roKemoSa, Linn. ; Pericfymenum racemiaumy
Mill. Celui-ci a, comme le précédent, des branches minces,
longues et sarmentenses, qui demandent un appui; elles sont
garoies de feuilles en forme de lance et opposées ; à chaque
nœud naissent de petites tieurs d'un vert jaunâtre , qui , pla-
cées par paires le long d'un pédoncule commun , forment
des grappes aussi longues que celles des groseilles. Ces (leurt
produisent de petites baies qui ont la blancheur de la neige.
Cette dernière espèce est délicate, et ne peut être élevée
dans nos climats , sans chaleur artificielle. On la multiplie
par ses graines; lorsqu'elle s'est fortifiée , tl sufSt, en hiver,
de la tenir dans l'orangerie. Mais les trois espèces précé-
dentes sont des plantes dures, qui exigent peu de soin. Elles
aiment une terre grasse et sablonneuse , et y profitent
mieux que dans un sol sec et graveleux. I) ne leur faut ni un
grand soleil , ni trop d'ombre. On les multiplie facilement
par marcottes.
Parmi les chèvrefeuilles qui ne sont point sannenteux, on
dt, Google
43. , C H E
distingue le CHivaEPEuiLLE du Chili, Lomcerù corymbosa ,
Lion. Il fail exception aa genre. Ses fleurs n'ont que quatre
étamioes ; elles forment des coryntbes au sommet des ra-
meaux , et sont portées chacune sur un pédoacule particu-
lier , fort court. Leur tube est long , d'un rouge foncé , et d^
coupé sur ses bords cd quatre parties. Le fruit ressemble à
une petite olive. Dans les Indes espagnoles, on emploie les
branches de cet arbrisseau à teindre ies étoffes en noir; cette
couleur est très-fixe , et résiste parfaitement au débouilli.
Le Chèvrefeuille a'Xck^tf. , Lonlcera dUniiUa\ Lànn. ,
Tolgairemenl la dteroille , est un arbuste dont les racines sont
traçantes , et qui peut servir à orner les bosquets de la fin da
printemps: ses feuilles paroissent en février, et ses fleurs aa
commencement de juin ) elles sont jaunâtres el disposées par
petits bouquets lâches au sommet des tiges et des branches.
Le Chèvrefeuille des buissons , Je Caherisier, Lonicen
aylosUum, Linn. Arbrisseau de quatre àsîipicds, droit, très-
. branchu , à feuilles entières et ipubesceotes , croît dans les
bois et les haies de l' Europe , el tleurit au cominencemenl de
mai. Ses (leurs, d'un blauc sale, viennent deux à deux, et
sont remplacées par deux baies rouges.
Le CuËVHEFEUlLLb A PETlT£SFl.UILl£â SE LA CaBOLINE,
honicera symphon'carpos, Linn. H s'élève à peine k quatre pieds.
Ses feuilles sont péllolées, et ses fleurs disposées ea petites
têtes aux aisselles des feuilles. Il peut servir ji orner les bos-
quets d'automne. Quelques botanistes le regardent comme
devant former le type d'un genre qu'ils ont appelé Xylos-
TEON.'
Le CflÈVRErEUiLLE DE T kKlKRm, Loiùcemtaùirica , Linn.
'11 est plus élevé- que le précédent, et offre un buisson toufiii;
il a ses rameaux redressés , des feuilles presque en cceur, et
des fleurs roses ou blanches, placées deui à deux sur des pé-'
doncules axillalres et opposés. Ses baies sont de la grossem-
d'un pois, rouges et distinctes. Il fleurit au prioten^s; l'hiver,
#«s rameaux sont d'une blancheur remarquable.
Le Chèvrefeuille a fruits blevs, Looûxra axnûea,
Linn. Il croît sur l'Apennin et dans les montagnes de la
Suisse et Am midi de la France. 11 fleurit au mois de mai.
Le Chèvrefeuille des Alpes, Louicera fdpigena, Linn.
Celui-ci se distingue aisément par ses baies iomcUes , rouges
et marquées de deux points noirs.
Ces sept dernières espèces de cbèrrefeuilles , qaî res-
semblent ik une cerise , ( la première et la dernière excep-
tées) sont très-faciles à élever; elles réussisent mieux à
une exposition froide que dans une situation plus chaude. On
les cultive dans les pépinières, pour en faire commerce.
L:,.,i,;<,i-,GoO'îlc
C H E i3}
«t oi^les mêle à d'antres arbrisseaux à BenrspoorU Tariété.
(B.)
CHEVRETTE. C'est la femelle da Chevreuil , espèce
du genre des Cekts. (desii.)
Chevrette. Nom.yuIgaire de trois espèces d'URCHiS.
C»)
CHEVRETTE bu CHEVRILLE. C'est la Chante-
relle.(b.)
chevrette bleue. Nom donné par GeoScoy au
tuante cartâoïde de Linnieus. V. LtiCANE et PlatYCÈre. (o. L.)
CHEVRETTE BRUNE. Geoffroy désigne sous ce nom
le tfogosùe caraboide. (l.)
CHEVREUIL. Espèce de mammifère nuninant,dugenrc
des Certs. V. ce mot. (uesh.)
CHEVRILLE V. Chevrette. (B.)
CHEVRIN DES BOIS. Nomdnsaule^mandîerondW
autre saule , iSo/ix anvfgdaiiaa et S^ix irianâra. (LR.)
CHEVROLLE , Caprella , Lam. Genre de cniitacés , de
l'ordre des isopodes ^ tribu des cystibrancbes , et qtii a pour
caractères : corps et pieds filiformes ; point d'yeux tisses ; der^
niére pièce des antennes supérieures composée d'un grand
nombre de petits articles ; dis pieds disposés dans une série;
interrompue ; le second et le troisième anneaux du coi^ en
éUnt dépourvus.
Ce genre établi, par M. de Lamarck , a subi quelques mo-
difications ; les espèces qui ont dix pieds attachés successire-
ment par paires , et sans discontinuité ^ k autant d'anneaox ,
formant te genre Proton , et celtes où les pieds sont au nom^
bre de quatorze ayant encore été séparées des cbevrolles, et
composant te genre des Leptomères.
Les chevroUes se tiennent parmi tes plantes marines , mar-
chent à ta manière des fAeidSes arpaïUuses , tournent quelque-
fois avec rapidité sur elles-mêmes , ou redressent leur corps ,
«t font vibrer leurs antennes. Nous renvoyons à^'article Crs-
TIRBAIICBE5 pour l'exposition des caractères et des habitudes
oui leur sont commuiu arec les autres crustacés de cette sous-
famitte.
L TêteoDoie, point ou peu rétrécie posUriofftmeaL
ChevRolletront-POINTC , Caprella acudfroiu , Caprella ato'
mas , Leach ; C. atamos , Linu. i* Bast opusc. sais, i , iab. 4 *
Jig. a, a. b. c. Antennes inférieures très-ciliées; front ter-
miné en pointe ; corps uni ; premier segment cylindrique ,'de
la même largeur ; ta seconde paire de pieds courte , insérée
5rès de son extrémité antérieure. Sur tes côtes d'Angleterre ,
'où elle m'a été envoyée par M. Leach.
Cbevrollsacvhinifère, Caprella acumimfsra, Lesquatr«
Ti. 28
C,ql,lt!dt,G00glC
04 C H E
antennes pr«4qoe saiâ o!Is; corps ayant ea dassas de petits
tubercules pointiu ; premier segment reallé , en forme àe
pceud, verq sos extrinîté poMérieure, à l'ioiertiao de la se-
conde paire de pieds, arec deui tubercules en dessus; les
gîeds allpogés, a*<c leur berre lichancrée en ferme de crois-
sant et armée d'une farte dent en dessous -, leur doigt ayant
4)usl une detit aa même câté. Je l'ai reçue de M. Léaeh sous
le nom Sacunui^era.
II. TiU allongée et rétrécU postâ'Uurement.
CbsvkollE LlHÉAlRB y Capfella linearis , A. a6. §. ; Cancer
tiasaiiSf lAnn.; MuU., Zool. danic.lab. 56,7^. 4» 6, inSIe ;
ltii..Mii,fig. 11 , 13, la femelle. Très-roisine de la précé-
dente quant à La forme du premier segment du corps ; se->
cond article de la seconde paire des pieds allongé , cylia~
driquc , avec qvelqaes petUn dents eu dessus ; leurs serres
alloDgées , arec trois dents asseï fortes en dessous. Dans le*
mers da nord de l'Europe , at sur nos cfites.
Chevroixe ii\HTB , CaprtUa moMlia. La seconde paiM de
pieds est plus courte ; ses articles iaférieurs sont comprimés
et anguleux ; leurs fesses ont à leur base et à l'extrémité op-
posée ( une dent assez forte ; on en dislingue me troisième ,
■Ptia nbu petite , sons ceUe du bam. ^r nos cdlea baignées
par t'Océan. *
. U faut encore reporter à ce genre le caacerfilijbrmis ie Lin-
nseus. Forskaël en a décrit une antre espice , comme une larve
d'un genre incertain, Faun. arab., pag. 87. (r,.)
CHEVROTAmCMb*:A«*),Linn.,ScLreb..Cav.,Lacép.;
Tf^agahit, Brissoa. Genre de mammifères de l'ordre des m-
minans , dont les caractères sont les suirans : pt^int d'înct—
aires supérieures ; hait incisives inférieures ; dans les mâles ,
deux grandes canines sopérieures, arquées en forme de dé-
fenses tranchantes sur leur bord postérieur, sortant de la
bouche; on muQe; point de larinier^; oreilles médJocras,
Eointues ; queue courte ; deux mamelles inguinales ; point de
ois caducs, ni de cornes persistantes; point de loupea
graisseuses sur le dos; poil ras; Lèvre supérieure non fen-
due, etc.
Ces animaux, très-sembUbles aux antilopes et aux cerfs
par les formes extérieures de leur corps , sont tous habitans
des contrées tes plus méridionales de l'Inde. L'un d'entre
eux est célèbre par l'humeur grasse et très-odorante , connue
sous le nom de musc, quj se rassemble dans une poche située '
en ayant du prépuce du mâle : d'autres le sont par leur très-
petite taille. Leur poil est sec et cassant encore plus que
celui de Vèlan et celui des bra^pes oaparesseux.
dt, Google
0 -H E <35
.Eewr.s(fBeIette, ainsi qne l'a VU M. Covier, est différent
de ceti^'-deseliàmeaux et dts lamas , qui constituent les deuii
genres lespliKVoi$iB»vM>Ct^'ilpréienteunpéroné tris -grêle.
' ,Ces.4oiiliavx paisibles Viveat dans les bois, comme les
AHTlfA^esetlesanimaui'du genre des CEaFs.L'und'entn; eux
est le pluj petit des niminass connus , puisqu'il n'a que huit
i dix pûMces de haotour : c'estuue éicke ta mùualùre.
Première Esj^ce. —■•Le Musc ou Porte-Musc, Moschica-^
przobis, GeSner, Hlsl, des Quadr.; Capta muschi, AIdrov. ,
lag. 74.5; TrvaUs mo^ckîferus, Klein; Moschus moschiffrus ,
,inn., Ilrxleb.; leMusc, Bufl'on , Sapplément, tpm. 6.pl. a^.
âmusc est deia grandeur d'up petit chevreuil ou d'une
le; ses deux dents canines de la mâchoire supérieure, sont
Qrtgrandes; son caractère principal, consiste dansla présence,
au prépuce du mâle , d'une espèce de Lourse d'environ deoK
DU trois pouces de diamètre , et dans laquelle se filtre la li-
queur ou plutôt rhumeur grasse du mmc , di£Eérente par soa
odeur et par sa consistance de celle de la (à^etie.
La tête du ipusc a la même forme que celle de toutes le*
gaeetles; ses oreilles sont lonnies, droites et mobiles.; ses
y eiu sont assez grands, et ont 1 iris d'un roui brun; le bord
des paupières est de couleur noire , ^nsi que les naseaux.; le
corps est moins élancé que celui des antilopes ou gazelles;
les jambes de. derrière sont considérablement plus longues
«t plus fortes que celles de devant. Les couleurs du poil sont
peu apparentes ; au lien de couleurs décidées, il n'y a que
des teintes de brun, de fauve et de blanchâtre , qui semblent
chansAr lorsqu'on regarde ranimai sous différens painttf de
vue. Le poil est très-gros et très-cassant. Le ftlusc n'a presque
point At queue.
il existe mie variété de musc ^i est entiéremdnt blancfat^
mais en même temps foM rare. £Ue se trouve dans les
contrées , d'Abakatiks. L'espèce du musc habite dans le»
royaumes de Boutan et de Tunqmn, ^ la Chine et dam la
Tartarie chinoise , et même dans quelques parties de la Tar-
tarie moscovite. « Cet animal, dit Sonnini, vit solitaire et
ne se pla!t que sur les hautes montagnes et les rochers es-
carpés ;'tanl<)t il descend dans lèsgbrges profondes et téné-
breuses qui séparent les chaînes des monta les plus élevés)
tantôt il grimpe à leur sommet couvert de neige. Il est trés^
leste et tràs-agile, et il nage 4ussi fort bien. FaroiKhe à
l'èxcèi , il est très-difficile de l'approcher; il l'est également
de l'apprivoiser, quoique la douceur forme la bas* de sOn
caractère. 11 emre en rut dans les mois de novembre et de
décembre i cette saison de t'amour Test avsli de foreur et
dt, Google
436 C H E
ie combat entre les milles. L'on mange la chair it ces mi-
jnapx ; celle des jeunes seteb est tendre et de bon gOÛt. »
lie musc (c'est ainsi qae l'on nomme le pai^im qni se
trouve dans la poche que l'on remarque sous le ventre Ja
forte-musc) étoit autrefois très-emplo]ré par les parfumeurs;
odeur qu'il répand est peut-être la plus forte des odeurs
connues ; il n'en faut qu'une très-petite dose pour parfîuner
une grande quantité de matière ; l'odeur se porte k nne
grande distance ; la plus petite particule suffit pour le faire
sentir dans un espace considérable , et le parfôin même en
est si fixe , qu'an bout de piuaieurs années il semble n'avoir
pas perdu de son activité.
Le parfrnn qni se tire des animaux du musc , nous vient
principalement du Bontan et de la Chine. On le falsifie en j
mêlant du sang du même animal; et l'on remarque que ce-
lui que l'on apporte du nord de la Chine , n'a pas autant d'o-
deur que celui de la Chine même ; aussi vend-on les vessies
qui leconUennentàtrès-basprix. On rencontre fréquemment
le porte-musc dans les montagnes de Kouznetzk, près du
lac Tetelzkoï. C'est en hiver que l'on en prend le plus;
on se sert de lacets et d'assommoirs que l'on place dans les
ouvertures des haies , formées entre les rochers et les gradins
des montagnes où ces animaux cherchent leur nourriture.
Leurs peaux sont employées à des fourrures communes pour
les voyageurs ; on les coud comme des peaux de chevreuils ,
et quand elles sont tannées , elles ont beaucoup jdus de
moyeux que celles de toits les animaux du même pays.
Deuasiimt Espèce. — Le Miuc DE L^mE , MokIuo inàîaù.
M. de Blainville, dans son mémoire sur plusieurs mrai-
Hans {Bidl. Soc. PkS., 1816), dit qu'il a dessiné k Lon-
dres une très4>eUe tête osseuse , ayant appartenu , selon
ce qu'on lui a appris, i une grande espèce de porte-musc de
l'Inde, décrite et figurée dans V Oriental MùceUany. £lle est
- remarquable par m grandeur, ayant prés de sept ponces de
long, et surtout par le très-grand développement de sep
TrMime Espèce. — Le Chevhotmn, AfoicAl» pygimaaf
Linn. ; Buffon, tom. 13, pi. ^3. La taille de ca joU quadru-
pède égale k peine celle du lièvre : il ressemble en petit an
cerfparlafignredumnseau,parla légèreté ducorps, la brièveté
de la queue et la forme des jambes; ses yeux sont grands;
son nez est aussi avancé que la lèvre supérieure , en quoi il
diffère des boucs, des gazelles, etc.; le dessus du corps est
d'un ronx sombre, pUudairon fauve sur les càtés; la gorge,'
dt, Google
C H E iSf
U poitrine, le dessons du ventre et nne partie de la face in-
terne des jamlieg sont blancs; quelques portions dupel^e
sont plus foncées, et U conteur y fiinne des bandes. Sîes ca-
nines sont tris -longes, aplaties sor les cAtés, dirigées
obliquement et recoaibées en arrière ; elles sortent hors de
la boncbe.
Le cbevrotain est d'nne figure élégante , et très-bien pro-
portionnée pour sa petite taille ; il fait des saute et des bonds,
prodigieux ; mais apparemment il ne peut courir long-temps»
car les Indiens le prennent à 1a course. Ce petit animal ne
{eut vivre que dans les climats excessivement cbands dcS
ndes orientales, où !l est fort commun; il est d'une si grande
délicatesse) qu'on a beaucoup de peine à le transporter vivant
en Europe , où il ne peut subsister , et où il pént en peu de
temps ; il est très^^oux et très-familier. Ses jambes sont si
fines, qu'après les avoir garnies d'argent ou d'or, on s'en
sert comme de cure-dents. Sa cbair, bonne à manger, est
fort estimée des Indiens. Les voyageurs désignent ce petit
animid par les noms de pMe biche, peiil caf^ etc.
%iatnème Espère. — Le Memhira on Chevbotaih DB
Ceylan, Moarhus memmlna, Xinn., Schreb. , pi. 343- Cet
animal , regardé par Buffon comme une simple variété de
l'espèce du ChevrotaIn, présente cependant assez de ca-
ractères pour mériter d'être considéré comme une espèce
distincte. Il est plus grand; son corps est de couleur »nve
foncé , surtout sur le cou et la ligne du dos, arec des
points et des bandes blaocbes disposées en forme de livrée.
Sa gorge est blanche. Ses sabots sont assez allongés.
On ht trouve à Ceylan.
Ga^ime Emice. — Le CBEVKOTAm DE Ja^A; petite ga-
belle de Java/Bufibn, Suppl., tom. 6, pi. 3o.
Il ressemble beaucoup au précédent par les formes de
son corps et par sa taille ; mais il n'a point, comme le mem-
mùut, de bandes blanches ou de livrées sur le corps; le poil
est seulement onde ou jaspé de noir sur un fond couleur de
musc foncé, avec trois bandes blanches distinctement mar-
quées sur la poitrine ; le bout du nez est noir, et la tète est
moins arrondie et plus fine que celle dn memmina , et les sa-
botsdei pieds sont plus allongés.
Les habimdes de cet animal, qui vil i Java, sont ttfut-à-
'^ CHEVROTAIN DE GUINÉE A C ORNES ou GUE^
VEl. V. Antilope gcevei. (des».)
CHEVROTIN. K. Chbthotais.Cdesm.)
CHEVROTINE. Synonyme de Chevrexxz. (b.)
p» C H I
CHEVROTINES. Eu ttrme de chMBc , ce 'sont Ae pe-'
tit^ balles de float^ dont on se sert pour tirer les ctieTremlg;
il y a cent souante-sii de ces balles > U lirrc. (s.)
CHËYBEH. Nom arabe d« l^ARKOt» abbokesoerte ,
AttemisUt arbonacenf, Linn. , oultir^' dans les jardins- en
Egypte. Cln.) ...
CHEYLETE , Cheyietus. Genre d'arachnides, de l'ordre
des trachcei^ues, famille des h^lètres j trîba des acarides. On
pent le reconnoîtrc à ces caractères : organes de la mandu-
cation formant un bec gros, avancé et conique ; palpes courts,
très-gros, en forme de bras, et dont le dernier article est
terminé par un crochet en faucille ; boit parties ; corps oré.
Schrancl: a nommé l'espèce (jui m'a servi de ^ypCi Acaraî
emJilas, parce qu'elle se trouve dans des livres. Ëllç attaque
les collections d'insectes. Son extrême petïtes.se la dérobe
auï regards de l'amateur- Sa couleur est blancbâtre; elle
marche lentement, (^i.)
CHEYLETipES, OieyletiM. Famille d'arachnides tra-
chéennes, établie par M. Léach, et qu'il compose des
g^r«s : C^BvtiTfi, Shakis, BB$LLE..et Jarcopts. S«s fla-
raictères sont : buU pieds ; bouche en forme de bec ; i»» yens
distincts, (l.)
CHEYLOGLQTTE, ou CHEILOGLOTTE, 0«&-
f^iùis. Genre établi par B. Brown , surone plaste baibense
d^ la. !NoaveLle-Hollande.
Ce genre i)ai est de U gynandnte diandrîe et de la fanillo
des orchidées, oECrepour cvactèse une corallie pres^tte à
deux lèvres et Six pétales, ks esl^eurs et latéraux caoalt'
cutés, cylindriques àleur sommet,.)psérés sous l«pâtale infé-
rieur; celui-ci onguiculé , glanduleux à son disque, m^i
ji sa base d'un appendice en lanière ; aoe anthère 4 deux
lobes rapprochés ;' deux massés de poussière dans chaque
loge, (tt.)
CIIE^iE. Nom vulgaire de \k ^sk^ge> hokettb,. dans les
environs d^e Niort, (vieiu..).
GHIA. Nom que les Ëspa^ols donnent à une sauge
{Salvùt hi^pum'ea , Linn. ). (U^.'),
CHiIAÇGHIAliiVCC\i(j^&wçif(Ds Mexicains appelaient
ainsi une race de poules qu'ils^uçi^,i^ jreduile en doqi^stîcité,
et qui ressembloient eutout xHQ/> poifîes domesUqijics, iil'es-
ception qu'elles sont plus petites et ^ninâtres. {^Voyages au-
tour au Hfyode, toiçe Çj. page ^6.>CeKe race/de jùnfits n'existe
plus en Amérique que dans l'ÀtaL fauvjage. V. Poubf. (s.^ -
CHIANTOTOLT. Oisow-di^Mejiinw . dtl»taaie<de
yéloumeau. Bec un peu-courbé. el cendré i poiU'lee et vcJatrE;
C H I 43,
bUncset tachetés de roux ; dosbran etTarié<[ftbleB;ailes
noireA^t blanches, (v.)
CHUPPARONNE. Nom qne porte le Ptûyer, âans \t
pays de Gëaea. V. Phoyer. (s.)
CHIAR. Nom arabe d'vae variété da concodibre enltivé
(CMambsaiùnis, L.). Quelques hordes de Tartares Dommont
ce concontbre Chuar. (lh.)
CHIARELLA. Nom iulien de la scUrée , espèce d*
Sauge, (ù».)
CHIASTOLIN. Nom donné p»- M. Karsten k U méek,
espèce minérale que M. 'VVerner appelle HoLSPi.TB. Veyts
RIacle.(ln.)
CHIBI. Le Chat donaeslique an Paraguay, selon d'Anara.
D'autres lui donnent le nom de Mbaracaja. (a.)
CHIBIGOUAZOU ou MBARACAYÀ-GOUAEOU,
c'est-à-dire, gnaià Chai^ an Paraguay. Espèce du genre
Chat. (desm.)
CHIBOXJ. Espèce la pins coouauae de Gohakt. (b.)
CHIBOULE. Altération de Ciboule, (b.)
CHIC. Nom provençal , qui semble remplacer ceint de
Sriianl ; du moins c'est à presque tous les oiseaux de ce genre
qu'il çs\. appliqué.
Le Chic proprement dit est le MUilène et le Zizi.
Le Ctilc d'avausse, le Manchet oula Fttutxite d'hieer.
- Le Chic FaAnoCs , le Bmaidjau.
Le Chic oaVotte , le Bruant gwùvé.
Xie Chic jauke , le Bruant propnmerU dit.
Le Chic moustache , le Bruant gavoué.
. \je CBlCVtAav,iX,\cBnanipnrfer.
Le Chic be koseaux, le Bruara on VOrtùlaa dt roseaux, (v.)
CHJCA- C'est one boisson que préparent les Brasiliens ,
les Chtiibns , les babitans des Terres Magellaniques, et phi-
SÎeufs auff'es peaples américains. La manière dont on la fait
est fort dégoAtante. Se vieilles femmes mâchent les gousses
chamuea et«ucrées d'un arbre appelé algaropa , oa les fruits
de l'arbre Ao/ù « et les 4;r3Ghenl dans un vase ; on y ajoute
de l'eaU , et on laisse fermenter le tout An bout de quelqoea
jours , on ob^eBt un breuvage enivrant Sans certaines con-
trées , on se sert de maïs , de patates , on d'antres substances
végétales un'pea sucrées et fermentescîbles. On peut y ajou-
ter quelques .berbes amères , afin d'obtenir une espèce de
bière. Plnajeurs insulaires de la mer du Sud préparent une
sorte de ckica avec diverses plantes. Les Otahittens font un
breuvage avec une espèce de poire sauvage , qu'ils mettent
influer dans^de l'eau. Cotte boisson est acre , forle , slimu-
laâte'i *>aid u'edivre pas -, quoiqu'elle aniin« un peu. Tou»
dt, Google
li» C H I
les peuples de la terre recherchent ainsi des boissons ■, des
jRibstances excitantes on enivrantes, de sorte qa'on croiroit
que la raison leur est k chaiee. Les animaux ne paroissent
point avoir de tels goftts. ^.l'article Hoiche. (virey.)
CHICAL. Selon Hasselqnist, c^est le nom qu'on donne
en Turquie au ChacaL V, Cbien. (desh.)
CHICALY on CHICALT- CHICALT. Oiseau fort
eonunnn dans les bois de l'istlune de Panama , el d'une
grande beauté , Buîrant quelques voyageurs. Le son ic sa
voix approche du cri du Coucou , mais il est plus perçant
et plus rapide : l'oiseau est assez gros ; sa queue est longue ,
' et il la porte droite comme le Coq ; son plumage est pana-
chë de plusieurs couleurs vives , de rvuge , de bleu , etc. ; il
vit de Iniits sauvages ; il se dent sur les arbres , et on le voit
rarement à terre ; aa chair noirâtre et grossière ne laisse
pas d'avoir assez bon goût; enfin les naturels de l'isthme se
font , avec les plumes de son dOs, une espèce de tablier. L'on
seroit tenté de penser que ce Qàcidy est un Ara ; maïs il
n'est pas , k coup sûr , un oiseau chmleur. ^S.")
CHiCAS. CHOCAS, CHOUCA, CHUCAS-Nom»
vulgaires du Choucas, (v.)
CHICASAW. Nom que l'on donne, dans le nord de l'A-
mérique, k une espèce de Prunier {Pnmui rnigusù/oUa.). (LTi.)
CHl CHAP HOA. Nom chinob d'une "espèce de Car-
mantine (^Jiadcia pmjturea , L.)i qui croît aux environs de
CantoD. (iN.)
CHICH-CICH. Nom du Gobe-mouche gris k Tnrin.(T.)
CHICHE , Gcer. Genre de plantes de la diadelphïASé-
can'drie, et de la famille des légumineuses, dont les carac-
tères sont d'avoir un calice monopbylle, persistant, presque
aussi long que la corolle et à cinq découpures , dont une
seule est située sous la carène ; une corolle papilionacée ,
composée d'un étendard arrondi et pins grand que les autres
pétales , de deux ailes rapprochées , et d'une carène plus
courte.; dix étamïnes , dont neuf sont réunies à leur hase ;
un ovaire supérieur avale , chaigé d'un style ascendant , i
stigmate obtus. Le Ehiit est une gousse rhomboïdale ou ovoïde,
enflée , vésiculeuse, et qui contient environ deux semeaces
presque globuleuses , avec ime petite pointe k leur base.
Ce genre ne renferme qu'une espèce , qui est connue sou»
le nonk de poia-ckicke , ou de ganiance , et dont les tiges sont
droites, les feuilles ailées avec une impaire, les folioles et les
stipules dentées, lespédoDcnles presque uniflores et axillaires.
C'est une plante annuelle, que l'on cultive de toute ancien-
neté, pour son fruit, dans les contrées méridionales de l'EiH
dt, Google
C H I il.
rope , dans la Tnrqnie d'Asie et en Egypte , et qae l'on a
introdoite depuis quelques années dans les parties septentrio-
nales de la France , pour sa fane.
Le tAù^, quoique originaire des pays chauds, ne craint
point les pluies de l'automne ni les gelées; aussi ie sème-t-on
avant l'hiver. Pins on amenhlit la terre qui lui est destinée ,
et plus on peat espérer nne récolte abondante ; mais comme
on le sème souvent sur les jachères , on n'a pas toujours ie
temps de donner plusieurs laboors.
Les poU-cMches sont un très-hon manger ; mais les esto-
macs délicats doivent n'en faire usage qu'en purée. Ils sont
bien plus savoureux dans les pays secs et chauds qu'aux en-
virons de Paris. Lenr fane est un excellent fourrage , surtout
pour les moutons. On la coupe plusieurs fois dans ie^ouranl
d'un printemps , et on la donne en vert aox brebis et aux
vaches qui en sont très-friandes , pour augmenter leur laîl.
On ne connott pas encore auez généralement tous les
avantages de la ôiitnre des chiches comme fourrage, mais
l'expénence y conduit chaque jonr.
La plante do chiehe, dans les pays chauds, laisse transsn-
der pendant sa floraison , à l'henre de midi , et de toutes seâ
Eariies, une liqueur acide, assez intense pour corroder les
as et les souliers des personnes qui marchent à travers les
champs qui en sont semés.
Lamarck a décrit une seconde espèce de chiche ; maiï
comme elle a les feuilles simples , et les légumes molUsper-
mes , il est plus convenable de la rapporter aux Csota-,
LAIRES. (b.)
CHICHE. LepetîtPoûc7ueA«estnnee^èce de Yes€e.(b.}
CHICHICTLl. Nom mexicain d'un oiseaa de nuit.
V. le genre Chouette, (v.)
CHICHILTOTOTL Nom meiicain dn Jacap a bec
D' ARGENT, (s.)
CHICHIN. Nom arabe donné, en Egypte, k une casse
cultivée dans lesjardins da Caire ( Casaa absus). Cl».)
CHICHIVAL, Plante herbacée dn Pérou , vantée par
Hemandez comme un admirable fébrifuge ; elle parott être
la capraire biflore , Linn. , ou une espèce voisine. (LN.)
CHlCHLAS. L'nn des noms grecs de la Dbaihe <, espèce
de GniVE {tardus vïscwùtus), Linn. (desh.)
CHICK-WEED. En anglais , ce nom est celui du Moc-
EON des petits oiseaux ou morgelinei II est donné aussi à pla-
neurs plantes; exemple iBebry-beabing-tChickweed; c'est
le CuCUBALOS BACCIFER , Linn. ; MoCSE-EAA CBICKWEED y
ce sont les céraisUf ; Chickweed wather , c'est le mouron
4'eau on montie des fonif^nes; Chickweed w:iNT£a-GnEEN *
■ Google
44a C H I
o'eftt le triaUaU i'Eartpe; enfin plbsieori vdroniqHes, tellei
que les V. AHEESTE , DES CHAMPS , TKIPHYLLE et THo-
LOSTÉE , Holositum umôclialimif portent aussi ce nom. (vs.")
, CHICLI. Nom d'une FAUTETTBdu Paraguay. P'.cemoi.fv.)
CHICON. Variété de la Laitui. (b.)
. CHICORACE, Ckicoraceiu. Genre àe Coquilles établi
pMT DenysdeUontfortatadépens des Rochers de iAtiamia.
Sescaractèressont : coquille libre, uniyalre , à spire, élevée,
en feailles ; ouverture arrondie ; colnmetle lisse ; lévre exté—
rietire armée , frisée et crépue ; canal de la base large et
recouvert par U prolongation de la columelle.
L'eapècequisertdetrpeiceeeareestle RocBÉn rahEuX
ie Linnsens, figuré par Dargenville, (ab. i6 C, et Zoomorph.
tab. 4D- Les marchands la connoiseent sous les noms de c)ii'
conw frùée, ehmtss^-trape, chenal de f rue , pourpre feaiUetée. Sa
forme est triangolure. Sa Itmoacur est de trois à quatre pou-
cev Sa couleur estunfauve sale. Onlapécke surlesc^esîn-
terlropicales d'Afrique et d' Amérique. L'animal qui la forme
a deux tentacules qui portent les yeux à leur base extérieure
sur nn ti^ercule. Une trompe rétractile leur sert de boache.
Leur pied est pourvu d'un opercule corné, et lenr manteau, .
qui est fraisé ^ se replie en forme de tube dans le canal de ta
base-Il vît de poissonset de malluaqnes, 'qu'il suce. (B.)
CHICORACËES. Famille de plantes dont la frneli-^
fication est composée d'un calice commun , sujet à varier
<lam sa forme et dans sa structure i de fleurs toutes en lan-
gaeU«£ et hermaphrodites , à languette entière on dentée à
son sommet; d'un stigmate à deuï divisions roulées en de-
^rs ; Aè éemence» nueS' ou surmontées d'une aigrette ; d'an
récepiaole ordînairunent nu, quelquefois couvert de pOiis
ou de paillettes.
XeA plantes dé cette famille «ont hcrh^cées et lactescentes;
leur tige, quelquefois scapiforme, porte des fenilles alter-
nes V- souvent plnnaitfide& on roncin^ ; les ilears, ordinaire-
ment de coitleur jaune ou bleue , affectent différentes- dis-
po4ittoas..F.lles s'épanouissent le matio at se ferment vers le
milîea An jour.
Ventenat rapporte Ji cette famille , qiii-^t la première àé
la diijètne classe de son TaUeandu rigmvig^al, dont les ca^
ractères sont figurés planche la, n.» 3 du même oovrage,
«te'qui oii âemprunté l'exposé ct-dessïÈ,'v!nglvsixgenres,~sous.
eihq 'divisions.
' i'^ A réceptacle nu et ii semences Mas aigrattei : la Lauf-
eADBetieRHA&ABIOLE. . '
~ a.' A réceptacle nu et à semences garnies d'aigrettes am-
ples : le PftÉNAIiTtlE , la CuONKRtLLB ,' la lAFTtlE, le XilX~-
0 H I <43
Tnùft , t'EPERViÈHE , la Crépide , la ITRiPAits , l'HËtiT^
PKoïDE, l'AKiaosiKE , I'Hyosèbe et le Pissenut.
3." A rëceptacU nu et semeaces pommes d'aigrettes pln-
meusej : ja Liondeitt, U Pickioe, I'HelheKTIE, le ScoE-
SONNÈRE, le Skisms et rUnosFEaHE,
i." A réceptacle gant! de paillettes oa de poilE, à aigrettes
simples on pitunenses : le Géropoge, la Porcelle, la SE-
RIOLE et I'AnDRIALB.
S." A réceptacle garni de paillettes et à aijçrettes ari$t^ei
ou BntkÈ ! la Cttpibome , ta GHicoRtE et le Scolyme. (B.)
CHICORËË, Ciehorium , Ltnn. (^Syngénésie pofygamtfi
/ igi^. ) Genre de pUates de la famille des cjuarocép haies,
dont tes caractères sont d'avoir des Heurs composées de
demi'fliiiu'oas kennapliFodites , disposés circulaireiDeot sur
un réceptacle garai de paillettes. Chaque demî-flearon esi
roulé ea coi^et <l sa basé , et s'oavre ensuite en ane langnelte
plane et linéaire, terminée par cinq dents; du fond du cornet
t' élèvent cinq étajmineâ et un slyle. Tontes les fleurettes âont
entourées par un dotd^ calice ; l'intérieur est composé de
hiiit écailles étroites et lancéolées , formant le cylindre avant
l'épaaouissemeDt de la (leur; te calice extérieur n'a ^e cinq
écailles qui sont courtes, Uches et rabaissées. Le fruit con-
siste «a plusieurs sentences anguleuses , renfermées dans le
calice , et counmnées d'une ailette courte et scssile.
■ Ce genre , qui a des rapports avec les mpidones et les séHoles,
~ ne comprend que six espèces , dont deax sont connues de tout
It monde , et cultivées généraîement pour leurs propriétés
alimentaires et médicÎBàles. L'une est d'un grand usage pour
, ta table , et se trouve dans tou; tes potagers ; c'est la Chi-
corée DES JARDINS oQ t'ËNDive. L'autre , quoique bonne k
manger, est plus particulièrement employée en médecine:
c'est la Chicorée sauvase ; on la cultive aussi en grand pour
la nourriture des bestiaux. Nous allons d'abord parler de
celle-ci.
La GmcoRÉE savvaAIe , Giihorium infyhm', Lrnn. , ou Ghi-
coniE AHiRE , esb uee pifanté vivace qu'on trouve commu-
SéoiËnt en Europe , sur te bord dés cbamps et des chemins.
Sa racine est' en fortne de fuseau, fibreuse et remplie d'un suc
laiteni. Sa tige s'élève dtopïRs deux jusqu'à trois oo quatre
ti«ds,- suivant te local ; elle est simple , fermé, tortueuse,
erbacëe etransense.- Les feuilles se irouvérti placées aller-
nativament sur ses tiges ; leur couleur est 4' lui vert foncé :
dettes du bas sont dbïongnes , légèrement vehi'eS et divisées
jusqu'à la cAte du mitien en-plttsieiirs segipcns, terminés en
pointe; les Supérieurei ont à peu près la même fortne, mais'
elles diminuent de grandeur vers te sommet 3e la plante , et
W. C H I
leurs J^coupareA sont iAoïtis profoiiâes. Les flears grandes %
sessiles et_ commune ment bleues , naissent deux à deux
aux aisselles des feuilles ; les folioles de leur calice sont
ciliées : il y a des Tariétés ^fleurs rouges et à flmn bUmcher.
Celte plante acquiert une plus grande bauleùr-par la culture ;
elle pousse wie tige plus droite , beaucoup plus rameuse ,
porte des feuilles plus longues , moins ddeoupées, et à sur-
faces presque entièrement lisses; quelquefoissesfeuillessoiit
panachées de ronge foncé.
On sème communémeqt la chicorée sauvage au printemps,
plus tât ou plus tard , suivant le climat et 1^ lien. Il faut semer
dm et à ta volée , si on doit la consommer étant jeune ; clair
on par rayons, si elle doit passer l'année. On peut la replan-
ter, soit en planches, soit en bordures ; pour l'aroir tendre
et moins amère , il faut la couper souvent. On adoucit la cU-
corée saavage, et on la fait blanchir en la cultivant dians un
lieu tempéré et privé du contact de la lumière.
Cette plante, cultivée en grand, peut devenir importante
dans l'économie rurale. C'est k Creité de Palluel qu'on doit
les premiers essais de cette culture. lien a publié le résultat
dans divers mémoires présentés à la Société d'agriculture
de Paris. Son exemple a. bientôt été suivi par plusieurs agro-
nomes , entre autres par Arthur Young, Ce célèbre agri-
culteur anglais, ayant vu la culture eu grand de la âiî-
Corée chez Cretté de PaUuel, s'est empfessé de l'établir
dans son pays. Après avoir rendu compte de ses expé-
riences à ce sujet dans ses Annales dagricuUurE (n." n^), ifc
ajoute : " Je m estime un pea moi-même d'avoir été le pre-
mier qui ait introduit cette plante dans l'agriculture anglaise;
et quand mes voyages sur le Continent n'auroient pas produit
d'autre effet , mon temps ne seroit pas perdu ; je souhaite que
chaque voyageur ait un pnésept aussi utile à faire à sa patrie. »
JLa chicorée sauvage vient aisément dans tontes v>rtes de
lerraios , mais beaucoup mieux dans un bon sol bien amendé ;
elle exige peu de frais de culture : on la sème après un seuj
labour, et on la recouvre avec la herse. Klte brave la séche-
resse, résiste aux orages et aux pluies, ne craint ni la gelée
ni les grands froids ; .elle croît d'ailleurs de très-bonne heure ,
et forme un excellent fourrage printanier. Sa croissance est
aussi rapide que précoce : on la coupe chaque année trois oa
quatre fois , et inéme pins souvent. Si les coupes sont faites
avant que ses liges soient trop fortes et tr^ élevées, elle
en ser^plos tendre et plus savoureuse ; on peut la donner aux
animaux , verte ou ^ée , il n'importe. En la fauchant k fur
' et mesqref selon le besoin, lorsqu'on sera arrivé à l'exlré--
mité da terrain. , la première chicorée coupée scri en éut
,Googic
C H 1 <45
d'étiï fauchée de noarean; son produit en rolame et en
jtoids, sur la même surface, est très-supérieur à celui du
tréfie, et même de la luzerne. Oa n'a pas besoin de préparer
les bestiaux ^ cette nourriture ; elle est pour eux aussi saine
qu'abondante , purifie leur sang, les préserve et les guérit
mâme de certaines maladies; elle donne aux vaches beau-
coup de lait qui n'a rien de l'amertume de la plante. Enfin la
chicorée saarage , cultivée en ^and, fournit , hui| mots de
l'année , un bon fourraee vert. Elle forme la première prairie
du printemps et la denuère de l'automne. Quelle autre plante
réunit tous ces avantages? Cependant , comme elle purge lé-
gèrement , il ne Tant la donner abondamment ni constamment
aux bestiaux.
L'infusion des feuilles on des racines de chicorée saovage
est une boisson très-salutaire dans un grand nombre de ma-
ladies; on les emploie dans les bouillons et les tisanes ra-
fraîchissantes. Cette plante est apéritîve, purgative et fébri-
fuge ; elle convient dans les engorgemens des viscères, la jau-
nisse, l'obstruction du foie ou de la rate, la goutte, les rbo-
matismes invétérés, etc. : avec son suc et la rhubarbe , on
fait an excellent sirop vermifuge pour les enfans. Sa graine
est comptée au nombre des quatre petites graines froides ,
qui sont celles de chicorée uuivage, aeadioe , de laitue et de
pompier. Dans quelques pays > principalement en Allemagne,
on fait sécher et on réduit en poudre ses racines, qu'on mêle
ainsi par tiers on par moitié au café. £lle est , sous ce rap-
port , l'objet d'une culture de quelque importance , même
en France.' Le peuple préfère cette boisson au thé, qui n'est
ni aussi sain ni aussi nourrissant , et qui est surtout plus cher.
Ne ponrroit-on pas employer i cet usage les racines de
chicorée amère qu'on fait blanchir en hiver dans les caves ?
La Chicorée des jardins on endive, Gchorium a>4ii>ia ,
Linn, , est une plante annuelle qui offre plusieurs variétés ,
Î|ue le climat , le lieu, l'exposiAin ou les soins du jardinier
ont varier encore. Les principales iont la scarole ou searioie
grande et petite, la chicorée blanche et la chicorée fiisée. Les
deux premières variétés n'ont point leurs feuilles découpées;
dans la demiâre elles sont divisées profondément vers leur
i>ase et crépues.
L'endive s'élève k environ deux pieds; elle a des racines
£breuscs et laiteuses , une tige simple , lisse , creuse et can-,
nelée, des fentlles alternes et des flenrs bleues sessiles aux
aisselles des rameaux, et pédonculéss k leur extrémité ; ses
graines sont semblables k celles de la chicorée sauvage. Elle
c'Ml naturellement dans les prés secs , et fleurit tout l'été.
On la «ultivQ comm^ plante potagère. £lle a les mêmes v^r-
dt, Google
«6 C H I .
tug nédkîiralcs (pie la dùccrée -amire, mftîs dans nti àegc'é
beaocoup plu» foîble- Conme les endives rarie&t parlacnU '
turc eagrossenr, en tendreté , en précocité , de même U cal-
ture de ces pUnles et Tépoqne des semis rarient selon les
pays et les climats. £n général , les premiers semb sont su-
jets à monter, pour peu que le printemps soit chaud; oen^
faits ji la fin de cette saison on au comncncement de l'été
réussûsent mienK, et on a alors des salades jusqu'après l'hÎTef:
Ces plantes soa0ir«at très-bien la transptantadotr , pourra
qu'on ne mutile pas leurs racines ; mais plus on se nàte de
les tranaplanter, plus tAt elles montrai en sraines. <^ fait
I blanchir les chicorées ea les liant xrwat qae Itmtt liges com-
mencent à s'élever. '
La semence de chicorée , dit Rozierj peut se conserver
très~loi%-temps , pourva qu'elle soit tenue dans un tien sec ;
après dix ou dôme ans elle est encore bonne à semer : mal-
gré cela , on doit toujours préférer la plus récente. Les en-
nemis de cette plante sont la coaHUière, lever du hanneton;
tdus deux coupent la racine entre deux terres ; le second s'en
nourrit On est sOr par conséquent de ti'oQvercelai-ci cnfouil-
tant )a terre ; maïs la courtilière , aprè^ avoir fait son dégât ,
poursuit sa route souterraine , et il faut toute la vigilance dii
Jardinier pour la découvrir et la détruire, (d.)
■ CHICOREUS. Nom latin des coquilles du genre Cbi-
cottACE de Denys de Montfort.. (desh.)
CHICOT ,' Gj-mnoc/iwiu. Genre de plantes de la dîoécie
dodécandrie , et de la famille des légumineuses, daut les
caractères sont : un calice d'une setue pièce i cinq divi-
sions; cinq pétales un peu inégaux; dix étamines libres dans
)es pieds mâles , et un ov^re supérieur oblong, chargé d'uç
Style simple dans lés pieds femelles; une gousse cylîndriqae,
{tulpeuse, divisée en plusieurs loges par des cloisons trans-
versales, et qui contient un&semence dans chaque loge.
Ce genre est composé de deux arbres , dont on' tsUoit
farde des Bortnacs ; c'est le guSandina dîoica de Limuens ;
autre a été décrit par Forskaël sous le nDm]d'Hil>^aAin<HkBE.
Ce sont des arbres de moyenne grandeur, inermes, dont les
feuilles sont une (ois ailées, les folioles alternes, leS'Heurs
disposées en épia paniculés et terminaùi. Le preùiier, le
Chicot se Ca»aj>a ,. est coltivé dans les jardins-, oà on le
multiplie de racines, et où il intéreue par la beaiAé dé son
feuillage , qu'il pOrd tous les ans. Lorsque ses feaiUes sont
tombées , sa cime n'«st plus garnie .que de quelques rameaux
qui paroissent comme morts , qui semblent ttre de» ekitiots ;
te. qui a fait donner le nom au gcoie. . . : .
dt, Google
C II I 44y
^ . Le CsicoT d'Ababie a\ pastout-è-raLt tes cak-acUres êm
pr^cédeat; mais il s^en rapproche assez pour qu'on soit fondé
à les réunir tous la même dénoBaînatitHi géaérique. (b.)
CHICQUERA , r. Chiquera, (s.)
CHICUALTl. Nom qae l'on donne ii une bécasse mon-
tagqarde des Indes, (v.)
CHIDA, Dioscoride. Cette plante est rapportée aux
Panicacts. ( Eryngium ) par Adanson. (ln.)
CHIBN , Cartis , lina. , Ërxleb. , Cuv. , etc. Genre de
mammifères carnassiers digitigrades , ayant pour caractères t
-six dents ïncisires à chaque mâchoire ^ placées ^r une même
ligne ; des canines ^lus longes que lei incisives, coaitjues ,
ai^ës et lisses ; six molaires supérienres de chaque cdxA ,
savoir: troispetites dents aigaëstraDchantes, k un seul lobe,
ou fausses molaïres en avant ; une grosse dent biciupide et
aussi tranchante ou canuuiièft , et deux petites dents i coo*
ronne plate, ou ùi^<reu/«u«t au fond de la bouche ; sept mo*
laires mféricures ; savoir : f{ua.\x9fausieamQlainSf une caraasr
stère, dont la pointe postérieure est mousse, el deus dents
tuberculeuses : en tout quarante - deux deulâ. Mâchoires plu»
allongées et moins robustes que celles des cltats ; arcade ly-^
gomatique médiocrement arquée ; museau pointu , avec une
partie nue assez considérable et arrondie ; langue lissp j
oreilles médiocres et pointues (dans l'état dénature); Ii
queue moyenne ; point de poche près de l'émus ; les pieds
de devant p enta dactyle s , les postérieurs tétradactyies; les
ongles allongés , aigus , non rétractiles ; les mamelles placées
sur la poitrine et le ventre , etc.
Ce genre renferme 4^ Q'>'»1>cbiims f^sp^ccA qui sont répan-
dues sur toutes Us contrées de la terre , el.d«nt ime totale-
ment asservie par l'homme , çst on des pla& puissans iMtro-
mens dont il se soit servi pour vaincre et dominer loin les,
autres animaux. Tousleschiensvirent de proie, qu'ils chassent
et qu'il sforcent à la course, et qu'ils n'Attendent pas à l'afiEh
comnieLe font les mammifères da genre des chats. Tmisse re-
paissent avec plaisir de chairs corrompues, que les chats , aa
contraire , n'approchent jamais ; tous mafigent aussi dam
l'occasion averses parties de végétatix qa'ils triturent avec
les dents Ui&ervuieutes qui garnissent le fond de leur bouche.
La plupart de ces animaux se réunUseM en troapes ou
-meules et chassent en commun avec uae grande rapidité ,
les espèces paisibles dont ils font leur proie , tandis que d'âur
très s introduisent isolément et par adresse dans les habita-
tions Jeshommes, pour dévorer lesvolailles ou enlever Iftf bes-
tiaux qu'on y élève. Leur vue est très-bonne ; mais surtout leur
odoratesl exquis, ce qui est d&auprodigieuxdéreloppemnit de
L:,<,i,z<,d=, Google
«8 C H I
Itt surface de la membrane pitnluire , sur les nombreux replis,
de leurs cornets ethmoïdaox. Les femelles font trois k cinq pe-'
tits , qu'elles élèrent arec tendresse et qu'elles défendent arec
courage. Qaelquesespècessecreusent^estannîëres, ou profi-
tent des terriers creusés par d'autres animaux ; mais le plus
frand nombre établît son domicile dans les taillis des forSis
es plus fonmles, etc. .
Première JSspice. — Le Cbien i>oh£|!T[qde, CauUfamiitans ,
Linn. Le cbien , Bntfon , tome 5. Cartis famiUaiis , caudà
( sàûstrorsùm ) recwvaiâ , Linn. Faun. Suec. ei SysL naiiuxt.
Les caractères distinctifs des c^ns ne sont pas faciles i.
saisir; ces animaux ont sobi tant d'altérations, qu'il est presque
ioqiossible actuellement de reconnohre. leur forme prnnitire;
on seroit même embarrassé de désigaerun seul caractère ex-
térieurcommun il toutes leurs variétés; les plus remarquables
sont i l'extérieur : les poils dont le corps est le plus ordinai-
rement couvert, et qui sont épaid^ plus durs sur le dos, et
i pea prés de la nvune longnear sur toutes les parties du
corps î la tfite oblongue se rétrécissant devant les yeux ; le
crine élevé et sou sommet en arête ; le derrière de la tète
terminé par des prolongemens de l'occiput , qui s'étendent
en arrière en forme de crâtes , et allongent la partie supé"
rieure de la tête ; la lèvre supérieure obtuse , et couvrant de
chaque cAté celle d'en bas, dont les bords sont dégarnis de
poils et comme dentelés par des excroissances molles et
charnues; des muscles très-robustes donnant le mouvement
aux mâchoires ; sur la lèvre supérieure , des moustaches for-
mées de soies roideg, recourbées en avant, et implantées
sur des espèces de veimes ; plusieurs de ces verrues à soie
moins longues , garnissant en devant la lèvre inférieure ;
le nez obtus, nu, ridé et tonjours humide, du moins quand.
le chien n'est pas malade ; les ouvertures des narines arron-
dies ; six dents incisives et deux canines k chaque mâchoire :
six dents molaires de chaque cOté à la mâchoire supérieure ,
tl sept aussi de duqne côté à la mâchoire inférienre , en tout
Ïiiarante-deux dents ; mais ce nombre n'est pas constant
ans tous .les sujets; plusieurs ont quelques dents de moins
et quelques-ims en ont davantage ; toutes les dents incisives
de La mâcboire supérieure marquées sur leur face antérieure
Eiar deux petites cannelures , qui seotblent les diviser en trois
obes on parties distinctes , dont celle du milieu est la plus
grande; une pareille cannelure sur les premières dents, et
qnel<Iuefois sur les secondes , de la mâchoire de dessous ;
les sourcils peu apparens ; plusieurs verrues à la face ; le cou
«m peu arrondi et presque anssî long que la tête ; treizft
dt, Google
C H I «5
edtes, neuf Traies et quatre fa«ssss <ie cbacfiiè cAt^ ; le raénie
nombre de vertèbres dors>les et supt iombairei; les os dea
haaches en forme de cuiller; lea pieds de devant divisés en
cinq doigts, eeox de derrière en quatre, et rarement en cîaa;
ces doigts aéparés les nas des antres, sur la longueur delà
seconde et de U troisième phalange , et armés d'ongles con-
vexes , obtus , ereusés en gouttière , et ^œ l'animalne peut
retirer ni faire sortir à volonté; sous chaque doigt on petit
tubercule arrondi ; derrière eux la uomvie est garnie d'un
gros tubercule £iguré en trèfle ; u^ cauosité au pli du poignet ;
dix mamelles, quatre À la poitrine et six soob le- ventre ; Iç
mâle n'en a que sii placées sur cette dernière partie ; la
queue ronde, couverte de poili : l'animal l'aeite en signe de
joie, et U U laisse pendante entre- ses jambes lorsqu'il est
affecté par la crainte. i
« Le chien a le palais profondément sillonné en travers ,'
la langue arrondie et mîoce à son extrémité , lai^e et aplatie
dans sa longueur , et comme partagée en deux par une ligné
creosëe daus son milieu ] le cerveau assez considérable ;
l'estomac d'une assez grande capacité , s'étendant presque
juitant i droite qu'à gauche, ayant sa grapde .conveul^ en
)>as, semblable à celui de l'homme, maismoissèpais; le co-
Jon plus gros et plus ample que les afitres imestîss ; U ctscnin
assez grand , oblong, se repîiaiu sur (ui-méme en deux en*
droits ; le cœur placé au milieu de la poitrine , sa pointe tour-r
née en arrière ; la vésicule du fiel en fomne de poire ; la raie
oblongue et d'un rogge pliis foncé en dedans qu'en dehors; le
poumon droit dirisé en quatre lobes , et le gaoche en deux
seulement.^» (Sonninî.')
Les chiens naissent commu^iément avec les yen^fciués j
et fa plupart n'ont les yeux ouverts qi^' au dixième ou donuème
jour. Dans ce même temps , les os du crftnc ne sont pas
achevés ; le rn*^ «st bouffi , le museau gonflé , et leur forme
n^est pas encore bien dessinée ; mais Us prenunt bieàtât de
la force et un prompt accroissement. Vers le ^oatrième moisy
Suelques-unes de leurs premières depts tombent , et ne tar-
ent pas i être remplacées par d'autres qui ne tombent plosi
Dans le premier âge , les mâles , comme les femelles, s'ac-
croupissent lia peu pourpisser; ce n'est qu'A neuf ou dix
mois que les mâles, et m^me quelques feàielles, commen-;
cent à \ever la cuisse; et c'est dans ce temps qu'ils commen-
cont à être en état d'engendrer.
Le mâle peut s'accoupler en tout temps , mais la femelle n«
le reçoit qu'à dés époques marquées ;. c'est ordinairement
deux fois par an, et plus fréquenamenl enUver qn'enété ; I»
29
i:, Google
45o C H I
chaleur' dore dix, douze; et quelquefois quinze Jours. On a
reconnu qu'un aeul accouplement sufQt ponr^jne la femelle
conçoive , même'en grand non^ire ; cependant , lorsqu'on la
- laisse en liberté ,,elle s'accouple plusieurs fois par jour arec
tous les chiens qui se présentent ; on observe seulement que,
lorsqu'elle peut choisir , elle préfère toujours ceox de la plus
haute laiile, quelque laids et quelque disproportionnés^ qu'ils
puissent être ; aussi arrÏTe-t-il assez souvent que de petites
chiennes qui ont reçu des mâtins , périssent en faisant leurs
petits. Dans l'accouplement , ces uiimaui; nc>peuTent se sé-
parer , mène après la consommation de l'acte de la géné-
ration; tant q(ie l'état d'érecdon et de gonflement sidisiste,
ils sont forces de demeurer unis , et cela dépend de leur
conformation. Le chien a non-seulement, comme plu-
■ieurs autres animaux, un os dans la vei^e , mais les corps
caverneux forment dans le milieu une espèce de bourrelet fort
apparent , et qUi se gontle beaucoup dans l'érection. Dans ta
chienne , le gonflement des parties dure bien plus long-temps
que celui du mâle , et suffit aussi pour le retenu- mal-
gré lui.
Les chiennes portent neuf semaine^ i c'esl'à-dire soixante-
trois jours , quelquefois soixante -de ifx ou soixante-un , et ja-
mais moins de soixante ; elles produisent six , sept , et quel-
quefois jusqu'à douze petits ; celles qui sont de la plus grande
taille produisent en plus grand nombre que les petites, qui
souvent ne font qu'un ou deox petits.
, La vie du chien jparott ordinairement bornée k quatorze
ou quinze ans , quoiqu'on en ait gardé .quelque s~-uns jusqu'à
vingt. L'on peut connoître son âge par les dents ^ui , dans la
jeunesse , sont blanches , tranchantes et pointues , et qu^^ ^
mesure qu'il vieillit , deviennent noires, mousses et inégales;
on le coDooh aussi par le |ioil , car il blanchit sur le museau,
sur le front et autour des yeux. La vieillesse dans les chiens
est toujours un état de douleur et d'infirmité ; ils deviennent
presque tous aveugles et soords.
Les chiens sont naturellement voraces ou gourmands , et
cependant ils peuvent se passer de nourriture pendant long-
temps ; mais l'eau parott leur être encore plus nécessaire que
les alimens ; ils boivent souvent et abondamment ; on croit
même vulgairement que quand ils manquent d'ejn pendant
long-temps , ils deviennent enragés.
La force digestive de l'estomac du chien est trés-remar—
quable : les os y sont ramollis et digérés avec autant de facilité
que les mâchoires en ont à les casser. Les sucs gastriques fout
tout le travail de cette digestion ; la trituration n'y contribue
dt, Google
C H 1 4SI
point. Les chiens sont d'unie grande avidité, et îl& s'atcom-^
modent asseï: bien de toute sorte d'alimens. Cependant ils
ont une aversion invincible pour plusieurs espèces d'oiseaus ,
dont 43 ebair a une odeur forte et sauvage ; mais, par une
suite d'Un goût plus dépravé , ils préfèrent aux viandes fraî-
ches, lesToiries les plus infectes; et il n'est pas rare de voir le
chien le plus délicatement soigné , quitter les nourritures de
chois qu'on lui prodigue , pour courir à des charognes , les
déchirer avidement , et se rouler avec délices sur ieufs lam-
beaux en pourriture; Naturellement carnivores , ies chiens
ne mangent guère de végétaux crus ; et si quelques-uns ai-
ment la salade , c'est plntât pour son assaisonnement que
poor la plante elle-même.
Ces animaux, qui 'de leui; naturel sont très~-vigilauï, très-
actife , et qni sont faits pour le plus grand mouvement , de-
viennent dans nos maisons , par [a surcharge de la nourriture ,
si pesans et si paresseux , qu'ils passent toute leur vie à ron-
fler, dormir et manger. Ce sommeil , presque continuel, est
souvent accompagné de rêves , où l'ardeur du naturel sem —
ble se retrouver; car ils paroissent chasser en songe, sont
a^tés , haletans , et aboient d'une voix étouffée.
Quand tes chiens se sentent malades , ils avalent les feuilles
du chiendent , et de plusieurs autres graminées : ce remède
les fait vomir , et les guérît.- <' L'on connott , dit Sonnini , la
manière dont les chiens s'approchent et se reconnaissent en-
tre eux ; mais l'on ne sait pas généralement que cette sin-
gulière habitude est fondée , d'une part, sur la finesse de leur
odorat , et de l'autre , sur deux glandes ou vésicules particu-
lières placées de chaque c6té de l'anuç , et qui y communi-
quent par un ori&ce bien apparent. Elles ont assez de capa-
cité , et la forme ovoMe ; leurs parois intérieures sont lisses ,
et elles exhalent une odeur fétide et pénétrante. »
Une antre particularité qui distingue le chien de presque
tous les autres quadrupèdes, est ladirectionde laqueuM elle est
le plussouvent recourbée du côtégauche. A l'avis de Sonnini ,-
cette direction vient de ce que le chien marche et court obli-
quement , et qu'il porte le câté droit en avant ; de sorte qu'il
est nécessaire que sa queue se jette du cAté gauche , pour ne
pas opposer de résistance k l'air.
« Le chien , dit l'éloquent Bnffon , indépendamment de la
beauté de sa forme , de la vivacité, de la force, de la légèreté,'
a par excellence tantes les qualités intérienres qui peuvent lui
attirer les regards de l'homme. Un naturel ardent, colère ,
même féroce et sanguinaire , rend le chien sauva'ge redon-
table à tous les animaux, et cède dans le chien domestique
aux sentimens les plus doux , au plaisir de s'attacher et an ié-
i:, Google
45tt C H T
sir de plaire ; il rient « eb rampant , mettre aux pîe^s de sdii
mattre 'son courage , sa force , ses talens ; il attend ses ordres
pour CD &iire usage ; il U consulte , il l'interroge , il le sup-
plie ; un coup d'cetl suffit , il' entend les signes de sa volante ;
sans avoir comme l'homme, la lumière dit la pensée , il a
toute la chaleur du gentiment ; il a de plus que lui la fidélité ,
la constance dans ses affections ; nulle ambition,' nul intérêt,
nul désir de vengeance , nulle crainte que celle de d<<plaire ;
Ù est tout zèle , toute ardeur et toute obéissance ; plus sensible:
au souvenir des bienfaits qu'à celui des outrages , il ne se re-
bute pas par les mauvais traitemens; il les subit, il les oublie ,
ou ne s'en souvient que pour s'attacher davantage ; loin de
s'irriter ou de fuir , il s'expose de lui—même à de nouvelles
épreuves; il lèche cette main, instrument de douleiir qui
Vient de le frapper; ii ne lui oppose que la plaiate , et la dés-
anne enfin par la patience et la soumission. Plus docile que ^
l'homme, plus souple qu'aucun des animaux, nonr^eolement
le chien s'instruiben peu de temps ; mais même il se conforme
aux mouvcmens , aux manières , à toutes les habitudes de
ceox qui lui commacdeni; il prend le ton de la maison qu'il
habite ; comme les autres domestiquer , il est dédaigneux chez
les grands et rustre à la campagne ; toujours empressé pour
son mattre^t prévenant pour ses seuls amis , il ne fait aucune
attention aux geos îadifférens, et se déclare contre ceux qui ,
par état , ne sont faits que pour importuner ; il les c<mnott ans
vétemens , k la voix , à leurs gestes , et les empêche d'appro-
cher. L(»^n'oa lui a confié pendant la nuit la garde de la
maison, il devient plus fier, et quelquefois féroce ; il veille ,
il fait la ronde ; il sent de loin les étrangers , et pour peu
qu'ils s'arrêtent ou tentent de franchir les barrières , il s'é-
lance , s'oppose , et par des aboieraens réitérés , des etforts
on des cris de colèr« , il donne l'alarme , avectit et combat :
aUSH furieux contre les hommes de proie que contre les ani-
maux crassiers ,^ il se précipite sur eux , les blesse , les dé-
chire , leur dte ce qu'ils s'cfForçoient d'enlever ; mais non
content d'avoir vaincu il se repose sur les dépouilles , n'y
touche pas , même pour satisfaire son appétit , et donne en
même temps dès-exemples de courage , de tempérasce et de
fidéUté. "
1 On sentira de quelle importance cette espèce est dans
l'oràre de la nature , en supposant un instant qu'eUe n'eftt
iamais existé. Comment l'hoinme auroît-il pu , sans le setonrs
du chien, coM)aérir, dompter, réduire en esclavage les antres
animaux r Comment pourroit-il encore aujourd'hui décou-
vrir, chasser, détruire les bêtes sauvages et nuisibles? Pour
«e mettre en s<^reté , et pour se rendre maiire de l'onirers
.<»jt, Google
G H I
453
vivant, il a Calln cammencer par se faire un parti parmi les
fiDimauz , se coacîlier avec doucenr et par caresses ceux qaî
se sont trouvés capables de s'attacher et d'obéir, afia de les
opposer aTii antres. Le premier' art de l'homme a donc été
l'éducation du chien, et le fruit de cet art, la conquête et la
possession paisible de la terre. »
ic Dans tes pays déserts, dans les contrées dépeuplées, il y
a des chiens sauvages qui , pour les mteurs, ne diffèreJit des
loups que par la facilité qu'on trouve à les apprivoiser ; ils se
réunissent en grandes troupes pour chj^er et attaquer en
force les sanellers', les taureaiix sauvages, et mêaie les lions
et les tigres. £a Amérique , les chiens sauvages sont de taces
anciennement domestiques ; ils y ont été transportés d'Eu-
rope ; et quelques-uns oubliésou abandonnés dans cesdésens, .
s'y .sont multipliés aa point qu'ils se répandent par troupes
4ans les contrées habitées, où ils attaquent le bétail el in-
sultent même les honanies ; mais lorsqu'on les approche avec
douceur, ils s'adoucissent, deviennent bientôt familiers et
demeurent fidèlement attachés à leurs maîtres.
» L'on peut dire que le chien est le seul animal dont la fidé-
lité soitàl' épreuve ; le seul quicozmoissË toliJQurs son maître
etles amis de la maison ; le seul qui , lorsqu'il arrive un inr
connu, s'en aperçoiveî le seul qui entende scm nom , et qui
reconnaisse la voix domestique ; le seul qui ne se confie
point à lui-même ; le seul qui , lorsqu'il a perdu son maître,
et qu'il. ne peut le trouver, l'appelle par ses gémissemens ;
le seul qui, dans un voyage long qu'il n'aura fait qu'une
fois , se souvienne du chemin et retrouve la route ; le seul
enfin , dont les talens naturels soient évidens , et l'éducation
toujours heureuse. Auss) le chien , fidèle h l'homme, parta-
gera toujours avec lui l'empire de la terre ; il conservera
toujours un degré de supériorité sur les autres animaux; il
leur commande , il règne lui-même k la tête d'un troupeau;
îl s'y fait mieut entendre que la voix du berger. La stireté ,
l'ordre et la discipline sont les fruits de sa vigilance et de
son activité ; c'est un peuple qui lui est soumis , qu'ii con-
duit, qu'il protège, et contra lequel il n'emploie jamais la
force que pour y' maintenir la paix. »
L'attachement du chien pour son maître ne souffre pas de
comparaison : << Tout Paris , dit Sonnîni, a vu, en iQbo, lin
de ces animaux, fixé p(;ndant plusieurs années sur le tom-
beau de son maître , au cimetière des Innocens; l'on em-
ploya vainement les caresses pour lui faire abandonner des
restes chéris ; rien ne put l'arracher à ce lieu de fidélité et
de douleur. L'on essaya plusieurs fois de l'en tirer de force,
etde l'enfermer à l'extrémité de la ville; dès qu'on le lâchoit.
Google
ist CH'I
il retaamoit au poste que sa constante. atTection lui arok
assigné , et où, exposé 'à toutes les intempéries de Tair , it
bravoit la rig;ueur des hivers les plos durs. Les habilans de
ce quartier , touchés de la persérérauce de cet aaimal , ne
le laîgsoîeot pas manquer de nourriture , qu'il ne sembloit
recevoir que pour prolonger sa douleur et l'esemple d'une
fidélité héroïque.»
u Ce n'est pas sealement, ajoute le même auteur, àlVgard
de son mattre qve ie chien développe toute la supériorilé
de s8ti instinct. L'op en voit pour qui tous les hommes indis-
tinctement sont des objets de dévouement et de sollicitude.
11 existe , par exemple , sur les hautes montagnes des Alpes,
une race particulière de chiens , dont l'unique destination
est la recherche des voyageurs surpris par tes neiges , égarés
au milieu des brumes épaisses , ou engagés dans des routes
impraticables pendant les tempêtes de l'hiver. Les religieux
du mont Saint-Bernard , babitans hospitaliers de ces hau-^
leurs glacées et presque inaccessibles , ne manquent pas
d'envoyer , chaque jour d''hiver, un domestique de confiance
accompagné de deux chiens , à la rencontre des voyageurs
du côté du Valais , jusqu'à Saint-Pierre. Les chiens suivent
la trace de l'homme qui a perdu son chemin ; ils l'atteignent,
ils le ramènent et l'arrachent k une mort inévitable. »
De tous les animaux , le chien est celui dont la nature est
la plus sujette^aux variétés et aux altérations causées par les
influences physiques. Il seroît difficile de saisir dans cettç
nombreuse variété de races différentes , le caractère de la
race primitive , de la race originaire , de la race mère de
toutes les autres. Les chiens qui ont été abandonnés dans les
çolitudes de l'Amérique , et qui vÎTent en chiens sauvages
depuis deux cents ans, quoique originaires de races altérées,
puisqu'ils sont provenas de chiens domestiques ,ne diffèrent
qu'assez peu de notre chien à museau efSté , à oreilles droites
et à poil rude ; en un mot de notre ckifa de berger.
Le chien de là Nçupelle-HoUartde QO chien, marron , pa-
roît Ërfe , de tous ceux connus jusqu'à ce jour , celui qui se
rapproche le plus du type primilif de l'espèce du chien. Son
naturel est ardent, et peu susceptible d'être modifié par
l'éducation. Ses habitudes sont brusques et grossières comme
celtes des sauvages de l'Australasie, dont il partage l'eitrémç
misère.
Il ressemble beaucoup poiu- les formes et la délicatesse
des sens au chien loup et au chien de berger. Un individu
amené en France par Pérou, et décrit dans les Annales du
^11)5éum par M. Frédéric Cuvier, était à peu près-de lataille
i , Google
cm (ss
àa cbieq de berger; son pelage étoït estraordJDaîrement
fourni et sa qaeue touffîje. Ses poils, comme ceux, de
tous les animaux dont les espèces sont exposées aux in-
tempéries des climats froi^, étaient de d^ux sort^,-, l^suns.
courts , finç, laineux et de" couleur grisç, re cou vroieut immé-
diatement la peau ; les autres plus longs , plus grjossiers et
lisseS) coloroîent l'anitnal. La partie supérieure de la tétÇ] du
cou , du dos et de la queue étoit d'un fauve un peu foncé ; les
câtés, le dessous du cou et de la poitrine étoient plus pâles ;
toute la partie inférieure du corps , la face ipteme des cuisses
et des jambes , et le museau étoieut blancbâttes, etc..
Quant aux chiens dont les {aces sont maintenant éle-^
Tées en Europe, « on peat présumer, dilBu^bn., avec quel-
que vraisemblance , que le chien de berger est , de tous ,
celui qui approche le plus de la race prîmttivç ^e. cette espèce, -
puisque dans tous les pays habités par les hommes sauvages*,
ou mSme à demi-civilisés, les chiens ressemblant à cette
sorte de dtiens plus qu'à aucune ant^e; que danâ. le copti-
nent entier du Nouveau-Monde , il n'y eu avoit pas d'autres;
qu'on les retrouve seuls au nord et au midi de notre confi-
nent , et qu'en France , où on les appelle communément
cluens de Brie, et dans les autres climalt tempérés, ils sont
encore en grand nombre , quoiqu'on se soit beaucoup plus
occupé à faire nahre ou à multiplier les ..autres races quj
avoient plus d'agrément , qu'à conserver celle-ci , qui n'avoif
que de l'utilité , et qu'on a ,, par .cette raison , dédaignée et
abandonnée aux paysans chargés du. sain des troupeaux. Si
Von considère aussi que ce chien , pialgré sa laideur et son
air triste et sauvage , est cependant supérieur par instinct à
~ tous les autres chiens ; qu'y a un caractère décidé , auquel
l'éducation n'a point de part ; qu'il est le .seul qui. naisse ,
pour ainsi dire , tout élevé , et que , guidé par le seul natu-
rel , il s'attache lui-même à la garde des troupeaux , avec une
assiduité , une vigilance , une fidélisé singulière ;. qu'il les con:
duit avec une intelligence admirable et non communiquée ;
que ses talens font l'étonnement et le repos de son maître ;
tandis qu'il fauti au contraire , beaucoup de temps et de
peines pour injtruire les autres chiens , et les dresser ai^
usages auxquels on les destine , on se confirmer^ dans l'opi-
nion que ce chien est le vrai chien de la nature , celui qu'élit;
pous a dopné pour la plus grande utilité , celui qui a le plus
de rapport avec l'ordre général des êtres vivans, qui ont mu ^
tucllement besoin les uns des autres , celui enfin qu'on doit
re^rder cojnme là souche et le modèle de l'espèce entière, n
Buûbn, pour donner une idée plus nette de l'ordre ^e^
chiens^t du mélange de Uurs rac.es., a joÎQt k soq traya^^
dt, Google
, 45S C H I
sut- ces anitftanx, nue table , ou, si i'do Teut, noe espace
d'aigre ^tltalc^iqUe , orientée commiï les cartes géogra-
phicmes.
Il Le êJlâm de bérgét est la sonche de l'aitre. Ce chien,
trattsporté dans leë climats rigoMrens du Nord, s'est rapc-
tbsé chcB les Lapons , et parofl s'être Aainteau et infime
perfectionné en Irlande -, en Russie , en Sibérie , dont le
climat est ult peb thoins rïgnUreUi, et bâ les peuples sont un
peu plus civilisés. Ces cheAgémens sont aitÎTés par la seule
influence de ces climats , qâi n'a pas produit nne grande alté-
ration dans les foniies ; car tous ces chiens ont les oreilles
droites , le poil épais et loMg', l'air sauvage , et ik n'aboient ,
pas aussi fréquemment ni de la même manière que ceux qui,
dans des climats' plus favorables ^se sont perfectionnés, da^
rantagb. Lb tkàn iTMaatk est le seul qui n'ait pas les
-oreilles entièrement droites ; elles sont un peu pliées par
leur «ttréihité. «
« Le >néiHe cRieh de berger, transporté dans des climats
tempéra, et thez des peo^Ses cntièremeni policés, comme .
tn Aûgieterre , en France , en Atlemagne , aura perdu soo
air sauvage , ses oreilles droites , ion poil rade épais et loilg,
et sera devenu dog&e , chien eoarard et mâtin ^ par la seule
influencé de ces climats. Le mâttn et le dogue oOt encore les
oreilles en partie^foites ; elles ne sont qu'à déifii-pendantes ;
et ils ressemblent assez par leurs moeurs et par leur naturel
sanguinaire , au chieti-dotiUel ils tirent leUir origine. Le chiot
Kourmt est cèlnî des trois qoi s'en éloigne le plus ; les oreilles
loties, enliërement pendantes, la douceur, là docilité, et,
si oti peutle dire, la timidité de ce chien, sont autant de
preuves de la grande dégénératton , ou si l'on vent, de Ja
grande perfection qu'a produite nne longue domesticité ,
jointe à xfàè éducation soignée- et suivie, »
B Lé chéen œuram , ie braque et le hassel , ne font qu^une
seult et même race de chiens; tar l'on a remarqué que
dans la même portée, il se trOUve assez souvent des chiens
coarans , des braques et des bassets , quoique la lice (chienne)
n'ait été couverte que par l'nn de ces trois chiens. Le braque
(lu Bengale ne diffère du braque commun que par sa robe
qui est moBchetée. Le basM à jambes torses né fait pas
non plus uns race différente du basset à jambes droites ,
parce que le défaut dans les. jambes de ce chien ne vient
originairemeOt que d'une maladie semblable au rachitis , dont
quelques individus ont été attaqués, et dont ils ont trans-
mis le résultat , qui est la déformation des os , ^ leurs des^^
ceodans. >>
Le chien courant , ainsi qae ses variétés t traa|^rté en
ii, Google
C H I , 457
Espagne et ea BaFbarie , où presque toas les animaux ont
le poil long, fin et fonrai , sera devenu /pagneul et iatieL
Le grand et le petit épagneul y qm ne difîèresl que par la
taille , transportés en Angleterre , ont changé de couleur du
blanc an noir, et sont devenns , par rinfluenc« du climat ,
grand et petit gredin, auxquels On doit joindre le pyrame ,
qui n'est qu'un gredin noir comme. les autres, mais marqué
de feu aux quatre pattes , aux yeux et au museau.
Le mâtin > transporta au Nord , est devenu grand àanoii ,
et transporté au midi , est devenu ifurier. Les grands lé-
vriers viennent du Levant ; ceux de taille médiocre- , d'Italie ;
et C8S lévriers d'Italie , transportés en Ang^eterfe , sont dc-
veniiS lirons , c'est-à-Jire , lévriers encore plus petits.
Le gnmd danois , transporté en Iiiande , en Ukraine ,
en Tartarie , en Epire , en Albanie , est devenu chien d'ii'-
lande ; c'est le plus grand de tous les chiens.
Le dogUë, transporté d'Angleterre en Danemarçk, est
devenu peUt dant>is\ transporté dans les climats chauds, est '
devenu chien turc.
Les autres chiens ne sont pas de races pures , et provien-
nent du mélange de ces premières races.
Le lévrier et le mâtin ont produit le lévrier métis , que
l'on appelle aussi Uerier à poil de loup ; ce métis a le mi^
seau moins effilé que celui du franc lévrier.
Le lévrier et l'épagneul ont produit un autre métis, qui
ne diffère du lévner que par la longueur de son poil ; il
porte le nom de grand léorier à poU long.
Le grand danois et le grand épagneul ont produit en-
semble le cAÙR de Calabre , qui est un beau chien à longs
poiU touffus , etplus grand par la taiUe que les plus gros mâ-
tins.
L'épagneul et \e basset produisent un autre chien que
l'on appelle èurgos.
L'épagneul et le petic danois produisent le cftien-Uoih, qui
est maintenant fort rare.
Les chiens à poils l«ngs , fins et frisés , que l'on nomme
bouffes, et qui sont de la taille des plus grands barbets,
viennent du grand épa^eul et du barbet.
Le peUi barbet vient du pedt épagntnl et du barbet.
Le ^gM de forte race vient du mÂtin et du dogue. Il est
beaucoup plus gcos que le vrai dogue.
Le doguitt ou carlin vient du dogue et du petit danois.
Tous c«s chiens sont «des métis simples , et viennent du
niélange de deuï races pures. Mats il y a encore d'autres
chiens qu'on pourroil appeler doubles mélis , parce qu'ils
i:/Googlc
^58 C H 1
viennent da mélange d'une race pure et d'usé race dé]^
mèUe.
Le roquel est un dQiU>le rqéàs , qui tient du dognUi et du
petit danois.
Le chUa d'AlUauU est aussi un dQoble métia qni vient
jdu doguia et du petit épag;neul.
Le chien de Mate Wi, bichon est encore uu double tn^tis ^
qui vient du petit ëpagneul et du petit barbet.
Enfin , il y a des chiens qu'on pourroit appeler triples
métis , parce qu'ils viennent du mélange de deux races déjà
mêlées toutes deux ; tel est le ckien d'Artois , islois ou quatre-
vingls , qui vient dii doguin et du roquet ; tels sont encore
les chiens que l'on appelle vulgairement chiens de me , qui
ressemblent à tous les chiens en général , sans ressembler k
^ucun eu particulier , parce qu'i^ proviennent du mélange
de races, déjà plusieurs fois mêlées.
Le chien et le loup, si différens par les qualités morales^
sont entièrement et exactement semblables dans toute leuç
organisation physique , au point que s'ils ne produisent pas
ensemble , c'est beaucoup plus la difEculté des rencontres, -
le sentiment aniipathique et la haine Invétérée qui les ei^
empêchent, qu'aucuue disproportion ou difierence organique,
BuQbn voulant s'assurer si ces animaux pouvoient produira
ensemble , ou du moras s'accoupler, tenta divers essais qu'il
dirigea avec toutes sortes de soins , mais qui furent inutiles.
Cependant le hasard fit éclore cette rtice métive : c'est
chez M. de Spontin que naquirent ces loups-chiens, diine
louve habituée de jeunesse avec un chien braqtie , avec te-^
quel , l'antipAhie vaincue , elle avoit 4ni par s'affectionner.
Deux de ces loups-chiens, l'un mâle et l'autre femelle, fu-
rent envoyés à Buflbn , qui observa les nuances et les dé-,
gradations de leur race en la croisant,
n Les chiens mulets de la première génération(f^. pi. B. i8,
fîg. 3. ) , c'est-à-dire issus immédiatement de la louve et du
chien, étoîent à peu prÀs de la taille d'un fort mâtjn; le
mâle avoit le corps épais en tous sens ;' il tenoit beaucoup
plus du chien que du loup , par la forme de-sa tète , qui étoit
plutôt ronde qu'allongée. Il avait , comme le mâtin , le front
{iroéminent , le museau assez gros , et le bout du nez peu re-
evé; sa queue étoit presque aussi longue que celle du loup , ses
oreilles étoient recourbées vers l'extrémité , et tenoient on
peu de celles du loup , en se tenant toujours droites , à l'ex-
ception de la pointe , qui retomboit sur elle-même. Le poil
de cet animal ressembloit en tout Ji celui du loup. La fe- -
melle avoit beaucoup de rapports avec la louve, par la
forme de la tête et la couleur du poil de celte partie ; ellç
, Google
Ç H I 45j
avoit, comme latouTO,lemuseauépaisau]>rèsdiesye(H, le front
plal, le boutdanezunpeurelevé.lesorliitesdesyeiixunpeu
inclinées, les oreilles couiles el toujours droites; mais elle
(eaoit du chien par sa queo* qui étoît courte et émoussee- ■
n Le naturel du mâle arolt beaucoup plus de rapports
avec celui du loup qu'avec celui du chien ; il coneervoit un
peu de férocité ; il ayoit l'œil étincclant , le regard farou^
che , ett^c caractère sauvage ; son aboieroentn'étoit pas fort
distinct : c'est une espèce de hurlement qu'il faisoit en-r
tendre dans tes momens de besoin et d'eunui. La femelle
étoit d'un caractère tout différent de celui du mâle ; elle
éloit douce , caressante ; elle abo y oit. quelquefois à l'aspect
d'un objet incomiu, mais sans donner d'autres si^es de
tolère : son aboiement étoit encore moins décidé que celui
du mâle ; le son resspnibloit à celui de la vols d'un chien
fortement enroué. .Souvent elle importunoit à force d'être
caressante ; elle étoit si douce qu'elle ne se défendoit pas
m^me des mauvais traitemcns de son mâle -, elle se roufoit
et se couchoit k ses pieds , comme pour demander grâce.
« Ces cliiens mulets, de première génération , s'accou-
plèrent à l'âge de deux ans et.sept mois, et ta femelle mit
bas soixanie-lrois joiu-s après l'accouplement, quatre petits,,
dont un mâle et trois femelles. »
« Le jeune mâle avoit, comme son père et sa grand'mère
louve , la queue longue et traînante , et tenoit de son père
et de son grand'père chien, par la tête qui étoit assez ra-
massée, par les orbites des yeux, qui étoient â peu près
horizontales, et par rintervalle entre les yeux,, qui étaient
assez petits ; il- avoit les oreilles très-longues et pendantes
sur presque toute leur longueur. La jeune femelle , aussi à
Vâge de' six mois, étoit â peu près de Iq même taille que le
mile ; elle avoll , comme sa mère , la queue courte et
^moussée ; son poil étoît varié de blanc et de fauve pâle ,
mêlé de cendré ; elle avoit la tête sensiblement plus allongée
que ^elle du jeune mâle , les orbites des^eux inclinées , el
les yeux éloignés l'un de l'autre. Elle avoit les oreilles abso-
lument pectlantes. »
« En général, cette seconde génération de chiens mu-
lets avoit plus de rapport avec ïa louve qu'avec le chien ,
jpar lès couleurs du pojl. Ces animaux aboyolent avec moins
de difficulté que ceux de la première génération ; le mâle
«toit, coçime son père , farouche et méfiant ; la femelle , a<l
contraire, étoit familière et douce comme sa mère. Ce mâle
ft cette femelle avoieot pris tout leur accroissement à l'âge
d'un an et dix mots ; ils ne s'accouplèrept qu'à celui de deux
an^et dix mois. Soixante-trois jours après cet accouplement,
dt, Google
i6o C H I
la femelle métisse mit bas ses petits, qui tutoient an nombre
de sept , et qui étoient de couleur brune ou noirâtre , comme
de jeunes louveteaux qui viennent de oattre ; six de ces petits
lonps^hiens furent manges pat la mire ; il ne resta de la
portée qu'une seule femelle. »
■< Cette jeune femelle , de troisième génération , ne reçut
qn'nne éducation demi-domestique ; aussi élolt-elie très-
timide et très-sauvage -, mais néanmoins elle n'étoiMai féroce
niméchanle ; elle étoit, au contraire, d'un naturel tout-à-fait
dons et paisible ; elle se plaisoit même à jouer avec les chiens
ordinaires , sans chercber à leur faire de mal. Klle avoit, par
sonair, sa démarche, sa manière de courir, et lafacullé qu'elle
avoit de burler , beaucoup de rapports avec le loup ; on nç
l'a pas enteudue aboyer ; elle avoit aussi, comme te loup,.1e
corps fort épais de bas en haut vers le venire, et plus élevé au
train de devant qu'à celui de derrière ; le museau épais au—
près des yeui , et mince à son extrémité ; les oreilles courtes,
droites et tei^inëes en pointe -, ses dents canines étoient plus
fortes et plus grosses que celles-des chiens ordinaires , el sa
queue étoit fort longue et fort garnie de poil. Au contraire y
elle se rapprochoit du chia» par la couleur du poil et par la
position horizontale des orbites des yeux. »
•I La femelle de la troisième génération, étant devenue en-
chaleur , fut couverte par sOn père , et mit bas, au printemps^
quatre petits , tant mâles que femelles , dont deux furent
mangés par le père et la mère ; il n'en resta que deux , l'un
mâle, l'autre femelle. Ces jeunes animaux étoient doux et ca-
ressaos ; cependant ils étoient un peuvoraces, et altaquoient
la volaille qui étoit à leur proximité. »
" Le mâle de cette quatrième génération conservoit tou-
jours la physionomie du loup ; ses oreilles étoient larges et
droites , son corps s'allongeoit en marchant, comme celui du
loup -, sa queue étoit un peu courbée et pendante entre les
jambes ; il tenoit encore du loup par la couleur du poil sur
la tête et sur le corps. Sa queue avoit neuf pouces et demi
de longueur ; elle étoit grosse et garnie d'un poil touffu assez
court , noirâtre au-dessus de la queue , jaunâtre en-dessous ,
et noir à l'extrémité. »
H La femelle tenait de ta louve par sa physionomie, son re-
gard, ses grandes oreilles, et sa queue pendante entre les
ïambes ; elle étoit un peu plus petite que le mâle , et plus lé-
gère dans tes formes du corps et des jambes -, sa tâte étoit aussi
plus allongée et plus fine , sa queue beaucoup plus longue,
ainsi que les oreilles dont l'eulrémîté étoit tombante , au lieu
qu'elle étoit droite dans le mâle ; l«s couleurs de son poil te-
noient , £n général, beaucoup plus de celles du chien que de
i;, Google
cm .^6,
eelles de la lonve , tic. Elle était encore plus doace et plus
craindve que le mâle , et souffrait plus patiemment les cliâti-
TDens et les conps. ••
Ces nombreuses observations sur les mi^tis clu chien et <1n
loup, nous apprennent que ces animaos sont, dans quelque
génération qn on pnîssc le^prendre, beaucoup plas loups que
chiens, tant par leurs caractères extérieurs^ que par le naturel
intérieur; ils soiAsanrages, craintifs et farouches; ils hurlent
comoie les loups ; ils fouissent la terre arec leur museau pour
déposer leurs eicrémens, ainsi que le font les loups; ils ont
aussi leur manière d^attaquer les animanx , et cette odeur
particulière qui décèle le loup et *pii fait fuir les chiens. Sî
de cette alliance du loup et du chien , on vouloit conclure
l'identité originaire , il fandroit avouer que cette origine est
prodij^ensemenl éloignée , et croire que l'éducation auroit,
pour ainsi dire , créé une nouvelle espèce , « puisque ,' dit
« Danbenlon , c'est une véritable création dans l'ordre des
•• £tres , que de donner à l'un d'eux un naturel nouveau et en-
« tièrement opposé k celui dont il étoit doué, et tel que celui
" du chien comparé à celui du loup , si enfin il est vrai que le
V loup soit le diien de la nature. »
Des chiens de chasse.
C'est par'le secours du chien que le chasseur peut trouver
la trace et la retraite de t'animai qu'il poursuit ; et comme
■I y a difTérentes espèces de chasses, on dresse les diverses
races de chiens suivant l'emploi qu'on vent en faire. Dans
les plaines , on chasse avec le chien comptant , on cMen d'arrêt,
ou chien ferme. Trois races sont propres i cette chasse , le
braque, i'épagrteul et celui que les chasseurs nomment ^j^n;
c'est nn chien métis , à poil long et un peu frisé , qui tient
du bariet et de l'épagneul. Le hraque est plus léger et plus
brillant danssa quête-, mais la plupart de ces chiens craignent
l'eau et les ronces , au lieu que l'épagneul et le griffon s'ac-
coutument aisément à chasser et à rapporter dans l'eau ,
mâme par les plus grands froids , et quêtent au bais et dans
les lieus les plus fourrés , comme en plaine. Il y a donc tou-
jours beaucoup plus de ressources dans ces deux races de
chiens que dans le braque.
Pour la chasse dans les forêts , va se sert Ae limiers et de
chiens coarans. Le limier est un gros chien qui ne donne pas
de la voix, et que l'on emploie I quêter le gibier et à le lan-
cer. Les limiers viennent ordinairement de Normandie ;
dans le nombre de ces chiens , il y en a de noirs ; mais ils
sont plus communément d'un gris tirant sur le brun. Les
Dolrs sont marqués de feu , et ont aussi du blanc sur la poi-
46, C H I
trioe ; ils ont vingt k TÎâgt-deus pouces de hauteur; ils sont
épais ; ils out la tête grosse et carrée, les oreilles longues et
larges, les cuisses et les reins bien faits ; ils sont vigoureux, et
ont le nez très-bon ; ils sont hardis i, et même méchans ; ils
se battent entre eux, et sont si acharnés, qu'on est obligé de
leur fourrer un bâton dans la gueule pour les séparer.
11 paroît, dit l'auteur du Diclionnairr des chaises de î'Ency-
chpidie méûtodi^ , que l'on ne connoissoit autrefois , en ^
France, que deux races de chiens courans, toutes deux ori-
ginaires de Saint-Huhérl ; l'une de cbiens noirs, l'autre de
chiens blancs. Les chiens noirs avoient tes jambes et le dessus
des yeux marqués de feu , et quelquefois un peu de blanc
sur la poitrine : ils étoient de moyenne taiUe, peu gros et peu
vigoureux ; mah ils étoient sages. Les chiens nlancs avoi^t
plus de vitesse et de vigueur; mais ils étoient plus emportés.
S. Louis ramena d'Orient une troisième race de'chiens cou-
rans , à poils gris de lièvre , hauts sur jamb^ , et ayant les
pieds bien faits et les oreilles grandes ; ils étoient plus vîtes
que les chiens noirs, mais ils n'avoient pas l'odorat^ussi fin ;
ils étoient , d'ailleurs, entrcprcnans et même fougueux.
11 s'est formé depuis une autre race, qui a été confondue
avec celle des chiens Llancsde Saint-Hubert. Louis xufit cou-
vrir une chienne braque d'Italie, par un de ces chiens blancs.
Les produits de cette alliance furent appelés cUerts greffiers ,
papce que la chienne appartenoit à un des secrétaires du roi,
que l'on connoissoit alors sous le nom Ae greffiers. La maison
et te parc des Loges, près S.- Germain, furent bâtis pour en-
tretenir les chiens de cette nouvelle race, qui ré uni ssoit toutes
les qualités des autres chiens courans , sans en avoir les dé-
fauts ; ils étoient communément tout blancs , avec nne mar-
que fauve sur le corps. L'on peut aisément s'apercevoir que
nos chiens courans d aujourd'hui proviennent du mélange de
ces différentes races.
Ke pouvant ici entrer dans de plus grands détails sur la
destination des diverses races de chiens, pour les différentes
chasses ; pour cet objet , nous croyons dovBir, renvoyer aux
articles Cerf, Chevreuil, Lièvre, Sanglier, que nous
terminerons par un abrégé de la chasse des animaux qu'ils
traitent, ^ous dirons seulement qu'en termes de vénerie, ou
.appelle chien d'argall , celui qui chassé bien le matin à la ro-
sée , et qui ne vaut rien le reste du jour ; chien à belle gorge ,
celui qui aboie quand il voit'lc gibier ; chien couiiaud ^ celui
il quironacoupélaqueue; chien da haut jour , celuîquine vaut
rien à la cliasse du matin, et quîn'estbonque danslejour, etc.
Usages du chien. — Le chien dogue est eipployé , ainsi que. le
dogue de forte race , à la garde des maùoDS. Lorsqu'on les
I. _<,i;, Google '
C H I j^
Uîsse errer de tons c6tjs , pendant le joar,oti se familiariser
avec les hommes , ils deviennent de fort mauvais gardiens de
nuit. Ils perdent la perfection de leur odorat , et se laissent
approcher et caresser de tout le monde. Il faut , au contraire
les tenir enfermés pendant le jour ; ne leur donner la li-
bertë que le soir , et ne les familiariser qu'avec les personnes
de la maison ; alors ils sont de bonne garde , et avertissent,
par leurs aboiemens, dejce qui se passe.
Les bergers espagnols , pour garder leurs troupeaux contre
les ours et les loups , ont des chiens très-vaillans et très-forts
qui sont de très-bons chiens de basse-cour. En France , dans
les pays où les loups sont communs , ce sont aussi des chiens
de taille qui gardent les brebis , et non les chiens de bei^er,
qui sont trop foibles contre ces animaux. On a soin de gar-
nir de pointes de ferletirs colliers, pour empêcher les loups
de les étruigler.
Au Kamtschatka, les tratneans ou voitures sont traînés
par des chiens noirs, à oreilles droites, approchant beau-
coup du chien de berger. En France, on commence à se
servir du chien comme de béte de trait ; on Taltelle à de
petits chariots chargés de légumes et autres denrées.
- Ailleurs , cet animal, placé dans un tambour, fait mou-
voir le soufflet de forge da cloulier, ou tourner les broches
dans les cuisines. ,
Dans plusieurs pays où les chiens ne peuvent servir à au-
cun des usages auxquels nous les employons , ces animaux
sont recherchés pour la table ; les Nègres préfèrent la diair
du chien à celle de tous tes autres animaux , et le mets le
plus délicieux de leur festin , est un chien rôti. Ce même
eoût se trouve chez les sauvages du Canada , chez les
Kamtschadales et dans les iles de la mer du Sud.
On emploie la dépouille des chiens , dont les poils sont
longs et soyeux, pour diverses fourrures, et notamment pour
des manchons , auxquels on cherche à donner plus de vs-
leur en les peignant de manière à imiter les peaux de
l'once et de la panthère. Leur p^u sert à faire des gants ,
des bas et des pièces d'estomac , que les femmes portent la
nuit, pour entretenir le velouté et l'élasticité de la peau. Les
excrémens des rJiiens étoienf en usage autrefois dans la mé-
decine , comme astringens; q'est ce que l'on appeloit a/^un
grvecum ou magnésie animale, (niisu.)
Deuxième Espèce. Le Loup (Canû li^ai) Linn., Eni. , etc.,
BuGFon , tom. 7 , pi. i.
Cette espèce est très-rapprochée de celle du chien pro-
prement ditv Oh remarque à peine , entre l'inte et l'autre ,
464 C H I
quelque dîmarité boDStante ; et ce qni farffle le (leraier de-
gré du voisinage le plus intime et démontre la presque iden-
tité , c'est que ces deux espèces peuvent produire , et pro-
duisent en effet , par des alliances fortuites et. rares , des
nidtis dont on a suivi U reproduction jusqu'à la quatrième
giSnération. V. l'Espèce du Chien, où l'on rapporte les
expériences et les observations qui ont été £aites sur les ani-
maux issus du chien et du loup.
Une descriplîoo détaillée du loup devient donc inutile ,
puisqu'il ressemble p ras que en tout point au chien. Il y a'
même moins de différence extérieure entre un loup et un
chien de telle race , p^r exemple , celle du chien-loup , qu'il
n'y eri a entre celui-ci et le chien braque ou iç lévrier. Le
Srincipal trait qui distingue la face du loup, est l'inclinaison
e l'ouverture de ses paupières, au lieu qu'elle est horizon-
taie dans les chiens. Sa tête grosse et oblongue se ternaiiie
par un museau effilé ; ses dents sont plus fortes , prt^oriion
gardée , que celles des chiens de la plus grande' race ; ,ses
membres ont aussi plus de fermeté , et se plient avec beau-
coup moins de souplesse ; ses oreilles sont droites et poin-
tues ; sa queue est droite, et elle est garnie de poîls longs et
touffus. Ceui »]ui couvrent le corps soot rudes et fourrés ^ et .
leur couleur ordinaire est on gris fauve , quelquefois varié
de noir où de blanc, avec une raie noire oblique sar les
jambes de devant des adultes. Cette couleur blanchit dans
la vieillesse , et l'on voit au Nord des loups presque blancs ,
et d'autres presque noirs.
Le loup n'aboie pas, il hurle; il al'ouïe très-bopn]e,lavue
perçante et l'odorat exquis; 3 chasse , portant toujours le
nez au vent, avec plus d'avantage que le chien; il siut sa proie
sans se détourner, sans l'effrayer par des cris ou des mouve-
mens trop brusques : il juge de la distance qui l'en sépare ,
et sait, d'après cette connoissance, ralentir ou accélérer s»
marche. Toujours en garde contre les surprises, l'expérience
lui a appris à se défier de l'homme , et si l'on ne prend des
précautions pour Itii dérober le sentiment des pièges , si la
moindre odeur d'homme ou de fer vient frapper son odorat ,
il évitera les embûches. Egalement fort et vorace, il attaque
et déchire des animaux plus gros que lui : le cerf , le daim
et presque tous les autres animaux sauvages deviennent sa
'pâture. Il emploie la ruse pour approcherdes troupeaux, saisir
des moutons , des chèvres , dés pièces de bétail , des che-
vaux ; et s'il est pressé par la faim , il brave le danger, et les
attaque même sous les yeux de leur gardien. Jlrâde autour des
habitations , cherche à entrer dans les bergeries en grattant
sous tes portes, et s'il y entre ,. il met tout à mort. Les chieos'*
dt, Google
■C H I ^65
r^Tcntest de Jwb, et lenr aboiemcat arertit de s«n approcfafi <
maû comme il ne se met guère en quête que pendant la nuit ,
il a le teim)s de ravir sa .proie avant qu'on ait pu l'en en-
ticher ou ^atteindre , surtoul s'il se trouve k portée 4'iw
ois.
Souvent deux loups agissent de concert pour chasser Dite
htte taave , ou pour s'eaip:irer d'un animal dome^ique ;
tautât l'un , après avoir fait lever le gibier , le suit dam
sa course rapide , tandis qu'un- autre, place en embuscade.,
l'attend au passage , le saisit et partage sa dépouille avec
celui qui l'a lancé ; tantôt un loup s'avapce vers un trou-
peau , attire le berger et les chiens , lea occupe , leur lait
tête , pendant que son associé de brigandage arrive d'un
aatre calé , et ravit une des pièces d'un troupeau resté sans
défense. Mais, malgré toutes les ressources de la ngaeur, de
la bonl^ des sens et de la ruse , les loups n'ont pas toujoucs
des chasses on des rapines heureuses i et quoiqu'ils se con-
tentent, dans le besoin, de lièvres, d'autre menu gibier , de
rats, de n^ulots , et ntSme de grenouilles, et quoiqn'îic
puissent passer quatre ou cinq jours sans manger, pourvu
qu'ils ne manquent pas d'eau , ils sont eiposés à soulfrir ds
Jâ fantuie, et î devienlr enragés. Us sont alors furieux; ils
^'élancent sur les enfàns , et même sur les hommes. Dans
l'état ordinaire, lorsqu'un loup a lévoré de la chair humaine,
il n'en veut plus d'autre ; c'est ainsi qu'à la 6n des longues
guerres, il y a toujours des loups qui , ayant contracté cet
appétit, en se nourrissant de cadavres à la suite des arméest
ae rendent très-redottUtbles danc les campagnes. Leortempé^
rameat ardent, l'habitude dusaog, Ua auvent beauoMp , et
ils ont besoin de boire fréquenioent
Plusieurs éc^vainï «at «sutré que lesilonps s'entre-dévo-
roient , et qoe si un de ces anHaani étoU grièvement blessé,
lesautres le suivotent ausaag,età'attroiçOientpoKr rachev»-.
I>es observatiofts eaieUK «lunw paroisaent démentir cetu
assertion ; eo SMie q«'au figuré , cumAe dans le sens pro-
(H-e, ildeKMure à peu près conltaot que la.ltmp» ne letna»^
gent pqs. . ' ■
Ces animaux sMtt sAlitaircs, et te retirent Axes lea endroits
les plus épais des bois; Us y donnent pluslejonr que la nuit,
m toujouTB 4'im -sommeil léger. « Le loup , dit Bnfiiin , est
rennemi de toute société ; il ne fait fus même compagnie à
C4UX de son espèce : lorsqu'on les voit plusieurs ensemble ,
ce S'^t. point une siociêté de nais, c'estiun attroupe ment de
guerre qui se fait à grand bniu, avec des hwlemens affreu ,
et qui dénote na projet d'attaquer quelque gros animal ,
comme un «erf , un b«B«f, onsbe se déCuiv de ipiekpc rt^
VI. io
Li. ■....■ Google
46S C H I
doutable niàtiD. THequ£ leur expédition militaîre est «ïonsom^
-inée , ils se séparent et retournent en silence à leur solitude.
14 n'y a pas même nne grande habitude entre le mâle et la
femelle ; ils ne se cherchent qu'une fois par an , et ne de-
meurent qae peu de temps ensemble. C'est en hiver que les
louves deviennent en chaleur ; plusieurs mâles suivent la
'même femelle , et cet attroupement est encore plus sangai~
naire que le premier , car ils se la disputent cruellement ;
ib grondent , ils frémissent , ils se battent, ils se déchirent ,
«t il arrive souvent qu'ils mettent en pièces celui d'entre eiut
qu'elle a préféré. Ordinairement elle fuit long-temps , lasse
Mns ses aspirans , et se dérobe , pendant qu'ils donnent ^
javec le plus alerte ou le mietu aimé.
« La chaleur ne dure que douze on quinze jours, et com-
mence par les plus vieilles louves ; celle des plus jeunes n'ar-
rive que plus tard. Les mâles n'ont point de mt marqué; ils
ponrroient s'accoupler en tout temps; ils passent snccessive-
ment de femelles en femelles, k mesure qu'elles deviennent '
en état de les recevoir ; ils ont des vieilles à la fin de dé-
cembre , et finissent par les jeunes au mois de février et an
commencement de mars. »
Il n'y a qu'une seule portée par an, et la durée de la ges- -
lation est d'environ soiianle-t|)Ois jours, de même que dan»
l'espèce du chien , et tron de cent jours , ainsi que BufTob l'a
•dit sur le témoignage de du Fouitloux. Pour mettre bas, les
louves choisissent un endroit bien fourré dans le fort d'un
l]ois>, l'aplanissent , coupent ou arrachent les épines , et y
|iréparentun lit de mousse. La portée est ordinairement de
cinq, on six petits , et quelquefois de huit on neuf. Il nah plus
de mâles que de femeUes , et les louveteaux ont les yeux fer-
més en naissant. Leur mère devient terrible lorsqu'il s'agit de
les défendre ; elle se jette avec fureur sur ceux q)d tentent â«
les ravir , et qui la feroient fuir en toute autre occasion ; son
courage , excité par un intérêt vif et tendre pour sa progéni-
ture ,l^mporte sur le soin de sa propre conséiTatiiJO. Après
les avoir alaités pendant quelques semaines , la louve apporte
<)u gibier à ses petits, et leur distribue les produits de sa
chasse ; elle né les quitte qu'au bout de dix ou douze mois ,
lorsqu'ils ont acquis assez de forces et de talens pour la ra-
pine, et pour se passer de tout secours. Ces jeunes animaux
tout en état d'engendi;er vers deux ans d'ftge.
Les louveteaux s'apprivoisent assez facilement, ils «ont
même caressans et gais; mais ils retournent bientôt- k leur
naturel sauvage et sanguinaire.
On trouve les toups non-seulement en Europe, mais encore
dans quelques contrées septentrionales de l'AIVi^ue ^ en Asie
C H I 467
et aunoM de t' Amérique, où ils paroissent être passas. Il n'«a
«liste plos «D Angleterre; cependant, quelques personnes pré-
tendent qu'il yen acDcoredanslesmontagnesderEcossc, tan-
dis que d'autres affirment le contraire ; cette .sort£ de contes-r
tation- prouve , àa moins , que les lonps y sont fort rares. Us
l'étoieot aussi en Suède au couimeDcemeut du siècle dernier :
à présent , ils y sont communs. Les loups d'Amérique sont
plus petits que ceux de l'ancien continent, et ceux du Kamtâ-
chatka sont très-timides. Le commodore Billings vit une si
grande quantité de ces animaux sur les montagne^ qui bor-
dent la cdie de la mer Glaciale, près de l'embouchure de la
Kovima , qu'il donna i une baie dans laquelle il jeta l'ancre ,
té nom de Jlaie des Loups. Ils y sont attirés par lesimmenses
tp(Apeanx de daims qui se rendent au printemps sur les bords
de cette mer, poiïr fuir les mouches dont les forêts sont in-
fectées pendant l'été. Les Russes, au rapport de ce naviga-
teur, connoissent le loup sous le nom de vosk, et les Yalcouts
sons celui de èirth. Op ne le chasse jamais dans les environs
de la Kovima, et sa peau vaat de deux k huit roubles^
( Voyage fait par ordre de Catherine U aa aord de la Russie asia—
iiijue- ei dans la mer Glaciale , traduction française. ) Plusieurs
animaux d'Afrique et d'Amérique , auxquels le nom de loup
a été imposé par les voyageurs, sont d'espèces dïH'érentes,
comme le chacal, l'hyène, etc., etc.
Il paroft quelquefois des ioups d'une taille et d'une férocité
extraordinaires : tel fut ce terrible animal dont on a tant -
fiarlé sous le nom de bile du GÂ>audan , et qui n'étoît qu'oa
onp plus fort et plus cruel que les autres. Des milliers d'hom-
mes ont été plus d'une fois armés pour lui faire la chasse; il
a donné la mort à plusieurs , et ce n'est qo' après de nom-
. breuses tentatives que l'on est parrenu.à le détruirei £n 1 788,
l'on tua , près d' Angouléme , un autre loup monstnieux , qui
aroit plus de trois pieds de haut, plus de cinq pieds de long,
et pesoit cent cinquante-une livres. La taille ordiaatre des
loujis est plus forte que celle du chien , la longueur de leur
corps de trois pieds et demi, et celle de leur queue de près
' de dîx'huit pouces.
Dans nos climats , où le tigre , la panthère, l'ours, l'hyène
et d'autres bfiles très-sanguinaires et très-féroces ne sont Heu-
reusement pas connues , Je loup est seul chargé de la haine et
Ae l'exécration générale. Les bonnes femmes intimident les
eofans en les menaçant du loup ; si l'on vent faire fuir des
gens odieux et exciter contre eux l'animadversion des pas-
«ans, on les poursuit par des huées et les cris aii^i^; enfin,
s'il s'agit d'exprimer l'excès d'une gourmandise dégoàtante ,
on dît mon^rcorwnç un /ou^. Le loup est, en effet, le lyraa
L:,.,i,;<,i:,G00glc
468 C H I
ée nos forêts, lat«mar Aesfeehgien^te âestmctcAr deilroQ-
peBDK , et par consé^em te fléa» de l'egncaltore., d<Mt la
prosporHére[KMe SBrlamolli^caticm des bestiaux. Féroce et
sanguinaire, il n'en pas sam daager 'poo- tes kommes. Ses
morrares , «ms être renimetu^ eooune on te «rmvit astre-
foîi , aont difficiles à goérîr. Une ireplongoe Aétele-r^ad
lujet à la rage , et sa roracké rriiatnrte te porte à it nonrrir
de tonte chair, de celle m^e des cadnres les phu infects.
Il est împoMflkle de mei^t- U sîebne , qui ei^afle ^e odear
ÎDsappartalile. Sa dépouille en k peo piîès inutile , et l'on ne
peut tirer parti que de sa peau, dont ob lait des fosntores
groMières , mai» chaudes et duru>ïeB, aimi que d'asicKiieaux
tnaocham : faible compessatioii des maax qu'il fait, 4e la
dëtttlBlion qu'il répaud dai» les campagnes par MSTaflkM
et «on naturel , qui le parte sans cesse ati carnage.
Chassf. au loup. ~- Il parott que les rastes forêts qui cou-
yreat la France y ont toujours fait pulluler, en âhoniIaVice ,
l'espèce funeste des loups. On en vit tarit en iS^^, qii'on fbt
obligé de lever une espèce de taille pour en faire la chasse.
£n cette année, Charles V exempta de cette imposition les
habitations de Fonteuai , près le bois de Vincenries. On
iftablit, 'en chaque province, des louvetiers, que François I,*'
ërigea en titre d'oiSce vers i536, et au-dessus desquels il
établit le grand- louvetier de France.
L'ordonnance de Henri III, du mois defawieri 563, en-
joint aux officiers des eaOK et forêts de faire assembler, trois
fois l'amtée , un homme par feu de diaque paroisse ,<de le*
conduire , awc annes et chiens, pour faire la dMSue ans
loups. Les ordoBnances de iS^f, i6oo, iGoi , attribitcat auK
■ergens louretiers deux dénient par loup , et qnauv par loore
sur chaque feu des paroisses , à deux liencs des endroits où
ces animaux auront été pris. Denos jovrs, les lois accondent
ime récompense i quiconque lue nn loi^.
Il n'est pas étonnant , d'après tout ce qu'on vient de dire ,
qu'en tout temps on se soit appliqué à faire la guerre an
loup, qu'on ait cherché quelquefois 1 le vaincre de'Vive
force , et plus souvent de lui dresser des piège; oà il est at-
trapé au moment qu'il croit pouvoir âe livrer en paix à ses
cniels appétits. Je vais considérer séparément ces deus es-
pèces de chasse.
Chaste du ioup àfurce owerle. Avis généraux. — \\ n'eel point
ici quealicm du grand a^>ai-eil qu'en celte occasion fteuvent
déployer des princes et des souverains , mais de l'^quip^e
que peut mettre sur pied le particulier ^ni, jot^ant le goûi
dt, Google
n H I 46j,
de cfllta chaste au j^aùpr i» se- r^vdre oUla , déùre eéttsùr
dans son entreprise.
Pour un éauivage de cette espèce , il faut vingL-ciui} oa
trente chiens de bonne taille. (1 faut aiusi se pourvoir de. six
ou luiit laisses de grands lévriers bien choisis et tmeloiies
bons dogues , ^i, s'^nimanl les uns 1«S' autres , les font
tamben avec autant de vigtKuj: qjue âe courage sur le loup.
Il est essentiel d'avoir un excellent pïquear, des v^lels
de lijniers, des valets de cbiens , et un bon valet pour con-
duire les lévriers.
Le grand point est d'être bien fourni en Limiers ( foytz
ce mot ) , c'est-à-dire qu'ils so^çnt vifs, hardis et pleins d ar-
deur; car, alors, Aon-seulement ils font merveille à fâchasse,
mais ils servent d'exemjile aux autres ebiens, et îts parvien-
ne«I à les fermer. Un venenr instruit et prudent doit être
trës-attentif à ménager lescbieHs Torsqu'il a le bonheur d'eç
avoir d'esceMens, et Se ne pas trop exiger d'eux; car la
dtasse du loup est la plus fatigante de tontes pour ies li-
miers. Le loap étant eitrêmemenl fin , et aussi méfiant , est
toujours alerte dès qu'il s'aperçoit qu'on lui en veut; et dès
S'une fbis il se sent poursuivi , ou il donne le change aux
ens , ou il fait des traites infiniment fatigantes pour ceux
qui sont à sa poursuîie. Il faut donc avoir soiii des limiers ,
«t ne les feire acrvîp que it den* Jours l'un. Le jour de
repos letif dôme une ardêvr Bonvim , et les eiet on état
de chasser arec ph» de firuiC et d« satk&ctîon pour te ve-
L'antctteur Ae la chasse aus tnups ne dbhpemt ignorer
qu'ils sont pourvus d'hateîne , de vitesse et fTuo^ fonds de
vigueur qui tes rendppesqne infatigables ; et qw'oa a été sou-
vent obligé dl'^andonner de ces anîmBuï fr plus de vingt
Heue» de l'altaqae , qHoique chassant arec un bon- équi-
page. (îoufEer dit même qu'on donne pour ceftaîn qu'nn Loup,
aMaqué près de 'Fantajnfibkau pa« ft Gruâ-I>*aplûn , ne
fui pris qiu te cpxtrtèimff jour . p») U manta qui l'avoit lancé,
atK pôrljae de U ville d« Rennes»
U est également) «sseWiel ait VA^pur de bî^ conaottvc tes
voies ou l'image du {H«d du. kmp imprimée sur le sable on la
terre. Oti distingue les wiLea d'un rieiw lonn d'avec celles du
chien , parce que le hmp , miaad ris» ne riDqHÎèla et qu'il
T» d'assnranoe , a toufours le pied très-sen-é , an, lieu que
eriui du chi«n est toujours fort ouvert, et qu'il a le talon
aoÏBS gras et moins large , et les deiu ^aôds dmgt» plus
gros, quoique les ODg^ du loup soient plus g>OB et enîon-
cenb plus eO terre , se que celui' du chien H ftiit pas. Le
bap a aussi pUis de poil au pied que- la ctùen^ etb»aMurts
.,,1 ,Googic
47,, C H I
OU distances d'an pas & l'anlre sont bien plus longues , mietu
réglées et plus assurées. '
Le pas dû loup, diflere de celui de la louve , en ce que
celle-ci a lés ongles moins gros. Les jeunes loups se connois-
sent aiù liaisons des pieds , qui ne sont pas si fortes que celles
des vieux; ce qui" fait que les jeunes ont le pied plus ouvert,
des ongles plus petits et pins pointus , et que leurs allures ne
sont pas si réglées ni si longues.
ChoU d'un limier. — Il faut qu'il soit beau , bardi , ardent ,
alerte , et qu'il n'ait pas enci>i;e chassé , si cela est possible.
On l'accoutume doucement a prendre le trait (ou longe^ qui
sert à l'attacher, au à se le laisser mettre avec plaisir; et il
faut surtout bien se garder Je. le rudoyer ou de le frapper,
si dans les commencemens il paroîssoit faire quelques pe-
tites diffiicullés ; car alors oq risqueroit de le rebuter pour
toujours. Od le mène sur les voies du loup, et U, sans lui
dire un mot, sans l'aBÎmer ool'eicîter du geste ou delà voix,
on examine , avec la plus extrême attention , la mine , la
contenance et les mouvemens du chien : s'il montre de la
.peur, dé la répugnance et de l'éloigné ment , ou si , au cod-~
traire , il s'échauR'e , s'il va bien aux liranches , aux ronces , -
aux fougères . et comment îl porte le nez.
Sile cliien, à l'odeur dulsop, se hérisse et revient au ve-
aeuc., il, faut l'abandonner, januja on n'en fera un bon ligtier.
Montre-ibiil dv:f<^t|., de la colère., de l'impatience; a-t-it le
nez haut , et dès lors évente-t-il mieux le loup , il faut l'adop-
ter, le caressar at l'appnyei;. Lorsqu'on voit qu'il porte bien
le trait , et.mSme qu'Q tire dessus. ^ s'efforce d'approcher du
remb&chement , le veneur doit favoriser ce courage naissant,
iâcber davantage let^ait, et.lui parler doucement , en mê-
lant son nom aux termes de véqerie en usage : VaiUa, va3-
ia-dy, vaH-iapiilaui.
■ Si, k ces mots, le chien s'en nAai, et s''il en veut, c'est-
à-dire , s'il témoigne envie de pénétrer dans le buisson , et
qne le veneur s'aperçoive parle pas,'les laissées on fientes,
' Jes traces et antres signes^^nc le loup y a fait quelque séjoar,
il doit laisser le limier approcher , le caresser de la main, loi
donner quelque douceur, lui dire à voix basse : Ha, ha, la dû
vrai, compagai, voilt-cy aller, et suivre le limier jusqu'à ce
.qu'il trouve la couche du loup, sur laquelle il doit le faire
beaucoup flairer, et répandue sur cette couche quelque nour-
riture agréable, an chien , afin qu'il en mile la saveur à l'o-
deur de i' animal , et dans la suite devienne encore plus ar— '
dent à la trouver et à se préparer au combat. On a vn des
chiens qui témoigaent tant d'ardeur pour cette cbatset qn'eo
C H I 4;i
pareille occasion , ils refusent de manger ^ et ne demandent
qu'à être menés àTattaque.
Pendant que le limier se régale sur la couche du loup, le
veneur le caresse beaucoup de nouT'eau, lui parle plus haut,
donne du cor, lui crîe : Harlou, harlou, karlou, après , après ,
à rouie, à route, à rouie, en prononçant souvent et fort haut
le nom du chien.
Comme il est rare que l'on puisse voir un loup se rembùcher
dans le bois , le chasseur, pour dresser le limier, peut attendre
le temps des louveteamt, c'est-à-dire, les premiers jours de
juillet; car c'est alors qu'ils commencent à courir dans les boÏÈ
et à gagner tes buissons. Dés que le veneur en sera instruit ,
il pourra y mener le chien qu'il a choisi pour limier ; et s'il a
le bonheu* de trouver la couche de qnelqnes-uns de ces ani-
maux , il dressera le chien comme U vient d'être dit , et même
il donnera à son élève le premier divertissement , en lui lais-
sant chasser les louveteaux.
Si c'est un temps de neige , le veneur va de grand matin ,
avec le limier, autour des buissons aà l'on sait que les loups
ont coutume de se retirer. S'il en rencontre les pas imprimés
dans la neige , il met son chien deasus , le dirige , l'anime
jusqu'à ce qu'il ait rencontré la couche , et alors il fait en cet
endroit tout ce que nous venons d'expliquer pour la première
leçon du limier.
On prétend avoir bien observé que , dans cette saison , les
loups, pour ne point faire connottre en quel nombre ils voya—
Sent, ont coutume de ne marcher que l'un après l'autre, et
e mettre toujours le pied dans la trace qu'a formée celui qui
mène la bande , afin qo'on croie qu'il n'y a passé qu'un seul
loup. Peut-être, au reste, tout cela se fait-if machinalement
et sans dessein ; et il est naturel qa'alors les loups se suivent
à U queue^ et se servent des premières traces comme toutes
formées dans la neige , qui, quelquefois gelée , esl dure , et
ne se laisse pas aisément entamer.
CSioix des Uerîen. — Le lévrier destiné à la chasse du loup
doit être grand, long et bien déchargé. Il fnut cependant ne
pas le confondre avec ceux qu'on mène en laisse , qui sont
plus renforcés, parce qu'on les dresse à arrêter le loup. Lé
premier doit avoir la tête un peu plus longue que large, l'œil
Eos , très-animé de feu, le cou large, les reins haiîts et larges,
s hanches bien g^gottées , la jambe sèche et nerveuse , le'
pied petit , les ongles gros et sans ergots. On préfère À tout
autre le lévrier au poil noir, on rouge et gris, ou gris dsonné.
Prenez garde de vous servir d'une autre espèce de chiens ,'
qui sont en état de courre le loup ; ils commencent effective-
ment cette chasse, mais pour U plupart ils quittent la voift.
dt, Google
<7. C H I
àis qu'ils ont pris le sentiment d*inie aotre bête qui leur pUtt
davantage , et à laquelle alors ils s'attachent exclus! rem eot. -
Choi-K des {Aiens courons. — Indép en damna eut de ce qui a
été dit des qualités des citiena courans pour le loup, j'ajouls
qu'ils doivent avoîrl'oeilpleiade feu > être grands, bieo taillés
et fort alertes , et ne les faire chasser qu'à quatorze ou quinse
EAiceUon da chiens courtam pour la chaste eu loup. — Cetta
éducation est bien esaeoliellei car, faute de la bien so^er,
na s' expose k deux inconvénieas lors^'mi vent se donner le
plaisir àe courre le loup : ou les diieus n'ayant été ni dressés
ni aguerris, reculent, se hérissent , et se sauvent anprenùer
seadment de la bête féroce , ou , pour s'être engagés étow-
diment dans le buisson , ils en derieusent la proie ; au lien
que le veneur qui aura pris la peine de les ànsKr k cett«
chasse, est sur de n'en perdre aucun, tant qu'ils seront
obéissans, et ne s'écarteront point de la route qu'on leur a
tracée.
Pour procéder arec méthoide à cettç édocatio» , il seroit
d'abord fort k propos de choisir des chiens de la race de cent
qni aiment k chasser le loi^, et alerS les foire nourrir en-
semble , afin qu'en croissant ils deviennent grasA , forts et
hardis. Lorsque l'âge de la chasse arrivera , voue verrez ce*
élèves dociles etiutrépides, déployer, k lasmtedes anciess,
leur courage , et cependant se soamettre k la voix du msAro
et aux principes qm leur anroot été vivement e£ fréquem-
ment inculqués.
Si l'on n'a point de cbien de cette race qni puisse servir ds
chef de mente et d'exemple encbassaint, il fant faire l'édo-
.cation entière de jeunes chiens, et en prendre patiAnment
toute ta peine. D'abord on fait mettre vers quelque moalîtt ,
au-deik de la ririère ou du roisseau qm le fiiit aller, nat cha>
rogne , en plaiçaol en même temps dans ce monlln tm bon ti-
reur qui blesse le loup dès qu'il se sera présenté.
Alors on s'empresse d'amener les Jeunes cbîeos, de les
mettre sur le sang, de les animer k suivre la trace , de les.
conduire jusqu'à 1 endroit où le .loup sera tombé , et de le
leur faire toucber et fouler aux pieds. Ensuite on écorche te
loap , OQ en fait bien cuire quelques morceaux , qu'on mêle
Avec du pain de (iroment , du laîf et du fromage , et qu'on en-,
vetoppe dans la pean du loup , à laquelle on laissé Ifi gueula
ooverte. Quand le tout est prêt , on donne du cor pour ap^
Scieries cbiens, qui, dans là peau de l'animal, sentent To-
eur du mélange, )a déchirent pour en manger; ce qo'oq
•ïfBr I«sw pair* «ri toute Jibp"rtê-7I coprienl de Içur ftire le.
i vCtKv^li:
C H î 4^3
m^me r^I dans la d^ouille àa premier loup qu'ils auront
pris après l''aroir chassé.
Manière défaire traînée et Buisson pour & totip. — C'est icî la
premiëre espace de cliasse au loup à force onverte, b pliis hr
cite et une àes plus sftres ; la veiUc , on fait porter nne cha-
rogne tu une bête taie exprès vers l'endroit où, d'après le
récit d-^ bergers et des geos <le là campagae , on croit qiie
les loups ont coutome de venir, et placer cet appftt à pea de
distance du bois, ou de quelque terre nonreHenienti labourée.
Un homme à cheval ayant lié cette cfaaîr a de bonnes et
fortes harts, maïs sans ancim cordage, en fera la traînée
autour de» bnîsfions on du terrain, en labour, en se jirome^
nant jusqu'ï minuit et plus tard.
Ou veut par-là faire en sorte que tes loups, quîcommencent
à manger dès qu'il fait nnit , n'aient pas te temps de dévorer
sin--le-champ la proie, et dès lors de se retirer prompt«mem
au fond du bois ; au lieu qu'en ne tes laissant approcher d(:
cette chair qu'un peu avant le jour, ils demeurent plus long-
temps auprès du buisson ou de l'endroit qu'on a choisi, et on
les retrouve Ji Phenre de la chasse plus à a portée.
On observe que s'il y avoit pfnsiedrs Auissons coatiguà , il
Béroit fort à propos dé faire la traînée auttfur de tons; de ne
Iioinl se servir de cordage , comme on rient de te dire , car lé
oun q' approcherait pas , il ce qu'on assure ; de ne point faîré
dtoix pour la traînée d'un homme qui ait coutume de se
trouver parmi les lévriers ou les chiens courans, de peur
qn'H n'en apporte le sendment ; de hiï recommander dé
mener avec nn quelque petit chien qui commence à entamer 4
ranimai mort; ce qui donnera plus d'assurance an loup ; de
placer la chair près d'an ruisseau ou d'une eau quelconque ,
afin ime le loup s'y désaltère , et ne soit pas obligé d^ aller
chercher an loin sa boisson.
S), près de l'endroit, il y avoit qnelqne arbre, on fitroh
bien d'y faire monter un homme, surtout s'il fait clair de
hme, ou si la mût n'est pas bien obscure; il observeroït dt
U les loups; il les contemplerait, et il rerroît de quel cAté
ils tirent pour s'aHer rembflcher après avoir rassasié leur
iappétît.
En pareille aventure, rarement nn vienx lioup arrive dès
le premier^nr; très-communément ce sont les jeunes qni,
moins défiSs, se présentent sur-fe-cliamp. Le vtenx loup
commenae-t-iJ à paraître, anssitâtles jennes s'éloignent, le
laisseni seul, et ne reviennent que lorsqu'il a fini. Maître de
la proie, le vieax loup, avant d'en approcher ,éconte, re-
garde, recule, revient en courant, donne trois ou quatre
Foaps d« dents, se retire et revirat plosteurs fois, toiqoacs
.<,!;, Google
iH C H I
CD arracbant et en reculant. Dès que le Tiçnx lonp ae revient
plus k la chair, les jeunes accourent , prennent leur repas ea
paix et sans se quereller. " J'en ai. vu, ditdu Fouilloux, jus-
qu'à seize sur une même charogne, au mois de janvier, qu'ils
dévoroient en l>onne inteUigeoce entre eux; ce qui ne cod—
firme pas cependant, comme il ajoute, le proverbe, que les
loups ne se mangent pas. »
' Aller tn quêUetfairele èuissort pour ohaiser le loup. — SI, d'a-
près ce qui vient d'être détaillé à l'article précédent , le
veneur se propose de chasser le loup, il doit auparavant en-
tendre le rapport de l'I^omme qui, du haut de l'arhre , a pu
pendant la ouït compter cem. de ce» animaux qui auront
attaqué la proie, et surtout aura examiné Ae quel côté ils
sont rentrés, afin de diriger en conséquence sa poursmte.
Si, par défaut du local, cette spéculation n'a pu avoir lieu,
l'homme arrivera à cette proie avant le point du jour, te-
nant le limier de court , et s'étant aperçu que la chair a été
traînée hors du lieu oà on l'avoit fait déposer, il en con-
clura d'abord que les loups y ont touché, car toutes les
espèces de chiens qi^ anroîent pu survenir pendant la nuit,
ne traînent jamais la chair morte , mais la dévorent sur la
place même où ils la trouvent. Il sera également facUe Je
conjecturer le nombre des loups qui sont venus ^ l'appi^t*
parla quantité de chair qui aura été mangée. .,
Si , dans les environs de cet endroit, il y a des terres lalwu-
râbles ou déjà chargées d'épis, qui puissent couvrir la mar-
che.des loups , le chasseur est assuré qu'ils ne soqt p^ toin
p de là , et à peu de distance dans le bois voisin. -
Arrivé à l'entrée du bois, si son limier est secret, c'est*
à-dire , s'il est calme , et n'est point sujet à s'emporter, ou
à donner prématurément de la voix, il lâchera le.tr^t, dî^
rlgeant le chien par tous les chemins, détours,, sentiers et
avennes.de la lisière du bois, autour du buisson quilui .aura
paru propre au rembdchement du loup. Au momem. où ,1e
lin^içr , ayant trouvé la voie , voudra se présenter, viyement
aiii branches, ronces ou herbes qui environnent le buis-
son, on le retiendra en le caressant, lui parlant doupe^ent ,
sans lui permettre d'avancer plus avant ; car quelquefois le
loup. n'est ,pas éloigné du bord du bois de ta longueur du
trait; et si déjà' il a été chassé, ou que ce 'soit un vieux loup,
il écoute sans faire le moindre mouvement, m^ ^^^ qu'ila
le vent du limier, on qu'il a entendu sa voix, il part, plein
d'effroi, redouble de vitesse, et ne s'arrête qu'après une
course de deux, et quelquefois de trois ou quatre lieues.
La sagesse et la bonne éducation du limier ayant permis
am veneur de faire ses dispositions en règle, au moment ofe
dt, Google
C H I 4,5
il aara dtSconTcrt le TcmMcbenient da lonp , il mettra à l'en'
trée dabois une brisée par terre , et plus avaot nne Autre brïsde
pendante ; ensuite îl ira faire IVoceinte, et prendre les de- .
vaiits en quelque cbenùn on petit vallon, s'il y en a aux
environs. S'aperçoit-il que les loups sont passés , il ne fera
aucun bruit, se contentuit de bnser, comme auparavant,
afin d'aller, parua autre endroit^ plus avant faire les devants;
S'il trouve que les loups ne sont point passés, il regar-
dera si, prés de lui, îl voit des forts on qoelqu^ coteau
tournés au midi ou au levant, fournis d'herbes, de moussa
et de bruyères , surtout en hiver; alors il peat s'assurer que
c'est U le lien de l'asile du loup. En été, au contraire, et
durant les cbaleurs, l'anîmal se retire dans les taillis clairs,
à l'ombre de .quelque hallier, ou dans les bois de hante -tu-
taîe; dans ce dernier cas, le veneur doit se conduire abso-
lument de la même manière , et surtout modérer constam-
ment l'ardeur intempestive du limier.
I>ans l'hypothèse oà les loups n'auroient point tâté de l'a-
nimal mort qui devoit servir de proie , ou qu'on ne leur en
eût point donné pour les attirer et connoître leurs allures,'
le chasseur curieux d'atteindre le loup, doit, dès ]e soir,
dresser le plan d'attaque dn lendemain. Ponr cela il fera
guetter les loups vers les liem qui paroissent propres k
couvrir leurs courses, et s'asïurera d'en trouver le lende-
main; car, dans UD pays fréquenté par ces a
Ïilaçant le soir à t' extrémité d'un village ou dans un buisson à
a portée du bois, il est rare qu'on ne voie pas, à la chute
du jour, et à travers les premières ombres , les loups sortir
du liteau ou couche qui les a cachés pendant le grand jour.
Le lendemain, le veneur, transporté avant le retour de
la lumière au même endroit, écoutera avec tonte l'atten-
tion possible l'aboiement des mâtins et des chiens des vil-
lages voisins; rar'sî le loupa passé près'de ïk, leurs cris
marqués d'un ton d'eSiroi, et bien ditTérens des coups de
voix ordinaires, annonceront avec toute certitude que les
ioops ont passé et ne sont pas loin.
Le jour venu , il s'agit de découvrir leurs voies. Pour cela,
il faut examiner sans cesse si la terre n'oflre 'pas quelque
empreinte des pas. S'il aplu, une heure ou deux auparavant,
la découverte sera plus facile, et alors on est assuré que le
loup n'est pas allé loin. Si dans on temps sec on parvient à
reconnohre le pied sur quelque terre iralcbe ou sur des tau-
Eîères , et qu'il indique que le loup a pris le chemin du
ois, il faut se .dépêcher d'aller en qnSte le long des buis-
sons, et bientôt le limier aura découvert le rembâcbement ;
alors, également, il faut se hâter de faire les brisées, l'cn-
i:, Google
tjS Ç H I
ceiaie, et prendre Laa devants, le tont comme on Vient de
1« ditaiUer il n'y a ^'ud momenti
J)S0aiilé de t'aïaure^ des voits du loup. — On se doit paq
«iikliep d'avertir ici ^e s le» pnocddj» qae l'on vient ds
déclin fom éT«iU«r le loup et Le détonraer, sont depuï»
loBg-textps cAnfinor^s par VespérieBce, ib ont toiwponr &H«
laeeelitnde ds ne s'ttre point trompa sar la piste du lo«p>
Or , il «r'est pas aisé de û revoir ou de la bien reeonnottre ,
■UFlout en temps sec, à cause de la erande Idgàrelri de
VanÎBKali car k peine laisM-t-îi aprè» Ini quoique» tpaceg
de 9» vire allnis, entente ea hiver, dans le temp» de la
f«Iée Manche^ et en-été lorsqa'ily a Wancoup^de ponesiâre^
. Dans tons tes autres tempe, on va ponr ainsi dire à f a--
uentare-, el ànimiiaifuDe irâigue expérience k la chasse, et
de a'étre long-bemps enercé à reconBohre ïa voie du loup, oa
CaÀt aenrent da trÀs-faosses conjectures. Le seul indiee bien
assuré se trouve dans les monvemens d'an excellent Kmier,
et c'est CB l'observant avec une atteMion^ éclairée par an
long usage, ^'on peut reconnollm) si c'est ^ loup on d'us
aatte auer dont In cbieo vemt se rabattre. Si c'est d« pre-^
mier, le cUea ne manquera pas d'aller sentir les braaclies
«U'tea herbes ^ue le Im^ aura toudk^es, et suf-le-cbamp il
se mettra en. devHÙr de suivre.
Si bt loup' est arnieé là, es b*a tempe, et que te cbïcit ea
veuille , on \t verra suivre plein de £rà et de ga^, surtovt
si oa a soin de l'animer de temps en temps sur (es voietk
Hai» si le lowp est rentré de erand matin , et qu'on n'es
eenceiUre pasde bonne henrc, a seradifficite au limier d'en
entpOKter ka voies , surtout si le loup perce et va den>e«per
an loia ; car il &iit qu'un chien ait un nés excellent pour
, r^asir à détournée on l»ap qui iroit deux heures et demie
en tcoùkenre»; et déplu, il feudroitipoorqu'ilsel'abao-
ditinnât pas , qa'il ne vint pas à rencontrer dans le buisson
^dque b4te fauve , on qa'entn il efct été dressé à ne vqatoir
abeuanent que du loup.
Dès qu'on est assuré, par la fa^ftn dn chîan, que c'est tin
lon^qn'il détôorne , il s'agit de voir s'il est seul ou e* -com-
pagnie. Qaelqoefbis ils vont deiut ensemble ; et ce n'est que
par Hi temps de beau cev<ûr qu'on peut en distinguer le nom-
bre et In qnalité, en examinant attentivement leS' voies, d'a>-
Eràs ce <fû a été dit de la diSfôrenee des pieds du loup , de
■ lioeve et des jeunes loups.
ittaiii^d^^àuw /« M>fû/t>— Avant d'entrer dam Le déiaU
de la ebasse du loup, i forée oaverte, au moment où il a
été ddtoomé et que l'attaque a été résolue , il convient de
liartec du placement des lévriers qui vont entrer en action*
I _,,!:, Google
CHI <„
aÇs^ les inettre 4 «lënic de k Ihnr ii )«tir arScnr , sans
avait ncQ à cramdre et sans trop s'tipnker 6 la pounuUt!
du lonp.
Les lévrien det^néa à eeHe cbasse «e parMgeot en trois
hisses dîfCéreatei^ les ans s'appellent IMieiv d'estric, les
secoDdB , téeriers compagaoat « aassi aotnniéB iéirUn du
fltme, et ea&i les ié»ri^ de tête ; ordinairement on mène
âenc bisses de cbuiae espèce, chacune de deni on trois
lévriers. Les deux laisses d'estric se placent an bord dB
imisBota DÙ les limps ont été détournés, rers i'endroil oà
Ton préstnne qa'tls -potirrom donner en sfrrtant. Ces dem
laisses doivent être séparées l'nne de r«utre d'environ deox
eU'1n>is cents-pas, ^hûon moins, selon ht ntnation du lieu
de l'attaque. Ckaqne laisse doit être appn^ée d'nn csTalier,
qui Asra grand soin 'de se cat^r avec les lévriers dans le
bord du bois, à boa v«M , c'esl-^^ire , de manière k rece-
voir le vent da boisson, afin de ponsser les loaps «piand
les lévriers d'estric seront Ifti^s, et -pour faire enfeocer
dans l'accourre.
A cin^ ou sic oenti pas de cens - ci , environ à moitié
du^cbemÏB entre les deuK buissons, on place les lévriers
compMnoiw, de manière qne bs deux laisses se trouvent
TÎs-ihvis l'âne de l'antre , et qne le passage dn loup soit
entre detK. Ces lévriers doivent ^e encore plus cacliés
que les autres, de peor d'être ap«rçus, et les valets ne les
lâcheront qu'au moment oik le loup est prM à passer.
Kafia , les Wvriers de tète doivent être placés près da
bnsEiHi où l'on pense que le loup doit se rendre, et tors-
^'on èe voit s'approcher, poumûvi par les entres chiens,
., en s'avatice avec les lévriers de tête, la laisse détachée,
poor les lâcher mr le loup à son arriviée. Plus grands , plus
forts et pins amineis qne les antres , ces derniers lévriers
ont bientôt fait de ¥<édaire le lonp. Lorsqne tant est si bien
combiné , ou réusKt si heureusement qu'ils puissent le jorn-'
drc , les valets doive« alors fortement appuyier ces chiens et
s'âpproehor snr4e-(<hanq) da lonp.
Dès qu'il «st an poavmr des cÙens , 'CM )valets , nninîs de
gros MtonseourCs, doivent s'eiïotreriie les enfoncer dans la
gneule dn lonp, lôrsqn'ilsserent Aportéede te faire, afinqne
le loup , qui ne llcfae iamais ee qu'il 'ni«rd, everee sa fiiriv
sur le bâton, et ne blesse pas les ebâens. Alors les vatets se
serrà-ont du cfroteau de chasse , ayant l'ait^tion, èns'appro^
chant dn lonp pourleçercpf , d'avoir tStajoâts la ■main s«r4a
pointe du couteau pOor ne poiflt MeSser'Ies hivriiers ; quahidln
moment est favorable , le lonp idoit êtreptepcé è-teavérs li;
rftrp9,eïle plns-pWïde'l'épaul* qa^leît pwsifele.-,
dt, Google
478 C H I
Comment on àtiU choisir taccourre -pour prendre U loup. — II
est d'abord bien esseadel de connoïtre la rejuiie^ d»nl on
pcat s'informer à quelques laboureu/s et aus autres gens de la
campagne ;, on peut ausai s'enfoncer dans les grands bois v oi-
ains dulien où le loup a été détourné , et faire Vaccoum de cette
r^mU si le vent est farorable , c'est-à-dire , s'il vient du buis-
son ; sans cela , le loup , qui a l'q^orat exquis , éventant
les lévriers qu'on a placés, preïidroit.bien vite une autre
route.
Il convient que le lieu où doit se faire l'accourre soit uni et
sans buisson , car s'il s'y en rencontrait , bientôt les lévriers y
Serdant le loup de vue , auroient bien de la peine À le rejoin-
re. Si néanmoins l'aCcourre se trouve dans un lieu défavo-
rable , et que le vent soit bon , il faut laisser dans l'enceinte
le sommet de la eoUine, la iaîre descendre , de infime que le
buisson où est le loup ; placer les premiers lévriers au pied de
la colline , et le reste en baui.
S'il se rencontre des buissons, on place autour des cavaliers
pour y pousser le loup dans l'accourre, en tirant quelques
coups de pistolet en l'air , afin de l'obliger à percer plus vite,
et qu'il n)ait pas le temps de la reconnottre. Lorsqu'on a ainsi
guetté le loup , on place les défenses autour de l'enceinte où
il est, et lcs,lévriers à l'accourre. Quelquefois on tend, dans
cette enceinte , des panneanx de cinq pieds de haut , à grandes
mailles , d'un tissu très-fort , en mettant derrière des cava-
liers pour les défendre.
Lorsque le loup se trouve détourné dans un buisson , on
tend des panneaux , s'il est besoin , et l'on place en mime'
temps les lévriers à l'accourre. Ces panneaux doivent être
tendus lâches, afin que te loup s'y embarrasse, car, sans cela,
après avoir donné contre , il pourroit reculer quelques pas
et sauter par-dessus. Ces chasseurs sont k l'entrée du bois où
le loup est détourné, et du côté où l'on ne veut pas qu'il aille,
afin de le faire voir aux lévriers. *
Les gens de pied qui seront de la chasse , se porteront k s'a.
pas les uns des autres , la tête au bois , ui\ bâton k la main ,
et â dix ou onze pas du ^ois , afin de n'être pas surpris par les
loups qui en sortiront , avoir le temps de crier, de faire du
bnut pour les empêcher de passer eu les menaçant du bâ-
ton, et les. obliger de retourner sur leurs pas.
Le$g;ens achevai se porterontim peu plus loin du bob, k
raison de l'avantage de leur monture ; iis feront bien de tirer
de temps en temps quelques coups de.pistolet, pour forcer le
loup à rentrer, et le faire aller à. l'accourre.
On relaie les lévriers , dont en a plusieurs laisses ) tant de
grands que de légers;. on lâche ces derniers en ^eue. des
dt, Google
CHI 4,5
antres laisses. On lâche deux laisses en flanc, l'une vis-à-vJs
de l'autre , afin de déconcerter le loup et de le mieux embar-
rasser. Ceux quitienueut ces laisses doivent les cacber et se
couvrir enx-Taên)es de ramées pour n'être aperçus qu'au
moment de les lâcher; alors ils abordent le loup , le bâton k.
la main , et opèrent jusqu'à la mort, précisément comme on
vient de l'expliquer à l'iustaDt. Seulement , au lieu de lais-
ser ces lévriers s'acharner sur la proie abattue , il faut se
hâter de les retirer en laisse , pour aller chasser les autres
loups qui seront restés dans le bois , ou se seront échappés
du buisson pendant le combat contre le premier de ces ani-
maax.
VaHalionsdara lafiiiu du loup lorsqu'il est poufymeî. — Quoique
la vénerie donne des règles assez sûres pour faire au loup ,
avec succès, l'espèce de chasse dont on vient de parler, ce~
pendant l'instinct de cet animal rusé, et d'antres cîrconstan'
ces , mettent souvent en défaut le chasseur le plus vigilant et
le plus eipérimenté. Par exemple , il arrive quelquefois que
le loup, poursuivi par des lévriers, au lieu d'aller droit en
avant , se livre à des refuîtes qui lui sont assez familières ;'
d'autres fois , sa défiance naturelle et la finesse de son odorat
produisent une infinité de variations dans sa course et dès lors
d'incertitude pour le veneur ; cependant ces difîérences
dans sa fuite ne sont qu'accidentelles , et très-communément
il ne fait guère de retours , que lorsque quelque blessure a
commencé à l'affoiblir.
Il est en effet aisé de concevoir pourquoi le loup fait si ra-'
rement des retours , tandis que toutes les antres bétes fauves
ne manquent jamais d'y^ recourir', tes unes pratiquent le retour
par faiblesse , d'autres par la crainte de s égyer en pays in-
connu en quittant leur paisible retraite. Le loup, an contraire,
naturellement entreprenant et hardt , forcé par son instinct
de devoir sa nourriture aux combats ou i la rapine, ne s'étonne
de rien , et il fera vingt lieues de suite , s'il le faut , ou pour se
soustraire k une force supérieure , ou pour trouver et dévorer
une proie. Né vagabond et inquiet, il est cosmopolite , et ne
peut fitre arrêté que par l'abondance du gibier, en quelque
pays et de quelque manière qu'il puisse s'en rendre maître ,
et se livrer à ses appétits indomptables.
' "Ne pas i arrêter urUtptement au buisson où te loup sera rtmbâché.
—D'un autre côté, lorsqu'on a rembùché le loup, il ne faut pas
toujours croire qu'il demeure dans le buisson; souvent plus fin
que le veneur, il se dérobe douceme'nt, sans le moindre bruit,
sans agiter les branches , en se traînant sur le ventre , et il
prend sa course de toutes ses forces dès qu'il croit pouvoir le
uire sans âire découvert ; en sorte que Jorsqu'on reot entrer
i:, Google
?a'
<g» CH I
k la amte du lértier ,ipâ,k l'érçot éta «oies firatdiei , monire
la plus vire ard«ar, on est loai surpris de « riea trouver et
défaire buisson creux.
Le plu9 siige donc et le plus sûr , lorsqu'on a rembûchié le
loup ^ est , non pas toujours de oe penser qu'au buisson qn'oo
a sous les yens ; mais , pendant qu'on s'en occupe- essentieUe-
ment, il faut aussi que d'autres chasseurs prennent, dans le
bois fies devants de tré»-ioin,pours'asairer si le loup n'a pas
passé plus avant;
Pour réussir en&i, on eA ainsi forcé quelquefois de faire
plusieurs lieues à la suite du loup. Souvent encore , d'enceinte -
en enceinte , on arrive au bout d'une plaine où l'on trouve
ju'il s eBtdA:Aauu^,.c'est-à-dîfe,att'U a pissé et gratté comme
lait le chien ; alors il est clair qu'il a pris vigoureusement son
parti de percer en avaotj dans ce cas,' la chasse est laite, et il
ne faut plus penser au loup.
En gén^f al , il est eslrémement difficile de forcer le loup,
même avec des lévriers, parce qu'il y a bien peu de chiens
dont la force , à la course , puisse tenir contre la sienne. Oa
. y supplée par des gens à cheval , qui cherdient à gagner let
dirvants pour tuer ou blesser cet animal i coups de carabine.
On l'atteiid, d'autres fois, ^l'entrée des plaines où l'on inU-
eine qu'il doit passer, lorsqu'il est vivement poarsoiri ; on
l'y fait attaquer par des lévriers frais et des mâtins tenus ra
laissepourcctusage.LestévriersatteignentasseEpromptement
le loup ; pendant qu'ils l'attaquent ou l'amusent, les lourde
mâtins ont le 4e«ips d'arriver ; alors , au milieu d'une lutte
inégale et terrible , on vient, et le loup est immolé, mais
louiours avec l'arme blaocfae, adroitement maniée , de peur
de blesser les chiens acharnés sur l'anima] pr£t à être ter-
rassé, *
On observe encore que quand le chasseur est tombé sur
les voies avec le limier, il fout le suivre jusqu'à ce que l'on
ait trouvé entrée dans un fort, où on le brisera, quoiqu'il
entre par un.chemtn , comme font ordiuùrement les loups,
qui ne pratiquent point de retour sar eu2-mËmes, si ce n'est
^rès-rarement, ainsi cpi'on vient -de le dire. Ensuite il faut
aller prendre les grands devants, du buisson, afin de ne pas
presser le loup; éar il ponrroil bien Être demeuré i vingt
pas dans le bois pour écouter, sans avoir encore gagné Te
îbrt.
Après avoir pris les devants du. buisson, on. reviei^t.où
l'on a brisé, pour en suivre U voie le Itmg- du cheQÛDi et
«nsaite reprendre les devants, qu'on commeneara par où
.on les a acbevés , pour <^aqgQr le vent au lioûer et .lû £a—
.ciliter le sentimeuti et si ou trouve l'aninal Mirti., çarii»
dt, Google
C H I <8.
loup affamé ne demeurera pas, 1 moins qn'iln''y soit con-
traint par la peur, on doit le suivre )a9<^'à ce qa'on l'ait
irisé. -
Il (Wt nécessaipement être d«tn k çrlte clu<fM pour recon-
noître le lonpî car, tanéis ipi* i'va recoiMsIt et démflle tes
voies, afin de s'assnrer àa dernier renbùclKment de l'ani-
mal, l'antre prend en htle les-grands derasta pOur voir s'il
ne sort point da biiiuoa ; de cetts manière on »'éelairevs sur
tons les faux rtmbAchemenp : il a>it pMrar«;eti «Set, que
lesioiqu en fossmtraplâemSBt trois o« ^natret et assez sou'
vent, an premier carrefour qa'îls rencontrent, ils se dé'-
chaussent, comme on rient da'L'npliqper, àme hrfàillifale
qn'ib vont aUeraa loin, et qa'il est iautile d'entreprendre
de les suivre davantage.
Ckoix de l'assiette de faecaaitt, c'est-à-dire , de l'espace com-
fris entre deux bois, oà l'on placé les chiens pour coiffer
animal au déhàcbcr. Il est fort à prop«K, pom- bien dire
l'acconn-e du loup , que l'assiett« choisie ne soit point moiH
tDcnse , mais en plaine. Qaavil oit^tomte le loop dans on ter-
rain désavantageux, «a ne doit point mettre l'acoonrre la
tdte en bas, à raison de l'avantage qn'oot les lonpasur les
lévriers lorsqa'ils oonnmt en descendant , parce que tonte la
force du loup est sur son devMBt, ce qui te-fait se soutenir
plus sàrcment en courant -1 la vallée que les lévriers, qui
d'ailleurs , danq celte ntuatîon , ne peuveal S'élancer sur la
bêle sans courir risque de tomber, et pent-fitra de rouler
devant te loi^, qui ne le«rfevolt point de quartier.
Si cependairt on est tnti Aefaire l'aceourre Aans on en-
droit élevé, ou B(ff qaelqae colline garoîe dehuîssOM, parce
que c'est la refuite du loup et que le venïy est bon, on laisse
cette éi*Hnen-:e dans l'enceinte, en la faisant défendre de
Hi6me que le buisson de reinbÂchement ; alcHrs •■ placera
les ppemiers lévriers a« pied de la eoUtne, et les antres ei|
haut.
^'iKTOurre iV iM MU» /ou;;. — Si le rapport da venevr em«y tf
pour reconnottre le buisson , assure qu'il s'agit d'un de ces
grands loups qui sont estraordinairement vîtes «ttrèf-alertea,
il faut prendre les denx plus forts lévriers et les ptvs conra-
geui à ane certaine dbtanee de l'aecourre, préciaétncM ati
milieu de ses deux flancs , et les cacher dans qne bntte de
branchage , puis ordonner an valet des lévriers de ne lea
point lâcher que le loup ne soit avaiMë dans l'aceourre, de
ringt pas. Alors, sortant de sa hutte avec les lévriers. Cl
lear montrant le loup, ît les lâchera sur-lc-diamp, comme
feront tons les autres , puisque si on les lâcholt auparavant,
leff lévriers pourroient &ller d'un autre c6té qn' au loup, l^ns
VI. 3i
dt, Google
». C H I
cette occasî«Pv'cmnme âaDS,wi« in pr^éSentes, U'est n^-
cessaire qu'ïl ^ oit des Câvaliérsicicbëe poarj animer else-
conrir les lévriers ; et, de celte manière, il est rare qu'os
manqw! leJonp;, qaclqne-rite.q«:iLpiuaseJitre.
jMu»propvaÀJa^éteàuio»p, -r Les.pecsvaDes passiont-
Bëes jftoiirlacluise du leup, perdent soureat un temps iafint
à faire <inuli^m<!nt de Eauases qiiëtes, faute' d-'étre instcdites
des juseoito de icet animal , combinées aved les usages de la
campagne ndatxremcnt.atix troopeaux r il eM. donc néces-
saire de. donner ici, à cet ^ard^ quelques coiiites instmc-
tiotos. ,_ . , - il, , - . . , ■.
Le l<n^>> 4*>ta;nt qu'il peut, :ne rivant que jdc proie, il est
obligé-de^e plier aus circonstjuqc^s et de prendre le, temps
où il peut joindre les animaux qu'on élère à.' U caropa^nei
Ainsi, au. pHa(emps~ ces airigwuK Gâmmençaof - à p'arottre
hors dU' village bt de i'étabie^ leË loups roint, d^slegraDd
matin , âux>oUiW)ps pour épiei'i le. bétail et tidbor dWaltra-
per quelques pièctis -L'été le«r est edcore bien pliis farorable,
' puisqu-aloralescamp^gnas, -««wertes d'h^rba^es ou d'épis
fort éLné», tont.pouredKcOHHne des, forêts, dans lesquelles
ils se tiennent cicbés <loute^la jourtiéb , poUr examiner de là
la marche et ta situation des troupeaux^ et. tâcber de toonver
l'occasion d'en.faire leur proie.. : , ■..
, En hiver c'est. tout dUIërAit , le béUtl>reo fermé dans
l'étable ne sortant qne.pouraller boire;ou prendre tunio-
ment l'air dans un beiujaur; d!atUeurs, les. campagnes dé-
pou î lié es. et .dédauvertes s' étant, nulle ment pcapre^ k cacher
les loups, ii s'ensuit qu'Usne peuvent ni siirem;ràt, ni utile-
ment.> ehercbei! à ravir quelque pièce des aifùmau2 n«un:i3 et
bien gardés par le cultivateur.
D^fie cette circonstance çt dans ce temps de péAurie , la
loup est forcé, de ràdertrJsJLejiiMatlesoirau4dur des villi^es ,
pour tâcher d'^VQBter.qu^ltlHebiBu morte el livnée.à l^ cor-
ruption ; conséquemment de courir beaucoup, et souvent de
Tisîter-b:ien des pays avaptd'avoir lebonheiH* de tomber sur
des proies de cette espèce'; d'a.utantmieut qu'à ladépouiile
des campagnes., tes loups- ay-ant pris le.par^ de s'enfoncer
dans les grandi forts , c'est de ces retraites lotn]iaînes qu'ils
conuoeocent à partir pour se viettre- en quête.
. C'eBt:dlaprès ces renseîgnemens essenlielis que iU> veneur
doit raisAPB^r.ponr diriger ses premières recherches dtt loup, '
avant d'en entreprenne la chassej les ditTéreules saisons; L'ai-
deront a st déterminer prudemment, et lui épa/gnefiçnit de
Caossep. quêtes, qui ne fout que tasser les chiens ^-|ït souvent
les rebuter.
QueliguQ générales cependant çt quelque sûres que, soient
dt, Google
C H I iSi
les indications qn'on vient de donner "sur les lieux que le loup
habite dans les différens temps de l'année , cependant toat
cela souffre encore bien des exceptions , qu'il .est avantageux-
de coanoître pour eu faire u;iage dans l occasion.
Par exemple, il arrive quelquefois qu'un loup hardi et
madré , maigre la nudité de la campagne ^ l'arrivée de l'hi-
ver, s'obstine à ne point gagner -le grand boîs , et qu'il
établisse son liteau au fond d'un buisson et au milieu des
terres. Uu autre, n'ayant pas encore eu le temps de bien
lester son estomac infatigable , prend le parti de s'avancer
vers quelques vergers isolés à l'extrémité d'un village^ dans
un jour obscur , couvert de brouillards , ou pendant la chute
de la neige , a&n de trouverqu^que bonne occasion. Dès que
le veneur aura été instruit de l'apparition de ces funestes so-
lilaires, il doit se hâter d'en purger le voisinage d'après les
différens procédés dont il a été question jusqu'à ce ma-
Epoque de la quéle du Itmp. — On quâte les loups au mois
de janvier, qu'ils commencent à ligner; on les trouve assez
aisénienL à la campagne, au lieu que tes trois mois guivans
ils quittent tovVà-lait les grands pays.
11 .est vrai que , dans le premier cas, il est fort difficile de
les détourner, parce qu'ils sont perpétuellement sur pied ;
" n autre côté, quand on en trouve, ils sont ordinairement
plusieurs ensemble ; on les donne k la fols aux chiens, ce mu
froduit une telle confusipn parmi ceux-ci, que souvent les
jvriersn'eoprennentquuoà la course , et souvent les man-
quent tous.
Pendant juin , juillet et ao&t, on ne chasse point le loup ;
c'est aussi le temps où les louveteaux , encore trop petits , ne
donneroient ppint de plaisir à les chasser ; on attend qu'ils se
soient un peuforliSés pour les faire chasser par les jeunes
chiens , afin de les dresser : on peut aussi essayer d'y dresser
les lévriers.
On quête les loups en octobre , novembre et décembre ,
avec des limiers et des lévriers dans les grands fonds et dans
les buissons , ou dans les joues à la queue des étangs. Dans
les premiers jours de septembre, on va relever les loups dans
le cour^ de 1^ nuit , et l'on fait chasser les chiens courans pour
les mettre en haleine et en curée. Les loups n'étant point
alors aussi affamés , on a plus de facilité k les détourner, et
ils ne donnent point le change aussi volontiers, surtout si ce
ne sont pas de vieux loups.
Chasse du loup aux chiens courans. — Celte manière de chas-
ser le loup , la plus piquante sans doute et la plus sûre , lors-
que l'équipage est parbitement bien monté , suppose surtout
dt, Google
m c H I
Une eïcelUnte race de ciùeiis , cloDt l'édocation noî^nemeat
dirigée vers cet objet , a été soipiée et raîvie avec Is plos vive
et la pins coiistaiite attcDlion : les choses à tons ces égards
étant dans l'état oà je les suppose , voici la manière d'opérer
et de réussi^.
On commence d'abord par [4acer les lévriers de la manière
et dans le sens qu'il a été espUqné ans £iFérei» articles pré-
eédeos. Puis du cAté dn buiuon où l'on ne vent pas qœ le
lOQp débouche , sont postés aae doezaiHe d'hommes ayant
chacon «ne crécelle pour s'en servir an sional d<HMé , les-
quels à atriianle pas les ms des aMrti , scloM la largeor du
boisson , es enveloppent tout le cftté désigHé.
Ces dispoHtions faites , le chef drame l'twdre , et k l'iostant
les chiens sont conduits am brisdes et snr-le-cfaanp décou-
plés. Le piqaeur appuyant les diiens snr les briséeS' dvis le»
farts pour les faire quêter , awa l'attention de les dirif|cr ton-
jours sur les voies du cAté oii l'on peut présumer que les loi^
vont demeurer , et cependant il les animera sans cesse par ces
cris ;halaiia laù^mt, vdkâaiier, et il sonnera de temps en
temps ponr les faire bien qu#t«-.
Peut-être que tout ce bruit et la ma des chiens feront dé-
camper le lonp avant qu'ilsn'arrireot; mais, assee erdînairc
ment , H attend que les assaillans soient très-près de hii pmnr
pi-endfe ta fuite. Dès qUe le veneur l'attra aperçu, il crie aux
chiens : vétlau , velelau , harleu , hari»u , ittiAxt alUr; il sonne
ensuite pour faire prendre les voies, pms il crie ; harhu , chitia
hariou, velleci aller : à l'instant oà tes chiens mt pris les voies,
ils ne manquent pas d'aboyer le loup , et de le chasser avec la
{dus vive ardeur , et néanmouB le piqseitr sonne par cUens ,
afin de les animer de- ph» en ph».
Ainsi pooranifi , U est possÛile q»e le loup Suse quelques
tours dans te buisson , ne voolant point sortir «rant d'avoir
le vent ; mais les crécelles placées aus défense», commençant
^ jouer, elles empêcheront l'animal de sortir de ce cMé , et ne
lui laisseront pour toute sortie qae l'accourre il bon vent Ce^
pendant tandis que le loup délibère snr la voie qu'il doit pren-
dre , les chiens le pressent toujours vivement , appuyés dn pi-
qnear qui criera sans relâche : ha iljidt Im, dvem , iiJuU la ,
ha, ha; puis après avoir sonné deus mots , il rec<Hnmence à
crier : hoa , veked aller , velleci aUer.
Enfin , pressé par les cbiens , étourdi du l^uit des défenses
«Cde la vois des chasseurs, le toiw se détermine àfuir par l'en-
droit qui lui semble calme etoùO n'entend rien, c'est-à-dire,
précisément par celui de l'accoorre. Arrêtent instant an bord,
du bois pour voir de tout cAté sll n'y a personne , il part ra[H-
dement et prend la^tlaine :ajrrè» l'avoir jaïss&avvicecd'ane.
dt, Google
C H I- . i85
cenlaine de pu , on lâclie vivement les lérntn d'estrlc , puis
les autres dam l'ordre décrit ci-dessus^ deux cavaliers piquent
en même temps 1 lui , pour le forcer de s'avancer dansVac-
courre c'est là le point essentiel , sans cela il est manqué ; car
il est bien rare et bien difCcile de forcer le loup k la course
vive et en tonte liberté.
Il fandroit, pour y réussir, avoir de nombreux rejais, él»
bien sûr qae les cbiens ont été dressés uniauemeot pour le
loup , et qu'aucune voie de sangHer ou de Bétes fauves ne
it les détourner ; et encore avec cet avantage assez singu-
lier , on doit se souvenir que cette cbasse deviendroit aussi
longue que pénible ; car le loi^ est toujours bien en haleine
en quelque temps et dans quelque cîrconstauGe qu'on l'atta-
que et que l'on veuille Jé^ courre ; et très- communément i|
tiendra les meilleurs cbiens et les plufi vitcs , sis à sept heur
res de suite , et quelquefois beaucoup plus long -temps , comme
on a prévenu dès le commencement de cet article général sur-
la châsse du loup : au lieu que les lévriers placés aux accourres ,
et assurés de tomber sur U b£te, d'apris la médiode qu'on
vient d'expliquer, abrègent de beaucoup le travail , et procu-
rent aussi une chasse bien plus amusante pour les spectatenrs.
A l'instant où le loup est pris , on t'abandonne aux t^ens
courans qui arrivent presque aussitôt ; autrement les léyrien
se jetteroient sur les chiens. On les retire donc prompte-
ment , et on les remet en laisse pour quêter un autre loup ;
car avec cette pratique, on peut en prendre plusieurs dans le
même jour ; dans ce cas , chacun reprend son poste ; qiiant
à ceux qui sont placés aux défenses , ils ne doivent point re-
muer qu'ils n'en aient reçu l'ordre exprès.
Quand le loup esta sa no, on sonne sa mort par trois mofs
dn gros ton du cor ; on descend de cheval , et on caresse ies
chiens poor les exciter k le fouler ; c'est au premier piqueur
à lever le pied droit de U bête , dont il fait honneur au com-
mandant de l'équipage.
Manière de murre la looDcet les jeunes loups. — La chasse de la
louve se fait & peu près de la même manière que celle du
mâle ; mêmes dispositions , même poursuite et mêmes cris.
Quant aux jeunes, loups , on ne fait pas tant de façons ; on
les attaque plus hardiment et jusque dans leurs forts, avec les
cliiens ; dès que ceux-ct les ont trouvés , saisis de peur , ils
s'étfartent de tous càtés , mais sans quiUer le buisson. Alors
les chiens les chassent , selon qu'ils les rencontrent dans les
forts ; le plquenr doit les suivre et les appuyer par trois mots
du premier grÉle du cor, et crier vivement, en ces termes :
kaiiou, hurlBu, kou vdleni. Ces cris reluHSsenl tes chiens,
doublent leur courage el semblent leur rendre des forces, au
486 C H I
point qu'on les voîl se jeter avec fureur stir les jenoes lonps.
Quand ils les ont mis k bout , le veneur arriva avec le con-
teau de chasse , toujours avec la précaution de bien prendre
garde de ne point blesser les chiens au moment de la victoire.
La chasse finie , on sonne la retraite , on appelle les chiens
et on emporte les loups qu'on a pris.
Observations sur la chasse du loup aux cidens courons. — Afin de
réussir complètement dans la chasse dii loup aux chiens cou-
rans, d'après la méthode qu'on vient d'expliquer , le veneur
doit encore faire attention à quelques remarques de du Fouil-
loux , sur ce sujet. Le loup vivement poursuivi et sentant set
forces diminuer, a quelquefois recours à la ruse : ou il gagne
une grande tanière de blaireaux , et il s'y enfonce la queue la
première ; alors on l'environne de chiens qui l'attendent à I9
sortie : ou il se sanve daKs quelque fort hàliier d'épines et de
ronces ; alors II faut accourir, débarrasser son asile, l'y atta-
quer, sans lui donner le moment de se reconnoître.
On a vu des loups qui , quoique virement suivis par des
chiens que rien n'étoit capable de détourner des voies, se
faisoient chasser une journée entière , et pendant tout ce
temps couservoient toutes leifrs farces et leur haleine , parce
qu'ils avoient l'attention de tourner souvent du côté d'une
grande mare, au fond dû bois, et de s'y rafrakhir 1 il est donc
bien essentiel, ou d'éloigner le, loup des eaux qui peuvent sç
trouver dans les forêts lorsqu'on le courre , ou de les faire
préalablement garder, ainsi que les fontaines , s'il y en a « par
des gens qui , avec l'arme à feu , obligent l'animal de s'éloi-
gner au plus vite.
SI , eç chassant les loups dans un buisson , od les a mar-
quis , ils y reviendront lelendemain , etse rembùcberont aa
même endroit, en s'entre-cherchani ; mais le jour suivant, on
ni.' les y trouve plus. Si donc un équipage bien monté vouloit,
en pareil cas, revenir le lendemain de la chasieinfractueuse,
et courre le loup aux cbienscourans, on environnera le buis-
son de lévriers ; on se tiendra k trente ou quarante pas du bois ,
afin qu'au moment ou le loup voudra sortir, on le fasse ren-
trer ; car s'il a été poursuivi par des lévriers , et qu'àce moment
il en aperçoive quelques-uns, pu est sûr qu il n'osera pas
essayer de gagner la campagne.
Lorsque le buisson est si grand et si étendu qu'on ne puisse
l'environner entièrement de lévriers, on peut le ceindre de
toiles à mailles fortes de sept à huit pieds de hauteur, seule-
ment pour servir de défense.
>. ' Oiasser le loup stms /imûre. — Le veneur qui veut prendre le
divertiss entent de la chasse du loup , et qui est dépourvu de
C H I 4ér
limiers , peut dans sa meote choisir <les chiens- qui aiiiient k
Iflchasser, etlesdresserdecette manière.
Les loups étant animaux d^abitùde et fréi]uètitiirit>oute
l'année le mëine buiSson sans s'en écarter , pourvoi ■i^'\)n ne
vienne pas its y tom^aienter , il fout tâcher , surlà refalion
des gens de la campagne , de décourrir un de ses tSeaùx. Oii
pourra encore sVn assurer', en observant strr là Beige , la
poussière oU la boue , les voies du loup : si la vêiHé do jour
dédiasse il n'a élénihué.nisuiviparles paysans-, nîaWyé par
les mâtins, et que dès lors il soit Iraiiquille daiis le buisson ',
on arrÎTe avec les lévriers, on les poSte comm« ^rortfâiRire,'
et l'on s'empresse d'étahlit les refais de chiens rotn-ans siir
l'accourre ou la route qu'on fera tenir au loup. '. " ■
Alors on approche le lieu du rembâchémeiit- avec .quatre
des meilleurs chiens , auxquels on faît sentir les brancbcs que
le loup a touchées en se rctirAni : atu tn6meht où l'on voitqn ils'
en veulent avec ardeHir , on lâche ddiix des plils sflts; à leur
premier aboieUiënt on découplé les duus autres sur les voies ,'
en sonnant etcmnt les moisordlnaîres, pour les appuyer et
leur donner courage ; quand le^ loup débouche, les quatre'
chiens le suivent rapidement; dis sont bientôt relevé's par des.
relais trais, qui, si raccoiirre- est. bien assise, ne irianifuent
pas de s'en saisir au bout d'une heure ou deux, pourvujau'o»
ne relaie paâ'deioin; car alors les «biens pourroicnt prendre,
le change et Îa4re nianquer-bientàt 1» châsse. Tout le reste,'
comme on l'a dit plus'haut. - ; :. . . !
Curée du loup. — Le curëe da cerf J dU thevreiiil, et autres'
bétes qu'on a coutuine d'abandoniler aux chitn^ ,'!sË'fait H
l'instant de la mort; il n'en est pas deniêtnedeéelledtf/oiy/
l'odeur de cet animal est extrêmement forte , et les cliïens
n'en lâteroient point si'on it'avoit soin de la.leht' ((puiser.
On a mâme'fqit' l'observation «iiKuliSre que'^esthlëïis quî
ont fait preuvq de co)irage«t; ifii-dtrUf à la' chasse du làiip,
ne veulent lii l'approi^er^ ni le foulcT lorsqu'il ést pfris; deS
caressas réitérées, le temps et ^eaucOlip de'prëca^tions,
peuvent seules- vaincre l' aversion 'qu'ils fonf'^roîtré ^cAir
se noumir de la'chairda loup. Voici comnienï sçl'fait sa
Il faut dépoailler l'annmali'le vider et laver Ja'téte, à la-
quelle bn laisse la peau et des oreilles. On sépare Jés Quatre
quartiers, que' l'on fart rfitir avec le reste du cô|ps; dans urt
four bien chaud. Pendant que le tout rôtit , Oti met dans un
on plusieurs -baKplets quantité de petits morceanx de pain ;
on jette désans les quartîei's du loup, coupés en menus mor-
ceaux au sortir du four ;- On vetse sur ce mélange de grandes
«haudi^u-es d'«au bouillante, dans laquelle on a jeté, pen-
dt, Google
it» C H I
dant qu'elle boniUoit, trois ou quatre livres de aniase; le
tout est remué bien ensemble ; lor»qa'on voit qu il estbiea
trempé , onrenverse ce qui est dans lés baquds sur uoe grosse
toile faite exprès , et 'au remue encorenme fois , afin que ce
méha^e encore un peu ckaad puisse servir d« nourriture
auxcbieos.
Tout étant prêt, le premier piqueur prend les houssines de
)a main du premier valet de cbieos ; il en ^ésenle au com-
mandant de l'équipage , qiiî en donne une au maître à qui il
appartient; ou en donne aussi par ordre à tous les spectateurs
de la curée , selon la qualité de chacun. Alors on ouvre le
chenit , les pïquéius »nnent la curée , comme dans les au-
tres chasses. On tient pendante* temps, la peau et latëtedtt
loi^ devant les chiens , afin qu'ils s'accoutument à U voir.
Quand ils ont mangé la mouée , an leur ^ésenie k trente pa$
de U, le corps du loup rôti awfuel on a rejotat la tête. Le
meilleur moyen de leur en faire SMnger, est de le leur non*
trerau bout d'une fourche, et de lesammerdeLa vois et du
5Dn de la trompe ; alors on les voit se précipiter dessus et le
dévorer k l'envi l'un de l'autre.
Cettecnrée se £ait l'hîver; celle d'ét^ a quelque diS<ér«nce.
Dans cette saison, Mirés que la chair e^ rAtie et cOupée en
petits morceaux , au lieu d'embouillie avec de la graisse, on
prend^cuz pu trois seaux de lait, dans lequel on met beau—
coup de morceaux de pain bien itaenus ou de la farine d'orge ;
le tout étant mêlé , on présente aux cfatens cette monée ,
de La même façon que la précédeate. On remui^ue que les
i^ieas en iaai^i|entvol»Btiers,et elle est très-rafraîdiissante
Sour eus; on donne ensuite le corps comme on vient de le
ire.
Chasst du ioi^ tmJJUii. Premièm ntàhade, L'emcaïUe, ao^
va limUr. — Cette manière de chawer Je loup eA peut-être
la plus sàre , et certainement vne des plus e^in^ditives. Uae
troupe de chasseurs armés de fusils cbingésii balles ou à lin-
gots , forment une enceinte autour du ftuisatm où l'on a vu
Un loup se rembAcber. Un chasseur entre dans lefouissoa
avec un seul limier en laisse. JLè loup» beaucoup moins
effrayé de la voix du limier que des cria de plusieurs chiens
courans , Eiiit «oins rapidement au sortir d« lileMi; d'oik
il arrive , ou qu'un des cbaeseuns le tire à «avortée, on
que la troope a le lempsde former one seconde enceinte au-
tour dn buisson , peu éloignée , où l'animal , moins vive-
ment poursuivi , ne manque pas de se retirer, pour de Jà
écouter et savoir quel parti il doit (Kreodre; mais alors.il
rst essentiel que celui qui conduit le limier s'arrête , et le
fasse taire , jusqu'à ce qu'ayant vu les chasseurs repostés ,
dt, Google
C H I 48s
il conduise k clii«B anTembftcbement et entre de Doureaa
dans l£ buisson.
Souvent il n'est pas nécessaire, pour faire la chasse do
loup , d'en avoir on préc^emmcnt dëtoumé, 1 donner aux
chiens. Lorsqu'on connoh Ji peu prés )ea cantons du bois où
ces anîmaus ont coutume de se retirer, et qu'on a lieu de
conjecturer qu'il l'y en trouve, après avoir placé des tù'enra
du c6ti des refuites, ou décoi^Ie les chiens, on qnéte au
hasard, et dès qu'un chien rabat du loup , on l'appuie , et
on' opère comme àéUi plusieurs fois il a été dit.
Second m^haàt. îdi traînée. — Prene.z on chat écorché ,
vîdè,rdti au four et Irottè de miel; portez-le tout chaud ver«
les endroits oà vous t«rez instruit qa'il y a des loups ; vous
l'y tratnerez avec une corde jusqu'au lieu oà vous vcûidreB
les attirer ; hîentât ils sortiront , suivront le chat à la piste ,
et viendront s'offrir i vos coups.
En temps de neigs, prenez l'estomac d'un bouc, «t trai-
nez-le avec une corde depioù la retraite des loups jusqu'i un
arbre dans les envlrsus de votre domicile ; sospendeE cette
chair contre l'arbre , en sorte qoe le loup y puisse atteindre ,
et auachez-y ine antre c(»^d£ qui réponde k tme de vos fe-
nêtres, et à des sonnettes disposées de manière i vous avertir
au premier monvenïent du loup pour se rendre maître de la
proie. Au bruit des sonnette*, TOUS prenez l'anne, et vous ti-
rez i, coop sftr. Il va «ans dire que citle c^t^ation ne peut
réussir que la mtit, temps oà les loups sortent pour cher^er
leur nourriture ; il est aussi bieo désirable que , pour mieux
découvrir le ravisseur dans cette occasion, le clair de la
lune vienne an secours du chasseur.
TroisiÀmt màhaàt. La JéUntK du/util. — Si, en vous pro-
menait à la campagne , le matin , vous avez aperçu quelques
traces de loup le long d'un chemin , et qu'il paroisse être son
passage ordinaire , piquez quelques branches en forme de
Laie, à l'endroit où vous allez trâdre la machine suivante.
Ayezim bâton d'une girossenr ordinaire , et armé, au bout,
' d'un crochet, et que tout ce bâton soit plus long d'un demi-
pied que la largeur du chemin ; accrocbet4e au bas d'uue
branche tout contoe terre , et faites une coche À deux pouces
près de l'autre bout ; enfoncez à l'autre bord du chemio ua
piquet de la même grosseur que le bâton ï crochet , et long
d'un pied , auquel vous ferez aussi une petite coche, haute de
terre d'un pied et demi , et du côté de la haie on du bois le
loi^ desquels passe le loup; dans cette haie, ou dans ce bois,
vous choisirez un endroit éloigné du (^emïn de douze ou
quinze pas , et d'où on puisse voir un animal s il venoit à
passer. En ce m&me lieu vous piquerez deux fourchettes
dt, Google
tontes droites , une tianté de quatré'pie% éé demi; la seconde
distante de la première d'environ trois pieds , et approchant
dn chemin, seYa pios courte. >><' >
Posez surceS'foorchettes unearme'i et ajuster- la vers le
milieu du chcwiîn, à' 'la banfenr du itoufe 'qui' doit passer;
liez fortement «ette afme, de tnaÙiSte qu ëh faisant fcn, elle
ne paisse aucunement se!dérangër.'AttacKez; ensuite une
pierre dupoidsdediioudçuzefivre^'iuiié'corde ïégét^, qui
passera dans les fourchettes , et li son autre bout,' attachez
□n petit bâton de la grossem- du doi^t ,ilong dé quatre pouces,'
coupé aus deux'liouts en forme 'de coin à fendre le bois;
fuis tirez la corde jusqu'à ce que la pierre joigne la crosse de
arme, et que ie petit bâtoii/ touche le piquet, pàur niettre un
de ses bouts dans la cbche, et l'antre dan's la coché de la mar-
ehétle ou bâton crochu qui traverse le cbblriin, en sorte que
ce bâton ou marchette soit élevé de te^ré d'ud ponce.
Liez une coj-de à là piètre, et attachez'l'antrc bouta la
détente de l'arme; mettez' ensuite plusieurs peiîts bâtons
longs d'un pied', portant d'un bout sur les marchettés , et de
l'autre À terre ;■ couvrez le tout de feuillage , et jetez-en né-*
gligemmcnt-de c6té et d'autre du cbenjin ; bandeK l'arme , et
rotirez-¥Oiis jusqu'au lendemain, au soleil levam.
Il est extréitiément probable que, si'le loup'pjfssé, il posera
le pied sur ces petits hâtons, qiflfe^oiit tomber la marchette;
celle-ci fera décocher le bâton qèî tient la' pierre en Pair, et
la pierre, en tombant, fera débander l'armé, qui, tirant
dans le passage , frappera sur teloup. Quelquefois , au lietld*un
seul fusil ,'on en placC' quatre on cinq , tous dirigés vers le
même but ; et alors ce plége s'appelle halUrie.
Celte machine, bien exécatéc jrëtissîpa sans doute ^TRais
l'intérêt de llminanlfé m'oblige d'avertir le chdsâeùr qui l'a
tendue, que l'artne petit également jetef ftas une -personne
que ses'pas conduisent par le itUêttië chemin. -11 est d6nc ex-
trêmement importatitde ne faire iisage de <ie 'stratagème que
dans des lieur-oA l'on «st bien asSUF^qu'll ne paSserà per-
sonne : iqnant ifc pènéA; l'arma; qiii pout'Wre enlevée pai*
on- homme tn^irnit de cette méthode àv chasser au loup , et
l'approchera par I» crosse , ce danger «9* nrf en comparaison
du plremier.'' 1 ': ' ■ ■■■ ■■ ■
Çiialrième^^thùde. L'af/iU. — *Je vai* parcourir les diverses
manières mises en usdge pour' l'eiécution 'de cette sorte de
chasse au loup.
i." On prend une tlvt% du plus vîetll^oing qu'il sott possible
de trouver; on le fait fondre avec «ne demi-livre de galba'
niim; on y ajoute une livre de hannetons piles,- et oiifaît
cuire le loul à petitfeu, pendant quatre-wicinqUeares.'Cette
C H I 4,,
mixtion se passe chaude , dan» an gros lînge neuf, dont on
exprime tout ce que l'on peut en obtenir, et qni est déposé
dans un pot de terre neuf, où il est gardé , car pîtis il est vieux
et meilleur il sera. On en frotte la semelle de ses souliers , et
on se promène lentement dans les endroits du bois ou des
faoissoDs où l'on croit qae les loups passent ordinairement;
puis on vient k l'affât à bon vent , c'est— â-dire de manière
que le loup arrive au chasseur avec le vent, afin qa'ïl ne puisse
en avoir aucun sentiment; et alors il ne faut pas perdre pa-
tience , et attendre l'animal au moins jusqu'à minuit.
a," Quelques chasseurs attirent le loup à l'afRit en contre-
faisant son hurlement dans un sabot, ce qui , dit-on, ne peut
manquer de Taltirer , surtout quand les louves sont en cha-
leur, et, k cette époque , il a cootunie d'approcher assez près
de l'arbre de l'affât, pour qu'on puisse le tirer aisément.
S.'Dans lesDuils de mai et de juin, si on rencontre leslou-
Teteaux encore à la mamelle , on fait une tratnée avec t'nn
d'yeux, et on y attend la mère, qui ne tardera pas k se pré-
senter.
i." L'occasion la plus favorable pour Taflfit , c'est lorsque
lesloups ayant fait quelque abat de cheval ou de vache, et ne
SHDuvant s'être rassasiés , emportent le reste : ils ont coutume
e sortir du liteau la jiuit suivante, pour venir continuer à
dévorer la proie. •
A. cet effet, il faut , une heure avant le coucher du soleil ,
faire traîner la béte morte par un homme à cheval , si cela
est possible , le nez dans le vent , le long de quelque chemin
peô fréquenté , ou à travers le bois , toujours par les endroits
les plus clairs , dont le loup se défie beaucoup moins que des
lieux couverts , et cela dans une étendue de mille ou douze
cents pas , pour donner au loup le temps de s'assurer ; car
on est sur que d'abord il ne suivra la voie qu'avec crainte et
beaucoup d'hésitation.
Au bout de ces mille ou douze cents pas , le chasseur se
détourne du côté qui parott le plus à propos ; après avoir
marché deux ou trois cents pas , il s'arHIte , le vent au d^ ,
et laisse )a bâté placée dans un endroit découvert; en s<^le
que le tireur , caché dans un arbre , nné haie , on Un trou
pratiqué exprès , ne puisse être éventé par le loup que la
traînée doit attirer.
S'il fait clair de lune , le tireur doit s'établir dans l'obsca-
rilé , et de manière que ses'rayons ne donnent pas sur lui , et
ne fassent pas paroître son ombre ; car il passe (>our cons-
tant, en véner)e , que l'ombre d'un homme produit sur )es
botes le même effet que le corps , et sur-le-champ les déter-
mine à la fiiile , ce qui , ajouie-t-un , a aussi bien lien pour
le soleil que pour ta lane. L»sedl eu oh cet inconr^nient qe
soît point i craindre , c'est lorsqn'oa a la lune oa le boIcU
«n face , parce qa'aUri' l'ombre se tronre couverte par le
conis.
Observez qn'ici « comne dans l'artide préeMeBt, il fànf
être ferme i soa poste jo«pi'a{H<ès «unuit ; caries lot^,iD»T
qu'à cette heure , coiventtoa)OHfs après une nouvelle prme,
assurés qu'ils sont de retrouver celle dont ils ont déjà ge&ttf
et dont Us ont fait l'abat, «nrlont dans ks uhsm» où ks-
tronpeanz étant dehors, ils ont pins d'oocMÛms de £aire cap-
1ar4 1 et ne sont guère afftiméi. On canvient ansù que ces
sortes de traînées sont iobûnent pins sAres et fins attirantes
qne celles qnî se ^atiqnent avec des bfltca mortes de mala-
die , et qne les loups ont coubime de rencontrer on d'é-
(Aasaeâithtqt en battue. — Qnelqaie iagéateoses on qoelqoe
amnsantes que soient la phfiart des manières de chaaser le
loop , dont il a été question iusqa'i ce «ornent , on est ce-
pendant forcé d'avouer que les nues ne sont pas sans dai%er,
et que d'antres ne produisent pas paode ntSité. La mort de
trois ou qnatre loups détroits , après nne chasae vive' et pro-
longée quelquefois jusqu'à laauit, ne pent rassurer «■ can-
ton , ai calmer les justes inqniétiidcs du cnltivatew , dont
toute la fortune est dans ses tronpeaux. Il est inutile anssi de
dissimuler que la plupart des causeurs de loups peoMut
beaucoup plus k leur plaisir qu'aux services qu'us peuvent
rendre en détruisant ces animavx.
La baUue est infirment smérieute k toutes les méthodes
de chasser le ioup-, une seule bien dirigée et bi^ exécutée
détruiroit plus de ces redoutablefl animaux , que le fastueux
équipage de chasse de plnsienrs princes de f'Ënrope n'en
abat durant plosieavs années ; malbeureusemeitt ee mojen
excellent est , pourl'ordinaire , mal employa, parla manière
dent on s'y prend , du moins parmi nous. Nous verrons dans
un moment si, i cela , il n'y auroit pac un remède ansn
simple qu'efficace. Voyons d'abord l'uMge oindinaire.
T)n assemble wa grand nombre de sens de la caiapa^e,
les uns armés de forts bâtons , fourches ^ antrea p^areils
instrumens , les antres de fusife , et accompagnés de leurs
mâtins. Quelques-uns d''entre eux , n'ayant qne des kAloos,
entrent dans le bois avec les chiens ^ marchent sttr une même
ligne , À quelque distance l'un de l'antre , et faisant Jc plus
de bniit qu'il est possible ; pendant ce temps, ceux qui ont
des armes à fea vont se placer , À bon vent , le loi^ des che-
mins qai bordent l'enceinte battiie.
Quand l'assemblée est nombreuse et le bois de médiocre
C H t 4,3
étendue, nne partie (les paysans non arm^s se distrlbne ton*
aatooT, aune douzaine de pas de distaoce , çoar renvoyer
le loup, i force de cris et de huées , sTI se présente pour
sortir , et le forcer d'aller du cAté des tireuA ; c'est ce qu'on
appelle baUue ou Inique.
Il est Men érident mie si tout s'exëcatoil avec autant d'or-*
dre «pie de courage , il ne seroit pas possible à un seul loup
du bois de ce canton de s'échapper ; mais , en premier lieu ,
on ne peut disconrenir que plus l'assemblée est nombreuse ,
plus la chasse doit rapporter d'utilité ; mais aussi il arrive
prescpie toujours que plus il y a de monde « moins il y a de
silence avant d'être posté. Les cris se multipliante cette épo-
que , le loup qui les entend fuit snr-le-cbamp , et d'autant
t>lns loin qu'il a entendu plus de tapage. D'ailleurs , gardât-on
e silence avant la chasse , çu a beau se poster avantageuse-
ment, on n'est pas toujours Aifbamment attentif; l'animal
. rusé se dérobe , «ans bruit , à tontes les embuscades , et it
est rare de tuer trois ou quatre loups dans une battue , qui ,
bien faite, les alrattrott par doozaiiies si , dans le lieu, Tes-
pèce étoii abondante.
CommuRément donc , les battues les plnarégtiiières exécu-
tées par des gens de la campagne , timides , ilon aguerris ,
mal armés , et n'ayant pas l'usage du fusil , n'aboutissent ,
comme l'expérience l'a cent fois démontré , un qu'à de mal-
heureux accidens entre tes chasseurs , qui qaelquelois tirent les
ans sur les autres, on à opérer seulement le déplacement des
loups d'un canton dans un autre.
Je pense qu'une battue bien combinée , sagement conduite
Ear des veneurs expérimentés , mais exécutée au son du tam-
our par des troupes de ligne , commandées et contenues
par leurs chefs , assujetties à une discipline rigoureuse , tant
pour les cris que pour la marche , réussrroit , en un seul j(»nr
d'été , de manière à purger une forêt de tous les loups, grands
et petits , jeunes et vieux.
t>e là , il est incontestable qu'eu appliquant , on sncces-
sirement, ou simultanément ce moyen, sur différens points
de la France , surtout ceux qui, par leur situation, con-
viennent mieux au rendiftchement de ces testes animaux j
feientAt notre pays verroit diminuer le nombre des loups.
Chasse du loup par les piégea. — La: multiplication des divers
moyens connus sous ce nom , peat in&iiment centribner i
détruire les loups. L'un des meUleun est celai qu'on appelle
traquenard.
i." te tnupieuard. — /i.yaat àe le tendre , on commencepâr
traîner quelque animal iport dans une plaine que les loups
ont contume de fréquenter, et on le Uts»« dam on guérel ;
dt, Google
4g4 C H I
on p3sse-le râteau sur U terre des environs, ponr juger rn!eiu(
la voie du loup , et en même temps le familiariser avec la
terre égalée qui doit couvrir le piège. Durant quelques nuits,
le loup , après afoîr rôdé , inquiet et défiant y autour de l'ap'
pât sans oser en approcher, s'enhardît à la lin, et on le laisse
dévorer en paiï plusieurs fois desuite. Alors on tend plu-
sieifrs pièges autour, avec l'attention de les couvrir de trois
pouces de terre., pour en dérober la coonoissance au plus
défiant de tous les animaux. Cependant le remuement de la
terre et l'odeur de l'homme qui demeure quelque temps , ré-
réjUçnt d'abord toute son inquiétude , et il ne faut pas espé-
rer qu'il. approche même de plusieurs nuils; mai^ enfin l'ha-
bitude le calme peu à peu, et le fait donner dans les pièges
qv'on lui a tendus.
On parlé, d'un appât d'un autre genre ,. et qu'on assure atti-
rer biei^ plus. puissamment les loups. Il faut tâcher de se pro- -
curer la niatricc. d'une louve en pleine chaleur; on la fait
sécher au feu et garder dans un lieu bien sec. On place , dans
plusieurs endroits du bois ou de la plaine, une pierre, autour
de laquelle on répand du sable ; on frotte la semelle de. ses
souliers de c«tte matrice, ^t surtout. les différentes pierres
qu'on a placées ; l'odçur s'y conserve plusieurs jours , les loups
des deoï sexes l'éveotent de très-lom, elle les attire et les
occupe fortémç^t. Lorsqu'ils se sont accoutumés à v^nir grat-
ter à. quelqu'une de ces pierres,, on y tend le plége, etrare-
j^^nt, dijt-on, sans succès, quand il est bien établi et bien
couvert, ' . ,
L' ancienne Encjrlopéâie fait, k ce propos, sur la défiance
naturelle du loup ,' une observation bleu vue et très-biea
espclmée^ qu'il convient de mettre ici sous les yeux du. Lec-
teur- ." -y_
"<! Ouelqiie défiant que soitlelouj», on le prend avec assez
« de facilité partout où les pièges ne lui sont point connus ;
« mais lorsqu'il est instruit par l'expérience , il met en défaut
« tout l'art des louvetîers : cet animal, naturellement gros-
«. sîer parce qu'il est fort , acquiert alors un degré supérieur
«, d'intelligence , et il apprend à se servir de tous les avan-
« ,lagps que lui donne la finesse de ses sens. U devient néces-
nsaîre de connoîtrè les riises de l'animal, et. de varier à
•'.l'inliui celles qu'on leur oppose. »
, .Si quelque chose peut donner une juste idée de la finesse
4e .l'odorat du loup , c'est de songer que cet animal évente
d'assez loin l'odeur d'une corde quelconque de chanvre ^
vieille ou neuve ; et qu'alors -, quelque pressé qu'il puisse être
de la faim , il n'approchera jamais d'un piège où les çordea
anrànt été employées, à moins qu'on ne se serve de la pré-
dt,Cooglc
C .H I 4gS
cautloD'suivdDie. 'Pftip^ '.dans la bergerie'âe la Sente de
nioutoD la plus fratche , détAyez-la dans un vase pkiu,d'eaii\
trempez-y ^a corde vingt-quUre heures , ne la faites ^oint
-sécher au soleil,, mais sur. des perches, au vent et à l'air ,
quand elles ne serveat point. Oo' frotte encore la corde de
fiente de loup frakhe,,.ce qui. en ôte le sentiment à l'animal
comme celle du mouton. .
a." Jfafçsie. — Dans-lcB pays couverts de grandes forêts et
où lesloups abondent , on se sert d'une fusse avec une trappe,
qui, ^tantchavgé«ànnde ses bouts, renvcrse.sa charge dans
la fosse , et se referme d'elle-même. U »e faut pratiqu]er cette
fosse que dans les chemins écartés , où les loups passent assel
ordinairement^ et apr^avgir prislaprécaution d'examiner
si vous ne remarquerez pas. auK environs qtwl^ueà traces de
loups. Ayant rf^conuu ce passage , voïçî comme on travaille. ■
Creusez au bord du chpmin écarté une.fosse de doui» pieds
de iQOgi^ur , et large d'environ siK à hiiit, .sur neuf de pro-
fondeur; elle doit être f^ite un peu en s 'élargissant vecs-]e
fond) ^£n que l'animal qui s'y précipite ne puisse grimper
ni rémontçr ; placez sur la fosse un châssis de: bois , dont le»
extrémités, la débordent, et faites-le entrer à fleur de terre ;:
il y aura des entailles dans la pièce du bout ; au milieu de
chaque pièce des côtés. , une' coche , pour y faire tourner les
pivota de latrappe; elle sera faite d'ais comme une porte ,'
garnie de deux barres aux deux bo«ts et au milieu ; les deu)!
Eivots s'attachent au milieu, et ou laisse, avancer au bout de
L trappe des morceaux des mêmes aïs , de grandeur coiive-:
nable pour remplir les deux entailles qui sont au châssis , dé
peur qac la trappe ne baisse de ce cdté : il est nécessaire!
qv'il s'eu faille de trpis ou quatre do^ts que^ l'autre bout a6-
touche au bord du châssis , pour quena trappe puisse baisser
facilement de ce côté.
.Knsuite on attache une corde de six pieds de long^ d'ua-
bout, au côté du châssis , et de l'autre au côté de la trappe,^
afin, que la charge étant sur le celé qui balance , as. fa&se pas
toql>-/i-fait tourner 1? trappe , qui ne se refemieroit pas , si
la corde qui la relient penchée en biais et non à plomb , ne
' l'y obligeoit par le sa^t qu'elle lui fait faire. Le côté qui se .
ferme doit peser uu peu plus que l'autre, mais pas trop,- afin
que .l'animal ptisse verser .la machine^ Le tout est négligem-.
mept couvert de feuillage et de branches sèches , pour q«c
les ais de la trappe ne piussenl être aperçus ; on a également
soin d*:T^p'">dre des branches, sèches autour de la fosse ,
dans le rayon de deux ou trois toises , de peur que le loup ,
en passant, n'entre en défiance k la vue des feuilles et des
branches sur la trappe , et non ailli-urs.
dt, Google
ig6 c n I
Tons les matini , arm^s â'oae fonrehe de fer on* in quel—
qne autre instrament , on ira vbîter te pt^e ; il seroii àtt
reste très à propos de faire psblier, dans le voisinage, de ne
point approcher de l'endroit où il est tendu.
Pour s' assurer davantage et plus pramptement du snccès ,
on se sert de l'appit d'un mooton on d'une oie , parce que *
étant seuls , le mouton bêlera toute la nuit el tout le jour ,
et que Vme ne cessera de crier de toutes ses forces; de ma-
nière que les leupB, avertis contiouelleinent par les clameurs
de ces animaux , et accourant pour en faire leur proie , en
approchant, au mosMnt de les saisir , tombent dans la
trappe.
On attache le moabm, des quatre ^eds^ sur le milien
d'un cdté de la trappe, et oa charge l'antre k pr<^ortioa.
Quand le loup reut se jeter dessus , il verse arec la trappe ,
et le mouton demeure toujours à sa place.
Quant k l'oie , on cherche an arbre tout près de la fosse ,
ou un brin de taillis assez fort ; il faut qu'il y ait nne-bran-
che qui penche à la hantenr d'environ six pieo). L'aie se pose
nir cette branche , vers le milieu d'un bout de la tra|>pe; on
l'y attache par deux pieds , pour qu'elle ne puisse m se dé-
faire ni verser.
Quelques personnes, pour faire passer les loups par le
chemin de la trappe, se servent dn moyen suivant. On traîne
à la queue d'un cheval ont charogne tout le long des grands
et petits chemins , la repassant toujours sur la trappe. Après
l'avoir ainsi promenée, on la suspend à un arbre près de la
fosse, en sorte que le loup n'y puisse toucher sans être c^ligé
démarcher sur ta machine, en cherchant la proie qu'il vient
d'éventer. Le même animal mort peut être trrfné plusteors
joors de la même manière. Le loup qui , en trottant, sent la
terre infectée de cette chair, suit le chemin le nez bas, jus-
qu'à ce qu'il trouve ce qu'il chercbe, et qu'il soit tombé dans
la fosse.
4.° La ckieru. — Prenez un chien mort ; faites sur son
corps, avec un couteaa, une vingtaine de trous profonds, dans
chacun desqueb vous ferez entrer, le plus avant que possible ,
un quart ou une demi-once de noii vomiqne fratcbement
rip^ ; bouchez tes ouvertures avec quelques graisses , ou
mieux, rapprochez par une couture les bords des plaies, afin
qne la noix vomique ne puisse pas s'échapper. Liez l'mîmal
par les quatre pattes avec un osier ; enterrez^le dans un fu-
mier qui soit en fermentation. En hiver, on l'y laisse trois
jours et trois nuits , suivant le degré de cbalenr du fàmier,
et en été , durant vingt-quatre heures ; dans cette opération ,
«n a pour but de bâter le moment de la putréfaction , et sUr-
dt, Google
CHI ig,
tout 4e dtftf uire tonte l'odeur qde l'attonchemenl de lliomme
a pu lui eomiii'intqiicr. Snsaite , ayant attaché nne corde à
l'osier qui lie les ittembres de ranimai, traloiez-le, par'de
longs circuits, josqu à l'cndrôit où les loup» pissent Je plus
souvent', on l'y suspend, à une branche d'arbre, assez niant
pour que le loup soit obligé de mordre le c&ien par le râble.
La Toracité du loup ne lui donnant pas le remps de mâcher
le morceau qn'ïl déchire , il est avalé silr-le-champ, et le poi-
son dont il est imprégné ne larde pas à faire son effet : os e>t
bieUsûr dé le trourermorl, le lendemain, sans arOir pu ga~
gner sa retraite.
Quoique toUt 3Utr& animal puisse égalemest sertir à ce
piège, on préfère le chien: non que cet animal ait Une rcrtu
particulière pour attirer le loup; maison observe que' le cbiea
ne mangeant pas son semblable , on n'a pas à craindre qae
ceux du voisinaee , venant à dévorer l'appât d'une brcbii on
d'une chèvre , s empoisonnent sur-le-champ.
Quoique ce procédé puisse être mis en usage dans tontes
les saisons et dans tous les momeris où le voisinage des loops
inrommode, il est certain que la meilleure saison pour s'eo
servir est l'hiver, et par nne forte gelée , parce qu'alors les
animaux domestiques étant renfermés, et les sauvages tapis
dans les tnrèts d'où ils sortent rarement, te loup, qui trouve
peU d'occasions d'assouvir ses appétits , est devenu moins
défiant par le Besoin, et se jette avidement sur tout ce qn'il
trouve.
5." Leshcs ebidûns. — On pretid aussi des loups avec des
lacs coulans, sans qu'Us puissent couper la corde qa'on attache
iunegt'ossb branche, afin que le lonp puisse la traîner, on
bien à un petit arbre qui ploie aisément , et que l'animal ne
puisse arracher Sans s'étrangler.
6.* La aîgiàHes. -^ On peut st défaire des loups arec des
aifuiltes. On prend des aignilles pointues ans deux bouts, et
«iran met en croix , attachées Tune sur l'autre par nn crin de
Ëheval, que l'on passe d'un cftté et de l'antre , afin de fixer
cette croit; puis en les forçant an peu, on les replie presque
ensemble pour les enfoncer dans un morceau de viande. Le
loup qui mange goulûment et mâche fort peu , avale les ai-
^illes et la viande; quand elle est «ligérée , les aigailles rc
tirenatit leur première situation et revenant en croix, piquent
es intestins du loup et le font bientôt mourir.
•}.' Les hameçons. — Liez de forts hameçons avec une corde
de la grosseut* du petit doigt, garnissez-les de chair, sos-
pendez-'Ies k ufl arbre dans un endroit qne les loops parcon-
i^m , de mznière qu'ils puissent atteindre i l'appât et l'en.'
gloutir;sil'hameijjonc3tsblide, faisais le loapne pomra s'en
VI. 3u
c,qi,it!dt, Google
498 c H ;c
débarrasser: en leadant ce pîége dans plusieurs quartiers. Ja
bois, oa.peut attraper plusieurs de ces animaux dans Le même
temps. L'hiver, la neiee et la forte gelée sont les circons-
tances les plus favorables pour cette opération , parce qu'a-
lors ie loup plus affamé mordra plus facilement à l'hameçon.
8." Le piège de fer. >— Pour bien comprendre l'instrument
dont on se sert dans cette espèce de piège , il est nécessaire
de le décomposer et d'en décrire séparément les différentes
IL faut d'abord faire falmqacr deux pièces de fer, d'un
pouc« de laideur , trois lignes d'épaisseur , deux pouces et
demi de longueur. A chaque bout il y aura mie double char -
nïére , percée pour recevoir une coevIUe de même métal.
Ces deux pièces s'appliquent l'une sur l'autre en croix , arrê-
tées par une cheville de fer longue d'un ponce, rivée et garnie
d'une boucle.
Indépendamment des deux pièces de fer précédentes, il en
faut encore deux autres , longues de six pouces , et épaisses de
deux lignes, recourbées en dessous , ayant à chaque bout une
ouverture eit mortaise longue d'un pouce, et large de quatre
lignes. Ces deux pièces sont placées en croix l'une sur l'autre ,
et arrêtées par uue cheville de fer, rivée et introduite dans les
trous pratiqués à cet effet dans les deux pièces. Cette cheville,
longue de quatre à cinq pouces , dessinée en fer de pique ,
plate et pointue à un bout, en entrant dans xax niorcean de
cbair, n'en peut être retirée qu'avec force; on en ajuste le
bout d'en bas , c'est-à-dire , celui qui n'a pas de pointe ,
dans les trous des deux pièces dont il est ici question, potir
les tenir fermes et posées en croix , comme il a été dit.
Faites ensuite préparer quatre branches de fer, dentelées
au milieu et d'un côté seulement, longues chacune de dix-
huit pouces, épaisses de deux ou trois lignes en carré, excepta
vers la dernière dent d'un des bouts , oh elle doit avoir cinq k
six lignes de Largeur, non en carré, mais précisément du coté
dentelé. Ce bout est rond, avec une charnière au milieu ;
l'autre bout façonné en fourche , et recourbé en crochets
de deux pouces de longueur.
Toutes cespiëces ainsi préparées dans letnrs justes dîmei^
sions , se rassemblent en crois, en observant de mettre éga-
lement en croix les deux bandes. Le bout de la cheville dont il
a élé question dès le commencement de cet article, posé dans
le trou des deux premières pièces de fer, servira à bien fixer et
à rendre immobiles ces deux bandes : ensuite on fait entrer
par force le bout non pointu de la piqué dans le trou percé
au milieu des deux secondes pièces de fer ; alors le bont d'une
des bandes dentelée» r qui n'est point revourbé en croahet.
i:, Google
CHI «5^
«e passe dads une des mortaises des deax secondes pièces de
fer, pour les faire entrer dans les charnières des deux pre-
iqières pièces, de façon que la branche ne puisse se mouvoir
librement : en faisant la même chose aux trois autres bouts,
et en observant que les pointes des crampons soient en haut,
la Riachîoe se trouvera complètement montée.
Manière de ie seraîr de r,e piège. — Instruit de l 'existence d'une
chart^e en quelque endroit, ou s'y rend avant le coucher
du soleil , avec la machine garnie d'une corde grosse comme
le petit doigt, ainsi qu'il a été dit, longue de deui pieds ; oa
a aussi un fort piquet ou cheville de fer , et un maillet pour
l'enfoncer en terre.
Après avoir attentivement examiné de quel côté le loup
peut venir , choisissez , en tirant de ce côté , à cinquante ou
soixante pas de la chair, au m'dieu d'un chemin ou d'une place
nette , ua endroit où vous creoserez nn troo en rond , de la^
largeur du piège , de manière qu'au centre , profond d'uit
demi-pied , il aille en diminuant vers les bords. A ce milieu ,
enfoncez , tout contre terre ,. votre piquet ou cheville , ayant
une tète ou crochet , pour attacher la corde liée k la boucle
do piège , qui sera pctsé ouvert dans I9 fosse, en sorte que la
boucle tienne ferme avec la corde et la tête du piquet.
Coupes alors un morceau de la chair, de Ia*grosseur d'une
boule de quilles, et choisi dans un endroit sans os; posez-le
suria pique , en le faisant entrer le plus que possible. Frottez
la machine , la corde et le piquet de cette t^air, dont un mor-
ceau attaché au bout d'un bâton ou d'une corde, sera tratné
fort loin aux environs du pié^e , ensuite ramené tout auprès,
et enfin replacé sur la masse de la béte morte; là vous ficherez
un bâton droit, avec un morceau de papier blanc au bout,
afin que le loup, épouvanté de ce signal agité par le venl,
n'approche pas de la charogne.
Cependant, après bien des défiances et des détours, pressé
par la faim , et rencontrant le morceau du piège , il voudra se
Mter de l'emporter loin d'un endroit qui lui aura paru sus-
pect ; mais, tout à coup saisi par les quatre crochets , Q lui
sera d'autant plus impossible d'échapper, que plus il tirera,
mieux il se sentira accroché , ne pouvant d'ailleurs repousser
le piège ou l'ouvrir, puisque les dents empêchent lès crochets
de s'écarter.
Pour mieux réussir, on peut tendre trois ou quatre de ces
pièges autour de la même chair, avec la précaution cependant
d'empêcher, pendant le }our, les chiens et les oiseaux car-
nassiers d'y toucher: il n'y a rien de pareil à craindre la nuit;
les oiseaux dorment , et les chiens ont trop peur du loup. Ces
piégea , ainsi amorcé*, peuvent rester va place huit k dix
i:, Google
5oo CH !
jours, et laot que tes restes de la charogne subsisteront dans
le voisinage.
Le Icmp , dans cette occasion comme dans qnelqnes-iinea
des précédentes , étanl pris vivant, 11 fant , pour le mieux ,
Inî passer dans té caa nn nnead coulant poar le retirer du
piège , ensuite te faire combattre , (oiii de Ut , et étranger par
des cbiens ) car, si on a la matadrcsse de répandre le sang du
lonp SDT la place, on pentttre bien assuré que, de long--
lemps, aucno snt^c n'approchera, qnelqne affamé qu'on Te
suppose , et quelque friand que puisse être l'appât.
g.". i> haaise-piéd. — A l'endroit destiné il tendre le piège ,
on fait porter deux pieux de bols à crochets, longs, de quatre
à cinq pieds , pointus par un bout ; on prépare ensuite deux
liâtobs de la grosseur du poUce , droits , bien unis , et de lon-
gueur convenable pour servir de traverse aux deux pieux; et '
»s petit morceau de bois plat coché au milieu , pour être
attaché à on endroit de la corde liée au haut du baliveau qui
fait jouer le ressort , et qai sert de détente ; enfin , quatre ou
cinq bâtons , gros comme le pouce , longs de cinq à six pieds,
suivant qu'on te juge & propos pour servir de marcbette ; ils
seront égaux en dimensions et pointus par un bout.
Manière de lendir le pù^. — Pour tendre cette espèce de
' piège , on cboï^t un endroit par oà les loups ont habitude de.
fiasser, et aux environs, un jeune baliveauassez fort pour en-
ever le loup lorsqu'il est pris; onl'ébranche jusqu'au sommet,
où I on noue une «orde de la grosseur d'une plume à écrire ,
de longnear convenable , pour y attacher le putît morceau de
bois plat qui sert de détente ; on passe ensuite le petit bout
de la corde dans nn canon de fer , pour crue l'animal , pris
Kar ta patte , ne paisse la couper avec les desis ; du reste de
1 corde on pratique un nœud coulant de grandeur suffisante.
Si l'endroit choisi n'offroit pas de baliveau commode pont
ajuster le piège , on emploiera une bascule arrangée sur une
espèce de poteau , comme celles dont on se sert pour tirer
l'eau des puits, an bout de laquelle on attachera , sur le der-
rière, une grosse pierre retenue par une bonne corde pour
faire agir le ressort , ainsi que le fait le baliveau.
I La corde étant fortement liée. au bout du baliveau , on v
attache le petit morceau de bois plat, coché, destiné à servir
de détente ; on passe la cm-de dans le petit canon, et on fait ,
avec te reste, comme on l'a dit, le nceud coulant
Tout étant sous ta main, on enfonce fortement en terre
les pieux à crochets , à une distance et k une hauteur égales ,
de manière qu'ils puissent arrêter et fixer la roidcur du bali-
veau qu'on ploie vers eux , ou soutenir le poids de la bascule
qui fait ressort On pose ensuite une des traverses sur les cro-
i:, Google
c H r 5„,
chets des pieux, l'autre plus bas , et qu'une persosBe tient
contre les pieux , pendant qu'une autre ûre A elle U corde
attachée au sommet du balivean, le iâit courber en anc , et
le tieat en état ; os paise ia corde où est k lacs coulant par-
dessus les denztrarerset, et on fait entrer droit 4e petit mor-
ceau de boîspl^ qui est Btucbé à la corde el qoâ sert de d^
tente, entre et contre les deox traverses , ce qni tiendra le
piège tendu et en état de jouer. ~ x
. ^ On pose essoite s«r le bord de la travierse du bits , quatre
os cinq petits bâtons serrant de marchette , un peu enfoncés
en terre par les bouts pointus, presque à plat, pour qu'ils ne
reculent pas, et à distance égaie ; ou les courre t^rement
de menus branchages, de mousse , de femlies on de l^ers ga-
zons^ pour imiter les st^eïâcies voi^aes, et œ point efU-
roucher le 1m^ ; t^Aa, le plus adrailenent que possible, on
pose et 001 étaid dessus le tacs coulant ; d'autres'le suspendent
en l'air, mais la première méthode paroît préférable.
Le loup arrivant , marcbe et appuie sur tes bitons qm ser-
vent de marchette et qui reposent aur le bâtan de traverse
d'en bas; il laliiittoaiber, et dès-lors nécessairenient relever
le baliveau où tient la cordé du Iwx cotilantquîsaiùtet en-
Itïve l'anjoui par le pied. Si on eM obligé de tendre le , piège
dans 1^ passage assez ouvert pour que Te loup p«isse passer
à «âté du lacs coulant, et sans le tondier, on fiche en terre
des branches dea deux cités du «^enûu , ^om- le retenir et
obliger l'animal de venir un* le piège.
io.° JLa ehaïaèrt. ^ Arec des pienx de datne i quisM pon-
ces de circonférence, on forme une enceinte , en Us e^bs-
çant fortement en terre à denz ou trois ponces de disl«Dt« l«s
uns des antres. On les fixe entre em par de grandes perches
attachées en travers. On laisse k cette «accinte -nn cspaoe
vide , aoquet on adapte une perte solide et en état de se fer-
mer d'elle-mêise , en se mourant en t*«te liberté sur ses
gonds ; elle dameure entr'ourerte on mof en d'un bAtsmtet ,
au milieu duquel rcBoad nne corde ^m *e («iMl dans un wn-
neau attaché à l'un des piesn qui formant le fond 4e la dham-
bre; la ^oie qui sert d'appÂi tient ll'exlréHÛtédeecttçeQride.
Lorsque le loup est entré dans lachao^Fe, ^s'ompreesede
sainrla proie, de tirer viventeot la cordequi lafelient, d'em-
porter k bâtonnet, n taàkaa duquel la oorde oorrespond,
conaéquemment de fermer la porte qui, ne s'ourrant plas, en-
ferme VaMmal , sans lui laisser aacun espoir , on du noms ,
aucun moyen d'échapper.
Pour que cette porte se ferme avec plos de rîtuse et plus
sârement , on a contome de la cbar^ derrière d'une grosse
p4erni. U£utt suctoai Ëùte les |hcpx d'ime'luiuiieariafiuiUe,
i-, Google
So. C H I
«fin gne le captif ne puisse , en santant de toute sa force, le*
ft-ancnir et se sauver.
11." Iji galme. — On pratique une fosse de neufà^x pieds
CD carré et d'autant de profondeur, et plus large dans le fond
et les cAtés qu'en haut, pour que l'animal pris ne puisse grim-
Ser et s'enfuir. On prépare un carré de quatre pièces de bois,
e la dimensioB de ruavertuFe de la fosse ; peut-^tre seroit-H
à propos de le poser d'abord en place sur terre, à l'endroit
où l'oii veut faire la fosse , la creuser en dedans , et enfoncer
les pièces de bois au niveau du terrain , de manière que les
deux pièces de côté débordent l'entrée de la fosse de deux
pieds , tant par le haut que par le bas ; que les deux traverses
entaillées pour être enchâssées dans celles des côtés, soient
S lus épaisses de moitié que celles-des côtés , et qu'elles excè-
eat de quatre pouces, au moins, des deux bouts, et parois—
sent plus élevées, de moitié , par l'épaisseur du bois , que les
côtés.
On fait ensuite le couvercle de ce carré de planches min-
ces , et qui en remplissent l'ouverlare ; il doit être partagé en
deux parties égales , en sorte qu'il s'ouvre par le milieu et
en dedans de la fosse ; pour cela , on pratique de chaque côté
deux tourillons gros comme le doigt , l'un en haut , l'autre en
bas de chaque pièce du couvercle , et posés dans deux mor-
tùses pratiquées sur les traverses , prodie la pièce des côtés.
Quelques personnes , pour former le couvercle , se servent
de deux claies accommodées juste, au lieu de planches, en
y pratiquant également des tourillons de chaque côté , et gar-
nissant les vides d'herbes, de fougère, de genêt ou de bruyère,
. pour imiter lé terrain du voisinage.
Il est essentiel, pour le succèsdu piège, que le couvercle se
referme de lui-même; à cet effet, on attache, à chacun de ses
côtés , un contre-poids , et à chaque contre-poids une petite
ficelle nouée au piquet , pour que le couvercle se referme ,
de manière , néanmoins , que la &eelle le retenant, il n'ouvre
trop, et ne puisse plus se refermer de lui-même.
Alors on place en terre , autour et près du carré , une suite
de piquets gros comuie le poipiet , k un pouce J'un de l'anlre,
ayant, hors de terre, trois pièds et demi de haut; on chasse
en terre un pareil rang de piquets , à deux pieds de distance
des premiers; tous ces piquets sont établis de manière que,
se joignant par le haut , ils imitent Je toit d'une maison ; à
cette jonction , on attache une perche liée fortement avec des
barres , comme au fatte d'une charpente , ce qui forme une
espèce de galerie tout autour de la fosse , et dans laquelle on
met un chien , qui , accoutumé à être libre , et ne pouvant que
parcourir la galerie , se dépite et hurle toute la nuit : on peut
dt, Google
^gatemenl y mettre un mouton, dont le bêlement continuel
fait le même effet
A ces cris , le loop arrive i examine , tourne rapidement
Butour de la galerie, pour s'efforcer d'atteindre l'animât,
captif, qu'il ne peut joindre ; enfin , ennuyé de tant de fati-
gues inutiles , et ne pouvant point entrer par-deliors , il saule
par-dessus la galerie , dans 1 espoir de surprendre la proie, et
il tombe dans la fosse : de cette manière , il est possible de
prendre plusieurs lonps durant la même nuit ; la hauteur des
piquets empécbe les hommes et les animaux domestiques
égarés de tomber dans le piège.
Il va sans dire que i pour le tendre solidement , il faut
choisir un terrain non sablonneux , qai se soutienne , et
ne s'éboule pas lorsqu'on le crense ; qu'il soit près du bois
et sur la route des loups, lorsqu'ils en sortent ou qu'ils y
rentrent.'
13° La double enceinU. — Nous terminons le tableau de toutes
les méthodes usitées pour prendre ou détruire les loups , par
celle de la double enceinte , piège aussi simple qu'ingénieux,
bien sûr, de très-peu de dépense , ne présentant aucun dan—
ger ni pour les hommes ni pour les besliaui , et qui , une fois
établi, peut subsister fort long-temps, et devenir fatal à plu-
sieurs loups à la fois. L'abbé Kozier dit que les babitans
de la Camargue, en Provence , passent pour en être les in-
venteurs ; je sais qu'il est souvent mis en usage dans plu^
sieurs cantons de la Suisse ; et je puis assurer que l'ayant
vu employer dans quelques parties de la Lorraine , je me
suis assuré ^k ses succès , au point qu'il me semble infini-
ment préférable à tout ce qu'on a pratiqué jusqu'à présent
pour prendre le loup- Je .vais , en conséquence , repro-
duire ici la description détaillée que j'en ai donnée dans le
n." m de la Bibliothèque physico-éamomi^ue.
On choisit on endroit convenable , soît dans un bois , soit
dans un pâtis voisin, soit enfin en rase campagne. On
fixe en terre un piquet auquel est attaché un cordeau qni de-
vient mobile en tons sens , au moyen d'un nceud à anneau
fait À l'une de ses extrémités, et l'on adapte à l'autre bout un
morceau de bois , une espèce de plantoir de jardinier , avec
lequel on décrit , comme avec un compas , une première'
circonférence de deux ou trois toises de diamètre. A quatorze
ou quinze pouces de ce premier cercle , on en trace , de la
même manière , un second. -
Sur le cercle intérieur, on fiche verdcalement en terre des
piquets de trois ou quatre pouces, de la grosseur d'au moins
quatre pieds de tant au-dessus de la surface du sol , et placés
.,,1-, Google
Sci ' C H ï
tout an plus à quatre ponces Ttui de l'autre : afin de leur
donner plus de solidité, ouentrelace des fascinesàleurexlré-
mité supérieure.
Autour de cette première euceinte, on en établit une se-
conde sur le cercle exlérieur, avec les mêmes précautions;
seulement les piquets de celle-ci peuvent être moins serrés
sans mconvénient.' On mijBage à cette seconde enceinte un
espace de dis-huit pouces , qui doit être sans piquets ; il est
destiné k recevoir une porte disposée de manière à rester
toujours ouverte. Cette porte doit avoir deux pieds de lar^,
quand l'ouverture de la palissade n'a qae dix-huit pouces ;
et cela, pour qu'es Ijattant contre l'enceinte intérieure, elle
ne s'y engage pas trop fortement-
Le Kontant seul de la porte doit être de raâme hauteur
que les piquets de I4 seconde enceinte ; tout le reste de la
partie basse doit être élevé au moins de quatre ponces au-
dessus du sol, afin que la porte , n'éprouvant pas trop de
frottement, puisse se fermer avec facilité , lorsqu'elle est
poussée en dedans.
Pour que cette porte se tienne constamment ouverte , il .
suiBt qq'à la hauteur des faiscines elle soit attachée au pre-
mier de ces mêmes piquets par un lien quelconque , ou seu-
lement par une hart très-lâche, et que son pivot, taillé en.
pointe arrondie , entre dans un piquet enfoncé en terre à
quatre pouces Aç distance en dedans de la seconde enceinte ,.
et aussi il quatre pouces en avant du premier pieu de la pa-
lissade , auquel le montant est aKaché par le haut.
Ce piquet , que l'un peut appeler piti«t de chasse, ne doit
avojir %ue deux pouces an-dessas de la terr^ ; son centre doit
être creusé largement , dans la même profondeur, afin que
le^bovt anaÏACf 4u montant de la p»rte puisise y avoir beau-
coup de jeu.
Qq place dans l'intérieur de ta iire.mière enceinte ', un ou
pluùeura moulons oudes chèvres. Le loup , attiré par les cris
qn par l'odeur de ces animttujc, cbercSe uœ entrée pour
arriver à sa proie ; U trouve la porte ouverte , il entre , et
s'avançant toujonn, il tojun^ entre les deux palissades ; il
arrive ainsi près de la porte yii est toniaurs' ouverte , il la
pousse , elle se ferme ; et lorsque.le loîip l'a passée, elle se
rouvre d'elle-même, et laisse toi^^ur^ une entrée libre aux
autres loug^i <|ue 1^ déair du h^in auroil •ittir.és comme U
premier.
11 est ais^ de concevoir qu'une fpis çnti<éi , les loops, qni
n*ont pas assez d'espace ponr se retourner) ni pioos se dresser
^ntre les palissades et les françhùr * oepeureat plw sortir, et
dt, Google
C H I Bos-
sant réâiûts à tourner sans cesse jos^'ii ce qa'on vienne les
tuer, (s.)
Troisième Espire. — Le LoiTPNOlfl (Caniifyeaoa, Linn. ),
BofT. , t. g , pi- ^1 ; Sclireb , pi 8g. 11 s'est f*t encore tuffi-
samwenl |h-o<iv4 que ce loup sait d'espèce âifKreate de icdic
du loap comman ; toatporteàcraire, ■uconiraipe, qu'il n'aa
est qu'âne variété , qui se trouve dans les c(Mtr^«s ies plus
froides de l'Europe , de l\àe et de l'Aiaérïqae. 11 est nkoins
grand que le loup ; il a les yenx plus petits et mems rappro-
chés , les oreilles placées plus loin tuae du l' antre, et le poil
noir sur tout le corps : à cela près , il ressemble mi loup de
nos pays ; «t c'est à tort que (ieaelin l'a confondu avec le
renard argenté ou renard noir.
Le cabinet du Ht^éain d'Histoire naturelle de Parie ren-
ferme plosi^rs d^ppnillts d'animaux de oeUe espèce qui ont
^té tués en France.
Quatrième E^èee.~Jje LooPDD MsKiQVSOnLiwitocGE
(^Caai±mtjMaaat,L\n».); Agmumv gouaxowAe A A.i»n. Cette
ewèce , qui lialtile 4e Paraguay , la Naiivfille-Ëspagne , le
Mexîqae , etc. , a la taille et la £gHre du cUen. Un în#nda,
décrit par d'Azara 9*us le »»in de mgBuam gêuatou , qoe cet'
animai pwie au Paraguay , avoit cinq pieds huit ponces de
loi^ueor totale, sur qnoi la qneue avoit ooKe poncer et demi ;
aa hauteur k l'épaule éitut de deus pieds quatre dumccs ', et an
traÎB de derrière , de deox pieds sk ponces. La coolenr^-
nérale de l'anitoul Aoit d'nn rotn foncé dans les parties infé-
rieures) et prosqne blandie i la qoeoe et dans l'uténenr des
oreilles, qui étoient rtûdes, irès-^andesj et longues de cinq
pouces. Aa-dessous de la tËte étoitone grande tàcbeitUiKlie
entourée d'une autre tache foncée. A partir des yeux , le
roQgeàtrede la tête dégénéj-oîteii noir îasqu'ila pointe du nut-
seW) qui étott ooïr. De l'acciput À la &a de l'épaule, il y avtùt
une crinière , dont les poIU > longs de cina pouces , étoieat
nqirs datts leur dernière nuùtié; le pnU d« coi^ était
assez lon^ : celui de, là queue ua peu touQn. La leinelle
ne dif(î£roit point du mile.
Telle est la description détaillée que d'Azara donne de ce
quadrupède 1 que Peunant et Buffon regacdcat camue nne
simple variété du Icum deoospays. On nesauroitreconooilre
tom-à-fait en lui le joup dMit HemaïQdez d«na« la deccri^
lion sauvante.
<^ Il a les mâchoires arraées de dents très-iortes ; Iss yeuï
élincelans ; des soies roides et variées de blanc et de c^dré-
sur la lèvre supérieure ; les oreilles droites , aosez loqgnes et
cendrées, entre lesquelles sont de Ui^e* taches Ctuves t^ni
dt,GoQgle
BoS C H I
coniTCDt anss! tooile fronl ; one antre lâche de la même con-
leur sar le cou et sur la poîlrine ; tout le pelage cendré , avec
des raies traugrersales, un peu arquées et noirâtres sur la
tête , des taches fauves sur le corps , et des bandes noirâtre»
qui descendent du dos le long des flancs ; la qiieue non ve-
lue ; enfin , cinq ongles très-ret!rës aox pieds de devant , et
quatre Aceuz de derrière,» Hemand., Hi da Mexùpie,^. {.ag.
pnivant le témoipMge de Femandès , cet animal ressemble-
roit à notre lonp par la conformation , les couleurs , la taille
et les habitudes, et parottroit être de la même espèce ; il au-
roit seulement la tête pins grosse; quelques individus seroient
blanchâtres , etc. (HiaL Quadrup. Noc. Hitp^ pag. j, cap. aa.)
Selon ces deux derniers auteurs, le nom du loup duMeii-
que, dans son pays natal, est xaloUicvintU on cuetlaehtli ; il
fréquente les contrées les plus chaudes, se jette sur le bétail,
quelquefois même sur les oommes.
Selon d'Azara,t'agouara gonazoo habite les marécages des
bords de la mer ; il est grand nageur et nocturne ; il va seu).
11 vit de toute espèce de chasse , et peut-être des espèces de-
cerfs de ce pays. Il est très-habile àsuivre la piste, boa dias-
aeur et brave. Son hurlement peut être rendu par gaua-a-a ,
goua-a-a, goua-a-a. On l'entend de très^loin , et il épouvante
quelquefois les troupeaux ; mais cependant il ne les attaque
pas; lorsque la grosse proie lui manque , il se contente de
chasser aux rats , et mange même des crustacés du bord de la
mer; ce qui l'a fait confondre à tort avec le raùin crabier.
On assure que la femelle ne fait que deux on trois petits.
Gnquihne Espèce. — Le Chacal on Lo0P OOftÉ ; Adive de
Buffon (Canis aurais, Lina); Schreb., pi. gi- l'C chacal, qui
semble tenir le milieu entre l'espèce du loup et celle dn chien,
et qui ordinairement cstd'nne plus petite taille que celle de ces
animaux, paroît varierde grandeur et de couleur, selon la dîf-
férencedes climats qu'il habite. Il y en a partout de grands et
de petits; en Arménie, en Cilicie, en Perse e( dans tout le Le-
vant, où celte espèce est très- nombre use, très- in commode
et très-nuisible, ils sont communément grands comme nos
renards ; ils ont seulement les jambes plus courtes , et ils
sont remarquables par la couleur de leur poil , qui est d'un
jaune vif et brillant ; c'est pour cela que plusieurs auteurs ont
appelé le chacal hup doré. En Barbarie , en Guinée , aux
Indes orientales et dans beaucoup d'autres provinces de l'A-
frïqne et de l'Asie , cette espèce paroit avoir subi plusieurs
variétés ; ils sont pins grands dans ces pays plus chauds , et
leur poil est plutdt d'un brun-ronx que d'un beau jaune, et il
y en a de différcnles couleurs; mais, engénéral, les membres
.,,1 ,Coo^^ic
C H I S07
aoot d'un fauve clair k l'ext^ricar, et les oreille» sont mar-
. quées de roux.
Le chacal , avec la fôrocité An loup , a un peu de La fa-
miliarité du chien ; sa vois est an burlement mêlé d'aboie—
mens et de eémissemens ; il est pins criard que le chien , pins
vorace que Te loup ; il ne va jamais seul, mais tonjoun par
troupes de vingt, trente ou quarante; ils se rassemblent chaque
soir pour faire la guerre et la chasse; ils vivent de petits ani-
mauE, et se font redouter des plus pnissans par le non^re -,
ils attaquent toute espèce de hétaii ou de volailles presque à
la vue des hommes-, iu entrent insoleitiment etsans marquer
de crainte dans les bergeries, les étables, les écuries; et lors-
qu'ils n'y trouvent pas autre chose , ils dévorent le cuir des
namois , des bottes, des souliers, et emportent les lanières
qu'ils n'ont pas le temps d'avaler; faute de proie vivante, iit
déterrent les cadavres des animaus et des hommes ; ob est
obligé de battre la terre sur les sépultures , et d'y mêler de
grosses épines , ponr les empêcher de gratter et fouir, car
une épaisseur de quelques pieds de terre ne suffit pas pour
les rebuter ; ils travaillent plusieurs ensemble ; ils accom*
pagneiltde cris lugubres cette exhumation, et lorsqu'ils sont
une fois accoutumés aux cadavres bnmaias. Us ne cessent de
courir les cimetières , de suivre les armées , de s'attacher aux
caravanes.
Le chacal a été regardé comme étant le Aos d'Aristote. Il
porte dans le Levant le nom deyacAio/, en Perse celui de^acard^
en Barbarie celui de dèeb ou diè , au Bengale celui de /a^ue
parel , etc.
L'adive de-Buffon n'est , selon M. Cuvier , qu'une espèce
factice, et ne diffère point du chacal. Ce nom a pour racine
ce même nom dib qui appartient à cet animal en Bai^arie.
Suivant le même aiileur , cet adîve seroit le panther d'Aris-
tote , le thaleb d'Egypte et de Barbarie, Vabou hussàn, c'esl-
jt-dire, père de Hussein des paysans d'Ëgyple, le chien marron
de Pondlchéry , etc. ; pbis petit que le cbacal et que le re-
nard , il seroit aussi plus svelle et plus léger dans toutes ses
proportions. Un museau effilé termine sa tête ; ses yeux sont
grands et ses paupières inclinées ; son poil est long, et sa cou-
leur générale est an mélange de fauve , de gris et de blanc ,
dans lequel le blanc domine. De l'angle antérieur de l'œil part
une large bande qui s' étend jusque snrla mâchoire supérieure;
celle qui part de l'angle postérieur est étroite, et se perd en
s'affoiblissant dans la joue sous l'oreille. Le bout da nez et
les naseaux , le contour de l'ouverture de la bouche et le bord
des paupières sont noirs, ainsique les moustaches et les grands
poils au-dessus des yeux. Laqueue, large etl(Mague, est garnie
_,,!:, Google
5o8 C H I
de grands poils fort toi^us, d'un faove bUnc, teint de blanc
jaun jtre et de bruD foncé jusqu'à plus d'un tier* de son eslré-
mitéf avec quelques tAcbes et souvent des anneaux de cette
dernière cooleur.
On trouve les adives dans presque tons lea pays que {cé~
qoenteot les cbacab, c'est-à-dire, eo Afrique et daiu quelques
parties de l'Asie. AnsUite dit ^'ils produisent quatre petits.
Ces asinai» difTèreot encore plus des chacals par leurs ka-
bibidea que par leur ei^ërieBr. Ils ne marcbent point en
troupes; ils approcbent même en plein jour des Ueus habi-
tés t aatour desquels ils établissent leor manoir souterrain et
soigneusement caché sous des boissons épais, se glissent
sans bruit , smprennent tes volailles et empMtect les cenft.
Aussi a^les qne nues , ils font arec succès la chasse aux
oiseaui:. I^«r démarche est celle du renard : lorsqu'ils sont
surpris, ils s'allon^nl, se glissent en soatenant horisont^e-
ment.le«r beUe queue très-fourFée. La vivacité de leurs yenx
répond i ^a légèreté de. levrs ntonvemens, et toute leiff
physioaoBie. porte l'empreinte de l'astuce et de la peridie.
Beanooup de femmes , à U cou- de Charies IX , avoienl des
adives an lien de petits ebiens. Cette fantaisie n'a rien d'é-
tonnant, l'stdive étant l'un des {^s jolis, des plus vifs et des '
plus propres entre les quadrupèdes; mais eUe n'a pu durer,
parce que ce petit animal est en mgme temps l'un des plus
foin^s, des plus adr<fits et des plus fripons , et que ses ta—
leas naturels poiu- épier, surprendre et saisir une preie, en
faut n» hAte qui appelle sans cessé la défiance, et «u ma-
raudeur fort incommode, (s.)
Sùaètne Eipèr^. — Le Renard ^oprement dit ( Conù Vh/-
-pes, linn.), Buff., tom. 7, pi. 6.
•I Le rejurd, dit l'illustre historien de la aature, est ta-
meux par ses ruses, -et mérite en partie sa réputalMm; ce
que le fonp ne faut que par la force, il le fait ptkr adresse
,et réussit plus «ouvent Sâss cbet^ber à c«mtatlre les
chJMs et les bergers, sans attaquer le« tf awycam , sans
4raIaor Us cadavres , il ea ^ua sAr de vivre. U ennuie
,pli|s d'euwit que de sUMi«e<i»>t ; ses resfloncces sembleBt
être en foi-méme : ce sont , comme l'on sait , ceUles qai
manquent le mains, Fm autant que circonspect , ingénieux
et prudent , même jusqu'à la patience , il varie sa con-
duite; il a des mayens de réserve qu'il sait n'employer qu à
propos. Il veitte de près à aa conservatio* : quoique aussi
lof^igable et même plus léger que le Icmp , il ne ae fie
p»6 «Btiè4^eiBent à la vitesse de sa ciaarse ; il &ait se mettre
en sftrçté eu se pratiquant un asile où il se retire dans
les dangers pressaas, oit il s'établît, «ù il ^lè*« KS petits :
dt, Google
cm 5o9
il n'est point animal vagabond , mais animal domicilié.
Dans ce tableau fait de la main d'un ^and mattre , l'on
embrasse du premier coup d'œil toutes les habitudes du
renard , tout le cours de sa vie, vrai tissu de rapines et
de friponserjes exercées aver beaucoup de préaaution», de'
ruse et de finesse. Avant d'entrer dan« ^el^es détails ,
indices d'uB sentiment supérieur dans le renard, il convient
de préseniCT la description de cet animal. L'on sait en effet
que les formes de l'organisation influent sur les mœurs de»
animaux , ou plalôt que celles-ci sont wd effet nécessaire de
cette organisa ti on. jO ailleurs^ si l'on veut suivre avec quelque
intérêt un animal dans ses courses et ses déprédations , ou le
considérer dans l'intérieur de sa retraite , il faut que l'esprit
ait une idée claire el précise de sa conformation.
Quoique le renard ressemble beaucoup au chien, on l'ea
djstingne facilement par le port, les aiîtltudes et la démarche.
Habitué à éventer sa proie dans le secret et le silence, ii por<e>
la têu moins haute que le chien ; il tend plus souvent le coït
pour avancer.le muoeau , et sa fisure est plus légère et plui'
fine ; les différentes positions qu'if prend , décèlent beaucoup
de souplesse, et en même temps la défiance et la malice;
il s'allrâige pour mieux se cacher; ses allures ne sont pas'
plus franches que sa conduite, et il se glisse pIntAt qu'il
ne marche; son museau est efhlé comme cetuidu iérrier,
mais sa tète est plus erosie à proportion, et son front plus
aplati-, ses oreilles, droites et pomtues, sont plus courtes;
ses yeux sont plus incUnéa ^ i* queue, plus grande, touche la
terre , et elle est garnie d'oQ poil long et toonh.
La longueur totale du renard ne va guère au-delà de
deux piè^; la hauteor de son train de derrière est d'en-
viron quatorze pouces; celui de devant est un peu moinï
haut ; les dents incisives de la mlchoire supérieure ne sont
pas sillonuées comme ceUe» du chien et du loup; les par-'
ties de la génération sont plus petites* prerportion gardée-;'
les intestins ont, au contraire, plut de capacité; son- corps
edtale une mauvaise odeur très-forte, qui rend s» chair
tnntile, et d'oà natt l'aVersion que W chiens ont pour cet
animât
Des pfAls loiuES et épai» le couvrent ; ils sont d'nn fanve
plus ou moins tmicé , de ni^me que ceux dont la tjatae
estrvvtoie; («slèvres, le tour delà bouche, une raie loA'
ùtudinale sur les pieds et le bout de la queue, sont blancs ;
lés pieds antérieurs et 1» pointe des oreilles sont de cOtdeur
noire; le dessons du corps est cendré. La plupart de cet
teintes vaneat suivant Vi^, la sexe, et mSme suiraat les
Localitds.
dt, Google
S.o C H I •
Un Aea premiers effets àe l'indostrie du renard, ïst d«
M pratiquer un abri et une retraite. Il pe se donne pas tou-
jours ta peine de creuser sa demeure , il s'empare volon'
tiers des terriers des bUireaax ou des lapins. Lorsqu'il tra-
vaille lui-même, à se Wer, il choisit les lieux les plus
solitaires , les plus tranquilles , et les terrains les plus difficiles
à fouiller, comme entre les rochers ou sous quelque gros
arbre ; il n'y fait qu'une seule galerie étroite, mais qui va
fort loin sous terre , et à laquelle aiboutissent plusieurs issues.
Si le renard Teut s'emparer d'une habitation toute faite , il
ne s'arrête pas.i la première qu'il rencontre; il en visite ,
plusieurs, les nettoie, et il ne se- décide qu'après un long
eiamen. Une fois logé, il prend connoissance des objets qui
«nrironnent son manoir; il pousse peu à peu ses excursions ,
au loin et jusqu'aux hameaux voisins , où It s'assure des points
les plus propres à l'exercice de ses brigandages , et sur les-
quels ne s'étend pas une contiuucUe vigilance des hommes
et des chiens. C'est pendant la nuit qu'il s'occupe de ces
portes de reconnoissances ; c'est également dans 1 obscurité
qu'il se livre à la chasse, ou platôtaux meurtres , qu'il mul- ,
tiplie fort au-deU de ses besoins. SI , guidé par l'odorat, qu'il
a fort bon , et par les coouoissances qu'il a acquises dans ses
courses , il veut pénétrer dans une basse ■■ conr où régne la
iranquiUilé , il prend habilement son temps , se tratiie , à la
laveur de la nuit, le long des haies et des buissons, franchît
légèrement les clôtures, ou passe par- dessus, égorge toutes
les volailles , et les emporte lestement Tune après l'autre,
jusqu'à ce que le hruit ou la lumière du jour le force à se
retirer.
Dans les pays abondans en gibier , le renard fuit les lieux
habités, parcourt les campagnes, mardie le nez au vent,
prend connoissance de quelque lièvre an gtte ou de quelque
perdrix couchée dans nn sillon, en approche sans brait et
si légèrement , que ses pas sont k peine marqués sur la terr«
molle , s'avance en rampant et saute sur sa proie , qui lui
échappe rarement. Quelquefois sa ressource est dans la pa-r-
liebce. 11 observe le passage d'ua lapin ou d'un lièvre , se
cache , l'attend et le saisit à sa rentrée dans le bob. Sou-
veîit il devance l'oiseleur dans la visite des lacets et des
eluaux , emporte successivement les oiseaux qui sont pris ,
les dépose en diCTérens endroits, et sait les retrouver au be-
soin, il mange le miel, les raisins, et lorsque la faim le
rresse , il ne dédaigne pas les £enles des antres animaux.
1 fait aussi la guerre aux taupes, aux mulots, aux campa-
gnols, aux hannetons, aux sauterelles , etc.; et, sous ce rap-
port, c!e»t peut-être un mal de U détruire sans mesure.
d't, Google
C H I S„
Saiu toutes Us occasions , l'odorat du renard est sa boas-
sole ; privé d'une assez g;rande vitesse pour attraper les anî-
maux à' la course, et de la vigueur nécessaire pour attaquer
et abattre ceux d'une taille un peu forte , les moyens qu'il
'emploie et qui lui sont naturels, consistent dans la ruse«
la patience et l'adresse.
Ces qualités oe sont pas celles que le courage produit ;
elles forment la ressource et l'apanage de la foifilesse ou de
la poltronnerie. Aussi le renard n'est-il point courageux ; il
ruse , il fuit, mais it ne sait point combaltre ; ce n'est qna
dans un extrême danger qu'il se défend. Il prend encore de
la hardiesse à l'époque Où il élève ses petits. La mère' sur-
tout, s'oubliant elle-même, brave alors tes périls pour sau-
ver ses enfans, et les chasseurs savent bien profiter de l'excès
de sa tendresse ; ils en racontent des traits dont l'espèce
humaine offre peu d'exemples.
La portée de la renarde se compose de cinq à huit petits,
qui naissent les yeux fermes , et qui sont deux ans à croître.
ils vivent envirqp quatorze ans. II y a quelquefois deux por-
tées par an , et l'on trouve déjà des petits en avril. La ges'
tation est de neuf semaines. Lorsque ta femelle est pleine ,
elle sort rarement de son terrier , et elle y prépare un lit
pour y placer sa chère progéniture. Le père et la mère
fournissent ahoodamment k la subsistance de leurs petits.
J'ai vu à l'entrée d'un terrier où ëtoient des renardeaux,
les débris de plusieurs levrauts , des plumes de perdrix, de
geais , et* , et dix ou douze taupes fraîchement tuées , et
rainées à une égale distance l'une de l'antre.
Dans nos climats , les renards entrent en chaleur an
niois de février. Ou les entend alors donner de la voix ; leur
glapissement est une espèce d'aboiement qui se fait par des
sons semblables et très-précipités ; clest ordinairement à la
fin du glapissement qu'ils donnent un coup de voix plus fort,
£lus élevé , et semblable au cri du paon. « Le renard, dit
ufTon, a des tons différens, selon les différens senti-
mens dont il est affecté ; il a la voix de la chasse , l'ac-
ceitt du désir, le son du murmure, le ton plaintif de la
tristesse , le cri de ta douleur , qu'il ne fait jamais en-
tendre qu'au momefit où il reçoit un coup de feu qui lui
casse quelque membre ; car il ne crie point pour toute au-
tre blessnre , et il se laisse tner à coups de bâton , comme
le loup , sans se plaindre , mais toujours en se défendant
avec courage. Il mord dangereusement , opiniâtrement ,
et l'on est obligé de se servir d'un ferrement ou d'un bft-
Lon pour le faire démordre. »
Les reoards aiment à se tenir au soleil ; ik se couchent
i., Google
5,. C H I
«n rond coiùmc le chien; et pendant les froids, ils eon-
rrent leor mnsean de leur grosse qaeue ; leur sommeil est
profond- lia grattent la terre pour lâcher leur urine , qui a
une odenr très -pénétrante et très-mauvaise, et ils la re— .
couvrent de poussière. Ces aaioiaux, pris jeunes, s'apprivoi-
sent aisément; ils sont même caressans, et leur phyaionomte^
i{ui cit celle de la finesse et àt la vivacité , . les rend assez
'^réables. J'en ai élevé plusieurs il différentes reprises , maïs
^'ai toujours été forcé de n'en défaire, k cause de leor
:penchaDt invincihle pour le meurtre el te sang ; quoique
nourris très-laf^ement , il» se jetoient snr les oiseaux dômes-
tiqaes et les mettoicnt i Btort
Il règne une grande antipathie entre les chiens et les re-
nards ; Tan cite néanmoins quelques unions intimes et pro~
ductives entre ces dtdx espèces, maiâ elles Sont extrêmement
rares et difficiles à obtenir; elles eii£ênl des soins et des
précautions qui les rendent plutôt l'effet de l'art que de la
nature, dans le domaine de laquelle de pareilles alliances
n'ont jamais lied. *
Au reste , l'espèce du renard est répaodne sur une grande
étendue de pays. On la trouve , non-seulement en Europe,
en Asie et en Afrique , mais encore dans l'Amérique sep-
tentrionale.
. Quoique la chair du renard loit'an mawais manger, ii
est cependant des gens qui s'en accommodent , surtout en ait-
tomnet lorsqu'il s'est nonrri de raisins. Ponr faïA perdre i
cette viande la mauvaise odeur dont elle est imprégnée, on
l'expose 1 la gelée ; elle devient alors un mets passable. L'on
fait peu de cas de la peau des jeunes renards ou d« ceuf que
l'on tue en été , saison dans laquelle leur poil tombe et se
renaurelle ; mais la peau des vieia renards pris ea hiver fait
de bonnes fmirrurea.
Oiassf <& renard. — La chasse du renard est un exercice
très-agréable. Cet animal est d'autani nFus aisé à découvrir^
qu'il répand une odeur très-forte. D'ailleurs , il ne fuit pas
avec rapidité , A semble avoir moins de confiance dans sa
Codrse que dans ses détours , ses rusés, on dans la profon-
deur de son terrier; aussi cherche-t-il constamment i s'y
féfngîer , quand il est menacé de quelque danger.
Les lieux les plus favorables pour la chasse du repard, sont
les bois , les taulis , Us boquetaux qin avoisinent le» vU^ige»
et les fermes. . .
Ou lui fait la guerre de toutes tes manières : on 1«^ chasse
Avec dea chien* cooraas posr île lEorcer; ftte« dM buKU
,i.d=, Google
CHI 5i3
poar le tqftr k caaff$ de ^il ; avec des bassets sons terre
pour te prf!f|âffe Av^i son temer g e^a on lui tend toutes
sortes de pi^f^e^ '
Qd dresse pltta aiaémejat l«s cbieog povr- lArtkAne- âa re-
nard que pwir qeUe dl lQt)p^
Vers le inilî«u de la nuit qai précédera la classe, on aura
la précaution de bouehor l^s leiriere que l'on pourra dé'
pourrir. ()a cbomt cette benre, parce qu'alors les- renards
sont en course. On se servira^ pour tel objet, d'épîse Boire
£t ia terre , ou bien od placera dans la traee qui abautit
aux terriers , dem bitons de bois blianc en. croix, 4|ui -pa-
rbiiropt 4UK renards quelque piège tendu. Le mdillear tempj^
pour cette citasse est en janvier, février et mars. Alors on
voit tqieuK les chiens ,qq tfouvephis facilenaent les taniàres,
et en outre la p^au du reaard «al beaucoup ploc précieuse
dans celte maison, ...
Mettez d'abord en aVast ceux de toi f^iJcns sor lesquels
.vous pouvez compter davantage , et gardex-vous de les pro-
diguéf. N'en faites partir qu'un petit nombre à la fois. 11 ae
Îrésenler^t de nonibreuses occasions de les employer tons.
lOrsqfte voua entcndreii le chien que vous avez mis en want ^
po^^ser UB cri de joie , eavoyez-lui quelques autres cbiens
de renfort , et si ceux-ci se remissent à lui pour ne faire en-
tepdre qu'^n cri simultBDé , dirigez à cet endroit le reste de
votre ipePte. ,
■ Les- ntpts d'ordres , cris , appels , etc. , sont les mêmes ici
l^e pffiir |e» autres chasses-
3'p lïHt e» croire quelques Aurais qui ont écrit sur la chasse
aux renards, que l'on fait dans leur pays avec grand appareil^
ees a|tiPUl)9 , lorsqu'ils sont poursuivis et pressés par des lé-
vriers , pissent sur tenr queue et la secouent à l'approche de '
leurs 9|in«iBis ; quelquefois même ib lancent mr eux leurs
excrénMP* , aéa de leur faire lâcher prise et cesser leur pour-
suite.
Oltdoit laisser les chiens tuer eui-mâmes le renard, le dé-
chirer en pièces , le dévorer avec fureur. Lorsqu'il est com-
plètement mort, un le suspend au bout d'une perche, et l'on
tatsemble autour tous les chiens qui témoignent leur satisfac-
tion par de longs aboiement ; mais il faut de plus les' récom-
penser arec qaelqu|;s auiras atimens , car la chair de renard
Mt mauvaise , et ils la refusent coostamioent.
. Ouest eu rmutrdsaualBrrt eu dtms sa tanîirt.— Si, y wh^sarà.
le renard se soufrait à vos pâarsuites et parvIaH à ga^ep
son bï)u , vous rassemblerez des paysans^ que vous ferez ar-
' mer de pelles, de bêchas , de pioches , piques , etc., pour dé-
foncer la taBîière et en faire sortir le renard j si le sol n'est
VI. 3i
i:, Google
5,; C H I
pas trop difficile i entamer ; car il faut observer que les re-
nards montrent, en pareil cas, nne défiance et ane indiutriA
extraordinaire). H choisissent les endroits pierreiu, les raci-
nes des aritrea , etc. Communément leur Iroa est tout d'une
venoe ; on n'y rencontre point de séparation ; et ce n'est qu'a*-
près aroir parcoam nn diemin assee long qu'on parvient k
son fond. Qoelquefoîs ils ent{>loient la force pour s'emparer
d'un trou de blaireau , et alors ils y laissent les séparations y
les loges dont il est composé.
Dans ce dernier cas , ta première précaution que doit pren-
dre le chasseur , est de lancer un ou deuxbassets qui bloquent ^
pour ainsi dire) le renard an fond d'une de ses loges. On s'a^
perçoit que le basset y a réossi , lorsqu'il crie ou aboie.
Rajouterai qu'il est fort ntîle d'attacher des sonnettes à des
colliers dont vous garnirez le coude yos chiens. Les sonnettes
feront lever plus promptement le renard , et les colliers se^
' ront pour les chiens ime espèce de défense.
Ijes outils nécessaires pour pénétrer dans les tantères des
renards sont, unebéche forte et bien pointue^ qui sert à com-
. mencer la tranchée , quand le terrain est dur et ne céderoit
point à on instrument plus large ; une pelle demi-circolaire
à tranchant très-aigu , pour couper les racines d'arbres ; u&e
bêche large etplate, pour continaerl'oilvrage lorsque la terre
est devenae ^lus tendre ; de fortes pioches pour entamer les
terrains très-ré sistans qui ne céderoient point 4 la b6cbe ; un
Vabk ou foui^on pour nettoyer le trou et l'empêcher de se
remplir de nouveau ; des espèces de bottes ^ur prendre et
renfermer des renards virans qu'on fait serw ensuite à des
parties de plaisir.
Il sera utile d'avoir aussi de l'eau pour rafraîchir les bas'
sels, lorsqu'ils sortiront des trous pour respirer.
De cette manière on peut assiéger la tanière d'un renard,
et le forcer jtisqn'en ses derniers retranchemens. Il est quelr
qnefois nécessaire de faire des mines, des contre-mines, en-
fin de n'abandonner l'ouvrage qu'après une parfaite réussite.
L'on sait que le basset est une race de <^ens dont on se
se ri principalement pour la chasse du renard et du blaireau
{V. f'ariiere des Chiens). I^a conformation de ses jambes lui
permet de péqétrer , comme les furets , dans des souterrains
étroits et profonds. 11 s'introduit dans les trous des renards
et des blaireaux, les attaque avec ardeur, tantât les met en
pièces par ses morsures , tantât les entrahie hors de leurs la-
nières , DU les force de se précipiter dans les pièges qM'on a
pr^arég à l'entrée.
On commence à se servir des bassets jl l'âge de dix mois
ou d'un 4D ; car si on altendoit plus long-^temps , il serott
\'
C H I 5,5
très-difficile , poar ne pas dire impossible , de les dresser. Ils
ont besDÎa d'une longue habitude poar n'être plus épouvan-
tés par aucun obstacle.
Les chasseurs conduisent ordinairement deux bassets , afin
qu'ils puissent se relever tour à loar.
Lorsque les renards ont des petits , faites pénétrer dans
leurs trous vos anciens bassets , et lorsqu'ils commencent it
aboyer , placez k chaque ouverture particulière un des jeunes
bassets , afin qu'Us puissent entendre les anciens aboyer. Lors-
qu'il ne reste plus dans le tronque les petits, retirez vos an-
ciens bassets ; envoyez-*n de jeunes k leur place, et encoura-
gez-les en criant i à moi\ à nuM ,'
S'ik entraînent au-dehors un jenne renard , laissez-le à tenr
disposition , et n'oubliez pas de récompenser vos anciens bas-
^sets , en leur donnant le sang et le foie de leurs victimes ,
et leur en montrant les lâtes et les peaux pour les encou-
rager.
Quelquefois aussi on prend un vieux renard auquel on en-
lève la lôichoire inférieur», ou auquel on arrache les dents ,
et on le laisse ensuite exercer une fureur impuissante contre
le jeune basset qoi s'enhardit de sa supériorité. On fait un
trou assez profond et, assez large pour que le basset poisse
attaquer de toutes parts le renard si cruellement mutilé. On
ferme l'ouvertare extérieure avec des planches et des mottes
de terre. Lorsqu'on s'imagine que la guerre à duré assez long-
temps , on se sert , comme à l'ortUnaire , de pelles et de
pioches, |tourencoui;ager les chienspar cet appareil. On arra-
che ensuite le malheureux renard avec des crochets ou des
tenailles , et on le tue en présence des chiens , ou on le tait
tner par eux.
Dnfaailloui: assure que si on frotie un basset de soufre ou
d'huile de cade., et qu'on le fasse entrer* dans des trous de
renards, ces animaux sortiront, et ne reviendront pas de
deu^ ou trois mois dans le canton.
Le même auteur, dans son TraiU de vénerie , indique le
moyen suivant pour attirer les renards. On coupe la vulve et
la matrice d'une renarde en chaleur; on les met en petits
morceaux dans un petit pot avec du galbanum ; après avoir
mêlé le tout , on couvre le pot , et le mélange s'y conserve
toute l'année. Lorsqu'on veut s'en servir, on prend du cuir
ou de la couenne de lard, que l'on fait griller et que l'on
trempe toute chaude dans la drogue ; on en fait destratnées,
avec ia précaution de frotter de bouse de vache ia semelle de
ses souliers; les renards, en suivant cette trace, viendront
Gous le fusil du chasseur à ïaSAx , ou dana les pièges qu'il leur
aura tendus.
dt; Google
5i6 C H I
. Oalit, «I.^Af^,roTaBdi;,.l4«fiiapMiti4ii4'iuie. aqtresartA
pèâU mModique.
Op-met au S^ai d'un pot de item deiis lirr«« de grjiïsse de
viande rdtie , quatre livres de hanpetoqf t paift une Uvre de
graiïse d'eàe rÀtiê , qae inttFtce de resArdie en çl^lenr, si
toutefois oa peut en tuer une tn c«l état; ou bi^en on |^ce
un hareng uuc et deui Milres livres de grai^^e de viande
rdtie ^vec un peu de golbanoBi et.de camphre ; .on twucLe
bien le pot^ etpnlais^ poofir le tout pmdant^JK.Ke^ainei
dans du fumier c^and de-obfiTfl- Cette dre^oe ainsi iaite,
on s'en frotte la semelle des SDuliefs ; on Ta enniite sur les
terriers de renards, on se prj^mènA dans Us routes de la ga-
renne on da bois , et l'on s'urfte At^m l'endrpit 9^. Tpa veut
attirer les renards.
Ou les «tdre aussi ayec toute espèce- de roiaiUt^qu'fHi uv-
fend à une branche d'arbre, k portée duquel on se pUee k
affàt, en'se cachant derrière tin biùssaa ou la» bat(. -
En Allemagne , on attire tes renards i l'endroit oà on peut
le.s attendre plus commodément Y l'aOât j on faisant depuis
le terrier )usqne-li une tratdée àe fressure' àé ina«toa latta-
cfaée iuoe ficeHe, et enpdnemaâiitle cbcfl»n de petits ouk^
ceaux de pain frits dans de la graisse d'oie eu du sàindenn-
tlae antre amorce est de suspendre à nue br^inhe d'^arbre
iine poule vivante, à l'un des raenibres.de laquelle en'attache
iine %ce)le , que le chasseur pèrchii siir l'arbre tire de temps
temps pour (aire crier la poule. Ces cris attirant non-sente-
ment les renards qui se trouvent aux enriroBs, maïs les
autres bétes puantes , telles que fouines , putois , etc.
Pour enfumer un renajrd, il faut bien boucher, arec des
branches , des feuilles et de la terre , tous les trpus dtj terrier,
il l'exception d'un seul, qiiî soit du cftté d'où'vient ie vent;
ensuite on glisse dans ce trou et à la profondeur d'un pied ,
un morceau de drap soufré , auquel on met le ftu.Bès erue
le drap commence à s'enflammer, on jette dessus des feuiHes
et des broqssailles , qui font une grosse fumée , qiie lë Vent
pousjje dans Iç terrier; et quand on voit qu'il en est rempli
au point qii'el(e revient cpiilre le vent, on 'bouche bien le tr<oti,
et l'on est sûr de trouver le lendemain le renard étoa^'.
Jj'onse sert de différent pifees pour attraper ïes répands :
on tend des nœuds ou (acs coolaos près, des ouyprl^fes des
terriersou dans lès p.^s^s qu'on recon^.oît parleurs fiantes,
,11 faut que ces lacs spLçnt plus forts que ceus employés pour
prendre des lièvres et des lapins, et qu'ils soient attachés par
des fils de fer. On tend aussi les mômes pièges poiir les re—
dt, Google
C H I 5.,
mris que pom- Us loups ; on les y attîr« par les amorces qai
ont été indi^^«s.
Enfia, on le» cmpoUobne avtc Ses pfttet it graisse d'oie,
de mie de paltl « de nofi voAiiq'ai et d« cainphre'eD poudre.
Gé serait outre-passer les tmnies d'un oiivrage de la na-
tnrè Se CtMrtî, ^e de fiite itUe phiS longue éau'itl^ ration
des {liégié^ ; des appâts et des lïiaijiitteS ioVentéj où prescrits
pom- pt-etodh* lès teUards; (Aais rKoittuiÈ, avec tous ces
mèyetls ;- 9 besoin iai-rak'tHf de Uèàùconp d^expériéiicc , pour
n'êh'ê^ ^as inïk tù défeiit paT la pré TO y an ce et Ifes ruses Afi
reuafd. Si, pM èxèMdl«,'tgtlteif lé» gùedlés du ttlirii^t' sdnt
manjpléeb par {Tèspi^geis'j ^^nhàidl tes évente, leïnicrmilohf
et pltitAt i(Qt d'y donner , il s'expose à la faim la plus cruelle,
« Sea ai yo^ dît M, Leroy, s'«b^t)oer à rester jnsqu'À quinze
tours dans lé. terrier, et ne se déterminer à sortir que quand
'excès de là falài ne leur laï^sott plus de choix que celui du
genre de mort. Cette frayeur çpï' relieitt te renard, n'est alor»
ni machioale , ni inactif e ^ il Vest. point de tedtatives qu'il
ne fasK pour s'arracher ati péri^ ; tant qu'il lui reste des on-
{[1^, il travaille à se faire une - nouvelle issue , par laquelle
il échappe souvent aux, embdctes du chasseur. Si quelque
lapin rénferoié aveclui dans le.letrier vient à se prendre dans
l'ubdés pièges, ousî qualqueautrç hasard leJétend, l'animal
fuge que la .machine a fait son effet , et il y passe hardiment
et sQrentént^ :» ( Lettres phUbsopkùfu^ sur l'ùttèUigeitce et la per-
^«dtï^i^tJnfujûiiatMp, par. M.. ijeroy, nouvelle t^dition , p. 3a
et.3i.) - .
. Jacques Savary, ne àCaenettf&ay,morten 1670, a com-
iiosé un poème latin sur la cttàsse du renard et d« la fouine
in-13, i658. (s.)
Sépiâme JSyf^. 4-J>B£H&s]J(»&sftOHNlEit, GdnUalop&x
Gm«l Herco. Oàsetvt iooi. p. 34. La plupart des zoolosistei
l'ont .ptéft4nlé comme une espèce parlict^ière quoiqu'il dif-
fère bien peu du renard commun. Ce renard a le poil plus
(aartA ipO: Pespecè ordinaire , ce qtii lui donne l'apparence
d'être plAj ramassa. Sa fourrure est d'un roUl plds fïmwé ;
sa queue est noire à son «it^éAilé, tt ses pîeds Socft plus
noirs; â'tittliBeit «enàè l'ëpiihètè de cfaliIJO'Mrér.
Il e»t rtiftfeiS COrtimtfft ^Ue te reiard^ alAie le* licùi mon-»
tagn«iik', K tfouve en Bourgogne , eri^Isàce ef d^As^aUtreil
CoMrét'B de !â France et dé 1 Eur<ype. GMelin ajiïàte, je ne
sais Sur tpltl fofidënieAt, vAAs iâni Aûnit & ffftl , qil.'dn le
route égal^tnent en Ëunlipé , en Asie et au Çhîli. (1)
tJuUièhe E^itx. — Le RsKiAD- CROisi , ûmà AcusiafM»
I _<*:, Google
S.8 CHI
GeofTr. Scbreber, pL gi* A. Il est de U graaâ»ir et deU
forme du renard ordinaire ', ison pelage est d'un gril qoi ré^-
suite du mélange de poils Dairsetdepoilsblanchâtresi le bont
du inusejiu, la partie extérieure dei oFeillçs, les quatre pattes,
le dessous du rentre, et un lat^ anneau irersle premier tiers
de la queue, sont d'un noir foncé ; le derrière du cou est d'un
gris plus obscur que le reste du dos ; U partie intérieure de»
oreilles est cauverle de poils fanves, ainsi qu'une tache 1 U
base. On remarque une te^te jaunâtre sur ie« 6ancs et près
de l'anus ; l'extrémité de la queue est d'un blanc grisâtre.
Cette espèce est du nord de l'ancien contineQt. Seloo
^I. Carier file ne dîEÇère point de celle du renard commun.
(DESM.)
Naa^me E^iiee. — Le CoBSAG on Korsac on Petit be-.
VhKD JKDNE , Cmtîs atrsac , L. Gmef. , figuré par Buffon soua
le nom SaXoe, snppl. t. 3, pi. i6. Sî le corsac n'est pas de
{a même espèce que notre renardi il est au moins d'une es-
pèce très-rapprochée ; il en a tontes les formes, seole-
inent sur nn module plus petit , et tontes Les habitudes.
Il se tronre en troupes innombrables dans les raste*et
âpres déserts de la Tartane , depuis te Volga jnsqa'an^
Indes. Il rit d'ôiseauz et de leurs œu& ; se creuse un lei^
lier, cache en terre la proie qu'il ne peut consommer*
anne sorte d'aboiement, et répand une odeur fétide. If
ne boit jamais. Son poil est doux, gris en hirer sur le
dos, d'un fauve clair en été j- et blanc en tonte saison
■ous la goi^e et le renjre ; une raie bnine snr chaqae
tdté de la tête , va de l'œil an fuseau ; les veux d'un jauqe
rerdâtre , ont leurs orbites d'un blanc sale ; les oreilles
courtes et droites sont de la même couleur qoe le dos , aussi
bien que la queue , dont l'origine et l'extrémilé sont noires
et les poils très-fournis ; sa longueur est la même que celle
du corps; les pieds sont d'un fanv« clair. La fourrure «le cet
animal est e&timée , et elle sert de monnoie aux Kiiguîs- (s.)
Bixiimt E^iee. — Le BEHARIt tkicolok , Caitif eHtena~ar-.
geplaa, Linn. ; te Raiardgris, Brîss., Quadr.; p. a^i ; Scbreb-,
pi. qs , Agouajla chat de d'Azara ?
lia deux pieds denx ponces depuis le bout du mnseaa jas— ,
qn'i l'origine de la queue. La portion du museau qui se trouve
entre les yeux et le nez est noire ; l'entre^enx des yeux est
blanchâtre , mais cette partie blanchâtre est divisée par une
ligne noire longitudinale, qui se perd sur le front; la lèvre
EUpérieore est blanche sous et près des narines. U en est
de même de la partie de la lèvre inférieure qui y corres-
pond ; tout le reste du bord des lèvres est noir;, le fi!Y>nt ,
i;, Google
C H I s,,
le âessttS de la tâte et les tempes , sont gris jaunSlres ; cette
teinte est. produite par le mélange de denx sortes de poils;
le pljus court, et qui est ao mâme temps le plus fin et le plus
touffiirestgrlsàsa base et fouvc à son extrémité; chacun de
ces foïis est ondoyé et trèS'&ouple. Les poils de la seconde
sorte sont longs , droits , rçidesi noirs à leur base et à leur
extrémité, mais blancs dansJeur milieu ; la partie blanche
est la plus apparente. L« disons de l'aeil est entouré par
une tache obscure qui. s'étend «n une ligne horizontale sur W
joue et jusqu^au cou ; tout le dessous, de la gorge est blanc ;
cette couleur se prolonge eq une ligne horizontale, snr la
moitié du bord supérieut? de 1^ bouche i. \a ntàchoire infé-i^
rieiire a une large tache olueurc. Les «reilles sont aussi.
grandes qu^ celles du renard commun, relativement i Ut
grandeur de l'aniinal ; elles sont. couvertes de poiJ&bliai«s
dans leur intérieur ; extérieurement, elles sont rousses, bor-
dées de grisâtre. Les câtés du coa sont d'uu rouit trèa-rtf-;i
cette couleur, s'étend et se proloi^ jusque snr la partie <A le
con se joint à la poitrine ; tout le dessus du cotps est gris^
Qu plutdt ja$pé de noir, de blanc et de cendré fauve-, cette
dernière teinte appartient an poil fin et Iwieux't les erands
poils sont altemativement blancs et noirs. Sur le milieu du.
dos, on remarque dlfTérentes taches noires , longitudinale» *
ùrrégalières ; ces taches sont produites par la réunion des
extrémités des longs poils qni, sur cette partie, sonlplus longs
et plus fournis que sur lestlancs; aussi , pour peu, qu'on dé-r
range les poils, ces taches changent de place ou disparoissea^
Les côtés du corps sont rous, et cette coule or "s'éclajrcit sur-
le miliea ctu' thorax et sur l' abdomen ; les jambes, de devant
sont roussâtres en dehors , plus claires en dedans ; ces deux,
teintes sont séparées sur le devant de la jambe, par na« Ligne,
longitudîiiale noire peu marquée ; derrière ia jambe , ,au-de&-
sus de l'arixcu^tiondu tuse, qn remarque une grande lacbo
blanche. Le pied est noirâtre par-devant, roux foncé par-der-
rière ; les doigts sont roux. Les jambes de derrière sont d'un ,
gris roussâtre en dehors, rousses eitdedaqs, une ligne blan^r
cbe s'étend depuis la cuisse sur le devant de la jM>u>e , el se-
per^ snr U face interne du pied ; ceux-ci soAt <Ascurs par-de-.
vant, d'un roui foncé par-derrière. Laqucnc a treize pouces de
long, sans compter les poils de l'extrémité, qui en ont trois,
et est tacbée de noir sur sa partie supérieure,, jaspée de noir,,
de blanc e^ de fauve sur les côtés , rousse en dessous ; l'ex-
trémité est noire ; celte queue est aussi touffiie que ceÛe de»
i:euards communs.
Il bahjte l'Amérique septentrionale; et selon M. Cuvier,
C^Ie rencontre aussi dans le n)i4i da mêçie çonttpçsti
L:,.,Jn:, Google
5ao C H 1
Ornante Ë^ice. — Le Rbnarb DE ViRonnE , Ùatiit vùfi^
nÙRtu, iAnn.iSyst.nat., édit. de Gmel. 11 a detu pieds dem
{louces âepHis le tnuseaa jùsqn'à l'origilte de la <taed<. Tout
e d«s8us Hu c<>tt)â est i^ux , ïnais cvtte conleur a Aet teintes
différeniea. Sur le itiuseau, le roin est dbscur ; sur le froitt et
leEijoneà, il Ht pliis claiKLes lèvres sont bordées dé blanc.
L'intéris.ur d« .la cbnqae dés oreilles est couvert de poils
Itlanc-jaune. L'exiérieuf est ttoir; lé dessus , les cBcés du toa,
les épaules et Iti jambes de devant , sont d'Un rùat rif: Le
dos est jaspé de roux et <lb blMit^ parce que , dans cet en',
drblt , les ptas gi'&uds poiU ^nt blancs dans leur milieu , et
rooK à leur base et a leur eittMmité^ Les' côtés du corps sont
d'un rotn un peU'Aiôins vif qUe les épaules. Lé àeslioas da
cou est d'un blaitc sale ; (e Vtritre est gris sur et près du tbo-
rax 1 il est biatic! entre les cuisses de derrière. Le devant des.
jambes de devant et les pieds sont d'un beau noir : le bout des,
doigts seul est fauve. Lés jambes de derrière sont également
raiis^es en dessus, mais blanches en dedailS; .cette couléur
blancfaé se prdltuige jusque snr le cftté interbe deï pieds.
Ceax'ci SlVnt noirs en dcsSIis , bruUs en dessous. L'eltrémilà
de» doigts- est faave. La région des cuisses qui avoisine la
queue est d'Un roux pâle ; la qUeue en mélangée de noir et de
roux : l'enli'émité est blancbe.
Ce remicd' ressemble beauctMiji k celui d'Earoi>e ; mai^ il
en diËEère par la vivacité de its couleurs, U finesSé de son
poil, et sdrtttut par deux caractères ostéologiques qût ont
été reconnus par M. Palîsot de Beanvpis. Les renards ont
tous, au sommet de la tète, deux lignes saillantes qui partent
de l'angle postérieur de l'oftite, et se prolongent en arriére.
I>ans lé' rmiar^ d'Europe , ces deux lignes Se réunissent à la '
sature de'l'oi frontal , où elles forment une crête plas ou
moins saillante , suivant l'âge de l'individu. I>ans celui d'A-
iAéri<;^'é ,■ céB ti^es sont trois fois plus grosses et plds pro-,
Doncées ; elles s'écarleUt l'une de l'antre , et ne se réuiaisseat
qu'à U cr^te occipitale. D'on autre côté , chaque btancbe de
U mâchoire inférieure qui , dans le renard d'Europe , se pré-
sente ïoUs la forme d'nne courbe , est droite 'danâ le renard
d'Amérique , et forme avec les branches montantes un angle
de près de cent quarante-cîtiq degrés. De ces observations ,
M. de Beauvois conclut que les renards d'Europe et ceux de
l'Amérique foraient des espèces distinctes et séparées. (Af^
moire sat le Heimrd et le Lapin d'Amérique , In À l^nstittit.
Le renard.de Virginie a aossi beaucoup de rapport avec le
renard tri col or qui habite le même pays; maisiamais sarobe
ue présente dé couleurs aussi tranchées que cet animal, et le
bout de sa queue est blanc au lieu d'être noir.
d=, Google
C H I 5»
BouiSme Espèce.*^ Le BkVakd AKCEnrÉ on BeKAitD »oin,
£iBiû(irif«nle<iiï,G«offCett«esj)éce,àtortc(nifbnduê avec celle
Au toUp Qoir, eanisfycao^ , est dé la taille dn renei'd ordinaire;
inaissa fentic le rapproehodR^anuge de l'wo^i Tftrtt sflnconia
est d'un Boir foncé, Seidemem OH rei^âi'qfit sut ta'4!ti<, U
eroiipeel(aparti^ extérieure des tiii$g«s,dtsirollSdoAltapoliite
est blancbe « lesquels sont éi^itra et donutût Ane teinte de
gris à ces -parties àa pelage ; les oreilles , les épaules Cl ta
queue sont d'un noir pur.X;'etir£mité de tettt deniHre Jiar-
' ^c est d'un be^a blanc; les pattel sont iibli^l ^ k t'ë^ëpllâlii
de la partie postérieure Ata tim^ qili est d'UD gris brtifl:
Ce l^éftard se trotiVe dans l'Amérique septentrionale , et se
rencOiHre ausil an nota de notre continent, dans la Sibérie et
dans- le ititày. Sapèan donne la p tas précieuse des fourrures;
ell« est inânle pitis chère (jôé celle de indhêliae. Dans les mar-
Chéè de té Tartarié russe, On o'aliandonAepas une de ces
pëiiiuqB«rachetenr^e.tà remplisse d'autant d^écûs qu'elle en
peut contenir. Les plu^belle^ s'achètent a Constantlnoi^le, jus-
qu'à So^ooo piastres. Le Grand- Seigneur et les pachas ïtrois
^ileâM ^orteht une ■ faitniye de retiarti nolr darï lés tét-é-
moflles'inibliqués ; éilc est \ti siège du podvoîi' dans lés grandes
djgttités de retnpîr^. Parmi les prescus que le jlrince de
Réphlh fut cbai^é de retqelii'e en 1776 k Sa Hantesse, de
la ^^ de l'itnpératrice de Russie , on diâtingnoîl une pelisse
de peitù de reùatd» noirs qui fat évaluée à Tobolsl: en Si-
bérie , à 6(J,oo6 roubles (3ô6,ooo liv. dé notre itionnoie) ,
et qùiaiiroit coûté ^0,000 rouble $ de plus à quiconque en
éAt fait l'acmiisition. On lés emploie de préférence pour les
yétemens d'hiter , parte qu'elles sOïit très-chatides , et éti
m^me temps très^dOnc«s. 11 en est dont té poSi è:st ii long bt
si sOyeus, qu'on peut y CJicher uù œuf de ttoate.
TVeiiiime Espke. --^ l'IsAîlS 00 Mi^Ailb iBLeIj , Biiffon ,.
tom. i3 ; Schreber, jrf. g3. ''
L'isatis, très-voisin dit rena/d, «t dii- chaCâl , est assez ca-
ractérisé , cependant , pottr ne pag pdrnlbttre de douter qu'il
n'appartienne à ane espèce distincte. It est assez petit ; la
longueur de aoa cbrfS, mesuré depuis l'extrémité du tan-
seau jusqu'à l'origine de la ipieoe , *tt d'iui pied dix ponceB k
deux pieds. La hauteur d«t train de devant est de prés à'oni
|Ùed; celle du train de derrière est un ][>eiiphiaCoiisidéraUe- -
•c 11 est , dit Buffon I tout-à-fait resieaaldaBt au reUard |im
ta forme du Corps et par la longueur de la queue ; mai^ par
la tête il resteinhle plus au diîen ; il a le poil phls doux qne.
le renard commun , et son |ielage est blanc es été , et btcv
,;<,d=, Google
ç., C H I
cendré snhirer.LatJte est courte à p^opo^UoIl(luco^pg;eKi9-
' est large auprès du cou, et se termine p». nu museau assez
pointu; les oreilles sont presque courtes et rondes ; les doigts
«ont couverts de poils même en dessous ; dans le mâle , la
verge est i peine grosse comme aoe phime 1 écrire ; t«s tes-
ticules sont gros comme des amandes , et si fort çackés dan»
le poil , qu'on a peine k les trouver^ les poils dont tout lo
corps est couvert sont longs d'environ deua pouces ; ils- sont
lisses , loutTus et très-doux ; les narines et la mâchoire infé-
rieure ne sant pas reyétues de pojl ; la peau est apparente,
noire et nne dans tîntes ces parties.
Les isatis habitent la Nord , et préfèrent les terres dca
bords de U mer Glaciale et les fleuves qui y tombent ; ils ai->
nient tes lieux d^t^ouverts, et ne demeurent pas dans les bois;
on les trouve dans (es endi^its Les plus froids , Les plus mon-
tueus et les plus nus de ia Nftrwége , de. la ï^apopie, de 1^
3tbifric, et mâme de l'I^Unde. M. Sauer les a trouvés sur le»,
bords de la Kovima, dans la Russie Asiatique.
" Cesanimaux, dit BufTon, s'arcoi^lei)! aumoisde inarStL
et ayant Les parties de la génération conformas cvmme les.
chiens, ils ne peuvent se séparer dans le tçmps.de l'accouple-
ment ; leur chaleur dure quinze jours ou trojs. semaines}. peiK
dant ce temps, ilssonttoujours^ rair,mais ensuite ilsse retirent
dans des terrîcfs qu'ils ont creusa d'avance ; ccs.terders, qui
sont étroits etpeupj'ofonds, ont plusieurs issues; il? lestîen-t
nent propres, e\ y portent de lamousse pour être plus à Tùse ;:
la durée de La gestation est,^ comme dans les chiennes, d'en-
viron neuf semaines ; les. femelles mettent bas à la fin de mai;
ou ail commencement â,e juin , et produiseof ordinairement
six, sept oa huit petits. La m^re Içs alaite et les garde dans.
les terriers pendant cinq ou six semaines ; après quoi elle les,
fait sortir et leur apporte à manger. An mois de septembre ^
leur poil a déjà plus d'un demi-ponce dç loneuenr^ ces petits^
isatis sont déjàltlancs sur tont le corps, à rexceptioq d'nn«.
bande longitudinale sur le dos , et d'une autre transversale
sor les ^lanles. ( Cette indication est assez précise pour qu'ont
puisée croire, av<c Erxieben , que le pulpes emàgera de (les-
ner, leon. ^uadr. , fig. pag. 190, et de nzaczinsli, ffûL nai.
de Pologne , pag. 33i , est le même animal que l'isatis) ; mais
cette croix brune di^arott avant l'hiver , et alors Us sont en-
tièrement blancs, et leur poil a plne de deux ponces de lon-
gueur; vers le mois de mai il commence à tomber, et la
mue s'achète en entier dans le mois de juillet.
K L'isatis vit de rats, de lièvres et d'oiseaux ;' il a autant de
finesse que le renard pour les attraper ; il' se jette à l'ean et
traverse'les lacs pour chercher les nids des canards et deit
,CooqIc
C H I 5>3
oiea; il en nuage Its «nfe et les pelits, et n'a pour ennemi,
dans des pays déserts et froids, que le glouton, qui lui dressç
des eiuhûehes et l'attend au-passage. » F. Glouton.
La voix de l'isatis tient de l'aboiement du chien et du ^a-
picsement du renard. Les ^tarchauds qui. font commerce de
fietteteries distinguent les deux variétés d'isatis , les blancs et
es bleus cepdrés; ceux-ci sont les plus estintés , et plus ils
sont bleus pu bruss, plus ils sont cbers : sur les bords de la
Kovima , une peau d'isatis vaut cinquante kopeks ( environ
a frapcs 3° centimes de notre monnaie ).
L'isatis porte , en suédois , le nom de fiall-racka ou de
iflarat; en russe , celui de pesù ou de cossaci les Norwégiens
désignent cet apipial par les noms iejùtid-rac et de melrifç-
Quatorx^neEspiet.—'V.K^vSKK.o ou Chacal dtt Gap,
Canis tnesojnelas , L. , Ërsieb.
Cette espèce , figurée dans l'ouvrage de Schreber , pL gS ,
ressemble beaucoup au renard d'Europe , et au chacal , dont
elle a quelquefois reçu le nom. Sa longueur totale est d'en-
viron deax pieds, et sa qiieue a neuf otidix pouces ; sa tête est
d'un gris fauve ; la mâchoire inférieure , le dessous du cou et
de la 'gorge , là poîf^e et le ventre sont hlaocs ; les oreilles
ont leur lace esteme d'ao beau roux ardent, et les poils de
l'intérieur sont blancs ; les pattes, tant en dedans qu'en de-
hors , et les flancs sont roni , et le dos est marqué d'une large
pUqae de couleur foncée de. poils annelés alternativement
de noir et de blanc , avec la pointe noire. Cette tache est
plos large aux épaules , et se termine vers la base de la queue
en une ligne éb'oite , se prolongeant sur cette qaeue, qui
est d'un roux peu foncé , et terminée de noir.
.' Ce renard habite les environs dn Cap de Bonne-Espé-
rance.
Quîniiime Espice. — Le Kenabd antahctique, Pennani
et Shaw.
Il est de la grandeor d'un chien de moyenne taille i, c'est^
i^dire', ' qu'il a près de trois pieds, mesurés depuis le
bout da museau jusqu'à l'origine de la queue. Son corps
çst en dessus d'un brun faave assez clair , son pelage snr
cette parde est composé, de poils d'un gris fauve <) la
basç , bruns au milieu , et jaunâtres à la pointe ; sa tête
et sa queue, dans son premier tiers, sont de la même cour
Ipor ; le dessous du cou est blanc , la gorge et la poitrine ,
ainsi que la partie antérieure de l'abdomen , sont de la cou-
leur du dos et des flancs ; le bas-ventre et la partie ïoierue
des cuisses sont d'un lilanc assez pur ; les pattes sont d'un
fauve plus décidé que Itf reste du corps; la queue^ d'uq brufl
i:, Google
SH r. H I
fauve dans sa première |tartie , est énsaiu brctne et tenraî-^ -
née de blanc-
11 habite aiix îles Falklaild on Malouines,
5»V^e Ertfte,-- Le ResaRB b'EcjPtÉ, OihÙ a5[p'/>i£iwiB,
Geftff.
Ce renard , à peu près de là taille du renard cOmrtiun ,,est
en dessus d'ufl foui mêlé de gris brunâtre , qui devient moins
foncé silr les càtés du corps ; ses oreilles sont noires ; IS tour
de la bouche et le dessous du menton sont blancs ; le tour de
l'oeil est d'un fauve i-6Ux; tout le'dessous.du cofps est d'unhrun ,
pfais foncé Âous la poitriiie que sous le ventre ; la quene esr
garnie de longs poils, dont la potnfè est brune et la basé
plus claire ; les pieds de devant GOot marq&és d'une, ligne
. II A été rapporté A'E^yptc par M. le professeor Geoffroy
Saint-Hilaire.
Dix-septième Espèce.— Le RenaRQ CRABIBR» (kfitis eaucri-
ivrus , Geoffr. , ,. '
Sa taille estcelle du renard, mais sa queue est moins fournie-
Son pelage est en dessus d'un gris fauvç, tirant au Boirâlre
sur le doG ; le cou est marqué d'un collier brun ; - les âanu
sont un peu teints de jaunâtre ; l'estérieur des cuisses et la
tête sont d'un gris-brun mélangé de poik blanchâtrei., sem-i
hlables à ceux qui adoucissent lés teintes des fiaqcS); 1 ex-
trémité des quatre pieds est brune , ainsi que la i^ce infé-^
Heure de la queue, dont la supérieure est fauve.
C'est peut-être k cette espèce qu'il faut rapporter le. cliie»
des b6is de Cayenoe , e&voyé par Lëblond à Bnfibn , et
dont la description se trouve dans tes oeuvres de celui-ci %
(tom. 7 , pi. 3îf.)
Diz' huitième Espèce, — Le Kabagan ( Canis l^raganiP»^
ettàibe). ':..'■
' D^m lit r«Ution de ses Vt^t^ Ot RfOUi et dâhi PAsi» Mp^'
temfohata, ï>alldS rapporte qne.les^K:iigUis viétiiient ëéHaif^i''
datiB la rille d'Orenbourg, entre autres pelleteries tonitnWiëi,'
d«B pcaui de renards des Landes, qu^ls appel lâM kàn^».'
Ces rédardS, ajoute ce célébré natursliste ^ 6m à péu-^ès>
la e«ïulËàr 4es loups \ on en tii-e égdenteni des Laïidn ïal-'
mouques (tom. i , in-i..", pàg. i$i Se U trsiucdon ffB(i^«M)(
Kous n'avons point d'âutrfcs fébSËtgiiéniens au sujet dé ce
renard katagail : ce qui a fait dir* avet toute raison i Ert-
lében ( Sfst. rigne animal ) que c'éioit uue espèce un peé obsv
cure , animal suMscifrjfm. ' ■ . ■
dt, Google
C H I 5>5
. Telles (oot les espèces. 4n genre dea ctùens sur l'edstence
âesquelle^ on a réoni les renseignemens les pli)s certaiDS. On
en a distingué encore quelques autres dam noiis pr^seuteroos
les descriptions avec réservç. .
Dîx-newième Espèce F — Le CuLPEU dç Molïna, Caoiscut-
paus, Gmel.
Selon Molïna, cet animal a heauconp de f-essemblance
avec le renÂird de no^ pays ; il ÇU diffère cependant par sa
taille plus grande , par sa couleur d'un tjrun obscur, et par
sa quetije droite , longue et couyerte d'un poil court , comme
celle du chien ; sa longueur depuis le museau jusqu'à la nais-
sance de ia queue , est de deux pieds et demi , et sa hauteur
d'environ viogt-deuf poucçs. Sa voix est foible et ressemble
beaucoup k l'aboiement di) chien. J)e mgma que le renard,
il creus.e dps terrier*, et U se nourrit de pelils animaux. Il
est très-cuHetix; lorsqu'il aperçoit un homme de loin, il
inarche droit ii lui, et s'arrête de distance en distance pour le
regarde ratte|i tir einent Si l'homme ne fait aucun m<}uvemént,
le culpeu reste ^ussi quelques minutes à le contempler ; il
retourne ensuite sur ses pas sans lui faire aucun mal. Au Chî^
li, chacim 1$ conugtt) et personne ne le craint; mais son
espèce de curiosité naturelle l'eipose journellement aux coups
des chasseurs, et c'est rraiseniblablenient la raison qui le
rend moins comjmun qu'il devroit l'Être , par sa fécondité
aussi grande que relie du renard. Quoiqu'il ne paroisse ni
plus.fort , ni plus redoutable que le renard, les chiens ont
cependant de la peine à s'en rendre maîtres.
On a oi^l è ipropos confondu le colpeu qui habite les
contrées m^ndîou^lea le^ plus chaudes du nouveau contînenr^
avec l'isatis qui S^ tfOUTç dai^ las régions du Nord, et qui
préfère les rives de la ia<f Glaciale. Oytre la diftére^lce de
climat , des disseiabUnces dans les formes et les couleurs , et
de plus grande» «ncore dans les habitudes , éloignent trop ces
animaux l'ga de l'^MCf pour qi^'on puis«ç r^isounabl entent
les confondre.
Vingtième Rpice? — Le HénaRb houge de i'AmÉbique. In-
dépendamment dvt renard gns , du renard de Virginie fet du
renard tricolor, il existe, dans les contrées les plus cHaudes
du nord de l'Amérique , une quatrième espèce qui est entiè- ,
rement rousse. Bartram, qui l'a observée dans la Floride, dit
que ce renard jappe la nuit autour des habitations , mais ja-
mais deux fois au même endroit ; qu'il change de place pré-
cipitamment , et que l'instant d'après qu'on l'a entendu d'un
coté , on ï'enteod de l'autre k une grande distance ; que les
dt, Google
5.6 cki
cHicDS sVponvantent ai c6 biiiil , et qu'on ne peut tes Aéter-
miner à poursiùrre ces renards , qui détruisent beancoop de
jeunes cochons , d'agneacu, de volaille , etc. (Vt^ages dans les
parties sud àe F Amérique teptentnonale , traduction française,
lam. 3 , pag. Qg.)
Ces renards sont de pluspelîte taille que les nôtres ; ceux
qui vivent dans les forêts ou Canada fournissent nne belle
fourrure , qui est un objet de commerce pour ce pays. Les
échanges de l'année ijcfly ont produit quinze cents peaux
de renards , et quatre mille de renardeaux, (s.)
Les auteurs mentionnent encore quelques espèces que doos
nous contenterons de citer ; ce sont : i." le Chien sactage
DeCeyl&M, de Yosmaê'r, Canû ceylonit:us,Shaw; qui aie mu-
seau très-pointu , le pelage cendré januâtre ; la queue langue ,
pointue; les ongles crochus; a." le Chien&e SusiNAH, dePeft-
nant, Canis Ûious , (Tinel. et Shaw , dont le corps est presqne
gris en dessus , blanc en dessous , avec ta queue couverte de
poil peu allongé , et qui n'est peut-4tre que le renard crabier
décrit ci-dessus ; 3.» le Rena-KD du Bengale , de Pennant ,
Conûie'^a^iinsû, Shaw, quîestbrua en dessus avec nne bande
longitudinale noire, dont le lourdes yeux est blanc, lès pieds
fauves , la queue terminée de noir ; ^.' le Cbien brum , Co-
nisfidiginosus , Pennant , dont la patrie est inconnue ; son p&<
lage est fuligineux: sa queue est droite ; 5.° le Chfem DTJ Sa&Ra,
Canùcerdo, Gmel. , dont la queue est droite, le pelage ^àle,
les oreilles droites et de couleur rosâtre , "etc.
Knfin dans la première édition de ce Dictionnaire , M. Son-
nioi rapporte au genre du chien, l'animal qu'il décrit aînù'
sous le nom d'a)'ra : a il est assez commun dans les déserts sau-
vages de la Guyane, où les naturels l'appellent apv. Cet ani-
mal approche beaucoup de notre renard par ses formes et ses
habitudes; il est aussi de ta mSme grosseur ; ses oreilles n'ont,
pas plus d'un demi-ponce de longueur , et des ongles crochus
terminent ses longs doigts. Jeune, il est presque entièrement
d'un gris-brun; mais, avec l'âge, il devient tout noir, 'Ct il ne
loi reste de sa première livrée que quelques nuances près de -
la tête : il a en outre , sous le cou , une tache blanche en lo-
sange.
L'ayra ne chasse point le gibier dont il fait sa proie ; mais
il emploie la ruse pour le surprendre. De même que le re-
nard de nos contrées, il est un ennemi des volailles aussi
actif que dangereux , et ses ravages dans les basses-cours le
font redouter des habitans un peu avancés dans les terres.
Les arbres creux lui servent d'asile , souvent jonché des dé-
bris de ses victimes. C'est dans les mêmes r«paires que la
femelle met bas sa portée; qui est dç deux à quatre, et quel-'
i , Google
qùefoîs de cinq petits. Le penchant de ces animanz pour la
destruction les rend odieux aux aaavaees, et particulière-'
ment aux nègres , qui attachent plus d'intérêt à la conser-
vation de leurs poules ; ils leur font la chasse , ou plutôt une
guerre très-achamée , qui n'est pas sans profit ; car ils en
mangent la chair , quoiqu'elle soit infectée d'une odeur fort
désagréable. •>
ChiE!*s Fossilles. -- Première Espèce. Les carerneS de
Gayleoreuth en Franconie , si célèbres par l'énorme quantité
d ossemens d'ours , d'espèce încounue, qu'elles' renferment,
ont également présenté aux obserrateurs des débris d'une es-
pèce du genre rAien de la taille' du loup , et dont les crânes
sont presque aussi communs que ceux des ours , dans ces
« C'est plutôt, dit M. CuTÏer, la tête d'un loup que celle
d'un chien , par l'élévation de la crête s agîtto- occipitale ;
mais si l'on peut s'en rapporter au dessin d'une de ces têtes,
conservées au cabinet de' Darmstadt, la face seroit plus
longue à proportion du crÂne , que dans le loup commun. Le
museau seroit aussi plus mince , absolument parlant, i-
Dîfférens débris de mâchoire inféneore de ces mêmes fos-'
siles , examinés par M. Cuvier> hii ont paru très- semblables
àleurs analogues dans les loups et les grands chîens.A ce. sujet,
ce naturaliste remarque qu'on ne doit pasconclore de ces res-
sembla n ces l'identité d'espèce, puisque les différentes parties
du squelette des espèces vivantes que renferme le genre chien
se ressemblent presque tellement par la taille et la figure ,
que l'on ne peut les discerner, lé plus souvent ; d'ailleurs,
ainsi qu'il le remarque , ces os sont dans le même état me
ceux d'ours , d'hyène et de grands chais que co^itiennent les
cavernes ; ils ont même couleur , même consistance , mémË
enveloppe ; tout annonce qu'ils datent de la même époque ,
cl qu'ils ont été ensevelis ensemble.
Deuxième Espèce. — Le même dépAt d'ossemens fossiles
renferme aussi les débris d'un renard plus grand que le re-
nard commun, etqui ont paruà M. Cuvier, autant qu'il en
a pu (uger, plus semblables aux parties analogues du chacal
qu'à ceUes du chien.
Troisième Espèce. ^ Les carrières à plâtre de Montmartre
«nt fourni k M. Cuvîer une mâchoire de mammifère car-
nassier qui, par tous ses caractères , ne pouvoit se rapporter
qu'au seul genre des chiens, mais qui ne convenoit entière-
ment k aucune des espèces de ce genre. Elle apparlenoit
donc à une espèce perdue qui vivoît dans les mêmes lieux ,
et à la laême époque que les unoplothenam et les palaoltie-
, Google
iaô C Ht
nu0, «iHf^mas.sï remàrqiubl^a, fiatà la connoissance ett ^è
aoç lopgv^ «t sarMtesreehercbes'dé M. Caner.
Quatrième Espèce. — ^^ Celle-ci a encore été recoaifue parle
inéme naturaliste , sur l'observa^pn d'iipe portion de mâ-
choire infërieure qu'il a trouvée efi place dans U pierre à
plâtre de ta grande carrière de Montmartre. Cette mâchoire,
qui ne présentoir qu'une seule dent entière et un fragment
d'tine autr«r comp^r^ ^ c^Ueg ies anitiuus qui oat les par-
ties analogues les plus semlilahlo > i ptni reair nécessaire-
ment d'uoQ espace 4*4 gcBre cffiea ^ont U ^quelelie est eacoré
ioconua, ou d'un genre if cs/n^Mers iateriudîaîre entre
les diièns, les mangoustes et le^ genettes.
CHIENS, Ce sontâfsch^rit^pKiJeuliersqui&eiVeDt an
transport du miuerai , du lieu où on l'exploite jusqu'au bai
des puits par lefiqqeU il est moMé hors da la mine- IL y ea a
de diverses sortes ; le plus ordifiAlreneiit c'e«t un char. Le
chariot est for^é d'une caiste portée sur quatre raïues , deos
grandes placées un peu en vrîirc , et deux petites situées ea
avant. L ouvrier en poosse Iq chariot, le reȎ horizontal eu
s'appesaatîssant .sur le train de derrière , et le giùde très-fa-'
cilement p^r c« moyen, ( K Brang. Trait, dt Mtm. ) (ts. )
■• CHIEN-DES-BOIS. T. Ratow-Crabier. (s.)
• CHIEN-CERF. F". B\UD.(DE3M.)
CHIEN-CRABIER. F.Dibelme Crabieh. (des»*.)
CHIEN-D'ËAU , de Dampler.OD a cru reconnoître dans
i'aDÎmal désiguésous ce nom, l'espèce du C\BrAl. Voyet c«
mot (des H.)
CHIEN-DOBÉ. Dénomination qui a été quelquefois
appliquée au Chacal 4 espèce duesure Chien, (s.)
CHlKN-H¥ENOMEL.\S. C'est I'Hyèhb tachetée,
décrite par Bruce, f. HlfÈHE. (dëSM.)
CHIEN-MARIN. L'un des noms vulgaires , par lesquels
on a désigné les Phoques, m plusieurs langues de l'Europe.
F. Phoque, (s.)
CHIEN-MARRON. On a 4onné ce nom k différens ani-
maux du genre QUen: \.* Au Chacal ; 3.° aux Chiens trans-
jportés e& Amérique y et devenu^ sauvages ; 3." à une i^të
qui vît à la Nouvelle-Hollande, (desm.)
CHIEN i]E MER. C'est le 4om vulgaire sous lequd on
conDo^t Jeti différentes espèces de poissops du genre SQSAi.Et
et ^n particulier le requin. Ce nom v^t tous ceut qfii lui
resseiittlent , doivent Être proscrits de l'histoire naturelle ,
comme n'indiquant que des idées fausse^, etjetant de la confu-
sion dans la pomençlature.Ëa conséquence, ^l'imitation de
Lacépède et autres naturalistes , ou ce parlera des chiens de
,i.d=, Google
C H I j„
««êr ^u'au mol Sqmlb tt m mot REgoni. On y nmoie 1.
Itcleur. (B.) ^
CHIEN DU MEXIQUE 0.ALCO. Oa a désigné .»„
ce nom, de petits animaux domestiques que les Espamola
trourèrent au Pérou et ao Meiiqoe, lors de la conquétl II.
étoient de la grandeur et , à peu près, du naturel de nos petits
chiens. Il y avoit deu» espèces d'atos : l'un trts-gras, très-
replet, ayant la tête fort petite et blanche sur toutle devant-
les oreil es pendantes et en partie fanves; le museau assei
semhlahle S celn, du chien; le cou court; le dos arqué et
couvert d on poil jaune ; la queue blanche, Courte et pendante -
le rentre gros et tendu marqué de taches noires i !c, jambes'
et fc. pieds blancs : celui-là éloit le iichon des Péruriennes-
1 auli-e o/ro, maigre et à triste mine , ètoit employé à la chasse'
Les premières relations de l'Amérique seulement, parlent
des aicos, et les relations suivantes, ainsi que les voyageurs
taodemes, n'en font plus aucune mention, comme si cette
espèce se ftt perdue et anéantie,' depuis l'introduction de
nos animaui européens dans les régions du Nouveau Monde
(Uaubenton, tjvrjd. me'(A."). (desm.^
CHIEN-MUEÏ. r. BatiD. (desm.)
CHIEN- RAT. Dénomination que lesColonsdu Cap de
Bonne-Espérance , donnent à la SIancmïUste DU CAP (^1
CHIEN-RATON. V. RATOs-CaaBiEE. (s.)
CHIEN-DE-TERRE. En vénerie, on donne quelquefois
ce nom an Chien basset, (s.)
CHIEN-DE-ÏERRE (Petit), Camculu, subUrrancus^
t, est ainsi que Raaczynski , a désigné le Zemiai V Rat
Taupe, (s.) ,
CHIEN-VOLANT. Quelques naturalistes ont donnif ce
nom aux Roussettes , mammifères Je l'ordre des carnas-
siers, et de la famille des chéiroptères.— On appelle aussi
àiiem eolans les GaléopithÈQces. (desm.)
CHIENDENT. Nom d'une plante rivace de la famille
.des Graminées. On en distingue deut espèces : l'une appar-
tient au genre Fkoment , c'est le chiendent des boutiques (Tri-
iicum repens, Linn.); l'autre est du genre des Panics, et
porte le nom Ae. chiendent pied-de-poule {pankum dactylon, L.)
V. les mots Fkohent et Pahic.
Le Chiendent ordinaire ou, des boutiÇces a des ra-
cines longues , cylindriques , blanchâtres , noueuses par in-
tervalles, et entrelacées les unes dan* les autres. Ses tiges sont
droites, avec trois ou quatre articulations, et garnies de quatre
ou cinq feuilles d'un beau vert, longues d'un demi-pied,
iarges de deux ou trois ligues , un peu velues en desstis , ter-
■VI- 34
I ^..lOOglc
£30 C H I
minées en-pmnu , «t einbrusuit la l%e ie leur base. An
sommet.des tiges on aperçoit des épis grêles de trois ou qaairv
fouces de longueur, furmés d'épiUets alternes «t sesi^es, «jae
on distingue de ceux des ivraies , parce qu'ils préseotent tai
cftté plat à l'ajte qui les soutient, et Jtoa un cfité tr^clunt.
Les calices, pourvus de deux valves trës-poinlueg, coatienDeat
qnatre ou cinq tl«urs.
Cette plante crott en Europe dans les champs , dans \es
jardins , le Ions des haies ; comme elle trace heauconp, elle
se multiplie teBement, qu'il est difBcile de la détraire ; elle
mEeste les iléus où elle se trouve. Le hersage fréquent avec
des herses à dents de fer, longues , courbées, rapprochées ,
minces , et les labours au crochet, sont les moye<u de l'e^
, tirper. On doit la brûler. Elle est printaniérc , et fournit an
assez bon fourrage aux bestiaux. Les chiens, par un instinct
particulier , la mangent pour vomir ; d'où lui vient son nom.
La racine fraîche de chiendent a une savenr douceâtre ;
elle contient un principe saccharin et une asses grande
quantité de sd^stance amilacée. Lavée, séchée, broyée, et
réduite en farine , elle peut servir de nourriture : les habitaos
du Nord , dans les temps de disette , en font une espèce de
pain. On en f^ït aussi une gelée trèsragréablc aia g»àt et très-
saifle. On prend pour cela de grosses racines bien nourrie* ,
on les lave et on les coupe très-menues; elles sont jetées AÏasi
dans l'eau bouillante pendant deux k trois minutes; on les
^asse à Iraveri un tamis de crin , et après les avoir écrasées
dans un mortier de marbre , on les fait bouillir dans l'eau
]iure pendant trola ok qaatre heures ; la décoction est passée
par^neét^oaine et réduite, aiu: un feu doux eu aabain-marîe,
en consistance de gelée ou d'extrait. Cette gelée est sucrée :
on la mêle aux opiates , aux pilules , etc. Quelques grains
dans une pinte d'eau aiguisée avec le sel de nitre , font une
boisson, que l'estomac supporte mieux que la tisane ordi-
naire de chiendent.
Le CwENDEWT pi£i>-DE-POULE est moins haut que le pré-
cédent. Il ne s'élève pas au-delà de huit à dix pouces. Sa tige ,
après avoir atteint à peu près cette hauteur, retombe à terre
et pousse des racines par ses nœuds : à son sommet se
trouvent trois ou quatre épis dîgités , ouverts,' étroits, vio-
lets , velus k leur base intérieure. Les feuilles sont roi-
des , courtes , velues et plus longues vers le h»it de la tige.
La racine est noueuse, genouilléé, sarmenteuse et rast—
pante. Cette plante croît aux bords des chemins dans les
endroits sablonneux. Ses tiges mondées de leurs feuilles ,
sont employées en décoction. Avant de s'en servir, eoi doit
ou j-aliEser leur écorce , aiu de l'enlever, ou les jeter dans
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C H I 63.
Ve»a bouillame , les y laisser pendant quelqlies minutes , les
retirer ensuite , et les remettre bouillir dans une autre eau :
cette tisaïK^est rafratchissante et apérîlive. Celle de chien-
dent ordinaire adoucit et relâche ; mais sa vertu apéritive et
diurétique n'est pas bien constatée. Pour dooner à l'une et à
l'sHtre un peu de goût, on y mêle une petite quantité de ra—
cine de réglisse. En Pologne on ramasse les grains de pied-de- '
poule, dont on fait des gruaux très -délicats. Ces plantes
servent aujourd'hui de type k un genre appelé CïnoboN
par Richard , Fibiche par K.œlier, et DiGiTAlBE par Jus-
sieu. (b.)
11 y a encore deux espèces de plantes qu! portent le nom
de chiendent dans quelques cantons de France. L'une, avec tes
racines de laqueUe on fait ces vergeltes et ces balais , con-
nus sotts le nom de chiendenl, est le Barbon digité , qui
croît naturellement dans les parties méridionales de l'Europe.
L'antre, qu'on ne rencontre que dans les eaux stagnantes, et
dont on ramasse la semence pour la nourriture de l'homme,
dans ((ûelques parties de la Pologne , est la FÉTUQOE FLOT-
TdMTE.
La preiViière espèce de chiendent est quelquefois le fléau
de l'agriculture. Elle s'empare des terrains les plus fertiles; et
oc n'est qu'avec des peines et des dépenses considérables
qu'on parvient à s'en débarrasser. (B.)
CHIENDENT AQUATIQUE. V. FÉtcQUE flot-
tABTfi. <B.)
CHIENDENT A BOSSETTES. Le Dacttlepelo-
ÏOHNÉ porte ce nom. (B.)
. CHIENDENT FOSSILE. Nom que quelques au-
teurs ont donné à l'aïQiante. (PAt.)
CHIENDENT MARIN. C'est uae espace de Vabec
Cb.)
CHIENDENT QUEUE DE REN/OU). Espèce de
VuiPi» , Aloaerjuvs agreifîs de Unnœus. (B.)
CIENBENT RUBAN. V. Roseau paSaché. C»)
CHIENNE. C'est la femelle du CbiSN. (DESM.)
CHIENDENT A VERGETTE. J'ai reconnu que c'é-
toit la racine du Barbon siGtTÉ. (b.)
CHIENGTUENDEN. Pietro délia Valle dit qu« c'est
le nom persan du RhinocÉBOS. (s.)
CniËRSSÏ. Nom que les Èpirotcs donnent au Cxbi-
SIEH. (lM.)
CHIETOTOLT. Nom d'un oiseau du M«iiqae, qa« l'oB
dit être un ÉtourmEau. (v.)
CHIGOMIER, Comhrelum. Genre de plantes de l'oc-
tandrie mono^nîe, et de la famille desmyrtoUes ^ qui 4
jt, Google
5ia C H ï
pour caractères : un calice iDonophylle caduc, h quatre ai»
cinq dents ; une corolle k quatre ou cinq pétales ovales ,
attachés entre chaque dent du calice ; huit ou dix étaminès-
dont les filamens sont très-lonj^s ; un ovaire inférieur linéaire,
duquel s'élève un style presque aussi long que les étamines,
et dont le stigmate est simple ; une capsule oblongue , munie
de quatre ou cinq ailes très-minces, membraneuses, demi-
Circulaires ; cette capsule renferme une semence linéaire ,
menue , À quatre ou cinq angles.
lies chigomiers renferment huit k dix arbrisseaux exoti-
ques , dont les feuilles sont simples et communément oppo-
sées , et les fleurs disposées en grappes ou en épis terminaux.
Le plus connu est le Chigouier a épis simples, Combr^m
laxum; Lisnl , dont tes rameaux n'ont point de bractées , et
dont le calice est intérieurement velu. Il vient dans l'Amé-
rique méridionale.
Le plus intéressant est le ChigOhier DE Madagascar,
Combretum parpureum , Linn. , qui a les feuilles ovales-aiguës;
les rameaux des fleurs tournés d'un seul côté et avec des brac-
tées plus courtes que le pédoncule ; les fleurs décandres et
rouges. C'est un arbuste sarmenteux qui vient de Madagascjtr,
et qu'on cultive it, l'Ile-de-France à cause de labeauté de ses
fleurs. C'est le type des genres Pet«AÉE de Commerson ,
et Crist^Ire de Sonnerat.
Les autres espèces sont le CRiGOUtER a épis composés ,
qui croit au Mexique; le Chigohieh DÉCANDRE, qui est
naturel aux Indes orientales; et le Chigohier a feuilles
ALTERNES, qui se Irouvc dans l'Amérique méridionale, (b.)
CHIHUCHINE. Ncou vulgaire ^e I'Anahas karatas,
aux environs de Cumana. (b.)
CHII. Nom d'une espèce de Piw du Paraguay. V. ce
mot. (V.)
CHIKAL , on CsACAL. Voyez à l'article Chien, (desu.)
CHI KEU. Nom chinois d'une espèce de citron nommée
Chi xac, et Cay baon en Cochincbine , Ciinisfuica, Lour.
C'est Vilam de fiumph. , Amb. a , t. 33. Cet arbre forme de
grandes forSts dans l'Inde. (LN.)
CHIKOURYEH et HENDEBECH. Noms arabes de»
CmcoKÉES cultivées , Gchoriam httybus et endivia. (lh.)
CHILBY. Nom arabe d'un poisson du Nil , qui a été
figuré par Sonnini dans son Voyage en Egypte, pi. a3. C'est le
siluTvs mysus de Forskaël. 11 est le moins mauvais à manger
des àluret du Nil. V. au mot Silure, (b.)
CHILCA. Feuilléc, t. 3j, figure un arbrisseau qm, selon
Adanson , seroît la Baccha»T£ a fSCILLES D'iVA , BaKharis.
ti'mftilia, Linn. (LS.)
dt, Google
C II ï 533
CHILEAWAUHTLI. C'est, dans Fernandez, le nom
mexicain de la Sarcelle rousse a longue queue. V. l'ar-
ticle Canard. Il appelle la femelle Coleanauhtu. (v,)
• CHILER, Nom turc du Caméléon, (oesm.)
CHILIBUÈQUE. î«fom du Lama, au Chili, (s.)
CHILOB. Nom duPoLATOCCHE, oa petit Écurôàlyolanii
chez les Barètes, (desm.)
CHILIODYNAMIS, Dioscorîde. V. Cheimodynahis.
(LN.)
CHILIOPHYLLON, Dioscoride. C'est, suivant Adan-
. son , une Millefeuille , et peut-être l'espèce commune ,
Àehiltea millefolium. fLN.)
CHILLI DES MEXICAINS. Cette plante, mentionnée
dans l'ouTrage d'HernandcE , est regardée comme un Gin-
gembre par Adanson. (ln.)
CHILOCHLOÉ, ChUochka. Genre de plantes de la fa-
mille des graminées , établi aux , dépens des Alpistes et des
Phleaux de Linnaeus. Ses caractères sont : baies de deux
valves calictnales inégales, aiguës, renfeftnant deux fleurs,
l'une fertile à baies florales cartilagineuses , la vaive supé-
rieure émarginée ; l'autre avortée, pédicellée , filiforme.
L'Alpiste paniculé et !e Phleau »es sables servent de "
type à ce genre. (B.)
CHILODIE, ChUoâia. Arbrissean de la Nourelle-Hol-
lande, qui, selon R. Brown, constitue seul un genre dans
la didynamîe gymnospermie et dans la famille des labiées.
Les caractères de ce genre consistent : en un calice à deux
lèvres, accompagnées de deux bractées, la supérieure en-
tière , l'inférieure semi -bifide; en une corolle labiée; le
casque entier et très-court; la lèvre inférieure à trois décou-
pures , eelle du milieu plus grande et à deux lobes. (B.)
- CHILOGNATHES , (Mùgnaiha, Latr. Famille d'in-
sectes de l'ordre des myriapodes , ayant pour caractères : an-
tennes un peu renflées vers leur extrémité , ou filiformes , de
sept articles ; bouche composée de deux mandibules et d'une
lèvre divisée par des satures , et couronnée par quelques pe-
tits appendices , en forme de tubercules , au bord supérieur ;
les deux on quatre premiers pieds réunis à leur base , rap-
prochés de la lèvre , mais semblables d'ailleurs aux autres.
Les chilognathes font partie de ces insectes aptères ou sans
ailes , nommés ordinairement mille-pieâs , dont le corps très-
allongé a une forme linéaire ou cylindrique, et qui est
composé d'une suite considérable d'anneaux, portant cbacun
one ou deux paires de pattes ; ils diffèrent de la seconde fa-
mille du même ordre, celle des Chilopodes, par leurs ^u-
dt, Google
53< ' f. 'I I
teoDes an peu dilatées vers le bont, on de la même gros-
peur , et composées seulement d'un petit nombre d'articles ,
et par la composition beaucoup plus »mple de leurboucbe.
Elle n'offre point de labre , et immédiateroeai après les man-
dibules , elle est fermée par une sorte de lèvre crftstacée ,
formée, suivant lU. Savigny, de deux paires de siâcboires
sondées , et qui représentent les quatre supérieures des crus-
tacés décapodes. Les trois premières paires de pattes répon-
dent , par analogie , aux trois paires de mâchoires auxiliaires ,
ou pieds -mâchoire s de ces mêmes crustacés.
Le corps des cbilogtiathes est généralement crustacé, et
souvent cylindrique. Ils marchent très-lentement, ou se glî^
sent, pour ainsi dire , sur le plan de position , et se roulent
en spirale, à la manière des sei^ens, ou en boule, comme
les armadilles , les hérissons , cloportes , etc. ; leurs pieds
sont très-courts- Le premier segment du corps est plus gra»d,
et présente l'apparence d'un corselet ; les trois <t quatre sni-
vans, et le septième, dans les mâles, ne portent qu'une poire
dé pieds ; on en voit deux aux autres, àl'eiceplIoB cependant
des deux ou trois derniers quiensont dépourvus. Les stigmates
sont situés de chaque côté djj corps, mais si petits, dans l«
plus grand nombre , qu'on les dis^ngue à peine , et qu'ils ne
paroissent que sous la forme d'un petit point ; on i^en dé-^
couvre mâme pas de vestiges dans teïgloméris. Chaque an-
neau en offre alternativement deux ; mais cet or^« change
vers le septième ou huitième , de sorte qu'on y voit deux seg-
meds de suite, ayant chacun deux stigmates; l'ordre altei^
natif recomiflen ce ensuite. On peut ainsi considérer les-pre-
iniers anneaux comme représentant le thorax des cbitogqaihès.
Les organes sexuels du- mâle sont situés sous le septième ,
extérieurs, et terminés par deux crochets; ceux de' la femelle
fe trouvent , à ce qull m'a paru , au-'destous du troisième.
Les deux sexes, dansTaccouplement, s'appliquent Puâ contre
l'autre par le ventre, entrelacent leurs pattes etsoBVcowhéx
sur un côté j l'extrémité antérieure du corps du. mâle dé-
passe c^uide la femelle.
Ces insectes se nourrissent de substances végétales, ouda
matières animales corrompues. Us pondent, dans la terre,
un grand nombre d'oeufs , d'où naissent des petits, «pu , sui-
vant une observations de fiegeer, n'ont d'abord ^le six
pieds et sept ou huit anneaux.
Sous le rapport de l'organisation e!itérietir«, les cbilo-
gnathes sont presque des crustacés , qui semblent i^unir les
cloportes avec les insectes. Ils ne forment dans LinnEeusqu'oo
seul genre , celui des Iules , JiUus, mais qu'os divise au-
jourd'hui en cinq autres.
dt, Google
C H I 535
Les ans ont le corps crosUc^ , sans appendices an bouf ,
et les antennes renfltfes vers leur sommet. Les genres : Cl/i-
HÉKIS , IViiE , POLVBÈHE , CrASPÉSOSOHE. '
Les autres ont le corps meoibranem , trés-mon , et ter-
miné par âes pinceaux de petites écailles.
Le gsnr« PetYxÈNE. f. ces mots, (l.)
CHILOPORES, Ckilopeda , Lat. (auparavant Syngnathes).
Famille d'insectes connue habitoelleme'nt sous le nom Se
ntiSe-pieds, de l'ordre des myriapodes , composée du genre
soAipendra de Ltnnaeus , et qui est distinguée de celle des
ehilognalha du m^me ordre ou des hJts de Linnanu , par les
oar<u;tèrc& suivans : antennes sétacées , de quatorze articles
. et an-deU ; bouche composée de deuK mandibules , d'one
première livre qna.driÉde ; de dens petits pieds en forme de
palpes , réunis à leur base ; et d'unç seconde lèvre formée
par une seconde pâtre de pieds , ditatés et joints à leur base ,
terminés par nnuirtcrvcbet, percé, sous son esirémîté, d'un
trou , pour la sortie d'une liqueur vénéneuse.
Dans l'opinion de M. Savignyyla première lèvre, celle
qui se trouve immédiatement au-dessons des mandibnles ,
représente les qnatre mâchoires snpériem-es des crustacés
décapod^es ; les deux palpes sîinds au - dessus de cette lèvre
ceux qui forment eiMulte la seconde et la première paire de
pieds proprement dits , seroîent les analogues d<s mâr
choires auxiliaires ou des pieds-Aâchoires.
Le corps des ehilopodes est déprimé et membraneux. Ch»-
cnn de ses anneaux est recouvert d'une plaque coriace ou
cartilagineuse, et ne porte, dans le plus aand. nombre,
qu'une paire de pieds ; la dernière est ordisairenaent rejelée
CB- arrière , et s'allonge en forme de qneue.
Ces animanx courent très-vite , sont carnassiers , fuient la
lomière , et se cachent sot» les pierres , les vieilles poutres «
les écorces des arbres, dans ïa terre, le fiimier, etc. Ils se
aom^ssent d'insectes vivans , qu'ils piquent avec les crochets
de leur seconde lèvre , comme le font les aranéides, avec les
gHffesde leurs mandibnles, et distillent dansU plaie un venin
très-actif sur ces petits animaux , puisque , d'après mes ex-
périences, ils périssent sur-le-champ. Suivant l'idée ing£-
niense de M. Savigny, les mandibules des aranéides repré-
sentent la seconde paire des mâchoires auxiliaires des crus-
tacés. Or, dans les ehilopodes, la seconde lèvre correspond
aussi k ces mêmes pieds-mâchoires, et sert aux mêmes nsages.
Les hahîtans des pays chauds redoutent beaucoup ces in-
sectes , les espèces qu'on y trouve étant fort grandies , et leur
venin pouvant être plus actif. Ityena même une {scolopenâra
^npdaia, Lat.) dans les départemens méridionaux de la
i:, Google
536 c n 1
Prance , dont la morsure produit quelquefois des accidens
assez graves. La scolopendre mordante est désignée ans An-
tilles par l'épitLéle de malfahante. On en connoit qni ont une,
propriété phosphoriquc.
Les organes sesuels sont intérieurs et situés, à ce qu'il
paroit , à l'eitrémité postérieure du corps , comme dans la
plupart des insectes. Les stigmates sont beaucoup plus ap-
parens que dans les chilognathes. ( V. Scolopendre. )
Cette famille comprend les genres : Scutigère, Lithobie,
Scolopendre. Le docteur Léach en a établi deux antres:
ceux de Ckytqps et de Géophile. V. ces mots, (ln.)
CHILPANXOCHITL , Hemandez (Mei. aïo). C'est,
une plante qui parott être la Lobélie aguuinée, Lobelia .
acuminala, Willd., qui croit i la Jamaïque, ou une espèce
voisine. (LnA
CHILTOTOLT. V. Jacapa scarlate. (v.)
CHIMACHIMA. No^ d'un CaracaRA du Paraguay-.
V ce mot. (V.)
CHIMALATL. Nom mexicain du soleil (^HeSanthus
aiutuus, Linn. (ln.)
CHIMALOUBA. Nom caraïbe du Mabogoni, Smefatia
mahogoid, Linn. (LN.)
-, CHIMANGO. Nom que porte, au Paraguay, un C4RA-
CARA. V. ce mot.,(v.)
CHIMAPHILE, ChtmaDhUa. Genre de plante établi par
M. Pursh dans sa Flore de l'Amérique septentrionale , pour
placer les Pyroles en ombelle et maculée , dont le stig-
mate est sessile et épais. V. ces mots, (b.)
CHIMARKHIS, Ckimarrhis. Genre de plantes de la pen-,
landrie monogynie et de la famille des rubiacées , dont les
caractères sont d'avoir : le bord du calice entier ; la corolle
infundibullforme ; cinq étamines ; un germe inférieur sur~
monté d'un style dont le stigmate est bifide ; une capsule k
deux loges , contenant chacune une semence. .
Ce genre, qui n'a pas encore élé figuré, ne renferme
qu'une espèce. C'est un arbre de l'Amérique méridionale , à
feuilles ovales , opposées et pétiolécs ; à fleurs petites et
disposées en corymbes terminaux et axillaires, qu'on appelle
bois de rivière à la Martinique, (b.)
CHIM-CHIM-NHA. Petit arbre cultivé sous ce nom ei>
Cochînchine , où il croît aussi spontanément. Loureiro le re-
garde comme une espèce d'ARALlE , Aralia oclophjUa. Son
écorce et ses feuilles sont apérïtives , diurétiques et diapho--
rétiques. Les cendres de la plante sont très-bonnes conlro
l'bydropisie, (ln.)
L:mi,z.d=, Google
C H I 537
CHIM-GHIM-RUNG, Nom donné, en Cochinchine, à
un arbre dont ie bois pâle c'est pas snjet à se tourmenter par
la sécheresse , et avec lequel les tourneurs font des rases et
autres objets q^ue l'on recouvre de vernis. Cet arbre est le
clompanus major, Rumph. Amb. 5, t. iiy ; hcaïUdes Mala-
bares, selon Rheede, 4i '■ ^6 ; et le iterculia fœtida, Linn.
V. T0NG-f,HU. (ln.)
CHIMÈRE , Chimizra. Genre de poissons de la division
des Chondroptéhygieius , dont le caractère consiste à avoir
une seule ouverture branchiale de chaque côté du cou , et
une queue terminée par un long filament.
Ce genre renferme deux espèces dont la forme est très-
fcmarquable , et les habitudes fort singulières.
L'une , la Chihère abc tique , Ckimœra monstresa, Linn.,
a des plis poreux sur le museau , at se trouve dans la mer du
Nord , où elle est connue sous les noms de singe de ma-, el
de roi des harengs. ■■ •
Ce poisson a le corps comprimé des deux câtés , ibrt al-
longé et convert d'écaillés à peine visibles ; sa tête est larçe ,
terminée en forme de nez , couverte d'un tégument pbssé
dans une partie du côté inférieur, et parsemée de petil^
trous qui fournissent une humeur visqueuse ; ses mâchoires
sont antérieurement armées de deux grandes dents incisives ;
ses yeux sont grands el brillent comme les yeux des chats ;
ses nageoires pectorales sOnt très-grandes , recourbées et at-
tachées à une prolongation charnUe ; celle du dos commence
par un rayoB triangulaire trés-allongé , très-dur el dentelé
par derrière, et, après s'être beaucoup abaissée , se prolonge
t'osqu'à la queue, oà elle disparoh insensiblement; le bout de
a quene se termine en un filament très-long et très-flexible.
Le mâle diffère de la femelle par une petite huppe qu'il
porte sur la tête , et par deux appendices ou petits pieds
situés au-devant des nageoires, et qui servent à retenir la
femelle dans l'accouplement ; de plus , il y a lieu de conclure
de quelques observations imparfaites , que cet accouplement
a lieu comme dans les serpens , c'est-à-dire qu'il est doubte,
les mâles ayant deux verges , et les femelles deux vulves.
La couleur générale est un blanc argenté , parsemé de
taches brunes j mais souvent sans taches.
La chimère arctique acquiert trois à quatre pieds de long,
et un pied de circonférence. Elle vît de mollusques , de cras-
tacés et de poissons , surtout de harengs ; elle montre fré-
quemment ses dents en remuant inégalement les diverses
parties de son museau , et tient sa longue queue dans un
mouvement continuel , comme les singes ; de là te nom de
singt de mer, qui lui a été donné.^Sa tête est très-grosse , et
dt, Google
538 C H I
a été comparée k celle ia lion ; on l'a donc aussi appelé
,ZioR Jemtr. Elle se pêche, fréquemment acec les harengs^ et
On^ dit quelle étmtfenr roi; enfin elle a passé poornn mons-
tre semblable à la chimère de la Fable.- T. pi. B. ao , oà
elle est figurée.
On ne mange point sa chair , qui est trop dure ; mais les
habitans de la Korwége font des gâteaux avec ses œuls ,
et tirent de son foie une huile dont ils font usage dans les
tualadies des yeui , et qu'ils appliquent sur leurs blessures.
La Chimère astarctique, Chimera caSorhinchus , a le
museau sami d'un long appendice. Elle se rapproche beau-
coap de la précédente par sa forme et ses lAceurs ; mais elle
en est bien distinguée par l'appendice de son museau , qui l&
fait nommer poisson coq, on poisson âéphant , selon qu'on l'a
comparée à une crête ou à une trompe. Elle constitue ao^
fourd'hui le genre Callorbinque. (b.)
CHIMÈRE, Chimera. Genre de versmollusqnes testâtes»
établi par Poli , daos son ouvrage sur les coquillages des mers
de? Deui-SicUes. Son caractère consiste à avoir un siphoK
unique , allongé, mince, sinueux, avec des varices dislmcteSr
à base épaisse , musculeuse , un peu conique ; des branchies
en arc, légèrement réunies par leur partie supérieure ; 1«
manteau garni d'un muscle rameux , distinct , et dont le
limbe est un peu adné à l'extrémité des branchies ; l'abdo-
men très-saillant ; le pied nul , et remplacé par un muscle
lingniforme pour filer tin byssos qui esttoi^ours simple.
Ce genre est . formé par les aiùmaox des PiNSES ( V^ ce
mot ) , dont l'un a été figuré arec d« précieux délailsanato-
miques , pi. 3^ de l'ouvrage précité, (b.)
CHIM MI VU. Nom d'une espèce de gouet (ontm Etteid-
laùan, Lonr.), qui croit dans les envîpoos'de Canton en Chine.
(lM.)
GHIMONIKO des Grées modernes. C'est le melon
d'eau on pastèque, Çuearlu'ta dlrulhu. Unir, (lr.)
CHIMPANZÉE ou Cbinpa.nzéë, V. au mot Orahg
OUTANG. (dëSM,)
CHINA. Nom qu'on donne , à Almaden , à un mélange
de deux qualités inférieures de minerai de mercure. (LK.)
CHINA. C'est le nom d'une espèce dé salsepareille
(^Smilax china , \j.^ qui croit en Chine , et dont la racine
porte spécialement ce nom. Elle est employée eo^médecine.
V. Salsepareilij;. Cln.)
CHINARS et CHIAGAS. Noms arabes do-hêtre {Fagta
I fflvatica, h. ). (fjn.)
C,ql,lt!dt,G00glC
C JI ï 539
CHINCAPIK. C'est le petit CRikTAiGmeR de l'Amérique
septestrionalé ; Fagus pumila , Uon. Arbuste de dix à donze
pieds' de haut , qui maueureuseimiil n'a pas escore pu s'ac-
climater ea France. On dît mâUteureuRemeat , parce que
ses fruits , à peine plus gros qp'un gland , sont beaneenp
plus agréables au goût que ceux du cbâtaieBier or^ftaire.
Les feuilles de cet arbuste ditiHr<iit de GettesdncbâtaigIHe^
o^diaai^e , en ce qu'elles sont tpès-iomeMeuses , e« par-là
blanches en-deeaous. Il est estréowiBeBt cojBanon en Cavo-
Une , dans les terrains effU ne sont ni tre^^seca ai trop hu-
mides , ainsi que je l'ai obseivé. Michaux a aasai doRDé c«
nom à un petit chêne d'An^rlque , dont la feiûlk ressemble
À celle de ce chitaignier. (B.)
CHINCHE. Ce mot espagpol désigne la panaise. C'est^
sans doute, à cause de leur mauvaise odevr ^^oa t'a appiî^
que à deux animaux de. l'Amérique, doat l'un appartieÎM an
genre moufette et l'autre au geore hamater. Ce dermier ou
cfiiachULx a sans dont*; l'odeur moins forte que le premier.
CHIISCHË DE AGUA. C'est le oom portugais du I4o-
TONECTE : il sioiific Puoaise dtàu. (nCSH.)
CHmCHILLA. Quadrupède du Pérao , dont les peaai
sont très-employées par les fourreurs, et qn'oB rapport» jus-
qu'à ce jour au genre des HtH»TEii£. (bcsm.)
CHmCHlMALL C'est la Tacite a petites fbuiues ,
au Péron. (a.)
CHINCHIN. 7f(UD tarUre duPituÈQUE, selon Sonnini.
y. Magot, (desh.)
CHINCILLE. V. CaiNCBiLiA. Qoes».}
CHlNCO ou Chinche. T. ÀIoufett». (»e£m.)
CHINCOU. Kom que Levailtaot a dxHuié au Vadtouk
NOIE dans sa première année, (v.)
CHiNET.Norapro*raçald'uioewiétédabig|aradier(f:i>iu
fu^aris, a.' g , Risso) caltivé dans les jardîn^ à Nice : c'est
le QiùioHo- des Italiens. Jm petit Chinet , CbmDpkaun , tst
une autre variété de la mâme espèce, (lh.)
CHINGOLO Nom d'un: MoiNEAD duParagoay-Cv.)
CUJN HIAM.NoittchiBoisdiel'ar{H% qui, selon Loareiro,
prodnk l'AGAiLoettK» o« boi» d'aloiis. kojrtz Aloéxtee et
Agallocbe. (ln.)
CHINKA. :Nom de ta PouiE sultane , kf^ Chiae. (S.)
CBINNE. Qnsànipéde du CKR, quipatottétrcleCft'V
dte. y. Moufette, (desh.)
CUINOI. £n grec ntoderité , c^esl le nom de l'OiE.
(dësm.)
CH-INOBODON. Nom dn RosiEit ÉcLAïniER , dans les
snciem ouvrages ie médecine. (B-)
C,ql,lt!dt,G00glC
54o C II I
CHIKOTTE. F. Chinet. (lu.)
CHINQUAPINE. Nom donné, aux Etals-Unis, 1 nue
espèce de CHiTAiGKiER. T. CaiNCAPin. (ln.)
- CHINQUIES. C'est la même chose que le CaiTr^. T.
ce mot. (B.)
CHINQUIS. ri>yei le genre ÉPEROlffllER. ^v.)
C H IN-T CHIEN-KHI. Nom chinois du Paon du Tbibit,
ffffeK l'article précédent (v.)
CHIOCOAR. Nom qui s'applîqne, dans l'Amérique méri-
dionale , À mie espèce de bière qui se fait avec la ^aioe
dn Maïs, (b.)
CHIOCOQUE. roj-MaumotCiocoQUE. (B.)
CHIOMA DI GIOVE. Nom vulgaire italien de là
Dbsade octopÉtale (pryas ociopelala, L.) , et de quelques
Anémones , dontlesfruits s ont surmonté s d'aigrettes plumeuses
blanches , qui ont été comparées À une chevelure, (ln.)
CHIONANTHE, ChionatUhiu. Genre de plantes de la
diandrie monogynie , et de la famille des jàsnùnées , dont les
caractères sont d'avoir un calice monop^ylle persistant, àqua-
tre dents poinmes^ une corolle monopétale divisée en quatre
découpures fort longues , étroites etlméaires; deux, etquel-
quefois trois étamines fort courtes ; un ovaire supérieur
ovale , se terminant en un style très-court , dont le stigmate
est obtus et trifidc ; une baie arrondie ou ovoïde , qui con-
tient an noyau strié.
Ce genre, auquel celui appelé LiNoaÈHE doit être réuini,
renferme cinq espèces , dont trois de Ceyiaii -et denx d'A-
mérique. Toutes sont des arbrisseaux à feuilles simples, op -
posées, et à fleurs disposées en grappes.
La seule qui soit connue dans nos jardins , est le Cbionan-
TBE DE ViEGlNiE, qui s'élève à plus de dix pieds, quia
lés feuilles ovales, aiguës; les panicules terminales, et trifides;
les pédoDcules à trois fleurs. C'est un très-agréable arbrisseau
lorsqu'il est en fleur , parce que ses grappes nombreuses et ses
pétales blancs , le font paraître comme couvert de neige. On
ne le multiplie en France que de drageons et de marcottes ,
car il donne rarement du fruit; et sa greffe sur le frêne ne sub-
siste que deux ou trois ans. il vient naturellement dans les
hoishumides de l'Amérique septentrionale, oiije l'ai fréquem-
ment observé.
Le Chionantbede Cetlah a les grappes panicoléés, axîl-
laîres , opposées, et les feuilles presque sessiles. Il se trouve
à Ceylan. Linnaeus fils, par un double emploi, en avoit fait
UD eenre sous le nom de Tbotiikia.
Le Cbionanthe épais a les panicules axillaires trichoto-^
mes , toutes les fleurs distinctes, et le« anthères obtuses. Il se
i:, Google
trouve à la Guyane , «t a été établi en titre de genre , sous le
nom àe Céramthe , par Gmelin , et avant , sons celui de
Maypea, par Aublet.
CHIONIS, CkiofM,Fofstsr, VagmaUs, Lath.Genredel'or ■
dre des oiseaux ËChassiers, et de la famille des Coléobau-
PUES. V. ces mots. Caractères: faec conîco-conveïe, pluslong que
la tdle, droit, robuste, épais, comprimé latéralement, courbé
àl3pointe;maadibQle supérieure couverte d'une gaine cornée,
mobile, échancrée, lacérée à l'extrémité ; l'inférieure anguleuse
en dessous, plus courte, pointue; Oârînes enparliecouvertes
par lagaÎDe,petiles, obliques et ouvertes; langue cartilagineuse,
arrondie en dessus, aplatie en dessous, acuminée à la pointe;
face nue, verruqueuse chez les adultes; tarsesconrts, robustes;
qaatre doigts, tfoisdevant, nn derrière ; les antérieurs calleux
en dessous ; les extérieurs unis à la base par une membrane ;
le postérieur élevé de terre ; pli de l'aile muni d'un bourrelet
obtus. Ce genre ne contient qu'une espèce qui se trouve dans
l'Aust râlas te , où elle setient surlesbordsdelamer.Sanourri-
ture se compose de coquillages et des animaux marins que les
(lotsapportentmorts sur la plage ; sa chair est de mauvais
go&t et dédaignée par les hommes.
Le Chionis necbopbage, adonis necrophagm,\ieï\\.,
Vaginaiis Cki'onis, Lath. pi. Sg de son Synopsis , est totale-
ment d'un blanc de neige ; les joues qui sont nues , ont des
petites verrues blanches ou de couleur orangée pâle; une autre
verrue plus grosse et brune surmonte les yeux ; toutes ne sont
apparentes que chez les adultes ; le bouton osseux du pli de
l'œil est noirâtre, et la gatne cornée tantdt jaune, tanlôtnoire ;
la couleur des pieds varie selon l'âge ; des individus les ont
bruns, d'autres roussâtres; l'iris des yeux est d'une teinte
plombée; grosseur au-dessus de celle du pigeon ; longueur,
quinze à dix-buit pouces. Cette espèce vit en troupes sur les
rivages des mers australes, (v.)
> CHIO H AU. Arbre qui croit aux environs de Canton en
Chine. Voy. Rhyschosie. (ln.)
CHIOZZO. Nom iulien du Goujon {Cyprimu go^io ,
Linn. ). (desm.)
CHIPEAU. Voyez Canard.
■ CHIPIU. Nom généralisé, par les naturels du Par^uay,
à tous les petits oiseaux granivores , comme PinsoNS , ChaB'
DONNERETS , etC. (V.)
CHIPOLINfluCIPOLIN. Marbre blanc veiné de ro-
(âtre et de stéatite verte. V. Marbre, (pat.)
CHIPU. C'est l'IciQUiER , à Cayeone. (d.)
CHIQUAHOHOHL, de Femandez. Oiseau de la Non-
veJk-Espagne. Espèce de Basck. (s.)
dt, Google
54. '^ " I
CHIQUE. Ondonse c« nom h. mi îasecte , mallieareu-
sement trop comam» dans l«s Antilles et dans l'Amérique
méridioDale. Il est eitrémement petit, s'introduit ainsi plus
facilement ^aos la chair , et y nette des démangeaisons très-
âoidourenses- il s'attache d'ordinaire aux pieds , sous les on-
gles des doigU , et si on ne se hâte de l'en tirer, il gagne
tontes les antres parties du corps ; on éproure d'abord dans
la partie oà l'animal a pénétré, nne légère démangeaison.
L'inflammation snecède, la chair se ponrit, et on finit par
y avoir an ukère malin , et quelquefois même la gangrène.
La chique, qni n'^toit pas plos grosse qu'un ctroo, devient
en pende temps de la grossear d'un pois, et produit ungrand
nombre de pedts qui se ni^ent autour d'elle.
La noirceur de laclùque, placée entre la chair et là peau,
ta fait aisément remarquer. Il est donc facile de remédier au
mal dans le principe, eo mettant l'a ohnal à découvert par le
moyen d'une épingle on d'un stilet menu et pointu , de la
m^me manière que l'on fait sortir un petit corps qui est eob-é
daDs la chair. Il faut prendre sarde de ne pas laisser d'vnis
4ans la plaie ; l'on conçoit qu'Us pourroient y éclore , et s'y
multiplier ensuite.
Il n'y a guère que les personnes allant nu pieds ou négli-'
gentes, qui en soient particulièrementincommodées. Les In-
diens attribuent an rocon la vertu de chasser ces pernicieux
insectes. Ils emploient aossi d'autres productions natarelles
do pays , du tabac broyé , des herbes amères , poor s'en pré-
server. D'ailleurs , ils sont très-adroits à extraire la chique
de ta chair , oà elle s'est logée. Les singes , les chiens et les
chats en sont qnelquefois attaqués.
- On fait passer la démangeaison que la chique produit , en
arrosant la partie du corps oà on la ressent, avec du jus de -
citron on dn vinaigre. Les ulcères que les cliiques produisent
lorsqu'on néglige la plaie qu'elles ont faite , sont , djt-on ,
plus mauviùs lorsqu'ils sont ronds , parce que leur con-
tour n'est que de la chair morte , et qu'il faut absolument
souper si l'on veut détruire le mal. On appelle, dans le pays,
maiingres, les personnes qiii ont de ces ulcères.
Marcgrave dit (jue les Portugais nomment ceUe chique ,
ikko, et les Brasiliens tunga. Ils se servent contre elle d'huile
d'amandes d'acajou , extraite avant que le fruit ne soit mûr.
Cet insecte acquiert , snjvant lui, au bout de deux on trois
jours, la grandeur dont il est susceptible, et il est facile alors
de le tirer de la chair. Marcgrave soppose que la chique est
enfermée dans une petite coque transparente et ronde,; il re--
commande également qu'on ait soin de la faire sortir cle ta
chair toute entière, et sans qu'elle laisse d'œufS'
dt, Google
c II I m
Cet insecte , qntm'a été envoyé par le' c^èlire botaniste Pa-
von, est laPucE PÉNÉTRANTE, puUx perutrau Ae himiKus.y.
Puce, (l.)
CHIQUEBlA. F. le genre Fadcon. (v.)
CHIQUET OH CHIQET. Nom languedocien des Gril-
lons, (desm.)
CHIQUI-CHIQUI. PalmierderAoïériqueméridionale,
qu'iKi oe f>eut rapporter à ancun genre, (b).
CfliRANTHODENDRON. F. Cheiroste«um.Cb.)
CHIRAYITA. Espèce de Gentiawe que les sauvages de
l'Amérique emploient comme sloma<;luque et fébrifuge, (b.)
CHIRI. C'est mal à propos que ce mot nutlabare est pré-
senté dans la syaonyime de la mangQiale, comme un des
noms de ce quadrupède , d'après le témoignage du père Vin-
cent-Marie , religieux de SaInte-CalJbertne de Sienne. Fouché
d'Ohsonvi]it(_Essms phitosopldçues suriesii'Xursdedii'ersanimaux
étrangers , pag. 8ç) et go) , donne au mot cïtiri une signific»-
lion bien éloignée de celle i|iie lui aymt assignée le père
Vincent-'Marîe ; il présume que des Indiens malabares , soit
par plaisanterie, soit pour se débarrasser des questions impor-
tunes du moine, lui auront répoadu citùi, quand il deman- -
doit le nom de la mangouste , et il se sera empressé de coD'
signer ce prétendu nom sur sonoAi/m,- il faut donc rayer de
la liste des noms divers de la mangwialt , celui de rJiin, qui ,
bien que désignant un objet du ressort de l'hiAtoire naturelle,
n'a nul rapport à celle de la mangoueie. (s.)
CtlIRlCOTË. Nmu que porte, auParagnay, an oiseau
du genre RÀiE. V. ce mot. (v.) /
CHIBIMOYA. C'est le Cosossol du Vèhov. (b.)
CH1RIT£. Les stalactites qui ont la forme dhme main ,
ont été nomnoyées ainsi par quelques auteurs, {pat.)
CHIRÏPA. P^nÛCT des bords de l'Orénoqne , dont le
tronc est épia«uK, les feailles tronquées et rcmgées à lenr ei-
Irémité , arsentées-en dessous, On ignore k quel genre II ap-
partient. L'AlKANË semble s'en ra^rocber. (s.)
CHIRINOLO. Noms de rÉcuiœoii, en Italie, (bïsm.)
CHIRIPÉPÊ. Mom d'one PeuteCHE, au Paraguay. V. ce
mot. (y.)
CHIRIRIA^ NomsespagnelsdeBBEHGERONNETTES. (v.)
CHIRIVIA. Kom esMgnol et portugais du panais. Les
Espagnols nomment le oiervis ( gium sisaram ) rhirinia tudtsca
ou àe Toscorm^ et les Portugais , çhirhia aqutâica , alçuerwîa ,
<tlehixra , etc. Ces derniers donnent k i'athamante de Crèle, le
nom de chimia £ Caadia. (l!*,*)
CHIRL onSCHiat. V. Schokl. (vat.)
dt, Google
5U C HI
. CHIROCENTRE , Ckimctntrus. Genrt de poissons éta-
bli par Cnvicr , pour placer l'ËsocE CHIROcentre de Lacé-
pède, qui aies mâchoiresgamies d'une rangée de deata fortes^
coniques, dont les denx du milieu de celles d'en haut et toutes
celles d'ea!>as, sont extraordinairement longues ; au-dessus
de chaque pectorale , est une longue écaille pointue, (b.)
CHmOCËR£ , CAûwera, Lat. Genre d insectes de
l'ordre des hyménoptères , section des téréhrans , famille des
pupivores, tribu des chalcidies , irÈs-voisin du cenre chalcisy
etqui n'en diffère que par ses antennes, dont les sept der-
niers articles , à partir du troisième , se prolongent d'un c&té
en forme de rameau, ou en manière de peigne.
Je n'en connois qu'une espèce (^C fimofaiy, elle a été
trouvée par mon ami , M. Léon Diîfour, médecin , aus îles
d'Hyères. Elle abeaucoup de rapports avec le cludcis n^pes
d'OUvîer. Son corps est d'un noir obscur , pointillé , avec
les cuisses postérieures rouges. Le pédicule de l'abdomen est
très-court. (L.)
CHIROMYS. V. CHEfiBOMYS et Ave-aïe. Çdesm.)
CHIRONE , Chimnia. Genre de plantes de la pentaodrie
monogynie , et de la famille des gentianées , dont le carac-
tère est d'avoir un calice monophyllc persistant et à cinq di-
visions droites et pointues ; une corolle monopétale en rone «
tubulée dans sa partie inférieure , et divisée en cinq parties
Jivales; cinq étamines courtes, qui se contournent en spirale
après l'inflorescence ; un ovaire supérieur, ovale , surmonté
d'un style incliné , qui est terminé par un stigmate courbé >
épaissi , et comme tronqué ; mie capsule ou baie ovale 1 deux
loges , qui contient des semences petites et. nombreuses.
^Les chirones comprennent une vingtaine d'herbes on de
soùs-arbrisseaax , dont les feuilles sont simples et opposées,
les fleurs aiillatres ou terminales. La plupart sont du Cap de
Ronne-Espérance ; mais j'en ai raj^orté de Caroline six à huit
espèces nouvelles, qui, ajoutées k celles déjà décrites comme
. venant de l'A^mérique , rendent le nombre de celles de ce der-
nier pays à peu près égal à celui des espèces d'Afrique.
Ce genre a encore été augmenté par quelques gentianes ,
qu'on lui a réunies nouvellement , ce qui porte ï cinq les e^
pèces indigènes à l'Europe.
La Chikoke baccifère , dont le caractère est d'Atre fru-
tescente , et d'avoir une baie au lien d'une capsule , ce qui
fourniroit un motif plus que suffisant pour établir on -genre
nouveau, si elle n'aroit pas d'ailleurs tous les autres carac-
tères du sien , et s'il y avoit d'autres espèces qui fussent dans
le même cas. On la cultive dans la plupart des jardins de'bo-
tanique. Elle vient du Cap de Boniie-Espérance.
dt, Google
CHI 5<5
La C HIRONEVeloe , tJârbtùafiidescav , imm. , qnî a la lige
'fratescenle, les feuilles lancéolées, v^ues, e« le calice cam-
panolé. C^est un arbrisseau fort joK , qui fleurit régUiiiremeDt
dans nos jardins. Elle vient iki m£me endroit
LaCHiiL0TiECAKFANCLtE,miie3tAerliaciée,dclntlesfeaiites
sont allongées elle callcedcïaiongneordela.corolie; ce qiii
Ini donne une apparence remarquable. Elle se trouve en Ca-
roline, et, ainsi que je l'ai obserré,dans les lieux lUi peu hu.-
mides et découverts. Elle est annuelle.
LâCmnàirEAiioiJLAiHE, quîestherl>abée,dciiitlatigeades
angles j'dont les feuilles sont ovales et aînplexicaales.Elle vient
en Caroline, dans les toëines endroits que la précédente; mais
eiïe s'élève trOiS"i quatre fois davantage. Elle est également
anmeile. Elle sert aojourd'hui de type au genre Sabbatie.
La CBinOSE'CEm'A'qi^Bjfilusconnuesovsle nom àepttik
centaurée , et qui , comme ob l'a dit p)us bautt faîsoît partie
des Gektianbs, sert aujourd'hui de type au genre Ekïtbrée.
C'est une plante annuelle , d'un port ^Féable , qui croît
quelquefois trâs-abondanimeiit. dans .les terres sècbes et sa-r
blonneuses, et dont.les caractères sont d'avoir les feoillesel-
jiptîques , à trois nervures; la tife i^cbotome et en corymbes
les. divisions du calice étroites , un peu ouvertes , et le limbe
delacorolle plane. SesfeuUlesetses capsules sont fortamères,
.et très-qmpioyées contre .les maladies chroniques et tesfièvres
inte nuit te lues. C'est un des .ingrédiens des vulnéraires suis-
ses. ElU purge quand on la donne iforte dose. Qu en prouve
dans les Uemc marécageux une variété plus petite ef plus ra-
meuse, que quelques auteurs ont regardée coteme une esr
jpèce distincte , et qu'ils ont appelée CauiQN£ ass Mabms.
La Chironk HakitiUE , qui est digyne.^^et qui crott sur les
^ords de la mer, dans ;les pailles méridionales de la France.
C'est \egeniiana numiinia Ae Lionanis. ; ...
La Chuone ENEPiSf^entiaita^Mca^fLinn.., dont la tige
est bi&de et les fleurs alternes «t sessiles. EUe.vient dans l^s
prés humides des pays m^ridiotuux de.l'Europe. (b.)
ÇHIKONECTE, J^nilfRnaniuv Gearfi de poîsspns ^Ijibli
^ar CûmmeEsoq , ajjx dépens des Lobbies, S^s caraptères
sont :- corps -^t tête tres-conuiriniés ; celte dernière surmon-
tée de trois rayons vl«: premier tervoiné par une niçmbranei
bouche ouverte yert)cal«meat ; ouïes trés-^etite,s.(;t ^ .quatre
rayons ; Qa^oîrje dJoi3f|le,ti;ésTj)rolong^ vers la queue ; .des
appendices charnus garnissant souvent tout le corps.
Les LopHlES HiSTniÇil', yNi£, et huit. à du autres^ coil|ti-
'tfleàt ce gè,i)re.'(B;> ■■■_-.■■ , ' / ■:'■.■■.■
CHIRONECTE; auroaeciét: Genre de mammiRrés car-
nassiers de la famille des marsupiaux, établi^ par llfigei',' su^
VI. " 33
I _,,!:, Google
m cHi
une petite espèce, placée, parlcsiutaraUates, Uutt&lparmîlet
loutres, tautàt parmi les oidelpbes. Il est ainsi caractérisé i
dents incisives supéneares, dix; inférieures, huit; canines
asses longues; museau pointu; yeux placés sur les câtéx de la
tête; oreilles nues, arrondies; queue prenante, écailleuse;
des os marsupiaux i* pieds plantigrades et pentadactyles, les
Ïostérieursseîilement ayant les doigta réunis par une taeta^
ranç, et les pouces sans ongles; les cTagles dès autres
doigts aigus et recourbés.
. l>e nom donné à ces animaux est con)posé de deux mots
grecs, xii,-, mtutas, et ti^Krut^ naZator^. c'est-à-dire , màna^
mvc la ipaùu; ce qui désigne l'une de leurs habitudes.
^ Ils se trourent dans l'Amérique méridionale seulement
, J^ke liame. ~- Le Cbibosbcte yavock en fxtite Lou-
THX SB LA. Goyave^ Bulif., suppl., tom. 3) pL 23; Luira
mtmma, hoid. ; Didelphia palnuiU , Geoflr.
lia taille de ce mammifère, mesnrée dephis le (xAit da
nés jusqu'à l'extrémité da corps, est d'nn pied enriron; la
tête est longue d'nn pea moins de trois ponces; la queue ,
de neuf pouces six lignes , et la hautenr est de trois pouces.
Il y a cependant des yapocls de plus petite taille, comme
celui , par exemple, décrit par BufTon, qui n'étoit long que
de huit pouces , et dont la queue n'en avoit que six. Sa
t£te est poinmé,' son mqsean assez fin-, ses oreilles grandes
et nues; sa queue est poilue eii dessus, et surtout à la baset
ïiue et prenante en dessous. Le pelage est , en dessus ,
marqué de six grandes taches d'un brun noirâtre , dont les
intervalles sont remplis' par un gris jaunâtre : ces taches
noires sont symétriques; l'une d'elles couvre le mnseau,
«t s'étend, de chaque côté , jusque derrière les oreilles,
où commence une-seconde tache, qili se répand sur le der-
rière du cou, et se joint, par une ligne dorsale, A la troi-
idènté,' qui esfi à peu près, sitti^ sur les épaules; le dos en
présente- deuk, également liées entre elles par la couleur
brune du milieu; et, enfin, la'dernière est placée sur la
croupe, et s'étend sur la base de la queue, et sur la partie
«xtmeure des cuisses; derrière -chaqné oeil est une tache
hlanchÂtre ; tout le dessous- d)i corps est Manc. Les moiis—
taches ont uli pouce de tong, ainsi que les grands pdîls dn
dessdsdesyeux, et ceiu qui sont àux'tarsej. ■^''
he peUgé est dods/lainenx près da'COr|», et plus dur à
la pointe. : . ;■■ -
On ne connott pointles halitudes de cet anûna], qiv 9 été
trouvé sur les. bor^ 4e l'¥apoc|(, rivière de l^.Guyiviç. On
ne sait eacore si îa ieu^Ua. a aao.p9Kh^ inguinale «.comme
dt, Google
C H I ■ 54,
U plupart des didelphea , on senlemetit nn rep!i longjiù-
dinal d« la peau âa ventre, comme la manoose. (desm.)
CHIIVO]NIA,Dioscoride. La grande centaurée, cmiauna
rhapmitiea, Jj. , a élé regardée comme étant la plante de cet
ancien botanûte. Ce nom est celui du centaure Chîron , cé~
lèbre par ses connois£aiiccs en médecine ; U devoit par
conséquent n'âtre donné qn'i une plante digne , par ses pro<
priétés-, de le porter , et fa centaurée citée n'est pas dans ce
cas , bien que son nom de centaurée tire anssi son ^ri^ne de
celui du centaure Chiron. Linnvus , en nommant chironia an
genre de la famille des gentianes , n'y a pas rapporté und
seule plante qui pourroit être l'ancien cnironia; c'est la petite
centaurée , genluma cattaurium , L. V. Cribode. (ln.)
CHIBONIUM. Deux espèces de lirèche , LaserjtiHum cM-
ronium, L., et Archtia^ica, Jacq., portent ce nom, emprunté
de Théophraïte et de Uiascoridc , qui le dannoit ï une planté
ombellifère, laquelle, suirant Adanson , apparUendroit à on
pAHAls , pastùaca. (m.)
CHIRONOMË, Chtronomas , Meig., Lat. Genre d'in-
sectes , de l'ordre des diptères , famille des némecères, ayant
pour caractères :' trompe très-courte , bîlabîée ; palpes cour- '
béa ; point de petits yeux lisses ; yeux allongés et rapprochés
(' lostérieurement ; aîles n'ayant presque que des nerrures
ongitudlnales ; pieds longs , grSles; les deux antérieurs insé-
rés près du cou, plus longs que les autres, avancés; antennes
filiformes; celles des mâles garnies de poils formant angrand
panache, composées d'une douzaine d articles , dont les infé-
rieurs sont grenus ; celles des mâles courtes , simplement poi'
lues , de sis articles , dont ie dernier est allongé ; ailes cou-
chées sur le corps ou légèrement inclinées.
Ces insectes, ainsi que les corèthres et les iaivfpti, forment
cette division de petites tiputes , qu'on a nommées cuUcî-
foTvus. Ils ont les pattes de devant fort longues , éloignées
'des autres et très-rapprocbées de U tête ; il les tiennent en
l'air et les agitent comme des antennes , lorsqu'ils sont posés.
Les larves de ces diptères sont aquatiques et ont de grands
rapports avec celles des cousins. Réaumur et Degeer eà
ont décrit et figuré plusieurs; mais comme ils ne nous ont
point fait connoltre avec assez de détails la forme des
antennes de l'insecte parfait, organes siir lesquels M- Meigen
a fondé les caractères de ces trois genres , il est difficile de
classer ces larves dans le mime ordre respectif.
Fabricius réunit aux chironomes ^ les corithns, les iat^ptt
et les ceralopogoTu de Meigen.
CiunoNoiis PLCii£tix> ŒrttnoiimapluntMiu , Fab., Heig.
it, Google
£4» C H 1
di^ pari, i, toi. t,Jig. ig. LoAg Je trois lignes ;' verJTâtrej
arec l'abiomen annelë de noip; ailes blaiKhes , ayant un
point Doir près de leur mitieu. Geoâroy rapporte k cette es-
pèce (l^ufe, 11.° i6), la figure la, pi. i^i tom-^i de Réan-
mur, comme représentant saUrre, que cetui-ci ranse parmi
cellcî qu'il nomme vaypofypes. Mais cette tarre est If même
que c<Ue dont il âoBoe rliiatoire Gom{dètc dans le tome sul-
Tant, premier Mémoire, .et que Geoffroy oôte : de nouvean
pour synonyme de sa tipak.bruae , i fuaùvfoûtlsinitts sur iet
aUes. L'insecte pariait , provenant de cette. larre, paraît*
d'après la. figure de Réaumar (fam. 5, pi. ^,Jig..t6.), être
très-Toisin £ GaiftdNOM£ po&TE-'COI.lie& , chirammai mom-
&deFâbncins et de Mieigcn , qui se distingue des autres
espèces par ses pieds blancs , entrecoupés àe neuf tachés
annulaires blanches , et ses ailes mélangées de blanc et de
cendré. ]!)aas la figure de Réau;mur , ces ^ites ont trois taches
noirâtres et Le corselet^ trois lignes plus pâles. Les larves
de cette espèce, qu'on a souvent confondues a v.ec celles da
cousin , viennent en grande quantité dans les eaux croupis-
santes et dans' les baquets remplis de ce liquide , et qu'on a
laissés à l'air. Elles y habitent de petites masses terreuses,
de figures irrégulières , placées contre les parois , et surtottt
au fond de ces vases , et dont plusieurs, percées de petits
trons, ont quelque ressenAlance avec des gâteaux de ruches«
mais à ouvertures rondes. IL en est cependant qui sont oblon^
:ites et conloumécs en forme de ver. Elles'sont les entrées
les cellules ou des habitations de ces animaux, qui font sou--
vent sortir au dehors leur tête ou la partie antérieuré'de leur
corps. Il est long, éylindrique , compose de doose anneaux
et d'une tête écailléuse , àfigure constaûte. Il offre., près de
^tte partie , deux .appendices , en forme de moignons inar-
ticulés , membraneux , et imitant deux sortes de jambes ; du
milieu de son pénultiëine anneau et de sa jonction avec lé
dernier, pendent deux .cordons (quatre en tout), ordinaire-
ment ondes et enti'elacës; de là le nom de vers-polypes, que
Kéaumur doniie^ ces larves, L'ouverture par laquelieelles
rejettent leurs excréinens est située au bout du dernier an^
peau, et forme , par son contour , un carré , ayant <i chaque
angle un petit corps oblong , sen^lablé À une olive ; deux dé
ces corps sont dirigés vofs la tête, et les deux autres en ar-
rière ; de l'origine de chacun de ceux-ci part un antre appen-
dice , mais une fois plus grand , obloag , ventru à sa base j
avec le bout plat et couronné de poils roides et piquans. Ces
deux parties sont probablement des organes respiratoires.
Ces larves sortent quelquefois de leurs demeures, et na-
gent- uses près -dé la.stuface de l'em, se contournant' en
L:,<,i,z<,d:, Google
mit
nés
CHI st,
eercle , dins cGrers sens , oa se donnant to&s les mouTemenfr.
nécessaires pour se porter où elles veulent aller.
£lles se tiennent, même ainsi, hors de leurs retraites, des
journées entières, rassemblées «i^and nombre autotir de
quelque feaille ou de quelque petite niasse, et s'y fixent par
l'extrémité postérieure de leur corps. Ofa voit souvent des
centaines de ces larves s'agiter en même temps , et en faisant
des ciHitorstons qui paraissent très-forcées ; il en est qui sont
appuyées sw le corps des autres. Chacune d'elles se cons-
truit son tuyau de ce qu'elle rencontre de plus spongieux et
de plus léger;. et quiùque Béaumur n'ait pu apercevoir dé-
fit s' échappant de la bouché de ces animaux , il ciinjecture
néanmoins, parlanaantère dont ils exécutent alors leurs mou-t.
vemens , qu'ils filent réellement, et que c'est ainsi qu'ils
lient les difTérentes molécules dont leurs ceHales sont com-
posées. Les deux £au»ses pattes antérieures paroissent rnSme
leur servir, dans cette circonstance, i retenir les matériaux.
Fixés par l'extréniité postériwre de leur corps, il» le re-
courbent, am^ent leur tête tout proche de ce point d'ap-
pui, y.dé^sent les petits grains, et renouvellent la mËm&
manoeuvre jusqu'à ce qu'ils aient terminé la formation de
leurs tuyanx..
. C'est Ik anssi qiif ces larves se transforment en nymphes,
remarquables par les beaux panaches blancs qui garnissent
les deux bouts de leor corps ;' Tant érienr est composé de
plusieurs plumets, qui s'étendent même sur les càtés diicor-
setet, oùon eiiiFOtt qui forinent'des espèces d'étoiles à cinq
branches. L''abâomen est grêle et fort long; il est terminé-
par deux crochets , et sa houppe est disposée en éventail.
Ces.nymphes sont très-vives quand on (es tire de leurs four-
reaux M, lorsqu'on les met dans l'eau, elles s'y agitent et se
tourmentent. lie temps deleur dernière métamorphose arrivé^
dix à douze jours après la précédente , elles se Tendent À la
surface de l'eau , v changent de place , font prendre à leur
corps différentes inflexions, passent même quelquefois un.
jour entier dans cette situation, avant de parvenir à changer
d'état. Leur dépouille , qui conserve ses panaches, les. prcv
serve de la submersion k laquelle elles sont exposées.
La larve représentée par R^aumur , tom. î, pi. li, fig.
g et lo de ses Mémoires , est prol>ab1ement celle d'une antre-
espèce de cKIronome. L'extriimité antérieure de son corps,
p'offre point de fausses, pattes; mais l'opposée a six grandes,
cornes charnues, e( quatre antres plus petites, avec deux stig-^
mates entre elles et les précédentes.
La larre de la tipuie jioirt dufamier, de Degeer, rangée^
fAT M. Meigen avec les chiromm» , n'offre aucun appendice..
loglc
S5« C H 1
Elle a la forme d'un petit serpent, et vit dans le fumier.
L'insecte parfait (C cAûy>tenu, Meig.) est noir, avec lu
ailes blanches.
Telles sont les espèces qaipearentleplos nons intéresser.
(L.)
CHIROPTÈRES. F. CHÉraoprÈiiES. (besii.)
CHIBOSCËLE, Oàntscelh, Lam. Genre d'insectes , de
Tordre des coléoptères , section des hétiîromëres , famille
desmélasomeSf voisin di^ genre lénArian^ar la forme générale
du corps, inais dont les antennes sont terminées par un article
plus gros , en foroie de bouton , et dont les jamnes antérien-
rcs sont dentées an cAté extérieur, ou palmées. Ces derniers
caractères les rapprochent des érodUa ; mais cens-ci ont le
corps orbicolaire ou ovale!
Ce genre a été établi par AI. de Lamarck, dans les Annales
dn Muséum d'Histoire naturelle, sur un insecte rapporté de
l'tleMaria, parPéron etM.LeBUenr, le Chiuocèle a oBinE
lACUNES, CAi'nMcaEûA^awtnz.deL-ibid.iCafi. 16,;). a6o,/>/. aa,
Jig. a , etc. ; long d'un pouce et demi , entièrement noir et
luisant \ ses élytres ont des cannelures longitudinales créne-
lées ; on remarque sur le second anneau du ventre deux taches
roussâtres , ovales , converies d'un duvet très-fin , et dont le
dernier paraît £tre membraneuz et non corné , comme celui
du reste du corps. M. de Lamarck soupçonne que ces taches
indiquent qnelqueoi^ane particulier, et qu'elles sont peut-être
phosphoriques.
On trouve à lacdte d' Angole et dans la Guinée, une seconde
espèce , placée par Fabricins dans le genre ténébrion ; c'est
celui qa'D a nommé digilé \ d%itatus. Celle'c! est de la même
couleur; maïs les stries sont lisses , et les «lisses antérieures
, ont trois dents 1 elle se trouve dans la coUeclion de M. Da-
fresne , chef des travaux de Zoologie au J'^din du Roi. (L.)
CHIROSTEMUM. y<rfez Cheibosteiho» (lu.)
. CHIROTHECA ItfARlNA de Rumphïus. C'est nne
Eponge des mers des Indes , rapportée par Pallas, à l'espèce
qu'il nomme ipongia viUota, et par Gmelin, à celle de la
^ongia aaileata. (oESH.)
CHIRPUIS, C'est le chervis (Siumsùarum, L.). (lw).
CHIRQUINCHUMouCIRQUINSON. C'est le Taùtu
à six bandes , nommé aussi Encoufatfir Buffon. f. T&TOU.
CHIBRI ou CHIRIBI. ïfom tiré du cri d'un Coulicod
du Paraguay. F. Codlicou. (v).
CHIRURGIEN. Nom sous lequel Brisson a décrit les
JÀCANAS. V. ce mot. (v.)
i:, Google
C H I 55t
CHIRURGIEN. Poisson dn genre Ses Ghétoboms de
Linnsens , plar^é par Lacdpède dans celui des AcAMTHilRES.fB.)
CHI8MOBRANCHÈS. Nom donné par BUJQyille à uà
ordre qu'il a éubli panai les Mollusques céfbjVLOPOqes
□on symétriques, (b.) ^ *
CHISMOPNÉES. FamiUç de poissons établie par Ça-
méfii ,et-quîrenfermecéiH(jm sont cartilagineux sans oper-
cules, mais à membrane aux branchies, dont l'opyértiire est en
fente sur les câtés du cou; et qui ont quatre nageoires paires.
Les genres qui appartiennent à cette famille , fôtit : RÀu-
DROIE , LOPHIE , BaLISTE , f^HIHÈRE. (B.)
^CHÎTAN. L'un des noms espagnols de ta Fraxiisbllï
{DiWtfmnuj a/fiui , L.} (ln.)
CHITINN, Nom que les anciens donnoïent k une pierre
qui étoit la même que îturchrysoU&e, Cette dernière ^étoit^ dit-
On, le PÉRlBOT.^tN.)
CHITNIK. Nom russe dà HaHsteb aoraire ( Mim
<^nirn», Linn.). (deSM.)
CHITON. Nom latin des OsCABRlONS. (nES«.)
CHITONIER. Animal des OSgAbrtons ; il est de ta fa-
mille des DERHOBRAïidBES ; ses brancbîes sont en' lames en-
tuîléessur les cdtés. (b.)
CHITOTE , de BaAot ( Guin. p. 56o ) , parôît- «tre le
Mordus , espèce de Maki, (desm.)
CHITRALIA. Adanson donne ce nom à un genre dans
lequel il place le Chttraculia de Flukenet, t. 274 1 f ■ 3 ;
et de Brown, Jam. t. 37 , f. a. V. Chytracclie, (lu.)
CHÏT-SÉ. Arbre de la Chine, très-estimé pour la' bonté
de son fruit. Ses feuilles sont alternes, ovales , pointues ^
entières^ ses fruits sont de grosses baies axiilaires , à calice
infère , persistant, et qui contiennent des graines apla-
ties , logées dans tme pulpe , d'abord acerbe , mais qui , en
mûrissant, acquiert une saveur douce et agréable. L'usage
commun est de faire sécher ces fruits, qu'on sert sur toutes
les labiés.
Quoique la description de cet arbr-e qe soit connue que
d'ime manière très-incomplète , Lamar^k ne doute pas qae
ce ne soit une espèce de BlaiQUekinier. Les Portugais de
Macao appellent son fruitfyoça^ue. (b.)
CHIU.V. Chuy, (v.)
CHIIJRGA. Voyez Chdgia. (s.)
CHIURE DE PUCE. Coquille du genre AunicutE de
LamarcL (b.)
CHITAFOU. Vieux nopn français de l'ÉPiMB TiMETra
(fig^pù pu^gont, L.)(l1!I.)
ÇHIYEF. Selon Thevet, l'on donoe, en Orient^, ce qtwïi
i:, Google
Si, C H I
à un arbre sernblable m Cgoier, et qui porte deafrnitsg^s
comme ies melfins et très-bons A manger. Crivbf en syiien
est le figuier, Ne sçroit-ilpu qoestion ici da Martmolier? {Cru-
iixoa mamtelot y Unn.), %iiré par jl'abernemoDtaniis, et dont,
la fienre à été copiée par Chabrée (Stirp. p. i3a). (LH.)
CHIVES. fî:CivE.(iB.)
CHlVlK. Nom vulgaire de la Fas^usette. V. FAirvETTE
ŒnoHiE.Cy,)
CHXJË^IË, Çhlanùu. Ganre d'4D*s£tes Coii(»TiK£5,.
établi par M. Bonelli. V. Fésdni^ (;«.) .
CHAMr;^ORE. V. TeyfiAwbTE. (b.)
CHLAMYQE, ÇhLm^t, Knoch. Genre d'insectei, de
l'ordre des coléoptères, section des tétramères, famille dea
;b, trïbn' des chrysonélint^ ,. tré^Toisin de celui des
cycliques, t
ciytres (F.
iytres (F. ce mot), dont il diffère par l«s antennes qui
se logent chacune dans une rainure delapoitrioe, et par ses.
palpes labiaux paroissant fourchas, l'eiVéoiité de lenrsecond
article formant une saillie qui s'avance ait-deU de l'origine
de l'article «uivanï.
Ces insectes ont. le corps tris-inëgal , et sont propres à
l' Amérique, pabricius lésa rangés avec les Clylbres; tellesL
sont les espèces qu'il nomme : Monslrosa, Plicata, Gîbber,;
Cfûuua, etc. V<iyeiKiioch,neae btytragemsectenkunde liôx^
et Olivier , CoUoptèrts , tom. 5 , genre Cklamys. (o.l.)
GHIAMYDIË, Ôdai/tiàia. Nom que Gsrtner donne au
Phokhiok. (b.)
CHLAMYS, K Chumvdk. (l.)
CHLEDRISTOJVŒ, Chitdnstomut.- Genn de mollusque
acéphale , voisin des Ascidies et des Botryu.es , qn'a établi
M. Rafinesque. 11 est caractérisé par un corps plane, -i qiub>
tre bouches snpérieores saillantes , ridée; en étoile.
Une seule ésp^e^ originaire des mers d« Sicile, cojutitne
ce genre, (b.) ■ , , -
CHLÉNACÉES. Famille de plantes, misioe de celle des
M&LVACÉEs, dont elle ne diffère presque que parce qnelecaliee
s' accroît et enveloppe le fruit.
Dupetit-Tboaars , qai a proposé rétablissement de cette'
iamille , loi .rapporte ses gewch Leptih^âne , RosoiiiNE ,.
SarCOLÈNE et DCHIZOLÈKE. (_B.)
CHLOANTHE , Chhanthes. Genre de plantes de la didy-
namie ai^iospermie , et de- la famille des personnées, établi
par R. Brown , sur des plantes de la Nouvelle-Hollande,
ses caractères|consîsleot en un calice campanule, k cinq décou-
pures égales ; en une corolle tubnlée, labiée, à orifceélai^,
à lèvre supérUari: bifide , à lèvre inférieure à trois décou-
pures d»n trinterotédiaire estplns allongée | en une dnipe sèche
i:, Google
C H L 553
à deux noyaux, chacune à trois loges niotaasp«ïmes ; celle du
milieu stérile.
Le CatOANTHE X FEVILLES DZ STACHAS est figOré pi. 3
des IliuBtr^ons de Ferdinand Bauër.(B.)
CHLONION, deDIoscoride, Celte plante ea regardée
comme an panicaut ( Eryti^wn ). (LK.)
CHLOPTSCHA-TAJA-BUMAGA. Nom nisse du co-
tonnier, (lm.)
CHLORA. Renaiilme ( Spec. 80, t. 76 ) a donné le pre-
mier ce nom grec, qui signifie y^iune, à la chlore perfoliée,dont
les fleurs sont jauqes ; depuis', Linnœus en a fait le nom
du genre. V. ci-après, (ln.) ■
CHLORANTHUS. Nom donné par Swarlâ, Lbéritier,
Willdenow et Persoon , ^ .un genre qne Thnoberg a
nommé , tàgrine , et Lourciro , erei^us. V. NlGaiSE. (t-Nj
CHLORAS. Voyei Chûras. (desm.)
CHLORE, Chiora. Qenre de pJantes de l'octandrie mo-
riogynie , et de la famille des gentiaaées, dont les caractères
sont d'avoir : un calice de hqît folioles lÂches, droite^ et per.<
sistantes ; une corolle monop^ta[e , à limbe partagé en huit
découpures lancéolées; huit étamines k anthères droites et
linéaires ; 'un ovaire supërienr, ôvale-^blong, surmonté d'un
style couct , (|ui se termine par quatre stigmates ; oue capsule
ovale-oblongue , bivalve, uniloculaire , et remplie de se-
mences très-menues.
Ce genre renferme sii espèces, dont trois appartiennent
k l'Europe; les autres sont d Amérique.
Une Kule est bienconotie; c'est la Chlore tehpoliée ,
qn'tm trouve sur les coIlÎDessèchesdelaFrance et des autres
parties lenpérées de TEorope. Elle est caractérisée par son
ooia.Ç'estuBe assez jolie plante, dont le s feuilles $ont glauques
et les (leurs .jaunes. Elle est fort amère, et est employée en.
place de la petite centaurée i avec qui elle a beaucoi^ de
rapports. J'^. Cbironk. (b.) . 1 \
CHLORION, Chhrion, Lat., Fib. Genre d'insectes, de
l'ok'drc dek hTménoplères , section des porte-âignillons ,
tribu des ionissenrs , , famille des sphégimcs-, et distingué
des antres senres qn'il comprend , par c«i earactères : man-
dibules nmdentées au cOté interne ; antennes insérées
près de la bouche , à la base d'un chaperon très-court et
fort large ; palpes maxillaires filiformes , guère -plus longs
que les labiaux; lobe terminal des michotres court et ar-
rondi; languette à troia diviMons courtes', celle dn milieu
échancrée.
Les cbioriom, ainsi nommés de la cooleur verte de leur
i:, Google
554 C H L
corps, rassemblent beaucoup aux spkex et tmx ammophSeij
mais leurs antennes sont insérées pins bas ou plus près de
la bouche ; leurs mandibules sont moins dentées , et leiu^
mâchoires, ainsi que la lèvre et les palpes, sont pn^ortioB-
nellement plus courtes.
La tête est petite , arrondie, rétrécie postérieurement ^
renflée et carénée en devant; le corselet w\ rétréci «n
avant, avec le premier segment très-distinct, et le second
tronqué au bout ; l'abdomen a un pédicule court ; le pre-
mier anneau est séparé du second par une sorte ^'incision;
les épipes , qui terminent les jambes sont très-petites ; les
pattes postérieures ce sont presque pas épineuses ou ciliées ;
l'articijation qui réunît la hanche <t la cuisse est très-petite «
en comparaison de celle-ci.
Çrixirion ^.qbÉ, f^A»TonA}6(i/inn,Fab.p'un vert bleuâtre
doré , avec les antennes noires et les ailes tm peu roussâtres.
Du Bengale.
Chlorion Cohpbiué, Otlorûm con^nuiitm, Fa}>.pl, D. i,
fig. 6. Bleu ou d'un vert bleuâtre, avec lesqnatre cuisses po^
térieures rouges ; un peu plus petit que le précédent-
Cossigni a communiqué à Réaumur des observations cu-
rieuses sur cet insecte, voici CË qu'elles oCFrcnt de plus inté-
ressant.
« Ces moiiches , dit-il , qui sont assez rares* dans l'tle
de Bourbon, souttrès-communesdans l'Ile-de-France; elles
volent avec agilité : ce sont des guerrières qui ne nous crai-
gnent pas ; elles entrent volontiers dans les maisons ; elles
volent sur les rideaux des fenêtres , pénètrent dans leurs plis
et en ressortent ; lorsqu'elles y sont posées, elles sont aisées
à prendre; maison doit bien se donner de sarde de le faire,
si on n'a la main munie d'un mOuchoir doiiblé et redi^ublé
plusieurs fois. La piqûre de leur aiguillon est plus à redouter
que celte des àiguQlons des abeilles et des guêpes ordinaires.
Cette guêpe icnseumon darde le sien bien plus loin hors de
son corps que les autres mouches ne peuvent darder le
leur.
■ Dans les bois et dans les pays découverts de l'Ile-de-
France , on ne trouve point d'abeilles domestiques ; anlieu
qu'on en trouve en quantité , et qui font beaucoup de cîre et
de miel, dans tes bois de l'Ile de Bourbon. On attribue, avec
vraisemblance , la cause de ia rareté des abeilles dans la pre-
mière de ces îles, k ce que ces guêpes y sont beaucoup plus
communes que dans l'antre ; ce qui confirme ce que nous
avons déjà rapporté ailleurs des Jdieilles qu'on prétend être
détruites dans nos ilesde l'Amérique par lesguêpes.M. Cosst~
gnin'a pas eu occasion d'observer sicesgoépes ichneumoiu^
Google
C H L 555
d'une couleur sibelleetiâ éclatante, en vouloient au abeilles;
mais U leur a vn livrer dea combat» dont il ne pouvoit que
leur savoir gré , c'étoh à des insectes qui leur sont supérieurs
en grandeur, et sus lesquels néanmoins elles remportoient
une pleine victoire. Tousceux qui" ont voyagé dans nos fles
connoissent les kakeriaquei } souvent même ils les ont c
nues avant que d'y £tr« arrivés : nos vaisseaux n'en sOnt que
trop fréquemment infectés.,- On doit aimer des maucnes
qui , comiqe les guêpes icbneumons dont il s'a^t aetaelle-
ment, attaquent les msecles .destructeurs, et les mettant. 1
morL... Qu^idU mouche, après avoir râdé de difEérens
câtés , sDit en volant , soit en marcbant, comme pour décou-
vrir du gibier, aperçoit une lakcrlaque , elle s'arrête un ins-
tant , pendant lequel les deux insectes semblent se regarder;
mais sans tarder davantage, richneumon s':élfince sur Fantre ,
dont elle saisit le museau on le bout de la tête avec ses serres
où dents ; elle se replie ensuite sons le ventre de la kakerla->
que pour la percer de son' aiguillon. D^ qu'elle est sftre de
l'avoir fait pénétrer daiis le corps de son ennemie , et d'y
avoir répandu un poison fatal, elle semble savoir quekdoit
êt^e Teffet de ce poison'; elle abandonne ta kalcerlaque , elle
s'en éloigoe , soit en volant , soll en marchant ; mais après
avoir fait divers tours, elle revient la chercher , bien certaine
de la trouver oïf clic l'a laissée. La k aie ri a que, naturellement
peu courageuse , a alors perdu ses forces ; elle est hors d'état
de résister à la guêpe icnneumon,' qui la saisit par la tête ,
et marchant à reculons , la trafne jusqu'à ce qu'elle l'ait con-
duite À un trou de mur, dans lequel elle se propose de la faire
entrer. La route est quelqiiefols longue et trop longue pour
être faite d'une traite ; la guêpe ichneumon, pour prendre
haleine , laisse son fardeau, et va faire quelques tours, toeut-
être pour mieux examiner le chemin ; après quoi elle revient
reprendre sa proie , et ainsi , à différentes reprises , elle la
conduit au terme.
■ Quelquefois M. Co.ssigni s'est diverti h dérouter la, mou-
che ; pendant qu'elle étoit absente , il changeolt la kakerlaque
de place; les mouvemens inquiets qu'elle se donnoit k son
retour , prouvoient assez son embarras : ordinairement elle
avoit peine à retrouver sa proie ; et elle la perdoif absolu-
ment lorsqu'elle avpit été trartsportée un peu loin. » ■ ■
Il arrive quelquefois que le troii dans lequel le chlorion
comprimé veut ihtroduire son butin , est trop petit. Il prend
. alors le parti de couper les élytres .et les ailes de la kaker-
laque, et même ses pattes. ïl enire dans son trou à reculons,
etparvîent, en faisant de grands efforts, à ta conduire au fond
dutroib Cette proie n'est pas pour lui; elle est destinée à être
i:, Google
&rs C H L
U iMMirtiture «l'un 'de ces-petits en âat-de'Uire. (Bëanmor.-
Mémair. ùa*ct. teiû. 6, pag^^tAo^' On pent itnv d'antres détails
dans le Voyage éi SoBiurat. aux Indes orimtalas ,'nL iH, fig. 6^
M. Cattoire, qui apassé phuiearaaiméui l'Ile-de-France»
doat il a étadié ic» prodnctloni -avec antant de zèle que
deB<iïn,Ta'a confirmé' cas Eaita, cl n'aracmoté le smvant.
U B^^toit ^ei^ , i diftEVentes reprises ; que des épingles'
<|a'ilmettoit sar-M table ^n^étoiem plus, àubôiit de quelques
heures, k leur place; et >e tronTOÎent potées à terre. 11 ne
savoit 'cAmment sAliqtier ce dérangement, lorsqu'un ken-
Ttax hasard lai en m découvrir la cànie. Il rit un de ces in-
aectes, dont le nid ëuiit établi daUstm des angles de sa cham-
bre, prendre suecessîrtmént les épingles, les trans|iorter
près de son babitatioB , et les laisser ensuite tomber.
, Pamzer, danri son ouTrage sur les genres del'ordre des hy-
méitoplAres , a doiin^ , arec tgures; plusieurt détails sur les
ehlorîtms. , ' '
. Les aiApuIet de M. Juline ont degrànds rapports arec ces
insectes, (l.) ■ ■ '■ . .
CHLÔRION de (îesiier. C'esî le Lcjaior d'Europé,
Oriolus gaibula , Linn. fOESM,)'
CHLORlS. ISfom'spécifitpie du Gtios - bec Yeeuer.'
Brisson l'emploie cortime nom de genre, (besm.)' >
CHLORIS, OtiaiK, Genre de plantes établi par Swartzj
dansJa polygamie triandrie, et dans U famille des grami-:
nées. San caractère coosiâté en une balle de deux valves ren-
fermant deux fleurs , dont une mâle , pédiciilée, et l'autre ber-
Aiàphifoditc , sessile ; la fleur mâle formée par une balle uoi~
valve et aristée, et la fleur hermaphrodite formée par une
balle de deux valves arîsLées. . .^
Ce genre renferme nne vingtaîœ d' espèces^ dont plusieurs
faisoiém partie des Agkp&tid£s de IiqnKus,f;t desBiRBONs
du même auteur. Ce sont des plantes dont leS if)S sont dl-
gités , et 1^ flews cQi]i£|;arpment unilatérales.
. ..J'ai, observé pUuUitisi espèces ifi cbloris en Amérique,, et
je crpis qu'il faut suppr)l>)er dç ce. Qaracl^re.la coqûdératioa
des,arêtes qui B'«xisteot pas dans toutes les espècts., entr^
autres dans la CHix>Bi$ PÉTstE , dont je doiuurai oœ 6aure
dans mon AgnaU^frgpti* àe la CaroUaâ. Il estf au reste, bien
tranché, et il n'y a.|ias de dont« qtie 1« nombre .des es-
pèces qui s'y r^ppArtept M'augmente' bemcoi^ ud jour.
La CBtous MucioiséE deMichaiixMFt «qOBTd'hui de type
aux genres DAfimeoQJnoN deWîlldspew, et Cahpslosb
deDasvanx.
' Trois espèces nonveUes de ce genre sont décrites dans
i;, Google
C H L 557
l'onvrage <le MM. HnaBboldt, BsnplaDiïvt Ktnith', sur
les plantes de l'AmMi|aË méridionale, (b.)-
CHLORITE {Ttdc.zûgrmhi^^.HaiiY, BaldogAde
Saussure). Ce Booiv qui 'Signifie matière rerte, a été donné
à une mlMUncé mm^rale.,' qui est en effets pour l'ocdiiiaire^
d'une couleur verte plus ou moins foncée , qui passe lantflt
aa'brnài taotàtatignsblanbhilre; on en a. aussi trour^ d'un
beau blanc d'argent: EUê ressemble i km »nas d'écaillé de
talc on de stéatite iaai eUe a m^e an peu l'oDctBOgité ;
mais elle est fusible au chalumeau ; et donne une scorie iao{-
rdtre fortement attirable-ï faîmaàt', quoique dam son état
niturel elle le soit tirès-^peù.
La chlorite se rencoiitf« dans los mAmes ghes , UmiAt en
masses solides et compactes , lanUtt sotis tine forme pulréru-
lente ou arénacée. On la trouve en abondance dar» te)
grottes ou fours k cristaux de la cbalne du Mont-Blanc , et
surtont dansles.montagnes du.pâys.d^Oisang, enDauphiné,
où sauvent elle. douvcL une teinte .verdâtre. anx cristaux de
roche, dont elle. enveloppe la base, et uiui'^upes de cris-
taux Â'axinite .on schori .violet , aoxcpiels,. pour l'ordinaire ,
elle sert de jnatrice
OnJa trauve.anssL dans jilusiem-$.auti£s contrées, Dotam-
meet^eaSaxe, dans les montagnes d'Altenberg; et en Suéde,
dans belles du Taberg , où est une fameuse mine de fer ; au
Brésil , dans le quarz; au Simplon , en Valais, etc.
■Elle se rencontre ■èrirnairemcm dans les montagnes pri-
mitives, où elle aqcomçaipc les si^istcs érgileiix; etsouvenil
elle offre des passages insensibles du4alc aà mica,
- Saussure nota kmi«nd qu'ona iroové 'dttlfs le pays des
Grisons 1 près :d« Saint^Gothard , 4itae 'Chlm<ite qui a beau-'
£anp de ressemblatùe avec le niîck> vert : elle «st saus la
forme d'mi sable mt-^nnÂtre ou vert-bdieilre , tirant '^ael-^
4|kefoi^ suc le gris. Ce sable est G<Hti^)>bé ib taities bdllan^s,
trai^luctdest'soiH'eBitK-réguliîifes, f^aw.qufilqaefois régulii^
reiment hcxagoùes. On y voitèe petits firisnufr à «ii faces,
formés , comme ceux du mica , par un assemblage de James
appliquées 'les niies sur les autres. Le diamètre. de ces prismes
est ÎJ^eine d'un quaA de ligne , et aa&venLbueau£Qup moindre.
Ils sont fort allongés ,.relàtDremcnt ji leur diamètce , et cotn-
mnnément recourbés iet comme entrelacés .. .
Cette variété de chlorite est beancanp .plus réfractaire (pie
celle du Mant-iUanc; aussi, qaoîqa'«Ue se- rappro'cjie du
mica par- ses cvactireS extérieur;^ elle en dîâïre beancoup
paria manière dont elle se comporte au chalumeau.
Crwrite nacrée. Yauquelin a t-'é^ des échantillons d'une
variété de chlorite qui est remarquable :
dt, Google
5Go c H L :
valves; h trois loges contenaol quelqOes senciices conipri- i
mëes , et i ombilic nu.- |
It ne parott pas qae ce genre doive être séparé de cïlaî des
Hypoxi&es.Cb.) I
CHLOROPHYTE, Chlorotthydan. Plante dés Indes, à
racine TÎTace, â ïémillei radicales, engainantes^ lancéolées,
ondalées, striées, à (leurs jauBâtres , dlsposées'en épi , qui,
seule, constitue un genre diBa'llmaitdrie monogyniê, etdans
la famille des hroméloïdes , au voisinage des C&ragates et
des PlTCAUMES.
Lies caractères de ce genre sont : corolle & ii-i divisiAns
égales et persistantes , portant uta tube sur leur d<as ; capsule
membraneuse, accompagnée de tiamens ; seinénces seris-
aéts. . .
Cette planU est figraréepL 1071 du Botanloai Mogtuine de
Curtis.(ii.) ■ i
CHLOROSE. Maladie des âOins.'F. AbbRs. (tol>
CHLOROX¥LON. Genre de plante*, depuiaréuai aux
XaMIER5. TB.)
CHLOROXYLON. C'est un arbre à bols.jaarie qui croh
dansl'Inde. Il est du genre des îiâho^oaislSv^eUmadiioTtiTy-
ion , Roxb. Corom, i , p. ^6, t.&i). (ln.)
CHLOROXYLONXUPADA. Arbre d« l'Iade, dont
le bois est vert, et qui laisse flner mie résine que les Branaei
emploient dans leurs pagodes en guise ^'Encens.
Cet arbre forme un gem:^, selon M.^ Bucbanm; niais
ses caractères ne sont pas encore connus. (B.y
CHLOVOLOUCH. Mot de la iangoe teuwnique, qoi
désignoic .l^ail cultivé ( .'Wum. nu^m, L. ) (LU.)
CHLUNES. L'un ,des noms grecs du SAn^miL, IT'uyez.
COGHOM. CiffiSH.)
CHMEL. Lé houhlon (^humuius /ewe/Zeu, L..) EOfAitce- lioin
en-Bohème , en Rossje et en. Servie. Lps Pol^naiB Icnona—
méat chautl. (in.) " .' ''
CHNOU5 des Egyptiens , suivant Adanson i c'est le iioii\
Xanscoiyaie (ScofymusniMuiabu,lj.y (lu.)
CHO. Mom languedocien delà Chovettej^de&h',) .
:. CHOA. Nom que iea Hottentots doimènt-àit'£ii.ÉP&A.i<rr.
" -'(pEsn,^
GHÛAÂ.Ia's HotteotQts;. c'est le Chat, (ip^.) . .
CHf^AGH'. ^Nomanglais du ehocard oucAoucw.des Alpes -,
.«Spèce «Je COOBB&U. (D£SU.)
CHOAK^KAUMA. I«om da «inge Papïoh , an Cap a*
Bcnine4ispèrBm!e , sèloiirKiidbé. f. B*bo«ïn; (TOSM.) -
CHQANA. Ntfrti donné par GiialtéTÎ i on madrepOK-e
dt, Google
C H O 56,
a craierA& Pallas'( Mad. infimdibuliformis^ , Gmel.
CHOANN. Nom de la Puce, en bas-brelon. (DESM.)
CHOASPITES. Les anciens appeloïent Chastipe, une
pierre qnc Yalinont de Bomare soupçonne être la même,
que le Chrysoberyl. (s.)
CHOAUE ( Prosper Alpin. ) Cest le nom du Café en
Turquie, (ln.)
CHOfi. Nom spécifique d'un poisson du genre Ctprin»
qu'on pêche dans le fleuve Saint-Laurent, (b.)
CHOBA ou CHOVA. En espagnol, c'est le Choucas,
oiseau du genre des Corbeaux, (desm.)
CHOBAZ. Nom arabe de Vhibisaa purpureus, Forskaël.
V. Kethie. (im.)
CHOCAS. V. CfloucA. Cv.)
CHUCHA. En espagnol, c'est la Bécasse. Dans la même
langue, cAocAùia ou chochm, désigne la Bécassine. (nESH.)
CHOCHA.PERDIZMARINA. Nom espagnol du Cen-
TR1SQUE BÉCASSE (eealrixus scolopax). (SESH.)
CIIOCHL Nom d'un Couucou, dans le Paraguay. V.
ce mot. (y.)
GHOCHINA ou CHOCHiN. V. Chocha. (desm.)
CHOCHO.'Nom donné, à la Jamaïque, aune plante
grimpante, dont Brown fait un genre qu'il nomme sechium,
él Adanson chorko. f. Sechium. (ln.)
CHOCHOL ou CHOCHUT. Noms russes du Desman.
■ (desm.)
'. CHOCHOLI BATAR. Nom grec moderne d'ane co-
quille uniyalve da genre Tonne, placée avec les Buccins
par Linnaeus (Buccfflum (Jo/i'um, L. ). (ln.)
• CHOCHOPITLL Nom mexicain de l'ÏBlS BLANC et BRUN.
i - ■ ■ (v.)
CHOCHUT. V. Chochol. (desm.)
CHOCOLAT. F. Cacao, (r.)
CHOCOTTE. Nom vulgaire du Choucas, (v.)
CHOCOTUN. L'un des noms russes de U Mowettb
RIEUSE à pattes rouges ( Lams ridibundus, L. ). (DESM.)
CHODEIRA. Nom arabe du àimias on'enJalr's , IJnn. ,
•clon Forskaël. (ln-)
CHODIE. Nom arabe d'une espèce de Carmastine
■ (^JuaUcia triflora , Forsk. ). (ln.)
CHCCiCHENNIVO. Nom donné parles Lapons k une
LiNAlGRETTE {Eriophorum pt/fyitachion, Linn.). (lNi)
■VI. it>
S6* C H O
CHOËL ou JOYEL. Nqms galicîaas d« I'Hu^Otuië ,
aussi appelée wa«ira, senonna et lamprea. (desh.)
CHOELOPUS. Gepre de ipammifères établi par IHiger,
pour séparer l'unau proprement dit et t'unau à collier i^Brad.
didai^lùs et loniualus), de l'aï ou hradypus Indacfylus.
Quoique ces animaux présentent entre eux des di^érences
notables, ils ont cependant tant de rapports commuât d^ns
leur organisation, que uoqs n'avons pas cru (^eroir (es éloi-
gner les uns des autres ; aussi les avonq^ious déc^i^ t»us
«u mot BraBxpe. (dÉsm.)
, CHCËRL. r. ScHORL. (s.)
CHOPTt. Nom' vulgaire des Pouii,i,OT$ FiTis «icolly-
BITE. (V.)
CHOID'UC. Ai^riajeaa'de Cochînehine, dontLoareiro
fait un genre parliciJier, qu'il nomme r.atheiua. V. GathÈTe.
Gif O IL' An ci ea nom français An CflOo {Brassica <Jtraeea,
Liun.'). (w.)
CHOIL-FLQ RIS. Vievmom&aaçais des Caoos-f LEURS.
. ■ .(LW.)
CHOl^, Schinaus. Geare de plante* ^ \» trianArie (no-
nogyaie, et de lafamîlle des cypéroïdes, dont les tarqelàre^
■ont d'avoir : Us fleurs à baies »atvalTe« , ramassées ]^u-
sieurs ensemble', chaque Hear, consistant en tfois ^latniqes
et eu un oraîre supérieur, ovalç, chargé dunseul style dont
le stigmate est trisde. l^es fruits sont des sentences nues , eo-
lUaires, «jnelquefois eutouréei de poils, reufecmées entre tes
valves.
Les choins sont des plantes à tî^es dares, k feuilles gra-
minées et coriaces, ^ fruclitcation en panicule simple ou
composée, en général, assez agréables' k la: yue. On ea
compte près de cept espèces, la plupart exotiques. Toutes
viennent dans les endroiti marécageui, fit ne pènvo'nl servir
de fourrage, k raison de leur aridité ; mais on les récolte pour
faire delalitière, et pour d'autres petits usages écoùotsiques.'
. Les choins se divisent en choms k tige* cylindriques et
choins à tiges triangulaires.
Parmi les premiers se trouvent :
Le Choin habisque, dont les bords et le dos des feules
sont hérissés de pointes. C'est une pUnte de plus de trois
pieds de haut, qui se trouve sur le bftrd des étangs et ^»as les
marais tourbeux de l'Europe.
Le Cooiif HAJtiTiHB, dont la tue ast ane, l«a tites ovales
et réunies, les feoilles canalîciuées, et l'involacre ie six
folioles- On le trOaro dans le aùdi de l'Europe, sjir le bord
de la iner.
dt, Google
G H O 563
Le CpoïkwtiRATilE, Sont la tige est nue, les lêtesoyales,
l'involucre de deux feuilles , et une des valves de la fleur plus
loDgae. Il se trouve danS les niarAîs qui se dessèchent pen-
dant Vélf i il couvre <}<K^lqiic''>>s ^ presque etclusivèmeut ^
dès terrains fort ëlenflus.
.Parmi les seconds i on ne peut citer que
Le Cboin blanc, qd'on trouve abondaitimënl dans quel-
ques marais de rEuropej et dont les caractères sont d''avoir.
la tige feuillée, les feuilles sélacéeS) et les fleurs fasciculées.
Le CfloiN cOMPHtMÉ, qdl à été souvent dëcrît comme
une laiche, et qui, en effet, setnble tenir le milieu entre
ce genre et celui-ci : c'est le carex uliginosus de LïnuKus;
Ses caractëtes Sont, selon Lamarck, d'avoir la tige nue el
l'épi distique. Il se trouve danS les lieux humide^ dé l'Eu-
rope méridionale.
II est probable que ce geùrç deviendra beaucoup plus
nombreux, lorsqu'on l'aura plus étudié dans les pays étran-
gers. J'en ai rapporté six èspËces nouvelles de ta Bassê-Ca-
roline Sêtilement , et quatre sftHt mentionnées dans l'ou-
vrage dé MM. de Humboldt, Bonphrid et Kunt^, sur les
plantes de l'Amérique méridionale.
Les genres HlfEitTlCÈ, Maâisçcé, SlÉUNcàAKïâ, Ma-
CR£R)NË, I>iCHilosiÈnE.et RVnt.hospore, ont été ètablîs aux
dépens de celui-ci. (a.)
CHÏÏIN. 'Nom donné parles Kalmoucks à U Fkaise^
Fragaria veica , Linn. (LN.)
CHOIN JALMAN. Nom laknouck de la Gerboise-
(deskt.)
CHOÏN ( PIERRE DE ). Espèce de marbre coquiUier,
couleur d'ardoise , et médio|crement susceptible de poli ,
qu'on trouve aux environs de Lyon, et qui est fort em-
ployé dans les constructions importantes de cette ville. On
en fait aussi des tables , des colonnes , etc. La vaste coquille
nui sert de couronnement à ia principale porte de l'église de
SaÎDt-Nlzler, est d'une seule pièce , et a été tirée d'un blbc
énorme de celle pierre. (pa-T.)
CHOINA et CHOTKA. NoAs polonais dtf^Pra b'É-
eossE, Pimis sfbeslrû , Linn: ftif.)
CHOINE. Ai*re d'Aïriérique, qtie Ciusîos pï-ésumeélre
Ifc GcANABAiio d'OrîédO. Ses fruits sont d'une belle appa-
l'ence ,'tttais né sont pas mangeables. Plumier nous apprenti
^e gaaiutliam est le nom améi'icain d^uii ConossOLiEa ,
Aaotin murùMû , Linn. (LK.)
CHOIRADOLETRON , Dioscoride. C'est probable-
itfei&t une espèce de IaÙ^OKDE, Xan^ium: (u*.)
i:, Google
56i C H O ,
CHOIRIDION. L'uD des noms «lu Cochon, en grec;
il s'applique aux jeunes iudîvidus. (besh.)
CHOIRINOI. Nom grec moderàe des coquilles du
genre porcelaine, qui virent sur les cétes de U Grèce. C^^O
CHOIROPHOREMA. En grec, c'est le nom d'un jeune
Cochon, (iiesm.)
CHOIROS. Nom grec du Cocaoïi. (desm.)
CHOIZA. Nom servien du Pin sauvage , Pinus sylaestrù,
Linn. (LN.)
CHOK. Les Baslirs donnent ce nom au Puittis ( Voyat
Marte), qui est appelé chot jok et ghur par les Busses.
■) (DESM.)
CHOKORTA, des Égytiens. Adanson pense que c'est la
Mauve, (ln.)
CHOLEVË, Chokva. Genre d'insectes de l'ordre des co-
léoptères, section des pentamères , famille des clavicomes.
Ces insectes vivent dans les champignons pouris , dans le
tan qui tombe des vieux arbres, etsous Tes écorces des arbres
morts. Ils sont fort agiles. Ils forment un genre composé de
cinq ou sii espèces , dont deux seulement se trouvent autour
de Paris; ce sont :
La Cbolève SOYEUSE, B. 31, 5. Elle est noirâtre, soyeuse,
avec les pattes testacées. Geoffroy a connu cet insecte , et lui
a donné le nom de bouclier brun velouté.
La CholÈvj: roussatre. Elle est noire ; ses élylres et ses
pattes sont grises. C'est la tritoma mimda de Fabncius.
M. Spence a publié, dans les Transactions de la Société
Linnéenne, une excellente monographie de ce genre, (l.)
CHOLIBA. Nom d'un Hibou du Paraguay, (y-)
CHOLODOK et JASCHEWIKA. Noms donnés, en
Russie, à une espèce de Ronce, Rubus fruHcosiu , linn.
(LN.)
CHOLSA. "^om persan àa'PoVKWEa.fPurtulacaoieracea ,
Linn. (LN.)
CHOMAK. C'est le nom du Hamster en Russie, (desm.) -
CHOMEL, OtomeUa. Arbrisseau très-rameui, à épines
très- nombreuse s", éparses sur les branches , el axtllaires sur
les rameaux, à feuilles situées à l'extrémité des rameaux, et
opposées. Jacquin le fait servir de type à un genre particu-
lier, dont les caractères sont : calice tuboleux très^>etit et
quadrifideicorolleinfundibul!forme,à tubecylindracé, grële,^
limbe ouvert et quadrîfide^quatreétamioes à blets extrémemeat
courts; ovaire inférieur, surmonté d'up style à deuzstigmates
épais; drupe couronnée, renfermant .an noyau .biloculaire
et bisperme.
Cet arbrisseau vient des mputagnes du Mefiique. Ses pé-
dt, Google
en Cl 6r,s
doDcules sont axïllaîfes et triflores- Il fait parUe des Ixores
de L»marck. (B.)
CHOMELIA. Ce nom tire son origine de celui de Cho-
mel, médecin, autenr de l'Abrégé des Plantes Usuelles,
ouvrage encore estimé. Suivant Adnnson, Linnseus avoit
nommé Chom'eua , le Cupl des M.-ilabares . doni il a fait
depuis une espèce de Rondelette {rond, asialka^. Mainte-
nant cette plante est classée avec les Cant( {ojebera corym-
hasa , W. ). JacquÎD a encore donné ce nom à une autre
plante. V. ChomeI. (i.n.)
CHOMET des HébremCLeviath. XI. 3o).On croit qn'il
doit être rapporté à I'Orvet fragile, (desm.)
CHOMEYTAH-EL^KEBYR. Nom que les Arabes du
désert donnent ila PbÊNe de la Celtina. Fqj'ei ce mot (y.)
CHOMIK-SKAI^ZECZER-EuPologne, c'est le HAïf*-
T£R proprement dit. (desm.)
CHON. Nom kalmouclt du Coucou, (desm.)
CHONDODENDRON,aond«iemfron, Arbre duPérou,
qui forme un genre dans la dioécïc hesandrie, mais dont on
ne connoît encore que les fleurs mâles. Ces flem-s présentent
un petit calice Iriphylle; une corolle de six pétales ovales,
dont trois .extérieors; six écailles ovales, oblongues, en-
tourant sii étamines- Ce genre rentre dans ceux appelés
EpIBAT, LlMAClE et BxUMGASTRE. V. Méwisperme. (b.)
CHONDRACANTHE , diondracartihus. Genre de vers
établi par de Laroche dans le Nouveau Bulletin des Sciences ,
année 1811. Ses caractères sont : corps ovale, inarticulé,
couvert d'épines cornées , dirigées en arrière ; tête armée de
deux pinces cornées , de deux tentacules courts ; col court ,
aplati; ovaire externe , ovale, recourbé entre les épines pos-
térieures.
Ce genre se rapproche beaucoup des Lerftées et des Ca-
TVGES; comme elles, la seule espèce qu'il contient, vit aux dé-
pens des poissons. C'est sur les branchies du ZÉEde St-Pierre
qu'elle a été trouvée- Elle est figurée dans l' ouvrage précité, (b.)
J'avois soupçonné que le genre Cécrofs de M. Léach
ne difTéroit pas essentiellement de celui de chondracanthe ,
établi par de Laroche, antérieurement au précédent; et
tel est le motif du renvoi que j'ai l'ait à l'article CÉCROPS , it
celui de choadi'ocanthe; aiaisqao'iqne je ne connoisse ce dernier-
genre que par la description qui en a été publiée dans le nou-
veau Bulletin de la Société pbilomathlque , a-" i-i, il me pa-
■roît cependant qu'il mérite d'être distingué du celui de cécrops.
J'ai placé celui-ci ( Bègne animal , de M. Cuvier, tom. 3.)
dans la section des pœcilopes , ordre des brancMopodes y
classe des crustacés , et je l'ai caractérisé de la manière sui-^
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566 C IT O
vante : corps or^e, sam sppenâïcts saîlUns k son extrémité
Eoslérieure, recouvert de quatre pièces, échancrées an nli-^
eu io leur boii postërienr , et dont la seconde p)nS petite ;
deuK anlenges très-petites ; troiê paires de pieds-iUfidioiresj
doHt la première et ia troisième termioées par un Crodiet;
et pLustewT paires de pieds-nageoirès ; tes deux dïmiers fort
larges, men^raneut, et recouvrantes œiffà dailsla feniélle.'
On n'en coanoh quVt&e espèce , que M. Lëâch a nom-
mée Cécaops S£ LA.THBiiLE , Cécrops ïdifàlHi. Elle vit swe
les brancbies du thon.
L'organisation îiitérienr« des cécrops nous «st inconnue ;
mais, comme ils se rapprochent beaucoup des êaliges paf
plusieurs caractères extériears , j'ai cni derotr les ranger
parmi les branchiopodes. Il seroit cependant possBile qa'il
«zistât , eidre la classe dtfs insectes et celle des vers , des
animans intermédiaires et analogues aux premiers du à des
crustacés. Soiu quelques rapports de formes, plusieurs 1er—
n^s de Uaitaens paroissent être dan» ce cas ; mais il en est
d'autres , comme les caliges, qut sont certaibemenf de re-
ntables crustacés s et jusqu'à ce que des observations âna-
tomiques aient dissipé nos doiites sur quelques espaces am-
bi^ës , ranges avec les lei'nées , j'exclurai toujotirs de ce
dermer genre celtes q«i ont des pieds artîeutés ei propres à
la locomotion. Les dichétes^oBS f Henliann sentbient ,- an
premier aperça , S'être pas éloignés des temées ; et cepen-
dant, suivant ce naturaliste'^ ces animaux courent Irès-rîfe;
caractère qui les distingue des lemées. Ils ont , i re*tfétniié
antérieure ddleor corps, deox pieds-^âchotres à crocKei,
de wjnie que les caliges. C'est ce que l'on voit eOcoré ^àrts '
Ua ccerôp», et, A ce qâ'il pârott, datfs les dtoOiïr acanthes.
- CHON»RACHWE, OtenAaeAn*. (ièpTe éfjffilî par
R.BTOwn, etqniparottfoit peu différer des CAlSttES. (B.)
CHOIVDRE, Ckonârus. Genre établi par LanMUirouS au*
dépens des varecs de Linnsens. Ses caractères Sont : Itiber-
cales hémisf^ériqHes Ovr ovales. Situés sur la surface de»
feuilles , jamais sur les bords m aux extrémités ; feiflllea
p4anes, ram'euses, «^Iquefois mdmitlaires.
. Ce genre renfende vingt -(rois espèces , dont les f»Iu9
connues sont : te Vaheg POtïMOnïtrE , le Vatiec fVg-
HCK et le Yarec agathoïQDE. Ce dernier est figilf é ^l. 9 dia
Mémoin àe- M. Xamouroux , sur les 'Iffalasslophytes. (n.)
ÉHOTttDRILLÉ, CHONDRILLA, Dioscotide.L*
plîaatc. dont il s'agit étoit ainsi nomméeÀ cause d'mtsnc laî-
teœt qui en découtoit et qui se grumteloif fàclfement S l'sfiK Lai
ftiwtdrille poncée (diundiitiajurtcea, Linnv) pifcoH être ceUê
C H O 567
plante. RauwolGus prend pour telle , une espèce de scor-»
. BODÂre qu'il a découverte en Oriest {xortonâm biierosa^.
On a encore cité le liondevt tubéreas ( AtonJodon Ai£««Wi *
' Linn. ). Ce nom de chondrilla a été appliqué À nue trèg"
grande quantité d'espèces de plantes , de la famîUe des chi--
coracées , disséminées dans les genre» aniopogon , leorso-
nère , laitroa (^tonchus'), laitue (fiiirtuca), prenanthc , éper-
vière ( hieraciam ) , crepide , zacinthe , cacalie , cupidone
( calanaacht), chicorée ( ciehorùim'), gcalyme , vergerette (ai-
geron), pectis, centaurée et condrille. (^ai'«scesnots.)(Ll4.)
CHONBaOPETALOÏE. Genre de plantes établi par
Bottbol , mais qui a ét^ réuni aux Ksstio. (b.)
CHONDROPTERIGIENS, Oo a Aoniié ce nom à
une division de la classe des poissons , que Lïnuaeus avoît
placée parmi ses Ahfbibiks hageams , à raison de l'orga-'
nisation particulière de» animaux: qui la composent. Voye^
au mol ICHTHyOLOGIE,
Les choudroptérigiens ont pour caractères ; de> branchies
fixes ,- et des cartilages au fieu d'os ou d'arêtes, (b.)
GHONDROSION, Chondiwtm. Genre de plantes
établi par Sesranz , duis la triaadrîe digynie , et dans la
famille des eraminées. Il offre pour caractères : épilleis uni-
latéraux , Itnoref ; uu« des flturs stérile et à trois arêtes {
balecalîcînale formée dedwn valves aiguës ; b«le_ fiarale de la
fleur hermaphrodite k deiu valves , dont l'infiéHeare a ciaq
dents ; les Utéralei et l'intermédiaire arisiées.
Ce genre, qui a été appelé AcTiHOCB)«A par Wllldenow,
renferme quatre espèces toiUes viraces , origiosires des Cor^
dilières du Pérou , et qui sQut figurées pi 56 et suiraates ,
du bel ouvrage de MM; lIu«abQ)dt,JBoaplaBd«t Konlh^ sur
les plantes de l'Améaqite mérî^onala. (b.)
CHONGOK-GALÙ. Nom mongol d« TOu de Sibdri».
(B£S1I.)
CHONIN-ARTZA. Non donné, p» les Alooeob, à
une espèce de GénETIIEb. {jumptrvt ^itw, h.). Les Tanares
Kalmogcks nomment CBO»iN-ABTS(aAH( la Saiime (^junipe*-
rus soiina , Lins. ). C^.)
CtlO]!4-KUI. U est qv^oa, daas rhUtoirc àe Timur-
Beck , d'un bel oiseau de la Tartarie , appeU ehoa-lad, qui
fut présenté k GengU-Kan par les aqibassadeun du Kadjat.
IVon ne sait pas trop ce que c'est que cet oiseau ; il est
peut-élre le même que le Ciiumbaa ses Tubcs ( Voyet
ce nnol), et par conséquent ua béron.ou un butor. Cepen-
dant , Petit de la Croix ( Histoire générale des Viyagti,\mii. 6,
pag. 6o4)dil que le chon-kiù eft un oisttau de proie qu'on
pr^ente au roi du pays , orné de pliHteiirs pierres pré-
dt, Google
568 C H O
cicuses , romme «ne marque d'bnmniâge, et que les Kus-
ses, aussi bien que tes T^iinrcs île la Crimée, sont oblî—
géa, par des traités avec les Ottomans, d'en envoyer «n
chaqne année à la Porte , orné d'un certain nombre de
diamans. (s.)
CHOPA,Cbepa od Cboupa. CVst, en espagnol et en
|»ortugais, loblade , espèce de Spare {spams melanunis , L.)
(des M.)
CHOFËRA. C'est, en Espagne , la BouaeÈï<E ( liuunnus
frangula., L. ). (lw.)
CHOPI.Nom d'un troupiale au Paraguay. (V.)
CHOPPARD. Nom par lequel on désigne le BouvREtiii.
en Picardie. L'on donne, dans le Valais, ce même nom au
Crave. (v.)
CHOQUART, Pyr,hoeomx, Vieilli Corms, Lath. Genre
de l'ordre des oiseaux SïLvains et de la famille des-Co-
RACES.. Vvf. ces mots. Caractères : bec droit et garni à la base
de plumes courtes dirigées en devant, médiocre, convcie
' en dessus, un peu grÊle ; mandibule supérieure un, peu ar-
quée et àéchancrure usée vers le bout; narines orbiculaîres,
ouvertes , cachées sous tes plumes ; langue cartilaeineuse ,
aplatie , bifide à la pointe ; ailes longues , à penne oâtarde,
grêle , courte et échancrée ; la première rémige plus courte
que la cinquième', la troisième la plus longue de tontes i
<|uatre doigts , trois devant et un derrière. Ce genre n'est corn-
posé que d'une seule espèce , ou de deux , si réellênient le
sierin , dont M: Levailtant a publié la figure, n'est pas uu
de ces oiseaux fabriqués chez les marchands d'histoire na-
turelle , tels qu'on en voyoit beaucoup autrefois. Ce floute
est d'autant plus fondé , qu'on ne connoît pas au juste son
pays natal, et qu'on n'a encore »u qu'un seul individu,
.qu un de ces marchands a dit venir de l'Inde.
Le Choqcart des Alpes , fyrrhororax alp'ums , Vieill,;
Corvus ^rrhocorax , Lath., pi. enlum. de Buffon, n." 53i , se
Iroure ordinairement à la cime des Alpes. 11 a le bec jaune ;
les pieds de cette couleur à uncertain âge, rouges dans sa vieil-
lesse et noirs dans sa première jeunesse. Cette dernière couleur
domine sur tout son plumage , avec quelques reflets peu sen-
sibles ; longueur totale , qumze pouces. Cette espèce ■ niche
sur les arbres et dans les rochers. Sa ponte est de quatre
ou cinq œufs; elle se nourrit d'insectes , de vers de terre,
de larves, et de graines germé es ; conimeelle esltrès-Tiom-
breuse, elle fait^ des d^âts dans les champs nouvellemene
ensemencés.
Le Ohoquart DSicftiE , Pyrrhocorax ciinUus, Vieill.; Cor-
fiM crinùus, Daudin -, figuré dans VOnùthologie à'^ri^w,
C H O 5«9
àe LevailbM , a nue teHc nMcinblanee aroc 1« frécéievt ,
que 1 s'il n'avoit des attribaU qui lont étrangers i ccloi-et ,
OB le prendroit panr le même oiteati ; il en a la iaille , le
bec , sinon que sa base est plus épaisse et son fooot ^\m
pointu, la quBue , lei piedj et mAme les couleurs ; mais il
en difiëre par une large huppe , composée de pItHBes molles
et déliées , at entourée d'un trait roux; trois filets Ibrt longs
qui naissent sur chaque côté de la lËte an-àessoas de l'œiï,
se dirigent «p aFrièr* , k peu p-ès comme ceoi de l'oiseau de
fiaradis , nommé le aifiief. Ces filets ne sont qae des tiges ai-
lées de jdames sans barbes y et ont l'apparence de crins; de
là rst veau le nom de sicrin que Levaillant a imposé à cet
«beau. Le plus court de ces crins , qui est celnl de dessous ,
a lept pouMs de longueur , et est roustâtre ; le second est
plus long de trois ponces ^ et noir josqu'à sa moitié ; le sn-
pécieur M dépasse de sept pouces. Le ptumace est par-
tout d'un noir luisant et changeant en vert son^e sur les
ailes et la queue. Le bec. est d^n ^tne de citron; les pieds
noirs ; la q«eue carrée k son extrémité i et composée
de dii pannes seulement.
Quoique f aie placé cet oiseao dans ee genre , je ne e»-
ranlis pas qu'il soit classé eonvenablement , d'aatanl plus
qlie si 1 on s'en rapporte i la fignre indiquée ei-dessus, il dif-
fère da précédent ea ce qs'it a le bec glabre à la base t et
sans échancnire à la pointe, (v.)
Le CaOQtJART VKHIT, Fynhocorox violaceus, Vîeill. , se
trouve i là: Nouvelle-Hollande ; son plumage est totalement
d'an violet d'acier bruni , à reflets brillans ; le bec d'un blanc
un peà [annâtre ; les pieds sont noirs. Taille du choqoart
des Alpes. <>n lui donne mal à propos pour femellç, un
individu verdâlre ; en effet , celui-ci a les narines décou-
vertes et les plumes du capistmm disposées comme celtes
du front ; tandis que le choquart violet les a dirigéescn
avant et couvrant les narines.
J'ai rangé cet oiseau dans ce genre , parce qu'il présente
les plus grands rajiports avec notre choquart ; il en diffère
seulement en ce que l'aréle de la mandibule supérieure est
plutdt anguleuse qu'arrondie ; ce qui le rapproche des co-
mbines choucaris ; mais il s'en éloigne en ce que le bec est
comprimé sur les côtés , dès la hase. (V.)
CHORAS. V. Mandrill. Espèce de Singe très-féroce
de l'ancien continent. (DESM.)
CHORBA. Nom kalmouck dn grand Esturgeon (.^c-
cipenaer huso). (desm.)
CHORDE, Cliorda. Genre établi par Lamonrou^ au^
dt, Google
57<S ' . C H O
dëpenR ies'Vi.vZ'CS. ITofEre pour c'âractires :aaei%esiiiiplé«
cylindrique , tAo^aoanée iaiérieareiiieiit. >
' Le Yaxec NL-sert d« type k ce genre ^ qai né contient an
reste que trois, espèces. ,.
:■ Le genre Flaccllaire de Sud^honse rentre complète-
ment dans (îelai-ci. (b.)'
: CHORIïONES. L'un des noms du Fr&ubolsier, Bh^im
i/iceus. Lion., en Espagne, (ln.)
■ CHORDORHIZA. Nom spéciJÎqne d'une espèce de Lai-
ai£ {Cares> choTdoHiiza,lÀnn.supç].'). (lm.)
' CHORËGHOIBI. Nom kalmeuclc des GAiÉOi)Es.(DESH.)
CHORETRE, Œorelrum. Genre de plantes établi par
R.Brovni, dansUpentandriemonogyaie, et dans la famille
des Santatées., pour placer deux arbustes de la Nouvelle-
Hollande à feuUles éparses, très-petites, à fleurs axillaires ,
tantût solitaires , tantAt réunies plusieurs enseooble , tou-
joArs accompagnées de quatre bractées.
Les càrâtHçigs de ce genre, sont : calice calîculé , le, petit
à cinq dents , Iç'gsand divisé en cinq parties colorées , à divi-
sions en route, et persistantes; cinq étamipes renfermées dans
la cavité d^s^divistonsducalice, à anibëres âquatre loges et
à quatre valves ; un stigmate en étoile ; nne drupè? fB.)
• _ CHORISTÉE, CXomteu. Nom donné par Tbunberg an
genre appelé Didelta par UiénUtEF. V~ Favqnion. (b.)
CHORIZANDRE, OwHiondra. Genre de pUntes éuHi
par R. Rrown , dans la triandrie monogynie et dans la fa-
mille des CypéracéëS , pour placer deux espèces originaires
de la Noovelle-HoUande.
Les caractères de ce genre s'expriment ainsi : éplllet nu ,
à plusieurs âeurs ; écailles fasciculées ; une étamine sons
chaque écaille ; un pistil à style bifide dans le centre de
çbaque fascicule ; point de filets sétacés. (b.)
FIN DU SlXIEltE VOLUME.
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